CEE . — + Re, LIBRARY OF 687 : DHENEN YORK BO TANIA GARDES = . 5 = - À men) ct emb 1899 nc u E EE LE RÈGNE VÉGÉTAL TEXTES e£Y 2 AMERIE NES ED 8ENo;r e 2e << Le S AL SR = LE ÉGNE VÉGETAL DIVISÉ EN TRAITÉ DE BOTANIQUE, FLORE MÉDICALE, USUELLE ET INDUSTRIELLE HORTICULTURE THÉORIQUE ET PRATIQUE * PLANTES AGRICOLES ET FORESTIÈRES HISTOIRE BIOGRAPHIQUE ET BIBLIOGRAPHIQUE DE LA BOTANIQUE PAR MM, O. REVEIL 4 FR. GÉRARD Docteur en médecine, | Botaniste - micrographe, Pharmacien en chef des hôpitaux, Membre de plusieurs Sociétés savantes, Professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris l'un des principaux collaborateurs L du Dictionnaire universel d'histoire naturelle. et à l'Ecole supérieure de pharmacie, F. HÉRINCQ Membre de plusieurs Sociétés savantes, etc. -Botaniste À. DUPUIS Professeur d'histoire naturelle, k Attaché au Muséum d'histoire naturelle, Rédacteur en chef Ancien Professeur de botanique et de sylviculture à l'Institut agronomique de Grignon, Membre de plusieurs Académies de l’Horticulteur français, et Sociétés savantes, etc. Membre de plusieurs Sociétés savantes, etc. | La AVEC LE CONCOURS (pour la Flore médicale) DE M. LE DOCTEUR BAILLON Professeur de Sciences naturelles médicales à la Faculté de Médecine de Paris ET D'APRÈS LES PLUS ÉMINENTS BOTANISTES FRANCAIS ET ÉTRANGERS formant dix-sept beaux volumes dont neuf volumes grand in-8° jesus de textes ET HUIT ATLAS PETIT IN-QUARTO DE PLANCHES GRAVÉES SUR ACIER ET FINBMENT COLORIÉES TEXTES PARIS L. GUÉRIN ET Ci, ÉDITEURS DÉPOT ET VENTE A LA LIBRAIRIE THÉODORE MORGAND RUE BONAPARTE, 9 1871 Réserve de tous droits. TRAITÉ BOTANIQUE GÉNÉRALE ACCOMPAGNE DE DEUX ATLAS ICONOGRAPHIQUES TEXTE LI ‘ l | VER? JU us, 4: 7. 4 | : » r 2 “ FA 4 ñ. (4 à { k NAPE I i 4 JAA Ni TR ar }0} ! f À F£ be : < | ED" RAR AB AU UT & 10 AO AIMUGHEN CRMITÉ. DE BOTANIQUE GÉNÉRALE PAR MM. F. HÉRINCQ | FR. GERARD botaniste altaché au Muséum d'histoire naturelle, | botaniste - micrographe, rédacteur en chef de l’Horticulteur français, membre de plusieurs Sociétés savantes, l'un des membre de plusieurs Sociétés | collaborateurs du Dictionnaire savantes, etc. d'histoire naturelle O0. REVEIL Docteur en médecine, pharmacien eu chef des hôpitaux, professeur agrégé à la Faculté de médecine et à l'École supérieure de pharmacie de Paris, membre de plusieurs Sociétés savantes, etc., ete. { Pour la Chimie végétale) OUVRAGE RÉSUMANT LES PLUS SAVANTES RECHERCUES ET LES MEILLEURS TRAVAUX SUR LA MATIÈRE FAITS EN FRANCE, EN ALLEMAGNE, EN ANGLETERRE, EN ITALIE, ÉTC., ETC, TOME DEUXIÈME LIBRARY NEW YORK BOTANICAI GARDE PARIS LIBRAIRIE DES SCIENCES NATURELLES ET DES ARTS ILLUSTRÉS Théodore MORGAND, libraire-éditeur RUE BONAPARTE, D Réserve de lous droits. Le te RUE Tea 7 sat d RAA \, Éshétas | HOT Ù cit { 1 L PL : e ANDIUT by ATUAAINÉ dt 21 LE LCA | x pr je à " : Li J ue stat AMADMLOIE GIE " CHAT LEL LIEU = - = BOTANIQUE GÉNÉRALE * 1909 , À JAN ; LIVRE IV DES ORGANES DE LA REPRODUCTION CHAPITRE I. — CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA FLEUR. CHAPITRE II. — BouToN ET PRÉFLORAISON. CHAPITRE III. — Cazice. CHAPITRE IV. — Corozze. CHAPITRE V. — NECTAIRE. CHAPITRE VI. — ÉTAMINE, OU ORGANE MALE. CHAPITRE VII. — Pistis, OU ORGANE FEMELLE. CHAPITRE VIII, — FÉCONDATION ET DÉVELOPPEMENT DES OVULES. CHAPITRE IX. — SYMÉTRIE DE LA FLEUR. L CHAPITRE X. — Frurr. CHAPITRE XI. — Graine. CHAPITRE XII — GERMINATION. CHAPITRE XIIL.— GÉNÉRATION DES CRYPTOGAMES. Botan., T. Il. l - 1e CAPE VAT MUQI/ATOEES + » + cé AUS : | pers "AAATON 2 ‘ - AD V} AA] TPE AL ML GX OEN QUE M L « : de à à \ 4 TA ES à ABTUEA ». avtben es mt = A MTMAND OR ansih 1 tunis, D NE énoit ,11 LT Ê it — LE ANNEE PTE 2 dat. — 1e API SA ME TR ARTTIR. T7 2. AaÉ Le 1fv Te ANR 4 È mu (É dr reves 1% nitro à — ANT A1 18] n f | à ste ài Fi rue re n A 4 ® ENTER (? nat LA . PAR BOTANIQUE GÉNÉRALE ORGANES DE LA REPRODUCTION Ainsi que les animaux, les végétaux ont une double activité, Les appareils de nutrition, que nous venons d'examiner, servent à l’en- tretien de la vie individuelle, et des organes différents, essentielle ment spéciaux, servent à la continuation de la vie végétale par la production de la graine. Il existe néanmoins une différence importan!le dans les végétaux : c’est que la durée intégrale de la vie se prolonge, quand on s'oppose par la mutilation à l'accomplissement de la fonction de reproduc- tion; en effet, on peut la prolonger d’une année à l’autre et rendre bisannuelle une plante qui ne doit vivre qu'une année, en en sup- primant les fleurs, surtout si on la met dans une condition telle, qu’elle soit soustraite à l'influence désorganisatrice des agents am- biants. Dans l'animal, la mutilation est sans influence sur la durée de la vie : on peut même dire que l'accomplissement de la fonction qui nous occupe est une des nécessités impérieuses de son existence. Considérée sous le rapport du mode de reproduction, la plante ressemble plus aux animaux inférieurs qu'aux supérieurs, et toutes, sans exception, jouissent de la faculté de se reproduire soit par des spores, soit par des graines, ce qui constitue dans toute la série végélale le mode normal de reproduction; cependant les végétaux jouissent d’une propriété qui ne se trouve que dans le basde l'échelle animale et qui existe à un égal degré dans tous les embranchements du règne végétal : c’est de se reproduire par des parties détachées de la plante, tels sont les boutures, les drageons, les marcottes, les tubercules, les propagules, les sporules, les innovations. Dans cer- / ORGANES DE LA REPRODUCTION. tains végétaux, tels que ies plantes bulbeuses, il y a une reproduction par ramification du bulbe, qui reproduit des caïeux ; dans certaines autres, ce sont des bulbilles, qui se forment dans le fruit et rem- placent la graine; dans les végétaux à tubercules, les yeux, qui sont le point où doit se développer le bourgeon reproducteur, émettent des jets propres à donner naissance à des individus nouveaux. On fait des boutures avec certaines feuilles ; on en fait même avec des fragments de feuilles, des tronçons de racines et d’écorce, d'écailles de bulbes; en un mot, avec tout organe de la végétation, dans lequel il y a du tissu cellulaire en voie de formation. Le mode de mulliplication par bourgeonnement, indépendam- ment de la fécondation, a lieu dans l’état naturel, et se voit dans les lemna, ou lentilles d’eau, dont on trouve si rarement des fleurs, et qui se multiplient par des bourgeons latéraux. Qu'est-ce, au reste, que la graine, si ce n'est un bourgeon libre d’une figure particu- lière et plus complexe? Quelle différence faire entre la reproduc- tion par simple division, par gemmation ou par graine? Le système reste le même, le mode seul varie. Ce qui est vrai pour la plante, l'est aussi pour l'animal ; de là l’analogie qui existe entre l'œuf et la graine, entre l'œuf du vivipare et l’œuf de l’ovipare, entre le bour- geon reproducteur, la cellule génératrice et la graine. Comme il est dans l’essence de la nature de procéder du simple au complexe, nous voyons, quand nous avons franchi les fougères, les plantes douées d'organes générateurs distincts, séparés sur des pieds diffé- rents, d’autres fois réunis sur un même pied, mais avec des tégu- ments floraux différents, puis enfin réunis dans la même enveloppe : l'hermaphrodisme est donc la loi supérieure de l'être végétal, comme la sexualité distincte l’est de l'animal. On retrouve, dans les appareils reproducteurs des végétaux, une analogie plus grande avec ceux des animaux que dans les appareils de la vie organique ; et l’on est frappé de la persistance de la nature à employer un même moyen pour arriver à des résultats identi- ques, mais en variant le mode à l'infini. CHAPITRE PREMIER CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA FLEUR. La fleur est la dernière expression de la végétation. En observant avec attention le phénomène de la floraison, on voit que les bour- geons terminaux ou axillaires subissent une modification qui frappe l'œil le moins exercé. Les feuilles dernières perdent de leur ampleur, souvent même se colorent, et se convertissent en bractées; puis du centre de ces bractées s’élance un bourgeon terminal, dont les feuilles plus ou moins altérées, ou métamorphosées, sont rapprochées en plusieurs collerettes ou verticilles superposés, dont l’ensemble constitue ce qu’on appelle la fleur. Quoiqu'on trouve, dans cet appareil, des éléments semblables aux feuilles qui se métamor- phosent souvent de la manière la plus élégante et la plus bizarre, et finissent par des organes qui sont les instruments directs de la génération, et qu'on soit porié à n’y voir que des feuilles se trans- formant de proche en proche, on ne peut cependant pas toujours suivre celte transformation, qui répond à une loi fondamentale, celle de la floraison, un des grands mystères de la vie végétale. Toutes les fleurs ne présentent pas la même composition. Il est aussi difficile de donner une définition rigoureuse de la fleur, que de définir exactement le végétal; nulle part la nature n’a tracé de ligne de démarcation bien nette. Une fleur est quelquefois constituée par une seule étamine ou par un seul pistil, sans enveloppe spéciale, comme on le voit dans les arum; d’autres fois, la fleur se compose d’une simple écaille, à l’aisselle de laquelle sont deux étamines ou un seul pistil; telle est la fleur des saules (PI. 1, fig. 9, 10). Dans les conifères, des écailles sont disposées en cône, et chacune d’elles abrite quelques anthères (PI. 1, fig. 8) ou 2 ovules nus, c’est-à-dire qui ne sont pas contenus dans un ovaire; chacune de ces écailles ou chacune de ces anthères et de ces ovules peut être regardée comme une fleur. Dans les cypéracées (PI. 1, fig. 1), trois étamines et un pistil ré- sident ensemble à l’aisselle d’une écaille; on trouve deux écailles 6 ORGANES DE LA REPRODUCTION. ou glumelles avec trois éfamines et un pistil, pour chaque fleur des graminées (PI. 4, fig. 2). La fleur de mercuriale (PI. 4, fig. 11) est composée de trois petites feuilles vertes insérées à la même hauteur autour de l’axe, formant un verticille ou calice, au centre duquel se trouvent des étamines. Dans les joncées (PI. 1, fig. 3), la fleur pré- sente six écailles disposées sur deux rangs, six étamines et un pistil au centre; une double enveloppe florale est manifeste dans le perce- neige (fig. 5) et les broméliacées (fig. 7). Enfin, la fleur de renoncule, qui est une fleur des plus complètes, offre quatre organes très-distincts; extérieurement, cinq petites feuilles vertes ou sépales forment un premier verticille nommé calice; en dedans de ce calice, cinq autres petites feuilles jaunes ou pétales constituent un second verticille qui est la corolle; des étamines composent le troisième verticille ou androcée ; et des pistils occupant le centre représentent un quatrième verticille auquel on a appliqué le nom de gynécée (PI. 1, fig. 45). Rien n’est plus variable, comme on voit, que la composition de la fleur ; il est donc impossible d’en donner une définition absolue. Théoriquement, il n’en est plus ainsi : la fleur existe partout où il y a un des organes sexuels, qu’il soit accompagné ou non d’appen- dices extérieurs. La fleur réside exclusivement dans les deux organes de la reproduction, étamines ou pistils; réunis, ils constituent la fleur kermaphrodite (PL. 1, fig, 3); séparés l’un de l’autre, la fleur est unisexuée; elle est dite #14/e quand il n’y a que des étamines (fig. 9), et femelle quand l'organe sexuel est le pistil (fig. 40). Suivant que ces deux organes floraux sont dépourvus ou accom- pagnés d’appendices extérieurs, la fleur est nue, incomplète ou com- plète. Pour qu'une fleur soit complète, il faut qu’elle présente quatre verticilles d'organes différents, disposés autour de l'axe commun : 1° le calice ; 2° la corolle; 3° les étamines ; 4° les pistils. Le verticille de glandes nectarifères qu'on observe dans quelques fleurs doit être considéré comme anormal. Chaque fois qu’il manque un des quatre verlicilles normaux, la fleur est incomplète. Les fleurs de l’arum maculatum et du frêne (/raxinus elatior) sont nues; celles de la clématite sont 2ncomplètes parce qu’elles n’ont qu'un calice coloré; dans les renoncules elles sont complètes (PL. 4, fig. 15). Toutes les parties de ces quatre verticilles floraux prennent nais- sance sur un axe central, qui n’est autre que le sommet de l'axe CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA FLEUR. 7 même de la plante, soit de la tige, soit des ramifications de la tige, raccourci et plus ou moins élargi, creusé en coupe, ou relevé en sphéroïde, et qui porte le nom de réceptacle. - On peut suivre avec beaucoup de clarté dans certaines plantes la transformation des éléments foliacés en éléments floraux, et celle qui se prête le mieux à cette étude est le nymphæa blanc. On distingue fort bien les folioles calicinales ou du calice, vertes à la base et blanches sur les bords; puis les pétales constituant la corolle et formant le second verticille ou le second cercle, de même forme, mais plus grand; la réduction successive des pétales, et leur conversion en étamines ou troisième verticille, c’est-à-dire un cercle plus intérieur encore, avec leurs loges pollinifères soudées sur le filet ; souvent les étamines, quoique formant un seul verticille, sont disposées en plusieurs séries, comme dans les familles polyandres ; enfin le quatrième verticille, ou les carpelles. On peut donc suivre le passage d’un verticille à l’autre avec la plus grande facilité. Pour vérifier la théorie de l’origine foliaire des différents verti- cilles, on peut, après avoir suivi la transformation des éléments qui les composent les uns dans les autres : celle des bractées en folioles calicinales, des folioles calicinales en pétales, des pétales en étami- nes, des étamines en pétales, ce qui a lieu dans la duplicature des fleurs, la conversion des feuilles carpellaires en étamines et réci- proquement, retrouver, par un renversement de la loi naturelle d'évolution, la métamorphose en feuilles de tous les verticilles ou d’une partie d’entre eux. On donne à la transformation des feuilles en organes de reproduction et des différents verticilles en verticilles supérieurs, le nom de zréfamorphose ascendante, et celui de méta- morphose descendante à la conversion des verticilles floraux en feuilles ou en verticilles inférieurs. Nous étudierons ces faits dans le chapitre de la tératologie. L'étude du pistil est plus difficile au premier abord, et pour y re- connaître la transformation d’un organe foliacé, il faut choisir des sujets qui se prêtent à cette étude. Certaines renonculacées, dans lesquelles le fruit est un follicule, sont les meilleurs exemples à étudier. Dans l’origine, le follicule est une simple feuille, dont les bords opposés se rapprochent et finissent par se souder pour former le pistil; plus tard, lors de la maturité des semences, elle s'ouvre et reprend sa forme laminaire. Les ancolies, les eranthis, les hellébores, 8 ORGANES DE LA REPRODUCTION. les delphinium sont dans {ce cas. On a donc donné à chacune des parties qui forment le pistil le nom de feuille carpellaire ou de carpelle. É Si maintenant on étudie le développement des verticilles des dif- férents noms, il est facile de reconnaître que, depuis les folioles cali- cinales jusqu'aux feuilles carpellaires, l’évolution est spirale, ce qui s’explique parfaitement, comme pour les feuilles, et fait voir la cause pour laquelle, lors du développement de chacune des parties, elles sont disposées le plus'souvent de manière à alterner entre elles; ainsi les pétales ne sont pas appliqués sur la foliole calicinale ou ne lui sont pas opposés, mais ils sont alternes; les étamines ne sont pas opposées aux pétales, mais alternantes. Cependant il s’en faut que ce soit uniforme et constant; on remarque, chez quelques plantes, les vignes, les primevères, par exemple, des modifications qui échappent à la règle. Quant à la recherche de la spirale pri- mitive, c’est une étude de même valeur que la phyllotaxie. Quoique le nombre des éléments floraux varie à l'infini, on cons- tate généralement une loi commune à certains groupes, et qui a été longuement exposée dans le chapitre relatif à l’ascendance des formes: c'est le nombre trois dans les monocotylédones, et le nombre cinq dans les dicotylédones. On doit admettre que toute fleur, pour répondre au but que la nature lui a assigné, doit être complète et, de plus, régulière, c’est- à-dire offrir la régularité géométrique. Il s’agit maintenant de déci- der si les fleurs dans lesquelles les éléments qui les composent sont divisés en un nombre égal et normal de parties distinctes, sont celles qui réunissent le plus haut degré de perfection, ou si ce sont au contraire celles dont les différentes parties, soudées entre elles, ne paraissent formées que d’une seule pièce. Si nous recherchons dans le règne animal les éléments de la solution de celte question, nous verrons que c'est la division des organes en autant d'appareils ap- propriés aux fonctions qui constitue le plus haut degré de perfec- tion : c’est ainsi que dans les vertébrés, surtout dans les mammifères supérieurs et dans l’homme, chaque fonction a son appareil spécial, et il n'ya pas cumulation de fonctions dans un même organe; mais comme, dans le règne végétal, on remarque une opposition réelle avec le règne animal, une sorte de renversement des lois morpholo- giques et physiologiques qui constitue son système propre d’évolu- CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA FLEUR. 9 tion, on serait tenté de croire que la soudure des organes est une perfection. Cependant nous pensons que c’est une erreur, et que, dans la coordination philosophique des groupes, on doit procéder du simple au complexe, de l'irrégulier au régulier. Si nous suivons l'ordre évolutif des grandes familles, nous voyons, dans les cypéra- cées (PI. 1, fig, 4) et les graminées (fig. 3), des enveloppes florales qui ressemblent assez aux parties vertes, pour ne s’en distinguer que par leur fonction; le fruit est un caryopse, c’est-à-dire le plus simple des fruits : un sac renfermant un périsperme farineux, avec un petit embryon à l’un des bouts. Dans les joncacées (fig. 3), la fleur, quoique n'étant pas encore sortie de la contexture herbacée, est cependant déjà plus fleur que dans les groupes précédents, et nous trouvons l'ovaire à trois loges distinctes ; la famille des joncs est un passage aux monocotylédones à périanthe coloré. Dans toutes les familles qui suivent, les éléments floraux sont distincts; les fruits eux-mêmes se composent en général de capsules à plusieurs loges, dans les angles desquelles sont attachées les graines. Dans les dicotylédones, les groupes diclines commencent et pré- sentent des ovules nus ou protégés par une enveloppe. La plupart des fleurs sont incomplètes : ce sont des écailles, comme dans les coni- fères (fig. 8), ou des fleurs monandres; tandis que, d’après la loi normale d'évolution, les éléments de chaque verticille doivent être en nombre égal ou double, mais toujours en rapport de nombre avec alternance, et presque toutes les fleurs de la diclinie sont incomplètes. On y trouve au bas de l'échelle des étamines monadelphes ou sou- dées, comme cela a lieu dans les myristicées, des styles soudés dans les cytinées; et sous le rapport de la distribution des sexes, des plantes monoïques, dioïques, polygames, enfin tous les jeux imagi- nables; ainsi pas de fleurs réellement complètes, et des soudures multipliées. Dans les dicotylédones apétales, les fleurs hermaphrodites com- mencent à paraître; ce sont des fleurs incomplètes avec soudure de certains verticilles et pas de verticilles bien définis. Dans les mono- pétales régulières, on trouve une évolution plus normale et des fleurs complètes; mais les différentes pièces qui les composent sont sou- dées, et l’on n'y remarque que des divisions, qui laissent cependant voir les points où la soudure a eu lieu (PI. 4, fig. 12). On trouve dans ce grand groupe les apocynées et les asclépiadées, qui semblent repré- 10 ORGANES DE LA REPRODUCTION. senter les orchidées dans les monocotylédones; les composées, qui se distinguent surtout par la soudure desanthères, par la transformation en poils ou en aigrettes des calices, et par les paillettes des réceptacles. Les monopétales irrégulières sont également complètes et avec des soudures moins distinctes: toutefois les étamines sont souvent en nombre inférieur à celui des divisions du limbe. Viennent ensuite les polypétales, dont les fleurs, complètes dans la plupart des fa- milles, présentent cependant deux anomalies : des étamines indéfinies et des verticilles irréguliers; puis des soudures de verticilles entiers : telles sont les étamines dans les malvacées. Dans les polypétales pé- rigynes se trouvent le plus grand nombre de fleurs complètes, et on trouve que, dans les grandes familles, qu’on peut regarder comme les types, il y a distinction des parties et rapport numérique des or- ganes reproducteurs. Que remarque-t-on dans l’évolution florale, comme éléments : 1° les adhérences ou soudures, qui s'appliquent aux verticilles des diffé- rents ordres : pour les calices, c’est la soudure des sépales; pour les corolles, celle des pétales. Les filets des étamines se soudent aussi quelquefois, tantôt par les filets, comme dans les malvacées, où elles constituent les types monadelphes, soit par les anthères, comme dans les synanthérées ; l'adhérence des folioles carpellaires constitue le pistil unique. Outre les soudures des éléments de verticilles sem- blables, il y a encore soudure de verticilles dissemblables entre eux, ce qui est essentiellement anormal, car il est dans l'essence même du développement floral que chaque verticille soit sans cohérence avec les verticilles inférieur et supérieur, et que même les parties qui la composent soient libres entre elles. On voit les pétales se souder aux folioles du calice, les étamines aux pétales; quelquefois ces trois verticilles se soudent avec l'ovaire. C’est ici le cas d’étudier le mode de génération des fleurs dans lesquelles les adhérences sont nombreuses, pour s'assurer si, dans leur état embryonnaire, les parties réunies étaient libres; mais le perfectionnement, expression dont nous nous servons pour reproduire une idée vulgaire (car une fleur incomplète et irrégulière, suffisant à la production de son fruit, est aussi parfaile que celle dont les divers éléments sont distincts), consiste dans le nombre régulier des verticilles, l'alternance des parties verticillaires, la symétrie et la régularité de ces mêmes par- lies. En suivant l’ordre d'évolution ascendante, nous constatons le CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA FLEUR. 41 fait de l'amélioration de la forme par la division et la liberté des élé- ments de la fleur. Les types considérés comme les plus élevés, sont donc ceux qui réunissent les quatre principes énoncés ci-dessus. On ne peut dire que les adhérences, dans l’état d'évolution normale, viennent de la compression des parties : nous voyons dans les fleurs en thyrse d'énormes rameaux à fleur qui sont composés d'un tel nombre de fleurs, que les soudures devraient être l'accident le plus ordinaire; cependant il n’en est rien, et le marronnier d'Inde, qui devrait dans sa fleur présenter le plus d’adhérences, est au con- traire composé d'éléments floraux très-distincts. Nous ne parlons ici que de l’évolution normale, et non des cas de tératologie, où la compression des parties et l’hypertrophie sont des causes de soudures. Les grandes exceptions à la loi de régularité, dans le nombre et la disposition des verticilles, viennent encore : 2° de la multiplication du nombre des parties de la fleur; 3° de leur réduction. La multiplication des parties a lieu surtout pour les étamines, qui, au lieu d’être égales en nombre aux autres éléments verticillaires, ce qui leur a valu le nom de fleurs #sos/émones, sont en nombre double, les diplostémones, où plus. Ces anomalies détruisent la régularité, et l'on chercherait vainement à retrouver, dans l’ordre de disposition, des verticilles d'évolution spirale. Quelquefois il y a multiplication, sans qu’il y ait augmentation du nombre des verticilles : les pétales se doublent par l'accroissement de certains appendices qui s’hyper- trophient, ou bien les filets staminaux se ramifient et forment des faisceaux, au lieu de présenter un filet simple. L La modification du type normal par réduction, où par avortement de parties de verticilles, ne donne pas toujours naissance à des fleurs incomplètes, mais à des fleurs complètes avec varialion dans le type. Ces suppressions portent sur tous les verticilles : dans les fleurs où la corolle manque, ce sont des fleurs pétales; elles sont dites achlamydées quand les deux verticilles calicinaux et corollins ne se sont pas développés; quand, au contraire, ce sont les organes reproducteurs ou les deux verticilles intérieurs, elles sont dites neutres, ce qui se voit souvent dans certains genres de com- posées. On doit toujours admettre qu'une fleur est complète, et regarder les fleurs monoïques comme celles dans lesquelles il y a eu arrêt de 12 ORGANES DE LA REPRODUCTION. développement pour un des verticilles reproducteurs. Nous voyons dans les genres wrtica, lychnis, des espèces dioïques, ce qui prouve qu'il y a eu résorption d’un des verticilles. Par suite de cette tendance de notre esprit, qui nous porte à recher- cher partout des analogies, nous avons, par une synthèse judicieuse, comparé les étamines aux mâles des animaux, et les pistils qui contiennent les ovules aux femelles : de là, ainsi que nous l'avons déjà dit, le nom de fleurs mâles donné à celles qui n'ont que des étamines; de fleurs femelles à celles qui n'ont que des pistils; et de fleurs hermaphrodites à celles dans lesquelles les deux ver- ticilles staminaux et pistillaires sont réunis dans une même en- veloppe. On a donné le nom commun de diclines aux végétaux dans les- quels les fleurs sont incomplètes, c’est-à-dire apétales, et les sexes séparés, soit sur un même pied, soit sur des pieds différents. Quand les sexes séparés sont portés par un même individu, on les appelle monoiques, et diviques quand, au contraire, ils sont sur des pieds différents. Les végétaux pol/yqames sont ceux qui portent à la fois des fleurs hermaphrodites, des fleurs mâles et des fleurs femelles sur un même pied. L'ensemble des organes mäles ou staminaux s'appelle androcée, et celui des organes femelles gynécée, expressions qui n’en disent pas plus que les mots étamines et pistils : les botanistes anciens atta- chaient à ces deux noms une valeur semblable; par étamines, ils entendaient l’ensemble de l'organe mâle, ou le verticille féconda- teur, et, par pistil, l’ensemble de l'organe femelle plus complexe et composé de parties essentiellement distinctes. Pour suivre le développement des verticilles des différents noms, et voir leurs modifications ascendantes ou descendantes, on a ima- giné des coupes horizontales des boutons à fleurs avant leur épa- nouissement et à la hauteur des étamines; il en est résulté une suite de figures, dans lesquelles on reconnait parfaitement la position relative et le nombre des verticilles floraux. On a donné à ces coupes le nom de diagrammes (PI. 2 et 3) : elles sont fort utiles pour faire connaître les rapports des groupes les uns avec les autres; mais elles sont fort difficiles à faire, parce qu'il faut choisir l’époque précise du développement primitif des verticilles floraux pour obtenir une CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA FLEUR. 13 coupe qui représente leur aspect réel". Cependant avec de l'habi- tude on obtient des diagrammes satisfaisants. On pourrait joindre, à la coupe horizontale, un diagramme vertical qui ferait connaître la position des étamines par rapport à la corolle et au pistil, et la disposition des ovules dans le fruit. Une des connaissances les plus importantes à acquérir, et qui pré- sente des difficultés qu'on ne peut vaincre que par l'habitude, c’est celle de l'insertion des parties de la fleur, et surtout du rapport des étamines et du pistil. Les insertions fournissent des distinctions d'une grande valeur, pour grouper les végétaux suivant leurs affi- nités naturelles, sous le rapport méthodologique, et l'étude en est indispensable, parce qu'elle forme la base de la classification de Laurent de Jussieu. Si les fleurs se développaient toujours normalement, les quatre verticilles fondamentaux seraient superposés à partir du calice, le plus externe, qui en formerait la base, jusqu’au pistil, qui est le verticille le plus interne, et en formerait le sommet. Il n’y aurait, dans ce cas, qu'un seul mode de rapports, et l'ovaire serait toujours libre et supère; mais les adhérences et tous les autres modificateurs opposent à cet arrangement primitif une perturbation très-grande. Lorsque l'ovaire surmonte le point d'attache des parties envi- ronnantes et qu'il n’y a de continuité qu'avec le réceptacle, il est dit supère; c’est ce qui a lieu dans le plus grand nombre des végétaux phanérogames ; mais il existe des groupes entiers dans lesquels l’o- vaire est soudé avec le calice qui l'enveloppe et le recouvre, et ne forme qu’un corps avec lui : les autres verticilles se trouvent placés au sommet; l'ovaire se trouve alors au-dessous, et est dit enfère. On a désigné sous le nom de torus, de réceptacle, le sommet du pédoneule sur lequel sont attachés tous les verticilles floraux; mais pour qu’il conserve ce nom, il faut qu’il soit plan ou à peu près. Dès qu'il est allongé, il affecte d’autres caractères qui méritent d'être pris en considération; pour désigner cette disposition particulière, on a inutilement créé des mots qui n’ont pas leur raison logique 1. Il faut pour cela couper le bouton avec un instrument bien tranchant et à lame mince, de manière à ne pas lacérer les tissus et détruire ainsi les rapports des parties qui composent les verticilles; puis on regarde la coupe, qu’on en ait fait une tranche mince, ou bien qu’on se soit borné à couper dans la masse du bouton, avec une loupe dont l'amplification doit être de trois à quatre diamètres. 44 ORGANES DE LA REPRODUCTION. d’être : ceux d’axe-staminaire, pistillaire, suffisaient; cependant on a appelé gonophore l'axe portant les étamines, et gynophore V'axe portant l'ovaire ou le pistil. Le gynandropsis palmipes, espèce de capparidée, offre un exemple fort remarquable du gonophore et du gynophore. On a désigné sous le nom d’erthophore le prolongement de l'axe, qui porte à la fois les étamines, le pistil et la corolle, ainsi que cela se voit dans le /ychnis viscaria. On pourrait fort bien l’ap- peler are florifère, à moins qu'on ne reprenne le nom de s#pe, adopté par Linné, pour désigner tout prolongement de l’axe portant un verticille floral quelconque ; on ferait disparaitre cette nomencla- ture surchargée, qui rend la botanique si difficile pour les personnes étrangères à l'étude des sciences ou qui, n'ayant pas reçu une édu- cation classique, ne sont pas familiarisées avec les mots grecs. Un autre appareil, qui surmonte le réceptacle, et remarquable par sa propriété sécrétante, ce qui l'avait fait confondre avec les nectaires, est celui qu'Adanson a désigné sous le nom de dsque, et qui a recu de Desvaux celui de glandes ovariennes. Ces glandes ont de l'importance dans la diagnose, parce qu’elles existent dans un grand nombre de végétaux qu’elles servent à distinguer. Dans les crucifères, on trouve des glandes hypogyniques qui se composent de plusieurs tubercules naissant sur le sommet du pédon- cule, et indépendants de l'ovaire et du calice. Dans certaines rosacées, entre autres dans le rosier, les glandes nectarifères forment une protubérance orbiculaire autour du calice. Dans les ombellifères, les rubiacées et les œnothérées, la glande fait saillie au-dessus du sommet de l'ovaire. La floraison, appelée encore fleuraison ‘ et florification, est le phé- nomène évolutif qui suit la préfleuraison. Elle varie suivant les végé- taux, et même suivant les espèces, les climats, les stations et cer- taines circonstances ambiantes. La chaleur est l’agent le plus actif de la végétation; car, dans les pays chauds, la floraison des mêmes végétaux arrive plus tôt que dans les pays froids. Les plantes des cli- mats méridionaux, qui sont cultivées sous un climat plus froid, ne donnent souvent ni fleurs ni fruits. Il y à un grand nombre de végé- 4. Quelques auteurs, pour arriver à la précision, établissent entre floraison et fleuraison une distinction futile. La première de ces expressions indiquerait l'instant où la fleur épanouie brille de tout son éclat; l’autre, la durée de la fleur depuis l’épanouis- sement jusqu’à la marcescence. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA FLEUR. 15 taux qui sont dans ce cas; c’est pourquoi les horticulteurs sont obligés de forcer ces plantes, c’est-à-dire de les faire lever sur couche, pour en activer la végétation : les célosies, les balsa- mines, les cobées sont dans ce cas. On peut mettre encore au nombre des causes qui empêchent la floraison, l'excès de développe- ment, qui fait pousser les organes appendiculaires aux dépens des fleurs. Suivant la nature des végétaux, les fleurs apparaissent à une épo- que différente de leur vie. Dans les plantes herbacées dont le cycle de végétalion est limité, il y en a qui naissent, fleurissent, fructifient et meurent dans une même saison : ce sont les plantes annuelles. Les plantes #sannuelles ne fleurissent que la seconde année, et meu- rent après. Les végétaux herbacés v/vaces durent depuis trois années jusqu'à huit ou dix ans et plus; dans ces plantes, appelées aussi pérennes, le système ascendant reparaît chaque année, fleurit et meurt à l'automne pour revivre l’année suivante. Dans les végétaux ligneux, il y a plus de variété dans la floraison : c’est toujours une seule fois par an qu'ils fleurissent; mais le bourgeon qui renferme la fleur ne se développe pas toujours au printemps; quelquefois la fleur passe l'hiver tout entier cachée dans le bouton avant de se montrer; dans certains arbres, il faut deux années pour que la fleur se prépare. Il semblerait que la loi de l’évolution florale soit d’une régularité rigoureuse; car nous voyons la plupart des arbres exo- tiques, que nous avons soumis à la culture, fleurir sous notre climat à la même époque que dans leur pays natal. L’amandier est dans ce cas : il fleurit chez nous comme dans les chaudes régions d’où il a été'importé, et les Juifs mêmes le regardaient comme l'arbre le plus précoce. Les fleurs apparaissent, sous le climat de Paris, à la fin de février ou dans les premiers jours de mars, et elles ont beau être, la plupart du temps, moissonnées par la gelée, l'arbre n'en a pas moins conservé sa floraison précoce. Dans les pays tempérés, les végétaux ne fleurissent qu'une seule fois, excepté pour les plantes précoces, qui fleurissent souvent à l’arrière-saison , comme cela se voit sous notre climat qui jouit, depuis quelques années, d’automnes très-doux et qui se prolongent jusqu’au milieu de décembre; mais, par compensation, les printemps sont froids et les gelées très-tardives, ce qui retarde la floraison, En général, quand, dans des climats comme le nôtre, où l'hiver ne fait 16 ORGANES DE LA REPRODUCTION. que rétrograder et où le froid amène toujours une suspension de la végétation, il y a une floraison nouvelle des végétaux domestiques ; c'est un mauvais présage, car la fleur est moissonnée par l'hiver et la fructification de l’année suivante s’en ressent. Le figuier nous offre un exemple de cette double floraison : les fruits de la seconde récolte sont presque toujours perdus. Dans les pays plus méridionaux, la double floraison est un phéno- mène habituel, et dans les climats tropicaux elle est continue. La floraison est dans plus d’un cas indépendante du développe- ment des feuilles, ce qui se voit dans l’orme, le calycanthus præcox, l'érythrine, le paulownia, le magnolier yulan, le colchique, les tus- silages. On avait donné à ces végélaux, quoique bien différents, le nom de filèus ante patrem (le fils avant le père), à cause de l’appa- rition de la fleur avant les feuilles. Dans l’arbre de Judée, les boutons à fleurs naissent sur le vieux bois; ils sortent de la racine dans l'as- tragale cendrée; dans le rosier des haies, l’évolution foliaire pré- cède de peu de temps l'apparition florale; d’autres fois, ce qui a lieu surtout pour les plantes annuelles ou herbacées, la fleur n'apparait qu’à la fin du cycle végétal ". Un phénomène qui mérite l’attention est le moment de l'épanouis- sement des fleurs ?, quisont soumises, comme la floraison elle-même, à des lois constantes. Les fleurs n’épanouissent pas toutes à des heures égales. On a établi une distinction naturelle entre les fleurs diurnes, qui ne s'épanouissent que le jour, et les fleurs nocturnes, qui ne s'ouvrent que le soir. Les roses, les œillets, les camélias sont des fleurs diurnes; elles persistent pendant plusieurs jours, et ne sont soumises à aucun mouvement apparent, tandis que d'autres exécutent des mouvements de dilatation et de contraction qui se lient aux grands phénomènes météorologiques. La belle-de-nuit, le mesembryanthemum noctiflorum, le cereus grandiflorus, sont des fleurs 1. On a assez inutilement donné le nom de gemmeæ proterantheæ aux boutons à fleurs se développant avant les feuilles ; celui de gemmeæ synantheæ à ceux qui sont contem- porains, et de gemmeæ hyslerantheæ à ceux dont les fleurs viennent après les feuilles. 2. On a donné le nom d’anthése, qui est assez généralement adopté, à l’époque où la fleur épanouie a acquis son plus grand développement. Cet instant r'a pas lieu dans des temps égaux : c’est ainsi que l’anthèse des lis, des asphodèles, a lieu brusquement ; quand la force qui retenait les pétales est vaincue, ils se redressent, et l'épanouissement est complet. Il ne faut qu’une heure aux pavots, qui font, en s’épanouissant, tomber les deux sépales de leur calice. D’autres mettent une matinée à s'ouvrir. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA FLEUR. 17 nocturnes, parce qu’elles n'épanouissent que quand le soleil à quitté l'horizon. On a donné le nom de fleurs éphémères à celles qui ne s’épanouis- sent que pour briller un instant et se flétrir ensuite ; et, parmi ces plantes, il y a des éphémères diurnes, tels sont les cistes, et des éphé- mères nocturnes, le cereus grandiflorus. Les fleurs équinoriales sont celles qui s'ouvrent et se ferment à des heures déterminées : c’est ainsi que les plantes de la tribu des chi- coracées, et le convoloulus tricolor, s'ouvrent le matin; les malvacées vers le milieu du jour, et la belle-de-nuit le soir. Il y a encore des équinoxiales diurnes et des nocturnes. Parmi les autres influences de la lumière sur l’anthèse, il y a celle produite sur certaines fleurs dites tropiques, qui suivent la marche du soleil; elles sont à demi - épanouies le matin, très-ouvertes à midi, et reprennent le soir leur attitude nocturne. Le souci en est un exemple. C'est en s'appuyant sur l'observation de l’anthèse, qu’on a établi une horloge de Flore, dénomination gracieuse, par laquelle Linné a désigné une liste de quelques végétaux à floraison équinoxiale, dont l'épanouissement à lieu aux diverses heures de la journée ‘. L'idée du savant botaniste 4. L'horloge de Flore est un indicateur assez arbitraire de la mesure du temps; mais on peut toutefois éprouver de la satisfaction à voir s'épanouir sous ses yeux,et en suivant les progrès de la journée, diverses plantes qui eroissent toutes sous notre climat. Il faut toutefois les mettre à une exposition convenable, c’est-à-dire méridionale , et tenir compte des changements de temps qui peuvent faire varier l'épanouissement quelquefois de plus d’une heure. En général, c’est par un ciel pur et sans nuages que ce phéno- mène a lieu avec le plus de régularité. MATIN. De 2 à 3 heures. Le Lin commun. TA . Le Salsifis des prés, Tragopogon pratense. L'Epervière en ombelle. (C'est, dans les grands jours d'été, le moment où le jour ommence à poindre.) De 6 à? heures. De 3 à 4 heures. La Lailue cultivée. Le Liseron des haies. Le Souci pluvial. La Piloselle. De 4 à 5 heures. Le Nénuphar blane. La Chicorée sauvage. Le Laileron. De 7 à S heures. Le Crépis des toits. La Vésiculaire. L'OEillet prolifère. Le Pissenlit. Le Mouron à fleurs rouges. Botan., T. I. è De 5 à G heures. 18 ORGANES DE LA REPRODUCTION. suédois ne lui appartient pas cependant; car Pline dit dans son livre admirable et trop peu connu (liv. XVHE, $ 27) : «Il semble que la nature crie au laboureür : Pourquoi regardes-tu le ciel? pourquoi interroges-tu les astres? Je t'ai donné des plantes qui t'indiquent les heures, et pour que le soleil ne te fasse pas détourner les regards de la terre, l’héliotrope et le lupin le suivent dans sa marche diurne. » Les fleurs #nétéoriques sont celles qui, sensibles à tous les change- ments de l’atmosphère, obéissent, par une sorte d’hygroscopicité, aux influences hygrométriques. Les influences électriques jouent sans doute aussi un grand rôle dans ces mouvements. Le souci pluvial est une des plantes qui paraissent subir l'influence de l'atmosphère avec le plus de puissance. Quand le ciel est pur, il s'épanouit le matin, vers sept heures; mais si le temps est couvert et pluvieux, il reste fermé tout le jour. Les différentes espèces des genres scorsonère et tragopogon sont dans le même cas. Les feuilles des oxa/rs et des trèfles De 8 à 9 heures. La Nolana prostrata. La Ficoïde barbue. De 9 à 10 heures. La Mauve d'Amérique. La Glaciale. De 12 à 1 heure. Le Pourpier. L'Hypochæris chondrilloides. De 1 à ? heures. La Scille poméridienne, La Mauve à feuilles rondes, | se ferment. L’OEïllet prolifère, De 2 à 3 heures. La Piloselle, La Pulmonaire, sEfamants De 3 à 4 heures. Le Souci des champs se ferme. De 4 à 5 heures. Le Silène noctiflore s'ouvre. Les Gorteria, La Belle-de-jour, es ferment. De 10 à 11 heures. La Scorsonère de Tanger. L'Ornithogale à ombrelle. A 12 heures. Les Ficoïdes. Les Gorteria. Le Laiteron (ferme sa fleur). SOIR. De 5 à G heures. L'OEnothère odorante s'ouvre. Le Nénuphar blanc se ferme. De 6 à ? heures. La Belle-de-nuit, abs L'OEnothère à 4 ailes, ( S’OuYrent. De ? à 8 heures. Le Cactus à grandes fleurs s'ouvre. L'Hémérocalle se ferme, Le Pelargonium triste répand son odeur par- fumée, À 9 heures. Le Nuctanthes arbor tristis s'ouvre. A 10 heures. . Le Liseron à fleurs pourpres s'ouvre. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA FLEUR. 19 se redressent et s'appliquent l’une contre l’autre quand le temps est à l'orage. L'érophile printanière, petite crucifère distraite du genre draba, à cause de ses pétales fendus en deux, incline sensiblement sa petite ombelle quand la pluie menace. Si le temps est beau, le liseron des haies, qui n'épanouit sa grande fleur blanche que le soir, reste ouvert le matin jusqu'à dix heures, et se ferme si la pluie menace. Le sonchus sibiricus indique, au contraire, quand il se ferme à l'approche de la nuit, que le jour du lendemain sera beau ; et si, au contraire, il doit y avoir de la pluie le jour suivant, il s'épanouit. On peut encore mettre au nombre des plantes hygroscopiques les longues barbes soyeuses du séipa pennata, qui sont droites pendant les temps humides, et contractées et enroulées en spirales si le temps est sec; les folioles involucrales du carlina acaulis, dressées pen- dant la sécheresse, s'épanouissent à l'humidité. On peut encore se servir comme d'hygromètres des arêtes de l’avoine, qui se contour- nent pendant la sécheresse; de la columelle des végétaux de la fa- mille des mousses, de la rose de Jéricho (anastatica hierochuntica), et d’une espèce de fucus, la laminariu saccharina, dont la fronde s’allonge par la pluie et se raccourcit par la sécheresse. Nous ne répéterons pas ici ce qui a été dit précédemment sur la chaleur qui se développe dans certaines fleurs pendant l’anthèse. Sous le rapport de la durée, l’anthèse présente des variations nom- breuses. Tandis que le lilas, le marronnier d'Inde ont presque leurs fleurs épanouies en même temps, les œænothères, ayant une végéta- tion successive, restent plus longtemps en fleur. Les crucifères épa- nouissent successivement les leurs, mais en peu de jours. Quelques végétaux, parmi lesquels on peut citer certaines espèces de véro- niques, donnent des fleurs dès leur premier développement, et con- tinuent d'en donner jusqu'à la fin de la saison. On trouve des exemples semblables, de floraison prolongée, dans certaines caryo- phyllées des genres cerastium, alsine et arenaria. Les primevères officinale et des jardins ne restent que peu de jours en fleurs, tandis que la primevère de Chine fleurit pendant une saison tout entière. Le phénomène qui frappe le plus, dans la floraison, est le rôle de la corolle, qui n’est que l'enveloppe protectrice des organes géné- rateurs pendant leur développement, mais qui perd toute son im- 20 ORGANES DE LA REPRODUCTION. porlance dès qu'ils ont acquis leur perfectionnement. Dans certaines fleurs la corolle persiste jusqu'à la perfection du fruit; dans d’autres, tels sont les pavots, les pétales tombent peu de temps après leur dé- veloppement ; la corolle des campanules se dessèche sans tomber, dès que la fécondation est accomplie : c'est ce qu'on appelle #arcescence. Mais, dans la plupart des cas, le moment de la fécondation est le si- gnal de la mort de la corolle, qui perd ses couleurs brillantes, se fléirit et laisse à nu, en tombant, l'ovaire qui n’a plus besoin de protection. L'époque de la floraison dépend essentiellement des climats, pour les végétaux qui croissent spontanément ou que la culture a rendus indigènes, et la connaissance en est indispensable aux personnes qui s'occupent d'agriculture et d’horticulture, ainsi qu'à celles qui ré- coltent des plantes médicinales. Les tableaux donnés par la plupart des auteurs étant en grande partie inexacts, nous avons cru devoir reprendre ce travail et le compléter, sans lui donner pourtant trop de développement. Nous appellerons l'attention des amis de la nature sur l'idée qu'avait Linné de prendre pour guide, dans les opérations les plus impor- tantes de l’agriculture, qui exigent pour réussir des conditions par- ticulières, le moment de la floraison de certaines plantes, dont la croissance est spontanée, et qui peuvent servir d’indicateur précis dans la marche ascendante ou décroissante des saisons. Floraison des principales espèces végétales qui croissent spontanément ou sont cultivées sous le climat de Paris 1. JANVIER. Les Mousses. Ellébore noir. Les Lichens. — fétide. 4. Ce tableau convient à la région comprise entre le 48° et le 49° de latitude boréale. Pour établir les rapports de floraison, en tenant compte de la précocité des années, il faut en reculer l’époque de dix ou quinze jours en remontant vers le nord ou jus- qu’au 51°, l’avancer de dix jours jusqu’au 46°, de quinze entre le 45° et le 44°, et d’un mois du 44° au 429, Les stations, les altitudes, le voisinage de la mer, les iles, les expo- sitions abritées ou exposées aux vents froids, modifient les époques de floraison. Les observations sont, en général, faites avec négligence, et l’on ne peut prétendre à la pré- cision. Il faudrait toujours avoir soin d'indiquer les limites extrêmes de la floraison, c'est-à-dire l’époque de la première apparition et la durée, puis la réapparition autom- nale qui a lieu pour certaines espèces. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA FLEUR. Noisetier, Perce-neige. Aune. Les Peupliers. Genévrier. If, Violette odorante. — de chien. Anémone sylvie. — des Apennins. Amandier. Pècher. Abricotier. Hépatique. Capsella. Giroflée de muraille. Fusain. Tulipe précoce. Cytise à feuilles sessiles. Magnolier discolore. Draba verna. Seilla bifolia. La Mercuriale vivace. Bouleau. Les Saules. Orme. Charme. Chêne. Hètre, Pin sylvestre. Sapin commun. Épicéa. Paulownia imperialis. Anémone pulsatille. Marronnier d'Inde. Le Prunier. Le Cerisier. Le Pommier. Le Poirier. Le Cognassier. Le Fraisier. Potentille printanière, Ficaire. FÉVRIER. MARS. AVRIL. Bois-gentil. Lauréole. Véronique de printemps, — à feuilles de lierre. Lamium amplexicaule. Mâche. Pas-d’âne. Cassis. Fritillaire damier. — couronne impériale. Doronic du Caucase. Tourette printanière. Arabis Alpina. Cynoglosse printanière. Linaigrette à gaines. Dirca palustris. Cornouiller mâle. Gui. Holostée. Saxifrage tridactyle. Ajonc. Orobus vernus. Bellis perennis. Populage. La plupart des Laiches (Carex). Les différentes espèces du genre Brassica. Alysse, Corbeille d’or. Corydale bulbeuse. — à fleurs jaunes. Gentiane acaule. Lilas commun. Cardamine des prés. Scilla nutans. Ornithogale. Muscari, La Pervenche. Primevère officinale. Pulmonaire. Véronique des champs. Lierre terrestre. Lamium album. — purpureum. 22 ORGANES DE LA REPRODUCTION. Valériane officinale. Groseillier rouge. — sanguin. e doré. Frêne. MAI. Hêtre. Pin maritime, Les Paturins. Les Fétuques. Les Bromes et un grand nombre de Graminées. Un grand nombre de Crucifères, telles que les genres Barbare. Pastel. Lunaire. Thlaspi. Sinapis. Quelques Labiées, appartenant aux genres Lamium. Galéopsis. Mélisse. JUIN. Noyer. Les Millepertuis. Les Roses. Tilleul. Le Froment et les autres Céréales. Colza. La plupart des Géraniums. Érodium. Ronce bleue. Spirées. Raphanistrum. Le Cochlearia armoracia (Raïfort). Satyrium hircinum. Orties. Chanvre. Les différentes espèces du genre Rumex. Vigne. Betterave. Les Euphorbes plus tardifs. La plupart des Borraginées. Les Scrofulariées. Houx. Les Érables. Saxifrage granulé. Adoxa moschatellina. Narcisse des prés. Orchis militaris et un grand nombre d’autres espèces. Arum maculatum. Les Euphorbes précoces. Chèvrefeuille. Rhodotendron Ponticum. Pissenlit. Doronic à feuilles de Plantain. Groseillier à maquereau. Sorbier. Alisier. Néflier. Aubépine. Épine-vinette. Spartium scoparium. Muguet de mai. Muscari odorant. Une partie des Labiées, qui conti- nuent en juillet et août. Les Campanulacées. Les Cucurbitacées, Les Sureaux. Presque toutes les Rubiacées. Les Synanthérées précoces. Bluet. Coréopsis. La plupart des Ombellifères que donne encore le mois suivant. Un grand nombre de Caryophyllées. Les Crassulacées, ainsi que dans le mois suivant, Les Papavéracées. Les Nuphars. Les Genêts. Les Ononis. Robinier faux-acacia. Un grand nombre de Légumi- neuses, qui continuent le mois suivant. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA FLEUR. 23 Sceau de Salomon et autres Aspara- ginées. Lis blanc. — orangé. JUILLET. Clématite des haies. Les Pigamons. Un grand nombre genre Sisymbrium. Houblon. Sarrasin. Les Plantains. Les Gentianes. Les Mourons. Les Liserons. La plupart des Solanées. Bruyère commune. Les Linaires et une partie des Pédi- culariées, Les Panicum. Les Balisiers. Romarin. Sauge officinale. d'espèces du AOÛT, Arundo phragmites. Tabac. Bardane. Céphalanthe d'Amérique. Menthe pouliot. Laurier-rose. Chardon à foulons. Eupatoire à feuilles de chanvre. Tanaisie. SEPTEMBRE. Amaryllis jaune. Fougères. Hélénie d'automne. Reine-Marguerite. Bidens tripartita. Scabieuse succise. OCTOBRE. Chrysanthème des jardins. Gomplu'ena globosa. Lis martagon. Châtaignier, Morelle. Glaïeul cardinal. Les Scabieuses et en général les Dipsacées. Menthe sylvestre. Les Laitues. La plus grande partie des Synan- thérées. Les OEnothérées. Les Caryophyllées. Lin cultivé. Salicaire. Sophora du Japon. Tulipier de Virginie. Les Cistes. Les Malvacées. Chanterelle. Agaric poivré. Apparition des Lycoperdons. Catalpa. Ketmie des jardins. Aylante, vernis du Japon. Julibrissin. Érigéron. Verge d'or. Peucedanum Parisiense. Chardon Roland. Sedum telephium. Verge d’or à larges feuilles. Vernonie de New-York. Topinambour. Lierre. Colchique d'automne. Arbousier commun. Vernonie élevée. Tagetes erecta. 24 ORGANES DE LA REPRODUCTION. Aster grandiflorus. Les Champignons des genres Bolet. De nouvelles floraisons parmi les — Polypore. Crucifères, les Composées, les Gé- . Helvelle. raniées. — Clavaire. Les Champignons des genres Agaric. NOVEMBRE ET DÉCEMBRE. Rose de Noël. Les Cryptogames , Champignons , Tussilage odorant. Mousses, Lichens. Daphne mezereum. CHAPITRE II BOUTON ET PRÉFLORAISON Le bourgeon à fleurs, qu'il faut essentiellement distinguer du bouton à fleur, est l’ensemble d’un bourgeon terminal, qui se compose d'éléments divers et arrête la végétation de l’axe qui l'a produit, excepté dans le cas de prolification. À la partie la plus extérieure du bourgeon se trouvent d’abord des feuilles, puis des bractées et des écailles, enfin une ou plusieurs fleurs ; tandis que le bouton à fleur proprement dit ne se compose que des diffé- rentes pièces ou verticilles qui entrent dans la formation de la fleur. Le bouton se présente sous des formes assez variées ; il est g/obu- leux dans la mauve, ovoide dans le rosier, oblong-cylindrique dans l’œillet, en #assue où claviforme dans le lilas, en croissant dans les papilionacées, etc. ; mais sa forme éprouve quelques modifications depuis le moment où il apparaît, jusqu’à celui de son épanouisse- ment. On a donné le nom de préfloraison et d’estivation à la disposition des différentes parties de l'enveloppe florale dans le bouton. Le calice et la corolle offrent, dans leur disposition estivaire, des modifications assez variées, qu'on peut cependant ramener à huit types, qui semblent être les dispositions fondamentales. 4° Préfloraison tmbriquée. Les parties sont imbriquées ou dispo- sées par recouvrement : telles sont les folioles du calice du camélia (atl. I, pl. 33, fig. 1). Quand l’imbrication cesse, et que les parties se recouvrent en entier, ce qui est une transformation de la préflo- raison imbriquée, elle est dite convolutive. 2° Préfloraison tordue où sptralée. Dans cette disposition, chaque partie recouvre d’un côté la partie voisine, tandis qu'elle est re- couverte elle-même, de l’autre côté, par une autre partie. Les co- rolles du lin, de nerium, de liscron, en offrent un exemple (atl. I, pl. 33, fig. 2). 26 ORGANES DE LA REPRODUCTION. 3° Préfloraison quinconciale. Celle où deux parties sont extérieures, deux autres tout à fait intérieures, et une cinquième intermédiaire, recouvrant, d’un côté, le bord de l’une des deux intérieures, et recou- verte, de l’autre, par l’une des deux extérieures. Les sépales de la rose fournissent un bel exemple de cette préfloraison; les deux extérieurs, ayant leurs bords non recouverts, présentent des appen- dices des deux côtés; les deux intérieurs dont les bords sont recou- verts, n’en présentent pas, et l'intermédiaire n’en offre que sur un bord qui est celui non recouvert (atl. IF, pl. 4, fig. 2). C'est à celte disposition des sépales du rosier, que ce distique latin fait allusion : Quinque sumus fratres, duo sunt sine barba, Barbatique duo ; sum semi-berbis ego'. » 4° Préfloraison valvaire. C'est celle des mauves; les parties d’un même verticille se touchent seulement par leurs bords sans se re- couvrir (atl. I, pl. 33, fig. 4). : 5° Préfloraison enroulée où induplicative. Les bords du calice ou de la corolle sont roulés en dedans : les clématites (atl. I, pl. 33, fig. 5). Une des variations de ce mode de préfloraison est la rédu- plicative, dans laquelle le bouton présente autant d’angles saillants qu'il y a de parties appliquées l’une contre l’autre : le calice de la rose trémière. 6° Préfloraison vexillaire (al. K, pl. 33, fig. 6). Cette disposition se trouve dans toutes les corolles papilionacées; la carène est recou- verte par les ailes, qui sont enveloppées par l’étendard plié dans son milieu. T° Préfloraison cochléaire. Dans les corolles à deux lèvres, comme dans les labiées, la lèvre supérieure recouvre l'inférieure, qui est pliée de dehors en dedans ou de bas en haut. 8 Préfloraison chiffonnée. Les pétales sont plissés sans ordre, comme dans le grenadier, le pavot. Il ne faut pas attacher de valeur absolue à cet arrangement, qui varie d’un verticille à l'autre. C'est ainsi que, dans l'al{hæœa rosea, la préfloraison du calice est réduplicative, et celle des pétales ordue; 1. Traduction : Nous sommes cinq frères (les cinq sépales) ; deux sont sans barbe (allusion aux appendices); deux sont barbus ; moi je ne suis barbu que d’un-côté. BOUTON ET PRÉFLORAISON. 227 elle est valvaire dans le calice des énothérées, et contournée dans la corolle; dans les myrtacées, les acérinées, les hippocastanées, les violacées, les crucifères, les capparidées, le calice et la corolle sont à préfloraison #nbriquée; dans les rosacées, la préfloraison calicinale est guinconciale où valvaire, tandis que les pétales sont #nbriquées ; «dans les aurantiacées, le calice est #mbriqué et la corolle valvaire ; dans les asclépiadées, la préfloraison du calice est ##briquée et celle de la corolle Zordue et parfois va/vaire : c'est un point encore non complétement éclairé de la science. On doit seulement se rappeler que, dans les fleurs régulières, la préfloraison va/vaire et la 1ordue sont les plus communes; tandis que les préfloraisons irrégulières dérivent plus directement de l’arrangement spiral. Ainsi dans les labiées, essentiellement irrégulières, la corolle est cochléaire en pré- floraison; il en est de mème des scrophülarinées; cependant les acanthacées sont /ordues en préfloraison. On trouve aussi la préflo- raison imbriquée dans les caryophyllées, qui sont régulières. Il y a au reste des préfloraisons mixtes ou incertaines, même dans de grandes familles : c’est ainsi que, dans les solanées, la préfloraison de la corolle est plicatile, impliquée-valvaire ou quelquefois simple- ment valvaire. Au reste, la nature échappe, comme toujours, à nos méthodes, et l’on trouve, dans certaines familles, un arbitraire qui semble annoncer que toutes les règles, que nous tentons d'éta- blir, offrent des exceptions nombreuses. La loi sur laquelle on fonde la double disposition #nbricative et valvaire repose sur le mode de développement propre à chaque verlicille. Si ce verticille est nettement déterminé, il y a préfloraison valvaire ou tordue; si, au contraire, l'axe s’allonge, il y a imbrication des parties pré- florales. On peut indiquer comme une loi, qui donne à l'étude de préflo- raison plus d'importance qu’on n’en attache communément, non pas dans la diagnose individuelle, mais dans l’étude philosophique qui fait connaître les rapports qui existent entre les genres d’une mème famille, que la pré/floraison présente en général une disposition uni- forme, soit dans le même genre, soit dans la même famille; d’où il suit que la préfloraison peut, dans un grand nombre de cas, fournir de bons caractères. Si une plante présentait une préfloraison dissem- blable, on devrait en étudier les rapports avec plus de soin, et ils se trouveraient peut-être tout autres qu'on ne supposait. Ce qui est vrai 28 ORGANES DE LA REPRODUCTION. pour le genre et la famille l’est aussi pour l'espèce. Si quelques es- pèces présentent un mode de préfloraison différent de celui des autres espèces du même genre, il y a lieu d’en conclure qu’elle appartient à un autre genre. (Voir les pl. 2,3 de diagrammes, qui représentent toutes ces préfloraisons. ) CHAPITRE III CALICE Le premier verticille floral, ou l’enveloppe la plus extérieure de la fleur, est le calice, qui est Je plus communément de la couleur des parties herbacées ; quelquefois cependant il est corolliforme, c’est-à- dire que les sépales sont colorés, et simulent alors les pétales de la corolle. C'est la difficulté de distinguer le calice, dans certaines circonstances, qui à fait dire à Linné que la nature n'a pas établi de limites entre le calice et la corolle. C’est à tort que ce célèbre natu- raliste avait regardé le calice comme une production de l'écorce, ce qui est en contradiction avec ses idées sur la transformation des par- ties les unes dans les autres. Considéré sous le rapport de sa génération directe, le calice est une métamorphose des bractées et des feuilles, et le premier degré de transformation de ces organes en enveloppes protectrices de la fleur. On remarque dans certaines familles, telles que les ternstræ- miacées, les dilléniacées et ‘quelques autres, plusieurs séries de fo- lioles qui font du calice, comme de l'androcée, un verticille à séries multiples (alt. IE, pl. 1, fig. 1). Dans les monocotylédones, lé calice est plus difficile à distinguer ; dans cette classe, les fleurs sont généralement composées de deux verticilles : un extérieur de trois pièces, et l’intérieur d’un même nombre, quelquefois semblables pour la forme et la coloration (PI. 1, fig. 3, 4, 6), d'autres fois différant par la forme (le ga/anthus nivalis, PI. 1, fig. 5) et par la couleur (l'a/isma). Dans ces derniers végétaux, les enveloppes extérieures sont colorées en vert, et repré- sentent parfaitement le calice des dicotylédones, et les intérieures sont colorées de manière à offrir l’image des pétales. La terminologie des fleurs des monocotylédones a dû, par suite de ce jeu assez capricieux des formes pour offrir des apparences diverses, subir des variations : c’est ainsi que De Candolle a donné à ces fleurs, dont l'enveloppe paraît unique, le nom de »0nochla- mydées, et à l'enveloppe elle-même le nom de périgone; mais on lui 30 ORGANES DE LA REPRODUCTION. donne plus communément celui de périanthe; i conviendrait de ré- server exclusivement ce nom pour les fleurs des monocotylédones. Cependant, en y regardant de plus près, et soumettant certaines fleurs à l’observation, on trouve fréquemment des stomates sur le tégument externe, ce qui le rapproche du calice, tandis que les folioles internes en sont privées, caractère propre à la corolle ‘; il en résulterait que le périanthe, quoique simple en apparence, est presque toujours double, et qu'il y a calice et corolle. Dans les dicotylédones, le calice existe sous une forme plus net- tement définie; les verticilles sont plus distincts et les fleurs plus complètes à mesure qu'on s'élève dans la série : car en bas, au point de contact des deux embranchements, comme dans les pipéracées, les aristolochiées, les conifères, les familles comprises jadis sous le nom commun d’amentacées, les chénopodiées, les urticées, les eu- phorbiacées, les laurinées, les polygonées, les plantaginées (Voir atl. I, pl. 4 à 5, fig. 17), composées de deux classes, les apétales et les diclines, iln’y a qu’une seule enveloppe florale, qu’on regarde comme un calice, et qui est généralement désignée, dans les ouvrages des- criptifs, sous le nom de périanthe. Nous allons, en passant en revue les organes propres à chaque verticille, retrouver l’ascendance ou l’amélioration successive de la forme. Après les apétales viennent les monopétales, dont les calices sont presque toujours d’une seule pièce, bien que, dans les dicotylé- dones polypétales, on trouve également des calices monosépales. Sont-ce des pièces originairement libres ou soudées, ou bien, les su- tures distinctes qu’on y remarque sont-elles simplement des lignes de démarcation qui indiquent qu'il y a préparation à une division ultérieure? C’est ce qu'il est difficile de dire. Dans tous les cas, 1l y a des circonstances où l’on ne peut nettement distinguer les sutures; l'opinion actuelle est que les folioles, primitivement libres, ne sont réunies que par soudure, ce qui parait le plus fondé. 1. De Candolle comprenait sous le nom de périgone l'enveloppe des appareils de la fécondation, et, quand il y a calice et corolle, il disait périgone double. | entendait par périgone simple ou périgone la fleur dans laquelle il y a soudure des deux premiers verticilles, et dans le cas où il est douteux si l'enveloppe florale est corolle ou calice. Il rejetait le nom de périanthe, employé par Linné pour désigner toutes les espèces de calices ou d’involucres (xs autour, &ôcs, fleur), dont on a fait un synonyme de périgone. CALICE. 31 Les calices d’une seule pièce, ou ceux dont les sépales sont plus ou moins soudés entre eux, sont dits #20nophylles où monosépales. On a donné le nom de phylles (feuilles)! et de sépales aux différentes pièces du calice, pour caractériser les parties de ce verticille, bien que le premier mot soit plus conforme à l'idée de transformation de la feuille en foliole ou phylle. Pour rester fidèle à la doctrine de la perfection des végétaux par la soudure des parties, libres dans leur état primitif, De Candolle ne voulait pas qu’on dit #10onosépale ; mais gamosépale, ce qui veut dire calice soudé, du grec y4uo:, noce, union. Il y a dans la glossologie un amas de puérilités, de distinctions sub- tiles, qui nuisent au progrès de la vraie science en en faisant un gri- moire inintelligible. Le calice composé de pièces distinctes est dit polyphylle où poly- sépale. Le calice monophylle se compose du /ube, formé par la partie indivise; de la gorge, point où le tube finit et où le limbe com- mence, et du /#mbe, qui se compose des portions des sépales ou fo- lioles restées libres. Quand il ne présente aucune division, il est dit entier (PL. 4, fig. 6). Lorsque les divisions sont profondes, il est dit bipartite, V'orobanche; tripartite, V'alisma plantago ; quadripartite, les gentianées ; quinquépartite, la pulmonaire, l’'héliotrope. Lorsqu'il y a un plus grand nombre de divisions, il est dit zaultipartite ou pluripartite. Si les divisions sont moins profondes, comme cela a lieu dans les labiées, et qu'il ne reste que des pointes aiguës, le calice est dit denté (PL. 4, fig. 3, 11); mais, au contraire, la division qui pénètre jus- qu’à moilié a fait introduire dans la nomenclature des dénomina- tions spéciales : quand il est divisé en deux, il est bz/ide, comme dans la verveine ; il est #rifide dans le globba nutans ; quadrifide dans les selago, les gaura ; multifide dans les aphanes, peplis. Le calice monophylle est {ubuleux dans les primulacées ; conique dans le grenadier et le s/ene conica (PI. 4, fig. 9); cylindrique 1. On a d'abord donné aux pièces du calice le nom de folioles, puis De Candolle a remplacé foliole par phylle (du grec gÿxe, feuille), en réservant le nom de folioles pour les divisions de la feuille, et il a fini par adopter le nom de sépale créé par Necker. Les deux ont prévalu; cependant le premier est plus généralement adopté. Quand on em- ploie le mot sépale où tout autre, on le fait précéder du nom des nombres qui en indi- quent les divisions. 32 ORGANES DE LA REPRODUCTION. dans l'œillet; campanulé dans les Arbiscus (fig. 15); furbiné dans la bourgène ; wrcéolé dans la jusquiame noire, le rheria virginica: vési- culeux dans le sèlene inflata (PL. 4, fig. 3); cupuliforme dans l'oran- ger; globuleur dans le geranium macrorrkizon; prismatique dans les mimulus: comprimé dans le rhinanthus crista-galli. Dans le calice polysépale ou polyphylle, car les deux expressions sont indifféremment employées, on fait précéder les parties par le nom du nombre qui les compose : ainsi, le calice est dphylle ou disépale dans les papavéracées et les fumariacées; /rphylle dans le ficaire, la célosie, le /radescantia ; tétra-quadriphylle dans les cruci- fères; penta ou quinquéphylle dans les renonculacées, les linées, etc. (Voir pl. 4.) Après le nombre vient la forme, qui est assez variée et qui se rap- proche de celle affectée par les feuilles, les sépales n'étant que des feuilles transformées. La position des folioles calicinales présente un petit nombre de variations : elles sont dressées dans la plupart dés crucifères ; conni- ventes dans le ceancthus americanus, le lrolle d'Europe ; dans ce cas, il y a occlusion et le calice est fermé. Lorsque les folioles sont diri- gées en dehors, le calice est divergent, c'est ce qu'on voit dans l’wno- thera biennis, les sinapis ; il est éfulé dans les fraisiers ; réfléchi dans la renoncule bulbeuse; révolutées, dans le s{erculia platanifolia ; involutées, dans le centranthus ruber. Sous le rapport des relations des parties entre elles, le calice est régulier dans la bourrache, la tormentille, où toutes les parties sont semblables ; quand elles sont alternativement plus longues et plus courtes, comme dans certaines ombellifères, il est encore régulier. Il est érrégulier dans le #rifolñum rubens (PI. k, fig. 4), et symé- trique dans les Jabiées, où il est souvent #/abié (fig. 4, 10, 13), comme dans les genres melssa, thymus,ocymum, origanum, prunella. Dans d’autres, et c’est le plus grand nombre des cas, la lèvre supé- rieure est divisée en deux, et l'inférieure est tridentée ; dans les pa- pilionacées, le calice monophylle est quinquédenté, excepté dans l'ulez, dont le calice est composé de deux folioles parfaitement semblables (PI. 4, fig. 8). Parmi les anomalies calicinales, il faut mentionner le développe- ment excessif des folioles du calice de l'origanum majorana, qui est bractéiforme (PI. 4, fig. 14). CALICE. 39 Persistant dans le plus grand nombre des cas, et adhérent même souvent au fruit qu’il couronne dans la pomme, et, en général, dans toutes les plantes de la famille des pomacées, ainsi que dans la gre- nade; il n’est que simplement persistant dans un grand nombre de familles, telles que les borraginées, les primulacées, les papiliona- cées. Le calice est décidu dans les crucifères, c’est-à-dire qu’il tombe après la fécondation. Le cas le plus rare de caducité est celui des pavots, dans lesquels les sépales tombent au moment de l’épanouis- sement de la fleur et sont détachés par le mouvement des pétales pour se déplisser : dans ce cas, le calice est dit caduc ou fugace. Dans les mourons (les anagallis), le calice marcescent se flétrit ; le calice persistant prend quelquefois de l'accroissement et se développe d'une manière anormale : il est dit accrescent comme dans la belladone, l’Aistera coccinea, et vésiculeur où induvial dans l’alkékenge et le trèfle fraise. Le calice, quoique assez généralement simple, porte cependant parfois des appendices : il est appendiculé dans un grand nombre . de rosacées; gibbeux dans la biscutellu auriculata et dans le feucrium botrys; surmonté d’une protubérance semi-orbiculaire en coupe dans les scutellaires (fig. 10); prolongé en bec, er éperon, dans les delphinium et dans les tropéolées (fig. 7). Dans les renonculacées, les genres anormaux ont des calices modifiés de toutes sortes : ce sont des casques dans les aconits; des cornets dans les ancolies, etc. Quand il y à un double calice, on nomme calicule le plus extérieur . (PL. 4, fig. 15), qui est quelquefois stipulaire, comme dans les frai- siers, ou bractéal dans les caryophyllées, c’est-à-dire que ce second calice est formé par un verticille de stipules ou de bractées. Dans la salicaire, il est difficile de dire si ce sont des appendices stipulaires ou un second calice. Quoi qu'il en soit, le calcule doit expressément être un verticille surnuméraire. Le calice n’est pas toujours tellement distinct de l’involucre et de la corolle, qu’on ne puisse le confondre avec l’un de ces deux ver- ticilles. Ainsi, dans les berberis, les parties qui constituent l’enve- loppe florale sont tellement semblables entre elles et par la forme et par la couleur, qu'on est disposé à ne voir ou qu’un calice, ou qu’une corolle. Dans l’anemone hepatica, la fleur présente trois pe- tites feuilles vertes et six colorées. On est généralement disposé à prendre ces trois folioles vertes pour le calice; mais quand on exa- Botan., T. II. 3 34 ORGANES DE LA REPRODUCTION. mine les espèces voisines, l'anemone pulsatilla, par exemple, qui offre un périanthe à six folioles colorées, au-dessous duquel se trouve une collerette composée de trois feuilles très-profondément divisées, on reconnaît que, dans les deux cas, les folioles vertes appartiennent à un involucre plus ou moins rapproché de la fleur, qui n’a qu'une seule enveloppe, un calice ou périanthe coloré, dit corolliforme. La transformation la plus remarquable du calice est celle que présentent les plantes de la famille des composées, dans lesquelles le calice, divisé en lanières d’une extrême ténuité, est devenu une &- grette simple dans les sonchus (PI. 4, fig. 19), plameuse dans les scor- sonères (PI. 4, fig. 18) et dans les tagétès, ainsi que dans les valérianées (PI. 4, fig. 24 et 22); ce sont des écailles dans le carananche (PI. 4, fig. 17) et les chicorées; des aigrettes aristées dans le bidens (fig. 20), Le sépale, étant la transformation la plus proche de la feuille brac- téale, doit avoir, avec cette dernière, la plus grande analogie de structure, à cette différence près, cependant, que les faisceaux en sont plus simples et moins ramifiés, Ce n’est donc en quelque sorte qu'une feuille atrophiée. Le tissu est composé de tissu cellulaire dont la densité est quelquefois seulement supérieure à celle des feuilles; ses nervures sont formées de faisceaux vasculaires (PI. 5, fig. 14 et 12), composés de vaisseaux semblables à ceux des feuilles et des bractées, entourés de cellules allongées (PI. 5, fig. 10); le parenchyme, en s'épanouissant, donne au calice la forme qui lui est propre : l'épiderme est percé de stomates ayant la même figure que dans les feuilles (fig, 9), et il est tapissé de poils variables, parfois simples, d’autres fois slanduleux (fig. 4), et de glandes semblables à celles qu’on trouve sur les autres organes. | Il est intéressant d'étudier le mode de nervation des calices, qui présentent, au point de réunion des différentes pièces qui les compo- sent, des nervures bien marquées, ce qui est d’un grand secours dans la diagnose. Quand elles sont relevées en côtes saillantes, elles don- nent naissance aux calices prismatiques ou anguleux. Les pointes épineuses qui prolongent souvent le calice, comme dans l’involucre de certaines composées, et dans un grand nombre de labiées, sont dues à la proéminence des faisceaux vasculaires (fig. 7 et 8). Nomologie du calice. — Le calice est d’une grande importance s CALICE. 39 dans certains groupes, et sert à distinguer entre eux des genres ou des espèces voisines; c’est ainsi que, dans la famille des renoncula- cées, nous trouvons le calice du genre kelleborus persistant et celui du genre eranthis caduc ; dans le genre a/yssum, de la famille des cru- cifères, le-campestre et le calycinum ont une assez grande ressem- blance pour qu'on puisse les confondre entre eux ; mais le premier a le calice cadue, et le dernier persistant. Voici, au reste, les lois générales à déduire du calice : On réserve le nom de calice pour le verticille le plus extérieur de la fleur simple; mais chaque fois qu'un appareil floral, simulant un calice, renferme plusieurs fleurs, comme cela se voit d’une manière très-apparente dans le genre astrantia, il prend le nom d’éwolucre : les composées, les dipsacées sont #nvolucrées. Le calicule peut, sans inconvénient, prendre le nom d’involucre, bien qu'il ne contienne qu'une seule fleur. On ne trouve pas de plante à ovaire infère qui soit dépourvue de calice, quelle que soit la transformation que subisse le verticille, comme cela se voit dans les composées et les ombellifères, dont les unes ont des aigrettes et les autres des bourrelets. Tout calice ébllemést simple est plus ou moins coloré et infère, et répond à la polyandrie : les renonculacées offrent un exemple de cette loi, qui se retrouve dans les nymphéacées. Dans les monocotylédones, on peut regarder comme un calice les divisions extérieures de la fleur quand elles sont entièrement divisées ou multipartites. On peut regarder comme calice toute enveloppe florale simple, qu'elle soit verte ou colorée, dont les folioles qui la constituent sont opposées aux étamines. CHAPITRE IV COROLLE La corolle est le second verticille floral. Elle se distingue du calice par sa contexture plus délicate et son tissu à mailles plus lâches, par l'abondance des sucs aqueux dont elle est gorgée, par sa coloration constante, son odeur pénétrante dans un grand nombre de végétaux, l’absence de stomates, et sa courte durée. Ces différents attributs ne sont pas sans exceptions, car on voit des corolles per- sistantes et qui se dessèchent sur la plante après la fécondation : telles sont les campanules. On distingue dans les corolles, comme dans les calices, des co- rolles #0onopétales où gamopétales (PI. 5, fig. 4 à 8), pour indiquer que la monopétalie est le résultat d’une soudure, et po/ypétales quand elles sont composées de pièces distinctes (PI. 5, fig. 10 à 14). Il n°y a pas pour la corolle, comme pour la fleur, incertitude sur le nom à donner aux parties qui composent ce verticille. On appelle péfale chacune des pièces de la corolle. Le nom de »20nopétale appliqué primitivement aux corolles d'une seule pièce, est vicieux, en ce sens qu'il signifie un pétale, tandis qu'en réalité il y en a plusieurs qui sont plus ou moins longuement soudés entre eux; c’est pour rec- tifier cette erreur que de Candolle à proposé le nom de gamosépale, qui veut dire pétales soudés. Il y a des corolles régulières, irrégulières et symétriques : ces épithètes indiquent les mêmes accidents de structure que dans les calices. Une corolle monopétale est entière quand elle ne présente sur ses bords aucune découpure : les convoloulus (PI. 1, fig. 14) sont dans ce cas, elle peut être divisée plus ou moins profondément, et, sui- vant le plus ou moins de pénétration des divisions, elle porte les mêmes noms que les calices : elle est partie ou dentée, quand les divisions sont peu profondes et aiguës (PI. 5, fig. 4 et 6); lobée, COROLLE. 37 quand les découpures sont larges et arrondies (fig. 2), et l’on dit qu'elle est bi-tri-quadri-quinqué-partite, ou dentée ou lobée, sui- vant que le nombre des divisions est 2, 3, 4 ou 5. On distingue dans la corolle monopétale trois parties : le /wbe ou portion inférieure dans laquelle les pétales sont intimement soudés entre eux ; le /mbe ou l’ensemble des portions supérieures libres des pétales, et la gorge ou entrée du tube ; ces noms s'appliquent égale- ment au calice monosépale. Le tube des corolles monopétales tubulées est presque invariable- ment cylindrique : il offre cependant, parfois, des renflements très- prononcés; mais c'est le limbe qui affecte le plus de modifications dans la forme et la direction. En un mot, malgré la soudure des pièces qui composent ces corolles, elles présentent à peu près les mêmes formes que les corolles polypétales. Les formes /abiées ou à deux lèvres (PI. 4, fig. 7), et personées ou en masque (fig. 8), dont la corolle ringente ou en gueule est une va- riété, sont des corolles monopétales irrégulières. Les fleurs des com- posées, de la tribu des semi-flosculeuses, sont également des corolles irrégulières, auxquelles on a donné le nom de corolles /#qulées, en ce qu'elles représentent des sértes de ligules'ou languettes (PI. 4, fig. 16, 17). __ On trouve, dans les monopétales comme dans les polypétales, les gibbosités, les éperons qui constituent des anomalies si prononcées dans certaines familles : il y existe également des franges, des cou- ronnes, des écailles, importantes surtout dans les borraginées, où elles servent à distinguer les genres. La corolle polypétale peut être aussi plus ou moins profondément divisée dans chacune de ses parties, ou divisée en lanières minces, comme dans le Zychnis flos cuculi, et dans ce cas elle est dite laciniée. Chaque pétale se compose de l'onglet, qui est la partie inférieure plus ou moins rétrécie, et de la /ame, qui est la partie élargie. Dans les corolles polypétales comme dans les corolles monopé- tales, l'alternance des parties qui les composent avec les pièces du calice est une loi qui ne souffre que de rares exceptions. On trouve ces exceptions dans les primulacées et les vignes. Le pétale est dit régulier quand, en le pliant sur sa nervure mé- diane, les deux parties opposées se recouvrent complétement, tandis 38 ORGANES DE LA REPRODUCTION. que, quand il y a dissemblance entre les deux parties, le pétale est erréqulier ; ce qui n'empêche pas qu'une corolle ne puisse être régu- lière quoique composée de pétales irréguliers. La giroflée et la plu- part des crucifères fournissent l'exemple des corolles régulières ; les pélargonium, les véroniques, des corolles irrégulières. On trouve moins de familles irrégulières dans les monocotylédones; mais celles qui le sont, comme les scitaminées et les orchidées (PI. 5, fig. 9), le sont au plus haut degré, et toujours, comme l'a constaté Desvaux, avec déformation des deux verticilles intérieurs. Dans les dicotylé- dones, la section des monopétales renferme le plus grand nombre de fleurs à corolle irrégulière, les orobanchées, les scrofulariées, les acanthacées, les labiées, les bignoniacées, les caprifoliacées, une partie des synanthérées, qui sont les plus grands groupes naturels de cette section, sont essentiellement irrégulières; tandis que, dans les dicotylédones polypétales, le nombre des familles régulières -est le plus grand, et l’irrégularité n’est qu'une exception : les géraniacées, les polygalées, les fumariacées, les résédacées, les violariées, les pa- pilionacées sont dans ce cas; mais il n’en résulte pas moins que la régularité est la loi la plus constante. Le nombre des pétales varie suivant les familles, et l’on retrouve, suivant les embranchements, les nombres trois et six dans les mono- cotylédones, cinq et anormalement quatre dans les dicotylédones; il en résulte que dans ces grands groupes, chaque fois qu'il y a un nombre plus ou moins grand de pétales, il y a un arrêt de dévelop- pement quand le nombre est moindre de trois ou de cinq, et excès de développement quand il y en a plus de trois ou de six et de cinq ou de quatre. Nous trouvons, dans les œænothérées, le nombre quatre invariablement ; cependant la circée ne présente que deux pétales. Les autres familles à quatre pétales sont les crucifères, les cappari- dées, les papavéracées et la famille des méliacées, dans laquelle on trouve parfois le nombre cinq, car il y a un grand nombre de familles qui présentent ces deux nombres. C'est ainsi que, dans les linées, le genre radiola a quatre pétales seulement. Il faut donc regarder cinq comme normal et typique. Dans les rosacées, le nombre cinq est constant. On trouve ce nombre dans les papilionacées, malgré leur irrégularité, dans les ombellifères, les caryophyllées, les cistinées, les violariées, etc.; dans les salicariées, il est de six. C'est par exception qu'on trouve dans certaines familles, comme COROLLE. 39 dans les laurinées, les styracées, les nombres quatre et six dans les divisions du calice. Dans les polypétales, les guttifères ont un calice à deux ou six sépales, et la corolle a de quatre jusqu'à douze pétales, On trouve les nombres trois et cinq dans les aurantiacées, trois et six dans les olacinées, ce qui ne détruit pas la loi. Suivant le nombre des pétales qui la composent, une fleur est dite dipétale où dipétalée, tripétale, tétrapétale, pentapétale, hexapé- tale, octopétale, etc. On a établi pour principe à cette loi numérique la correspon- dance de la disposition spirale des feuilles avec le nombre des péta- les; ainsi, dans les aloës, de la classe des monocotylédones, la spirale est de trois feuilles, tandis que dans les dicotylédones, qui offrent le nombre cinq dans leur corolle, les feuilles affectent la disposition quinaire, et dans celles où l’on trouve le nombre deux, les feuilles sont disposées deux par deux, ou opposées. Il s'en faut beaucoup que cette loi, qui trouve sa confirmation dans les rubiacées, les dipsa- cées, un grand nombre de gentianées, d'acérinées, etc., soit exempte d'exceptions. On remarque dans le pétale, dont il ne faut jamais perdre de vue l’analogie avec la feuille, qu’il est diversement attaché au récep- tacle : il y en a d’onguiculés à différents degrés : c’est ainsi que dans certaines crucifères l'onglet est très-court, tandis que dans les caryophyllées il acquiert sa plus grande longueur dans le genre dianthus. D'autres fleurs, au contraire, ont les pétales absolument sessiles. Les pétales présentent dans leur forme plus de variété que les folio- les du calice. Ils sont, dans leurs conditions normales : Linéaires dans l'aamamelis Virginiana. Oblongs dans les crucifères. Elliptiques dans le saxifraga decipiens. Lancéolés dans l'Aypericum montanum. Ovales dans le lin, le s{atice armeria. - Orbiculaires dans la potentilla fruticosa, le crambe Tartarica. Cordiformes dans la rosa canina, la stellaire holostée. Cunéiformes dans le linum Austriacum. Spatulés dans le cleome pentaphylla, le dictamnus albus. Outre ces formes géométriques primitives des pièces de la corolle qui se retrouvent dans les feuilles, il y a les formes anormales des 40 ORGANES DE LA REPRODUCTION. pétales de la parnassie, du tilleul, des berberis, qui sont concaves; des /oasa, qui sont naviculaires ; du ceanothus, où ils sont cockléari- formes ; dans le myosurus, ils sont fubuleux ; bilabiés dans l’eranthus ; cucullés, cuculliformes ou en capuchon dans les ancolies ; éperonnés dans les violettes. Sous le rapport des découpures, les pétales présentent toutes les variétés du calice et des feuilles. Ils sont échancrés ou émarginés, cré- nelés, dentés, laciniés, frangés ou fimbriés, bifides, trifides, ete. L'on- glet présente aussi des modifications qu'il est intéressant de suivre sous le rapport morphologique et diagnostique. Quant à la direction des pétales, elle rentre dans celle des feuilles et des calices, et le plus souvent elle sert de caractère : c’est ainsi que l’on trouve depuis la verticale qui constitue le pétale dressé des fuchsia jusqu'au pétale plane et horizontal des potentilles, réfté- chi des cyclamen, et révoluté ou roulé en dedans de certaines om- bellifères. La consistance des pétales varie également beaucoup : ils sont fermes dans le canellia, les cactées, les pivoines ; secs et membra- neux dans les zeranthemum, les gnaphalium, les rhodanthe ; trans- parents et de la plus fine contexture dans les vo/ubrlrs, et d’une fuga- cité extrême dans les pavots et les salicaires. On trouve, dans certaines fleurs, des pétales accompagnés d'ap- pendices de forme capricieuse : dans les orchidées, ce sont des ailes, des cornes, des sacs, des éperons; dans les linaires, c'est un épe- ron aigu; dans les antirrhinum, un sac obtus; les ancolies ont la base des pétales allongée en cornet ; dans les /ychnis, c'est une frange qui accompagne le sommet de l'onglet comme une gracieuse colle- rette ; dans le po/yqala, c'est une crête frangée. Tournefort, frappé de la forme affectée normalement par certains groupes végélaux, a établi le premier un système sur la forme des corolles, ramenées à un certain nombre de types. Les unes sont régulières ou normales, d’autres #rréqulières et anor- males, etY'on trouve les deux types dans les monopétales et les poly- pétales. * y a six sortes de corolles monopétales régulières. . Corolle en roue ou rotacée. Elle est ouverte, étalée, pourvue de un tube très-court et présente la forme d’une roue. Exemple : le mouron rouge, anagallis (PI. 5, fig. 3 et 4), la bourrache, le verbas- COROLLE. A1 cum thapsus, le physalis alkekengi. La corolle en étoile ou étoilée des galium est une variété de la corolle en roue, dont les lobes sont aigus. 2. Corolle campanulée où campaniforme. Cette sorte de corolle a la forme d’une cloche : la belladone, la fleur des campanules en est le type-le plus parfait (fig. 2). 3. Corolle en entonnoir où infundibuliforme. C'est une sorte de corolle campanulée qui s’évase graduellement de la base au sommet, comme dans le liseron (PI. 1, fig. 14). h. Corolle hypocratérimorphe ou en coupe. Le tube de cette sorte de fleur est droit, long et le limbe évasé : la pervenche, les phlox, la primevère (PI. 5, fig. 3). La corolle cyathiforme ou en bol du sym- phytum tuberosum est une corolle hypocratérimorphe dont le limbe est droit et le tube un peu dilaté à la gorge, 5. Corolle tubuleuse, à tube long, cylindrique, avec un limbe très- petit et presque perdu dans le tube : certaines bruyères, le spigelia Marylandica (PI. 5, fig. 5). 6. Corolle en grelot ou urcéolée. Forme globuleuse avec le limbe très-peu saillant : le vaccinium myrtillus, les muscaris (PI. 5, fig. 6). Il y a trois sortes de corolles monopétales irrégulières. 4. Corolle lahrée. Les lobes de cette corolle forment deux lèvres, une supérieure et une inférieure : les labiées (fig. 7). Quand les deux lèvres sont écartées l’une de l’autre et ressemblent à une bouche ou- verte, on l'appelle corolle ringente. 2. Corolle personnée où en queule. La corolle personnée diffère de la précédente, à laquelle elle ressemble cependant beaucoup, parce que la lèvre supérieure est plus courte que l'inférieure, et qu’elle offre un renflement très-prononcé qu'on appelle le palais, et qui ferme l'entrée du tube (fig. 8) : tels sont les linaires, les muf- fliers. Dans les rhinanthes, la lèvre supérieure est comprimée et dite alors en casque. 3. Corolle anormale ou irrégulière. On désigne simplement par un de ces noms toutes les corolles dont la forme ne rentre pas dans les deux précédentes, et ces formes sont très-variées : les orchidées en sont le meilleur exemple; elles ressemblent, dans les orchidées indigènes, aux labiées : les pétales supérieurs sont réunis en casque, et le pétale inférieur, appelé /abelle ou tablier, a beaucoup d’analo- gie avec la lèvre inférieure des ga/eopsis. 42 ORGANES DE LA REPRODUCTION. On distingue encore dans les monopétales anormales les fleurs des composées : les unes, les semtflosculeuses, ont une fleurette ou fleu- ron, ayant en bas un tube très-court, et au sommet, qui est aplati, un Jimbe appelé /anguette ou ligule (PI. 5, fig. 16). Les osculeuses ont des fleurons ou corolles monopétales tubulées à cinq petites dents égales : telles sont les centaurées (fig. 15) ; les radiées réunissent les ligules des semiflosculeuses, qui forment les rayons du disque com- posé de fleurs tubuleuses (fig. 17). Les corolles polypétales présentent aussi des types réguliers et irré- guliers. Il y atrois types réguliers. 1. Les corolles cruciformes, composées de quatre pétales munis d’onglet et disposés en croix : les crucifères (PI. 5, fig. 10). 2. Les corolles rosacées, à cinq pétales non onguiculés : les roses, les fraisiers, les renoncules (fig. 14). 3. Les corolles caryophyllées, à cinq pétales onguiculés : les œil- letset la plupart des caryophyllées (fig. 12). Les corolles polypétales irrégulières n'ont qu’un seul type défini. Ce sont les papilionacées, composées d'un pétale supérieur grand et redressé qu’on appelle l'éendard, de deux pétales latéraux à onglet court, nommés les avles, et de deux pétales inférieurs soudés assez fréquemment, qu’on nomme la carène. Les légumineuses sont dans ce cas (fig. 13). Les renonculacées présentent de nombreux cas de déformation des pétales; les ancolies, les pieds-d’alouette, en offrent des exem- ples. Les fumeterres, les polygales sont également irréguliers. Linné regardait les fleurs des graminées comme des fleurs à double périanthe, composées de deux sortes d'enveloppes : il considérait les glumes les plus externes, qui occupent la base des épillets, comme le calice, et les plus internes, ou glumelle, cormme la corolle. Il serait certainement plus rationnel de regarder les glumes comme un invo= lucre qui renferme une ou plusieurs fleurs (involucre uniflore ou multiflore), les glumelles comme le calice, et les glumellules comme la corolle. Ces enveloppes sont composées de deux pièces appelées valves et squames (fig. 18). 1. Pour faciliter la lecture des auteurs d'agrostologie, la connaissance de la syno- nymie des parties de la fleur des graminées est importante : glume est synonyme de COROLLE. 43 On trouve, au chapitre des inflorescences, d’autres modes de floraisons qui ne sont pas définis et qui rentrent dans les formes anormales : telles sont les strobiles des conifères et les spathes des aroïdées. On a constaté, dans les feuilles et les autres organes appendicu- laires, des métamorphoses en épines et en vrilles, qui se retrouvent en partie, quoique à un moindre degré, dans les corolles : ainsi, la pointe de la fleur du cuvieria est réellement épineuse et endurcie ; une des lèvres du s//flia aurea s'enroule en tire-bouchon; dans le strophanthus lispidus, la partie médiane de la corolle se prolonge en une longue pointe qui atteint jusqu'à 25 ou 30 centimètres, et de- vient une véritable vrille qui s’enroule autour des corps voisins. Ces changements sont, au demeurant, très-rares et ne constituent, dans la morphologie de la fleur, que des exceptions dont on ne peut rien déduire. On n’a que peu de choses à dire sur l'anatomie de la corolle, qui diffère peu, par sa structure, des appendices foliacés ; le tissu en est plus fin, et l'on peut regarder, comme une particularité de structure qui fait occuper à la corolle une place particulière dans l'histologie végétale, les utricules remplies de liquides colorés qui sont symétriquement rangées dans l'épaisseur des pétales, au-des- sous de l'épiderme, et auxquelles ils doivent leur coloris (PI. 7, fig. 1 à 6). L'absence de stomates est à peu près générale dans les corolles ; cependant Tréviranus a observé des stomates dans l’épiderme exté- rieur des corolles du datura, de l’asclepias et des stapelia; on en trouve fréquemment dans le périanthe extérieur des monocotylé- dones, ce qui justifie la manière de voir de certains botanistes qui regardent ce périanthe comme analogue au calice. Les vaisseaux spiraux des corolles sont d'une extrême ténuité (PI. 6, fig. 7 et 8); ils sont réunis en faisceaux nombreux, entourés de cellules plus allongées, qui répondent aux fibres des tissus ligneux et foliacés (fig. 10). On remarque ordinairement une nervure dans la partie médiane de la feuille florale, et qui en forme l'axe; mais balle ou bâle, de lépicéne; glumelle, de glume intérieure, de glume corolline, de périgone, de stragule; les valves, de spathelles, de paillettes. L'espèce de nectaire appelé glumel- lule s'appelle encore écaille, lodicule, paillette. | h4 ORGANES DE LA REPRODUCTION. souvent les trachées sont dispersées dans le tissu sans se réunir en nervures ; dans les composées, la nervure primaire court le long du bord de la corolle, et souvent la nervure médiane manque. La ner- vation des pétales suit une loi semblable à celle des feuilles et affecte les mêmes modes; il en résulte que la forme des pétales dépend de la figure des nervures : elles sont penninerves, palminerves, digiti- nerves, rectinerves. En général, quel que soit le nombre des ner- vures formant le réseau épanoui dans le limbe du pétale, il y a, à l'origine de chaque pétale, trois nervures, même dans les fleurs des plantes dicotylédones. Les corolles monopétales affectent le même mode de nervation, ce qui indique clairement une identité complète de morphologie entre ces deux grandes sections. Tout le parenchyme de la corolle, quand même il n’est pas coloré, renferme un liquide abondant, qu'on peut extraire par la pression, et qui se mêle aux sues colorés des utricules chromatophores ou aux principes aromatiques. Nomologie de la corolle. — La corolle exige toujours la présence d'un calice; ce qui est vrai, même dans les composées, où le calice atrophié a changé de nature, sans que pour cela il y ait absence de calice; ce qui revient à dire que la corolle appelle nécessairement la présence d’un premier verticille qui en paraît être le générateur. Dans les fleurs polypétales, les pièces du second verticille se convertissent souvent en étamines : ainsi, toute partie florale qui se change en étamine est une corolle ou a de l’analogie avec elle. La connexion des étamines et de la corolle est telle, que ce sont toujours les premières qui fixent le mode d'insertion de la seconde. Quand les deux premiers verticilles présentent une seule série, il y à toujours une corrélation nécessaire entre les parties qui les com- posent, et l’on ne trouve d'exception à cette loi que dans les fleurs irrégulières. Quand les séries sont multiples, les rapports échappent à l'observation. | A peu d’exceptions près, qui ne se trouvent que dans les berbé- ridées et les ampélidées; chaque fois que le nombre des parties .composant la corolle et le calice est égal, il y a alternance entre eux. L'irrégularité de la fleur tient quelquefois à la compression, comme dans les composées, et dans ce cas il n’y a aucune déforma- COROLLE. 45 tion dans le style et les étamines; tandis que, dans les fleurs libres, l'irrégularité se lie le plus souvent à une inflexion du style et des étamines, ou à une déformation des organes composant les deux verticilles intérieurs. Dans les papilionacées, la courbure de l’andro- cée et du gynécée sont très-visibles; dans les labiées, il y a presque toujours une inflexion très-prononcée du style ; dans les violacées, l'irrégularité se lie à un style coudé; dans les fumariacées et les ver- bénacées, il y a aussi inflexion du gynécée ; dans les hippocastanées, les utriculariées, les orobanchées, ce sont surtout les étamines qui sont réfléchies; mais c’est dans les orchidées, principalement, qu’on reconnaitra jusqu'à quel point la déformation des appareils de la fécondation se lie à l'irrégularité des deux premiers verticilles. Quelque légère que soit l'irrégularité de la corolle d’une plante, elle indique cependant qu'elle est voisine d’une famille irrégulière. C’est dans les corolles irrégulières qu’on remarque surtout l’ab- sence d’uniformité dans la coloration. Lorsqu'une corolle monopétale n’adhère que par un seul point au réceptacle, elle appartient nécessairement à un groupe polypétale, dont elle est une altération. Toute corolle monopétale a les pétales insérés au même point que les étamines ; le genre fusain seul fait exception. Il ne faut ce- pendant pas regarder comme monopétales les corolles dont les pétales ne sont réunis à la base que par leur soudure au filet élargi des éta- mines, comme dans les plantes à étamines monadelphes, entre autres les malvacées et les géraniacées. Il y a toujours un nombre défini d’étamines dans une corolle mo- nopétale. Dans toute corolle polypétale, les étamines sont insérées sur le calice ou sur le réceptacle. A l'exception de la famille des crassula- cées, on ne trouve pas les étamines portées par les pétales où l’adhé- rence ne vient que de la juxtaposition des parties. Au contraire, dans les corolles monopétales, excepté dans les éri- cacées et les campanulacées, les étamines sont invariablement por- tées par la corolle. Une corolle monopétale ne renferme qu’un seul ovaire, ou quand il y en a plusieurs, comme dans les apocynées, asclépiadées, borra- ginées, labiées, il n’y a qu’un style unique, ce qui indique une sou dure des ovaires dans le premier âge. A6 ORGANES DE LA REPRODUCTION. La dissemblance de forme des étamines dans une corolle mono- pétale entraîne son irrégularité. Dans les familles végétales à corolle irrégulière bilabiée, la pré- dominance de la lèvre supérieure indique une labiée, et celle de la lèvre inférieure une scrophulariée. La division profonde d’une corolle monopétale indique ses rap- ports avec les végétaux polypétales. CHAPITRE V NECTAIRE Il est important de s’arrêter pendant quelques instants, sans entrer cependant dans une longue discussion, pour savoir si l’on peut con- server dans la langue botanique le nom de nectaire, qui s’applique à des parties essentiellement dissemblables, souvent non excrétoires, ou bien, sans acception de forme et de position, appliquer ce nom à tous les organes, quels qu'ils soient, qui sécrètent un fluide vis- queux sucré, et s’en tenir à la définition de Linné : Nectarium pars mellifera flori propria (le nectaire est un organe mellifère propre à la fleur). Tout en restreignant ainsi cette dénomination, on ne peut ce- pendant pas se refuser à dire que rien n’est moins philosophique. Le nom de nectarothèque, créé par Sprengel, n’a pas avancé la solu- tion de cette question, et l’on ne peut donner du nectaire une défini- tion rigoureuse qui le fasse reconnaître en dehors de sa fonction assez obscure. Toutefois, il faut dire que le nectaire est un appareil sécréloire qui n’entre en fonction qu’à l’époque de la fécondation, et à toutes les autres époques est un réservoir vide et se rattachant à l'appareil floral. Desvaux admettait en principe que, dans les vé- gétaux, chaque fois qu’une partie se trouve abritée, sa surface, lors- qu'il n'y a pas d'adhérence, est disposée à devenir sécrétoire, et il combat l'appellation du nectaire comme une superfétation. Dans l'impossibilité de donner une idée précise du nectaire, on peut seu lement indiquer certains végétaux dans lesquels il se rencontre, tels que les delphinium, les hellébores, les renoncules, les capparidées, les orchis, la fritillaire, le chèvrefeuille, les trèfles, les primevères. On a reconnu la présence d'organes nectarifères dans quatre-vingt- quatre familles. Le principe sucré est sécrété tantôt par le calice, comme dans le càprier, tantôt par les pétales, comme dans la cou- ronne impériale et les renoncules (PI. 8, fig. 27), par les étamines dans les plombaginées (fig. 8), par l'ovaire dans les épacris (fig. 9), par le disque dans l’asphodèle et le Jierre (fig. 6). Ainsi il n’y a donc 48 ORGANES DE LA REPRODUCTION, pas d’appareil spécial pour cette sécrétion ; il s’agit seulement de rechercher si le nectaire joue un rôle quelconque dans la fécon- dation. Pontedera assure que, si l'on enlève les nectaires de l’aconit jaune, la fécondation n’a pas lieu; M. Soyer-Willermet dit la même chose ; Perroteau partageait cette opinion. Desvaux, excellent observateur et botaniste savant, a obtenu des résultats diamétralement opposés : il a enlevé le nectaire à des orchidées qui n’en ont pas moins müri leurs graines ; la nigelle de Damas a été dans le même cas. Rien de précis dans ces expériences contradictoires ; il faut cependant plutôt s'en rapporter à ceux qui se sont prononcés pour la négative que pour les autres. Sans rappeler les idées qui ont passé par la tête de tant de bota- nistes qui ne veulent laisser aucun fait sans explication, nous nous bornerons à citer Vaucher, l'observateur naïf et de bonne foi, qui a constaté, dans la lopézie, l'intervention irrécusable du nectaire, qui retient le pollen et sert à favoriser la fécondation. Ce qui peut être vrai pour cette plante est radicalement impossible pour la plupart des autres; aussi les opinions émises sur la fonction des nectaires sont-elles fondées sur des hypothèses qu'il est impossible de justifier, non plus que la comparaison hypothétique du nectar avec le liquide amniotique du fœtus. D'autres auteurs, en le faisant servir à la nu- trition de la graine, et en avancçant le fait controuvé de l’existence d'un nectaire dans les plantes dont la graine est oléagineuse, tandis qu’on n'en trouve pas dans les végétaux dont les semences sont fari- neuses ou ligneuses, prouvent qu'il est dangereux de vouloir conclure sans examen du particulier au général. Les conifères et les amenta- cées qui ont les graines huileuses, tels que le hêtre, le noisetier, sont dépourvus de nectaires. Dunal regarde cet appareil comme un simple réservoir destiné à recevoir une excrétion surabondante, sans qu’il résulte rien de cette idée que l'expression d’un fait. Le nectaire le plus étrange qu'on puisse voir est celui de l’orchidée appelée co- ryanthes (PI. 8, fig. 5), présentant un réservoir de deux centilitres de capacité, dans lequel tombe goutte à goutte un liquide miel- leux s’échappant par des cornes qui existent de chaque côté du gynostème. C’est en vain qu'on a longtemps discuté pour savoir quelle est la fonction véritable des nectaires et du fluide qui les remplit; car un NECTAIRE. 49 grand nombre de théories ont été publiées sans avoir jeté du jour sur cette question. Le plus sage est donc de s’en tenir à l'opinion de De Candolle, qui regarde la sécrétion des nectaires comme une simple sécrétion excrémentitielle des fleurs qui, dans quelques cas très-rares, peut servir à lubrifier le stigmate, et, accidentellement, en attirant les insectes, déterminer dans les organes sexuels un mouve- ment favorable à la fécondation. Dans le langage usuel de la botanique, on a étendu le nom de nec- taires à des parties de la fleur tout à fait différentes des glandes sé- crétantes, et qui ne sont évidemment que des transformations de certains organes floraux. Ces sortes de nectaires, auxquels on a donné le nom de parties accessoires, se présentent sous des formes très-va- riées : tantôt ce sont des filets qui garnissent la face supérieure des folioles des fleurs de lis ou des iris (PI. 8, fig. 11); tantôt ce sont des fossettes comme dans les kalmia (fig. 4), ou des sortes de cornets comme dans les asclépias (fig. 4), ou enfin des écailles ou des poils qui garnissent la gorge des corolles, comme on en trouve dans les borraginées, ou bien encore qui accompagnent les ovaires, ainsi qu'on le voit dans les pervenches. Souvent ce sont des bourrelets entourant l'ovaire ; dans ce cas, on les désigne sous le nom de disques. Ces disques sont ou entiers, comme dans les convolvulus, ou Jlobés, comme dans les sedum (PI. 8, fig. 3). Les étamines présentent fréquemment de ces organes accessoires. Ce sont ou des lames, ou dessoies, ou des excroissances en forme de pointes de verrues ou de crêtes. Mais, nous le répétons, ces organes n'ont aucune analogie avec les glandes sécrétantes, qui sont les vrais nectaires ; aussi les désigne-t-on le plus généralement sous le nom d’appendices. Botan,, T. IL. 4 CHAPITRE VI ÉTAMINE Dans l’évolution spirale des éléments floraux, les étamines, qui sont les organes fécondateurs de la plante, forment le troisième ver- ticille; on peut les considérer comme les derniers bourgeons libres. Comme elles se développent suivant le mode normal de l’évolution du bourgeon, dans l’aisselle des feuilles, elles offrent le plus commu- nément les nombres trois et six dans les monocotylédones, et cinq dans les dicotylédones. L'étamine ou organe mâle se compose d’un j{/ef, petite baguette le plus souvent filiforme, au sommet de laquelle est l’anfhère, espèce de sac communément à deux loges ovales ou elliptiques, réunies entre elles par un corps intermédiaire qui porte le nom de connectf. Quand on ne trouve, dans une fleur, que des rudiments d’étamines ou des corps anormalement développés, ils prennent le nom de s/a- minodes. Les loges de l’anthère sont formées de deux valves réunies en un point qu'on appelle le s///on ou la suture. La cloison, qui sé- parait d’abord chaque loge de l’anthère en deux parties, se résorbe et n'apparait dans certains cas que comme un débris ou un rudiment. On distingue dans l’anthère la /uce ou la partie opposée au point où le filet est attaché, et qu'on appelle le dos. | Quand l’anthère manque, l’étamine est dite abortive ; si, au con- traire, le filet manque ou est d’une brièveté qui empêche d’en tenir compte, elle est dite sess//e, ce qui se trouve également dans les feuilles, qui sont abortives parfois (dans les »#m0sa de l'Australie, dont le pétiole seul s’est développé), et plus souvent sessiles ou dé- pourvues de pétioles. Le filet, qui est le plus communément une petite baguette cylin- drique, est caprllaire dans les graminées (PI. 9, fig. 3); il samincit parfois à son sommet et devient swbulé, la tulipe ; il est plane ou aplati dans l'a//um fragrans (fig. 6); pétaloïde dans le canna; dilaté dans les campanules ; crénelé dans le roussonetia ; géniculé ou ÉTAMINE. o1 plié en coude dans le mahernia pinnata; spiralé dans l’hirtella ; toru- leux où noueux dans le sparmannia À fricana ; voûté dans l’asphodèle ; appendiculé quand il porte à son sommet, ou sur une de ses parties, un prolongement quelconque, comme dans la bourrache et la faba- gelle (fig. 4, 2). Il est brfurqué au sommet dans la brunelle et l'orntthogalum nu- tans; tricuspidé dans l'allium ampeloprasum ; émarginé où échancré dans le poireau ; capité dans la dianella; velu dans le kælreuteria et l'avocatier (fig. 20); il est barku dans certains verbascum, et glanduli- fère dans le dictamne blanc. Il est simple et prend le nom de flet quand il est unique et ne porte qu’une seule anthère; mais, quand il en porte plusieurs, 1] s'appelle androphore : ce n’est, au reste, qu'un filet rameux ou quel- quefois plusieurs filets soudés à leur base. Cette réunion des filets porte le nom d’adelphie, et dans ce cas l'androphore est dit co/om- naire, comme dans les malvacées, qui sont »70nadelphes, c’est-à-dire qui ont les filets réunis en un seul corps; /wbuleux dans la même famille; et /endu dans les légumineuses dadelphes. Les étamines sont triadelphes dans les millepertuis, et pentadelphes dans les melaleuca ; dans ce cas, on désigne sous le nom de po/yadelphes les plantes dans lesquelles les filets sont réunis en plusieurs faisceaux. Dans les vio- lariées, les anthères sont également adhérentes, mais cette adhérence est faible. Dans les lobéliacées et les cucurbitacées, la soudure s'étend aux filets et aux anthères. Les filets sont ordinairement blancs; mais, dans certaines plantes, ils sont colorés : dans le /uchsia coccinea, ils sont rouges ; violets dans le verbascum blattaroïdes ; bleus dans les sci/la; jaunes dans les renoncules. Sous le rapport de la direction, le filet est dressé dans la plupart des cas; mais dans le cas où il est fort long et capillaire, comme dans les graminées, il est réfléchi, à moins qu'il ne soit renfermé dans un long tube comme dans le genre erostemmu. Le filet, comme tous les organes appendiculaires d’un végétal, pré- sente des anomalies frappantes : il est éperonné dans le romarin ; dans la bourrache (fig. 4), le filet porte une écaille à sa partie anté- rieure, et dans le s’aba ferruginea, elle naît au dos. L'anthère est 4//oculaire ou à deux loges dans la plupart des végé- taux phanérogames ; elle est wriloculaire ou à une seule loge dans les » 52 ORGANES DE LA REPRODUCTION. polygalées, les épacris, les conifères, les mauves (PI. 9, fig. 11), qua- driloculaire dans le tulipier. On a donné l’épithète d’udnée à l'anthère qui est fixée au filet (la nigelle), qu'il y ait un connectif ou non; dans ce cas, elle est immo- bile, tandis qu’elle est vaçillante et mobile quand elle est portée sur la pointe du filet et s’y balance (la tulipe). Elle est as//ire quand elle est, comme dans les iridées et les amandiers, attachée par sa base (PI.9, fig. 5), médifire dansle lis où elle est fixée par le milieu (fig. 14) ; éntrorse quand la suture regarde le centre de la fleur, ex/rorse quand elle occupe Ja position inverse (le genre cucumus). Sous le rapport de la forme, les loges, qui sont le plus communé- ment allongées, sont g/obuleuses dans la guimauve (fig. 10); didymes dans la mercuriale (fig. 7); ovoïdes dans les fuchsra ; lancéolées dans le cerinthe major ; sagittées dans le dodecatheon ; cordiformes dans le basilic (fig. 43); réformes dans le lierre terrestre; /é/ragones dans la tulipe; {ordues dans le chironia ; bifides dans les graminées (fig. 3); bicornes dans les éricacées (fig. 19 et 22); quadricornes dans le gaul- theria procumbens (fig. 21); arquées dans les mélastomes; sèrueuses ou mandriformes dans les cucurbitacées (fig. 12); /étragones dans le genre so/anum. On a donné le nom de déiscence à la manière dont s'ouvre l'an- thère ; elle est /ongitudinale dans la plupart des cas; apicilaire dans les erica (fig. 19), où les loges s'ouvrent au sommet ; /ransversale dans la lavande; valoulaire dans le Zeontice, le laurus persea, où ce sont de petits opercules qui se soulèvent et sont au nombre de deux ou quatre, d’où les noms de 4valoulées, quadrivaloulées (fig. 20). D'autres fois ce sont des pores, comme dans les so/anum, les gaulthe- ria (fig. 19) et, suivant le nombre, les anthères sont dites wri/orées et biforées (fig. 17, 19). Nous avons vu dans l’adelphie les filets soudés entre eux et affecter la forme colomnaire; dans les synanthérées, ce sont les anthères, comme l'indique leur nom {5y, avec, &fp, mâle). Il arrive quelque- fois que les anthères se soudent dans certaines circonstances anor- males : telles sont celles du sa/r monandra, qu'en suivant dans leur évolution on reconnaît évidemment être formées de deux éta- mines confondues en une étamine unique. Dans le genre c/ssampelos, les anthères sont uniloculaires et soudées par quatre, de manière à former un disque élargi. ÉTAMINE. 53 Quant à l’époque de la déhiscence, elle varie, bien que dans l’ordre normal elle ait lieu lors de l'épanouissement de la fleur. Dans certaines graminées, la fécondation a lieu avant cette époque; d’autres fois les anthères n’abandonnent le pollen que dans les cir- constances où le pistil est apte à la fécondation. On a donné le nom de pollen à la poussière fécondante contenue dans les loges de l’anthère. Libres dans la plupart des végétaux, les grains de pollen sont réunis par des filaments déliés dans les œno- thères, réunis en masse dans les asclépiadées et les orchidées. À part ces cas exceptionnels, les grains de pollen sont entièrement indé- pendants et forment comme une sorte de poussière. Ils varient beaucoup pour la forme : e//optiques dans la plupart des végétaux (PI. 40, fig. 2, 3), ils sont globuleux dans les cucurbitacées (pl. 40, fig. 4); ovoïdes dans la balsamine; enguleux dans lallum fistulosum : réniformes dans la comméline tubéreuse, le narcisse, l'amaryllis; érélobés dans l’azalea viscosa; à facettes dans les compo- sées (PI. 13, fig. 17; PL. 15, fig. 27). Les uns sont /isses, comme dans les allium et convoloulus (PL. 10, fig. 2, 3); d'autres sont Aéris- sés de pointes, comme dans les cucurbilacées et les malvacées (PI. 14, fig. 26, 27); polyédriques et ciselés dans les composées (Pl: 15, fig. 28). Sous le rapport de la couleur, ils sont 4/ancs dans l’actée à épi, la mauve, la pariélaire, l’ortie; glauques dans les iris; Jaunätres dans l'mpatiens noli tangere ; jaunes dans la plupart des végétaux (PI. 10); soufre dans le pin (PI. 12, fig. 11); orangés dans Le //ium croceum ; verts dans le glaïeul ; bruns dans la tulipe; 4leus dans le co/lomia (PI. 13, fig. 20); volets dans le genre arctium et le dianthus Carthu- stanor um. Le nombre des grains de pollen contenus dans chaque loge est considérable. Grew en a compté 1,000 dans une seule loge ; mais dans certaines familles, comme dans les cucurbitacées et les a/{hæa, ils sont assez gros pour qu'on puisse les voir à l'œil nu. Le grain de pollen est rempli de /ovilla, matière fluide remplie de corpuscules, dans laquelle parait résider la propriété fécondante du pollen. On a reconnu dans la fovilla des corpuscules allongés, doués de mouvements regardés comme spontanés, ce qui les a fait prendre pour des phylozoaires, et ce sont eux qu'on a crus chargés de la fécondation. 54 ORGANES DE LA REPRODUCTION. La déhiscence ordinaire des grains de pollen a lieu par rupture de la membrane ; le grain allongé devient globuleux, et, après avoir subi une extension considérable, il éclate ; dans d’autres végétaux, la déhiscence a lieu par de pelits pores arrondis, dans le chanvre et la salicaire ; allongés dans la bourrache : operculés dans les cucurbita- cées (PI. 10, fig. 1), et affectant, suivant les groupes, diverses figu- res. (Voir PI. 10, 11, 12, 13, 14 et 15.) C’est sous l’influence de l'humidité que le grain de pollen-se gonfle et laisse échapper, par les pores, la membrane interne sous forme de boyau, qu'on appelle boyau pollinique ou tube pollinique. Quand ce dernier a subi toute l'extension dont il était susceptible, il éclate et répand la fovilla. Au chapitre fécondation nous ferons connaître la structure intime du pollen et de la matière fécondante. Suivant leurs rapports avec le pistil, les élamines prennent les noms d'ypogynes, quand elles naissent sur le réceptacle au-dessus de l'ovaire; de périgynes, lorsqu'elles sont insérées sur le calice; et d'épiqynes si leur insertion a lieu sur un disque qui couronne l'ovaire comme dans les ombellifères. Quand elles sont en nombre égal aux parties des autres verticilles, on les dit #sostémones : les liliacées sont dans ce cas; elles sont dites anisostémones quand elles affectent des rapports numériques différents; diplostémones quand le nombre en est double ; méiostémones quand il est moindre; et po/ystémones quand elles sont en nombre excédant. Les étamines sont définies quand on peut les nombrer, ce qui a lieu jusqu’à 15 seulement, bien que Linné se soit élevé jusqu’à 20 (Icosandrie) ; au delà le nombre n'est plus fixe; elles sont dites indéfinies quand elles ne sont pas nombrées, de 15 à 100. Quand les étamines sont en nombre égal aux parties de la corolle ou du calice, elles sont assez généralement de même grandeur. On a donné le nom de didynames à celles qui, étant au nombre de quatre, sont inégales, deux plus grandes étant placées au-dessus des deux autres qui sont plus peliles, ainsi que cela se voit dans les labiées et les rhinanthacées. Quand elles sont au nombre de six, dont quatre plus grandes alternant avec deux plus petites, elles sont dites /éra- dynames comme dans les crucifères. Quand il y a plusieurs séries d’élamines, elles sont ordinairement inégaies, et c’est au centre que se trouvent souvent les plus petites. Outre l'inégalité de longueur, il y a encore l'inégalité de forme, comme cela a lieu dans les fume- ÉTAMINE. 55 terres, qui ont des filets larges et d’autres filiformes ; les ornithogales sont dans le même cas. Dans les fleurs isostémones, les étamines sont toujours wrisériées, ou sur un seul rang; elles sont 4? ou plurisériées dans les anisosté- mones-polystémones. Les étamines sont /i4res ou soudées, soit par les filets, soit par les anthères, comme on l'a vu plus haut. Sous le rapport de la direction, les étamines suivent en général celle des premiers verticilles : elles sont dressées ou étalées, suivant que les enveloppes florales affectent ces deux directions : on les dit infléchies quand elles se dirigent vers le centre de la fleur, et réft- chies lorsqu'elles se courbent en dehors; parfois elles s’inclinent toutes en se courbant d’un même côté de la fleur, comme dans le marronnier, les amaryllis; elles sont dites alors déclinées. On a distingué avec raison, bien que quelquefois ce ne soit pas un caractère constant, les étamines suivant leur rapport avec la corolle : elles sont dites #ncluses quand elles ne font pas saillie au dehors, comme dans les borraginées, et exsertes où saillantes, quand elles excèdent les enveloppes florales, telles que les élamines des /uchsia; dans certains genres, comme les menthes, c'est un caractère spéci- fique qui a de l'importance. On a donné le nom d’étamines unilatérales à celles qui sont placées d’un seul côté de la fleur, comme cela a lieu dans les résédas. La structure anatomique du filet de l'étamine ne présente rien de particulier : au centre est un faisceau de trachées, entouré de tissu cellulaire allongé ; à l'extérieur, et comme membrane d’enveloppe, un épiderme mince, parfois percé de stomates. Le faisceau des tra- chées se termine le plus souvent à la base du connectif, composé de cellules de consistance glanduleuse, plus denses que celles du filet, qui sont, en général, assez làâches. L'anthère diffère essentiellement, par sa structure, du filet qui la porte : les fonctions qu’elle est destinée à accomplir le voulaient ainsi ; c’est pourquoi les parois des loges qui contiennent le pollen sont composées de deux membranes, une extérieure et épidermique, pourvue quelquefois de stomates, et qui ressemble à l’épiderme des pétales ; la couche moyenne ést formée de cellules de plus en plus làches, en allant de l'extérieur à l’intérieur, et la couche interne, appelée endothèque, composée primitivement de cellules spirales, 56 ORGANES DE LA REPRODUCTION. annulaires, ou le plus souvent réticulées (At. I, pl. 18, fig. 8, 9, 10), mais dont la paroi propre disparait, par résorption, aux approches de la maturité des anthères; alors il ne reste plus que les bandelettes et les réseaux intérieurs des cellules, qui doublaient leur paroi, et qui représentent, dans cet état, des cellules à claire voie, auxquelles on à donné le nom de cellules fibreuses, qu'il ne faut pas confondre avec les fibres ligneuses du bois, qui n’ont aucune analogie avec ces ban- delettes, puisque ces fibres ligneuses sont de véritables cellules allon- gées ; cette disposition est une des nécessités du mode de déhiscence propre à l’anthère, qui doits’ouvrir de dedans en dehors pour lancer le pollen. Il ya done dans l’anthère une structure modifiée suivant l’époque de son développement ; on y trouve d’abord le type unique et primitif de formation du tissu cellulaire, mais il présente des con- ditions particulières appropriées à la fonction complexe de cet appa- reil. Ce qu’on constate dans l’anthère, c’est une résorption successive de la paroi de son tissu cellulaire primitif à mesure qu’elle approche de l’époque où le pollen ira féconder l'ovaire ; il ne reste plus que les bandelettes et réseaux internes de ces cellules, qui constituent le tissu de cellules fibreuses des diverses apparences. On peut même dire que, suivant les groupes, le tissu de cellules fibreuses se modi- fie, et doit être considéré comme un adjuvant de la diagnose des familles. Le caractère particulièrement propre à ce tissu est qu'il dé- croit de résistance depuis la ligne médiane dorsale jusqu'aux bords de la commissure où a lieu la déhiscence, de sorte qu’on peut com- parer le mouvement élastique de l’anthère à celui de certains fruits, ceux par exemple de la balsamine, qui lancent au loin leurs graines à l’époque de leur maturité complète. En observant le tissu de l’an- thère après sa déhiscence, c'est-à-dire quand elle a rejeté au dehors tout le pollen qu’elle contenait, car avant cette époque il est encore gorgé d'humidité, on remarque qu'il est essentiellement hygrométri- . que; les fibres, qui se sont d’abord contractées pour permettre l'émis- sion du pollen, obéissent aux différentes variations de l'atmosphère et sont douées d’une véritable hygroscopicité. Si maintenant nous étudions le développement de l'étamine, nous voyons l’ensemble de l'androcée se présenter comme les feuilles et les autres organes appendiculaires : c’est un simple mamelon de tissu cellulaire, qui est le rudiment de l’anthère. À mesure qu'elle se développe, on voit se dessiner à sa surface un sillon, qui est le ÉTAMINE. 57 premier linéament du connectif; deux nouveaux sillons moins appa- ren{s indiquent les points où aura lieu la déhiscence ; le filet, qui ne se développe qu'après l’anthère, reste plus longtemps verdi par la chlorophylle. Dans son principe, le filet a une contexture cellulaire qu'il quitte bientôt, et il se forme, au centre, des trachées qu’on n’avait pas aperçues lors de son premier développement. L'anthère, à son origine, offre une structure homogène; c’est un tissu compacte, composé de cellules de même forme et de même dimension ; mais plus tard il se forme dans l’intérieur de ce tissu quatre petites cavités qui s’élargissent au fur et à mesure du grossis- sement du mamelon anthérifère; et bientôt on distingue deux petites loges dans chaque moitié de l’anthère. On considère la for- mation de ces cavités comme le résultat de la désorganisation des tissus cellulaires dans plusieurs points intérieurs de la masse anthé- rifère. Nous ne croyons pas que la nature opère ainsi; c’est-à-dire qu’elle perfectionne son œuvre par un travail de désorganisation ; il nous parait plus vraisemblable d'admettre qu'il existe, dès le début, quatre solutions de continuité dans la masse cellulaire, lesquelles solutions de continuité s’élargissent en même temps que grossit le mamelon anthérifère. C’est qu’en effet, ces cavités sont d’abord très- étroites, linéaires, et qu’elles s'élargissent peu à peu, pour consti- tuer chacune une loge, dont la paroi interne est formée de petites cellules spirales, annulaires ou réticulées qui, plus tard, produisent l'enveloppe fibreuse dont nous avons parlé. Quoi qu'il en soit, et quel que soit le mode de formation de ces cavités, on ne tarde pas à les trouver remplies d’un fluide mucilagi- neux, qui s'organise en grandes cellules qu’on appelle wrricules polli- niques, parce que c'est dans leur intérieur que se forme une masse de petits grains qui deviennent le pollen. En effet, le fluide mucilagi- neux de chaque utricule pollinique s'épaissit, se solidifie (PI. 10, fig. 5) etse divise, de la circonférence au centre, en quatre noyaux. (fig. 5 4) qui finissent par s’isoler les uns des autres, en même temps que les membranes des utricules polliniques, d'abord épaisses et succulentes, s'amincissent graduellement, jusqu'à ètre ensuite entiè— rement résorbées ; de sorte que tous les noyaux pollinifères de tou- tes les utricules d’une même cavité se trouvent libres, et forment des grains qui s’échappent plus tard sous forme de poussière. C’est alors que l’anthère est définitivement constituée, et qu’elle présente quatre 58 ORGANES DE LA REPRODUCTION. cavités ou loges, comme dans les poranthera et tetratheca : mais, le plus souvent, la cloison qui sépare les deux cavités de la moitié de chaque anthère disparaît également, et c’est ainsi que ces deux cavités n’en font plus qu'une; l’anthère ne présente plus alors que deux loges ; ce qui est le cas le plus commun. Le pollen n'est pas toujours composé de grains isolés ; dans quelques familles, les orchidées et asclépiadées, par exemple, tous les grains d'une même loge restent agglutinés, de manière à former un corps qui remplit toute la loge : c’est ce qu'on appelle #asse pollinique. Les grains de pollen ne sont pas des corps entièrement solides; ce sont des utricules, ayant chacune une enveloppe d’une structure particulière, et dont l’intérieur est rempli d’un liquide qui est re- gardé comme le principe vivifiant des embryons; cette enveloppe est le plus généralement composée de deux membranes distinctes ou adhérentes entre elles : l’externe, qui donne au grain sa forme et sa couleur, est l'exrkyménine de Guillemin, et l’interne est l’endhyménine. L'exhyménine, ou membrane externe du pollen, est tantôt lisse (PI. 15, fig. 30), tantôt relevée de saillies de diverses formes. Dans le plus grand nombre de cas, ce sont des ponctuations ou des granu- lations, comme dans l’a/léum fistulosum (PI. 13, fig. 16,21), qui sont disposées avec une certaine régularité, de manière à constituer des réseaux à mailles ou à facettes très-élégantes (PI. 14, fig. 23 et 24); d’autres fois cette membrane est hérissée de poils ou de points qui ressemblent à des épines (PI. 14, fig. 25 à 27). On attribue à ces sail- lies, de l’exhyménine, la propriété d’exsuder un liquide huileux et: coloré, qui donne au grain celte couleur brillante que nous admirons sur ceux des pelargonium, armeria, etc. (PI. 14, fig. 23, 28). Ce qui semble positivement prouver que c’est au liquide sécrété par ces saillies que le pollen doit sa coloration, c’est qu’il est incolore toutes les fois que la membrane externe est lisse ou dépourvue de granulations. Outre ces aspérités que présente le pollen, on trouve encore des plis et des pores qui sont, pour certains botanistes, de véritables s0- lutions de continuité, et pour d’autres de simples amincissements de la membrane externe. Les plis suivent, le plus souvent, une ligne droite qui va d’un bout à l’autre bout opposé du grain ; ce qui arrive dans les pollens ellipsoïides (PI. 10, fig. 2 et 3); ou bien ils décrivent des cercles ou des spirales, comme dans le pollen du /wnbergia 1 ÉTAMINE. 59 fragrans (PI. 12, fig. 42). Ces plis sont en nombre variable ; on en trouve un seul dans la plupart des monocotylédones, trois dans les convolvulus tricolor (PI. 10, fig. 2 et 3); de quatre à six dans la bourrache ; dans le pelargonium, ils forment un réseau très-élégant (PL. 14, fig. 23). Ces plis, qui se présentent sous forme de bande, sont de vérita- bles replis de la membrane externe, qui disparaissent par la dilata- tion du grain sous l’action de l’eau. Ce qu'on appelle pores ou os/ioles sont des points plus ou moins grands de l’exkyménine, et qu’on distingue facilement aux extrémi- tés des protubérances du pollen d’œnothera et de clarkia (PI. 15, fig. 30 et 31). Pour quelques botanistes, et M. Mohl en particulier, ces ostioles ne seraient pas perforées; elles ne seraient que des amincissements de la membrane, et ces auteurs s'appuient sur ce que, dans quelques cas, comme celui que présente le pollen de la courge (PI. 10, fig. 4), ces ostioles sont fermées par une sorte d’oper- cule que chasse la membrane interne au moment de la formation du tube pollinique. Tous les pollens ne présentent pas, cependant, ces pores ou ostioles ; celui des anona en est dépourvu ; dans le pollen de la plupart des monocotylédones, il n’y en a qu’un; on en trouve deux dans celui du beloperone (PI. 13, fig. 22); trois dans les onagres et clarkia (PL. 15, fig. 30 et 31); quatre ou cinq dans les balsamine et baselle (PI. 43, fig. 18); huit et plus dans le collomia (PI. 13, fig. 20), le cobœa (PI. 15, fig. 29); on en compte jusqu’à deux cents dans la rose trémière (PI. 14, fig. 26) : telle est la structure de la mem- brane externe ou exhyménine. L'endhyménine est la membrane interne, dont la structure est la même dans tous les pollens; elle est homogène et très-mince, à peu près comme la membrane des cellules. Quelquefois elle est tel- lement adhérente à la membrane externe qu'il est impossible de la séparer. Elle est très-extensible sous l’action de l'eau, qu'elle ab- sorbe très-facilement; et souvent, sous la pression du liquide qu’elle a absorbé, elle fait saillie par les ostioles, forme autant de petits tubes ou boyaux polliniques plus ou moins allongés, qui finis- sent par se rompre et qui lancent, par jets souvent intermittents, le fluide fécondateur nommé /ovilla (PI. 10, fig. 1). Mais tous les grains de pollen ne présentent pas cette même orga- 60 ORGANES DE LA REPRODUCTION. nisation ; dans quelques cas, comme dans le crocus vernus, le pollen offre une troisième membrane intermédiaire aux deux que nous avons décrites; dans d’autres, plus rares encore, la membrane est unique et présente la texture de l’exhyménine. Le pollen des conifères (PI. 12, fig. 10 et 11) se présente sous une forme toute particulière ; il offre souvent des dilatations sépa- rées par un pli profond, et son intérieur est rempli d’une géné- ration cellulaire, dont la dernière se gonfle et fait saillie pour constituer le tube pollinique. Ce fait a été observé par Robert Brown, Meyen et Schacht, qui pensent que cette organisation doit se retrouver dans les cycadées, mais nous ne croyons pas qu'elle ait été confirmée par l’observation. L'agglutination de tous les grains de pollen en masse pollinique, que nous avons signalée dans les orchidées et les asclépiadées, ne se rencontre pas seulement dans ces deux familles; on les retrouve en- core réunis par quatre dans les pyrola, et par seize, selon M. Schacht, dans les acacia. La /ovilla ou fluide fécondateur contenu dans le grain de pollen est un liquide épais, mucilagineux, incolore le plus souvent, dans lequel s’agitent de nombreux corpuscules granuleux, auxquels sont associés souvent des gouttelettes d'huile, ou des granules de fécule. Les corpuscules sont le plus généralement d’une extrême petitesse et globuleux; mais quelquefois ils sont plus gros, ellipsoïdes ou allongés-cylindriques. Ils paraissent doués de ce mouvement particu- lier qu'on appelle rotatoire; ce qui les a fait assimiler aux corpus- cules spermatozoïdes des animaux. Mais ce fait, qui a été le sujet de bien des controverses de la part des naturalistes, demande à être encore bien étudié; car ilse pourrait que ce mouvement ne soit dû qu’à cette particularité, encore inexpliquée, découverte par Robert Brown, dans les grains de poussière extrèmement ténus de tous les corps bruts, et que l'on désigne sous le nom de »ouvement brownien ; cetle hypothèse semble, du reste, être confirmée par M. Fritzsch, qui a constaté que tous ces corpuscules bleuissent par l'iode (PI. 12, fig. 9) et ne seraient, par conséquent, que des grains de fécule. Tous les anciens auteurs ont refusé aux végétaux, qui ont été suc- cessivement désignés sous les noms d'ugames, de cryptogames et d'acolylédones, les organes sexuels ou de la fécondation. C’est ÉTAMINE. 61 Hedwig qui, le premier, fit connaître que le plus grand nombre de ces plantes possédait les deux organes mâle et femelle, comme les phanérogames. On donna alors le nom d'anthéridies à l'organe mâle, et ceux de sporanges et spores à l'organe femelle. Les anthéridies représentent donc l’anthère. C’est, en effet, le plus souvent un petit sac dont la forme et la position varient suivant les plantes ; tantôt c'est une simple vésicule ; tantôt c'est une mem- brane celluleuse comme dans les mousses. Ces anthéridies se pré- sentent sous la forme d’un globe (PI. 11, fig. 6), d’un œuf, d’une massue ou d’une bouteille (fig. 7 #), et elles sont situées tantôt dans l'intérieur de la plante, tantôt à la surface. Elles diffèrent essentiellement des anthères par la nature de la matière qu'elles contiennent. Cette matière consiste généralement en une masse d'utricules distinctes, diversement groupées suivant les familles, et, au lieu de contenir une substance fluide, comme la fovilla, chacune d’elles renferme un petit corps cylindrique, sorte de petit ver, d'abord courbé et enroulé sur lui-même en cercle ou en spirale, puis se déroulant, à la sortie de l’utricule, par un mou- vement très-aclif, qui dure pendant un certain temps (PI. 11, fig. 8 4). A l’aide du microscope, on a constaté, sur ces corpuscules, deux cils vibratils, qui sont évidemment les organes du mouvement ; de telle sorte qu'il est impossible de ne point reconnaître en eux de vérilables animalcules. Nomologie de l'étamine. — L'étamine n’est qu’une feuille trans- formée, et présente, tant dans sa structure que dans ses modifications, les mêmes apparences que l'élément foliaire. L’anthère constitue l'étamine et en est la partie essentielle. Il n’y a que trois positions possibles pour l’étamine : elle ne peut êlre qu'Aypogyne, périgyne où épigyne. Pour connaître le nombre réel des étamines, il faut tenir compte des staminodes ou étamines avortées. Dans toule corolle monopétale, le nombre naturel des étamines est simple ou double des divisions. Toute corolle polypétale qui contient dix étamines en a cinq courtes alternant avec cinq plus longues. Chaque fois que les étamines sont en nombre double des divisions de la corolle, il y en a moitié qui sont opposées aux divisions de la corolle et moitié à celles du calice. 