Collcitioix iics ^utcurs Catins publicc sous la bircctiou &c iU. Uisarii. LES 'AGKONOMES LATINS CATOiN, VARKON, COLUMELLK FALLADIUS .\VF,C L.\ TU.VDICTION EN FH.\N(;.\IS \)K U. MSAUD MEMlllU: DE L'ACAD£)irE FRAXCllSr. ■ .i.'K>.vtti'. Gf.xSnii. Di; i.'F.>sr.ir.NEMKXT siPEiiiEin roir. les LEiriii.s PROFESSEII; A LA KAClLTi; DES LETTRES DE PARIS PARIS LIBR.AIRIE I)E FIRMIN DIDOT FRERES, FILS F.T C . KHl 1 l-T H.'^ IMPRIMEUBS DE L INSTITCT DE FRANCK Rl'E J.\COB, >" u6 pf:f.:^:p^::y^!'^^^.f^ COLLECTION DES AUTEURS LATINS AVEC LA TRADLlCTiUN EN FRANgAlS P U B L 1 E E S O U S L\ U 1 II E C I I 0 N DE M. NISAUI) DE L'Ar.\DEMIE FK\KgAISE msCECTEUR CEN^RAL DE L'ENSEIC^E»ltNT SlCEHItllK LES AGRONOMES LATINS PAUIS. — ■nPOGIlAMHi: l»E llltHlN DlDOT Flti:RC9 , KlLs ET C'^, KllE JACOB, 60 ^ •- - LES AGROINOMES LATINS CATON, VARRON, COLUMELLE PALLADIUS AVEC LA THADUCTION EN FKANCAIS i'i 111.1 1> s(U s i.A iiiii f.<:tiii> DE M. NISARD DE i.'Ar;,M)i;MiF. FR.\Np.MSi; l>sl'F.r.TEUK CENEIUI. nE l'f,NSEIi:NEMENT .SLTERIEn PARIS CIIEZ KIIIMIN DIDOT FIIERES, FILS KV C'% LIBIUIRES i.MPitiMiauis iiK i,'i\sriTUT 1)1-: rrtANCi- iiri: j\ri)ii, :)fi M ItCC.C LXIV AVERTISSEMENT DES EDITEURS. Ce volurae est le recueil complet des quatre agronomes latins, Caton, Varron, Columelle, Palladius. Nous navons pas cru devoir y joindre le Traile de 1'Jrt vetcrinaire de Vegfece , moins parce que la matiere ne s'en rattacbe pas cxclusivemcnt a ragriculture, qu'a cause du peu d'cstimo qu'en fout les liommes competcuts , et du mauvais etat du texte qui est corrompu en mille endroits,et rempli diuterpolations. L'art veteriuaire moderne trouverait fort peu ile luiniercs dans uu ouvrage oii Ton devine a grand' pcine, a travers les obscurites dun texte si souvcnt douteux, quelques notions medicales encore plus imparfaitcs que les notions anato- miques qui y sont melees. II n'en est pas dc meme des traitcs dagronomie , sauf pcut-etre cdui de Palladius qui ajoute Irop peu d'observations personnelles a celles qu'il reproduit de Columelle. L'agriculture moderne y pcut Irouver dutiles euscignemcnts. Eu Italie, Caton, Varron, Columclle, Palladius, sont toujours les classiques de ragriculturc. La phipart des procedes qu'ils iudiquent sont encorc pratiqucs utilemcnt sur le mcme sol qu'a sillonne la charrue de Caton. En France, un autre climat, une autre nature de terrain , ont demande et suggere d'autres procedes ; mais bon nombre des procMes aneicns y sont et y seront toujours en usage. Ces proced^s forment comme la tradition technique de ragriculture. On cn peut aussi reconnaitre la traditiou raorale dans les excellentes regles de conduite que contiennent ces traites en ce qui regarde les rapports du maitrc cl des serviteurs , esclaves chez les anciens , chez nous compagnons lil)rcs du travail de ragriculteur. II y aura toujours prolit a suivre cette double tradition. Cest a nos agricultcurs que nous adrcssons cc recueil. II en est un grand nombre, rhonucur d-e notrc societe, qui joignent a des connais- sances th^oriqucs une pratique intclligente dc leur art, et qui donnent tout aulour deux dcs cxemplcs hienfaisants, dont leffet est d'nm(51iorer M AVERTISSEMENT. de proche en proche les lieritages, et dajouter a laisance des petits cultivateurs. IIs ne verront pas sans intdret, en une infinite d'endroits de ce recueil, la science agronomique latine conseiller ce quils pratiquent, et enseigner ce qu'ils font. Quant aux lectcurs qui recherchent dans les ouvrages sp^ciaux cette partie des gdn^ralitds qui en est la philosophie, ou a ceux qu'interesse plus particulierement la langue , Caton dans sa brievete si originale , Varron dans son exactitude methodique, Columelle dnns son abondance ing^nieuse et souvent poetique, meme quand il n'eerit pas en vers (I), Palladius enfin, quoique plus sec, leur offriront un grand nombre de verites generales exprimees avec eloquence, et dans une langue quel- quefois ^gale a celle des grands modeles de la latinile'. Le texte que nous avons suivi , en nous reservant la liberte d'y faire des changements toujours autorises par les manuscrits , est celui de la collection si justement estimce de Gottlob Schneider. ll) L« X"" livre de Columelle est en vers. Il y traife 93@@3@@@®@@@3@@4d9£&9@@@393S-ddi$@3®@S@eO@3S@@a9309@ NOTICE SUR CATON. Le premier des ecrivains latins qui redigea par ecrit ses expeiiennes agrouomiques fut i\I. P. Ca- ton, dit Jlajor ou rAncien, surnomnie aussi Cen- sorius. De tous les ouvrages qu'il a publies , celui qui traite de i'economie rurale est le seul que le temps ait epargne. Caton naquitran520deRome,234 avant J. C, d'une famille peu illustre, a Tusculum, aujourd'iiui Frascati, petite ville situee a quelques lieues de Rome. Apres avoir passe sa preniiere jeunesse a la campagne , il se reudit a Rome, et y frequenta le barreau. Quoiqu'il ne tint a aucune famille distin- guee, il parvintaux plus grandes dignitesderEtat. 11 fit plusieurs campagnes dans la seeonde guerre punique. En 549, il fut adjoint comme questeur au grand Scipion TAfricain , avec lequel il se brouilla, pendaut Texercice de ses fonctions, pour lereste de sa vie. En quittant l'Afrique, il trouva Ennius en Sardaigne ; il Tamena a Rome, et recut de lui les preniieres le^;ons de grec. Neuf ans apres, il fut consul, fit une campagne glorieuse en Espagne , et obtint riionneur du triomplie. En 570, il fut censeur; dans Texercice de cette fonction , il ne montra pas moins de passion que de severite. II mouriit en G05, au moment ou eclata la troisieme guerre punique. Comme ma- gistrat, comme general d'armee , connne juris- consulte, comme orateur, Caton acquit une grande consideration, que sajustice rigoureuse et Taus- terite de ses mopurs contribuaient a augnienter. II etait rennemi du luxe et de tous les arts qui amol- lissent le caractere ; mais il ne haissait pas les let- tres; il les cultiva au contraire pendant toute sa vie, et ne dedaigna pas d'apprendre le grec a TAge de trente ans. Sa passiou pour le bien public le rendit souvent injuste en politique et irreconciliable dans ses inimities. On connait la liaine qu'il por- tait a la ville de Carthage, dont il ne cessait de de- mander la destruction. Caton possedait dans le pays des Sabins un bien- fonds qu'il cultivait dans les intervalles de loisir que lul laissaient les affaires de la Republique. Les experieuces qu'il avait recueillies dans ses travaux rustiques furent consignees dans son ouvrage inti- tule De Re rustica; mais il ne se douna pas la peine de les rediger avec methode ou en suivant un plan general. Les cent soixante-deux chapitres dont ce recueil est compose, sont autant de recettes, de remarques ou de preceptes, qui ont ete mis par ecrit a mesure que les travaux des champs en four- nissaient l'occasion. Ce sont de courtes pbrases succinctes, jetees sur le papier snns que l"auteur se soit donne la peine de les orner par des transitions, ou de varier son style, qui n'est ni pur ni elegant. Les defauts de diction de cet ouvrage et la com- paraison qu'on en a faite avec des passages d'au- tres ecrits de Caton, cites par les ecrivains pos- terieurs, ont fait penser a plusieurs critiques que ce recueil n'est pas authentique. Lesrnisons quon donne a Tappui de cette conjecture ne sout pas de nature a prevaloir contre ropinion commune , qui attribue a ce grand homme un recueil d'observa- tions ecrit sans pretention litteraire, et qui est moins un ouvrage ex profe.tso, qu'une espece de journal qu'il tenait probablement pour Tusage ile I son fds, de ses fermiers et de ses esclaves. M. PORCIUS CATON. ECONOMIE RURALE. Le negoce serait uiie carriere lucrative, si elle n'etait pas si chanceuse; il en serait de meme do Tusure, si ce raeticr etait aussi honuete qu'il est avantageux. Les loisde nosancStrescondam- iiaient le voleiir a ['amende du double, tandis qu'elles imposaient celle du quadruple a Tusu- rier. Cette disposition nous montre combien l'-u- surieretaita leurs yeux uncitoyen plus pernicieux que le voleur. Lorsqu'ils voulaieut louerun bon citoyen, ils lui donnaient les titres de bon agri- culteur, de bon fermier : ces expressions etaient pour eux laderuiere limite de la iouauge. Pour moi, j'estime un negociantactif, desireux d'ae- croitre sa fortune ; mais , comrae je Tai dit , cette carriere est semee d'ecueils et de perils. Cest parmi les cultivateurs que naisseut les meilleurs citoyens et les soldats les plus courageux ; que les benefices sont bonorables, assures, et nulle- ment odieux : cenx qiii se voueiit a la culture n'ourdisseat point de dangereux projets. Main- tenant j'arrivea naon but, et ces retlexious sont les preliminaires de i'ouvrage que j ai promis. I. — Acliat ct (lispo^ilion lUi iloniaiiie. Lorsque vous vous decidcz a faire i'acquisr- tion d'un domaine, gardez-vous de Tacbeter a tout prix ; n'epargnez pas les visites , et ne vous coatentez pas de rexplorer unc fois. Plus vous le veriez , plus vous lui trouverez de charmes s'j| est fcriile. Examinez soigneusement les appa- rences exterieures des \oisins ; ellessont briilan- tes dans une bonne coutree. Lorsque vous v entrez , menagez-vous les raoyens d'en sortir : choisissez un ciel serein, peu trouble par lis tempetes; que le sol soit excellent, et renfernie en lui-meme toutes ses qualites. Autant que pos- sibie, il sera au piedd'uuemontagne, il regardiia le niidi ; la situation en sera saiue ; il sera entoure d'une population laborieuse, aupres d'une eau sa- lutaire, non loin d'une ville populeuse, au bord d'unemeroud'unerivierenavigableetrenoraraie. Le domaine sera de ceux qui cbaugent rarement de proprietaircs , qu'on vend a regret , et qui pos- sedent des bcitiraents coramodes. On recberchera pourpredecesseur un homrae qui raettebeaucoup de sagacite dans ses cultures et dans ses cons- truetions. Quand vous ferez vos visites, portez votre atfentiun sur le nonibre des pressoirs et des futaillcs : s'ils sont en petit nombre , vous pouvcz en conclure que lc rindement est modi- quc. Regardez raoins la quantite que Tarrange- raeut convcnable des attirails. Rejetezegalement la penurie ct le luxe dans le nombre des instri:- ments. Souvenez-vous qu'un ehamp tres-produc- tif, comme un homme prodigue, est ruineux , s'il occasiouue un exces de depense. M. PORCIUS C.ATO. DE RE RUSTTCA. Est inteidiim prrestaie niercatuiis reni qiiarere ni tani pericnlosum siet ; et ilem fipnerari , si tam lionestum sict. Majores enim no.slii luic sic liabuernnt, et ita in legibus posuerunt, fnreni dupli coiidemnari , fneneratorem qua- (bnpli. Quanto ppjorem civcni existimarint fipneratoreni , (piaui furem, liinc licet cxislimari. Et \iium bonum cum laudabant , ila laiulabant , bonum ayricolam bonumqne «■olonuni. .^niplissime laudari ("xislimabafnr, qiii ita laii- dabaUu-. Moicaiincm anlem streiiiium stuiiiosumipie lei (lua;rendieexislimo; veruin ( ut supra dixi) pciiculosuni et calamitosum. Atex anricolis et viri forlissinii et mililcs strenuissimi signuntnr, maximeque piiis (pijestus slabilis- simusqiie conscqnilur, mininieqiie invididsus : minimcqne malecogilantcssiuit.qiii iii CDSliidio occiipali sunt. Niinc {iil ad rcm rcdeaiii) ipiod proniisi iiislilulum piincipium boc ci it. 1. — Quomudo agrum cmi paiarique opurleat. I'iadi!im quuni parare cogitabis, sic in aninio ha- belo, uli ue ciipide emas, neve opera tua parcas visere, et ne satis liabeas seniel circumire. Qiioties ibis , totie.s inagisplacebil,quod bomim eril. Viciiii quo pactoniteaiit, id animum adverlito : iu boua regioiie bcne nileie oporte- bit ; et uti eo cum intiocas, circumspicias , uli inde exiri po.ssit : uti bomim ca'luin liabeat, ne calamitosum siet. Solo bono, sua'virlute valeat. Si poleris, sub radice inontis siet, inmeridem speclet.loco salnbil, operariorum copia siet, bonumqiic aqiiaiium, oppidum validum prope siet, aut maie, aul amiiis, qua iiaves ambulant, aut viabona, celebiisquc. Siet in iis asiis, (pii non saepe dominos mu- tant : qui in liis ajiris pia-dia vendiderint, quos pigeat V(»ndidissc : uti bene a-dilicjitum sict. Cavclo alienam disciplinam temeie coiiteninas. De domino bono colono, bunoque acdilicatorc meliiisemelur. Advillam cumvcnies, viJeto vasa torciila et dolia multaiiesient. Ubi mm erunt, scilo pro ralione fiuctuum csse. Instrumcuti nc magiii sict, loco bono sict. Videto quam niiiiimi iiibtrumenli, sumptuosusque agcr ne siet. Scito ideni agrum quod bo- minem, quamvis qu:vstuosus siet, si sumptiiosiis erit , rclinquerc iicm miillum. Pia'dium quod prinuim siet , si iiie rogabis, sic dicam. Oe omiiibus agris, optinioque loco si cmcris jugern agri cciitum, vinca cst priuia, si \iiii) M. P. CATON. t»i vous rae demaudez quet est !e meilleur do- maine , je vous repondrai : Sur un domaine de eent arpents et bien situe, ia vigne est ia meil- ieure r^eolte , si elle est productive : je place ensuite un potager arrosable ; au troisieme rang , une oseraie; au quatrieme, rolivier; au cinqule- me , une prairie ; au sixierae , les cereales ; au sep- tieme, un taillis; puis un verger, et enfin une foret de cheues. II. — Devoirs du clief de famille. Arriv^ ^ sa maison decarapagne, le prcraier devoir du propri(?taire est de saluer ses penates; puis le raerae jour, s'il ea a le loisir, i! fait le tour de son domaine ; sinon il remet cette beso- gne au lendemain. Des qu"il a bien examine l'etat descultures, lestravaux acheves, et ceux qui ne le sont pas, il fait venir le lendemain son intendant, lui deraande ce qui a ete fait, cc qui reste a faire ; si cliaque travail a ete faita temps, ets'ilestpossiblc de terminerce qui estincomplet : il rinterroge sur la quantite de vin , de ble ou d"autres denrecs qu'on a rccoltees. Uoe fois ces particularites connues, il fait la supputation des travaux et des jours. Si le travail ne lui parait pas suffisant , rintendant cherche a se faire ab- soudre en alleguant les maladies des esclaves, leurs desertions, rincleraence dela temperature, lescorvees publiques. Quand il a fait renumera- tion de tous ces contre-temps et d'autres scmbla- bles, repassez le compte en presence de riuten- dant. Lorsque le temps a ete a la pluie , cherchez combien de jours ontete pluvieux; rappeiez les travaux qu'on peut executer alors, le lavage et le goudronnage des futailles, le balayage des b^timents, la ventilation des grains, la recolte desfuraiers et leur stratirication, le nettoyage des miilto siet; secundo loco liortus irrlguiis,lerlio salictum, quarto oletum , qiiinto pratum , sexto campus frumenta- rius, septimosiWa ca'dua, octavo arbnstura, nono glan^ daria silva. n. — Palris famillas offlcia. Pater familias ubi ad villam venit, ubi larem fami- liarem salulavit, funrtum eodem dip, si potesf, circumcat : si non eo die, at posfridie. Ubi cosnovit quouiodo fundus cultus siet, operaque qua; facta infectaque sient, postridie ejus diei vilicum vocet, roget quid operis siet factum, quid reStet. Salisne lempori opera stent confecta, possitne qu;e reliqua sient conficere : et quid factum vini, frumenti, aliarumque rerum omnium. Ubi ca cognovit, rationem inire oportet operarum, dieriim, si ci opus noii apparet. Dicit vilicus seduio se fecisse , servos non valuisse, tempestates malasfuissc, servos aufugisse, opus publicum effecisse. Ubi eas aliasque caiisas multas dixeiit, ad lationem operum o|)eraruinque vilicum rcvoca. Cum tempestates pluviae fuerint, videto quot dies, quacvc opera per imbrem fieri potueiint, dolialavari, picaii, villam purgari, frumentum trausferri , stercus foras efferri , sterquilinium fieri , semen p^urgari, funes veteies sarciri , novosque fieri : centones, «uculiones familiam oporluisse eibi sarcire. Per ferias po- semences, le raccoraraodage des vieillescordcs ei la fabrication des neuves : les gens devaient ra- juster leurs capuches et lcurs hardes. Ne fallait- il pas aux jours feries curer les anciens fosses, paverla voie publique, couper les buissons, b^- cher le jardin, nettoyer les prairies, tresser les haies, extirper les eplnes, broyer les grains, en- fin nettoyer partout? Si les esclaves ont ete ma- lades, pouiquoidonnerfantdenourriture?Apres avoir mis beaueoup de calme daira ces informa- tioiis, on donnera ses ordres pour achever ce qui resle a faire; on fera le compte de la caisse, du grain en magasin, de tous lcs fourrages en provision , des vins, des huiles; on prendra note de ce qui a ete vendu , de ce qui a ete paye, de ce qui reste a percevoir, de cc qu'il y a encore a vendre. II recevralescautions qui sont a presen- ter : il passera la revuedes denrees en provision; s'il juge quelque objet necessaire pour rannee courante , il le fait acheter; s'il y a du superflu , il le fait vendre : il met en location ce qui est a louer; qu'il prescrive (et son ordre doit etrc confie a ses tablettes) les ouvrages qui seront executcs a la ferme, et ceux qui le seront a forfait. II fera la revue dii betail, afin de constater les vcntesaeffectuer.Si lesprixsontsuffisants, il ven- dra ce qui lui reste en huile, vin et froment. II raettra en vente les boeufs en retourd'^ge, les veaux et lesagneaux sevres, la laine, les peaux, les attirails horsde service, la ferratlle, les escla- ves vieux ou maladifs, enfin tout ce dont il n'a pas besoin. Le maitre de la maison sera raar- chand plutot ciu'acheteur. III. — Travaux que le debutant doil faire exdcuter suF son domaine. Des son debut , le proprietaire s'occupera de tuisse fossas vetercs fergeri , viam publicam muniri , ve- pres recidi, Iiortum fodiri, pratum purgaii , virgas vinciri, spinas runcari, expiiisi far, muudicias fieri. Cuni servi segrotaiint, ciharia tanta dari noii oportiiisse. Ubi liaec cognita aequo aniuio sient, qua;ve reliqua opera sient, curare uti perficiantiir : raliones putare ai^geiitariam , frumeutariam, pabuli causa qujE parata sunt; rationem vinariam, oleariam, quid venierit, quid exaclum siet, quid reliquuni siet , quid siet quud veneat ; qu»; satis accipiunda sieut, satis accipiantiir. Reliqua qua; sient , ut compareant. Si quid desil in aBnum , uti paretur; quse supei sint , uti vencant : qua; opus sieiit locato , locentur ; qu.-c opera fieri velit, et quaelocare velit, uti imperet, et ea scripta relinquat ; pecus consideret. Auctionem utifa- ciat. Vendatoleum, si precium babeat, viiium frumen- tumque quod siipersit. Vendat boves vetulos, armenta deliciila, oves deliculas, lanam, pelles, plostrum vetus, feriamenta vetera , servum senem, servum moibosuin , et si quid aliud supersit, vendat. Patrem familias vcnda- cem , non euiacem , esse oportet. III. — Quomodo agrum in adulescentia conserere (patrcm- familias) oporteat Priina adoIesceDtia palrem fainiliae agrum conseieie ECONOMIE RURALE. planter; raais il rcfliichira longteraps avant de bcitir. Pour planter, ce n'est pas la reflexion qu"il faut, c'est raction. Si son domaine est plan- te, ragriculteur ponrra songer a btitir lorsquil aura atteint sa trente-sixieme annte. Batissez dans de tellcs proportions que votre domaine soit en rappoit avec vos constructions, et vos constructions avec votre domaine. Ufaut qu'un pere de faraille possede de beaux bcitiments d'exploitntion , qu'il y reunisse des celliers pour riuiile, pourlevin, des futailles nombreuses , afin qu'il puisse attendre la hausse ; ce qui aug- mentera sa fortune, et donnera du relief a sa prudcnce et a sa reputation. II aura de bons pressoirs , afin que le tiavail soit bon. De peur qu'elle ne s'altere, i'olive sera pressee immedia- tement apres la recolte. Songez aux grandes tempetes qui arrivent tous les ans, et qui ue mauquent pas de faire tomber les olives. Si vous faites la recolte de bonne heure, et quevos us- tensiles soient en ordre, vous n'aurez rien a redou- ter des tempetes, votre huile sera meilleure et plus verte. Si au contraire !'olive sejourne trop longtemps sur le sol ou sur un plaucher, elle pourrit, et ne produit qu'une liuile desagreable. Toute especed'olive donne une huile vertc et de bon ehoix , si on la fabrique a propos. Sur une surface de cent vingt arpents plantes d'olivicrs, il fautavoir deuxassortimeQtsd'ustensiles. Si les arbres sont vigoureux , les rangs serres et la eulture judicieuse, il faudra trois machines soli- des et isolees, afm que si les meules venaieut a se briser, on puisse en avoir de reehange; cha- que machine aura ses lanieres de cuir; on reunira six leviers, douze aiguilles, des cShles particu- liers, deux moufles grecques glissant sous des cordes de genet. On marehera plus vite avec huit poulies en iiaut et six en bas; si on veut faire (les roues, le travail est moins expeditif , mais aussi moins penible. IV. — II faut avoii des etables bienconslruites, ct un bon voislnage. Ayez de bonnes etables , de bonnes ecuries , et des rateliers ; les barres do ceux-ci seront dis- tantes d'un pied ; avec eelte disposition , les h(jcui's ne gaspilleront point leur nourriture. Ayez des hfltimeMts de maitre en rapport avee votre fortune. Si votre campagneest assise sur un bon fond, bien coiistruite et orientee; si elle est meubli.'e convenablement , vous la visiterez plus souvent et plus voloiitiers; elle s'amcliorera , ou commettra raoins de fautes , et on recoltera da- vantage, car rien ne remplace roeil du maitre. Soyez affable a regaid de vos voisins, et n'of- fensez pas vos gens sans raison. Si vous obtenez raffcctiou du voisinage, vous (^'coulerez plus faeileraent vos produits, et vous trouverez saus peine des bras pour executer vos travaux a la journ(5e ou a forfait. Si vous batissez, ils vous aideront en payant de leur persoune , ou en vous donnant leurs attclages et leurs mat(;riaux. S'il vous arrive quelque chose de faeheux (ce qu'as majoies, vid ad fiibrnm ferrarinni pro passis ea; r.-cle servantur. Ponia, inalastrutbea, colonea scantiana, Quiriniana, itein alia conditiva mala mustea , et Punica , ( eo lolium suil- limi aul stercus ad radicem addere opoitet, uti stabilia miila liant,) Piravolema, Aniciana, et sementiva, (b;ie couditivainsapa.boiiaerunt,) Taientina, muslea, et cucur- bifina. Item aliagenera qnampliirima serito, aut inserilo. Olciis orcbitcs, posias, ose opliuis condunlurvtl viiiJui M. P. CATOi^. sans les saler. Lorsque vous voudrez conserver des cormes, soit par la dessiecation, soit dans une infusion de vin cuit, faites-les bieo secher au- paravant : agissez de meme pour les poires. VIII. — Dans quelles leires il faut mettre les dilTcrenles especes d'oliviers. Mcttez la figue marisque dansun sol crayeux et decouvert : mettez au contraire dans une terre riche ou fermee les especes d'Afrique , de Cadix , de Sngonte, les telanes noires a longs pcdoncu- les. Si vous avez un pre arrose, vous ne man- querez pas de foin ; s'il ne Test pas, fuinez-le afin d'avoir dii foin. Pres de la ville , vous aurez des jardins dans tous les stylis, toutes sortes d'arhres d'ornement, des oignous de Megare, le myrte palissade, soit le noir, soit leblanc, le iauvier de Delphes, cekii de Cypre, celui des forcts, des noix nues, des avelines de Preneste et de Grece. Un jardin de ville , surtout pour ce- lui qui n'en a point d'autre , doit etre plante et orne avec tout le soiu possible. IX. — 11 faut conlier les saussaies aux terrains liumides. II convient de planter les sauies dans les ter- res aquatiques, humides,ombragees, et pr^sdes rivieres. Examinez si vous en avez besoin chez vous, ou si vous les destinez a la vente. Si vous avez de l'eau , attachez-vous surtout aux prairies arrosees. Si vous n'avez pas d'eau , faites encore des prairies seches autant que vous pourrez ; c'est !e meilleur usage que vouspuissicz faire de votre domaiue. in muria, vel in lontisco contusse. Orclutesubi nigr» erunl et sicca;, sale confriato dies v. postea salem exculilo, in solem ponilo biiluum , vel sine sale in defi utuni condilo. Sorba in saiia cum vis condere , vel siccare , arida lacias ilempira eodem modo lacias. VIII. — Ficos plurium gencrum quo loco screre oporleat. Ficos mariscas in loco crelosoet aperto serilo : Africa- nas^ et Hcrculanas, Saguntinas, liibeinas, Xelanasalias pediculo longo , eas in loco crasso , aiit storcorato serilo. Pratuni si irrigiium habebis, fiEnum non deficiet. Si non ei il, siccuni.ne f(i>num desiet, .summitlito. Siib nrbe bortum oniiie genus, coronanienta omne geniis, biilbos niegaricos, murtum conjugnlum et album et nigrnni, laurum Delpbi- cam, et Cypricam, et silvaticain, nuces ealvas , avellanas Pra-neslinas , et Grajcas , bffic facilo uli seranlur. Fundum nrbanum, et qui eum fundnm solum babebit, itaparet, ilaque conserat, uti quam solerlissimum babeat IX. — Uti salicta locis aquosis scrantur. Saliclalocisaquosis, bumeclis, umbiosis, propteram- nes ibi seri oportet. Et id videlo, uti aut doinuui opiis sienl, autut veniie possint. Prata irrigna, si aquam babe- bis , potissimum facito : si aquam iion babebis, sicca quani plurima facito. Hoc est pra'diuni qnod ubi vis e.xpedit (acerc. X. — Nombre d'aides, de boe^fs, d'4nes, de domestiques et d'instrumeuts dont il faut se pourvoir. Mobilier et personncl pour deux cent qua- rante arpents en oliviers : Un inteudant, une survcillante , cinq manoeuvres, trois houviers, un porcher, un anier, un berger; en toul treize personnes. Trois paires de boeufs, trois anes avec bats, pour le transport des engrais; un au- tre Sue, cent brebis. Instruments pour Thuile : cinq rouleaux monles , une chaudiere de trente quadrantals (28 pintesparisiennes), soncouvercle, trois crochets eu fer, trois yases pour Teau , deux entonnoirs, une chaudiere de cinq quadrantals, son couvercle ; trois crochets , uae petite cu vette , deux amphores a huile, uue urne de cinquante pots , trois ecumoires , uu seau a puiser de fcau , un bassin, un put, un vase a laver les mains, un hassin en ccu , un pot a Tcau , un vase a trois becs, uu chandelier, un boisseau, trois grands chars, six araires avec leurs socs, trois jougs avee ieurs lanieres , six harnais de boeufs , un ra- teau en fer, quatre civieres a fumier, six pa- nicrs a furaier, trois dcmi-bSts, trois couvertu- rcs pour les dues. Usteusilesen fer : huit fourches , huit sarcloirs, quatre pelles, cinq houes, deux riiteaux a quatre dents, trois faux a foin , six faux a chaume , cinq croissants , trois haches , trois coins, un pilon a ble, deux pelles a fcu, un fourgon, deux rechauds; cent tonues pour Ihuile, douze bassins, dix tonncaux pour les marcs, dix pour les feves, dix tounes a vin, vingt pour le froment, une pour les lupins, six cruches a vin, une aiguiere, une baiguoire, X. — Quot conservos, quot boves asiuosque ct minislros atquo utensilia babere oporleat. Qnomodo oleluni agri jugerum ccxl. inslruere oporlet : vilicum, vilicam , operarios v. bubulcos ni. subulcuui i. asinarium i. opilionem i. Siimma liominum xiii. boves trinos, asinos ornatos clitellarios, qui stercus veclent, lu. asinum unum , oves c. vasa olearia inslructa jnga v. alie- num quod capiat qnadrantalia x\x, operculum aheni, uncos ferreos iii. ureeos aquaiios ni, infidibula ii. ahennm quod capiat qiiadrantalia v. alieiii operciilum , uncos ni. label- him polulum, aniphoras olearias ii. urnam quiuquagena- riam unam, trullas iii. siUilum aqnarium unum, pelviin unam, malellionem, trullium, sculriscum, malellaui, uasiternam, candclabrnm , sexlarium , plostra majora iii. aratra cuin vonieribns vi. juga cum lorisornata iii. orna- nienla biibus \i. irpicem uniini , crates stercorarias iv. sirpeas stercorarias iii. semuncias iii. instrata asinis iii. ferramenla, ferreas viii, sarcula viii. palas iv. rntia v. rastros quadridentes ii. falces foenarias iii. sliamenlarias VI. arborariasv.secures iii. cuneos iii. fistulam farraiiani 1. forpices 11. rutabnlum I. foculosii. doliaolearian. labra XII. dolia quo vinaceos condat x. amnrcaria x. vinaria x. frumentaria xx. labrum lupinaiium unum, serias vi. la- brum eluacrnm unum, solium unum, labra aqnaria ii. opercula doliis, seriis priva plnra, molas .isinarias nnas, et trusatiles unas, hispauienses unas,molilia iii. abaciim fiCONOMlE RURALE. deux bassiiis [loiir Teau ; tles couvercles pour Ics touueaux et les futailles; une paire de meules tournces par les anes, une paire tournee a bras dhonimes, une paire a respagnole; trois col- liers, un buflet, deu.v plats en cuivre , deux ta- bles; trois grands bancs, un siege dans la cham- bre a coucher, trois escabelles , quatre tabourets , deux fauteuils; un lit dans la chambre a cou- cher, quatre lits de sangle et trois autres lits; un pilon en bois, un pour fouler la laine, un me- tier a tisserand; quatre pilons, Tun pour les fe- ves, Tautre pour le froment , un pour les semen- ces , un pour concasser les noyaux ; un boisseau , un demi-boisscau ; huit matelas , buit couver- tures, seizeoreillers;dixdraps, trois serviettes, six casaques pour les esclaves. XI. — Dans; iin antrc sysU^^me, nombre cVaides et d'ou- vriers qn'il fant niettre Ji la dispositiou de 1'intendant. Pour cent arpents de vigne on aura : un in- tendant , une surveillante, dix ouvriers , un bouvier, un ^nier, un homme pour ies saules, un berger : en tout, seize personnes ; deux boeufs , deux Snes pour les cbars, un pour la meule; trois attirailsde pressoirs avec leurs agres; des futailles suffisantes pour recevoir le produit de cinq veudanges, et donnant cliacune huit cents raesures; vingt futailles pour les marcs , vingt pour le froment; pourchacune d'elles les cou- vercies et chaperons necessaires ; six urnes cou- vertes de genet , quatre amphores du meme genre; deux enlonnoirs, trois passoirs a osier, trois passoirs pour arreter lesfleurs; dix vais- seaux pour lc moiit; deux chars, deux charrues; un joug pour les chars, un joug pour la vigne, un pour les anes ; un disque d'airain ; un collier de meule ; une chaudiere de la contenance d'un I. orbes alieneos ii. niensas ii. scamna magna in. scaninum in cubiculo unum, scabilla iii. sellas iv. solia it. Leclum in cubieulo i. lectcs loiis snbtenlos iv. et lectos ties commu- nes , pilain ligneam nnain, rullnniiani iinam, telamjnga- lem unam, pilas duas, pilnm l;ibniiinii iiiiuni, larieariiim ununi, seminarium unum, qiii nnileos siiccernat nnum, modium unuin, semodiiim iiiiiim,culiilas viii. instiagula VIII. pulvinos xvi. operiineiila x. niappas iii. centones pueris vi. XI. — Alia instituUo, quot et qaibus cnnsonis alque operis inslrul villicam opoiteat. QiiomoJo viiieiim jiigeiiinic.iiistinereoportet : villcnm, vilicam, opeianns x. bubiiliiiiii i. asinariiim i. salictaiiuni 1. suhulcum i.Sniiima bomines \m. Imves ii. asinosplos- trarios ii. asiiium molariiim i. vasa torcula inslructa iii. dolia V. ubi vindemiie esse possinl, eulleum dccc. dolia ubi vinaceos condat , xx. fiumentaria xx. opeicnla dolio- lum, el lectoria priva. IJinas sparteas vi. aniplioras spai- teas IV. infidibula ii. cola vitilia iii. cola, qui florem demaut, Iria, iiiceos mustarios decem. Plostra diio. aiatra duo. juga plostiaria duo, iugiim vinarium i. jiignm asinarium I. orhem alicneiim i. molile i. aboneum, quod capit cnl- leum uiiuDi. operculum abciii iinuin, uncos fcneos iii culleus , avee son cou verclc, pour la cuislne ; troi» crochets en fer; dcux vascs pour Teau ; une an> phore a trois anses, un bassin , un pot a Teau, une aiguiere, un seau a puiser IVau , un rafral- chissoir, unc ecumoire; un chandelier, un vase de nuit; quatre lits, un banc, deux tables, un buffet, un garde-manger, une garde-robe , six grands bancs , une roue a puiser Teau , un bois- seauferre, un denii-boisseau ; une auge a lcs- sive ; un dctrempoir, une auge a lupins, dix cruches a vin; dix couvertures pour les bocufs et les ^nes; trois demi-b^ts; trois corbeilles pour les lies, trois roues tournees par les Snes, une roue a bras. Ustensiles en fer : six scr- pettes pour la vigne ; cinq serpettes pour les li- gatures , trois croissants , trois serpes , cinq ha- ches et quatre coins; dix socs en fer, six h&- ches, quatre houes, deux rateaux a quatre dents, quatre hottes a fumier, un panier pour le meme usage ; quarante faucilles pour la vlgne , six croissaiits pour les frayons; dcux rechauds, deux pinces a feu , un fourgon; vingt paniers dWmcria, sept panicrs de semeur; quaranteba- qucts , quarante pelles de bois, deux auges ; quatre matelas, quatre couvertures, six oreil- lers , six couvre-pieds ; trois ser viettes , six casa- ques d'csclaves. Xlf. — Quanlite et denominations des ustensiles pour l» piessoir. II faudra pour le pressoir cinq series d'ustensi- les; cinq arbres montes, trois de rechange, cinq trcuils, un de rechange ; cinq courroies, cinqcordesderetour, cinq cables, cinq poulies, dix coi'dcs daltache, cinq levierset ciuq assiettes pnur lcs arbrcs; trois cuves, quarante blocs, quarante boucles, quarante frcttes en bois, pour alieniim coculum , quod capiat culleum , urceos aquario» II. Amplioiam, nasiternam i. pelvim i. matellionem i. Irullinm i. sitiilum aquaiiuni i. scutriscum, Irullam, candelabi um , matellam , iectos iv. scamnum i. mensas ii. abacum i. aicam vestiariam i. armarium piomptuarium I. scamna longa vi. rotam aquariam i. modium pr:efciTa- tiim I. semodium i. labrum eluacrum i. solium. labrum lupinaiium i. .serias x. Oinamenta txibus ii. ornamenta asinis instiata iit. semuncias iii. spoitas faecarias iii. mo- las asinarias unas , Irusaliles unas. Ferramenta , falces vinealicas vi. sirpiciilas v. falces silvaticas v. arboraiias III. secures v. otcuneosiv. vomeres ferreos x. palas vi. rutra quatuor, lastros quadridentes ii. crates stercorariaii IV. sirpeam stercorariam i. lalculas vineaticas \l. fali nlas iHscarias x. Foculos ii. forpices ii. rulabulnm, ciirbulas Amciinas xx. quala saturia vii.alveosxL.palas ligueas xi. lintics II. culcitasiv. instragulaiv. pulvinos vi. opeiinicul» VI. niappas iM. ccntones pneris vi. XII. — Qiiot et qu.T in lorculari parari vasa oporteat. Iii lorciilarinm qu;e opiis snnt vasis qninis. I'rela tem. perita v. supervacanca iii. suciilas v. supervacaneam i. fuiies loreos v. subdiictarios v. medipontos v. trocbleas X. capistra T. assercula v. nbi pr«la sita ««»1 t. sona» M. P. C.VTON. firapechcr les ai-bies de se fendre; cinq meules, dix seau.K » puiser, di.K baquets, dix pelies en bois , cinq rables en fer. XIII. Disposilion du pressoir et dii ccllier 5 olivcs. A l'epoque du pressurage voici ce qu'il faut avoir au prcssoir : un vase en cuivre de la con- tenance de cinq quadrantals; trois crocs en fer, un disque d'airain; une paire de meules, un crible, un tamis; une bache, une cruche a viu, un levier, un lit monte pour les hommes libres faisant rofliee de gardiens ; un esclave du troi- sieme degre couchera avec les ouvriers ; de vieil- les et de neuves corbeilles ; une corde dc hamac ; un oreiller, un cuir, deu.K lampes grillees, un charnier; une ccbelle, des futailles a huile, leurs couvercles; quatorze bassins a huile, deux gran- des gondoles, deux petites; trois ecumoires d'airain ; deux amphores a buile , un vase pour Teau , une urne de quarante mesures ; un setier pour rbuile, uuecuvette; deux enton- noirs, deux eponges; deux pots enterre,un autre de la coi>tenance d'une urne ( quatre con- ges), trois barres avec leurs clavettes ; deux la- bourets, une balance, un poids unique de cent livres , une serie de divers poids. XIV. — Clauses Ji proposer k I'arcliitecte poiir bfttir iine inaison de campague. Si vous faites batir a forfnit une campagne entierement neuve, voici les obligations de Ten- trepreneur. Conforraeraent au desir, il construira toutes les muraillesen moellons unis avec de la chaux, les piliers en pierres solides, les poutres qui sont necessaires, les seuils , les jambages de porte, les liuteaux, les lambourdes, les etais, les iii. vccles XI. (Ibulas xl. confibulas ligneas, qni arbores compriuiat, si di.sliiascent, et cuueosvi. trapelos v. cu- |ias niinusculas x. alveos x. palas ligneas x. rutra ferrea v. XIII. — Quomodo torcularium et cellam oleariam parare oporteat. Intorcularium in usuquodopus est. Urceum, aheneum I. qiiod capiat ([uadiantalia quiuque , uncos ferreos tres , orbeni aheiieiim unum , molas unas, crihriim unum, in- cerniciilum unum, secnrim unam, scamuum unum, se- riam vinariam unam, clavamlorcularii unam , lectum stia- tum, iibi duo cuslndes libeii cubent, et tertius servns una cum factoribiis uti cubet. fiscinas novas veieres. epidro- mum , pulviuum , corium unum, lucernas craticulas duas, carnarium iiniim, scalas unas. In cellam oleariam hwc opus sunt Dolia olearia, opercula, labra olcaria xiv. conchas majores duas, e.t rainores duas, trullas aheiieas trcs, aniphoras olpaiias duas, urceum aquarium unum, unianiquinquagenariam unam, sextariumoleariumuiuim, labelium unum , infidibula duo, spongias duas,uiceos fictiles II. urnales ii. tnillas lisneas duas, clavcs cum Vlostrisin cellas duas, Iruliiiam unam, ccntumpondium incertum uniim , etpondera certa. XIV. - Villam feUificandam fabro quomodo locaveri.s. Villatn .Tdificandamsi locftbis novani ab solo, faber h:ic etables d'hiver pour les boeufs, les rateliers pour Tete, reeurie, les chambrettes pour les es- claves, trois garde-mangers , une table ronde , deux chaudieres, dix toits a porc, un foyer, une porte cochere et une autre a la disposi- tion du maitre, les fenetres, dix barreaux do dix pieds pour les grandes fenetres et pour les petites, six lucarnes; trois bancs, cinq chaises; deux metiers de tisserand, six carreaux transpa- rents, un petit mortier a piler le grain , un me- tierde foulon ; les chambranles; deux pressoirs. Le proprietaire fournira les materiaux , les objets necessaires a la main d'oeuvre ; il fera tailler et polir, il sera tenu de fournir une scie et un cor- deau ; cependant il n'est tenu qu"a couper et k travaiiler les raaterlaux. Cest rentrepreneur qui fournit la pierre , la cbaux , le sable, Teau , la paille , et la terre employee au mortier. Si Te- difice vient a etre frappe de la fou^re, 11 faqt y prononcer des paroles sacrees. Voici le prix du travail pour un honniite homme qui fournit large- mcnt tout ce qui cst necessaire , et qui paye cons- ciencieusement : les pannes occupent deux pieds sur le toit , et on supputera ainsi : celle qui ne sera pas entiere, et qui aura ete cchaneree d'uu quart , sera coniptee comme une demi. Les fat- tieres seront coraptees pour deux pannes; tontes celles qui aurout de plus grandes dimensious se- roulcomptees pourquatre. Faites conduire de la chaux et des pierres jusqu'a un pied au-dessus du sol , et iie mettez aux parties laterales , aux ehambranles et aux croisees que ee qui cst stric- teracut necessaire. Les autres conditions cousis- tent a eomposer toute la bStisse de raoellons unis a lachaux. Leprixdesouvrages enonces ei-des- faciat oportet. Parietes omnes (uti jussitur) calce et ce- mentis, pilas ex lapide angulari, ligna oninia quae opus suiit,limina, postes, jugamenta, asseies, fulmentas, pr.T- sepis bubus hibernas, et a'slivas faliscas, equile, cellas familise, carnaria m. orbem, aheua ii. liaras x. focum, januam maximam , et alferam quam volet dominus , fene- stras, clatios in fenestras majores, etminores bipedales x. luniina vi. scamiiaiii. sellas v.telasjogalesduas,Iuminaria VI. paulliilam pilam , ubi triticum pinsant, unam , fullo- nicain unam , antepagmenta , vasa torcula duo. H*c rei raateriem , et quic opus sunt doniinus pra^bebit, etad opus dabit, (succidet, dolnlMt lineabil secabitque materiam duntaxat condiictor) lapidem, calcem, arenam, aquam, paleas , terram , unde liituin fiat. Si de caelo yilla tacta sict, deea re verba divina uti liant. Hiiic operi piecium ab doinino bono , qui bene pic-cbeat quae opus sunt, et numos lide bona solvat. In tegulas singulas ii. in tectum: sic numeiabitur tegula : integra qua; non erit, unde quar- ta pars aberil, diiae pro una, conliciares qiia,' ernnt, pro binis putabuntiir : iu aliis quot erunt, in singulas quater- nrenumerabuntur. Villa, lapide calce fimdainenta supra tcrram pede, ca;teros parieles ex latere, jugamenta ct antepagmenta , qu:e opus erunt, indito. Cailera lex uti villa ex calce cementis ; prelium in tegulas singuIasK. s. loco saliibii bono domino ha;c, qua; supra precia posita 15C0N0MIE RURALE, sus s't'value h. xin nummus sestertius par panne. Laraain-dffiuvre se caleulesur ec pied, si Ton ba- tit dans un canton salubre et pour un houime de bon accord ; mais tout proprietaire consciencicux ajoutera un quart en sus s'il 1'ait batir dans une eontree malsaine ou Ton ne pcut travailler peu- dnnt rcte. XV. — .Maniere de constriiire les muraille.s. Les murs auront cinq pieds de hauteur, et se- ront faits avec des moellons lies avec du sable et de la chaux; la pieee de eomble auia un pied d'epaisseur, sur uu pied et demi de hauteur, quatorze de lonsucur, et on devra exiiicr sur le devis qu'elle soit crepie. S'il exige qu'on donne aux murailles de la eampague ccnt picds carrcs, c'est-a-dire dix pieds en tout sens , ou une figure ayant cinq pieds d'une faee et une perche de vingt pieds de Tautre, il faiidra payerdix num- nnis; et s'il veut une fondation ayant un pied et demi d'epaisseur, il devra fournir par chaque pied de longueur uu boisseau de ehaux et deuv de sahle. XVt. — Condilions ii imposcr iiour la cuisson de la cli.iux. Quand on fait cuire la chaux a cliarge de par- tage, voici les couditions des deux parties. Le chaurournier monte le four, lechauffe, en re- tire la chaux et debite le bois; lc maitre fournit la pierre, le bois , en un mot tout ce qui est ueces- snire. XVII. — lipoinic convenalile ponr raballage des bois. Le temps le plus favorable a la coupe du chene rouvre , et des e ssences a eehalas , c'est dep!n's le solstice jusqu'aux friraas. Qnant aux essences qui portent du fnii! , c'est repoque de la maturite de ceux-ei qui est la raeilleure. Les essences qui ne fructifient point sont bonnes .'i couper lors- que la seve monte. On peut abattre en toute sai- son les esscnces qui portent en meme temps des fruits verts et des seniences mures : tels sont les cypres et les pins. En efl'et , dans ces arbres il y a deux sorles de fniits; Tun iniir, bon a eueillir et prt-s de tomher, Iorsqu'il touehe a la fin de la premiere annee : alors il faut couper Tarbre a Te- poque des semailles ; si Ton attendait plus tard , il faudrait reeuler dc huit mois. L'autre n'a pas eneore un an, et a une eouleur verte. II est avan- tageux de eouper rorme quaud ses feuilles coni- mencent a tomber. XVIII. — Constrnction du prcssoir. Si vous voulez construire un pressoir a quatre cuves, que celles-ci soient opposees les unes au.x autres,etmonteesainsiqu'ilsuit : Les arbres au- ront dcux pieds d'equarrissage sur neuf de loii- gueur, y compris les mortaises, et les tenons qui les termineront superieurement, et la portion de leur pied qui sera eugagee dans le patin; ouvrez le logement des aiguilles de trois pieds neuf pou- ces en hauteur, sur six doii;ts de laigeur ; ouvrez une raortaise a uii pied et demi du sol ; donnez deux pieds a rentre-jumelles , ecartez les de deux pieds des murs; mettez dix-huit pieds entre ces jumelles et la paire de poteaux qui appar- tient a ce meme prcssoir; donnez a chnque po- teau deux pieds de diametre et dix pieds de hauteur, y compris les tenons qui doivent les terminer superieurement, et la partie qui scra engagee daus le patin. Letreuil doit r.voir neuf pieds de longueur, sans compter celle de ses tourillons. L'arbie doit avoir vingt-einq pieds siinl. ex signo inanupreliuni eiil : pcslilcnli, ubi a'slafe licri nou polcst, bouodomino pars quarta piecii accedat. XV. — Maceriie quomodo i^dificouUir. .Macerias excalce, cemenlis, silice, uli dominu.s omnia ad opus pra;beat, allam p. v. facilo, ct colnnicn p. i. cras- sani p. I. s. longam p. xiv. et nli sublinat locari oportet. Parieles vilte si locel iii pedes c. id cst, p. x. quoi|uovor- snm, libellis in pedes v. ct perlicam unani p. vic. n. x. Sesqnipedalem paricfemdominnsrundamenta faciat, et ail opns pr.Theat calcis in p. singulo» longitudinem opus est modiuni unum, arenae modios duos. .\VI. — Calx quo pactolocelur. Calcem partiario coqncndam qui dant , ita dant. pcrli- cit, etcoquit, el ex foriiacc calcffm eNimil calcarius, et lisnacoulicit ad fornaccm. Dominns lapidem, ligna ad loinaceni , qiioil opus siet, pra-bet. XVII. — Matcries qui tempore anni tempcstlva sit. Robus, nialeries ilem pro ridica, ulii solstitinm fiierit ail bruinam scniper tempesliva cst. Qua; maferics semen liabet , cum semcn matuium liabet , tnm tempesliva est. Qiia; niaferies senien non lialiet, cum i;Iu!iet, tiim tem- pesliva esl. lia quie .seinen viride el nialiiniin liabet, uti seinen de cupiesso, de pino, qnidvis anni lesere possis Item qiiidvis anni matura est, et tempesliva, ilii dum sunt nuces biniic, inde semen excidet, et annicuUe ea; ubi piiniiim inci|iiuut Iiiascere, fuin legi oportet, per seiiien- tim piimnni iucipiiint matuiae esse. Postea usque adeo snnt pliis mcuses viii. Horiioliua^ unees viridcs sunt. Ul- inus, cuin lolia c.adiiut, tuni ntiaipie tempestiva est. XVIII. — Toreularium quomodo iedilice*. Torculariumsi a-dilicare voles,quadrinis vasis uti con- fia oia sieiit, ad Iiunc niodum vasa coniponito : arbores cia.ssas p, 11. altas p. ix. cum cardiiiibus, foramin.-» longap. III. s.Z exculptadigilos vi. Ab solo forameu pii- luiim, p, I. s, inter arbores et aiboies, et parietes p. ii. iii II. arbores p. i. ~— arbores ad stipiteni priiuum direc- tiis p. XVI. stipites erassi P. ii. alti (-.11111 1 aidiiiibus P. x. siiciila prajfer caidines r. ix. piclum longum e. xxv. inibi lingiilam p. 11, s. pavimeutuin binis vasis cum canali- bus duobiis p. xxxiv. trapeUbus locum de.xtra, siuistra. M. P. CATON. de longiieur, y corapris la partie engagee en- trc les jumelles , laquelle aura deux pieds et demi de longueur. Fui surface du hangar qu'oeeu- pent deu.x pressoirs, y compris leurs deux bas- sins et deux trapetes, aura trentetrois pieds de largeur, prise sur la longueur du hangar; dans cette surface seront pris, entre un pressoir a droite et un a gauche, vingt pieds pour placer les deux trapetes appartenant a ces deux pres- soirs; entre les poteaux d"un pressoir et ceux du pressoir de la seconde couple qul est sur le meme alignement, il faut un espace de dix-huit pieds pour les charrois. Entre ces derniers poteaux nppartenant a la seconde couple des pressoirs et le mur qul est derriere leurs jumelles , il y aura vingt-deux pieds : ainsi le total de remplaccment qu'il faut pour loger ces quatre equipages est de soixante-six pieds de longueur sur trente-six pieds de largeur entre murs. Aux piaces ou vous dresserez vos juraelles, faites de bons fon- demens, de cinq pieds de profondeur; couvrez- en, d'une pierre dure d'un pied et derai d'epais- scur, la superlicie, qui sera de six pieds et deaii de longueur sur deux pieds el demi de largcur. Vous creuserez dans eette pierre un logemcnt pourles pieds des deux jumelles; etablissez donc dans ce logemeut vos deux jumelles. Ce qu'il y restera de vide entre le pied de Tune ct celui de Tautre doit elre rempli par une piece de chene; et s'ils'ytrouvequelquefaux joiiit, on coulera du plomb. Les tenons supcrieurs des jumellcs au- ront six doigts de hauleur, et elles seront coif- fees d'un chapeau de chene. Vous ferez de meme de bons foiidementsdecinq piedsde profondeur, pour placer les poteaux ; vous y poserez sur son lit de carriere , et bien de niveau , une pierre de taille longue de deux pieds et demi , large de deux pieds et derai , et epaisse d'un pied et derai. Sur celte pierre vous poserez un poteau ; et sur une pierre semhiable, et assise de ra^rae , vous posercz Tautre poteau de cette paire. Sur les ju- melles et les poteaux de chacuu des deux prcs- soirs, vous poserezune poutre horizontaleraent, large de deux pieds, grosse d'uu pied et lon- gue de trente-sept pieds , ou deux poutres dc cette raeme longueur et juraellees, si vous n'en avez pas d'assez grosses. Sur ces poutres vous pose- rez, entre les murs qui terrainent la longueur du hangar et le passage des voitures ( c'est Tera- placement des trapetes), vous poserez, dis-je, une poutre de vingt-quatre pieds de longueur, et d'un pied et demi d'equarrissage en une piece , s'il se peut , sinon en deux pieces jumellees. Sur ces poutres posez des bouts d'autres poutres , qui s'appuieront indirectement, par le moyen du poitrail, sur les jumelles et les poteaux; et sur cette charpente elevez une maconnerie pour en joindre le poids a celui des bois, et Taugraenter jusqu'a ce qu'il y en ait assez. L'aire de chaque pressoir sera fondee a cinq pieds de profon- dcur; elle sera ronde, et aura six pieds de dia- raetre; le bassin, qui sera rond aussi , n'aura que trois pieds de diaractre, et un pied trois quarts de profondeur. Le pave de la totalitc du han- gar aura ete creuse de deux pieds de profon- deur, et le fond en aura ete assure a Taide de la hie; apres quoi Ton aura etendu une couche de demi-pied d'epaisseur en menu ciracnt, avccchaux et sable, et d'autrescouchessembla- bles, jusqu'a ce qu'on ait rega^ne son premier niveau. Mais pour les aires et les bassins, voici la facon de les paver : lorsque vous aurez bien Divele et aplani la surface des fondements , cou- chez une premiere assise de gravier, sable et chaux , et la battez. Faites une seconde assise pa- reille, rocouvrez celle-ci d"une couche epaisse de deux doigts, eu chaux et ciment, de tessons passes au crible ; cette couche faite , battez-la , frottez- pavimentum f. xx. inter binos slipites vectibus locum p. xvm. Allerls vasis ex adveisum ab slipile extremo ad parietem, qui pone arbores est, p. xxii. .Sumnia torculario, yasis quadrinis longitudine p. lxvi, laliludine p. xxxvi in- ter parietes. Arbores ubi statues, fundauienla bona facilo alta p. V. inibi lapides silices totum forum longuiu p. v. latum p. II. s. erassum p. l. s. Ibi foiamea pediciuis duobus facito. Ibi arbores pedicino in lapide statuito. Jnter duas arbores , quod loci supererit , robore ex- pleto, eo plumljum iiifundito, siiperioiem partem arbo- rum digitos sex allam facito siet, cocapitulum robustum indito. Uli siet stipites ubi stendamenta p. v. facit, fuiilo; ibi silicem longum p. ii. s. latum p. ii. s. ciassum r. ii. 6. planum statuito, ibi stiplles statuito. Item alle- rum stipitem slatuilo. Insuper arbores slipilesque Ira- bein planam imponito, latain p. ii. crassam p. i. longam p. xxxvii. vcl duplices indito , si solidas non ba- bebis. Subeas tiabes inter canales, et parietes extremos, ubi Irapeti stent, Irabeculam pedum xxiii. s. imponilo sesquipedalem, aut biuas pro singulis eo supponito In iis trabeculis tiabes, qua; insuper arbores stipites slant, col- Iiicato. In iis tignis paiietes extruito.jungitoque mate- riiE, utioneris satis liabeat. Aream ubi facies, p. v. fun- damenta alta facilo , lata p. vi. aream, et canalem rotuii. dain facito latam p. iv. s. ~ — Ca^terum pavimentum lotum fundamenta pedum diiorum facito. Fundauienta priumm listucato , poslea cementis minutis, et calce are- nato seniipedem unumquodque corium struilo. Pavimen- la ad bunc inodum facito , ubi libraveris , de glarea, et calce arenato primum coiium facito; id pilis siibigito, item alterum corium facito. eo calcem cribro succrelam indito alte digilos duo. Ibi de testa arida pavimeiiliim struito. Ubi structum erit, pavito, fricatoqiie oleo, iili pa- vimentum bonum siet. Arbores, .stipitesque robustas facito, aut pineas. Si trabes miuores facere voles, canales extra columnam expolito. Siita feceiis, trabes pedumxxii. long.T! opus erunt. Orbem olearium latum pedibus iy. puuicanis coagmenlis facito, crassum digitos vi. facilo, ECONOMIE RURALE la et polissez-la n riuiile , et vous aurez de bonnes aires de pressoirs et de bons bassins. Vous eboi- sirez entre leeheneou le pinpour faire vosjuraei- les et vos poteaux. Si vous voulez vous dispenser dVmployer des poutrcs aussi longues que le porte la (Ixation preeedente, entez-les par entailles; et des iors il sufflra d'avoir des poutres de vingt- cinq pieds. La table qui couvrira les tas a pres- surer aura quatre pieds de diametre ; les pieces en seront jointes et assemblees par clefs a la car- thaginoise; elles auront six doigts d'epaisseur, elles seront liees exterieureraent par clefs a queue d'aronde de bois d'yeuse, maintenues en place par des chevilles de cornouiller. Ellesse- ront encore affermies daus leur assemblage par trois barres lixees par des clous dc fer. Cette table sera d'orrae , ou de cornouiller. Si vous avez de Tun et de Tautre bois, entremelez-les. XIX coure precisement avec le milieu de rentre-ju- melle. Vous laisserez un travers de pouce de jeu entre cette piece et les juraelles. Les plus longs leviers dont on puisse faire usage ont dix-huit pieds, les seconds seize , les troisiemes quatorze ; ceux dont on use le plus commune- ment sont de douze, de dix , et de huit pieds seulemeut. Usttmsiles pniir la falirii-alion du viji : poteaux , et leur liisposition. Si ces equipages sont destines au pressurage du raisin , les juraelles etles poteaux aurontdeux pieds de hauteur de pkis; on terrainera les en- tr'ouvertures des jumelles a un pied au-dessous du chnpeau, par un logement ouvert d'un denii- pied en hauteur comme en largeur, pour rece- voir une aiguille particuliere. Chaque tete du treuil sera percee de trois trous de part en pait , ce qui produira six orifices pour recevoir les barres; le premier trou sera perce a un deml- pied dutourillon, les autres seront distribues avec egalite sur la longueur de la tete. Le croc sera sur le point railieu de la longueur totale du treuil , et le milieu de rintervalle qui se trou- veraentre les poteaux doit etre marque par ce croe. Pour que Tarbre soit bien etabli dans sa juste direction, vous anrez soin, en tnillantle pied, de vous jauger fideleraent sur le milieu de la largeur de Tarbre , a Teffet que ce milieu con- subseudes iligneas aijinditn. Eas ubi confixeris , clavis cor- neis occUidito. In eum oibem tris caienas indito. Eas ca- tenas cum nrbibiisclavis ferreis coriisito. Orbem ex ulmn, aiilexcorylofacito. Si utrumqiie liabebis, allernas inditn. XIX. — Quot vasa vinaria, quibus stipitibus et qualiter facias. In vasa viuaria stipites arboresque binis pedibus altin- res lacito, supra foramina arborum pedem iiuaqiie uti absient. Unas fibulae locum facito semi pedera qiioquovcr- sum. In suculam sena foramiua indilo. Forameu, quod priinum facies , semipedem ali cardine facito, cjetera dividito qiiam lectissime. Porculum in inedia sucula faci- to. Inter aibores medium quod erit , id ad mediam colli- brato, ubi porculiim ligeie oportebit. Uti in medio pre- luin lecte sitiim siet. Lingiilam cuin facies , de medin pielo collibraln, ul iuterarbores beneconvcniat. Digituiii polliceni laxamenti facitn. Vectes Iniigissimospediim wiii. siMiindos pediiin xvi. lertios peduiii xiv. reuiissarios pe- dumxii. altcros pedum x. lertios pedum viii. XX. — Ajiistage dii pilier ponr le piessoir. Comraent il fautajuster le trapete. II faut que la petite colonne dc fer qui s'eleve siir le mi- liaire soit fixee invariablenient , et bien verti- calement : pour cet effet, enfoncez des eoins de bois de saule tout autour, dans la boite ou elle est engagee; gardez-vous d'y couler du plorab, pour Tafferrair : si elle vacille, arrachez-la plu- t6t, et posez-!a de nouveau avec des coins de bois de saule , jusqu'a ce que vous soyez parvenu a la rendre stable et bien d'aploml). Faites les raoyeux des raeules d'olivier orchite , et assurez- les dans la pierre, a Taide du plomb que vous coiilerez entre la pierre et le bois; ayez soia d'eviter qu'ils ne ballottent : s"ils viennent a va- ciller a Tessieu, remboitez les boiies d'une seule piece epaisses d'un travers de pouee, et faites en sorte que lcs deux orifices de chaeune s'ef- (leurent cxacternent de ehaque eote , et puis^ent tous deux etre fixes par clous, craiute que la boite ne se derauge. XXI. — Commissiire de la cuve avec le pressoir. Donnezdix pieds de longueur a ressieu : qu"il soit de la grosseur que demandent les moyeux des meules : donnez a la partie qui en forraera le milieu, et separera les raeules lune de rautre , toute la grosseur que deraandera la colonne de IVr pour y etre recue : faites dans cette meme pnrtie le logement du somraet de la colonne ; gar- nissez-le interieureraent d'une boite de fer ajus- XX. — Trapeli columnella quo sit concinnanda modo. Tiapetum quomodo concinnare oporteat. Coliiniellani ferream , qua; in miliario stat, eam reclam staie oportet iu medio ad peipendiculum, cuneis salignis circiimligi oportet bene. lio pliimbuui erfundeie caveto, ne labet co- lumella. Si inovelnliir, exiiuito, denuo eodem modo facito, iie se moveat. Modiolus iu orbis olcaginos ex orcliite nlea facito, et eos circumpluinbatu, caveto ne laxi sient. Si auteui labent in cunam , eo indito lunicas solidas et latas digitiim pollicem. Facitn labeam, bifariam liabeant, quas ligas clavis duplicibus, iie cadanl. XXI. — Cupa trapeti qunmwlo fabrelial. Cupam facito p. x. tam ciassam iiiiain iiiodinli [instula^ bunt, niediani inter orbis qu;c conveniat, tiiii cras.saiu quam columella ferrea erit. Eam mediain perlunditn, uti columellaui indeie pnssis. Eo lisliilaiii feiream indito, (|UiB in cnliiiiiell.iui iiniveiiiat , fl iiii ii|i,iiii. Iiiterciipam dextia .sinistra pertundito kite digilos primoris iv. alte digitos j2 M. P. t^e au diametre de la colonne et a eelui de Ves- sieii. Vers le railieu de eet cssieu, tant a droite qu'a gauche, faites des trous larges de quatre pointes de doigts, et profonds de trois; attachez sous cette piece , qui est suffisamment large dans cetteparlie, une platine de fer percee, pour livrer passage a la colonne; garnissez de lames de fer les quatre parois jatcrales de chacun des trous que vous aurez pratiques de droite et de gauche dans la face interieure de Tessieu. Repliez sur cette surface chacune de ces quatre lames intro- duites daus cha([ue trou. Sur les parties rcpliees de toutes les lames inscrees dans les trous de droite et de gauche , appliquez-en d'autres plus minces, que vous cloucrez ensemble, pour con- tenir les premieres, dont la destiiiation est d"em- pecher que les trous ne s'elargisseut; quant a h destination de ees trous , elle est de recevoir les pieds-pendants. Armez les parties de cet essieu qui doivent etre engagees dans les moyeux , cha- cune de quatre pieces de fer cn forme de goutie- res, que vous entaillerez dans le bols de toute leur epaisseur, et pcrcerez dans le milieu , poiir les fixer a laijle de petits clous. Vous percerez chaquefusee de Tcssieu a sa sortie de la meule, et en meme temps dcux des pleces de rarma- ture pour placer !".<, quis'opposeraa ceque la meule ne s'eloigne trop de repaulement. Pour assurer micux ces armatures, embrassez-en les bouts exterieurs au moyen d'nne frette du poids d"une livre,et large de six doigts, percee dessuset des- sous au droit du trou de \'s ; tout cela est neces- saire pour empecher que ressieu ne soit maehe par la pierre. Mettezentre i'epaulemcnt decha- que fusee et la meule , ainsi qu"cntre la meule et l'*, des rondelles de fer bien lissees, crainte que cettepartiederessipu ct l"A'nesoientpromptement usecs. Le corps de cct essieu peut etre d'orme ou CATON. pose par le merae ouvrier, soixante nnmmi ; pour le plomb , quatre ; pour le saiaire de l'ouvrier qui aura ajuste l'tssieu et les raoyeux dans la pierre, huit; pour ie maitre ouvrier s'entend. II faut que le raeme ouvrier ajuste aussi le tra- pete : la somme totale de ia depense sera de soixante-douze nummi, sans compter le salaire des aides dont on aura eu besoin. XXII. — Comment rouvrier doit disposer le pressoir. Voici a quoi ii faut prendre garde, quand on ajuste ces sortes de maehines : que le bassin soit bien de niveau ; que ies meules en roulant soient constammcnt eloignees du rebord d"un travers de petit doigt ; qu'elles ne touchent point au ehamp du bassin, de peur qu'elles ne ie meur- trissent : qu'il y ait entre la meule et le miliaire un doigt de jeu ; s"il y en a trop , on le revetira d'une corde dont la grosseur sera egale a ce qu"il y a de trop au jeu ; on roulera cette corde autour du miliaire , en le serrant fortement , et en pres- sant le plus qu'on pourra ies rcvolutiops de la corde ies unes aupres des autres. Si les meules portent sur le champ du bassin, rehaussez le railiaire a Taide de tourteaux de bois perces pour etre enliles par la colonne, et dont l'epaisseur soit telle, que les meules se trouveut suspendues a la hauteur convenable ; de mfirae, pour ajuster les meules relativement aux rayous du bassin, ayez rccours aux rondelles de bois ou de fer de diverses epaisseurs , que vous mettrez entre Tc- paulemcnt et la meule , ou entre la meule et i".« , suivant rexigence du cas, a l'effet que les raeu- les suivent exactenient ieur chemin , sans trop s'approcher ni s"ecarter du rebord ou du miliaire. Uue de ces machines a ete vendue, aux environs de Suessa, quatre cents nurami et uue livre d'huile ; ii en a eoiite soixante nummi pour Ta- juster en place, soixante-deux taut pour le de hetre. 11 ea coutera, pour le fer faconne ct I transportquienaetefait par iesboeufs.quepour primoris tres, siib cupa tabulam ferroani lata ciipa niedia erit, pertusam ligito, qusein columellani convenial. Dextra sinistra foramina ubi feceris, laminis circumplectito , re- plicato in inleriorem partem cupae omnis rpiatuor laminis : dextra sinistra foraniiiia ntrinque secns laminas. Subla- miDas polulas minutas supponilo, eas inter sese configilo, ne foramina majora fiant, quo copuliie minusciilae indeiitur. Cupam,qiia fini in modiolos erit, utiinque seciis iinbri- cibus ferieis quatuor desues, ibl utrinqiie .secus facito, qiii figas. Imbiicesmcdias clavulis fisito. Supia imbiiccs extiinsecus cupam peiliindito, qua claviis eat qui orbem cludat. Insuper foranieii litirarium ferreum digitos se\ latum indito, pertusum iitrunqne secus qua claviis eat. Haec omnia ejusrei causa fiunt, uti ne cnpa in lapidecon- teratiir. Armillas iv. facito, quas circuin orbem iiidas, ne cupa et cJ,avus conteiantur intiinsocus. Ciipam materia iilmea aut faginea facito. I"erium factiim, qiind opns ciil, iiti idcm faber figat. hs. l\. opiis siint, cum plumbiim cupam emilo hs iv. cupam qni concinnet, et modiolos qui indai, Pl plumbet, operas fabri duntaxat hs. viii. Jdera tiapeluni oporlet accommodet. Sunima sumpti ds. Lxxii. piu>ter adjuloies. XXII. — Quomodo faber Irapelum accommodet. Trapctiim boc modo accommodare oportet : libraloruti statuatur pariter. Ab labrisdigitum miiiimuin oibem abesse oportet. Ab snlo mortarii orbes cavere oportet, ne qiiid mortariiim terant. Intor orbeni, el miliarium unum di- gifiim interesse oportet. Si plns intereril, atque orbes nimium aberunt, fumi ciicuuligato miliarium aicte cre- bio, uti expleas quod nimiuni interest. Si orbes altiores erunt, atque nimium mortariumdeorsum teret, orbicuios ligneos perliisos in miliarium, in columellam supponito, eo altitudinem teniBerato. Eodem modo lalitudinem orbi- culis ligneis, aut armillis feireis temperato, usque dum recte temperabitur. Trapetiis emptiis est in Suessano ns. cccc. et olei p. 1. compo.sturae hs. lx. vectura bouni , operas sex iioniincs vi. cum Imbulcis ns. LXii cupaii) tcruin stercus omne sediilo conservato. Amurcam spargiis , vel irriges ad ar- boies , circuin capila majora amplioras, ad minora urnas cum aqnje dimidio addito, ablaqueato prius non alte. XXXVII. — Qua mala in segete sint. Si cariosam teriam tractes , cicer quoii vellitur, et qnod .salsum est, eo malum est. Hordenm , foenum Gra'cum, eivum, lisec oninia segetem exsugunl, et omnia quaj vclluiitur. Nucleos in segetem ne indideris. QuiE segetcm stercorant fruges, lupinum, faba, vicia. Stercus undc facias, stramenla, Inpinum, paleas, fabalia, acus, fion- dem illgneam, queineam. E\ segcte vellito ebulnm, ci- cutam, et circum salicta berbani altam, iilvamque. Eaui substernito ovibus, bubusque frondem pnlidam. Parlein de nucleis succtruilo et in lacum conjicilo : co a(|ijanj .»!■ ECONOMIE RURALE. dechausses. Si vous avez uiie vigne souffrante, coupez-en des sarraents en troneons, que vous enfouirez dans le sillon de la charrue ou dans une trauchee. Travaux a faire pendant les veil- lees d'hiver. Faconnez en pieux et en echalas les lx)is que vous aurez mis a couvert pour les fairesecher; liez lesfagots; sortez les fumiers. Ne touchcz pas au buis tant que la lune n'est pas visible, ou qu'elle n'est pas arrivee a sa derniere phase. La meilleure epoque pour couper et de- raciner lcs arbres , c'est pendant les sept Jours qui suivent la pleine lune. Attachez-vous princi- palement a ne couper, a ne charpenter, et meme, autant quepossible, a ne pas toucher de bois qui soit humide, gele oa couvert de rosee. Sarclez et binez deux fois le froment , hersez Ta- voine. Les branches provenant de la taillede la vigne et des arbres seront rassemblees et tres- sees en panicr ; le bois de figuier scra mis au fcu ; et on meltra les autres bois en monceaux pour Tusage du proprietaire. .WXVIII. — I"oui- a cliatix. Donnez au four a chaux dix picds de largeur, vingt pieds de hauteur, et diminuez la largeur jusqu'au sommet , qui ne doit avoir que trois pieds. Si vons a'avez qu'un seul foyer, mcnagez a rinterieur un espace suflisant pour contenir la cendre,arm de n'etre pas contraint de la tirer au-dehors; niettez beaucoupde soin a cette cons- truction; donnez au mur d'appui desdimensions assez grandes pour embrasser tout le contour de !a partie inftrieure. Si vous avez deux fojers , le cendrierdevient superllu. Siona besoind'enle- ver delacendre,on faitlefeudaus un foyer, pen- dant qu'ondechargerautre. ChaulTezsans cesse, et entretenez le feu pendant la nuit et h toute heure. Ne chargez la fournaise que de bonnes pierres, trcs-blanches, et sans marbrures. Lors- quevous creuserez le four,faitesrouverture vcrti- cale. Une Ibis le dcblai fiui, disposez remplace- ment du four daus la region la phis basse et la moins exposce aux vcnts. Si votre four est peu eleve, menagez une assise pour rcxhausser avec des briques, ou des moellons que vous relierez exterieuremcnt avec du mortier. Quand ie feu sera introduit,si la Ilamine s'echappe ailleurs qu'au cralere par quelque (issure , vous ferme- rez le passage avec du mortier. Prenez blen garde que le vent ne s"engouffre dans le foyer. Abrilez-vous surtuut contre le veut du midi. La calcination des fragments voisins du cratere vous annoneera que toute la masse est calcinee : alors aussi les pierres infcrieures s'affaissent, et la flamme ne sort plus avec des tourbillons de funiee. Si vous ne trouvez pas de debouche pour vos bois et vos bourrees, et que vous n'ayez pas non plus de pierres ii chaux, convertissez vos bois en charbons, et brulez sur vos champs les broussailles et les sarments auxquels vous ne trouverez pas d'emploi. La combustion terini- nee, semez des pavots. XXXIX. — Travaux a faire pendanl le mauvais temps. Lorsque les temps serout mauvais, et le tra- vail des champs impnssible, amoncelez les en- grais sur le tas a fumier. Netloycz les etables , les bergeries, la basse-cour et toute la ferme. Entourez les futailles de cercles en plomb, en bois de chene, ou avec des tresses de sarments. Yous pourrez vous servir de toute espece de vaisselle vinaire, si vous avez soin dc la raccom- dito , permiscelo riitio benc. Inde Uitiini circum oleas abla- queatas addilo, nuclcos combnslos item addito. Vitis si macra eril, sarmenta sua concidito minute, et ibidem inarato, aut infodito. Per liiemem lucubratione lia-c fa- cito. Ridicas et palos qnos pridie in leclo posueras , siccos dolato, laculas facito, stercus egerito, nisi iutermestri, lunaque dimidiata. Tum ne tangas materiem, quam effo- dies aut pra;cides abs terra : diebus septem proximis , qui- bus luna plena fuerit, optime eximelur. Omnino caveto, ne quam materiam doles , neu ca;das , neu tangas si potes , nisi siccam , neu gelidam , neu rorulentam. Frumenta face bis sarias runcesque, avenamque distriugas. De vinea et arboribus putalis sarmenta degere, et fascinam face, et vitis , el ligna in camiuum liculua , et codicillos domino in acervum con)|ioueto. XXXVIll. — De fornace calcaria Fornacem calcaiiam pedes latam x. facilo , altam pedcs XX. usque ad pedes iii. summam latani redigito. Si uno priefuruio coques, lacunam intus magnam facito, uti satis siet, ubi cinerem concipiat, he foras sit educendus. Foi- naceraque bene struilo. Facito foi tax lotam rornacem in- limani compledatur. Si diiobus praifuruiis coques , lacuna niliil 0|)us erit. Cum ciuere eruto opus erit, allero piK- furnio eruilo, in altero ignis eril. Ignem cavelo ne inter- mittas , quin semper siet , neve noctu , neve ullo tcmpore inlermittatur, caveto. Lapidem bonum in lornacem qn,Tm candissimum, quam minime varium indito. Cum fornacem facies, fauces pr.iecipites deorsum facito. Ubi satis foderi.s, tum fornaci locum facito , uti quam altissiraa el quam mi- iiime ventosa siet. Si parum altam fornacem liabebis, ubi facies, laleribus summam struito, aul cementis cuni liito summain extrinsecus oblinito. Cmn ignem subdi- deiis, si qua llamma exibit, nisi per orbem summum, liito oblinito. Ventus ad piaefurniuni caveto ne accedal- Inibi austrum caveto maxiine. Hoc sigui eiit, nbi calx coc.ta erit, summos lapides coctos esse oportebit. Ilem inlimi lapides cocti cadent, el llamma minus fumosa exibil. Si ligna et virgas iion poteris vendere, neque lapidem lialiebis niide calcem coquas , de lignis carbones riiquito, virgas et sarmenta, qua' tibi iisioni supererunt, in segele combiirito. Ubi eas combusseris , ibi papaver serito. XXXIX. — Quid conlici per teuipcstalem debcat. Ubi tempestales malfe erunt, cum opus fieri non pote- rit, stercus in sterquiliiiium egerito. Bubile, ovile, cor- tem, villam bene purgato. Uolia plumbo vincito, vel ma- terie quernea, vili sicca alligato. Si b<>iie sarseris, aut beiio M. P. CATOIN. moder, de la cercfer, de ferraer les fentes avee du lut, de lesenduire e.xactement avec de lapoi.x. Volci la formule du lutpour les tonneaux : une livre de cire , une de resine, et deux fois moins de soufre. On dispose toutes ces substanees dans un vase nouveau, on y ajoule du gypse pulverise, et on amalgame le tout jusqu a consistance d'un piatre pour raccomnioder les futailles. Des que vous aurez applique le lut , preuez deux parties decraiebrute et une deehaux, faitesun melange que vous moulerez en forme de petites briques, que vous cuirez au four, et qui, apres avoir tte pulverisees, seront appliquees sur le lut,pour en masquer la couleur. Peudant la pluie clier- chez quels travaux resteut a faire dans rinte- rieur ; curez les reservoirs , plutot que de de- meurer inoccupe : songez que roisivete n'arrete pas le cours des depenses. XL. — Travaiix dn piinlemps. Creusez les tranchees et les sillons des pepi- nieres. Changez de place lcs plants de vigne : provignez les vignes ; plantez dans les lieux fer- tiles et humides des orracs, des figuiers, des aibrcs fruitiers, desoliviers. Apres niidi, quand le vent du sud ne souffle pas et qu'il n'y a point de lune, greffez lesfiguiers, les oliviers, les poi- riers, les pommiers et les vignes. Greffez de la raaniere suivante les oliviers, les figuiers, les poirlers et les poramiers. Coapez le scion par nne section un peu oblique, afin que Teau trouve un ecoulement. Quand vous le coupez, prc- nez bien garde de leser le liber. Munissez-vous d'un baton de bois dur et bien effile, ainsi que d'osier grec fendu en deux , prenez encore de Targile ou de la craie, un peu de sable et de la fiente de bStes a cornes. Petrissez le tout jusqu'^ consistance gluante. Prencz Tosier fendu , ron- lez-le sur la souche coupce , afln que Tecorce ne se laccre point. Cela fait, vous insererez le bSton sec et efflle jusqu'a la profondeur de deux pou- ces eutre 1'ecorce et le bois : saisissant le scion de Tarbre que vous voulez propager, vous lui faites obliqucraent une entaille de deux pouces, vous retirez le baton sec que vous aviez enfonce , et voiis iuserez a sa place la branchc que vous vou- lez greffer. Appliquez recorce contre Tecorce, et enfoncez jusqu'a la partie ou commenee Ten- faiile. Operez de meme pour une seeonde , une troisieme, une quatrieme, ou pour tel nombre de greffes que vous voudrez multiplier. Serrez plus forteraent la branche avec rosier grec, en- duisez la tige avec le lut que vous avez petri jusqu'a repaisseur de trois bons doigts : couvrez le tout d'une etoffe spongieuse que vous liez au- tour de Tccorce , afln qu'elle ne tombe point. Entourez le sujet de paille bien ficelee, afln que la gelee ne puisse lui nuire. XLI. — Manifere de gieffei- la vigne, le poirier et le pom- niier. La vigne se greffe au printeraps ou pendant la fieur; cette derniere epoque est la plus favorable. On greffe les poiriers et les pomraiers au prin- temps , pendant ciuquante jours , au solstice et a la vendange ; la greffc de rolivier et dn figuier se pratique au printemps. Voici comment on greffe la vigne : coupez la tige que vous voulez greffer, et fendez-la par le milieu de la cavite medullaire ; inserez dans la fente les scions que vous aureztailles en biset, en appliquant moelle contre moelle. II v a encore une autre methode. alllgaveris , ct in rimas medicamentum indideris , beneqne plcaveris, qiiodvis dolium vinarium facere poteris. Medi- tamentum in dolium lioc modo facito : Ceroe p. i. resinse V. 1. sulfuris p,','. Hax omnia incaliceni novuni Indito. Eo addito gypsum contriluni, utl crassitudo fiat quasi cm- plastrum, eo dolia .sarcito. Ubi .sarseris, qui colorriii eundein faclas, creta; crud;e partes duas , calcis tcrtla commlsceto : inde laterculos facito , coqiiito in fornacem , tumconterlto, idque inducito. Per inibrem in villam quio- rito quld lieri posslt. Ne cessetur, munditias faclto. Cogi- tato, si niliil llet, nilillo mluus sumtum futurum. XL. — Quirt veris tenipore liat. Per ver liaec fieri opurtet. Siilcos et scrobes fieii semi- narils. Vilii:rlls locum vertl. Vlles propagarl. In locis cias- sis et liumectis ulmos , (icos , poma , oleas sci i oportet. Ficos, oleas, mala, pira, vltes Inseri oportet luiia silentl post nieridiem, sinevento austro. Oleas, ficos,plra,mala hoc modo Inserito : Quem ramuni insitums eiis, pra^cldl. to, Inclinato aliquantuni, ut aqua delluat. Curo praecides, cavelo ne librum convellas. Sumito ilbi surculum durom , eum praeacuito, sallcem gr;ecam discindito. Arglllam, vel cretam coaddlto , arena; paiiliilum , el llnium bubulum. Hscc una beue condepsllo, quam maxime utl lentum fial. Capito tibi scissam salicem, ea stirpem prKcisum circuni- ligato, ne liber frangatur. Ubi id feceris, surculum ari- dum ])!a^acutum iuler librum et stlrpem aitito primores dlgitos duos. Postea capito tibi surculum, qnod genus inseieie voles, eum piiinorem prfeaciiito obllquum pri- mores digitos duos. Surculum aridum quem artiveras exi- mito, eo arlito surcnlum, quem inserere voles. Libruin ad libnim vorsum facito, artito usque adeo qiio piacacue- ris. Idem alterum surculum , terlium , quartuiu facito. Qiiot genera voles, tot indito. Salicem gicEcam ampliiis ciicumligalo, luto depsto stirpem oblinito, digitos cras- siim III. Insuper lliigna bubula obleglto, si pluat, ne aqua in libnim permanet. Eani llnguam Insuper librum alligalo iie cadal. Postea stramentis circundato, alligatoque, ne gelus noceat. XLI. — Vilis insitio , pirorumquc et malorum , quali modo liat. Vitls insitlo una est per ver, allera esl cum uva floret, ea optlnia est. Pirorum ac nialorum insitio per ver, et pto, calcaloqiie IxMie, in arborem retinquito. l"bi ita fuerit ramnm sub qiiato praccidito. Qnalum incidito e\ una paite perimum. .Si vero calix crit, conquassato. Cum eo ipiato, anl catice in scrobcm ponito. Eodem modo vi- tem lacilo, eani aniio post pra!cidilo , seritoque cum qualo. lloc inodo qiiod genus vis piopagabis. Llli. — De firnisicio. Fieniim, ubi tempiis crit, secato, caveloque ne sero seces. Priusquam senien maturuin siet, secalo : et qnod oplimnm IVennin erit, seorsuni condilo. Per vcr ciim aia- bilnr, antequ.am ociniim nascatur, ries quod edanl bubus. M. l'. CATON. LIV. — Nouniliiie des bceufs. Voiei commeut il convient de preparei' le four- rage des boeufs. Une fois les semailles terrainees , cueillez, serrez, et faites macerer les glands. II fatit donner a chaque tete un demi-boisseau par jour;et, s'ilsne sont pas occupes, il seraprefera- ble de les envoyer eux-meraes a la glaodee, ou bieu on leur dounera des marcs de raisin qu'on aura entasses dans des futailles. Pendant le jour ilsserontau p.lturage, et pcndant la nuit ils rece- vront chacun vingt-cinq livres de foin : si Ton n'en apas,onysuppleera pardcs feuiliards d'yeuseet delierreterrestre. Conservezlespaillesdefroraent etd"orge, lesgoussesde feves, delupin, les vesces, et les tiges des autres vegetaux. On abritera sous le toit celles de ces pailles qui out le fanage le plusabondant; on les saupoudrera de sel, et on les administrera en guise de foin. Quand on conimencera au printemps a leur en faire la distribution, on y ajoutera un boisseau de glands, ou de marcs ou de kipins maceres, avec quinze livres de foin. La dragee est le premier fourrage a donner aussitot qu'il estmur. Recoltez-le a la main, afinqu'i! repcusse; car elle ne monte plus apres lafaux. Vous donnerez de la drageejus- qu'a ce qu"elle seseche, puis la vesce, le pa- nis, et aprescelui-ci les feuilles d'orme; melez-y des feuillards de peuplier, sivous en avez , afin quela feuille d'orme dure plus longteraps. A de- faut de feuillcs d'orrae, affourragez avec celles de chene et de figuier. II n'y a rieu de plus lucratif que les soins qne lou prodigue aux boeufs. Oa ne doit les laisser en pature que pendant Thiver lorsquils ne labourent plus; car, lorsqu'ils ont une fois consomme du vert, ils en esperent tonjours; et lorsqu'ilssont au travail , il faut les rauseler avecdes paniers, afln qu'ilsne puissent brouter rherbe. LV. — Bois pour le mailre. Serrez dans la bucherie le bois destine au pro- prietaire ; laissez au grand air les troncs d'oli- viers, et les racines disposees en monceaux. LVL — Quaiitite de nourrilure pour les gens. Les travailleurs recevrout pour Thiver quatre boisseaux de froraent, et quatre et derai pour rete ; rintendant et son epouse, Tagent etlebou- vier, chacun trois boisseaux ; les esclaves entra- ves, quatre livres de pain pendant Thiver, cinq livres depuis rinstant oii ils commenceut a be- cher jusqu'a la raaturite des figues: pour le reste du temps la ratioa sera reduite a quatre livres. LVIL — Quantil(5 de vln pour les gens. Apres la vendange, ils ont de la piquette pour boisson pendaut trois mois. Au quatrierae mois, ils aurout par jour une heraine de vin, c'est-a- dire deuxcongesetdemi parmois; au cinquierae, sixieme, septieme, huitierae mois, ils eu auront uu setier par jour, c'est-a-dire cinq conges par mois, enfiu pour le neuvierac, dixieme et on- zierae raois, ils en recevront trois hemines par jour, c^est-cl-dire une amphore par mois. En outre on donnera un conge a chaque individu pour les Saturuales ct les Compitales. T elle est la quantite de vin que chaque bomrae cousomrae dans raunee. On y ajoutei'a pour les esclavcs entraves une ration proportiounee a la somine des travaux : le chiffre de dix quadrantals par annee n'est pas trop eleve. LIV. — Babus pabulum. Pabnlum lioc modo parari dariqiie oportet. Ubi se- nientim patraveiis , glandem paiari legique oportet, et in aqnam coiijici. Inde scmodios singulis bubus in dies dari oporlet; el si non laborabnnt, pascanlur, satius ciit. Aiit inodinm vinaciornm quos in dnlinm condideris. In- lerdiii pascito, noclu feni pondo xxv. uni bovi dato. Si ra-nuni noii eiit, Irondem iligneam et ederaceani dalo. Paleas triliceas, et ordeaceas, acns fabaginum, viciam, vel dc lupino : item de ca^teiis frugibus omnia condito. Cum stiamenta conilcs, quai lieibosissima erunt, in tecfo condito, et sale spargito : deinde eapio denodato. Ubi veino daie cceperis, modium glandis aut vinaciornm dato, aut inodium liipini maceiati , et fteni pondo xv. Ubi ocinuni tempestivum eiit, dalo primnm. Manibus caipito, id re- nascetur. Quod lalcula secueris, non lenascetur. U.sque ocinum dato , douec ai escat , ita temperato , postea viciam dato, postea panicum riato, secundum panicnm liondera nlmeam dalo. Si populneam babebis , admisceto , ut ulmea satis siet. Ubi ulmeam non liabebis, queineam ct ficulueam dato. Niliil cst qnod magis expediat, quani boves bene cuiaie. lioves uisi per biemem, cumnon aiabunt, pasci iioii opoitet. iXara viride cum edunt, id semper expec- tant. Et liscellas haberc oportet, ne herbam sectentur rxim arabunt. LV. — De lignis domini. Ligna domino in labnlato condito, codicillos oleaginos, radices in acervo sub dio metas facito. LVI. — Familiae cibaria quauta dentur. Familiae cibaria qui opus facient per hieniera , tritici modios IV. per ivstatem modios iv. s. vilico, vilica;, epistatae, opilioni modios iii. compeditis per biemem panis r. iv. Ubi vineam fodere cieperint, panis v. v. usque- adeo dum iicus esse cocperint, deinde ad p. iv. redito. LVII. — Vinum familis quaulum delur. Vinum familia^. Ubi vindemia facta erit, loram bibaiit menses iii. Mense quarto heminas in dies, id est , in mense congios II. s. Mense qiiiuto, sexto, septiiuo, octavo, in dies .'■extarios, id est, in mense congios quinque. Nono, deciino, iindecimoetduodccimo, in dies beniinas teinas : id est amphoram. Hoc amplius Saturnalibus, et Compi- talibiis in singulos homines congios. Siimma vini in homi- nes singulos inter anniim (Q. vin) compeditis uli quicqiiid opeiis facient pro portione addito : eos non est niinium lii annos singulos vini quadrantalia x. ebibere. fiCONOMIE RURALE. LVIII. — Boniiecliire puur les gens. Conservez la plus granile masse que vous pounez crolives tombeesspontanement, pour la cuisine des domestiques. Serrez egaleraent les olives recoltees a propos, et dont on ne peut ti- rer qu'une faible quantite d"huile, et menagez- les, alin que la provision s'epuise le moins qu'il sera possible. Quand lcs olives serant consom- mees, donuez de la saumure et du vinaigi-e. Distribuez a chaque personne un setier d'huile par niois. Un boisseau de sel sufflra aux besoins anuuels de chaque consommateur. LIX. — Veieiiienls iles gens. On leur donnera tous les deuxans une tunique de trois pieds etdemi de loiiget dessaies. Toutes les fois qu'on lcur fournira une tunie|ue ou une saieneuve, on reprendra la vieille pour eu faire des casaques. On leur fournira aussi tous les dcux ans une bonne paire de forts souliers. L.\. — Aliinents des bu?ufs. La consommation annuelle de chaque paire de boeufs s'eleve a cent vingt niuids de lupins, ou deux cent quarante de glands, cinq cent quatre-vingts livres de foin et autant de dragee, vingt muids de feverolles, trente muids de ves- ces. Semez donc nssez de vesces poiir pouvoir en laisser monter en graines. Pour le fourrage, scmez-le a plusieurs rcprises differentes. LXI. — jfani(>re de culliver les cliamps. Quel est le premier principe d'une bonne agri- ture? c'estde bien labourer. Quel est le secoud? c'est de lahourer. Quel est le troisicme? c'cst de fumer. Celui qui remuera freuuemment et pro- fondemeut la terre couverte d'oliviers, detruira .jusqu'aux moiudres chevelus dcs racines; celui qui labourera superficicllement, forcera lcsracincs a rampcra la surface, a prendre un developperaent exagere, qui absorbera la force vegetative de l'olivier. (Quand vous labourerez pour du fro- ment, faites-le convenablemeut, a temps oppor- tuu , et non lorsque la terre est a moitie trem- pee). Les autres soins de culture consistent a beaucoup planter, a enlever soigneusement les jeunes sujets , et a les replacer a propos, en laissant beaucoup de terre autour de leurs uom- brcuses racines. Une fois les racines bien cou- vertes, pietinez la terre, aliu d'empecher Teau de leur nuire. Si Ton veut savoir a quelle epoque il convientdc planter les oliviers, je repondraique c'est pendaut la seraaille si le terrain est sec , ct au printemps s'il est gras. LXII. — >ombie de cliars. Vous aurcz autant de chars que de paircs de bocufs , de mulets , et d'dnes. LXIII. ■ — Longueur des courroies. Le cSble de pressoir aura cinquante-ciuq pieds de long; la courroie des chars aura soixante pieds, les guides vingt-six pieds; les courroies de jougspour les charsdix-huitpieds;la petitecorde quinze pieds;lescourroies dejougspour les char- rues auront seize pieds, et la courroiehuit pieds. L.KIV. — Cueilletle de rollve. Cueillez rolive aussitdt qu'elle est mure, et ne la laissez c[ue le moins possible sur la terre et sur lc plancher, car elle y pourrit. Ceux qui font la recolte desirent qu'il y ait beaucoup d'olivcs torabees , afin d'aller plus vite ea besogne. Les • LVIII. — Pulmenlaiium farailiK quantum detur. Piilmeularium familiie, olene cadiicje quam plurimum rondito. Poslea oleas lempesUvas, unde minimum olei fieri poterit , eas condito, parcito, uli quam diiitissime durent. Lbi ole» comesae erunl, balecem et acelum dalo. Oleum dato iii menses unicuique sexlariumi. Salis unicui- que in auno modium satis est. LIX. — VesUmenta familioe. Vcstinienta familia; lunicam p. lii. s. saga alteinis an- nis. Quoties cuique tunicam aul sagum dabis, piius vete- rem accipilo , unde centones fianl. Sculponeas bonas al- ternis annis dare oportet. LX. — Bubus cibaria. Biibus cibaria anniia in juga singula Iiipini niodios cxx. aut glandis modios ccxi,. fu-ni poudo, ijxxa ocini, fab.e modios XX. vicia; modios xxx. Piaeteiea granaliii (genera- tim)videlo uli satis viciae seias. Pabulumcum seres, mul- las saliones facilo. l.XI. — Quomodo oser colatur. Quid est agriim liene colire? beiie arare. Quid spcun- dHmi'Arare; tertio, Sleicoraie. Qui oletum saspissime el alli-^sime miscchit, is teuuissiiuas i adices cxarabit. Si niale aiabit, radices sursuni adibunt, crassiores fient, et in ra- dices vires oleae abibunt. (.Agrum friimentariuin cuni ares, bene et tempestive ares , sulco vario ue ares. ) Ceclera ciillura est mullum serere, el diligenter eximere semiiia, et per tempus radices plurimas cum terra ferre. Ubi radi- ces bene opcrueris , calcarc bene, ne aqua noceat. Siquis qua'rat, quod tempiis olea; serenda; siel, agro sicco per seiiientiii) , agio laeto per ver. LXII. — Quol plostra habere oportcat. Quol juga boverum, nuilorum, asinorum liabebis, lo- tidem pluslra esse oportet. I.XIII. — Funem quam longum cssi' oporlcat. rimpiii torculiiin csse oportet exlentiiiii. i>. ev. I'unPTn loreiini iii plostrum e. i.x. lorca relmaciila lo^iija i: x\n. sulijugia in plostrura i: xviii. funiculum i'. xv. iii aratniin subjugia loruin i>. xvi. funiculuin p. viii. LXIV. — De olea legenda. Oleaubi maturaerit, quain primuni cogi oiiortet, qiinin iniiiiiiiiim iii lerra et in labulato esse oporli^l. In lerra ot iii talmlalo putescit. Legiili voluiil , uti oleacadiica (piaiii- piuriina sit, qiio phu lcgalur. Factures, ut in labulatu diii M. P. CATON. pressiireurs souhaitent qu"elles sejourneut long- tenips sur le plancher, afin qu^elles bletissent et s'exprimeut avec plus de facilite. Ne croyez pas que rolive prenne de raccroisseraent surle plau- cher. Plus vous raettrez de promptitude dans le travail, raieux vous vous en trouverez, soit pour laquantite, soit pour la quaiite de Thuile que vous obticndrez du merae nombre de bois- seaux d"olives recoitees. L'olive qui a sejourue lougtemps sur la terre ou sur le plaucher donne une huile moins aboadante et moins delicate. Transvasez Ihuile deux fois par jour, si vous le pouvez; car Thuile qui demeure longtemps en contact avec les marcs et les lies devient tres- mauvaise. LXV. — Manicre ile faire riuiilc verte. On ue laisse rollve quele moinsde tempspos- sible sur la terre. Si elle est sale, lavez-la, sepa- rez-la des feuilles et des impuretes ; travaillez-la le surlendemain ou le troisieme jour. Cueillez rolive des qu'elle est uoire. L"huile sera d'autant plus estimee que rolive sera plus aeerbe : nean- moius le proprietaire trouvera uu tres-grand avantage a ne travail ler que des fruits bien mu rs. Si lors de la recolte les olives sont fiappees par la gelee , il ne faut les pressurer que le troisieme ou le quatrieme jour. Si vous le jugez conveua- ble, vous les saupoudrerez de sel. Ayez soin que lcs celliers et les pressoirs soient portes a uue chaleur tres-elevee. LXYI. — Devoirs du surveillant et du livreur. II aura un oeil vigilant sur le pressoir et sur le cellier. Autant que possible il n'y laissera peue- trer aucun etranger. II fera apporter dans toute , ies manipulations la plus severe proprete et les soins lcs plus minutieux ; il aurasoin qu'ou ne se serve que de vases eu cuivre, et que les noyaux n'entrent pas dans la coraposition de rhuile; s'il en etait autrcmeut, rhuile aurait une saveur de- sagreable. Revetez de plomb la fosse oii doit couler Ihuile. Aussitot que les pressureurs ont donne une pression avec le levier, le somraellier saisit son bassin , et enieve rhuile rapidemeut et soigneusement, et sansinterruption. Qu'il prenne garde de ne pasenlever ramourque. On deposera dabord rhuile dans une cuve, puis dans une jatte. On sortira toujours de ces vases les lies et raraourquc. Sitot que rhuile sera sortie de la fosse, on enlevera tous les depots. L.XVII. — Devoirs du surveillant au pressoir. Les ouvriers occupes au pressoir tiendront toujours leurs vases propres, et s'cfforcerout de bien pressurer les olivesjusc|u'a cequ'elles soient epuisees. Ils ne devront pas charpenter de bois dans le pressoir, raais eulever souvent Thuile fabriquee. Pour ehaque paiu pressure ou donnera aux ouvriers un setier d'huile, etde plus cequi est necessaire pour alimenter la lampe. Tous les jours on emportera les lies , et on euleve'-a \'a- mourque qui s'est deposee jusqu'a , ce que Ihuile ait ete transvasee dans la derniere tonne qui se trouve dans le cellier. On passera reponge dans lcs cabacs. Tous lesjours on transvasera rhuile jusqu'a ce qu'elle soit entonnee. On surveillera severemeQt au pressoir et au cellier, afin qu'on ne derobe aucune poriion d'huile fabriquee. LXVIII. — Suspendre les ustensiles eniploy^s a la fabri- calion de 1'liuile et du viu. Apres la recolte du vin et de Tolive, relevez lesarbresdes pressoirs, serrez dans legarde-man- sit, Ht fracida sit, quo facilius efticiant. Nolito credere oleum in tabulalo posse cicscere. Quam cilissime confi- cies, tam maxinie expediet, et totidem niodiis coUect»! ' plusolei enicient, el nielius Olea quaediu fuerit in terra, aut in tabulalo, inde olei niinus fiet et deteiius. Oleuni si poteris, bis in die depleto. Nam oleiim quam diutissime in ; aniuita et in fracibus erit, tam deterrirauni erit. i LXV. — Oleum viride quomodo liat. Oleum viride sic facito : Oleam quam primum ex terra tollito. Si inqiiinata erit, lavito, a foliis el slercore pur- gato. Postridie aut post diem terliiim, quam lecta erit, facito. Oleam nbi nigra erit, slringilo. Quam aceibissima olea oleum fades , tam oleum optimum ei it. Domino de matiira olea oleiim fieii maxinie expediet. Si gelicidiaerunt, cum oleamcoges, triduum,autquaUiduum post oleuni fa- cito. Eam oleam, si voles, sale iuspergito. Quam calidis- simum torcularium et cellam liabeto. LXVl. — Custodis et capulatoris otlJcia. Cuslodis et capiilatoris oflicia. Servet diligenler cellam el torciilaiinin. Caveat quam minimum in torcularium et )n cellam introeatur. Qiiam mundissimc purissinieque liat. vase alieneo, neque nucleis ad oleum ne utatur. Nani si ntelur, oleum male sapiet. Cortinam plumbeam in lacum ponito, quo oleum lluat. Ubi factores vectibus prement, continuo capulator concba oleum, quam diligentissime poterit, tollal nec cesset. Amurcam caveat ne tollat. Oleiim in labrum primnm indilo. Inde in alteTum dolium indilo. De iis labris fraces amurcamque semper subtrabito. Cum oleum sustulcris de cortina, amurcam deliorito. LXVn. — Custodis in torculari officia, Qiii in torculaiio eruiit , vasa piira babeant, curentque uti olea bene perficialur, beneque siccetur. Ligna in for- ciilario ne cadaiit. Olciim fieqiienter capiant. Factoribus del in singulos factus,olei sextarios, et in lucernam quod opus siet. Fraces quotldie rejiciat. Amurcam commulet usqueadeo, donecin lacum, qni in c*Ila est, postiemum perveneril. Fiscinas spoiigia eflingat. Quotidie oleo lacum commutet, donec in dolium pervenerit. In lorculario et in cella caveat diligenter, iie quid olei suiripiatur. LXVUI. — Vasa olearia et vlnaria cxtollere. Ubi vindemia etoleitas facta erit , prela extollito, fuiies torculos, medipontos, subductarios in carnaiio, aut io ftCONOlMIE RURALE. ger ou siu- les arbres eux-ra6mes , les cables et les cordages ; remettez a leur plaee les poulies , les aiguilles, les leviers, les rouleaux de fcois, les cabacs, les paniers, les corbeilles, les pres- soirs, les eehelles, et toutes les barres qu'on aura enii)loyees. LXIX. — ManlJre (renduire les fulnillos. Laissez-lespendantseptjours remplies d'amur- que, mouillez tous les jours, soutirez eiisuite Ta- murque, et lai-isez secher les futailles. Lors- qu'elles seront nsscchecs, enduisez-les avec une dissolutibn de ijomme preparee deux jours aupa- ravant. ChaulTez les futailles un peu moins que pour lesenduiredepoix; delegers copeaux suffi- ront. Lorsqu'elles seront moderement echauf- fees, on les aspergera d'eau de gomme eton fric- tiouneia. Quatre livres de gomme sufliront pour un fut de cinquante sefiers , si Fon a soiu de bien frotter. LXX. — Recette contre les maladies des bneiifs. Si vous redoutez linvasion d'une maladie , administrez-leur une potion formee de trois grains de sel , de trois feuilles de laurier , de trois feuilles de poireaux, trois gouttes de rocambo- 1 es , trois d'ail , trois grains d'encens , trois tiges desabine, trois feuilles de rue, (rois tiges de bryonne, trois feves blanches, trois charbons ardents et trois setiers de vin. On se tiendra de- bout pendant qu'on recoltera , qu'on broiera et qu'on admin.strera cetle potion; on devra aussi etre a jeun. On la fera avaler a chaque boeuf pcndant trois jours en trois fois , et on aura soin de fractionner la dose de maniere qu'il ne reste plus rien apres en avoir administre trois fois a chaiun. Recommandez que lebffiuf qu'on medi- prclo siispendito. Orbes, fibulas, vecles, scululas, fiscinas, c.oibulas, quala,scalas, patibula, ouinia,qiicis usus eril, in suo quidque loco reponilo. LXIX. — Dolia quomodo imbuantur. Dolia olcaria nova sic iinl)nilo. Aniurca inipleto dies vn. Facito nt annircam quotidie suppleas. Postea amur- cam eximito et arfacito. Ubi arebil, cunimim pridie in aqiiani infnndito. Ka postridie diluilo. Postea dolium cal- facito. Minus quam si picaie velis tepeat, salis esf. Leni- bus lisnis faiito calescat. flii teinpcrate tepebit, Inui cuniniim indito, postea linilo. Si reile liveris, in duliiini quinquai^eiiaiiiiiii cuiuniiin v. iv. salis erit. LXX. Bubus medicamentuin. i;ubus medicamentuni. Si niorbnm metnes, sanis dato salis inicas iii, folia laiirea iii, poiri fihias iii, ulpici spi- cas III, alii spicas iii, lliuris grana iii, berbse sabinae plaiilasiii, rnta; folia iii, vitis albio .caiiles iii, fabnlos albos III , carbones vivos iii, vini s. iu Il.ec omnia siibli- initer legi, teri, darlqno oporlet. lejiiniis siet qui dabil. Ter tridiium de ea polione unicuiqne bovi dato. Ita di\i- dito, ciim ter imicuique dederis, omnem absumas. Bos- qiie ip.sns , it qiii dabit, facilo ul iilerqne subliiniter stent. Y;\se ligneo dalo. camente et celui qui le sert soient debout, et qu'on emploie un vase en bois. LXXI. — Traitement des biuufs au debut d'iine maladie. Si les animaux sont deia souffrants, donnez- leur immediatement un muf cru de poule, qu'ils avalerontsans le briser. Le lendemain faites-leur prendre une tete d'oignon broyee dans une he- minede vin. Le boeuf et Toperateur seront de- bout et a jeun pendant roperation. LXXII. — Manit;re de prt'venir les fissnres des sabots. Arin que les boeufs ne degradent poiiit leurs sabots, enduisez de poix fluide le dessous de la corne avant qu"ils n'eutreprennent quelque voy age que ce soit. LXXIII. — I\Ianii>re d'administrer lcs medicamenls aux boeufs. Tous les ans, aussitfit que les raisins commen- ceront a noircir, administrez aux boeufs un mii- dicamentqui les preservedemaladie.Quandvous verrez ladepouilIed'un serpent, prenez-laetmet- tez-la en reserve, pour ne pas la chercher au mo- ment du besoin. Broyez cette peau avec de la fa- riue, du sel,etdu serpoIet;deIayez dansdu vin, et vous donnerez a boire cette potiou a tous vos bceufs. Veillez a ce que pendant 1'ete vos bceufs recoivent uue eau salubre et linipide; leur sante est a ce prix. LXXIV. — Recelte pour faire le pain ilcp.sificut. Faites ainsi le pain depsiticus. Lavez propre- ment vos mains et le mortier. INIettez la farine, ajoutez-y de Teau peu a peu , et melangez bien letout. Une fois la ptlte faitc, moulez-la, et faites cuire sous la tuile. LXXV. — Dii libum. Maniere de faire le pain de saerifice. Broyez LXXI. — Bos si icgrotare coeperil. Bos si spgrotare cocperit, dato continuo ei imnm ovum gallinaceum crudnin, integrnni facilo devoret. Postridie capnt ulpiciconterito, cum bemina vini, facitoquecbibat. Siiblimiler lerat et vase lignen det. Bosque ipsus, et qui dabit, subliiuiter stet. Jejumis jejuno bovi dato. LXXII- — Boves ne pedes subterant. Roves ne pedes subterant, priusqiiam in viain quoquam ages, pice liquidacornua inliina ungnito. LXXIIL — Quomodo bubus medicamenlum delur. l'bi uv,'c variae creperint fieri , bubus medicamenlum daloquolannis, uli valeant. Pellem anguiuam nbi videris, tdllito el condito, nc qua,>ras cum opus siet. Eam pellem, et lar, et salem , et serpnllum , ba;c omiiia una conli;rito , cuni viuo dato bubns bibaut omnibus. Per cestatem boves aipiam bonain ct liquidam bibant seinper curato. Ut va- leant refert. LXXIV. — Panem depsiticum -sic facito. Panenidepsilicumsicfacito. Manus, niortariuniqnebone lavalo. Farinain in mortariiim indito, aqiia; panlatim addito, subigitoqne pulcbre. Ubi bene subegeris, deliiigito, coqiiitoqiie sub testu. 26 M. P. CATON Lieu deiix livres de fromagc dans le mortier ; quand il y sera, melez-y une livre de farine de froment, ou seuleraent unc demi-livre de fleur de farine , si vous le desirez raoins compact, et incorporez le tout avec soin. Moulez vospains, placez-les-sur des feuilles, et laissez les cuire len- tement sous la tuile et sur une piaque chaude. LXXVI. — De la placcnta. Prenez dcux livres de farine de seigle pour faire Tassise des boulettes , et quatre livres de gruaux de premiere sorte que vous faites mace- rer daus l'eau. Aussitot quils se seront amollis, placez-les daas uq petrin bien propre, et iaissez- les se rcssuycr. Petrisscz ensuilc a la main. Quand vous les aurez bien travaiiles,. ajoutez- y peu a peu quatrc livres de farine , etliiitcs vos boulettes avec lc melauge. On lcs arrange dans une corbeille pour lcs faire secher, et on polit Jes contours aussitot qu'elles sont ressuyecs ; ce travailse faitsur chaque bol en particulier. Ccttc besogne termiuce , cflleurez et frottez avec unc etoffe imbibee d'huilc toutc la surface des bou- lettes et Tassise ou elles seront phicees. Chauffez le foycr et le surtout qui serviront a la cuisson. Ilumeetez ensuite et melangez les deux livres de farine de seiglc, qui serviront a faire Tassisc, apres les avoir mclees ix quatorze livres dc fromage de brebis. 11 faut que ce froraage ne soit ni acide , ni vieux. Laissez macerer le melange, et chan- gez-le trois fois dans de nouvelle eau. Retirez- le ensuite, et exprimez-en Teau avec vos raains ; et une fois hien egouttc, placez-le dans un petrin bien propre, sans laisser de grumeaux. Prcncz ensuite un tamis k farine, et tamiscz lc fromage sur le petrin. Ajoutez quatre livrcs de miel liu , LXXV. — Libum lioc modo facito. Libunilioc modofacito. Casei p. ii. bene dlsleiat iii mor- larlo. Ubi bene distriveril , farinae siligineiie librara , aut si voles tenerius esse, selibiara similaginis solum eodcm indito, permiscetoque cum caseo bene. Ovumi. addilo, et una peimisceto bene. Inde panem tacito. Folia subdito. In foco caldo subtestu coquito leniter. LXXVI. — Placentam sic facito. Placentam sic facilo. Faiinae siliginea; l. ii. unde soliiin facias, in tracta| farinae l. iv. et alica; primae l. ii. ali- cam in aquani infundito. Ubi bene mollis eiit , in niorta- riuin purum indito , siccatoque bcne. Deinde manibus de. psito. Ubi benesubactum erit,farin£E L. iv. paulatim ad- dito. Id ulrunipie tracta facito. In qualo, ubi arescant, componito. Ubi arebunt , coinponito puriter. Tum facies iii singula tracta. Ubi depsueris, panno oleo uncto tangito, et tirciimtergcto , unguitoque , ubi tracta erunt , focum , nbi coquas; calfacito bene et testum. Poslea farina; L. ii. conspergito , condepsitoque. Inde facito solum tenue. Ca- sei ovilli p. xiv. ne acidum siet et bene lecens , iu aquam indito. Ibi macerato, aquam ter mutato. Inde exiinito, Riccatoque bene paulatim [manibus,] siccum bene iii mortarium Imponito. Ubi omne caseum bene siccaveris , in mortariiim purum manibus condepsito, comminiiiloqiie quani maxinie. Dciudecribriim faiinariunipurumsiimilo, et incorporez-le soigneusement avec le fromage. Placez sur unetabie propre, d'un pied carre, le pave de la placenta, que vous aromatiserez avec des fcuilles delaurier trempees dans rhuile. P!a- cez un premier lit de boulettes sur tout le fond du pave, et saupoudrcz lcs avec le raelange de raiel et de froraage que vous prendrez dans le petrin ; ajoutez une seconde couche de boulettes que vous snupoudrerez avec ce qui vous restera de miel et de fromage mclanges. Mettez encore une rangee de boulettes sur le rebord que vous replierez ea- suite vers I'interieur, etprcparez lc foyer. Aus- sitfit qu'il a acquis une chaleur moderee , placez-y votre placenta, couvrez d'un couvercle chaud sur lequel vous mettrez de la braise, ainsi que tout autour. Prenez votre temps pour operer la cuisson ; soulevez deux ou trois foisle couvercle, pour voir comraent elle marche ; aussit6t qu'elle sera a sonterrae, enlevez laplaceuta, enduisez- la dc miel : telle est la placenta d'un semodius. LXXVII. — De la spira. Disposez tout dans les meraes proportions que pour la placenta , si ee n'est quc vous rangez au- trement les boulettes sur Tassisc : enduiscz-les bien de miel ; tressez-les ensuite corarae une corde que vous plaeez sur Tassisc, eu mettant soigneuseraent des boulettes simples daus les in- terstices. Dans tout le reste agissez et cuisez comme pour la placenta. LXXVIII. — De la scriblita. On met sur le moule les boulettes qu'on sau- poudre de fromage, comrae une placenta faite sans miel. caseumque per cribrum facito transeat in mortariiim. Postea indito niellis boni p. iv. s. id una bene commis- ccto cum caseo. Poslea in talnila pura , qua; pateat p. i. ibi balteum ponito, folia laurea uncta supponito, placen- tam (iiigito. Tracta singula in totum solum piimum po- nilfi , deiiide de moitaiio tiacta linilo, Iracla addito sin- giilalim , item linito usqiie adeo , donec oiiine caseum cum iiiclle adusus eris. Iii summum tracta singula indlto, posl- ea soliiiii coiitraliito oinatoque fociiiu. * De ve primo, tem- peiatoqne, tunc placentam imponito testo caldo, operilo pruna insnper, etcircum opeiito. Videto ut bene, et otiose percoquas. Apeiito , dum inspicias, bisaut ter. Ubi cocta erit, eximito, et melle unguito : haec erit placenta semo- dialis. LXXVII. — Spiram sic facito. Spiram sic facilo. Quantum voles pro ratione, ita uli placeiita fit, eadem omnia facito , nisi alio modo fmgito in solo tracta. Ciim melle oblinito bene. Inde taraqiiani restiin tiactes facito , ita imponilo in solo , dein plitis completo beneaicte.Caetera omniaquasiplacentamfacias, facito , coquitoque. LXXVIII.— Scriblilam sic facilo. Sciilililam sic facito. In balteo tracla ex caseo, ad eun- ilcm niuduni r.acilo,uli placentam sine melle. ECONOMIE RURALE. Melangez parcillemiMit du fromage avcc du gruau ; faites-cn autant de beisnctsque vous juf;e- rez a propos. Versez de rhuile dans une chau- diere bien chaude; ne cuiscz a la fois qu'un ou deux beignets : retournez-ies frequemraeut avec deux baguettes; lorsqu'ils sont cuits, retirez-les et enduisez-les de niiel , saupoudrezlcs de pavots et servez ainsi. LXXX.— De rencjlus. Faites Tencytus de la nifime maniere que les beignets , si ce n'est que vous \ ous servez d'un vase creux et perce ; vous raettez cgalement dans de rhuile chaude, et vous donnez une forme elegante. Retournez-le a diftcrentes reprises avec deux baguettes, frottez-le d"huile, dorezle; et quand il ue sera plustrop chaud, servcz-le avec du miel ou du vin raielle. LXXXl. — IX' reiiuHuii. L'erneum se fait comme la placenta , et avec les memes ingredients. Apres les avoir bien m6- les dans une auge , ou les introduit dans le moule de terre appele hirnea, qu'on plonge dans une marmite en cuivre remplie d'eau cliaude. Ou fait cuire a la (lamme. Apres la cuisson on brise rhirnea, et ou sert. LXXXIt. — De la poiile. Faites la spcerifa comme la spira, si ce D'est que vous n'empIoycz ni fromageni miel , ct que les bouiettes sout grosses comme Ic poing. Place;;- les sur Tassise, aussi epaisse que pour la spire, et faites cuire de mfirae. LXXXIII. — Vnhx- pour les lifeufs. Maniere de faire des voeux pour la sante des boeufs. Au milieu du jour trans|)ortcz-vousdans une foret, offrez a Mars Silvanus pour cliacun de vos hcBufs trois livres de farine de froraent, quatrelivresetdemidelard,quatrelivrcsetdemi de viandes succulentes, et trois setiers de vin. Vous ferez deposcr le viu daiis un vase, et les autres offrandes dans un autre. Peu importe que cette bcsogne soit faite par uu csclnve ou par un homrae libre. La cereraonie tcrminee, vous consommerez Toffrande sur le lieu menie. Ecar- tez du lieu du sacrifice la presence ct lcs rcgards des femmcs. Vous pourrez faire cette offrande uue fois tous les ans, si vous le jugez a propos. LXXXIV. — I)u saviUuin. Maniere de le faire. Melangcz cxactcment unc demi-livre de farine , deux livres et demi de fro- raages, trois onces de miel, comme pour le li- bum, ct ajoutez un ceuf Frottez d'huile un plat de tcrre, daos lequcl vous diposerez tous vos ingrcdieiits prcalablement melanges. Fermcz le vase avec son couvercle, et tachez que la cuisson penetrejusquau centre du gtlteau; c'estla qu'il a le plus d'cpaisscur. Aussilot qu'il est cuit reti- rez-le du plat, enduisez-le d'huile, saupoudrez- le de pavots , remettcz-lc quelque temps sous le couvercle, retirez-le sur le plat avec des cuil- lers. LXXXV. — Pofage i la crtrlhaginoUe. Sa cuissou. Faitcs bien digerer daiis Teau une livre de gruau, placez-lc ensuito dans une auge LXXIX. — Globos sic facllo. Globossic facilo. Caseunicuiu alica ad eundem modum niisceto. Iiule quantos voles facere facito. In alieuuin cal- duin uusueniiidiln. Singulo.saul binos coquito, versatoiiiio ciebro duabns nidibus ; coctos exiinito. Kos melle ungui- to, papavcr inlViato, ita ponito. LXXX. — Encytum uli facias. Encytum ad eundeni niodum fasilo, iili slobos.nisi calirj-in peitusum caviim liabeas. Ita in ungiieu caldum fnndilo. Hoc in reslim quasi spiram facilo. Idque diiabos rudibusvorsato, procstatoque. Itein unsiiitn,coloraloque, caldiini ne niniium. Id cuin nielle, aut cum muLsoappo- nilo. LXXXI. — Erneum sic facilo. Erneum tanquam placcntam facilo, eadem omnia indito quii' iii placciilain. Id peimisceto in alvco. Iiidito iii liir- ueain lictilem , eam demillilo in aulam aheneam aipia! calidcTe plenam. Ila coquito ad ignem. Lbi coctuin ciit, liirneain confiingito, ita ponito. LXXXII. — Spaeritam qiiomodo facies. Spaeritam sic facilo, ita uli spiiani , nisi sic fingito. De Iractis, caseo, nielli', spbier.as pugmiiii altas facito. Kas in solo componito , densas codeni inodo cflmponilo alque spiram, itemqiie coqiiilo. LXXXIII.— Votum pro bidjus. Volum pro bubus, nt valcant, sic facilo. Marti Silvano in silva inlerdius, in capila siiigula bouni votum facito fanisadonii libias iii. etlardi i'. iv. s. et pulpa; p. iv. s. vini sextaiios ties. Id in unuui vas liceto conjir*re, et vi- num item iu uniim vas liceto conjicere. Eam reni divinam vel serviis , vel liber licebit faciat. Ubi res divina facta erit, statiin ibidein consumilo. Mulier ad eam rem divinam ne adsit, neve videat qiioinodo fiat. Hoc voluin in annos sin- ynlos, si voles , licebit vovere. LXXXIV. — Savillum sic facilo. Savillnm liocmodo facito. Faiinic selibram, ca'.sei p. ii. s iinacomniiscetoquasi libum,niellis.p~— elovum iinum Catinnin liclile oleo uiiguito. Ubi omnia hene commiscue- ris in catinum , indilo catinum testo , operito. Videto ut bene peicoqnas mediuni , iibi altissiinum est. Uhi coclum eiit, catinuni eximito, inelle unguito, papaver infriafo , sub festuin subde paulisper, poslea eximito. Ita pone cuin catillo, ct liiigiilis. LXXXV. — Pultcm Punicam sic facito. Pultein Puiiicam sic coquilo. Libram alica' in aquam iiidito, facito iiti beiie madeat. Id infundito in alveuin pii- runi, eo casei recenlis p. iii. niellis. p. s. ovuin unuui. 28 M. P. CATON. propre, incorporez-ytroislivresdefromage nou- veau , une dcmi-livre de miel , et faites euire dans iine marmiteneuve. LXXXVI. — Bouillie de froment. Maniere de la preparer. On met une demi-li- vre de pur froment dans un mortier propre, on le lave bien , on eu detaclie 1'ecorce , et on le ta- niise; apres Tavoir mis dans uue marmite, on le fait cuire dans dc Teau pure. Apres la cuisson ou y ajoute du lait peu, a peu jusqu'a ce qu'il s'y forrae une creme epaisse. LXXXVII. — Amyllum. Maniere de le preparer. Nettoyez votre sei;j;le, mettez-le dans un cuvier, et ajoutez-y de Peau deux fois par jour. Decantez dix jours apres; et quand le grain sera gonfle , broyez-le dans un cu- vier propre , et laissez-le deposcr comme des lics. Placcz le depotdansun linge,exprimez-cn la fe- culedans unecasseroleneuve, ou dans un petrin. Operez de meme sur la totalite, et faites mace- rer dans reau ce nouveau produit. Exposez la casserole au soleil, afm de faire secher la feeulc. Apres la dessiccation on la serredans un second cuvier, et on la fait cuire avec du lait. LXXXVIII. — Blancliiment dii sel. Reniplissez d'eau pure une amphore dont le goulot soitcassc , et exposez-!e au soleil ; suspen- dez-y un sachet de sel comiriun, que vous aurez soin d'agiter et de remplacer a mesure qu'il se fondra. Repetez cette operation jikisieursfois par jour, jusqu'a ce que pendant deux jours le sel refuse de se foudre. Vous reconnaltrez le point dc saturation a ce signe. Si vous projctez dans Peau un mann sec ou un oeuf , et qu'il surnage , vous obtiendrez une saumure convenable pour i omnia una permisceto liene. Itainsipilo in anlam novam. LXXXVI. — Grancam triliccani sic facilo. Graneam triticeam sic facito. Selibram tritici puri in mortarium purum indat, lavet bene, corlicemque deterat bene, elnatqne bene. Postea in aulam indal, et aquam puram, coquatqne. Obi coctum erit, lacte addat paulatim usque udeo, donec cremor crassus erit factus. LXXXVII. — .4myllum slc facito. Amyllum sic faciio. Siliginem purgafo bene, postea in alveum iinlal , co .'Hldal aquam bis in die. Die decimo aquam oNsirciiln, cMHgcto bene, in alveo puro miscelo liene, facilo laiiquam iiv\ fiat. Id inlinteum novum indilo, cxprimito cremoiem in |iatiiiam novam, aiit in mortariiim. Id omne ita facito, et refricato denuo. Eam paliiiam in sole ponito, arescat. Ubi arcbit, in aulam novam indito, inde facilo cum lacte coquat. LXXXVIII.— Salem candidum sic facito. Salem candidum sic facito. Amphoram defiaclo collo puiam impleto aqiiae pura^, in sole ponito : ibi liscellam cum sale popiilari suspendito, et qnassato, suppleloqne identidcm. Icl aliipiolies in die [qnolidie] facilo, nsqiie adeo doiiec sal desiverit labescere biduiim. Id signi eiit, ifiscnam aridam , vel ovum demillito : si natabit, ea mii- assaisonncr la viande, le fromage ct la mar^e. Cette saumure placee dans des plats demeurera exposee au soleil, jusqu'a ce qu'elle se solidifie et donne la fleur de sel. Quand le ciel se cou- vrira de nuages et pendant la nuit vous mettrez les vases a couvert ; vous ne les abandonnerez a Tair que lorsque le soleil luira. LXX.XIX. — Engraissement des poules et des oies. Ou enferme les jeunes poulesqui commencent a pondre, et on leur prepare uue patee de folle farine ou de farined'oige. On en fera des boulet- tes, qu'on trempera dans Teau avant de les leur glisser dans !e gosier. Tous les jours on augmen- tera la dose, et leur ration n'aura d'autre limite que leur appetit. On les servira deux fois par jour, et a midi on leur donnera a boire en nc lais- sant Teau a leur disposition que pendant une heure. On engraissera les oics de la rneme manii're, si ce n'est qu'avant tout on les fera boire, et que tous les jours on leur servira deux fois de la bois- son et de la nourriture. XC. — Engraissement des pigeonneaux. Aussitot que vousaurez pris un jeune rami er, donnez-lui des feves torriiiees par la cuisson ; in- sufflez-lui de Tcau dans le bec , et cela pendant sept jours. Triturez cnsuite des feves et du fro- ment ,et faites bouillir cn mettant les fe.ves dans la proportion d'un tiers. Lorsque la farine cst dans le vase, manipulez-la et faites-la cuire pro- prement. La cuisson achevee, travaillez la ptite apres avoir trempe vos mains dans fhuile. Au commcncement vous petrirez grossierement , et vous ferez ensuite une pate plus homogene en trempant toujours vos mains dans rhuile, jus- qu'aceque vouspuissiezfaire des boulettes. Vous ries erit , qua vel carnem , vel caseos , vel salsamenta con- dias. Eam muriam in labclla , vel in patinas in sole ponilo. Usque adeo in sole liabeto, donec concreveiit. Inde llos salis fiet. Ubi nnbilabitur, et noctu sub tccto ponito. Quo- tidie , cum sol erit , in sole ponito. LXXXIX. — Gallinas et anseres sic farcito. Gallinas et anseres sic farcito. Gallinas teneras, quiB primnm parient, concludat, polline, vel farina ordeacea conspersa tnrimdas faciat. Eas in aquain intinguat, in os iiidat. Panlatim quotidie addat. Ex giila consideret, quod salis siet. IJis in die farciat, et meridie bibere dalo, nec liliis aqiia sita siet borain unam. Eodem modo ansereni alito, iiisi prius dalo bibere, et bis in die, bis escam. XC. — Palumbum recentemsic fareilo. Palumbum recentem sic farcito. Uti prensus erit, ei fa- Dam coctam tcistam piimum dalo. E\ ore iu ejus os inllato item acpiain. Hoc dies vn. facilo. Postea fabam fiesain pii- ram,et far purum facito, et tabae tertia pars nt inler. \csc,al. Cum farinsipiat, puriter facito, et coquilo bene. Icl ubi excoxeiis depsilo bene , oleo manum ungiiito. Pii- miim pusillum, postea magis depses, oleo tangito de- psiloque,dum poteris facere turundas, ex aqua dato, cscam tempcrato. tiCONOMlE RURALE. donne^ de 1'eau et de la uouiriUire sans la pro- diguer. XCI. — Coiistiiiclion ile Taiie. Bechez la place destinee a Tairc, arrosez-la d^amurque jusqua saturation. Ensuite pulveriscz les niottes; nivelez et frappez avec ia batte. Ar- rosez encored'ainurque, et laissez secher. Avec ces precautionsYOUsn'avcza redouterni lesrava- gesdes fourmis ni reiivahissemeut des herbes. XOf. — PnSseivatif conlre le cliaran(;,on. Pour prevcnirles attaques du charaucon et les degats des eampagnols, faites uu lut avec de Ta- murque et de la paille haehee, que vous laissez detremper et que vous gdchezconvenablement : vous en etendez une couche epaisse sur tout le grenier, vous ajoutez par-dessus une couche d"a- murque. Lorsque le lutserascc, vous pourrez deposer dans votrc grenier du froment non echauf- fe sans avoir a redouter le charancon. XCIII. — Tiaitemenl des oliviers steiiles. Deehaussez les oliviers steriles et entourez-les depaille. Arrosez ensuitele pied de rarbre avee un melange composedepartiesegalesd'eauetd'a- murque. Une urne suffit aux plus grands arbres ; on proportionneladoseaux pluspetits. Cetteope ration augmente encore le produit des arbres qui ne sont pas steriies , mais il ue faut pas les en- velopper de paille. XCIV. — Traitemeut ilu figuier qiii ne tient pas ses fruits. Operez de meme sur les figuiers afin que leur fruits ne tombent pas prcmatureraent; de plus a l'approche du priutemps battez leurs pieds. Avec 2:> cette preeaution les figues tiendront, les arbres nese couvrirontpoiatdechaucres et seront beau- coup plus productifs. XCV. — Moyen d'cloigiier je ver coquin de la vigne. Pour soustraire la vigne aux ravages du ver coquin, laissez deposer les feces de ramurquc, mettez-en deux conges dans un vase d'airaiii , et faites cuire a une douce chaleur, en remuant avec une spatuie jusqu'a la consistanee du miel. Pul- verisez ensuite separement dans un mortier uii tiers de bitume et un quart de soufre , et pendant que ramurque est chaudeencore, versez-y cette poudre par petites portions; remuez avec la spa- tule , et faites cuire derechef en plein air ; car dans un appartement le melange s'enflammerait au moment ou ron ajouterait le soufre et le bitume. Laissez refroidir des que la preparation a acquis la consistance de laglu. Etendez une couclie du melange sur le cep et sous les branches, et le ver- coquin ne paraitra pas. XCVI. — Pj<5servatif contre la gale des moutons. Le meilleurpreservatif coutrelagale desmou- tons consiste a prendre et epurer de ramur- que, qu'on melange avec dcs lies de bon vin e t du Teau dans laquelle on a fait macerer des graines de lupin. Apres la tonte on enduit de cette com- position tout le corps des moutons, qu'on tieiit cnsuite en moiteur pendant deux ou trois jours. Lavez-les ensuite dans de Tcau de mer, ou si vous n'en avez pas a proximite, employez de Teau te- nant du sel en dissolution. Ce traitement pre- vieut nQn-seulement la gale, mais il favorise en- XCI. — Aream sic facito. .iVieani sic (;icito. Locum ubi facies confodilo, posfea aiiiurca conspeigilo beiie, sinitoque combibat. Poslea com- niiniiito gleljas bene. Deinde coa^qiiato, et paviculis ver- berato. Postca denuo amiirca conspergito, sinitoque are- scat. Si ita feceris , neque formica; nocebunt, neque heibas nascentur. XCII. — Frumento ne noceat curculio. Frumentone noceat curculio, neu muieslanganl, lutum de amnrca facilo, palearum paulum addilo, sinito niac«- rescant bene , et subigito bene , eo granariiim totuni obli- nilo crasso luto, postea conspeigilo amuica onine quod lutaveris. Ubi aruerit, eo frumeutum lefrigeratum coudito, ciirculio non nocebit. XCIII. — Oleasi fruclum non feral. Olea si fructum non feret , ablaqueato. Poslea slianienla ciicumponito. Postea anuiicaiii cum aqua coniniiscelo fPquas pailes. Ueinde ad oleam circumfundito, ad arlio- rein maxiinam amplioram unani commixli sat est. Ad mi- uoies aibores pro ralione indilo. Et ideni lioc si facies ad ai bores feraces, e* quo(|uemcliores lient. Ad eas slramcnla ne addideris. XCIV. — Fici uli grossos leneant. 1'ici uli grossos leneant , facito oninia , quo modo ole?e , el lioc amplius. Cuni ver adpctet, terram adaggerato bene. Si ila feceris , et grossi non cadent , el (ici scabr.f non ficnl, et multo leraciores erunt. XCV.— Convolvulus in vinea ne liat. Convolvulusin vinea ne siet, amnrcam condilo, puram benc facilo, in vas alienmn indilo congios ii. Postea igni lcni coquilo , rudicula agitalo ci ebro usque adeo , duin fiat tamcrassum, quain mel. Poslea sumito biUiminis terfia- liuni , ct suKiiris quarlariiim. Conterito in mortario seor- sum utrunque. Postea infriato quam minutissime in amiir- caiii caldam , et simul rudiciila niiscelo , cl denuo coquilo sub dio. Nani si in tecto coquas, cum bitumen et sullur additum est, excandescet. Ubi erit tam crassum, quaiii viscum, siiiilo frigescat. Hoc vileni circum caput, et snb biacliia unguito, convolvulusnon nascetur. XCVI. — Oves ne scabrse liant. Oves ne scabise fiant, arauicam condilo, piiiam benc facito, aqiiam, ubi lupinus deferverit, et facem de vino bono intcr se oninia comniisceto paiiter. Postea cum de- tondcris , unguito lotas , sinilo biduum aut triduuni con- siidcnt. Ueinde lavito in mari : si aquarn marinam non babebis , facito aquam salsain , ea lavito. Si liaec sic (ece- ris, neque scabra; fient, et lana; plus, el meliorem liabe- bunt , et ricini non eriint niolesti. Eodcm in omncs qua- drupedes ulito, si scabrx crunt. 30 M. P. CATON. core la production d'une laine pius abondante et meilleure, et empeche les piqiires des tiques. Ein- ployez egaleraent le remede contrc la gale de tous les qnadrupedes. XCVII. — Application de ramurqne. Frottez damurque bouillie les-essieux, le.s courroies, les souliers et les cuirs, vous en aug- menterez la duree. XCVIII. — Recetle contre la teigne des liabits. Les artisons ne rongeront point les veteraents que vous serrerez dans un buffet dont rinterieur, les pieds , le fond et les coins auront ete frottes d'amurque reduite a moitie de son volurae par la cuisson. Lorsque cet enduit sera sec , mettez vos habits dans le buffet : les artisons ne s'en ap- procheront point. Si vous enduisez de eette ma- riiere tous vos meubles en bois, ils seront preser- ves de la pourriture , et ils deviendront brillants quand vous les nettoierez. Donnez aussi une cou- chea votrevaisselledairainapresravoirnettoyee. Une foisqu'eiie sera eiiduite, frottez-la de nou- veau avant de vous en servir; elle deviendra bril- lante, et la rouille n'en ternira point reclat. XCI.\. — Conserv.ilion des figues siiclics. On conserve saines les figues seches qu'on met dans un vase en terre dont on a enduit les parois interieurs d'amurque bouillie. C. — Precaution ponr rempllr une jalte d'liuile. Quand vous voudrez emplir d'huile une jatte nouvelle, lavez-la soigneusement auparavant nvec de ramurque non epuree ; remuez jusqu'a ce qu'elle soit bien irahibee. Par ce moyen Thuile n'est pas absorbee par le vase , elle devient phis delicate, et ce vase lui-meme est moins fragile. CI. — Conservation des brancliesde rayrle et autres. Pour conserver des hranches de rayrte avec leurs baies , des rameaux de figuiers avec leurs fruits, ou telle autre espece de IVuit qu'il vous plaira, rassemblezet liez-Iesen petitspaquets, que vous piongerez dans raraurque de maniere que celle-ci deborde. Vous prendrez un peu sur le vert les fruits que vous voudrez ainsi conserver. Fermez hermetiquement le vase qui les contient. Cll. — D^lruire les eflets de la morsure des serpents sur les bocufs et autres auimaux. Quand un boeuf ou un autre quadrupede a ete mordu par un serpent, prenez un verrede cette semence de cumin que les medecins nomment smyrncum, et broyez-ladans une hemine debon vin. Injectez-la par les narines, et appliquez sur la morsure de la fiente de porc. Employez le meme reraede pour rhomrae , si le meme cas arrive. CIII. — HjgicMie des boeuls. Aspergez d'amurque la nourrilure des boeufs qtie vous desirez voir frais et vigoureux , et de ceux qui refusent de manger, afin de reveiller leur appetit. Pour qu"ils s'y accoulument vous eu donnerez peu d'abord , et vous augmenterez graduellement la dose. Plus rarement chaque cinquii^me ou sixieme jour vous en mettrez dans leur boisson, coraposee de parties egales d"eau et d"amurque. Ce traitement maintiendra vos boeufs en raeillcur etat, et a 1'abri des maladies. CIV. — Vin des gens pour riiiver. Mettez dansune fulailledixquadrantalsde vin doux , etdeux quadrantals de fort vinaigre. Ver- sez-y egaleinent deux quadrantals de vin cuit. XCVII. — Amurca^ UDguentum. Aniurca decoctaa\em unguito, et lora, elcalcianiciila, et coria : oninia meliora facies. XCVIII. — Veslimenta ne tinefe tangant. Vestinienta ne tineae taugant , amurcam decoquito ad dimidiuni; ea unguilo fMnduin aicae, et extrinsecus, et pedes, et angulos. Ubi ea adaiuerit, vestimenta condito. Si ita feceris, linea; non nocebunt. Et item ligneam sup- pellectilem omnem si ungues, non pulescet : et cum ea lerseris, splendidior fiet. Item alienea omnia unguito, .scd prius exteigeto bene. Postea cum uuxeris, cuni, uti voks, extergeto, spendidior erit, et acrugo non erit molesta. XCIX. — Fici aridiE ut intcgrae sint. Fici aridae si voles ut integrae sint, in vas liclile condilo. Id aniurca decocta unguito. C. — Oleum sic in metretam indos. Oleiim sic in nietretam novam inditurus eri.s : amuica ita uti est cruda prius colluito , oppilato ; agitatofiue diu , ut bene combibat. Id si feceris , metreta oleum non bibet, et oleum melius faciet, el ipsa metrela firmior eril. CI. — Virgas myrteas uli serves; ilem aliud gcnus. Virgas nmrleas si voles cum bacis servare, (el) ilem aliud genus quod vis,et si ramulos ficulneos voles cum foliis, inler se alligato, fiiscicuios facilo, eos in auiurcam demil- tito, suprastel aniurcafacito. Sed eaquwdemissuruseris, sumilo paulo acerbiora. Vas, quo condideris, oblinilo plane. CII. — Si bovem aliamve quadrupedem serpens mcjmor- derit. Si boveni , aut aliam quamvis quadrupedem serpens momorderit, Melantliii acetabuliim, et, quod medici vo- cant smynieiim , conterito in vini veleris bemina. Id per nares indito, et ad ipsum morsum stercus suillum apponito. Et idem boc (si usus venerit) lioniini facilo. CIII. — Boves uti valeant. Boves uti valeanl , et curati bene sient, et qni fastidient cibum, uti magis cupide appetant, pahulum, quod dabis, amuica spargito ; primo paululum , dum consucscant , postea magis ; et dato rarenler bihere commixtam cum aqua, aequahiliter quarto quintoque die. Hoc si feceris ila , boves et coipore curatiores erunt, et morhus aberit. CIV. — Vinum familiae per hiemem. Vinum familia; per hiemem qui iitatur. Musti quadran- laliax. in dolium indito, aceti acrisquadrantaliaii. Eodem infundilo sapa- quadrantalia duo, aqua; dulcis quadranla- ECONOMIE RURALE. et cinquante d'eau douee. Avec un baton brassez lenielange trois fois parjour etpendant einqjours consecutifs. Ajoutcz-y soixante-quatre setiers deau de mer puisee depuis quelque temps. Pla- ccz le couvercle sur le tonneau, et tenez-le fer- rae pendant dix jours. Ce vin se consommera jus- qu'au solstice; s'il en reste apres cette cpoque, ce sera un vinaigre tres-fort et tres-limpide. CV. — Proc^de pour faire du vin grec sur un terroir ^loi- gne de la nier. Sivotredomaineesteloignedelamer,preparez du vin grec de la maniere suivante : versez vingt quadrantals de moiit dansunechaudiere d'airain ou de plomb , et mettezsur le feu , que vous etein- drez aussitot que le vin bouillonnera. Apres le re- froidissement vous le transvaserez dans un fut de la contenance de quarantc setiers. Vousfercz dissoudre dans un vasc a part un boisseau de sel dans un quadrantal d"eau douce ; cette sau- raure faite , vous lintroduircz dans le tonneau. Droyez dans un mortier du souchetodorant et du calamus, et vous cn i-ntroduirez un selier dans le liquide pour raromatiser. Trente jours apres vous placerez la bonde , et au priutemps vous le mettrez dans des araphores. Apres Tavoir laissc pendant deux ans expose au soleil vous le met- trez a couvert. Ce viu rivalisera avec celui de Tilede Cos. CVI. — Confection de Tenu de mer. Prenez un quadrantal d'eau eu pleine mer dans un endroit ou Teau douce n"a pas d'acces, ajou- tez-y une demi livre de sel egruge, agitez ie mc- lange avec un bSton , et ne ccssez que lorsqu'un ocuf de poule cuit surnage. Versez dans le liquidc deux couges de vinvieux, soit d'Aminee, soitde vin blanc mele, et brassez soigneuseraent le me- lange. Mettez ie tout dans un vase enduitdepoix que vous boucherez. Quand on veut preparer une plus grande quantite d'eau de mer, on aug- mente les doses a proportion. CVII. — Composition pour enduire les futailles aDn qu^el- les parfument et ronservent le vin. Mettez six conges de vin cuit dans une chau- diere de cuivre ou de piomb. Prenez une hemine de racines d'iris en poudre et cinq livres de me- lilot odorant, que vous broierez le plus exacte- raent possible' avec Tiris; tamisez et faites cuire avec le vin deja rapproche a un feu clair de sar- raent. Rerauez afin qu'il ne se forme pas d'em- patement. Lorsque le liquide est reduit a moitie, laissez-le refroidir, versez-le dansun vase enduit dc poix et parfume, que vous boucherez. Frottez dc cette composition les bords de vos futailles. CVlll. — Manii^re de determiner si uu vin sera de gardo ou non. Pour essayer si votre vin est de garde ou non , raettezdans une coupeneuve la moitie d'un acc- tabulurade fin gruau etun setierdevin nouveau sourais a Tessai ; mettez le tout sur des charbons ardentsjusqu'a ce qu'il donne deux ou trois bouil- lons; filtrez, etenlevez le gruau. Apres avoirex- pose le liquide a Tair , goutez-le le lendemain ma- tin. S'il parait bon, le \in renferrae dans la futaille sera de duree; s'il est aigretet, ilnesera I pas de garde. lia i. H«c rude misceto ter in die dies v. continuos. Eo addito aqua^marina! veteris sextarios lxiv. et operculum in doliuni iniponito, et oljlinilo dies x. Hoc sinum dura- bit tibi usque ad solslilium. Si quid superfuei it post solsti- tiuni , acetuni acerrimum et pulcliei rimnm eril. CV. — Si ager a mari longe aberlt, vinum gracum sic facito. Qui ager longe a mari aberit, ibi vinnm Gioecum sic fa- cito. Mnsti qnadrantalia xx. in aheneum, aut plumbeum infundito , i?nem subdito. Ubi bullabit vinum , ignem bub- ducito. Ubiid vinuni refiixeril, in dolium quadiagenarium infundito; seorsum in vas aqu;e liulcisqiiadrantal i. infun- dilo. Salis mod. i. sinito muriam fieri. IJbi iiiuria facta eiit, eodem in doliuminfiindilo. Scboenum, et calamum in pila contundito , qnod siet sextarium unura eodem in dolium iufundito, ut odoraluin siet. Post dies xxx. dolium obli- nito. Ai ver diffuudito in ampboras. Bienniuni in sole si- nito posiluni esse. Deinde in tectum conferlo. Hoc vinum d eteiius non eril quam Coum. CVI. — .\quaE marina! concinnatio. AquBC marina' quadrantal I. e\ alto sumito, qiio aqua dulcis non accedit, sesquilibiani salis frigito, eodem in- dito, et rude misceto usque adeo , donec ovum gallinaceum coctuni natabit , desinito miscere. Eodem vini vcteris, vel aminei, vel miscelli albi congios ii. infiindilo, misceto probe. Poslea in vas picalum confundito , et oblinito. Si- quis plus voles aqua; marina! concinnare, pio portione ea oninia facilo. CVII. — Quomodo labra doliorom circumlinias, odorata ut sint, el ne quid vilii in vinum aecedat. Quo labia doliorum circunlinas, ut bene odorata sient, et nequid vitii in vinura accedal. Sapse congios vi. quani optimae infundito in alieneum, aut in plumbeum et iris aridae conlusa; lieminam, et serlam Canipanicam p. v. bene odoi atani , una cum iri contiindas qiiam minutissime, per cribrum cernas , et una cum sapa coquas sarmentis, et levi flamma. Conimoveto, videto, ne aduras. Usque co- quito , dHin dimidiiim excoquas. Ubi refiixerit, confundito iii vas picatuui bene odoratum , et oblinito, et utito in ia- bia dolioruni. CVIII. — Vinum si voles experiri duraturam sil, ncc ne Vinum si voles experiri diiraliirnm .sit, nec ne, polen- tam grandeni dimidium acelabuli in caliciiliini novum in- dito , cl viiii sextarium de eo vino quod voles experiri , eodem infundilo, ct imponilo in carbones, facito his, aut ter inferveat. Tum id peicolato , polenlam abjicilo. Yinum ponito sub dio. Postridie mane giistato. Si id sapict , quod in dolio est, scito duratiirnm. Si subacidum erit, non do- raliit. M. P. CATON. CIX. — Maniere de rcndie doux nn vin dnr. Preparez quatre livres de farinede lentille, et faites-les digerer dans quatre eyathus de vin cuit : faites eusuite des massepaius, et laissez-les macerer un jour et une nuit. Jetez le tout daus votre vio en futaille , et tenez ferm^pendant deux mois. Ce vin sera distingue par sa douceur et par son bouquet, autaut que par sa belle colora- tion et son aroma CX. — Proc^dii pour enlever au vin sa mauvaise odeur. Si vous voulez eniever au vin une odeur de- sagruable , faites rougir au feu un fragment de tuile neuve, euduisez-leensuite de poix, suspen- dez-le a une petite corde, et laissez-le seulemeut plongerjusqu'au fond du tonneau, que vous tien- drez bouche pendnnt deux jours. L'operation a tres-bien reussi lorsqu"une seule fois la niauvaise odeur a disparu : si ellepersiste, repetez Topera- tion jusqu'a ce qu'elle disparaisse totalement. CXI. — Maniere de decouvrir si on a mi\i ou non de Teau au vin. Voulez-vous savoir si on a mele ou non de l'eau a votre vin? preparez un vase en bois de lierre, et emplissez-leavec le vin que vous soup- connez avoir ete sophistique. Quand il contient de Teau , le vin filtre au travers des parois du vase et Teau reste , car le bois de lierre laisse passer le vin. CXII. — Fabricalion du vin de Cos. Si vous voulez faire du vin de Cos , prenez de Teau de mer loiu des rivages, lorsque les flots ne sont point agites, lorsqu'aucun vent ne les sou- leve, et dans uu endroit ou elle ne soit point al- teree par une eau douce. Aprfes Tavoir puisee trente jours avantla vendange, on la verse dans un tonneau sans leremplir, en laissant sur sa contenance un espaee vide de einq quadrantals. Placez la bonde, en raenageaut toutefois un ac- ces a Tair. Apres un espace de trente jours, tirez au clair et transvasez doucement dans une autre futaille , en laissant au fond les matieres depo- sees. Vingt jours apres, transvasez encore Teau de mer dans un autre tonneau oii elle sejournera jusqu'a la vendange. Laissez bien murir sur ti- ges le raisin que vous destinez a la fabrication du vin de Cos. Lorsqu'une fois il aura ete alter- nativementexpose a la pluie et a la secheresse, rc- coltez-ie, et exposez-le au soleil pendant deux jours, ou a Tair pendant trois jours, si le tcmps n'est pas pluvieux : mais s'il vient a plcuvoir, etendez-ie sur des claies a i'abri , et retrancliez les grappes qui pourriraient. Cest alors que dans une futaille de cinquante setiers on met dix quadrantals d'eau de mer. Egrappez a la main les graiues de raisins noirs , et mettez-les dans le tonneau jusqu"a ce qu'il soit plein, alin qu'elles s'impregnent d'eau de mer. Le tonueau rempli, vous plaeez la bonde sans intercepter tout a fait racees a rair. Au bout de trois jours retirez lcs graines, foulez-les sur le pressoir, ct serrez votre vin dans des futailles bienseches, saines et propres. CXIII. — Recelle pour commnniquer au vin une odcnr agreable. Pour donner au vin un arome delicat, em- ployez le procede suivant. Prenez une bricpie euduite de poix , couvrez-la de braise doucemeut CIX. — Vinum asperum lene lieri. Vinum aspernm quod erit, lene et suave si voles face- re, sic facito. De ervo farinani facito lib. iv. et vini cya- tlios IV. conspergilo sa[ia. Postea facito latcrculos. Sinito combibant noctemetdiem. Posteacommisceto cum eovino indolio, et oblinilodies lx. Id vinnm erit lene, et suave, et bono colore , ct bene odoratnm. CX. — Odorem delerioreni vino demere. Odorem deleriorem demeie vino si voles , tcstam de te- gula crassam puram calfacito in igni bene. Ubi caleblt, eam picato, resticula alligato, testam demiltito in dolium inlimum leniter.sinitobidnnmoblitumdolium : sidemptus eritodurdelerior, id optime; si non, sa;pius facito, usque duni odorem malum dempseiis. CXI. — Si voles scireiu vinumaqua addita sit, nec ne. Si voles scire in vinum aqua addilasit, nec ne, vascu- lum facito dc materia ederacea. Yinum id, qiiod putabis aquani habere, codem mittito. Si liabebit aquam, vinum eflluet, aqua manebit. Nam non conlinet vinuni vas ede- raceuiu. CXII. — Vinum Coum si facere voles. Vinum Coum si voles facere, aqiiam ex alto marinam suniito, mari tranquillo, cum venlus non erit, dies i.\\. ante vindemiam , quo aqiia dultis nnn perveniet. Ubi bau- seiis demari, in dolium fundito, nolitoimplere, quadian- talibus v miuiis sit, quam plenum. Operculum imponito, relinquito qua interspiret. Ubi dies xxx pra;terierint, Iransfundito in alterum dolium puriler, et leviter. Reliii- quito in imo quod desederit. Post dies xx in allerum do- lium item tiansfundito, ita relinquito usquead vindemiani. Undcvinum Coum facere voles, uvas relinquito in vinea, sinito bene coqiiantur. Et ubi pliierit, et siccaveiit, liim deligito. Et ponito in sole biduum, aut triduum siib dio, si pluviajnon eriint,si pluviaerit.in tecto incratibus componito.et siquaacinacorrupta erunt, depurgato. Tum sumito aquam marinam q. s. s. E. in dolium quinqiiage- narium infundito aquee mariii.T q. x. Tum acina de uvis miscellis decerpilo de scopione, iu idem dolium usque dum impleveris, nianu comprimito, iit combibant aquam njarinam. Ubi impleveris dolium, operculo operilo, relin- quito qiia interspii et. Ubi triduum privterierit , eximito de dolio, calcato in torculaiio, et id vinum condito in dolia lauta, et puia, et sicca. CXIII. — Ut odoratum benesit. Ut odoratum bene siet, sic facito : sumito testam pica tam : eo prunam lcnem indito, suffito serta, et schmno, etpalma,quam babent iinguenlarii, ponito in dolio, el ECONOMIE RUBALE. cliauffee, parfumez-la de mililot, de jonc, et de cette espece de baume que ron trouve chez les marchaiids de cosrattiques. Placez-la dans un tonneau et fermez, afm que Todeur nedisparaisse pas avant de remplir. Ces prclimiuaires termi- nes uu jour avant le piessurage, entoniiez le \m aussitot qu'il passera du pressoir dans le bas- sin , couvrez la futaille pendaut quiuze jours, en menageant une entree a Tair, et placez la bonde. Quarante jours apres vous transvaserez dans des araphores en ajoutant dans chacune uii setierde vin euit, et en prcnant laprecaution de ne remplir que jusqu'a Torigine des anses. E.xposez vos am- phores au soleil sur le sol nu , de pcur que Thu- midite ne s'y introduise , et abandonnez-les ainsi pendaut quatre jours seulement. Apres ce temps transportez et eutassez les au eellier. CXIV. — Viii pour les maiix ii'eslomac. Si vous voulez obtenir un viu qui fasse uu bon estomac, aussiiot apres la vcndange, aumo- ment oii Ton dechausse les vigues, decouvrez les raeines des ceps en nombre suffisant pour faire laquantite devinque vous jugez necessaire, et faites-leur une marque. Isolez et debarbez les racines. Repandez au pourtourdu cep de la ra- cine d'ellebore, que vous aurez prealablement broyce dans un mortier. Repaudez-y egalemeut du fumier fait, de lacendre vieillcet deux par- ties de terre , et rechaussez. Recoltcz a part les raisins de ces ceps. Ce vin conscrve pendaut long- temps est laxatif, pourvu qu'ou ne le melange pas a rautre. Buvez avant vos repas un verre de ee vin trempe d'eau : 11 vous relachcra sans suite facheuse. operito , ne odor exeat , anfe quam vinum indas. Hoc facito pridiequam vinum infundere voles; de lacu qnam piimum vinum iu dolia indito, sinito dies xv. operta atite quam oblinas , relinquito qua inierspiret vinuni. Postea oblinito. Post dies XL. diCfuudilo in amplioras, etaddito in singulas aniphoras sapsesextariumununi. Amphorasnolito implere nimium, ansarum inlimanmi lini. Et amplioras uolilo im- plerenimium, ansarum infimarum fiui. Et amphoras in sole ponito, ubi lierba non siet ; el amphoras operito, ne aqua accedat, et ue pliis quadriduum in sole siveris. Post quatiiduum in culleum componito, el instipato. CXIV. — Vinum si voles concinnare ad alvum. Vinum si voles concinnare, ut alvum bonum facial, secundum viudemiam , uhi vites ablaqueantur, quantiim putabis ei rei satis esse vini, tot viles ablaqueato, el signato. Earum radices ciicunsecato, et puigato. Veratri radices contundito in pila, eas radices dato circum vitem. Et ster- cus vetus, et cinerem veterem, et duas partes terric cir- cundato radices vitis. Terram insuper iiijicito. Hoc vinum seorsiim legito. Si voles servare in vetustatem , ad alviim movendam servalo , nec commisceas ciim c*leio vino. De eo vino cyatbum suniito , et misceto aqiia , et tiiliilo ante aenam. Sine periciilo alvum movebil. CXV. — Vin contre les obstructions. Introduisez encore dans une amphore de vin doux uue poignee d'ellebore noire que vous retirez du vase apres la fermentation ; gai'dcz ce vin pour reudre rcstomac plus libre. Si vous d^- sirez preparer un vin purgatif, a l'epoque desde- chaussnges marquez de craie rouge les ceps que vous reservez a cet usage, pour ne pas les con- fondrc avec les autres. Disposez au tour des ra- eines trois petits paquets d'ellebore noire , et recouvrez-les de terre. Mettez h part la recolte de ces ceps, mclez-en un cyatbus dans votre boisson ordiuaire : ce sera un relachant et un purgatif iunocent. CXVI. — Conservation des lentilles. Faites infuserdu laser dans du vinaigre, met- tcz vos ientilles dans ce vinaigre ainsi prepare, et exposez au soleil. Faites-les ensuite tremper dans de {'huile, et quand elles auront ete sechees, elles se eonserveront bien saines. CXVII. — Mani^re de confire les olives Llanclies. II f&ut les abattre avant qu'elles se colorent, et les faire raacerer dans une eau qu'on change souvent. Uue fois bien macerees , il faut les faire egnutter, les mettre dans du vinaigre; ajoutez de Thuile et une demi-livre de sel par boisseau d'olives. On aura prepare separement un viuaigre aromatise avec du fenouil et des leu- tisques; si vous voulez y mettre vos olives, ser- vez-vous-en de suite, foulez-les avec vos mains bien seches dans un vase de terre , et ne les en- levez qu'au nioment de servir. CXV. — Vinum ad alvum movendam. Iii vinum mustiim veratri atri nianipulum conjicito in amphoiam.tJbisatiseffei'verit,de vino manipuliim ejicito, id vinum servato ad alvum movendam. Vinum ad alvum movendam concinnare si voles : Vites cum ablaqueabun- tiir, signato rubrica , ne admisceas cum caetero vino. Tieis fasdciilos veralri atri ciicuniponito circum radices, et ter- lain insuper iiijicito. Per vindemiam de iis vitibus, quod delegeris, seorsiim servato, cyalhumin caeteram potionem indito,alvum movebit, ct postridie perpurgabit sine peri- culo. CXVI. — Lentim (|uomodo servari oporleat. Lentim quomodo servari oporteat. Laserpitium aceto diliiito, permisceto leutim aceto laserpitiato.et ponito in sole. Poslea lentiin oleo peiiVicato, sinilo arescat, ita inte gra servabitur lecte. CXVII. — Ole:e alb» quomodo condiantur. Olea; albae quemadmodiim condiantur. .