62 ORGANES DE LA REPRODUCTION. Dans iles fleurs régulières, quand les étamines sont en nombre égal à celui des divisions de la corolle, ou isostémones, elles alternent avec; mais, dès que les fleurs deviennent polystémones, comme les étamines sont sur plusieurs rangs, tous les rapports cessent ; cepen- dant il est facile de constater que les étamines de la rangée externe sont alternes avec les pétales. Toute déclinaison de l’étamine entraîne après soi l’irrégularité de la corolle. Les plantes didynames ont les étamines réfléchies, à l'exception du genre basilic, dans lequel la direction est inverse. La diadelphie consiste dans la disposition des étamines en deux corps, quel que soit le nombre qui les compose. Les fleurs tétradynames sont toujours des crucifères, quelles que soient les anomalies des autres verticilles. Toute étamine gynandrique appartient à une fleur infère, et elle ne peut être considérée comme telle que quand elle fait corps avec lestyle. Tout filet staminal est uni à l’anthère par une articulation. On doit regarder comme une étamine abortive tout corps, quelle que soit sa forme, qui occupe la place affectée aux étamines. Ce n’est que dans le groupe des urticées qu’on trouve des étamines plicatiles et élastiques sans être irritables. L'anthère, dans son état normal, est biloculaire et pourvue d'un connectif ; elle ne devient quadriloculaire ou uniloculaire que par la persistance des cloisons qui existaient lors de la première formation ou de la résorption de ces mêmes cloisons. Un des caractères propres à l’anthère est que son mode d'insertion est identique dans les mêmes groupes : elle est mobile dans les lilia- cées, adnée dans les renonculacées. Il en est de même de sa direc- tion : quoique l’anthère soit le plus communément introrse, elle est extrorse dans les iridées, les aristolochiées, les cucurbitacées; dans les laurinées, toutes sont extrorses, ou bien la série externe est in- trorse et l’interne extrorse. On a donné le nom d’adduction à cette disposition des anthères : quand elle s’écarte du type introrse, elle coïncide avec quelque anomalie florale. On peut mettre, au raug des caractères de premier ordre, le mode de déhiscence des anthères; c'est ainsi qu'elle est valvulaire dans les epimedium, circulaire dans les rosima, etc.; mais le mode le plus commun est la fissilité. ÉTAMINE. 63 La synanthérie est un caractère d'ordre dans les composées. Le connectif est constamment distinct du filet par une articulation dans les anthères libres. Tout appendice anthérique différent des loges appartient au con- nectif, tels que les oreillettes du vaccinium myrtillus (PL. 9, fig. 22), l’appendice aristé du vaccinium uliginosum (fig. 19), du nertum olean- der (fig. 16). On doit regarder les loges de toutes les étamines, dont les anthères sont biloculaires, comme unies par un connectif; même dans les éricinées dont les deux loges, quoique distinctes, sont néan- moins unies à la base par un rudiment du connectif. Dans les anthères didymes et globuleuses, le connectif est plus court que les anthères (PI. 9, fig, 11). Le connectif est surtout très-apparent dans les fleurs à corolle mo- nopétale. Chaque fois que le connectif prend un développement extraordi- naire, le filet subit une diminution et s'atrophie, ce qui répond, du reste, à la loi du balancement organique. On ne trouve de pollen proprement dit que dans les végétaux co- tylédonés; il est remplacé dans les acotylédones par des utricules anthérozoïdes. La forme des grains de pollen est identique dans les mêmes genres et dans une même famille. CHAPITRE VII PISTIL Le dernier verticille floral, celui qui occupe le centre de la fleur, Je plus important, puisqu'il joue dans la propagation de l'espèce le rôle le plus essentiel, est l’ensemble de l'organe femelle appelé pistil. se compose de trois parties distinctes : l'ovaire, partie infé- rieure renflée dont la cavité nommée /oge, renferme la jeune graine ou ovule; c’est la partie constitutive de l’appareil de gestation; elle représente l'utérus des animaux supérieurs, et se compose de deux parties : le dos, qui regarde les téguments floraux, et le ventre, qui est tourné vers le milieu de la fleur ; le s{y/e, espèce de colonne qui est le prolongement de l'ovaire, et le sgmate, ou la partie terminale du pistil. Quand les pistils manquent, soit par arrêt de développement, soit par atrophie successive, les fleurs, privées du verticille central, sont réduites à leurs organes mâles. Le pistil est souvent composé de plusieurs parties qui ont chacune leur loge ovarienne, leur style et leur stigmate. On a donné le nom de car- pelle (du grec #oprés, fruit) au pistil simple, et ce mot a prévalu. Quant à l’ensemble de l'appareil de gestation, il a reçu le nom de gynécée, qui est usité, bien qu'il ne soit guère plus utile que l'an- drocée, puisque nous entendons par pés/l tout l'appareil gestateur, et par éfamine tout l'appareil fécondateur. Nous avons déjà dit, dans les considérations générales sur la fleur, que le pistil est, comme tous les autres organes floraux, une simple feuille modifiée, pliée longitudinalement et soudée par ses bords pour former la cavité ovarienne. Pour bien faire comprendre cette modification, nous allons étudier d’abord un de ces pistils isolé, et nous suivrons ensuite la soudure de plusieurs de ces feuilles carpellaires, ou carpelles, réunies au centre d’une même fleur, et dont l’ensemble constitue le pistil composé. La fleur double du cerisier offre un bel exemple de cette modifi- cation de la feuille en carpelle. Le centre de cette fleur est occupé PISTIL. 65 par plusieurs petites feuilles vertes dont la base est élargie et dont le sommet est au contraire rétréci en pointe (PI. 16, fig. 2); la position de ces feuilles indique suffisamment qu'elles ne sont autres que celles qui devaient former le pistil. Si, par la pensée, on étale une de ces feuilles, on retrouve une feuille normale, comme celle qui est représentée PI. 16, fig. 4. Mais si, au contraire, nous rappro- chons davantage ses deux bords, et que nous les soudions ensemble, nous aurons un véritable pistil ; la partie inférieure élargie consti- tuera l'ovaire; la partie supérieure rétrécie, qui est la continua- tion de la nervure médiane, représentera le style, et les bords soudés deviendront le placenta, ou partie interne de l'ovaire sur laquelle sont attachés les ovules; le sommet dilaté de cette nervure sera le s/igmate. Or, ce que nous avons fait idéalement, on le trouve naturellement dans une fleur simple de ce même cerisier (PL. 16, fig. 3). Mais le pistil n’est pas toujours simple, il est le plus souvent com- posé de plusieurs feuilles carpellaires diversement unies entre elles. Tantôt, en effet, ces carpelles sont pliées dans leur longueur, et sim- plement soudées par leurs bords en restant distinctes entre elles au centre de la fleur; dans ce cas, les pistils sont multiples, comme dans les pivoines. Tantôt, après s'être soudées séparément par leurs bords, elles se soudent entre elles par leurs faces latérales, et sur une plus ou moins longue étendue (PI. 16, fig. 4 et 5); c’est ce qui s’ob- serve très-bien dans les diverses espèces de nigelles, chez lesquelles on trouve tous les passages de carpelles tout à fait distincts, jus- qu'aux carpelles entièrement adhérentes par la partie inférieure ou ovaire , les styles seuls restant libres (PL. 16, fig. 5). Enfin, dans le plus grand nombre des cas, les parties stylaires se soudent aussi; et, de plusieurs carpelles ainsi soudées, il en résulte un seul tout ou pistil unique, offrant autant de cavités intérieures ou loges, qu’il entre de carpelles dans sa composition; on dit alors que le pistil est pluri ou multi-carpellé, et pluri ou multi-loculaire ; dans ce cas, les ovules ou jeunes graines sont insérés à l'angle interne de chaque loge, qui représente les bords soudés longitudinalement de chaque carpelle, ou les placentas : c'est ce que montre la figure 8 de la planche 16, et ce qu'on trouve dans la tulipe, les lis et les hibiscus. Tous les pistils pluricarpellés n'offrent cependant pas toujours F Botan., T. Il. 5 66 ORGANES DE LA REPRODUCTION. cette mème organisation. Il arrive, chez plusieurs plantes, la vio— lette par exemple, que les feuilles carpellaires ne sont pas pliées longitudinalement, ni par conséquent soudées préalablement par leurs bords, mais qu’elles restent étalées, de manière que leur con- nexion ne peut pas avoir lieu par leurs faces latérales ; la réunion de ces carpelles, pour former un seul tout, se fait alors par la soudure de leurs bords avec les bords des deux carpelles voisines, et il en résulte un pistil à une seule cavité ou oculaire, dans l'intérieur duquel les ovules sont insérés sur la paroi de l'ovaire, à l'endroit de la soudure des feuilles carpellaires, qui est toujours la ligne ou suture placentaire (PI. 16, fig. 9 et 10). Enfin, dans certains cas, le pistil est composé de plusieurs car- pelles unies par leurs bords pour former une seule cavité; mais les ovules, au lieu d’être attachés au point de soudure sur la paroi de l'ovaire, sont insérés sur une colonne centrale ou placenta central, | comme dans les primulacées (PI. 16, fig. 12, 13,14). Cette structure est tout à fait anormale et ne peut pas être expliquée par la théorie des feuilles carpellaires. Dans les pislils composés de plusieurs carpelles formant autant de cavités ou loges, la membrane qui partage ainsi l'intérieur du pistil est donc formée par les parois des deux car- pelles, puisqu'elle résulte de la soudure de deux feuilles carpellaires par leur face latérale. On a donné à ces membranes le nom de cloisons qui sont toujours verticales, et qui se prolongent toujours dans toute l'étendue de la cavité ovarienne; et on appelle fausses cloisons les membranes transversales de Ja casse fistuleuse, et toutes celles qui, quoique verticales, proviennent de toute autre partie de la feuille carpellaire; ainsi, dans les daturas et les lins, chaque loge est partagée par une fausse cloison qui provient du développement extraordinaire el lamelleux de la nervure médiane ; dans les pavots, les fausses cloisons sont des placentas lamelleux pariétaux. La soudure des autres parties du pistil suit les mêmes lois que celle de la portion inférieure ou ovarienne; ainsi les styles sont entière ment distincts dans les caryophyllées; dans la fritillaire à damier, ils sont soudés jusqu'à moitié, tandis que dans le lis ils sont soudés jusqu'aux stigmates. Enfin on trouve parfois, comme dans les apocynées, des ovaires distincts et des styles et stigmates soudés (PI. 18, fig. 44). PISTIL. 67 Si nous examinons maintenant les rapports de nombre de ce ver- ticille dans les différents groupes de végétaux, nous y retrouvons les rapports arithmétliques qui nous ont frappés dans les autres verticilles. En prenant les liliacées pour exemple, nous trouvons : un périanthe à six divisions, trois extérieures, trois intérieures ; un ovaire à trois valves et à trois loges; le style et le stigmate sont simples, ou plutôt formés de trois parties soudées en un seul corps; tandis que, dans les colchicacées, il y a un périanthe à six divisions, six étamines, trois styles, un ovaire à trois loges, trois stigmates, une capsule à trois valves et à trois loges. Dans les dicotylédones, nous voyons dans le genre epilobium un calice à quatre divisions, une corolle à quatre pétales, huit étamines, une capsule à quatre angles et à quatre loges. Ces rapports sont d'une telle régularité que, dans les genres anor- maux, les différents verticilles présentent les mêmes altérations : ainsi la circée, cetle petite et gracieuse œnothérée, dont tous les verticilles sont réduits à moitié, a un calice à deux divisions, deux pétales, deux étamines, une capsule à deux loges et à deux graines. Dans les crassulacées, dont les organes floraux sont en nombre va- riable, le genre #//œa a un calice à trois folioles, trois pétales, trois étamines et trois ovaires; le genre bw/liardia, un calice à quatre divisions, quatre pétales, quatre étamines, quatre ovaires; le genre crassula a un calice à cinq ou sept divisions, et les pétales, les éta- mines, les ovaires sont en nombre égal aux divisions du calice. Comme dans toute la grande série végétale, il y a des exceptions; mais elles ne détruisent pas la loi si précise et si fixe des rapports numériques des différents verticilles. Dans les solanées, où les trois premiers verticilles affectent régu- lièrement le nombre cinq, l'ovaire est à deux, trois ou quatre loges; le genre convolvulus présente la même anomalie; dans le delphinium consolida, le verticille carpellaire est réduit le plus souvent à un seul élément. Outre les anomalies que présentent les carpelles, on re- marque, en règle générale, qu'on ne trouve qu'une seule cloison quand il y a deux carpelles, et que, passé ce nombre, il y a autant de cloisons qu'il y a de carpelles. Ce qui distingue les carpelles, ou /ewilles carpellaires, qui corres- pondent aux feuilles-calices ou aux feuilles-covolles, de ces deux pre- miers verticilles, c'est qu'ils se soudent par les bords, et dans leur réunion circulaire ils sont amincis au point de contact ou sur la face 68 ORGANES DE LA REPRODUCTION. ventrale, et présentent un segment de cercle à la partie dorsale. Cette disposition se retrouve jusque dans les carpelles des monocoty- lédones ou de certaines dicotylédones, comme les polygonées, qui ont un ovaire à trois angles plus ou moins arrondis. S I. De l'ovare. Nous avons vu, dans le paragraphe précédent, que l'ovaire est fa partie essentielle de l'appareil pistillaire. Il est susceptible d'autant de modifications que les carpelles le sont d’adhérences ou de sé- paration, et les modes varient à l'infini. On appelle ovare simple celui qui est libre et composé d’une seule feuille carpellaire, et ovaire composé celui qui résulte de la réunion ou de la soudure de plusieurs carpelles, bien que, dans certains cas, il affecte la forme simple , tant les adhérences sont intimes. Mais l'ovaire est unique dans les papavéracées et les crucifères; il est dit »wv/fiple quand il y en a plusieurs dans la fleur, comme dans les labiées, les renonculacées. Il est sessi/e dans le lis ; exhaussé dans le cleome, le sterculia, quand il est porté sur un gynophore ou un podogyne ; il est uniloculatre dans les pois; à deux loges dans les chetranthus ; trilocu- laire ou à trois loges dans les lis, les euphorbes; pluriloculaire dans les rhododendrum ; multiloculaire dans la cassia Jistula. Suivant ses diverses apparences ou le degré de soudure des feuilles carpellaires, il est partite ou fendu dans la nigelle des champs ; 4e- tri-quadri-multilobé, quand les carpelles présentent des lobes distincts; dans la fritillaire à damier il est /r#/obé, et dans le sida aurantiaca, quinquélobé. Les ovaires ne sont pas seulement susceptibles d'adhérence entre eux ; ils peuvent encore se souder aux verticilles voisins, et le mode le plus commun est la soudure de l'ovaire avec le calice. Par suite d'une loi aujourd'hui confirmée par l'observation des faits tératolo- giques, l'adhérence d'un organe avec un organe contigu entraine après soi la disparition ou l’atrophie d'organes voisins; c’est ainsi que, dans l’adhérence du calice et de l’ovaire, appelé calice ou ovaire adhérent, ce qui répond à l’ancienne dénomination de calice supère et ovaire infère, expressions qui rendaient un compte exact de l'ap- parence des verticilles soudés, on voit les verticilles intermédiaires PISTIL. 69 faire corps avec eux; ce qui est très-évident dans la fleur de toutes les cucurbitacées (PI. 18, fig. 5), où le renflement inférieur de l'ovaire montre son adhérence intime avec le calice, tandis que la partie supérieure du calice excède l'ovaire et lui donne l’appa- rence réelle d'un organe superposé. On reconnait toujours l’adhé- rence de l'ovaire au renflement qu’il forme au-dessous des divisions limbaires du calice. En faisant une section longitudinale ou verti- cale de l'ovaire du pommier, du poirier, des eucalyptus, des om- bellifères, on voit que la partie renflée est creusée de loges ovuli- fères, ce qui indique une adhérence complète. L'adhérence de l'ovaire entraîne toujours après soi la périgynie ou l’épigynie des élamines. Dans certains cas, l’adhérence n’est pas complète : il n'y a que la partie inférieure de l'ovaire qui soit soudée avec le calice, et la par- tie supérieure faisant saillie en est réellement indépendante : dans ce cas, on donne à celte disposition intermédiaire entre l’ovaire adhérent et l'ovaire libre le nom de calice ou d'ovaire semi-adhérent et aussi celui d'ovaire semi-infère. Qu'on examine la fleur d’un saxi- frage granulé ‘, on voit que l'ovaire n’adhère au calice que jus- qu’à la moitié de sa hauteur, et que toute la partie supérieure est libre. On a donné le nom de calice où d’ovaire libre, dénomination cor- respondant à celle de calice infère ou ovaire supère, aux deux verticilles dont l’un, le calice, est placé d’une manière incontestable au-dessous de l'ovaire qui le surmonte, et en est entièrement indépendant. Ainsi, il est libre et dégagé jusqu'à sa base dans les caryophyllées, les crucifères, les papavéracées, les légumineuses. La forme de l'ovaire varie beaucoup, quoique sa figure fonda- mentale soit la sphère et ie cylindre modifiés : il y en a de globu- leux, l’alkékenge; d’elliptiques, les caryophyllées; de cylindriques, de cordiformes. Quelle que soit la figure adoptée par l'ovaire, il est toujours régulier : le genre muflier, seul, nous offre l'exemple d’un ovaire irrégulier, La forme de la feuille carpellaire décide de celle de l'ovaire; mais elle subit elle-même, en devenant verticille pis- 1. On trouve dans le genre saxifrage les trois modifications que présente l'ovaire il est libre dans les saxifraga stellaris et umbrosa; semi-adhérent dans les saxi- fraga oppositifolia, granulata, hypnoïdes, et adhérent dans le saxifraga tridactylites. 70 ORGANES DE LA REPRODUCTION. tillaire, des transformations telles, qu'on ne peut l'étudier à l’état foliaire. Ce que nous pouvons constater, c'est que, par suite de la figure le plus communément allongée de la feuille, lorsqu’elle se re- plie et se soude par ses bords, elle doit affecter la forme du follicule de l’aconit, de la nigelle, de l’éranthe, qui semblerait représenter le fruit sous sa forme la plus simple ; cependant il n’en est rien, car, dans les monocotylédones, on trouve des capsules, des baies et des fruits secs, monospermes, indéhiscents. La surface de l'ovaire est glabre ou villeuse, et les poils qui le couvrent sont très-souvent différents de ceux du reste de la plante. La structure de l'ovaire est celle du limbe de la feuille : il est composé d’un tissu variable pour l'épaisseur, d’une uniformité assez constante de structure dans ses différentes couches, qui se modifient cependant à mesure que l'ovaire se développe, et dans l'épaisseur duquel s’épanouissent des faisceaux fibro-vasculaires, formés de vraies trachées, variant pour le nombre et la direction, mais se terminant sans exception à l'extrémité supérieure du style, et formant, par leur réunion, une espèce de réseau souvent très-compliqué (PI. 47, fig. 2). Un épiderme semblable à celui de la face inférieure de la feuille, et, comme elle, chargé de stomates, recouvre le parenchyme de l'ovaire, ce qui n’a pas lieu pour l'épiderme intérieur, qui est d’un tissu plus lâche et plus pâle, et est dépourvu d'orifices stomatiques (PI. 17, fig. 3 à 7). On voit donc que l'ovaire présente, sous le rapport anato- mique, une structure essentiellement semblable à celle de la feuille ; et, dans l’évolution de l'ovaire, nous voyons la nervure médiane se prolonger et devenir style. Ceci n’est vrai, au reste, que dans la ma- jorité des cas; car quelquefois l'ovaire n’est pas la transformation de la feuille normale et complète, il n’en est qu’une partie plus ou moins considérable. L'ovaire, tel que nous le comprenons, est l'appareil gestateur de la graine, et la graine n’est autre qu'un bourgeon, ou mieux, un œuf semblable à celui des animaux, formé sur le bord de la feuille carpel- laire, où il attend, pour subir les modifications qui le rendront propre à la continuation de la vie dans le végétal, l’action du fluide fécon- dateur renfermé dans le globule pollinique. Il y a dissidence sur le mode de génération de la graine, el certains auteurs la regardent comme le produit des lignes placentaires, qui seraient elles-mêmes PISTIL. 7! les axes de la plante se prolongeant dans l'ovaire, et venant se ter- miner, comme un dernier effort de la nature, par un ovule, qui est le but extrême de la végétation. SIL. De la placentation. Quand plusieurs carpelles se soudent pour former l'ovaire com- posé, c'est par les faces latérales qui se dépriment et forment des cloisons qui vont de la circonférence au centre ; ces cloisons appar- tiennent pour moitié chacune à une des carpelles, de sorte qu'il y à aulant de loges qu'il y a d'ovaires. Dans quelques cas, les cloisons se détruisent par résorption ou ne se continuent pas jusqu'au centre du fruit, et alors on ne peut reconnaitre le nombre des carpelles, qu'en appelant à son secours l'examen des styles ou des stigmates qui, dans l’ordre naturel des choses, doivent surmonter chaque ovaire, C'est dans les caryophyllées que cet examen est le plus facile, parce que les ovaires sont surmontés par des styles libres. Quand tous ces moyens d'investigation ne sont pas possibles, il faut recourir à l'observation du mode de distribution des ovules sur la paroi des carpelles, ce qu’on a nommé placentation, et Y'on a donné le nom de placenta à la partie de la carpelle ou de la loge carpellaire à laquelle sont attachés les ovules, Quand on considère l’ensemble des placentas, on applique à leur réunion la dénomination de placentaire ; mais sou vent on la limite au point où un ovule est attaché. La placentation affecte trois modes principaux : la placentation axile, la placentation pariétale et la placentation centrale. Placentation axile. — Dans ce système de placentation, l'ovaire résulte de l’adhérence des carpelles soudées par leurs bords, puis pos- térieurement par leurs faces latérales ; la conséquence de cette dis- position est que les bords, se réunissant au centre de l'ovaire, forment un axe central autour duquel sont attachés les ovules. Cha- cune des loges est à double placenta, et les bords de chacun portent les ovules ; il en résulte que les ovules contenus dans chaque loge dépendent d’une même carpelle. On trouve un exemple de ce genre de placentation dans les malvacées, les liliacées, les antirrhinées, les polémoniacées (PI. 16, fig. 7, 8 et 11). Placentation pariétale. — C'est de la juxtaposilion de deux car- 72 ORGANES DE LA REPRODUCTION. pelles, au moins, ‘dont les bords se touchent sans se continuer jus- qu'au centre de l'ovaire, que résulte le placenta pariétal ; ce qui forme, malgré la multiplicité des feuilles carpellaires, un ovaire uniloculaire, comme s’il était formé d’une seulo carpelle. Il faut donc, pour que la placentation soit pariétale, la réunion de plusieurs carpelles. Les papavéracées, les violariées offrent le meilleur exemple de ce mode de placentation, qui est soumis à de nombreuses variations (PI. 16, fig. 9 et 10). Placentation centrale. — C'est la plus facile à déterminer, car elle résulte de l'absence absolue des cloisons ; il se trouve alors, au centre de l'ovaire, un axe ou colonne formée par les placentaires por- tant les ovules. Il s’en faut que cette placentation soit toujours le ré- sultat de l'atrophie des cloisons primitives qui se sont résorbées successivement, comme cela a lieu dans les caryophyllées (PI. 16, fig. 43, 14) : l’axe est, dans certains cas, indépendant de la paroi de l'ovaire et paraît s'être ainsi formé primitivement : tel est celui des primulacées, qu'on distingue par l’épithète de placenta central libre (PL. 16, fig. 12). Outre ces trois modes généraux de placentation, il y a des variétés qui méritent une simple mention, quoiqu'on puisse les rapporter à ces trois systèmes de disposition placentaire : ainsi on a nommé p/a- ceñtation apicilaire celle dans laquelle le placenta occupe le som- met de la cavité péricarpienne : les ombellifères sont dans ce cas ; placentation basilaire quand il en occupe la base : le jujubier, l’épine- vinette; il est untlatéral dans les apocynées, ou est attaché d’un seul côté du péricarpe; bilatéral dans le genre ribes; valvaire dans les orchis ; il est de plus divisé en deux, trois parties ou plus. Au delà de cinq, ce qui à lieu dans l'ergemone Mexicana, W est dit muléipartè ou #n7ullipartite. Sous le rapport de la substance, le placenta est charnu dans le genre vaccinium ; Subéreux dans la jusquiame ; coriace dans le pavot; ligneux dans le swietenia Mahogonti. Sa surface est a/véolée dans les anagallis ; tuberculée dans le datura stramonium ; velue dans le cu- cubalus. Il est septiforme ou élargi en cloison dans les crucifères ; sphérique dans l'anagallis arvensis ; subulé dans le genre dianthus ; trigone dans la polémoine bleue; /é/ragone dans l'adoxa moschatellina; lobé dans les Æalnua, les rhododendrum. PISTIL. 76 Dans les légumineuses, il se fend en deux et est dit ipartible ; quand il ne se divise pas, comme dans la digitale, la polémoine, il est dit persistant. Pour arriver à plus de précision dans la description, on compte les nervules du placentaire, et, suivant leur nombre, il est ditwnener- vulé, binervulé, trinervulé, multinervulé. On n’a que peu de chose à dire sur l'anatomie du placenta ; on peut le considérer comme une émanation de la membrane interne de la feuille carpellaire, à cette différence près qu'il est plus charnu ou d’un tissu plus lâche, et composé de tissu utriculaire parcouru par un grand nombre de faisceaux vaäculaires qui prennent leur origine dans la plante mère, et apportent aux ovules la nourriture qui doit servir à leur développement, tandis qu’il descend du style une partie de tissu émanant du tissu conducteur et qui vient apporter aux ovules le principe fécondant (PI. 17, fig. 4 à 7). S IT. De l'ovule. L'ovule est le rudiment de la graine, et peut être comparé à l’ovule des animaux qui est dans un état primitif d'indifférence, et doit, avant de passer à l’état embryonnaire et fœtal, subir des modifica- tions nombreuses. L’ovule végétal est dans le même cas : depuis le moment de l’imprégnation jusqu’à la perfection du fruit, il s'évolue etse transforme graduellement. Le nom d'ovule s'applique à la graine non fécondée, qui le conserve encore dans les premiers temps de la fécondation; ce n’est qu'après son développement complet qu'il prend le nom de graine. On a critiqué Malpighi d’avoir sans cesse cherché à établir des rapports entre l'animal et le végétal ; c'est cependant un point de vue philosophique qu’il ne faut point abandonner ; car la loi qui régit le monde organique est la même du haut en bas de l'échelle des êtres. La plante est le monde des êtres à l’état rudimentaire, et l'animal est l’idée végétale perfectionnée. Malgré l'anathème dont on a frappé cette manière de voir, on ne saurait trop répéter que le point de vue le plus fécond, celui qui ne devrait jamais être abandonné par les botanistes, est la comparaison des organes végétaux avec les organes correspondants dans les ani- 74 ORGANES DE LA REPRODUCTION. maux, et c’est surtout dans la génération et l’évolution des organes reproducteurs, que ces rapprochements sont lumineux. La féconda- tion végétale ressemble par plus d’un point à la fécondation animale; et dans les phanérogames, le phénomène a lieu par dualité sexuelle, comme dans les êtres les plus complexes de l’animalité. On ne de- vrait donc jamais décrire un organe végétal sans établir un rapport avec le système évolutif correspondant dans les animaux; et certes il ya matière à comparaison ; Car depuis les derniers infusoirs jus- qu'aux vertébrés, il y a toutes les nuances possibles qui peuvent se retrouver dans la vie de la plante. Un tissu vivant ne peut exister qu’en vertu de conditions qui seront les mêmes, malgré la diversité apparente des modes : une molécule ne s'associera à une autre mo- lécule que par une puissance d’affinilé qui est la même pour tous les êtres organisés; dans la nature, il y a unité dans la loi, et variété seulement dans le mode. Dans ce paragraphe, nous traiterons l’ovule au point de vue orga- nographique seulement; sa structure et son développement seront traités au chapitre suivant, consacré à la fécondation. Le plus ordinairement, l’ovule est attaché au placenta à l’aide d'un filament de forme très-variable, qui porte le nom de /unicule ou de cordon ombilical; le point par lequel il est fixé au funicule est le Aie ou ombilic. La position de l’ovule, dans l'ovaire, est un point très-important à déterminer dans l'étude des végétaux. Quand l'ovule est seul dans une loge, il peut s'attacher au fond de la loge, comme dans l'orlie; on le dit dressé (PJ. 21, fig. 3, 4). Ou bien il prend son attache au som- met comme dans l'hippuris, et alors il est appelé ovwle renversé (fig. 7). Mais le plus souvent le placenta est à l'angle de la loge, et, dans ce cas, si c’est dans le haut qu'il est inséré, comme dans le boisgentil, l'ovule est pendu (fig. 8) ; il est au contraire ascendant dans le grand soleil, quand son point d'attache est en bas (fig. 6). On lui applique, du reste, l’une ou l’autre de ces deux épithètes chaque fois que l’ovule se dirige vers le bas ou vers le haut de la loge, quelle que soit la hauteur à laquelle il est attaché. On le dit 2orizontal quand son sommet n'est dirigé sur aucun de ces points (fig. 2 et 15). La direction est facile à saisir quand l’ovule est droit; mais il en est autrement quand l'ovule présente une arqüre, et que le hile est silué au centre de la courbe; il devient alors impossible d'indiquer PISTIL. 15 une direction. Pour lever la difficulté, on a appliqué le nom de cam- pulitrope à l'ovule qui offre cette forme courbée (PI. 24, fig. 40, 44). Dans les cas où les loges contiennent plusieurs ovules, on les dit collatéraux ou juxtaposés, quand, s’insérant l’un à côté de l’autre, ils se dirigent du même côté; mais quelquefois ils se dirigent en sens opposés, l’un alors pendu et l’autre ascendant (fig. 44). Ils peuvent également s'insérer à des hauteurs inégales et se placer l'un sur l'autre : ce sont des ovules superposés (fig. 15). Le nombre des ovules est très-variable ; tantôt ils sont solitaires dans chaque loge, qui est dite, dans ce cas, loge uniovulée (fig. 13); on la dit bi-tri-multi-ovulée quand elle en contient deux, trois, ou un plus grand nombre (fig. 14, 15 et 16). Ces simples connaissances de la direction des ovules suffisaient autrefois pour l'étude de la botanique descriptive; mais elles sont devenues insuffisantes aujourd'hui, que les botanistes modernes prennent pour base de leur classification la structure de l'ovule et la forme de l'embryon. C'est ce qu'on trouvera traité au chapitre Fécondation et développement des ovules. $ IV. Du style. Le style est la partie du pistil qui surmonte l'ovaire et l’unit au stigmate. C'est une espèce d’oviducte ou de canal, qui va porter à l'ovule le fluide fécondateur déposé par le pollen sur la surface stigmatique; et nous avons vu qu’il peut être considéré comme le prolongement de la nervure médiane de la feuille carpellaire. Le nombre des styles est toujours égal à celui des carpelles, et c’est par lui qu'on peut déterminer le nombre des carpelles, et réci- proquement. Dans le cas où les styles sont soudés, on peut recon- nailre leur nombre par celui des loges ou des lignes placentaires qui correspondent aux styles. Les styles sont dits wriques, quand ils sont soudés, et surmontent plusieurs ovaires. Dans les scrofulaires, il y a un ovaire et un style (PI. 48, fig. 4); dans les labiées et plusieurs borraginées, il y a plu- sieurs ovaires et un style (fig. 20, 21); dans le genre rumex, il y a un seul ovaire et plusieurs styles (fig. 8 et 19); mais ce n’est qu'une simple apparence : le botaniste doit étudier les carpelles lorsqu'elles 76 ORGANES DE-LA REPRODUCTION. sont à l’état rudimentaire, et qu'elles n’ont encore subi aucune des transformations qui les distingueront plus tard; car on doit ad- mettre rationnellement que les styles sont en nombre égal à celui des feuilles carpellaires. Le style est ferminal et apicilaire quand il continue l'ovaire à son sommet, les convolvulacées (fig. 13); latéral dans les thymélées; basr- laire, quand il est au bas de l'ovaire, le fraisier, l’ertocarpus incisa. Il est #nclus, quand il ne se montre pas au-dessus de l’orifice du périanthe, le narcisse; exsert où sallant, quand il fait saillie au- dessus du périanthe, les /uchsia ; filiforme dans la pervenche (fig. 14); il est subulé ou en alène dans l'ail cultivé; #rigone dans le lis bulbi- fère ; claviforme dans le leucoium æstivum; turbiné dans la violette de Rouen (fig. 12); 2nfundibuliforme dans V'Aura crepitans ; pétaloïde dans les canna; glabre dans le lis ; ve/u dans la vipérine; arqué dans le genre fumeterre (fig. 6); décliné ou abaissé dans le marronnier d'Inde; en sperale dans la glycine ; infléchi ou courbé en dedans dans le grevillea; réfléchi où courbé en dehors dans la rhubarbe; gériculé dans le geum urbanum. Sous le rapport de la division, il est srple dans la pervenche (fig. 14); /endu ou divisé à sa partie supérieure dans un grand nombre de plantes, et bride dans le salicornia; trifide dans le glaïeul ; ##v/1ifide dans le genre mauve. Quand la séparation se prolonge au delà de la moitié du style, il est dit partagé ou par- tite; il est bipartile dans les casuarina. Dans le genre cordia, il est dichotome ou fourchu. Caduc dans le genre prunus, il est persistant dans les geranium, et accrescent dans la pulsatille et le genre clé- matite. La surface du style est le plus généralement glabre; quelquefois il est velu ; mais d’autres fois, et c’est le cas le plus rare, il est hérissé de poils rétractiles, unicellulaires, qui sont logés dans une cavité où ils se retirent comme dans une gaine. Les grains de pollen que le poil rétractile entraîne ne servent pas à la fécondation, puisque le fourreau dans lequel il est logé n'a aucune communication avec le centre du style. Cette sorte de poils, qu’on trouve dans les campanu- lacées, s'appelle poils collecteurs ou balayeurs. Une modification du style basilaire est sa position tout à fait au bas de l'ovaire, de telle sorte qu'il semble partir du torus, comme cela a lieu dans les labiées (fig. 20, 21). On a donné à cette disposition le nom de gynobase, et au style celui de style gynobasique. PISTIL. 77 Le style est un cylindre composé de tissu cellulaire de forme pris- malique, dans l'épaisseur duquel se trouve un étui de faisceaux vascu- laires, qui n’en occupe pas le centre mais la périphérie intérieure, et se termine presque au sommet, c’est-à-dire dans le voisinage du stig- mate (PI. 19, fig. 2, 6, 8). L'épiderme qui recouvre le style n’est autre que la continuation de celui de l'ovaire. Dans la partie cen- trale, on trouve quelquefois un canal capillaire qui a son orifice au stigmate et son point de départ dans la cavité de l'ovaire. Dans un grand nombre de végélaux, que le canal soit simple ou composé de plusieurs styles soudés en un seul, il est vide, comme cela a lieu dans le cerisier et un grand nombre de rosacées, et dans la plupart des liliacées (fig. 5). Dans d’autres cas, comme dans les campanulacées, il est rempli de cellules de formes variables, qu’on a nommées, à cause de leurs fonctions dans l’imprégnation, féssu conducteur ; elles l’obstruent presque complétement et ne laissent que des méats irré- guliers (PI. 19, fig. 7, 8). On peut dire que, dans le cas-même où le tissu utriculaire remplit en entier ce canal, il a une structure diffé- rente de celle du tissu propre aux végétaux, et souvent les parois internes sont hérissées d’aspérités (fig. 4) qui empêchent le fluide fécondateur de rétrograder et, lors de l'orgasme qui accompagne la fécondation, paraissent gorgées d'humidité. On définit donc le style un canal perforé dans le sens de sa longueur, ce qui le distingue du stigmate, qui est essentiellement de structure cellulaire. Il s'en faut beaucoup que la perforation du style soit un fait universel lement constaté et sans contradiction : Desvaux s'était déclaré d’une manière formelle pour l’imperforation du style. Il en à fait un axiome; et dans le cas même où il y a perforation comme dans le lis, il dit ne l'avoir suivi qu'à la profondeur de quelques milli- mètres. M. Dujardin est d'opinion que le canal central du lis ne sert pas à l’introduction du pollen, mais que les tubes polliniques pénè- trent, par les méats intercellulaires, dans l'épaisseur même du tissu. On se méprend seulement sur la valeur du mot perforation : il faut voir, dans la plupart des cas, non un canal lisse, mais un tissu per- méable qui permet le cheminement du tube fécondateur à travers le style, du stigmate à l'ovaire. Le rôle du style dans l'acte de la fécondation est d’une importance bien réelle, quoique son utilité soit contestable, puisqu'il représente l'appareil conducteur qui (transmet la fovilla à l'ovule. On doit T8 ORGANES DE LA REPRODUCTION. s'étonner de voir si constamment, dans la nature organique, ces ap- pareils intermédiaires qui doivent avoir une signification et semblent cependant inutiles, à moins que ce ne soient des appareils d’excita- tion, et que, dans son trajet à travers le tissu conducteur, le pollen ne subisse des modifications nécessaires à l'acte générateur ; car pour- quoi le pollen n'irait-il pas directement à l’ovule par l'orifice de l’ovaire? À quoi bon le long style des posoqueria, de certains garde- nia? On conçoit difficilement que le tube pollinique puisse parcou- rir un trajet capillaire ayant une longueur de 15 ou 20 centimètres avant d'arriver à l'ovaire; cependant la fécondation n’est possible qu’à la condition de la transmission du fluide fécondateur à l’ovule, quelle que soit la distance qui le sépare de la surface stigmatique. C'est le mystère qui entoure, dans la plante comme dans les animaux, cet acte continuateur de la vie, qui avait fait attribuer à l'être de raison, appelé aura seminalis, le rôle essentiel dans la génération. S V. Du stigmate. Le stigmate paraît formé par l'épanouissement du tissu central du style; il recoit les grains de pollen qui y adhèrent, retenus qu'ils sont par la viscosité qui l'enduit. C’est la terminaison du pistil et le véri- table appareil externe de la génération. Il peut être sessile ; mais le plus communément il est porté par le style et varie dans sa position. Le stigmate est rique dans la/primevère ; double dans la plupart des convolvulacées (PI. 18, fig. 13); riple dans les iris; guintuple dans les lubiscus et les campanules (fig. 41); zultiple dans le genre malva ; sessile dans le menyanthes (fig. 1). Sous le rapport de la forme il est : pétaloïde dans les iris; globuleux dans le mirabilis jalapa ; ca- pité ou en tête dans le bananier, les c/usia ; conique dans l'héliotrope (fig. 24); sagité dans le thalictrum elatum ; linéaire dans les dian- thus ; pelté dans le sarracenia ; rayonnant dans le pavot ; étoilé dans le cabaret ; ombiliqué dans le monotropa; onciné ou en crochet dans le baguenaudier (fig. 17); émarginé dans le butome; semi-luné ou en croissant dans le corydalis lutea (fig. 7); crénelé dans la pyrole ; clié dans le rumez scutatus (fig. 8); simple dans la bourrache (fig. 21); bifide dans les composées; /acinié ou divisé en lanières dans le genre stigmaphyllon ; trifide dans le genre narcisse; multifide dans Je tur- PISTIL. : 79 nera ; bilobé dans le glaucium ; trilobé dans le genre tulipe ; guadrilobé dans le genre parnassia ; bilamellé ou à deux lames dans le genre ”1- mulus ; engatnant dans le genre sideritis, où une des lames embrasse l'autre (fig. 2). Au point de vue de la vestiture, il est g/abre dans le châtaignier ; pubescent dans le platane; velu dans le robinia hispida et beaucoup de graminées ; pénicilliforme ou en pinceau dans le fri- glochin maritima: aspergilliforme où en goupillon dans l'arundo phragmites ; plumeux dans l'avena elatior; granuleux dans le mira- bilis jalapa ; visqueux dans le nicotiana fruticosa ; sillonné dans le ba- nanier. Quant à la direction, il est dressé dans le statice armerta ; oblique dans le genre actœa; tordu dans les begonia ; infléchi dans le genre goodenta ; révoluté dans l'épilobe à épi. Les appendices du stigmate sont peu nombreux, mais caractéris- ques : dans les lobélies, il est muni d'un anneau de poils; dans le tournefortia mutabilis, Vanneau est glanduleux (fig. 23); dans la per- venche de Madagascar, il est garni d’un rebord membraneux (fig. 14), et d’une wrcéole ou coupe membraneuse dans le genre scævola (fig. 10). La coloration des stigmates mérite d’être indiquée : ils sont le plus généralement blancs; mais, par exception, bleus dans l'iris de Florence, jaunes dans certaines composées, etc. Dans les cas les plus rares, le stigmate est composé de cellules unies; mais il est communément semé d’aspérités ou de poils qui en hérissent la surface, et sont souvent d’une structure réellement plumeuse. Il est toujours dépourvu d’épiderme, et ses cellules sont allongées et perpendiculaires à la surface. Entre les utricules il existe des méats dits intercellulaires qui permettent l'introduction des tubes polliniques (PI. 19, fig. 1). Les fonctions du stigmate sont absolument négatives : il n’est que l'orifice de l'ovaire et l'organe de réception du pollen; c'est à sa surface visqueuse, sans doute, que les granules fécondateurs doivent les modifications qu’ils subissent, ce dont on peut, aureste, s'assurer en prenant du pollen qu'on projette dans une eau gommée, où il perd sa forme primitive; il devient globuleux, et émet bientôt son fluide fécondateur soit par déchirement, soit par déhiscence. Tout, dans cet appareil, concourt à la perfection du rôle auquel il est des- tiné. Il est doué, dans certains végétaux, d'une irritabilité qui lui donne une apparence de sensibilité : c’est ainsi que, dans les imulus, 50 ORGANES DE LA REPRODUCTION. le stigmate est composé de deux lèvres triangulaires, dont l'une est dressée et l’autre abattue : lors de l’imprégnation ou par la plus simple titillation avec un corps aigu, la lèvre abaissée se redresse et s'applique contre l’autre d’une manière si intime, qu’on ne peut plus l’en séparer sans lacérer le tissu. Dans le genre s/ylidèum, la colonne est excitable quand la fécondation a eu lieu; on ne peut l’agiter ni toucher à sa base sans qu’elle se déjette aussitôt du côté opposé à celui d’où l’attouchement est venu; et quand l’excitabilité a cessé, elle reprend sa première position. Il est évident que la sen- sibilité des végétaux existe surtout dans les appareils de fécondation ; leur petitesse seule, surtout celle des papilles ou des poils stigma- tiques, nous empêche de percevoir les mouvements dus à l'orgasme générateur. CHAPITRE VIII DÉVELOPPEMENT ET FÉCONDATION DES OVULES SL — Formation et développement des ovules. Comme tous les organes composés des végétaux, l’ovule naît d'une simple cellule. Quand il commence à se montrer sur le pla- centa, c'est un mamelon celluleux qui s'accroît pendant un certain temps, dans tous les sens, et finit par former une masse conique ou ovoide, toujours composée d’un tissu cellulaire homogène. On a donné le nom de nucelle à ce noyau ou première ébauche de l’ovule. Bien- tôt on voit apparaître, à sa base, un renflement ou bourrelet circu- laire, qui s’allonge tout le long du noyau central, et qui finit par l'envelopper entièrement, en laissant seulement, à son sommet, une petite ouverture par laquelle l'extrémité du nucelle fait saillie pen- dant quelque temps (PI. 20, fig. 1 à 12). L'ovule est ainsi muni d’un tégument simple, comme dans les scrophularinées. Mais le plus géné- ralement un deuxième bourrelet circulaire apparaît à la base de cette première enveloppe, s’'allonge comme elle (fig. 4), et finit par la dépasser. Lorsqu'elle est parvenue au delà de la pointe du nucelle, cette seconde enveloppe se rétrécit graduellement, de manière à ré- duire son ouverture en un petit trou (fig. 7, 11), qui a été nommé »w- cropyle (du grec purs, petit, et mr, porte). Des noms différents ont été donnés à ces deux enveloppes de l’ovule. Robert Brown, qui a été un des premiers à constater cette structure, a nommé {esta l’enve- loppe externe, et membrane interne la plus intérieure. M. Ad. Bron- gniart, après lui, a conservé le nom de {esta à l'enveloppe externe et a appliqué celui de tegmen à la membrane interne de R. Brown. Enfin M. Mirbel, qui a fait de très-beaux travaux sur l’histoire du déve- loppement de l’ovule, a proposé les noms de prémine et secondine pour désigner ces deux sortes de sacs, non pas d’après l'ordre de formation, mais d’après leur ordre de superposition de dehors en dedans ; et il a donné les noms d’exostome (Æw, en dehors, et otôua, Botan., T. II. 6 82 ORGANES DE LA REPRODUCTION. bouche, ouverture) à l'ouverture de la primine, et d’entostome (dv, en dedans) à celle de la secondine. Malpighi et Grew, qui avaient déjà assez exactement décrit la structure de l'ovule avant les botanistes modernes, n'avaient point distingué ces deux membranes; ils les avaient toujours confondues en une seule. Quand l’ovule conserve cette forme primitive, que le micropyle se trouve situé au sommet, et opposé au point d'attache ou Æzle, M. Mirbel l'appelle ovule orthotrope (du grec ph droit) : tel est l'ovule des polygonum et commelina (PI. 20, fig. 1 à 4). Mais ce n’est pas le cas le plus commun. Dans un assez grand nombre de végétaux, le développement ne se fait pas régulièrement de tous côtés; il arrive que l'accroissement n'a lieu que d’un côté, de telle sorte que l’ovule décrit une courbe très-prononcée qui rap- proche le micropyle du hile : c’est ce qui arrive dans la giroflée et toutes les crucifères (PI. 20, fig. 9 à 12). A cet ovule on a donné le nom de campulitrope, qui veut dire recourbé. Enfin il est un autre développement qui produit le renversement de l’ovule, et qu’on appelle pour cette raison anatrope ou réfléchi. Dans l'espèce, la base de l’ovule semble s'amincir el s'allonger, de manière à former une sorte de pédicule sur lequel se renverse et se soude le corps de l’ovule. On aperçoit alors une ligne saillante par- tant du point d'insertion et qui va se perdre au point opposé (PI. 20 fig. 7); on appelle cette ligne raphé (mot grec signifiant ligne qui res- semble à une couture). Ce raphé est composé d'un faisceau de vaisseaux venant du hile, et qui se séparent au point opposé (fig. 8), où ils forment une sorte d'empattement nommé chalaze ou hile interne, c’est-à-dire point d'attache du nucelle sur la membrane interne de l’ovule. Pendant l'accroissement de ces membranes, et les diverses évolu- tions externes de l’ovule, que nous venons de décrire, il s'opère, en même temps, une modification très-importante dans le centre du nucelle ou noyau primitif. En effet, à un moment donné, on aperçoit, au milieu de la masse cellulaire du nucelle, une cavité qui est le sac embryonnaire dans lequel se forme plus tard l'embryon (PI. 20, fig. 8). D’après M. Mirbel, ce sac embryonnaire serait une sorte de boyau délié qui tient par un bout au sommet du nucelle, et par l'autre à la chalaze. Mais, à la suite des belles observations de plu- sieurs botanistes modernes, cette opinion de M. Mirbel a été aban- DÉVELOPPEMENT ET FÉCONDATION DES OVULES. 83 donnée. Le sac embryonnaire serait formé du développement prédo- minant d'une cellule de ce nucelle, autour de laquelle il y aurait résorption plus ou moins considérable de tissu cellulaire. On retrouve encore ici ce principe de l'école moderne : désorganisation d'une partie d'un organe pour arriver à son perfectionnement. Ainsi que l'ont constaté MM. Schacht et Tulasne, c’est vers la partie supérieure du nucelle qu’apparaît primitivement ce sac; il s'étend ensuite au fur et à mesure de la résorption des cellules, et il arrive parfois, comme dans les légumineuses et les crucifères, que tout le tissu du nucelle est entièrement résorbé. Dans ce cas, ce nucelle est réduit exactement à deux membranes : la membrane externe du nucelle, qui est la ercine de M. Mirbel, et le sac em- bryonnaïre où quintine, que Rob. Brown appelle annios. Mais souvent la résorption n'est pas complète ; une partie du nucelle persiste, et c'est à elle que s'applique le nom d'amande donné par M. Bron- gniart. Quant à la quartine de M. Mirbel, membrane intermédiaire à la tercine et à la quintine, aucun autre observateur n’a pu en cons- tater la moindre trace; il faut évidemment la considérer comme une erreur d'optique. Quelquefois il existe dans le même nucelle plusieurs sacs embryon- naires; M. Alexandre Braun, dans son Mémoire sur la polyembryonie (Uber Poly-embryonie, ete.), dit les avoir observés dans le cælobo- gyne ; M. Tulasne les a rencontrés dans la giroflée des murailles; et M. Hofmeister prétend que les trois à cinq ovules simples du gui, signalés par M. Decaisne, sont encore des sacs embryonnaires : ce qui a été confirmé, depuis, par M. Baillon, dans son Mémoire sur les loranthacées. En mème temps que le sac embryonnaire s'accroît par son extré- mité inférieure, on voit se former dans son intérieur le noyau pri- maire, les vésicules embryonnaires d'Amici, et les cellules antipodes de Hofmeister. Le noyau primaire est une sorte de protoplasma sirupeux, ou matière première de l'embryon ; il est d’abord confondu avec le sac embryonnaire; mais plus tard il s'en sépare et sécrète alors une substance plastique, qui s'étend sur la paroi sous forme de rubans, lesquels mettent ce noyau eu communication, au dire de M. Hof- meister, avec les cellules embryonnaires, et certaines cellules que ce botanisie allemand appelle cellules antipodes ; enfin ce noyau pri- SA ORGANES DE LA REPRODUCTION. maire disparaît graduellement, à mesure que les cellules antipodes et embryonnaires apparaissent et se développent. Les vésicules embryonnaires naîtraient, d'après M. Hofmeister, du noyau primaire ou protoplasma, sorte de cambium embryogénique ; elles sont généralement au nombre de deux dans chaque sac em- bryonnaire; quelquefois elles sont plus nombreuses, comme on l’a observé dans les orchidées et les amaryllidées, chez lesquelles on a constaté le nombre trois; M. Tulasne en a même trouvé cinq dans le nothoscordum fragrans. Ainsi s'explique la pluralité des embryons dans les graines de cétrus, de funkia cœrulea, de cælobogyne, puisque ces vésicules embryonnaires sont les germes latents ou les rudiments desembryons. MM. Brongniart, Mirbel, Spach, Amici et Mohl, ont admis, au moment de la découverte de M. Hofmeister, que la vésicule embryon- naire existe avant l’acle de la fécondation; mais M. Tulasne, dans un premier travail, publié en 1849, a contesté cette assertion; et en 1855 il soutenait encore qu'elle n'apparaît qu'après. Aujourd’hui la vérité s'est fait jour. Pour résoudre cette importante question, M. Hofmeister a étudié, au mois de novembre, un bouton floral de gui, qui ne devait éclore qu'en avril de l’année suivante, et il y a trouvé, déjà formées, les vésicules embryonnaires; le même observa- teur a constaté également leur présence dans un bouton de crocus, qui ne devait être fécondé que deux mois après; il les a observées dans toutes les monocotylédones et les dicotylédoncs angiospermes avant la fécondation. Ce fait a une grande importance, comme on le verra plus tard, en ce qu'il infirme certaine théorie sur la fécon- dation. Quant aux ‘cellules antipodes (gegenfusslerzellen) que M. Hofmeister a rencontrées dans le fond du sac embryonnaire, c’est-à-dire dans la partie opposée à celle où sont situées les vésicules embryonnaires, on leur attribue la cause de l’excroissance vide qu’on remarque à la partie inférieure du sac embryonnaire; leur membrane est beaucoup plus résistante que celle des vésicules ; leur nombre est très-variable; on en trouve deux ou trois dans les liliacées et les iridées, et de six à douze dans certaines graminées de la tribu des triticées. Jus- qu'à présent on ne leur connait aucun rôle dans l’acte de la fécon- dation. Telle est donc la structure de l'ovule au moment où le pollen, lon- DÉVELOPPEMENT ET FÉCONDATION DES OYULES. 85 bant sur le stigmate, vient apporter la vie aux vésicules embryon- naires, dont le développement amènera la formation de l'embryon destiné à reproduire l'espèce sur laquelle il a été engendré. S IE. — Fécondation des ovules. La connaissance de la sexualité des végétaux remonte à la plus haute antiquité. Hérodote, dans son livre I, $ 193, mentionne les dalliers mâles et femelles, et la fécondation artificielle dont ils étaient l'objet de la part des Babyloniens. Aristote, dans son Traité sur la génération des animaux, reconnait les sexes des plantes, el trace un parallèle entre les individus du règne végétal et du règne animal. Théophraste, qui reconnait la sexualité des végétaux, tombe à ce sujel dans la plus incroyable contradiction; il fait porter les fruits, tantôt par des palmiers mâles, tantôt par des palmiers fe- melles. Pline, dans son Æistoire naturelle, développe l'opération de la fécondation ; il dit qu’il faut, pour qu'un palmier femelle porte des fruits, qu'on secoue sur lui la poussière des fleurs du palmier mâle. Cassianus Bassus, dans les troisième et quatrième siècles de l'ère nouvelle, expose les mêmes faits dans son chapitre 1v, livre X; et, jusqu'à la fin du dix-septième siècle, lous les auteurs qui se sont occupés de ce sujet n’ont fait que répéter la citation d'Hérodote. Malpighi, cet observateur si habile, qui a porté la lumièré sur d'auires points de l’histoire des végétaux, ne paraît pas avoir exac- tement connu le rôle des étamines et du pistil; il regarde l’étamine comme un organe d'élaboration et de dépuration des humeurs végé- tales. Pour trouver la première indication du rôle du pollen, il faut arriver à l’année 1682, dans laquelle Grew fit paraître son ouvrage intitulé : The anatomy of plants. H compare l'élamine et le pistil aux organes générateurs des animaux ; et, « aussitôt que les anthè- res s'ouvrent, dit-il, la poussière pollinique tombe sur l'ovaire, et la fécondation est opérée. » En 1686, Ray, dans son Histoire des plantes (Historia plantarum, t.Y, p. 17), rapporte et soutient l'opi- nion de Grew, qui est l’objet de quelques réflexions de la part de Christophe Sturm, en 1687. Rod. Jac. Camerarius, professeur à Tubingue, reprend cette théorie, qu’il développe dans une remar- quable dissertation où la théorie sexuelle est admirablement déve- 86 ORGANES DE LA REPRODUCTION. loppée; il y distingue nettement les plantes hermaphrodites des mo- noïques et des dioïques, et il y définit exactement l'organe femelle, qui, pour lui, consiste dans l’ensemble du pistil. Malgré les faits qu'il présente à l'appui de cette théorie, il ren- contre dans Tournefort (/nstitutiones rei herbariæ) un incrédule qui nie presque la fécondation; mais elle est professée, en 1717, pu- bliquement en France, au Jardin du Roi, par Sébastien Vaillant, et elle est confirmée en Angleterre, en 1720, par Blair, et en 1724, par Bradley’, contrairement à la théorie de Pontedera, qui, dans son Anthologia, publiée en 1720, prétend que le pollen ne va point sur le stigmate, mais que les sucs formés dans les anthères reviennent par les filets jusqu'aux ovules. Enfin Linné vint, et, par son système sexuel, édifié en 1735 dans Fundamenta botanica, À confirme définitivement le principe de la sexualité des végétaux. Cependant, malgré l'autorité du grand maître de la science, Spal- lanzani prétendit prouver que la production des graines peut avoir lieu sans fécondation; c’est alors qu’apparait cette fameuse théorie de la parthénogénèse, qui s’est étendue dans ces dernières années aux animaux mêmes, mais que des observations récentes ont réduite au néant. Nous venons de faire, dans ce court exposé, l’histoire de la sexualité des plantes, sans parler des opinions émises par les différents auteurs sur l'action du pollen, c'est-à-dire sur la manière dont le pollen agit sur l'ovule pour le rendre apte à la production. Nous allons reprendre maintenant l’étude de cette poussière fécon- dante, et reproduire les principales théories concernant son action. Au commencement du dix-huitième siècle, un physiologiste d’une certaine autorité, Leenwenhoek, émit cette opinion : que les sperma- tozoïdes des animaux étaient l’origine de l'embryon animal. Samuel Morland crut pouvoir étendre celte opinion au règne végétal, et, dès 1703, il avançait, d'après des observations faites sur les styles des pa- pilionacées, que le grain de pollen s’introduisait dans un canal central du style, tombait sur l'ovule, y pénétrait et donnait naissance à l'embryon. D'après cette théorie, ce serait l’organe mâle qui pro- duirait le germe; l'organe femelle ne ferait que le nourrir et le dé- velopper. Cette théorie n'eut aucune consistance ; on s'aperçut bien- tôt que le canal stylaire n'existe pas toujours, et que le plus souvent DÉVELOPPEMENT ET FÉCONDATION DES OYULES. 87 l’intérieur du style est composé d’un tissu particulier, tissu conduc- teur, qui obstrue le canal et ne permet pas au grain de pollen de descendre dans l'ovaire. Geoffroy, en 1711, admit que c’était la partie la plus subtile du pollen qui parvenait jusqu'à l’ovule pour former l'embryon. Hill, en 1758, appuya cette opinion. Antoine de Jussieu, en 1724, ayant vu sortir des granules d’un grain de pollen, crut que ces grains péné- traient dans l’ovule pour y former l'embryon; ce fut aussi opinion de Needham et de Gleichen, qui fit, en 1764, les premières obser- vationssérieuses sur le développement du pollen. Jusque vers 1820, l'étude de l’action du pollen ne fit aucun progrès; mais, à partir de ce moment, le progrès fut rapide. M. Amici, armé de son puissant microscope, découvre que le grain de pollen, déposé sur le stigmate, émet un tube pollinique qui, s’introduisant dans le style par les méats du tissu conducteur, se continue jusqu’au voisinage des ovules, pénètre ensuite dans l’ovule par le micropyle, et féconde les vésicules embryonnaires. M. Guillemin, auquel on doit de beaux travaux sur la structure du pollen, nia l'existence du tube, qui fut confirmée plus tard par les observations de M. Brongniart. Mais ce savant n’admit pas le contact du tube avec l’ovule; selon lui, ce tube polli- nique, qui pénètre bien dans le style, se rompt pendant le trajet dans le tissu conducteur, et la fovilla est projetée sur les ovules. Tous les botanistes sont aujourd’hui d'accord sur l'existence du tube pollinique ; mais ils cessent de l'être au sujet du phénomène par lequel s'opère la fécondation. Plusieurs nouvelles théories ont encore élé émisés, et celle de Leenwenhoek reparaît, appuyée par. M. Agardh, qui regarde le grain de pollen comme un embryon qui germe sur le stigmate. D'après Horkel, et surtout Schleiden, le tube pollinique pénètre dans l’ovule par le micropyle, parvient au sac embryonnaire qu'il refoule, puis l'extrémité du tube se gonfle et devient embryon. Quelques observateurs, entre autres MM. Martius, Meyen, Griffith, Tulasne et Schacht, élève de Schleiden, confirmè- rent cette théorie, qui a été combattue par MM. Amici, Hugo-Mohl], C. Muller et Hofmeister. Aujourd'hui, en présence des observations qui ont constaté posi- tivement la présence des vésicules dans le sac embryonnaire, avant la fécondation, tous les défenseurs de la théorie de Schleiden, et par- ticulièrement M. Schacht, qui engagea une lutte des plus vives avec 88 ORGANES DE LA REPRODUCTION. M. Hofmeister, reconnaissent leur erreur, et tous les botanistes sont d'accord sur l’origine de l'embryon. Quant à la manière dont il est fécondé, la question n’est pas plus avancée qu’à l’époque où Héro- dote mentionnait la fécondation des dattiers par les Babyloniens. La théorie de Schleiden est inadmissible, même sans la présence des vésicules embryonnaires avant la fécondation. En effet, si l’em- bryon était formé par l'extrémité du tube pollinique, cet embryon appartiendrait exclusivement à l'organe mâle, et il devrait, par con- séquent, reproduire toujours la plante type; l'hybride serait impos- sible. L'opinion de M. Amici, d’après lequel le tube vient se mettre en contact avec l'ovule, n’est guère plus acceptable ; il faudrait accorder à ces tubes polliniques une sorte d'intelligence, une entente cor- diale, pour parvenir à la fécondation de tous les ovules. Si nous prenons, par exemple, un ovaire de paulownia ou de tabac, nous trouvons dans sa cavité plusieurs centaines, peut-être un millier d’o- vules placés les uns au-dessus des autres, et tout autour de deux gros placentas; il faudrait, par conséquent, autant de tubes polliniques ; et mille tubes polliniques dans un style se verraient facilement à l'aide du microscope. Or, ils sont si rares, qu'il faut une certaine habileté de préparation pour obtenir une coupe longitudinale qui en présente quelques-uns. Mais, en admeltant l'existence de ces mille tubes, comment parviennent-ils chacun à un ovule différent, pour ne pas faire double emploi? C’est ici que l'intelligence est nécessaire ; car ils doivent discerner l’ovule fécondé, et passer outre pour aller plus loin, ou à côté, porter la vie à ceux qui ne l'ont pas encore reçue. La doctrine de M. Brongniart, fécondation par la fovilla s'échap- pant par la rupture du tube et se répandant dans la cavité ovarienne, nous parait plus vraisemblable ; les ovules qui en sont touchés se dé- veloppent ; ceux qui n’en sont pas atteints ne prennent aucun accrois- sement et restent stériles. Quant à l'opinion de M. Auguste de Saint-Hilaire, admise par M. Roeper, qui fait arriver la fovilla à l'ovule * par imbibition des tissus, du style et du placenta, elle ne donne au- cunement raison des ovules avortés qu'on rencontre assez commu nément dans les fruits. Si, en effet, les tissus se trouvaient imbibés du principe vivificateur, tous les ovules devraient recevoir ce prin- cipe de vie, et être tous fertiles; ce qui n’est pas, ainsi qu'on peut s'en DÉVELOPPEMENT ET FÉCONDATION DES OVULES. 89 assurer en examinant les gousses de pois, de haricots, etc., dans les- quelles il y a, presque toujours, quelques graines avortées. La théorie de M. Brongniart pourrait trouver sa confirmation dans le mode de fécondation des plantes cryplogames de la famille des algues particulièrement. Là, ainsi que nous l'avons dit, les organes mâles sont des sortes de sacs nommés anthéridies, qui renferment certains corps doués de mouvement. Au moment de la rupture de ces organes, considérés comme analogues aux anthères, ces corpuscules s'agitent dans le liquide et finissent par se fixer sur les spores, ou organes femelles, auxquelles ils apportent évidemment la fertilité ; car, quelque temps après, le corpuseule meurt et la spore opère sa germination. Nous reviendrons sur cet intéressant sujet au chapitre de la génération des cryptogames. Mais si l'obscurité règne encore autour du mode d’excitabilité des ovules, et ne permet pas de voir comment l'embryon recoit le prin- cipe vivificateur, l'expérience et la pratique ont répandu une vive lumière sur le rôle des organes sexuels des végétaux; aujourd'hui il n’est plus possible de mettre en doute la réalité de la fécondation. Quelques auteurs modernes, cependant, ont cherché à faire re- vivre, dans ces derniers temps, la doctrine de Spallanzani , publiée en 1788, et qui tend à mettre en doute la nécessité de la féconda- tion pour produire la fertilité des graines. Ils appuyaient cette théorie, à laquelle on applique le nom de parthénogénèse, d'individus femelles, de chanvre, d'épinard et de cælobogyne, qui, isolés de tout individu mâle, avaient produit des fruits fertiles. Mais des observations plus attentives, faites, dans ces derniers temps, par plusieurs botanistes, et entre autres par M. Baillon, sur les plantes précitées, ont fait con- naître l'existence de fleurs mâles, qui se trouvent souvent mêlées aux fleurs des individus femelles ; dès lors la fécondation de ces der- nières est naturellement expliquée. Si l'on veut acquérir par soi-même la preuve de la nécessité de la fécondation, il suffit de suivre l'exemple de certains jardiniers, qui enlèvent toutes les fleurs mâles de melon et de cornichon, cultivés sous châssis ; aucune fleur femelle ne produira de fruit. Pour que la fécondation ait lieu, il n'est pas nécessaire que ce soil le pollen de la plante qui tombe sur le stigmate. Linné avait, dans ses serres, plusieurs plantes dioiques qui ne pro- 90 ORGANES DE LA REPRODUCTION. duisaient pas de graines; il répandit sur leurs fleurs du pollen d'une autre plante, et il les rendit fertiles. M. Naudin, dans son beau mé- moire sur l’hybridation, qui a remporté, en 1863, le grand prix de physiologie de l'Académie des sciences, confirme, en partie, ce fait avancé par le célèbre botaniste suédois ; c'est-à-dire qu'il a constaté l'influence d'un pollen étranger sur l'accroissement de l'ovaire ; mais il nie la fertilité des graines ; dans tous les cas de ce genre qu'il a ob- servés, les graines ne contenaient jamais d'embryon. Le véritable rôle du pollen n’est plus aujourd'hui un mystère; tous les jardiniers imitent Koelreuter, qui, un des premiers, répan- dit le pollen d'une espèce sur le pistil d'une autre, el obtint des plantes parlicipant plus ou moins des deux, et auxquelles on applique le nom d'Aybrides. On obtient facilement des hybrides en croisant de simples varié- tés; mais il est moins facile d'en obtenir d'espèces très-distinctes, comme par exemple de la pomme de terre et de la douce-amère, qui toutes deux appartiennent au genre so/arnum ; et il est impossible d'en produire par le croisement d’espèces appartenant à deux genres différents bien tranchés, comme du cerisier et du pommier qui sont cependant tous deux de la même famille. Le croisement réussit sans peine dans certains genres; on obtient très-facilement des hybrides dans les genres digitalis, nicotiana, verbascum, petunia, datura, pri- mula, etc.; dans d'autres la réussite est moins assurée, et lorsqu'il y a hybridation, l'hybride est le plus souvent stérile. La stérilité et la fertilité des hybrides ont été, pendant longtemps, un sujet de controverse. Koelreuter et Knight ont posé en principe : que tout hybride provenant de deux espèces distinctes est toujours stérile, c'est-à-dire que ses graines sont avortées, et qu’il n’y a que les hybrides de variétés qui sont fertiles. D'autres botanistes, et tous les horticulteurs, admettent que tous les hybrides en général sont fertiles, qu’ils fécondent leurs graines par leur propre pollen, Enfin quelques autres, parmi lesquels se trouvent Regel et Linné, pen- sent que les hybrides d'espèces peuvent être fertiles et se reproduire pendant une série de générations qui peut être indéfinie. M. Naudin, à la suite de nombreuses expériences, a constaté que ces hybrides sont fréquemment fertiles, mais qu’ils ne tardent pas à retourner par la voie des semis à l’un des types qui les a produits; à chaque géné- ration, suivant lui, l’hybride perd de son caractère particulier ; de DÉVELOPPEMENT ET FÉCONDATION DES OYULES. 91 telle sorte qu'à la troisième ou quatrième généralion il ne produit plus que l’un de ses parents. En d’autres termes, les graines d’un hybride produisent des individus qui n'ont déjà plus exactement le caractère de la plante qui les a produites; que les graines de ces in- dividus donnent naissance à des sujets qui ont encore moins ce carac- tère, et que les graines qu'ils portent ne produisent plus que l’une des espèces dont la fécondation croisée a amené la production de l'hybride. Un fait qui avait déjà été observé par Sageret, au sujet des hybrides chez lesquels les caractères des deux parents ne sont pas fondus, mais restent distincts sur le même individu, a été confirmé par les expériences de M. Naudin. Ce savant expérimentateur a constaté qu'un hybride provenant, par exemple, d’une espèce à fleur rouge fécondée par une espèce à fleur bleue, peut présenter ces deux cou- leurs non confondues pour produire des fleurs violettes, mais isolées, sur des fleurs distinctes, les unes rouges et les autres bleues, de ma- nière que l'individu offre les deux types ou espèces qui l'ont produit. Le cytisus Adami est un exemple qu'on trouve fréquemment dans les jardins. Cet arbre est un hybride du faux ébénier à fleurs jaunes en grappes et du cytisus purpureus, à fleurs solitaires pourpres. Il porte trois sortes de fleurs : des jaunes en grappes comme celles du faux- ébénier; des pourpres solitaires comme celles du cytisus Adami, et d'autres disposées en grappes d’un rose vineux ou jaune pourpré, coloris mixte qui est le résullat de la fusion des deux couleurs des types producteurs. M. Naudin voit dans ce phénomène singulier, qu'il appelle dsjonction, la véritable cause du retour des hybrides fertiles aux types spécifiques qui les ont produits. Quant à la stérilité des hybrides inféconds, il est reconnu qu'elle est due tantôt à la défectuosité du pollen, tantôt à l’imperfection des ovules. Dans le cas de fertilité par défectuosité du pollen, on peut rendre l'hybride fertile en le fécondant avec le pollen d’un de ses parents; mais alors on active son retour à l’un des types producteurs ; rien ne peut ramener la fertilité quand il y a vice de conformation de l’ovule. Les plantes hybrides ne peuvent donc pas se perpétuer par voie de génération; elles se reproduisent bien d’elles-mêmes, mais seule- ment pendant les {rois ou quatre générations qui suivent leur nais- sance. La nature a donc mis des bornes à la puissance créatrice de 92 ORGANES DE LA REPRODUCTION. l'homme; elle n’a pas voulu que son œuvre puisse être dénaturée par lui. Les phénomènes qui accompagnent la fécondation ne s'accomplis- sent pas aussi mystérieusement que ceux de la fécondation même ; l'œil peut les saisir sans instrument amplifiant ; car ils se produisent dans la fleur. Au moment où l'acte le plus important de la vie végétale va s'ac- complir, la fleur s’est parée des plus brillantes couleurs; elle étale coquettement ses pétales, dont le coloris est vif et éclatant ; de déli- cieux parfums, et parfois une chaleur assez vive se dégagent de son sein : le stigmate se gonfle et sécrète une matière visqueuse ; l'an thère s'ouvre et laisse échapper le pollen qui se répand sur l'organe femelle; alors commence le mystérieux phénomène de la vivifica- tion. Dans certaines plantes, une certaine irritabilité se manifeste dans les étamines et détermine le déplacement de ces organes, pour opérer le transport du pollen. Ces mouvements très-variés ont été le sujet d’études particulières de la part de MM. Goeppert, Baillon et Kabsch. Chez les berberis, où les étamines sont élalées, aussitôt que la base des filets est touchée, ces étamines se redressent et se rappro- chent du pistil en lançant le pollen sur le stigmate. Dans l'amaryllis aurea, les élamines sont douées d’un mouvement convulsif spon- tané, et dans le sparmannia A fricana, le mouvement se produit par saccades et en plusieurs temps. Dans les renonculacées, les étamines sont appliquées sur les ovaires au moment de l'épanouissement des fleurs, elles s’en écartent successivement aussitôt après l'émission de leur pollen. Ce mouvement a lieu quelquefois simultanément pour toutes les étamines, comme dans le tabac ; d’autres fois, c’est l'une après l’autre qu'elles s’éloignent ou se rapprochent du pistil, comme dans le lis, ou par faisceaux comme dans les /oasu. Dans les parié- taires, ce mouvement est très-brusque; le calice est à peine entr'ou- vert que les filets, recourbés vers le centre de la fleur, se redressent avec élasticité et lancent à une grande distance un nuage de pollen; le déplacement des étamines est manifeste, particulièrement chez les cereus, le butomus, le marronnier d'Inde, le sedum telephium, les geranium, la capucine, etc. Chez d’autres plantes, c'est le style qui est doué de mouvement. Le slylidiunm en offre un exemple très-remarquable. Au moment de DÉVELOPPEMENT ET FÉCONDATION DES OVULES. 93 l'anthèse, le style, qui est normalement fléchi et déjeté du côté an- térieur de Ja fleur, se redresse pour aller prendre le pollen des élamines. Pour connaître la cause de ce mouvement et de cette irritabilité des étamines, M. de Humboldt appliqua sur elles l'électricité; le mouvement se produisit, mais l'irritabilité cessa complétement. Nasse, en 1812, ayant mis le pôle positif de la pile en communica- tion avec le pédoncule, et le pôle négatif avec le sommet d'une fleur, vit les étamines se mouvoir avec la plus grande activité; Tréviranus en tira cette conclusion un peu hasardée, que l'organe mâle possède l'électricité positive. Le sulfure de carbone, absorbé par les plantes, détruit l'irritabilité des étamines; et, d'après les expériences de M. Baillon, citées dans sa thèse sur les mouvements dans les organes seruels, soutenue en 1856, des fleurs plongées dans le chloroforme perdent leur irritabilité en trente minutes, mais elles la recouvrent dès qu’elles en sont retirées. Toutes ces expériences ont fait connaître l’action des agents exté- rieurs sur ce phénomène d'irritabilité, mais elles n’en ont pas dé- voilé la cause. M. Kabsch pense que les agents de ce mouvement sont les cellules papilleuses qui recouvrent les filets des étamines du ber- beris; il faut regarder cette opinion du botaniste allemand comme tout à fait hypothétique, car ces papilles n'existent pas sur les filets de toutes les étamines irritables. Le mouvement naturel des étamines répond à l’anthèse, c'est-à- dire au moment de l’ouverture des anthères, qui n’a pas toujours lieu en même temps pour toutes les étamines. Ainsi, dans les œillets qui ont dix élamines, ce sont d'abord les cinq élamines les plus rapprochées du pistil qui laissent échapper le pollen; puis les cinq plus éloignées.M.Chatin, dans ses Z?echerches des rapports entre l'ordre de naissance et l'ordre de déhiscence des étamines, insérées au Bulletin de la Société botanique de France, dans le courant de l’année 1862, constate que, dans les caryophyllées et les rutacées, presque toujours le verticille des grandes étamines a terminé son anthèse avant que celui des plus petites ait commencé la sienne, et qu'il y a, chez ces plantes, ainsi que chez les géraniacées, les rosacées, les liliacées et amaryllidées, rapport direct entre l'ordre de naissance et celui de la maturation ; le rapport est au contraire inverse dans l’ordre de la maturation des étamines, dans les cassia et quelques oxalis. 94 ORGANES DE LA REPRODUCTION. On attribue généralement la déhiscence ou l’ouverture des an- thères à l’élasticité de la membrane fibreuse dont est composée la paroi anthérale interne ; les belles observations de M. Chatin sur la structure des anthères nous semblent plutôt propres à confirmer qu’à infirmer cette opinion. Cet habile observateur a constaté, en effet, que la membrane fibreuse manque dans certaines familles, où la déhiscence se fait, non par une fente longitudinale, mais par des pores au sommet des anthères, comme dans les éricacées et le genre solanum. Si cette même membrane existait dans ces anthères, on ne comprendrait pas pourquoi la déhiscence n'est pas longitudinale, car la même cause doit produire les mêmes effets. La dispersion du pollen n’a pas toujours lieu par le mouvement spontané des étamines. Pour les plantes à fleurs unisexuées, la na- ture a modifié ses moyens. La plupart des arbres où les sexes sont séparés, comme les pins, les chênes, les noisetiers, etc., ont un pollen très-abondant, qui est enlevé et transporté par les vents, sous forme de nuage de soufre, à de grandes distances, et c’est pendant ce long parcours qu’il féconde les arbres femelles. D'autres fois, les insectes jouent le rôle de dispénsateurs du pol- len. Qui n’a pas contemplé, au moins une fois dans sa vie, l'abeille travailleuse, ou le papillon volage, pénétrer au fond d'une fleur, et s’agiter au milieu des étamines; ses mouvements déterminent l'ou- verture des anthères ; son corps hérissé se couvre de pollen; il passe sur le stigmate qui en retient quelques grains, et la fécondation s'opère. Les orchidées ne sont pas fécondées autrement. Aussi, dans les serres où les insectes fécondateurs font défaut, voyons-nous toutes les plantes de cette famille ne porter jamais de fruits. Pour en obte- nir du vanillier, il faut que l’homme supplée aux insectes, en pre- nant les masses polliniques pour les porter dans la cavité du stig- mate situé au-dessous des loges de l’anthère. Cette opération a fait connaître un phénomène d'attraction des plus curieux. On a remarqué que la masse pollinique était attirée par le stigmate, lorsqu'elle était présentée à un ou deux millimètres, et en face de l'appareil stigmatique. D'après M. Hofmeister, les insectes n'auraient aucun rôle à jouer dans la fécondation des orchidées ; il prétend avoir vu les tubes pol- liniques se former sur l’anthère même, en sortir et arriver en ser- pentant au stigmate. S'il en est ainsi, pourquoi les orchidées culti- DÉVELOPPEMENT ET FÉCONDATION DES OVULES. 95 vées en serres ne produisent-elles de fruits que quand on les féconde artificiellement? L'opinion de M. Hofmeister a donc besoin d’être confirmée par de nouvelles observations. Mais le phénomène précurseur de la fécondation le plus singu- lier est certainement celui qui a été observé chez le vallisneria spi- ralis, plante aquatique vivant au fond des eaux. Ses fleurs sont unisexuées ; les femelles sont portées sur un long pédoncule qui porte la fleur jusqu'à la surface de l’eau, et les fleurs mâles sont au contraire sessiles. Au moment de la fécondation, les fleurs mâles se séparent de la plante, arrivent à la surface du liquide, et, flottant sur l'eau, se rassemblent autour des fleurs femelles sur les- quelles elles projettent leur pollen. Micheli est le premier qui a fait connaître, en 1719, dans son Nova genera, cette rupture des fleurs mâles. Linné, A. Laurent de Jussieu, et L.-C. Richard, dans son Mémoire sur les hydrocharidées, ont confirmé, par l'observation, le fait signalé par Micheli, et qui a été admis par presque tous les botanistes. Nuttall, cependant, en 1822, a nié, dans Chkapman’s Philadelphia journal, la rupture de la fleur mâle ; il prétend que ce qu'on a considéré comme des fleurs entières, ne sont que des grains de pollen. Paolo Barbieri (Osser- vaziont microscopiche, memoria physiologico-botanica), en 1828, et Meyen, en 1839 (Newes system der pflanzenphysiologie), soutien- nent l'opinion de Nuttall; ils prétendent n'avoir jamais vu flotter que des masses de pollen, et non de fleurs. M. Chatin, qui a observé dans ces derniers temps le vallisneria, a vu, lui, toujours des fleurs et non du pollen, nager à la surface de l'eau dans laquelle était cul- tivée cette plante; mais il fait remarquer que ces fleurs sont très- petites, et qu'elles ont pu être prises pour des grains de pollen. Quant aux fleurs femelles, aussitôt qu’elles ont reçu le pollen, leur pédoncule s'enroule sur lui-même et les enmène au fond de l’eau, où elles développent leur ovaire et mürissent leur fruit. La plu- part des botanistes avaient admis que ce pédoncule se déroulait d'abord au moment de la fécondation pour porter la fleur à la sur- face de l’eau, et qu’il s'enroulait de nouveau aussitôt l'acte accom- pli. M. Chatin, dans son Mémoire sur le vallisneria, fait connaître que le pédoncule de la fleur femelle est d’abord parfaitement droit, et qu'il ne s’enroule qu'après la fécondation, comme celui du cyclamen. 96 ORGANES DE LA REPRODUCTION. Un autre curieux phénomène, qui prélude ou qui accompagne la fécondation, est le développement de chaleur qu'on observe pendant la floraison, et que Lamark fit connaître, en 4777, au sujet de l’arwm maculatum. Depuis cette époque, de nombreuses expériences ont été faites par Hubert, Sénebier, de Saussure, Schultz, de Vrièse, Ad. Brongniart, Dutrochet, Van Béeck, Otto, Klotzsch, Robert Caspary, Arrighi, et beaucoup d’autres physiologistes et physiciens, qui ont constaté le même phénomène chez plusieurs autres plantes. C’est généralement au moment de l'épanouissement des fleurs, qui correspond à la fécondation, que la température de l'appareil floral acquiert une élévation supérieure à la température ambiante. Hubert a fait connaître, en 1804, dans le Journal de physique, que le spadice de l'arum cordifolium acquiert une tem- pérature supérieure de 25° à celle de l’air environnant. Dutrochet a constaté, pendant la floraison de l’arum maculatum, deux accès de ce qu'il appelle fièvre quotidienne; le premier jour de lépa- nouissement de la spathe, l'excès de température s'est manifesté dans l'extrémité du spadice constitué par des fleurs mâles avortées; le deuxième jour, le siége principal de la température était dans la partie occupée par les fleurs mâles normales. M. Brongniart à compté jusqu'à six accès de fièvre dans le co/ocasia odora, et l'excès de température n'a pas dépassé 11 degrés; MM. Otto, Klotzsch et Caspary (Ueber Warmeentwickelung in der Blüthen der Vic- toria), ont observé, en 1855, trois maxima et deux minima de température dans les fleurs du victoria, plante de la famille des nymphéacées. D’après tous ces physiologistes, c’est aux anthères qu'est due prin- cipalement la production de la chaleur; dans les anthères du vic- toria elle atteint de 3 à 4 degrés Réaumur au-dessus de la tem- pérature de l’eau, et de 8 à 10° au-dessus de celle de l'air. La cause de cette production de chaleur est attribuée à l'absorption de l'oxygène, qui est plus considérable par les étamines que par les autres parties de la fleur. Le résultat de tous les phénomènes que nous venons de décrire est la formation et le développement de l'embryon. Avant la fécondation, des vésicules embryonnaires seules exis- laient dans l’ovule; l’action du pollen a déterminé leur transforma- lion en une masse cellulaire qui varie dans sa forme, selon les DÉVELOPPEMENT ET FÉCONDATION DES OVULES. 97 espèces, et qui devient embryon. Pendant la production de ces phé- nomènes intérieurs, la fleur perd son parfum; ses brillantes cou- leurs se ternissent; la corolle, les étamines et le style se fanent et tombent; l'ovaire, au contraire, acquiert plus de vigueur ; il s'ac- croît dans toutes ses parties, et quand il est parvenu à son dernier degré d’accroissement, ce n’est plus un ovaire, c’est un fruit qui porte les germes de nouvelles plantes. Botan., T. II. — CHAPITRE IX DE LA SYMÉTRIE DE LA FLEUR Avant de passer à l'étude du fruit, jetons un coup d'œil super- ficiel sur l’ensemble de la fleur. En étudiant les divers verticilles floraux, nous avons vu qu'ils sont soumis à une invariable loi de symétrie, même dans les fleurs qui sont irrégulières. On a souvent confondu, ou plutôt considéré comme synonymes, ces deux mots symétrie et régularité : ils expriment cependant deux choses bien différentes. Une fleur est régulière, quand les parties qui composent chaque verticille sont semblables entre elles, et placées à égale distance les unes des autres; les parties d’un même verticille, prises isolément, peuvent être irrégulières, c’est-à-dire que les deux moitiés d’un pétale, par exemple. peuvent être dissemblables, et former néan- moins un ensemble ou corolle régulière. La symétrie ne tient aucun compte de la forme des parties, elle s'applique à leur ordre et à leur disposition; l'alternance de ces différentes parties constitue donc la symétrie de la fleur. Il y a symé- trie parfaite, toutes les fois que les pétales alternent avec les sépales, c’est-à-dire que les pétales sont placés entre les sépales; que les éta- mines sont opposées aux pièces du calice, et alternes aux pétales; etenfin que les carpelles ou loges de l'ovaire sont entre les étamines et en face des pétales, de telle sorte que la projection linéaire pour- rait être représentée ainsi : Calice à cinq sépales: — — — — — Corolle à cinq pétales : _— — — — — Androcée à cinq étamines: — — — — — Gynécée à cinq carpelles: — — —,— — La symétrie ne tenant aucun compte, ni de la régularité, ni de l'irrégularité des parties, mais seulement de leur nombre et de la position, il s'ensuit que le calice, la corolle et les étamines de la vio- DE LA SYMÉTRIE DE LA FLEUR. 99 lette constituent une fleur irrégulière symétrique, puisque chacun de ces trois verticilles est composé de cinq parties qui alternent avec les parties du verticille voisin, et que, au contraire, la fleur du jas- min est régulière non symétrique, parce que le calice et la corolle sont à quatre parties, et qu'il n'y a que deux étamines. Pour qu'il y ait symétrie, il faut au moins trois verticilles, puis- que cette disposition est fondée sur l'alternance. On ne peut donc pas dire d’une corolle isolée qu’elle est symétrique, mais on dit qu’elle est régulière ou irrégulière ; car, ici, celte disposition ne comprend que la forme des parties d’un même verticille. Ainsi la fleur de la pervenche est symétrique; elle présente en effet quatre parties au calice, à la corolle, et les étamines sont au nombre de quatre; le verticille central seul ne présente que deux ovaires, qui sont ac- compagnés de deux longues glandes nectarifères. Dans le jasmiu, la fleur est considérée comme asymétrique, malgré la régularité de ses parties : le calice et la corolle sont à quatre lobes, les étamines au nombre de deux, et l'ovaire est à deux loges. De ce que les différents organes de la fleur sont considérés comme des feuilles transformées, on a cherché à démontrer que l'alternance de ces diverses parties florales était le résultat de la disposition quin- conciale des feuilles, dans laquelle la sixième feuille est située au- dessus de la première (volume 1°”, page 295). On trouve, en effet, dans quelques fleurs monstrueuses, l'axe floral allongé, sur lequel les sépales et les pétales affectent les dispositions spirales des feuilles; mais ce n'est pas le premier pélale, représentant la sixième feuille de la spirale foliaire, qui correspond au premier sépale, comme cela doit avoir lieu d’après les lois de la phyllotaxis, c’est la pre- mière étamine, par conséquent la onzième feuille. Dans les fleurs régulières, c'est aussi l'élamine qui correspond au sépale, c’est-à- dire qui est placée en face de lui. Tout en admettant la disposition spirale des organes de la fleur, disposition très-manifeste dans cer- tains cas, on ne peut lui appliquer la règle qui régit la disposition des feuilles, puisqu'on ne trouve nulle part ici le chiffre 40 pour dé- nominateur. C’est encore un de ces faits comme il s'en présente si souvent dans l’œuvre de la création, et devant lesquels viennent se briser toutes les théories de la science. La symétrie de la fleur est souvent déguisée par la multiplication des pariies. Dans les anémones, les divisions du périäuthe sont dis- 100 ORGANES DE LA REPRODUCTION. posées sur deux rangs, et forment deux verticilles ; on en trouve éga- lement deux pour les pétales des berberis ; il y en a quelquefois jus- qu’à sept dans les magnolia ; toutes ces parties sont toujours disposées d'après l’ordre de la symétrie, c'est-à-dire que les parties d’un ver- ticille alternent avec les parties des verticilles voisins. Il en est tout autrement quand ce sont les ovaires qui se multiplient ; l'alternance disparait, et ces ovaires sont disposés en une spirale continue. Pour les étamines en nombre indéfini, elles forment de nombreuses séries spirales parallèles, qui imitent les spirales secondaires des feuilles très-rapprochées ; mais quand elles sont en nombre double des parties des autres verticilles, elles constituent deux verticilles, celles du verticille intérieur alternant avec les étamines du verticille extérieur, qui sont placées dans les intervalles des pétales; l’ordre symétrique n’est pas interrompu. Cette alternance des étamines, en nombre double, disposées en deux verticilles, se retrouve également pour les pétales qui affec- tent la même disposition. C’est ainsi que les fleurs de pavots offrent un calice à deux ou trois sépales, et quatre ou six pétales disposés sur deux rangs ; ceux du rang intérieur alternant avec les extérieurs qui ont conservé leur disposition alterne avec les sépales : il en est de même pour les fumeterres. Les divers organes de la fleur des épimédium, qui semble présen- ter une exception à la loi d’allernance, rentrent dans la loi com- mune ; ces fleurs sont composées de quatre sépales, quatre pétales et de quatre étamines, tous opposés en apparence l’un à l’autre. En examinant avec attention, on reconnait aussitôt que les quatre sé- pales forment deux verticilles de chacun deux sépales qui alternent entre eux ; que des quatre pétales, les deux extérieurs sont alternes avec les deux sépales intérieurs et les deux autres pétales, et qu'il en est de même des étamines ; la symétrie existe donc là de la manière la plus parfaite. Dans les fleurs chez lesquelles les parties d’un même verticille se soudent, la disposition symétrique se retrouve dans les portions res- tées libres. Ainsi, dans le calice de la salicaire, qui est monosépale et à douze dents, on en voit six plus extérieures alternant avec les six plus intérieures. Le dédoublement des organes ne détruit pas toujours la symétrie ; il est rare dans les calices ; mais les corolles et les étamines en offrent DE LA SYMÉTRIE DE LA FLEUR. 101 de nombreux exemples. Pour les pétales, le dédoublement se fait ou par les côtés ou par les faces ; dans le premier cas il est dit co//até- ral, et multiplie le nombre des organes d’un même verticille ; dans le second cas, on le nomme parallèle, et il double, triple ou quadru- ple le nombre des verticilles, dont les parties, on le comprend, sont toutes opposées entre elles. Il importe donc, dans les corolles à plu- sieurs rangées de pétales, d'examiner attentivement l'insertion de ces organes, car souvent le dédoublement s'opère près du réceptacle, et on peut croire à l'isolement de chaque pièce résultant du dé- doublement ; mais parfois ce n’est qu'à une certaine hauteur, au- dessous du point d'insertion, que se fait la division; l'erreur n’est plus possible. Dans les végétaux monopérianthés ou qui n’ont qu'une enveloppe florale, la symétrie est en apparence détruite; on trouve, en effet, les élamines opposées avec les divisions du périanthe. Dans ce cas il y a suppression d'un verlicille intermédiaire, c’est-à-dire avortement complet de la corolle. De là cette règle adoptée par tous les bota- nistes : que toutes les fois qu'une fleur ne présente qu’un seul verti- cille de folioles florales opposées aux étamines, ce verticille appar- tient au calice. ; Quant à ces fleurs qui présentent des nombres différents pour chaque verticille, et qu'on veut ramener au type symétrique, nous croyons, malgré les théories ingénieuses du savant botaniste Auguste de Saint-Hilaire, qu'on ne peut que former des conjectures. CHAPITRE X DU FRUIT On a donné le nom de fruit à l'ovaire développé et qui a atteint son dernier degré de maturité. Ce qui se passe dans la transformation des parties constitutives de l'appareil de reproduction et de ses enveloppes des divers noms est facile à observer, 2t le phénomène est le même pour tous les végé- taux phanérogames. Les divers verticilles floraux se flétrissent dans la plupart des cas et disparaissent ; l’androcée, dont la fonction cesse aussitôt après que l’acte de la fécondation est accompli, s’atrophie et suit la loi de marcescence des organes à mesure que leur utilité cesse; la corolle ne tombe, en général, que quand les styles, dont la fonc- lion ne va pas au delà de la fécondation, se sont flétris à leur tour. Le calice est le verticille le plus durable; il accompagne souvent même le fruit, et persiste autant que lui; dans certains cas le tube qui est adhérent comme dans la pomme, la poire, la nèfle, concourt, avec les parois de l'ovaire, à former le fruit même; le limbe seul du calice reste libre au sommet. Le fruit est l’ensemble des graines et de l'enveloppe qui les con- tient ; on a donné le nom particulier de péricarpe à cette enveloppe des graines, dont la contexture est très-variable. Parfois le style persiste, et son apparence la plus remarquable est dans la clématite, où il forme une espèce de queue poilue et flexueuse. Ce qui a été dit du développement de la feuille carpellaire s’ap- plique également au fruit, qui n'est autre chose qu’une feuille car- pellaire avec tout son développement; et l’on peut en suivre les modifications jusqu’à l'entière métamorphose de la carpelle en fruit ; c'est cette même feuille, dont les transformations sont si complètes qu'on aurait peine à la reconnaître, qui constitue le péricarpe. Pour suivre l’analogie qui existe entre la feuille, la carpelle et le péri- carpe, nous dirons que, comme elle, il est composé de trois couches DU FRUIT. 103 distinctes : l'épiderme, ou la couche celluleuse de la face inférieure de la feuille qui répond à la partie la plus extérieure du fruit ; c’est ce qu'on nomme l'écarpe, et que dans le langage ordinaire on ap- pelle la peau; dans les fruits secs il est réduit à l’état de membrane épidermique. La surface de l'épicarpe varie beaucoup : elle est lisse, velue, striée, tuberculeuse, ou épineuse, comme dans le datura stramonium. L'endocarpe est la membrane interne du péricarpe ou fruit; il répond à la couche celluleuse ou épidermique de la face supérieure de la feuille ; le plus souvent il a très-peu d'épaisseur ; d’autres fois il est dur et ligneux, et forme alors, avec une portion plus ou moins épaisse de la couche intermédiaire, le noyau de la pêche et de l’abri- cot, la coquille de la noix et la coque de l’amande. L'endocarpe de l'orange est la membrane qui entoure la chair, et dans les poma- cées, c'est la partie écailleuse qui tapisse l’intérieur des loges où sont les graines. La parlie moyenne, celle qui est comprise entre ces deux peaux épicarpe et endocarpe, s'appelle #7ésocarpe : c’est la chair des fruits charnus. L’endocarpe est sec et coriace dans l’amande et la noix, où il prend le nom de brou, et très-développé dans le melon et les fruits de la famille des rosacées. On a réservé le nom de sarcocarpe pour ce dernier genre de mésocarpe, quand il a une grande épais- seur. Ces changements, qui portent sur le développement du péricarpe, modifient aussi les carpelles, les cloisons et tous les appareils inté- rieurs qui accompagnent les graines. L'avortement d'un ou plusieurs carpelles est très-fréquent, et de- vient même normal dans un cerlain nombre de genres; quand ces avortements se reproduisent avec régularité, ils modifient le système primitif d'organisation des fruits. C’est ce qui rend si difficile la clas- sification des fruits, fondée sur leur apparence primitive, et fait que des fruits composés, lors de leur premier développement, se conver- tissent en fruits simples. C’est ainsi que nous voyons le frène présen- ter, dans le principe, quatre ovules renfermés dans deux loges, et dont deux seulement müûrissent; la placentation, qui était axile lors des premiers temps de l’évolution, devient ensuite pariétale. Ce fait est plus frappant et plus communément observable dans le marronnier, dont les trois loges et lessix ovulesse réduisent à une seule loge et une 104 ORGANES DE LA REPRODUCTION. seule graine; mais il reste constamment dans le péricarpe les graines avortées, qui sont là pour montrer l'organisation primitive du fruit. Les cloisons, qui sont des parties intérieures de la carpelle, subis- sent, par la compression et les conditions intérieures de leur déve- loppement, une modification qui les rend essentiellement différentes du péricarpe. Quoique composées comme lui de trois membranes, elles sont réduites à des lames si minces, qu’elles ont une apparence qui les rend méconnaissables. Dans un certain nombre de cas, les cloisons se résorbent; et, dans cette circonstance, la placentation change de nature et devient centrale. On a donné aux cloisons nor- malement formées par le développement interne de la carpelle le nom de vraies cloisons, et celui de fausses cloisons à celles qui ont pour origine un repli de la paroi péricarpienne, dont le développement, étant transversal, coupe le fruit par des diaphragmes réguliers, comme cela a lieu dans le cassia fistula et dans les siliques presque charnues de quelques crucifères. Il arrive parfois que les fausses cloi- sons sont verticales et ont l'aspect de cloisons véritables ; mais on les reconnait facilement à ce qu'elles ne sont jamais séminifères et ne correspondent pas au style. Les placentas se durcissent dans les fruits secs, et deviennent char- nus, ou pulpeux, où générateurs d’un tissu pulpeux dans certains fruits succulents, comme dans la tomate. Dans l'orange, la partie charnue est une production de l’endocarpe : ce sont des poils vésicu- leux remplis de liquide, et qui tapissent la paroi interne des loges ; dans la grenade, la pulpe est une dépendance de la graine. Lorsque le fruit est arrivé à loute sa perfection, et qu'il n'a plus besoin du secours de la plante mère, il s’en sépareet tombe sur le sol, où la graine, mise en liberté par l'ouverture ou la division de l’enve- loppe, doit reproduire un végétal semblable à celui qui lui a donné naissance. On a donné le nom de déhiscence à la manière dont s’ouvre le péricarpe , qui, lorsqu'il est composé de feuilles carpellaires dans la cavité desquelles se forment et se développent les ovules, est divisé intérieurement en un certain nombre de panneaux appelés valves. Le nombre des valves est quelquefois égal à celui des loges ; d’autres fois il est double. Suivant les circonstances, il est #r2valve dans les fruits de pivoine et de pied-d'alouette ; valve dans les fruits des cruci- fères ; multivalve dans les balsaminées. DU FRUIT. 105 On a donné le nom de déiscents aux péricarpes qui sont suscep- tibles de se diviser à leur maturité en autant de parties qu'il y a de carpelles soudées, ou qui affectent un mode défini d'émission de la graine qu'ils ont mürie ; celui d'éndéhiscents est appliqué à ceux dont le péricarpe se détruit sans s'ouvrir pour laisser passage à la graine; on les appelle péricarpes ruptiles, quand ils se rompent en pièces irrégulières. La déhiscence est le plus souvent le résultat de la dessic- cation du péricarpe ; il n’y a guère d'exception que pour la balsa- mine et l'élatérium, qui lancent leurs graines à une époque de leur évolution, qui est loin de répondre à la dessiccation du péricarpe. Dans la cardamine des prés, les valves des siliques s'ouvrent élasti- quement de la base au sommet, et se roulent sur elles-mêmes en lançant leurs graines ; la capsule du sablier (Awra crepitans) se com- pose d’un grand nombre de carpelles ligneuses, dont la déhiscence produit une explosion très-bruyante, et qui a une grande force de projection. Il ne faut pas confondre avec la déhiscence véritable le phéno- mène qui se passe dans les ombellifères et les géranium (PI. 23, fig. 12, 13), dont les fruits, accolés l'un à l’autre, se séparent lors de leur maturité, et constituent chacun, à part soi, un péricarpe in- déhiscent. Dans les malvacées, les fruits, groupés circulairement, se divisent, et chaque portion isolée représente un fruit. La dé- hiscence véritable consiste dans l'ouverture de chaque carpelle ; mais cette déhiscence varie beaucoup, et sert à déterminer l'as- sociation de groupes entiers. Dans le pavot, le muflier {PI. 23, fig. 17), la déhiscence est apicilaire, c'est-à-dire qu'elle a lieu par des trous ou pores situés au sommet du fruit; elle est basilaire quand elle a lieu par la base du péricarpe, comme dans la raiponce (fig. 18). Elle est ransversale dans le fruit des mourons et des plan- tains (fig. 19). Dans les péricarpes composés de plusieurs carpelles soudées en- semble, on distingue deux modes particuliers de déhiscence, une ?n- complète, et l'autre complète. On appelle déhiscence incomplète ou déhiscence denticide celle qui a lieu par l'ouverture des carpelles à leur sommet sans que les valves se séparent, comme cela se voit dans la plupart des caryophyllées (PI. 23, fig. 20). La déhiscence complète ou /oculicide, qui s'effectue par la sépa- ration complète des valves de haut en bas, affecte trois modes prin- 106 ORGANES DE LA REPRODUCTION. cipaux. Elle est dite sp/rcide, quand chaque carpelle reprend son indépendance en se séparant des carpelles voisines par le dédouble- ment des cloisons, comme cela se voit dans le colchique. Il s'en faut beaucoup que, dans ce système de déhiscence, la sépa- ration des carpelles ait lieu de la même façon : tantôt elles s'ouvrent ou ont une déhiscence ventrale propre ; d’autres fois la déhiscence est bivalve, et, dans ce cas, la séparation a lieu par les deux sutures. Une autre modification dont l'importance est la même, c’est que, dans certains cas, chaque carpelle, en se séparant des carpelles voisines, emporte avec elle son placenta; ou bien, comme cela a lieu dans les euphorbes et les mauves (PI. 22, fig. 10, 11), les placentas réunis forment au centre un axe qu'on a nommé la columelle. Le second mode de déhiscence, et l'un des plus communs après le précédent, est la déhiscence septifère dans laquelle chaque car- pelle s'ouvre par sa suture ventrale ; chaque valve porte alors en son milieu une cloison; le fruit de l’abe/moschus (PI. 23, fig. 22) est un exemple de ce système de déhiscence. Les modifications sont sem- blables en tout à celles de la déhiscence septicide. On trouve partois les deux premiers modes de déhiscence réunis : ainsi dans la digitale, le premier acte de la maturité du péricarpe est de se séparer d’après le mode septicide ; puis les carpelles s'ouvrent par le dos, et le se- cond acte est la déhiscence septifère. Dans la déhiscence dite sep/ifrage, les cloisons se séparent des valves et restent attachées à l'axe, ainsi que cela se voit dans le fruit de l’acajou à meuble (PI. 23, fig. 23). On donne le nom de maturation aux diverses modifications qui succèdent au perfectionnement physiologique du fruit, et qui sont le résultat d'actions purement chimiques. A proprement parler, la ma- turation est l’action du double perfectionnement du péricarpe et de la graine. La déhiscence, ou l'ouverture du fruit, est le phéno- mène qui préside à la dissémination des graines. Le péricarpe, sec et foliacé dans sa jeunesse, participe à la vie de la feuille, et, comme elle, il absorbe de l'acide carbonique pendant le jour, et de l'oxygène pendant la nuit. Son flétrisse- ment est analogue à celui de la feuille, à cette exception près, qu'il est, dans la plupart des cas, soumis au phénomène appelé d6- hiscence. DU FRUIT. 107 le péricarpe charnu, qui à une origine commune, est d'un tissu plus mou qui acquiert un développement considérable, tantôt sans que les faisceaux vasculaires augmentent; d’autres fois, au con- traire, ils se multiplient, et, dans ce cas, ils deviennent filandreux. Sa vie est celle de la feuille; mais, à l’époque de sa maturatiun, les produits que nous retrouvons, non-seulement dans les fruits, mais dans les autres parties des végétaux, tels que la gomme, le sucre, la fécule, les huiles fixes ou essentielles, les acides, les substances albu- minoïdes, avec résorplion et transformation de l'eau et du ligneux, sont les changements intérieurs qu'il éprouve sous l'influence des agents extérieurs. On a vu, dans la chimie organique, les métamor- phoses que subissent les premiers agents qui résultent de la présence des sucs élaborés ‘. On a établi, pour la classification des fruits, différentes méthodes qui ne sont guère que la mise en œuvre d'une même idée. Comme il est intéressant de faire connaître ces diverses méthodes, nous les exposerons dans leur ordre chronologique. Il est à regretter que les auteurs de ces classifications aient multiplié les noms, et qu'ils aient traduit leurs idées dans une langue trop souvent inintelligible. Il en est de la classification des fruits comme de toutes celles qui ont pour 1. Dans la première période de la maturation des fruits, avant la formation du sucre et du ligneux, il existe une quantité d’eau de végétation qui diminue, à mesure que les fruits mürissent, dans des proportions souvent considérables; il se forme ensuite du sucre qui augmente en quantité, et, de l’état vert ou de formation primitive à celui de maturité, arrive à être en proportion décuple ; d’un autre côté, le ligneux diminue géné- ralement de moitié. Voici comment se passent les phénomènes observés, dans leur ordre de succession : Eau avant la maturité. Eau à la maturité, ADNCDIS ES me Eee vire 89.39 14.87 Fiae ETES ER 86,41 81.10 Cérises/royales . ... .... 4... 88.28 74.85 Prunes de Reine-Claude,,,,,, 74,87 71.10 Pêches d'été........ 106. ADD: 8L 80.24 Poires Cuisse-madame, . ...... 86,28 83.88 Formation du sucre, Verts. Môrs. ANTICO Basses ent ss re sos. 20:67 16.48 Groseilles...:,........ taseu0 07 6.24 Cerise MOYRIES à... es «ci0 +6 o 0 1:12 18.12 Prunes de Reine-Claude. , ..., 17.71 24.81 Pêches d'éLB 222 uen se, 0.63 11.61 108 ORGANES DE LA REPRODUCTION. but de méthodiser des faits dont l’oscillation est presque sans limites : il faut se borner aux généralités et abandonner les faits de détail ; Ligneux dont la quantité diminue à mesure que les fruits murissent. Verts. Müûrs, ADTICOIRE ec Soucoce 3.61 1.86 GTORGNIER SR Ame seems 8.45 8.01 Cerises royales... .... cer. Rai? 44 1.12 Prunes de Reine-Claude, ,.... 1526 1511 PÉCHES TELE Se ste eee miel 3.01 1.21 Poires Cuisse-madame,,.,.,.,.. 3,80 2419 Temps écoulé entre la floraison et la maturation des fruits de certains végétaux. Panicum viride......,..... SEOMPELNS msi et ete SGD Too OO ne. LE Panicum sanguinale, avena pratensis...,........ do Orion dote Dodo onda 14 Festuca ovina, briza media,.,,... none ee see nie Doc © 0 ae Agrostis repens, aira eæspitosa......,........ es occcous cost Poa angustifolia, avena elatior, hordeum bulbosum ..,....... dote Miosioat 18 Poa aquatica, hordeum pratense, medicago sativa (luzerne).......... ses sbocolo f19) Festuca rubra, dactylis glomerata, festuca duriuscula, lolium perenne (ray-grass), trilicum repens.......... dons sos esse css esse nes cannes AU Onobrychis sativa (sainfoin) ,....... Piste ele alercle sieis OUTILS AOAIC D ATOOONDACUC RE Cynosurus cristatus (crételle des prés }, bromus tectorum, aira flexuosa ('canche HERUCUSC) RE es E eee cesse certe SA rcte ne stone ete ele 2 AVena fa veRCOns NRA EUR RMPRE SR RE SN Dodo) Festuca glabra, poa cristata, ........ DO DDMOU SUD 00 00 06 00 DO UD 0 00 0 00 Alopecurus pratensis (vulpin des prés), ES elatior.........…. FoCocoadenoonc 25 Holeus mollis (houlque motle), agrostis vulgaris. . A9 tta00 60% bodtaudotà oo. 21 Glyceria fluitans (manne de Pologne)..................... 0C 00 dpi 0 no 0 Goo 17 AOPECUTUS ARTE UE eee sc . Fodatecososonenc Poteau il Agrostis stolonifera, A. canina, phalaris canariensis is (Millet des oiseaux). . CCC | Stipa pennata, melica eærulea.. ........ Mood node Bodo nono ... 11 Holeus lanatus (houlque laiieuse): trifolium pratense (trèfle des prés), bunias orien— talis, rotertette bADLGOË . Meet -nmeceeee doc an TE no bc . 43 Elymus naines phleum Dre _ nodosum, poa pratensis, . RS ER ei Cynosurus cristatus., , ... PDDTATOT MID AT OT Rise amet Mc seat 51 Anthoxanthum odoratum (flouve odorante) ...,.......... OS TbToUbCUoe 53 Framboisier, fraisier, cerisier, orme, pay a Die. filipendules, euphorbia CEE dbodbonodeesoe . Joùb0mc ohecscote ocre eee ee... 60 Prunus “nt amélanchier, tilleul, Bauer. soso. Selsle 'nte ss. 90 Marronnier d'Inde, rosiers... ,..... ADO AS talon ete eee ant) ss ulclele 4 mois. ViRNE = POTEDE Se ---..e sceau er A DO HD D or o (EVANS Bouleau, aune, sorbier des oiseaux ..,............... anti oo One nan ere Pommier, prunier, hêtre, noyer. ....,............ natation Ro ML Châtaignier, néflier, noisetier, amandier, hippophaë, ..,... nee sauerect 0 Olivier, chêne rouvre, sabine, lauréole.,.,,,.....,.............. FAC A DOORAAO 1 GolCOUPIDARENMNER TETE EEE ser elsioiaie eo se doleloien es sis 01e sos eee» 018 « «SUR D) PIB OP ERE EEE Ets sels en seen eeeie secte some umedeeue ces 0 La plupart des pins. ,,..,.,... bits sise sole eue these . 11 Beaucoup d’autres conifères, les mousses, .....,....,....eeeseseceoesoeue.e 1 an. l'année qui suil la floraison. CDR lens ec nes ns bioon sie es ses nee seuss ÉTAT IMOIR) Genévrier, chêne vert, plusieurs espèces de chênes d'Amérique, métrosidéros. Cèdre du Liban, .,., DU FRUIT. 109 c'est pourquoi nous ne prendrons que les plus grands groupes, ceux qui répondent aux principales familles naturelles. Il n'y a, pour cette matière, que deux législateurs qui aient vu toute la nature vé- gétale de haut, et sans descendre aux infiniment petits, qui étrécis- sent l'esprit et font perdre le sens des idées plus élevées. Ces deux grands législateurs sont Linné et Jussieu. Nous prendrons la classifi- cation du premier comme base, en ce qu’elle peut servir de guide dans toutes les autres. Nous ne parlerons pas de la classification d’Adanson, de Claude Richard, à qui la carpologie doit cependant des progrès, mais qui n’a pas fait de travail spécial ; non plus que de celle de Gaertner, de Necker, de Mænch, etc., bien que chacun d'eux ait contribué à fixer la nomenclature : ainsi, Claude Richard a défini le caryopse, le pola- kène, le syncarpe; Gaertner a caractérisé l’utricule et la samare. Au reste, dès les premiers temps de la botanique scientifique, nous re- trouvons une partie des noms qui répondent aux grands groupes : ainsi, on voit, dans J. Bauhin (1650), les noms de pomme, baie, légume, silique, cône. On trouve dans Magnol des sections fondées sur les dénominations ayant la structure des fruits pour base, telles que les silicules, les noix, les gousses ou légumes, mais sans systéma- lisation complète. CLASSIFICATION CARPOLOGIQUE DE LINNÉ. 1. Capsule. — Péricarpe creux, à déhiscence déterminée : les pavots. . Silique. — Péricarpe à deux valves, aux sutures dorsale et ventrale desquelles les graines sont attachées : les crucifères (PI. 24, fig. 27). 3. Légume. — Péricarpe bivalve, dont les graines sont, attachées à la suture ventrale : les légumineuses (PI. 22, fig. 8). 4. Follicule ou conceptacle. — Péricarpe univalve, à déhiscence latérale et longitudi- nale, distinct des graines ; hellébores (PI. 22, fig. 7). 5. Drupe. — Péricarpe charnu et indéhiscent contenant un noyau : les prunes, les cerises (PI. 23>-fg. 1). 6. Pomme. — Péricarpe charnu et indéhiscent, renfermant une capsule : la pomme, la poire. 7. Baie. — Péricarpe charnu renfermant des graines nues : les groseilles. 8. Strobile, — Péricarpe en chaton : les amentacées, les conifères (PI. 24, fig. 31, 32). Cette classification est la plus élémentaire et celle qui repose sur les faits observés dans leur-plus grande généralité. En 1789, Jus- sieu, qui attacha tant d'importance aux fruits dans la détermination des groupes, adopta aussi huit sortes de fruits, qu’il définit à peu 4110 ORGANES DE LA REPRODUCTION. près de la même façon, mais peut-être avec plus de précision ; ses définitions, aussi courtes, sont plus satisfaisantes : 1. Capsule, — Fruit membraneux, coriace ou crustacé (PI. 23, fig. 17 à 23). 2. Silique. — Capsule bivalve, avec chaque suture opposée séminifère. 3. Légume. — Capsule bivalve, avec une seule suture séminifère. 4. Noix. — Fruit osseux. 5. Baie. — Fruit juteux, pulpeux ou charnu, rempli de graines séparées. 6. Pomme. — Fruit charnu, renfermant une capsule. 7. Drupe. — Fruit charnu, renfermant une noix. 8. Strobile ou cône, succédant à la disposition amentacée des fleurs : le fruit se com- pose de graines ou de noix mêlées d’écailles, et rassemblées en capitule ou en cône (PI. 24, fig. 31 et 32). En 1813, de Candolle donna, dans sa Théorie élémentaire de la botanique, une classification des fruits qui devait conduire à celle que M. de Mirbel publia deux années plus tard, et qui fut perfec- tionnée dans la seconde édition de 1819. Il divisa les fruits de la manière suivante : FRUITS SIMPLES. 4. — Fruits pseudospermes ou curcérulaires (de Mirbel). 41. Le caryopse, ou Cérion : les graminées (PI. 22, fig. 4). ; 2. L’akene où achaine, où cypsèle : les renoncules (PI. 22, fig. 3). Il distingue les akènes, dont le caractère essentiel est d’être mo- nospermes secs, à péricarpe adhérent, en aus, aïgrettés, marginés, membraneux, écailleux, capillaires, plumeux, rameux. 3. Polakène ou polachaine, ou crémocarpe: capucine. . Utricule, synonyme de carcérule : les atriplicées. 5. Le scléranthe, fruit renfermé dans la base du périgone endurei et persistant : comme dans la beile-de-nuit. Cette division est inutile, car elle s'applique à un trop petit nombre de cas pour mériter une dénomination spéciale. 6. La samare ou camare, synonyme de Ptéridie, de Mirbel : l’orme, l’érable ; on a con- servé ce nom pour tous les fruits comprimés, uni ou bi-loculaires, à bords membra- neux et prolongés en ailes (PI. 22, fig. 5, 6). . Le gland, synonyme de Calybione; les chênes. La noisette ou nucule, synonyme de noix. . Le carcérule, fruit indéhiscent, sec, à plusieurs loges et à plusieurs graines : tel est, par exemple, le tilleul. Ce n’est pas le carcérule de M. de Mirbel. De Candolle l’a délni d'une manière plus précise. 10. L'anphisarque. fruit indéhiscent, see, multiloculaire, ligneux à l'extérieur et pul- peux à l’intérieur : le baobab. Si 2 DU FRUIT. 411 2. — Fruits gynobasiques ou cénobionnaires (de Mirbel). Ce sont des fruits dont les loges, que M. de Mirbel appelle trèmes, sont assez distinctes pour avoir l'apparence de fruits sé- parés. 4. 2 _ 6. 3. 4, Le sarcobase, à gynobase ou disque très-grand et très-charnu : telles sont les ochnacées. Le microbase, synonyme de cénobion : ce sont les fruits des labiées et de plusieurs espèces de borraginées. 3. — Fruits charnus. . La drupe. Le noyau du centre s'appelle encore pyréne, ossicule. . La noir. . La nuculaine, fruit charnu, non couronné par les lobes du calice, et renfermant plu- sieurs noyaux : le sureau. . La pomme, divisée en pomme à pepins : la pomme, et en pomme à osselets : la nèfle (PI. 23, fig. 13). . La balauste, ou le fruit du grenadier, à péricarpe durci, couronné par les lobes du calice. Le péponide, synonyme de pépon; fruit très-gros, à mésocarpe très-épais ; graines réunies dans une cavité intérieure. . L'hespéridie ou orange : fruit divisé en de nombreuses loges remplies de poils vési- culeux. . La baie. On a établi des distinctions essentielles dans les fruits de ce genre : la vraie baïe, qui n’a pas de loges et dont les graines sont disposées sans ordre, comme la groseille, le raisin ; la fausse baie, qui a des loges et des graines rangées dans un ordre apparent. On a donné le nom d’arcesthide au fruit bacciforme du genévrier (PI. 24, fig. 33). 4. — Fruits capsulaires ou déhiscents. . Le follicule, fruit membraneux, univalve, allongé, s’ouvrant par une suture longitu- dinale : les asclépias. . La camare, fruit membraneux, à deux valves soudées, et renfermant une ou plu- sieurs graines attachées à un angle interne ; ce sont les étairions de M. de Mirbel : les renonculacées (PI. 22, fig. 7). L'hémigyre, fruit ligneux, à une ou deux loges, déhiscent d’un seul côté : les pro- téacées. La gousse ou le légume. On distingue les gousses en wri/oculaires ou à une loge, comme dans le genêt; #r/oculaires, à deux loges comme dans les astragales ; dia- phragmatiques où multiloculaires comme dans le cassia fistula, dont le fruit est divisé en deux ou plusieurs loges monospermes par des 412 ORGANES DE LA REPRODUCTION. cloisons transversales; /omentacées ou articulées, divisées en plusieurs loges monospermes (PI. 22, fig. 9). 5. La silique. Lorsqu'elle est courte ou que son diamètre excède peu sa longueur, on lui donne le nom de silicule : la lunaire ou monnaie du pape. 6. La pyxide ou boite à savonnette, est un fruit qui s'ouvre transversalement (PI. 23, fig. 19). 7. La diérésile. 8. Le regmate, synonyme d’élatérion, de Richard. On donne plus communément à ce fruit les noms de capsule à deux, trois ou plusieurs coques : telles sont les euphor- biacées (PI. 22, fig. 11). 9. La diplotége ou capsule infère : les campanulacées, les orchidées. C’est ur fruit déhiscent, adhérent au calice (PI. 23, fig. 18). 10. La capsule, nom donné à tout fruit sec et déhiscent. De Candolle n'établit pas de classification particulière pour les fruits multiples ou étairionnaires de M. de Mirbel, parce qu'il les re- gardait comme une réunion de fruits simples ; non plus que pour les fruits agrégés, bien qu’il admette les noms de : 1. Syncarpe, synonyme de sorose de M. de Mirbel : le müûrier. 2. Figue, synonyme de sycone : le figuier. 3. Cône ou strobile : les conifères. | 4. Galbule, nom réservé pour le fruit du cyprès (PI. 24, fig. 32), dont les bractées sont en bouclier ou peltées, et à l'extrémité desquelles adhèrent plusieurs graines. Vers la même époque, Desvaux, botaniste distingué, mais homme de détail et d'analyse minutieuse, établit une classification plus com- plexe encore que celle de ses prédécesseurs, et dans laquelle il créa quarante-cinq groupes désignés, pour la plupart, par des noms bar- bares. Il n’y a que les titres généraux qui soient judicieusement éla- blis et ressortent de la nature même des fruits. Il y avait d'abord deux classes, et, dans chacune d'elles, deux ordres : 1re CLASSE. — Péricarpes secs. 4er Ordre. — Péricarpes simples et indéhiscents : caryopse, akène, gland, etc. — — simples et déhiscents : silique, gousse, capsule, etc. 2e Ordre. — Péricarpes secs composés : follicule, strobile. 2e CLASSE. — Péricarpes charnus. Aer Ordre. — Péricarpes charnus simples : baie, péponide, drupe, etc. 2e Ordre — composés : baccaulaire, syncarpe. Plus tard, il remit sur le métier sa classification déjà si compli- quée, et en multiplia les titres généraux. Nous ne citerons que les DU FRUIT. 113 principales divisions sans donner sa nomenclature tout entière, qui est hérissée de noms étranges, et nous donnerons la préférence aux dénominations qui correspondent à celles des autres auteurs. On nous saura gré d’avoir omis de donner une longue nomenclature dans laquelle figurent les noms de stéphanoë, stérigmé, plopocarpe, sphalérocarpe, etc. H divisa les fruits en 10 Fruits simples. 1° Fruits autocarpiens, ou se développant sans contracter aucune adhérence avec les parties environnantes, et les autocarpiens en Autocarpiens secs indéhiscents : le caryopse. Autocarpiens secs déhiscents : la silique, la gousse. Autocarpiens charnus : la baie. 20 Fruits hélérocarpiens, dans lesquels le péricarpe se développe avec quelque autre corps, qui, sans en cacher la forme primitive, la modifie par augmentation de vo- lume ou par addition de quelques parties. Hétérocarpiens secs uniloculaires, cachés ou cryptocarpiens : l’aggédule ou cypséle. — multiloculaires, à parties accessoires : le gland. Hétérocarpiens secs phénocarpiens, ou sans accessoires : la polakéne. — uniloculaires phénocarpiens : la noix d’acajou. Hétérocarpiens charnus : le pépon. 30 Fruits pseudocarpiens, dont le péricarpe est caché de telle sorte que la véritable forme en est dissimulée : le pyridion. 20 Fruits composés. Autocarpiens secs : le follicule. - pulpeux : le baccaulaire. Hétérocarpiens secs : le microbase. — pulpeux : le sarcobase. Pseudocarpiens : la balauste. 30 Fruits agrégés. Le strobile ou cône. Le syncarpe, etc. En 1815, M. de Mirbel, comprenant ce qu'avait de défectueux et d'incomplet une classification semblable, essaya de répondre à cer- taines idées générales, qui devaient à la fois donner plus de préci- sion aux principes fondamentaux de la carpologie, et satisfaire aux lois de l’analogie, qui se faisaient sentir d'autant plus vivement, que l’on en était revenu des classifications artificielles, et que les bons” esprits aimaient à retrouver, dans ces grands groupes si savamment Botan., T. II. 8 114 ORGANES DE LA REPRODUCTION. réunis par Jussieu, les analogies qui unissent les genres les uns aux autres. Voici comme s’exprimait le savant botaniste : « La méthode la plus savante ef la plus naturelle, pour classer les fruits, serait de les distribuer et de lesnommer, en considérant d'abord la structure vas- culaire des péricarpes et des graines, et en n’employant que comme caractères secondaires la succulence ou la sécheresse des tissus, et la déhiscence ou l’indéhiscence des péricarpes, c’est-à-dire la pro- priété qu’ils ont de s'ouvrir ou de rester clos. L'élève reconnaîtrait alors, avec une singulière satisfaction, que les fruits, dans une même famille, sont le plus souvent dessinés sur un même modèle qui peut bien éprouver des modifications extérieures, mais qui conserve pres- que sans altération ses caractères essentiels de structure interne. Malheureusement l’état actuel de la science ne permet guère encore de distribuer les fruits d'après de telles considérations; et peut-être, quand on aura plus approfondi cette matière, trouvera-t-on qu'une classification fondée sur des caractères si importants, mais si déli- cals, très-bonne sans doute pour éclairer l'anatomie et la physiologie végélale, ne saurait être employée avec succès dans la botanique descriptive. « Je divise, par la considération des fruits, tous les végétaux pha- nérogames en deux grandes classes : d’un côté, je range ceux qui ont des fruits libres ou bien des fruits adhérents au calice, lesquels ne sont masqués par aucun organe étranger, et ne contractent aucune union qui les rende méconnaissables : ce sont les végétaux gymno- carpiens (renonculacées, crucifères, ombellifères, malvacées, pêchers, cerisiers). De l’autre côté, je range tous les végétaux à fruits recou— verts par quelque organe étranger qui les déguise pour ainsi dire, et ne permet pas de les reconnaître au premier coup d'œil; ce sont les angiocarprens (conifères, corylacées). » Pour rendre sa disposition plus méthodique, M. de Mirbel divisa les fruits en ordres et en genres de la manière suivante : FRUITS GYMNOCARPIENS: 1% oRDRE. — Fruits carcérulaires. (Péricarpes sees indéhiscents.) 1: Genre : la cypsèle. — Péricarpe ligneux, membraneux, adhérent, n ‘ay ant qu'une loge et qu'une graine : la grande famille des composées. LE FRUIT. 115 2e Genre : le cérion. — Péricarpe mince, adhérant pour l'ordinaire au tégument, qui . est lui-même adhérent à un périsperme farineux : les graminées. 3e Genre : la carcérule. — Ce genre comprend tous les fruits qui ne peuvent pas ren- trer dans les deux genres précédents : les jasminées, les combrétacées, les trii- plicées. 2° oRDRE. — Fruits capsulaires. (Péricarpes secs déhiscents.) 1e Genre : le légume ou la gousse. — Même définition que celle donnée par les au- teurs précédents : les légumineuses (PI. 22, fig. 8). 2e Genre : la silique et la silicule. — Les crucifères (PI. 24, fig. 27). 3° Genre : la pyride. — Capsule à deux valves, l’une fixe et l’autre mobile. C’est une appellation toute spéciale à un petit nombre de végétaux. On trouve ce genre de déhiscence dans plusieurs familles : dans les primulacées, le genre anagallis ; dans les myrtacées, le genre lecythis; dans les plantaginées, le genre plantago PI. 23), fig. 19). 4° Genre : la capsule. — C’est un genre dont les caractères sont négatifs, puisqu'on y fait entrer tous ceux qui n’appartiennent à aucun des précédents. Les fruits des liliacées et les follicules de certaines renonculacées sont des fruits capsulaires. A proprement parler, la capsule est un fruit sec, à déhiscence variable (PI. 93, fig. 17 à 23). 3e ORDRE. — Fruits diérésiliens. (Péricarpes secs, réguliers, composés de plusieurs coques rangées symétriquement autour d'un axe central réel ou imaginaire.) 1e Genre : le crémocarpe. — C'est la diakène des ombellifères (PI. 23, fig. 15). 2e Genre : le regmate. — La coque des euphorbiacées (PI. 22, fig. 11). 3 Genre : la diérésile. — La capsule des malvacées et des rubiacées aspérifoliées (PI. 22, fig. 10). 4° oRDRE. — Fruits étairionnaires. (Péricarpes irréguliers n'adhérant pas au calice, contenant plusieurs graines, et ayant une suture postérieure.) Les considérations que fait valoir M. de Mirbel, pour montrer la séparation croissante des fruits et justifier ainsi l'ordre qu'il a adopté, reposent sur l'unité ou la monocarpie des fruits capsulaires des genres Cypsèle et Cérion ; le commencement de séparation dans les capsulaires polycéphales, tels que la nigelle; la séparation du péri- carpe en plusieurs coques après sa maturité, dans les fruits diéré- siliens, et leur séparation primordiale dansles fruits étairionnaires. Ces diverses formes d'un même type se trouvent dans une même famille, et montrent les rapports qui unissent entre eux les diffé- rentes espèces de fruits, qui ne sont que la traduction d’une même idée. 116 = ORGANES DE LA REPRODUCTION. 4er Genre : le double follicule. — On n'observe ce mode de fructification que dans les apocynées. 2e Genre : l’étairion. — Ce fruit est formé par la réunion de plusieurs camares autour d'un axe; il y en a un nombre indéterminé dans la renoncule, l’anémone, la cléma- {ite : cinq dans l’ancolie, et le plus communément trois dans le pied-d’alouette. 3° ORDRE. — Fruits cénobionnaires. Genre unique : le cénobion. — Péricarpe sec ou succulent, uniloculaire, ne portant pas de style à son sommet : les labiées, les borraginées. Ge ORDRE. — Les drupacées. Genre unique : la drupe. — Définition semblable à celle des auteurs anciens. M. de Mirbel désignait, sous le nom de drupéole, toute drupe succulente dont le volume ne dépasse pas celui d'un pois : le rèw- nia ; et sous celui d'ufricule, toute drupe plus petite dont l'enveloppe externe forme autour du noyau un sac membraneux : l’arroche. 7e ORDRE. — Fruits bacciens. (Péricarpes suceulents, renfermant plusieurs graines, contenues parfois dans les nucules.) 1er Genre : le pyridion. — C’est la pomme des auteurs anciens. 2° Genre :'le pépon. — C’est le fruit des cucurbitacées. 3e Genre : la baie, — Même définition que celle vulgairement adoptée. On donne ce nom à lout ce qui n’est ni pyridion, ni pépon. FRUITS ANGIOGARPIENS. (Les fruits angiocarpiens se rapprochent, sous beaucoup de rapports, des gymnocarpiens, si l'on fait abstraction des enveloppes qui les recouvrent. On n'y trouve qu'un seul ordre.) 4er Genre : le calybion. — C'est le fruit composé de carcérules contenus en tout ou par- tie dans une cupule : le chêne, le noïsetier, l'if (PI. 24, fig. 29). 2e Genre : le strobile ou cône. — Les conifères, les amentacées. 3e Genre : le sycone. — Enveloppe aux parois internes de laquelle sont attachées les graines : le figuier, le dorstenia. 4e Genre : la sorose. — Fruits réunis en épi ou en chaton, et recouverts de leurs en- veloppes florales; ils sont succulents et entre-greffés : le mürier, l'ananas (PI. 24, : fig. 30). En 1841, M. Lindley adopta, dans son Zn/roduction à la botanique (Introduction to botany, London), le nombre très-restreint et suffi- sant contenu dans les divisions suivantes : PÉRICARVES SIMPLES. 1. Le follicule, péricarpe sec, s'ouvrant par la suture d’une carpelle foliacée : l’aconit napel. LE FRUIT. 117 2. Le légume, ou la gousse; fruit s'ouvrant en deux valves portant les graines sur un de leurs bords: le pois. à 3. La drupe; fruit charnu ne contenant qu'un noyau: la prune, 4. La noix; péricarpe osseux renfermant une seule graine. PÉRICARPES SIMPLES PAR AVORTEMENT. 5. Le caryopse; fruit sec, dont le péricarpe est soudé avec la graine unique qu’il con- tient : le blé. 6. L'akéne; fruit sec, à une loge, ne contenant qu'une graine, non soudée avec le péri- carpe : les composées, la capucine. 7. Le gland ; les fruits du chêne, du noisetier, du châtaignier. . La capsule, terme général pour les fruits secs composés de deux ou plusieurs car- pelles diversement combinées ou modifiées. 9. Le pépon (he gourd) : les cucurbitacées. 10. La baie; fruit à chair succulente, dans laquelle sont les graines nommées pepin : raisins. 11. La pomme; fruit à chair ferme, avec les graines contenues dans des loges: pomme. 12. La samare; fruit sec ne s'ouvrant point, muni d’une aile : érable, orme (PI. 22, fig. 5, 6). 13. La silique ; fruit sec à deux loges, s'ouvrant en deux valves; graines fixées sur les bords d’une cloison membraneuse : giroflée (PI. 24, fig. 27). [e2] En 1844, M. de Jussieu donna, dans son Cowrs élémentaire de botanique, une classification reposant cependant sur les mêmes prin- cipes, et ne différant que par la nomenclature : 1. — Fruits apocarpés (séparés). Apocarpés indéhiscents charnus : la drupe. — — secs : la noie, le caryopse, l'akène, le gland, la samare. Apocarpés déhiscents : le follicule, la coque, le légume, le lomentum ou la gousse articulée. 2. — Fruits syncarpés (réunis). Syncarpés indéhiscents : la baie, la pomme, la nuculaine, le pépon, l'hespéridie. — déhiscents : la capsule, le crémocarpe, la pyæide, la silique, la silicule. Fruits anthocarpés. Outre leur enveloppe, ces fruits présentent des accessoires fournis par une autre partie de la fleur que l'ovaire : Ja belle-de-nuit et la baie d'if (PI. 24, fig. 28, 29). Fruils agrégés. Le cône ou strobile, la sorose, le sycone. Cette classification, qui rentre dans la simplicité des méthodes carpologiques primitives, est une de celles qui résument le mieux les généralités de la structure des fruits, et elle suffit aux besoins 4118 ORGANES DE LA REPRODUCTION. des descriptions. C’est un retour heureux vers des idées moins complexes, et vers une glossologie qui ne peut que gagner à plus de simplicité, Si maintenant nous étudions anatomiquement le fruit, nous trou- ons que les trois couches qui composent le péricarpe ont chacune une structure particulière. Dans sa jeunesse, l’organisation du péri- carpe est celle de la feuille, puisque la carpelle n’est autre chose qu'une feuille transformée : à part les modifications accidentelles que présente l’épicarpe, sa structure est celle de l’épiderme de la feuille, et pour compléter l’analogie, on y voit quelquefois des sto- mates : c'est surtout dans les fruits charnus, ou dont le mésocarpe est très-épais, qu’on trouve cette analogie d’une manière plus frap- pante ; les cellules sont aplaties et souvent on voit à la surface des poils nombreux. Dans les baies, les cellules de l’épiderme sont poly- gonales et aplaties, car, dans les fruits secs, cet épiderme adhère for- tement au mésocarpe et est entièrement sec. Le mésocarpe a une structure essentiellement vasculaire ; c’est la seule partie du fruit qui présente des vaisseaux; les cellules en sont arrondies et volumineuses, remplies de liquide, et dans les drupes, les pépons, enfin tous les fruits qui ont un péricarpe très-charnu, le tissu cellulaire est parcouru par un grand nombre de faisceaux vasculaires. Quand ces faisceaux augmentent, la chair devient sèche et filandreuse. On voit souvent, dans le parenchyme de la poire, des groupes de cellules remplies d'une substance incrustante de nature ligneuse. Dans les baies, le parenchyme est formé de grosses cellules ovoides ou polyédriques, avec les angles arrondis. L'endocarpe, qui a une structure purement cellulaire, est com- posé de cellules polyédriques très-pelites, par suite de la pression mutuelle qu’elles exercent les unes sur les autres, et dans l’intérieur desquelles il se dépose une substance ligneuse incrustante. On ne peut regarder comme appartenant à l’histologie du fruit les principes de diverses sortes qui se déposent dans les cellules de l’épicarpe ou du mésocarpe, tels que la fécule, le sucre, les huiles essentielles, etc. Il est difficile d'indiquer, pour l'anatomie du fruit, autre chose que des généralités : car il n’existe pas de travail complet, d'études comparalives, sur les modifications que présentent les tissus des trois ordres dont il est composé. | LE FRUIT. ( 19 Les fonctions du péricarpe se lient d’une manière intime à la ma- turation de la graine, et les modes nombreux qu'il affecte ne sont que de simples accidents, sans influence sur le développement de l'ovule. L'akène, la capsule, la samare, le follicule, nourrissent et mürissent aussi bien leurs graines que la baie, la pomme, le pépon. Le sycone ne diffère du strobile qu’en ce que le premier est charnu et le second sec; mais voyez le sycone desséché par résorption des sucs dont le tissu était gorgé, et la ressemblance est complète. On le voit dans l’amandier-pêche, dont la fructification rentre dans le do- maine de Ja tératologie, et sur lequel on trouve à la fois des fruits couverts d'un mésocarpe épais, tandis que d’autres n’ont qu'un brou sec comme celui de l’amande. La structure du péricarpe a si peu d'importance, aux yeux de la nature, que l’on voit, dans les familles les plus naturelles, une grande variété dans la substance péricarpienne. Les téguments multiples qui constituent le péricarpe ne sont donc pas essentiels à la maturation de la graine, qui est la partie réelle- ment importante du fruit. Ce sont cependant parfois des enveloppes prolectrices, car si l’on réduisait la pomme à son simple endo- carpe, la graine ou le pepin ne mürirait pas; il en serait de même du melon et des autres cucurbitacées, dont les graines, plongées dans la pulpe ou le parenchyme, autrement le sarcocarpe, ne pour- raient arriver à leur perfection sans êlre protégées par ces enve- loppes tutélaires. Le péricarpe est donc en général un fait, et non une production contingente et nécessaire, puisque nous avons des graines nues, comme dans les conifères, qui arrivent à loute leur perfection. Pour résumer ce qui a rapport au fruit, nous dirons : Tout fruit est le produit d’un ovaire el appartient à un végétal cotylédoné. La structure du fruit est celle de l'ovaire, et c’est par l'étude de la structure de l'ovaire qu'on arrive à connaitre celle du fruit. Le fruit se compose essentiellement du péricarpe et de Ja graine. Tout fruit véritable est le produit d’une seule fleur, que l'ovaire soit simple ou partible. Tout fruit mulliple est composé de plusieurs carpelles. La nature du péricarpe ne détruit pas les affinités de structure qui unissent les plantes d’une même famille. 120 ORGANES DE LA REPRODUCTION. Tout fruit, quelle que soit l'adhérence de son péricarpe avec la graine, présente à son état rudimentaire des ovules libres. La maturation de la graine détermine celle du péricarpe, comme celle de l'embryon détermine celle de la graine. On donne le nom de péricarpe à toute enveloppe de la graine, quelle que soit sa nature. Les téguments imparfaits ne sont pas un péricarpe, ce sont tout simplement des parties accessoires. La cupule du gland en est un exemple. | On distingue dans le péricarpe trois parties différentes, l'épicarpe et l’endocarpe, ou peaux extérieures et intérieures entre lesquelles se trouve le sarcocarpe ou mésocarpe. Le péricarpe se distingue de la graine par la présence de la cica- trice ou de la baie du style ou sommet du fruit; la châtaigne est un fruit ; le marron d'Inde une graine. Tout péricarpe privé de valves est indéhiscent ou ruptile par la dé- composition ou par la germination. Tout péricarpe monosperme est sans valves et indéhiscent. CHAPITRE XI GRAINE La graine n’est autre chose que l’ovule à l’état de maturité. Elle se compose généralement de trois parties : d’une enveloppe et d’une amande constituée par l'embryon, partie vitale de la graine et sou- vent d'un albumen ou périsperme. Nous avons vu que l'ovule, qui naît du placenta ou trophosperme, est porté par un fivicule où podosperme. Ce support s'étend quel- quefois sur la surface de la graine et l'enveloppe plus ou moins; c’est ce qui constitue l’arille (PI. 20, fig. 13 à 16). Cet arille commence par une sorte de renflement qui forme à peu près une cupule, comme celle d'un gland de chêne (fig. 13 et 14); puis il grandit et finit par envelopper la presque totalité de l’ovule (fig. 15 et 16). Le fusain offre un bel exemple d'arille enveloppant; dans la muscade, l’arille forme un réseau nommé #nacis, et dans les hedychium ses bords sont très-élégamment frangés. L’arille est généralement de consis- tance charnue, et il offre les couleurs les plus brillantes. Outre cette enveloppe accessoire ou arille, la graine présente en- core quelquefois, sur un point seulement de sa surface, un petit renflement charnu, qui recouvre une partie de la petite ouverture que nous connaissons sous le nom de rucropyle. Ce renflement est ce qu'on appelle caroncule ; les graines d’euphorbiacées, et particu- lièrement du ricin, sont pourvues d'une caroncule. La transformation de l’ovule en graine amène quelques modi- fications dans les diverses parties de cet organe, qui prennent alors d’autres noms. C’est ainsi que la primine et la secondine de l’ovule deviennent le Zesta et le egmen de la graine , que des auteurs ap- pellent #équment externe et téqument interne. Mais ces deux mem- branes ne sont pas aussi distinctes que les deux appellations peu- vent le faire croire; elles sont toujours au contraire intimement soudées entre elles, pour former la peau de la graine, nommée 122 ORGANES DE LA REPRODUCTION. épisperme par Richard et spermoderme par Decandolle. On peut néanmoins séparer facilement ces deux membranes par la macé- ration; dans l’amande le fes/a est la partie externe rugueuse fauve; le egmen est la peau intérieure membraneuse très-mince el blanche. Mais c’est surtout sur les parties internes que de notables modifi- cations se sont opérées. Aussitôt après la formation de l'embryon dans l’ovule, le sac embryonnaire s’est rempli d’un fluide demi- liquide, tantôt absorbé par le jeune embryon qui prend alors un certain développement et envahit toute la cavité de la graine, de sorte que l'embryon est recouvert directement par l'enveloppe épi- spermique, comme dans le haricot, le pois et toutes les graines dites exalbuminées, c'est-à-dire dépourvues d'albumen. Tantôt ce fluide demi-liquide s'organise en une masse de tissu cellulaire, qui enve- loppe plus ou moins l'embryon, et à laquelle on a donné le nom de périsperme, qui est l’endosperme de Richard et l’albumen de Gærtner. Ce périsperme n’est cependant pas toujours formé par le fluide mucilagineux du sac embryonnaire; il est le plus souvent constitué par la nucelle même qui s’épaissit et dont le issu varie par sa nature, sa consistance et les principes qu'il contient. De là l’a/- bumen sec et farineux des céréales; oléagineux des composées et notamment du madia, du soleil; dans le ricin l’albumen est oléagi- neux et inoffensif; mais l'embryon contient une substance huileuse qui est un purgatif drastique, que chacun connait sous le nom d'huile de ricin. L'albumen est zucilagineux dans les convolvulus; orné dans da datte et le café; éransparent ou translucide dans le riz, et opaque dans le froment. Quant à la place qu’il occupe, l’albumen est dit central lorsqu'il forme, au centre de la graine, une masse ou noyau environné par l'embryon, comme dans les nyctaginées ou la belle-de-nuit; péri- phérique lorsqu'il enveloppe l'embryon, ce qui est le cas le plus ordinaire ; et enfin walatéral lorsqu'il est d’un côté et l'embryon de l’autre, comme dans les graminées. L'embryon est la partie essentielle de la graine; c’est à son profit qu'a eu lieu l'appareil compliqué qu'on appelle le péricarpe. Il forme le végétal à l'état rudimentaire. Dans les végétaux où la graine est dépourvue d’albumen, l'embryon remplit l'enveloppe ou épispermeet GRAINE. 123 constitue à lui seul l'amande : on lui donne alors le nom d’embryon nalbuminé où exalbuminé ; prend celui d'embryon albuminé quand, au contraire, il est pourvu d’un albumen. L'embryon est extraire, quand il est placé en dehors de l’albumen , d’une manière plus ou moins complète, comme dans la belle-de-nuit et les graminées, et intraire, quand il est entièrement renfermé dans l’intérieur de l’albu- men, comme dans le ricin. L'embryon est très-variable quant à la forme; il est ovoide dans le coudrier ; conique dans le caryota urens ; turbiné dans le nénuphar blanc; claviforme dansle scilla où agraphis nutans; cordiforme dans le qunnera; scutelliforme dans le genre Aol- cus ; trochléaire ou en poulie dans la comméline ; recurvé dans les crucifères; arqué dans la belle-de-nuit; rephé ou condupliqué dans la sagiltaire ; annulaire dans le claytonia; spiralé dans la cuscute. Sous le rapport de la position, ilest azile, quand il parcourt en droite ligne un point quelconque de la graine, comme dans les cam- panules; fransverse, lorsqu'il suit une direction à peu près parallèle au plan du style, dans l’asperge, le cyclamen d'Europe ; oblique dans les graminées; il est basilaire dans les pavols; apicilaire dans le colchi- que ; #2ché où ridulaire dans la comméline, où il est logé dans une cavité formée par un repli de l’épisperme. Le blanc est la couleur de la plupart des embryons; mais l’em- bryon est jaunâtre dans le groseillier épineux ; vert dans la belle-de- jour et le pistachier térébinthe ; gris de plomb dans l'echinops; pur- purin dans le bidens et les zinnia. La plumule est Y'axe ascendant à l’état embryonnaire. La portion terminale, formée par les feuilles primordiales, constitue le premier bourgeon qui s’évoluera et sortira d’entre les cotylédons. On donne à ce bourgeon primitif le nom de gemmule, celui de #gelle à la partie comprise entre les feuilles primitives et la radicule, et qui doit devenir plus tard la tige. La gemmule est wsible ou très-développée dans le marronnier d'Inde; #nvisible ou peu développée dans la comméline, l'oignon, le cyclamen; coléoptilée, c’est-à-dire enveloppée d’une coléoptile où gaine, dans les liliacées; #we ou dépourvue de coléoptile; gelée dans la fève; feuillée ou assez développée pour qu'on en reconnaisse les jeunes feuilles, dans le haricot. On remarque dans la gemmule deux manières d’être : elle est libre ou péléolée quand elle est munie d’un péléole, feuille primordiale 124 ORGANES DE LA REPRODUCTION. parfaitement close, qui a la forme d’un éteignoir, et qui recouvre et cache encore les autres feuilles : les scirpes, les graminées. La radicule est l'axe descendant ou la partie souterraine de la plante à son état naissant ; dans l'embryon, c’est l'extrémité infé- rieure de la tigelle. Elle présente pour particularité d’être conique dans les labiées ; arrondie dans l’épine-vinette; ovoide dans le groseillier; c/aviforme dans le Xizophora; aiguë dans la fève; courte ou moins longue que les cotylédons dans la cassia fistula. Par sa direction, suivant ses rapports avec la graine, elle est rectiligne quand elle suit sans dévier l'axe des cotylédons; recourbée dans le genêt, où elle se rapproche du hile; adverse, quand elle est tournée du côté du hile : le frêne; inverse, en un sens opposé au hile : l’acanthe; /aférale, quand elle est tournée vers un point périphérique autre que la base ou le sommet de la graine : la comméline. On la dit encore centrifuge, quand elle se dirige horizontalement vers la paroi du fruit : les cu- curbitacées; centripète, lorsqu'elle se dirige vers le centre du fruit : le citronnier. Les appendices de la radicule sont f/formes dans le Cycas; lamelliformes où en forme de poche, autour de l'embryon dans les #ymphea. Les cotylédons, qu’il faut distinguer de l’albumen ou périsperme, sont encore des feuilles transformées qui, de feuilles aériennes, se sont métamorphosées de proche en proche, et sont devenues succes- sivement des verticilles de divers noms, variant pour le nombre de une à deux et plus. Les végétaux qui ne sont pourvus que d’un seul cotylédon, ou dont les cotylédons sont alternes, portent le nom de monocotylédonés. Ceux qui ont des feuilles cotylédonaires ou des coty- lédons opposés ont été appelés dicotylédonés. Le tissu ordinaire des cotylédons est un tissu cellulaire ferme et succulent, comme cela se voit dans les haricots, les fèves. Les cotylé- dons sont foliacés dans les convolvulacées, le tilleul, les euphorbia- cées; les cotylédons charnus sont ordinairement énervés ou dépourvus de nervures; les foliacés sont nervés ou pourvus de nervures; ponc- tués dans les aurantiacées, et à ponctuation colorée dans les ana- gallis. Ils sont très-grands dans l’amandier, la fève, le potiron : très- petits dans le rhododendron; longs dans la soude ; courts dans le genre nogrea. GRAINE. 195 =) Le cotylédon des monocotylédones est latéral, parce qu'il est at- taché d'un seul côté de la tigelle. Les corps cotylédonaires sont 0p- posés dans le haricot, la fève et la plupart des dicotylédones; verti- cillés dans les conifères; réfléchis dans les nyctaginées; cércinés ou roulés en spirale de haut en bas dans le koelreuteria paniculata ; conuplutés dans le grenadier ; plissés dans le hêtre; chiffonnés dans les mauves, les convoloulus; fenêtrés dans-le menispermum fenestratum : orbiculaires dans les acanthacées; ovales dans l’amandier; e/lipti- ques dans le chêne; rént/ormes dans l'anacardium occidentale ; cordi- formes dans le café; /alqués où en faux dans l'hypericum; linéaires dans le Æieracium glaucum; semblables ou conformes dans la fève; dissemblables dans le /rapa natans. I s'en faut beaucoup que les graines aient, malgré leur identité de fonctions, une similitude de structure et de volume. Tandis que le fruit à trois graines du /odoicea Sechellarum égale deux fois au moins le volume de la tête, la graine de la campanule raiponce est fine comme de la poussière, et celle des orchidées plus fine encore peut-être. Isolées dans certains végétaux, elles sont réunies en grand nombre dans une seule capsule dans les pavots, les scrophulariées, les primulacées et tant d’autres groupes; et, dans les mêmes familles, elles affectent des caractères semblables. C’est ainsi que, dans la fa- mille des cucurbitacées, les graines sont toutes plates, elliptiques et d'une figure à peu près similaire; il en est de même de la grande famille des composées, dont les graines, malgré de nombreuses va- riations dans la forme, n'en ont pas moins une figure à peu près identique. Ce sont des caractères bons à observer. Dans les grami- nées, on trouve des exceptions remarquables dans le sorgho à graines noires, le millet, l’alpiste, le maïs, et surtout le coër lacryma, dont les grosses graines, d'un gris perle, servent à faire des chapelets. Les crucifères présentent plus d'uniformité dans la configuration de la graine; les ombellifères offrent plus de variété et sont plus dis- semblables, quoiqu’elles aient cependant des rapports généraux qui servent à les rapprocher. En général, ce n’est’pas en Europe qu'il faut chercher les graines brillantes, si l’on en excepte notre fusain, les graines de ricin, celles de la pivoine avant leur maturité complète, et nos haricots, qui ont fourni par la culture tous les jeux imaginables de panachures et de coloration. Dans les régions tropicales, cette patrie des fruits mons- 126 ORGANES DE LA REPRODUCTION. trueux ou bizarres, les graines sont brillantes : l'abrus precalorius donne une jolie graine rouge à œil noir; l'adenanthera pavonina à de grosses graines comprimées d’un beau rouge de corail. On trouve, en général, beaucoup de graines dans lesquelles la couleur rouge est alliée au noir. Les graines noires du cardiospermum portent un cœur de couleur blanche, ee qui leur a fait donner le nom de pois le merveille. C’est dans la famille des légumineuses qu'on trouve es graines les plus remarquables par leur grosseur et leur beauté. Dans le genre zucuna, les graines, grosses et déprimées, brunes ou jauntres, sont bordées d’un cercle noir presque complet : elles ont été désignées sous le nom d’e2/ de bourrique. Les graines ne conservent pas toutes à un égal degré leurs facultés germinalives : quelques-unes les perdent dès qu’elles ont quitté leurs péricarpes. Cetle faculté dure à peine quelques jours après la matu- rité pour les graines du café, du thé, du manglier. Les graines des plantes de la famille des liliacées durent une seule année, tandis que, dans la famille des crucifères, des cucurbitacées, cette faculté se conserve plusieurs années; celles de certains #2mosa, le seigle et le froment, semblent destinés à se conserver pendant un temps indéterminé quand ils sont mis dans des conditions convenables. Dans le ciment des bàliments, dans la profondeur du sol, les graines conservent souvent pendant des siècles leurs propriétés germinatives, tandis que les graines d'Europe ne peuvent être envoyées sous les tro- piques sans s'altérer, bien qu'on ait soin de les mettre dans une caisse de bois revêtue de fer-blanc. Les apparitions spontanées, dont il a élé parlé au commencement de ce livre, prouvent que les graines placées dans certaines conditions peuvent se conserver indéfiniment et attendent, pour se développer, qu’elles se trouvent dans des cir- constances favorables. On peut résumer ‘ainsi l'étude de la graine : Toute graine est le résultat du développement d’un ovule. Le hile est Le seul point par lequel la graine soit adhérente au pé- ricarpe. C’est dans l'ovaire qu'il faut étudier le nombre primitif des graines et leur situation relative ou absolue, à cause des avortements qui en diminuent le nombre et la position. Lorsque les graines sont en nombre déterminé, leur situation res- pective fournit un caractère ordinique. GRAINE 127 La partie qui existe à l'extérieur d’une graine est le hile. La partie occupée par le hile indique toujours la base de la graine. A l'exception du hile, on ne trouve à la surface de l'épisperme aucune trace de communication avec l'extérieur. Nul embryon n'existe sans être accompagné de cotylédons. Tout embryon est monocotylédone ou polycotylédone. L'embryon, qui est parfois soudé à l’albumen, GIF libre par suite de la maturation de la graine. Tout embryon monocotylédone est comme indivisé à sa surface. Un embryon indivis en apparence, mais qui offre à la surface une échancrure légère, est dicotylédone. Pour qu'une graine soit complète, et qu’elle soit propre à la re- production de la plante, il faut qu’il y ait un embryon. La partie radiculaire d'un embryon correspond toujours avec le micropyle. Dans une même famille naturelle, l'embryon a toujours une même direction. Le volume des cotylédons est toujours en-raison inverse de l’al- bumen. Le rapport du volume de l'embryon à celui de l’albumen est tou- jours le même dans une même famille naturelle. L'albumen n’entoure pas l'embryon d'une manière si complète, qu’il n’y ait un point de la surface de l’amande où l’on ne puisse l'apercevoir. Toutes les fois qu’une partie perce l’albumen dans un point, ce ne peut être que la radicule. CHAPITRE XII GERMINATION. Rien de plus varié que le mode de dissémination des graines : la loi qui y préside a pour but de répandre partout la vie sous les formes les plus variées et dans toutes les stations. Le mode le plus naturel . est la déhiscence, par laquelle les semences sont mises à nu el con- fiées à la terre. Les feuilles de la plante même les recouvrent et for- ment un terreau naturel qui les met en état de germer promptement. Les courants aériens se chargent encore de les conduire à de très- grandes distances, et celles ainsi portées sur les ailes des vents sont légères et munies de membranes, ou d'appendices plumeux, qui leur permettent de franchir des espaces considérables : la plupart des graines des composées sont dans ce cas; d’autres, comme les bardanes, les zanthium , munies d'appendices crochus, s’atta- chent aux poils des animaux, aux plumes des oiseaux ou aux vête- ments des hommes, qui les transportent au Join; les graines et les fruits coriaces et creusés en barques, ou bien ligneux, comme les cocos, les noix, suivent les courants ou sont transportés par les eaux, souvent à plusieurs centaines de lieues de leur point de départ. Après ces causes naturelles, viennent les disséminations par les oiseaux fru- givores, qui digèrent la pulpe des fruits et rejettent les graines dans les conditions les plus convenables pour la germination. Les poissons, qui avalent également des fruits mous et des graines, sont encore des agents de dissémination. C'est ainsi qu’on s'explique la présence à des distances prodigieuses de plantes étrangères au pays qu’elles ont envahi. Avec le secours de l'imagination, on peut trouver, à certaines structures, des raisons d’être qui répondent à telle ou telle fina- lié; mais il y a tant d'exceptions à ces lois particulières, il est si difficile de dire pourquoi telle structure est propre à la dissémi- nation, tandis que telle autre ne l’est pas; pourquoi les végélaux nuisibles se propagent plus facilement que ceux qui servent à la GERMINATION. 129 nourriture de l'homme et des animaux; pourquoi avec une dissémi- nation abondante et universelle, l'équilibre végétal reste le même, et pourquoi les espèces le plus abondamment séminifères ne sont pas plus répandues que celles qui portent quelques graines : ainsi, les coquelicots contiennent dans leurs petites capsules des quantités considérables de semences, et pourtant les champs sont plus encore envahis par la moutarde sauvage, dont la semence est grosse, que par les coquelicots; si cependant la loi de la dissémination était ap- pliquée dans toute sa rigueur, nos champs seraient entièrement envahis par les coquelicots. Nous voyons, dans le règne végétal comme dans le règne animal, que, chaque fois qu’un être est me- nacé de plus de chances de destruction, il est plus prolifique. Dans les végélaux, cependant, 1l y a des exceptions : c'est ainsi que le bouleau, qui a des graines très-fines, n’est pas plus exposé à la des- truction que les hêtres ou les chênes. Le tilleul a des graines très- petites, les saules sont dans le même cas, et ces derniers surtout sont très-vivaces et résistent plus que le châtaignier, malgré son gros fruit. On ne peut rien déduire de la finesse ou de la grosseur des graines; elles obéissent à des lois que nous ne pouvons saisir : ce que nous voyons, c'est que la nature a, avec sa prévoyance ordinaire, semé les graines avec profusion, pour que nulle part la vie ne man- quàt; peu lui importent les myriades d'êtres organiques qui périssent faute d'air ou d'espace; elle n'en à besoin que d'un à peine sur mille, et pourvu que celui-là ne lui fasse pas défaut, elle s'en con- tente. En effet, quelle est la plante, si faible qu'elle soit, dont les graines, si toutes germaient, ne rempliraient bientôt tous les terrains du globe? On a parlé plus d'une fois de la fécondité du pavot, qui, au bout de trois générations, envahirait tout le sol; que dira-t-on des orties, dont les graines sont aussi fines que la poussière la plus ténue? Dodart, qui s’est occupé de la fécondité des arbres, augmentée par la taille, a compté les graines d’un orme de 12 ans, d’après le nombre de graines que portait une de ses branches. Il en est résulté, pour l'ensemble, le chiffre rond de 330,000 graines. Or, un orme, dit-il, peut vivre 400 ans, c'est donc 33 millions de graines qu'il produit durant son existence ; par conséquent la semence qui a donné nais- sance à cet arbre, contenait le germe de 33 millions d'individus ; elle en contenait même plus, car chacune, de ces 33 millions de graines, en à produit autant à son tour dès la seconde génération ; Botan., T. II. 9 150 ORGANES DE LA REPRODUCTION. et ainsi jusqu’à l'infini. L’imagination est épouvantée à la pensée de ce que peut produire une seule graine, d’orme par exemple. En effet, la progression est si rapide que la raison se perd dans ce cu- rieux calcul, dès la quatrième génération; car cette progression est celle-ci : Premier terme, 1 ; second, 33 millions; le troisième est le quarré de 33 millions, soit 1,089,000,000,000 ; le quatrième est le cube, et véritablement c’est incalculable. Si toutes les fleurs don- naient des fruits et que les graines germassent toutes, il y aurait, dans un seul pied, de quoi couvrir une surface immense. Cette pré- voyance de la nature se retrouve surtout dans les végétaux, plus utiles, plus indispensables même que les animaux; car ces derniers sont d'abord et nécessairement phytophages, comme les chenilles, cer- tains insectes, les mammifères dits herbivores, les oiseaux palmi- pèdes, les échassiers, les granivores et les frugivores; et les animaux créophages ne trouveraient pas de proie si les végétaux ne fournis- saient pas à la subsistance des phytophages. Le règne végétal est donc la véritable base de la vie; sans lui, elle serait impossible, La nature à donc abondamment pourvu les plantes de moyens de repro- duction, et ce n’est que par l'immense multiplicité des graines que les végétaux résistent à loutes les causes de destruction; la dissémi- nation se présente à l'observateur avec les ressources les plus variées, et c'est encore un des moyens secrels, employés par la nature, pour entretenir à la surface du globe la vie universelle. Si nous observons maintenant les phénomènes qui se passent quand la graine, confiée à la terre, devient le siége du mouvement appelé la germination, nous verrons que l'embryon et le périsperme se gon- flent et déchirent les téguments qui les protégeaient. Il apparaît au dehors deux corps végétants, dirigés en sens inverse : un qui tend à monter : c'est la plumule ou système ascendant; l’autre, qui plonge dans la terre : c’est la radicule, ou système descendant. Cette direc- : tion est tellement naturelle, qu'elle se manifeste quelle que soit la position de la graine. Quand le micropyle, au lieu d’être placé en bas sur la terre, est au contraire tourné vers le ciel, la radicule qui en sort se retourne sur elle-même, pour reprendre sa direction nor- male, c’est-à-dire descendante ou vers le sol, tandis qu’au contraire la jeune tige se redressera en se contournant, elle aussi, pour se di- riger et s'élever vers le ciel. La cause de ce phénomène est un sujet de physiologie des plus dé- GERMINATION. 131 licats, et qui occupe les physiciens depuis le commencement du siècle dernier. Dodart, le premier, a essayé de donner l'explication de ce phénomène, un des plus curieux parmi ceux que nous offre la vie végétale. Dans un mémoire sur la Perpendicularité des tiges par rap- port à l'horizon, publié en 1700 dans les Mémoires de l Académie des sciences, il admet que la racine est composée de parties qui se con- tractent par l'effet de l'humidité, et que les parties de la tige, au contraire, se contractent par l'effet de la sécheresse. Et il en résulte, selon lui, que dans les graines semées à contre-sens, la radicule tournée vers le ciel s'incline vers la terre, siége de l'humidité ; landis qu'au contraire la tigelle se contracte et se tourne du côté du ciel, dans l'atmosphère, plus sec ou moins humide que la terre. Mais Dodart oublie que les mêmes phénomènes se produisent aussi bien sous terre comme à l’air, et au soleil comme à l'ombre. Aussi De la Hire, son contemporain, n'admit point cette théorie; mais, par déférence pour son confrère, il ne lui fit aucune opposi- tion. Ce n’est qu'en 1708, à l’occasion d’un ouvrage envoyé par la société de Montpellier à l’Académie des sciences, qu'il se décida à à présenter sa doctrine sur la perpendicularité des tiges. « Il conçoit, dit-il dans la note insérée aux Mémoires de l’Aca- démie, 1708, page 67, que dans les plantes, la racine tire un suc” plus grossier et plus pesant ; la tige et les branches, au contraire, un suc plus fin et plus volatil. Et, en effet, la racine passe, chez tous les physiciens, pour l'estomac de la plante, où les sucs terrestres se digèrent et se subülisent au point de pouvoir ensuite s'élever jus- qu'aux extrémités des branches. Cette différence des sucs suppose de plus grands pores dans la racine que dans les branches; en un mot, une différente contexture, et cette différence de tissu doit se trouver, proportions gardées, jusque dans la petite plante invisible que la graine renferme. Il faut donc imaginer dans cette petite plante comme un point de partage, tel que tout ce qui sera d’un côlé, c’est-à-dire, si l'on veut, la racine, se développera par des sucs plus grossiers qui y pénétreront, et tout ce qui sera de l’autre, par des sucs plus subtils. « Que la petite plante, lorsqu'elle commence à se développer, soit entièrement renversée dans sa graine, de sorte qu'elle ait sa racine en haut, et sa tige en bas, les sucs qui euntreront dans la racine ne laisseront pas d’être toujours les plus grossiers, et quand ils l'auront 132 ORGANES DE LA REPRODUCTION. développée et en auront élargi les pores au point qu'il y entrera des sucs terrestres d’une certaine pesanteur, ces sucs, toujours plus pesants, appesantissant toujours la racine de plus en plus, la tire- ront en bas, et cela d'autant plus facilement, ou avec d'autant plus d'effet, qu’elle s'étendra ou s’allongera davantage, car le point de partage supposé élant conçu comme une espèce de point fixe de levier, ils agiront par un plus long bras. » Cette théorie n’est pas plus admissible que celle de Dodart ; car les sucs de la racine ne sont pas plus grossiers, pas plus pesants que ceux de la tige. Lorsque la radicule et la plumule sortent de la graine, elles sont imprégnées du même fluide nutritif, et cependant chacune prend aussitôt une direction inverse que rien ne peut empêcher. De la Hire considérait le phénomène en mécanicien et non en physiologiste. Duhamel fit des expériences pour découvrir la cause de cette persévérance de la racine à s'enfoncer, ou plutôt à se diriger vers la terre. Voulant contraindre la graine à pousser sa racine en haut, il en enferma dans des tubes qui ne permettaient pas le retournement de la racine et de la tige. Ces organes, ne pouvant obéir à leur ten- dance naturelle, se contournèrent en spirale. Ces expériences prou- vent qu'il est impossible d’intervertir la direction de la racine et de la tige; mais elles ne font nullement -connaitre la cause déter- minaute de ces tendances opposées des organes tigellaires et radicu- -laires. M. Dutrochet entreprit de nouvelles expériences. Une boite, dont le fond était percé de trous, fut remplie de terre; à chaque trou il plaça un haricot, et la boîte fut suspendue à six mètres d’élévation et en plein air. « De celle manière, dit-il, les graines, placées dans les trous pratiqués à la face inférieure de la boîte, recevaient de bas en haut l'influence de l'atmosphère et de la lumière; la terre humide se trouvait placée au-dessus d'elles; si la cause de la direction de la plumule et de la radicule existait dans une tendance de ces parties pour la terre humide et pour l'atmosphère, comme le prétend Dodart, on devait voir la radicule monter dans la terre placée au- dessus d’elle, et la tige, au contraire, descendre vers l'atmosphère placée au-dessous; c’est ce qui n'eut point lieu. Les radicules des graines descendirent dans l’atmosphère, où elles se desséchèrent GERMINATION. 133 bientôt ; les plumules, au contraire, se dirigèrent en haut dans l'in- térieur de la terre. D'autres expériences de Percival, Johson, Lefébure, Knight, ete., ont amené au même résultat, direction de la racine en bas, et direc- tion de la tige en haut; mais elles n'ont pu faire connaitre la cause agissante. : Knight et Dutrochet, ayant placé des graines sur une roue verticale, dont la vitesse de rotation était de 450 révolutions par minute, virent, au moment de la germination, toutes les radicules se diriger vers la circonférence, et les plumules vers le centre de la roue. Ils ont cru pouvoir conclure de ces faits que, dans l’ordre naturel, c'est la gravitation qui est la cause de la direction des racines vers le centre de la terre. La question ne nous paraît pas néanmoins par- faitement résolue; car, en admettant que cette direction soit due à la force centrifuge, on ne sait pas plus, pour cela, pourquoi la racine se dirige en bas et non Ja tige ; on constate, une fois de plus, un fait, mais on ne l'explique pas. D'autres physiologistes ont vu, dans cette tendance de la racine à s’'enfoncer en terre, une action de la lumière. Selon eux, la racine fuit la lumière, et la tige la recherche. Les expériences de M. Du- trochet, avec sa caisse remplie de terre, et de laquelle sont sorties les racines, mettent à néant cette opinion. Les jacinthes cultivées dans les carafes d’eau développent parfaitement leurs racines sous l’action de la lumière. Ne cherchons pas davantage à résoudre ce problème; soyons aussi : sages que Percival et Lefébure, qui l'ont relégué parmi les faits inex- pliqués, dus à l’action directe de cet agent mystérieux que nous désignons sous le nom de force vitale, et contentons-nous de suivre les différents phénomènes qui s’accomplissent pendant celte pre- mière période de la vie végétale qu'on appelle la germination. Pour que la germination s’accomplisse, il faut certaines conditions de température, d'humidité et d’air. Suivant la nature de la graine, la durée d'incubation est très-variable; elle varie de quarante-huit heures à deux ans, ainsi qu’on peut le voir dans le tableau suivant. Pan Cu MIACEUM RE ane ee dise a scies nina) ot de ocre 2 Jours, Cresson alénois; choux-rave.......,............. 2 à Sisymbrium (plusieurs espèces)... ............ potiron}: ARR RE RNA Ne Ebiantel, de SL + 134 ORGANES DE LA REPRODUCTION. Froments AVOIR MNMAEER PAR OMAN. LR MEN 6 jours. Chicorée sauvage, laitue (en moyenne)............... d Pourpier, scorsonère, maïs, arroche, tabac........... 8 BOIS PBUIMAUNE ane see se mile ee Die n oise aie le oise els + 9 ÉpINarUss MAO RE A AMEN NAS LUE EN 10 Cerfeuil;sasteran te sut .bren es doser sm tt cdi de Al FÉVE DIE MPAVOIS = MR semences cese sms 12 Raiponce.- 2-2. recto piles deetiee 13 POTSH SAR ERP AR ME de dl rares 14 Asclepias syriaca, mouron bleu.......... soso 0116 BASHICANÉ RS Fr see reset Sie fit de 17 ABNOLE OR este selenaeis ee sise eee eme eeRes es ce 19 Pied-d’alouette et pigamon...................... 1. DU Sumac vernis, jaemin frutescent....,...,......... so TR Muffier, OrISAD,INAMES EE ass se reset eneics 22 Digitale, campanule à grandes fleurs ................ 24 RICID Re Se eee Cet nie eieteie à eee ee icetee 26 Gui. NES. dE chaciteenr 4. JYE 2 4 mois 1/2. Amandier (graine nouvelle). 7. ........,............ 6 BÉCHEN, (CHALAIEMIED seems messe ere 1 an. Gornowlier rosier planera et -r-e-reervoeece i an1/2 à 2 ans. AINATANTACÉRS encre meres ces st AMDIGTAISTUIOUTS: CTUCHÈTES 2 FR acer e Host e--RPE STATUS Borraginées | Def LU 9 Cara (amet el: a AO MES ss: ce MAIVACÉGS AE DL Pine volt cie ess EEE AN 10 Composées Plantaginées \,,,,,,....... See irteree je. 11 Géraniacées Convolvulacées POIYEONÉES RES eee CCe EE e-crecrcert SO ET 12 TU tte APTE 13 Valérianées Fo rs psodxL pag Labiées RenAneulACÉ CS dre are enaseach-nens s.11) Antirrhinées Ne NL PRRATIPANE ARE Ombellifères Dans l'ordre normal de succession des phénomènes, c’est la radi- cule qui se développe la première; si elle est renfermée dans une coléorhize, celle-ci se distend pour laisser passage à la radicule (cau- dex descendant, système descendant), qui, ayant pour fonction de puiser dans le sol les matériaux de la vie nécessaire à la plante, doit être mise en contact avec les agents extérieurs. Dans les monocoty- lédones coléorhizées, la radicule n’a pas de durée, et il pousse, à la base de la jeune tige, un grand nombre de radicules (PI. 25, fig. 1), GERMINATION. 135 ce qui n'a pas lieu dans les dicotylédones, dont la radicule s’allonge et continue à croître pendant toute la vie de la plante. La gemmule (caudex ascendant, système ascendant) ne tarde pas à suivre l’évolution de la radicule (PI. 25, fig. 1 à 10). Dans les mo- nocotylédones, elle apparaît sur le côté du cotylédon, qui prend peu de développement et reste souvent à l’état de gaine, appelée co/éo- rhize. Dans les dicotylédones, la gemmule est retenue par les cotylé- dons (PI. 26, fig. 4) entre lesquels elle est courbée; puis elle se redresse et se dégage; la tigelle prend de l'accroissement, a bientôt franchi les cotylédons, et se présente à la surface du sol (PI. 26, fig. 11 et 13). Les cotylédons restent quelquefois dans le sol, où ils se détruisent ; ils sont dits kypogés. Mais le plus souvent ils sortent de terre, ce qui est très-évident dans les crucifères, les ombellifères et les convolvulacées ; dans ce dernier cas, ils prennent le nom de coty- lédons épigés ou de feuilles séminales, et ils en ont en effet tous les caractères, car ils sont pourvus de stomates comme les feuilles aériennes. Aux cotylédons succèdent les feuilles primordiales, dont la configuration et la disposition sur la tige diffèrent souvent des feuilles caulinaires ; dans les haricots elles sont opposées, tandis que toutes les autres sont alternes (PI. 26, fig. 11). Les cotylédons des graines dépourvues d’albumen sont épais et charnus, et pendant le phénomène de la végétation, ils prennent un accroissement plus ou moins considérable (PI. 26, fig. 4 à 8); tandis que dans les semences pourvues d'un albumen, ils sont minces et foliacés. Ce mode de germination est le plus commun, on peut même dire qu'il est le mode normal; mais il y a des végétaux dont la germina- tion présente d'étranges anomalies : c’est ainsi que, dans le manglier, la radicule se développe pendant que le fruit tient encore à l'arbre, et elle acquiert près de 35 centimètres de longueur, jusqu'au moment où, le fruit se détachant, la radicule tombe dans la vase, s'y plonge, et la germination suit son cours. C'est, en général, dans les graines des plantes aquatiques que ces anomalies sont le plus fréquentes. On voit cependant ce même phénomène se produire pour le fruit de la chayotte, dans lequel l'embryon germe et sort du péricarpe avant la séparation du fruit de la plante. Parmi les végétaux à germination anormale, on peut citer le gui, dont la radicule suit la loi inverse de direction des axes, et remonte vers la branche au-dessous de laquelle la graine est attachée. 136 ORGANES DE LA REPRODUCTION. Il n’est pas nécessaire d’énumérer ici toutes les variations que présentent les phénomènes de germination : il faut étudier les phé- nomènes normaux et se borner à en saisir les lois; les exceptions ne s’apprennent que peu à peu, sans préjudicier à la connaissance des lois qui régissent la nature végétale. Quelles sont les modifications que subissent les graines avant leur germination, et pendant cette partie si importante de leur vie? L'em- bryon, qui constitue seul la plante à venir, mais qui est trop déli- cat pour rester exposé à l’action destructive des agents extérieurs, est enfermé dans l’épisperme; celte enveloppe protectrice lui permet d'attendre pour se développer le moment favorable, et le défend contre les alternatives de chaleur et d'humidité, qui toutes deux tucraient le nouvel être; les graines qu'on en dépouille germent difficilement, et ne donnent naissance qu'à des individus chétifs. L'albumen joue, dans les graines qui en sont munies, un rôle bien positif; il fournit, à l'embryon qui se développe, les premiers malériaux de la nutrition. On trouve dans certaines graines un endosperme corné, qui néanmoins subit les influences des agents ambiants, et contribue à l’évolution de la jeune plante. Les cotylédons sont indispensables à la vie de la plante; ils ne peuvent être retranchés sans en causer la perte. Ils deviennent le siége d’un travail qui est presque indépendant de la radicule et de la plumule, pourvu qu'on ait soin de ne pas toucher au point où sont fixées la plumule et la radicule. C’est à cause de leur rôle, dans la vie de la plante, que Bonnet leur avait donné le nom de mamelles végétales. A l'exception des graines des plantes aquatiques, qui germent dans l'eau, il n'y a pas de germination possible avec un excès d’humi- dité. L'eau, qui doit fournir à la graine les premiers éléments de la vie, y pénètre par le hile et sature la substance même du périsperme, qui est de texture spongieuse. Toutes les parties de la graine, le péricarpe lui-même, participent à cette action; il suit le mou- vement général, et il finit par se dissoudre. La graine devient alors le siége d'une série de modifications chimiques, dont les principaux agents sont l'eau et le calorique; les éléments cousti- tuants de la graine fournissent le reste. Ces transformations ont été fort bien étudiées dans ces derniers temps par les bolanistes-chi- GERMINATION. 137 mistes. L'agent principal de la germination, celui qui met en œuvre les matériaux fournis tant par la graine elle-même que par les agents extérieurs, est l'oxygène. On à essayé de faire germer des graines dans les autres gaz, et l’on n’a pas réussi. L’oxygène seul, soit mêlé à l’azote, comme dans l'air atmosphérique, soit pur, comme on l'oblient dans les laboratoires, est l'agent actif de cette fonction. Voici l'explication la plus récente du phénomène de la germina- tion, telle qu'elle a été donnée par les chimistes. Lorsque les plantes sont adultes, elles tirent leur nourriture de l'atmosphère; mais, pen- dant la germination, elles l’empruntent aux fécules, aux gommes, aux corps gras qui entourent l'embryon. I faut, pour qu'il se déve- loppe, que ces matériaux accumulés soient entièrement consommés. Les cotylédons sont, comme l’albumen, des dépôts de fécule, de pec- line ou de corps gras qui sont deslinés à nourrir l'embryon. Pen- dant toute la durée de la germination, la jeune plante vit aux dépens des amas de nourriture qui l’enveloppent ; à mesure qu’elle grandit, la masse des cotylédons diminue, et quand elle est assez forte pour pouvoir puiser directement sa nourriture dans le sol, ces cotylédons s’atrophient et tombent. Le phénomène qui se passe dans les coty- lédons, entre autres dans ceux qui sont féculents, est la transforma- tion successive et lente de la fécule en pecline, en dextrine et en sucre. Quand les graines sont grasses, la succession des actions chi- miques est la même; quelquefois cependant, sous l'influence de l'oxygène, les principes gras se convertissent en oxygène et en eau, et dans ce cas la nutrition de la plante ne vient que de la fécule et de la pectine, qu'on trouve associées aux corps gras dans les graines oléagineuses. Le produit direct de ces différentes transformations est du sucre, c'est-à-dire que la graine devient le siége d'une fer- mentalion saccharine, qui passe à l’état de fermentation alcoolique, puis acétique, pendant laquelle il se dégage de l'acide carbonique, dont la formation commence à l'époque où l'oxygène de l'air se combine avec le carbone contenu dans la substance périsper- mique pour former du sucre. C’est donc en perdant une portion de son carbone que la substance cotylédonaire est transformée en sucre. On prétend que c'est par l'intervention d'un acide que la fécule se transforme en sucre, comme cela a lieu dans nos labo- raltoires. 138 ORGANES DE LA REPRODUCTION. Pendant la germination, il disparaît de l'oxygène et un peu d'azote, et il se dégage de l'acide carbonique. En général, tous les corps oxy- oénants et le chlore ont la propriété d'accélérer la germination ; c'est même par ce moyen, c'est-à-dire en arrosant des graines de mimosa scandens avec une eau aiguisée d'acide chlorhydrique, qu'on a pu les faire germer, ce qui n'avait pu avoir lieu auparavant. On à fait germer en einq à six heures des graines de cresson, qui exigent de vingt-quatre à trente-six heures pour se développer normale- ment. L'accélération des phénomènes de germination, par les acides, s'explique par la conversion en sucre de la matière féculente. Ce qui distingue la germination de la végétation, c'est que les acides l’ac- tivent, tandis que les alcalis la retardent : le contraire a lieu pour les végétaux adultes. La germination a lieu entre certaines limites de température, dont l'inférieure est 0°, et la supérieure 40° à 45° cent.; mais la tempé- rature la plus favorable est entre 40° et 25°. Les graines ne peuvent cependant pas se développer à toutes les températures, et les semen- ces des végétaux des tropiques ne peuvent que difficilement germer sous notre climat. L'action du calorique n'a sans doute pas d'autre effet que de faciliter les réactions chimiques et d'agir comme un excitateur. Le fluide électrique qui agit sur la végétalion avec une grande puissance agit également sur la germination; et l'on a cru remar- quer que l’électricité négative l’accélère, tandis que l'électricité posi- tive la retarde. Tout cela est encore bien hypothétique. L'influence du fluide lumineux sur la germination est aussi très- grande, et l'on sait qu'elle lui est préjudiciable, sans doute à cause de son action sur la radicule, qui a besoin d’être dans un milieu d'une certaine densité pour remplir ses fonctions. Quoiqu'on ait fait germer des graines dans toutes les circonstances les plus variées, et qu’on ait même pu faire croître des plantes dans des corps métalli- ques très-divisés, il n'en faut pas conclure que le sol soit un milieu absolument indifférent ; il agit comme réservoir d'humidité, se pé- nètre de calorique sous l'influence des rayons solaires, par suite de sa division infinie et de sa couleur obscure, et agit encore par les substances qui y sont chimiquement mêlées. Quant à la structure anatomique d’une jeune plante en état de germination, elle est à peu près celle de la plante parfaite. La tige GERMINATION. 139 offre des cellules allongées qui constituent le corps de l’axe, danslequel apparaissent déjà quelques faisceaux épars, composés de trachées, et de vaisseaux rayés, annulaires, suivant le degré de germination. Les cellules diminuent de diamètre vers la circonférence, et la couche tout à fait extérieure est composée de cellules plus serrées, qui cons- tituent l'épiderme {PI 27, fig. 4 à 6). CHAPITRE XIII GÉNÉRATION DES CRYPTOGAMES Pour terminer ce modeste essai de botanique élémentaire, il con- vient de parler de l’ensemble des organes de la fructification et de la germination dans les végétaux cryptogames ou acotylédones. Il y a dans celte classe, encore si peu connue, une plus grande variété de modes de reproduction que dans les phanérogames. On les a divisés en deux grands groupes, suivant le mode affecté par chacun d’eux dans le développement de ses corps reproducteurs : ainsi, on appelle endosporées les cryptogames dont les spores se développent dans l’intérieur des tissus : tels sont les profococcus, les palmella ; et erosporées celles dont les spores se développent à l'extérieur de l'utricule : tels sont les champignons. Quant au mode particulier de reproduction, il se rapporte à trois grandes modifications fonda- mentales; ce sont : 1° les spores, semblables aux graines des phané- rogames et n’en différant que par leur mode de formation, qui parait seulement être l'isolement de cellules qui reprennent l'individualité dans les cellules qui entrent dans la composition des tissus mêmes; c’est au reste le mode de génération le plus simple et celui qui est propre aux animaux inférieurs; 2° les gemmules, appelées encore innovations, sortes de bourgeons qui naissent dans l'aisselle des feuilles, s’allongent, et forment de petites branches qui se détachent de la plante mère, et donnent naissance à de nouvelles plantes; c'est encore un mode de reproduction qui rentre dans le premier et est aussi naturel, 3° les propagules, corps cellulaires composés d’un petit nombre de cellules placées bout à bout et sans ordre, qui tombent à terre, germent et donnent naissance à une nouvelle plante ; 4° on a observé dans les mousses de petits /ubercules qui se développent à la surface des racines et reproduisent la plante : ce sont des espèces de bourgeons qui se forment sur certaines parties du végétal mère, et, en tombant sur le sol, jouissent de la faculté de produire une plante nouvelle. On a encore signalé dans les lycopodes et les azollées des corps reproducteurs inconnus. GÉNÉRATION DES CRYPTOGAMES. A1 Dans les algues, classe si nombreuse et si variée, on trouve plu- sieurs modes de reproduction ; le plus simple est celui des confer- voïides, dont les utricules remplissent à la fois les fonctions de la végétation et celles de la reproduction, ou, comme les êtres inférieurs, n'ont pas d'appareils distincts pour la vie de nutrition et pour celle de reproduction. Quand la plante est arrivée à une certaine époque de sa vie, la matière verte de chaque utricule se concrète et se par- tage en nombre variable de petits grains, nommés spores (PI. 28, fig. 17 à 29), qui servent à reproduire la plante; mais ces spores, en nombre indéterminé dans les confervacées, présentent déjà un nom- bre déterminé dans les ulvacées, qui sont tétraspores; c’est l'indi- vidualisation d’une utricule dans les hydrodictyons, une fissiparité . dans les nostochinées, etc. Dans les végétaux de cette classe, les spores munies de cils vibratiles (PI. 28, fig. 20 et 21) sont douées de mouvement, et ce mouvement parait spontané comme celui des animaux infusoires, mais il ne dure que jusqu'au moment de la germination. Dans les phycées, les spores se développent dans des /hèques, espèces de cellules spéciales, diversement disposées; elles sont lalé- rales et unisporées dans les vauchéries; unisporées aussi dans les charas ; mais les (hèques sont enveloppées de filaments cloisonnés ap- pelés paraphyses, contournés en spirale, et formant par leur sou- dure une lunique externe, ou #nduvie. Dans les fucus, les thèques {apissent les parois de cavités creusées dans le /halle, et appelées conceplacles; elles sont accompagnées de paraphyses. On ne trouve pas de paraphyses dans les corallines. On trouve, à l'intérieur des charagnes et des fucacées, des phytozoaires, petits filaments roulés en spirale assez semblables à ceux représentés PI. 29, fig. 11, 14,15, 16 el 25, et paraissant être des animalcules semblables aux zoospermes; les ulricules qui les renferment, et qu'on regarde comme l’analogue des anthères, ont été appelées anthéridies et zoothèques. Dans les floridées, les thèques sont tantôt extérieures, comme dans les callithamniées, tantôt disséminées dans le tissu; les unes sont accompagnées de paraphyses, les autres, comme les lomentariées, ont les thèques renfermées dans des portions de thalles différant par leur structure du reste des tissus, et qu’on a nommées s/chdies; dans les claudées ils sont au milieu d’un thalle réticulé. En suivant avec attention le développement des spores nues ou in- 142 ORGANES DE LA REPRODUCTION. duviées, externes ou internes, on n’y voit que le jeu d'un système de formation semblable. Dans les plus inférieures, on trouve la confu- sion; dans les plus élevées, la symétrie, en un mot une arithmétique qui ne présente, comme il a été dit au commencement de ce livre, que des nombres pairs ayant 2 pour facteur premier, et qui en sont presque toujours les multiples. , Dans les champignons arthrosporés, ce sont des utricules termi- nales, affectant la forme d’un chapelet, et qui se séparent à leur ma- turité. On distingue les genres d’après la nature des spores et la structure des corps qui les supportent; les trichosporés ont les spores placées à l'extrémité de filaments simples. Les thécasporés ont les spores renfermées dans des #hèques (PI. 28, fig. 4). Les spores sont, suivant les familles, disposées sans ordre, ou bien symétriques à la surface du réceptacle : tels sont les lichens dont les thèques (fig. 16) sont fixées aux parois internes d’un conceptacle évasé, dont les bords se sont rapprochés et forment une cavité ou- verte seulement par une fente ou une petite ouverture appelée ostiole; ou bien encore ils tapissent, comme dans les trufles, la cavité d’un péridium, réceptacle commun ouvert à son sommet ou entièrement clos, qui renferme des conceptacles libres où soudés (PL. 28, fig. 8, 11); on a donné le nom de gleba à la masse des con- ceplacles renfermés dans le péridium. Les spores, au lieu d’être simplement lisses et ovales, sont cloi- sonnées, baculiformes, didymes, tricuspides ou réticulées, et le nom- bre varie de 4 à 8 (fig. 8, 16). Dans les basidiosporés, les spores, presque toujours au nombre de 4, sont portées sur une utricule tétracuspide, tantôt à la face inférieure d’un conceptacle enveloppé du sac membraneux à compartiments appelé péridium, ou biea tapis- sant les lamelles ou lacunes creusées dans la g/eba. C’est à cet ordre qu'appartiennent les champignons des genres agarie, bolet, clavaire, chanterelle, Iycoperdon. Les myxosporés ont les spores simples ou composés, flottant dans une masse mucilagineuse d'abord, qui forme ensuite une sorte de péridium, ou mêlée à des filaments divers appelés capillitium. La classe des mousses, qui comprend les hépatiques et les mousses proprement dites, est remarquable par son système de reproduction. Ce sont bien toujours des spores; mais elles sont renfermées dans un sac appelé sporange, revêtu d'une enveloppe extérieure appelée GÉNÉRATION DES CRYPTOGAMES. 143 épigone, et cet ensemble porte le nom d'archégone. Quand les spores sont müres, le sporange déchire l’épigone et apparaît; les spores en sortent de diverses manières. L'archégone est entouré ordinaire- ment d’une gaine appelée périgone, qui renferme toujours plusieurs archégones, dont un seul se développe, et toujours l’archégone, qu'il soit ou non entouré d’un périgone, est accompagné, dans les genres foliacés, d'une rosette de feuilles appelée le périchèze. Le périchèze semblerait représenter le calice des phanérogames, et le périgone la corolle. Le sporange à coiffe des mousses, qui a la forme d’une urne, est porté sur un pédicelle et renferme au centre une colonne nommée columelle. Cette urne a une triple paroi; on donne le nom de sac sporophore à Vurne interne, et celui d’apophyse à la masse charnue sur laquelle l’urne intérieure repose, et qui est formée par le développement des deux urnes extérieures. L'urne externe se continue au sommet et est fermée par une membrane appelée oper- cule, qui en est toujours séparée par une rangée de cellules élastiques appelées anneau. Elles se distendent au moment de la dissémination des spores, et font tomber l’opercule. Les urnes internes sont le plus souvent bordées de petites lanières appelées le péristome. Le péris- tome est simple ou double; il varie beaucoup dans sa forme et sert à distinguer les genres. Ouire cet appareil compliqué qui renferme les corpuscules repro- ducteurs, il y a dans les mousses comme dans les jongermannes, soit sur le même individu, soit sur des individus différents, de petits corps ovoides formés d’une membrane mince et incolore, et renfermant une masse cellulaire contenant dans chaque utricule, suivant la plupart des auteurs, un phytozoatre (PI. 25, fig. 25). Le corps qui le ren- ferme s'appelle, comme nous l’avons déjà dit, le zoothèque (les an- thoïdies où anthéridies de quelques cryplogamistes). La spore serait alors l’ovule fécondé par le phytozoaire. De là, la distinction des mousses en hermaphrodites, quand les zoothèques et les archégones sont renfermés dans un même périgone; en monoïques, quand ils sont séparés quoique sur le même pied, et en dioïques, quand ils sont sur des pieds différents. La reproduction des mousses a également lieu par sporules, par innovalions et par lubercules. Quant à la valeur des zoothèques et des phytozoaires, il n’est plus permis de douter de leur influence fécondante. L'histoire des phy- 144 ORGANES DE LA REPRODUCTION. tozoaires et des zoospermes est si ambiguë, qu'on ne peut dire si ce sont des animaux ou des corpuscules doués d’un mouvement méca- nique et dépourvus de spontanéité. Le fait est que l'on n’est pas d'accord sur ce point : ce que les uns affirment, les autres le nient. Les zoospermes ont eu une fortune diverse : tantôt on les a élevés au rang d'animaux, d’autres fois on en a fait de simples filaments ani- més du mouvement brownien. Les fougères se multiplient par des spores contenues dans un sac membraneux appelé sporange (PI. 30, fig. 4, 5, 6,7), placé à la face inférieure des frondes (PI. 30, fig. 1, 2 et 3), et affectant des dispositions particulières suivant les sections et les genres. La forme et la nature du sporange sont même un caractère de la plus haute importance pour distinguer les groupes entre eux. Le sporange est . composé d’une simple membrane dont les utricules sont semblables entre elles et autour desquelles est un anneau appelé connecticule (fig. 4, 5, 6), partant du pédicelle qui supporte le sporange, et l'en veloppant comme le cimier d’un casque ou comme un turban. La figure du sporange et celle des spores présentent d'innombrables variétés. Les sporanges, réunis sous les frondes en groupes de figures diverses, ce‘qui constitue le mode d’inflorescence propre à ces végé- taux, sont rarement solilaires : ils sont rassemblés en amas appelés sores (PL. 30, fig. 1); quelquefois nus et d’autres fois recouverts d’une membrane protectrice qu'on appelle #ndusie, qui varie elle-même suivant les genres. D’autres fois elle est cyathiforme (fig. 2, 3), el c'est dans cette coupe que sont contenues les spores. Dans les genres osmonde et lodée, les sporanges forment une pa- nicule (PI. 30, fig. 7) et rappellent, par leur figure, l’inflorescence de certaines graminées. On retrouve dans le bo/rychium une panicule ramifiée, et dans l’ophioglossum un épi distique à sporange dépourvu de connecticule. La nervure moyenne des frondes des hyménophyl- lées porte des godets dans lesquels se trouvent les sporanges insérés sur une colonne centrale (fig. 8). On trouve dans les fougères, comme dans les mousses, des bour- geons qui se développent sur les frondes, se détachent et produisent un être nouveau (fig. 9). Dans les Iycopodiacées, les sporanges sont insérés sur les feuilles et ne sont jamais recouverts d’une enveloppe; les sporanges sont uniques dans les lycopodes (PI. 30, fig. 10, 11), et portés sur une GÉNÉRATION DES CRYPTOGAMES. 145 feuille fructifère. D'autres fois on trouve, à la place des sporanges, un corps plus gros, renfermant, au lieu de la fine poussière qui cons- titue les spores, et est connue sous le nom de poudre de lycopode, quatre globules (fig. 12) qui, étant mis en terre, germent el repro- duisent la plante, et paraissent être des bulbilles. Dans les psilotées, les sporanges, au nombre de trois (fig. 13), sont portés par la base du pétiole. Après avoir vu les spores des cryptogames inférieures sous la forme la plus simple, s'élever et passer au sporange distinct des hépati- ques et des mousses, puis à l’inflorescenee des fougères déjà déta- chée de la fronde dans l’osmonde et l’ophioglosse, nous arrivons aux équisétacées, dans lesquelles un épi terminal ovoïde, distinet du reste de la plante, représente le mode d’inflorescence propre à cette famille. Il se compose d’écailles rabattues sur un court pédicelle fixé horizontalement à l'axe floral et simulant une tête de clou (PI. 30, fig. 14); ce sont des sporanges contenant des spores entourées de deux filaments élargis à leurs extrémités (fig. 15), et qui jouissent d'une telle sensibilité hygroscopique, qu’en les observant au micros- cope, l'humidité chaude de l'haleine les fait se contracter de mille manières, de telle sorte qu'on les prendrait pour des êtres animés :. ils paraissent avoir pour objet de projeter les spores hors du spo- range. Les azolla ont encore des sporanges distincts de leurs feuilles, portés sur un long pédicelle et renfermés dans une indusie. Dans les rhizocarpées, les plus élevées des cryptogames, les organes de la reproduction sont des sporocarpes, pelits sacs ovoïdes renfer- mant des spores et fixés sur un pédicelle. Dans la pélulaire et le mar- silea, les spores paraissent attachées à un placenta pariétal (PI. 30, fig. 46 à 19), tandis que dans les salviniées elles le sont à un pla- centa central (fig. 20). Cette fructification parait être la dernière expression du mode de reproduction dans l’embranchement des cryptogames, dont les organes générateurs méritent d'être étudiés. Oa n’y voit rien qui rappelle les végétaux phanérogames; les spores paraissent être des ovules renfermés dans leurs sporanges, comme ces derniers dans leurs loges pistillaires. Quant à la sexualité des végétaux de cet embranchement, elle se réduirait, suivant les uns, à un simple grain de pollen soumis à une influence vitale différente et devenant, non plus une utricule remplie Botan., T. II. 10 Û 446 ORGANES DE LA REPRODUCTION. de granules générateurs, mais bien un ovule reproducteur ; suivant d’autres, elle présenterait, outre cet ovule reproducteur, une véri- table anthère (/'anthéridie), mais qui, au lieu de renfermer des grains de pollen remplis par la fovilla, contiendrait directement des phy- lozoaires, ce qui rendrait bien différent le mode de génération des cryptogames, puisque, dans le premier cas, il y aurait génération primordiale, et dans le second, identité avec les phanérogames ; l'étude de la vie des êtres inférieurs est encore trop incomplète pour que les mystères en soient positivement connus. Dans les cryptogames, la germination présente des phénomènes plus simples et cependant plus variés que dans les phanérogames ; mais un fait domine dans la germination cryptogamique : c’est que, quelle que soit l'espèce qu’on observe dans l’état de déve- loppement primitif de ses spores, elle présente toujours, dans son premier âge, l’aspect d’une espèce inférieure, de telle sorte qu'il est difficile de dire si c’est cette dernière à l’état adulte, ou l’autre à l'état embryonnaire (Voir pl. 31). Dans le protococcus, dans cette algue si simple, puisque chaque cellule est un individu complet, la reproduction a lieu sans germina- tion ; chaque cellule ou individu donne naissance à d’autres cel- lules qui ne changent point de forme; elles sortent sphériques de la cellule mère, elles restent sphériques et ne prennent seulement que de l'accroissement. Dans d’autres végétaux inférieurs, la spore subit une certaine modification : de sphérique qu'elle est, elle devient ovoïde, puis oblongue, s'étrangle dans son milieu, et alors ilya deux cellules, comme on le voit dans le ferment de la bière (PI. 28, fig. 1). Les spores des conferves germent ainsi ; ‘c'est d’abord une cellule sphérique ou ovoïde (PL. 31, fig. 1,2, 3) qui s’allonge et se cloisonne pour en former deux; la cellule terminale s’allonge à son tour, se cloisonne aussi pour donner naissance à une troisième, qui présente le même phénomène, et ainsi des autres. Il résulte de cet allonge- ment par succession utriculaire, des petits filaments cloisonnés qui ne changent plus de forme et ne font plus que grossir et grandir (PI. 31, fig. 7). Les spores des vauchériées et de quelques autres algues offrent un singulier phénomène au moment de leur germi- nation. Ces spores, munies de cils vibraliles (PI. 28, fig. 20, 21, et pl. 31, fig. 6), se meuvent dans l’intérieur des cellules dans les- quelles elles ont été formées, et leur mouvement est toujours dirigé GÉNÉRATION DES CRYPTOGAMES. 447 vers un point de la paroi qu'elle frappe pour s'ouvrir un passage. Aussitôt que l’ouverture est pratiquée, toutes les spores sortent, et, devenues libres, elles exécutent, dans le liquide, des mouvements désordonnés, pendant environ deux heures, et qui ne cessent que quand les cils tombent ; alors les spores germent, s’allongent et re- produisent des plantes nouvelles. Dans les algues lamelleuses, les fucus, les ulves, etc., la spore se cloisonne également transversalement ; la partie inférieure s'amineit comme en une sorte de radicule; la portion supérieure au contraire s'élargit, et la matière qu’elle renferme se cloisonne diversement en plusieurs cellules pour former le thalle ou première ébauche de la plante (PI. 31, fig. 4,5). Les spores des champignons ont un mode de germination à peu près semblable à celui des conferves : ce sont des granules sphériques, qui donnent naissance à des filaments cloisonnés, simples ou rameux, s'enchevêtrant ensemble pour constituer ce qu’on appelle le #yce- léum où blanc de champignon. Ces filaments sont composés de cel- lules placées bout à bout, et ne renferment jamais d’endochrome. C'est à l'extrémité de ces filaments, ou sur les côtés, que se forment les nouvelles spores, ou des amas celluleux qui constituent les cham- pignons dont la forme est très-variable. Comme les champignons, les lichens naissent d'une spore qui est tantôt simple, c’est-à-dire formée d’une seule cellule, tantôt compo- sée de plusieurs cellules placées bout à bout. En germant, elle donne naissance à des filaments blanchâtres enchevêtrés comme le myce- lium des champignons, et qui forment une membrane dans laquelle on distingue des mailles d’un tissu très-serré. Cette membrane se dé- truit, après avoir produit une expansion, généralement foliacée, qui devient le thalle, sur lequel se développent les organes reproducteurs. Les lichens se reproduisent encore par les gonidies, sortes de grains arrondis ou ellipsoïdes, contenus dans le tissu inférieur du thalle, et renfermant de la chlorophylle (PI. 28, fig. 6). Ces gonidies se multiplient par division binaire; c'est-à-dire que la cellule s’allonge et se divise transversalement en deux cellules qui finissent par se séparer. Les jongermannes présentent à peu près le même mode de germi- nation que celui des /ucus; la spore (PI. 31, fig. 9), de simple qu'elle est, devient un amas celluleux (fig. 40) muni inférieurement d’un fila- 118 ORGANES DE LA REPRODUCTION. ment radiculaire (fig. 11), et donne naissance à un thalle qui prend bientôt la forme de la plante parfaite. La germination des mousses ressemble à celle des champignons : dans les deux cas, la spore (PI. 31, fig. 13) se déchire, donne nais- sance à un filament qui s’allonge (fig. 14), se ramifie (fig. 16), et dont les ramifications s’entre-croisent ; mais il y a cette différence, que les filaments des mousses renferment de la matière verte, et que ceux des champignons n’en contiennent pas: Après plusieurs Jours de cette végétation confervoide, on voit naître, sur différents points de ces filaments, des petites feuilles disposées en rosette autour d'une petite tige, à la base de laquelle se développent des sortes de racines. Cette tige est formée exclusivement de cellules, dont celles du centre sont allongées comme des fibres ; il n'y a cependant ni véritables fibres, ni vaisseaux, C'est sur ces tiges que naissent les organes reproduc- teurs. Dans les fougères la spore en germination ressemble à un grain de pollen qui a émis son tube pollinique. La spore de ces plantes pré- sente, comme le grain de pollen, deux membranes; lorsqu'elle com- mence à germer, la vésicule interne se gonfle, déchire la membrane externe et fait hernie sous forme d’un tube cylindre rempli de ma- tière verte (PI. 31, fig. 17); ce tube s’élargit ensuite, à son extré- mité, en une lame foliacée (fig. 12) d'un tissu cellulaire, sur le bord, de laquelle se développe un bourgeon (fig. 15) dont les premières feuilles ne tardent pas à paraître; ces premières feuilles sont toujours simples; ce n’est que plus tard que viennent les feuilles découpées, qui ne sont pas de véritables feuilles, mais les frondes ou récep- tacles, puisque ce sont elles qui portent les organes reproducteurs. Les germinations de fougères présentent ce singulier phénomène, de porter certains corpuscules, que des botanistes n'ont pas hésité à considérer comme les organes mâles et femelles. Pendant longtemps on a regardé les spores comme l'organe femelle des fougères, et les poils écailleux, les glandes qui envi- ronnent les spores, comme les organes mâles ; il n'y a rien cependant dans ces écailles et dans ces glandes qui pût autoriser à émettre une pareille opinion; mais comme on avait trouvé ces deux sexes dans les autres familles des plantes dites cryptogames, on voulait trouver des analogues dans les fougères. S'il faut en croire les botanistes modernes, on était loin de la vérité ; les spores ne sont nullement !es GÉNÉRATION DES CRYPTOGAMES. 149 organes femelles, et les poils écailleux n’ont aucun caractère des au théridies. C'est M. Nægeli qui, le premier, découvrit, en 1844, les véritables organes mâies; et M. Thuret, en 1848, confirma sa dé- couverte. En étudiant la germination des fougères, M. Nægeli trouva, sur le premier rudiment de la plante qu’il nomme, pro-embryon, — que M. Thuret appelle pseudo-cotylédon et M. Wigand protophylle, — des organes que, par analogie, il regarda comme des anthéridies. Ce sont des cellules, au nombre de 60 à 70, qui se trouvent à la base du pro-embryon ; d’abord sphériques, elles prennent ensuite une forme polyédrique. La matière verte disparait, et à sa place se développent des anthérozoïides ou corpuscules aplatis, tordus en spirale, et munis, à l’une de leurs extrémités ou rostre, d'une couronne de poils (PI. 29, fig. 41,14, 15 et 16), à l’aide desquels 1lsse meuvent avec une grande agilité, aussitôt qu’ils sortent de la cellule anthéridienne. MM. Nægeli et Thuret considéraient toujours la spore comme l'organe femelle ; ce qui souleva d’assez vives discussions. On demandait, en effet, comment ces anthérozoïdes pouvaient féconder des spores, qui apparaissent sur les frondes plusieurs années après la germination. C’est vers la même époque que M. Suminsky découvrit, à son tour, sur ce même pro-embryon, un nouvel organe, qu'il n’hésila pas à considérer comme le véritable organe femelle, auquel il appliqua le nom d’ovule; mais depuis il est généralement désigné sous celui d'archégone. Ce fait fut d'abord contesté; il a fallu les observations de M. Hofmeister, publiées en 1854, pour le faire accepter par la majorité des botanistes. Ces organes femelles sont moins nombreux que les anthéridies; on n’en compte généralement que de #4 à 20 sur un pro-embryon, et, suivant M. Hofmeister, ils peuvent ne pas exis- ter sur la même germination avec les organes mâles ; il y aurait done, comme dans les mousses, monoécie et dioécie. Malgré l'autorité des éminents savants pour lesquels ce fait est in- contestable, il nous est cependant difficile de l’admettre. Qu'est-ce alors que cette spore qui germe, et donne naissance à une fronde comme celle des hépatiques, des fucacées, etc., chez lesquels la spore a besoin d’être préalablement fécondée pour la produire? On répon- dra, sans doute, que cette fronde, ce thalle, ce proto-embryon, comme on l'appelle, n’est que l’état parfait de la spore, et qu'elle ne peut pas plus produire de tige ou de feuilles que la cellule em- 150 ORGANES DE LA REPRODUCTION. bryonnaire des végétaux phanérogames ne peut produire d'embryon sans le concours du liquide fécondateur du pollen; qu’elle est, en un mot, l’analogue de l’ovule avant la fécondation. C'est en effet ce qui peut ressortir de la théorie de M. Hofmeister. Le pro-embryon, une fois formé, porte plusieurs archégones, ou cellules embryon- naires; des anthérozoïdes à mouvements très-vifs sortent de leur en- veloppe, se répandent sur toute la face du pro-embryon, pénètrent dans les cavités archégoniennes, et déterminent la fécondation des organes femelles, au nombre de 4 à 20, qui émettent alors seule— ment une tigelle. Mais, pour une cause restée inexpliquée, il n'y a jamais qu'une seule tige qui s'élève de ce pro-embryon; il faut done admettre qu'il n'y a jamais qu’un seul archégone de fécondé. De nouvelles observations nous paraissent nécessaires, pour rendre in- contestable la théorie de la fécondation des fougères, d’après la théo- rie de MM. Suminsky et Hofmeister. A la suite de ce premier développement, c’est-à-dire de la for- mation du pro-embryon, il apparaît, sur cet organe, une tigelle qui porte des feuilles ou frondes sporangifères, et en même temps des racines se forment à sa base. Dans le plus grand nombre de cas, la tige est souterraine ou rampante; d’autres fois, elle est aérienne, verticale, et atteint une hauteur considérable. Il est admis par tous les botanistes que la tige des fougères arborescentes ne s'accroît qu’en hauteur, et que chaque pousse une fois formée ne grossit plus. C'est encore une erreur, que la simple observation des espèces cultivées dans nos serres ne tardera pas à détruire. Les tiges des fougères arborescentes sont, en effet, presque cylin- driques ; de là vient l'erreur. Elles présentent de nombreuses cica- trices, qui proviennent de la chute des feuilles (PI. 32, fig. 5). Leur structure est très-différente de celle des tiges monocotylédonées et dicotylédonées. Le centre est occupé par une large moelle celluleuse autour de laquelle sont disposés des faisceaux fibro-vasculaires (PI. 32, fig. 4, 9,10, 11), composés chacun d’un tube ligneux de forme très- variable (PI. 32, fig. 8), dont les fibres ont les parois très-épaisses généralement colorées en brun, et les vaisseaux sont des vaisseaux scalariformes (PI. 32, fig. 7). Ces tubes fibro-vasculaires sont rem- plis et entourés de tissu cellulaire comme celui du centre. La germination et le développement des lycopodiacées ressemblent à ceux des fougères. La spore, en germant, devient celluleuse et GÉNÉRATION DES CRYPTOGAMES. 151 donne naissance à des filaments allongés ou à des thalles : c'est le pro-embryon, sur lequel se développe la tigelle, qui devient tige. La structure des tiges des lycopodiacées diffère de celle des fougères. C’est une masse cellulaire, au centre de laquelle sont dispersés diver- sement des vaisseaux scalariformes (PI. 32, fig. 4 à 3). On retrouve ce même phénomène de germination chez les équisé- tacées, les rhizocarpées et les salviniées. C'est toujours la spore pro- duisant, en germant, un pro-embryon qui porte des archégones et des anthéridies. Dans les équisétacées, la spore se divise en deux cel- lules : l’une paraît donner naissance à la racine, l’autre qui se rem plit de chlorophylle forme le pro-embryon ou le prothallium (PI. 31, fig. 18 à 21). C’est d’abord une lame verte, irrégulièrement lobée (fig. 22), puis apparaît au milieu une sorte de nervure composée de tissu plus serré, et sur laquelle se développent les organes femelles, d’où naissent les véritables tiges (fig. 23), Dans les marsilea, la spore se gonfle dans l’épispore et devient une masse celluleuse pro-embryonique, comme dans la pilulaire (PI. 31, fig. 24, 25), mais sans changer notablement de volume; et la germination n'apparaît que quand la plante est arrivée à l’état par- fait (PI. 31, fig. 27, 28, 29), ce qui peut faire croire à l'absence de pro-embryon ; mais cette absence n’est qu'apparente. Enfin, dans les salviniées, petites plantes aquatiques qui nagent à la surface des eaux stagnantes, au moment de la germination, l’épis- perme, -ou l'enveloppe extérieure de la spore, se déchire et donne passage à une lame verdàtre (PI. 31, fig. 31), qui prend ensuite la forme d’un croissant pédicellé ; c’est le pro-embryon, de l’échancrure duquel naît la nouvelle plante (fig. 32 et 33). Ainsi, dans toutes ces dernières familles, c’est le même mode de germination, le même mode de fécondation, que ceux signalés dans les fougères : des archégones fécondées par des anthérozoïdes, qui pourraient fort bien n'être que des infusoires développés sous l’action de l’eau, dans laquelle germent les spores. L ce _ 4 i 2 | à Mas DA" L'e «% 1 : 'ertt mi fn ie mobi 668 rérbesi dti 100 ali [LL dl kaal A anheré J Lei Li boss oh saflihe mghe:t ln tarte Un ns onase 3 de 6 tent 5 dE œuvto! " L i la Au Paule NE. tete ta) M 7 11 \ j +. QU CORAIL b % 4. 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Il est impossible de comparer la plante à l'animal, si ce n’est aux animaux les plus infé- rieurs ou aux annelés ; car élant privées de système nerveux et d'organes splanchniques, chaque nœud ou mérithalle étant la répé- tition de l'acte primitif, on ne trouve par conséquent pas dans la plante, comme dans l'animal, une unité vitale, une individualité qui rend tous les organes solidaires. Les maladies sthéniques ou par ex- cès de vitalité n'existent pas dans le végétal à l’état morbide : ce sont des phénomènes d'hypertrophie qui amènent des fasciations, des élongations, le géantisme, elc.; mais on ne trouve rien qui corres- ponde aux phlegmasies ou aux maladies actives. Les maladies réelles sont asthéniques et tiennent surtout à la nature des modificateurs ambiants, tels que le sol, les expositions, les eaux, les vents, l'altitude, et ce sont celles qui, jointes souvent à des causes mécaniques, amè- nent la fin de la vie dans le végétal. Par suite de la texture celluleuse du végétal, et de cette même tendance de la cellule à l'individua- lisme, elle devient le centre d'une activité nouvelle, et les phéno- mènes qui se produisent ne sont pas toujours la fin de la vie, mais la succession d'apparitions organiques anormales. Quand un insecte le pique ou y fait une blessure, il se produit uneextravasion des sucs, qui s'organisent et donnent naissance à des végétations bizarres, à des galles; mais ce ne sont pas des maladies. La destruction des tissus “par les larves a plus d'importance et détermine la pourriture; celle des bourgeons est plus grave encore, en ce qu’elle prive la plante de ses appareils réels de nutrition et en empêche le développement. Les cryplogames vrais causent une dégénérescence des tissus et donnent lieu, comme l’ergot, à des produits anormaux; mais ils ne font 156 DES ANOMALIES. qu'altérer le fruit et s'opposer ainsi à la reproduction de la plante sans nuire à l'individu végétant. Les ustilaginées sont cause de ma- ladies plus graves et peuvent entraîner la mort du végétal; mais ce sont des altérations qui rentreraient dans les maladies chirurgicales, et qui peuvent, par leur ablation, permettre de rétablir les tissus dans leur état primitif. Il n'y a donc pas, à proprement parler, de nosologie végétale; c’est pourquoi les classifications ne sont pas sus- ceptibles d'être disposées sous les mêmes rubriques que les maladies des animaux. La tératologie, à laquelle nous renvoyons pour l'ordre physiologique des phénomènes, comprend les fails de dégénéres- cence, et la nosologie ne peut se composer que des altérations qui entraînent la mort du végétal ou d’une de ses parties. En général, la mort du végétal présente cette différence avec la mort de l'animal. Dans les végétaux annuels, la mort suit la fructification : son cycle vilal est de quelques mois. Dans les végétaux bisannuels, pendant la première année, le végétal se développe, et pendant la seconde, les fleurs paraissent, les fruits mürissent et la vie cesse : on peut cepen- dant prolonger la vie de la plante en l’empêchant de fructifier. Dans les végétaux vivaces, il y a succession de phénomènes : le cycle végétal se renouvelle chaque année. Dans les végétaux vivaces her- bacés, la tige meurt, les racines persistent, et l’année suivante la vie reparait. Dans les végétaux ligneux et dans les arbres, la vie ne cesserait pas, si le tronc, Po presque à l’état de base de sustenta- tion, ne finissait par se détruire mécaniquement. On peut dire que, sans ces causes mécaniques de destruction et certaines influences ambiantes, la durée de l'arbre serait éternelle. Les maladies qui se transmeltent par voie de génération sont le plus souvent d’ordre tératologique. Nous voyons depuis longtemps des maladies réelles attaquer nos végétaux cultivés, et elles se manifestent par la présence de crypto- games qui ne sont sans doute que des effets et nullement des causes, comme on le croit généralement. Il est difficile de leur assigner une cause première positive, et les caractères sporadiques, épidémiques et contagieux s’y trouvent simullanément réunis. Les influences at- mosphériques en sont évidemment le principe, et elles ne cesseront qu'avec un changement dans les circonstances météorologiques qui les ont produites. Pour rendre cet ouvrage aussi complet qu'on peut le désirer, et DE LA PATHOLOGIE YÉGÉTALE. 151 pour répondre au but de l'étude, nous allons donner les deux syslè- mes de phytothérasie de Plenck et de Philippe Ré, qui ont essayé de grouper les maladies sur le plan des nosologies médicales. TABLEAU DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE D'APRÈS PLENCK. CLASSE I. — LÉSIONS EXTERNES. GENRE 1. Blessures : quelle qu'en soit la cause, par la foudre; par le vent; par la neige. GENRE 2. Fente (gélivure) : par polysarcie ; par le froid. GENRE 3. Exulcération : par blessure ; gommeuse; par l'effet des insectes ; spontanée ; par communication ; totale. GENRE 4. Défoliation : par les insectes; par une fumée âcre; artificielle ; d'automne; phylloptosie. CLASSE II. — ÉcouLemenrs. GENRE 5. Hémorrhagie : par blessure ; spontanée ; par désorganisation. GENRE 6. Les pleurs : par blessures ; spontanées. GENRE 7. Le blanc ou meunier : par les champignons ; par les pucerons. GENRE 8. Le müélat : par les pucerons. CLASSE JL. — DÉBruiTÉs. : GENRE 9. Faiblesse : par manque d’eau; par manque d'air; naturelle; par méphitisme ; par trop de lumière. GENRE 10. Suspension d’accroissement (léthargie) : par défaut d'air; par racines trop voisines ; par plantes volubiles ; par insectes ; par stérilité du sol; par maladie par- ticulière. CLASSE IV. — CACHEXIES. GENRE 11, Chlorose : par défaut de lumière; par les insectes. GENRE 12. Ictére : par l’effet du froid; par cessalion d’accroissement. Genre 13. Anasarque : par longues pluies ; par trop d’arrosement, Genre 14, Taches : par le soleil; les insectes; ferrugineuses ; par les wredo (taches ustilagineuses); naturelles. GENRE 15. Phthiriasis : des plantes saines ; des plantes malades ; par la cochenille. GENRE 16. Vermination : des fruits, des feuilles, des graines. Genre 17. Phthisie ou langueur : par sol stérile; par climat contraire; par sol con- traire ; par transplantation; par blessure ; par chancre ; par défoliation; par floraison excessive; par plantes parasites; par empêchement d’accroissement; par maladie. CLASSE V. — PUTRÉFACTION. GENRE 18. Teigne des Pins : par sécheresse; par froid ; par vent. GENRE 19. Rouille. Genre 20. Charbon ou nielle. 158 : DES ANOMALIES. Genre 21. Ergot : malin et bénin, Genre 22. Nécrose : par brumes; par froid; par chaleur ; par défaut de séve; par le vent; par les sclerotium. Gexre 23. Gangréne : par le sol humide; par le sol gras; par contusion ; par contagion (pourriture). CLASSE VI. — EXxCROISSANCES. Genre 24. Galles de diverses sortes : de l’orme; du lierre terrestre, etc. Genre 25. Bédégar du rosier. Genre 26. Syuamalion des bourgeons ou développement d’écailles sur les bourgeons : le saule, le pin, le chêne. Genre 27. Carnosités des feuilles. Genre ?8. Folioles charnues sur les feuilles : aiguës, larges. Genre 29. Carcinome des arbres : caché, ouvert. Genre 30. Lépre des arbres : par humidité. L CLASSE VIL. — MonsTRUOSITÉS. Gexre 31. Plénitude des fleurs : du calice; des nectaires; des fleurs composées; de la corolle pleine, multiple, prolifère. Genre 32. Mutilation des fleurs : de la corolle; des étamines; du calice; du pé- doncule. GENRE 33. Difformité de la corolle : des feuilles ; des tiges ; des fruits ; par un sol gras; le climat; les insectes; les vents; lésion; hybridisation. CLASSE VIIL. — STÉRILITÉ. Genre 34. Polysarcie : par sol trop gras ; par engrais. GENRE 35. Stérilité : par la pluie, le froid, les insectes, la fumée, le climat, le défaut de fécondation; la polysarcie, lhybridisation, la plénitude de fleurs ; par lésion. Genre 36. Avortement : par trop de fruits ; par la sécheresse ; les insectes ; le sol stérile ; la vieillesse. CLASSE IX. — ANIMAUX ENNEMIS. GENRE 37. Mammiftres : les rongeurs, lièvres, lapins, rats, souris; les ruminants, la chèvre, la brebis. GENRE 38, Oiseaux. GENRE 39. Vers et mollusques. GENRE 40. Insectes. NOSOLOGIE DE PHILIPPE RÉ. CLASSE IL. — MALADIES DES VÉGÉTAUX, CONSTAMMENT STHÉNIQUES. L Gexre 1. Anthéromanie. Quand il y a plus d’anthères que dans lé Je naturel. GENRE 2. Pétalomanie. Nombre anormal de pétales. GENRE 3. Prolification. Partie sortant d’une autre partie. GENRE 4. Périanthomanie. Multiplication du calice. GENRE 5, Carpomanie. Surabondance de fruits. DE LA PATHOLOGIE VÉGÉTALE. : 159 GENRE 6. Sphrygosapanthésie. Accroissement excessif du végétal. GENRE 7. Polyanthocarpie. Avortement de tous les fruits. GENRE 8. Phyllomanie. Abondance de feuilles, dans laquelle on. doit faire entrer la lussuria delle Biade (Ré), qui attaque quelquefois les moissons. Genre 9. Cormemphytége. Greffe naturelle des rameaux. Genre 10. Gourmand (zucchiane). Lorsqu'un rameau prédomine. Genre 11. Pinguédine. Obésité végétale des racines de certains arbres. GexRe 12. Gomme. Extravasion du mucilage. GENRE 13. Brülure. Feuilles des arbres noircies. GENRE 14. Desséchement (secchereccio). Quand tout le végétal se dessèche spon ta nément,. ù Genre 15. Feu. Sécheresse des parties du pêcher en feuilles et en fruits. GENRE 16. Pleurs (lacrimazione). Abondance d'écoulement de séve. GENRE 17. Galle (scabbia). Rugosités extraordinaires des végétaux. GENRE 18. Teiqgne des pins (tarlo de’ pini). Nécrose particulière aux pins. GENRE 19. Rachilis (carolo, Ré). Dépérissement du riz. CLASSE II, — MALADIES DES VÉGÉTAUX, CONSTAMMENT ASTHÉNIQUES. GENRE 1. Stérilité. Toutes les parties de la fleur impropres à concourir au développe- ment du fruit. GENRE 2. Apanthérosie. Défaut d’anthère. GENRE 3. Apétalisme. Manque de pétales. GENRE 4. Carpomosie. Avortement des fruits. GENRE 5. Distrophie. Inégalité dans le développement des parties semblables des mêmes végétaux. GENRE 6. Phyllosystrophie. Enroulement et altération des feuilles. Genre 7. Chlorose Päleur ou jaunisse des végétaux. Genre 8. Taches. Altération du tissu des feuilles dans un point de leur surface. GENRE 9. Callosité. Dérivation de la séve pour former des tubercules inutiles. GENRE 10. Le blanc (albugine). Feuilles couvertes de blanc. Genre 11. Léthargie. Suspension de la végétation, sans mort de la plante. GENRE 12. Nécrose. Mort des végétaux. GENRE 13. Cadran (quadrante). Fente des troncs d’arbres. GENRE 14. La roulure (rotolo). Fente circulaire. GENRE 15. Faux-aubour. Aubier imparfait. GENRE 16. Uarcinome. Excroissance humide et altérée dans les arbres. GENRE 47. Brouüre (selon Ré). Quand les épis de blé sont sans grains. Genre 18. La rage. Maladie qui rend les feuilles du pois chiche crépues. GENRE 19. Phryganoptosie. Chute naturelle des rameaux. GENRE 20. Suffocation. Action de végétaux sur d’autres qui en sont étouffés. Genre 21. Lépre. Corps étrangers à l’arbre et croissant à sa surface. GENRE 22, Vieillesse. Caducité prématurée des arbres. CLASSE III. — MALADIES QUI TIENNENT D'ASTHÉNIE ET DE STHÉNIE. Genre 1. Moscoxéransie. Desséchement des pistils et perte de leur onctuosité. GENRE 2. Anthoptosie. Chute des fleurs spontanément. - GENRE 3. Carpoptosie. Chute spontanée des fruits. GENRE 4. Avortement. Quand les fruits n’ont pris qu’un développement imparfait. 160 - DES ANOMALIES. Genre 5. Acaulosie. Privation extraordinaire des tiges. Genre 6. Phyllorrhysséme. Crispation des feuilles. Genre 7. Stéléchorriphyssie. Tortuosité des rameaux des arbres et des arbustes. Genre 8. Phylloptosie. Chute des feuilles à une époque différente de celle assignée par la nature. Genre 9. Hétérophyllie. Modification accidentelle de la forme des feuilles. Genre 10. Polysarcie. Croissance subite d’un végétal. Genre 11. Anasarque. Gonflement aqueux de toutes les parties d’un végétal. Genre 12. Fente (screpolo, Ré). Séparation spontanée des parties d’un arbre. Genre 13. Phthisie. Dépérissement de toutes les parlies d’un végétal. Genre 14. Botanopséphide. Endurcissement des racines des végétaux. Genre 15. Ulcére. Ouverture qui sefait au tronc des arbres, par où s’écoulent des sucs altérés provenant de la décomposition du bois. GENRE 16. Ictére. Jaunisse des feuilles de toute une plante. Genre 17. Gangréne. Pourriture spontanée du végétal. Genre 18. Langueur. État maladif. Genre 19. Hémorrhagie. Écoülement d'humeur d’un endroit quelconque d'un végétal. CLASSE IV. — Lésions. Blessure. Fracture. Amputation. GENRE 1 GENRE 2 GENRE 3 GENRE 4. Secousse. GENRE 5. Contusion. Genre 6. Excoriation. 7 8 Genre 7. Difformité. Genre 8. Fagellation. GENRE 9. Effeuillaison. Genre 10. Lacération. GENRE 11. Perforation. CLASSE V. — ALTÉRATION DONT LES CAUSES SONT INCONNUES. GENRE 1. Rouille. Effet de l'uredo rubigo. GENRE 2. Jaunée (Giallume, Ré). GENRE 3. Miélat. GENRE #4. Charbon. GENRE 5. Carie. GENRE 6. Ergot. GENRE 7. Fungus. GENRE 8. Rachilis. Genre 9. Taches solaires ou blanc. Genre 10. Asphyxie. GENRE 11. Contagion radicale. GENRE 12. Maladie du jasmin, où falchetto, salvanello, mosca, cancro, idropisia. Après Ré et Plenck, dont les systèmes n’ont eu que peu de reten- tissement, et sont considérés plutôt comme des théories que comme des faits coordonnés capables d’une application quelconque, il a été DE LA PATHOLOGIE VÉGÉTALE. 161 publié sur les dégénérescences végétales, qui ne sont que des phéno- mènes pathologiques, des travaux plus ou moins heureux. Le Bon Jardinier contient, sur les maladies des plantes, un travail plus étendu et mieux coordonné que ceux que nous avons vus jusqu’à ce jour. Elles sont divisées en six sections : 1° L'ercès de force végétative générale ou partielle, qu'on peut appeler s/hénie, ou maladies sthéniques ; 2° La diminution de la force végétative générale ou partielle : l'asthénie où maladies asthéniques ; 3° Les maladies organiques ou spéciales; 4° Les lésions physiques ; 5° Les entophytes; 6° Les parasites végétaux ou animaux. Maladies sthéniques. La plupart des phénomènes pathologiques qui résultent de l'excès de force végétative n'entrainent pas la mort de la plante; c’est seu- lement un trouble dans l'équilibre végétal qui porte avec véhémence les sucs nourriciers vers certains organes qui se développent d’une manière prodigieuse; mais les fonctions vitales n’en sont pas trou- blées, et l’horticulture, ainsi que l'agriculture, mettent à profit cette disposition, pour avoir des produits plus beaux ou plus savou- reux. Cela a même pour conséquence de provoquer le développe- ment de l’ensemble du végétal; nos betteraves, nos carottes, la plupart des plantes potagères sont dans ce cas, et c’est un véritable phénomène d’accroissement avec excès de la force végétative ; dans d’autres circonstances, comme cela a lieu pour les fruits, les fleurs, etc., on ne voit se développer que quelques parties de la plante : telles sont les hypertrophies. Il en résulte que, dans le règne animal, la sthénie, ou l'excès de force vitale localisé, produit, outre la turgescence, des inflammations et la désorganisation des tissus; dans les végétaux, au contraire, c’est tout simplement un développement excessif avec une surabondance des fluides aqueux. Mais cet excès de vitalité a pour conséquence une altération pro- fonde de l'organisme végétal déterminant promplement un état asthénique ou d'épuisement. Botan., T. II. Il 162 DES ANOMALIES. On fait entrer dans cette section les gourmands, qui résultent de l'absence d'équilibre dans les branches d'un arbre. La fasciation (PI. 32, fig. 2, 3 et 4) se voit dans la célosie à crête, qui en est un des exemples les plus vulgaires et les plus frappants. La phyllomante, ou l'excès d’accroissement des feuilles plutôt en nombre qu'en volume. Nos choux sont un produit de la phyllo- manie. La carpomañie où l'abondance excessive des fruits. Quand il y en a trop, les arbres rompent sous le poids, et ‘ils deviennent alors cause d'accidents purement physiques; la carpomanie n’est pas par elle-même une maladie, mais elle peut être cause d'états morbides variés. La phellose où subérosie. C'est l'épaississement subéreux de l'é- corce, si frappant dans le chêne-liége. La subérosie n'est pas encore une maladie, puisque les plantes qui en sont atteintes conservent leur santé, et que leur fonctionnement vital n’en est pas troublé. Cette première section n’est donc pas du domaine de la patholo- gie ; la richesse du sol, la fertilité du climat, les engrais et les arro- sements habilement dispensés, ces sources de la vie, en sont les causes déterminantes. Maladies asthéniques. Les phénomènes qui rentrent dans cette section appartiennent la plupart à la tératologie, car ce sont des accidents qui n’ont rien : de commun avec la pathologie; d’autres, au contraire, sont essen- tiellement pathologiques, et tiennent aux causes ambiantes ; la pri- vation des principes réparateurs en est la cause. Les phénomènes qui rentrent dans la tératologie sont :Ja pana- chure, qui n'influe en rien sur la santé du végétal. A la pathologie appartient la chute des feuilles, qui résulte de causes bien diverses, telles que l'excès de sécheresse, le froid, l'in solation, les insectes, la faiblesse naturelle à la plante. Il ne faut pas confondre cette altération, qui est un mal, avec l’effeuillaison, opération artificielle qui a pour but de faire refluer la séve vers les fruits. Il en est de même de la chute des fruits, qui est due aux mêmes causes. DE LA PATHOLOGIE VÉGÉTALE. 163 La langueur ou décrépitude, dépérissement prématuré dû aux causes ambiantes. La jaunisse, appelée improprement éc/ère. Il faut distinguer le phénomène de la coloration en jaune par maladie de celle qui a pour cause l'expiration du cycle naturel de la végétation : telles sont la maturation et la cessation de la période de croissance. Le blé jaunit par maturation, les feuilles des arbres jaunissent à l’automne, parce que leur rôle physiologique est terminé. C’est dans le premier cas, seulement, qu'il appartient à la pathologie : c'est une forme particulière de l’étiolement. L'absence d'arrosement, ou l'excès d’eau, et la privation de nourriture, produisent la jaunisse. On ferait mieux d'appeler cette maladie la Jaunisse ; car la cause de l’ictère des animaux et celle des plantes diffèrent trop pour qu’on emploie une même expression pour désigner des faits si différents. La cAlorose et l'étiolement. On a donné ce nom aux végéfaux dans lesquels abondent les sucs aqueux et qui sont pâles et sans couleur. C'est une dégénérescence générale qui affecte toutes les parties de la plante et en modifie les produits. L'absence d'air et l'humidité sont la cause de cet état morbide, qui est une véritable diathèse lymphatique ou scrofuleuse; car, comme les scrofules, elle amène la carie, faute de réaction suffisante des tissus contre les agents exté- rieurs. Les végétaux chlorotiques sont cependant ceux qui entrent dans nos cultures, et les qualités de volume, de saveur douce et souvent insipide que nous recherchons dans les légumes de nos jardins, ne sont que l’utilisation de l'élaboration excessive de la lymphe. On a remédié avec succès à la chlorose en arrosant les végétaux avec une légère dissolution de sulfate de fer, qui a pour effet de leur rendre leur tonicité naturelle. La stérilité. La stérilité est le résultat d'influences atmosphé- riques opposées, l'excès de froid ou de chaleur, qui détruisent ou atrophient les organes de la génération et empêchent ainsi la pro- pagation par semence. Les cryptogames parasites sont encore une des causes de la stérilité : ils s’établissent dans la fleur, en envahis- sent tous les verticilles et détruisent les appareils générateurs ou le fruit tout formé. On cultive, dans nos jardins, des plantes ‘qui ne donnent jamais de fruit parce que nous n'avons que des pieds fe- melles. 107 DES ANOMALIES. La stérilité, ou plutôt la stérilisation des fleurs par hypertrophie des organes généraleurs, est une source de plaisirs pour nos jardins d'ornement. En développant le verticille staminaire, nous convertis- sons les filets en pétales (PI. 33, fig. 5), et c'est ainsi que nous obte- aons les fleurs doubles, dont la multiplication n’est plus possible que par les boutures ou marcottes. Anasarque. C’est un état semblable à l’hydropisie, qui se distin- gue, comme la chlorose, par le développement exagéré des tissus sous l'influence d’un afflux trop grand de lymphe ou de fluide aqueux. Toutes les propriétés végétales sont alors modifiées, et dans ce cas les qualités odorantes ou sapides sont diminuées. Un grand nombre de fruits et de légumes acquièrent, sous l'influence de cette maladie, un volume extraordinaire et qui tient à une mauvaise élaboration des sucs nourriciers produite par l'humidité de la saison. Quand les influences extérieures permanentes sont la cause de celte maladie, on n'y peut pas porter remède, s’il s'agit de végétaux annuels : quant aux végétaux vivaces ou ligneux, ils réparent d'eux-mêmes, par le changement des modificateurs ambiants, la nature de l'éla- boration des sucs nourriciers. L La &lettissure. C'est à lort qu’on a mis cette modification chimi- que de certains fruits pulpeux astringents au nombre des altéralions morbides : c’est un mouvement de transformation chimique opérée par l’action de la pectase et des acides organiques sur la pectose, qui est ainsi transformée en pectine; toutefois il esl souvent très- difficile d'établir une ligne de démarcation tranchée entre ce phé- nomène el la pourriture. Dans certaines poires, dans les nèfles et les sorbes, la blettissure est très-recherchée et constitue même une des qualités essentielles de ces fruits. Maladies organiques. Il est permis de se demander, en voyant des contrées tout entières envahies par certaines maladies qui se propagent parmi des végétaux de même nature, s'il y a dans le règne végétal des maladies conta- gieuses. Cetle question, non douteuse pour les animaux, est bien moins résolue pour les plantes. Si l'on entend par contagion les maladies qui se transmettent par contact, les végélaux sont, comme DE LA PATHOLOGIE VÉGÉTALE. 165 les animaux, soumis à une même influence; il y a encore, pour expliquer la contagion, les miasmes, les effluves, sans doute les corpuscules animés, qui, charriés dans l’espace et favorisés par les influences ambiantes, se transmettent de proche en proche, et finis- sent par se propager dans un rayon proportionnel à ces influences. Le typhus ne se développe que dans les hôpitaux ou les grandes agglomérations d'hommes ; les chambres des malades, malgré la pro- preté qui y règne, ont une odeur particulière qui affecte vivement l’odorat; les animaux eux-mêmes, les insectes surtout, tels que les punaises et les parasites, sont chassés par l'odeur de la maladie : donc la plupart des animaux vivants, dans l’état de maladie, émettent des particules qui affectent l’odorat des insectes. Les maladies organiques sont des conditions favorables au développement des végétaux d’un ordre inférieur qui se propagent par une dissémination si nombreuse, que tout le sol et toute l'atmosphère en sont imprégnés ; l’inoculation du mal est facile à comprendre. D'un autre côté, les maladies qui proviennent d’une décomposilion spontanée, sont dues à des conditions particulières de milieu qui, étant les mêmes pour des végélaux semblables, produisent un même état pathologique. Dans ce cas, la contagion ou la transmission par contact de certaines désorganisations n’est pas un fait démontré; on n’a pas, au con- traire, pu inoculer la gangrène à des végétaux sains, parce que les tissus désorganisés ne sont pas susceptibles de communiquer la ma- ladie dont ils sont atteints à des tissus voisins. Le tacon, cette maladie propre au safran seulement, paraît dû à la présence d'un cryptogame, le perisporium crocophilum, qui n’est peut-être qu'un effet et non une cause. L’ablation de la partie alté- rée est le seul moyen de guérir les bulbes malades. La morve blanche, maladie des oignons de jacinthe et des glaïeuls, est une affection dont la cause est inconnue, mais qui paraît due à l'influence de l'humidité; car c'est en Hollande que cette maladie s’est développée. Elle se manifeste par la décomposition successive des tuniques de l'oignon, de l'extérieur à l’intérieur, convertissant le parenchyme en un liquide filant, visqueux, sans odeur, qui paraît être le résultat d'une cause asthénique produisant l’extravasion de la gomme. La maladie de la pomme de terre. Elle a pour cause évidente, outre les influences ambiantes et particulièrement les pluies abon- 166 DES ANOMALIES. dantes, l'humidité du sol, ete., qui ont pu la développer, l'excès de fumure ou l'excès de développement produit par une culture ayant pour but d'augmenter le volume des tubercules aux dépens de leur qualité. C'est le résultat d’une espèce d’anasarque. Quant aux crypto- games et aux insectes qui se développent sur ou dans les tubercules malades, ils ne sont que des effets, et nullement des causes; mais on ne peut nier que, pour les cryptogames surtout, d'effet ils deviennent cause, et jouent leur rôle dans cette maladie. On arrête facilement cetie maladie en arrachant les tubercules, et en les exposant dans un local un peu chaud et bien ventilé. La partie malade se sèche. La maladie de la vigne. en est de cette maladie comme de celle des pommes de terre; elle est due à des influences générales qui facilitent le développement d’un cryptogame qu'on a appelé oidium Tuckeri, et qui, après avoir été effet, devient cause à son tour. Cet oïdium disparaît sous l'influence du soufre qu'on répand sur les ceps malades, dès l'apparition du cryptogame; on peut recommencer deux ou trois fois l'opération en cas de persistance; le soufrage est le seul remède contre cette maladie. Lésions physiques. Les lésions physiques reconnaissent pour cause l'action des agents météorologiques. Ainsi l'éfincelle électrique agit à la fois comme agent mécanique déchirant les tissus, et comme corps comburant. La chaleur dessèche les fluides contenus dans les vaisseaux et cause la mort par suspension des fonctions vitales. Le /roëd, en congelant les fluides contenus dans les mailles des tissus, en augmente le volume et les fait éclater ; il est principalement à redouter pour les végétaux herbacés; ses effets sont variés : sur la vigne, dont le jeune bois est si tendre, il frappe de mort les rameaux naissants et les désarticule à tous les nœuds; quand l’action est intense, il ne reste plus de bois pour la taille : c'est ce qu’on appelle la champelure; la gelivure, produite encore par le froid, se manifeste par des fentes sur le tronc des arbres. On avait cru pendant longtemps que les poisons agissaient sur les végétaux comme sur les animaux, c'est-à-dire qu'ils étaient absorbés par les racines, et même par les feuilles et les parties vertes, et que charriés dans l'organisme ils y portaient la mort : cela est vrai DE LA PATHOLOGIE VÉGÉTALE. 167 d’après les expériences récentes de M. le docteur Reveil pour cer- tains poisons irritants, tels que l'acide arsénieux, le bichlorure de mercure, le sulfate de cuivre, ete., etc., lorsqu'ils sont en solution concentrée, à un ou deux millièmes par exemple; mais lorsque les dissolutions sont très-étendues, ou lorsque l’eau contient des poisons moins actifs, comme les sels de zinc, de plomb, d’antimoine, etc., les plantes souffrent, mais ne meurent pas; tandis que d’autres sels, qui n'exercent sur l’économie animale aucune action nuisible, tels que l’iodure de potassium, et surtout les chlorates alcalins, en solu- tion même étendue, tuent rapidement les plantes. M. Reveil a vu en outre que les alcalis organiques élaient absorbés par les plantes sans qu’elles en éprouvent aucun effet ; il a vu encore que les alcaloïdes persistaient dans les feuilles pendant quelques jours, tandis qu’ils étaient rapidement détruits dans les fleurs. Quant à l’absorption par les feuilles et autres parties verles des végétaux, elle est contestée par M. Duchartre; le moyen d'investigation dont nous venons de parler pourra servir à élucider cette question. Les plaies, quelle qu’en soit la nature, sont des érosions plus ou moins profondes, des solutions de continuité, qui ne sont dange- reuses que par leur étendue. D'après l’idée qu'on doit se faire du végétal, on comprend que les plaies des organes appendiculaires ont moins de gravité que celles du tronc, parce que la partie affectée meurt sans nuire aux parties voisines; tandis que, quand c’est le tronc ou la*souche qui est le siége du mal, cette partie, étant l'axe, réagit sur le reste de la plante ou sur les parties qui corres- pondent à la partie blessée. La cicatrisation est souvent rapide dans les jeunes sujets; mais, dans les arbres vieux ou rachitiques, elle est lente, et souvent il y a épuisement par extravasion des fluides nutri- tifs. Les seules plaies graves sont celles qui résultent de la décortica- tion partielle ou totale. Dans ce dernier cas, il est impossible de pré- server l'arbre de la mort. En général, les plaies des arbres se guérissent par limitation, et la vie reprend son cours. On remarque, dans les végélaux ligneux, que souvent il se trouve une partie morte enchàssée dans une partie vivante : elle altère successivement les endroits voi- sins, et se convertit en un ulcère qui gagne de proche en proche et finit par envahir toute la plante. Les bourrelets, loupes, exostoses, nodules et broussins, sont des phénomènes qui tiennent à des causes identiques, comme dans l'ani- 168 DES ANOMALIES. mal, où les loupes, les périostoses, les indurations de parties natu- rellement molles, s’engendrent par dépôt de particules calcaires; les loupes et autres accidents sont dus à des dépôts de ligneux qui acquièrent souvent un développement considérable. Les arts tirent parti de ces accidents naturels. Le couronnement ou décurtation est la cessation de l'accroissement dans le sens de la longueur, ce qui arrive quand les racines sont arrêtées par une couche impénétrable ; il y a alors suspension de la vie d’élongation ; l'arbre est dit couronné et les branches seules con- servent leur vitalité pendant un certain temps, puis l'arbre périt. Quand, au contraire, lc couronnement est le résultat d'un accident ou de l’ablation involontaire de la flèche, comme cela a eu lieu pour le cèdre du Liban du Jardin des Plantes de Paris, l'arbre ne meurt pas; il n’est que mutilé. | Entophytes. Angullules. La présence de cet entozoaire, assez rare, et qu'on n'a encore constatée que dans le blé, est un fait de fermentation, et l’on sait que l’acétification est une cause de génération spontanée des rhabditis, qui sont dans ce cas des effets, et non des causes; ils sont le résultat de l'humidité. Cryptogames. Ce sont les champignons entophytes, tels que le sphacelia segetum, qui produit l’ergot du seigle; les urédinées, les puccinies, les phragmidium, les gymnosporanges et les podisoma. Les urédinées proprement dites sont la rouille, rubiyo vera; la grosse rouille, wredo vélmorinea ; parmi les ustilaginées on distingue le charbon, wstilago segetum, qui attaque indistinctement les cé- réales, froment, orge, avoine, millet; le charbon du maïs, wsti- lago maydis ; la carie, ustilago caries, qui est propre à plusieurs gra minées. Le meunier. On donne ce nom à des taches blanches pulvérulentes qui tapissent la surface des feuilles; elles sont dues à la présence l'un cryptogame du genre érysiphe, qui appartient aux phytoctones, ou cryptogames parasites des végélaux vivants; on peut les confondre, pour l'aspect extérieur, avec les oidium et les botrytis. Ce que Raspail avait cru remarquer dans les animaux, dont il attribuait la plupart des maladies à une influence parasitique, existe plus réellement chez les végélaux, dont les tissus plus perméables, DE LA PATHOLOGIE VÉGÉTALE. 169 et la décomposition plus facile, admettent la présence de parasites; : mais ce qui frappe dans les deux règnes et qui semble justifier la théorie des générations spontanées, c’est que, dans le règne végétal, les parasites sont des végétaux de l’ordre inférieur, et les invasions animales ne sont que de rares exceptions; tandis que, dans le règne animal, ces invasions sont le fait normal. Chaque espèce, chaque groupe a ses parasites spéciaux : tantôt ce sont des aptères, tels que les poux, les puces, qui sont des épizoaires ; les autres, appartenant à la classe des helminthes, sont des entozoaires : les premiers ne vivent que sur la peau : les poux et les diverses espèces du genre pediculus paraissent naître des diverses exsudations, mais ce sont réellement des produits d’éclosion d'œufs; les helminthes, au con- traire, sont des parasites internes qui ont pris naissance à la surface des muqueuses ou dans la profondeur des tissus. On ne peut toujours dire que la présence des entozoaires soit une maladie; ils n'engen- drent en général d’affections morbides que quand ils sont en trop grand nombre et altèrent le mode de vitalité des organes; dans le cas contraire, ce sont des apparitions anormales qui dépendent de l’âge, de la nourriture, de la santé du sujet ou du milieu dans lequel il vit. Quand les tissus, plus profondément désorganisés, n'offrent plus que des éléments organiques près de se transformer, ils donnent naissance à des apparitions d’un autre ordre : c’est ainsi que les œufs des diptères éclosent dans les chairs putréfiées. La putréfaction, de son côté, attire par ses émanations des insectes d'autre sorte, des sil- phes, des nécrophores, etc.; mais ils viennent pâturer des débris, y déposent souvent leurs œufs, qui éclosent plus tard en grande quan- tité et tout à coup, c'est ce qui a fait croire aux générations spon- tanées. Les cryptogames ne naissent que par exception sur les produits animaux; les byssus, et en général les mucédinées, se développent sur les chairs qui ont subi la cuisson et qui sont abandonnées à elles- mêmes. Quelquefois les animaux de l’ordre inférieur, et surtout les invertébrés, succombent au développement de parasites végétaux, entre autres les guêpes, qui deviennent le siége de la croissance des isaria ayant quatre à cinq fois la longueur de leur corps. Ces para- sites appartiennent tous ou presque tous à la grande famille des champignons et viennent sur les végétaux vivants sains, ou ma- lades, ou sur les lissus altérés; à peine un végélal tombe-t-il, que 170 DES ANOMALIES. les cryptogames se disputent ses dépouilles, et bientôt il en est la proie. Les champignons sont donc des végétaux qui naissent dans toutes les circonstances où la puissance végétale est modifiée. Une branche cesse-t-elle de recevoir une nutrition suffisante, que ses tissus amollis ne présentent plus assez de résistance aux agents de destruction, les cryptogames s’en emparent; une feuille se détache- t-elle de la branche, elle devient le siége d’une végétation eryptoga- mique; ce sont, en un mot, les ministres de la destruction, et, comme pour les animaux, chaque espèce a ses parasites particuliers. La théorie de Raspail serait plus applicable aux végétaux qu'aux animaux, mais les parasites, avant d'être les causes d’un état mor- bide, sont les effets d’une vie languissante et livrée à l'action de tous les modificateurs externes : dans les animaux, les helminthes et autres parasites ne sont également pas des causes premières de maladie, mais les résultats d’une altération des fluides, et l’on sait que chaque fluide organique altéré est un terrain dans lequel certains germes végélaux où animaux se développent plus facilement. Le muellat, la fumagine, qui font périr les végétaux, paraissent être des dépôts de sécrétions d'insectes, sur lesquels il naît des champignons microscopiques; ce qui justifie la vérité de cette opi- nion, c'est que les deux maladies ne viennent que sur les végétaux couverts de poussière. Des faux parasites. Ce sont les lichens, les mousses, les hépatiques, qui ne nuisent à la végétation que quand ils sont en trop grande abondance; car dans ce cas ils causent la pourriture de l'écorce et occasionnent le rabougrissement des arbres. Les chèvrefeuilles, le lierre, le célastre grimpant ne nuisent guère non plus que quand ils ont écrasé l'arbre sous leur poids. Des parasites vrais. Parasites caulicores. On comprend mieux l’action des parasites caulicoles tels que le gui, qui croît sur les branches des pommiers, des peupliers, et y cause un préjudice sensible. Les cuscutes, qui croissent sur les luzernes, le thym, le serpolet, le Jin, les étouffent DE LA PATHOLOGIE VÉGÉTALE. 171 sous leurs étreintes et finissent par s'emparer de tout le suc nour- ricier. Ce ne sont pas des maladies, mais des bourreaux. Parasites radicicoles. Les orobanches, la clandestine, l'hypociste, le monotropa, sont des parasites vrais, qui ont une station spéciale, mais ne paraissent pas nuire matériellement aux végétaux sur les- quels ils croissent. Les mélampyres, les euphraises et les autres rhinanthacées viennent sur la racine des graminées, d’après les observations de M. De- caisne. Les rhizoctones qui se fixent sur les safrans, la garance, les pom- mes de terre, les patates, la luzerne et les différentes espèces du genre a/lium, sont des champignons, mais de la nature la plus meur- trière. Ils répondent aussi à un état pathologique particulier de la plante ; mais, une fois établis, ils deviennent les agents les plus actifs de la destruction. Le blanc des racines, maladie terrible encore, est causé par la présence d’un cryptogame appelé rhizophile. On voit que, dans le règne végétal, il y a trois causes pour les ma- ladies essentielles : le dépérissement ou afrophie, par nutrition insuffisante ; l’Aypertrophie ou accroissement de volume, par excès de nutrition; la destruction par les parasites : ce sont ces derniers qui causent le plus grand nombre de maladies. Nous ne parlerons pas des maladies causées par les insectes ; maleré leurs apparences souvent singulières, ce sont toujours des lésions plus ou moins profondes, des extravasions de sucs épanchés au dehors sous mille formes, des pertes de substance, en un mot des altérations mécaniques qui deviennent morbides. Nous n'avons pas besoin d’ajouter que les expressions employées pour désigner les divers états morbides des végétaux, et qui sont em- pruntées à la pathologie animale, ne présentent aucun caractère de ressemblance ou d’identité dans leurs caractères, leur nature, leur marche, dans les deux règnes. Ce n’est donc que par une extension très-forcée, que l’on a donné les mêmes noms à des maladies ou à des lésions bien différentes. CHAPITRE II DE LA TÉRATOLOGIE VÉGÉTALE. Nous avons pensé que la place qui convenait le mieux à ce cha- pitre était après celui qui traite de la pathologie végétale, dont il servira d'explication, et avant celui de l'espèce considérée comme unité. La plante, dans son état normal, est un être symétrique ; l'asymétrie ou l'irrégularité ne procède que de l'intervention de quelques lois perturbatrices que nous n'avons pas encore décou- vertes; mais ce que l'expérience et l'observation nous ont révélé, c'est que toute fleur asymétrique tend à se symétriser quand elle est affectée d’un changement tératologique. Pour bien faire comprendre l'importance de l'étude de la /érato- logie, ou, pour nous servir d’une expression plus vulgaire, des dé- formations qu'on a appelées monstruosités, il faut bien se rappeler ce que nous avons dit de la symétrie (page 98). En botanique, comme en zoologie, on n'arrivera à jeter du jour sur les faits encore obscurs qu'en étudiant la tératologie, qui com- prend depuis les plus petites modifications jusqu'aux plus grandes. Quand on les connaîtra avec certitude, on pourra mieux alors grou- per les espèces, et peut-être arrivera-t-on à connaitre la loi qui unit entre eux les différents éléments du règne végétal; ce sera le point de départ d’une véritable philosophie de la science. Le système de classification adopté ici est emprunté à M. Moquin- Tandon, qui a traité avec succès celle partie importante de la science, dans ses Éléments de tératologie végétale (1841); nous n'acceptons pas toutefois toutes les idées qu'il a émises, car nous partageons davantage les opinions de M. Îs. Geoffroy Saint-Hilaire, qui a ré- pandu, dans le monde scientifique, des lumières nouvelles par la sys- tématisation des phénomènes lératologiques. On regardait avant lui les monstruosités comme des jeux de la nature, aussi arbitraires que variés; mais il a démontré pour les animaux, ce qui peut s’ap- DE LA TÉRATOLOGIE VÉGÉTALE. 173 pliquer aux végétaux, que les anomalies dérivent toutes d’une loi commune à un même genre : c’est ce qui ressort lumineusement de sa doctrine. En cela il a suivi la voie ouverte par les natura- listes philosophes, car Adanson avait dit, dans son grand ouvrage sur les familles naturelles, que les monstruosités « sont des écarts qui ont aussi leurs lois et qu’on peut ramener à des principes cer- tains. » Il faut, pour bien saisir le sens de cette énigme vivante, connaitre les lois de l’éprgénèse, les plus fécondes en résultats philo- sophiques. On peut dire que toute anomalie est une déviation du type nor- mal : elle procède de l'influence des agents ambiants, de celle de la station sèche ou humide; l’état de fertilité ou de stérilité, la tempé- rature, les vents et toutes les causes dont il a été question dans le chapitre qui traite de la géographie botanique, sont autant de causes qui peuvent influer sur la production de ces anomalies. Les altéra- tions produites par un dérangement dans la santé du végétal et par certains phénomènes généraux, tels que le froid, l'extrême séche- resse, les blessures," la piqûre des insectes, ne sont ordinairement qu'accidentelles; tandis que certaines qualités acquises se transmet- tent héréditairement, et finissent par former des types spécifiques nouveaux ; ce que nous voyons par l'effet de la culture, et ce que produisent les changements de station ou de climat. Tout en ayant cependant considéré comme typiques le nombre cinq, dans les dicotylédones, et le nombre six dans les monocotylé- dones, nous ne parlageons pas l'opinion des botanistes qui croient que ce sont les types uniques et fondamentaux, et que chaque fois que les végétaux en ont plus ou moins, c'est qu'il y a eu atrophie ou hypertrophie des organes. Ainsi l’enveloppe unique (périanthe) des euphorbiacées n'implique pas nécessairement l'avortement cons- tant de la corolle; et les nombreuses étamines des renonculacées n’impliquent pas une hypertrophie. Nous croyons que cette théorie repose sur un point de vue faux, par abus de généralisation, bien toutefois qu'il y ait beaucoup de probabilité pour que les savants organographes se soient approchés de la vérité; mais il manque trop d'éléments encore, pour se prononcer sur ce point avec certitude. La tératologie végétale est plus fertile en phénomènes que la téra- tologie animale; il semblerait que, dans les piantes, les éléments des tissus soient plus oscillants que dans les animaux, ce qui tient 174 DES ANOMALIES. sans doute à la nature même de la plante, en ne regardant que les dicotylédones, qui sont de véritables collections de végétaux portés sur un axe commun. Il en résulte que l’anomalie d’une partie peut exister indépendamment de celle des autres, parce que c’est un des êtres multiples qui composent le végétal atteint de difformité; tandis que dans l’animal, être plus essentiellement unitaire, l’anomalie de la partie réagit sur le tout; mais aussi, la graine provenant d'une ano- malié de structure, dans la fleur qui l’a produite, peut se repro- duire par voie de génération, ce qui n’empêchera pas la souche de conserver son Caractère normal. On peut regarder comme des altérations tératologiques les altéra- tions souvent assez légères que présente le type, et qui donnent naissance à la variété, déviation du type reposant sur certains carac- tères d'importance minime, qui le plus souvent se perpétuent, re- tournent quelquefois au type, et se transmettent quand Ja multipli- cation a lieu par une bouture ou une marcotte, c’est-à-dire quand on n’a rien changé à la vie du végétal. Si l’on n’admet pas le retour au type, en quoi la variété différera-t-elle de l'espèce? C'est qu’en effet il est souvent difficile d’assigner à la variété un caractère qui en fasse une individualité : la variété serait alors le passage à-une espèce, si les caractères sur lesquels elle est fondée devenaient fixes au lieu d'être muables. La race est le type primitif modifié, et qui se pro- page par la semence, en résistant à toutes les influences ambiantes, mais qui produit des variations. On a réservé le nom assez vague de varcation à la variété purement accidentelle qui retourne au type dès que les influences qui l'ont produite disparaissent. DES VARIATIONS. Les quatre grands phénomènes qui servent à distinguer les variétés sont les changements : 1° de couleur, 2° de vestiture, 3° de consis- tance, 4° de taille. $ L Changements de couleur. Comme il a été déjà parlé de la coloration des végétaux dans un des chapitres précédents, nous n’y reviendrons pasici. DE LA TÉRATOLOGIE VÉGÉTALE. 175 Les changements de couleur sont de trois sortes : l’albinisme ou la décoloration ; le ckromisme, ou l'excès de couleur; et les cunge- ments de coloration. La privation de la lumière et de l'air produit l’a/binisme dans la plupart des végétaux ; c'est le phénomène que nous voyons mis à profit dans nos cultures maraïîchères, pour donner plus de saveur et moins de consistance aux légumes qu'on fait blanchir : tels sont les céleris, les cardons, la chicorée sauvage. Ce n’est pas un phé- nomène tératologique, mais bien une altération pathologique; c'est de l’étiolement. Si les végétaux soumis à celte opération sont exposés à la lumière, ils reprennent peu à peu leur couleur verte. Le véritable a/binisme est très-influencé par l’action du froid ; c’est ainsi que dans les régions polaires on trouve plus de fleurs blanches que de fleurs colorées, et que les espèces que nous sommes accoutumés à voir revêtues d’une livrée brillante la perdent quand on les cultive dans le Nord; ce que Linné nous apprend dans son Voyage en La- ponie, où il dit n'avoir trouvé aucune fleur bleue ou rouge qui n'ait des variétés incolores. L'altitude, qui répond à l’abaissement de température, est dans le même cas : les plantes des plaines, transportées sur les montagnes, perdent de l'éclat de leurs couleurs, surtout les fleurs rouges ou bleues, et passent souvent au blanc; le jaune est moins facilement altérable. La nature du sol joue un grand rôle dans ce phénomène : lors- qu'il est de mauvaise qualité, il influe puissamment sur la colora- tion, altère' les couleurs vives et les‘fait passer au blanc. Quant à l’albinisme de certaines fleurs et de quélques fruits, on ne peut lui assigner d'autre cause qu’une modification dans le mode de nutrition ; il en est de même des plantes à feuilles panachées, qui sont si communes dans nos jardins, entre autres l'aucuba japonica (PI. 33, fig. 1), l'agave americana, le phalaris arundinacea, les ala- ternes. Quelquefois l'albinisme n'est pas complet, c’est une simple altération dans la nuance du vert. Les fleurs et même les fruits se panachent facilement ; nos collec- tions horticoles regorgent de variétés qui présentent des fleurs pana- chées. A la longue ces anomalies disparaissent, ce qui a lieu dans les dahlias, les tulipes et les œillets ; d’autres fois elles persistent et 476 DES ANOMALIES. se transmettent; mais, en général, la culture dans un sol trop riche a pour effet d’altérer ces variations. Nous avons des exemples de chromisme dans les fruits de nos vergers, qui sont toujours chaudement colorés du côté exposé au soleil. La culture produit des résultats semblables sans qu'on en con- naisse la cause : les semences de haricot présentent les nuances de couleurs les plus variées; les pommes de terre ont produit une va- riété violette. Les racines, malgré la nature du milieu dans lequel elles croissent, ont souvent des couleurs très-vives : telles sont les betteraves, qui sont blanches dans la nature, et jaunes ou pourpres par suite de la culture; les carottes, les radis, les navets qui sont rouges, jaunes, et même violets. Le chromisme le plus commun est celui qui varie à l'infini les nuances des fleurs; nous en avons l’exemple dans les tulipes, les anémones, les renoncules, les jacinthes, les dahlias, les pétunias, les chrysanthèmes, les glaïeuls, les rosiers, les camellias, les giro- flées, qui sont cultivés en collection, et produisent chaque année des variétés nouvelles. Le bleu et le rouge sont toujours les couleurs qui se modifient le plus facilement; les fleurs jaunes subissent moins d’altération. Les fruits présentent une égale mobilité dans leur colo- ration ; les feuilles elles-mêmes sont atteintes de chromisme. Nous avons des hêtres et des noisetiers à feuilles pourpres, des amaran- thes à feuilles rouges; la baselle et les beltes ont des variétés jaunes et rouges. Nous ne savons à quoi attribuer ce changement dans la couleur; la seule chose que nous puissions dire, c’est que la varia- tion dans la couleur ne doit pas être regardée avec trop d'impor- tance dans la création des espèces, et il faut ne jamais oublier l’axiome de Linné : Memium'ne crede colorr, ne te fie pas trop à la couleur. S IL. Changements dans la vestiture, ou du glabrisme et de la villosité. Le glabrisme ou la disparition de la villosité, propre à certaines espèces, est un phénomène assez commun, et dû surtout à l’exubé- rance de la nutrition. Un sol riche, des arrosements abondants, font perdre aux végétaux les poils dont ils sont couverts. Ainsi le lis mar- tagon, complétement giabre dans nos jardins, se couvre de poils DE LA TÉRATOLOGIE VÉGÉTALE. 477 courts et roides, lorsqu'il est abandonné à lui-même, et il re- tourne à son état primitif. L'étiolement est encore une cause de glabrisme; le changement de station (tel est, entre autres, le pas- sage des plantes de montagne dans les plaines), et souvent même un simple changement de localité, suffisent pour produire ce phé- nomène. La duplicature des enveloppes florales et la vieillesse sont encore des causes fréquentes de disparition de la pilosité. Le phénomène contraire ou le pélosisme, l'apparition de poils, a lieu quand les circonstances sont inverses de celles qui ont produit le glabrisme. Les stations maigres et sèches favorisent la production des poils; c'est ainsi que la persicaire, glabre quand elle croit au bord des eaux, se couvre de poils lorsqu'elle se trouve placée dans des lieux secs; le serpolet, le plantain corne-de-cerf, et tant d’autres, présentent des phénomènes analogues. En un mot, chaque fois qu'au lieu d’une pléthore causée par abondance de nourriture, il y a une sorte d’atrophie, de langueur dans la végétation, le pilosisme appa- raît, et les plantes naturellement velues se hérissent de poils. L'ac- tion de la lumière est encore une des causes à signaler, et l'espèce d’atrophie produite tantôt par un abaissement de température, tantôt par un excès de chaleur, peut être regardé comme une cause prédisposante de pilosité. : S II. Changements dans la consistance. On peut considérer comme des phénomènes du même ordre la carnosité, où l'augmentation du parenchyme aux dépens des parties solides, ce qui se présente fréquemment dans nos cultures pota- gères ; c'est même à cette cause que nous devons nos légumes ten- dres et savoureux. L'abondance de nourriture, les arrosements fréquents et l’étiolement sont les principaux agents de ce phénomène, qui se produit naturellement quand les végétaux se trouvent dans des conditions identiques ; et les agents extérieurs que nous avons vus produire le pilosisme, déterminent lénduration ou l'augmentation des parties coriaces et solides aux dépens du parenchyme : la lumière et la chaleur sont les principaux. Botan., T. 11. 12 178 DES ANOMALIES. S 4. Changements dans les dimensions. Le nanisme, où la diminution de la taille, se retrouve fréquem- ment dans nos végétaux cultivés, où l’on voit des variétés désignées sous le nom de #anes, pour indiquer la nature de la plante. Nous avous des variétés naines de haricots, de pois, de reines-marguerites, de rosiers, de dahlias, de chrysanthèmes. Le pommier Paradis est une variété naine du pommier commun. On connaît aussi un grand nombre de plantes naines croissant spontanément, entre autres un pigamon, un ajonc, une renoncule, un séneçon, un plantain, ete. Nos espèces botaniques présentent des variétés naines : teiles sont la renoncule scélérate, le trètle couché, le samnolus valerandi, ete.: mais le nanisme affecte encore certaines plantes, sans pour cela que les caractères en soient altérés : tels sont, entre autres, la tanaisie, le plantain à grandes feuilles, les soucis, le chrysanthème des prés, qui sont quelquefois réduits à des proportions exiguës, par suite des changements de station. Les altitudes sont encore une cause de na- nisme. On peut produire artificiellement le nanisme : c’est ainsi que nous avons conservé pendant cinq ans, dans une petite bouteille d'eau, un jeune pied de sureau qui avait 10 centimètres au moment de la déplantation, et qui, cinq ans après, n’en avait que 23. Il était plein de santé, et un accident seul empèêcha de pousser plus loin l'expérience. Nous avons élevé dans un sol siliceux, appauvri artifi- ciellement par des lavages, un pied de reine-marguerite, dont la tige avait 4 centimètres de hauteur, et la fleur à peine un centi- mètre de diamètre. C'était le nanisme par défaut de nutrition, et cetle cause est la plus commune. Le géantisme ou gigantisme est le contraire du ranisme, et pro- duit par des circonstances opposées. Nous trouvons fréquemment le géantisme par excès de nutrition, dans nos cultures maraîchères et horticoles, où tous les agents de la végétation, habilement combinés, donnent aux plantes le plus grand degré possible d’accroissement. Quelquefois il est accidentel : tel est, entre autres, ce fameux chou colossal qui a occupé tout Paris, et n’était qu'une variété géante accidentelle. Dans l’état de nature, le géantisme est encore fréquent, et la Flore de notre pays renferme un grand nombre de variétés et même d'espèces, désignées par les noms de géant, grand, très- DE LA TÉRATOLOGIE VÉGÉTALE. 179 grand : telles sont la grande orobanche, une espèce d’androsace, une espèce de pimprenelle, une consoude, une scabieuse. Linné conseille dans sa Philosophie botanique de s'abstenir de considérer trop facilement comme caractère spécifique ce développement anor- mal. Souvent un simple changement de station suffit pour produire le géantisme, et quelquefois la greffe détermine l'excès de dévelop- pement des formes. Quant au géantisme par longévité, il peut être regardé comme accidentel. Aussi ne citerons-nous qu'un petit nombre de faits ren- trant dans cette classe de phénomènes. Pour ne citer que les faits connus, il faut mettre en première ligne le gros chätaïgnier de San- cerre, qui était déjà désigné sous ce nom il y a six cents ans, et qui doit en avoir aû moins huit cents; l’oranger de Nice, qui avait plus de 3 mètres de circonférence, et rapportait chaque année 5 à 6,000 oranges; l’oranger de Versailles, connu sous le nom de Grand- Bourbon, et qui a quatre cents ans; les platanes de Bujuk-Déré, qu'on croit avoir plus de sept cents ans; les cèdres du Liban, qui avaient huit cents ans en 1787 ; le {/leul de Norwich, qui avait plus de cinq cents ans; le sapin mesuré par M. Berthelot sur la montagne de Béqué, et qui est connu sous le nom d’écurie des chamoïs, parce que ces animaux y cherchent un abri pendant l'hiver : son âge est évalué à douze cents ans; le célèbre chêne d'Allouville, qui a plus de huit cents ans; un olivier existant aux environs de Nice, et qui a plus de cent ans : il produisait, à l’époque de sa plus grande vigueur, 150 kilogrammes d'huile : les 2/s de l'abbaye de Fontaine dans le comté d'York, qui avaient douze cents ans à la fin du siècle dernier: le cyprès de Montézuma, contemporain de ce prince, et celui de Santa-Maria de Terla, que M. De Candolle estimait avoir quatre mille ans; les baobabs vus par Adanson aux iles de la Madeleine, et qu'il disait avoir six mille ans; le dragonnier d'Orotava, dans les Canaries, auquel M. Berthelot croit pouvoir attribuer six mille années d'existence; et enfin le géant des forêts de la Californie, le seguoia gigantea, qui atteint 90 et 100 mètres de hauteur sur 6 à 10 mètres de diamètre, et dont les plus gros n’ont, dit-on, pas plus de 1200 ans. Il résulte, des observations faites sur le géantisme par longévité, que les arbres à bois dur offrent des exemples plus fréquents de ce phénomène, bien que les baobabs, dont le bois est mou, se présen- tent comme-une exception. 180 DES ANOMALIES. Il résulte de ce qui précède que, dans la création des espèces, il ue faut pas attacher trop d'importance à la couleur, à la pilosité, non plus qu’à la taille. Pour s'assurer si un végétal n’a pas pu subir de ces changements qui en modifient l’aspect, il faut bien étudier les circonstances dans lesquelles il se trouve, et voir si un changement de stalion n'est pas la cause des modifications que présentent ses caractères. DES MONSTRUOSITÉS. Les monstruosités sont des déformations du type qui se manifes- tent dès le moment où l'individu ou l'organe affecté se développe; elles ne sont pas, comme les variations, des phénomènes passagers ou locaux, qui se produisent sous l'influence des agents extérieurs, ne se transmettant pas toujours par voie de génération, et disparais- sant avec les circonstances qui les ont produites. Ce sont des chan- gements plus profonds, dus à la modification de la loi de développe- ment normal, qui se poursuivent en vertu de la loi évolutive de l'épigénèse. Elles affectent tantôt les organes appendiculaires, tantôt l'axe lui- même de la plante. Dans le premier cas, elles disparaissent souvent quand l'organe tombe et se flétrit; d’autres fois elles persistent; mais dans les monstruosités axillaires, elles durent autant que l'in- dividu qui en est atteint. Les faits tératologiques demandent à être étudiés avec soin ; ils mettront évideminent sur la voie des lois qui président au développement normal, et c’est sur l'observation de ces mêmes faits que reposera la philosophie de la science. Les monstruosités portent sur le vo/ume : atrophie, hypertrophie ; sur la forme, qui devient irrégulière ou régulière, ou subit un chan- gement total ; ce qu'on appelle #2é/amorphose; sur la disposition : tels sont les soudures, les disjonctions et les déplacements; sur le nombre : les avortements et les multiplications. S 1. Monstruosités de volume. Pour bien comprendre ce dont il va être question dans ce para- graphe, il faut savoir qu'avant d'arriver à son développement com- DE LA TÉRATOLOGIE VÉGÉTALE. 