\nte quam nigra; liaut contundantiir, et iu aquam dejiciantur. Crebro aquam iiiiiles, deinde iibi salis inaceralae erunl, expriinas , eliii aretiinicoiijicias, et oleum addas, salisselibram in modiuni oleariim. Fccniculum, el lentisciim seorsum condas in ace- tiiiii. Si una admiscere voles . cito ulitor, in orculam cal- cato,manibussiccis, wini uti voles, sumito. M. P. CATON. ("IXVIU. — Manii^re ilc confire les niivcs blanches, pour les consommer aussiWt apris la vendange. Prenez parties egales de vin dou.x et de vinai- gve. Traitez-les ensuite de la maniere que nous venons de decrire. CXi.\. ■ Maniere de faire 1'epityrum bUuic , nijir et lii- garr^. Recette pour faire l'epityrurn , soit blanc , soit noir, soit inarbre. Assaisonnez de la manieresui- vante des olives blanches, noires et bigarrt!^es, apres en avoir ote les noyaux. Coupez-les, met- tez-Ies dans un assaisonneraent d'luiile, de vi- naigre, de coriandre , de cumin , de fenonil, de rueetde menlhe. Faites-les confiredansun vase de terre , laissezles baigner dans Thuile, et servez ainsi. CXX. — Proced(5 pour avoir du vin doux toule Tannfe. Si vous voulez conserver au vin sa douceur pendant toute une annee, mettez-le dans une amphore dont les parois auront ete enduites de poix, et descendez-ledans un puits; apres qu'il y aurasejourne pendant trente jours, relirez-le; 11 sera doux pendaut toute rannee. CXXI. — Gaieau au vin donx. Arrosez de moiit un boisseau de farine de sei- c;le, ajoutez-y de rauis, du cumin, deux livres de graisse, une livre de froraage et de la sciure dc bois de laurier ; moulez le gateau , mettez-y des feuilles de laurier en lefaisant cuire. CXXU. — Vin conlre les retentions d'urine. Broyez dans un mortier du chevrefeuille ou du genevrier, mettez-en unelivre dans deux cou- CXVIII.- Oleam albam secunduni viiRlemiara qua utaris. Oleam albam quam secundum vindemiam uti voles, sic condito. Musti tanlundem addito, quantnm aeeti. C.Ttora item condito ita , uti supra scriptum est. CXIX. — Epityrum album , nigrum , et varium. Epityrum album , nigrum , variumque sic facito. ILx oleis albis, nigris variisque nucleos ejicito. Sic condito. Con- cidito ipsas ; addito oleum , acctnm, coriandrum , cumi- num, lumiculum, lutam, mentani. In orciilam coudito, oleuni suprasiet, ita utitor. CXX. — Mustum si voles totum annum habeTC. Mustiim si voles totnm annum habere , in amplioram niustum indito, et corticem oppicato, demittitoin piscinam. Post XXX. diem eximilo. Totum annum mustum eril. CXXI. — Muslaceos sic facito. Mustaceos sic facilo. Farina; siliginea; modium unum inusto conspergito. Anisum , cuminum , adipis p. ii. casei libram, et de virga lauri deradito, eodem addito. Et ubi defmxeris, lauri folia subtus addito, cum coques. CXXII. — Vinumconcinnare ad loUum . Vinum concinnare, si lotiuni difficilius transibit. Ca- preidam , vel juniperum contundito in pila , librani iiidito ges de vin vieux , et faites-les boulllir dans un vase d'airain ou de plomb. Apres le refroidisse- ment , mettez-le dans une lagceua , et prenez-ea un verre le matln a jeun : cela vous fera du bien. CXXIII. — Vin pour les sciatiques. Mettez en copeaux un raorceau de bois dc ge- nevrier de la grosseur d'un demi-pied. Faites bouillir dans une conge de vin vieux;apres le refroidissement, versezdans uiielaga?na,ct daus la suite vous en prendrez un verre tous les ma- tins a jeun : cela vous fera du bien. CXXIV. Renfermer les chiens pcndant le joiir. Eenferraez vos ehiens pendant lejour, afin que pendant la nuit ils soient plus ardents et plus vigilants. CXXV. — Vin de inyrlc. Faites secher ii rombre des branches de myr- tenoir, et couvrez-lesainsi jusqu'a lavendauge. Broyez-eu alors un demi-boisseau dans uuc urne de vin, ct bouchez le vase. Aussitdt quc la fer mentation se calme, enlevez le bois de rayrte. Cettepotionestexcellente quand ou est resscrre, contre les maux dc coteset contre les coliques. CXXVI. — Pri^servatif contre la colique, la dyssente- rie , les teignes et les vers. Si vous souffrez d'une indigestion, de la dys- senterie, si lesteignes et les vers vous tourmen- tent, prenez trente grenades sures, broyez-les, mettez-les dans un vase avec trois conges d'un vin noir et dur, et bouchez. Trente jours apres vous pouvez lc deboucher et vous cn servir, en le prenant a jeuu a la dose d'une hemine. in duobus congiis vini veteris in vasc aheneo , vel iii pliim- beo defervcfacito. Ul)i refiixerit , in lagffiuam iiidito. Id mane jejunus cyalhuni sumito : proderit. CXXIII. — Yinum ad ischiacos. Vinum ad iscliiacos sic facito. De junipero materiam semipedem crassain concidito rainutim. Eam infervefacito cum congio vini veteris. Ubi relrixerit, in lagoenam ron- fundito, etpostea id iitito vini cyalhum mane jejunus: proderit. CXXIV. — Ut interdiu canes clausos habeas. Canes interdiu clausos esseoportet, ut noctu acriores et vigilantiores sint. CXXV. — Vinum myrlcum sic facito. Viniim murteum sic facito : Murtam nigram arfacito in umbra. Ubi jam passa erit, servato ad vindemiam : m urnam miisti contundito murtie semodium, id oblinito. Ubi desivcrit ferverc mustum , miii tain eximito. Id est aa alvmii crudam , et ad lateris dolorem , el ad coeliacum. CXXVI. — Ad tormina , et si alvus non consUtat, et si Une.-e ac lumbvici molesti cxsistant. Ad tormina, et si alvus non consistet , et si teniae, ct lumbriii inolesti eriiiit, xxx mala Pnnicaacerba sumito, contundito, indito in urceum, et vini nigriausteri cong.os trcA, vas oblinito. Post dies xxx. aperito, et utito ■. jejuniis heminam bibito. ECONOMIE RURALE. CXX Vri. — RcmMc contre lcs indigeslious ct les retcu. tions (i'uiiue. Cucillez dcs fleurs de grenadier lorsqu'elles s'epanouiroiit , mettez-en trois raiiies daus une amphore, ajoutez-y un quadrantal de vln vieux et une miue de racine de fenouil. Ijouchez ramphoi-e, ne l'ouvrez qu'apres un mois, et ser- vez-vous de la liqueur. Quand vous voudrez digei'er ou uriner, vous pourrez en boire a vo- lontesans aucun danger. Le vinprepare de celtc maniere est cgalement un preservatif eontrc !a teigne et les vcrs..Qaand un enfant en cst loiir- mente, ne le laissez pas souper. Le lcndcmain prcncz une drachme d'eiicens, une drachms de micl cuit, ct un sctier de vin d"origan, admi- nistrcz-lui le rcmede a jeun a la dose de trois obo- les, suivant sonage, ct une hemine de vin. Fai- tes-lc montcr dix fois siir la pierre a moudre ct sautcr cn bas ; ordonuezlui la promeuade. CXXVIII. — Crepissage dcs liabitations. Si vous voulez crepir votre habitation , choi- sissez une terre oii domine soit la craie, soit Tocre ; melez-y dc ramurque ct de la paille hachce. Laissez fermenter le tout pcndant quatre jours. Apr6s quoi vous le travaillerez avec le rable, et vous vous en scrvirez pour crep.ir. Cet enduit cloignera rhumidite nuisibie , ne se laissera pas entamerpar les rats, empechera riierbe dc croi- trc et lcs murs de se lezarder. CXXIX. ~ .Wre i liattre lc bM. Bechez la terre en la pulverisant, arrosez-la d'amurque cn telle abondauce, qu'elle en soit saturcc autant que possible, pulverisez-la de nouveau , et nivelezla k Taide du cylindre ou de la batte. Cenivellement empechera les four- misde la soulevcr, et les pluies de la detrcm- pcr. C.VXX. — licpandre de ranmrqiie au pied des arbres. Arrosez d'araurque crue les troncs d'olivier et les autres bois; exposez-les au soleil pour fa- voriser rimbibition. Cela lesempecheradefumer, et en facilitera la combustion. CXXXI. — Offraude pour les bccufs. Faites aux dieux une offrande pour la sante de vos bocufs. Commencez a labourer au prin- temps : debutez par les sols pierreux et sablon- ncux, et terminez par ceux qui sont les plus compactes et les plus humides. CXXXII. — Jlanif^re de la faire. Voiei comment il faut faire cette offrande : prc- sentez a Jupiter Dapalisunecoupe dequelquc vin que ee soit. Ce jour sera chomepar les boeufs, par les bouviers, et par ceux qui feront le sacriiice. Au moinent du saerifice vous ferez cette pricre : " .Tupiter Dapalis , je remplis mon devoir en t'ol'- frant eettc coupe de vin daas ma niaison et au sein de ma famille; a cette cause daigne Tavoir pouragrcuble. >> Lavez eusuite vos mains,prenez io vin, etdites : « Jupiter Dapalis, agree ce festin que je dois t'offrir. Recoisce vin place devant toi. >■ Si vous le trouvez bon , presentez une offrande a Vesta. Le festin preseiite a Jupiter eonsiste en un morccau de porc roti, et en unecoupede vin intacte. Faites cetfe offrandesans y toueher; le festiu termine , seniez le millet, le panis , Tail et la lentille. CXXVII. — Ad dyspep.siani et stranguriam. Ad dyspepsiam et straiiguriam [niederi]. Maluni Puni- cuni ubi florebil, coliiglto. Tris niinas in anipliorani in- fnndito. Vini q. i. veteris addito, cl fcrnicnli radiceni puiam contu.sam niinam. Obiinito amphoram, et post dies xxx aperito et utitor. Ubi voies cibum concoquere, et loliuni facere, hinc bibilo quantum volcs siue periculo. Idcni viiiuni teiiias perpurgal, et lumbiicos, si sic concinnes. Incoeuatum jube esse, postridie tliuris dracbniam i ; con- lerito, et niel coclumdraclimam UDam,et vini sextaiiuni origanili, dalo jejuno, et puero pro astale triobolum, et vini beminam. Supra pilam inscendat, et saliat decies, el deauibulcl. CXXVIII. — Habitationcm dclutare. Si habitationem delutarc vis, tcrram quam maxime cretosam , vel rubi icosaui sumito , eo amurcaiu infnndilo , paleas iiidito. Sinito qnaliiduum Iracescat. Ubi bene Ira- euerit, rulro contidito; ubi concideris, delutato. tla neqne aspergo nocebit, neque mniescava facicnt, ncque licrba nascetur, nequc Intamcnla scindcnt se. CXXIX. — Arca fruineularia quomodo liat. Aieam ulii Irumcnlum teratur, sic facito : Confodiatur iuinutc terra, amurca bene conspergalur, ut combibat quaui plurimum. Comminuito teriam , et cylindro ant |ia- vicula coa;quato. Ubi coicqnalacrit, neque formica! mo- lesla; erunt, et cum plueiit, lutum non erit. CXXX. — Ligna aniurca aspargantur. Codieillos oleaginos , et caelera ligna amurcanuila pcr- spergito, et iii sole pnnito, perbibant bene. Ita ncque fii- niosa erunt, et ardebunt bene. CXXXI. — Dapeni pro bubus. Dapcm pro biibus piro llorente facito. Postea venn) arare inclpilo. Ea loca prinnim arato qua' rudecta aicno- sa(pie erunt. Postca nti quaeque gravi»sinia atcpie aquosis- siuia erunt, ila postremo arato. CXXXII. — Dapem quomodo facias. Uapem lioc niodo ticri opoitet. Jovi dapali culignani viniquantuni vis polluceto. Eodie fcri* bubuset bnliolcis, ot qui dapciii facient. Cuiu pollucere opoitebil, sic facics. Jupiler dapalis, quod tibi (ieri oportet, in domo familia nica culignam vini dapi , ejiis rei ergo macte hac illate dape pulliicenda esto. Jlanus interluito. Postea v inum siiiuito. Jnpiler dapalis, (niactc istace dape pollucenda esto.) Macle viiio inferio cslo. Vesta; si voles dalo. Da|is Jovi assaria pecnina, nrna vini Jovi castc. Profanato siue contagione. 1'ostea (jape facta seiito milluni, paniciini, aliiiin, lenlim. = 6 M. P. GATON CXXXJII. — .Mulliplicatioii ilos arbres fruiliers et autres. Les drageons que poussent les racines des ar- bres sei-ont couches en terre , et leur soQiraet re- leve, afin qu'ilspuissent prendre racines. Levez- les entemps propiee etpiantex-lessoigncusemeut. Leflgiiier, rolivier, le grenadier, lecognassier, !epoirier-coin,tous !espommiers,le laurierdeCy- pre, celiii de Delphes, le myrtf ('pithalame, le myrte blanc et le noir, le noyei' d'Avelino, celui de Preneste, le platane, se propagent de boutures enlevees a la souche principale. Les arbres qu^on affectionne seront plantes soigneuseraent dans des pots- Pour leur faire prendre raciues sur Tar- bre meme, on se mnnit d'un pot troue ou d'un petit panicr. On y fait passer la branche , on les reraplit de terre quon a soiu de tasser, et on !es laisse sur Tarbre. Deux ans apres on coupe la branche au-dessous du point d'inscrtiou , et on la plaute avec le panier. On pourra ainsi faire prendre des racines vigoureuses a toute espeee d'arbres. Pour multiplier la vigne on emploie aussices pauicrs, qu'on remplit bien de terre; on sevre Tauuee suivante, et ou plante un pieu CXXXIV. — AYantlamoissoniinmolerlatniie precidanf5e. Avant !a moisson , faites de la maniere suivante lesacrificede la truie precidauee : immolcza Ceres la truie precidanee, femelle du porc, avant de couper repeautre, le ble, rorge, la feve, et la seraence de raves Le. vin et rcucens nous ren- dront propicesJanus, Jupiter et Junon. Avantdc sacrifier la truie, presentez un gciteau ci Janus cn iui faisant eette priere : « Janus, notre pere, au nora de raon bumble offrande , je te presente mes supplications alin que tu m'aecordes ta protection pour raoi ,' pour mes enfants , pour ma maison et mes gens : > Offrez anssi a Jupitcr un gdteau et cette priere ; « Jupiter, au nora de ce g^teau , je teconjure d'ecouter mcs priercs, et de uous ac- corder ta protection, a moi, a mes enfants , a ma maison, et a me.sgens. >> Presentez ensuite levin h Janus en lui disant : « Janus, notre pere , avec un g^teau je t'ai adresSe ma priere suppliante : recois de memeavec bonte ce viu que je t'offre. » Adressez-vous ensuite a Jupiter : « Jupiter, recois ce gateau, recois ce vin place devant toi. » Alors imraolez la truie precidanee. Aussitot que les en- trailles aurontete divisees, onpresentera a Janus son gateau,eton l'adoreracommeprecedemment. On offrira de meme a Jupiter des prieres et le gateau, corame on Ta deja fait. On presentei^a du vin a Janus et a Jupiter, corame lorsqu'on leur offrait les gSteaux. Ensuite on cousacre a Ceres les entrailles de la victimo, et du viu. C.XXXV. — Lieux oii il faut acheter Ie« luniques, les casaques, les uslensiles de fi-r et aulres. On se pourvoira a Rorae de tuniques, de to- ges , de saies , de casaques ct de sabots ; a Calvi et a Minturue, decapuchons, d'ustensiles en fer, de fauXjdepelles, de houes, deliaches, de har- iiais, de chausse-trapes, de chahieltes ; a Vena- fre, depeIles;aSuesseeten Lueanie, de chars; a Albe, de traineaux ; a Rorae, de futailles et de bassins; de luiles a Venafre. Pour lesterres eom- pactes les araires devront etre tires de Rome, et de la Campauie pour les terres poreuses : les meil- leurs jougs se tirent de Rome; on y trouvera CXXXIII. — Propagalio pomorum, c:Pleraruinque arJjorum. Propagatio pomorum , cccteiarumque arboriim. Arbo- ribus ab terra pulli qui nati eruut , cos in terrain deprimito, cxtollito uli radicem capere possint. Inde ubi tempus erit, cflodito, serttoque recte. Ficum, oleam, nialum 1'uni- cnm, miJa strutbea , cotonea, aliaque malaonmia, laii- rum Cypriam , Delphicam, piuniint , myrtum conjiigulum , et myi tum album et iiignini, nui cs ivellanas, Prajuestinas, platanum ; litec omnia genera a capilibus propagari exlmi- que ad liunc modmu oporlebit. Qua; diligentiiis seri vole; , in Cttlic.ibus seii oporlet. In arboribiis ladircs uti ca|iiant, «ijliceni portuoiim sumito libi, aut quasillum, per emu ramiilum Iranserito , eum quasillum terra iinplclo calca- toque, in aitiorem lelinqiiito. Ubi bienniiini eril, ramum teneruin inlra prajcidilo, ciim quasillo ajiito. Eo niodo quod vis genus arborum facere poleris, uti radices bciie babeant. Ilem vilcm inquasilliim propagato lcrraque bcne operilo, anuo posl prajcidilo, cuin qualo seiito. CiXXIV. — Antequam messem incipias, uti porcum preecidaneuni fad;is. Priusquam messini facies , [HirtMm prrecidnM-tim luic inodo fieri oportet. Cereii porca piav;idanea , porco fce- inina, priusquain liasce fruges coiidantur, lar, triticum , ordeum, fabara, semen rapicium; tliure, vino, Jaiio, Jovi, Juuoni proefato. Priusquam porcum foeminain im- molabis, Jano slruem commoveto sic : Jane pater, te li?c strue commuvenda bonas preces precor, uti sies volens propitius mihi, liberisque nieis, domo familiaeque mea'. Ferctum Jovi moveto et mactato sic : Jupiter te lioc fercto obmovendo bonas preces precor, uli sies volens propitius mibi liberisque meis, domo familiaei(ue inea». Factus liocfercto. Poslea Janovinum dato sic : Jaiiepater, uti le strue commovenda bonas preces bene precatus suiii , ejiisdem rei ergo macte vino inferio esto. Poslea Jovi sic ; Jupiter macte fecfo esto. Macte vino inferio eslo. Poste.i porcain pra;cidaneam immolalo. Ubi exta prosecta erunt , Jano struem cominoveto, niaclatoque item uti priiis obmo- veris. Jovi ferctiim obmoveto , macLatoque itein uli priiis feceris. Item Jano viuum dato, et Jovi vinum dato , ita uti prius datum ob striiem obmovejidam , et ferctum liban- dum. 1'ostea Cereri exta et vinum dato. CXXXV. — Tuuicie etcentones, fcrramenta et reliqua uten- silia ubi emantur. Romas tunicas, togas, saga, cenfeone^ , sculponeaa : Ca- libuset Jlinliiruis cuculliones, ferramenta , falces, palas, ligones, secures, ornamenla, murices, catellas : Veuafro, palas. Suessa;, et in Lucanis plostra, treblce Alb« ; Ronia; dolia, labra ^tegul.-e ex Venafro. Aratra in terram validam Romanica bona erunt , in teiram pullain Cumpanica , juga Romaiiica optima erunt. Vomis indutilis optimus erit. ECO\OMIE RURALE. aussi les socs Ics plus aceres. On tircra los tra- petes de Pompeia ; les clous, de Nole, pres dc^ niurs de Rufrus; les serrures, de Rome. Oii trmi- vera a Capouu des st'au.\ , des jattes a huile, des vases pour Teau , des urnes pour le vin , ct tous les auti-es ustensiles en cuivre. On trouvera a Nole les corljcilles de Campanie, et ce sont les meilleures. Lts cordes de poulies et toute ia eorderie se tirent de Capoue. Les corbeilles romaines viennent de Suesse et de Casinum : mais celles de Rome sont preferables. Celui qui fait faire a Casinum des cables de pressoir les payera cinquante ecus chez Tunnius; a Venafre, C. Mennius les fait payer ccnt tcus. Huit hons cuii-s ne sont pas de trop pour ccs eables. Les notrcs ne devront etre ni vicux, ni manies, ni impregnes d'une trop grande quantitede sel.On les tannera et on les huilera , puis on les fera se- cher. On devra couper le cable sur une longueur de soixante-douze pieds, et Ini donncrtrois tou- rons, dont chacun aura neuf courroics de deux doigts de large. Quand il sera cable, il ne nie.ni- reraplusquequarante-neufpiedsen longueur. La jonction sur les coutures aura une course de trois picds ; ii ne restera ainsi que quaraute-si.x pieds. Eq le violentaut par rexteusion, il s'ailongera dc cinqpiedsetauraunelongueurtotaledccinquantc (t un pieds. Pour les plus grands prcssoirs il fiint que letableait cin(iuante-cini( picds ; tinquante- iin sufiisent pour les petits. La longucur la plus convenable dc la courroie pour les charrettcs est de soixante pieds; la petite corde aura quarante- cinq pieds : les guides pnnr la charrette auront trente-six pieds; les guides ponr Faraire vingt- six, ies traits vingt-sept et demi; lcs cuirs qui (ixent le timon aux jougs auront di:i-neuf picds; la pctite cordcquinze pieds. Pour la charrue les i premiers auront douze pieds, et la seconde huit ' picds. Les pressoirs lcs plus grands auront quatre piedsctdemi, les nicules aurunt trois picds et demi de diametre, sur im pied et une palmed'e- paisscur par le milieu , ausortir de la carriere; il y auradeux doigts de ()istance entre le miliaire et le rebord du bassin; cerehordauracinqdoigts d't'paisseur. Ceux du seeond ordre auront quatre piedset une palme de largeur; il y aura un pied un doigt entre le iniliaire et le rebord du bassin ; ce rebord aura cinq doigts d'(^paisseur ; leurs meu- les auronttrois pieds et cinq doigts d'epaisseur. Vous ferez dans les meiiies un trou rond qui les traversera de part en pr\rt , en conservant d'un cijte a Tautre le meme rayon de six pouce.s. Ccux du troisieme ordre auront quatre pieds de lar- gcur. II y aura un pied cntre le miliaire et le rehord du bassin; ce rebord nura cinq doigts d'(3paisseur; la meule auratrois piedsdeux doigts de diam(:'tre et un pied etdeux doigtsd'('paisseur. Lorsque le trapete aura cte amene a Tendroit oii vous voudrez le placer, vous le monterez et rajusterez sur le lieu miime. CX.XXVI. — Ooii(tilions a iinposer ai! coloii pai tiaire. Dans le territoire de Cassinum et de Vt^nafrc on donnera au meiayer le huitii>me du produit dans un bon sol , le septieme dans un sol ordi- naire, le sixieme dans un sol mediocre si le par- tage se fait au panier, et le cinquicme s'il se fait au boisseau. Daiis les meilleurs terrains d(^ V\>uafre on ne donne au colon que la neuvieme partie mesuriie avant le depicage. Si ron fait raoudre en commun, le metayer pnyera son droit de niouture proportionnellement ;i la part qui lui est attribu('e. II aura la cinquieme par- tie du produit de Torge et des fevis aprcs le battase. Trapeti Pompeiis. Nolse ad Rufii maceriain claves. Clostra lioiiiic. Hania^, urn.T olcaiia^, nicci aqnaiii, urna! viiiariae, alia vasa aiienea Capua;. Noloe liscinjc Campanic». Hae liama; uliles sunt. l'unis snbductarius , spailum omne Capua;. Fiscinas Romaiiicas Suessa- , Casino. E;e optinia: erunt Roma'. Funcm toiculum si qiiis facictCasini L. Tun- iiius. Venafii C. Mennius L. V. eo iudeie opoitet coria l)(>na viu, Nostialia recentia quae depsta sient, qiiam mi- uimum salis liaheant , ca depsere et iingiiere unsuuie pi ius opoitet, lum siccaie. Funem cxoidiii oporlet lontjum pedhs Lxxii. loros iii. liabeat, loia in tofos singulos ix. lata digitos ii. Cum lorlus eril longus pedes xli\. In com- inissuia abibunt pedes iii, leliipiuin eiit pcdes XLvi. Ubi exlenlus erit, accedent p. v. lungus oiil p. li. Fuiiem torculnm ixtenluin longiim esse oportef pcdes lv, maximis vasis : minoribus pedes n. Fuiiem loieiim iu plo.stnim jusluin pedes lx. Semifiinium pedi'S xlv. Lorca rctiiiacula in plostrum pcd. xxxvi , ad aratriiin pcd. wvi loia pia^- ductoria ped. xxvii. s. subjugia in idostium lora p. xrx. fmii- culum pcd. XV , in aratrumsubjugia loia p. xn. Funiculum ped. vm. Trapetos lalos maxinios pcd. iv. s. orbis altos pcd. iii. s. orbis medios (ox lapicidinis cum cximcl) crassos pedem, ct palnium. Inter miliaiium el labrum ped. i. digi- tos n. labra crassa digitos v. Secuiidarium trapelum lalum ped. IV. et palmum. Inter miliarium ct lahrum pedem unum, digitiim unum, labra crassa digilos v. orbes altoo ped. III. etdigitos v. cras.sos ped. i , et digitos iii. Fnramcn in orbes semipad. quoquoversnm facito. rertiiim tiapetum latiim ped. IV. inler miliarum et labnun peidat. 38 M. P. C CXXXVH. — ConditiiJns it inip«ser au vigneion paitiaire. i Que le propriutaiie surveille d'une maniere severe les vignes, les terres, les arbres et les eultures qu'il laisse en metayage. II abandonnera au colon le ibin et les fourrages neccssaires a Tentretien des bciufs que reclaraent les travaux. Tout le reste sera partage saus distinction. CXXXYIII. — Tiavaux ])fmiis aux bceufs Iob jours de f«e. II est permis d'atteler les bocufs pendaut les jours feries, pourvu que ce soit pour le trausport du bois , des pailles et du ble qu'on ne donne point. Lesmulets, lescbevaux, les Sues nech6- ment jamais que les fetes de famille. CXXXIX. — Manifere d'^agtier un bois. Preliminaires usites a Rome avant d'elaguer un bois. Offrez un porc en expiation, et prononcez ces paroles : <■ Qui que tu sois , dieu ou deesse , divinite aquice boisaete consacre, accepte Tof- frande queje tefais avant deTelaguer. Eumemoi- re de ce sacrifice pardonne cet elagage que nous ferons , moi ou les niiens sous mes ordres. Cest dans ce but qu'en foffrant ce porc en expiation, je te conjure d'aecorder ta protection a moi , a ma maison , a mes gens et a mes enfants. Agree roftVande expiatoire de ce porc que je vais te sacrifier. " CXL. — Sacrifice expiatoire a offrir en cas de defricliement. Si Yous voulez defricher , faites un autre sa- crifice expiatoire de !a meme maniere , si ce n'est que vous y ajoutez ces paroles : « En cas qu'on vienne ay travailler. » Unefois la besogne com- CXXXVIl. — Vineam redemtori partiario quomodo des. Vinejni curandani partiario beiie curet; funduni, ar- bustuni, agruni frumenlarinm. Parliario fa;num el pabu- lum, quod bubus satissiet, qui illicsient. Caiteraomnia pro indiviso. CXXXVIU. — Boves quomodo feriis conjungere licet.' Boves feriis conjungere licet. Hoc licet facere , aivc- bant ligna , fabalia , trumcntuni , qnod non daturus eril. Mulis, equis, asiuis feriiE nuUse, nisi si in familia sunt. CXXXIX. — Quemadmodum lucum collucare debeas. Lucum conlucare liomano more sic oportet. Porco pia- culo facito. Sic verba concipito : Si deus , si dea es , poiidox.Ponderibnsmodiisquedo- mini dalo* iri |ii iiii;i' i'(.liil;i^ dnas. Dies argento ex K. Nov. mensinm x. olr.c Irpnnl.r f;iciund:c (iu;i'(pie locata cst, ct si eintor locaril Idibus solvilo. ricclc lia'C dari, fieriijiic, satisquc dari domino , ant ciii jnsserit , proiiiitlito , salis- que dato arliitratn doniini. Rouicum soluliim crit , aut ita satis datum erit,qucem rclinquilo. Locus vinis ad K. Octob. primas dabilur. Si nonante ea exportaveris , dominus viuo, quod volet , faciet. Ca-tera lex quae oleoe pendenti. CXLVIII. — Lex vino In doliis. Vinum in doliis lioc modo venire oporlet. Vini in cul- leos.siniiulos qiiadrasenae et siiigul» urna; dabuntur ; quod neipie aceat, neque muceat , id dahitur. In Iriduo proximo, viri boni arbitratu, degiislato. Si non ita feccrit, vinum pro deguslato erit Onot dies per dcminum mora fuerit, qiio niiiiiis viuum degiistct, lotidemdiesemtori procedent. Viiiuni aicipiti) ante K. Jan. prinias. Si non aiite accepc- rit.doniinus viiiiini adnietietur. Quod admensuiii eiit, pro eo douiinus resolvilo. Si emtor postularit , diiniiiiiis jiisjiuandiini daliit, verum fecisse. Locus viiiis ad K. Or- lobres priinas dabitur. Si ante non deportaverit, doiniiius V iuo qiiiid volet faciet. CMtera lex qua; olcffi peudeuti. CXLIX. — Lex pabulo. Qua lege pabuliim biberniim venire oportcat. Qiia ven- das lini, dicito. Pabuliim Oni occiiiito ex Kalend. Septcm- bribus. Prato sicco decedat , nbi piriis florere crepeiil : piito irrigno , nbl super inferqne vicinus pcrniillet tuin decedilo, vel dieni ccrtani utrique facito. C.-etero pabiili) Kalend. Martiis ccdito. Bubns domitis binis, canterio nni. M. P. CATON. peudant toute la duree du pacage, de mettre sur son terrain une paire de bceufs domptes etun che- \al de somme : il se reservera egalement Tusage des legumes , des asperges , des bois , de Teau , et le droit de passage. Si riierbager ou les gardiens font eprouver quelque dommage au proprietaire , on s'en referera a la deeisioii d'ua homme juste : il en sera de meme si le locataire a ete lese soit par le proprietaire , soit par ses gens , soit par ses troupeaux. .Tusqu'a ce que le prix de iocation ait cte paye en numeraire ou par hypotheque, les troupeaux et ceux qui lcs soignent servent de nantissement au proprietaire ; s'il s'eleve des coutestations sur diffcrents points, elles serout portees au tribunal deRome. CL. — Cession du revenu d'un tioupeau. Conditions pour la cession du rendemeut d'un troupeau de brebis. L'usufruitier donnera au pro- prietaire pour chaque tete une livre et demi de fromage rai-sec, la moilie du lait qu'ou traira les jours de fetes , et de plus une urne de lait. A ces conditions on coraptera comme faisant partie de rusufruit tout agneau qui aura vecu uu jour et une nuit, et rusufruit fmira aux calendes de juin ; ce sera a celles de mai si rannee est interca- laire. Le preneur ne promettra pas plus de trente agneaux. I.es hrtbis non fecondes seront comp- tees sur le pied de deux pour une, relativeraent a la rente. Les agneaux et la laine ne se vendront qu'en plein jour. La caution ne sera leviie qu'a- pres dix niois. Le petit-lait dc dix brebis servira a rengraissement d'un porc. Le preneur foumira aussi pendant deux mois uu berger qui servira de gage jusqu'a ce que le proprietaire soit paye ou soide en hvpotheques. CLI. — Manitre de senier le cypife. Je dois a M. Percennius Nolanus la mauiere de recueillir et de semer la semence de eypres , de multiplier cet arbre et de le disposer en bos- quets. La semcjice du cypi'es de Tarente se re- coite au printemps, tandisque le bois ne s'abat qu'au momentou rorgejaunit. On expose au so- leil la semence ainsi recoltee; on la nettoie , et on la serre bien seche dans un endroit cliaud. On serae au priutemps dans cette terre tres-legere que nous nommons friable, et dans un endroit peu eloigne de Teau. Ou commenee par dis- tribuer sur le terrain une bonne couehe de fu- mier de chevre ou de moutons. Vous retournerez le terrain avec le bident , vous iucorporerez ren- grais avec lesol, que vous debarrassez des plantes adv.entices et des gramens. Apres avoir exacte- ment pulvcrise la terre , disposez-la par planches de quatre pieds de large , et legerement eoucaves a(in qu'elles puissent retenir Teau , et entre cha- cune desquelles vous menagerez un sentier, afm de pouvoir arracher les mauvaises herbcs; sur les planches ainsi arrangees vous repandrez la se- mence de eypres , aussi drue que pour le lin. Vous la recouvrirez, a repaisseur d'uu derai-tra- versde doigt, avec de la terreque voas ferez pas- ser par le crible. Vous aplanirez la surface soit avec une planche, soit avec vos maius, soit avee vos pieds. Si les pluies se font attendre au point que la terre se desseche , introduisez sm- les planches une legere lame d'eau. Si vous n'a- vez pas un cours d'eau, transportez-en sur vos planches, et arrosez doucement. II faut arroser chaque fois que le besoin s'en fait sentir. Arra- chcz les mauvaises berbes aussitot qu'elles pa- raissent, et si faibles qu'elles soient; arrachez-les cum emlor pascet, domino pascere recipilur. Olciis, as. paiagis, lignis, acpia.itinere, actu domini lisioni recipi- lur. Si quld emtor, autpastores aut pecus emtoris domino damni dederit,. boni viri arbilraiu resolvat. Si quid domi. nus, aut familia, aut pecus emtori damni dcderit, viri boni arhitiatu rcsolvetur. Dunicum pecuniam satisfecerit, ant delegarit , pecus et familia , qua) illic erit , pigneri sunlo. Si quid de iis rebus controversia; erit , Rom.e judi- cium liat. CL . - Fruclus ovium qu.i lege venierit. Fructum ovium liac lcge veniie oportet. In singulas rasci v. i. s. dimidium addum, lacte feriis quod mulserit dimidium, et pra'terea lactis urnani i. llisce lcgibus agnus diem et noctem qui vixerit , iu fruclum , et Kal. Jun. em- lor fruclu decedal. Si inleiKalatum eril, K. iMaiis. Agnos XXX, ne amplius promittat. Oves qua; non pepererint, bina; pio singulis in fructu ccdent. Die lauam et agnos vendal. Menses x ab coactore rele/et. 1'orcos seiarios in ovesdenassingulos pascat. Conduclor ii. menses pastorem (irsebeat. Donec domino satisfecerit , aut solverit, pigneri cslo. CL. — Quo pacto cupresseta serl oporleat. Semen cupressi quando legi, seri, propagarique opor- teat, et quo pacto ciipresseta seri oporteat, Manlus Per- cennius Nolanus ad liunc modum monstravit. Semen cii- piessi Tarentina; per ver legi oportet, maturum, ulii bordeum llavescit. Id iibi legeris, in solepouito, senien piirgato. Id ariduni condito : uti aridum exposituni sict. Per ver serilo in loco ubi tena tenerrimaerit, quainpul- liuii vocant, ubi aqua propter siet. Eura locum stercorato lirimum bene stercore caprino , aut ovillo. Tiiin voi tito bi- palio, terram cum stercorebenepermisceto, depiirgatoab lierba graminibusque. Bene terram comminuito. Areas f;icito pedes latas quaternos : subcavas facilo, uti aquam continere possint. Infer eas sulros facito, qua lierbas de areis purgare possis. Ubi ai ea; facta; eriint , semeu serito ciebrum , ita uti linum seri solet. Eo cribro terram incer- nito , dimidiatum digiliim terram allam succernito. Id bew! tabula, aut manibus, aut pedibus complanato Si quando non pluet, uti terra sitiat , aquam irrigato leniter in areas. Si non habebis unde irriges, gerito, indiloque leniter. Quoticscunque opus erit , facito iiti aquam addas. Si ber- ba; nata: erunt, facilo uti ab lierbis purges. Quam tcuerri. fiCONOMIE RURALE. surtout pendant l'et6 , et toutes les fois que vous en sentircz la neeessite. Ces precautions sont de rigueur; et des que la semaille est faite il faut couvrir la terre d'un paillis , qu'on enleve des que les cypres commenccnt a germer. . CLII. — IJalais suivant la nii5tl)0(ie dc Jlemius et de Jlan- lius. Procedes des Manlius pour fnire les balais de branchages. Pendant les trente jours qui suivent la vendange, il faut fairc des balais avec des ra- milles seches prises sur un orme, et liees autour d'un bciton. On s'en sert pourfrottcr les fluncs in- terieurs desfutailles, afin que les lies ne s'atta- chent pas a leurs parois. CLIll. — Vinde lies. Aycz pour cela deux cabacs aolives de Cam- panie, remplissez-les de lies, placez-les sous le pressoir, et exprimez-en le viu. CLIV. — Maniire dc mesurer ie vin aux .icneteurs. Maniere comniodede delivrer le vin aux ache- teurs. Ayez pourcela uiic cuve de la contcnnnce d'un culleus , nniniesur ses bords de quatre an- ses qui eu faciliteront le deplacement. Pereez- la au fond d'un trou exnctenient ferme par un robinet.Percez-la cgalement d'un trou affleurant la contenance d'un cidieus. Placez-la au milieu des futailles sur une elevation, afin que le vin qui y est contenu puisse s'ecoiilerdniis le culleus de racheteur : quand celui-ci sera rcmpli, fer- mez votre cuve. CLV. — Pendant riiivcr procurer un ^coulement h Teau des cliainps. II faut dessecher les terres arables pendant l'hiver. Sur les hauteurs'on tiendra bien evidees les rigoles d'ecoulenient. Cest siirtout a rentrec de rnutomno , quand la terre est pulverulcnte, qu'il faut redouter la prcsence de Teau. Lorsque la pluie s'annoncera, on cmmcneratous ses gens avcc des fourches et des sarcloirs, pour ouvrir lescanaux d'ccoiilement etconduire Teau sur les chemins, afin qu'elle ne sejourne pas sur les re- coltes. Qiiand il pleuvra sur la ferme , on explo- rera tous les b^timents ; et si rcnu filtre quelque part, on indiquera avec du charbon les endroits oii ies tuiles demandent a etre remplacees. Pen- dant la moisson, si feau demeure stagnante, soit sur les javelles, soit sur les bles en tige, soit dans les rigoles, il faut eearter et dctounier les ob.stacles quis'opposenta son ecoulement. CL\I. — Remfedcs pr^pares avec les clioux. Le chou est le premier de tous nos legnmes. On le mange cru ou cuit. Si on veut le raaoger cru , on le fait macererdansdu vinaigre. II se di- gere a merveille, relache le ventre et les voies urinaires; c'est, dans tous les cas, une nourriture saine. Si dans un repas vous desirez boire large- ment et manger avec appetit, mangez auparavant des ehoux coiifits dans du vinaigre , et autant que bon vous sembleia; et de menie apresle repas niangez-en cinq feuilles environ, vous serez eomme si vous n'aviez ni bu ni mange, et vous pourrez de nouveau boire a votre aise. Si vous mis lierbis, etquotics opus cril |iurges per a'slatera. Ila uli dictum est, fieri oporlet, ct ubi .senicn satum siet, stiamenlis operiri oportct , ubi scrmen nasceie ccrpeiit, tum deini. CLII. — Quffi Memius et M. Manlius di; ^ino emtoribus admetieudo monstraveriiit. l)e scopis viigcis y. a. m. IManlii monstravenint. In die- bus XXX, quibus viiiuni Icgcris, aliijuollcs lacilo .scopas virgeas ulmeas aridas , iu asserculo allignlo, ealius lateia doliisintrinsecususque beiie peifiicato, ne fa;xin lateribus adliaerescal. CLIII. — Devinofxcato. i Vinum faM:atum sic facito. Fiscinasolearias Campanicas duas illae rei liabeto. Kas tecis impleto, sub prelumiiuc subdito, cxpriinitoque. CLIV. — Vinuin emlorilius (juoinojo admcliaris Viuum cnitoribus siiic moleslia ipiomodo admetiaiis. Labrum culleare illae rei facilo. Id liabeat ad summuui ausas IV. uli tiansferrl possilur. Id imum pertundito. Ea iistulam siibdito iili obtuiarier lecte posslt. Et ad sum- mum, qua lini cullcum lapiit, iieitundilo. Id in sug- gestn.inter dolia |iosirumbabel<), iiti iu (•ulleiuu, de dolio \ihum saliic pos^it. Id iinplelo. l'oslea obturato. CLV. — Per hiemen de agro aquam pellere. Per liiemem aquam de agro depelli oportel. In inonte (ossas inciles puras liabere oportet. Piiina auluninitate cum pluviusest, tum maxiine ab aqua periculuni est. Ciim pliiere iiicipiet familiam cum ferreis sarculis exire uiiorlel, incilia aperire, aquam dcducere in vias, et se- getein cuiaieopoitet, uli lluat. la villa cum pluet, circum- ire oportet, sicubi perpluat, et signare caiboiK;, cuin desierit plucre, uti tegula mutetur. Per segetein iu fru- inentis, aut in segete, aut in fossis sicubi aqua constat , autaliquid aqua; obslat, id einittere, patelicri, removeri- (lue opoi ict. CLVI. — Medicamenta brassica;. [ l)e biassica quod conitoipiit.] Brassica est, quse omni- busoleiibus anlistat. Kam esto vel coctain, vcl crudaiii. (.'riidainsi edcs, in acclum intinguito. Mirifice concoquit. ,\lvuni bonam facit, loliumque ad omnes les salulire csL Si voles in convivio inultuin bibcre, c(rnareque libenter, aiite cirnain esto crudam quantuin voles e\ aceto. Et iliui, ubi (■iruaveris , comesto aliqua v. fulia, reddeut U: quasi niliil edcris, (bibeiisque,) bibcsque qiuuitum voles. Alvum si voles dejicere superioiem, sumilo bias- sica; qua; levissima crit, P. iv. Inde facito manipulos «"(liialcs tres, colligatoque. Pftstea ollam slaliiito cuiii aipia l'bi nicipiet fcrveie paulisper, dcinittilo iiuum luu- M. P. CATON. nvez l'epip:astreembarrass^, prenez quatre livres d'iine espece tle chou tres-legere, faites en trois bouqiiets csauN ; fieelez-les. Mettez ensuite siir lefeu uiie niaimite pleine rreau, et jetezy un des bouquets des que le premier bouillon paraitra. Lorsqu'ensuiteelle recommeDceraa bouillir, en- foneez-le un peu, et laissez-le pendant que vous compterez jusqua vingt-cinq : retirez-le alors. Procfdez de meme pour le second et pour le troi- sieme bouquet; mettez-les ensuite ensemble et pilez-les. Apres les avoir retires, exprimcz-en le bouillir; apres quoi on versera sur un plat pour laisser rcfroidir, On lesmelera, pour les manger, avec tel autre aliment qu'on voudra : mais on fera mieux de manser les choux senls, si on le peut. Si Ton n'a point de fievre, on les prendra avecun vin noir et dur, et on ne boiraque le moins d'caupossible, maiss'il y afievre, il faudra adop- ter feau. On en fera prendre tous ies matins, mais peu a la fois , afin de ne pas provoquer le dei;out , et qu'on les trouve toujours agreables. On les administrera de la meme maniere aux suc a travers nn linge dans une petite coupe en hommes , aux femmes et aux enfants. .T'arrive terre, a la quantite d'une hemine. Jetcz y un grain de sel gros eomme une lentille , du cumin grille seulement pour lui en donncr fodeur : ex- posez ensuite la coupe a fair pendant une nuit sereine. Celui qui voudra boire dc cctte liqueur prcndra auparavant un bain chaud, boira de rcaumicllce, etsecouchrra^Jeun. Le lenderaain il prendra la poticn , se promenera pendant qua- Ire heures , ct vaqucra a ses affaires s'il en a a soigner. AussitAt que 1'envie de vomir le saisira, il se couchera et se purgera. II evacuera une si raaiutenant a ceux qui ont les voies urinaires trop resserreeset embarrassees. Prenezdeschoux et jetez-les dans Teau bouillante, faites-les cuire m peu, pour leur enlever leur crudite : ensuite decantez presque toute Teau ; ajoutez-y beau- coup d'huil3, du sel , et un peu de curain ; fai- tes bouillir. On en avalera le bouillon froid et on raangera les choux, et celatous les jours, afin que le remede soit plus prompt. CLVII. — Yarictfe et qiialil& des clioux. Avant tout il convient de connaltre le carac- grandequantitedebileetdepituite,que!ui-meme tere et lcs proprietes des diverses especes de se deinandera avec surprise d'ou elle pcut pro venir. Lorstpfensuite il ira a la selle, il boira une hemine d'eau, ou ua peu plus. S'il continue a etre relSche, il preiulra deux conges de fine fa- rine , qu"il jettera dans Teau ; il en boira un peu , et ne sera plus tourmenle. Si on esttravaille par la colique, on fera macerer des choux dans de Teau ; apres la maceration on les jettera dans de Teau chaude, et on les fera cuire jusqu"a ce qu"ils samollissent. Apres avoir decante feau , on as- saisonnera avecdu sel , un peu de cumin et de fiu gruau. On y ajoutera aussi de rhuile, et on fera choux. II entretient lasante, et s'allie merveil- leusement avec le chaud, le sec, rhumide, le doux, Tamer et racre: il reunit a lui seul lespro- prictes de ce remede compose qu'on appelle des sept vertus. Abordons maintenant Tetude dcses- peces. La premiere est nomniee lisse; elle est grande , k feuillage etale , la tige haute. Elle est robuste et possede une grande vertu. La seconde espece est crispee et se nomme apiacon ; le port de cette especcen revele lcsproprietes mediciua- les ; elle est plus energique que la precedente. La troisieme, que fou appelle douce, a une tige nipulmti , fervere desislol. Postea iibi occipiet feivere, paulisper demittito usqiie ailinoduin dum quiiiqiiies quin- que numeres. Tiim eximilo. Iteni facilo allerum manipu- lum, ilem tertium, posica cuujicito et coiilundilo. Item iximilo , in linteuin cxii^clo siicum , quasi lieniiuani , in pocillum fictilc. I^o inrtito salis micaui quasi civuin,et cumiui Iricti tanliiiii quod oleat. Postea ponito pocilluin in seicno noctu. (jjiii potnriis crit, lavet calida , biliat aquain inulsai'ii, ciihet incoenatns. Postea mane bibat su- cum, dcaiiibulelqiie lioras iv. Agat, negotii si quid babe- bit. Ubi libido veniet nauscjc , cunique appieliendet, de- cumbat, purgetquc sese. Tantiiiii liilis, pitiiila-queejiciet, uli ipse miretur, iinJe tantuin sict. Postea nbi deorsum versus ibit, lieminain, ant paulo |ilus liiliat. Si amplius ibit, suniilo farinae ininutic conclias duas, infrie.t in aquam, pauluin bibal, consistel. Vcrnm quibus lorinina molcsla erunt , brassiram in aquam niacorare oportet. Ubi niace- lata elit, coiijicito in aqiiam calidam , coqiiilo nsqiie do- nccea cominadebit bene. .\qiiam dcfuudito. Poslea .salem addilo, et cumini pauhilum, el pollincm polent.x'. Eodein addilo et oleum , postea fcrveracitO. Infundilo in catiuum, uti rrigcscat. Eo interito, quod volet, cibi postea ediU Sed si poterit solam brassicam esse, edit. Et si sine febre crit, dato vini atri duri. Aquatiim bibal quam minimum. Si fcbriserit, aquam. Id facitoquotidie mane. Nolitomul- tiim dare, ne pertsedescat, iili possit ]ioiro lihenler esse. Ad enndem modum viio ct inulieri , et piiero dato. Nunc de illis quihus a^gie lotiuin it, quibusqiie substillum est. Sumito hrassicam, conjicito in aiiiiam ferventein , co- quito paulispcr, iiti subcriida siel. Postea aqiiam defun- dito non omnem. Eo addilo oleiim hene , el salem , et cu- miiii paiilulum iiifervelacito pinili^ncr, postea inde jiiscu- lum irigidum sorbere,el iii.^^niii bi.i.s.-.icam esse oportet. Uti quain primum excoqiiat.qimlidic id lacito. CLVII. — Quot brassicae genera, et quae nalura. Piincipium te cognoscere opoitet, quse genera brassica; sint, et cujusmodi naturam babeant. Oniuia ad salutein teinperat, cominutattpie sese seinper ciim calore, ( el ri- goro) arjdo, simul linmido, et dulci, et aniaro, ct acri. Sed (pia.- vocalur * septein boiia in coniinixtuiam , natura oinnia li.TC liabet biassica. Nunc uti cognoscas naturain cinum, primaest, levis quaj nominatur. Ea est grandis, lalis Ibliis , caiilc inagno : validiim liabet natu- ram , ct viin magnain liabct. Altera est crispa , apiacoa vocalur. Ileec est aspcra et iiatura boaa ad curationem. ECONOMIE RURALR. courte; sa feuilte est tendre, mais la plus amere de toutes, et son siic peu abondant a un effet violent. Sacliez d"abord qu'eile possede plus de proprietes mediciiiales que les autres espccesde ehou.x. On Tapplique pilce sur toutes les piaies et sur toutcs les tumeurs. Ce topique nettoiera tous les ulceres,et les guerira sans diiuleurs. Elle travaille les abces et les ouvre. Elle nettoie et guerit les plaies infectes, et les caucers qui re- sislent aux autres remedes. Mais avant de l'ap- pliquer, passez-la a Teau chaude, et faitcs-eu deux cataplasmes par jour : vous eiileverez aiusi toute rinfcction. Le cancer noir sent mauvais, et jette une sanie degoutante. Le caucer blane est aussi purulent; niais le cancer llstuleux ne s'e- pure que sous la cbair a rintcrieur. Pilez du chou sur toutes ces sortes de maux, et vous les guerirez : c'est ce qu'il y a de mieux pour ces affections. Vous guerirez pareillement ics luxa- tions en les lavant deux fois par jour avec de Teau cliaude, et en y appliquant du chou pile. Si vous en mettez deux fois par jour, vouscou- perez la douleur, et s'il y a eontusion vous lare- soudrez et la guerirez. Le chou broye guerit aussi les ulceres et les chaucres qui naissent aux niamelles. Si Tulcere ne peut supporter Tacrimo- nie du ehou , melez a celui-ci de la farine d'orge, et appliquez-le ensuite : il guerira tous les ulce- res de cette nature , tandis qu'aucua autre re- mede n'eut pu ui les guerir ni les nettoyer. Pour guerir les ulceres des eufauts et des jeunes fdles , melez au chou de la farine d'orge. Si vous vou- lez couper, laver et faire secher des feuillcs de chou que vous faites digerer dans du sel et du viuaigre, vous obtiendrez un aliment des plus sains. Pour le rendre plus agreable, vous larro- serez de vinaigre mielle, vous raromatiserez de mcnthe seche,de rue , de coriandre pilee, et vous y meltrez du sel. Cet aliment est excellent, de- truitla source de toutes les maladies ; il a des pro- prietes laxatives, et guerit les maux dout le corps contiendrait dcja le germe. Maux de tete , maux d'yeux, il chasse lout, ii guerit tout. II faut le prendreajeun lematin. II guerit la mclancolie, le spleen , les palpitatious de coeur, les maladies dufoie, des poumons, lestiraillements des entnul- les, et toutes les douleurs interucs. Ratissez des- sus du laser, et vous !e rendrez meiUeur. Lors que tous les visceres gorges de nourriture ne peu- vent s'insinuer dans toute la masse du corps, il en resulte toujours quelque maladie. Lorsquc votre estomac sureharge par un exces d'alimeuts ne peut evacuer, maugez du cb.ou prepare comme il a ete dit, et en proportlon de la consom- raation que vous avez faite; et vous n'aurez a redouter aucune maladie. Rien n'est si eflleace contre la goutte que le chou cru, si on le mange associe a la rue et a la coriandre , ou bien assai- sonne de laser ratisse , d'oxy mel et de sel. Ce re- mede reudra le mouvement a toutes les phalan- ges vegetales ; il n'est pas dispendieux; et dail- leurs, le ftit-il, il faudrait cn essayer pour sa saute. Cest a jeun qu'il faut le preudre. On gue- rira par le meme moyen les personnes sujettes aux insomnies, en leur administrant du chou grille, frotte d'huile !orsqu'il estchaud, et legere- ment sale. PIus elles enmangeront, plus prompte sera leur guerison. Ordonnez le traitement sui- vant a ceux qui ont des tranch^es : Faire biea macerer des feuilles de chou, les mettre dans Valiilior est , quam quae supra scripta est. Iteni est ter- lia , quie lenis vocalur , minutis caulibus , lcneia , et acer- rimaomnium estistaruni, tenui sueco veliementissinia. El primum scilo, de omnibus brassicis nuUa est illius- nioili meilicamentosior. Ad omnia vuhiera, tuniures eani coiilrilam imponilo. HiEC omnia ulcera purgabit, sana- que faciet sine ilolore. Eadem tumida concoquit , eadeni erumpit. Eadeni vulnera putida, canceresque purgabit, sanosque faciet, quod medicamentuni aliud faceie non polest. Verum priusquam id imponas , aqua calida mulla lavato. Postea bis in die contritam imponito. Ea omnem putorem adiraet. Cancerater, isolel, ct saniem spnrcam mittit. Albus purulentus est. Sed fistulosus subtus sup- puratsubcarne. Ineavulnerabujuscp.moditcrasbrassicam, sanum faciet. Optima est ad luijuscemodi vulniis. Et luxa- tum si quod est, bis die aquacalida foveto, brassicam tritam opponito , cito sanum facict. Si bis die apponitiir, dolorcs aiiferet. Et si quid contusum esl, erumpet. Si brassicam Iritam apposiieris, et sanum faciet : et si qiiid in niammis ulceris natum, et carcinoma, brassicam tri- tam opponito , sanum faciet. El si ulcus acrimoniam cjus ferre non polerit,farinam liordeaceam misccto, ita oppo- nito. Hujiiscemodi ulcera oninia Ijkc sana faciet : quod aliiid medicanienlnm faceie non potest, neqiie piirg.iie. El puero, et puella; si ulcus erit bujuscemodi , fariuam liordeaceam addito. Et si voles eam consectam , lautam . ( .siccam ,) sale , aceto sparsam esse, salubrius nibil erit Quo libentius edas, aceto mulso spargito, menlani sic- cam, et rutani, coriandrum sectam, sale spaisam paiiloj Libentius edes. Id bene faciet , et mali niliil siiict in cor- pore consislere, et alvum bonam faciet. Si quid antea niali intus eiit, omnia sana faciet. De capite, et de ociilis onmia deilucet.et .sanum faciet. Ilanc mane esse oportet jejunum. Et si bilis atra est, et si lienes tiirgent, et si cor dolet, et si jeciir, aut pulmones, aut pru^coidia, uno verbo omnia saiia faciet, iutro qu.Te dolilabunl. Eodem silpliium inradito , bonum cst. iVam vena; omnes, iibi sufllataj siiiit ex cibo, non possunt perspirare in loto cor- pore , iiide aliqui inorbus nascitur. Ubi cx multo cibo alvus non it, proportioue brassicasi uteris, (id iit te mo- ueo) niliil istorum usu veniet morbis. Verum morbum articularium nulla res tautum purgat , quantum brassica criida , si eam edes cum ruta ct coriandro conrisam. Sic et laserpilium inrasumcum brassiea ex (aceto) oxjmelli, cl sale sparsa. Ilac si uteris, omnes articulos poterisex- periri. Nullus sumptus est : et si sumptus essel, tamen valetudinis causa experirer. Ilanc oportet maiie jejunum esse. Oinnis qui insomniosiis esl, liac eadem curalione sanum facies. Verum assam brassicam , et unctaiti cal- dam , salis paulum dato liomini jejuno. Quam plurimum M. P. CATON. une marmite, et les laisser bouillir; deeanter Teau apres la cuisson , ajouter beaucoiip criuiile, unpeu de sel, du cumin et du fln gruau; faire bouillir de nouveau, puis dresser sur un plat. On mangera le ehou sauspain, s'il est possi- ble ; siuou on y fera tremper un peu de pain : s'il n'y a pas de fievre, on donnera du vin bien colore. La guerison sera prompte. Si une per- sonne debile fait usage du chou ainsi apprete, elle reprendra bientot ses forces. Voici qui est plus surprenant : Conservez Turine d'une per- sonne qui aura mange des choux , faites-la chauf- fer, preparez-en un bainaune personue malade : elle sera guerie. Cela est sanctionne par Texpe- rience. Si vous lavez de cette uiine les enfauts d'uneconstitutiondebiie,ilsdeviendront robustes pour toujours , et ceux dont la vue sera affaibiie verront plus ciair en frottant leurs yeux de ce li- quide. Les maux de tete et de cerveau disparai- tront , si on lave ces parties avec cette urine. .la- mais la femme ne manifestera d'exlialaisons spe- cialesa certaines regions quand elles auront ete lavees avec cette urine; et voici comraent elle de- vra s'y prendre. Aussitot que Turine aurabouilli daus un vase en cuivre, on placera celui-ci sous uue chaise percee sur iaquelle la femme s'asseoira, et ou Tenveloppera de scs vetements. Le chou sauvage possede les proprietes les plus energi- ques. ilfautle faire secher, et le broyer bien menu. Si Tou veutpurgerquelqu'un, on lui defend de souper ia veille, et le lendemain matiu on lui administre a jeun le chou broye, a la dose de quatre cyathus d'eau. Ce purgatif, superieur a 1'ellebore et a la sammonee , n'a pas de suite f^cheuse, et fortilie le eorps : il operera meme ederit, tam fiUssirae sanus fiet ex eo morbo. Torniina quibus molcsta erunt, sic facito : brassicam niaccralo bene, postea in aulam conjicito, defervefacito bene. Ubi cocta erit bene , aquam detundilo. Eo addito oleum bene, et salis panlulum , et cuminum , et pollinem polentae, Postea ferve bene facito. Ubi ferverit, in catinum indito. Datoedit,si polerit, sine pane;si iwn, dalo pauem pu- rum. Ibidem madefaciat. Et si iebrim non liabebit, dato viimm atrura bibat. Cito sanus fiet. Et hoc , si qivando usus venerit , qui debilis eril , liEec res sanum fawre po- test. Brassicam edilita, uti s. s. e. Et hoc amplius. Lo- tium consei vato ejus, qui brassicara esilarit. Id calfacito. Eohomineni dbmittito, cito sanum facies hac cura. l",x- pertum lioc est. ilem pueros pusillos, si laves eo lolio , nunquam debiles (ient. Et quibns oculi paruni dari stint, eo lotio inungito, piiis videbunt. Si caput aut cervices dolent, co lotio caldo lavito, desinent doleie. Et si nui- lier co lotio locos fovebit, nunquam ii virosi fient. Et fovere sic oportet : iibi in scutra fervefeceris , fcet,-» siib sellam supponito pertusam. Eo mulier assidat, (opi^iilo, ) circum vestimenta cam dato. Brassica erralica maxiniani vini liabet. Eam arfacere, et conteieie oporlet liene mi- nulam. Si quidem purgare voles , pridie ne ctcnet, inane jejuno dato brassicae trila; decoctaeqne aqu.ie cyatlios iv. ^ulla res tam bene purgabit , neqiie clleboruin , iicque ' sur les malades desesperes. Voici comraent il convient de traiter eelui qui prend le reraede. Administrez-le sous forme liquide pendant sept i jours : si le malade veut manger , dounez-lui du roti; si cette nourriture lui repugne, donnez-lui ] du chou cuit etdu pain, du vin trempe : defen- dez le bain et preserivez les frictions huileuses. Celui qui se sera ainsi purge jouira longtemps ' d"une honne saiite, et neserajamaismalade que par sa faute. Si quelqu'un est afflige d'un ulcere : recent ou invetere, appliquez-lui de ce chou ; sauvage, sur lequel vous aurez verse de Teau, et j il sera gueri. Si c'est une fistule, introduisez a j Tinterieur une tente de ce diou ; si la fistule { ne peut recevoir la tente, delayez le chou, in- j troduisez-le daus itne vessie a laquelie vous adap- ! terez un tuyau; pressez les flancs de la vessie, afm que la preparationentredansla flstule. Ce remede sera infaillible. Lechou broyeavec dumielguerit aussi les uiceratious recentes et inveterees sur les- quelles il a ete applique. S'il vous est venu un polype dans le nez, mettez dans le creux de la raain du chou sauvage broye, et approchez-le des fOsses nasales : aspirez fortement. Au bout de I troisjours le poiype disparaitra. Aussit6t qu'il I seratombe, continuez eneore le reraede pendant ; quelques jours, afln de detruire les raciues me- j mes du polype. Si vous etes quelque peusourd, broyez des feuilles de chou avec du via , expri- i raez le suc, que vous instillerez tiede dans votre oreille ; et vous sentirrz aussit6t que vous enten- dez plusclairement. Applique a faible dose surles dartres , le chou les fait disparaltre sans deter- minerd'ulceration. scamoneum, et sine periculo ; ct scito salubrem esse corpuri. Quos diriidas saiiosfacere , facies. Qiii liar. piirga- tione purgandus erit , sic eum curato : soi"bitione li^iiiida boc per diesvii. dalo. Ubi esse volet, carnem assam dato. Siessenonvolet, datobra.ssicamcoctam, etpanem, etbibat vinnm leue dilutnm, lavet raio, utatur unctione. Qui sic purgatiis erit, liiutiua valetudine utetur, neque iillus mor- bus veniel nisi sua culpa. (Et) si qiiis ulcus tetrum, vel recens liabebit, haiic brassicam eiTatieaui aqua spargito, opponito, sanuni facies. Et si (istnla eiit, turundam intro trudito. Si luiundam non recipiet, dilnito, indilo in vasi- cam, eo calamum alligalo. Ita preinito, in listulam introeat. Ea les saniim faciet cito. Et ad omnia ulcera vetera et iiova oontritam cum melle oppouitu, saiuim faciet. Et si polypus in naso introierit, brassicam erraticam aridam Iritam in nwlum conjicito , et ad nasum admoveto. Ila subducitosusum'animamqiiampluiimumi>oteris. In Iridiio polypus excidet. Etubi excidei'it, tainen aliquot dies iicm facito, ut radices polj-pi persanas facias. Auribiis si pariim andies, lerito cum vino brassicam, sucum exprimito, in aiirem iiitro tepidum inslillalo. Cito te intelliges plus audire. Depetigini spurcK braissicam opponito , sanain faciet, et ulciis non faciet. llCO^OMIE RURALE. CLVIII. — Pr^paralions laxalives. Si vmis voulez qiie le canal digestif demeurc libre,mettezdans une marniite si,\ setiers d'eau , et rextremite osseuse d"un jambon. A defaut de cette derniere partie eraployez un morceau de janibon d'une demi-livre , et coupe dans la pnrtie la moins grasse. Lorsque la cuisson tou- che a son ternie, ajoutez-y deux pctites tetcs de choux, deux bettes avec leurs racines, «n peu de polypode, de mereuriale, deux livres de muscles, un tetard , un scorpion, six escargots, et une poignee de lentilles. Faites reduire toutes ces substances jusqu'a Irois setiers, sans y met- tre d'huile. Prenez un setier de ce breuvage lors- qu'il sera tiede; ajoutez-y un cyathus de vin de Cos; buvez et reposez-vous. Prenez de raeme la secoude et la troisieme portion,et vous serez purge. Si vous voulez boire par-dessus du vin de Cos, vous en avez la liberte. De toutes les subs- tances que je viensd'indiquer, uueseuie suftiralt pour relticher ; mais leur reunion constitue un breuvage aussi efflcace qu'agreable. CLIX. — ReniMes contre les ^corcliures. Quand on voyage , on previendra les ecorchu- res en portant sous Tauus un petit ramcau de grande absynthe. CLX. — Cljarnie conlre les Inxations. Le charrae suivant guerit les luxations : Pre- nez un roseau vert de quatre ou cinq pieds de long; coupez-le par le milieu, et que deux hommes le ticnnentsur vos cuisses; commencez a chanter : in alio. s. f. motas yjF.rx , dakics DABDABIES ASTATAniES DISSUNAPITER , Ct COn- tinucz le charme jusqu';i ce que les deux mor- cenux soient reunis ; agitez ua fer au-dessus ; lorsque les deux parties seront reunies et se tou- cheront, saisissez-les, etcoupez-lesen tous sens : vous eu ferez une ligature sur le membre casse oufracture, et il scra giierj. Cependant pour unmembredemis oucasse, repetez tous lesjours le meme charme ; ou le suivant, pour une frac- ture : Huat hanat iuiat ista pistasista, do- JIIABODAMNAUSTKA^OU bieU CUCOre ; Hu.\TH\UT HAUTISTASISTARSlSARDANMABONDU^NAUSTnA. CLXI. — Mani6re de cultiver les asperges. II faut defoncer un sol convenableraent hu- raide, ou un terrain bien engraisse. Apres le de- foncement, on le disposera en planehes , arin qu'on puissesarcler et nettoyer a droite et a gau- che sans pietiner la terre. Dans la formation des planches, on menagera autour de chacune d'elles un sentier d'un demi-pied de largeur; on seme ensuite en ligne, en mettantdeux ou trois semen- ces dans un trou fait au plantoir, etqu'on recou- vre ensuite de terre. L'ensemencement terraine , on eparpille du fumier sur la surfnce des planches vers Tequinoxe du printeraps ; lorsque le germe poussera,on sarelera frequemment, en faisantat- tention de ne pas arracher les asperges avec les raau^ aises herbes. La premiere aunee de la plan- tation, on couvrira le semis de paillis pendant rbiver, pour le preserver dcs gelees. Au prin- temps ou le decouvrira , on le sarclera ct ou le nettoiera. CLVIII. — Alvum dejicere lioc modo oportct. Alvum dejicere Iioc niodo oportet. Si vis bene libi de- jicere, sume tibiollam , addito eo aquae seslarios vi. el po addito ungulamdeperna. Si ungulam non habebis, addito de perna fiustum. r. s. qiiara niinime pingue. Ubi jam coctum incipit esse, eo addito brassicos coliculos ii. betK coliciilos II. cum radice sua lelicula? pauluni , herbae mer- curiahs noii multum. Mutulorum l. ii. piscein capilonem, et scorpioncm i. coclileas vi. et leiilis pugillum. H;ec om- iiia decoquilo usque ad sestarios tres juris. Oleuin ne ad- dideiis. Indidem sume tibi.sestaiiuniunumtepidum. Adde vini Coi cyatluiin unum. liibe, inlerquie.sce. Deinde ite- runi eodeni raodo, deinde lertinni. Purgabis le bene. Et si volesinsuper vinum Couin raixlum bibere, licebit bi- bas. Ex iis tot rebiis , quot .scriptum est, unum, quod coruni vis, alvuni dejicere potesl. Verum ea re lot res sunt , iili lieiie dejicias , et suave est. CLIX. Ad inlertriginem remedia. Iiiterlrigini rcmedium in viam cum iliis , absinlhii Pon. tici surculum siib anulo habeto. CLX. — Luxum ul excantcs Liixum si quodest, liac canlione r.aiium liel. Hariindi- neni prcude libi viridem p. iv. aut v, loligam. Mediam diHinde, et diio homines teneant ad coxendices. Incipe canlaie, in auo. s, f, biot.vs v£tx , dauies n\RDARiES ASTATARiES DissuNAPiTER , usquc dum coeant Ferrum in- super jactalo, Ubi coierint , et allera alteiam tetigeiit; id mauu piende, et dextra sinistra praecide. Ad luxum, aut ad Iracturam alliga , saniiin liet, Et lamcn quotidie can- tato in alio, s, f. vel luxalo. Vel lioc modo,iitAT ha- NAT nU.XT ISTA PISTA SISTA, DOJIIAEO DAMNAUSTRA , et luxato. Vel boc modo, iiuat haut balt ista sis tar sis ARDAISNAEON DLN.NAISTRA. CLXI. — Asparagus quomodo seralur. ■Asparagus quomodo seralur. Locum subigeie oportet liene , qiii liabeal bumorem , aut loco crasso ; iibi erit sii- baclus, areas facito, ut possis dexlra sinistiai|ue sarire, runcarc, iie calcelur. Cum areas deformal)is, intervallum facitoiuter eas semipedeiu latiim in omiies parles, Deiiide serito, Ad lineam palo grana bina aut terna demiltito, Et eodem palo cavum terra; operilo. Deinde supra areas ster- cus spargito, bene serito. Secundiim aiqiiinocliuin vrr- niim , ubi erit natum , herbas crcbro purgalo, caveloiiue ne asparagus uiia cum berba vellalur. Quo anno severis , siibstramenlis per biemem opeiito, ue peruraliir. Deinde prinio vere apeiito, saiito, ruiicaloqiie, Po.sl aimum ter- lium , quam severis, incendito vere primo, Deinde ne anle sarueris, quam asparagiis natu.s eiit, iie in sariendo radices ladas, Tertio, aul (iuarto aiiuo aspaiagnm vellilo M. P. CATON. Apres la troisieme annee qui suit rensemen- cementson bruie les tiges au printemps. Gardez- vous bien de sauler avant ia poussee des tiges , car le saulage pourrait offenser les racines. A la troisieme ou a la quatrieme annee, vous coupe- rezlesasperges surlesracines;carsi vous les cas- sez, il se formera de nouvellcs soiiches qui s'e- toufferont. Vous pourrez les couper jusqu'a ee qu'ils montent en graine. Les scmtnccs mu- rissent a Tautomne; lorsqu'elles auront ete re- coltees, on raettra ie feu aux tiges et on recom- mencera a sarcler et a fumer des que Tasperge poussera. L'asperge est deja au declin vers la huitiemeou laneuviemeannee;on larrachealors, pour la transporter dans un autre terrain bien defonce et bien fume. On fait des tranchces des- tinees a recevoir les pattes d'asperge. On ne doit pas laisser entre cellesci un intervalle de moins d'un pied. En les arrachant creusez tout taille ou dans un saloir. Lorsque vos jambons serontachetes, retranchez-en rextremiteosseuse. Emplo_yez pour chacun un niuid de sel romain triture. Mettez-en un lit au fond de la tonne ou du .saloir : stratifiez vos jambons en placant la peau en bas, et mettez une seeonde couche de sel. Faitesun second lit dejambons, que vous cou- vrez de la menie maniere. Prcnez bien garde qne les chairs ne soient en contact, et couvrez-les tousdesel. Lorsque tous les jambons seront en- tonnes, mettez au-dessus une eouche deselqui les couvrira et que vous egaliserez. Apres qu'ils auront sejourne dans le sel pendant ciiiq jours , cn- levez-les avec le sel. Rcplacez au fond du saloir lesjambonsqui etaient ii lasurface , couvrez-les et stratifiez-les comme precedemment. Apres l'in- tervalle de douze jours retirez definitivement lesjambons, secouez-en le sel, et mettez-les a un eourant d'air pendant deux jours. Essuyez-les autour, afin que Tcxtraction ne presente pns de j gvec une eponge le troisieraejour, et frottcz-les difficultes ; prenez garde surtout de les dechirer. j (]'huile; suspendez-les a la fumee pendant deux Entourez-les d'une bonne dose de fumier de I jours, apies quoi vous les retirerez. Frottez-les mouton , c'est le meilleur pour cet objet : tout j ci'hi,i|e et de vinaigre meles ensemble, suspen- autre engrais favorise la multiplication des raau- 1 dez-Ies au garde-raanger : ils ne sei-out attaques vaises herbes. 1 ni par les teignes ui par les vers. CLXU. — Salage des jambons , fiiramleaux de Pouzzoles. ! Procede pour saler les jamhons dans une fu- I ab raclice. Nam si defiinf;es , stirpes fient, et inlermorien- tur. Usque licebit vellas , donicum in semen \ideris ire. Semen malurum fit ad aulunmura. Ita cum sumpseris se- men , incendito, el cum coeperil asparagus nasci , sarito , el sleicojato. Posl annos viii. aut ix. cum jam est vetus , digerito, el in quo loco posilurus eris, terram bene subi- gito, et stercorato. Deinde fossulas facito, qua radicesas- paragi deinitlas. Intervallum sit ne minus pedes singulos inter radices asparagi. Vellilo, sic ciicunifodito, ut lacile evellere possis. Caveto ne fraugalur. Stercus oxillum quam pluiinuim fac ingeras : id est optimuiu ad eam rem. Aliud slercus lieibas creat. CLXII. Salsura pernarum ct offolla! Puteolan> Chap. IX. Si aqunm non habebis , sicca q^tam pluri- mafacito. Uoc cstprcedium quodubi viscxpeditfaccre. Le pi^ci^ple renfermg dans ces paroles est lacons(;quuiii:e nalurelle de la manifcie de voir de Caton. D'apii's lui , le piodnit le plus srtr est celui qu'on retire de Teducation des bestiaiix. Quelqu'un lui demandant iin jour (|iiel etait lc meilleur mojen de s'enricliir prompteincnt , il rc-pondit que c'(5tait de s'appliquer a noiirrir des bestiaux. La miSme peisonne insistant cncore ponr savoir qnel (^tait le moyen (jui approcliait le plus de celui-lii, il ri^pondit qne c'(itait encoie de nourrir des bestiaux, mais d'une iiia- niere nioins parfaitc. Cic6ron, cn rappurlant celte aiiec- dote dans ses Offices, II , 25 , lui fait mCme ajontcr quc Ic CVTON. troisi^me moVen serait de nourrirdesliesliaiix , quoiqn'on le fit mal. Mais on suppose avec raison qiie ces dcrnii^res paroles sont de rinvciitiiiu de roiateur nmiain, pnisqiie Pline, en c.it;iiit li- iiieiiie Lniit, .XVIII, 5, n'en faitaucnue mention. Cohimclle miMiu', liv. VI, daiis la pnjface, assure qii'il cst inipossible qu'uii lioiiwne aussi exp^riinente qin' Caton ait donne cetle troisieme reponse, puisqii'on p.i- drail plus a mal nouirir deS besliaux qu'on ne peut ga- gner a le bien faire. CuAp. XX.KVI. .ku sujet de ce cliapitre, Dictson (Ti:ii- 16 de ragriculture des anciens) nous fait ohserverque Tii- sage(5tablien Angleterre de semer quelqueliiis du sarrasiii, dii Iroment, dutrelle, des pois etiraulHes leguines, pmu fitie retourn^s comme engiais, nons a (ite transmis par les anciens , qui avaient souvent recours a cet cxp^dient. Les Grccs employaient ordinaiiement les feves a cet eiret; et Tli(?opliraste nous apprend que dans la iMac(5doine et 011 Tliessalie les cultivateurs les retournaient en lleur. Au lieu de fives, les Romains eniployaieiit giSnt^ralemciit des lupins. Aarron, liv. I , cli. 23, nous dit : « II y a des " plantes qu'oii cullive moins pour en tirer du prolit daiis n le moinent pi&ent,que poiir aiigmenter celui de rau- a ni^e suivante : ce sont celles qui, laissees sur la terre .1 apite avoir eti; coupiies, contribiient a la rendre d'un « meilleur rapport. Cest par oette raison ipie , lorsqu'une 1. terre est tiop maigre, on emploie en guise de fumier le .1 lupin qui n'est pas encore nionti; en graine,oii bien mftme « la tige des ffeves dont les cosses ne sont pas encore .1 assez forinees , pour qu'il y ait plus de piolit k rdcolter 11 la feve ellemfime. » Coliimelle, en parlant de ce genre d'engrais, nous dit aiis.si : « Je piMi.se qiie lorsqiie le cullivaleiir nianquc de « fumicr, il nc doit pas oublier d'avoir lecoiirs aux lii- « pins;car si on les s6me dans un cUaiiip slerile ver* « le 18 de septembre, et qu'on les retourne a la cliarn.i' « ou a la bficlie, ils produiront reflet des meillenis « engrais. II faiit les retouruer lorsqu'il3 sout en flci^r .1 poiir la seconde fois , daiis les terraiiis sablonneux ; el " a leur Iroisiiinie lloraison dans le-s tcrrps fortes. Dan» 'e « piemier cas,oii les enlerre |i)isqu'ils sont lendre» eii- « core, alin (iu'ils pourrissent pliis promptement , et se « nn>lpiit avec le snl franc. Oaiis le secoiid , on les lais>« « dpvenir durs et rniiles, alin qu'ils pnisspntsnutenir pliis « loiigtemps les mottcs solides dans un (jtat de divisinn . .1 jiisqira ce qiie les vappiirs qne les clialeurs de T^^le « font exlialcr aux plaiites i|ui Se piitrfificnt puissentlis « pen(!li'er et les dissoudre. » Noiis voyons par la que les Romains (■laient tri^s-atten- tifs a la maniere de rctouriicr des veg^^laux pour seivir d'engrais ; el peut-fitiee.st-ce ledefaul dii ni^ine .soin ipii a fait nianquer lant de fois unc exp^rience dont le siic(te ne saiirait Ctre douteux. Les lerres l(>geips d'ltalit^ oiil bcaucoiip a soufliir de raction du soleil pendanl la saison cbaiide ; pnur cette rai.snn , lorsqu'on y semail dps lupins pour les fertiliser, on les ictonrnail pendaiit qu'ils (^taient lendrcs, afin(|u'ils pusscutse ntfler proin[i. tement a la lerre, ct avant qiie le snlpil en eiit fait (*\a- porer Ics sncs. II n'en est pas dc nicme des tcrres forles ; 50 NOTES clles onl licsoit) iVtlrc divis^es , ce qui ne se fait pas sans ililHcult^ : aussi, loisqu'on y seniaitdcs lupins pour cn- giais, on ne lcs letournait que lorsquMls avaicnt acquis une consistancc qui les rendait capablcs de suppoiter la terre et de la tenir ouverte. Par la, lcs rayons du soleil s'y introduisaient, ct faisaient exlialcr, des planles cn piilr(5- faction , des vapcuis qni liumeclaient et dissolvaienl cctte teire dure et conipacle. Pline conseille de faire laboiiier iinniedialenient un cliainp de lupins qui a il6 mange en vcrl. Ccst ici iine ciiconstance a laquelle les anciens paraissent avoir donn^ licaucoup plus d'atlentio)i qiie les niodernes. lin effet, robjet parail assez impoilant. Lorsqii'iine plante est coii- pi^e verte, coinme le fourrage, il y a certaineinent une grande quantilc de s6ve dans la portioii de la lige qui esl laisst^e sur pied , aiiisi qiie dans la racine. Or , si cette partie de la plaiile cst abandonnee dans celle situation k la clialeur da soleil , il est probable que non-seiilcment toute cette sfeve scra evaporce , mais encore qu'aussi long- leinps (tiie la plantc coiiservera cette puissance de succion par laquelleelle tire sa iiouiriture de la terre, elle conli- nuerade la ponipcr en pure perte, puisqii'el1e ^puisera ainsi la terre d'ime s^ve que le soleil fera evaporer. Mais lorsqiie ces racincs encore pleines de suc sont labonr^es ct eiifouies, ellcs se pourrissent et rendent tous ces sucs 4 la terre , en nieme tenips qu'clles y cxcilcnt nne fci men- tation utile. Noiis coiipons aussi quelquefois rivraie et les l^gumes verts poiir foiiriage; rious devrions, dans ce cas, siiivre le conseil des anciens, d'aiitant plus que, qiid que Boit rellet de la racine de Tivraie sur la terre lorsqiron la laisse se fleliir d'ellemiime, il esl certain quc plus Iflt uiie terre , apres avoir 6l6 licoMe , est labour^e , et plus tot clle se repai e. CiiAP. XXXVIll. La description que nous fail Calon de la mani^re de conslruire les fours et de cuire la cliaux est trte-importaulc. Nous voyons par lci qiie la cliaux (!lait bien connue des Romains, qiioique avaiitle tenips de t>Iine ils ne paraissent pas Tavoir eiuployee coniine en- grais. Le proc(id(Sdontnous nous servonsaiijourd"liiii pour cuire notie cbuux est Irfcs-diffijrent de celui que nous donne Caton. Kn Angleterre , noiis dit Dickson, on mfile les mati^res cdinbuslibles avec la pieiTe destin^e S faire h cliaux, au lieu que les anciens les s^paraienl. II est uatiirel de penser quc les premiers essais pour ciiire la cliaiix furent de placer la pierre dans le feu , ou de infiler los niatiires calcaires et combustibles. Dans cette suppo- sitinn, leur si^paralion , suivant la m^tbode lomaine, im\l un degrii de perfecliou. I)u tenipsde Pline, on se servail dechaux ians quei- qiies parties des Gaules pour funier les terres a bl(5, et on ravait reconirtie trbs-bonne en Ilalie pour la vigneet To- iivier. Ce mfime auteur cile (5galenient la chaux comine tit^s-favorable aux cerisiers : « Cerasos praecoces facit, co- giique maturescere calx admota radicibus. " (En cou- vrant de cliaiix la racine des cerisieis , on liAte la crois- sance de cet arbie, et on avance la maluiitS de ses Iruits.) Ce passage iious montre donc que l'usage de cette siibstance (5tait connue des Roinains coinnie engrais. Les cerises ne furcnt connues en llalie qu'apres les vicloircs de Lucullus sur Mitliridate; or, co Roinain les apporta Tau 080 de la r^piiblique, ou environ deux cenls ans avant Pline. Nous pouvons supposcr que puisque de son tcnipsl'onavait reconnu refficacit^ de la cliaux pour les cerisiers, on avait fait plusieurs lenlalives de ce genre; et il est probable qu'a cette ^poque son usage comine engraisauiait (!l6 aussi r^pandu en Ilalie qii'il fest parmi uous, s'ileill autanl convenu 4 son climatqu'il convient aii nfltre. CuAS. LX.KIV Panls dcpilicius, que porle !o tcxte dc Gessncr, signilie foiit siinptenient un pain p(5tii. II csJ plus probableqiie Caton enlcnd parler du panis lestitius (ou testnatius), pain cuit sous la cloche, qui se distiii- guait du pain oidinaire, appel^ /wrnacens (cuit dans le four),parson excellente qualit(5. iNous lisons eu etfet dans Varron, liv. IV : " Testuatium, quod in teslu caldo coi]uebatur, ut cliain nunc id faciiint matronae. » CnAP. LXXV. Siir le /iftitm, hplacenfa, ]estracta el Yalica. Le libum itait, ainsi que son origine rindique ( liharc), une esptee de giteau olfert aiix dieux dans les li- iialions usit^es dans les s^iifices. Ces giUeaiix ilaient faits de fariue, de miel et dli uile. Les placenla ( du mot TtXaS, 7t),axo;,croilte) sembIentavoir6t(5 des giteaux plus compactes. D'autres font d^river le inot placenta de ce- liii de placare, conime pour indiquer qu'ils servaient k apaiserles dieux auxquels on les offrait eu sacrifice. Les Iracta sont uuc csp6ce d« gaiifres, ou pluirtt di! masse-pains d'une p4te cioquante, puisqiie les Romaii.s s'en servaient poiir lipaissir les sauces , comme nous noits servons de cliapelure de pain. Tracta provient sans doiile de tractare qui veiitdire manier, parce qu'il fallait bcaii- coup p^trir cetle p4te pour la lendie I6g6ie : on priStend que notre raot tarle a la m6me origiiie. Valica , selon Pline , XVIII, 11, (itait une compositioi> faile dc grains d"(Speaulre concasses, auxquelson ajoutait, pour les atlendrir et pour les blancliir, une esp6ce de craie particu!i6requise troHvaitcntrePulcoli (aujourd'bii! Poiizzoles) et Naples, sur le mont Leiicogce (aujouid'Iiur la Liiniera ). Cctte craie 6tait si esseulielle k la coiiiposi- tiondera?«ca, etra//cn el!e-m6me si pi<^ieuse,qirAiiguste fit payeruncsoiniue considerable par an surson tr6sor Mr, Napolilains, pour qu'i!s eii approvisionnassent une colonie qiril avait 6tabliea Capoue. Pliue assure en effet qiiecettc coinposilion 6tait ti^ssalne, et il lui doiine la paluie sur toutes les esp6ces de ragoOts qiie Pon faisait avec les grains. Quand les giaiiis d'6peautre concass6s n'avaient 616 que d6pouill6s de leur enveloppe, comineici , c'6tait de Valica prima ; ensuitc on les concassait de nouveau , on les faisail passer par un crible : ceux qiii 6taienl Irop grospour passerdonnaientra/ieasecwnrfa, etles plus raf- iines Valica terlia. Chap. LXXVII. La .s;»ra ((jreT;a) 6tait, ainsi que le mot rindique, un gSleau d'une fonne spirale. CuAP. LXXVIII. Les scriblito! (du xmt scribillare, scribo ) 6taient des pi6ces de p;ltissei ie sur lesquelles il y avait toutes sortes de dessins ou d'iuscriplions : Circum- latadiM mensis scriblita sectmdis. (Martial., lib. 111.) Dum scriblitcB scriblitae cestuant occurrite. (Plaiit. PlfU.) Chap. LXX.V. Les encijta sontdes especes de beignets. II parait que ce niot piovient de EyxuTeOeiv (verser dans ), parce qiie ccs pi6ces de p4tisserie 6taienl tremp6es dans l'liuile : apr6s quoi on les faisait passer k tiavers iin moule. Chap. LXXXI. Verneum 6tait encore une piece de p4lisseriequi,d'apr6sTuinebus,tirait sonnoinde/iir, ///)• nea (petit vase plat ), et d'apr6s Scaliger, de ojiveov. Chap. LXXXII. La spltcerita ou spterita doit son nom aux pi6ces de p4tisserie sph6riqucs qui entraieiit daiis sa composition. Chap. LXXXrV. Savillum , pi6ce de patisserie appeI('o ainsi k cause de sa doucenr el de sa siiavit6 {Savinr el sa- viata se disaient autrefois pour siiavioret suavitas). D"a» pr6s la recette que nous donneCaton poiir pr6parer ceg4- teaii , il n'est gu6re probable qu"il serait encore du gofll de nos joiirs , au point de mdriter le litre tiesnrillum. CuAP. LXXXVII. Quant ara»M(/)()H,Plinenousdit(pie celle pite 6tait appel6eainsi, parceque pour la fabriiiiier SUR CATON. ou einployail lc giain saiis le moiulio : Ajiitdlatum ab co quoil siiie mola (a piivatifet mola)JUit. Chap. CXXXIl. Jovi dapali cuitgnam et... Jiipiter ^tait appeM Dapalis, parce qifon liii cloniiail iin lepas splendide a roccasion de ces lites ; et on le pla^ait eutre Minerve et Junon. Cinp. CXXXIV. Priusquam messim facies , porcam pra-cidaneam hoc mndojicn o/mrtct. On appelait pr(E- cidaiiia Ipra; ccedo ) toute victime iju^on immolait avant les aiitres; mais la Unle pr(ECidanea ^tail en particiilier celle qiroii olTiait a C^ies avant dc couper le bl6. CMIait un sacrilice impos^ a celui qui n'avait pas rendii les der- niers devoirs a ()uelqirun de sa faniillo. CuAP.CXXXVI et C.XXXVII. Relativement aii parlase mes ou tiols cin(|ni6mes, la lente payee au propri^lairo litant un tiers; ce qiii avec la dime fait quatre dixiO^me.s ou deux cinqni^- mes. Lorsqu'une terre est affcrmi^e siir ce pied, non-seii- lement le lermier cultive, mais il fournit le b(5lail, les us- tensiles et la semence ; et excepli; le transport a la grange , le ballagc et le vannage, le proprii^laire a scs deux cinquit- mescxemptsde loulecliarge. llestlmpossibledesupposer que le politor dilt fournir lout ce que fonrnil le fermier anglais ; la portion dans la recolte i^lait trop faible pour cela. Caton ne dit pas par qui !a semence tHait fournie. £lait-ellc pielevee sur la lecolte avanl le parlage, ou 6taitce le propriiilaire qiii la donnait? II cst (!vident qiie ce ne pouvait Ctre le politor , car cela lui eOl eniev^ la raoitiiS de sa purtion ; il est probable inCme qu'elle u'(ilait pas foiirnie en commun , et que c'(itait le propriijtaire seul (pii la prenait sur sa part. I.cs ciiloni dont parle Columelle paraissent avoir ile sur iin aiitre pied que lcs politorcs ou partuurii. Ils payaient iinc rento poiir leur foiinc , comnie lont nos foi- miers actuels. Columello lesappelle feriniers libres (*•«*//■ beris colonis) pour lesdislingui;rdes/)o<(, quod liis vicloies in ludis doiiahaiiliir , qua; poslea niagniiicenli.'e causa inslilulEC sunt super moduin aplarum capilibus, quali amplitudine liunt, ciini lares ornantur. >> Su^tone nous apprend qiie cette coutunie (!tanl tombee dans roubli, Aiigusle la riStablit, en ordonnant qu'on d(ipos4t ces couronnes dans 1'atiedeiix loisran, au printomps et i Tottt : « Compitaliliis lares ornari hi ; anno instituit , vcrnis lloribus et acstivis. VARRON. )'j^<»^^<3<^^^i<^'9-&'i<^-»<^<»n«^^ SUR VARRON '• iM Tereutius Varroii , le plus savant des Ro- maiiis , au jutiement de Ciceron, s'etait rendu ce- lebre par uu grand nonibre d'ouvrages , dont la plu- part ne sout pas paiTenus jusqu'a nous. Parmi ces derniers , on doit citer riiistoire de sa vie : le gram- niairien Cliarisius faisait un graud eloge de ce mor- ceau, dont la perte est si regrettahle. On sait douc fnrt peu de cliose sur Varron, et le peu qu'on sait ne repose que sur des conjectures tirees soit des auteurs anciens , soit de ses propres ecrits. Nous ne laisserons pas de rapporter ici tous les passages qui peuvent jeter quelque luniiere sur sa vie et ses travaux, en indiquant autantqu'il nous sera possihle la date de ses principaux ouvrages ct la ualure de ceux qui ont ete perdus. Nous trouvons d'abord dans Plina , I. vii , § 53 , un passage oii il est questiou de ses parents. C"est Varron lui-meme qui parle , citant comme un dou- ble exemple de niort subite celle du mari de sa tante niaternelle Corfidius et celle du frere de ce Cortidius. Tous deux etaient chevaliers romains. Krnesti pense que c'est le Corfidius dont Ciceron a fait niention dans sa liarangue pour Ligarius : on voit meme dans une de ses lettres {ad .-Itt. .\in , 44) qu'il voulait supprimer son noni , parce que Corfi- ditis etait niort quand la liarangue fut prononcee. Varron parle encore daus sou traite De re rustica (liv. II) de Caius Fundanius son beau-pere, et de Fundania , femine de celui-ci. Nous supposons que c'est ce Fundanius qui avait ecrit un ouvrage sur les phcnomenes de la natiire, iinite de celiii d'.Aris- tote , et qui a ete fort loue par les grainmairiens. \'arron ajoute ( liv. iil De re rust.) que le fouds de terre appartenant a sa taute etait sitiie daus la Sa- bine. II etait lui-meme de Reatiue , et Sidoine Apol- linaire lui donne toujours le surnoin de Heatiniis , pour le distiuguer de Pubbus Terentius Varron .\ta- cinus. Symmaque le designe aussi parce surnom. On iguore quelles charges il brigua , et quclles sontcelles doiit il fut revetu. Suivant Fahricius, il aiirait ele tiibuu, et cet honueur n'est pas le seul qu'il aurait obtenu. Cette coujecture nous parait fondiie , en ce qui concerne le tribunat , sur un pas- sage des .■tntiquilis de Varron 'apud Cellium) qui sc trouve place parmi les fragments , a la suite de ses ouvrages. Nous voyons dans Pline (liv. xxxv, § 49) un autre (I) Celle noticc esl un i&iini(i dii savanl liavaii iluiil Scliiieiiler a fait pr^i-der son i^dition > Aquoi Uuluikenius repond tres-justement, en s"ap- puyant surun passagedeSynuuaque (£';;«/. ix-32) : « Tu sais bien que ce n'est pas deTerentius le Co- « inique qu'il s'a.!;it , mais de Varron de Reatine , le On peut rapporter a cette epoque ce que dit Varron de certains poissons {De re rust., liv. iii, clio 17, §4). II supppse quec'e.st Accius qui parle : " Ces poissons, <■ dit-il , nesQut-ils pas encore plus sacres que ceux 1. que tu as vus en I.ydie, qui, accourant par trou- » pes au son de la iiiite grecque, vinrent jusqu'a 1. l'extremite du rivage , et meme pres de rautel 1' ou tu s.acrifiajs : personne tfosait les toucher. » Piine parle aussi du comniandement exerce par Varron, comme chef de la flotte, dans la mer de Sicile(l. ni,§ 16) : « Pyrrhus, roid'Epire, eut, dit- i> il, le projet d'unir ces deux rivages au moyen " d'un pout jete sur le detroit (le detroit qui separe " r.Adriatique de la mer lonienne, entre .'Vpollo- " nie et Hydronte, et qui a cinquante mille pas •1 de largeur). Varron avait eu le meme dessein 11 lor5qu'il commandait la flotte de Pompee, pen- « danf la gqerre coptre les pirates; mais d'autres 11 soinsrenempecherent. » OnvoitencoredansPline (1. \i, § 19) un passage oti jl est question de Var- ron; c'cst au sujet de la mer Caspienne. II rapporte une observatioD faite par Varron sur la qualite des eaux de celte mer : « L'eau de cette mer, dit-il , est 11 doucp, an rapport de Varron, qui en fit porter a n Pompee , pendant la guerre contre les pirates. 1. C'est sans doute 1'enorme masse d'eau apportee « par les fl.euves qui s'y jettent, qui rempcche " d"etre salee. Varron ajoute qu'il fut rcconnu .1 alors qu'on pouvait en sept jours transporter « les marchandises indieunes de Tlnde a la Bac- <• triaue et au fleuve Icare, lequel vient se per- " ilie dans TOxus pour passer a la mer Caspienne, <■■ dans les caux du Cyrus , et , au bout d'un voyage n par terre de cinq jouTS au plus , debouchet dnns « le Pont par le Phase. » Cest encore d'apres Var- ron qu'il parle des Ophiogenes, habitants des bords de rHellespont, dont la salive guerissait la niorsure des serpents. Enfin, s'il faut rencroire, Varron aurait ecrit que le roi Ptolemee , lors de rexpeditiou de .ludee , avait fourni a Pompee uu corps de huit mille cavaliers entretenus a ses frais, et qu'il lui avait donne un festin oii se trouvaient mille convives, ayant chacundevant eux un vase d'or qu'on changeait a mesure que les services se succer daient. Ce fait semble remontcr a Tau 091 de la fondation de Rome. Varron merita dans cette guerre la couronne nar vale quilui ftit decernee au retour(Plin., vii, § 31 ; XVI, § 3). On y ajouta deTargent. Pline donne le chiffre de la somme (I. xxxvii, § 6) : « On accorda, « dit-il , a larepubliqueet aux questeurs qui avaient « defendu les cotes , une somme de niille talents : « chaquesoldat eutsix mille sesterces. » On trouve une lecon differente dans une ancienne edition de Pline. Suivant cette lecjon, on n'aurait donne que deux mille sesterces a chacun des soldats. Appien, dc 5on cote, dit quinze cents drachmes. Quoi qu'il en soit , nous croyons qu'on a eu tort de joindre ici la republique aux questeurs. Nous avons dit que Varron embrassa le parti de Pompee dans la guerre civile. II commandait les troupes que ce dernier avait en Espagne. Ciceron en parle dans une de ses lettres a Dolabella {Fam. ix, 13): « Caius Suberinus Calenus, voulant rester « neutre, dit-il, s'etait retire en Espagne avecVar- « ron, avajit le commencement des hostilites. Per- « sonne ne pouvait supposer, aprcsla defaite d'A- « frauius, que la guerre dut s'etendre jusque dans n cette province. Maisapeine arrive, iltombadans « le maiheur qu'il voulait eviter : en effet, Pompee le « supplia si instamment de prendre les arnies, que, 11 sous aucun pretexte , il ne put s'y refuser. » Cesar fit la guerre b Afranius et a Petreius en Espagne, Tan 70.5 de Rome. Varron avecses legious defendait TEs- pagne inferieure (Bell. civ., 1. i-xxxviii); et Cesar (id., xvii-xx) ne laissepas de luidonner de grands eloges. Plus tard, lorsquil n'y eut plus d'espoir, Var- ron lui livra ses troupes, et vint au-devant de lui jus- qu'a Cordoue, ou il lui rendit un compte fidele de Te- tatde la province, et lui remit Targent qu'il en avait tire. II tenait encore pour Pompee a Tepoque oii fut livree la bataillede Pharsale (Cic, De div. ,x,S2).Ci- ccron raconte qu'etant a Dyrrachium, oii il comniau- dait la fiotte des Rhodiens, un des partisans de Pompee vint le trouver, et dit qu'un des rameurs, qui avait le don de divination , lui avait annonce qu'a- vant trente jours la Grece nagerait dans le sang ; que Dyrrachium serait livre au pillage, toute la flotte brillee et mise en fuite. Ciceron ajoute que cette prediction lui causa une grande terreur, ainsi qu'a Marcus Varron et a M. Caton, qui etaient avec lui. Peu de jours apres on vit arriver Labienus , echapp6 du desastre de Pliarsale. Ces evenements se passe- rent en l'an 706 de Rome, et Varrou a paru y faire allusion dans un passagede ses Agronomiqucs (l, 4, §6). NOTICE SUR VARROiN. Aprcs avoir dfpose losnniips, il s'etait retire 51 Cuines et a Tusculiim, 011 il cultivait en paix les bel- les-lettres , quoiqu^ii ne fiit pas sans inquietude sur )es dispositions du dictateur a son egard. Mais Ce- sar, lui ayant pardonne, le cliargea, sur sa demande, d'organiser les bibliotlieques grecques et latines qu"il avait rintention de fonder, et qui furent ou- vertes jieu de temps apres, vers ran707 de la fon- dation de Rome. Les premieres bibliotlieques grecques et latines etablies a Rome avaient ete fondees par Pollion, qui lit placer dans 1'atrium les bustes des ecrivains les plus celcbres. II Tavait eu outre decore des de- pouilles prises sur les Dalmates. Tous les anciens auteurs sont d'accord pour celelirer la magniticeuce de cette partie du nionumeut. II est a croire que c''est cette galerie de bustes qui donua a Varron ridee de son traite sur les Imaycs, designe par les grammairiens sous le titre A^IIcbdomades. Aulu- Gelle parle aveceloge des deux livres d'Homere et d'Ilesiodequi faisaient partie de cet ouvrage. Quant aux livres sur les Bibliothcques , cites par le grammairieu Sosipater, nous ignorons s'ils fu- rent con]po.ses en memetempsque les Ilebdoma- des, ou si Varron les y reunit plus tard. Suivant Nonius, Varron disait, dans le prcmier livre aes Ilebdomades, qu'il avait divise son traite en sept par- ties, pouriniiter lesalcyous,quiuietteut septjours a faireleur uid sur la mer. Aulu-Gelle (I. iii, cii. U) rapporte encore quelques lignes de Varron tirees du livre des Juurs, et qui s'appliquent a la statue de Demetrius. Cest une inscriptiou placee au-dessous de cette statue, et dont voici le sens : « Celui-ci est Demetrius, qui ena eu autaut que " Tannce a de jours. » Cest du moins ce que porte la premiere ^dition de ISIercurius. .Scaliger, daus Ses Catatecies , coni- plete Tidee : ce qui a ete entendu de Demetriusde Pha- lere. Ce passage de Pline (I. xxxiv, § 12) parait autoriser rexplication de Scaliger : « Je pense, dit-il , » qu'il n"y a point d'iiomme a qui ou ait eleve au- « tant de statues qu'a Demetrius de Pbalere. On <> lui en avait erigii trois cent soixaute, d'apres le ■' nombre des jours qu'on donnait alors a rannee. « Ces statues furent bientot renversees. » A propos du livre !'■'■, Aulu-Gelle (liii, ch. 11) dit que i\l. ^ arron avait niis sous le portraitd'Homere une ius- criptionconcue en ces termes : « Cette cbevre blan- « che indique la place oii repose Homere; car une « clievre blanclie est la victime que les liabitants " d'los offrent en sacrifice a sa m^moire. » On voit dans le poenie d'.\usone sur la Jloselle (y. 30G) que le dixieme livre des llebdomades etait fonsacreauxarchitectes; etSymmaque (I. 11, Epist. 2) dit que ce livre contenait Teloge de plusieurs p.ersonnages celebres. Le passage suivant iious fait connaitre quel etait r.ige de Varron lors(|u'il termiua les Hebdomades. Cest Aulu Gelle qui parle (1. 111, ch. 10) ; « Varron « dit, a la lin des /lebdomades, qu"il est sur le point « d"avoir parcouru sept fois douze anntes (il avait o alors 78 ans) , et qu'il a ecrit sept fois soixante-dix « livres, dont il a perdu un assez grand uonibre « lorsquil etait proscrit, et que sa bibliotheque fut « pillee. » On verra plus bas que samaison deCasi- nate fut occupee ct detruite par Antoine pendant la guerre civile. 11 avait quatre-vingts ans lorsqu'il ecrivit ses .■t(j'onomiques , ainsi qu'il le dit lui-meme dans sa prcface; d'ou Fon peut conclure que cet ouvrage fut compose vers Tan 717 de Rome. Les Ileb- domades, ou livres sur tes Imacjes, durent etre composes deux ans auparavant. Aulu-Gelle a tire de cette preface les observations qu'il a faites sur la vcrtu du nonibre sept, et dout quelques-unes te- moignent d'une rare sagacite. Pour les autres , il est permis de douter de leur exactitude. Les Questions epistolaires , adressees par Varron a Appianus, furent composees apres la mort de Cesar. Aulu-Gelle (I. xiv, ch. 7) cite plusieurs pas- sages du livre iv, oii il est question de la curie Ilostilia, de la curie Pompcia, et de la nouvelle coutume qui s'^tait iutroduite danslesenat, pour demander l'avis des senateurs. On ne lira pas sans interetle passage d'Aulu-Gelle : « Cn. Pompee,dit- « il , fut nomine consul pour la premiere fois avec « M. Crassus. Occupe jusquici des soins de la guerre, « il ignorait, au nioment d'eutrer en cliarge, de « queile maniere on doit convoquer le seuat, et eii « general tout c« qui concerne radministration " interieure. II pria son auii Varrou de lui faire un " memoire sur le ceremonial a observer, oii il pdt « apprendre ce qu'il devait faire et dire en consul- « tant le senat. Varron fit le menioire; niais, dans « le quatrieme livre des Questions epistotaires , il « nous apprend lui-nicme que cet ouvrage a peri. « Pour reparer cette perte, il donne dans ses lettres " de nombreuses instructions sur le nieme sujet. » Outre ce niemoire, Varrou avait compose pour Pompte un traite des regles de la navigation , au moment 011 celui-ci ailait partir pour la guerre d'Kspagne. Ce traite, auquel Tauteur avait donne le noni A^liphemerides , a etc perdu. Suivant toute qpparence, il aurait ete ecrit en Tan 677 de Ronie, epoque de 1'expedition de Ponipee en Espagne. II n'y 3 point d'ouvrage 011 Ton trouve de meilleurs renseignements sur les ecrits de Varrou , sur lcs epoques ou ils ont ete composes, et la mauicre dout on doit les classer, que le livre qui nous est reste desAcademiques de Ciceron. Cicerouavait dediece livre ainsi que les trois autres , aujourd'huiperdus, ii T. Varron , d'apres le conseil de son anii Atticus, dont Ips instances avaient pu seules Ty decider. En cftet, il y avaitde la repugnance, acausedu caractere deVarron,qu'iI n"a pasQattedansunedeseslettrcs a Atticus (I. XIII, 25) oii illedepeintcommeun esprit cliagrin, difficile, et trcs-jaloux de sa supcriorite dans les lettres. « Tu sais comme il est , dit-il a son ami : « Son espilt souproiineux arcuse rinnocenl (1). (I) Tiaduit d"uii \cis gieccilciiarCicerou. NOTICE SUR VARRON. « II me seiiible que je renteuds se plaindre de ce " que je defends mieiix ma cause que lui la siemie.» Toutefois nous le voyons, dans ses Academiques, prier Varron de vouloir bien prendre le parti d'Au- tiochus contre Pbilon, dans laquerelle qui s'tiait ^levee entre ces deux philosophes surdiverses ques- lions de morale et de metaphysiqiie. II se charge a son tour de faire valoir les raisons.de Philon. En outre, ilrappelle aVarron une promesse qu'Atticus, leur ami commun, lui a faite de sa part. II s'agissait d'un livre que Varron devait soumettre a son juge- ment. II lui annonce qu'il est impatient de le voir, et d'annoter rouvroge d'uu ecrivaiu itau-ypj.tporaTw, aiusi qu'il Fappelle dans ses lettres a Atticus. Voici cequillui fait direa cette occasion [Jcademiq., ch. 1); c'est Varron qui parle : « J'ai, dit-il, entre les « mains un graud ouvrage que je veux soumettre a « notre ami (designaut ainsi Cicerou) , mais je m'oc- i> cupe en ce moment de le revoir et de le polir. » Ci- ceron repond que Libon, leur ami commuu, lui a dit qu'il counaissait deja cet ouvrage : etVarrou, deson cote , ajoute qu'il y travaille sans relache, et ne le quittera point quil ne Tait terraiue. Ce que dit At- ticus , a la suite de cette conversalion , prouve qu'il etait question du Traite sur la langue latine , que Var- ron adressa depuis a Ciceron, et qui demanda beau- coup de tempsa sonauteur. « Lesmuses deVarron, « dit-il , se taisentbien plus longtemps qu"a Tordi- « naire. Je ne crois pourtant pas qu'il demeure <> oisif : je crois plutot qu'il ne veut pas nous mettre o dans la conOdence. « Varron possedait, a cette epoque, une maisondans la terre de Cumes, pres celle de Ciceron. IMais il s'en defit bientot, a cause de la guerre qui desolait ces campagnes , et alla se fixer dans une des provinces les plus eloignees de ritalie, a Casinate. Ciceron Ten felicite dans une de ses lettres. « Je desire, lui « ecrit-il, que vous soyez satisfait dc votre nouvelle « acquisition; je ne puis qu'approuver la resolu- « tion que vous avez prise de vousretirer auloin. >- Mais il n'y avait pas lieu de le feliciter. En effet, c'est cette maisou de Casinate qui fut pillee environ un an apres par Autoine, lorsque Cesar etait oc- cupe au siege d^Alexandrie; ce qui ft-rait reraon- ter cet evenement a Tan 708 de la fondatiou de Rome. Nous avons dit que Varron travailla pendant long- tenipsa sontraitesur la langue latiue. Onpeutdeter- niiuer d'une raaniere assez precise le teuips qu'il ap- porta a la composition de cet ouvrage. Ciceron {ad Jtt. ,\.iLiii, 12)dit: «VoiladeuxansqueVarronra'a « promis de me dedier son ouvrage; raais depuis « ce temps, il n'a pas avance d'un pas. >> II uous apprend dans uue autre lettre quil a lini les Acade- niiques. Or cette lettre, (I. xni,2;5) ainsi que toutes les autres du merae livre, appartient a Tannee 708. II est naturel de supposer qu'il envoya son ouvrage a Varrou peu de temps apres Tavoir terraiue ; et l'on sait que Varron repoudit a ce present par un autre, c'esl-a-dire eu envoyant a Cicerou le Traite sur lalangue latine. Ceserait doncenTan 708 de Rome, ou tMit au plus rannee suivanle, que Varron aurait mis la derniere main a ce traite, qui Taurait ainsi occupe pendant pres de trois ans. Quant aux .■Igroiiomiqiies, on croit que cet ouvra- ge suivit de tres-pres le Traite siir la langue latine. Ce n'est pas Fopinion de certains commentateurs, qui le supposent ecrit huit ans apres, en Tau 716 de Kome. Mais si Tou veut faire attention que Varron avait quatre-vingts ans lorsqu'il publia le Traite sur la langue laline, on adniettra difficileraeut qu"il ait coraraence un autre ouvrage a quatre-vingt-huit ans , presque a la veille de sa niort , pour ainsi dire ; car il mourut a quatre-vingt-dix ans. II parait iin- possible de rieu affiriner a ce sujet. Apres avoir indique, autantquil ctaiten nous, a quelle epoque ont ete coinposes les ouvrages qui uous sont parvenus, nous allous essaycr de retrou- ver la date de ceux qui ont ete perdus, eu nous guidant sur les Acaderaiques de Ciccron, Tun des inouuments de rantiquite qui reuferment le plus de details sur la personne etles ecrits de Varron. Ciceron {Jcadcm., liv. i , cb. i) lui fait tenir ces paroles : « Quant aux choses que personne n'avait n eucore enseignees, et que les amis de la science ne » pouvaient trouvir nulie part, j'ai tacheautant que " je Tai pu (car je n'ai pas une grande admiration « pour mes ouvrages) de les faire connaitre a nies « concitoyens. Ce sont des recherches qu'on ne pou- « vaitdeinander aux Grecs, ni meme aux Latins, '• depuis ia inort de notre ami /Elius. » Ciceron lui repond (ch. 3) : « Oui, Varron, vous « avez reussi. ttrangers daus notre ville, nous er- « rions comnie des voyageurs; vos ouvrages nous « ont pour aiusi dire conduits par la maiii au sein « de nos foyers , et, grace a vous, nous pouvons eu- « fin reconuaitre qui nous soinmes et ou nous vi- « vons. Cest vous qui nous avez revele Tage de no- « tre patrie, la succession destemps, les droitsde « la rcligion et du sacerdoce; vous nous avez fait « counaitreradministrationintcrieure, la discipliue « militaire, reinplaceraentdesquartierset deslieux « les plus remarquablcs : vous nous avez devoile « les choses divines et humaines, les noras, les espe- « ces , les fonctions et les causes. » II est evident que ce passage s'applique a Tou- vrage connu sous le nom A'Jiitiquites. Les an- ciens auteurs Tout tous designe ainsi, et rappellent mcme le titre de chacun des livres qui le compo- saient. Saint Augustin [C. Div.,\i, 3) dit que Varron avait consacre vingt-cinq livres aux autiquites bu' inaines, et seize livres aux autiquites divines. II ajoute qu'il dedia Touvrage a Cesar, lorsque celui-ci etait grand pontife. Lactance , qui s'accorde sur ce point avec saint Augustin , rapporte les preraieres ligues du traite sur les chosesdivines. « J'ai parle, dit « Varron, des choses huinaines : je vais parler des « choses divines , qui ont ete instituees par les honi- « nies. » II se decida a ecrire cet ouvrage sur les exhortatioiis d'yElius Siilo, son ami, qui Taida de ses couseils. Cet /Elius, dont le nom a et6 cite plus liaul, etait de la classe deschevaliers. Ciceron a fait connaitre son mcrite dans le Brutus (p. 56). « C'e- « tail,dit-il, un hoinmeeminent,aussi remarquable ISOriCE SUR VARRON. 0 par la purete de ses mcnurs que par son savoir. << II etait egalement vers6 dans les lettres greoques « et latines , et connaissait a fond tout ce qui se rap- « porte a notre histoire, soit dans les temps an- « ciens , soit daus les temps modernes. ISul ne de- « ciiitTrait plus habilement les anciens manuscrits. n Cesl lui qui a forme notre Varrou , » etc. Ce passage, ou il est question des .Iniicjiii/es, fut eorit en 707 , ceqiii prouve que Tou^Tage avait paru avant cette epoque. II resulte d'un autre passage cit6 par Aulu-Gelle O- xiii, cii. 13), que Varron avait exerce les fonctious de tribun. <> Lorsque «j"etais triumvir, dit-il, je fus cite par le tril)un a Porcius ; je pris Tavis des principaux magistrats, » me couformant au droit nncien. Quand j'ai vlti « /ribun dii peuple, je n'ai fait citer persoune, et « j'ai laisse libres ceu.x que mes collegues citaient. » II dedia toule la partie dcs .Intiqidtes qui regarde les choses diviues a J. Cesar, aupres duquei il etait rentre en grace vers Tan 700 , aiusi que nous Tavons (lit plus haut. Le traite des Choses dicines parait Ta- voir occupe pendant deux ans. On voit encore dans Ciceron que Varron avait compose des satires dans sa jeunesse. Ces satires, iinitees de Menippe , et doni on a recueilli quelques iragments, etaieut ecrites en vers de six pieds. 11 les avait appelees les jMenippees , du nom du poete grec qu'il avait pris pour niodele. D'autres les ont desi- tinees sous le titre d.e Cyniques. Cest le nom que leur donne Aulu-Geile daas lcs citations qu"il en lait. 11 y en avait une qui faisait allusion a ceqiion .ippelait la conspiration de C. Pompee, de Cesar et (le Crassus (an C94 de Rome) ; et Appien Uielt. cii\ u , 9) dit que Tauteur Tavait publiee sous le titre de z-^i/.iz7.m. On en peut voir la raison duns ui; passage de Varrou [Dp cit a poputi romani , ad .\o- iiium), oii Ton ivncoutre cette [ibrase a proposdu mot biceps : « Et 11 lit deux villes d"une scule : c'est " la le principe de nos discordes civiles. " Ciceron {Episi ad. .4it., xni. 48) cile eneore un ouvrage de Varron; c'estun eloge de Porcia, sttHir de Caton, et femnie de Domiiius -Cnobarbus. On voit par la date de la lettre que cet eloge fut .onipose par Varron vers Tan 709 de la fondation de Roiiie On ue trouvc rieu de plus dans Ciceron qui ait rapport a Varron, et nous u"avons plus pour nour guiderqucdesimplesfragments.Nousailousessayer. a !'aide de ces fragnients , de retrouver !a date des ouvrages dont nous avous encore a nous occuper. Dans le traite De lingua latina , Varron parle de son livre de /Estuariis, d'ou il faut conclure que ce livre a ete compose avant Tac 708, le traite De lingua latina ayantete publi6 acette^poquo. Danslememetraite (pagel6), il cite sou livre sur lorganisation du peuple romain en tribus. ISotre observation sapplicjue egalement a cetouvrage. Vitruve, dans la preface de son liv. vn, parle des dix-neuf livres de Varron connus sous le titre de i.ibri disciplinarum, dedies a i^l. C. Riifus. Aulii- Oelle (1. X, 101) cite un fragment. duliv. v : « Kt " Pompce se montra tiniide, lorsque, pour ue niettre ai tertium . ni //••)7/f; consul . il supprima les der- « uicres lettres. >' Cette piirasc se rapporte evidem- inent a rerection du tlie;itre de Ponipee. Cn. Poni- pee, qui avait ete elu le troisieme , se trouva , par le fait , etre le seul coiisul , les deux autres ayant etii condamnes pour cause de briguc. Cette elecliou eut lieuenran de UomeG!)9. D'un autrecote.on voit dans les Comnientaires de Cesar {Bell. civ.) que M. Rufus, partisau de Poinpeo , et Tuu des hoinmes les plus instruits de son temps daus tout ce qui concernait rantiquite, fut tue eu 70G ; d'ou il resulte que les 19 livres Disciplinaruiii , adresses a ce M. Rufus, furent coiuposes entrc les annees 699 et 706 de la fondation de Ronie. Arnobius, en parlaut de Touvrage Degente populi romani, dit que. Varron avait emhrasse un espace de deux mille aunees, depuis le deluge de Deuca- lion et Pyrrha , jiisqu'au consulat d'Hirtius et de Pansa ; ce qui Oil supposer que cet ouvrage avait deja cte publie en i'au 710 de Rome. Les livres Siir la vie ei les usage^ du peuple ro- main, dedies a Poniponius Atticus, paraissentavoir ete ecrits en Fau 704 , epoque de la mort de Tora- teur Hortensius. Pline (1. xiv, 17) fait parler ainsi Varron : « Hortensius laisse a son lieritier plus de « dix niille amphores de viu. » Nonius dit que ee passage est extrait du livre iii. II en cite uu autre diiliv. IV, a Poccasiou du \erbeobstrigiltare. « Lors- « queCurion imita cetexeinple, il disait a ses amis, « pour les empecher d"iusister, qu'il s'opposerait a « ce qu'on lui decernat le triomphe, et qu"il aiinait « mieux u'etre pns consul uiie seconde fois. » Ceci se rapporte a Tauuee 703 de Pionie. Nouius cite encore un passage tire du liv. iv, oti il est (|uestioc du mot coerum, a Toccasion des ordres secrets donncs par les consuls a T. Ampius, et auxquels Cic(;ron fait aUusion daus ?a lettre a Atti- cus (VIII, 2). Or cette lettie a ete ecrite en Tan 704 deRome. Enfin nous trouvonsdans Kouiusuneder- nierecitatiouextraite duuKjine livre,oiiil estditque Cesar, ne voulant pas laisser en Espagne le corps de troupes qui formait sa ri^serve, revint sur ses pns pour envelopper Pompee, et le presser des deiix c6t<5s. n est evident que ca fait remonte a l'an "05. Les livres Sur la vie et les usages du peuple romain ont douc ete compos(?s entre les annees 703 et 70.5, comme nous veuonsde le dire tout a riieure. Appien (BcU. cii\, iv, 47) parle d'un Varron qui fut niis au nombrc des citoyens proscrits par les triumvirs, apres la mort de Cesar. llaurait mcme ete massacre eu preseuce d'Autoiue. Mais on ne peut rien affirmer a ce sujet. II y avait plusieurs Varron a Rome du temps des proscriptions ; el peut-t"tre le passage d'Appien, et celui de Velli^ius Pntercu- lus, qui rapporte le meine fait, s'appliqucnt-ils ij un deceux-la plulot qu"a uotre Varron. Pliue (I. XXXV, 46) dit quelques inots dela mort de Varron. « Varron, dit-il, voulut etre euseveli a « la maniere pytliagoricienne, e'est-a-dire dans des " feuilles de inyrte et d'olivJer uoir. » Valere Maxi- me en parle aussi a propos dc ses uombreux ouvra- ges. « "r. Varron , dit-il , peut etre cite comnie exem- « ple d'uDe vie aussi lougue que bieu reuiplie. 1' NOTICE SUR VARRON. « vteut pres d'un siecle, sans cesser un instant de inin8e totidem , sed illos xik Deos, qiii maxime agricolarum duces sunt. Primum, qui omnes fructus agricultur;e cajlo et terra contiueut , lovem , et Tellurem. Il;ique quod ii parentes magni dicuntur, lup- piter, pater appellatur, Tellus., terra mater. Sccundo So- lem et l.unani , quorum lempora observantur, ciini qua;- daii) .serunturct condiinfur. Terlio Cererem et Liberum, (p;od liorum fructii.» maxinie necessarii ad victum. Ab liis enim cibus et polio venit e fundo. Quarto Robigum ac Floram , quibus propilils, neque robigo frumenta atqiie aibores corrumpit, neque non teinpestive florent. Itaqin' publicae Robigo feria! robigaria; Flor» ludi floralia insli- tiiti. Itein adveneror Minervam et Venerem, quaruiii uiiins procuiatlo oliveti allerius liortorum ; qiio nomiiie VAl\RO-\. rusdca vinalia. Enfln j'aclrcss{?rai nies pricres a ]a.deesse Lijmpiia etaudieu Bonus Eventws : cm- de meme que sans Teau toute vegetation cst che- tive et miserable, de menie sans le bon siic- ces point de ciiiture qui vienue a bien. Maintenant que j"ai iuvoque toutcs ces divinites , je vais te faire part d'entretiens quej'eus dernierement sur i'ai!;riculture, et qui contienncnt tout l"enseigne- ment pratique dont tu peux avoir besoin. En cas d'insuffisance, jindiquerai lesouvrages taut grecs que latins auxquels tu pourrais avoir re- cours. Les auteurs grecs qui out traite incidem- ment de diverses parties de Tagriculture sont au r.ombre de plus de einquante. Voiei ceux que tu pourras, dans roccasion, consulter avec fruit : llieron de Sicile et Attalus Philometor; parmi les philosophes, nemocrite le physicien , Xeno- phon, disciple dc Socrate, et les pci-ipateticiens Aristote et Theophraste; Architas |e pythago- ricien; ainsi qu'Ampliilochus d'Athenes, Anaxi- polis de Thase, Apoliodorus de Lemnos, Aris- tophane de Mallus, Antigonus de Cyme, Aga- thocle de Cbio, Apollonius de Pcrgame, Aristandre d'Athenes, Bacchius de Milet, Bion de Solos, Chereste et Chereas d"Athenes, Dio- dore de Prieune, Dion de Coloplion, Deophanc deNicee,Epigene de Rhodes, Evagon de Thase; les deux Euphronius, celui d'Athenes et celui d'Amphipolis, Hcgesias de Maronea , deux Me- nandre, Tun de Brienne et Tautre d'HAI1110.\. trai furaniiniliiis. Agiius, Tu , iiiqiiit, liiiicen noii soliiiii adimis doinino pecus, sed ctiam servis peculiiiin.qiiilni;. doniiui (lanl, nt pascant, atqiie eliain leges colonii as lollis, in qiiibiis scribimiis, Colonns lu agro surciilario ne capra iiatum pascat : quas eliam aslrologia in ca;lum recepit, nou longe ab Tauro.Cui Fundanius, Vide, inquit, Agri , ne istuc sil ab lioc, cnm in legibiis ctiam scribatiir, pecns qiioddam. Qiiaedam enim peciides cultura> suhI iiiiniica' . ac veneno, ut istit, quas dixisti,capra!. Ex enini iiiiinia novclla sala carpendo corriinipiint, iiuii mininium vilcs, alqiie oleas. Itaque proplerea iii.^lilMliMiiilivirsadecausa, nt ex caprino geneie ad alii dci aiain liostia addiicerelnr. ail alii nim sacrificaretur, cuin ab eodeni odio alter vidcn' nnlli.l, alter eliam videre pcreuntem vellet. Sic faclnm , ut IJbcro palri lepeiiori vilis liirci immolarentur, pi oinde ut capile (iaient p()cn;(s; contra, nt Minerva; ra|iriiii gc- ncris niliil immolarent , proiiter oleam , qiiod eani , qiiain j.iseiit, lleri dicunt slerilem : ejiis enim salivam csse fiiictuis venenum. Iloc noinine etiam Atlienis in aicem non inigi, praiterquani scmelad necessariiimsacrificinm, ne ailior olea, qua:" priinum dicitiir ibi nala, a rapra tangi possit. \ec iilla', inyifH/H, pcciides agriculliiia- siinl priipri;p, nisi qiia' agrum opere, (p'0 rnllior sil, ad. 6C YAr.aoN champs fcililes; et ce sont ceux qifon attelle d. la chaiTue. S'il en est ainsi , dit Asrasius, conmieiit une terre se passerait-elle dc bestinux , puisi|ue rengrais, cct clement si esseutiel de tonte ciiltu- re , ce sont les bestiaux qui le produisent? Alors, ilit Agrius, il faut admcttre aussi qu'un troupeau d'esclaves fait particde rexploitation agricoie. si )'on juge a propos d'en entretenir un jiour ie meme motif. Vous errez en ce que vous dites : Ccs troupcaux peuvent etre ntiles; clone il faut avoirdestroupeaux.Cen'estpasunecoiisw|uence. Avecee raisonnement ou arriverait a encombrer une metairie des professions les plus etrangeres au travail deschamps, de tisserands, d'ouvriers en draps, et autres. Kii bien, dit Sciofa, sepa- lons de ragriculture proprement dile le noiinis- sage des bestiaux. Quelle distinction faut-il faire encore? Irons-nous, repris-je alors,imiter les deux Saserna, etdiscuter, commeils Tont fait dans leurs livies, si rartdupotier n'apaspiusd'analogit' que ia science des mines avec ragrieulture? Sans contredit la mati^re vient dii sol, mais n'est pas pluspourccladu ressort dei'agriculture (|uc iiele sont les carriereset les sablonniores. Cen'estpas que si tel fonds de culture peut admettre concur- rcmraent ce genre d'e\pIoitation , je pri-tende qu'il faille rexelure, et negliger le profit qu'on peut en tirer. Sans doute si , dans un fonds qui avoisine une grande route, il se trouve un em- placement propiee a la receptinn des \oyagcurs, on fera bien d'y construire une nuberge. Mais ce genre d'entreprise, qucls (iu'en soient les benefices, ne saurait etre considere comme du domalne de Tagriculture. Car, dans les profits qu'on peut tirer directementou indirectemeut de saterre, il n'y a de vraiment agricole que ce qui est proriuit d'cnsemencemciit. Stolon m'in- terrompit. Vous(*tes jaloux de ce grand auteur, dit-il. Cc n'cst <|uc par esprit de eritique que vous rattaqupz a reiidroit dcs poteries. II a dit ail- leurs(i'pxcellentes choses qui reiitrent certaine- raent dans notre sujet, et dont vous ne parlez pas, afin de n'(^tre pas obligt' d'en faire Teloge. Cettc saillie fit sourire Serofa, qui connaissalt fouvra^ie et ne restimnit guere; raais Agrasius, qui enju- genit diffi^remracnf , croyant aussi le connaltre , demanda a Stolon ce qu'il en pcnsait. Voici,dit Stolon , la recette que donne cet auteur pour dc- truire les punaises : « Faites infuserdans de Teau " un coneombre sauvage. Partout oii vous repan- « drez de cette eau, ies punaises n'approcheront '• point. » Ou bien cncore : « Frottez votre lit avec du « fielde bceufd(ilay(idans du vinaigre. » Fbbien , dit alors Fuiidanius s'adressant a Scrofa, voila pourtantqui toucheji ragriculture. Oui, dit Scro- fa, autant que son onguent epilatoire : '■ Prenez « une grenouillejaune; faites-Iabouillir dans l'eau << jusqu'a rt^duction des deu\ tiers, et frottez-vous « avec le residu. » Moi, repris-je, je citerais plus volontiers le passage qui traite de 1'incommodite dont est allligii Fundanius. II souffre dcs picds au poiiit que la douleur lui fait rider le front. Vite la citation, s'(;criaFundanius. Jaimc mieux apprendre a gu(?rir mes pieds qu'a planter dcs pieds de poiiTC. Quant a cela , dit Stolon en sou- riant, je me fais fort de vous communiquer la fornuile telle que rauteur fa depos^^e daus son livre, et que je Tai entendue lire par Torquenna. II faut d'abord que le malade, sitot qu'il com- mence a sentir des douleurs aux picds, pense a celui qui doit operer sa guerison. Eb bien, reprit Fundanius, je pense h vous; guerissez nica juvare , ut eai, qna; junrlt-c aiaic possnnl. Asrasius, si istuc itaesl, inqiiit, qnomodo peo.us lemoveri potesl ab agro, cum sferc.us, qnod iilniimum piodest, giefies pe- comm ministrenl? Sic, inqnit A^rius , venalinm gieges (liceinus agticultniam esse, si piopter islam rera liaben- (Jum statuerimus. Sed erior ln'iic, quod pecus in agro esse potesl , et fi licfus in agio fc.iie. Quod iion sequen- diim. Nam sic etiani les alia; di\ ers;E ab agro eriint assii- nienilffi ; nt si liabeas plnres in fnndo lexfores , alqiio ins- tilulos liisfonas, sic alios aifiliccs. Sciofa, Dijnnsamus igitur, iiKinit, pastionem a ciilfnia, el si qiiis qiiid vnlt aliud. Anne ego, inquam, seqiiar Sasernarum palris et lilii libros? ac niagis pnfein pcrlineie, figlinas queinad- jnodnm exeiccri opoiteat, quam aigenti fodinas, anl alia tt alia metalla, qute sine dubio in aliqno agio fiuiil.' Sed ut neque lapieidina;, neque aienarice ad agriculliiram pertinenl, sic figlinse. Neqiie idco non iu quo a^ro ido- ne^c possunt esse, [non] exercendic , atque ex eis capinndi fruclus : ut etiam si ager secuiidum viam, et opporlu- jius viatoribiis locus, sedificandae tabernai diversoria;, qua; tainen quanivis sinl frucluosa;, niliilo nia!;is siint agricnlturx partes. Non enim si qiiis pioplcr asnmi aiit etiam in agro profeclus domino, agiicultura; an cplifm referre debot, sed id niodo, qiiod ex salione ferra sit na- tnm ad friiendum. Snscipit Sfolo,Tu, inquit, invides fanto scriptori, et obstriglllandi causa figlinas reprehen- dis, cum pra'clara qua;dam , ne laudes, pia;termillas, qna; ad agricultuiam vehementer perlineant. Cum subii- sisset Scrofa, quod non ignorabat libros, et despiciebal , et Agrasius se scire inodo pntaiel, ac Sfolonem logassel , ut diceiet, coppil : Scribit cimices quemadmodum interlici oporleat liis verbis. CHCumeiem anguinum condito lii aquam , eamque infiindifo qiio voles, nulli accedent. Vcl fel bubulnm cum aceto niixtum , ungnito lectum. Funda- nius aspicit ad Scrofam, El, tamen veriim dicit, inqiiit, hic, nt lioc scripserit in agricultura? Ille, Tam iiercle quam lioc si quemglabrum facere velis, quod jiibet la- nam luridam conjicere in aipiam, usqne qiio ad terliam partem decoxeris, eoque ungiiere corpns. Ego qnod magis, inquam, pertineat ad Fundanii valetudinem, et in eu lihro est, salius dicam : nain hnjusre pedes solent doleie, ct iii fronte conlrahere rugas. Dic sodes, inquit Fiindanius ■ nani malo de mcis pedibus audire, qnam queniadniodnm pedes betaceos seri oporteat. Stolo subridens, Dicam, iii- qult,eisdem, qnibusille verhis scripsil, vel Tar<|ncni!iu!i audivi. Cum Uomini pedesdolereca'pissent, qui lui iiie- DK LAGRICULTUiin:, LIV. \. pieds. Ecouteziioiic, contiiiua Stulou : « Quo la terre garde la nialadie , et que la saiite leste ici ! » II nous recommaude de dire a jeun ces paroles trois fois ncuf fois , dc touclicr la tcrre , et de era- cher en mcme temps. Vous trouvercz encore , re- prisje, daus le li vrc des Saserua beaucou p d'autrcs secrcts miraculeu.x egalcincnt etrangers a Tagri- eulture , et qu'il faut laisser oii iis sont. D'ailleurs, ajoutai-je, de semblables digressions se ren- contrent dans beaucoup dautcurs. Lc tiaitc d'a- griculture deCaton lui-meme cn fouimiUe. On y trouve entreautresdcs procedespour faire lapla- centa, pour nppreter le libum, pour saler les jnmbons. Vous oubliez, dit Agrius, un article important : ■• Voulezvous, dit Caton, boiiebcau- « coup et manger encore davantage ? A valez avant " de vous mettreatableduchoucru, niaccic daiis '■ du vinaigre, et prencz-cnciiiq fcuilles ciicore « apres le repas. « III. Nousvenons, dit Agrius, d'ccarter de Ta- griculture tout ee qui lui est ctrauger : il nous reste a parler de ee qui forme le domaine dc la scieuee. Qu'cst-ce (|ue Tagriculturc ? Est-ce un art? et si c'est un art , quel est son principe et sa fin? Stolon se touriiaut vers Scrofa, Ccst a vous, notre supericur atous en rang, en agc et en lumieres, a nousresoudre ees diver.ses qiics- tions. Scrofa, saus se faire prier, s'exprima aiiisi : L'agriculture est un art, ct un artaussi grand qu'ii est necessaire. II nous apprcnd qucl sol est pro- pice a telle semence, qucls travaux sa culture exige , et quelles qualitcs de tcrroir promettent des recoltes abondantes et continucs. IV. Les elcments de cet art sont les memes dont Ennius a dit qu'ils eonstituent le monde : Teau, ininisset , e\ mederi posse. Ego tiii meniini , medere meis pedlbllS. TEKUA l'ESTCM TENETO. S.\U S 1110. r.lANr.TO [ilt meis pedibus.] Uoc. ter novies canlan! jiibet , tenain tan- geie, despuere, jeiunum caiitare. Multa, !)i(/HO»i, ilem alia miiaciila apud Saseinas invenies, qiicC omiiia sunt diversa ab agiicullura, et ideo lepudianda. Quasi veio, inqxium, non apiid casteros quoque sciiplores talia repe- riantui'. An non in magni illiiis Calonis lihio , qui de agri- culliira est editiis , scripla siiiil peruiulta similia ? ut lisc , qiiemadmodum placentam lacere opoiteat , qiio pacto li- liuni, qua ratione pernas salire. llliid non dicis, inquit .Agrius. Quod sciibit, Si velis in convivio miillum bibeie, cu^iiareqiie libenler, anle esse opoi tet brassitam crudam cx acelo, et post aliqua folia. III. Igitiir, inqiiil .\grasiiis , qiioe dijungenda essent a ciillura ciijusmodi siiit, qiioniam discretnin, de iis rebus dicendiim, quic in scienli.i sint. Ecquis in colendo nos doret aissit an quid aliud,et aquibus caiceiibusdeciirrat ad metas. Stolo cum aspexissel Sciofam, Tu , inqiiit, et a>tatH , et lionore, et scientia qiiod prnostas, dicere debes. Ille iwn gravaUis , Primum, inquit, non modo est ais, sed eliain nece.ssaria ac magna. Eaqiie est scieniia, quae docet, qu.-e sint in (pioquo agin seruiida ac faciiinda, qiireque lena niaximos per|ietuo leddat friictiis. IV. Ejiisprincipiasunt cadeni, qiis inundi esse Enniiis ia terrc, l"air, ct le fcii. Avant donc dc condcr vos semeuces a la terre, il importe d'etudier ccs differents elemcnts, source premiere de toutc. production. Cest de cette connaissance que de- vront partir les agrieulteurs pour conduire lcurs travaux au double but d'elre utile et de plaire : rnnsolide, fautreagreribie. M:iis ausolideestdur laprefcrcuee sur ce qui est de pur agremeut. II peut resulter toutefois de la meme disposition, qu'unetcrregagnea ia fois on aspectet en produit ; qu'elle soifde meillcure defaite et augmeutc dc valcujTcelle. Del)clleslignesd'oliviers,parexcm- ple, oud'autres arbres a fruit, auront cct avan- tage. A cgalite de valcurentre dcux objets, qni n'aime mieux payer plus chcr celui qui flatte la vue? Sous lerapport d'utilite, prefercz le fonds dc terre lc plus salubre;car, sanssalubrite, pnint dc recoiteassuree. Daus un sol malsain, si fcilile qu'ilsoit, lefruit du travail,achaqueinstant,poiit clrc detruit par des flcaux de tout genre. La ou Ton a sans cesse tn coiiiptcr avee le trepas , il s'a- git , pour le cultivateur, non de recucillir, niai.'; de vivre. Aiusi, dans toute eontree malsaiue la culture n'est en quelque sorte qu'un jcu de ha- sard, aiiqucl le proprietaire risque sa vieetsa fortune. La science toutcfois pcut attcnuer lc nial ; car, snns avoir d'action directesur rinsalubrite, doiil lcseonditionsresidentdanslesol et 1'almospbcrc, et proeedent de la natiire , nous y pouvoiis beau- coup cepeiidant. On parvient par uneattention iutelligcnte a en allcnuer leseffcts. Les infUien- ccs malignes ou du sol ou des eaux, les miasmes fetides qui s'exhalent encertaines localites, Tex- position a uu solcil trop ardent ou a des vents sciibit, aqua,teria,anima,et sol. Htccenim cognosciiiida prius, qiiam jacias Eemiua , quod initium fructuuiii oritur. Ilinc prorecli agricola? ad diias nietas diiigeie debent, ad utilitatem el voinplatem. Ulilitas qu;riit IVucliim, voluptas delectalionem. Piioies partcs agit,quod utile est , quani quod delectal. Nec non ea quiE faciuut [oultura] lionestio- rem agruni , pleraque non solum fiuctuosiorem eiindem laciunt; iit cuui in ordinem sunt cousita arbusla atque olivela, sed eliam vendibilloreni , atqueadjiciuutad fundi pi etium. Neuio enim eadein utilitatc non farmosius quotl est, emeie niavnlt pluiis, quam si est friictuosus turpis. Ulilissimusaulem is ager qiii saliibrior est, qnani alii, quod ibi fructiis certns. Contia quod in pe.stilenli qiiamvis in feraci agrocalamilas coloiium ad fructusperveniie nou palitur. Etenim ubi latio ciim orco babetur, ibi non modn fiiictus esl inceitus, sed eliain colentium vita. Quaie iibi salubritasnonest, cullura nonalind esl, alquealeadomi- ni vita?, ac rei familiaris. Nec li.tc non deminiiitiir scien- lia. Ila eiiiin salubrifas, quie duclliir e cielo ac terra, non est in nostra potestale , .sed in naluia; , ut tamen iniilliim sit in nobis ; quod graviora quic sunl , ea diligentia leviora facere possumiis. Elenim si propter teirain anl aquam , odoiemve, qiiem aliqiio loco eruclal, peslilenlinr est fuiidiis, ant piopter ca"!! regionem ajjer calidior sit, aiit venl:i.<; non bonus (let : hacc vitia emendari solont doiiiiin 68 VARRON. conlraiics, tous ces inconvenients se corrigent p;ir des depenses bien entenduos. On \'oit de quelle importance est la iiosition topogr;ipiilqiie des bStiments d'expIoitalion , leur etendue, et rexpositiou de leurs ouvertiues, portes, porti- ques et fcnetres. N'a-t-on pas vii la science dHippocrate, dans un temps de peste , preserver de la conlagion non-seulement une raaison, des cliamps, mais des villes entieres? Mais ou vais-je chercher le temoignage d'Hippoi'rate? N"avons- nous pas ici notre ami Vairou, qui, lorsqiie Tar- nice et la flotte se trouvaieiit a Corcyre , et que toutes les maisons regorgeaient de malades et de morts, (it percer de nouvelles fenetres pour donner passage au vent du uord, murcr les an- ciennes qui laissaientpeiietrer i'air infecte, pra- tiquer de nouvelles portes, et qui, par mille autres soins de ce genre, parviut i\ raraener ses compa- gnons sainset saufs dans leur patrie? V. Wous avoiis determine les principes de Ta- griculture et son but : il nous rcste a exarainer les differentes parties dont sa science se compose. Quanta moi, dit Agrius, je suppose que lenombre doiten etre infini, quandje voiscette multitudede livrcsque Theophraste a composes sous les titres iVhistoire des planie.s etdescauses de \nvegcta- tion en ^e^em/. Amonavis,repritStolou, ces li- vresconvienneutbienmoinsaux hommesqui cul- tivent la terre qn'a ceux qui fiequentent les eco- les des philosophes. Ce qui ne vevit pas dire que les uns et les autresue pnissent y rencontrer des enseignements utiles. Quoi qu'il ensoit, veuillez nousexpliquer vous-meme les differeutes parties de ragriculture. Elle en comprend, ditSciofa, quatre principales. Elles consistent a bien con- naitre : la preraierc, le fonds a exploiter, la na- ture du sol et ses elements constitulifs; la se- conde, le personnel et le materiel necessaircs a son exploitation ; la troisieme, les facons quc le terr;\in exige ; la qnatrieme enfin , quelles epo- qucs de rannee conviennent a chaeune d'elles. Chaeune de cesquntre parties se subdivise elle- raeme aumoins en deux autres. Les deux subdi- visions de la premiere ont pour objet, Tune la terre elle-raeme , et Tautre les b;Uiments et jes etables. La seconde partie principale, quiembrasse tout Teffectif d'un fonds de culture, a egalement deux subdivisions, dont la premiere comprend les travaillenrs, et la seconde les instrumeiits aratoi- res. La troisieme partie principale, qui a pourob- jet la direetion des travaux, renferme d'une part lesoperationspreparaloires, et,derautre, lechoix des lieux ou Ton doit les executer. La quatrieme partie, qui traite desdifferentes epoquesde Tan- nee, comprend, dans sa premiere subdivision, fout ce qui a rapport & la revolution annuelle du soleil et au cours mensuel de la lune. Je com- roenccrai par parler de ces quatre partiesprinci- pales; puis je traiterai avec plus de detait les huit subdivisions. VL En considerant un fonds sous le rapport du sol, nous avousaexaminer quatrepoints piinci- paux, savoir la configuration duterrain, sa qua- lite, retenduede lapropriete.etquHlleschancesde securiteelle offre par elle-raeme. Un terrain doit sa configuratiou a la nature , qui fa bien ou mal dispose , ou a la main de rhorame , qui Ta trans- f6rme, pour la culture en bieu ou en mal. Parlons d'abord de la configuration naturelle. Nous recon- naissons rrois genres de terrains simples : celui des plaines, celui des eollines, et cclui des mon- tagnes; des mixles, qui se combinent de deux deces genresoudcs trois ensemble. Onen trouve de frequents excmples. 11 y a pour ehacun des scienlia ac siimplu; qiioJ permagni interest, ubi sinl positae villa;, qiianta! sint, quo speclentporticibus , ostiis ac feneslris. An non ilie Hippocrates meclicus in magna pestilenlia non ununi agrum seil muUa oppida scienlia servavit? Sed quid ego illiim voco ad testimonium? Non hic Varro nosler, cum Corcyrce esset exercitus ac classis, et omnes doinus lepleloe esseiit a^grotis ac funeribus, inimisso fenestris iiovis aquilone , et obstructis pestilenti- bus, januaqiie permutata, ca^teraque ejns generis dili- gentia, suos comitesac familiam incolumes reduxit? V. Sed qiiuniam agriciiltiirse, quod esset initium et (inis dixi , relinqiiitur quot parles ea disfiplina liabeal , ut sit videndum. Equidem innumerabiles niilii videntur, inqiiit Agrius.cum legolibros Thcoplirasticoniplures, quiinscri- biintur, "IiuTiov Idropia;, et alteri - dain liiiiit satioiiiim , quod segetes meliores exlstlinantiir esse campestres, vineoecollina:, silv.e monlana' : plcrun- qiiebilierna iis es.si' meliora , qiii colunl eampestrla , qiiod tiinc prata ibi lieibosa, putalio arliorum loleraltilior. Contra aestlva montana bis loiis commodiora, quod llii lum elpaluiliiiii multiiin, qiiod iii campls aret : ac cultiira arboriim aptior, qiiod lum illic filgidior aer. Campester locus is nielior, qiii lotus «■quabiliter in unam paiteni vergil, quam Is qui est ad libellamsequus, quod is, cum aqua; non liabeal dc^lapsimi , ficri solel uliginosus. lio ina- gis sl quls est Ina^ipiabilis, o.o deterior, qiiod (it propler lacunas aquosiis. Iliec atqiic bujuscemoditria fastigiaagri ad colendum disparlllter liabent momentiim. VII. Slolo , Quod ad liauc formam naturalem pertinet , de co nou incommode Cato videtur diccre, ciim scribil optimum agrum esse, qul snbradlce montis sltus slt, et spcclet ad merldianam c.Tli partem. Siibjicit Scrofa , De formae cultura lioc dic.o, quae specle flant venusllora, sc- qiil , iit inajore quoque fructu siut : ul qiii babent arbiista, si sala sunt in quinciincem propler ordines , atqiie intei- valla modica. Ilaquc majores nostri ex arvo a^qiie magiio, sed male consilo, et minus multiim,el miiiiis liomiiu facicbaiit vinum ct frumentum, quod qiia; siio qiiidque Idio snnl posita , ea miuus loci oci up.iiil , et mlnus oflicit alliid alli ab solc ac luna, et veiilo. Hoc llcel conjpcliira vidcre cx aliquot rebns, ul niiccs Inlcgras, qnas iino mi- dio coinprchendcre possis , quod piitamina siio loco qii.i- VARr.o:v. (lument aligiies, eii scront plus accessibles ii l'action du soleil et de la lune , vous donneront plusde raisins ou d'olives, qui viendront nncux a maturite; doul)le resultat entrainnnt ccs dcux i-onsequences, meilleure recolte d'huile et de \in, augmentation de profit. ISous voici arrives a la seconde partie, quitraite desindicationsau.x- quelles on reconnait qu^une terre cst bonne ott mnuvaise. Ccst en effet de In qualitc de la terre que depend le choix des fruits qu'on peut y se- raer et recueillir, et le «ienre de cuUure qui lui est appliquable. Le meme sol ne convient point egalement a toutes sortes de productions. Celui- ci est spccialement propre a la \iune; celui-la au ble;et tel, atellcautre production. Cest ce qui fait sans doute qu"il y a dans Tile de Crete , pres de Cortynia, un platane qui, meme en hiver, ne se dcpouillepoint de ses fcuilles. Thcophraste en mentionne un pareil dans rile dc Cypre. II y a aussi devant la ville de Sybaris, que Ton ap- pelle aujourd'hui Thurium, un chene qui offre le meme phcnomene. IXous voyons eniin , dans lescampagnes d'Elephantine, des figuiers etdes vignes qui ne s'cffcuillent jamnis. Cest encore par la nifime raison que beaucoup d'arbres por- fent dcs fruits deux lois pnr an , comme les vi- gnes de Smyrne pres la mcr, et lcs pommiers dans les cbamps de Consentinum. Autre preuve de cette observation. La cultuie donne en meil- leure qualite les fruits que la natiire snuvage produit en plus grandc abondance. On peut citcr encore les plantes qui ne pcuvcnt vivre que dans un terrnin aqueux, oumeme au milieu de rcau. Encore nevicnnent-ellespas indistinctementdans toute espece d'enu, puiscjue les unes rcussissent mieux dans les laes, comme ies roseaux daos le pays de Reate; les nutres en eau courante, eommc les aunes d'Epirc; d"autres enfm dans la mcr , comme les S([uilles et les palmiers, au dire de Theophraste. Quand j"ctnis a la tetc de rnrmee, j'ai vu dans lintcricur de la Gaule Transalpine, pres du Rhin , dcs contrccs ou il ne croit ni vi- gnes , ni olivicrs, ni pommiers; ou Foii em- ploie une sorte dc craie blanche pour fumer la terre; et oiz les habitants, au lieu de sel marin ou fossile, se servaicnt de chnrbons sales, qu'ils obtenaient de la combustion de certains bois. Stolon pritnlors la pnrolc, ctdit : Caton, cn exa- ininant rune apres lautre les differentcs espe- ces de terres , les echelonne suivant lcur qualitc , ct les divise en neuf elasscs. Dans la preniicre , il met les terres a vignes, qui rnpportent avec abondance uu vin de bonne qunlite ; dnns la Geconde , ies terres de jnrdin d'unc irrigation facile ; dans la troisieme, les terrains propres aux saules; dans la quatricme, les terrcs qui conviennent aux plants d'oIivieis. Dans la cin- quieme classe siint les prairies; daiis la sixieme, les terres a ble ; dans la septieme , les bois eii eoupe reglee; dnns la huitieme, les vergers ; daiis la ncuvieme enlin , les terres ou Ton recolte le gland. Je sals bien, dit Scrofa , que Caton a ccrit eela; niais ce n"est pas Fnvis de tout le monde. II en cst qui mettent les bonnes prniries en premi6re ligne ; et je suis de ce nombre. Nos peres les appclnient parata, et non prata a cause de leur production spontance. Cesar Vopiscus , en plaidant un jour devant les ccnseurs, cita la campagnc de Rosea comniela nourriciere de 1"!- talie. L"cchalas qu'on y oubliait la vcille , di- snitil.nese retrouvait pkis le lendemain; [lar- ce que rherbe Tavait recouvert entiereraent. VIII. Les vignobles ont des adversaires qui pretendent que 'es frais de culture absorbent le qiie liabct natiira composita, ciini eastlcni si fregeris, vi\ sesqiiiniodio concipere possis. Piaeteiea ipia; arbores in ordinenVsalae sunt, cas aeqnaliililer ex oninibiis parlibns sol ac luna coquiiiit. Qno fit , iit iiva; et olea; plures nascan- tur, et ut celerius coqiiaistur; quas les duas sequuntur alteia illa diio, ut pliis reddant raiisti ct olei , et pretii pluris. Sequitur secundum illud, quali leria soluiii sit fundi, a qua parte vel maxiine bonus aut non bonus appellatnr. Itefert enim, qua,' les in eo seii nascique, et ciijusmodi possint. Non enim eadcm omnia in eodem asro recle possunt. Nam ut alius estad vilemapposilus, alius ad frunientum, sic de cfftciis aliiis ad ali;im rcm. Itaqne Crefa; .ad Coityniam dicilur platanus esse, quae folia hienie non aniittat. Iteinqiie in Cypro, ut Tbeopliia- stus ait , una. Itcm .Sybari, qui niinc Tliurii dicuulnr, quercus .siniili esse natiira, qua? est in o[)pidi consiwctu. Item contia atqiic apiid nos fieri ad Elepbantinen , ut nc- que liciis neqiie vitcs amittant folia. Piopler eandeni causani niiilta sunt bifera, ut vites apud maie Sniyrn?e : niahis bifeia, ut in agro Consentino. Idem osleiidit,quod in locis feris plura ferunt: in iis qna; suntculla, lucliora. Eadem de causa sunl , (|na! iiun possunt vivere iiisi iii loco aquoso, aut etiam aqua. £t id discriniinalim , iit alia iu lacubus, ut arundines in Reatino; alia in lUimiiiibus, iit in Epeiro aibores aliii; alia in inaii, ut scribit Tbeo- phrastus, palmas et squillas. In Gallia transalpina inlus ad Rlienum, cum cxercitum duceiem, aliquot regiones accessi , ubi ncc vitis nec olea necponia nascercntiir; ubi agros stercoraient candida fossicia crcta : sibi salem nec fossicium , nec marilinium baberenl , sed cx quibnsdara 11- gnis combustis carbonibiis salsis pro eo utcienlnr. Stolo, Calo quidein , inquit , giadatini pia^iionens , alium alio agi um melioreni dicit es.se in novein discriminibus , quod sit piimus, iibi vinca? possint esse bono vino et inullo; scciindus, ubi liortus irriguus; tertius, ubi salicta; qiiar- tus, iibi oliveta; qiiintiis,ubi pratum; sextus, ubi campus (rumentarius ; sepliraus, ubi caedua silva ; oclavus , ubi aibustum; nonus, ubi glandaiia silva. Scrofa, Sclo, in- quit, scribere illuin. Scd de lioc non consentiimt oinnes, qiiod alii dant iiriinatum bonis pratis, ut ego (juoqiie : a qiio antiqui prata parata appellarunt. C«sar Vopiscus .ledilicius, caiisam cum ageret apnd ceusores, cainpos Roseae Ualia; dixit csse siimen, in quo relicla pciUca |X>s- tiidie non appareiet proptcr herbani. DK L'AGRICULTURE, LIV. I. produit. Lts vignoblesdeqirjlleespece dis-je? cnr il j'eii a plusieiirs. LVspeee rampante, qui n'a pas besoin deehnlns, et qu'on reiicontre en Espagne ; et I'esp6ce t^i baute tige, si commune en Italie, et dont les ceps sont isoles et maiiitonus en direc- tioii verticnlepnr des tvbnlas, ou assujettisensem- l)Io par le baut a raidc de traverses. Cest ce qu'ouappellemarier lavignc. On cmploie comme traverses, ou des perches, ou des rosenux, ou des cordes, ou la vigne elle meme. Le premier de ces moyens est en usage a Falerne ; le second a Arpi- num; le troisierae a Brindes, ct le quatrieme dans la campagne de Milnn. On procede a cctte operation dedeux manieres, par lignes directes, ou par lignes croisees. Cest la plus ordinaire cn Itnlie. Si le maitre de la vigne tire de son proprc fondslamntierequ"il emploiecomma soutien, il n'a plus a redouter la depense. Elle n'est meme qu'insensible, au cns ouilpeut s'approvisionner dans le voisinage. Pour qu'il ait cette matiere a sa disposition, ilsuflit, daus Tun des trois pre- miers cas,quesaproprieteproduise,soitdusaule, soit des roseaux, soit du jonc ou quelque plnnte analogue. Dans lc quatrieme, il fnut des aibustes propres a. servir aux ceps deconducteurs. Dniis la campagne de Milanon sesert a eetefiVt des era bles ; a Canusium, on emploieles figuiers, dont on entrelace les brancbes aux vignes, Quant aux echalas, 11 y en a quatre especes. D'abord ceux ([u'on tire ducoeurde cbene ou de genevrier; ce sont les plus solides et ceux qui servent le mieux. Puis ceux qui proviennent de brancbes faconnccs cn picux ou pcrcbes, qu"ii fnut cboisir de bois com- pact, pour piusdeduree, etqu'on retourne quand rbumiditcde laterreles aponrrisd'un bout,pour lcsenfouirparrautre.il s^enfabriquesubsidiaire- ment d'une troisicme espece avec des roseau^ , quand on manque de materiaux pour jes deux premieres. On prend plusieurs tiges de roseaux , qu"on assujettit ensemble avee un lien d'(5corce d'arbre et qu'on introduit dansdes tubes de terre cuite, pour faire (^couler rbumiditt;. Laquatrieme espece pourrait i!'tre qualifiee d'echalas naturels. Cesontlesarbresquien rontroffiee. Lesrameaux de la vigne, qui selancent de Tun a 1'autre, sont appelesparlesuns traduces^eX pnr les nutre ?■«?