181 plet, un organe passe par des formes transitoires et successives, et qu'il n'arrive à son état normal, que lorsque cette série de phé- . nomènes n'a pas subi d'arrêt de développement, que l’évolution en est complète. Dans le cas contraire, si l’arrêt de développement a frappé l’organe au moment où il était arrivé à une de ces phases ascendantes qui devaient le conduire à l’état parfait, il y a a/rophie, et elle est proportionnelle à l’époque d'évolution à laquelle elle cor- respond. Si, au contraire, un organe franchit les limites qui lui sont assignées dans l’état normal, il y a 2ypertrophie ou accroissement par excès. L'atrophie des organes appendiculaires est commune. Elle se voit dans les feuilles, dont le limbe rétréci est souvent réduit à sa partie purement péliolaire. L'arrêt de développement s'est opéré au mo- ment où le limbe devait s'épanouir, et il l’a fait avorter en tout ou en partie. Quand ce phénomène à lieu par le seul concours des forces vitales, c’est un fait tératologique; quand, au contraire, il est le résultat de la présence d’un cryptogame, c’est un phénomène pathologique. Le calice est atrophié dans certaines plantes, surtout dans celles que l’homme a soumises aux lois de la culture, et il se présente fré- quemment ainsi dans les arbres fruitiers. La corolle est plus fréquemment encore atrophiée, et dans ce cas tout ou partie des pétales subit un arrêt de développement, ainsi que cela se voit souvent dans les corymbifères, où les demi-fleurons de la circonférence, en s’atrophiant, ressemblent aux fleurons ré- guliers du disque. L'androcée, ou le verticille qui porte les organes mâles, est sujet à de fréquents arrêts de développement : souvent l’étamine est ré- duite à une portion informe du filet, et dans la famille des gérania- cées, le genre erodium présente constamment dix étamines, dont cinq étamines sont dépourvues d'anthères et réduites à de simples filets. C’est dans la fleur encore en bouton qu'il faut suivre ces arrêts de développement, qui peuvent jeter du jour sur la génération des organes normaux, etramener les types irréguliers à des lois constantes. Les organes femelles s'atrophient souvent dans certaines renon- culacées, et dans la caryophyllée appelée arenaria tetraquetra, qui devient polygame quand elle croît sur des montagnes élevées. On peut, par l'étude des arrêts de développement, suivre les pro- 182 DES ANOMALIES. grès de ces phénomènes dans les végétaux qui sont exceptionnelle- ment dioïques, et même dans ceux qui le sont normalement, et où l’on voit le plus souvent l’atrophie de l’un ou de l’autre des verticilles appartenant aux organes reproducteurs. L'atrophie de l'ovaire est le résultat de circonstances souvent cli- matériques, et nos arbres fruitiers nous en donnent de trop fréquents exemples. L'arrêt de développement porte alors sur l'ensemble des fruits, et les graines sont infécondes; ce sont les atrophies les plus communes, et l’on remarque qu’elles sont plus fréquentes dans les végétaux hybrides. L'atrophie des organes axiles rentrerait dans le phénomène du nanisme ; quelquefois elle est assez complète pour que le végétal ne présente plus qu’une apparence de tige. Dans les axes secondaires, ce sont les branches qui se changent en épines, surtout quand le végétal souffre par privation de nourriture (PI. 33, fig. 8). L’Aypertrophie est le phénomène opposé. L'organe, au lieu de s'arrêter au moment où il est arrivé à son développement complet, continue de croître, et présente alors un phénomène de déformation qui est l'hypertrophie. L'hypertrophie des feuilles est assez commune; un échantillon de plantain lancéolé nous a offert des feuilles longues de 30 centimètres, et de la largeur de la main. Lorsqu'un arbre est jeune et vigoureux, les feuilles sont le plus souvent hypertrophiées; ainsi, nous avons vu un tilleul, reste d’un jeune arbre dont on avait abattu la tête, produire des feuilles de plus de 35 centimètres de diamètre ; et l'on connaît le développement considérable des feuilles du paulownia tant que la tige est encore succulente. Quelquefois l'hypertrophie ne porte que sur une partie du limbe, et plus rarement sur la nervure moyenne. Le calice est accidentellement le siége d’une hypertrophie ; sou- vent même il acquiert un développement considérable sans que la forme en soit altérée. La corolle subit des amplifications semblables : elles sont très- remarquables dans les fleurs du vi0/a tricolor; cette fleur, à l'état sauvage, est très-petite, et apparaît dans nos jardins avec un dia- mètre de 6 à 8 centimètres. Les /usc/ua, les roses, les œillets, sont presque toujours hypertrophiés, et c'est sous cette forme que nous les recherchons dans nos cultures. | DE LA TÉRATOLOGIE VÉGÉTALE, 183 Les organes mäles et femelles se montrent souvent à nous dans un état d’hypertrophie; mais ce n’est qu'accidentellement, et les ovaires ne sont hypertrophiés que par suite de la piqüre des insectes. L'hypertrophie du fruit est un phénomène des plus communs. Tous les fruits de nos vergers apparaissent dans cet état. Nos légu- mes sont dans le même cas, ainsi que nos racines alimentaires. On peut mettre au rang des hypertrophies l'apparition de bulbilles dans la rocambole, le lis bulbifère (PI. 34, fig. 1) et l'oignon patate, dont la spathe florale contient, au lieu de graines, de véritables bulbilles (PI. 34, fig. 3). Les organes axiles présentent le même phénomène. Tout le monde sait que, quand une racine rencontre un filet d’eau, les radicules se développent dans loutes les directions, et forment ce qu’on appelle la queue de renard. On peut rapprocher de eet ordre d’hypertrophie axillaire, que M. Moquin-Tandon appelle é/ongation, la longueur démesurée qu'acquièrent les germes de ponimes de terre et de navets, lorsqu'ils sont placés dans une cave à une certaine distance de la lumière, vers laquelle ils se dirigent. Les lins cullivés pour le tissage sont le produit d’un phénomène d’élongation; ils sont semés assez serrés pour que, ne pouvant se développer dans tous les sens, ils ne le fassent que dans celui de la longueur ; les blés de Toscane, dont on fail les chapeaux de paille, sont dans le même cas. Nous ne parlerons pas des hypertrophies axillaires qu'on appelle renflements; ils ne sont le plus souvent que des cas pathologiques : telles sont les exostoses de certains arbres ; cependant il faut consi- dérer comme un cas d'hypertrophie les exostoses coniques qui s’élè- vent sur les racines du cyprès distique. Une sorte d'hypertrophie qui est plus importante est la /asciation. Les /ascries sont des aplatissements de la tige ou des branches, qu'on remarque plutôt dans les végétaux herbacés que dans les légumes. Elles sont le résultat d’un développement en éventail des fibres lon- gitudinales qui affectent une forme semi-fasciée. On en voit un exemple dans la celosia cristata où amarante passe-velours (PI. 33, fig. 2), chez laquelle la fasciation est l’état normal; le sedum cris- tatum est dans le même cas. Les euphorbes y sont sujets ; nous avons vu un bel individu de jasmin des Açores présentant une fascie large de 8 centimètres à la partie supérieure, et qui produisait des fleurs toutes déformées. On les trouve encore dans plusieurs 184 DES ANOMALIES. Composées, qui ont une disposition assez prononcée à ce genre de monstruosité. Quoique plus rares dans les végétaux ligneux, elles ne sont cependant pas sans exemples. Les fougères elles-mêmes pré- sentent quelquefois celte singularité. On peut rapporter au même phé- nomène l’aplatissement des branches des zylophyllum, les rameaux des fragons (PI. 33, fig. 3, 4), les phyllodes de certaines mimosées de la Nouvelle-Hollande. Ce qui mérite surtout d’être observé, c'est le balancement orga- nique qui fait que, par suite d’une solidarité réelle entre les organes, une hypertrophie est accompagnée d’atrophie, et réciproquement. Rarement, en effet, on verra ces déformations ne pas se présenter simultanément. On peut dire que le balancement organique est une loi féconde qui mérite d’être étudiée; c’est même à elle que nous devons les fruits sans pepins ou sans noyaux; dans certains bana- niers, les néfliers, les berberts, les groseilliers, les semences sont avor- tées, et le parenchyme s’est développé avec excès : tels sont encore les ananas, qui donnent, dans nos serres, des fruits monstrueux, tandis qu’à l’état sauvage le parenchyme est peu développé. SIL. Des anomalies par changement de forme. Les déformations, ou altérations des lois de l'équilibre dans les végélaux symétriques, sont les résullats d’atrophie ou de développe- ment en moins, ou bien d’hypertrophie ou développement par excès. On treuve dans cette série tératologique l'application de la loi du balancement organique, en verlu de laquelle l'excès et le défaut, l’atrophie et l’hypertrophie, sont sans cesse le résultat l'un de l'autre ou existent simultanément. Ce ne sont pas toujours les organes ana- logues qui sont le siége de ce balancement, mais des organes ou des portions d’organe différentes; telles sont les atrophies des anthères, qui amènent l'hypertrophie du filet, et vice versä (PI. 34, fig. 5). Les arrêts de développement sont encore le résultat de déformations dans les organes binaires. Ainsi, si un des côlés du limbe d'une feuille s’atrophie, l’autre prend de l'accroissement, ce qu'on trouve normalement dans certains végétaux à feuilles symétriques. Un autre genre de déformation, est celui qui porte sur la figure de l'organe, sans qu'il y ait inéquiparité ou diminution de volume. : DE LA TÉRATOLOGIE YÉGÉTALE. 185 Les feuilles sont très-sujeltes à la déformation : on trouve même des végétaux, tels que le mürier à papier, qui présentent des jeux très-variés dans la figure de leurs feuilles. Le limbe est plus sujet que le pétiole à se déformer ; aussi trouve-t-on fréquemment sur une même plante des feuilles de forme différente : les choux, les campa- nules sont dans ce cas; les synanthérées ont le plus souvent des feuilles radicales différentes des feuilles caulinaires. Les fleurs présentent des déformations assez remarquables, et nous cilerons, parmi les plus extraordinaires, celles des choux brocolis et des choux-fleurs qui résultent de l’atrophie des fleurs, ségrégées dans le brocoli, et réunies en masse dans le chou-fleur. Les calices se déforment moins souvent que les corolles, bien qu’on puisse regarder comme une déformation calicinale digne d’at- tention les monstruosités qui se développent dans toutes les roses moussues. Parmi les monstruosités de forme assez fréquentes sont celles des fleurs à éperon : souvent elles se perdent; celles qui, comme les antirrhinum, n'ont qu'une gibbosité sacciforme, se trouvent au con- traire munies d’éperons. Les synanthérées à fleurs doubles offrent la déformation des fleurons réguliers du disque qui deviennent liguli- formes, ce que nous voyons dans les matricaires et les dahlias, qu’on ne rencontre plus que rarement à l’état primitif. Cette déformation affecte plutôt la périphérie du disque que le centre. Les étamines sont très-sujettes à la déformation, comme cela se voit dans les fleurs dont la duplication est due à l'épanouissement en lames ou à l’hypertrophie des filets, et à la réduction ou atrophie des anthères. La déformation des ovaires est commune dans beaucoup de plantes et présente des variétés très-bizarres, comme cela se voil dans les piments, qui affectent les formes les plus variées, et les fruits du genre céfrus, qui sont souvent très-bizarres. Les fruits de nos ver- gers ne sont eux-mêmes variés que par la déformation du type pri- milif, ce qui ne se voit au reste que pour les fruits à parenchyme épais, quoique dans l’amandier-pêche il y ait un développement du parenchyme qui est quelquefois très-considérable. Les cucurbitacées, et nos melons surtout, sont essentiellement mobiles dans leur forme : les différentes espèces de courges affectent une variété de structure très-remarquable. 186 DES ANOMALIES. Sans faire de catégories pour les différentes déformations, nou trouvons dans les feuilles des ondulations et la crispation du limbe très-fréquentes, ainsi que cela se voit dans une variété d'oseille et dans un rosier : les feuilles des robiniers se crispent très-souvent sur leurs bords, et les choux, la chicorée, affectent souvent la forme cris- pée ou frangée; ce sont des effets de la culture. La déformation en ruban se trouve fréquemment dans les plantes aquatiques : la renoncule aquatique en présente un exemple dans une de ses variétés. La sagittaire a des feuilles pétiolées à limbe distinct quand elle croît hors de l’eau, et à feuilles longuement rubanées quand elle est submergée, à tel point que plusieurs botanistes y ont été trompés et les ont prises, les uns pour une graminée, les autres pour une vallisnérie. Le plantain d’eau est dans le même cas, et la déformation de ses feuilles est la même ; les potamots à demi sub- mergés ont des feuilles à pétioles rubanés et sans limbe ; les phyllodes des acacias, celles du buplèvre difforme et de quelques oxalis sont dans le mème cas. Les déformations cucullées des feuilles de certaines plantes sont dues à des phénomènes pathologiques, et c’est l'état normal des né- penthès et des sarracéniées. Souvent, dans les renonculacées à fleurs irrégulières, on trouve des déformations cucullées (PI. 33, fig. 5). L'enroulement et la torsion sont des déformations qui se présen- tent souvent dans les organes axiles. Dans le premier cas, les enrou- lements sont souvent accompagnés de fasciations, mais souvent aussi ils sont le résultat de piqüres d'insectes. Dans le cas de torsion, c’est une déformation naturelle qu'on trouve très-développée dans l’orme appelé /ortillard pour cette raison. Il existe dans nos cultures une rave en tire-bouchon appelé rave tortillée; elle se perpétue par la semence. Les pélories, au lieu d’être des déformations irrégulières, sont au contraire des altérations de forme qui régularisent des organes irré- guliers dans leur état normal. Les linaires, dont la fleur est celle d’un muflier, se déforment régulièrement et affectent une forme pen- talobée {PI. 33, fig. 6); le rudiment de la einquième étamine se développe dans ce cas, et, au lieu d’être didyname, la fleur est pen- tandre. La plupart des espèces de ce genre sont sujettes à des pélo- ries; un muflier a présenté le même phénomène, qui se rencontre dans certaines labiées, dans les rhinanthacées, et.même dans des DE LA TÉRATOLOGIE VÉGÉTALE. 187 balsamines et des violettes. Quelquefois les demi-fleurons des synan- thérées deviennent réguliers par pélorie. Chaque fois qu'il y a pélorie, le type déformé ressemble à un autre régulier : c’est ainsi que les calcéolaires péloriées ressemblent aux /abiana ; les teucrium ont la forme des campanules, les digitales celle du tabac, et de Can- dolle regardait les personnées comme une altération du type des solanées, parce qu'elles semblent, par la pélorisation, retourner à ce type. Le contraire est plus rare : c’est-à-dire qu’on trouve plus de fleurs irrégulières devenues symétriques par pélorisation, que de fleurs ré- gulières devenues asymétriques. Dans les pélories, il y a diminution de volume, et souvent il ya, dans le reste de la fleur, des déformations concomitantes. Mais la pélorisation n'est qu'accidentelle, et sou- vent un individu à fleurs péloriées redevient irrégulier à la floraison suivante. On regarde, en général, les pélories comme un cas particu- lier d'hypertrophie par excès d’alimentation. S IL. Des métamorphoses. Le phénomène tératologique appelé métamorphose est un des plus intéressants de la tératologie végétale ; il consiste dans le changement de structure et de fonctions de certains organes appendiculaires, qui se trouvent convertis en organes nouveaux, et exercent à ce litre, dans la vie du végétal qui en est atteint, le rôle de l'organe normal en lequel ils ont été métamorphosés. Cette belle théorie, appelée à jouer un grand rôle dans les études de physiologie végétale, et à jeter du jour sur la véritable valeur des divers éléments qui constituent l'individu végétal, a été exposée pour la première fois par Wolf, qui annonça l'identité des organes élémentaires et leur réductibilité à un type unique ; mais cette belle découverte passa inaperçue, et ce fut à la fin du dix-huitième siècle, seulement, que Goëthe la reprit et lui donna, par la clarté et l'élégance de son mode d'exposition et par la portée philosophique de ses aperçus, une valeur qu'elle n'avait pu acquérir qu'avec un interprète aussi illustre. Il fallut néanmoins vingt années pour que ces idées pénétrassent chez nous, et ce ne fut pas, comme on pourrait le croire, le résultat d'une inspiration, mais autant de découvertes faites successivement, et à peu d'années de 138 DES ANOMALIES. distance, par des hommes qui n’avaient, non-seulement aucune connaissance des travaux de Goëlhe, mais ne se connaissaient pas entre eux, Ce sont, en 1810, M. Pelletier d'Orléans ; en 1819, Dunal et De Candolle, et, en 1820, Turpin, ce botaniste philosophe qui a mêlé tant d'idées profondes à de simples jeux de son imagination. Depuis ce moment, il n’est pas un seul botaniste qui ne s'en soit oc- cupé, et c’est en effet une des branches les plus intéressantes de la physiologie végétale. Ces métamorphoses sont de quatre sortes : les unes sont la trans- formation des organes fondamentaux entre eux; tels sont, 4° les changements d’étamines en pistils, et réciproquement ; 2° des organes fondamentaux en organes accessoires, les changements des feuilles en épines; 3° des organes accessoires en organes fondamentaux, la mé- tamorphose des aiguillons en feuilles; 4° des organes accessoires entre eux : tel est le changement d’une glande en vrille ou d'une vrille en glande. Nous ne donnerons à ces changements, quels qu'ils soient, que le nom de #étamorphoses, sans établir de distinction entre eux, ni de priorité dans les rapports organiques des diverses parties des plantes, qui sont toutes parfaites, suivant le rôle que la nature leur a assigné. C’est pourquoi nous repoussons le nom de dégénérescence, qui ne peut s'entendre que de l’abätardissement d'un organe plus-élevé. On a donné le nom de wrescence à la métamorphose des organes appendiculaires en organes foliacés, cas particulier d’hypertrophie qui est très-commun et porte sur les bractées, les stipules, les ai guillons, etc. La métamorphose des sépales, qui ont déjà une appa- rence foliacée, se rencontre souvent dans les renonculacées, les rosa- cées, les primulacées, les crucifères, les papavéracées, et enfin dans les végétaux dont l'appareil calicinal se prête à ce changement, quand il y a excès de nutrition. Quoique moins fréquente dans les corolles, on la trouve cependant encore, et l'on en cite d'assez nom- breux exemples. Les étamines sont plus rebelles que les autres organes à cette métamorphose; mais les pistils ou carpelles, qui ont une structure foliaire, se prêtent fréquemment à cette transformation, qui est lrès-commune dans les fleurs doubles, et très-apparente sur- tout dans les cerisiers et merisiers, les renoncules et les anémones. Les épines se métamorphosent assez souvent en feuilles ; il a été remarqué plusieurs fois sur les vinetliers du Népaul, dont les épines, DE LA TÉRATOLOUIE YÉGÉTALE. 189 en avançant en âge, s’aplatissent et se converlissent en feuilles (PI. 33, fig. 9). La conversion des stipules en feuilles n’a rien qui puisse surprendre, leur structure s'y prêtant assez naturellement (PI. 34, fig. 2). On comprend que ce genre de métamorphose ne produit pas tou- jours des feuilles normales, et qu'on y doit trouver toutes les nuances possibles de modifications. On peut rattacher à la virescence les métamorphoses des divers organes floraux en sépales, à ceux de la structure foliacée des calices, et c’est surtout dans les monocotylédones qu’on trouve certaines par- lies du périgone converties en sépales verts. La pétalisalion, où conversion en pétales des organes fondamen- taux ou accessoires, est une des métamorphoses les plus communes. On peut regarder, comme appartenant à cette classe de phénomènes, la coloration et la structure pétaloïde des bractées, dans la sauge hormin, les hortensias, certaines espèces d’euphorbia, entre autres, le splendens, les mélampyrum, les rhinanthus, les justicia, les por- phyrocoma ; les calices des ancolies, des delphinium, des aconits, des anémones, sont passés normalement à l’état pétaloïde; les sépales des orchidées brillent de couleurs aussi vives que les pétales. Quant à la conversion des organes sexuels en pétales, elle est si commune qu’il suffit de la signaler : nos roses, nos camellias, nos pivoines, elc., nous en offrent journellement des exemples, et l’on voit souvent des métamorphoses incomplètes; les filets à demi dilatés portent encore à leur sommet une anthère souvent parfaite ; d'autres fois l’anthère est atrophiée et forme une simple gibbosité ou une simple duplica- ture sur une nervure saillante du filet pétaloïde (PI. 34, fig 4). Un des faits remarquables de la pétalisation, c'est que, dans les ancolies et les autres renonculées anormales, ce sont les étamines qui se mélamor- phosent ; elles se convertissent en cornets qui s’'emboîlent les uns dans les autres (PI. 33, fig. 5) ;. ce qui est une des belles applications de la loi de l'épigénèse, et mérite l'attention des botanistes. Quelquefois, pourtant, comme dans les ancolies stellées, les pétales sont tout simplement plans. Le seul fait digne d’être consigné ici, c'est que les fleurs polypétales doublent plus facilement que les fleurs ga- mopétales où monopétales; toutefois, parmi les polypélales, on peut signaler, comme présentant pour exceptions des exemples de duplicature, les papilionacées et les scrofulariées. Les ombel- 190 DES ANOMALIES. lifères, les géraniacées, les polygalées, les orchidées, ne doublent jamais. Il reste à décider si la transformation en pétales est le résultat constant de la métamorphose des filets, ou si l’anthère prend quelque- fois le rôle principal. M. de Candolle dit que les clématites doublent par le filet, les renoncules par l'anthère, et les ellébores par le filet et l'anthère. Nous croyons que, dans le plus grand nombre des cas, le filet joue le rôle essentiel, et que les autres parties de l'androcée ne font que suivre. Au reste, la pétalisation est plus commune dans les familles polyandres que dans les autres. Il arrive plus fréquemment que les pistils, entraînés dans le mou- vement qui produit la métamorphose, se convertissent en pétales ; on en a des exemples très-remarquables. On peut, au reste, regar- der la pétalisation comme un cas particulier de développement par excès. Les différents éléments qui entrent dans la composition de la fleur se convertissent quelquefois aussi en étamines, ce qui constitue le phénomène de s{aminisation : cela se voit plus fréquemment dans les pétales et les ovules. M. de Candolle a trouvé un haricot dont les ailes et la carène étaient métamorphosées en étamines. Chamisso cite un fait semblable dans une digitale, et nous avons vu un pied de muflier à fleurs pourpres, dont toutes les fleurs étaient fendues jus- qu’au calice ; les deux bords libres de la corolle portaient deux éta- mines anthérifères, parfaitement conformées, dont le pollen était fécondant, et qui ne différaient des autres qu’en ce que le filet était soudé à la corolle. Les ovules se changent aussi assez fréquem- ment en élamines, quelquefois même en feuilles (PI. 33, fig. 10); parfois c’est l'ensemble des carpelles, d’autres fois ce n’est qu’une partie de la feuille carpellaire. La métamorphose en pistils, ou pistillisation, a lieu de deux ma- nières : tantôt ce sont les enveloppes florales, d’autres fois et plus fréquemment les étamines. La joubarbe et les crassula sont assez su- jettes à celte anomalie. On voit souvent des épis mâles de maïs, dont une partie porte des ovaires parfaits, quoique petits. On trouve quelquefois des fleurs complétement femelles, par suite de la méta- morphose des étamines en pistils. Souvent l’anthère seule se méta- morphose; d’autres fois le filet participe à ce changement. | C'est dans l'étude du développement embryonnaire des fleurs uni- DE LA TÉRATOLOGIE VÉGÉTALE. 191 sexuelles et polygames qu'il faut étudier ce phénomène qui mérite l'attention des physiologistes. On doit y trouver sans cesse cette conversion ou l'atrophie par résorplion des organes destinés à dis- paraitre. Les métamorphoses des organes accessoires, quoique moins im- portantes, sont des cas particuliers d’atrophie qui présentent de l'intérêt. L’avortement du limbe de la feuille ou des stipules donne naissance aux vrilles, ce qu'on peut vérifier dans les gesses ; d’autres fois c’est le pédoncule, comme dans la vigne, dont la vrille porte quelquefois des fleurs atrophiées. Les écailles de certaines plantes sont des atrophies plus complètes, qui laissent à la place de l'organe avorté une ou plusieurs écailles affectant le plus souvent la forme scarieuse. C’est à un phénomène semblable qu'est due la métamor- phose en poils ; et peut-être même les aigrettes des synanthérées ne sont-elles que des folioles calicinales converties en poils par avorte- ment. Les pétioles, le limbe des feuilles, les stipules, et quelquefois même les pédicelles, se convertissent en aiguillons par atrophie avec induration. Quant à la métamorphose glandulaire, elle est assez fré- quente, et c’est l'organe réduit à son expression la plus simple, et bien près d’une résorption complète. La chloranthie est la métamorphose en bourgeons de tout l’en- semble de l’appareil floral ; rarement ce changement est partiel et affecte un seul verticille. Dans ce cas, il présente, au lieu de fleurs, une réunion plus ou moins compacte de feuilles. Cette anomalie, dont on a de nombreux exemples, est plus commune dans les cruci- fères, les graminées, les cypéracées et les juncaginées, que dans les autres familles. I arrive souvent que la chloranthie est le résultat de la piqûre des insectes ou de la présence des cryptogames du genre œcidium. L'inverse a lieu dans certaines circonstances dont la cause nous est inconnue : les bourgeons, au lieu de suivre leur mode accou- tumé de développement, se changent en boutons à fleurs, et la méta- morpliose est assez complète pour que ces fleurs produisent des fruits. Les liliacées offrent un exemple assez fréquent de la métamor- phose des fleurs en bulbilles ayant toutes les qualités requises pour la reproduction, et l'on peut, à volonté, faire naître dans l’aisselle des feuilles de lis, des bulbilles (PI. 34, fig. 4) analogues par leur structure et leurs fonctions à des graines en en coupant la tige un 12 DES ANOMALIES. peu avant la floraison, et en la suspendant la tête en bas dans un lieu humide. Dans les familles non bulbifères, une semblable anomalie peut se présenter; mais les exemples sont rares. On à reconnu que cette anomalie était le résultat constant d’une hypertrophie de la graine ou de la production de bourgeons par excès de nutrition, ce qui constitue une véritable viviparité ; la continuation de ce phénomène donne naissance à la proli- fication (PI. 34, fig. 3, 6, 7, 8, 9). Les monstruosités de disposition sont de trois sortes : 4° les sou- dures, celles chez lesquelles il y a défaut de séparation ; 2° les ds- jonctions par séparalion anormale; 3° les déplacements, par change- ment de situation. Les monstruosités par soudure sont dues fréquemment à des alrophies ou des hypertrophies ; quelquefois on ne peut les attribuer ni à l’une ni à l’autre de ces deux causes. Elles présentent ensuite tous les degrés possibles de nuances : elles sont plus ou moins com- plètes; ce qui ne doit pas surprendre, quand on songe à la variété des accidents qui produisent ces anomalies. On distingue avec raison deux sortes de soudures des organes ap- pendiculaires : celles qui ont lieu entre des organes appendiculaires appartenant à un même verticille, ce que M. de Candolle a nommé cohérence, et celles qui ont lieu entre des verticilles différents, qu'il a appelées adhérence. Le phénomène de cohérence est plus fréquent dans les organes homologues, c'est pourquoi les feuilles sont de tous les organes ap- pendiculaires ceux qui présentent les cohérences les plus fréquentes ; le fraisier monophylle en est un exemple. Quelquefois ce sont les lobes qui se soudent et affectent alors des formes bizarres. C'est sur- tout par les bords que la cohérence a lieu. Les stipules présentent aussi ces anomalies; les calices polysépales deviennent gamosépales _ par cohérence, de même que dans les corolles polypétales la soudure accidentelle des pétales en fait des fleurs monopétales; les étamines se soudent par les filets ou les anthères, et l’on remarque dans la cohérence de ces organes des cohérences très-variables. C’est un sujet d'étude très-intéressant, parce que ces divers systèmes de soudures présentent des cas analogues à certaines structures, qui se retrouvent normalement dans quelques genres et même quelques familles. DE LA TÉRATOLOGIE VÉGÉTALE. 193 Les pistils offrent aussi de nombreux exemples de cette sorte de monstruosité. Quoique moins communes que les cohérences, les adhérences ont cependant encore été observées plusieurs fois; telles sont celles des feuilles et des bractées, des pétales et des étamines, plus fréquentes que celles des sépales et des pétales, et celles des étamines et des pistils, qui représentent alors la structure normale des végétaux que Linné a réunis dans sa gynandrie. On a donné le nom de synophthies aux soudures qui ont lieu entre les bourgeons; elles diffèrent des cohérences simples, en ce qu'elles affectent l'ensemble des individus. Un des exemples les plus intéres- sants de la tératologie végétale est la soudure des embryons : elle produit ou plusieurs embryons dans une seule graine, ou bien la cohérence de deux graines. C’est ainsi que, dans la famille des au- rantiacées, on a reconnu l'existence de plusieurs embryons dans la graine du citronnier, et l’on en trouve quatre dans celle de l’oranger, et de quatre à huit dans la variété appelée pampelmousse. Les cycadées et les conifères offrent aussi des exemples de la pluralité des embryons. Quelquefois ces embryons sont distincts et groupés symétriquement; d’autres fois ils sont soudés ; dans ce cas, la germi- nation présente des traces de cette cohérence. Les cotylédons sont multiples ; d’autres fois il y en a un qui avortent, et même il y a cohé- rence complète entre deux cotylédons. Les synophthies des bourgeons sont plus fréquentes, et par cela même soumises à un plus grand nombre de variations. Les cohérences ne sont souvent que superficielles, et, dans ce cas, les bourgeons se développent parallèlement sans que l'anomalie persiste; ou bien il y a synophthie complète de deux ou plusieurs bourgeons, et, dans ce cas, les éléments qui les composent sont plus nombreux; mais c’est aux dépens de la tige qu'a lieu ce phénomène. La synophthie existe sou- vent avec la fasciation, et l'on comprend facilement comment ce phé- nomène a lieu. ._ Nous ne dirons que quelques mots de la synanthue, ou soudure entre les fleurs, parce que cette cohérence, quoique commune sur- tout dans nos arbres fruitiers, est soumise à la même loi que Ja synophthie : comme cette dernière, elle est complète ou incomplète, et quand elle est complète les éléments en sont réunis d'une ma- nière si intime, qu'à part le volume de la fleur, qui est augmenté, Botan., T. II. 13 194 DES ANOMALIES. elle a les caractères normaux. Souvent aussi celte monstruosité n'a lieu qu'aux dépens de certains organes qui s’atrophient ; et, dans ce cas, on trouve tous les nombres possibles dans cette combinaison. Les synanthies offrent un exemple frappant de l'homologie : ce sont les organes semblables qui se rapprochent et se soudent, et la loi des affinités électives s’y remarque presque toujours ; il faut des ressem- blances de position ou de structure pour que les cohérences aient lieu. Les synanthies avec soudure des verticilles dissemblables sont plus rares, mais elles ne sont cependant pas sans exemple. On peut dire qu’en général la synanthie est plus commune dans les végétaux dont les fleurs sont très-rapprochées, bien que cependant elle soit très-rare dans la grande famille des composées, et les plantes à fleurs distantes présentent même ce phénomène morphologique ; mais, dans ce dernier cas, il est rare qu'on trouve plus de deux fleurs sou- dées ensemble. Cette anomalie de cohérence de trois et quatre fleurs n’est cependant pas sans exemple. La loi des syranthies est encore à découvrir, car ce n'est pas seulement une greffe causée par simple compression. La syncarpie, ou la soudure des fruits entre eux, est commune dans nos arbres fruitiers, et se présente quelquefois dans les autres végétaux : le gleditschu triacanthos et le cæsalpinia digyna en offrent des exemples assez fréquents, pour qu'on puisse la regarder comme une anomalie essentiellement propre à ces végélaux. On remarque que, dans la syncarpre, les fruits cohérents sont très-souvent égaux : c’est encore une sorte de greffe. Quelquefois il arrive que la cohé- rence est devenue si intime, qu'on distinguerait difficilement les fruits l’un de l’autre. On distingue les syncarpies par les fleurs cohé- rentes et par les fleurs distinctes : dans le premier cas de synanthie- syncarpre, le fait tératologique est plus intéressant. Quelquefois un seul des fruits est resté adhérent à l'arbre qui le porte, et la nutri- lion de l’autre n’a lieu que par l'intermédiaire du premier. Quant aux syncarpies que présentent les papilionacées, elles proviennent de la monstruosité par cohérence des organes carpellaires, et l'on distingue difficilement les fruits soudés les uns des autres; c'est souvent une monstruosilé par augmentation numérique. On peut donc établir, pour loi générale, que la syncarpie résultant de la synanthie es plus complète que dans le cas de simple cohérence. La synspermie, ou soudure des graines, est soumise aux mêmes DE LA TÉRATOLOGIE VÉGÉTALE. 195 lois, et souvent elle est le résultat de la multiplicité des em- bryons. On ne peut rapporter à la synarve, ou cohérence des tiges et des rameaux, que celle qui a lieu par suite de synophthie, c’est-à-dire quand deux ou plusieurs bourgeons cohérents donnent naissance à des axes ayaänt entre eux une cohérence manifeste, bien que souvent il y en ait de frappés d'avortement. Quant à la cohérence par simple juxtaposition, c’est une greffe en approche dont on trouve dans nos forêts des exemples très-fréquents; c’est alors un accident et non plus un phénomène tératologique. La multiplicité des axes cohé- rents rentre dans la synarie et ne mérite pas de mention spéciale. Les disjonctions sont l'inverse des soudures; elles ont lieu par augmentation de séparation, ou par séparation anormale ; elles affec- tent tous les organes appendiculaires, et ont presque toujours lieu par la scissure des parties semblables, et de haut en bas. C'est ainsi que des fleurs gamopétales deviennent polypétales, et que des fleurs gynandres deviennent éleuthérandres; il en résulte que ce phéno- mène présente deux cas : la disjonction par scissure des parties, et la séparation des organes soudés à l’état normal. Il y a donc des dis- jonctions par division, ou diérésomérie, et des disjonctions par isole- ment, éleuthéromérie. On trouve d'assez nombreux exemples de diérésomérie dans les organes foliacés; c’est ainsi que dans la mercuriale et le lilas de Perse les disjonctions sont assez multipliées pour que les feuilles soient laciniées. Les végétaux cultivés dans des terrains stériles pré- sentent ce phénomène, et l'excès de nutrition produit quelquefois le même résullat : ce sont donc encore les deux phénomènes opposés d’atrophie et d’hypertrophie qui amènent la disjonction. Les pétales deviennent bifides ou se déchiquettent par les mêmes causes, et l’on en voit des exemples dans nos jardins, surtout dans les pavots, les œillets (PI. 33, fig. 7), les tulipes : car la culture est un des puis- sants modificateurs des végétaux. Les organes sexuels, étamines et pistils, offrent le phénomène de la disjonction, surtout par l'hyper- trophie, et c'est même l’état normal des anthères du myrtille. L'éleuthéromérie es plus fréquente que la diérésomérie. Les calices monosépales et les corolles monopétales deviennent polysépales et polypétales par disjonction avec assez de facilité. La primevère des jardins en offre un assez fréquent exemple, et, dans certains cas, 196 DES ANOMALIES. cette anomalie est assez complexe pour tromper l'œil exercé du botaniste. Assez souvent les corolles monopétales sont disjointes dans tous leurs verticilles. Le chèvrefeuille est sujet à cette disjonc- tion. Nous avons vu, à Versailles, une variété de rhododendron, dont la corolle était fendue jusqu’au calice et simulait une véritable corolle polypétale; la grosse campanule, la polémoine, les azalées, les digitales offrent des exemples de disjonction assez fréquents. L'hybridisation en est encore une source, et l'on a remarqué l'éleuthéromérie dans des gentianes, produite par le croisement des espèces. Les élamines monadelphes des malvacées deviennent libres quand la fleur commence à doubler, et, dans les papilionacées, le même phénomène a lieu quand les fleurs se métamorphosent en bourgeons foliacés; mais elles-mêmes subissent cette transformation. Dans les crucifères, la disjonclion des carpelles est assez fréquente. On peut même dire que l’éleuthéromérie se présente fréquemment chez un grand nombre de végétaux; mais presque toujours elle à lieu avec transformation des enveloppes ovariennes en organes folia- cés. La conversion des ovaires en fruits ne change pas toujours l'anomalie, lorsque les disjonctions sont complètes, à moins que la cohérence ne vienne rétablir l'état normal. On remarque que les disjonctions sont plus fréquentes dans les péricarpes secs que dans les fruits charnus, bien que ces derniers n'en soient pas exempts. On en trouve des exemples fort bizarres dans les fruits de l’oranger. L'étude de la position des organes, base de toute classification, est une des plus importantes de la botanique, puisqu'elle sert de point d'appui à la classification. Il est donc d’un grand intérêt d'examiner si elle varie, de pénétrer dans cette loi d’inversion pour voir l’en- chainement des familles les unes aux autres, et de suivre la disposi- lion symétrique des organes dans leurs différentes transformations. L'ectopie, nom qui convient à ce genre de monstruosité, est moins fréquente dans les végétaux que dans les animaux, car la nature tout extérieure des organes des plantes permet plus difficilement cette transposition. Toutes les causes que nous avons étudiées pré- cédemment, la compression, la torsion, la fasciation, l’atrophie, l’hypertrophie, les cohérences, peuvent amener le déplacement des organes. Il faut avouer que, sous ce rapport, nous ne connaissons DE LA TÉRATOLOGIE VÉGÉTALE. 197 qu'un petit nombre de faits qui peuveni rentrer dans une des caté- gories que nous venons d'indiquer; mais il est important de signaler ce genre de métamorphose, parce qu'il peut jeter du jour sur bien des obscurités. La diminution du nombre par avortement est plus commune : on en trouve normalement des exemples dans les renonculacées, telles que la ficaire, les adonides, dont le nombre des pétales varie; dans les végétaux polyandres, dont les étamines varient en nombre; dans les monotropées, dont le nombre des écailles et des étamines varie de 2 à 10; dans l’adoxa, qui a des fleurs à 4 et à 5 étamines; dans l'avortement normal des ovules, dont quelques-uns seulement se dé- veloppent. Ce qui se produit normalement se présente accidentelle- ment par atrophie; c’est seulement dans la comparaison des deux systèmes normaux et anormaux qu’il faut chercher la loi de diminu- tion du nombre. L'avortement des feuilles est très-fréquent, et se trouve aussi bien dans les feuilles simples que dans celles qui sont composées. Tantôt un verlicille, tantôt une spirale, peuvent être privés d’un ou de plusieurs des éléments qui les composent dans l’état normal. L’avor- tement complet, qu'on trouve dans quelques acacias à phyllodes, est une exception. Les sépales du calice avortent quelquefois, mais moins souvent que les pétales qu’on trouve diminués dans leur nombre. Quand il y a avortement d'un ou plusieurs sépales, les pétales correspondants avortent aussi. M. Seringe cite un dplotaris tenuifolia, dont deux pétales avaient disparu par avortement, et M. Moquin-Tandon men- tionne une corolle de pois réduite à l’étendard, ce qui le rapprochait de l’état normal de l’amorpha. L'avortement des étamines est sou- vent concomitant avec celui des pétales ; d’autres fois, c’est un avor- tement purement staminal : on peut citer le cerastium tetrandrum. Le mollugo cerviana, qui a cinq étamines au Sénégal, n’en a plus que deux en France; et, dans les monstruosités de la digitale pour- prée, deux étamines ont disparu. L'état diandre des sauges et de l'anthozanthum odoratum est dû à un avortement qui est devenu normal. Les pistils et les fruits, plus sujets à la compression que les autres verlicilles, présentent aussi d'assez nombreux exemples d'a- vortement. L'avortement complet d’un verticille est assez commun dans l'é- 198 DES ANOMALIES. tat normal. Nous avons, dans nos environs, des végétaux chez les- quels les pétales manquent entièrement; tel est, entre autres, le sagine apetala; mais, malgré le nom qui lui a été donné, il en pré- sente cependant quelquefois. Un changement de climat, de station même, suffit pour produire ce phénomène. Le cerastum viscosum aux environs d'Agen prend parfois des pétales; la corolle du ra- nunculus auricomus avorte fréquemment en Thuringe, et, dans le jardin d'Upsal, le même phénomène a lieu pour le campanula per- folata et le ruellia clandestina. Dans les Pyrénées orientales, l'auga va est privé de corolle. L’avortement des étamines se présente fréquemment : l'erica tetralix en offre un exemple. On a remarqué, dans un grand nombre de chénopodiées, des fleurs devenues femelles par avortement des étamines, et dans les composées cette monstruosité est assez com- mune. Certaines variétés de pommiers sont unisexuelles par avorte- ment de l’androcée. Ce qui a lieu pour les étamines se passe aussi pour les pistils, et les fleurs de certaines plantes deviennent également unisexuelles mâles par l'avortement des organes femelles. On cile le forilis an- thriscus, qui présente au centre de son ombelle, dont les pistils sont avortés, des fleurs unisexuelles. Dans les fleurs doubles, les organes femelles avortent très-fréquemment, surtout dans les renoncules. Le changement de climat fait quelquefois avorter les fruits, et plus souvent les graines, ce qui a lieu aussi par l’hybridisation. On voit que l'avortement du verticille staminal produit des fleurs unisexuelles femelles; celui des pistils, des fleurs unisexuelles mâles ; l'avortement complet des deux verticilles, des fleurs neutres, et, quand le phénomène n'est pas complet, des végétaux polygames. L'avortement des organes axiles n’est jamais total, même dans les plantes dites acaules, qui ont une tige très-courte, et qui deviennent caulescentes quand elles sont placées dans des circonstances où leur tige rudimentaire présente le phénomène de l’hypertrophie avec élongation; mais, par suite des influences ambiantes, les organes axiles secondaires ou tertiaires s’atrophient, et quelquefois même avorlent presque complétement. C'est le plus souvent un accident, qui ne mérite guère de prendre place dans la tératologie. Les monstruosités par »w/tiplication sont très-fréquentes : elles ne sont pas le résultat de transformations, mais bien des organes DE LA TÉRATOLOGIE VÉGÉTALE. 169 surnuméraires qui augmentent le nombre des élémenis qui entrent dans la composition d'un verticille, sans qu'aucun autre organe ver- ticillaire ait disparu ou se soit transformé. Il ne faut pas les confon- dre avec la disjonction ; celle-ci se reconnait à la structure même de l'organe qui se trouve dimidié ; tandis que, dans la multiplication, l'organe surnuméraire présente une structure presque toujours nor- male. Ainsi, l'existence d'une corolle dans des plantes apétales, l'hermaphrodisme dans des végétaux unisexuels, sont des cas de multiplication. Dans les linaires péloriées, la cinquième étamine est un phénomène de multiplication, de même que les véroniques triandres ou tétrandres. Les pistils sont dans le même cas; c’est ainsi que la betterave, cultivée au Brésil, se développe souvent avec cinq stigmates. Dans les chénopodiées normalement digynes, on trouve des exemples de multiplication assez fréquents. Le nombre des carpelles est également sujet à la multiplication, et quelquefois ces individus anormaux reviennent au type symétrique. On cite des prunus domestica à deux fruits, des ombellifères à trois carpelles, et des cucurbitacées à quatre. Les feuilles simples ou composées présentent des cas assez fré- quents de multiplication, et il n’est pas rare de trouver des trèfles blancs à quatre, cinq folioles et plus; les stipules sont dans le même cas. Les sépales sont plus rarement affectés de cette multiplication. Les pétales se multiplient rarement; nous avons cependant vu une œnothère odorante qui, pendant une seule année, donna des fleurs à cinq pétales. Les étamines se multiplient facilement, surtout dans les végétaux de la famille des scrophulariées, et nous rappellerons l'existence de deux étamines surnuméraires dans un muflier affecté de disjonc- tion : d’autres fois, on remarque que la production d’étamines surnuméraires vient de l'existence d’une étamine rudimentaire, et dans ce cas c'est un phénomène d’hypertrophie ; mais, dans les végétaux polyandres, l'accroissement du nombre des étamines est fréquent. La multiplication des pistils est plus rare, mais non pas sans exemple; car on voit dans le Midi le eneorum tricoccos avoir quatre fruits, et aux Canaries le eneorum pulverulentum présente le même phénomène. Souvent la multiplication affecte des verticilles entiers, et, parmi 200 DES ANOMALIES. les végétaux qui offrent le plus souvent cette anomalie, il faut excep- ter ceux qui ont des involucres ou des calicules; mais ce phénomène est en général accompagné d’atrophie des organes floraux ou des verticilles supérieurs. Le calice se multiplie rarement; la corolle est au contraire fréquemment affectée de multiplication : les œillets, les roses, les renoncules sont dans ce cas. Dans la fleur multiple, tel est entre autres le datura fastuosa, et dans plusieurs campanules, la multiplication présente le phénomène remarquable de corolles em- boîtées comme des cornets les unes dans les autres. Quelquefois cette multiplication a lieu sans disparition de l’androcée, d’autres fois le verticille staminal manque entièrement; c’est alors, non plus une chorise, mais une métamorphose. La multiplication du verticille staminal est plus commune encore que celle de la corolle, surtout dans les plantes qui ont un grand nombre d’étamines. Les verticilles pistillaires et les fruits sont plus rarement affectés de chorise. La prolification, qui rentre dans la multiplication, est un fait téra- tologique dû, le plus souvent, à un excès de nutrition, et l'on en trouve de très-fréquents exemples. On distingue deux sortes de pro- lifications : celle des fleurs et celle des fruits. Les fleurs frondipares, du centre desquelles il sort un bouquet de feuilles, sont assez rares ; on en cite cependant des exemples dans les roses (PI. 34, fig. 8), les renoncules, les œillets, les arbres frui- tiers (PI. 34, fig. 7), les labiées, etc., tandis que les fleurs floripares sont communes. La prolification est médiane quand elle se trouve au centre des organes (fig. 8); axillaire quand elle vient dans les aisselles, et /atérale quand elle se forme sur le côté des fleurs (fig. 6). On pourrait multiplier les citations, si l’on voulait énumérer tous les faits de prohfication floripare médiane, dans lesquelles on voit sortir d’une fleur une autre fleur qui a souvent le volume de celle qu'elle surmonte : les roses, les œillets, les anémones, les renoncules, en offrent des exemples très-fréquents. Dans ce cas, il y a avortement ou atrophie dans l’une ou l'autre des deux fleurs, et assez commu- nément c’est la fleur supérieure qui est atrophiée, Les prolifications frondipares et floripares axillaires offrent les mêmes caractères, et ne diffèrent que par la position de la fronde ou de la fleur supplémentaire, et elles présentent toujours des méta- morphoses des organes sous-jacents ou périphériques. DE LA TÉRATOLOGIE VÉGÉTALE. 2011 Les prolifications latérales se rencontrent surtout dans les végétaux en ombelles ou en tête : elles naissent des supports de la fleur, et l’'accompagnent comme production surnuméraire. Les /rondipares latérales sont rares, les fleurs floripares latérales sont au contraire très-communes; les ombellifères, les scabieuses et les composées, en offrent de très-fréquents exemples. Un fait qui mérite d’être signalé, mais qui s'explique de lui-même, c’est que rarement ces fleurs sont accompagnées de métamorphoses, d’atrophie ou d’hy- pertrophie. Il est rare, mais pourtant pas sans exemple, que les fleurs proli- fères soient fécondes, et dans ce cas les fruits sont disposés à la pro- lification. Les fruits prolifères, qui peuvent résulter des trois modes de pro- lification, sont /rondipares, ou portent des organes foliacés (PI. 34, fig. 7); loripares, des fleurs; /ructipares, des fruits (fig. 9). On trouve des exemples fréquents de poires frondipares, et le mélèze est sujet à cette anomalie ; mais, dans les premières, la pro- lification est médiane, et dans l’autre latérale. C’est encore la poire qui fournit un exemple de foriparité; quant aux fruits doubles, ils sont assez communs : le célèbre pommier de Saint-Valery, qui est dioïque, réunit tous les genres possibles d'anomalies, d’avortement, de multiplication, de villosité ; il n'est fécondé qu’artificiellement, et c'est un des plus curieux exemples de prolification fructipare avec pénétration et fusion. On a remarqué le même phénomène dans le froment et d’autres graminées, et parmi les cypéracées. On trouve dans les orangers la /ructiparité incluse, c’est-à-dire qu'un fruit en contient d’autres dans son intérieur; les pommes, les poires, les melons, les passiflores, présentent également cette curieuse ano- malie; on a même trouvé plusieurs fruits les uns dans les autres, et Turpin cite la pomme-figue dans laquelle les fruits sont emboîtés par trois, comme les tubes d’une lorgnette. La rmulhicaulité où polycladie est une multiplication d’un axe unique en un nombre infini de petits rameaux qui s’entrelacent et se soutiennent; on cite l'exemple d’un ormeau, d'un éroussonetia et de plusieurs autres arbres. C’est plutôt un fait accidentel qu’un véritable fait tératologique. Nous avons réuni le plus de faits généraux possible sur les phéno- mènes tératologiques, bien que nous devons avouer que celte branche 202 DES ANOMALIES. de la science est encore fort peu avancée; mais nous avons cru devoir nous étendre sur ce sujet pour appeler l'attention des bota- nistes sur les anomalies végétales, et les inviter à rechercher si, dans les types asymétriques, on ne revient pas constamment au type symé- trique par l'observation des apparitions anormales. C'est sur les végétaux à organes reproducteurs variables qu'il faut chercher la loi qui préside à ce jeu incessant des métamorphoses. BOTANIQUE GÉNÉRALE LIVRE VI THÉORIE DES CLASSIFICATIONS OU TAXONOMIE VÉGÉTALE CHAPITRE I. — DE L'ESPÉCE, DE LA VARIÉTÉ ET DE L'HYBRIDE. CHAPITRE I. — Du GENRE. CHAPITRE III. — DES FAMILLES NATURELLES. CHAPITRE IV. — DES GLASSEs. CHAPITRE V. — DES CARACTÈRES EN BOTANIQUE. CHAPITRE VI. — DE LA DESCRIPTION EN BOTANIQUE. CHAPITRE VII. — DES MÉTHODES ARTIFICIELLES. CHAPITRE VIII.— DE LA MÉTHODE NATURELLE. # RL ; : - CC A H | 7 ti à APT ts sr …e L ETINT dés I f dr dt bn 6 ? , : nas : Ve y + : CA e ] ADN | M - \ 1" { 4 } | : TA AA ONU LA LTOE = | : [ HA LIATONAT MMA LI on AA FM ao pr | \ He | 2 L'ATUTANN | Lai PS LOT = . sta {hi VE : Fr Mat trans + RATTSANEN THÉORIE DES CLASSIFICATIONS où TAXONOMIE VÉGÉTALE Nous adoptons le mot /azonomie comme le plus usité dans la langue des sciences, bien que le mot {axologie soit plus conforme à l'idée qu'on veut représenter. Cette branche de la science traite des associations établies dans les végétaux, comme une nécessité de la méthode, pour se reconnaître à travers le dédale des transforma- tions sans nombre auxquelles est soumise la matière organique. CHAPITRE PREMIER DE L'ESPÈGE, DE LA VARIÉTÉ ET DE L'HYBRIDE De tous les termes employés en histoire naturelle, le mot espèce est celui qui a soulevé le plus de controverses, et sur le sens réel duquel on est le moins d'accord. Mais il ne s’agit pas ici d’une simple dispute de mots reposant sur une vue de l'esprit. L'idée attachéeau mot espèce divise, depuis bien des siècles, les naturalistes en deux écoles antagonistes, qui resteront divisées tant que l’une refusera de voir les faits et se retranchera derrière des‘a priori, et que l’autre persistera à s'appuyer sur l'observation et ne croira qu'à l’a posteriori. Néan- moins, à part le sens qu'ils y attachent, les naturalistes des deux camps s’en servent également; mais les uns, enchaiînés par une pensée étrangère à la science, affirment non-seulement que l'espèce est une réalité, mais encore qu’elle est immuable et qu’elle a existé de tout temps. Ils la regardent comme l'unité organique par excel- lence, et accusent d'aveuglement et d'erreur ceux qui refusent d'y croire. Les autres, au contraire, s'appuyant sur les faits et secouant le joug de toute autorilé que n’avoue pas la raison, nient la réalité de l'espèce et ne voient dans la nature que des individus. Ils ont été peut-être un peu trop absolus dans leurs affirmations, erreur qui leur est commune avec leurs adversaires; car l'absolu n’est pas philoso- phique ; et, tout en défendant cette doctrine, on peut laisser au doute la part qu’il doit avoir dans les théories humaines. Cette question se divise en quatre parties distinctes : 4° les espèces sont-elles des types existant depuis l’origine des êtres, et destinées à traverser les siècles sans s’altérer; en un mot, sont-elles éter- nelles et immuables? 2° les espèces ainsi définies sont-elles limitées par des caractères rigoureux? le criterium établi pour les déterminer est-il infaillible, et est-ce bien de lui qu'on se sert dans la diagnose? 3° les caractères extérieurs et tous ceux reconnus variables par tous les naturalistes ne sont-ils pas, au contraire, ceux employés pour dis- tinguer les espèces entre elles? 4° si les partisans de l'existence em- DE L’'ESPÈCE. 207 pirique de l'espèce ont raison, que doit-on entendre par espèce, et quel rôle doit jouer l'espèce dans la méthode? Voici comment s'exprime un zoologiste qui s’est fait le représen- tant des doctrines affirmatives, M. Hollard : « L'élément que nous offre immédiatement la nature est l’indi- vidu..; mais l'individu n’est pas, comme le disent certaines écoles, la seule réalité naturelle : autrement l'humanité serait une fiction, et toute société serait impossible. Par delà l'individu se trouve l’es- pèce, l'espèce non moins réelle que l'individu, bien qu’elle ne se circonscrive pas, comme celui-ci, dans l'espace et dans le temps de manière à tomber sous nos yeux sous une forme concrète... Nous définirons donc l'espèce, wn type d'organisation, de forme et d'acti- vité rigoureusement déterminées qui se multiplie dans l'espace et se perpétue dans le temps par génération directe et d'une manière in- définie. » Cette définition a le défaut de toutes les abstractions : c'est d’être vague, et c’est, il faut le dire, le vice introduit dans la langue philo- sophique par l’école allemande, savante il est vrai, mais trop spécu- lative, et qui prend trop souvent les mots pour des idées. Par mal- heur, l'école française, qui avait toujours été renommée pour sa clarté et sa précision, est tombée dans cette erreur, et la langue a gagné en complication ce qu'elle a perdu en lucidité et en logique. Buffon a défini l'espèce : « Une succession constante d'individus semblables entre eux et capables de se reproduire. » Ainsi, dès le principe, l'espèce fut déclarée avoir pour caractères essentiels : 4° la ressemblance ; 2° la succession par voie de généra- tion. Cette formule a été considérée par la plupart des zoologistes comme un critertum infaillible, et ils l'ont tous adoptée. Cuvier, qui avait commencé par douter et fini par affirmer, a exprimé de la manière suivante le caractère auquel on distingue l'espèce : « La réunion des individus descendus l’un de l’autre, ou de parents communs, et de ceux qui leur ressemblent autant qu'ils se ressemblent entre eux. » | De Candolle a adopté une formule à peu près semblable : « L’es- pèce, ditl, est la collection de tous les individus qui se ressemblent plus entre eux qu'ils ne ressemblent à d'autres; qui peuvent, par une fécondation réciproque, produire des individus fertiles, et qui se 208 TAXONOMIE VÉGÉTALE. reproduisent par la génération, de telle sorte, qu'on peut, par ana- logie, les supposer tous sortis originairement d'un seul individu ou d’un seul couple. » Pourtant le même auteur, d'accord sur ce point avec Buffon et Cuvier, qui l'avaient, avant lui, formulé à peu près dans les mêmes termes, quoique d’une manière plus absolue, ajoutait : « Cette idée fondamentale est évidemment fondée sur une hypothèse; mais elle est cependant la seule qui donne une idée réelle de ce que les natu- ralistes entendent par espèce. Le degré de ressemblance qui nous autorise à réunir les individus sous cette dénomination est très- variable d’une famille à l’autre ; et il arrive souvent que deux indi- vidus qui appartiennent réellement à la même espèce diffèrent plus entre eux en apparence que des espèces distinctes : ainsi l’épagneul et le chien danois sont, à l'extérieur, plus différents entre eux que le chien et le loup, et les variétés de nos arbres fruitiers offrent plus de différences apparentes que bien des espèces : les différentes variétés de pêchers, de poiriers, de pommiers, se distinguent par le bois, les feuilles et le fruit; cependant elles sont issues d’une souche commune. » Après les naturalistes qui ont cru à l'existence absolue de l'espèce, viennent des hommes éminents de toutes les époques qui ont exprimé nettement leur doute sur l'existence réelle de l'espèce, considérée comme type de l'unité organique. Linné, le réformateur de la science, a exprimé ce doute dans ses Amænitates acad.-(xvol. VI, p. 296). I dit : « Depuis longtemps je suppose, et comme je n'ose l’affirmer, je présente mon opinion comme une hypothèse, que toutes les espèces d’un même genre ont formé dans le principe une seule espèce ; mais que, s'étant propagées par des générations hybrides, de même que tous les congénères sont issus d’une même mère, des pères différents ont engendré les diverses espèces. » Après lui vient Lamarck, connu comme le représentant le plus franchement avoué de la non-existence de l'espèce. Il a émis cette opinion dans ses écrits les plus philosophiques, et il en ressort néces- sairement une croyance formelle à l’individualité des êtres : « On a appelé espèce, dit-il (P/losophie zoologique, vol. I, p. 54 et suiv.), toule collection d'individus semblables qui furent produits par d’autres individus pareils à eux. Cette définition est exacte: car DE L'ESPÈCE. 209 tout individu jouissant de la vie ressemble toujours, à très-peu près, à celui ou à ceux dont il provient, Mais on ajoute à cette définition la supposition que les individus qui composent une espèce ne varient Jamais dans leur caractère spécifique, et que conséquemment l’es- - pèce a une constance absolue dans la nature. C’est uniquement cette supposition que je me propose de combattre, parce que les preuves évidentes obtenues par l'observation constatent qu'elle n’est pas fondée... Elle est tous les jours démentie aux yeux de ceux qui ont beaucoup vu, qui ont longtemps suivi la nature, et qui ont consulté avec fruit les grandes et riches collections de nos Muséums... Les espèces des genres (nombreux en espèces), rangées en séries et rap- prochées d’après la considération de leurs rapports naturels, présen- tent, avec celles qui les avoisinent, des dissemblances si légères, qu'elles se nuancent, et que ces espèces se confondent, en quelque sorte, les unes avec les autres, ne laissant presque aucun moyen de fixer, par l'expression, les petites différences qui les distinguent. Par la suite des temps, la continuelle différence des situations des individus dont je parle, qui vivent et se reproduisent dans les mêmes circonstances, amène en eux des différences qui deviennent en quel- que sorte essentielles à leur être, de manière qu'à la suite de beaucoup de générations qui se sont succédé les unes aux autres, ces indi- vidus, qui appartenaient originairement à une autre espèce, se trouvent à la fois transformés en une espèce nouvelle distincte de l’autre. Pour l’homme, qui ne juge que d’après les changements qu'il aperçoit lui-même, ces mutations sont des étals stationnaires qui lui paraissent sans bornes, à cause de la brièveté d'existence des individus de son espèce... Parmi les corps vivants, les espèces n'ont qu'une constance relative et ne sont invariables que temporai- rement. » Telle est l'opinion d’un des plus profonds naturalistes dont s’ho- nore la science française. Desvaux dit en traitant ce sujet : « Nous ne pouvons croire à l'espèce en général, telle qu'on l'a définie; mais nous croyons indis- pensable la distinction qu'on en fait; sans cela toui rentrerait dans la confusion comme au premier temps de l'étude des végétaux. « Pour prouver la stabilité de l'espèce à laquelle notre expérience ne peut plus nous permeltre de croire, on s’est appuyé sur ce que les anciens ont dit des végétaux qu'ils connaissaient; mais à cet égard Botan., T. II. 4 210 TAXONOMIE VÉGÉTALE. les Romains et les Grecs ne mettaient pas plus de précision que les habitants de nos campagnes n'en mettent dans la connaissance des espèces végétales : pour eux la fumeterre se composera toujours des cinq ou six espèces que le botaniste est parvenu à y distinguer; on peut même croire que les anciens ne voyaient comme espèce nomi- : nale que ce que nous traitons maintenant de genre. « Si l’on se contentait de définir l'espèce « une réunion d'indi- vidus se ressemblant en général dans toutes les parties essentielles et par les qualités principales, mais pouvant offrir des variations dans Ja forme ou dans la coloration de quelques-unes de ces parties, il est certain que l’on en donnerait l’idée la plus exacte et la plus ad- missible; mais si l’on y ajoute que dans l'espèce les individus ont la propriété de continuer la reproduction par la graine, la nature et l'expérience sont là pour donner le démenti à ceux qui veulent la renfermer dans de semblables limites. Il pourrait même bien arriver encore qu’on s'entendit pour la définition; mais, arrivés à l'applica- tion, nous avons la certitude qu’il y aurait impossibilité de la faire dans beaucoup de circonstances. » Avant de discuter la question des distinctions spécifiques, Desvaux énumère les différentes sortes de variations qui permeltent d'établir, avec autant d’exactitude qu'il est possible, les caractères qui distin- guent l'espèce de la variété. Ces variations se rapportent à quatorze classes particulières : 1° Les variations de couleurs, qui n’influent en rien sur les formes générales des appareils du végétal, de manière qu'il est toujours facile de ramener à leur type commun les individus qui offrent sous ce rapport quelques particularités. 2° Les variations de saveur, qu'on remarque dans les végétaux qui sont restés longtemps soumis aux influences de l’industrie de l’homme. Le botaniste n’en peut tenir aucun compte, qu’autant qu'elles se trouvent accompagnées des caractères d’un autre ordre et dont la fixilé soit reconnue. 3 Les variations des odeurs, qui ne peuvent suffire à caractériser une variété et à plus forte raison pour signaler ce qu'on nomme une espèce. 4° Les variations dans l'aspect des surfaces, telles que la présence des poils, de la pruine qui donne une teinte glauque aux espèces qui en sont couvertes ; des glandes, des villosités, du gonflement de la Rl , hi ; DE L'ESPÈCE. 211 22 surface des feuilles : tous caractères qui ne constituent souvent que des variations. 5° Les variations résultant de la direction des parties, telles que la verticalité, l'horizontalité ou le renversement des rameaux, qui ne sont que des caractères de variations. 6° Les variations qui résultent de l'armature ; les aiguillons et les épines ne constituent souvent que de simples variations. 1° Les variations tenant aux proportions des parties ; les variations de hauteur, de grosseur, affectant la plante entière ou quelques-unes de ses parties, ne sont pas des caractères d'espèces, mais de simples variations. 8 Les variations tenant à la forme des parties ; les changements dans le nombre, la forme et la division des parties, la production ou l'absence de parties accessoires, telles que des éperons, des tubes, etc., sont de simples variations. 9° Les variations dans la consistance, qui tiennent au milieu ou à la culture, ne sont pas encore des caractères spécifiques. 10° Les variations dans le nombre des parties ne peuvent avoir d’im- portance que quand ces modifications se présentent concurremment avec d’autres dispositions. 11° Les variations tenant aux habitudes, phénomènes de station ou de climat qui modifient à la longue un végétal sans pour cela lui imposer des caractères spécifiques . 12° Les variations relatives à la durée. La durée ne peut pas four- nir une distinction rigoureuse ; car dans quelques circonstances elle est variable, suivant les changements de station ou de climat ; les végélaux sont annuels ou vivaces sans que cette propriété fasse autre chose qu'une simple variété de durée. 43° Les variations dépendantes des difformités, qui existent dans la tératologie et affectent toutes les parties de la plante. 44° Les variations dépendantes de la stérilité. Ces variations, quoi- que plus importantes, ne constituent pas toujours des différences spécifiques ; la polyæcie en est une preuve, et il peut se produire dans les verticilles internes des avortements qui stérilisent certaines fleurs. Nous cilerons après Devaux l'opinion de Duhamel du Monceau, celle de Féburier, de Poiteau, de Sageret, etc., qui nient la fixité de l'espèce, et nous reproduisons celle de Poiret (Leçons de Flore, 212 TAXONOMIE VÉGÉTALE. p. 251), qui niait l'individu comme type d'unité organique : « Outre les causes locales, dit-il (qui peuvent produire de nou- velles espèces), on peut encore ajouter le grand nombre d'étamines dont la plupart de ces plantes sont pourvues (les bruyères, les géra- niums, les ficoïdes, les euphorbes, etc.), d'où il doit résulter, quand leur poussière est dispersée par les vents, si violents dans ces con- trées (au Cap), un mélange favorable à la production des plantes hybrides. Nous voyons, en effet, que les genres les plus nombreux en espèces sont, la plupart, les plus fournis d’étamines : tels sont ceux cités plus haut, ainsi que les mimosas, les rosiers, les renoncules, les anémones, les cistes, etc. Ces genres grossissent tous les jours et renferment, de plus, un nombre considérable de variétés. » Il résume sa discussion (p. 255) par une série de propositions, dont nous nous bornerons à énoncer la première, comme celle qui fait le mieux connaitre la pensée de l’auteur : «1° Il se forme, quand les circonstances sont favorables, de nouvelles espèces de plantes à la surface du globe, soit par le changement de localité, soit par le moyen d'autres espèces congénères. » M. ïs. Geoffroy Saint-Hilaire a nettement exprimé son doute sur cette question dans son Æsfoire des Anomalres, t. WF, p. 606. « Le système de la fixité des espèces, dit-il en d’autres termes, cette hypothèse toute gratuite que les espèces aujourd'hui existantes ont été créées initialement, et se sont transmises immuables depuis leur origine, est encore la base presque universellement admise en z00- logie. La définition de l'espèce, telle qu'elle est presque partout reproduite, est fondée sur cette pure abstraction; et c'est sur la défi nition de l'espèce que s'élèvent, à leur tour, successivement, les défi- nitions du genre, de la famille et de tous les groupes supérieurs. Il est donc vrai de dire, que l'échafaudage tout entier de la classifica- tion zoologique repose sur une base bien peu solide, puisqu'il est suspendu sur le vide... L'hypothèse de la fixité des espèces est à son tour devenue l'origine de tous ces abus de la doctrine des causes finales qui, pour la plupart des zoologistes, ont si longtemps tenu lieu (il aurait fallu dire /ennent encore lieu) de toute philosophie. » Nous regrettons de ne pouvoir citer tout ce passage, écrit à un sage point de vue philosophique ; on y reconnait une étroite communauté de pensée avec son père et Lamarck ; ce n’élait pas à lui de déserter une si belle cause. DE L'ESPÈCE. 213 Ainsi les opinions les plus divergentes sont clairement établies : 4° les uns soutiennent l'éternité et l’immutabilité des espèces ; 2° d’autres, leur fixité, sans remonter plus haut que l'observation actuelle, et se contentant de cette preuve; 3° certains croient à l'espèce, mais à sa variation incessante par suile des modificateurs ambiantset du croisement des espèces congénères; 4° un pelit nom- bre de naturalistes, et l’on trouve parmi eux les hommes du plus haut mérite et de la plus noble indépendance, nient l'espèce abso- lue, etne voient que des individus soumis à toutes les modifications superficielles ou profondes que produisent les agents extérieurs, el groupés, pour les besoins de l’étude, en coupes arbitraires de diffé- rents ordres. Nous ne discuterons pas l'opinion des naturalistes qui soutiennent l'éternité des espèces, et qui voient dans les êtres organisés une création faite d’un seul jet, et se perpétuant sans altération depuis près de six mille ans : loutes les preuves sont contre eux, et on ne comprend pas comment ils peuvent, en présence de tant de faits qu'eux-mêmes enregistrent et étudient, soutenir leur opinion. Tout annonce dans les corps vivants, animaux ou végélaux, un modèle pri- mitif, mais qui varie à l'infini, et sous toutes les formes. Après les naturalistes qui croient à l'éternité de l'espèce, viennent des hommes plus sérieux : ce sont ceux qui, sans remonter si haut, se contentent de soutenir l'immutabilité des espèces. Il n'y aurait au fond qu'un seul point à examiner dans leur criferium : celui de la fécondité des produits, puisqu'on a vu, par ce qui précède, qu'eux- mêmes ont éliminé la ressemblance comme un caractère incertain. Mais comme ils ne peuvent, faute de vérification possible de ce cri- lerium, avoir recours à cette preuve, et qu’ils fondent leurs espèces sur des caractères purement empiriques, c'est une question à exami- ner avant tout. Les modificateurs ambiants, tels que la chaleur, la lumière, le climat, la nourriture, la domesticité, ne sont, pour Cuvier et les hommes de son école, que les causes qui déterminent les variétés d'une espèce, et, suivant eux, elles n’agissent que sur les caractères les plus superficiels, tels que la couleur, l'abondance du poil, la taille de l'animal, etc. Si nous examinons les végétaux, nous verrons que les caractères spécifiques ne sont pas élablis sur le criterium solennellement re- connu, mais sur des caractères empiriques essentiellement variables. 21 TAXONOMIE VÉGÉTALE. Ainsi les caractères spécifiques sont : la tige et sa nature ligneuse ou herbacée, simple ou rameuse, sa durée, son glabrisme ou sa villo- sité, ce qui se rapporte à toute la plante; ses feuilles, leurs formes, leur position, leur couleur, l'absence ou la présence du pétiole, le mode d’inflorescence, la forme, le nombre des divisions, la couleur du calice ou de la corolle, le nombre des étamines, celui des stig- mates, la forme du fruit, le nombre de ses divisions, la nature de la graine, etc. Or, voyons si ces caractères sont réellement des formes fixes, et si les mêmes causes qui font varier les animaux n'agissent pas sur les végétaux. Nous ne prendrons pour exemple que les phanéro- games; quant aux cryptogames, ils ont des formes moins fixes en- core : témoin les travaux si contradictoires des naturalistes qui s'occupent de cette partie de la botanique, leur confusion et leur embarras. Les variations que présentent les végétaux sont bien plus nom- breuses que chez les animaux, parce qu’étant privés de la loco- motilité, ils ne peuvent se soustraire aux influences qui les impres- sionnent. Sans prendre un à un les exemples qui contredisent la valeur des caractères spécifiques, nous nous bornerons à examiner les faits bien constatés de modification profonde. Quoique ces modifications affec- tent les organes appendiculaires plutôt que les organes axiles, on voit les caractères varier, dans des limites inconnues. On sait que, dans les terrains maigres et stériles, les tiges se chargent de rameaux courts et divergents, tandis que, dans un terrain gras ou humide, elles se dressent, se développent et deviennent d'autant plus sim- ples, qu’elles sont plus vigoureuses. La durée et la consistance de la tige dépendent également de circonstances ambiantes : ainsi beau- coup de végétaux, vivaces dans les pays tropicaux, sont annuels dans notre climat. Le ricin, annuel et herbacé chez nous, est déjà un arbre dans nos départements méridionaux. Le réséda est dans le même cas ; cette plante, qui, chez nous, est un végétal à tige grêle et couchée, que tuent les premiers froids, devient ligneuse en serre tempérée et forme un arbuste. En Angleterre, on trouve des résédas hauts de 2 à 3 mètres, et qui durent dix ans : on sait qu'on peut, en supprimant les fleurs d’une plante annuelle, la rendre bisannuelle ou trisannuelle. Certaines torsions axillaires accidentelles se sont DE L'ESPÈCE. 215 perpéluées et ont fini par former une variété constante : témoin l'orme tortillard. ? La taille des végétaux dépend encore de l'influence des milieux. L'oseille des neiges, rumex nivalis, trouvée en 1836 par M. Morilzi sur les montagnes de la Suisse, à la limite des neiges, était haute à peine de 3 pouces dans son pays natal ; elle est devenue grande de plus d’un pied dans les jardins de Soleure. Mais cette espèce, qu'on avait prise d’abord pour le r«mex acetosa, est dioique, tandis que là dernière est dicline. Les racines sont dans le même eas; elles changent surtout de vo- lume et de couleur ; quelques-unes, comme la rave torlillée, sont tordues. Les racines de betterave, de navet, de carotte, de radis, in- colores dans l’état de nature, deviennent, par la culture, rouges, jaunes ou noires, et conservent celle coloralion acquise. Les épines disparaissent, comme on le sait, par la cullure : aussi Linné a-t-il dit, dans sa P//osophie botanique, $ 272, ouvrage qu'on lit trop peu : Spénosæ arbores cultura sæpius deponunt spinas in hor- lis; celles qui existaient au moment de la plantation persistent, et les autres se changent en rameaux; on voit, en effet, dans les jardins de nombreuses variétés inermes de plantes épineuses. Nous trouvons même à l’étal sauvage une variété sans épines du prunus spinosa el du rubus fruticosus. Si, au contraire, on renverse ces conditions, et qu'on melte certains arbres dans une mauvaise terre, il s'y dévelop- pera des épines. La villosité et le glabrisme se produisent encore par des change- ments de milieu. Les exemples en sont très-fréquents : ainsi les vé- gétaux des montagnes, transplantés dans les plaines, perdent leur villosité et deviennent glabres, ce qui est le résullat d'un excès de nutrition, et la production de la pubescence a lieu dans des circons- tances inverses. Linné a remarqué que la persicaire, qui est glabre quand elle croit au bord des eaux, devient rude et hérissée de poils dans les lieux secs. Le serpolet, glabre dans nos champs, devient velu dans les sables maritimes. Nous trouvons dans nos environs une va- riété pubescente du prismatocarpus speculum, de V'isatis tinctoria, des ymus serpyllum et acinos ; une variété terrestre à feuilles rudes et velues du polygonum amphibium à tige et. feuilles glabres ; une variété glabre du 7asione montana; une autre à feuilles vertes et presque glabres de l'onopordum acanthium. 216 TAXONOMIE VÉGÉTALE. Les feuilles subissent aussi d'innombrables variations par suite de l'influence des agents extérieurs et des excilateurs internes ; pourtant la feuille est un des principaux organes choisis pour établir une es- pèce, car on dit : à pelites feuilles, à grandes feuilles, à feuilles linéaires, etc.; nous citerons parmi les faits contradictoires le #rous- sonetia papyrifera et le polygonum aviculare, dont toutes les feuilles diffèrent entre elles; le sureau lacinié, qui est une variété du sureau commun ; deux variétés à feuilles lancéolées et elliptiques du pky- teuma orbicularis; une à feuilles crépues du lepidium sativum ; une autre à feuilles sétacées du Zinaria vulgaris ; à feuilles dentées du ranunculus flammula ; à feuilles ondulées du {agopogon pratense ; à feuilles crépues, roides et à dents épineuses du sonchus oleraceus ; une variété à cinq folioles de l'eupatorium cannabinum, el une autre de la même plante à feuilles supérieures entières. Le cannabis sativa, dont les feuilles sont opposées, produit une variété à feuilles alternes "; viennent ensuite les variétés /ongifolia, obtusifolia, rotundifolia, mi- crophylla du magnolia grandiflora. Les déformalions que ces organes peuvent subir sont telles, que Poiret décrivit sous le nom de va/lis- neria bulbosa une sagittaire dont la feuille était rubanée. Le plantain d'eau porte en même temps des feuilles linéaires entières et des feuilles larges et sagittées. Les phyllodes sont, comme on le sait, très-communes dans les acacia. Le cereus specrosissimus porte à la fois des tiges aplaties et triangulaires; et M. Guidon, jardinier à Suresnes, a vu un cereus peruvianus engendrer un 20ns{ru0sus, que plusieurs botanistes regardent comme une espèce distincte. La couleur est encore un des caractères spécifiques le plus géné- ralement employés; cependant aucun n'est plus incertain, et il im- porterait beaucoup d'observer si les différences concomitantes ne sont pas le résultat des influences qui ont changé la couleur. « M- mium ne crede colori, » a dit Linné (PA. bot., $ 266), et il ajouta plus tard comme preuve, dans sa Critica botanica, p.155, qu'en se fondant sur ce seul caractère, Tournefort a trouvé dans deux jacin- thes 63 espèces, el 96 dans une seule tulipe. M. Moquin-Tandon (Æ4é- 4. Ces changements sont évidemment dus à des circonstances locales; mais nos flores sont faites à un point, de vue si peu philosophique, qu'une variété n'est indiquée la plupart du temps que par son caractère différentiel, sans qu’il soit fait mention de l'influence qui l’a dû produire. Ce travail, d’un haul intérêt scientifique, est encore tout entier à faire. DE L'ESPÈCE. 24 ments de tératologie végétale) cite l'exemple de certaines gentianes qui, bleues dans la plaine, deviennent blanches à une grande éléva- tion ; l'oxitropis montana et le trifolium pratense passent au blanc sur les Pyrénées et les Alpes. On à vu, dans un sol médiocre, un gera- nium batrachioides, dont les fleurs sont bleuätres, se panacher de blanc la première année, passer au blanc pur la seconde, et conserver ce caractère d’albinisme. On trouve dans nos champs une variété à fleurs blanches du Zamium purpureum, de Verica vulgaris, du verbas- cum lychnitis. Les fleurs du symphytum oflicinale sont jaunâtres ou blanches, et la variété dite patens a les fleurs rouges; celles du myosotis perennis sont bleues ou blanches; celles de la variété dite versicolor du myosotis annua passent au jaune en vieillissant, tandis que d’autres restent bleues. La campanula trachelium porte des fleurs bleues, violettes ou blanches. Les nombreuses variétés de nos jardins sont encore une preuve que rien n’est plus commun que les change- ments de coloration. La forme de la corolle varie également : par atrophie ou par hy- pertrophie, les pélales devienaent linéaires, laciniés, bifides, ou bien larges, épais, succulents. On connaît une variété apétale de la sagina procumbens et de la viola canina. Le jasione montana à pro- duit une variété à fleurs prolifères ; les fleurs des orchis présentent de fréquentes variations ; les linaires ont souvent la corolle péloriée. Leur disposition est sujette encore à de nombreuses modifications ; le crepis virens, à fleurs en panicules, a une variété uniflore; le /r1/o- lium filiforme, dont les fleurs sont réunies en tête au nombre de 6 à 12, présente une variété, le dubium, dont les fleurs sont groupées par 20 à 30. Le nombre des pétales varie aussi sur un même individu : la rue, le nerprun, le houx, le marronnier d'Inde en ont de 4 à 5; le fusain, de 4 à6; la nigelle, de 5 à 8, la ficaire, de 8 à 9, etc. Le nombre des divisions du style et des étamines est dans le même cas : aussi Poiret rejette-t-il le nombre des étamines comme caractère spé- cifique, et il s'en tient à la graine. Pourtant elle aussi varie : té- moin l'épinard, dont les graines sont lisses ou épineuses, et tous les botanistes s'accordent à regarder la première comme une simple variété. Après la fleur vient le fruit, qui se modifie à l'excès. On sait que rien n'est plus variable que le nombre des loges capsulaires ; lhy- 218 TAXONOMIE VÉGÉTALE. pertrophie parenchymateuse est d’une fréquence qui dispense de citer aucun exemple; mais on peut mentionner comme preuve du contraire les salicornes et les soudes cultivées au Jardin des plantes de Toulouse, dont les fruits ont presque complétement perdu leur nature succulente. L'induration des baies et des drupes est encore un phénomène qui se présente quelquefois : M. Schlechtendal a vu une vigne dont les baies étaient devenues de véritables capsules, et M. Knight est par- venu, par des fécondations croisées, à rendre fibreux le parenchyme de plusieurs pêches. Une preuve de plus de l'effet du climat et surtout de l'altitude, sont les exemples rapportés par M. Gay dans son voyage aux Andes. « Les vrilles du zwtisia, dit-il, étant inutiles dans ces froides régions, où il ne croît ni buissons ni arbustes, se changent en feuilles; j'ai remarqué aussi que les plantes herbacées dans les plaines deviennent ici complétement ligneuses, et que plusieurs espèces d'arbres, prin- cipalement les escallonia, au lieu d’avoir cet aspect bifurqué qui les caractérise, deviennent rabougries et rampent le long des rochers, offrant ainsi moins de surface au froid dont est chargé le vent qui passe sur ces immenses glaciers. Mais une autre observation, plus in- téressante encore, est la forme imbriquée qu'affectent les feuilles de la plupart des végétaux, même dans les genres où cette disposition n'est pas habituelle. C’est ainsi que les feuilles du /riptlion, si ches etsi pelites dans les régions inférieures, deviennent à cette hauteur dures, velues, s’imbriquant étroitement sur la tige, et couvrant même les fleurs de cette charmante plante. Les zautisia, presque dé- garnis de feuilles, en sont chargés à leur extrémité, lorsqu'ils erois- sent sur le versant des montagnes. Les violettes n’y ont pas la forme élégante que nous leur connaissons dans la plaine; elles sont dispo- sées en rosettes comparables à celles des sedum, avec cette différence que les feuilles, au lieu d’être presque verticales, sont entièrement horizontales dans ces violettes alpines ; et ces feuilles, qui sont ordi- nairement dures et velues, sont rondes, glabres, imbriquées, et portent à leur base des fleurs sessiles, d’un violet tirant presque sur le rouge. Quoique très-familier avec les genres riptilion, escalonia, mutisia et viola, l'aspect particulier de ces espèces alpines me les fit complétement méconnailre, et je ne reconnus le genre auquel elles appartenaient que lorsqu'après mon relour je les eus étudiées, » DE L'ESPÈCE. 219 Or, que devient l'espèce absolue en présence de faits que nous pourrions multiplier à l'infini, et auxquels nous ajouterons les exem- ples tirés de la culture, en disant des végétaux ce qui a été dit des animaux, c’est-à-dire que les modificateurs mis en action par l’homme ne sont autres que les agents naturels, variant seulement pour la quantité et la durée? Mais nous demanderons d'abord aux partisans de l’espèce immuable, si le froment, l’avoine, l'orge, le seigle, qui chaque année couvrent nos champs, et dont la graine à acquis un volume considérable, sont des variétés d’une espèce sau- vage connue. Dans le cas de négative, la métamorphose est donc devenue telle, qu'on ne peut reconnaître le type sauvage de ces céréales ; pourtant il existe cerlainement, au milieu de nous peut- être. On ne peut pas dire des végétaux ce qu'on objecterait à l'égard des animaux, que l'homme s’est emparé de l'espèce tout entière : un brin d'herbe aurait bien échappé à la main de l'homme, et nous y reconnaitrions l'espèce primilive, si Ja variélé n'avait subi des modifications qui la rendent méconnaissable. Nous ne connaissons pas l’histoire des variétés innombrables de cotonniers, qui envoient de tous les points du globe leurs produits sur nos marchés. Cette question, longuement discutée dans des ouvrages ex professo, n'a pu être élucidée d’une manière satisfaisante. 11 en est de même des caféiers, du riz, du maïs, etc., qui présentent des différences sen- sibles à l'œil sans que l’on sache si ce sont des espèces ou de simples variétés. Voyons maintenant dans les espèces cultivées, et dont le type sau- vage nous est connu, les modifications introduites par la culture. Nous connaissons le chou sauvage, aux feuilles glauques, étroites et coriaces; il est pourtant le générateur des nombreuses variétés qui peuplent nos jardins, et dans lesquelles on trouve des modifications de forme, de couleur, de durée, de saveur, et des productions étran- gères, résullats de faits tératologiques devenus persistants. On peut citer les choux verts, frangés, crépus, diversement colorés; les choux de Milan aux feuilles cloquées; les choux cabus, qui forment une pomme arrondie et consistante; les brocolis verts ou violets, dont les rameaux à fleurs portent des végétations granuliformes si singu- lières; les choux-fleurs, chez lesquels cette anomalie est arrivée au plus haut degré de développement; les choux-raves, dont le collet renflé est la seule partie comestible, et qui se couronnent d’un maigre 220 TAXONOMIE VÉGÉTALE. bouquet de feuilles : ce sont pourtant des variétés d’un seul et même chou, lesquelles variétés se reproduisent identiquement ; et, à part certaines dégénérescences locales, jamais un chou pommé ne pro- duira un chou-rave, ni le chou-rave un chou rouge ou un chou- fleur ; et chacune de ces variétés en produit autant d’autres, différant aussi par la couleur, la taille, la forme, la saveur, tous caractères spécifiques, ete. Dans les cucurbitacées, les formes sont peut-être moins fixes encore, et leurs fruits capricieux, différant par la couleur et la saveur, offrent les anomalies les plus bizarres. Les fruits de nos vergers ne présentent-ils pas le même phénomène? Dira-t-on que la pomme d’api, si rouge, si parfumée, soit d'une autre espèce que le gros rambour ou le calville? la poire d'épargne est-elle d’une autre espèce que le saint-germain? La pêche fondante et à peau veloutée est-elle d’une autre espèce que le brugnon à peau lisse et luisante ? Les vignes offrent une multitude de variétés reconnaissables au bois ou au feuillage ; et dans nos parterres, où les horticulteurs se plaisent à multiplier les monstres, que de variétés dans les rosiers, les pélargonium, les azalées, les camellias, les rhododendrum, les œillets, les pensées, les tulipes, les glaïeuls, les dahlias! Or, comment s'obliennent ces variélés si nombreuses et si différentes entre elles? Par le semis, sans autre artifice; et pourtant la voie si directe de la génération dans un milieu commun, qui devrait respecter l'espèce, n'en à nul souci : il se trouve toujours des variations organiques, et c'est à ces modifications sans cesse renaissantes que nous devons les fleurs brillantes qui embellissent nos parterres et les fruits de nos vergers. Pourquoi les partisans de l'immutabilité de l'espèce n'ont-ils pas repoussé la théorie de la métamorphose, comme ils ont fait de la doctrine de l'unité de type dans le règne animal? car elle tend à détruire l’idée d’une fixité spécifique absolue, puisque les causes ambiantes sont les éléments modificateurs, et que mille accidents tératologiques peuvent donner lieu à des variations de forme qui sont autant de nuances apportées dans la stabilité des caractères spécifiques. La plupart des botanistes modernes ont pourtant adopté cette théorie, et en ont tiré des conséquences morphologiques sur la génération des organes. Quant à l'influence de l'habitat, elle est connue; et c'est à cette DE L'ESPÈCE, 221 cause que les races, el souvent les espèces nouvelles, doivent leur création. Ainsi le pommier, transporté à Saint-Pierre de Miquelon, a changé d'époque de floraison. Le seigle, cueilli par M. le comte de Villeneuve sur les montagnes Bleues, où il fleurit tardivement, reprend peu à peu sa précocité quand il est semé dans la plaine de Toulouse. Il faut aussi quelque temps aux variétés hivernales de blé pour devenir estivales. M. Oscar Thouin (Ann. hort., juin 1842) est d'accord avec tous les praticiens sur la fixité du caractère des races, transmissible par la culture. « Ces caractères, dit-il, sont le résultat d'habitudes prises sous l'influence de causes agissant progressivement par leur conti- nuité; et ainsi les variétés transmissibles doivent être considérées comme des espèces condilionnelles, qui peuvent se perpétuer parfois indéfiniment dans les circonstances où elles se sont développées. » La discussion qui précède démontre, ce nous semble, assez claire- ment que les caractères spécifiques, employés en botanique, sont purement empiriques, puisqu'ils portent sur des propriétés essen- tiellement variables, et que ce n’est pas en s'appuyant sur de si faibles bases, que les partisans de la fixité de l'espèce pourront oblenir gain de cause. Il reste toujours cette demande : Qu'est-ce qu'un caractère spécifique? Où faut-il le prendre pour ne pas se tromper ? On a proposé l'étude des dissemblances dans les caractères ana- tomiques; mais les formes ne se modifient pas toujours assez pro- fondément pour que cette base de certitude ne soit encore trom- peuse, surtout quand il s’agit d'êtres voisins l’un de l’autre; car, la plupart du temps, les caractères spécifiques sont géographiques, c'est-à-dire dus à des influences locales, qui ne causent pas la modi- fication profonde du type. Le caractère anatomique n’est donc pas une base radicale pour la détermination de l'espèce. On à encore établi les espèces sur les différences que les êtres pré- sentent dans leur manière de vivre ou leur habitat; mais les néces- sités de milieu font les mœurs, l'habitude d’une station les perpétue, et les dissemblances externes et souvent internes en sont le résultat. Ce sont précisément à ces stations diverses qu’on peut attribuer les créations de variélés qui, en se fixant et se perpétuant, deviennent des espèces. Il faut donc alors en revenir au criterium de la succession par 222 TAXONOMIE VÉGÉTALE. voie de génération. Or, comment peut-on arriver à ce résultat, si ce n’est par le croisement des espèces, pour s'assurer si elles sont réelle- ment dissemblables, ou bien si ce sont de simples variétés? La ques- tion de croisement présente, il est vrai, de grandes obscurités, et elle a offert aux naturalistes qui ont voulu y avoir recours, pour constater la véritable pureté de l'espèce, suivant l’axiome des maitres de la science moderne, des anomalies et des contradictions sans nombre. Le croisement de deux genres est toujours infécond, disent- ils, et les métis de deux espèces sont toujours stériles : c'est ce que nous allons examiner; mais il suffit, ce nous semble, de quelques exceptions pour détruire la règle, et elles ne manquent pas. Du reste, l'opinion de la fécondité des métis et de l'arbitraire de l'espèce est partagée par des hommes qui sont loin d'appartenir à l’école philosophique française. Allen Thomson dit (Cyclop. of anat. and physiol., part. XI, pag. 445) : « Les mulets mâles ou femelles sont communément (usually) impropres à la propagation. » Et plus loin il ajoute : « Nous ne devons pas oublier que la distinction des espèces est toujours artificielle, c'est-à-dire un ouvrage de l'homme. » Si peu de naturalistes se sont livrés à des expériences sur le eroi- sement des animaux des diverses classes, qu’on est obligé de recou- rir aux végétaux, dont le mode de génération repose sur une loi semblable à celle qui préside à la génération des animaux. Les opi- nions sur l'hybridité sont encore partagées; pourtant, sur une foule de points, il n'y a pas d'incertitude, et nous trouvons extraordinaire que quelques botanistes, tels que Gærtner, Wiegman et Meyer, sou- tiennent la stérilité constante des hybrides. Nous citerons quelques- unes des expériences faites à ce sujet, et plusieurs sont contradic- toires. Ainsi, Kælreuter féconda la digitale jaune par la pourpre, el obtint des graines fécondes. Les deux plantes qui avaient servi à l'expérience étaient bisannuelles, et le produit fut vivace. M. A. de Saint-Hilaire a trouvé des hybrides de ces deux digitales à l'état sauvage, dans les environs de Combronde, dans la Limagne d’Au- vergue; mais elles étaient stériles. M. Boreau a trouvé le même hybride, reproduit artificiellement par M. Henslow. Le jardinier de M. Feray, au château de Chantemerle, à Essonne, a trouvé dans un petit bois l'hybride de la digitale à petites fleurs avec la digitale pourpre, ainsi que les hybrides de cette dernière et de la digitale DE L'ESPÈCE. 223 jaune. M. Madale possède des hybrides naturels des aigitalis lutea, purpurea et ambiqua, différant suivant que l’une ou l’autre de ces espèces a joué le rôle de mâle ou de femelle. Knigt obtint des graines du croisement de l’Atbiscus palmatus et du vitifolius, ce qui le porta à regarder la seconde comme une simple variété de la première; mais Knist est un des plus fervents apôtres de l'espèce créée, et il nie toute fécondation croisée donnant des produits fertiles : seulement il est plus conciliant quant à l'effet des modificateurs ambiants, et il rapproche les espèces qui sont regardées comme les plus disparates : tels sont les prunus armeniaca et siberica, dont l'un, notre abricotier, a de gros fruits jaunes; et le second, petit arbre dont les fleurs res- semblent pour la grandeur et la couleur à celles du Æa/mia, porte de petits drupes noirs. La fraise du Chili, la fraise-ananas et la fraise écarlate produisent ensemble des individus féconds. On a obtenu par le croisement du #agnolin yulan et du discolor une variété, le soulangiana, à fleurs odorantes comme le premier ; et nos jardins se sont enrichis d’un hybride de l'azalea et du rhododendrum, qui a recu le nom de azaleoides : mais nous ignorons s’il est fécond. Un exemple assez extraordinaire de croisement fécond est fourni par Kælreuter : ce botaniste féconda l'aguilegia vulgaris par le pollen du canadensis, et n’obtint que des hybrides inféconds; mais, en inter- vertissant les rôles, il en résulta des hybrides féconds dont les cap- sules contenaient jusqu’à 40 graines. La véronique hybride ! est le produit de la véronique à épis et ce l’officinale. Le ranunculus lace- rus est le résultat de la fécondation du 2. pyræneus par l’aconitifo- lus. M. Sageret, qui s'est beaucoup occupé de cette question, a obtenu un singulier hybride (Mémoire sur les cucurbitacées, p. 36), résultant du croisement du radis noir et du chou; il l'a appelé bras- sica raphanus. W fleurissait abondamment, mais grenait difficile- ment, et pourtant il n’élait pas stérile. Le même individu portait deux espèces de siliques : les unes, semblables en tout à celles du chou; les autres, à celles du radis. Il a obtenu six hybrides bien caractérisés par les croisements successifs du cucumis melo et du C. chate. Deux espèces distinctes de datura, le ferox et le tatula, ont produit des individus féconds ; tandis que le £atula et le séramonium 1. Les botanistes ont donné comme au hasard le nom d’hybrides à des plantes dont la génération n’est pas connue, et il semble ici n'avoir d'autre valeur, que celle d’in- termédiaire. C'est une question qui mérite un examen approfondi. 22/ TAXONOMIE VÉGÉTALE. ne donnent naissance qu'à des produits stériles, ce qui semble une contradiction. Des expériences semblables sur les belles-de-nuit et les mauves ont réussi; mais les plantes mères sont regardées comme impropres à féconder les hybrides. On ne sait trop à quoi s’en tenir sur les résultats du croisement du /ychnis dioica avec le cucubalus viscosus; mais il paraît douteux. M. Sageret dit (p. 34), relativement à l'opinion de Kælreuter sur l'hybridité : « Les #ulets sont commu- nément plus vigoureux que leurs ascendants; mais si quelques-uns sont stériles comme les #wlets, plusieurs autres aussi grènent et fructifient abondamment ; et cette stérilité et cette fécondité peuvent également se remarquer dans des individus pareils, c'est-à-dire provenant des mêmes ascendants. C'est aussi ce que j'ai vu, et, suivant moi, la proportion des hybrides féconds est infiniment plus grande. » Voici, au reste, l'opinion de Lindley sur les hybrides. Il dit (Théo- rie de l'horticulture, page 76) : «Quelques auteurs, raisonnant d’après un petit nombre de faits, et d’après l’analogie qu'ils établissaient entre les végétaux et les ordres les plus élevés dans l’échelle animale, ont pensé que tous les hybrides végétaux sont stériles, et que, lorsque la stérilité n’est pas le résultat du croisement de deux espèces, ils n’en sont naturellement pas distincts, quelle que soit leur différence extérieure. Toutefois, les faits prouvent que des hybrides bien dé- terminés peuvent être fertiles. » Wagner dit que les hybrides qui tiennent le milieu entre les deux espèces génératrices sont absolu- ment stériles, et qu'ils ne peuvent se propager que lorsqu'une des deux espèces domine. Enfin, des expériences nombreuses faites par M. Naudin, il résulte que les hybrides de deux types très-différents, loin d'être condamnés à une stérilité absolue, sont fréquemment doués de la faculté de produire des graines susceptibles de germer; mais ce savant naturaliste a constaté qu'à chaque génération l'hybride perd de son caractère distinclif, de telle sorte qu'à la troisième ou à la quatrième génération, il ne produit plus que l’un de ses deux parents. « À partir de la seconde génération, dit M. Naudin, la physionomie des hybrides se modifie de la manière la plus remarquable. Dans bien des cas, à l’uniformité si parfaite de la première génération succède une bigarrure de formes : les unes se rapprochant du type spécifique du père, les autres de celui de la mère, quelques-uns LT 2 DE L'ESPÈCE. 225 rentrant subitement et entièrement dans l’un ou l’autre. D’autres fois, cet acheminement vers les types producteurs se fait par degrés et lentement, et quelquefois on voit toute la collection des hybrides incliner du même côté. C’est que, effectivement, c’est à la seconde génération que, dans la grande majorité des cas (et peut-être dans tous), commence cette dissolution de formes hybrides qui me paraît aujourd’hui hors de toute contestation. » D'après M. Naudin, les hybrides peuvent se diviser en deux classes : les uns qui sont fertiles par l'ovaire seulement, et les autres qui le sont à la fois par l'ovaire et par le pollen; en d’autres termes, les uns ne sont fertiles que par le pollen de leurs ascendants, et les autres le sont par eux-mêmes. Aiusi la question des hybrides, quoique négative sur plus d’un point, ne l’est pas sous plusieurs rapports; car nous trouvons de nom- breux exemples de fécondation d’espèce à espèce, et quelques-uns de genre à genre. Au fond, il faut avouer que cette question, par son obscurité même et en présence des faits contradictoires, fait planer l'incertitude sur l'opinion des partisans de l’espèce absolue ; mais, en admettant qu'elle doive être considérée, par les esprits pré- venus, comme résolue affirmativement, on trouve encore, dans les variations produites par les agents extérieurs, assez d'arguments pour soutenir que l'espèce, telle qu’elle est définie encore aujour- d'hui, est purement artificielle. Il est évident que les modifications dans les formes entraînent aussi des changements dans l’organisation profonde; et alors, qui sait si telle espèce impropre à en féconder une autre ne le peut pas faire après une modification qui a changé ses conditions organiques? Enfin, comme en toutes choses, il existe sous ce rapport une grande obscurité pour qui cherche la vérité. Pour établir une règle fixe, on est convenu que la race ressemble à l'espèce, en ce qu'elle se reproduit sans altérations; nous avons néanmoins, dans nos jardins, des plantes qui sont de simples variétés, et néanmoins jouissent de cette propriété : tels sont les /onicera tatu- rica, grandiflora, rubra ; le ribes malvifolium ; le laserpitium dissectum ; le sambucus heterophylla ; le pêcher à fleurs doubles, que M. Pepin, du Jardin des Plantes, dit se reproduire depuis quinze ans sans le moindre changement. Nous sommes convaincu, comme Lamarck, Poiret et Geoffroy, que les variétés deviennent des espèces, et que Botan., T. II. & 15 226 TAXONOMIE VÉGÉTALE. c’est ainsi que se forment les espèces nouvelles qui jettent dans la science tant d’hésitation et d'incertitude. Si l’on suivait attentivement tous les faits qui se présentent dans la science, on verrait que les productions hybrides vont toujours croissant. Les horticulteurs, gens simples et sans préjugés scientifiques, doutent moins de la possibilité de lhybridité, et, pour eux, un croi- sement est une affaire tout ordinaire. Il est vrai qu’ils n’ont pas de théories à soutenir, et que leur but est de se créer une nouvelle source de gain; aussi regardent-ils souvent de simples variations accidentelles comme des hybrides pour lesquels ils ne peuvent faire connaître les parents. Il est une réflexion qui ne paraît pas être venue à l'esprit des défenseurs de l'espèce, considérée comme type d'unité organique : c’est qu'ils doivent apporter le plus grand scrupule à détruire une espèce pour la fondre avec une autre, quand il y a doute, et ils doi- vent en faire un cas de conscience; car si cette espèce allait être réelle et qu'ils y eussent porlé une main sacrilége, qu’arriverait-il? Mais on peut, sur ce point, être rassuré; ils en font plutôt plus que moins, et leur conscience est en repos. C'est ainsi que du ranunculus acris de Linné, M. Jordan fait six espèces, d’après la longueur du bec des carpelles, la division des feuilles, et la souche plus ou moins rampante. Linné avait reconnu trois espèces dans les 24eris de France; les botanistes novateurs en ont fait quinze. Avec la voa tricolor ou pensée sauvage, on a trouvé moyen de faire vingt-six espèces. Le pissenlit (Zaraxacum dens leonis) comprend actuellement douze espèces; et soixante-quatorze espè- ces ont été créées par M. Boreau pour les rosiers indigènes à la France, etc., etc. De Candolle, cité par la plupart des botanistes comme une auto- rité irrécusable, ne trouva, répète-t-on, en 1832, que quarante hy- brides naturels bien constatés; c’est une grande imprudence que de relever et de mettre pour ainsi dire en relief les erreurs des hommes les plus éminents dans la science. Il est évident que de Candolle avait entendu dire par là, qu’il n'avait constaté jusque-là, dans la spAère étroite où gravite l'expérience personnelle d’un seul homme, que quarante hybrides; mais les naturalistes, qui vont partout cherchant une autorité sous laquelle ils abritent leurs idées favorites, ont pris DE L’ESPÈCE. 227 au pied de la lettre la parole du maitre, et s’en sont fait une preuve pour réfuter ceux qui ont avancé l'opinion de la mutabilité des espèces. Si les naturalistes, en établissant des espèces nouvelles, agissent à l'aventure et sans respect pour leur criterium, il est bien moins rationnel encore de disjoindre des espèces pour en faire des genres nouveaux. Puisque les espèces d’un même genre produisent ensemble des individus inféconds, et c'est là, dit-on, leur caractère réel, et que les genres ne produisent rien par le croisement, le genre n’est donc pas plus arbitraire que l'espèce, et l’on ne peut pas plus y por- ter la main qu’à celle-ci, puisque, comme elle, il a son criterium propre. Alors, que dire des naturalistes qui créent des genres nou- veaux sur des caractères qui ne sont peut-être même pas des diffé- rences spécifiques? Ainsi, depuis la classe jusqu’à l'individu, tout est arbitraire dans la science. Il n’y a donc de réel que les types généraux d’organisa- tion, vrais dans le médium, incertains aux deux extrémités, qui jouissent de la propriété de varier dans des limites plus ou moins étendues, et, pendant une période indéterminée, sont renfermés dans un cercle de combinaisons se reproduisant avec régularité; ils sont comme autant de jalons, pour se reconnaître dans la classification naturelle des êtres. En zoologie, ce sont les groupes appelés genres, comme chat, chien, écureuil, cerf, etc.; en botanique, ce sont les familles dont les genres sont les espèces zoologiques, et les espèces les variétés. Malgré les difficultés que présente la détermination de l’espèce, la stérilité des produits en serait encore le caractère le plus réel et le véritable criterium; mais admettons-le pleinement et sans restric- tion, regardons-le comme la preuve irrécusable de la règle posée par lesnaturalistes. Voyons comment les savants qui croient à l'espèce par sentiment plutôt que par évidence doivent procéder pour évi- ter toute erreur. Il leur faut la preuve de la stérilité des produits pour caractère de l’espèce, et la stérilité de l’aceouplement ou le refus de croisement pour celui des genres ; ils ont donc dû vérifier sur chaque être vivant, en les croisant dans toute la série, leur crite- rium sacramentel. L’ont-ils fait? Ils répondront à eette demande, qu’ils trouveront peut-être naïve (c'est quelquefois le nom qu'on donne à ee qu’on ne comprend pas), qu'une semblable expérience est 228 TAXONOMIE VÉGÉTALE. impraticable. C'est aussi ce que nous croyons; mais, puisque, sur les trois termes de crilerium, deux sont éliminés, la ressemblance et l'identité des produits, caractères communs aux races et à certaines variétés, el qu’il ne reste que le croisement à essayer, on ne peut donc se prononcer sur la réalité de l'espèce avant d'y avoir eu re- cours. En mathématiques, il n'y a pas de règle sans preuve; et, en logique, une affirmation n’a de valeur que quand toutes les causes d'erreur et d'incertitude ont été éliminées. Ür, l'expérience est reconnue impraticable dans le plus grand nombre des cas. Pour- tant, aujourd’hui on crée des espèces comme un horticulteur crée des variétés; c’est presque une profession. Aussi quel dédale que la science | On peut ajouter, aux arguments qui prouvent l'incertitude de l'es- pèce, les contradictions dun lesquelles sont tomhés les savants les plus célèbres. Qu'on nous permette, en faveur de l'importance du sujet, de faire une excursion rapide dans le domaine de la zoologie pour démonirer qu’il en est de même qu'en botanique. En mamma- logie, cette classe si élevée dans l'échelle organique et qui comprend un nombre relativement si limité de formes, nous trouvons de nom- breux exemples de l’incertitude spécifique ; ainsi les orangs forment plusieurs espèces qu'on suppose de simples variétés d'âge, et les par- ticularités ethnographiques fournies par les voyageurs se rapportent on ne sait trop à quoi. Les espèces voisines peuvent-elles engendrer par le croisement des êtres intermédiaires, et faire de nouvelles espèces sans s'en douter? C’est ce qu'on ignore; mais l'on va jus- qu’à raconter des exemples d’accouplements féconds d'orangs ou de chimpanzés avec des négresses, ce qui serait à la fois une vérité bien curieuse pour la science et bien humiliante pour ceux qui re- fusent aux singes le droit de primogéniture. Mais on ne sait à quoi s’en tenir sur ce sujet, Il se présente maintenant une série de ques- tions : le zycetes niger de Kuhl est-il bien, comme le pensait Cuvier, à qui nous empruntons ces exemples, le mâle du #ycetes barbatus de Spix ; et le z2ycetes ursinus du prince Maximilien est-il identique à l’espèce établie sous ce nom par E. Geoffroy Saint-Hilaire, ou bien au myceles fuscus du même auteur, ou encore au #ycetes discolor de Spix ? Le #ycetes stramineus de E. Geoffroy Saint-Hilaire diffère-t-il de l'espèce à laquelle Spix donnele même nom? Les Sajous et les Saïs, qui présentent de nombreuses nuances de coloration, sont-ils d'une déter- DE L'ESPÈCE. 229 mination assez certaine pour qu'ils aient pu être divisés avec certi- tude, par Spix, en un si grand nombre d'espèces? Le cebus apella était-il regardé avec raison par Cuvier comme le jeune du cebus ro- bustus du prince de Neuwied; le cebus macrocephalus de Spix est-il bien un sajou ordinaire, comme il le croyait ? Où sont les limites qui séparent les ouistitis, qui ne diffèrent-que par des nuances très-lé- gères ? La roussette d'Edwards semble à M. Temminck n'être autre chose que le jeune âge de la roussette noire; les diverses espèces du genre molosse sont encore incertaines, et quand on les aura véri- fiées, ce seront encore des espèces arbitraires. Les sorex letragonu- rus, Constrictus et remifer paraissaient à Cuvier de simples variétés d'âge du sorex fodiens ; et les sorex myosurus, Capensis, Indicus et giganteus lui semblaient les variétés d’une même espèce. Nous rap- pellerons les moufettes, dont il a été déjà parlé, qui varient entre elles assez dans une même espèce pour que la distinction en soit diffi- cile. Le canis pallidus de Rüppell paraît identique au canis corsac de Gmelin. Les canis vulpes, fulous Desm., et aloper Schreb., sont-ils des variétés ou des espèces distinctes ? C’est ce qu'on ignore. Il règne encore de l'incertitude sur la distinction réellement spécifique du /e/is chaus et du caligata, et l'on sait combien il faut se défier des espèces nombreuses enregistrées dans les catalogues. Il est inutile de multi- plier les citations, dont on ferait un volume en réunissant toutes les opinions contradictoires et les questions insolubles dans la série 200- logique; nous avons seulement cherché à établir que, puisque tant d'espèces sont si incertaines, dans une classe dont les êtres peu nom- breux ne peuvent, comme les oiseaux, les animaux marins, les in- sectes et la plupart des invertébrés, franchir de grandes distances ou se soustraire à nos investigations, en se plongeant dans les profon- deurs des mers, quelle est-elle pour les autres classes? encore n'en- tend-on ici que l'espèce admise d’après l'examen du caractère exté- rieur, sans vérification du criterium, de celle que le naturaliste dénomme, sans plus de serupule que l’horticulteur baptise une tulipe ou un dablia. Et nous ne parlons pas des êtres si nombreux dans la science qui ont des points de ressemblance si multipliés avec plu- sieurs groupes, qu’on ne sait où les placer ; tels sont : certaines fau- veltes, des fringilles, des chevaliers, etc. On en fait souvent aujour- d’hui des genres, pour se tirer d’embarras; mais c'est tourner la difficulté plutôt que la résoudre. Malgré ces incertitudes sans nombre, 230 TAXONOMIE VÉGÉTALE. on ne s'arrête pas là, et les paléontologistes font des espèces nou- velles sur une vertèbre ; encore n’en ont-ils pas besoin : un morceau d'os leur suffit. C’est pourquoi nous avons déjà cinq espèces de di- nornis, dont le genre a été établi sur un fragment de fémur, et l’on dénomme hardiment un animal dont on n’a qu'un débris insigni- fiant; tandis qu'avec la tête entière du dnotherium, l'incertitude est assez grande pour que MM. Kaup et Owen en fassent un animal voisin des Mastodontes, et M. de Blainville un Lamantin. On ignore si le dronte, récemment perdu, et dont on a une tête, une patte, plu- sieurs descriptions et une figure, est un vautour, une autruche, un manchot ou un gallinacé. Il est vrai, dit un naturaliste anglais, que cette tâche ne convient pas aux faibles, mais aux forts; et en effet, il faut être bien fort pour établir tant de genres et d'espèces sur des débris le plus souvent méconnaissables; autant vaudrait-il faire le portrait d’un homme en voyant son chapeau ou son soulier, et ce ne serait pas plus fort, car qui serait tenté de nier la ressemblance ? Ainsi, tandis que nous avons sous les yeux pour types et modèles : Linné, Buffon, Jussieu, Adanson, Lamarck, Geoffroy Saint-Hilaire, qui ont tous envisagé la science de haut et avec le coup d'œil d'hommes de génie, nous nous amusons, comme les savants de Gulliver, à peser des œufs de mouche dans des balances de toile d’araignée. En botanique, la confusion est la même qu’en zoologie; et comme les botanistes se complaisent également à créer des espèces, nous signalerons quelques-unes des incertitudes auxquelles ils sont livrés. Les exemples seraient nombreux en puisant dans les travaux des botanistes modernes les longues controverses sur les espèces végé- tales : nous nous contenterons de faits pris pour ainsi dire au hasard, et qui n’en sont pas moins frappants. Ainsi, M. G. Thuret (Recher- ches sur les-mouvements des spores dans les Alques, Annales des sciences näturelles, +. IX, p. 275) propose de réunir en une seule espèce les vaucheria clavata, ovata, sessilis, terrestris, geminata, cæs- pitosa et cruciata sous le nom de vaucheria ungheri. Ce botaniste, en proposant cette fusion, ne s'appuie que sur de sérieuses études. Où sont donc alors les caractères spécifiques qui ont guidé Îles créateurs de ces espèces? Link rapporte à l’erysibe quitata les erysibe corylr, fraxini et ulmarum, et regarde le berberidis comme une simple va- DE L'ESPÈCE. 231 riété de l’erysibe penicillata. Une espèce du genre vsnea de Dillenius, regardée par Rebentisch comme le 7L/zomorpha setiformis, est consi- dérée par De Candolle comme une variété de cette plante, qui était pour Bulliard un 2yporylon, un lichen pour Leysser et Willdenow ; et Rebentisch, après mür examen, en a fait un genre sous le nom de chœnocarpus. Mérat regarde comme identiques au chara fetida les chara batrachosperma, funicularis, ramulosa et decipiens. rapporte également au chara vulgaris, es chara fragilis, globularis, capillacea, scoparta, radians et setacea. Le digitaria ciliaris de Retzius est un digitaria sanguinalis dont les fleurs neutres sont ciliées, mais qui porte aussi des fleurs non ciliées. Les renonculacées présentent aussi les plus grandes incertitudes sous le rapport de la détermination des espèces. Prenons encore pour exemple le genre adonis. Linné n'en reconnaissait, ou, pour mieux dire, n’en légitimait qu'une seule espèce, l'estivalis. Jacquin en a séparé le winiata, Nalroth, le #4- culata, et Reichenbach regarde comme identiques à l'estivalis les adonis flava, citrina et microcarpa de De Candolle. Les adonis anomala et parviflora de De Candolle sont encore rapportées par le même au- leur au farmnmea, regardé comme une espèce bien constatée, et le micrantha du savant auteur du Prodrome ne semble à Reichenbach autre chose que l’adonis autumnalis. Un autre botaniste, M. de Saint- Amans (Flore agénaise, pag. 284), réunit l’adonis flanmea de Jac- quin à l'es/ivalis, et supprime l'autumnalis ; il finit par ne rester que l'œstivalis. M. Soyer-Willemet (Observations sur quelques plantes de France, p. 10) réunit en une seule espèce les ranunculus montanus, Villarsii et Gouani, qu'il regarde comme deux variélés et une variation. « C'est dans les terrains gras et herbeux, dit-il (p. 12), que j'ai vu le ranunculus gouani dans toute sa force ; il est pro- bable qu’en le transportant dans un terrain plus maigre, on le ferait passer au m»2ontanus ou au Villarsi. » Les ranunculus cas- subius et auricomus sont aujourd’hui réunis par la plupart des botanistes. Loiseleur-Deslonchamps avait mis dans la première édition de sa Ælora gallica, et a rétabli depuis, après l'avoir abandonné, un ber- beris articulata qui n’était autre chose qu’un cas tératologique ou un retour du berberis cretica au berberis vulgaris. M. Bentham (Catalogue des plantes des Pyrénées, p. T5) réunit les draba tomentosa, stellata et lævipes de De Candolle au draba stel- 232 TAXONOMIE VÉGÉTALE- lata ‘ de Jacquin, comme en étant de simples variétés, et cette opi- nion parait fondée sur des preuves solides. Bernhardi (Ueber den Begriff der Pflansenart, etc.) dit que la rosa bicolor de Jacquin de- vient à la transplantation le rosa lutea. Les anagallis arvensis phe- nicea, cærulea et carnea sont, pour lui, trois variétés considérées comme trois espèces; les ses/eria cylindrica et nitida lui paraissent identiques à l'e/ongata; il en est de mème des 4romus sterilis et longiflorus, dont il regarde la pubescence comme un caractère très- variable, et des bromus arvensis et brachystachys. La turgescence bul- biforme des racines du pAleum nodosum ne paraît pas à Bernhardi un caractère suffisant pour le distinguer du pAleum pratense; cette particularité ne lui ayant rien présenté de bien constant. Il réunit aussi le matthiola incana à V'annua comme une variété, leur croise- ment ayant donné naissance à des hybrides féconds, et il regarde les mattlaola glabra DC. et græca de Sweet comme des variétés glabres, tandis que le zratthiola fenestralis lui paraît une simple variété cré- pue. Il résulte d’une longue suite d'expériences faites par lui-même que les erysimum hirsutum et virgatum sont une seule et même es- pèce. À ces exemples déjà assez nombreux on pourrait ajouter toutes les contradictions, les incertitudes, les doubles emplois qui sont dans les species autant de superfétations ; il suffit de citer les trois volumes de controverse assez âcre entre MM. Mérat, Germain et Cosson, au sujet de la Flore parisienne de ces derniers auteurs. Que résulte-t-il de ceci ? C'est que les caractères spécifiques sont essentiellement variables et difficiles à déterminer, et que si l’on soumettait à une révision sérieuse et complète les animaux et les végétaux de nos collections, on réduirait de beaucoup le nombre des espèces. Il résulte de ce qui précède que le créterium infaillible est inappli- cable, et que la détermination de l'espèce est livrée à l'arbitraire. Or, comment peut-on faire de l'absolu avec de tels éléments d’incer- titude ? ne faut-il pas, au contraire, apporter la plus grande circons- 4. M. Soyer-Willemet a, dans son Herbier, cinq variations du Draba stellata : 1. Pédicelles et carpelles velus ; 2. Pédicelles velus et carpelles glabres ; 3. Pédicelles velus et carpelles ciliées ; 4. Pédicelles glabres et carpelles ailées ; 5. Pédicelles et carpelles glabres. DE L'ESPÈCE. 235 pection dans la dénomination des espèces, et ne doit-on mème pas les considérer rationnellement comme simplement arbitraires? Au point de vue indépendant de la philosophie, cette incertitude n’est une cause ni de découragement ni de désillusion ; car on n’attache à l'espèce que la valeur qu’elle doit avoir, celle d’une collection d'indi- vidus dans un état stationnaire, et chez lesquels les modifications ne s’impriment que faiblement dans l'organisme, ce qui ne porte aucun préjudice à la science ; mais au point de vue des finalistes, c’est une question bien plus grave, et l’on a vu précédemment qu'ils menacent de ruine la société humaine, si elle refuse de croire à la réalité de l'espèce éternelle, immuable et fonctionnelle; ils en font la pierre angulaire des études naturelles et des principes de morale, et anathé- matisent les incrédules, comme si une vérité scientifique pouvait être une affaire de sentiment. . Pourtant il y a possibilité de conciliation; l'espèce est un fait mé- thodologique essentiel, et il est vrai qu'il n’y a pas de science possible sans l'espèce ; mais ce type d’unité organique n’en est pas moins un type arbitraire; car, au point de vue philosophique, et nous enten- dons par là la plus haute généralisation, il n’y a réellement que des individus dont la réunion avec identité de forme, d'organisation, de mœurs, de facultés reproductrices actuelles, constitue l'espèce, mais l'espèce variable, relative, arbitraire et non absolue. C'est pour- quoi il ne faut jamais regarder l'espèce comme l’objet le plus impor- tant de l'étude de la science : ce sont les dernières formes organiques qui conduisent à l'individu, véritable anneau primitif de la chaine des êtres. -Les espèces, désignées comme elles le sont maintenant par des caractères empiriques, doivent donc être enregistrées dans les Spe- cies sous un nom particulier, provisoire, pour celles erronément établies sur les différences de sexe, d'âge, etc., et fixe pour les varia- tions constantes dans les caractères du groupe. Mais à cela doit se borner l'étude des espèces ; y attacher plus d'importance, c’est perdre son temps. Quant aux espèces ballottées entre plusieurs groupes génériques, elles demandent une étude plus approfondie; mais souvent l’incerti- tude est si grande, que le problème est insoluble, à moins qu'on ne puisse avoir recours au croisement : encore peut-il jeter dans l’er- reur; mais quand il s’agit de classer ces êtres ambigus, il importe 234 TAXONOMIE VÉGÉTALE. réellement peu qu'ils soient un peu plus haut ou un peu plus bas dans l'échelle organique. Ainsi, en nous résumant, disons-nous : Les faits, loin de confir- mer le criterium établi par les naturalistes pour la détermination de l'espèce, s'accordent à démontrer que les espèces ne sont ni éter-- nelles ni immuables, mais essentiellement mobiles ; que les formes organiques, correspondant aux différents degrés de l’évolution orga- noplastique des corps vivants, à la surface de notre planète, sont sus- ceptibles de variations dont les limites nous sont inconnues, et qui tirent leur origine de l'influence des milieux, de la transmission par voie de génération des qualités acquises et du croisement ou Lybrida- tion des espèces voisines ; que par conséquent elles ne peuvent être qu'arbitrairement considérées comme un type d'unité organique, et que nous ne devons regarder celles qui existent aujourd'hui que comme des /ormes actuelles, flottant entre des limites plus ou moins étroites et tendant constamment à se mettre d'accord avec les mi- lieux ambiants, qui exercent leur action directe sur l'individu, la seule unité organique véritable. CHAPITRE II DU GENRE Si l'espèce est un groupe de convention, le genre est plus artifi- ciel encore et d'invention toute moderne. C’est Conrad Gessner qui eut la première idée du genre; car avant lui on n’en avait aucune notion précise, et les associations d'espèces ayant des caractères similaires étaient inconnues. Tournefort continua l’œuvre commen- cée par Gessner; Linné vint, avec la supériorité de son génie, per- fectionner le groupe qu'on a désigné sous ce nom; Laurent de Jussieu y mit la dernière main et en fit ce que nous le voyons au- jourd'hui. Le genre résulte de la réunion d'espèces ayant plus de rapports entre elles qu'avec d’autres végétaux, et provenant de considérations prises dans l’appareil floral. | Ce qui fait l'incertitude du genre, c’est celle de l'espèce : s’il était possible de bien définir l'espèce, rien de plus facile alors à détermi- ner que le genre. Les règles pour l’établir reposent sur le rapport des sept parties de la fleur : le calice, la corolle, les étamines, le pis- ül, le fruit, la graine, le réceptacle. Ceci n’est, au reste, vrai que pour les végétaux phanérogames : car, les cryptogames étant dépour- vüs d'appareil floral, on a formé les genres sur les apparences que présentent les appareils reproducteurs. Aussi les genres de l’embran- chement des cryptogames sont-ils plus incertains encore que ceux des embranchements phanérogames. Pour bien comprendre la difficulté d'établir les genres, il faut être convaincu de la mobilité presque sans limites des formes végé- tales : ce qui fait qu'on hésite toujours dans l'association des groupes inférieurs pour en former des genres. Dans les genres mo- notypes, comme le genve sa/via, par exemple, on peut admettre des sections fondées sur des variations des organes appendiculaires : ce sont des modifications de formes plus ou moins nombreuses. C'est ce que nous trouvons encore dans le genre vscum, qui peut être 236 TAXONOMIE VÉGÉTALE. considéré comme un exemple du genre monotype, et qui présente plusieurs formes dont la variation est dans la configuration des feuilles, qui sont étroites, larges, courtes ou pendantes ; et, malgré cela, ce genre est regardé comme essentiellement monolype. Nous trouvons chez les botanistes deux systèmes opposés dans la création des genres : les uns, comme Linné et son école, voyant la nature de haut, saisissant les rapports généraux avec sagacité, ont établi les genres sur un ensemble de caractères généraux, qui paraissent, au premier aperçu, d'une rigueur mathématique, mais qui ne soutiennent pas l'analyse et sont le plus souvent d'une application difficile. Les autres, avec Necker, Adanson et un grand nombre de botanistes modernes, on pourrait presque dire tous les bolanistes modernes, ont établi leurs genres sur les moindres dif- férences dans l'appareil floral; il en résulte que tous les genres deviennent monotypes, ce qui les multiplie à l'infini, et rend l'étude difficile. Les préceptes, quelque précis qu’ilssoient, ne sont pas d’une appli- cation si facile qu’on pourrait le croire; on doit cependant dire que les différences qui servent à distinguer les genres doivent être prises dans les modifications des appareils servant à établir les coupes génériques dans une même association végétale, à moins que le port ne s’y oppose. C’est dans cette circonstance qu'il est impor- tant de bien étudier la subordination des caractères. Mais, dès les premiers pas, on trouve des anomalies qui portent sur des diffé- rences regardées comme de l'ordre le plus élevé. C’est ainsi que, dans la famille des caryophyllées, nous trouvons dans le genre sagina une espèce à corolle nulle, tandis que les autres ont de quatre à cinq pétales; et la présence ou l'absence de la corolle constitue un caractère important, puisqu'il a servi à Antoine-Laurent de Jussieu à créer trois divisions dans le grand embranchement des dicotylédones. Dans le genre spergula, le nombre des étamines varie dans le même genre ; parmi les espèces décandres, il y en a de pentandres; il en est de même du genre cerastiumn, qui est également décandre ou pentandre. Dans le genre /ytrum, Vhys- sopifolia à six étamines au moins, et le sa/icaria douze élamines ou plus. Si maintenant nous prenons à la lettre le précepte de Linné : Ge- nera tot dicimus, quot similes constructæ fructificationes proferunt DU GENRE. 237 diversæ species naturales, nous nous trouverons dans l'obligation de mulliplier les genres en séparant les espèces qui diffèrent par le fruit, ce qui a eu lieu trop souvent, et tend à jeter la confusion dans la nomenclature. Dans l’état actuel de la science, le genre monotype est le plus sou- vent composé d'une seule espèce autour de laquelle se groupent des variétés. Les genres polytypes sont les véritables genres, ce sont eux qu'il faut réellement considérer comme les genres typiques. Ce qui les caractérise, c'est qu’ils sont composés de plusieurs espèces pour sec- tions avec leurs variétés pour espèces. Ce sont les seuls genres qui soient conformes aux idées philosophiques. Le genre convallaria, en y comprenant les démembrements désignés sous le nom de po/ygona- tum et mayanthemum, est un genre polytype. Le genre sci//a, démembré en tant de groupes secondaires, est essentiellement polytype. En un mot, on distingue le genre monotype du genre polytype, en ce que, dans le premier, l'identité de l'en- semble des caractères est si complète, que l’on ne peut fonder les espèces que sur des caractères d'ordre secondaire, ce qui autorise à ne voir en elles que de simples variétés. Le genre monotype est de- venu le genre par excellence, ce qui explique la cause pour laquelle les genres se sont si prodigieusement multipliés. Quant au genre polytype, il est fondé sur des caractères généraux communs, et pré- sente, dans son ensemble, des rapprochements assez évidents pour qu’on ne puisse séparer les groupes qui le composent; mais, tout en les laissant ensemble, on les divise en groupes secondaires ou sec- tions, qui deviennent les chefs de groupes tertiaires. Il existe aujour- d’hui un petit nombre de genres polytypes : ils ont tous été démem- brés ; on peut citer le genre epi/obium, qui a été partagé en trois sous-genres ou sections : les sous-genres cameænerion à fleurs irré- gulières, pétales ovales, étamines défléchies, filets élargis, et feuilles alternes ; lisymachion, à fleurs régulières, pétales obcordés, étamines dressées, feuilles inférieures opposées et supérieures alternes ; cros- sosligma, à fleurs régulières, pétales profondément bilobés, étamines bisériées, stigmate presque pelté, feuilles alternes. Les genres par enchaînement . sont ceux dont les espèces, tout en ayant successivement entre elles des ressemblances marquées, sont néanmoins assez différentes aux deux extrémités pour établir le pas- 238 TAXONOMIE VÉGÉTALE. sage avec un groupe voisin. On peut citer comme un exemple le genre molène, verbascum, et les genres relissa, cucurbita. Ms sont d'une détermination rigoureuse assez difficile, mais néanmoins ils “existent, par la force même des ressemblances et des analogies qui empêchent leur séparation. Il y a encore une sorte d'association artificielle qu’on peut appeler genre systématique : ces genres sont purement artificiels, et se fon- dent sur certains caractères de méthode convenus; mais ils s’écartent de la véritable méthode de création des genres. Malgré la difficulté d'établir des genres nettement définis, on a formé certaines associations qui sont généralement adoptées dans leur médium, mais permettent des démembrements très-mullipliés aujourd'hui. Le travail à faire est de reconstituer les genres sur la base polytype, et de faire disparaitre les coupes trop nombreuses qu’on a établies dans ces derniers temps. Au reste, quelque soin qu’on ap- porte à déterminer avec précision les coupes génériques, quel que soit le principe qu’on adopte pour servir de criterium à l’établisse- ment des genres, il y aura toujours de l’hésitation; ce qu’il faudra observer, c’est le principe établi par Linné : Character non facit ge- nus, c’est-à-dire que, si l’ensemble des caractères rapproche des groupes de manière à en faire une réunion d'espèces de séparation difficile, wa seul caractère ne doit pas en faire séparer certaines es- pèces pour les élever à la hauteur de genres. | IL faut donc, pour établir un genre avec autant de certitude qu'il est possible, prendre les caractères dans la modification des appareils de reproduction qui servent dans le groupe à fonder les genres, mais en admettant toutefois que le caractère général de la plante ne s’y oppose pas. Nous répéterons au reste ce qui a été dit en traitant du genre en zoologie : c’est qu’on ne peut établir des groupes avec certitude, de quelque ordre qu'ils soient, qu’en ayant beaucoup observé et pendant longtemps. On acquiert par cet exercice une sagacité qui fait mieux et plus sûrement sentir les affinités que les observations microgra- phiques les plus minutieuses. C’est là l'avantage des Linné, des Jus- sieu, des Adanson, des Cuvier, ete. Ce qu’on connaît en botanique rurale sous le nom de caractère d'herborisation, espèce de signe de reconnaissance indéfinissable, mais pourtant très-sùr, peut donner une idée de la méthode que nous proposons de suivre. DU GENRE. 239 Quand on a affaire à un genre dont les espèces sont nombreuses, il faut les diviser en sections, qui servent de chefs à toute la série d’es- pèces présentant des affinités semblables. Le genre est donc plus artificiel encore que l'espèce, et n’est rien qu’un moyen artificiel pour grouper les végétaux par affinités, pour se retrouver à travers le dédale des variations sans nombre que pré- sente la nature. CHAPITRE III DES FAMILLES NATURELLES Les associations par affinités qui constituent la méthode naturelle sont plus réelles que les genres et les espèces, et n’ont dans les grands groupes rien qui soit artificiel; il ya donc des familles ou ordres qui ne sont au reste qu'un grand genre; et dans les premiers temps de la botanique, où l’on formait les groupes de sentiment et non pas, comme on le fait aujourd'hui, en prenant pour base un certain nom- bre de caractères généraux similaires, soit pour le nombre, soit pour la situation, on a établi les premiers ordres, qui sont restés tels que les ont créés les auteurs. Ainsi, les graminées, les juncacées, les om- bellifères, les labiées, les composées, les crucifères, les rosacées, les légumineuses, n’ont jamais été séparées; cependant quelques-unes, qu’on peut appeler #2onotypes, comprennent des végétaux qui ont entre eux de si étroites affinités, qu'on les prendrait pour de grands genres : telles sont les aristolochiées, les dipsacées, les cistinées, qui ne comprennent qu'un petit nombre d'espèces; d’autres, comme les commélinacées, les graminées, qui sont au contraire composées d’un grand nombre de genres. Il y a au contraire des /amulles polytypes qui paraissent formées de petits groupes qui, tout en ayant entre eux des affinités incontes- tables, semblent formés de plusieurs familles réunies : telles sont les solanées, qui se divisent en verbascées, pétuniées, solanées, cestrées; les rubiacées, dont on a fait un grand nombre de sous-divisions, tel- les que les aspérulées, les anthospermées, les operculariées, les sper- macocées, les cofféacées, les guettardées, les pædériées, les cordiérées, les hermelliées, les isertiées, les hédyotées, les gardéniées, les cin- chonées, qu'on peut regarder comme autant de genres étroitement unis par une affinité irrécusable. On a appelé /anulles par enchaînement celles qui, tout en étant composées de genres bien franchés et qui aux extrémités de la série ont des caractères dissemblables, ne peuvent cependant souffrir de dissociation. DES FAMILLES NATURELLES. 241 Telle est la grande famille des renonculacées dont nous analyse- rons les genres, pour bien faire comprendre la présence de genres si différents dans une même famille, et l'impossibilité de la sépa- ration. Dans le genre clematis, ce sont des plantes grimpantes à feuilles opposées; les fleurs ne présentent qu’une enveloppe simple ou calice, composée de quatre à huit sépales colorés (PL. 35, fig. 4); point de pétales ou pétales rudimentaires; les éfamines sont très- nombreuses et entourent plusieurs ovaires, qui deviennent à la ma- turité des akènes terminés par des aigrettes généralement plumeuses (PI. 35, fig. 1a). Les /halictrum sont des herbes à feuilles alternes; les fleurs ont un calice à quatre ou cinq sépales caducs, point de corolle, des étamines nombreuses; les fruits, au nombre de quatre à quinze, sont des akènes terminés par le style persistant (fig. 2). A part la disposition des feuilles et l’aigrette des fruits, l'affinité est manifeste. On la retrouve également dans le genre anémone, dont la fleur, qui n’a pas de pétales, a des éfamines et des ovaires nombreux (fig. 3, 4, 5) et offre une sorte d’involucre à trois folioles (fig. 6), qui, dans certaines espèces, est tellement rapproché du périanthe, qu'on peut le prendre pour le calice, et le calice coloré joue alors le rôle de corolle, comme le montre l’hépatique qu’on a cru devoir élever, pour cette raison, au rang de genre. Dans le genre adonis, on re- trouve, comme dans les genres précédents, le caractère d’éfamines et d'ovaires nombreux (fig. 7); mais le calice et la corolle sont ici incontestables. Ce genre se trouve donc lié au genre anémone par l’involucre sépaloïde de l’hépatique; quant au genre renoncule, il ne diffère du précédent que par une glande située à la base de chaque pétale (fig. 114). Les pétales, qui sont plans dans les renon- cules et adonis, sont tubuleux dans le myosurus. Un caractère cons- tant, comme on voit, se présente jusqu'ici; le nombre indéfini d’é- tamines, la pluralité des ovaires, et la nature du fruit, qui est toujours un akène ; la différence réside dans l’enveloppe florale. Dans d’autres genres on retrouve les deux premiers caractères ; la nature du fruit seule diffère; ce n’est plus un akène, c’est un fol- licule, c'est-à-dire un fruit qui contient plusieurs graines et s'ouvrant à sa maturité (PI. 35, fig. 12 et 13, et pl. 36, fig. 1 à 11). Ce qui dis- tingue ces genres entre eux, c'est l’absence ou la présence de la corolle, la forme des sépales et pétales qui sont irréguliers. Comme Botan., T. II. 16 242 /TAXONOMIE VÉGÉTALE. dans le genre clematis, le genre caltha n'a qu'un calice à sépales plans, colorés; les srollius ont une corolle de cinq à vingt pétales, tubuleux comme dans le genre myosurus; l'érianthis s'en distingue par un involucre foliacé (PL. 36, fig. 1), dont on retrouve l’analogue dans le genre anémone; les he//ébores (fig. 2, 3), qui ont les pétales tubuleux, comme l’éranthis, n'ont pas d’involucre. Jusqu'ici, les fol- licules sont distincts ; ils commencent à se souder, entre eux, dans la portion inférieure de la face interne, dans le guridella et la nigelle des champs (PI. 36, fig. 4); ils sont entièrement soudés, et ne forment plus qu’une seule capsule dans la nigelle de Damas. L'irrégularité des pétales passe aux sépales dans les ancolies, les delphinium ei les aconitum ; ces plantes, si différentes des renoncules, présentent toujours ce caractère constant : é/amines nombreuses, et plusieurs ovaires. On peut être étonné de rencontrer, dans cette famille, les actea qui n’ont qu’un seul ovaire, et dont le fruit est charnu (PI. 36, fig. 10); mais on arrive à cette unité pistillaire, d’un côté par les delphinium et les pivoines (PI. 36, fig. 7 et 8), qui n’ont souvent que deux carpelles, quelquefois une seule ; et, de l’autre, par les actinophora et cimifuga, dont la structure de l'enveloppe florale est identique à celle de l’actea, et qui ne présentent aussi que deux ou trois fruits folliculaires plus ou moins charnus (PI. 36, fig. 11). D’après cet examen de la famille des renonculacées, on voit pourquoi, dans une même famille, on réunit des genres qui se ressemblent en apparence si peu: C'est que tous présentent un caractère commun, et qui, pour les renonculacées, est : éamines nombreuses, c'est-à-dire au-dessus de dix, et pluralité des ovaires. Ce caractère, il est vrai, se retrouve encore dans d’autres plantes, qui n’appartiennent pas néanmoins à cette famille : ce sont celles qui constituent les familles des #agnoliacées, anonacées et dillénia- cées. En jetant les yeux sur la planche 37 de l’atlas afférent à ce volume, on jugera de suite de l’analogie qui existe entre la fructifi- cation de ces trois familles et celle des renonculacées; ce sont par tout des fruits plus ou moins agrégés; et quant aux autres caractères de la plante, rien de caractéristique : feuilles alternes avec ou sans stipules; calice et corolle à 3, 4, 5 ou 8 parties, nombre qu'on trouve dans les renonculacées. Les anonacées, les magnoliacées DES FAMILLES NATURELLES, 243 et les dilléniacées sont, il est vrai, des arbres ou des arbrisseaux, tandis que les renonculacées sont généralement des herbes; mais ce caractère n'a pas la moindre importance, puisque dans les légu- mineuses nous trouvons des herbes, des arbrisseaux et de très-grands arbres. Néanmoins, en voyant toutes ces plantes, on saisit un en- semble de traits particuliers à chaque groupe, que la description ne peut rendre, et qui ne permet pas de les réunir aux renonculacées. C’est pour appuyer ces caractères indescriptibles, que le botaniste est obligé, pour justifier certaines séparations et caractériser cer- taines familles très-voisines, de chercher un caractère dans la struc- ture de la graine, souvent très-difficile à saisir. C’est ainsi qu’on distingue les magnoliacées à l’albumen charnu et à l’arille qui enve- loppe la graine; les anonacées à l’albumen charnu et ruminé; les dilléniacées à l’albumen charnu non ruminé; et les renonculacées à l’albumen corné. Il est encore un autre ordre de familles, qu'on appelle femulles systématiques. Celles-ci sont formées par le démembrement de gran- des familles, et sont fondées sur des caractères de peu d'impor- tance; ces coupes sont de pur artifice, et n'ont pas de fondement réellement philosophique. On en peut juger par la famille des /ar- dizabalées, créée pour des plantes qui appartenaient autrefois à la famille des mérispermées (PI. 38, vol. 2). Les plantes de l’une et l’autre de ces familles sont grimpantes; les fleurs unisexuelles, offrent le même nombre de parties dans le calice, la corolle, les étamines et les ovaires. Il n’y a de différent que le contenu des ovaires. Dans les ménispermées, l'ovaire uniloculaire ne renferme qu'un seul ovule (PI. 38; fig. 2 eb 3); il en contient plu- sieurs dans les lardizabalées (fig. 1). La grande famille des compo- sées, qui à d’abord été divisée en trois groupes principaux, a suc- cessivement élé subdivisée en un nombre de groupes {plus grand, et dans ces derniers temps elle l'a été en 3 sous-ordres, 8 tribus, 42 sous-tribus, 61 divisions et 25 sous-divisions. Il en résulte qu’au- jourd’hui nous avons 139 noms de groupes systématiques, tandis que du temps de Jussieu il n'y avait que 154 genres. Les principes sur lesquels sont établies les familles doivent être supérieurs à ceux qui servent à établir les genres et les espèces; mais ils varient de groupe à groupe, et souvent reposent sur des formes typiques particulières qui ne se trouvent pas dans d’autres groupes; 24/ TAXONOMIE VÉGÉTALE. la structure de la fleur et celle de la graine sont les caractères sur les- quels sont généralement établies les familles. Il est, dans les familles comme dans les genres et les espèces, des caractères généraux qui échappent, comme nous l'avons dit, à toute description et ne se sai- sissent que par des traits particuliers qui constituent ce qu’on appelle le port ; il faut done que le botaniste soit nourri par de bonnes et saines observations, et qu’il ait acquis, par l'habitude de voir, la saga- cité qui fait le véritable botaniste ; car l'œil est un appréciateur plus juste que l'application de la diagnose la plus savante : et ce n’est que dans le cas de doute qu'on a recours à l’observation de certaines par- ticularités qui mettent sur ja voie des affinités réelles servant à unir les genres les uns aux autres pour constituer une famille réellement naturelle. On trouve un exemple de ce système d'association dans la famille polytype des éricacées, qui se compose de quatre types dis- tincts pouvant être séparés, tels que les vacciniées, les éricées, les rhododendrées, les épacridées. Rien de plus naturel que cette asso- ciation, qui ne comporte aucune disjonction, quoiqu'on ait séparé les sections qui la composent; mais on ne pourra séparer les éricacées des épacridées; et ce sont des traits généraux qui constituent les affinités réelles; ils sont si puissants, qu'on ne peut désunir des familles, et si on les divise, c’est pour les mettre assez près les unes des autres pour que l’on sente que le classificateur a obéi à la loi impérieuse de l'affinité. La coordination systématique des familles constitue la méthode naturelle; mais elle est encore loin d’être satisfaisante, parce que si certains groupes se rapprochent réellement, il y a des lacunes, des hiatus qui ne permettent pas de grouper certains types suivant leurs rapports naturels, et l’on se guide d’après certains caractères ou en- sembles de caractères qui répondent plutôt à des idées systématiques qu’à des affinités saisissantes. CHAPITRE IV DES CLASSES La classe est la réunion de plusieurs familles; elle est fondée ‘sur des caractères plus généraux et d’une plus grande valeur que ceux de la famille. On ne connaissait, à l’époque de Jussieu, que quinze classes arbi- traires et dont l’ensemble constituait la clef de sa méthode ; les bo- tanistes qui l'ont suivi ont toujours donné ce nom à certaines asso- ciations générales comprenant un nombre plus ou moins grand de familles. Dans ces derniers temps on a réuni ces familles par groupes similaires auxquels on à donné le nom de casses, ce qui les élève à un nombre aussi grand que l'était autrefois celui des familles; mais le nombre varie suivant les auteurs, et ne répond pas toujours à des types fondés sur des idées d’un même ordre : c’est ainsi que nous trouvons dans Endlicher une classe des agrégées, fondée sur la réu- nion des fleurs dans une enveloppe commune ; les aquatiques, dont le nom est pris dans le genre de vie des végétaux qui la composent, quoiqu’en général le nom des classes soit emprunté à celui de la famille principale ou dominatrice des groupes. Ainsi la classe des caryophyllinées se compose des mésembrianthémées, des portula- cées, des caryophyllées, des phytolaccacées. M. Ad. Brongniart, qui a également une classe des caryophyllinées, y introduit les nycta- ginées, les chénopodées, les amarantacées, qui sont des oléracées pour Endlicher, et rejette les mésembrianthémées dans les cac- toidées. On ne peut cependant nier qu'il y ait dans ces associalions géné- rales une heureuse idée; mais, faute d’une clef, on est obligé de s'en tenir à certains caractères systématiques, et les classes modernes répondent aux grandes associations qui constituaient les groupes appelés /anulles. Les associalions végétales, en commençant par les plus impor- tantes, sont, d’après Endlicher : 1° La région, ou le groupe le plus général. 246 TAXONOMIE VÉGÉTALE. 2° La sec/ion, ou groupe de second ordre. 3" La classe. 4° L'ordre ou famille. 5° Le sous-ordre. 6° La /ribu. 7° La sous-tribu. 8° La vision. 9° La sous-division. 10° L'espèce. 11° La race. 12° La variété. 13° La sous-variété. 14° La varration. 15° L'individu. Ces divisions mullipliées peuvent au premier abord paraître mé- thodiques ; mais elles sont plus propres à jeler la confusion dans l'esprit qu'à y porter la lumière. Nous croyons qu'on doit éviter ces dénominations taxonomiques trop multipliées et se rappro- cher de la méthode des zoologistes. Aïnsi, nous appellerons avec eux : 4° Embranchement, le groupe le plus général. Tels sont les acoty- lédones, les monocotylédones, les dicotylédones, qui répondent aux Fe des vertébrés et des invertébrés. ° Classe, les divisions de l’embranchement : ce sont les associa- pr végétales qui comprennent des types de forme. Telles sont, dans les monocotylédones, les glumacées, les joncinées ou coronariées, les bromélioïdées ou ensatées ; dans les dicotylédones, les malvoïdées ou columniférées, les æsculinées ou acères. Ce qui répond aux divi- sions des vertébrés en quatre classes ; les mammifères, les oiseaux, les reptiles, les poissons. 3 Ordres : tels sont, en ornithologie, les oiseaux de proie, les passereaux, les gallinacés, les échassiers, les palmipèdes. En bota- nique, ce sont les composées, les rosacées, les légumineuses qui sont des familles pour certains botanistes. . 4° Familles : ce sont les divisions des ordres en groupes infé- rieurs. Tels sont les oiseaux de proie en deux familles : les diurnes et les nocturnes, les passereaux en dentirostres, fissirostres, coniros- tres, etc. Ainsi, les composées divisées en chicoracées, carduacées el DES CLASSES. 247 astérées ; les rosacées en pomacées, rosées et amygdalées ; les légu- mineuses en papilionacées, mimosées, swartziées, etc. 5° La /ribu ou division de la famille. Dans les oiseaux de proie diurnes, les vautours et les faucons; en botanique, ce qu'Endlicher appelle les sous-tribus. Telles sont les salviées, les rosmarinées, les horminées, les monardées dans la famille des labiées. 6° Le genre. 7° L'espèce. S° La variété. 9° L'individu. CHAPITRE V DES CARACTÈRES EN BOTANIQUE Les câractères sont des signes simples ou composés qui servent à différencier les végétaux, et à établir entre eux des divisions subor- données, c’est-à-dire à indiquer leurs rapports. Il s’en faut beaucoup que ces signes caractéristiques soient constants, et qu'on puisse les regarder comme des faits absolus; ils sont susceptibles de nuances si multipliées, qu’on ne peut les considérer que comme des signes diagnostiques généraux. Il faut distinguer deux sortes de caractères : les caractères positifs, ou ceux qui existent réellement et ont une valeur intrinsèque, et les caractères négatifs, qui n'ont qu'une valeur comparative et suppléent à l'insuffisance des caractères positifs. On doit distinguer, des caractères positifs variables, les caractères positifs invariables, fixes ou constants : tels sont le nombre et la pré- sence des cotylédons, la présence et le caractère des embryons, l'in- sertion des parties; mais ces caractères positifs ne sont cependant pas absolus; ils ont seulement plus de fixité que les autres. Les caractères sont de plusieurs sortes : le caractère primaire ou caractère naturel, fondé sur la connaissance de tous les caractères que fournit un végétal ; il sert à tous les degrés possibles de l'échelle de la classification. Le caractère secondaire, encore appelé caractère de végétation, qui a pour base les caractères tirés de la racine, de la tige, des feuilles et de la disposition des fleurs ou de l’inflorescence ; il appartient à des groupes moins élevés. Le caractère essentiel ou diagnostique, qui est plus court encore que les précédents et sert à distinguer les genres et les espèces. Le caractère accidentel, qui est exceptionnel et peut rentrer dans le caractère essentiel, mais n'existe que par exception ou par acci- dent ; il est quelquefois positif, mais plus souvent négatif. DES CARACTÈRES. 249 Le degré d'importance des caractères, appelé la suhordination des caractères, est un des points les plus délicats de la science : c'est celui qui exige une connaissance plus parfaite de la botanique, et ne peut s’acquérir que par l'habitude de voir des végétaux, et de les voir surtout comparativement. On peut établir, en règle générale ou abso- lue, que la valeur d’un caractère est en raison de l'importance de l'appareil sur lequel il repose. Nous distinguerons donc, en partant du point de vue le plus élevé et le plus général : Les caractères classiques, qui reposent sur le mode d'insertion des appareils de la fleur, combinés avec le nombre des parties de la corolle ou leur absence, et constituent les caractères du premier degré ; Les caractères ordiniques, caractères du second degré, tirés de l'en- semble des parties, et surtout de la disposition générale des appareils de la fleur, et quelquefois aussi de la structure du fruit ; Les caractères génériques, caractères du troisième degré, qui servent à la distinction des genres et reposent encore sur la fleur et le fruit, ainsi que sur les caractères généraux de la tige et des feuilles ; Les caractères spécifiques où du quatrième degré, qui servent à distinguer les espèces, et sont tirés des appareils autres que la fleur, qui n'y joue qu'un rôle secondaire ; Les caractères de variété, qui servent à distinguer les variétés, et ont pour base des signes purement accidentels et variables. Tel est l'énoncé des caractères des différents ordres qui serviront à établir les associations des divers noms; en ayant soin de ne pren- dre que des caractères apparents, et en évitant de se servir de ceux qui ne peuvent être distingués qu'au moyen de puissants appareils d'amplification. On a essayé d'établir le rapport numérique de l'importance des caractères; mais ce travail manque de précision. Il faut, sous le rapport taxonomique et en tenant compte des progrès de la science, qui s’est enrichie de faits nouveaux, consulter les principaux légis- lateurs de la science botanique, Linné, Jussieu, De Candolle, etc. : l'on y trouvera tous les éléments d’une bonne et sage laxonomie. La Philosophie botanique de Linné; le Genera plantarum de Jussieu ; l'introduction à la Flore française de Lamarck; la théorie élémen- 250 TAXONOMIE VÉGÉTALE. taire de la botanique de De Candolle, sont des livres qu'il faut lire et toujours lire, parce qu'ils sont conçus à un point de vue élevé dont certains botanistes modernes paraissent avoir perdu le sens. On ne doit répudier ni l'analyse, ni la synthèse, mais se servir des maté- riaux que fournit la première, qui est l'œuvre d'hommes patients et laborieux, pour arriver à la seconde. CHAPITRE VI DE LA DESCRIPTION EN BOTANIQUE IL est assez difficile de faire une bonne description, surtout si elle est succincte : il faut avoir, comme Linné ou Jussieu, le sentiment des caractères différentiels, pour énoncer brièvement la forme carac- téristique d’une plante ou d’un groupe. Pour en arriver là, il ne suffit pas de l'habitude, il faut avoir un sens particulier joint à une connaissance parfaite des végétaux. Les descriptions anciennes étaient quelquefois d’une trop grande concision, et ne suffisaient pas pour faire reconnaître une plante : les descriptions modernes sont, au contraire, d'une trop grande prolixité et n'atteignent pas le but que s'est proposé l’auteur; car l'esprit s’égare dans ce dédale de noms, d’épithètes, dans ces subtilités de langage, qui ne sont pas toujours heureusement inventées malgré leurs prétentions à l'exactitude rigoureuse. La langue descriptive est loin d’avoir acquis sa perfection parce qu'elle s’est enrichie de termes multipliés, et l’on peut, sans épuiser la terminologie barbare des Wachendorf et des Necker, élever le nouibre des mots qui composent le vocabulaire descriptif à 6,000, tant de glossologie que de taxologie. Avant de faire une description, il faut acquérir la connaissance exacte des caractères ordiniques, en les groupant suivant leur ordre d'importance; c'est une étude préparatoire qui doit précéder tout essai glossologique. Une bonne diagnose est, en science, une chose d'une haute importance, et c'en est, en général, la partie faible. Il faudrait que les études des naturalistes comprissent l’art de la des- criplion, et que cette partie si essentielle ne fût pas livrée à l'arbi- trairé. Il y a dans la description plusieurs modes suivant l’importance ou le caractère plus ou moins général du groupe qu'on veut décrire. C’est ainsi qu’on ne décrit pas une famille comme un genre, un genre comme une espèce, une espèce comme une variété. Il faut donc bien avoir égard aux différences qui constituent les 252 TAXONOMIE VÉGÉTALE. caractères propres à tel ou tel groupe, et surtout éviter de confondre les caractères, et mêler à des groupes généraux des caractères qui ne conviennent qu'à des groupes inférieurs. Un des points essentiels est de bien étudier la glossologie particu- lière au groupe qu'on décrit, et d'adopter un langage uniforme : ainsi l’on ne décrira pas les groupes anormaux, tels que les orchi- dées, comme les familles normales, les ombellifères comme les cru- cifères, les labiées comme les borraginées; chacun de ces groupes présente, dans sa structure, des particularités qui méritent une étude spéciale. Pour une description de famille, il faut énoncer si les végétaux qui la composent sont des arbres, des arbustes ou des herbes; puis on passe à l'examen des organes dans l'ordre suivant : Racine. Sa nature, ses divers caractères. Tige. Son caractère. Système de ramification. Feuilles. Préfoliation; avant tout leur disposition, si elles sont pétiolées ou sessiles. Leur caractère de consistance, d’intégrité ou de division. Stipules. Leur présence ou leur absence. Fleurs. Si elles sont hermaphrodites, mâles ou femelles, complètes ou incomplètes, régu- lières ou irrégulières, axillaires ou terminales. Bractées. Leur absence ou leur présence; leur caractère. Calice. Estivation ; son caractère, et, avant tout, s’il est gamosépale ou polysépale, régu- lier ou irrégulier ; disposition extérieure. Corolle. Estivalion; sa position relativement aux verticilles centraux : rs exté- rieure, division ou nombre des pétales ; forme générale. Nectaires. Leur figure, s’il y en a ; leur position. Glandes. Leur caractère, leur position. l . Étamines. Mode d'insertion; si elles sont incluses ou exsertes, introrses ou extrorses, unisériées ou plurisériées : leur nombre. Filets. Leur forme, leur connexion. Anthères. Nombre des loges, leur caractère, leur mode de déhiscence. Pollen. Sa figure, qui est caractéristique dans certains groupes. Ovaire. Sessile ou podogyné, libre ou adhérent ; nombre des carpelles, leur soudure ou leur liberté, nombre des loges. Disque. Sa présence, sa forme. Ovules. Leur disposition, leur nombre, leur mode de placentation, leur direction, ortho- trope, anatrope ou campulitrope ; leur structure. Style. Sa présence ou son absence, sa forme. Stigmate. Sa forme, sa division ou son indivision. Péricarpe. Sa nature, en adoptant un système uniforme de carpologie ; sa déhiscence. Graines. Leur nombre, leur figure ; caractère de l' Spises me, présence où absence d’un albumen, sa nature, Embryon. Sa figure, sa position. Cotylédons. Leurs caractères, DE LA DESCRIPTION. 253 Radicule. Forme et figure, sa direction par rapport au hile. Affinités. Distribution géographique. Il est de la plus haute importance, dans un Genera ou même une Flore, d'indiquer les affinités de la famille avec les groupes voisins. On observe dans une même famille des caractères variables, posi- tifs ou négalifs, parce que les genres qui les composent ne sont pas absolument uniformes. C’est ainsi que, dans les orchidées, on aura des bulbes ou des racines fibreuses, ou bien des pseudo-bulbes et des végélaux épigés ou épiphytes; dans les euphorbiacées, des végétaux charnus comme des cactées, herbacés, ligneux, épineux; dans les légumineuses, des arbres, des herbes ou des tiges volubiles ; les feuilles sont opposées ou alternes, dans une même famille; les fleurs régulières ou irrégulières; c’est ainsi que , dans les légumineuses, il y a des fleurs régulières ou irrégulières; des étamines monadelphes ou diadelphes. Sous le rapport des fruits, les familles diffèrent encore beaucoup ; cependant, il y a certaines familles, telles que les ombel- lifères, qui ont presque constamment des diakènes. Pour la description du genré, il faut indiquer le nom d'auteur et faire suivre de la synonymie. Si c'est un genre nouveau et démembré, désigner l'espèce qui a servi de type, et continuer dans l’ordre suivant : Calice. Ses divisions, ses caractères, son estivation. Corolle. Son insertion, gamopétale ou dialypétale, caractère propre aux pétales. Leur rapport d’alternance avec le calice ; son estivation. Étamines. Leur nombre, leurs rapports. Filets. Leur caractère. Anthéres. Leur figure, le nombre de leurs loges. Style. Son caractère, consistant surtout dans sa longueur. Stigmate. Sa forme, son caractère propre. Ovaire. Sa forme, le nombre des loges qui le composent. Ovules. Leur disposition dans les loges, et leur nombre. Fruit. Sa nature, sa figure. Semence. Sa forme, ses caractères particuliers. Embryon. Dressé ou non, albuminé ou non albuminé. Cotylédons. Leur caractère foliacé ou non, leur figure. Radicule. Sa longueur, sa figure, supère ou infère. Inflorescence. Définie ou indéfinie, simple ou composée, sa nature. Fleurs. Caractère propre. Bractées. Présence ou absence, caractères. Feuilles. Préfoliation; caractère des feuilles, radicales ou caulinaires, pétiolées ou ses- siles, entières ou non, leur figure, leur consistance, leur vestiture. 254 TAXONOMIE VÉGÉTALE. Nature. Arbres, arbrisseaux ou herbes, à tiges ou acaules, vivaces ou à durée limitée. Patrie. Non-seulement en général, mais avec les limites inférieures ou supérieures de végétation. Altitude. Station. Détermination précise des localités qu’affectionnent les diverses espèces du genre. Dans la description d’une espèce, on joint au nom de la plante celui de l’auteur, puis on ajoute la synonymie scientifique, les noms vulgaires, et on cite les ouvrages qui en donnent les meilleures figu- res. C'est alors qu’on commence la description dans l’ordre suivant : Racine. Ses caractères différentiels. Tige. Ses caractères, son système de ramification, sa hauteur. Feuilles. Caractères généraux et particuliers décrits avec précision ; grandeur, vestiture, couleur, consistance. . Fleurs. Disposition particulière, sessiles ou pédonculées. Calice. Figure, vestiture, caractères propres. Corolle. Grandeur, couleur, caractères particuliers, odeur. Étamines. Rapports avec la corolle. Filets et anthéres. Leurs caractères différentiels. Style et stigmate. Caractères différentiels, surtout les rapports de longueur, leur cou- leur, leur villosité. £ Ovaire. Structure particulière, Fruil. Sa nature, sa figure, sa grosseur, sa couleur. Graines. Grosseur, couleur, particularités. Floraison. Époque précise, sa durée; dire si la plante remonte, c’est-à-dire si elle re- fleurit une seconde fois. Fréquence ou rareté. Distribution géographique de l'espèce. Nature géologique du terrain qu'elle affectionne. Altitude. Station. Localité. Bien précise. Associations. Dire quelles sont les plantes avec lesquelles le végétal décrit croit en commun. CHAPITRE VII DES MÉTHODES ARTIFICIELLES Les hotanistes anciens, ceux qu’on peut regarder comme les pères de la science, connaissaient un trop petit nombre de végétaux pour qu'il leur fût possible, malgré la similitude évidente de certains groupes, de fonder une méthode de classification ; ils se bornèrent à établir certaines coupes, destinées à distinguer empiriquement entre elles les différentes parties de jeur sujet, et ils n’allèrent pas au delà ; cependant ils réunirent inslinctivement les végétaux qui présentaient certaines affinités, et suivirent, à leur insu, la voix qu'indique laraison, mais sans avoir la conscience d’une méthode naturelle ou analogique. A mesure que les découvertes multipliaient les richesses végétales, il devenait impossible de se contenter des divisions grossières des premiers botanistes, qui n'avaient décrit que quelques centaines de végétaux. Le but qu'on se proposa, dès lors, et celui qui semblait au premier abord le but unique de la science, fut de faire arriver par le chemin le plus facile et le plus court à la connaissance du nom d’un végétal, de sorte que les méthodes artificielles furent les premières inventées. Malgré les services qu’elles durent rendre à l'étude de la botanique, c'était un premier pas vers l’association systématique des végétaux, car il n’y en a pas, quelque artificielle qu’elle soit, qui ne réunisse nécessairement les grandes familles naturelles, unies entre elles par des affinités indissolubles; mais, dans la plupart des cas, ces mêmes affinités sont méconnues, ce qui a fait tomber en discrédit la plus célèbre de toutes, celle de Linné, qui est cependant marquée au coin du génie, Ce qui séduit dans une méthode artificielle, c’est la simplicité, le propre de toutes les classifications systématiques, qui reposent sur des principes absolus; mais, quand on arrive aux exceptions, on ne tarde pas à reconnaitre leur imperfection, et l'on en est aujourd'hui arrivé à les délaisser complétement, la supériorité de la méthode naturelle ayant été bien reconnue. Cependant on em- 256 CLASSIFICATION. ploie encore l’arlifice ingénieux de Lamarck pour arriver plus faci- lement à découvrir le nom d’une plante; mais c’est un simple auxi- liaire qui ramène toujours à la classification philosophique, la seule qui mérite d’être suivie par ceux qui veulent faire une étude sérieuse de la botanique. C’est un moyen employé par les esprits paresseux, qui semblent redouter le travail et se contentent de connaissances superficielles. Nous ne prétendons pas dire pour cela que la méthode naturelle soit infaillible, impeccable ; mais la science n’a pas dit son dernier mot, et les travaux incessants des botanistes modernes con- duiront, sans doute, à une méthode unique, adoptée par toutes les nations, et qui se perfectionnera par l'étude et la méditation. Des méthodes artificielles. Le nombre des méthodes artificielles est trop considérable pour qu’on puisse ici les exposer toutes longuement; nous ne parlerons que de celles qui ont eu une application réelle et qui s’enchaînent entre elles, de manière à faire voir comment elles ont passé de l’une à l’autre en se perfectionnant sans cesse, et en conduisant, de proche en proche, à la connaissance des lois d’affinité qui ont donné nais- sance à la méthode naturelle. Ce fut le dix-septième siècle qui vit éclore le plus grand nombre d'essais de classification. Après J. Bauhin, qui n’a pas créé de sys- tème, dans l’acception que nous donnons à ce mot, vinrent Morison et Ray; mais leurs ébauches sont si incomplètes, qu’il est inutile de les citer. Le premier qui apparaît comme le créateur d’un système qu’on peut regarder, même avant celui de Linné, comme le plus commode pour l'étude, est Rivin, dont la classification, publiée en 1690, dans l'ouvrage intitulé : Æivint Ordines plantarum, et qui repose sur le nombre des pétales, eut un succès d'un demi-siècle, et balança même la réputation du système de Tournefort. Il est composé de 18 classes, comprenant 91 sections, ayant pour base les carac- tères secondaires. SYSTÈME DE RIVIN. 257 Système de Rivin. CLASSES, 1. Monopétales. 2, Dipétales. 3. Tripétales. la figure parfaite. ........ 4. Tétrapétales. ». Pentapétales. 6. Hexapétales. 7. Polypétales. composées. .... 9. Régulières et irrégulières. 10. Irrégulières. Plantes à fleurs. 1i. Monopétales. 12. Dipétales. 13. Tripétales. 14. Tétrapétales. 15. Pentapétales. 15. Hexapétales. 17. Polypétales. IFTÉSUNÈTES ee PM 0e ….] 8. Régulières. imparfaites.".52, 411.000 18, Imparfaites. La facilité d'application de ce système le fit employer par plu- sieurs auteurs, dont quelques-uns y firent de légères modifications; ce sont Kœnig, Hebenstreit, Heister, Ruppius, Knaut, Ludwig et Siegesbeck. Quatre années après Rivin, c’est-à-dire en 169%, Tournefort publia sa classification, qui eut un succès prodigieux. Ce savant botaniste eut, sur son compétiteur, l'avantage de délimiter les genres, illustrés par des dessins faits avec exactitude, et d'appliquer son système dans son Astoria rei herbariæ, où il décrivit plus de dix mille plantes. Le seul reproche qu'on puisse lui faire, est d’avoir cédé à un pré- jugé qui existait à son époque et faisait éloigner les végétaux her- bacés des végétaux ligneux, ce qui rend inuliles les classes 21 et 22, qu'on retrouve dans les classes 6 et 10. Botan., T. Il. 17 258 CLASSIFICATION. Méthode de Tournefort. CLASSES, 1. Campaniformes. . Infundibuliformes. 19 régulières. monopétales 3. Personées. 4. Labiées. irrégulières 5. Crucifères. 6. Rosacées. régulières. { 7. Ombellifères. 8. Caryophyllées. 9. Liliacées. simples ( polypétales. . pee ées : :.…) 10. Papilionacées. | imégulères | 11. Anomales. ] : | 12. Fleuronnées. COMPOSÉ... re 13. Semi-fleuronnées. | 14. Radiées. = d’herbes/ 16. Sans fleurs. 17. Ni fleurs ni fruits. 15. A étamines. Fleurs (ERIÉESRES 166560 e de Gutoe ADÉLAIÉRRN E CL LE 18. Apétalées. °:*°) 19. Amentacées. d'arbres 2. Rosacées. 20. Monopétalées. 22. Papilionacées. Ces 22 classes renferment 122 seclions, reposant sur la position des fleurs et des fruits, sur le nombre des pétales et sur toutes les parties du fruit. Pontedera reprit en 1720 la méthode de Tournefort, mais sans succès. Bergen, au contraire, dans sa Ælora Francofurtana (1750), la perfectionna d'une manière aussi savante qu'ingénieuse. Elle fut adoptée par quelques botanistes; mais la publication du système sexuel de Linné était destinée à la faire tomber dans l'oubli. Nous ne cilerons, parmi les savants qui suivirent la même voie, que le botaniste anglais Hill, qui combina ingénieusement le système de Rivin avec la méthode de Tournefort, et en tira tout ce qu’on peut obtenir d'un semblable mode de classification. Si ce botaniste eût accompagné son système d’un Species, ou de quelque grand travail d'ensemble, il est évident qu’il eût balancé avec avantage le système de Linné; car il offre cela de remarquable, qu'on y retrouve un plus grand nombre de familles naturelles que dans la plupart des autres systèmes. SYSTÈME DE LINNÉ. 259 On fait à juste titre honneur à Linné du système sexuel, dont il est le véritable créateur, mais il ne fut pas le premier qui eut cette idée : en 1702, Burkhard adressa à Leibnitz une lettre dans laquelle il demandait si l’on ne pourrait pas tirer parti de la comparaison des étamines. Comme cette lettre, la seule qui reste de ce savant, ne fut publiée qu’en 41750, il est évident qu'elle n'inspira pas Linné; mais on reconnait que, quand tous les esprits méditatifs prennent une direction, il jaillit de toutes parts des étincelles recueillies par un homme de génie, résumant en lui toute son époque. Linué publia pour la première fois son Système sexuel dans la Florula Laponica, qui parut dans les mémoires de l’Académie d'Up- sal, de 1732 à 1734, et fit une révolution dans la science. Comme certains ouvrages récents, et même encore en voie de publication, sont disposés d’après cette méthode, nous la ferons connaitre #n ex- lenso. Le Système de Linné repose sur les deux organes sexuels, les é/a- munes et les pistils. Dans ses Classes plantarum, V'ingénieux botaniste suédois fait connaître qu'il a été conduit à établir ce système, en - observant l'importance de ces organes pour la végétation ; ce sont les seuls, dit-il, essentiellement nécessaires à la fructification ; les autres parties de la fleur manquent quelquefois; les élamines et les pistils étant les organes reproducteurs, ne manquent jamais. Le système linnéen, tout admirable qu'il soit, n’est cependant pas sans défauts, comme nous le ferons voir par la suite, et il n'aurait peut-être pas eu tout le succès qu'il a obtenu, si les noms employés n’exprimaient que le nombre et la situation des organes. Ce qui a puissamment contribué à faire adopter ce système sexuel, c'est, croyons-nous, la poésie dont Linné a encadré son œuvre. Au lieu de donner à ces classes les noms de #0onostaminées et de monopistil- lées, pour indiquer les plantes à une étamine ou à un pistil, il a dit monandrie, monogyrie, noms dans lesquels il y a une poésie philo- sophique exquise. Pour Linné, en effet, les étamines sont les hommes des fleurs ; c'est pour cela que dans son système il les désigne par le mot grec dp6:, de fe, qui veut dire homme. Les pistils en sont les femmes, et c'est pour cette raison qu'il se sert du mot ywx (gunè ou gyné), en français femme, pour les désigner. De là, #0onandrie, un homme; #0n0gynie, une femme. Et plus loin, lorsqu'il lui faut indiquer que les étamines se soudent entre elles, il emploie le mot 260 CLASSIFICATION. a&d196e (adelfos, frère), parce qu'elles lui semblent être unies par l'amitié comme des frères. Pour les plantes à fleurs qui ne présen- tent qu'un seul organe, étamine ou pistil, mais chez lesquelles le même pied porte les deux espèces de fleurs, il a créé le mot monæ- cie, de pévos (monos une seule), et oi maison, c'est-à-dire le mari et la femme placés dans deux lits (fleurs) différents, mais réunis dans la même maison : la dœcie, c'estle mari et la femme dans deux lits (fleurs), et habitant deux maisons différentes, ou moins métaph orique- ment, les fleurs mâles sur un pied, et les fleurs femelles sur un autre. Examinons maintenant ce système. Voici d'abord le tableau des 24 classes. (Voir les pl. 36 et 37, afférentes à ce volume.) Système sexuel de Linné. CLASSES. . Monandrie. . Diandrie. . Triandrie. . Tétrandrie. . Pentandrie. . Hexandrie. . Heptandrie. . Octandrie. . Ennéandrie. . Décandrie. . Dodécandrie. Nombre. = © (© C0 1 © O7 He OÙ NO = — Nombre (12. Icosandrie. *et insertion | 13. Polyandrie. libres { égales mr Étamines séparées \ du pistil inégales.......... LE Didyamie. 5. Tétradynamie. 16. Monadelphie. ‘Fleurs SA par les filets... ... 17. Diadelphie. herma- Etamines 18. Polyadelphie. phrodites réunies Organes par les anthères... 19. Syngénésie. sexuels ‘ j , Le , apparents Étamines unies au pistil..... ........ 20. Gynandrie. Éleurs\unisexuelles 2772 - eme. RU Te Végétaux à 22. Diæcie. 21. Monœæcie. 23. Polygamie. OrPanEsISEXUPISICACNES Se eee eee meeente ce senc 24. Cryptogamie. Ainsi qu'on peut le voir d’après ce tableau, Linné divise d’abord les végétaux en phanérogames où à organes sexuels apparents, et en cryplogames où à organes sexuels cachés, et il subdivise le-tout en 24 classes. Les 20 premières contiennent les plantes à fleurs her- SYSTÈME DE LINNÉ. 261 maphrodiles, c'est-à-dire celles qui présentent dans la mème fleur élamines et pistils; les 21°, 22° et 23° sont consacrées aux plantes dont les organes sexuels sont séparés. Dans les classes à fleurs her- maphrodites, dix, de la #ronandrie à la dodécandrie, forment une série dont les noms indiquent le nombre d’étamines de chaque fleur (PI. 39, fig. 4 à 41). Les classes 12 et 13, icosandrie et polyandrie (éixos, 20, et roïie, beaucoup) renferment des plantes dont les fleurs ont 20 étamines et plus; mais ici, outre le nombre, on a encore égard à l'insertion : dans l'icosandrie les étamines sont insérées sur le calice (PL. 39, fig. 12); dans la polyandrie, l'insertion a lieu sur le réceptacle (PI. 40, fig. 43). Pour les classes 14 et 15, on ne tient plus compte du nombre, mais de la différence de longueur : la ddynamie (dk, deux fois, et dveus, force) est réservée aux plantes dont les fleurs ont # étamines, dont deux plus longues (Gesneria, PI. 40, fig. 14), et la /e/radyna- mue (réxpæ, quatre) comprend les végétaux à 6 étamines, dont 4 plus longues (lunaire, fig. 15). Dans les classes 16, 17 et 18, c’est la soudure par les filets qu'il faut seulement considérer, sans tenir compte du nombre; dans la monadelphie (uévos, un seul, ad:106:, frère) les étamines sont toutes soudées ensemble en un seul faisceau (mauve, fig. 46); dans la da- delphie, les élamines sont. soudées en deux faisceaux (erythrina, fig. 17), et dans la po/yadelphie, elles sont soudées inférieurement en plusieurs corps (millepertuis, fig. 48). La syngénésie (oiv, ensemble, yéecu, engendrement) ou 19° classe, comprend les plantes dont les étamines, quel qu’en soit le nombre et sans y avoir égard, sont soudées, non plus par les filets, mais par les anthères, qui forment alors un tube que traverse le pistil (Compo- sées, fig. 19). Dans la 20° classe, c'est encore la soudure qui est le caractère ; mais ce n'est plus soudure entre les parties d’un même organe ; elle a lieu entre les étamines et le pistil, qui ne font plus qu’un tout; de là le nom de gynandrie (ywñ, femme ou pistil, et 096, homme ou élamine), (Orchidées, fig. 20). Le caractère des 21°, 22° et 23° classes, porte sur la séparation des deux organes, c'est-à-dire que les élamines occupent une autre fleur que les pistils, et qu’elles sont sur le même pied ou sur des pieds différents. 262 CLASSIFICATION. La »20næcie (uoyoe, une seule, ox, maison) comprend les plantes qui portent sur le même individu des fleurs mâles et femelles (ricin, fig. 23) ; à la diœcie appartiennent les plantes dont les fleurs mâles et femelles sont séparées sur deux individus différents (Saules, fig. 22); et la polyqame (noie, beaucoup, yéuoc, noces) est réservée aux espè- ces qui ont à la fois des fleurs mâles, des fleurs femelles et des fleurs hermaphrodites réunies sur le même pied (pariétaire, fig. 21). Enfin la 24° classe, ou cryplogamie (xpvrr6c, caché, et yéuoc, noces), renferme les plantes dont les organes de la reproduction ne sont ni des élamines, ni des pistils, et qui, à l’époque où Linné inventa son système, étaient. inconnus (champignons, mousses, fougères, algues, etc.), (PI. 40, fig. 24). On voit que ces Classes sont fondées sur l'absence ou la présence et le nombre des étamines; sur leurs rapports entre elles; sur leur réunion par les filets ou les anthères; sur leur présence dans la même fleur avec les pistils, ou leur isolement sur le même pied ou sur des individus différents. Les Ordres, ou la division de ces classes, sont établis sur des prin- cipes différents : pour les treize premières classes, c’est le nombre. des pistils qui sert à diviser chacune d'elles. De là, la monandrie monogynie, digynie, trigynie, etc., et polygynie, quand le nombre des pistils est indéterminé. Lorsque les classes ne sont pas établies sur le nombre des éta- mines, mais sur leur rapport, leur situation ou autre disposition, les Ordres sont établis sur une autre distinction. Ainsi : La didynamie est divisée en gymnospermes (yvuvée, nu, orépuæ, graine) ou à graines nues, et en angiospermes (dyetoy, Vase) ou à graines renfermées dans une enveloppe, c’est-à-dire dans le péricarpe du fruit. Ces divisions, ou plutôt les noms employés pour les désigner, sont très-inexactes. Ce que Linné prenait pour des graines nues sont les fruits des labiées et des borraginées, qui, en effet, ont l'apparence de graines, mais qui présentent bien réellement la structure des véri- tables fruits nommés Caryopses. La /étradynamie est divisée d’après la forme du fruit : en sili- culeuse, quand le fruit est raccourci, qu'il a autant de largeur que de longueur, comme dans la lunaire, les alyssum; et en si/iqueuse, quand le fruit est plus long que large, comme dans la giroflée. Dans les classes établies sur la soudure des filets des étamines, SYSTÈME DE LINNÉ. 263 monadelphie, diadelphie et polyadelphie, les Ordres portent sur le nombre des étamines; d'où monadelphie pentandrie, décandrie, ete. La syngénésie mérite une étude attentive : c’est un véritable chef- d'œuvre d'observation. Cette classe présente de grandes difficultés; mais la sagacité de Linné s’y montre tout entière. Elle est #10n0game, quand les fleurs sont solitaires, comme cela a lieu dans les lobélia- cées, les violettes, etc., et po/ygame, quand, au contraire, les fleurs sont réunies sur un réceptacle commun, comme dans les composées. Elle se divise alors en : polygamie égale, quand tous les capitules ont élamine et pistil ; po/ygamie superflue, quand les florules du cen- tre sont complètes et celles du tour femelles; po/ygamie frustranée, quand les florules du centre sont complètes et celles de la circonfé- rence stériles; polyqamie nécessaire, quand les fleurs de la cir- conférence sont fertiles et celles du centre stériles; po/ygamie séparée, quand chaque fleur à un involucre séparé, comme dans l'échinops. Dans la gynandrie, le nombre des étamines constitue les ordres. Le nombre des étamines sert également à distinguer les ordres dans la monœcie et la diœcie. La polygamie est partagée en trois ordres résultant de la disposi- tion des fleurs : polygamie monæcie, quand les fleurs de diverses sortes sont réunies sur le même pied; po/ygamie diecie, quand elles sont'sur deux pieds différents, et polygamie trivcie, quand il existe sur un individu des fleurs mâles, des fleurs femelles sur un autre, et des fleurs mäles et femelles sur un troisième. Quant à la 24° classe, elle est divisée en champignons, algues, mousses et fougères, ce qui rentre dans la méthode naturelle. Ce système présente, pour l'étude, de grandes commodités, car il est d’un usage très-facile dans le plus grand nombre des cas. On n’a que peu de caractères à observer, et l’on arrive sans beaucoup de peine à trouver le nom d’une plante : aussi a-t-il été la base d’une grande partie des ouvrages destinés à l'étude; telles sont, entre au- tres, les Flores locales; mais on a constaté un assez grand nombre d'exceptions pour qu'aujourd'hui ce système soit délaissé. C’est ainsi qu'on a reconnu la variabilité du nombre des étamines dans un assez grand nombre de végétaux pour qu’il en puisse résulter de l'incerti- tude. Nous citerons quelques-unes des anomalies qui se présentent dans chaque classe. 264 CLASSIFICATION. Dans la monandrie, le boerhavia a quelquefois 2 étamines; le corispermum en à 2, 3, /# ou 5. Dans la diandrie, on trouve le chionanthus, qui a 3 étamines, et la gratiole, qui en a quelquefois 4. Dans la triandrie, on trouve une valériane à 2 élamines, et une autre qui est dioïque; le genre fétuque a des espèces à 1 ou 2 étamines. Dans la tétrandrie, les révina sont à 8 étamines; les scabieuses en ont parfois 5; certaines aspérules sont quelquefois à 3 étamines. Dans la pentandrie, qui renferme un assez grand nombre de gen- res, il y a encore plus d’exceptions : le fusain, le nerprun, ont 4 éta- mines; les gardenia en ont quelquefois 9; le tamarix gallica, 10 ; le groseillier des Alpes est dioïque ; plusieurs dosma sont monoïques, et certaines espèces de /ys’nachia monadelphes. - On trouve dans l’hexandrie un narcisse à 3 étamines ; le convalla- ria bifolia en a 4; l'asperge est polygame; dans le genre rumex, il y en a de monoiques, de dioïques, de polygames; les po/ygonum pré- sentent une variabilité plus grande encore dans le nombre des éta- mines. Le pavia, qui appartient à l'heptandrie, a 8 étamines. Dans l'octandrie, il y a l’adora moscatellina, qui a des fleurs à 5 éla- mines ; l’elatine tripetala en a 3 ou 6. Dans l’ennéandrie, on trouve des espèces dioiques : telle est la mereuriale annuelle; dans le genre Æydrocharis, il y a une espèce monoïque et l'autre dioïque. Les exceplions sont plus communes encore dans la décandrie, comme dans toutes les classes nombreuses en genres et en espèces : les spergules ont 5 étamines; une espèce de cerastium est dans le même cas; le ruta en a 8; les phytolacca en ont 8,10, 20, et quel- quefois ils sont dioiques ; une espèce du genre /ychnis est dioique, et dans ce genre on trouve quelquefois 4 styles au lieu de 3. La dodécandrie est loin de former une classe régulière : plusieurs espèces de salicaires n’ont que 6 étamines, et le genre aigremoine en a souvent plus de 20. L'icosandrie compte des espèces dioïques : tel est le sræa arun- cus ; le spiræa opulifolia n’a que 3 élamines; le nombre des pistils varie dans le genre ficoide. Dans la polyandrie, on trouve des aconils à 5 pistils ; le de/phinium Ajacis n’en a qu’un seul ; certaines nigelles 10 ; le clematis flammula SYSTÈME DE LINNÉ. 265 en a 8; deux espèces, la doïca et la verginica, sont dioïques; le ra- nunculus hederaceus a 12 étamines. On voit par ce petit nombre d'exemples, choisi sur une grande quantité de végétaux, que le sys- tème sexuel présente d'autant plus d'anomalies que les classes com- prennent plus de genres. Les genres catalpa et penstemon font exception à la did ynamie par leurs 5 étamines. On trouve des espèces à 2 et 4 étamines dans la tétradynamie : tels sont les /epedium ruderale, nudicaule; le cardamine larsuta ; d’autres ont les étamines égales. Le genre 4eranium, à 5,7, 10 étamines, fait exception dans la mo- nadelphie. Les trèfles et les ononis, quoique appartenant à la diadelphie, sont monadelphes, et l'arachide est monoïque. Certains genres, faisant partie de la polyandrie, ont les étamines libres ou monadelphes, et l’on trouve dans le genre Emepertns des espèces à 1, 2 el 3 pistils. La syngénésie n’est pas exemple d'anomalie, malgré sa plus grande régularité. Certaines espèces ont les étamines libres; plusieurs ont des fleurs dioïques. Par suite du démembrement de la gros, on a régularisé cette classe. Dans la monœæcie, on trouve des plantes dioïques : tels sont un arum, une ortie, la bryone, une grande partie des casuarina. La diœcie renferme des espèces monoïques, d'autres polygames ; certains genres ont des fleurs complètes. Quant à la polygamie, elle présente des anomalies si nombreuses, que beaucoup de botanistes l'ont supprimée et en ont dispersé les genres dans les autres classes. Il résulte de ce qui précède que le système sexuel, malgré la faci- lité apparente de son application, ne peut plus être employé sans qu’on y joigne un tableau des anomalies, ou qu'on ne reporte les genres anormaux dans les classes auxquelles ils appartiennent. Quoi qu'il en soit du jugement qu'on porte sur le système sexuel, il res- tera toujours comme un chef-d'œuvre de sagacité ; mais on doit dire aujourd'hui qu'il est devenu d’une application si difficile, qu'il faut le reléguer dans les archives de la science en lui donnant une place d'honneur. 266 CLASSIFICATION. Voici le tableau des classes et des ordres de ce système, avec l’in- dication du nombre des espèces dans chaque classe, et de celui des genres dans chaque ordre, décrites dans le Species plantarum de Linné ; nous ajoutons à la suite des ordres un nom de plante comme exemple : CLASSE I. — MoxANDRIE : 34 espèces. Monogynie, AAPSeNreS ee... . Balisier. Digynie, LD AT EN ES Corispermum. CLASSE Il, — pranpRie : 186 espèces. Monogynie, CONTE 08 éco ue Lilas. Digynie, APE Re nee eee Flouve. Trigynie, = nr Poivrier. CLASSE IL. — TRIANDRIE : #12 espèces. Monogynie, DONTOTMER ee np e eue eee aies Iris. Digynie, durite els . Blé. Trigynie. (PERTE TEE UE Caille-lait. CLASSE IV. — TÉTRANDRIE : 335 espèces. Monogynte, Gl-genresi, nu sonne Plantain. Digynie, CM See cc Cuscute. Trigynie, HUEES ALIEN ART Potamogé{on. CLASSE V. — PENTANDRIE : 976 genres. Monogynie, 138 genres. .... ee DOUNTACHE: Digynie, A0 NN SR. Carotte. Trigynie, 16 NAN RENÉE .. Sureau. Tétragynie, De est on one a EU Parnassia. Pentagynte, CRE DETTE Te Lin. Polygynie, MINE es voa te Myosurus. CLASSE VI. — HEXANDRIE : 330 espèces: Monogynie, BEBENTES RÉEL Lis, narcisse. Digynie, EN DENT TI Ris. Trigynie, DM uen . Oseille. Tétragynie, disénre cer rc tenait Petiveria, Polygynie, RSR .. Fluteau. CLASSE VIL — HepTANDRIE : 6 espèces. Monogynie. À RONDES Re SE Marronnier d'Inde. Digynie, PPS DE Limeum. Trigynie, LS Bi PACE Saururus. Heptagynie, das neress sosie fe Septas. CLASSE VIIL. — ocranprie : 169 espèces. Monogynie, DAÉOLT ES Mens esse des nie Capucine. Digynie, Mein ht RCE Wienmannia. Trigynie, 602. OBTTIOENENNIUM: 2] Tétragynie, D em noise eee Parisette. SYSTÈME DE LINNÉ. CLASSE IX. — ENNÉANDRIE : Monogynie, Arenres et Mets Trigynie, Lrenrte. Rare Hexagynie, MO et e er CLASSE X. — DÉCANDRIE Monogynie, J0PenreS 5... Digynie, , pl da ere Trigynie, 11 — Mc Pentagynie, ARR ee Décagynie, D ne CLASSE XI. — DODÉCANDRIE Monogynie, AUTONET ete Digynie, ADAM UNS Trigynie, EE coment Pentagynie, ON DEEE nr: Dodécagynie, DE freres CLASSE XII. — ICOSANDRIE : Monogynie, 10/ménres re Me Digynie, rene Trigynte, 2 PORTO. 20 2 ee Pentagynie, GS Vers: Polygynie, Te es ape Er CLASSE XIII. — POLYANDRIE Monogynie, D 0 ENTER. + ce Digynie, L'hieo N: PoicOÉ Trigynie, De SAPAE NE Tétragynie, EN Se Er Pentagynie, RE re Hexagynie, inenreneren 2 Polygynte, 18 genres... CLASSE XIV. — DIDYNAMIE Gymnospermie, do genres’. 251.0 Angiospermie, GER EE CLASSE XV. — TÉTRADYNAMIE : Siliculeuse, ‘44 BENrES sets Siliqueuse, MORE ETES CLASSE XVI. — MONADELPHIE : Pentandrie, £genres......."..… Décandrie, 5 RTE ET ROUTE Endécandrie, Alert la Dodécandrie, | NES EME Polyandrie, l'APonres, 2. CLASSE XVII. — DIADELPHIE : Pentandrie, ACORLE SR etai Hexandrie, 2'ÉOnTOS: Ne... Octandrie, RER GRR x Décandrie, DRE 1 ME C AE SRENE 19 espèces. DE Anacardium. ..... Rhubarbe. 2: HUIOME. 425 espèces, jaEve 4 Cassia. Fe Die Saxifrage. : 131 me Re Salicaire. ARE Aigremoine. be Réséda. RIRN Glinus. 88 Poirier. HE Pavot,. LE Pivoine. ne ee Delphinium. ER Cimicifuga. es Nigelle. ..... Stratiotes. ... Clématite. : 465 espèces. .. . Lamium. Me Muflier. 215 espèces. Rte Lunaire, thlaspi. ..... Giroflée. 181 espèces. . .. Hermannia. RUE Geranium. ne Brownea. ARS Pentapetes. Re Mauve. 512 espèces. Ft Moniera. FE Fumeterre. FT Polygala. LT Haricot. 267 268 CLASSIFICATION. CLASSE XVIIL. — POLYADELPHIE : 54 espèces. Pentandrie, DIDOLINBE rie cie 2ieeie siele + .. Cacaotier. Icosandrie, ANCOnrOP re ane .. Citronnier. Polyandrie. HONTE eercel Millepertuis. CLASSE XIX. — syxGÉNESIE : 905 espèces. Polygamie égale, AOÏDBDEES meet ee streie Pissenlit. Polygamie superflue, 37 — ............... Seneçon. Polygamie frustranée, T — ........: Se de Centaurée, Polygamie nécessaire, 13 — ............... Souci. Polygamie séparée, CE ete ae Echinops. Monogamie, RES ere Violette. CLASSE XX. — GYNANDRIE : 200 espèces. Diandrie, AIcenres Ferrer cree Orchis. Triandrie, Roue 5 DE Sisyrinchium. Tétrandrie, NEÉOTOEDoeces Hosodeon Nepenthes. Pentandrie, BDENTES se + se see eee Passiflore. Hexandrie, D es PR Te Aristoloche. Décandrie, LI ME ONO ME AD OC ... Helicteres. Dodécandrie, LEO Rés dassocecsone Cytinus. Polyandrie, SIDERTES ER 07 elle» Arum. CLASSE XXI. — monœcie : 290 espèces. Monandrie, DIRENTES re ceehRiee Elaterium. Diandrie, PR DS 0 DEC .. JLemna. Triandrie, DORE eee duos eos LES Tétrandrie, BE 2 rare Mürier. Pentandrie, Ce ne nee Xanthium. Hexandrie, DE oo TOO Zizania. Heptandrie, ACeDrE- CC eee Guettarda. Polyandrie, ARISONTES Re eee -.. INOVET- Monadelphie, MN EVE TS TEE de Pin. Syngénésie, (ee NE TE Concombre. Gynandrie, D es tue ee ...... Andrachne. CLASSE XXII — proœcie : 157 espèces. Monandrie, 1IPONTO SEE EEE enr . Nayas Diandrie, SHANNTEET Oo PS0 0000000 1e Saule. Triandrie, D eee .......... Empetrum. Tétrandrie, DE ae Hippoplaë. Pentandrie, AR ee #5 c = Pistachier. Hexandrie, CR ren esoie Smilax. Ennéandrie, 2DONTES.-.- 1 mois cie ei Mercuriale. Decandrie, LM Ernie docs Coriaria. Dodécandrie, rie ee out Datisca. Polyandrie, ifcenre..... s'en there else Cliffortia. Monadelphie, GIBENTES eee Genévrier. Syngénésie, AISODIO ER ere. Houx. Gynandrie, DE eee Clutia. CLASSE XXII. — POLYGAMIE : 163 espèces. Monœcie, 22 genres. .... este Bananier. Diœcie, NP oicec ombre Frêne. Triœcie, den NA OI AE AS Figuier. CLASSE XXIV. — GRYPTOGAMIE : 637 espèces. Fougéres, ASTONTES nec Polypodium. Mousses, PT ACT TAPANTEN .. Bryum. Alques, cn ee Lichen, fucus. Champignons, LOU... .......... 1 Agaric. SYSTÈME DE RICHARD. 269 La simplicité si séduisante du Système linnéen pour qui n'a pas soumis ce système à l'épreuve de l'expérience, lui donna une vogue immense; ce qui n'empêcha pas des bolanistes sérieux d'y apporter des modifications : elles ne servirent qu'à mettre plus en relief ses imperfections. Thunberg, Gmelin, Brotero, Patrice Brown, Willdenow, Persoon, Sprengel, ne l'adoptèrent que pour lui faire subir des changements importants; presque tous supprimèrent la polygamie, dont nous avons déjà signalé les imperfections. Parmi les réformateurs du système sexuel, il faut encore citer L.-C: Richard, qui fit un travail qu'on pourrait regarder comme original et dans lequel il fit briller ses profondes connaissances. On peut même dire que, si l’on devait en revenir à l'application du système sexuel, ce serait à celui de Richard qu'il faudrait donner la préférence, en ayant soin, toutefois, de faire rentrer chaque espèce anormale dans la classe à laquelle elle appartient. Voici le tableau de ce système. Système de L.-Cl. Richard. 1 étamine ...... 1. Monandrie. 2 étamines...... 2. Diandrie. 3 étamines...... 3. Triandrie. 4 étamines...... 4. Tétrandrie. : 5 étamines ..... 5. Pentandrie. déterminables( 6 étamines....….. 6. Hexandrie. 7 étamines...... 7. Heptandrie. 8 étamines...... 8. Octandrie. 9 étamines...... 9. Ennéandrie. [10 étamines...... 10. Décandrie. : = sous le pistil..... 11. Polyandrie. / réunis | indéterminés 4sur le calice...... 12. Calycandrie. dans sur l'ovaire infère. 13. Hystérandrie. la fleur : et }de dimensions {2 petites, 2 grandes. 14. Didynamie. variées 2 petites, 4 grandes. 15. Tétradynamie. en { corps.... 16. Monadelphie. Las par les filets{en 2 corps.... 17. Diadelphie. | et pistils en 3 à 7 corps. 18. Polyadelphie. unis » soudées .. 19, Synanthérie. par les'anthères. sr . 20. Symphysandrie. Étamines/ avec le pistil..... ........, 21. Gynandrie. sur le même pied............... 22. Monœæcie. \ isolés sur deux pieds................. 21. Diæcie. sur différents pieds. .......,. .. 24. Anomalœæcie. | nulles... sas en SANTE Fees PRE 25. Agamie. 270 CLASSIFICATION. Les ordres sont fondés sur la division du stigmate, et l’on dit #0- nostigmatie, distigmatie, et ainsi de suite, jusqu’à la 13° classe. La didynamie est partagée en omogynie, ou ovaire divisé, et ato- mogynie où ovaire non divisé. La calycandrie est formée pour le seul genre styrax. La synanthérie comprend deux classes : la #0nos/17matre et la dis- ligmatie. Dans la monœæcie, les cucurbitacées forment l’ordre de la symphy- sandrie. | Système de Gaertner. Le célèbre Gaertner, l’auteur d’un ouvrage fort estimé de carpo- logie, a établi, en 1788, un système dont les classes sont fondées sur l'absence, la présence et le nombre des cotylédons ; les sous-classes, sur les rapports du fruit et de la radicule, et les divisions inférieures, sur le nombre des carpelles, ainsi que sur la présence ou l'absence d'un albumen. Ce qui prouve jusqu’à quel point l'ensemble du tra- vail de Gaertner était fondé sur des principes artificiels, c'est qu'il a isolé les familles les plus naturelles, et a produit les associations les plus antianalogiques ; cependant il a fourni des éléments pour la rec- tification de certains genres, dont il a mieux déterminé les limites. Clef du système de Gaeriner. 1'e classe. Acotylédones. 2 — Monocotylédones. 3° — Dicotylédones à fruit infère. 4e — — à fruit supère. 5 — Polycotylédones. Î. — ACOTYLÉDONES. II. — DICOTYLÉDONES, FRuIT INFÈRE. I. — MONOCOTYLÉDONES. 1. RADICULE INFÈRE. 4. Fruit supére. a. Exalbumineuses (alisma, sagittaria). b. Albumineuses (graminées, cypéracées , «. Monocarpes. a. Exalbumineuses (composées, circée, poi- liliacées, palmiers, asparaginées rier). ST An EinPes) b. Albumineuses (caféier, lobélia, belle-de- 2. Fruit infére. | nuit). Scitaminées, iridées, orchidées. 6. Di-polycarpes. SYSTÈME DE PORTA. 274 ! 2. RADICULE SUPÈRE. 2. RADICULE SUPÈRE. 3. Monocarpes. | a. Monocarpes. ! hi .._ … @ Exalbumineuses (platane , bouleau a. Exalbumineuses (valériane, noisetier, orme). tp : é gaura). b. Albumineuses (genévrier, oxalis, ortie . : : : | : ? NO 2 ’ b. Albumineuses (dipsacées, gui, lierre, | mürier, poivrier). ) soude, figuier). | 6. Di-polycarpes. a. Exalbumineuses (rosier, borraginées). Ombellifères, céphalanthe. -b. Albumineuses(anémone, euphorbiacées). 8. Di-polycarpes. | : 3. RADICULE CENTRIPÈTE. 3. RADICULE CENTRIPÈTE. ; ne | à . Monocarpes. a. Exalbumineuses (myrtacées, épilobes, k # P s , cactus). a. Exalbumineuses (acanthe, millepertuis, b. Albumineuses (campanules, vaccinium). thé). mr 6 b. Albumineuses (primevère, bruyères, so- 4. RADICULE CENTRIFUGE, lanées). Citrouille, groseillier. 8. Di-polycarpes. L |a. Exalbumineuses (staphylea, nerium). 5. RADICULE VAGUE. b. Albumineuses (sedum, pivoine, ellébore). Grenadier. 4, RADICULE GENTRIFUGE. 1Y.— DIGOTYLÉDONES, rrurr surère. | RUE Es Ehé a. Exalbumineuses (peuplier, légumi- 4. RADICULE INFÈRE. neuses.) LR #7 b. Albumineuses (gentiane, violette, fume- 2. Monocarpes. terre, pavot). a. Exalbumineuses (saule, jasmin, juju- B. Di-polycarpes. bier). Uvaria. b. Albumineuses (plantain, tilleul, arroche). 5. RADICULE VAGUE. 6. Di-polycarpes. Baobab . a. Exalbumineuses (géranium, savonnier). b. Albumineuses (renoncule ; magnolia , V. — POLYCOTYLÉDONES. malvacées). Cyprès. Système de Porta. J.-B. Porta publia à Francfort, en 1591, sous le litre de PAyto- gnomonique, un livre rempli de recherches curieuses, et dont les progrès de la science n’ont pas encore fait disparaître les idées ; car la doctrine des signatures est encore adoptée par certains savants. C’est ainsi que, de nos jours, un savant portugais a recherché les analogies qui existent entre les oiseaux et les plantes; d’autres ont cherché les ressemblances qui unissent les êtres supérieurs et les insectes. Il y a dans cette doctrine des analogies frappantes : c'est ainsi que les oiseaux de nuit, de l’ordre des rapaces, ont un plumage sem- 272 CLASSIFICATION. blable à celui des engoulevents de la petite famille des fissirosires, et les lépidoptères nocturnes sont peints des mêmes couleurs. Les mammifères nocturnes eux-mêmes, tels que les chéiroptères, les carnassiers nocturnes, sont roux ou bruns ; les batraciens nocturnes, comme les crapauds, sont également pourvus d'une livrée funèbre; en un mot, on trouve des analogies inexplicables répandues à travers tout le monde organique, sans qu'il soit pour cela possible d'ériger ces analogies en système ; on n’y peut voir qu’une unité de plus ou des anomalies jetées çà et là, et qui interrompent l’enchainement des créations liées par affinité. Ayant remarqué entre les parties des plantes et celles des animaux des ressemblances frappantes, telles que, dans un même ordre d'idées, Robinet en trouva entre les corps bruts et les êtres organisés, il pensa que les plantes devaient avoir des propriétés déterminées par leurs formes, et que, dans l’art de guérir, on devait avoir égard à ces caractères pour en déduire les maladies contre lesquelles elles devaient être employées. Son système, plus curieux par ses recherches que par son caractère scientifique, mérite cependant d’être connu, car il poussa les analogies jusqu’à leurs dernières limites(voir les planches 41 et 42 de ce volume), groupa les plantes non-seulement par affini- tés physiques mais par affinités morales, et, s'élançant hors de la sphère terrestre, il présenta les associations végétales dans leurs rap- ports avec les planètes de notre système. On affecte aujourd’hui de trai- ter avec dédain la doctrine des signatures, mais il est demeuré, dans la médecine populaire, des idées qui sont antérieures à Porta et d’après lesquelles on attribue aux végétaux des propriétés analogues aux parties qu'elles représentent. C'est ainsi que la pulmonaire aux feuilles tache- tées est regardée comme souveraine dans les affections du poumon; la carotte, dont le suc est jaune, est de nos jours encore administrée dans l’ictère, même par les médecins; le buphthalme, dont les fleurs ressem- blent, dit-on, à un œil de bœuf, sont recommandées dans l'ophthal- mie ; les racines noueuses de l’hermodacte, dans la goutte ; les racines granuleuses des ficaires sont réputées antihémorrhoïdales; les fru its vésiculeux de l’alkékenge dans les maladies des voies urinaires. En un mot, il ya des préjugés qui se conservent et se transmettent, et il faut qu'ils soient bien inhérents à l'esprit humain, pour que partout, sans acception de temps et de lieux, ils se reproduisent identiques et prouvent la tendance de l'humanité au merveilleux. SYSTÈME DE PORTA. 213 1'e cLasse. — Plantes considérées selon leur lieu natal. Section 1. Plantes aquatiques. 2, Plantes terrestres. 3. Plantes des trois climats : le chaud, le tempéré et le froid. 4. Plantes montagnardes. 5. Plantes cultivées. 2e casse. — Plantes qui ont des parties semblables à celles des hommes. Section 1. Semblable à des cheveux.......... Exemple : Capillaire. A ATACS VEUX 2h dent Jo CC Buphthalme. 3 _ AIHPAITORIS PR hear ceres Dentelaire. 4. — à des mains ou à des doigts....... Hermodacte. HE - L'APS ESIGUESe orme Orchis. * 6. — A COS COTES eee. ue Valériane. 7 — AO POUMONS.. access esse e Pulmonaire. 8 — d'des feet moi. Noix et arum. 9 — AIAPBAVOBSIOS 20e es errus/» 2 0 sv » Voie Alkékenge. 3e CLASSE, — Plantes qui ont des parties semblables à celles des animaux. Section 1. Racines semblables à la queue d’un scorpion. Doronic (Pl. 41, fig. 8). 2. Fleurs semblables à des mouches ou à des pa- Foto ne noi DD PDO AA COLE re an Ophrys (PI. 42, fig. 1 à 4). 3. Tiges semblables à des BPFDONIS Se. den Serpentaire (Pl. 1, fig. 9). 4. Fruits semblables à à des cornes, ............. Arum. 5. Fleurs semblables à une crête.............. Corydale, célosie. 6. Fleurs semblables à une gueule. ...,..,,.... Muflier (PI. 42, fig. 6). 7. Feuilles semblables à une langue, ..,........ Ophioglosse, cy noglosse. 8. Épines semblables à des aiguillons..,........ Ronce. 9. Racines semblables à des testicules. ......... Orchis mâle. 0. Fruits et fleurs semblables à une queue de scor- Héliotrope et les inflores- DO: daube ae e. cences enroulées. - il. Racines, épis ou tiges semblables à une queue RP NN IT NT ART Paie yes . Préle. 12. Feuilles semblables à un pied d'animal. : :: Tussilage ou pas-d’âne. 4e cuAsse. — Plantes qui ont des parties semblables aux maladies de l'homme. Section 1. Feuilles et tiges tachées comme la peau....... Arum maculé. 2. Fruits et racines à écailles comme des verrues. Scabieuses. | 3. Feuilles à grumeaux imitant des varices..,... Scrofulaire, ficaire. 5e cLasse. — Plantes dont les qualités ont des rapports avec celles des animaux. Section 1. Plantes belles, qui rendent les hommes beaux. 2. Plantes fécondes, qui rendent les hommes féconds. 3. Plantes stériles, qui rendent les hommes stériles. 4. Plantes de différentes saisons plus convenables à l'homme dans leurs saisons. 6° casse. — Plantes dont les mœurs sont analogues à celles de l'homme. Section 1. Plantes gaies ou tristes, qui rendent l’homme gai ou triste. 2. Plantes qui ont de la sympathie ou de l’antipathie avec l'homme. 7e cLAssE. — Plantes qui ont du rapport avec les astres. Section 1. Les dorées, qui ont du rapport avec le soleil. 2. Les jaunes, qui ont du rapport avec Jupiter. 3. Les blanches, qui ont du rapport avec la lune. 4. Les rouges, qui ont du rapport avec Mars. 5. Les incarnates, qui favorisent le plaisir et qui ont du rapport avec Vénus. Botan., T. Il. 18 27 CLASSIFICATION. 6. Les livides, vertes, pourpres ou bleues, qui guérissent la rate et qui ont du rapport avec Saturne. 7. Celles de couleurs variées et mélangées, qui ont du rapport avec Mercure. 8. Celles qui se tournent vers le soleil, qui ont du rapport avec le soleil. 9. Celles qui se tournent vers la lune, qui ont du rapport avec la lune. 10. Celles qui ont la forme du soleil, qui ont du rapport avec le soleil. 11. Celles qui ont la forme de la lune, qui ont du rapport avec la lune. 12. Celles qui croissent dans la zone torride, qui ont du rapport avec le soleil. Tels sont les systèmes qui méritent d’être mentionnés; les autres ne sont que des modifications des principes de Tournefort ou de Linné. Malgré la défaveur avec laquelle ils sont accueillis, nous ne pouvons cependant dissimuler que, pour les commençants, ils ne présentent plus de facilités que la méthode naturelle, à laquelle il manque une clef. On se sert aujourd'hui de préférence du système dichotomique de Lamarck, qui est un chef-d'œuvre de sagacité. Comme il n’a pas de principes fixes, mais procède par simple élimina- tion de caractères, en conservant seulement ceux qui peuvent conduire à la connaissance du nom d’une plante, on ne peut trouver un arlifice plus simple et plus ingénieux. Nous conseillons cependant, à ceux qui veulent faire de la botanique une étude sérieuse, d'adopter, dès le principe, la méthode naturelle. Peut-être dans le commencement éprouveront-ils des difficultés qui leur paraïitront rebutantes; mais avec de la persévérance, ils arriveront à s’en servir avec facilité, et ils ne regretteront pas la peine qu'ils auront prise. C’est surtout dans les jardins botaniques, où sont réunis les végétaux de toutes les familles, qu’il faut faire cette étude. Système dichotomique de Lamarck. Pour ne pas donner un trop long exemple de cette méthode, nous nous bornerons à prendre un seul végétal, appartenant à la Flore de notre pays, pour conduire progressivement à la connaissance de son nom. Nous empruntons cet exemple au Tableau analytique de la Flore parisienne de Bautier. SYSTÈME DE LAMARCK. 275 Prenons un muflier, et cherchons dans l'analyse des genres. i Plantes PhAnÉ OPA RE Me 3. ce. eme traninest pe 2 PIARTES COYDPOBAUBRE M eu 2e 1e 21e den mes = so ammirytiel ie cils 679 Cetle plante, ayant une fleur visible, appartient à la classe des pha- nérogames; passons donc au n° 2. 2 Fleurs réunies dans un involucre commun............,..,... 3) Fleurs non réunies dans un involucre commun............. 4 Les fleurs n'étant pas réunies dans un involucre commun, ren- voient au n° 4. L Fleurs henmapbrodités sentis. lePeNe cmt Bre. nee 5 FEU BSORNET ES ER. FA ae es emune ste emiele Sans Se aoleiste d 536 Les fleurs du muflier étant hermaphrodites, on passe au n° 5. 5 Fleurs complètes ou pourvues d'un calice et d’une corolle.... 6 Pleure MCOMpPIEbB Es 0e der as cesse: SOON 402 Les fleurs du muflier étant complètes, on passe au n° 6. G Corolle MIONODÉTAIE LS. en ee demon Us ee nee ne ae on De de à 7 Corolle polypétale.......,.......4., JD COM 0 TOO E 149 La corolle étant monopétale ou d’une seule pièce, c’est dans la Ï piece, section des monopétales qu'il faut chercher le nom de la fleur qu'on a sous les yeux. : Étamines attachées sur la corolle ; ovaire libre ou supère..…... 8 Étamines attachées sur le calice; ovaire adhérent ou infère.... 427 Les élamines sont attachées sur la corolle ; par conséquent, on passe au n° 8. Cingiétaminesoumonsseett ti MALI PL 9 Six élamines ou plus... Il y a quatre étamines ; on passe au n° 9. n Corolle régulière. ......... Nés néon nd naine - 10 Corolle irrégulière ou munie d’éperon.................,.. 62 Comme la corolle est irrégulière, on passe au n° 62. 62 Cinq RE scene. VRAIS 63 Moins de cinq étamines ......,...... Dans ascectine She 67 Le muflier n'ayant que quatre étamines, on passe au n° 67. 67 Un ovaires sénat Gel 2plelet no s'en tele o dise tent 168 Quatre ovaires au fond du calice 276 CLASSIFICATION. Le muflier a un seul ovaire; on passe au n° 68. Deux étamines munies d’anthères......................... 69 68 Trois étamines RO 7 A cite ce eeeRr on Montia. Quatre étamines..... tiobdrodeté SAC à n ME AO DAU SE 74 Le muflier a quatre élamines ; on passe au n° 74. 74 Hlenrstenitéte net e-rnar ere ce-e---renceccber Globularia. Fleurs non réunies en tête...... MT DTDe done te. DOC ee 75 Les fleurs n'étant pas réunies en tète, on passe au n° 75. SE Feuilles alternes, nulles ou radicales. ..... ................ 76 : Feuilles opposées ou verticillées..........,.,............. 8 Les feuilles du muflier étant alternes, on passe au n° 76. Feuilles nulles ou écailleuses......,........,.... DE de vil 18 Feuilles autres que des écailles, ...,...,.,.,......,...,... 78 Le muflier ayant des feuilles apparentes, on passe au n° 78. 1 8 Gorollendeus levres TEE eeepc crere. 79 ù Corolle en tube, en roue ou en cloche....... ............. 80 La corolle du muflier est à deux lèvres, ce qui conduit au n° 79. CAE ET Gun adañtod sc ssac0amoscooconoomdacvanoc 80 L Calice à quatre lobes ou quatre dents..................... 86 Le calice du muflier est à cinq lobes ; on passe au n° 80. Corolletéperonnée la baser retracer reererertie Linaria . # Corolle bossue à la base. .......... Antirrhinum (muflier). 312 Quand on est arrivé au genre antirrhinum, dont on vérifie les ca- ractères au n° 312, on trouve qu'il y a deux espèces : L'une à divisions linéaires, plus longues que la corolle : c’est l'an- térrlanum orontèum ; L'autre à divisions ovales arrondies, plus courtes que la corolle : c'est notre espèce ; l'antirrhinum majus, mufle de veau, gueule de lion. Le reproche à adresser, non pas à la méthode dichotomique, mais à ceux qui l’appliquent, c’est qu’au lieu de se borner, dans l’appli- cation d'un moyen essentiellement artificiel, à l'énoncé des carac- tères les plus simples, ils en introduisent de trop minutieux et dont la diagnose est souvent impossible. C’est ainsi que, dans l'ouvrage de Bautier, les ombellifères sont presque méconnaissables. SYSTÈME DE LAMARCK. D ( ( MM. Germain et Cosson, dans leur Synopsis analytique de la Flore des environs de Paris, ont encore enchéri sur ce défaut et ont fini par augmenter les difficultés. Ils ont appliqué cette méthode à la dia- gnose des familles. C'est ainsi que, pour arriver aux scrofularinées, synonyme d’antirrhinées, famille à laquelle appartient le muflier, ils conduisent jusqu'au n° 76 de leur tableau dichotomique et lui don- nent pour caractères : « Ovaires à deux loges, à placentas soudés avec la partie moyenne de la cloison, périsperme charnu ou corné, fleurs non prolongées en éperon, et quatre étamines. » Quand on trouve un entirrhimun orontium où majus, il faudrait qu'il fût arrivé à un point de développement carpellaire suffisant pour que les placentas, si peu étudiés par les botanistes amateurs, fussent très-apparents; pour les seconds caractères, que les graines fussent müres, afin de savoir de quelle nature est le périsperme. Ce sont des finesses qui conviennent fort bien à un ouvrage de science pure, mais qui sont déplacées dans un ouvrage didactique. C’est pourquoi l'ouvrage de Bautier convient mieux que celui de MM. Ger- main et Cosson, parce qu’il est moins savant. La Flore d'Orléans de Dubois est, avec l'ouvrage de Lamarck, le guide le plus sûr pour un commencant, parce que ces deux auteurs ont choisi les caractères les plus vulgaires et ne se sont pas laissé en- traîner par les subtilités de la science. Nous le répétons : à la mé- thode naturelle la science la plus élevée et les recherches les plus délicates : loin d'y être déplacées, elles occupent le lieu qui leur convient ; mais aux ouvrages destinés à vulgariser les connaissances scientifiques, les moyens les plus simples et la langue la moins sa- vante. J.-J. Rousseau, dans ses Le/tres sur la botanique, est de la plus élégante simplicité. CHAPITRE VIII DE LA MÉTHODE NATURELLE L'avantage que présente la méthode naturelle, malgré ses imper- fections, qui tiennent plus à la variété des productions de la nature qu’à toute autre cause, est de réunir par affinités tous les végétaux, sans qu'il y ait, comme dans les systèmes, des lacunes qui en ren- dent l'application d'autant plus difficile, qu’on descend dans de plus grands détails. Aussi les uns ne sont-ils qu'un simple artifice plus ou moins ingénieux, tandis que l’autre a une marche régulière et phi- losophique. Elle repose sur des généralités qui développent l'esprit et l'élèvent à des considérations scientifiques, même à son insu. On peut d’un seul coup d’œil saisir les affinités qui unissent un grand nombre de végétaux, et en déduire des propriétés générales qui évitent le plus souvent, car il y a des exceptions, l'étude minutieuse des indi- vidualités isolées. Cependant on remarque que dans tous les systèmes, quelque artificiels qu'ils soient, il y a toujours des groupes entiers qui ne peuvent être séparés, et sont les véritables types morpholo- giques autour desquels gravitent les autres familles. Ces affinités sont si faciles à saisir pour les grands groupes, qu'on peut dire que, dès les premiers essais de classification, les grandes as- sociations ont été établies. Nous trouvons d’abord une méthode de tâtonnement, plus une simple série linéaire fondée sur une espèce d'intuition des affinités naturelles; la véritable méthode ne date que du siècle dernier, et c’est depuis trente ans seulement qu’on est dans la voie réellement philosophique. Dès 1532, Tragus groupa quelques familles : ce sont les graminées et les papilionacées ; vingt ans plus tard, Dodoens y ajouta les liliacées, les ombellifères, les fougères, les mousses, les champignons; Ray, en 1684, présenta une associa- tion de vingt-deux familles ; chaque botaniste augmentait ces premiers groupes d'études spéciales sur certaines familles; mais il restait à les rassembler pour en former un corps de doctrine. En 1689, Magnol, le premier, essaya de les grouper et présenta, sous la forme synop- tique, une méthode basée sur les caractères du calice el de la corolle. MÉTHODE DE MAGNOL. 279 Méthode naturelle de Magnol. Magnol étant regardé comme le créateur de la méthode naturelle, il convient de mettre sa méthode en tête de celles qui, depuis cent soixante-dix ans, se disputent la priorité dans le monde botanique ; en la lisant on n’est pas d’abord frappé de l’arrangement des plantes en groupes similaires, car le mode d'exposition de cet auteur est vi- cieux ; mais il faut voir ce qu'il dit dans le discours préliminaire de son Prodromus hist. gen. Plant. (Montpellier, 1689), pour recon- naître ses vues élevées. Voici comment il s'exprime : « L'examen « attentif que j'ai fait des différentes méthodes les plus accréditées « m'a convaincu que les unes, comme celle de Morison, étaient in- « suffisantes et très-défectueuses ; que les autres, telles que celle de « Ray, étaient trop difficiles. Réfléchissant sur les moyens que je « pouvais employer pour éviter de semblables écueils, j'ai cru aper- « cevoir dans les plantes une affinité, suivant les degrés de laquelle « on pourrait les ranger en diverses familles, comme on range les «animaux. Cette relation entre les animaux et les végétaux m'a « donné occasion de réduire les plantes en familles; comme il m'a «paru impossible de tirer les caractères de ces familles de la seule « fruclification, j'ai choisi les parties des plantes où se trouvent les « principales notes caractéristiques, telles que les racines, les tiges, « les fleurs, les graines. Il y a même, dans nombre de plantes, une « certaine similitude, une affinité qui ne consiste pas dans des par- « Lies considérées séparément; mais en tolal, affinité sensible, qui ne « peut s'exprimer, comme on voit dans les familles des aigremoines «et des quintefeuilles, que tout botaniste jugera avoir entre elles «les plus grands rapports, quoiqu'elles diffèrent néanmoins par les « racines, les feuilles, les fleurs et les graines. Je ne doute pas que «les caractères des familles ne puissent être tirés aussi des pre- «mières feuilles du germe au sortir de la graine. J'ai donc suivi « l'ordre que gardent les parties des plantes dans lesquelles se « trouvent les notes principales et distinctives des familles; et, sans « me borner à une seule partie, j'en ai souvent considéré plusieurs « ensemble. » Malgré ces vues remplies de sagacité, Magnol abandonna la voie 280 CLASSIFICATION. dans laquelle il s'était engagé, pour établir, sous le nom de Character Plantarum novus (Montpellier, 1720), un système fondé sur le calice et le péricarpe. 1re PARTIE. — LES HERBES. 1e SECTION. — Caractères tirés des racines. Fame M MBUIDEUSeS Eee rer Lis, orchis. 2. Ayant du rapport avec les bul- RENÉE an cou copodooe Iris, gingembre. 2e secTION. — Caractères tirés des tiges. Famille 3. "Culmifères.. "te... Graminées, cypéracées. 4. Ayant du rapport avec les cul- mifères. Roseau, jonc. 3e SECTION. — (Caractéres tirés des feuilles. Famille 5. Champignons. .............. Champignon, truffe. CMOS Lecce Mousses, lichens, lentille d'eau. ts ACapillaires FMC Co Fougères, prêles. CRETE SM TR en on Fucus. DACOTAUR EEE AE eee Coraux : du temps de Magnol, on les regar- dait comme des plantes. 4e secrion. — Fleurs apétales. Famille 10. Fleurs à graines adhérentes.. Circée, potamot. AN MRACÉMEUSES. see Ortie, mercuriale. 1 uiiiooodonennonnotenent Plantain. 13. Fleursàgrainestriquètres adhé- RONDES EE ce eecerecrLe Persicaire. 14. Fleurs anomales siliculeuses.. Réséda. 5e SECTION. — Fleurs dont quelques-unes ne portent ni fruits ni graines, c’est-à-dire fleurs mâles. Famille. 15. Lactescentes. ............. Tithymales. 16. Non lactescentes... "1". Ricin. 6° SECTION. — Fleurs monopétales. Famille 17. Feuilles capillaires.......... Cuscute. AS an toilées rs Tel Caille-lait, asperge. AO PASPÉRIONÉRS ee eee Bourrache. AOMPACAUIES 2 eee dore Primevère. 21. A fleurs campanulées.. ...... Campanule, liseron. 22. A fleurs en casque........... Labiées à deux lèvres. 23. A fleurs labiées...... ...... Labiées à une lèvre. 24. À fleurs en ombelle ......... Valériane. DD ASIICUIEUSBS ER ere rate eme ee Tabac, gentiane. DGMCAPSUIAINES ER... 0e Véronique, violette. DT TSIIQUEUSES seeds Pone Apocyn, lysimachie. 28. A fleurs difformes, fructifères, à racine tubéreuse........, Aristoloche, cyclamen. 29. A fleurs campaniformes bacci- fÔTS RE MER ane tacite Muguet. 30. A fleurs monopétales bacci- fères grimpantes. .......... Bryone. 31. 32. Famille 33. 34. 95. 36. Famille 37. À 8. Semences réunies en têtes..., Renoncules. MÉTHODE DE MAGNOL. 281 Pomifères....... ........... Melon, calebasse. Pomifères à semences compri- mées Re DRE ES Solanum. Te SECTION. — Corolles à quatre pétales. Capsulaires, ............... Crucifères à fruits courts. DIITUODÉPE ER ces — à fruits longs. Capsulaires siliqueuses..…. .. Pavots, nénuphar. Graines à appendice plumeux. Clématite.] 8e secrion. — Corolles ayant plus de quatre pétales. Semences laineuses......., .. Anémones. 39. Fragariées,. ,...,..,....... Rosier, aigremoine. 40. Malvacées. "1.1.1. ... Mauves, géraniums. 41. Crassifoliées. .............. Pourpier, sedum, aloës. 42. Fleurs papilionacées, dites 1é- SUMINEUSES + . . ss ss eve ve » » Haricots. 43. Fleurs papilionacées, ay ant de l'aflinité : avec les légumi- . DOUSONES se eee ce .. Genèt, lotier, trèfle. 44. Ombellifères. .. ............ Ombellifères. 45. Ayant de l’aflinité avec les om- bellifères. ......... ... .. Filipendule. 46. Capsulaires........ ........ Ciste, salicaire. ATAOINCUIEUSAS =... 0... . Les alsines. 48. A loges séminifères dressées.. Nigelle, pivoine. ZA BaCeïfÈrEs d.sréce dre chi Adoxa. Famille 50. C1 52. De 54. 99: 96. Famille 57. . Pomifères avec des noyaux... Prunier, néflier, olivier, palmier. 9. Florifères nucifères., .,.,... Amandier. . À chatons nucifères..... ... Noyer, châtaignier, chêne. . A chatons non nucifères. .... Aune, saule, bouleau. . Fleurs herbacées baccifères... Vigne, houx. . Fleurs monopétales baccifères. Groseillier, troëne. . Fleurs re baccifères. Bourdène, ronce. . Fleurs pétales pomifères.. Rosier. . Fleurs ù . Fleurs le capsulaires 9° SECTION. — Fleurs monopétales réunies en téte. Écailleuses. ...... .......... Chardon, jacée. Non écailleuses............. Scabieuse, globulaire. Discoïdées, dites élychrysées. Immortelle, gnaphale. Discoïdées aigrettées ........ Conyse, aster. Discoïdées non aigrettées..... Souci, camomille. COLYMDNETES es ee Absinthe, matricaire. Chicoracées lactescentes..... Laitues. 2e PARTIE. — LES ARBRES. Pomifères avec des graines... Pommier, figuier, oranger. acées capsulaires.. Fusain, buis. et siliculeuses............ Lilas, viorne, spirée. . Fleurs polypétales capsulaires. Syringa, ciste. . Semences membraneuses ou foliacées. ..…. biens Érable, frêne, orme. . Pilulifères......... WentePlatane, 1 . Lanigères......... ......... Bombax, cotonnier. . Fleurs papilionacées. . ....... Casse, staphylée. 282 CLASSIFICATION. 73. Fleurs composées siliqueuses. Mimosa. 74. Résinifères conifères........, Les pins. 75. Résinifères baccifères........ Genévrier, térébinthe. 76. Ayant des affinités avec les ré- SIRIÈTES ennemie er 2e If, bruyère. Méthode de Linné. Après Magnol, qui essaya, quoique avec un succès qui ne répondit pas à ses vues élevées, d'établir une méthode fondée sur les affinités naturelles, nous retrouvons dans divers auteurs, tels que Boerhaave, Pontedera, des groupes qui répondent à nos familles ; et le savant . Burckhard, à qui l’on attribue non-seulement la découverte du sexe des plantes, mais encore le système fondé sur cette découverte, a ex- posé dans une lettre à Leibnitz (Æpéstola ad Leibnitzium), écrite en 1702 et publiée par Heister en 1750 seulement, l'idée de la méthode naturelle. « Celui, dit-il, qui veut pénétrer dans le sanctuaire de la « science, doit faire choix d’une méthode, pour n'être pas accablé € par la multitude des objets qu'il veut connaître. Mais cette méthode «n'est pas celle qui est fondée sur des principes arbitraires, quelque «ingénieux qu'ils puissent être; c'est la disposilion tracée par la « nature, qui réunit tous les êtres conformes, el qui sépare ceux qui « n’ont aucune affinité. A la vérité, le nombre des plantes est im- « mense; mais si nous faisons attention que l’Auteur de l'univers les a réunies par familles qui se lient les unes aux autres, nous « sentirons alors l'importance de l’ordre naturel. Un des grands avantages qu’il présente, c'est de nous conduire sûrement à la connaissance des vertus des plantes, puisque celles qui se rappro- « chent par leurs caractères sont le plus souvent conformes par leurs « propriétés. » Il est impossible d'être plus catégorique que Burckhard, ce qui n'empêcha pas qu'il ne fallüt près d’un demi-siècle pour qu'il parût un botaniste qui essayät de former des groupes par affinités; mais, entrainé par le succès prodigieux de son système sexuel, Linné n’ap- porta pas à la méthode naturelle toute l'attention dont il élait capable, ce qui explique en partie ses défectuosités. Voici comment ce grand naturaliste appréciait la méthode natu- AR 2 LC 2 _ MÉTHODE DE LINNÉ. 283 relle; on verra, par ses propres paroles, qu’il était d'accord avec les adeptes de l’école philosophique sur les fondements éternels de la vraie méthode. « La méthode naturelle, dit-il dans sa Phr/osophie botanique, a été « le premier et sera le dernier terme de la botanique ; le travail ha- « bituel des plus grands botanistes est et doit être d’y travailler; les « fragments même de celte méthode doivent être étudiés avec succès ; « c'est le premier et le dernier but des désirs des botanistes. La mé- « thode naturelle est regardée comme peu de chose par les botanistes « ignorants ; mais elle a loujours été fort estimée par les plus habiles, « quoiqu'elle ne soit pas encore découverte. J'ai pendant longtemps, « comme plusieurs autres, travaillé à l'établir; j'ai obtenu quelques « découvertes, je n’ai pu la terminer, et j'y travaillerai tant que je « vivrai. Je publierai ce que je trouverai : et celui-là qui pourra ré- « soudre le peu de doutes qui m'arrêtent sera pour moi un Apollon. « Que ceux qui en sont capables corrigent, augmentent, perfec- « tionnent cette méthode; que ceux qui ne le peuvent pas ne s'en « mêlent pas : ceux qui le font sont des botanistes distingués. » IL appréciait si bien les différences qui existent entre la méthode naturelle et les systèmes ou méthodes artificielles, qu'il disait dans la préface de sa Classification des plantes : « Les ordres naturels sont utiles pour connaître la nature des « plantes ; les ordres artificiels pour distinguer les espèces entre elles. «IL est constant que la méthode artificielle n’est que secondaire de « la méthode naturelle, et lui cédera le pas si celle-ci vient à se dé- « couvrir. » À Linné avait le sentiment si intime des caractères sur lesquels doi- vent être élablies les familles naturelles, qu'il s'exprimait ainsi dans le mème travail : « Que ceux qui veulent faire la clef des ordres naturels sachent « qu'aucune considération générale n’est si essentielle que la situation « des parties, et surtout celle de la graine, et dans la graine celle « de l'embryon. Les plantes ont entre elles une affinité qui pourrait « se comparer à celle des territoires sur une carle géographique. » Ce qui a le droit de surprendre dans un homme aussi éminent, qui avait étudié si profondément le règne végétal, c'est qu'il croyait que tous les genres sont parfaitement délimités et naturels dans toute leur étendue, et il disait dans son Genera plantarum : 284 CLASSIFICATION. « Les plantes du même genre ont la même vertu ; celles du même « ordre naturel ont des vertus analogues ; celles de Ja même classe « naturelle ont aussi quelques rapports de propriétés, » Linné procéda, dans l'établissement de ses familles naturelles, par sentiment d'affinité, et se borna à donner une série purement linéaire sans préciser les caractères de ses associations végétales, ni les ratta- cher entre elles par un lien commun; quoiqu'il ait dit, d’une ma- nière péremptoire, que tous les caractères devraient être tirés de la fructification, il avoue cependant qu'il ne faut pas admettre un caractère exclusif. C'était donc par une espèce d’intuition des res- remblances organiques, qu'il établissait ses familles, sans se rendre compte des rapports réels qu'il ne cherchait même pas à découvrir. « Aucune règle à priori, dit-il, ne peut être admise dans la elassi- « fication naturelle (C/uss. plant. AST); aucune partie de la fructifi- « cation ne peut être prise exclusivement en considération, mais «on doit s'attacher seulement à la simple symétrie de toutes les « parties. » é On voit que, sous le rapport des principes sur lesquels seront éter- nellement fondées les familles naturelles, tous les botanistes, même les plus anciens, sont entièrement d'accord; il ne resle que la mise en œuvre de ces principes qui présente des difficultés. Ce fut en 1738 (Classes plant.) que parurent ses premiers essais ; et ses derniers furent consignés, en 1751, dans son immortel ouvrage de la Philosophie botanique. Wne commenca pas à établir ses asso ciations végétales sur un principe générateur ; il se borna à grouper les plantes par affinités, fondées sur le sentiment obscur et encore mal défini de la ressemblance; ce qui fait qu'on a refusé à tort, à cet essai le nom de Méthode naturelle; aussi Linné lui-même, frappé des lacunes qui s’y trouvaient, l’appelait-il modestement Fragments d'une méthode naturelle. Comme tout ce qui est sorti de la plume d’un homme si éminent ne peut être dénué d'intérêt, nous donnons le simple énoncé de sa méthode, pour faire voir qu’un même senti- ment a présidé à la formation des grands groupes, qui ne sont pas arbitraires : Ordre 1. Palmiers. | 6. Ensatées (irid-es). 2. Pipéritées. 7. Orchidées. 3. Cypéracées. | 8. Scitaminées. 4. Graminées. 9. Spathacées (narcissées) 5. Tripétaloïdées (Joncinées. 10. Coronariées (liliacées). MÉTHODE DE B. DE JUSSIEU. 285. 11. Sarmentacées (vignes). 35. Senticosées (rosacées). 12. Oléracées (chénopodées). 36. Pomacées. 13. Succulentes (crassulacées). 37. Columnifères (malvacées). 14. Gruinales (Rutacées et géra- 38. Tricoccées (euphorbiacées). niées). | 39. Siliqueuses (crucifères). 15. Inondées (alismacées). | 40. Personées (scrophularinées). 16. Calyciflores. 41. Aspérifoliées (borraginées). 17. Calycanthèmes (ænothérées). | 42. Verticillées (labiées). 18. Bicornes (éricinées). 43. Dumeuses ou des buissons (plu- 19, Hespéridées (myrtacées). sieurs familles). 20. Rotacées (gentianées). 41. Sépiaires (jasminacées). 21. Printaniéres (Primulacées). 45. Ombellées (ombellifères). 22, Caryophyllées. | 46. Hédéracées (araliacées). 23. Trichilées (malpighiacées). | 47. Stellées (rubiacées). 24. Corydalées (fumariacées). | 48. Agrégées (dipsacées). 25. Putaminées (capparidées). 49. Composées. 26. Mulüsiliquées (renenculacées). | 50. Amentacées. 27. Rhœadées (papavéracées). | 51. Conifères. 28. Suspectes (solanées). | 52. Coadunées (magnoliacées). 29. Campanacées (convolvulacées 53. Scabridées (urticinées). et campanulacées). | »4. Miscellanées. 30. Contournées (apocynacées). | 55. Fougères. 31. Vépreculées (daphnacées). 56. Mousses. 32. Papilionacées (légumineuses). | 57. Algues. 33. Lomentacées. 58. Champignons. 34. Cucurbitacées. | Méthode naturelle de Bernard et d'Antoine-Laurent de Jussieu (PI. 43 et 44). Après Linné, Ad. van Royen en 1740 groupa le premier les végé- taux en deux classes : les monocotylédones et les polycotylédones, et établit une dizaine de familles bien délimitées ; puis vint Bernard de Jussieu qui groupa, en 1759, par familles ou par affinités, les plantes cultivées dans le jardin royal de Trianon. Cet ordre fut conservé, non dans des documents imprimés, mais dans des catalogues manus- crils de ce jardin. L'ordre adopté par Bernard de Jussieu se compose de 65 familles, qui comprennent, il est vrai, un trop grand nombre de végétaux, mais dans lesquelles l’analogie est, en général, assez respectée pour qu’on reconnaisse la supériorité du sentiment de l’affinité chez Ber- nard de Jussieu sur le botaniste suédois. Quoiqu'il n'ait pas divisé ses familles en classes répondant aux acotylédones, monocotylédones et dicotylédones, elles n’y sont pas moins négativement exprimées. Bernard de Jussieu adopta l’ordre direct, c'est-à-dire qu'il alla du simple au complexe. 286 CLASSIFICATION. Familles naturelles d'aprés Bernard de Jussieu. 1. Champignons. 34. Convolvulus. 2. Algues. 35. Borraginées. 3. Mousses. 36. Labiées. 4. Naïades. 37. Crucifères. 5. Aristoloches. 38. Papavéracées. 6. Fougères. 39. Câpriers. 7. Orchis. 40. Renoncules. 8. Balisiers. 4. Lauriers. 9. Bananiers 42. Rues. 10. Iris. 43. Géranium. 11. Narcisses 44. Tilleuls. 12. Lis: 45. Ananas. 13. Joncs. 46. Caryophyllées.* 14. Palmiers. 47. Jalaps. 15. Aroïdées. 4S. Soudes. 16. Graminées. 49. Thymélées. 17. Chicoracées. 50. Polygonées. 18. Cynarocéphales. 51. Joubarhes. 19. Corymbifères. 52. Myrülles. 20. Dipsacées. 53. Mauves. 21. Rubiacées. d4. Légumineuses. 22. Ombellifères. 95. Campanules. 23. Lysimachiées. 56. Onagres. 24. Véroniques. 97. Cucurbitacées. 25. Scrophulariées. 58. Salicaires. 26. Solanées. 59. Myrtes. 27. Orobanchées. 60. Nerpruns. 28. Jasmins. 51. Rosacces. 29. Verveines. 62. Térébinthes. 30. Acanthes. 63. Amentacées. 31. Gentianées. 64. Euphorbes. 32. Sapotées. 65. Conifères. 33. Apocyns. En 1774, Antoine-Laurent de Jussieu, neveu de Bernard, exposa, dans ses lecons, un perfectionnement de la méthode précédente, l’'appliqua à la disposition des végétaux du Jardin royal des Plantes de Paris, et le fit connaître dans un mémoire particulier, ayant pour titre : £rposition d'un nouvel ordre de plantes adopté dans les démonstrations du Jardin royal (Mém. àe l'Acad. des sc. pour 1774.) Ce ne fut que dans son Genera plantarum, publié en 1789, et l’un des ouvrages les plus remarquables qui aient paru sur la classifica- tion des végétaux, qu'il développa la série des familles qu'il avait adoptées, en les décrivant avec plus de précision; il y joignit la diag- nose des genres. C’est dans ce livre qu'on trouve employé, pour la première fois, le principe de la subordination des caractères, adopté par Bernard MÉTHODE DE ANT.-L. DE JUSSIEU. 287 de Jussieu, et que Laurent de Jussieu reprit et appliqua d'une manière plus méthodique. C'est à Bernard de Jussieu, car justice doit être rendue au véri- table créateur de la méthode botanique naturelle, qu’on doit l'adop- tion du principe de formation des groupes supérieurs, d’après l'ah- sence ou la présence et le nombre des cotylédons, et celui des groupes secondaires d’après les rapports des étamines et du pistil. Convaineu que l'embryon, ou germe reproducteur, est l'organe le plus important, et le moins sujet à varier, Antoine-Laurent de Jussieu le prit pour base de sa classification. I] constate que l’em- bryon ne présente pas la même structure dans toutes les plantes; que chez certains végétaux , l'embryon n'offre pas de parties distinctes ; que chez d'autres, on distingue dans l'embryon des organes parti- culiers, nommés cotylédons, tantôt réduits à l'unité, tantôt au nom- bre de deux, et toujours constant dans la même plante. C’est de cette observation qu'il divisa le règne végétal en trois embranchements : les végétaux Aco/ylédonés où à embryon sans cotylédon ; les Honoco- tylédonés, où à embryon muni d’un seul cotylédon ; et les Dicotylé- donés, qui ont un embryon à deux cotylédons. Pour subdiviser ces embranchements, Antoine-Laurent de Jussieu chercha, dans les autres organes de la reproduction, un nouveau caractère; croyant reconnaitre que l'enveloppe florale pourrait le lui fournir, il créa trois grandes divisions d'après la structure de la fleur : Les Apétales, pour les plantes qui n’ont pas de corolle (PI. 44, fig. 13, 14 et 15); les Monopétales, pour celles qui ont une corolle composée de pétales soudés entre eux (PI. 45, fig. 16, 17, et PI. 44, fig. 18 à 26); et les Po/ypétales, pour les plantes à corolle dont les pétales sont distincts (PI. 44, fig. 27 à 32); mais cette division ne peut s'appliquer qu'aux plantes de l'embranchement des végétaux dicotylédonés; les acotylédonés n'ayant pas de fleur proprement dite, et les monocotylédonés, n'offrant généralement qu’une seule enveloppe considérée comme calice. Pour les apétales à fleurs uni- sexuées, il créa une division sous le nom de diclines (PI. 4#, fig. 33 et 34). L'insertion des élamines, ayant paru un caractère constant, servit ensuite à établir, dans les monocotylédonés et dans chacune des divi- sions apétales, monopétales et polypétales, trois nouveaux groupes, 288 qui portent ainsi à 15 le nombre des classes de la méthode naturelle d’Antoine-Laurent de Jussieu ; les familles, au nombre de 100, sont groupées dans ces 15 classes, d'après leur affinité, et dans l’ordre indiqué aux tableaux suivants. CLASSIFICATION. Clef de la méthode d'Ant.-L. de Jussieu. Classes Acotylédonesif seche -ebenerthé sent senti. oise ee 1 Étamines hypogynes ..................... 2 Monocotylédones.......... se M PÉTIENNES EP RRE de. tornade 3 — MMÉPIEY DES eee eme rreeee 4 ; Étamines Épigynes: he oc pen | Apétales.. MAMDOTIEYTES ME RL TERRA ET 6 1, AVDOEYNES 1e 20e EE o- CT 7 GHOrOleRyPORyNE EAN AE CM EMERERCE è —= piPÉNIEYNO annee cc eee Monopétales. ï pes Anthères connées......... 10 Si TETE (PÉYNE.} Anthères distinctes. ....... 11 Étamines épygines.…..... ee ra RUE 12 Polypétales. . = DUhYyPOLYNES See deep 13 pl ER CE bb anonoe ose 14 Diclines arrières. -e.2c-2-e---------- 298 “saesserqouuAs mm "SINOGYTALONIA “sappua)dosp ‘Fe “saafuodi4 ‘08 *S2914201NJSHY ‘6 “saserqopÂwEerqD *S99PHEUOOIp *Sa91{09H *S29PIOIY LCR OUUULE “Saan1te7I2S S22p 14910) SS9908ITLT *S29JPSUT "S99TT QUO f *S2998uN]) 8} °L 9} SSI A au °&} ‘#} °0} "6 ‘SANOŒATALOIONON NÉ ER 5 ENT es. ‘sotwuesoourud *SAHIVINISVA “Buuog ap apoyjou M) ep 1219 ‘soapuadormo9 ** “sagupodooÂT * *S2198007 * *saade20zt44 *G Sr © “SaSSNON “# | - sotwue303 dx) KAVLOSTA *SANANOULTH *sonsly ‘€ “SUOUOIT 8 -suouSidueqg) *} ‘SANANOROH 2 mm" *SAHIV TINTIN mm MÉTHODE DE SCHULTZ. 299 Méthode naturelle de Schultz. . Dans son Système naturel du règne végétal d'après son organisa- tion intérieure, publié à Berlin en 1832, Ch. H. Schultz prit pour point de départ la structure interne, d'où il déduit ses principes de division physiologique. Il a établi ses deux grandes coupes sur la similitude ou la dissemblance des organes. Dans le premier cas, le tissu cellulaire, ou mieux la cellule, suffit à tous les besoins de la vie de la plante, et remplit les fonctions d’assimilation, de circulation, de nutrition et de reproduction : ce sont les végétaux qu'il appelle homorganes ou à organes semblables ; les autres au contraire, ayant des appareils séparés pour l’accomplissement de chacune de leurs fonctions, sont dits hé/érorganes ou à organes dissemblables. Ces derniers sont dits synorganes quand les vaisseaux spiraux sont dis- tincts et disséminés dans le tissu : c’est le degré inférieur répondant, à l'exception de la neuvième classe, aux monocotylédones, et les d- chorganes ont un système de vaisseaux rayonnants mettant en rapport l'étui médullaire et l'écorce au moyen des rayons dits médullaires. Les végétaux homorganes sont sporifères et florifères; et les hété- rorganes synorganes sont sporifères et florifères ; on ne trouve que des florifères parmi les dichorganes. Les classes sont fondées sur les caractères typiques propres à chaque groupe, et ces associations, qui ne sont qu'au nombre de 45, sont conçues avec intelligence. Malgré la dissemblance apparente que présente celte méthode, ses coupes répondent à celles de De Candolle et de De Jussieu. Il en faut excepter ses homorganes floriféres et ses synorganes dichorganoïdes dans les- quelles on trouve une telle confusion de familles, qu'il est impossible de les faire concorder avec les associations établies par De Candole et De Jussieu. Cette méthode mérite d'être étudiée, parce qu'elle répose sur des principes pris de haut et qui indiqueñt, dans son aüteur, une profonde connaissance de l’organisation des végétaux. 300 CLASSIFICATION. Clef de la méthode de Schultz. VÉGÉTAUX ER HOMORGANES. HÉTÉRORGANES. |, SYNORGANES. DICHORGANES, « Sporifères. AD CNET di 1. Rhizospores. 4. Florifères. Florifères. 2. Phyllospores. 3 5. Sporifères. - Caulospores, Gymnanthes. | 10. Lépidanthes. Coronanthes. | 11. Périanthines. Palmacés. 12. Anthodiates. 9. Dichorgauoï-| 13, Siphonanthes. des. 14. Pétlalanthes- monocarpes. . 15. Pétalanthes- polycarpes. Méthode naturelle de M. Lindley. C'est en s'inspirant des travaux de De Jussieu et de De Candolle, que M. Lindley a établi une méthode naturelle inverse, dont le mode de division est dichotomique, en descendant de l’ordre supérieur aux cohortes. Il l’a exposée en 1833 dans son Nixus plantarum et V'a re- prise en 1836 dans son Natural system of botany. A divise d'abord les végétaux en deux grands groupes; les végétaux sexuels et asexuels, puis les vasculaires et les évasculaires; il adopte alors la division en exogènes et en endogènes; celles-ci sont à leur tour subdivisées en angiospermes et gymnospermes, et les premières en complètes et in- complètes, puis les complètes en monopétales et polypétales. Ce que ce système offre de particulier, c’est qu'il a introduit entre les sous- classes et les familles ou ordres, qu'il appela d’abord rixus, puis plus tard alliances, des associations intermédiaires auxquelles il a donné le nom de cohortes, qui répondent aux classes des botanistes, dont l'importance méthodique a déjà été signalée. Comme progrès, la méthode de Lindley n'offre rien de capital. Le reproche qu'on peut faire à l'auteur, est d'avoir cherché partout les associations quinaires qu’on retrouve dans les naturalistes anglais, entre autres dans l’en- tomologiste Kirby, qui établit aussi des groupes quinaires. Mais pour MÉTHODE DE LINDLEY. 301 arriver à ce nombre, il a été obligé de diviser ses familles de manière à trouver constamment cinq groupes. Son système de glossologie taxonomique qu'on ne peut pas, au reste, lui reprocher plus qu'aux auteurs modernes, est une recherche souvent forcée pour arriver à des terminaisons semblables, ce qui ne fait rien gagner en précision, et conduit le plus souvent à des appellations bizarres. Outre le tableau des grandes divisions, nous donnons la série des familles, non pas parce que nous lui croyons de l'intérêt au point de vue scientifique, mais à cause de l'originalité de la conception. Clef de la méthode de M. Lindley. PLANTES SEXUELLES, ASEXUELLES, A" VASCULAIRES. ÉVASCULAIRES. | — Exogènes. Endogènes.|Rhizanthées. nn) ANGIOSPERMES ’ GYMNOSPERMES, | | EE © Combpittes. Incomplètes. | —— POLYPÉTALES. |[MONOPÉTALES. 1. Albumineuses.|{. Polycarpes. |1. Tubifères. 1. Épigynes. 2. Gynobasiques.|2. Épigynes. 2. Curvembryées. T 2. Gynaudres, 8. Épigynes. 3. Dicarpes. 3. Rectembryées. Iris 3. Hypogynes. 4. Pariétales. 4. Personées. |4. Achlamydées. ES es) le 4. Imparfaites, 5. Calycoses. 5. Agrégées. 5, Columnifères. 5. Glumacées, 6. Syncarpes. 7. Apocarpes. Série des familles. A. PLANTES VASCULAIRES. 3. Umbellales (ombellifères, aralia- ‘ cées). , 3 4. Grossales (grossulacées, escalo- Are CLASSE. — Zxogènes angiospermes niées). —. complètes. | 5. Pittosporales (vignes, pittospo- rées, etc.). 1re SOUS-CLASSE. —- Polypétales. À 22 CONORTE. — Gynobasiques. ire COHORTE. — Albumineuses. , ; £ Nirus 1. Rutales (ochnacées, rutacées). Niœus 1. Ranales (renonculacées, papa- 2. Géraniales (tropæolées, oxali- véracées, etc.). dées, balsaminées). 2, Anonales {(magnoliacées, dillé- 3. Coriales (coriariées). niacées, ele.) | 4. Florkéales (limnanthées). 302 Nirus Nixus Nirus Nixus Nirus CLASSIFICATION. 3° COHORTE. — Épigynes, . Onagrales (onagrariées, combré- tacées). . Myrtales (myrtacées, mélasto= macées). Cornales (cornées, loranthées). Cucurbitales (cucurbitacées, cac- tées). Bégoniales (bégoniacées). HO OS NN 4° COHORTE. — Pariétales, 1. Cruciales (crucifères, cappari- dées, etc.). 2. Violales (violacées, droséracées, etc.). 3. Passionales (passiflorées, papa- yacées). 4. Bixales (bixinées). 5e COHORTE. — Calycoses. . Guttales (guttiférées, hypérici- nées). . Théales (ternstræmiacées). . Acérales (acérinées, hippocas- tanées). . Cistales (linées, cistinées, etc.). . Berbérales (berbéridées). où à © 19 _ 6® COHORTE. — Syncarpes. 4. Malvales (malvacées, tiliacées). 2. Méliales (méliacées, aurantia- cées, etc.). 3. Rhamnales (rhamnées, burséra- cées). 4. Euphorbiales (euphorbiacées , malpighiacées). 5. Silénales (portulacées, silénées, alsinées). 1° CORORTE. — Apocarpes. 1. Rosales (rosacées, légumineuses, etc.). . Saxales (cunoniacées, saxifra- gées, etc.). . Ficoïdales (ficoïdées). . Crassales (crassulacées, galaci- nées). . Balsamales (amyridées, anacar- diacées). EC NN © 29 SOUS-CLASSE. — Incomplètes. Nivus 17e COHORTE. — Tubifères. . Santales (santalacées). . Da nues (élæagnées, thymé- . Lauréales (laurinées, etc.) 1 2 ;e proies | (protéagées). 5. Pénéales (pénæacées). [ 22 cOHORTE. — Curvembryées. Niœus 1. Chénopodales (amarantacées , chénopodiées). 2. Polygonales (polygonées). 3. Pétivales (pétivériacées). 4. Sclérales (scléranthées, nycta- ginées). 5. Cocculales (ménispermées). 3° COHORTE. — Rectembryées. Nicus 1. Amentales (cupulifères, bétuli- nées). 2. Urticales (urticées, myricées, juglandées). 3. Casuarales (casuarinées). 4. Ulmales (ulmacées).. 5. Dasticales (dasticées). 4° COHORTE. — Achlamydées. Niæœus 1. Pipérales (chloranthées, pipéra- cées). 2. Salicinales (salicinées , plata- nées). 3. Involucrales (monimiées, ete.). 4. Podostémales (podostémonées). 5. Callitrichales (callitrichinées). 5° COHORTE. — Columnifères. Nizus 1. Népenthales (népenthées). 2. Aristolochiales (aristolochiées). 3e sOUS-CLASSE. — Monopétales. 1re COHORTE. — Polycarpes. Nizus 1. Brexiales (brexiacées). 2. Éricales (éricées, épacridées , vacciniées). 3. Primulales (primulacées, ilici- nées, elc.). 4. Nolanales (nolanacées), 5. Volvales (convolvulacées, polé- moniacées). 22 COHORTE. — Épigynes. Nixus 1. Campanales (lobéliacées, cam- panulacées, ete.). . Goodénales (stylidiées, godéno- viées). . Cinchonales {(cinchonacées). . Capriales (caprifoliacées). . Stellales (stellées). 1° C7 9 3° COHORTE. — Dicarpes. Niœus 1. Gentianales (gentianées, apocy- nées, aselépiadées). 2. Oléales (oléacées, jasminées). ! 3, Loganiales (loganiacées, potatia- cées.) MÉTHODE DE M, MARTIUS. 303 4. Échiales (borraginées, ehrétia- 2e GCOHORTE. — Gynandres, cées, etc.). ne te 5. Solanales (solanacées, cestri- Orchidées, cypripédiées, apos- nées). tasiées. 4€ COHORTE. — Personées. Ni b Se A ; NU INUS : 1° Palm ) Nivus 1. Labiales (labiées, verbénacées, 2, Liiales (Large asphodélées, sélaginées, etc.). mélanthiacées, etc.). 2. Bignoniales (bignoniacées, cyr- 3. Commélales (commélinées). tandracées, etc.) 4. Alismales (butomées, alisma- 3. serais (scrofularinées, oro- cées). banchées) . 5. Joncales (joncées, phylidrées). 4. Acanthales (acanthacées). BRAS (IR GRR PAPER) ë. Lentibales (lentibulariées). 4° COHORTE. — Imparfaites. PRPEMNENR ET "4 Niæus 1. Es (eyelanthées, panda- Nizus 1. Astérales (calycérées, compo- 2. Arales (aroïdées, acoroïdées). ALES (Lo d P 3. Typhales (typhacées). 2, Dipsales ( dipsacées, valéria- 4. Smilales (dioscorées, smilacées, nées). ete.) à a 3. Brunoniales (brunoniacges). 5. Fluviales (joncaginées, pistico- 4. Plantales (plantaginées, globula- cées). rinées). 5e M: Ébes 5. Plumbales (plumbaginées). ESA Er Lou és % , Graminées, cypéracées, restia- 2e QLASSE. — Æ'zogènes gymnos- cées, Fyridées. HETmes: Le casse. — Rhizanthées. Cycadées, conifères, taxinées, Rafflésiacées, cytinées, balano- équisétacées. phorées, etc. 3° CLASSE. — Æ'ndogènes. 5° cLAssE. — Asexuelles. ‘1e COHORTE. — Épigynes. Niœus 14. Filicales (polypodinées, osmon- dacées, etc.). Nizus 1. Amomales (scitaminées, musa- 2. Lycopodales (Iycopodiacées , cées). marsiliacées, elc.). 2. Narcissales (hypoxidées, ama- 3, Muscales (mousses, jongerman- ryllidées, etc.). niacées, hépatiques. 3. Ixiales (iridées). 4. Charales (characées). 4. Broméliales (broméliacées). 5. Fungales (champignons, lichens, 5. Hydrales (hydrocharidées). algues). Méthode de M. Martius. En 1835, il parut, à Nuremberg, un ouvrage de M. Phil. von Mar- tius, portant pour titre : Conspectus regni vegetabilis secundum chara- cteres morphologicos, præsertin carpicos, in classes, ordines et familias digesti. Le principe adopté par M. Martius, comme idée génératrice de sa méthode, est la division du règne végétal en deux groupes : le 304 CLASSIFICATION. premier, composé des végétaux primordiaur où, comme il dit, pri- migènes, et le second, des végétaux secondaires. On ne voit pas trop la raison de ce mode d'association; il prend ensuite l'égalité et la ressemblance des parties et s'appuie sur la fonction et le développe- ment. Il se sert, pour cela, des organes élémentaires ou composés, et prend surtout le fruit pour point de comparaison, sans pour cela négliger les autres parties de la fleur. Cette méthode a coûté à l’auteur de grandes recherches et indique, de sa part, de profondes connaissances; mais, outre le vice fonda- merilal, que nous avons signalé dans son point de départ, on trouve malière à critique dans les dénominations de ses cohortes emprun- tées à des considérations de tous les ordres, ce qui n’a pas sauvé l’auteur de la confusion, car il a multiplié ses cohortes sans nécessité et rompu plus d’une fois la série des affinités naturelles. Malgré la science profonde dépensée par M. Martius, on doit dire que sa méthode est loin d’être d’un usage commode et facile. Nous donnons simplement la clef de cette méthode, nous dispensant d’é- numérer les familles, dont le nombre dépasse le chiffre de 340. Clef de la méthode naturelle de M. Martius. VÉGÉTATION PRIMIGÈNE. VÉGÉTATION SECONDAIRE. Classes 1. Plantes ananthes. Classes 1. Protomycètes. 2. Loxinées ou monocotylédones. 3. Tympanochètes à cellules po- reuses. 4. Orthoïnées ou dicotylédones. . Hyphomycètes. . Gastéromycètes. . Hyménomycètes. . Myélomycètes. & n Cr Méthode naturelle d'Unger et d'E ndlicher. Dans la méthode établie par F. Unger et adoptée par Endlicher dans son Genera Plantarum, la structure anatomique et le mode de développement pris pour base constituent la première division, d’où la séparation du règne végétal en deux régions : les 7hallophytes, dépourvus d’axe, et les Cormophytes ou plantes axifères. La première MÉTHODE D'UNGER ET D'ENDLICHER. 305 région ést subdivisée ên protophytes, ou plantes primitives, et en hystérophytes, où végélaux secondaires; les plantes axiles sont par- tagées en 3 divisions : les acrobryes, qui croissent par l'extrémité ; les amphibryes, dont la tige s'accroît par l'addition à la périphérie de nouveaux faisceaux vasculaires ; les acramplhibryes, dont les faisceaux vasculaires croissent dans le sens longitudinal et transversal. La sec- tion acrobryes se subdivise en trois cohortes : les anophytes qui sont dépourvus de vaisseaux; les protophytes ou végétaux primitifs; les hystérophytes où végétaux secondaires. Les acramphibryes se divisent en quatre cohortes : les gymnospermes, à semences nues; les apé- tales ; les gamopétales, et les dialypétales. W termine le tableau de ses 279 familles par 114 genres dont la place, dans la méthode, ne peut que difficilement être assignée. La méthode d’Endlicher est une des meilleures que nous ayons, malgré les quelques lacunes qu’on y rencontre, et les quelques familles transposées ou séparées de familles analogues par des grou- pes entièrement étrangers. En comparant celte méthode à celle de De Jussieu, de De Candolle, de Bartling, on reconnaît qu’une combi- naison intelligente de ces trois méthodes corrigées l’une par l’autre aurait suffi pour en établir une bonne; c’est donc la série et l'en- chainement des familles qui constituent le mérite de cette méthode, plutôt que les principes qui lui servent de point de départ. Aussi, croyons-nous utile de la reproduire dans son entier, et d'autant que c'est elle qui est généralement suivie aujourd'hui. Botan., T. I. 20 “sosnaurunsoy *S210/JISOY *SDIO[IÂN *Sa1ofpo te!) *Sa BU) SEL EE *S09990911J, “saaurnuvix “sagui[284104 *S2190Y *saapuodsa "sa1ajin *S1aJruun07) “boour{qdokae) *sooqundo “sataptuodog "sa[e}oned *Sa91qun[aN *B99PU9UU “sonbidiroÂtog *S29[n21T10) *saaq}ue9s1(f CLASSIFICATION. *SAUIOI ÉLEL LU LES *Soauu0s124 "sagJOpIqnT *S219JINonN *Sa9unoyn0!) *sagoerpopaden | “sagurnuedue) 212 “s298918V -0r| ‘sagui#equntd | | "6€ 8€ "LE "98 °s€ "ve °£E "6€ °F "0€ *SAIVLAALIVIQ | "STIVLHAONVO I SHAUIHdNVUOV 306 RE “sopraequodios "6% "SA)QmAUL *8 *S29921910 *LG ‘sogdopinf *98 “sanbrenby “63 "sanuodia pa "SaIVLAAV *S21QJIN0) ‘EG *SARUHASONKAID = “SooutIX 88 *saioprorpeds *}z *SAT8TANTI “08 *SQUIPIOS 6} *“sogipueuÊ) ‘8F *S29)0SU *L] *S29Z110JAY ‘OF *s991800107) *G} ‘S99IQOT2H ‘Y} S29)SE[QONUEUT *£F *S999UuN1)) “3 } "SAXUAITHANV SELXHdONUHON ER sapq}uez YU" | F *Sap1t0ez ‘OF *S320ÉPS *6 *Sappla -91do1pÂr ‘8 *S919800 *L *S22 HELP) *9 *sassno]] *G “sanbyedon *# "SHLAHAOW -ALSAH A — “aapU P 2pOYIAU D] 2p 4819 *SALAH4OLOUd ‘SHAMGOYIDV | | *“SUauorT + "sanSfT ‘} "SALAHAONY |snousidareqo*€ “sa85019 “SALAHdOU *SALXH4OL -ALSAH -0Hd SELLHdOTIVHL XAVLHIHA MÉTHODE D'ENDLICHER. Série des familles. Ie RÉGION. — THALLOPHYTES, 17e SECTION. — Protophytes. 17 CLASSE. — Algues. . Diatomacées. . Nostochinées. . Confervacées. 1 Ordre 2 3 4. Characées. 5 6 7 Ordre . Ulvacées. Ordre . Floridées. . Fucacées. 2€ CLASSE, — Lichens. 8. Coniothalames. Ordre 9. Idiothalames. 10. Gastérothalames. 11. Hyménothalames. Ordre 2e SECTION. — /lystérophytes. 3° CLASSE, — Champignons. 12. Gymnomycètes. 13. Hyphomycètes. 14. Gastéromycètes. 15. Pyrénomycètes. 16. Hyménomycètes. Ordre Ordre Ie RÉGION. — CORMOPHYTES. 3e SECTION. — Acrobryes. Ordre 1'e COHORTE. — Acrobryes anophytes, 4e CLASSE. — Hépatiques. 17. Ricciacées. 18. Anthocérothées, 19. Targionacées. 20. Marchantiacées. 21. Jungermaniacées. Ordre Ordre 5° CLASSE, — Mousses. 22, Andréacacées. 23. Sphagnacées. 24. Bryacées. Ordre Ordre 2e COHORTE. — Acrobryes protophytes. 6° CLASSE, — Calamariées. Ordre 25. Équisétacées. 1€ CLASSE, — Fougères. Ordre Ordre 26. Polypodiacées. 27. Hyménophyllées. 28. Gléichémiacées. 29. Schizéacées. Ordre Ordre 30. Osmundacées. 31. Marattiacées. 32. Ophioglossées. 80 CLASSE, — Hydroptérides. 33. Salviniacées. 34. Marsiléacées. 92 CLASSE, — Sélaginées. 35. Isoétées. 36. Lycopodiacées. 37. Lépidodendrées. 10° CLASSE, — Zamiées. 38. Cycadéacées. 3° COHORTE. — Acrobryes hystéro- phytes, 11° CLASSE, — Rhizanthées. 39. Balanophorées. 40. Cytinées. 41. Raflésiacées. 4° SECTION. — Amphibryes. 120 CLASSE. — Glumacées. 42. Graminées. 43. Cypéracées. 13€ CLASSE. — Énantioblastées. 44. Centrolépidées. 45. Restiacées. 46. Ériocaulonées. 47. Xyridées. 48. Commélinacées. 14° CLASSE. — Hélobices, 49. Alismacées. 0. Butomacées. 15° CLASSE, — Coronariées. 51. 52. 53. 54. 55. 56. 16° CLASSE. — Artorhizées. 57. Dioscorées. 58. Taccacées. Juncacées. Philydrées. Mélanthacées. Pontédéracées. Liliacées. Smilacées. 179 CLASSE. — Ensatées, 59. Hydrocharidées,. 60. Burmanniacées. 308 CLASSIFICATION. 61. Iridées. 62. Hémodoracées. 63. Hypoxidées. 64. Amaryllidées. 65. Broméliacées. 18° CLASSE. — Gynandrées. 66. Orchidées. 67. Aposlasiées, Ordre 19° CLASSE. — Scitaminées. Ordre 68. Zingibéraccées. 69. Cannacées. 70. Musacées. 209 CLASSE. — lluviales, Ordre 71. Naïadées. 219 CLASSE, — Spadiciflores. 72. Aroïdées. 73. Typhactes. 74. Pandanées. Ordre 220 GLASSE. — Princes. Ordre 75. Palmées. D° SECTION. — Acramphibryes. 170 COHORTE. — Gymnospermes. 230 CLASSE. — Coniféres. Ordre 76. Cupressinées, 77. Abiétinées. 78. Taxinées. 79. Gnétacées. 2° COHORTE. — Apétales. 240 CLASSE. — Pipéritées. 80. Chloranthacées. 81. Pipéracées. 82. Saururées. Ordre 250 CLASSE. — Aquatiques. Ordre 83. Cératophyllées. 8%. Callitrichinées. 85. Podostémées. 262 GLASSE. — Juliflorées. Ordre 86. Casuarinées. 87. Myricées. Dtlacées. 89. Cupulifères, 90. Ulmacées. 91. Celtidées. 92. Morces. 93. Artocarpées. 9%. Urticacées. 95. Cannabinées. 96. Antidesmées. 97. Platanées. 98. Balsamifluées. 99. Salicinées.! 100. Lacistémées. 27° CLASSE. — Oléracées. Ordre 101. Chénopodées. 102. Amaranthacées. 103. Polygonées. 104. Nyctaginées. 280 CLASSE, — Thymélées. Ordre 105. Monimiacées. 106. Laurinées. < 107. Gyrocarpées. 108. Santalacées. 109. Daphnoïdées. 110. Aquilarinées. 111. Éléagnées. 112. Pénaccées. 113. Protéacées. 29° CLASSE. — Serpentariées, Ordre 114. Aristolochiées. 115. Népenthées. * 3° COHORTE. — Gamopétales. 30° CLASSE, — Plombaginées. Ordre 116. Plantaginées. 117. Plombaginées. 81€ CLASSE, — Agrégées. Ordre 118. Valérianées. 119. Dipsacées. 120. Composées. 121. Calycérées. 320 CLASSE, — Campanulinées, * Ordre 122. Brunoniacées. 123. Goodéniacées. 124. Lobéliacées. 125. Campanulacées. 126. Stylidées. 330 CLASSE. — Caprifoliacées. Ordre 127. Rubiacées. 128, Lonicérées. 340 CLASSE, — Contournées. Ordre 129. Jasminées. 130. Bolivariées. 131. Oléacées. 132. Loganiacées. 133. Apocynacces. - 134. Asclépiadées. 135. Gentiances. Ordre Ordre Ordre Ordre Ordre Ordre Ordre Ordre MÉTHODE D’ENDLICHER. 35€ cLASSE, — Nuculifères. 136. Labiées. 137. Verbénacées. 138. Stilbinées. 439. Globularinées. 140. Sélaginées. 141. Myoporinées. 142. Cordiacées. 143. Aspérifoliées. 86° cLAssE, — Tubiflores. 144. Convolvulacées. 145. Polémoniaccées. 146. Hydrophyllées. 147. Hydroléacées. 148. Solanacées. 37° CLASSE, — Personées. 149. Scrophularinées. 150. Acanthacées. 151. Bignoniacées. 152, Gesnéracces. 153. Pédalinées. 154. Orobanchées. 155, Utriculariées. 38° CLASSE, — Pétalanthécs. 156. Primulacées. 157. Myrsinées. 158. Sapotacées. 159. Ébénacées. 160. Slyracées. 392 CLASSE. — Bicornées. 161. Épacridées. 162. Éricacées. 4° cOHORTE, — Dialypétales. 40€ GLASSE. — Discanthées. 463. Ombellifères. 164. Araliacées. 165. Ampélidées. 166. Cornées. 167. Loranthacées. 168. Hamamélidées. 169, Bruniacées, 419 CLASSE. — Corniculées. 170. Crassulacées. 171. Saxifragacées. 172. Ribésiacées. 429 CLASSE. — Polycarpiques. 173. 174. 175. 176. AT Ménispermacées. Lardizabalées. Myristicées. Anonacées. Schizandracées. Ordre Ordre Ordre Ordre Ordre Ordre Ordre Ordre 178. Magnoliacées. 179. Dilléniacées. 180. Renonculacées. 181. Berbéridées. 43€ CLASSE, — Rhéadées. 182. Papavéracées. 183. Crucifères. 184. Capparidées. 185. Résédacées. 186. Datiscées. 44e cLAssE, — Nélombiées. 187. Nymphæacées. 188. Cabombées. 189. Nélumbonées. 45° CLASSE, — Pariétales. 190. Cistinées. 191. Droséracées. 192. Violacées. 193. Sauvagésiées. 194. Frankéniacées. 195. Turnéracées. 196. Samydées. 197. Bixacées. 198. Homalinées. 199. Passiflorées. 200. Malesherbiacées. 201. Loasées. 202. Papayacées. 46€ GLASSE, — Péponifères. 203. Nhandirobées. 204. Cucurbitacées. 205. Bégoniacées. 47€ CLASSE. — Opuntiées. 206. Cactées. 48° GLASSE, — Caryophyllinées. 207. Mésembryanthémées. 208. Portulacées. 209. Caryophyllées. 210. Phytolaccacées. 49€ casse. — Columnifères. 211. Malvacées. 212, Sterculiacées. 213. Büttnériacées. 214. Liiacées. 00 GLASSE. — Guttifères. en 215. Diplérocarpées. 216. Chlénacées. 217. Ternstræmiacées. 218. Clusiacées. 219. Marcgraviacées. 220, Hypéricinées. 309 310 : CLASSIFICATION. 221. Élatinées. 222. Réaumuriacées, 223. Tamariscinées. 51° CLASSE. — Hespéridées. Ordre 224. Humiriacées. 225. Olacinées. 226. Aurantiacées. 227. Méliacées. 228. Cédrélacées, 52° CLASSE. — Avcères. Ordre 229. Acérinées. 230. Malpighiacées. 231. Érythroxylées. 232, Sapindacées. 233. Rhizobolées. 53° CLASSE. — Polygalinées. Ordre 234. Trémandrées. 235. Polyealées, 54€ CLASSE. — Frangulacées, Ordre 236. Pittosporées. 237. Staphyléacées. 238. Célastrinées. 239. Hippocratéacées. 240. Ilicinées. 241. Rhamnées. 242. Chaillétiacées. 55€ CLASSE, — Tricoccées, Ordre 243. Empêtrées. 244. Stackhousiacées. 245. Euphorbiacées. 56° CLASSE. — Térébenthées. Ordre 246. Juglandées. 247. Anacardiacées. 248. Burséracées. 249, Connaracées. Ordre Ordre Ordre Ordre Ordre 250, Ochnacées. 251. Simaroubacées. 252. Zanthoxylées. 253. Diosmées. 254. Rutacées. 255. Zygophyllées. 57° CLASSE, — Gruinales. » 256. Géraniacées. 257. Linées. 258, Oxalidées. 259. Balsaminées. 260. Tropéolées. 261. Limnanthées. 58° cLaAsse. — Calyciflores. 262. Vochysiacées. 263. Combrétacées. 264. Alangiées. 265. Rhizophorées. 266. Philadelphées, 267. OEnothérées, 268. Haloragées, 269. Lythrariées, 59° cLAssE. — Myrtiflores. 270. Mélastomacées. 271. Myrtacées, 60e cLasse, — Rosiflores. 272. Pomacées, 273. Calycanthées. 274. Rosacées. 275. Amygdalées. 276. Chrysobalanées. Gi CLASSE. — Léqumineuses. 277. Papilionacées. 278. Swartziées. 279. Mimosées. Unger modifia plus tard le plan primitif de sa méthode, sans y apporter des perfectionnements qui méritent d'autre mention, que la reproduction des principes sur lesquels il établit ses divisions gé- nérales. 31 MÉTHODE D’UNGER ET D'ENDLICIER. “(searrmep) “souoparhootq 2} | "saomaodrg ‘34 S919JIU09 * FF] souoparhjooouom “0 F “SHVAa NON “SUFda De “ee. Sexte[noseA XNE99SIE} *SANITAXV ‘Seurlx a — "SHXUAIHANVUIV *"SHXUAIHANV és 2 UN SP En. “SELAHdONHON TE s0908798 by (‘sagaemans) "sa198n0 7 *S22UJUCZIUM SSUOOIT "saopr} *s299 “sayhqd "sas “suous dopÂH *6| ‘soppeoñg +8] -epodookg :Z “saägdojorq *9| -o17s$4 *c|-snox *v|-dueyo'e| *san8y *} FORTE Sa88019 ! a . _—— | “xnva ua» ‘sonbypaoqdpao x EE . _ _ ——) "SLIVAUVA SLIVAUVAWI TT —, — — SOITE[NISEA XNE99SIEJ ‘erqnoc ‘erdurs TT — AUIVINISVA ANALSAS "SAUIVI “SHUIVTNISVA -NISVAY Re | . *“SALAHA | *“SILXHA ANAQUON -OUHLSAH| -OLOU4 a, ne” ‘SELXHdOTIVHL XAVLHOHA HUUDUI D 2N2ANDU PO D] D LPUN “x Ad sapuoddo suoyvayiporg 312 CLASSIFICATION. Méthode naturelle de M. Ad. Brongniart (Pl. 47). En 1824, l'École de botanique du Jardin des Plantes fut replantée par les soins de Desfontaines, et l'ordre adopté fut celui établi par Laurent de Jussieu, avec des modifications insignifiantes. Lorsque M. Adolphe Brongniart fut appelé, en 1843. à replanter en entier cette même école, une des plus riches de l'Europe, il voulut mettre à profit les progrès qui s'étaient accomplis depuis dix-huit années, et surtout les travaux sur l'organisation de la fleur. Il consacra, comme une innovation importante, la dispersion des apétales à tra- vers les groupes dialypétales, les premières étant, d’après les vues les plus récentes, des dialypétales à l'état d'organisation imparfaite, opinion qui demande toutefois à ètre mieux étudiée, car dans lordre évolutif, les apétales sont la représentation des glumacées dans les monocotylédones et le prélude de la pétalisation. II ne se dissimula pas les difficultés d'une série linéaire, et l'impossibilité, reconnue depuis longtemps, de classer les groupes dans l’ordre de succession directe des caractères ordiniques ; il les subordonna à l'appréciation à posteriert, c'est-à-dire sans idée préconçue, des caractères inva- riables qui se retrouvent dans les familles les plus naturelles. Dans son travail, destiné cependant à présenter le tableau des genres existant, tant à l'École de botanique que dans les serres et les jardins du Muséum d'histoire naturelle, il a indiqué les familles qui ne s'y trouvent pas, pour faire connaitre les desiderata. Cette classification a été injustement critiquée, et cela, parce qu'elle repose sur des principes qui ne sont généralement pas assez conaus en France, bien que, depuis plus de vingt ans, ils soient fami- liers aux botanistes étrangers; mais nous ne sartons pas de la mé- thode de De Jussieu ni de celle de De Candolle, qui comportent ce- pendant les modifications qu’exigent les progrès de la science, et l'on sait assez peu de gré à M. Ad. Brongniart, de son heureuse inno- vation. Quoi qu'il en soit, la classification de M. Adolphe Brongniart mérite d'être étudiée, et l'on ne peut plus aujourd'hui se refuser à admettre que la création des groupes généraux qu'il désigne sous le nom de classes, et qui renferment un certain nombre de familles, est justifiée par les associations nalurelles fondées sur une mème idée végétale (voir pl. 47). 313 MÉTHODE DE AD. BRONGNIART. *200pP10pLIÂT “89 ="#919J{U07 *L9 “sourodsouurir» EE ÉÉÉ *50900}00Y ‘99 *S2SNoUtUNA9T “99 "SUJUISOM ‘49 *S9PIONIÈR *£9 *S20pIOUUIOUM ‘29 “#09U191034 ‘19 *S02prouqdrŒ “09 *“SAUTOUIOUTO ‘64 “sapuHiqunanr) ‘84 "SOAUNUSY ‘LA "SOQUILUULS ‘99 "Sapui[(0qu ‘qq *"SOQUI[OUEUUF *4Q “soauuoqsseg *69 *SIQULTVIJIAUS *Zq *SOQUNSSUAT) “IQ *S29pP10190) ‘0 “soout{{ydoñiun ‘64 *Saaplouoï (og ‘84 “SOQUTNI *L4 “saoutiodig “9% "SOoUtaqduEN "qe *SDQUNOUQUOY ‘#4 JUI[OUSUR *E9 *SaOULL00 “T4 “sagutioaudeg “14 AaJ0n47) “0% D2ULOIA “6€ *S09PL01)SUI0D *8£ “SOURIS LE *S00pHo do “9€ LEUTIUTITEN CECX ARTS *S00PIOLULANS) ‘46 *SooUIU2A|Og ‘EE *s0gu1u0)017) “ze "SON PLOATEN “If “sain ‘0€ "SAIVLHALIVIO I, “sourodsoqS uw É I SAINOGYWTALONIG “s09pto1Kdso1Q ‘6% *SONPIONUA "RE *“sonprouidu, "SOQUUOSIAT ‘#8 *OaUIUUIOS *"San110)odsY ‘&z UINAIOAUOT) ‘1% *sapuipetdoposy ‘0% “s09u10]0) ‘BI "DAUTIQOIU OT ‘ST *S09PIOAMNSY ‘LI “soounuvduve" 9} SA'IVLHION VO *S09PLOLUNIO °4F *S00ULHONOS “ET *SOPPLONQUIOIE “ZE *S09PIOUUT °F} *S09pL09tUDY “OH *S29PLOUVPUPE ‘6 *O0PIOIY ‘8 *#pulouof L “sapins *9 souweforoueu«x ouraodspiody ÉRALUROD CIRE € SINOGWTALOIONON —— —— “UUBUOUT 2YUOPY “IX 2 por 01 2p 1019 ay LIQTLE ee "SOaurOR ‘4 *SANYIOUIV *SOQUPQOUT ‘€ “suouñtdtuvys ‘& “san3|y ‘EF *SANAOIHANV So , " sowuefoyd£xn D OC SE XAVLAHIHA o14 CLASSIFICATION. Série des familles. Jre DIVISION. — CRYPTOGAMES. Aer EMBRANGHEMENT. — AMPHIGÈNES. 17e CLASSE. — Alques. 1er Ordre. — Zoosporées. Sous-ordre 1. Oscillatoriées. 2, Nostochinées. 3. Confervacées. 4. Ulvacées. 5. Caulerpées. 2e Ordre, — Aplosporées. Sous-ordre 6. Spongodiées. 7. Laminariées. 8. Fucacées. 3e Ordre. — Ghoristosporées, Sous-ordre 9. Rytiphlées. 10. Chondriées. 2° classe. — Champignons. 1e" Ordre, — Hyphomycées. Sous-ordre 11. Mucédinées. 12. Mucorées. 13. Urédinées. 2e Ordre, — Gastéromycées. Sous-ordre 14. Tubéracées. 15. Lycoperdacées. 16. Clathracées. 3c Ordre. — Hyménomycées. Sous-ordre 17. Agaricinées. 18. Pézizées. 4° Ordre. — Scléromycées. Sous-ordre 19. Hypoxylées. 3° CLASSE. — Lichenoïdées. Sous-ordre 20. Lichens. 9e EMBRANCHEMENT. — ACROGÈNES. 4° CLASSE, — Muscinées, Sous-ordre 21. Hépatiques. 22. Mousses. 5° CLASSE. — Filicinées. Sous-ordre 23. Fougères. 24. Marsiléacées. 25. Lycopodiacées. 26. Équisétacées. 27. Characées. Ile DIVISION. — PHANÉROGAMES. 32 EMBRANCHEMENT. — MONOCOTYLÉ- ES. re SÉRIE. — Périspermées. (Embryon accompagné d'un périsperme.) 1. Périanthe nul ou sépales glumacés ; périsperme amylacé. 6° CLASSE. — Glumacées. Sous-ordre 28. Graminées. 29. Cypéracées. 7® CLASSE. — Joncinées. Sous-ordre 30, Restiacées. 31. Ériocaulonées. 32. Xyridées. 33. Commélinées. 34. Joncacées. 8 CLASSE. — Aroïdées. Sous-ordre 35. Aracées. 36. Typhacées. * 9, Périanthe nul ou double, sépaloïde ou pétaloïde; périsperme charnu ou corné, oléo-albumineux, sans fécule. 9 cLASSE. — Pandanoïdées. Sous-ordre 37. Cyclanthées. * 38. Freycinétices. 89. Pandanées. 10€ cLASSE, — Phœnicoïdées. Sous-ordre 40. Nipacées. 41. Phytéléphasiées. 42. Palmiers. 112 cLasse. — Lirioidées. Sous-ordre 43. Mélanthacées. 44. Liliacées. 45. Gilliésices. 46. Amaryllidées. 47. Hypoxidées. 48. Astéliées, 49. Taccacées. 50. Dioscorcées. 51. Iridées, 52, Burmanniacées. MÉTHODE DE AD. BRONGNIART. 3. Périanthe double, l'interne ou tous deux péta- loïdes. Périsperme amylacé, 12€ CLASSE, — Bromélioïdées, Sous-ordre 53. Hémodoracées. 54. Vellosiées. 55. Broméliacées. 56. Pontédériacées. 13° CLASSE. — Scitaminées. Sous-ordre 57. Musacées. 58. Cannées. 59, Zingibéracces. 2e SÉRIE. — Apérispermées. (Périsperme nul.) 14° CLASSE, — Orchioïdées. Sous-ordre 60. Orchidées. 61. Apostasiées. 15C CLASSE. — Fluviales, Sous-ordre 62. Hydrocharidées. 63. Butomées. 64. Alismacces. 65. Naïadées. 66. Lemnacées. 4° EMBRANCREMENT. — DICOTYLÉ- DONES. 1er Sous-embranchement. — ANGros- PERMES, ire SÉRIE. — Gamopétales. (Pétales soudés entre eux.) 1. Périgynes. (Étamines et corolle insérées sur le calice adhérent à l'ovaire.) 16° CLASSE, — Campanulinées. Sous-ordre 67. Campanulacées, 68. Lobéliacées, 69, Goodéniacées, 70. Stylidiées. 71. Calycérées. 72. Brunoniacées. 17° CLASSE, — Astéroïdées. Sous-ordre 73. Composées. 18° CLASSE. — Lonicérinées. Sous-ordre 74. Dipsacées. 75. Valérianées. 76. Caprifoliacées. 19° CLASSE, — Cofféinées. Sous-ordre 77. Rubiacées. 315 2, Hypogynes, (Étamines et corolle insérées sous l'ovaire.) Ÿ Anisogynes. Carpelles moins nombreux que les sépales, * Isostémones, Étamines en nombre égal aux divi- sions de la corolle et alternant avec elles. 20° CLASSE, — Asclépiadinées. Sous-ordre 78. Spigéliacées. 79. Loganiacées. 80. Apocynées. 81. Asclépiadées. _82. Gentianées. 21€ cLasse., — Convoluulinées, # 83. Polémoniacées. 84. Nolanées, 85. Convolvulacées. Sous-ordre 22° CLASSE, — Aspérifoliées, 86. Cordiacées. 87. Borraginées. 88. Hydrophyllées. 89. Hydroléacées, Sous-ordre 23° CLASSE, — Solaninées. 90. Cestrinées. 91. Solanées. ** Anisostémones. Élamines en partie avortées, 4 didynames ou 2. Sous-ordre 24° CLASSE, — Personnées. 1. Graines à périsperme charnu. 92. Scrophulariées, 93. Utriculariées, 94. Orobanchées. 95, Gesnériées, Sous-ordre 2. Graines sans périsperme. Sous-ordre 96. Cyrtandracées. 97. Bignoniacées. 98. Pédalinées. 99, Acanthacées, 25° GLASSE,. — Sélaginoïdées. Sous-ordre 100. Jasminées, 101. Globulariées. 102. Sélaginées. 103. Myoporinées. 26€ CLASSE. — Verbéninées. Sous-ordre 104. Verbénacées. 105. Labices. 106. Stilbinées, 107. Plantaginées. 316 4t Isogynes. Carpelles en nombre égal à celui des sépales. 27€ CLASSE. — Primulinées, Sous-ordre 108. Primulacées. 109. Myrsinées. 110. Théophrastées. 111. Ægicérées. 112. Plombaginées. 28e cLasse. — Éricoïdées. Sous-ordre 113. Épacridées. 114. Éricacées. 115. Pyroléacées. CLASSIFICATION. 136. Sterculiacées. 137. Büttnériacées. ** Oligostémonées. Étamines généralement en nombre défini. 32e cLasse. — Crotoninées, Sous-ordre 138. Antidesmées. 139. Forestiérées. 140. Euphorbiacées. 33 cLasse. — Polygalinées. Sous-ordre 141. Trémaudrées. 142. Polygalées. 116 117 . Monotropées. ? . Brexiacées. ? 29e cLasse. — Diospyroïdées, 4. Ovules suspendus, radicule supérieure. Scus-ordre 118. Ébénacées. 119. Oléinées. 120. Ilicinées. 2. Ovules dressés, radicule inférieure, Sous-ordre 121. Empêtrées. 122. Sapotées. 123. Styracées. 9e SÉRIE. — Dialypétales. Pétales libres. {. HYPOGYNE. Étamines et pétales indépendants du calice, insérés sous l'ovaire. + Fleurs complètes presque toutes pétalées. A. Calice persistant en général. * Polystémones. Étamines généralement en nombre non débni, 309 casse, — Guitifères. {. Graine sans périsperme; embryon à radicule infère, Sous-ordre 124. Clusiacées. 125. Marcgraviacées. 126. Hypéricinées. 127. Réaumuriacées. 128. Tamariscinées. 2, Graine souvent périspermée. Embryon à radi- cule ordinairement supérieure. Sous-ordre 129. Cistinées. 130. Bixinées. 131. Ternstræmia cées. 132. Chlénacées. 133, Diptérocarpées. 31° CLASSE. — Malvoidées. Sous-ordre 134. Tiliacées. 135. Malvacées. 349 CLASSE. — Géranioïdées, Sous-ordre 143. 1 Balsaminées. . Tropéolées, . Géraniacées. . Limnanthées. . Coriariées. . Linées. . Oxalidées. . Zygophyllées. 35° cLAssE. — Térébinthinées. Sous-ordre 15 1. Rutacées. 152. 153. 454. 159. Diosmées. Ochnacées. Simaroubées. Zanthoxylées. Anacardiées. Connaracées. 156. 157. 36e casse. — Hespéridées. Sous-ordre 158. Burséracées. 159. Aurantiacées. 160. Cédrélées. 161. Méliacées. 162. Ximéniées. 163. Nitrariacées. 163 bis.? Humiriacées. 164. Érythroxylées. 37° GLASsE. — Æsculinées. Sous-ordre 165. Malpighiacées. 166. Acérinées. 167. Hippocastanées. 468.2? Rhizobolées. 169. Sapindacées. 170. Vochysiées. 38° casse. — Célastroïdées. Sous-ordre 171. Vinifères. 172. Hippocratéacées. 173. Célastrinées. 174. Staphyléacées. 175. Pittosporées. MÉTHODE DE AD. BRONGNIART. 39€ CLASSE. — Violinées. Sous-ordre 176. Sauvagésiées. 177. Violacées. 178. Droséracées. 179. Frankéniacées. B. Calice se détachant avant ou après la floraison. * Périsperme nul ou très-mince. 40€ cLASSE, — Cruciférinées. Sous-ordre 180. Résédacées. 181. Capparidées. 182. Crucifères. ** Périsperme épais, charnu ou corné. 41e CLASSE. — Papavérinées. Sous-ordre 183. Fumariacées. 184, Papavéracées. 42e CLASSE. — Berbérinées. Sous-ordre 185. Berbéridées. 186. Lardizabalées. 187. Ménispermées. 43e CLASSE. — Magnolinées. Sous-ordre 188. Schizandrées. 189. Myristicées. 190. Anonacées. 191. Magnoliacées. 442 CLASSE, — Renonculinées. Sous-ordre 192. Dilléniacées. 193. Renonculacées. 194. Sarracéniées. *** Périsperme double, l’externe amylacé. 45e CLASSE. — Nymphéinées. Sous-ordre 195. Nélombonées. 196. Nymphéacées. 197. Cabombées. ++ Fleurs incomplètes. Corolle manquant constamment. 462 CLASSE. — Pipérinées. Sous-ordre 198. Saururées. 199. Pipéracées. 47€ CLASSE, — Urticinées, Sous-ordre 200. Urticées. 201. Artocarpées. 202. Morées. 203. Celtidées. 204. Cannabinées. 482 CLASSE. — Polygonoïdées. Sous-ordre 205. Polygonées. 317 2, PÉRIGYNES. Étamines et pétales insérés sur le calice libre ou adhérent, + Cyclospermées. Embryon courbe autour d’un périsperme farineux, 492 CLASSE. — Caryophyllinées. Sous-ordre 206. Nyctaginées. 207. Phytolaccées. 208. Chénopodées. 209. Basellées. 210. Amaranthacées. 211. Silénées. 212. Alsinées. 213. Paronychiées. 214. Portulacées. 50€ CLASSE. — Cactoïdées. Sous-ordre 215. Mésembryanthémées. 216. Cactées. Ÿt Périspermées. Embryon droit dans l'axe d'ua périsperme charnu ou corné. 51° CLASSE. — Crassulinées. Sous-ordre 217. Crassulacées. 218. Élatinées. 219. Datiscées. 52€ CLASSE, — Saxifraginées. 1. Carpelles en nombre égal aux sépales. Sous-ordre 220. Francoacées. 221. Philadelphées. 2, Carpelles au nombre de 2, rarement 3 ou 5. Sous-ordre 222. Saxifragées. 223. Ribésiées. 53° CLASSE. — Passiflorinées, Sous-ordre 224, Loasées. 225. Papayacées. 226. Turnéracées. 227. Malesherbiées. 298. Passiflorées. 229. Samydées. 230. Homalinées. 54€ CLASSE. — Hamamélinées. Sous-ordre 231. Platanées. 232. Balsamifluées. 233. Hamamélidées, 234. Alangiées. 235. Bruniacées. 55° CLASSE, — Umbellinées, Sous-ordre 236. Umbellifères. 237. Araliacées. 238. Cornées. * 239.? Garryacées. 18 56€ CLASSE. — Santalinées. Sous-ordre 240. Cératophyllées. 241. Chloranthacées. 242. Loranthées. 243. Santalacées. 244. Olacinées. 57€ CLASSE. — Asarinées. Sous-ordre 245. Balanophorées. 246. Rafflésiacées. 247. Cytinées. 248. Népenthées. 249. Aristolochiées. ++ Apérispermées. Périsperme nul ou peu épais. 58° cLAssE. — Cucurbitinées. Sous-ordre 250. Bégoniacées. 251. Nandhirobées. 952. Cucurbitacées. 953. Gronoviées. 59€ cLasse. — OEnothérinées. Sous-ordre 234. Haloragées. 255. OEnothérées. 256. Mélastomacées. 257. Lythrariées. 258. Rhizophorées. 259. Mémécylées. 260. Combrétacées. 261. Nyssacées. 60€ cLassE. — Daphnoïdées. Sous-ordre 262. Gyrocarpées. 263. Laurinées. 264. Hernandiées. 265. Thymélées. G1© CLASSE. — Protéinées. Sous-ordre 266. Protéacées. 267. Éléagnées. 62e cLasse. — Rhamnoïdées. Sous-ordre 268. Pénéacées. CLASSIFICATION. 969. Rhamnées. 270. Stackhousiées. 63e cLassE. — Wyrtoïdées. Sous-ordre 271. 272. 273. Granatées. 274. Calycanthées. 975. Monimiées. 64° cLasse.— Rosinées. Sous-ordre 276. Pomacées. . Neuradées. . Spiréacées. . Rosacées. . Amygdalées. . Chrysobalanées. 65° CLASSE. — Légumineuses. Sous-ordre 282. Papilionacées. 283. Césalpiniées. 284. Mimosées. 285. Moringées. 66GE CLASSE. — Amentacées. Sous-ordre 286. 287. 288. 