«- pi. Ilfeutque lavigne s'elevea hauteurd'hommc, et que les (Jchnlas soient espacijs de maniere a ee qu'un attelage de boeufs puisse labourer dans les intervalles. Cestun vignoblepeu couteux que ce- lui qui , sans exigerdesoutiens , rend Incontenanee d'un acratopbore.Ondistinguedeux sortes de vi- gnes. Lcsgrappesde Tune rampentsurlesol. Cette espece est commune dnns eertains cantons d'Asie , et ies renards y vendnngent autaat que les bom- mes. Lapresenee dessouris est encore unecause de d^chet ; a moins qu'on n'ait le soin de multi- plier lessouricieresdansles vignobles, ainsi que cela se pratique dans rile de Pandataire. Quant a Tautre espece de vignes , on ^loigne de la terre , en lcselevant, les pousscsqui promettcntdu rni- sin. On place a ceteffet,audessousdeces pousscs, a Tendroit oii se 1'orment les grappes, dc pctites branches cu fourcbe de deux pieds de longueur en - viron. Par ce moyen, lessnrinentsainsisoutenus deviennent insensiblement, pour les vendanges a venir,des brancbesnfruit, queTon attacheen con- sequenceauoepnvecunepetiteeorde, ouectautre lien que nos ancetres appelnient cesfus. Dnns les pnys qui produisent cetteespeee de vignes, quand le dernier vendnngeurnmoiitresestalons, lemat- trc prendsoin defaire rentrerchez lui toutesces Vill. Conlia vineam siiiU qui piilent siimptii fruclimi (!i'V()iai(;. Refert, inquain, quod genus vineae sit, qiiod siiiil inulta! species ejus. Alia; enim liumiles ac sine riili- (•is, ul in Hispania : alioe sublimes, ut qure appcllanlur jiigate, ut plerseqiie in Ilalia. Quarum nominaduo, pe- (lamenlaet juga. Quibus slat recta vinea, dicunlur peda- inenla. Qua; transversa juiiguntur, juga : ab eo quoque vincie jugala>. Jugorum genera feie qualiior, perlica, aniiido, resles, viles. Pertica, ul in Falerno; arundo, «t in Aipino; resles , ul in Brnndisino; viles , ul in Mediola- neiisi. Jugationis species dax, una directa, iit in agio Caiiiisino : alteia conipluviata, in longitiidinem el lalilii- dinomjugata, ut in Italia plerjeque. Hsec ubi domo nas- ciinlur,vineanoniuetuitsumplum;ubimullaexpropinqua villa, non valde. Frimum geniis qiiod divi, maxime qusrilsalicta. Sccundum, arundineta. Teitiiim juncela, aiit ejus generis rem aliquam. Quartum arbusta, iibi liaduces po.ssint fieri vitiuni, ut Mediolanenscs faciunt in arbuiibus, quas vocant opulos; Canusini in liarundula- lione in licis. Pedamenlum item fere quatuor gencruin. Ijnum robustum , qiiod optinnim solet afferri iii viiieam e (lucicii ac junipero, et vocaliir ridica. Alterum paliise pcrlica, roclior e diira, quod diulurnior : qiieni ciini inli- miim tcna voluit, putcr evertitur, el fil solum snnuiiiim. Tertiiim quod borum inopia; subsidio misit arunilineliim. Inde enim aliquot colligatas libris demiltuut iu tubulos fictiles cimi fundo pertuso, quos cuspides appellant, (pia liiimor advputicius tiansire possit. Quartum est pedanien- tum nativiim ejiis generis , ubi cx aiboi ibus iii aibores traduclis vitibiis vinea sit : quos tiaduces, qiiidain lum- pos appellant. Vinea; alliludinis modus, longitiido iiomi- nis. Intervalla pedamentorum, qua boves jiincti ararc possint. Ea niiniis sumpluosa vinea , quoe sine jugo mini- strat acratoplioro vinuin. IIiijus generaduo, miinii , iii qiio tcrracubiliapra-bet uvis, ut iii Asia raiiltislocis, qii;p s.Tpe vulpibiis et lioimnibiis fitcommunis. Nec non , si pa- rit liumus miires, luinor fit vindemia : nisi totas viiu-as op- plerismuscipulis.quod in iiisula Paiidataria faciiint. Alle- riimgeniisvineli,iilji ea niodoremovelur a terra vitis, qim^ o.slendit .se alTerre iivain. Sub eam, ubi nascituriiva, siihji. ciiintur circifer bipedales e surculis furcilla; , ne vindemia pereat, ct vindemia facta denique discat pendere in pal- iiiam aut finiiciilo ant viuctu, qiiod aiitiqui vocabant (esliim. Ibi i'i)iiiiiiiir. simiil ac vidit occipilium vindcmia- lorisfiircillas rcdiicil liibernntimi in tecta.ut sine siimptii earum opera aller» niiiio ii'i possit. Hac ronsiK-tiiiliii', iii VARRON. fourchcs, afinde les remettre en ceuvre, sans nou- veaux frais, ranneesuivante. AReateon n'y man- quejamais. Du reste, le mode de culture applique a la vigne depend surtout de la nature du sol. En effet, dans lcs terrains humides il importe d'elever davantage la vigne ; car le jus de la treille, lors- que la grappe se forme et grossit, ce n"est pas de Teau qu'il demande, comme lorsqu'il est dans la coupe, mais dusoleil; et c"cst pour cela que les ceps tendent contiuuellement a grimper apres les arbres. IX. II importe donc,commeje viens dc le dire, de bien connaitre la qualite de la terre , et a quel genrede productionelle est proprcou im- propre. Lemotterreatroisacceptions differentes. uasens general, un seus propre, et un sens mixtc. II esl pris dans le sens general, lorsqu'on dit le globe de la terre, la terre d'ltalie, ou de toute aulre contree ; car alors on comprend dans cettc denomination lapierre, le sable, et les elements divers dont ia terre est composee. Le mot est prisdansle senspropre, lorsqu'on ditla terre d'une maniere absolue, sans qualitication ni epi- thete. Enfln il estpris dans le sens raixte, lors- qu'on parle de la terre comme propi-e a recevoir lessemenees et a les developper. Cest ainsi qu'on dit : une terre argilleuse, une terre pierreuse, ete. Le mot terre, pris dans ce dernier sens , pre- sente une idee non moins complexe que dans le sens geueral, et suppose un meme compose de diverses su'ostances. En effet, tout cet amalgame decorps etrangers que la terre, prise dans le sens general, renfcrme daus son sein, suivant les va- rietes de sa puissance generatrice, pierre, raarbre, raoellon, silex, sable, argile, rubrique, pous- siere , craie , gravier, cliarbon (residu de la com- bustion des racines quand la terre est chauffee par le soleil jusqu'a rincandescence), tout cet amalgame, disje, se retrouve daus ce qu'onap- pelle terre pris dans le sens propre, et la fait qualifierd"argileuse, desablonneuse, etc.,suivant Telement qui domine. Ces differeutes especes de substances conslituent donc autant d'especes de terre, dont chacune comporte au moinstrois de- gres dans son essence. Uu terrain pierreux, par exemple,ou fest excessivement, ou restm6dio- crement, ou nefest presque poiut. Memes dis- tinctionsa faire dans chacune desautresespcces. De plus, chacun de ccs degres de relation est lui- m^mesubdivisibleen trois,puisqu"ony rencontre ou Textreme secheresse, ou Textreme humidit6 ou rhabitude intermediaire, toutes modilica- tions qui n'ont pas une mediocre influencs sur le revenu. Aussi le cullivateur experimente semera plutot du froment que du ble commun dans un terrainhuimide, donnera, sisonterrainest sec, la preference h Torge sur le blc , et confiera indif- ftremraent ["un ou Tautre a un terrain mixte. II est d'autres distinctions a faire, plus subti- les encore que les precedentes. Pour un terraia sablonneux, par excmple, il importe desavoirsi le sable est blanc ou rouge; car le sable blanc ne couvient pas aux pepinieres, qui reussisseut par- faitement dans le sable rouge. II importe encore bcaucoup de classer les terres selon qu'cHes sont grasses ou maigres, ou entre les deux. Autant les grassessontfertiles,autantlcsmaigres les:)nt peu. Dans cesdernieres poiutd"arbres touffus,pointde vignes de rapport, point de paille fournie, point de grosses (igues. Tcmoin les champs de l'upi- nia : onu'y voitqu'arbrescbetifs, que pres arides, et envahis par la raousse. Daus les cantons, au contraire, ou la terre est grasse, comme en Etru- rie, partout de belles recoltes, et belles tous les ans ; des arbres a feuillage ^pais, et de la mousse nuIlepart.Lepartiqu'ontired'une terremoyenne Italia tittinUir Reatini. \ixc ideo vaiielas maxinie , qtiod terra cujusmbdi sit, refeit. XJbi enim natiira Immiita, ibi altlus vitis tollcniia , quod in partu ot allmonio vlnnra non , nt in ealico , quaerit aquam , sed solein. Ilaque i(!eo, ut arbitior, primiim e vinea in arbores ascendit vitis. l.\. Teria, inguam, ciijusmodi sit refert, et ad quain rcin bona, aul non bona sit. La tribus modis dicitur, com- mtini, proprlo, et inixto. Communi, utcuin dicinius or- beni teira!, el terrani Italiam , aut (|iiain aliam. In ea eiiim cl lapis et arena et coctera ejus fjeneiis siint in nominando compreliensa. Altero inododicitur teira proprio noniine, quae nullo alio vocabuK) neque cognomine adjeclo appel- lafur. Tertio modo dicilur tena, qu2e est mixla, in qua seri potest quid et nasci; ut argillosa, aut lapidosa, sic alia; ; cuin in hac species non ininus sint mulla; , quam in illa communi, propter admixlioues, in illa enim, cum sit dissiuiili vi ac potestatc, partes permiilta; , iii qiieis lapis, marinor, rudus, aiena, sabiilo, aigilla, rubiiea, pulvis, rreta, glarea, carbunciilus : [id est, ipia; solc perferve ita lil, iit r.idico'; s.ilnrum combnral] ab iis, quce propiio lioniiiie diiiliu tcii.i, kuui «.'^l adiiiixt demissa in aquam ad usum ap- tior.i ftunt, Cohors exterior erebro operta stramentis ac DE LAGRICULTURE, LIV. I. fcrrae doit avoir deiix fosses h fumier, ou une fosseuniquedivisce endeu.xcompartiments. L'un des cotes est destine a reeevoir le funiier nou- veau que Ton apportera des etables ; et c'est dans fautrc que ron prendra Tancien fumier, pour le porter dans les champs. Plus le fumier est recent, moins jl est bon ; et plus il est macere , meilleur il est pour engraisserles terres. II faudra surtout le garantir du soleil, en rentourant de tous cotes de branches et de feuillages, afin d'empecher que lc soieil n'en retirele suc, qui est le principe de renirrais. Aussi les agriculteurs experimcntes ne negiigent-ils jamais de menager recoulement des eaux, de faeon a entretenir Ihumidite dans ces reserves. II en est meme qui y font deposer lavidange des lieux d'aisance. II faut , en outre, construire un vaste batiment, ou Ton puisse mettre a couvert toute la recoite. Ce iocal , qn'on appelle 7iuhilarium , doit etre voisin de Taire oii Tonbat leble. U doitetred'unedimensionpro- portionnee a reteuduede lapropriete, etnes'ou- vrir que d'un seul cote , qui est celuide Taire. Le deplacement des gerbes de Tun a Tautre en de- vient plus facileet plus prompt en tcmiisde pluie. Les fenetres du nubilnrium devront etre percees rie maniere a laisser Tair y circuler aisement. Lesconstructions, dit Fundanius, influent sans contredit beaucoup sur le rapfiort, quand elles sont coueues suivant rintelligente simpiieite de tios aneetres, plutol que suivant ies idees de luxe d'aujourd'hui. On travaillait aiorsen vue de rutile; on ne songe maintenantqu'asatisfaireauxfantai- sies les plus extravagantes. Alors le proprietaire avait de grands batiments de ferme, et se logeait envillea Tetroit. Ccst generalement le contraire nujourd'hui. A celteepoque, une metairie etait citee quand eile avait de vastes etables,unbon of- fiee,descelliers a vinet a huileproportionnes ala grandeurdufond,avecunplancherinclinevenant aboutir a un reservoir; preeaution d'autant plns necessaire, que la fermentation du vin nouveau brisant souvent les tonneaux d'Espague et meme les futailles d'Italie, le vin se trouvait recueilli dans cette espece de recipient. Cest ainsi que nos ancetres avaient soiii de pourvoir une rae- tairie de tout ce qui repondait aux besoins de la culture. Aujourd'hui,au contraire,on nevisequ'a rendre rbabitation du maitre aussi vaste et aussi elegante que possible. Onrivalise de luxe avec ces villa que les Metellus et les Lucullus ont elevees pour le raalbeur de la republiriuc. De nos jours, le point essentiel est d'exposer au vent frais de rorient les snlles oii Ton prend les repas pendant Tete, et au couchant cellcs ou se tiennent les festins pendnnt Thiver. Nul nesonue a donuer une exposiiion conveuable aux fenetres des celliers a vin et a huile, ainsi que le faisnient nos ancetres; cequi est fort importaut, puisquc levin, rcnferraedans les tonneaux, a besoin de fraicheur, tnndisque rhuiledemande un air plus ehaud. Ajoutons qu'une eollineest, sauf empe- chement , remplacement le plus convenable a retablissement d'une ferme. XIV. Je vais parler niaintenant des clotures qu"il faut eiablir pour lasurete generale ou par- tiellederetnblissement. II yenaquatreespeces: la cloture naturelle, la cloture ehampetre, la cloture militaire, etenfin la eloture artilicielle. Chacune de ces especes peut se subdiviser en plusicurs autres.La premiere espece , fnite de haies vives, s'appelle clflture nnturelle , parce qu'el!e est for- mced'epiucs etde broussailles, et qu'elle a ra- |ialea, occiilcata ipcilibus peciKliini, (itniiiiislra funilo, ex ca qiiod cvelialiir. Secnniliini vlllani duo liabcie oporlet steiquilinia , aiil ununi blfai iani divisum. AUerani eiiini in pailcni fcni oportct e villa novnni fimnm , ex alleia vete- lem tolli iii agruni. Quoil cnim infci tur lecens , miuns bo- num. Id ciiin flacuit, niclius. Nccnon stcrquiliniiim me- linsillud, cnjuslatciactsummum viigisac flonde vindica- Uimab sole. iVon cuini siicum qiiem quarit leria, solem antc cxugere oporlct. Il.ique pcriti qui possinl nteo aqua infliiat, co noniinc Caciunt. Sic cnim maxime reliuetur siicus; in eoquc qiiidam sellas fauMliaricas ponniit. .■Edi- ficium racere oporlet, sub qiiod lci liim tolam fundi sub- jiccrc po.ssis nicsscm, quod vocanl quiilam nnbilarinin. Id seciiDdum arcam raciuiidum , iibi triturus sis fruniciitnin, Diagniludine pro modo fuudi ex uua parti aperliim, et id al) area, quo et in triluiam prorueie facile possis, et .si nnbilare cieperit, inde ut nirsus celeriler rejiccie. Fenes- Iras babere oportel ex ea parli , unde commodissime pcr- llari possit. Fiindauius, Knicluosior, inquit, csl certe fiindus propler a;dilicia , si |iotius ad antiqiioruin diligcn- tiam , quani ad bni nin bixiiriain dirigas .-Edificatiuneni. Illi enim racicbant ad fructuum raliuiiein, lii faciiint ad libi- dinesindomilas. Ilaqiic illoiuni villa'ruslica,'Ciant inajoris quam uibana!, qure nunc sunt pler.Tqiieconlra. lllic laii- dabatiir villa, si babebal culinam rnsticani -bonaui , pia- .sepias laxas, cellam vinariam ct oleariani ad modiini agii aptaut , ct pavimento proclivi in lacnm. Qiiod saqic, iibi conieiet, providebanl. Nunc contra villam iirbanaui qnam maximam ac polilissimam babeant , dant opeiani : accum Metclli ac Luculli villis pessimo publi(;o;edi(icalis ccrlant. Qiio lii laboiant , ul spcctent sua icsliva Iricliuaria ad fiigiis oricnlis, Iilbcrna ad siilcin occidenlcni, piitius (piam , ut antiqui , in qu.am partein cella vlnarla aut olca- rla fcncslras liaberet, cuiii fiuclus in ea vinariiis qiiaMat .ad doliaaiia frigidiorem, Ifa olearia caldioreni. [Iteui vldcie oporlct, si cstcollis, uisiquid impedit, ul ibi polissimum poiiatur villa.] XIV. Nunc deseplis,qiia; tutandi causafundi, aut par- tis liant , dicam. Earum tutelarum genera iv. uuum natii- lale, alterum agreste, teitiiim mililarc, quartiim fabrile. Ilorum unumquodqnespecies babel plures. 1'rlmum iialn- rale sepimentnm viv;E scpls , quod obscri solet virgullis aiil spiiiis, quod lidbct radiccs , ac viatoris pra;lereuntis VARRON. eine cii tcrre. Cest cellc qui rcJoiile le moius que les passauts , par imprudence , n'y raetteut le feu. La seeonde espece est faite de hois coupe. On emploie, a cet effet, des pieux que l'on entre- lace de broussailies, ou que i'on perce de deu\ ou trois trous dans leur epaisseur, pour y fnire pas- ser transversaleraent autant de longues perches. Ou peut egalement construire eette cloture avec des trones d'arbres horizoutaleraent superposes, et assujettis Tun a Tautre. La troisieme espece , appeleeeloture milliaire, consistc eu un fosse avec remblais en terrasse. Le fosse, pour avoir les con- ditious voulues, doit etre assez profond pour con- tenir toutes leseaux des pUiies, ou recevoir celles provenant de la propriete. Le remblai ne forme bonne cloture qu'autant qu'il est pratique en deca du fosse, ou qu'il s'eleve assez haut pour ne pouvoir etre ais^ment franehi. Cette cl6ture cst principalement adaptee aux proprietes rive- raines d'uue grandc route , ou de quelque cours d'eau. On peiit voir dans les environsde Crustu- miiim, non loin de la voie qui conduit aux sali- nes , plus d'un exemple de Temploi du fosse con- jointement avcc le remblai , comrae precaution contre lesdebordements. On appelle murs les reni- blais saus fosses , qui sout cn usagedans la cam- pagne deReate. Laquatrieme et derniere espece, la cloture artifieielle, est en maconnerie, et de quatre sortes de raateiiaux : savoir, de pierres detaille, commea Tusculura; de briques cuites, comrae dans la Gaule; de briques crues, comme dans les champs sabins; enfin de blocs composes de terre et de cailloux jetfe cn raoule, comine en Espagne et daus la plaine de Tarente. XV. A defautde cloturcs, on marqueencore les limitisd'une proprietepar despieds d'arbres; ce qnieviteles querelles dc voisinage , et pre\ ienl lcs proces. Quelques-uns planteut des pins tout au- tour, comme Ta fait ma femme dans une terre qu'elle possede au pays des Sabins. D'autres se servent de cy pres, comme j'ai fait moi-merae dans une propriete pres du Vesuve; d'autres encore emploient les orraes, corame plus d'un proprie- taire de Crustumiura. Kten effet, il n'y a pas d'ar- bre preferablea cclui-la danstout pays de plai- uescomraeceluidout nous venonsde parler. iNul n'est plus profitable comme soutien dcs haies et des vigues , comme abri le plus recherche par le gros betail et les troupeaux , et comme pour- voyeur de menu bois pour la haie , riitre et le four. Voilabien, dit Scrofa,mes quatre points principaux d'observation pour les agriculteurs : configuration de la propriete , qunlite du sol , dimension,et cloture. XVI. II nous reste aconsiderer ce qui est en dehors de la propriete; car la propriete est sln- gulierement interessee aux conditious d'entou- rage. Ces conditions sont encore au nombre de quatre : Le pays est-il siir? Offre-t-il debouches et ressources? A-t-on a proxiraite les voies de coraraunication , routes ou rivieres navigables? Enfin y a-t-il avantage a esperer, ou prejudice a eraindre du voisinage? D'abord, en ce qui con- cerne lasurete, il est tel fonds d'une cxcellente nature que je ne couseillerais pas d'ei;ploitcr, a cause des depredations auxquellcs sa situation Tcxpose. II en cst plus d'un qui ont cet ineon- venient, pres de Celie en Sardaigne, et, en Espa- gne, sur les confins de la Lusitanie. En ce qui touche au second point, les terres les plusavan- tageuses sont celles qui offrent le plus de facilites pour la vente de ce qu'elles produisent, et racqui- lascivi non metuit facem ardentcm. Secunda sepes cstex agresti ligno , sed non vivil. Fit aut palls statulis crebris , ac virgultis implicalis; aut latis pei loralis , et per ea fora- niina trajectis longuiiis fere biuis aut ternis : aut ex aibo- ribus truncis deniissis in teirain deinceps conslilulis. 'fertiiim militare sepimentum cst fossa et terreus agger. Sed fossa ita idonea , si omnem aquain , quae e caelo venit , lecipere polest, aut fasligimn liabet, ut exeat e fundo. Agger is honus , qui inlrinsecus junctus fossa , aiit ita ar- duus, ut eum transcendeie non sitfacile. Hoc genussepes (ieii secundum vias piiblicas solent, et secundum amnes. Ad viam salariam , in agio Crustuiniuo , vldere licet locis aliquot conjunctos aggeres cum fossis, ne flumen agris noceat. Aggeres qiii faciunt sine fossa , eos quidam vocant muros, ut in agio Reatino. Quarlum fabiile sepinienlum est novissimum, maceria. Hiijus fere species quatuor : qiiod fiunt e lapide , ut in agro Tusculano : qiiod e lateri- biis coctilibus , ut in agro gallico : qiuid e laleribus cru- dis, iit in agio Sabino t qiiod e\ tena et lapillis compo.si- lis in foiinis, ut in Hispania et agio Taienlino. XV. 1'iaeterea sine seplis fines pradii, sationis, nolis aiborum lutioies fiunt, nc familiaj rixeulincum vicinis, ec liinitcs cx litibus judiccm quaTant. SsmuiI alii ciicuiii pinos, nt babel uxor in Sabinis. Alii cupressos, iit ego iiabiii in Vcsuvio. Alii ulmos, ut miilli babenl in Crustii- mino : qiiod ubi id pote, ut ibi, quod est campus, nulla polior arbor seiunda, quod inaxiine friicluosa, quod el sustinet sepem , ac colit aliquot coi bulas iivarum , el fron- dem jucundissimain ministiat ovibus acbubus, ac viigas praibet sepibus et foco ac furno. Scrofa, igitur primuin ha'C, quae dixi, quatiior videnda agricolae, de liindi forma, teiTse natura, de niodo agii, de finibus tuendis. XVI. Relinquilur altera pais, quae est extra fundiira. Cujiis appendices veheinenter pertinent ad culturam pio- pter affinitatem- lCjus species totidein : Si vicina regio est infesla. Si quo neque fructus nostros exportare expediat, neque inde qufc opus sunt, appoitare. Tertium, si viae aut fiuvii qua poitentiir, aut non sunt, aut idonei non sunt. Quai tum , si qiiid ita est in confinibus fundis , ut noslris agris prosit aut noceat, E queis quatuor, quod est primum, refert, infesta regio ,sit necne. Multos cnim agios egregios colere non expedit pi opter latrocinia vici- noruni, ut in Sardinia quosdam qui sunt prope Celiem, ct in Hispania prope Liisitaniam. Quae vicinitatis evectos liabenl idoneos, qua3 ibi nascuntur ubi vendant, et illinc evectos opporliiiios ad ea quae in (undo opus sunt , quud 1)E l/AGRICULTURE. LIV. L siii!^n ses subordonnes comprennent que ce sont ses talents et son experience qui le plaeent au-dessus d'eux. II ne faut pas perniettre au chef d'em- ployerles coupspoiir se faire obeir, quand il peut arriverau meme but par de simples rcmontran- ces. Evitez egalement d'avoir plusieurs esclaves de la meme nation ; car c'est une souree con- tinuelle de querellss dome.stiqnes. II est bon de stimuler, pardesrecompeuses, lezeledes chefs; de leur former un pecule, do leur faire preadre des femmcsparrai leurseampagnes de servitude. Les enfants qiii naisseut de cesunions attachent les peres au sol ; et c'est par suite de ces maria- ges que lcsesclaves d'Epire sont si rt^putes et se vendent si cher. Quant aux ehefs, on fera bicn de flatier leur air.our-propre, en leur donuant de temps , a autre quelque inarque de eonsidera- tion. II est bon cgalemcnt quand un ouvrier se distingue, de le consulter sur ladirection desou- vrages. Cette deference le rele\e a ses propres yeux , en lui prouvantqu'on fait cas de lui , qu'oii le coiupte pour quelque chose. Stimulez en- core son zele par de meilleurs traitements, tme nourriture plus choisie , des vetements moiiis grossiers^ rexemption de certains travaux ; ou bien encore par la permission de faire paitre a son proiit quelques besliaux sur la propriet6 du maitrc. Cest ainsiqu'on tempere Teffet d'un or- dre un peu dar, d'une punition un peu severe , et qu'on leur inspire le bon vouloir, etraffection que le domestique doit toujours avoir pour soa maitre. XVIII. Pourlimiterle personnel d'une exploi- tation rurale , Caton prend pour base Tetendue et le genre de culture. Cestsur celle des oliviers sed etiam farcrc, ut facientem imitentur, et ut animad- vcrtant eum cum causa sibi piiieesse, quod scientia pra;- stet et usu. Neipie illi coucedendum ita imperare , ut ver- bciibuscoerccal potius quam verbis, si inodo idem effi- ceie possis. Ne(|ue ejiisdeiu natiunis plures parandos esse. Ex eo cnim potissimiiin solere olfensiones domesticas fieri. Pra>l'cctos alaciioies faciiinduni prsemiis : dandaque opera, ut babcant peculiiim, ct conjunctas conservas, e quibus liabeaiit lilios. Vm enim fiunt rnmiores , ac con- junctiores fuiido. Itaque propter has cognationes Epiroti- c» familia; sunl illuslrioics ac cariores. Ad injicienduiv) voliiptatera his praefectura! , honore aliquo habendi suiit : et de operariis, qui pra^stabunt alios, communicandiiin quoque cum iis, quaj faciuuda sunt opera. Quod ita cum (it, minus se pulant dcspici, atque aliquo numero haberi a domino. Studiosiores ad opus lieii liberalius tractando, aut cibariis , aut vestitu largiore , aut remissione operis , concessioueve, ut peculiare aliquid in fuudo pascere li- ceat , aut luijuscemodi rerum aliis , ut quibus quid gravius sit imperatum , aut animadversum , qiii consolando eoruin restituat voluntatem , ac benevolentiam in dominum. XVIII. De familia : Calo dirigit ad duas metas, ad cer- fuin modum agii, et genus sationis, scribens de olivelis, et vinetis, iit duas foimulas. Unain in qua praecipit (]w.- modo olivelum agii jugerum ccxl instrucre oporteal. i^i DE L'AC.l\ICUI.TURE, LIV. L !t(]ts vigiicsquil lalsonne. M.iis lesdeux formu- les ((u'il nous a donncjes sonl d'une applieatiou ge- iKfrule. La premiere suppose uu plant d'oliviers ie deux eent (juarante jui,'era , et il poite a treize le nombre des eseln\ es ; a savoir, un villieus et sa remme, cin(j ouvriers, trois bouviers, un chiier, jn porcher, un berfier. L'autre formule est ba- iee sur un lot de cent jugera de vignes, pour le- ]uel il faut avoir quinze esclaves; savoir, un killieus et sa femme, di.v ouvriers, un bouvier, un linier, un porchcr. En traitant du m(!'me su- iet, Saserna nous dlt dans son livre qiVun seul liomme suffit pour labourer hmljuf/rm de terre ra quarantc-cinq jours. Car, bien qiie quatre jour- iiees suffiseut rigoureusement pour chaque ju- lerum, rautcur alloue treize jours de plus pour iialadies, mauvais temps, n(?gligence du servi- ;eur, ou exces d'indulgence ehez le maitre. Li- cinius prenant alors la parole : Ni Tun ni !'autre Je cesauteurs, dit-il, iie s'est raontre fort clair ians son systeme. Si Caton a voulu faire enten- ire (comme c'etait sans doute son intention) [|ue Ton doit augmenter ou diminuer le nombre :ies esclaves en raison de relendue de la propriete, il n'aurait du comprendre, dans cette cat(?gorie, ui le \illicus ni sa femme. Et , en effet, dans le cas meme oii une plautation d'oliviers aurait moins de deux cent quarante jugera, on ne peul toujours avoir moins d'un villicus. Et dans le cas ou retendue serait donble ou triple de celte mesure, il ne faudrait pas prcndre deuxou trois villicus pour cela. Cest donc le nombre des ou - vriers, ou simpleraent bouviers, qu'on augmente ou restreint, suivant retendue du fonds de ferre. Encore faut-il que toutle terrain soit d'une meme iialure. S'il est assez in{?gal, cipre et montagneux pour ne pouvoiretre laboure dans toutes scs par- ties,il s'ensnit naturellement qu'un moindre uom- bre de bocufs, et par conseqiient de bouviers, de- vient neecssaire. Je n'insisle pas sur un autre in- conv(inient du calcul de Caton. Cest qu'il a pris pour exemplc u ne superficie de deux cent quarante jtif/rra, qui n'est pas unite de mesure. II eut du compter par centurie, ou contenauce de deux cents jugeia. Or, comme pour arriver a ce chiffre il faut retranclier, des deux eent quarante jugera dc Caton, quarante, c'est-a-dire le sixieme de deux eent quaranfe , comnaent s'y prendra-t-on , voulant etre eonsequent, pour retrancher des treize eselaves la sixiemepartie? L'embarras ue serait pas moindre a prendre le sixierae de onze, chiffre des esclaves, non compris le villieus vt sa femrae. Veut-on admettre avec Caton que , pour cultiver cent jugera de vignes, il faut uu personnel de quinze esclaves? Alors, pour une centurie de terre plantc'e moitieen vignes, moi- t\e en oliviers, il faudrait avoir deux villicus avec leurs femmes, ce qui serait absurde. 11 nous faut douc chei'cher uue autre base pour determiner proporfionneliement le nombre d'individus m- eessaires. Et Saserna en indique une prefs-rable a celle de Caton, quand 11 dit qu'il faut pour le Inbour de chacjue ju(/crinn quatre journees du travail d'un horame. Maintenant, pour convenir aux domainesde Saserna, qui etaientsituesdaiis la Gaule, ce chiffre n'est pas n(3cessairement ap- plicable, comme consequence, auxterrains mon- tagneuxde Ligurie. En resumi?, Ton arrive plus facilement a determiner rimportance , tant du personnel quedu inateriel, necessaire a Texploi- tation , en portant son attention sur trois cho^es principales; savoir, la nature des propri(3fes en- vironuantes; leuretendue; le nombre d'indi\i- dus employ(?s a leur culture; et enfin les modili- cations en plus ou en moius que ce nombre peut subir avec avantnLje. La nature nous a monti(3 clt (Miini iii eo niodo lia'c r. ;inci|iia xui lialienila , vilirinn , \ilicam, operarios v, biibukos iii , asinaiimu i , .sulinlcuni I , opilionem i. AUeram formulam sciibit de vinearuin iugeiibus centum , nl dicat liaberi oportere b»c xv niaii- cipia, viliciiin, vilicain, opeiarios x, biibulcuni, asiiia- rium , subulcum. Saserna scribit, salis csse ad jugeia viii liominem uiium : ea deliere eum confodeie diebus xlv, tametsi quaternis opeiis singulajugera possit. Sed leliu- quere se operas xiii , valetudiiii , tempestati , inertiie , in- dulgenti». Liciuius, Horiim neuler satisdilucide modnlos reliquit nobis. Quod Cato si voluit (nt debnit) uti pio porlione ad majorem fundum vel minorein adderemus , vel demeiemus, extra familiam debuit dicere vilicum et vilicam. Neqiie cnim, si minii.s ccxl jiigeia olivcti colas, non po.ssis inimis uno vilico liabeie : iiec si l)is tanto am- pliorem fundum aut eo plus (olas, ideo diio vilici aut tres babendi luei e. Opei arii inodo , ct bnbulci pro portione deniendi, vel addciiili, ad iniuoies, majoiesve modos fnndonini. Hi qnoque si siinilis est ager. Sin est ita dissi- mills, ut Idtiis araii njii possit, ut si sit confiagosus, alque avdnus clivis, minus niulti opus sunt boves cl liiilinlci. IMilfo illud , qnod madiim, nequc iinum nec modicum proposiiit cc\i. jngeruni. Modicus eiiiui cenfii- ria, et ea cc jugeriim, e qno quum sexta pais sit ea xi. , quae de ccxL dcinuntur, non videoqnemadmodum ex ejiis pia'ceplo deinam .sexlam parfem (ef) de xiii mancipiis : niliilo niagis , si vilicum ef vilicam lemovero, quemad- modiim ex xi sexlani parlein deinam. Quod aulem ait iii c jngeribiis \incaruni opiis esse xv mancipia, si quis lia- bebit centiniain , iiuai sil dimidinin vineti, dimidinm oli- veli, seqiieliir, nt diio vilicos, et duas vilicas liabeal : quod est deridicnluni. Quaie alia ralione modus mauci pionim geneiatiin est aniuiadvertendus, el inagis in boc Saserna piobandus, qui ait siiigula jugera quaternis ope- ris uiio opeiario ad coiilicienduni salis esse. Sed si lioc in Sascrna: lundo in Gallia satis fuit, non conliniio idein in agro Ligiislico monfano. Itaque de fainilia: magniindine et reliquo instrumento conimodissime scies, quantum pares, si tiia aniinadverteris diligeiiter. In vicinitafe pnv- dia cnjusmodi .siiit, el (|iiaiita, et quot qua'qiie lioininiliiis colantur; et quot addifis operis aiit deinlis meliiis, anl deterius liabeas cultuin. Ili\iuin euiin nobls ad cnUniaiu VARRON. deiix voics a siiivre pour la culliire de la terre ; les experiences, et rimitation. Cest en tdton- nant que les premiers agricuiteurs ont etabli les principes : leurs enfants n'ont guere fait qu'imi- ter. Nous devons, nous, proceder par les deux voies : imiter d'unepartnospredecesseurs, et,sur qiielqucs points, essaycr d'innover; tout en pre- nant toujours, non le hasard, mais le raisoiine- ment pour guide. Si , par exemple , nous nous decidons a donner, au second labour de nos vi- gnes , plus ou moins de profondeur que ne font les autres; que ce ne soit jamais par simple ca- priee. Cest en vue d'un resultat positif qu'ont agi ceux qui les prenniers sarclerent deux fois ou trois fois la terre , ceux qui tenterent la greffe des figuiers en ete , ce qu'on n'avait coutume de faire qu'au printemps. XIX. En ce qui conccrne les instrumentsdits avoix inarticulee,Sasernapretend que deux at- telages de boeufs suffisent pour deux jugera de terre; tandis que Caton exigetroisatleliigespour iHiplant d'o!iviersdedeux cent quarante_/f(/7em. l)e sorte que , si nous en croyons Saserna, il ne faut qu'un attelage pour cent jugera ; et si nous iious cn rapportons a Caton , un attelago ne suf- fit que pour quatre-vingts. Quant a moi, je pense que ni le calcul de Caton , ni ceiui de Saserna , ne s'appliquent universellement a toutes especes de terre ; mais que Tun ou Tautre peut se trou- ver juste pour quelques fouds de terre cn parti- culier. Les terrains sont plusou inoins difflciles k labourer. II en est que les breufs ne parvien- nent a ouvrir qu'avec dcs efforts iuouis, et tels que souvent la eharrue se brise , laissaut son soc dans le sillon. D'ou il suit que tant que la nature du sol a cuitiver ne nous est pas parfaitement connue, le plus sur est de prendre pour regle la coutume du proprietaire qui nous a precedes. ou ccllo dcs propriclaires voisins; etde ne seper- nuttre d'abord qiie de rares experiences. Caton dit plus loin que, dans un plan d'oliviersde deux cent quarante jugera , il faut trois iines pour porter le fumier, et uii quatrieme pour tourner la meule. II ajoute que daus une vigne de cent jiKjera on a besoin d'un attelage de bocufs, d'un attelage d'anes, et enfm d'un ane qui tourne la meule. Eu parlant de ces instrunaents a voix inartieulee, Catonn'aurait-iI pas diiajouter, tou- chant le betail, qu"il faut en resteindre le nom- bre au strict necessaire, afin de simplifier le service dcs instruments qui se soignent eux-raemes; c"est-a-dire les esclaves. En fait d'especes , les brebis sont toujours preferables aux cochons; non pas seuleraent pour ceux qui ont des pres, mais pour ceux meme qui n'en ont pas; car, en ele- vant des nioutons, on ne songe pas seulement a tirer parti de son fourrage , on veut encore se pro- curer un engrais. XX. Touchant les quadrupedes, il faut s'assu- rer en premier lieu des qualites requises pour les btcufsde labour. Ceux qu'on achete avantqu'ils n'aient tiavaille ne doiveut pas avoir raoins de trois aiis , ni plus dequatre. II les faut robustes et bien appareilles,sans quoi le plus fort,autravail, epuiserait le plus faible ; qu"ils soient larges de front,avec les cornes ecartees et noires autant que possible, le poitrail large et les cuisses ehar- nups. Si les animauxont deja servi, iferaployez pas cn pays rudes et montagneux ceux qui n"auraient laboure ([u'en pays de plaines, et rc- ciproqueraent. Si ce sout de jeunes boeufs n'ayant poiut encore senti le joug, il faudra leur enga- gerlecou dans des fourches,etne les laisser man- ger qu'en cette posture. Quelques jours de cette pratique les rendront maniables et faci les a domp- ter. Eusuite on les accoutumera insensiblement dedlt natiira , ex|ieiii'iiflam ct imiliilioneni. Anliiiuissimi agiicola; tentanilo pleraqne constitnciunl, lihcri corum niagnaiM partem imitando. Nos nlrumque lacere debemus, et imitari alios, et aliter ut faciamus expericntia tenlare qmedam; seqnentcs non aleam,sed rationem aliquam : ut si altlus repastinaverimus, aut minus, qiiam alii , quod niomenlum ea res habeat. Ut fecerunt ii in sariendo iterum et terlio, et qui insitiones ficulnasex verno lem- pore in Kstivum contulerunt. XIX. De reliqua parte inslrumenti, quod seinivocale appellatur, Saserna ad jugera c.c arvi boum juga diio satis esse scribit ; Cato in olivetis ccxl jugerum boves trinos. Ita si Saserna dicit vcrum, ad ceiitum jugera jugum opiis est, si Cato, ad octogena. Sed cgo neutrum modum bo- rum ad omnem agrum convenire pulo, et utrumqne ad aliqnem. Alia eniiii terra facilior aut diflicilior est. Aliam terram boves proscindere nisi magnis viribus non possunt, et saepe fracta bura relinqnunt vomeres in arvo. Quo se- quendum iiobis in singulis fundis, dum sumiis novicii, triplicem legulam , superioris domini institutiim , et vici- norum, ct experienliam quandam. Quod addit asinos, qui sfercus vectent, treis , asinuiii molarium, in vinea jiigeium c jiigum bouin, asinoriim j|igum,asinum mola- rium ; in hoc genere semivocalium , adjicienduni de pe- core, easola, quae agii colendi causa erunt, (ut solenl esse pecuaria ,) pauca habenda, quo facilius mancipia, qua! solent se tueri , et assidua esse possint. In eo numero non luodoqui prala liabent, iit potius oves quara sues liabeanl, curant, sed etiain qui prata non liabent, quia non solum pratorum causa liabere debent, sed etiam piopter stercus. XX. Igilur de omnibus qiiadrupedibns prima cst pro- batio, qui idonei sint hoves,qiri aiaiidicausa emuntur, quosrudis, neque minoris triinos, neque majoris qua- drimos parandum , ut viiibus niagnis sint ac pares , ue iu opere firinior imhecilliorem conficiat : amplis cornihus , et nigris polius quam aliter : ul sint lala fronte, uaribiis simis, lato pectore, crassis coxendicibus. Hos veteranos ex campeslribus locis non cmeiidum in dura ac montana : nec iion, ita si incidil ut sit, vilandiim. Novellos cum quis eineril juvencos, si eorum colla in fuicas destitutas iiicUiseiit, ac dcderit cibum, diebus paucis erunt inan- DE LAGRTCULTURE, LiV. I. aii joui; , eu attelant toujours un jenne boeuf avee un bceuf dejii 1'ompu au service, doiit rexemple riiabitue dabord a la soumission. On eommen- ccra par ies faire marehersur un sol uni , sans ieur faire encore tirer de charrue ; puis on les atteliera aunecliarrue iegere, qu'ils ne tireront d"abord que dans du sable, ou dans une terre qui cede aiscment. Quant aux bceufs destines aux cliarrois, on comraencera egalement parlesfaire tirer d'a- bord des voitures sanscbarge, en les conduisant de preference au milieu des villes ou des bourgs. I!s sc familiarisent ainsi avec les bruits et le raou- vement des lieux babites; ce qui est un grand pas de fait pour leur education. Lorsqu'on aura coramence par mettre un bocufa la droite, il ne faut poiut l'y remettre toujours : cest lui meua- ger une espece de repos dans le travail, que de le cbanger de cotc de temps a autre. Dans ics contrees ou la terre est peu compacte, comme dans les cbamps de Campanie, on remplace les boeufs par des vaelies ou des Anes, qu"il sera d'au- tant plus facile d'accouturaer a tirer une charrue legere. Pour tourner la meule, et pour faire les transports necessaires dans la proprlete merae , les nnsse servent d'3nons, les autres de vaches; d'autres encore emploieutdes raulets, selon que le fourrage estplus ou raoins abondant. II est, par excmple, plus aise de nourrir un anon qu'une vache ; mais la vache est d'un plus grand rap- porl. Dans le choix de ses animnux dc trait, le cultivateur aura toujours cgard a la nature du sol. S'il est montueux ct difficilp a labourer, il faut des betes plus robustcs, ct dont on puisse lirerautant de travail ct plus de profit. XXL Ilestbon d'avoir dfs chiens,en petit nom- bre, et de bonne garde. On les drcsse a vciller la nuit et adormir le jour, reufermes etala chatne ; quand ils sout laches , leur activit^ eu redouble. Voila tout ce que nous avons a dire des quadru- pedes que fou ne sonmet pointau joug, ainsique des troupeaux. Un proprietaire de pres, qui n'a pas de bestiaux a lui lorsqu'il a \endu scs four- rages,doit se procurer des troupeaux etrangers, pour les faire paitre et parquer dans ses prairies. XXII. Quant aux instruments dits muets, comme paniers, futailles,ete., voici les principa- les recomraandations que nous avons a faire. Kn preraier lieu , ne rien acheter de ce qu'ou pcut re- eueillir ou confectionner sur les lieux ; ce qui com- prend toute espece d'ustensile qui se fahrique eu osier, ou dont on a sous !a raain la matiere pre- miere;telsquepaniers,corbeilles, traineaux,mall- lets, rateaux. II en est de meraede toutcequ'oii fait de chanvre, lin, jonc, geuet, feuilles de pal- micr; comme les cables , les cordes, et les natfes. Quant aux divers ustensiles qu'on ne peut point tirerde son fonds, ii faut, en lesachetaut, regar- dermoinsa Tapparenoe qu'al'utilite; car on paye moins eher, et le revcnu s'en trouve mieux. Proxi- mite, qualite et bon raarche; voila les conditions essentielles pour les aequisitions de ce genre. Le choix et le nombre des differenls instruments est subordonnea rimportanee derexploitation, et se multiplie en raison de son etendue. Ccst ce qui fait sans doute, dit Stolon, que Catnn raisonne sur une superficie donnee, quand il dit que celui qui cultive un plant d'oliviers dedeux ccnt qua- rante jugera doit avoir,au norabre decinq, cha- que espece de vases nccessaires a la confection de l'huile, dont il donneainsi renumeration : chau- dieres, pots, vases a tnVisanses, etc, le touten cuivre. En fait d'ustensiles en bois et fer, il veut siieti , ct art (loiiianduni proni. Tuni ila snbigenflnm , iit nilnulaliiu assnefaciant, et nt tironcm cnm velerano ad- jiingant. Imitanilo enim facilins domatnr. Et priinum iii aequo loco , et sine aralro , tum ro leTi siniul gradi faciant, ut principio per arenam aiit niolliorem lerram leniter procedant. Qiios ad vectmas item iiistiliiendiini , nl inania prinmm ducant plaustra , el si possis , per vicnm aut oppidum. Creber crepttiis , ac vaiietas leriiin ronsiietu- dine celerrlma ad utilitalem adducit. Neqiie pcrlinaciter, qucni fcceris dextcriim , in eo nianendum. Qiiod si alternis fit siiiister, fit laborauti in alterutra partc reqnies. libi terra levis, ut in Campania, ibi uon bubiis giavihiis, sed vaccis aiit asiiiis quoit arant , eo facilius ad aratinm levc adduci possunt. Ai\ molas, et ad ea, si qiii oculos aruiKlmis petlcs leinos alium ab alioseii, ibi quoquecoi- luJam, unile aspaiagi liaiit; aptam csse utiique eanilcm reie (ultuiam. Salicem Kia^cini oirciim aruiidinetum seri upoilere, iiti sit, qui vitis alligari possil. XXV. Vinea , quo in agio seruuda sit , sic observanJum. Qui locus optimus viuo .sit, et osteutus soli, Ainineura miuusc.nlum, ct geininuin eugeneum, belveolum miniis- o.ulnni seri oporteie. Qiii luciis crassior sit, aut ncbulo- sus, ibi Aniiiieuin majus,aHt Muigenlinum , Apicium, Lucanum seri. Cieteras viles, et de bis miscellas maxime, in omiie genus agri convenire. XXVI. In onnii vinea dlligenter observant, ut ridica vitis al) septenlrione veisus tegatiir. Et si cupressos vivas pro ridicis inscrunt , alternos ordines imponiint : neque eas crcscere allius, quam lidicas patiuntur; ncque propter olus adseruut vitcs, quod inlcr se Ii.tc inimica. Agrius Fnndanio, vcreor, inquit, ne anlc Kditinius veniat liuc, qiiam binc ad quartum acluin accednmiis. Vinderaiam enim expecto. I!ono animo es, iiuiuit Scrofa -. iiscinas cxpediet ac uriiain. XXVII. Et qnoniam tempora ilunnini gcncruin siinl, unumannalc, qiioil siil ciiciiilo siin liiiil ■ .iHcriiui iiicns- truum, quod hma circumicnscomprebpndit : prius dicam de sule. Ejus cursiis aiinalis prininin lere ciiciter ternbi mensibus ad fructus est divisiis in iv parles, et idein subtilius sesquunen.sibus in viii. In qnaluor, quod divi- ditur in ver, et aeslatem , et autiimnum , et liiemein. Vere sationes quajdam liuiit, terrain rudem proscindcre opoi- tet, qua; sunt ex ea enata, prius quam ex iis quid semi- nis cadat , ut siiit exradicala ; et simul glajbas ab sole per- calcfactas aptiures faceiead accipiuudiim imbrcm, et ad opus faciliores , rela\atas. INeque eam minus bis aranduin, ter melius. ^Estate lieri messes opoitere. Autumno siccis tempeslatibus vindemias , ac silvas excoli commodissime : tunc pra!cidi arboies oportere sccundiim terrani. Radi- ces autem prioribus inibribus iit effodiantur, ne quid ex liis nasci pussit. IJieine putari arborcs duntaxat liis temporibus cum gelu cortices et imbribus careaut, el glacie. XXVIII. Dies primus cst veris in Aquario, a;statis in Tauro, autumui iu Leone, hiemis in Scorpione. Cura uniiiscnjiisque liorum quatuor signorum dics iL-rtius et vi- cesimns ipiatuor temporum sit primus; ellicitur, ut vef dies liabeat xci, «'slas xciv, autumnns xci, biems xcnu Qua', rcdacla ad dics civilcs nostros, qiii nuiic suiit, primi vcrul lcmpoiis c\ a. d. vii IJ. Fcb. a;stivi c\ a. d vii M. i\ DE LAGRICULTURE, LIV I» priateraps correspondra au s' des idcs Ao fc- /rier; le premier de l'ete-, avec le S'' des idrs ile nai; le premier de rautomne, avec ie 4^^^ d;^s des d'aout;etlepremierderhiver, avec le 5" des ;des de noverabre. 11 est plus exaet encore de larlager rannee entiere en huit periodes distlnc- es. La premierc, de i!» jours, commencc lorsijiie e soleil se couehe au point d'ou s'eleve le vent favonius, et dure jusqu'a requinoxe du prin- enips. Laseconde,de46jours,durcdel'equino\e lu printemps jusqu'a rasecnsion des Pleiades. La troisiem6,de48 jours, du lcverdes Pleiadesausol- itice; laquatrieme, de24 jours, dusolsticea Tar- riveedelaCanicule. Lacinquieme,de6Sjours, de i'arriveedelaCaniculeal'equinoxed'automne. La sixieme, de 4.5 jours, de requinoxe d'autorane a la iisparitiondes Pleiades. Laseptieme, de44 jours, ;le la disparition des Pleiades au solstiee d'hi- ver; et la huitieme enfiii, de 4.5 jours, corameu- cant ausolsticed'hiver, et durant jusqu'au temps oii le soleil se couch-eau poiut d'ous'e!eve le vent Favonius. XXIX. La premiere periode est le temps d'eta- blir des pepinieres de toute espece, de tailler la vi- gne et de la dcchausser, de couper les racines qui sortent de terre, d'echardonner les pres, de plan- terdes saussaies,de sarelerlesterres quisontdeja labourees et eusemencees , et qu"ou appelle se- getes, pour les distinguer des arva, qui sont des terres labourees, mais non encore ensemeneees. Quant aux terres appelees novales, on coraprend sous ce nora toutes eelles qui ne sout ensemen- cees et renouvelees, pour ainsi dire, que tous les deux ans. Remarquons encore que, douner le premier labour, s'exprime par lc mot prosciii- dcrc (fendre), tandis qu'on designe le second par le mot offrin(jere (briser >, paree que cette der- niere facon a pour but de briser la glebe que la S.S premii-re n'aura fait que soulever. On eraploie le mot lirare (sillonner) pour designer racte par lequcl on donne le troisieme labour, au terrain ds\ja ensemence. Cette operatioii se fait au moyen de deux planches attaeheesau soc, etdis- posees de telle sorte que, tout cn recouvrant les semences jetees sur ies arretes, on creuse en meme temps des sillons qui donoent un ecoule- ment facile aux eaux pluviales. Ceux qui n'ont a cultivcr qu'une propriete de mcdiocre etendue, comme on eu trouve beaucoup en Apulie, font d'ordinaire passer la herse snr leurs terres, aliii de micux atteindre les mottes qui pourraient ctre resfees sur les aretes. La trace profonde que laisse en terre le soc de la charrue s'appellc sul- r!(s(sillon),etlasaillie quise forme cntre deux sil- lons s'appelle ;)o/ra (arete) , (\ nascuntur, palmam. Prior, lilera una rau- lata.declinataa venlinalu, simililcrllaljelluni acllagellum. Posterinr quo ea vitis iinniittilur ad uvas pariundas.dicta primo videtura pariendo parilema : exiu niiilatis lileris, iit in mullis, dicicn?ptapalma. Ex alteraparte parit ca- preolum. Is cst coliculus vileus intortus, ut cincinnus. Is enim vitcs ut feneat, serpit ad locurn capiundiim. Ex quo a capiendo capreolus dictiis. Omiie pabulum, primum orimum, faira{;inem , viciam, novissime temira secari. Ociiiuni dlctuni a gra-co verbo wy.O;, quod vcnit cito. Si- nier. Ocmhmot vientdu grecwxuc(hStif).Son lio- monyme des jardins a la meme propriete. Ce nom vient peut-etre aussi de ce que cette plante ISche le ventrc aux bocufs, a qui on en donne, comme purgation,parce raotif. Cest une especede feve que Ton recolte en vert, avaut quela cosse ne soit forraee. Le farrago (dragee) est un raelange d'oige, de vesce et autres plantes leguraineuses, qui se s6me a la fois, et se coupe egaleraent en vert pour nourrir les bestiaux. Le uom de fer- rago lui vient, ou de rinstrument de fer avec le- quel on le coupe, ou de ce que, primitivement, c'ctait les terres, ayant produit du ble [farracios segetes ) ; qu'on choisissait pour cette culture. Ce melange se donne, au printemps, aux chevaux et bstes de somme. 11 commence par les purger, et ensuite il les engraisse. Vicia (la vesce) tire son nora de vincere (lier), parce que cette plante a, comine la vigne, des vrilles (caprcoli) avec les- quelles elle s'accroche aux tigesdes lupinsou au- tres plantes voisines, qu'elle enveloppe de ses etreintes.Si vosprairiessout arrosables, il faudra proceder a leur irrigation aussitfit que vous en aurcz enleve le foin. Nemanquezpas, surtout en tempsde secheresse, d'arroserchaque soir lesar- Iwes fruitiers , dont le nom poma vient proba- blementdeleur besoin continuel de ho\te.(polare, polits.) XXXIL La plupart des cultivateurs font la moisson pendant laquatrieme periode, du sols- tlce d'ete a la canicule; parce qu'ils pretendent que le ble, pour acquerir la consistance de la ma- turite, doit rester quinze jours dans sa balle , quinze jours en fleur , et quinze jours en grai- ne. Cest aussi le moment d'achever ce qui reste de labours a faire , et qtii sont alors d'autant plus profitables que la terre est plus echauffee. Un premier labour etant donne a la terre, faites y . repnsser la cliarrue, afin d'ecraser les mottes que le premier n'aura fait que soulever. Cest eu- militer quo ocinium in horto. Hoc aniplius dictum oci- num , qnod citat alvum bubus, et idco iis datiir nt pur- gentur. Id ex fabuli segete viiide seclum ante quain ge- nat siliquas. Contra, ex segete, ubi sala admixla ordeum et vicia et legumina pabuli causa , viridia quod lei ro csesa, fcrrago dicla , aut nisi quod priraum in fairacia segete seri cu^ptum. Ea equi et jiimenta csetera verno tempore purgantur, ac saginantiir. Vicia ditta a vinciendo , quod item capieolos babel utvitis, quibuscumsursum vorsum serpit ad scapum lupini, aliumve quem, ut baireat, id solet vincire. Si prata irrigua habebis, simulac foenum sustuleris, irrigare. In poma, qua; insita erunt , siccita- tibiis aquam addi qiiolidie vesperi. A quo, qiiod indigent potu, poma dicta esse possnnt. XXXII. Quaitointervallo inter solstitiumet caniculam plcrique messem faeiunt, quod frumentum dicunt qiiin- decim diebus esse in vaginis, quindecim florere, quinde- cim exarescere, cum sit maturum. Arationesabsolvi,qUte co friictiiosii)rcs riiiiil, quo calidiore terra aratur. Ciiu! 4 DE L'AGRICULTURE , LIV. \. core repoque des semailies pour la vesce, les lentilles, les pois cliiches, la cicerole, et autres plantes comprises sous le nom generique, soit de leginnina , soit de lef/aria fquon leur donne dans quelques contrees de la Gaule). Ces deux raots ont une origine commune, legere (cueillir), parce qu'enrecoltaut oneueilieaulieude couper. Reste- t-il encore des raottes dans vos vignes, apres le second labour? passez y la lierse deux fois, si ie plant est vieux; trois fois, sil est nouveau. XXXIIL Pendant In cinquieme periode, c'est- a-dire depuis la canicule jusqu'a i'equinoxe d'au- tomne, il fautcoupcr iapaille, la botteler, achever les labours, emonder lesarbres, etfaire laseconde coupe des prairies arrosables. XXXIV. Des le commencement de la sixi^me periode , c'est-a-dire, a partir de requinoxe d"au- tomne, il faut{suiv:uitnosauteurs)procederaux semaiiles,y consacrer les quatre-vingt-onzejours qui suivent , et ne semer, une fois venu ie solstice d'hiver, que dans le cas de necessite absolue. L'ob- servationest importante; car cequ'on seme avant leve en sept jours, et tout ce qui se seme apres se montre a peine au bout de quarante. II ne faut cependant pas, d'aprcs les memes auteurs, semer avant requinoxe, paree que la semence est exposee a pounir, si le teinps devient contraire. L'epoque du coucberdes Pleiades doit Stre choisie pour semer la feve; mais c'est entre requinoxe d"automue et^ le coucber des Pleiades qu"il faut cueillir le raisin et faire les vendanues. [mmediatemeutapres , oncommeuce a tailler la vigne, a provigner, et a planter les ar- bres a fruit. Dans les contrees oii le froid se fait sentir de bonne heure, il vaut raieux ajourner ces travaux au printemps de Tautre annee. XXXV. Pendant la septiemeperiode, c'e£t-a- dire depuis le coucher des Pleiadcs jusqu'au soIsticed'hiver, ilfaut(toujours d'apreslesmdmes autorites) planter les lis et le safran. Pour faire un plant de rosiers , on choisit des pieds qui aient deja pris racine ; on en fend la tige , dans sa longueur, en brins d'une palme environ, qu'on couvre de terre,et qu'on transplaute apres, lorsqu'ilsont pris raeinealeurtour.Quantauxviolettes, leurculture a le grave incon venient d'exiger des planehes sur- elevees. A cet effet, on ramasse la terre a Ten- tour. Or, cctteterreest entrainee etbalayee par les arrosements ou les pluies, et le sol de la propriete sappaiivrit d'autant. Quand le soleil s'cst couehe aupoint derhorizond'ous'eIeveFavonius, e'est le temps , jus(;u'au lever de TArcture, detransplau- terleserpolet venudegraine. Cetteherbe doitsi)M nom a ses habitudes rampantes (qmdserpil). On peut encore creuser de nouveaux fosses,.nettoyer lesanciens, tailler la vigueet les arbres auxqucls elle est mariee; mais il faut suspendre tout tra- vail durant les quinze jours qui precedent et les quinze jours qui suivent le solstice d'hiver. Cer- tains arbres ccpendant, les ormes, par exeraple, peuvent encore etre plantesdans cet intervalle. XXXVI. Dans la huitieme periode, c'est-a-dire depuis le solslice d'hiver jusqu'au lever du Fa- vonius , il faut faire ecouler du sol les eaux qui y sejournent , et le sarcler, si la saison a ete seche el que la terre soit friable. II faut encore tailler les vigneset lesarbres fruitiers; et quand on ne peut piustravaiilerauxchamps,expedier,auIogis,tout ce qui peut se faire sous un toit pendant les veil- lees dhiver. Toutes ces regles doivent etre consi- gnees par ecrit , et la copie doit en etre placee eu vue dans la ferrae, afin que tous, et notamment le villicus, puissent biensen penetrer. XXXVII. Les jours lunaires doivent encore prosclderis, ofTiingi oportet, id est iterare, ul fraugautiu' glaebae. Prima enim aralione grandes glaebae e\ terra sciu- dinitur. Serendum viciam,lentem, cicerculam, erviliam, caiteraqne , quse alii legumina , alii (ut Gallicani quidam) legaria appellant , utraque dicla a legendo , quod ea noo secantur, sed vellendo legunlur. Yirieas veleres iteruiu occare , novellas eliam lertio, si sunt eliam tum gla;b;e. .\XX1II. Quiiilo intoivallo inter caninilam et a^quino- clium autiiuiiiale oportet slramenta desecaii , et accivos coustrui, ai alro olTiingi , frondem ca;di, piata irrigua ile- luin secari. X.VXIV. Scxto iulervallo ab aequinoclio autiimnali iuci- piie (scribuiit) oporlere serere, usque ad diem xci post lii urnam , nisi qiia; neoessaria causa coegerit , non serere : quod tantum iiilcisit, ut ante brumam sata seplirao die; quae a brunia sala , xl die vix exislaut. >'eque anle a^pii- noctium incipi oporlere putant, quod si minus idonerc tempestates sint consecuta;, putescfiie semina soleant. Fabam optime seri in Vergiliarum occasu. Uvas aiilem legere et Vindemiani faceie iiiter aHjuinoctium aulumnale et vergiliarum occasum. Dcin vites iiutare tncipere, et propagare , et serere poma. Ila;c aliqnut legionibus, ubi maturius frigora liuiit asperiora, ineliiis verno lempore. XXXV. Septimo intervallo inter Vergiliarum occasum , etbrumani, liaec fieri oportere[dicunt.] Seiere liliuni, et crocum; quod jam egit ladicenl, rosetum conciditur radicitus in virgnlas palmares, et obruilur. Haec eadem postea transfertur facta viviradix. Violariain fundo facerc non est utile, ideo quod necesse est lerra adrueuda pul- vinos fieri, quos irrigationes , et pluvia; tempeslates abluunt , et agrum faciunt macriorem. Ab favonio usuoe ad Aicturi exortuin i ecte serpulluiu e seminario liansferri ; quod dictum ab eo quod serpil. Fossas novas fodere, ve- leres lergere, viueas arbustumque pulare, dumin xv die- bus ante et post bruniam ut pleraque ne facias : nec nou lum aliquid lecte scritur, ut ulmi. X.XXVI. Oclavo intervallo inter briimam et favoniuni lia"c lieii oporlel. De segetibus, si quaest aqiia, deduci : siu siccilales suiit , et terra teneritudinem babet, sarire. ^ineas , ai bustaque pulare. Cuin in agris opus fieri non potest, quse sub tecto pos.sunt, tunc conficienda anlelu- cano tempore liiberno. Qu.edixi, .scripta, etproposila ba- bere in villa oportet, niaxiine ut vilicus norit. XXXVll. Uies lunares quoque obscrvandi , qiii quodam- VARRON. etre robjet d"unc attenliou toute spcciale. Ils se partagent c!i deux series : Tune , oii la lune nou vel le va toujourscroissant jusqu'ace qu'ellesoit pleine; et Tautre, oii elle decroltsuccessivement jusqu'au jour intermediaire de rancienne et nouvelle lune. Cejour, ucrnierd'uaelunaisouetpremierd'uneau- tre, s'appelle^ AthenesiV/i r.ou vta (ancien etnou- veau), et, dans le reste de la Grece, Tpiccxii; (le tren- tiiime). II y a des travaux qu"il vaut mieux faire pendant la croissance de la lune que sur son declin, ct reciproquement. Lamoissondesblesparexem- ple, et les coupes de bois, sont dans cette deruiere categorie. Pour moi, dit Agrasius, je tiens de nion pere, et j'ai pour principe de ne jamaisfaire tondre mes brebis quaud la lune decroit. Je ne me ferais pas meme couper les cheveux , de peur de devenlr chauve. Qu'est-ce, demanda Agrius,que lesquartiersde la lune, et quelleestleurinlluence relative sur ragricuUure? Comment, dit Tremel- lius, n'avez-vous donc jamais entendu parler a la campagne du troisieme jour avant que la lune ne croisse, et du huitieme avant qu'elle uedecline? Rt ne savez-\ ous pas qu'en fait des travaux qui ne se font qu'en croissanee il en est qu'il vaut mieux entrepreitdre avant qu'apres ce huilieme jour? et qu'en fait de travaux a faire en decrois- sanee, le moment qu'il faut choisir est celui ou Tastre jette le moins de lumiere? Cest la tout ce que je puis vous dire touchant les quartiers de la lune, et leur influence sur les travaux rustiques. Oa pourrait, dit Stolon, diviser encore Tannee en six parties, en faisant acception a la fois du cours de la liine et de celui du soleil. En effet, tous les biens de la terrc passent successivement par cinq phases, dont la derniere est leur entree dans le modiusou lafutaille, en ctat de maturite. Ils en sortent ensuite pour les besoins de la vie. Cest la sixierae et dernierede leursphases, dout voici renumeration : savoirpremiere phase , pr6- paration; deuxieme phase, ensemencement ou plantation; troisieme, nutrition; quatrieme, re- colte; cinquieme, emmagasinement; sixierac, consommation. Lessoinsde preparatioa varient suivant Tes- pece de culture : creuser des fosses , biner, ali- gner, voila pour les vignobles ou le verger; la- bnurer, becher, voila pour les cereales et plantes potageres. Certains arbres veulent que le terraia soit remue plus ou raoins profonderaent avec le hoyau, suivant le plusou le moins d'extension de leur^ raciues. Cellcsducypres, par exemple,en ont fort peu ; tandis que les racines d'un platane sont susceptibles d'un developpement extraordinaire. Cestau point qu'audiredeTheophraste,onvoyait a Athenes, dans le Lycee, unplataueencore jeune, dont les racines n'avaient pas en longueur moins de trente-trois coudees. Telle culture exige un double labour a la charrue, avantque la semence ne soit conliee a la terre. Quant auxprairies, il ne leur faut aucua travail preparatoire , si ce n"estd'en ferraer rentreeaux bestiaux des que le poirier est en fleur, et de les arroser cn temps opportun, quandou a des moyens d'irrigatiou. XXXVIII. Examinons maintenant comment il faut engraisser leschamps, et quelle especc de fumier est preferable. Cette distinction u'est rieu moins qu'indifferente. Suivant Cassius, il n"y a pasde meilleurengraisquelaliente des volati- les eu general , les oiseaux acjuatiques exeep- tes. Mais celle des pigeons a la superiorite, a cause de cctte chaleur qui lui est propre, et qui excite puissamraent la fermentation dans la terre. II faut reparpiller daus les champs corarae de la graine, et noiirymettre en tascorame lefuraier des bcsliaux. Quant a raoi, je pense que la fiente provenant des volieres de griveset de merles me- modo biparliti. Quod a nova luna crescit ad plenara , et indc niisus ad novam lunam decrescit, quoad veniat ad inteiinenstrinini, quo die dicitur luna esse exliema et prima; a quo eum diem Atlienis appellanl £vy)v xal vsav, TpiaxaSa alii. QHaeda.n faciunda in agris potius cresceute luna quam senescenle- Quaedam conlra, quae raetas, ut liumenla , et caeduam silvam. Ego ista etiam , inquit Agra- sius , non solum in ovibus tondendis , sed in meo capillo a patre acceptum servo, ut decrescente luna tondens cidvus (iam. Agrius : Quemadmodum, inquit , lunaqua- edem ponl. tur. Aut etiam de cytiso durioie virgula; deplanlaiilur, ct ila pangitur in serendo. XLIV. Seruntur faba; modii iv in jugero, tiitici v, ur- dci VI, fanisx. Scd iionnullis locis paullo ampliiis aiit 92 VAP.RON. cette appr^ciation on fera bien d'observer les ha- bitudes locales, et , avec dautant pliis de raisou , que la meme quantite de semence rend en cer- tains endroitsdix pourun, etquiiize en d'autrcs; commeen Etrurie par exemple, et en quelques cantons d'Italie. A Sybaris, dit-cn, le rendement ordinaire est du centuple. II en est de meme a Garada en Syrie, eta Bysacium en Afrique. II importe encorebeaueoup de distinguer pour Ten- semencement, entre les terres neuves, celles qu'on appelle restibiles etqui rapportenttous lesans , et les jacheres, oii la production n'est qu'alterna- tive. A Olynthe, dit alors Agrius, on moissonne tous lesans ; mais on ditque dc trois ans entrois ans la recolte est plus abondante. Apres chaque recolte , dit Licinius , il faudrait toujours laisscr nn an de repos a la terre, ou au moins, de deux anndes Tune , ne lui conlier que des semences as- sez legeres pour ne point Tepuiser. Parloz-nous maintenant , dit Agrius, de la troi- sieme phase, des productions de la terre, c'est- a-dire de la nutrilion. Toute plante , reprit Li- einius, recoit de la terre sa uourritiire et son accroissemeut. Devenue adulte, elle concoit; et, apresavoir porte le temps necessaire, elle eufante des fruits ou desepis : en sorte qu'elle reprodiiit un gerrae en tout semblable a celui dont elle est nee. Si voas arrachez une fleur de poirier ou de tout autrearbre, si vousencueillez le fruitencore vert, il ne pousse plus rien de toute Tannee a rendroit de cette mutiiation ; car les plantes ne peuvent avoir deux portees eu un aa. Elles pro- duisent comme les femmes accouchent, a ieilr epoque. XLV. L'orge leve habitueilement le septieme jour; lc ble ie sult de pr6s. Les legumes sortent- presquetousde terre au bout de quatre ou cinq jours; a rexception cependant de la feve, qui pousse un peu plus tard. La germination pour le raillet, le scsaine, et les graines analogues, est a peu pres de la merae duree, k mnins de retard proveuant de la teraperature ou de la condi- tion du sol. Les plantes ^levees en pepinieres sont d"une delicatesse extreme. Si le pays est froid , il faut daus la saison d"hiver les couvrir de feuilles ou de paille. [1 1'aut encore, quand ie froid est suivi de pluie, prendre garde que Teau ne sejourne aupres; car la gelee est uu poisoo pour leurs tendres racines aussi bien que ponr leurs jeunes pousses, qui mSme en sont arretees davantrige dans leur developpement. Les plan- tes cn automue et en hiver profitent plus dans la partie qui est sous terre, et quicouserve tou- jours nn certain degre de chaleur vivifiante, quc daus la partie qui est au-dessus, et que le froid de l'air frappe detous cotes. Cest cequ'on voit dans toute vegetationde natureque la main de rhomrae n'apas encoretouchee. La croissancedans les ra- cines est bienplus rapide que dans la partie su- perieure de la tige , sanstoutcfois depasser le point oii s'arrete rinfluence des rayonsdu soleil. L'ex- tensionqueprenuent les raciues est subordonnee. a deux causes ditiereutes, a leur essence d'abord, ensuite ci la uaturedu sol, oii elless'ouvrentplus aisement passage les unes que les autres. XLVI.Nous voyons parfois des effets surpre- nnnts de ces memes eauses. Ainsi les feuilles de ccrtaines plantes indiqueiit, par leur seule posi- tion , repoque de Tannee oii i'on se trouve. Oncst sur par exemple quele solsticed'ete est passe, si- minus. Si enim locus crassus, plus : si macer, minus. Quare observabis, quantuni in ea regione consuetudo erit serendi : ut tantum facias, quautum valet rcgio ac genus terruvre soit chere, il vaut mieux y faire paitre les troupeaux. Car la considera- tion dominaute est que le bencliee ne soit pas ahsorbe par les frais. I.IV. Lorsque le raisin est mur, on proeede au >> vendanges. II faut examiner d'aI)ord par quelleespece de raisin, et dans quelle partic (bi vignoble, la recolte doit conunencer. Car le rai- sin precoce, ainsi que le miseella (raelange), qu'on appelle vulgairement raisin noir, muris- sent longtemps avant les autres espeecs. II faut done les cueillir les premiers. On doit aussi de- buter par le cflte du vignoble le plus expose au soleil. On fait ensuife un triage du raisin a manger en grappe, et de eelui dont on fait du vin. Le premier clioix vadroit au pressoir, ef de lii au tonueau. Le raisin de table est mis a part dans des paniers, puis renferrae. dans des va- ses de terre, qu'on depose au fond d'une futaille oii le marc est reste. On le garde aussi dans des amphores enduitcs de poix , que Ton descnd au fond d'un reservoir d'eau ; ou bien on le fait sc- eher dans Taire, avant qu"il n'entre au garde- manger. Quand le raisin estfoule , remettez sotis lepressoirlespediculeset lespeaux;onenexprime ainsi ce qui peut y rester de viu doux , et roii augmcnle d'autant la cuve. Lorsque le mai-e ne rend plus, on coupe tout ce qui debordc le pressoir, pour le presserde nouveau. Le resultat de ce dernier tourdu pressoir sappelle circumri- situhi (vinde rognurc); maison le rnet a part, par- ce qu'il seut le fcr. Quaml le marc a ete bien pressure , on le jttte dans des tonneaux qu'oM remplit d'eau. On obtient par la une boisson du nom de lota (piquelte) , contraction de lota aci- na (lavure de marc) , et qui se donne aux ou- vriers en guise de vin pendant Thiver. LV. Nous arrivons maintenant a ia recolte des olives. Tant que le fruit se trouve a portee , ou qu'on peut y atteindre avec le seeours d'une eebelle, ii vaut mieux le cueilllr que le gauler; i'olive froissee se desseche, et rend moins d'hui- le. II vaut mieux encore la cueillir a la main r.II. Qujcsege.s graiidissima .Tlipie oplima fiierit, st>nr- III in aream spcerni oportcl spicas, iit semen optimiim liral. E spicis in area exc.iiti !;rana. Qiiod (it apiiil alios iiiriitis junctis ac tiibnlo. Id lil e taliiila lapidibiis ant 1" asperala, qiio iniposito aniiga aut poiideic giandi iliiliir jumentJs jniiclis, ut disculiat p spica graua : aut ;i>>ibus dentatis cnm orbitulis, qnod vocant ploslel- III piKnicnm. In co quis sedeat alqne agitet, quic tia- iit, jnmenta, ut in Ilis|iam'a citeriore, el aliis locis fa- iiit. .\piid alios exteritur grege jumeiilonim inacto, et I i^iiato perticis , qiiod ungiilis e spica exteninlur grana. ~ iiUis, oporlct eterrasnbjaclari vallis aut ventilabris, 1111 ventus spirat lenis : ita lit, ut qiiod levissimuni est rci, atqne appellatur acns, evannatur foras extia ■ ini, ac Irumentum quod est ponderosuin, purum ve- il ad corbem. I.lll. Messi facla spicilcginm venire oporlel, aut domi :;rie stipulani : ant si sunt spica; rara' , et operacarae, 'iii|iasci. Summa uuim spectanda, ne in ea re suinlus 11' iiiin superet. 1.1 V. In vinetis uva cnm cril matura, vindemiam ita iii oportct, ut vidcas a quo gcnerc uvanim, el a qiio Inco vineli incipias legere. Nam el praicox et miscella , qiiam vocant nigram , nmllo ante coquitur; quo piior lc- genda : et qiiae pars arbusti ac vineiE magis apiica , piius debct descendere de vite. In vindemia diiigentiiis nva non soUim legiliir ad bibendiini , sed eligilnr ad edeiidum. Itaqiie lectins defertur in Ibiuiu vinailum , iinde in do- lium inane veniat : electa in secretam coibiilam , iinde in olliilas addalur, el in dolia plena vinaceornmcontnida- lur; alia, qinc iii piscinam in amplioiam picatam dcsccii- dat; alia, qiue in areain , ut in carnaiium ascendal. Qiiae calcalai uv.e enint, eanmi scopi ciim folliculis subji<;icndi snb picluiii, iit si qiiid icliipii liabeanl miisli evpiimaliir in eundeni laciim. Ciim desiit sub pielo lliiciv, ipndanv circuncidunt extiema,et luisiis prcmunt :et ruisus ciim pxpressiim, circuncisitiiin appellant , ac .seoisum, qiiod e\pressiini est, servant, qiiod rcsipit ferrum. Expressi aciiiorum rolliciili in dolia conjiciunliir, coqiie aqiia addi- lur : ea vocatiir lora, quod lota acina, ac pro vino opc- raiiis datur liieme. LV. De olivelo. Olcam qiiam mann tangere possis o- terraac scalis, lcgere oporlet poliiis qiiam qnatire; qiioil ea,qna! vapulavit, macescit.ncc dat tantuin olci. Qua; 96 VARRON. nuc qn'avec lcdoigticr, dont la durcic meiirtrit !a baie et meine ecorce les branches de Tarbre , qui en sont plus exposces a Taction du froid. Quand le fruit se trouve hors de portee, on doit se servir plutot de roseaux que de perches pour l'abattre ; car de deux inconvenients, il faut choi- sir le moindre. II faut surtout avoir soin de ne point gauler a rebours, afin que le fruit en tora- bant n'entratne pas avec lui le bourgeon ; sans quoi Tarbre serait frappe de sterilite Tannce suivante.On ditcomraunementque les oliviersne donuent de recolte, de pleine reeolte au moins, que de deux annees Tune. L'habitude de gauler ii'en est pas certaincment la moindre cause. Comme le fruit de la vigne, rolive quand elle est rentree sert a deux flns : ou on la mange en nature, ou Ton la convertit en un liquide onctueux que le corps humain s'applique concurremraent en de- dans et en dessus ; car il nous suit au bain et au gymnase. L'oIive a faire de riiuile est jour par jour mise en tas sur des planches, oii on la laisse quelque tcmps macerer. Eusuite chaque tas , par ordre de forraation , se transporte au trapeze. Cest ainsi qu'on appelle un apparcil compose de deux nicules, d'une pierre dnre et rocailleuse. L'olive qu'on laisse en tas trop long- temps fermente, et donne de Thuile ranco. Aussi , dans le cas oii Ton ne pourrait !'emploj'er dans le teraps voulu, il estbou deremuer les tas pour faire prendre i'air au fruit. On tire de I'olive deux produits differents,savoir, Fhuile que tout le raoude connait, et le marc, dont rutilite est trop ignoree; earon le voit gcneralement couler sans profit des pressoirs dans les charaps, oii il iaifse de larges places noires, el parfois stcriles, quandluirrreactrprofondsmentimbibi^e.Orcette substancea, pourquisaiten faire usage, une sorte d'application utile , principalement cn matiero d'agriculture. Repandue au pied d'un arhre, d"un olivier uotamment , partout oii on remploie , clle detruit toute vegetation nuisiblc. LVL Agrius s'adrcssant alors a Slolon. Me voila, dit-il, assis depuis longteraps dans la ferme , les clefs a la main, et attendant toujours que vous y fassiez entrer la recolte. Eh bien, ditStolon, me voila;jesuis sur le seuil, ouvrez la porte. En ce qui concerne le foiii , il vaut mieux le rentrer directement que !e laisser en meules a decouvert : les bestiaux du moins raimentmieux ainsi, comraconpeut s'enassurer en leur donnaat le choix de Tun et de lautre. LVIL Pour le blc, il faut le serrer dans de hauts grenicrs, oii les vents soufllent du nord et de Test, et oii rhumidite nepuissepenetrerd'au- cun cote. Que les murailles et le sol en soient re- vetus d"un tnastic compos;^ de marbre pile, ou du moins de glaise melee a de la paille de froment et du marc d'huile. Cet enduit prcserve les gre- nicrs des rats ou dcs vers, et contribue en meme temps a donner au grain de la consistance et de la fermcte.Quelques personneshumecteut leurgrain de marc d'hui!e, dans la proportion d'un quadran- tal par mille modii environ ; d'autres repandent ou plutdt egrugent au-dessus de la craie de Chal- cis oude Carie, de rabsinthe, et autres substances analogues. Certains cultivateurs ont des greniers souterrains ou caveaux appelees dsipoi, corarae on cn voit en Cappadoce et en Thrace; ail- lcurson se sert de puits, corame dansTEspagne ci- terieure, et aux environs d'Osca et de Garthage. ni.inu stricta, melinrea, qiirc digilis Diulislcgilnr. quam illa quoe cum dlgitalibus. Duricies euim corum non solum .stringit bacam, sed etiam ramos glubil , ac rellnquit ad gclicidium retectos. Quae manu tangi non poleiunt, ita qiiati debeut, ut aiuudine potius quani pcrtica feriantur. Gra- vior enim plaga medicum quserit Qui quatief , ne adver- sani cicdat. Sa!pe eulni ita percussa olea secum defert de lamulo plantam. Quod facto, friictum amitlnnt pos- teri anni. Ut haec non minima causa, quod oliveta dicaut alternis annls non feire fruclus,aut non aeqne magnos. Olea uf uva per idem biviiini redit In villani, atla ad ci- bnm eligitur, alia ut cliquescal , ac non solum corpus intus unguat, sed eliam exlrinsecus : itaque dominum et in balneas, et gvmnasium scquitur. Hrt>c, de qua fit oleum, congeri solet acervatim per diessiugulos in tabu- lata, nti ibi mediocriler fraccscat, ac primus quisque acervus demitlatur per serias ac vasaolearia ad tiapefas , qua? rcs molK olearia; e dnro et aspero lapidc. Olea lecta si nimiumdiu fuit inacervis, caldore fracescit, et oleum f(Btidum fit. Itaque sinequcas mature conlicere, in acer- vis jactando ventllare oporfet. Ex olea fructus duplex; oleum,quod oranibus notiini , et aniurca, ciijus utilila- tem qiiod ignorant plci ique , licet videre e torcnlis olea- riis fluere in agros, ac non soluni denigraie terrani , sed mnltiludine facere sterilem : cum is bumor modicus , cum ad multas res, tum ad agriculluram perlineat velie- nienter, quod circuin arborum radiccs infundl solet, maxime ad oleam , et ubicunque in agro bei ba nocet. LVI. Agrius : Jam dudum, inquit, in villa sedens ex- pecto cum clavi le Stolo, dum fructus in villam refera^. Ille: iim quinadsum. Venio,inqult,adIimen, foresaperi. Primum fajuisicia,- condunfnr melius sub terto, quam in acervis, quod ita fit jucundius paljulum. E\ eo intelligi- tur, quod pecus utroque posito libentius est. LVII. At triticum condi opoitet in granaria sublimia, qn.T perflenf ur vento ab exortu ac septentrionum regione, ad quiB nulla aura bumida ex piopinquis locis adspiret. Parieles et soliim opere teclorio maimorato loricandi : si minus, ex argilla mixto aceree frumentoetamurca, quod muiem et vermem non patitiir esse , et graua facU soli- diora ac (irmiora. Quidani Ipsum triticum conspergunt, cum addant in circiter mille modium quadrantal amurca;. Ilem alius aliud adfiiat, aut aspergit, ut Clialcldicam aut Caricam cretam, aut absintlilum. Ilem bujus gcneris alia. Quidam grauaria Iiabent siib teriis, speluncas , quas vocant aeipoi? , ut in Cappadocia, ac Tbracia. Alii , ut in Hispania citeriore , puteos , ut in agro Carthaginiensi , et Oscensi. Horum solum palcis substernunt : et curaut DE L'AGRICULTURE, LIV. I. Le sol au fond de ces piiils est couveitde paille ; aucunc Inimidite n'y penctre, ear on ne les ouvre jamais; ni nieme un souflle d'air, si ce n'est lors- i]u'il y a iiecessiti' de reeourir a la reserve. L'air cn etant exclu , il n'est pas a eraindre que le cha- raneon s'y mette. Le ble dans les puits se con- serve cinquante ans, et le millet pourrait meme s V u:arder plus d'un siecle. I)'autresenfin cons- tiiiisent dans leurs chanips inemes des greniers qui sont corame suspeiidus. On en voit de ce mo- dele dans PEspafjne eitericure , et dans certaines contrees de rApulie. Ces greniers sont eventes iion-seuiement des cotes par les eourants qui viennent des fenetres, raais encore par l'air qui frappe dessous en leur planeher. I.Vin. Les feves et autres leguraes se conser- vent tres-longteraps, sansse gater, dansdes vais- seaux a huile que Ton reeouvre de cendre. Ca- ton ditaussi que le petit et le gros amineen, ainsi quele raisindit apicius, segardenltres-bieu daus des pots de terre ; niais qu'ou les conser\ e egale- ment ou dans du viu cuit jusqu'a la diminution desdeux tiers, ou tout simplement dans du vin doux. II ajoute que le lucarina ( raisiu ferrae) et 1'aniiDeen scantien sont de toutes les especes de raisins ceux qui se conservent le mieux sus- pendus. I.IX. Quantauxautres fruits, comme lespoi- ns, eoings, les scantiennes, les quirintennes, les jximmes rondes , les pomraes appelees autrefois viitsfca (douces corarae le mout), et qu'oa ap- pille aujourd'hui inclimela (douees comme le iiiiel , tous se conservent tres-bien sur la paille 011 lieu sec et frais. Aussi quand on fait cons- tiuiie un fruitier, il faut avoir soin d'en ouvrir les fen^tres au nord , et de laisser un libre aeces aux vents qui soultlent de ce e6te. II iniportetou- tefois de lcs garnir de volets; car le vent continu finit par oteraux fruits leursuc, et les rendre in- sipides. Pour plus de fraieheur encore , on recou- vre en stue les voutes , les imirailles et meme les planchers de ees fruileries. On voit meme eertai- iies personiies y faire dresser des lits pour pren- dreleursrepas. Eten effet quandonestassezriche pour foreer Tart k faire d'une salle a raanger nne galerie de peiiitures, pourquoi serefuserait-on la jouissanee toute naturelle de contempler en di- nant une variete de beaux fruits ranges daus une agreable symetrie? N'imitons pas toutcfois ceuxqni, donnantun dinera lacampagne, etalent somptueusement dans leur fruiterie la depouille detousles marcbesde Rome. Quant a lamaniere de conserver les pommes, les uns les posent sur des planches ou tablettes de marbre ; d'autres pre- ferent les mettre sur de la paille ou des ear- des de laine. On eonserve ies grenades eu les mettant avecla branche dans des futailles rem- plies de sable. Les poires aniciennes , ainsi que cellesqui miirissentautempsdessemailles,seeon- servent mieux confites dans du vin cuit jusqu'a la diminution desdeux tiers. Quant aux cormes et aux poires, on les coupe ordinairement par moreeauxqu'on faitdessecherau soleil.On pourra raeme coaserver les cormes saus les couper, pourvu(iu'on les place dausquelque lieu sec et frais. Les raves sont eoupees par morceaux, el conscrvees dans la graine de moutarde. Les noix se gardentmieux dansdusable. II en estdemerae des grenades qu'on cueille a leur point de matu- rite. Pour les grenades qui ne sont pas eneore mureset quitiennent ala branebe, il faudra les mettre dans uu pol sans fond qu'on enfoneera daiis la terre, apres avoir enduit la branche de poix, pour la soustraire a rinlluence de Tair exte- liiiinor, ant aer langere possil, nisi euni promilnr ad iin. Qiio enim spiritns non peivenit, ibi non oritnr I iilio. Sicconditnm liiticum manet velannos quinqua- l;i : inilium vero plus annos centum. Snpra teiTain iiaila in a^ro qnidam snblimia faciunt, ut in Hispania iinie, ct in Appuliaqiiidam, qiise non solum a lateri- . |iiT fenestras, sed eliamsnbtus a solo venlus lefrige- ■ pMSsit. \ 111. Faba et legnmina in oleaiiis vasis oblita cinere liii incolnmia .seivantur. Cato ait unam Amineam mi- riilani cl majoiem ct Apiciam in ollis commodissime ili. Kadeni in sapa et musto in lora, recte. Quas sus- iihis opportunissiinas esse duiacinas el.\mineas Scan- 1.1\. De pomis, conditiva inala slrutliea, colonea, Si .inliana, Quiriniana, oibiculala, el qiice anlea mustea Miiabant , nunc nielimeia appellant, liac omiiia iii loco arido et frigido supra paleas posila servari recte putanl. i:t ideo oporotliecas qui faciunt, ad aquiloncm nt fencs- lias babeant, atque ul cae perflentur, ciiranl. INeque ta- III. II sinc foriculis : ne cum bumorem amiserint , perti- II. li i \eiilo vielafiant. Ideoqnc in iis, camarasraarmoiato, et parietes, pavinicnlaqiie ficiunl, quo frigidius sit : in (|uo eliain quidani tiidiniiiin steinere solent cienandi cansa. Eleniin in qiiibiis liiMiiia conoesseiit, ut in pina- cothece faciant , qiiinl speclacnlum datiir ab arle , ciir non quod nalura datiim iitaiilur in venustate disposila pomornin.' pra>scrtim quidcni, cum id non sit faciendiini , i|Uod quiilam fecernnt, nt Romae coemla poina riis intu- leriul in opoiotbecen inslriiendam convivii causa. Jn opo- i otbcce mala niancie pulant satis commode alii in tabulis , iit in operc marmoialo, alii snli.strata palea , vcl eliam lloccis : niala piinica deiiii>sis Miis mih nlls in (lnlio are- n,'c : malacotonea, strntlira iii |irii,ililius inn.ils : conlra in sapa condita manere piia .\iiii i.ma ,rl siiiiniii^a. Soiba quidam dissecta, el in sole niaccrata, utpira; et sorba per sc ubicunqne sinl posila in arido facilc durare. Scr- vare rapa consecla in sinape, nuccs juglandcs inarena, pniiica mala et in aicna jani decerpta, ac inalura, (iit dixi,) et cllani imnialiiia cuin ba;renl in suavirga, si dcmiseris in ollam sine fundo, caini|iie si conjeccris in lcrram , cl oliteris cii ciim ramiim , nc e\lrinsecus spii i- tiis afllel, ca iion iiiodo integra e\imi , sed etiam majora, qiiani in arbore uriqnam pepcnderint. ?s VARRON. ricur : quaiul vous le retirez ensuite, le froit se presente non-seulement intact , mais d'une gros- seur qu'il n'eut jamais acquise sur Tarbre. LX. A Tegard des olives de tabie, Caton nous dit que l'on conserve tres-bien les orchites et les posra tant sechesque vertes daus de ia saumure, ou dansde rhuile de lentisque, si elles sont nieur- trics. II ajoute que si Pon veut que l'ori'hite conserve son beau noir, il faut la uiettre dans du sel , dont on la laisse s'impregncr pendant cinq jours; puis on jette le sel, et on expose le fruit pendant deux joursau soleil. On peut aussi confire la meme espece sans sel , en la faisant irjfuser dnns du vin doux cuit jusc|u'a reduction de moitie. LXI. Les agriculteurs experimentes ont bien raison de conserver le mare dhuile en tonneaux avec autant de soin que rhuile et le vin : voici comme il faut s'y prendre.Ou le fait bouillir aus- sitot qu'il sort du pressoir, et on le verse dans des vaisseaux, apresTavoir laisse refroidir. II y a encore d'autres raanieres d'appretcr ie marc dhuile ; on lemelangeavec du raout parexeraple. LXII. Comme on ne met ies friiits eu serre qu'en vue de les en tirer plus tard , il nous reste encore a faire quelques observations sur ce qui constitue la sixieme et derniere phase des pro- ductions de la tcrre. On retire les fruits de Ten- droit oiiron les a serres, soit pour les consom- mer,soit pour les vendre, ou bien eneore pour les raieux garder. Quant a Tepoque a laquelle il faudra lesretirer, eile dependde lanature meme des fruits qu'on veut livrer a la coasornmation , ou preeerverde tout accident. LXIII. II faut tirer le ble du grenier sit(5t que !e charancon commence a le ronger. Ou Texpo- sera alors au soleil , en placant a proximite des LX. Deolivitate,oleas esui opliiiie condi scribit Calo, orcliiles, et pauseas aridas, \el virides in niuria, vcl in y Icntisco contusas. Ordiites niKras, sale si sint confriatae dies quinque , et tum sale excusso , bidunm si in sole po- sitse luerint, manere idoneas solere : easdem sine sale in delVutnm condi. LXI. Recte amnrcam peiili aijricolae tam in doliis con- duut, quam oleum, anl vinniii. Ejns condilio, cum ex- pressaolea, quod slatim efiluxevit de ea, decoquuntur dnspartes, el refrigeratum coudilur in vasa. Sunt item aliae conditiones, ul ea , in qua adjjcilur inusluni. LXII. Quod nenio fiuctus condit, nisi ut promat, de eo quoque vel sexto gradu animadveitenda panca. Pronuint condila ant proplerea, quod sint tuenda, anl quod utenda, aut quod vendenda. Ea qu;e dissimilia sunt in- ter se , aliud alio tem|ioie tiiendum el utendum. LXIII. Tuendi causa pioniendum id fiunHnlum, qnod ciiiculiones exesse incipiunt. Id enim cum promptuni est, in sole poneie oportet , atque aquae catinof, quod eo conveniuul, ut ipsi se necent , cuiculioues. Sub tcira qiii liabent frumenlum in iis, quosvocant treipoJc, quod cum periculo introilur recenti apertlone, ila ut quibus- bassins pleins d'eau, oii ces insectes ne tarderoni pas a venir se noyer. Ceux qui ont leur ble sous terre, dans descaveauxappeles (7£tpo'i, nedevront y entrerqu'apres les avoir laissesouverts pendant quelque temps. Carsi Tou voulait s'y introduirc immediateraent apresleur ouverture, on courrait risque de suffoquer, comme il en est des exem- ples. Le ble que vous aurez conserve en epis pour le faire servir a votre consomraation doit etre retire pendant Thiver; on le fait moudre et ensuite on le torrefie. LXIV. Le marc d'huile est un residu de subs- tanceaqueuse, meleaux matieresque rhuile de- pose au fond des vaisseaux de terre ou on la ren- ferme. Voiei comme on s'y prend d"ordinaire pour !e conserver : on degage le marc en soufllant dessus du liquide qui surnage au bout de quinze jours de dep6t : on le transvase ensuite. Et la raeme operatioii se repete jusqu'a douze fois pendant six raois coasecutifs, de quinze jours en quinze jours , de facon que la derniere ait lieu dans le declin de la luue. Oa fait ensuite bouillir le raarc dans des chaudieres a uu feu doux jusqu'areduction de raoitie, puis on le met cn reserve pour s'en servir au besoin. LXV. Quand le moijt est rais cn tonneau pour faire du vin , on doit s'abstenir de tirer tant que dure rebullition, meme lorsqu'elle est assez avan- cce pour que le vin puisse etre regarde comme fait. Si Ton veutboiredu vinvieux, il nefaudra le tirer qu'au bout d'une annee ; car le vin n'est re- putci vieux qu'apres un an d'existence. Si le cru tourne a Taigre, il faut consommer de suite, ou vendre le raisin en grappe. II y a des vins dont laqnalite augmente par la duree; tels sonl ceux de Falerne par exemple. LXVI. Les olives blauches, quand on les em- dam sil infeiclusa aiiinia, aliqnanlo post piomere, qiiam aperuerint, oporlet. Far, quod in spicis condideiis per messem , ct ad nsns cibalus expedire velis , promendum hieme, ut in pisliino pinsatur ac loireatnr. LXIV. Amurca cum ex olea cxpressa, qui est luimor aquatilis ac retiimenlum, condilumin vas fictile, id qui- dam sic solent tiieii , diebus xv ex eo, qiiod est levissimum ac sunimum, dellatum ut tiajiciant in alia vasa, et boc iisdem inlervallis, duodecies sex mensibus proximis, item faciant. Cum id novissime.potissimnm trajiciant, cum scnescit luna. Tunc decoqunnt in ahenis levi igni duas partes quoad i egerunt , tum denique ad usuni i ecte promitur. LXV. Quod ninstiim conditur in dolium, ut habea- mus vinum, non promcndum dum fejvet, neque eliain- dum piocessit ita, ut sit vinum factnm. Si vetiis bibeie velis, quod non fit ante, quam accesserit annus, tuni, cnm fueiit anniculum, promito. Si veio est ex eogencre nva>,qnod matiire coacescat, ante vindemiain consumi, autveuire oportet. Genera sunt vini , in quo Falerna, quae quanto pluies annos condila babucrnnt, tanto ciim . prompla siint frurtuosioia. DE L'AGRICUL ploie avant qirdles ne soient parfaitement eonfi- tes, out un gout amer qui rebute le palais. II en est de meme des noires, a moins qa'ou ne les trerhpe dans le sel avant de s'en servir. Cette pTecaution les rend tres-mangeables. LXVIL Moiusou conserve les noi.x , les dattes et les fijjues, et plus elles sontsavoureuses; si la gardfse prolonge, les ligues perdent luurgout, les dattes moisisstnt et les noi.\ sc dessechent. LX VIII . Quant au.x fruits qu'ou suspend pour les faire sccher, raisins, pommes et eormes, les yeux seuls indiquent le moment de les livrer a la cousommation. En effet, ou voit aisemeut, par le degre d'altcratiou de leur couieur et le point de leur dcssication, quand il 1'aut les manger, pour ne pas attendre qu'ils ne soient plus bons qu'a jeter. Les corraes rentrees tout a fait miires doivent etre mangees promptement ; vertes, elles sont plus de gardc ; ear il leur faut le temps d'ac- querir lamaturite qu'on ue leur a pas laisse preu- dre sur Tarbre. L.KIX. Cestpendant rhivcr qu'on tire du gre- nier le ble destine a la consommation domesti- que, qu'on doit torrefier pour le rendre propre a la panification. Le ble de semenee y reste jus- qu'au moment oii la terre est preparee pour le re- cevoir : il en est de meinc en general de toute espece de graine. II ne faut leur faire voir le jour qu'au inoment de les employer. Pour ce qu'on destine au marehe, il faut attendro le moment de ven- TURE, LIV. I. n3 dre avec avantage. Telle produetion ne peut se conscrver sanss'alterer; il fautse presser de s'en defaire. Cette autrc est plus de garde, attendez que son prix s'eleve. Quisait attendre, non-seu- lement retire rinteret de sa marchandise , mais en obtient quclquefois un prix double. Stolon par- lait encore, lorsqu'un affranehi du gardien entre touten pleurs, en noussuppliant d'excuser si fon nous a fait si longtemps attendre; et en meme tcmps il nous invitc aux funeraiUes de son maitre pour le lendemain. Nous nous levons tous CLi nous ecriant : Quoi ! a ses funerailles? Quelles funerailles? Alors resclavenousraconte, toujours plcurant, que son raaitre vient d'etre frapped'un coup de couteau , et (|ue le meurtrier s'est pcrdu dans la foule. Seiilement, par uneexclamation qu'il avait faite, oi! jugeait que le crime etait feffet d'une meprise. L'esclave ajoutait que, tout oc- cupe dc reconduire son maitre au logis, d'en- voyer chercher promptemcnt un medecin, il n'avait pas eu le temps de nous avertir plus tot, et que nous serions sans doute disposes a trouver sa conduite naturelie. Son empressement, il est vrai , n'av,iit pas empeche son patron de rendre fame peu de temps apres; mais il croyait nean- nioins n'avoir fait en cela que sou devoir. Nous ne le trouvAmes que tropexcuse, et nous descen- dimes ious du teraple pour retourner che/, nous , plus emiisde 1'accidcnt, parrapport a rhumanitc, que surpris de ce que Rorae en etait le theatre. LXA^. Oloasalbas, qiias conilideiis, novas si cclcriinr piomas.nisi conilieris, propler amaritijdinem illas les- puit i>alatnm. Itein nigras, nisi prius eas sale maccraiis , iit libenter iii os recipiantur. LXVII. Xuceni jiiglandein , et palmnlam , et riciim Sa- binam quanto citius promas , jnciindiore ulare , qiiod ve- tuslate licus fit jiallidior, palmula rariosior, nux aridior. LXVIII. Pcnsilia, ul iivae, mala, et sorba, ipsa osten- diint, quando ad usiiiu oporteat promi : qiiod colore mu- tato et coiiliactii acinonim , si noii dcinsei is ad edcndiini , ad alijiricndum dcsccnsunim se niinilantiir. .Sorbum ma- turiim niite coiidilnm dlius promi opoitet : aceibum enim siispcnsiim lcutins est. Qiiod priiis domi niatiirila- tein a.sseqiii viilt, qiiani iicqiiil in arliore, qnain mile.scat. LXIX. Messuin far |iroiiiiMiiliiMi liieme in pistrino ad torrendum, qiiod ad cilialiim cvpcditiini esse velis. Qiiod ad salionem , liini proincnduui , ciini scfietes matiir.t sunt ad accipicndnm. Itcui qiiai pertinent ad sationcni, siio quoquc tempore iiiomcnda. Qiise vendenda, vidcniliini, qnae quoiiue lcnipoic oporlcat piomi. Alia eiiiui, qiuv nianerc iioii pnssimt, ante quam se comniulent, ut cele- ritcr pionias , ac veiidas : alia qute servari possnnt , ut luni vcndas, cuni carilas est. Saepe enim diutius servala noii inodo usuiam adjioiunt; sed etiam fiuctum dupli- cant, si tempore pronias. Cuni hicc diceret .Stolo, venit liberlns a'ditiinii ad iios llens, el rogat nt ignoscainus quod sinuis retcnti, et ut ei in liinus postridie piodea- miis. Oinnes coiisuisiiniis, ac siniul exclamanius, qiiid.' in funiis? qnod funus? qiiid est factum? llle flens iiarrat ab uescio quo perciissiim cultello concidisse, qnein qui esset , aniniadvcrtcre in turba non potiiisse, sed lantum- iiiodo cxaiidissc vocciii , pcrperam fecisse. lpse,cum pa- Ironiim doinum sustiilisset, et piieros diniisisset ut me- diciim requircreiil, ac mature aililiiicrrnl ; (|iiud potiiis illiid adminislrasset , quam ad no^ M'iiK-ri , a^ipiuin esse sibi iKnosci. Necsieum servaic iinn pnluivMl, qiiiu non uiulto postauiiiiain ctdaret, laiiien putarese fecisse recte. Kon mole.^te fercnles descendimus de a^de^etde casu biimauo ma^is qncrentes, quam admiraiites id RomKfac- tiiiii , disccdiiiiiis onincs. VARRON. LIVRE II. DE l'education des bestuux. Nos grands aieux avaient bien raison de mettre rhomme des champs aii-dessus de 1'homme des villes. En effet autaut les habitudes d'une mai- son de plaisance semblent oiseuses a nos campa- gnards , s'ils les comparent a la laborieuse agi- tation d'une ferme, autant cette premiere exis- tence paraissait-elle active k nos ancetres au- pres de la paresse des citadins. Aussi avaient-ils partage leur tcmps de facon a ne douner aux affaires de la ville que deux jours sur neuf , con- sacrant les sepl autres exclusivement aux occu- pations rurales. Tant qu'iis sont restes fideles i cette couturae , ils y ont gagne sous deux rap- ports : d'abord leurs champs rapportaientdavan- tage, et eux-meraesse portaient mieux. En second lieu , ils pouvaient se passer de ces gymnases de toute espece dont le raffinement des Grecs a rempli leurs maisons devilles, el qu'il nous faut avoir, nous, maintenant dans nos demeures, de- puis le premier jusqu'au dernier. On ne croirait pas avoir de maison de campagne , si Ton ne pouvaitsedonner le plaisir d'en decorer de noms grecs toutes les distributions. IIpoxoiTwv (anti- chambre) ■naXalGTpa (palestre), aito^uTvipiov (ves- tiaire), TrEpicTuXov (colonnade),dpvi6tov (voliere) TrspnjTepaov (colombier) diTwpoOyixv) (fruiterie). Comme de nos jours il n'est guere de ehefs de fa- mille qui , laissant la faux et charrue, n'ait emi- gre dans Tenceinte de Rome , et ne consacre a applaudir au cirque et au thcfltre les mains jadis occupees aux champs et aux vignobles, il en re- sultequ'aujourd'hui nou« payons pour qu'on nous apporte d'Afrique et de Sardaigne le ble qui nous nourrlt, et que nous allons par mer falre vendange a Cos et a Chio. Les fondateurs de cetteville,quin'etaienteuxquedespatres, avaient voulu que leurs deseendants fussentdes cultiva- teurs; et,au mepris de leurs lois, rambition de leurs descendants a converti les champs en prairie, sans raeme faire dedifference entre pal- tre des troupeaux et labourer la tcrre. Autre cliose cependant est le laboureur et le pdtre. Pour se nourrir aussi des champs, le boeuf de labour n'en differe pas moins du boeuf de p^tu- rage. Le boeuf entroupeaune produit pas; il con- sommc. Le hoeuf sous lejoug, au contraire, con- tribue a la productioii du ble dans les guerets et du fourrage dans les jacheres. Je le repete, la science du cultivateur differe essentiellement de celle du patre. Le but du cultivateur est de tour- ner a son profit toiit ce qu"il fait produire a ia terre ; celui du patie , de retirer tout le parti pos- sible de son troupeau. Mais comme il y a un rapport intime ciitre ces deux choses, puisque d'un cote le profit peut etre pUis grand k faire consommcr le fourrage sur place qu'a le vendre; et que de Tautre rengrais , relement de feconda- tion le plus indispensablea laterre, est cssentiel- lement une provenance du betail , il s'ensuit que tout possesseur de biens fonds doit embrasser les deux sciences, etre a la fois agriculteuret eleveur de troupeaux , et porter ses soins nieme sur toute espece animale qui peut se trouver dans une ferme et ses dependances. Car les volieres , les garennes, les viviers, sont toutes industries dont le proflt n'est rien raoios que meprisable. J'ai traite de ragriculture dans un premier livre de- die a raa ferame Fuiidania, qui fait elle-raeme valoir une terre. Celui-ci, mon cher Niger Tur- DE RE PECDAKI\. Viri magni nostri majores nonsine caiisa prseponebant ruslicos Romanos iirbauis. Ut ruri eiiim, qui in villa vivunt ignaviores, quam qui in agro versanlur in aliquo opere faciundo : sic qui in oppido sederent , quam qui rura colerent, desidiosiores pulabant. Ilaqne annum ila diviseruut, ut nonis modo diebus urbanas res nsurpa- rent, reliquis vii ul rura colerent. Quod duni servaverunt institutum , ulrumque sunt conscculi , ut et cullura agros fopcundissimos baberenl , et ipsi valpludine firmiores es- sent : ac ne Gra'Corum nrbana desideraient gymnasia, quae nunc vix satis singula sunt : nec putant se tiabeie villam.si non multis vocabulis relineant Grarcis, quum vocent parlicuialim loca, Ttpoxoi-ciSva , naXaiatpav, lijio- J-jrA,()iov, iiepioTuXov, 6pvi9wva , TtcpKiTEpiwva, 67i(i)po9-flxriv. Igiturquod nunc inlra niurum fere patres faniili» correp- serunl relictis falceet aralro, et nianusmovere malucrunt in theatro ac ciico , quara in segetibus ac vinelis , fru- menlum locamus , qui nobis advetiat, qui saturi fiainus t\ Africa , et Sardinia : et navibus viademiam condimus ex insula Coa , etCliia. Ilaque inquaterra culluram agri docuerunt paslores progeuiem suam , qui condiderunt urbem , ibi contia progenics eorum, piopler avaritiam contra leges ex segetibus fecit prata , ignorantes non idem esse agi iculluram et pastionera. Alius eiiim opilio , et ara- lor : ncc si possit in agro p^ci, armenlarius non aliud ac bubulcus. Armcnuim enim id , quod in agro nalum non creat , sed tollit dentibus. Conlra , bos doniitus caiisa fil, utcommodius iiascatur frumentum in segete, et pa- bulum in novali. Alia, inquam , ralio ac scienlia coloni, alia pastoris; coloni, ut ea qua; in agiicultura nascantur e lerra fruclum facianl. Conlra pasloris, ut ea qu.Te nata ex pecore. Qiiarum quoniam socielas inler se magna, proplerea quod pabulum iii fiindo rompascere , quam vendere plerumque magis expedit domiuo fundi ; et ster- coratio ad fructus terreslres aptissima , et niaxime ad id pecus apposilum : qui liabet praedium, liabere ulramqua debet disciplinam, et agriculluise, et pecoris pascendi, etetiam villaticae pastionis. Ex ea enim quoque fructus lolli possunl non mediocres, ex ornithonibus , ac lepora- riis, ct piscinis. E queis qiioniam de agricultura librum 1'undania; uxori propler ejus fundura feci : tibi Niger Tui rani nosler, qui vehemenler delectaris pecore , prop- DE L'AGRICULTURE , LIV. II ranlus, je iVcris pour vous, amatcur passionD^ de tout ce qui touche au regime pastoral ; vous , que ce povit conduitsi souvent aux foires de Ma- cra , et qui trouvez daus ce genre de speculation de quoi satisfaire a de tres-couteuses exigences. La tadie ne sera pas difficile pour moi, possesseur autrefoisde betail sur une grandeechelle; car |"ai eu de nomhreux troupeaux de Tesp^ce ovine en Apulie, et a Reate, des haras considerables. .)e ne traiterai toutefois que sommairement la ma- tiere, me bornnnt a recueillir ici dcs entretiens que j'ai eus avec quelques amis , grands proprie- taires de bestiaux en Epire, a Tepoque de la guerre des pirates, lorsque je coinmandais les llottes de la Grece, entre la Cilicie et l'ile de Delos. I. Menas venait de se retirer;et Cossiniusse tournant vers moi. INous ne vous laisserons pas parlir, me dit-il, que vous n'ayez acheve de nous expliquer ces trois parties dont vous aviez deja commence a nous entretenir, iorsque vous avez ete interrompu, Qu'est-ce que ces trois parties? dit Murrius ; ne serait-ce point celles dont vous me parliez hicr, et qui concernentreducation des bcstiaux? — Precisement, reprit Cassinius. Nous elions allcs voir Pctus qui etait indlspose ; et la, Varron avait commence une dissertation sur To- rigine de cette seience, sur la haute eonsidera- tion qu'elle merite, et sur toutes les conditionsde sa pratique. II a lite interrompu par rarrivee du medecin. Je neveux me cliarger. repris-je alors, quc des deux premieres parties composantrhisto- rique (laTopijcov) de la science. .Te vousdiraiee que jesais;(|uelleestsonorigine, et combien d'estime lui est due. Quant a la troisieme, qui est la partie pratique, c'est a Scrofa de s'en tirer... osrio .u.ou TzoXkov aaEivwv (lui qui s'y entend bien mieux que moi). On peut bien parler grec ^ des gens qui sont Grecs a moitie. Sciofa, en effet , n'en a-t-il pa» remontre a C. Lucilius Hirpus, votre gendre,si celebre par les beaux troupeaux qu'il possede au pays desBrutiens? — Tres-volontiers, ditScrofa ; mais a la coudition qu'en retour vous autres Epirotes et pdtres par excellence , vous nous fe- rez part de tout ce que vous savez sur ce sujet, pour mc recompenser de ma complaisance ; car ou a toujours quelque chose a apprendre. Je m'etais donc ainsi renferme, de mon choix, dans la par- tie purementtheorique de lascience : cen'estpas queje ne fusse aussi proprietairede troupeaux eii Italie; mais n'est pas joueur de cithare quieon- que a rinstrumcnt en main, et je pris la parole aiiisi : L'homme et les animaux doivent avoir eti- de tout temps dans rordre de la nature. Soit que Ton admette un principe generateur, avec Thales de Milet et Zenon de Cittium; soit qu'avec Pythagore de Samos et Aristote de Sta- gire, on eirveuille nier rexistence, il faut con- venir avec Dicearque que la vie humaine , en re- montaiit jusqu'a sa condition le plus ancieune - ment coiinue, a successivement passe par bien des transformations, avant d'arriver a sa forme aetiielle; et que, dans cette condition primitive, rhomme se nourrissait des productions spuutanees de la terre, vierge de tout ensemencement. A Te- tat de nature a suecede la vie pastorale ; seconde periode,ou rhomme, au lieu dese repaitre ex- clusivement de glands, d'arbouses, de mureset autres fruits sau\ages, enleves aux forcts et aux buissons, choisit parmi les animaux , h6tes des bois comme lui , lesespeees dontil peut s'appro- prier lasub^tance, lcs emprisonne, et les appri- voise. On suppose avec assezde raisoii qu'il s'em- para d'al)ord des brebis, commeetantla conquete tciea quod te emturienlem in rampos Macros ad merra- tiim adiliicunt creliro pedes , qiio facilius sumlibiis multa poscentilius niinistres , quod eo racilius ruciam , qiiod et ipsepecuaiias liabui giandes, in Appnlia oviarias, i^l in Realino eqiiarias : [qnaj de re pecuaiia breviler ac siim- malim percuriam , ex sermoniiius nostris collatiscimi iis, qui pecuarias liabuenint in E|>eiio magiias , tiiin cum pi- ratico beilo inter Ueliim et Ciliciam Graecia; classibus prseessem, incipiam liinc. C*P. I. Ciini Mcnas discessis.set, Cossinius mibi, Nos te non dimittcniiis, impiil, ante cpiam tria illa expiicj- ris, quiTe cirpcias nupcr diccre, cuin sumiis iiiterpel- lali. Qu.T! tiia? inqiiit Muniiis. An ea, qure mibi beri dixisti de p.isloricia re? Isla, iji^Min^/c , qua; coeperat bic disserere, qu;c essel origo , qua; dignilas , <\ux ars : cum petam lcssuni viscie venissemus, ni medici adven- tus nos inlctiiipissct. Ego vero, inrjuam, dicam diin- laxal, quud csl w-tofiv.ov , de duabiis rebiis priinis , qu.-e accepi , de origine , ct digiiitate. De tcrtia parle , ubi esl de arte, Scrola .siiscipiel : ut .semigra-cis pasloribus di- cam graece, oiitip avj iroXXiv i\uiw/. Nani is inagislcr C. Lucilii Hirpi generi lui , ciijus nol)iles pecuaria- in Brii- tiis habentur. Sed liaec Ha a nohisaccipietis, inquit Scrofa ul vos, qui eslis Epirolici, pecuarii alhlet.T, remuneie- mininos, ae qiiae scilis, proferatis in mcdiiim. Neina eiiim omnia piilest scire. Cum accepLssem conditionem , tU nieae parteses9entprima>, nonquo iion ego pecuarias in tlalia liabeani , sed non oranes qiii habent cilharam , sunl citliarncdi : igitiir, viqunm, et bomines el pecua cuni semper fuisse sil necesse naliira. Sive eiiim aliqiiod l'uit priucipiura generandi animahum , ut piilavit Tliale.s Mile- sius,('t ZenoCittieus : sivecxiulia piiiicipium liorum cx- titit nulliim, ut crcdidit Pjthagoias Samius, et Aristo- teles Stageiiles; necesse est buman,-K vila; a sumina me- moria gradaliin dcscendisse .vl hanc a>tatem , ut scribit Dic^earcbus : et sunimum gr.iduni fiiissc naliiialcni, nim viverent boraines ex iis lebus, (pi.c iiuiokita ultro lcriel lerra : ex liac vita in secundam dcMxinllssc piiuar|>>oi; (riche enbrebis), tantot enfin ttoXu- (jouTyi; (riche eu troupeaux de boeufs.) Ces memes poijtes nous parlent de brebis dont la toison etait d'or, par alUision sans doute a leur ex- tr^me cherte. Telle etait la brebis d'Atree a Argos, dont ce prince se pl.iint d'avoir ete de- pouille par Thyeste; et le belier qu'Eetes posse- dait en Colchide , but de rexpedition de ces flls de rois connus sous le nom d'Argonautes. Enfln telles etaient , en Libye, celles qu"enfermait le jar- din desHesperides, d'ouHerculeravitlespommes A'or{7nala); c'est-a-dire, suivant la tradition,des troupeauxdechevresetdebrehis,qu'iltransporta d'AfriqueeuGrece. Eten effetlesGrecs, pourrap- peler par le sou le cri de ces animaux, leur ont donne ienom de ix.r^Xa , onomatopee que les Latins ont rendue plusexpressive en changeant une seule lettre, bela. Car on entend plutot bce que me quand uue brebis crie. De ce mot on a fait ensuite le verbe belare, en retranchant une lettre, comrae dans beaucoup d'autres derives. Si le betail n'eut pas ete en bonneur chez les anciens, les astro- nomes ne lui auraient certes pas emprunte plu- sieurs noms de signes, dansladescription qu'ils ont faite du ciel. Loiu d'avoir la moindre hesitation a placer ces noms au zodiaque, plus d'un au- tcur, en enumerant les douze signes, commence par ceux qui porteut des noms d'animaux , et donne ninsi le pas au Relier et au Taureau sur Apollon et sur Hercule, qui, tout dieux qu'ils sont , ne viennent qu'en troisieme lieu, sous le nom de Geraeaux. Et , peu contents de u'avoir en noms de betail qu'un sixieme du nombre des signes, ils y ont introduit le Capricorne pour completer le quart. Les noms de chevre, de houc et de chien , que portent differentes constellations, sont egalement empruntes aubetail. Desterres, qui plus est, et des mers ue tirent-elles pas leurs noms de la nieme source, temoin la mcrEgee, qui doit le sien a Tespece chevre (oiiyeioi;), le mont Taurus en Syrie, lemontCanteriusdansle paysdesSahins, !e Bnsphore deThrace et le Bospliore cimmerien. nyadesvillesdontlesnomsn'ontpasd'autre ori- gine : parexemple, la ville grecque qu'on nomme placiditatem.Maximeenimliaenaturaquietoe, et aptissima; ad vitam liomiuum. Ad cibum euim lacleet caseum adliibi- lum , ad (corpus) veslilum et pelles (et lanam) attulerunt. Terlio denique gradu a vila paslorali ad agriculturam des- cenderunt. In qua ex duobus gradibus superioribus reti- nuerunt mulla. Et quo desceuderant, ib; processerunt longe, dum ad nos perveniret. Etiam nunc in locis mullis genera pecudum feraium sunt aliqiiot, ul iii Plirygia ex ovibiis , ubi greges videntur compliires ; ut in Samothrace capiarum, qiias latine rotas appellant. Sunlenimin Italia circum Fiscellum et f etiicam montes multae. De suibus nemini ignotum , nisi qui apros non putat sues vocari. Boves perferi etiam mmc sunt multi in Dardania , et Me- dica , et Tbracia. Asini feiiin Plirygia, et I^ycaonia. Equi feri in Hispaniae citerioris regionibusaliqiiol. Origo, quani di\i : dignitas, quam dicam. De antiquis ilhislrissimus quisque pastor erat, ut oslendit gra-ca et latina lingua, et veleres poetic , qui alios vocaut TioXuapva; , alios tioXu- |ir|AO'j;, alios noXuSouToe; , qui ipsas pecudes propter cari- lem aureas babuisse pelles tradiderunt, ut Argis Alieus, quam sibi Tliyestem subduxe queritur : ut in Colcbide .'Eela , ad cujus arietis pellem profeeli regio genere di- cnntur Argonaiita! : iit in Libya (ad) Hesperidas , iinde aurea mala, id est, secundum antiquam consueludinem, capias et oves, [quas] Herciiles ex Aliica in Graeciam ex- portavit. Ea enim (a) sua voce Gra'ci appellarunt fiJjXa. Nec multo secus uostri ab eadem voce, sed alia litera bela vocaiunt. Non euim rae,sed bee sonare videnlur oves vocem efferenles : a quo belare dicunl, extiila li- lera, ut in multis. Quod si apud anliquos non magii.c di- gnitalis pecus esset, in ca^lo describendo aslrologi non appellassent eoriim voeabulis signa, quae non modo non dubitaruut ponere , sed eliaui ab Uis principibus xii signa - multi numerant : ut ab ariete et tauro'., cuni ea piirpone- reut Apollini , et Heiculi. li enim dii ea sequuutiir, sed appellautur Gemini. Nec satis pularuut de xii signis .sex- tam partem obtinere pecudiim nomina, nisi adjecissenl, ut quarlam teuercnt, capiicornum. Pra^terea a pecuariis addiderunt capram , boedos , canes. \u non ilem in mari terraqiie ab liis regionnm uol.'c? [a pecore] in mari, quod nouiinaveiunt aeapiis Ageum pelagus : adSyriam monteiii Tauium : in S;ibinis Canlerium montem : Bos- pliorum unuui Thracium, allerum Cimmerinm. Nonne in terrismulta, iit oppiduiti in Crajcia EnTf.ov 'ApYoc? Deui- DE L'AGRICULTURE, LIV. IL iTtTtiov 'ApYoi;. EiiCiQ ritalie ne doit-elle pas elle- memc son nom aux veaux {vituli) , eomme le pii-teiul Pison? Qui oserait nier que le peuple roinaii! n'ait eu des pfllres pour aneetres? Qui ne sait (jue Faustulus , pere nourrieier de Romulus et Renuis, et Tinstructeur de leur jeuiiesse, etait un siinple p^tre? N'etaient-ils pas des patreseu\- memes ces fondateurs de notre ville , comme le prouve leur choix pour la fonder, du jour meme des Parilia? JNe dit-on pas encore aujourd'lnii , suivant ranciennecoutume, tant de bcei/fs, tunt de brebis , pour exprimer la valeur de certaiiies choses? INotre plus ancienne monnaie n'a-t-elle pas une (igurede betail pour effigie? Et n'ctait-ce pas avec une charrue attelee d'un boeuf et duue vache qu'autrefois on traeait renceinte d'une ville, et qu'on inarquait remplacement de ses portes? Enfin lcs smvilaurilia, c'est-a-dire les victimes solennelles que Ton promene autour du peuple romaiii pour le purifier, ([u'est-ce au- tre ehoseqa'un verrat, un faelier, et un taurcau? Combien n'avons-nous pas dc noms propres ein- prunt(?s soit au gros, soit au petit betail? au pe- titbi^tail, comrae ceux de Porcius, d'Oviuius, de Caprilius; au gros b(^tail, comme ceux de Taurius, d'Equitius. Enfin les Annius n'ont-ils pas recu le surnom de Capra, les Statilius celui de Taurus, et les Pomponius celui de Vitulus? Et eombien on en citerait d'autres! Reste a dire en quoi consiste la scieiice meme du nourrissage; cJest ce dont notre ami Scrofa, a qui la palrae est decernee par le sicele en fait d'(3conomi8 nirale, va s'acquitter beaucoup raieux que moi. Tout le moude alors tournales yeux vers Scioi'a,qui commenca en ees terines : Cette scieiiee consiste a se procurer du b(^'tail et a le nourrir, afin de tirer le plus d'argent possible de la eliose ineme d'ou vient le iiiot argcnt. Cur pccunia (argent monnaye) est d^Miv^? de pevus; le betail i'tant regarde coinme la base de toute richesse. Cette science se divise en iieuf parSies , ou , si Ton veut, en trois, qui se suhilivisent (^haeune en trois autres. La premiere do ees trois parties compreud le petit betail , dont on eompte trois especes, savoir : les brebis, les ehevres, et les porcs ; la seconde comprend le gros betail , qui se forme egaleraent de trois espcees, savoir, les boeufs, les anes et les chevaux; la troisieme et derniere partie, qui n'est qu'accessoire ct non d'un produit iininediat, mais qui cependant est inherenteala matiere, comprend les mulets, les chiens et les bergers. Chacuiie de ecs ncuf par- ties en reuferme neufautres relatives, savoir, quatrearacquisitiondub(;tail,quatreasonentre- tien , et une derniere qui se rapporte a ces deux objcts a la fois ; ce qui ne fait pns moins de qiia- tre-viugt-une p.irties , toutcs indispensables, et d'une importance majeure. D'abord , pour se pro- curerde bon biitail , il importe avant tout de sa- voir a quel (ige on doit prendre chaque espeee. Les bceufs , par exemple, se payent moins chcreu deea d'un au et passe dix , parce que le boeuf ne eommence a servir qu'a sa secoiide ou a sa troi- sieme annee, et ne sert plus ripres sa dixieme. En geiu^ial, la premiere et les dernicrcs annees des bestiaux sont toujours stcM'iles. La seconde des quatre parties qiii se rattachent a Tacquisi- tion a pour objet la formeexti^rieuredu biitail, con- sid(?rationqui inlUie heaueoupsur laqualiti}. Pour racheteur, un hceuf aux cornes noiriitrcs vaut mieux qu'uu b(»uf aux cornes blanekes; une elievre de graude taille, qu'une petite chevre. Quaut aa porc, il doit (3tre long de corps et court de t(5!e. La troisierae partie consiste a s'as- (ine Ilaliaa vitiilis, ut scribit Piso. Romaiioriiin vfio po- iniiiim a pastoriliiis esse oiiiim qiiis non (lirit.^ ()uis Faustuliim nescil paslorom liiisse nutiiciuni, qiii Pioinii- lum el Itemnm ediicavil.' non ipsos quoqiie fiiisse paslo- res oliliucbit, qiiod Paiilibiis polissiiiuim (ondideie iii-- bem?non ilcm.ipiod muKa eliaiii iiuncex vetereiiistitulo l)ubus et ovibiis dicitiirPet quod les anli^iiiissimum, quod est flaUim, pecoie cst notatum.' Et quod urvo ui- bis , cum condila est , tauro , et vacca (jiinctis) , qni esscnt iniiii et porta! defiiiiluin? Et qiiod populus Roui. cuin lu- stralur, suovilaurilibiis circumaguntur verres, aries , taurus? Et qiiod nouiina multa babemus ab utroquc pe- coie, a niajoieet aminorc? A minore, Porcius, Oviniiis, Caprilius : sic a niajore Equitins, Taurius... cogiioiniiia adsignilicari , quod dicuDtur ut Aiinii Caprsc , Statilii Tauri, Pomponii Viluli : sic a pecudibus alii mulli. Reli- qiuim est de si ieulia pastorali , de qiia quod cst diceii- dum , Sciofa uosler, rui liKc a>las defert leriiin ruslica- rum oninium palmam , qiio melius potcst, dicel. Cuin convertissenl in cum oraomnes, Scrofa : iKilur, inquil, est scienlia pecoiis parandi, ac pasceudi, ut friictus quani possunt niaxiuii capiantur cx ca,a quihus ipsa pecunia nominata est. Nam omnis pecunia! pcciis funda- nientum. Ea parlcs liabet novcni discietas, lcrtcrnas; ul sit una dc minoribus pecudibus :cujns genera tria,ovis, capra,sus. Altfia de pecore majoro, iu quo suut item ad trcs spetics natura discrcli, boves, asini, eqiii. Terlia pars csl iii pecilaria, qu;c nim paratur, ut e\ iiscapiatur fructus , sed proplcr ca , iil ex ca siiit , luuli , caues , pasto- res. Ilarum uuaquac^pie iu scgenerales partes liabetnovc- nas, qiiarum in pecore parando necessariai qualuor; al- lercie in pasceiido totidem; pneteiea coinmiinis uiia. Ila liimt omnes partes miniimimocloginta et una , et quidein neccssariic, nec parvaj. Priinum ut bouum paies pcius, unum scire oportet, qua a;tatc quamque pecudem pa- lare , babereiiue expediat. Itaqiie in bubulo petore miuD- ris cmitis anuicuiam el supra deceui aniiorum , quod a bima , aul triina frucluui ferre iucipit, neque longius post deciinnm auiiimi prucedit. Nani |u ima xtas omiiis peiotis et extrenia slcrilis. E qiialunr altera pars cst co- gnitio formxuuiusciijusipie pucudis, qualis sit. Magni eiiiin inlerest, ciijusmodi qiiieque sit, ad friiclum. Ita poliua bovcm euiunl coruibiisnigrantibiis, quain albis : caprain I amplam, qiiani parvam : sues procero coi puie , capilibui 10-1 VARRON. snro r de la race. Celle des cines d'Areadle est ce- lebre dans laGrece comme en Italie celle des ^nes delleate. Cest au point que j'ai vu un ane se vendre soixante niille sesterces , et deux paires dechevaux. a Rome, aller jusqu'a quatre cent mille. La quatrieme partie se rapporte aux formes de droit qui regissent Tacquisition du betail , et aux precautions legales dont cette propriete s'en- toure. Pour qu'elle passe surement d'une main a uneautre, 11 faut blen faire intervenir quelques formalites. Ce n'est pas tout, en falt de transaction , qu'on soit convenu d'un prixet qu'on le paye. L'e- tat sanitaire, bon , mauvais ou dnuteux, amene autant destipulationsdifferentesdans un marclie de b^tail. Vieiment apresrachatquatre orJres de considerationsd'uneautrenature.Ils'asitdenour- vir son betail, de le faire multiplier, d'eleverles petits , de le conserver sain. Touehant la nourri- ture, qui est le preraier de ces quatre ordres, il y a troischoses a observer relalivemeut aux espe- ces : les conditions de lieux deparcours, Tepo- que de Tannee oii le betail y doit etre conduit, et ce qu'il faut qu'il y trouve a paitre. Ainsi des localitcs montueuses et du feuillage a brouter, voila ce qui convient aux chevres, plutot que de gras pAturages. Cest le contraire pour les cavales. Ilyaen- core,suivantles localites,pacage d'ete et pacage d'hiver. Ainsi lcs troupeaux de brebis de TA- pulie vont passcr la campagne d'tte dans le Samnium, apres que la declaration ena ^te faite aux fermiers de larepublique, qui renregistrent ; car il ne faut pas encourir les peines portees par la loi des censeurs. Ainsi , pcndant la merae sai- son , les mulets quittent lcs plaines de Rosea pour les hautes montagnes de Gurgur. II faut eu der- nier !ieu faire acception des aliments partlculie- renient propres a chaque espece de betail , ce qui ne se borne pas a donner du foin aux chevaux et aux bcEufs, et du gland aux porcs, a qui le foin ne saurait convenir. II faut encore savoir a propos ajouter de Torge et des feves h la pro- vende, et faire manger aux bo^ufs du lupin ; du cytise et du sain-foin aux betes laitleres. Un mois avant la saillie,on augniente la ration des beliers et des taureaux , pour leur donner des forces , tan- dis qu'on diminue celle des vaches etdes brebis; car on pretend, avec raison, que les femelles concolvent mieux qiiand ellessont maigres. La gcneration cst robjet de la seconde partie; et j'appel'le generation la periode intermediaire entre la conception et Tiustant oii la hete met bas; car c'est le comraencement et le but de la generation. II faut s'occuppr avant tout de Taccou- plementetderepoque oii lafemelle admetlemale. Pour la race portant soie , c'est depuis le lever de Favonius jusqu'a fequinoxe du printemps; pour la race oviiie, du coucher de TArcture a celui de rAigle. I! faut en outre observer preala- blement un temps de separation necessaire entre les miiles et les femelles , lequel est ordinairement de deux mois pour toutc cspece de ti'oupeaux. La gestation a aussi des soins partieuliers, la delivrauce arrivant plus tot ou plus tard,suivant les espeees. La jument par exemple porte un an , la vache dix raois, la truie quatre, la brebis cinq, et lachevre autant. IJn phenomene de ge- neration qui passe toute croyance , et qui est ce- pendant de toute verite, se voit sur les cotes de Lusitanie enEspai;ne, presde laville d'01ysippe, sur le mont Tagro. La les cavales concoivent du vent, comme il arrive assez souveut chez nous iit sint parvis. Tertia pars est, quo sint semlnio quteren- (lnni. Hoc nnmine enim asini Arcailici jn Gr.Tcia noliili- ti4ti , in Ilalia Reatinl , iisqne eo, nt nica niemoiia asinus venleHt sexteitii.s millilius l\ , et un;e quadrigae Romae constiterint quadrinjjentis niilliljus. Qnarta pars est de jure In paramlo , qnemailmodnm quamque pecudem enii oporteat elvlli jure. Qiiod enim alterins luit , id ut fiat meum,necesseest allquid Inlercedere. Neipie In omnlbus salis est sllpulatlo, aiit .solutlo numorum ad mutatlonem dominl. In emtlone alias stipulandiim stalim, esse e va- leludinario, allas e sano pecore , allas e neiilro. Aller.i; parlesquatuor siiiit, cum jam enieiis, obseivandi» , de pastione , de fo^tura , de nulricatu , de sanitate. Pascendi prlmus locus qiil esl, ejus ratlo trlplex. In qua reglone quamque potissimum pascas, et quando, etqneis? iit ca- pras in montuosis pollus locis et fruticlbus, qiiam In her- bidls campis; equas contra. Neqne eadeni loca, ;csliva et lilberna idonea omnibus ad pasccndum. Itaque greges ovlum longe abignntur ex Appulia in Samnlum aestlva- tum , atque ad piiblicanum prolitentur, ne , sl Inscriptuin pecus paverinl, lege censoiia commlttant. Miili e Kosea campeotri aeslate exiguntur in Guigures altos niontes. Qni polissimum quseqiie pecudum pascatur, liabenda ra- f\n. i\'ec solum , quod fieno lit salura equa , aut bos, cum sues lioc vitent, et quapiant glamlem : sed qnodordeum, et faba Interdum sit qnlbnsdam objlciendum, et dandum bubus lupinum , et lactarlls Medlca , et cjlisum. Prifterea quudaute admissuram diebus xxx arietlbus, ac taurls datur plus cibl , ut vlres habeant : fteminls bubus demi- tiir, quod macescentes melins concipere dicuiitur. Se- cunda pars est de fietnra. Nunc appello foeturam a con- ceptu ad pai tum : hi enim praegnationis primi et extiemi fines. Quare primum videndum de admlsslone, quo quse- que lempore ut Ineant facere oporteat.Nam, ut suillo pe- cori a favonio ad aequlnoctium vernum putant aptum , slc ovillo ab Arcturi occasu, usque ad Aquilae occasum. Prae- terea liabeiida ratlo, quanto ante quam incipiat admlssura fieri , inares a foemliiis secretos habeant : quod fere in omnibus binis mensibus ante faciunt et armenlarii, et opiliones. Altera pars esl in fcclura, qua; slnt observanda, quod alla alio tempore parere solet. Equa enlm veiitrem fert XII nienses , vacca decem , ovis el capia qiiinque , sus quatuor. In foeliira res incredibilis esl in Hispaiila , sed est vera, quod in Lusltanla ad oceanum in ea leglone, nbl est oppidum Olyslppo, nionte Tagro, quaedam e ventocerto tempore concipiuntequ», ul hie gallinie 'W"" DE UAGRICULTURi:, LIV. II. aiix poules dont les oeufs sont nppeles uiri-,v£;j.o<; (poncus (lu vent) ; mais les poulains coneus de cette maniere ne vivent pas plus de trois ans. Quant aiix petits (|ui viennent a terme , ou apres , il faut les nettover et lcs faire lever avec pr(?cau- tioii, de craiute (iu'ils nesoient (pendant lanuit) ccrases sous la mere. Les aiitneaux qiu naiss^-nt aprijs terme, etqui ont consequemmeut sejourne plus que le temps normal dans les flancs de la mere, s'appellent ('/(o/y//, mot d(?riv('de ydsiov (nrriere-faix). La troisieme partie, la formation des cleves consiste a examinercombien durera, a (pielles heures, et en quel lieu se fera rallai- tciiunt dcs petits; et si la mcre manque de lait, a lcur donner une nonrrice. Les (jleves qu'on fait (lc cctte facon sont appeles subrumi, ce qui veut dire, sniis la maraelle. Ruinis etait, a ce que je orois, rancien mot usit(i pour expriraer mnmelle. On sevre ordinairement les aiineaux au bout de quatre mois, les boucs au bout de trois, et les porcs au bout de deu.x mois. Comme a cet age ces derniers sont assez purs pour pouvoir ^tre olTcrts en sacrifice, oq les appelait autrefois ««- cri's (saer(is) ; c'est aeux que Plaute fait allusion, lois(iu'il dit : Combien eoiitent les pores sacri's? On appclle dans le meme sens opimi les boeufs d"ciii;rais(iuc Ton destine aux sacrifices publics. La (iuatricme partie concerne lc r(?gime sanitaire, niaticre aussi importante que complexe; car (inc ^("'16 malade peut vicier tout un troupeau, ct ii'iin mal individucl faire un dt?sastregen(?ral. JI l.iutdistinguer dcux sortcsde maladies :celles (lui, dc nK-ine qiie Ics maladies des hommcs, nclament In pr('sence du m(?decin ; et celles qui , lnnH' leur guerison, ne demnndent que les soins dii patre. Cette partie en rcnferme trois autres: savoir, les causes des maladies, lessympt6mes qui les annoncent, et le traitement qu'il faut appli- qucr a chncuuc. En gen(iral , les raaladies du hv- tnil ont pour cause rcxces du chaud ou du froid ; quckiuefois Texces de travail ou son contraire, le Mianqiie d'exercice , ou bien encore Tinobser- vation d'un tcmps de repos, quand on les fait boire ou manger imm(?diatemeutapres le travail. La presence d'une maladie se manifoste par des sympt6raes. Ceux de la fievre occasionnee par Texccs de chnleur ou de froid sont : la bouehe beante, la respiration entrecoupee : et le corps briilant. Voici letraitenient qu'il faut suivre dans ee cas : On baigne ranimal , on le frotte avec de Ihuile et du vin tiede ; on le met a la dicte, on le couvre bien pour que le froid ne puisse Tat- teindre, et on ne lui donne a boire que de Teau qu"on a fait tiedir. Si ce traitement ne fait point d'cffct, pratiquez une saignee; des veines de la tcte surtout. Les autres maladies ont egalemeat des causes et des signes particuliers. Le pasteur en chef doit en avoir par ecrit le detail circous- tancie, Reste la question du nombre; neuvieme subdi vision, commune, ainsi que nous ravons dit, aux deux prcniieres. Loi-squ'on veut elever des besfiaux, il importe avant tout d'en fixer les quantitiis, d'examiner combien de troupeaux le fonds comporte, et de combien de tfites chacua doit so coraposer, afin de n'avoir en terrains ni deficit ni superllu ; car il y a perte dans les dcux cas. II faudra de plus, pour chaque troupeau, avoir des notes exactes du nombre des brebis ea ctat de porter, de celui des b(?liers , de leurs pe- tits miiles et femelles, et eufin des hcics de re- but, dont il faut se d(;faire. Quand une mere a trop de nourrissons, certains patres lui eu reti- (|ii( ^dlcnl, (|iii\riim ova wrivjij.ii appcllant. Sed cx liis (•(|iu>, (iiii iwti piilli, nnii pliis triennium vivunt. Qua; ii,il:i siint niatiiia, et (lioKla, nt pure et molliler slcnt, Mdiiidum, et ne obtcrantur. Diciintur agni cjiordi, qui posi lcmpiis nascuntur, ac lemanscjiint in volvis inlimis. Viiianl ■/tjifio^, a iiiio cliordi appellati. Tcrlia res est, de niitniatn quid observaji oporteat , inquo, quot diebus miilns sngant mamniam, et id qiio tempure, ct ubi : et si p:ii\uii lialict lactLs matcr, iit sulijiciat siib allcrius niain- III, iin, ipii appclUiiliirsiibiiimi, id csl Mib mamma. Anli- ({un iMiim viiialmlu iiiamiiia riimis , iit opinor. Fere ad (liKiliior menscs a mamuKi non dijun;;unlur a^^ii, licrdi IM ^, porci duo; e qucLs, quom puri sunt adsacrilicjnm.ut iiiiiiinlcntur, olim appcllati saci'es,quos appellat Plautus, ( iim ait : Quanli sunt porci sacres? sic twves ailUi^s , ad s.ii liliiia publica sagin.iti , dicuntur opimi. Quarta pars eit dc saniUitc : res multiplex, a<; necessaria; quod inor- bosiun pccus, et vitiosum, ct quando non valet, sa^pc ningna (;rc:,jcm aflicit calainitate. Ciijiis sc.iejitia; scnera dnu : unum ul in bnmincm , ad quem adliibeiidi medici ; altcnmi.quo ip.sc cliam paslor dilif-ens mederi possit. Kjus parlcs siint lios; iKuli aniinadvertendum, qu.-e cu- ]u>qiie Diorlii siiit causa, quzeqiie signa carum causarum siiit, ctqua; quemque niorbum ratio cuiandi sequi de- lieat. I^eie moiborum causa; ermit, quod laboraiit pro- ptcra;stHs, aut propler frigora, nec non ctiam propter nimiuni laboicm, aut cnntra, piopter nullam exer- cilalinncm, aut si ciim exerciieris, stalim sine inter- vallo (ibum aut potionem dederis. Signa aut£in sunt, utenrum,(pii siveex.rstu, sive e labore febrem ha- hent , adapei tuni os , humido spirilu ciehro , et corpore calido. Cuiatio aiilcin , ciim liic est morbus , haec. Per- fiinditur aqua, ct p(:ruii;;;iitiM olco ct vino tepefacto, el ilem cibosustinctui, ct injuitiir ali(|uid ne frigus ca;dat , siticnti aqua tepida datur. Si lioc gcmis rehus Don proli- ciliir, demitiir sangiiis, maxime e capite. Item ad alios moibos alia; causa;, etiam aliasignain omni pecore , (|ua; scripla liabcre oportet magislrum pecoris. Rcliiupiitur noniim, qiiod dlxi, de numero, ulriusque parlis cuiii- niimc. Nam et qui paratpecus, necesse est constiliiat ini- nierum, quotgrcges, et qiianlos sit pasturus , ne aiit sal- tiis desint, aut supersint , ct idco friictus dispereant. Pra;terca scire oportet in grcge qiiot fteininas haheat , qua- paicre possiint, (|Uot aiiete.s, quot utriiis^iue generis soholcs , quot rejiculii; sint alienanda;. In alimonils , si sunt plures nati, ut quidain faciunt, sequendum, nt lOC VARRON. rent. Imitez-les. Ce qui reste profite niieiix. Prene2-y parde, dit Attieus. II y a dans vos categories quelque chose qui cloche, qui cadre mal avec vos definitions de gros et petit betail. Essayez, par e.xemple, d'appliquer vos neuf divi- sions aux chapitres des pasteurs et des muiets : ■vos principes sur raccouplement et la gestation y feraient une belle figure ! Passe pour les chiens, a qui ces notions sout du moins applicables. .le vous coneede meme les pasteurs , parce qu'on leur permet dans les fermes, et meme dans leurssta- tions d'ete, d'avoir des femmes avec eux. L'on gagne a eela de les attacher davantage a leui-s troupcaux, et d'obtenir des naissances un ac- croi.ssement de son domestique; cequi fait fruc- tifier rexploitation. Cette multiplication de neuf par neuf, repris-je, peut bien n'etre pas tout a fait rigoureuse. Cest une facon de parler, comme on dit les mille vaisseaux de rexpedition de Troie, le tribuual des centuinvirs (des cent Ju- ges) ('i Rome. II n'y a qu'a retraiicher, en ce qui coneerne les mulets, les deux parties relalives a la conceptionet a la gestation. Du mulet? s'ecria Vaccius. Est-ce qu'on n'a pas vu a Ronie des mules porter ct mettre bas? Je m'empressa! de chanter sur le menie ton , en eitant un passage de Magon et un de Dionysius , oii il est dit que la gestation estd'unan chez les juments et lesnui- les. Or, si e'est un prodige en Italie, ajoutai-je, comment aillturs lacliose est-elle trouvee toute iiaturelie? Westil pas vrai que les hiiondel- les et les cigognes, qui produisenten Italie,ne pondent point en d'autrescontrees? Ignorez-vous encore quelcpaliiiier-dalte, qui donne dcs frnits en Syrie et en Judee, ne rapporte pas en Italie? Allons, dit alors Scrofa, si vous tenez abso- lument a avoir nos qiiatre-vhigt-une divisioDS completes, abstraetion faite de la faeulte repro- ductive desmulets, nous avonsdequoi reraplir la double laeune. II est en effet deux especes de produits qu'on tire parsurcroit des troupeaux, et qui conslituent deux nouveaux sujcLs de con- siderations supplementaires. L'un de ces produits provient de la tonte qu'on fait aux brcbis et aux chevres, en coupant ou arrachant leur toison. L'autre, plus generalement pratique, consiste dans le lait et le fromage. Les Grees ont honore cette matiere d'un nom particulier, TupoTroiio (fabrieation des froraages) et leurs auteurs en ont beaucoup parle. II. Voila ma t^che accomplie; j'ai pose les questions et leurs limites : a votre tour, celebres Epirotes. Developpez devant nous chaque divi- sion de la raatiere , et voyons uu peu quelle est la portee des pasteurs de Pergame et de Malede. Alors Atticus, dont le nom de famille etait en- core T. Pomponius, et qui s'appelle, Cecilius Atticus auiourd'hui, prit la paroleet dit : Je vois bien que c'est a moi de parler le premier, puis- que vous semblez me designer des yeux. Je trai- terai donc des troupeaux que j'appelle, d'apres vous, primitifs. Vous venez de nousdire en efiet que , parmi ces animaux sauvages , les brebis fu- rcnt les premieres dont 1'horame sesoit empare, qu'il ait apprivoisees. II faut avant tout n'aeheter quede bonnes brebis : elles sont reputees telles quant a Tage, lorsqu'elles ne sont ni trop vieil- les, ni trop jeunes. Les unes ne sont pas actuelle- ment , les autres ne sont plus de rapport. Prefii- rez cependant rage oii le produit est en expecta- tive,a cehii qui ii'a d'avenir que la mort. Voici les conditions quant aux furmes exterieures des qiiosdam subdiicas. Qiix res fiiicre solct, ut reliqui me- lius crescaiit. Vide , iiiquit Alticiis , ue te fallal, et iiovciuc isla> partes non exeant extia pecoris miuoris ac niajoris nomen. Quo pacto eiiim erunl iu mulls et pastoribus no- venre parles, ubincc ailniissura', nec fieturae observan- lur.' In canibus enim video pos.se dici. Sed do etiam in lioininibus posse novenarium relineri nuiiierum, quoil in liilieiiiis lialjent in villis niulieres, quidam etiam in jestivis, et id |iertiiiere putanl, quo facilius ad greges pastorcs ve- tincaiit, ct puerperio familiain faciaut majorem, et reni peiiiMiiam fructuosiorem. Si , infjuam, numerus non est, iit sit ad amiissim, iit non est, cum dicimus niille naves iisse ad Xroiam, ccntumvirale esse judicimn Uomic ; deine (si vis) duas res de niulis, admissuram et partu- ram. Vaccius : Parturam, inquit.' proinde iit non aliquo- tiesdicatur Romas pcperi.ssemulam. Cui ejo ut suociue- iein, subjicio, Magonem et Dionysium scnbeie, inulaiii etequam,cum conceperint, diiodecimo mense pareie. Quarenon, sihicin Italia cuni pcperit nuila sit ixirteu- liini, adsenliri omnes tenas. Keijiie euim luriindincs et ciconia;, quH> iu Itulia pariunl, in omnibus lerris pariunt. Non scitis palmulas caryolas in Syria parere in Judiea , in Italia iion posse? Sed Scrofa : Si exigere mavis sine mu- laruni lu'tuia etuutiicatii niimerum o^tosinta et uiiiiui, est qui expleas dupliceiu istam laciinam : quud e.xtraoidi- uarias' fructuum species duae accednnt magna!. Quarum una est tousuia , quod oves ac capras detoudenf, autvel- liiut : altera, qu \A non haberenl, majores nostri apiras ap- pellabant, acrejiclebant. Esse oportetcniribiis Iniinilibiis, caiidis observare nt sint in llalia piolivis , in Sjria bre- vibns. In primis viilendum , iit boni seminis pecns lialieas. Id fcrc ex diiabus rebiis potest aniniadveiti, ex forma, et piogcnie. Ex fornia , sl arieles sint fioiite lana veslili bene, torlis corniliiis pronis ad roslrum, ravis oculis, lana opcrtis auiibiis, aniplo pectoie, scapiilis et clunihus lalis, caiida lata cl lon);a. Aniinadverlendum qiioqne lin- Buanc iiigra, aiit varia sit, quod feie qui eam liabeiit, nigios aiit varios procieanl agnos. Ex pros^enie aiitem ani- madverlitiir, si agnos procieant formosos. In emlionilius jnre ulimnreo, qiiod lex pra\scripsit. Ineaenimaliiplura, alii pauciora excipiunt. Quidain enim pietio faclo in siu- giilas oves, ut agiii cbordi diio pro nna ove aiinumeien- lur, et si cui velnslate dentcs ahsunt , itein bin;e pio sin- gulisul procedant.Dereliqiioantiquafereformulauluntur. Ciim emlor dixil : Tanti suul nii emla:? el ille respondit: Sunt, et expioniisit nunios : emtor slipulatiir prisca foi- mula sic : Illasce oves, qiia de re agilur, sanas lecle esse, uli pecusovilluin, quod recle sanuni esl, extra Inscam, surdam, niinam, (id est, venlre glabro,) ncquc dc pc- coie 11101 bo.so essc , liabercqiie rectc liccic, li .spe- ctcut magis ad oiieulem , qiiain ad meiidianuni (leinpiis.) iibi stent, soliim oportet esse eruderalnni , et proclivimi, ut everri facile possit, ac ficri |)nriim. Son cniin soliim ca uli;;o lauam coiTumpit ovium, sed etiiim unguias , ac sca- bras lieri rogil. Ciini aliqiiot dies steteriint, siibjicere opoilet virgulla alia , quo molliiis requiescant, piiriores- que siul. Libentiiis cnim ila pasciinlur. lacicudiim qiioipie scpta sccretaab aliis, quo iiicieiiles sccludcn' pus^is, itciii qiio corporc c^c^io. Ha'c nia^is ad vilKdicos grcgcsaiiiinad- vertenda. Conlra illi in sallibus qiii pascunliir, cl a tectis absiint longe, portaul secuni crales, aut ictia, quibus coliortes in soliludine faciaiit, Cicleraqiie utciisiiia. Loiigc enini ct late jn diversis locis pasci solent, ut miilla millia absinl saipe liiberna! pasliones ab iBSlivis. Ego vcioscio, inquam, nani mihi gregcs in Appnlia hibcriiabant, qui 103 VARUON. sentier, calles puhlica, chemin r^serve aux troupeaux, qui relie ces deux stations eiiscml)le, pourrait etre assimile a un joug, aux extremi- tes duquel sout assujettis deux paniers qu'on veut porter ensemble. Quand on fait paltre les brebis sans changer decontrce, il y a, suivant les saisons, des distinc- tions a faire dans les heures de la journee. L'ete , c"est au point du jour qu'on mene le troupsau au paturage. L'herbe, alors humide de rosee, est bien plus savoureuse qu'a riieure de midi , ou la chaleur Ta dessechee. Quand le soleil a paru , c'est le raoment de leconduire a rabreuvoir : il retourne, apres, plus gaillard a la piiture. Vers midi on le met a rombre sous des rochers ou des arbies touffus, en attendant que la grande ardeur soit passee. Puis aux approches de la soi- ree, quand l'air est rafraichi, on le fait paitre de nouveau jusqu'au coucher du soleil. Ou aura soin qu'il aie tou jours les rayons a dos , car les moutons ont la tete d"une sensibilite extreme. Le soleil couchc, apres un intervalle de repos, on fait encore boire ses betes, et paltre de nouveau jusqu'a nuit ferraee, parce qu"alors rherbe aura repris la saveiu' da matin. Cette pratique doit s'observer scrupuleusement depuis le lever des Pleiades jusqu'a requinoxe de rautomnc. Dans uu champ reeemment moissonne, la prescnce d'un troupeau est doublement avantageuse. II s'engraisse dcs epis tonibes; et, par le fumier qu'il y depose, mele a la paille broyee sous ses pieds , la terre se trouve tout amendee pour une rccoltea venir. Le regime de pacage pour rhiver et le printemps offre les differences que voici. On mene au paturage les bi-ebis a riieure oii les fri- mats de la nuit ont disparu , et on les y laisse tout le jour, ne les faisant boire qu'une fois vers rheure de midi. Cest a peu pres la tout ce qu'on peut dire touchaut ralimentation dcs brebis. Je passe a la propagation de respece. II faut , deux mois a Tavance , separer le belier etalon du reste du troupeau , et le nourrir plus largement que decoutume. Le soir,au retourdupSturage, met- tez devant lui une ration d'orge : il en aura plus de force , et supportera mieux les fatigues de son role. Le veiitable moment de la monte est depuis le coucher de TArcture jusqu'a celui de TAigle : tout agneau concu plus tard est chctif et grele. La brebis porte cent cinquante jours , et conse- quemment mettra bas a la fm de rautomne , epoque oii la temperature est assez douoe, et ou rherbe, renouvelee par les premierespluies, comraence a sortir de la terre. Pendant tout le temps de la monte les brebis ne doivent boire qu"a la merae souree ; un changement d'eau ne manquerait pas d'alterer leur laineetde nuire a leur fruit. Sit6t que toutes les brebis sont plei- nes, de nouveau on les separe des beliers , dont rimportunite ne leur est plus que nuisible. Ne souffrez Jamais qu'elles subissent le mSle avant riige de deux ans : plus tot, ellos ne donnent que des agneaux imparfaits, et elles-raeraes s'epui- sent. L'iige de trois ans va eneore mieux pour produire. Pour empecher les approches du belier, on enferrae aux brebis lesparties sexuelles dans de petits paniers de jones , ou de toute autre ma- tiere ; mais le meilleur preservatif , c'est de faire paitreseparementmalesetferaeIles.J'arrivemain- teuant a reducation. Quand les brebis sont pre- tes a mettre bas , on les fait entrer dans des eta- bles reservees a cet effet. La on ticnt les nouveau- nes pres du feu deux ou trois jours , au bout des- in Realinis nioiitiliiis .Tsfivabant. Cum inler lisec bina loca, ul jngiim continel siipiculos, sic calles publicse Ji- slantes pastiones; easqnc ibi, ubi pascuntnr in eaJem re- gione, tamenlemporjbusdistingunt, ut aestate, quod cum prima luce exeunt pastum , propterea qnod tunc herba roscida meridianam, qii» est aridior, jucunditate priEstat : sole e\nrto potum piopelUint, nt redintegrantes rursus ad pasliim alacriores faciant. Circiter meridianos lEstus , dum defervescant, sub umbriferas rupes , e,t arbores patulas subjiciunl, quoad refiigeratur aer, et vespertino rursus pascuiit ad solis occasum. Ita pascere pecus oportet, ut averso sole agat. Caput enim maxime ovis molle est. Ab occasH parvo inteivallo interposito ad bibendnm apppj- lunt,etrnisnspa.scunt,quoadcontenebravit. Iteriim enim lumjucunditas in lierba redintegrabit. Ha>c ab vergiliarum exortu ad a!quinoctium autumnale niaxime observant. Quibus in locis messes snnt factie, inigere est ulile du- plici de causa, quod et caduca spica saturantiir, et obtrilis stramentis , et stercorfitione faciunt in annum segetes meliores. Reliquiie pasliones bibeino ac verno tempore lioc mutant, quod pruina jam exhalata, piopellunt in pa- lniluin , et pascunt dieni totum , ac meridiano tempore semelagere potumsalis liabent. Quod ad pastiones atlinet, liiBC fere snnt : quod ad foluram, qnae dicam. Arietes, quibus sis usurus ad foeturam, bimestri lenipore ante secernendnm, et largius pabulo explendum. Cum ledie- riint ad stabula e pastu, ordeum si est datiim, lirmiores tiunt ad laborem sustinendum. Tempus optimiim ad ad. miltendum ab Arcturl occasu ad Aquilie occasum, quod quae posteaconcipiuntur, finnt vegrande^s, atque imbe- ciJliE. Ovis pra?gnans est diebiis cl. Itaque lit partus exitu autnmnali, cum aer est modice temperatus, et primitus oritur lierba imbribus primoribus evocata. Quamdiu ad- missura lit, eadem aqua uti oportet, quodcouimutatio et lanam facit variara.et corrumpit nterum. Cum omnes conceperunt, rursus arieles secernendi : ita factis pree- gnantibus quod (si) sunt molesti, obsunt. INeque pali oportet minores, quam biinas saliri, qiiod ncque nalum ex his idoneum est, neque non ipsai liunt (etiam) detcrio- res : et non meliores, quam trimae admissa>. Deterrent ab saliendo fiscellis e junco , aliave qua re , quod alligant ad naluram. Commodius servantur, si secretas pascunt. In nutricalu cum paiere coeperunt, inigunt in stabula ea, quie habent ad eam rem seclusa , ibique nala recentia ad igiiem piopeponunt, quoad convaluemnt, biduum aut Iriduumrelinent; itum agnoscant matrem agni , etpabiilo DE L'AGRICULTURE, LIV. IL quelsilssont ea 6tat de reeonnattre leur merc, et de manyerseuls. Lesmeres brebissout en etat dailer paitre avec le reste du troupeau : on re- tient les petits a Tetable, pour les faire teter le soir, au retour. Puis on les met de nouveau a part , de crainte qu'ils ne soient fouies aux pieds pendant la nuit. Le matin , avant de conduire les meres au piJturage,on fait encore teter les ajiueaux, afin qu'ils soient allaites pour toute la journee. Au bout de dix jours euviron , on les attaehe, avecdesecorces darbresou quelques au- tres lieus legers, a des pieux plantesaquelqiie dis- tanceles uns des autres, decrainte qu'en courant ^aetla tout le jour,ils nefassentinjurei leursfai- bles menibres. S'ilsnecherchentpas lepisd'eux- raeraes, il faut les en approcher, en leur frottant les levres de beurre ou de saindoux , et en leur faisantensuitetlairer le laitquelquetemps. Apres on meltra devant eux de la vesce moulue , ou de l'heibe tendre, le matin avant le piiturage, et le soir au retour. On eontiuuera ce regirae jus- qu'au quatrieme mois inclusivement : quelques- UDS s'abstiennent de tirer leurs hrebis penJant ce temps, mais ii vaut mleux ne point discontinuer de les traire : les laines n'en sont que plus bel- ies ct les betes que plus fecondes. Lorsqu'on se- vre les agncaux , il y a des soins a prendre pour les empecher de deperir par envie de teter. 11 faut les affriander par un choix de nourriture, et reiller a cequ'ils ne souffrent jamais du froid ou du chaud. Quand ce besoin a cesse de se faii'e sentir, alors laissez-les se meler avec le reste du troupeau. On ne ehutre les agneaux qu'a Tage de cinq mois, en choisissant, pourcetteoperation, une temperatuie moyenne. En fait de belier, il fautchoisirde prefercnce, pour elever, ceux dont les meres font habituellement deux agneaux d'une seule portee. Les recommandations sont pour la plupartapplieables a respece qu'on appelle ;;?>/- lita, a cause des peaux donton Tenveloppe ; pre- cautionque Ton prend pour les brebisd'Attique et de Tarente , afin de mieux conserver la finesse de leur laine , et faire qu'elle se tonde , lave et teigne mieux. Les etables et mangeoiies exigent egale- ment plus de soin, de proprete que celles des brebis a grosse laine. Le sol en doit etre pave , afin que furine n'y sejourne point. Lcs brebis ne refusent aucune nourriture; paille, feuilles de figuiers, feuilles de vigne. On peut aussi leur donner du son , mais par mesure reglee , pour qu'elles n'en aient ni trop ni trop peu; ear fun ou Tautre exces en fait un aliment contraire. [..e cytise et la cyzeine sont ce qui leur convient le mieux. Cette nourriture les engraisse, et leur donne du lait en abondance. Quant a fetat sa- nitaire, il y aurait beaueoup a dlre; mais, je le repete, celui qui a charge de troupeau devra avoir par ecrit, dans un livre, tout ce qui con- cerne ce sujet, et porter avec lui sa pharmacie. Reste a determiner le nombre de tetes d'un trou- peau : c'est tantot plus, tantotmoins. II n'y a pas la-dessus de regle positive. En Epire, on confie d'ordinaire cent brebis a grosses laines a un seul berger ; et fon a deux bergers pour le mcme nombre dc chevres. IIL Cossiniusprenant alorsla parole : Allons, mon cher Fanstulus, dit-il, assez bele comnie cela. Cest a mon tour; permettez-nioi de vous parlerdes ehcvres avecle Melanthius dHomere, et prenez en niSme temps une lecon de brievete. Pour forraer un troupeau de chevres , il faut les choisir avant tout d'age a produire, et a pro- se satiirent. Deimle dum niatres cum grege pastnm |iro- deunl , retinent agnos , ad quos cum reduota; ad vesperum , aluntur laclc, el rursus discernunlur, ue noctu a malriljus conculcenlur. Hoc iteni faciunt maue anle quain malres in pabuluni exeant, ut agni satulli (iant lacte. Circiter decem dies cum pra>terierunt, palos ofligunt, et ad eos alljgant libro , aut qua alia re levi distautes , ne toto die cursautes iuter se teneri dellbent aliquid membrorum. Si ad niatris maminam non accedet , admoveie oportet , et labra agni unguere butjro aut adipe suilla, et olfacere labra lacte. Diehus post paucis objicere bis viciam moli- tam , aul lierbani teneram , anle quam exeunt paslnm , et cnm reverteiunt. F.t sic nutricantur quoad facti sunt qua- drimcstres. Intcrca matres corum liis temporibus non nnilgent quidam , melius qui omiiino perpetuo, qiiod et Ian<-e plus feruiit, et agnos plures. Cum depulsi sunt agni a matribus, diligentia adbibenda est, ne desiderio sene- scant. Itaque deliiiienduni in nulricatu pabuli bonilale : et a frigore et aslu ne quid laborent, curandum. Ciim oblivione jaui laclis non desiderant matrem, tuin denique compellendum in gregem ovium. Castrare oportet aguiim non minoreni quiuque mensium, neque ante quam calorcs aut frigora se fregerunl. Quos arietes subuiiltere volunl, potissimiim eligunt ex matribus , qua; geminos parere so- ient. Pleraque siniiliter liiciendum in ovibus pellitis, qune prnpter lanie bonitalem , ut sunt Tarentina^ et Alticje, pellibiis integuntiir, ne lana inquinetur, qiio miiius vel inlici lecte possit vellus, vel lavari ac putari. Harum praesepia ac stabula ut siiil pura, majnrem adliibeut dili- gcntiam, qiiam birtis.Itaqnefaciunllapidestrala, iil uriiia necubi in slalmlo consistat. His quaecnnque jubenlur, veseuutur, ut lolia liculiiea, et palea,et vinaceae. Finluies objiciuntur modice, ne paruin, aiit niniium saturentur. Utriimque enim ad corfius alendiim inimicum. .