289. 290. 291. Juglandées. Salicinées. Quercinées. Bétulinées. Myricées. Casuarinées. 2e Sous-embranchement. — GYMNo- SPERMES. —— ts 67€ CLASSE. — Conifères. Sous-ordre 292. Gnétacées. 293. Taxinées. 294. Cupressinées. 295. Abiétinées. | 68° cLassE. — Cycadoïdees. | Sous-ordre 296. Cycadées. MÉTHODE DE AD. DE JUSSIEU. 319 Méthode naturelle de M. Adrien de Jussieu (PI. 48 et 49). M. Adrien de Jussieu a établi, dans son Cours élémentaire de bota- nique, une classification qui est fondée sur des principes semblables à ceux adoptés par son illustre aïeul. Il y a apporté l'esprit qui do- mine dans la méthode analytique, c’est-à-dire la logique rigoureuse déduite de l'observation, logique qui cependant n’est pas toujours le chemin qui conduit à la connaissance du vrai; c'est pourquoi l’ordre dans lequel se suivent ses associations végétales n’est pas, comme il le dit lui-même, toujours parfaitement conforme à l'ordre naturel. Il a bien senti les imperfections du système analytique : en effet, avec l'habitude des études taxonomiques, et après avoir cons- ciencieusement étudié les nombreux essais de méthodes, on recon- nait qu'il est impossible de suivre l’enchainement rigoureux des ca- ractères, sans rencontrer des anomalies qui jettent la confusion dans la classification. En conservant la diclinie, il s’est écarté de la voie dans laquelle sont entrés les bolanistes modernes, qui la réunirent d'abord aux apétales et finirent même par disperser ces dernières dans les dialypétales. Nous ferons remarquer toutefois que la diclinie, dans un embranchement aussi important que celui des Dicotylé- dones, qui doit répéter pour ainsi dire les deux embranchements qui précèdent, est un groupe logique, surtout si on le met en têle des dicotylédones et après les gymnospermes, qui leur sont anté- rieures; car l’hermaphrodisme étant la loi de perfectionnement ascendant, la séparation des sexes, accompagnée de l'apétalie, est une véritable ébauche organique, et à ce-litre elle doit précéder les apétales hermaphrodites. M. Adrien de Jussieu s’est bien rendu compte des difficultés que présente une classification naturelle ; c’est pourquoi ila mis en tête de chaque groupe des considérations critiques qui servent à éclairer un travail plus didactique que méthodique. CLASSIFICATION. 320 *Unttu09 AIPNIOAUL UN SUPP SO[UNPA SANdy : 0PpNOS soufsr9d “89940098 saiquque : *SaJourSID anot EL AP SUOISIAIP XNE [PQ 91quIOU U9 SOUOTIE SOUL] : OQI[N TEA *SOWBURPIP Y NO à SOULUN]Y © AQIINSEUI ? 9{[0109 R sou{3odiu *sopsoddo no so[qnop juotwmareguyps SOUrMEIY : DQINTE sauyue)g % sope)adouour “sogunodsnod souçea “soounodsuade souris : O[IXe “xnoutaIry sotutodsptgd 85 3 : pyrxe | “orejoued } uorejuooeqd r soufsnod soytposydeurou “apr “ayxyu Duogejquooerd r soufod£y )sourueg e soreadépod apeyprued soufod{y on 7 ne : oujoravd uorequooerd sou{21194 “soude “souodsorsur Saut [op -souiodsouu£s “soqruenod "Spor (sa9prpouo soy g1do0x0) souodsn9d saquerode * **-SQU0PPII02OUOQ *sgotpuds -sonbnenbe souodsuode *S0110{N988A-0[01[09 se. "Sgu0p)14)00Y *SoJIP{Nf[00 nOISSNL XNAVLHOTA op UAAPY ‘IL 2P OPaou epoyou 11 0p 09 MÉTHODE DE AD. DE JUSSIEU. 321 Série des familles. {re CLASSE. — vécéraux AcoryLÉDONÉs. | Famille 33. Gillésiacées, 34. Pontédériacées, 17 ORDRE. — Végétaux acotylédonés, cellu- 35. Liliacées, laires et cellulo-vasculaires, 36. Mélanthacées. kite 37. Smilacinées, Cellulaires. 38. Dioscoréacées. Famille 1. Algues, 39. Iridées, 2. Champignons. 40. Burmanniacées. 3. Lichens, 41. Hémodoracées. 4. Hépatiques, 42. Hypoxidées, 5. Mousses. 43. Amaryllidées. 6. Characées. 44. Musacées, 45. Broméliacées, Cellulo-vasculaires. 46. Cannacées, Famille 7. Équisétacées. 8. Lycopodiacées, 9. Fougères. 10. Rhizocarpées. 2e CLASSE. —« VÉGÉTAUX MONOCOTY- LÉDONÉS. 2° ORDRE, — Végétaux mnnocotylédonés aquatiques, à graine saus périsperme, Famille 11. Naïadées. 12. Potamées. 13. Lemnacées, 14. Zostéracées. 15, Juncaginées, 16. Alismacées, 17. Butomées, 18. Hydrocharidées. 3° ORDRE, — Végétaux monocotylédonés, à graine périspermée, à fleur apérianthée. 47. Scitaminées, 48. Apostasiacées, 49. Orchidées. 3° CLASSE. — YÉGÉTAUX DICOTYLÉDONÉS. 5e ORDRE, — Végétaux dicotylédonés, Diclines, Famille 50. Cycadées, 51. Conifères. 52, Saururées. 53. Pipéracées, 54. Juglandées. 55. Myricacées. 56. Myristicées. 57. Urticées. 58. Cannabinées. 59. Gunnéracées. 60. Artocarpées. 61. Morées. 62. Cératophyllées. 63. Chloranthacées. 64. Platanées. Spadicées. 65. Stilaginées. Famille 19. Pistiacées. 66. Garryacées. 20. Aroïdées. 67. Datiscées. 21. Pandanées. 22. Cyclanthées. 23. Typhinées. 24. Orontiacées, Glumacées. - Famille 25. Cypéracées, 26. Graminées. 4e onDRE. — Végétaux monocotylédonés, à graine périspermée, à fleur périanthée. Famille 27. Palmiers, 28. Restiacées, 29. Xyridées. 30. Commélinacées. 31. Tillandsiées, 32. Joncacées, Botan., T. IL. 68. Podostémées. 69. Salicinées. 70. Bétulinées. 71. Ulmacées, 72. Euphorbiacées. 73. Balsamifluées. 74. Népenthées, 75. Cupulifères. + 76. Bégoniacées. 77. Monimicées. 78. Athérospermées. 79. Empétracées, S0. Euphorbiacées, 81. Papayacées. 82. Cucurbitacées. 83. Balanophorées, 84. Rafllésiacées. 85. Cytinées, 21 322 CLASSIFICATION. Ge ORDRE. — Végétaux dicotylédonés, | Famille 132. Érythroxylées. : , É 133. Oxalidées. à fleurs hermaphrodites apétales, 134. Méliacées. Famille S6. Aristolochiées. 135. Cédrélacées. 87. Santalacées. 136. Polygalées. 88. Myrobalanées. 137. Olacinées. 89. Samydées. 138. Chlénacées. 90. Aquilarinées. 139. Humiriacées. 91. Pénéacées. 140. Trémandrées. 92. Protéacées. 141. Éléocarpées. 93. Laurinées. 142. Tiliacées. 94. Thyméléacées. 143. Sterculiacées. 95. Éléagnées. 144. Byttnériacées. 96. Phytolaccacées. 145. Bombacées. 97. Polygonées. 146. Malvacées. 98. Scléranthées. 147. Diptérocarpées. 99. Atriplicées. 188. Ternstrémiacées. 100. Amaranthacées. 149. Marcgraviacées. 101. Nyctaginées. 150. Guttifères. 7° ORDRE. — Végétaux dicotylédonés et poly- Ps ee num 153. Balsaminées. à placentation pariétale et à périsperme farineux 154. Géraniacées. entouré par l'embryon. 155. Aurantiacées. Famille 102. Portulacées. 156. Méliacées. 103. Paronychiées. Hs M L r -Tlé 2. 12B1a . 104. Caryophyllées. 0 RES 8° ORDRE. — Polypétales hypogynes, 160. Sapindacées. : ; :é 161. Hippocastanées. à mr: Ron - 162. Di mere Famille 105. Frankéniacées. E 163. Élatinées. 106. Sauvagésiacées. 164. Tropéolées. 107. Droséracées. 165. Diosmées (africaines). 108. Violariées. 166. Simaroubées. 109. Cistinées. 167. Ochnacées. 110, Bixacées. 168. Amyridées. 111. Pittosporées. 112. Tamariscinées. 10€ ORDRE. — Polypétales hypogynes. or pre 2 Embryou dans un sac particulier, 145. Crucifères. Famille 169. Nymphéacées. 116. Fumariacées. 170. Nélombonées. 117. Papavéracées. 171. Cabombacées. 9€ ORDRE. — Polypétales hypogynes, 1+° ORDRE. — Polypétales périgynes, Famille 118 119 120 421 122 123 124 425 126 127 128 129 130 131 à placentation axile, Renonculacées. Dilléniacées. Anonacées. Magnoliacées. Lardizabalées. Berbéridées. Ampélidées. Sarracéniées. Ménispermacées. Zanthoxylées. Diosmées (d'Europe et d’Aus- tralie). 5 ee . Zygophy : : Lace Placentation axile. Graine sans périspermes. Famille 172 . Chaillétiacées. 3. Spondiacées. . Burséracées. . Connaracées. . Térébinthacées. . Légumineuses. . Rosacées. . Calycanthées. . Crassulacées. . Vochysiacées. 2. Lythrariées. . Mélastomacées. . Pomacées. . Granatées. . Lécythidées. Famille 187. 188. 189. 190. 191. 192, 193. 194. MÉTHODE DE AD. DE JUSSIEU. Barringtoniées. Myrtacées. Leptospermées. Chamélauciées. Mémécylées. Rhizophorées. Combrétacées. Onagrariées. 12€ ORDRE, — Placentation pariétale. Famille 195. 196. 197. 198. 199. 200. 201. 202. 203. Loasées. Homalinées. Passiflorées. Malesherbiacées. Turnéracées. Grossulariées. Moringacées. Cactées. Ficoïdées. 13° onDRE. — Placentation axile, Famille 204. 205. 206. 207. 208. 209. 210. 211. 212: 213. 214. 219.7 216. 247. 218. 219. 14° ORDRE. — Monopétales à corolle régulière, à étamines ordinairement hypogynes, souvent indé- pendantes d'elle, multiples, doubles ou opposées, rarement égales ou alternes, ou moindres; à car- pelles en nombre souvent égal aux divisions de la corolle. Famille 220. 221. Graine périspermée, Francoacées. Saxifragées. Escalloniacées. Philadelphacées. Bauëracées. Hamamélidées. Alangiées. Haloragées. Ombellifères. Araliacées. Hédéracées. Cornacées. Bruniacées. Rhamnées. Célastrinées. Stackhousiacées. Épacridées. Pyrolacées. 2, Rhodoracées. . Éricinées. . Vacciniées. . Styracinées. Ébénacées. Jasminées. . Oléinées. . Jlicinées. Sapotées. . Ægycérées. 2, Myrsinées. . Primulacées. . Plombaginées. ÿ. Plantaginées. 323 15e ORDRE. — Monopétales hypogynes, à corclle irrégulière, portant les étamines allernes, réduites à 4 didynames, ou à 2 par l'avortement complet ou partiel des autres, Famille 236. 237. 238. 239. 240. 241. 242. 243. 244. 245. 246. 247. 248. 249. Globulariées. Utricularinées. Cyrtandracées. Gessnériacées. Orobanchées. Scrofularinées. Bignoniacées. Acanthacces. Myoporinées. Sélaginées. Stilbinées. Pédalinées. Verbénacées, Labiées. 16° onbRE. — Monopétales hypogynes, à corolle régulière, portant les étamines alternes aux lobes, et en nombre égal. Famille 254 252. 253. 254. 255. 256. 201: 258. 259. 260. 261. 262. 263. 264. 265. 266. 267. 250. Borraginées. Nolanacées. Dichondrées. Convolvulacées. Cuscutées. Cordiacces. Ébrétiacées. Cobéacées. Polémoniacées. Hydrophyllées. Hydroléacées. Solanées. Gentianées. Spigéliacées. Loganiacées. Potaliacées. Apocynées. Asclépiadées. 17® ORDRE. — Monopétales périgynes, à ovaire adhérent, à corolle régulière ou irrégulière, portant ordinairement les étamines alterues aux lobes, et en nombre égal, rarement moindre. Famille 26$. 269. 270. 271. 272. PIS 274. 279. 276. 2717. 278. 279. 280. 281. Rubiacces. Caprifoliacées. Loranthacées. Valérianées. Dipsacées. Sphénocléacées. Campanulacées. Stylidiées. Scévolacées. Goodéniacées, Lobéliacées. Campanulacées. Composées. Calycérées, 324 CLASSIFICATION. Méthode proposée par M. Lemaûüut. Dans l'intérêt de la science, et pour ne rien laisser ignorer de ce qui contribue à ses progrès, nous avons cru devoir faire connaître les principaux systèmes, tant français qu'étrangers, car ce n’est que par comparaison qu'on arrive à des améliorations réelles et des vues plus philosophiques. Nous donnors ici un passage des Leçons élé- mentaires de botanique de M. Lemaout, parce qu'il contient un essai fort intéressant de mise en pratique des vues de Robert Brown sur L'iconographie systématique destinée à indiquer, sous forme de tableau comparatif, le mode d'affinité qui unit les groupes les uns aux autres; pour l'intelligence de celte méthode, nous donnons (PL. 50) le tableau dressé par lui et qui présente un véritable intérêt. Nous citons textuellement le passage de son livre relatif à cet essai. À « De nos jours l'illustre R. Brown, l’un de ceux qui ont le plus « puissamment travaillé à perfectionner l'œuvre de Jussieu, a écrit «en tête de sa Flore de la Nouvelle-Hollande : « J'ai adopté la mé- « thode Jusséenne, dont les familles sont presque toutes vraiment « naturelles; mais je ne me suis pas beaucoup inquiété de la série « des familles, que la nature elle-mème n’avoue guère, car elle a « lié les êtres vivants par un réseau plutôt que par une chaine. » « Mais ne pourrait-on pas, tout en conservant pour le texte la sé- « rie linéaire, obvier à ses inconvénients, et compléter ses avantages « par une iconographie systématique, qui figurerait le plan du règne « végétal, tel que la nature l’a conçu et exécuté? C'est ce que j'ai « tenté de faire, pour les familles et les genres d'Europe, dans un « travail dont je mets sous les yeux un fragment. » ( Voir ce Tableau, PI. 50.) « Le royaume végétal (regnum vegetabile) est divisé en trois grands « continents (dicotylédones, monocotylédones, acotylédones). Chaque « continent est divisé en régions : ce sont les classes ; chaque région « contient des eités. : ce sont les /amlles ; chaque cité se subdivise « en quartiers : ce sont les genres; chaque quartier se compose de « maisons, habitées par les c//oyens, qui représentent les espèces. « Poursuivant dans toutes ses conséquences la comparaison méta- « phorique de Linnæus et de R. Brown, j'ai séparé les continents par MÉTHODE DE LEMAOUT. 325 « des mers plus ou moins larges, dans lesquelles s’avancent des pro- montoires, qui se rapprochent en raison de leur affinité. Les ré- gions sont, les unes séparées par des détroits, les autres réunies par des isthmes, les cités de chaque région sont mises en communica- tion par des lignes ou chemins qui constituent un réseau, dont chaque nœud est occupé par une cité, et dont les vides sont repré- sentés par les intervalles qui séparent ces cités. « Chaque cité s'ouvre par plusieurs porles, où aboutissent les lignes de jonction qui la mettent en rapport avec les cités voisines ; chaque porte doit donc être semblable ou analogue à celles qui lui correspondent par l'intermédiaire de ces lignes; sans cette similitude, la communication ne peut avoir lieu entre les deux cités. « Ce que nous disons de la cité s'applique à ses quartiers, dont « chaque maison renferme les individus d'une mème espèce. «'Appliquons cette fiction au tableau (PI. 50), qui représente « huit cités (ou familles) appartenant à la région des dicotylédones « monopétales hypogynes de Jussieu (exogènes corolliflores de De « Candolle). Vos études vous ont familiarisés avec la signification des « coupes transversale et verticale de la fleur et de la graine. Si donc « vous avez présente à l'esprit la subordination des caractères, vous « saisirez rapidement les rapports et les différences entre les huit « familles que vous avez sous les yeux. Chacune d'elles vous permet « de voir le nombre des cotylédons, la position de la graine dans « l’ovaire, la direction de la radicule, la présence ou l'absence de « l’albumen, la préfloraison de la corolle, enfin la corrélation entre « les pétales, les étamines et les carpelles, en ce qui concerne la sy- « métrie de forme, de nombre et de position. Ces divers caractères, « comme je vous l'ai dit, sont ceux qui possèdent le plus de valeur « dans la coordination des familles. « Supposez maintenant que vous vouliez visiter successivement les « huitcités qui sont représentées sur cette carte : après avoir séjourné, « par exemple, dans la cité des solanées (douce-amère), vous vous « disposez à passer dans celle des scrofulariées (muflier). Il y a deux « portes pour sortir de la cité : l'une, représentant le pistil, que «nous nommerons porte des gynécées, et l’autre, représentant la « corolle avec les étamines, que nous nommerons porte de l’andro- « cée. Si vous êles sorti par la porte de l’androcée, il vous sera im « possible de faire le trajet, parce que les communications n'existent « = « 2 LC = L 2 & = + À 326 CLASSIFICATION. « « « « « pas entre une corolle régulière à cinq étamines et une corolle irré- gulière à quatre étamines inégales; dès lors vous rentrez dans la cité, vous la traversez diamétralement, et vous sortez par la porte du gynécée qui vous conduit directement à celle des scrofulariées, dont la structure est la même, puisqu'elle consiste en un double carpelle formant un ovaire à deux loges multi ovulées. Si de là vous vouliez passer dans les orobanchées, vous le pourriez directe- ment, car il y a communication directe; cependant le gynécée uniloculaire des orobanchées diffère assez du gynécée biloculaire des scrofulariées pour rendre le chemin un peu ardu; ce chemin serait beaucoup plus facile si vous étiez sorti des scrofulariées par la porte de l’androcée, qui est exactement semblable à sa corres- pondante des orobanchées. « Revenez aux solanées, qui ont été votre point de départ. Vous voulez, je le suppose, passer dans les borraginées (consoude) : les deux portes des solanées vous y conduisent; mais il faudra faire un détour, et longer en passant la cité des convolvulacées (liseron). Toutefois les voies seront plus faciles en sortant par la porte de l'androcée, qui offre bien plus d’analogie avec ses correspondantes des cités voisines que n'en offre la porte du gynécée. En effet, celle-ci se compose, pour les trois cités, de deux carpelles; mais ces deux carpelles forment deux loges multiovulées dans la pre- mière; dans la seconde (convolvulacées), les deux loges ne con- tiennent que deux graines chacune, et quelquefois une seule; dans la troisième (borraginées), les ovaires sont quadrilobés et consti- tuent presque quatre akènes. La communication est done mieux établie entre ces trois cités par l’androcée, qui dans toutes consiste en une corolle régulière à cinq divisions, portant cinq étamines . « alternes. « Vous êtes arrivé aux borraginées, et vous voulez passer dans les labiées, cité très-voisine ; vous ne prendrez pas pour cela la porte de l’androcée, qui est sans communication avec celle des labiées, mais vous sortirez par le gynécée, lequel est semblable au gynécée des labiées : c’est en effet un ovaire quadrilobé. Des labiées, en sortant par l’androcée, vous pourrez passer successivement dans les verbénacées, les acanthacées, les orobanchées, les scrofulariées, qui ont un androcée tout à fait semblable, c’est-à-dire une corolle irrégulière et quatre étamines inégales. « «€ « « « « MÉTHODE DE LEMAOUT. 327 « Quant aux différences qui séparent les familles voisines les unes des autres, elles sont, pour la plupart, consignées dans l'enceinte de chaque cité ; vous les reconnaîtrez par la position de la graine, la direction de la radicule, la présence ou l'absence de l’albumen, et la préfloraison de la corolle. « En disposant ainsi les familles d'après leurs affinités sur une surface plane, je ne me suis pas dissimulé qu'elles se coordonne- raient d’une manière beaucoup plus naturelle si elles étaient dis- tribuées sur une sphère; on aurait alors, au lieu des trois conti- nents, trois sphères principales concentriques, dont la plus intérieure, comme étant la plus ancienne, représenterait les acoty- lédones, et la plus superficielle, celle des dicotylédones. Ces sphè- res ne seraient pas pleines; elles représenteraient des groupes de familles plus ou moins excentriques, de même que la sphère céleste nous offre des constellations plus éloignées de nous les unes que les autres. Mais, une telle configuration de l’ordre natu- rel étant inexécutable sur une surface plane, j'ai dû me contenter des deux dimensions que m'offrait le papier. « Vous concevez qu'après avoir disposé en réseau les familles d’une région, on peut disposer de la même manière les genres de chaque famille, les espèces de chaque genre; et composer ainsi un ensem- ble de tableaux qui constituerait un véritable atlas du monde végé- tal, atlas qu’on pourrait résumer dans une mappemonde offrant synoptiquement les continents et les régions. Or, il doit être évi- dent, pour vous, qu’une telle mappemonde représente le plan d’un jardin botanique, et que ce plan, quelque imparfait qu'il pût être, serait encore plus rationnel, plus instructif et plus perfectible que des plates-bandes longitudinales et parallèles. » Le - AVOLMEEP MIT TON #1 9 ei bgniaes cMotéet ent tas ne morreréhil 78 niu@R . cr NP a Ne ef GA matos Mopti carats anti otet ROM RP MEMnont «7 cream AN Re emdrét hf ay Ten en Las er 08 SE eGMtER Late li taf Et TNA En adhes: PT arr — ana ue bite rernt etiqu't aol abriter à dope * au arte d fa bte y Whre beaftlncp" shbtart ait 5 srtte Ds oi MR PARA URT qiSatelt srintier tard" si hnohelie detail Pi 6 dates arriritis OR aff t nette lier ati triage Iatoee PL: BAT hottes dre ten A M int sAtton ,9 L'RARE Fat SPA ERENE< he Hs Hrrgl CALE pret He ntiatA Nero tal -/hsndaftt an4 +hMcè Ve arb dé #i0t “érne Gr PUTOUES ebtbt are AU ess ro MSin Hritht diiq'emnfitltdre ants: Who” Svdtth at éitinrt A Em iRERA ay ait Aie ot | ASIE ve: TE AVR Aer à rire RATE 3 RSA AE MS EOE no EU ins LE: dons b alle crane à Fhanat io HE Mgr st re * nmpiitts Nue #ttf rte) silo 8: vtr Br re M Eh #4n Sera d Ye br Hits 4 “sation dit are nest PAUSE ae LA re dr PE tes aber MUTUEL ELU oi UE EE héritihghaisse pie pr tee ENT Sn Éthrité él ty Btrairitqu pol roi do te tR de ee sf eye er Ra ti “Are end NME super leg een Ad ET sup he té CL ALL EL LIU re, | + AFS rer TRE Dale doc 45 phases di LA LR ENTRE Le Les T É Ar ait : . tr \? p é 2 Ÿ s PAM smilies, ef 1 state L'E0 L ir t els do l'arult 2 Ci el «au ME A + “pile AL) à at voue ii È eme AUIOCE (© «da bites : Re EE or rte pm bé: NO é LEE Mnémian rt si 2 40h (èÿ LU qui DL TA mini mb sel mt 4 -d . . - DEC ELLES] unir he-g45rt . La BOTANIQUE GÉNÉRALE LIVRE VII CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES Ier EMBRANCHEMENT. — PLANTES ACOTYLÉDONÉES. Ile ==, IIIe — PLANTES MONOCOTYLÉDONÉES. PLANTES DICOTYLÉDONÉES. SIAHAËO AU OTAATOR “ “4 PA - k re : F e ’i CR + _ | Œ V | NY SAVIN PAIITUMT 2T0 AAIOTAUN VA 24H ATIAAAT à 200 " asmoniestol email — .TÉIMARONA NE hair erread'| ces aatrivrenht Eareifl = ' GARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES Après l'examen que nous venons de faire des classifications, il nous reste à retracer les caractères des principales familles, et à signaler, pour chacune d'elles, les espèces les plus remarquables par le rôle qu'elles jouent dans la végétation, ou par les produits qu’elles procurent. Nous suivons, pour celte partie de notre ouvrage, la mé- thode primitive, celle d'Antoine-Laurent de Jussieu, la plus natu- relle suivant nous, en la modifiant toutefois, au point de vue de l’en- chaînement des familles, et en la corrigeant en ce qu'elle peut avoir de défectueux. C’est ainsi, par exemple, que nous établissons, pour les monocotylédones, les trois groupes créés par de Jussieu pour les dicotylédones, d'après l'absence, la présence et la structure de l’en- veloppe florale, et que nous les divisons en apérianthées, où à fleurs sans enveloppe florale proprement dite; en #0onopérianthées, où à fleurs pourvues d'un périanthe simple; et en dpérianthées, ou à fleurs pourvues manifestement d’un calice et d’une corolle. Pour les dicotylédones, nous plaçons en tête des apétales les iclines ou plantes à fleurs unisexuées; la séparation des sexes n'étant, selon nous, que le résultat de l'avortement d'un des organes sexuels. PREMIER EMBRANCHEMENT PLANTES ACOTYLÉDONES C'est dans cet embranchement qu'on trouve les végétaux les plus simples en organisation ; quelques-uns sont, microscopiques. Ils sont généralement composés de Lissus cellulaires, et on ne découvre de fibres et de vaisseaux que dans les fougères. Les organes reproduc- teurs diffèrent essentiellement de ceux des végétaux monocotylédo- nés et dicotylédonés. Point de fleurs proprement dites; la reproduction s'opère par spores, ou cellules génératrices, dispersées dans le tissu même de la plante, ou renfermées dans des cellules mères qui por- tent des noms différents, suivant les familles. Linné, croyant que les organes sexuels existaient, mais qu'ils échappaient à l’observation à cause de leur petitesse, avait nommé ces plantes Cryplogames. La- marck, pensant que ces organes n'’existaient pas, donna à ces végé- taux le nom d'Agames. Enfin de Jussieu, considérant que les graines ou spores ne renferment pas d’embryon, et, conséquemment, pas de cotylédons, a proposé le nom d'Acotylédones. Les découvertes ré- centes de la science ont fait connaitre les organes mâles et femelles qui concourent à la reproduction de ces végétaux inférieurs, et la façon dont ces éléments sexuels se comportent l’un par rapport à l'autre. L'élément ou l'organe femelle est la spore, qui, dans certains cas, est douée de mouvement jusqu'au moment où elle germe pour donner naissance à une nouvelle plante ; c'est à cause de ce mouve- ment qu'on lui a donné le nom de zoospore. L'élément ou organe mâle est composé de petits corps mobiles munis de cils vibratiles, et nommés anthérozoïdes ; ils sont renfermés dans des conceptables ou cellules mères, appelés anthéridies, et, lorsqu'ils s’en échappent, ils s'appliquent sur l'organe femelle qu'ils vivifient et rendent fécond. PLANTES ACOTYLÉDONES. 389 l'° secrion. — Acotylédones dépourvues de feuilles ou d'appendices ressemblant aux feuilles. Fame DES ALGUES. — ALGÆ. (Alas [, pl. 14, et all, II, pl. 47 et48.) Les algues sont des plantes qui vivent dans l’eau, ou quelquefois sur le sol et les corps qui ont été submergés. Elles ne présentent pas toutes le même degré d'organisation : les unes sont réduites à une seule cellule (protccoccus); d’autres sont composées de cellules pla- cées bout à bout, formant des sortes de filaments simples ou ramifiés (conferves) ; d’autres fois ce sont des lames plus ou moins épaisses, de consistance molle (ulves), ou épaisses, planes et colorées (floridées), ou coriaces nervées (fucacées), toutes généralement gélatineuses. On a divisé cette famille en plusieurs sous-familles ou ordres, d'après la forme extérieure et le mode de reproduction, 4° Les praromacéss, corpuscules microscopiques, les plus simples en organisation; elles sont composées d'une ou de deux cellules accouplées, et leur forme est, le plus souvent, linéaire, aciforme, cunéiforme, quadrangulaire, en croissant, ou globuleuse, Elles vivent libres, isolées dans les eaux comme les infusoires,. 2° Les nosrocmmées (Atlas I, pl. 14, fig. 4 à 4) sont également des corpuscules microscopiques, globuleux ou allongés, mais qui, au lieu de vivre isolément, se réunissent en grand nombre, en cha- pelets ou en filaments articulés, qui sont agglutinés ensemble, formant alors des lames ou des plaques gélatineuses, sur le sol ou les pierres très-humides. La teinte verte que prend la terre qui a été quelque temps recouverte par l’eau, est due à la présence de nostochinées, lels que protococcus où rivularia, et les plaques sanguinolentes qu'on rencontre souvent au pied des murs très-humides appartiennent au genre palmella. Pendant les fortes chaleurs d'été, on voit apparaitre dans les prés, à la suite des orages, des sortes de morceaux de peau gélatineux et verdâtres, et plus ou moins plissés, qui semblent se détacher du sol ; ces membranes sont des x0s10ch, plantes qui jouis- sent, à un haut degré, de la faculté de reverdir, ou plutôt de revivre après une dessiécation complète, dès qu’elles se trouvent replacées dans un milieu humide, Comme les xos{och n'apparaissent que pen- 334 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. dant les pluies, époques des douleurs goutteuses, les grands guéris- seurs d'autrefois voyaient, dans cette coïncidence, une indication de propriété anti-goutteuse. Les nostochinées se reproduisent par la rupture de cellules mères, qui contiennent plusieurs cellules consli- tuant autant de plantes. 3° Sous le nom de conFervacées on désigne toutes les algues fila- menteuses, c'est-à-dire celles composées de cellules unisériées (Atlas I, pl. 8, fig. 4, et pl. 14, fig. 5-6) formant des fils très-déliés, simples ou ramifiés, continus ou articulés, verts ou plus ou moins colorés en rouge, et dont le liquide, renfermé dans les cellules, se transforme en organes générateurs. Ce liquide s’épaissit d’abord, se concrète et se divise alors en de nombreux corpuscules doués de mouvement à la sortie de la cellule mère; les uns constituent les anthérozoïides où organes mâles ; les autres les zoospores, ou spores animées, comme les infusoires, et destinées à reproduire Ja plante. Cette mobilité de l'organe reproducteur fit croire, à quelques anciens auteurs, que les con/ferves élaient des êtres qui passaient de l'ani- malité à la vie végétale, et ils les regardaient comme des animaux- plantes. Les confervacées croissent dans les mares, les rivières, les sources d’eau douce et dans les mers ; ce sont elles qui s’attachent aux parois des bassins, des tonneaux d'arrosement, et qu'on désigne vulgaire ment sous le nom de #7ousse d'eau. Les qualités et propriétés de ces plantes sont à peu près nulles; c'est au rytiphlæa tinctoria qu'on attribue la belle couleur rouge que prennent, à certaine époque, les eaux de la Méditerranée et de l'Atlantique; le conferva rivularis est employé dans les campagnes pour calmer les douleurs des brülures ; il produit l'effet d’un linge mouillé. 4° Les cuarAcées (At. 1, pl. 14, fig. 8) sont des algues qui présen- tent une sorte de tige cylindrique, creuse, souvent incrustée de matière calcaire, articulée, simple ou rameuse, et garnie à chaque articulation de nombreux petits rameaux verticillés. Les anthéridies sont globuleuses, rouges et contiennent des anthérozoïdes allongés, mais enroulés d'abord en spirales; les spores sont renfermées dans des conceptacles ou sporanges, qui occupent les parties laté- rales des tiges et placées au-dessus des anthéridies. Les chara vivent dans les eaux stagnantes et infestent souvent les pièces d’eau: La trans- parence des tiges permet de voir la circulation des sues intérieurs ; PLANTES ACOTYLÉDONES. En, toutes ces plantes exhalent une odeur de marais très-désagréable. 5° Les uzvacées forment des lames membraneuses, continues, planes, sans côtes, ou tubuleuses, de couleur verte, rarement pour- pre. Les corpuscules reproducteurs sont renfermés dans des spori- dies dispersées dans la masse du tissu de la plante, et qui, exté- rieurement, se présentent sous forme de granulations. Ces plantes sont marines et fluviatiles. Sur les côtes d'Écosse on en mange une espèce en salade, l’uva lactuca. 6° Les rLorRIDÉES (Atl. Il, pl. 47 et 48) ont des couleurs pourpres ou roses des plus vives, d'où leur nom qui rappelle les fleurs. Ce sont des lames ou /rondes plus ou moins épaisses, parcourues sou- vent par des côtes très-fines comme des nervures de feuilles (deles- seria, PI. 48, fig. 2), ou tout à fait planes, simples (4a/ymena, PI. 47, fig. 4), ou divisées dichotomiquement. (spkærococcus) en lanières plus ou moins étroites. Les spores sont renfermées dans des conceptacles saillants, tuberculeux, dispersés à la surface de la fronde. Les plantes de cette sous-famille sont exclusivement marines ; elles ont des couleurs très-vives, qui les font rechercher des personnes étrangères à la botanique, pour en former des sortes d'albums de des- sins bizarres et même gracieux. Toutes donnent, par la décoction, un mucilage nutritif; les Lalymenia edulis et palmata entrent dans l'alimentation des habitants des iles de l'Océan et des côtes de l’Asie ; quelques-unes, comme le sphærococcus crispus, ont des propriétés pectorales et toniques ; d'autres sont vermifuges, telle est la #2ousse de Corse, qui est un mélange de plusieurs petites espèces, désigné en pharmacie sous le nom de kelminthocorton. Enfin les fameux nids d’hirondelles salanganes, si estimés des Chinois et des Asia- tiques, sont en partie composés de gelidium , sphærococcus et cera- mium; dans leur état de vieillesse, ces plantes se décolorent et se résolvent en une sorte de gelée qui flotte à la surface des eaux ; c’est là que les hirondelles s’en emparent, pour confectionner leurs nids, dans les cavernes profondes de l’île Java et des côtes de l'Asie. 7° Les rucacées (AtL. E, pl. 8, fig. 5; pl. 14, fig. 7 et 9)comprennent toutes ces grandes algues de couleur vert-olive, dont la lame ou fronde est épaisse, continue, coriace, rarement membraneuse, plane où filiforme, le plus généralement parcourue par une côte médiane très-épaisse, qui souvent, dans la portion inférieure, est compléte- ment dénudée et ressemble alors à une sorte de tige ou de pétiole. 336 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. Les organes reproducteurs, spores et anthérozoïdes, sont ou réunis sur le même pied et dans le même conceptacle (plantes hermaphro- dites), ou séparés sur des individus différents (plantes dioïques). Ces conceptacles, épars sur la fronde, ou rassemblés aux extrémités des lanières renflées, sont en partie immergés dans la masse du tissu ; le col ou l'ouverture fait seul une saillie tuberculeuse. Toutes les fuca- cées sont des plantes marines, qui adhèrent aux roches à l’aide de crampons radiciformes. Elles croissent sous toutes les latitudes ; leurs dimensions sont très-variables ; quelques-unes, entre autres les ma- crocystis, acquièrent des longueurs considérables et forment, sur les mers, des bancs immenses qui souvent arrêtent la marche des vais- seaux, Qn s’en sert, sur les côtes, comme d'engrais ; l’incinération donne des cendres qui, par lixiviation, donnent du carbonate de soude, ou soude de varech,et des eaux-mères dont on extrait l’iode; mais c’est sur- tout du fucus vesiculosus et des laminaria quel’industrie retire ces deux substances. En Europe, les habitants pauvres des côtes font entrer dans leurs aliments les /aminaria saccharina et digitata ; en Asie, ce sont des sargassum : le S. lancifolium est un mets délicieux pour les Sandwichiens; sur les côtes de l'Amérique, c’est le Durvillea utilis qui fait la base de l’alimentation des malheureux ; et le célèbre glu- ten ÆHai-tsai des Chinois est préparé avec le /ucus tenax. Famize DES CHAMPIGNONS. — FUNGI. (A, I, pl. 14, fig. 13 à 21, et atl. I, pl. 46, fig. 28, et pl. 48, fig. 3.) Les champignons sont des plantes dont l’organisation est aussi variable que celle des algues. Tantôt ce sont de simples filaments articulés, simples ou ramifiés (Atlas I, pl. 44, fig. 16 à 20), tantôt des petits mamelons celluleux ou des pustules; d’autres fois, des masses charnues, subéreuses ou mucilagineuses, dont la forme est diversifiée à l'infini. Les organes reproducteurs sont de plusieurs sortes ; Jes spores, nommées aussi sporules ou sporidies, véritables corps reproducteurs comme les spores des algues ; puis les conidres, les stylospores et les spermaties renfermées dans les spermogonies, et qui, malgré leur nom, ne doivent pas être considérées comme les organes mâles, complétement inconnus dans cette famille, malgré les recherches des plus éminents cryptogamistes. PLANTES ACOTYLÉDONES. 3931 Les champignons ont été divisés, comme les algues, en plusieurs sous-familles : ë 1° Les cymvomycères de Friès ou Urédinées de De Candolle, sont des champignons constitués par des sporidies nues, de formes di- verses (Atlas IE, pl. 1%, fig. 13, 14) naissant sous l’épiderme des plantes vivantes, et qui, en se développant, produisent des sortes de pustules à la face inférieure ou supérieure des feuilles; ces pus- tules se rompent à la maturité, et offrent alors une ouverture par où s'échappe une poussière, qui est composée de sporidies (Atlas F, pl. 44, fig. 15), appelée vulgairement la rouille. L'ergot de seigle, et l'ergot de blé, etc., sont des parasites qui appartiennent à cette sous-famille. L'ergot, administré à l'intérieur, est employé dans la chirurgie comme hémostatique et en obstétrique pour favoriser l'ac- couchement; à haute dose il détermine des accidents graves, qui peuvent être suivis de mort. 2° Les nypHomiIcÈrEs ou Mucédinées sont des petites masses aré- neuses ou floconneuses, molles, composées de filaments celluleux, simples ou rameux (Ati. 1, pl. 14, fig. 16, 18, 19, 20), qui se déve- loppent sur les matières organiques en état de décomposition; telles sont les mucosités qui apparaissent sur la tannée des serres; les ré- seaux aréneux, blancs, des oÿdium qui enlacent les grains de raisins, et constituent la maladie de la vigne; le duvet floconneux qui appa- rait sur les fruits gâtés, et qui constitue la moisissure du pain, de la viande cuite, du lait caillé, ete. Dans toutes ces plantes, les spores naissent de la division des filaments, ou du renflement des cellules terminales. 3° GasréromycËres. Les champignons de ce groupe sont des amas celluleux, de forme régulière plus ou moins sphérique, qui naissent sur des corps putrides et sortent de terre, comme, par exemple, les vesses de loup (AU. HF, pl. 14, fig. 24), ou de forme irrégulière et croissant sous terre comme la /wffe. Les spores sont contenues dans l'intérieur même de la masse cellulaire qui est recouverte d'une sorte d’écorce nommée peridium, quelquefois double, ce que pré- sentent les geaster. Dans la truffe, la chair noire est constituée par les cellules qui renferment les spores auxquelles elle doit sa teinte; les veines blanches sont formées par les cellules stériles, c'est-à-dire dépourvues d'organes reproducteurs. Tout le monde connait les pro- priétés et qualités de la truffe. Botan., T. I. 22 338 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. %° Les ryrénomycÈrés de Friès ou Æypozylées de De Candolle sont des petites masses cellulaires, dures, généralement noires, sphéri- ques ou semi-sphériques, quelquefois plus ou moins en forme de massue ; les spores sont renfermées dans des petites cavités spéciales, d'abord closes, puis qui s'ouvrent par un pelit pertuis. Ces champi- gnons, par leur petitesse, ressemblent à priori à certaines espèces de la famille des lichens; ils croissent généralement sur le bois mort. 5° Les ayménomycères de Friès sont les véritables Ærg2 ou cham- pignons de Brongniart. Ils présentent des formes très-variées ; tan— tôt ce sont des lames plus ou moins épaisses et diversement con- tournées (tremelles) ou formant la coupe (Atl. I, pl. 14, fig. 24, Pezize); d’autres fois ils ont la forme d’un auvent plein (bolet ama- douvier), ou enfin celle d’un parapluie (agaric et amanite, Atl. I, 1. 44, fig. 25). Leur consistance est aussi variable : charnue dans agaries; ligneuse et tubéreuse dans certains bolets; laiteuse dans les agarics âcres, etc. Quelques-uns de ces champignons, les amanites (fig. 25), sont d’abord renfermés dans une sorte de bourse nommée volva ; la plupart ontune espèce de tige appelée s/pe, qui supporte une masse charnue désignée sous le nom de chapeau, dont le dessous est tantôt garni de feuillets (agaric, Atl. IF, pl. 46, fig. 23), tantôt de tubes (bolet), et d’autres fois de pointes (hydnum). Dans les agaries et les amanites, les feuillets sont protégés par une membrane qui se trouve déchirée par le développement du chapeau, et dont souvent une partie reste fixée au sommet du stipe; c'est elle qui constitue le velum ou la collerette (AU. WE, pl. 43, fig. 2). Tous présentent une mem- brane fructifère nommée Lymenium, qui tapisse les feuillets ou l’in- térieur des tubes, et sur laquelle sont fixées les spores qui, en ger- mant et en se développant, produisent de longs filaments blancs, enchevêtrés, qu'on appelle zycelium ou blanc de champignon. Ces champignons croissent sur la terre ou sur les arbres morts; leur présence sur les arbres vivants dénote un état maladif du sujet, et souvent présage sa mort prochaine. Certains champignons de ce groupe sont comestibles : l’agaric de couche, l'oronge vraie, le bolet comestible, la morille, la chanterelle el beaucoup d'autres espèces du genre agaric, des clavaires, des hel- velles, des hydnes. Mais à côté se dressent des espèces très-véné- neuses qui ont malheureusement la plus grande ressemhJance avec les comestibles, et qui, par méprise, occasionnent de graves acci- PLANTES ACOTYLÉDONES. 339 dents, trop souvent la mort : tels sont surtout l’oronge fausse (Atl. IE, pl. 43, fig. 25), le bolet tubéreux et une infinité d’agarics. Aucun caractère ne peut faire reconnaître le bon du mauvais champignon ; le principe actif paraît se développer sous l'influence de la tempéra- ture; telle espèce, en effet, inoffensive dans les pays froids, devient vénéneuse dans les pays plus tempérés. Bory de Saint-Vincent nous a assuré avoir mangé, en Russie, des champignons qui sont vénéneux en France, sans jamais avoir éprouvé d’indisposition. Faute de connais- sances suffisantes pour distinguer les espèces alimentaires, il est donc prudent de s'abstenir d’en faire usage. L'industrie tire un produit du bolet amadouvier, connu sous le nom d'amadou ; c’est la partie sous-ligneuse de ce champignon qui est réduite en lames par des battages. La chirurgie l'emploie natu- relle pour étancher le sang des plaies; celle employée pour l'usage du briquet est préparée avec du salpêtre qui entretient et propage la combustion. Les anciens, ne voyant aux champignons ni racines ni graines, leur attribuèrent une origine divine, et les nommaient fils des dieux et de la terre. Quelques auteurs du siècle dernier, parmi lesquels il ‘faut même citer Linné, regardaient les champignons comme l’œu- vre et l'habitation de certains polypes. Munckausen alla mème jus- qu'à dire que les champignons produisaient des œufs véritables, desquels sortaient des vers qui se métamorphosaient ensuite en d’autres champignons; il fondait ce système sur la présence de vers dans le tissu de ces plantes. Il est vrai, en effet, qu'on trouve des petites larves dans les champignons ; mais elles proviennent d'œufs déposés par les insectes de diverses familles, et ne sont nulle- ment le produit de la plante. Dans l’état actuel de la science, il n’est plus permis de douter de Ja nature et de l’origine des champi- gnons, et le quatrième règne de la nature proposé en 1820 par Nées d’Esenbeck, pour ces prétendus animaux-plantes, est tombé dans le néant. | Fame pes LICHENS. — LICHENES. (AU. 1, pl. 14, fig. 10, 11, 12, et al, 11, pl. 43, fig. 3; pl. 48, fig. 4.) Les Lichens sont des plantes qui forment, sur les pierres et sur les troncs d'arbres, des sortes de plaques nommées /Aalles (At. TH, pl. 1%, 9340 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. fig. 10), sur lesquelles l’œil aperçoit de petites verrues qui contien- nent les spores. Ces thalles sont irréguliers, intimement adhérents au corps sur lequel ils naissent, ou fixés seulement par un point; ils sont crustacés dans les opegrapha, pulvérulents dans les /epraria, foliacés dans les s#icta, cartilagineux dans les ramalina (AU. I, pl. 14, fig. 11), cylindriques dans les #snea, arbusculeux dans les c/adonia. Les verrues qui naissent sur ces thalles ont généralement la forme de petites coupes, d'où le nom de scufelle, qui leur a été donné; on les appelle encore apothecion. La face supérieure de ces scutelles est constituée par une infinité de petits tubes clos nommés /hègues, qui contiennent les spores. Les lichens se rencontrent dans toutes les parties du globe; ce sont eux qui terminent la végétation dans les hautes montagnes et dans les régions polaires. Le cenomyce rangiferina x devient le prin- cipal et peut-être l'unique aliment des rennes. L'homme du Nord y trouve une alimentation salutaire, et les Nor- wégiens prétendent que ceux qui mangent le lichen, de préférence aux poissons, ont une meilleure santé et ne sont pas sujets à l’élé- phantiasis. C’est avec le lichen d'Islande qu’on prépare la pâte de ce nom ; des roccella on extrait un principe colorant, rouge, violet-foncé, connu sous le nom d’erseille, et qui, suivant Tournefort, serait la pourpre d’Amorgos, que les Grecs tiraient jadis d'une des iles Cyclades. I° secrion. — Acolylédones munies de fewlles ou offrant des organes foliacés verts. Famizce Des HÉPATIQUES. — HEPATICÆ. (At, I, pl. 15, fig. 1 à 5.) Petites plantes de contexture celluleuse, composées d'un organe ressemblant à une feuille étalée sur la terre, et nommée /ronde, ou d'une petite tige garnie d'écailles foliacées, vertes, disposées para- lèlement sur deux rangs (fig. 5-6). La fructification est une sorte de capsule qui s'ouvre de has en haut en plusieurs lobes sous lesquels sont situés les sporanges contenant les spores (fig. 3). Cette famille, créée par De Jussieu, ne possède aucune plante PLANTES ACOTYLÉDONES. 341 intéressante au point de vue de lutilité. Les hotanistes modernes l'ont divisée en riceiacées, anthocérotées, targiontacées, marchantiacées et jongermanniacées. Les plantes de cette dernière sous-famille res- semblent beaucoup, par le facies, à des mousses. FAMILLE DES MOUSSES. — MUSCH. (AU. I, pl. 15, fig. G à 10, et all. I, pl. 48, fig. 5-6.) Les Mousses sont des petites plantes miniatures du règne végétal, formant ces épais et moelleux tapis de verdure qui recouvrent les sols humides, et qu’on rencontre souvent aussi en petites touffes sur les troncs d’arbres et sur les murs. Elles ont une tige de contexture celluleuse; des feuilles écailleuses éparses, appliquées sur l'axe ou distiques et étalées. Les anthéridies ou tubes renfermant l'or- gane mâle sont réunies en grand nombre au centre d’une petite rosette de feuilles qu'on appelle /eutlles périgoniales, et situées au sommet des tiges ou de courts rameaux latéraux (At. F, pl. 4, fig. 9). L'organe femelle est une capsule portée par un pédicule, enve- loppée d’abord par une membrane close qui se sépare de la tige par sa base, et qui, emportée par la capsule, constitue la coiffe (AU. F, pl. 15, fig. 6, et atl. 48, fig. 5v). Cette capsule, à sa maturité, s'ou- vre circulairement; on appelle opercule le couvercle qui s'en dé- tache ; urne la portion inférieure contenant les spores. L'orifice de cette urne est le péristome (AU. IT, pl. 48, fig. 5), garni, le plus sou- vent, de nombreuses dents disposées sur un ou deux rangs, et qui, au moment de la chute de l’opercule, sont placées horizontalement, formant ainsi une sorte de membrane nommée éprphragme. Les spores sont insérées tout autour d’un axe central, qui a reçu le nom de colonne, où columelle. — Les mousses se distinguent essentielle- ment des hépatiques et des lycopodiacées par leur capsule operculée munie d'une coiffe Elles ne jouissent d'aucune propriété réelle ; on les emploie pour l'emballage des plantes et des objets fragiles. Depuis quelques années, les sphagnum, plus où moins hachés, entrent dans la composition des terres destinées aux végétaux délicats, surtout aux plantes épiphytes. Les mousses qui, autrefois, étaient réunies aux lichens, aux hépa- tiques el aux algues, forment aujourd’hui les familles des erdréacées, sphagnacées el bryacées. 342 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. FAMILLE DEs PRÈLES. — EQUISETACEÆ. (At. I, pl. 45, fig. 15, et atl. II, pl. 30, fig. 15.) Les plantes de cette famille, créée par De Candolle, sont des herbes à rhizomes souterrains, d'où partent des tiges cylindriques, articu- lées, munies à chaque articulation de très-petites feuilles soudées entre elles, et formant ainsi une gaine plus ou moins profondément dentée. Les spores, munies de longs fils terminés en massue nom- més élatères, d'abord enroulés en spirales autour d'elles (Ati. IF, pl. 30, fig. 15), sont renfermées dans des sporanges placées à la face inférieure d’écailles peltées, rassemblées au sommet des tiges en une sorte d'épi. Dans certaines espèces, il y a deux sortes de tiges : la tige fertile, ou portant la fructification, simple et apparaissant la première; la tige stérile naissant ensuite, garnie des nombreuses et fines ramifications qui lui donnent l'aspect d'une queue d'animal, d’où le nom vulgaire de queue de cheval appliqué à ces plantes. Les prèles ont été longtemps confondues avec les fougères, et Adanson les classait parmi les conifères, à cause de leur fructification en épi, ressemblant au chaton mäle de certains pins, et de leur tige qui rap- pelle celle des ephedra et des casuarina; mais ces ressemblances ne sont qu’apparentes, et les prêles appartiennent réellement bien à la cryptogamie. Les tiges de la prêle des bourbiers (eguisetum lümo- sum), étant hérissées de nombreuses aspérités, sont employées dans l'industrie pour polir les bois et métaux précieux. Les propriétés médicales qu’on leur attribue sont contestées par plusieurs au- teurs. Fame Des LYCOPODES. — LYCOPODIACEZÆ. (AL L, pl. 15, fig. 13, 14; atl. Il, pl. 46, fig. 20.) Les Lycopodiacées, créées par Swartz, sont des herbes vivaces, gazonnantes, ou des sous-arbrisseaux grimpants, à feuilles écailleuses comme celles des mousses. Les spores sont contenues dans des petites capsules nommées sporocarpes, qui naissent à l'aisselle des feuilles (AU. I, pl. 45, fig. 14), ou qui forment des. petits épis au sommet des tiges (Ati. II, pl. 46, fig. 20). La poudre de lycopode est consti- tuée par les spores; c’est le soufre végétal employé sur les théâtres pour simuler les éclairs. PLANTES ACOTYLÉDONES. 343 \ FAMILLE DES FOUGÈRES. — FILICES. (AU, 1, pl. 15, fig. 11 et 12; atl. I, pl. 30, fig. 1 à 13, pl. 43 et 46.) Cette famille est aux acotylédones ce que les renonculacées et les rosacées sont aux dicotylédones ; c’est-à-dire qu’elle renferme des plantes très-dissemblables, et qu'elle est difficile à caractériser. A première vue, on ne comprend pas la présence des ophioglossum dans celte famille; mais elle s'y rattache par des intermédiaires : botrychyum (AU. 1, pl. 43, fig. 5), aneinua, osmunda (AU. M, pl. 15, lig. 12), gleichenia, etc. On peut dire, néanmoins, que les fougères sont des plantes munies d’un rhizome généralement ligneux, quel- quefois de tiges qui atteignent 20 mètres et plus de hauteur, portant, à leur sommet, des feuilles de formes diverses, nommées /rondes, à nervures généralement bifurquées (Atl. IF, pl. 46, fig. 21), et à la face inférieure desquelles sont les fructifications (AU. IE, pl. 48, fig. 8); quelquefois ces frondes se transforment plus ou moins compléte- ment en organe fructifère ayant alors l'aspect d’un épi (genre ophio- glossum), ou celui d’une grappe (genre osmunda, fig. 12). Ces feuilles sont toutes enroulées en crosse avant leur développement (At. IE, fig. 47). Les spores sont contenues dans des sortes de petites bouteilles nommées sporanges (AU. 1, pl. 30, fig. 4 à 6), réunies en nombre indéfini, en petits groupes appelés sores (même pl., fig. 4), qui sont tantôt arrondis comme dans les po/ypodium, tantôt allongés comme dans les asplenium, et très-souvent recouverts d’une membrane nom- mée éndusie. La forme, la position des sores, la présence ou l’ab- sence de l’indusie, et la structure des sporanges, sont les caractères sur lesquels ont été établis les différents genres de cette famille, créée par Linné, et que les auteurs modernes ont démembrée en po/ypodia- cées, hyménophyllées, qleichéniacées, schizéacées, osmundacées, marat- liacées et ophioglossées. Les fougères sont répandues sur tout le globe. Dans le Non. ce sont de très-pelites plantes; dans les régions équatoriales, leur tige atteint à des hauteurs considérables et leurs feuilles ont plusieurs mètres de longueur. On trouve cependant des fougères en arbre dans les régions tempérées, l'Australie en possède plusieurs espèces. La matière médicale est riche en fougères. Ces plantes ne possèe- 3/1 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. dent pas loutes la même propriété : les unes sont des vermifuges, les autres des toniques, des astringents, etc. Quelques espèces sont comestibles : les rhizomes cuits du pferis aguilèna sont très-estimés des Russes; à la Nouvelle-Hollande on mange ceux du pferis esculenta, connus des indigènes sous le nom de narre ; le mama-gu des Néo-Zélandais est le cyathea medullaris, fougère arborescente dont la moelle contient un suc gélatineux rou- geàtre que les insulaires trouvent délicieux. L'agneau des Scythes est le rhizome poilu de l'asprdium baromez, dont le suc gélatineux, san- guin, possède des propriélés astringentes; les Chinois lui attribuent des vertus fabuleuses. FamiLce pes SALVINIÉES. — SALVINIACEE. (AU. I, pl. 15, fig. 16 ;atl. II, pl, 30, fig. 20 et 21.) Petites plantes aquatiques nageantes, à rameaux radiculaires rayonnants, portant des petites feuilles entières, à l’aisselle desquelles naissent les sporocarpes (Atl. IF, pl. 30, fig. 20 et 21) uniloculaires ou biloculaires, renfermant de nombreuses spores. Ces plantes, qui ne possèdent aucune propriété, croissent sous les climats tem- pérés et chauds du globe. Cette famille a été créée par Bartling en deux genres : azolla et salvinia. FAMILLE DES MARSILEACÉES. — MARSILEACEÆE. (AU. 1, pl. 15, fig. 17; atl. II, pl. 30, fig. 16 à 18.) Ces plantes croissent dans les marais; elles ont un rhizome ram- pant, qui porte des feuilles simples ou à quatre folioles, et des sporo- carpes divisés intérieurement en quatre ou en un plus grand nombre de logettes dans lesquelles sont les spores (At. IE, pl. 30, fig. 16, 19). © Famize pes ISOËTES. — ISOËTEÆ. (AU. I, pl. 48, fig. 7.) Petites plantes aquatiques submergées, à feuilles linéaires ruba- D nées, naissant en touffe sur une lige raccourcie, et portant à leur base dilatée les sporocarpes divisés en un grand nombre de logettes. DEUXIÈME EMBRANCHEMENT PLANTES MONOCOTYLÉDONÉES Ce qui caractérise les plantes monocotylédonées, c’est l'embryon pourvu d'un seul cotylédon (Ati. IT, pl. 25). Avec la graine, ou au moment de la germination, on peut très-facilement reconnaitre les végélaux qui appartiennent à cet embranchement ; mais ils sont plus difficiles à distinguer lorsqu'ils ne présentent que des feuilles et des fleurs. Cependant il existe un ensemble de caractères qui permet d'établir une distinction certaine. La tige diffère essentiellement de la tige des dicotylédonées; elle ne présente pas, par la coupe transversale, des couches ligneuses concentriques ; ses faisceaux ligneux sont dispersés sans ordre dans une masse de tissus cellulaire (Atl. I, pl. 29). Tous.les ouvrages de botanique s'accordent à dire que celte tige est cylindrique, et ne s’ac- croit pas en diamètre. C’est une grave erreur ; sa forme est parfai- tement conique, et son accroissement en diamètre a lieu exactement comme dans les tiges dicotylédonées, mais plus lentement. Les feuilles ont une forme généralement allongée, et les nervures sont simples, parallèles entre elles, soit longitudinalement (Atl. F, pl. 44, fig. 4), soit transversalement; il n’y a d'exception que dans les feuilles des aroïdées, smilacées et dioscorées, qui ont des feuilles dont la nervation est rameuse et anastomosée. La fleur enfin offre le nombre trois ou son multiple, pour chacun des organes ou dans un des organes qui la constituent ; quelques exceptions se présentent cependant encore ici. Dans certaines grami- nées, par exemple l'erfhoranthum, on trouve le nombre deux pour chaque verticille floral; on le rencontre également dans quelques resliacées, smilacées, ele. Mais alors on retrouve un caractère dis- tinctif soit dans la feuille, soit dans la tige. 346 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. Classe des plantes monocotylédonées apérianthées. Fleurs dépourvues d’enveloppe proprement dite; étamines et pistils nus ou accompagnés d’une ou de deux écailles, Famizce DES NAIADES. — NAJADEZÆ. (AU. II, pl. 48, fig. 9.) Les ANaïades de De Jussieu, ou Potamées de Claude Richard, ou Fluviales de Ventenat, sont toutes des plantes aquatiques, dioiques ou monoïques, à feuilles munies de stipules interpétiolaires et à fleurs souvent dépourvues de périanthe et disposées en épis. Les fleurs mâles sont composées d’anthères uniloculaires, biloculaires ou qua- driloculaires, mélangées quelquefois à des écailles et à des ovaires qui, ainsi combinés, constituent de véritables fleurs hermaphrodites à périanthe quadrifoliolé; les fleurs femelles sont constituées par un ou plusieurs ovaires uniovulés, terminé par 1, 2 ou 3 styles. Le fruit est une sorte d’akène ou capsule indéhiscente, monosperme, à graines dépourvues d’albumen. — Les naïades croissent dans les rivières et les eaux stagnantes, sous tous les climats. Le zos/era est une plante marine; c’est lui qui est employé sous le nom de parlle-marine, comme succédané du crin, par les tapissiers, et pour confectionner des paillasses de lits. Les Lemnacées, petites plantes nommées lentilles d'eau, qui enva- hissent les étangs et les pièces d’eau artificielles, diffèrent peu des Nüïadées ; elles s’en distinguent par l’absence de tige et par leurs graines pourvues d’un albumen charnu. FamiLze pes TYPHACÉES. — TYPHACEÆX. Créée par De Jussieu, cette famille comprend des herbes aquati- ques à feuilles rubanées, et à fleurs unisexuées, réunies en épis mâles et femelles superposés sur le même axe. Les fleurs mâles n’ont pas de périanthe ; elles forment des épis ou chatons composés d’étamines, entremêlés à des écailles membraneuses ou à des filaments laineux simples; les fleurs femelles, disposées en épi au-dessous de l'épi mâle, présentent une sorte de périanthe constitué par des poils nombreux, PLANTES MONOCOTYLÉDONÉES. 347 claviformes, ou par des écailles entourant les ovaires uniloculaires prolongés en style simple. Le fruit est un akène presque drupacé, an- guleux, monosperme; les graines sont pourvues d’un albumen charnu. — Les plantes, peu nombreuses, de cette famille sont dis- persées à peu près sur tout le globe, et croissent dans les eaux stagnantes et sur le bord des fossés ; elles sont plus répandues dans les contrées tempérées et froides des deux hémisphères.— Les rhizomes de typha sont amylacés, un peu astringents et diurétiques; dans l'Asie orientale, on les emploie pour combattre la dyssenterie ; on prétend que leur pollen sert à falsifier la poudre de lycopode. FAMILLE pEs PANDANEES. — PANDANEÆ. Les Pandanées, de Robert Brown, qui comprennent les Cyclan- thées, de Poiteau, sont des T'yphacées arborescentes; mêmes caractères de fleurs; les fruits sont beaucoup plus gros, mais ils présentent la même structure. — Ces arbres croissent dans les régions chaudes des deux mondes. Les pandanées vraies appartiennent à la flore asia- tique ; les cyclanthées sont américaines. — C'est avec les feuilles des carludovica qu'on fabrique les fameux chapeaux panama ; les feuilles de pandanus servent à confectionner Jes imitations, et à fabriquer les sacs dans lesquels sont expédiées les différentes denrées coloniales sèches, comme le café. — L'ivoire végétal est l'albumen corné très- dur des graines de phytelephas. Le sue, un peu astringent, extrait des feuilles de pandanus, est administré, en Asie, dans la dyssenterie et la diarrhée. Famizze nes AROIDÉES. — AROIDEZÆ. (At. I, pl. 16, 43, et all. 1], pl. 43 et 47.) Cette famille, créée par de Jussieu, et à laquelle Bartling donne le nom de Callacées, est composée de plantes herbacées très-remar- quables par leurs belles et grandes feuilles, dont les nervures sont anastomosées, et par les panachures de couleurs diverses qui ornent celles de plusieurs espèces ornementales. Les fleurs, souvent uni- sexuées, rarement hermaphrodites, sont disposées sur le même axe, mais séparément, en une sorte d’épi, nommé spadice, et accompa- gné d'une grande bractée, qui porte le nom de spathe. Ces fleurs 948 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. sont généralement dépourvues de périanthe ; les ovaires occupent la base de l'axe, et les anthères sont groupées au-dessus. Dans quelques- espèces, comme dans la tribu des pothos, les fleurs sont composées d'un périanthe à quatre folioles écailleuses, de quatre étamines et d'un ovaire. Le fruit est une baïe à une ou plusieurs loges; les grai- nes sont généralement pourvues d'un albumen charnu ou farineux. Les aroïdées abondent dans les régions tropicales, et particulièrement dans l'Amérique équatoriale, où croissent les belles espèces à feuilles panachées de rouge, de blanc ou de jaune ; l'Europe n'en possède que quelques espèces. Toutes ces plantes contiennent un principe àcre, quelquefois corrosif. Plusieurs espèces entrent dans la méde- cine populaire de l'Asie; les rhizomes de quelques-unes entrent dans l’alimentalion des peuples de l'Afrique, de l'Asie et de l’Amé- rique; on désigne sous la même dénominalion de chou caraibe les colocasia esculenta, sagittifolia, el autres espèces alimentaires. L'aco- rus calanus entre dans la composition du vinaigre des quatre vo- leurs, et dans des élixirs divers. Faice pes CENTROLÉPIDÉES. — CENTROLEPIDEÆ. Famille créée par Desvaux, pour des herbes de l'Australie, très- petiles, et ressemblant aux pelites espèces de scirpus de la famille des cypéracées ; leur tige est simple, nue; les feuilles, toutes radi- cales, sont filiformes, et les fleurs, composées d’une écaille, d’une élamine, d'un ovaire uniloculaire, surmonté d’un style filiforme, sont disposées en épillets distiques. Sans propriété ni usage. FaniLLe DES CYPÉRACÉES. — CYPERACEÆ. (AU, L, pl. 26, fig. 3-53 al. Il, pl. 1.) De Jussieu, dans son Genera plantarum, a créé cette famille sous le nom de cyperoideæ, pour des herbes à rhizomes traçants émettant des tiges triangulaires, rarement cylindriques, sans nœuds saillants, et dont les feuilles rubanées ont une gaîne non fendue. Les fleurs, disposées en épillets groupés en panicules ou en glomérules capités, sont composées d'une seule écaille accompagnant {rois étamines à an- thère fixée au filet par leur base; d'un ovaire surmonté de deux ou PLANTES MONOCOTYLÉDONÉES. 3/9 trois styles et entouré d'une sorte de disque membraneux entier ou découpé souvent en lanières très-fines. Le fruit est un cariopse ren- fermé dans une capsule membraneuse comme dans les carer, ou muni à sa base de poils cotonneux, formant une très-élégante ai- grette, comme dans les er20phorum ; V'unique graine qu’il contient a un albumen farineux, à l’intérieur duquel est un embryon très-petit à cotylédon lenticulaire. C’est à cette famille qu'appartient le papyrus des Égyptiens ; c'est “avec la tige du cyperus papyrus, coupée en lanières très-minces, qu'ils fabriquaient le papier ; l’on dit qu’on se sert des rhizomes de la laiche des sables (carex arenarid) pour falsifier la salsepareille. Le rhizome du cyperus esculentus, connu sous le nom de souchet, est une sorte de tubercule de la grosseur d’une pelite aveline, dont il a un peu le goût, et qui est très-estimé des habitants de l'Europe australe, où la plante croit spontanément; on en extrait une huile grasse. Les belles couvertures des chaumières sont faites avec les tiges du scrpus lacustris. Fame pes GRAMINÉES. — GRAMINEZÆ. (AU. I, pl. 9, 12, 16, 25, 49; atl. II, pl. 43 et 48.) Les Graminées de notre climat sont {outes des herbes ; dans le midi de la France on rencontre l'arundo donar, où grand roseau, qui a l'aspect arborescent ; dans l'Inde et la Chine, le bambou est tout à fait un arbre ; sa tige acquiert jusqu'à 35 à 40 centimètres de dia- mètre. Chez toutes ces plantes, la tige nommée chaume est cylindri- que, noueuse, creuse intérieurement, excepté celle de la canne à sucre, du mais, du sorgho, et divisée transversalement par des eloi- sons qui correspondent aux nœuds, d’où naissent les feuilles ruba- nées, engainantes par leur base et à gaine fendue, munie le plus sou- ent, à son sommet, d'une pelite membrane nommée //qule. Les fleurs (AU. F, pl. 12, fig. 6), disposées en épillets (AU. IE, pl. 43, fig. 7, et pl. 48, fig. 11) présentent chacune deux € ’illes qui portent des noms différents selon les auteurs : {tantôt ce sont des glumes, d’autres fois elles sont dites glunelles; on les désigne aussi sous le nom de squames ; ces deux écailles constituent l'enveloppe florale, nommée corolle par Linné, calice par de Jussieu, s/ragule par Palissot de eauvoir, et valoules par Link. En dedans de ces deux écailles, 11 390 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. s’en trouve deux autres souvent très-petites, qu'on appelle glmel- lule, nectaire, corolle, lodicule, parapétale ; les étamines sont généra- lement au nombre de trois; la flouve odorante n'en a que deux, et le riz en a six ; ces étamines ont des filets filiformes, et des anthères vacillantes bifides aux deux extrémités. L'ovaire, qui occupe le centre de la fleur, est surmonté d’un style bifide ou de deux styles distincts, dont les stigmates sont plumeux. Cet ovaire devient un cariopse dont la graine contient un albumen farineux et un embryon situé en dehors et à la base de l’albumen. Les épillets sont uniflores ou composés d'un plus ou moins grand nombre de fleurs, et accom- pagnés à leur base, généralement de deux écailles, qui constituent le calice de Linné, les glumes de Jussieu, la /épicène de Richard, le fegmen de Palissot, et les 4/ves de Linck. Les graminées sont répandues sur tout le globe ; elles forment le fond de nos prairies, et fournissent ces excellents fourrages et les grains qui servent à la nourriture des animaux. C'est aussi à cette immense famille que l'homme emprunte les graines qui font la base de son alimentation; l'habitant du Nord cultive, comme céréales, l'orge et l'avoine ; dans les régions tempérées de l'Europe, de l'Afri- que et de l'Amérique, les céréales cultivées pour la nourriture sont le blé et le seigle: en Asie, c'est le r7z (oriza sativa) et le nutchanée (eleusine coracana) ; V'Africain du Sud se nourrit de la farine du Dourra (andropogon sorgho), de tef (poa abyssinica) et de tocusso (eleusine tocusso); enfin, dans les régions chaudes de l'Amérique, c'est le #naïis qui remplace le blé des pays tempérés. Par la mouture, on obtient des fruits de ces différentes céréales la son qui est le péricarpe, ou vulgairement la peau du fruit, et la farine qui provient de la pulvérisation de l'albumen. C'est de la séve de la canne à sucre (saccharum officinale) qu'on extrait le sucre, et qu'on obtient différentes liqueurs alcooliques, telles que le rhum, le tafia, etc. La bière est fabriquée avec les grains d'orge germés. Mais si cette famille renferme des plantes utiles à l’homme, elle en recèle quelques-unes qui lui sont assez nuisibles; le grain de l'ivraie (/o/ium temulentum) est un narcotique dont les eflets sont connus de tous; le /estuca quadridentata, très-commun au Pérou, où il porte le nom de pigonil, est considéré comme plante vénéneuse pouvant occasionner facilement la mort. L'art de guérir emprunte PLANTES MONOCOTYLÉDONÉES. 391 aux graminées le chiendent, l'orge perlé et mondé, la racine de canne de Provence (arundo donax), ete., et en Italie on emploie les rhizomes du sorgho d'Alep, sous le nom de gramignone et de smilace dolce, comme succédané de la salsepareille. Enfin la parfumerie lui doit le vétiver, rhizome odorant de l’andropogon muricatus de Retz, très-commun sur les côtes de Coromandel et au Bengale. Classe des plantes monocotylédonées monopérianthées. Fleurs généralement pourvues d'un périanthe simple à plusieurs folioles libres ou soudées, souvent colorées. SECTION I. Ovaire libre ou supère. Famizce pes RESTIACEES. — RESTIACEZÆ. Ces plantes, pour lesquelles Robert Brown a créé une famille dis- tincte, ont beaucoup d’affinité avec les cypéracées, desquelles elles diffèrent par les feuilles à gaine fendue et par les fleurs qui ont un périanthe à 4 folioles glumacées, 2, rarement 3 élamines, et un fruit capsulaire à une seule graine ; elles se distinguent des joncées par le nombre des folioles du périanthe, et par le fruit uniloculaire monos- perme. Par la ténacité de leurs tiges, la plupart des restiacées ser- vent à couvrir les cases des indigènes de la Nouvelle-Hollande, de Madagascar et du cap de Bonne-Espérance, contrées où elles croissent spontanément. FAMILLE Des JONCS. — JUNCEÆ. (AU, 1, pl 16; atl, I, pl. 1.) De Jussieu créa cette famille, sous le nom de junci, pour des plantes herbacées, dont les feuilles alternes sont souvent réduites au pétiole engainant. Les fleurs hermaphrodites, disposées en épis ou en capitules terminaux, ont un périanthe simple régulier à 6 divi- sions glumacées; 6 élamines; 1 ovaire triloculaire, surmonté d’un style simple et de 3 stigmates filiformes. Le fruit est tine capsule à 3 loges ou à une seule loge, et qui contient trois graines, rarement plus, pourvues d’un albumen charnu. Les joncées sont cosmopolites; on les trouve sous toutes les latitudes, tantôt dans les marais, tantôt dans les sables les plus arides. Tout le monde connaît l'emploi du 392 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. jonc (juncus glaucus) dans la pratique horticole, pour attacher et pa- lisser les plantes ; son rhizome, ainsi que celui des yuncus conglome- ratus et effusus, paraissent diurétiques ; on attribue, en Cochinchine, la même propriété aux racines du juncus Loureiri ; et le narthecium ossifraqum est considéré comme vulnéraire. FanILLe pes PHILIDRÉES. — PHILIDREÆ. Cette famille a été créée par Robert Brown pour des plantes marécageuses de la Nouvelle-Hollande et de la Chine australe. Les fleurs, disposées en épis terminaux, ont un périanthe à 3 folioles pélaloïdes ; 3 étamines à filets soudés à la base, mais une seulement pourvue d'une anthère biloculaire ; un ovaire triloculaire pluriovulé ; un style simple couronné par un stigmate capité. Le fruit capsulaire à 3 loges contient plusieurs graines très-fines, pourvues d’un albumen charnu entourant un embryon cylindrique droit. Propriétés et usages nuls. FaniLze pes SMILACÉES. — SMILACEÆ. (AU. I, pl. 25, fig. 11.) Cette famille a été créée par Robert Brown, avec une partie des plantes que De Jussieu avait réunies dans les asparaginées; elle com- prend actuellement des herbes ou des sous-arbrisseaux à feuilles alternes ou verticillées, dont les nervures sont souvent anastomo- sées. Les fleurs ont un périanthe régulier à 6, rarement à 4, 8 ou 12 folioles hbisériées, distinctes ou soudées en tube; des étamines en nombre égal à celui des folioles du périanthe; un ovaire libre à 3, rarement à 2 ou 4 loges, surmonté de plusieurs styles, en nombre égal à celui des loges, distincts ou souvent soudés entre eux. Le fruit est une baie à loges contenant peu de graines, qui sont pourvues d’un albu- men charnu ou cartilagineux. Cette famille est peu distincte des liliacées et des asparaginées; elle diffère de la première par son fruit baccilaire, qui les rapproche de la famille des asparaginées, de laquelle elle ne peut être, selon nous, séparée. On trouve des repré- sentants de cette famille dans toutes les parties de notre globe. Il y a peu de plantes ornementales; le muguet, les trillium, les smila- cina sont de ce nombre. Le paris quadrifolia où parisette est consi- PLANTES MONOCOTYLÉDONÉES. 399 déré comme un narcotique dangereux ; les racines du muguet pul- vérisées sont sternutatoires ; on attribue aux trillium des propriétés émétiques; les racines du petit houx sont diurétiques, et leurs graines, à albumen corné, peuvent être employées comme succé- danés du café. Les salsepareilles sont des dépuratifs. FAMILLE Es ASPARAGINÉES. — ASPARAGINEÆ. Cette famille est (ellement voisine des liliacées, que beaucoup d'auteurs ne la regardent que comme une tribu de cette dernière. En effet, la différence réside dans le fruit qui est une baie, et non une capsule comme dans les vraies liliacées; et encore ne peut-on point admettre ce caractère comme distinctif, puisque les yucca ont un fruit charnu. C’est naturellement à cette famille qu'appartient l’asperge, dont les griffes sont diurétiques; chacun connaît l'odeur désagréable des sécrétions urinaires des personnes qui ont mangé des asperges. Les racines des espèces de cordyline de l'Asie tropicale sont administrées dans la dysenterie, et les fleurs du cordyline re [lera sont réputées emménagogues; les racines du #edeola virgi- nica sont diurétiques et émétiques. La résine rouge, connue dans le commerce sous le nom de sang-dragon, est une production d’un arbre de cette famille, le dragonnier (dracena draco). Enfin, l'in- dustrie emprunte à cette famille un ingrédient odoriférant; le da- nella odorata, originaire de l'Inde, lui procure une racine qui, broyée et mélangée à d'autres aromates, entre dans la composition des pastilles du sérail, qui, en brûlant, exhalent une odeur véritable- ment orientale. Fasuece pes LILIACÉES. — LILIACEE. AU. I, pl. 12, 16, 25, 48, cl atl, [T, pl. 438 et 46. Ï I La famille des Liliacées, telle qu'elle est constituée actuellement, comprend les Z2/iacées et une partie des Asparagées et des Narcissées de De Jussieu; les Æémérocallidées et Liliacées de Robert Brown: les Liliacées, Tulipacées et Asphodélées de De Candolle: on la désigne souvent par le nom de asphodélées. Toutes les ///racées ne sont pas des plantes herbacées bulbeuses ; plusieurs ont des racines fibreuses Botan., T. Il. 23 394. CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. et des tiges ligneuses ; tels sont les yucca, les aloës, etc. Leurs feuilles sont simples, entières. Leurs fleurs ont un périanthe coloré, à 6 fo- lioles distinctes comme dans les lys, ou plus ou moins longuement soudées entre elles inférieurement, comme dans la jacinthe ; 6 éta- mines; un ovaire à 3 loges, surmonté d'un style simple ou de 3 stig- mates sessiles. Le fruit est une capsule à plusieurs graines ; l'embryon est situé au milieu d’un albumen charnu. Les plantes de cette famille sont répandues sur tout le globe; mais certains genres sont limités à certaines régions. C’est ainsi que les yueca appartiennent à la flore américaine ; les aloès au cap de Bonne-Espérance ; quelques espèces seulement se trouvent dans l'Asie et l'Amérique tropicale; les funkia sont du Japon et de la Chine. La famille des liliacées fournit de charmantes plantes d'ornement : les {ulipes, lys, fritillaires, agapanthes, jacinthes, scilles, asphodèles, : hémérocalles, etc., etc., sont des liliacées. L'art culinaire lui em- prunte l'ail, le poireau, l’oignon, la ciboule, etc. La médecine a trouvé dans le suc d’aloès un purgatif; la pharmacie prépare avec les bulbes de la scille maritime, des vins, vinaigres, miel, tein- ture de scille. Les Indiens emploient les racines de sanseviera contre la goutte. On attribue aux racines tubéreuses d'anthericum la propriété d'arrêter les effets des piqüres de scorpion et les morsures de serpent. Dans le nord de l'Amérique, les habitants récoltent, pendant l'été, les bulbes de camassia et scilla esculenta qui entrent dans leur nourriture d'hiver. Famize DES COLCHIQUES. — COLCHICACEÆ. Cette famille, créée par De Candolle, correspond aux Mélanthacées de Robert Brown, et aux Vératrées de Salisbury; elle comprend des herbes vivaces, bulbeuses, ou à racines fibreuses. Les fleurs régulières hermaphrodites sont composées d’un périanthe coloré à 6 divisions, distinctes ou soudées inférieurement en un long tube; de 6 étamines, à anthères versatiles ; de 3 ovaires généralement distincts, surmontés chacun d'un style. Chaque ovaire devient à la maturité un follicule à plusieurs graines pourvues d'un albumen charnu ou cartilagineux. Cette famille a beaucoup d'affinité avec les joncées et les liliacées ; mais elle en diffère par ses trois ovaires et ses styles distincts. On rencontre des représentants de cette famille dans toutes les parties PLANTES MONOCOTYLÉDONÉES. 00 du monde; les /ofieldia s'avancent jusque dans les régions froides de l'Europe ; ils sont très-communs dans l'Amérique boréale, et ils ont été observés jusqu’au sommet des andes du Pérou. Les colchiques, qui émaillent nos prés à l'automne, sont de charmantes plantes d'ornement; les woularia, veratrum, entrent également dans l'orne- mentation des jardins. Les colchiques et le veratrum, connu sous le nom ‘d’ellébore blanc, entrent dans la préparation de certains médi- caments; ils doivent leur propriété antigoutteuse à un principe particulier, nommé vératrine, qui est un poison très-violent; on attribue au colchicum variegatum, \'hermodacte des anciens; les ra- cines de l’helonias dioica ou divils-bit des Américains du Nord passent, en Amérique, pour anthelmintiques, et les feuilles pilées de l’uvularia grandifiora jouissent d'une grande célébrité comme remède de la morsure du serpent à sonnettes. Fawizce pes PONTÉDERIÉES. — PONTEDERIACEZÆ. Cette famille, créée par Kunth, ne comprend que quelques plantes aquatiques, originaires des deux Amériques, de l'Asie et de l'Afrique tropicales. Leurs feuilles sont toutes radicales, à limbe très-élargi. Les fleurs, disposées en épis accompagnés d’une spathe tubuleuse, ont un périanthe coloré, monophylle, à 6 divisions bisériées, con- tournées dans la préfloraison ; 6 étamines; un ovaire le plus souvent libre, à trois loges parfois incomplètes et pluriovulées; un style simple et un stigmate épaissi, obscurément trilobé. Le fruit est une capsule enveloppée dans le tube persistant du périanthe, et contient plusieurs graines cylindriques, pourvues d'un albumen farineux, au centre duquel est niché l'embryon orthotrope. Les plantes de cette famille ont beaucoup d'analogie avec celles des liliacées ; mais elles s'en distinguent surtout par la préfloraison contournée du périanthe. Le pontederia cordata est une jolie plante d'ornement pour les bas- sins et pièces d'eau des jardins; le P. crassifolia, par le renflement de son pétiole et ses belles fleurs, est recherché pour orner les aqua- rium des serres chaudes. Les racines du pontederia vagènalis, où carèm-gola des Indiens, sont usitées dans la pharmacie indienne pour la préparation de médicaments stomachiques, anti-asthmatiques ; mâchées, elles calment les douleurs de dents; la plante pilée et mêlée avec du lait est recommandée dans les affections cholériques. 3206 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES SECTION II. Ovaire infère. Famicce pes DIOSCORÉES. — DIOSCOREÆ. (AN, 1, pl. 16, fig. G.) Les Droscorées de Robert Brown sont des herbes vivaces, dioïques, à racines tubéreuses, charnues, à tiges volubiles, portant des feuilles à nervures anastomosées. Les fleurs, disposées en grappes ou en épis axillaires, ont un périanthe régulier monophylle, à 6 divisions; G étamines pour les fleurs mâles; un ovaire infère, triloculaire pour les fleurs femelles, surmonté de 3 styles courts, très-souvent soudés par la base. Le fruit est une capsule triangulaire ou une baie, à une ou trois loges contenant chacune une ou deux graines pourvues d'un albumen charnu ou cartilagineux. Le /4mus représente cette famille en Europe; les autres genres appartiennent à l'Amérique, à l'Asie, à l'Afrique et à la Nouvelle-Hollande. C'est le genre dioscoreæ qui fournit les ignames, racines charnues, si recherchées des habitants des pays tropicaux; les feuilles de quelques espèces sont employées dans l'Asie tropicale pour arrêter les effets des morsures de serpent; d’autres, préparées en décoction avec de la coriandre, sont admi- nistrées dans les fièvres intermiltentes; enfin les rhizomes âcres de notre tamus ont des propriélés diurétiques, et pris à forte dose ils deviennent émétiques. La famille des faccacées diffère peu des dioscorées; elle comprend des herbes de l'Asie et de l'Afrique tropicale, à fleurs hermaphro- dites disposées en ombelles accompagnées d'un involucre foliacé. Famizze DES AMARYLLIDÉES. — AMARYLLIDEÆ. (AU, I, pl. 16, el atl. II, pl. 46 et 47.) De Jussieu a créé cette famille sous le nom de MVarcissées ; elle comprend des plantes herbacées bulbeuses, à fleurs hermaphrodites, souvent très-grandes et très-belles, composées d’un périanthe quel- quefois irrégulier, toujours à G folioles distinctes ou soudées entre elles ; de 6 élamines ; d'un ovaire infère; d’un style simple et d’un stigmate souvent indivis. Le fruit est une capsule à 3 loges contenant plusieurs graines pourvues d’un albumen charnu. Les Amaryllidées PLANTES MONOCOTYLÉDONÉES. Jo7 diffèrent des liliacées par l'ovaire infère. Elles sont abondantes dans les régions tropicales, peu nombreuses dans l'Europe tempérée. Toutes ou presque toutes sont des plantes d'ornement. Les bulbes du /eucoium vernum et du galanthus nivalis ou perce- neige, du narcissus pseudo-narcissus, sont émétiques ; ceux du stern- berqgia lutea sout usilés en Orient pour faire dissoudre les tu- meurs. En Amérique, en Asie, on emploie au même usage les bulbes d'amaryllis, de crinum et de pancratium. L'hæmanthus toxicartus est regardé comme très-dangereux par les indigènes de l'Afrique aus- trale. Aux Antilles, on attribue à l'enaryllis belladona des proprié- tés analogues; et dans l'Inde, les bulbes du cr2num seylanicum passent pour être très-vénéneuses. Les agaves, improprement nommés aloës, sont réunis à cette famille par quelques auteurs. Ces plantes four- uissent une boisson nommée pulque en Amérique, et on extrait de la filasse de leurs feuilles. La famille des Lypozidées ne diffère des amaryllidées que par le tégument crustacé des graines, qui est membranacé dans cette der- nière famille. FanILLE DES JRIDÉES. — IRIDEÆ. (AU. I, pl. 16; atl, II, pl, 39 et 46.) Cette famille est une des familles créées par De Jussieu ; elle peut être caractérisée ainsi : périanthe coloré à 6 divisions bisériées ; 3 élamines; 1 ovaire infère à 3 loges pluriovulées ; 4 style; 3 stig- mates; fruit capsulaire ; graines pourvues d’un albumen charnu ou -cartilagineux, ou corné. Les plantes de cette famille ont générale- ment de jolies fleurs qui les font rechercher pour l’ornement des jardins; tels sont : les iris, glayeuls, ixia, tigridia, crocus, etc. Elles sont abondantes dans les pays chauds, et s’avancent jusque dans les régions tempérées des deux hémisphères. Plusieurs sont employées dans la médecine et dans les arts. Le safran est composé des stigmates de plusieurs espèces du genre crocus. Les famille des Aémodoracées diffère des iridées par le stigmate toujours simple; par l'ovaire souvent supère, et par les étamines, au nombre de 6, mais dont 3 sont souvent dépourvues d’anthère. Les hémodoracées ne jouissent d'aucune propriété ; elles sont indigènes à l'Amérique boréale, au cap de Bonne-Espérance et à la Nouvelle- Hollande. 398 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. FAMILLE DES BANANIERS. — MUSACEZÆ, (Atl. 1, pl. 16, fig. 10.) 0 Les Musacées où Musées, comme les appelle De Jussieu, sont des herbes gigantesques, dont quelques-unes (usa ensete) atteignent à Ja hauteur de nos grands arbres. Leurs feuilles, dont le limbe a plusieurs mètres de longueur, ont un pétiole engainant à gaine très-épaisse, et c'est l'ensemble de ces pétioles emboités les uns dans les autres qui constitue le plus grand diamètre de Ja tige. Les fleurs sont herma- phrodites, irrégulières, réunies plusieurs sous des écailles spathifor- mes, disposées autour de l'axe floral pour former ce qu’on appelle un régime. Chacune de ces fleurs est composée d’un périanthe simple à 6 folioles pétaloïdes bisériées, dont une, celle de devant, plus grande, et une autre, celle de derrière, plus petite et labelliforme ; de 6 étamines; d’un style simple, terminé par un stigmate obscuré- ment lobé. Le fruit est charnu, indéhiscent, à plusieurs graines pourvues d'un albumen farineux, et nichées dans une pulpe abon- dante un peu acidule, Les musacées sont des plantes tropicales, dont le fruit, nommé banane, est la principale nourriture des indigènes. On connait plusieurs variétés de bananes comestibles; toutes sont privées de fraines. Les pétioles renferment des fibres très-solides, con- nues sous le nom de soe végétale, abacca, avec lesquelles on fabrique des cordages et des étoffes. L'arbre du voyageur est le ravenala, dont les épais pétioles contiennent une séve abondante, très-limpide, providence des voyageurs altérés ; il est vrai que cette plante croit sur le bord des rivières, et que sa séve est alors d’un secours très secondaire. Famicze pes ORCHIDÉES. — ORCHIDEÆ. (AU. I, pl. 8 et pl. 42; pl. 46, 47 et 48.) Cette famille, créée par De Jussieu, comprend des plantes terres- tres et épiphytes, à racines souvent tuberculiformes ; la tige, pour la plupartdes espèces épiphytes, est une sorte de tronc raccourci etépaissi, nommé pseudo-bulbe, qui porte les feuilles généralement très-allon- gées, épaisses, charnues. Les fleurs, hermaphrodites, sont très-irrégu- lières, et affectent des formes qui rappellent certains animaux (pa- PLANTES MONOCOTYLÉDONÉES. 359 pillons, abeilles, mouches, etc.) (Atl. IE, pl. 42, fig. 4 à 4) ; le périanthe est composé de 6 folioles très-inégales, colorées : 3 extérieures à peu près régulières, et 3 intérieures, dont une, l’inférieure, de forme très-diversifiée, nommée Zabelle (labellum); les étamines et le style sont soudés ensemble en une colonne centrale. appelée gynostème ; des trois étamines, deux avortent constamment ; il n’en reste qu’une qui occupe le sommet du gynostème, nommé clinandre (dans les cy- pripedium il y en a deux de fertiles); l'anthère est à deux loges, dans lesquelles le pollen est agglutiné en deux petites massues, nom- mées masses polliniques, fixées par une partie amincie ou caudicule, à un petit corps nommé ré/inacle, qui est renfermé dans une petite poche appelée bursicule ; le stigmate est situé dans une cavité anté- rieure du gynostème, Le fruit est une capsule à 3 loges qui renferment une grande quantité de graines très-fines dépourvues d'albumen. On ne rencontre en Europe et dans les régions tempérées des au- tres parties du monde, que des orchidées terrestres ; les espèces épi- phytes ne croissent que dans les forêts humides des pays tropicaux, où elles’étalent leurs fleurs aux mille formes qui exhalent les plus suaves odeurs. La vanille, que l'industrie emploie pour donner du parfum à ses produits, est le fruit d'une orchidée, vanilla aromatica ; le salep est préparé avec les bulbes de quelques espèces ter- restres, telles que orchis morio, mascula, militaris, etc. On attribue aux racines de l'orchis bouc (kimanthoglossum hircina) et du spiran- thes autumnalis des propriétés aphrodisiaques, et les fleurs du gym- nadesia conopsea passent pour antidysenteriques. Les Américains du Nord guérissent les tumeurs de la langue avec l’arethusa bulbosa, qui est en outre pour eux un excellent odontalgique ; les rhizomes du cypripedium pubescens, vulgairement appelé par eux noaks-ark ou mocasin flower, remplacent, en médecine, la racine de notre valé- riane. Au Chili, les habitants se servent des racines du spéranthes diuretica, pour faciliter les sécrétions urinaires. En Sibérie, on croit que la décoction du cypripedium quttatum est un puissant remède contre l'épilepsie. L'angræcum fragrans est très-vanté, aux îles Mas- careignes, comme remède pour guérir la phthisie; les indigènes de ces iles le nomment poam, et c’est lui qu’on trouve quelquefois dans le commerce sous le nom de thé de Bourbon. JOÙ CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. Classe des plantes monocotylédonées, dipérianthées. Fleurs ayant une double enveloppe : un calice à 3 sépales, et une corolle à 3 ou 6 pétales. SECTION I. Ovaire infère. FamiLze Des BROMÉLIACÉES. — PBROMELIACEEÆ. (AU. I, pl 123 atl. I, pl. 43 et 47.) Les plantes de celle famille, créée par De Jussieu, sont générale- ment épiphytes, c'est-à-dire qui croissent sur les troncs d'arbres, mais sans leur emprunter leur nourriture; elles ont des feuilles roides capaliculées, souvent dentées-épineuses. Les fleurs hermaphrodites, disposées en épis, naissent à l’aisselle de grandes bractées colorées, qui constituent le mérite ornemental de ces plantes; elles ont un calice à 3 divisions, dont 2 plus grandes, souvent soudées entre elles; une corolle à préfloraison contournée, et à 3 pétales plus ou nioins adhérents entre eux ; 6 étamines; À ovaire tantôt supère, tan- tôt infére ou semi-infère, à trois loges pluriovulées ; un style simple triangulaire ; 3 stigmates, contournés en spirale. Le fruit est une baie où une capsule; les graines sont pourvues d'un albumen farineux. Toutes les Broméliacées sont de l'Amérique tropicale ; les espèces baccifères ont des fruits qui contiennent de l'acide citrique et malique en grande quantité; lananas, si estimé des gourmels, est une réunion de ces fruits-charnus soudés entre eux. Aux Antilles, on les regarde comme d'excellents diurétiques et anthelminthiques, propriétés que possèdent tous les fruits ‘des espèces charnues. Le téllandsia usneoides, qu'on appelle dans le commerce crèn végétal, sert à préparer, au Pérou, un onguent pour les hémorrhoïdes: on ob- lient un extrait du puya Chilensis, qui est employé, au Chili, dans les fractures des os. Les æchmea, billbergia, tillandsia, et beaucoup d'autres, sont très-recherchés pour lornement des appartements comme plantes à feuillage. PLANTES MONOCOTYLÉDONÉES. 301 FAMILLE DES ZINGIBÉRACEÉES. — ZINGIBERACEE. (AI. I, pl. 46, fig. 15.) ’est Claude Richard qui a donné le nom de Zingibéracées à celte famille, que De Jussieu appelle Azromées, Robert Brown Sertarmnées, et Link A/péniacées. Elle comprend des herbes à rhizome rampant ou tubéreux. Les fleurs sont hermaphrodiles irrégulières, et souvent très-belles ; le calice est tubuleux, très-court, souvent coloré, entier ou denté ; la corolle est monophylle à G divisions inégales, dont une, l’inférieure, plus grande, forme le label; une seule étamine, à filet filiforme, est située en face de la division inférieure; le pollen est gra- nuleux ; l'ovaire est infère, surmonté d’un style filiforme terminé par un stigmate qui a souvent la forme d’un entonnoir. Le fruit est une capsule indéhiscente triloculaire, couronnée par le calice persistant, et renferme plusieurs graines munies quelquefois d'un arille, et pourvues intérieurement d’un albumen farineux. Presque toutes les plantes de cette famille sont indigènes aux régions tropicales; quel- ques-unes seulement appartiennent à la flore du Japon. Cette famille fournit à la matière médicale les racines de gingembre, de galanga, de zédoaire, de costus, les fruits de cardamome ou amomum, etc. L'industrie teinlurière retire, des rhizhomes de curcuma longa, une belle couleur jaune, nommée safran des Indes. FAMILLE DES BALISIERS. — CANNACEÆ, Les Cannacées de Robert Brown ou Warantacées de Lindley sont des herbes à belles et larges feuilles et à jolies fleurs hermaphrodites irrégulières, très-ornementales; elles ne diffèrent guère des zingi- béracées que par la position de l'étamine unique, qui est latérale au lieu d’être placée en face la division antérieure ou inférieure de la corolle, et par l'ovaire qui est uniloculaire. Comme les zingibéracées, ces plantes appartiennent à la flore tropicale ; elles sont, avant tout, ornementales. Le #aranta arundinacea a des rhizomes qui contien- nent beaucoup de fécule connue sous le nom d'arrow-root. On regarde les rhizomes de canne où balisiers comme diurétiques et diaphoré- liques ; on couseille les graines comme succédanés du café. 362 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. Fanizze Des HYDROCHARIDÉES. — HYDROCHARIDEÆ. (AU. IL, pl._43, fig. 11.) Cette famille, créée par De Jussieu, comprend des herbes aquati- ques dioiques, à feuilles radicaies, souvent flottantes. Les fleurs régu- lières sont accompagnées. d'une spathe monophylle ou diphylle, et sont composées d'ün calice à 3 sépales verts; d'une corolle à trois pé- tales; les étamines des fleurs mâles sont en nombre égal, ou double ou triple de celui des pétales ; les fleurs femelles ont un ovaire infère à une ou plusieurs loges, surmonté d’un style à 3 ou 6 stigmates plus ou moins profondément bifides. Le fruit est variable, à une ou plusieurs loges, dans lesquelles sont renfermées des graines insérées à des placentas pariétaux, et dépourvues d’albumen. Les Hydrochari- dées croissent dans les rivières des pays tempérés; quelques-unes appartiennent aux pays chauds. La fameuse vvwlisneria, si remar- quable par son mode de fécondation, est une plante de cette famille, qui n’en possède aucune jouissant de propriétés particulières. SECTION II. Ovaire supère. FAMILLE pes XYRIDÉES. — XYRIDEÆ. Petite famille créée par Kunth, pour des plantes vivaces à feuilles radicales filiformes, et dont les fleurs hermaphrodites sont disposées en capitules au sommet des hampes nues; le calice est à 3 folioles glumacées ; la corolle a 3 pétales distincts ou soudés à leur base. Les étamines, au nombre de 3, à anthères extrorses, sont insérées sur le tube de la corolle et opposées aux 3 pétales. L’ovaire est à trois loges quelquefois incomplètes et pluriovulées ; il est surmonté d'un style trifide. Le fruit est une capsule divisée en trois loges à sa base, et s'ouvre au sommet par un opercule; les graines renferment un très- petit embryon lenticulaire, et un albumen charnu. Les Xyridées croissent dans les endroits marécageux de l'Amérique et de l'Asie tropicales ; quelques-unes seulement appartiennent à la Nouvelle- Hollande. On prépare dans l'Inde, avec le xyris Indica, une mix- ture qui aurait la propriété d'arrêter les démangeaisons et de guérir la lèpre ; le zyris Americana, de la Guyane, et le zyris vaginata, du Brésil, jouiraient des mêmes propriétés. PLANTES MONOCOTYLÉDONÉES. 363 FamILLE pes ÉRIOCAULONÉES. — ERIOCAULONEZÆ. Claude Richard a réuni, sous ce nom, trois genres de plantes à fleurs très-pelites, unisexuées, rassemblées en capitules très-denses, qui sont disposés souvent en ombelles très-élégantes. Chaque fleur est munie d'un double périanthe ; le périanthe extérieur ou calice des fleurs mâles est à deux ou trois sépales; l’intérieur ou corolle est un tube campanulé, divisé au sommet en 2 ou 3 dents, et sur la paroi interne duquel sont insérées des élamines en nombre double de celui des dents. Les fleurs femelles ont un double périanthe, composé chacun de trois folioles ; un ovaire à 2 ou 3 loges surmonté d'un style court. Le fruit est une capsule dont chaque loge ne con- tient qu'une seule graine à albumen charnu. Les deux tiers des Ériocaulonées appartiennent à l'Amérique tropicale, où quelques espèces acquièrent des dimensions sous-frutescentes ; la Nouvelle- Hollande en possède plusieurs; elles sont très-rares dans l'Asie tro- picale et l'Afrique australe. Toutes croissent dans les sables humides, sur les bords des rivières. Une seule espèce, l’eriocaulon setaceum, parait jouir de quelque propriété dans les Indes orientales; Ja dé- coction est employée en friction, par les Indiens, pour combattre les démangeaisons et guérir la gale. Famizze pes COMMÉLINES. — COMMELINEZÆ. La famille des Commélinées a élé créée par Robert Brown; elle comprend des herbes à racines parfois tubéreuses, à tiges articulées, pleines, portant des feuilles alternes, engainantes, à gaine non fendue. Les fleurs sont hermaphrodites, rarement unisexuées; le calice est à 3 sépales verts; 3 pétales constituent la corolle; les éta- mines, au nombre de 6, ont les filets généralement poilus, et les anthères introrses. L'ovaire est triloculaire, surmonté d’un style simple, terminé par un stigmate indivis ou obscurément trilobé. Le fruit capsulaire est à 3 loges qui contiennent, chacune, un petit nom- bre de graines généralement anguleuses, peltées, à testa membra- nacé réliculé, adhérent à l'albumen dans lequel est niché un em- bryon anlitrope. Les plantes de cette famille sont très-abondantes dans l'Amérique et l'Asie tropicales, plus rares dans l'Afrique extra 304 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. tropicale et la Nouvelle-Hollande. Quelques-unes, par leurs jolies fleurs bleues, roses, blanches, etc., sont cultivées pour l’ornement des jardins; d’autres jouissent, dans leur pays originaire, de pro- priélés diverses. Les rhizomes tubéreux des commelina cælestis, tube- rosa, stricta, elc., contenant un abondant mucilage amylacé, sont considérés comme pectoraux; le commelina rlummplur est préconisé dans l'Inde comme emménagogue; en Chine, le commelina medica de Loureiro est employé contre l'asthme. Le /radescantia malabarica, bouilli dans l'huile, guérit la gale et la lèpre; la décoction du cya- notidis arillaris est en usage dass le traitement de l'hydropisie; enfin le tradescantia diuretica est célèbre comme diurétique. FAMILLE pes ALISMACÉES. — ALISMACEÆ, (AU, IL, pl. 46, fig. 13.) La famille des A/2srnacées, de Robert Brown, comprend aussi les Joncaginées de Claude Richard. Les plantes réunies sous ces déno- minations sont toutes aquatiques; elles ont des rhizomes rampants et des feuilles radicales à limbe élargi plan. Les fleurs hermaphrodites, très-rarement unisexuées, ont un calice à 3 sépales verts; une corolle à 3 pétales; des étamines au nombre de 6 ou multiples ; 3, 6 ou un plus grand nombre d'ovaires uniloculaires, portant cha- cun un style et un stigmate. Le fruit est composé d'un nombre va- riable de carpelles secs, contenant chacun une graine dépourvue d'albumen. Les alismacées sont indigènes aux régions tempérées de l'Europe et de l'Amérique; on en trouve quelques espèces dans les régions tropicales. La sagittaire et le plantain d’eau (a/isma plan- tago) ent joui d'une certaine célébrité dans la médecine populaire; on leur altribuait la vertu de guérir la rage, mais on reconnut bientôt leur inefficacilé; les rhizomes de la sagittaire de la Chine (S. Sinensis), celle de l'Amérique (S. obtusifolia), et l'espèce qui croit dans nos rivières (S. sagittæfolia), ont des rhizomes alimen- taires; dans l'Europe australe on tire de la soude, des cendres de plusieurs espèces de /iglochin. Les butomées (all. EL, pl. 16, fig. 3) diffèrent des A//smacées par le nombre considérable des graines qui tapissent la paroi interne du fruit. PLANTES MONOCOTYLÉDONÉES. 905 Famizze DES PALMIERS. — PALMEZÆ. (AL. I, pl. 9, 16, 23 et 29.) z La famille des Pa/miters est une des familles reconnues par Linné ; elle comprend des arbres à tige généralement simple, couronnée par un faisceau de grandes feuilles pennées ou ayant la forme en éven- tail. Les fleurs sont rarement hermapbrodites, le plus généralement unisexuées, monoiques ou dioiques, disposées en grappes ou épis, enveloppés d'abord dans une grande spathe ligneuse ; le calice est à 3 folioles distinctes ou soudées; la corolle a 3 pétales, tantôt dis- tincts, tantôt réunis en corolle monopétale; les étamines sont au nombre de six, rarement trois ou mulliples; l'ovaire est unique à une ou trois loges, surmonté de trois styles soudés, rarement distincts ; le stigmate est indivis. Le fruit est une noix {rès-variable quant au volume ; tantôt charnu, tantôt ligneux, ou à mésocarpe fibreux; les graines sont pourvues d'un albumen très-épais, qui est ou charnu, ou huileux, ou corné. Les régions chaudes des deux hémisphères constituent la patrie des palmiers; ils s'avancent en Amérique jusqu’au 36° degré de latitude eten Asie jusqu'au 34° de latitude boréale; ils sont rares dans l'Océanie ; c’est le chamerops lmunilis, des régions mé- diterranéennes, qui s'avancent le plus vers nous. Tous les palmiers sont des arbres élégants et d'un port majestueux ; le corypha umbracu- lifera a des feuilles qui ont un diamètre de plus de cinq mètres. Cette famille fournit le #27 de palme, qui est la séve fermentée de l'arenga saccharifera, des sagus rumplhui, borassus flabelliformis, cocos nuci- fera, raphia mauritia el vinifera; le lait et l'amande de cocos; la datte ; l'huile de palme, qui est extraite des graines de l'elærs quineen- sis ; le beurre de Galam, de Corozo ; la evre de palme, qui est exsudée par Îes tiges des cerorylon andicola, et corypha cerifera. Le calamus rotang donne une résine rouge, sorte de sang-dragon ; le chou pal- miste est l'extrémité des tiges de l’arec.: oleracea, ete. L'art médical trouve un astringent dans la noix d’arec (areca catechu); enfin l'in- dustrie tire parti des fibres ligneuses de la base des feuilles pour fabriquer des balais. : TROISIÈME EMBRANCHEMENT PLANTES DICOTYLÉDONÉES Les plantes dicotylédonées ont un embryon pourvu de deux coty- lédons (Atl. IF, pl. 26); caractère très-apparent pendant la germina- tion. La tige est composée de faisceaux fibreux vasculaires, disposés régulièrement autour d'une moelle centrale, et formant, chaque année, une couche concentrique distincte des couches précédentes (AL. I, pl: 30, fig. 1 à 4). Les feuilles présentent des nervurés rami- fiées et anastomosées (Al. I, pl. 36, fig. 4 et 17). Les fleurs offrent presque toujours le nombre cinq dans chaque, ou dans l’un des ver- ticilles qui la composent ; le nombre trois, qui appartient aux mono- cotylédonés, est très-rare, et, quand il se rencontre, il est pour ainsi dire neutralisé par la nervation des feuilles ou la structure de la tige. Classe des plantes dicotylédonées, apétales, diclines. Fleurs unisexuées, dépourvues de corolle, n'ayant qu'un cale souvent représenté par une simple écaille. SECTION I. Gymnospermes. Graines nues, non contenues dans un péricarpe. Famiize pes CYCADÉES. — CYCADEÆ. Famille créée par Claude Richard ; elle comprend des arbres ou arbustes qui ont le /acies de palmiers; leur tronc est droit, presque cylindrique, composé d’une moelle abondante et de faisceaux ligneux disposés en couches concentriques. Les feuilles sont très- longues, pennées, en palme de martyrs, réunies au sommet de la tige. Les fleurs mâles sont composées d’anthères sessiles, insérées en grand nombre sur la face inférieure d’écailles disposées en chatons allongés; les fleurs femelles consistent en ovules nus, non renfermés dans un ovaire, situés à l’aisselle de bractées disposées, comme celles PLANTES MONOCOTYLÉDONÉES. 367 des fleurs mâles, en chatons raccourcis ou presque globuleux, Le fruit est une sorté de cône ; les graines ont un testa osseux qui pro- tége un gros albumen charnu, au centre duquel est situé l'embryon. Les Cycadées croissent sous'les climats tropicaux ou presque tropi- caux, en Amérique, dans l'Inde, dans l'Afrique; quelques espèces appartiennent à la flore de la Nouvelle-Hollande. Le tissu de la moelle contient une abondante fécule, qui, extraite, devient la farine de sagou, très-estimée au Japon; les Hottentots tirent de la moelle d’un encephalartos une nourriture saine et nutri- tive ; dans le Malabar, on emploie les graines broyées en cataplasmes contre les douleurs néphrétiques. Famize DES CONIFÈRES. — CONIFERÆ. (AU. I, pl. 17, fig. 1, et atl. Il, pl. 49, fig. 1.) Sous le nom de Coniftres, De Jussieu a réuni tous les arbres rési- neux, dont la tige est dépourvue de vaisseaux; le corps ligneux est constitué exclusivement de fibres ligneuses. Les feuilles sont géné- ralement très-longues, étroites et roides, éparses, ou réunies plu- sieurs dans une petite gaine. Les fleurs mâles, disposées en chatons caducs, se composent d’anthères à 2, # ou 8 loges, et dont le con- neclif est très-élargi au sommet en forme d’écailles peltées. Les fleurs femelles sont constituées par des ovules nus, non renfermés dans un ovaire, et réunis par deux, ou en plus grand nombre, à la base d’é- cailles planes ou peltées et rassemblées autour d’un axe commun, en petit cône nommé strobile. Le fruit est un cône, quelquefois une baie, par suite de l'épaississement et de la soudure des écailles; Ja graine à testa membraneux ou osseux est pourvue d'un albumen charnu, un peu huileux, qui protége un embryan dont les deux co- tylédons sont profondément découpés en lanières étroites qui simu- lent autant de feuilles cotylédonaires, d’où le nom de po/ycotylédo- nés, appliqué, par quelques auteurs, aux végétaux de celte famille. La famille des conifères, de De Jussieu, a été divisée par Claude Richard en cupressinées, abiétinées et taxinées. Les Cupressinées sont les arbres et arbustes à feuilles courtes, linéaires, éparses, à anthères pluriloculaires, dont le connectif est pelté ; à cône presque globuleux, composé d'écailles peltées ou ré- trécies à la base. Exemple : genévrier, cyprès, thuya, etc. 308 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. Les À hétinées sont les arbres à feuilles longues, roides, souvent piquantes; à anthères biloculaires, dont le connectif est squami- forme, non pelté, et à cône allongé, composé d’écailles planes ou un peu épaissies au sommet. Exemple : pins, sapins, cèdres, arau- caria, elec. Les Turinées sont les arbres comme l'if, les podocarpes, etc., qui ont des graines solitaires, non disposées en cône, et enveloppées plus ou moins complétement dans un disque charnu, qui leur donne une apparence de fruit drupiforme. On rencontre des Conifères sous tous les climats. L'absence de vaisseaux dans la tige de ces arbres donne une grande flexibilité au bois qui, pour celle raison, est préférablement employé pour la mà- ture des navires. On recherche, pour cet usage, les sapins du Nord, dont la végétation très-lente ne produit chaque année que des cou- ches ligneuses très-minces. Le /4uya articulata, où thuya d'Algérie, offre, à la base de ses tiges, des sortes de loupes qui procurent à l’ébénisterie un très-joli bois pour la fabrication de petits meubles; les crayons sont faits avec le bois du jurmperus Virginiana ou cèdre de Virginie. De la tige des conifères, et particulièrement des pins et sapins, découle une malière résineuse plus ou moins concrète; les térébenthines de Venise et de Bordeaux, d'où on extrait l'essence de térébenthine, le goudron, le braï, le galipot, la poix de Bourgogne, la poix noire des cordonniers, la colophane qui sert à frotter les archets. La sandaraque est la résine pulvérisée du /huya articulata et du callitris quadrivalvis. L'huile de cade est une huile empyreuma- tique qu'on obtient de la distillation du bois de juniperus oxy- dedrus. Depuis quelques années, l’industrie tire parti des feuilles de pins ; on les débarrasse par la macération de la portion épidermique, et alors on obtient des fibres une sorte de filasse ou crin végétal employée à des usages divers. Les fruits des cupressinées contiennent du sucre et du mucilage qui leur donnent certaines propriétés. Avec ceux du genévrier commun, on prépare un alcool ou eau-de-vie de genièvre, très-esti- mée des Anglais sous le nom de gin. Dans le midi de l'Europe, on mange les graines du pin pignon el autres; celles du gincko biloba sont très-estimées des Japonais qui en retirent une huile bonne à manger. PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 369 Enfin la thérapeutique emprunte, à cette famille, différentes sub- stances pour la préparation de certains médicaments ; le jurperus sabèna contient un principe délétère qui en rend l'usage très-dan- gereux. SECTION II. Angiospermes. Graines coutenues dans un péricarpe. FAMILLE DES GNÉTACÉES. — GNÉTACEÆ. Blume a distrait des conifères de De Jussieu le genre ephedra, pour le réunir au genre gnehun, et en former cetle famille, qui dif- fère des conifères vrais, par le fruit composé d’un péricarpe unilo- culaire contenant une graine pourvue d’un albumen charnu. l'Amizce DES POIVRIERS. — PIPERACEÆ. De Jussieu rapprochait les prper des urticées, mais sans les unir à celle famille ; c'est CI. Richard qui créa les pipéracées. La tige de ces plantes est articulée-noueuse, à couches ligneuses à peine dis- tincles, mais traversées par des rayons médullaires très-épais ; les feuilles sont opposées ou verticillées, sans stipules. Les fleurs, dispo- sées en épis cylindriques, sont tantôt unisexuées, tantôt hermaphro- dites, et constituées par une écaille généralement peltée; des éta- mines en nombre variable; un ovaire uniloculaire uniovulé, surmonté d’un stigmate sessile. Le fruit est une petite drupe peu . charnue, qui contient une graine dressée, pourvue d'un épais albu- men charnu. Les pipéracées n’ont aucun représentant en Europe ; elles appartiennent toutes aux régions chaudes et tempérées des au- tres parties du monde, situées entre le 35° degré de latitude boréale et le 42° de latitude australe. Toutes les graines de poivriers ont une saveur brûlante, due à une huile volatile et à une résine àcre que contient particulièrement l'albumen. Le poivre du commerce est fourni principalement par le péper nigrum, arbrisseau sarmenteux de l'Asie tropicale; c’est la graine pulvérisée ou concassée. Les Chloranthacées elles Saururées sont deux petites familles sans importance, très-voisines des pipéracées; la première s'en distingue par la graine, qui est suspendue au lieu d'être dressée, et la se- Botan., T. II. 21 370 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. conde par son ovaire à trois ou cinq loges, contenant plusieurs graines. $ C'est à la suite des pipéracées qu'on place trois autres petites familles de plantes aquatiques de peu d'intérêt : les Cératophyllées Callitrichinées indigènes à la France, et les Podostériées, qui appar- tiennent à la flore tropicale de l'Amérique et de l'Asie. Les Cératophyllées ont l'ovaire uniloculaire, uniovulé; la graine est dépourvue d’albumen; Dans les Callitrichinées, l'ovaire est à quatre loges uniovulées; la graine est pourvue d’un albumen charnu; Enfin les Podostémées ont l'ovaire à deux ou trois loges pluriovu- lées, et la graine est dépourvue d'albumen. Famizze Des CASUARINEES. — CASUARINEZÆ. Le genre Casuarina avait été classé par De Jussieu dans les coni- fères; de Mirbel l’en a distrait, pour former la famille des casuari- nées, se basant sur la présence d’un périanthe composé de deux folioles bractéales, accompagnant une étamine pour les fleurs mâles, et un ovaire aplati uniloculaire, surmonté d'un style court et de deux stigmates pour les fleurs femelles. Le fruit est un cariopse renfermé dans les deux écailles périgonales lignifiées, simulant une capsule bivalve, et rassemblés plusieurs en une sorte de petit cône. Les plantes de cette famille sont des arbres à bois très-dur, dépourvus de feuilles, presque tous originaires de la Nouvelle-Hollande ou des îles océaniennes. Le bois est employé dans les constructions, et l'écorce du casuarina equisetifolia est légèrement astringente. La famille des Myricées, de Claude Richard, est très-voisine de cette famille; mais ce sont.des arbrisseaux à feuilles alternes, et les fleurs mâles ont 2, 6 ou 8 étamines. Une seule espèce est indigène à la France, le #1yrica gale. Les fruits de plusieurs espèces américaines sont comme incrustés d'une substance cireuse, qui donne une des cires dites végétales. 5 FamiLzze DES PLATANEES. — PLATANEÆ, C’est Lestiboudois qui a créé cette famille pour l'unique genre platane, composé de grands et beaux arbres, à feuilles alternes, dont PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 371 le pétiole, creusé en éteignoir à sa base, recouvre complétement le bourgeon qui, dans les autres végétaux, est toujours situé à l'aisselle de la feuille. Les fleurs males sont disposées en chaton composé d'étamines en- tremélées à de nombreux poils claviformes ; les fleurs femelles sont constituées par des ovaires uniloculaires biovulés, accompagnés de poils qui forment ensemble un chaton globuleux très-dense. Le fruit est un akène coriace, entouré à sa base de poils articulés, et dont la graine est pourvue d’un albumen charnu. Les platanes sont de l'Amé- rique boréale et de l'Asie tempérée. La famille des Pulsamifluées, de Blume, ne diffère des platanées que par l'ovaire biloculaire pluæiovulé et par le fruit qui est une cap- sule. Elle comprend de grands et beaux arbres de l'Amérique sep- tentrionale, de l’Asie Mineure et de quelques iles de la Sonde. Par l'incision du tronc et des branches on obtient, du /iqguidambar styra- [lua, un suc balsamique, connu sous les noms de baume ou d'ambre liquide employé dans la parfumerie, et de styrax liquide dans les pharmacies. FAMILLE DES SALICINÉES. — SALICINEÆ. (At. IL, pl. 40, fig. 22.) Cette famille a été créée par CI. Richard pour les saules et les peupliers, qui appartenaient à la grande famille des amentacées de De Jussieu. Elle a pour caractères : chaton mâle composé d’écailles à l'aisselle desquelles est une seule étamine, qui est remplacée, dans le chaton femelle, par un seul ovaire pluriovulé surmonté de un ou deux styles. Le fruit est une capsule bivalve, à plusieurs graines dépour- vues d'albumen. FanILLE DES BÉTULACÉES. — BETULACEXÆ. Démembrement des amentacées de De Jussieu, opéré par CI. Ri- chard, et qui ne comprend que les aulnes et les bouleaux, grands arbres des régions tempérées et froides de l'hémisphère boréal, à feuilles alternes munies de stipules caduques. Les fleurs sont dispo sées en chaton : les mâles, composées d'un périanthe monophylle ou de quatre écailles et de quatre étamines; les femelles, d'un ovaire 312 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. biloculaire nu ou protégé par un périanthe à quatre écailles. Le fruit est un assemblage d'écailles ligneuses, comme dans le cône, et à l’aisselle desquelles est situé un akène à graine dépourvue d’albu- men. Avec l'écorce de bouleau, les ivdigènes de l'Amérique du nord fabriquent leur vaisselle et des pirogues; les feuillets, très- minces, servent de papier. Cette écorce est astringente ; en perforant le tronc, il découle des plaies une séve sucrée, de laquelle on obtient le sucre de bouleau. Fausse Des CUPULIFÈRES. — CUPULIFEREEÆ. Comme la précédente, cette famille est un démembrement des amen- tacées de De Jussieu. Elle comprend des arbres à feuilles alternes stipulées. Les fleurs mâles, disposées en chalon, ont un périanthe ou calice monophylle ou squamiforme, et des étamines en nombre égal ou double ou triple de celui des écailles composant le calice; les fleurs femelles sont en chaton ou quelquefois solitaires, accompa- gnées d’un involucre qui les enveloppe plus ou moins complétement; le calice est soudé intimement avec l'ovaire, qui est à deux ou trois loges. Le fruit est un nucule uniloculaire monosperme, accompagné d'une cupule comme dans le chêne, ou d'un involucre capsuliforme épineux comimne dans le châtaignier, ou enfin d’un involucre foliacé comme daus le noisetier, le charme, etc. ; la graine est dépourvue d'albumen et ne contient qu'un embryon à cotylédons très-épais, charnus. Plus des deux tiers des espèces de cette famille sont indi- gènes au nouveau continent; les plus beaux chênes appartiennent à l'Amérique du Nord et au Mexique. Le hètre croit dans les régions tempérées et froides de l'Europe. Tous ces arbres fournissent d'ex- cellents bois de construction et de chauffage; l'écorce du chène est astringente et contient beaucoup de tannin ; concassée, elle forme le {an quisert à préparer les cuirs et qui, ensuite, séché, procure aux classes pauvres ces malières combustibles nommées vulgairement mottes et poussier de mottes. Le liége, employé à des usages très- divers, est la portion subéreuse du chêne-liége (guercus suber); on obtient par macération de l'écorce du Q. finctoria, où chène quer- citron une malière colorante qui sert à leindre la laine en jaune. Les noix de Galles, qui contiennent une grande quantité d'acide tannique, sont le résultat de piqüres d'insectes sur les feuilles et les rameaux PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 313 du chène des teinturiers {gwercus infectoria) ; elles entrent dans la com- position de l'encre. De la graine de hêtre on extrait une huile douce bonne à manger, dite huile de faine; on en extrait également des noisettes. La châtaigne sert de nourriture aux habitants des pays où croit le châtaignier. Le fruit du chêne à gland doux (Q. hallota) est comestible, el on l'emploie comme succédané du café. Famizze nes MURIERS. — MOREÆ. (AU. 1, pl. 17, fig. 2.) Endlicher a réuni , sous ce nom, plusieurs genres de plantes que De Jussieu considérait, avec quelque raison, comme des urticées ; car, en effet, ces plantes, qui sont toutes des arbres ou arbrisseaux, ne diffèrent des urticées vraies que par l'ovule qui est amphitrophe au lieu d'être orthotrope. Les müriers, les figuiers sont les types de cette famille, dont on ne trouve aucun représentant spontané en Europe ; les morées appartiennent aux régions chaudes et tempérées des deux hémisphères. Le suc laiteux du fcus elastica produit le: caoutchoue par évaporation au contact de l'air; le bois du Æ. sycomorus était em- ployé parles anciens Égyptiens pour confectionner les cercueils de leurs momies ; les habitants des iles de l'Océanie, du Japon et de la Chine, préparent des étofles et du papier avec les conches de liber du broussonetia papyrifera. On connait les qualités et propriétés de la figue et de la müre. Les Arlocarpées sont aussi d'anciennes urticées arborescentes à ovule anatrope. Les Arfocarpus incisa et integrifoliu, nommés arbre à pain, ont des fruits charnus, plus gros que la tête, qui servent d’ali- ments aux habitants de l'Inde et des iles de l'Océanie. L'antiarrs loricaria contient un suc laiteux très-délétère. Le Galactodendron, originaire de l'Amérique tropicale, fournit, au contraire, un lait qui a toutes les qualités du lait de vache, ce qui lui a valu le nom vulgaire d'arbre à la vache (Palo de racca, où arbol de leche). FauLze pes ORTIES. — URTICEE. (AN. I, pl. 17, fig, 3.) Cette famille, ainsi démembrée, ne comprend plus que des herbes ou des petits arbrisseaux à feuilles opposées ou alternes munies de sli- at CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. pules. Les fleurs mâles ont un calice à quatre ou cinq sépales et autant d’étamines ; les fleurs femelles ont un calice à deux, quatre ou cinq sépales très-souvent inégaux, et un ovaire uniloculaire, contenant un seul ovule dressé orthotrope; le fruit est une sorte d’akène à graine pourvue d’un albumen charnu. On trouve des urticées dans toutes les parties du monde. Les wr#ca utilis et nivea du Japon et de la Chine ont des fibres du liber d’une extrême finesse avec lesquelles on fabrique les fines batistes de Chine. Les jeunes feuilles d’orties sont recommandées comme succédané de l’épinard. Les Cannabinées se distinguent des urticées par l’ovule qui est cam- pulitrope. Le chanvreetle houblon sont les seuls genres de cette famille: La famille des Népenthées, qui comprend des plantes si curieuses, par leurs feuilles terminées par une-ascidie operculée (At. I, pl. 46, fig. 4), forme de pipe allemande munie de son couvercle, peut être rapprochée de la famille des urticées, dont elle diffère essentielle- ment par ses élamines monadelphes, et son ovaire quadriloculaire, qui devient une capsule à la maturité. Les népenthes sont originaires de l’Asie tropicale et de Madagascar. Fami bEs EUPHORBIACÉES. — EUPHORBIACEÆ, La famille des Euphorbiacées est une famille polytype très-diffi- cile à caractériser : elle comprend des herbes et des arbres à suc lai- teux ou aqueux, à feuilles alternes quelquefois opposées, générale- ment munies de stipules très-souvent caduques. Les fleurs sont hermaphrodites ou unisexuées (monoïques ou dioïques) très-souvent incomplètes, c'est-à-dire qu'elles sont pourvues ou dépourvues de calice; qu'elles ont quelquefois une corolle qui est tantôt polypétale, tantôt monopétale. Les étamines sont en nombre défini ou indéfini, distinctes ou monadelphes. L’ovaire est presque toujours à trois loges, rarement plus. Les styles sont en nombre égal à celui des loges de l'ovaire, tantôt distincts, tantôt soudés entre eux. Le fruit est géné- ralement à trois coques, contenant chacune une graine munie d’une caroncule ou d’un arille, et pourvue d’un albumen charnu très-épais. Les euphorbiacées sont répandues sur tout le globe et présentent des facies très-divers ; les unes fournissent des substances alimentaires, comme la fécule de manihot ou /apioca, qu'on extrait de la racine du jatropha manihot ; le plus grand nombre contient des principes très- PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 319 actifs et joue un grand rôle dans la médecine; ce sont des purgatifs, des émétiques, des astringents, des irritants, des vésicants et des poi- sons très-violents ; c'est le crozophora tinctoria Neck. ou croton tinc- torium L. où maurelle qui donne le fournesol en drapeau. L'hevea guyanensis fournit du caoutchouc. Le fameux mancenilier, le buis et le ricin appartiennent à cette famille. Classe des plantes dicotylédonées apétales hypogynes. Fleurs hermaphrodites, pourvues d'un calice seulement ; étamines insérées sur le réceptacle. Famizze pes ULMACÉES. — ULMACEÆ. Les plantes de cette famille, créée par Mirbel, appartenaient aux amentacées de De Jussieu; ce sont des arbres à feuilles alternes sti- pulées ; à fleurs généralement hermaphrodites, composées d'un calice monosépale à quatre ou cinq divisions ; d’un nombre égal d'étamines insérées au fond du calice ; d’un ovaire à deux loges, surmonté de deux styles, Le fruit est une samare à graine dépourvue d’albumen. La famille des Celtidées d'Indlicher, qui est réunie aux ulmacées par quelques auteurs, en diffère par l'ovaire uniloculaire , le fruit drupacé et les graines pourvues d'un albumen charnu. Les ormes et le micocoulier fournissent d'excellents bois de charronnage. Famizce pes POLYGONÉES. — POLYGONEÆ. Cette famille, créée par De Jussien, comprend des herbes ou des arbrisseaux à tiges articulées noueuses et à feuilles alternes munies de stipules angainantes. Les fleurs ont un calice généralement coloré, à trois, quatre, cinq et six sépales ; des élamines en même nombre ; un ovaire uniloculaire uniovulé à trois angles; trois styles, rarement quatre, distincts ou soudés. Le fruit est un akène ou cariopse, à graine pourvue d’un albumen farineux. L'oseille, la rhubarbe, le blé sarrazin, appartiennent à cette famille, qui compte de nombreux représentants sous notre climat. On retire du po/gonumn tinctorium un principe colorant bleu, semblable au bleu indigo. 310 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. Fawuze pes CHÉNOPODEES. — CHENOPODEE. At, 1, pl 17, fig. 4.) Cette famille, que De Jussieu désigne sous le nom de A/replicées, diffère de la précédente : par les feuilles non munies de stipules, et par l'embryon qui est annulaire ou enroulé en spirale en dehors de l’albumen farineux. Les plantes de cette famille sont des herbes très- communes sous tous les climats; l’épinard, la betterave, la baselle, le quinoa, l’arroche, ete., en font partie. L'industrie retire de la soude du sa/sola soda, et la médecine tire quelques médicaments de certains chenopodium. Les familles des PAytolaccacées el des Amarantacées sont à peine distinctes des chénopodées. Les plantes ont des /ucies très-différents ; mais les fleurs ont une organisation à peu près identique. Cepen- dant l'ovaire des phytolacca est pluriculaire. De Jussieu, qui a établi la famille des amarantacées, n'indique de différence que l'insertion des étamines, qui est hypogyne dans les amarantacées et périgyne, suivant lui, dans les chénopodées; mais ce caractère est insaisissable, tant les étamines de ces dernières sont peu adhérentes au calice. Famizze Des NYCTAGINÉES. — NYCTAGINEÆ. Les plantes de cette famille, créée par De Jussieu, sont des herbes et des arbrisseaux à feuilles opposées sans stipules, à fleurs munies souvent d’un involucre caliciforme ou coloré. Le calice est monosé- pale tubuleux à quatre, cinq ou dix lobes; les Jétamines sont en nombre moindre ou supérieur, rarement égal à celui des lobes du calice; l'ovaire est uniloculaire uniovulé, surmonté d’un style simple ou d'un stigmate sessile multifide. Le fruit est un akène renfermé dans la base persistante et durcie du calice ; la graine est pourvue d'un albumen amylacé central entouré par l'embryon. Toutes les nyctaginées sont exotiques à l'Europe ; elles appartiennent aux ré- gions équinoxiales des deux continents ; quelques espèces, cependant, croissent dans l'Amérique boréale, à la Nouvelle-Hollande. Le £ugin- villea, les mirabilis sont de ravissantes plantes d'ornement; les ra- cines de toutes les nyctaginées possèdent plus ou moins des propriétés PLANTES DICOTYLÉDONÉES. oii purgalives où émétiques; l'exva loustuo des Brésiliens est le Boerha- via hirsuta, etY'yerba de la purgacion des Péruviens est le Poerharia tuberosa. Classe des plantes dicotylédonées apétales périqynes. Fleurs hermaphrodites, pourvues seulement d'un calice sur lequel sont insérées les élamines, PamiLLE DES ARISTOLOCHES. — ARISTOLOCHIEZÆ, (AU D, pl. 47, et atl, 11, pl. 43 et 49.) Les Arsstolochiées, de De Jussieu, ou Asarinées de Bartling, sont des herbes ou rarement des arbrisseaux grimpants, à feuilles alter- nes, quelquefois stipulées. Les fleurs, solitaires ou fasciculées à l'ais- selle des feuilles, ont un ealice monosépale à limbe irrégulier, sou- vent coloré et très-ample, ou à 3 lobes égaux ; 6 ou 12 élamines soudées avec le style ; un ovaire infère à 6 loges, rarement à 3 ou 4, et 6 stigmates rayonnants. Le fruit est une capsule à 3, 4 ou 6 loges, contenant plusieurs graines à albumen corné ou charnu. La plus grande partie des aristolochiées appartient à l'Amérique tropi- cale ; elles sont peu nombreuses en Asie tropicale et dans les régions tempérées de l'hémisphère boréal ; quelques espèces sont indigènes à la France. Les racines d’aristoloches contiennent des principes ex- (ractifs àcres qui jouissent de propriétés médicales diverses ; la racine de l'aréstolochia serpentariu, entre autres, a la réputation, dans l'Amérique du Nord, de combattre la morsure du serpent à son- nelles. Les /?aflésiacées et Cytinées, qui comprennent des plantes parasites sans feuilles, et à fleurs naissant quelquefois sur le sol, se rappro- chent des aristolochiées par les étamines soudées et l'ovaire infère. FAMILLE Des SANTALACÉES. — SANTALACEE. Robert Brown a créé cette famille pour des plantes que De Jussieu avait classées dans diverses familles, et particulièrement dans les éléagnées. Ce sont des herbes, rarement des arbustes à feuilles géné- ralement alternes, quelquefois squamiformes ou nulles. Les fleurs + 318 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. ont un calice tubuleux coloré à # on 5 lobes, accompagné parfois à sa base d’un petit calicule; un disque charnu; 4 ou 5 étamines; un ovaire infère uniloculaire, pluriovulé. Le fruit est une drupe tou- jours monosperme par suite de l'avortement de plusieurs ovules, et la graine est pourvue d'un albumen. Le thesium indigène à la France appartient à celte famille. Le bois aromatique de santal citrin, célèbre dans la pharmacie orientale, est fourni par les san/alum album et cutrinum. FamiLce pes PROTÉACÉES. — PROTEACEÆE. Cette famille, créée par De Jussieu, comprend des arbres et des arbrisseaux du cap de Bonne-Espérance et de la Nouvelle-Hollande, à feuilles généralement alternes, un peu roides, non stipulées. Les fleurs, disposées en épis ou grappes, ont un calice monosépale ou à 4 sépales colorés; 4 élamines ; 4 ovaire uniloculaire uniovulé ou pluriovulé, surmonté d'un style simple à stigmate indivis ou bifide. Le fruit est très-variable : noix, samare, drupe ou follicule; la graine est dépourvue d'albumen. Beaucoup de protéacées sont cultivées, dans les jardins d'hiver, pour la beauté de leur feuillage; quelques-unes sont employées, dans leur pays originaire, dans l'art de guérir ; l'écorce du protea grandiflora est en usage au Cap, dans la diarrhée ; les graines du brabejum stellatum sont un succédané du café. Les Pénéacées, arbrisseaux du Cap de Bonne-Espérance, diffèrent des protéacées par l'ovaire à 4 loges. Les Éléagnées, de Robert Brown, s’en distinguent par le calice à 2 ou 4 sépales ; par les étamines en nombre double de celui des sépales, et par-la graine qui est pourvue d’un albumen charnu. Famicze Des DAPHNÉES. — DAPHNOIDEÆ. Les Daphnoïdées, de Ventenat, ou Thymélées, de De Jussieu, sont des arbrisseaux, rarement des arbres ou des herbes, à feuilles généra- lement alternes non stipulées. Les fleurs ont un calice monosépale tubuleux coloré, à 4, rarement 5 lobes; un disque adhérent à la base du calice; des élamines très-souvent en nombre double de celui des lobes du calice, bisériées, quelquefois en nombre égal, insérées au sommet du tube calicinal, à anthères s'ouvrant longitudinalement ; l'ovaire est supère, uniloculaire, uniovulé, surmonté d'un style PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 319 simple latéral ou presque terminal. Le fruit est une drupe à graine renversée, sans albumen ou pourvue d’un albumen charnu. Les daphnoïdées sont presque toutes des plantes du cap de Bonne-Espé- rance et de la Nouvelle-Hollande; on en rencontre cependant dans l'Asie tropicale, dans l'Amérique, et quelques espèces sont indigènes à la France. Les daphne et pimelea sont de très-jolis arbustes d’orne- ment de serre froide. L'écorce du garou (daphne gnidium) est vési- cante. Avec le liber de plusieurs passerina, on prépare, au Japon, du papier et des étoffes ; celui du daphne lagetto est d’une telle finesse de mailles qu'on en fait, dans l'Amérique australe, des étoffes ou dentelles naturelles, ce qui a valu à cette espèce le nom vulgaire de bois à dentelle ; on en fait également des cordages qui offrent une très- grande résistance, Les Aguilarinées, de Robert Brown, arbustes de l'Inde, diffèrent des daphnoïdées par l'ovaire et le fruit capsulaire à deux loges incom- plètes, et à deux graines dépourvues d'albumen. FAMILLE DES LAURIERS. — LAURINEÆ. Cette famille a été créée par de Jussieu sous le nom de ZLauri'; elle comprend des arbres à feuilles allernes sans stipules, et qui se dis- tinguent de tous les végétaux apétales, par les étamines à anthères à 2 ou 4 loges s'ouvrant non pas longitudinalement, mais par des valves qui se soulèvent de la base au sommet (Atl. IT, pl. 9, fig. 20). L'ovaire est supère, uniloculaire. Le fruit est une drupe dont la graine, dépourvue d'albumen, est remplie par un embryon à coty- lédons très-gros. Les laurinées appartiennent aux régions chaudes et tempérées des deux continents ; l'Europe n’en possède qu'une espèce, le laurus nobilis, où laurier à sauce, qui croit spontanément dans l'Europe australe. Dans le moyen âge, on couronnait les jeunes doc- teurs de branches de lauriers, garnies de leurs baies; c’est de là qu'est venu le mot de baccalauréat. C’est loujours le symbole de la gloire et de l’immortalité. La famille des laurinées fournit de nombreux produits qui sont l'objet d'un commerce très-important; les uns sont comestibles comme le fruit de l’avocatier ; les autres sont aro- matiques et pharmaceutiques, comme le camphre, les écorces de cannelle, cinnamomum, cassia, sassafras, etc. 380 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. Classe des plantes dicolylédonées inonopétales hypogynes. Fleurs pourvues d'un calice et d'une corolle monopétale insérée sur le réceptacle FAMILLE pes PLANTAINS. — PLANTAGINEE. (AU HF, pl. 17, fig. 6, et ail. D, pl. 43, fig. 16.) Les plantes de cette famille, créée par De Jussieu, sont des herbes à fleurs généralement hermaphrodites, composées d’un calice per- sistant monosépale à 4 lanières presque égales, scarieuses sur les bords: d'une corolle scarieuse à 4 lobes ; de # étamines alternant aux lobes de la corolle, rarement une seule (4ougueria); d'un ovaire à deux loges, rarement uniloculaire ; d’un style simple et d'un stig- mate indivis, ou obscurément bifide. Le fruit est un akène ou une capsule à deux loges, contenant chacune une, deux ou plusieurs graines pourvues d'un albumen charnu. Lies plantaginées sont cosmopolites ; les plantago major et lanceolata sont usités dans la médecine popu- laire ; en Égypte, on extrait de la soude des cendres du P. squarrosa. Famizze pes PLOMBAGINÉES. — PLUMBAGINEÆ. (At. I, pl. 43, fig. 17.) Cette famille, établie par De Jussieu, comprend des herbes, rare- ment des sous-arbrisseaux, dont les fleurs présentent un calice mo- nosépale à 5 dents ; une corolle à 5 lobes; 5 étamines opposées aux lobes de la corolle; un ovaire uniloculaire, surmonté de 5 styles gé- néralement distincts. Le fruit ne contient qu'une seule graine ren- versée, pourvue d’un albumen farineux. Les staticées appartiennent presque toutes à la région méditerranéenne ; les plumbago sont de jolis arbrisseaux d'ornement des régions chaudes et tempérées des deux hémisphères. FAMILLE DES UTRICULAIRES. — UTRICULARIEE, De Jussieu placçait les wériculaires et pinquicula à la suite de ses lysimachiées, mais sans les y incorporer; il les rapprochait seule- ment. C’est CI. Richard qui fit pour eux la famille des Lentibulariées, que Link nomma ensuite Utriculariées. Ce sont des petites herbes PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 381 aquatiques ou des marais, à fleurs solilaires ou réunies plusieurs sur une hampe nue, et composées d’un calice à 2 sépales, ou monosépale quinquepartit; d’une corolle irrégulière bilobée et éperonnée ; de 2 élamines insérées sous la lèvre supérieure et à anthères unilocu- laires; d'un ovaire uniloculaire à placenta central sur lequel sont allachés plusieurs ovules. Le fruit est une capsule, et les graines sont dépourvues d'albumen. Fame Des PRIMULACEÉES. — PRIMULACEÆ, (AU. I, pl. 5, fig. 1, 3.) De Jussieu créa cette famille sous le nom de Lysimachiées ; c'est à Ventenat qu'on doit le nom de Prénulacées. Elle a beaucoup d'analo- gie avec les plumbaginées, par les étamines opposées aux lobes de la corolle, et par l'ovaire uniloculaire ; mais elle en diffère par le style, qui est unique, lerminé par un stigmate indivis, et par le fruit uni- loculaire contenant plusieurs graines fixées sur un placenta central libre, et pourvues d’un albumen charnu. Les plantes de cette famille, loules herbacées, sont répandues dans toutes les parties du monde. Quelques-unes sont usitées en médecine. Les primevères, les cycla- men sont de très-belles plantes d'ornement. La famille des Myrsinées, de Robert Brown, ou Ardisiacées, de De Jussieu, diffère peu de la famille des primulacées ; elle s’en distingue par le fruit, qui est drupacé monosperme. Les myrsinées ne sont, en réalité, que des primulacées en arbre. Presque toutes appartiennent à la flore tropicale; elles sont rares au Cap, à la Nouvelle-Hollande, au Japon et aux iles Canaries. Plusieurs ont des fleurs très-odorantes; les fruits de l'embelia ribis servent à falsifier le poivre noir; les graines du Theophrasta Jussiei sont alimentaires, et les habitants de Saint-Domingue en font du pain; les feuilles du ryrsine melano- phleos sont employées au Cap comme astringent ; les racines du c/4- mija sont émétiques; enfin, aux Antilles, on fait des bracelets avec les graines du Jacquiniu armallaris, d'où son nom vulgaire de hors à bracelets. Les Supotées, de De Jussieu (AU. I, pl. 45, fig. 7), ont, comme les myrsinées et primulacées, des élamines opposées aux lobes de la corolle ; mais elles ont un ovaire pluriloculaire, qui les en dis- lingue très-facilement. Ce sont des arbres des régions tropicales ; on 382 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. en rencontre peu dans les régions tempérées. Quelques-uns ont des fruits comestibles; tels sont le caïnito, chaimilier, et autres chryso- phylhum, les lucuma, et particulièrement le #amunosa: d'autres ont des fruits ou des écorces amères-astringentes et fébrifuges, comme ceux des bumelia, sapota, ete. Le sideroxylon argan, du Maroc, a des graines qui contiennent beaucoup d'huile douce ; mais l'extraction en est difficile à cause de la dureté des coques. Le bois est très-dur; ce- lui de plusieurs espècés de chrysophyllum et de bumelra est connu dans le commerce sous le nom vulgaire de Does de fer. Famteze pes ÉBÉNACÉES. — EBENACEÆ. La famille des ébénacées a été créée par Ventenat avec quelques genres de la famille des Gudiacanées, de De Jussieu, qui comprennent des arbres à feuilles alternes, à fleurs souvent unisexuées, composées d'un calice à 3 ou 6 sépales persistants ; d'une corolle urcéolée à 3 ou 6 lobes; d’élamines en nombre double ou quadruple de celui des lobes de la corolle ; d’un ovaire à 3 loges ou plus; d’un style partagé en autant de lanières qu'il y a de loges à l'ovaire. Le fruit est une baie à plusieurs graines pourvues d’un albumen eartilagineux. Les ébénacées sont des végétaux des pays chauds, de l'Asie et de l'Amé- rique, rares dans l'Océanie; le genre dospyros (Plaqueminier) a des représentants dans la région méditerranéenne, le D. lotus, qui croît sur les côtes d'Afrique. Les fruits des plaqueminiers sont alimentaires et très-estimés en Amérique; le bois est dur et est employé dans l'ébénisterie. On attribue aux 2. ebermun, ebenaster, melanorilon, le bois noir nommé bois d'ébène. La médecine trouve dans l'écorce de quelques espèces de cette famille des médicaments divers, astringents, antidy- sentériques, fébrifuges, etc. Les Styractes, d'Endlicher, appartenaient aux Guaiacanées de De Jussieu, et ne diffèrent des ébénacées que par la corolle profondément découpée, et insérée sur le calice; par le style simple, et l'ovaire qui est parfois infère. Celte famille comprend les s/yrax, dont le benjoin produit une résine très-aromatique et médicinale; les symplocos et les Lalesia, tous végétaux à fleurs ornementales. Le s/yrax ténctoria, de la Caroline, donne une matière colorante jaune; et de l'écorce PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 383 du racemosa on extrait, au Bengale, une teinture rouge. On prétend que les feuilles du syplocos alstonia, originaire de l'Amérique centrale, sont employées comme succédanées du thé, FAMILLE DES JASMINS. — JASMINEZÆ. De Jussieu réunissait sous le nom de Jasminées des arbres et ar- bustes à feuilles opposées, à fleurs composées d'un calice tubuleux à 4,5 ou 8 lobes; d'une corolle régulière monopétale à 4, 5 ou 8 lobes ; de 2 élamines el d’un ovaire à deux loges surmonté d'un style sim- ple. De cette famille, Robert Brown en a fait deux : les Jasminées vraies (7asminum el nyclanthes), à fruit bacciforme ou capsulaire, à deux loges, à graines dressées pourvues d’un albumen très-mince; et les Oéacées (olivier, lilas, frêne, etc.), à fruit bacciforme ou capsu- laire, souvent unilocaire par avortement et à graines pendantes pour- vues d’un albumen charnu. Les jasmins sont des arbrisseaux d’orne- ment, et dont les fleurs, très-odorantes, contiennent des essences qui servent dans la parfumerie. L'olivier donne un fruit alimentaire, dont on extrait l'huile d'olive. Avec les baies de /gustrum on colore les vins artificiels : le lilas est un de nos plus beaux arbustes d'or- nement. Famizze pes LOGANIACÉES. — LOGANIACEÆ. C'est Robert Brown qui a créé cette famille ; Martius lui a donné le nom de Potaliées, et De Candolle celui de S/rychnées. Elle com- prend une partie des anciennes Apocynées de De Jussieu. Ce sont des arbres ou arbrisseaux à feuilles opposées munies de stipules sou- dées au pétiole. Les fleurs ont un calice monosépale ou à 4,5 sépales ; une corolle monopétale à 4,5 ou 10 lobes ; des étamines en nombre égal à celui des lobes de la corolle; un ovaire biloculaire ou quadri- loculaire, surmonté d'un style. Le fruit est ou une capsule ou une baie à deux loges monospernes, et dont les graines sont pourvues d'un albumen de consistance variable. Les loganiacées sont des arbres des régions intertropicales, dont quelques-uns fournissent des poisons très-dangereux. L'upas Tjetteck, ce-fameux suc vénéneux avec lequel les indigènes des îles de [a Sonde empoisonnent leurs flè- ches, est produit par le Sérychnos tieute ; la noër vomique est la graine 384 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. du sérychnos nux vomica ; Ya fève de Saint-Tgnace est la graine de /;- gnatia amara, etc. Les Apocynées (A. If, pl. #4, fig. 18) diffèrent des /oganracées, par les feuilles dépourvues de stipules, par deux ovaires surmontés d'un seul style; par les fruits ou follicules qui contiennent plu- sieurs graines aigrettées ou munies d’une aile. 4 Les Asclépiadées (AU. 11, pl. 8, fig. 1), très-voisines des apocynées, en diffèrent par les élamines soudées autour du style et dont les anthères contiennent, chacune, deux masses polliniques et non du pollen pulvérulent. Les plantes de ces deux dernières familles se ren- contrent à peu près sous tous les climats ; celles des pays chauds sont souvent arborescentes ; celles de l'Europe tempérée sont des herbes. Elles contiennent un suc laileux àcre qui leur donne des propriétés émétiques et purgatives. La pervenche est employée comme astrin- gent. Le nérium ou laurier rose est un arbuste d'ornement ; plusieurs autres plantes de cette famille sont aussi ornementales. On extrait de la filasse de plusieurs asclépias : et le marsdenia tinctoria fournit une belle couleur bleue. Fame Les GENTIANES. — GENTIANEX. Cette famille de De Jussieu comprend des herbes, rarement des sous-arbrisseaux, à feuilles opposées sans stipules; à fleurs régulières composées d’un calice persistant à 4,5, rarement 6 ou 8 sépales distincts; d’une corolle marcescente monopétale, dans le tube de laquelle sont insérées des étamines en nombre égal à celui des lobes, et dont les anthères se contournent souvent en spirale après la déhiscence ; l'ovaire est uniloculaire, surmonté d’un style simple, et d’un stigmate bifide ou à deux lamelles. Le fruit est une capsule uniloculaire, à deux placentas pariétaux sur lesquels sont attachées de nombreuses graines souvent ailées et pourvues d'un albumen charnu. Les gentianées sont cosmopolites ; plusieurs espèces sont em- ployées en médecine : la gentiana lutea, l'erythræa centaurium ou pelite centaurée, le menyanthe ou trèfle d’eau, ete., qui sont indigènes à la France. PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 3: FAMILLE pes LISERONS. — CONVOLVULACEZÆ. (AU. II, pl. 1, 44 et 45.) Les plantes de cette famille créée par De Jussieu sont, le plus généralement, des herbes volubiles, toutes à feuilles alternes ; à fleurs régulières, composées d’un calice à 5 sépales persistants; d'une co- rolle en forme d'entonnoir, entière, mais à 5 plis longitudinaux; de 5 élamines insérées au fond de la corolle; d’un ovaire à 2, 3 ou A loges, quelquefois incomplètes; d’un style bifide ou de 2 styles distincts. Le fruit est une capsule à 1 ou 4 loges, à graines souvent poilues, pourvues d’un albumen mucilagineux et d’un embryon un peu arqué. Ce sont des plantes d'ornement ; une, le convolvulus batu- tas, fournit une racine alimentaire qui est la patate; une autre, l'épomea purga, de Wender, Exogonium purga Benth., fournit la racine de Jalap, ete. Les Cuscutes, plantes parasites, ont été distraites des convolvu- lacées pour former la famille des Cuscutées, dont le caractère différentiel est l'embryon filiforme contourné en spirale autour d'un albumen charnu. Ces plantes sont funestes à la luzerne, qu'elles envahissent et tuent par épuisement. Les Polémoniacées, plantes herbacées non volubiles, ou quelque- fois sous-arbrisseaux, se distinguent des convolvulacées : par la corolle régulièrement lobée, par le style simple et par l'embryon droit. Les phloz, le cobea, les cantua sont des plantes d'ornement. Le po/emonèum cæruleum, vulgairement valériane grecque, est employé, dans la mé- decine du Nord antisyphilitique. Les Aydrophullées et les Hydroléacées diffèrent peu des polémouia- cées. Les premières s’en distinguent par l'ovaire uniloculaire, et les secondes par les deux styles distincts qui surmontent l'ovaire bilo- culaire. Ce sont des plantes exotiques employées pour l'ornement des jardins. FamiLe pes SOLANÉES. — SOLANEÆ, Cette famille estune de celles que Linné a créées; il la nomma Lu- ridées ; plus tard De Jussieu en fitles So/anées el Lindley les Cestra- cées. Elle comprend des herbes et des sous-arbrisseaux à feuilles alternes sans stipules, et qui ont l’inflorescence extra-axillaire. Les fleurs ont un calice régulier monosépale à 4 ou 5 lobes; une corolle Jotan., T. I. 25 380 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. régulière monopétale à 4 et 5 lobes; des élamines en nombre égal à celui des lobes de la corolle ; un ovaire biloculaire ou incompléte- ment quadriloculaire, surmonté d'un style simple. Le fruit est une baie ou une capsule polysperme, à graines pourvues d’un albumen charnu et d’un embryon arqué ou annulaire. Les solanées sont cos- mopolites; il yen a d'alimentaires, de médicinales et de vénéneuses. La pomme de terre, les tomates, les piments, les aubergines, le tabac, la jusquiame, la belladone et le stramonium appartiennent à” celte famille. Famizze pes BORRAGINEES. — BORRAGINEÆ. C'est Linné qui a créé cette famille sous le nom de Aspérifoliées ; De Jussieu en fitles Porraginées, et Martius la subdivisa en Borragi- nées, Ehrétiacées et Héliotropicées. Toutes les plantes ont des feuilles alternes, et les fleurs régulières présentent : un calice monosépale à 5 divisions; une corolle à 5 lobes, munie souvent, à la gorge, d’ap- pendices de forme variable qui caractérisent certains genres ; 5 éta- mines; # ovaires avec un style basilaire central. Les quatre ovaires se transforment en akènes, dont la graine pendante est dépourvue d’albumen, ou pourvue d’un albumen lamelliforme. Les borraginées sont répandues sur tout le globe; ce sont des plantes généralement émollientes. L'anchusa tinctoria est l'orcanette, dont la racine con- tient une substance colorante rouge. Les genres cordia, varronia et quelques autres, que De Jussieu com- prenait dans ses borraginées, en ont été distraits par Robert Brown, pour former la famille Cordiacées, qui se distingue des borragi- nées par l'ovaire unique à 4 ou 8 loges surmonté d’un style dicho- tome et 4 ou 8 stigmates. Ce sont des plantes ligneuses intertro- picales. Fame pes LABIÉES. — LABIATÆ. Les Labriées de De Jussieu sont les Ver/icillatées de Linné, et Salriées de différents auteurs. Elles ont 4 ovaires avec un style basilaire cen- tral comme les borraginées; mais les feuilles sont opposées ; la co- rolle est irrégulière, à une ou deux lèvres; les étamines sont didy- names ou au nombre de deux, et les akènes renferment une graine dressée pourvue d'un albumen charnu. Les plantes de cette famille PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 387 sont très-nombreuses et répandues sur tout le globe. La médecine lui emprunte la sauge, la mélisse, la cataire, la menthe, le thym, le basilic, le romarin et beaucoup d’autres plantes, toutes plus ou moins aromatiques. Les jardins lui doivent beaucoup d'espèces ornemen- tales. Fame pes VERVEINES. — VERBENACEX. De Jussieu nomma d’abord cette famille Vfices; ce n'est que plus tard qu’il adopta le nom de Verbénacées. Les plantes de cette famille diffèrent des labiées par l'absence de glande oléifère ; par l'ovaire à 4 loges; par le fruit capsulaire ou bacciforme, à graine solitaire dressée dépourvue d'albumen. La verveine est le type de celle famille, qui comprend les genres clerodendron, vitex, lantana, plantes ornementales; le Dos de tech provient du Zectona grandis. Autour de cette famille se groupent les Myoporinées, à ovaire sou- vent biloculaire et à graine renversée pourvue d'un albumen charnu; les Sélaginées, à anthères uniloculaires, dont l'ovaire est biloculaire, et les Globularinées, à ovaire uniloculaire. FAMILLE DES SCROPHULAIRES. — SCROPHULARINEZÆ. (At, I, pl. 1, fig. 8, et pl. 45, fig. 9.) Les Scrophularinées, de Robert Brown, comprennent les Pédicu- lariées et Scrophulariées, de De Jussieu, ou les Personées et Rhinan- thacées de Ventenat. Ce sont des plantes herbacées et ligneuses, à feuilles alternes ou opposées. Les fleurs sont irrégulières : le calice est à 4 ou 5 sépales distincts ou soudés entre eux ; la corolle est à 4 ou 5 lobes ou à 2 lèvres : les étamines sont au nombre de deux ou de quatre, et alors didynames; l'ovaire est à 2 loges pluriovulées, sur- monté d'un style et d’un stigmate simple ou bilobé. Le fruit est une capsule qui contient plusieurs graines pourvues d’un albumen charnu et cartilagineux. Ces plantes se trouvent sur tout le globe. Les unes, à fleurs très-jolies, sont employées dans l’ornementation des jardins (digitale, muflier, véronique, pentstemon, etc.); d'autres ont des propriétés médicinales diverses (gratiole, digitale pourprée, véro- nique officinale, euphraise, etc). Le genre Verbascum, qui offre une corolle irrégulière à 5 lobes et 388 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. 5 étamines, est placé lantôt dans les scrophularinées, tantôt dans les solanées ; M. Bentham en a fait la famille des Verbascées. Les fleurs du V. /kapsus sont employées en médecine sous le nom de fleurs de bouillon-blanc. Famizze pes ACANTHACÉES. — ACANTHACEÆ. (AN: II, pl. 44, fig. 19.) Les plantes de celle famille, créée par De Jussieu, diffèrent peu des scrophularinées ; mais les fleurs sont accompagnées de 2 brac- tées; les anthères sont à 2 loges souvent inégales, parfois même uniloculaires; et le fruit capsulaire s’ouvre avec élasticité en valves qui portent chacune deux graines dépouvues d’albumen. Ces plantes, qui ont généralement la tige noueuse, ont pour patrie les régions intertropicales; l’acanthe, dont les feuilles ont été imitées dans la sculpture, pour l’ornement des chapiteaux de l’ordre corinthien, croit dans les régions méditerranéennes, particulièrement en Asie Mineure. Plusieurs espèces d’acanthacées sont employées dans la médecine étrangère; en Europe, un grand nombre de ruelliu, jus- ticia, sert à la décoration des serres. Fanize Des BIGNONIACÉES. — BIGNONIACEZÆ. _ Cette famille, créée par De Jussieu, est très-voisine de la famille des acanthacées ; elle ne s’en distingue guère que par la nature du fruit capsulaire siliquiforme, s'ouvrant en deux valves qui se sépa- rent d’une cloison sur laquelle sont attachées de nombreuses graines ailées. Les bignoniacées sont des arbres ou des arbrisseaux, rarement des herbes des régions chaudes du globe; elles sont peu nombreuses au cap de Bonne-Espérance et à la Nouvelle-Hollande. On les cultive en Europe comme plantes d'ornement; quelques-unes résistent en plein air dans les jardins. L'hwle de sésame esi extraite des graines du sesamum orientale. Les Pédalinées, de Robert Brown appartenaient aux bignoniacées de De Jussieu : elles n’en diffèrent que par la structure du fruit, qui est une sorte de drupe ou capsule indéhiscente, ne contenant que peu de graines. Quelques-unes, comme les #24r/ynia, sont cultivées pour la beauté de leurs fleurs, et la singularité des fruits qui, dessé- chés, présentent à leur sommet deux longues cornes crochues. PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 389 FamiLze Des OROBANCHÉES. — OROBANCHEE. Cette famille, créée par Claude Richard, comprend des plantes parasites, d'une teinte jaunâtre, dépourvues de feuilles, et dont les tiges sont simplement garnies d’écailles appliquées. Le calice est monosépale ; la corolle monopétale à 2 lèvres; les étamines au nombre de 4, didynames, à anthères quelquefois uniloculaires. L’ovaire est à 1 ou 2 loges pluriovulées, comme le fruit, qui est capsulaire, et ren- ferme de très-petiles graines pourvues d’un albumen blanc {ranspa- rent. Les orobanchées sont très-communes dans les régions tempérées de l'hémisphère boréal; elles vivent sur les racines d’autres plantes. FAMILLE DES GESNÉRIÉES. — GESNERACÉÆ. (AU. IE, pl. 40, fig. 14.) Celle famille, créée par Richard, et qui porte aussi le nom de Cyrtandracées, est le trait d'union entre les #onopétales kypogynes et périgynes. Elle comprend des herbes à feuilles généralement oppo- sées ou verticillées. Les fleurs ont un calice libre ou plus ou moins adhérent à l'ovaire ; une corolle monopétale irrégulière, insérée tan- tôt sur le réceptacle, tantôt sur un disque qui unit le calice à l'ovaire; X étamines didynames à anthères très-souvent adhérentes entre elles; un ovaire supère ou plus ou moins infère, uniloculaire, avec deux placentas pariétaux. Le fruit est une baie ou une capsule con- tenant plusieurs graines dépourvues d’albumen, ce qui caractérise les cyrtandracées, où pourvues d’un albumen, caractère des gesnériées vraies. Les plantes de cette famille croissent presque toutes dans les régions tropicales; les Gesnériées sont américaines et les Cyrtandra- cées asiatiques. Les achimènes, glorynia, gesneria, ete., sont culli- vées dans les serres pour l’ornement. FAMILLE pes BRUYÈRES. — ÉRICACEÆ, (AU. IL, pl 1, fig. 49.) De Jussieu avait créé les ÆAododendrées et les Ericées : Robert Brown n’en fit qu'une famille, les Zricacées,que De Candolle redivise 390 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. en Rhodoracées, Éricacées et Vacciniées. Elle est, comme les gesnéra- cées, un autre trait d'union entre les monopétales hypogynes par les erica, et les périgynes par les vaccinium. Les éricacées sont des petits sous-arbrisseaux ou arbustes à fleurs régulières ou irrégulières; le calice est à 4 ou 5 sépales distincts ou plus ou moins longuement soudés en- tre eux ; la corolle monopétale offrant un mème nombre de lobes; autant d’étamines ou en nombre double, avec des anthères s'ouvrant par des pores au sommet, et munies généralement d'appendices séti- formes. L'ovaire est libre (supère) ou adhérent au calice (infère), à plusieurs loges, surmonté d'un style. Le fruit est ou une baïe ou une capsule à déhiscence septicide, et à graines pourvues d'un albu- men charnu. On a divisé cette famille en trois tribus : les éricées à anthères aristées et à ovaire supère; les vacciniées à anthères aristées et ovaire infère, les rhododendrées, à antbères non aristées et à ovaire supère. Les éricacées sont dispersées sur tout le globe; ce sont des arbustes d'ornement; les fruits de l’arhousier (arbutus) soni comes- tibles, et on en obtient, par la fermentation et la distillation, de l'al- cool qui a très-bon goût; les baies de plusieurs vaccinium sont dans le même cas. On dit les feuilles de rhododendron narcotiques ; leurs fleurs sont charmantes et très-ornementales. Classe des plantes dicotylédontes, monopétales périgynes. Fleurs pourvues d’un calice, d'une corolle mouopétale insérée sur le calice, et d'un ovaire infère. Faire DES CAMPANULES. — CAMPANULACEZÆ, (Atl. I1,-pl. 45 et 49.) On distingue facilement les plantes de cette famille, créée par Adanson. Les feuilles sont allernes; les fleurs régulières offrent ce singulier caractère exceptionnel dans les monopétales, que les éla- mines, à filet élargi, n'ont aucune adhérence à la corolle, et sont in- sérées sur le calice ; l'ovaire est infère et le style est hérissé de poils collecteurs qui retiennent le pollen. Les Campanulacées sont cosmo- polites; ce sont de jolies plantes d'ornement; le campanula rapun- culus est la raiponce, dont on mange la racine et les jeunes feuilles en salade. PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 391 Les Goodéniacées, Stylidées et Lobéliacées, qui appartenaient au- trefois aux campanulacées, s’en distinguent par leur corolle irrégu- lière, à tube fendu en dessus. Les premières ont 5 étamines à anthères et filets distincts; les secondes (stylidées) n’ont que deux étamines soudées entre elles par les filets et avec le style ; les Lobé- liacées (AU. 1, pl. 44, fig. 22) ont 5 étamines à filets et anthères soudés en une gaine qui enveloppe le style. Ce sont des plantes exo- tiques à fleurs ornementales; une seule, le Lab. urens, est indigène à la France ; quelques espèces sont médicinales. Le style des syli- dium est très-irritable ; lorsqu'on le touche il se rejette aussitôt sur les anthères. FAMILLE Es COMPOSÉES. — COMPOSITÆ. (AU. 11, pl. 5, 44 et 45.) La famille des Composées ou S'ynanthérées a élé créée par Vaillant. Elle comprend des plantes qu'on reconnait à leurs capitules ou réunion de nombreuses petites fleurs sur un réceptacle commun, et enveloppées par un involucre commun, simulant ainsi une fleur, Chaque petite fleur présente : pour calice, une sorte de bourrelet cir- culaire ou des poils situés au sommet de l'ovaire ; une corolle mono- pétale tubuleuse ou fendue d’un côté et étalée en une languette nom- mée ligule. Les étamines, au nombre de cinq, ont des anthères soudées entre elles en un tube qui forme gaine au style bifide qui surmonte l'ovaire infère uniloculaire uniovulé ; le fruit est un akène souvent couronné d’une aigrette de poils ; la graine qu’il contient est dressée et dépourvue d'albumen. Les plantes de cette famille forment le dixième de la végétation de tous les pays ; aussi a-t-on essayé de les subdiviser en plusieurs tribus. Tournefort, prenant en considéra- lion la composition des capitules, créa les Semi-flosculeuses (PI. 5, fig. 15, et pl. 44, fig. 23), pour les espèces à capitule composé de fleurs toutes ligulées ; les Ælosculeuses (PI. 5, fig. 16,et pl. 44, fig. 24), pour celles dont le capitule est composé exclusivement de fleurs tubu- leuses; et les Radiées (PI. 5, fig. 47, pl. 44, fig. 25, et pl. 45, fig. 17), pour les plantes à capitule réunissant les deux sortes de fleurs : les tubuleuses au centre formant le disque, et les ligulées à la circonfé- rence simulant les rayons. De Jussieu admit ces trois tribus et en fit trois familles : Chicoracées, ou semi-flosculeuses; les Cénarocéphales, 392 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. ou flosculeuses, et Corymbifères, ou radiées. Depuis, Lessing, Cas- sini et De Candolle, ont travaillé cette famille, et il a été créé de nouvelles tribus, des ordres, des sous-ordres, des divisions et sub- divisions sans nombre. Les composées ont des propriétés et qualités très-diverses. Les laitues, romaines, chicorées, cardons, artichauts, salsifis, topinambours, elc., sont alimentaires; la chicorée sauvage, l’armoise, l’absinthe, l’arnica, la camomille, la malricaire, ele., sont des plantes médicinales. On extrait de l'huile des graines du grand soleil (ke/ianthus annuus), et du quezotia oleifera ; les fleurs du cartha- mus linctorius où safran bâtard , fournissent une teinture rouge safran, dit rouge végétal ; enfin la racine de la chicorée sauvage torréfiée et pulvérisée est ce succédané du café nommé ca/é-chicorée, etc. Famrcce pes DIPSACÉES. — DIPSACEZÆ, Les Dipsacées, de De Jussieu, ressemblent beaucoup, par leurs fleurs en capitules, aux Composées; mais elles en diffèrent par l'involucelle libre qui accompagne chaque fleur; par les étamines à anthères distinctes; par l’akène dont la graine est renversée et pourvue d'un albumen charnu. Les scabieuses sont de jolies plantes d'ornement; avec les capitules des dipsacus fullonum on confec- tionne des brosses pour peigner les laines. FamiLce DES VALÉRIANÉES. — VALERIANEÆ. Les plantes de celte famille, créée par De Candolle, étaient pla- cées par De Jussieu dans les Dipsacées; mais elles diffèrent par les fleurs non réunies en capitules; par l’ovaire triloculaire, et par les graines dépourvues d’albumen. Les Valérianées sont très-communes en Europe. La mâche ou doucette (valerianella olitaria) sert en salade ; les racines de la valériane sont médicinales. Le nard indien, plante très-aromatique, serait, d'après De Candolle, le nardostachys jata- manst. FamiLce pes RUBIACÉES. — RUBIACEÆ, Cette famille, créée par De Jussieu, comprend des arbres ou ar- bustes à feuilles opposées stipulées, ou verticillées par suite du déve- PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 393 loppement foliacé des stipules. Les fleurs non réunies en capitules sont généralement régulières; le calice est de 2 à G divisions ou dents; la corolle insérée au sommet de l'ovaire est à 4 ou 6 lobes: les élamines en nombre égal à celui des lobes de la corolle; l'ovaire infère à 2 ou plusieurs loges. Le fruit est charnu ou capsulaire, à loge monosperme, et à graine pourvue d’un albumen charnu ou corné. Les rubiacées sont de tous les pays ; celles d'Europe sont des herbes (rwbia, gallium, ete.) ; les espèces ligneuses appartiennent aux pays chauds. La médecine tire de cette famille deux de ses plus précieux médicaments : le quinquina et l'ipécacuanha. Le café fait partie de celle famille, ainsi que la garance, dont la racine produit une belle couleur rouge employée dans la teinture. L'horticulture lui doit de jolis arbustes d'ornement. FAMILLE DES CHÉVREFEUILLES. — LONICEREX. C’est à cette famille que De Jussieu à donné le nom de Caprifolia- cées. Elle comprend des arbrisseaux à feuilles opposées, quelquefois slipulées, el à fleurs régulières ou irrégulières, composées d’un calice à 9 divisions ; d’une corolle à 5 lobes; de 5 étamines et d’un ovaire infère à 2 ou 5 lobes. Le fruit est une baie à graines renversées pour- vues d'un albumen charnu. Les lonicérées sont des plantes des régions tempérées et froides. Les chèvrefeuilles, les viburnum, les weigelia sont de charmants arbustes d'ornement. Les fleurs et l'écorce du sureau sont employées dans la médecine. Quelques auteurs ont divisé cette famille en Caprifoliacées et en Sambucinées où Viburnées ; mais les caractères sur lesquels repose celle division ne sont pas suffisants pour maintenir celle séparation. 394 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. Classe des plantes dicotylédonées, polypétales périgynes. Fieurs composées de deux enveloppes, un calice et une corolle à pétales distincts ; étamines insérées sur le calice ou sur un disque qui couronne ou entoure l'ovaire. FamILze DES OMBELLIFÈRES. — UMBELLIFERÆ, (AU. IT, pl. 3, fig. 16, et pl. 44, fig. 27.) C'est Tournefort qui a créé cette famille pour des plantes herba- cées, rarement des arbustes, à feuilles alternes, sans stipules, géné- ralement très- découpées, et à fleurs hermaphrodites disposées en ombelles. Le calice est adhérent à l'ovaire, et son limbe est souvent réduit à un simple bourrelet; la corolle est à 5 pétales insérés sur un disque, et souvent échancrés au milieu; les étamines sont au nombre de 5, insérées avec les pétales ; l'ovaire est infère à 2 loges uniovulées, surmonté de 2 styles renflés à leur base. Le fruit est un biakène, qui se sépare à la maturité, de bas en haut, en deux parties restant fixées à une colonne centrale nommée car pophore ; chaque akène présente cinq côtes plus ou moins saillantes ou ailes, dites côtes pri- maires, où seulement quatre qui sont alors dites côtes secondaires ; les intervalles de ces côtes sont appelés va/lécules; dans ces vallécules et sur la face commissurale ou face interne de l'akène, se trouve, généralement, un plus ou moins grand nombre de canaux résinifères longitudinaux (en latin vf{æ); la graine est pourvue d'un albumen charnu ou corné. Les Ombellifères sont cosmopolites ; on en trouve jusque dans les climats les plus froids. Elles contiennent presque toutes une matière résineuse et une huile volatile, surtout dans les fruits ; c’est à la pré- sence de ces substances qu'elles doivent leurs propriétés aromatiques et slimulantes. Quelques-unes sont employées en médecine : le fe- nouil, le carvi, l’anis, le cumin, la coriandre, etc. ; d’autres sont des poisons, comme la ciguë vireuse et la petite ciguë. La carotte, le pa- nais, le céleri, le cerfeuil, le persil, ete., sont en usage dans l’art culinaire ; en Amérique, les racines de l’arracacha sont alimentaires ; on prépare les pétioles de l’angélique pour la confiserie. L'assa-fœ- tida est une résine médicinale produite par un /erula ; le galbanum, la gomme ammoniaque, sont des gommes-résines fournies, la pre- PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 395 mière par le bubon qalbanum, et la seconde par le dorema ammo- niacum. La famille des Araliacées (A. IF, pl. 8, fig. 6) est très-voisine des ombellifères ; elle en diffère par l’inflorescence ou ombelles simples disposées généralement en grappes ou en panicules; par l'ovaire souvent à cinq ou dix loges; par les styles en nombre égal à celui des loges, mais surtout par le fruit qui est une baie. Elle comprend des arbrisseaux des régions tropicales ou subtropicales; le lierre et l’adoxa sont les deux seules espèces indigènes à l'Europe. Le j#n-seng, celte fameuse panacée des Chinois, est la racine du panax jin-seng de Nées, ou panax quinquefolium de Linné ; au Japon, on mange les racines de l'aralia edulis comme ici la scorsonère et les salsifis. Les aralia arborescents sont très-recherchés, pour l'ornement des appar- tements, comme plantes à beau feuillage. Les Cornées sont des arbres et des arbrisseaux des régions tempé- rées et froides de l'hémisphère boréal; cette famille se distingue des précédentes par ses fleurs composées de 4 parties, et par le fruit charnu drupacé qui contient un noyau à 2 ou 3 loges, ou unilocu- laire par avortement. On attribue à l'écorce du cornouiller des propriétés astringentes; les fruits du cornus mas, nommés cornes ou cornouilles, sont comestibles ; ceux du benthamia, arbre du Népaul et du Japon, ressemblent à des fraises et sont très-estimés des Japo- nais. Le cornus florida, originaire de l'Amérique septentrionale, est un très-bel arbre d'agrément ; son écorce est, dit-on, fébrifuge. Les Loranthacées, plantes ligneuses parasites, dont le gui est le seul représentant de cette famille en Europe, sont caractérisées, surtout par leur parasitisme, leur feuillage épais, leurs fleurs dont les pétales sont souvent soudés entre eux, et les étamines opposées aux pétales; le fruit est charnu monosperme. Le gui élait l'arbre sacré des druides; on fait de la glu avec ses fruits; dans l'Inde, le loranthus bicolor est regardé comme antisyphilitique. FAMILLE Des SAXIFRAGES. — SAXIFRAGEZÆ, La famille des Sarifragées, de De Jussieu, comprend les Cuno- niacées el les Escalloniées de Robert Brown. Elle est caractérisée par un calice adhérent plus ou moins longuement à l'ovaire ; par 5 pé- tales; 5, rarement 10 étamines; un ovaire infère ou semi-infère 396 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. biloculaire ou uniloculaire, terminé par 2 styles distincts persistants. Le fruit est une capsule qui renferme plusieurs graines pourvues d'un albumen charnu. Les saxifragées indigènes sont des herbes un peu charnues; les espèces exotiques sont arborescentes et appartien- nent aux régions tempérées de l'Amérique, mais surtout à l'Austra- lie, au Capet au Japon. Les hydrangea, cunonia, escallonia sont de très-beaux arbustes d'ornement; les saxifrages sont également des plantes ornementales. Les Francoacées et Philadelphées ne présentent pas assez de diffé- rences pour être séparées des saxifrages. Les Aibésiacées où Grossulariées de De Candolle sont des arbris- seaux qui se distinguent des saxifragées par l'ovaire exactement in- fère, uniloculaire à 2 placentas pariétaux, et par le fruit bacciforme. Certaines espèces de groseilliers donnent des fruits comestibles, avec lesquels on prépare des sirops rafraichissants. Les plantes de cette famille croissent spontanément dans les régions tempérées et froides de l'hémisphère boréal. Fanizze Des CUCURBITACEÉES. — CUCURBITACEÆ. Cette famille, créée par De Jussieu, comprend des herbes grimpan- tes, munies de vrilles stipulaires et de feuilles alternes. Les fleurssont généralement unisexuées, monoïques ou dioïques, rarement herma- phrodites, et présentent : un calice monopétale à 5 dents ou lanières ; une corolle à 5 pétales distincts ou soudés entre eux et insérés au som- met du tube du calice; 5 étamines distinctes ou monadelphes ou soudées par deux ; un ovaire infère à une ou plusieurs loges pluri- ovulées et surmonté d’un style couronné par 3 stigmales épais frangés ou lobés. Le fruit est une baie qui atteint parfois jusqu'à 1 mètre de diamètre, comme dans les potirons, et dont les graines aplalies sont dépourvues d'albumen. Le plus grand nombre des espèces de cucur- bitacées croit dans l'Asie et dans l'Amérique méridionale; la France ne possède que la bryone. Les fruits de plusieurs espèces sont ali- mentaires, comme le melon, le potiron, le cornichon ; d'autres sont usités en médecine comme purgalifs, émétiques, etc; tels sont, la colo- quinte, le momordica purgans, etc. Les Bégoniacées (AU. IE, pl. 45, fig. 12), charmantes plantes d’or- nement par leurs fleurs et par leurs feuillages panachés, sont voisines PLANJIES DICOTYLÉDONÉES. 397 des cucurbitacées, dont elles diffèrent par leurs feuilles inéquilaté- rales, c'est-à-dire que la nervure médiane ne partage pas en deux moiliés égales le limbe, et qu'un des lobes est toujours plus grand; par les stipules membranacées; par l'ovaire à 3 angles ou à 3 ailes, et par la fleur à 4 folioles pétaloïdes, dont 2 plus extérieures simu- lant le calice. Les bégoniacées sont toutes des plantes des régions tropicales. FamiLLe pes CACTÉES. — CACTEÆ. Celle famille, créée par Linné, et à laquelle on a donné aussi les noms de Nopalées, Opontiacées, comprend des plantes grasses, dé- pourvues généralement de feuilles, à fleurs hermaphrodites, chez les- quelles le calice est composé de nombreuses lanières pétaloïdes qui se confondent avec les pétales vrais, également en nombre souvent indéfini; les étamines sont très-nombreuses, multisériées. L'ovaire infère uniloculaire, à plusieurs placentas pariétaux, est surmonté d’un style couronné par des stigmates linéaires en nombre égal à celui des placentas. Le fruit est une baie hérissée de poils épineux, contenant plusieurs graines dépourvues d'albumen, ou offrant un albumen très-mince. Les cactées sont des plantes des pays tropicaux. Les Æicoïdes où Mésembryanthémées se distinguent des cactées par la présence de feuilles très-épaisses, charnues, et principalement par l'ovaire pluriloculaire, à loges souvent très-nombreuses, cou- ronné par autant de stigmates qu'il y a de loges. Ces plantes, presque toutes ornementales, sont originaires du cap de Bonne-Espérance et de la Nouvelle-Hollande. Les Portulacées diffèrent des mésembryanthémées par le nombre défini des pétales, 4 ou 6, et parfois par l'absence de la corolle; par les étamines en nombre égal ou double de celui des pétales. La tétragone et le pourpier sont des plantes alimentaires; quelques espèces sont ornementales. FAMILLE pes PASSIFLORÉES. — PASSIFLOREÆ. La famille des Pussiflorées, créée par De Jussieu, comprend des arbrisseaux grimpants, à feuilles allernes munies de slipules, et pourvues de vrilles axillaires. Les fleurs sont hermaphrodiles régu- lières et présentent : un calice monosépale à 5 divisions ; 5 pétales ; 398 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. une couronne de staminodes ; 5 étamines, insérées tantôt au fond du calice, tantôt sous l'ovaire, qui est alors porté par un gynophore; l'ovaire est uniloculaire à 3 placentas pariétaux, surmontés de 3 styles termi- nés chacun par un stigmate eapité. Le fruit est une baie qui renferme des graines munies d’un albumen charnu. Les passiflorées appartien- nent présque toutes à la flore tropicale, particulièrement à l'Amé- rique. Ce sont des plantes ornementales; le fruit de quelques-unes est alimentaire ; il contient une pulpe vineuse acidulée très-agréable. La passiflora rubra fournit un sirop ou une teinture qui aurait, dit-on, les propriétés de l’opium ; d’autres sont diurétiques, anthel- mintiques, fébrifuges, etc. Les Malesherbiacées sont des herbes dressées, voisines des passi- flores, desquelles elles diffèrent : par l’absence de stipules ; par la cou- ronne membraneuse qui garnit la gorge du calice, et par le fruit qui est une capsule. Les Loasées se distinguent des passiflorées par l'absence de sti- pule et de la couronne; par l’ovaire infère surmonté d’un style simple, etc. Les Turnéracées ont, comme les trois familles précédentes, l'ovaire uniloculaire à placentas pariétaux; mais elles diffèrent des deux pre- mières par l’absence de gynophore et de couronne, et de la dernière par les 3 styles surmontant l'ovaire qui est supère. Famize DES ONAGRES. — OENOTHEREZÆ, (AU. IL, pl. 39, fig. 8.) Les Onagres sont des herbes ou des arbrisseaux à feuilles dépour- vues de stipules. Les fleurs, toujours régulières, ont un calice adhé- rent à l'ovaire, se prolongeant généralement au-dessus, en un tube plus ou moins long, découpé à son sommet en 4, rarement 2 divi- sions; une corolle à 4, rarement 2 pétales insérés au sommet du tube calicinal; 4 ou 8 étamines; un ovaire infère à 4, rarement 2 loges, surmonté d’un long style couronné par autant de stigmates qu'il y a de loges à l'ovaire. Le fruit est variable ; mais les graines qu'il ren- ferme sont toutes dépourvues d’albumen. Les plantes de cette famille, créée par De Jussieu, sous le nom de Onagrariées, sont répandues à peu près sur tout le globe; mais elles sont plus nombreuses dans les régions lempérées de l'Amérique et de l'Asie, Les fuchsia, les gaura, PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 399 œnothera, clarkia, sont de très-jolies plantes d'ornement ; quelques espèces sont employées en médecine. Les Haloragées, plantes aquatiques, diffèrent peu des énothérées ; on les distingue très-facilement au portet par la graine, qui est pour- vue d'un albumen charnu. . Les Lythrariées sont également très-voisines des énothérées, mais elles en diffèrent par l'ovaire qui est supère. Famizze pes MÉLASTOMACÉES. — MELASTHOMACEÆ. (AU, I, pl. 44, fig. 31.) Les plantes de cette famille, créée par De Jussieu, ont un port tout particulier qui les fait reconnaître à la simple vue ; ce sont des arbres ou des arbrisseaux à feuilles opposées sans stipules, à plusieurs ner- vures longitudinales saillantes. Les fleurs sont régulières et offrent : un calice à tube campanulé persistant et à 5, rarement 4 lobes; une corolle à 5 ou 4 pétales; des élamines en nombre égal à celui des pétales ou en nombre double, et alors 5 sont plus petites et souvent stériles ; les anthères, qui s'ouvrent par deux pores à leur sommet, sont souvent munies d’une sorte d’éperon ; l'ovaire est tantôt supère, tantôt infère, pluriloculaire, à style simple. Le fruit est polysperme, à graines dépourvues d’albumen. Les Mélastomacées appartiennent généralement à la flore tropicale de l'Amérique ; elles sont peu nombreuses en Afrique et en Asie ; il n'y en a aucune en Europe. Les Mémécylées ne diffèrent pas assez des mélastomacées pour constituer réellement une famille distincte. Les Combrétacées ont également quelque analogie avec les mélas- tomacées, mais on les distingue : par les anthères qui s'ouvrent lon- gitudinalement; par l'ovaire uniloculaire, et le fruit qui est mo- nosperme par avortement; dans celte famille la corolle manque souvent. FaMizze pes RHAMNÉES. — RHAMNEACEÆ. De Jussieu avait réuni, sous le nom de Æhamnées, des plantes qui appartiennent actuellement aux familles suivantes : La famille des Æhamnées, de Robert Brown, comprend des arbres 400 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. à feuilles simples, munies de stipules; à fleur présentant un calice monosépale, ordinairement quinquéfide, et dont la gorge est garnie d'un disque sur lequel sont insérés les pétales et les étamines au nombre de 5, rarement 4; l'ovaire, tantôt libre, tantôt enchàssé dans le disque, est ordinairement à 3 loges, rarement à 2 ou 4, et surmonté d'autant de styles qu'il y a de loges. Le fruit est une drupe à noyau bi-triloculaire, ou une capsule à 3 coques, dont les graines sont pourvues d'un albumen charnu. Les rhamnées sont dantes sous les tropiques, très-rares en Europe ; certaines contiennent un principe amer, purgalif, astringent, comme le 7kamnus catharti- cus L.; d’autres fournissent des matières colorantes, jauneset vertes, entre autres le beau vert de la Chine. La jujube est le fruit pectoral du zzyphus vulgaris; hovenia dulcis produit un fruit dont le pé- doncule est charnu, pyriforme, et comestible chez les peuples du Japon et de la Chine. Les Z/icinées où famille des houx comprennent des arbres à feuilles persistantes dépourvues de slipules, et diffèrent des rhamnées par la corolle souvent monopétale à 4 ou 6 divisions, insérée, comme les élamines, sur le réceptacle ; 4 ou 6 étamines, etc. Les Célastrinées diffèrent principalement des rhamnées, par l’arille coloré qui enveloppe les graines, et les SFR ERES par le fruit capsulaire vésiculeux. Les Hippocratéacées sont admirablement caractérisées par la fleur composée d'un calice et d’une corolle à 5 parties, et qui n’a que 3 étamines. Les Pittosporées se rapprochent beaucoup des ilicinées par l’in- sertion hypogynique des pétales et des étamines; mais elles en diffè- rent par le nombre 5 des pétales et des élamines. Famicce pes MYRTACEES. — MYRTACEX. Cette famille, qui doit son nom au myrle, a élé créée par De Jus- sieu, pour des arbres à feuilles généralement opposées, offrant des ponctuations transparentes. Les fleurs sont régulières; le calice est adhérent, à plusieurs lobes ; les pétales sont en nombre égal à celui des divisions calicinales ; les étamines nombreuses, souvent en nom- bre indéfini, sont insérées avec les pélales, sur un disque qui lapisse la gorge du calice; lovaire est infère, tantôt uniloculaire, ou tantôt PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 401 à deux ou plusieurs loges pluriovulées, surmonté d'un style simple. Le fruit est une baie sèche ou une capsule; les graines sont dépour- vues d'albumen. Les Myrtacées appartiennent presque toutes à la flore exotique ; elles sont nombreuses dans les régions intertropicales, en Amérique et à la Nouvelle-Hollände ; le myrte commun appartient à l'Europe méridionale. Cette famille fournit des substances médici- nales stimulantes, astringentes et aromatiques; des bois très-durs, comme les Æucalyptus; les boutons du giroflier sont les clous de girofle de l’art culinaire; la goïave est un excellent fruit produit par un arbre de l'Amérique, du genre Æugenia ; le grenadier, dont on a fait la famille des Granatées, donne un fruit qui contient des graines enveloppées d’une pulpe sucrée très-agréable ; l'écorce de la racine est employée pour la destruction du tœnia. FAMILLE pes ROSACÉES. — ROSACEÆ. (AU. II, pl. 1, fig. 15, pl. 3, fig. 30, et pl. 5, fig. 11.) Grande famille de De Jussieu, et qui comprend des types très- divers. Elle à été subdivisée en plusieurs sous-familles qu'on peut facilement caractériser : 1° Pomarées, arbres ou arbrisseaux à feuilles alternes munies de stipules caduques; fleur régulière ayant un calice adhézent à 5 lobes; ù pélales; étamines indéfinies; un ovaire infère à plusieurs loges, généralement 5 ; style en nombre égal à celui des loges ; fruit bacei- forme à graines ascendantes dépourvues d'albumen. Le pummier, le poirier sont les Lypes de cette sous-famille. 2° Rosacées, herbes ou arbrisseaux à feuilles alternes, munies de stipules adhérentes au pétiole; fleur régulière ayant un calice mono- sépale, libre, généralement à 5 divisions ; 5 pétales et des étamines indéfinies insérées sur le calice ; ovaires ordinairement nombreux, implantés sur un réceptacle saillant, ou dans l’intérieur du tube calicinal, et ayant chacun un style qui est souvent latéral. Le fruit est composé, plus ou moins charnu, et à graines dépourvues d'al- bumen. Tels sont les rosiers, les fraisiers, les ronces, les poten- tilles, ete. 3° Les Amygdalées, arbrisseaux ou arbres à feuilles alternes munies de stipules libres caduques ; fleur régulière ayant un calice monosé- pale libre, à 5 divisions; 5 pétales et étamines indéfinies iasérées Botan., T. IL. 26 402 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. sur le calice; un ovaire supère uniloculaire, surmonté d'un style ; fruit drupacé à graine dépourvue d'albumen : les cerisiers, aman- diers, pruniers, pêchers, etc., appartiennent à cette division. Les Rosacées sont cosmopoliles; on en rencontre depuis l'équateur jusqu'aux régions les plus froides. On connaît les produits alimen- taires qu'elles fournissent par les arbres fruitiers, et les charmantes fleurs que procurent les rosiers, spirea, kerria, potentilles, etc. Le fameux cusso ou cousso, qui tue presque instantanément le ver solitaire ou £ænia, est une poudre oblenue par la pulvérisation des fleurs du brayera anthelminthica, axbuste de l'Abyssinie. La mé- decine emploie beaucoup d’autres plantes de celte famille comme astringents toniques, stimulants, elc., et même des poisons ; l’amande amère, par exemple, qui produit au contact de l’eau de l'acide prus- sique, le prunus lauro cerassus, ete., elc. C'est à la suite de cette famille qu'il faut placer les CArysobolanées et Calicanthées qui appartenaient autrefois aux rosacées, desquelles elles diffèrent très-peu. Fame pes LÉGUMINEUSES. — LEGUMINOSÆ. (AU. I, pl. 3, fg. 31; pl. 5, fig. 13; pl. 44, fig. 32.) C’est du fruit nommé gousse, en latin /egumen, que vient le nom de cette famille entrevue par Linné et qui cependant offre, comme les rosacées, plusieurs types pour lesquels les botanistes modernes ont créé les sous-familles ou groupes suivants : 1° Les Papilionacées où plantes à fleurs irrégulières, composées d’un calice monosépale à cinq dents souvent inégales, d’une corolle offrant cinq sépales, dont un supérieur redressé nommé pour cette raison étendard, deux inférieurs rapprochés et appliqués l’un contre l’autre simulant la carène d’un vaisseau, d'où le nom de carène qui leur a été donné, et enfin deux latéraux appliqués sur la çarène et appelés ailes. Les étamines sont au nombre de dix, monadelphes ou diadelphes; l'ovaire est uniloculaire terminé par un style plus ou moins arqué. Le fruit est uniloculaire ordinairement polysperme et s’ouvrant en deux valves. Parmi les plantes papilionacées, nous cite- rons le pois, le haricot, la gesse, la luzerne, le trèfle, le genêt, le cytise, la réglisse, etc. PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 403 2° Les Swartzées, arbres exotiques dont les fleurs sont irrégulières, mais n’offreut pas la symétrie de la fleur des papilionacées; elles en diffèrent encore par les élamines distinctes. 3° Les Mimosées, arbres, rarement herbes, à fleur régulière com- posée d'un calice monosépale à 4 ou 5 dents, de pétales en nombre égal à celui des dents calicinales, d'élamines en nombre double de celui des pétales et quelquefois en nombre indéfini. La famille des Légumineuses est très-riche en produits de toutes sortes; elle comprend des plantes dont les graines sont alimentaires : haricot, pois, fève elc.; des fourrages pour les animaux, luzerne, sainfoin, gesse, vesse, trèfle etc.; des plantes et des substances mé- dicinales, mélilot , casse , séné ; des écorces, des résines, des gommes et entre autres la gomme arabique que produisent plusieurs acacias de l'Afrique et de l'Asie, les baumes du Pérou, de tolu, de copahu, l'oléo-résine, etc.; des malières tincloriales, telles que le bleu indigo extrait de l'éxdigofera tinctoria et quelques autres ; des bois de tein- tures, de Campèche, du Brésil, de sappan, ele., ete.; enfin des ma- tières odorantes comme la /ève tonka, qui est la graine du dpteris odorata. Famizze DES TÉRÉBINTACÉES. — TEREBINTHACEÆ, Cette famille, telle qu'elle a été créée dans le genera plantarum par De Jussieu, comprenait des végélaux très-différents, qui ne per- mettaient pas d'établir une diagnose sérieuse ; les botanistes mo- dernes en ont fait plusieurs familles. Les Juglandées de De Candoile sont des arbres à feuilles alternes, composées imparipennées , sans stipules : les fleurs sont unisexuées, monoïques ; les mâles, disposées en chatons allongés, ontun calice mo- nophylle à plusieurs lobes, et des étamines en nombre variable, point de corolle. Les fleurs femelles, agrégées plusieurs au sommet d’un pédoncule commun, sont composées d'un calice adhérent à l'ovaire, à 3 ou » dents très-petites; corolle nulle ou à pétales très-petits insérés au sommet du calice; l'ovaire est infère à 2 ou 4 loges infé- rieurement, uniloculaire supérieurement et ne contenant qu'un seul ovule. Le fruit est une drupe dont le noyau s'ouvre en deux valves, et contient une seule graine cérébriforme dépourvue d'albumen. Les juglandées appartiennent presque toutes à l'Amérique boréale ; 40% CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. c'est plutôt une famille apérale, voisine des cüpuliférées, qu'une famille polypétale ; les fruits du noyer commun sont comestibles, on en extrait une huile bonne à manger; le bois de noyer a un joli grain et est employé pour la fabrication des meubles. La famille des Anacardiées d'Endlicher, comprend les Anacardiées et Cassuviées de R. Brown, qui sont des arbres à feuilles simples ou composées non slipulées; les fleurs sont souvent unisexuées par avortement, le calice est libre ou adhérent à 3 ou 5 lobes; les pé- tales sont en nombre égal à celui des lobes calicinaux, les étamines sont en même nombre ou double ; l’ovaire est supère ou infère uni- loculaire uniovulé, surmonté d’un ou de plusieurs styles. Le fruit est une drupe dont la graine est dépourvue d’albumen. Les anacar- diées sont fréquentes dans les régions intertropicales, elles sont rares dans l’Europe méridionale; le mangifera donne un gros fruit comes- tible nommé mangle, très-estimé en Asie et Amérique ; le pistacia fournit la pistache ; d’autres produisent des résines employées à dif- férents usages ; la médecine trouve dans cette famille des médica- ments ; certains sumacs ont un suc laiteux très-vésicant. Les Burséracées diffèrent des deux précédentes par l'ovaire à 2 ou 5 loges complètes contenant chacune deux ovules; ce sont des arbres qui habitent les mêmes régions que les anacardiacées ; plu- sieurs fournissent des résines, des baumes, encens, etc.; quelques- uns de ces baumes ont des propriétés médicinales. Les Connaracées se distinguent par la pluralité des ovaires ; ce sont des arbrisseaux sans importance. Fanizze pes CRASSULACÉES. — CRASSULACEÆ. (AU. IE, pl. 8, fig. 17 ctpl. 8, fig. 3.) C'est De Jussieu qui a établi cette famille sous le nom de Sem- pervivées , Ventenat l'appelait Succulentées et c’est De Candolle qui J'a nommée Crassulacées. Elle comprend des herbes ou rarement des sous-arbrisseaux plus ou moins charnus qu’on nomme vulgaire- ment plantes grasses. Les fleurs ont un calice monosépale quin- quéfide multifide ; des pétales insérés au fond du calice, en nombre égal à celui des divisions calicinales, quelquefois soudés entre eux en corolle monopétale; les étamines en nombre égal ou double de celui des pétales ; les ovaires sont au nombre de 5, 10 ou 20, dis- PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 405 tincts et supères, et deviennent à la maturité des follicules contenant plusieurs graines très-petites, pourvues d'un albumen charnu. Cette famille est une famille cosmopolite ; elle fournit des médicaments et de jolies plantes d'ornement. Classe des plantes dycotylédonées, polypétales hypogynes. Fleurs composées de deux enveloppes, un calice et une corolle à pétales distincts et d'étamines insérées sur le réceptacle au-dessous de l'ovaire, Famiize pes RUTACÉES. — RUTACEÆ. La famille des Æutacées de De Jussieu a été démembrée et cons- titue maintenant trois familles : Les Rutacées vraies, herbes ou sous-arbrisseaux à feuilles alternes très-souvent glanduleuses, à fleurs régulières offrant un calice per- sistant à # ou 5 lobes, 4 ou 5 pétales, un nombre double ou triple d'étamines ; un ovaire implanté dans un disque glanduleux et pro- fondément divisé en 2, 3 ou 5 lobes qui correspondent à autant de loges et entre lesquels lobes est situé un style ordinairement simple ; le fruit est une capsule qui renferme quelques graines pourvues d'un albumen charnu. Les plantes de cette famille appartiennent à la région méditerranéenne ; la ruta graveolens est une plante dont l'em- ploi est très-dangereux. Les Zygophyllées diffèrent des rutacées par les feuilles opposées stipulées, l'ovaire non lobé, et les élamines insérées sur Je dos d'écailles hypogynes. Ce sont des herbes et des arbres des régions extratropicales et dont quelques espèces s’avancent jusque dans la région méditerranéenne. Le Gayac, arbre des Antilles et qui joue un certain rôle dans la pharmacie, appartient à célte famille. Les Diosmées, petits arbrisseaux d'ornement très-répandus au cap de Bonne-Espérance et à la Nouvelle-Hollande, se distinguent par plusieurs ovaires libres, en nombre égal à celui des pétales ; l’angus- ture vraie est l'écorce d'un arbre de cette famille. Autour des rutacées se groupent les Ochnacées de De Candolle, atbres des régions tropicales, à plusieurs ovaires uniloculaires 106 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. (4 ou 5), implantés dans un gynophore qui porte le style au cen- tre; les Sémarubées, de Richard, arbres des mêmes régions, et qui s’en distinguent par les étamines insérées sur le dos d’écailles hypo- gynes; et les Zanthorylées d’Adrien de Jussieu, arbres à fleurs le plus ordinairement unisexuées. FAMILLE DES GÉRANIACÉES.— GERANIACEÆ. Les Géraniacées de De Jussieu sont des herbes à tiges articulées, ou des sous-arbrisseaux à feuilles munies de stipules foliacées ou scarieuses ; leurs fleurs sont régulières ou un peu irrégulières et offrent un calice à cinq sépales distincts, cinq pétales, dix étamines, dont cinq ou trois sont quelquefois privées d’anthères; le centre est, occupé par cinq ovaires uniloculaires soudés, ainsi que les styles, autour d’une colonne centrale, de laquelle ils se détachent à leur maturité, constituant alors autant de capsules qui renferment cha- cune une graine dépourvue d'albumen. Cette famille comprenait : 1° le genre tropæolum ou capucine, devenu le type de la famille des Tropæolées, qui est différent des géraniacées par le calice épe- ronné et huit étamines ; 2° le genre Balsamina qui constitue ac- tuellement la famille des Balsaminées d'Achille Richard, ayant pour caractère l’irrégularité du calice, cinq étamines, et la capsule uni- loculaire s'ouvrant avec élasticité à la maturité ; 3° enfin le genre Oxulis, types des Oxalidées de De Candolle, qui diffèrent des Géra- niacées par les feuilles composées dépourvues de stipules, par l'ovaire à cinq loges surmonté de cinq styles distincts, et par les graines pourvues d’un albumen charnu. Les plantes de ces différentes fa- milles sont, pour la plupart, des plantes d'ornement. L'oxalis crenata produit des tubercules alimentaires. La famille des Linées ou des lins, que De Candolle a extraite des caryophyllées de De Jussieu, paraît assez voisine de la famille des géra- niacées, dont elle diffère par les feuilles non stipulées, par les étamines en nombre égal à celui des pétales (5, rarement 4) et par l'ovaire à cinq loges subdivisées chacune incomplétement en deux logettes, ce qui la distingue des oxalidées, et enfin par 3 ou 5 styles filiformes distincts. On trouve des linées dans tous les climats tempérés; plu- sieurs espèces sont indigènes de France. On cultive le Linum usita- tissimum pour sa graine employée en médecine et qui fournit de l'huile; pour sa tige de laquelle on obtient de la filasse. PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 407 Famize Des ORANGERS. — AURANTIACEZÆ. . De Jussieu avait réuni dans ses Aurantiacées, des plantes très-dis- sémblables qui actuellement sont les types de plusieurs familles, telles que Olacinées, Ternstræmiacées, etc. La famille des Awran- liacées des botanistes modernes comprend des arbres où arbustes dont presque tous les organes offrent des glandes oléifères plus ou moins saillantes; les feuilles sont composées; quelquefois unifoliolées ; les fleurs, régulières, ont un calice urcéolé entier ou à 4 ou 5 dents; 4 où 5 pétales; des étamines en nombre double ou multiple de celui des pétales, distincles où monadelphes ; un ovaire à 4 ou 5 loges, souvent multiloculaire ; un style simple terminé par un sligmate capité. Le fruit est une baie sèche où charnue à plusieurs loges ou uniloculairé par avortement, et à loges ne contenant ordinairement qu'une seule graine dépourvue d'albumen. Les Aurantiacées appar- tiennent en grande partie à l'Asie tropicale; les propriétés et qualités des oranges, citrons, limons et fleurs d'oranger sont connues. Les Ternstræmiacées s'en distinguent par les feuilles simples non composées, quelquefois non ponctuées, par les étamines en nombre indéfini, et par les graines en nombre aussi indéfini dans chaque loge et pourvues d’un albumen charnu. Ce sont des arbres et ar- bustes exotiques. Le camellia est japonais: le (hé croit spontané- ment en Chine; le Cocklospermum tinctorium, originaire du Sénégal, a des racines qui fournissent une malière tinctoriale jaune, et le C. Gossypium du même pays exsude de son tronc une gomme ana- logue à la gomme adragante. La petite famille des CAlénacées diffère des ternstræmiacées par l'involucre qui accompagne l'inflorescence et l'involucelle dont ést munie chaque fleur, el qui, tous deux, persistent jusqu’à la ma- turité du fruit capsulaire à trois loges monospermes. Les Humiriacées et les Olacinées sont deux autres petites familles de ce groupe à étamines monadelphes et voisines des précédentes ; toutes deux ont le fruit drupacé. Dans les ÆHumiriacées le noyau est à 4 où 5 loges; dans les O/a- cinées le noyau est uniloculaire. CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. Faire Des MÉLIACÉES. — MELIACEÆ. Les Méliacées de De Jussieu sont des arbres à feuilles alternes sim- ples ou souvent profondément découpées, quelquefois composées- pennées, sans stipules. Les fleurs ont un calice à 4 ou 5 sépales par- fois soudés inférieurement, des pétales au nombre de 4 ou 5 insérés sur un disque hypogyne, des élamines en nombre double à filets soudés dans toute leur longueur en un tube plus ou noins long dans lequel sont les anthères; l'ovaire est à plusieurs loges surmonté d'un style simple. Le fruit est bacciforme ou capsulaire, à graines solitaires dans chaque loge et souvent munies d'un arille et avec ou sans albumen. Les arbres de cette famille croissent presque tous aux environs des tropiques. Le melia aïedarach, lrès-bel arbre d'orne- ment originaire de l'Afrique et de l'Asie tropicales, est propaigé dans les régions médilerranéennes ; presque loutes les méliacées contien- pent un principe amer qui détermine des accidents souvent très- graves. Les Cédrélacées de Robert Brown sont des arbres que De Jussieu avait réunis aux méliacées, mais qui en diffèrent par le fruit capsu- laire à déhiscence septifrage, et dont les loges renferment de nom- breuses graines ailées. C'est à cette famille qu’appartiennent l’acajou à meuble (Swietenia mahogoni), le cedrela odorata, et d'autres espè- ces de ce genre dont l'écorce est employée en médecine. Faune pes CLUSIACÉES. — CLUSIACEÆ. C'est cette famille que De Jussieu appelait Guttiyères à cause du suc résineux jaune dont est imprégné le tissu ligneux et cortical des arbres qu’elle comprend. Le plus généralement les rameaux de ces arbres sont quadrangulaires articulés; les feuilles sont toujours opposées simples, épaisses, à nervures secondaires très-souvent trans- verses, peu saillantes ; les fleurs sont grandes, le calice est nu ou accompagné de bractées, à 2, 4 ou 8 sépales imbriqués, les exté- rieurs plus petits ; les pétales en nombre égal ou double de celui des sépales sont insérés sur un réceptacle charnu; les étamines sont nom- breuses, distinctes où monadelphes inférieurement; l'ovaire est à plusieurs loges, surmonté d'un siyle simple ou d'un stigmate sessile PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 409 pelté et lobé. Le fruit est une capsule à plusieurs loges polyspermes, ou une bäie multiloculaire à loges monospermes et à graines sans albumen, munie d’un arille qui les enveloppe complétement ou qui ne forme qu'une cupule à la base. Ces arbres sont presque tous des régions tropicales ; c'est le grmboja quttæ qui produit la gomme- gutte, belle couleur jaune employée dans les arts; plusieurs c/usia sont considérés en Amérique comme vulnéraires ; l'écorce du clusia pseudochina est, dit-on, employée au Pérou pour falsifier l'écorce du quinquina ; les résines des /ovomita, havetia, ele., sont balsamiques; le fruit du mammea est alimentaire ; avec les fleurs du mammey, on prépare en Amérique une liqueur digestive nommée eau-de-créole. Les Marcgraviacées diffèrent des clusiacées par les feuilles, qui sont alternes; aux Antilles, on attribue aux tiges et aux feuilles de ces arbres des propriétés antisyphilitiques et diurétiques. FaMILce DES MILLEPERTUIS. — HYPERICINEÆ,. Cette famille, créée par De Jussieu, comprend des arbres et des her- bes à feuilles opposées ponctuées glanduleuses et à fleurs régulières généralement de couleur jaune. Le calice est persistant à 4 ou 5 sépales distincts ou plus ou moins soudés inférieurement; les pétales sont en nombre égal à celui des sépales, et les étamines très-nom- breuses distinctes ou monadelphes inférieurement ou réunies en autant de faisceaux qu'il y a de pétales avec lesquels elles alternent; l'ovaire est à 3 ou 5 loges incomplètes par l'introflexion des bords carpellaires qui portent plusieurs ovules; les styles sont distincts et en nombre égal à celui des loges. Le fruit est une capsule à une ou plusieurs loges et qui renferme plusieurs graines dépourvues d'al- bumen. Les hypéricinées appartiennent aux climats chauds et tem- pérés; plusieurs sont indigènes de France, et dans certains pays on leur attribue des propriétés médicinales. On rapproche de cette famille les Réaumuriacées et les Tamaris- cintes, arbustes d’un port très-différent. Les réaumuriacées ont les feuilles alternes non ponctuées, plus ou moins charnues, et les graines sont pourvues d'albumen; ce sont des arbrisseaux de l'Asie Mineure. Les tamariscinées dont nous avons en France un repré- sentant, le {amaris gallica, sont de charmants arbrisseaux, à feuilles très-petiles écailleuses, alternes et à fleurs petites disposées en très- 410 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. élégants panicules ; les étamines sont en nombre égal ou double de celui des pétales; le fruit uniloculaire à graines dépourvues d'albumen. FAMILLE DES VIGNES. — VINIFEREÆ. Cette famille, créée par De Jussieu, est encore désignée sous le nom de Ampélidées par Kunth, et Sarmentacées par Ventenat. Elle com- prend des arbrisseaux grimpants à feuilles alternes, quelquefois oppo- sées dans la parlie inférieure des rameaux ; ils sont munis de vrilles opposées aux feuilles. Les fleurs très-petites ont un calice monosépale souvent entier, 4 ou 5 pétales très caducs, 4 ou 5 étamines opposées aux pétales, caractère très-distinctif. Le fruit est une baie à graines osseuses, pourvues d'un albumen cartilagineux. La vigne appartient à cette famille. FAMILLE DES SAPINDACÉES. — SAPINDACEZÆ. Les Sapindacées de De Jussieu sont des arbres, rarement des her- bes, à feuilles alternes, simples, mais le plus souvent composées avec ou sans slipules. Les fleurs pelites ont un calice à cinq sépales sou- vent inégaux; un disque annulaire où unilatéral parfois adhérent à la base du calice; la corolle manque quelquefois, mais le plus souvent elle a cinq pétales insérés en dehors du disque; les étamines, en nombre généralement double de celui des sépales, sont insérées en dedans du disque ; l'ovaire est ordinairement à 3 loges souvent unio- vulées, surmonté d’un style portant des stigmates en nombre égal à celui des loges. Le fruit est une capsule ou une samare dont les graines dépourvues d’albumen contiennent un embryon le plus sou- vent arqué ou disposé en spirale. Plantes tropicales. La famille des marronniers ou Hippocastanées de De Jussieu diffère des sapindacées par les feuilles opposées, par la fleur à 5 ou 4 pétales et par les étamines au nombre de 7, quelquefois 6 ou 8: La famille des Érables ou Acérinées de De Jussieu se distingue des sapindacées par ses feuilles opposées, le calice glanduleux, l'ovaire à deux loges surmonté de deux styles, et par le fruit qui est composé de deux samares. Les érables appartiennent aux régions tempérées de l'hémisphère boréal et particulièrement à l'Amérique. Les Malpighiacées de De Jussieu, arbres des régions tropicales, dif- PLANTES DICOTYLÉDONÉES. 411 fèrent des sapindacées par la présence de stipules géminées, par les pétales onguiculés et les étamines monadelphes. Les Erythrorylées, qui ont beaucoup d'affinités avec les sapin= dacées et malpighiacées, se distinguent de ces deux familles par les feuilles généralement allernes, par deux appendices écailleux situés à la base des pétales, et par le fruit drupacé qui renferme une seule graine pourvue d'albumen. C'est à cette famille qu'appartient la Coca, petit arbuste du Pérou dont les feuilles mâchées auraient des propriétés toniques et fortifiantes sans pareilles ; prises à forte dosé, elles provoquent l'ivresse et des hallucinations. Famizze DES TILLEULS. — TILIACEZÆ, La famille des Té/iacées de De Jussieu comprend des arbres, rare- ment des herbes, à feuilles alternes munies de stipules géminées dis- tinctes. Les fleurs ont un calice à 4 ou 5 sépales, 4 ou 5 pétales, des élamines en nombre généralement indéfini distinctes, un ovaire à 2 ou 10 loges souvent subdivisées en deux logettes, un style ter- miné par des stigmales en nombre égal à celui des loges de l'ovaire. Le fruit est ligneux ou drupacé à plusieurs loges et sou- vent hérissé de petites pointes ; les graines sont généralement dé- pourvues d’albumen. Les végétaux de cette famille croissent dans des climats très-différents : les uns appartiennent aux régions tropi- cales, comme les apeiba, d'autres aux régions tempérées comme le sparmannia originaire du Cap, ou les tilleuls originaires de l'Amé- rique du Nord, ou de l'Europe tempérée. C'est avec le liber du tilleul qu’on fabrique des cordes à puits; celui des corchorus fournit de la filasse. Les fleurs de tilleul sont employées en médecine. Les Eléocarpées, réunies aux tiliacées par quelques auteurs, n’en diffèrent en effet que par les pétales frangés et les étamines dont les anthères s'ouvrent par des valvules au sommet, au lieu de s'ouvrir longitudinalement, Fauizxe pes MALVACÉES. — MALVACEÆ, (AU. 11; pl. 40, fig. 16.) Sous le nom de Malvaétes, De Jussieu avait réuni un grand nombre de plantes différant entre elles par des caractères assez 412 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. importants, qui ont permis de les diviser en plusieurs familles. Les Malvacées vraies ont les feuilles alternes stipulées ; le calice est souvent double; la corolle est à 5 pétales soudés par leur base avec le tube des étamines monadelphes à anthèresuniloculaires; l'ovaire est à cinq loges ou composé d’un grand nombre de carpelles disposés au- tour d’une colonne centrale et surmontés d’un nombre de styles égal à celui des loges ou carpelles de l'ovaire. Le fruit est une capsule ou une réunion de carpelles qui se séparent à la maturité et contien- nent des graines pourvues d'albumen. Le cotonnier, la mauve, la guimauve, la rose trémière, les hibiscus et sida appartiennent à cette famille qui est cosmopolite; ce sont les poils soyeux des graines du cotonnier qui constituent le coton. Les Srerculiacées de Ventenat ou Bombacées de Kunth sont des arbres intertropicaux à feuilles stipulées; le calice est monosépale; la corolle est composée de cinq pétales, quelquefois nulle ; les étamines sont en nombre indéfini, monadelphes à anthères biloculaires, et l’o- vaire est composé ordinairement de cinq carpelles distincts ou soudés en ovaire pluriloculaire; comme dans les malvacées, les graines sont pourvues d'albumen. Le baobab, les bombax sont des sterculiacées. Enfin les Byttnériacées de Robert Brown,ou Dombéyacées de Bar- tling sont des arbres ou des arbrisseaux des régions tropicales du Cap et de la Nouvelle-Hollande, à feuilles'alternes stipulées, à éta- mines monadelphes, tantôt en nombre égal à celui des pétales et opposées à eux, ou en nombre double ou indéfini, et alors alternati- vement fertiles et stériles ; l'ovaire est à plusieurs loges surmonté d'un style terminé par autant de stigmates qu'il y a de loges à l'ovaire; le fruit est le plus souvent une capsule à graines pourvues ou dé- pourvues d’albumen. C’est à cette famille qu'appartient le Cacao dont les graines broyées et mélangées à du sucre constituent la pâte de chocolat. Fame Es CARYOPHYLLÉES. — CARYOPHYLLEÆ. Cette famille, créée par De Jussieu et qui reçut de quelques au- teurs les noms de Silénées et Alsinées, se compose d’herbes, rarement d’arbrisseaux, à tiges ordinairement articulées, portant des feuilles allongées opposées sans stipules. Les fleurs ont un calice monosépale ou à 4 ou 5 lobes ou à 4 ou 5 sépales ; autant de pétales; des étamines PLANTES DICOTYLÉDONÉES, 413 en même nombre ou en nombre double; un ovaire uniloculaire ou à 3 à 5 loges incomplètes, surmonté de plusieurs styles distincts (2 à 5). Le fruit est une capsule à une ou plusieurs loges polyspermes et qui s'ouvre au sommet par plusieurs dents; les graines pourvues d'albu- men contiennent un embryon arqué périphérique. Les Paronychées ou Iécébrées sont réunies par plusieurs auteurs à la famille des caryophyllées dont elles ne diffèrent que par le fruit uniloculaire monosperme. Les caryophyllées sont répandues sur tout le globe. Les œillets sont de jolies plantes d’agrément, la sapo- naire est employée en médecine, etc. FAMILLE DES VIOLETTES. — VIOLARIEZÆ. (At, 1], pl. 49, fig. 6.) De Jussieu confondait, sous le nom de crstées , les violettes et les cistes; De Candolle créa la famille des violariées qui a pour caractère : feuilles alternes munies de stipules foliacées, calice à cinq sépales distincts, cinq pétales souvent inégaux entre eux, cinq élamines sou dées entre elles par les anthères et les filets en un tube qui enveloppe l'ovaire ; un ovaire à une seule loge dans laquelle les ovules sont insérés à 3 placentas pariétaux, un style. Le fruit est une capsule qui s'ouvre en trois valves portant sur leur milieu de nombreuses graines pourvues d’un albumen charnu. Les violettes sont abon- dantes en Europe; on trouve d'autres genres de cette famille dans les régions intertropicales. La fleur de violette est employée en mé- decine ; les racines des 2onidium constituent les faux 2pécacuanha. Autour de cette famille des violariées se groupent plusieurs famillesqui, comme elle, ont l'ovaire uniloculaire à placentas parié- taux; elles s'en distinguent comme il suit : 1. Les Cistinées (AU. IE, pl. 49, fig. 7), éparses sur tout le globe, par les étamines distinctes en nombre indéfini ; 2. Les Droséracées, par leurs feuilles bordées de cils glanduleux non stipulés, par les fleurs régulières à étamines distinctes et en nombre égal ou double de celui des pétales; quelques espèces sont indigènes de France; la dionée ou attrape-mouches appartient à cette famille ; 3. Les Biracées où Flacourtiantes, par les élamines indéfinies, et le fruit bacciforme à graines ayant un tégument charnu arilliforme 414 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. et donnant une belle couleur rouge, comme dans le roucou ou &xa- orellana; les plantes de cette famille sont des arbres tropicaux; 4. Les Frankéniacées et les Sauvagesiées, petites familles de plantes herbacées sans intérêt. Famizce pes POLYGALÉES. — POLYGALEÆ. Les Polygalées de De Jussieu sont des herbes ou des arbustes à feuilles le plus ordinairement alternes et à fleurs irrégulières offrant un calice à cinq sépales dont deux plus intérieurs souvent pétali- formes; 3 ou 4 pétales adhérents à la partie inférieure du tube des étamines; huit étamines monadelphes à anthères uniloculaires s’ou— vrant par un pore au sommet; un ovaire biloculaire, qui devient à la maturité une capsule aplatie à une ou deux loges contenant une graine ordinairement pourvue d'albumen. Plusieurs polygala sont indigènes de France; les racines du po/ygala senega, originaire de l'Amérique boréale, sont employées en médecine ; celles des £rameria, plantes du Pérou, sont connues dans les pharmacies sous le nom de ratanhra. La famille des Trémandrées, voisine des Po/ygalées, comprend des petits arbrisseaux de l’Australie qui ont le port des Bruyères; elle s'en distingue par les fleurs régulières et par les étamines distinctes au nombre de $ ou 40, disposées par paires devant chaque pétale. Famizce pes CRUCIFÈRES. — CRUCIFERÆ. (At. IL, pl. 40, fig. 15.) La famille des Cruci/ères est une des familles devinées par les an- ciens botanistes. Rayl'appelait Tétrapétales, Linné Suliqueuses, Tour- nefort, Cruciformes, et c'est à Adanson qu'elle doit son nom de Crucifères. Elle comprend des plantes herbacées dont beaucoup in- digènes à la France, et qui ont des fleurs composées d'un calice à quatre sépales, d’une corolle à quatre pétales disposés en croix, de six étamines tétradynames et d'un ovaire biloculaire surmonté de deux stigmates sessiles. Le fruit est une silique ou une silicule à graines dépourvues d'albumen contenant un embryon replié sur lui-même ou enroulé en spirale. Quelques espèces de cette famille sont orne- mentales : giroflée, lunaire, alyssum, aubriélia, etc.; d'autres sont médicinales : cochléaria, passerage, cresson de fontaine, raifort. PLANTES DICOTYLÉDONÉES. M5 L'isatis tinetoria fournit une couleur bleue nommée pastel ou indigo indigène. Le chou, le navet, le radis, etc., sont des crucifères. Les ARésédacées et les Capparidées ont beaucoup d'affinités avec les Crucifères ; les premières, parmi lesquelles se trouve la gaude (reseda luteola), plante tinctoriale indigène de France, s’en distinguent par les pétales frangés, les élamines au nombre de 3 à 40 insérées sur un disque, et l'ovaire uniloculaire ouvert à son sommet, à placentas pariélaux. Les Capparidées en diffèrent par les étamines souvent en nombre indéfini, par l'ovaire souvent stipité uniloculaire non ouvert au som- met, à placentas pariélaux. Les capparidées sont des régionstropicales ou subtropicales, très-nombreuses en Amérique et en Afrique; une seule est de l'Europe australe, le capparis spinosa, dont les boutons à fleurs, confits dans le vinaigre, constituent les càpres. FAMILLE DES PAVOTS. — PAPAVERACEZÆ. Les Papavéracées sont des plantes lactescentes, à feuilles alternes et à fleurs composées de 2 ou 3 sépales, d'un nombre double de pé- tales, d'étamines en nombre indéfini et d’un ovaire uniloculaire à placentas parielaux, surmonté de stigmates en nombre égal à celui des placentas. Le fruit est une capsule globuleuse ou siliquiforme qui renferme généralement de nombreuses graines pouvues d'un albumen charnu. Les papavéracées appartiennent aux régions tempérées; elles sont communes en France. L'opium est le suc'épaissi qu'on obtient par incision des capsules du papaver sonuuferum ; les pétales du coquelicot sont employés en médecine. Les Fumariacées ne diffèrent des papavéracées que par la fleur irrégulière et les étamines au nombre de six, souvent diadelphes. La fumeterre est une plante médicinale; le dielytra spectalihs est une très-belle plante d'ornement. Fame pes NÉNUPHARS. — NYMPHEACEZÆ. De Jussieu plaçait les Nymphea dans les Hydçocharidées et les considérait comme des plantes monocotylédonées ; Salisbury en fit une famille distincte qui a beaucoup d’affinités avec les papavéracées. Ce sont des herbes aquatiques à feuilles nageantes. Les fleurs ont 416 CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. un calice à 4 ou 5 sépales distincts ou soudés inférieurement en tube qui est alors adhérent à l'ovaire; les pétales sont nombreux; il en est de même des étamines dont les filets sont pétaloïdes ; l'ovaire est à plusieurs loges, couronné par autant de stigmates. Le fruit est une baïe à graines pourvues d'un double albumen. Les nymphea et nénuphar, plantes indigènes de France, sont considérées comme plantes froides ; la wc{oria regia, originaire du fleuve Colombia, est une plante très-belle et très-remarquable par ses feuilles qui n'ont pas moins d’un mètre de diamètre et ses fleurs blanc-rosé qui mesu- rent souvent plus de 30 centimètres de largeur. Les Nélombées ne diffèrent des nymphéacées que par les ovaires nombreux dans la même fleur et nichés dans les alvéoles d’un récep- tacle très-épais. Les Melombo sont des plantes de l'Asie tropicale. FAMILLE DES BERBÉRIDÉES. — BERBERIDEZÆ. (At. I, pl. 45, fig. 2.) Cette famille, créée par De Jussieu, comprend des arbustes et des plantes herbacées à feuilles le plus souvent alternes. Les fleurs sont régulières ou irrégulières et offrent un calice à 3, 6 ou 9 sépales dis- posés par verlicilles de trois sépales, souvent colorés et se confon- dant avec les pétales, qui sont en mème nombre que les sépales, pré- sentant souvent deux glandes à leur base, ou se prolongeant en éperon; des étamines en nombre égal à celui des pétales, opposées à ceux-ci, et dont les anthères s'ouvrent par des valves et non par deux fentes longitudinales; un ovaire uniloculaire surmonté d’un style ou d'un stigmate sessile. Le fruit est une baie à une ou plusieurs graines pourvues d’albumen. Les berbéridées sont originaires des pays tem- pérés ; l’épine-vinette croît en Europe; ses fruits un peu acides ser- vent à faire des confitures; les berberis lutea, glauca, tiictoria, ete., ont un bois jaune qui est employé dans la teinture. Famicce Des MÉNISPERMÉES. — MENISPERMEÆ. (AU. IL, pl. 38, fig. 2 à 5.) Les Ménispermées de De Jussieu sont des plantes sarmenteuses à feuilles allernes et à fleurs souvent unisexuées ; le calice est à 3, 6 ou 12 sépales ; les pétales, souvent de moitié plus petits, manquent quelque- . PLANTES DICOTYLÉDONÉES. MT fois; les étamines sont en nombre égal à celui des sépales, tantôt dis- tinctes, tantôt réunies en une colonne centrale dans les fleurs uni- sexuées ; les fleurs femelles offrent plusieurs ovaires uniloculaires dis- tincts ou soudés en un seul qui alors est à plusieurs loges. Le fruit est une baie ou une drupe à graines dépourvues ou pourvues d’un albumen très-mince. Les plantes de celte famille appartiennent en grande partie aux régions intertropicales de l'Asie et de l'Amérique; elles contien- nent un principe amer qui agit quelquefois comme un poison, telle est la coque du levant, baie du menispermum cocculus de Linné. Le colombo est la racine du menispermum colombo et le pareira brava est celle du cissampelos pareira. Les Lardizabalées et Schizandrées sont des démembrements de celte famille, difficile à caractériser. FAMILLE DES MAGNOLIERS. — MAGNOLIACEZÆ. (At. II, pl. 37 , fig, 5 et G.) De Jussieu a créé cette familie pour des arbres à feuilles alter- nes, le plus ordinairement munis d’une stipule caduque qui enve- loppe le bourgeon, ou de deux slipules latérales; les fleurs sont très- grandes, très-belles, composées de 3 ou 6 sépales souvent colorés, très-caducs, de G pétales ou plus, disposés en verticilles de trois ; de nombreuses étamines insérées sur un réceptacle allongé ; de plusieurs ovaires uniloculaires disposés sur un réceplac'e saillant conique ct contenant plusieurs ovules insérés sur la suture ventrale; le style est le prolongement de l'ovaire. Le fruit est très-variable; il est composé ou de capsules ou de follicules ou de samares; la graine, souvent attachée à un long funicule, a son tégument extérieur très-épais, co- loré, arilliforme, et est pourvue d’un albumen charnu. Les magno- liacées appartiennent aux régions tempérées de l'Amérique et de l'Asie, au Japon, à la Chine. Les magnolia et le tulipier (/#rioden- drum) sont de très beaux arbres d'agrément. L'écorce de vnter est fournie par le drimys winteri du détroit de Magellan ; l'enis étoilé est le fruit de l’#//icrum anisatum. Les Anonacées de De Jussieu (AL. IF, pl. 37, fig. 7 à 9) ne diffèrent guère des magnoliacées que par les ovaires qui se soudent à la matu- rité pour former un fruit multiloculaire, et par les graines dont l'al- bumen est ruminé. Les fruits de plusieurs arona sont comestibles. Butan., T. Il. 27 ARS CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES. Les Dilléniacées de De Candolle (At. I, pl. 37, fig. 3), que De Jussieu considérait comme des magnoliacées, n’en diffèrent que par le calice persistant et par les graines munies d’un arille. Les Myristicées où muscadiers, que De Jussieu plaçait dans les apétales et que les botanistes modernes rangent auprès des magno- liacées, en diffèrent par l’unisexualité des fleurs, l'absence de corolle, les étamines monadelphes, l'ovaire unique uniloculaire monosperme, à graines pourvues d'un albumen ruminé ; la place de cette famille est bien plutôt après les laurinées, comme De Jussieu l'y avait mise. Famizze DES RENONCULACÉES. — RENUNCULACEZÆ. (AU. IL, pl. 35 et 36.) La famille des Renonculacées comprend des plantes très-diverses, comme port et comme structure florale : les unes sont des plantes ligneuses grimpantes à feuilles opposées comme les clématites; les autres sont des herbes ou des arbustes à feuilles alternes, mais presque toujours ces feuilles sont plus ou moins profondément découpées. Les fleurs offrent encore plus d'anomalies : dans les clématites, ané- mones et ékalictrum, i n’y a point de corolle ; le calice est à 3 ou 6 sépales plats colorés, pélaloïdes; dans les aconites et les delphinium, le calice est composé de sépales inégaux, dont un, le supérieur, est en capuchon ou en éperon. La corolle des renoncules, des pivoines, a ses pélales plats, réguliers ; celle des ancolies, des nigelles les a tubu- leux ou éperonnés. Mais toutes les renonculacées ont des élamines nombreuses. Rien de constant dans le nombre et la structure des ovaires : indéfinis, distincts, uniloculaires, monospermes dans les renoncules, anémoneset clématites, ils sont en nombre défini dans les pivoines, les ancolies et delphinium, et chacun d'eux contient plu- sieurs ovules ; dans les nigelles les ovaires se soudent plus ou moins entre eux, de manière à ne plus former qu'un seul ovaire à plusieurs loges, comme dans la nigelle de Damas ; dans le genre actea, l'ovaire est unique, uniloculaire, uniovulé. Le fruit ne présente pas plus d'uni- formité : dans les renoncules et clématites c'est un akène; dans les hellébores et pivoines ce sont des follicules ; le fruit de la nigelle de Damas est une capsule à plusieurs loges; enfin celui de l’actea spicala est une pelite drupe monosperme. Malgré ces différences et le PLANTES DICOTYLÉDONÉES. M9 peu d'analogie de ces plantes, il est impossible de les séparer en Le finies On a établi seulement 5 tribus : . Les Clématidées, axbrisseaux à feuilles opposées, calice coloré, 2. nulle, fruits akènes. 2. Les Anémonces, herbes à feuilles alternes, calice coloré, corolle nulle, fruits akènes. 3. Les Aenonculées, herbes à feuilles alternes, fleurs régulières, ayant calice et corolle, fruits akènes. 4. Les Helléborées, herbes à feuilles alternes, fleurs irrégulières, ayant calice et corolle, ou régulières sans corolle ; les fruits sont des follicules ou une capsule. 5. Les Péonites, herbes ou arbrisseaux à feuilles alternes, fleurs régulières, à sépales et pétales plats, quelquefois corolle nulle ; les fruits sont des follicules ou des baies monospermes. La famille des renonculacées, une des plus grandes du règne végétal, a des représentants dispersés sur toute la surface du globe: toutes ces plantes contiennent un principe âcre lrès-dangereux, qui peut donner la mort; on emploie cependant les graines de ni- gelle comme condiment; mais les aconits el certaines renoncules sont des poisons très-violents; on en fait néanmoins usage, à dose faible, comme médicament. Les clématites, la renoncule asiatique et les anémones avec leurs nombreuses variétés, les nigelles et surtout les pivoines sont de belles plantes très-recherchées pour l'ornement des jardins. FIN DU SECOND VOLUME DE LA BOTANIQUE GÉNÉRALE | eat où LS dé diet OM 297 5b y laure à it] à É Mentede u 10 foret matt. com L : Dr, 28 d let L Ouf ": Lie: [Pa wa : ER PEN aphl ft w À ? outhf#ent . EC HA à il | ALT EN : : Siañfr A our et j Te LU ES d 4 ! ét # ; F 4 v cu sur PT 1 0? - ; 4 LL LEEN LS : pissiues. ji d'uu 7 + chpéagies, dunes le > CNE quté, de us 7 PL CAN L Er 4 UT \ estuniques M . | (OS nié se Ce lüar La Trail de Le abs … à loges, ‘ehtihfl teht. de- fi . LCR Ua ! Mens: Vr EX ve hit ’ ct DANS LE DEUXIÈME VOLUME DU TRAITÉ DE BOTANIQUE GÉNÉRALE TABLE DES MATIÈRES CONTENUES LIVRE IV. — DES ORGANES DE LA REPRODUCTION. . . « « . « . . « . Cuar. I. — Conditions générales sur la fleur . . . . .. ...... Chap, Il. « — Bouton ctipréflordison. ARE. -TORMOERCNIN Ouf Gnar, I, . — Galice, ; , + 2 CNE ER mnt à... 2. Gui. IV, .«— Corolle... Lee sn nn: OnAn AN. —, NeCfaire.-. SAN à 57 a ee ed co Gasv VIS … = Élamine, : à: es MEME a — 2 à dun one RADEON = PiStil, 2 à REP al in men Cuar. VIII. — Développement et fécondation des ovules. . . . . . . . QrAP IX... — Della symétrie de laileuren cts, . cm 0: Cuap. X. DIEU LS SR en es Ab OX. — Graine. 2 LRO Enr à à a à : CHirXTE — Crerminalions En MR à m0 à à nn à ae à Cuar. XIIT. — Génération des cryptogames. . .. .. . . . . . . . .. . LIVRE V. — DES MALADIES ET DES ANOMALIES . . : . . . . . . . A Cuap. I. —: De la pathologie-végétale : . : . ….. . . . . . . . . .. Chap. II. — De la tératologie végétale . . . . . . . . . . . . . . .. LIVRE VI. — TuÉORIE DES CLASSIFICATIONS OU TAXONOMIE VÉGÉTALE. . Cuar. T. — De l’espèce, de la variété et de l’hybride . . . . . . .. CHAR M "DU PERTE ASS LE ARS 0 mie He ie en Gap: IT. — Destfamiiles naturelles 6e. - ... : . 0 2 Cuar. IV. — Des classes . . . . . A AR ee Cuar, V. — Des caractères en botanique... : . … . : . . , . à . Cuar. VI. — De la description en botanique. . . . . . . ...... Cuar. VII. — Des méthodes artificielles . ... . . . . . . . . : . . .. DYSLOUIE BAUME MARS Et - à met. + à + + + + + à Méthote de TOUTREON EEE. à. LL... SYSLOIO CO UUULIESRNMERRRR. - + om e 6 ee ©1500 SySt608 08 L=CSRIGRRENLS d .. ... : . . . . . . . DYSLOTE AO ERIC EN. ue « ses se . 7e. SNS LOC CO OEM ARR ue 2-0 «ss +01 00 Système dichotomique de Lamarck, . , ....... 422 TABLE DES MATIÈRES. Caire NI =" Delatméthodemalnrelle EM Ne Méthode naturelle de Magnol Méthode de MANN EN CCR EE Méthode naturelle de Bernard et Antoine-Laurent de Jussieu Méthode näturelle de Loiseleur - Deslongchamps et MATQUIS ER RE Le ce ce CI dore Méthode naturelle d’Agardh Méthode naturelle den MEME ER Nr Méthode naturelle de Bartling. . . . . . . . . . . . . Méthode naturelle de SChylz Méthode naturelle de Lindley Méthode de Martius Méthode naturelle d'Unger et d'Endlicher, . . . . . . Méthode d’Adolphe Brongniart . . . . . . . . . . .. Méthode naturelle d’Adrien de Jussieu . . . . . . . . Méthode proposée par M. Le Maout. . . . . . . . .. LIVRE VII. — CARACTÈRES ET HISTOIRE DES FAMILLES PREMIER EMBRANCHEMENT. — PLANTES ACOTYLÉDONÉES . . . . . . . . . . Famillerdes algues 4. M4 0 ME 0er 0e — diâtomacées.. 12.0 0 9 NP LA — NOSTOCRANCES An 0.1, CANNRRMER JE ER 112, CONJENUOCÉES Du 00 CONTE ARS — Chanacéess Lis anass PRET — UV AE ES DS Er EMULE Er ENERRS — LOT LAÉESIR RENE OERREN AE UER RU CES — TUCOCEES EC ONE IE EEE — CHAMPIENONSE ENS CNE ET —— gymnomycètes où urédinées . . . . . . .. — hyphomicètes où mucédinées .. . . . . .. — GORDON S do oscocdot — pyrénomycètes où hypoxilées . . . . . .. — liChEN ES. so LÉ TE — RÉPAIQUES RE ESSENCE PER ET -E- — HI COLOLÉES EE UT CCE — GNÉROCÉROLCES LS TR EE NO — OT ON IQ CÉES ER ER CIE EEE — MIATCR ONGLES MEME NEIL LE — TON JETMANNIOLEES NET — MOUSSES NME, RELNIEL ENS Enr ta — CTIRAIRÉES 00 RÉ pacte CURRY à — SCO a oB base 00 ar CE € AE — NES, Mode banbo DUEPEE or M — DICIESE AMEN TE IE NET RE — Ifcopodes:-Fr HR IN PRE TRE — TOUPÉTOS REIN PU NP ES EN — A BAIVINIC ES: TER PU ANNEES Te — MATSICABÉES TA PME ES — isoëtes . . dus Ce nets) TABLE DES MATIÈRES. 423 DEUXIÈME EMBRANCHEMENT.— PLANTES MONOCOTYLÉDONÉES. . . . . . . . . 345 Famille des naade ME. . * ee. , , 1. , . , . 346 — lEMNNLÉL MANN 7... 2 done © 0 1b. — ÉVPLADEAR MS : eme eee + 1b. — CURE MARS 2. ete + se ce 347 — DANUANÉERIEMNE. . . 26. > 1b. — aroïdéestou/callacées. - «+ . . . . . . . . 1b. — CEDITOIGPIdE Se... . . 1. 348 — CYRÉTAL POSER 0 ae - cpu de 1b. — CABINE - eos + «ue 349 — MOSTACÉCS MER . 7 0: 20 0; 351 — TOC EME ee 2 - he 1b. _ DELIATÉERREMe ee. 352 — SIDA CÉBERS 5 em 0 à » + 0 Ce 1b. — ASDARAENÉPREMERL 7 mr à > + - 353 — HDALÉREN ARE : ed: ds à » 1b. — COÏICHIQUES RE APTRE . + 0... + - à 354 — DORIÉTÉTIGERNARTE … Ms » : + - 355 — IOSCOLÉORRMAMANE 2-0 à +, - à à 356 — TOCOUDÉES SE NME... mat ee eovue à « 16. — AINADVINASESIEMENR + … "0 + + à à * ee + 1b. — RUPOTIAEENPNERTE - en. +, + à - 357 _— INACRS NRA Sem OR à de à 0e 1b. —— RÉMOCOTAGÉAPANS . e à à © à + ele 1b. — bananiers-ou musacées . . , . . . . . . 358 — OLCITCCE MMS 2 mn es à » see 1b. — DEOMÉMACÉRRRRENN ET en. 2. Se 360 — zingibéracées, amonées, scitaminées ou AIPIDIACCES MER + a es . » - «ee 361 — balisiers oufcannatées .… . . . . . . . . 1b. _ hydrochamdléeseit : .….. - : « .. » 362 — SNDITÉES ER DM. ; cmbte aie à à » » 1b. — ÉTDIOGAUIONÉRS EME à à ee. + à à + + 363 — COMMELNÉBEMEMNR . 5 ee , 0 =. ee 1b. _ ALSACE 7 m5 0-7. à sn, + 364 — DULOMÉBERNEMEENE à 2 um « à on Dale 1b. — PAÏTIETE ES à ie ee 365 TROISIÈME EMBRANCHEMENT.—PLANTES DICOTYLÉDONÉES . . . « . .« « : NE (21° Famille des cycadées . . . . . . . Re ous se 1b. . CODHOTOR MERE = à 70 à on eee 367 — CUDPERRINAES EMBME ee a ete ee 1b. <= PLEINE SRE. 2 de em eue 51 + 1b. En PUDINÉES MR 0e eme e se eme «0 16. _— ROÉLACÉES SES MER à » etre + «à ee LT — RIDÉTACUERMNRARMNR LL... . 0e + os ee 16. = ARLORONÉTAEELEN UNS à - sm es © eu € à 16. _ SAUPUTÉ RON à mm» à en sin rene 1b. _ cératophylléeseiw. . . .….. . . 370 — DOURNANNTPESNURS Ur. . à» à late 16. — DOLOS EME EE. ss ne 1b. _ CARTATINÉARTAMMENS à . M + » + Pr UNE _ MIUIICÉ EAN ee à se du 1b. _ PIAUARnMDE : à nee à » +» Ds 1b. a 0e 40 ON A A PE LS PE A OS SO A Ca aller MR 1. | TABLE DES MATIÈRES. Famille des tale menuEes NI NUL ORNE ER 371 SANCIDCCS SAUUIRRE APN EEE 1b. DÉTULACE SE RME ER EE 1b. GUPUIHÉEES PNEUS NES Sr RE E 372 ANTON. 6 nostoMe APROEOT I TO ET TN 313 ORIDDUT DEEE Reel 1h UNDICÉESIQUIODIES" .r. UN UN. 1h COMORES AMEN) . ri le LR 374 HEDETUEES MERE De RE 0 ct 1h. BUDHOTDTACEES AE à Je 7 1b. CTACÉ CEE. E CTUe 375 CELL PR SR RSR à à ne et ete ltoie 1b. DOLYSORÉESAENMN" . 2.7 TE 1b. GRÉDOPOUÉES EME. © re 376 DAVID UOTE EN CERN San lit CARO CEES PE le eee Ib. DYCLASINÉCE MAMMA 1b. arISTOlOCN ERP ER ENT. Ce 371 ROLE ACC ENELEREE. 4 Le 1b. cyÜnÉRRe OR Ce uses 1. SODtA LAC EM CAEN UNE, 0 O0} DEOLÉ CCE IRON AE EE A CNT . 318 DÉTEUELES FC ADANE".0. Lee EE EN NR 1b. CLÉLUNCES ENS C1 ER CRE TT NE 10. ADHÉRER RIRE 16. FAUTIETS PROMO ER TT NT 319 COUTURE RER ER EE 16. DATA ANNE ER Re 380 Plombasinees ee Ce cn 1b. utriculariées ou lentibulariées.. . . . . . 1b. primulacées ou lysimachiées . . . . . .. 381 MAUPSUICES MMRNRRIE te en à ele sonne et 1b. OPUS PACE OMS LT UE M NON 1b. SODOTÉRS PR ere + Te ÉDÉNACÉCE ANUS EN ES 382 GRRACONCPR NN TE TE NS Te 16. SET OCEESS MEME AE PE 16. JOSDUINÉESS RE PNR ROUES 383 IGRANACÉES ARR EEE AU RE E ETS SR 1b. POUR ES ne ns nf v 384 QSCÉDRA REA CT 200 PRE, 1, 2 1b. BENTANEES MANN) red AUUe 16. convolvulacées ou liserons . . . . . . . . 385 DOME. | Li ee 16. AyGrOPENBRMONT LT En Le 1b. Lydo EEE | | re 16. solanées , , ,.. Re NE 1b. borraginées ou aspérifoliées . . . . . . . 386 CAPTER SRE Ne LR 1b. REBORN I TE du à ee és 1h. labices, ou verticillatées, ou salviées. . . 40. verbenacées où verveines. . , . . . . . : 381 LE ga ec EE PT TS 16. élaganées ORNE. RS 6 Non 00 CR globulariéess 4. , 4. « TABLE DES MATIÈRES. Famille des scrophularinées . . . . . . . . . . . .. EN PAL ON AN LOL ON OR EPS AE A A A ee PT Re DECEEEPI DÉLITR EC Lo lee co à + is DÉREUNElR es ae suite ec eee aie POINTE ACERE ER mas = dre de le ere ACANTHACÉES RE Russe ee he re à ve Su BIÉMON ACER RE TL ce re SHAUAELAS 5e ee PORTRAIT ORODANCRÉPRR SEA ét esuee ee rose gesnériées ou cyrtandracées . . . . . . . ÉTICACÉER OH DTIYOTES, - « ... ee. PADDDEACÉDS Re EnaUE lee eo EE VIGUEUR. ie ire hr Cie CAMDANUIATÉES ES. EE. ee ce GJONETAUCÉ ER de dre NN DUT ES ce Ses CORRE ge lODÉROCERR ER TS ue à Ce COMINORPERE RE see con chas , CHEN OTÉERRARR ne = Ne in ice - CNDAOCÉD ONE ee etc role corymbifères ou radiées. . . . . . .. re GONE. à ct PE PRO VAlÉTIATÉ EEE 0e cs dr EUDIACECS Er Le ee à done ous Lonicérées ou chèvrefeuilles . . . . . . . COPIES ee Ce ne SOMDUP IEEE EE 2 EU UTILE 0 EN ET ombellifères, . , . . . . .. ee UV OTODÉES RER so ee done SORTLA RE RE Mn etes, «ue ee lu 1e CUNONTULEES EEE 0 Are ete ee ce CSOULIONÉES ER Rs à eee e ein ee TTONDPONCER EE TE Te it cas DAUNACINNPERREEE CPE EE PADÉSLULÉC SRE NES Re ct DTOSMAUTAE RER Re de ne eos CUCHTDIECÉRR EN. er ce DÉDOTIAEES ER US Ta ue Se cactées, nopalées ou opontiacées. . . . . ficoïdes ou mésembryanthémées . . . . .. MOT PITERS EEE 0 Poe onE DESSMIOIÉES Een; eo ele ee 5 MOIES REP OC E ER ER ae een cn Ban paire HR ue ÉTUDE ER RER EN ee de es nous rt onagres OU Onagrariées. . . . . .« « + + : OR facons NAN PME nu nacre Le TDÉIABECMELEPR Se. + à Une se lri OR a RO DOTE MITE RSR nn sus ee « eue nine ETS, Mont SE TN TE NEO PO: 21 Le ue AA RP RM SEE 126 TABLE DES MATIÈRES. Famille des célastrinées . . . . . ... . .. . . . . . . 400 = RYDDOCIOLÉLCÉES EN EEE 1b. — DPACSITRÉR EMA 0 © a Boo bope 1b. — MINTRIACPES ER ee CC 1b. — UNONELÉCSERER EEE + CU CCS 401 — MOFACÉER ER LE Le fe ele nee ONE — DOUCE SEE ES OR 16. — COMORES à à 0 ORNE Po DE 0 € « 10? — DORA COMORES 0 à 0 0 à 402 _— CUUICANTRCES RS n. se lee ID — JÉPUNUNEUSES eu se ee he ceci 1b. — TUNIS Po Te ob a 0 de 1b. _— GUUTNÉLLOPS ER ee Ce he ele re Mie 403 _— MNNROSÉC SR LE ls ce ee Tel ee Ve le Tee 1b — FÉTÉDINÉACÉRS MERS + eee uee ete e T0 — JUDION CÉSAR : © ee sole cie 1b. — CUSSULICOS RE Eee Ve sen te de eee 404 _— burséracées . . . .. CR En À 16. CONNOMNLCES ARE il ele LE 1b. — crassulacées, sempervivées ousucculentées 6. —_ DUÉACÉOS SR AE re re le sde ce ete eee 405 — ZYGOPRYHÉES LES >... LE 1b. = CLOS MES RE ee nee do tee Re Ae 1b. — OCANOCEES a EL UM 5 ea CECI 1b. — SNA D UNE PSN ae EE 2 EU ic 406 = LONTRODUIERS RE NE ES CU ICE 16. = géraniacées. . . . MT EN r 1b. _ TON BOILES EE CT CE à s UD: _ POS OMANÉEE RARE NN EP CNE 16. — OU CESR EE LES UNIES Ne CNET 16. = UINÉeS REC PE net RE JU — aurantiacées ou orangers . RO. UT — LONNSCTPINIDCÉES ane + NE TS UE 1b. = CRIENACÉES D ARE EM ne ee PIRE 16. re: RUMIROQLEES RENE EN ENUEN RENNES 16. = OIACIN ECS TNT EN AN EEE 1b. — méliacées. . . . . sn LR ME le 408 == CO UNCIN CEE SA EE NE Te CID: — CIDSIA CES AE le VIP IMPR Ib. = MArCUTAUIACÉES à. ie eee Ib. — hypéricinées ou millepertuis . . . . . .. 409 cn MÉDUMLUMLALÉS M ee = ir ee de 16. — LAMANISCNLCES EE — dc CC D CT 1b. _— vignes, ou viniférées ou ampélidées. s« 140 _ ADI TACÉES Es Le Cle eee ie 1b. — RAD DOCAS ANSE LA LEE 16. = OCÉRUTÉESIOUIETAULES PT EE 1b. — OU MOCÉE a CET TR 1b. — ÉTUUANOMUÉES ER RÉ CT TC A — HAcÉeROHNENlS 1b. un ÉROPAnpEP EE. Ce oi 1b. — EMI VACÉ ES MT ET AE Ce 16. = sterculiacées ou bombacées . . , . . . . . . 1b = bytinériacées ou dombéyacées. . . . .... 1b. — CANNONANIICeS AR RU A TABLE DES MATIÈRES. 4927 Famille des paronychiées ou illécébrées. 413 — violariées ou violettes . . . , . . . . . . 1. — PARTNERS Pie en 2 gts ie O 1b. — INOSÉPACÉES ane) sacs one see delai 16. — bixacées ou flacourtianées . . . . . . . .. 16. = frankéniacées ou sauvagésiées . . . . . . . AA — Dolypalées- 0.5. et ie een 1b — PMÉMAANMÉER. . - — ls à à saets ae D Ib — CHOUETTE EM nr eee cer e Ib — TÉLÉS Te els 0e le = else ss AS — CAPDANIAÉES Le ous 1b. — papavéracées ou pavots. . . . . . Ts D — fumariacées. . . . . . ... . . . . .. Up — nymphéacées ou nénuphars. . . . . . . . 1b. — NÉLOMDEPS ea lee a users etats eee 416 — Derbéridées, ee - ue. . se: Nec 16. — ménispermées. . « . « . « + + + «+ «+ + 16. — Tartasubalees en OS Dec Tarte 417 — SCHEQNUTÉER CR es loir ae 1b. — magnoliacées. . . . . . . - - . . . - 1b. — anonacées . . « . . TT Ie 1b. — ERA TEES M ES St à à . HIS — myristicées . . . . . .... se. 1b. -— FENONCUIAC BR eee à ee esse 1b. _ CMAANER RS -dileicheise at 419 _ ANPMANPPS UE eut D eee 1b. _— MENONLUIPES Nes ME Gr Eesti 1b. — RellEborées 0 ce ne ectee come: Vs. 10: — péoniées . So DE 1b. FIN DE LA TABLE DU DEUXIÈME VOLUME DE LA BOTANIQUE GÉNÉRALE, Paris, —Imp. P.-A. BOURDIER et Cie, rue des Poitevins, 6. t pa L "4 | | | d à 4 394 PMP CUT RE | -— — | ce 44 OT TOPIC IPE NDS VIRE VE TELUE RAMÈNE ASUS ATAAT ONE : or me hoijohenger ri waiinet | s DC s sDIaSRMnRelor — — | er PE NW —- — L 1 # SM Le “és * CLS do BEN — — x É EL CNE PPT N CT TS = É LR x € LS NEOENN — ue NT MOcyse M VA 2$ apérthr ent D, — «ASTRA + — — un nn Su 8 « RSS — — PE ET ‘ei Je faite) ï — | me Late vo > — L' LabE de PATES TRNE en NET TU INR NU ; 3 » : , LL x y 8 AH TLE TEE — ‘ + AE COUT ——! : L MESSE Ce AC CE LL dm 4 À: s à 2 ÉTAÉAMHN — d . ET lu LE = mt La DORA A L \ Per. F0 HIMNPLTUS : Ai Hd TOC Vu Le ? Et Mini T A Lo dun, LT | _ DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE TERMES DE BOTANIQUE AVIS. I ne nous à pas paru sans intérêt d’annexer à notre publication un Dictionnaire des termes de botanique conte- nant, avec des définitions succinctes, l’étymologie de ces termes, qui souvent à elle seule est une explication tout entière. Mais nous n'avons pu avoir la prétention de donner un dictionnaire complet de botanique, renfer- mant tous les mots purement spécifiques, tous les noms et toutes les définitions des espèces, n1 même des genres ; nous nous en sommes tenus, et encore pour mémoire, aux noms principaux des familles. Néanmoins. dans les bornes où nous avons cru devoir nous renfer- mer, et bien que nous puissions considérer notre tâche comme remplie, si ce Dictionnaire suffit aux lecteurs de l'ouvrage pour lequel il est le plus particulièrement com- posé, nous avons l'espérance qu'aussi utilement qu'au- eun autre, il pourra être consulté par les lecteurs d’autres livres de botanique. = | u LÀ + LL + . - 4 F + > : | hs 1 1 | » tout fl ion db dev! Alt tri ( ] 44 épis Di ïl ! atéax apntul oh est die anonyitl qui caisruldtét à - où sronlonei VE voismimue evallhnitäh eh avé Las: | QUE: ui den ele où NE lyanse tip naval. as | ' 4 Dh 4 entire M estilé M'ONITE trop LI UT wi nn ‘ | ini vomi rails (à 4 CL TR [ dre étou el arc Print : N “nd ét “li fl ho. bd ee l i him LL" nb” oil duree mort Liu SHOP . à, | é de j ; —Vatqurs bi HAYAMTRIS LVL NII AUvILL ul marun niiskt euon vaèl ds sir bé x er oui fuatel 1ù UMR Job evatosl a Mie stnuctutt ss de odqier Sumee éros tsumenbilnipnn males 25t dote laupol sue EE le & dep dental sat ip # sordley rh euon on htuole mal tag near out ence li plu: Hi sn AUTRE evivil mr + | mi o Wi 0 Te D rl TE NS 'UR ee DICTIONNAIRE DES TERMES DE BOTANIQUE A A, privatif de la langue grecque, lettre qui, placée en tête d'un terme de botanique, indique la privation, l'absence de l'organe que désigne ce terme, comme dans acorylédon, privé de cotylédons, apétales, privé de pétales, etc., ete, ABRUPTI-PENNÉ (abrupti pinnatus), em- ployé pour désigner les feuilles pennées termi- nées par une paire de folioles opposées, el non par une foliole unique. ABSORPTION, fonction des tissus végétaux qui ont, comme l’extrémilé des racines, par exemple, la propriété d'absorber les liquides. ACALICAL (acalicalis, du grec &, privatif, AVE, calice). On dit que l'insertion des éla- mines est acalicale quand ces organes parlent du réceptacle sans adhérer au calice, ACALICINE (acalicinus, même étymologie), plante qui n'a pas de calicule. ACALICULÉ (acaliculatus, même étymolo- gie), terme employé par opposition à celui de caliculé, pour parler d’une fleur ou d'un genre dépourvu de calice, ACANTHACÉES (acanthaceæ , du grec &xzv- 60, acanthe), famille de plantes dicotylédones, dont l'acanthe est le type. ACAULES (acaules plant@, du grec &, pri- valif, xavics, lige, privé de tige), plantes qui paraissent dépourvues de tige et dont les fleurs et les feuilles semblent sortir du collet de la ra- cine; mais les plantes dites acaules, comme ia primevère des jardins, ete,, ont néanmoins une tige, très-petite, il est vrai, et enfouie sous terre, qui constitue une souche. ‘ ACCESSOIRES, Les parties et les organes qui ne semblent pas indispensables à l'existence de la plante, comme les poils et les aiguillons, se nomment accessoires. ACCRESCENCE, Ce terme, synonyme d'ac- croissement, s'applique exceplionnellement à rlains organes, par exemple, au développe- ment que prennent les enveloppes florales après la fécondation. ACCRESCENT, se dit des organes qui s'ac- croissent après que les parties environnantes sont flétries et particulièrement des organes fioraux qui, dans un grand nombre de plantes, s’accroissent après la fécondation. Tels sont le calice ‘dans le pommier, le stigmate dans le pavot, ele, ACCRESCIBLE, se dit d’un organe suscep- tible de s'accroitre. ACCROISSEMENT des plantes, terme qui exprime l'augmentation successive qu'on re- marque dans les dimensions des parties d'une plante, soit en longueur, soit en largeur, jus- qu'au point de son plus grand développement. L'accroissement est un des sujets les plus am- pleinent développés dans les ouvrages de bô- tanique. Il s'étend à toutes les parties du végé- tal, tige, feuille, bourgeon, fruit, ete., ete. ACÉPHALE (du grec &, privatif, xepaxn, tête, sans tête), épithète appliquée à l'ovaire, quand il ne porte pas immédialement le style, comme cela se voit dans les labiées, les ochna- cées, ete. Se dit aussi par opposition à capitata, avec (ête, comme dans le chou-vert ou non pormmé, par opposition au chou pommé. ACÉRÉ, ACÉREUSES (du grec &«; et du latin acies, pointe, dard, tranchant), On appelle Jolia acerosa, feuilles acérées, linéaires-acumi- nées, celles qui sont étroiles, aiguës, rigides et persistantes; comme dans le pin et plusieurs autres conifères. ACHENE. Voyez AKÈNE. ACICULAIRE (même étymologie), épithète qui s'applique aux feuilles du même genre que les précédentes. ACICULE (même étymologie), terme qui sert à indiquer que la surface du tégument propre de la graine est marquée de raies très-fines, comme si elles avaient été faites avec une pointe d’aiguille, ACIDE, terme de chimie qui tout d'abord présente à l'esprit tout ce qui est aigre. Il y a des acides végétaux comme il y a des acides métalliques, non métalliques et animaux. L'a- cide acétique est de tous les acides végétaux celui que l'on rencontre en plus d'abondance dans la nature etqu'on prépare le plus facilement pour les arts, L'acide citrique s'extrail du sue 1 ACU des citrons. L’acide malique existe dans pres- que tous les végétaux, mais particulièrement dans le fruit du pommier, Les végélaux pro- - duisent d’autres genres d'acides qui trouvent naturellement leur place dans la parlie Chimie végétale du Traité de botanique générale. ACINACIFORME (du grec dxtwxns, cime- terre, sabre). Quelques botanistes appellent /o- lia acinaciformia , feuilles acinaciformes, celles qui sont allongées et plus ou moins charnues, et qui ont un de leurs bords épais, obtus, tan- dis que l’autre est délié et tranchant. ACINE (du latin acinus, acinum , pepin de raisin), nom donné par Gœæriner aux baies molles et transparentes, renfermant des graines recouvertes d'un tégument coriaee, comme le raisin. ACONITINE, terme de chimie végétale, poison extrait de Paconit. L ACOTYLE, ACOTYLEDON, ACOTYLE- DONE, ACOFYLÉDONE (d'à privatif, ‘zeru- Andy, creux, cavité, ou de xoTuAzs, %0TUAn, cotyle, écuelle, par extension botanique, artieu- lation creuse, petite feuille), termes qui s'appli- quent aux plantes dont l'embryon est dépourvu de lobes (voir ce mot), de colylédons. ACOTYLÉDONIE (même étymologie), nom de l’une des trois grandes divisions du règne végétal, établies par de Jussieu. On comprend dans celle-ci toutes les plantes dont l'embryon est dépourvu de lobes ; elle renferme tous les cryplogames de Linné. ACROGENES (acrogenæ, du grec 425, sommet, yewzow, engendrer, ou yévo5, progéni- ture, par extension botanique, croissance), plantes qui croissent par le sommet unique- ment. Lindley a introduit ce terme en botani- que pour désigner la division des acotylédones de Jussieu, par opposilion aux termes d'endo- gènes et d’exogènes (voir ces mots) donnés par de Candolle aux monocotylédones et dicotylé- dones, ACULEIFORME (du latin aculus, aiguillon, forma, forme, en forme d’aiguillon), se dit, en bolanique, des rameaux roides et aigus, des slipules persistantes, roides et pointues, comme les rameaux du prunellier, les stipules de l’é- pine-vinelte, ACUMINÉ (du grec x, pointe, et du latin acumen, qui signifie aussi pointe), épithète que l'on applique à une feuille, à un pétale ou à tout, autre organe végétal foliacé, qui se ler- mine brusquement au sommet en pointe. 1l ne faut pas confondre la feuille acuminée (folium acuminatum) avec la feuille simplement aiguë (Jolium acutum). Le peuplier d'Italie a la feuille acuminée, de même celle du moisetier, tandis que la feuille du laurier-rose est aiguë. ACUTANGULÉ (du lalin acutus, aigu, an- gulus, angle), terme qui s'applique à loul or- gane qui présente des angles aigus, et qui pré- sente l’idée inverse du mot obtusangulé(voir ce mot). =, AGA . ADHÉRENT, ADHÉRENCE (adhærens, ad- hœæxentia), union ou soudure de parties ordi- nairement distinctes. La soudure des étamines avec la corolle est une adhérence. Le calice est adhérent à l'ovaire quand son tube est soudé avec la substance de l'ovaire. (Voir les mots Calice, Ovaire.) ADMINICULE (adminiculum), {erme peu usité el qui désigne les caractères spécifiques d’une importance secondaire. £ ADNÉ (adnatus où adnexæus, annexé), qui adhère immédiatement, qui fait corps avec autre chose. On dit d’un organe qu’il est adné quand il est soudé dans sa longueur à un autre, de manière à sembler en être l'appendice. On appelle aussi anthères adnées celles qui sont atlachées sur le côté ou sur la partie moyenne des filets, et qui y adhèrent dans toute leur longueur, comme dans la plupart des plantes de la famille des renonculacées. Les slipules sont adnées ou soudées au pétiole dans plusieurs genres de la famille des rosacées. ADONISTES. On a longtemps donné ce nom à ceux qui faisaient le calalogue des plantes exoliques cultivées dans tels ou tels jardins bo- taniques, comme on donnait celui d'adonide au jardin lui-même dans lequel on cullivait ces plantes, et près duquel se trouvaient des serres propres à les recevoir et à les hiverner. ADVENTIF (adventilius, qui survient inopi- nément). Se dit en général de tout organe superflu et naissant hors de sa place normale, Dupetit-Thouars à nommé bourgeons adventifs ceux qui se développent accidentellement sur les tiges des végétaux, comme les bourgeons qui produisent des fleurs sur les troncs des arbres-de-Judée déjà vieux. On appelle racines adventives, les racines surnuméraires qui se produisent sur les tiges AÉRIENS, AÉRIENNES, épithète qui s'ap- plique aux vaisseaux dans lesquels cireule l'air, aux parties des plantes qui sont au-dessus du sol, aux tiges qui croissent hors de terre, par opposition aux tiges souterraines ou rhizomes, à certaines racines surnuméraires ou adventi- ves, aux feuilles des plantes aquatiques qui ne sont pas submergées, ele. AGAMES (du grec 4 privatif, yæuce, noces, par extension, sans organes de reproduction), terme dont se sont servis cerlains botanisies pour désigner les eryplogames de Linné et les acotylédonés de Jussieu ; mais le mot de cryp- togames, qui indique senlement que l'acte de la fécondation n'est pas manifeste, a continus de prévaloir, comme celui d'acotylédonés, qui signale la structure de la graine. AGAMIE, nom donné par CI. Richard à la vingt-cinquième et dernière classe du système de Linné réformé, classe qui correspond pure- ment et simplement à la eryptogamie du télèbre botaniste suédois, AGARIC. Dioscoride est le premier qui pa- raisse avoir employé ce terme, et l'on suppose AIL qu'il le faisait dériver du nom d'une contrée de la | Sarmatie appelée Agaria. Depuis longtemps on donne, en médecine et en pharmacie, le nom d’agarie des pharmaciens à une espèce de cham- pignons qui croît sur le tronc du larix europæa. On désigne, sous le nom d'agarie des chirur- giens, l'amadou préparé avec la chair des bolctus Jomentarius, igniarius, ete. AGGLOMÉRÉS. Organes agglomérés, rap- prochés en une masse compacte, qu'ils soient ou non adhérents les uns aux autres, AGGEUTINÉ (adglutinatus, mot formé de l'augmentätif ad et de glutinare, coller, dérivé de gluten, collé comme avec de la glu), terme | qui signifie réuni en masse pâteuse, de manière à ne pouvoir être séparé sans déchirure, Le | pollen visqueux des orchidées et des apocy- nées, ele., est dit agglutiné. AGRAFES, voyez CROCHETS. AGREGÉS, se dit des fleurs et des fruits qui, naissant d’un même point, sont disposés par paquets ou capitules (voir ce mot). Le fruit du mûrier est formé de carpelles (voir ce mot) agrégés. AIGRETTE (en latin pappus), espèce dé p'umet ou de panache, assemblage de soies, de poils ou de filets qui surmonte certaines graines ou certains fruits. La plupart des semences des fleurs composées sont surmontées d’une aigrette. L'aiqgrette pédiculée est celle qui est portée par un pédicule ; l'aïgrerte sessile est celle qui n’a point de pédicule; l'aigrette simple est formée d'un seul faisceau de poils ; l’aigrette plumeuse est celle dont chaque poil en porte plusieurs autres disposés en barbe de plume. L'aigrette, dit Ventenat, ne doit pas être confondue avec la chevelure (coma), qui a quelque ressemblance avec elle, ni avec la queue (cauda), nom que donnait Gærtner au filament qui s'élève du som- met de quelques semences et qui est velu dans toute son étendue. AIGU, feuille aiguë, folium acutum, celle qui se fermine insenstblement par un angle aigu où par une pointe ; la pointe est quelque- fois en bec on courbée, comme dans les phy- tolacvées, AIGUILLON (en latin aculeus). Il diffère de l’épine et est formé d’une exeroissance piquante n'adhérant qu'à l'écorce, avec laquelle il se détache, comme dans le rosier. AIGUILLONNÉ, armé d’aiguillons. On ap- pelle feuille aiguillonnée, folium aculeatum, celle dont le disque est parsemé de petites pointes roides, piquantes, AILE, AILÉ (aln, alatus). On nomme ailes, en botanique, les membranes saillantes ou les appendices foliacés sur le pétiole ou sur la tige, sur les graines et sur certains fruits, comme sur ceux de l’érable et de l'orme ; on donne aussi le nom d'ailes aux deux pétales latéraux de la fleur dans la famille des papilionacées. On appelle tige ailée celle qui est munie lon- gitudinalement de membranes ov° Zébordent sa = 9 ALP superficie et qui sont ordinairement un pro- longement de la base des feuilles, comme dans le glaïeul ailé (gladiolus alatus); on appelle fruits ailés ceux qui portent à leur sommet ou sur leurs côtés des saïllies en forme d'ailes, comme ceux de l'érable et de l’orme, déjà cités ; on dit de certaines semences qui sont entou- rées d’un rebord mince et membraneux plus ou moins ferme, comme celles des pins, qu'elles | sont ailées; enfin on nomme, dans beaucoup d'ouvrages, feuilles ailées celles que l’on nomme | plus communément à présent feuilles pinnées | (voir ce mot). AIR. L'air est un fluide aussi nécessaire à la | vie des végétaux qu'à celle des animaux, L'air cireule dans les vaisseaux tournés en spirales, connus sous le nom de trachées. AISSELEE (axilla), angle formé par la base d'une feuille ou d’un rameaw, à l'endroit de son insertion sur la tige. AREÈNE (du grec à privatif, el yzivo, jem ou- | vre), genre de fruit à péricarpe sec, à une | seule loge, indéhiscent, contenant une seule . graine non adhérente aux parois du péricarpe. | C'est par ce dernier caractère que l'akène se distingue du cariopse (voir ce mot). ALBINISME, élat maladif de la plante, dont les parties ordinairement verles deviennent pâles et blanches. ALBUMEN (albumen,blane d'œuf), nom donné | par plusieurs botanistes à l'enveloppe de l'em- | bryon, plus communément appelée endosperme et surtout périsperme (voir ces ntols). ALCALI , ALCALOÏDE. Les alcaloïdes ou alcalis végétaux sont des substances végétales qui ont la propriété de neutraliser les acides pour former des sels bien définis. L'étude des | alcaloïdes appartient à la chimie végétale. ALGUES, où hydrophytes, plantes agames, vivant dans les eaux douces ou salées, ou dans les lieux humides , et caractérisées par une texture cellulaire où filamenteuse dans laquelle il n'y à jamais de vaisseaux; on les divise en deux grandes tribus : les conferves et les tha- lassiophytes (voyez ces mots). La famille des algues ou des hydrophytes (du grec Jp, eau, gür«v, plante) semble former le lien et le pas- sage entre les règnes animal et végélal par le plus humble degré de chacun de ceux-ci. ALIBILE (du latin alere, nourrir), terme de médecine et de science naturelle, signifiant qui est propre à la nutrition, qui nourrit, s'incor- pore, substance alibile. ALIFORME , ayant la forme d’aile, ALISMACÉES (alismaceæ), famille naturelle de plantes monocotylédones, ayant pour {ype le genre alisma. ALLIACÉ, qui tient de l'ail par l'odeur ou par la saveur. ALPESTRE (alpestris), On appelle ainsi les plantes qui habitent les parties basses des mon- lagues, par opposition à alpines, qui désigne celles qui croissent dans les parlies hautes, AMO ALPIN (apinus), végétal alpin, plante al- pine, qui croît dans les parlies hautes des Alpes, par opposition à alpestre. ALTERNE (du latin alterno, j'alterne, je dispose l’un après l’autre), se dit de rameaux, de feuilles, placés autour de la tige, tantôt d'un côté, tantôt de l’autre, et qui s'élèvent gra- duellement, ce qui fait que quelques botanistes (voir le Dictionnaire des Sciences naturelles, édité par Levrault) ont proposé de substituer le mot graduel au mot alterne; on dit aussi éfamines alternes, quand elles paraissent insérées entre les pétales, et pétales alternes, quand ils sem- blent placés entre les divisions du calice, On appelle feuilles alternati-pennées les feuilles pennées dont les folioles sont disposées en alternant sur le péliole commun. ALVÉOLÉ (du latin alveolus, cavité). On dit du réceptacle ou partie sur laquelle repose im- médiatement la fleur ou le fruit, qu'il est al- véolé, quand il est creusé de cellules ou alvéoles plus ou moins profondes, comme dans beaucoup de composés. AMANDE (du grec &uvyd'#2n). En botanique, on appelle amande toute la partie de la graine placée sous l'épisperme ou peau, AMARANTACÉES (amarantaceæ), famille de plantes dicotylédones, qui a pour type princi- pal le genre amarante (mot qui vient du grec dutprvres, qui ne se flétrit pas). AMARYLLIDÉES (amaryllideæ), du nom mythologique de la nymphe Amaryllis), famille naturelle de végétaux monocotylédones qui a pour lype le genre amaryllis. AMBIGÈNE (du latin ambigenus, de deux natures), expression employée par Mirbel pour qualifier le calice lorsqu'il tient, à l'intérieur, de sa propre nature, quant à la coloration, et de celle de la corolle à l'extérieur, comme dans le genre passiflora. AMENTACÉES , ancienne famille de plantes dicotylédones, à fleurs unisexuelles disposées en chatons, ainsi nommée par de Jussieu, et qui a servi à former celles des cupulifères, des sali- cinées, etc. AMIDON (amylum, par corruption d'évrcv, amidon, farine naturelle), substance grenue, blanche et brillante, que l’on rencontre dans un grand nombre de végélaux, comme les tu- bercules des pommes de terre, les graines des céréales, la moelle du sagoutier, ete. AMNIOS (du gree äpyecv, membrane qui enveloppe le fœtus). Par analogie avec l’ana- tomie animale, on a donné ce nom, d’après Malpighi, à la liqueur gélatineuse ou émulsive qui, dans les jeunes graines, immerge et paraîl nourrir l'embryon. Cette liqueur, par sa con- crétion, forme ensuite le périsperme. On à donné le nom de sac d’amnios ou sac embryon- naire à la membrane qui renferme l'amnios. AMOMEES (amomeæ), famille de plantes monocotylédones qui a porté successivement beaucoup d'autres noms, tels que ceux de res AMP cannées, scitaminées, alpiniacées, drimyrrhi- zées, ele. AMORPHE (du grec & privalif, woown, forme, privé de forme), mot par lequel, en botanique, on désigne les végétaux qui ne présentent pas de formes déterminées, AMPÉLIDÉES (ampelideæ, du grec %ue205, vigne), famille de plantes dicotylédones qui a pour type la vigne. AMPÉLOGRAPHIE (d'äur:hc, vigne, et A0Ycs, discours), traité de la vigne. AMPHIBIE (du mot grec äuwleuwe, qui vit dans deux éléments). 11 y a des végétaux, comme des animaux, qui vivent dans deux élé- ments ; il en est qui sont susceplibles de vivre plongés dans l'air ou plongés dans l’eau, la tige recouverte d’eau ou à l’air libre. La renouée amphibie (polygonum amphibium) est de ce nombre. AMPHIGAMES (du grec &uvt, préposition de doute, et y#u:6, mariage). Quelques botanisles donnent ce non, synonyme d’agame et de cel- lulaire, à la quatrième classe du règne végétal, comprenant les lichens, les algues et les cham- pignons, AMPHIGASTRES (amphigastria, du grec dut, aulour de, et yacrre, ventre), nom donné, de même que celui de stipules, au troisième rang de feuilles qui, dans un grand nombre de jungermanniées, croisseut sur la parlie inlé— rieure ou le ventre de la tige. AMPHITROPE (du grec auot, doublement, et +pérat, rélrograder, retourner), terme créé par CI. Richard pour désigner l'embryon courbé ou qui se rapproche par les deux bouts, et aussi l’ovule courbé en mème temps que semi- réfléchi, comme dans le pois. AMPLEXICAULE (du latin amplector, j'em- brasse, et caulis, tige). Feuille amplexicaule, celle qui, par sa base, embrasse en grande partie la circonférence de la tige ou les rameaux ; pétiole amplexicaule, celui dont la base enve- loppe une grande partie de Ja tige; il y a aussi des pédoncules, des bractées amplexicaules. Quand ces organes entourent complétement la tige, comme d'une sorte de gaîne, on leur applique l'épithète d'engainants. AMPLEXIFLORE (d'amplector, j'embrasse, et flos, fleur), épithète donnée par Cassini aux squamelles du elinanthe des composées ou sy- nanthérées. AMPLIATIFLORE (d'ampliatus, amplifié, agrandi, et flos, fleur), épithète appliquée par Cassini à la couronne des composées, quand elle est formée de fleurs plus développées que celles du disque. AMPLIATIFORME (d'ampliatus, agrandi, et forma, forme), épithèle donnée par le même Cassini aux corolles des composées, lorsqu'elles ressemblaient à celles qu'il avait surnommées ampliatiflores au amplifiées. AMPOULE. Quelques botanistes ont donné ce nom à des corps vésiculeux à parois minces AND et membraneuses qui appartiennent à certains végélaux. ANALOGIE (du grec avacyo, formé d'&vx, entre, et 20YCS, raison, par extension, qui a du rapport, de la ressemblance). On ne doutera pas de l’analogie que les plantes ont entre elles, si l’on compare celles de même famille, par exemple, des labiées. Les végétaux ont de grands rapports avec les animaux; mais l'ana- logie entre ces deux productions organiques se trouve quelquefois en défaut et ne se soutient pas loujours, ANALYSE, L'analyse d'une plante est Ja recherche qu’on fait pour découvrir le nom- | bre, la texture, la proportion, la forme el la siluation de ses organes, On a aussi donné ce laquelle on descend de l'ensemble de toutes les plantes connues à chacune d'elles en particu- lier, n'ayant partout à choisir qu'entre deux caractères qui s’excluent réciproquement. La Flore française de De Candolle est un'des plus beaux modèles de ce genre d'analyse. ANASTOMOSE, ANASTOMOSEE (du grec dizsrouwaz, formé de &v4, par, à fravers, el sreur, bouche, union de deux bouches), se dit en botanique de la réunion de diverses parties rameuses les unes avec les autres, de l’abou- chement entre deux vaisseaux ou deux nervures pour ne plus faire qu’un seul vaisseau ou qu'une seule nervure. Les nervures des feuilles, dans la plupart des dicotylédones, sont anostomosées en réseau. ANATOMIE (du grec &4, par, à travers, sur, el répyo , je Coupe). ANATOMIE VÉGÉTALE, science qui a pour objet la connaissance de la structure intime des végétaux ; longtemps on l'appela du nom moins ambitieux d'analyse vé- gétale. Achille Richard, qui a fait un remar- quable article sur l'anatomie végétale, dans le Dictionnaire universel des Sciences naturelles, dirigé par Ch. d'Orbigny, ne classe pas celte étude d'une manière spéciale dans ses Eléments de Botanique et de physiologie végétale, où il divise la physique végétale en organographie, physiologie végétale el pathologie végétale. Ncon- fond l'anatomie végétale où parties élémentaires des végétaux dans l'organographie. Payer, au contraire, a fait de l'anatomie végétale la se- conde de ses dix branches de la botanique, et ne la confond ni avec la physiologie végétale, ni avec la tératologie et la pathologie végé- tales. ANATROPE (du grec &v4, sur, par, à tra- vers, de bas en haut, et pére, tourner), déno- mination appliquée par de Mirbel aux ovules chez lesquels l'ouverture ou bord libre de la membrane externe, appelé exostome, el le point, appelé chalaze où hile interne, au niveau du- quel commence le funicule ou expansion du placenta qui tient à la graine, sont diamétra- lement opposés. ANDRE (du grec ävr2, gén. ävd'oce, homme, 95 — ANN mâle), mot appliqué, mais jamais isolément par Linné, pour signifier étamine, dans son sys- tème sexuel ; ainsi, dans ce système, on dit mo- nandre, d'une seule étamine, polyandre, de plu- sieurs élamines, el androgyn, de mâle el femelle, ANDROCÉE (lu grec vfo, #2;, mâle), mot proposé par Rœper et Duval, parsopposi- tion au yuvaureies, gynécée, réunion de femmes, pour signifier réunion de mâles, d'étamines. ANDROGYNE (du grec &vf?, &vde5e, mâle, et de yuyr, femme), qui est des deux sexes, synonyme d’hermaphrodile, se dit, en bola- nique, d'une plante qui réunit à la fois des fleurs mâles et des fleurs femelles sur les mêmes pédoncules, ou d'une fleur qui contient en | même temps des étamines et des pistils. nom à la méthode de dissection au moyen de | ANDROPÉTALAIRE (d'ävie, 4995, mâle, élamine, zéraàcv, pélale), dénomination donnée par De Candolle aux plantes à fleurs doubles ou pleines, monstruosité due à la métamorphose des élamines eu pétales. ANDROPHORE (d'avis, vo, mâle, homme, oopés, qui porle), nom que divers bo- tanistes, et plus particulièrement de Mirbel, ont appliqué à la réunion des filets soudés des | élamines en un ou plusieurs corps. ANGIOCARPE (du grec æyyeie, pelit vase, #apgrés, fruit), mot appliqué par de Mirbel au fruit couvert par les parties environnantes qui se développent avec lui et auxquelles il adhère, comme le fruit du mûrier. De Mirbel a donné à ces sortes de fruits le non d’angiocarpiens. Schruder et Fries ont, de leur côté, consacré le nom d'angiocarpes à un ordre entier de la fa- mille des lichens. Enfin Persoon donne le nom d'angiocarpes, angio carpi, à lous les champi- | gnons dont les organes de la fructification sont renfermés dans une enveloppe générale. ANGIOSPERME (du grec æyyeicv, petil vase, el oréguz, graine), nom donné aux végétaux | dont la graine est renfermée dans un péricarpe. Ce mot s'emploie par opposition à gymnosperme, végétal dont la graine est nue, ANGIOSPERMIE, second ordre de la qua- torzième classe du système sexuel de Linné, ANGLE, ANGULE (angulus), partie saillante dans quelques-uns des organes du végétal. Angle interne des loges de l'ovaire, des loges du fruit. Angle de divergence, celui qui résulte de l'écartement existant entre deux feuilles qui se suivent dans une spire ou un verticille de feuilles (voir ces mots). ANGULEUX (angulosus), qui porte des an- gles. Tige anguleuse; fruit anquleux ; feuilles anguleuses, celles dont le nombre des angles qui sont à la circonférence n'est point déter- miné, celles qui ont des parties saillantes. ANNEAU (annulus), mot qui, dans les eryp- togames, sert à désigner trois organes qui dif- fèrent selon les familles auxquelles on l'appli- que. Ainsi,dans les champignons, il est synonyme de collet, collier ou collerette, pour désigner la partie membraneuse qui entoure le pédicule de ANT cerlains agarics et de certains bolets; dus les fougères, il désigne un certain bourrelet qui entoure le plus souvent les capsules de ces vé- gélaux, et qui, en vertu de son élasticité natu- relle, sert à l'évasion et à la dispersion des graines, d’où il prend son nom d’anneau élas- tique (annulus elasticus); dans les mousses, il désigne un rebord saillant qui garnit l’orifice de l’urne. ANNUEL. Plante annuelle, qui ne vit qu’une année ou moins d'une année. ANOMAL (du grec douaic, irrégulier). Tournefort a donné le nom de fleurs anomales aux corolles polypétales irrégulières, différentes des papilionacées, et ordinairement muuies de plusieurs éperons, qui forment la onzième classe de sa Méthode. On nomme en général fleurs anomales celles qui ont des formes irrégulières, diverses, que l’on ne peut décrire ni comparer, comme la violette ou le pied-d’alouelle. Les variétés, les déformations, les monstruosités sont des anomalies qui appartiennent à la térato- logie végétale, . ANONACÉES ou ANONÉES (anones, anona- ce, anoneæ), famille de plantes dicolylédones, à corolle polypélale, qui a pour type le genre anone ou corosol. ANTHÈRE (du grec &lrecs, fleuri), partie supérieure el constituante de l’élamine ou or- gane mäle des fleurs. Dans la plupart des vé- gélaux, l'anthère se compose de deux loges ou de deux pelits sachets adossés l’un à l’autre, qui contiennent le pollen ou la poussière fécon- dante. Le mot anthère a été appliqué en bota- nique par Linné, pour remplacer celui d’apez, sommet, qu'employait Tournefort pour le même objet. 