\t maxiina amicum cjtisum, et Medica. Nani et piiigues facit facil- lime, et gcnit lac. Uesanitate sunt multa, sed ea (ul dixi) in libro scripta niagister [lecoris babet : et quas opiis ad niedendum , portat seciim. Relinquitur denumero , qnem faciiint alii majoiem , alii minoiem. Niilli enim hujus mo- duli natnrales. Ulud fi>re omnesin Kpeiro facimus, iie mi- niis liabeamus in ccutenas oves liirtas singulos liomines : in capras binos. III. Cui Cossinius : Quoniam satis halasti, inquit, O Faustule noster, accipe a mc cum llomerico Melantbio cliordo de capellis, ct quemadmodiim oporteat bievitei dicerc, disce. Quicaprinum gregem consliluere vult, in 110 VARRON. duire le plus longteraps possible. II les faut doiic plutot jeunes que vieilles. Quant aux condi- tions exteiieures , prenez des betes grandes et fortcs, qui aient ia tailieeffilee et la toisou epaisse, a moins que ce ne soit de Tespece a poil ras ; car Tune et I autre existe. Elles devront en outre avoir sous le museau deux excroissances de chair : c'est un signe de fecoudite. Plus la chevre a les mamelles gro.sses, plus elle a de lait, et plus son lait a de consistance. Les indieesdequnlitesupe- rieure chez !e boucsont lepoil blanc, la teteet ie eou raraasses, et i'epiglotte allongee. On forme uu meilleur troupeau par achat eu bloc d'animaux habitues a etre ensemble, qu'en allant los recru- ter de c6te et d'autre. .Tem'en refere, quant a la race, a ce qu'Atticus vient de dire toucbant celle desbrebis : avec cette difference toutefois que la premiere espece est dans ses habitudes aussi calme que Tautre est remuante. Voici ce quedit Caton, dans sesOrigines, de sasinguliere agilite : " Sur les monts de Soracte et Fiscella on voit des chevres sauvages sauter de rochers en rocbers, f ranchissant un intervalle de soixaute pieds et plus. » INos brebis et nos chevres do- mestiques ont une origiiie sauvage. Cestdeces deruieres queriledeCapree,sur lescotesd'italie, tire son nom. Comme les chevres qui donnent deux petits ,sunt placidiores ; con- tra caprile mobilius esse. De quaruni velocilate in Origi- num libro Calo scribit li.nec : In .Sanracti, Fiscello capr.Te ferae sunt, quajsaliunt e saxo pedcs plus sexagenos. Oves enim, qnas pascimus, ort.ie sunt ab ovibus feris, .sic ca- pra;, quas alinins, a caprisfeiis sunt ortae, aqueisprop- ter Italiam Caprasia insnla est nominata. De capris quod meliore senfine ex', qua; bis pariant, ex bis potissimnm mares solent subniitti ad admissuras. Quidam etiain daut operarn, ut ex ijisnla Rledia capr^a-s liabeant, qiiod ibi maximi ac pulilierrimi exislimantnr fieri bredi. De emtione alitcr dico atqne fit, quod capras sanas sanus ncrno pio- mitUl. Nunqnam enim sine lebri sunt. Itaque stipulantur paucis cxceplis verbis : ac Mamilius scriptum reliqiiit sic: Illascaprasbodiere<',teesse, et bibeie posse, babereque recte licere, lia-c spoiiile.sue.' De qiiibiis admirandum illud , quod etiam Arcbelaus scribit , non ut leliqua animalia na- ribiis, sed auribus spiritum duceie solere paslor-es ciirio siores aliquot dicunt. De alteiis qiiatuor, qnod est de pa.stu boc dico. Stabulalur pecus melius ad bibernoscxor- lus si spectat, quod est alsiosnm. Id ut plcraiiue lapide, aut testa substeini o|)ortet, caprile qrio minus sit uligino- sum, ac lululentnm. Foris cum est peruoctandiim, item in eandem partem acii qnse spectent , septa oportet siib- steini virgnltis, ne oblinantur. Nec multo aliter tuendiim lioc pecns in pastu ,atque ovillum, quod lamen babet sua pr opria quaedam , quod potius silvestiibus saltibus dele- ctantnr, quam pratis. Studiose enim de agrestibiis Irutici- bus pascuntur, atque iu locis cullis virgulla carpunt : itaque a carpendo capra; nominata;. Ob lioc in lege locationis frindi excipi solct , ne colonus capra natum iii frindo pascat. Harum enim dentes inimici sationi:; , qnas etiam astrologi ita rcce- m LAGRICULTURE, LIV. U. du cercle aux douze signcs (lcsdeux Clievreaux ct la Ch(!;vre ne sont pas loin du Taureau). En ce qui concerne la propagation , les boucs destines k la montc sont, comrae les beliers, separes quel- que temps du troupeau , et on les presente aux chevres a la fin de rautorane ; ies femelles cou- vertes a cette epoque raettent bas au bout de quatre mois, c'est-a-dire dans la saison du prin- tenips. Touchant reducation dcs jeuncs boucs, nous nous boi^nerons a fairc remarquer qu'a rSge de trois mois ils peuvent deja faire partie du troupeau. Que pourrais-je dire de ia sante de ce betail, qui, cn quelque sorte, irest jamais sain? Toutefois celui i;ui a la charge du troupeau devrait avoir par ccrit, dans son livre, des re- cettes pour certaines de leurs maladies, ainsi que pour guerir les blessures quVlles se font en se battant, ou en paissaiit dans les buissons epineux. Reste a determincr la force d'un trou- peau. Elle doit elre moindrc pour les chevres que pour les brebis. L'instinct des unes est de se disperser capricieuseraent et d'errer a l'aven- ture ; celui des autres est de se reunir et de sc mas- ser en quelque sorte sur un nieme poir.t. Aussi, dans la Gaule , pref6re-t-on diviser les troupeaux de cii^vres. Les grands troupeaux sont trop su- jets a la contagion, et exercent de trop grands ravages; cinquante tetes sont censees surfire pour en former un. Et raccident arrive dernie- rement a Galerius vient a Tappui de cette opi- nion : ce chevalierromain possedc environ mille jiif/cra de terrc dans les environs de Ronie. II cnteud dire un jour a un berger qui amenait dix cbevres a la ville, qu'el!es lui rapportaicnt cbacune un denier par jour. Galerius aussitot de se former un troupeau de raille chevres , periint incaeliim, ut extra limlmm \n signorum excluse- rint. [SiintduoHoedi,etCa|ira iioii longeaTauro.] Quodad foeturam pertlnet, desislenle antumuo exigunla giege in campos , liircos in caprilia , item utinaiietibusdictum. Qnx concepit,postquarlum menseni icddit tempoie verno. In nutricatu licrdi, trimestres cum sunE facti.lum submit- tuntur, et in grege incipiunt es.se. Quid dicam de earum sanitate,(pia>nunquamsunt sanu;?nisi tamen illud uouin, quEedam scripta lial)ere magisti-os pecorls , f|iiibus reme- diis utantur ad nioibos quosdam earum, ac Tulneraluni corpus, quod usu venit iis siiepe, qund inter secornibus piignant, alque in spinosis locis pascuiitnr. rielinqnltur de nuniero . qul in gregibiis est minor caprino , quani in ovillo, quod capra; lascivii!,et qua; dlspergant se. Cnntra ovcs, quac se congrcganl et condensant in locuni unum. Ita- que in agro galllco greges pUires potius faclunt, quam inagnos,quod In magniscito existat pi!stllenfia, qua; ad pefnicicm eos perducat. Salis magnum Kregem putant esee circiler quiuquagenas. Quibiis asscntlri putant id , qiiod nsu TcnitGaberio equiti R. Is enlm, ciim in suburbano mille jugerum liaberet, et a caprailo qiiodam, qui ad- diixit capellas ad urbem x, sibi ni dles singulos denarios (slngiilos) dare audisset, cocgit inille caprarum, sperans se capturum de prsedio in dies singulos ilenarium mllle. espcrant ainsi retircr chaque jour mille deniers de son fonds. Mais il lui fallut en rahattre; car une maladie vint peu apres enlever tout son trou- peau.CependantducotedeSallenceetdeCasinuni on a dcs troupeaux de cent tetes. La meme diver- gence d"opinion se rencontre touchant le nonibrc des femeiies que Ton peut faire couvrir par nn meme racile. Quel'crva piKtor Imperator sit appellalus, aviis cognomen invenerlt , ut dlccrtlur Scrofa. Il^ique pro- avus , ac siiperiores, dc Tremelllis ncmo appellatus Scrofa ; nec mlniis seplimus siim deinceps pra:toriiis iii gente nos- tra. Ncc tainen defu^in. quin dicain qux scio de siiillo VARRON. beaucoup oceup^ d'agriculture , et consequem- ment je ne puis etre etranger a ce sujet , non plus que vous autres grands nourrisseurs de bes- tiaux. Quel cultivateur en cffet n'a pas de porcs chez iui?et qui deiiousn'apasenteudu dire ason pere : « Bien insouciantoubien peueconome, est celui qui tire de la boucherie et non de son fonds le lard de son garde-manger ! » Pour avoir un troupeau de porcs dans une bonne condition, il faut que chaque bete qui le compose soit d'age et de forme convenables. Par formes convena- bles ou entend ampleur de membres , tete et pieds compris, et robe unicolore plutot que bi- garree. Le verrat , avec ces memes qualites , doit avoir la tete particulierement grosse. Les presom- ptions touchant la qualite de la race se forment sur Taspect des animaux , leur progenilure et leurorigine. SurTaspect, sont-ils verratou truie, la beaute reiativede respece; surla progemture, font-ils beaucoup de petits? snr rorigine; ieur pnys natal est-il repute pour en produire de gros plutot que de petits? Pour Tachat on se sert de la formule suivante :« Me repondcz-vousqueces truics sont saines , que la propriete m"en est bien et diiment acquise , franche de toute repetitiou; et qu^enfm elles ne proviennent point de troupeau malade? Quelques personnes y ajoutent : « Et qu'clles ne sont pas atteintes de la iievre ni de la diarrhce? » En fait de pSturages, ce sont les cn- droits marecageux quiconviennent a cette espeee debetail, qui se plaitdansTeau etmemc dans la faiige. On dit que les loups, lorsqu'ils ont trouve un porc, traincnt cette proie jusqu'a ce qu'ils trouvent de Teau, leurs dents ne pouvant suppor- ter rextreme chaleur de sa chair. Les porcs se repaissent surtout de glands, mais aussi de feves , d'orge, et de toute autre espfece de grain. Cette nourriture non-seulement les engraisse, mais donne a leur chair un gout tres-agreable. En ete , on les mene paitre le matin , et a midi on les fait stationner quelque part, oii il y ait de Tom- brage et surtout de reau. Dans Tapres-midi oa les fait paitre de nouveau lorsque la chaleur est tombee. Dans Thiver le pSturage ne leurconvieut que lorsque la gelee blanclie a disparu , et que la glace est fondue entierement. On enferrae deux mois a Tavancc les veirats qu'on destine a la monte. L'epoque la plus favorabie pour raecouplement est depuis Favonius jusqu'a Tequinoxe du prin- temps; car comme les truies portent quatre mois, elles mettront bas au moment oii la terre abonde en pSturages. II faut qu'elles aientun an avaut d'etie couvertes; et mieux serait d'atten- dre vingt niois, afin qu'ellcs aient deux ans a l'e- poque de mettre bas. La periode de leur fecon- dite dure, dit-on, sept ans apres la premieie por- tee. Pour lesdisposer a etre saillies, on les mene dansdesendroits humideset mareeageux, oii elles puissent se vautrer dans la fange, ee qui produit sur elles Teffet d'un bain pour Ihomme. Quand toutes les truies sontpleines , on les separe encore des verrats. Ces derniers commencent a saillir a huit mois, et cette faculte leur dure un an dans sa plenitude ct va ensuite deciinant jusqu'a ce qu'ilsnesoientp!usbonsqu'aenvoyerauboucher, par qui leur chair est distribuee au peuple. Les Grecsappellent le pore 0?; ilsrappelaient autre- fois Gu;, derive du verbe Oueiv, immoler, comme pour faire enfendre que ces animaux onteteles premieres victimesimmoleesauxautels desdieux. La coutume en a subsiste dans les mysteres de Cerfes , dans les solennites qui accompagnent la p ecore. Agri enim culturae ab initio fui sludiosus : nec de pecore suillo milii et vobis , magnis pecuariis , ea res non est comniunis. Quis enim fundum colit nostnim, quin sues lial)eat, el qui non audieiit patres nostros di- cere, ignavum, et sunipluosum esse, qui succidiam in carnario suspenderit polius ab laniario, quani ex domes- tico fundo ? Ergo qui suiim gregcni vnlt liabere idoneum , eligere oportet priinum bona a?tate , secuiido bona forma. Eaest, cum amplitudine membrorum, praelerquani pe- dibus et capile, unicoloris potius quani varias. Cum haec eadeni iit liabeant verres videndum , tiim iilique sint cervicibus aniplis. Boni seminis sues animadverluntur a facie, et progenie, et legione (caeli.) A facie, si formosi snnt verres, et sciofa. A progenie, si porcos multos pa- riunl. A regione, si polius ex bis locis, ubi nascuntur, amplas quam cxilis pararis. Emi solent sic : lllasce sues sanas esse, babereque recte licere, noxisqiie praestari, neque de pecore morboso esse, spondesue.' Quidam adji- ciunt peiiunctas esse a febri, et a foria. In pastu locus huic pecori aptiis uliginosus, quod delectatur non soliim aqua, sed eliam luto. Itaque ob eam rem aiunt lupos cum sint nacli sues, Iraliere usque adaqiiam, quod dentes fcrvoicm carnis ferre nequeanl. Hoc pecus alitiirmaxime glande, deinde faba, et ordeo, et csetero frumento. Quse res non modo pinguitudinem efliciunt, sed etiam carnis jiicundum saporem. Pastum exigunt sestate mane, et antequam aestus incipiat, (nieridie) subigunt in umbrosum locum, maxime ubi aqua sit. Post meridiem rursuslenito fervore pascimt. Hibeino tenipore non priiis exigunt pas- tum, quam pniina evanuit, ac colliquefacta est glacies. Ad fa'turam verres diiobus mensibus ante secernendi. Optimum ad admissurani tempus a favonio ad aequinoc- tiimi vernum : ita enim cuntingit, utaestale pariat. Quatuor enim menses est praegnans. Et tunc parit, cum pabulo abundat teira. Neque rainores admitlendae quam anni- ciilae. Meliiis xx nienses cxpectare , ut bimae pariant. Cum ccrperunt, id faccre dicuntur usque ad septimunj annuin lecte. Admissuras cuni faciunt, prodigunt in lutosos limites ac lustia, ut voliitentur in luto, quae est ilfonim requies , ut lavatio bominis. Cum omnes conce- perunt, ruisus segregant veries. Verris octo mensium incipit salire : permanet, ut id recte facere possit, ad prinium. Deinde it letio , quoad perveniat ad lanium. Hic enim conciliatur suillae carnis datus populo.Sus graece diciturujoliin 60; dictus, ab illo verbo qiiod diciint 9ueiv, quod est immolare. Ab suillo enim genere pecorjs im- ])E L'AGK1CTJLTURE, LIV. II lonchision d"uii trnilc de pai.x ; et la traditiou i nous en fait retrouverdes vestiges dans les cere- monies de niariage dts anciens rois et des hauts personnagesd'Etrurie,dont le saerificed'un pore pour les nouveaux inaries , chacun de leur cote, etait la eereraonieprealable. Le mesiie usagcexis- tait chez les habitants du Latium, et dans les co- lonies grecques d"Italie. Le nom de porciis ehez nous et celui de/olpo; chez les Grecs est merae encore employe par les femmes, les nourriees principaleraent, pourdesignerlespartiessexuelles d'une fille nubile. Cest une expressiou figuree de Taptitude aux rites de fhymen. On a dit que le porc etait predestine par la uature ii paraitre sur nostablcs, et qu'elle avait auimesasiibstance, comme i'homme la sale, dans ce scul but de con- servation. La eharcuterie des Gaules a toujours ete renommee pour rexcellence et la quantite de ses produits. L'exportatiou consider.iiiie de jambons , de saucissons et autres coufections de ce genre, qui se fait annuelleraent de ce pays a Rome, temoigne de leur superiorite comme gout. Voici en quelstermes parle Caton de leur quautite : On voit en Italie des fosses a eonserver le lard, qui conliennent jusqu'a trois et quatre mille pieces de lard gaulois. Le porc arrive quel- quefois .iuntel degre d'embonpoiiit qu'il nepeut plus niarcher ni raeme se tenir sur ses pattes , et qu'il faut le transporter eu cbarrette. Attilius, Es- paiznol aussi instruit que digne de foi, parled"un pore tueen Lusitanie dans TEspague citerieure, doiit le senateur L. Yolumnius recut deux cotes avec une tiespetite partie de filet, le tout pesant vingt-trois livres. Le groin de rauiraal, depuis le cou jusqu'au houtoir, avait, disait-il, un pied et trois doigts de longueur. Voici, dis-je. un fait qui n'est pas inoins cuiieux , et dont j'ai ete temoin oculaire. En Areadie une truie avait tellementengraisse, qu'elle nc pouvait plus se le- ver;si bien qu'une sourisavait fait un trou dans sa chair et s'y etait mise en gesine. La meme chose, dit-on, est arrivee chez les Venetes. La premiere portee d'une truie donoe la mesure de sa feconditeulterieure, carles suivantes n'en dif- fcrent pas beaucoup. En ce qui concerne l'alimen- tationdespourceaux,autrementdite/jo7-(i(A(/io/i, on laisse les petits pendant deux mois avec leur m6re , et on ue les en separe que lorsqu'ils sont en etat de manger seuls. Les pourceaux nes en hiver sont toujours chetifs : la cause eu est d'a- bord dans la rigueur de la saison; puis dans le peu de lait que peut leur fournir a cette epoque la mere, dont ils mordillent quelquefois les tettes au point de la blesser avcc leurs dents. II faut donner a chaque truie une cahute a part, ou elle puisse elever ses petits separement : autrement ceux-ci s'attacheraient a des truies etrangeres, et il en resultcrait un melange qui finirait par deteriorer la race. L'annee setrouve naturcllementdi visee en deux pour les truies. Elles mettent bas deux fois raii , ont quatre mois de gestation a chaque portee , nourrissent pendant les deux autres. Les cahutes ou elles sont enfermees doivent avoir trois pieds en hauteur, et un peu plus en largeur ; le degre d'elevation au-dessus du sol y doit etre caleule de maniere a empecher de la part de la truie les mouveraents qui la feraient avorter; raais il doit ctre suffisant pourque le porcher puisse ai- sement voir dans !'interieur quand il y a risquo pour les petits d'etre ecrases par la mere. Pour la facilite dn nettoiement , on y racnagera une molandl inilium primum siimptiim videtiii-, cujiis vestigia, quod iniliis Cereris poiti ininiolantiir, elqiiod initlis pacis fipdns cuni leritur, porcns occidiliir, el (itiod niiptiarum initio anliqui leges ac siiblimcsviriin lleli ui ia in conjiinc- tione nnpliali nova niipla et novns maritus prininm por- cum iu.molanl. Prisci quoque latini,et etiam Grapciin Italia i signilicantes esse digniim iiisigiii nupliarum. Suillum pecus donatum al) natura dicnnt ad epulandum. llaiiue iis aiiimam dalam esse proiiide ac salem, qine servaret carnem. E queis suc- cidias Galli optimas el maximas facerc consueverunt. Optimarum signiiiii, quod ctiam nnnc qnoUinnis e Gal- .lia apportanlur Romam pernjc tomacina;, et taniacie,ct petasiones. Dc magnitudine Gallic^rum siiccidiarum Calo scriliil liis verliis : In llalia in scrobcs terna alque qua- terna millia aulia succiilia. Veie sus usqueadco piuguilu- diue crescere solet , iit se ipsa stans sustinere non possit , neqne progicdi usquam. Itaqiic eas si qiiis quo trajicere vnlt, in plostrum imponil. In Hispania ulleriorc, in Lusi- tania, sus cumesset occisus, Allllius Hispanicii.sis mininie uicndax , et miiUarum reriim pcrilus in docti ina , diccbal VAllKON. L. Volumnio seiiatnri missam csse oflulam cum diiabus costis qux- penderet iii et xx pondo : ejiisqne snls a ciile ad os pedem et m digltos fuisse. Cui cgo : iion minus les admirauda, quiiui mi esset dicta, in Aicadia sc.io me csse spectalum .«ueni , quai pra; pinguitudine carnis nou niodo surgere non pos.set, sed etiam ut in ejus corpore siirex exe.sa caine nidum fecisset, el peperlsset ninres. Hoc eliam in viuela factum accepi. Sus ad foeturam qua; sil focnnda, aniinadvertunt lere ex primo parlu, qiiod iion mullum in leliqiiis niutat. In nutricatu quam porcii- lalionem appellabant, binis mensibus porcos sinuut cuni matribus. .Secuudum ea cum jam pasci possnnt, secer- niint. Porci qui nali bienie, liunt exiles propter IVigora, et quod malies aspcrnantur, propter exiguitatcin lactis, et quod denlibus saucianlur propterea mamma'. Sciofa iii siia qnrcque liara siios alat oporlet porcos, quia alienos nun aspernantur : ct ideo si conturbati sunt iu fielnra , (it deterius. Natuia divisiis earuin annus bilariam, quoU bis paritin aniio, qnalernis mensibns fert ventrem, binis nulricat. Haiam faceie oporlet circller trium pcdum al- tam, et latain amplins paulo, ca allitudine abs lerra ne dum exitiru velit pra'gnaus, aburtet. Altiluilinis mudiis sil nt subulcus facile circumspicerc possit, ne qiii poi- VARP.ON. portedansle seuil, qujseraelev!'ed'iiii picd ct iine palrae de liauteur; ce qui empeche les pour- ceaux de sortir avec leur mere. Le porcher, chaque fois qu'il nettoiera les cahutes, devra y repandre du sahle , ou toute autre maliere propre a dessccher rhumidite. II faut donner aux truies qui ont mis bas une nourriture plus abondante, afin qu'ellespuissentfournirdu laitsuffisammeut a leurs petits. On y mettra chaque jour environ deux livres d'orge detrempee, et la ration est doublee, c'cst-a-dire repeteesoir et niatin,qiiand on n"a pas autre chose a leur donner. Ou appelle les petits laclentes (cochons de lait) tant qu'ils tettent ; et quelquefois delici [de lacle) apres le sevrage. Dix jours apres leur uuissance, ils sont regardcs comme purs; et nos ancelres les appe- laient alors sacres, c'est-a-dire propres a servir de vietimes. Et nous trouvons ici le commen- taire d'un passage des Menechraes de Plaute. L'un des pcrsonnages de la piece , dout la scene est a Epidamue, croyant qu'un autreestfou, et u bcsoln d'un sacrifice expiatoire, deraande : « Combien coiitent iei les porcs sacres "?Ceux qui ont des vignes donnent a leurs porcs le marc ct les epluchures de raisin. Des que les pourceaux ne sont plus laclcntes (cochons de lait) , ils de- viennent nefrendes, c'est-a-direqui ne peuvent vncore frendere (casser la feve). Porcvs est un vieux mot grec torai)e en de- suetude, qu'on a remplace daos ce pays par celui de /oTpov. II faut faire boirc deux fois par join- les truics pendant leur nourriture : elles en out plus de lait. La truie doit faire autant de petits qu'elle d de maraelles. Si clle en fait raoins, on la regarde comme n"etant point de bon rap- port ; si elle eu fait davantage, on crie au prodige. Noiis avous ence genre la vieille tradition delaf truie d'Enee, qui mit bas a Lavinium trente pour- ceaux blancs. Et le miracle se trouva confirrac, quand trente ans plus tardAlbe fut fondee par les habitants de Lavinium. On voit encore dans cette derniere ville des monuments publics de eette truie et de ses pourceaux. Leur effigie y est coulee en bronze, et les pr^tres nous montrent le corps de la mere conserve dans la saumure Dans lcs premiers joure les truics peuvent nour- rir jusqu'a huit pourceaux. Passe ce moment, les eleveurs entendus ne manquent pas d'en sous- traire la moitie , a mesure qu'ils grandissent ; car la raere ne peutavoir assez de lait pour que toute laportee reussisse. Peudantlesdix premiersjours, les truies ne devront point quitter leurs cahu- tes,sicen'est pour allerboireaux abreuvoirs. Au bout de ce tenvps on peut les mener paitre , raais seulement dnns le voisinage, afin qu'elles puis- sent revenirsouventallaiterleurspetits. Ceux-ci, quand ilsont pris une certaine crcHssanee, sui vent volontiers la raere au paturage : alors on les en- ferme apart ou onlcs faitpaitresepareraent,poup les aecoufuraer asupporter facileraentcette priva- tion : ils y sont faits au bout de dix jours. Le por- cherdevra ainsi babituer les porcsa obcir au son du coruet. Pour y parvenir il aura soin de fairc reteutir une fois cet instrument avantd'ouvrir la porle, et de leur faire trouver en sortant de Torge n^pandue en tralnees. On en perd moins de cette maMere qu'en leur presentant le grain eu las , et tous peuvent en approchcr plus aisemeut; on les habitue ainsi a se rcunirau son du cornet, et Ton n'a plus a craindre qu'ils ne s'egarent lorsqu'ils sont disperses dansles bois. Un an est le bon ^ge pour chAtrcr les verrats ; au moins faut-il qu'ils tellusamalieoppriniatur;et ut facilepurgarepossitcubile, in liarls oslium esse oportet, el limen inlerius allum pal- mipe(lale,ne porci ex liara, cum maler prodil, Iransilire pnssint. Quoliescunque liaras subulcus purgat, tolies in .'.iusnlas arenam injicere oportet, aut quid aliud quod <'\iiL;.it liumorcm ; i'lcuujpi-'|i('rerit, largiore cibatu suslen- 1.11 r , i|iici r,iciliiis lai- siiii|irilil;ire possit. In quibus bordei ciniiiT liiiias liliras aqua madcractas dare solent, et boc quotiue condiiplicant , ut sit niane et vesperi , si alia quse objiciant non babuerint. Cum porci depulsi sunt a niam- ma, aquibusdam delici appellanlur, neque jam lactente^ dicuntur. Qui a partu decinio die babentur puri , et ab eo appellantur ab antiquis sacres, quod tum ad sacrifi- cium idonei dicunlur prinium. Itaque apud Plautum in MenKcbmis, cum insanum quem putal, ut pietur in op- pidoEpidamno, interrogat : Quauti bicporci sunt sacres? Siluntlus niinistrat,dari solcnt vinacea,acscopii e\ uvis. Amisso nomine lactentis , dicunlur nefrendes , ab co quod nondum fabam frendere possunt,id est,frangere. Porcus gracuni est nomcu antiqunm, scd obscuratum, quod nunceum vocant xoipov. In corum foetu scrofae bi.s die ut bibant, curant, lactis cau.sa. Parere lot oportet porcos, quot maiunu^s babeat. Si miuus parial, fructuariaui ido- neam non esse. Si plures pariat, esse portentum. In quo illud antiquissimum fuisse scribilur, quod sus jEneae La- vinii xx\ porcos pepererit albos. Itaque quod portende- rit, factum xxx annis, ut Laiinienses condiderint oppi- dum Albani. Hujus suis, ac porcorum etiani nunc vesti- gia apparent Lavinii : quod et simulacra coruni alienea etiam nunc in publico posita, et corpus niatris ab sacer- dotibus, (piod in salsura fuerit, demonstratur. Nutricari oclonos porcos parvulos primo possunt : incremento faclo, a peritis diniidia pars rcmoveri solet, quod nec nialer potest sufferre lac, neque congencrati alescendo roboiari. A partu deceui diebus proximis non producunt ex liaris matreni pra?terquam potum. Prajleritis decem diebus sinunt exire pastum in propinquum locum villae, ut crebro reditu lacte alere possit porcos. Cum creverunt, cupiunt sequi matrein pastuin : domique secernunt a ma- tribiis, ac seiirsuni pascunt, ut desiderium feire possinl paieiitis, quod decem diebus assequuntur. Nutrices su- bulcus debet consuefacere , omnia ut faciant ad bucinam. Prinio ciun incluserunt , cum bucinatum est , aperiuiit, ut exire possint in eum locum, ubi ordeum fusuni sit in longiludine. Sic enim minus disperit, qiiam si in acervos jiosilum , et iilures facilius accedunl. Idoo ad bucinaia DE UAGRICULTURE, LIV. IL n'aient pas moins de six mois. Ils qiiittent ie nom de \eiTat apres cette operation, pour prendrc celui de maiales. Touehant le regime sanitaire, je me borne a une observation. Si le lait de la mere vient a manquer aux petits, donnez-leur jusqua l'agede trois mois du fromeut roti (eru , il relaclie trop le ventre). Resteencore la question duchiffre.Generalenientoncomptedi.\verratspar eenttruies;d'autres en veulent moins de dix. On n'est pas fi.xcnon plus sur la force du troupeau : je regarde, nioi, cent tetes comme un nombre con- venable. Quelques uns le font plus grand, et vont a cent cinquantc. 1 1 en est qui doublent le premier iiombre; d'autres vout merae encore plus loin. En general, plus un troupeau est restreint, raoins il est coiiteu.x, et moiiis le porcher a besoin d'aides. Or la question pour cliacun est celle des pkis grands prolits, et non du plus ou moins grand nombre de teles : c'est donc par les circonstances qu"ilfautse determiner. Ainsi parla Scrofa. V. En ce moment survient le senateur Q. Lu- cicnus, rhomme du raonde le plus aimable et ie plus enjouc, et notre ami comraun a tous. Salut, chers Co-Epirotcs, dit-il en entraut; salut aussi a Varron,-oiij.£va A3(cov(pasteur despeuples).Quant aScrofa, je lui ai deja doiine lebonjour ce matin : on lui rend des saluts , non sans le gronder d'ar- river si tard au rendez-vous. Patience, dit-il, mauvais sujet que vous etes, voici mon dos et un fouet; vous , Murrius, venez ca, et voyez-moi payer rancon a la deesse Pales, afui d'eu pouvoir temoigner, au cas oii ces gens-la voudrnient me faire payer deux fois. Atticus se tournant alois vers Murrius, Veuillez, lul dil-il, metti-e Lucic- nus au fait, tant de ee qtii a ete dit que de cf ([ui reste adire, afin qu'il puisse prendre r6le dans lentrctien. En attendant nous allons pas- ser au second acte , c"est-a-dire raettre en scene le gros betail. Ceci cst raon role, dit Vaccius , puisqu'il est (|uestion de boeufs et de vaehes. .le vous ferai pnrt de mes notions sur eette raatiere : ceux qui y sont (Jtrangers pourront s'instruire; les autres nie releveront, si je me trompe. Vai'- cius , lui dis-je , prenez-y garde. Cest un sujet capital que le bcEuf en fait de betail ; en Italie surtout, pays qui luidoit le nom qu'il porte. Car en Grece autrefois, si Ton en croit Timt'e, un taureau s'appelait iTaXb;; de la le nom d'Italie, contrce ou bosufs et veaux ivi(uli) abondent, et sont d'une beaute extraordinaire. Selond'autres, ritalie doit son nom au faraeux taurcau Italus, qu'Hercuie poursuivit depuis la Sicile jusqu'en ce pays. Le banif est le ministre de Ceres , et Tas- soci(i de rhomine dans les travaux rustiques. l.es anciens le regardaient comme inviolable, et ils punissaient de mortquiconque tuait un dc ces animaux : tcmoin leslois de TAttique et du Pelo- ponnese. Cestencoreau taureau que Buzuges d'A- thenes et Onogure d'Argos doivent leurcelebriie, Je sais, dit Vaccins, que le taureau a quelque chose de majestueux ; que son noin (3oui;), en com- position, est signilicatif de grandeur; exemples : poujuxo?|grossefigue), Sou-:se putant. (Jiiidam etiam liinc demunt. Gre- ge.s niajorum inn-quahiles liabenl. Sed e^o modicuni puto cenlenariiim. Aliqiiot majores faciiint, ifa iit ler quinqiia- geiios liabeant. 1'oicorum Riegem alii duplicant, alii etiani niajorem faciiinl. Minor (;rcx , quam major, niiiius sunip- luosus , quod comiles subiilcus |)aucioies quaerit. Itaque gregis nnmerum paslor ab sua ulilifateconstituif , iion ut qiiot verics liabcat : Id enini a iiatura sumendiim. Hax liic. V. At Q. Lucienus senatitr, liomo quamTis humanus, ac jocosus, infroiens, familiaris omnium noslrum , (rjvr,- TiEipoiTat, inquil, xaifSTc, et Varionem noslriim, iiiqiill, «oi|j.£va Xawv. Scrofam enim manc salutavi. Cuin aliiis eum salul;isset, aliiis ronviciatus essel , qui tani .sero ve- nissct ad consfilufum : Yidebojam vos, inquit, balafro- iies, et huc afferam ■meuiii coriuui, ct flagra. Tu vero, Muiri, \em mi advocatus, dum asscs solvo Palilibus, si po.slea a nie repelanl , ut leslimoiiiiim perbiliere possis. Allicus Jlunio: .\arra isli , inquit, eadem , qui seiinones sint liabiti, et quid reliqui sit, ut ad parles parafiis ve- niat : nos interea secundum actiim de niajoiibiis adtexa- nius. In qiio quidem, inquit Vaccius, nie.e narles, qiio- niam boves ibi. Quare dicam, de buhulo pecore, quam accepeiim scienliam : ut si quis quid ignoral, discat; si quisscit, nuncnbi labar ohservet. Vide quid agas, inquani, Vacci. Nam hos in pecuaria maxima debet esse aiictori- lafe ; priTseilim in Italia, qiije a bnhus nomen liabere sit, exisliinata. Gi.Tcia eniin antiqua (ut scribil Tim.ius) tau- los vocahanl haXouc , a qiiorum miilliludine, el pnlchri- tiidine, et firlii vitulorum, ILiliam dixerunt. Alii scripse- runt, quod e Sicilia Herciiles pe.rsccntus sit eo nohilem tauruin , qiii diceretur Ilaliis. Hic socius bominum in nis- lico opeie, et Ceieris minisler. Abboc antiqui mamisita abstineri voluerunt, ut capitc sanxerint, si qnisoccidis- sel. Qiia in rc teslis Attice, teslis Peloponne.sos. Xam ab boc pecore .•Vtlienis Buziiges nohilifalus, Ar.;is 'OvoTupo;- Novi, inqttil ille, majcstatom boiim, et ab liis dici ple- raque magna , uf poutTjxov , [?ou7rai5a , poO).iu.ov, pouTciv; uvain quoque biiniammam. Praeterea scio hunc es.se, in qiicm polissimum Jiippiler se convertit, ciiin exporlavit per maie e l'li(rnice ;iiiians r.uropam; liunc esse, qiii filios Nepfiini e Meiialippa servaril, ne in stahulo infan- VARRON. pnys cctte bcHc riiiniicienne, ct trnversa la mer avec elle. Je n'ignore pas non plus que c'est un taureau quiempecha les cnfantsdeNeptune etde Menalippe d'etre ecrases dans une etable par nn troupeau de bceufs. Jesais enfin que les abeillcs qui nous donnent le miel le pkis doux naissent du cadavre d'un boeuf en putrefaction ; ce qui fait que les Grecs les appellent pouyova? (nees d'un boeuf), expression que Plautius a latiaisee, lors- qu'il disait au preteur Illyrius, accuse d'avoirecrit contre le senat : Soyez tranquille, je vous ren- drai aussi innocent que celui qui a ecrit la Ihigo- 7iia (naissanee des abeilles). II y a quatre ^ges pour la race bovine. Au pre- mier 3ge , l'animal s'appelle'veau ; au deuxieme, juvencvs (bouvillon); au troisieme, taureau jeune ; au quatrieme , taureau fait. La femelle prend successivement, suivant !';ige, les deno- minations de genisse, de jeune vacbe, et de va- cbe. Taura est le nom qu"on donne a une vache sterile. Uue vacbe pleine se nomrae horda; d'ou le mot hordicalia, fetes ou ron immnle des va- ches pleines. Quand on veut aehetcr un trou- peau de gros betail, il faut d'abord s'assurer que les betes ont atteiut Tage de generation , et sont encore en etat de produire. On les choisira saines et bien prises dans leurs membres, de grandetailleetde formc allongee, noires par les corues, larges du front,avee les yeux grands et noirs, les oreilles velues, les joues raplaties , Tepine dorsale plutot concave que convexe, les naseaux ouverls, les levres noiratres, lecou long et musculeux, le fanon pendant, le coffre de- veloppe, les cotes bien attacbees , les epanles larges, le fessier charnu, une queue qui balaye leurs sabots etsetermine en bouquet depoils le- gereraent frises, lesjambes courtes et droite.':, legeremeut renflees au genou , et tournees en de- bors, les pieds etroits, etqui ne s'entrechoquent point dans la marche; les ongles lisses, serres et bien egaux ; le poil uni et doux au toucher. En fait de couleur, le noir a le premier raug; le poil rouge fonce, le secoiid ; le rouge pale, le troisieme; le blanc ne vient que le quatrieme : ee pelage leur iudique donc le dernier, et le noir, le premier degre dans rechelle de force des animaux. Des deux intermediaires, le second vaut mieux que le troisieme ; et tous sout pre- ferables en pelage pie (tacbete de noir et de blanc). II ne faut prendre les niiilcsque de bonne race ; ce dont on juge par leurs formesexterieu- res, etpar celles desveaux issus d'eux , qui doi- vent leur ressembler en tout. Leur provenance est aussi un poiiit essentiel. La race gauloise est generalement la meilleure que nous ayons en Italie, et laplus propreau travail; lebocuf ligurien est paresseux. Ceux d'Epire sont les meilleurs de toute la Greee, et 1'emportent meme sur ceux d"Italie; quelques personnes cependant ae- cordent a ces derniers, comme victimes a olfrir dans les sacrifiees et les prieres publiques, une preferenee meritee, parleurs formes colossales et leur pelage eclatant. Cest ce qui fait que les bocufs de poil blanc sont moins communs en Ita- lie que dans la Thrace, notamment vers le golfe iMelas, oii Ton n'en reiicontre guered'une autre couleur. Voici les terraes de marehe usites pour ce genre de betail, lorsqu'il a deja subi le joug : « Me repondez-vous que ces bneufs sont sains, et qu'en les prenant je snis a Tahri de toute repetition ulterieure?S'ils ne sontpasdom- ptes, on stipulecomme ilsuit ; Merepondez-vous tes giex boiim obtereret. Denique ex hoc pufrefacto nasci (lulcissimas apes raellis maties, a quo eas Gra^ci povjyo- va; appellant, et hinc Plautium locutum esse latiue, cuni Hirrium pracloieni renunciatum Romam in Senatuni scriptum habere. Sed bono animo es, non minus satisfa- ciam tibi.quara quiiBugoniam scripsit. Prinium in bu- bulo gonere Ktatis gradus dicuntur qualuor. Prima vi- tulorum, secunda juvencorum, tertia l)ouni novellorum , quarta vetulorum. Discernuntur in prima vilulus et vi- tula; in secunda juvencus etjuvenra; in tertia et quarta, laurus et vacca. Qufp sterilis est vacca, taura appellata; quai piEPgnans, borda. Ab eo in faslis dies hordicalia no- minaiitur, quod lunc liordDe boves iinmolantur. Qui gre- gem armentorum emere vult, observare debet priinum, ut sint hae pecudes aelate potius ad fruclus ferendos inle- gra-, quani jam expartse; ut sint bene compositiE, ut inte- gris memhris, oblongse, amplse, nigrantibus cornibus, latis fiontihus, oeulismaguiselnigris, pilosisaiiribus, compre.s- sis malis, subsimi, negibberi, sed spina leviler reniissa, apertis naribus, labris subnigris, cervicibus crassis ac lon- gis, a collo palearibus demissis, corpore aniplo, bene costatos, latis humeris , Iwnis cluiiibus , codam profusam usque ad calces ul habeant, inferiorem partem frequen- tibus pilis siibcri.spam, cruribuspotius minoribus, rectis, genibus cminuiis, distantibus inler se , pedibus non la- lis, ncque ingredientihus qui displodaiilur, nec cujus uu- giiliB divaricent, et cujus ungues sinl leves et pares , co- rium atlactu non asperum acdurum, colore polissimmn nigro, dein robeo, terlio lielvo, quarlo albo. Mollissi- miis enim bic, nl duiissimus prinius. De mediis duohus prior quam posterior melior; utrique pluris quam nigri, et albi. Neque non pra^terea , nt mares .seminis boni sint, quorum et forma est spectanda, et qui ex his oiii sunt, ut respondeant ad parentiim speciem : et praeterea qui- bus icgionibus nali sunt, refert. Boni eiiim generis iu llalia pleriqiieGallici ad opus : contia nugatorii Liguslici. Transmarini Epirolici noii soliim melioresloliusGiaicia;, sed etiam Itali.ie. Tametsi quidamde Italicis, quos prop- ter amplitudinem praestare dicunt,ad victinias faciunl, alqiie ad deorum servanl supplicia. Qiii sine dubio ad res divinas propter digiiilatem ampliliidinis el coloris priieponendi : qiiod eo magis fit, qiiod olbi in Italia non lain fiequentes, qiiam qui in Thracia ad [lO.c.va x6).7cov, ulii alio colore pauci. Eos ciim cmimus domitos, slipula- miii, sic : Illosce boves sanos esse, noxisqiie prapslarii" ciim eniimiis indoinilos, sio : lllosce juvencos sanos recte, DK I;AGRTCULTURE, LIV. II. qiie ops liouvilloiissont sains, qu'ils proviennent d"un troupeau sain, et qu'en les preiiantje suis a l'abi-i de toute repelition ulterieure?'. Les for- mulessont moins coneises,si Ton suit les prescrip- tioiis (le iManilius. L'on retranclie la clause de snnte, quand lesanimaux sont achetes pour la boueherie ou pour Ics autels. Les forets ou les Ijoeufs trouvent ahondainnicnt de jeunes pousses et du feuillape a leur portee sont les lieux de paturagequileur eonvienneiUle niicux. Aussi on les tieut Tbiver au bord de la nicr, et Tete sur les hauteurs boisees. Quant a la propaization de respece, voici les rcgles que j'observe. Un mois avant raccouplement , j'erQpeche mcs vaehes de segorger de nourriture , parce que, maigres, elles concoivent plus faeilement. Meslaureaux, au cou» traire, sont engraisses deuxmois a ravance, avec force paille et foin, et fourrage vcrt; et pendant tout ce tempsjem'attaeheales scparer des ferael- les, comnie .4tticus. Je prends pour soixante-dix vachesdeux taurcaux, l'un d'un an, rautre de deux; j'altends pour leur livrer la femelle, le leverde Tastre que les Grecsappellcnt Ai.'paet les Romains Fidcs, et je reunis ensuite mes taureaux au reste du troupuau. On tien.t conime indicatif de sexe, pour le fruitconcu, lecote par oii ie tau- reau serelireapres racte consomme, prenantla droite de la vache, si c'est un male ; ct la gau- che, si c'est unefemelle. A vous, lecteursd'Aris- tote, ajouta-t-il en se fournant vers moi, d'ex- pliquercettecirconstance. Nefaitespas saillir une vaehe avant deux ans, afinqu'ellc en ait trois lorsqu'cIle veie pour la premiere fois. Mieux se- rait encore qu'elle en eiit quatre. Les vaches sont fccondes dix ans , et quelquefois plus. L'epoque de conception la plus favorahle pour elles est la periode de quaraute jours que suit le levcr du Dauphin , un peu npres. Car une vache qui aura concu a cctte epnque velera dans la saison la plus tempcree de rannee, le temps de sa gestation etant dc dix mois. .Uai trouvc. dans un livre a ce sujet, une assertion bien sin- guliere : c'est qu'un taureau chAtre est encore prolifique quand on le nicne saillir imraediate- ment apres ropcration. On ehoisira pour faire paitre les vaches des lieux bas, abondants cn herbe, et assez spacieux pour qu'e!lcs ne se genent , ne se heurtent, ni ne se battent. Quelques-uns, pour eviter la piqure des taons, et de certains insectes qui les attaqucnt sous la queue et les rendent fu- ricuses, les tiennent enfermces pendant rardeur dujour, et mollcment couchees sur une litiere de feuiiles ou de verdure. En ete on doit les me- ner boire deux fois par jour, et une seule fois en hiver. Lors.prelles sont pretes a veler, il faudra mcttrc du fourrage frais pres des etables, pour les nffrianderquand elles sortent; car en cetetat elles sont sujettes a ctredegoutees. Les lieux ou elles se retirent doivent etrc preserves du froid , qui lcs maigrit nutant que la faim. Durnnt rnllaiteraent il faut separer a retable les pclits de leurs nicres,de crainte qu'ils ne soicnt ccra- scs pcndant la nuit. On ne les laisscrn approcher d'elles qu'une foisle matin, etune fois au rctour des pfiturages. Amesure que les venux grnndis- sent, il faut soulnger les meres, en leurmcttant du fourrnge vert daus In creche. Le soI,dans les ctablcs a vachcs comrae dans toutes autres, doit etre construit cn pierre ou materiaux equi- valents , afin de conserver saine la corne de leurs picds. A partir de requinoxe d'automne , les veaux paissentavec leurs meres. U ne faut pas les chatrer avant rage de deux ans. Si roperntion a lieu plus tol, ils ont peine n s'en remeltre pkis ileqiie pccnre sano fisse , noxisfine pr.vstari sponJesne? Panio veiljnsiiis Ii.tc, qiii Maniilii actiones sequiintur. Lanii,qui atl cultrum bovem emunt, et qui ad allaiia, liosti.T sanitatem non solenl slipnlari. Pascunlnr armenla coniniciilissimc in nenioribus, ulji virgulla, el fions miilta : liicine |Ciiiii liilicinant] secnndnni niarc, .TStu abiguntiir iii iiioiilcs fniniiosos. l'roplcr fcpturam Iktc servare soleo. Ante admissniain incnsem nnum, ne cibo et potinne .se impleanl, qiiod cNislimanlnr facilius inacia> concipere. Cnnlia, taurns duolius niensibus anle adinissuiam lieiba et [lalca ac fa-no facio pienioies , ct a ficminis seceino. Habeo laiiros tolidem , qiiot Atticiis , ad maliices lxx duo , unum anuiciiliim , alicrum bimnin. Iloc sccundum astri eMirtiim facio, rpiod r.ipcei vocant A-Jpav, l"idcm no.slri. Tuni dcniqiic taiiios in gregem redigo. llas an firmina sit concepla, signilicat dcscensn tanins cum iniit. Siqni- dcm , si mas cst , in dexteriorem parlem abit : si foemina , in .sinisterioiem. Cur lioc liat, vos vidcritis, inqnit inilii. qiii Aristolclcm legilis. Non minoics oportcl iiiiie bimas, iit Irima' pariaiil ; co inelius si quadiiniiB. Plera;- que paiiiiiit in deccm annos, qn.Tdain etiain in pliircs. Maxiine idonciiin lcinpus ad conripiciidiim a Dclpliini cxoilu iisqiic ad dics \i,, aiit paiilo plns. Qii.t ciiim ita concepcriiul , lcmperatissimo aiiiii tcnipore paiiiiiit. Vac- cx enini niensibus decem sunt piacgiiaiilcs. I)i' qiiilma adinirandnin sciipluin iiivcni, excniplis tostic iilis, si sla- lim admiseris faurnm, concipcre. F.as pasci oportet in lo- cis viiidibus, ct aquosis. Cavcrcoportet, ne aiit anguslins stcnt, aut fcriantnr, aut coucurrant. Itaqiie qiiod eas aos- tate tabani concilaic solent, ct bcstioj.T qna^dam minnta; sub cauda, ne coiicilentur, aliqiii solciit inclndere seplis. lis snbslcrui oportet fiondcin, aliiidve qiiid iii cnbilia , mediuin con- terunl cum aqiia ad mellis cra.ssitudinem : tum ea re na- tiiram eiiua;, cum nienses feiunt, tangunt; contra, ab locis equae nares eqiii langunt. Tametsi incredibile, quod usu venit, memoriae mandandum. Cum equus matrem iit salireladduci non posset.et eum capiteobvoiuto peroriga adduxisset, et coegisset niatrem inire, cuni descendenti demsisset ab oculis, ille impetum fecit in eum, ac niordi- cus interfecit. Cum coiicepernnt eqine, videndum neaut laborent plusciilum, aut ne frigidis locis sint, quod algor niaxime prEegnantibus obest. Itaque in stabulis ab Iiumore proliibere oportet liiimuni, clausa habere osUa, ac fene- stras , et inler singiilas a prajsepibus in terjicere longiirius , qiii eas discernant, ne inler se piignare possint. Piveguan- tem neque impleri ciho , neque esurire oportet. Alteriiis qui admiltant, diutiiriiioresequas, et meliores pullos lieri dicunt, itaque ut resUbiles segetes essent exuctiores, sic quotannis quae piaegnantes liant. In decem diebus secun- dum partum cuin malribus in pabulum prodigendum. Ke ungiilas comburat steicus cavendum lenelias. Quinquc- mestribus pullis factis, cum redacU sunt in slabulum, olijiciendiim farinam ordeaceam iiiolitam ciim fiirfuribus ; DE L'AGRICULTURE, LIB. IL 121 pas d'eti'etouclies.ParIe m^memotif,on siispend des mords dans leurs ecuries, pour qu'ils s'accoa- tument, des le jeune iige a en supporter la vue et a en euteudie le cliquetis. Lorsque les pou- lains auront pris rhabitude d'approcher quand on leur tend la main , il faudra de temps a au- tre leur mettre sur le dos un enfant, qui d"abord s'y couehe a plat ventre, et ensuite s"y tient assis. Pourcemauege, il faut que le cheval ait trois ans. Cest l"age ou sa croissance est faite et ou il commence a avoir des nniscles. 11 en est qui pretendent qu'un eheval pcut iHre drcsse a un an et demi ; mais le plus sur est d'attendre qu'il ait trois aus : a partir de ce moment , on lui donne du fourrage compose de cereales de toute espececoupeesen vert;cequiestpourranimal une purgation tres-salutaire. il faut pendant dixjours le niettre a ce regime pourtoute noui'riture. Le onzieme jour on lui donnera dn Torge, dont on augmentcra graduellpraent la mesure jusqu'au quatorzieme. La ration de ce jour scrvira de bise pour les dix suivants. II faut lui faire prendre ensuite un exercice modere , le frotter d'huile qiiand il sera en sueur, et, si le temps cst froid, alhimer dii feu dans recurie. Parmi les jeunes chevaux, Ics uns sont plus propres pour la guerre et les autres pour les transports, ceux- ci pour la monte et ceux-la pour la course, ou a la voiture. II s'ensuit qu'il faut varier entre eux les soins de redueation. Lhomme de guerre choisit et dresse les ehevaux suivant descondi- tions tout nutres que recuyer ou le conducteur des chais du cirque. On comprendra egalement que le cheval qu'on destine au transport a dos doit etre dresse d'autre facon que le cheval de selle ou de trait. Ou veut sur le champ de ba- et si f]uiil aliuil tena natuin libenter edent. Aiiniciilis jam faetis lianduni ordeimi ct finfiiies, usque qiioad eiunt laclenfes. Neque prius bicnnio conrecto a lacte lemoven- diim. r:o,si]Meiiiiii slenl cum iiiatiihiis, intcidiim traclan- diini , ne ciiiu siiil ilijuiuli , exlen'eantur. Eadeuvi]iie causa ibi frenos snj.|ii'nilendnni, ut equuli consnescant et videre eoriim faciem , et e motu audire crepitiis. Cum jam ad nia- nus accedere consuerint , interdum iiiiponeie iis puerum , bis autter proniiinin ventrem, poslea jamsedentem. H;ec facere cuni sil trinius ; tura enim maxiinc ciesceie , ac la- certosum fieri Sunt qui dicanl postannum elsex menses equuliim domaii posse, sed melius post trimum.aquo tempore fariago daii solet. Hicc eniin purgatio maxinie necessaria eqniuopecori. Quud diebus dccem facere opor- tel, nec pati aiium nllum cibum gustare. Ab undecinio die iisi|ue ad quartiim decimum dandum oideum , quoti- die adjirientem minntatim. Quod quarto die fereris, in eo decein diebus proximis manendum; ab co tempore nie- diocriter exercendiim : et cum sndarit, pernnguendum oleo. Si frigus erit, in cquili facicndiis igni.s. Equi quod alii sunt ad rem militarem idonei, alii ad vectiiiam, alii ad admissuram, alil ad cursuram, alii ad rliedain, non iteni siint spectandi atque babendi. Itaque peritus belli fllios eligit, atqnealil, ac docel : alitcr qiiadrigariii.s, ac taille un coursier plein de feu. Pour faire roiite, on prefere un cheval paisihle. Cest alin de fr- pondre a cette diversite de vues que Ton a ima- gine de chatrer les chevaux. Prlve de ses testicu- les, et consequemment de liqueur seminale , Ta- nimal devient plusmaniable. On appelle canterii les chevaux chatres , de meine que inaiales Ics porcs, et capi les coqs rendus, par cette opera- tion,inipropresalapropagatioude respece. Quant a la medeciiie des chevaux, la multitude dcs raaladies et la diversite des symptomes en ren- dent la science tres-compliquee; et il est indis- pensable que le chef d'un haras en ait les diffe- rentes prescriptions couchees par ecrit. Cest ce qui nous explique pourqiioi les Grees appelleiit iTrTTioiTpot (medecins des chevaux) ceux qui trai- tent les maladies du betail en general. Vill. Pendant ce discours, un affranchi de Meuate vint nous avertir, de la partde son mai- tre, que les iiba etaient acheves, et que tout ctait pret pour le sacrilice : ceux qui voudraient y prendre part n'avaient done qu'a venir. Quant a moi, m't;criai-je, je ne vous laisse point partir que vous ne m'ayez donne le troisieme acte dans lequel figurent les mulets, leschiens et les paties. Eii ce qui touchc les mulets, dit Murrius, il y a pcu a dire. Les mulets et les bardeaux sont des batards engendres de deux especes differentes, et entes pour ainsi dire sur une soucbe hetero- gene , puisque le mulet provient d'une cavale et d"uniine, et que le bardeau est le produit d"un clieval et d'une anesse. Tous deux sont de bon usage, niais uuls pour la propagation. On fait nour- rir un anon nouveau-ne par une jument ; il en de- vient plus fort , car le laitde jumeut est meilleur que celui d'anesse , et , dit-on , que tout autre lait. desuUor. IVeque itcm, qui vectarios faceie vult; neque eodeni modo parantiii- ad epliippium, ant ad liiedam : qiiod iit [ad leni militaivm, qiiudj ibi ad castra babere voliint ac.ies, sic contra in viis habere maluut placidos. Propter quod disciimen maxinie institntuin , nt castien- tur equi. Demptis enim teslicnlis fiunt quietioies, (et) ideo quod seinine carent; ii canlorii appellaiitur, ut in su- bns maiales; in gallis gallinaceis capi. De medicina, vel plininia sunt in equis el signa nioiborum, et ^enera cu- ralioniim, qunc pastorem scripta liabeie oportet. Itaque ob lioc in Givccia potissimum medici pecorum iTtMiaTpoi appellati. VIII. Cum li.TC loquercmiir, venitaMcnate lihertns, qui dicat iibaabsoluta esse, et rem divinam paratam ; si velleut , veniicnl illuc , et ipsi pro se sacrilicarenliir. Ego vcro, inquam, vos ire non paliarante, quam niilii rcd- dideritis tertiumactum de niiilis, de canibiis, de pasto- ribiis. lirevis oralio de i.stis, inqnit Murrius. iVam miili ct liiuni bigeneri, alqiie insiticii, non suopte geuere ab radicibus. £x equa cnim et a.-:ino fit muliis. Contra e\ eqiio et asina liinnus. Uteique eornm ad iisum utili.s, par- tus fructu neuter. Pullum asininuin a parlu recenlem snb- jiciimt eqii.T, ciijus l.icte ampliores liuiit, quod id I.icte quam asininiiin, ac alia omnia dicunt csse mcliiis. Prio- VAr.FxON. Plus tard ou lui donne pouruourritiiie de la paille. La nourriee , nou plus , ne doit pas etre negligee : caril faut qu'elle allaitc concurremmentson pro- prc poulain. L'ane, eleve de cette manierejusqu'a riige de trois ans, peut etre employe a saillir les cavaies, et ne les dedaignera point, habitue quil est de vivre toujours au railieu d'elles. L'employer plusjeuue serait le faire vieillir plus tot; et il ne donneraitque de faibles produits. Au dL-fautd'a- nes eleves par des cavales, on choisit, pour etalon, le plus grand et le plus fort qu'on peut trouver. II fautsurtout qu'il soitde boniie race, de celle d'Arcadie, par exemple, si Ton s'en rap- porte auxanciens, ou, suivantnotre propre ex- perience, de celle de Reate, oii Ton vient les cher- cher de trois cents et raeme de quatre cents mil- les de distance. On achete les &nes absolument comme les chevaux. Ce sont les raemes stipula- tions et les memes garanties. On les nourrit prin- cipalement d'orge et de foia, dont on augmente la mesure quelque temps avant la raonte, pour leur donner plus de vigueur. Quant a Pepoqne oii le peroriga devra donner les anes aux juments, elle est absolument laraeme pour les etalons des deux especes. Le mulet ou la mule, produit de raccouplement , devra etre eleve avec soiu. Les mulets nes en pays humides et marecageux ont la corne du pied molle ; mais quand on a soin de leur faire passer rete sur les montagncs, comme c'est la coutume daus le Rentc, clle ac- quiert un degre de durete sans pareille. L'tige et la forme sont a cousiderer, pour qui veut former un troupeau de mulets. L'Sge, afin qu'ils soient de force a porter une charge ; la forme, afin que l'oeil trouve plaisir a les contempler. Un couple de mulets atteles peut tirer toute espece de voi- ture. Ilomme de R6ate, contiuua Murrius en s'a- dressant a moi , je pourrais donner mon opiniou comme autoritesurcettc matiere; raais vousavez eu vous-meme des troupeaux de cavales dans vos domaines, et vous vousetes fait uu revenu des mulets que vous en avez tirc. Le bardeau (/liniius) est le produit d'un cheval et d'une anesse ; il est moins graud et plus roux que le mulet, ressemble au cheval par les oreilles, et a r;ine parla criniereetlaqueue. Ilest,comme le eheval, un au dans le ventre de sa mere ; et c'est aussi aux dents qu'on reconnait son ^ge. IX. Mnintenant, dit Atticus, il ne nous reste plus a parler que des chiens, race interessante, pour nous autres surtout qui elevons des ani- maux ii laine. Le chien est le gardien du betail eu g^neraj ; mais il est le defenseur uaturel des brebis et des chevres. Le loup est la saus cesse qui les guette, et nous lui opposons les chiens. Quant aux animaux portant soie, verrats, porcs ch^tres et truies, ils tiennent du sanglier, dont la dent est si meurtriere a nos chiens dans les chasses, et ont tous de quoi se defendre. Que di- rai-je? l!n loup ayant un jour paru au railieu d'un troupeau de mulets au paturage, ceux-ei aussi- tot, par un mouvement instinctif, forraerent uu cercle autour de lui, et le tuercnt a coup de pieds. Quant aux taureaux , ils se serrent eroupe contre eroupe, presentaut au loup |ps cornes de touscotes. Pour en revenir a raon sujet, il y a deux especes de chiens : d'abord les chiens de chasse qui sout dresses pour la bete fauve etle gibier, et les chiens de garde qui sont de la de- pcndance du berger. Je me borne a traiter de ces derniers, en suivant les neuf divisions me- thodiques que vous avez indiquees pour le re- teiea ediicant euin paleis foeno, ordeo. Matii siippositicia! qnoque inserviiint, quo equa ad ministeiium lactis cibum pullo pivTbere possit. Hic ita eductus atrimo, potest ad- mitti. Neque enim aspernatur, piopter consuetiidinem equinani. Hunc minorem si admiseris , et ipse citius sene- scit, et quK e\ eo concipiuntur liunt deteriora. Qiii non habent euin asinum quem supposueruntequa> ,et asinum admissarium babere voliuit, deasinis quam aniplissimum formosissimumque possunt, eligunt. Quique seminio na- lus sit bono , Arcadico , ut antiqui dicebant , ut iios experti sumus, Reatino : ubi tiecenis ac quadrigenis millibus ad- missarii aliqiiot venierunt. Quos einimus item ut equos, stipiilamurque in emendo , ac facinms in accipiendo idem , quod dictum est in eqiiis. Hos pascimus piaecipue foeno atque ordeo, et id anlj! admissuiam largius facimus, ut cibo suffundamus vires ad foeturam. Eodem lempore, quo equos adducentes, iidemque ul ineant equas perori- gas curamiis. Cuin peperit equa mulum, autniulam, nu- tiicantes edur^miis. Hi, si in palustribus locis atqiie uli- ginosis nati, liabent ungulas molles : iidcm si exacti sunt pcstivo tempore iii montes, quod fit iii agro Iteatino, du- rissimis ungiilis fiunt. Ingiege mulorum parando speclanda (Clas el foi ina. Altei uni , iil vectuiis siilTei rc laborcs pos- sint; alterum ut oculos aspeclu delectare qneant. Hisce euini binis conjunctis omnia vcliicula in viis ducuntur. Haec me Rcatiiio auctore probares, inilii inquit, nisi tu ipse donii equarum gieges baberes, ac mulorum giegcs vendidisses. Hinnus qui appellatur, est ex equo et asina, minor quani mulus corpore, plerumque rubicimdior, au- ribus ut eqiiinis, jubam et caudam siuiilemasini. Item in ventre est (iit cquus) menses duodecim. Hosce item iit equulos et educunt, et alunt, et a-tafeni eoium ex deiili- bus coguoscunt. IX. Relinquitur, inquit .Mlicus, de quadrupedibus, quod adcanesattinet, maxime ad nos, qui pecus pasci- mus lanare. Canis cnim ita custos pecoris, ul ejiis, quod eo comite iiidiget ad se ilelendendum. In quo geneic sunt maxiiueoves, deinde capraj. Hasenim lupus captare so- let, cui opponimus canes defensoies. In suillo pecore tamen .Sunt, qua; se vindicent, sues, verres, maiales, scrofa;. Prope enim baec apris, qui insilvis sa>pe dentibiis canes occideiunt. Quid dicam de pecore majore? cum sciam mulorum gregem cum pasceretur, eoque veiiisset lupus, ultro inulos circumlluxisse, et ungulis cajdeudo eum oci idisse ? et tauros solere diversos assistere cluni- bus continualos , et cbrnibus facile p ropulsarc liipos ? quare DE UAGRICULTIRE, LIV. \l. gime g^nei-al des bestiaux. II faut d'aboi-d choi- sir des chicns d'age convenable. Tiop jeuiies ou trop vieux, loin de defendre les biebis, ils ne peuvent se defendre eux-memes, et deviennent In proie des animaux feroces. Quanta rexterieur, prenez-les de belle forme , de grande taille , avec les yeux noirs 011 roux, les narines de meme couleiir, les levres rouges en tirant siir le noir, ni trop retroussees , ni trop pendantes. Oii exa- minera encore s'ils ont les mrtchoires allongees ct garnies de qnatre dents,deux en bas, et deux en haut; celles d'en bas saillantes en deliors de la gueulc ; celles d'en haut droites, perpendicu- laires, moinsapparentcs, raaiscgalementaignes, et recouvertes en parties pnr les levres. II est essentiel eneore que les chiens aient ia tete forte, les oreilles longues et souples, le cou gros et bien attache, les joiutures des ergots ecartees les unes des autres, les cuisses droites, et tournees plus en dedans qu'en dehors ; les pattes larges et le pas broyant , les doigts ecartes , les ongles durset recourbes , la plante du pled molle, et pour ainsi dire dilatable comme du levain , et non pas dure comme de la corne; le corps eflile au point de jonction des cuisses, repine du dos ni saillante ni convcxe, la queue epa/sse, la voix sonore, la gueule bien fendue, et le poil blanc de prefcrence, afin qu"on puisse facilement les distinguer des betes fauves dans l'obscurite de la nuit. On veut aux chiennes de grosses tettes de dimension egale. La race des chiens est encore uue cliose a considerer. II y a cclle de Laconic, celle d'Epire, celle de Salente, ainsi deslgnees des pays d'ou clles tirent leur origine. Voulez-vous acheter des cliicns, ne vous adres- sez ni aux bouchers , ni aux chasseurs de pro- fession. Les chiens dc boiicher ne sont point dresses a suivre le betail ; et les chiens de chasse laissent lii les brebis pour courir apres le pre- mier lievre ou ccrf qui vient a passer. Les meil- lcurs chiens sont ceux qu'on achete a des ber- gers, et qui sont deja drcsses a suivre les trou- piaux, ou ccux dont rcducalion irest point encore faite. Le chien |ireiid facilcment touto habitude qu'on veut lui donncr, et s'attache plus au bergcr qu'au troupeau. P. Aufidius Pontianus d'Amiternum avaitachete des troupeaux de bre- bisau fondde rOmbric. Les chiens etaient compris dans le marche, et les bergers devaient accoin- pagner les troupeaux jusqu'a la foire d'Heraclee et aux bois de Mctaponte. En consequence, arri- ves au lieu convenu , mes gens retournerent chez eux sans les chiens. Mais , peu de jours apres, ceu\-ci, regrettant sans doute leurs ao- ciens maitres, vinrent d'eux-memes les rejoindre en Ombrie, a plusieurs journees de distance et, sans s'etre nourris autrement que de ce qu'ils trouverent dans les champs. Notez bien quau- cun de ces bergers sans doutc n'avait fait usage de la recette recommandee par le livre de Sa- serna. <■ Pour se faire suivre d'un chien, on n'a qu'a lui dounernne grenouille cuite dans Teau. « II importe d'avoir ses chiens tous de mcme race; car cette espece d'afliuite fait qu'ils se soutien- neut. Quant a Tachat , qui est le quatrieme dans Tordre des considerations, memeforme de trans- mission de la propriete; et memes stipulations de garantie, cn cas de rcpetition ou de maladie de fanimal , pour les chiens que pour tout au- tre betail , sauf les exceptions qui peuvent etre de ranihtis, qiioniam seneia diio, unum veiiaticum, el perlinet ad feias beslias, ac silvesties : alterum, quod cuslodia^ caiisa paratur, et pertinet ad pasforem : dicam deeo ad formam arlis dispnsilam in novem partes. Prinium ietate idonea parandi, quod catuli et vetuli neqiie sibi, neque ovibus sunt praesidio , et feris bestiis nonnunquam pra'dae. Facie delient es.se formosi , magiiitudine ampla , oculis nlgrantibus aut lavis , naribus congriientibus, labris subnigris aut rubicundis, neque resiniis superioribiis, nec pendulis subtus, mento suppresso, et exeocnatis duobus deutibus dextia et sinistra, paulo eminulis, superioribus directis potius, quain broccliis : acutos, quos liabeant, lahro tectos : capitibus et auriciilis magnis , ac flari is : crassis cervicibus, accollo : intcrnodiis aiticulorum lon- gis : cruribus reclis, et polius varis, ipiam vatiis : pedibiis magnis, et altis, qui ingredienti ei displodantur : digilis discretis : iinguibus duris , ac curvis : .solo nec ut coineo, pec nimium duro, sed ut fermeiitato, ac molli : a feuii- nibus siimmis corpore siippresso : spina neque eminula , neqiic curva : cauda crgssa, latratu gravj , hiatu magno ; colure putissimum albo, qiiod in tenebris specie leonina. Pia'teiea fumiiias voluiit esse mammosas a-qiialilnis pa- pillis. llein videudum, uf lioni seminiisint. Itaqiie aregio- pihiis appellantur Lacones, Epirotici, Sallentini. Videii- diini nea venstnribus, aiit laniis canes emas. Alteri , qiind ad pecus sequendum iiiertes. Alteri, si viderint iepnrem, aut cervum, [quod] eiim polius, quam oves spqneutiir. Quare aut a pastoiibiis emta melior, qua; oves se^pii c«u- siievit : aut sine nlla consuetudine qu;e fuerit. Caiiis eiiim facilius quid assiiescit, eaque cnnsuetudn lirmior, qua; sit ad pasfores, quam qiiiEad pecudes. P. Aulidiiis Poiilianus Amiterninus, cum greges ovium emisset in Umbria ul- tima, qiiihus gregibus sine pasforibus caiies accessisseiit ; paslores iit deducerent in Metapontiiios saltus, et Hera- cleai empnrium : inde eum dnmiim redissenl, qui ad lo- cuin deduxeraut, e desiderio liominum diebus paiicis poslea caiies siia sponte , ciim dierum multorum vla inter- esset, sibi cx agiis cibaria praebuerunt, afqiie in Umbriam ad pastores redieriint. Neque eoriiin qiiisquam fecerat qiiod in agrioultura Sasenia pra^eepit : Qui vellet se a caiie sectari, uli lanani nhjirial cnclam. Magiii iiilerest ex semiiie es.se caneseodem, (piotl cngnati niaxime iiiter se siint pra-sidio. Seqiiitur i|uartiim de emtioiie : lit allerius, ciiin a prinie domino secuiido tiaditum est. De sanifalo t't iioxa stipulatiunes liiint easdem, qna» iu pecore, nisi quoil bic ufiliter exceptum est. Alii pretium faciunt in sin- gula capifa caniim; alii iit caluli seipiaiifiir malreni; alii ut blni catuli unius cauis numcruni obfincant, iit suleiit VARRON, utiles. Qaclques-unsfixent le prix k tant par tete; d"autres introduisent la condition que les pefits suivront leur mere; d'autres enfin stipulentque deux petits ne comptent que ponr un adulte , de meme que deux agneaux pour une brebis. En general on comprend dans le marche toiis les chiens qui ont coutume d'etreensemble. La nour- riture du chien a plus de rapport avec la nourri- ture de Thomme qu'avec celle de la brebis, puisqu'on lui donne des os et des rcstes de table , et non des herbes ou des feuilles. II faut avoir grand soin de lui donner ^ manger ; autrement la faim lui fait deserter le troupeau et chercher sa vie ailleurs. Parfois aussi, pousse par le besoio, il pourrait dementir rancien proverbe, et commen- ter la fable d'Acteon , en tournant ses dents con- tre son niaitre. On fera bien de leur donncr du pain d'orge detremp6 dans dulait; une fois ha- bitues a cette nourriture, ils ne s"eloignent pas facilement. Quand il meurt une brebis, gardez- vous de leur eu laisser raanger la chair, de peur qu'ils n'y prennent gout, et ne veuillent pkis s'en passer ensuite. On donne du bouillon fait avec des os , ou les os eux-memes, apres les avoir casses. Ils se fortifient les dents a rongcr; et Ta- "vidite avec laquelle ils cherchent la moelle leur elargit la gueule , en donnant du jeu a leurs ma- choires. Habituez-Ies de bonne heure a prendre leur repas de Jour dans les lieux memes ou pait le troupeau, et celui du soir dansTetable. Quant a la propagation de Tespece, on fait couvrir les chiennes aux premiers Jours du printemps. Cest repoqueoii elles sontenchaleur (catitliuni). Une chienne, fecondee alors, niet bas vers le solstice ; car cette espece porte ordinairement trois mois. II faut dans rintervaiie ia nourrir de pain d'orge de pr^ference a celui de froment, parce qu'il est plus nourrissant et donne plus de lait. Quaut aux petits, il faut tout d'abord choisir dansune portee ceux qu'on veut elever, et jeter les autres. Plus on en iite a la mere, plus ceux qui restent devicnnent forts, le lait etant moins partage. On leur fait un lit de paille, ou de quelque substance analogue; car, mollement couches, ils prolitcnt mieux. Les petits chiens commencent a voir clair au bout de vingt jours. On lcs laisse avec lcur mere pendant les deux premiers mois , et peu a peu ils s'en deshabituentd'eux-mcmes. On dresso lescbiensen en reunissaut plusieursqu'on excite k se battre ensemble : cet exercice les degourdit. Mais il ne faut pas le pousser au point de les fatiguer et de les affaiblir. Pour les accoutumer a rattache , on commence par un lien leger, en les battant chaque fois qu'ils font mine de le ron- ger, jusqu"a ce qu"ils en perdent rhabitude. Quand il pleut, on garnit leur loge d'herbes et de feuil- lagc, afin de les tenir propres et de les preserver du froid. Quelques-uns croient, en les chfltrant, leur oter lenvie de s'eloiguer du troupeau. D'au- tres s'abstiennent dc cette operation, qui, selon cux, lesenervfi. II en est encore qui leur frottent les oreiiles et rentre-deux des ergots avee des amandcs pilees dans de Teau, pour les garantir des moijches, des liques et des puces, dont la piqure engendre des ulceres dans ces parties. On empeche les chiens d'etre blesses par les betes feroces, au moyen d'une espece de collier qu'on appelle »«?//«;« ;c'estunelargezone decuir bien epais, qui leur cntoure le cou. On a soin de la berisser de clous ^ tele, de la garnir, en dcs- sous, d'un autre cuir plus douillet, qui recou- vre la tete de ces clous , et empeche le fer d'en- bini agniovl.s. Pleiique iit accedant canes, qui consueiunt esseuna. Cibatus canis piopior liominis, quam ovis. Pas- citur enim e culinael ossibus, non lierliis aul fiondibus. Diligenter ut liabeant ciliaiia providendum. Fanies enim lios ad quffiiendiini cibum ducet, si non pisebebitur, eta pecore abducet. Nisi si (ut quidam piifaiit) etiam illuc perveneiiiit , pioverbiiiin ut tollant anliquum : vel etiam iit nieov aperiant de Acfa!one, atqiie indominninafferant dentes. Nec non ita panem ordeaceum dandum , ut noii potius eum in lacte des infrilum, quod eo consueti cibo uti, apecore non cito desciscunt. Morticinae ovis non pa- tiunturvesci caine, ne ducti sapoie minus se abstineanf. Dant ef iani jus ex ossibus , ct ca ipsa ossa contusa. Denles enim facit lirmiores , et os magis pafulum : propferea quod vehemenfius diducuntur inala?, aciioresque liunt proptcr medullarum saporem. Cibiim capere consuescunt inferdiu, ubi pascuntur: vesperi, ubi stabulautnr. De fce- tuia, principium admitfendi faciunt veris piincipio : tunc enim dicuntur catulire , id est , ostendere vclle se maritari. Qiia? cum admissK, pariunt circifer solslitio. Pragnantes cnim solenf esse ternos menscs. In fcetura dandum pofiiis ordeaceos qiiam triticeos panes. Magis enim eo aluntur, et lactis prsebent majorom faculfalem. In nutricatu seciin- dum partum si plures sunt , slatim eligere oportet quos habeievelis, reliquos abjicere. Qiiam paucissimos relique- ris, tain optimi in alendo liiint propfer copiain laclis. Substernilur eis acus.aufqnid [ltem]aliud, quod mol- liore cubili facilius educantur. Catuli diebus xx videre incipiunt. Duoliiis mensibus primisa partu non dijungnntur a riiafre, sed minutatim desuefiiint. Educiint eos plures in uniim locuni et irrifantad pugnaudum , quo fiant acrio- res, neque defatigari patiunfur, quo lianf segniores. Con- sue quoque faciunt ut alligari possint, primum levibus viiiclis : quae si abrodere conantur, ne id consuescant fa- cere, verberibus eos deterreie solent. Phiviis diebus cii- bilia subsfernenda fronde aut pabulo, duabus de causis, ut ne olillnanlur, aut perfrigescanf. Quldam eoscastrant, qiiod eo minus putant reliiiqueie gregem. Qiiidam non faciunf, quod eoscredunt niinusacres fieri. Quidamnuci- bus giKcis in aqua tiitis perungimt aurcs , ct inter digi- tos ; quod iiiuseae , et ricini , et pulices soleant (si boc uc),tantdt oaxpuoi; (larme). .le serais porte a croire , dis-je, que le figuier que Ton voit aupres de la chapelle Ruminale y fut plante par des bergers; car c'est la qu'ou fait, pour les enfants a la mamelle, des sacrilices oii l'on offre du lait au lieu de vin. On disait &\\'.\-eib\srumiso\\ruma pourraamelle; etencore aujourd'hui on appelle subriimi lesagneaux qui tettent, comme ondit lacle/iCea, de lac. Cossiuius continua , et dit : II faut aussi saupoudrer de sel les fromages, de sel fossile preferablement au sel marin. Quant a la toiite des brebis, je coramence toujours par m'assuicr si elles ne sont point ga- leuses ou affectees d'ulceres,afinde commencer, dans ce cas , par les guerir. L'epoque de la tonte gregem qiiinquagenariiim bini liomines. Utiqiie iiterqiie honim iit seciini liabeat eqiias domitas singulas in iis re- jionibiis , in quibus stabulaii solenl equas abigeie, ut in A|)|>ulia, et in Liicanis accidil sdictuni est, (de) lacte , caseo , et ton- sura lana'. Esl eiiim lac omniuni lerum , qiias cibi causa capimus, liquentium maxime alibile, et id ovillum , inde caprinum. Quod aiitem niaxime pcipurget, eslequinum, tum asiiiinuni , dein bubulum , lum capiinum. Sed liorum sunt discrimina qiiajdam , eta pastlonibus, el apecudum iialura, el a mulclii. \ pasliunibus, qiiod tit ab onleo, et slipiiia, et oiimino aiido et tiiiiio cibo peciide pasta, id alibile. Ad |ierpiiigaiiduni id, quod ab viiidi pascuo , et eo magis si iisa est ea lierba, qua; ipsa sumta perpiiigaie corpora nostia solet. A peciidum natura , (piod lac nieliiis est a valentibus, et ab iis qua; nondum veteres sunt , quani si csl conlra. A mulgendo, atquc oitu optimiiin esl id qiiod neque emunctum longe atiesl a mulso , neipie a parlu coutinuo est suintum. V,\ hoc lacle casei qiii liunt, maximi cibi sunl biibuli, et qui diriicillime tians- eant sumli; seciindo ovilli; niiuimi cibi, et qui facillinie dpjiciantur, caprini. Esl etiam di.scrimen, Htriini (-asei UKjlles ac iccenles sint, aii aridi el veteres. Ciiiii mollps suiit, magis alibiles, in corpoie non resides : veteres el aiidi contia. Caseuin facere incipiunt a veigiliis vernis exorlis ad a?stivas vergilias. Mulgent vere ad caseum ta- ciundum mane, aliis tempoiibiis nieiidianis boris ; ta- metsi propter loca , et pabiilum disparile non usquequa- qiie ideni lit. In lactis dnos congios addunt coagulum ma- gniludineolea', ut coeat. Quod melius leporinum, et Imv diiium quam agninum. Alii pro coagiilo addunt de lici ramo lac, et acetuin. Aspeiguut itein aliis aliquot rebus, qiiod GiaTi appellaiit alii OTtov, alii ooxpuov. Non negaiim , inqiuim, ideo apud diva; Itumina! sacelluni a pasloiiluis satam (iciiiii. Ibi enim solent sacrilicari lacte pio \\xw, et pio laclcntibus. Manima' eiiim rumis, sive runi,-B, iit imU'. (liceliiint, a riinii; et inde diciinlur snbrumi agiii : lacteiites, a lacle. Quiii aspeigi solent sales : melior fos- silis (juam niariniis. Uetonstira ovium, priniuni aniniad- Mito ante (piani incipiam faceie, numscabiem aut ulcera baiicaiit, nl,si opnsest, aiite curenlur, quani londean- liir. Tousiiia; lempus inter a^quinocUum vernum, el sol- sUtiiim, ciim sudaie inceperunl oves. .\ quo sudoie re- cciis lana tonsa sucida appellata est. Tonsas recentes po- 138 VARRON. pstVespace de temps compris entre requinoxe du printemps et ie solstice , c'est-a-dire lorsque les brebis commencent a transpirer. Cest ce qui fait qu'on nomme la laine nouvellement coupee sM('/f/fl(laine avec lesuint). Immediatementapres la tonte on frotte les brebis d'un nielange de vin et d'huile. Quelques-uns ajoutent de la clre blan- che etdu saindoux. Si on ies couvre de peaux, ilfaut, avantde lesenvelopper,enduirerinterieur de la meme substance. Quand on blesse une bre- bis en la tondant, on applique a la plaie un emplatre"de poix fondue. Ici on tond les hrebis a grosse laine au temps oii se fait la moisson de l'orge, ailleurs , c'est avant la fenaison. A rexem- ple des habitants de rEspagne citerieure, quel- ques personnes tondent leurs brebis deux fois par an,desixmoisensixmois. Ellessedonnentdouhle tSehe dans respolr d'obtenir plus de laine; de meme qu'on fauche deux fois les prairies, pour en tirerplusde foin. Les gens soigneux etendent sous les brebis de petites nattes , pour qu'aucun floconnese perde. II faut pour la tonte untemps serein, et le moment le plus favorable est de la quatrieme heure a la dixieme ; car la grande cha- leur, qui metensueur lesbrebis, donne a lalaine plus depoids, demoelleux, et d'eclat. La laine fraichenient coupee s'appelle vcllus ou vehtmen (ce qui s'arrache) ; d'ou Ton voit clairemeut que la coutume d'arracher la laine a precede celle de la tondre. Ceux qui procedent encore sui- vant rancienne methode font jeuner les brebis trois jours a favance, parce que fanimal etant affaibli, la laine cede plus facilement a la main. On dit que les premiers barbiers sont venus de Cilicie vers la 454' annee de la fondation de Rome (c'est ce qui resulte du nom de rinscription d'Ar- dee), et qu'ils ont ete introduits en Italie par ilem die penmgunt vino , et oleo : non nemo admixta cera alba, et adipe suilla. Et si ea tecta solet esse, quam liabult pelleni injectam,eam inliinsecus eadeni re peri- nungunt , et legunt lursns. Si qua in tonsura plagam ac- cepit, eum locuni oblinunt pice liquida. Oves liirlas ton- dent circiler oideaceam niessem : in aliis locis ante foeni- sicia. Quidam bas in anno bis tondent, ut in Hispania citeriore, ac semeslres faciunt tonsuras. Duplicem im- pendunt operam , quod sic plus pntant lieri lana^. Quo noniine quidam bis secant prala. Diligentiorcs tegeticulis subjectis oves tondere solcut, nequi (locci intereant. Dies ad eani rem sumuntur screni , et iis id faciuntfere a quarla ad itecimam lioram : quoniam sole Ciilidiore lonsa ex sudore cjns lana lit n)ollior,et pondeiosior, et colore meliore. Qua^ii deniptam ac conglobalam , alii vellera, alii velu- mina appeliant. Ex quorum vocabulo animadverti licet, priiis lanffi vulsuram quam lnnsuram iiivenlam. Qui ctiam nunc vellunt, ante tridiio liabent jejiinas, quod languidiB minus radices lan» retiiieiit Oniniiio tonsores in Italia priinum venisse e\ Cilicia dicunt post ii. c. a. cccciiv; ut scriptum in publico Ardeae in lileris extat, cosque adduxisse P. Ticinium Mcnani. Oliin tonsores non P. Licinius Mena. La prolixite de la chevelure et de la harbe , dans les statues antiques , tt^moi- gne encore d'un temps oii Ton ne coupait ni ruue ni Tautre. Si la brebis , reprit Cossinius, nous fournit la laine dont nous nous habillons , le poil de la chevre s'emploie diversement pour la ma- rine, la construction des machines de guerre, et les procedes de rindustrie. Certains peuples se couvreut le corps de la peau raeme des hrebis, comme les Getules et les Sardes. Cet usage pa- rait meme avoir existe chez les Grecs d'autrefois, comme on le voit par la deuomination de Si-i- eepiai;, donnee dans leurs tragedies a certaius vieillards , et sur notre thcStre, aux personnages d'habitudes rustiques; pour temoins, le jeune homme dans rHypobolimee de Cecilius, et le pere dans rHcautontimorumenos de Terence. La tonte des chevres est en usage en Phrygie, oii respece ii longs poiis est cominune. Cest de eette contree que nous viennent les tissus de poil que nous appelons cilices, aiusi nommes parce que e'est en Cilicie qu'a commence rhabjtude de tondre les chevres. Ainsi parla Cossinius, sans trouver de contradicteurs. En ce moment vint a nous un affranehi de Vitulus, sortant des jardins de ville de son patrou. Mon raaitre , nous dit-il , in'envoie vous pricr de moiiis entamer son jour de fete, et de venir le trouver le plus tot pos- sible. Nous acccptames 1'invitation, mon cher Niger, Turranius, Scrofa et moi , nous alld- mes rejoindre Vitulusdans sesjardins. Lereste de la socicte s'en retourna les uns chez eux , les autres chez Menas. fuisse adsignilicant antiquoriim statu», quod pleraeque liabent capillum , et barbam magnani. Suscipit Cossinius : Ut fructum ovis e lana ad vestimentum, sic capia pilos ministrat ad usum uaiiticum, et ad bellica tormenta, et fabrilia vasa. Neque non quaedam nationes barum pelli- bus sunt vestitae, ut in Getulia et in Sardinia. Cujus usum apud antiquos quoque Grajcos fuisse appaiet, quod in tragn'diis senes ab liac pelle vocantur Si^OEpiai, et iii comirdiis ; qiii in riistico opeie nioranlur, ut apud Capci- lium iii llypdliujiiiiico liabet adolescens, apud 'rerentiuni in lleaiitdntinioriiiiieno senex. Tondentur, quod maguis villis suiit, in magna parte Pbrygia; ; unde cilicia et caetera ejus generis fieri solenl. Sed ipiod primuin ea tonsura in Cilicia sit inslituta, nomen id Cilicas adjecisse dicunl. llli lioc. Neque ab boc, qiiod niutaiet Cossinius. Et si- miil Vituli libeitus in urbcm venicns ex borlis divertitur ad nos : Et ego ad te niissus , inquit, ibam doiniim roga- tuni , ne diem fesliim facercs brevioiem , et niatuie veni- ics. Itaquediscedimusegoet Sciofa in bortosad Vitulum, Niger Turrani noster. Alii parlim domuin, paitiiii ad Me- nalem. DE L'AGR1CULTURE, LIV. IH. LIVRE III. L L'existence huiiiaine a deux modes, Q. Pinnus, maiiifestement aussi distiiicts de theii- tre que d'origine, ia vie des ehamps et celle des cites. La vie ehampetre est de beaucoup la plus aucienue. Longtcmps avant qu'il y eut des villes, lescampagnesavaientdeshabitants. Pour la Gre- ce, suivant la tradition, la plus anciennedes cites est Thebes, fondee en Bcotie par ie roi Ogyges. Pour la campagne romaiue, c"est Rome, crea- tion du roi Ronnilus, ( car c"est tiiaintenant qu'on peut dire, avec plus verite qu'on ne pou- vait faire a Tepoque ou ecrivait Enoius: « quil y a environ sept cents ans, plus ou nioins, que la celebre ville de Rome a ete b^tie sous les auspices les plus augustes") Or, en admettant que Texistence de Thebes soit anterieure au ca- taclysme d'Ogyges, on ne saurait cependant faire remontera plusde deuxmille ans la fondationde cette ville. Mainteuant rapprochcz cette date de celle ou Ton a commence k cultiver les champs, oii les hommcs n"avaient d"autres demeures que des cabanes et des chaumieres , ne sachant ce que c'etait que portcs ni que raurailles : il s'etablit une anteriorite presque immeaioriale de Ihabitation agricole sur rhabitatiou urbaiue. Et il n'y a pas la de quoi surpreudre : la nature nous a donne les campagnes, c'est Tart qui a coustruit les villes. Or rinvention des arts en Grece ne reraonte , dit-on, qu'a mille ans, tan- dis que de tous temps la terre a ete susceptible de culture. Mais la vie agTieole n'est pas seule- ment la plus ancienne, elle est eneore la plus recommaudable. Ce n'etait pas sans raison que nos ancetres constarament reportaient la po- pulation de la ville dans la campagne. Rorae, en faisant do scs citoyensdes paysans, assurait sa subsistanee pendant la paix, et son integrite cn cas de guene. II y avait uue signification dans tous ces noms de mere et de Ceres donnes indistinctement a la Terre; dans cette croj'ance de la saintete, de rutilite de la profession de cultivateur, qui faisait honorer ceux qui rexer- caient comme les seuls restes de Tantique race de Saturne. Cest dans le raeme esprit qu'on a nomme l/iifia (initiation) les ceremonies parti- eulieres du culte de Ceres. Une autre preuve de ['anteriorite de la vie charapetre sur la vie des cites,c'e3t le noni menie dela ville de Thebes, nom qu'elle a recu de la nature de son sol , et non de son fondateur. Car, dans raneienue lan- gue de la Grece, comme encore aujourd'hui chez les Eolieus, peuple originaire de la Beotie, un raonticule s'appelait Tebasans aspiration ; et le mot est encore usite parmi les Pelasges, venus de la Grece dans la cainpagne sabine. II en existe meme un monument dans le pays ; car ou voit sur la voie Salaria, non loin de Reate, une butte milliaire qui s'appe!le Teba;. L'exiguite des pos- sessions dans rorigine ne comportait pas de dis- tinction entre ragricultuie et Teducation des bestiaux. Issus de bergers , les hommes de ce temps semaient et faisaient paitie ieurs trou- peaux dans lememe champ; mais plus tard,quand qnelques-uns se furent agrandis , les troupeaux furent mis a pait, et Ton vit surgir lesdenomi- nations speciales de piitre et de cultivateur. L'occupation du premier est elle-raeme divi- sibie en deux parties,que Ton n'a point jus- quici distinguees suffisnmment. Autre en effet est le regime des animaux nourris dans Tinte- rieur d'une ferme, et de ceux quon mene paitre au dehors : celui-ci constitue une prolVssiou bien LIBER TERTIUS. I. Cum diioe vite traditae sint liominiini , nislica, et ui- naba , Q. Pinni , dnbium non est, quin lia; non solum loco discret» sinl, sed eliani tenipore diversani originem liabeaiit. Antiquior enim multorustica, quod fuitt empus, cuni rura colerent Immines, neque mbein haberent. Etenim vetus- tissinmm oppidum ciim sit traditum Gia^cum, Booeti;e TlieliiE, quod lex Ogyges a'dificarit; in agro Romano Roma, quam Romnlus rex : (nam in lioc nunc denique est, iit dici possit, noncumEnnius scripsit, Septingcnti siinl paiiln pliis aul mimts annl , avjusto auijurio poslquam inclita condita lioma est.) Tlieba;, qua; aiile cataclysmon Ogygi condita; dicuntur, ea; tamen circiter duo niillia annoium et centuni sunt. Quod tempus si le- fcras ad illiid principiimi , quo agri coli sunt ccrpti, atque in ca;>is et luguriis habitabanl , nec murus nec porla quid esset sciebant : immani numcro annorum urbanos agri- colae praistant. Ncc mirum, quod divina natuia dedit agros, ars humana aHiificavit urbes. Cuin artes omncs di- cantnr in Gr;ecia inlra mille annorum reperta", agri nun- quain non luerintiu terris, qni coli possint. Nei^ue .solnm auliquior cultura agr: sed etiam niclior. Haque non sine \AKKO.S. causa majores nostri ex urbe in agris redigebant siios cives, quod ct in pace a ruslicis Romanis alebautur, et in bello ab bis tuebantur. Nec sine causa Terrani eandein appellabant matieni.et Cererem , et qui eam colerent, piam et ulilem agere vitam credeb;mt, alque eos solos leliquos esse ex stirpe Saturni regis. Cui consentaneum est , quod Initia vocantur potissimum ea, qu.ie Cereri fiunt sacra. Nec minus oppidi quoqiie nomen Thebae indicant antiquiorem esse agrum, quod ab agri generc, non a conditore nomen ei est imposilum. Kam lingiia prisca et in Grujcia yEoleis Rceotii sine arHatu vocanl collis TelKis : et iu Sabinis , quo e Gra^cia venerunt Pelasgi, etiam nunc ila dicunt. Ciijus vestigium in agro Sabino via S;daria iion longe a Reate milliarius cliviis appellatur Teba>. Cum agriculturam primo propter paupeilatem maxiine indis- eretani habereut, qiiod a pastoribus qni erant orti in eo- dem agro ct sercbaiit et pasceliant : ipii poslea crevernnt , peciilia diviserunt , ac facliim , ut dicerentur alii agricolae , alii pastores. Qu.e ipsa pars duplex est , taraetii ab niillo satisdiscrela.quod alteracstvillalicapaslio, altciaagres- tis. HffiC nota et nobilis, qnod et pecuaria appellaliir, et niultum bomiucs locuplelat , et ob eani rem aiit coiidiic- VARRON. connue et tiesconsideree , desisnee particuliere- mentpar le mot Aepecuaria. Elle enrichit ceux qiii la professent, qu'elie oblige a aclieter ou a louer un parcours etendu : Tautre est la basse- conr, occupation raoins relevee, dont oa a fait une sorte d'aunexe de ragriculture, et que nuile pcrsoune n'a, que je saehe, traitee specialement dans toute son etendue. Moi , j'ai toiijours eru que i"ecouoraie rurale, embrassant indistincte- ment tout ce qui donne produit, devait se di- viseren trois parties : laculture, reducation des bestiaux, et rentretien de la bassecour. J'ai donc songe a traiter la matiere en trois livres, dont deux sont deja ecrits; j"ai adresse le pre- mier, qui est sur ragriculture , ix ma femme Fun- dania, et Tautre, de Teducation des bestiaux , a Turranius Niger. Restedone letroisieme, eon- cernaut les produits de la basse-cour; et c'est a -vous, mon voisin et bon ami, queje veux 1'offrir. Votre villa, si reraarquable par relegance de sa eonstruction tantexterieure qu'iuterieure, et par la richesse de ses mosaiques , ne vous parai- trait pas digne de vous, si les niurs, au dedans, n'etaientgarnisde livres,l'ornemer.tauqueI vous teuez le pius. Mon desir est de contribuer, au- tant qu'il est en moi, ii ce que, dans cette belle propriete, le produit repondea la main-d'ceuvie. Je vous envoie donc ce livre , resume d'un en- tretien sur ce qui eonstitue la perfectiou en fait de maison de campagne; et je comraence ainsi : II. Cetait durant les comiccs pour l'(5diiite, ft par la plus graude chaleur du jour. Axius, mon camarade de tribu , et moi , nous ve- nions de sortir, mais nous voulions rester a portee d"accompagner notre caudidat quand il retournerait chez lui. Axius me dit : Si nous al- lions nous mettre a rombre dans la villa publi- que pendant qu'on fera le relev^ des suffrages , au lieu de nous entasser dans la nioitie de tente que notre candidat peut nous offrir? En fait de mauvais conseil , lui repondis-je, si le proverbe dit vrai , tant pis pour qui le demaude. Quaud il est bon, tant mieux pour qui le donne et pour qul le recoit. Nous eutrons donc dans la villa publi- que,et nous y trouvons 1'augure Appius Clnu- dius, se levant sur un banc, prct a repondre au cousul s'il le consultait. II avait asa gauche Cor- nelius Merula(merle), de famille consuiaire, et Fircellius Pavo (paon), de Rcate; et a sa droite Minutius Pica (pie) , et M. Petrouius Pas.-^er (moi- neau). Nous allSmes a lui; et Axius lui dit en souriaut : Ne voulez-vous pas nous ad.ueltre dans votre voliere, parmi les oiseaux que voici"? Cer- tcs, repondit-il; vous surtout,qui dernierement m'avez fait manger des oiseaux de passage, dont Teau me vient eneore a la bouche. Nous dinions, je m'en souviens, dans votre villa de Reate, pres du lac Vclin ; et j'etaisappele dy cc cotc pour un dif- ferend survenu cntre les habitants d'hiteramne et ceux de Reate. Au reste, aionta-t-il,neconve- nez-vous pasquecettevilla oii nous sommes, telle que Tont construite nos aucetres, est a la fois plus simple et de meilleur gout que votre elcgante maisoude Reate. Est ccqu'on trouve ici de cesin- erustationscnorouencitronnier'?y voit-on briller razuret le vermillou? y marche t-on sur lamar- queterie et les mosaiques? toutes magnilicences etalces avec profusion dans ia votre. Cependant celle-ci est coramune a tout le peuplc romain , et la v6tre ne sert qu'a vous; celle-ci est une rctraito pour les citoyens au soitir des comices, et pour le premicr venu ; c'est pourdes juments et des .'incs que la volrc est faile. Ajoutez que cet eta- blit^sement est d'une grandc utilite pour radmi- tos, aiit cmlos habcnl saltus. Altcra villaUca, quod lui- mills videtur , a quibusdain adjecta ad agricultuiani cuni essetpaslio, nequeexplicala tota sepaiatim, quod sciam, ab ullo. Uaque cum putaicm essc rerum nisticaruin , qure constiluta sunt fructus causa, tria gencia, uniim de agricultura, alterum de re pecuaria, terlium de villulicis pastionibus: tres libros institui, c qucis duo scripsi ; pri- iiium ad Fundaniam uxorem de agricultura, secimdum de pecuariaad TurraniumNigrum ;quireliqnusestterUus de villaticis fiuctibus , iu lioc ad le mitlo , quod visus sum debere pro noslra vicinitate el amoie scribei e potis- simum ad te. Ciim enim villam liaberes opere tectorio el inteslino ac pavimentis nobililnis lithostrolis spectandam , parum putasses esse, ni tuis qiioqne lileris exornati pa- rietes e.ssent. Ego quoque, quo oinatior ea esse posset fructu qnam faclu,quoad faceie possem, baecadte misi, recordalus de ea re sermones , quos de villa perfecta lia- buissemus. De quibus exponendis initiiim capiam hinc. II. Coniiliis cediliciis, cum sole catdo ego et Q. Axiiis senator tril)ulis suffragium tulisscmus, et candidato , cuisludebanms, vellemus esse pia-sto, ciim donuim re- direl, Axius mihi : Dum diriinenlur, iiiqi:it, suffragia, vis potiiis villa! publica? ulamur umbia , quam privali can- didati tabella dimidiata «dilicemiis nobis? Opinor, in- (juam, non solum quod dicitur, malum consilium , con- sulloii cst pessimiim: sed etiam bonuin consilium , qui consulit, et qui consulitur, bonum liabendum. Itaqiie iuiiis, venimus in villam. Ibi AppiumClaudium augnrem sedentem invenimus in snbselliis, ut eonsuli , si quid ususpoposcisset, esi;et pra-sto. Sedebat ad sinistiam ei Cornelius Merula consiilari familia ortus , ct Fiicellius Pavo Reatinus. Ad dextram Minutius Pica , et M. Petro- nius Passer. Ad quem cuni accessiiniis, Axius Appio su- bridens : P.ccipis nos, inquit, in tuum oniitbona, iibi sedesinter avcs.' Ille : Ego vero,inquit, te piicserlim, cujus aves liospitales etiani niinc ructor , quas nnlii appo- suisli paiicis ante diebus in villa Fiealiua ad lacum Ve- lini, cunti decontroversiislnteramnatiumet Pieatinorum. Sed non liac , inquit , villa quam .Tdilicarunt majores noslri, frugalior , ac meliorest, quam tua illa peipolita in Kealino ? iNuncubi liic vides citrum , aut aurum ? num miuiuin, aut Armenium? nuni quod einblema aut litbos- trotuiii? «jua^ illic omnia contra. Et cum liaec sil coni- iniiiiis universi populi , illa solius tua. llaiT qiio succedant DE LAGP.ICULTURE, LIV. III. nistration de la repiiblique; c'est ici que lcs consuls passent lcs eoliorles en revue , que se fait la vi- site des armes, etque icscenseurs convoquent le peuplepouriedenombrement.iMais, repritAxius, laquelle regardez-vous douc comme plus utile, ou de votre villa de rextremite du cliamp de Mars, qui reunit k ellc seule plus de maunili- cence que celle de Reale ensemble, avec son splendide etalage de peinture et de statues ; ou de la mienne, ou ne se voittrace de la main de Lysippeou d'Antiphile, mais ou le semeur et le pStre laissent frequemment les leurs en revan- che? Et comment se fait-il d'ailleurs, puisque Ti- deede villaimplique rexploitatiou rurale surune grande echelle, comment se fait-il, disje, que dans la v6tre il n'y ait pas un pouce de terre , pas ua boeuf, pas une jument? Qu'a de commun enfin votre villa avec celles que possedaient votre aieul et bisaieul? Ou n'y voit iii foiu sechant sur les planchers, ni vendauges dans les celiiers, ni grains dans les greuiers. Car eufiu, pour etre situee hors de la ville , une maison n'eu est pas plus villa que ne le sont toutes les habitations qu'on a construites au dela de la porte Flu- mentane, ou dans lefaubourg Emilien. Comme Jecoufessemon iguorauceen cetle matiere, dit en souriant Appius , je vous prie de vniiloir bien m'apprendre ce que c'est qu'une villa ; car jo suis sur le poiiit d'en aclieter une de M. Sejus a Ostie, et je ne voudrais pas faire une ecole. Si effectivement uue maison n'est villa qu'a la con- dition de contenir un ane comme celui que vous ra'avez montre chez vous , ct qui vous a coiite quarante mille sesterces, je crains bien, au lieu d'une villaque je veu.x acbeter, de m"en tenira une siraplehabitation situeesur la c6te d'Ostie. Cest cependant L. Mernla que voic! qui m'avait mis en goiit de cette aequisltion. II y avait passi" (piel([uesjourscl;e7. Sejus, ct Jamais villa, nra-t-il dit, ne lui avait tant plu. Cepciidaul il n'y avait apercu , je ne dis pas des tableaux , des sSatues de brouze ou de marbrc , mais non pas miime un trapeze, uu pressoir, un vaisseau a huile. Axius se tournaiit aiors vers Merula : Qu'est-ce qu'une villa, lui dit-il , oii ron ne trouve ni la de- coration d'une maison de ville, ni lattirail des travaux de la campagne? Mais, rcjpondit Mi-ruia, est-ce que votre villa de Velinum , ou jamais ar- chitectc ni peintre n'a mis le pied, merite moins ce nom que votre villa de Rosea , ou tous les arts se sont donne rendez-vous, et dont vous avez la jouissanec en commun avee votre fine? Ici Axius expiima par un signe de tete que la pre- miere, bien que simpleraent rustiquc, (^tait aussi bien villa pour lui quecelle qui piTsentait ledou- blccaracteredhabitationde villeetdecampagne; et il lui demanda quelie iuductiou il pr^itendait en tirer. Quelle induction? dit Merula. Si le merite de votre fonds de Rosea consiste dans les nourritures que vous y faites; si le nom de villa lui cstdu cn raison des troupeaux quierrcnt dans ses palurages et s'abritent dans scs etables; on doit(''galementappeler villa tout etablissemeiit ou des animaux qu'ou nourrit rapportent des bew- fices considerahles. Qu'importe en effet que ces benelices proviennent des brebis ou des volaliles? Trouveriez-vous plusdoux le produit de vos bt'les a cornes, dont lasubstanceeugendie les abeillcs, que celui des abeilles elles-memes, qu'on voit a rouvrage dans les ruches de la vjllade Sejus? Et rendrez-vous les porcs i-leves dans votre mt'- tairie plus chers que Sejus ne vend ses sangliers c campo cives , ct icliqui onine.>, illa (]uo ecjiisc etasini: prwterea ciim ad reinpiiblicam adiiiinisliandam hx^c. sil ulilis, nbi cohorles ad delectii m consuli adduclsconsidant , ubi arma o,slen(lant , iibi censores censii adniiUant popn- Inm. Tiia, inquit, hxc. in campo Marlio extremo ulilis, ct non deliciis snnipluosior, (piam omnes omniuni Reali- ii.ie.^ tam et oblila laiiulis piclis, nec minus signis ornata: an mea?vesligium nbisil nnlluniLysippi aiit.-\ntipliili,sed crelira satoris et pastoris. lit ciiin villa mui sit sine fuudo masuo, et eo polito cuUura , tna ista netiue asrum habet ullum, nec bovein , nec eipiani. Denique quiil tua habet simile villrc illiiis , qiiam tuns aviis et proavus habebat; necenim,ut illa, roenisicia videt arida in tabnlato , nec vindeniiam in rella , neqiie in j^ranario messim. Nam (pifid extra mbem est .Tdiriciiiui , niliilo niagis [ideo] est villa, quani eoruni a-dilicia , qiii habitanl c\lra portam numen- tanam,aut in .Emiliaiiis. .\ppius siibridens : Qnoniam cgo i^noro, inquit , qiiid sit villa, velini me doceas , iie laliar imprudenlia, qiiod vulo emere a M. Sejo in Ostiensi vil- lain. Qiiud si ea irdiliiia vilLie non simt, qux asiniiin tuuin, qiiem milii qiiadiaginta millibus enitum ostendc- basapud te.non babent, inetuo ne pro villa emam Ostia» in litore Sejanas sedes. (.Juodredificium liic ine L. Mcndi impulit nt cnpeiem habere, cum diceret nullam se ac- cepisse villain , qua magis delcclatiis esset, cum apud eiinidies ali(piol fuisset. Nec fameu ibi se vidisse tahuiam pi.l.iiii, 111'ipiesiguum aheneuni, aut marnroieiim ulluni : niliilo iiiii^is loKula vasa vindemiatoria, aul serias olea- rias , aut trapetas. Axiusaspicit Mcndam : Et (piid igitiir, inquit, est ista villa, si nec urbanahabet ornamenla, ne- que rustica menibra? cui ille : Non miuus villa tiiaerit ad augiilum Velini , qiiam iieqiie pictor, neque tcctor vidit imquani , qnam iu Rosea, qiia: est polita opere teclorio elegauler, quam domiuus habes comuiunem cum asino. Cum significasset niitu, niliilo miniis csse villain eam , qu;c essetsimplex ruslica, quameam inqiiaesset utrum- qiie, et ea et nihana, et rogasset qiiid cx his rcbiis colli- geiet : Qnid? inquit , si propter pastiones tuus fuudus iii Rosea piobandiis sit; ct qiiod ibi pascitur pecus ac sla- biilatur , rcde villa nppellatur : li;cc quoque siniili de causa debet vocari villa, in qna prnpter paslioues fructus ca- piunlur magui. Quidcnim rclert, ulrum proplerovcs, an piopler aves fructus capias? anne dulcinrcst fructiisapiid te ex bubiilo pecore, iinde apcs na.scuntur, quam cx api-' biiSjqiia' ad villain Seji in alveariis opus faciunt?et niiiu pliiris uuiic lii (■ villa illic nrilos verreslanio vendis, qiiani VARRON. aux bouchcrs de la \il!e? Mais qui m'empeche, dit Axius, d'avoir des abeilles daus ma villa? Est-ce que le miel de Sicile ne se fait que chez Scjus , et ne peut-on obtenir a Reate que du miel coise? serait-ce que le giand que Sejus aeliete a la vertu d'cngraisser lcs sangliers, tandis que mon gland, qui iie me coiite rien , les ferait mai- grir? Mais, reprit Appius, Merula n'a point dit que vous ne puissiez faire chez vous les memes eleves que Sejus; seulement j'ai vu de mes pro- pres yeux que vous ne le failes pas. Car il y a deux especes de uourriture : Tuue que j'appelle- rai champetre, et quicoraprend le betail ; Tautre, sedentaire, et qui embrasse pigeons, poules, mouches a miel , et en general tout ce qu'on veut elever dans renceinte d'une villa. Magon de Car- thage, Cassius Dionysius, et quelques autres, ont traitc cette matiere specialemeut en differents endroits de leurs ouvrages, dont Sejus parait etre imbu. Aussi tire-t-il plus de prolit de sa seule vilia par les nourritures qu'il y fait, que d'autres n'en savent recueillir de la culture d'un londs tout entier. En effet, dit Mcrula, j'ai vu chez lui des bandes immenses d'oies, de poules, de pl- geons , de grues , de paons , ainsi qu'une multi- tude de loirs, poissons , sangliers, et autres gi- hiers de chasse. L'affranchi qui tient ses livres, et que Varron a vu , m'a assure, qiiand il me fai- sait les hoimeurs en rabsence de Sejus , que son nialtre tirait de sa villa plus de ciuquaute mille scsterces par an. Comme Axius paralssait tout etonne, je lui demandai s'il conuaissait le fonds de matante maternelle , sur la voie Salaria , dans le pays sabiu, a vingt-quatre milles de Rome. Assurement, dit-il, puisque c'est la que je m'ar- rete a midi , lorsque, pendaut r^te, je me rends de Rome a Reate; et que je passe la nuit, lors- hic apros raacellario Scjus ? Qiii miiins cgo, iiiquit Axius , islas liabere possum in Reatina villa? nisi si apud Sejum Siculum fil mel, Corsicuin in Reatino : et liic aprum glaiis cum pascit enUicia, liscit pinsiiem; illic giatuita e\ilpm. Appius, posse aci te fieii, inquit, Sejanas pastiones nnn negavit Meiuia-. ego, nonesse, ipse vidi. Diio cnim genera cum sint pastionum : unum agreste , in quo pecuarise sunl , alterum villaticum , iu quo suiit galliurt,' ac columba; et apes et c;ctcia , quce in villa solent pasci,: de quibus el Poenus Mago et Cassius Dionysius et alii quid sepaialim ac dispersim in libris reliqnerunt, quos Sejiis legisse vi- detur, el ideo ex liis pastionihus ex una villa majoies fructus capeie , qiiam aiii faciunt ex toto fuudo. Certe , inqiiit iMenil.i. Kam ibi vidi greges mugnos anserum, gallinarum, (iiliinihariim, gruiim , pavonum , nec non gli- rium, pi.sciuni, aproioni, et ca'tera venalionis. Exqiiibu'5 rebus .sciiba lihrarius libertns ejiis, qui apparuit Varroni , et me abscnle patrono bospitio acciplebat, in annos sin- gutos plus quinqnagena niillia [e villa] capere dicebat. Axio admiianti : Cerle nosti , inquam , materteioe meEe fundum in Sabinis , qui est ad qiiarlum et vicesimnm la- pidem via salaria a Roma. ()mAm, inquil ? ubi restate iliem meridie dividere soleam, cum oo licate e\ uibe, que j'en reviens pendaut rhivcr. Eh bien, repris- je , i! y a dans eette villa une voliere , dont il est sorti a ma connaissance , dans uue seule annee, jusqu'a cinq mille grives, qui ont ete vendues trois deniers piece; de sorte que ce seul produit a donne cette annee-la soixante mille sesterces, le douhle du i'eveuu de votre metairie de Reate, hien qu'e!!e n'ait pas moins de deux cents_;w- //f /-ff . Quoi ! soixante milles sesterces, s'ecria Axius; soixante mille! vous plaisantez, saus doute. Non, je dissoixante mille. Soit. Mais vous conviendrez que pour arriver a ce chiffre i! faut la coinci- dence d'un festin public, ou d'un triomphe ex- traordinaire, tel que celui de Metellus Scipiou ; ou bien encore de ces repas de corps , dont le grand nombre a fait, a certaines spoques, lenche- rir les vivres de nosmarcbes. Mais, aunee cora- mune, vous serez longtemps a realiser un benc- fice aussi considerable. Soj'ez persuade au con- traire qu'une voliere ne vous fait jamais faux bond, et que, par le temps qui court , on n'a pas a rabattre des esperances qu'on y a fondees. Car oii est fannee oii vous ne voyiez un festin de triomplie , ou de ces rcpas de corps qui affluent au point defairerencherirlcs vivres? Vous pour- riez dire, ajouta Merula, que, dans ce temps de profusiou , ces publiques bombances sont quo- tidiennes a Rome. L. Albutius, homme fort sa- vant, comme vous le savez tous , et dout nous avons des satires dans le goiit de celles de Luci- lius, ne disait-il pas que sou fonds du pays al- bain rapportait bien moins que sa villa? que le reveuuderuuetait au-dessous de dix raillesestcr- ces,etceluide Tautre au-dessusde viugt? Lememe auteur pretendait qu'avec une villa pres de la mer, dans une localite de son choix, il se serait fait par an plus de cent mille sesterces. Deruierement aut cum inde venio hieme , noctu poneie caslra. Alque inbac vlllaqui esl ornithon,ex eouno quinque milliascio venisse turdorum denariis ternis, ut sexaginta millia ea pars reddideiiteo anno vllln nourrit dans une villa ou dans scs dependauces, en vue de profit ou d'agreraent. II y a pour cela trois regiraes dlftVrents a etudier : celui de voliere, celui de la garenne, celuidu vivier. J'cntends par voliere le lieu oii lon renferme toutcs especes d'oiseaux; par gareune, non pas ce que le mot signifiait pour nos ancetresala troisiemegeneration, c'est-a-dii'e un parc exclusivement peuple de lievres, mais un enclos attenant a la villa, oii Ton peut nour- rir dugibierdetoutes sortes. J"enteDdsenfiu par vivier toute reserve de poisson d'eau douce ou sa- lee, dcpendant d'une villa. Chacun de ces trois rcgimes cst au moins douolc. Ainsi la theorie de la voliere eoraprend eu deux parties les especcs volatilcs aiixquelles la tcire suffit, telles que les paoas, les tourterellcs, les gi'ive>; et celles a qui il faut la terreet Teau, comiiie les oies, les sarcelles, les canards. La theoric de la garenne distingue egalement cntre les sangliers, che- vreuils et lievies, d'un c6te,et les abeilles, escar- gotset loirs, de rautre. Eniinla thcorie du vivier sedivise aussi cn deuxdasses, celle des poissons de mer, et ceile des poissons deau douce. L'at- tention doit donc se porter sur six parties dif- fercntes. On commeucera par s'entourer degcns de trois professions , des oiseleurs , chasseurs et pechcurs; ou du moins on aura respectivement rccours a leur entremise pour se procurer des meres pleines, dont les csclaves, sous lasurveil- lance du maitre, soignent la progeuiture, rele- vent, rengraissent jusqu'ace qu'ellesoit bonne a envoyer au marche. Certaines cspeces, comme les loirs, les escargots et les poules , s'obtiennciit sans qu'il soit besoin pourcela de faire interve- nir oiseleurs, chasseurs ou pecheurs; et ce genre de spcculation a coraraencc sans doute pars'exer- cer sur celles qui sont les hotes ordinaires de toute villa. Les poulets, dans rorigine, ne se sont pas multiplies seulcraent par les soins des au- gurcs, et pour lc besoindes auspiccs; plus d'un chef defamilleaussi, dansnos campagnes, donna des soinsa leurpropagation. Ou s'avisa, dans la suite, de formerdans le voisinage de la villa de.s enclos cntoures de murailles , taiit pour s'y livrcr a la chasse quc pour y etablir des ruchcs pour lcsabeillcs, qui d'abord n'avaieiit d"autre ahri que rcntableinent dun toit. Plustard on creusa des viviers remplis d'eau douce, et dans lesquels on emprisonna les poissons peches seuleinent dans lcs rivieres. On voit que chacune des trois parties de rindustrie de la basse-cour a passc par dcux degres, marques, le premier, du carac- teredela frugalitaaniiquc, le sccond, de la ten- dance aux raffinements dcs sieclcs posterieur.-;. Dans la preraiere periode, en effet, nos ancctres acccpit tiitelam , e pisninis pjus qna(lraj;iiifa niillilnis sex- lertiis vemlidit pisces? Axiiis ; Mernla nii, inqnit, re- cipenie qn.xso discipuliim villaticae pastionis. Ille : Quin siniulac proniiseris minerval , id est cipnani, iucipiam , in- quit. Axivs : Ego vero non recuso vel liodie , ct cx isla pastione crebro. Appius : Credo simulac priniuni ex isto villatico pecore mortiii erunt anseres aut pavones. Cui ille : Qnid enim inleiesl nlruni niorticinas edilis volucrcs an pisces , quos nisi niortuos estis nunquam ? Sed oro te, inquit, induce me in viam disciplinn» villatica; pastionis , ac vim fonnamque ejus expone. i\Ienila non gravale : 111. 1'rimum, inquit, dominum scientem esse oportel earum rernm qna; in villa circumve eam ali ac pasci pos- sint, ita ut doniiuosint fructui ac delectationi. Ejus disci- plinffi genera sunl tria, ornilliones, leporaria, piscina;. Nuuc ornitlionas dicoomnium alitum, qua; inlra pariefes villa; solent pasci. Leporaria te accipere volo , non ea qiia; tiitavi nostii dictbant, ubi soliti lcporcs sint, scd omnia septa , aflicta vilhc qii;c sinit , ct liabcnl inclusa animalia , qiiae pascantur. .Siniiliter piscinas dico eas , quse in aqua julci aut salsa inclusos liabcnt pisces ad villain. Ilarum singiila genera niiuinuim in binas species dividi possiinl ; in piima parte ul sint , r\»x teira niodo siint conlenta , ut suntpavones, turtuies, tnidi. Allera species suut,qua! non siint conlenla terra soIum,sed etiam aquam reqiii- runt, iil siint anseros , queiqucdula;, anatcs. Sic alternni genus illud vcnaticuin diias liabet diveisas species : nuaiii, in qna est aper, caprea, lepiis. Alteia item extra villain qnicsiint, utapes, cocIe;«, glircs. Tertii generis aquati- lis item spccies dua> , partim quod liabent pisces in aqiiu dulci , partim quod in maiina Dc liis sex partibus : ail ista Iria genera arlificiim paranda, aucupes, veuatores, piscatorcs, aiit ab hisemenda, qiia; luoruni servoruin diligcntia tucaris in r.Ttura ad partus, et nata nntricere saginesqnc , in macelliiin iit perveiiiant. Neque iion cliam qiia'dam assnnienda in villani smc retibus aucupis, vena- toris, piscatoris, nt glires , cocleo; et gallina;. Eariim rc- riim cnitura instiliita prinia, ea quiic in villa balientur. Non enim .solum aiigmes Romani ad auspicia prininm pa- rarunt piillos, sed eliani patres familiae rure. Secunda, quat macerie ad villam vcnalionis eansa cludnntur, et propter alvearia. Apcs eniiu subtcr subgruudas ab iuilio J34 VARRON. u'avaieiit daiis leurs villas que deux places re- serveesalavolaille {aviaria),et consistaiit, Tune, en uneeour basse, ou ils nourrissaient les poules, dont les cEufs et les poulets etaient tout le produit. L'autre estune tourclle servant de colombier, et situee dans la partie superieure du biltiment. On a chanfte ce nom A'aviaria, et nous avous au- jourd'bui des ornithones (volieres), creation de la sensualit6 niodorne , dont la construction oc- cupe plus de place que toute une villa d'autre- fois. On en peut dire autant des garennes. Celle de votre pere , Axius, n'a jamais pour hotes que des lievres. On ne voyait point alors de ces im- menses emplaccments ou Ton enferme de murs plusieurs ji'ipta;, et e lliimiiiibiis captos recopere ad se pisces. Oninibua tribus liis seneribus sunt bini jiradus : siiperiores, qiios fruga- litas antiqiia; inleriores, quos luxuria posterior adjecit. Prinius enim ille Kradiis anliqiuis majoriim nostrum erat , in (pio essent aviaria, duo duntaxat : in plano cobors, in qna pascebantiir galliii;o, el earum fructus erant ova et pulli. Alter subliniis, in qiio erant columbae in tnrribus, aut siimma \illa. Contia , nunc aviaria sunt nomine mii- talo , qiiod vocanfur oi nitliones, quae palatum suave do- njiui paravit, ut tecta majora liabeant, quam tnm babe- banl tolas vjllas, in qnibiis stabiileutiir lurdi ac pavones. Sic in secnnda parti iic le|iorario pater luus, Axi, pra^ler- qnamlepusculume vcii ilioiie \idil niinquam. Nequeeniin erat magnum id sepliiin, quwl iiiinc, ut babcant ninltos apros ac capreas, cinDiiluia jiigeia niaceriis concludunl. INoii tum, inquil milii, cum emisti rundiini Tiiscnlaniim a M. Pisone, in lcpoiaiio apri fuerunt multi? In leitia parti quis liabebat pisciiiain , nisi dulcein , et in ea dunta- xat squalos ac mugiles pisces.' Qiiisc.ontra nunc Rbinton iion dicit sua nibil inleresse , utrum iis piscibiis stagnum liabeal pleniini an raiiis.' Non Pliillppiis cum .!i'lles ne sont pas propres ii la raultiplication avantdeux ans, ni apres cet age. On nourrit les paous de grain , d'orge surtout. Lurco donne a si\ paons un modius dorgepar mois. II augmente a mcsure au temps de la ponte, et meme un peu avant qu'ils ne commencent a accoupler. Son in- tendant doit lui rendre par chaque paonne trois petits , qui , deveuus grands , se vendent cinq de- nieis la pieee ; prix que Ton ne tire guere du plus beau mouton. 11 achete en outre des oeufs de paons, qu'il fait couver a des poules. Quaud les petits sont eclos, il les fait passer dans une ( spece de voute servant de loge aux autres. 11 faut que ces loges soient assez spacieuses pour que cbaque oiseau y trouve sou gite a.part, et que rinterieur en soit crepi avec suin , de sorte 1 ue ni serpent ni bete malfaisnnte ne puisse s'y iutroduire par aucune ouverture ni crevasse. On menagera devant rentree un espace oii les paons puissent aller prcndre leur nourriture, lesjouis ou le soleil doune. L'un et rautie emplacemeut a bfsoin d'etre toujours propremeut tenu. Le gar- dien les visitera souvent la pelle a la main , pour enlever la fiente, qu'il doit conserver avec soin; car elle est d'uue grande utilite pour la culture deschamps, et peut en outre servir de litiere aux jeunes paons. Q. Hortensius fit le premier, dit-on, servir cette espece de volatiles dans le festiu d'iustallation de son augurat; prodigalite qui eut l'approbation des voluptueux, plutot que desgens honnetes etdhabitudes rigides L'exem- ple neanmoins fut contagieux , et le prix de ces oiseaux a depuis monte a tel point, qu'un oeuf de paon se vend maintenantcinq deniers, et Toiscau lui-memefacilement cinquante. Uu troupeau de cent paons rapporte sans peine quarante mille sestcrces, et meme soixante mille,si, comme fait Albutius, on exige trois petits par cbaque mere. Vll. A ce moment un appariteur vint, de la part du consul, avertir Appius que les augiires etaient mandes : celui-ci quitta aussitot la villa publique. A peine fut-il parti, qu'une volee de pigeons vint s'y abattre. Si par basard, dit alors Merula a Axius, vous aviez monte un co- lombier (•n:cp'.iiT£poTpo-i£io;), vousvous imagineriez que ces pigeons sont a vous, tout sauvages qu'ils sout; car un colombier a d'ordinair8 des botes de deux cspeces. Les pigeons sauvagcs d'abord, que d'autres appellent saxnliles , et qui habi- tent les tours et le faite (columen) des metairies. Aussi est-ce du mot columen, que leur est veuu le nom de columbce. Eu effet, leur timidite natu- relle lcur fait toujours rechercher lcs points les plus eleves des batiments. Cette espece hante donc principalement les touis; c'est la qu'ils di- rigent leur vol au retour des champs , et c'est de • iiila : De pavonibiis nostra niemoria , inqiiit, gieges lia- ' beri ccepti , et venire niagno. Ex iis M. Aulidins Lurco se- steiliOln) sexagena millia nuniflm in anno dicitur capere. )i aliquanlo pauciores esse liebent niares quam fueminae, si ad frnclum spectes; si ad delectalionem , contra : for- mosior enini mas. Pavoniim gieges agrestes transmarini esse dicuntur in insulis, Sami in luco Junonis, ilem in Planasia insula JH. Pisonis. Hi ad greges constiluendos paianlur bona a;lale et bona forma. Huicenim natura for- mae e volncribus dedit palniam. Ad admissuram lia! nii- nores biniae non idoneae, nec jam niajores natii. Pascun- tur omiie genus objeclo frumento , maxime ordeo. Itaque senis his dat in menses singnlos ordei singiilos modios, ita ut in fo;tiira det iibeiius, et ante quam salireincipiant. Is a procuralore ternos pullos exigit, eosque cum creve- runl, quinqnagenis denaiiis vendit, ut nulla ovis liunc assequatiir Iriictum. Praeteiea ova emit ac supponit galli- uis, ex quibus cx iis excusos pullos refert in lesludinem cani, in qua pavones liabet. Quod tectum pro multitudine pavoniini lieri deliet, et habere cubllia (li.scieta, tectorio jevata, qiio neque serpens, neque bestia acccdire idia ix)ssit. Piacterca liabere locum ante se, quo |ias['.ini exeaiit (iiclsus apricis. Utrumque locuni purum esse volunt li;i! voliicres. Itaque paslorem eariim cum batillo circumire oportet, ac stercus tollere ac conservare; qiiod et ad agri- culturam idoneum est , et ad substramen pullorum. Pri- mus hoc Q. Hortensius augurali aditiali coena posuisse di- citur. Quod potius factuin tuui luxuiiosi, quam severi boni viri laudabant. Quem cito secuti multi extulerunt eorum pretia, ita ut ova eorum denariis veneant quiiiis, ipsi facile quinquagenis, grex centenarius facile qiiadra- gena niillia sextertia utreddat, ut quidem Alhutius aie- bat, si insingulos ternos exigeret pullos, perfici sexagena posse. ■VII. Interea venitappaiilor Appii aconsule, etaugures ait cilari. llle foras exit e villa. At in villani intro involant columba!. De quibus .Merula Axio : Si unquam itEpKjrepo- ipo^eTov coiistituisses, has luas esse putares, quamvis ferae essent. Duo enim gcnera earuni in TOpioTEpoTpo^eiiii esse solent. Unum agresle, ut alii dicuut saxatile, qiiod habelurin turribusaccohmiinibus villa!, aquo appellatae columbae , quae propter timorem natui alein suninia loca in teclis captant. Quo fit, ut agrestes maxime sequantur turres, in qiias ex agroevolant suapte spoiite ac renieant. Alterum genus illud coliiinliarum est clciiicntius, qiiod cibo domeslico contentum iutra limina januac solet pasci. DE LAGRICULTURE , LIV. lU. la qu'ils revolent aux champs. La seeonde espeee est plus soeiable, et vient voionliei-s cherelier sa nourritui-e sur le seuil des maisons. Son plumage est piesque toujours blanc, tandls que celui de la piemiere est bigarre, mais sans aneun melange de blanc. De rnniou de cesdeux espcces on en forme une troisieme, de couleur melani^ee. Cest principalemcnt sur celie-la qu"on specule. Elie vit en comniun dans nn local appcle par les uus ir£ptcT£p£wv , (colomhier), et, par les antres 7r£pi(7T£poTpo^£iov (licu ou l'on uourrit des colom- bes) , et qui en conticnt quelquefois jusqu'a cinq iDille. Un eolorahier doitelre construit en voute et se terminer en forme de dome , avec uue porte etroite et desfenetres ii la cnrthaginoise, ou plus larges meme, <;arnies de treillis au dedans et au dehors, de maniere a laisser entrer le jour, tout en fermant le passnue anxserpentset autres ani- niaux danpercux. Les parois interieures sonten- duites de stue, et la meme application est faite autour des fenetres en dehors, atin qne ni rat ni lezard ne puisse s'y introduire; car rien u'est timide comrae la cdlombe. On disposera pour chaque couple de pigeons des houlius de forrae circulaire , distribues avec ordre et serres les uns contre les autrcs, pourqu'il en tienne davantage, et de facon a remplir tont Tespace compris entre le sol ct la voute. Chaquc houlin aura une oii- verture qui permette au pigeon d'entrer et de sortir librement, et 1'interieur en sera de trois palmes en toussens. Achaque rang de houlins Ee- rontadapteesdes tahlettes dedeux palmes de lar- geur, qui serviront de vestihule aux pigeons, ct surlesquelles ils pourrontse reposer avant d'en- trer. L'on ne condnira an colomhier que de leau iimpideetpure, alin que les pigeons puissent a la fois y boire et se baigner; car leur proprete est proverhiale : aussi le gardien doit-il balayer le colomhicr plusieurs fois par mois ; la fiente , qui le salirait en s'y amassant, est d'ailleurs d'une grande utilite pour la culture de laterre, au point que quelques auteurs la regardent eomme le meilleur de tous les engrais. Le gardien doit aussi donncr ses soins aux pigeons raalades, retirer les morts du colorabier, ainsi que les petits qui sont hons a etre vendus. Les femelles couveuses seront placees dans un lieu particulier, oii elles se trouveront separees des autres par un filet, en conservant cependant la faculte de sortir. II y a deux raisons pnur en agir ainsi. Au cas ou les meres viendraient Jl languir, et a se rebuter d'une reclusion trop prolongee , elles peuvent se refaire par une excursion en plein air. D'un autre cote, rattachement a leurcouvee garantit leur retonr, a moins qne lecorheau ou rcpervier ue soient la pour rintercepter. Pour detruire ces ennerais, les gardiens enfoncent en terre deux baguettes couvertes de glu , et recourbees l'une sur Tautre. L'epervier fond sur le pigeon attache corame appiit entre ces baguettes , et se tronve pris au piege, en s'erap6trant dans la glu. Une conse- (luence bien couuue de finstinct qui raniene toujours le pigeon au colomhier, e'est rhabitnde qu'ont priseeertaines personnes d'en apporter dans leur sein au theatre, pour leur y donner la volee ; ce qn'elles ne feraient pas , si elles n'avaient la certitude de voir Ips pigcons revenirau logis. On place la nourriture dans des mangeoires adossees aux murs du colombier, et qui se remplissent a rexterieur au nioyen de tuyaux. Les pigeons aiment le millet, le ble, Torge, les pois, les ha- ricots, et Tcrs. On fera bien d'altirer autant que Hoc Renns maxime est colore albo. llhid allerum agieste sine alljo, vario. Ex liis iluabiis stirpibus lil miscelliim tertium genus fructus caiisa, atque incedunt in locum unum, qiiod alli vocant KEpiiTEfeMva , alii ■i;epi ut sint bipalmes, quo utantnr vesti- bulo, ac prodeant. Aquam piiiam esse oportet, qure in- lluat,unde etbibere, et iibi lavari possint. Permnndic enim siint lia" volucies. Itaqiie pasloicin colnmbarium qnotquot mensibiis crebro oporlet everreie. Est eniin quod cani iiiqninat lucimi apjiositiim ad agrlculturain, ila iit bnc optinium esse scripserint aliqui. Sive quae coliimba qiiid offenderit , ut medeatur. Si qiia peiierit, ul efleratnr. Si qiii pulliidonei suntad vendendum, promat. Item qua; (ii-ta; siint, ut certum locum disclusum ab aliis lete Iia- beant , quo Iransferantur, el quo foras evocare possint matres. Quod faciiint duabus decansis. Una,si fastidiiint ant inclusic consenescunt , qiio libeio aere ciim exieriul in agros, rediiitegieutur. Altera de caiisa propter pulliciem. Ipsa- cnim piopter pullos, qiios liabent, utique ledeunt, iiisi a rorvo occisiB aut ab accipilre interreptEe. Quos co- liiinli.iiii intciricere solent, duabus virgis viscatis delixis iiiteirain iiiter .se cinvalis , ciim inter eas posueiint obli- giiliini animal.quod impeleie soleantaccipilres, qniila de- cipiimliir, ciini .se oblevenint visco. Colunibas lediie soleie ad locum licet animadverteic, qnod niiilli in tliea- tro e sinu missas faciunt, [atqiie ad locum redeuiil] quip. nisi reverterentur, iion emitteienlur. Cibus apponilur ciiciim parictes in caiiiilibus , ipias extrinsecus per listu- las supplent. Deleclanlur niilio, tiitico, ordeo, piso , fa- seolis,ervo. Item feias biis in tiiiTibus ac suir.mis villis qiii liabent, agrestescolnnilias, qiioad possiinl, immitteu. iluiu iniiEpKjTspEwva?. /Ktate bonaparandum , neipie piil- los. neqiie vctulas, tolidem maies quot fuiniinas. Nibil VARRDN. possible dans le colombier les pigeons sauvages , qui s^journent sur les tours et les combles des m^tairies voisines. Quand on aclicte des pigeons, il faut les prendre de bon Sge, ni trop jeunes ni trop vieux , et qu'il y ait autaiit de males que de femtlles. Rien qui pallule comme les pigeons; en quarante jours la raere concoit, pond, couve et eleve ses petits; et c'est a recommencer tout le long de Tannee, sans autre intermittence que laperiode de solstice d'biver a Tequinoxe du prin- temps. Ellesne font que deux petits a la fois, qui , a peine arrives a leur croissanee et ;\ leur force, fecondeut la mere dout ils sont sortis. Les personncs qui engraissent les petits pour les vendre plus cher les renferment a part, ils ont deja leurs plumes; puis les gorgent avec du pain blane m^cbe, qu"elles ieur donnent deux fois par jour en biver, et trois fois en ete; le matin , a midi, et le soir; la ration de midiest retranchee Thiver. On laisse dans le uid ceux qui eommen- cent seulement as'emplumer, apres leur avoir casse les pattes, et on donne a maiigeraux meres en consequence. Les eleves qu'ou fait par ce pro- ced6 engraissent plus promptemeat et sont tou- jours plus blancs que les autres. Une paire de pigeons d'une belle couleur, d'une bonne race, et qui n'a point de dcfaut , se vend ordinairemcnt a Rome dcux cents nummi, et quelquefois mille, si elle est d'une beaute remarquable. Le cheva- Jier romain L. Axius avait meme refuse cette somme pour une seule paire de pigeons , qu'il ne voulaitpas donuera moinsdequatrecentsdeniers. Si je pouvais me procurer, s'ecria alors notre Axius , un colombicr corame je le desire , j'irais vite acheter des boulins de terre cuite, etjc les enverrais a ma villa. Comment, dit Pica, est-ce que nombre de personnes n'ont pas des boulins columbis fwcundius. Itaque (lielins quadragenis conclpit, ct parit, et incubat, et educat. Et lioc fere totum annum lacinnt : tanlumniodo iutorvallum faciunf a bruma ad icquinocUum vernum. Pnlli nascuntur bini, qui simulac creverunt et liabent robur, cum malribus pariunl. Qui .solent saginarc pullus colunibinos, quo pluris vendant, secludunt eos , CLim jam pluuia siint tocti. Deinde mandu- cato candido farciunt pane : hicme boc bis , ^state ter, mane, meridie, vesperi. Hieme demiint cibum meiliiiiu. Qui jam pinnas incipiunt babere, rcHuquimt in nido illisis crurlbus, et matribiis iiberius ut cibo uti possint obji- ciunt; co enim totum dieni se, et pullos pascunt. Qiii ita educantur, celerius iiiugiiiores fiunt quam alii , et candi- diorcs. Parentes eoruin Rouiai, si sunt forniosi, bono co- lore, inlegri, boni seminis, paria singula viilgo veneunt duceuis numis, nec non eximia smgulis millibus nuinum , quas niiper cum mercalor tanti emere vellcta L. Axio equile Rom. minoris quadringcntis denariis daturum ne- gavitiAxius: Si possememere, inquit, -spnTTcpsiova fac- liim, quemadmodum in a'dibus euin babere vellem , licli- lia columbaria jam iissem emtum, etmisisseni ad villain. Qnasi veio, iiii|uit Pica, non in nibe qiioque sinl miilti, columbaria qiii iu legulis babcnl. An libi noii vidcntur sur le toit meme de leur maison? Avec cet appa- reil, dont lavaleur va jusqu'a cent mille sesterces, peut-on dire qu'ils n'out pas de colorabiers? Je vous conseille moi , de vousen douner un a Rorae en cmployant lc meme raoyen et d'attendre que vous ayez appris a en tirer un as et demi par jour, avant de vous lancer dans des constructions plus dispendleuses a la catnpagne. Vin. Continuez, dit alors Axius a Merula ; et Merula reprit en ces termes : Dememo que pour les pigeons, on doit pour les tourtcrelles dis- poser un local proportionne a la quantite qu'on en veut avoir. II y faut, comme dans les colom- biers,eau pure, porte, fenetres, et des murs bien crepis; raais au lieu de boulinson attachera aux murailles des batons ou juchoirs reguliere- ment etages , et couverts de petites nattes de chauvre. II faut que le rang d'en bas soit eleve de trois pieds au moins au-dessus du sol ; qu'il y ait un intervalle de neuf pouces entre tous les autres, et que le plus eleve soit a un demi-pied de distancede la voute. Les batons d jucherdoi- ventavoir memelongueur apartirdela muraille. Les tourterelles u'cn doivent sortir ni jour ni nuit. Ou leur donne pouruourriture du fronient sec, daus la proportion d'un demi-modius pour cent vingt tourterelles. La place doit etre balayee tous les jours, pour que la ficnte qui s'y amasse n'iucommode point les oiseaux. Elle a d'aillcurs son emploi en agriculture. L'epoqiic de la moisson convient plus que toute autre pour engraisser les tourterelles. En aucun temps de rannee lcs meres nesonten si bon etat, nefont autant de petits , propres a engraisser a leur tour. Cest donc ce moment que la speculallon doit surtout saisir. IX. Je voudrais bien , dit alors ,\xius , savoir liabere jTLptcrTEfewva;, cum aliquot supra centum millium sextertium babeant instrumeutum? e qneis alicujus toluiu emas censeo, et anle quam Eedilicas rure magnum, con- discas bis in urbe quotidie lucrum assera semissem condere in loculos. VIII. Tum Merula : Perge deinceps. Ulf. : Turturibiis iteni, iuquit, locum constituendum proinde magniim, ac miiKiliiilinem alere velis; eumque item, nt de coliinibis (lictiiiii rs! , iit babeat ostium ac fcneslras et aquam pii- laiii, ac paiiries, ac camaras muuitas lectorio. Sed pro colunibaiiis iu pariete mutnlos, aut palos in ordinem, sii- pra quos tegeticula; cannabina; sint imposifae. Infinium ordinem oportet abesse a terra non miuus tres pedes , in- ler reliqnos dodrantes, a summo ad camaram ad seinipc- dem, .Tipie lalum.ac mululus a pariete extare potesl, in quibus riies noclesque pascuulur. Cibatui quod sit,obii- ciunt triticum siccum in centenos viccnos turtuies fere semodium , quotidie everrentes eonim st.ibula , a stcrcoi c ne orfciidanliir, (piod item servatur ad agrum colendmn. Ad sa;;iiiaiiiliini appositissimum fempus circiter me.ssen). Elciiiui iiKilies eorum lunc optimae sunt; tunc piilli plii- rinii gii;uiintiir, ipii ad fartHiam nicliores. Itaquu corum fructus id temporis maxime cunsislil BE L'AGR1CULTURE, LIV. IIF. corameut on eiigraisse les poules et les pigeons laniieis. Si Menila voulait bien encore nous Tap- pieudie , nous completerions alors ce qui reste a dire des autres auimaux. Merula reprit en ces termes : U y atrois especes dc poules ; les poules de basses-cours, les poules sauvages, etles pou- les dVVtriipie. Les poules de basse-cour se voieut partoute iacampagne etdans les fermes. Les per- sonnes qui se proposent detablir uu pouiailler (opviGogoCTXEioi;) , et qui veulent, comrae les habi- tants de Dclos, en tirer tout le parti possible, ont cinq chosesprincipalesaconsiderer : 1° L'a- chat. De quel nombre de poules faut-il former son poulailler, et dans quelles conditions individuel- les? 2° La multiplication de Tespece ; qiiels soius exigent raccouplement et la ponte? 3" Les oeufs; comment on fait couvcr ct cclore? 4° Les pous- sins ; de quelle facon ; et par qui doit-on les fairc elever? 5° Et cette question u'est qu'un appen- dicedes quatre autres : comraents'engraissecettc volaille? Poule est le noin generique de la fe- melle; coq, celui du male; on appelle chapons eeu\ que lacastrationa privcsd'unepaitiedeleur niasculiuitc. On chiitre les coqs, pour cn faire des chapons, en leur brlilant avec un fer rouge les ergots a rextremite des pattes, jusqu"a ce que la peau .s'en dctaehe; puis on enduit la plaie avec de la terre a potier. Celui qui se propose de former uii poulailler-raodele doit le peupler des trois especes, raais surtoutde la poule oidinnire. Dans Taehat de cette derniere espeee ii faut re- chercher les plus feeondes. On les reconnait au plumage roux, aux ailes noires, aux ergots de grandeurs inegales, a la grosse tete, a la erete large et elevee. Choisissez des coqs lascifs. Lcs iudices de cette qualite sont des formes mem- IX. Axius: Ego quae reqiiiro farsuije (assurae) membra dc palunibis, et gallinis dic sodes Merula : tum de reli- <|uis, si quid idoneum fueiit,racemari iicebit. Igilur sunt gallina; qu.i! vocantur, generum tiluii), villaticK, etrusti- CiP, et africanse. Gallina; villaticiie sunt, quas dcinceps riire liabent in villis. Ue his qui ofjv.OoSotjy.iilov institueie votunt, iidemadliibitascientiaaccura, utcapiant magnos Huctus (ut niaxime lactilaveiunt Dciiaci) liaic qiiiiique maxime animadvertantoportet : deenitione, cujiisniodi, ct quam nuiltas paient,de fuptura, qnemadinodum ad- mittant et paiiant; de ovis, queinadmudum incubenl et excudant ; de pullis, quemadmodum et a qiiibus cdiiccn- tur. Hisce appendix adjicitur pars qiiinta, queniadmodiim saginentur. li queis tiibus generibus pioprio niimine vo. cautur lirmiihx quu! siiiil villaticoe , gallina! ; niares gulli ; capi seminiares , quod suiit caslrati. Galios casliant, nt sint capi, candenti fcrro inurentes calcaria ad iiiiiina crura, usquc dum rumpantur. At quod extal ulcus, obli- nuut figliiia creta. Qui spectat ut opviOooorTxilov perfectiim babeat, sint licet geneia tria paranda, maxime villalicas galliiias. E queis in parandoeligat oporlet foecundas; plc- runiqne riibicunda pluma, uigiis piniiis, impaiibiis digi- lis, inagnis capitibus, crista ei'ccla,-amplas. Hac enim ad ,i.utiones sunt aptiorcs. Gallos salaccs; qiii aniinadver- brues, la crfite d'un rouge cclatant, le beccourt, fort et aigu, rosil fauve ou noir, le jabot d'un nnige tirant sur le blanc, lc cou bigarre, ou uuan- cc d'or, les cuisses vclues, lcs pattes courtes, les ergotsallonges, la quetie dcvcloppee, etbieu fournie. Remarquez encore si vos coqs se redres- sent avec fierte; s'ils chanteut frequemmcnt; s'ils se montrcnt acharncs au combat; si , loin de craindre pour eux-memes , ils sont disposes a proteger leurs poules. II y a cependant une ex- ceptiou a faire pour ies coqs de Medie, de Tana- gra et de Chalcis, qui, tout beaux et tout belli- queux qu'ilssont, n'oiitqu'unemediocreaptitude a la propagation. Pour deux ccnts poules, il faut un lieu clos, dans lequel on dispose deux caiw- nes rune a cote de Tautie, toutes deux au soleil levant. Chacunc aura dix pieds de longueur, cinq picds de largeur, et a peu presautanten hautcur. Lcs fenetres auroiit trois pieds de large sur qua- tre de haut, et seront tissuesa claires voies, de fa- con a laisser entrer beaucoup de jour, saus livrer passage a aucune bete nuisible. On menagera de plus entre ces cabanes un passage pour le gar- dien du poulailler. Dans chaque cabane setrou- veront des perehes eii nombre suflisant pour servir de juchoir a toutes les poules. Vis-a-vis de chaque perche on ereusera dans le mur des trous qui servirout de nids; on menagera ea outie une espece de cour fermee, oii les poules puissent rester pendant le jour et s'ebattrc dans la poussiere, et oii se trouvera aussi unegrande cellule servant d'habitation au gardien. Tout le tour du poulailler scra garni de nids, creusesou attachcs forteraent aux murs ; car le moindre dcrangement pendant rincubatiou peut nuire aux oeufs. Quand les poules corameucent a pou- tuntur, .si siint lacerlosi, rubenticrista, rostro brevi, pleno, aciito, ociilis ravis, aiit nigris, palea rubra subalbicanti , collo vario , aul auienlo , feminibus pilosis , crmibus bre- vibus, ungiiibiis longis, caudis m.ignis, frequentibus pinuis. Item qui elali suiit, ac vociferanl .s;ppe, in certa- miiie pertiiiaces, et qui animalia, qiiae nocent gallinis, non modo iion pertiniescant, sed etiam pio gallinis propu. gnent. Nec tameii sequendiim in seininio legendo Tan. Noiiniinquain eliam ex aqua camniari , el qiiaedani ejiismodi aqnalilia. Qua; in eo seplo erunt piscina; , in eas acpiam largc inllueie oportet, ut seinper reccnssit. Siiut ilem iion dissimilia aliagenera, nt qiierquedula;, pbale- rides. Sic perdices, qiiie, ut Arclielaiis scribit, voin iviaris audila, concipiunt. Quae, iit siiperiores, neqiie propter Oeciindilatem, neque propter suavitatem sagi- nantiir, sed .mc pascendo liunt pingues. Quod ad villa- ticarum pasliouiiiii priininn acUim pertinere suni ralns, dixi. XII. Interearedit Appiiis, et percunctati nosabillo, et illea nobis, quidesset dictumac factum, Appius: Seqiii- tiir, iiiquit, aclus seciindi generi.s, aflicticins ad villam qiii solctesse, ac nomlnc antiqtio a paife quadam , lepoia- rinm appellatum. Nam niKiue .soluin lepoies eo incltnlun- tur silva,nt oliin injiigeru agelli, aut diiobus, sed etiani cervi aiil capre.-e in jiigeribiis mullis. Q. FiiWiiis Liipiiius VARRON. indepcndammcrjt dcs animaux dont nousvcnons de. parler, on trouve des moutons sauvages. Des parcs plus spacicux eiicore se rencontreiit sur ie territoire de Statonia , et en beaucoup d'autres cndroits. T. Pompeius a dans ia.Gauie transal- liineunparcconsacrealaciiasse, quin'apasniolns (ie quarante mille pas carrcs. Dans ces enclos sont cn outredesenceintesparticulicres reservees aux escargots ct aux abeilles , et des tonneaux oii on eleve des loirs. Rien de plusfaciieque Ja pirde, l'entretien ct la multiplication de ces animaux, lesabcilles exccptees. Tout le monde sait cn elTet qu'nn parcdoit etre environne de muraillcs bicn crepies, pourempecher les ciiats,lesfouines, ctc, d'y penetrer, et asscz elevees pour que les loups ne puisscnt les franchir. On sait qu'il faut esale- nient qu'un parc abonde en gitesou les lievres puissent se rendre invisijjles pendant le jour, et se tapir dans les broussailles ct sous les berhcs ; et que les arbrcs y doivent fornierune voute as- sez epaisse pour empecher Taigle de s'y abattre. Personne eurin n'if;nore qu'il suflit de quelques lievres et hases pour que ce gihier pullule aus- sltOt. Deux couples vont peupler tout un parc. La race est prolilique au point que si vous ou vrez une mere qui vient a peinede mettre bas , vous allezla trouver dcja pleine. Archelaiis nous ap- prend quepour connaitre Tuge d'une haseonn'a qu'aexaminer combiend'oriiices elleaau ventre; car le uombre en differe dans ces animaux selon lcuriige. On aun procede nouveau pourengrais- .serlesllevres: c'cstdele,sprendre dans le parc, et de lesplacer dans descages etroites et fermees. On compte trois especcs de lievrcs. La premiere cst notre lievre d'Italie, qui a les paltes courtes par devantettres-longues par derriere, lepoilfauve sur le dos,blanc sous le ventre, de longues oreillcs. On dit que, pleines, les hases sont en etat de concevoir de nouveau. Les lievres de- viennent tres-grands dans la Gaule transalpine etdans laMacedoinc ; ilsrestent de taillemoyenne dans TEspagne et en Italie. La seconde espeee, que ronrencontre dans la partie de la Gaule voi- sine des Alpes, ne differe de la premiere qnc par le pelage, qui cst tout blanc. Oa en apporte rarement a Romc. La troisiijme cspece, qu'on appelle aussi cuuivuli (lapins), est originaire d'l']spagne , et rcssemble beaucoup auxuotres; sauf pour leur taille,qui est plus pelite. L. j^ilius a cru que lepus (lievrc) venait de lev/pes (au pied icger), a cause de la vitesse de cet animal. J'imagine, moi, que lepiis vient d'un ancien mot grec ; car les Eolicns de Beotie appelaient un lievre )i£'^cipi?. Les lapins [cuniculi] doivent leur nom auxterriers((?f7)R'M//) qu'ilsi'ont sous terre pour se eacher. Les trois especes doivent, autant que Ton peut, etrc reunies dans lcs parcs. Quant aux deux premieres, continua Appius en s'adrcs- sant i\ "moi, je iie doute pas que vous ne lcs ayez daus le votre; niais vous, qui etes reste si long- temps en Espagne, peut-etre vous etes-vous aussi procure des lapins. XIII. S'adressant ensuite a Axius : Vous n'etes pas sans savoir, luidit-il, que le sanglier est aussi gibier de pare, et qu'on engraisse sans trop de peine ranimal qui y entre sauvage aussi bien que celui qui y est ue dans la domesticile. Vous avez vu vous-meme, dans cette propritHe que Varron a achetee de M. Pupius Pison , aux en- virons deTusculum, Ics sangliers et les chevreuils dicitiir liabere in Tnrqniniensi septa jngera xl , in quo sunt inclusa non solnm ea , quic clJNi , sed eliam oves fera;, etiam liocmajnsliicin Slatoniensi, et quidamln locis aliis. InGalliavero transalpina T. Pompeius tantum oep- tuni venationis, utcirciter oo oo co oopassnumlo- cum inclusum liabeat. Piaelerea in eoitem consepto feie liabere solent [ de animalibus] coclearia , atque alvearia, atquc etiam dolia, ulii liahcant conclusos glires. Sed lio- rum omnium custodia, incremenlum, et pastio aperta, praelerquam deapibus. Quisenlm ignorat septa e maceriis ifaesse oportere in leporario, iit toctoriotacla sint, et .sint alla? alterum ne firlis , aut ma^lis, aliave qufe bestia inlroire possit, allerum ne liipus transilire : ibiqueesse latebras, ulii lepores interdiu delite.scant in virgultis, atque lierbis : el arbores patulis ramis, quoe aquila; im- pediant conatns. Qiiis iteni nescit paucos si lepores, maies nt leeminasintromiserit, brevi tempore fore ut im- plcalnr? lanla fivciinditas bujns qnadrupedis. (Quatuor ciiiin I lo inhiriiiissis in lcporariiim, brevisolet repleri.) I'it ciiiin s.ipe ciiin liabent catnlos recentes , alios ut in vciilre liaberereperi:;nliir. Itaqiie deliis Arclielausscribit, ^innorum quot sint si qnis velit sclre, Inspicere oportere, /■oramiiia nalura;, qua; sine diitiio alius alio babet plura. Huc qiiooue nuiier inslitutum ut saginarenlur leporcs, cuni excepfose leporario condiint in raveis, etloco clauso faciniit iiingncs. lioriim ergo li ia t;ciicra fcrc sunt. Unnm Ilaliciim lioc nostrum pedibus piimis liumilibiis, posterlo- ribns altis, superiore parle piilla, venlre albo, auribus longis. Qul lepusdicilur, cum piEpgnanssit, lamenconci- pere. In Gallia transalpina et .Macedonia fiunt permagni : in lli^;iaiiia ct iii Italia mcdiocres. Alterius generis est, quoil iii (iallii iiaMiliirad Alpes,qiii lioc fere mutant, quod liili (aiiilidi siiiil. lli laro perfernntnr Romam. Tertii gencris est, quod in Ilispania uascilur, slmilis noslro le- porl ex (piadam parte , sed liimiile , quem cuniculiim ap- pellant. I... .'Elluspntabat ab eo dictum leporem, [acelcrl- tudine,] quodlevlpesesset. Kgo arbilrora gra!co vocabiilo antiqno, quod eumyEoles Boe.olii Mnopiv appellabant. Cii- niculi dicli ab eo, quod sub lerra cuniculos Ipsi facere so- lcant, ubi lateant in agris. Horum omnlum Iria genera, si possis , In leporarlo babcre oportel. Dno quldem uliqne te liabere piito, et qiiod In Ilispania anuis ita fuisfi miil- tis , nt Inde le cuniciilos persecutos credam. XIII. Apros quidem posse babere In leporario, ncc magno negotio ibi et captlvos , et cicures , qui ibi nali .sinl, pingues solere fierl, scis, inqiiil, Axl. Nam qiiem liindnm In Tusenlano emit liic Varro a W. Piipio Pisone , vidistl ac bucciiiam inllalam ccrlo temjiore apros ct capreas conve- DE L'AGRICULTUPvE, LIV. III. se rassemblcr aii son dii cor, a heure fixc, pour prcndre leur iiourriture; tandis que d'un tertre reserve aux exercices gymnastiques , on jetait au\ uns du gland et aux autrcs de la vesce , ou quelqu'autre serahlable pature. Quau^t a cette scene, repondit Axius, j'en ai vu la representa- tion chez Q. Hortensius, etsur une hicn plus grande echelle. II a sur le territoirc de Lauvente un bois de plus de cinquante arpents, entoure de inurailles qu'il appelle non pas son lepora- rium , mais son Or|pio-:po-i£iov. Au milieu du bois estuneespece d'elevation, ou Tou avait dispose trois lits, et oii Ton nous servit a souper. Quin- tus fit venir Orphee, qui arrive en robe longue la cithare a la raain , et qui , sur Tordre qu'il en recoit, se met a sonner d'une trorapette. Au pre- raier son de rinstrument nous uous voyons eu- toures d'une multitude de cerfs, de sangliers et autres betes fauves;si bien que le speetacle ne nous parut pas au-dessous des ehasses sans betes feroces, dont les ediies nous donuent quelquefois le plaisirau grand cirque. XIV. ApostrophantalorsMcrula: Appius, dit- il , vous a bien facilile votre r6!e. Ce qui eoncerne la chasse, et c'eiait le second acte, vient d'etre expedie cn un tour de main. Quant aux escar- gots et aux loirs, je vous en tiens quitte; et ce n'etnit pas uue affaire. La ehose est pourtnnt nioins simple que \ous ne semhlez le croire, niou cher Axius , reprit Appius. Iincore faut-il aux escargots un lieu qui leur convicnne ; et pour cela il le faut en plein air, et entoure d'eau de toutcs parts; sinou vous risquez de eourirapres Ics petits , et meme apres les gros que vous aurcz mis la pour y multiplier. L'eau vous lient lieu de fuf/iUrariiis si le soleil n'y doune pas trop, et si la 1'osee y aboude : c'est ce qu'on peut trou- nlre atl paliiilum, ciim e siiperiore looo e paI albula', qiia> affenmlur c riealino,elma\im», qua> de Ulyrico apportantiir, etrae- diocies, ipia! ex Africa alTcruntur. Non quo non iii bis rcgionibus quibusdam lociscaj magnitudinibus quaedam siiil dispaiiles : nam et valde ampl.c sunt ex AlVica, qua; vocantur solilansc, ila nt (Mium calices quadrantes octo- ginlacapcre possint, ct sir, in aliis regionibus ca-dcm in- ter se collata; el minores siint , ac majores. Ha; in llrtiira pariiint innimicrabilia. Karum seinen minutum ac tesla mnlli, diutuiiiitate obdiiiescit. Magnis iiisulis in arcis lu. >.4d VARRON, iariiie delnyee daiis du vin cuit, jusqu'fi reduction des deux tiers. Les trous sont la pour laisser penetrcr i'air. On voit que cette espece a la vie dure. XV. L'enceinte oii Ton eieve des loirs ne ressemble en rien a ceile qui est reservee aux escnrgots , puisqu'au iieu d'cau ce sont des inu- railles qui l'environnent. Ces murailles doivent ("tre de pierre lisse ou bien crepies en dedans , pour que les loirs ne puissent trouver jour ii s'e- chapper. On plantera dans cette enceinte de jeunes cbenos qui portent du gland; et qnand il ne s'en trouve pointsur les nrbres, il faudrn cn jeter aux loiis, ninsi que des chataignes, pour leur servir de nourriture. 11 y sern pratique des trous assez larges pour qu'ils puissent y faire leurs petils. Ne leur prodiguez pas Teau. Lcs loirs boivent peu,etilsainient etrea see. On les engraisse daus des vaisseaux tels qu'on en volt dans beaucoup de fermes, et qui ne ressem- blent point aux vaissenux ordinaires. Les potiers qui les fabriquent ont soin d'y pratiquer sur les cotes des rainures et un cnfoncement servant a passer k ces auiraaux la nourriture qui leur convient, et qui consistc en glands, noix ou chataignes; on pose par-dessus un couvercle , et prives de jour, ces loirs engraissent prompte- nient. XVL II ne nous reste plus a traiter que le troisieme ncte de la bassc-cour , c'est-a-dire les viviers. Comment, le troisifime? s'ecria Axius; parce que, dans votre jeunesse, vous vous etes hnbitue, par motifd'(^conomie, a vouspasserde vin au miel, est-ee une raison pour quenous soynns prives de miel aussi , nous autres? Le fnit est vrai, dit Appius. Rles parents m'avaieRt laisse sans fortune, avec ia chnrge de deux freres et de deux soeurs. J'ai marie sans dot !'une de mes soeursa Lucullus, qui m"a depuis institue son herilier. Cc n'est qu'alors que j'ai moi-meme corameuce a boire du vin au raiel; mais, a ma tnble , il y en a toujours eu pour mes convives. A cela pres , il appartient a moi, bien plus qu'a vous, de connaltre k fond les habitudes de cette rnce ailee, a qui la nature a si singulierenient de- parti le don d'industrie. J'ai plus quevousetu- die son merveilleux instinct; et je vais leprou- ver. Ecoutez-moi. Je laisse a Merula le soin d'exposer, avec cette methode dont il vient de nous donner des preuves, les prntiquesobservees pnrtous les meli/uir/es (geus qui font du miel). Les abeilles sont cngendrees par d'autrcs abeil- les, ou naissent spontancment du corps d'un bceuf en putrefaction. Cest ce qui a fait dire a Arclielaiis, dans une de ses epigrammes , « que les mouches a miel sont la geueration ailee d'uu bttuf mort. » Le meme auteur dit encore que les guepes sont engendrees par des chevaux, etles abcilles par des veaux. Los abeilles ne vivent pointsolitaires commelesaigles. A Texeraple de riiomme, ellesaiment a se reunir. Les geais ea font autnnt, mnis non dans !e meme but. Les abeilles s'associent pour trnvailler, pour edi- fier; chez les geais, rien de sembiable. On ne voit point chez eux ces combinaisons d'intelli- gence , cctte adresse d'execution qui se remar- queut danslesconstructions des abeilles, et dans lcur prevoyance a remplir leurs magasins. II y a pour !esal)eilles trois ordresd'occupation: lasub- sistance, redification , et le graud ocuvre. Autres soinsdemandent la preparation du repas et celie de la cire, celle de la cire etcelle du miel, la cont fection du mlel et celle de ralveole. Chaque cel- luled'un rayon asix angles, ce qui faitautantde raclis, niagiinin bolnni defrinnt acris. Ilas quoqnc sagi- nare solent ita, ulollani cuui foraininibus incinslenl sapa el farie, ubi pascanliir; qua> roraiiiina babeat, ut inliaie aer possit. Vivax eniiii liaec natiira. XV. Gliiarinm aiiteni cli.ssimili ratione babelnr, qnod noii aciua , sed maceria locns sepitur. Tola levi lapide , aut tpclorio inlriusecus incinstalur, ne ex ea erepere possit. Iii eo arbusculas esse oportet, quae feriint glanJem. Quie , cnm fruclum non feruut, inlra macciiam jacerc oportet nlandem el castaneam , unde saturi iiant. Faceie liis cavos ojiortet laxiores, iibi pnllos pareie possint. Aqnam esse tenuem, qiiod ea nou utuntur multum, el aridum locum quterunt. Hi saijluaulur in doliis, quae etiam in villis ba- bent multi, quae liguli facinnt niulto alile.r atqiie alia; quod in lateribus eoium semilas fariiint, et cavum , ubi nibum consTituant. In boc dollum addiiut glandem , aut nuces juglandes , aut castaneani. Qiilhus iu leuct)iis , cum cumulatim positum eSI in doliis, fiuut piiigiies. XVI. Appins : Igitur lelinquilur, inquit , de pastioiie ^illatica tertins actus de piscinis. Quid terliiis? inquit Axius. An quia tu solitus es in adolescentia tua domi nuil- r.uni non bibere propter parsimoniam , iios mol neglige- nius? Appius : Nobis verum dlcil, iuqiiit. iXam cuin pauper cnin diiobus fratribns et dnabus sororibiis essem relictus; [qiiaium] alteram slne dote dedi Lucnllo, a quo lia,'iedi- tate nie ccssa primum , et primiis miilsum donii me« bi- bere cocpi ipse,cnin inlerea niliilo minus pcue ipmlidie iii convivio omnibus darem mulsum. Pnetcica niciini eral nou tuuin, eas novisse volucres, quibus pluriiiuim na- tma ingcnii atque arlis fiibuit : itaque eas meliiis mn nosse qiiain te, ut scias, de incredibiii earum avium na- tiira andi. Mernla, ut caetera fecit, OXixw;, qua; seqiri melittiiigi soleant , demonstiabit. Primum apes nascuuliir parlim ex apibns, partim ex biibulo corpore putiefacto. Itaque Arclielaus in epigrammate ait eas esse . . . pe)6;89i- p,evyiq 7t£7tOTri!J.£'va TEXva. Idem : "Iitirwv (J.EV oqjyixei; yiivEi , n6cr/o)v Se [xiliatjm. Hae apes iion sunt solilaria iialura, ut aquila^, sed ut Iiomines. Quod si lioc faciunt eliaiu graculi, at non idein : quod bic societas operis et ,Tdili- cioriim, qiiod illic non est. llic ralio alqiie ars; ab bis opus faceie discunt, ab liis aedilicare, ab bis cibariacon- dere. Tiia cnini baruni, cibus, donius, opus : neque idem qiiod cibus cera , iiec quod ca mol , ncc qiiod mel domus; (non) in favo sex angulis cella, tutidcm, quol lia- DE LAGRICULTURE, LIV e^tesque rabeillea de pattes. Remarquons qu'il est demoDtre par les georaetres qu'un hcxagoiie inscrlt dans un ecrcle y occupe plus de surface qu'un polygone de moins de cotes. Les abeilles vontpatureraudehors ; maisc'cst dans rinlerieur de la rucheques'elaborecedou.\ produitsiagrea- ble aux dieux et aux hommcs. Le miel trouve place sur les autels aussi bien que sur nos tabics, tant au debut d'uu repas qu'au second service. Lesabeillesontdesinstitutionscomme lesnotres une royaute, un gouverncment, une societe organisce. La proprete est de leur essence. Ja- mais on ne lcs voit se poser dans le voisinage d'immondices ou d'e\halaisous fetides. Ce n'est pas qu'elles rechercbent les parfums : on les voit punir, au contraire, de lenr aiguillon quiconque s'approche parfumede leurscellules. Elles n'ont point rindifferente avidite des mouches ; aussi ne vont-elles jamals s'abattre , comme celles-ci, sur la viande, le sang,ou la graisse. Les ali- raents d'une saveur douee peuvcnt seuls les at- tirer. Incapablesdenuire, elles ne gatcnt ricn de ee qu'elles effleurent en butiuant. Tiraides par nature, elles n'en resisteut pas moins a outrance, si Ton essaie de les troubler dans leurtravail. Elles ont pourtant le sentiment de leur extreme faiblcsse. On les appelle favorites des Muses , paree que s'il arrive qu'un essaim se disperse, on n'a qu'a IVapper sur des cymbales, ou les mains Tune contre Tautre, pour les reunir. Et de meme que lcs hommes ont assigne a ces dcesses TO- lympe et rilelicon pour leur sejonr, de racme la nature a abandonne a ces insectes les monta- gnes incultes et Ileuries. Elles suivent leur roi partout , lc soutiennent quand il cst fatigue , et le portcnt sur leur dos quand il ne peut plus vo- lcr, tantellesattacbcnt de prix asa conservation. 111. H!> Ellcs aiment le travail et detcstent les paressenx ; aussi les voit-on constamment faire laguerre aux bourdons , et les expulsor de leur societe ; car ils dcvorent le miel sans aider a le faire. Souvent meme on voit un gros de bourdous fuir devant quelquesabeilles qui ies poursuivent en murrau- rant de courroux. Ellcs bouehent, avec une nia- tiere que les Grecs appellent EpiOax/), tous les trous au travers desquels Tair pourrait pene- trer dans leurs rayons. Les abeilles observent la discipline d'une armee, dorment a tour de role, repartissent entre elles la besogne, et envoient au loiu des especes de colonies. Elles obeissent a la voix de leur chcf , corame lcs soldatsau son de la trorapette, et, comme eux , elles ont leur.s signes de guerre et de paix. Mais j'ai peur que toute cette pbysiologie des abeilles ne fatiguc notre cher Axius, qui aimerait mieux entendre parler de ce qu'elles rapportent. Je passe done la lampe a Mcrula : a son tour d'entrer en lice. Jene sais,dit Merula, si mes notions sur ce point pourront vous satisfaire; raais j'aurai pour antorite un homme que vous connaissez tous, et qui tire tons lesans cinq mille livrcs de miel de ruches qu'il a louees. J'ai encore notre ami Varron qui m'a dit avoir eu sous ses ordres en Espagne deux freres veiecs , tous deux du canton de Falisque, lesquels sont devenus fort riches, bien que lcur pere ne lenr eiit laisse qu'une petite fcrme d'un arpeut au plus; et voici coraraent. Tout alentour du batiment ils ont place des ruches, transforme une partie de leur eharap en jardin , et plante le reste en tbym , cylise et melisse, cette plante que les uns ap- pellent ui£)ii').ov, quiAiin i;.:),ivov appellanl. IIo; VARRON. retirnicnt jamais moins de dix railie sesterces par an de leur miei. Remarquez cependant qr.'ils attendaient pour ie vendre un moment favorable, et n'etaient jamais pressesde s'endefaire coiite que coiite. Eli l)ien ! s"ecria Axius, enseijinez- moi ou je dois placer des ruclies, et quels soins il faut ieur donner pour cn tircr d"aussi bcaux produits. Merula repondit : Quant au^c ruclies (u.s)aTTcov£;), que les uns appelient aEXiTTOTpo-isTa, les autres mcllaria, elles doiveut etrc plaeees pres de la nietairie, dans nn lieu sans echo; car ropinion generale est que cet effet du son effa- roucbe les abeilles. II leur faut un lieu assez eleve, qui ne soit ni briile pendant l'ete, ni prive de soleil pendant l"hiver; pature abon- dante dans le voisinage , et de Teau pure. Si la nature n'y a pourvu , le pioprietaire aura soin de faire vcnir a proxiraite des ruehes les plantes que les abeilles recherchent le plus, comme la rose, le serpolet , la melisse, le pavot, lcs feves , les lentilles, les pois, la dragee, le sauchet, le sainfoin, et surtout le cytise, qui convicot tant aux abeilles malades. Cette plante a encore l'a- vantage de fleurir depnis requinoxe du prin- temps jusqu";i cclui d'automne. Autant le cytise leurest prccieux sousle rapport sanitaire, autant le thyni Test pour la preparation du miel. Si le miel de Sicile a la palme, il la doit ii rabondance et a rexcellente qualite du thym que produit eette ile. Aussi quelques pcrsonnes vont-clles jusqu'a arroser les pepinieres plantees a Tusage des abeilles , de thym broye et detrempe dans de Teau tiede. Quant a remplacement des ru- ches, ilfaut le choisir le plus rapprochc possible de la villa. Quclqucs-uus, pour plus desurete, les mettentsous le portique meme. Les ruehes sont nunniiam ininus, ut pemiiie (liicprent, liena millia ses- terlia ex melle reiipere esse solllos. Tum eos et velle expectare, ut siio potius tenipore meicatorem aduiilterenl, quam celerius alieiio. Dic igitur , inquil, ubi cl cujusmodi me facere oportcat alve.irium, ut masnos capiam friic- tus. Ille : JlE>>iTT(iva; ila faceic oporlet, (|uos alii fji£).tTTO- TpofEiot appellant, cauilcinicm quidaiii mellaiia. riinnim se.cunclum villani, putis.siiiuim ubi iion icsonent iniagincs. Hic eiiim soniis liarum fiig.ie [ causa J cxistimalur esse. Procerum esse opoilct acre tenipeiato , neque ocstate fei- viilo, neque liieme non apiico, ut speclet poticsimum ad liibernos oilus, qiian piopc se loca liabeat ca , ubi pa- bulum sit froipiens ct uqua pura. Si pabuliiin niilurale iion est, ea oportet (loininum serere, quoc inaxime sequuntiir apcs. Ka sunl, losa, serpjlliim , apiastrum , papaver, faba, lens, pisuui, ocinuni, cypcruui, Weiiiui, ot iiiaxime cytisum, qu»il miiius valentilius iitilissiiniiin csl. Elenim ab .Ti|iiinoclio venio (loiere inclpit, ct permaiiet aii alle- 111111 icqiiiuoctiiim aiitiiimii. Scil iit lioc apli.ssiinum ad sanikitem apimn, sic ad niellilicium lliymum. Piopter liocsiculuin mel fcrt palmam, qiioj ibi tliymuni bonum ct freqiiens est. Itaqiie quiiiam tliymiim coulundunt in pila , ct ililuiint in aqiia topida : co couspcrgiiiit omnia se- iiiiiiariaioiisila aiiiiiiii causa. Qiiod ad locuiu pci tiiicl, lioc de forme circulaire. On en fait d'osier quand on en a, de bois,d'eeorce, de trones d'arbres creuses, ou de poterie; d'autres les font carrees avee de la ferule, et leur donncnt environ trois pieds de long sur un pied de large. II faut toutefois en restreindre les dimcnsions , si fon n'a pas assez d'abcilles pour les reraplir ; car trop d'espace vide !es decourage. On a donne aux ruches le nom d^alims (ventre), du mot alimonium (nourri- ture ) ; c'est pourquoi on les fait etroites par le milieu,et renflees par le bas pour figurer nn ven- tre. Les ruches d'osier doivent etre enduites en dedans et en dehors avec de la bouse de vachc, pour faire disparaitre leurs asperites,qui rebutc- raient les abeilles. On les assujettit par rangs le long des murs , de facon qu'il n'y ait pas d'ad- herence entre elles, et qu'ellcs soient a Tabri de toute secousse. La msime distance qui sc- pare lepremier rangdu second doit regner entre le second et le troisierae. Au lieu d'en ajoutcr un quatrieme, (sn fera mieux, dit-on, de s'en tenir aux deux preiniers. On pratique au milieu de chaqne ruche de petits trous dc droite et dti ganche, pour que les abeilles puissent cntrer et sortir ; et on y pose un eouvercle qu'on pcut lever avolonte, lorsqu'on vcut en retirer le miel. Les ruehes en eeorccs sont les meilleures. Celles en terre euite sont les moins bonnes , parce qu'clles sont plus accessibles au froid cn hiver eta la chaleur en ete. Le mcllarius, e'cst- a-dire celui qui est charge du soin des ruehes, doit les visiter trois fois parmois, au printeinps et en ete, y pratiquer de legeres furaigations, les purger d'immondiccs , et cn chasser les ver- misseaux. II veillera soigneusement a ce qu'il n'y ait pas piusieurs rois dans une meme ruehe ; gcuus potissimum cligendum jiixta viiiam; non quo noii in villiie porticu quoque qiiidam (qiio tutiiis cssciil) alvcaria collocaiint. Alvos, ubisint, alii faciunt ex vimi- nibiis lotundas, alii e ligno ac corlicibus, alii ex arbore cava, alii fictiles, a!ii etiam ex ferulis quadrafas longas circilcr pedes lernos , lalas pedem , scd ita uli eum pai iim sitqua coinpleant, eas coangu.stcut, ne iii vasto loco ct iiiaiii despondcanl aniniiim. Ilanc omnia vocant a nicllis aliinoiiioalvos : quas ideo vidcntiir niedias facere angiis- tissimas , ut iiauram imileutur caniin. A^ililes liuio bubiilo olilinimt intus ct exlra, nc asperilate absterrcautur. Kas- qiie alvos ita collocaiit in mutulis parictis, ut ue agilcii- tiir, neve inter se contingant, cum inoidinem siiitposila\ Sic iulervalio inteiposifo, alterum et tertium ordinem iiifia faciiiul, et aiimt potius biiic dcini oporteic, quain aiWi qiiarliim. Media alvo, (in) qiia inlioeanl apcs, faiiiiiit foraniina paiva dextra ac sinistra. Ad exliema, qua uicl- larii favmn cximere possint , opercula impouiint alvis. Optiin.TC liuntcorlice,ie,delerrima!lictiles, qiiod el fiigme liicnic et a=slale calore veliementissiine comnioveiiliir. Venio lempore ct a^slivo fere ter in mense mcllarius iii- siiiceie debct fumigans leviler cas, et a spurcitiis purgarc alvuni, ctvcrmicuios cjicere. Prictcrca iit aniniailveilal, uc rcsiili plurcs existant : inulilcs cuim liiiiit proplcr DE L'AGRICULTUr,E, LIV. IfL cai- cctte pkiralite cause des seditions, et le tra- vail languit. Sclon qiielques auteurs, les chefs sont de trois couleurs, noire, rouge et raielaiigee ; Meneerate n'en adraet que deux, le noir et le melange. Gomme le melange est sous tous les rapports preferable au noir, il faut que le mel- larius tue celui-ci toutes les fois qu'il se rencon- tre avec Tautre dans une meme ruche. Cette royaute double, source de factions, est la pertc d'uneruche; car il en resuite rexpnlsion ou remigration d'une partie des abeilles, lorsquuu pretendant triomplie ou se voit chasse. Parmi les abeilles , on regarde corarae les meilleurcs celles qui sont petites, rondes et bigarrees. Le bourdon (fiir) qu"on nppelle aussi fucus est noir, et large de ventrc. II y aune autreespece d'abeille qui ressemble a la guepe ; elle ne s'as- socic point aux travaux des abeillcsordinaires, et lcur nuit au contraire par ses morsures; aussi celles-ci rexpulsent-elles toujours de leur com- munaule. II faut distinguer les abeilles sauvagcs des abeilles privecs. Les premieres sejournent dans les bois et les lieux incultes, les autres dans lcs cliamps cultives. Les abeilles sauvages sont velues ct pctites, mnis plus laborieuses que les abeilles privees. En acbctant de ces insectes, on doit s'assurer s'i!s ne sont point malades. Cest un signe de bonne sante lorsque les essaims sont denses , les mouches lu isantes, et qu"il y a dans leur travail precision et nettetc. Cest ua si- gne de maladie lorsque les abeilies sont velues , herissees, poudrcuses, a moins toutefois quelles nesoient alors prcssecs de travail, ce qui peut leur donner cette apparence negligeeet malin- gre. Qunud ou juge a propos de transferer les ruchcs, il fautmellre une grandecirconspectiou dans le choix du liou et du moment. Tour le moment, le printemps cst preferable a rhiver: car daus la saison froide les abeilles ont peine a s'habitueraux changcments de demeure, et sont disposecs a deserter. Cest ce qui arrivc ccrtai- nement, si d'un lieu qui leur couvient vous lcs transportez dansuu autre moins propice a leur pature. Le changement de ruche sans changcmcnt de place e.xige encore certaines precautions. On frotte parexemplc lesnouvelles ruches de mclisse, ce qui cst pour les abcilles un grand appat, et dans chacuneon place pres de rouverture quel- ques rayons de micl ; cette provision toute faite leur donne le change sur lcur trauslatiun. La nourriture qu'elles trouvcut au commencement du printemps, dans les fleurs d'amandicr et ds cornouiller , les rend presquc toujours mr.lades : on les guerit avec dc rurine. On appcllc piv- polis la matiere dont se servent les abeilles , sur- tout en cte , pour boucher rouverture dc icur ruche. Cest la mcme substance que les mede- cins emploient pour les erapltUres. Aussi se vend- elle dans la rue Sacree plus chcr que lc miul meme. On appellc erUhace celle qui colle les rayons ensemble , et qui cst essentiellement dis- tincte du miel et dc la propoiis ; on lui suppose une vcrtu attractivc. Quaud on veut , par exera- ple , qu'un essaim sc lixe sur unc branche d'ar- bre ou ailleurs, on n'a qu'a frotter la place avec de rerithace mclce de melisse. Les rayons sont iin corapose decire, a plusieurs compartiments, dont chaeun a autaut de coles que la nature a donne dc pattes a rabeille , c'cst-a-dire six. scdilioiics. Et, ut qiiidam Oicunt , liia genera cum sint ducnni in apibus, niger, rulier, v.iiin.s,!!! iMenccrates scii- bitdiio, niscr, el variiis: qiiiila, niclior; iit expediat mel- lario, cuiii dr.o sint eadem alvo, interlicere nigrum, quem ■S(it cum alteio rege esse seditiosiim, et coirumpeic alvum , quod fu!;et, .aut cum multitiidinc fiigctur. Uc rcliqiiis apibus optima cst parva, varia, lotunda. Fur, qui vocatur ab aliis fuc^ns, ater est, lalo ventie. Yesp.-B qu;c simililudiiiein liabet apis, neque socia est operis, et noccre solcl niorsii, qtiam apcs a sc secernunt. Eae diffe- runt inter sc , qnx ferae et ciciues sunt. Nunc feras dico , qiia' in silvestribus locis pascitaut; cicurcs, quas in cul- lis. Silvcsties minoies sunt magnitudine et pilos.-e , sed opilices nia;;is. In cniendo cnitorem vidcie oportot , va- lciuit au sint a'!;ra;. Sanitatis signa, si siiilI fniiiiciitos iu examine.etsin itiila';ctsiopus, quod laciiiiil.csl ;np;a!)ilc acleve. Mimis valcntiumsigna, si sunt iiilosa' cl Imnidai, aut piilvcrulenta^, nisi opilicii eas urget tcnipiis. Tiim eiiiui propter laliorcin asperantur, ac macescunl. Si transfeicn- «la^ suiil alvi in alium locuni, id faccie diligentcroporlct, et lcmpoia, qiiibus id polissimuin facias, animadvcrten- duni ; ct loca , qiio transfeias , idonca provideuilum. Tem- poia , ut vcrno potiiis qiiam hiberuo, quod liicme diinciil- tcr consucscmil, quo sunt translala', mancie : itaque fu- fiinnt plcrnmque. Si e bono loco tianstiilcris eo, ubi ido- nea pjibulalio non est, fu^iliva! liiint. Kec si ex alvo in alvuiu iu eodem loco ti.ijicias, ncgligeutcr facienduiu. Sed etalvus, in quam tiansituiic siiiit apcs, apiaslro peifri- cauda, quod illicium Iioc illis : ct fa\i mellili intus po- nciidi , a lancibus non longe , ne ciim .ani.iiadvertei iut, aut inopiam escic liabuisse dicaiilur, aut cum sunt apcs inor- bidic pioptcr primores vernos pastns , qiii ex lloiibus iiii- cis gr.xc;c et cornu fiuiit. Codiiicas (ieri , atipic urina pota refici. l)c liis pnipoliui vocant, e quo faciuut ad forameu introitnsprolecUim in ;dvum niaxime .x.slale. Qiiaiu rcui cliiim uouiine codem mcdici iitnnlnr in emplasliis. 1'rop- ter quam riMU etiam cariiis iii Sacra via , qiiam mcl vcnil . Erilli.acen vocant, quo favos cvticiiios iiiter se cungliili- uaiit, ipiod csl aliud mclle , jiropnli : ilaque in lioc viin csse illii ieiicli. Quo circa cNamcn iilii voluiit considcre, euiii ramiiiu aliauive qnam leiu obliiiniit Iiiic, admixlo apiastro. Favus cst, qucm lingimt miiilica\aluiu e ceia , cuiii sin- gula cava scna latcia liabcaiit , qiiot singulis pedcs iledil natura. Keque qua; afrcriinliir ;iil (pialiior rcs faciendiis, propolim, eritliacen, faviim, mcl, ex iisdem omnibiis re- lius carperc dicnnlur. Simplcx ministcrium , quod e ni.ilo piinico ct asparago cibum carpaiitsoltim, ex olea arbort ccrani, c lico mcl , scd iioii boiiuui. Diiplcx uimislcriur. 132 VARUOX. Ce n'est pasindistinctementde toutes piiintes que les abeilles recueillent de quoi composer ces quatre differentes substances, propQlis, eritliace, rayon et miel. Telie ne fournit, comme la grenade et Tasperge, que la nourriture ; ou, comrae rolivier, que la cire ; ou, comme le flguier, que du miel , le- quel est assez mediocre. Telle autre, comme les fe- ves , la melisse , la eourge et le chou, contiennent deux elements , nourriture et eire ; ou , corame le pomraier et le poirier sauvages , miel et nourri- ture ; ou, comme ie pavot , cire et miel. D'autres cnfin reunissent les trois principes elementaires , de la cire, du miel et de la nourriture, eomme famandier et le chou sauvage. II y a aussi un grand combre de flcurs sur lesquelles elles re- cueillent tantot une seule, tantot plusieurs de ees substances. On doit i5tablir une distinction entre les plantes dont elles font un miel liquide, comrae la bruyere, ct celles dont elles font un raiel epais, corame le roraarin. Le miel du fi- guier est insipide; le miel du cytise vaut raieux ; mais le raeilleur de tous provient du thym. Comme elies ne se desalterent que dans Teau la plus pure, 11 faut qu'elles trouveut dans le voisinage de leurs ruchesun petit courantou un reservoir, oii l'eau n'ait pas plus de deux ou trois doigtsde profondeur. On y jettera de petits cail- loux ou des briques, formant au-dessus de Teau des pointsoiiles abeilles puissentse poser pourboire. On doit veiller avee soin a ee que Teau soit tou- jours tres-claire , ce qui influe singulierement sur la qualite du miel. Comrae ressaim ne peut sortirpartous lesteraps pour butiner, il faut qu'il trouve dans ce casla nourriture tout a portee, de peur que, reduites a ne vivre que de leurmiel, les abeilles ne mettent a sec la ruche. A eet effeton fait bouillir dans six congii d'eau dix livres de fi- gues ; et de la pate qui en resulte on petrit des es- peces de gateaux qu'on place aupres des ruubes. Certaines personnes y mettent aussi de pctits vases remplisd'eauemmiellee,surchacun desquels sur- nage un morceau de laine de la plus grande pro- prete : par ce moyen les abeilles peuvent en quel- que sorte sueer Teau , et ne risquent ni d'en trop boire, ni de se noyer. II doit y avoir un vase pour chaque ruche, et on les remplit a mesure qu'ils se vident. D'autres broient dans uu morticr des raisins secs et des figues , et versent du vin reduit aux deux tiers par la cuisson. Du residu ils font ensuite de petits pates qu'ils jettent non loin des ruches, de facon iice que les abeilles !es trou- vent surleur passage dans leursexcursions au de- hors. Quand uneeraigration se prepare (ee qui ar- rive quandun grand nombre de naissances etant venuesabien,les anciennesdela rucheveulenten- voyerla generationnouvelle encolonie, ainsique les Sabins par raccroissement de leur population furent souvent obliges de le faire), cette resolu- tion s'annonce par deux signes precurseurs. D'a- bord, quelques jours avant, on voit surtout le soir, pres de rouverture de la ruche , des groupes d'a- beilles aecrochces les unes aux autres par pe- lotons, et formant corame autant de grappes; ou bien encore, sur le point de s"envoler, et quand a deja coramence le roouvement deretraite, elles fontentendreune ruraeur extraordinaire, comme d'unearmee qui leve le camp. Les plus promptes voltigent autour de la ruche, attendant que les autres, qui ne se sont pas encore rassemblees, les rejoignent. Quand le mellariiis apergoit ce symp- tome, il n'a qu'a jeter sur les abeilles de la pous- siere, et a frapper en meme temps sur quelque instrument de cuivre, pour repaudre Teffroi parmi clles. II pourra ensuite les conduire oii bon lui serablera , en ayant soin de placer aux lieux de leur dcstination nouvelle une branche praeberi, ut e fal)a, apiastro, cuciirbila, biassica, ceiam et cibum. Nec non aliler duplex , quod fit e nialo et pi- ris silvesliibus, cibum et niel. Item aliter duplex , quod e papaveie , ceiam et niel. Triplex ministeiiuin quoque lieri , uti ex nuce grseca , et e lapsana , cibum , mel , cei am. Item ex aliis floribus ila caipeie, ut alia ad singulas res sumant, alia ad plures. Nec non etiam alind discrimen se- quuntur in carptuia, (aut eas sequatur,) ut in melle quod ex alia re faciunt liquidum niel , ut cx sisera; flore : ex alia contra, spissum, ut e roie maiino. Sic ex alia re, ut e fico mel insuave, e cyti.so bonuin, e thymo optimum. Cibi pais, quod potio, et ca iis aqna liquida; unde bi- bant, esse oporlet, eamque propiuquam, qua; piaeter- fluat,aut in aliquem locum iufluat, ila ut ne altitudine asccndatduo auttres digitos : in quaaqiiajaceanl lestseaut lapilli , ita ut cxtent paulum , ubi assidere et bibere pos- sint. In qua diligenlcr liabenda ciira, ut aqua sit pura, quod ad mcllilicium boniiin veliementer prodcst. Quod non omnis tempestas ad pastum prodiie longiiis patitur , praeparandus bis <;ibus, ne tum inelle coganliir solo vi- veie, aut rclinqucre exiaanilas alvos. Igilur licorum pin- guium circiler decem pondo decoquunt in aqii.-e congiis sex , quas coaclas in offas pio[ie apponunt. Alii aquara mulsam in vasculis piope ut sit curant; in qua; addunt lanam perpuiam , per quam sugant : iino tempoie ne [lotu nimium implcantur, aut ne incidant in aqiiam. Singula vasa ponunt ad alvos singulas, et liac supplentur. Alii uvam passam , et ficum , cuin pinserunl , affundunt sa- pam , atque ex eo factas offas apponunt ibi , quo foias ( liieme ) in pabulum procedere tainen possint. Cum exa- men exitnrum est, quod fieri solet cinn adnalae prospere sunt multae , ac progeniem veteres emittere voluut in co- loniam, ut olim crebro Sabini factitaveriint proptcr multi- tudinem liberornm; liujiis quod duo solent praeire signa scitur. Unuin , quod superioiibus diebns, niaxime ves- pertinis , multae ante foiamen ut uvae alia; ex aliis pen- dent conglobatae. Alteium, quod cum jam evolaturae siint, aut ctiain inceperunt , consoiiant veliemenler, pioinde ut mililes faciunl, cumcaslra niovent. Quae priino tiim exie- riint, in conspectu volitant, reliquas quae nonduni con. grcgatae sunt respectantes, duin convcuiaiit. Cuni a niel- iaiio id lecissc sniit animadvcrsie , jaciiindo iu cas pul- DK L-AC.RICULTUrxE, LIV. IIL d'ai-!)rc ou toutnutre objet frotte d"('rithaee, de nielisse, el eufin de tout ce qui atiire lcs alicillcs. Quaud 11 a reussi a les arreter, il y plaee une ruche frottee interieurement des niemes subs- tanees, et, entourant les abeilles d"une legere fumisation , il les oblige a y entrer. Une fois qu'elle y a pris pied, la nouvelle colonie y fixe si bien son domieile, qu'en vain fon rapproeherait d'elldlla ruche qu'elle vient de quitler, c'est la nouvelle qu'ell8 preff re. Voila tout ce que je erois avoir i\ dire de reducatioa des nbeilles. Pas- sons au but principal de leur entretien , qui est le profit qu'on en rctire. Ou enleve les rayons lorsque les ruches sout pleines. Les abeilles font elles-memes connaitre ce moment. On a lieu de presumer qu'il cst venu lorsqu'on entcud uu bourdounemeut dans les ruches, ct qu'on voit les abeillesse tremousser eu entrant et en sortant; ou bien eucore lorsqu'en otant leeouvercle, on voit les cellules couvertescomme d'une pellicule i!e iniel , signe qu"elles sont enlierement remplies. II y en a qui pretcndent qu'en enlevant le niiel on doiten laisserdans In ruche la dixieme partie, et que si Ton enleve tout, les abeiiles dcsertent. Quelques-uns meme en laissent davantage. II en estdes abeillescomme desterres : on augmente le rapport duu charap en le laissant se reposer de teras a autre ; on augmeute celui des abeilles , et enmemetempson les attachedavantagealeur ru- ehe, en y laissant la totalite ou du moins la plus 'j.Tande partie du raiel. On enleve les rayons pour la premiere fois au lever des Pleiades ; pour !a se- conde fois, a la fin de l'ete, avant que TArcture .soit entierement levee; et pour la troisieme, apr^slecoucherdesPleiades. Acette derniere epo- que ou ne doit jamais 6ter plus du tiers du raiel, vereiii elcircuinlinniendo aire perteirilasqiiovoliieiit per- (lucet. Non longe inde ramum vel quid aliud oblinunt erithace alqiie apiastro, ca^terisque rebus, quibus delec- tantur. Ubi consederiint , allerunt alvum prope eisdeni illiciis illitani intusret prope apposila, fuino leni ciicinii- eundo cogiint eas inlrare : ut qu.-c in novam coloniam cum introierunt.perinanent adeo libenter, iit ctiani si proximain posueris illain alvum, unde exieiunt, tamen novo doini- cilio potius sinl coiUeuta'. Quod ad pastioncs pertineie sum ratus, quoniani dixi , iiunc jam, ciijus causa adliilie- liir ea cuia, de fiuctu dicam. Eximendoruin lavorum si- gnum sumiinl ex ipsis , cum plenas alvos Iiabent , el ciiin illos geminaveiint. Ex apibus conjecturani capiunt, si in- lus faciunt boinbum , et cum intio eunt ac foras, trepi- dant , et si opercula alvi cum favorum foiamina removeris, obdiicta videntur (mellis) membianis, qiioniam lunc sunt rcpleli inelle. lii exiineiido quidam diciint opoilerc novem parles tollere, dcciinam relinquere. Quod si oinne eximas , fore ut discedant. Alii hoc plus relinqiiiint , quam dixi. Ut in aratis, qiii faciunt non restibiles segetcs, plus tolluut friiineuti ex inlervallis : sic in alvis , si non qiio- tannis cximas.aut non quoque multum, ct niagis (liis) a.ssiduas babeas apps, ct inagis fiuctiio.sas. (■Aimendorum favoruin priiiMiui putaiil essc leinpus vci^ill.iniui cxorlii, quaiid meme la ruchc scrait plcine ; les dcu\ autres tiers y resteroiit comme provision dhiver. Quandla ruche n"est que mcdiocrement fournic, laleveedu raiel ne doit se fairc ni d"un seul coup , ni en presence des abeilles, afin de ne pas les de- courager. Si dans les rayons qu"ou enleve il sc trouve une portion qui soit vide de mie! , ou tant soit peu endommngce , il fnudra la re- trancher avec le couteau. II faut veiller avee soin a cc que parmi les abeilles les plus fortes n'oppriment les plus faibles, ce qui amcnerait uue diminutionnotable daus lerapport des ruchcs. Ou choisit en consequence les moins vigoureuses, pour les soumettre a un autre roi. Lorsqu'ou s'apercoit qu'ellessebattent souvent entre elles, il faut les asperger avuc de l'eau melee de miel r Aussitot tout cessc, et les eorabattauts se pies- sent les uns contre les autres pour sucer le li- quide. L'effet de ee moyen est encore plus scn- siblequand, au lieu d'eau, c'est du vin mele de miel que vous repandez sur les abeilles. Attirces alors par rodeur du vin , elles se recherchent avec plus d'eaipressement, et s'enivrent en le sucant. Quandles abeilles semoutrent paresseu- ses a sortir, et resteiit daus les ruches cn tn)|) grand uombre, il fnut avoir recours aux funii- gations, et placer dans leur voisinage quelques herbcs odoriferantes, surtoutde la melisse ct du thym. Lesplusgrands soinssont iudispensnbles pour les empecher de perir de 1'e.xces du froid ou de lachaleur. Lorsqu'en butinantellesvienneut a etre surprises par unc averse ou par uu froid subit,cequi est rare toutefois, et qu'abattues pnr les grosses gouttes d'cau, elles sont jetees a terre privees de force et de mouveraent , il fnut les rnmasser , et les mettre, daus un vase qu'on secundiun Kslale acta, anle quam totus exoriatur aiclii- riis. Tertium post vergiliarum occasiim, et ita si fiecunda sitalvus, ul ne plus lertia pais eximatur mellis, reliquum hiemationi relinquatur. Si vero alvus non sit ferlilis, ubi quid cximalur , exemtio cuin est niajor, neque univcr- sam, neque palam facere oporlel, ne deliciaut animum. Favi qui exiinunlur, siqiia pais nibil babet, aiit habct inqiiinatum , cultello prifsecatur. Piovidcndum ne iiilir- miores a valeutioribus opprimantiir. iio enim minuilur fructus. Itai[ue iiulirrilliurrs si'irelas siihjiciuut sub alte- ruin regein. Qua' (■iihiiiis iiilir sc pugiiabunt,as|ieigi cas oportet aqua iniilsa ; qiin linlo imn mudo desistiint piigua, sed ctiain conferciunt se lingenlcs , co niagis , si mulso sunt aspers.e, quo propter odorem avidius applicaiit se, atqiicohstupescunt potanlcs. Si e\ alvo uiinus fieqnenles evaihinl , ac siibsidit aliqiia pars, sulfiimigaiHluui, cl prope apponendiiin aliquid Iicne olenliiiui heili:uiini, maxiine apiaslrum etthymum. Providendiim veheuientcr ne propter a-stiini , aut propler fi igiis dispercant. Si qiiando subito imbri in pastu sunt oppressoc , aiit fi igore suhilo, auteqiiain ip.s.ic providcrint id fore, (quod accidil raio, ut dccipiantur) ct iinbris gutlis uberibus oflcnsiB jacent prostratiie et aftlicta- , colligcndiim cas iii vas ali quod, ct leponcndum in tcfto loco, ac lepido. Proiuenihim VARRON. placera daiis un lieu couvert ou regne une cha- leur douce, et les y tenir jusqu'a ce que le temps soit bien assurii. On repand alors sur elles de la ccndre de hois defiguier, chaude plutot que tiede ; puis on secoue legerement le vase , sans toueher ies abeilles, et on Texpose au soleil. Lorsqu'elles sentent la chaleur , elles se remet- tent et reprennent vie, commedes mouches qui ont ete suhmergces. II faut leur appliquer ce trnitement non loin des ruches, pour qu'elles puissent y retourner des quelles seront reve- nues a elles , et reprendre leur ouvrage avec une foree nouvelle. XVII. Nous voyons alors revenir Pavo. Si vous voulez lever rancre , dit-il, on proccde en ce mo- ment au ^crutin ; et ^ejircco (crieur) a deja com- mence a proclamer l'edile nomme par chaque trihu. Aussit6t Appius se leve pour aller feliciter son candidat sur lelieu mcme, et s'en retourner ensuite dans ses jardius. Merula s'adressant alors a A.xius : A un autrejour , dit-il , le troisieme acte dela basse-cour. Tous se leverent, et je restai seul avec Axius. Nousnous regardiimes un instant en silence, comme pour nous dire : Notre eandidat a roHS viendra bien lui-meme nous trouver. Enfin Axius me dit : Ledepart de iMerula ne mefait pas autremeiit faute; car le reste du sujet ne m'est rieu moins qu'etranger. On distingue deux es- peces de viviers , les viviers d'eau douce , et ceux d'eau salee. Les premiers, formant chez lcs gens du peuple et dans les fermes ordinaires une indiistrie assez lucrative , ue sont alimeutes que par Teau qu'y fournissent les nymphes. Les viviers d"eau salee, au contraire, sout crees par les nobles pour le faste plus que pour rutilite. Cest Neptuue qui y apporte de Teau et des poissons. lls contribuent a viderlaboursedumaitre plutot qu'u la remplir. On les C(nistruita grands frais. et c'est a grands frais qu'on les peuple et qu'on lescntretient. Hirtius retirait douze mille sesterces des batiments dependant de ses viviers; mais le seul entretien de ses poissons eugloutissait tout le prolit. Et rien n'est moins surprenant. Je me rap- pelle qu"un jour il preta a Cesar six mille mu- renes, a condition qu'elles lui seraient rendues au poids : c'est la quantite prodigieuse de ces poissons qui fit monter sa villa au prix de quatre millions de sesterces. On a bien raison d'appeler nos vi- viers d'interieur et de petites gens des viviers doux, et ceux des nobles, des viviers araers. Parrai nous autres, en effet, on se contente d'un seul vi- vier d'eau douee : et quel amateur de viviers nia- ritimes n'en veut avoir plusieurs communiquaiit de fun a Tautre , a rimitation de Pausias et des peintres de son eeole, qui out de grandes boites divisees en autant de cases qu'ils emploient de nuaneesdecire? Nosnoblesont des viviersacora- partiments, servant ii parquer en qaelque sorte lespoissons par espece; eijamais cuisinier ne fera sommation a ceux-ci de comparaitre sur table : ils sont sacres , Varrou , plus sacres que ceux que vous vites en Lydie, pendaut un sacri.Qce que vousfaisiezpresdeIamer,s'attroupersurlerivage au son de la flute d'un Grec , et venir presque sur rautel sans que personne osiit y toueher. Cest daus ce meme pays que vous avez vu des iles danser eu rond. Notre ami Hortensius, au temps oii il possedait encore a Bauli ces viviers qui lui avaient cuute si cher , envoyait (je le sais pour Tavoir vu de mes yeux dans les visiles fre- quentes que je lui ai faites a sa villa), envoyait acheter a Puteoli (Pouzzoles) le poisson qu'onser- dclnde qiiam maxime tempeslale bona , et cincre fac.to c liciilneis lignis inlriandum paulo plus caldo quam tepi- dioie; deinde concutienduni leviler ipsas vase, nt nianu non tangas , et ponendum in sole. Quk enim sic concaluc. ruiit, restiUiunt se, ac reviviscunt, ut solet simililcr lieri inmuscis aquanecalis. IIoc faciundum secundunialvos, ut rcconciliatse ad snum qu.Tque opus et (lomicilium redcant. XVII. Interea redit ad nos Pavo : Et, si vultis, in^piit, ancoras tollere, latis tabulis sortilio fit tribuum , ac c(rpti sunl a pr.TCone renunliari , quem quaeque Iribus fccerint Eedilem. Appius confestira suigit, ut ibidem cindidalo sno giatularetnr, ac di.scedcret in lioitos. Merula : Tertinm actum de pastionibus villaticis postea, inquit, tibi led- dani, Axi. Consurgentibus illis, Axins milii, respeclantibus nobis , quod et candidatum nostrum vcnturum sciebamus , Non laboro, inqiiit, boc loco discessisse Meriilam. Heliqua oniin feie milii sunt nota. Quod cum piscinarum geneia sint duo, dnlcium et salsarum : alternm apiid plebem, et ct [non] sine fructii,ubi lymplia' aquam piscinis nostris villaticis ministrant, illae autem mariliniiie piscinae iiobi- lium , quibus Neptunus ut aqnam sic et pisces ministrat , magis ad ociilos perlinent quam ad vesicam , ct polius marsiipiiim doniiiii cxinaiiiunt quam iinplent. riinium enim adilicantur niagno, secnndo iinplenfur magno, tcilio aluntur niagno. Hirriiis ciicum piscinas suas e\ sedificiis diiodena millia sextcrtia capiebat. liam omnem meicedem escis, quas dabal piscibus, consumebal. Kon niiium. Uno tempore enim memini liunc Ca^sari sex mil- lia murionarum mutua dedisse in pondus, et piopter pis- cium multiludinem quadragies sextertio villam venisse. Quare nostia piscina ac mediterranea plebeia recle dicitur dulcis, et illa amara. Quis enim nostrum nou una conten- tus est bac piscina ? quis contra marilimas non cx piscinis singulis plurcs conjunctas babet .' [ Pluris. ] Nam ut Paii- sias et ca'l(ui pictores ejusdem gcneris loculatas magnas liabent arculas, ubi di.scoloies sint cerae, sic bi loculatas babent piscinas, nbi dispaies disclusos liabeant pisces, quos, pioiude nt sacii sint, ac sanctiores quam illi in Lydia , qiios saci ificanti tibi , Vario , ad tibicinem graecum gicgatim venisse dicebas ad cxlrcmum lilus atque arain, quod cos capere aiideret nemo, ciim eodem tempoie insulas Liidinorum ibi clioreviisas vidisses, sic bos pisccs nemq cocus injns vocaro audet. Q. Ilortensius familiaiis noster cum piscinas lialieret magna pccunia acdilicatas ad Banlos , ita sa:pe cum co ad villam lui, ut illumsciam seniper in ca>nam pisccs Puteolos miltcre eintum solitum. Keqiie DE i;agriculture, liv. tfl vait sur sa tal)le. Et c'ctait peu qu'il s'intei-dit de mangerdusienjilfallaitqu'!! luidonnataraanger lui-raeme, monti-ant autant et plusdcsollicitude pour Tappctit de ses surmulets que je u'eu puis avoir pour celui de mcs anes de Rosca. Et ce n'etait pas certes a aussi peu de frais qu'il leur fournissait eau et ptiturc. Car a quoi se reduit rentretien de mes anes, qui sont d'un si beau produit? Un pctit palcfrenicr , quelque pcu d'oi'gc et Teau de mes sourccs, voiia tout ce qu"il faut ; tandisqu'Hortensiusavait a son service une arinee de peclieuis continucllement occupce a lui fournir dcs niasses dc petits poissons, pour les repas dcs gros. l-^t quand la mer etait grossc, et que tous lcs filcts du nionde n"auraient pas amcnc un scul poisson, il fallait , pour remplaccr cette nourriture vivante, epuiser le marche a la marce des salaisons qui sont la riourriture dupeuple. Ilortensius vous aurait laisse preudre tous les mulets de voiture de son ecurie , plu- tot qu'un seul mulet barbu de scs viviers. Et quels soins il donnait u ses poissons quand ils ctaient malades ! il n'en avait pas plus pour scs esclaves. I! eut plutot laisse un dc ccs dcrniers boire de Vcaufroidc en maladie, qu'un de ses chers poissons. II faisait peu de cas dcs viviers grotis piscibiis, qiiam de nii- nns valcutibus servis. Ilaquc minus laborabnl, ne s<'rviis !>'ger, quam aqiiam Irigidam hibcient siii pisccs. Ktcniin liac inciiria laborarc aicbat M. Liicnllum , et piscinas cjus sinsd'ctc; leur cau n'ctait pas rcnouvclcc ; on lcs y laissait croupir. Parlez-moi de L. Lucul- lus, qui avait fait ouvrir une montagncpres de Naples, dans le scul but d'intioduire dans ses vivicrs Teau de la mer, quc chaque maree y apportait ct rcmportait. Pour les poissons c'etait un autre iXcptune. II avait mcnagc ii ses chcrs nourrissons uii plus frais scjour pour Tctc, imi- tant en cela la sollicitude dcs pnsteurs apu- licns , qui, au temps dcs grandcs chaleurs , con- duisentleurstroupeau.\sur les montagncs du pays sabin. Sa pftssion pour ses vivicrs de Baies etait portce a ee point, qu'il avaitdonnc carte blanche a son architectc pour la construction d'un ca- nal soutcrrain, coramuniquant de ses viviers avcc la mer, alin que la maree, aumoycn d'une ccluse, put deu.x fois parjour, depuis le prcmier quartier jusqu'a la uouvcllc lune , y entrcr ct cn rcssortir aprcs les avoir rafraichis. Pendant quc nous parlions ainsi , un bruit de pas se fait cn- tendre a notre droite, et nous voyons entrer no- tre candidat avec les insignes de sa nouvelle di- gnitc. Nous allons au-devant de lui; et aprcs Ta- voir felicite , nous Tescortons au Capitolc. Puis nous nous scparons, pour rcntrcr chacun chez noiis. Voila, mon cher Pinnius , le resumc suc- cinct des conversations quc nous avoas cucs sur rentretien de la basse-cour. dcspiciebat, quod .'cstivaria idonca non li.aheret, ac rcsi- dem aquam , el locis pestilcnlibiis liabitarent pisocs ejiis. Coutra ad Neapolim L. Luculliis posteaqiiain pcrfcdi.ssct mnnteni, ac marilima ilumina iinnusis.set in piscinae, quie leciproce lluerent, ipsi Septuno non cedercde pis- calu. F.iclum esse enim, ut amalos pisces siios videaiiir pioplcr .T.stus eduxisse in loca frigidiora, iit Appuli solcut pecuarii facere, quod propter caloies in nioules Saliiuos pec-us diiciinl. lu liaiano aulem lanta ardebat ciira, nt arcliilcclopcnniserit, vel ut suam peciiniam consumcret , duinmodo penliiceret speciis e piscinis iu marc, olijccta- ciilo quo .Tsliis bis quotidic ab cxorta luna ad piovimaui novani inlroire, ac rediie lursus ia niaic posset, ac re- frigerare piscinas. Nos liaac. At strcpilus a dcxtia , et ciim lata candidatiis nostcr desigiiatus a'dilis sc iii villani. Cui nos occidimus et gratiilali in Capitolium proscqiiiniiir. Ille inde cuiido suam domiim , nos noslram. O I'iiini nos- ter, scinioncm depastione villatica summatim liunc, qiicm cxpusui , bahcto. ee®esv%i«-aa>u>s@®s:@d3@©®@®3®^»®3@'@#«>@3@'S:SSJ9&^'-9;'^a^'S939d®s»si»a'^ -nntit SUR ryVGRICULTURE DE VARRON. LIVRE I. II. I'iti/trrr/iiam ad ncccaxarium .•jacri/iciaiii, Allii- siiiii aii siicrilice de trois ociits clievrcs qu'ijn olTrait ii Diaiic iiiic lijis p;ii' an, k Alli^nes, d'ii|)rfe ie vani de Mil- tliide. .Klicn, V. II., ii, 25. Juhet tcrram tangere, dc.ipuere. I-es anciens ne pro- non<;aient jamais lc nom de Tellits sans touclier la terre; ou celuide Jupilfr, sans lever les jenx ■vers le ciel. Pour delriiire les cliannes, ils cractiaient trois fois, et se frot- taient le front de la salive {Ter cane, tudictis dcspv.e carminiOtis. Til)ulle. ) Cetle coutnms de craclier parait avoir 6li egalement en nsage daiis la ini5decine magique. Qucnmdmoduiii plncenlain /ticere oporteat, etc... l'oiir la pri^paration de la placenta, dii lihum et des jani- lions , voir rEconomie rurale de Caton, cli. Lxxiv, Lxxv. ft CLXll. Vll. De/ormce culiitra. Qa'esl-ce que la culturede la forme? On aura beau lire.avec Uisinus : De ciitturn; /ornia ; il sera toiijours dilTicil'; de latlacher celte pensee a celle qui precede. Noiis regardons ccs mots comme Tad- dition d'un copiste qui aura voulu dclaircir une phrase deja suflisamment claire par elle-niiime, et n'a fait que robs- ciircir. Itaque Cretcv. ad Cortijniain dicitur plniantts p.t.sc. Pline , XII , rapporle le mSme lait , et se moque a ce sujet es conjeclures sonl liasard(ies. .Ainsi , par exeniplc , le mot messis, ditil dans un endroit , ne s'entend piopicnicnt (pie des clioses qui se inoissonneiit (rpiw melunlur); et plus bas , en parlant des differentes manii!res de nioisson- !icr, il fait dijiiver le mfime mot de medius, parce iiuc , cn coupaut le ble, onle tenail par lo niilieu. XX.XI. Quod ila occidunt, occare diciint. .\iitie preuve delamanie deVarron ponr les (5tymologies. En e(- fi't, conime Tacle qn'exprime le mot occare impli(]ne Ti- d^e de destritclion, iiotre auteurn'a point liijsile ii faire d^river ce mot de occidere , d^truire ; bien qu'il soit prouv(> que occalion pour racine le verbe oeccecare. Ici Ton peut opposer a Varion rautorite de CictTon liii-nii>ine ( de Sencclute, cap. 13). .VL. l'l sint obscura. Voici ce qiie dit Pline, wii , H , de la senieuce du cyprcs : Miiiiniis id rjranis cnns- tiil, tit ri.r jiirspici qucedam possinl ; non omillendo nalurce miraculo ctiam parvo rjirjni arbores. Un na- turalisle moderne a fait remarquer qu'il y avait ipiel- ipie exag(;ration dans ce que disent les ancieus dc l'c\i- Riiite dcs seniences du cypres. Qaas alii clavnlas, alii taleas appellant. Tliiio- pliraste appelle en effet la cime d'uu arbre icO.zi.a. IJe ce luot lesLatiiis ontfait talea- Hoc sequunlur muW.... Voici ce qiie riiae dit, 15, 17, a ce iiK^nie sujet : i;j):i, que iious avons retablie dans le lexleavec Scliueidcr, est parfaitc- luent jiistilKiepar ce passagede Pliue, xvi, sn : Quidnm non nllius descendcrc radices, qicam sulis cnlur lcpe- faciat. XLVIII. Ea qtcce mutilala non esl , in nrdeu cl Iri- tico. Ce passage rappelle ccliii dc Ciciirnn, De srne- ctule, l:"i : Qiiir nira fibns slirpiuiii sensinc adule- scit, eulmnqnc erccta geniculalo vaginis janiqiinsi pubescens includtlur; e quibus qiiuiu cmerserit , fuii- dit, etc. L. Batillum. l.'usage du baliUuin rc^sulte claiieiucul (Viiii passagede Pline, XVIII, 72 : GalliarumlatifttniHis vnlli prregrandcs dentibusin margineinfcslis diceibns rolis per segetem impelluntur, etc... Sclineider pense que le balillum irest aulre cliose qiie le vallum doiil iious parle Pline, xviii,72. LV. Qici qunlicl, )ie «(?iw,?K)», elc... Pline dit,xv, 2: Qui eaulissiiiif arjunt, arundine levi ictii , nec adver.ws percutiunl ramos; sic qunqtce, etc... Pcr serias ac vasa ulearia et.... Qtcre res.... Cetle plirase porle rempreinte des diff(5rcntes corrections teii- ties par les nonibreux comnienlateurs. Nous noiis borne- rons a faire reniarqiier ipren lisant per semi vasa aii lieu de perserias, et eu faisant lapporter .sc;i« aux .six pressoirs dont parle Varron, i, 22, on ferait disuaraitre toote diflicull^. LIX. ElqtccB antea nncstea vocahant, nunc mcli- mela appetlanl. Pline parle ^galeincnt de ces pomnics dites muslea ct mcliniiia, \v, 15 ; Miislea a c-iieri- tale milescendii quia nuiie melimcla dicunlur a sa- pore mcllco. Mala eolonea, strulken in pensilibus jtcnclis. Ccde plirase a 616 certainenient falsirK^e. II a 6U iiiiiin^silile de lalier avec ce qiii pietiide, et de rexpliqucr sullisaiii- ment. LX. Patcsens aridns. Le mot riridaji ne sc iroiive point dans le tcste de Catou cilii par Varrou. Pline, qiii rapporte le infime texte, Ta retranclKi ('galemenl ; Poiilees en latin rotce. Ursiniis et Scaliger ont projios^ de liie jilatyccro- tus. Scbneider aime mieux lire strepsicerotas ; c'est oette espece de cbevreuil qiii a le bois droit ct canneliS, et dont parle Pline, xi, 45. Cette dernifere vaiiante nous parait meiiter la pieferciice. Qui ipsas pecudes propter caritnteni aitreas ha- bitisse pelles tradiderunt. La tradition d'un b(SIierd'or, conserv^ dans la famille des IVlopides comme une esp6ce de palladium de la royaut^, se tiouve rappeliie daiis le Thijcste de S^nfeqiie. Le vol de ce biilicr est Tun des prin- cipaux griefs articulijs par kUia coiitre son friire... Quod nominaverunt a c.apris j-yjcum pclarjus. Les clievres s'appellent en grec aiYe;, In Sabinis Canterium montem. Cantcrius est le noni que les Romains donnaient a un clieval liongre. Qitod Parilibiis potissimum condidcre tirbem. Les Pnrilia litaieiit les fiHes que les p;\tres c{!l(ibraient en rhonneur de la d^esse ct du dieu Pales, le 11 des kalen- des de mai. l'rvo urbis... Voici ce que nous dit Servius dans ses comniciitaires do Yirgilo : ■■ Loriique lesancieiis voulaicnt biilir une villc, ils allclaient un taiireau ct une \aclie i une cbarrue, en prenant le soin de mettre la vaclie du c(Hi5 de remplacemeiit de la ville. Piiis, retroiis.saiit leur rohc et s'en couvrant la tete (ce qu'onappclait se ceindre 9 la maniere des Sabins) , ils conduisaicnt cette cliarrue, le inanche courb^, du cdte de reniplacement de la ville, pour faire tomber les mottes de terre de ce cfltd, et tra- ^aient un sillon de toute la longiienr des inurs qu'ils devaient donner a la ville, eii relevant le soc aux endroits deslin& k remplacemeiit des portes. Quantau motM)'tiim luimfime, voici ce que nous dit Varron dans son trait^ des Origines , iv, 32 : Iinburuin fictuin ab urbo , quod itaflexum, ut redcat sitrsum verstis, ut iii aratro qitod est ttrbum; puis plus loin : Btira a bubus ; alii hoc a curvo urmim appcllanl. Cum lustratur, suovitatlrilibus... Les suovitauri- lin (Staient le plus consid^rable sacrifice que Ton offrait an dieu Jlars. Ce sacrilice se faisait pour la purilication ou rcxpiation deschamps, des fonds de terre, des armijes, des villes. Lcs suovitaurilia (itaient distingufe en grantls et petits; lespetits (jtaientceux oiiron immolaitdejeunes animaux, un jeune cocbon, iin agneau, un veau; les grands etaient ceux qiii se faisaient avec les mfinies ani- mauxadultes, verrat, belier , et taureau. Avant lessacri- fices on promenait trois fois ces animaux autour de la ctiose inipure. On immolaitloiijours leverrat le premier, comme ranimal qiii niiit le plus aux semences et aux moissons, et successivement le WVier et le taureau. Cliez les Grecs le miiine sncrilice avait lieu en rhonncur d'au- tres dieux; par exemple, de Neptune (voir Homere) , ou d'Esculape (voir Pausanias). Monte Tagro, qiKvdam e vcnto certo iempore oon- cipiunt cqucv. Pliiie, x , 60 , nous dit : Quidam e ve.nto pulant ea generari, qua da cnusa etiam ze- phyrica appellantur. Servius, dans ses commcntaiies de Virgile, G(k)r., m, 278, fait (igalenirait alliision a ce passage: Hoe etiam Varro dicit: In Hispania ulteriore verno tempore cquns, nimioardcrre commotas, contra rigidiorcs vent.os ora patefaccre ad sedandttni calo- reni, ct eas exinde concipere etedere pitllos, licetve- loce.s, dici tamcn miniine duraturos ; nam brevis ad- modiim vita; sunt. Chordi. Pline, viii, 47 : Chordos vocabant anliqui posl itl temptts natos. If. Vcntrem qitoque ut habeat pilosum. Itaque qu/r. id non habcrent , majares nostri apicas appclhibant , ac rcjiciebant. Pline parle egalemcnt de ces brebis apica\ et noi>3 dit : quibits venter nudus essct, apicas appcl- labaiit damnabantqtte. Item bince pro singulis ut procedant. Xous fai- sons remarquer avec Scbneider que le mot procedunt a dans ce passage la signilication de valeant, ducanhtr, numerentttr; cette lociition a 616 d'aUleurs parfailement expliqnije dans Gronovius ad Livium, v, 48, p. 213, toin. II. Cum inter htec binaloca, ut jugitm continet sir- piculos, sic callcs piihtictr disluutes pastiones. Los calles 6ia.\eni des chi.'i:i;ii> r.'srivis aux troupeaux dans les foiiJts qu'il fallait liaMiMi, liiisi|iron les condiiisait des piturages d'6t(i a ccux dliiver. Schneider pense au coiitraire qu'il y avait dans lcs lori>ls, de distance eii dis- taiice, desplaces enlifcresqui (itaient abandoraieesaiix Iroii- pcaux lorsqu'ils (itaient conduils aux pitiirages d'liiver 011 d'(!l(!, et que cutait la co qiie Ton appelait ciilUs jnt- blicw. lia pascere pecus oportet, ut averso sole agat. Voiri ce que noiis dit Columelie a cc niii:iic siijet : Si quidein plurimum referi ut nc pa^iccntiuiii ciipila sint cdver- sa soli, qtti pleruinque iiacct animalibus orienle pra: ■ SUR LAGRICULTURE. «.-.0 (lido sidrrc. Plino fait lumrimo rccommaiiJatioii, viii, 73. Quumdiu udmissura fit , eadem aqua ulioporlct, i/iiod commutatio el lanamfacit variam, et corruni- III f ulerum. Les Gdoponiques noiis lecmiimandent (Jga- iiiiient de prendre cette preiMution : toi; aOrot; Se xal |xv^ -:r.'trjm'i OSai'. xplsTEOv. Pline (lit an meme siijet , viii , '' : Malalio aquarum potusque variat lanicinium. Dclcrrenl ab saliendo fisccUis c junco, aliave qua rr ijuodalligant adnaturam.Lash^mtioiliuaiiefiscclla I. --iilte suflisammcnt du passage de Calon, 54, oii il esl • lii : II iinporte que lcs lioMils aieiit la bouclie garnie de |n lits paniers, pour qu'ils ne hrouttent pas riieibe en la- liiiiiranl. lioves fisccllas /labcre oporlcl, nc hcrbam siclrnlur, cum arabunt. Dum arjnoscant malres agni , el pabulo se salu- II nl. lei nous avons piis pour gnide Creseoiiliiis, qiii ^.•neralement nous a etii d'une grande utilite poiir l'iii- lilligence du texte de Varron. Cet auleur a ec.rit en latin iiii liaite d'agricultureextrait en partie dcs agroiiomes ro- niiiins, ct cela i une e|)oqii(; oii Varron (5tait cerles moiiis iliiKitur6 par les (■ommentateiirs qu'il nc r(!st aiijoiinriuii. \ oici cc qii'il dit snrce point ; Cum parere iucipiunt nifs, paslores eas injiciunt inea.ilabula, qua; ad ettm nm habciU scclusa , ibique agnos , rcccnler nalos , iil! iijnem apponunt , et per biduum retinent cum iiiiilribus, dum cognoscant matrem ct pabulo se salu- rnil. Sed ea (ut dixi ) in libro scripla magislcr pecn- lis habel. Vairon s'oublie ea ce nioment.ou pliitotne iriisc plns ii .ses interloculciirs ; car c'est Allicus qiii paile , el c'est Sciofa seul (pii pouvait dire ut dixi. iU. 0 Fausiule noster. Allusion au nom du palie qiii avait noiirri Romulus et R(;iniis pendant leur cn- l.oiie. Mc^lanlliins etait legardicn des clifevies d'L'l>sse a llliaque. yunquam enim sine febri .mnt. Oessner laconle a iv piopos lc fait siiivant ; Vn enfant ni; a iSimes pendant 1 1 peste de 1029 avait perdu sa noiiirice a la snite de la 1 'iitagion. Elev^ par une cb^vre, il fiil des son enlance ni pioiea uneespece de (ievre , (pii iie le quitla point Ir restede ses jours. Quod capra.<: sanas sanus nemo promiltil. Jeii de inols riisultant de Toppositiou du seiis [iropre aii sens li- ■^ini dans le inot sanus. I)e quibvs admirandum illud; quod eliam Ar- I hilaus scribit, ntm, %it reiitjua animulia, naribus, ■•-'il auribus spiritum ducere. Celte absurde uotion Mi liouve (?galement cliez 1'line, liv. VIII; Auribus eas .^pirare, non naribus. Aristole, en rapportant celte ob- M I valioii , la traite de fable. IV. Sed quis e porculaloribus. L'origine qne donne Ticmellius de son surnoiii de Scrofa est bien diffeieiile de celle rapporl(;e par Maciobe : « Les csclaves d'nn certain Treniellius avaieiit vol(! iine truic a un de si^s voisiHS,ctravaicnl tuce. Celiii-ci,averti dece vol, litcei- ner la maison de 'l'iemellius de fai.-ou que ricn iren pilt sortir, et lc soinina de lui rendre la tiuie. Treinellius ca- clie ranimal soiis les couvertiires du lit oii reposait sa femmc, ct permet ensuile au i(*clamaiit de faire toiites les peniuisitions qiril voiidra. On anive aii lit, et ■rremellius aflirme par senneiit qu'il n'a cbcz liii d'auti'e triiie ipie celle qui est conclK-e l.i. Cette plaisanterie lui valiit le surnora de Scrofa. » Aec me es.te ab Eumn'o orlum. F.um(rialiscrl'aine, en r.issiiiiilanl aii sel qui vivilie. Cicijron , de Aat. Dcor., II , M , cn lait boiineur a Clirysippe. Pliiic, viii, 77 , nous dit aussi : Animnlium hnc niti.rime brulum, animtunque ci pro sale dalam non illcpidc c.rislimabatur. V. Et Varronem noslrnm, inquil , 7:oi|j.iva /awv. Allusion plaisainment familiiire k la qualilicatioii boiniiri- que des rois ct des princes. In quo quidcm, inquit Vaccius, mete partes , quo- niam boves ibi el vaccte. Jeu de mols sur ranalogie de vaccius et de vacca. Ah hoc (n bove) antiqui. mtinns ila abslincri vo- Juerunl, ul capile sanxerint, si quis occidi.i.ict. Ovide fait dire ;\ Pytbagore , dans son livrc contre l'usage de se nourrir de la cliair de ces animaux : Quid mcruerc boves, animal sinefraude dolisquc , Innocuum, simplcx, natum tolerare labores ? Ov., Mi't.,\\, 120. Pline noiis npiirend (?galpmpnt qiie le ba>uf qui ciiltivait la lerre etait telleinent respectii des aucieiis Romains, qii'il y eut un citoyen accus(5 et coiiilainni; poiir avoir liii; iin (leccs animaux; ce crime (5galant ii leurs ycux ciMui dn meuclre d'un laboureur. Le iiifiuie fait est rapjmrti; par Valirc Maxime, viii , 8. Nam ab hoc pecore Alhcnis Buzugcs nobilitalus , Argis Qnogijros. Pline, VII , 57 , pi^tcnd qnMI y cnt un AtlK^^nien dii nom de Bn7.ug6s qui fut rinventeur de la maniire d'atleler des ba-ufs a la cb;irrue; d'aulies auteiirs penseut qiie ce nom n'est jias un nom propie, mais iine epitlifele doniiiisas liabent. C'e passage, relatif a rage du elieval el aii\ nioyeiis de le reconnaitre a ses dents, est tr^s-obscur, et puralt avoir subi de noiiibreiises al- terations. Sclineider a recours , pour l'expliquer,aii\ Geo- poniques; et voici comnienl il letablit le texte : Quinlo anno incipiente, ilem eodem niodo amiltcrc binos (scilicel utrinque) tum quos airos habcnt renascen- les, eis scxlo anno impleri ijncipiunt). Ce qui pa- rait du reste conliriiier celle interpriitation, c'est le II"' livre de l'line, cli. C4 , oii noiis lisons : Aniitlil Iricesimo ■mcn.sc pri)norcs nlrinque binus. Scquenti anno toti- dciii pnijiiHDs, ciiiii subeuiit dicli columellares. Quinto unnii iiiripini/c Jiiiios ainitlit , qui sexlo annorenas- cuiiliir. Srpliinu annuuinncs liabct et renalos ct im- muliiliiles. Curpore mullo. Ces deux mots paraissent avoir ap- parteiiu a une pliiase enti6re, dont ils ont ^ld detaclies inal a propos. Dans risolement ou nous les trouvuns ici , noHS avons pensd qu'il fallalt les seiiarer du reste du texte cu les mettaut entre parentliises. Cum menses ferunt, signifie lill^ralement : lors des pertes mensuelles. Deja les Gtopuniques avaient leleve celte erreur en substituant aHHMcWc? a mcnsuellcs , ce qiii est aussi plus conforme a riiisloire naUirelle ; car on pietend que ce pli6nom{!ne cliez lcs juiucnls ne se re- piodiiit que tous les ans. llparait au surplus que cette loculion, cum menses .ferunt , ne doit poiiit Ctre prise daiis le sens absolu que lui donnenl les commentateurs , et ipie menscs s'eiitend de toule pcrte periodiqne ; coninie le inot menslrualion ne comporte pas pr(5cis6ment pour limite rintervalle d'un mois. Eademque causa ibi frcenos suspendendum. Vir- gile dit aussi : Primus eqtii labor est stubulo frcsnos audire sonantes. Ovide s'est servi de la miJiue expres- •sion -.frcena sonantia. Quod quarlo die feccris. II parait que le mot dic, que nous trouvons dans le texte de Schneider, esl Tal- liratiou de decimo; de sorte qiie dans le principe on li- sait quarto decimo feceris, ce qui esl d'ailleurs plus couforme au sens de la phrase. VIII. Nam muli et hinni birjencri , atque insilicii, non stiopte gencre ab radicibus. Pline ct Coliimelle iious parlent (^galement de ces hinni. Le premier nous ditau livreviii, cliap. 44 : Equo ct asina genilos marcs hinnos antiqui vucabant , conlraqucmulos qiios asini et equic gencrarcnt. L'autre, vi, 37, sV\priine aiiisi : Qui cx cquo et asina concepti gcncranlar , quumvis a palre nomenlraxcrinl, quod lanni rucanlar, nialri peromnki magis similes sunt. IX. Proverbium ut tollant antiquuni : vcl ctiam ut (j.if)ov aperianl de Actceone, atqiic in dominum afferant dentes. Xous les commentateurs se sont mt5- pris siir le sens dc cclte plnase, cn supposant ipie Varron avait voulu faire allusion a Tanclen proverbe : totscrvi, tot hostes , et par extension tot cancs , tot hostcs. Celte eireiir lcs eiitiaine ii denaturer la signilicaliun viiritable dc. lolliinl , et a la tradiiire |iar ruj>iicler. Nous croyoiis, aii conliaiie, qiie Varron ;iar le mot provrrbinm ii'en- lcnd aiiLrc eliose quc la lidtilile pioverbiale dcs clilcns ; et en laissant au mot totlant sa signilitation de dclruire, dler, nous sommes naturellement amen6«a traduire/Ji-o- vcrbium tollere par dimentir lc proverbe. Quant a la fable d'Acteon, toiit le monde sait qu'il a ^1(5 diivoie de ses propies cliiens. Catuli diebus A'.V videre incipitmt. Ce chiffre pa- rait etre contredit par Texpiirience. l)e]k Aiistote a fait obseiver que le noinbre de jours pendant lesquels ils soiit privfe de la vue diipcnd de rcpoqiie de Tannee uii ils • sontveuns au iiionde. U'ailleurs 1'line nous dit, viii, 40, queplusla m6re a de lalt, |ihis la vue tarde a leur venir; (le sorte cependant que ce n'est jamais aprcs le 21" ni avaiil le ~' jour de leur naissance. X. In cmtionibus dominum lcgitimum scx fere rcs pcrficiunt : si hcereditatem jtcstam adiit : si, ul de- buit, mancipio ab co acccpit,a (juojure civili po- tuit: aut siinjure cessit , citi potuit cedcrc , et id ubi oportuit : aut si usu cepil La maneipation de ceilains fonds privil^giiis se laisail avec beaiicoup de solennit^ , et en prisence de cinq tcnioins. Ce que les Itomains appclaient ccssio in jurc (itait un iiiode u'ac- quisitiou bien plus simple que la mancipatiun; li sufli.sait puur cet acle judiciaire de trois personnes; lacipi(!ieur, • le propiictaire et le priiteiir. Vusucapion etait 1 acquisi- tion du droit de proprieK; a tilre de possession |)aisihle , apres un temps piescrit par les lois. Atcl si eprceda siib corona emil. Les esclaves se ven- daieut chez les Roinains comme se vendent chez nous les aoimaux. Varron niet les pcilres daus la dasse des mulets et des cliiens : on leur luettait une couronne sur la tcte , comine iious atlaclions de la paillc a la croupo des clievaux qiii soiit ii veiidre. XI. Kon ncgarini, inquam, ideo apuct divce Ru- mince sacellum a pastoribus satam ficuni. Itelative- iiient ate figuier dont parle Varron, ou bt daiisPline, \x, 20 : Colitur fictts arbor inforu ipso ac coniilio liumai nata, sacro fulguribus ibi eondilis , magisque ub me- moriayn ejtcs, quw nutrix fuit liomuli ct llemi con- ditoris appellala; quoniam sicb ca inrenta c.sl lupa , infantibus prcvbcns rumcn. LIVRE IJI. 1. Elcnim velustissimumoppidum cumsd tradi- tum groecum, Lieotice, Theba;, quod rex Ogyges wdificarit. Ogygiis est le plus ancien roi dont parle l'liibtoiie; t'est pour cela que les Grecs se servaienl du raot wf ij-fiov pour d^siguer uue chose lorte anciennc. A'am in hoc nunc dcnique csl, ut dici possit, non cum Ennius scripsit, septingenti stmt paulo pltts aul iitinus anni, anguslo aitgtirio postquam inclila cundilu j:oma cst. Le poele l'".Hnius mouriit Tan 58» dc la foudatiou de r.onie, sous le consiilat de Marcius lJ|ii- lippus ctdeServilius Ciipion; aiusi le computcitii, et quise tiouve dans ses Annales, ecritesen!)55, (itaitdeson vivant un auaclironisme. II n'(!n etaitpas ainsi du temps de Var- ron; car c'etait en 717 de la fondation de Ronie qu'il composait son livre, etc'esten 727,suivant Eus^bc,qu'il iniMirut , a ragede 90 ans. SUR UAGRICULTURE. 161 Kmn lingjta prisca ct in Gracia woleis liirotii sitie. afflatu vocant collis Tebas. ScaliRer s'alta(lie 4 proiiver qiie rorisine qiic Varron lioniie a la ville ile TliMies est lui mol plnSnioienqiii signifiait navicida , peUt vaisseau : ce qui vient ii l'appuidecette c\plication, c'esl qu'on appellc en lidbreu une arclie a)ca (tlieibe). II. Milii dum dirimenttir, inquit, siiffragia, vis potiiis villm ptiblicw ulanmr ■umbra. Lorsqne le peuple romain t'tait assemt)l(5 dans le cliamp de Mars pour donner son siiffrage, une partie se retirait dans la villa publiqiie penilant qu'ou depouillait le .scrutin, et le resle se mettait a ronibre sous des tentes qiie lescandidats faisaienl dresser daiis le cliamp de Jlarspour eux el leurs partisans. Corame ces tentes (Staicnt mal construites.mal couvertes,et souventdop petitespour le noinbrc de per- sonnes qu'elles avaient 4 recevoir, Varron les appelle di- midiatie. On voit dans Ovide qu'elles (Staient couvertes de fenillages et de toges : Suntguibus e ramis frondca faeta casa est. Parssibi pro riyidis calamos slatucre columnis, Dcsupcr extcntas imposuere togas. Sedebat ad sinistram ei Cornelius Mcnda consu- lari familia ortus, et FirccUius Paro Reatinus, ad dextram Minulius Pica, et M. Pctronius Passcr. Tous ccsnoms sont des noms d'oLseaux , ce qui niotivc la })laisauterie d'Axius. J\'w)ic uH hic vidcs citrum aut aurxim.' On juge, par plusieurs (Spigrammes de Blartial, qiie cc bois ^tait plus prfoieux i Ronie que l'or mfime. Mcnsa citrea. Ac- cipe, felices, atlantica munera, silvas : Aurea qui de- derit dona , minora dabil. Pline dit t'galenient que si les liouimes reprocliaieut Ji leurs femmes leur luxe en pierres priScieuses , celles-ci reprocliaient a leurs maris leursfolles d^peiises pour des tables eu citrounier. Vestigium ttbi sit ntdlttm Lijsippi aut Antiphili, sed crebra saloris et pastoris. Lysippe , fameux sculp- teur, qu'AleNandre, regardait conime le seul djgne dc faire sa statne, i^laitdeSicyone. Pline, xxxvii , 7, nous dit qiril avait fait 1500statues, et quc cliacune d'elle< auraitsulfi pour fairc .sa riSpiitalion comnie sculpteur. Cc nombre est calcul^ d'apres la qiiantiti; de pieces d'or quc Ton trouva apres sa mort dans unc cassette oii il avait coutume d'en mettrc une en r(!serve cliaque tois qu'il toucliait le prix d'une statue. Quant i Antipliile, Pline nous dit qu'il (!lait itgypticu, et peinlre mediocrc : Varron le met k cCil6 d'im fameux sculpteur , pour faire ressortir lc mauvais goilt de son temps, qui consistait i avoir des tableaux leprescn- lant des persomiagcs dans le genre bouffon connu le nom de grtjllus. Kisi si apud Se.ium Sicttlumftt mel, Corsieum in Reatino. Le miel de Sicile etait un miel doiix , provenant d'Hybla,ou lc lliym abondait; tandis quc lc miel de Corse avait mi goCit anier, parce qu'il etail exlrait do rabsintlie. L. Albutius, homo upprime docltts, cujus Lticiliano charactcre sunt libelli. Ce n'esl point ce mi5me Albu- tius , comme le dit i tort .S. de la Conneteric, q\ii pcndant son cxil a Atliines s'occii|)ait de sciences, et dout parle Cic^ron dans son trait^ De finibus, liv. i, cli. ;i; rAlbn- lius (lont parle Varroii aecrit des satires dans le style de Lucilius, premier pocte satiriqiic des Latins. Mincrval. On appclait .Mincrval le piCscnt que les 6coliers faisaicut a leur maitre lc jour de la f(!te de Mi- nerve. III. Quis habcliat piscinam , nisi dttlcem, et in ea dttmtaxat sqttalos ac mugiles pisccs. Squalus signilie uu poisson doiit les (:railles sont tr^raboteuses. Plinc , VAKRON. i\ , 24 , met ce^ sortes dc poissons dans la dasse de ceux ipii au licu d'arftt>s iront quc dcs cartilagcs; avec cette diriiMiMKc (piils uc sont point plats.comme les autres poissonscarliliigincu);. Quant aux mugilcs , le m6me au- teur nous dit, ix, 18, queccs poissons sont si souples et si k^gers qu'ils saulent par-dessus nn vaisseau; il ajoute plus loin quc lors(prils sont effray(5s , ils se caclient la lile dans reau, et s'imagiueiit dcs lors que le reste de lciir corps cst ^galcmeul caclid. Suivant rinterpretation des traductcurs de Pline, nous avnns rendu mtigiles par mulets. Ccpendant le passage de Yarron que nous avons citi; au commencement (le cettenotea fait demanderi plu- sieurs commentateurs commcnt lcs mulcts, poissons de mcr, pouvaient se conserver dans Teau douce ; objection qui, tombe d'elle-mfime , puisque tout le mondc sail qiie les niulcts vivcnt tSgalement dans les riviferes et dans reau sal&. Quis contra nunc Rhinton. Gessner pr(5tend que sous c.e noin cmpnmt^ Varron veiit d^signer lcs com(S- diens l5sope piire ct fils , tous deux connus nar leiir gour- mandisc et leur prodigalitii ; comme on peut le voir dans Pline, X, 51 et 72. Ce passage de Varron peint d'ail- leurs on nc peut mieux le luxe des Romains de cette (Spo([iic; et Columelle, vin, IC, 4, le rcpioduit de la ma- nicrcsuivante : Itaquc Terenlius Varro, Nullus est, in//uil , hoc scctilo nebulo ac RJiinton, qtti jam non dicat nihil stia inlcresse, utrum cjusmodi piscibus, an ranis frequens habeat vivarium. IV. Illc ego vero, inquit, (ut aiunt) post prin- cipia in castris. On appelait /«'inci/im castrorum Ten- droit oii iUil la tente du g^Sneral, cclle des Iribuns raili- taires et des premiers oflicicrs. Cest li aussi que se gardaient les aigles des lijgions ct Icsdrapeaiix des coliortcs. Oii liii donnait le nom de principia, parce que c'etait la tt^le dn canip [prineipium) . DelAcesIocutions: esse apud principia, inprincipiis, post principia. V. Vt miliaria: ct coturniccs. Rclativement k mi- liario', VaiTon dit dans son TrailiS de la languc latine, livre 4" : Ficedulce etmiliariai diclCB a cibo : qttod alte- rce fico, altercB milio ftant pingues. Nous avons en fran(;ais le mot becfigiie qui correspond iificeduliv; mais celiii de miliaria (oiseau qiii se nourrit de millet) n'a pas d'(5quivalent dans lalangue. Osliuni habere htimlle, et angustum, el potissi- vium ejus generis, qtiod cochleam appellant. Ces esptecs d'eiilr(k> s (Staient, d'apres Gessner, cintrees, et ouvcrtes dans une .seule parlie; de sorte quc, toumantsur cllcs-m(5ines au moycn d'une vis, ellcs iic livraient k ranimal d'autre passage que cclui qirou voulait bien lui donncr. Ad spcciem cancellorum sccnicorum. Les cancelli ^laient des places reserv^es aiix speclateurs dans lcs tliiiitrcs. Elles consislaient dans des planclies parallfeles aux gradins, et garnies dc barres perpendiculaires pour soulenirle dosdc ceux qui (^taicnt assis sur lcgradin in- fiiripiir, afin qu'ils ne pussent pas se jeter en arriire sur ccux du gradin supijrieur. Inr/uo diceres longe vicisse non modo Archetijpon invcnloris nostri 6pvi0o-:po;;:{uv M. lAclii Strabonis. Pliiic , \ , ')0 , nous [larlc aussi de cette invention : Avia- ria primus instituit incltisis omnium gencris avi- bus, M. LccUtcs Strabo, equestris ordinis Briindi- sii. La dcsciiption qiie Varron nous donne ici de sa vo- liftre est un des morccaux les pliis intiiic.ssants ct cn inCnie temps Tun dcs plus ob.scurs dc toul rouvrage. II a de toiit tem|is fait le sujct dcs rccliciclics les plus actives de la part dcs .savants, qui se soiit attaclids siirtoiit a r^tabJir 1G2 NOTES un tcxlc niutiliS, co!Toni|Hi et d^ilgiir(S de niille iiianitjres par les anciens copistes et par les grammairicns. II cst vraiment ti legrelter que de nos jours aucun arcliitecte anliijuaire n'ait apporlc daas retude de ce nionument ses notions speciales et pratiques au secours de la pliilologie. llenscrait rfeultc sans doute de nouvolles Uimi^res sur rcconornie de ce singulier specimeii ilr I';uili(piilc, qui , dans la rclation confuse et presqni' i'iiii;iiiiiliiiiii' qin: iiinis cuonttransniiselesmanuscrits, piTscnlrciicuiv iiiiiiiriciix a|ioiTii do l'iHat de Tart, du hixe ct des nia-ins aii teuips oii i'(ii\;iit l'auleur. Parmi les pliilosoplies nous devons plaiir aii pieiuier rang Turnfebe, qui dansses Animadvcr- sioncs, liv. xM, ch. 18, a discut^ ce passage avec une profonde erudition , et essay(i, sur les seuls (^Ii5nients que lui louruissail le texte , de reconstruire la voli^ie en enlier. S. A. de Scgner a ^galemcnt decrit une partie de cette vo- lii^re {de Ornithnne Yarronis minore el rolundo.; Lipsice, 1773). Goiffon, de r£cole royalo viStiSrinairc , uous a donne iine traduclion de ce chapitre, avec des iiotes excg^liques. Cest cc travail que Sab. de la Bonneterie a cntit:reinent reproduit dans sa Iraduction, sans indiqiier la source oii il avait puis^; et hitons-nous (i'a]onfcr que c'est la iin des nieilleurs cliapilres de son ouvrago. C'c- pciidaiit le travail de Goilfon est loiii d'ftlre complet : la siliialioii des parties qui composent la voliiirc n'cst pas tdiijdiiis indiqu(5e avec exactilude; il a gliss(5 sur lcs dif- lidillcs gianimaticales, et n'a pris conseil qiie de son inia- giii.ilidii pour interpreter des passages obscurs que la cri- iKluc clait seule en droit d'(iclaircir. Ab insula nd Miisceum qum est ab imofluvio. Cetlc topographie du cabinet de travail de Varron rappelle celuideCiciVon. Venlian in insii/ain csf, dit-il,A,cr/. , ii, 1 ; hncvcroiii/iil csf iimrriiiiis;r/rnnii /iiirijiiiisi i ii.s/ nijin- ditur Filirriiiis r/, ilinsiii /niiiiili/rr iii iliiiis iiiirfrii,ln- lerahwcdlhiit, rupidci/iic diliipsus, cilu in iiiuiin con- fluit, ct tantum complcctitur, quod snlis sil mcdicie palastrce toci. Quo ef/ecto, tanr/uam id lialnierit o/ie- ris ac 7nuneris, %it hanc nobis e/Jiccret scdcm ad dispu- tandum , statim prwcipitat in Lirem. Deformatus ad tabulce littcrarice speciem cum capitttlo. Scaliger fait remarquer qiie la Ibrme des ta- blcttes au moyen desquelles les enfanls apprcnaient a lire et a ^crire ^tait celle d'un carre long, ctsuimonl^ d'nne espiice de chapiteau trouS, qui servait ii Ics suspeiidre. Ad hcec, ita ut in margine qua.ii in/imo tabulce descripta sit ambulalio, ab nrnithone plumuln , in qua media sunt cavcce , qua introrsus iler in iirrinii est. Tous les comnientatcurs regardent nnaniiiiciuciit lc mot plumtila coninie ayant 616 vicie dans son oiigine. Gessner suppose qu'il y avait eu primitivement P. occcc via, c'est-a-dire, via pedumnonrjentorum. Goiffoii tradiiit ainsi : « De sorte cependant qu'il y a cntre cette promc- « nade et nia voliere iiiie esplanade de 58 pieds de long, « au niilieu de laquelle lepond la principale porte par « laquelleon y entre. » Cetle nianicie de traduire fcrail croire qiril avait ainsi corrig(5 le texte : Ab hac inter ornilhonem area est P. longa, in gua mcdia sunt II riinarqii dans une note quc cavea a ici la signilication , de porte, passage. Schneider rSfute cette interpriitatiou en ajoulant que cavece doit plutdt appar- tenir a la phrasc suivante : Hcec sunt (cavece) avibus omne genus. Quaiit au luot plumuta, il n'est guere possihlc d'y trouver rindication priniitive d'un chiffie , les diff(5renles propoi tioiis de la volicre ayant 6i6 asse/. delermin^Ses pour que rauteiir n'ait pas besoiii d'y reve- iiir. Avec Schneider il faut lirc : " Ambulatio ab orni- ihone disjuncta, in qua media inlroitus in aream cst, et restituer cnsuite a la pliiase ha'c sunt le niol cavete. Secundnm stijlobatis intcriorem partem, dextra ctsinistra, ad summam aream rjiiadratam, e medio diversce duce non latce, sed oblonqce siint piseince ad porticus vcrsus. Goiffon tradiiil ces mots de la manifcre suivante : « A quelque distance de la face int^rieure du " stylobate, tant de celle qiii regne depuis rentr(ie princi- •' pale jiisqu'au niur h droile , que de celle qui r^giie de- « puis cette nifime entide jusqiraii iiiiir a gaiidic, com- <• iiiencent deux viviers pcu larges ctc. » II ajoute dans iine note qiie le premier lilet formait le ciel de la pliis giande parlie de la voli^re, et qu'il n'y avait que les por- tiipies qui fussent couverts, de fagon ii garanlir de la pluie. Les oiseaux n'avaient aucun accfes soiis ce couverf, piiisque le second rdet descendait de rarcliitrave au sly- lohalc, et qne run comme rautre ^taienl le terme int^- rieur de la paitie quadrangulaire dc la voliere, oii les oiseaux (jlaieut renferm^s. Or, d'apii's GoiiTon, tout Tespacecarr^ aurait 616 tendu dc lilcts, et les porliques occuperaient la m6me place qne Vnrron avait assigniie a la proiiienade. S'il en lilait ainsi, le pctit rnisscau qiii portc scs caiix aiix grives devenait iniilile, piusqu'cllcs aiiiaiciil im sc ilc,..,illi'Mcr aiix viviers. D'ailleurs les mots sccundiiin s/ijliilnifis in/eriorcm par- lem , ne permetlcnt point dc supposer qiie les portiques se troiivaient pres de la piomcnade, puisque, comme Gcssner le reniarqiie ti i^s-hien. c"est la partie quce aream interiorem, non maceriem, exteriorcm respicit. Enlrai- nii parcelte premi(!re erreur, Goiffon devait naturellement se mijprenilre sur le sens des niots ad porticus versus, qu'il tiaduit en disant : ■< en sens oppos6 a celui du por- " tiqiie. " Inter eas piscinas tanlum modo accessics semita in thoiuin, qui est ultra rolundiis cobimnalus , ut esl in cede Catuti, sipro parieiibus /ereris columnas. Cat»- lusestle coII6gue de Marius aii consulat, ([ui d^tit les Cimhres, et que ce nit'nie Maiius condamna ensuite a inourir, malgri les instances de plusieurs citoyens qui deniandaient sa grilce. Catulus s'enferma dans sa chambre ii coHcher, et s'asphyxia par la vapeur du cliarbon alluni^. Qiiant au tholus, Vitiuve, i,7l, nous dit : Tholos in- telligimus erectiorcs testudines, templis addi solitas quas Ilait tribunas vocant. Ce miime auteur dit eii- coie, iv, 7 : Tholitm Galli laternam appcllant. De li rorigine du uiot lanterne d'un ddme, dont nous uous servoiis eiicore aiijourd'liui. Infcr has et exteriores gradatim substructum ut (izan:pioi.o^ avium ; mululi crebri omnibus eolumnis iiii/msiti, sedilia avitim. L'expIication de ce passage I csuUe tout simplenient de celle que nous avons donnee plus haut, lelativement au niot cancelli. Nous noiu bornerons i remarquer que dans notre traduction nous avons mis h profit la correction propos^e par Sclineider {sunt slructa, ut Osdtpi^iov, muttilis crebris impositis scdilia avium), sans pourtant oser la recevoir dans le texlc. De Segner proposait de lire : intcr culcitas ctcolumel- las; conjecture heureuse , que nous avons suivie avec Goiffonen traduisant. Ex suggesto /aleris, ubi solent esse. Scbneider a raison de dire que tout ce passage serait mieux plac^ plus haut apriis la phrase : circum/alereuti navalia sunt excavata anatium de sorle que la plirase suivante comniencerait par : Tum et aqua, etc... Nous comprenons en effet que Varron devait d'abord finir la dcscription du socle avant de commencer celle de la tahle , pour l'interrompre ensuite et revenir au socle. Intrinsecus sub tholo stella Luci/er interdiu, nn- ctu /lesperus ita clrcumcunt ad in/imum hemispha;- riuin, ac movcntur, utindiccni quot sinthorce. Go'.f- SUR L'AGRICULTURS. fon fait olispivcr qiic lcsanciens, maiivais a.slrDiinines, faisaient ilciix (5toiles de cette planite (lue nous cunnais- sons soiis lc nom de Vdnus, et qui, comme dit l'liue, mieux instruit qiie VaiTon , priSvient le joiir le nialin , comme nn antie soleil , et en prolonge sa lumicrc le soir, conime uiie aiitre luiie. Nous croyons plutOt que rarctii- tecte a cmpruntii les images Lucifer et Hesperus pour distingiier les lieures du jour et celles de la nuit. In eodem /temi.iphwrio mcdio circum cardincm est orbix ven/ornm oc/n , tit A/lieni.i in horologio, quod ferit Ci/rrhex/cs. Aitrnve , i , parle aussi de cette horloge : Sed qui diliricn/iun perrjuisicrun/, tradiderun/ cosesse oc/o : maaime qiudem Andrnnicus Cyrrhestes, qui e/iam ejcemptum collocavit Athenis, turrim marmo- ream, octmjonon, ct in sinrjidis la/cribus oc/oqoni singulorum ven/orum imagims cxsculptas con/ra suos ciijusque Jla/us designavit... On voit que le mot de Cijrrhestes signifie citoyen de Cyrrhus , ville de Syrie , et que le nom dc raitiste ^tait Andionicus. II faut siipposer qii'il avait eu nne grande c^lebril(5 , pour qiie Varron se contenlit de Tappeler ici tout court le citoyen de Cyrrhus. F.es anciens n'avaient d'abord distingue que 4 venls , piiis S , et enfin 12; mais ils aim6rent mieux s'en tenir ii Tancienne division en huit, ainsi que nous Tappiend l'line, 2, 47. Aarrat ad fabulam, aim dirimerent, quenr!.am deprehen.mm tesserutas conjicientem in loctilum. Voici la nianiire dont se laisait rdiHlion d(;s magis- trats. Cliacun apportait un bulletin, ?(7ft«/a, siir lcipiid «^tait ecrit lc nom de son candidat; on pluloton donnait dans le champ de Mars mfime un biillctin blanc i cliaque citoyen , alin qiril le remplit du nom qu'il jugerait ii pro- pos. Cliacun deposait son bulletin (lans une iirne; et quand il s'ngis.sait eusuite de dL^poniller le scrnlin , diri- mere (diriberc), on (^crivait sur des tablctles le nombre ion, lcs puni- canos lectos;cl Pline cile plns d'une fois les pi(;iicoji /cc- los et le lorculare puniaim. IX. VI maxitne ./'actilaverunl Deliaci. Pline, X, 50, nous dit qiie cc pouple est le piomicr qui ail cngraisst: lcs ponles ; ai t qiril porla si luin , qu'il y avait, du temps de Cic^-ron, des pcr.sonnes i Udlos qui, a la .seule inspection d'un ocuf, poiivaicnt iudiquer lapoule qui Pavait pondu, et dounaient ainsi iin d(!meuti au proverhe se ressemblcr comme deuxaufs. Columelie, VIII, 2, parle (igalemcntdecelte industriedcsliabitantsde D(>los : Ilu- jus igitur villatici generis non spernendus est redilus, si adhibeatur educandi scienlia; quam plerique Crrc- corum, et prrecipue coluerunt Dcliaci. Similes facie non his villaticis gallinis tiostris, sed africanis. Scaliger remarque qiie les gallina; afri- cnnre soiit les mfiines que lcs Kram.ais appellcnt poules rlc Guinc'e. GalHnce africanre sunt grande.s, varias, gibbcrre, quasfi.i>.E.a.ffiioaiappetlanlGrwci.Phne,iO, 26, nous apprend que ces ponles porlent le nom de ]iikza-(f,{oai , parceqn'ellesvenaient, ficertaines^poqiies de ranniie, se battre sur le fombcau de MiiliSagre eii liiiolie. Cest par iine raison analogiie quc celles qui venaient tons les ans 4 Troie se batlre sur le tombeau de Memnoir (jtaient appe- lees Mcmnonida'. X. CumexciuUt, quinque diehus primis pafmntiir esse cummatre. Coliimellc failla iniime recomniandation ; niais il veut que la mkre. soit ciircrnK^e, et qirou ne lais.se sortir nitre et petits, aprte le cinqiiiiinie jonr, qiie si Ic temps cst beau. XII. Lupinus dicitur hrihcre in Tarquiniensi sepla jiigera xl, in quosunt inclwta nnn snlum ea qure di.ri, sed etiam oves ferw. Pline parle (Sgalcment de ce Fnl- vius.viii, 78: Vivaria aprorum cteterorumqiie sit- vestriuin primiis tiigati generis invenit Fulciiis I.n- pinus, qtii in Tarquinensi fcras jxrscerc insliliiif. Le r.;4me £ulei!r rappelle, ix,82, Hirpinus. Fcstns noiis ap- precd i C3 propos qiie Lupinus & la mftnie etyiuologio ipie Mirpini'.'! , {luistjue les Ssmiiites appelaient un loiip irpus, a» lieu lie lupus. Alfcrum nc felis aut m/rlis aliave hestia. La plu- part des commentateurs expliquent mrelis par taxus, iilaireau , et Sab. de la Bonneterie partage cette opinion. Saumaise pense qiie ces aiiimaux sont les mc^nies qu'on appelle vnlgairement martes. Mais la marte , rc- cherchee pour sa fouiTure, habite ordinairement les con- trees septentrionales. Nous avons cru devoir traduire mrelis par foiiine, aulre esp^ce de longeur, hicn connue par les ravages qu'elle exerce dans les basses-cours. Fit enim sa;pe cum habent catiilns recentes , alios tit iti ve.ntre habere reperiantur. Pline exprinie par su- perfcetare la f^icondil^ extraordinaire de ces animanx : Solus prcefer dasijpodem supcrfrctat , aliurl educans , aliudinutero pilisvestitum, aliud imptume , atiurl inclioatumgcrens pariter. Ilaque de his Archelaiis scribit, annnrum qunt sint si quis vctit scire , inspicerc oportet Joramina nafiirre , qiia; sine diibio atitis alio habct plura. VoiciconinicntCrcscentius s'c\prinie4 cet (igard : Itaqiie qui sctre volet masculum aficmina discnrncre, ut Arcadius srrit)it , naturrr fnramina rlebct insj^iccrc; nam sine dubio masculus ununi , frcmina dun inrc- niunfur habcrc, si caute ct suhhlitcr inspicialur. U parait que cet auteur a cru dcvuir cxpliqiHT aiiisi lcs p,i- roles de Varron , dont lc sens lui paraissait alisindc. II rest en effet; mais robservation de Crescentins ncst pas applicable a riiase plus particuliferemcnt qu'a foutc aiitre fcmclle; ct il n'cstpas besoin d'y regarder de Irte-nrte. Altcrius gcncris csf, quud in Giillia nascitur ad 164 NOTES SliR LAGRICULTURE. Alpes , qui hoc fcrc mntnnt , qii.ad toli candidi stint. Pline, (MiiiailaiUilecettcespt^ccdelievies, ditavecnaivete: Jn AlpiOuscnndidi, r/iiihus hibcrnis mcnsibus pro ci- balu nivcmcrcduiil cfsc. Cuniculi dicli iili co , qiiod sul) terrn cuniculos ipsi faccresolciint, ulii Inlcnnlin ojyc/s.l^lineclitaiimimesu- jet : Lcporiim gencris sunt ct quos Hispania cuniculos nppelliil, elc. En effet, le moicuniculi paralt, d'a|ni's ce <|ne noiis (lit Polybe, lircr son origine d'une peuplade es- liaynoleappelfc Kouvsov. nuo quidem lUique te habere puln, et qiiod in Hispania unnis ita fiiisli iiiiillis, til indc te cuniciUos pcrscculn^i-rrdii in. Yairoii a\ail liiit la suerre en Espa- Kiie soiis li's ilra|iiMii\ ilii parli ilr l'uiiip(;e , et ne revint eii Italie (prapres la bataille de Muuda. XIII. Quod non leporariuni , sed GripioTpo^eiov appel- labat. Lcporarium (de lepus) est un parc i li^vres, tan- dis que 6r)piOTpoip£rov (de Ovjpio?, bfttoetTpcqjetvnourrir) est un endroit ou ronenfcrnie toules sortes de bfites fauves. Vt non minus formosum milti visum sitspectacu- 2nm,quamin Circo maximo cedilittm, sinc nfrica- nis. II se pourrait que Varron, en ajoutant siiifi «/Vi- rnnis, ait voulu faire allusion k un sf^natus-consulte qui delendait d'importer pour les jeux d'^(liles des bfites fau- ves d'AlriqHe. XIV. Aqua, inqunm, finiendce, ne fugitlvarius sit parnndits. On appi'lait,/'Hr;(7(iYrr(((,s celul qni , nioyen- iiant rteompense , conrait ii la reclierclie des csclaves fugitifs, ct qui les ramenait cliez leur mailre. FA htinc, dum serpit, non solum in area reperit , .icd etiam si rivus non prohibet, in parietcs stantes invenit. Parietes, litteralement mur verlical. Cette rondition, qui est celle de tons les ranrs aussi bien, que rinterpositiou dii ruisseau dont 11 est qiicstiun dans le lexte, nous a fait penser qne Varron avait ici employ^ le niol parietes pour exprimer les flancs d'un roclier. XV. Gliarium autem dissimiti ratione liabettir, quod non aqua, sed maceria locussepitur. LesRomains niangeaient les loirs, ainsi qiie nous Tapprend Apicius, Art. coqu., 8, 9; il y eut ni6me des lois purtees par les cen- seurs ponr niettre un liein a ce ralTinenient deluxe , qui lecliercliait dans les mets la raret(5 plulilt ([ue la d^lica- tesse. Quibus in tenebris, ctim ctmulatim positum est in doliis,fiunt pingues. Letexte est ici visiblement alter^i. La traduction a suivi lc sens de la le(;on donnee pai' Scaliger : cum aular positumesl in tencbris. XVI. Prceterea mettm erat non tiium, eas novisse volucres. Appius fait sans donte allusion a son nom.qui vient de upis , abeille. INous avons vu plus hautque Vac- f.ius a pielendu , par une i aison analugiic , i|ue c'(;tait ii lui de parier dcs vacliesetdes bieufs. Qiiod si lioc faciunt ctiam gractili , at non idcm. Varron, dans soii lrail(! de la langiie latine, fait di^river le mot gracuius dc grcgatim volarc, voler cn Iroupe. II est plus probable que Ton doil cn clierclier rorigine dans xpapid , qul exprime lecri de cesoiseam ; grnculus , cn ce cas , ne serait qu'nn dimiiiutif de grnciis. Quod favtis venit inaltaria, et mcl ad principia convivii, et in scctindam mensam administratur. Les Romains commeni^aient leur repas par boire un liquide mielliS qu'ils appelaient mulstim; c'est de ce niot qu'on a form^ celui de proitiulsis , pour d(5signer le coinmence- ment d'un repas. Et uf quidain dicunt, tria genera cum sint du- cum in apibus, niger, ruber, varitts. Nous ne connais- suns dansranli(piit(5 aucun autenr qui ait ^tabli cette triple distinction; mais tous admctlent deux clicfs de couleur diffiSrente Ecc diffenmt inter se, quce fcrn: ct cicures sttitt Pline, qui traite du mfime snjet, appelle ces abeilles .<:ilves- Ires ou rustica! ; ponr le leste , il est tout a fait d'accord. avec Varron. XVII. Interearedil ad nos Pavo, Et, si vultis, inquit, ancoras toltere, latis tabulis sortitiofit tribuum. Ci- cerun fail mention de deux e.sp6ces de tirages an sort : dans le premier cas il s'agissait d'etablir Tordre dans le- qnel les tribus devaient donner leurs suffrages; dans le second, lorsque les suffrages (;taientd(ijidonn6s,etqu'iIs se troiivaient partagcSs cn noinhre tigal sur plusieurs candi- (iats , on tirait encore au sort pour savoir celui qni se rait nomm^ (5dile. Ce dernier tirage ne se faisait que la- tis labulis, comine dit Varron ; et il est constant qu'il ne s'agil dans notre passage que de cette seconde esptee. I\'am ut Pausias,et celeri pictores ejtcsdem generis loculata magitas habent arcutas , ubi discolores sint ccra\ sic hi luviiliilns, clc... Ce peintre, iiatif de Sicyone, elail, ilf iiiiiiir i|irApcllo, (lisciple de Pampliile; son genre (jtait la pi'iiiliiii'a|ipflre iitcaustum (encaustique) ,parce qu'on y employait le feu. Quant 4 celle dont parle ici Var- ron , elle est moins connue : il paratt qu'on gravait d'a- bord des tablettes de hois, et qu'on remplissait ensuite les traces laiss(5es par le burin de cire fondiie et de dificjrentes couleurs, suivant robjet qu'on voulait reproduiie. Lors- qu'on ^chaiiffait ensuite ces tablettes , la cire s'iniprimait davantage dans ces sillons, et dounait aii tableau la con- sistance n^cessaire. Sic hos pisces nemo coctis injtis vocare attdet. II y a ici un jeu de mots resiiltaut de la double signilication de jtis , et qui n'a pas d'(.'quivalent dans nolie langue. Var- ron parle d'une espece de poissons trfes-estinKie , qu'an- cun cuisinier n'ose vocare in jus c'est-a-dire, appeler, eii justice dansunsens,oumettreiaucune sauce,dausrautre. Cum eodem tempore insulas Ludinorum ibi cho- reuusas vidisscs; sic hos pisces. Cette phrase trouve son cxplicatiun dans lepassagedc Pline, oii onlit : hl Lij- dia, i/uir vocntilur Calnininir, non ventis solum, sed etiain ciinlis i/iio tihcnt iinpulsa' , multorum civiinn Milliridnlico bcllo salus. Saitl ct in Aijmpha-oparvce salluares diclce, quuniam sijmphoniie cantu ad icius modulantium pedum moventur. juli» e3@3e$&Q@3@990@0@93@3&0@@93&@3@@0&e@3®$J@3®0e39@3@3d@e@e9009 NOTICE SUR COLUMELLE. Lucius-Junius-Moderatus Columelle noquit a Gadcs (Cadix), sousle regne (l'Auguste ou de Tibere. Sonpere, IMarcus Columelle , avait des posses- sions dans la province de lietique. Le lils se rendit ;i llome , oii il passa savie, a l'exception de quelques voyages qu"il lit en Syrie et en Cilicie. On iguore s'il alla daus ces pays en simple voyageur ou avec quelque missiondu gouvernement, caron ne sait rien des circonstances de sa vie. II parle de Cornelius Celsus et de Seueque comme de ses con- temporains. II uous reste de Columelle deux ou- vraeauvais,et Pierre de Crescentiis, que Scbneider appelle dilifjentissi- mum veterum rei rusticx scriptorum lectorcm, ne le connaissaient pas. Le slyle de Columelle est pur et elegant ; si on peut lui faire un reprocbe, c'estd'etre trop recher- chepour la matiere qu'il traite. La lecture de son ouvrage est peut-etre plus agreable pour riionune de lettres qu'elle u'est utile au cultivaieur. (Evtrail ieSchocll. ) L. J. MODERATUS COLUMELLE. DE L'AGRICULTURE. LIVRE PREMIER. pr£face. A PUBLIUS SILVINUS. J'ai souvent entendu les hommes les pliis il- lustres de l'Etat se piaiudre de la sterilite du sol et de rinclemence de la temperature , qui depuis longtemps auraieut diminue les produc- tions de la terre. D'autres, pour atteuuer par quelque raison la gravite de leurs plaintes , as- signent ii ces effets uue cnuse determinte, en disant que la terre, fatiguee et epuisee par sa trop grande fertilite , ne peut plus fournir aux besoins dcs hommes avec la meme liberalite qu'autrefois. Pourmoi, mon cher Publius Silvi- nus, jc pense qu'ils ont tort de parler aiusi. En effet,comment s'imagincr que lanature, douce par le createur du monde d"une fecondite tou- jours nouvclle , ait et6 frappiie tout a coup de ste- rilite? On ne saurait persuader a un homme de bon sens que laterre vieillisse commerhomme, elle qui, <'i Texemple de la Divinite, a recu en par- tagc une jeunessc eternelle; cette terre que nous appelons la mere commune de toutes choscs , puisquelleaenfante tout cequi est, etqu'elleen- fantera tout ee qui doit etre dans les temps a L. JUINII MODER.\TI COLUMELL/E DE UE RUSTICA. LIBfiR PRIMUS. ,\D PUn. SILVIStU PRXFATIO. S.Ti)ciiiini('ro civitatis nostrao principcs auclio culpantcs modo agronim inf(vcun(jitatera , modo ca^li per niiilta jam tcmpora noxiam frugibus intcmperiem : qiiosdam ctiam piscdictas querimonias velut ratione certa mitigan- tcs, qnod existirnent, uberlate nimia prioris a;vi de- faligalum ct effcctuni solum nequire prislina beni- gnitate pr:cbere mortalibus alimenta. Quas ego causas, Publi Silvinc, procul a Teiitate abesse cerUim liabeo, quod neque fas exislimare, rcrum natiiram, qiiam pri- nius illc inundi genitor pcrpelua fiecunditate donavil, quasi quodain inorlio sterilil;ile affcclam : ncqiie prudiii- tis credcre, tcllurem, qua; divinani et selernam juventam venir. Loin d'attribuer h rinstabilite de ratmos- phere les maux dont nous nous plnignons, Je pense qu'il en faudrait chercher la cause dans notre insouciance. Nous avons abandonne la culture de nos terres au dernier dc nos esclaves , qui les traite eu vcritable bourreau ; tandis que les hommes les plus (5mincntsparmi nos ancetrcs n'out point dedaigne d'en faire leur principale occupation. Chose ctrange! tous ccux qui veu- lent apprendre Tart de bien dire choisisseut parmi les orateurs celui dont reloqueuce pourra leur scrvir demodele; ceux qui veulentappren- dre les rcgles du calcul et de rarpcntage oiit soin de ehoisir le maitre le plus capable de les cn instruire. II en cst de meme de ccux qui ap- prcnuent la musiqueou ladanse. S'agit-il deb.1- tir"? on a recours aux macons et auxarcliitectes; de confier un vaisseau a la mer?on le met sous la conduitedupiloteleplushabile;defairelaguerre? on invoque le secours des hommes de guerre les plus cxperimentes. EnOn , pour ne point en- trer dans plus de diitails, quel que soit le gcnre d'etude auquel on .s'applique, on s'adresse tou- jours au guide le plus sur. A plus forte laisoii, si Fon veut prendre des lecons de sagesse et de vertu, faudra-t-il ehoisirson precepteur dans la classedes sages. Eh bienl lasciencequiserappro- ehe le plus de la sagesse, et qui est m^me iuti- sorlita, comniuiiis omnium parens dicta sil, quia ct cuncta pcpcrit sempcr, ct deinceps paritura sit, velut lio. minem consenuisse. Nec post lia;c reor intemperantia ca;li nobis ista, sed nostro polius accidere vitio, qui rem rus- ticam pessimo cuique servorum, velut cainifici, noxio dedinnis, qiiam majorum noslrorum optimiis quisque el optime traclaverit. Atque ego satis miiari non possum , i]iiid il.i dicciiili cu|iiili seligantoratorem, cnjusimitentur cloquciiti.iiii; iiiiiisiirarum et numcrorum inodum rinian- tos, plaritii' ilisciplinre conscctiMitur in;igistrum; vocis ct cantiis modulatorem , ncc miniis corporis gesticiilatorem , scriipiilosissime lequirant saltatioiiis ac music.x' rationis stiidio.si ; jam qui a'dificarc veliiit, fabroset arcliitectosad- voceiit ;qiii navigia mari concredere, gubernandi peritos, qui bella moliri, armorum et militia; gnaios; el ne singula persequar, ci studio, quod quis agere velit, consultissinium rcctorem adliibcat ; denique animi sibi quisque formatorem praweptoiemiiuevirlutiseccetu sapieutumarcessat : sola res ruslica, quoe sine dubitatione proximaet quasi c.oiis.in- giiinca sapienti.f est, lam discentibus egeal qii.im niagis- tris. Adliuc cnini scliolas ilieloruni, et, ut dixi, gconie- columI':lle. mement liee aveeelle, reconomie rurale enfm , cette science est la seule qui n'ait ni disciplcs qui rappreunent, ni maitres qui renseii^nent. Nous avons des ecoles de rheteurs , de geome- tres, de musiciens; j'en ai meme vu oii ron enseignait les professions les plus viles, comme Tart d'appveter les mets, de les reiidre plus friands, d'ordonner un repas somptueux, de parer les cheveux, la tete : ce n'est qu'eu fait d'agriculture que je n'ai jamais connu ni pro- fesseur ni eleve. £t cependant qui peut dire que cesoientla des arts necessaires?Quand nous n'au- rions personne pour nous enseiguer ccs futilites, la rcpubliquey perdrait-ellebeaucoup? enserait- elle moins florissante que du temps de nos an- cetres"? Nos cites ont ete heureuses, sans avoir connu ni avocnts, ni jeux publics; et lcs cites a vcnir n'en seraient pas plus mnlheureuses, pour ne les connaitre jamais. Mais les hommes ne sauraient vivre ni subsister sans ragriculture. Ce qui n'est pas moins etrange, c'est que Tart qui est le plus utile a la conservation de notre corps et a rentretien de notre vie , est celui qu'on a le moins perfectionnede nosjours. Onrejette avec dedain le moyen le plus iunocent d'aug- nienter son patrimoine, et on a recours a tous ceux qui sont contraires aux lois de la Justice. Oserait-on regarder comme legitimes les riches- ses que nous procure la guerre ? richesses tou- jours teintes de sang, fortune souvent fondte sur le raalheur d'autrui. Ou bien les basards de la mer et les cbances du coramerce sontils prefe- rables aux dangers de la guerre? et Tbomme, attacheessentiellement a la terre, doit-il bra^er toutes les lois de la nature pour se coufier aux flots, s'exposer a la fureur des venlsetdes va- gues, et parcourir comme un oiseau de passage des coutrees eloign^eset inconnues? Quellepro- fession est enfinplus honorable que celle du cul- tivateur? Estce le metier de rusurier, odieux raeme a ccux qu'il serable secourir pour un rao- ment? Ou bienest-cecetteautre profession que nos ancetres qualifiaient de c««/h« (de cbienne), parce qu'clle consiste a aboyercontre les pcrsonnes les plusriches, et a sacrifier rinnocent au coiipa- ble? brigaudage infarae, justement raeprise de nos ancetres, mais tolere de nos jours dans renceinte de nos murs, et iustalle eu plein forum. Eegarderez vous comme une ressource honnete cette importunite interessee d'un client qui, rodant aux portes des bomraes puissants de 1'^poque , se tient aux ecoutes dans rantl- cbambre , pour s'assurer si son maitre est encore endormi, n'osant point s'adresser aux valets, qui ne daigneraient peut-etre pas lui repondre ? Est- ce donc un sort si beureux que de s'exposer aux rebuts d'un esclave attacbe par des chalnes a la gaide d'une porte, de se morfondre la nuit de- vant cette merae porte qui restesourde aux ins- tauces les plus vives ; et tout cela pour acheter par toutes les miseres de la servitude rbonneur des faisceaux et le pouvoir, paye quelquefois de la perte du patrimoiue? car les honneurs ne s'obtiennent qu'en echange de services onereux et a force de presents. Or, si les bons citoyens doivent repousser tous ces moyens d'accroitre lcur fortune, il n'en reste plus qu'un seul qui puisse elreregardecomme uobleet honnete,c'est laculturede la terre. Si leserrements de nos an- cetrcs sur ce point etaieut suivis raeme par des personnes peu instruites de la theorie, pourvu qu'elles fussentproprietairesdes terres acultiver, les biens de campagne auraient a souffrir moins de pertes , car le travail desmaitres compenserait Iranim musicorumque , vel quod magis mirandum esl, coutemptissimorum vitiorumoflicinas , gulosiuscoudlendi ciliiis, el hixujiosius fercula struendi, capitumque et ca- pjlliiruni coneiiiuatores non soluni esse audivi , sed et ipse vidi. Agricolationis neque doctores qui se profilerenlur, neque discipulos cognovi. Cum eliam si pia'dictarum ar- liuin professoribus egeiet civilas, tamen, sicut apud pris- cos, ilorere jxjsset respublica. Nam sine ludicris artibus atque cliam sine causidicis olini satis felices fucie, fiitu- ra^qiie sunt urbes : at sine agri ciiltoribus nec consistere mortales , ncc ali posse nianifeslum est. Quo niagls prodi- gii simile est, quod accidit, ut res corporibus nostris vitocque ulilitati maxime conveniens minime usque in lioc tcinpiis consummationem habeiet ; idque sperneretur ge- uus amplificandi relinquendique patrimonii, quod omni crimiiie (raret. Nam Kctera diversa et quasi rcpugnanlia (lissideiila justilia, nisi sequius e\istimanius cepisse prae- dam ex milltia, quae nobis niliil sine sanguiiie et cladibus alienis affert. An bellum perosis, niaris et negolialionis alea sit optabilior, iit rupto natura; foedere tcrrestre ani- inal liomo ventonmi et maiis oljjectus irac se fliiclibus Hiideat ercdeie, seinpeique, ritu Vdliicrum, loiiginqui liltoris peiegrinus ignotum pererret orbera? An firneratio probabilior sit , etiam Iiis invisa, qiiibus succuriere vide- tur?Sedne caninum quidem, sicut dixere veteres, stu- dium praestantiiis lociipletissimuni quemque adlatrandi et contra innocenfes ac pro nocenlibus, neglectum a ma- joribus , a nobis etiam concessum inlra miEnia et in ipso foro latrocinliini? An honestius duxeiim nieicenarii salu- tatoris mendacissimun» aucupium circumvolitanlis limina potentiorum, soinnunique regis siii rumoribus augurantis? neqiie enim roganti, quid agatur intus, respondere servi dignantur. An putem fortunatius a catenato lepulsum janitore srepe nocte sera foribus ingiatis adjacere , miser- rlmoi|iie faniulatu per dedecus, fascium decuset iinperiiiin, profuso tainen patriinonio, mercari? nam nec gratuila servitule, sed donis rependitur bonor. QuK si et ipsa et coruin similia honis fugienda suut : superest (ut dixi) uniini genusllberaleet ingenuiim rei familiarisaugendae, quod e\ agricolatione contingit. Cujus praecepta si vel teniere ab indoclls, duni tamen agiorum possessoiibus, antiquo more adininistiarentur, niinus jaclurs! paterentur res rusticu;. Nam iiidustria dominoruni ciim ignoranti»; detrimentis uiulta pcusaict : ncc qiiorum coinmoduni DE L'AGR1CULTURE, LIV. 1. lesineonviMiicntsderignoraiice; oulre quc ccux dont IMuterct y sei-ait engage nc \oudraient point ctretaxes toute leiir vie de negligencc pour leurs propres affaires , et que le desir de s"ins- truire les conduirait bientota la connaissance de ragriculture. Maisdans lesieele oii nousvivons, on dedaigne de cultiver ses champs soi-meme; on ne prcnd meme pas lapeine de ehoisir un me- tayerhabile, ou du raoins un liorame qui ait rinteliigenee de Tesprit, et la vigueurnecessaire pour apprcndre en peu de teraps ce qu"il ignore. Un homme riche achcte-t-il un fonds de terre? i! y relegue, pour en avoir soin, le plus enerve de scs vaiets ou de scs porteuvs, et !e pUis casse par les anuccs; sans souger que les tra- vaux auxquels il le destinc demandent dans la personne qui en est chargee, non-seulement de la scicnce , mais encore la force du corps et lavigueurdc Tage. Siaucontrairec'estunhorarac d"une fortune mcdiocre qui fasse cct achat , ii raet a la tete des travaux quelque mercenairc qui n'est pius en etat de gagncr sa vie par ses journces, qui ne pourra lui apporter aucun pro- (it, et qui n"a pas mCrae les premieres notions d"agriculture. Lorsque je reflechis a cela , et que je clierche a dceouvrir lcscauses de cet ahandon et de cette insouciance , je me prends a craindre qu"on n'en soit venu au point de regarder Tagri- culture comme une prol'essinn criminelle , igno- niinieuse, et indigne d"un homme libre. Cepen- dant nous voyons , par le temoignage de tous nos auteurs, que nos ancftres se faisaient une gloire de eultiver leur champ. Quintius Cincin- natus , qui avait sauve vn consul assiege avec son armee , fut arrache a la charrue pour pren- dre la dictature. Vainqueur, ii deposa les insi- gnes de cette magistrature avcc plus d'cmpresse- ment qu'il n'en avait montre pour les aceepter ; et s"en rctourna a sa cliarrue pour reprcndre la eulture dc son petit patrimoine de quatre arpents de terre. C. Fabricius ct Curius Dentatus, l'un apres avoir chasse Pyrrhus dcs frontieres de \'\- talie, Tautre apresavoir subjugue les Sabins, la- bourerent cux-raemes les sept arpents qui leur etaient echus dans lepartagedes terresprisessur 1'ennemi, et les cultiverent avec autant dc soin et d'industrie qu"ils avaient mis de valeur a les conquerir. Enlin, pour ne pas pousser plus loin mes citations, lorsque je considere que tant de citoycns romains, celebres par leurs victoircs, se sont distingues , soit en dcfendant, soit en cultivant les terres qu'ils avaient ou conquises ou reeues en heritage, je ne puis at- tribuer qu'a la mollcsse et au luxe de notre sieele le degout qu"on affccte aujourd"hui puur les ancicnncs coutumcs et les sculs travaux qui soient dignes de rhomrae. Nous avons aban- donne la faux et la charrue; pour aller nous etablir dans rcnceinte des villes, et (ce que Varron rcprochait dcja a nos aieux) les mains qui applaudissent dans Ics tlieStres ct Ics cir- ques laissent reposer les guerets et les \ igiio- bies. r\'ous admirons les gcstcs de ces ^tres el'i'e- mincs qui,sur lasccne, empruntcnt a la femme tous scs raouvements, et qui, pour tromper Ics yeux des spectateurs, imitent un sexe qui n'est pas le leur. Ne songeant qu'a la debauche, et aux moyens d'cn supporter les fatigues, nous prenous des bains lciconienx, pournous dclivrcr de nos indigestions journaliercs ; nous pvovo- quons des sueurs abondantes , pourexciter notre soif ; les nuits se passcnt dans la debauche et dans rivrcssc; lcs jours sont eonsacres aux jeux etau sommeil, et nous nous estimons heureux de nc aseiolnr, tota vila vcllenl imprnOentcs negolli sui con- Bpici ; oiMpic (lisroiirli cupidiorcs a(;ricolalioncm pcrnosce- rcnt. Niinc ct ipsi pra'ilia liostra colere dedignamnr, et nnllins niomcnti dncimus peritissimnniqncmqnevillicuni faccre : vel si nescium, certe vigoris experrecti, qno ce- lcrins, qnod ignoral, addiscat. Sed sivc fundum locnplcs mcrcatus esl, e tmba pedisequoruni lecticariorumque dcfcclissimnm annis ct viribus in .ngrum rclegat; cnm islud opns non solum scientiam, scd et viridem a;talem cnm roliorecorporisad labores suffereiidos desideret : sive mediarmn faciiltatum dominus, ex mercenariis aliiiucm, jamrecusantemquolidianum illiid tribntuni,[qni vectigalis esse non possit] ignarnm rci, cni pracfuturus est, niagis- triim lieiijiilicl. Qii.i" cuin aniinadvcitam, s.Tpe niecum rctractans ac rccogitans, qnam tnrpi consensudesertaexo- levcrit disciplina ruris, vercor ncdagitiosa ctqiiodammodo pndenda , aiil iiilionesta virleatur ingenuis. Verum ciim pluribusmonumcntis.seriptoruniadmoiiMr, apudantiqnos nostios fiiisse glori.T. curam riislirationis ; ex (|ua Qiiinliiis Ciiicinnalus olisessi consulis ct exercitus liberator, ab nr.itro vocatus ad dictalnrani vcncrit, ac riirsus fascibiis dcposilis, quus fcstinanlius >iclor leddidcral , quam smnpser.it iinpcrator, ad eosdcni juvencos ct qualuor jiigenim avilmii licicdiolum redierit : itemquc C. I''aliii- ciiis, etCnrius Dcnlaliis.allcr Pynlio finibus Italiajpulso, domilisallcr Saliiiiis, ;icnia desides cunctarentur, quani qui rura colerent [adniinistiareiitve opera colonoruni ,] segniores visos. Nundinarum etiani conventus manifestum esl propterea usurpatos , iit nonis lamtummodo diebus urbance res agerentur, reliquis administraientur rusticae. illis enim temporibus, ut ante jam diximus, proceres ci- vitalis in agris raorabantiir : et cum consilium publicum ilcsiderabatur, e villis arcessebantur in senatum. Ex quo, qiii eos evocabant, viatores nominali siint. Isqiie mos dum servatus cst perseverantissimo colendorum agrorum studio, veteres illi Sabini Quirites atavique Komani ipiamquam interferrum et ignes lioslicisque hiciiisionibus vastalas fniges largiiis tamen condideri'. , qiiam nos, qiii- bus diulurna permittcnte pace prolatare licuit reni lusli. jours , bien qu'une longue paix nous alt permis d'apporter de grnnds perfectionnementsdans Ta- griculture. Cest cc qui fait que dans le Latium, cette terre de Saturue, ou les dieux eux-rae- mes avaieut pris la peine d'enseiguer ragricul- ture ^ leurs eufants, nous en sorames reduits, pour eviter la faraine, citirer le ble de pays si- tues au delades iners; et le vin,des llesCyclades, de la Betique et de la Gaule. Cela uc doit d'ail- leurs point nous etonner , puisque de nos jours e'est une opinion generalemeut accreditee, qiruu metieraussi vil que Tagriculture n'a besoin d'au- cuu apprentissage. Pour moi, lorsque j'envisage eette scieuce daus toute sou etendue, et que je repasse dans mou esprit les diverses parties qui composent, comme autant de niembres, ce vaste corps, je craius bien de voir arriver la fin de mes jours avant d'avoir penetre dans toutes les bran- ches de cette doctriue uuiverselle. Quiconque en effet veut se douner pour avoir atteint la perfee- tion de cet art, doit avoir approfondi la nature des ehoses , observe la difference dcs elimats, couuaitre les productious qui convienneut aux differentes coutrees , avoir preseut a resprit l'e- poque du lever dcs astres et celle de leur coucher, pour ne pas eommencer ses travaux dans un temps oii il sera mcnace de pluies ou de veuts , et s*exposer a en perdre tout le fruit. II doit aussi observer Tetat de ratinosphere et la mar- che des saisous, quine suivcntpointtoujoursune regle fixe et invariable , puisque Tete et rhiver ue se pr6seuteut pas toutes lcsaunees sous les memes formes. Leprintempsnestpastoujours pluvieux, ni rautomue humide. Or, personne ue saurait, a mon avis , prevoir toutes ces circonstanees , sans etre doue d'une grande sagacite et pourvu des couuaissances les plus variees. II n'est point cani. Itaqiie in hoc Lalio ct Salurnia terra, ubi dii cul- tus agrorum progenieni suam docuerant, ibi nunc ad liastam locamus, iit nohis ex transmarinis provinciis ad- vehatur (rumentum , ne fame laboremus : ct vlndemias condimus ex insulis Cycladibus ac regionibus Bajticis Gallicisque. Nec mirum; cum sit piihlice concepta, ct confirmata jam vulgaris existimatio , lem lusticam sordi- dum opus , ct id esse negotium , qiiod nullius egeat nia- gisterio pr.xceptoris. At ego , cum aut magnitudineni totius rei, quasi quandam vastitatem corporis , aut par- tium ejus velut singulorum niembroruin numerum recen- seo, vereor ne supremus ante me dies occupet, quam universam disciplinam ruris possim cognoscere. Nam qui se in hac scientia perfectum volet profiteri , sit oportct rerum naturae sagacissimus, declinationum mundi non ignarus : ut exploratum liabeal, quid cuique plagae con- veniat, quid repugnet : siderum ortus et occasus memoria repelat , ne imbribus ventisque imminentibus opera in- choet, laboremque frustretur. Ca;li ct anni prBcsentis mo- res intueatur. Neque enim semper eundem veliit ex prae- scriplo babitum gerunt : nec omnibus anniscodcm Tiiltii venit .'eslas auf hiems : nec pluvium semper cst vcr, aul humidus autumnus. Qiur pia'Uosccre sinc lumiue auinii DE L'AGUICULTURE, LIV. I. doiine a toiit le monde de bien jugor la qualite d"une terre , de discerner la nature des terrains et de determiner les penres de productions, et de savoir ce (]u'on peutatteudre ou non des proprie- tes du sol. Qui est celui qui a jamais erabrasse toutes lcs parties de reconomie rurale au point de savoir toujours bien distribuer ses terres, pratiquer les labours, et distingner les differen- tes especes du sol qui peuvent , les unes par leur couleur, les autres par leur qualite, tromper ie regard le plus exerce? II y a des contrees oii la terre noire estla meillcure, conime parexeinple dans la Campanie; il y en a d"autres oii la terre rouge et grasse merite la preference sur toutes les autres. Dans la iNumidie, en Afrique, une terre friable Temporte par sa fecondite sur le sol le plus fort, taudis quen Asie et en Mysie uue terre compacte ct visqueuse est la plus fer- tile. II faut savoir, a la simple inspection d'un terrain, dcterminer le genredecultureapplicabie auxcollines, aux plaines, aux jacheres, a la terre humide etfertile en herbes, et au sol sec ct aride. On ne doit point non plus ignorer tout ce qui concerne la plantationetl'entretien dcs pe- pinieres et des vignes, doiit on compte un nom- bre iniini d'cspeces diffcrentes. Enlin il fautquil ait aussi les connaissanccs necessaires concer- nant racquisition et rentrctien des troupeaux ; car nous pensons qiie Teducation des bestiaux doit faire partie de reconomie rurale, bien que , par sa nature, elle en soit csseutiellement dis- tincte. L'education dcs bestiaux , considciee en elle-memc,n'cstpointnon plus une science sim- ple; elle renfermeautantdepartiesqu'ellecompte de sujets differents : les ehevaux, les boeufs et les brebis demandent tous des soins particuliers. A ne considerer que les brebis , on fait une dis- 173 tinction entre ccllcs de Tarcnte ot cclles dont la laine est moins fme. II en est de menu, des chtjvres : celles qui sont |)rivccs de cornes, ou qui n'ont prcsque pas de poil , demandent a ctre ele- vees autrement ([ue celles qui ont bcaucoup de poil et descorncs, comrae les clievres de Cilicie. L'entretien des truies et celui des verrats sont aussi deux choses tres-difft-rcntes. En outre , les truies pelees demandent uii autre climat et d'au- tres soins que celles qui ont beaueoup de soies; enfin, pour nepoint nousbornera Fiidueationdes animaux au nombrc dcsquels sont compriscs les differentes especes de volailles et les abeilles, qui est celui quieonnait tous les genrcs de greffe etdetaille, et les diverses cultures applicablcs aux fruits et aux legumes?Qui sait seulement distinguer lcs mille esp(?ces de liguiers et de ro- siers qui exigent, chacune, des soins particu- liers? Ne voyons-nous pas mi-raele plus souvent negllgerdcsobjetsbeaucoup plusimportants? Ce- pendant beaucoup de personues ont dgja com- mence a retirer des b(jn(inces consid(irables dcs plantations de cette derniere espece. Je ne par- lorai ni des geni*ts ni des saussaies; je ne diral lien iion plus ni des prt^s, ni des roscaux, plan- tations qui , sans demander de grands soins , ont besoin ccpendant d'une eertaine culture. Je sais bien qu'en exigeant de celui qui se livre aux travaux rustiquestant de connaissances diverses pour devenir un agriculteur parfait , je ralen- tirais peut-etre le zcle des coramencants, qui, justementeffrayc-sde la vari(it(; et du grand nom- bre des scicnces qui se rattachent aragriculture, ne voudront pas tenter une entreprise dans la- quellc ilsd(;sesperent dc rcHissir. Cependant il est bon, ainsiqucM.Tullius ledit tres-bien dans son traitii de lorateur, il est bon de tout essayer et sine exqnisilissiiiiis (tisci[iliiiis noii quemqnam posse credidcrim. Jam ipsa lcrra; varicl.is, et cnjusqne soli lia- bitus, quid nobis neget, quid promiltat, paucornm est disceinere. Conteniplalio voro ciuularnm in ea disciplina paitiuin qnanlo cuique contigit , ut et segetum aialio- numque perciperet usum, ct varias dissimillimas([ue terrarum species pernoscerel? ([iiaium nonnullae culoie nonnulkc qnalilate fallunt : atque in aliis rcgionibus nigra terra , ([uam pullam vocanl , ut in Campaiiia , est laudabilis, in aliis pinfjuis rnbrica melius respondet ; qui- biisdam tiicut in Africa Numidia! piitrcs arena; foecundi- late vel robustlssimum solum vincnnt ; in .\sia Mjsiaqne «lensa et glnlinosa terra maxime cxuberat; atque in liis ipsis babcret cognilnm, quid (feiret aul) recnsaret collis, (luid campcstris posilio, quid ciiltus , qiiid silvesler ager, quid bumidus et graminosus, quid sicciis et spurcus; ralioncm (iiioquc dispicerct in arboribus vineisquc, qua- rnm inlinita sunt gentra , conscrendis ac tuendis; cl in pecoribus paiandis conseivandisqiie : quoniam et baiic adscivimusquasi agricultuia! iiarlem, cum separata sit ab agricolatione pasluialis scieiitia , ncc ea lamen simplex. Qui|>pe aliial cxigil ci|uiuum, atque aliud bubulum ar- mciitum, aliud periis ovilUiin; et in co ipso dissimilem lationem posUilat X aienlinum atque liirlum : aliud ca- priniiin; etid ipsum alitcrcuratur nintiluin et rari[)iliim, alilcr cornulum ct setosiim , qiialc est iu Cilicia. Poicula- torisvero et sulmli i divci ~a iirorcssio, diversa? [lastiones : nec eimdem ^l.in.r mh-. (lcnsaeque casli statum, nec eandem cducaliiiiiciii (iilliHnve quicrunt. l£t uta pecori- biis reccdam, ijiioium in partc avium cobortalium et apium ciira positaest; quis tanti studii (uit, nt super isla, qiia;cnunicravimiis, totnosset spccies insitioniim, tot putationuiii ? tot pomoruin olcrnmqiic cultus exerce- rcl? tot generibus licornm, sicut rosariis impenderet cu- rani? cum a plerisque ctiam majora negliganlur; qiiam- (|uani ct isla jam non minima vecligalia iiiultis csse Di'[ierunt. Nam prata et salicta, gcnisla;quc et arundines ([uamvis tenuem nibilomiuus aliiiuam dcsidcrant indiis- triain. Post hanc lam mnltarum lamquc niultipliciiim lerura pra;dicalioncm non nie pra^terit, si, queiu dcsidc- laniiisagricolam, quemque describimus, exegero a [lar ticipibiis agrestiuin operum , tardatum iri .stiidia disceiv tium , qui lam varia; , tanique vaslae scientisedesperatione couterrili, uolent experiri , quod se consoqui posse difl> 174 COLUMELLE. quaud il s'agit, ou de rechercher ce qui peut 6tre Qtile au geure humain, ou de couserver et de transmettre ii la posterite ce qui a ete trouve et reeonnu comme tel par nos predecesseurs. Quand meme nous ne l'emporterions pas sur eux par le geuie, et fussious-nous privesdes ressources que nous presentent lesarts etles sciences, nous ne devons pas pour cela uous abandonuer a loisi- \ete : il faudrait, au contraire, poursuivre avec perseverance des travaux que nous avons re- connus etre le plus utiles a Thomme et le plus conformes a la sagesse. Aspirons toujours au premier rang ; nous recueillerons encore assez d'honneur si nous n'arrivons qu'a la seconde place. Les muses du Latium n'ontpas seulement admis dans leur sanctuaire Accius et Virgile ; elles ontaussi honorablement accueilli dans leur temple les potites du second et du troisieme or- dre. La merveilleuseeloquence deCieeron decou- ragea-t-ellelesBrutus, lesCelius, lesPollion, les Messala, et les Calvus? Ciceron lui-meme nc s'est pas laisse effrayer par les foudres que laneaient Demosthene et Platon. Enlin le vieil Homcre, ce pere de touteeloquence, a-t-il arrete, par les ilots inepuisables de sa divine poesie, le zele et Tardeur de ceux qui voulaient marcher sur ses traces? Est-ce que depuis tant de sieeles des artistes moins eelebres qu"un Protogene , qu'un Apelle, qu'un Parrhasius ont, daus leur ad- miration pour ces grands maitres , renonce a leurs propres travaux? La beaute du .lupiter Olympien et de la Minerve de Phidias, tout en ravlssant les artistes tels qne Bryaxis, Lysip- pe, Praxilele et Polyclete, no les a pourtant pas empeches dc faire tous leurs efi'orls pour arri ver a la perfection . Si eu toute chose les grands maitres sont admirfe et honores, ceux qul bril- lent au second rang n'en sont pas moins ap- precies comme ils doivent retre. Kn admettant donc que le cultivateur natteigne point au modele que nous venons de tracer; qu'il ne soit -v^rita- blement superieur dans aucune des sciences qu'exige ragriculture; qu'il n'ait pas penetre dans lanature iutime des choses avec lasagacite d'un Democrite ou d'ua Pythagore; qu'il ne sache pas calculer le mouvement des astres ou les effets des vents avec la perspicacite d'un Medon et d'un Eudoxe ; qu'il ne possede ni la science de Chiron ou de Melampode dans Te- ducaticn des bestiaux, ni rexperience de Trip- toleme ou d'Aristee dans le labourage dcs terres, il aura deja fait beaucoup s'il egale dans la pratique nos Tremellius, nos Sasernas et nos Stolons. Mais si Tagriculture n'exige point un genie superieur , on ne saurait y reussir sans etre doue d'un certain jugement. On a cu tort de s'imaginer que c'est la science la plus facile, et qui demnnde le moins de discer- nement. II est inutile de m'6tendre davantage sur Tagriculture en general. Toutefois, avant de traiter en detail etavecordre les differentes par- tiesqui la composcnt, je dois faire preceder ces livres de quelques considerations, queje cruisap- partenir essentiellemeut a rensemble de cette science. I. Quiconque veut s'appliqucr a ragriciilture doit reuuir les trois conditions fondamentales, la connaissance de Tart, les ressourees neccssaires pour faire face aux depenses, et la volonte de Texe- cution. Car, comme dit Tremelliiis, celui-laaura seul des terres bien cultivees, qui saura, pourra et voudra leur donner les soins qu'elles demandent. dent. A'erumtamen (|uotI in oralore jam M. Tullins lectis- sinie (llxit, par esl eos qiii generi lium?.no res ulilissimas conquiriMe, el perpensas eNploiatasquc memoriiE tradere CDncupiveiint, cnncla lciilair. Nrr ,si \cl illa praslantis ingenii vis, vel inclylanim ai liiiui ilrlcciiil instrumentum, conlestim (lebemns ait otium et incrtiam devolvi : sed quod sapienter speravimns, pcrseveranter conscctari. Summnni enim culnien affeclantcs satis lioneste vel in secundo fastigio conspicieniur. Kam Laliae musie non so- los adylis suis Accium el Virgilium recepere, sed eorum et proximis et procid a secmidis sacras concessere sedes. Nec Brnlum aut Ca?lium Pollionemve cum Messala et Calvo delerruere ali eloquentiae slnilio fulmina illa Cice- ronis. Nam neque (ille) ipse Ciccro lcrrilns ccsserat to- nantibus Demoslbeni Platonique : ncc parens eloquenti^, lumipie diversa' natuiae , ncqneat eosdeni pro- venlus li;iberc. Qua'cunque antem propler disi iplinain ruris iKistrorum lemporuin ciim priscis discic|iant, iiou deterieie dcbent a lectione discentem. Nam miilto pliira reperiuntnr apud veleres, qua-nobispiobanda sinl, quani qua; repudianda. Magna |iorro et Gra^corum turba est, (le rusticis rclius pia'! ipiciis ; lujiis princeps celeberrimns vatcs non ininiiiinin pnilissidni nostia; contulit Hesiddiis Bicotius. Magis dcinilc i';ini jnveie funtibus orti sapicntiaj Democritus Abdcritcs , Sociaticns Xenoiibon, Tarenliniis Aiclijtas, peripatetici inagisler ac discipulns .\iistotelcs cnin Tbeophrasto. Sicnli quoque non mediocri cura ne- gotium istud prosecuti sunl Hieron el Epicbarmus disci- jiulus , Philometor ct Attalus. Alhenrc vero scriptoruin frequentiam pepcrerunt , e qiieis probatissimi auclores Cbajreas, Aristandros, Ampbiloclius, Euphronius ; Clirc- stus Euphronis, non , ut multi putant, Anipliipolites, qui COLUMELLE. tif d'Athenes et non pas d'Amphipolis, bien qu'Euphroninsd'Araphipolis, avec lcquel ii a ete souventconfondu,passe lui-meme pour un bon agriculteur. Dans les Iles, {'asriculture n'a point ete negligee : temoin Epigenede Rhodes, Aga- thoclede Chio, Evagonet AnaxipolisdeThasus. MenandreetDiodore,compatriotesde Bias, Tun des scpt sages de la Grcce, se sont fait reniarquer surtout par leurs connaissauces agricolcs. Bac- chius et Mnaseas de Milet , Antigonus de Cymee , Apollonius de Pergame, Dion de Colophou, He- gesias de Maronia, ne le cederenten rien aux au- teurs que nous venons de citer. Diophane de Bithynie a resurae et reuni eu six livres les vo- lumes nombreux de Dionysius d'Utique , inter- prete et comraentateur de Magon le Carthagi- nois. II y a encore unefoulc d'auteurs dontnous ignorons la patrie, raais qui out pourtant apporte leur tribut au progres de cette science : ce sont Androtion, jilschrion, Aristomene, Athenago- ras, Grates, Dadis, Dionysius, Euphyton, Eu- phorion. Nous avonsencore, pour notre traite, mis a contribution avec autant de confiance Ly- simaque et Clcobule, Mencstrate, Pleutiphane, PersisetTheophile. Enfin, pour accorder ledroit de bourgeoisie romaiue a ragriculture, qui avait ete jusqu'alors une science grecque , puisque les auteurs qui la traiterent ctaient Grecs eux-me- mes,citons d'abord M. Caton le Censeur, qui le premier a ecrit en latin sur reconomie rurale ; puis lesdeux Saserna, pere et fils,qui ont cher- che a approfondir davantagc; Scrol'a Tremellius, qui lui a prete le secours de son eloquence ; M. Tcrentius, qui lui a doune une forme plus ele- gante ; et enfin \irgile , qui Ta embellie par le charme de ses vers. Woublions pas non plus les et ipse laudaliilis liabetiir agricola, scrt indigena soli Al- tici. Insulre quoque cuiam istam celebraverunt, ut lestis est Rliodius Epigenes , Cliins Agatliocles, Evagon,et Anaxipolis Tbasii. Unius quoque de septem Biantis illius populaies Menauder et Diodorus in priniis sibi vindicave- riinl agiicolalionis prudentiani. Nec liis cessere Milesii Uaccliius et Mnaseas, Anligonus Cyma^us, Pergamcnus Apollonius, Dion Coloplionius, Hegesias Maronites. Nam quidem Dioplianes Bitliynius Uticensem totum Diony- sium, Pa'ni Magonis Inlerpretem , per mulla dilfusum volumina , sex epitomis ciicumscripsit. Et alii tamen ob- scurioies, quorum patrias nou accepimus, aliquod sti- pendium nostro studio contulerunt. Hi sunt Andiolion, jlischrion, Aristomenes, Alhenagoras, Ciates, Dadis, Diouysius , Eupbyton , Eupliorion. Nec niinori fide pro virili parte tribiitura nobis intulcrunt Lysimachus, et Cleobulus, Menestiatus,Pleutiplianes, Persis et Tbeopbi- lus. Et ul agricolationem Roniana tandem civitate done- mus, (nam adliuc istis auctoribus Grfficae genlis fuit) jam nunc M. Catonem Censorium illuni memoremus, qui eam latine loqui primus instituit. Post liunc duos Sasernas, pafrem et filium, qui eam diligenlius eru- dierunl; ac deinde Scrofara Tremellium , qui etiam elo- quentem reddidil; et M. Terenlium , qiii expolivit; mox elements d'agriculture que nous devons a Julius Hyginus. Mais le plus grand honneur revient k Magou,le pere de reconomie rurale, et dont Touvrage remarquable, divise en vingt-huit livres, a cte traduit par Tordre du senat. Rendons encore hommage aux hommes de no- tre epoque, Cornelius Celsus et Julius Atticus, dont lun nous a donne un traite complet d'agri- cultureen cinq livres, et Tautre une monographie sur le genre de culture applicable aux vignes, en uu seul livre. Julius Grccinus, que Ton peut re- garder comrae Ic disciple d'Atticus, a egalement Icgue a la posterite deux livres relatifs a la cul- turedes vignes. Son ouvrage, bienqu'il traitedu meme sujet, est plusagreable et enmerae temps plus profond que celui de son maitre. Ainsi, mon cher Silvinus, consultez avec soiu tous ces au- teurs, avant d'aborder l'etude de ragriculture. Mais ne croyez pas que les preceptes qu'ils vous donnent vous rendent de suite un cultivateur parfait : ces sortes de livres sontbien moins pro- pres a former un maitre qu'a instruire celui qui lest deja. La pratique et rexperience, voilace qui est le point principaldans les arts. En toute chose on peut puiser un enseignement ulile dans ses propresfautes; car lorsque une expcrience, pour avoir ete mal faite, ne rcussit point, nous evitons de retomber dans les erreurs que nous avons commises ; et rinstruction du maitreeclaire ledisciple sur le chemin qu'il doit suivre dore- navant. On ne doit donc point s'attendre h ce que les preceptes que nous allons donner con- duisent seuls a la perfection de cet art ; tout ce qu'on peut en espcrer, c'est qu'ils aideront a y parvenir. Celui qui les aura lus scra loin d'^tre un cullivateur parfait ; il lui faudra eucore la vo- Virgilium, qui carminum quoque potentem fecit. Nec postremo quasi pffidagogi ejus meminisse dedignemur, Jiilii Hygini : veruntamen ut Cartbaginensein Magonem rusticationis parentem maxime veiieremur : nam liujus octo et viginti memorabilia illa volumina ex senatuscon- sulto in Latinum sermonem conversa sunt. Non minorem tamen laudem mcruerunt nostrorum temporum viri , Cor- nelius Celsus ct Julius Atticus; qiiippe Cornelius totum corpus disciplinaj quinque libris coniplexus est;liic de una specie culturae pertincntis ad vites singularem librum edidit. Cujiis velut discipulus duo volumina similium praeceptorum de vineis Julius Graecinus composita face- tius et eruditius posterilati tradenda curavit. Hos igitur, Publi Silvine, priiis quam cum agricolatione contrabas, advocato in coiisilium : nec tanien sicmente dispositus, velut summam totius rei sententiis eorum consecuturiis : qiiippe ejusmodi scriptorum monumenta magis instiiiiint, quam faciunt , artificem. Usus et cxperiejitia domiiiantur in artibus : neque e^t iilla disciplina , in qiia non peccando discatur. Nam ubi qiiid perperam adniiiiistralum cessit improspere, vitatur quod felellerat : illumiuatque rectam viam docentis magisterium. Quare nostra pr:Ecepta non consummare scientiam,sedadjuvare promittunt. Nec sta- lim quisquam compos agricolationis erit liis perlectis ra- DE LAGRICULTL' ionte et les ressourees necessaires pour les mct- tre a ex6cution. Cc sont dcs appiiis qiie nons offrons a ceux qiii voiidront s'en servir, maisqui ne peuventrien par cux-memes. II faut cncore se trouver dans les condilions ([uc noiis vcnons dMndiquer. II y a plus : toutes ccs conditions reunies, c'est-a-dire un travail assidu, rexpe- rience du mcta.ver, la volonte de dcpenser, et la facultede le faire, ne valcnt pas, abcaucoup pres, laseule preseucedu maitre. Si le maitre ne sur- veilie pas activement les travaux, 11 arrivera ce qui arrive dans une armee lorsque le general est absent : tout sera ueglige, personne ne fera son devoir. Je pense que c'est la le veritable sens des paroies que Magon a placees en tete de son ouvrage.n Qiiiconque veutaeheter une terre, dit-il , doit vendre sa niaison , de peur qu'il ne se plaise plus a la viile qu'a la campagne; celui qui fait beaucoup de cas d'une niaison n'a pas besoin de ferme. » .le m'en tiendrais ineme a ce preeepte, s'il pouvait etre observe dans ce tenips- ci. Mais puisqu'aujourdhui rambition nous ap- peile souvent a la ville, etqu'ellenous y retient encoreplus souvent , je pense qu'il est plus com- mode d"avoir un bien de campagne qui eu soit proche, afiu qu'on puisse s'echapper tous les soirs, si occupe qu'on soit, pour y aller apres les affaires du barreau terminees. Car pour ceux qui achetent desproprietes eloignees, presqueau dela des mers pour ainsi dire , ceux-la abandonnent de leur vivaiit leur patrimoine a leurs heritiers, et, qui pis est, a leurs esclaves, avant la niort de leur maitre. En effet, rassurcs par reloignement du proprietaire, ils se iivreut a tous les vices ; et, enattendant que de nouveaux maitres vieunent prendre possession du domaine,ils songent plus a le piller qu"a lecultiver. lionlbus , nisi et obire cas voluerit, et per facuUates po- iiierit. Ideoqiie liaec velut adminicula studlosis promitti- mus, non profutura per se sola, sed cum aliis. Acne ista (piidem prajsidia, ut diximus, non assiduus labor el ex- peiienlia villlri , non facuUates ac voluntas impendendi tantuni pollcnt, quantum vel una pia;senlia domini : quae nisi liequens operibus intervencrit, ut in exercitu cum abest imperalor, cuncta cessant officia. Maximeqlie reor lioc sisnilicantem Peentim Magoiiem , suorum scrip- torum primordium lalibiis auspicatum sententiis : • Ge- peudant , quelle que soit rautorite des anciens cultivateurs , elle ne doit point nous faire renou- cei" a nos propres experiences nouvelles. Si ces sortes d'essais ne sont pas sans incooveuient , il en resulte toujours du moius un avantage reel pour la feiTne; parce qu'en general on ne cul- tive jamais de lerre sans ea retirei un profit quelconque , et que le maitre , en essayant, par- viect a connaitre lc genre de culture qui eonvient le mieux a sa ferme. Les essais augmentent le produit des champs les plus fertiles ; c'est pour- quoi il nc faut jamais craindrc de les tenter, sur- tout dans les terres grasscs, ou Ton pcut etrc sur que le produit dedommagera toujours de la peine qu'on aura prisc et des depenses qu'il aura fallu faire. Mais de meme qu'il est important de connaitre la qualite d'un ionds,et la manicre de le cultiver, il ne Test pas moins de savoir com- ment la reetairie doit etre batie , et quelle doit etre sa disposition pour en tirer un bon parti. Sousce rapporl, les hommes les plus illustres ne sout pas toujoursexemptsd'erreur : teraoin L. LucuUuset Q. Scevola. La villade Lueullus etait plusgrande que ne le comportait la ferme, tandis que celle de Scevola avait le defaut contraire. L'un et Tautre defaut sont egalement nuisibles aux interets du proprietaire. Si les batimentssont trop vastes, ils necessitent de grands frais de construction et d'entretien; s'ils sont petits par rapportau fonds de terre , on est expose a perdre une grande par- tiede la reeolte.Eu cffet, toutes les productious de la terre, celles qui sontscches aussi bien que celles qui sout liiiuides, se giitent facilement, si Ton n'a pas d'endroits couverts, spacieux et cora- modes , ou !'ou puisse les resserrer. L'habitation du maitre doit etre aussi elegante que sa fortune le lui permet, afin qu'il vienue avec plaisir a sa carapagne, et que le sejour qu'il y fera lui paraisse agreable. S'il se fait accompagncr de sa femme, dont le sexe et le gout sout plus de- lieats , ces sortes d'embellissements seront d'au- tant plus necessaires qu'ellecouseutiraplusfacile- ment a rester avec son epoux. Qu'un agriculteur batisse donc elegamment, sans se laisser entrai- uer d'ailleurs a des depeuses excessives. Vos batiments, nous dit Caton, devront etre pro- porlionnes a Tetendue de vos terres , de crainte que votre vilia ne eoure apres votre ferme , ou votre ferme apres votre villa. IVous allons expli- quer maiutenant queile est la nieilleure situation d'uiie villa. II ne sufllt point de la placer daus une contree salubre , il faut encore choisir pour son emplacement la partie la plus saine de la ferme tout entiere. Lorsque Tair qui envirnnne le batiment est corrompu , la sante est expnsee a mille influenccs nuisibles. II y a des endroils qui aux solstices souffrent moins de la chaleur que les autres , mais ou le froid est insupporta- bledaus rhiver, comme, par exemple, Thebes en Beotie. II y en a d'autres ou Thiver est doux , mais 011 la chaleur est pesanle en ete, comme Chalcis dans rEubee. II faut donc chercher un air tempere, qui ne soit ni trop chaud ni tropfroid. gravioris cqiie legumina po- nantur. 1'aricles oblinuntiir ainiiica subaclo lulo, ciii pro paleis admista sunt arida dleastri , vel si ea non sunt , oleie folia. Oeinde cum piadjctiiin tectoriiim inariiit , rarsnsamuica lespcrijitur, (jua siccata fiumeiitum infer- tur. Ea res ab noxa curculionum et similium animalium commodissime videtur conditas fruges defendere; qiia; nisi diligenter reposilfe sint , celerilcr ab eis consumun- lur. Sed id genus liorrei, quod scripsimus, nisi [sit in] sicca positione villas qiiamvisgianum robustissimumcor- runipit situ : qui si nuliiis adsit, possunt etiam defcssa frumenla servari, sicut traiismarinis quibusdam provin- ciis , uhi puteonim in modiim , quosappellant siros, ex- liaiista bunius , editos a se fruclus recipit. Sed nos in no- stiis icgionibus, qiiie ledunriant uligine, magis illam po- silioneni pensilis lioi rei , et lianc curam pavimentoruin el paiietuni piobamus : quoniam, ut reliili , sic emunita sola eHateia boireoruin proliibent curculionem. Quod genus exilii ciiin incidit , mulli opiiianlur arceri posse , si exesa; fniges in liorreo veiUileiitur, et quasi refrigeientur. Id autein falsissimum est : neqneeniin bocfacto expelluiitiir aiiiinalia, sed immisccular tolis acervis : qui si maneant innnoti, summis lanlnin parlibns infestantiir, (pioniam infra inensuram iialmi non nasciUir Curculio : longeqiie pi'a'Slat id solum , quod jam vitialiim est, qiiam totum periculo subjiceie. >am ciim exiget usus, facile est, eo sublato,qHod viliatum erit, integro infiMiore nli. [Sed] lia>c,elsi extriiisccns, non tainen intempesfive videor lioc loco relulissc. Torriilaria pra;cipue cella;que olearia; calida; esse debcnt , (luia commodius omnis liquor vaporc 186 C0LU?,1ELLE. «ervations soientetraugeresau sujetque je traite, |fi ne ies orois pourtant pas deplacees ici. Lescel- liers a liuile doivent etre chauds , et !es pressoirs eucore plus, parce qu'eu general les liquides se dissolvent par l'effet de laclialeur et se contrac- tent par le froid ; et que si Thuile , !orsqu'elle sort en petite quantite , vient a se condeuser, elle ne tarde p.isa devenir rance. Mais il faut que !a chaleur soit naturelle, et resulte du climat , et de l'expositionmeme du cellier. On evitera avec soin remploi dn feu, car la fumee et la suie enle- veraientalhuilesasaveur. Cestpourcette raison que lespressoirs doiventrecevoir le jour du midi , pourqu'onpuisse se passer de feu et de lumiere lorsqu'on presserarolive. Le lieu oii Ton fera bouil- lir le vin ne sera ni ctroit ni obscur, alin que celui qiii est charge de ce soiu y soit a son aise. Le lieu oii Ton seche le bois nouvellemeut coupe sera place egalement daus la partie reservee aux tra- vcaux rustiques de !a metairie, aupres des bains destines aux gens de la raaison. Quant a cesbains,qui ne doiveut point manquer dans une ferme , on n'en permettra !'usage aux escla- ves que les jours de fete; car ils affaiblissent le corps quand ils sont trop frequents. Les celliers a vin seront places au-dessus des endroits d'oii i! sorthabituellement de la fumee, parce que les vins y vicilliront plus vite, et que la contiuuite de la funiee les fera parveuir de bonue lieure a leur maturite. Toutefois , on menagera un autre ' cellier pour y deposer les ^ ins vieux ; car ils se gateraient par suite d'une fumigation trop pro- longee. Nous en avons asscz dit sur la situation de la metairie, et la distribution de ses differentes parties. Les dependances d'uue ferme se compo- sent d'un four, d'un moulin d'une graudeur pro- portionnee au nombre de colons qui doiveut Tha- biter, etenfin dedeux reservoirs d'cau , dont Tun sera destine aux oies et aux bestiaux , et dont !'autre servira pour tiemper les lupins, rosier, les verges , et d'autres objets de cette nature d'un usage journalier. On menagera en outre deux trous a fumier, !'uu pour recevoir lefu- mier nouveau qui doit y sejournertoule l'annee , Tautre pour le fumier ancien, qui de la est conduit aux champs. Ces deux fosses doivent, aiusi que les reservoirs, etre legerement inclines, mures et pavcs , pour que !'bumidite du fuinier ue puisse s'cchapper. Ce n'cst qu'eu conservant ses sucs que le fumier conservera toutes ses forces. U faudra meme !'humecter continuellement , afin que les seraenccs de ronces et de mauvaises her- bes qui se trouvent raelees a l^ paille et ii la li- tii-re y pourrissent , et n' aillent pas germcr dans les cbamps ou lon doit transporter le fumier. Les cultivateursexperimeutes couvrent avec des claies ou des branchages tout Tcngrais qu'i!s re- lirent des bergeries et des etables, de crainte que le vent ne ledesseche, ou que l'action du soleil ne le cousume. L'aire se trouvera placee , autant que possible , sous les yeux du maitre ou de son intendant ; le mieux est de la pa ver en pierres du- res. Lorsque le sol opposeuneforte resistance aux pieds des Ijestiaux et au poids des tralneaux, le grain se detache plus vite de Tepi ; et quand le ble est vanne, il estplus propre et moins rempli de petits cailloux ct de terre que s'il a ete battu sur le sol nu. Pres de Taire on menagera un lieu couvert , oii Ton puisse transporter les gerbes a demi battues, pour les mettre ;i Tabri, daus le cas oii une pluie imprevue viendrait interrom- pre les travaux. Cetteprecaution, que rincons- tance du teraps rend indispensable en Italie , de- vicnt inutile dans beaucoup de contrees d'outre- Kolvitiir, ac frigoribus niagis conslringllur. Oleiira, quod miniis iiiovenit, si congelaUir, fiacescel. Sed ut calore iKitiirali cst opiis, ipii coiilinsit |iositione civli et declina- tione, ita non cst (iinis i!;inl)iis anl nammis : quoniain fumo et luligiiie sapor olei corrumpitur. 