6 ANTHERIDIE (du grec &vônsos, fleuri, et des, forme), mot employé par des cryploga- misles contemporains pour désigner l'organe qui, dans les cryptogames. est supposé jouer un rôle semblable à celui de l’anthère dans les phenérogames. Agardh désigne sous ce nom des organes propres aux thalassiophyles articu- lées; Bischoff s’en sert pour indiquer l'organe mäle des mousses et des hépatiques ; Cordier pour désigner des organes propres aux cham- pignons, mais qu'on ne trouve que dans la famille des hyménomycèles et surtout dans les agaricinées; Leveillé donne à ces mèmes or- ganes, dans les champignons, le nom de eys- tides (voir ce mot). ANTHÈSE (du grec &vÿnot, floraison), mot qui, en botanique, signifie épanouissement de la fleur, et aussi l'ensemble des phénomènes qui accompagnent eet épanouissement. ANTHODE (d'&ôcs, fleur), synonyme de capilule et de calathide (voir ces mots), nom donné par certains botanisies pour désigner la réunion hémisphérique ou en globe des fleurs dans la famille des composées, ANTHOPHORE (du grec 4vicpcpcs, qui porte des fleurs), mot employé par quelques botanistes = 6 — APP pour désigner la colonne qui porte les an{hères et le stigmale dans certains végélaux, par exemple dans les orchidées. ANTITROPE (du grec &vrt, contre, et resreuw, retourner), mot créé par CI. Richard vour désigner un embryon dont la radicule est diamétralement opposée à l'ombilie ou hile de la graine ; à proprement parler, en bo— {anique, ce mot signilie qui prend une direc- tion contraire à celle de la graine. APÉTALE (du grec & privatif, meréau, petite. lame, pelite feuille, privé de petite feuille), épithète appliquée à la fleur d‘pourvue de pé- tales, de corolle, APÉTALIE. Ach. Richard a ainsi nommé les cinquième, sixième et seplième classes de la méthode de de Jussieu, lesquelles classes com= prennent les fleurs à plantes sans pétales, à insertion différente. APEX (du latin apex, pointe, sommet), mot par lequel Tournefort désignait l’élamine; on ne l’emploie plus. APHYLLE (du grec & privatif, &3hov, feuil- les, sans feuilles). On dit d’une tige qu’elle est | aphylle quand elle est dépourvue. au moins en apparence, de feuilles. Quelquefois des écailles décolorées ou colorées, mais non verles, lien— nent lieu de feuilles. APICIFIXE (du lalin apex, pointe, sommet, fixare, fixer). Anthère apicijixe, anthère qui a le point d'attache du filet fixé à son sommet, Néologisme peu usité. APICIFLORE (d'apis, sommel, flos, fleur), qui se termine par des fleurs. APICILAIRE (d'apex, sommet), qui est placé au sommet, terme opposé à basilaire, qui est placé en bas. APICULÉ (d'apex, pointe), terme exelusive- ment de botanique, comme les précédents de même étymologie, qui signifie terminé en poinle courte, aiguë, molle; pétale apiculé. APOCYNÉES (apocyneæ); famille de plantes dicotylédones qui a pour type le genre vinca ou pervenche. APOPHYSE (du grec ame, de, œicuat, naître, sortir), terme qui, en botanique, si gnifie excroissance, bosse très-saillante, saillie en forme de erêle, Dans cerlains genres de la famille des mousses, l’apophyse estle renflement qui se trouve à la base de l’urne. APOTUÈCE, APOTHÉCIE, APOTHÉCION, APOTHÈQUE (apothecium, du grec brcecus, action de mettre en réserve), termes de bola— nique eryplogamique, qui ontélé imaginés pour désigner, dans les lichens, le conceplacle qui renferme les organes de la reproduelion, Acha- rius, le premier, créa le mot apothecium, dont les lichénographes, ses successeurs, ont formé toutes les variantes ci-dessus. APPENDICE (du latin appendix, ad, pen- dere, pendant à, ajouté à}, prolongement, corne, saillie, partie accessoire de la plante. L'appen La ARB dice est appelé latéral, dorsal, terminal, basi- laire, suivant sa posilion. APPENDICULAIRE (mème étymologie), qui est de la nalure des appendices. Les feuilles, en thèse générale, sont désignées comme or- ganes appendiculaires, par opposilion aux or ganes aæiles (voyez ce mol). APPENDICULE, qui est muni d’appendices; anthère appendiculée, corolle appendiculée, ele, Quand on compare les deux règnes, on met en présence les animaux vertébrés et appendiculés, et les végétaux dicotylédonés et appendiculés. APPLIQUE (adpressus). Plusieurs botanistes nomment feuilles appliquées (folia adpressa) celles qui sont dans une direction parallèle à la tige, et qui la touchent dans toute leur longueur. Les bolanistes contemporains ont créé le mot apprimé, qui a le même sens à peu près. APPRIME (adpressus). Quelques botanistes disent que les feuilles sont apprimées quand leur limbe est appliqué, serré contre la tige; que les poils sont apprimés quand ils sont cou- chés sur l'organe qui les porte. Ce néologisme peut paraitre faire double emploi avee le mot appliqué, qui a la même étymologie. Apprimer | est d’ailleurs un mot de vieux langage vulgaire, qui élait simplement synonyme d'approcher, AQUATIQUE (du lalin aqua, eau), se dit de toute plante qui naît et vil dans l’eau douce, dans les lieux ou sur le bord des lieux humides ou inondés, qu'elle y soit complétement où par- tiellement immergée ; les plantes qui naissent el vivent dans l’eau salée sont appelées plantes marines. AQUEUX (aquosus), se dit d'un tissu qui renferme en abondance un suc aqueux, d'un liquide, quelle que soit sa nature, qui a l'aspect et la consistance de l’eau. En opposition, on emploie les mots huileux, laiteux, résineux, ele. AQUIFOLIACÉES (aquifoliaceæ ou ilicineæ), famille de plantes dicotylédones, qui porte aussi le nom d'ilicinées, et qui a pour {ype le génre îilex (houx). ARANÉEUX (araneosus). On dit des poils des plantes qu'ils sont aranéeux pour les com- parer à la finesse des fils d’araignée. ARBORESCENCE (d'arbor, arbre), élat, qua- - Jité d'un végélal qui devient arbre. ARBORESCENT, qui a le caractère, l'appa- rence ou le port d’un arbre. ARBRE, planté qui non-seulement est li- gneuse, mais acquiert de grandes proportions, ne prend de rameaux qu'à une cérlaine hau- teur au-dessus du sol, ét présente un tronc à sa base, Ainsi sont lesvchênes, les charmes, les châtaigniers, les hêtres, les märronniers, ele. ARBRISSEAU (arbusculu), plante ligneuse comme l'arbre, mais peu élevée, qui n'a pas de trone, qui se ramifle dès sa base, et dont les jeunes branches portent des bourgeons. Les lilas, les noisetiers, les aubépines, ete., sont des arbustes. ARBUSTE (frutex), en bonne langue fran- Alr çaise, n'est pas absolument synonyme d'arbris- seau ; c'est un végélal ligneux, plus pelit que celui-ci, ramifié dès sa base; il dépassé ra— rement un mèlre de hautéur; ainsi sont les bruyères, les kalmia, ele. Au-dessous encore de l'arbrisseau et de l'arbusté est le sous- ARBRISSEAU (suffratex), qui tient en quei- que sorte le milieu entre celui-ci ét la plante herbacée ; sa tige est ramiliée dès la base, li- gneuse à l'intérieur, mais ses jeunes rameaux sont herbacés el meurent chaque année, quoi- que sa partie lignéuse soit persistante el vive plusieurs années ; telle est la rue ofMicinale, ete. ARCHÉGONE (du grée &syn, principe, vives, rejeton), néologisme eréé par Bischoff pour désigner l'organe qui, dans les mousses et les hépatiques, correspond au pislil des pha- nérogames. AREÉOLAIRE (du latin area, aire, surface), mot qui s'emploie, en bolanique, comme syno- |nyme de cellulaire, ARÉOLATION, terme de bolanique cryp- logamique, se dit de la forme que revêlent les mailles d'un réseau cellulaire. ARÉOLE (du latin areol4, petité aitë), en botanique eryplogamique, se dit dés mailles dont est composé le réseau des feuilles dans les | mousses et les hépatiques ; des petits espaces | circonscrits par des lignes saillantes où colo- |rées, des crevasses, des fentes qu'on voit à la | surface des algues mémbraneuses, à la croûte | de certains lichens. En botanique générale, se dit de la tache circulaire, du cerele coloré qui occupe le fond d’une corolle. ARÉOLÉ, qui porte des rides ou de faibles rugosilés, des aréoles. e ARÈTE (du lalih arista, barbe où pointé de l'épi de blé, de seigle, d'orge, d'avoine), pointe allongée, espèce de filet grêle, roide, queélque- fois barbu, qui surmonte souvent les valves de la glume ou du calicé des graminées. ARILLE (arillus). On donné ce nom à un organe ordinairement charnu où meribraneux, dont la forme est loin d'être toujours la même, qui recouvre partiellement ou en totalité cer- taines graines et fuit partie du péricarpe, non de la semence ; bien que l’arille soit une ex- pansion, un épanouissement en quelque sorte du trophosperme (placenta) ou du podosperme (funicule où cordon ombilical) à la surface ex- terne de la graine, c’est le tissu utriculaire du trophosperme qui le constitue. M. Germain de Saint-Pierre dit qe lé plus grand nombre des arilles dont il à suivi le développement sont des dépendänces, soit du podosperme, soit du raphé (voir-ce mot), ou des divérses parties du tésta (voir aussi ce mot). CL. Richard a établi comme une loi, qué l'urillé ne se rencontre que dans Jés polypétales, jämais dans les vrais monopétales, et que les monocolylédonées en sont également dépourvues. Les lanières char- nues, irrégulières, semblables à un réseau, qui recouvrent la graine de muscadier, ne sont au- ASC tres qu'un arille employé, dans la matière mé- dicale, sous le nom de macis. L’arille qui enve- loppe la graine du fusain commum en son entier est d’un rouge éclatant. En général, l'arille contraste par sa couleur avec celle de a graine elle-même, souvent brune et opaque. ARILLÉE. On appelle graine arillée celle qui jest pourvue d’un arille, par opposition à la graine qui en manque. ARILLODE. Terme proposé par M. Planchon pour désigner les arilles qui naissent des bords du micropyle; tels sont ceux du fusain, du muscadier, etc. On dit aussi faux arille. ARISTA. (Voyez ARÊTE), ARISTÉ, qui se termine en arête, en pointe. ARISTOLOCHIÉES. Famille de plantes dico- tylédonées, comprenant les aristoloches. Lindleÿ a donné à celte famille le nom d’aristolochia- cées, et Agardh celui d'asarinées. ARMATURE, ARMURE, épines, pointes qui servent d'armes à une plante. AROIDÉES. Famille de plantes vivaces mo- nocotylédonées, établie par de Jussieu el qui a pour type le genre arum. ARQUÉ qui a la forme d’un arc. ARRONDI, de la forme d’une sphère, d’un globe ; on dit plus exactement, dans certains cas, orbiculaire ou circulaire : feuille orbicu- laire, mais capsule arrondie. ARTICLE (articulus). On donne le nom d’ar- {icles à une série de pièces, de segments, de filaments superposés, comme cela se présente dans certaines algues. ARTICULATION (articulatio, jonction ou jointure). Jonction des parties du végétal bout à bout. ARTICULÉ , qui à des articulations super- posées; on à appliqué l'expression d’articulés à tous les organes de la plante formés d'articles placés bout à bout, et susceptibles d’être facile- ment désunis. On dit que les feuilles sont arli- eulées quand elles s'insèrent à l'axe végélal par | un rétrécissement brusque qu'on appelle arti- culation. Le fruit de beaucoup de légumineuses est articulé. Il y a beaucoup de tiges arlicu- lées. ASCENDANT (ascendens, assurgens). Une tige ou tout autre organe est ascendant, quand, couché ou ineliné à la base, il se redresse ver- ticalement dans sa partie supérieure. ASCIDIÉE (du grec &ozidey, petite outre). Quelques botanistes, de Mirbel entre autres, appellent feuilles ascidiées celles qui sont ter- minées par un appendice en forme de gobelet, recouvert d’une sorte de couvercle mobile, comme le népenthès de l'Inde. ASCIDIOCARPES (d’äcxidiev, pelite outre, ulrieule, xæomce, fruit), nom donné aux hépa- thiques dont le fruit s'ouvre au sommet, ist AXI ASCLÉPIADÉES. Famille de plantes dico- {ylédones, ayant pour {ype le genre asclepias. ASPARAGINÉES. Famille de plantes mo- nocolylédones, qui a pour {ype le genre asperge (asparagus). Elle est réunie aujourd’hui, comme simple {ribu, à la famille des liliacées. ASPERGILLIFORME (d'aspersorius où as- pergillum, aspersoir, goupillon), se dit des poils divergents, disposés en goupillon ou asper- soir. ASPHODÉLÉES. Famille ainsi nommée par de Jussieu, et dont le genre asphodèle était le type, mais réunie depuis à celle des liliacées. ASSIMILATION. La nulrition et l’accrois- sement sont le résultat de l’action de l’assi- milalion, dans les végétaux comme dans les animaux. ASSURGENT. Voyez ASCENDANT. ASTOME (d'à privatif, crc, bouche, privé de bouche, d’ostiole), terme de botanique cryplogamique, Les mousses, dont l’urne ne s'ouvre qu'en se déchirant irrégulièrement, sont dites astomes, par opposition à celles dont l'urne ou capsule s'ouvre régulièrement, ASTYLE (d'à privalif, orvkcç, style), nom donné par quelques bolanistes aux plantes dont les fleurs n'ont pas de style. ATTÉNUÉ, qui se rétrécit, s'amincit insen- siblement; ainsi les feuilles de la pàqueretle sont alténuées à la base. AUBIER (alburnum), couche ligneuse, ordi- nairement blanche, qui se forme immédiate- ment entre l'écorce et le bois parfait des végé- taux, avant de devenir elle-même dure et semblable à ce bois. AURANTIACÉES. Famille de plantes dico- tylédones, qui a été aussi nommée hespéridées, el qui renferme les orangers, les citronniers, ete, AURICULE (d'auricula, pelite oreille), ex- | pansion foliacée à Ja base d’un pétiole, lobe en forme d'orcillette. AURICULÉ, qui est muni d’oreillettes. AUTOMNAL. Plante automnale, plante d'au- tomne, AXE (du grec déwv, essieu, axe), dénomi- nalion appliquée à plusieurs organes différents du végélal, à la partie qui sert de support à tous les organes appendiculaires, ligne idéale qui traverse l'ovaire. Suivant sa posilion, l'axe change de nom et s'appelle souche, tige, ra- meau, pédoncule, columelle, etc., ete. AXILE, On appelle organes axiles tous ceux qui forment l'axe de la plante ou qui en dépen- dent. Embryon axile, qui est dirigé suivant l'axe de la graine. AXILLA, en français aisselle (voir ce mot). AXILLAIRE., Organe axillaire, qui est placé à l’aisselle d'un autre organe. B BACCIFÈRE (du latin bacca, baie, fero, je porte), se dit d'un végétal dont le fruit est de la nature de la baie, BACCIFORME, de la forme, de la nature de Ja baie. BAIE (bacca), fruit charnu, mou, succulent, contenant plusieurs graines ; dénomination qui s'applique à tous les fruits charous n'ayant pas de noyau. s BALANOPHOREES (du grec 6ghaves, gland, et goss, porteur, porteur de gland), Famille de plantes monocotylédones, élablie par CI. Ri- chard , et dont le type est le genre balano- phore. BALAUSTE (Lalausta). Fleur et aussi fruit du grenadier, vulgairement appelé grenade. BÂLE ou BALLE (teymen, gluma), nom donné par quelques botanistes à l'ensemble des deux glumelles, dans la description de la fleur des graminées, C'est l'organe que d'autres bola- nistes nomment lépicène. BALSAMINEES. Famille de plantes dicoty- lédones qui a pour type le genre balsamine. BANDELETTE, terme qui désigne les ca- naux résiaifères, souvent colorés, qui divisent le péricarpe du fruit des ombellifères. BARBE (barba, arista, arèêle). Filets grèles, plus ordinairement roides, qui surmontent l’en- veloppe extérieure de la fleur dans certaines graminées; les barbes de l'orge, du blé, etc. BASE, partie inférieure de la plante tout entière, ou de ses différents organes. BASILAIRE, qui appartient à la base d'un organe. BEC (rostrum), prolongement, en forme de bec, d’un organe terminal. BERBÉRIDÉES. Famille de plantes dico- tylédones , qui a pour type le genre berberis (épine-vinette). : BÉTULACÉES ou BÉTULINÉES. Famille de plantes dicotylédones diclines, qui renferme les genres betula (bouleau) et alnus (aune). BI (de bis). On dit : bicorne, à deux cornes; bicaréné, à deux carènes ; bicolore, de deux cou- leurs ; bisérié, qui est disposé en deux séries; biforme, à double forme; bicuspidé, à deux pointes; bivalve, à deux valves ; feuille bifide, qui est divisée en deux lobes; corolle bilabiée, qui a deux lèvres; fleur bisexuelle, qui participe des deux sexes, est hermaphrodile ; bilamellé, qui présente deux lamelles; biloculaire, qui a deux loges; feuille bipennée, feuille deux fois pennée, ailée, à pétioles secondaires latéraux ; système binaire, où les parties sont disposées deux par deux ; biflore, qui porte deux fleurs; bifurqué, qui est en forme de fourche à deux dents, tige bifurquée; feuille bigéminée, dont le pétiole commun se divise en deux pélioles secondaires, portant chacun une paire de fo- lioles ; feuilles bijuguées, les feuilles composéss- pennées, dont les folioles sont opposées et par conséquent disposées par paires, ete. BIGNONIACEES, Famille de plantes dico- tylédones, qui a pour type le genre bignonia, lequel tire son nom de l'abbé Bignon, biblio- thécaire de Louis XIV. BISANNUELLE (de bis deux fois, annus, année). Une plante est bisannuelle qui, la première année, germe, pousse et ne porte que des feuilles, et qui, la seconde aunée , fleurit, fructifie et meurt. BLASTE (du grec Brxorn, bourgeon), nom donné par CI. Richard à la partie de l'em- bryon des graminées qui se compose supérieu- rement du corps cotylédonaire, inférieurement du corps radiculaire, On lui a aussi donné d'autres applications. Il est peu usité. ainsi que celui de blastème, sous lequel de Mirbel com- prend la graine tout entière, dépouillée de ses enveloppes. BOIS (lignum), nom qui s'applique, en gé- néral, à la partie dure, compacte, fibreuse, à la partie ligneuse qui forme la tige des arbres et des arbrisseaux , el qu'on trouve sous l'é- corce. k BOMBACEES, Famille de plantes dicotylé- dones, détachée par Kunth de celle des malva- cées, et qui se compose de végétaux exotiques, tels que le bombax (Fromager). BOMBYCINE (bombycinus, de bombyx, ver à soie), qui est soyeux, qui a l'aspeel de la soie ; peu employé. BORRAGINÉES. Famille de plantes dicoty- lédones, qui a pour type le genre bourrache (borrago). BOTANIQUE (du grec Bsrévn, herbe, dérivé de forcés, qui signifie proprement foin), science qui traile des végétaux, de leur formation, de leur contexture, de leurs propriétés, qui les étudie, les classe, ete. La botanique se divise en plusieurs branches, qui se subdivisent à leur tour. BOUCLIER (en latin buccularium , clipeus, pelta). On dit d’une feuille arrondie dont le pétiole est attaché par le milieu de sa face in- térieure, comme la feuille de capucine, qu’elle est en forme de bouclier, ou qu'elle est peltée (voir ce mot). BOUQUET (de l'italien boschetto, en latin sertulum). Ce nom et celui de sertule sont donnés à un assemblage de pédoncules très-courts, uni- flores, partant d’un même point, et portant des fleurs très-rapprochées et à peu près de même hauteur, comme dans les primevères. BOURGEONS (du latin barbare burrio, fait de burra, qui, dans la basse latinité, signifiait BRA bourre, parce que les bourgeons des plantes, dit Ménage, à qui nous empruntons celle étymologie hasardée, sont en général un peu velus ; correspondant au mot latin gemmmu). On donne ce nom à des corps ordinaire- ment ovoïdes-allongés, qui se développent sur différentes parlies des végétaux, el particuliè- rement sur la tige, soil aérieune, soit souter- raine, et qui, par leur évolution, donnent naissance aux branches et aux rameaux. Les cultivateurs appellent œil le bourgeon, quand il commence à paraître; bouton, l'œil plus formé; bourgeon, le bouton développé. Bourgeon et louton ont été pris souvent comme synony- mes en bolanique, mais il est préférable de ne se servir du mot bouton que pour indiquer l'état de la fleur avant qu’elle soit ouverte. BOURGEONNEMENT (yemmatio). Ensemble des phénomènes que présentent le développe- ment des bourgeons et leur passage à l’élal de branches. BOURRELET , saillie, renflement qui se manifeste à la surface d’un tronc où d’un ra- meau d'arbre dicotylédoné, par suite de l'ap- posilion d'une ligalure circulaire faile avec un lien solide, ou d'une incision ou extision qui comprend toute l'épaisseur de l'écorce. L'elfet de la ligature avec un lien solide est d'arrêter les sucs nutrilifs et de suspendre l’accroisse- ment de l'arbre. Ces sucs accumulés au-dessus de l'obstacle forment un bourrelet. BOURSE. Synonyme de vo/ve, Voir ce mot. BOUTON (du latin barbare botontini, sui- vant Du Cange ; mot correspondant au bon latin alabastrum), s'applique aujourd'hui géné- ralement à l'élat de la fleur avant son épanouis- sement. BOUTURE (du vieux mot français bouter, mettre ; en latin alea), terme de jardinage, branche séparée de l'arbre et qui, plantée en terre, y produit des racines et devient arbre à son tour. Il y a des végétaux herhacés qui se reproduisent de houture. On fait même des boutures de feuilles et de fragments de feuil- les. : BRACTÉAL, Feuilles bractéales, celles qui avoisinent les bractées elles-mêmes quand elles sont foliacées. BRACTÉE (du latin bractea, lame ou feuille de métal). Les bractées sont les petites feuilles colorées, le plus souvent en forme d’écailles, qui avoisinent les fleurs. Elles n’affectent pas toujours les mêmes formes el les mêmes ca- ractères. : BRACTÉIFÈRE (bracteiferus), qui porte une ou plusieurs braclées. Bractéolé (bracteolatus) signifie aussi muni de bractées, BRACTÉOLE (bracteula), petile bractée, BRANCHE (du latin barbare branca, formé de brachium , bras). Les branches forment les principales divisions de la tige; elles se subdi- visent en rameaux (rami) el en ramilles (ra- muli). Les jardiniers appellent mère branche en = BUL celle qui, ayant été raccourcie lors de sa der- nivre faille, a produit de nouvelles branches ; maitresses branches, les branches les plus fortes de l'arbre; branches à bois, celles qui, étant plus grosses et pleines de boutons plats, donnent la forme à l'arbre et ne produisent ni fleurs ni fruits ; branches à fruits, celles qui naissent plus faibles que les branches à bois, ant des boutons ronds, et donnent des fleurs et des fruits; branches gourmandes, celles qui sortent du lrone ou des mères branches, sont droites, grosses et longues, ne donnent que des feuilles et ab- sorbent la nourriture des autres; branches chiffonnes, celles qui sont courtes, déliées, et ne produisent aucun fruit; branches de faux bois, celles qui croissent hors des branches taillées de l'année précédente, ou qui sont grosses aux endroits où elles devraient être dé- liées, sans donner aucun signe de fécondité ; branches veules, celles qui, après leur accrois- sement, sont longues el délices, sans aucun in- dice de fécondité; branches aoûtées, celles qui, ayant pris leur accroissement, s’endurcissent après le mois d'août el prennent une couleur brunûtre ; branches de réserve, celles qui sont entre deux branches à fruit, et que l’on con- serve pour l’année suivante, afin qu’elles pro- duisent à la place de celles qui ont porté des fruits. BROMÉLIACÉES, Famille de plantes mono- cotylédones vivaces et parasites, qui a pour type le genre bromelia, lequel tire son nom de Bro- mel, botaniste suédois du dix-septième siècle, BRUNI :S. Famille de plantes dicoty- lédones, qui a pour type le genre brunia. BRYOLOGIE (de Boucy, mousse, Acyos, dis- cours). Histoire, étude des mousses, BRYOLOGISTE, BRYOLOGUE, qui écrit sur les mousses. BUISSON (du lalin buxus, formé du grec rüËcs, parce que le buisson n’était originaire - ment qu'une clôture de jardin en buis). On appelle buisson un arbrisseau lrès-rameux dès sa base ; c'est aussi une {ouffe d’arbrisseaux, d’arbustes sauvages, épineux, ele. BULBE (du grec Boi6cs, racine ronde), nom donné, concurrermment avec celui d'oignon, à un genre de bourgeon souterrain à écailles char- nues, donnant naissance à la hampe. Le bulbe est particulier aux plantes monocolylédones. L'Académie donne le mot bulbe comme féminin, mais pouvant s'employer au masculin, C'est ce dernier genre qui est adopté en botanique. BULBEUX, qui vient ou qui est formé d'un bulbe. Plante bulbeuse, racine bulbeuse. BULBIFÈRE, qui porte des bulbes. BULBILLE, pelit bulbe, bourgeon d'une nature particulière, analogue aux bulbes, qui se développe sur certaines parlies des plantes bulbeuses, près du bulbe, dans l'aisselle des feuilles, mêlé aux fleurs ou les remplaçant com- plétement , comme dans un grand nombre d'espèces du genre allium (ail). CAL BUTOMACÉES où BUTOMÉES. Famille de plantes monocotylédones, établie par CI. Richard et qui a pour type le genre butome (butomus), vulgairement jone fleuri. BYSSOIDEES (du grec Buooce, lin très-fin, byssus, bysse), nom sous lequel Agardh com- prend plusieurs productions cryplogamiques filamenteuses qui se rattachent au règne végé- tal, mais que l'absence ou le défaut d'apparence de fructificalion ne permettent pas de rapporter à un geure de byssus déjà connu. On range =. 11 — CAM assez volontiers dans les byssoïdées tout ce qui, dans les plus bas degrés de la cryplogamie, ne peut trouver place aise BYTTNÉRIACÉES ou BUTTNÉRIACÉES, faille de plantes dicotylédones, créée aux dé- pens du groupe des malvacées auquel elle se rallache, et qui a pour type le genre butine- ria où bytineria, lequel doit son nom à Dawid- Siegmund-Auguste Büliner, professeur de bo- lanique allemand, Le cacao appartient à celte famille, C CABOMBACÉES ou CABOMBÉES, Petite famille de plantes monocotylédones, propre aux eaux douces, qui a pour type le genre cabomba. Plusieurs botanistes la considèrent comme une simple tribu des nymphéacées, CACTACÉES, CACTÉES, CAGTOIDÉES, famille de plantes dicotylédones, appelée aussi nopalées, qui renferme tous les genres de cac- lus; on la comprend souvent dans celle des opunliacées, qui a pour type le genre opuntia. CADUC (du latin cadere, tomber). Organe caduc, qui se délache spontanément et avant le temps de la tige. Feuilles caduques, celles qui tombent peu après leur naissance. Calice caduc, qui se délache aussitôt que la corolle s’est 6pa- nouie. Presque tous les organes appendiculaires, ceux qui dérivent de la feuille, sont caducs. Dans la plupart des arbres dicotylédonés, les feuilles sont caduques. CAIEU, et non cayeu, petit bulbe, bulbille, né à l’aisselle des écailles d'un bulbe, CALATHIDE (du grec x@26%, corbeille), nom générique sous lequel on désigne les plantes à fleurs composées. Ce mot est synonyme d'an- thode el de capitule, de glomérule, de cépho- lanthe. CALCAR , (Voir Epenox.) CALCEIFORME (du latin calceolus, chaus- sure, sabot), qui a la forme d'un sabot, CALICAL, expression employée par quelques botanistes comme synonyme de périgyne (voir ce mot). CALICE (du grec x#vé, et du latin calix, gobelet, tasse), enveloppe ordinairement her- bacée de la fleur, qui présente à l'œil comme le prolongement ou l'épanouissement de l'écorce du pédoneule. Linné a donné le nom de pé- rianthe aux enveloppes florales ; le calice, dans ce cas, est le périanthe externe, et la corolle est le périanthe interne, Le calice est l'enve- loppe la plus extérieure de la fleur dans celle où le périanthe est double; il est l'enveloppe unique dans la fleur dont le périanthe est sim- ple. Eufin le calice est le verticille extérieur de mot latin qui signifie éperon, la fleur et est formé de folioles en nombre va- riable nommées sépales CALICE, environné d'un calice. CALICIFLORE (de calix et de flos, fleur). Sous le nom de végétaux caliciflores, De Can- dolle, dans sa division primaire du règne vé- £gétal, avait groupé loutes les familles à plusieurs pélales libres ou soudés et attachés au calice, CALICIFORME, en forme de calice, CALICINAL, qui appartient au calice, qui tient lieu de calice, Au pluriel, calicinaux, CALICINIEN, qui a le caractère d'un ca- licee CALICULE (culiculus, pelit calice), On donne ce nom à un ensemble de petites bractées placé immédiatement au-dessous du calice, de ina nière à sembler en former un second extérieur, CALICULE, calice accompagné d'un cali cule, comme dans la mauve, ele, CALLEUX, CALLIFERE (callosus, ealli- Jerus), qui présente, qui porte des aspérilés dures, des callosités, CAMARE (du grec HAT , chambre voû- lée), expression appliquée par de Mirbel à une grande division des fruits provenant de plu- sieurs pelits pislils contenus dans une même fleur; la camare est une boîte péricarpienne; sa signification correspond au carpelle de De Candolle. CAMBIUM, expression de laquelle est sortie loute une école de botanistes , l’école du cam- bium, dont M, de Mirbel fut le fondateur. Le cambium est un fluide visqueux, une séve mu- cilagineuse, élaborée, épaissie, propre à former une couche d’aubier, Selon la même école, c'est l’origine du bois et de l'écorce, Mais l'é- cole du cambium est rudement battue en brèche par celle dont M, Gaudichaud, après Aubert Dupetit-Thouars, s'est fait le chef, CAMPANIFORME, CAMPANULACÉ, CAM- PANULÉ, CAMPANULAIRE (du latin cum- pana, cloche, forma, forme), se dit de certains champignons qui ont la ne d'une elorhe, des fleurs dont le calice et la corolle affectent cette forme, les campanules, par exemple. Tour, \ CAP nefort en avait fait la première classe de sa méthode. Calice campanulaire, calice polysé- pale qui présente une forme campanulée ; calice campanulé, corolle campanulée, qui sont évasés en forme de cloche. ; CAMPANULACÉES où CAMPANULÉES. l'a- mille de plantes dicotylédones, qui a pour type le genre campanule. CAMPTOUM (de xaumroç, courbé), terme de botanique appliqué selon la forme des spores, qui sont courbées. CAMPULITROPE, CAMPYLOTROPE (du grec xäurbAc, COurbÉé, reëro, je tourne), qua- lification donnnée, par de Mirbel, à la graine dans laquelle l’ovule, en se développant, s’est recourbé sur lui-même, de manière à amener son sommet près de sa base. On donne aussi la qualification de camptotrope (de xaur766, courbé, roircs, forme, ou de résrw, je tourne) à l’ovule plié. CAMPYLOSPERME (de xzurÿko:, recourbé, oréouz, graine), se dit du fruit des ombelli- fères, quand la face interne, la face dite com- missurale de la loge, est concave. CAMPYLOSPERMEES (même étymologie), division établie dans les ombellifères, et carac- térisée par la forme de la graine, dont le bord s’enroule du côté interne. CANAL. Le canal médullaire (de medulla, moelle) forme la partie la plus interne du corps ligneux, dans la tige et les branches des plantes dicotylédones ; c’est une sorte de tube ou d'é- ui qui contient la moelle. On appelle canaux résinifères (du latin resina, résine, el ferre, porter) ou bandelettes, ceux qui, remplis d'une substance résineuse, séparent longitudinale- ment le péricarpe du fruit des ombellifères. CANALICULE (de canaliculus, pelit canal), épithète qui désigne les diverses parties du végétal qui sont creusées en forme de canal. CANCELLÉ (de cancelli, treillis), expression appliquée à tous les organes des végétaux dont la forme réticulée présente une sorte de treillis, comme les feuilles de l’ouvirandra, de Mada- gascar, où Aydrogeton fenestralis, le calice de l'atractylis cancellata (sorte de chardon), le chapeau du {ycoperdon cancellatum (genre de champignon). CANNELÉ, qui a des cannelures, qui est | creusé en sillons réguliers, longitudinaux, rap- prochés. Tige cannelée. CAPILLAIRE (du lalin capillus, cheveu), fin, délié comme un cheveu. Organes capillaires, racines capillaires, ete. Capillaire indique plus de ténuité que filiforme. On applique substan- tivement et vulgairement, d'après les bota- nistes qui ont précédé Linné, le nom de capil- laires à un grand nombre de fougères toutes remarquables par la finesse du pétiole lui-même et de ses divisions, ainsi que par sa couleur et son brillant; ces sortes de fougères appartien- nent en général aux genres adiantum , asple- nium, polypodium ; tels sont le capillaire de AOL = CAR Montpellier (adiantum capillus veneris), le ca- pillaire du Canada (adiantum pedatum), le cé térach (asplenium ceterach), la sauve-vie (asple- nium recta muraria), le polytric (asplenium trichomanes ), le capillaire noir (asplenium adiantum nigrum), le capillaire blanc (polypo- dium rhæticum). Persoon a donné le nom de capillaria à un petit genre de champignons byssoïdes, caractérisé par des filaments grêles. CAPILLAMENT (capillamentum), nom donné par Tournefort aux filels des étamines. Feu usité, 1 CAPITE (du lalin caput, tête), en forme de tête; s'emploie pour désigner tous les organe: terminés en têle arrondie; se dit aussi d'as- semblages de fleurs, de feuilles , etc,, formant bouquets compaeles el arrondis. CAPITULE (de capitulum, petite (ète), nom générique sous lequel on désigne les plantes à fleurs composées, réunion de fleurs nombreuses très-rapprochées les unes des autres, à peine pédiculées sur un réceptacle, sommet dilaté du pédoncule commun, Le capitule est le mode d'inflorescence des synanthérées ; on le trouve aussi dans les dipsacées, les scabieuses, les globulariées, ele. Synonyme de calothide, d'an- thode, de céphalanthe, de glomérule. CAPSULAIRE (du lalin capsula, diminutif de capsa, boîte). Fruit capsulaire, fruit see, s’ouvrant par déhiscence on par disjonetion des valves qui composent les cloisons, ele, Les caryophyllées, les campanulacées, les papavéra- cées, les crucifères, les balsamines, etc., ont des fruits capsulaires. CAPSULE (même étymologie), sorte de fruit sec, monosperme ou polysperme, à formes très- variées et ordinairement déhiscentes; petiles loges qui renferment les semences et les grai- nes, et qui s'ouvrent spontanément en une ou plusieurs valves lorsque le fruit est parvenu à sa parfaite maturité. Capsule cylindrique, glo- buleuse, sphérique, ovoïde, courbée, comprimée, angulaire, torse, toruleuse, tronquée, univalve, bivalve, trivalve, quadrivalve, trigone, tétra- gone, pentagone, elc., ele, CARACTEÈRES (du grec y292x7n0,empreinle, marque, figure tracée sur une malière quel- conque, dérivé de 294560, j'imprime, je grave). En botanique, on appelle caractère d'une plante, ee qui distingue si bien une sorte de végétal de tous ceux qui ont plus ou moins de rapport avec lui, qu'on ne saurait faire con- fusion. On appelle caractère factice où artificiel celui qui se tire d'un signe de convention; caractère essentiel, un signe remarquable et si approprié à un genre de végétal qui le porte, qu'il ne peut convenir à aucun autre, et qu'au premier coup d'œil on le distingue facilement ; caractère naturel, celui qui se tire de toutes les parties de la plante, celui qui comprend le fac- tice et l'essentiel, et sert à distinguer les classes, les genres et les espèces; caractère habituel, celui qui résulle de l'ensemble, de la conforma- CAR tion générale d'une plante, de la disposition de toutes les parties considérées suivant leur posi- tion, leur accroissement, leur grandeur respec- tive, en un mot, suivant tous les rapports qui s'aperçoivent au premier coup d'œil; caractère classique, celui qui sert à distinguer les classes ; caractère générique, celui qui sert à former les genres ; positif, quand il est fondé sur la pré- sence des organes; négatif, quand il est fondé sur leur absence, CARCERULE (de rarcer, prison, carcerula, petite prison), nom donné par Desvaux et de Mir- bel, par correspondance de signification d'urri- cule, de samare, de scléranthe, de cystidium, à des fruits secs indéhiscents, comme ceux des amarantes, des urticées, de la belle-de-nuit, du tilleul, du frêne, de l’orme, ete. Peu usité. CARENE (du latin carena, dérivé du grec 22200, tèle, quille et flane d'un navire). En botanique, on nomme ainsi les deux pétales inférieurs des fleurs papilionacées, qui, par leur disposition, présentent quelque ressem- blance avec la carène d'une nacelle; feuille en carène ou carénée, celle qui est relevée dans le milieu par une saillie anguleuse et tranchante, CARENE, qui a la forme d'une carène; épi thète qui s'applique à certaines bractées, à cer- taines feuilles, aux spathelles et aux valves de certains fruits, qui, par leur forme, se rappro- chent de celle de la carène d'un navire, CARIOPSE ou CARYOPSE (du grec #49", tèle, &ÿz, figure), nom scientifique du grain quand il s’agit du fruit des céréales, fruit des plantes de la famille des graminées. CARIOPSIDE (même étymologie). Agardh applique celte qualification à une réunion cir- culaire de cariopses, comme dans les mal- vacées, CARONCULE (de caruncula, diminutif de caro, chair). La caroncule est un appendice charnu et de forme variable qui environne le hile ou ombilic de certaines graines, le renfle- ment de la surface de ces graines, qui entoure l'ombilie comme dans le haricot. CARPELLAIRE (de carpellum, tiré du grec kaonce. fruil), mot qui désigne la nature et les caractères de certains fruits. Voir CARPELLE. CARPELLE (mème étymologie). Cette déno- mination, qui correspond à celle de camare de M. de Mirbel, est appliquée par de Candolle aux fruits partiels des renonculacées, des alisma- cées, ete. Le carpelle, pris dans celte acception, est déhiscent ou indéhiscent, polysperme ou monosperne, sec ou charnu, libre ou soudé, Mais, d’après les plus récentes observations, les organes désignés sous le nom de carpelles, et qui constituent le verticille où la spirale d'or- ganes occupant la partie centrale de la fleur, sont en réalité des feuilles moditiées, Quelques auteurs, généralisant l'expression, l'ont appli- quée indifféremment au fruit des crucifères, des légumineuses, des rosacées, ete, CARPOPHORE (du grec xzpn6%, fruit, — 13 — CÉP wiw, je porte), prolongement de l'axe de la fleur qui élève la base de l'ovaire ou du fruit au-dessus de l'insertion des autres verticilles de la fleur; dénomination que Link donne à un support né du réceptacle et qui soutient le pis- til seulement, De Mirbel y a substitué le mot gynophore, qui signifie porteur de pistil, CARRE. Tige carrée, qui a quatre faces et quatre angles égaux. CARTACE (du latin charta, papier, carton), se dit des plantes ou des parties des plantes qui ont la texture et l'aspect du parchemin, comme le péricarpe du mouron des champs (anagallis urvensis), le tegmen du poirier commun, ele, CARTAGER, terme d'agriculture qui si- gnilie donner la quatrième façon à la vigne. CARTILAGINEUX (en lalin cartilaginosus, dérivé de caro, chair), qui est de la nature, qui a la consistance du tissu tenace, solide, quoique souple et élastique appelé en anatomie z00lo- gique cartilage. Feuilles cartilagineuses. CARYOPHYLLÉES, famille de plantes di- cotylédones à laquelle appartient l'œillet, autre- fois appelé caryophyllus, nom qui désigne à présent le giroflier, - CASQUE (eu latin galea, cassis). On donne ce nom, en botanique, à la lèvre supérieure des corolles bilabiées, quand elle af&cte la forme d'un casque; c'est ce qui a lieu dans un grand nombre d’orchidées pour l’ensemble des trois pièces externes du périanthe. CAUDEX, mot lalin qui signilie tige. Le cau- dex ascendant est la partie supérieure de la tige, le caudex descendant est l'extrémité qui s'enfonce dans la terre. CAULE (en lalin caulis). Mot francisé pour dire tige. CAULESCENT, qui porte une tige. CAULINAIRE, qui appartient à la tige. On appelle /eurlles caulinaires celles qui sont insé- rées le long de la tige, CAULOCARPIEN, mot créé par de Candolle pour désigner les végétaux vivaces ligneux dont les tiges donnent annuellement des fleurs et des fruits nouveaux. CAVITÉ. On appelle cavité ovarienne la partie creuse de l'ovaire. CELLULAIRE (du latin cellula), qui a des cellules ; Humboldt et de Candolle ont appliqué l'épithète de cellulaires aux végélaux dépourvus de vaisseaux et qui ne sont composés que de tissu à cellules, accolées les unes aux autres, comme les acotylédonées. CELLULES (de cellula, petite loge). Petites cavités susceptibles d’être isolées, vésicules ou utricules (voyez ces mots) ayant la forme ovale, oblongue ou hexagonale, et dont l'agrégation forme le tissu cellulaire de cerlains végétaux, comme les champignons les lichens, les algues, ete, CÉPHALANTHE (du grec xp, lête; &vioz, fleur; tête de fleur), dénomination cor- respondant à celle de calathide (voir ce mot) CEL et qui s'applique aux fleurs groupées en têle, de la famille des composées, CÉPHALODE (du grec x22:2100 6, en forme de tête. Nom donné par Spreingel aux apothèces ou apothécies (voir ces mots) des lichens, ar- rondies, ne présentant ni bordure ni bourrelet, el se produisant sur un pédicule, comme cela se voit dans les cénomyces.. CERACE (du latin cera, cire), qui a la con- sistance et l'aspect de la cire. CESPITEUX (de cespes, gazon). Qui croît en touffe serrée. CHAGRINÉ (du mot latin granulatus, qui a des graines), se dit des surfaces granuleuses ou rugueuses dans les plantes; s'applique à la peau de la graine dans certains cas, CHAIR (du Jatin caro). En bolanique, la chair est la partie pulpeuse du fruit formée sur- tout du tissu cellulaire rempli de liquide. CHALAZE (du grec yzrxow, je relâche), prononcez kalaze. Mot emprunté à la zoologie par Gœrtner, pour désigner le point qui cor- respond sur la tunique externe d’une graine, à l'insertion du cordon ombilical; le point de l’ovule où aboutit le raphé (Noir ces mots); l'ombilie ou hile interne. (Voir ces mots.) CHAPEAU ou €HAFITEAU. Nom du ren- flement de la partie supérieure charnue, sou- vent convexe, du champignon. CHAPELE®T. Se dil, en botanique, des ren- flements poreux ou ponctués qui se présentent aux divers points de jonction des végétaux, d’un organe qui offre une série de ces renflements séparés par des étranglements profonds. CHARACÉES, famille de plantes acoltylé- dones, aquatiques et submergées, ayant pour fspe le genre chara. CHARNU, se dit de {out organe épais, suc- eulent et d'une texture lâche, feuilles, fruit, albumen, ete. CHATON, inflorescence composée de fleurs se:siles el unisexuées sur un axe commun ; on l'observe surtout dans le groupe des amenta- cées (chène, saule, bouleau, ete.). CHAUME (du latin cu/mus). Tige simple, fistuleuse, noueuse, ordinairement cylindrique, comme celle des graminées. CHÉNOPODÉES, famille de plantes dicoty lédones ayant pour type le genre chenopodium (ansérine). Synon, : atriplicées, arroches, sal- solacées. CHEVELU, nom donné à l’ensemble des fibrilles ou dernières divisions très-fines de la racine, CHICORACÉES, tribu de la famille des composées ou synanthérées, dans laquelle les corolles sont déjetées en forme de languette (demi-fleurons de Tournefort), Synon, : liguli- Îlores, semi-flosculeuses, CHIFFONNÉ, plissé irrégulièrement. CHLÉNACÉES, famille de plantes dicotylé- dones composée d’un petit nombre de genres, qui croissent à Madagascar, = — COL CHLARANTHIE (pos, verdûtre, &vbes, fleur). État tératorolique dans lequel les orga- nes floraux présentent la couleur verte, la strue- ture et même la forme des feuilles ordinaires. La rose verte en est un exemple. CHLOROPRYLLE ({wp:s, verdàtre, gékcv, feuille). Matière verte qui colore le tissu cellu- laire de divers organes, et particulièrement des feuilles, des végétaux. CHROMULE (yp&uz, couleur). Employé souvent comme synonyme de chlorophylle, ce mot désigne d’une manière générale les malières colorantes contenues dans le tissu cellulaire des divers organes des plantes, CHRYSOBALANÉES, famille de plantes ayant pour type le genre chrysobalanus, dont une espèce esl l’icaco, CICATRICE, empreinte laissée par la chute d’un organe sur la surface qui le supportait. CIL, poil court et roide placé au bord d’une surface. CILIE, bordé de cils. CIRCINÉ, se dit des feuilles roulées en crosse, CIRRHIFORME, en forme de vrille. CISTINÉES, famille de plantes dicotylé. dones, ayant pour type le genre ciste. CITRIN, jaune-pâle, de la couleur du ci- tron. , CLADODE (1490, rameau). Rameau aplati en forme de feuille. CLASSE, deuxième degré de classification. Subdivision d’un embranchement, composée d’un certain nombre de familles, groupées d'après des caractères très - importants CLATHROÏDE, en forme de réseau à jour. €LAVIFORME, en forme de massue, CLINANTHE. Voyez RÉCEPTACLE. CLOISON, lame qui sépare les loges de l’ovaire ou du fruit. Elle est complète ou incom- plète. Les fausses cloisons sont de simples expansions cellulaires et membraneuses, CLOSFRE (*1wc7r9, fuseau). Cellule allon- gée en forme ‘de fuseau eb à parois épaisses, Synon. : fibres, COHÉRENCE, soudure des organes entre eux. S'applique aussi aux organes qui sont sim- plement agglutinés el peuvent se séparer sans déchirure, comme les anthères des balsa- mines, COIFFE, membrane qui recouvre le sommet de l'urne dans les mousses et les hépatiques. COLCHICACÉES, famille de plantes mono= colylédones ayant pour lype le genre colchique. Synon. : wrélanthacées. COLEOPITILE, cotylédon qui enveloppecom- plétement la plantule dans certaines familles de dicotylédones. COLÉORHUZE (xoece, fourreau, étz, ra- cine). Euveloppe de la radicule des embryons monocolylédonés, qui se perce ou se déchire, dans la germination, pour livrer passage aux radicelles, CON COLLATÉRAUX, se dit des ovules placés - côle à côte au même niveau. COLLECTEURS (collector, qui recueille). Poils courts, roides el papilleux, qui recouvrent le stigmate comme une espèce de brosse et ser- vent à retenir les grains de pollen. COLLERETTE, involucre formé de bractées disposées sur un seul rang, comme dans les ombellifères. COLLET, point de séparation entre la tige ou système ascendant et la racine ou système descendant. Synon.: mésophyte, nœud vital. COLORÉ, se dit de tout organe qui n’est pas vert, COLUMELLE , axe qui fit suite au pédon- cule et traverse l'ovaire ou le fruit. COLURE. Voyez LIGuLE. > COMBRÉTACÉES, famille de plantes dico- tylédones ayant pour {ype le genre combretum. COMMELYNEES, famille de plantes mono- cotylédones ayant pour type le genre comme- lyna. COMMISSURE, point de jonetion de deux organes qui se touchent par leurs bords. COMMUN , se dit du péliole des feuilles composées, qui porte plusieurs folioles ; des pédoneules qui portent, ou des involueres qui entourent plusieurs fleurs. COMPLET, se dit d’un organe pourvu de toutes les parties qu'il estsusceptible d’avoir dans le type le plus régulier et le plus parfait. Ainsi, une fleur est complète lorsqu'elle présente un calice, une ccrolle, un androcée et un pislil. COMPOSÉ, se dit, d'une manière générale, d'un organe formé de plusieurs autres ana- logues. Les feuilles du robinier, le fruit du pommier, l'ombelle de la carotte, etc., sont des organes COMPOSÉ. COMPOSÉES, famille de plantes dicotylé- dones, dont les fleurs sont réunies en capilule sur un réceptacle commun entouré d’un invo- lucre. Cette famille est la plus nombreuse du règne végélal. Nous cilerons comme exemples les genres chardon, chicorée, séneçon, as- ter, ele. Synon. : synanthérées. COMPRIMÉ , synonyme d'aplati. Le mot comprimé désigne plus particulièrement un or- gane aplati par une pression latérale, par op- position à déprimé, qui veut dire aplati de haut en bas. e CONCAVE. Se dit des organes dont le centre est enfoncé et les bords relevés, CONCENTRIQUE. Se dit des cereles ou des figures dérivées du cercle, qui ont un mème centre et sont en quelque sorte emboîtés les uns daos les autres. CONCEPTACLE. Réceptacle qui renferme des spores ou des gemmes, dans les crypto- games. CONCOLORE. Se dit de deux ou plusieurs organes ou parties d'organes présentant la même couleur. CONDUCYEUR (lissu). Tissu du style pré- ET = —#- CON sentant des passages au boyau pollinique pour pénétrer dans la cavité de l'ovaire. CONDUPLIQUÉ, plié en deux daus le sens de la longueur, comme les jeunes feuilles des cerisiers, des hêtres, ou les feuilles adultes des iris et des glaïeuls. Quelques végélaux ont aussi les pétales ou les cotylédons condupliqués. CÔNE, fruit agrégé, ovoïde ou arrondi, composé d’écailles ligneuses, coriaces, imbri- quées sur un axe commun. Tel est le fruit du pin. Synon.: strobile. CONFERVACÉES, famille ou tribu de plantes cryplogames, ayant pour type le genre con- ferve. CONFLUENT, se dit des organes on des parties d'organes qui, se dirigeant vers un mème point, arrivent à se confondre. CONFORME, organe de forme semblable à celle des organes analogues, CONGLOBÉ , se dit d'organes groupés en masse arrondie. CONIFEÈRES , famille de plantes dicotylé- dones, renfermant des arbres et des arbrisseaux qui ont généralement pour fruit un cône écail- leux. Tels sont les pins, les sapins, les cyprès, les genévriers, ele. CONIQUE, qui a la forme d'un cône, comme les réceplacles dans les capitules de plusieurs composées. CONJUGUÉ, se dit des feuilles ailées, dont les folioles sont disposées par paires, comme celles du sainfoin. Syuon. : oppositifoliés. CONÉ, se dit de deux feuilles opposées, soudées entre elles par leur base dans une assez grande étendue, comme dans la cardère, le chèvrefeuille, ete. CONNECTIF, prolongement du filet qui sé- pare les diverses loges d’une arthère. CONNIVENTS. Se dit des organes qui, écartés à la base, se rapprochent au sommet el finissent par se (oucher, mais sans se souder, CONOÏDE, dont la forme approche de celle d'un cône. CONSISTANCE, degré de mollesse ou de du- reté des tissus. Elle s'exprime par des termes de comparaison empruntés au langage vulgaire ; ainsi on dit : consistance charnue, cornée, pà- teuse, pulpeuse, osseuse, ele. CONSTANT (organe), qui ne manque ja- mais. CONTIGU, se dit d'un organe qui est sim— plement en contact avec un autre, sans adhé- rence. CONTINU, se dit d'un organe soudé à un autre, ou ne présentant pas d’interruplion. CONTOURNXÉ, tordu régulièrement, dans un même sens; telle est la préfloration de la co- rolle dans les malvacées. Synon, : tordu. CONTRACTÉ. Se dit d'organes resserrés pelolonnés. ; CONTRACTILITÉ, propriété que possèdent certains organes végélaux de se contraelen lors- L COR qu'on les touche ; telles sont les feuilles de la sensitive, les étamines de l’épine-vinette. CONTRAIRE, direction opposée à celle d'un organe pris pour terme de comparaison. CONVERGENT, se dit d'organes qui se di- rigent les uns vers les autres, el tendent à se réunir à un même point. CONVEXE, se dit, par opposition à concave, d’une surface dont le centre est élevé et les bords rahaissés. Synon, : bombé. CONVOLUTE, roulé en cornet ou en spi- rale. CONVOLUTIF, même significalion; s’ap- plique spécialement à la préloliaison et à la préfloraison. CONVOLVULACÉES. Famille de plantes dicotylédones, ayant pour type le genre con- voluulus (liseron). COQUE. Sorte de capsule. CORDÉ, en forme de cœur ; se dit surtout des feuilles, des pétales et autres organes minces. CORDIFORME, même signification ; s’ap- plique aux organes qui ont une certaine épais- seur, comme la capsule du polygala ; se dit aussi des feuilles. CORDON PISTILLAIRE, lissu conducteur | | latéral de l'embryon. Les cotylédons, qui va- au-dessous de la base du style. CORDON SUSPENSEUR, organe qui sup- porte l'embryon. CORIACE, se dit d’une membrane sèche et | | grands embranchements : les dicotylédonés, qui dont la consistance a quelque analogie avec celle du cuir. CORIARIÉES, famille de plantes dicotylé- dones ayant pour type le genre coriaria. CORNE, se dit d’un albumen qui à la con- | sislance el l’aspeel de la corne. CORNICULE , en forme de cornet, comme | les pétales des ancolies. COROLLE , verticille floral placé entre le calice et les étamines, chez la plupart des dico- tylédones , et n’offrant qu'accidentellement la couleur verte. Elle se compose de feuilles mo- difiées, appelées pétales, libres ou soudées, de forme et de couleur variables, La corolle peut être monopélale ou polypétale, régulière ou irrégulière, ete. (Voyez ces mots.) COROLLIFLORES, plantes dicotylédones à corolle monopétale insérée sur le réceptacle, et portant les élamines; ex. : la primevère, la pomme de terre. CORONULE, pelite couronne (voyez cou- ronne.) CORPS LIGNEUX, partie de la tige des arbres dicotylédonés, comprise entre la moelle et l'écorce, II est composé de couches concen- triques et emboîtées, plus ou moins régulières, dont le nombre est généralement égal à celui des années qui forment l’âge de l'arbre, CORPS REPRODUCTEURS. Voyez GRAINES et SPORES. CORTICAL, qui appartient à l’écorce, CORTINA, débris du voile qui restent adhé- 6 COU rents au pédicule ou aux bords du chapeau, dans les agarics. CORYMBE, inflorescence définie dans la- quelle les axes secondaires, parlant de points différents, arrivent au même niveau. Ex, : le cerisier mahalab ou de Sainte-Lucie. CORYMBIFÈRE, qui porte un corymbe. CORYMBIFÈRES, l’une des trois grandes di- visions ou tribu de la famille des composées, dans laquelle les capitules sont disposés en corymbe, ou mieux en cime corymboïde, comme, par exemple, dans les séneçons ou les cinéraires. Synon. : radiées. CORYMBIFORME, qui a la forme d’un co- rymbe. CORYMBOÏDE, qui ressemble à un co- rymbe, CÔTE, nervure médiane de la feuille, qui continue le péliole, CÔTES, arèles, mousses qui parcourent lon- gitudinalement le fruit des ombellifères, On dis- tingue les côtes primaires et secondaires; dor- sales, marginales où commissurales, latérales (voyez ces mots). COTONNEUX, couvert de poils abondants, mous, cour(s, entre-croisés et comme feutrés. COTYLEDON (xsr02n, écuelle), appendice rient en nombre, en volume et qui manquent souvent, constituent les premières feuilles de la plante. On divise le règne végélal en trois ont deux colylédons; les monocotylédonés, qui n'eu ont qu'un; les acotylédonés, qui en sont dépourvus. Voyez EuBrYoN. COTYLEDONAIRE, qui appartient aux co- {ylédons. COTYLÉDONÉ, pourvu de cotylédons. COUCHE, lame cylindrique de bois ou d'é- corce formée dans une année, COUCHÉ, se dit d’unetige quis'étend hori- zontalement sur le sol, mais sans prendre ra- cine, comme celle de la mauve. COULANT, tige filiforme couchée et ram- pante émeltant à chaque nœud des racines ad- ventives, comme dans le fraisier, la renoncule rampante, etc. Synon. : stalon. COULEUR. On trouve dans les végélaux toutes les couleurs, toutes les nuances, for- mant des associations très-diverses. Le vert est la teinte dominante; tout organe qui en pré- sente une autre est dit organe coloré. COURBE, se dit d’un embryon fléchi en are. COURBÉ, se dit de tout organe féchi en arc. COURONNE, réunion cireulaire des écailles ou lamelles pétaloïdes, qui naissent à la gorge de plusieurs corolles et périanthes, comme dans les lychnis, les lauriers-roses, les narcisses, etc. Calice persistant qui surmonte le fruit dans la plupart des végétaux à ovaire infère, comme le grenadier, le pommier, le pissenlit, ele. CRY COURT, se dit d'un objet moins long qu'un autre pris pour terme de comparaison, par exemple le calice par rapport à la corolle, le style par rapport aux élamines. Ce terme est essentiellement relatif, CRAMPONS, racines adventives qui naissent le long de la tige de certaines plantes grim- pantes, et servent à la fixer aux corps voisins, comme dans le lierre, les bignones. CRASSULACÉES, famille de plantes dicoty- lédones, ayant pour {ype le genre crassula. CRÉMOCARPE (zgeuo , suspendre, 229- ñ53, fruit), Nom donné par Mirbel au fruit des ombellifères, dans lequel chacun des deux akènes, à la maturité, est suspendu à l'extré- milé d'une division de la columelle. CRÉNELÉ, dont le pourtour est bordé de dents arrondies et obluses, séparées par des sinus aigus, comme dans le lierre terrestre. CRÉPU, fortement ondulé, comme les feuilles de certaines variétés de choux, de chicorées, de mauves, ele. Synon, : crispé, frisé. CRÈTE, nom donné à des appendices char- nus de nature et d'origine diverses. CREUX, se dit de tout organe qui n'est pas plein, comme les {iges de graminées, de plu- sieurs ombellifères, etc. Synon. : Jistuleux. CREVASSÉ, fendillé, comme l'écorce des vieux arbres, CRISPE, synon. de crépu. €CROCHU, recourbé en crochet, comme les poils des bardanes. CROISÉ, se dit des feuilles opposées, dont les paires se croisent alternativement à angle droit, de telle sorte que la tige présente quatre rangées longitudinales de feuilles, comme dans l'épurge, le phlox, les pimélées, ele. Synon. : décussé. CROSSE, mode d'enroulement particulier des feuilles des fougères et des cycadées, de l'inflorescence des borraginées, ele, Synon. : volute. CRUCIFÈRES, famille de plantes dicolylé- dones, dont la corolle est composée de quatre pélales disposés en croix. Elle renferme les choux, la girofée, le cresson, ele, CRUCIFORME, qui a la forme d'une croix, comme la corolle dans la girofée et les autres crucifores, CRUSTACÉS, se dit d'une enveloppeépaisse, - dure et fragile, comme le tégument des graines du ricin. CRYPTOGAMES, végélaux à organes sexuels non apparents, où du moins non conslilués par des élamines et des ovules. Synon. : acoly- lédones, inembryonés. CRYPTOGAMIE, vingl-qualrième classe du SITES | CYT système de Linné, reufermant lous les végé taux à fleurs invisibles, tels que les fougères, les mousses, les champignons, les algues. On donne aussi ce nom, dans la méthode natu- relle, à l’ensemble des familles cryptogames, et à la partie de la botanique qui traite de ces vé- gélaux. CRYPTOGAMISTE, botaniste qui s'occupe spécialement des plantes cryplogames, CUCULLIFORME, en forme de capuchon. CUCURBITACÉES, famille de plantes dico- tylédones, ayant pour type le genre cucurbita (courge). CUNEIFORME, se dit des feuilles triangu- laires étroites, dont la forme rappelle celle d'un coin à fendre le bois. CUPULE, involucre en forme de coupe, com- posé de bractées persistantes el élroilement soudées, comme dans le chêne, le chàtai- gnier, ele. CUPULIFÈRES, famille de plantes dicotylé- dones, formée aux dépens des amentacées et renfermant des arbres dont le fruit est envi- ronné entièrement, ou seulement à sa base, d'une cupule, comme le chêne, le chälaignier, lé hêtre,le noiselier, ele. CUPULIFORME, en forme de cupule. CURVINERVE, se dit des feuilles dont les nervures, d'abord parallèles ou convergentes, se rapprochent vers le sommet; lelles sont celles de la plupart des monocotylédones. CUSPIDÉ, terminé en pointe longue et aiguë. CUTICULE, lame extérieure de l'épiderme. CYCADÉES, famille de plantes dicotylédones, ayant pour type le genre cycas. CYCLANTÉES, famille de plantes monoco- {ylédones, ayant pour type le genre cyclan lus. CYCLE, ensemble des feuilles comprises entre deux de ces organes superposés sur l'axe, el qui font un ou plusieurs tours de spire. CYCLOSPERME, se dit d'une plante dont l'embryon est courbé en anneau autour d'un albumen central, CYLINDRIQUE, qui a la forme d'un cy- lindre, CYME, nom collectif des inflorescences défi- nies. On distingue des cymes dichotomiques, scorpioïdes, ombelliformes, corymbiformes, etc. (Voyez ces mots.) CYPÉRACÉES, famille de plantes monoco- tylédones, ayant pour type le genre cyperus. CYSTIDES, cellules saillantes qui se trou- vent sur le réceptacle des champignons. CYTINÉES, famille de plantes dicolylédones, ayant pour type le genre cytinus. DEH UT DIA D DÉBILE, grêle, faible, Se dit d'une tige | laisser échapper le pollen, Elle peut êlre {er- mince et qui n'est pas assez forte pour se sou- tenir. ‘ DECAGINE, qui a dix slyles, DECANDRE, qui à dix élamines. DÉCANDRIE, dixième classe du système ” sexuel de Linné, renfermant les plantes à dix étamines. DÉCIDU, très-cadue, qui tombe de bonne heure ou se délache au plus léger contact. Tels sont le calice des pavots, les pélales des hélian- thèmes. DÉCLINÉ, qui retombe en se recourbant en arc, comme les rameaux du saule pleureur. DÉCOMBANT, même signification, DÉCOMPOSE, se dit des feuilles pro- fondément découpées en divisions qui sont elles-mêmes subdivisées, comme celles de la carotte; ou des feuilles composées, dont les di- visions primaires sont elles-mêmes subdivi- sées en folioles, comme dans les féviers, les acacias, elc. , DECORTIQUE, privé d'écorce, DÉCOUPÉ, se dit d’un organe plus ou moins profondément divisé par des sinus aigus, DÉCURRENT, se dit des feuilles qui se prolongent sur la tige ou le rameau au-dessous de leur point d'insertion, comme dans les ono- pordons, les cirses, le bouillon-blanc; ainsi que des lames ou feuillels des amaniles et des agaries lorsqu'ils se prolongent sur le pédi- cule, DÉCURSIF, même significalion ; se dit sur- {out des nervures. DÉCUSSÉES, se dit des feuilles opposées dont les paires sont superposées en croix, comme dans le phlon décussé. Synon. : croisé, opposé eR croix. DÉDOUBLEMENT, phénomène qui consiste dans la production d’appendices par les feuilles ou par les pélales. 11 peut être normal ou acci- dentel. DEFINE, se dit des axes qui se lerminent par une fleur, comme la hampe de la tulipe; se dit encore du nombre des élamines, quand celui-ci ne dépasse pas dix ou douze. L'inflo- rescence définie est celle dans laquelle l'axe primaire se termine par une fleur; onlui donne aussi le nom de cyme (voyez ce mol). DEFLECHI, se dit d'un organe qui s'in- cline et retombe en formant l’are. DÉFLORAISON, chute des fleurs. DÉFOLIATION, chute des feuilles. DÉFORMATION, accident tératologique qui modifie et allère la forme des organes, Synon. : monstruosité. DEHISCENCE, Ouverture des anthères pour minale, longitudinale ou transversale, — Ou- verture du fruilmür qui laisse sortir les graines, Elle est septifrage, septicide, loculicide, termi- nale, ete, (Voyez ces mots). DEHISCENT (fruit), qui s’ouvre à la malu- rilé pour laisser échapper les graines, comme la gousse du pois où du haricot, DEÉLIQUESCENT, qui se résout en un li | quide aqueux, comme les champignons appelés coprins. DELTOÏDE, qui a la forme d'un triangle, comme le A etrec. DEMI-FLEURON. Fleur dont la corolle est iigulée ou déjefée en languelle, comme dans les chicoracées et la plupart des corymbifères. DENDROÏDE (Jivoc, arbre), qui a la forme ou l'aspect d'un petit arbre. DENSE, serré, compacte; se dil des inflo- rescences dont les fleurs sont très-rapprochées. DENT, on donne ce nom aux divisions cout- tes el (riangulaires des bords des organes, DENTÉ, se dit par opposilion à entier, des organes dont les bords présentent des dents, On dit denté en scie, quand les dents sont aiguës el dirigées vers le sommet de la feuille. DENTELÉ, qui présente des dents très-fines. DENTELURES, dents {rès-fines el serrées. DENTICULÉ, diminulif de dentelé. DÉNUDÉ, dépouillé d'épiderme ou d'écorce. DÉPRIMÉ , qui paraîl aplati par une pres- sion de haut en bas, Se dit aussi quelquefois d’un organe dont le centre est plus bas que les bords; mais il est mieux, dans ce cas, de dire concave, DESCENDANT, qui se dirige de haut en bas dans une ligne verticale, DESINENCE, mode de terminaison d’un or- gane, DIADELPHES (élamines), qui sont soudées par leurs filets en deux faisceaux, comme dans la fumeterre, ; DIADELPHIE (di, deux fois, 40e1v<, frère), dix-seplième classe du système sexuel de Linné, renfermant les plantes dont les élamines sont soudées par leurs filets en deux faisceaux. DIAGNOSE (droits, connaissance), des- criplion sommaire et caractéristique d’un genre ou d'une espèce. DIARENE (Ji, deux fois, à priv,, yat, s'ouvrir), fruit formé de deux akènes rappro- chés et soudés, comme dans les ombellifères, les caille-lait, ete. DIALYCARPELLÉ (ovaire, fruit) -(drxxd, délier, xaomis, fruit), dont les carpelles sont libres et non soudés entre eux. DIALYPETALE (corolle), dont les pilales DIG sont libres, non soudés entre eux. Synon. : lypétale. DIALYSÉPALE (calice), dont les sépales sont libres, non soudés entre eux. Synon. : polysé- pale, polyphulle. DIALYSTAMINÉ (androcée), à élamines libres, non soudies entre elles, DIANDRE (9, deux fois, @yfp, &90:, homme), fleur à deux élamines, comme la vé- ronique. DIANDRIE, deuxième classe du système sexuel de Linné, renfermant les plantes à deux élamines. DIAPHANE (dexyzivo, faire voir au travers), demi-transparen!t, comme un grand nombre de corolles. DIAPHRAGME (di, à travers, opdyus, clèlure), cloison transversale qui partage cer- laines cavilés, comme la tige des graminées, les gousses de plusieurs légumineuses, ele. DICHOTOME (deycreuiw, couper en deux parlics), divisé en deux, bifurqué, comme les tiges des valérianes. DICHOTOMIE, bifureation. DICHOTOMIQUE déterminer les végétaux par une série de ques- lions, dont chacune donne à choisir entre deux lermes opposés. DICLINE (6, deux fois, #Atm, it. Se dit des \égélaux qui portent les organes mâles et les femelles dans des fleurs différentes, soil sur le même pied (maïs), soit sur deux pieds dis- tinels (chanvre). DICLINIE, nom donné par Richard à la po- (méthode), qui permet de | 0 quinzième classe de Ja méthode de Jussieu, qui | renferme des végétaux à fleurs diclines, DICOTYLÉDON , DICOTY LÉDONE, DI- COTYLE SDONÉ (Sie, deux fois, x:7ÿ2n, écuelle), muni de deux cotylédons entiers ou lobés, DIDYME, formé par la réunion, la soudure |! de deux organes globuleux, comme les anthères des euphorbes, les fruits des caille-lait, ete, DIDYNAME, (ds, deux fois, düvaut:, puis- sance), $e dit des fleurs, qui ont quatre éla- mines, dont deux plus longues, comme le muflier. DIDYNAMIE, qualorzième classe du sys- tème de Linné, renfermant les plantes dont les fleurs ont quatre élamines , dont deux plus longues. DIFFLUENT, qui se résout en un liquide agueux. Synon.: Déliquescent. DIFFUS, se dit des tiges ou des rameaux étalés et entre-croisés sans ordre apparent. DIGITALIFORME, en forme de dé à coudre, DIGITÉ, dont la disposition rappelle celle des doigts écartés. Se dit des feuilles com- posées palmées, où à folioles disposées en éventail, comme dans les lupins, le marronnier d'Inde, ete. DISITINERVE, feuille dont les nervures primaires partent de la base en divergeant ou en rayonnant, Synon.. palminerve. DIS DIGITIPENNÉ, se dit d'une feuille décom- posée, dont les divisions primaires se subdi- visent elles-mêmes en folioles disposées de chaque côté du pétiole. DIGYNE (dis, deux fois, yuvr, femme), se dit d'un ovaire composé de deux carpelles libres ou d'une fleur qui porte deux slyles, DIGYNIE, ordre qui se relrouve dans plu- sieurs classes du système de Linné et qui ren- ferme les fleurs à deux styles. .DILATÉ , élargi, comme la gorge de la curolle dans la consoude, ou les filets des éta- mines dans le nymphéa. DILLÉNIACÉES , famille de plantes dico- tylédones ayant pour type le genre Dillenia. DIMIDIÉ , réduit à moitié ou parlagé en deux moiliés. DIMÈRE, composé de deux pièces. DIOECIE, vingt-deuxième elasse du système sexuel de Linné, renfermant les végélaux dioïques. DIOÏQUE (J;, deux fois, cf4:ç, maison), se dit des végétaux qui onl les organes mäles et les femelles portés sur deux pieds distincts, comme le chanvre, le saule, ete. DIOSCORÉES, famille de plantes monoco- {ylédones ayant pour type le genre Dioscorca (igname). DIPÉRIANTRÉ (dis, deux lois, #épi, autour, avbes, fleur), muni d'un périanthe double, l'un extérieur (calice), l’autre intérieur (corolle). DIPÉTALE, à deux pétales. DIPHYLLE, à deux feuilles. DIPLOPÉRISTOME, à double péristome ; se dit des mousses dont l'urne a son ouverture munie de deux rangées de dents. DIPLOSTÉMONE, fleur qui a les élamines en nombre double de celui des pétales, DIPSACÉES , famille de plantes dicoty- lédones, ayant pour type le genre Dipsacus. DIPTÈRE (de, deux fois, #repév, aile), muni de deux membranes en forme d'ailes, comme le fruit des érables, DIPTÉROCARPÉES, famille de plantes di- colylédones ayant pour type le genre Diptero- carpus. DIRECTION, se dit du seus dans lequel s'étendent et se développent les divers organes, DISCIFORME, qui a la forme d’un disque, comme le stigmale des pavots. DISCOÏDE, même signification. DISCOLORE, qui est de deux couleurs dif- férentes, comme les feuilles du peuplier blane, de l'ulmaire, de l’orlie blanche, ete., dont les deux faces présentent des nuances frès-dis- linctes. DISÉPALE (calice), formé de deux sépales, comme dans le pavot, la chélidoine, ele. DISJONCTION, anomalie ou accident téra- tologique résultant de la séparation de deux organes qui sont soudés à l'état normal. DISPERME (9%, deux fois, sxsgux, graine), qui renferme deux graines, ECG DISPOSITION, arrangement des divers or- ganes entre eux. DISQUE, corps glanduleux qui se trouve dans la fleur et présente des différences très- grandes dans sa forme, son volume, sa posi- tion, ete. — On donne aussi ce nom à l’ensemble des fleurs centrales (fleurons), dans les corym- byfères. DISSEMINATION, phénomène physiolo- gique qui a lieu quand les graines se détachent de la plante et se répandent à des distances plus ou moins grandes. DISSÉQUÉ, très-découpé, divisé en lanières ftroiles, comme les feuilles du fenouil. DISTANT, éloigné, écarté, comme les feuilles sur la tige ou les rameaux, les fleurs dans les inflorescences lâches, ete. DISTINCT, signifie {tantôt visible, apparent, tantôt libre, séparé, non soudé. DISTIQUE (dk, deux fois, otiyc, rang), disposé sur deux rangs opposés, comme les feuilles de l’orme, du tilleul, du cyprès dis- tique, ete. DITROPE, (9, deux fois, rpëxw, (ourner), qui fait deux tours sur lui-même. DIURNE (fleur), qui s'épanouit dans le jour. DIVARIQUE, se dit des rameaux qui forment avec la tige un angle droit. Synon. : squarreux. DIVERGENT, se dit des organes (styles, nervures), qui, juxtaposés à la base, s’éloignent l'un de l’autre vers le sommet. — 0 — ELA DIVISION, partie d'un organe. DODECANDRE (dw)exz, douze, 4vño, &v- d'pcs, homme), qui a onze à vingt étamines. DODECANDRIE, onzième classe du système de Linné, renfermant les plantes dont les fleurs ont douze élamines. DORSAL, qui est du côté du dos ou qui appartient au dos. DOS, face inférieure des feuilles, face inté- rieure des carpelles, DOUBLE (fleur), dans laquelle le nombre normal des pièces de la corolle ou même des corolles entières est augmenté par diverses causes. DRAGEON, jeune tige émise par les parlies souterraines de plusieurs végétaux vivaces ou arborescents. Syn.: surgeon. DRESSE, se dit de tout organe dont la di- rection est à peu près verticale. DROIT, se dit de tout organe qui ne pré- sente dans toute sa longueur ni angle ni courbure. DROSÉRACÉES, famille de plantes dicoly- lédones, ayant pour {ype le genre Drosera. DRUPACE, qui est de Ja nature de la drupe. DRUPE, dans le sens le plus général, dé- signe un fruit charnu qui renferme un noyau, une ou plusieurs graines. Ex.: l’abricot, la cerise, la prune, la pêche, le cornouiller. DRYMYRRHIZLES. Synon. d'Amomées, E ÉBENACÉES, famille de plantes dicolylé- dones, ayant pour type le genre Diospyros, dont une espèce fournit l’ébène. Synon. : dios- pyrées. ÉCAILLE, organe appendiculaire, de forme, “de couleur et de consistance variables, et qui résulte de l'avortement de üivers organes appen- diculaires, feuilles bractées, sépales, ele, ÉCAILLEUX, qui à la forme et la consis- lance d’une écaille, ou qui est muni d'écailles. ÉCARTÉ, se dit des organes séparés par un intervalle plus grand que dans les cas ordi- naires analogues. ÉCHANCRÉ, se dit d'un ogane dont le sommet est marqué, creusé d'un sinus peu profond en forme de croissant, Synon.: émar- giné. ÉCORCE, partie extérieure de Ja tige dans ls végétaux ligneux; elle est surtout très-dé- veloppée dans les arbres dicotylédonés. Elle se rompose de couches annuelles, bien plus minces et moins apparentes que celles du bois. Elle se dislingue encore en ce qu'elle ne renferme ni lractées, ni vaisseaux ponelués; mais elle possède seule, à l’intérieur, des vaisseaux lali- cifères, ÉCUSSON, nom donné à divers organes des graminées et des lichens. En horliculture, l'écusson est une plaque d'écorce munie d'un bourgeon au centre, et qui sert pour la grelfe. Les poils des élæaguées ont reçu aussi le nom de poils en écusson. EFFILÉ, étroit, longuement afténué. EFFLORESCENCE, sorle de poussière glauque répandue sur les prunes, sur les feuilles de choux, elec. On l'appelle vulgairement fleur. ÉGAL, se dit des organes qui ne présentent entre eux aucune différence de grandeur, par exemple les pélales d’une corolle régulière. ÉLANCE, se dit d'une tige droile, mince et élevée, comme celle des palmiers. ÉLARGI, se dit d'organes qui présentent sur un point une augmentation considérable en largeur. 4 ÉLASTICITÉ, propriété que possèdent cer- {ains organes végélaux de se détendre ou de se contracter brusquement comme un ressort, On l’observe dans les élamines des kalmias el des orties, la capsule des balsamines el des sabliers, ete, ÉLATERES, nom donné à divers organes END des prêles et des hépatiques, qui s'ouvrent avec élasticité. ÉLATÉRIE , fruit des euphorbiacées, qui s'ouvre dans plusieurs cas avec élasticité. ÉLATINÉES, famille de plantes dicotylé- dones, ayant pour type le genre Élatine. ÉLÉAGNÉES, famille de plantes dicotylé- dones, ayant pour type le genre Elæagnus. ELLIPSOÏDE, dont la coupe longitudinale a la forme d'une ellipse. Synon.: ovoïde, ELLIPTIQUE, surface qui a la forme d'une fellipse. Synon.: ovale. ÉLONGATION, allongement normal ou {é- ratologique. ÉMARGINÉ. Synon, d'échancré. EMBRASSANT, se dit des pélioles ou des feuilles dont la base entoure la tige ou le ra- meau, comme dans les ombellifères. Synon.: amplexicaule. EMBRYOGÉNIE, élude du développement de l'embryon. EMBRYOLOGIE, étude ou examen de l’em- bryon. EMBRYON, corps organisé renfermé dans la graine et qui contient lui-même le germe ou le rudiment de Ja plante. Synon.: plantule, germe. EMBRYON FIXE, nom donné aux bour- geons. F EMBRYONE, se dit des végétaux qui pos- sèdent un embryon, Synon.: cotylédonés, phanérogames. EMBRYONAIRE, qui appartient à l'embryon ou qui en fail partie. EMBRYOTÉGE, sorte d'opercule qui re- couvre l'embryon de certaines graines, et qui s'écarte ou se détache dans la germination pour livrer passage à la radicule. ÉMERGÉ, se dit des plantes aquatiques, dont le sommet seulement se développe à l'air libre. ÉMOUSSÉ, se dit d'une pointe obluse. EMPHYSÈME (Evgvogo, enfler). État d'un tissu dont les mailles sont distendues par l’air ou par d'autres gaz, EMPHYSÉMATEUX, tissu atteint d'emphy- sème. EMPREINTE, marque laissée en creux à la surface des roches par les tiges, les feuilles ou les autres organes des végétaux fossiles. ENDOCARPE (d'#de, en dedans, x29755, fruit), couche interne du péricarpe dont la con- sislance peut être membraneuse (comme dans l'orange), cornée (dans la pomme), ligneuse (dans l'abricot). | ENDOGENES (d'éydey, en dedans, el yewao, j'engendre), nom donné par De Candolle aux végétaux monocotylédones, qu’on a regardés à tort comme s’aceroissant de dehors en dedans. Synon.: monocotylédones. ENDOPLEVRE (d'évYe, en dedans, r2evox, côté), membrane interne du tégument de la | ÉPA graine, celle qui recouvre immédiatement l'a- mande, ENDORHIZE (d'£/Jey en dedans, 5{%z,racine), embryon dont la radicule est renfermée dans une coléorhize qu'elle perce dans l'acte de la germination, ENDORUHIZES, grande division du règne végétal, renfermant toutes les plantes à em- bryon endorhize. Synon, : endogènes, mono- cotylédones. ENDOSMOSE, EXOMOSE (d'éydc, dedans, et uw, dehors, ou, courant), phénomène physique consistant dans la tendinee qui existe entre deux liquides d’inégale densité à se mélanger et à se mettre en équilibre de densité, L’endosmose joue un grand rôle dans l'absorption des liquides par les organes des plantes. ENDOSPERME (d'éyde, en dedans, oxézuz, graine). Synonyme d'a/bumen el de périsperme (voir ces mots). ENDOSPERMIQUE , pourvu d'un endo- sperme, qui appartient à l’endosperme. ENDOSTOME (d'£d'e, en dedans, crée, ouverture, bouche), ouverture de la membrane interne de l'ovule. ÉNERVE. Feuille énerve, feuille dépourvue de nervures apparentes. ENFLÉ, se dit d’un calice mince et vésicu- leux, comme celui du silene inflata, de l'alké- kenge, ete, ENGAÏNANT, se dit d'un pétiole ou d'une feuille qui entoure complétement , jusqu’à une certaine hauteur au-dessus du nœud, la tige ou le rameau, comme dans les graminées, ENGAÏÎNÉ, se dit d’une tige ou d'un rameau entouré d'une feuille engaînante. ENNÉANDRE (éwiz, neuf, vip, &vdpée, homme), fleur qui a neuf étamines, ENNÉANDRIE, neuvième classe du système de Linné, comprenant les plantes dont la fleur a neuf éfamines. ENROULÉ, roulé en dedans. ENSIFORME (du latin ensis, épée, forma, forme), en forme de lame d'épée, comme les feuilles des iris et des glaïeuls. ENTIER , se dit d'un organe, d'une feuille, par exemple, dont les bords ne présentent ni division ni découpure. ENTONNOIR (calice ou corolle en), dont le tube s'évase de la base au sommet, de manière à figurer un entonnoir. ENTRE=NOEUDS, intervalle qui sépare sur la tige ou sur le rameau deux nœuds voisins.’ On dit aussi mérithalle. ENVELOPPE HERBACEE, deuxième cou- che de l'écorce située au-dessus du liber. ENVELOPPES FLORALES, verticilles (pé- rianthe, calice, corolle), qui entourent les or- ganes sexuels. ÉPAIS, se dit d'un organe dont l'épaisseur est plus grande que celle de la plupart des or- ÉPI ganes analogues ; telles sont les feuilles des aloès et, des joubarbes. ÉPAISSI, renflé à son sommet, comme le pédoneule des tagetes et d'autres composées. EPARS, se dit d'organes dispersés sans ordre apparent. Les feuilles dites éparses ont en réa- lité une disposition régulière, mais souvent peu visible, Voyez PnyYLLOTAXIE, ÉPERON, appendice plus ou moins aigu qui existe dans certaines fleurs, {elles que le pied- d’alouette, la capucine, la linaire, ete. L'épe- ron est souvent rempli d'un liquide sucré. ÉPERONNÉ, muni d'un éperon. ÉPHÉMÈRE (ix!, pendant, ué2x, jour). Se dit des fleurs qui s'épanouissent et se flétrissent dans la même journée, et, en général, de celles qui ne durent que peu de temps. . ÉPI, inflorescence indéfinie, composée de fleurs hermaphrodites, sessiles sur un axe com- mun, Ex. : le plantain. L'inflorescence du blé, de l'orge, etc., n'est pas un vérilable épi, mais une panicule spiciforme, composée de petits épis ou épillets. ÉPIBLASTE (ir, sur, fañornuz, germe). Petite écaille membraneuse qu'on observe, dans l'embryon des graminées, sur le cûté opposé au cotylédon, et que quelques hotanistes regardeni comme la deuxième feuille de l’em- bryon. EPICARPE (iri, sur, x29m6, fruil), couche extérieure du péricarpe, vulgairement appelée peau du fruit, quelle que soit l’origine de cet or- gane, qu'il apparlienne au carpelle (comme dans la pêche), au calice (comme dans lapomme), au réceplacle extérieur (comme dans la figue). EPICOROLLIE, nom donné par Richard à la dixième el à la onzième classe de la mé- thode de Jussieu, renfermant les plantes dont la corolle monopétale est épigyne ou insérée sur l'ovaire. ÉPIDERME (ërt, sur, dépux, peau). Couche qui enveloppe presque foules les parties du vé- gétal. ÉPIDERMOÏDE, qui est de la nature de l’épiderme où qui appartient à l'épiderme. ÉPIGÉ (ëxi, sur, ÿñ, terre). Silué au-dessus du sol. Se dit des cotylédons qui sortent de terre dans la germination, par opposition aux cotylédons Aypogés ou souterrains. ÉPIGÉNÈSE (rt, sur, yéveou, génération). Théorie d'après laquelle, selon Endlicher et Schleiden, le germe de l'embryon serait dé posé dans l’ovule pendant l'instant où la fécon- dation s'opère, d'où il s'ensuivrait que l’ovule ne fournirait pas l'embryon, mais en serait seulement le berceau et en même temps la nourrice, ÉPIGYNE (ér:, sur, yuyn, femme, femelle). Se dit de tout organe (corolle, disque, éta- mines, ele.) inséré sur le pistil. ÉPIGYNIQUE, $ ‘applique à l'insertion des élamines, ete, quand elle se fait sur le pistil. ÉPILLET, petit groupe de fleurs qui forme 2 — ERI le véritable épi dans les graminées, et dont la réunion constilue une panicule spicilorme, vulgairement appelée épi, ÉPINE, appendice terminé en pointe aiguë, et qui provient de la dégénérescence et de l’a- vortement d'organes divers, des rameaux dans le prunellier, des stipules dans le robinier, des nervures des feuilles dans le houx, des hractées dans l’artichaut, etc, 11 ne faut pas confondre les épines avec les aiguillons (V, ce mot). ÉPINEUX, armé d'épines. ÉPIPÉTALE, se dit des étamines lorsqu'elles sont soudées avec les pétales, ÉPIPÉTALIE, nom donné par Richard à la douzième classe de la méthode de Jussieu, ren- fermant les plantes dicotylédones à corolle monopélale et à étamines épygynes. ÉPIPHRAGME (éri, sur, gpéyux, cloison), Membrane qui ferme l’urne, dans les mousses, après la chute de l opereule, ÉPIPHYLLE (èr:, sur, uücv, feuille). Se: dit des fleurs qui paraissent insérées sur des feuilles. Mais ces prétendues feuilles sont des organes différents qui n’ont que la forme fo- liacée; tels sont les rameaux dans le fragon, les bractées dans le tilleul, ete. ÉPIPHYTE (ëxt, sur, œur“, plante). Se dit des végélaux qui croissent sur d'autres espèces, mais en faux parasites et sans se nourrir aux dépens de celles-ci. Tels sont le lierre, les orchidées épiphytes, ete., tandis que le gui et la cuscute, par exemple, sont de vrais parasites. EPIRHIZE (ix!, sur, 6£æ, racine). Se dit des plantes qui vivent en parasiles sur les racines des autres, comme les orobanches, Ehypociste, ÉPISPERME (iri, sur, sRépux, graine). En- veloppe ou tégument de la graine, appelé aussi spermoderme el vulgairement peau. ÉPISPERMIQUE, qui appartient à l'épis- perme. Se dit aussi, mais rarement, de l’em- bryon, quand, par suite de l’absence de l’al- bumen, il est immédiatement recouvert par l'épisperme, : ÉPISPORE (ir?, sur, cro4, semence), En- veloppe des spores dans les urédinées, ÉPISTAMINIE, nom donné par Richard à la cinquième classe de la méthode de Jussieu, comprenant les plantes dicotylédones apélales, à élamines épigynes. ÉQUINOXIAL, se dit des fleurs qui s'ouvrent et se ferment plusieurs jours de suile à des heures déterminées, ÉQUISÉTACÉES , famille de plantes eryp- togames ayant pour type le genre Equisetum (prèle). ÉQUITANT (equitare, aller à cheval), Se dit des organes pliés longitudinalement et comme à cheval l'un sur l'autre. Tels sont les feuilles des iris et les cotylédons des cruci- fères. , ÉRICINEES , familles de plantes dicoty- FAM lédones ayant pour typele genre Erica(bruyère). ÉRODÉ (erodere, ronger), se dit des feuilles ou des autres organes irrégulièrement dentés et comme mordus ou rongés. ERYTHROXYLÉES, famille de plantes di- colylédones ayant pour type le genre Eri- throxylon. ESPÈCE, l'un des termes scientifiques les plus aisés à comprendre et les plus difficiles à définir exactement. On s'accorde à regarder l'espèce comme la réunion de tous les individus dont la ressemblance est telle qu'on peut les supposer {ous issus du même individu. Voir, du reste, la Botanique générale, où cette impor- tante question est trailée avec tous les détails nécessaires, ESSENTIEL, se dit des organes indispen- sables à la reproduction de l'espèce, comme les anthères et les ovules. : ESTIVAL, se dit des fleurs qui s’épanouissent dans le courant de l'été, ESTIVATION, synon. de préfloraison (V, ce mol;. ÉTAGÉ, se dit d'organes ou de parties d'or ganes placés par couches superposées. ÉTALÉ, se dit des organes (rameaux, pé- {ales, feuilles), qui forment un angle très- ouvert ou presque droit avec l'axe qui les supporte. ÉTAMINE (stamen). Organe mâle de la fleur. L'ensemble des étamines se nomme Androcée, ÉTENDARD, pétale supérieur de la corolle des légumineuses ou papilionacées. ÉTOILÉ, se dit de tout organe dont les par- ties sont disposées horizontalement comme les rayons d'une étoile, …ÿ8 = FAS ÉTROIT, dont la longueur dépasse de beau- coup la largeur. ETUI MEDULLAIRE, cylindre de tissu fibro-vasculaire qui renferme la moelle dans les dicotylédones. EUPHORBIACÉES , famille de plantes di- colylédones ayant pour type Île genre Eu- phorte. EVOLUTION (evolvere, dérouler), Dévelop- pements successifs d'un être où d'un organe depuis son origine jusqu'à l'état parfait, EXALBUMINE (ex priv., albumen). Se dit d'une graine dépourvue d'albumen ou péris- perme. EXCENTRIQUE, se dit d'un embryon situé en dehors de l'axe de l'albumen. EXCITABILITÉ, propriété que possèdent cerlains organes végétaux de manifester, au contact d’un corps étranger, des mouvements qui paraissent spontanés. EXCRÉTION , fonction par laquelle le vé- gélal rejelle au dehors des matières susceptibles de se concréter. EXOGÈNES (£o, en dehors, ye40, en- gendrer), Nom donné par De Candolle aux végélaux dicotylédones dont la lige s'accroît de dedans en dehors. EXORWIZE, embryon dont Ja radicule est nue et non recouverte par une coléorhize, EXOSTOME (#0, en dehors, o+cu.x, bouche). Ouverture de la membrane interne de l'ovule, qui devient le micropyle dans la graine. EXTRORSE, se dit des élamines dont les anthères s'ouvrent par une fente tournée en dehors de la fleur, comme dans les cléma- lites, . F FACE, se dit des diverses surfaces que pré- sentent les objets plans ou prismatiques, Ex.: les deux faces d'une feuille, FACIES, mot lalin qui signille aspect, et qui est passé dans le langage vulgaire pour désigner le port, le coup d'œil général ou d'ensemble d'une plante, Synon.: habitus. FADE, presque entièrement privé de saveur. FAISCEAUX, agrégats résultant de la juxta- position de fibres et de vaisseaux. Ex.: les faisceaux fibro-vasculaires du bois, des pétioles, des nervures, ete. FALCIFORME, en forme de faces. FALQUÉ, même signification. FALSINERVES, se dit des frondes des fucus, dont les nervures sont composées de tissu cellulaire allongé et ne contiennent pas de vaisseaux, FAMILLE, groupe naturel de plantes, formé de plusieurs genres qui se ressemblent par des caractères très-imporlants, comme ceux de la fruclification. Un genre peut former à lui seul une famille, s'il ne présente pas un? analogie suîMisante avec les familles voisines, FARINEUX, se dit de tous les organes qui ont l'aspect ou la consistance de la farine, comme l'albumen du froment, les eMorescences quicouvrent les feuilles de certaines plantes, ete, FASCIATION (fascia, bandelelte), défor- mation ou accident tératologique, par suite duquel les tiges ou les rameaux, au lieu de rester cylindriques, prennent une forme aplatie où foliacée. Cet accident peut devenir constant dans certains genres, espèces ou variétés, comme dans les opuntias, les phyllocactes, le fragon, l'amarante à crêle, ele. La fasciation résulle quelquefois de la soudure de deux ou plusieurs organes cylindriques voisins. FASCICULE, mode d'inflorescence définie dans lequel plusieurs fleurs sont très-rappro- chées et comme réunies en un faisceau com pacte. i FIB — 2 FASCICULÉ , se dit des divers organes, mais plus particulièrement des feuilles assez rapprochées pour figurer un faisceau, comme dans les pins, les cèdres, ete. FASCIE, tige ou rameau qui on pris une forme aplatie ou rubanée. FASCIÉ, se dit d’un organe déformé par une fasciation. FASTIGIÉ, se dit d’un végétal dont les ra- meaux sont dressés contre la fige, comme le peuplier d'Halie. FAUVE, couleur jaune, tirant un peu sur le rougeûtre, comme celle du cuir lanné. FAUX, se dit d’un végétal ou d’un organe qui ressemble à un autre par l'aspect extérieur, mais non par la structure ou par les caractères essentiels. FÉCONDATION, fonction physiologique par laquelle un ovule éprouve le contact et l'in- fluence du pollen, et devient dès lors apte à se {ransformer en graine. FÉCULE. Voyez ADO. FEMELLE, se dit d'une fleur privée d'éla- mines, et ne renfermant que le pistil. FENDU, se dil d’un organe simple dans une partie de sa longueur et divisé dans l'autre partie, FERRUGINEUX, couleur d’un roux noi- râlre, qui rappelle celle du fer oxydé ou rouillé. FERTILE, se dit des étamines et des pislils, qui renferment un pollen ou des ovules assez bien constitués pour que la fécondation it lieu. FÉTIDE, sante. FEUILLE (du latin folium), expansion aplalie et membraneuse, ordinairement verte, portée sur la tige ou sur les rameaux. Dans l’acceplion la plus large, ce terme a poursynonyme organe appendiculaire. Les feuilles présentent, dans leur forme, leur structure, leur étendue, leur couleur, leur disposition, leur nervation et en général dans tous leurs caractères, des varia- tions nombreuses qui ont été exposées en détail dans la Botanique générale. FEUILLÉ, qui est pourvu de feuilles, FEUILLET, s'emploie quelquefois comme synonyme de couche du liber. On donne aussi ce nom aux lames rayonnantes qui garnissent la face inférieure du chapeau des agaries. FEUILELU , se dit d'un végélal couvert de feuilles grandes, nombreuses el rapprochées. FIBRE, organe élémentaire intermédiaire entre la cellule et le vaisseau, ou sorte de cel- lule allongée et à parois très-épaisses. Ce sont les fibres qui forment le bois, les matières {ex- tiles de la tige des végétaux, ete. Ce mot s'em- ploie aussi quelquefois comme synonyme de tissu fibreux où de prosenchyme. FIBRES RADICALES, radicelles ou der- nières divisions des racines, grêles el très- déliées, : infect, d'une odeur repous- + FLO FIBREUX, qui est de la nature des fibres ou qui se compose de fibres, FIBRILLE, pelit faisceau fibreux isolé. FIBRO=VASCULAIRE (faisceau), composé de fibres et de vaisseaux entremêlés, FICOÏDÉES, famille de plantes dicotylé- dones, ayant pour {ype le genre ficoïde (me- sembryanthemum). On dit aussi mésembryan- thémées. ; FILAMENT, expression vagué et mal définie servant à désigner divers organes qui ont l’ap- parence d'un fil. S'emploie quelquefois comme synonyme de Jiler. FILET, parlie inférieure et accessoire de l'étamine ; organe généralement filiforme el blanchàätre, qui supporte l’anthère, et qui man- que quelquefois. Les filets peuvent êlre égaux ou inégaux, libres ou soudés en un ou plusieurs faisceaux. FILIFORME, qui ressemble à un fil. FILICINÉES, classe renfermant les fougères et quelques familles voisines, FIMBRIE, voyez FRANGÉ. FISTULEUX (/istula, chalumeau), Se dit d'une tige cylindrique et creuse à l’intérieur, comme celles des graminées et de plusieurs ombellifères. FLACOURTIANÉES, famille de plantes dico- tylédones qui renferme le genre flacourtia. Synon.: biracées, FLÉCHI, courb£ accidentellement, comme les rameaux chargés de fruits. FLEUR, appareil composé d'organes .essen- liels ‘étamines etpistils) et d'organes accessoires (périanthe, calice, corolle), et auquel succède ordinairement le fruit. FLEURAISON, voyez FLORAISON, FLEUROSS, fleurs à corolle monopétale et fubuleuse qui occupent Ja totalité du capitule dans les carduacées et Ja partie centrale dans la plupart des corymbifères. Les fleurs en lan- guette qui occupent la circonférence dans celles-ci et toute la surface du capitule dans les chicoracées sont appelées demi-fleurons, FLEXIBLE, se dit des liges et des rameaux qui se plient aisément el sans se rompre. FLEXUEUX, se dit des organes qui pré- sentent des courbures allernalives dans des sens opposés. FLOCONNEUX , recouvert d’un duvet qui s'enlève facilement par paquets ou par peloltons, comme les tiges et les feuilles de quelques espèces de houillon-blane. FLORAISON, période pendant laquelle les fleurs d'un végétal s'épanouissent ensemble ou successivement. On prend aussi quelquefois ce terme comme synonyme d'épanouissement ou d'anthèse. FLORAL, qui est relalif à la fleur ou qui avoisine Ja fleur. FLORE. On désigne sous ce nom l’ensemble des espèces végélales d’une région plus ou moins étendue, et le livre dans lequel ces FOU espèces son£ décrites et classées. La flore fran- çaise de Lamarcek et de De Candolle estun exem- ple “célèbre. Le mot flore s'applique aussi à certains groupes de végétaux et aux ouvrages qui les décrivent, C'est dans ce sens qu'on dit flore médicale, flore agricole, flore fores- tière, ete. Ces expressions n'ont pas besoin d'être définies. FLORIFÈRE (flos, fleur, fero, porter), sedit, en botanique, de tout organe qui porte des fleurs, Ex. : tige ou rameau florifére; en horti- culture, d'un végétal qui produit un grand nombre de fleurs. FLORULE, diminutif de flore. S'applique à une catégorie de plantes peu nombreuse ou à une région de faible étendue. FLOSCULEUX ( floseulus, fleuron), se dit d’un capitule dont toutes les fleurs sont tubu- leuses (fleurons), et, par extension, du végétal qui le porte. Ex. : l'artichaut, la centaurée et toute la tribu des carduactes. FLOTTANT (fluitans, en latin), se dit des végélaux aqualiques qui ne sont pas compléte- ment submergés, mais dont les fleurs appa- raissent à la surface de l’eau ; el aussi des plantes dont les racines ne sont pas fixées au sol, mais nagent librement sur l'eau , comme les /emna. FLUVIAL, qui croît dans les fleuves, les ri- vières, et en général dans les eaux courantes. FLUVIATILE, même signification, FOLIACÉ, se dit d'un organe d'une nature analogue à celle de la feuille (stipules, braclées- foliacées). FOLTAIRE, qui apparlient à la feuille, comme les vrilles des gesses. FOLHFÈRE, qui porte des feuilles. FOLIIFORME, qui à la forme d’une feuille. FOLIOLE ( foliolum, petite feuille). Diminu- tif de feuille; on donne ce nom aux divisions des feuilles composées, dont chacune figure une pétite feuille, et aux bractées qui forment l'in- volucre dans les composées, comme, par exem— ple, dans le capitule de l’artichaut, FOLIOLE, muni ou composé de folioles. FOLLICULE, fruit capsulaire, membraneux, polysperme, formé d'un seul carpelle, qui s'ouvre seulement par la suture ventrale, comme dans l’hellébore, le laurier-rose, les asclépias. FONGUEUX {fungus, champignon), qui a la forme, la texture ou laæonsistance d'un cham- pignon. FORMES, sous-variélés produites surtout par l'influence des milieux ambiants, FOUGÈRES, famille de plantes cryptogames qui portent en général les organes de la fruc- tilication à la face inférieure des frondes ou feuilles. FOURCHU, qui se termine en fourche, c'est à-dire par deux branches ou bifurcations en angle aigu. M: 25 — FUS FOURNI, épai:, touflu. FOVILLA, substance contenue dans le grain de pollen et qui arrive jusque dans l'ovaire par le tissu condueteur. FRANGE, se dit d'un organe découpé sur les bords. L FRANKENIACEES, famille de plantes dico- tylédones ayant pour Lype le genre frankenia. FRIABLE, lrès-fragile, qui se résout comme en-poussière quand on l'écrase. FRONDE, organes foliacés des fougères, des hépatique: et des lichens. Les frondes des fou- gères, vulgairement appelées feuilles, sont rou- lées en crosse dans leur premier âge, et portent plus fard à leur face inférieure les organes de la reproduction. FRUCTIFÈRE (fructus, fruit, fero, porter). Qui porte un ou plusieurs fruits. FRUCTIFICATION. Ensemble des phéno- mènes qui se succèdent depuis la fécondation de l'ovaire jusqu'à la maturité du fruit. FRUCTIFICATIONS. On désigne sous ce nom les organes reproducteurs des végétaux cryplogames, FRUIT, Ovaire parvenu à sa maturité ou à son dernier degré de développement. Quelque- fois le fruil n’est pas constitué seulement par l'ovaire, mais aussi par des parties accessoires, telles que le calice, le réceptacle, les bractées ou même le pédoncule. Le fruit se compose d'un ou plusieurs carpelles, libres ou soudés entre eux, souvent renfermés dans une cavité. On distingue les fruits simples el composés, secs ou charnus, déhiscents ou indéhiscents, ete. (Voyez la Botanique générale.) FRUTESCENT (du latin frutex, arbrisseau). Se dit d’une tige ligneuse, très-rameuse dès la base; quand Ja partie inférieure seule est li- gneuse, la tige est dile sous-frutescente. FRUTIQUEUX, se dit d’une plante herbacée qui tend à devenir frutescente. FUGACE, qui tombe de (rès-bonne heure ou se flétrit très-rapidement, comme le calice | du pavot, les pétales du pourpier, elc. FULCRACE, se dit d'un bourgeon dont les | écailles sont formées par des stipules pétiolaires. FULIGINEUX (fuligo, suie), de la couleur de | la suie, FUMARIACÉES, famille de plantes dicolylé- dones ayant pour type le genre fumaria (fume terre). FUNICULAIRE, qui appartient au funieule. FUNICULE, nom donné au support de l'o- vule, Synon.: podosperme, cordon ombilical. FUNIQULEÉ, se dit des graines qui sont mu- nies d’un long funicule, FUNIFORME, en formé de corde. FUSIFORME, se dit d'un organe renflé an milieu et atténué aux deux bouts, comme un fuseau, GEN — 96 — ‘GLO G GAÏNE, tube formé par le péliole élargi ou par les slipules des feuilles el qui entoure com- plétement la tige ou le rameau comme dans les graminées, les cypéracées, ete. GALBULE, variélé de cône à écailles peu nombreuses et charnues, comme dans le cyprès, le genévrier, le thuya, ete, GALÉIFORME (galea, casque). En forme de casque, comme le pétale supérieur des aconits, GAMOPÉTALE (+äuc:, union, mirzx, pé- {ale). Se dit des corolles dont les pélales sont plus ou moins soudés entre eux, comme dans la campanule, Synon,: monopélale. GAMOSÉPALE, Se dit d’un calice dont les sépales sont plus ou moins soudés entre eux, Synon.: monoscpule. GAZ, substances aériformes contenues dans | les lacunes et dans les divers organes des vigé- | aux. GAZONNANT, se dit d'une fige très-ra- meuse et formant dès la base des touffes serrées,. Synon.: cespiteux. GÉLATINEUX, qui a la consistance d'une gelée, comme les trémelles, les nostors, etc. GÉMINÉ, se dit des organes (feuilles, bour- geons, ele.) qui naissent deux à deux d'un même point. GEMMATION, développement des bour- geons. GEMME, synonyme de bourgeon pris dans le sens le plus large. (Bourgeon proprement dit, tubercule, bulbille, ete.) GEMMIFERE (gemma, bourgeon, fero, por- ter), Qui porte un ou plusieurs bourgeons, GEMMIPARE (gemma, bourgeon, parere, engendrer). Se dit du mode de reproduction par des bourgeons qui se sont préalablement détachés de la plante mère. GEMMULE (diminulif de gemme), Bourgeon qui termine la tigelle dans la germination, GENERA (genus, geure). Nom donné aux ouvrages dans lesquels sont décrits les carac- tères des genres. Tels sont ceux de Linné, de Jussieu, d'Endlicher, ete, GÉNÉRIQUE, qui appartient ou qui est rela- tif au genre. GÉNICULÉ (genu, genou). Genouillé, coudé, Se dit des organes pliés, formant un angle, el non courbés, GENOU, pli anguleux, souvent articulé, GENOUILLÉ, même signification que géni- culé, S'applique surtout aux liges couchées dans leur partie inférieure et qui se redressent au niveau d'un nœud. GENRE, associalion d’un certain nombre | d'espèces qui se ressemblent par des caractères näturels et importants, GENTIANEES, famille de plantes dicotylé- dones, ayant pour type le genre gentiane. GÉRANIACÉES, famille de plantes dicuty- lédones, ayant pour type le genre géranium. GERME. On appelle souvent ainsi l'état ru- dimentaire d'un végétal ou d’un organe quel- conque. Dans un sens plus précis, il sert à dé- signer l'embryon en général, ou mieux la partie qui s’allonge dans la germination pour consli- tuer la tigelle etla gemmule. GERMINATION, phénomène physiologique par lequel une graine, mise dans des circons- lances convenables, se développe et devient une jeune planté. GESNÉRIACÉES, famille de plantes dicoly- lédones, ayant pour {ype le genre gesneria. GIBBEUX, synon. de bossu. GIBBOSITÉ, synon, de bosse. GIGANTESQUE, se dit des végétaux ou des organes dont la dimension est très-considérable comparée à la faille ordinaire des objets ana- logues. GLABRE, complétement dépourvu de poils. GLABRESCENT, qui tend à devenir glabre. GLABRESCENCE, élal d’un organe dépourvu de poils, GLABRISME, élat d'une plante pubescente à l’état normal, et glabre accidentellement. GLACIAL, qui croit au voisinage des gla- ciers. GLADIÉ, en forme de glaive ou de sabre à deux tranchants, comme les feuilles des glaïeuls, des iris, ele, GLAND, fruit capsulaire indéhiscen!, uni- loculaire et monosperme, à péricarpe coriace et assez mince, surmonté des restes du calice et dan style, et entouré à sa base par une cupule li- gneuse formée de bractées soudées; tel est le fruit du chêne. GLANDE, organe de nalure celluleuse et vésiculeuse, qui sécrèle un liquide particulier. GLANDULAIRE (corps), employé comme synon, de disque, GLANDULE, petite glande. GLANDULEUX, qui est de la nature des glandes. GLANDULIFÈRE, qui porte une ou plusieurs glandes. GLAUCESCENT, qui lire sur le glauque. GLAUQUE (20/65, bleu, bleuâtre), Se dit des organes qui prennent une teinte bleuätre par suile d'une eMorescence sécrétée par l'épi- derme, comme les prunes, les feuilles du chou, de l'œillet, ete, Synon.: vert de mer. GLOBULAIRE, se dit d'une glande de forme sphérique tenant incomplélement à l'épi- derme, GOU * GLOBULARIÉES, famille de plantes dicoly- lédones, ayant pour type le genre globulaire, GLOBULE, pelit corps arrondi, de nalure variable, GLOBULEUX, de forme sphérique ou ar- rondie. GLOBULINE, nom donné par Turpin aux corpuseules qui colorent le lissu des végélaux, GLOCHHDE, se dit, d'après des botanistes modernes, des poils qui, à leur sommet, se divisent en branches courtes et recourbées en hameçon. GLOMERULE, sorle de cime ou inflores- cence définie composée de fleurs très-rappro- chées, GLOSSOLOGIE (ÿüosez, langue, 26yc, discours, traité), Partie de la botanique qui lraile de la connaissance des termes propres à celle science, Synon.: terminologie. GLUMACE, qui est de la nature des glumes, ou qui est muni où composé de glumes. GLUMACÉES , groupe de plantes monoco- {ylédônes, qui comprend les graminées et les cypéracées. GLUME, braclées searieuses et slériles qui entourent l’épillet dans les graminées. GLUMELLE, bractées qui entourent immé- ‘ diafement chaque fleur dans les graminées. Synon. : bâle. GLUMELLULE, écailles membraneuses de la fleur des graminées, et que l’on regarde gé- néralement comme un périanthe rudimentaire. Synon,: paléoles, squamules, lodicules, ete. GLUTEN, malière azolée, molle, très-6las- tique qui empâle les grains de fécule dans le fruit du froment et d'autres céréales alimen- taires, ” GLUTINEUX, qui a Ja consistance de la glu ou de la poix, Synon.: gluant, visqueux, pois- seux, ele. GONGYLE (ycyy2c00, arrondir). Corps re- producteurs des cryplogames, autres que les spores, et qui ont quelque analogie avec les bulbilles des phanérogames. GONIDIE (y, progéniture). Corpuscules reproducteurs qui se développent dans l'épais- seur de la fronde ou du thallus des hépatiques et des lichens. Synon.: conidie (de x, pous- sière), sorédie. GONIMIQUE (yévyc:, fécond). Qui est re- Jatif aux gonidies, ou qui se compose de gonidies, GONOPHORE (y5v::, généralion, wopéo, porter). M. Germain de Saint-Pierre appelle ainsi un entre-nœud qui, dans cerlaines fleurs, élève les élamines au-dessus du niveau du réceptacle, GORGE, zone qui sépare le tube du limbe dans les calices monosépales et dans les corolles monopélales, GOUSSE, fruit sec, coriace ou membraneux, formé d'un seul carpelle ordinairement poly- sperme, el qui s'ouvre à la malurité par les er, GRI deux sulures dorsale el ventrale, Ex.: le pots, le haricot eten général les légumineuses, Syn.: légume. GRAINE, organe provenant de l'ovule dé- veloppé et fécondé, renfermant un embryon, et susceptible de reproduire, parla germination, une plante semblable à celle qui lui a donné naissance, La graine appartient essentiellement aux végélaux phanérogames. GRAMINÉES, famille de plantes monoco- tylédones, qui renferme le froment, l'orge, le seigle, l'avoine, le riz, ele. GRANIFERE, qui porte des grains ou des granules, comme le calice de queiques rumer. GRANULE, petit corps contenu dans les grains de pollen. GRANULEUX, qui est couvert de petits grains, comme les masses polliniques de plu- sieurs orchidées. Se dit aussi d'un organe dont la surface est couverte de saillies ou de rugo- silés en forme de granules. On dit aussi, dans ce dernier sens, chagriné. GRAPPE, inflorescence indéfinie, composée de fleurs hermaphrodiles el terminant des pé- doncules d’égale longueur portés sur un axe commun. Ex.:le groseillier. L’inflorescence de la vigne n’est pas une véritable grappe. GREFFE, opération qui consiste à détacher un bourgeon où un rameau d'un arbre, ou plus rarement d'une plante herbacée, el à le {ransporler, avce les précautions nécessaires, sur un végélal de nature analogue où il con- tinue à se développer. Les détails de cette opé- ration très-importante sont du domaine de l'horticulture, On donne aussi le nom de greffe au bourgeon ou au rameau que l'on insère sur le végétal qui doit le nourrir et qui prend le nom de sujet. GRÈLE (gracilis), se dit d’un organe (lige, rameau, ete.) dont le diamètre est très-pelil relativement à sa longueur. GRELOT, forme qu'alectent la corolle de plusieurs éricinées, le périanthe des mu- guels, ele, GRENU, se dit des racines qui présentent un grand nombre de petits tubercules suscep- tibles de servir à la reproduelion ou à la pro- pagation de la plante, GRIFFES , racines aériennes à l’aide des- quelles certaines plantes grimpantes, comme le lierre, les bignones, ete., se soutiennent contre les corps voisins. Syn,: crampons. — En horticulture, on appelle griffes les souches ou rhizomes courts, émettant un faisceau de üibres radicales courtes, épaisses et charnues, comme les anémones, les asperges, etc, Syn,: pattes. GRIMPANT, se dit des végélaux dont les tiges grêles s'appuient, pour s'élever, sur les corps voisins. On distingue : 1° les plantes grimpantes proprement dites, qui s'allachent par des suçoirs, comme la euscute, ou par des grilles ou crampons, comme le lierre et les bi- HAM gnones; 20 les plantes vo/ubiles, qui s'enroulent en spirale autour de leurs supports, comme le houblon, les haricots, les liserons ou volubilis ; 3° les plantes préhensiles, qui enroulent leurs pétioles, comme la clématite, ou leurs vrilles, commé la vigne et le pois d'odeur. GROSSULARIÉES, famille de plantes dico- {ylédones, qui a pour type le groseillier, Syn.: ribésicés. GRUMELÉ, divisé en petites masses inégales et irrégulièrement arrondies, GRUMELEUX, couvert de petites inéga- lités dures. GRUMEUX, se dit des racines ou plulôt des souches dont les fibres radicales ont une forme ovoïde, comme celle de la renoncule des jar- dins. GUEULE (fleur en). V, PERSONÉE. GUTTIFÈRES (gutta, gutte, fero, porter). Famille de plantes dicotylédones renfermant les végélaux qui produisent la gomme-gutle. Synon.: Clusiacées. GYMNOCARPE (yuuv5s, nu, xzpmcs, fruit). Nom donné par Mirbel aux fruils provenant d'un ovaire libre ou adhérent, et n'étant ni soudés avec des organes accessoires ou avec d'autres fruits, ni renfermés dans une enve= loppe commune. Tels sont les fruits de l’aman- dier, du pommier, du pavot, de la tulipe, ete. GYMNOCARPES, l'une des grandes divi- sions de la famille des lichens, renfermant les genres qui ont leurs apothécies ou fructifications ouvertes et étalées en forme de disque. GYMNOSPERMES (yuuvés, Nu, GmÉpls4, Se- mence). Nom donné à un embranchement de vézétaux dicotylédonés, dont la graine, au lieu d'être renfermée dans un péricarpe, est sim- plement placée à la base d’une feuille carpel- laire étalée. Il comprend les conifères et les cycadées. GYMNOSPERMIE, nom appliqué à {ort par Linné au premier ordre de la quatorzième classe (didynamie), renfermant les genres dont les fruits sont des akènes qu'il prenait pour des Host HÉP graines nues. Telles sont les labiées (sauge, menthe, ete.). GYMNOSTONE {yvuvce, nu, c75u, bouche, ouverture). Se dit des capsules des mousses, quand elles sont dépourvues de dents, comme dans le genre sphagnum. GYNANDRE (ur, femme, dvñp, docs. homme). Se dit des fleurs dont les élamines sont soudées avec le pislil, comme les aris{o- loches, les orchidées, etc, | GYNANDRIE, vinglième classe du système sexuel de Linné, renfermant les genres dont les fleurs ont les élamines soudées avee le pistil. GYNÉCÉE (un, femme, clxiz, habilalion). Nom donné par Dunal à l'ensemble des pistils, et qui s'applique aussi au pistil quand il est unique. GYNOBASE (ui, femme, oz, base, pied). Organe charnu qui se trouve au fond de la fleur des borraginées et des labiées, et sur lequel l'ovaire paraît inséré, Synon, : disque. GYNOBASIQUE, se dit de l'ovaire qui est inséré sur un gynobase, et du slyle des labiées qui paraît naître de ce même gynobase. GYNOPHORE (-uvn, femme, gcséw, porter). Organe plus ou moins allongé, qui élève l'o- vaire, et quelquelois aussi les élamines ou la corolle, au-dessus de l'insertion du calice, comme dans le câprier, les lychnis, ete., ete. On appelle gynophore le prolongement du récep- tacle sur lequel s'insèrent les pistils dans le fraisier, le framboisier, les renoncules, etes GYNOPODE (-uvñ, femme, mêvs, med, pied). Diffère du gynophore, en ce qu'il résulte d'un amincissement de la base de l'ovaire. Synon.: podoqyne. GYNOSTÈME (uv, femme, 57, Cou ronne). Sorte de colonne qui résulte de la sou- dure des étamines avec le style, dans les or- chidées. GYROME (yupos, courbé, rond). Anneau élastique qui entoure les sporanges des fou- gères. H HABITAT, Station ou habitation d’une plante, HABITUS. Port ou aspect général d’une plante. S'emploie dans le même sens que fa- cies. HALORAGÉES, famille de plantes dicoty- lédones, ayant pour {ype le genre haloragis. HAMAMÉLIDÉES, famille de plantes dico- tylédones, ayant pour type le genre hamamelis. HAMEÇON, forme de certains organes re- courbés, comme les gousses de plusieurs astra- gales, HAMPE, sorte de pédoncule radical formé ordinairement par un seul éntre-nœud' très- allongé, et portant une ou plusieurs fleurs. Ex.: la tulipe, la primevère. HASTÉ (hasta, hallebarde). Se dit d'une feuille dont le limbe est muni à sa base de deux lobes aigus et divergents, de manière à imiter le fer d’une hallebarde, comme dans quelques rumer, HÉMISPHÉRIQUE, en forme de demi- sphère. : HÉPATIQUE (ñr29, rares, foie), Couleur HET d'un brun rougeàlre, analogue à celle du foie. HÉPATIQUES. Famille de plantes crypto- games, qui renferme le genre marchantia, vul- gairement nommé hépatique. Synon. : jun- germannes., HEPTANDRE (d'érré, sept, ave, &vdc6s, homme). Se dit d'une fleur qui a septélamines, comme celle du marronnier d'Inde. HEPTANDRIE. Seplième classe du système sexuel de Linné, renfermant les genres dont la fleur a sept étamines. HERBACÉ , E. Se dit d'un végétal ou d'un organe qui a la consistance et la couleur de l'herbe. HERBE. Tout végétal dont les tiges aériennes n'ont jamais la consistance du bois est une | herbe. HER BEUX, SE, Se dit des terrains (prairies, marais, ete.) abondants en herbes. HERBIER, Collection de plantes sèches éti- quelées et classées pour l'étude, Se dit aussi quelquefois des ouvrages dans lesquels sont dé- crites des collections de ce genre. HERBORISATION. Excursion faite daris le but de récoller des plantes à dessécher pour les herbiers, HÉRISSÉ poils droits, roides, presque piquants. HERMAPHRODITE. Se dit d’une fleur qui possède à la fois des organes mâles (étamines) el femelles (pistils). Se dit aussi, par extension, d'un végétal qui ne présente que des fleurs hermaphrodites. : HESPERIDEES. Famille de plantes dicotylé- = dones qui renferme l’oranger. Synon. auran- | liacées. HÉTÉRACANTHE (du grec érepes, dilfé- rent, &2Y0x, épine). Qui est armé d’épines de formes différentes. HÉTÉRANDRE (d'éreges, différent, &vñe, homme). Dont les anthères ou les étamines sont | de formes différentes. HÉTÉRANTHE (d'érepes, diflérent, avbos, fleur). Se dit d’une plante qui porte des fleurs de formes dissemblables, HÉTÉROCARPE (d'Erepcc, différent, x297c5, fruit). Qui porte des fruits différents. HETÉROCARPIEN, NE (dérépce, différent, 2a2m6cs, fruit). Se dit d’un fruit dont la forme est plus ou moins dissimulée par des organes qui se sont accrus en même temps. HETEROGAME (d’éréco:, différent, yäuce, mariage). Se dit d’une plante graminée qui renferme dans un involucre des fleurs mâles et desfleurs femelles, et dans un autre involucre des fleurs hermaphrodites, Peu usité, HÉTÉROGAMIE. État d’une plante hétéro- game. HÉTÉROLOBE (d'ézegos, différent , xc£%e, lobe). Qui se divise en lobes inégaux. HÉTÉROMALLE (d'érepc, différent, waxroç, — 9) — , E. Se dit d’un organe couvert de [ HiB flocon de laine). Se dit de la partie des plantes dont les côtés diffèrent par la manière dont les poils y sont implantés, Peu usité. HÉTÉROMORPHE(d'Ers0; différent, 222, forme). Se dit d'un organé qui se présente sous des formes diverses. S'applique aussi, par extension, aux végélaux. HETÉROPÉTALE (d'Erepcs, différent, 7:- rahcv, pélale). Qui a des pétales inégaux, de forme différente. Peu usilé. HÉTÉROPHYLLE (d'Ezesce différent, gay, feuille). Se dit d'un végétal qui présente des feuilles de formes très-diverses, comme la re- noncule aquatique. HÉTÉROPHYLLIE. État des plantes hété- rophilles, L HÉTÉROSTÉMONE (d'Erépce, différent, Griuwy, élamine). Dont les élamines offrent entre elles des différences. HÉTÉROTOME (d'érepcs, différent, rue, | seclion, partie}. Se dit d'une plante dont les divisions allernes ne se ressemblent pas. Peu usilé, HÉTÉROTRIQUE (d'Erepce, différent, 0gtë, poil, soie). Plante qui a des poils peu semblables entre eux. Peu usité, | HÉTÉROTROPE (d'éxepce, différent, recrn, | {our). Se dit d’un embryon dans lequel la ra- dieule est éloignée du hile sans lui être diamé- | tralement opposée; des plantes dont les jets | prennent une direction extraordinaire. HÉTÉROVULE (du grec £r:pcs, différent, et du latin ovulum, ovule). Partie saillante qui se montre accessoirement à la surface de cer- taines graines , et que des bolanistes ont con- sidérée comme un ovule avorté, Peu usité. HEXAGONE (4'#, six, yuviz, augle). Qui a six faces, comme certaines tiges. | HEXAGYNÉE (d'#, six, qu”, femme). Ordre | qu'on relrouve dans plusieurs classes du sys- | tème de Linné, et qui renferme les genres dont les fleurs ont six styles. HEXANDRE (d'£6, six, ävo, &v) ge; homme). Se dit d'une fleur qui a six élamines, comme le lis. HEXANDRIE. Sixième classe du système sexuel de Linné, renfermant les genres dont le fleur a six élamines. HEXANTHÉRÉ, E (d'£, six, &vOnpcs fleuri). Qui a six anthères ou élamines. Peu usilé. HEXAPÉTALE (d'É, six, r£raev, feuille), Se dit d'une corolle à six pétales. * HEXAPHYLLE (d'£6, six, güey, feuille). V. HEXASÉPALE. HEXARRHÈNE ou HEXARINE (d'& , six, äpbnv, mâle). Qui a six étamines. Peu usité. HEXASÉPALE. Se dit d'un calice à six sé- pales. F HEXASTEMONE (d'é, mine). Qui a six élamines, HIBERNACLE. Nom donné aux écailles qui protégent les bourgeons contre le froid et en six, criuuy, Éla- HOM général contre l’action des agents extérieurs, comme dans le marronnier d'Inde, HIBERNAL, E. Sedit des phénomènes quiont lieu pendant l'hiver, ou des plantes qui fleu- rissent dans cette saison, comme l’ellébore noir ou rose de Noël. HILAIRE. Qui appartient ou qui est relatif au hile. HBILE (du latin hilum, petite marque noire qui paraîl au haut d'une fève de marais). Cica- trice qui reste sur la graine au point où elle s’est détachée du funicule. Se dit aussi du point où l'ovule est fixé au funicule. Synon. : cicatricule, ombilic, On a donné le nom de hile interne à la chalaze. Enfin, on désigne aussi sous le nom de hile, dans les grains de fécule, le point par lequel ont commencé les dépôts successifs de matière amylacée. E. Qui porte un hile. HILOFÈRE (d'hilum et fero, je porte). Pel- licule qui recouvre la surface interne du sper- moderme., Peu usité. HILOSPERME (du lalin ilum , et du grec créez, semence), Se dit en botanique d'une semence, grande, osseuse, marquée d’un ombilic latéral très-long. Se dit aussi d'une famille de plantes caractérisées par des semences hilosper-, mes. Peu usité, HIPPOCASTANÉES, Famille de plantes di- cotylédones, ayant pour type le marronuier d'Inde (en lalin hippocastanum.) Synon. : escu- linées. HIPPOCRATÉACÉES. Famille de plantes | dicotylédones ayant pour type le geure Lippo- cratea. à HIPPURIDEES., Famille de plantes dico- {ylédones ayant pour type le genre hippuris. HIRTIFLORE (du latin hirtus, velu, flos, flvris, fleur). Se dit des plantes dont les fleurs sont velues. Peu usilé. HIRSUTEUX, SE (du latin hirsutus, hérissé). Qui est garni de poils roides et piquants. HISPIDE (du latin hispidus, hérissé). Cou- vert de poils longs, droits, roides el piquants, ou d’aiguillons très-fins, HOLOCARPE (du grec 6Acs, entier, 24275, fruit). Dont le fruit ne s'ouvre pas naturelle- ment. Peu usité. Synon.: indéhiscent. =90 = HYB HOMALOPHYELE (du grec curce, lisse, ge, feuille). Qui a des feuilles plales et unies. Les homolophylles sont aussi une famille de plantes cryplogames HOMALINÉES. Famille de plantes dicolylé- dones ayant pour type le genre Aomalium. HOMOGAME (d'éuce, pareil, yäues,noces, or- ganes sexuels). Se dit d'uncapitule (el par exten- sion de la plante qui le porte) dont loutes les fleurs sont semblables, quant à leur élal sexuel. HOMOMALLE (du grec és, pareil, mas, laine ou long poil). Se dit d'un épi dont toutes les fleurs sont tournées du même côlé. Peu usilé, Synon.: unilatéral. HOMONYMIE (du grec évovwuvs, fait de ucz, semblable, veu, nom, même nom). Se dit, en bolanique, de l'emploi: d'un seul et même nom pour désigner des plantes diflé- rentes. HOMOTROPE (d'ép:;, pareil, roorr, lour). Se dit de l’ovule droit, dont le micropile est diamétralement opposé au hile, et de l'embryon dont la radicule est dirigée vers le hile. Synon.; orthotrope. ; HORIZONTAL, E, Se dit des organes (ra- meaux, feuilles, racines, etc.) qui ont une direc- tion parallèle à celle de l'horizon. On l’applique aussi à la déhiscence transversale de certains fruits (pyxides), comme celui du mouron rouge. HORLOGE DE FLORE. Nom donné à des listes de plantes dont les fleurs s’épanouissent à des heures en général déterminées, mais qui peuvent varier avec les circonstances almosphé- riques. HORTUS. Nom latin donné à quelques ou- vrages qui renferment la descriplion métho- dique des plantes d'un jardin ou mème d’une région déterminée. Dans ce dernier cas il a pour synonyme le mot flore. HOUPPE.,'Toufe isolée de poils ; assemblage de poils qui, paraissant n'avoir qu'un point: d'inlerseclion, s'épauouissent ensuite. HUMIFUSE (d'Armus, sol, fusus, répandu). | Se dit d’une lige couchée en tous sens ou éta- HOLOGONIMIE (du grec 62e, lout, ySuz, | génital). Organe reproducteur des lichiens, qui est au moment de se développer. hologonimies. ; ” HOLOLEUQUE (d'écs, toul, 2:v45<, blanc). Se dit des parties de plantes qui sont enlière- ment blanches, Peu usité. HOLOPÉTALE (d'éàce, enlier, méraxcr, pé- tale). Se dit des plantes qui ont les pélales entiers. Peu usilé. HOMOLOGONE, E (du grec éuaxc, plat, ya, semence). Se dit des plantes qui ont des graines aplaties, Peu usité. Les Aomologonées sont aussi une famille d'algues, lée sur le sol, sans y prendre racine. HUMEUR, Nom donné autrefois aux liquides végétaux. HUMUS. Nom emprunté du latin pour dési- gaer la couche universelle de terre végétale qui | sert d’enveloppe à notre globe. HOLOGONIMIQUE. Qui a rapport aux | HYALIN (du grec béiwes, qui a une appa- rence vilreuse, fait de Üaac;, verre). Se dit d'un organe membraneux, transparent comme le cristal. HYALINORPHYSE (du grecüæues, vilreux, 6:52, racine), Qui a des racines transparentes. Peu usilé, HYALOSPERME, Dont la graine est trans- parente. Peu usité. e HYBRIDATION. Fécondalion naturelle ou arlilicielle d'une plante par une autre plante d'espèce différente, Ce terme s'applique aussi, HYP par extension, à la fécondation opérée entire des variétés diverses d'une même espèce, Syn.: croisement, fécondation croisée. HYBRIDE (du grec ae, mélis). Plante pro- venant d'une graine qui résulle de la féconda- tion d'une espèce par une autre, Les jardiniers élendent à tort le mot hybride au résultat du croisement enlre de simples variétés, HYBRIDITÉ. État d'une plante qui résulte d'une fécondalion hybride ou d'un croisement. HYDROCAULE (du grec Jo», eau, 220265, tige). Se dit des plantes dont la tige nage dans l'eau. HYDROCHARIDÉES. Famille de plantes monocolylédones aquatiques ayant pour type le genre Aydrocharis. HYDROLÉACÉES. Fanille de plantes dico- tylédones, ayant pour type le genre Lydrolea. HYDROPHYLLÉES, Famille de plantes di- colylédones, ayant pour type le genre Aydro- phillum, HYDROPHYTES. Famille de plantes eryp- | logames, renfermant les végétaux aquatiques les plus simples en organisation. Synon. : alques. HYDROTRÉMELLINÉ, E (du grec de, eau, et de tremella, lvémelle, espèce de cham- pignons), Nom proposé par M. Meyen pour dé- siguer les cryplogames aquatiques qui naissent sur les substances animales en décomposition. HYGROBIÉES. Synon. de Halorayées. V, ce mel. / HYGROMETRIQUE (du grec byos, eau, vargéo, je mesure). Qui a la propriété d’absor- ber facilement l'humidité de l'air. HYGROPHILE (de bye5v, humidité, gixcs, ami). Plante hygrophile, celle qui aime l'hu- midité, HYGROSCOPIQUE (du grec byocv, eau, sxoriw, je considère, par extension, j'absorbe). Synon, d'hygronométrique. HYMÉNIUM (d'ôpv, membrane). Membrane fruclifère, qui porte les spores, dans certains champignons, tels que les agaries, les bolets, les hydnes, ete. HYMÉNORHYZE (du grec buxv, membrane, fé, racine). Nom donné à la membrane en- gaînante qui protége la radicule des embryons monocotylédonés. HYMÉNOTHALAME (d'ou, membrane, Oxrauos, lit). Qui s'étend en membranes. HYMÉNOTHÉCIEN, NE (d'ôwrv, membrane, Gfxn boîle). Se dit des champignons pourvus d'une membrane qui contient les corpuscules reproducteurs. HYPANTHODE (d'oré, sous, &vûce, fleur). Nom, peu usité, de l'inflorescence du figuier. V. SYcÔNE. HYPÉRICINÉES, Famille de plantes dicoly- lédones ayant pour lype le genre Aypericum (mille-perluis). U\p HYPERTROPHIE (d'ürée, sur, rpg, nour- rilure): En botanique, élat d'un végétal ou d'un organe qui a acquis un développement exagéré, ordinairement dans son lissu cellulaire, par suite d’une nourriture abondante, comme cela a lieu fréquemment dans les végétaux cultivés, surtout dans les plantes alimentaires, Ex,: le choufleur. HYPOBLASTE (d'bxs, sous, Béaruuz, ger- mé). Richard père a donné ce nom à un’corps charnu qui fait partie de l'embryon des gra- minées, el dans lequel le blaste (ligelle et co- tylédon) est placé longitudinalement : c'est le vitellus de Gæriner HYPOCARPE (d'drd, dessous, x29m6%, fruit). Partie de la plante sur laquelle le fruit se lrouve implanté. ] HYPOCARPOGÉ, E (d'ôro, en bss, xæ2rcs, fruit, y%, terre). Se dit des plantes dont les fruits ou les graines mûrissent sous le sol, Peu usilé. HYPOCHILE (d'or, dessous, ye0.6s, lèvre), Partie inférieure du tablier ou labelle des plantes orchidées, HYPOCOROLLIE. Nom donné par Richard à Ja huitième classe de la méthode naturelle de Jussieu, renfermant les plantes à corolle mono- pélale insérée, avec les élamines, sons l’o- vaire. HYPOCRATÉRIFORME (d'üré, sous, 92- The, Coupe, forma, forme). Se dit d'une corolle monopétale, à tube étroit et long, brusquement dilalée en un limbe large et peu profond, comme une coupe anlique. HYLOCRATÉRIMORPHE (d dr, SOUS, 2p2- The, Coupe, 52%, forme, aspect). Même signi- ficalion. Ce terme est plus usité que le pré- | cédent, HYPODERME (doré, dessous, déguz, germe). Qui croît sous l'épiderme des plantes, HYPODERMIEN, NE, Môme signilicalion que hypoderme. HYPODICARPÉ, E(d'oxé, dessous, dis, deux fois, xagnc;, semence). Qui a deux ovaires placés l'un au-dessous de l'autre. HYPOGÉ, E (d'ür5, sous, y%, terre). Se dit des végélaux ou des organes qui reslent sous le sol, HYPOGONE (d'ürs, dessous, yon, organes sexuels). Espèce de membrane située au-dessous des organes reprodueleurs des plantes, HYPOGYNE (d'ôxé, sous, yum, lemme), Se dit des divers organes (corolle, disque, élus mines, ele.) qui sont situés ou insérés sous l'ovaire ou sur le réceptacle, HYPOGYNIQUE,. Se dit de l'insertion des étamines lorsqu'elle a lieu sous le pistil. HYPOLAMPRE (d'or, dessous, haumgée, brillant). Se dit des plantes qui sont brillantes par dessous, Peu usité. HYPOPÉTALÉ, E (doré, dessous, méræer, IMB 99 2 INC pétale). Dont les pétales s’insèrent sous l'ovaire. | étamine). Plantes hypostaminées, celles qui ont Peu usité. HYPOPÉTALIE. Nom donné par Richard à la treizième classe de la méthode naturelle de Jussieu, comprenant les plantes dicotylédones polypétales à étamines hypogynes. Elle corres- pond aux thalamiflores de De Candolle. HYPOPHLÉODE (d'ürc, dessous, ous, écorce). Qui croit sous l’épiderme des végétaux. Peu usité. HYPOPHYLLE (d'ôrs, sous, g02cv, feuille). Se dit des organes silués ou insérés sous la feuille. HYPOPHYLLOCARPE (d'ürc, sous, QUxhcv, feulle, xzox6s, fruit). Se dit des plantes dont le fruit croît sous-la feuille. Peu usité, HYPOPTÈRE (d'oné, sous, mregov, aile). | Espèce de foliole qui a quelque ressemblance de forme avec une aile. — Hypothéré, qui est muni d'un hypothère. L'un et l'autre peu usilés. HYPOSPERMATOCYSDIDE (d'ôrc, sous, oréouz, graine, xüorts, pelil sac). Dans cer- laines fougères, parlie membraneuse sur laquelle | repose la masse polléniforme. HYPOSPORANGE (d'ùxc, dessous, 670%, semence, dyYEtov, vaisseau). Base sur laquelle sont insérés les sporanges des fougères. HYPOSTAMINÉ, E (d'ôre, dessous, cru, ICONOGRAPHIE (du grec ezo, image, veépw , je décris). Reproduction par le dessin des végétaux el de leurs organes. ICOSANDRE (d'ézoct, Vingt, dvro, vO' pce, homme). Se dit d'une plante qui a vingt (ou environ vingt) élamines insérées sur le calice. ICOSANDRIE. Douzième classe du syslème sexuel de Linné, renfermant les plantes dont les fleurs ont vingt (ou environ vingt) élamines insérées sur le calice. IDIOGYNE (du grec td, propre, particu- lier, séparé, et quyn, femme). Qui n’a point d'organe femelle, qui a des étamines séparées du pistil ou organe femelle de la fleur. IDIOGYNIE. État d'une plante dont les éta- mines sont idiogynes. IDIOTHALAME (d'{es, propre, Üérauce, lit nuptial). Se dit des lichens qui ont le con- ceplacle d'une nature et d'une couleur parti- culières, différentes de celles du thalle, ILICINÉES. Famille de plantes dicotylé- dones qui a pour type le genre ilex (houx). IMBRIQUÉ , E (du latin émbriantus, fait de imbrex, tuile creuse). Se dit des organes sem- les étamines insérées sous l'ovaire. HYPOSTAMINIE. Nom donné par Richard à la septième classe de la méthode naturelle de Jussieu, comprenant les plantes dicotylédones apétales à élamines hypogynes. * HYPOSTATE (du grec brcorérns, support). Nom donné par Dutrochet aux vésicules acces- soires qui se superposent au sac embryonnaire. HYPOSTROME (d'ùro, dessous, oroôux, corniche), Base sur laquelle reposent les pédon- cules auxquels sont altachés les corps repro- ducteurs dans certaines plantes cryplogames. HYPOTHALLE (d'r6, sous, bio, je fais pousser). Couche intérieure ou inférieure des lichens. HYPOXYLÉES, Famille de plantes cryplo- games, ayant pour {ype le genre Aypoxylon. HYSTÉRANDRIE (de GÜorepcs, inférieur, dvi, &vdpt;, mâle). Classe formée de toutes les plantes qui ont plus de dix élamines insérées sur un ovaire infère, HYSTÉRANTHE (du gree ÿor£pce, qui vient tard, &vôcs, fleur). Se dit des plantes dont les fleurs paraissent avant les feuilles. Peu usité. HYSTÉRANTHÉ, E. Plantes hystéranthées, celles dont les fleurs naissent avant les feuilles, comme l’amandier, le pêcher. Peu usité, | blables qui se recouvrent partiellement par leurs bords comme les {uiles d'un toit. IMMEDIAT, E. Se dit del'insertion des divers organes quand elle à lieu sur l'axe directement el sans intermédiaire, IMMOBILE. Se dit de l’anthère qui est fixée au filet par sa base sans pouvoir faire un mou- vement,. IMPARFAIT, E. Se dit des organes qui ont subi un arrêt dans leur développement. IMPARINERVÉ, E, Qui a des nervures en nombre impair. IMPARIPENNÉ, E. Se dit d'une feuillecom- posée et pennée, qui se termine par une foliole impaire. IMPARIPINNÉ, E, Même significalion, IMPRÉGNATION. Synon, de fécondation. IMPRESSION. Synon, d'empreinte. INCISÉ, E. Dévcoupé assez profondément, INCLINÉ, E. Penché ou courbé par son propre poids, INCLUS. Synon, de renfermé. INCOLORE (du lalin in, négatif, el color, couleur), Qui n’a pas de couleur, INE INCOMBANT, E. Couché sur un organe sans y adhérer; attaché au filet. INCOMPLET, E. Privé d'une ou de plusieurs de ses parties. Se dit également des cloisons qui p'arrivent pas jusqu'au centre du fruit, comme telles du pavot, INCRUSTATION. Couche terreuse dépo- ÿe sur certains végétaux aqualiques {els que $s chara. INCURVÉ, E (du latin incurvus, recourbé), Courbé en dedans. | INCURVIFOLIÉ, E. Se dit d'une feuille recourbée en dedans. Saxifrage ineurvifolié. INDÉFINL, E, Se dit de l’inflorescence dont l’axe primaire ne se termine pas par une fleur ; se dit aussi du nombre des étamines, lorsque, dépassant douze, il ne peut plus guère être dé- terminé exactement. INDÉHISCENT, E (du latin in, négatif, dehis- cere, S'ouvrir, s'entr'ouvrir, qui ne s'ouvre pas). Se dit d'un fruit dont le péricarpe ne s'ouvre pas spontanément. INDÉPENDANT, E. Se dit d’un organe qui n’est soudé à aucun autre. Synon. : libre, INDÉTERMINÉ , E. Synon. d'indéfini. INDIGENE. Se dit des végétaux qui croissent spontanément dans un pays. INDISTINCT, E. Qui n’est pas visible. INDIVIDU, Un des êtres qui composent une espèce, ayant une existence distincte, prise en parliculier. INDIVIS. Se dit d'un organe composé d'or- ganes simples soudés entre eux dans toute leur étendue, On emploie quelquefois comme syno- nymes les mots simple ou entier. © AINDUPLICATIF, IVE. Qui se replie en de- dans. Préfloraison induplicative, celle dans la- quelle les bords des sépales ou des pétales rentrent en dedans en s'appliquant l’un contre autre, au lieu d'être simplement contigus. INDURATION (du latin indurare, s'endur- cir), Phénomène qui se passe dans un tissu forsqu'il devient plus dur, plus ferme, par suite d’une augmentation de malière solide. INDURÉ , E. Qui a acquis une consistance plus dure. INDUSIE (du latin induere, vêtir). Tégument formé par un lambeau d’épiderme, qui recouvre les groupes de sporanges dans les fougères, INDUVIE (du latin induviæ, vêtements), On appelle ainsi les parties de la fleur qui persis- tent el entourent le fruit jusqu’à sa maturité. INDUVIÉ, E. Se dit d'un fruit entouré du calice ou d’autres organes persistants, comme dans les amarantes, les ansérines, les polygo- num, ete. INÉGAL, E. Se dit des organes de même pature qui sont différents de longueur. INEMBRYONE, E. Se dit d’un végétal dé- pourvu d'embryon (ou du moins paraissant tel dans l'état actuel de nos connaissances) el se reproduisant par des organes particuliers appelés spores. Tels sont les cryplogames. re INO INEMBRYONÉS, L'une des deux grandes divisions du règne végétal, renfermant toutes les plantes qui sont dépourvues d'embryon, Synon, : acotylédones, cryptogames, ete. \EPINEUX., SE. Qui n'a point d'épines, Peu usité, Synon.: inerme. INÉQUALIFOLIÉ, E. Se dit d’une plante qui a les feuilles inégales ou dissemblables, Peu usilé. INÉQUILATÉRAL, E. Se dit d’un organe {et plus particulièrement d'une feuille) dont les deux moitiés longitudinales diffèrent de forme ou de grandeur, comme les feuilles de l’orme, des begonia, ete. INERME, Se dit d’un végétal ou d’un organe dépourvu d'armes quelconques, telles qu'épines, aiguillons, ete. Les végétaux épineux donnent quelquefois, par laculture, des variétés inermes. Ë 2. V. INPRA-AXILLAIRE. INFÈRE. Se dit d'un organe silué au-des- sous d’un autre, el s'applique particulièrement à l'ovaire situé au-dessous d'une enveloppe florale, comme dans le melon. On dit mieux ovaire adhérent. INFÉRIEUR, E. Même signification. INFÉROVARIÉ , E (du latin inferus, inté- rieur, ovum, œuf). Seditd’unefleur dont l'ovaire esl infère, Peu usité, INFLÉCHI, E. Courbé ou ineliné en dedans. INFLORESCENCE (du latin inflorescere, fleurir), Ce mot signifie : 1° un ensemble de fleurs qui ne sont pas séparées entre elles par des feuilles ordinaires; ce qu'on appelle dans le langage vulgaire la fleur du dahlia est en réalité une inflorescence. — 2° La disposi- liou des fleurs sur les axes qui les portent; on distingue les inflorescences axillaires et termi- nales, définies ou indélinies, simples et com- posées, mixtes, ete. Voyez ces mots. INFONDIBULIFORME (du latin infundibu- tum,entonnoir, forma, forme). Se ditd'unecorolle monopélale dont le fube long et étroit s'évase insensiblement au sommet et en un limbe qui a la forme d'un cône renversé, de manière à figurer un entonnoir, Telle est la corolle de la belle-de-nuit, - INFRA=AXILLAIRES. Se dit des organes (particulièrement des épines) qui naissent ou sont insérés au-dessous de l’aisselle des feuilles. INHALATION. Phénomène par lequel les plantes absorbent les gaz qui les entourent. Synon. : absorption. INNOVATION. Bourgeon ou rameau axil- laire et rosette de feuilles qui se produit chez plusieurs mousses, et est analogue aux slo- lons. INOCULATION. Synon. de greffe.V. ce mot, INODORE. Qui n'exhale aucune odeur. INONDE, E, Se dit des plantes qui, croissant sur le bord des eaux, sont alternalivement immergées el découvertes, suivant les varia- tions du niveau du liquide, INV INOPHYLLE (Qu grec t:, ts, fibre, bc, feuille), Qui a des feuilles garnies de nervures lres-apparentes. INSÉRÉ, E. Fixé, placé, altaché sur un organe. INSERTION. Manière dont un organe est fixé sur un autre, par exemple les feuilles sur la tige, les élamiues dans la fleur, les ovules dans l'ovaire, ele, INSIPIDE. Entièrement dépourvu de saveur. INTERFOLIACÉ, E: Qui uaît entre les feuilles. Fleurs interfoliucées. INTÉRIEUR, E. Qui est situé en dedans, re- lativement à une autre partie placée plus près du bord ou de la circonférence. Synon.: interne. INTERMÉDIAIRE. Placé entre deux objets distincts. INTERNE, Synon.: intérieur. INTERPÉTIOLAIRE. Silué entre deux pé- tioles. INTERROMPU, E. Se dit d’un organe qui présente des solutions de continuité, INTERRUPTIPENNÉ, E. Se dit d’une feuille pennée dont les lolioles sont alternativement grandes et petiles. INTERSTICE. Fente ou ligne rentrante qui sépare deux bords rapprochés. INTRAIRE (du vieux mot latin intrarius, employé pour intimus, intérieur). Se dit de l'embryon lorsqu'il est entouré par l’albumen. INTRORSES (du latin snrorsum, vers le de- dans), Se dit des anthères qui s'ouvrent vers le dedans de la fleur. INVERSE. Se dit d’un organe dont les deux faces ou les deux côtés out complétement changé de position entre eux, par suile d’une torsion normale ou accidentelle. INVOLUCELLE. Diminulif d'involucre, Ver- licille de bractées qui entoure la base d'une omlellule où d'une division de l’ombelle. INVOLUCELLE, E, Qui est garni d’un invo- luceile, INVOLUCRAL, E. Qui appartient à l'invo- lucre, INVOLUCRE (du latin involucrum, enve- loppe). Verticille de bractées qui entoure la base d'uue ombelle ou d'un capitule, Dans ce der- Lier cas, très-commun dans les composées, l’in- volucre est souvent formé de plusieurs rangées ou séries de bractées imbriquées, Synon, : Col- lerette. INVOLUCRÉ, E. Muni d'un involucre, INVOLUCRIFORME, Qui a la forme d'un involucre, 8 INVOLUTE, E. Roulé en dedans. INVOLUTIF, IVE, Ce lerme, dont la signi- fieation est à peu près la même que celle du précédent, s'emploie surtout pour les fouilles dont les deux moitiés longitudinales sont rou- lées en detans, INVOLUTIFOLIÉ, E, Qui a des feui les rou- lées du sommet à la base, ET ee ISO INVOLVANT, E. Qui enveloppe. IODE. Corps simple non métallique fré- quemment employé comme réactif pour recon- naîlre les substances végétales azotées qu'il teint en bleu, ou non azotées. IRIDÉES. Famille de plantes monocotylé- dones ayant pour type le genre iris. IRRÉGULIER , ÈRE. Se dit surlouf des fleurs, des calices, des corolles ou des périan= thes qu'on ne peut partager en deux parties égales que dans un certain sens. Un organe peut être irrégulier sans cesser d’être symétri- que. Telles son les fleurs de la violette, du pois, du muflier, de la sauge, ele. IRRITABILITÉ Propriété que possèdent cerlains organes de végétaux d'exécuter des mouvements au contact d'un corps étranger; telles sont les feuilles de la sensitive, les éta- mines de l’épine-vinette, ele. Voyez Conter tilité, Excilabilité. ISANTHE (du grec focs, égal, 4v8c:, fleur). Se dit des plantes dont toutes les fleurs se res- semblent, Peu usité. ISANTHÈRE (d'icc:, égal, &0n92, antlière). Qui a loutes les anthères semblables. ISOCHYMEÈNE (Uu grec tous, égal, yegôv, hiver, froid). Nom d'une ligne (tracée par Alexandre de Humbold(, et appliquée à la géo- graphie botanique, pour indiquer, par régions, sur une carte, la tempéralure moyenne de l'hiver. Si l’on conçoit une ligne passant par tous les points de la terre qui ont une même température moyenne hibernale, on aura done une ligne isochimène. Dans l'occident de l'Eu- rope, les lignes isochimènes s’approchent de l'équateur, et, dans l’est, elles s’abaissent vers le pôle. Ces lignes exercent la plus grande in- fluence sur la nature des végétaux. V. ISOTHÈNE et ISOTHERME, ISOGYNE (d'ioce, gal, jus, femme). Se dit des fleurs dont le pistil est composé d’un nom- bre de carpelles éxal à celui des pétales, comme dans le pommier, les crassules, ete. ISOPÉTALE. Se dit des plantes dont les fleurs ont les pétales égaux. ISOPHYLLE (d'ioc;, égal, @aov, feuille). Dont les feuilles se ressemblent ISOSTÉMONE (d'iocs, égal, oripov, 6la- mine) Se dit des fleurs dans lesquelles les éla- mines sont en nombre égal à celui des pélales, comme dans le cornouiller, la primevère, ele, ISOTHÈRE (d'iocs, égal, Béges, chaleur). Ligne tracée par Alexandre de Humboldi sur une carte de géographie physique, et passant par tous les points ayant une même tempéra- Lure moyenne en été, V. IsocuimÈne et Iso- THERME, ISOTHERME (d'icos, égal, béoun, chaleur, qui offre une chaleur égale), En géographie bolanique, ligne imaginée par Alexandre de Humboldt, et qui passe par tous les points où la lempérature moyenne de l'année est la mème, LAS L'espace compris entre deux lignes isothermes est ce que l'on appelle une bande ou zone iso- terme, V. ISOCHIMÈNE et ISOTHÈRE. ITHYPHYLLE (du grec lus, droit, gÿx- 2ov, feuille). Se dit des plantes qui ont les JASMINÉES. Famille de plantes dicotylé- donex , ayant pour type le genre jasmin. JONCÉES. Famille de plantes monocotylé- dones, ayant pour type le genre jonc. JONCIFORME (juncus, jonc, forma, forme). Se dit des liges ou des rameaux longs et grêles, dont les feuilles sont presque impercep- libles, et qui ont ainsi l'apparence d'un jone. Tels sont les rameaux du genêt d'Espagne. JUGA (pluriel de jugum, paire). Côtes lon- gitudinales plus ou moins saillantes qu'on voit sur le fruit des ombellifères. Signifie également = — LAM feuilles longues, roides et droites. Peu usité. IULIFLORE (du latin iulus, chaton, flos, fleur). Se dit des plantes dont les fleurs sont disposées en forme de chaton, Peu usité IULIFORME. Qui a la forme d'un chaton, une paire de folioles chez les feuilles composées- pennées, JUGLANDÉES. Famille de plantes dicotylé- dones, ayant pour type le genre juglans (noyer). JUGUÉES, Se dit quelquelois des feuilles composées dont les folioles sont disposées par paires. JUNCAGINÉES. Famille de plantes monoco- tylédones, ayant pour type le genre juncago (Lriglochin). JUXTAPOSÉ, E, Se dit d’un organe appliqué contre un autre, mais non adhérent. L LABELLE. Division intérieure et inférieure (ou plutôt devenant telle par la {torsion du pé- doneule) du périanthe des orchidées, qui dif- fère notablement de toutes les autres divisions internes ou externes el affecte mème quelquefois les formes les plus bizarres. Synon. ancien : tablier. LABIAL, E (de fabia , lèvre). Se dit de la fleur divisée en forme de lèvres, LABIATIFLORE. Se dit d'un capitule dont toutes les fleurs (fleurons) ont des corolles labiées. LABIÉ, E. Sedit des calicesmonosépales, mais * surtout des corolles monopétales, dont le limbe est divisé en deux lèvres, la supérieure échan- crée ou bilobée, l’inférieure trilobée. Ex. /a sauge. LABIÉES. Famille de plantes dicotylédones, qui comprend les genres dont la corolle est labiée, comme la sauge, le romarin, etc. LABVRINTHIFORME Marqué de sillons élroits, sinueux el anastomosés, LACÉRÉ, E. Se dit d'un organe irrégulière- ment découpé et comme déchiré. LÂCHE, Qui n’est pas serré; se dit surtout des inflorescences dont les fleurs sont peu noim- breuses et assez distantes entre elles. LACINIÉ, E {du latin /aciniure, déchirer, meltre en lambeaux). Se dit des feuilles et des autres organes analogues découpés en lanières étroites et profondes. LACINIFLORE. Plante laciniflore, celle dont les pétales sont frangés ou laciniés. LACINIFOLIÉ, E. Se dit des plantes qui ont des feuilles laciniées. LACTESCENT, E. Quia l'apparence el la cou- leur du lait. Se dit aussi des végétaux ou des organes qui contiennent un sue laileux ou co- loré, comme les laitues, les euphorbes, le pavot, la chélidoine, ete, LACUNE. Vide qui existe dans les lissus des végétaux, notamment dans le lissu cellulaire, et qui contient ordinairement de l'air. Les lacunes se rencontrent surtout dans les plantes aqua- tiques. LACUNEUX , SE. Qui présente des lacunes, LACUSTRE (du latin lacustris, formé de lacus, lac), Se dit des plantes qui croissent dans les lacs ou sur leurs bords. LAGÉNIFORME (du grec x#ynvcs, bouteille). En forme de gourde. LAINE. Ainas de poils longs, blanchâtres, assez mous, flexueux, entre-croisés et comme feutrés. LAINEUX. Se dit des poils, des surfaces où des organes dont l'aspect rappelle la laine. LAIT. Suc propre de certains végélaux, ayant l'apparence du lait ; il est blanc dans les euphorbes, jaune orangé dans la chélidoine,.ete. LAITEUX,SE. Se dit d’un sue propre qui a l'apparence du lait. Voyez Lactescent. LAME. Ce mot, employé quelquefois comme synonyme de limbe dans les feuilles, les pé- tales, ete., s'applique surtout aux feuillets rayonnants qui oceupent la face inférieure du chapeau des agarics, des amanites, ete. Synon.. lamelles, feuillets. LÉP LAMELLE, Diminutif de Zame. Appendice pélaloïde qui existe à la gorge des corolles de cerlaines plantes, {elles que les lychnis, le laurier-rose, etc. On a employé aussi ce mot comme synonyme de {ame dans les agarics et les genres voisins. LAMELLÉ, E. Qui présente des lames. LAMELLEUX, SE. De la nature des lames. LAMELLIFORME, En forme de lame. LANCÉOLÉ, E. Qui a la forme d’un fer de lance, comme la feuille du saule blanc. LANGUETTE, Corolle ligulée des chicoracées et de la plupart des corymbifères. LANIERE. Division étroite et profonde des feuilles et des organes analogues. LANUGINEUX, SE (du latin /anuginosus, fait de lanuao, laine). Synon. de /aineux. LAPPACÉ, E. Couvert de poils en hameçon ou de petits aiguillons crochus. LARGE. Qui a une grande dimension dans le sens {ransversal. Synon. : ample. LARGEUR. Dimension transversale. LATÉRAL, E (de /atus, lateris, cé). Qui est placé sur le côté; se dit des nervures siluées à gauche et à droite de la nervure médiane; du style lorsqu'il se trouve, non au sommet, mais sur l’un des côtés de l'ovaire, ete. LATERINERVE (de Zlatus, côté, nervus, nerf). Svnon. de penninerve. V. ce mot. LATEX. Suc propre des végétaux, présentant quelquefois une consistance et des couleurs ca- ractéristiques, comme dans le figuier, les eu— phorbes, la chélidoine, ete. ; LATICIFÈRE. Se dit des vaisseaux, Canaux ou réservoirs qui contiennent le latex. LAURINÉES. Famille de plantes dicotylé- dones ayant pour type le genre laurier. LÉGION. Expression employée dans plusieurs classifications pour exprimer une division in- termédiaire entre Ja classe et la famille. LEGUME. Synon. de gousse. V, ce mot. LÉGUMINEUSES, Famille de plantes dico- tylédones, qui renferme le pois, le haricot, la luzerne, le robinier, ete. Synon. : papilionacées. LENTIBULARIÉES. Famille de plantes di- cotylédones. Synon : utriculariées. LENTICELLE (de lenticella, petite lentille). Rugosité brunâtre, de forme ordinairement ovale, qui se montre à la surface de l’épiderme des rameaux d'un grand nombre de végétaux, et sur Ja nature de laquelle les botanistes ne sont pas d'accord, LENTICULAIRE. Qui a la forme d’une len- tille ; se dit d'un organe à centre bombé et à bords tranchants. LEPALE (du grec 2exic, écaille). Nom donné par Auguste de Saint-Hilaire aux pièces qui constituent le disque considéré comme un ver- ticille, et qui sont plus connues sous les noms de glandes, écailles, expansions ou appendices pélaloïdes, ete. LEPICENE {du grec Aer, tunique, xevés, ER — LIC vide), nom donné par Richard à la glume dans les graminées. LÉPIDES (du grec 2m, écaille). Poils en écusson. LÉPIDOPHYLLE (de ex, écaille, 6e, feuille). Qui a des feuilles écailleuses. LEPTOCARPE (de 2errés, mince, grêle, 40705, fruit). Qui a des fruits grêles et longs, LEPTOCAULE (de >errés, mince, xxuxés, tige). Qui a la tige mince et grêle. LEPTOPÉTALE (de }:r7é:, mince, TÉTadc, pélale). Qui a des pétales étroits. LEPTOPHYLLE (de 2e7ré; mince, cü22e feuille). Qui a des feuilles minces el étroites, de petiles folioles. LEPTOSPERME (de 2:rrés mince, or