1'ropler qnod torcular debet a meridiana parte illustrari, ne necesse lia- beamus ignes liicernamque adliibere , cum premitur olea. Coitinale ubi defrutum fiat, nec angustiim nec obscuriim sit, ut sine incomniodo minister, qni sapam decoquet, veisaripossit. I'uniarinmquoque , quoniateria-,sinon sit janipridem i;i'mi , lesliiiulo siccetur, in parte rusticas villa; lini polest jiiinluiii iii>liiis balneis. INani eas quoquere- reitesse, iii qiiilnis l.iiinlia, sed tantiim feriis, lavelur. Ncque enim coipoiis rolioii convenit frequens usus ea- riini. ApotliecaM-ecle superpolientur liis locis, unde ple- rumaue fumus exoritur ; quoniam vina cclerius vetusles- ciinl,qua; luini quodam tenoie pr.TCoquein malurilatcm trahunt. Propter quod et aliud tabulatuni esse debebit, quo amovcautur ne rursiis nimia sullitione niedicata sint. Quod ad villiie pertinet situmpartiiimqueejusdi.spo. sitionem , satis dictum est. Ciica villani deinceps lia;c esse oportebit : fumum el pistriuum quantum futurus numerus colonorum postulaverit : piscinas minimum duas : alteram, quM auseribus ac pccoribus serviat; aU teiaiu, in qua liipinum, vimina et viigas alquealia, quae suiit usibus nostris apta, niaceremus. Sterquilinia quoque duo sint: unum , qiiod nova purgamcnta recipiat, et in annum conservet; altcriim, ex quo vetera vebantur : sed utrunique more piscinarum devexura leniclivo.et cx- tiuctum pavitumque solum babeat; ue bumorem trans- inittant : plurimum enim refert , non adsiccato succo fl. mum vires continere, et assiduo macerari liquore, ut si qiia interjecta sinl stramentis aut paleis spinarum vel gra- minum seniina, inlereant,nec iu agrum exporlata segetes lierbidas reddant. tdooque periti ruslici, quidquid ovili- biis stabulisque convcrsum progesserunt , superpositis virgeis cratibus tegunt , nec arescere ventis siiiunt , aut solis incursupaliiiiiliir exuri. Area, sl competit,ita con- stiluenda est , ut mI a (loniino vel certe a procuratore de- spici possit. Eaqiii' ()|iliiiia cst silice constrata, quod et celeriter frumcnla dclci iintur, non cedente solo pulsibus ungularum tritiiilaniinque, eteadem eventilata mundiora siint, la[)illisquc caient et glsebulis, quas per triturara fcre teriena reniittit area. Huic autem nubilariuio ap- DE L'AGRICULTURE, LIV. L mer, oii il ne pleut jamais en ete. Les vergei's et lcs potagers devront etre entoures de haies, et se troiiver a peu de dislauce de la metairie, et piaces de telle sorte qu'ils puisseut reeevolr le- coulement desegouts de lacour, des bains, ainsi quc la lie d"huiie qui s'echappe du pressoir; car ccs substances sont cgalemeut prolitablesaux ar- bres etaux leguraes. YII. La metairie se trouvant ainsi disposee , rattention du maitre devra se porter sur tous lcs autres objets, et principalement sur ies gens de la raaisou : ceux-ci se divisent en deux classes, les fermiers et les esclaves. Les esclaves sont libres ou enchaines. II se montrera facile, ac- eommodantpourses ferraiers; il sera plus severe pour Touvrage que pour le pajeracnt de la rente. Cette conduite leur est plus agreable, et tourne a notre profit. En effct , lorsqu'une terre est bieu cultivee, il en rcsulte presque toujours du be- nefice, et rarement de la perte, a moins que la rccolte ne soit ravagee par les pillages , ou detruite par rintemperie de la saison ; de sorte que le fermier n"osera pas demander de remise. De son cote, le proprictaire ne doit pas non plus tenir rigoureusemcnt a rexactitude dans Tac- complisseraent des cngagements que le fermier a contracles; par exemple, Tepoque du paye- ment, ia livraison du bois, et miile autres choses qui causent plus d'erabarras que de depcnse. En geueral, il ne faut pas etre trop exigeaut pour certaines choses qu'ou aurait droit de re- clamer. Xos ancetres disaient avec raison que rextreme rigueur est souvent la plus grandc Jes oppressions. Toutefois gardons-uous de pousser trop loin l'indulgence; car, ainsi que lusurier )ilicari debet , maximeque in Ilalia, propler inconstan- tiam cajli, quo collalasemitiita frumenla proteganlur, si 5^iitiitaneus imber incesserit. Nam in transmarinis quibus- «iam regionlhus, ul)i lestas pluvla carct, supervacuuni est. fouiaria quoqueet Imrfos oportet septo circumdarl, el esse in propimiuo, atque in ea parle, quo possitomnis stcrcorata colluvics cortis balineorumque et olels expressa amurct sanies iiilluere : nam ejusmodi quoque la,'fatur aliiiientis el olus et arlior. VII. His omuibus ifa vel accpptis vel composilis , piaicipua cura domlui requiritiir , cum in cajteris rebus , luin maxime in liomliiibus. Atque bi vcl colonl vel servi suut, soluti aut vinctl. Comiter agat cum colonis, faci- lemque se pncbeat. Avariiis opus exlgat, qiiam penslo- nes : quonlamet minus idolfendit.ef lauien iuuniversun) magis prodest. Xam ubi sedulo colltur ager , iilei iinique compendlum , nuuquam ( nisl si c^-eli major vis aut prnedo- nis Incessit) deliiraentum affert, eoque remissioneiu co- lonus pelere non audet. Sed nec domlnus in unaquaqiic re, cum colonum obligaverif, fenax e.sse juiis sui debet, slcut In diibiis peclinlaium, uf ligiiiset caelerls parvis ac- te.ssionlbus e.\igendis, quarum cura niajorein mole.sliam quam impensam rusticis aflert. Necsane esf viiidicandiim nobis quidquid licet. Nam siimmum jus anliipii siimni.im pulabaot crucein. Nec rursus iu totum rcmitfeudum : qiio- Alphius avait coutumede le dire, lcs meilleurcs cicances deviennent mauvaises, si Ton n'en sol- licite point le payement. .l'ai entendu dire a L. Volusius, ancien consulaire, homme puis- samment riche , que le fonds le plus avantageux pour un chef de famille etait celui qui serait cultive par des fermiers nes sur la propricte meme. .\ttaches .i la ferme depuis le bcrceau , ils la regardent comme leur patrimoiiie. Je suis egalement convaincu que Ton ne gagne pas a changer souvent de fcrmier. Mais il serait en- core moius avantageux d'aftermer sa tene a un hahitant de la ville, qui cultive parses gens plutot que par lui-racme. Un fermierde cettesorte, dit Saserna, vousdonncunproci'senplacedelarenle. II vaut donc micux prciidre nos fenniersdans les paysans ncs sur nos terres, et choisir celui d'entre eux qui sera le plus assidu au travail , toutes les fois que nous ne pouvons cultiver nous-meines, ou qu'il u'est pas avaiitagcu.x de faire cullivcr par nos esclaves. Cest ce qui arrive dans les contrees malsaines et stcriles. Mais pour peu que le climat soit sain et la con- tree fcconde, un bien exploitc par un fcnnier rapporte toujours moins que celui qui aurait ctc cultive par le maitre lui-meme ou par son mc- tayer, s. raoins toutefois que celui-ci ne soit uii esclave indolent ou rapace : ce qui narriveor- dinairement que par la faute du maitie ct par sa negligence. II dcpendait dc lui de nc point conljer a un tel homme la gestion de ses alTaires , ou de la lui retirer l.orsqu'un fonds est assez eloig.ie pour que le chcf de famille ne puisse s'y rendre souvent , il vaut micux le confier a des fermiers lib.res qu'a dcs melayersesclaves,sur- niam vel optiina nomina non appellando fieri mala f !'iS nepeccent, ipiam negligentia .sua commili. : , i,. , :; i n liniiiientes. Nnlla est autem major vel iirqui- '111; h iiunis custodia, qiiam operis exactio, ut jusla redilaiitnr, ut villiciis sem- pcr se repra^sentet. Sic eniin et magistri singulorum ofli- cioriim sedulo niunia sua exequentiir, et caeteri post defa- tigatiouem operis quieti ac somno potius , qiiam deliciis opeiam dabuiit. Jam illa vetera, sed optimi moris,qnse niiuc exoleverunt, ntinam possiiit obtineri : ne conseivo iniuistro qnoquara nisi in re domini iitatur ; ne cibuin nisi in couspectu familioe capiat, neve alium , quam qui caele- ris pnebetiir. Sic enim curabit , iit et panis diligeuter con- liat, et reliqiia salubriter apparenlur. Ne extra tines nisi a se niissum progredi siiiat : sed nec ipse mittat, nisi ma- gna necessitate cogenfe. Neve negotielur sihi, pecuniamve doniini aut animalibns aut rehns aliis promercalibiis occupet. Hsec cnim negotiatio curam villici avocat , nec unipiam |i.ilitiir euni cuni raliouibiis domini paiia faceie; COLUMELLE. fort rarement , et lorsqu"il aura cte contraint par une necessite imperieuse. Le metayer ne doit point traliquer pour son compte, ni employer Targent de son maitre pour acheter du betail ou d'autres denrees. Ce commerce , en detour- nant son attention des affaires de son maitre, rempeclierait de mettre dans les comptes l'exae- titude neeessaire; et quand on lui demanderait de l"argent, il ne pourrait donaer que des raarchaudises. II est encore un point fort essen- tiel : c'est que lo metayer, loin de simaginer savoir les choses qu'il ignore reellement , soit loujours dispose a apprendre celles qLi'ii ne sait pas encore. On ne tire jamais d'une operation agricole, quelque bien faite qu'elie soit, un profit egal a la perte qui en resultera si elle a ete mal executee. 11 n'y a qu'un seul principe fondamen- tal en agriculture, c'est de ne jamais revenir plusieurs foisaux differents travaux des champs: lorsqu'il faut retoucher a ce qui a ete mal fait par imprudence ou par negligence , le dommage qui en resuite est irreparable ; et quel que soit le pro- fit que ron en tire dans la suite, i! ne saurait jamais compenser les avantages queiit presentes Tentreprise meiiee a bieu des Tabord. Pour les autres esclaves, voici les regles de conduite que j'ai toujours fidelement observees, saus avoir jamnis eu sujet de m'en repeutir. Je prends un ton plus familier avec ies esclaves de la campa- gne surtout quand leur conduite est irreprocha- ble, qu'avec eeux de la ville. Coramela douceur d'un maitre apporte quelques soulageraents a leurstravaux longs et penibles, jc pousse quel- quefois la farailiarite jusqu'a badineravec eux, et leur permettre de rire et de plaisanter avcc moi. Souveiit aussi, surfoutquand il s'agitd'une nouvelle entreprise , je les consulte comme s'ils en savaieut plus que moi ; et c'est ce qui me meten etat dejuger de i'esprit etdesdispositions de chacun d'eux. D'ailleurs, j"ai toujours cru remarquer qu'ils abordent avec un courage tout particulier les travaux sur lesquels ils ont ete consultes, s'imaginant sans doute que Je ue les avais entrepris que par leur conseil. Outre cela, c'est un devoir pour tout proprietaire pru- dent de visiter souvent les esclaves qui sont en prison, afin de s'assurer s'iis sont bien enchaiues, si laprison elie-merae est assez sure ct solide, si le metayer n'en a enchaine ni dechaine quelques-uns a finsu de son maitre ; car il y a deux points principaux auxquels le metayer doit se couformer : d'abord , de ne ja- mais oter les chaines, sans la perinission du chefde faraille, aceux qu"il aura condaranes a cette peine; ensuite, de ne point mettre en li- berte ceux qui auront etc enchaiues de son au- torite privee, avant d'en avoir instruit son raai- tre. En general , les esclaves enchaines doivent etre, de la part du maitre, fobjet d'uue surveil- lance particuliere. 11 s'assurera par lui-meme s'ils ne sont privds ni de veteraents, ni des autres choses qui leur sont necessaires. 11 doit y veiller d'autant plus scrupuleusement que ccs malheu- reux etaut soumis a plusieurs superieurs, au rae- tayer, aux chefs d'atelier et aux geoiiers, sont plus que les autres exposes a souffrir toutes sor- tes d'injustices, et n'en sontque plus redoutables dans les cas ou la cruaute et la cupidite de ceux- ci les reduisent au desespoir. Aussi , un proprie- talre veritablement attache ii ses interets doit s'in- former, soit aupres il'eux, soit auprtedesouvriers llbres qui raeritent le plus de conliance, si l'oa donue aux esclaves enchaines ce qui leurrevient dedroit,conforraementase3ordres; ilgoiitera lui- meraeleur pain etleur boisson. liexamiuera 1'etat de leurs vetements, de leurs manches et de ieurs chaussures. Souvent aussi il leur accordera la permission de lui porter les plaiutes qu'ils peuveut .sed ubimmieralio cxigetiir, lem pio niiiiiis osleiulit. In imivcisiim lanien lioc maxime olitiiieniliini ali eo esl, ne- quid se putel scire quod nesciat, quaMaliinc scmpei' ad- disceie, quod ignoiat. Nam cum niulliim pioilest peiile quid facere , tum plus obest perperam fecisse. Umim enim acsolum dominatur in ruslicalione, quicquid exigitiatio cultuiae seme) facere : quippe cum emendatur vel impni- «lenlia vel negligenUa, jam res ipsa decoxit, nec in tantum postmodum exubeiat, ut el se amissam lestituat, ct quKstum temponim praeteiitorum lesarciat. In ca>fei'is servis liaecfeie praccepta servandasunt, quK nie custo- disse non poenitet , ut rHslicos,qui modo non incoinmode segessissent, saepius quam urbanos familiariu.sqiie allo- qnerer; et cum liac comitate domini levari perpetuum laborem eoriim inlclligerem , nonnunquam eliam jocarer, et plus ipsis jocaii permitterem. Jam illiid sa>pe facio, ut qnasi cum pcritioriljus de aliquibnsopeiibusnovis delibe- rem, et pcr lioc cognoscam ciijusque ingenium, quale qiiamqiic sit pruvlcns. Tum etiam libentius eos id opus aggredi video , de qiio secum deliberatiim , ct consiliuin ipsoriim susceplum putant. Nam illa solenniasunt omni- bus circumspecfis , ut ergastuli mancipia recognoscanl; iilexplorent, an diligenter vincta sint; an ipsa; sedes custodi.T salis tutae munifajqiie sint : num villicus aut alligaverit qiiempiam domino nescieute, aiit revinxerit. Nam ulrumqiiemaximc servare debet, ul et qucm pater- familias tali picna multaverit, villicus iiisi ejusdem per- niissii compedibus non eximal : el quem ipse sua sponle vinxerit, ante quam sciat dominus, non resolvat: tanto- quecuriosior inquisilio patrisfamilias del)et esse pro tali geuere servoriim , ne aut iii vestiariis aut iu caeteris prae- bitis injuriose tractentur, quanloet pluribus sulijecti , ut villicis , ul operum magistris , ut ergaslulariis , magis ol)- noxii perpelicndis injuriis , et rursus saevilia atquc avaritia I laesi magistimcndi suut. Itaque diligens dominus , ciim et ab ipsis, lum et ab solntis , quibus major est fides, qua!rat, an ex sua constitiitionc justa percipiant. Atque ipsepanis potionsque bonitatem gnstu suo explorcf ; ves- DE L'AGRlCULTURIi:, LIV. l. avoir a faire conti-e pcux qui lcs tiaitent avec trop tlecruautc cl lcs IVustrent tleschoses neces- saires. l'ournioi, autaiitje m'empresse de falre droit aceux dont les plaintes sont justes, autant je sevis contre ccux. qui cherchent a exciter des seditions dans la maisou , ou a calomnier leurs supcricurs. D'un aulre eote, je me plais toujours a recompenser ceux dout ia conduite aura ete irreprochable. Quant aux femmes es- claves, nous avons toujours dispense de tout trnvail et meme rendu a la liberte celles qui avaient eieve plusleurs enfants; une esclave qui avaitmisau monde trois garcons n'etait pius assujcttie a faire aucun ouvrage; celle qui en avait davantage etait entiereraent libre. Une conduite equitable et sage de la part d"un ch^f de familleeontribue beaucoup a raccroissement de son patrimoine. De retour a la cnmpagne, le proprietairc n'oubliera jamais d'invoquer les dieux penatcs; ce devoir rempli, 11 ira a Tins- tant meme , ou , s'il est trop tard , le lendemain, visiter ses terres, et inspecter toutes les parties de la ferme ; il s'assurera si son absence n'a pas apporte du rehichement dans la surveillance ou dans Tordre etabli, si Ton n'a point depouille sesvignes, ou ses arbres fruitlers. Ensuite il comptera ses bestiaux, ses esclaves ; il passera en revue les instruments de culture et lcs meubles du mennge. En suivant tous ces conseilspendant plusieurs annees, il parviendra a etablir une babitude d'ordredont il jouira dans sa vieillesse ; et alors, quelque affaibli qu'il soit par \'&ge, il n'aura point a craindre de devenir le jouet ou la dupe de ses gens. L\. II nous reste encore a parler des qualites pliysiques et morales que uous devons rechercher dans les esclaves, d'apres la nature du travail auquel ils sont destines. Ceux qu'ou voudra niettre a la tete des travaux devront se distingucr par leur intelligence et leur zele : deux qualites plus essentielles dans leurs fonetionsque la statureet la vigueur du corps, parce que ce service demande une surveillance active, et une connnissance par- faite de ragriculture. Qunnt a celui qui conduit lesbrcufs, ces qualites seraient insulTisnntes , s'il n'etnit en etat de se fnire craindre de ses bes- tiaux pnr une voix forte et une taille imposante. Mais il doit temperer la force par la douceur, et chercher plutot a inspirer de la frayeur qu"a sc montrer brutal. De cette maniere les hceufs lul obciront plus volontiers, et supporteront mleux et plus loogtemps les fatigues, que s'il les acca- blait de trnvnil ct de coups. Je pnrlerni en son lieu avec plus de detail des devoirs des ehefs des travaux et de ceux des laboureurs. II suffit de faire remarquer, pour le present, que la hnute stature et la foree physiqueindispensables pour le laboureur ne sont d'aucune utilite aux chefs des travaux. II faudra par consequent choisir tou- jours les premiers parmi les esclaves d'une tnille elevee, et pour les rnisons que je viens d'indiquer, et parce que, des dlfferents travaux rustlques, il n'en est aucun qui fntigue moins un homme grand que le Inbourage; ce qui se eomprend parfalte- ment quand on considere qu'en labourant il marche presque droit, et qu'il peut s'appuyer sur le mnnche de la charrue. Quant aux ouvriers or- dinnires, appeles mediastini, il n'est pns neces- saire qu"lls solent d'une grande taille, pourvu qu'ils aient la force neeessnire pour supporler les travaux. II importe peu que les gens qui tra- vaillent la vigne soientpetits , pourvu qu'ilsaient tiin, niaiiicas, podiimqne tegmina recosnoscat. Sxpe etiam (]nprcncli poteslatein faclat de iis , qui aut crudeliter eos ant ('iaiiiluli'iilci' infeslent. Nosquidcin alii|iiaii(lii jusle dolenlcs l^ini \iiiilic,iiinis, quam anini.iilvcriiiiius iii e.is, qui .sedilidiiibus lainiliam concitant, qui (■aliiiiiiiiaiiliir nia gisfios siios ; ac rursus piaemio piosequiniur eos, qui strenue atque industiiesegeruiit. Fomiinis quoque ffecnn- dioribus, quaruni in sobole certus nuinerns lionorari debel, oliiim nonnunquam et liberlatein dedimus, ciim plures natos ediicassent. Nam cui ties erant filii , vacatio; cui pluies, liberlasquoque contingebat. Ha!cet justilia et ciira patrisfamilias niultum confert auRendo patrimonio. Sed et illa mcminerit, cuin e civilate remea\erit, deos penates adorare : deinde si tempestivum erit, confeslim , si minus, poslero die (inesoculis peilustraie, et onines parles agri revisere atque a;stimare , num quid absentia sua dedisciplina et custodia reiniserit; num aliquavitis, niim arlior, num fruges absint : tuin etiani pecus et faini- liain recenscat, fundiqiie instrumeiitiim , et supellectilein : qiia; cuncta si per plures annos facere instituerif, bene nioratam disciplinam , cum .senectus advcnerit, oblinebit. Nec crit nlla ejus ffitas annis ita confecla, ut spernatar a seivis. I.X. Dicendum etiam est, quibus operibus quemque liabitum corpoiis aut animi contribuenduni pufemiis. Manislros operibus oportet praeponere sedulos, ac friisa- lissiiiios. Ea res utraque plus quam corpoiis slatura ro- biiiqiie confert liuic negotio : quoniam id ministeriiim custodia; diligentis et artis olficium est. Bubiilco quainvis necessaria , non lamen satis est indoles mentis , iiisi eiirn vastitas vocis et liabitus metuendum pecudibiis eflic.it. Sed lemperet vires clementia : quoniam terribilior debet esse qiiam sa!vior, ut et ol)sequantur ejiis imperiis, et diiitius perennent boves non confecli vexatione simul ope- rum verberumque. Scd quai sint magistrorum niunia qua>que bubulcorum, siio loco repetam. Nunc adiiio- nuisse satis est, niliil in liis, in illis plurimiim referre vires et proccritatem. Nam longissimum queinque arato- rein, sicut dixi, facieraiis, et propter id , qiiod paiillo ante rctuli , et qnod in rc rustica nullo miniis opere latiga- lur prolixior, quia in arando stivae pene rectus innititur. Mediastinus qiialiscunqiie statiis potest esse , dunimodo pfipetiendo labori sit idonciis. Vine.T non sic altosquem- adinodiim latos ct laccrtosos viros cxigunt. Nam is Iia- bilus fossuris et putationibus cn^tcrisqiie carnm rultiiris inai'is aptus. Minus in lioc oilicio quani in acteris agiico- COLUMELLE. les epaules larges et les museles developpes. Ils seront plus propres a becher et taiiler la vigne, et a lui donner toutes les faconsqu'elle demande. La bonne conduite est moins importante pour les vignerons, qui travaillent toujours en compa- gnie et sous les yeux d'un chef, que pour les autres ou vriers. Corame generalement les hommes vicieux ont resprit plus vif , et que la culture de la vigne exige non-seulement des geus robustes mais encore intelligents, on donne ordinairement ces travaux a eeux qui sont a la chaiue. Hfltons- nous d'ajouter que, quel que soit le genre d'ou- vrage,un homme honnete, et doue de la raeme aptitude , s'en acquittera toujours mieux qu'un mauvais sujet : ceci soit dit en passant, et pour ne point donner a penser que j'aime mieux faire cultiver mes terres par des miserables que par des gens honnetes et probes. Toutefois, on con- viendra qu'il est neeessaire d'etablir une cer- taine distinction dans les differents travaux d'a- griculture, c'est-a-dire qu'on ne doit point les faire executer iudifferemment par toutes sortes de gens. Du moins ce ne serait pas la une pra- tique bien avantageuse pour le proprietaire; car lorsquechaque ouvrier n'a pas sa besogne fixe et determinee, il craiut toujours cn avancant son propre ouvrage d'avaucer celui de ses compa- gnons , et il cherche a se soustraire au travail par tous les moyens possibles. En outre, quand plu- sieurs sont occupes au meme ouvrage, on ne peut recounaitre quel est celui qui s'est mal acquitte de sa tiiche. II importe donc d't'tablir d'abord une distinction entre les laboureurs, les vignerons, et les ouvriers ordinaires, et de les diviser, les uns comme les aulres, en plusieurs classes, dont chacune ne se coraposera pasde plus de dix hom- mes. Les anciens, qui appelaientcesclasscsdecu- ries, approuvaient fort cette institution. En effet, dix hommes sont faciles a surveiller, tandis que rattention du chef serait distraite si ce nombre etait depasse. Lorsque la ferme est d'une grande etendue, on repartira les decuries sur les diffe- rentes parties qui la composent. En distribuant la besogne, on fera toujours en sorte de ne ja- mais laisser un ouvrier seul, et meme deux en- semble, parce que quand ils sont disperses en petit nombre, lls ne peuvent etre suflisamment surveilles; d'un autre cote il ne faut pas qu'ils soient oceupes plus de dixaumemeouvrage; car etanten trop grand nombre, ilsse reposent Tun sur Tautre pour la tache qui leur est imposee en commun. Cette division de travail aura Tavantage d'exciter uiie louable emulation parmi les ouvriers, et de nous faireconnaitre les paresseux. Une fois cette espeee de lutte etablie, la punition qui frap- pera les retardataires sera trouvee juste par les autres et supportee sans murmure. Nous venons d'exposer les differents details qui doivent eu premier lieu occupor rattention de celui qui se destine ^ ragriculture : la salubrite, les routes, les voisins, Teau, la situation ct la distribution d'nne ferme, les metayers et les esclaves : nous voici arrivesa la culture ellememe ; nous en trai- terons dans le livre suivant , avec Tetendue que demande rimportance du sujet. LIVRE II. 1. Vous mo demandez , mon clicr Publius Sil- vinus (et je ne ferai point attendre ma reponse) pourquoi j'ai commence, des le premier livre de mon ouvrage, par refuter presque tous les an- ciens auteurs qui ont ecrit sur ragricultore , et laUo fiugalitatem requirit, qiila et in turba et siib moni- toie viiiitor opus facere debet. Ac plerumque velocior animus est improborum |hominum,] quem deslderat Ini- jusoperiscondltio. Non solumenlm fortem, sed el acii- mlnis strenui minlsti um postulat. Ideoque vineta pluri- mum per alllgalos excolunlur. Sitill tamen ejusdem aglli- talls liomo frugi non melius, quam nequam faclet. Hoc interposul, ne quls existimet, In ea me opinione versari, qua mallm per noxios quani pcr innocentes rura colere. Sed etillud censeo, ne confundantur opera famlllae, sic nt omnes oninla exequantur. Nam id minlme conducit agricola;, seu quia nemo suum proprlum allquod esse opus credit : seu quia cum enisiis ftst, non suo sed com- muni officio prQficit, ideoque labori multum se subtra- liit ; nec lamen viritim malefactum dcprehenditur , (piod lit a multis. Propter quod separandi sunt aratores a vini- torlbus , ( et vlnltores ab aratorlbus , ) ilque a medlastinls. Classesetlamnon majores quam denum liomlnum faciun- A-e , quas decurlas appellaverunt antlqui et maxlme pro- baverunt, quod is numerl modus In opere cominodisslme custodlretur, nec praieuntis monltoris dlllgentlam mul- litudo confunderet. Itaque si latior est agcr, In reglo- nes dlducend.T sunt eae ( iasses, clividundumque ila opns, ut neque slngull binive slnt , quonlam dispersi non facile custodliintur : nec tamen supra decem , ne rursus ubl ni- rala turba sit, id opus ad sc pertlnere singuli non exisli- ment. Haec ordinatio nnn solum concilat ■-emulationera, sed et deprcliendlt Igiiavos. Nani cum ceitamlne opus excltetur, tum In cessantes anlmadversio justa el sine querela videtiir adliiberi. Sed nlmlrum dum qua; maxime providenda sunt agricola; futuio praxipimus, de salubri- tale , de via , de viclno , de aqua , sltu vlll.Te , fundi modo, colonorum etservorum geueribus,ot'ficloriim operumqiie distrlbutione , tempestlve per haec ad ipsum jam terra; cultiim pervenimus, de quo plurlbus Ilbro insequente mox dlsscrinius. LlBEll SECUNDL'S. I QuKiisex me, Publi Sllvlne, qiiod ego sine cuii- ctallone non recuso docere, cur prlore Iiliro veterem opinionem fere omnium, qui de cultu agiorum locuU sunt a principio confesllm rcpulerim, falsamque senten- DE I/AGRICULTURE, IJV. H. pai rijetcr comme faussc ropiuioii qu'ils ont qiiu la terre, fatigu^c, epuisee par l'actioii du temps et le travail dcs hommes, est accablee maintenant sous le poids de la vieiilesse. Je n'i- g!;ore point que vous respcctez beaueoup l'aulo- rite des auteurs illustres, et surtout eelle de Trc- mellius, qui a laisse a la posterite un ouvrage ccrit avcc autant d'crudition que d'elegauce, et ren- fermant la plupart des rcglcs relatives a recono- mierurale. Eutrainc sans doute par rcstime qu'il avait voueeaux anciens qui ont ecritsur la meme matiere , Treraellius s'etait imagine que la terre, mere commune de toutes clioses , aetuellement dans la dccrepitude, ressemblait a ees vieilles femmcs qui ont cesse d'enfantcr. Jc serais as- sez dispose a partager cette opinion , si Ton ne voj ait plus de fruits sur la terre. Mais, pour me servir de la meme comparaison , une ferame cst regardee corame sterile , non pas quand eile n'a plus deux ou trois eufants a la fois , mais lors- qu'elle a tout a fait cesse d'en mettre au monde. Une fois qu'une femme n'est plusjeune, elle a beau vivre longtcmps par dcla, la fccondite que les annces lui refusent ne lui est jamais rendue. Au lieu que la terre , qu'elle ait cte laissce en 1'riclie par un accident ou volontairement, re- pond au soin du laboureur, et compte avcc unirc le repos qu'ou lui a laisse , des qu'on la culti\ e denouveau. Ce n'est donc pas la vieillesse qui peut a\oir diraiuuela ftcondite de la terre : car une fois la vieillesse veuuc, il n'y a plus de re- tour, et nous nc pouvons ni rajeuuir, ni repreu- dre notre premiere vigucur. D'un autre coti', ce ne pcut etre la fatigue du terrain qui diminue la rccolte du cultivatcur; car il y aurait de la folic a peuser que la fatigue soit unc suite de la culture et de ragitatioii des tcrrcs, comme elle est dans les horaiiies uu rcsultat d'un e,\erciir violent, oud'un fardeau trop considcrable. Vous m'objccterei, peutetre rassertion de Trcmellius, qui aflirme que toute terre sauvage ct vicrge produit avcc abondancc aprcs unc prcmicre cul- turc , tandis ([ue les annees suivantcs clle ne rc ■ poud plus a\cc la meme aboudauce au soiii tlii cultivateur. Le fait que Tremcllius avauec est exact ; mais il n'a pas cberche a en appiofoiidir la cause. Si une bruyere transformec cn champs cstplus fcconde que toutautre sol, ce n'cst point parce quc la terre est plus jeune, plus neuve, raais parce quayant cte sufiisammeut eiigraissee par le feuillage dcs arbres et les herbes qui y croissaient sans culture, dle se prete avec plus dc facilite a la nutrition des plautes. Mais des qu'une fois lcs raciues de ccs herbes ont ete ar- rachees par les herses et les charrues, et que lcs arbres ayant etc coupcs ont cesse de nourrir de leur feuillage la tcrre qui les produisait ; que les feuilles qui torabaicnt dcs arbres et arbrisscaux, au lieu dc restercouchees sur lc sol eomme aupa- ravant , sont retounices par le soc de la charrue , entcrrees et incorporces aux couches iuferieurcs ct moiusfertilcsdcIaterrc;ilarriverauecessaiiemei;t que leterraiu lui-meme, privii de soii auciennc nourriture , maigiiia prompteraent. Si donc lcs charaps rcpoudcnt aujourd'bui moius largemciit a nos espcrauccs, il ne faut eii aecuser ni l'e- puiseraeut du sol, aiusi que roiit fait ia plupait de nos auteurs, ni la vieillcsse de la terre, inais uotre propre negligence. Car les recoltes sc- raicnt toujours ahoudantes, si nous voulious en quclque sorte renouveler la terre par dcs eu- grais fiequents , opportuns, et sagenieut distri- liam repudiaveiim censcntium longo avi situ longiqiie jam tempoiis evercitalione fatigatam ct erriiUam liimium consenuisse. Nec te igiioro cuiii et alioriim illustriiim scriptoium tum piiccipuc Tremclliiaiictorilatein reveieri, qui cum pluriraa ruslicarum leiiim praece[)la simiil ele- ganter ct scite memoria; prodiJerit, videlicel illectus iiimio ravore priscorum dc simili niateria disserentium falso ciedidit, parenteiiiomniiim lerram, sicul muliebrem sexuin aetatc anlli jam conrectam, piogciierandis esse rirtibus inliabilcm. Quod ipse quoque coiilitercr, si in lotuin niilla! rruges piovenircnt. Nam el liominis tum demum declaiatur slerile seiiiuin , noii cumdcsinit miilier tiigeminos aut geminos pareie, sed cuin omnino iiullum «oiiceptum cdere valet. Itaque traiisaclis juveiitse tempo- ribus,etiam si longa vita superest, partus lanien aunis denegatiis nou restituitur. At c contrario scu spontc seu quolibet casu destilula liumiis, cum est lepetita cullii, magiio ta-nore cessationis coloiio respondcl. Non crgo cst cxigiiarum trugiim causa lerra; vctiislas, si modo ciim seniel invasit senectus , icgrcssum iion liabct, nec levi- lescere aut repubescere potest; sed ne lassitudo quidem siili ininiiil agricola; fruclum. Kcque enim priidenlis est adduc.i tanquaniiiiliQminibus nimia^corporiscxcrcilalioni, aut oneris aliciijus ponderi , slc cultibus el agilationibus agrorum fatigationem siiccedere. Qiiid ergo esl , inquis, quod asseverat Tiemellius inUicla et silvestria loca, cum prinium cceperint ciiltum cxiiberaie, inox deinde iion ita icspondere labori coloiiorum? videl sinedubio quid eve niat, sed cur id accidal, noii peividet. Neqne enim idcircu rudis et inodo cx silvestri habitii in arvum transducta rflecundior Iiaberi lerra debet, quod sit requietiorel juaior; sed <|uod luultorum aniiorum riondibiis ct Iierbis , quas suaple nalura iirogenerabat, veliit saginala largioiibus pa- bulis, racilius edendis educandisqm rrugibus sufiicit. At lum perruptae lastris et arali is radices lici barum, rei roqiie succisa iieniora irondibus suis dcsicrunt alere matrem , qiiaiqiie teniporibus autunini trutctis etaiburibus delapsa tblia superjaciebantur, inox conversa voineribus , et iiile- riori solo, quod plerumque est exilius, permista, atque absuinta sunl : seqiiitur, ut destitiita prislijiis alimciitis macrescat buinus. Non igitur ratigatione , iphMiindniiidiim plurimi crcdiderunt, ncc senio, sed nostri .-i ilicit inerli.i ininus benigiie nobis arva rcspondenl. I.iiel eiiini iiiajo- rem rructum percipeicsi riequenti et tcmpcslivaet nni- dica stercoratione lerra rcrovealur. Uc ciijus cultu diclu- ros nos priori voliiinlnc pollicili jam iiiiiic disscrcmus. 194 COLUMELLE. buos. J'airive maintenantala cuiturede laterre, ninsi qnc je l'ai promis ilans le premier livre. II. Lcs cultivateurs les plus estimes comptent trois espeoes deterrain : la plaine, les collincs, et lcs montagues. Dans les plaincs, le mcilleur terrain cst celui qui n'est point exactemcnt de niveau, maisunpeu en pente; dans lescollines, celui qui s'el'>ve en pente douee; dans les mon- tap;nes,ecluiqui,snns etre trop eleve ni tropi^pre, est cependant couvert d'licrbes et de bois. Ces trois especcs de terrnins se divisent en six nutres especcs, d'apr^s les differentes qualites du so! , suivant qu'il est gras ou raaigre, meuble ou fort, humide ou sec; et toutes ces qualites ^tnnt melnngees entre elles forment des varietes infinics. Nous ne croyons pas qu'il soit utile de lcs enumerer. En cffet, la science ne doit point se pcrdre dans le detail desespeces, qui sont innombrables; elle doit proceder avec me- thode, et se borner k ces classifications prin- cipales, que rintelligence saisit aisementet que la Inngue peut definir avec exactitude. 11 suffit pour cela de reunir les qualitcs les plus dispara- tes. Cest ce que les Grecs appellent «Tw^uyia? Evav- ■rtoTriTtov, et ce que nous appellerions discordan- tium comparationes. Remarquons , en general, iiu'entre les differents vegetaux il y en a beau- eoup plus qui se plaisent dans la plaine quc sur dcs collines, et bien plus encore qui viennent sur un sol gras que sur un sol maigre. Je ne puis decider si les terrains hnmides remportent sur les terrnins secs pour le nombre et la variite de leurs productions, puisqu'il y a une infinite de plantes qui reussissent egalemeut sur ccs deux terrains ; mais ce qu'il y a de certain , c'est que la terre forte ne convient pas aussi bien aux pro- ductions agricoles qu'un sol franc et meuble; II. Callidissimi lusticarum rcrum, Silvine, genera ter- reni triae5se ilixernnt, campestre, collinum, montanum. Campum non a^quissinia silum planicie nec perlibrata, seil exigue prona ; colleni clemeiiter et molliter assurgen- lcm ; montem non sul)limem el aspeium, sed nemorosum ct lierbidum max.inie probaveiunt. Ilis autem generibus singulis senae species contribuuntur, soli pinguis vel nia- cri, soluti vel spissi, liumidi vel sicci : quse qnalitates inter se mistai vicibus et allernata> pUirimas efliciunt agrorum varielates : eas enumerare non est artificis agi i- colae. Neque enim artis oflicium est, per species,qua; sunt innumerabiles , evagari; sed ingredi per genera, qua; possunt cogitalione mentis et ambita verboium facile copiilari. Recurrendum est igitur ad qualitatum inter se dissidentium quasi qiiasdam conjunctiones, quas Gr»ci ouXuYia? EvavTioTTTiTMv, nos discoidanl ium comparafio- ncs , tolerabilitcr dixerimus. Atque cliam signilicandum est, ex omnibus,quae terra progeneret, pluracampo ma- gis quam colle, plura pingui solo quain macro lajtari. Ue siccaneis ct riguis non comperimus, nlra niimero vinoant, quoniani utiinque pene inlinita snnt, quai siccis quseqne humidis locis gaudent ; sed ex liis nibil non me- !ius resolula liunio quain densa provenit. Quod noster aussi Virgilc, en faisant Teloge d'un chnmp fcrl ile, a-t-il ajoute : Et donl la terre. est friable el ili- visee; car c'est pour la rendre telle qiionla laboure. En effct, cultiver n'est autre chose que diviser la terre, et yexciterune sortede fer- mentation; c'est ce qui fait qu'un terrain natu- rcllement gras et mcuble rapportcra toujours plus qu'un autre, parce qu'en donnant de mcil- leures rccoltes il exigera le moins de culture , et que la culture cn sera moins dispcndieuse. Ainsi donc un sol qui rcunirait ces deux qualites devrait ctre regardii comme le plus fertile. Celui qui vient apres est le sol gras et ferme ; il re- compense avec usure le cultivatcur de sa de- pense et de ses peines. Le troisieme est le .«ol na- turellement arrose; le fruit y vient pour aiiisi dire delui-meme, et sans que le proprietaire soit oblige de rien dcbourser. Caton voulait memo que ce terrain fCit le premicr, preferant de bcaucoup le revenu des pres a tout autre revenu. Mais cette question est etrangere a notre sujct, puisque nous avons a traiter ici des fncons qu'ii faut donner a la terrc, et non pas desa quantite. II n'y a point de plus mauvaise espece de terre que cellequiest seche et dure, tant parce qu'elle est diflicile a labourer que parce qu'elle ne d6- dommage point le cultivateur de ses peines. D'unautrec6te, si on rabandonne, elle ne produit sutfisamment ni pres ni paturages. Ainsi, soit qu'il y travaille, soit qu'il la laisseen friche, le proprietaire regrettern toujours de Tnvoir ac- quise , et Ton doit ia fuir comme on fuirait un lieu pestilentiel. Eneffet, si une coatree pestilen- tielle porte la mort avec clle , une terre sterile amene la faim , qui est la compagne affreuse de la mort. Cest du moins le sentiment du poete grec, lorsqu'il nous dit qu'il n'y a point de sort quoque Virgilius cum et alias fcecundi arvi laudes retu- lisset, adjecit : Et cui jmtre solum : namque hoc imi- tamttr arando. Neque enim aliud est colere, quani re- solvere et fermentaie terram. Ideoque maximos quaestus ager pr.ncbet idem pinguis ac putris , (|uia cum plurimum reddat, minimum poscit : etquod postiilat , exiguo labore atque impensa conficitur. Piiiestantissimum igitur tale so- lum juie dicatur. Proxiinum deinde buic pinguiter den- sum, qiiod impensam coloni laboremque niagno foelu remuneralnr. Tertia est ralio loci rigui, quia sine im- pensa fiiictum reddcre polesl. Hanc primam Cato esso- dicebat, (pii maxime reditum pratoinm ca-teris antepone- bat : scd nos de agilatione terrse niinc loquimur, non de silii. Nulliim detcrius babetur genus, quam quod esl siccum pariter eldensuin etmacrum; qiiia cuin difficulter tracletur, lum ne tractalum quidem gratiam referl : nec reliclum pratis vcl pascuis abunde sufficit. Itaque liic ager sive exercetnr seu cessat , colnno est pcenilendus, ac lanquam pestilens reftigiendiis. Nam ille mortem fadt, hic teterrimam comitem inorlis famem : si lanien Gr.Tcis camoMiis babemus fidem clamitantibiis : Aijjko oixtkttov ^ SavEEiv. Sed nunc potius uberioris soli meminerimiis, cujusdcmonstranda esl duplcxtractatio, cuUi et silvestris. DE I.'AGUICULTURE, LIV. II !9h, pius miseiable qiie do mourir de faim. Oecu- pon.s nous d'abord du terrain feitile : on peut le considerer sous deux faces, comrae cultive ou comme inculte. Nons parlerons en premier lieu des procedis a employer pour faire d"un terrain inciilte une terre labourablc. En cffet, avant de cultiver un champ, il faut coramencer par lui donner re.xistence; on devra donc examincr si ce terrain est sec ou humide, s'il est couvert d'ar- bres ou de pierres , de joncs ou d'herbes , de fou- geres ou de broussailles. S'il est humidc, il fau- dra fairedesfosses pour le dessecher, ct donncr de recoulement aux eaux. Nous connaissons dcux especes de fosses, ceox c(ui sont caches, etceuxqui sont larges et ouverts. Ces dernicrs convicnnent mieux aux terrains epais et remplls d"argile; mais dans les terrains plus friablcs on en fait quelques-uns de cachcs et quclques- uns d'ouverts, en sorte que Teau qui se trouve dans les premicrs ait son ccoulement dans lcs autrcs. II faut aussi que lcs fosscs ouvcrts soient plus largcs par !e haut (lue par lc has, et qu'ils prescntent deux talus, en se resscrrant jusqu'au fond , comme une tuile creuse posee sur le dos en forme de gouttiere. En effet , si les parois de ces fosses sont droites, ils sont bientot min6s par les eaux, et comblcs par les terres qui s'e- boulent d'en haut. D'un autre cote, on fera pour lcs fosscs cacbes des tranchees dc trois pieds de profondeur, que l'on remplira jusqu'a moitie de petites pierres ou de siravier pur , et Ton rccou- vrira le tout avec la terre tiree du fosse. Si Ton n'a ni pierre ni gravier, on formcra, au moyen de branches liees ensemble, des cubles auxquels on domiera la grosseur de la capacite du fond du canal, et qu'on disposera de maniere a remplir exactement ce vide. Lorsque ies ciibles serout bien enfonces dans le fond du canal , oa les re- couvrira dc fcuillcs de cypr6s, de piu ou de tout autre arbre, qu'on comprimera fortement, apres avoir couvert le lout avcc la terre tirce du fosse : aux deux extremites on posera en forme de con- treforts, comme cela se pratiiiue pour les pctits ponts, deux grosses pierres qui en portcront une troisieme, le tout pour consolider Ips hoids du fosse, etfavoriser rentreeet l'ecoulcmcht dcs eaux. Quant aux terrains couverts d'arbres et de buissons, il y adeux manieres de lesdefrichcr : on arrache, pour netloyer le terrain , les arbres avec les racines; ou si les arbres sont rarcs, on Ics coupe sur pied , on briile ce qui en rcste, ou en melange la cendre avec la terre , en In labou- rant. Quant aux tcrrains pierreux, ou Ics rcnd propres a la culture cn ayant soiu d'en retircr les pierres. S'il y en a une grande quantitc, on les rassembleraeu tas d ms une partic du champ, alin dc pouvoir en dcbarrasser le reste du ter- rain; ou hicn encore on les enterrera daiis uiie tranchcc profonde ; ce qu'il ne faudra fairc que dans lc cas ou la main-d'ccuvre ne sera pas liop chere. Les joncs ct Ics hcrbes sont enleves par le defonceinent du sol. La fougere doit ctre ar- rachee a plusieurs reprises : ce qui pcut se fairc egalement avec la charruc; car cctle plante, lorsqu'elle est souvent arrachce, disparait dans Tespace de deux ans , surtout quand on a soin de fumer la teire , et d'y planter des lupins ou dcs feves. De cette maniere on tire mcmc quelque profit du rcmede qu'on a crnploye. On compren- dra aiscment que la fougere doit disparaltre dcs qu"on a fume et couvert de nouvelles plantes le terrain qui la portait. Souvent mfime ou n'a qu'a renlever successivement avec la faux, cequ'un enfant peut faire sans peine : cela suffit pour la detruire au bout du teraps c{ue nous avons indi- qud. Apres avoir fait connaltre le mode de de- I)e silveslri rcsione in arvorum formam redisenda pi iiis «licemus , quoniani est anliiiiiius facere agruni quam co- lere. Incultum igilur locum consideiemus, siccus an hu- midiis; nemoiosus arboribiis, an lapidibus confragosus ; juncone sil, an giamine vestitus, ac filictis aliisve fniletis inipeditus. Si bumidus eril, abiindantia uliginis anle sic- cetiir fossis. Eaium duo genera cognovimus, c.iecaruin et palpiilium. Spissis alqne cretosis regionibus aperUT relin- qiuiuliir : at ubi solutior humus est , aliqua" fiiint palentcs, dam etiam obcTccantur, ita iit in patentes ora bian- tia ca'carum competaiil : sed patentes latius aperlas summa parte declivesque; et ad solum coarctatas , im. biicilius supinis similes facere conveniet. Nam quarum recta suntlatcra, celeriler aquis vitiantur, ot superioris soli lapsibus replentur. Opertae rursus obcn^caii debebiint, sulcis in altitudinem tripedancam deprcssis : qiii ciim parte diniidia lapides miiuitos vcl niidam glaream lece- p£iint, aequentur siiperject.i terra , qua; fuerat effossa. Vel si nec lapis erit nec glarea,sarmentis connexus vclut funis informabitur in eam crassitiidinem, quaoi .solum foss.T possit angu.ste qiiasi accommodalain coaictatainqiie capeie. Tum per imum conlendeliir, ut super calcatis cii- prcssinis yel pineis , aut, si eie non erunt, aliis froiidibus terra contegatiir; in piiucipio atqiie exitu fossa; more pontieulorum binis saxis taiilunimodo pilarum vice roiisli- tulis, el singulis superpositis, ut ejusmodi constructio ripaiu sustineat, ne pra;cludatur liumoris illapsiis atquo exitiis. Nemorosi frutelosique tractus diiplex ciira est, vel extirpaiidis radicitus arlioribus ot rcuiovendis; vel, si rar<-e sinl, lanliim succidciidis incendcndisque et ina- randis. At saxosum facilc cst expedire lcclione lapidiim, quonim si magna est abundantia , veliil qiiibusdam siib- striictionilius partes agri sunt occupanda;, ul leliqua: emiindentiir : vel in allitudiiiem sulco deprcsso lapidcs obriicndi. Qiiod lameu ita faciciidum erit, si suadcliit operarum vilitas. Junci et graminis pernides repaslinalio esl ; filicis , freqiiens extirpatio : qiia; vel aratro lieri po- tesl, qiioniam intra bienniiim sa^piiis couvulsa iiKiritur : celerius etiam, si eodem tempoie .stcrcores, et lu|iiiio vcl faba conseras, ut cum aliquo reditu medearis agii vitio. Namque conslat, (ilieem sationibus ct stcrcoralione faci- Iiii5 iiilrrimi. Verum ct si subindc nascciitem falce deci- COLUMELLE. friclieaient des terres incnltes , nous voiei arri- ves aiix solns a donner aux jacheres. Mais avant duborder ce sujet il est bon de douner quel- ques pri^ceptes generaux a ceux qui se livrent a l'etude de reconomie rurale. Je nie rappelle que beaucoup de nos anciens auteurs qui out ecrit sur ragriculture ont regarde comme les signes infaillibles d'un sol gras et fertile en grain , une eertaine douceur de laterre, rabondance des arbres et des herbes, et une coulcur noire et cendree. De ces trois signes , H y en a deux sur la certitude desquels je ne voudrais pas prononcer. Slais pourla couleur,je ne puis assez mV-tonner que tous lesauteurs, et surtout Coruelius Celsus, doDt ies counaissances ne s'eteudent pas seule- ment h ragriculture, mais a la nature entiere, se soit trorape au point de u'avoir pas apercu tant de maruis el de terres a salines qui sont egalement noires et cendrecs. En general , c'est la couleur de tous les terrains oii Tcau n'a pas d'ecoulement. Cest une retnarquc que j'ai tou- jonrs faite, a moins que je ne rae sois trompe en pensant que des marais fangeux , une terre aigre et huraide, ne pouvaient pas plus produire de gi^ains que les terres u salines si- tuees sur le bord de la mer. Rlais Terrcur des anciens est trop manifestc, pour que nous in- sibtions davanlage. Nous disons donc que la couleur de la terrc n'cst point une marque cer- taine de saboiite; on doit en chercher daii- tres qui soient plus propres a faire connaitre une terrca grains, c'est-a-dire une terre dont le sol est gras. Car de nieme que la nature a donne aux bestiaux les pius robustes descouleurs dlfferen- tes et variees a rinfmi, elle a donne aux terres lcs plus fortesune plus grande diversite de eou- plit juste, elle est mediocre. Toutefois ccs experiences ne sont pas toujours certaines, a raoins qu'elles n'aient (it6 pratiquees snr Tespece de terre appelee pullula (terre foncee), et qui est ordinairement tres-fa- vorable aux grains. On coiinait aussi la bont6 d"une terre a son goiit; on prend a cet effet quelqucs niottes de terre dans la partie du champ qui parait la phis mauvaise, ct on les delaye dans un vase de terre renipli d'eau douce ; on fll- tre ensuite reaucomrae oniiltre le vinqui cst sur la lie, et on la goiite. INous connaitrons ainsi le gout de la terre du champ tout eiitier, puisqu'il sera le meme que celui que les mottes aurout communiqu6 a Teau. ludepeudammeut de ces diversos ac pene innumeiabiles, sic eliam robustissimae tei iu> pluriinos et varios colore^ sortitae sunt. Itaque con- sidcrandiim ciit, ut solum, quod excolere destioamus, pingue sit. I'er se lamen id parum cst, si duIccdiHC caiet; quod utnimque satis expcdita nobis ratione contingit disa'ie. Nam perexigua conspeigitiir aqua gla>ba , manu- que subigitur, ac si gliitinosa est, quamvis levissimo tactu piCssa inlncrestit , Et picis in morem adJigitus lenles- cit liabcndo, ut ait Virgilius, cademque illisabumo non dissipalur ; qu;e res admonet nos, inesse tali mateiiiB natuialemsuccum et pinguiUidinem. Sed si velis scroliibuii egestam Iiiimum recondere et recalcare , cuin aliquo quasi fermenlo abundaverit, certum eiit, esse eam pinguem ; cum defueiit, exilem ; cuin acipiaverit, mediocrem. Qnan- quam ista quae nunc retuli , uon tam veia possiint videri, quam si sit pullula terra, quae mclius proventu frugum appiobatur. Sapore quoque diguoscemus, si ex ea parte agii , qua; maxiine displii.ebil, elTossoe glebre, et in (ictili vase madefactai dulci aqua permisceantur, ac morc fa.-- culenli vini diligeiiler colala; guslu exploreutur. Nam qualem tiaditum ab eis relulciit bumor sapciiem, talem esse dicemus ejus soli. Sed citia bocexperimentum mulla sunt, qua; ct dulcem lenamel frumentis liabilem sigui- licent, iit juncus, ut calainus, ulgianien, ul liifoliom. DE L'AGRICULTUHE, LIV. IL c\perienees, il y a d'autrcs moyens propres ti noiis faire connaitre si iine terre est tlouce et fa- vorable aux tirains. Par exemple, la grande quan- titedejoncs, deroseaux, dlierbes, detrelle, d"hieble, de ronccs, de prunelles, et de beaucoup d'autres plantes bien connues de ceu\ qui clicr- chent des sources, nous indiquent que !es veines de terre qui les produisent sont douces. JSous ne devons point nous eu tenir a la surface du sol ; il faut explorer les couchcs inferieures, pour nous assurer qu'elles sont egalement terreuscs. Pour le ble, il suffit qu'il y ait de la bonne terre jusqu'a deux pieds de profondeur; pour les arbres, il en faudra quatre : eet examen fait, on prepare le champ pour rensemeneement. Plus un champ aura ete prcpare avec soin et intelligenee, plus il sera fertile. Les plus an- ciens autems ont expose dans leurs livres cer- taines maximes que les cultivateurs auront i suivre comme unc loi pour le labourage de la terre. D'abord les boeufs seront accouples au joug, etroiteraent serres, afin qu'ils marebent d'un pas grave et imposant, le corps droit, la tete levce, que leur cou soit raoins fatigue, et qne le |oug se trouve blen pose sur leurs epaules. Ce mode dattelage est celiil qui est le plus ge- ncralfraent adopte. Qnant a celui qui est usite dans quelques provinccs, et qui consiste a atta- eher les boeufs au joug par les cornes , il est avec raison condamne par tous ceux qui ont ccrit sur ragricultiire. Car la force dc ccs animaux reside dans la poitrine et le cou, et non dans lescornes: dans la premiere position, ils pniis- sent de tout le poids de leur corps; au lieu que dans Tautre ils sont toiirmentcs et souffrent beaucoup , ayant leur tcte constamment ramenee en arrit^re. Ou se sert aussi pour cette dernicre pnsi;ion de eliarriies bien phis petites, qui ne ppuvent pas faire de sillons profonds ; ce qui pst cependant neeessaire pour activer la vegeta- tion, car plus ia terre est labouree a fond , plus les grnins et lcs arbres y prennent d'accroisse« ment. En eeci je ne suis point de Tavis de Cel- sus, qui , pour dlrainuer lcs frais de culture, voulait qu'on labourat la terre avec de petits socs cnclavcs dans de petits bois, qui pourraient etre traines par des bfcufs egalement faibles et petits. Sans doute les dcpenses s'augmentent a proportion que les bctes de sorame employees au labour sont fortes et robustes ; mais notre auteur n'a pointpense qu'il yeijt plus a gagner par la recolte des fruits qu'a perdre par rachat desbestiaux, surtout en Italie, ou les champs plantes d'oiiviers et de vignes veulent etre sil- lonnes plus profondement qu'ailleui's. Ce n'est qu'ainsi que les racines exuberantes, toujours nui- sibles aux vignes et aux olives, peuvent etre coupees par le soc de la charrue, tandis que eelles qui sont dans la terre meme en tirent plus facilement le suc dont elles se nourrissent. Ajoulons toutefois que la methode de Celsus peut etre d'une application utileen INumidie et en Egypte, oii ks terres plantees de grains ne portent presque pas d'arbres. D'aillcurs, dans ce pays le soc le plus leger peut sans diftieulte rc- tourner le sol, qui n"est qu'un sable gras ei; fin comme de la cendre. L'liomme qui laboure doit marcher sur la terre deja ouverte ; il dirigera la charrue de manii>re a faire altcrnalivement un sillon oblique ct un sillon plein et droit , sans laisser nulle part ce que les agriculteurs appellent des scamna (veaux), c"est-a-dire des portions de terre solides et dures. II aura soin de retenir les boeufs dans leur marche, lorsqu'ils fibiilum, riibi.pruni sikestres, et alia coinpliira, (lua; etiain indagatoribiis aquaruni nota , non nisi dulcibiis tcr- la' venis ediicaiitur. Nec contentos esse nos oportet priraa specie summisoli, sed diligenter exploranda est inferio- ris materia; qualitas, terrena necne sit. Frumentis autem sat erit, siseque bona suberit bipedanea humus : arbori- bus altiludo quatuor pedum abunde est. Haec cum ita exploraverimus,agrum salionibus faciundis expodiemus. Isautem non miuimum exuberat, si curioseet scite subi- gilur. Quare antiquissimum est formam liujus operis conscribere, quam velut sectam tegemque in proscinden- dis agris sequanlur agricolae. Igitiir iii opere boves aictc junctos babere convenil, quo speciosius ingrediantur siiblimes etelatis capitibiis, ac minus colla eorum labe- factcnlur, jugiimqiii" molius aptum cervicibus insiiiat. IIoc chiin !;ii]iis jiiiictiiije maxime probatum esl. ?iam illiiil , t|unil III i|iiiliiisil,iiii proviiiciis iisurpatiir, ut corni- liii-. ini.:rliii jiuuiii, lcic rcpiiili.ilum cst al) omiiibiis^ qiii piaicpia iii>iiiis conscripscruiit; iicqiie immcrilo. Pliis cniiu qiieunt pcciides collo el pectoi e couaii , qiiain corni- liiis. .\tque lioc modo tota molfl corporis toloqiie pondcre uiluulur : at illo, retractis el resupinis capitibus cxcru- cianliir, «'greque terr.T' sunimnm partem levi admodum vomere sauciant. Et iilcu niinoribiis aratris moliiiutiir, qui non valent aite perfossa novaliiim terga rescindere : qiiod cum lit , omnibus virentibus pliirimiim coulert. Nani penitus arvis sulcatis majore incicmento segelum arbo- rumque fietus granilescunt. Kt in boc igitur a Celso dis- sentio, qui reformidans impensani, quae scilicel largiot est in amplioribus armentis , censet exiguis vomeribiis et dentalibiis terram subigerc, quo minoris form.e liubiis administiari id possit; ignorans, plus esse redilus in iibcrlale fiugum, quain impendii, simajora mcrctmiir ar- nienta , pi^rsertim in Italia, ubi arbiistis atque oleis con- siliis agcr allius resolvi ac subigi desidcrat , iit el summae radiccs\iliiiiniilcar;iiiii|ucvi)ir..iiliii^ riM iinlanlur; qiiiesi raancaiil , lrii:;iliii>iilisiiil; ct luii i hiK s |ii iiiiiissiiliaclosolo faciliiiscapiaiit luiiiiiiris .iliiuciiliiin l'uir-t l.iiiicn illaCelsi ralio Nimiidiae et /!•;;;> |ilu i uii\, nur, nlii iilrriiiiupic arbo- ribus viiluum solum liiiiicuii, vriiuiiuliir. At.pic cjiismodi terrani pinguibus arcm^ |iiili.iii vcliili lincrcin snlutam quamvislevissimodentcniuvcrisatiscst. Biibulciimaiitcm per proscissuni ingredi oporlet , allernisqiie versibiis obli- quiim lenere aratrum, ct alteruis recto plsnoque sulcar» : COLUMELLE. approchent d'un arbre , de crainte que si le soc de lacharrue vient a heurter contre cet obstacle , les boeufs n'en eprouvent une forte commotion aucou, ou quils ne donnent de leurs cornes trop violemment contre le tronc , ou qu'ils ne l'entament avec rextremite du joug, et n'en detachent quelques branches. Le laboureur les gouvernera plut6t par la voix que par des coups, qui ne doivent etre que sa derniere ressource, et lorsque les boeufs refusent opini^trcment d'obeir. II ne se servira jaraais d'un aiguil- lon, ce qui rendrait ranimal retif et le ferait ruer ; il pourra cependaut avoir recours de temps <\ autre au fouet. II n'arr6tera jamais ses boeufs au milieu d'une ligne; ce n'est qu'au bout du sillon qu'il les laissera se reposer, pour qu'ils aient plus d'ardeur au travail , et qu'ils parcou- rent plus vite la longueur du sillon. II est dange- reux pour les bestiaux d"ouvrir un sillon de plus de cent vingts pieds de longueur; ear ils se fatiguent trop lorsqu'on depassecette longucur. Quand ilsseront arrives au detour, le laboureur les arretera etportera le joug cnavant, afin de leur rafraichir le cou;car s'il ne prenaitpoint regulierement cette precaution , cette partie de leur corps s'enflammerait, enflerait, et finirait par se couvrir d'ulceres. Le bouvier ne se servira pas moins de sa haehe que du soc , afln dc couper les souchcs deja brisees par la charrue, et d'en- lever les racines exuberantes qui poussent tou- jours en abondance daus un terrain plante d'ar- bres. 111. Lorsquelelaboureur auradeteleet detache ses boeufs , il les frottera, leur pressera le dos avec la main , en soulevant la peau , pour rempecher de s'attacher au corps, ce qui leur causerait sed itanccubicriidiini soluni el immotum rcliuquat, quod agricolae sCamnum voeant. Bnves cum ad arliorein vene- rint , forliler retinere ac retardare , ne in radicem majore nisu vomis impactiis colla commoveat, neve aul comu bosad stipitem veliementius offendat , aule\lremo jugo trunciiin delibel ramumque deplanlet. Voce polius quam verberibus terrent, ullimaque sint opus recusantibus re- media plagae. Nunquam slimulo lacessat iuvenciiin, quod relrectanteni calcilrosumque eum reddit. Nonnun- quam tamen admoneat flagello. Sed neC in media parle versuise consistat , detque lequiem iu sumina , ut spe cessandi totum spatium iios agilius enitalur. Sulciiin au- tem ducere longiorem, quain pedum centumviginti, con- trarium pecori est; quoniam pliis aequo fatigatiir, ubi tiunc modum exccssit. Cum venlum erit ad versuram, in priorem partem jugum propellat, et boves iuliibeat, ut colla eorum refrigescant, quas celeriler counagrant, nisi assidue refiigercntiir et ex co tumor ac deinde ulcera in- vadunt. Necminusdolabra, quamvomerebubulcusulatur; et praefraclas stirpes summasque radices , quibus ager ar- buslo consilus implicaliir, omnesrefodiat ac per.seqiiatur. III. Boves cuin ab opere disjunxerit, siibslrictos con- fricel, manibusque compiimat dorsum, el pellem revel- lal , nec patiatur corpori adhcerere , quia et genus inorbi unemaladietres-dangereuse. II leur frotteraega- lement le cou , et leur fera avaler du vin, s'ils sont trop echauffes : deux sectarii suffiront pour chaqueanimal. Mais il ne faut pas les attachera la mangeoire avant qu'ils aient cesse d'etre en sueur,et repris haleine; et lorsqu'il sera teinps de les faire manger, il ne faudra pas leur don- ner d'abord une grande quantite de nourriture , ni la leur donner tout a la fois ; mais peu a peu par parties. On les menera ensuite a rabreuvoir, et on les excitera a boire en sifflant; quand ils auront bu suffisamment , on les rcconduira k Ve- table ; ct c'est alors seulement qu'on aclievcra dc leur donner la quantite de fourrage qu'on ju- gera necessaire pour les rassasier. Nous croyons en avoir assez dit sur les devoirs du laboureur; nous allons traiter maintenant des temps des la- bours. IV. L'eausejournantlongtempsdansles terres grasses avant qu'elles aient ete labourees, on doit leur donuer lepremier labour a repoque oii eommencent les chaleurs , et lorsque toutes les mauvaises herbes, sorties de la terre, ne sont point encore montees en graine. On fera alors un graiidnombredesillous,siserresles unscontre les autres, qu'on puisse a peine distinguerles traces du soc. De eette maniere toutes les mauvaises herbesseront arrachcesetdetruites. II fautqu'une jachere soit si bicn reduile par des labours rei- teres, qu'elle n'ait presquc plus b8soind'(?treher- see apr^s avoir ete ensemencee. Les anciens Ro- mains pretendaient qu'une terre qui a besoin d'etre hersee apres les seraailles a tHe mal la- bouree. Le maitre s'assurera par lui-meme que les labours ont ete bien faits. II ne doit pas s'en rapporter a sa vue, qui pourraitle tromper en lui maxime estarmenlis noxium. Colla subigat, merumque faucibiis, si sesluaverint, iufundat. Salis autem est sin- gulis binos sextarios pr.^"l)ere : sed ante ad praesepia bo- ves religari non expedit, qiiam sudare atque anlielare desierint. Cuui deiude tempestive potuerint vcsci , non mullum nec universum cibum, sed partibus et paulatim praebere convenit. Quem cum absumpserint, ad aquam duci oportet, sibiloque alleclaii, quo libentiiis bibant : tiim demuin reductos largiori pabulo satiari. Hactenus de oflicio bubulcidixisse abunde est. Sequitur ut tcmpora quoque subigendi arvi praecipianius. IV. Pingues campi, qiii diutius continent Squam, pio- scindendi suiit anni ten)porejamincalescente,cum omneis lierbas edidciiiit , neque adliuc earum seinina maturue- riiit : sed tam liequeulibus densisque sulcis arandi suiit, ul vix dignoscatur, in utram partemvomer actus sil : quo- niain sic omnes radices lierbarum perruploe necantur. Sed et compluiibus iterationibiis sic resolvalur vervactuffi iii pulverem , iit vel nullam vel cxiguam desideret occatio- neni , cum seminaverimus. Nam veleres Roinani dixerunt malc subactum agrum , qui satis frugibus «ccandus sit. Eum porro an recte aretur, freqiienter exploiaie debet agricola. Nec tanlum visii , qui fallitur noniiunqiiam super- usa terra latentibus scamnis, verum etiam tactu, qui mi- DE L'AGR1CULTURE, LIV. II. cacliaiit les gmsses motles coiivcrtes d'une lenx pulverisee; il s'en assurera ei,'alement par le tou- cher, qui le trompera moins. A cet effet, il en- foncera une forte perciic au travers des sillons : si elle penetre partout sans rencontrer de re- sistance, il est evident que tout le sol a ete bien remue; mais si elie rencontre qudquecorps dur qui s'oppose a son passage, c"estunepreuveque la terre n'a point ete suffisamnient retournee. Les laboureurs sachant que le maitre nes'en rap- portera pas a eux sur ce point, y apporterout une plus grande attention. Les terres humides doivent donc recevoir le prcmicr labour apresies ides du mois d'avril; le second, viiigt jours apres le solstice, c'est-a-dire vers le S ou le 9 des calcndes de juillet; enlin, le troisicmc vers les calendes de septembre. Lcs cultivateurs expcrimenlcs pretendent qu'on ne doit pas la- bourerdepuis le solstice d'cte jusqu'a Tcpoque quenous venons d'indiquer, a moinsque la terro, comrae il arrive souvent, n'ait cte trempee par des pluiesiraprevues semblablcs a celles d'hiver, nuquel cas ricn n'empeche de labourer au mois de juillet; mais en aucune cpoque de Tannee il iie faut touchcr a une terre bourbeuse, ou a un champ qui n'aurait ctii qu"a moitie mouille par despluies legeres ; c'est ce que lesgensdelacara- pagne appellent une tcrre ^aria ct cariosa. La terre cst dans ce cas Iorsqu'aprcs une longue se- cheresse il survient de petitcs pluies qui ne font que niouiller la surface, sans penctrcr dans le sol. Pour peu qu'on ait touchc a une terre raouil- lee et bourbeuse, elle devicnt pour toute rannce Impropre ci la culture; elle ne pourra plus fitre ensemencee,ni hersee, ni sarclce. D'unautre ciitc, uoe terre qui a ete labource dans le temps oii ellc n'etait qu'a dcmi humectce devient sterile pour f rois annees de suite. Prenons donc un juste mi- licu pour le labouragc, ct choisissons rc^pmjiie ou lesterres ne sont ni trop huraides, ni absolu- ment depourvues de suc; car le trop d'humidltc les rend, commc j'ai dit, bourbeuses et fangeuses. Pour celles que la chaleur a dessechees, ellc.'! ne pcuvcntjaniais etre labourees comme il faut. Eu effet, leur durete empcche le soc de la charrue d'y mordre ; ou si dle ne va pas jusqu'.-! rempi'- cher d'ypenetrerparquelqueendroit, iluelespul- verise pas assez, mais il enleve de grosscsmottes qui ne font qu'embarrasser le.sol sur lequcl el- Ics rcstent etenducs, ct qui s'opposcnt acc qu'il soit bien bine, la resistance qu'elles apportent au second labour faisnnt sauter le soc liors du siilon, comme s'il venait a rcncontrer dcs fonda- tionsqui s'opposent ason passage ; d'ou il arrive qu'il se formede nouveau.x amas de tcrre qui fa- tiguent extrcmemcnt les bceufs quand on vient labourcr le champ. Ajoutez a cela que toutes les terres, ni6me les plus fertiles, etant plus mai- gres dans le fond qu'a la surface , ces grosse.» mottes qui viennent a se lever entrainent avec ellcs les partics iiifcrieures de la terre, lesqucl- Icsse trouvent aloisa la superficie. 11 en rcsulte que lapartie lamoiiis feconde de la terre se trou- vnnt ainsi melec a la partie la plus grasse, le cliamp donno toujours uni; recolte moins abon- dante. Lelaboureurlui-meme n'avance que lente- meut dans sa besogne, et il ne peut Tachevcr dans Ic temps voulu, a cause de la durete du soi. Cest pourquoi je pense qu'il ne faut pas binerpcndant la secheresse les tcrres qui ont d6ja recu un pre- mier labour : il faut attendre la pluie, afin que la tcrre 6tant suffisamment amollie soit plusfacilc a cultiver. Unarpent deterre bienhumectc peut (5tre expedie en quatre journees de travail; car il faut dcux jours pour lui douner le picraier labour, un r.utrc jour pour Iesccond,troisquarts nus decipitur : cuiti solidi rigoris admota pertica transvci- »is sulcis inseritur. Ea si squaliter ac sine offensioiie penetravit, manifestum est, lotum solum deinceps esse inotum : siii autem subeunli duiioraliqua pars obstitit, crudum vervactum esse demonstrat. Hoc cuin saepius bu- bulci lieri vident , non cominitlunt scimna facere. Igitiir ulisinosi campi proscindi del)enl post idiis mensis .\piilis. Quo tempore cum aiati fuerint vigiiiti diebiis inteipositis circa solsliliiim , quod cst nonum vel octavum calend. Julias, iteralos esse oportebit , ac deinde circa Septeinbiis calendas teitiatos : quoniam in id tcmpus ab a;-stivo sol- slilioconvcnitinler peiitos lei rustica' noii esse aianduni, nisi .si magnis , ut lit nonnunquam , ac siibitaiieis imbribus qnasi liibernis pluviis lcrra permadiierit- Quod cum acci- dit, niliil prohibet, quo minus nieiise julio vervacta subi- gantur. Sed qunndoque arabitur, obseivabimus, ne luto- sus ager tractetiir, neve exiguis niinbis semimadidus, qiiam lerram nistici variam cariosaiiKpie appellant. Ea esl cum post loiigas sircitate.i levis pliivia superiorcni partem glxbaruin madefccit , iureriorcm non atligit. Naiii qii.T limosa vcrsantur arva , tolo aniio dcsiiiiiiil [wsse tiac- laii, nec sunt liabilia sementi autoccationiaut sarritioni. At rursus, quai vuria subacta sunt, continuo trieniiioste- rilitate afficiuntur. Medium igiturteinperaraentum niaxime sequamur in aiandis agris, ul neque succo careant, nec abundent uligine. Quippenimius liuinor, ut dixi , limosos lutososque reddit. At qui siccilalibiis ariierunt, expediii probe non possuiit. Nam vel lespuitur durilia soli dens aiatri, vel si qua parle penelravit, non miniite diffundil biinuim , sed vastos ca-spites convcllit; quibus objacenti- biis impedilum arvuin niinus lecle potesl iterari ; quia ponderibus gla'barum sicut aliquibiis obstantibus funda- nienlis vnmis a siilco rcpellitiir : quo cvenit, ut in itera- lioiie qucKpiescaniiia li iiit, ct boves iiiiiiuitale opciis pi's- sime Ilciiliir. Anc.iil Ijiir , iiiinil ipniiiis liiinius ipiaiiivis l.vtissiiiia, laiiicn inrfiiDrnii p:irtiMii jfjiinioreiii lialiet, caniqiie altialiiinl excitata- m.ij.ircs ghrli^e. Qiio evenit, iit iiiliccnndior mattria iiiist.i piiii;iiiori .scgclem ininus iilicicinreddat, tiim cliain latio nislici aggravatiir exigiio profcctu operis. .Iiisla cniiii lieri ncqiieuQt, cum iiiduruit ager. Ilaipic siccitiilibiis cciiseo quod jam proscissiim est ilcrai e , plin iamipie opiiei in qua; madefacta tena , facileu» COLUMELLE. pour lc troisieme, el uu quai-t pour disperser la semciipe sur les rales [lira;]. Les cultivatcurs dounent le nom de porca ix ces raies, qui , for- mees par !e labour, et se trouvant entre deux rayons assez eioignes lun de Tautre, presentent une eouclie seche et elevee pour la semence. Les collines dont le sol est gras doivent recevoir le premier labour apres ies semailles trimestrielles, c'est-a-dire au mois de mars, ou bien des le niois de fevrier, si la douceur de la temperature et b. seeheresse de la contree ie nermettent. On les bi- nera depuis lemilieu davriljusquau solstice,et on les tiercera en septembre , vers requinoxe. Pour cultiver un jugerum de terre dc cette der- nicre espece , il faut autantdejournecs que pour les terres humides. Lesterrains en pentedoivent toujoursetre laboures en travers (du talus), pour (5viter la difficulte que presente la montee roide (le talus) , et pour diminuer les fatigues des hora- mes et des betcs. Mais quand on donnera a ces terrains le seeond labour, ii faudra faire le sillon un peu obliquemeut, c'est-a-dire le diriger tan- tdt du cote le plus eleve, tantot du cotc le plus bas du versant , afin que la tcrre soit egalcment amcublie des deux c6tes , et que le fort de To- peration ne suive pas toujours la meme trace. Un terrnin pauvre dans uue plaine huniide ne doit etre labourc pour la premiere fois que vers la fin du mols d"avril ; la terresera binec en scp- tembre , et prete a recevoir !a semence vcrs Tc- quinoxe. Un terrain de cette nature exige moins de travail , et cst expedie eu moins de temps que toutautre ; trois jours suffisent pour un jugerura. II ne faut pas non plus labourer en ete les terres situees dans une dcscente; cc n'est que yers lcs calendes deseptembre qu'on pourra leurdonner le premier labour. Si on les ouvrait plus tot, le s(v leil d'ete consumerait leursuc, et leur 6terau toute leur force de vegetalion. Cest pourquoi on fera bien de les labourer entre les calendes et les idesdeseptembre, et de les bineriramcdiateraent apres, afin qu'elles puissent etre enscmencees aux premieres pluies d'equinoxe. Remarquons encore que dans les terrcs de cette nature il faut semer non sur les aretes, maisdans les sil- lons. V. Avantdebineruneterre pauvre,on ferabien de la furaer ;car le fumier est pour le sol unees- p6ce de nourriture qui rengraisse. On disposera a cet effet des tas de fumier, chacun de cinq mo- dii, environ dans les plaines ; on les placera a une distance plus graude les uns des autres que dans les terrains en pente; c'est-a-dire on lais- seradansles uneshuit etdansles autressix pieds d'intervalle entre chaque tas. On doit engraisser les terres au deelin de la lune , ce qui est tres-im- portaut pour les preserver des mauvaises herbes. Pour un jugerum il faut vingt-quatre charretees d'engrais quand on approehe davantage les ta^ les uns aupres des autres,etdix-huit, quand on lcs eloigne davantage. Dcs que le fumier sera eparpille sur la terre, on lahourera pour Ten- fouir, afin que le hale du soleil ne lui fasse pas perdre sa force , et que la terre incorporec avec cctaliment puisse s'en engraisser. Ccst pour- quoi , lorsque les tas seront disposes dans un champ, il ne faudra poiut en eparpiller plus quo le laboureur n'en pourra couvrir de terre dans unejournce detravail. VI. Apresavoir montre la maniere de preparer laterre pourrecevoir les semences , parlons raain- tenant des semeuces elles-memes, et de leurs dif- nobis cullurani pra^bcat. Sed jugerum talis agri qnalunr operis expeditur : nam commode proscinditiirduabus, \ui:> ileratur, tertialur dodrante, in lirani satum rcdij^itur, quadranle oper,Te. Liras autem rustici vocant easdem por- cas, cum sic aralum est, ut inter duos latjus distantes sulcos medius cumulus siccam sedem frumentis prDebeat. CoUes ptnguis soli peracta satione trimeslri mense Mai'- tio, si vero tepor cfeli sir.citasque regionis suadebit, l''e. bruario statim proscindendi sunt. Deinde ab Aprili mcdio usque in solstitium iterandi, tertjandique .Seplenibri circa a-quinoctium. Ac totidem operis, quot uliginosi campi, cxcolitur jugerum. Sed tali agro in arando maxime est ob,servandum, semper ut transver^us mons sulcetur. Nam liac ratione dilficultas acclivitatis infringitur, laborque pecudum el hominum commodissime sic minuitur. Pau- lum famen quotiescunque iVerabitur, modo in clatiora niodo in depressiora clivi obliquum agi sulcum oportel)it, ut in ulramque partem rescindamns, nec codem vesligio lerrani moliamur. Exilis ager planus, qui aqnis abundat, primum aretur, ultima parle mcnsis Angusti , subinde Sep- lenibri ,sit iteralns, paratusque sementicircaa'quinoctium. Kxpedilior antem labor ejnsmodi solo est, eo quod pau- ciores impenduntur opertien- neut de labourer la terre , de tailler In vigne, ct d'emonder les arbres. Snns doute cctte pra- tique est bonne a suivre qunnd le climat est tempere et que le sol n'est point humidc. Mais daus les terres naturellement moites et mai- grcs , froidcs ou racme ombragees , il faudra faire les semailles avant les calendes d"oetobre, pen- dant que la secheresse de la terre le permet et phaselus, cicer, cannabis, milium, panicuni, sesama, lupinum, linuin eliam, et ordeuni, quia ex eo plisnna est. Item pabuloriim oplinia sunt Medica et foenuin Gr.Tcum , nec niinus vicia. Proxima deinde cicera et erviim et far- rago , qiia; est ex ordeo. Sed de liis prius disseremiis , qua; nostracausa seminantur, meniores antiquissimi piavepti , quo monemur, ut locis frigidis occissime , tepidis celerius , calidis novissime seramus. iNunc aiitem pioiiide ac si tem- perata! regioni praecepta dabimus. Vlll. Placet nostro poi-ta; adorcum atquoetiam Iriticum non anle seminare, quam occiderint Vergiliii;. Qiiod i|)siim nnmeris sic edisserit : At tTificcam in messevi, robustaquc farra Exerccbis liumum, solisque instabis aristis, Anle tibi Eoce Atlantidcs abscondantur. Abs- condiintnr aulem altero el Irigesimo die post autumnale irtpiiiioctium, qiiod fere conficitiir iioiio calend. Octobris : propler quod inlelligi debet trilici satio dieriim sex et qua- diagiiita aboccasu Vergilianim, qiii lit anle diem ix ca- leiid. JNovemb. ad bruiiiiie tempora. Sic enim ser\!int priidentes agricoKT!, ut quindecim diebus [irius, ipiain coiiliciatur brunia, tolidemipie post ram conlectam iieqiie arent, neque vitem aut arboicm piitent. Nos quoqne imn abnuimus in agro tcmperalu el mininie liumido sementeiii 202 COLUMELLE. que les nuages sont encore suspecdus ea Vair , afin que les racines des bles puissent preudre as- sez de force pour resister aux frimas , aux ge- lees et aux pluies d'hiver. Dans tous les cas , et alors meme que les semailles auraient etefaitesa temps , nous ne devons point nons dispenser de faire de larges branch6es et un grand norabre de sillons d'c'coulement, appeles elices, afin de reunir toutes les eanx dans des saignees et de les conduire hors des champs. Je sais bien que quel- ques auteurs dcfendent expressement d'ensemen- cer les terres avant qu'elles aient ete suffisam- ment huraectees par la pluie ; et je ne doute pas cn effet qu'il n'en resulteun grandavantiige pour la culture racme, si la pluie tombe en teraps op- portun; raais si elle se fait attendre, comme cela arrive souveut, les semailles n'en doivent pas raoinsetre executeea , quelle qne soit d'ail- leurs la secheresse du sol. Ccst la du raoins la pratiquequ'on suit dans certaines provinces oii, par la nature nieme du climat, les pluies sont fort tardives. En effet , le grain seme et hersc dans uu sol sec ne s'y corrompt pas plus que dans un grenier; et Iorsqu"iI survient une ondcc de pluie , les scmailles de plusieurs journees lc- \ent en une seule. Tremellius aussi affirme (ct moi-raeme j'ai pu ni'en assurcr par nies propres experiences) que le ble seme dans une terre des- sechee par le soleil, et que les pluies u'ont point encorehuraectee, n'aura rien a souffrir des four- niis ou des oiseaux. Dans tous les cas , on fera bien de mettre dans un tcrrain de cctte nature de rt^^pcautre en place dii froraent , parce que le grain de repeautre est renferrae dans une cap- sule forte et solide, qui peut resister longtemps a rhuraidite. sic fieri ilebere. Caelenim locis iiliginosis atqiie cxilibus niit frigiclis aut eliain opacis plerumque citra calendas Octobris seminare convenire, dum skca tellure liccl, (lum nubila pendcnt, ut prius couvalcscant radices fru- mentorum , quam bibernis inibribus aut gelicidiis pnii- nisve infestentiir. Sed quamvis tempeslive sementis con- fecla erit, cavebitur tamen, ut pateutes liras crebrosque sulcos aquarios, quos nonnulli elices vocant, faciamus, el omnem liumorem in colliquias , alque inde cxtra segeles deiivemus. Nec ignoro quosdam veteres auctores prajce- pisse, ne seminarentur agri,nisicum terra pluviis por- niaduisset. Quod ego, si tempestive competat, magis conducere agricolae non dubito. Sed si, quod eveuit noii- nunquam, seri sunt imbres, qnamvis sitienti solo recte semeu committitur : idque etiam iu quibusdam provinciis , ubi status talis ca^li est, usurpatur. Nain quod sicco solo in- gestum et inoccatum est , perinde ac si repositum in liorreo non corrumpitur, atque ubi venit imber, mullorum die- rum sementis uiio die surgit. Tremellius quidem asseve- ral, piius quam impluerit, ab avibusaut formicis sala non iiilestari, dum aestivis sereiiitatibus agcr aret. Idqiie cllain sa-pius nos experli verum adhuc esse non compe- rimus. Magisapte lanien in ejusmodiagris adoreiimqiiam triticum scritiir : quoniani folliculuni, quo coutineliii-, L\. II faut ordinalrement pour un arpcnt de tcrre quatre mesures de froment si la tcrre est bonne, et cinq, sielleest mcdiocre. Neuf mesures d'cpeautre suffisent pour un bon terrain , mais il en faut dix pour un tcrrain de qualite moyenne. liien que les auteurs ne soient point d'accord sur cette quantite, e'est pourtant celle que nous ju- geons la plus conveuable, d'apre3 notre propre experieuce. Si pourtant quelquun ne veut poiut s'y conformer, il pourra suivre les preceptes de ceux qui pretcndcnt qu'un terraiu fertile est bien ensemence avcc cinq mesures de froraent et huit d'epeautre, et qu'ou doit observer les raemes proportions pour les terres raediocres. IVous sommes bicn loin nous-raerae de nous conforraer toujours aux chiffres que nous venons d'indiquer, puisqu'ils doivcnt necessairement varier suivant les lieux , les saisons et le climat. Quant a la diffcrencc des lieux , il y a des plainesetdes terrains en peute, des terresgras- ses , des terrcs raoyennes et des terres pauvres. Pour ce qui est de la diffcrence des saisons , il y a les seraaillcs d'automne et celles qui se font a Tapproche de rhiver. En autorane on s6rae plus clair qu'en hiver. Quant au climat, il est tant6t pluvieux, tantot sec; s'il est pluvieux , on seme clair, comme pour les seraailles d'automne; s'il cst sec, on seme plus epais, comme pour les semailles d'hiver. Toutes les especes dc grains reussissentbien dansune plaioeouverte, chaude, exposee au soleil, et dont le sol est meuble. Quoique les collines donnent ordinairement un grain plus gras, les recoltes du froraeut y sont pourtant raoins abondantes. Les terres fortes , craycuses et fraiches sont bonnes pour le siligo et le far. L'oige ne rcussit bien que dans une (irmum et durabilem adversus longioris temporis bumo- rem liabet. IX. Jugerum agri pinguis plerumque modios tiitici qiiatiior, mediocris quinque postulat : adorei niodios no- veu) , si est lictum solum; si mediocre, decein desiderat. iSam quamvis de mensura uiiniis auctoribus convenit, liauc tamen videri commodissimam docuit noster usus; quem si quis sequi lecusat, utatur praeceptis eorum, qiii bene uberem cainpum in singula jugera tritici quinque , et adorei octo modiis obserere praecipiiinl , atquc liac por- tioiie niediocribus agris seinina praebeiida censent. Nobis iie istam quidem, quani pr«diximus, mensuram semper placet servari, quod eam variat aut loci aut temporis aut caeli conditio. Loci , cnin vel in campis vel collibus fru- mentum seiitur, atqiie liis vel piiigiiibus vel mediocribus vel macris. Temporis , cum autumno aut etiain ingruen- te liieme frumenta jacimus. Nam piima sementis rarius sercre pcrmitlit, novissiuia spissius postulat. Cadi, cum aiit pliivium aut siccum est. Nam illud idem qiiod prima sementis , hoc quod iilliina desiderat. Onine autem fi u- meiitiim maxiine campo pateute et ad .solem piono apii- io(iue et solulo helatiir. Collis eniin quamvis giaiium robustiiis aliipianto, miiiiis tamen liitici reddit. Densa cretosaque et iiligiuosa humus siliginem et far adoreuiii DE L'AGRICULTURE, LIV. IL terre si'che ct meiiblc. Tous les autres ^rains dont nous veiions de parler veuleiit une terre fertile, qu"on laissera reposer une auuee sur deux. L'orge au contraire n'adraet point de miiieu, et exige un sol ou ties-gras ou tres-pauvre. Les autrcs grains se soutieniient, nieme quand on a cte obligt^ de les scmer dans un sol limoneux ct niouiilepar des pluies continuclles : Torge au Civntraire, jctee dans une terre boueuse, ne tarde point a pcrir. Lorsqu'une terreest passablement craycuse ou fraiche, il fauty semer un pcu plus que cinq racsures de siligo : quantite qucj'ai indiquce plus haut pour les terrains de cettc na- ture. Si au eontraire une terre est seche ct nieu- b!e, grasse ou maigre , quatre mcsures suffiront. En effct, par la loi des contraires, une terre maigredcmande autant de senicnce qu'une terre grasse. Le grain , a moins d'ctre semc trcs clair sur ies terres pauvres, produit dcs epis petits et \ides, tandis que dans lcs terrcs riehcs le grnnd nombre de tiges qui partcut d'une meme ra- cine fait que la recolte est aussi epaissc , aiors mcme que le ble y est scme clair. Reraarquons encore qu'un champ plante d'arbres demande un ciuquieme desemenccs de plus qu'un terrain vide et decouvert. Nous n'avons parle jusqu'a prcsent que des semaillcs d'automne, qui sont en effet lcs principales. II y en a d'autres que la necessite nous force de faire : ce sont celles que lcs cultivateurs appcllent semailles trimestriel- lcs. Elles se pratiquent avec succes dans les con- trees froides et exposees aux neiges , ou Tcte est humideet sans grandes chaleurs; elles reussis- scnt rarcraent ailleurs. Ces semailles doivent etre faitcs proraptement, et toujours avant Tcqui- noxe du prinleraps. Si lc climat et l'ctat de la temperature pcrmcttcnt de les f:iire plus t5t, elles n'en reussiront que mieux. On a tort du penscr qu'il y a une espcee particulicre de blii qui puisse pousser en trois mois, puisque le racme grain scmc enautomne vient bcaucoup mieux. Cepen- dant il y a quclques especcs qui reussissent mieux que d'autres aux sccondes semailles, par- ce qu'elles supportent sans inconvenient la cha- leur moderee du printemps; tels sont le siligo, Torge de Galatie, ralicastrum, et la fcve de Marsie : quant aux autrcs grains qui sont plus forts, il faudra toujours les semer avant Ihiver dans les contrecs tcmperees. Quelquefois la tcrre jelte une maticrc liquide, salcc et amcre, vcri- table poison qui detruit les semencesdeja miires, et rase en quelque sorte toute une portioii du champ. Sitot qu"ou aura apercu dans une terre de ccs places nues et dcpouillces, il faudra les marquer, afin de bien les reconuailre et du rc- mcdicr a cemalentcmps convcnable. On sc sert a cct cffet de ficnte de pigcon (de la colombiiic), ou a son defaut de fcuillcs de cyprcs, qu'on re- pand partout oii rhumiditc ou toute autre eraa- nation pestilentielle ont fait perir la semence, et qu'on mcle avec hiterre, en la labourant avec la eliarrue. Mais le souverain remede, ct sans le- quel les autrcs ue sauraient etre d'aucune utilite, c'est de faire ccouler rhumidite au moyen dune saignee. II y a des personnes qui prenncnt un panier a semer, le garnissent d'une peau dhycnc , et y laissent sejouruer quclquf teraps le grain avant de le semer, convaincus que cette precau- tion leur fera obtenir une recolte abondante. II arrive souvcnt que des animaux qui habitcnt sous terre font perir le graio qui a dcja mis une non incommode alit. Oriieum nisi solutum et siccum lo- cum non patilur. Alque illa vicibus annorum requietum agilalumque alleniis et quaiu laetissimum votunl arvum. Hoc Dullam mediociitatem iiostulat : nam vel pinguissima vel macerrima liunio jacitur. llla post coutinuos iiulires , sinecessitas exigat, quamvis adliuc linioso et madenle solo sparseris , injuriam sustinent. Hoc si lutoso commi- seiis, enioritur. Siliginis autem vel trilici, si mediocriter cretosus uligiiiosusTe ager est, etiaiii paulo plus, quain, ut priusjam dixi, quinque modiisad saliouem opus est. At si siccus et rcsolutus locus, idemque vel pinguis, vel exilis est, quaUior; quoniam e contrario niacer tantun- dem seminis poscit. Kain nisi rare conseritur, vanam et minulani spicam facit. Al uhi ex uno seniine pluiibus ciilmis frulicavit, etiam ex rara segele densam facit. Inter cwleia quoque non ignoiare debemus, qiiinta parle semi- nis amplius occupari agrum consituin arbuslo, quam va- cuum et aperUim. Atque adluic de satione autumnali lo- quimur : hanc cniin potissimam ducimus. Sed est et iilteia, cum cogit necessilas : trimestrein vocant agri- coKt. Ea locis pr.Tgelidls ac nivosis, ubi a-stas est lui- midaetsine vaporibus, recte oommiltiUir. C.Tteris,-idmo- lUim raro respondet:quanilameu ipoain cclcrilcr el utiquc anle ifquinoctiuni venuim conveniet peragere. Si vero lo- coiuui el cifli condilio patietur, quanto maturius seveii- mus, tanto commodius proveniet-Nequeenim est ullnni, sicut multi crediderunl, natura triniestre semen : quippe idem jactum autumno melius respondet. Suut nihilomi- nus quifidam aliis poliora, qunc susliuent veris te|)ores , ut siligo et oideuin Galalicum, et liaiicastrum , gianuinqne faba' Marsira?. Nam cictera rohusta fiiimeuta semper ante liiemem seri debcut in regiouibus teinperatis. Solet autem salsani nonnunquam et amaram uliginem voniere lerra, quic quamvis matuia jain satii manantc noxio humoie currnmpit, et loiis caleulibus sine ulla stirpe seminuni areas reddit. V.,\ ul.ilnil.i vi-:iiis adhibitls notari convcnil , ut suo teniport' vilii^ iiii-iiii.li medeamur. Nam iilii vcl uligo, vcl aliqiia |ir^li^ >r,-' Iriu enecal, ihl coliiniliiiuiin sleicus, vel si id non est, folia cupres.si convciiit spargi et iuaiari. Sed anliquissimum csl, omnem iiide liiimoiem facto sulco dedncere : aliter vaiia eriint priKdicla rcmcdia. Nonuulli pelle liyicniE satoriain trimodiain vesliunl, at- que itd cx ea , cum paiilum imniorala sunl semina , j.iciiinl , non dubitantes pioventnia, qiia; sic sata sint. Qu.Tdain etiainsublcrranea'peslesiuliiltassegelcs liidicilius suhscc- tis euccant. Id nc fiat, rcmcdio cst aquae mislus siiccus 2.0-J COLUMELLE. (■citaine croissanec en ravageant les racines. On vemedie a ce nia! cn laissant tremper les semen- ces, avant de les confier a la terre, dans de reau, ft laquelle on a mele de rextrait de Therbe qiie les paysans appellent joubarbe. Quelques per- sonnes prenncnt de Textrait ds concombre sau- vage, et la racine pilce de cette plante, qu'ils melent ensemble; ils delajent ensiiite ee melange dans Teau, et y laissent tremper le grain avant de le semer. D"autres encore, lorsqu'ils s"apercoi- vent que lcs Sfmaillcs sont en danger, arroscnt les sillons avec cette meme preparation , ou avec de ["amurque non salee, et parviennent ainsi a chasser les animaux nuisibles. J'ai encore un conseil a donner : c'est de choisir pour seraence, apres la moisson, le meilleur grain qiii se trouve dans Taire. C"est ce que nous recomniande cga- lement Celse, lorsqu'il dit de recueillir lesraeil- leurg epis quand la rccolte a ete mediocre, et de les mettre a part pour en tirer le grain qui doit servir de semence. Quand la recolte a ete plus nbondante, le grain battu doit ctre nettoye au crlble ; et celui qui tombe au fond, a cause de sa grosseur et de son poids, doit toi.ijours etre conscr- ve pour semence. Cest la une precaution utile, quelle que soit d"ailleurs la nature du terrain. En effet, si a la verite les grains degenerent pius promptementdans lesterreshuraides, lesterrains secs ne sont pas toujours exempts de cet incon- yenient, <'i nioins qiron ne choisisse bien les se- mences. Sans doute le grain pesant n'est pas toujours produit par une semence pesante, niais il est evident qu'une semence pauvre et legere ne saiiraitproduire ungiain fort et lourd. Aussi Vir- gile, entre autres bonnes choses sur les scmences, dit : J'en ai vu des m/ciix choisies ei dcs niiciix prepai'ecs qid degencraient, siFon n'avait soin herboe, quam nislici sediim appellanl; nam hoc medica- mine una nocte semina macerala jaciuntur. Quidam cn- cunieris anguini liuniorem expressum, et ejusdem tritam radicem diluiint aqua, similique ratione madefacla se- niina terrae mandant. Alii liac eadem aqua vel amuica insulsa,cum ctrpit infcstari seges, perfundunt sulcos, et ita noxia animalia submovent. Illuclaie sic disscruit : ViJi cgo lccta diu c/ mul/o HDec/n/a laborc Dcgcnrrnrc /amcn , ni ris humann quotaiinis mnxiina quaquc manu Irgcrc/ ; sic omniafa/is In pcjits rucrc. chaque cainve de lcs Irier, et de reserver les plus grosses : tant les choses vont en deciinant, taiU le destin precipite lafin des etres! Si le grain rouge, coupe en deux, est cgale- ment rouge en de lans, il n"y a pas de doute qu"il ne soit sain; mais lorsque cette espece est blau- chStre en dehors et blanclie en dedans, eile doit etre regardee comme legere et fausse. INe nous laissons point tromper par le siligo, que les cul- tivateurs reeherchent tant; ce n'est qu"un fro- ment dcgenere ; et quoiqu"il remporte par la blancheur, 11 lui est inferieur en poids. II reussit dans un climat huraide, et convient par conse- qnent aux contrees oii il y a des eaux courantes. Nous n'avons pas besoin d'aller chereher ee grain bien loin , ni de nous donner beaucoup de peine pour nous en procurer, puisque toute espece de froment , semee dans une terre humide , se tnuis- forme en siligo a la quatrieme recolte. Le meil- leur grain apres le froment, c"est Torge, que les paysans appellent tantot hercasticum, tantot eantherinum; elleest meilleure pour le betail, et plus saine pour la nourriture des Kommes que le mauvais froment. II n'y a pas de grain qui sauvc plus de la misere dans les cas de disette. On la seme dans une terre franehe et seehe, et dans un sol tresbon ou tres-pauvre. Eneffet, Torge etant le grain le plus fatigant pour la terre, on la met dans un terrain riche, dont la fertilite ne saurait etre epuisee, ou dans un sol si pau- vre qu"il ue peut produire autre chose. On la semera sur le second lahour, apres rcquinoxe si !a terre est en vigueur, et avant requinoxe si elle est pauvre, ayant toutefois soin d'obser- ver dans Tun et Tautre cas la proportion de cinq mesures par jugcrum. On la moissonne plus tut que toutautre grain, et avaut raeme qu'elle soit ac rc.lro suhlapsa rcferri. Graniim autem rutilum si, cum diffissum est, ciindem coloiem interiorem babet, integrum esse non dubitamiis. Quod extrinsecus albidum, intus etiam conspicilur candidum , leve ac vanum intelligi debet. Nec nos lanqiiam optabilis agricolis fallat siligo. Nam boc trilici vitiiim est, et quamvis candoie prfpslet, pondere tanien vincilur. Veium in bumido statu caeli recte provenit; et ideo locis mauantibus magis apla est. Nec lamen ea longe nnbis aiit magna difficullate requirenda est. Nam omnc triticum .solo uliginoso post tertiam satio- nem converlilur in siliginem. Proximus est liis frumentis usiis ordei , qiiod ruslici bpxasticbum , quidam etiara can- tberinum appellant : quoniam et ouiiiia aniinalia, qiia; ruri sunt, meliiis quam trilicum, et liominem .salubrius qiiam malum tiiticum pascit. Nec aliud in egenis rebus magis inopiam defendit. Seritur soluta siccaque terra, et vel prajvalida vel exili, quia constat arva segetibus ejus mace.^cpie : propterquod pinguissimo agro, cujiis niinis viribiis noicri non pnssit, aut macio.cui niliil aliud, coiniiiillilur. Alleio sulco seminari debet post a>quinoc- tiiiiii , media feie semeuti , si laeto .solo : si gracili , m;itii- riiis. .(ugerum (luinque modii occupabunt. Idqiie ubi paii- lum maturucril, festinantiusquam ulliim aliud (i umeiiliiiu DE L-AGRICULTURE, LIV. IT. arrivce a sa paifiiite matuiitii ; cai- ayant une Vv^a tres-faible , et n'etant point reeouverte de balle ijui cnveloppe son grain , elle est aisement deta- eliec de Tepi , ct par la meme raison se bat plus aisement que les autres especes. Apres la re- colte , la terre qiii Ta portee doit etre mise en jachere, a moins qu'on ne la fume avec soin, pour dissiper les mauvaises infkicnces (qualites) qu'il lui acommuniquees. L'autre espece d'ori;e, que les uns appellent disticluim, les autres ga- laticum, est fort pcsante et blanchc; melee avcc le froracnt, elle fait un e.\ce(lent paiu de me- nage. On la seme veis le mois de mars, dans un sol gras mais frais. Si la douceur de !'hiver per- met de la semer aux ides de janvier, elle n'en viendraque mieux. Si\ mcsures d'orge suffisent pour un arpent. l.e panis ct le millet, que j'ai rangcS plus haut dans la classe des legumineux, doivent egalement etre comptes au nombre des graius , paive quVn plusieurs contrees on eu fait du pain. Comme ils demandent un sol lcger et meuble, ils reussissent non-seuleraent dans un terrain sablonueiix, mais meine dans le sable, pour peu que le eliraat soitmoite et hu- mide; car ils redoutent un sol sec et argileux. II nefaudrapas les semer avrait le priutemps, parce qu'une ehaleur moderee est la tempera- ture qui leur eonvient le pliis. Aussi la lin de mars est repoque la plus propre pour les confier ii la terre. Leur culture est peu dispendieuse pour le laboureur, puisqu'il iren faut quequatre setiers pour ensemencer un arpent. II faut les sarcler souvent, puur le debarras^icr des niauvai- ses herbes qui generaient leur croissanee. Lors- qu'ils sont en epis, on les cueille a la main , avant que la chaleur ne les entr"ouvre; puis on lcs suspend pour les fairesecherau soleil.Quand ona pris ces prccautionsavant de les serrer, ils se conservent mieux et plus longtemps que les autres grains. Le millet nous donne un pain d'as- sez bon gout, surtout quand il est mangc chaud. Le panis et meme le niiliet, pilesdans un mor- ticr, et debarrasses du son, fournisseut un po- tage au lait qui n'est point a dedaigner. X. INous avons tiaite avec assez d'etendue des diffcrcntes especes de ble; passons mainfe- nant aux legumes. Le lupin cst celui qui doit d'a- bord fixer notre atteution, parce qu'il demande ie moins de culture , qu'il coute tres-peu , et que de toutes les semences c'est la plus utile pour le fonds. En effet, le lupin fournit un exeellent en- grais pour les vignes maigres et epuisees , aiiisi que pour les terres en general. II reussit dans le sol le plus ingrat, et, mis en rescrve, il peut se conserverdes siecles entiers. Cuit, ou seulement trempe dans Teau , il sert de nourriture au.x boeufs pcndaut Thiver, et peut meme, dans uii tenips de detresse, apaiser la faim des bomnies. II se seme au sortir de Taire, et c'est par couse- quent de tous les legumes le seul qui n'a pas besoin de sejouruer prcalablemeut dans un gre- nier. On peut le semer au mois deseptembre, avaut requinoxe, ou bien immrdiatement apres les calendes d'oetobre, dans des jaeheres non la- bourees. La negligenee du laboureur, eu le cul- tivant, ne saurait point lui porter prejudice. Tout ce qu'il demande , c'est la chaleur moderce de rautomne , pour prendie promptemeut sa croissance; car s'il n"a point assezde consistance avant rhiver, lcs froidspeuvent luidevenirdan- gereux. On fera bien de placer ce qui restera de semence de lupin sur un planeher, a la portee de la fumee; car si on le laissait ex- pose a riiumidite, les vers ne manqueraient pas (iCTnefeinluin eril. Nam et fragili culmo , ct niilla vestiUiin intlea giaiuim ejus celeiiler (leciilit, iisdemque ile causis ladliu.s teiiliir, quam cjeteia. Sed cum ejus me.ssem siis. luleris, o|ilimuni est novaHa pali auno ee.ssare : si ininus, steicoic satuiare, ct omue viius, quoil .iilhuc inestteinv, piopulsaie. Alteium quoii3 aniigitur Itcliquiun quod scniini siipciest, inlabulaljm, COLIJMELLE. de s' V mettrc et d'cn ronger le germe ; dc sorte qu'il ne pourrait pliis pousser. Ainsi que je viens de le dire, le kipin se plait dans une terre mai- gre, et surtoutdans une tcrrerouc;e; cequ"il rc- doute le plus, c'est Targilc et le liraon. Dix me- sures suffisentpourensemencernnarpent. Apres le lupin vient le faseole, qu'on seme ou dans une terrc qu'on aura laissee reposer, ou mieux encore dansune terre grasseet labourec ehaque anuee. 11 n'en faut que quatre mesures pourun arpent. II en est de mcme du pois; seulement il de- niande uue terre legcre etmeuble, une exposition chaude etun ciel pluvieux. On le serae au com- menccmcnt des semailles, des requinoxe d'au- tomne, dans la memc proportion <[ue le faseole; ou bien en prenant une mesure de moins pour chaque arpent. Pour les fcves , il faut leur re- server unc terre naturellement riche , ou bien fumee. Si le terrain , apres s'etre repose une annee , est situe dans une vallee o« il puisse rc- cevoir rhumidite des terrains superieurs, la sc- mence doit ctre repandue d"abord sur la tcrre solide,puis enterree par un premier labour, cn- suite mise en sillon, et enfin hersee, pour qu'elle soitenterree plus profondement encorc ; car il est n6cessaire que la racine de eette plante soit cntie- rement recouverte. ISlais si vous voulez semcr la ffeve dans un champ qui ne s'est pas rcpose aupa- ravant,et qui vicntde produire unerecolte, il i'au- dracouperlapaille, ctrcpandre vingt-quatrccluir- retees de fumier par arpent. De meme , lorsque vousaurezseme dansun terrainnon cultive, voiis commencerez par rctourner la semence par un prcmier labour; puis vous sillonnercz, et vous herserez ensuitc. II y ades personnes qui s'imagi- nent que dans les pays froids les feves n'ont pas bcsoin d'6tre hersces, parce que les mottes dcfen- dent les jeunes plantes des gelees blanches et les abritent du froid , cn les entretenant dans une douce chaleur. D'autres croient qu'une recolte de feves peut tenir lieu d'engrais : ce qui revient a dire, ceme semble, non que cette recolte en- richit la terre comme ferait le fumier, mais qu'elle Tepuise moins que toute autre plantalion. Quant a moi , je suis convaincu qu'un champ cst bicn mieux disposc pour le ble lorsqiril n'a rien rap- porte du tout, que lursqu'on lui aura fait por- ter une rccolte de feves. Suivant Tremcllius, quatre mesures de semence suffisent par arpent ; moi jc pcnse qu'il cn fautsix si le sol est riche, et un peu plus s'il est pauvre. Les feves ne souf- frent point de terrains maigres ou couverts de brouillards; ellcs rcussissent souvent assez bien dans un sol dur et compact. Une partie des se- nienees doit etre jetee vers le milieu dii temps des scmailles, ct une autre partie a la fin : ce se- cond ensemencement cst appcle.seffi«//^(?.s septi- monliaks. En general, les feves se sement de bonne heure : quelquefois pourtant les semailles tardives rcussisscnt mieux. Le solstice d'hiver passc, il n'cst plus temps de semer la feve. Le printcmps est repo(iue la moins favorable a son en- scmciicemcnt. II y accpendantune/ei'e dcprin- Innps qu'on doit semercnfevrier, enaugmentant d'un cinquicme la quantite de semence qu'on em- ploie, cn la semant a temp?. Elle ade petites tiges et pcu dc gousses : aussi lcs vieux cultivateurs pre- fcrent-ils la paille dcs premicres semees a la reeol te cntiere des dernicres. .Mais, en quelque temps de fnnnee qu'on seme la feve, il faudra faire en sorte que la totalite de la semcnce soit jeteo en terreauqulnzieme jour de la lune, si toutefois quo fiimus perveiiit, optime repoiiis. Qiioniam si lniiiior invasit, vermes gignil; qul simiilatque oscillii liipinoium adederunt, reliqua pars enasci non potest. Id, ut dixi, exilem ainat terram , et rHbricam praecipue. Nam cielam reformidat, liinosoque non exit agro. Jugeriim decem modii occupant. Ab hoc recte pliaselus terric mandabitur, vel in veteieto , vel melius pingiii et reslibili agro. Nec ainpUusqualuor modiis jugerum obseretur. .Similis quoque ratio est pisi,quod tameu facilein et solutain terram de- siderat lepidumque locuni et ca^lum fiequentis humoris. Eadem mensura jugerum vel modio minus quain phaselum licet obserere piimo tempore sementis ab .Tquinoctio aulumnali. Fab» piiiguissimuslocus vel stercoratus des- tiDatur, et si veteretum erit in valle situm , qiiod a supe- rioreparte succum accipit; prius autemjaciemus semina, deinde proscindemus terram , proscissamque iii liram revocabimus occabimusqiie, qiio altius laigiore liumo contegatur. Nam id plurimum rcrert, ut radiccs enatorum seminuin penitus demersae sint. Sin autem pidxima? mcs- sis occupandum erit restibile, desectis straineutis qnatuor et viginti vches storcoiis in jugeriimdisponemus (lissi|ia- bimusque. lit siiiiilitcr cum semeii criido solo ingessei i- Bius, inarabiinu.«, iinporcatiimque occabimiis : qiiaiinis sint , qui negent locis frigidis oportere occari faliain , quia extantes glsebae agelicidiis adliuceam teneram vindicent, et aliquem teporem frigore laboranti piaibeant. Sunt etiam qui putent in arvis hanc eanilem vice stercoris fungi. Qiiod sie ego interprelor , nt existimem, non sationibus ejus pinguescere huiniim, sed ininus lianc quain cajtera semina vim terra; consumere. Nam certum liabeo , fru- inentis utiliorein agrum esse, qui nihil, qnam qni istam siliquam proximo aniio tulerit. Jugerum agri, ut Tremel- lio, quatiior; ut nobis videtiir, faba; sex occupant inodii, si solum pingue sit : si mediocre , paulo amplius. £aque nec macriim nec uebulosum locum patitiir. Densa lanien bumo SKpecommoderespondet. Mediasementi pars seri, et pars iillima debet, qua; septimontialis satio dicitur. Tempestiva fiequentius, nonnunquam tamen sera melior est. Post brumain paruin recte seritur , pessiine vere : qiiamvis sit eliam trimestris faba , quse mense Februario seiatur, quinta parte ampliiis quaiii inatura. Sed exiguas paleas, nec multam siliquam facil. Veteres itaque riisti- cos pleriimque dicentes audio , malle se maturae fabalia qiiam fructum trimestris. Sed qnocunque lempore anni serelur, opera danda erit, ut qiiantum destinaveriinus in sationem, lautum quint.adeciina luna, si tamcn ea non DE UAGRICULTURE, LIV. IL cette planote n'cst pas encore ce joiirla clerriirc les rayons du soleil, ce que les Grecs appcllent ai:6-(irjv caiisis , dum a pecore et avibus vindice- tur. l'ri^( isaiiliin iii^lii i> hi'c miiihi^ V imiliopriusamurca vel nilniiiiarriMi i raiii rt ila m'| i |il,iriiil. i.nuidiorutfmtus siliquisjdlhii ihns r'.sif, r'i/iiiiiiiii.'. i,ji\i cxiguo pro- peralu madcrciit. Nus ciiioipic ^ic niedicalam compcri. inus.cumad inaturitaliin pcnliirla sit, ininus a tiircu- lione infestari. Sed el illud , ipicid dcinceps dicluri sumiis, cxperti praicipimus. Silente luna faliam vellito ante Iricem. Deinde cum in aiea exarucril, confeslini, prius qriain luna increnienluni capiat, excnssam refrigeratamque in granarium coiifeito. Sic comJita a ciirculionibus erit inno- xia. Maximeque ex legiiminibns ea et sine junrentis leri el sinc vento purgari cxpedilissime sic potciit. Modicus fa.scicuIoruin niimcrus rcsolutus in cxlrcma parle aiea; coUocctur, qnem per longissimuin ejus mcdiiimqiic spa- tium trcs vel quatuor homincs promoveant pcdibiis, ct baculis lurcillisvc conliindant : deiiide ciini ad alteiam partem area? pcrvenerint, in acervuui ciilmos regerant. Nam semina cxcussa in area jacebunt . supcnpie ca paiila- tim codeni modo reliqiii fasciculi exculientur. Ac duri.s- sim;e quidem aciis icjecta; separatieque eiunt a cudcnti- bus : minutse vcro , <|ua> de siliqriis cum faba resederint, aliter secerneutur. INam cum acervus paleis granis(|rie mistus in iinum fiierit congestiis, paulatim ex eo ventila- bris per longiiis spatium jactetur. Quo faclo palea, qii.ne levior est, citra decidet : faba,quiu longius emitlitur, pura eo perveniet, quo ventilalor eani jaciilabitur. Lentini nioilo a dimidiala luna usqiie in driodecimam solo tcnui et lesoluto vet pingiiiet sicco maximc toco seri conveuit : nam in llore facile luxiiria et liumore corrumpilur. Qiia^ irl cclciiter prodcat et ingrandescat , anteqiiam scraliir liino arido permisceri dehet , et ciim ita quatriduo aut quinque dielius requieverit, spargi. Saliones ejiis duas .servamiis, alteram maturam per mediam sementim, se- riorein altcram meiise Fchruario. Jugeium agri paulo plu.* quain modius occupat. Ea ne curciilionibus absiimalur (nam eliani dum est in siliqna, cxestur) curandum crit, iit cum cxtrita sit , in aquam dcmittatur , et ab inani , qua; protinus innalat, separelur solida: lum in sole sic- cetur , ct radicc silpliii Irila cum accto aspergatur, defri- celurquc (olco), atque ita rursus in sole sicc;ita et niox rcfriBCrala recondatiir, si niajor csl modus, in liorreo; si COLUMELLE. la serrcra dans un grenier, si on en a une grande quautittS sinon , dans des vaisseaux qul servent a |:;arder l'!iuiie ou des viandes salees. Les vais- seaux remplis, ou les boueliera sur-lee!iamp avec du p'^trc. Eu retirant ensuite la lentille pour !a consomrnation , on la trouvcra saine et intacte. Elle se conserve cgalement, lorsque pour tout appret on la mele avec de la cendre. line faut scnier la graiue de lin que dans lcs pays 011 le prix du lin est assez eleve; car rien u'est plus nuisible a la terre que cette graine : elle deniandc un sol tres rictieetpassableraent hu- mide. Letcnips de son ensemencementest depuis les calendes d'octobi'e jusqu'au lever de l'Aigle , qui arrive le 7 des ides de decerabre. Huit mi)- dii sufdsent pour uu jugerura. D'aprcs l'avis dc beaucoup de personnes, i! faut la senier le plus clair possible, quand le terrain est maigre, afin que !e lin qu'on en tirera n'en soit que plus fm. On dit cucore que lorsqu'e!le est semce dans un terrain gras au mois de fevrier, il en faut six niodii pour un jugerum. Le sesame dcmande a etre serae de bonne heure , si !e terrain est hu- niide; s'il est sec, on pourra le seraer depuis !'e- quiuoxe d'automne jusqu'aux ides d'octobre. II demande en oulre un sol raeuble , friablo, et de la nature de eelui que les paysaus appellent pullum. II rcussit aussi dans uu terrain sablon- neux et gras, ou meme dans une terre de ramas. On le seme dans la raeme proporlion que le mil- let et le panis, cn prenant quelquefois deux sextarii de plus par jugerum. J'ai vu moi-meme dans les plaines de la Cilicie et de la Syrie semer ce !t'gume au mois de juin el de juillet, et le recolter en automne en etat de parfaite maturite. hsi ciceixula , qui ressemble beaucoup au pois, doit etre semee au raois de jauvier ou de fe- iuinor, iii vasis olcarils, salsamenlariisque. Qna; lepleta cuni confeslim gjpsatasunt,quandoquein usus prompse- rimus, integram lenteni repericmns. Potcst tanicn eiiam citra islam medicatiGnem cineri mista commode servari. Lini semen , uisi si niagnus cst ejus in ea rcgionc , quam colis,pr()ventus, et prelium proritat, serendunl non est. Agris cnim priiccipue noxium esl. Ilaque pinguissimum locum ct modice liumidum poscit. Seritur a calendis Octo- bribus in ortum Aquilae, qui est vii idus Decemb. Jnge- lum agri octo modiis> obseiitur. Nonnullis plaeet macio solo et quam spississimiim semen ejus comniitli , qun te- iiuius linum provcniat. Idem ctiaiii si lncto solo seiatiir incnse Februario,x modios in jugerumjaci opoitere di- cunt. Sesania, qna^ riganlur, matuiius ; qiia! carcnt liu- more, ab a^quiuuctio autiimuali seienda siint iii idiis Oc- lob. Putresolum, quod Campani pullum vocaut, plc- lunique desiderant. Non deteiius tauien cliam piugiiiljus barenis vel congesticia liumo pioveniunt : tantumqiic se- niinis, quantum niilium paniciimque, iuterdiim cliain iluiibus scxtariis aniplius in jugeruni spargitur. Sed lioc idem !,cuien CUicia; Syiia^que rcgionibiis ipse vidi mcnse Juiiio Juliuque conseii, et pcr autumnum cum pernialu- luerit, toUi. Cicercula qua' piso est siiuilis, nicnsc Ja- vrier, dans un sol gras et sous un cliniat huraide ; on !a seme cependant , daus quelques contrees de !'lta!ie, avant les calendes de novcmbre. Trois modii de ce legurae suffisent pour un jugerum. Cest de toutes les plantes lcguraineuscs cellequi cpuise le nioins la terre. Ccpendant i! est assez rare de la voir bien reussir, car a !'epoque de sa floraison elle est tres-sensible aux vents du midi et a la seclieresse : deux inconvenients qui sont presque toujours a craindre a l'epoque de !'annce ou elle perdsafleur. Le pois arietinus (debelier) et !e pois carthaginois doiveut etre semes eu temps de pluie, pcndarit tout le niois de mars, dans un so! tres-riche et fertile. Ce !e- gume fatigue beaucoup la terre , et quelqucs cul- tivateurs experimentes defeudent meme de !e semer. Pour le faire lever plus tot , i! est a propos de laisser tremper la graiue dans !"eau la veille de rensemencement. On prcnd trois modii par jugerum. Lechanvre exige un terrain gras, fume et arrose, ou bien une terre basse, liuraide, et profondement labouree. On en seme six graius dans !'espace d'un pied carre, au iever de rArc- ture, qui tombe a la fin du mois de fcvrier, vers le cinq ou le six des calcndes de mars. Si le temps cst ii la pluie, on peut le semcr sans danger ii requinoxe duprintemps. On doitcomprendre au nombre de ces leguraes lcs navets et les raves , puisquils servent de nourriture aux paysans. La rave presente plus d'avantagRS que les na- vets, d'a!)ord parce qu'elle devient plus grosse, et parcequ'elle uourrit non-sculeracnt lesliorames, mais les bestiaux, surtout dans la Gaule , ou on ladonneaux aniraaux pendant tout rhiver. Les deux especes exigent une terrc 1'ranche et racuble, et ne reussissent pointdans uusol dur et epais. II y a toutefois cette differcnce , que les niiario aut Fcbruario seri debet la!to loco, ca^lo humido. Quibusdam tameu llalire locis aiite caleud. Novcmb. se- riliir. Tres modii jngcriiiii iiii|ili'nt. Nec ullum legumen ininus agro nocet. Sed r,ii o respiiiidet : qiioniam nec siC' citates nec austrOs in nurc siisliiiel ; qu* utraque inconi- moda lere eo tempore aniii suiit, quo dellorescit. Cicer qiiud arietinum vocatur, ilemque altcrius generis, quod Puiiicum, seri mense Martio tolo potest ca^lo buniido, loco quani lajlissimo. Nam eliani id terram la'dil : atqnc ideo improbatur a callldiorilius agricolis. Quodlamensi seri dcbcat, pridie maceraudiim erit, ut celerius enasca- tur. Jugeio iiiodii tres abunde sunt. Cannabis solum pin- guestercoiatumqueelriguuin vcl plauuuialque luiinidum et alte subactuni deposcit. luquadiatum pedeni seriinlur grana sex ejus semiiiis Aicturo cxoriente, quod esl iil- timo mense Februario ciria sevliim aut quintum calend. Mait. Ncc lamen usqiie in a^quiuuctium veiuum, si sit pUnius ca'li statiis , improbe seictur. Ab liis leguminibus ralio est babenda uaporum raporunique : iiam ulraqiie ruslicos implent. Magis lanien utilia rapa sunt, quia et majoic incremenlo proveniunt, ct noii homincin soluni, vcruni eliam boves pascunt, pra;cipue in Gallia, ubi bi- bcrna cibaiia praidiclis peciidibus id olus prajbcl. Solum DK I.AGRiCULTURE, I.IV. II. raves sc plaisent ilaiis les tcrrcs basses et liunii- des, au lieuque lesnavets prefereut les terraius eleves , sees el lef;ers ; aussi ceux-ci reussissent- ils meme dans le gravier et le sable. Au reste, la quaiite du sol peut completement changer leur nature, puisque dans tel ou tel sol les ra- ves se changent en navets au bout de deux ans , ou les navets en raves. On les seme tres-bien Tun et l'autre dans les terrains arroses depuis le solstice; et dans les terrains secs, a la lin du mois daoiit, ou au commenccment de scptembre. La terre qui les recoit doit etre rompue par des labours et des hersages muitiplies, fumee abon- damnicnt, ce qui est dautant plus iniportant, que non-seulement elles y viennent mieux, mais qu'une terre ainsi travaillee donue encore de belles moissons apres qu'on les y a recueillis. 11 ue faut pas plus de quatre sextarii de graines de raves pour easemencer un jugerura. II eu faut nn quart de pius pour les navets, parce que le na\ et ne grossit pas tant, et que ses racines sont menues et perpendiculaires. Voila donc les plan- tes qu'on doit semer pour rusage dcs homraes. Voici maintenant celles qui sont destinecs aux bestiaux. D'abord les differentes especes de four- rages, la luzerne, la vesce, rherbage d'orge, le fe- nugrec, Terse, et la cicerole. Cesont la les princi- paies plantes fourrageres, car nous necroyons pas devoir les nommer toutes. Celles-ei sont les seu- les quil soit necessaire de semcr, a rexception toutefois du eytise, dont nous parlcrons plus bas, dans les livres qui traitent des dilTerentes espe- ces d'arbrisseaux. De toutes les espcces de four- rages, la luzerne est sans contredit la meilleure , parce qu'une fois semee, elle dure dix ans, et fournit quatrcet mCmv six coupes dans rann^e. En outre elle bonilie laterre, engraisse toute espece de betail maigre, et sert de remede aux animaux malades. Un jugerum est plus que suflisant pour nourrir trois chevaux pendant toutc une annee. Voici la manicre de la cultiver. Lcs terres qu'on veut semer en luzerne , au prin- temps, doivent etre labourees au commenceTnent d'octobre, alin qu'elles iniissent se resoudre et s'adoucir pendant tout rhiver. Vers les premiers jours de fevrier , ou les laboure une secoude fois, ou en enleve toutcs les pierres, et on brise les mottes. En mars on leur donne un troisieme labour, et on lcs herse. La terre ctantainsi bien reduite, on la forme en planches semblables a cellcs d'un jardin , de dix pieds de large sur cin- d ex iis, qiiae placcnl, eximia cst lierbaMedica; quod cum COLIMKI.II; soniol .soritur, dccem aniiis iluiat ; qiioil per anniim deinili' recte qiiater, intcidum etiani sexies deiiiellliir ; qiiod agrum stercorat; quod onme cmaciatum arinentuni ex ea pinguescit, quod aegrotaiiti pecori remciiiiiin esl; qiiod jugerum ejus loto anno tribus equis aliiiinlc sullicit. Sc- ritur, utdcinceps prscipiemns. Locuin , in inio .Medicam proxiino veie sattirus es, proscindito circa calciidas Oclo- bris, et enm tota hieme piiliescere sinito. Ueiinle calendis I"ebruariis diligenter iterato, et lapidcs omiies eligito, glasbasque offringilo. Postea ciica Mai tiuin mciisem ter- tiato et occato. Cunv sic terraiii siibegeris, iii inoicm horti aieas lat-is peduin denuni , longas peduiii quinqiiagenuni facito, ut per scmitas aqiia miiiistiari possit, adilusque ntraqiie partc runcaiitibus pateat. Dciiide velus stercus iiijicito. Atque ita nieiise nllimo Aprili serito tantum, qiianliim iit .singuli cyatliiseminis l(«um occupent dccem pciliiin loiigiiin et quiiiquc latiini. Qiiod ubi feceiis, li- giieis lastris, iil cniiii iiiiiltiiiii coiifcit, slatim jacta se- iniiia obniantur ; nam cclerriiiic soleaduriintur. Post sa- lioncin feiro langilocus noii debet. Atque, utdixi, ligneis raslris sarriendus el klentidem runcandus est , nc allerius gencris lierba invalidam Mcdicam pcriinal. Tardius mes- sem priinain ciuslacerc opoilebit, cum jam seminuin ali- <]uam parlem ejccerit. Postea qiiain voles teiieram, tum COI.UMELLE. betes de sonime; mais avec mcnagement les premieres Ibis, et jusqu'a ce qu'elles y soient 1'aites, de peur que cette espeee de fourrage nc leur soit prcjudieiable dans sa nouveaute, soit cn les gonflant , soit en leur faisant faire trop de sang. Apres avoir cte coupee, la luzerne doit etre arrosee frequemment ; et au bout de qtiel- ques jours, lorsque les rejetons commeucent a pousser, ii faut la debarrasser de toutes les herbes etrangi'res. Cultivee ainsi, elle fournira si.x coupes par annee , et durera six ans. La tesce a deux semailles : Tune pourfourrage vers !'equinoxe d'automne ( il en faut sept modii par jugerum); Tautre pour monter en graine au mois de janvier ou meme plus tard : on n'cn emploiequesixmodii Cesdeux cusemencements peuvent etre faits daus une terre crue; mais si !c terrain a rccu un premier labour, eela n'eu vaudraquemieux. Cettesemence n'airae pointla rosee; c'est pourquoi il ne faut la jefer cn tcrrc qu'apres la seconde ou latroisieme henredu jour (huitou neufheures dumatiu), lorsquetoute hn- midite a ete dissipeepar le soleiloupar le veiif. II ne faut scmer que ce qui peut etre rceouvert dans lajournee; car si !a nuit survenait avant que cefte operation fut terminee, la raoindre humidite suftirait pour gater la semence. II faut egalement avoir soin de ne point semer la vesee avant ie vingt-cinquieme jour de la luue, pour que les limacons ne puissent pas lui nuire. Quaut aux fourrages de grains, on les seme dans des terres qui ue se reposcnt jamais , et qui ont ete bien fumces, et labourees deux fois. Ces fourrages sont tres-bons lorsqu'on ensemence un jugerum avec dix mudii d'orge cantherinum, vers Tequi- Boxe d'automne, immediatement avant les pkiies; de sortc qu'arrosce aussit6t que fumee, lorge puisse lever de suite , et devenir asse '. forte pour resister aux rigueurs de rhiver. Ei; effet, lorsque les autres fourragesviennenta man- quer a cause du froid, celui-ci fournit, etant eoupe, une tres-bounenourriture pour les boeufs et les autres bestiaux. Frequemment pature , il durejusqu'au mois de mai. Si Tou veuttirerde la graine de ces herbages, il faudra des les ea- lendes de mars enipeeher les bestiaux d'en ap- procher, et en general les preserver de tout cc qui pourrait les empecher de monter en graine. 11 en est de meme de Tavoine, que Ton doit semer en aufomne , et dont on fauche une parlie. soit pour en faire du foiu, soit pour en faire manger tandis qu'elle est en vert. Le fenugree, que les pajsans appellent siligua, a deux se- raailles : Tune pour fourrage au commencement du moisde septerabre, vers requinoxe, comme la vesce; Tautre , pour moissonner, a la fin dc janvier et au eommencement de fevrier. On prend sept modii dc semence par jugerum dans le premier cns , et six dans le secoud. De quel- que facon qu'on le scme, il reussit tres-bien dans uu sol eru, pourvu qu'oii enterre la semence par un labour peu profond,dont lcs sillons soient etroifs. En effet, si la semence est couverte de plus de trois pouces de terre, elle ne leve que tres-difficilemeut. Aussi beaucoup de personnes, pour obviera cetincouvenient,lahourentd'abord avcc de petites charrues, sement ensuite, et eouvrent la semence avec des sarcloirs. L'ers se plait dans un terrain raaigre et sec : rabondance du sucqu'il trouverait dans un sol riche et fer- tile le ferait perir. On le s6me en automne ou bienapres lesolstice de rbiver, a la findejan- prosilneril, descces licet, et jiimenlis prtcbeas; sed inter initia parcios, dunn consuescaiit , ne novitas paliiili noceal. Inrtat eniin , et multum creat sanguinem. Cum secueris aiitcm , srepius cam rigato. Paucos deinde posl dies , ut cu'perit frulicarc , oniues alterius generis tierbas enincato. Sic cuUa sexies in aiino demeU poteiit, et pernianebit aniiis decem. Viciaeautem duiie sationes sunt. 1'rima, qua pabulicausacirca.Tquinoctiiimautumnale serimusseplem modioscjus in ununi jiigeruin. Sccunda.qua sex modios mcnse Januaiio vel etiam serius jacimus semiiii progene- rando. Utraque satio polest cruda leria (ieri , sed nielius proscissa -. idque j^enus prircipue iion amat roics, cnm seritur. Itaque post secumlam diei boiam vel tertiam spar- gciidumest, cum jam omiiis liumorsole ventovc dctersus e-st : neque ampliiis projici debct , qiiani quod eodem die po!-sit operiri. iNam si nox incessit, qnantulocunqne liu- niore prius.quam obruatur, corrumpitur. OI)Servandum erit, ne antequintam et vigesimam Innam terra; man- detur. Aliter sala' feie timacem norere compeiiiniis. Far- ra£;inem in lestibilistercoratissimo loco et allero snlco se- rere convenit. Ea fit optima , cum cantlierini oi dci decem niodiis jngerum oliseritur circa apqninoctinni antumiialc, 3i'd inipcndciilibus pluiiis, ulconsita rigataque imbribiis ccleriter piodeat, et confirmetnr ante bieniis violentiam Nain fiigoiibus cnm alia pabnla defecerunt, ea bubus CBe- tei isque pecudilius opliine desecta pra^betnr , et si depas- rere SEepius voles, usque in mciisem Maium snflicit. Quod si etiam semen voles cx ea peicipere, a caleiid. Martiis pecora depellenda, et ab omni uoxa defendenda est, ut sit idonea frugibus. Similis ratio avena; est. Ci6- ditiir in fwnnm vel pabulum, duin adbucviret, quae autnmnosata; partim semiiii cnstoditur. FwnumGra^cum, qiiod siliquaiu vocant riislici, duo teinpoia sationuin lia- bet ■■ quoriim alteruni est Septembris mensis, cum pabuli cansa seritur , iisdem diebus qnibus vicia circa aequinoc- tium : alterum autem mensis Januaiii ultimi, vel prinii Febinarii, cum in niesseiu seminatur. Sed hac satiune jugeruni sex modiis, illa septem occupamus : utraque ciudaterra non incommode (it : dalurqueopera.utspisse aietur, nec tamen alle. iSam si plus quatuor digitis ado- briitum estsemen ejns, nou facile piodit. Propler qiiod nonnulli prins qnam serant , mininiisaralrisproscinduiU. alque itajacinnt semina, et sarcnlis adobrnunt. Eivuni antein la'tatur loco macro nec bnniido, quia luxnria ple rimiqne corrumpitnr. Potest (et) autuinno seri, nc<; rainus post bruinam, Januariiparte novissima, vel toto DE I;AGRICULTUI\R, I.IV. II. vier, 011 bicn cncoic pendant tout le mois de fo- viier, pourvu que ce soit avant lcs calcndes de inars. Les atiriculteurs pretendent que ce mois est peu lavorablc a cette plante; et une recolte d'ers provenant des semailles de mars, nuit aux btstiaux et surtout aux bceuis,qui deviennent rctifs lorsqu'ils en mangcnt. II en faut cinq modii par jugerum. Les eiceroles ecrasees se donnent aux bocufs en plaee d'ers, dans la Beotie et cn Espagne. On les broie avec une meule suspcndue, on les fait detremper dans Tcau jusqu'a ce qu'ellcs soient araollies; puison les mele avec de la paillc, pour les donner aux bcstiaux. II faut douze livres d'ers pour un juge- rum , et (juinze de cicerole. La cicerole convient egalement a rhomme, .puisqu'elle n'est point desasreable a manger; elle a le memegout que le pois, dont elle ne differe d'ailleurs que par sa couleur moins fraiclie, et tirant davantage sur le noir. On la seme au mois de mars , apres un labour ou deux , selou le plus ou moins de fer- tilite du sol qu'on lui riserve. Cestde cette der- niere consideration que depend ^galement la quantite de semenco, puisque pour un jugerum il en faut tantdt quatre modii, tantot trois, et quelc[uefois mcme deiix et demi. XI. Nous avons parle jusqu'a present des se- mences en general, et de repoque des semailles; nous allons indiquer quel est le geiire de culture qui convient a cl>a((ue plante, et combien elles exigcnt de journi'es de travail. Les seraailles finies, 011 procede au sarelage. Les auteurs ne sont pas d'accord sur ropportunite: de cette opt'ration. Selon les uns, elle n'est d'aucune uti- lite, puisque les racinesdu grain seraient di^-cou- veites ou coupt'es par le sarcloir, et que si les froids venaient apres, la geliie ferait perir les cereales. Lcs nicmes auteui's ajoutent qu'il vaut mieux attendre que les mauvaises herbes soient toutes venues, pour les extirper et berser le chainp. Selon les autres, le sarclage est une opcration trcs-utile, pourvu qu'elle ne soit pas faite partout de la meme manicre et a la meraeepoque. Pour les so!s chauds etsecs, lorsque les grains sontcn etat d't'tre sarclcs, it faut remuer la terre do maniere a les couviir et a les faire epaissir : ce premier sarelage fait avant Thiver doit Hre suivi d'un second. !)ans les pays froids et mareeageux, il ne faudra sarclcr qu'aprcs l'hiver ; raais au iie« de couvrir les grains, on se borne a rerauer la terre par un sarclage a plat. Notre propre expi- rience noiis a prouve cependant que le sarclagc pendant riiiver cst bon dans beaucoup de con- trees, pourvu que le temps soit sec et doux. Jc ne pretends pas niiannioins que cela doive se faire dans tous les pays; ou fera bien en gtineral de suivre la pratiqueiitablie dans les diffiirentcs contrees. Dans rEgypteet rAfrique, parexemple, quijouissent d'avantages particuliers, lecultiva- teur ne touclie plus a la terre depuis les semail- les jusqu'a la moisson , parce que Tetat de ratmosphere et la bont(J du sol sont tels,quc rarement on y voit lever d'autres heibes qiic celles produitcs par les semenees. Ce phiinomene s'explique soit par la raretii des pluies , soit par la nature toute particuliere du sol. Mais dans les pays ou le sarclage est necessaire , on iie doit point toueher lcschamps avant que les plantes ne couvrcnt les sillons , quelque favorable que soit daiflcurs la temperature. Le froment et repeautre peuvent i}tre sarcles des qu'ils commencent a pousser leur qiiatrieme feuille, Torge lorsqu'elle pousse sa cinquieme , les feves et les autres It'- giimcs lorsqu'iIs sont eieves de quatre doigts Febriiario , ilum ante calcndas Maitlas : (inem nicnscm nnlversiini ncgant agrlcolac liuic legumini conveniie, quod eo tempore satum pecori sit noxium et preecipue bulnis, quos pabulo .liuo cerebrosos rediJat. Qulnque mo- dii^ jugcrum oliseritur. Cic.era bubus ervi loco fresa datur in Hls|ianla Ba^llca : (]uii' cnm suspensa mola divisa e.st, paiiluin aqna inaccratur, duni lentescat , atque ila mista pali is snlilritls pccnri priebelur. Sed ervi dnodecim libra! sallsfaciiint uni.iugo, circra' .sexdecim. Eadcin liominll)ns non liMilills nciiiii' injiicnnda est. Sapore certe nihilodil- fert a clcercula, colore lantum discernilur ; nam est oliso- letior, et nigro propior. Scrluir primo vcl allcro snlco, niense Marlio ita ul postulat soli Irctitia ; quoil eadem qua- liior modiis, nonnunquam ct trilnis, Interdum etiam duobus ac semodio jugernin occupat. XI. Quoniam quando quiiUpie serendum sit perse- ciili sumus , nunc ()ucniutiestit si adobru- tiim esf. Nihil itaque aniplius in iferalioiie, quam lemol- liri terra debet seqnaliler : eamqiie tiansaclo seqiiinocli-J veriio statim peiagi oportet intra dies viginti, aiile qiiain seges in ai ticulum eat, quoniam serius sarrita corrumpi- tiir inseqHentibus aestivis siccitalibus et caloribus. Sub- jiiiigenda deinde est sarritioni runcatio , curandumque ne llorenlem segetem tangainus : sed aut antea', aiit mox cuni delloruerit. Omne aiitem fiumcntum et liordeiiin, ipiicqnid denique non duplici seminecst, spiiain a lertio ,ad quartum nodum emittit, ct cum totam edidit, octo diehiis deflorescit , ac deindo grandescit liiebus quadra- DE L'AGRICULTURE, LIV. IL maturitc fonipletc. Ctlles au conliaire qui sonl paila?;ees en deux lobes, coninie la feve, le pois, la leiitille, (leurisscnt en quanuite jours, et i;ran(iisseut en meme tenips. XH. Calculoiismaintenant leuombre dc jour- iiees qu'il fautemployer pour conduire les grains jusqua Taire , a parlir du jour ou nous les avons semes. II faut pour quatre ou cinq modii de fro- nicnt quatre journees de laboureur, une de her- seur, deux jourueesde sarcleur pour laprcmiere fois, et une pour la scconde; une journec de ce- lui qui arracbera les mauvaises herbes, et une et demie du moissonneur ; ce qui forme un total de dix journecs et dcmie. II en faut autant pour cinq raodii de silisi>- >eufou dix modiidVpcnutre deraandent autant de journces de travail que cinq modii de froment. Pour cinq modii dorge II faut trois journees de laboureur , une de her- sinir, une demie de sarcleur, une de moissonneur; total , six et demie. Quatre ou six modii de feves demandent quatre journces dc laboureur dans des jacheres, et une dans un terrain qui rapporte sans se reposer. II faut une jouruee et demie pour les herser, une et demie pour les sarcler la premiere fois, une journee pour les sarcler la secoude fois, une autre journee pour lcs sar- cler la troisieme fois, et enfin une derniere .jour- nee pour les moissonner; ce qui fait un total de sept ou huit journecs de travail. Six ou scpt mo- dii de vesce demandent dans des jacheres deux journecs de laboureur, et une journee dans une terre ou Ton recolte toutes les annees. Ajoutez a cela une journee pour le hersage et une autre pour la moisson, el-.vous aurez en total trois ou quatre journees de travail. Cinq modii d'orge exigent autant de journees de laboureur que cinq modii de vcscc. 11 faul cgalcmcnt unc jouf- nee pour lcs herser, une autre pour les siircler , une autre cncore pour arracher les mauvaises herbes, et une dcrniere pour les moissoimer ; ce qui fait en tout six journces. 11 faiit le meme nombre de journces pour niettre eo terre slx ou sept modii de fenugrec; la rceolte se fait en uiie journce. 11 faut egalenient six journcfs pour qua- tre modii de faseole ; le liersage et la moisson no demandcnt Tun et Tautie qu"une journee. Six journees suffisent pour quatre modii de ciccrole ou de pois , troisjournces pour le labour, et Irois autres journees pour les herser, les sarcler ct lcs rccucillir. Un sesquimodius de lentille demande trois jnurnecs de laboureur, une de herseur, deux de sarclcur, une pour arracher les mauvaises herbes, unecnfiu pour recueillirla grainc;en tout luiitjouruces.il faut un jour pourracttre en tcrre di\ modii de lupin, un autre pour lcs lierser, et un autre encore pour les moissonner. Quatre sextarii de millet et la mcme quantite de panis dcinandent quatre journees de laboureur, trois de herseur, ct trois de sarcleur ( le uombre de journees necessaires pour les cutillir n'est point dctermine). Trois modii de pois chichcs sont se- mcs dans trois journees, herscs daus deux , sar- cles en une seule; il en faut une autre pour la debarrasser des mauvaises herbes, et trois pour les cucillir; au total , dix journ<''es. lluit ou dix modii de lin se sement en quatre journccs et se herscnt eu trois; se sarclent en uue seule ct se cueillent en trois : ce qui fait en tout onze jour- nees. Six scxtarii de sesame ont besoiu de trois journees pour etre laboures, de quatre pour etre herscs, de quatre autres pour etre sarcles la premiere fois , dc deux pour la seeonde , et de ginta, qiiibns posl florem ad maliiritatem devcnit. P.nrsns (Hia' duplici scniine sunt, ut lalia, pisuin, lenticnla, (iio- Inis \L ilorent, siniiilqiie grandescunt. XII. lil ul jain percenseamus , quot operis in aieam perdncanlnr ea, qn;e terra; creiliilimus : tritici modii qualuor vel qninque bnbulcorum operas occupant iliiatuor, occatoiis iinam , sarritoris duas priinum , et unam I iim iterum sarrinntur, runcatoris uiiam : messoris unam eldimidiam, in totum .suniinam operarnm decem et di- niidiam. Siligiuis modii quinque tolidem operas desideiant. Seininis modii novein vel decem totidcni opcras quot tri- tici inodii quinque postnjant. Hordci modii quinque liii- liulci operas tres exigunt, occatoriam unam, sarritoriam nnam et dimidiam , racssoriam unam , sninDiam operarum sex et dimidiam. Faba' modli qiiatiior vcl sex in vctereto dnas oprraS bubiilcorum detinent, at in restibili unam. Occanliir sesqiiiopera , sarriuiitur sesquiopera , iterum sar- rinntur una opera, et tcrtio una, meluntur una. Summa fit operarum octo vel septcin. \idx niodii scx vcl septem in vetereto bubulcorum duas opcras volunt, in lestibili nnam : itcm , occautnr una opera, metiiiitur una. Summa lil operarum qnatuor vel trinni. Kni niiidii quinque toti- demopeiis ronscinntni, occanlur uiia : ilein singnlls sar- riuntnr, runcanliir, metuntur : qua; cuncla sex operas occupanl. Siliipia; mo ilibiis iugerenduin , qiiod saiiorem vini cor- riinipcret : melioremque censebal esse matcriam vindemiis cxiiberaiidis, congesticiam vel de vepribus vel deniqiie Hliain cpiainliliet arcessitam ct adveclam buinum. Jain vcro ct cgo rcor, si delicialur oinnibiis rebus agricola, lu- piiii ccrlc cxpcdili^sinium pra'sidiuin non deesse : quod ciini cxili solo ciica idiis .Septembris sparserilet inaravc- lil, idqiie tempcslive vomere vcl ligoiie succiderit, vim (iptiina' slercoraliiiiiis cxljibcbit. Siiccidi autem Inpinuni .sabulosis locis o|)orlct , cum scciindiim llorein ; rubricosis. cum lcrtiiim egcrit. Ulic dum leneruin cst convcrtilur, iit cplciiter ipsum pnliescat, permisceaturqiic gracili solo : liic jaui robuslius, qiiod solidiorcs gla-bas diulius susti ncat el suspendat , ut ea; solibus .Tstivis vaporata; resol- vantiir. XVI. Atque Iktc arator exequi polerit , si non so- luni , qiia; retuli genera pabiiloruin providerit, verum ctiani copiani fn>ui, quo melius arinenta tueatur, sine quibiis lerram commode niiiliii diflirile est : et idco iieces- sarius oi cultuscst etiani piali, ciii \cteres Romaui pri- mas iii agricolationctribuci iiiit. Noiiicn quoque indidcruiit abeo, qiiod prolinus essct paratiiin , ncc magiiiim labo rcin desiderarct. M. quidem I'orciiis ct illa commcnioravit , qiiod nec tempestatibus aflligeretin, ut alia; partcs ruris, iniiiiniiqiie sumptiis egens,per omiics aunos piaberct rc- ditum, ncque eum simplicem, ciiin ctiam iii palmlo iioii minus rcddcret , qu.am in foMio. ICjus igitur animadvcrli- nius dno genera, qiiorura altcrum est siciancmii , nllcniiii riguuni. Licto pinguique cainpo iion dcsidcialiir iiilliicns riviis, meliusque babetiir liciiiiin, quoil siiaiitc iiatiira succoso gignitur solo , qiiam qnod iirigatuni aqiiis cli( itiir, qii.T tnnien sunt neceSsariae , si maci(>s teira poslulat, Naiii ct in dcnsa et resolula liiiino quainvis exili piatuin lieri l>ntcsl , cuin facultas irrigandi datiir. .\c nec campiis cun- ( ava' |iositiiinis esse neque collis prairupta; dcbct : illc, ne Cdllcclaindinliiiscontineataquam; liic, neslatim pra'cipi- COLUMELLE. foncee daus une vallee , ni unc colluie trop roide : Tun , pour eviter que Teau qui s'y aniasse n'y sejourne trop longtemps , Tautre, pour evilcr qu'elle ne s'en eeoule trop precipitamment. On pourra neanraoins mettre en prairies uue colline dont la pente sera douce , si elle est srasse ou arrosee. Mais ce sont les plaines surtout qui soiit bonnes pour cet objet, lorsqu"etant lcgerement declives , elles ue permetteut pas aux pluies ou aux ruisseaux qui lesarrosent, d'y sejourner trop longtemps , et qu'au contraire Teau dont elles sont couvertes y trouve un ecoulement lent. Cest pourquoi , s'il s'y trouve en quelques parties des mares qui soient stagnantes , il faut les detour- ner par des trauchees ; car raboudance ainsi que le defaut d'eau sont egalement funestes aux herbes. XVn. La cuiture des prairies demande plus d'attention que de travail. Cette attention con- siste d'abord a n"y laisser ni souches, ni epines, ni herbes qui prenneut trop d"accroissement, mais a les arracher toutes , les unes avant rhiver et peudant rautomne, comme les ronces , lcs broussailles, les joncs ; les autres pendant le prin- temps, comme la chicoree et les epines, qui pa- raissent au solstice ; a n'y laisser paitre ni porcs, parce qu"ils fouillent dessous la terre avec leur groin et qu"ils eul6vent le gazou , ni grauds bestiaux , si ce n'est lorsque le sol est tressec , parce qu'ils y plongcnt la corne de leurs pieds , qu'ils foulent rherbe et qu"ils en coupent les ra- cines. Ensuite il faut aider de fumier au mois de fevrier, peudant que la lune crolt , les ter- rains maigres et qui vont en pente. II fauty ra- masser, pour les porter plus loin , toutes les pierres et tout ce qui pourrait nuire a la faux , et eu interdire l'entree aux bcstiaux plus tot ou plus tard, suivant la nature des lieux. II se trouve aussi des prairies qui , par trop de vetuste , sont couvertes d'une mousse ancienne ou epaisse. Les agriculteurs sont dans Tusage d"y remedier en y semant de nouvelles graines, qu"ils prennent dans des meules de foin , ou en y repandant du fumier; mais ui Tun ni Tautre deces remedes ne fait autant d'effet que si Ton y jetait souvent de la cendre, parce que c'est le vrai moyen de detruirc cette mousse. II faut cependant conve- nir que tous ces remedes et meme le dernier sont trop lents, et que le plus efiicacc est de re- commencer a labourer en cntier la place. Mais les soins que nous veuons de detailler ne sont que pour les prairies qui etaient toutes formees, avant de venir en notre possession. Si au cou- traire il nous eu fallait former de nouvelles, ou en renouveler d'anciennes (car il y en a beau- coup, comme je l'ai dit, qui vieillissent et qui devieuneut steriles faute desoins ), il laudrait la- bourer le terrain , quelquefois meme dans Tin- tention d'y semer du ble , parce que ces sorles de terraius , negliges depuis longtemps , dounent de belles moissons. Ainsi, apres avoir donue uu premier labour, pendant Tete, au terrain que nous destinons a mettre en prairics, et favoir biue plusieurs fois pendaut Tautomue , nous y semerons des raves ou des navets,ou meme des feves , ensuite du ble rannee d'apres ; la troisienie annee, nous le labourerons encore avec soin , et nous arracherons jusqu'aux racines toutes les herbes trop fortes , les ronces et les arbres qui s'y trouveront, a moinsque nous n"ayons interfit d'en conserver les fruits; apres quoi nous y se- merons de la vesce melee avec de la graine de foin; ensuite nous briserons les mottes de tcrre avcc des sarcloirs , nous unirons le sol en y fai- lcni fundat. Potest tamen raediocriter acclivis, siaut pinguis est aut riguus agei-, pratum fieii. At planities maxime talis probatur, quae exigue prona non palilur diuliusimbres aut influentes rivos immorari , sed ut quis eam superveuit liu- mor, lente prorepit. tlaque si palus in aliqua parte subsi- •lens restagnat, sulcis derivanda cst. Quippe aquarum abundantia atque penuria graminibus aeque est exilio. XVII. Cultus aulem pratorum magis cur« quam iaboiis est. Primum, ne stirpes aut spinas validiorisque incrementi berbas iBCSse paliaraur : alque alias ante liiemem,et per autumnum exlirperaus, ut rubos, vir- gulta,juncos : alias per ver evellamus, ut inluba ac sols- Utiales spiuas : acneque suera veliraus irapasci, quoniam roslro suftodiat et cespiles excitet; neque pecora majora , nisi cura siccissiraum solum est, quia udo demeigunt ungulas et atterunt, scinduntque radices bcrbarura. 'f uni deiude niacriora et pendula loca niense Februario luna crescenteifimo juvanda sunt. Omnesque lapides et siqua ture du lieu ne s'y opposent point. Latroisieraeannce, lorsque lespresseront solides et fermes, ils pourront aussi admettre les grauds bestiaux : raais il faudra surtout avoir soin de fumer les terrains maigres, etencore plus lors- qu'ils seront eleves, vers le temps ou le soleil se couche au point d'ou soufUe le vent Favonnis , c'est-a-dire vers les ides du raois de fevrier, cn nielant avec le fumier de la graine de foin. Car lorsque les tcrrains superieurs reeoivent cette nourriture, ils la eommuniquent enmeme temps aux terrains inferieurs, parce que la pluie qui survient, ou les ruisseaux qu'on y fait couler dc main d'homme, entrainent avec eiix le suc du fu- micr dans les parties basses : aussi les agrieul- tcurs prudenls fumeut-ils ordinairement davau- tage les colliues que les vallees, meme dans les terres iabourees, parce que, comme je Tai dit, les pluits entraineiif toujours dans les bas-fouds tout le suc le plus gras. XVIII. Le meilleur tcmps pour eouper le foin est avant qu'il soit desseehe , parce qu'il foi- sonne davautage, et fournit une nourrilure plus agreable aux bestiaux. Or il y a un milieu ;i garder en le faisant secher, pour eviter de le raraasser ou trop see, ou trop vert : Tuu, paree que, lorsqu'il a perdu tout sou suc, il ne ticnt plus lieu que delitiere; Tautre, parce quc, s'il en a trop conserve, il pourrit sur les plauchcrs , ct quc souvent, en s'y echauffant, il prcnd fcu et occasionne des inceudies. II arrive aussi qucl- quefois que, lorsque le foin est coupe, la pluie vient a r;iecabler; anquel eas , s'il est abso- luraent trerape , il sera inutile de rcmporter tant qu'il sera humide, et Ton fera mieux pour lors d'cn laisser secher la superflcie ausulcil; aprcs quoi on le retournera, et lor?qu'il sera sec des deux cotes, on ramassera par rangccs, pour le lier ensuite eu bottes. On ne tardera pas surtout a eutasser le foin dans la metairie et a Ty mettre a Tabri ; ou sl Tou n'est pas a meme de Vy porter ou de ie mettre cu bottes, au moins faudra-t-il arranger en meules tout ce qui en aura ete seche couveuableraent, et fairc cn sorte que les combles de ces raeules soient rumque tractJB faciiiiilcrates, dissipaliimus ila, [ul] neciibi reiramenlum foeiiisecis possit offeiidere. Sed eam viciam noiicoiivcnit aiite desecare, quam permaluruerit, etaliqua seniina subjacenli solo jecerit. Xum foMiisecas oportel in- ducere et desectain lierbam religare et espoi taie : deinde locum ligare , si fuerit facultas aqua; : si lamen lerra deii- sior est; iiam iii resohila humo uon expedil induceie ma- joiem vim rivoriim , prius quani conspissaUim et herbis colli^atuin sit solum : quoniam impelus aquarum proluit terram, nudatisque radicibus gramina uon patiturcoalos- cere. 1'ropterquodiie pccoraquidem oporlet teneiis adliiic cl sutisidentibus pratis immiltere, scd quoties Ijeiba pio- silucrit lalciliiis doseoare. Nam pocudes, ul antejam di\i, iiKilli solo iiiliiiiiiil iMmiil.N, alqiio iTiliriiiplas non sinuiil horbaniiii ladii r-, Mip.n i I i (niilriisaii. Allorotamen aiino miiioia poLui.i [ins[ i.rjiisi. i.i p. 1 inilliiiiiis .i.linitli, si iiioilo siccitas ot coinliliii loci patiolnr. Toi tio doiiido ouni pia- tiim solidius ac diiriiis erit, polorit cliam majores leoipore pocudes. Sed in loliini f uranilum est, iit siecundiim I'avo- iiii CNorluiii.nieiise fobruario, circaidus, immistissoniiiii- bus fceni macriora loca et utique celsiora stercoienliir. Nain editior cliviis prielietctiam subjectis alimenliim, cum su- perveniens imber aut manii rivus peiduclus snccum ster- coris in inferiorem pai tem secum traliit. Atque ideo fere prudentes a^ricolse etiam in aratis collem magis , (piani vallein stercoranl : quoiiiam, ut dixi, pluvise seinper om- nem pingiiiorem materiam in ima deducunt. XVIll. l-'oi;num aiitem demelitur optime anle qiiaiii inarcscat; nam et laigius porcipitur, et jucundioreiii ci- bnni peciidibus prsebet. Est autem inodus in siocando, ut iieque pcraridnm neque ruisus viride colligatnr ; alle- niin , qiiod omnem siiccum si ainisit, stramenli viccin ob- tinol, alleriim, (ipiod,) si nimiuin relinuerit, in tabiilato putiescit; ac s.mqii; cum concaluit, igiiein cioal et iiiocn- dium. Noiiiiunqiiam etiam cuin fionuin c^edinins, imbor opprossit : quod si permaduit, inntile cst iidiiin niovere; inoliiisipie patioiniir supeiiorem paitem sole siocari. Tunc dcmum converlomiis, ot ntrinquc siccatnin ooartabiinus in strigain, atcpie ita maiiipnlos viuciemus. Kcc omnino cniRlahiiiitir, (|iii) ininiis sub tooluui ooiigcratur, vol si COLUMELLE. tres-fmement aiguises en pointe : c'est le moyen (le bien pieserver lefoin desaccidents delapluie; et quand ii n'eu surviendrait point, il neserait pas moins a piopos de faire ces meulcs , afin que s'il reste quelque humidite dans Iherbe, elle se ressuie et se purifie au tas. Cest pour cela que lorsque le foin a ete mis en tas au hasard et sans precaution , les cultivateurs prudents ne larrangent pas, apres qu'il a ete porte a la mai- son, sans favoir laisse quelques jours se digerer lui-m(5meet se ralentir. Mais deja le foin de la moissou touche a la feuaison. Pour labien faire, il faut prealablement preparer les instruments necessaires a la reeolte des grains. XIX. Quant a Taire, si la terre doit en servir, il faut , pour qu'on y puisse battrc le grain com- modement, qu'elle ait ete ratissce d'abord , en- suite laboureeet arrosee de lied'huile sans sel , dans laquelle on aura mele de la paille, parce quecette preparatiou garantira le ble eontre les ravages des rats et des fourmis ; ensuitc on Ta- planira a la hie, ou bien on raffermira avec une meule; puis on y remettra de la paille et on la battra de nouveau , pour la laisserensuite secher au soleil. 11 y en a cependant qui aimeiit mieux, pour former uneaire,choisir une portion de terraiu plantee en feves , sur laquelle ils battent ces f6- ves; et, apres les avoir ramassees, ils polissent ia place en continuant d'y battre les favarts, parce (jue les animaux, en les foulant aux pieds , bri- sent en meme temps toutes les herbes avec la coruede leurs pieds; moyennant quoi l'aire, etant digarnie d'herbes, devieutassezuniepour qu'on y puissebattre le grain. XX. Pour ce qui coucerne la moisson , des qu'elle sera miire, il faudra la faire prompte- ment, et avaut qu'elle soitbrulee par les chaleurs du soleil d^t-te, qui sout extri'mes au lever de la Canicule : car le moindre retard est prejudiciable, d'abord parce qu'il donne iieu au pillage des oi- seaux et desautres animaux ; en second lieu, parce que les tiges et les tuyaux venant a sedessecher, les grains et les epis nKJiiie ne tardent pas a tom- ber, ou que s'il survient des mauvais temps ou des tourbillons de vent , les bliis sont verses pour la plus grande partie. Cest pourquoi il ne faut pas remettre au lendemain a raoissonner, mais il laut le faire des que les bles sont uniformeraent jaunis, et avant que les grains en soieut absolu- ment durs , mais des qu'ils commencent a tirer sur lerouge, afin qu'ils grossissent dans Taire et au tas, plutot que sur terre ; car il est constant que lorsqu'ils sont recolti^s a temps , ils prennent de raccroissement par la suite. Oril y aplusieurs fa^^^ous de moissonner : bien des personnes cou- penl la tige par le milieu avec des faux armees d'un tres-long manche , dont les unes sont a bec, les autres a dents : d'auties enlevent Tepi meme, soit avec des fourches, soit avec des r^teaux; ee qui est tres-aisc ii pratiquerdans une moisson peu abondaute, mais tr(L's-difficile dans une moisson bieufouruie. Si Fona moissonn(? avec des faux,et que ron ait par const'quent coupii une partiedes tiges, il faut sur-le-champ mettre la moissou en tas, ou la porter dans le lieu oii les batteurs trans- portent le ble lorsquils sont surpris de la pluie, cnsuite la battre apres qu'elle aura ete couvena- biement essoreepar la chaleur: au lieu quesi l'on n'a coupe que les epis , ou peut les mettre en re- serve dans un grenier eu attendant rhiver, pour les hattre eusuite a coups de baton, ou les faire fouler aux pieds des bestiaux. Mais si le cas iion coiiipelil ul in villani frenum porlcUn, al in inanipulos colligatuin certe quicquid ad eum niodum , quo debel , sic- catuin eiit in metas exstrui Cionveniet , easque ipsas in angustissimos vertices exacul. Sic enim commodissime foenum defenditiir a pluviis , quae etiam si nou sint , non alienum tamen est pra^dictas metas facere ; ut si quis lin- mor lieibis inest, exudet, atque excoquatur in acervis. Propter quod prudentes agricolae quamvis jam illatum tecto non ante componnnt, quam per paucos dies ali(]i!os temere congestum in se coucoqui et defervescere paliantur. Seil jam fcenisicia seqiiilur cura niessis , quam ut recte possi- inuspercipeie, priiis instrumenta pra-paranda sunl, qui- bus Iniges coguntur. XIX. Aiea qiioque si leriena eiit , nl sit ad trituram satis liabilis , primum radatur, deinde confodiatiir, per- niislisque paleis cum amurca,qua2 saiem non accepit, <'\lergatur, nain ea res a populatione murium formicarum. (pie frunienta defendil. Tiim aequata paviculis vel molari lapidecondeusetur, etrursus superjiictis paleis inciilcelur, iilqiie ila solibus siccanda relinqiiatur. Sunt famen , qui ]iiati ohjacp.ntem favonio tritur.-e destinant , ai eamqne de- tncisa faba et injecta cxpoliunt : nam duni a pccudihus lcgumina proculcantur, heiba; ctiam ungulis atteruntur, atqiie ita glabrescit et fit idonea tiituris area. XX. Sed cum malura fuerit seges, ante quam lor- reatur vaporibus sestivi sideris, qui sunl vastissimi per oilnm Cauicul.ie, celeiiter demetatur. Nam dispendiosa iKt cunctatio. Primum , quod avibus pra^dam caeterisque animalibus piicbet : deiniie quod grana el ipsae spicoe cul- mis arentibus et aristis celeriter decidunt. Si vero procel- \x ventorum aut turbines incesserint, major pars ad ter- rani delluit : propler qax recrastinari non dehet , sei requaliter ilaventibus jam satis, ante quam ex toto grana indiirescant, ciiin rubicundum colorem traxerunt, messis facienda est, ut potins in area et in acervo, qiiam in agio grandescant frumenta. Constat enim , si tempestive decisa sint, postea capere incremcnlum. Sunt autem melendi genera complura. Multi falcibus veruculatis, atque iis vel rostratis vel denticulatis mediiim culmuin secant : mulli mergis , alii peclinibus spicam ipsam legunt, idque in rara segete facillimum , in densa difficillimum est. Quod si fal- cibiis seges ciim pai te ciilmi demessa sit, protiniis in accr- viim vel in nubilarium congeritur, et subiude opportunis solilms torrefacta proteritur. Siii aiiteui spicjp lantumiuudo DK L'AGRICULTUKK, LIV. L 22( .^clu^ait qiie l'()n baite dans raire le ble muni de sa tige, il n'y a |joiut de doute que hs elievaux ne soient prefei-abies pour cctte operation aux boeufs, el si Ton n'a pasun nombre suffisant d'at- telages, on pourra y joindre des rouleaux ou des traineaux : car, avec ces deux espeees de maclii- ncs, on vient tres aisement a bout de briser ics tiges. Si au contraire les epissont seuls, on fait rnieux de les battre a coups de baton et de les vanner. Mais lorsque le grain est pele-nieie avec la paille, on vient a bout de les separer Tun de Tautre par le secours du vent. Le vent Faconius passe pour le meilleur en cette occasion , parce qu'il souftle douccment et uniformementdans lcs mois d'etc. 11 n'y a cepeudant qu'un agrieultcur negligent qui puisse se r^soudre a rattendre, parceque, tandisque nous rattendons, la rinueur de rhiver peut nous surprendre. Cest pourquoi, lorsque les bles ont ete battus dans Taire, il faut les y mcttre en tns, de facon qu'ils puissent etre nettoyes par toutes sortes de vents ; et s'il arrive meme que le vent ne souftle d'aucun e6te pendant plusieurs jours, il faudra les vanner, de peur qu'a la suite d'un trop long calme il ne sur- vienne de fortes tempetes, qui fassent perdre le travail de toute l'annee. Quand le grain aura ete bien nettoye, il faudra eneore le nettoyer une secondc fois avant de le scrrer, si Ton est dans rintention de le gardcr pliisieurs annces; ear plus il est nettoye, moins il est snjct a etre ronge par le eharancon : mais si on le destine a etre consommesur-le-champ, il ne sera pas neeessaire de le purgcr de nouveau , et il sutfira de le fairc rafralehir a Tombre, et de le porter ensuite au grenier. On ne s'y prend pas autrement pour les legumes que pour les autres grains, parce que, de raeme qu'eux, ou on les consomme sur-le- champ, ou on les scrrc pour les garder. Voila le profit auquel aboutit enfin le Iravail du labou- reur, et qui consiste a recueillir lessemencesqu'il avait confiees a la terre. XXI. Mais comme nos ancelrcs ont pense qu'on devait autant rendre compte de .son loisir que de ses occupations, nous croyons aussi de- voir prevenir les eultivateurs de ce qu'ils ont droit de faire les jours de fete, et de ce qui leur est intcrdit ees jours-la. Car il y a des ehoses, eomme dit le poete, qu'// est pcrmis de faire les jours dcfete : il n'y a point de religion qui ait defendu de donner un liltre ecouleiiirnt aux ruisseuiix, dc plantcrunchaie dcrantune Irrre cnsemoncee , de tendre dcspicges aiix oiscaux, dc mettre le feu aitx buissons, ou de plongcr dans unfleuve un troupeati de brebis ponr lui procurer la santc , quoique les pontifes prcteu- dent qu'on ne doit point fermer de haies une terre enscmencee les jours de fetes; connne ils delVntlent aussi de baigner lcs brebis pour em- bellir leur laine , et ne permetteut de le faire que ponr leur proeurer lasaute. Aussi Virgile, pour monlrer comment il etait permis de baigner uu troupeau dans une riviere ies jours de fetes , a-t- il ajonte, De le plonger duns tm flcui^epour lui procurcr la sante, parce qu'en effet il y a des maladies pour lesquelles il est bon de baigner les bestiaux. Voici encore dcs travaux que les ritcs de nos ancelrcs permettent de faire les jours de fetes : broyer le ble, couper du bois a bruler, faire de la chandelle de suif , cultiver une vigne aflerm^e, nettoyer et curer les reservoirs, les mares, lesaneiens fosses ; repasser les pres, epar- piller le fumier sur les terres, arranger le foin sur les planchers, recolter les fruits des plaas d'oliviers qu'on a pris aferrae, etendre les pom- iPcistE siinl, possiinl in horieiim conreiii, el deinde per liiiTiicm vel baciilis exculi vel exteri pecuiiibus. At si coiii- |)i'lit , iit in aiea teratur IVnmenluni , iiilill dubium est, i|uiii equis melius quain bubus ea res conliciatur : et si |iaucajuga suiit, adjicere tiibulamet tiaham possis; qiiiE ics ulraqiie culmos facillime comminuit. Ipsa> autem spi- ca' melius fiistibus cuduntur, vannisque expurgantur. At iibi paleis imiiiista sunt frumenta , veiilo sepaientur. Ad eam rem Favoniiis babetiir eximius , qui lenis a-qualisque sestivis mensibus peillal : qucm tamen opperiri lenti est a^ricohr : quia sa>pe diim expectatur, sa?va iios hiems de- preliendit. Itaqiie iu area detrita frumenta sic sunl agj;e- raiida, ut omni llatu possint exccrni .\t si compliiribus diebus undique silcbit aura, vaiinis expurgentiir, ne pnst niniiam venlorum segnitiem vasta temiieslas ii litiini ficial lolius anni laborem. I'ura deinde frumciila, si in aniios 11'coiidiintii'', rcpurgari debenl. .Nam qiia:ilo sunt expoli- lioia, miiiiis a curculionibus cxediintiir. .Sin prolinns usui destinanlur, niliil altinct repoliii, satisque est in iinil)ra refrigerari, elilagranario inferri. Legiiininnni quoqiie non alia ciira est, quam reliquoriim frnmentorum : nam ea quoque vel statim ahsumuiitiir, vcl icconduntur. Atque boc suprenium est araloris emoliimenluni percipiendoruin semiiium , quse tei ra; credideiat. XXI. .Sed ciiin tam olii quani nejiotii rationeiii red- dere majores nostri ccnsuerint; nos quocpie monendos essB agi icolas existimamus, qua; feriis facere, qua!i|iie non facere debeant. Siint enim , ut ait poeta , qua- fcslis excr- cere dichus t'as, ct jura sinunt. Iticos dcdiurrc nuUa relliijiovcluil, scricfi pra^lendcrcscpem, Insidias arihus moliri, inccndere vc/ircs, Halrinlumijue grcgiinfluvio mersare salubri. Qiianiipiaiii ponlilices ncgaiit segeleni lcriis sepiri deheie. Velant quoque lanarum caiisa lavari oves, iiisi propter medicinain. Virgilius quod liceat feriis llumine ahluere gregem prierepit, el idcirco adjecit,_/ZHwio nicrsarc salubri. .Sunl enim vitia,quorum ciusa pecus ulile sit lavare. Feriis autem rilus majorum ctiain illa per- niitlit, far pinsere , faces iucideie, candelas sebare , vi- neam conductam colere; piscinas, l.acus, fossas veteres leigerc el purgare, prala sicilire, stercora a-qiiari', fii'niiiii COLUMELLF, ines,lcspoircs, icsfigi!cs;fnii'cdiifi'oniaj;e,portei' sur son dos oii chargcr sur un mulet de b^t des nrbrcs pour lcs planter : mais il n'est pas permis de se servir pour lcs porter d"un niulct attele a iine voiture, ni de planter ceiix qui auraient ete portes ainsi , ni de labourer la tcrre , ni dVlaguer les arbrcs, pas meme de s'occuper des semailles, !\ moins que Ton n'ait prealablement immole un petit chien, ni de couper le foin, le lier ou le por- ter. II u'est pas meme permis, suivant les obser- vances prescrites par les pontifes, de faire ia vendange ies jours de fetes, ni de tondre les brebis, a moius que Ton n"ait encore immole un petit chicn. II est aussi pcrmis de faire du vin cuit, et d'en meler dans le vin : il cst pcrniis de cueiilir le raisin , ainsi que les olivcs que ron destine a confire. II n'cst pas permis de couvrir de peaux lcsbrebis. Tout travail relutif aux l^- gumes qui sont dans un jardia cst permis. II ii'est pas permis d'ensevelir un morl les jours de letes publiciues. M. Porcius Caton a dit ((u"il n'y avait point de fetes pour les mulels, pour les chevaux , ni pour les Aues. II permet aussi d'atte- ler les bocufs pour apporter du bois et du ble chez soi. Nous avons lu dans les ouvrages des pontifes que ce n'cst qu'aux fetes denicales qu'il n"est pas permis d"atteler les mulets, mais qu'on peut le faire lesautres fetes. .le suis sur que quel- ques personnes, voyant que je vicns d'cntrer dans le detail de ce qui ci)nc( riie la solennitc^, des f(ites , dt'sireront que je leur enscgnc aussi les rites usites par h s aneiens dans les saeriRees d'expiation , et dans tous les autres sacrificcs que Ton fait pour les biens de la terre; aussi je ne refusc pas de prendre cette pcine, mais je reinets a le faire dans un livre a part que j'ai dessein de composer, lorsque j"aurai donne tous les precep- tes de ragriciilture. En aitendant, je terminerai ici ce traitt^ me reservant a douner dans le sui- vant ce que je tiens des aneiens auteurs sur les vignobles, et sur les plants d"arbres maries a des vignes , comme ce que j"ai dtJcouvcrt moi-meme depuiseux. LIVRE TROISIEME. I. J'ai (lonnejuarpCici la cxdture des guerets, comme dit le prcmier des poetes. Car, puisque j"ai a traiter les mt^mes objets que lui , rien ne m'empcche, P. Silvinus, d'entrer en matifere par les premieies paroles de son poeme c(>l^bre. INous voiei donc a priisent venus au soin des arbres, et c'est meme la partie la plus letcndue de ragri- eulture. II y a des arbres de difft-rentes especes, qui tous se montrent sous des formes variees : il y en a de bien des especes qui, comme dit le meme poete, viennent d'cux-memes etsans rj ctre forces iiar aucun homme, eomme il y en a beaucoup qui ne viennent qu'apr('s avoir cte plant(is de main d'homme. Mais ceux qui ne viennent pas par le secours des hommes, tels que ceux des forets et les sauvageons, portent chacun des fruits ou des semences d'un caractere qui leur est propre ; au lieu que ceux qui ont e.t6 cultivt^s sont les plus propres a rapporter des fruits pour notre usage. II IV.utdonc parler d'a- bord de respcce darbres qui nous fouruit des aliments. On la divise en trois parties : car un rejetou quelconque produit ou un arbre tel que rolivier, ou un arbrisseau t«l que le palnner dcs champs, ou un troisieme genre de production que je ne voudrais appeler proprement ni arbre in labnlala compnnere, frucfus oliveli condnctos cogere, inala , ()iia, ficos pandcie , casenin facere , arbores seiendi causa collo vcl iinilo clltellario afferre ; scd junclo adve- here noii piTniitllliir, iht apporlota seiere, neque terram aperire, iieipie arbinciii colliicarc : scil ne semenlcm qiii- dem adniinistrare , nisi prius calulo f ceris : ncc foenuni secaic aut viiicire aut vehere : ar nc vindcmiam qiiidem cogi per religiones pontiliciini feriis licet : nec oves ton- dcre , nisi si catulo fcccris. DefiHtiim quoque f.icere, et defrutarc vlniim licet.-Uvas ilemque olivas conditiii legeie licet. Pellibiis oves vestiri non lirel. In liorto quicquid ole- rum caiisa facias, omne licct. Fcriis piiWicis bominem iiiortuum sepelirenon licet. M. PoiciiisCato miilis,coiiis, asinis nullas e&se ferias di\it. Iilennpie hoves permiltit conjungerelignorumel frumrntnniiiiaiUclicniloriimcausa. Nos apud pontilices lcgimiis , liMiis l.inlnin ilcnicalilnis niulos jungere non liccre, ca.'leiis licerc. Iloc luco certum liabeo quosdam cum solennia festorum percensuerim, desideraturos luslralionum caeleioiumqiie sacrilicioruiii, qiuK pro frugibus (iimt , morcm priscis usiupaliiui. Ncc egii abnuo docendi cur:im : sed diffeio in euin lihruin , quem componere in animo est, cum agricolalionis totam disciplinam perscripsero. Finem interim pracsentis dispn- lalioiiis faciam, dicturus exoidio seqiiente, quK de vlneis aibiistisque prodideie veteres auclores , qusqiie ipse mox comperi. LIBER TERTIUS. I. Haclenus arvorum cultus, ut ail pr.Tslantissimus poela. Niliil enim piobibet nos, P. Silviue,de iisdeni rebus di- ctiiros celeben imi carmiiiis auspicari piincipio. .Sequilor arbornm cura, quae pars rei ruslic-e vel maxima esl. Ea- iiim species diversae el multiformes sunt. Qiiippe vaiii generis (fticiit aiictor idem refert) nullis hominum coijen- tihus ipscv spontcsuaveninnt : mullaeetiamnostra manu sala; procedunt. Scd quaj non ope liiimana gignuntur, sil- vestres ac fera? sui ciiju.sque ingenii poma vel semina ge- riinl : al quibiis lahor adhibetur, niagis apt» simt fri gi- biis. De eo igitur prius genere dicendiim est, qiiod noHj alimentapra!bet;idquelripartitodividitur. Nam ex suicu. DE L'AGRIGULTURK, LIV. Ml. 22n iii nrhiissoaii, tel (nrcsl la visne. Nmis \:\ prtfe- rons justenien! aux autres pluiites, noii-seulement a cause de la douceur de son fruit, niais cncorea cause de la faeilite avec laquellc elle repond aux soius de riionime, dans presqiie toutes les con- trecs et sous tous les climats du monde, si Ton en excepte les elimats glaees ou brulaiils, et paree qu'elle vient aussi heureusenient dans les plaines que sur lescollines, dans les terres epaisses que dans cellesqui sont en poussiere, souvent memfi dans lcs terres maijires que dans les grasses , et (lans les seclies que daus celles qui sont humides. Klle est surtout la seule plnnte qui reussisse sous diversestemp(;'i'atures,soitqu'cllesoilsousunp6lc froid, soit qu'elle soit sous un \w\e chaud ou sujet aux teinp(?tes. II est cependnnt intcMessant dedistinguer quelles especes de vignes ou culti- vera, et quel fienre de culture on leur doniiera, suivant les diriVrentes positions des pays : car la eulture de la vigne n'est pas la meme pour tous les elimats ni pour tous les terroirs; et non-siulement cette plaiite n'cst pas d'une seule espece, mais il n'est pas aise de prononcer quelle est la meilleure espece de toutes, parce qu'il n'y a que fcxpt^rience (|ui puisse apprendre quclle est celle en particulier qui sera plus ou moins propre a tel ou tel pnys. Ccpcndant un cultiva- tcur eclaire regurdern coinme certain que le genre de vignes qui suppoitera, saus en (■tre incom- modt?, les neiges et les friinas, sera propre aux plaines; que celui qui supportera la sticheresse et les vents, sera propre aux collines : il d(.'par- lira a un champ gras et fertile une vigne maigre, et qui ne soit pas naturellement trop fecondc; a un terrain inaigre une vignc leeoiuie; ii un ter- rain t^pais une vigue forte et qui ait beaucoupde bois ; a uii tcrraiii r^iduit en poussiere et fertile, une vigne qui ait peu de liois. II .siurn qu'il ne fnut pas plunter des lieux humides en vignes dont le raisin uit un grain tcndre et gros, mais en vignes dont le raisiii aura le grain dur, petit, et fourni de beaiicoup de pepiiis; et qu'il faut, d'un autre c6te, mettre dans uii terrain scc des vignes d'une nature differente. Mais, outre cela , le propri(?taire du tcrrain saurn eucorc que les difft-rcntes temperaturcs de rnir influent plus quc le terrain mcme sur les vignes, comine le froid ou le chaud, la sticheressc ou rhumiditc, In giele et le vent ou le calme, le lemps serein ou le temps nt^huleux : ainsi il mettra sous un climat froid ou nebulcux deux especes de vigiies, ou les lifllives dont lcs fruits previeudront Thiver par leur maturite, ou cellcs dont le grain sera ferme et dur, pnrce qu'elles dclleuriront au mi- lieu des brouillnrds, ct que leur fruit muriia ensuite aux gelees et aux friinas, comme les au- tres murissentaux chaleurs. II mettracgalcinent avec hardiesse les vignes fermes, et dont le graiii sera dur, sous un climat sujet aux vents et aux orages; d'un autre ctUt' , il mettra dans un climut chaud les vignes les plus tendres, et cclles dont !e raisiii sera lc plus serre : il destinera a un terrain sec celles que dcs pluies et des rosees con- tinuclles pourriraicnt ; a un tcrrain huinide, cel- les qui souffriraient de la secheresse; a un ter- rain sujet a la givle, cellcs dont les feuilles scront dures et larges, afm que leur fruit soit plus a couvert : ear pour les contrees ou le teinps est calme et serein, il u'y a pas de vignes qui ne leur conviennent, quoique les meilleures seront celles dont les gruins et les grappes tomberont le plus ais(?ment. Mais s'il faut choisir a souhnit un terrnin et un climnt pour les vigiies, le meilleur terraiu (d'aprt^s ropiuiou de Celsus, ((ui est tres- lo vel ailior pnircilil , ut nloa : vpI fnilox , iit palma ram- pestris: tcI lertiiim (|iiiililaiii , (pioil ncc aibuieiii iiec friicticeni proprie dixerimiis, iit est vilis. H.inc nos ciete- ris stlrpil)us jnie pia^poniinns, iion tanlnm fructus dulce- (line , sed (^liam facilitate , per qnaiii omni pene lesione et omni (lecliiiatione miincli , nisi tamen slaciali vel pr.Tfer- viila, cuiae morlalinm respondet, taiiupie felix eampis, qnam coUihus provenit, et in densa non minus qnam in resolnla, ssepe etiam gracili; atqiie pingiii et macia, sic- caque et uli^inosa. Tum sola mavime utctmque ])atiliir intemperiein caidi vcl -sul) a\e frigido , vel a'Sluoso piocel- losoque. Rcfert lamen , cujus generis aul qun haliitii vilcni pro regionis .slatii colerc censcas. Necpie enim omni caelo solovc ciiltus idem ; neqne esl nnnm slirpis ejiis gcnus ; «pindquc pr.Tecipnuni eslex omnibns, non faciledictu est , cnm suuni.cui(|uc regioni m.igis aiit minus aptuiii esse doccat USU.5. Exploralum tanien habehil prudens agricola genus vilis hahile cainpo , (luod nebulas pruinamqne sine DOxapertert; colii, quod siccitatein vcnlosqiie patilnr Pingiii el nhcri dabit agro gr.acilem vilem , nec nalura ni- luis Ifsfundam , macro feraceiii , lerra^ dens.T vcliementciii , mnltaqno matiTia frondentem; resnliito et l.eto solo, raii sarnienti, huinido loco sciet nonrocte mandari frnctns te- neri et amplioris acini, sed callo.si et angusti freqiienlisquc vinacei ; sicco recte contribui diversap [quoque] natura; scmina. Sed et post lioec non ignorabit dominus loci , plns posse qualitatein ciBli frigidam vel calidam , siccam vel roscidani , grandinosani venlosamqiie vel placidani , sercnam vcl nohnlosam : frigidffique ant nehulosac diin- iiim generuni vites aplahit, seii proecoqiies, qnariini matmilas friigum pr.Tcurril hienieiii ; seu /irmi (luriqiic acini, qnarum inter caligines uv;c dellorescunt, et mo\ gclicidiis ac pruinis, ut aliarnni calnrihiis, milcscunl. Venloso quoque et tumultiioso slatu ctH fidenter easdeni tenaccs ac diiri aciiii ( iiinniiltel. Rursiis calidi) teneriorcs niierioresqne cnncicdil. sicci) distinabit eas, qiiai pluviis ant continuis rorilnis pnliiMinil: roscido, qn;c siccilali- lins lahorant; graMiliiiosn t\niv. foliis dnris lali.sque sunl, i]iiomeliusprnl('ganl fincliim. Nani jilacida etscieiia regiu niillani non recipit : coniniodissime tamen cam, cujiis vil iiv.e vel acini ccleritcr decidunl. At sj voto cst cligi ii- (liis vineis locus ct status ca'li, situt censcl verissiini! COLUMEr.LE. coiiforme a la veiite) sera celiii qui, saiis etre trop tpais ui reduit en poussiere, approchera le plus de cctte derniere qualite; celui qui , sans etre maigre ni fertile, approchera cependant le plus de la fertilite ; celui qui , sans etre en plaine ni escarpe, tiendia cependant d'une plaiiie ele- vee; celui qui , sans etre sec ni humide , sera cependant modereaient arrose; celui qui , sans avoir beaucoup de sources d'eau sur sa surface ni dans ses entrailles , fournira neanmoins aux racines de la vigne une humidite suffisante, qu'il tirera des lieux circonvoisins ; humidite qui ne devra etre ui amere ni salee, pour qu'elle ne corrompe point le goutdu vin, et qu'clle n'arrete point raccroisseraent des plantes par respece de rouille dont elle les couvrirait, s'il en faut croire Virglle, qui s'exprime ainsi : Mais les ter- res salees , et celles qui passent poitrcmeres, sont nuisibles aux fruits; les lahours ne les adoiicissent pas, et elles ne conservent ni la gualite du vin ni la reputation des fruits. La vigae, commeje Tai dit ci-dessus , ne veut ni une temperature gl;iciale, ni une tcmperature brulaute : elle se plait eependant plus dans les climats chauds que dans les climats froids; la pluie lui faitplus de tort que le beau tcmps, et elle aime mieux une contree seche qu"une con- tree trop pluvieuse; comme elle aime un vent modere et dou\ , tandisque les tempetes lui sont pcrnicieuses. Telles sont les qualites du climat et du sol qui sont le plus a rechercher. IL On plante dcs vignes soit pour en manger le raisin , soit pour en faire du vin. II n'y a pasde protita faireun vignoble pour en destiner lerai- sin a etre raange, i raoins que le terrain ou on le formera ne soit si voisin des villes, que Ton puisse trouver sou compte a vendre le raisin aux raar- chands, fans avoir la peine de le garder , comine on vend tous les autres fruits. Lorsque Ton sera dans ce cas, 11 faudra surtout avoir des vignes hatives et du maroquin , en unmot du raisin pourpre, de celui agrosgrains, de celuia longs grains, de celui de Rhodes, de celui de Libye et de celuides monts Cerauniens : il faut planter alors non-seuleraent les vignes qui sont recom- raandables par le gout agreable de leur fruit, mais aussi celles qui le sont par leur belle apparence, corame cellesdont les grappes ont la forrae d'une couronne , celles dont les grappes ont trois pieds , celles dont le grain pese une uncia, celles qui ressemblentauxcoings, de merae quecellesdont on serre le raisin dans des vascs , pour ie garder pendant Thiver , comme les ven.vculw et celles de Numidie qu'ou a reeounues depuis peu etre bonnes pour cet objet. Mais lorsquon veut faire du vin , on choisit la vigne qui est forte en fruit et en bois, parce que Tun contribue beau- coup aux revenus du cultixateur, et Tautre a la longue duree de la plante; mais il faut pre- ferer celle qui, ne se couvrant pas trop tot de feuilles et quittant sa fleur de boune heuie , sans murir trop tard, se defend en meine temps aise- ment coutre lesgelees , le brouillard et la brulure, saus que la pluie la pourrisse, ou que les seche- resses la reduisent a ricn. Voila comme il faut la choisir, ue fut-elle que mediocrcment feconde, pourvu que Ton ait un terroir oii elle puisse ren- dre un vin d'un gout fin et recherche. Car si le terroir donne au vin un gout decideraent mauvais ou commun , il vaudra mieux planter la vigne qui sera la plus abondante, ann a'aug- raenterson revenu par la multiplicite du produit. II arrivepresquetoujours, eu quelque terroir que ce soit, que les viguobles desplaines donnent du Cetsiis, optimum esl solum nec densiim nimis ncc resoluliim, solulo lamen piopiiis : nec exile ncc laHis- simum, proximiim tameii ubeii : nec campestre iiec prarceps , simile tamen edilo campo : nec siccum nec iill- ginosum, mndice lameu roscidum : quod Ibnlibus noii iu summo, non in piotundo Imx scatuiiat; sed ut vicinum ladicibus humorem subministrel : eumque nec amaruin nec salsum, ne sapoiem vini corrumpat, et incrementa virenlium veluli quadam scabra rubigine coeiceat : si modo ciedimus Virgilio dicenti : Sulsa autcni lelliis , el i/iice pcrfiibctur amara, Frugibus in/etlx; ea ncc mansue- scit arando, Nec Bacdio gcntis atil promis siia nomina servat. Cadum pono neque glaciale vinea , siciit pii-dixi , nec rursus «sluosum desiderat. Calido tainen polius quam Irigido hietatur ; imbribus magis qiiam serenitatibus offcnditur; el .solo sicco quam nimis piuvio est amicior; perllalu inodico lenique gnndet, procellis obnoxia e.st. Atqiie lijoc maxiine probabilis est caMi et soli (]ualitas. II. Vilis aiitem vel ad escam vcl ad defusionem depo- iiitur. .\d escam non expedit instituei-e vlnela, nisi cum tam subuibaniis esl ager, ut ralio postulel incondKuiu fructum niercautibus velut pomnm vendere. Qua; cum talis estcondilio, maxime pritcoques et diiiacina^, tum deui- que piirpureae el bumasti, dactjlique et Rliodioe, Libjcse qiioqueet ceraunia;. Nec solum qua; jucunditate saporis, veriim etiam qua; specie comniendari possinl , conseri de- bent : ut steplianitae , ut tripedane» , utnnciariae, ut cy- douita!. Itein quarum uva; temporibus biemis durabiles vasis condunlur, ut venuculae , ut nupcr in lios usus ex- plorata; Numisianse. At ubi vino consuliinus , vitis eligt- tur, qUiTeet in fructu valet et in materia : quod alterum ad reditus coloni, alteruin ad diuturnitatem stirpis plurimum confeii. Sed ea tura piajcipua est, si nec nimis celeriter trondet, et prinio quoque lempoic dellorescit, iiec nimid taide mitescit : quin etiam pruinas et caliginem et carbun- culumfacile propuIsal,eademque necimbribus pulrescit, nec siccitatibus abolescit. Talis nobis eligatur vel medio- criler fiBcunda, si modo is locus babclur, in quo gustus nobilis pretiosusque fluit. Nain si sordidus aut vilis est, feracissimam quainque serereconducit, utmultiplicatione friigum reditus augeatur. Fere autem oinni statu locoruin campestria largius vinum sed jucundius alTcrunt collina : DE LAGRICUL ■vln cn plus grande qiiantUe que ceux des eolli- nes, et que ceux-ci le donnent plus agreable, quoique entre ces dernicrs merne , quand le cli- mat en est niodere, ceux qui snnt cxposes aux aquilons en donnent plus aboiidamnicnt , et que ceux qui le sont au vent du midi lc donncnt plus excellent. Car il n'y a point de doute que certai- nes vignes ne soient de nature a etre tantot supe- rieures , tantot inferieures a elles-mSnics par la qualite de leur vin, suivant laposition des lieux. II n"y a que les vignes Aminees qui passcnt pour preferables a toutes les autres par le gout du leur, sous queique ciimat qu'elles soient placees , pourvu qu'il nesoit pas trop froid ; et cela quand meme elles seraient degeucrees, quoique, si on les compare entre elles, ellcs donncnt un viu tant^t meilleur , tantot moins bon. Ces vignes, quoique portanttoutes le memenom , ne sont pas eependant resserrees dans les bornesd'une seule espece. ^^ous avous connu lcs deux esireces de vraies Aminees, dont la plus petite dedeurit plus lot ct mieux que la plus grande : aussi est-elle propre a etre mariee aux arbres, ainsi qu'a etre attacheeau joug; sicen'estque dans le premier cas il lui faut une terrc grasse , au lieu que dans le second cas une terre medioere lui suffit. Klle estaussibien meilleureque la plus grandeespeco, parce qu'ellc a plus de force pour supportcr les pluics et les vents ; au lieu que cette derniere se corrompt promptement lorsqu'elle est en lleur, inconvenient quiarrive encore pUitotquand elle est attachee au joug que quand elle est mariee aux arbres. Aussi u'est-elle pas propre a former des vignobles, pHisqu'elle Pest a peine a garnir des plants d'arbres , si ce n'est dans une terre fres-grasse et huinide ; car pour une terrc me- diocre , elle n'y vaut rien; elle vaut nioins en- core dans unc terre maigre. On la reconnait a la multitude de ses longs sarments , a la grandeur flii.-c taiiien ipsa niodico slalii ca>li magis exiibciant Aqui- loiii pioiia; scd sunt generosioiasnbAiistio. Nccdiibiiiin, quin sit ea iionnullarum vitinm nalura, ut pro loconiin sitn bonilate vini niodo vincant, modo supeicntiir. Solae tradnntnr Ainincc excepto cadi statn nimis frisido, ubi- runqiie sint.pliain si descnerent, sibi comparala^ masis aut mimis piobi gustus viiia pra^bere, et ca'teias omneis sapoie praecedeie. Ex- cuni sint niiiiis noniinis, non Hiiam speciein gerunt. Duas gernianas cognoviinns, qiia- riiin niiiior ocins et melius dellorescit, liabilis arbori ncc non jiigo : illlc pinguem teriam , liic inediociem desiderat , longeqne pracedit majoiem, quia et inibies el ventos fortius patitnr. Nam major ccleriter in doie corrumpiliir, ct magis in jugis, quam in aiboribiis. Ideoque non cst vinci.? apta, vix etiam arbuslo, nisi pr;c;iiiigiii ct uvida terra : nam nec mediocri valet, multoipie iiiinus in exili. Piolixanim freqncntia maleriarum folioruinqiic ct uvarum et acinorum magnitndine dignoscitur, inlernodiis qiioqiie larior. Largis fructibus a minore siiperatnr, gustu non vincitnr. Et ba; quidem iitricqiie Anrinell 1 l.i._. TURE, LIV. III. 22.5 de ses feuillcs et a la grosscur de ses grains : elle a aussi moius de nccuds que la petite es- pece , et produit des fruits en moindre quan- tite; maiselle ne lui eede pas pour Ic gout. Ces deux cspeces de vignes sont toutes deux Ami- nees; mais il y en a encore deu.\ aulres espe- ccs , qui sont les Aminees douhles : on les ap- pelle jumelles , parce qu'elles produisent des grappes douhles ; le vin en est plus dur, maisil segarde aussi longtempsque celui des deux pre- mieres. Tout le monde connait tres-bien la plus petite de ces deux cspeccs , parce qiie Ics colli- ues renoramees du Vesuvium daiis la Campanie , et celles du Surrentum, en sont couvertes. Elle aime le soufllc du vent Favonius cu cte ; celui du Midi la tourmente : aussi dans les autrescon- trees de lltalie est-elle moins propre a. faire des vigtiobles qu'a garnir des plaiils d'arhres, au lieu que, dans les pays que nous venons de nom- mer , les jougs soulienneut eommodement son bois et son fruit. Sa grappe ne differe pas beau- coup de celledela petite Arainee vraie, si ce n'est qu'elie est douhle; de raeme que la grappc de la grandedouhleressemble asseza cellede lagrande Aminee vraie, avec cette difference qu'elle vaut mieux quc la petite douhle, en ce qu'ellc cst plus fecondc mcmc dans un terraiu mediocre ; au lieu que nnus avous deja dit que la grandc Aminee vraiene reussissait bien que dans un ter- rain tres-gras. II y a quclques personnes qui font aussi un grand cas de l'Aminee lanala , que Ton appelle ainsi , rion pas qu'elle soit la seule de toutes les vignes Aminees dont lcs feuillcs soient blanchies de duvet, raais parce que c'cst celle dont les fcuiUes sont le plus dans ce cas. Cettc Amince donno a la verite do bon vin , mais il est plus leger que celui des prcccdeutes. Elle jette aussi beaucoup de bois : e'est ce qui fait souvcnt qu'elle ue defleurit pas comnie il alia; dnoe geminoe ab eo qiiod diiplices nvas exigunt,co- gnomen trabiint aiisterioris vini , sed a?que peiennis. Ea- riim niinor vulgo notissima : (fuip|H! Campaniip celeberri- mos Vesnvii colles Snrrentinosque vestit. Ililaris inter aestivos Favonii llatus, Austris aflligitur. Caeteris itaque partibiis Italia^ non tam vineis qii^in arbiislo est idonea , cum pr.fdictis regionibus comniodissimejugum sustineat. Malcriam fructumque , nisi quod dnplicem , noii absimilcm niinori german.T. gcrit, sicnt inajor gciuiua majori german.ie : qua; tamen (minor) lioc melior e.st, qiiod fecundior eliani inediocri solo : nam illam nisi prapingui non rcspondcre jam dlctum esl. Lanatain qiioipie Ainincamqnidam niaxime probant, qii)am mutalo loco vix no- mini suo respondent. Nec niinus Allol)rogiciie, quarura vini jncundilas cnm legione mulatur. Magnis etiani dotibus tiesapianaecommendantnr, onuies feraces jugoque et arbo- ribns salis idoncK : geiierosior tamen nua, quai nudis fuliis esl. Nam duae lanata;quamvisfrondibus etpalmilum pari facie lluxuiaj qualilate sunt dispariles, cum tardius altera recipiat eariem vetustatis. Pingiii solo feracissimae , mediocri quoqne fcecunda; , praecoqiiis fructus : ideoque frigidislocis aptissima;, vini dulcis, sed capili nervisque, [veuisque]non apta;. Nisi maturelectaepluviisventisque et apibiis alferunt piacdam.quarum vocabulo propter banc populationem cognominanlur. Alquelia; pretiosi gostus celebeirimse. 1'ossiint tamen etiam secundae notqiialis :utraquc randidi musli allerna vice annormn plus aul niinus afferunt. Melins aiborem, sed et jugum com- mode vestiunt : niediocri quoipie ,solo ficcnnda!, sicut pietia; minor el inajor. Sed eae geneiosilale vini magis commcndanlur, et frequeulibus niateriis frondent, et cito maturescunt. Albuelis utilior, ut ait Celsus, in colle quam in campo; in arboreqiiani injugo; in sumnia arbore quam in ima : ferax et nialeria; frequenlis et uva;. Nam qiis" Grseculae vites sunt, ut Mareolica!, Tliasia;, Psilbias, So- pbortiai , sicul liabent piobabilem gustum , ita noslris re- gionibus el raiilate uvarum et acinorum exiguitale minus fluuut. Inerticula tamen nigra, quam quidain Gr.xci ame- tbvslon appcllant , potesl in seciinda quasi tribu csse , quod et boiii vini estet iiiuoxia, undeeliam nomen Iraxit, quod iiicrs halii'lur in leiilandis nervis, quamvis gustii non sil lie- lies. Tcrtium gradum f.icit eariim Celsus , quse fiiecunditale sola commendantur : ul tres Helvenaciae , quaruni dusB majoies nequaquam niinori bonilateet abundantia musti pares babentiir : eariim altera, qiiani Galliarum incolae emarcuin vocant , mediocris vini : et allera , quam longam appellant , eandemque avaram , sordidi vini , nec tam largi COLUMKLLE. qne celle des deux nutres : elle a son merite, tatit parce (|u'elle supporte tres-bien la secheresse ainsi quelefroid, pourvu qu'il nesoit pas aecom- pagnede pluie ,que parce queson viu se conserve (■11 quelques pays meme jusqu'a la vetuste, et prineipalement pnree qu'elle est laseulequi fasse lionneur au terioir raeme le plus maigre par sa Certilite. Mais la spionia est plutot magnifique par l*abondance du vin qu'elle rend et par la grosseur de ses grappes , qu'elie n'est ferlile par leur quantite ; il en est de meine de Voleayinia , de la Murgentine qui est la meme que la Pom- peenne , de la Numidienne , de la venucuJa qui est la meme que la xcripula et la slicula, de !a noire de Fregelle , de la merica , de celle de Rhe- tie^etdelagrandeoree/ftfrt, qui estlaplusabon- dante de toutes celles que nous ayons counues, et ((ue beaucoup de personnes ont confondue a tort avec celle d'Argos. Car je ne dirnis pas aise- ment avec assuraiice daiis quelle classe on doit mettre les suivantes, quiuesont venuesamacon- iiaissance quedepuis peu de temps; je veux dire la pergulana , Virtiola et la jercola , parce que,quoique Je les connaisse pour etre assez ie- condes , je n'ai pas cependant eneore (ite a meme de jugerde la qualitede leur vin. Nous avonsen- core fait la deeouverte d"une vigne htitive, que nous n'avions pas connue auparavant: cette vi- gne, appel(^e par les Grecs dracontion, peut etre compar(ie par sa fecondite et par la douceur de son gout a 1'arcelaca , a la hasilica et a la Biturica, et par la qualite de son vin a \'A- minee. II y a encore bien d'autres espcces de vignes, dont nous ne pouvons ni fixer le nom- bre , ni dire les noms avec quelque certitude : car, comme dit le poete : // n'est pas important d'en detailler le nombre: etvouloirles connai- tre toutes, c'est vouloir savoir comlricn le Ze- ylnjrc agite de (jrains de sable dans lu mer de Libije. En effet, chaquecontr(Je et presque chaque partie desdifferentes contrees ont des espeees de vignes qui leur sont particulieres, et auxquelles elles donnent chacune un nom a sa guise : il se trouve m(5rae telles vignes qui ont chang(i denom en changeant de terroir; d'autres qui, en chan- geant de terroir , ont aussi cbang(5 de qualite , comme nous Tavons dit ci-dessus , de faeon a ne pouvoir plus etre recounues. Aussi , dans notre Italie meme , sans parler de toute ^(^'Undue du globe , des pcuples, quoique voisins les uns des autres, nes'accordent-iIs pas sur les noms qu'ils donuent aux vignes ; et souvent il arrive qu'ils leurendonnent chacunde diff(>reuts. Cestpour- quoi un maitre prudent ue doit pas retaider ses disciplcs par la recherehe de cette nomenclature, h laquelle il nc pourra jamais les faire parvenir; mais il leur doit donner en genieral ce precepte qu'ont donne Celsus ct Caton avant lui : savoir, qii'il ne faut pas planter d'autres especes de vi- gnes que celles qui ont une r(^putation etablie, ni en garder longtemps d'autres que eelles dont Texp^irience aura confume la bonte : et , comme dit .lulius Grajcinus, loisque nous trouverons daus uu pays beaucoup de facilit(?s qui nous en- gagcront d y plauter des vignes de renom , il faudra choisir les meilleurcs; au lieu que s'il n'y a ricn ou peu de chosc qui nous y excite , nous donnerons plulot dans les vignes les plus fer- tiles , parce que le merite de celles-ci ne sera ja- mais inferieur a celui des premieres dans la meme proportiouque leur abondance sera supe- rieure a la lcur. Mais je dirai par la suite en son lieu ce que je pense au fond de cet avis, quoi- que je Taie di^ja approuve moi-meme plus haut; quam ex niimeio uvariini prima specie promittit. Minima et oplima e trihus f.iciliiiiie folio ilignoscitur, nam rolun- dissimum omniuiii id goiil: alque est laudabilis, quod siccitates ma\ime jK'ir;it, quoil friijoi-a sustiuet , diim fa- nien sine imLiribus sil ; (|uoil iKiiiiiullis locis eliam viiium ejus in vetustatem iliffiinilitiir; ipiod prtfcipue sola ma- cerrimum quoqiie Sobim fcrlilitale sua commeinlat. Ut spioiiia dapsilis musto et ampliliidine magis uvaruni , quam nuniero fcrtilis, ut oleayinia, ut Mnrgentina, eailemqiie Pompeiana, nt Nuinisiana, ut venucula eademqiie scir- pula atque sticiila, ut nigia Fregellana, ut merica, ut Rliaetica, ut omnium qiias cognoviinus copiosissima arce- laca major, a miillis aigilis falso existimata. Nani lias nu- per milii cogiiilas, peigulanam dico et irtiolam tVreolam- que , non fitcile asseverem , quo gradu liabenil* siiit : qiiod elsi salis fcPCUDdas scio, nondum lamen de boniute vini , quod afferunl, judicare polui. Unam eliam prfecoqiiem vi- tem nobis ante hoc tempus incoguitam (in) Gra>ca consue- tudine dracontion vocitari comperiniiis, qu.-e fiecunditate jucundilateve arcelaae basiliceque el Biluricre comparari possit, generositate vini Aminea'. Multa pr.ieterea sunt genera vitiuni , quariim nec mimerum nec appellationes cnm certa fide referre possumus. Neque enim, ut ait poeta, nuinero comprendere refert; Quem qui scire velit, Libijcl velil wquoris idcm Discere quam multce zephyro versvnfur harnxc. Quippe uiiivcrssn regiones regionuinque [leiie singiil.T partes habent propHa vitium geneia, qiiae consuetiidine sua uominant; qua;dam eliam stii pes cum locis vocahula miitaverimt ; quaedam propter mutalionem locorum, siciit siipia diximus, ctiam quali- tate sua decesseriint, ita iil dignosci non possint. Idcoqiie in hac ipsa Italia , ne dicain in tam dilfuso tenarum orhe, vicin.ie etiam naliones nominibus earnm discrepant, va- riantque vocahiila. Quarc prudentis magistri est ejiismodi nomenclationis aucupio, qno potiri nequeant, sludiosos non demorari ; sed illud in totum prrecipere , quod et Cel- siis ait el ante eiim M. Cato, nnlluin geniis vilinm eonse- icndum csse nisi fania, iiullum diutius conserv,inrium nisi experiinento piobatnm : alque ubi multa invilabunt regionis commoda, ut nohilcm vitem conseianuis , gene- rosam reqiiiiemus, inquit .luliiis Graecinus : uiii niliil erit aiit non multum , quod proritet, feraeitatem potius seque- miir, qii.tMion eadem porlione vincitur pretio, qua vincit abuudantia. Sed de hac senlentia , qiiamquam et ipse paulo DE L'AGlUCULTURt:, LIV. IIL car mou but est de montrer comraent on peut former des vigncs qui soient abondantes , et dont le vin soit precieux en nieme temps. III. Maintcnant , avant de disserter sur la plan- talion des vignes , je crois qu'il ne sera pas hors de propos d'c.\aminer et de nous assurer si la culture des vignes est dans le cas d'enrichir uu chef de famille. En effet , cet examen doit ser- vir comme de fonderaent a notre dissertation , puisqu'il serait presque inutile de donner des precepte^ sur la facon de planter les v ignes , tant que Ton ne scrait point d'accord avec nous sur laquestion prealable, s'il en faut avoir ; d'autant que le doute sur celte qucstion est si general , qu'li y a nicme plusicurs particuliers quicviteut et qui redoutcnt une tcrre disposee en vigno- bles, estimantqu'il faut plutot desirer d'avoir eu sa possession dcs pres, des pdturages ou des bois taillis. Gar pour les vignes marices a des plans d'arbres, il y a de grands debats a ieur sujet meme parmi lesauteurs,Saseruadcsapprouvant cette espcce de culture , et Tremellius Tapprou- vaut au contraire tres-fort. Mais nous pcserons aussi ces diffcrentes opiuions en icur lieu. En attendant, il fautcommencer par montrer a ceux qui veulent s'adonner a Tagriculture , que le re- venudesvignes esttres-coiisiderable. Je pourrais citer a cette oecasion cette ancieuue fertilite des terres , qui, comme Tavait auparavantdit M. Ga- ton, et corame Ta repete ensuite Terentius Var- ron, rapportaicnt ^m- jugerum plante en vigno- bles six cents Krnce de vin; car Varron assure positivement ce fait dans le premier livre de son Economie rurale,ou ilditmemequece revenu etait comraun, uon pas dans une contree seule- ment, mais cncore dans le canton de Faventia et dans les terres gauloises, qui sout aujourd'hui in- corporees au Picenum : ainsi on ne peut pas doutcr de la V($rite de ce faitpour ces temps-la. Mais, sans parler de cetteancienne fertilite, la contree de Nomentum n'est-elle pas encore aujourd'hui ce- lebre par la plus haute reputation en ce genre, surtout dans la partie qui cn appartient a Sene- que , puisqu'il est de fait que les terrains en vi- gnobles qu'y possede cet homme d'un genie et d'une erudition rare, lui rapportcnt ordinaire- ment huit ndlei de vin par jugerum? Car on a regarde comme un prodige ce qui est arrive a nos terres dans la Geretania, savoir, qu'uu cep ait porte chez vous plus de deux mille grappes, que quatrevingts ceps aient rapporte chez moi , la secondeauuee depuis leurgreffe, sept cullcide vin , et que de nouvelles vignes en aicnt rapporte pour lapremierefoiscentaw^5/io;a;par7»r/(>n<77i. Quand on compare a ce produit celui des pr es , des paturages et des bois , qui passent pour etre d'un grand proflt a leur maftre lorsqu'ils lui rappor- tent cent sesterlii parjuf/erum (car je ne parle pas du ble, puisqu'a peine pou vons-nous nous rap- peler un teraps oii il ait produit quatorze pour uudanslaplusgrande partiede ritalie), on sede- manderait volontiers pourquoi lcs \ignes sont si decriees. Ce n'est pas non plus, dit Gra;cinus , par rapport a quelque vice qui leur soit inherent, mais bien- par celui des cultivateurs. Ce vice cousiste preraiiirenient en ce que personne n'ap- porte d'attention dans ie choix du plant, d'ou il arrive que presque tout lc monde forme dcs vignobles oii il ne se trouve que des ceps de la pire espece ; en secoud lieu , en ce qu'on ne donne pas au plant une education convenable pour lui faire prendre des forces , et lui faire jeter dcs ti- ges avaut qu'il soit desseche; et enfin eu ce que, si par hasard le plant parvient a sa graudeur, on ante idem censuerim , qiiid tamen arcanius judicem , suo lo(o mox dicam. 1'ropositum cstenim docere, qua ralione vinea; pariter fciaces et pretiosffi Uuxuraj possint constitui. III. Nunc prius quam de satione vllium disseram , non alienum puto , velut quoddam fundamenlum jacerc di- sputationi (utuia;, ut ante peipensum et exploratum lia- bearaus, an locupletet patiemfamilias vinearum cultiis. Est enim pcne adiiuc supervacuum de liis conseiendis priieciperc, dum qiiod prius esl , nondum concedatur, an omnino sint habenda;? Idque adeo plurimi diibileut, ut miilti refugiant et reforniident talem positionom nnis , atque optabiliorem pratorum possessionem pascuorumque vel silvie ca^duae judicent. Nam de aibusto cliam inter auctores noii exisua pugna fiiit , abnuente Saserna genns id ruris, Tiemellio maxime probaute. Sed et liani- senlen- tlam suo loco ;estimabimus. Inleiim studiusi at^i icolatio- nls hoc prinmm docendi sunt, ubcrrinuim esse leditum vlnearum. Alque nt oiuitlam veteiem lllani fclicitatein arvoiuiti , quibus et ante jam M. Cato, et mox Teiontius Vario prodidit, singula jugera vlnearuni sexcenas urnas viiiiprxbuisse; id cnim inaxlme asseverat In primo libio K.-rum ruslicarum Yarro ; ncc una reslone piovenire soli- tiiin, verum et In Faventlno agro ct in Gallioo, qui nunc Piceno contribnitur -. Iiis certe tempuribus Nomentan.i regio celebeirlma fama est illustris, et praecipue qiiam possidet Seneca, vir excellentis Ingenii atque doctiinae, cujus in prxdlis vinearum jugera singula culleos octonos roddldisse plerunique, comperlum est. Nam llia videutur pioiligialiter In nostris Ceietanis accidlsse, ut aliqua vitis apiid te excederet uvainm numenim duorum inillluni , et apud me octogena; stlrpes insita; iiitra biennlum septenos culleos pera-quarent, ut prima' vinea; centenas amphoras jugcratim priBberent, cum prata et pascua et silv,x,6l centenos sestertios in slngula jugeraeniciant, optime do- mino consulere videantiir. Nani Irumenta majoro (|uinerator cum debilore, ita rusticus ciim vineis siiis fecerit, ejus summa; ut in perpetuum prsedictam usu- lani semissium dominus constituat , peicipere debet in aniios singulos niille nongentos quinquaginta sesterties numos; qua computatione vincit tamen reditus vii juge- riim , secundum opiuionem Graecini , usuram triginta duo- riim mniiumquadringentorum octogintanumoium. Quippe ut dcterrimi geiieris sint vineae, tamen si cnlta;, singuios DE LAGRlCUJ/rURE, LIV. IIL quatre ceiit qiiatre-vi!]gts ««/«?Mi. Car , si maii- vaises que soieiit ces vigncs, pour peu cependnnt qu'ellessoient euitivccs, elles riippoiteront , sans contredit, uncM//c«.v(]evinpai7W7fi)-;»rt;etquand on ne vendrait les quarante unicc que trois cent nuinmi, qui est le raoindre prix du marche, les seiA':ullei ae laissernient pas de faire une sorame de deux mille sesterlii et cent numiiii , sorame qui serait au-dessus de Tinteret a six pour cent. Mais le calcul que nous faisons n'est que d'apres la supposition de Gra;cinus : ear, pour nous , nous croyonsqu'il faut arracher les vigaesquand elles rapportent raoins de trois cullci de vin favjicye- rum. Encore supposons-nous dans notre calcul qu'il n'y aura point de profit ii faire sur les mar- cottes du champque ron cultivera au pastiiium, quoiqiie cet objet soit scul capable d'acquitter tout le prix qu'aura coute le terrain , pourvu que ce soit un terrain d'ltnlie et non de provioce. Cestun point sur lequel il ne peut rester aucuii doute a quiconqiie examinera avec alteutiou ma methode et celle d'.\tticus : en effet, jc plante vingt raille marcottes imr ji/f/enim de siL^nes, dans les rangees des ceps. Alticusen plante, a la verite, quatie mille de raoins que moi; mais quand sa methode serait preferable a la mienne, il n'y aurait pas de terrain , si raechant qu'il fut , qui ne rendit plus qu"il n'aurait coiite. Car, met- tons qu'il perisse six mille de ces marcottes par la negligence du cultivateur , un acheteur payera neanmoins volontiers trois mille numini les dix mille qui resteront , et Irouvera encore son profit a ce marche; or cette somine n'est-elle pas d'un tiers plus forte que les deux mille sestertii , que nous avons dit ci-dessusetreleprixde ces vignes parJwc/ertiw^Mais il y a pkis, puisque, par nies soins, j'en suis venu au point que les paysans rae payent, sans difficulte, six cents numini !e millier de marcottes. II est vrai que tout autre aurait de la peine a faire un commerce aussi lu- cratif : car il est tres-diffieile de s'imaginer com- bien mes champs , tout petits qu'ils sont, rap- portent de vin, ainsi que vous Tavez vu, Silvi- nus , par vos propres yeux ; et Ton m'en croirait a peine sur ma parole. Je n'ai donc suppose a la mnrcotte qu'un prix raediocre et commun , afiu de pouvoir amener plus proniptement a mou sentiraent, et sans ni'exposer a aucune contra- dietion, ceux qui , par ignorance, redoutent cetleespecede culture. Concluonsdonc que, soit le produit des marcottes venues dans le terraiii laboure au pastinuin, soit resperaDce des ven- danges futures, tout nous doit engager a plnu- ter des vignes. Apres nvoir raontre quil est rai- sonnable de le faire , nous allons donner les pre- ceples relatifs a leur education. IV. Celui dont le projet est de former des vi- gnobles doit surtout prendre garde de s'en rnp- porter aux soins dis autres plutot qu'aux siens propres, relativemcntauxmarcottes, en lesache- tant : il doitau contraire planterchez lui rcspece de vignes qu'il aura le plus eprouvee, et faire une pepiuiere dont il puisse tirer ce qui lui en sera necessaire pour garnir sa terre de ccps. Cnr du plant etranger, qui se trouve transplante chcz uous d'une contree differente, s'habitue moins bien a notre sol que celui qui en est natif ; et il apprehende, corame tout homme etranger dans un pays, le chnngement de climntet de terrain. On ne peut meme jamnis etre assure de sa boiite, pnrce qu'il est toujours inccrtain si celui qui Ta plaiite en a examine avec soin respece, et s'il l'a bien eprouv^ auparavant. Cest pourquoi il ne faut pas croire que ce soit trop d'attendre deux ans pour juger si du plnnt cst dans le cas d'etre tiansplante , parce qu'il sera toujours tres-inte- iitiquecnlleos vini singula earum jugera perDequabuut : ul- que Ireceulis numls quadragense urnae veneant , quod mini- muni prctium estaniiuna;; consumnianltamen septenicul- lei seslerlia duo niillia et centum numos -. ea porio summa cxcedit usuramsemissium. Atqueliicc.ilculusquemposui- mus , Grsecini ratlonem toutinet. Sed nos exlirpanda vineta censemus, quorum singula jugeraminusquam ternoscul- leos praibent. Et adliiic tamen sic computavimus , quasi hullae sint viviradices,qua3 de pastinato exiinantur : cuin sola ea lesomnem impensam terreni pretio suo liberet ; si modo noii provincialis , sed llalictis ager est. Neque id cui- quam dubiiim esse debet, cum et nostram et Julii Attici rationem dispunxerit. Nos [jam] enini vicena millia malleo- loriim per vinese jiigeriim intei; ordines pangimus. Ille mi- Mus quatuor millibus deponit :'cujusutvincatratio,nulliis tamen vel iniqiiissimus lociis non majorem quaestum red- det , qiiam acceperit impensam : siqiiidem , ut cultoris ne- gligenlia sex millia seniinum inlereant, rcliqua lamen de- cem niillia lilbiis millibus niimorum libentcr el cum lucro Jedeniptoiuin enint. Qu;i; suinma tcrtia parte siiperat duo niillia scstertiorum, quanli constai e jugerum vineanim pr.T- diximus : quauquam nostia cuia in tantum jam processit , ut non inviti sestcrtiis sexcentis numis singiila millia vi- viradicis a me rustici meicentur. Sed vix islud alius pra;stilerit. Nam nec quisquam nobis facile ciedideiit, tan. tam in agellis esse nostris abundantiam vini, quantam tu Silviiie novisti. Mediocre itaque vulgatumque pietium vi- viradicis posui, quo celerius nullo dissenlieiite perduci possentin nostiani sententiam, qui piopler ignorantiam geuus boc agricolationis reformiotest de reconuaitre si unc \ igne jouit de ces avanta- ges, puisquMI peut arriver,soit par lafertilite de Tannce, soit pard'autres raisons, qu'une vigne, quoique natnrellcment steriie , produise une fois par hasard avcc abondance. Mais lorsqu'ou scra assure de ia bonte d'un cep apres plusieurs an- nees de service, pour m'exprimer ainsi, on ne doit point douter de sa feeondit<3. Cependant il n'est pas uecessaire de pousser ses recherches sur ce point au delii de quatre ans : c'est ordi- nairementla letemps requis pour niettre en evi- dence la bontci des plantes, parce que c'cst celui qu'il faut au soleil, en suivant rordre des signes depuis ic commencement de sa course, poiir re- veiiir au point du zodiaque dont il etait parti. Ccux qui s'occHpent de rastronomie donncnt a cette pcriodc, qui comprend mille quatre ecnt hoixante ct un jours cntiers, le nom d^iTToxaxa- VIL Mais je suis certain , P. Silvinus, qn'il y a longtemps que vous demaudez tout bas de quellc espece doit etre cette vigiie feconde que nous decrivons avcc tant de soin , et si nous en- tendons parlcr de que!qu'une de celles qui passeut commuuement pour etre les plus fe- condes ; car le plus gr.md nombre vante la Bitu- rica, beaucoup la s^nonia, quelques-uns la basilica, et d'autres r«rcc/aea. JNous ne refu- sons pas effectivement nos eloges a ces esp6ces de vignes, puisqu'ellesrendent beaucoupde vin. Mais la regle que nous nous proposons de don- ner est dc planter des vignes d'une telle espece, qu"en ne rapportant pas de fruits moins abon- dants que les prijcedentes , elles soient ea oulre d'un gout distingue , tel que celui des Ami- nees, oii tout au moins duu gout approchant. eftim vel anni proventu vel aliis de causis etiani iiatura- litcr inricciinda vilis semel exubcrare. Sed ubi pliiriiim velut cmeritis annoium slipendiis lides snrculo constilit, niliil dubilauiliim est de fcccunditate. Nec tamen ultra qua- driennium talis cxtenditiir iuquisilio : id enim teiiipus fere virentinm generosilatem declarat, quo sol in eandem partem signiferi per eosdem niiiiieros re. Silvine, jamdudum te taci- tiim requircrc, ciijus generis sit ista fiEcunda vitis , quam nos U\m atcurate describimiis, anne de iis aliqua signili- ictiir, qu.-c vulgo nunc babentur fera<:issima3. Plurimi nauKpie Hiluricam , mulli spioniam , quidam basilicam, nonnulli arcelacam laudibus efferunt. Nos quoque liecc gencia noii fraudamus teslimonio nostro : siiut eiiim lar- gissimi viiii : sed prnposuiiniis docere vineas ejusmodi conserere, quae iicc miuus uberes friictus pracdictis ge- neribus afferant , et sinl preliosi saporis , velut Ainiiiei , vel cerle iion procul al> co giistu. Cui noslrse sententiiB scio peneximnium agricolarnm divcrsam cssc opinionem, qua; de Amincis iniclerata longujam lempuit: convaliiit, COLUMELLK. Jo sais que presque tous les agriculteurs sont en cela d'un avis different du mien, et qu'iis tiennent i ropinion ancienne qui a prevalu sur lecompte des vignes Aminees, par laquelle on croit depuis longtemps qu'elles sont afleetees d'une sterilite natureile dans ces pays-ci. Ceei nous force donc a reprendre ies choses de plus h.iut, et a confirmer par une multitude d'exem- ples notre methode, qui se trouve condamnee par la negiigence autaut que par rimprudence descuitivateurs, afin de la tirer des tenehres de l"ignorance qui Tont obscarcie, et de repandre sur elle le jour pur de la verite. Cest pourquoi il ne sera pas hors de propos de nous oceuper avant tout de ce qui parait pouvoir fairo revenir de cette erreur, devenue publique. VI IL Si nous voulons donc, P. Silvinus, pe- netrer par les yeu.x percants de Pesprit jusqu'a la nature deschoses, nous trouverons qu'elle T)'a ctabli, relativement a lafecondite, {|u'une loi unique ct egale pour lcs plantes, comme pour les hommes et les autres animaux, et qu'elle n'apoint partagescs faveursparticulieres a certaines nations ni a certaines contrees, com- me si elle tut voulu en privcr totalement les antres. II y a des nations a qui elle a donne a la verile la faculte d'engendrer une posterite nom- breuse, comme , par exemple, les Egyptiens et les Africains, chez qui Ton voit tres-fre- quemraentet presque habituellement les femmes accoucher de deux enfants a la fois; mais elle a voulu en meme tcmps qu'il se trouvSt aussi en Italie des exemples d'une fecondite singulii're : temoin ces deux femmes d"Albe, de la famille des Curiaces, meres chaeune de trois enfanls h la fois. Elle a donne de reclat a la Germanie par ses arm;'es composces d'hommes tres-grands; mais clie n'a pas absolument prive les autres uations d'hommes de la plus haute taille, puis- que M. Tullius Ciceron assure qu'il s'est trouve un citoyen romain, nomm6 Najvius Pollion, qui avait un pied au-dessus des plus grands hommes , et que nous avons ete nous-memes tout recemment a portee de voir, danslapompe des jeux du cirque , un Juif de nation , qui etait d'une taille plushauteque celle du Germain le plus grand. Je passe aux bestiaux. La ville de Mevnnia est celebre par la taille et la force de ses betes de somme, comme la Ligurie Test par la petitesse des siennes : cependant on voit a Mevania de petils ba?ufs, commc oii voit quclquefois dans la Ligurio des taureaux d'une force remarquable. L'Inde pass? pour surpre- nanle par la grosseur de ses betes feroces : qui est ce qui contestera cependant qu'il y en ait ici d'aussi grosses, puisque nous vo3'ons des elepbants nes dans renccinte meme de notre ville? Je reviens aux productions de la tcrre. On prctend que la Mysie et la Libye sont fertilesen ble, sans cependant que les campagnes de \'A- pulie ct de la Campanie manquent de riches re- coltes ; que le Tmole et le Coryce sont fameux par leurs fleurs de safran , comme la Judee et TAra- bie le sont par rexcellenee de ieurs plantes odi- ferantes, quoique notre ville elle-meme ne man- que pas de ces sortes de plantes, puisque nous voyons dcja venir en feuilles, dans plusieurs de ses quartiers, la cannelle et 1'arbrisseau qui prortuit Tencens , ainsi que nous y voyons des jardins fleuris de niyrrhe et de safran. Ces excmples nous prouvent donc que ritalie repond tres-bien aux soins de ses habitants, puisqu'elle s'est ha- bituee, moyennant rapplication des cultivateurs, a porter les produclions de presque tout l'uni- vers ; de facon qu'il doit nous rester encore moins do doute a cet egard par rapport h un fruit qni (aiHinam natali el insenila steiilitale labnranlilins : qno inanis nobis ex alto lepelila compliMilius exemplis fir- iiianda ratio est, r\iue desiiiia nec niinus imprudentia co- lonoruni danniata , et velut ignorantia; tcnehris olicEccata luce verifatis carnit. Qnare nonintempcslivum estnos ad ea prEBverti , quae videnlur hunc publicum errorem corri- gere posse. ■VUI. Ifjitur si rerum naturani , P. Silvine.velutacrio- ribns mentis ocnlis inlucri velinius, reperiemus parem legem foecundilatis eani dixisse virentihns, atqne bonii- nibus ca;terisque auimalihus : nec sic aliis nalionibus le- gionibusve proprias tribuisse doles, ul aliis in totum si- milia munera denpsaret. Quibusdam gentihus numerosam progenerandi soboiem dedit, ut jEgypliis ef Afris , quibus gemini partus familiares, ac pene solennes sunt : sed et llalici generis esse voluit eximicB frecundilalis All)auas Curialia' familia! Iriseminorum niatres. Germaniam deco- ravit allissijuorum hnminum exercitihus; sed et alias genles non in toliim fraudavit praecipuw slaluric viiis. N'am ct M. Tullius Cicero testis est Bomanum fuisse ci- yein Nwvium rollioncm pcde longioiem quam qucmquam longissimum : et nuper ipsi videre potuimus in apparatu pompa,' Circensium liidflrum Jud.Ta; gentis hominem proceriorcm celsissimo Germano. Transeo ad pecudes. Armentis sublimilins insi^iiis Mevania esl, Liguria parvis : sed et Mrvaiii;»' lios litiiiiilis it Liiiuria; nonnunquam lau- riis Piiiiiiriilii >lalnin' riHi.spii'i!iir. Iiidia perbibetur moli- bus fpiariiu] miialjilis : pares tamcn in hac fcrra vaslitate beluas progeneraii quis negef? cum intra mrenia noslra natosanimadvertamus elepbantos. Sed ad genera frugum redeo. Mysiam Lihyamque largis aiunt abundare frumen- tis ; nec tamen Apulns Campanosque agros opimis defici scgetibus. Tmolon et Corycon llorere croco ; Judieam ct Arabiam preliosis odoribiis illuslrem baberi ; sed nec no- stram civitafem praedictis egere stirpibiis : quippe com- pluribus locis urbis jam casiam frondentem conspici- nius, jam tuream plantam, florentesque liorlos myrrlu etcroco. His tamen exemplisniminim admonemur, cura- mortalium obsequentissimam esse Ilaliam, quae pene to- tius orbis fruges adliibito studio colonorum ferre didice- rit. Qiio minusdubitemus deeofructu, quiveliit indigena peculiarisque et vernaculus cst hujus soli. Neque enim DE LAGIUCULTURE, LIV. 111. est conime iialif ile ce pays , ct qiie ron peut i-e- garder comme etant propre a notre sol, et eomme y ayant pris naissance. Car il est cons- tant que lcs vignes des cantons de Cecube , de Massique, de Surrentum ct d"Albe sont, par rexcellence de lcur vin, les preraieres de toutes celles qui sont sur la terre. IX. Peut-ctre nos vignes n'ont-el!es pas toute la feconditc qu'on pourrait desirer; raais Tin- dustrie d'un cultivateur peut les aider a Tacque- rir. Car si lanaturc, cette mere si bienfaisante de toutes les productions en tout genre , a enri- chi , comme je vicns de le dire, chaque na- tionetchaquecontreedesdonsparticuliersqu'elle leur a faits, sans cependant en avoir prive abso- lnment les autres, pourquoi douterions-nous qu'elle eiit suivi aussi la raenie regle par rapport aux vignes? Pourquoi (en voulant que certaines especes d'entre ellcs, comme la Bilurica ou la fiasiYiert , fusscnt plus particulierement fecon- des que d'autres) aurait-elle rendu les Ami- nces steriles, au point que sur plusieiirs mil- liers de ceps il ne s'cn put pas trouver, merae en tres-petit nombre, qui fussent feeondes, comnie il s'est trouve parmi les habitants de ritalie des fenimes fecondes, telles que ces soeurs d'Albe dont nous avons parle? iXon-seulemeut le contraire est vraisemblahle, raais raeme Tex- perience nous en ademontre la verite, puisque nous avons eu en notre possession des vignes Aminees qui avaient ce caractere de feeon- dite, tant dans le canton d'Ardee, qui nous a appartenujadis pendantunlongcspacedeteraps, que dans celui de Carseole et dans celui d'A!he. Nous n'en comptions a la verite qu'un tres-petit nombre dans ce cas ; niais aussi leur fertilite etait telle, que ehaquc cep rappnrtait trois uriiai de vin quand il ctait attache au joug, et dix amp/wrw quand il etait cn treilles. Au sur- diibiiim esl Slassici SiiiTenliniqtie ct Altiaui alqne Cse- cubi agri viles oninium , quas lena susliuet, in nobilitate vini principes esse. IX. Ftt-cunditas ab bis forsitan dcsideretur : sed et liaec adjnvaii potest cnltoris industria. Nani si, ut paullo ante reluli, benjgnissima rerum oninium parens notura (juasque genteis atque tcrras ita mnneribus propriis di- tavit, ut tanien (seteras non iu universnm similibus do- tibus fraudarct : cur cam dnbileinns ctiam in vilibns prae- dictamlegem servassc? ut quamvis earum genns aliquod pr.Tcipne fcrcundum esse Tolueril, tanquam Bituricum aut basilicum; non tamen sic Amineum stirile reddide- ril, ut e\ mnlli.s niillibus ejus ne pan( issimx- qnidem vi- les fd-cunda; lanquam in Italii is bominibus Albanae illa; sorores rcperiri possint. Id auteiu cum sit verisimile , tum ctiam veium csse nos docuit experimentum , cuin et in Ardeatini) agro, i|iiem multis temporibus ipsi.tntc posse- dinins, et in Carseolano itemque in Albano generis Ami- nei viles bnjusmndi notii' balincriniiis, numero quideni peqianras, vcrum ila liililes, iil in jugo singnla; lernas plus, cette fecondite que nous attribuons aux vi- gnes Aminees ne doit pas paraitre incroya- ble : car eorament Terentius Varron , et avant lui M. Caton, auraient-ils pu assurer que les anciens cultivateurs retiraient de chaquc ^/wiyc- riiM de vignes six cent urnce de vin , si les Anii- nees, qui etaient presque les seules qne l'oii conni^it alors , n'eussent pas ete fecondes? a raoins que nous ne pensions qu'ils aient cultive dcs Bituricce ou des basilicw, quoique nous nc connaissions que depuis tres-peu de teraps ces dernieres, quc nous avons meme tirees incon- testahlement des provinces eloignees, et quoiqu'il soit reconnu corameun fait certain, memeaujour- d'hui, que les vignes Aminees sont les plus anciennes de toutes. Si quelqu'un donc , apres avoir eprouve par plusieurs vendanges des vignes Aminees, en trouvait de tellesqueles miennes, dont je parlais tout a rheure, et qu"il les distin- guiit des autres pour en tirer des mailletons qui seraient tres-foconds, il pourrait parvenir par ce moyen a faire des vignobles aussi bons quc fertiles : car il n'est point douteux que la nature ellc-mcme n'ait voulu que les enfants ressem- blassent a leur raere; ce quiafaitdire ace berger dans les Bucoliques : De meme que je savais (juc les petils chicns et les chevreaiix ressem- blaient a leurs vieres. Cest pour cela que ceux qui s'adonncut aux comhats sacres conservent avec le plus grand soin la race des chevaux d'attelage !es plus legers, parcequ'i!sse flattent de resperance de remnorter des victoires,en multipliant la progeniture des plus excellents aniraaux. Ainsi , fondons resperance d'une ven- dange abondante sur le choix du plant tire des vignes Aminces les plus fertiles , de nieme que l'on fonde Tespcrance de la victoire sur le choix dcs races issues de jumenls qui ont ete victorieuses dans les jeux olyrapiques ; et ne nous desis- nrnas pr.Tberent, in pcrgnlisautem singnla^ denas am- pboras iieneqnarent. Nec iiicredibilis debet iii Amineis baec fa?cunditiis videii. Nain quemadmodum Terentius Varro et ante eiim M. Cato possent affirmare, scvcen- tenas urnas priscis cultoribus singula vincarum jugera fudisse , si fu'cunditas Amineis defuisset , quas plerumque solas antii|Mi iinMi;iiil ' nl^i >i pulamus ea qua; nuper ac modo plaiieliiiiui^'|iii' n mi>iiiliiisarcessita notitia; nostra; sunttradila, Ililiiini j^inriisaiit basilici vineta cos co- luisse, cuin vetustissiinas quasquevineas adliucexislime- mus Amineas. Si qiiis ergotales, quales panlo ante pos- .sedisse me retuli , Amineas plnribus vindeiniis exploratas nolet, ut ex bis malleolos fcracissimos eiigat, possit is pai iter generosas vineas et ubeies efficere. Niliil enim du- biiim est, quin ipsa natura sobolem matri similem esse voluerit. Undeeliam pastor ille in Bucolicis ait : Sic cani- bus catulos similes, sic mathlius hccdos noram. Undc sacroriim certaniinum slndiosi pcrnicissimarnn) qnailri- garuin semina diligcntiobservatione custodiunt, et spein fulurariini vicluriarum concipiiint propagata sobole geue- 236 COLUMELLE tons pas de ce projet sous le pretexte que son exeeution deniandera un tenips eonsiderable , puisqu'elle ne souffrira pas d'autrc retard que celui qu'entrainera necessairement rcpreuved'un cep, et que, des qu'on se seraassure de sa fecon- dite, ou Taura bientot multiplie par la voie de la greffe. Cest un fait certain , et dont vous pou- vez rendre temoignage, vous surtout, P. Sil- vinus, qui devez vous rappeler tres-bien que j'ai pcuple deux jurjcra entiers de vignes cn deux aus, avec les greffes que m'avait fournies une seule vigne hiitive que vous possediez dans la Ceretania. Combien en effet vous iraaginez- vous que Ton aurait pu enter de vignes dans le memeespacedetemps, avec les mailletonsqu'au- raient pu fournir ces deaxjugera, puisqu'ils n'etaient eux-memes que le r^sultat d'un seul cep? Si donc, ainsi que je l'ai dit, nous voulons y apporter du soin , et ne point menager notre peine , nous formerons aisement , par la voie que je viensde prescrire, des vignes Aminees aussi fertiles que le peuveut etre les Bituricm ou les basiliccB : il suffira pour cela d'avoir Fatten- tion, en transferant le plant, de ne le point mettre sous uu cliraat differtnt de celui oii il etait auparavant , ni dans un terraiu d'une aulre uature, et de le mainteuir dans riiabitude a la- quelle il etait fait , parce qu'ordinairement un cep degenfere , lorsque !a situation du terrain ou la temperalure de Tair lui sont contraires, de raeme que si on le tire d'aupres d'un arbre pour fattacher au joug. Cest pourquoi nous le trans- fererons d'un lieu froid daiis un lieu froid, d'un lieu chaud dans un qui le soit pareillement, et d'un plaut de vigoe dans un autre de la nieme nature. Cependant les ceps de raisin Aminee sont plus cn etat de supporter un climat chaud au sortir d'un froid, que d'eu soutenir un froid au sortir d'un chaud , parce (lue toutes les espe- ces de vigues, et surtout celle-la, aiment natu- rellement mieux la chaleur que le froid. Mais la qualite du sol est aussi tres-interessante, et il fuut toujours transferer le plant d'un sol maigre ou mediocre dans un meilleur. Car une plante aecoutumee a un terrain grus ne peut absolu- ment se faire a la maigreur d'un autre, a moins qu'on ne !e fume frequemmeut. Voila les preceptes genernux quenous avions adonuer, relativement a l'attention avec laquelle on doit choisir les mailletous. Mainteuaut voici un precepte parti- culier pour les cboisir non-seulement sur uoe vigne tres-feconde, raais eucore sur la partie la plusfeconds de cette vigne. X. Le plant le plus fertile n"est pas, corame les ancieus auteurs l'ont dit, rextremite de ee qu'on appelle la tete de la vignc, c'est-a-dire, ses derniers fouets, et les plus allonges : car c'est encore un point sur lequel les agriculteurs se trompent. La premiere cause dc leur crreur est la beaute et la multitude des grappes que Tou voit ordinairement sur les sarmeuts les plus allonges d'une vigne, quoiqu'on ne doive pass'y laisser tromper, puisque cela ne provieut poiut d'une fertilite qui soit naturellement inherente a cette branche, maisde Tavantage de sa position, parce que tout le suc et toute la nourriture ne font que glisser legerement sur les autres parties du tronc, jusqu'a ce qu'ils soient parvenus a son extremite. En effet,tous les aliments des plantes sont attires comme une espece d'ame vegetaule vers leurs parties superieurcs, par reffet d"une aspiration natureile qui se fait a travers !a losi aimcnti. Nos quoque pari lalione veUit clymiiionica- rum eiiuarum , ita leracissimarum Amineaium seminibus eleetis , largse vindemiae spem capiamus. Neque est quod temporis tardilas qupmquam deterreat : nani quidipiid mora! est , in explorafione surculi absuniitur. Cielcinm cum foecnndilas vHis coniprobata est, celcirimc insilio- nibus ad ni.ixiiiiuin nnineiuui perdin;ilur. Ejus rei l.i'sti- UKUiiuni !u praTipu.e, Piibli Silvine, pcMbiijpie nobis po- l.ps, ciiin piilciirp mpiniupris, a nip duo iiigcia vinearuin ihlra Ipnipiis l)ipnnii p\ una pra>coipie vite , quain in Ce- letano tuo possLiies, insilione lacla consunniiala. Quem- nain igiliir exislimas vitium numeruui intra tantnndem temporis inlerseii possp ilnorum jugerum malleolis, cnm sint ipsa dno jngeia nnins vilis progenies? Quare si, ul dixi , laboiein et cuiam velimiis adhibere , facile piucdicla ratione tam feraces Aminei generis vineas eonstiluemus, quam Bituriciant basilici : tantum retuleril, ul in trans- lerendis scminibus similem statum celi lociqne elipsius vitis liabitnm obseivemus : quoniam plerumquedegenerat snrcnlus, si aiit sitns agri aut aerisqualilas repugnal, ant cliain si ex arboie in jugum delcrlur. Itaipie de fiigidis iu fiigida, de calidis in similia,de vineis in vineas liansrere- jniiG. iSIaais tamen ex fiigido statu stiips Aminea potest calidum sustinere , quam cx calido frigidnm : quoniam cum omne vilis genus tuin maxime proedictiim naturali- tci- Isetalnr tepore polius quam frigoie. Sed ct qualitas soli plurimiim jiivat, ut ex macro aut mediocri transdu- catur in nielius. Nam qnod assuetum est pingui, nuUo modo macieni tenne patitur, nisi sa;pius stercores. At- qiic ba'c de cura eligendi malleoli generatim pr.TCcepimus; iiiiiic illnd (Mopric spccialiter, nl non solum ex lu!cunT di.ssima vile.sed etiam e vitis parte feracissima semina eligantur. X. Feracissinia autem semina sunt , non nt veleres au- clores tradiderunt, extiema pars ejus, quod caput vitis appellant, id est, ultimum et productissimum llagelluin : nam ineo quoque fallnnlur agiicobv. Seii erioris estcausa prima species , elnumerus uvaium, qui plcrumque cons- picitur in produclissimo sarmeiilo. QuiC res nos deciiiere iion debel. Id enim accidit non palmitis ingenila fertililale, sed loci opportunitate, quia leliquas trunci parles bumor omnisetalimenlum, qiiodasolo minisliatur, transcurrit, diim ad uUimum perveniat. Natmali cnim spiritu oinne alimenliim virenlis quasi qua;dam anima per medullam trunci veluti per siplionem, quem diabelen vocant me- cbaniri, trabitur in summnm : qiio cum pervencrit, ibj DE LAGRICULTIJRK, LIV. IIL ninclle ilii troiic, omiiie a travers un de ces si- IjluiMsque les machinistes appellent diabetes; et U)rsqu'i!sy sont paivenus, ils s'y arretent et s'y cousument. Cest pour ccla que les sarments ies plus forts d'un cep sont ceux qui sortent ou de sa tete, ou de la partie de son pied ia plus voi- sine de ses racines. Les sarments qui sortent du bois dur sont egalement steriles , quoiqu'ils soient tres-robustes ; et cela par deux rai- sons : parce qu'i!s n'ont point defruit, et parce qu'i!s sont nourris du suc le plus voisin de la terre, et par consequent !e plus entieret le plus p«r. On approuve au contraire ceux de Tex- tremite superieure, comme etant fertiles et robustes, par la raison qu'ils sorteut d'une par- tie tendre de la vigne, et qu'ainsi que je le di- sais a Tinstant, toute la nourrihire qui est par- venue jusqu'a eux ne se dijtribue plus ailleurs; . u linu qn'on regarde comme les plus maigres ccux qui se trouvent eiitre les uns et les au- tres, parce que le suc ne fait que les effleurer, etant intercepte en partie par les sarments de dessous, et attire en partie par ceux dc dessus. II nefaut doncpas regarder comme intrinseque- ment feconds lcs fouets des extremites soit su- perieures, soit inferieures, quand meme ils rapporteraient beaucoup de fruits, puisqu'ilsne le feraient que parce qu"ils y seraient forces par leur position; et les sarments qui doivent passer pour tels sout bien plutot ceux qui , elant au milieu de ia vigne, ne sont point ncanraoins steriles, quoique dans une mauvaisc position, et qui font preuve de leur bontepar !'abondance de leurs fruits. Le plant pris de celte partie de- g^nere rarcraent apres qu'il esttransfere, parce qu"il trouve infailliblement alors uiie meilleure position au sortir d'unemauvaisp. Encffet,ouon le deposc dans uiie terre labouree au paxtinum, ou on Ic greffe sur un troiiC dc vignes ; et dans les deux cas il trouve toujours une nourriture plus abondaule que celle qu'il avait par le passe, puisqu'il en raauquait absoiument. Ainsi nous observerous de prendre le plan: dans les partics que nous venonsdede.signer,auxqueIles ies pay- sans donnent le nom d'hiemerosi, pourvu cepeii- dant que nous ayons vu preeedemment ces par- ties porterdu fruit. Car s'il arrivait qu'clles n'i si eussent point porte, quoiqu'elles soient a la ve- rite celles que Ton doive recherclier dans la vi- g!ie , nous ne croj'ons pas neanmnins que ce fut une raison suflisante pour assurer la fcrtilite du mailleton qu'on y prendrait. Cest pourquoi rieii n'e.st plus faux que ropinionde ces agriculteurs, qui pensent qu'il n'est pas importaiit d'examini r combien de grappes a porte un sarraent, pourvu qu'il soit pris sur une vigne fertile , et qu'il ne soit point de ceux qui sortent du bois dur, et que l'onappclle dessarments pcunpinaria. Cettc opinion , qui provient de rignoiance dans le choix du plant, estcausc que les vignescommencent par etre psu fecondes , et qu'elles linissent par devenir absolument steriles. Qui cst-ce en effet qui,depuis la longue suite d'annees qui se sont ecouilefcs jusqu'a nous, s"est avise de donner a un agriculteur un ordre conforrae a ce que nous venons de dire, en renvoyantchoisir des maille- to.is? II y a plus: qui est-ce qui ne commet pas ce soin preciseraent aux gens Ics plus ignorants, et a ccux qui sont incapables dc faire toute aii- tre besogne'? Aussi cet usage est-il cause quc cette operation , qui est cependant une des plus importantes, cst toujours faite par les plus im- prudeuts et les plusnouchalantsde tousles hom- nies, parce qu^ainsi que je le disais tout a rheure, on depute a cette fonction Thomme le plus inu- tile que Ton puisse trouver, et celui qui est iii- capable de supportcr tout autre travail ; d'ou 11 arriveque quaud un te! homme aurait quelques connaissances sur le choix des mailletons, il Us deguise ou ue les niet point en usage par noucha- consistil alqufi coiisiiniiliii-. Umie eliam italerko velie- menlissima! reperiimlur aut in capite vitls aul in crure viciiio nuliciliiis. Scil et tiae steiiles, qii.Tie duio cilanlur, aciluplici. cx causa rotmsUe sunt : quod a fii'tu vacant , «liiodque ex proximo lerirc intej;io alque illibato siicco aliintur : el ilUe fertiles acfiriiii^e, quiae lenero prore- piint, pt quidquid, ut supia dixi , ad eas aliuienli perve- iiit, individuiiin eat. Media; smil maccniiiia;, ipiia lians- curiit hinc parle aliqiia inleiccptus, illincad .se Iraclus liiimor. Non debet igitur iiltimiiin llagelliim qiiasi fn^cun- dum observari , eliaiii si pluriraum affeiat; siquidemloci nberlate in fructum cogitur : sed id sarmenliim quod nie- dia vite silum , nec iinpoilnna quideni paite dclicil , ac niiinernso fietii beuignilalem siiam oslendit. Hic surculus tianslatiis rarius degenerat, quoniam ex deteriore slalu meliorem sortitiir. Sive eiiim paslinalo deponitiir, sive trunco insoritur, laipuribiis .salialur alimentis, quam priiis, cum cssct in egeno. Ilaijiie ciistodicmiis, ut ex pr.tdictis locis, qnos liunioros rii.slici vocant, seniina legainiis, eataraen, quoe altulissc fructuni antea aniinad- vcrtcrimus. JXam si foetu vacua sint, quamvis laiidabi- lein partem vitis niliil censcmus ad fcracitatcin conferie iiialliolo. Qiiare vitlosissima esl eonim agiicolaruni opi- nio , scilicet , iiim vlii(li'niiii' l.iliciiaveiimus. Qiiiii eiRO est? ciir (]iiainvis nnn sit e (luio panipinus, sed e tenero natiis, si tamen orbiis esl, eliain iii riitiinini quasi steiilis dainnaliir anoljis-' MiKloeiiim ilispulalio nostia folli^ebat uniciiiciue corporis parti piopriuin esse altriliuluni ofli- ciuin, ipiod scilicct ei convenit; ul nialleolo qiio(pie, qiii oppoiliino loco natus est, feciinditatis visadsit, eliam si interim ccssel a partu. Nec ego abiiiieiini lioc ine insti- tuisse argumentari. Sedel illinl maxiiiie prolileor, palini- tem qiiamvis fruKilera parteenalum, si fructum nnn allu- lerit, ne vim quidem fcPcuiuIitalisliabeic.Neclioc illi sen- tenli.T rcpugiiat. Nam et Iiomines quosdain non possc gc- rerare , quainvis omniuni meinbrorum numeio conslante, manirestum est; nc sil inciedibile, si genitali loco vlrga nata rructii careat, raritiiram qiioqiiccs.se firlu. Itaipic nt ad consnetudincm agricolarnm revertar, ojiisinodi surcii- los, qui niliil allulcrint, spadones appellant : quod non facerent, nisi eos snspiraientiir inliablles liiigibus. Qua; et ipsa appellatio ralionem niilii siilijecil non eligendi malleo- los ((uamvis pnibabili parte vilis cnatos, si rrucluin nun tiilisseDt : qiianqiiam et Iios ipsos sciam non in totnm stc- rilitate afrectns. Nam confileor panipiiiaiios qiioqiie, ciim e duio prorepserint, tempoie anni sequeiilis acquirere rirc.iinditalem , ct ideo in resecem siibmitli , iit progencraro possit. Veriini ejiismodi partiiin comperinius non tam ipsius rcsecis, qnam maleini esse miineris. Nain qnia inliffirel stirpe sikt, qu.ie est natuia ferax , niistus adhuc paientis aliiiKyilis, et riecundi parlus seminibiis ac veliit alliicis ubeiibus eductus, paullatim friictiim rerie condi- scit. Al qii.ie citra natura! quandain pubertatem, imnialiira atqne infempestiva planta diiepta Iriinco vel terrae vcl eliam slirpi iecis,-c inseritur, quasi puerilisaetas, ne ad coi- lum qiiidein, ncdiimad conceptum habilis vim generandt vel in toliim perdit, vel cerle miiiuit. Quare magnopere ccnseo in eligendis seminibus adliibeie ciiram , iit e rrii- tluosa parte vitis palmitcs legamiis eos, qiii (uturam Up- ciinditalem jam dato fnictii promiltunt. Nec tamen con- tciili simiis singnlis nvis , ma\imeqiie probenms eos , qiii nnnierosissiinis f(Etibiis conspiciiinlur. An non opilionem laudidiimus e\ ea inatre sobolcin piopaganlem, quacgeini- nos eiiixa sit; et capraiiiim snbiiiillenlem fn^tns eaiiiiii l>erudum , quse trigemino partu comnieudanlur? vidclicct •210 COLUMELLK. dans lcs \igaes, d';uitant pliis qiie nous som- mes assures, par rexperieuce, que les semences eprouvees avec ie plus grand soiu ont nean- moins quelquefois de la disposition a dcgenerer, par une malignite qui leur est comrae natuielle : c"t'st ce que le poete cherche a nous inculquer, eonime sl nous etions sourdsa la verite, lorsquMI dit : J'ai, vu que dcs semences ckoisies depicis longtemps, et eprouvecs avec le plus c/rmtd soin , finissaient par degenerer, a moins que la prudence humaine ne fit un choix toutcs les annces des plus fortes d'enlre elles , tantitest ccrit dans le dcstin que tout empirc ilcrlinc en rctrogradant : car ou doit siipposer qu'ii n'a pasentendu parlcr seulement des graincs et des legumes, ninis des semenees de toutesles autres parties de ragriculture. Si des observatious, suivies pendaut un long espace de teraps, iious ont fait decouvrir, comme cela est certaiu, que des mailletous qui avaieut etc charges de quatre grappes de raisiu lorsqu'ils tenaient ^ leur mere, avaient degenere de cette fecondite apres en avoir ete separes pour etre deposes en terre, au point d'en rapporter quelquefois uue et sou- vent dcux de moins ; combien , a plus forte raison, devons-nouscroire qiie ceux qui n'auront porte que deux grappes ou peutetre une seule , lors- qu'ils etaient attaehes a leur mere, seront dans le cas de degencrtr, puisque k s plus fertiies redou- tcut souvent eux-memes cette separation? Aussi avouerai-jc franchement que je suis plutot le demonstrateur de la methode que je propose ici que je n'en suis. linventeur, afin que personne iiG s'imagine que je veuille derober a nos ance- tres leseloges qui leur sont dus. Caril est cons- tant quils ont ete dans les memes sentiments que moi sur cet objet, quoiqu'on n"en trouve au- I cun vcstige dans d'aulrcs ecrits , si ce n'est dans les vers de Virgile que nous venons de citer; et qu'encore ce poete ne semble les appliquer qu'aux graiiiesdes leguraes. En effct, corament auraient- ilsrejete la branchesortie du boisdur, ou meme la fleelie d'un maillcton fecond, quoiqu'ils eus- sent approuve le mailleton lui-meme, s'ils eus- sent cru que la partie de la vigne dans laquelle on devait choisir le plant etait uue chose indif. ferente. Mnis le vrai de la chose est quils u'ont condamue tres-prudemment les branches sorties du bois dur, ainsi que les llechcs des mailletons, comme iuutiles a la plantation , que parce qu'ils etaient convaincus que la facuite de se reproduire etait inherente a certains membres, pour ainsi dire , de la vignc. Si ce!a est ainsi , il n' y a point de dnutc qu'ils naieut encore beaucoup plus desapprouve les branches qui , quoique nees dans une pailie fructifiante de lavigne, n'avaient pointde iVuit. En effet, s'ils croyaient ne dcvoir faire aueun cas de la fleche, c'est-a-dire, de rextremite superieure du raaillcton, quoiqu'elle fit elle-meme partie d'une branehe fructi- fiante, a plus forte raison devons-nous con- clure, par une suite de raisonnements , qu'ils de- sapprouvaient un fouet, fut-il sur la raeilleure partie de la vigne, lorsqu'il etait sterile : i\ raoins cependant qu'ils ne se fussent iniagine (cequi' serait absurde) qu'nn fouet, qui n'aurait rien valu dans le temps qu'il tenait a sa mere , deve- nait fertile quand il en etait separe pour etre transporte ailleurs, et qu'il se trouvait prive de la nourriture de sa raere. Nous avons traite cet article peut-etre en plus de paroles que n'en exigeait la necessite de defendre la eause de la verite ; raais cependant nous en avous encore moins dit qu'il n'en fallait pour d6truire ropinion qiiia sperat parentiim fircunditati piolom lespoiisiiram. Et nos sequemur iii vitilms liaiic ipsam lationem , tanlo qui- dem magis , qiiod compeitum hal)cmus , naturali quadam maligniiate descisceie inlerdiim qiiamvis diligeuler pro- bala sertiina : idcpie nobis poela velut snrdisveritatis in- CHlcet diccndo , Vidi Inia diii , el iiinl/n specliila lalmre Degenerare laiiicii, iii vis liiiiiiaiiai/uoliiiiiiis MajiiiM guceque vianu Uijcrcl. Sic uinnia Jaiis In peju.srwrc, ac relro sublapsa referri. Qwuii nun lanlum de senii- nibas legiiminum , sed [in] lota agricolalionis ratione dictum esse inlelligendum est : si modo longi temporis observatione comperimus, qiiod ceiteconiperimus, eum malleoluin, quiqualiior uvas tuleiit,dppututura et in ter- ram deposifum , a foeeunditate materna sic degenerare , ut interdum singulis, non nunquam etiam liinis uvis minus afferat. In quantum autem censemus defecluros eos , qui binos aut fere singulos foetus in matre tuleiint , cuin etiam feiaclssimi translalionem saepe reformident.» Itaque bujus rationis demonstratorem magis esse ine quam invento- rcm, bbenter profiteor : ne qnis existimet, fiaudaii ma- joies noslros laude mcrita. Nam id ipsum sensisse eos non dubium est, quamvis nullo alio sit sciipto prodilnm, ex- ccplisquos relulimns nnmeros Yirgilii, sic taraen ut de se- miuibus leguminum prajcipiatur. Cur enim aut e duro natam virgam , aul etiam ex fueciindo malleolo , quem ipsi probassent, decisara sagillam repndiabant, si nibil inter. esse ducebant , ex quo loco semina legerentur? Num quia vim fo^cunditalis cei tis quasi membris iiiesse iion dubita- bant, idciico pampinarium et sagittam veliit inuliles ad deponendum prudcntissime damnaverunt.' Qiiod si ila est , iiiliil dubium cst , raulto magis ab bis improbatum esse eliam illura palmitem, qui frugifero loco natus fru- ctum non attnlisset. Nam si sagittam , id est siiperiorem partem malleoli , vituperandam censebant , ciim esset ea- dem pars surculi frugiferi, quanto magis vel ex optima vilis parte natum llagellum, si est sterile, impiobatum ab bis ratio ipsa declarat ? Nisi lamen , quod est absnrdum, crediderunt id translatum et abscissum a sua stirpe, de- stitnlnmque materno alimento, frugiferum, qiiod in ipsa matic nequam fnissel. Atque hac [el] forsitau plmibus dicla siiiit, quam exigebat ratio veritatis : minus lamen multis , qiiam postulabat prave delorla et inveterata opi- nio rusticoiuin. XI. Niinc ad leliquura ordinem proposita; dispiilalionis DE L'AGRTCULTURE, LIV. Iir. 2)1 fausse et inveteree des paysans siircette matierc. XI. Mnintenant, pour suivre l'ordre que j'ai annonpi' , je passe aux autres artlcles de ce traite. Apres l'attention que je viens de prescrire dans le clioi.x des mailletons, vient l'operation qui consiste b. retourner la terre au pastiiium , pourvu cependant qu'on ait eu soin de s'assurcr de sa qualite : car il est certain que la qualite de la tcrre contribue beaucoup elle-mcme a la bon- te ainsi qu'a rabondance des fruits. Ainsi , avant d'examiner ce genre de culture, uous croyons qu'il est tres-importaut de choisir, si on est a merae de le faire , une terre en friche , preferable- ment a celle qui aurait deja porte dcs moissons, ou nourri des arbres marics a des vignes. Car quant aux vile quJ n'est mele d'aucune bonne terre, et en general, comme dit Julius Atticus , tout ce qui est capa- ble de dessecher les arbrisseaux, c'est-a-dire les terrains tres-humides , sales, amers , secs et bru- les. Cependant les anciens ont approuve le sable iioir ct rouge, qui sont melcs d'une terre hu- mide ; mais pour lcs terres oii i! se trouve du charbon, ils out declnre qu'elles maigrissaient la vigne , n moins qu'on ne les aidat avec du fu- mier. Laterre rouge, comme dit !e meme Atticus, est epaisse,et peu propre a laisser un passage li- bre aux racints; mais uue fois qu'e!le leur a li- vre passage, elle nourrit tres-bicn la vigne : il est vrai qu'el!eest plus difficilea cultiver qu'une autre, puisqu'on ne pout la labourer, ni quand elle est humide, parcc qu'clle est trop gluante, ni quand elle cst trop seche , parce qu'el!e est alors exeessivement durs. XIL Mais, pour nc pas nous jeter ici dans le detail de touteslessortcsde tcrrainsdontlenom- bre est infini, il ne sera pas hors de propos de rapportrrune espece de formule qna donnee Ju- lius Grsciuus, et d'apres laquelle se trouvent fixees les limites entre lesquellcs sont comprises les terres qui sont bonnes pour lcs vignes. Car voici ce que dit cet auteur : qu'il y a des terrea chaudes ou froides, humides ou seches, dilatees ou epaisses , legeres ou pesautes , grasses ou mai- gres ; mais qu'un terrain trop chaud ne peut pas soufflirdevignes, parce qu"il lesbrule; nonplus qu'uu terrain tres-froid, parce qu'il ne laisse point aux racines, qui sont gelees et comme en- gourdies par le trop grand froid , la faculte de s'e- tendre ; ni un terrain humide, parceque, des que les vignes viennent h. pousser, la moindre chaleur leur fait tirer de terre plus d'!iuraidite qu'il ne leur en faut, et que cette humidite les vinelis. Quis enim vel mediocris agiicola nesciat , etiani tlurissimum loptium vel carbuncuUim, simulalque suiit confracti , et in summo rogesti , tenipeslatibus et gelu iiec miiuis leslivis putrescere caloi ibus ac resolvi ; eosque pulrlicrrime rastatem refrigerare, suc- eumipje reiint're? quffi res aleniio surculo sunt accommo- dalissinKL'. Simjli quoque de causa probari solutam gla- ream cafculosumque agrum et mobilem lapidem : si tamen lisec pingni glebae permista simt; nam eadem jejuna ma- xime culpantur. Est aulem , ut mea quoque fcrt opinio, vi- iieis amicus ctiam silex, cui superpositum est modicum terrenum , qiiia frigidus et tenax humoris per ortuni Ca- niculse non patitur sitire radices. Hygiuus quidem secutus rremellium pra^cipue montium ima, qua; a verlicibus ilelluenteni bumum leceperjnt, vel etiam valles, quao .luminum alluvie et inundationibus concreverint, aplas esse vineis asseverat , me non dissenliente. Cretosa bumus ulilis habelur viti ; nam per se ipsa creta , qiia ntuntur figuli , quanique nonnulli argillam vocant, inimicissinia est : nec niinus jcjunus sabulo, etquicquid , ut ait Julius Atlicus, relorriduin surculum facit, id auteni solum vel uliginnsum est, vel salsum ; amariim etiam , vcl siticuio- sum ct peraiidum. Kigrum tamen et nitiUim sabulouem, qui sit vividai teriae permistus, probaverunt anliqui. Nam carbunculosum agriim, nisi stercore adjuves, ma- cras vincas cfficere dixermil. Gravis esl rubrica, ut idem Alticus ait, et ad comprebcndendnm radicibus iniqua. Sed alit eadem vitem, cum tenuit; verum est in opere diffici- lior ; quod neque humentem (odere possis , quod sit glu- tinosissima, nec nimium siccam , quia ultra modum pra:- dura. XII. Sed ne nunc per infinitas terreni species evagemur, non iiitempestive commemorabimus .Iiilii GrKcini cons- criptam velut foi mulam , ad quam posita est limitatio ter- vx vinealis. Idem enim Giaecinus sic ait : Esse aliquana terram calidam vel frigidam , humidam vel siccam , larani vcl deiisam , levem aut Sravem , pinguem aut macram : scd neqiie nimiuni calidum soluni posse tolerare vitein, quia inural; neque pra'geliduni , qiioniam vcliit slupentes et coiigclatas radices nimio frigore moveri non sinat : qu» (uin demum se proniunt, cum modico tepore evocantur. Iliimorem terraejusto majorem putrefacere dcposita se- DE L'AGRICULTURE, LIV. IIL pourrit. II dit encore qiie cVun autre c'6te la trop firande siieheresse laisse manquer les plantes de leur nourriture naturelle , ou qu'elle les fait ab- solumentperir, ou enfin qu'elle les rendgaleuses et dess^ehecs; que la terre tropcpaisse ne boit pasla pluieetne reCoit pas facilement lesinlluen- ces de Tair ; qu'elle se fend tres-aisement et donne lieu par la a des erevasses, a travers lesquelles le soleil pcnetre jusqu"aux raeines des plantes ; qu'enfin elle comprime et etrangle, par la meme raison , les plantes qui y sont comme en prison et resserrees; que celle qui est dilatee outreme- sure laisse passer les pluies eomme a travers un eiitonnoir, outre que le soleil et le vent la taris- sent ct la dessechent entierement; que la terre ^paisse ne cede presque a aucune culfure , et que la legerene peut etre affcrmie presque par aucune; que celle qui est tres-grasse et tres-abondante peche par son trop de fertilite, comme la maigre et la mince par son peu de suc. II faut, ajoute-t- il,qu'il se trouve un grand temperanient entre toutes ces especes de terres , variees comrae ellcs le sont, et que cc. teraperament soit tel que ce- lui qui n'est pas moins a desirer pour nos corps , dont la bonne santc ne se soutient que par une. racsure compasscc, pourainsi dire, de chaud et de froid, d'humide et de sec, d'epais et de di- late. Ilconvient ccpendant que ce temperament ne doit pas etre au meme point d'equiiibre dans la terre destinee aux vignes, qu'elle doit retre dansnos corps; mais il vcutque la balance pen- ehe plus d'un cote quc dc rautre, comme, par exemple , que cctte terre soit plus chaude que froide, plus seche qu'luimide, phis dilatee qu'^- paisse, et ainsi des autrcs qualites scmblables, vers lesquelles celui qui forme des vignobles doitdirigersonatteution : toutesqualitesqui,se- lon mon avis, seront pUis profitahles encorc, si cllcs sontaidees de la tcmperaturedu clivnat. !t s'est elevc a cette occasion une dispute panni les anciens, snr le eote du ciel vers lequel doi- vent etre tournees les vignes : Saserna approuve en preraler lieu le cotc du lever du solcil, ensuite le midi, puis lecouchant. Trcmellius Scrofa pre- tend que la position du midi est la meilleure. Virgilerejcttepositivementeelledu couchant ,en ces termes ; Quc vos vif//iol)lfs ne soirnl point exposes au soleil couchant. Democrite et Ma- gon approu vent le septentrion , parce qu'ils pen sent que les vignes qui sont tournees de ce cote du ciel sont les plus fertiles, quoique a la verite leur vin ne soit pas lc meilleur. Pour nous, il uous asemblequ'il serait mieux de prescrire en general que les vignobles fussent exposes au midi dans leslieux froids, et a rorient dans les lieux chauds, pourvu cependant que ces lieux ne fussent pas infestes par les vents du midi ou par ceux du sud-est , comrae le sont les cotes maritimes de la Betique : ear, dans le cas oii le paysserait sujet a ces vents, il vaudrait mieux lestourner au point du ciel d'oii souffle le vent Aquilonou le vent Favonius. Quantaux provin- ces brulantes , telles que TEgypte et la Numldic, on iicpeut y exposerIesvignesqa'au septentrion. Lorsqueces points aurontete tous bien exami- nes , nous en viendrons enfin a labourer la terre au pastinvm. XIII. 11 faut donner la mcthode dc cette cul- turc , tant aux agriculteurs qui se proposent de cultiver la vigne a la mode d'Italie , qu'a ceux qui se proposent de la cultiver <^ la mode des provinces ; car pour ee qui est des contrees eloi- gnees , on n'y connait pas cette facon de retour- ner ie terrain en le labourant , mais on y plante niina : rursus nimiani siccilatem ilcsliluere plantas nalu- rall aliuienlo, aut in totum necare ,aut scabras et reloni- (ias facerc : perdensam liunium ca;lesleis aquas non sor- bere , ncc facile perQari , facillime perrumpi , et prsebere rimas , quibus sol ad radiccs slirpium penetrct ; eandem- que velut conclausa el coarclata semina comprimere at- que strangulare : raram supra moduni velut per infundi- bulum Iransmiltere imbres, et sole ac vento pcnitus sic- cari atque cxolescere : gravem terram vix ulla cultura vinci ; levem vix ulla suslineri : |>inguissimam et la?tissi- mam luxuria, macram ac tcnucin jejunio laborare. Opus est, inquil, inter lias laui diversas in.-cqiialilates magno tempcramento, quod in corporibusquoque nostris desi- deratur, quorum boiia valeludo calidi et frisidi, hnmidi et aiidi, densi et rari cerlo et (juasi exaniinalo modo con- tinctur. Ncc lamcn lioc tcniperamelitum in lerra, qua; vi- ncis dcslinelur, paiimoinento libratum esse debereait, sed in alteram partein propcnsius ; ut calidior terra sit quam frigidior, siccior qiiam liumidior, rarior quam den- sior, et si qiia sunt bis similia, ad quo; contemplationeni siiam dirigat, qui vincas insfituet. Quic euncta, siciil cgo reor, niagisprusnnl, cum suffragatur eliam status ca;li : riijus qiiam regionem specfcire debeant vinese , velus est djsseusio , Saserna maNirae probante solis orliim, mo\ deinde meiidiem, tnm occasum : Tiemellio Scrofa prae- cipuam positionem meridianam censente : Virgilio de in- diistria occasum sic repudiaiite : Neve tibi adsolcm ver- gantvineta carfen to» : Democrito et Magone laudanli- bus ca;li plagam scptentrionalem , qnia existiment ei subjectas feracissimas fieri vineas, quae lamen bonilale vini siiperentur. iSobis in univcisum pra^cipcre oiitimum visum cst, iit in locis frigidis meridiano vineta snbiiciau- tur ; lcpidis orienti advertanlur : si tamen non infcstabun- lur Austiis Enrisque, velut orae maritimae in l!a;lica. .Sin aiitcni rcgioncs pr.rdiclis veiilis fueriut obnoxia; , melius Aquiloni vel Favonio committciilui . .Nani fervcnti!)us pro- vinciis, ut .Cgyplo el Numidia, uni scplenlrioni rectius opponcntnr. Qiiibus omnibiis diligcnlci' exploratis, tum demum pastinationem suscipiemus. -Xill. Ejnsautem ratio cnm llalici gcneris fuluris agri- cfllis, liim etiam proyincialibiis Iradenda est : quoniani i.n longinquis el rcmotis fere, rcgi()nibus istud genus verlcuili et subigendi agri miniine nsiirpatur, scd aut scrobibus aiit sulcisplerumque vincscconscrunlur. [Sciobibus wnela sic 24 1 COLUMELLE. communement les vignes dans des fossesou dans des tranchees. Voicicomme on les plante daiis des fosses. Ceux qui sont dans i"usage de plantei' lcurs vignes dans des fosses commencent par fouiller le terraiu a deux pieds de profondeur, sur une longueur d'eDviron trois picds, et sur la lar- geur determinee par celle de rinstrument dont ils se servent; apres quoi ils etendentde eote et d'autre des mailletons, de facon que les racines en soient vers le milieu de la fosse et que les extremites , apresavoir fait un coude, se relevent ix ses deux bouts : easuite ils recouvrent le tout de terre , a Texception de deux yeux qu'ils lais- sent hors de terre ; et enfm ils apianissent le terrain. Ils recommencent la raeme operation , en laissant entre la seconde fosse et la premiere uu iDtervalle de la meme loogueur que la fosse nieme, sans le labourer, et continuent toiijours sur la meme ligne , jusqu'a ce qu'ils aient lini une mngee. Ensuite ils laissent , entre cette rangee et celle d'a cote , un intervalle tel que le requiert Tusagc ou clincun est de cultiver les vignes , soit alacharrue, soit auhoyau, et recommencent uneseconde rangee,qu'ils achevent de la meme facon. Si Tusage est de becher simplement la terre, lemoindre intervalle qu'il faut laisserentre cha- que rangce doit etre de cinq pieds, et le plus grand, de sept ; mais Si Ton se sertde boeufs et de charrues, le moindre sera de sept pieds , et il sera suffisamment grand a dix. II y en a cepen- dant qui disposent le plan eu quincouce de dix pieds d'intervalle en tout sens , afin de pouvoir labourer la terre comme on laboure les novales , tant en lignedroite qu'en travers. Cette derniere facon de disposer un vignoble ne fait pas le pro- fit du cultivatcur, si ce n'est dans les paysoii, le sol etant tres-fertile , la vigne prend beaucoup d'accroissement en tout sens. Mais ceux qui re- doutent les frais de la cUlture au pastinum, et qui veulent cepeudant s'en rapprocher en quel- ponuntur.] Qiiibiis vitem mos est sciobibus deponere , fere per treslongitudinis, perque duospedes in allitudinenica- vato solo,quantumlalitudo feriamenfi patitur, nialleolos utrinquejuxta lateia fossarum cnnsternnntet adveisisscro- bium fiontibuscurvatos erigunt -. duabusque gemmis supra terram eminere passi reposita luiino csetera coaequant : quae faciiint in eadem liuea inlerinissis tolidem pedum scamnis, dum peiagant ordinem. Tum deinde relicto spatio, prout cuique mos est vineas colendi vel aratro vel bidente, sequentem ordineni instituunt. Et .si fossore tantum lena versetur, miuimum est quinque [lednm in- terordinium , septein maximum : sin bubus cl aratio, rainimum est septem pedum, salis ampbim decem. Non- iiulli tamenomnem vilem per denos pedes in quincuncem disponunt , nt moie novalium terra liansversis adversis- qiie sulcis proscindalur. Id genus vineti non conducit agri- cola;, nisi ubi lietissimo solo vitis aniplo incremento con- surgit. At qui pastinationis impensam reformidanl, sed xliqiia tamen parte pastinationcm imilari sliident , paiibus que partie , forment destranchces de six picds de largeur, en laissant entre chacune des espaces de nieine largeur sans les labourer; et apres les avoir fouiliees ii trois pieds de profondeur, ils en relevent la terre sur Ics bords a la meme hauteur, et arrangent leurs ceps ou leurs mailletons a dos de ces tranchees. II y en a qui vont au menage par rapport aux dimeiisions de ces tranchees, en ne leur donnant que deux pieds neuf pouces de profondeur et cinq pieds de largeur. Quand la preraiere rangee est finie , ils laissent un espace trois fois plus grand que la largeur de la tranchee sans le cultiver, et fouillent cnsuile la tranchee de la rangee suivante; et quand ils ont acheve cette operation dans tout le terrain qu'ils destinent a leur vignoble, ils relevent a dos des tranJiees les marcottes ou les jeunes branches qu'ils ont coupees tout nouvellement, et plaulent une mul- titude de mailletous entre le plant qui est range par ordre. Lorsque ces mailletons se sont forti- fies par la suite , ils les propagent dans des fosses qu'ils font en sens contraire des premieres, sur le terrain qu'ils avaient laisse sansle labourer, et arrangent ainsi leurs vignobles par intcrvalles egaux. Au reste, ces facons de plauter la vigne, que nous venons de rapporter, sont dans le cas d'etre tantot adoptees, tantot rejetees, selon la nature ou la bonte de chaque contrce. A present je me propose de donner la methode de labourer un terrain nu jmstinum. B'nhon\, soit que le terrain que nousaurons destine a des vignes soit garnid'arbresmariesades vignes, soit que ce soit un tcrrain sauvage , il faut en arracher toutes les broussaillesettous lesarbresquis'y trouveront,et les mettre de c6(e, de peur que celui qui le la- bourera au ;;«.?//«)»« ne soit rctarde dansson travail , ou qu'apres que le terrain aura etc la- boure, il ne soit affaisse par le poids des arbres qui y seront etendus , et expose a etre foulc aux pieds par ceux qui iront enlever les branches et allernis spaliis omissis senum pediim latitudinis sulcos dirigunt, fodiuntqiie et cxaltant in ties pedes, ac per la- tera fossariim vitem vel malleolum disponunt. Avarius qiiidam dupondio el dodranle altum sulcum, latum pe- dum qiiinqiie faciunt : deinde ter lanto amplius spatium crudiim relinquunt : alipie ila seqiientcm siilcum info- diuiit. Quod cura per deliniliim vinelis lociim fecerunt, in lateribus siilcorum viviradices vel decisos quani recenlis- simos palmiles novelloserigunt, consitiscompluribus inler ordinaria semina malleolis, qiios, postea quam conva- Iiierint, crudo solo, quod emissuni esl, tiansversis scro- bibus propagent , atqiie ordinent vineam paribus intcrval- lis. Sed ea', quas relulimus, viuearum sationes, pro na- tura et benignitate cujusque regionis aut nsurpandae aut iepudianda;sunt nobis. Nunc pastinandi agri proposilum est rationem tradere. Ac primum omnium iit sive arbus- tum sive silvestreni lociim vineis destinaverimus , omnis frutex atque arbor erui et submoveri debet, ne postea fossorein morelur, nc-vc j:im pasiinatumsolum jacenlibus DK L'AGRICULTURE, LIV. IIL les troneS darbics qifon y aura laissM. Car il n'est paspeu important que la terre que ron aurn labouree au pastinum soit tres-gonflee, et qu'on n'y voie, si fairese pent, aucune trace de pieds sur la superficie , afin qu^ctant remiice egalement danstoutcs ses pnrtics , ellc cede avcc flexibilite aux racines du jeune plant , de quel- que cote qiie ces racines vcuillent y pcnctrer, et qu'elle ne repousse point lcur tendance a croitre par sa duretc; mais que ieurservant, pour ainsi dire, de nourrice, elle les reeoive dans son tendre sein , qu"elle se laisse imbiber des eaux du ciel pour les distribncr au plant qu'elle aurn a iioiirrir, et coneoure, dans toutes ses parlies , a elc\er sa nouvelle progeniture. II faut fouilierlcs plaincsa la profundeurdedeux piedsetdemi, les terrains en pente a celle de trois pieds , ct lcs collines plus escarpcesjusqu"a ceile de quatrc, parce que, si Ton n'y faisait pointun lit de terre labouree au pastiiiui» beaii- coup plus profond que cel ui quc Ton fait dans une plaine , la tcrre venant a s"ebouler de haut en bas, il resterait a peine la quantite suflisante de terre gonflce par le iabour au pastinum. D'un autre c6te , il ne faut pas mettre la vigne a moins de deux pieds de profondcur, meme dans le bas des vallees; car il vaut mieux n'en pas plantcr, que de la laisser comme suspendue sur la super- ficie de la terre, a moins ccpendant que la ren- contre d'une source d'eau mareeageuse , telle qu'il s'en trouve dans le canton de Ravenne, n'empecbe de creuser au dela d'un pied et dcmi de profondeur. II ne faut pas commencer cette operation , comme font ia plupart des culti\a- teursde nos jours, par fouiller peu a peu une tranchce, pour ne parvenir ainsi que par deux ou trois deirrcs succcssifs a la profondeur que ron veut donner a son labour au pastinuin ; mais il faut la fouillcr sans interruption jusqu'.1 la profondeur cntiere (iu'elle doit avoir, en se rcglant sur un cordeau , pour que les cotcs en soient droits, et ei>. arrangeant par derriere soi la terre au fur et a mesure qu'on la fouillera , .jiisqu'a ce qu'on soit parvcnu ix la profondeur or- donncc : on promenera ensuite le cordcau, en le tenant bien droit, danstoutela profondciir de la fouille, eton fcra en sorte que la laigeur du fond soit la rcpctition de celle d'en haut , pnr laquelle 011 aura commence. II faut qu'il y ait un inspec- teur adroit et vigilant, qui fasse dresser les bords de la trancbee a angles droits, qui cn fasse bicn reraucr la tcrre en dcdans,etqui veille iice qiie la terre qui tient a la tranehee, et qui n'est point encore labouree, soitconfon- due avcc eelle dela tranchce lorsqu'on viendra a la labourer parlasuite, conformcment a cc que j'ai prcscrit dans le livreprccedent, cn don- iiant la nianiere de labourer les guerets, lorsque j'ai averti de prcndre garde qu'on n'y laissat en aucun endroitdes bosses de terre qiii ne seraicnt pas remuees, et qu'on ne cachat dcsparties de terrains dures sous des mottes de terrc. Nos an- cetrcs avaicnt imagine une espeee de inachine, dont ils se servaient pour se faire rendre compte deeetouvrage : c'etait une regle faite cxprcs, au milieude laquellectaitune pctite verge, dont la longucur etait modelce sur la profondeur qne devait avoir le fosse, et dont le point dc contiii- gcncc sur la regle se trouvait vis-a-vis le haut de ses bords. Les paysans donnent a cette espece de mesure lenom dc ciconia, mais elle est su- jette elle-meme a erreur, parccqu'elledonne des resultats differents , selon qu'elle est perpendicu- laire ou inclinee. piJous avons donc ajoute quel- ques parlies a cette niachine pour terniiner lcs contestations et les disputes que Ton peutavoir inolibus imprimatiir, et exporlanliiini ramos atqiie tnincos ingressu proculteliir. Xeqiie enini parum lelert snspen- sissimum es.se pasliiiatimi , el, sj lieri possit, vesligioquo- que inviolalum : ut mola .equaliler liumus novelli semi- nis railicibus, qiiamcunque iii partem prorepserint, mol- lilercedat, nec incremenla durilia siia reverberet, sed tenero velut in nulrifio sinu recipiat, et cjelestes admit- t.it iiiibres, eosqiie alendls semiiiihus dispenset, ac .siiis oinnibus parlibns ad educandam prolem novaili conspi- ret. Campestris locus alte diios pedes et semissem info- diendnsest; acdivis legio tieis, pr.Tniptior verocollis vel in qiialuor pedesverlendus, quia cum a superiore parle in inferiorem detraliitur luimus, vix jiistum paslinaUoni prffbet regestum : nisi niiilto ediliorem ripam, quam in plano feceris. Rursus depressis vallibus minus alle duo- hiis pedihus deponi vincain non placct. Nam pislat iion conscrcie, quain in summa teria siispenderc , nisi sisla- tim uligo palustris obvia, sicul in agro Ravennate, plus quam sesquipedem pioliibeat infodere. 1'rimiim aulcm prsedicti operis exordium est, non iit bujiis temporis ple rique faciunt agricoloe , .sulciini paulatim e.valtare , ct ita secundo vel terfio gradu pervenire ad destinatam pastina- tionis altitudinem : scd protinus sequaliter linea posila rec- tis lateribiis perpeluam fossain educere, et post tergum niotani hiimum componere; atque in tanlum deprimere, donec alliludinis mensurain datam ceperit. Tum per omne spatium giadiis .vqualiter[movenda linea est : obtinendiim- que, ut eadem lalitndo in imo leddalur, qua; aepla est in siimmo. Opus esl autem perito ac vigilanle exactore , qui I ipam erigi juhiat , sulcumque vacuaii , ac loluni spa- linm crudi soli cum emota jain terra commitli, sicut pne- cepi siipcriore libro, cum arandi rationem Iraderein , monendo , necubi scamna omitlantiir, el quod e.st diiriiin , summis gl.X'bis obtegalur. Sed hiiic opeii exigendo quasi qiiandaiu machinain commenti majores nostri regulam fa- liricaveriint, in ciijus laterc virgiila promincns ad eaiii allitudmem, qua depiimi sulcuni oportct, conlingit sum- inam ripiB partem. Id geniis mensiir;c ciconiam vocant rustici. Sed ea quoque fraudem recipit , quoniani pluri- nuim interest , iitriim eam pronam aii reclain ponas. Kos itaque huic machin.T quasdam parles adjeciiiiiis, qiiat contcndenliuni litcni disputatioiiemqtie diriincrent. Nant t>-t(i COLUMELLE. avec les oiivriers. Car nous avons eroise deux re- gles l'une sur Tautre dans la forme de la lettre grccque X , de facon que les deux extrcmites de ces regles sontecartees Tune de rautre a la dis- tance de la largeur que le laboureur au pnsli- num doit donner a sa tranchee ; apres quoi nous avons attache cette ancienne ciconia au milieu de rX , qui est le point de contingence de ces deux regles , de facon qu"elle se trouve fixee comme sur une base sur laquelle elle est dres- see perpendieulnirement; ensuite nous avons mis nu-dessus de la petite verge qui est au milieu de la regle transversale un niveau d'artisan. Lorsqu'on enfonce dans la tranchee cet instru- ment ainsi dispose , il termine de part et d'au- tre toutes les contestations qui pourraient sur- venir entre le proprietaire et rentrepreneur, sans porter prejudice ni a Tun ni a Tautre. Car les rayons de retoile,que nousavons dit ressembler ^ la lettre grecque, mesurent et nivellent avec exactitude le fond du fosse, puisque Ton s'a- pereoit par la position meme de la machine si elle est inclinee en devant ou en arriere, attendu que le niveau qui est au-dessus de la petite verge dont nous avons parle donne la preuve de Tune ou de 1'autre position , et met Tinspec- teur de Touvrage a Tabri d'etre trompe. L'ou- vrage raesure et nivele de cetle maniere va toujours en avant, comme un gueret que Ton laboure ; et a mesure que Tonfait marcher le cor- deau, on lui fait coraprendre autant d'espace de terrain que la fouille de la tranchee doit a^oir de longueur et de largeur. Voila la maniere la plus approuvee de preparer le terrain. XIV. Vient apres cela la plautation de la vi- gne , qu'il est temps de faire ou au printemps oudans rautomne : auprintempspreferablement, si le climat est pluvieux ou froid, si le terrain est gras ou que ce soit une carapagne plate et humide ; dans Tautomne au contraire , si le climat est sec ou chaud , si c'est une carapagne de petite qualiteet aride, ou que ce soit uneeoliinemaigre ou escarpee. La plantation du printemps se fait pendant quarante jours a peu pres , depuis les ides de fevrier jusqu'a requinoxe; et celled'au- tomne depuis les ides d'octobre jusqu'aux calen- des de decerabre. II y a deux facons de planter la vigne, toutes deux egaleraent usitees par les cultivateurs; savoir, par raailletons ou par mar- cottes. Les mailletons sont plus d'usage dans les provinees, parce qu'on ne s'y attaehe pss a avoir des p^pinieres, et qu'on n'yestpas dans Tusage de faire venir des marcottes ; au lieu que la plupart des cultivateurs d'Italie ont desap- prouve avee raison cette methode de planter par raailletons, parce que la marcotte a bieu des avantagessurleraailleton:eneffet, elleest raoins sujette a perir que le raailleton, vuqu'ellea plus de force pour soutenir le chaud, le froid et les autres mauvais temps ; de plus , elle croit plus promptement, d'ou il resulte qu'elle estplus t6t en etat de donner des fruits; et d'ailleurs il n'y a aucuii danger a eourir en la transplantant sou- vent. On peut neanmoins planter tres-bien des mailletons en guise de marcottes dans des ter- res poudreuses et faciles , au lieu que des terres epaisses et dures exigent absolument de la vigne toute faite. XV. On plaiite donc la vigne dans une terre labouree au ;;«,?//»«»?, prealablement nettoyee, hersee et aplanie , en laissant cinq pieds d'inter- valle entre chaque rangee si le terrain est mai- gre, et six s'il est mediocre : mais il en faut laisser sept dans une terre grasse , afin que le bois de la vigne, qui sera infailliblement diffus et haut dans une pareille terre, trouve un espace suffl- duas regulas ejiis latitudinis , qua pastinator sulcum (ac- turus est, in speciem GraecEe literse X decussaviuius, atque ila mediie parti , qua regulo! commiltuntur, anti- quam illani ciconiam infix4nius, ut tanquam suppositai basi ad peipendiculum normala insisteret : deinde tians- versa>, quai est in latere, virgula; fabrilem libellam snper- posniiiVis. Sic compositum organum cuin in sulcnm de- missum est, litein domini et conductoris sine injuria di- ducit. Kam slella , quam diximus Grsecae literac faciem ob- tinere, pariter imce fossae solum metitur, alque perlibrat; quia sive pronum seu resupinum est, posilione macliin.-c deprelienditur. Quippe praediclse virguloe superposita li- beila aUeiutrum ostendit, nec patitur exactorem operis decipi. Sic pei inensum et perlibratum opiis in similitudi- nein vervacti semper procedit : tantumipie spatii linea pro- mota occupatur, quanlum effossus siilcus longitudinis ac latitudinis obtiuct. Atque id genus prffiparandi soli pioba- tissiiuum est. XIV. Seqiiitnr opus vinese con.seienda! , quse vel vere Tel auluiniio tempestive deponitur. Vere melius , si aut pluvius aut frigidus status caeli est, aut ager pinguis, [ aut campestris, J et iiliginosa plaiiilies : riirsus autumno, si sicca, si calida est aeris qualitas : si exilis atque aridus campus, si macer praeruptusve collis ; verna^qiie positionia dies fere quadiaginta siint ab idibus Februariis usqiie in .Tnquinoctium : rursus autuninalis ab idibus Octob. in cal. Decembres. Sationis autem diio genera , malleoli vel vivi. radicis, qiiod utrumqiie ab agricolis usurpatur, et in pro-! vinciis magis malleoli. Neqiie enim seniinarlis studenl, nec usiini Iiabent faciendae vi\iradicis. Hanc sationem cultores Ilaliac plerique jiire improbaverunt, quoniam plurimis do- tibus pr.Tcstat viviradix. Nani minus interit, cum et ealo- rem et frigiis ceterasqiie tempestates propter firmitalem facilius sustineat ; deinde adolescil maturius. Ex qno eve- iiit, ut celerius qiioque sit tempestiva eilendis friiclibus : lum eliam niliil dubium esl, saepius translalum. Potest lamen malleolus piotinus in vicem viviradicis conseri so- Uita el facili terra. Caiterum densa et gravis utique vitem desiderat. XV. Seritur crgo piius [in] emundata inoccataque et aequala pastinatione , inacio solo , quinis pedibus inter or- I dinesomissis; luediocri, seiiis. Iii pingui vcro septcniiiu DE L'AGl\ICULTURE, LIV. IH. sant oii i! puisse s'eteuda>. II sera aise de faire de la sorte un plau de vignes en quinconce. II faudra.pour cet effet coudre sur un cordcan des niorceaux de pourpre ou de toutautre drap d'une couleur eclatante, d"espaces eu espaccs niesures cliaeun par un nombre de pieds egal a la mesure de riiitervalle d'entre lcs rangees; et lorsque ce cordeau sera ainsi marque, on le lendra a tra- vers le terraia laboure au pastinum , et fon lichera en terre des roseaux vis-a-vis chacuu dcs endroits oii se rencontreront ces morceaux de pourpre , raoyennant quoi on fera ses rangees egalement espacees. Quand cela sera fait, celui qui doit faire les fosses se mettra a Touvrage, et, sautant alternativement un dcsespaces mar- ques surlarangee, il fouillera , depuis un roseau jusqu'a celui qui lesuit, une fosse qui u'ait pas moins de deux pieds et derai de profondeur dans les terrains plats, de deux pieds neuf pouces daus ceux qui vout en pente, et meme de Irois pieds dans ceux qui sont escarpes : ces fosses etant fouillees a cette profondeur, on y depo- sera les marcottes , de facon qu'elles soient cou- cbees ix ropposite Tune deTautre depuis le milieu de la fosse, elrelevees a ses deux cotes opposes presdesroseaux. Lufouction deccluiciui plantera consisterad'abord aenleverdeterre les raarcottes avec soiu et sans les g;Uer, a les transporter des pepinieres dans le moins de temps possible apres les avoirenlevees de terre, et meme, si fairese peut, a rinstant precis oii il voudra les planter; eusuite a les rogner enentier conimede vieilles vignes, en les reduisant ii un seul bois tres-fort, et en unis- sant les uoeuds et les cicatrices qui s'y trouve- ront, a en eouper meme les racines , s'il s'cn trouve d'endommngees (accideut auqucl il faut bien prendre garde Iorsqu*on lcs enlevedeterre) ; Iictiiim spatia danda sunt, qiio largiora vacpnt intervalla, peii|iia' Ireqiientes pinlixajqiie nialeria) diffundantiii'. Ha'C in i|uiii(uncem vjncarum metalio expeditissima ratione conficilur. Qiiippe linea per totidem pedes , qiiol destina- veris inleroidiniorum spatiis, pnrpura vel qiiolibet alio conspicuo colore insuitur. Eaque sic deuotafa per repasti- natum intenditur, et juxla purpuiam calamus defigitur. AUpie ila paiibus spatiis ordines diiiguntiir. Quod deinde 1 luii esl factum, fo.ssor insequitur, sciobemque alternis onii-^sis in ordiiiem spatiis a calamo ad proximum calamum nim miniis altum quam diios pedes et semissem planis lo- cis relbdit : acclivibus in dupondium et dodrantem : prav cipitibiis etiam in tres pedes. In lianc meiisiiram scrobibus depressis viviiadices ita depouiintur, ul a media sciobe singulae in diversum sternantur, el conlrariis frontibus fossarumad c;ilamos erigantur. Satoris autem oflicium est, primum quam recenli.ssimam, et si fieri possil, eodem moinento, quo serere velit, de seminario translerre plan- tdm , diligenter exemptam et integram : deinde eam veliit veleranain vitem totam exputare , et ad unam materiam firmissimam redigere , nodosque ct cicalriccs allevare : si muc etiam radiccs , quod maxiinc cavenduni cst , ne Qat enfin a les arranger, en les courbant de facon que les raciues desdeux marcotfesqui sontdans lamemefossene s'entrelacentpasmutuellement, ce qu'il sera facile d'erapecher, en disposant au fond des fosses, transversalement et par !e mi- lieu, quelques pierres,dont chacune n'excede pas le poids de cinq livres. Ces pierres parais- sentservir (ainsi quc Magon Ta ecrit) a ccarter Teau des racines pendant Thiver, et a les pre- server du chaud pendant Tete. Virgile, d'apres cet auteur , prcscrit de protegcr et de fortifler le plant , en ces termes : Mo/lcz au foiid dc lu fosse dcs plerrrs qiii puissent boirc l'cau, ou drs coquillages inutiles ; et peu apres il ajoute ; // s'est Irouve des (jens qui chargeaient lcs ra- cines du poids cVune grosse pierre ou de celui d'une grande brique , poitrleur servir de rem- part contre les pluies et contre Vardeurdela Canicule , lorsque cctte constellation vieiit a jaire gerser lcs campagncs altcrees. L'auleur carthaginois que uous veuons de citer prouve que le marc de raisiu meleaveedu fumier donne de la vigueur au plaut qui est depose dans des fosscs, parce que le marc le provoque et Texcite a jeter de nouvelles racines , et que le fumier est bon tant pour entretenir la chalcur dans les fosses pendant les hivers froids et humides , que pour donner de la nourriture et de rhuraidit6 aux plantes pendant Tete. Rlais si le terrain dans lequel on plante la vigne parait de petite qua- lite, il croit qu'il faut aller chercher au loin de la terre grasse pour la raettre dans les fosses : au reste , c'est la cherte des vivres dans uu pays, et le pi'ix des journecs , qui nous apprendront si cette operalion sera avantageuse ou non . XVI. Une terre,labouree au pastinuin et rac- diocrement humide, sera bonne pour recevoir in eximendo , laboraverinf , eas amputare : sic deinde cur- vatam deponere, ne duarum vitiuin radices iiiiplicenliir. Id enim vitare facile est per imum solum juxta diversa latera fcssarum dispositis paucis lapidibus, qui sioguU Don excedant quinqiielibrale pondus. Hi videntiir, iit Mago piodit, et aquas liiemis et vapores a;statis propiilsare ra- dicilius : quem secutiis Virgiliiis tutaii semiiia ct inuniri sicpi:ec\[iil : Aul lapidcm bihvluiiuiut sqiuilr/itcs iiifode conclws. lit paulo post : Jamqur rrpcrli Qui saxn super ati/ue inijentispondcre tcstm rrrjcrcnt : linc cfiiisos mu- nimcnadiinbrcs, Uocubiliiulcasitifindil Canisccsti/cr arva. Idciiique Poenus auctor probat viiiacea permisla stercori depositis seminibus in scrobe admovere, quod illa pro\oceut et eliciant novas ladiculas : boc per biemcin IVigentem et liumidam scrobibus inferre caloiem tempps- tiviim , ac per :imilur, in moduin liami rcpiignat obluclanti fossoii, et velut uncus infixus solo, aiite quam extralialur, pra»rum- pitur. Nam fi agilis esl ea parte maleria , qiia lorla et re- curvata, cum deponerelur, ceperal vilium. Propter quod praifractam majorem partcm radicnm amittil. Sed ut in- commoda ista privteieani , cerle illiid , quod est inlmicissi- mum , dissimulaie nequeo ; nam paulo ante , ciim de siimma parte sarmenti dispiitarcm , qiiam sagittam dixe- lam vocitari, collisebam fereintra quinlam vel sextam Scmmaui , quae sinl [iioxima! velcri sarmento , fnictiim edi. Hanc eigo fiecundam partem consuinil, qui coulor- quet mallcolum; qiioniam et ea pars,qua;duplicatur, Ires gemmas vcl quatuor oblinet, el reliqiii duo vei Ires fruc- liiarii ociili penitiis in lerram dcprimuntur, mersique non malcrias setl radices creanl. Ila evenit, ul qund iii sagitta non serenda vitavcriinus , id seqiiamur in ejusmodi mal- lcolo, qucm neccsse est faccre loiigiorem, si volumus de- lortiim depangcre. Sec dubium, qiiiii gcmmai caciimini proxima;, qiKK simt inficcunda;, in eo rcliuquanliir, ex qiiibus pampini pulliilant vet steriles vel certc luiuus fe- races, qiios rustioi vocant racemarios. Quid? quud pluii- mum intcrest, iit niallcolus, qiii dcponitiir, ea parle qiia est a matre dccisus, coalescat, et celeritcr cicalricem du- COLUMELLE. travers un tuyau ; eusuite de quoi cetle eau creuse le tronc , et forme par ces creux des retraites aux fourmis et aux autres animaux qui font pourrir le pied des \ignes : or c'est precisement ce qui arrive au plant qu'on a ploye en le mettant en terre;car, comrae on Va entierement brise dans sa partie inferieuie iorsqu'on Ta arraclie de la mere, il a la moelle a jour au raoment qu'on le met en terre ; et les eaux venant a s'y insinuer, ainsi que les animaux dont je viens de parler, ii vieillit promptcment. Ainsi la meilleure facon dc planter un mailleton est de leplanter droit : aussi bien, des que sa tete est inseree entre les cornes du pastinnm , il est aise de la retenir dans la gorge etroite de cet instrument et de Tenfon- cerenterre; et ce sarment ainsi plante prend bien plus tot racine , attendu quecette manceuvre ne rempeche pas d'en Jeter par satete, qui est le cote par lequel il a ete coupe , et que, lorsque ces racines sont crues, elles aident a cicatriser la plaie;d'ailleHrs cetteplaiememe, quisetrouve tournee vers le bas de la terre , ne recoit pas tant d'eau que si elle etait recourbee et relevee en haut,etqu'ellelaissSt flltreratraversla moelle du mailleton, comme a travers un entonnoir, toufe Teau de la pluie qui viendrait a tomber sur elle. XIX. La longucur qu'il faiitdonner a un mail- leton n'est point fixe, parce qu'il doit etre plus court quand il a beaucoup de boutons, et plus long quand il en a moins. Cependant il ne doit pas avoir plus d'nn pied de longueur, ni moins de neufpouces; plus petit, il nc scrait qu"afleur detcrre, et par consequent soultVirait de la soif pendant Tete; plns long, il serait trop profonde- raent en terre,et des lors on auiait trop de dif- llculte a renlever par la suite, lorsqu'il aurait prissacroissance : encoreceite methode est-elle pour lesplats pays, car ron peut en planterd'un pied et une palrae de longueur dans les terrains montueux , oii la tcrre est sujette a s'ebouler. Nous en plantons au contraire dans les vallees et dans les plaines humides qui n'out que trois bonrgeons, c'cst a-dire un peu moins de neuf pouces, raaiscependant plus d'un demi-pied. On les appelle Irifjemmes ; non pas qu'ils n'aient strietement que trois bonrgeons, puisqu'ils en fourmillent ordinairement aux environs de Tin- cision qu'on leur a faite pour les separer de leur mere, mais parce qu'il ne leur reste que trois jointnres etautant debourgcons, en necomptant point ceux qui foisonnent sur leur tete. J'ajou- terai a tous ces preceptes qu'il faut que tout horame qui plante des inailletons ou des marcot- tes evite le trop grand vent, comme le soleil, s'il ne veut pas que ces plantes se dessechent. On pourra les preserver avec quelque succes de cc donble danger, en raettant au devant un raor- ceau d'ctoffe ou tout autre genre de couverture assez cpaisse pour les en garantir ; mais il vaut encore raieux choisir, pour faire ces plantations, un jour qui soit sans aucun hale de vent, ou du moins oii le vent soit leger : car, pour le soleil , il estaise de les en garantir en leur procurant de rombre. Voici encore quelques objets dont uous n'avons point parle, et sur lesquels il est a pro- pos de dire un mot avaiit de terniiner ce traite : ces objets consistcnta savoir s'il y a de rutilite a avoir de plusieurs especes de vignes ; s'il faut, dans le cas ou Ton en aura plusieurs, lesseparer et les distinguer rune de !'autre, ou les confon- dre et Ics meler ensembie. Nous allons commen- cerpar resoudre la preraicrede ces questions. XX. Pour repondre a cette question , un agriculteur avise doit planterla vignequ'iIcroira c.it? Nam si id lacluni non est, velut pcr fistiilam , ita per apertam vilis niedullam iiimius hiimor traliitur, idemipie truncum caval : unde formicis aliisque animalibus , qua; putrefaciunt cruia vitiiim , latebrae piacbentur. Hoc autem evenit retorlis seminibus. Cum enim per exemptionem imse partes eorura pi^fracta; sunt, apeila; medullae deponnn- tur atque irrepentibns aquis pradictisque aiiimalibus ce- leiiter senescunt. Quaie pangendi oplima est ratio recti malleoli, cujns imum caput , ciim coiiscrtum est bifurco ^astini , angustis fancibns feriamenti facile continetur ac ileprimitur : idque sarmentiim sic depressuui citius coales- cit. Nam et radices e capite , qua recisiim cst , eniittit , ca^quecum accreverunt, cicatricem obducunt, et alioqiiin |ila{!a ipsa deorsum spectans non tantnm recipit bumorem , quantum illa,qua; lellexa et resupina moie infundibuli per mcduUam transmittit quicqiiid aquarum ccelestium supeilluxit. XIX. Longitudo, qiia; debeal esse malleoli , parnmc^rta cst, quoniam sive crebias gemmas liabet, brevior facien- dus cst : seu laras, longior. Atlamen ncc major pede nec dodrante minorCsse debet : bic ne per summa lerra? siliat astatibus ; ille ne depressus allius cuni adoleverit , c.xemp- tionem difficilem pr.nebeat. Sed Ii.tc in plano. Nam in clivo- sis, ubi tena decuirit, polest palmipedalis deponi. Vallis et uiiginosi canipi situs patitur etiam tiigemmem, qui esl paullo minor dodianle, longior ntique semipede. Isque non ab eo tiigoniiiiis dictus est, qiiod omnino trium ocu- loium est, cum feie circa plagam , qua matri abscisus est, plenus sit gemmarum; sed quod bis exceptis, quibus est fiequens in ipso capite, Ires deinceps aiticulos totidemque gemmas habet. Siiper c fouets, parce qu'il ne s'y trouve au- cune difference; au lieu qu'on les distingue tres- bien a leur fruit quand il est mur, et a leurs feuilles. Je n'osern!S cependant pns assurer que tout autre que le chef de famille lui-meme puisse genera vindemiae fortuuam oppcriri. De altero, quod mov proposueram, niliil dubito, quin per species diserendae vites dispnucnda-quc sint in proprios liortos , semitis ac de- cumanis dislinguendje : non quod aut ipse potueriin a meis familiaribus lioc obtinere , aut ante me quisquam eorum, (piiquammaximeidprobavcrit,cffccei'it. Estenimomuiiim rii.sticnruni operum dinicilliimim.quiactsummam diligcn- tiam lcgcndis desidcrat siMuinibns , el in liis discerncndis maximaplcrumquc fclicitate ct prudcntiaopiis cst;.sed iu- tcrdum (quod aitdiviniis auclor Plalo) rciiios pulcliriluda traliit vcl ca consectandi , qiiiP propter infirmitalem coiu- mortalis natura.' conscqui neqiieamus. Istud taiucii, si a'tas suppetat el scicnlia facultasqiie cum vulimtalu con- gruant , non «Tgcrrime perliriemus : qiiamvis non mininio a'latis spatio piMscver.-indum sit, ut magniis niinicrus per aliqnol aiiiios ili^rcinatur. Xeque cnim omne tcmpus per- mitlil tjiis ici jiiilicium; nam vites,qnse propter similitu- dincm coloris aut trunci ll,igi'Ilorumvedigiiosci nequeunt, maliirofriictu foliisqiic dci hiiantiir. Qiiam tamen diligcn- tiam nisi per ipsum palrcm familias exliibcri posse non COLUMELLE. apporter toute rattention necessaire pour cela : en effet, il n'y a qu'un homme negligent qiii puisse s'en rapporter a son metayer, ou meme a son vigneron ; d'autant qu'il y a encore aiijour- d'hui tres-peu d'agriculteurs qui sachent faire le discernemeut des cepsde raisiii noir, qiioique ce discernement depende sans contredit de la plus simple des operations, puisque Thomme ie moins attentif peut aisement distinguer la cou- leur dcsgrappes. XXI. .T'ai cependant un moyen a donner pour parvenir en tres-peu de temps a ce que je viens de proposer, au cas que Ton ait deja d'anciens vignobles : il consiste a planterdans des carres separes des niailletons de toutes les differentes especes de vignes dont ils auront ete tires ; moyennant quoi je ne doute point qu'on ne re- tire en peu d'annees plusieurs milliers de mail- letons de ces pepinieres, et que Ton ne soit a meme par la de faire des plants de vignes dif- ferentes, et distrihuees par cantons. II y a plu- sieurs molifs d'utilite qui peuvent nous dctermi- ner a prcndre ce parti : le premier, pour com- meneer par les pkis legers, consiste en ce que dans toutes les operations de la vie , je ne dis pas seulement par rapport a ragriculture , mais eneore par rapport a tout autre art, les choses qui sont distinguees p,ir leurs especes particu- lieres charment hien plus un connaisseur que eelles qui sont comme jetees au hasard ca et la, et confondues , pour aiusi dire , en tas : le second consiste en ce qu'un homme, venant a jeter les yeux sur une terre plantee comme il faut, ue pourra s'empecher, si peu verse qu'il soit dans la vie rustique , d'admirer avec uu plaisir ex- treme la honte de la nature, lorsqu'il verra d'ua c6te des vignes Bitiiricce chargees de fruits , de Tautre des helvuke qui ne leur cederont en rien , ici des arcelacm, la des spionice ou des basi- affirmaveiim. Nam credidisse villico vel etiam Tinitori, .socordis est, ciira, quod longe sit facilius, adliuc perpau- cissimis agricolis coijligerit, ut iiigii vini stirpe careant, quamvis color uvae possit vel ab imprudenlissiino depre- liendi. XXI. llla tamen una mihi ratio suppelit, celeirime quod proposuimus eiriciendi, si sinl veteranai vinea;, ul sepa- latim surculiscujusque generis singulos liortos inseramus : sic paucis annis multa nos millia malleolorum ex insitis percepturos, alque ita discreta semina per regiones consi. turos iiiliil dubito. Ejiis porro faciendEe rei nos ulilitas multis de causis compellere potest : et ut a levioribus in- cipiam, primum, quod in omni ratione vil^e non soluui agi icolalionis sed ciijusque disciplinEe prudenlem deleclant impensiusea,quae piopriis generibusdistinguuntur, qiiani qua' passim velut abjecla etquodam acervo confusa sunt. Ueinde quod vel alienissimus ruslica; vitae, si in agrum lempestive [consitum] veniat, summa cum voluptate na- tuia! benignitalem miretur, cum istinc Biturica; fruclibus opima;, hinc paiesiis helvolse respondeant : illiuc arcela- licw, qui feront leur pendant; et que laterre qul portera toutes les annees ces fertiles productions, scmbiable a une mere perp^tuellement grosse , presentera aux mortels son sein rempli de mout pour les nourrir. Au milieu de ce spectacle, il verra briller rautomne charge de tous cotes de fruitsde toutes les couleurs, et secondeparBac- ehus portant ses pampres courbes sous le raisin hlanc, jaune,rouge, et brillant par son eclat pourpre.Mais,quelqueplaisirquecesobjetssoient capables de causer, rutilite Temportera encore sur Tagrement. En effet , le chef de famiile trou- vera d'autant plus de plaisir a venir a sa terre, pour assister au spectacle que lui presentera son propre bien , que ce spectacle sera plus riche ; et ce que le poete dit de Bacchus , qiie ioitt de- vient beau partout oii. il porte ses regards, pourra s'appliquer a lui-meme , puisque les fruits foisonnent toujours en plus grande quantite quandlemaltre est present, et dans tousleslieux ou ses regards se portent souvent. Mais je ne m'en tiens pas a cet avantage , qui peut avoir egalement lieu a Toccasion des vignes meme qui ne sont pas separees par especes ; et je passe a d'autres avantages plus essentiels, qui resulte- ront de leur distribution par classes. Toutes les differentes especes de vignes ne detleurissent pas egalement, et ne parviennent pas dans le meme temps a leur maturite. Cest pourquoi il devient absolument necessaire que ceux dont les vignobles ne sont pas distribues par differentes especes e^suient de deux inconv6nients Tun, ou qu'iis recueillentle fruit tardif avee lefruit hatif, ce qui fera tourner leur vin a Taigre, ou que s'ils attendent que le raisin tardif soit miir, ils perdent la vendange du raisin hatif, qui, etant expose aux ravages occasionnes par les oiseaux, par les pluies et par les vents, finiracommune- ment par etre devaste. S'ils veulent au contraire cae,rursus illinc spionia» basilicaeve conveniant, quibus alnia telius anniia vice velut aeterno quodam piierperio heta niorlallbus distenla musto demittit ubera. luter quae patre tavente Lihero foelis palmitibus vel generis alhi vel llavenlis ac rutili vel purpureo nitore micantis, undiqiie versicoloribus pomis gravidus collucet autumnus. Sed haec quamvis plurimum deleclent, utililas tamen vincit volu- ptatem. Nam et paler familias libentins ad spectaculum rei siiae, quantoest ea luculentior, descendit; et, quod de sacio numiiie poeta dicit, Et quocunque dcus circum caput egit ftonestum, verum quocunque domini praesen- tis oculi frequenler accessere, in ea parte majoreiii in mo- dum friictus exuberat. Sed oiuitto illud, quod indescri- ptis eliam vitibus conlingere polest : illa quae sunt maxiine speclanda, persequar. DiversK nola; slirpes nec pariter dillorescunt , nec ad malui itatein simul perveniunt. Quam oh caiisam , qui separala geiieribus vineta non babet, palialur alterum iucommodum necesse est, ut aulserum fructum cuni praecoqiie elevet, quae res mox acorem facil; aiil si maturilalem serolini expeclet, amitlal vindeiniaui DE L'AGRICULTURE LIV. III. recucillir lc friiit de eliaque espeee de vignes a part, et ehacun dans leurtemps, il faut d^abord qu'ils sVxposent au hasard d'("tre trompes par les vendangeurs, pareequ'ils ne pourront pas leur donner a ehaeun un chef pour les observer, ct pour leur ordonner de ne pas cueillir le raisin vert avee le mur. II arrivera en outre que le raisin , quoiqu'a son point de maturite, se trou- vant melange de differentes especes, ne pourra jaraais se conserver longtemps , parce que le gout du meilleurseracorrompuparceluidu plusmau- vais, et que le pout de plusieurs se trouvera reunien un seul. Des lors, Tagriculteur sera con- traint par la neeessite de presser la vente de son vin; au lieu quil gagnerait beaucoup plus s'il pouvait la differer jusqu'a rannec expiree , ou du moins jusqu'a lete. Cette separation des vignes par classes a encore d"autres eommodites consi- derables, qui consistent en ee que le vigneron fera plus aisement la taille de ehacune, quand il saura de quelle especc de vignes sera eouvert le earre qu'il aura a tailler; au lieu que cette operation est d'une execution tres-diflicile dans ks vignobles dedifferents plants, parce que la taille se fait le plus souvent dans un temps ou les vignes n'ont pas meme defeuilles sensibles, aux- quelles on puisse les reconnaitre. II importe en- core beaucoup que le vigneron laisse plus ou moins de bois aux vignes, suivant la nature de chaque espece differente , et qu'il les exciieen leur laissantdelongs fouets, ou qu'il les reprinie en les taillant de court. Bien plus, le cote du ciei vers lequel sera tournee chaque espeee de vigues n'est pas ua point moins important : ear toutes les vignes ne se plaisent point dans une position chaude, non plusque dans une position froide ; et chaque eep a, au contraire, sa vertu parti- culiere, qui fait c|uc les uns se fortifient au midi parce que le froid les fatigue, que les autres eherchent le cote du septcntrion paree qu'ils souffrentduchaud,etquequelques-unsseplaisent dans la temperature moderee soit de Forient, soit du couchant. Or, quieonqne met a part les differentes especes de vigncs dans des carres differents, observe toutes ees varictes d'apres la situation et Tassiette des lieux. II en retire eneore un autrc avantage qui n'est pas peu con- siderable , et qui consiste en ce qu'il a moins de peine a vendanger, et qu'il lui en coute moins de frais. Eii effet, on eueille a temps, dans ce cas-la, le raisin qui murit le premier, et on dif- fere, sans aucun inconvenient, de cueillir celui qui n'est pas encore mur ; de sorte que le raisin qui est niur depuis longtemps ne se joint pas avee eelui qui n'est qu"a son point, pour faire precipiter la vendange , et pour forcer de louer ungrandnombredejournaliersaquelqueprixque ee soit. Voici encore un avantage considerable qui en resulte : c'est que Ton peut serrer et met- tre a part le vin de chaque gout different , sans le melanger ct dans toute sa purcte, soit qu'ii soitfait avcc du raisin Biluricus, soit qu'il soit fait avec du basilicus ou du spio?iicus; et que ees differents vins etant ainsi serres, comme il ne s'v' trouve point de qualites disparates qui les empt^chent de se conserver, ils acquierent du renom en vieillissant , leur gout cessant d'avoir rien d'ignoble apres quinze ans ou un peu plus, puisque c'est le temps apres lequel presque tous les vins sont au point de ne plus acqucrir que de la bonte, a mesure qu'ils vieillissent. Ilestdonc tres-utile, eomme nous nous sorames propose de !e prouver, de separer les unes des autres les differentes espeees de vignes. Si on ne peut pas pr^coquem, quae plcriinique populationibus volucrum pluviisque aul venlis lacessila dilabilur. Si vero inteije- clionibus capere cujusqiie geiieris (riictum aveat , prinium necesse est, nt negligenliae vindemiatorum aleam subcat: iieque enim singiilis totidem antislites dare potest, qui ob- servent, quique praecipiant, ne aceibstatem certe liiffeiri possit. Jam illa generuni separatio summam com- inoditalem liabet, quod vinitur suam cuiipie facilius piita- lionem reddet, cuni scit cujiis nolae sit borlus, quem de- putat : idqiie iii vineis consemineis observari diflicile est; quia major pnrs putationis per id teinpus administratur, quo vilis ueque foliiim notabile gerit. At niultum interest , pluresne an paiiciores inateiias pio natiira cujiisiiue stir- |iis vinitor summitlat, prolivisne llagellis incitet, aii aii- gnsta putatione vilcm coen-eat. Quin etiam quain c.Tli parteni speclet genus quodque vineti pluriroum refert. Keqiie enim omne calido statu, necrursus frigido l.-vlatur; sed est proprietas in siiiculis, ut alii ineiidiano a\e con- valescant, quia ligore viliantur; alil Septentiionem desi- derent, quia conlristautur sestu; qiiidam teinperamento liTtenlur Orientis vcl Occidentis. Has differenlias seivat prositu et positione locorum, qui genera per liortos sepa- rat. Illam quoque non exiguam seqiiilur utililatem , quoct et laboiein vindemiie ininorem patitur et sumptuin. Nam ul qua;quc matiirescere incipiunt , tempeslive lcguntur, ct qu« nondum maturitatein ceperunt uv», sine dispendio differiinlur. Nef pariter vietus atque tempestivus (ructns piiccipitat vindeniiam, cogitqiie plureis operas quanto- cunque pretio condiicere. Jam et illud magna; dotis est , posse gu.stum ciijusque generis non mistuin.sed vere me- riimcondeie ac separatim reponere, sive cst ille Bituri- cus seu basilicus, seu s|iionii'us. Qiia" genera cuin sic dif- fusa sunt, quia nihil inlervenil divers.^e natura^ quod re. pugnet perpetuilati, nnbilitaiilur. Ncquc enim post annos quiiidecim vel paulo pluies deprHiendi potcst iguobilitas in gustu : qiioniam fere omne vinum eam qualitatem sor- tiUim est, utveluslate acqiiiiat bonilalem. Quare, ut di- cere iDstituiinus, utilissima esl generum dispusitio; quani 254 COLUMELLE. cependant y parvenir, il y a un second procede a suivre , qui consiste a ne planter ensemble de differentes especes de vignes que celles qui pro- duiront du raisin d'un tneme goiit , et qui mu- rira dans le merae temps. On peut aussi, si Ton a du gout pour les fruits, planter des tetes de figuiers , de pommiers et de poiriers a 1'extiemite des rangees, pourvu qu'on n'en mette que sur les lisieres du vignoble qui sont exposees au sep- tentrion , de peur que quand ees arbres seront venus, ils n"ombragent trop les vignes : on les greffera lorsqu'ils auront deux ans, ou bien on les transportera quand ils seront deja forts, pourvu qu'ils soieiit de bonne qualite. Voii;\ pour ce qui concerne la piantation des vignes. Rcste la partie la plus importante, je veux dire celle qui con- ccrne leurculture : partie quenoustraitcronsau long dans le volume suivant. LIVRE QUATRIEME. Vous dites, P. Silvinus, que lorsque vous eutes fait a plusieurs amateurs d'agriculture la lecture du livre que j'ai compose sur la planta- tion des vignes , il s'en trouva quelques-uns qui , en approuvant tous les autres preceptes que j'ai donnes, en releverent un ou deux : premiorement, celui par iequel j'ai voulu que Ton donndt trop de profondeur aux fosses destinees a recevoir des plans de vignes, puisque j^ajoute ncuf pouces a la profondeur de deux pieds fixee par Celsus et par Atticus; secondement, celui par iequel je veux que chaque raarcotte n'ait qu'un seul appui ; ce qui leur parait peu prudent, parce que ces deux auteurs ont diminue les frais , en permettantd'ecarter une raarcotte en deux bran- ches, pourlui taire couvrir deux appuis sur la meme ligned'unerangee. Au reste, ces deux ob- jections sont plutot foudees sur une equivoque quesurun calculcertain. En effet pourcommen- cer par repondre alapremiere, Pourquoi, dans la supposition que nous devions nous contenter d'une fosse de deux pieds , pensons-nous nean- moins qu'il failie labourer la terre au pastinum plus profondement que nous ne devons planter lavlgue? Quelqu'un dira que c'est afin qu'i! se trouve sous le pied de la vigne de la terre tcndre, et dont !a durete n'ecarte pas et ne repousse pas les racines qui chercheront a s'y introduire : mais lorsqu'on aura fouille le terrain a !a beche, a feffet d'y faire des fosses a la profondeur de deux pieds et demi , et que l'on aura enfonce les plantes dans cette terre ainsi remuce, je demande s'il ne se trouvera pas encore de la terre tendre sous leurs racines, puisque la terre de ces fosses sera reellement gonilee a plus de deux pieds et denii de hauteur, attendu que la terre d'un terrain plal est infailliblement plus gonflee lorsqu'e!Ie est fouillee que lorsqu'elle ne Test pas. D'ailleurs la plantation de quelque plante que ce soit n'exige siirement pas, gen^rale- ment parlant, qu'il se trouve sous elle un lit de terre ameublie bien profond ; et 11 suffit , si ce sont des vignes, d'en etendre sous leurs raci- nes un demi-pied , afin qu'c!les y trouvent pour ainsi dire rhospitalite , et qu'e!!es y prennent leiir accroissement, comme des enfants dans le sein de leur mere. Confirmons eeci par rexem- ple dcs vignes mariees a des arbies : n'est-il pas vrai que , lorsque nous couchons les marcottes dans les fosses creusees pour ces sortes de vignes, nous ne raettons que tres-peu de terre pulverisee sous elles? La meilleure methode est donc de la- si tanien obtinere non possis , secunda est ratio , ul diver- s» notae non alias conseias vites , quam quae sapoicm con- similem , fructumque matuiitatis ejusilem praebeant. Potes jam, sl te cura pomonim langit, ultimis ordinibus in ea vineti fine, qua subjacet septentrionibus , ne ciim incieve- rintohumbrent, cacumina ficorum pirorumve et malonim depanscre,qu8e vel inseras inlerposilo biennii spatio, vel si generosa sint , adulta transferas. llactenus de positione vinearum. Superest pars antiquissima , ut prKcipiamus etiam cultus earuin, dequibussequeuti volumine pluribus disseremus. LTBEP. QUARTU-S. I. Cum de vineis conserendis librum a me scriptum, Pu- bli Silvine , compluribus agricolationis studiosis relegisses , quosdam repertos esse ais , qui cactera quidi ni nostia prrc- cepta laudassent , uniim tamen atque alterum repreliendis- sent : quippe seminibus vineaticis nimiuni me profundos censuisse fieri scrobes adjecto dodrante siiper altitudinem bipedaueam, quara Celsus et Atticus prodidcrant ; singu- lasque viviradices singulis adminiculis parum prudenter conlribuisse, cum permiserint iidem illi anclores minore siimptu geminis maleriis unius seminis diductis duo con- tinua per ordinein vestire pedameiita : quaj utraqiie re- preliensio avaram magis babet sestimationem , qiiani veram. Eteiiim (ut quod prius proposui , prius refellam) si contenti bipedanea scrobe futuri sumus, quid ita censemus altius pastinare tam liumili mensura vitem posituri? Dicet ali- quis, ut sit inferior tenera subjacens terra, qiia; non ar- ceat, nec duricie sua repellat novas irrepentes radiculas. Istiid quidem contingere potest etiam, si ager bipalio mo- vealur, et deprimatur scrobis in regesto, quod est fermcn- tatum, plus dupoiidio semisse. Nam semper in plano relii- sius egesta luimiis tumidior est, qiiam gradus soli crudi. Nec sanc positio seminum prEealtnm sibi cubile sulisterni desiderat : veruin abiinde est semipedaneam consitis re- soliitam vitibiis ten ain subjicere , quae velut bospitali afque etiam materno sinu reoipiat incrementa vircntium. Exem- pliim pjus rei capiamus in arbiisto, iibi cum scrobes defo- dimus, admodumexiguum polveris viviradici subjicimus. Verior igitur causa est depressius paslinandi, quoniam jugata vineta melius consurgunt altioribus demissa sciobi- bus. Nam bipedanei vix etiam provincialibus agricolis ao- DK L'AGRIGULTURE LIV. IV. bourer la tcrrc au pnslhiviti bieii profonde- ment, parce que les vignes destinees aux jouss sVMevent dnvantage a proportion de ce qu'e1les sont piantees dans dcs fosses plus profondes. En effet, les fosses de dcux pieds de profondeur sont a peine dans le cas d'etre adoptees , meme par les cultivateurs de province, quoique ceux-ci arretent communemcnt leurs vignes tres-bas , et pres de terre : car , pour les vigues qui sont desti- nees au joug , elles doivcnt etre assurees sur des fondements plus profonds , parce qu'elles ont be- soin de plus de seeours et de plus de terre, des la meme qu'elles doivent montcr plus baut ; et c'est pour cela que Iorsqu'il s'agit de marier la vigne a des arbres , personne ne s'avise de lui faire des fossesqui aicnt moins de deux pieds de profondeur. Au reste, lesagriculteurstirent peu de profit des principaux avantages resultants d'une plantation peu profonde : en effet , ces avan- tages consistent en ce que le plant se fortifie en inoiDS de temps, parce qu'il n'est pas fntigue par une trop grnnde cbarge de terre qu'il ait a porter, et en ce qu'il est plus fertile, par la raison qu'il est plus a la superficie de la terre. Or ces deux raisons, sur lesquelles s'oppuie Julius Atticus, sont refotees par rexemple des vignes mariecs aux arbres, puisque celles-ci donuent liaiiscon- tredit des ceps beaucoup plus forts et plus feiti- les que les autres, ce qu'elies ue feraieut pas, si leplant enterre profondement etait dans le cas de souffrir. Que ne pourrais-je pas ajouter a ces ob- servatious'? Que si d'un cote une terre labou- ree m pasli/uim. seroble se gonfler, comme si elle ctait eu ferraentation, au moment quelle est ameublie et dilatce , d'un autre cote, peu de temps apres le labour , elle s'al'faisse en se condensnut , et se detache des racines de la vi- gne, qui des lors semblent nager sur la super- ficie du sol : or cet-accident arrivemoins souvent dans notre fncon de planter la vigne, puisque uous renfoncons davantage en terre. Car qunnt a ce qu'on dit que le plaut souffre du froid au fond de la terre, a la verite nous n'en disconve- nonspas; mais ce uesera pas une profondeurde deux pieds neuf pouces qui sera capable depro- duire cet effet, lors surtout qu'ainsi que nous venons de le dire , nous voyons les vignes ma- riees aux arbres se garantir de cette incorarao- dite, quoiqu'elIes soient plantees plus profoude- meut. IL L'autre oplnion dans laqaelle ils sont, que fon epai'gne desfrais en attncbant les fouetsd'un seul pied deplaut a deux ecbalas differents, est fausse. Eu effet , ou le cep de la vigne vient a pe- rir, auquelcas il setrouve deux echalas sans vi- gnes, et des lors il faut le remplacer par deux mar- cottes, et ce nombre excedentsera a la charge du cuIlivateur;ouce cep vit, auquel cass'ilne porte que du raisin noir , ou qu'il ne soit pns fertile , comme il arrive souvent, le fruit manquera non pas sur un seul echalas, mais sur plusieurs. Les personnes meme les plus avisees en agriculture croieut qu'une vigneserait peu fertile, fut-elle de la meilleure espece, si elle etnit ainsi divisee sur deux echalas , par la raison que le suc nourricier formerait alors une espece de claie. Cest pour cela qu'Atticus lui-raeme ordonue de propager les anciennes vignes pnr sautelle, plutot que de les coticher tout a fait en terre , parce que les sautelles prcnncnt aisement racine en peu de temps , de fncon que chacune se trouve avoir ses racines particulieres, sur lesquelles elle eststable corame sur ses fondements ; au lieii que lorsque la vigne a ete couchee tnut de son long en terre, son suc nourricier a plus de chemina paicourir, une fois qu'elle a embarrasse et comme ferme de claies le terrain qui se trouve sous elle ; ou- tre qu'elle est tourmentee par une trop grnnde probari possunt, apud quos liumili statu vitis plerumque juxla teriam coercetur, ciimquiejugo ilestinalur, allioie fundaniento slabilienda sil :ct, si rnodoscandil excelsius, plus alimenli tenaeque desideret. El ideo in maritandis arboribus nemomiuoreni tripcdanca scrobem vilibus coni- parat. Caeterum illa parum prosunt agricolarum studio prapcipua comnioda liumilis posilionis, quod et celeriter adolescant semina, qua; non fatigenlur mullo soli pressa pondere, fiantque uberiora, qua; leviler suspensa sint. Nam utraque isla Julii Allici ralio couvincitur exemplo arhusliva; positiouis, qua; scilicel multo validiorem ferU- lioremque stirpem reddit ; quod non faccrcnl , si laborarenl altius demersa semiiia. Quid, quod repaslinala liunius, diim est recens soluta laxataqiie , veliit ferniento quodani iDtumescit ? cum deinde non longissimam ccpit vetustatem, condensaU subsidit, ac veiut innatantes radiccs vitium sunimo solo destituit? lloc aulem minus accidil iiostra; salioni, in qua majore mensura vilis demittitur. Kain quod in profiindo semina frigorc laborarc dicuntur, nos quoque non diffitcmur. Sed non cstdupondii etdodrantis altitudo, qiiaa istud eUlcere possit; cum praeseilim , quod paulo ante letulimus, depressior arbustiva; vilis satio tainen elfugiat pra'clictum incommodura. II. AUeriim illud, quod miuori impensa duos palos unius scminis flagellis censenlmaiilaii, falsissitnum esl. Sive enim caput ipsum demortuum est, duo viduanlur slatuniina , et mox viviradices totidein substiluend* suut , qurc numero suo rationein eultoris onerant : sive vivit, et utsa'pe cvenil, vel nigri cst gencris vel parum ferUlis, non in uno scd in pluribus pedamentis fructus claiidicat; (piampiain etiam geiieros» stirpis vitem sic in diios palos divisani rcrum rusticai iim prudenliores existimant iniiius feitilem fore, quia cratem factura sit. Et idcirco veteres viueas incrgis propagarc polius , quam lotas sternere , idem ipse Atlicus pra;cipil : quoniam mergi mox facile radican- tur, ila nt qiixque vitis suis radicibus tanquain projiriis fuiidamentis innit^itur. Ha'c aiitem , qua; toto est prostrat;: corpure, cum inferius solum qiiasi caacellavit atqiie iricti' 256 COLUMELLE. multitude de raciues , qui sout enchevetrees Tune avec Tautre , et souslesqucllesellesuccombe, de merae que si elle etait chargee de beaucoup de branchesafruit. Ainsije prefereraisentoutpoint, risque pour risque, la methode de planter deux raarcottes a celie de n'en planter qu'une seule, etj'aimerais mieux ne pas regarder corame un avantage qu'on doive preferer a tout , ce qui peut occasionner de bien plus grands doramages dans tous les cas. Mais robjet que nous avons traite dans lelivrepreeedent exige que nousentaraions celui que nous avons prorais de traiter dans celui-ci. III. Enquelque genre dedepenses quecesoit, la piupart des hommes, comme dit Gra?cinus, montrent plus de eourage h coramencer une nou- velle entreprise, qu'a la suivre quand elle est achevee. Quelques-uns, ajoute-t-il, bEitissent des maisons entieres a commcncer par les fonde- ments ; et lorsque la b;Uisse en est achevee , ils ne lesembellissent pas. D'autres fabriquent avec soin des vaisseaux ; et lors([u'ils sont faits, ils ne- gligent de meme de les equiper et de les fournir d'hommes. Ceux-ci ont la passion d"acheter des bestiaux, ceux-lti celle d'acheter des esclaves, et ni les uns ni les autres ne sont sensibles au soin de les entretenir ; de raerae qu'il s'en trouve beaucoup qui detruisent par leur inconstance les bienfaitsqu'ilsont versessur leursarais. Au reste, ne soyons pas surpris de ces exemples, Silvinus, puisqu'il y a bien des gens qui nourrissent avec lesine des enfants nes d'un legitirae mariage , qui avaient fait tout robjet de leurs voeux avant qu'ils les eussent,et qui negligent de leur donner aucune education soit du cote de Tesprit , soit du cote du corps. Que doit-on conclure de lci? que comrauneraent les cultivateurs tombent aussi dans la raenie faute, lorsquayant fait de tres-belles plantations de vignes, ils lesabandon- nent par differentsmotifs avant qu'elles aient pris leur accroissement. Les uns ne veulent pas entrer dans des depenses qui reviennent toutes les an- nees , et se persuadent que le preraier revenu , et celui qui est le plus assure, est de ne rien d^pen- ser, comme s'ils eusseut ete contraints de plan- ter des vignes, pour les abandonner ensuite par avarice. II y en a quelques-uns qui s'imaginent qu'ilestplusbeaud'avoirde grands vignobles que d'en avoir de bien cultives. J'en ai meme connu un tres-grand nombre qui etaient persuades qu'il faliait cultiver une terro, mais qu'il importait peu qu'on la cultiv^t bien ou mal. Pour moi, je suis convaincu qu'il n'y a pas de bien de cam- pagne, dequelque nature qu'il soit, qui puisse ja- raais etre profitable, a moins qu'on ne le cultive avec heaucoup de soin et de capacile; et que cela est encore plus vrai des vignes que des autres natures de biens. Car la vigue est une plante de- licate, faible, qui ne peut souffrir rien de ce qui peut lui nuire, qui comraunement se consume par trop de travail et de fertilite , et que sa fe- condite fait perir, si elle n'est pas moderee. Ce n'est pas que lorsqu'eIle est une fois devenue forte a un certain point , et quelle a comme ac- quis la vigueur de la jeunesse , elle ne supporte alors la negligence du cultivateur. Mais si , lors- qu'elle est jeune, on ne lui fournit pas tout ce qui lui est necessaire jusqu'a ce qu'elle ait pris sa croissance, elle maigrit excessivement, et tombe dans une langueurdont aucunes depenses nepeuvent plusensuite la relever. Cest pourquoi il fautd'abord poser, pour ainsi dire, ses fonde- ments avec le plus grand soin , et arranger ses memhres des le premier jour qu'clle est plantee, comme on arrange ceux des enfants qui viennent de naitre ; faute de quoi toute la depense qu'ou a faite pour elle tombe en pure perte, et quand on aura laisse passer le temps propre a chaque vit, cratem facit, et pluribus radicibus inler se connexis angilur, nec aliter quam si mullis palmitibus giavata de- (icit. Quare per omnia praetuleiim duobus polius semini- bus depositis, quam unico periclilari, nec id velut com- pendimn consectari, quod in utramque partem longe ma- jus alTerre possit dispendium. Sed jam prioris libri dispu- latio repetit a nobis promissum sequentis exordium. III. ia omni genere impensarum , sicut ait GrePCinus , plerique nova opera forlius auspicantur, quam luentur perfecta. Quidam, inquit, ab inclioato dofnos extvuunl, nec prdedilicatis cultum adliibent. Nonnulli strenue fabricant navigia, nec consummata perinde inslruunt armamentis ministrisque. Quosdam ematitas in armentis, quosdam exercet in comparandis mancipiis : de tuendis nulla eura taiigit. Multi etiam beneficia quae in amicos contulerunt , levitate destrunnt. Ac neista, Silvine, miremur, liberos siios nonnulli nuptiis Totisque queesitos avare nutriunt , nec disciplinis aut ca^teris corporis excolunt instrumentis. Quld iis colligilur? scilicet plerumque simili genere pec- Ciiii eliam ab agricolis , qui pulclieiiime positas vineas. anteqnam piibescant, variis ex causis destiluunt : ali sumptum annuuni lefugientes, et liunc piinuim leditnm certissimum existimantes, impendeie nihll; quasi plane fuerit necesse vineas facere , qiias mox avarilia •desererent. Nonnulli magna potiusquam culta vineta possidere pulclu um esse ducunl. Cognovi jam plurimos, qui persuasum liabe- rent, agrum bonis ac malis rationibus colendum. At ego, cum omne genus ruris, nisi diligenti cura, sciteque exer- ceatur, fructuosum esse non posse judicem , tiim vel ma- xime vineas. Res enim est tenera, inlirma, injuriK ma- xime impatiens, quae plerumque niinia laboret uberlate ; consumitur enim , si modum non adbibeas, (oecunditate sua. Cum lamen aliquatenus sc confirmavit , et veluli ju- venile robur accepit, negligentiain sustinet. Novella vero, dum adolescit, nisi omnia justa peiceperit, ad ultimani redigilur niaciem , et sic intcibescit , ut nullis deinceps ira- pensis recreari possit. Igitur summa ciiia ponenda suni qiiasi fundamenta, et ut meinbia infantium a primo sla- lim die consitionis formanda : quod nisl fecerimus, omnis imiiensa in cassum recidat, nec pr;ctcrmissa cujusque rei DE LAGRTCULTURE, LIV. IV. operation sans la faire, on ne pourra plus le re- troiiver. Croycz-ni"cn, Silviniis , d'aprcs mon c\- pcricncc : uiie visjne bicn plantee, qui est de bonne espeee et cultivee par nn bon a£;ricuiteur, recompense toujours avec le pliis grand interet de Targent qu'on a depense pour elle. Cest ce que ce menie Gra!einus nous demontre non- seulement par la raison, mais encore par les excmples, dans le livre qu'il a composc sur les vignes , iorsquil raconte qu'il a souvent entendu dire a son pere qu'un ccrtain Parrldius de Ve- tera, son voisin, avait pour tout bien deux filies et un terrain plante en vignes; qu'apres avoir doune le tiers de ee terrain en dot a sa fiile ainee en la mariant , lcs deux tiers qu'il s'etait rescr- ves ne lui prodnisaientpasunemoindre quantite de fruit que lc tout auparavant; qu'ensuite ii avait marie sa fille eadette avec la moitie de ce qui lui etait reste de ce fonds, et que ce sccond partage n'avait pas encore diminue le revenu qu'il tirait du fonds entier dans le prineipe. Quelle conjec- ture cet auteur pretend-il tirer de ce fait, si ce ii'est que la dcruiere portion du fonds qui resta ensapossession fut mieux cultivee par la suite, que le fonds entier ne favait ete d'abord 'l IV. P. Silvinus, plantons de^ vigncs avec beaucoup d'ardeur, ct appliquons-nous encore davantage a lcs cultivcr. La seule facon de les planter qui soit tres-avantageuse , est celle que nous avons donnee dans le premier livre, et qui consiste a !es couchcr en terre dans des fosses creusees sur un terrain laboure au pastinu?n , a peu pres depuis le railieu de la fossc jusqu'a ses extremites , ou elles seront ensuitc relevees perpendiculairement, et attachees a des roseaux. II faut surtout prendre gardequeces fosses n'aient !aformed'uneauge, et avoirsoinau contraireque leurs bords soientbien perpendiculaircs, et que 2-, 7 les anglcsen soient bien prononces. Car si la vi- gne n'cst que pcnchee, ct comme appuyee sur !cs bords d'une auge, cUe est cn l)utte aux blessures qu'on peut lui faire lors((u'on !a dechaussera : en effct, pour pcu que le fossoyeur, en !a dcehaus- sant, veuille fouiller prol'ondement autour de son pied, il l'endommage infailliblcraent, si ellc presente sous son instrument une surface incli- nee, etsouvent meme il la coupe tout a fait. Sou- venons-nous donc de donner au sarment une di- rection droite depuis le fond de la fosse jusqu'en haut, pour ensuite l'attacherason appui : suivons apres cela le reste de la mcthodeque nous avons prescrite dans le premier livre, e'est-a-dire, aplanissons la terre autour de ce sarment, en laissant sortir deux de ses bourgeons en dcliors; ensuite , apres avoir plante des mailletons dans les rangees dcs ceps, ameublissons et pulvcri- sons bien, par de frequents labours, !e terrain qui aura deja cte retourne au pastinum. En effet, pour que les mailletons, les marcottes et les autres especes de plants que nous aurons mis en terre se fortifient, i! faut que !a terre soit bien attendrie et bien douce, qu'e!le fournisse ses sues nourriciers aux ceps sans !es communi- quer a dcs herbes inutiles, ct que sa durete ne comprime pas, comme il arrive dans des terrcs plombees, les plantes encore trop nouvelles. V. Pour dire le vrai, on ne doit point fixer !e nombre de fois qu'i! faudra retourncr le so! au hoyau , parce qu'il est constant que plus on re- petera cette operation, plus les plantes profite- ront. I\Iais eommc, eu cgard a la depensc dans laquclle elle jeltera, il faut se borner a un ccr- tain nombre de fois, la plupart ont cru qu'il suffisait debeeher les nouvcaus plants de vigncs une fois par mois, depuis les calendcs de marsjusqua eclles d'octobrc, et d'en e.xtirier tcmpestivitas revocari qiieat. Esperto niilii credc , Silvine, bcnc positam vineam bonique geueiis et bono cultoie nun- quam non cum masno ((cnore gratiam red(3idisse. Uique iiou soluui ralione sed cliaui exeniplo nobis ideni Gi;cci- nus dfclarat eo iibro, quoui de vineis scripsit, cum refert ex palre suo ssepe se audire solilum, Paridiuui quendam Veterensem vicinuni suum duas lilias ct vineis consiluin 1ial)uisse fundum; cujus partem teitiam nul)cnti majori fili.T dedisse in dotem , ac niliilo ininus .T^pie magnos frii- ctnscx duabus partibus ejusdem fuudi percipere solitum. Minorem deinde filiaui nuptum collocassc iii dimidia partc reliqui agri, nec sic ex pristino redilu dctraxisse. Quod quid convincit .' nielius scilicct postea cultam esse tertiam illam fuiidi partcm , quani antca universam. IV. El nos igitur, Publi Silvine, niagno animo vineas ponamus, ac majore studio colamus. Quarum consitionis sola illa commodissima ratio cst , qiiaiii priorc tradldimns exordio, ul facla in pasliiiato scrobc, vills a mcdia fcre parle sulci proslernatur, cl ad (rontcni cjiis ab imo usque iccla materies cxi.catur, calamoque applicetur. Id ciiiui pnrcipue observandum ol , no similis sit alvco sciobis, r.OLCaEl.LK. sed ut cxpressis angnlis vcliit ad perpendiciiliini froiitcs ejiis dirigantiir. Nam vilis supina, ct vcliit iccuniliciis in alveo dcposila, postea qiium ablaqiicatur, vulncribiis nb- noxia est. Nani diim exaltarc lorlius orbeni ablaqiicatio- nis fossor studct , obliquam vitem plerunique saiiiiat.ct non nimqiiani pra^cidit. Memincrimus ergo usqiic ab iiiio scrobis siilo rcctum adminiculo sarmentum applicare, et ita in summum perdiiccrc. Tiim cffitera, ut prioie libro pia!ccpimus. Ac dei;i(lc dnabiis gemmis supcr cxlantibiis tcrram cn.vquare.- Delnde mallcolo inter ordincs posllo crcbris rossionibus pastlnatiiin resolvere atqnc in pulve- rcm icdigcre. Sic enini optinie et viviiadices et rcliqiia semlna , (|U.Te deposuerimiis, convalesccnt , simul actcncra bumiis nullis hcrbis irrcpcntibus humorem stirpibiis pra;- buciit : nec diirilia soli novcllas adliuc planlas vclut arcto vinciilo compresseiit. V. Xumcrus autem verlcndi soli bidentibus, ut verum fatcar, definicndus non csl, cum quanto crebrior.sit, plus prodessc fossionem convcniat. Scil quoniam impcnsariim latio modum posliilat, salis plcrisquc visnm cst, cx la- Icndis Marliis iisqiie iii Oclobres Irlgesimo quoqiic die COLUMELLE. toutes les lierbes et surtoutle granien, paree (lue si on n'arrache pas eutieremeut ees herbes a ia maln , et qu'on ne les jette pas sur la superfieie du sol, si peu qu'il en reste qul soient couvertes de terre,elles revivront, et finiront par briiler le piant de vignes, au point de le rendre en peu de temps galleux et desseche. VI. Soitque !a vigne ait ete plantee parmail- letons , soit qu"elle Tait ete par marcottes , il est bon de la facoinier des le principe et d'en snppri- mer toutes !es pnrties superflues, en repamprant souvent , pour empeciier que ses forces et toute sa nourriture ne s'eparpillent en plus d'uDe tige. Cependant on !ui laisse dans le comraeneement deux pampres, atin qu'i! y en ait un qui serve de ressource, au cas que l'autre ne vienne a perir; mais lorsquils aurout par la suite pris un peu de foree , on en retrancliera le plus mauvais ; et pour empecher que celui que !'on aura laisse ne puisse etre abattu par les vents orageux, i! sera bon de !'attaelier, a mesure qu"il s"elevera, avec des liens tendres etlaches, jusqu'a ce qu'i! soit enctatde saisir !'appui qui lui est destine, avec les vriilcs qui lui (ieuneut lieu de mains. Quoi- queuous pensions qu'il ne faut pas moins epam- prer les mailletons que les ceps qui soot dans les rangees , on peut ncanmoins se dispenser de leur faire cette operation , quand la rarete des journa- iiers empeehera de la fuire ; au lieu qu'on ne s"en dispensera jamais a l'egard des ceps qui sont dans les rangees, a moins qu'ou ne pense k se pourvoir de provius pour la suite , parce que cette opera- tion ieur est necessaire pour empecher que la trop grande multitude de fouels ne les maigrisse, et afin qu'ils n"aient chacun quune tige a nour- rir. On aura soin de provoquer l"aceroisseraent de cette tige en y appliquant un appui suffisam- ment elcve, pour qu'en se glissant le long de cet appui, elle puisse passer par-dessus lejoug auquel on !'attachera la seconde aunee de sa plautation, et en descendre en se courbant de Tautre cote pour porter du fruit. Lorsque les vi- gnes auront atteint cette hauteur, il faudra rora- pre leur cime afin qu'elles prennent du corps, et qu'elles ne s"affaiblissent pas en se jetant dans nne longueursuperflue. INousepampreronscepen- dant !e sarment meme que nous laisserons mon- ter eu tige , depuis son pied jusqu"a la hauteur de trois pieds et demi , et nous arracherons souvent tous les rejetons qu"il pourra avoir jetes sur ses e6tes dans ce premier temps. Mais il ne faudra toucher a rien de ce qui sera pousse sur sa partie superieure ; et il sera plus a propos d'attendre rautomne pour letailler avec la serpette, que de !'epamprer en ete, parce que sitot qu'on Ta epampre, il parait toujours un rejeton a Ten- droit meme d"ou on en a 6te un , et que ce uou- veau rejeton venant a pousser , i! ne reste plus d'oei! sur la tige qui puisse donner du fruit Pan- nee suivante. VII. Le temps propre h epamprer, en tel cas qu'on le ftisse, c'est lorsque les pampressont as- sez tendres pour se laisser abattre au moindre toucher; ear, pour peu qu'i!s soient devenus tropdurs, il faut alors ou faire de plus grands efforts pour les arrachcr, ou les tailler a la ser- pette. Or ce sont deux choses qu'il faut egale- ment eviter : Tune, parce que les efforts ne- cessaires pour les arracher dechirent la mere; !"autre, parce que la taille lui fait une bles- sure qui est toujours pernicieuse dans une plante encore verte , et qui n"cst pas encore parve- nue a son degre de maturite. En effet , la plaie qui en resulten"est pas eirconscrite par les tra- novella vineta confodere, oninesque lierbas et prajcipue gramina extirpare, qua; nisi manu eliguntur, et in sum- mum rpjiciuntur, quautuiacunque parte adobruta sunl, reviviscHut, et vitium seniina ita perurunt, ut scabra atque retovrida erticiant. VI. Ea porro sive nialleolos seii viviradices deposui- mus, oplimura est ab initio sic formare, ut frequenti pampinalione supervacua detraliamus; nec patiamur plus quam in unain materiam viies etomnealiinentum couferre. Primo tanien biui pampini submittuntur, ut sit alter sub- sidio, si aller forte deciderit. Cuni deinde paulum indu- ruerevirgae, tuin deleriores singula; detraliuntur. Ac ne qua? relittae sunt procellis ventorum deculiantur, molli et laxo viiiculo adsurgenles subsequi conveniet, dum clavi- culis suis quasi quibusdam manibus adminicula compre- liendant. Hoc si operai um penuria faceie proliibet in mal- leolo, quem et ipsum pampinaie censemus : at cerle in ordinariis vitibus utique obtiuendum est, ne pluribus (la- geilis eniacienlur, nisi si piopaginibus fuluils prospicie- n.us : sed iit siiigulis maleiiis scrviant , quarum incrementa eliceie debemus, applicato longiorc adminlculo, per quod piurepaut in tanlum , ut sequentis anni jugum exsupe- rent, et in friictum ciirvari possint. .^d quam mensuram cum increveiiiit, cacumina infiingenda sunt, ut poliu* crassiludinc convalescant, quam supervaciia longiludine at Ipnuenlur. Idem tamen sarmentiim quod in materiam sub- mitlimus, ab imo usque in tres pedes et semissem pam- piuabimiis , et omues ejus inlra id spatium nepoles enatos sa?pius decerpemus. Quidquid deinde supia germinaverit, inldclum relinqui oporlebit. Magis enim convenit proximo autumno falce depiitari superiorem paitem, quam a?slivo lcmpore panipinari , quoniam ex eo loeo , unde nepotem ademeris, conresliin alterum fundit : qiio enato, niillus relinquitur oculus in ipsa niateria, qui sequenti anuo cum fructu germinet. VII. Omnis autem pampinalionis [ea] est tempestivitas, dum adeo leiieri palmiles siint, ut levi lactu digiti decutian- tur. Nam si vebenicnlius iuduruerint, aut majore nisu convelleudi suut, ant falce depulandi; quod utrumque vitanduni est. Alterum , quia lacerat matrem , si revellere coneris : alleium, quia sauciat, quod in viridi et adliuc stirpe immaliira fieri noxium est. Neque enim eatenus plaga consistit, qua vestigiiiiu fecit acios : scd astivis ca- loribus (alce vulnus penitus impressum laliusinarescil ila, DE L'AriRICULTURE, TIV. IV. ces de rinstrument ; mais la blessiire, qui se trouve iraprimee trop profondement , desseche beaucoup plus loin la plante pendant leschaleurs de retc, au point meme quune tres-grande par- tie du corps de la mere eii meurt. Cest pourquoi , si Ton est forcc d"avoir recours a la serpette , parce que les parapres scront deja trop durs , il ne faudra pas les separer de la mere en enticr, mais il faudra en laisser iine partie , comme on le pratique a rcgard des coursons, afin que le dommage que la chaleur occasiounera ne tombe que sur cctte parlie. On en laissera jusquau pre- mieruoeud d"ou il doitsortir des rejetons sur le c6te du parapre , parce qiic la violence de la cha- leur ne penetre pas au deia de cclte distance. Quaut aux mailletons , on suit la meme methode pour les epamprer , comme pour exciter ieur tige a s'allonger au cas qiie Ton veuille les employer des la premiere annce, comme j'ai souvent Jait. Mais si Ton se propose de les couper absolument, pourne lesemployer que la secondeannee, il fan- dra eteter la tige unique a laquelle on les aura rc- duits, des que cette tige aura plus d'un pied de long , aiin qu'ils s'affermisscnt plus du cyte de la tete, et qu"ils deviennent plus robustes. Voila la premiere facon que demandent les vigncs depuis leur plantatiou. VIIL Les temps suivants demandent des soins plus eteiidus, aiiisi que Tont ecrit Celsus et Atti- cus , qui soiit les auteurs que iiotre siecle a le plus approuvesen matiere d'agriculture : car il faut dechausser la vigue apres les ides d'octo- bre, etavaut queles froids nesurviennent. Cette opcration sert ii mettre a jour les petilcs lacines qui ont pousse peudaut iete : et l'agriculteur sense les tranche avec le fer, parce que s'il les laissait se fortifier, celies d'au-dessous s'affaibli- raient, et il en resulterail que ia vigne jetterait ut non iniiiiiiiain parlcm Ue ipso niatris corpore euecel. Alque ideo si jam caulibus duris lalcem adliibcri necesse est , [ii] pauluui ab ipsa matie lecidtiuduin est, et velut re- seces reliuqucndi ,snnt, qui caloiis excipiant injuriam , eatenus qua nasc.iinliir a latere palinites. Ultra enim non serpit vaporis violentia. In malleolo similis ralio est pain- pinaiidi , et in longitudinein elicieiidi mateiiam , si eo ve- liiniis anniciilo iiti , qiiod ego saepe rec.i. Sed si propositum i est utiquc lecidiie, ut bimo potiiis iitaniiir, cum ad unum panipiniun jain redejjeris, et is ipse excesseiit pedalem ioni;iludiniui,decacumi»are conveniet, ut in cerviccm po- tius eonfirmctur, et sit robuslior. Atque lia;c positoruiii seininum priuia cultura est. Vlll. ScquiMis deinde tempus, ut prodidit Celsiis et Atticus , quos jiire niaxinie nostra netas pi obavit , post idiis Octobris ainpliorem curain deposcit. Nam piiiis quain (ri- gora invaduut, vitis ablaqueanda est. Qirod opus adaper- tas ostendit a^slivas radiculas, easqiie prudens agiicola fcrro decidit. Nani si passus e.^t convalescere, infeiiores Uericiunl, atqiie evenit ut vinea summa parte leireni ladi- ces agat, qu.x et frigore iDrestenlur et caloribus iiiajorem sur la superficie du terrain des racines exposecs k etre devastees par le froid ou echauffecs par leschalcurs, au point que la mere serait infailli- blement trop alterec au levcr de la Canicule. Cest pourquoi, lorsqu'on aura deehausse lcs vigiies, il faudra en couper toutes les racines qui auront pousse en dcca d'un pied et demi de profondeur; maisonne s'y prendra pas pourcetteamputation de la meme faeou que pour celles que ron fait aux parties supcrieures de la vigne. C;n- il ne faudra ni unir In plaie, ni appliquer le fer a la mere elle- nieme, paiccquesi Ton coupaitune laciiie trop prcs du tronc , ou il en rcnaitrait plusieurs autres de la cicntrice qui aurait ete faite , ou Teau des pluies d'hiver, qui sejourncdans les iacs formes autour de la plante par la fouille faite a son pied , vcnant a se geler au solstice d'hiver, brulerait ccs blessures encorc nouvelles, et penetrerait a la moelle. Pour evitcrccsiuconvenients, il faudra s'ecarter a peu pres d'un doigt du tronc, pour ne couper les petites inciiies ([u'a cette distance. Lorsqu'on a 6te ces raeines avec ces precautions, elles ne se raultiplicnt plus , et leur separation du tronc le preserve de tout accident. Quand cela cst fait, si l'on est dans un pays oii rhiver soit doux , il faut laisser la vigue , ainsi dechaussee , a Tair; au lieu ques'il est trnprude, il faut re- eouvrir, avant les idcsde decembre, lcs petites fosses que l"on a faitis au pied de la vigne en la dechaussant. Si raeme Ton est dans un pays 0« Ton ait les plus grands froids a craindre, il faudra repandre sur lcs racines de la vigne, avant de la recouvrir, un peu de fumier ou de fiente de pigeon , si on le trouve plus commode , ou verser dessus six xcxlnrii de vieille urine , que Ton aura gardee a cette intention. 11 faudra dechausser les vignesachaqueauiomne pendant !cs cinq premicres annces , jusqu'a ce qu'elles in inodum aesluent, ac veliemeiiter silire matrein in orlu Canicul» cogant. Quareqiiicquid intra sesquipedcm na- lumest, cuin ablaijueavcris, recideiidum est. Sed bujus non cadein ratio cst ainputaiidi, qux tradilur iii superiori parte vitis. Nam ininimc adlevanda plagaest, mininieqne applicaiidiim rerranientiim ipsi niatri : quoniani si juxla triiiu.iim radicem piiccideris , aiit ex cicalrice plures ena- sccnliir, aut liieinalis, qua; ex pluviisconsistitiu lacuscu- lis ablaqiicatiunis aipia , bruiua; congelalionibiis no\ a vul- nera peruret, et ad mfidullam peiietrabit, quod iie lial. rcccdcre ab ipfo exnik.e inslar uuiiis digiti spalio convo- iiiit , atque ila radiculaspra;cidere; qua; sic adenipla; noii auipliiis pullulant, et a caitera no.\a truDciim dercuduiit. Iloc o|icrc coiisimiiiialo, si cst biems in ea regloiic (ilacida, palciis vitis relinquciida cst : siii violenlior, id faccre no.s probibel, ante idiis IJccenibris pr;cdicti lacusciili coa;- qiiaiidi sunt. Si vero ctiam pra'gelida Irigora regionis ejiis suspecla erunt, aliquid fimi, vel , qiiod est coininudius, columbini stercoiis, aut in biinc usiiin pra'paraUc vcleris urina;senos sestarios, antcquani vitcm adobruas, radici- bus superlundes. Scd ablaqiieare omnibus aulumnis opui- 2b0 COLUMELLE. solent dans toute leur force; mais une fois que leur trone aura pris sa croissance , on pourra ne faire eette operation quVnviron tous les trois ans, tant parce qu"en suivant cette methode le pied des vignes se trouvera moins souvcut endom- mage par le fer, que parce qu'il faut plus de temps aux vignes pour jeter dc ces petites racines, lorsque leur tronc a pris de la consistance. IX. Apres ie dechaussement des vignes vient latailie, qui, suivantles preceptesdes anciensau- teurs, doit etre faite de facon que la vigne soit reduitea une seule petlte tige, qui ne poife que deux bourgeons pres de terre. On ne doit pas tailler la vigne aupres de lajointure d'un noeud, pour ne pas en intimidcr roeil ; mais on la taille apeu pres vers le milieu de Tespace qui est entre deux noeuds , en tenant la serpette obliquement, de peurque, si la cicatrice etait horizontale, la pluie qui viendrait a tomber ne sarretat dessus. 11 ne faut pas nou plus que la plaie soit inclinee du cote oii sC trouve le bouton, mais du cote oppose, afin qu'e!le verse ses pleurs a terre plu- t6t que sur le bourgeon. Car autrement Teau qui endecoulerait aveuglerait TcEil, et rempeeherait de se developper en feuilles. X. 11 y a deux temps pour tailler la vigne; mais le meilleur (commc dit Magon) estde la tail- ler au printemps avantqu'elle bourgeonne, parce qu'etant alors pleine de sucs, il est plus faeile de iui faire une plaie et d'uiiir cette plaie dans toute sa surface, outre quelle resiste raoins a la serpette. Celsus et Attieus ont suivi cet auteur. Pour nous, nous eroyons qu'il ne faut ni trop ar- reter raccroissement des plantes en les taillant de trop court, a raoins qu'elles ne soient de la derniere faiblesse , ni les tailler toujours au prin- teraps. Mais lapremiere annee qu'ellessont plan- tees, il faut lesaider a venir en les bechant fre- quemment, c'est-&-dire, tous les mois peTidant lesquels ellessonten feuilles,et en les epamprant souvent, afin qu'elles acquierent des forces, et qu'ellesn'aient pas plus d'un sarment a entrete- nir. Lorsqu'elles aurout eleve ce sarment , nons eroyons qu'il sera neeessaire de replucher en au- tomne, ou au printemps si on le trouve plus con- venable, et de le delivrer dcs rejetons que celui qui aura epampre pourra lui avoirlaisses danssa partie superieure , pour !e mettre ensuite sur le joug, parce que !a vigne qui peut s'elever au- dessus du joug avec le fouet de la premiere an- nee, est lisse , droite et sans cicatrice. II est vrai que c'est ce que Ton voit arriver rarement , et chez peu dagricnlteurs; aussi est-ce pour cela que les auteurs que je viens de eiter ont ete d'avis (jue Ton coupat absfilument les premiees de la vigne. l)'un autre cote, !a taille du prin- temps n'est pas certainement la meilleure pour tous les pays : effecliveraent il n'y a pas dedoute qu'i! ne faiile la pieferer dans les pays froids; mais pourceux qui sont exposes au grand soleil, et oii rhiver est doux , la raeilleure et la plusna- turelle est celle de rautomne, puisque c'est le temps auqucl les plantes se depouillent de leurs fruits et de leurs feuilles, en vertu d'une loi eter- nelle prescrite, pour ainsi dire, par la Divinite. XI. Je pense que voila ce qu'on doit faire a la vigne, soit qu'on Tait plantee en marcottes, soit qu'on Tait plantee en mailletons : car Texpe- rience acondamne ropiniou dans laquelle etaient les aneieus, qu'il ne fallait point approelier le fer des mailletons d'un an, commc s'ils eussent redoute son tranchant; crainte vaine qu'ont eue Virgile, Saserna, les Stolons et les Catons. Au reste , ces auteurs n'etaient pas seulement dans rerreur, en ce qu'ilsne touehaient point a lache- velure que jetaient les plantes !a premiere an- tebit prinioqiiinquennio, dumvitis convalescat : nhi vero truncus adoleveiit, fere tiiennio intermitlcndus est [cjiis operis] labor. Nam et minus ferio crura viliuni liwlunlnr, nec tam celeriter iadicul;e inveterato jam codice enasciin- tur. IX. Ablaqueationem deinde sequitur talis putalio, ut ex praecepto veteium aiictorum vitis ad unam virgnlam re- vocetur, diiabus genimis juxta terram reliclis. Qnae pnta- tio non debet secundum aiticulum fieri, ne reformidet oculus, sed medio fere internodio ea plaga obliqua falce fil; ne si tiansversa fueiil cicalrix, caelestem superinci- dentcm aquam contineat Sed nec ad eani parteni, quaest gemma, verum ad posteriorem declinatur, ut in terram potiiis devexa , quam in germen delacrumcl. Namque de- pluens humorciBcat ooulum, nec palitur fiondescere. X. Putandi autem duo sunt tempora : raelius aiilem , ut aitMago, vernum,antequam snrculus progerminet, qiio- niam liumoris plenus lacileni plagam et levem et .Tqualem accipil,nec falci repugnal. Huncautem secnti snnt Celsns et Alticus. Nobis neque angiista putatione coercenda se- Biinavidentur, nisi si admoduminvalida sunt;nequeutique verno recidenda. Sed primoqnidemanno,quosuntposila, fiequcntibus fossionibus omnjbiis mensibus diim frondent ac pampinationibus adjnvanda siint, ut robiir accipianl, nec plus qiiam uni inateri;e serviant. Quain ut educaverint, autumno vel vere, si magis competit , adradenda , et ne- potibus, qiios pampinator in superiore parte omiserat, libeianda cenbeinus, alque ita in jiigum imponenda. Ea eniin levis et recta sine cicatrice vinea cst , qna; se primi anni llagello supra jugum extulit , quod tamen apud pau- cos asricolas et raro contingit. Ideoque praedicti aiictores primitias vitis lesecare censnerunt Sed nec utique veiiia nmnibus regionibus melior pulatio esl. Nam ubi ca'lum frigidum e.st, ea sine dubio eligenda est. Ubi vero aprica loca sunt , mollesque liiemes , optima et maxiine naluralis est autiimnalls : qiio tempore divina quadam lege et ivlenia fiuctum cum fronde slirpes deponunt. XI. Hoc facere, sive viviradiceni sivenialleolumcon.se- veris, censeo. Nam illam velerem opinionem damnavit iisus , non esse ferro tangendos anniculos malleolos , quo- niain reforniident. Qiiod frustra ¥115111118 et SasernaStolo- nesqucetCatones timncriint : qiii iion soluni in co errabar.t, DE i;agriculture, LIV. IV. nee , niais cncoic en ce que , lorsquMis en venaient &couper la mareotte au bout de deux ans, iis la coupaieiit tout eiitiere, k ras terre et pres de la Jointure du tronc , nrtn qu'elle rcpoussat sur le bois diir. En effet , Texperience, cette raailresse des arts, nous a appris, au contraire, a faconner les accroissements dcs maillelons des la premiere annee, ct a empeeher que la vigne, fertile en feuillages superllus, ne devienne trop touffne; de m^rae qu'elle nous a appris & ne pas la conte- nir autant quc les anciens Tordonnaient, en la coupant tout entiere. En effet, cette raethode lui est contraire, tant paree que, lorsqu'on a coupe le plaiit a r;is de terre , la plupart des ceps meurent eomme s'ils etaient frappes d'un coiip au-dessus de leurs forces , que parce que ceux qui resistent ii cette blessure, et qui n'en meurent point, portent pour la plus grande partie dessar- mentsmoins feconds, puisque ,de Caveu de tout le raonde, les pampres qui sortent du bois jani malcriaesiugulis seminibus submitlenda; crunl : nisi si tameii gracilitas vitis alicujus angiistiorem putationoui desideialiit, cujus uniis palmes atque idcin paucorum oculorum erit relinquendus. XVll. Peitica: juguinlirminsfaciunt, minusque opero- siim. .iriindines pluribus opcris jiigantur, quoniam et plu- ribiis locis necluntur. li:,Bque inler sc convcrsis cacumini- bus vincicndae sunt , iit icipialis crassitiido toliiis jiigi sit. N.im si cacumina in iiniim compelunt, inibecillitasejiis pai tis gravala pondere jam niatiirom fnictum prosternit, ct ca- nibus rerisquc reddit obnoxiiiin. At cum jugum in ra.srem 1 pluribus arundinibus altcrna cacuminmn vice ordinatum COLUMELLE. roseaux lies eu boltes, de facon que les tetes en seront alternativeraent tournees de differents cotes, il pourra communement etre de bon usage pendantcinqans. Pour ce quiestdelataille etdes autres facons, il n'y a pas d'autre methode a suivre que celle qu'on aura suivie pour lesdeux premieres annees ; c'est-a-dire, qu'il faut dechaus- ser avee soin les ceps pendant i'automne, et ap- pliquer de nieme des provins aux pieux qui ne seront pas garnis. Car il ne fautjamais laisser passer une seule anneesans renouveler cette der- uiere operation , d'autant que si les choses que nous plantons ne peuvent pas etre immortelles, nous avons cependant un nioyen de pourvoir a leur perpetuite, en substituant d'autre plant au lieu et place de celui qui meurt , et en ne laissant pas perir toute respeee par une negligence con- tiiiuee pendant plusieurs annees. II faut aussi donncr alors aux viguesplusieurs fouilles, quoi- qu'ou puisse s'en tenir a une de raoins que la preraiere annee ; conime il faut aussi les eparaprer souveut , et ne pas se contenter d"eu oter les feuilles superflues une ou deux fois pendant le courant de Tete. On doit surtout mettre k bas tout ce qui sera pousse au-dessous de la tete du tronc : de meme, lorsque chaque oeil aura jete sous le joug deux pampres a la fois, quoique ces pampres montrent une belle apparence de fruits abondants , il faudra en retrancher un , afin que l"autre profitedavantage , etqu'il soit plus en etat de uourrir le fruit qu'on lui aura laisse. A trois ans et cinq mois , lorsque la vendange sera finie, II laudra tailler la vigne dc facon a lui laisser plusieurs 1'ouets , qui la partageront en forme d'e- toile. Mais le devoir principal du vigneron con- siste a la ravalerpar latailleenviroa aun piedde distance au-dessous du joug , afio que toutes les parties tendres qui viendront a pousser au-des- sus de sa tete a travers ses bras soient animee» , et qu'en se recourbant par-dessus le joug, elles seprecipitentvers la terre, sans cependant y at- teindre. II faut neauraoins proportionner lenom- bre de ces branclies tendres a la force du tronc, et ne pas cn laisset plus que la vigne n'en peut nourrir. Communemeut a cet 3ge , lorsquele ter- raia et le tronc sout bons, la vigne u'en peutsup- porter que trois, et rarement quatre. Celui qui les liera aura soin de les distribuerchacuued'un cote different , parce qu'il ue servirait de rien que le joug fut woise et divise en etoile, si on n'y attachait pas les branches a fruit dans la raerae fornie. 11 est vrai que tous les agriculteurs u'ont pas adopte cette forme , et que plusieurs se sout contentes , au contraire , d"arrauger ces branches d"uuefaeon plus simple. Cependant la vignea plus de cousistauce pour souteuir le poids de ses sar- mentset celuide sonfruit, lorsqu'etant attachee de deux cotes au joug , elle est retcnue par un contrepoidsegalcomraepardes especes d'ancres : de plus, lorsqu'elle est soutenue par tous les c6- tes, elle etend son bois eu plus de bras, et le de- veloppe plus aisement qu'elle ne le fait lors- qu'elle a une multitude de branches entassees saus ordre sous un simple canterius. ISeanraoins quand la vigne ne s'eteudra pas beaucoupen lar- geur, ou qu'elle sera peu fertile, et que d'ail- leurs le climat ne sera point sujet aux orages ni aux tempetes, elle pourra se conteuter d'un seul joug. Carpour les pays oii les pluiesserontabou- dantes et les tempetes impetueuses, et oii la vi- gne, etant ebranlee par rabondance des eaux ou comme suspeudue sur des colliues escarpees, aura besoin de beaucoup de soutiens , il faudra la fortifier de toutes parts, et lasoutenir, pour est, feie quinriuennii piaebet usum. Neque enim cst alia ratio pulationis aut cKteivK culturae , quam qiise piimi bieunii. Nam et autumnalis ablaqueatio sedulo facienda , nec miniis vacantibus palis piopagines applicanda!. Hoc enim opus nunquam intermittendum est, quin omnibus instauielur anuis. Neque enim ea, quie seiuntur a nobis, immorlalia esse possunt. .Attamen a'ternitati eorum sic consulimus, iil demortuis seminibus alia subslituamus : nec ad occidionem universum genus perduci palimur complurium annorum negligentia. Quiii etiam crebrae fos- siones dand* , quamvis una possit detralii cultura! prioris anni. Pampinationes quoque saepe adbibeijdcT. Neqiic cnim satis estsemel aut iterum tota aestate vili delrabere fron- dem supervacuam. Piaicipue auleni deculienda sunt omnia, quae infra trunci caput egeiminaveiint. Iteni si oculi .singuli sub jugo binos pampinos emiserint, quamvis largos fructus ostendant, detrahendi sunt singuli palmites, quo lielior, qiiae superest materia, consiirgat , el reliquum niclius educet fnictum. Post quadragesimmn et alterum mensem peicepta vindeniia sic instiluenda est putatio, ut submissis pluribus flagellis vllls in stellani dividatur. Sed putatoris oflicium est pedali fere spatio citra jugiim vileni conipescere, ut ecapile, quicquid teneri est, per biacbia emissum provocetur, et per jugum inllexum prae- cipitetur ad eain mensuram , quae terram non possit con- tingere. Sed modus pio viiibus trunci servandus est, ne pluj-es palmites submitlantur, quam quilius vitis suflicere queal. Feie aulem picedicla a;tas Iffito solo tiuncoqiie tres materias, raroquatuor desiderat, qii» per totidom parles ab alligalore dividi debent. Niliil enim refert jugum in stel- lam decussari alque diduci, nisi et paliniles adjugentur. Quam lamen formam non omnes agricolrc probaveruiit : nam niiilti simplici ordine fiieie conleiiti. Verum stabilior est vinea et oneri sarmenlorum el fructui fercndo , quae ex iilraque parte jugo devincta pari libramento velut aiicoris quibusdam distinetur. Tuni etiam per plura bracliia raa. terias dilTundil, et lacilius eas explicat undique subnixa, quam qu:e in simplici canlerio frequeiitibus palmilibus stipalur. Potest tamen, si vel parum late disposila vinea vel paruin IVucluosa caelumque nou tuibidum ucc procel- losiim liabeal, uno jugo conteula esse. Nam ubi miigiia vis elincuisuse.stpluviarum procellarumque, ubi freqiieii- tibus aquis vitis labefaclatur, ubi praecipilibusclivis velut- pendens plurima pra;sidia desiderat; ibi quasi quadrato DE L'AGRICULTURE, LIV. IV. aiusi dire , avec un bataiilon earre. Quant aux terrains chauds etsecs , il faudra y etendre ie joug de tous c6tes, afm que lespampres, qui viendront entout sens, se reuuissent ensemble, et qu'en s'epaississaut en forrae de voute, ils couvrent de leur ombre la terre qui sera alteree; au lieu que dans les pays froids et sujets aux gelees , on se contenterade ranger les pampres sur une seule ligne , parce que de cette facon la terre se sechera plus facilement, et que le fruit raurira mieux et jouiradavantaged'unair salutaire. D'ailleurs les fossoyeurs auront alors plus de liberte et de com- modite pour iancer le hoyau, le fruit sera plus sous les yeux des gardiens, et les veudangeurs le cueilleront plus cornraoderaent. XVIII. Quand on voudra disposer ses vigno- bles en ordre , il faudra faire des carres separes entre eux pardes sentiers, qu'on remplira chacun de cent ceps, ou , comme d'autres aimeut mieux faire, distribuer tout son terrain par semi-ju- (jera. En distribuant ainsi ses vignobles, outre Tavantage qu'on leur procure d'etre plus expo- ses au soleil et au vent, il devient aussi plus fa- cile au proprietaire d'y fixer ses regards et d'y porter ses pas, deux cboscs tres-salutaires au fond. Dailleurs cette distribution le met a por- tee d'estiraer avec eertitude le norabre de jour- nees qu'il aura a exiger , parce qu'on ne peut pas se tromper , lorsque les juijera sont partages en portions egales. Bien plus, la distribution faite par carres diminue , pour ainsi dire, la fatigue dutravail , a proijortion de ce que cespartiessont plus petites, ct exeite en consequence les travail- leurs ii depecher leur ouvrage : car l'imraensite d'un travail urgent decourage comrauncment les ouvriers. II est encore tres-utile de counaitre les forces de ses vigues et ie produit de chacune en particulier, pour pouvoir juger quelles sont cel- les qui outbesoin de plus ou raoins de culture. En outre ,ces sentierslivrent non-seulemcnt aux vendangeursmais encore a ceux qui vont raccora- modcr les jougs et les appuis de la vigne , un pas- sage libre et facile, a travers lequel les uns et lesautrespeuvent porter lcs Iruifsou les echalas. XIX. Quant a la hauteur dont le joug doit etre eleve de terre, il suflira de dire quesa plus petite elevation est de quatre pieds, et sa plus grande de sept. II faut cependant eviter cette deruiere dans lesjeunes plants; car on ne doit pas coramencer par elever d'abord les vignes a une si grandehauteur, et il ne faut lesy conduire qu'apres une longue suite d'annees. Au reste , plus le sol et le climat sont humides et les vents doux, plus il faut elever le joug : car pour lors lafertiiite des vignes permet de les laisser mon- ter plus haut , et le fruit etant ecarte de terre est moins sujet a se pourrir; outre que c'est la seule facon dont il puissejouirdes effets salutai- res du vent, qui seche en peu de temps les brouillards et les rosees pestilentielles, et qui confribue beaucoup tant a faire dcfleurir la vi- gne qu'a en ameliorer le vin. Les terrains mai- gres au contraire ou ceux qui vont enpente, ainsi que ceux qui sont brules par In chaleur, ou trop exposes a la violence destempetes , deman- dent des jougs plusbas. Mais sitout setrouve eon- forrae a nos desirs, nous ferons monter nos vi- gues aciuq pieds de hauteur, ni plus ni moins; quoiqu'il n'y a point de doute que plus elles se- ront montees sur des jougs eleves, plus le vin qu'elles donneroutsera d'un gout delicat. XX. Quand la vigoe a et6 ecbalassee et mise au joug, elle a besoiu dessoins de celui qui doit la licr. Ce qu'ii aura le plus a coeur, aiusi que je circumfirmanda est agmine. Caliiiisveroetsiccioribus locis iuomnem parlem juguni porrigendum est, ut prorepen- tes undique pampiui jungantur, et condensati cameric more, ferrani sitieutem obunibrent. Contra pluviis et Iri- gidis el pruiuosis regionibus siniplices ordiues instiluendi : nam et sic facilius insolalur liuinus, el fructus percoquitur, perllatnnique salubriori;m babet : fossores quoque lilierius el uptius jaclant bideutes , meliusque peispicitur a cuslo- dibus fructus, etconnnodius legilur a vintigia do- inini, res a^ni ^:dulirniiiias, lacilius admillit, iiMlaiiiipii! JEStimatioiieiii iii i'\ii;iMidis operibus pricbet. Neque eiiiin lalli possiimus per paria intervatlajugiiribusdivlsis. Qiiiii- etiain ipsa bortnforuin descriplio iiicani jugalamquc scquilur alligatoris COLUMELLE. Tai dit ci-dessus , esl de conserver la tige dans une direction droite, et de ne pas se regler sur les tortuosites de l"echaias, de peur qiie sa mauvaise tournure ne fasse contracter a !a vigne les memcs dcfauts. Ce point est non-seulement interessant pour donner un bel aspect k ia vigne, mais encore pour iui procurerde la fecondite, de la force et de la durec. Car quand le tronc cst droit, il portesa moelledans la meme direction; moyennant quoi le suc de la terre, qui Uu doit servir de nourriture, passe plus facilement a travers cette moelle, et parvient au liaut de la plante, eu suivant, pour ainsi dire, un cherain qui ne se trouve barre par aucuu detour ni par aucun obstacle ; au lieu que les vignes , qui sont courbees et torses, ne sont pas egalemeut abreu- v6es de ce suc dans toutes leurs parties, tant a cause des obstacles qiie les ncEuds apportent a son passage , qu'a cause de leur tortuosite, qui retarde la iiltration des eaux de la terre , en leur opposant, pour ainsi dire, des mauvais pas. Cest pourquoi, lorsque la vigne cst montce en ligne droite jusqu'au haut du pieu, on Vy atta- che avec un lien, de peur que le poids de scs fruits ne Taffaisse et ne la courbe. Ensuite , a partir de rendroit qui a ete lie le plus pres du joug, on arrange ses bras de cote et d'autre, ct on recourbe en tcrre a Taide d'un autre lien les branches a fruit, apres les avoir fait passer sur le joug. Moyennant cela , il arrive quc d'un cote ce qui pend du joug se charge de fruit, et que d'un autic cole la courbure occasionne de nouvelles pousses aux environs du lien qui la retient au joug. II y en a qui etendent au-dessus du joug les paities que nous precipitons pnr en bas, et qui les y retienuent en les liant a diversesreprises; mais je ne crois pas leur mi- thode bonne. Eu effet, lorsque les branches a fruit sont peudantes, les pluics, lcs brouillards et les greles ne leur nuisent pas autant qu'elles leur nuisent, lorsqu'etant liecs ensemble elles serablent se presenter en face aux raauvais temps. Cependant ces memes branches a fruits, que ron aura laisse perdre, doivent etre liees avant que le fruit miirisse , e; quand les grappes coramenceront a tourner et qu'clles seront encore en verjus, aiin que les pluies puissent moins les pourrir, et que les vents et les betes ne les de- vastent pas. II faut, le long des chemins et des sentiers, tourner les branches a fruit en dedans du plan, pour que les passants n'y cau.sent au- cun dommage. Voila la maniere de conduire au joug la vigne , quand il est tcmps de Ty meltre. Car si elle est faible ou courte, il faut la couper a lahanteurde deux bourgeons, aiin qu'ellejette un bois plus fort, et qui puissemontertout d'un trait au joug. XXI. Quand la vigne a cinq ans, on ne la taille pas autrement que pour lui continuer la forme que nous avons designee ci-dessus, et pour rempecher de s'etendre par en haut, en faisant en sorte que sa tete reste toujours a cn- viron un picd au-dessous du joug, et qu'elle se distribue en quatre parties , c'est-a-dirc , en au- tantde partiesqu'ellea de brasou dediiramenla, suivant Texpression de quelques personnes. II suffira de laisser a chacun de ces bras une bran- che a fruit, Jusqu'a ce que les vignes aient toute leur force. Mais lorsque, quelques annees apres, ellcs seront parvenues, pour ainsi dire,a la vi- gueur de la Jeuncsse, le nombre des branches ii fruit qu'on leur laissera ue sera plus fixe. Eu effct, la fcrtilitedu terrain en exigcra davantage, et sa maigreur en comportera moins; d'autant que si ou ne rt^prirae pas une vigne trop abon- dante eu fruit, elle quitte mal sa fleur, et ne cura, cuiaiUiquissinnimosse (ieliet, ut supradixi, rectain conscrvare slirpem , ijcc llcxiira liciica; persequi , ne pra- vitas statuminuni ad siiiiilitiuliiicm sui vitem configuret. Id non solum ad specimn iiluiiinnm lefert, sed ad uberla- tem et firmilalem , perpeliiilalemtpie. Nam rectus triiiicus similem sui nieduliaui gerit, per quam velut quodam iti- nere siiie. llexu atque impediuiento facilius terra' nialris alimenta meant, et ad summum perveuiunt. At qu»! curvoe sunt et distoilaj, non ffiqnaliter alliduiitur iiilii- lientibus tiodis, et ipso llexu cursiim lerreni Immoris ve- luti salebris retardante. Quaie cuin ad summuin paltim rccta vilis extenta est, tapistro constringitur, ne failu gravata subsidat curveturque. Tum ex. eo lot« qiiod proximum jugo ligatum est, biacliia disponunt«r iii di- versas parles , palmajque siiperpositiE deorsum versus curvanlur vinculo. llaque id quod jugo deiiendet, fruclii impletur : rursusque turvatuia ju.\ta vinculum materiam exprimil. Qiiidam cain partem, qnam iios p>-secipitamus , supra jugum porrigunt, et crebris viimnibiis inncxis coii- liuent; quos ego miiiime probandos puto. Nam dependenti- bus |Kilmilibu,s neque pluviae neque pruiua; grandinesve lanlum norenl, quanlum religatis, etquasitempestalibus opposilis. lidem tamen palniites piius qiiam friictiis mitcs- cant, variar.libus adhuc et acerbis uvis, religari debent, quo minus roribus queant pulre.scere, aut ventis ferisve vastentur. Juxta decumanum ntque somit.is paimilcs in- trinsetiis flcctendi sunt, ne proilereiinliiiiii iiiciirsii lifdan- tiir. Et liac quidem ratione tempestiva \ilis perdiiciliir ad juguin. iNam quae vel iiifirma vel brevis est, ad diias gem- mas recidenda est , quo veliemeutiorcm lundat materiam , qua; proliniis eraicet in jugiim. XXI. Qiiinqueniiis vineai non alia est piilatio , qiiani iil figuretur, qiiemadmodum institui dicere supra neve siiper- vagetiir; sed utcaput trunci pedali fere spatio sit inferius jugo, quaternisqiie bracliiis, quaj duramenta quidam vo- cant, dividalur in totidem partes. Hoec bracliia sat erit interiin singulis palmitibus in friictiim submitti, donec vineae justi sint roboiis. Ciim aliqiiot deinde annis, quasi juvenilem ajlatem ceperint, quot palinites relinqui de beant, incerlum est. ISain loci lajtitia plurcs , exilitas pau- ciores desiderat. Siqtiidem liixnriosa vitis nisi fructu com. pescitur, male deflorescit, et In materiam frondemque DE L'AGRICULTTJRF., LIV. IV. doniie que du bois ct des fcuilles ; comme , d'un autre cflte, quand elle est faible, elle souffre, pour pcu quViie en soit trop chargee. Cest poiir- quoi,dans un terrain gras, on pourra laisser deux fouets a chaque bras, sans cependant clianger le cep au point d"avoir plus de huit l)i-anehes a fruit a nourrir, a nioins que la ferti- litedu terrain n"encxii;e absolument davantage. !>l'fectivement, un cep qui a plus de branehes ijue nous ne veiions de dire a plutot Tair d'une vii;ne en treillc qu'en vit;noble. On ne doit pas iion plus souffiir que les bras d'une vigne devien- nent pius gros que son tronc : mais toutes les fois que l'on pourra laisser croitre des fouets sur leurs cotes , il faudra les couper eux-memes par eu haut, alin c[u'ils ne moutent pas au dela du joug ; de facon que la \ igne soit toujours renou- velee par de Jeunes branches, que l'on niettra au joug lorsqu'elles serontdevenues assez longues pour y atleindre. Mais s'il s'eu trouve quelques- unes de rompues,ou qui ne soient pas assez longues, pourpeu qu'elles soient dans une partie qui puisse servir a renouveler la vigne Tannee suivante, il faudra les tailler en courson d'un pouce, que les uns appellent custos, les autres rescx, et d'[mircs pncsidinrius. Cecourson n"est autre chose qu'un sarment de deux ou trois bou- tons , que Ton conserve a dessein de renouvcler la vigue par sou moyen, parceque, des qu'il a produit des branches a fruit, on coupe tout Tex- cedent de raneien bras, qui est au-dessus de rojil dont ces branches sont sorties. Cette me- thode, par laquelle les vignes auront ete miscs en bonetat, sera celle qu'il faudra toujours suivre par la suite. X.XII. Mais si nous avons acquis des vignes qui aient ete conduites d'uneautre facou, et que, pouravoiretenegligeespendantplusieursannees, elles soient montees au dela du joug, il faudra examiner de quelle longucur sont les bras qui excedent la mesure que nous venons defixer; car s'ils n'ont que deux pieds ou un peu plus , on pourra encore remettre toute la vigne au joug, pourvu que son picu soit app!ique au tronc memc. En effet, il suffira pour lors d'ecarter le pieu du tronc, et de renfonccr en f erre sur la ligne ou est la vigne, vis-a-vis le vide que forment deux de ses bras entre eux ; apres quoi on pcn- chera la vigne pour la conduire a cet appui, et raoyennant cela elle se trouvera jT la portce du joug. Mais si ses bras sont beaucoup plus allon- ges, ou qu'ils soient dans le cas d'atteindre jusqu'a un quatrienie ou meme jusqu'a un cin- quieme echalns, oii pourra a la veritc les reta- blir, mais a plus graiids frais, en eourbant en tcrre des sautelles; ct a Taide de ccs sautelles, dont nous approuvons fort Tusage, !a vigne se propagera trcs-piomptement. Cependant si elle est vieille, et que la superlicie de son tronc soit rongee, cette operation deraandcra une grande attention; au lieu qu'il cn faudramoins, sielle cst dans toute sa vigueur et son integrite. En effet, il suffira pour lors, apres Tavoir dechaus- see, de la fumer largement en hiver, et de la tailler de court ; aprcs quoi on ['ouvrira avec la pointe dun instrument de fer, dans !a partiela plus verte de son ecorce , entre trois ct quatre picas de terre; ensuite on donnera de frcquen- tcs fouilles ad terraiii, afin qu'elle puisse s'ani- mer et jeter tles pampres, surtout de rendroit ou on Taura ouverte : coramunement il sort un germe de cette cicatrice , et si le produit en de- vient tres-long, on le laisse croitre comme un fouet; au lieu que s'il est moius long, on le taille clTiinilitiir ; infirnia niisus, cum onerala ost, afnisitni'. Jtaqne pingui teiia singulis biacliiis litebit bina injiingeie ilagella, nec tamennuiiierosiusonerare, quam iil uila vitis oclo serviat palniitibns; nisi sl ailmoduin nimia ubertas plureis postulabit. Illa cniiii pergula! magis, quain vine.T figuratn oblinet ; qune supia hunc mndum materils disteii- ditur. Secdebemus commiltere, iit brachia pleniora tiunco sint : vcrum assidiie, cum modo e lateriliiis corum llagella licueiit submilteie , nmpiilanda erunt superioia duia- menta, iie jugum excedant : sed iiovellis palinis scmper vilis renovetur. Qua; si salis e\cievcrint , jiigo superpo- nantiir : sin aliqua eariim vel pra^fracta, vel pariim proiera liieril, locumque idonimm obliiiebit, unde vitis anno se- qiienti renovari debeat, in pollicem tondeafiir, quem qui- dam custodem, alii resecem, nonnulli pra>sidiarium ap- pcllant, id est, sarmenlum gemmaruniduarum vel frium, ex quo cuin processere friigifenc maleri;p. , qniccpiid esl supra vefiisti brai hii ampulatiir, et ita cx novello palinile vilis pullulascil. Alqiie Ii.tc ratio bene inslitiitanim viiiea- ruin in perpcluuni custodicnda erit. XXII. Si veio aliter foimalas acceperimus vincas, et inuitorutn annoruin negligenlia snpcrvciierint jiiguin , con- sideniuduin eiit, ciijiis longilndinis sinl duramina, qiin; cxcedunt pr,i'diolam mensuram. Nam si duorum pedum aul paulo ampliiis fiierint, poterit adbuc univeisa vinea suhjiigum mitli, si lamen pahis trniico est apidicitus. Is cuim a vile submovetur, et in mcdio spalio duorum or- diniim ad liiieam pangitur : li,insversa deiiide vilis ad .stalumen piMduciliir, atque ila jugo subjicitur. At si du- lameuta ejiis longiiis excesserint, iit in quartum aut eliam In quinlum slatumon prorepserint , inajore siinqitu lesti- tuetur. Mergis namque, qui nobis niaxime placent, pro- pagata cclerrime proviMiit. lloc tamcii si vclus et exi^sa e.st siiperlicies trnnci; at si iobusl;i et iiitcgia, minoreifi opciam desiderat. Quippe hiberno tcnipore ablaqiicata fimo .saliatur, angiisleque diqiutaliir, et inter quartum ac lerliiim pcdem a ferraviridissima parte cort cis ,acufomu- crone feriamenli vnliieratur. Frcquentibus deiiide fo.ssiiris leira permiscetur, ut incilari vilis possit , el ab ea niaxime parte, qiiae vulnerala esl, pampiiiiim fundere. Plerumquc aiitem gcrmen de ciiafrice procedit, qiiod sive longius prosihieiit , in nagelliim subniitlilin ■. sive brevius, in pol- licem : sive admodum cxigunm , in furnncnlnm : i.S cx iiuolibct vcl iiiiiiimo capillamcnfo licri polesf. Nam iibi COLUMELLE. en courson, et s'il est absoUimcnt court, on le taille en forme de verrue ; car le moindre petit filanient peut etre taille de cette derniere faeon. Or, des qu'un pampre est sorti du bois dur avec une ou deux feuilles, pourvu que ce pampre vienne amaturite, sans avoir ele ni coupe ni epluche, 11 donncra, le printemps suivaut, un bois considerable; et lorsque ce bois sera consolide, et qu'il aura forme une espece de_bras, on pourra des lors couper la partie du bras qui montait au-dessus du joug , et par consequent laisser le reste au joug. Plusieurs personnes , pour avoir plus tot fait, coupent les vignes qui sont dans ce cas a plus de quatre pieds de terre, sans rien re- douter de cette amputation , parce qu'ordinaJre- inent la piupart des ceps se pretent naturelle- ment a jeter de nouvelles pousses aupres de la cicatrice. Mais nous n'approuvous pas cette me- thode, parce que communement une tropgrande plaie, quand elle n'est pas surmontee d'unepar- tiedebois bienporlante, avec laquelle elle puisse se consolider, est bientot dessechee par Tardeur du soleil , ou pourrie par les pluies et les rosees qui succedent a ce premier accident.Cependant, lorsqu'on sera force de couper absolument un cep, il faudra d'abord le dechausser, puis le couper un peu au-dessous de la superficie du sol , afin que la terre dont on le reeouvrira puisse le mettre a Tabri dc Tardeur du soleil , sans cepen- dant empecher le passage des nouvelles branches qui sortiront de ses racines , afin qu'elles puis- sent se marier a leurs echalas , ou couvrir de leurs provins les eehalas du voisinage qui ne se- ront point garnis. Cette espcce d'operation ne pourra neanmoins se faire quc lorsque les vi- gnes seront plantces assez profondement pour que leurs racines ne vaciilent pns sur la superQ- cie du sol , et qu'elk's serontd'une bonne espece. Autrement ce serail peine perdue : parce que si ce sont des vignes degenerees, on aura beau les renouveler, elles conserveront toujours ce premier vice, et que si eiies tiennent a peine sur la superficie de la terre, elles periront avant que d'avoir pris une certaine force. Ainsi, dans lepremier cas, on fera raieux de les greffer avec des entes fructueuses; et dans le second, il faudra les extirper entierement et en replanter de nouvelles, pourvn cependant qu'on y soit de- termine par la bonle du sol. Car si c'est par le vice du sol qu'elles sont devenues steriles avant meme que d'etre vieillies , nous ne croyons pas qu'on doive les retablir en aucune facoa. Or les vices de terrain qui fiuissent presque toujours par detruire les viguobles sont la maigreur et la sterilite, un gout sale ou amer inherent a la terre, rhumidite, une position trop inclinee et escarpee, une terre trop ombragee et privee des rayons du soleil , des vallees sablonneuses, de meme qu'un tuf sablonneux , un sable plus niai- gre qu'il ne faut , et dans lequel il u'y a pas plus de terre que dans du gravier pur, et toute autre circonstance pareille, qui met la terre bors d'etat de fournir a la vigne sa nourriture. Au reste, lorsqu'un terrain n'a aucun de ces desavantages ni d'autres semblables, on peut en faire un vignoble qui rapportera toutes les an- nees sans se reposer, en se conformant a la methode que nous avons donnee dans le pre- mier livre. Mais pour les vignobles d'uue espece mauvaise, et qui, tout robustes qu'ils sont, ne rapportent pas de fruit a cause de leur sterilite, on les corrigera, comme nous avons dit, par le moyen de la greffe, dont nous traiterons eu son lieu , lorsque nous eu serons veuus a cette raa- tiere. XXin. Commeil sembleque nous avons peu iiniusaut alteriiis folii panipiuus prorepsit e duro , iluin- iiiodo ad maturitatem perveniat, sequente vere, si non adnodatus neque adiasus est , veliementem fundit iiiale.. riam : quK cum convaluit el quasi bracliium fecit, licet tunc supervagalam pailem duramenti recidere , et ita re- liquam jugo subjicere. Multi sequentes compendiuni tem- poiis, lales vineas supra quartum pedem delruncant, niliil reforniidantes ejusniodi lesectionem : quoniam fere plu- rimarum stirpium natnra sic se comiiKidat, nt juxla ci- catricem novellis frondibus lepullescant. Sed lia^c qiiidem ratio minime nobis placet. Siquidem vastior jilaga nisi liabeat siiperposilain valentem maleiiam, qua possit ino- lescere, solis lialitu lonetur : mox deinde loribus ct im- bribus putrescil. Attamen cum esl utique vinea recidenda, prius ablaqueaie, deinde pauluiii inlVa teiram convenit ampulare, ut siiiieijcda liimiiis vim .solis aiceat, et e ra- dicibus novellos proiiiiiipeiitcs caules liansmittal, qui possint vel sua maritaic sl.ilumina , vet si qua sunl vidua in propinquo, piopa};inibus vestiie. H.fc aulem ila lieri debebuiit, si vinea; altius positae nec in siimmo labanles radices habebunt, et si boiii generis eruiit. Namque alilBr incassum dependitur opeia. Quoniam degeneies etiam re- novalM prislinum servabiint ingenium ; at qua? summa paite lerra; vix adlia;iebunt, et deficient ante quani con- valescant. .Mtera ergo vinea fryctuosis potlus surculis in- serenda erit, altera funditus extirpanda et reserenda , si modosoli bonilas suadebil. Cujus cum vitio consenuit, nullo niodo restiluendamceusemns. Loci porrovilia sunt, qua; fere ad internicioiiem vineta perducunt, niacics et sterilitas lerra.', salsa vel amara uligo, pra>ceps et prae- riipta posilio-, nimium opaca et soli aveisa vallis , are- nnsus etiam tofus , vel pliis justojejunus sabulo, nec mi- nus lerreno careiis ac iiuda glarea, et siqiia est propiie- tas similis, qua; vilem non alit. Ca-lerum si vacat liis ct horum siinilibus incomniodis; potest ca ralione fieri lestibilis viiiea, quam piiorc libro pia-c^pinuis. Jlla rur- siis mali generis vineta , quae quamvis lobusla sint, pro- pter sterilitatem fructu carent, nt diximus, emendantur insitione facta, de qua siio loco disseremus, cum ad eain dispuUiliniiem pervenerinius. XXIII. rsunc qiioniani paium videmur de putalione vi- nearum loculi , inaxime uecessariam partem propositi ope- DE UAGRICULTURE, LIV. IV. parle de la taille, nous nlloiis a present traiter avec plus de soia eette facon , qui est la plus essentielle de toutes celles que nous proposons de donner aux vignes. II faut donc, lorsque la temperature douce etmoderee de la eontree ou nous cultiverons le permettra, commencer la taille apres la vendange, vers les ides d'octo- bre, pourvu ccpendantque lcs pluies d'automne soient prealablcment lonibees, et que les sarments aient acquis la force qu'ils doivent avoir : car la seiheresse oblij;e de la remettre a uu tenips plus rloigne. Maissiunetcmperature froide etsujette aux gelees blanches nienacait d'un liiver rude, nous remettrions cette operation aux ides de fevrier. On pourrait aussi user du memedelai, dans le eas ou Ton n'aurait que des possessions de vigncs peu etendues : car lorsque retendue de nos possessions nous empechera de choisir notre teraps, il faudra tailler les parties de nos vigno- bles les plus vigoureu.ses pendant les froids, les plus maigres au printempsou peudant rautomne, celles (|ui seront sous le midi, en hiver et meme pendant le solsticc ; et celles qui seront exposees a raquilon, au printemps et pcndant rautomiic. II est incontcstnble quc telle est la nalure de cet arbrisseau, que plus on le tnille de boune heure, plus il donne de bois , de meme que plus on le laille tard, plus il doime de fruit. X.XIV^ Au surplus, en tel temps quc le vigne- ron taille lavigne, il a trois choses principales .•lobserver : lapremicre estd'avoir le plus qu'il pourra les Iruits en vue ; la seconde, de prendre ses precautions des le moment de la taillc, pour rcser- vcr pour ranuee suivante le bois qui promettra le plus; eufin d'assurera ia vigne la plus longue duree;car la negligence surun seul decespoints, quel qu'il soit, est capable de porter un grand pre- judice au proprietaire. Comme une vigne est dr- visee enquatre parties,ellecst aussitournee vcrs quatre aspccts duciel differents; etcomme cha- cun de ces aspects a ses proprietes differentes , ils demandent aussi des variefes dans Tarran- gement des vignes, a raison de la difference de leur exposition. Cest pourquoi les bras exposes au septentrion sont ccux qui doivent souffrir le moins de taillo, surtout si on 1p,s taille lors- qu'ils sont deja menaces du froid , qui ne man- querait pas debruler lcs cicatricesde roperation. On ne leur laissera donc qu'un sarmcnt le plus presdu jougque fairesepourra,avec un courson au-dessous, qui servira a renouveler la vigne Tan- nee suivantc. Au midi, au contraire , ou laissera un plus grand nombre debranches a fruit, qui serviront d'ombrage a la merc , lorsqu'elle sera tourmentce par ies chalcuis de Tete, et qui era- pecheront que le fruit ne sc desseche avant sa maturite. Pourle levant ct le couchant, ils ad- mctteut tousdeux trespeu dcdifferencedans la taille, parce qne la vigne ne voit pas le soleil pcndant moins d'heures sous Tune de ces posi- tions que sous rautre. II faudra donc laisscr du bois :\ proportion de la bontc du terrain et de cclledu cep. Voila les principes gcneraux de ia taille;en voici de particuliers auxqucls il faudra se conformer dans le detail. Car, pour commenccr par le basde la vignccomme par sesfondements, pour m'exprimer ainsi, il faut toujours ecarter nvec la doloire la terre dont son pied est envi- roniK'; et s"il setrouvedeces rejetons qui tiennent a scs lacincs, nommes par les paj^sans siiffrago, il faut les arraeher avec soin, et unir la plaie nvcc le fer, pourempecher que les eaux de Thi- vcr n'y scjournent. En general il vaut toujours micux arracher les rejetons qui poussent d'un ris dilJKiMitiiis prrsei(iiemiir. Pl.iect eigo, si mitis ac [em- perala peimillil in ea re^imie, qiiain colimus, Cfeli cle- iiienlia, tacla vindemia seciiiuliim iiUis Oclobiis auspicaii piitationein r ciini tamen .equinnctiales pliivia; pra'cesse- rint, et sarnienta juslam inatmitalem ceperint. Nam sic- citas seriorem piitalionem facit. Sin autein caeli staliis frigldus et pruinosus liiemis violentiam (leniintiat, in idiis Febr. liancciiram differemus. Atipie id licebit facere, si eril exisuiis pnssessionis modus. Nam ubi rnris vastilas eleclionem nohis tempoiis nef;at, valeutissimani quamipie partem vineli frij;oribus , m.icerrimam veie , vel antumno , ciiiiii iliain per hrnmam ineridiano axi opposilas viles, aqiiiloiii per ver et antumnnm depulari cnnveniet. Nec diibiiim , cpiin sit lioruin virgultorum natura lalis, ut quaiito matiiriiis detonsa sint , plus materia!, quanlo se- rius , pliis Iruclus afferant. X.MV. Qiiandoque isitiir vinitor lioc opus obibit, tria pr.Tcipiie cusloclial. Primiiin ut cpiain maxime friictui cnn- siilat. Deiiicle iit in aniiiim seqiieiitem quam la lis.sinias j.ain liinc. elisat materias ; tiim eliaiii, iil qiiam lougissi- niani perennilatem stirpi acquiiat. .Nam qiiiccpiid cv liis omilliiur, magnum alYert domino dispendiiini. Vilis au tem cum sit pcr qu.atiinr divisa parfeis, tolidem c.tII le- giones aspicit. Quae declinaliones cum coiilrarias iiiler.se qualilales babe,ant, variani quoqueiwstulant ordinationem pro conditione sUcB iwsitionis in parlibus vitiiim. Igitiir ea bracliia, qii.T, septenlrionibiis nbjeclasiinf, paucissi- mas plagas accipeie debent, et masis si [iiitabiinlur in grnentibus fjam] frigoribiis , quiliiis cicatric es iniiruntur. Ilaiiiie nna tanliimmodo maferia .jiigo pio\ima, et unus infra eam ciistos erit siibmiltcndus, qui vitein niox in ;iiinum lenovet. A't e conlrario per meridieni pliires pal- miles submittantui', qni laborantem matrein fervoribiis .estivis opacent, nec patiantiir ante matmitatem fnictiim inarescere. Orienlis alqiie occidentis haiid sane inagna est in |iulalinne diffeienli.i, ipioniam solem pari borariin. niimeio sub iitrnque a\e vitis .•iccipit. Modus itaqiie ma- teriarum is erit, qiiem diclaliit liiiini atqiie ipsius stirpis la-tilia. Ilirc in iiniversum; illa per parteis custodienda sunt. Nam iit ah ima vite qiiasi aquibiisdam fundamenfis inclpiam, semper circa criis dolabella dimovenda tena esf. Kt si solwles, quam nistici siiflraginem vocant, radi- cibus adhaerct, diligeiiter explaiifanda fciToque allcvanda csf, nt liibernas aquas rcspnat. >am pr.rstat ex viilnere COLUMELLE. endroit quia etetaille, quede laisser uiie cica- trice pleine de ncrudset rude ; parce que , dans ie premier cas, la plaie ue tarde pas a se cicatriser, au lieu que , dans le second cns , elle se cave et se pourrit. Apres avoir ainsi soigne le pied de la vi- gne, il faut exaniiner ses cuisses etson troiic, pour n'y laisser ni pampres sortis du bois dur, ni turaeur semblable a une verrue , a moins que la vignene soit montee plus haut que lejoup;, et qu'elle ne demande a etre ravalee. JMais s'il ai- rive qu'une partie du tronc qui aura ete coupe Boit desseehee par Tardeur du soleil , ou que la vigne ait ete creusee soit par les eaux , soit par les aniraaux nuisibles qui se seront insiuues dans sa moelle, il faudra se servir de ladoloire pour la delivrer de tout le bois mort, et ensuite la ra- tisser avec la serpe jusquau vif, afm qu'elle jse cicatrise dans une partie vertc. II ne sera pas difflcile d'enduire ees plaies, aussitot qu'elles seront unies, avec de la terre detrempee preala- blement dans de la lied'huile, parce que cette espece d'enduit ccarte de la vigne les vers et les fourmis, et la preserve dusoleil et de la pluie; ce qui fait qu'elle reprend plus tot, et qu'elle con- serve son tronc toujours vert. II fautencore eplu- cher le corps de la vigne en arrachant recorcc seche et gerseequi peudra du haut dutronc, parce que la vigne delivree de ces especes d'imraondi- ces ne s'en porte que mieux , etque levin qu'elle donne est moins sujet a la lie. II faut aussi eear- ter et ratisser avec le fer la mousse qui tieut le pied de la vigne resserre comme entre dcs entra- ves, etqui la maigrit par sa salete, et par la le- thargiedansiaquelleelle laplonge. Voila cequ'il y a a faire dans le bas de la vigne. Je vais pres- crire egalement ce qu'il faut lui faire au corps. Les plaies que ron fait a la vigne dans le dur de son boisdoiventctre obliqucset bien unies,. parce qu'etant faites de cette maniere , elles se gueris- sentpluspromptement,etlaissentplus facilement ecouler reaujusqu'a cequ'eIlessoientcieatrisees; au lieu que les plaies qui sont faites horizonta- lement recoivent plus d'cau sur lcur surface,et la gardent plus longtemps. Cest donc une faute que le vigneron doit surtout eviter. II faut cou- per les sarments gourmands, ainsi que les vieux; ceuxqui sont nes dans ime mauvaise place, lcs tortus et ceux qui sont tournes vers la terre ; et laisser ies jeunes et ceux qui promettent du fruit, pourvu qu'ilssoient droits. II faut couper avec la serpe ceux qui sont secs et vieux , ainsi que les ergots des eoursons de ratinee, etcon- server les bras tendres et verts. Quand la vigue sera montee a environ quatre pieds de liauteur, il faudra lui former quatre bras, dont chacun sera tourne vis-a-vis les quatre pointes de re- toile formee par le joug. Mais il faudra prendre garde de laisserdeux sarments ou davantagesur la meme ligne et du meme cote d'un bras, parce que la vigne souffre beaucoup quand toutes les parties de ses bras ne travaillent pas egalement, et qu'au lieu de distribuer de la nourriture a ses enfants par portion egale, ellen'cstteteeque d'un seul cote ; parce qu'il arrive de la que celui de ses vaisseaux dont tout le suc est epuise seche com- me s'il ctait frappe de la foudre. On appelle /o- caneiis la branche a fruit qui sort commuue- mententre deux fourchons : les paysans lui ont donne ce nom , parce que , naissant entre deux des hras daus lesquels la vigne se partage, elle tieut ce passageassiege, etintercepte lanourri- ture de ees deux bras. On a donc bien soin de la sobolem repullescentem vellere , quam iiodosam etscabram plagam leliiiquere. Hoc enim modo celeriter cicaliicem ducit , illo cavalur atque puliescit. Percuratis deindc quasi pedibus crura ipsa truncique eircumspiciendi sunt, ne aul pampinarins palmes internatus aut veruca; siuiilis fu- runculus relinqii.ihir : iii.i si jiigo superjecla vilis deside- rabil abinleridic Mailr irvncari. Si vero Irunci pars secla solis arnalii peniniii , .iut ai]uis noxiisve animalibus , quae per niedullas irrepuut, cavata vitis est, dolabella con- veuiel expurgare quicquid emorluum esl ; deinde falce eradi vivo tenus, ut a viridi cortice ducat cicatricem. iVeque cst difiicile mox allevalas plagas terra , quam prius amurca madeleceris , linere. iXam et teredinem (brniicamqiie pro- bibet , solem etiam ct pluviam arcel ejusmodi litura, propter qu£c celerius coalescit , el frucluin viridem con. serval. Corlex quoque aridus fissusque per summa Irunci dependens, corpore tenus delibrandus est. Quod el raelius vitis quasi sordibus liberata convalescit, et miniis vino faecis affert. Jam vero muscus , qui more coinpedis crura vilium devincla comprimit, siluque et veterno macerat, feno destringendus et eradendus est. Atque baec iu ima parle vitis. Nec minus ea , quiE in capite servanda sint , deinccps pra;cipiantur. Plagae, quas iu duro vitis accipil, obliqua; rntundirque fieri debenl. Nam ciliiis coalescunt, et quamdiu cicali icem non obduxerunt, commodius aquam fundunt : transversa! plus bumoris et recipiunl et conti- nent. Eain culpam maxime, vinitor, fugito. Sarmenta lata, vetcra, male nala, contorla, deoisum spectanlia recidito; novella et fructuaria [recta] submillito. Bracliia lenera et viridia servato; arida et vetera falce ampulato. Un- gues custodum annotinos resecato. In quatuor ferme pe- des siipra teriani vilem elatam totidcm bracliiis coinpo- nito, quorum singiila speclent decussati jugi partes. Tum siugulis vcl unum llagellum, si macrior vitis erit; vel duo, si pinguior, bracbio cuique submillilo, eaque jugo superposita praecipitato. Sed meminisse oportebil , ne in eadem linea uuoqiie latere bracbii esseduas malerias plii- resve patiamur. jNamque id maxime vitem infestat, ubi non omnis pars bracbii pari vice laborat, neqiie aequa portione succiim proli sua; dispensat : sed ab uno lalere exsugitur. Quo lit ut ea vena, cujus omnis bumor absu- niilur, velut icta fulgure arescat. Vocatur etiam focaneus palmes, qui solet in bifurco medius prorepere, et idcirco eum prajdicto vucabulo rnstici appellant, quod inler diio bracbia , qua se dividil vitis, enatus veliit fances obsi- det,atque utriusqueduiamenlitrahensaliinentapra-ripil. DE L'AGRICULTURE, LIV. IV. retranelier aussi , et de l'anacher comme une espeee de rivnle , avant qu"eile se soit ibrtifiee. Si cependant elle a deja assezpris deforce pour que l'un des deux braseu aitsouffert, on retranclie le plus faible des deux, et on la lui substitue; car Tuu des bras etant aiusi coupe , la mere n'aura pas plus de peine a enlretenir les deux autres parties qui resteront. Ainsi il faut mettre a uu pied de distance au-dessous du joug la tete dc la vigne,douts'ecarteront,ainsi queje Tai dit, ses quatre bras, sur lesquels oji renouvellera !a vigne chaque annce , tant en coupant d'anciennes brauches a 1'ruit qu'en en laissant croitre de nou- velles, quil faudra ehoisir a cet effet avec intel- ligence. Car lorsque la vigne abonde en bois , le vigneron doit prendre garde en ia taillant de ne pas lui laisser les branches qui seront les pkis voisinesdu bois dur, c'est-a-dire, du tronc et de la tete de la vigne, non plus que celles qui en se- ront les pius eloiguees. En effet, si les premieres ne sont d'aucune utilite pour la vendange , parce qu'elles rapportent peu de fruit, attendu((u'elles sont semblables a celles qui sortent du tronc a son pied, les secondes epuisent la vigne, parce qu'elles sont chargccs de trop de fruit , et quelles s'etendent jusqu'a un second et un trsisieme pieu, ce que nous avons dit etre \ icieux. II sera donc bon de laisser les branches qui setrouvcront dnns le milieu des bras, parce qu'on peut en esperer du fruit, cl qu'il n'y a pas a craindre qu'elles maigrissent le cep. II y a dis personnes qui mon- trent plus d'avidite a se procurer une graude quantite de fruit , en laissant les fouets des cxtre- mites avec ceuxdu milieu , ct en tailiant en outre en courson le sarment le plus proche du boisdur. Mais je ne erois pas qu'on doive suivre cette me- ibode, a moius que la vigueur, tant du sol quedu tronc, ne lepermelte : car ces fouets se couvrcnt d"une si grande qnantite de grappes, qu'clles ne peuvent plus parvenir a leur raaturite, a raoins que la bonte de la terre ou la fertilite du tronc ne s'y pretent. On ue doit pas taiUer de branches en courson, lorsque celles dont on attcnd les fruits les plus prochains sont situees dans un lieu convenable, parce qu'il suffit de lier ces bran- chcs etde les courber vers la terre, ponr cxciter le boisa en sortir au-dessousde laligature. Mais si la vigne s'etend plus loin que la methode des agrieultcurs ne lui permet de le faire, et qu'en s'elancant du c6te de sa tete elle jette scs bras sur les toitsdes jougs voisins quiue lui sont point destines, on laissera aupres du tronc un courson vigoureux et trt^s-long, garni de deux ou trois noeuds : cecourson jettera Tannee suivante du bois, dont on formera un nouveau bras qui pa- raitra comme sortir du pouce ; apres quoi on cou- pera les autres bras , et la vigne se trouvera re- nouvelee et pourra etre contenue dans les bor- nesdeson joug. Mais en laissant cecourson, voici ce qu'il faudra surtout observer : premie- rement, que la plaie n'en soit pas horizontale ni tournee en face du ciel , mais oblique et penchee vcrs la terre , moyennaut quoi elle se defcndra d'elle-menie contre la gelee, et se garantira du soleil; secondement, que la taille n'eu soit point allongee en forme de fleche , mais courte et ar- rondie comme les ongles , parce que dans le pre- mier cas la partie blessee se dessecbe plus tot , et que la plaie se fait sentir dans une plus grande etendue ; au lieu que dans le second cas elle se reraet plus tot de sa blessure , laquelle d'ailleurs s'etend moins au loin. II faut aussi se garder tres- particuliereraent dune raethode fort vicieuse, que je vois neanmoins etre usitee par plusieurs Hunc Pis» lHii(]iKim aMiiiiliim dilisenter iiJcm ainpiUant, et ailnoilanl, priiisqiiani coinilKPieliir. Si lamen ita piae- valiiit nt alleriitriim lnai liiiiiii all1i\ent,id quod iinbecil- lius est, tollitiir, et ip>c lofanciis snhinittitur. Rcciso enim bracliio , Mqiialiter ntriiine paiti viies mater snbministrat. Igilnr capnt vilis pede inlVa jiisimi constituilo, nnde se pandant quatuor (iit di\i) biacliia, in iiuibus qiiolannis vitis renovetiir, ampiilatis veteribns, ct submissis novis palmis, quariiin delectus scite faciciidus esl. Nani nbi mas^na matcriarum facultas cst, putator custodire deliet, iie aut proximas duro , id esl a trunco et capile vitis re- linquat, aut rursus extremas. Nain illa; minimum vinde- nilae cohferunt, quoniam exlguuni liuctum pivcbcnt, si- miles scilicet painpinariis : ba; vitctn e\bauriimt , qiiia ni- inio toetu onerant , et usqiie in altcnim ac tertinm pabim , quod vitiosum csse dlximus , se extendiinl. Quarc medio in bracbio comniodissime palmo; subniitlcntur, quo; ncc spem vindcniiac dcstituant, ncc einacicnt stirpcm siiam. Monnulli fruclus avidius cliciiint , extrcma cl media (la- gella submittendo , ncc minns pioxiinum duro sarmeiiluin in custodem resccando : quod raciendiim, nisi permitten- tibus soli ct Iruiici viribns, niiuime cciiseo. Nain ita se induiint uvis, nl iicqiioaiit matiiiitatem capere , si beni- gnitas lerra^ atqne ipsius Irunci hictitia non adsit. Snbsi- diarius idemquc custos in polliiein resecari non dcbet, cum palina!, ex qiiibus pioximi IVuctus speraiitiir, iiioneo Inco sita' suiit. Nain uhi ligaveiis eas, et in terram spec- tanles deflexeris, infra vinculnin materias expriines. At si longius , qiiam ritus agricotarum permittit, a capite vilis emiciierit, ct bracbiis in alicna jiigorum compluvia per- repscrit, custodcm validnm et quam maxiinum jiixla truncuin diiorum articulorum vel Irium relinqucmiis, cx qiio qiiasi pnllicc proximo anno citata inatcria formcliir iii bracbiiim : nt sic recisa vilis ac renovata inlra jiii;um contineatur. Scd in snbmittendo custode lia->c niaxime siint observanda. Primiim ne resupina ca-liim scil prona potiiis plaga teriam spcctet : sic ciiim et yelicidiis ipsa sc protegit el ab sole obumbralur. Dcinde iie sagitla! sed nec iingulacqiiidem siinilis liat resectio : nam illa cclerius et latius enioritnr, ba>c tardius et angiistius reformidaf. Qiiodque cliain nsiirpari vitiosissime animadvcrto, ma- xime vitandum est. Nam dum serviunt decori, qno sit brevior custos, et similis pollici, juxla articulum .sarmen- tiiin recidunt. Id autem pliirimum oflicit, quoniain sc- COLUMELLE. personnes, qiii, lorsqu'elles taillentun sarraeut en courson , n"ont egard qu"a la beaute du coup d'oeil , et le coupeut a eet effet pres de la join- ture, afin qu'il soit plus court, et qu"il ressenfi- ble plus parfaitement au pouce ; mais cette me- thode est tres-pernicieuse, parce qu'il arrive de la que Tceil v.oisin de la plaie souffre dans les commencements du froid et dela gelee, et, par la suite, de la chaleur. Le meilleurest donc de cou- per le courson vers le milieu de rentre-nccuds , et d'incliner la plaie du cote oppose a Toeil , afin qu'elle ne r^pandepas ses pleurs sur lui ,ainsi que nous Tavons deja ditci-dessus, et qu'elle ne Ta- veugle pas lorsqu'il sera pret a bourgeonner. Mais si ron n'a pas de quoi faire un courson , il faudrachercherdequoi faireunetumeur, laquelle, pour etre coupee de trescourt a peu pres dans la forme d'une verrue, n'en donnera pas moins le printemps suivant du bois, qui servira a rem- placer des bras ou des branches a fruit. Si Ton ne trouve pas mfime de ces sortes de tumeurs, il faudra faire uue ouverture a la vigne, en y ap- pliquant le fer k rendroit d'ou Von voudra faire sortir dcs pampres. Je suisencore tres-fort d'avis que Ton delivre de leurs vrilles et de leurs reje- tons les branches a fruit que Ton destine a la vendange. Mais il faut s'y prendre autrement pour lescouper, que pour couper les pampresqui sortent du tronc : car on applique rudement la serpe pour couper ras ce qui sort du bois dur, aliu que la plaie se cicatrise plus promptement; au lieu qu'on s"y preud plus doucementquand il s'agit de couper ce qui sort du bois teudre , com- me, parexemple, lesrejelons, parcequ'ordinai- reraent ils sont garnis sur le cote d'un ccil qu"il faut menager, saus roffeuser avec la serpe. Or si ron y appliquait le fer trop rudement , on enle- verait absolument roeil , ou tout au moins on Ten- dommagerait du memc coup; d'ou il arriverait que le pampre qui est pret a germer serait fai- bleet peu fertile, outre qu'il serait plussensible aux injures des vents, parce qu'il seraitsorti de la cieatrice sans aueune vigueur. II est difficile de dtMerminer la longueur que ron doit donner au bois qu'on laisseraala vigne. La plupnrtce- pendant ne lui donnent que la longueur suffisante pour pouvoir passer sur le joug et se recourber de Tautre c6te , sans neanmoins aller jusqu'a terre. Pour nous , nous croyons qu'il faut entrer dans un plus grand detail sur cet objet, et exa- miner en premier lieu quelle est la nature de la vigne, parce que si elle est robuste, elle pourra porter de plus long bois ; en sccond lieu, si le sol est gras, parce que s'il ne Test pas, quelque i obuste que soit la vigne, nous la ferionsbienlotperiren Tamaigrissant par de trop longs fouets. Au reste, on n'estimepas lalongueur d'une branehe afruit d'apres sa mesure intrinseque , mnis d'apres le nombre de ses bourgeons : car lorsque ses nceuds sonttres-eloignes runderautre, ou peut lui lais- ser asscz de longueur pour aller presque jusqu'a terre , attendu que malgre cette longueur elle jet- tera peu de pnmpres. Mais lorsque les noeuds d'une brnnche a fruitsont drus, et qu'elle mon- tre beaucoupd'yeux , quoique courte, elle donne neanmoins un grand nombre d'autres branches a fruit, et produit des grappes en abondance, raison pour laquelle il faut de toute neccssite menager dans ce cas-la sa longueur, pour que la vigne ne soit point chargeede branches a fruit trop hautes. II faut encore que le vigneron exa- mine si la vendange de rannee precedente i ete abondante ou non , parce qu'il doit epargner les vignes apres une forte recolte, et par consequent les tailler alorspluscourt; au lieu qu'apres une raoindre recolte, il doit leurfaire la loi. Par-des- cundum plagain po.sila semma piniiiis et fVigore tum deinde aestu laboiat. Oplimum esl igilur inedio fere in- ternodio sub.sidiarium toiidere palmitem, devexamque resectionem facere post gemniam , ne , ut [jam] antea dixi- mus, sujjeilaci ymet et gemmantem cacet ocijliiin. Si rc- secis facultas non eiit, ciicuraspieiendiis est furunculus, qui , qusnnvis anguslissime praic isus in modum verru- cae, proximo vere materiam exigat , (luam vel in bracliiiim vel in fiuctiiariuin remitlamus. Si ncque is repeiiatur, saucianda ferio est alque exulceianda vitis in eaparte, qua pampinum studemus eliceie. Jam vero ipsos palmi- tes, quos vindemia; praeparamus , claviculis ac nepotibus liberandos magnopeie censeo. Sed in iis recidendis alia conditio est , atque alia in iis , quae proceduiil e trunco. Nam quicquid est, qiiod e duro prominet, veliementius applicata falce adnodatur et eraditur, quo celerius ofcdu- cat cicatiicem. Rursus quicquid e tenero processit, sicut nepos , parcius detondetur : quoniani fere conjunctam ge- rit ab latere gemmam,-cui consulendum est, ne falce deslrinoalur. ['lessius enim si adnodcs applicato ferro, aut totatollitur, autconvulneratiir. ■Propterquod paliues. qiieni mox in gerininatioiie citaveiil, imbecillis ac minus fructuosus erit , lum etiain magis obnoxius ventis ; scili- cet qiii inliiiniis de cicatiice prorepseiit. Ipsius aiitem materiae.quam suhinittemiis, longiUidini raodum diflicile est imponere. Pleriqiie tamen in tantiim provocant, ut ciirvata et picecipitata per jugum nequeat teiram contin- geie. Nos siibtilius dispicienda illa censemiis. Primuni vitis liabitum; nam si robusta est, ampliores materias sustinet : deinde soli quoque pinguitudinem ; qiire nisi ad- cst, quamvis validissimam vitem celeriter necabimus procerioribus emaciatam flagellis. Sed longi palmites non mensura, verum gemmariim numero .Tstiniantur. Nam ubl majora sunt spaliainter articulos, licet eoiisque nialeriam pioducere, dum penc terram contingat : niliiio minus enim paucis frondescet pampinis. At ubi spissa internodia frpquentesqiie oculi sunt, quamvis breve sarmentum miillis palmitibus viiescit, et numeioso ftetu exubcrat. Quaie niodus talis generis necessaiio maxime est adbi- bendus, ne procerioribiis fiuctuaiiis onerelur. Et ulcon- sideret vinitor, proximi anni magna necne fueril vinde- niia. Nam pust l;irgos fructus parcendum cst vilibus, el DE L'AGRICUI. siis tout cela , nous pensons encorc que toute la besogne doiit nous parlons doit etrc fnitc avcc des instrumeuts dc lcr qui soient forls, minces et bien tranchauts : car une scrpc emoussce , epaisse et de peu deresistance retardc celui qui taillela vijjne, et dcs lorsil fait raoinsd'ouvrase, quoiquil ait plus dc peine. Eu cffct , soit que rinstrument plie, commc il arrive quand il n'cst pas ferrae, soitqu'il pcnetrediffieilemeut, coinme il arrive quand il est emousscct cpais, celuiqui taille trouve alors de pkis grauds obstacles a vaincre, outre que les plaics, qui sont raboteuses et inegales quand Topcration n'a pas ete faitc en un seul coup mais en plusieurs, dcchirent la vi- gne : d"ou il arrive souvent qu'on est obligc de rompre cequ'on auraitdu coupcr, et que rhumi- dite pourrit la vigne qui est ainsi dcchiree et ra- boteuse, sansqueles plaiesqu'on lui a faites puis- seut se guerir. Cest pourquoi il fautbicn avcrtir celui qui doit tailler la vigne qu'il ait a aiguiscr la lame de son iustrument, pour le reudre , au- tant qu'il pourra, aussi tranchant qu'un rasoir. II faut aussi qu'il sache de quelle partie de la serpe il doit se servir pourchaque operation dif- ferentc ; car j'ai souvent rcncontrcplusieurs per- sonncs qui devastaient lcs vignobles, faute d'avoir cette connaissance. XXV. Or tclle est Tordonnance et la figure de la serpe du vigneron. La partie laplus voisiue du manche, qui prcsente la lame dans une direction droite, s'appelle(i///e;-acausede sa rcssemblance avec un couteau ; ccllc qui est rccourbee s'appelle sinus; celle qui descend de la courbure s'appellc scalprum , celle qui la suit et qui est erochue s"appellc rostrum; cille qui surmonte cette der- iiiere dans la forme d'une moitie de lunes'appel)e sentris; eufin celle qiii part de re.xtremite de la serpe , et qui est penchee sur le devant en forme ideo anguste pulaiuluni •. [lost exiguos , im|icianJum. Su- per cjetera illud eUamcensemus, ut durislcnuissimisque et aculissimis ferramenlis totnm istud opus exequamur. Oblnsa enini et liebes et mollis falx |iulalorem mnralur, eo(iue minus operis eflicit, et plus laboris affert viuilori. Kam sive curvalnr acies.quod accidit niolli; sive tardius penetral, quod cvenit in reluso et crasso ferramenlo; majore nisu est opus. Tum eliam plaga; asperac atque iu;e- ' iiualcs vites lacerant. Neque enim uiio »ed s^epius icpe- tito iclu res Iransigilur. Quo plciunnini' lit, iit (piod piie- cidi dcl>eat pra'(Viiigaliir, ct >ic \ilis laiiiata scabrataiiiifi pnlrcscal liiimoribiis, iicc plaga' ransaiicntiir. Quare ma- gnopeie moncndus putator cst, ul proli\et aciem feria- I mcnii , et quantnm possit novacnl.c similem reddat. iNec ignoret in qiiaquc re qua parte falcis nteudum sit. iSani I plurimos per lianc insciUam vaslare viiiela comperi. ■ XXV. Est autem sic disposita vinitori.i! falcis ligura , I ut capulo pars pioxima , quse rectani gerit aciem, culter ob siiHililudinem nominetur; qua; flectitur, .sinus; qua; a i Uexu procurrit, scalprnm ; quse deiiide adunca est, ros- tiuni appellatiir; cui snperposiia scniirorniis luiia; specics «.'OLl.llLl.l.l.. TURE, LIV. IV. 273 de pointe, s'appclle viucro. Chacunedcces par- ties a sa fonction pnrticulii'rc, pourvu que le vigneron soit habilo a nianicr cct instrument. Car, lorsqu'il vcut coupcr quclque chosc en ap- puyant la main devant lui, ii se sert du cullcr; lorsqu'il vcut tircr la main a lui, 11 se sert du sinus; lorsqu'il vcut unir la plaie, il se sert du scalpruin; lorsqu'il veut crcuser, il sc sert du rostrum; lorsqu'il veut donncr un coup, il se scrt de la securis ; ct lorsqu'il veut nettoyer un endroit dont !'ouverturc cst etroite , il se sert du mucro. La plus grande partie dc Touvragc que fon fait sur lcs vignes doit etre faite eu tirant a soi plutot qu'cn frappant, parce qu'une plaie faite de ccttc maniere s'unit du mcmc trait, at- tcndu que lc vigneron commcnce par raesurer son coup avantd'appliqucr le fcr pour couper ce qu'il a enyie de couper; au lieu qu'en frappant la vignc, il blessc le cep de plusieurs coups, pour peuqu"il vienne a raanquer le premier (comme il arrive souvcnt). Ainsi la meilleure taille et la plus siire est celle que Ton fait en conduisant la serpe (ainsi quejc ralditl, et noa pasen donnant un coup. XXVI. Toutes les operations prccedentes fi- nies, le soin de soutenir la vigne et de la mcttre au joug pour lui donner de la stabilite , lcur sue- cede, commc nous Tavons deja dit ci-dessus. L'echalas cst prcfcrable au pieu en cette occasion, cncore y a-t-il du choix a faire : car le raeilleur echalas est celui qui est fait dc hois d'olivler, de chi-ne , et de licge, ainsi que de toute uutre cspece de chene fendu avee des coius ; viennent ensuite les appuis rouds et longs, dont les plus approu- vcs sont ccu.x de bois dc genevrier, de laurier et de cypres. Les pins sauvages sontegaiement bous a cct usage, et le sureau meme n'est pas mauvais. Au reste, quelque bons que soient ces appuiset secnris dicilnr. lijiisque velut apex pionus iiiiiiiincus mu- cro vocalur. llarum partium ipiieque suis niiiiicrilius fiin- gitnr, si niodo viiiilor gnanis est iis iiteudi. N.iiii ciiin iii adversuin pressa iiianu desecaie q:i d dehct.culUo utilur : cum retialicie, sinu : cum allevare, scalpro : cuni inca- vaie, rostio : ciira ictu ciBdere, securi : cum in angusto aliquid expiirgarc, mucrone. Major auteni pais operis in vinca diicliiii polius quam caesim facienda est. N"ani ea plaga qua; sic cfliciliir, iino vesligio allevatur. l'i jus cnim puta- tor a]ipli(al fi^rrum, atque ila (piiR destinavit pra^cidit. Qui casini vitcin pclit, si frusliatus cst , qiiod sa'pe evi;- nit, pluribiis ictibus sUrpem viiliierat. Tutior igitur, et ulilinr putatio csl, qua;, ut retiili, diictu falcis nun iclu conlicilur. XXVI. Ilac peracta, scquilur, ut ante jam diximus, adminiciilaiida; jugandaeque vinea; ciiia , cui slabiliendae inelior est ridica palo , neipic ca quadibel : nam est prae- cipua cuneis lissa olea, queicus et siiber, ac si qua sunt similia robora : terUum oblinet locuui pedamen teres , idque maxime probatur e.\ juuipcro, lum e\ lanru cl cu- pre.ssu. Recte etiam faciunt aJ eam rein silveslrcs piinis , COLUMELLE. tous los aiitrcs semblables , il faut neanmoins les retoucher apres !a taille , les unlr avec la doloire daus les parties qui en seront pourries, changer de eoteceux qui seront siins, relirer ceux (|ui seront ou caries ou plus courts qu"il ue faudra, et en rcmettre de raeilleurs a leur plaee; relever ceux qui seront couehes par terre, et redresser ceux qui peiicheront. On mettra de nouveaux liens aux joufis, au cas qu'ils n'aient pas besoiii d'etre refaits a neuf ; raais s'i!s paraissaient etre daiis le cas d'etre refaits, il faudrait attacher dcs perchesou desroseaux a lavi^ne avantd'y appli- qwr les pieux ; et ce ue sera qu'apres que le jouj; sera fait ainsi, que Ton rassemblera, par le moyen de rechaias , tout le cep vis-a-vis de son pied et sous ses bras, aiusi que nous ravons prescrit pour lcs jeunes vignes , en evitant d'at- tacher les vignes toutes les annces a un seul et meme eudroit , de peur que les ligatures repetees iie finissent par couper le tronc et par retrangler. Eiisuite on distribuera les bras en quatre parties sous retoile formee par le joug, et Ton attacheia les jeunes branehes a fruit sur le joug, sans foi- cer nature, mais en les courbnnt legerement pour les laisser aller comme elles voudront, de . peur de les rompre si on les pliait, et d'en faire tomber des bourgeons deja gros. Lorsqu^il arri- vera quedeux sarments prendront leur direction d'un meme c6te du joug, on mettra une perche entre deux, afin que les branches a fruit, se cou- lant sur cette perche , forment le toit du joug, pour en descendie ensuite et prendre leur diree- tion vers la terre , comme s'ils se plongeaient du faite de ce toit. Pour que cela soit habilement execute, celui qui liera les branches se souvien- dra denepnsen tordrele sarmenten rattachant, mais de courber simplement tout le bois qu'il mettra sur le joug et qui pourra en etre precipite , de facon que ce bois paraisse plutfit appiiye sur la perche, que suspendu a la ligature qui lere- ticnt. Car j'ai souvent remarque que les paysans, en attachant sans precnution les branches a fruit au joug, les y meltaient de facon qu'il semblait qu'elles ne faisaieut que pendre de la ligature qui les rctenait, quoique les branches ainsi attachees se rompent Iorsqu'elles viennent a etre chargees du poids des painpres et des grappes. XXVII. Lorsque les vignobles auront ^te or- donnes de la maniere que nous avous prescrite, nous uous baterons de les nelto\er, et d'en re- tirer les sarmeuts et les bouts d'echalas. II ne faudra cependaut les enlever que dans un temps oii le terrain sera sec, de peur que celiii qui doit fouiller la terrene trouve trop de difficulte a le faire, dansle cas oii elleaurait ete trop pietinee pendaut qu'elle etait bourbeuse. On doit euvoyer tout aussitot cet ouvrier dans les vignes, sans attendre qu'elles disent mot; parce que, si on ne Ty envoyait qirapres qu'ellesaurnient comraence a bourgeonner, il feraittomber une grande par- tiede la vendange. Cest pourquoi il faut les be- cher tres-profondement avant qu'elles bourgeon- nent, entre rhiver et le printemps , afin qu'elles pulluient pkis gniement et plus abondamraent; ensuite lorsqu'elles seront couvertes de feuilles et de grappes , il faudra diminuer le norabre de leuis sarments pendnnt qu'ils seront encore ten- dres et jeunes. iMais le vigneron , qui s'etait au- paravant servi du fer pour les decharger, ne se servira plus alors que de la mniii , pour reprimer Tombrage et faire tomber les pnnipres superflus. Car il importe tres-fort que eeltc operation soit faite habilement, puisque les vignes gagnent en- core plus a etre eparaprees qu'a etre taillees. En effet, quoique la taille leur soit utile, cette opc- atqne etiam sambuci piobabiles iisu statuminis. Ila^c eorumqiie similla iiedameiila posl putalionem retractanila sunt, partesque eorum piities deiiolandae acuendajque ; atque alia converleiida, quae proceritalem habent : alia submovenda , qu.ie vel cai iosa vel justo bieviora sunl , eorumque in vicem idonea icpiinenda, jacentia statueiida, ciiius, qiii sic refert : polest videri salis esse coustitutani vincani ter fodere. Celsus quoqiie et Atticus conseiitiunt , tres esse luutiis in vite seu potius in oiiini surculo natuialcs : unum , quo gei minet ; altertiin , qtio lloreat; terliuin, qiio uiaturescat. llos cigo inolus censenl fossionibus concitari. Son cnim natura quod vult 276 COLUMELLE. retude. Tfile est la ciilture des vignes, laquclle aboutit a la vendangc. XXIX. Je reviens a present a la partie de ce traite, danslaqnelle je mesuis cngage a doniicr les prcceptes qui conccrnent les greffcs dc la vi- gne ctle soin de lcs cntretenir. Julius Attieus a dit que le tcmps propre a greffcr ctait dcpuis lcs calcndesde novembrejusqu'a celles dejuin, qui csttout letemps pendant lequcl il assure qu"on pcut conservcr les greffes sans qu'clles bourgeon- nent; d'ou nousdevons conclurcquil n'yapoint do tempsde rannce d'exccptc , selon lui, pourvu (luc Ton puisse avoir du sarmcnt , dont la sevc ne dise niot. J'accorderais volontiers cette pro- position dans lcs autres especcs de plantcs, dont rccorce cst plus fcrme ctplus pleine de suc quc celle de la vigne. Mais je ne serais pas siuccre, si je degiiisais qu'il y a de riraprudeuce, en fait dc vigncs,apermettre aux paysans delesgreffcr dans le cours d'un aussi grand nombre dc mois. Ce n'est pas qne j'ignore que la grcffe faite a la vigne au solstice d'hiver prendquelquefois; mais i! est dc notre dcvoir de preserirc, non pas ce qui resulte parhasardd'uneou dedeuxexpcrien- ccs, mais ce qui arrive communemcnt ct par dcs raisons certaincs. Je pourrais tout au plus eon- scntir, jusqu'aunccrtain point, acette methode, s"il nc s'agissait d'en courir les risques que sur un petit nombre de ceps, parce qu'on pourrait alors remcdieracctte temerite pardeplus grands soins qu'on y apporterait. Mais il cst necessaire d'eeartcr tous les doutes relativement aux cas oii rimmensite de rouvragequ'il y aurait a faire partagerait les soins de ragricultcur, meme le plus cxact. Ce que prescrit Atticus est donc ab- solument contraire aux vigncs. Effectivement le meme auteur convient qu'il n"est pas a propos de tailler les vignes pendant le solstiee (i'hiver {en quoi il a raison, parce que, quoique cette opc^-ration leur fasse moins de tort que la greffe, ccpendant lous les arbres sont eugourdis dans les temps froids , et la gelec erapeche qu'il ne se fasse dans lcur (jcorce aucun mouvement qui puisse guerir la plaie) : et ccpendant il per- met dc les greffer dans le raemc tcmps , quoique la maniere dont il veut qu'on le fasse consiste a trouquer le cep en entier , et a le fendre a Ten- droit oii il aura ete tronque. La meillcure me- thode est donc de greffer lorsque Ic temps com- mencera a se radoucir apres riiiver, et lorsque la nature donneradumouveraent aux bourgeons et a r(?corce , et qu'on ne sera plus menace du froid , qui pourrait bruler la greffe ou la plaie oc- casionnecpar la scission du cep. Je permeltrais ccpendant \olontiers de greffer la vigne en au- torane , dans le cas oii on serait presse , parce que la temperature de Tair est asscz scmblable dans cctte saison a cclle du printemps. Mais cn quel- que temps que Ton veuille greffcr, on saura qu'il n'y a pas d'autrcs soins a sc donncr pour lc choix des greffes, que ceux que nous avons prescrits dans le premier livre , cu donnanl dcs pr(iceptes sur le choix des mailletons. LorsdoDcqu'onaura choisi sur une vigne de bonne qualit^" les maille- tons Ics plus feconds et les plus murs , et qu'on les en aura s(;pares, on prendra, pour faire Tope- ration dc la greffe, ud jour oii le temps soit doux, et 011 il ne fasse pas de vent. Ensuite on exami- nera si la grefle, est bien roude dans toute sa lon- gueur, et bien ferme; si la moelle n'en est pas spongieuse , et si elle a beaucoup de bourgeons et dcs cntre-nosuds tres-courts. Car il est tr6s- salis efficil , nisi eam labore ciim studio juveris. Alque liiiT, colentlaium vinearum cnra finilur vindemia. XXl.X. Reileo minc ad eam partem disputationis, qua «.niU professus vilium inserendarum liiendarunique insi- lionum prEecepla.TeinpnsinserendiJulius Atticns tradidit ex calend. iNovemb. in calendas Junias, qiioad posse custodiri surculum sine germine affirmat. Eoqne debemus inleilispie nnllam partein anni excipi , si sit sarmenti si- liMilis lacnltas. Id porro in aliis slirpiurn generibus, quae linnioris et succosioris libri sunl, posse lieii sane conces- serim. In vitibns nimis temere tot niensium rusticis insi- tioncm permissani dissimulare non est fidei mese : non quod i^norem, brumae teniporibus aliquando insilam viteni rnmpreliendere ;sed non qiiid in uno vel altero expeiimento lasii liat, vcrnm quid certa raMone plerumque proveniat, ilisceiitibus pr.tcipere debemus. Etenim si e\ii;uo numero periclitandum sit, in quo major cnra temerilati niedetiir, possnm aliquateniis connivere. Cnm vero vaslitas operis ctiim diligentissimi agricolse curara distendit , omnem siiiipiilum submovere debemus. Est enim contrarium , tpiod Atliciis pra^cipit. Nam idem per brumam negal recte piil.iri vineam. QuiKres quamvis minus l.-iedat vilcin, me- 1 ilo laincn lieri pnitiibetur, quod nigoribns omnis suiculiis rigore torpet : nec piopter gelicidia corticein movet,iit cicatrioem consanct. Atque idem Allicus non prohibet codem ipso tempore inserere , quod tum et totius obtrun- catione vitis et cum ejiisdem lesectionis lissura praecipil fieri. Verior itaque ralio est inserendi tepentibus jam die- biis post hiemem, cnm et gemma se et coi tex naturaliter movet, nec frigiis ingruit, quod possit aut surculum insi- tiini aut fissur.ifi plagain inurere. Permiserim tamen festi- nantibus antumno vitcm inserere : quia non dissimilis est ejus aeris qualitas vernfe. Sed quocunque qnis lempore desti- naverit insereie, non aliam sciat essecuram surculisexplo- randis quam quietradita est priorelibro, cum de malleolis eligendis praeoepimus. Qnos ubi generosos et fcecundos et quam malurissimos viti detraxerit, diem quoque tepidum sileutemque aventiseligat. Tuin consideret suiculiim tere- tem solidiquecorporis, nec fungos* medulte , crebris etiam geminis et brevibus internodiis. Nam plurimum inlerest non esse Inngum sarmentum, quod inseralur; et rursus plures oculos, qnibns egerminet , inesse. Itaque si sunt longa internodia, necesse esl ad unam vel snnimum duas gemnias recidere surculum , [ ne proceriorem faciamus , qnam] ut tempestates [et] ventos, et imbres ininiobilis pati possit. Inseritiir aiUem vitis vel recisa vel iutegra per- Di^ L'AGR1CULTURE, LIV. IV. intcressant (inc le sarment qiie ron vcut inserer ait, saiis itre long, bcaiieoup d'ycux par oii il puissegermcr. II est visible que s'il a dcs cntre- noeuds bien loncs, on se trouvera dans la neces- site de ne lui laisser qu'un bourgeon ou deux tout au plus, alln de lc reduire k une longueur telle,qu'il puissesoutenir les orages, lesveiitset les pluies saus branler. On grefle la vignc , ou en la coupant , ou eu la pereant de part en part avec une tariere. Mais la prcmierc facou est la plus usitee, etcelle quepresquc tous les agrieulteurs connaissent; au lieu quc la seconde cst plus rare, etque pcud"agricuiteurs remploicnt. Je parlerai d'aborddecellcquiest le pluse;uisage. On coupe communcmeiit la vigne hors de la terre; quel- quefois cependaiit on la coupe dans la terre meme, a l'endroit oii elie montre le plus de solidite et le moins de nceuds. l>orsqu'on la greffe pres de terre, on enterre la greffe jusqu'a la cime; au lieu que lorsque la greffe est inseree au-dessus ile la terre, on cnduit cxactement la plaie avec un lut petri expres, que Ton recouvrc de mousse, lc tout blen attache, a(in qu"ellc puisse ctrega- rantie des chaleurs et des pkiies. On taille la greffe a peu pres dans la forme d'une lliite , de Cacon qu"ellepuissejoindreleslcvres de la fente. II fautqu'il se trouve un noeud dans la vigneau- dessous de cetle fcnte , qui paraisse la bander , pourainsi dire, alin de l'empeeherde faire des progres plus etendus. Quand ce noeud scrait a la distance de quatre duigts de l'cndroit ou Ton aura coupe le cep, il ne faudrait pas moins lier la vigne avant de la fendre, de peur que le tran- chet de la serpe, eu ouvraut un chemiu a la greffe, ne fasse uueplaie qui biiille plusquede raison. La greffe que Tou inscrera ne doit pas etre aiguisee sur une hautcur de plus de trois doigts ; mais on Taiguisera de facon qu'elle soit bieu uiiie daus les parties qui auront ete ratis- si^es, c'est-;\-dire, jusqu'a la moelle d'un cAtc, et du c6te oppose jusque passe recorce seule- ment; de sorte qu'clle ait la figiu-e d'un coin, dont Tun des cotes aiguises sera plus mince, et rautre plus cpais, afin qu'on puisse rinscrcr par le cote le plus mince, et la serrer par le cote le plus epais, jusqu'a ce qu'clie joigne des dcux cotcs les levrcs de la fcntc; car a moins que Tc- eorcc de la greffe ne soit appli^iuee a cellc de lu vigne de facon q'j'ii n'y ait aucun jour cnUc elles deux, la greffe ne pouria jamais croilre avec le cep. On peut sc .servir de plusieurs sor- tes de liens pour la greffe dontnousparloiis. Les unsse serventd'osier, d'autrescntourent la fento avec de recoice , la plus grande partie l'attnchent avee du jonc; et c'est uue tres-bonne mcthode, parce qu'autreraent , des que rosier vient a se sc- cher, il penetre dans Tceorce et la coupe. Cest pour cviter ccla que uous adoptons phitot une ligature peu serree, pourvu que Iorsqu'elle aura cntoure le troiic,on ia resserre, en inserantdans les vidcs de pctits coiiis de roscaux. Mals le soin le plus important qull y alt a prendre consiste a dcchausser la vigne avant roperation, a cn couper les racines qui sont a la superfieie de la terre ou lesrejetons, et a rccouvrir de terre le tronc apres lopcratioi:. Des que la greffe aura pris, la vigne demandera encore de nouveaux soins : car il faudra rcpamiirer souvent lors- i motlo tam mcdiocris cst crassitiKlo trinici, iit incrcmcn- tiiiu iiisitl iilagani iio.wit contingere ; [c.l] nisi laiiicn v:i- ciius lociis ileniniliii capitis vitein reposcit Quod cuui ila Kst,allere\ duobus surculis nieigilur, aller educliis ad jnguin in fiuclum submittitur. Neqiie inutile est ex ea vife , quam meiseiis , enasceiilcji in arcu pro[)aginis pani- pinos cducare, qiios possis mo\ , si ita coinpetet, vel pio- pagare vel ad rructuui icliiiquere. X.XX. Quonlam cousliluendis colendisque Tinels,qiia' vidcbantur ulilller pia-cipi posse, disscruimns; pcdaiui- num jugoruinqiie et viuiiaiim prospiclendoi um tradciula ralio est. Ilicc eniiii qiiasi quaedain doles viiicis antc \i\,v- parantur. Qiiibus si dellcitur agricula, causani lacicndl viuela n«n liabct, cum ouiula , qua'. suut ueccssarla , cvlia fundum qua^reuda slnt : nec euipliouis tantuin {sicul alt Atlicus) pietlum oiicral vllis ratlonem', scd est ctlain cuni- paralio niolestissinia. Coiivclienda sunt eniui lempoic iiii- qulssimo lilticrno. Quarc salices vlminalcs atqiie aiuiidl- ncta Mil;;,u, ^iiii!' ^ilva', vcl lonsiilto consita^ [e] caslaiicis, priii-. I u irii : I 1,1,1. Salicuiii Miiiiualiuni (ul AUicusputal) siii^ul.i j:i.,. 1,1 -«illiLeie iiossiinl quiiiiset vigcul» jugeribiis l:gand,ie vlncnp, anindinell siiigula jugcra Tigenis jiigan- dis : caslaiieti jiigcruni totidcm palaiidis, qiiot aruudincti jiigaiidls. Saliceni vel rignus ager vo! iiligiiiosiis opliiiie, ncc iiiconiniodo tameiiallt plaaus el piugiiis. Atque is de- lict couvcrli blpalio; lla eniin piwcipiiuit vcleres, In diios l)i'des etseinissem pasliiiare salicto dcstinaliini solum. Nec iflert ciijus generis vlmen seias, diim sll lciilisslmiim. 1'utanl taiiien Iria esse gcnera praecipue .sallcis, Gr.Tc.a>, C.dlicie , SabliicC, qiiaui pluriml vocant Amerinain. Gi.Tca lla\i coloris cst; Gallica ub.soletl purpurel et tenuissiiiii; Amcriua sall\ gracllcm virgam et rulilam gerit. AUpie liae vcl caciinilnlbus vcl laleis dcponuiitur. 1'ertica; cacumi- niiui modlcae plenitiidinls, qux tamcndipondlarii orblciili ('rassiluiliuem n«n exc?dal, opliiiie panguntur eoiisquc duiii ad sulldiim dcniillaiilur. Taleac sesquipedales lcireuo iuiincrsie pauliilum uliruuiiliir. niguus lociis spatia laxloia dcsidi')at, caqucseuum pediim pcr quiiicuucem recle fa- ciuul; sicc;incus spissiora, sic ut sit facilis accessus co- leiillbiisca. Qulnum pcilinn inler rdinia esse abiinde cst, iit tanien in ipsa liuca cunsilionisallcrua vacuis intermis. I sis bipcdauci.; spaliis toiisistaul semina. Satio est eorum COLUMELLE. lesjoiirsdepluie, lorsqu'on veut taillerles saules. II faut becher les saussaies peiidant les trois prc- niieres annees, aussi souvent que les jeunes plants de vignes : mais lorsque les saules sont dcvenus forts , ils se contentent dc trois fouilies. Faute de les eultiver aiusi, ils manquent proraptement, puisqu'il arrive, meme en les cultivant ainsi, qu'il en perit beaucoup, malgre les soins que Ton prend. Pour remplacer ceux qui periront, il faudra avoir recours aux sautelles que ron prendra sur les saules voisins , dont on courbera les tfites pour les enterrer, afin quelles servent a suppleer par la suite tout ce qui sera niort. Lorsque la sautelle aura un an , on la sevrera de sa mere , afin qu'elle puisse , corame la vigue, tirersa nourriture de ses propres racines. XXXL II faut planter du genet dans les lieux tropsecs, qui ne s^accomraoderont pas d'autres especes d'arbrisseaux. Lesliens qu'onen faitsont tres-souples, outre qu'ils sont assez fermes. On le serae en graine; et lorsqu'iI est venu on le transporte ailleurs en barbue de deux ans, ou bien on le laisse h rendroit meme ou il a ete seme ; auquel cas on peut le couper ensuite tou- tes les annees pres de terre, corame les mois- sons. Lcs autres especesde liens, tcls qne les ron- ces, demandeut un plus grand travail ; mais on ue peut pas cependaut s'en dispcnser au defaut des preraiers. Le saule doiit on tire les per- ehes deraande a peu pres la meme terre quc celui dont on tire des branches pliables. II vient ccpendant mieiix dans un terrain arrose que dnns tout autre endroit. On le plante par boutures, auxquelles ou ne laisse qu'une seule perche , lorsqu'elles sont germees. On le beche souvent , on arraehe les herbes qui croissent a ses pieds , et on rebourgeonne comme la vigne, afin de rexciter a donner des branches qui soient plu- tot longues que grosses : cultivi', ainsi , on ne le coupe que la quatrieme annee; au lieu que ce- lui dont on veut faire des liens peut ^tre coupe des la premiere annee a deux pieds et demi de terre, afin que le tronc produise des rejetons, et puisse etre arrange en bras, comme les vignes basses. Sicependant le terrain est trop sec, oa feramieuxde necoupercedernier qu'adeuxans. XXXII. On laboure la terre au pasfinum pour le roseau, mais, a la verite, peu profoade- ment; neanmoins il est mieux de le planter au hoyau. Quoique cette plante soit tres-vivace, et qu'elle s'accommodedetoute sorte de terrains, elle reussit cependant mieux dans un terrain ameubli que dans un terrain compacte ; dans une terre humide que dans une terre seehe; dans les vallees que sur les hauteurs; et il y a plus d^avantage a la mettre sur les bords des (leu- ves , sur lcs lisieres des sentiers , et dans les lieux couverts d'epines, qu'en plein champ. On plante soit un caieu de la racine du roseau, soit une bouture de sa canne, ou bien on le couche tout entier en terre. Les caieux mis en terre , a trois pieds dedistance les uns des autres , donnent en moins d'un an des perches en etat d'etre em- ployees. La bouture, ainsi que le roseau entier, demandent un temps plus long. Mais, soit qu'on plante unebouturede la longueur dedeux pieds et demi , soit qu'on raette en terre un roseau CDtier , il faut que la tetcde Tun corame de Tau- tre plant soit toujours hors de terre, parce que si on les couvrait entierement, ils pourriraient tout a fait. Lestrois premifcres annees , on ne les cultive pas autrement que les autres arbrisseaux dont nous venons de parler : lorsque par la suite ils sont vieillis , il faut leur donuer une seconde iniiisquani f;crminer.t , dum silent virga;, qiias arlioiibiis iletralii siccas convenlt. Nam roscidas si lecideiis, param prospere proveniunt. Ideo pluvii dies in exputanda salice vitantiir. Fodienda sunt primo triennio salicta crebrius, ut novella vineta. Cum deinde convaluerint, tribus fossu. vis cor.tcnta sunt; aliler culla celeriter deticiunt. Nain quanivis adiiibeatur cura, plurimae salices intereunt. Qiiaruin in locnm e\ propinquo mergi propagari debent, curvatis el defossis cacuininibus, quibus restituatur quicquid intercidit. Anniculiis deinde mergus decidalur a stirpe , ut suis radicibus tanqiiam vilis ali possit. .\XXI. Perarida loca, qu;e geiius id virgultorum non ivcipiniit.genistam postulant. Ejus cumsitsatis rirmum, tiim etiaiu lentissimum est vinculum. Seritur aiifem se- niine, quod cum est natum, vel defertur liima viviradix , vel I elicla ciim id tempus excessit , omnibus annis moie se^elis jiiNla terram demeti polest : cajtera vincula, qua- lia sunl ex rulio, majorem opeiam, sed in cj;cno tamcn iiecessai iam exigunt. Peiticalis fere salix eundem agrum , quem viminalis, desideiat; raelior tanien rigiio provenit; atque ea taleis conseritur, et cum germinavit, ad nnam pciticam sulmiittitiir, crebroque foditur atqiic cxliei liaUir, nec minusqiiam vinea pampinatur, ut in longitudinem [ra- inorum] potius quam in latitudinem evocetur. Sic culla qiiarlo demum anno ca^ditur. Nam qufe vinculis praeparalur, potest anniciila praecidi ad seniissem supra duos pedes, ute trunco fructicet, et in bracbia velut liumilis vinea dispo- natur; si tamen siccior fuerit ager, bima potius reseca. biliir. XXXII. Arundo minus alte pastinato, melius tamen bipalio seritur. Ea cum sit vivacissima, nec recuset ullum locum , prosperius resolulo, quam deiiso ; humido, quam sicco; vallibiis, quam clivis; fluminum lipis, el limili biis ac veprelis commodius quam mediis agris deponitur. Scritur bulbus radicis, [seritur] et talea calami , nec minus totoprosterniturcorpore. Biilbus tripedaneis intervacanti- biis spatiis obriitus anno celerius niaturam perticam prae- bet. Xalca,et tota arundo serius praediclo tempoic evenit, Sed sive recisa in dupondium et seinissem tulea, sive totae arundines prostratae deponantur, exstent eariim ca- cumina oporlet : qiiod si obruta sunt, totae putiescunt. Sed cultus aiundinetis primo triennio non alius est , qiiam crcteris. Ciim deinde consenuit, iepa.stinandnm est. Ea cst autcni sencctiis , cum vcl cxaruit situ rl inerlia piu- DE UAGRICULTURE, LIV. IV. facon au paslimm. Ils sont censes \ieux , lors- que le duvet dont ils sont couverts les a des- seclus, et qu'ils u'ont rien produit pendant plu- sieurs annees, ou lorsqu'ils sont si epaissis, qu'ils ne donnent plus que des roseaux greles, et semblablesa des flageolets. Mais, dans le pre- iniercas, il faut les extirper entierement; au lleu que, dans le second cas, on peut se conten- ter d'en couper quelques-uns de distance en dis- tance pour les eclaircir : les paysans appellent cette operation castratio. Neannioins on ne peut jamais les couper qu'a raveugle , puisqu'il n'y a rien sur terre a quoi Ton puisse distinguer ceux qu'il faut oter de ceux qu'il faut laisser. 11 vaut toujours mieux chStrer le roseau avaut !e temps de sa coupe , parce que les cannes in- diquent alors ciairement ce qu'il en faut arra- cher. Le temps favorable pour donner aux ro- seaux une seconde facon au pastinum , de memeque pourles planter, c'est avant que leurs yeux soient germes : on les coupe ensuite apres le solstiee d'hiver, attenduqu'iis profitent jusque la; apres quoi ils s'arretent, parce que les froids de rhiver les roidissent. II faut les becher aussi frcquemment que les vignobles. II faut aussi , quand ils sont niaigres, les aider avec delacen- dre, ou avec toute autre espece de fumier ; c'est dans cette vue que la plupart mettent le feu dans les plants de roseaux apri^s la coupe. XXXIII. Le ch^taignier approche de la nature des robres : c'est pour cela qu'il est tres-bon pour fournir les vignes d'appuis. La chiitaigne seraee dans un terrain laboure pour la seconde fois au pastiiiui/i leve promptement; et si Ton en coupe la productionau bout decinq ans, elle se ranime comme le saule, et les pieux que Ton en a faits durent prcsque jusqu'a la coupe suivante. Le chataignier veut une terre douce et ameublie , sans neaumoins se deplaire dans un sable humide , ni dans un tuf pulverise : il re- eherche les hauteurs ombragees et septentriona- les , et craint les terrains compactes , ainsi que ceuxqui sontpleins de terre rouge. On seme les chataignes depuis le mois de novembre jusqu'i la liu de rhiver, dans une terre seche et facon- meanpastiitum pour la seeoude fois, a la pro- fondeur de deux pieds et dcmi ; on les separe l'une de Tautre d'un demi-pied dans les rangees , eton laisse un intervalledecinq pieds entre cha- que rangee. On lesenfonce dans dessillouscreuses a neuf pouces de profoudeur; et lorsqueces sillons sout enseraences, on y fiche , avant de les apla- nir, un petit roseau k cote de chaque chutai- gne , afin que ces roseaux servant de signaux pour faire connaitre les endroits oii les chatai- gnes sont semees , on puisse becher la terre et en arracher les mauvaises herbes avec plus de pr^caution. Des qu'elles ont des tiges qu"on peut transferer, ce qui arrive auboutde deuxans, on en arrachequelques-uncs d'espaceen espace, en laissant deux pieds de vide entre chaque arbrisseau , de peur qu'elles ne viennent a mai- grir, pour etre trop drues. Si on les avait semees plus drues dans le principe , ce n'etait que pour ob vier aux differentsaccidents qui pouvaient sur- venir. En effet, il arrive quelquefois que le de- faut de pluie les desseche , ou que la trop grande abondauce d'eau les pourritavantqu'elles soient germees; d'autres fois, qu'elles sont devastces par lcs animaux qui vivent sous terre , tels que les rats et les taupes : et c'cst la raison pour la- quelle on voit souvent les nouvellcs chataigne- raies se degarnir. Lorsqa'il estbesoiu de les re- peupler, il vaut mieux , si fon est a meme de le faire,abaisser des perches desarbres voisins en facon de sautelle pourlespropager, que d'en ar- racher pour les planter. Eu effet , ces perches, restant comme immobiles a leur place, produisent lium annorum , vel ita (leasatiim est , ut giacilis et cannie ftimilis ariimio prodeat. Sed illud de inlegio refodi debet; liocpotest inteicidi et disraiaii, qiiod opus rustici stipa- lionem vocant : qiiK lamen resectio arundineti caecaesl, quia non apparet in terra , quid aut tollendum .sit aut rclin- quendum : toleiabilius tamen ariMuIo castratur ante quam caeditur -. qiiatenus calami velul indices demonstrant, quid eruendum sit. Tempus repastinaudi et conseieiidi est prius «liiam flculi arundiniini egerminent. Caeditur deinde post lii umam : nam iisque in id tempiis incrementuni capit. Ac tuni compescitur, cuin obrigiiit iiiherno frigore. l"o- iliendiim qiioties et vineta. Sed [ett macics ejiis ciiiere vel ;dio sleicore juvanda esl, propter quod csesum plerique ■iicendunt arundinetum. XXXIIl. Castanea roboribus proxima csf , et ideo stabi- liendis vincis liabilis. Tiim in repastinato niix posita celc- liter emicat, et jiost quinqiiennium cipsa more salicti re- crealiir, neque in palum formata fere iisqiic in alteram cjcsionem peiennat. Ka piillam terram et resolntam desi- •icrat; sabiiloncm liHiliiduiii vel refrartuiii lifum noii respuit; opaco et septentrionali clivo laefaliir; spissum solum et rubricosum reformidat. Seritur ab Novembri mense per lotam liiemem sicca terra et repastintata in alti- tudineindupondii el semissis. Nuces in oidinem semipe- dabbus ; ordines autem quinnm pedum spatiis dirimuntur. In altitudiiiem dodrantis castanea depiessis sulcis com- niiUitur. Qui ubi nucibus sunt consili, priiisquam com- planentur, brevesarundines ab lateiecastanearum pangun- liir, iit per lius sationis indlces tutiiis fodi et runcari pos- .-.iiil. .Siiiiiilatque semina stilaveiint, etiam biina transferri qiieunl, iiitervelliintiir, ac bini peiles arbusculis vacui relinipiuiitiii, ne densitas plaiitas emaciet. Spissiiis autem seuicii propler varios casiis deponitur. Nam interdum prius quam enascatur, aiit siccitatibiis nux inare.scit, aul aquariim abundanlia pulrcscit : interdum subterranei.s animalibus sicuti muribus et talpis infestatur. 1'ropler (pia; sa;pe novella castanela calvescunt : alque ubii^requen- tanda siint, melius exviciiio, si competit, mergi more pertica declinata propagatur, quam exenipfa reseritiir. Il.er ciiim vclut inimota sua scde vcliementcr gerniiual. 2,S2 GOLUMELLE. beaucoiip de boutons; au lieu que celles qui ont cte mises cq teiTe apres avoir ete arrachees avcc leurs racines soiit deux ans a se reniettre. Cest pour cela qu"on a remarque qu'il etait plusavau- tageux de faire des Ibrets de chataigniers en semant la chataigne elle-meine , qu'en lu plan- tant en barbues. Si Ton se regle, en semant des chStaignes, sur les distances que nous venons de (ixer ci-dessus , un terrain d'un jugerum con- tiendradeux millehuit centquatre-vingtschatai- gniers, qui donneront aisement (comme dit Atti- cus) douzemilleechalas. En elTet, on fend ordinai- rement les brunches voisines de la souche en (jua- tre, et les autres qiii sout pluspetites que eelk-s- ia, en deux. Ces espeees d'appuis , ainsi fendus, se conservent pluslongtemps que les pieux ronds dans toute leur longueur. Quant aux fouilles que ccs plantes exigent, et k la facon de les arran- ger, c'est la meme culture que pour la vigne.On doit les eclaireir un peu a deux ans, et meme a trois ans, independamrBent de ce qu'il 1'aut y appliquer deux fois le fer au commencement du printemps, si on veut les excitera monter haut. On peut aussi semer le gland du chene de la meme facon, mais on coupe cet arbre deux ans plus tard que le chataiguier; c'est pourquoi le bon sens veut que ron cherche a gagner dutemps cn semant preferablement des chataignes , a moins que Ton n'ait en sa possession des mon- tagiHS pleiiies de buissotis et de graviers, ou dcs terres de la i.ature de celles que nous avons designecs ci-dessus, qui demandent plutot du gland que de ia chataigne. J'ai traite jusqu'iei assez au loiig, et non sans quelque utilile, au- tantque je piiis m'en flatter , des vignobles d'l- talie et de tous leiirs accessoires; je vais donner h present la culture des vignes telle qu'elle est en usage chez les agricultcurs de province, ainsi que celle dcs plants d'arbres maries aux vignes, tant ceux de uotre pays que ceux de la Gaule. LIVRE V. L Vous m'avez dit , Silvinus, qu'il manquait, dans les premiers livres que je vous ai adresses sur la formation et la culture des vignobles , bien deschosesque lesamateursdes travaux rustiques voudraient y trouver ; et je nu disconviendrai pas que je n'en aLe omis quelques-unes , cjuoique j'aie neanmoins fait une recherche exacte de tout ce que les agriculteurs de notre siecle et ceux des siecles preccdents ont laisse par ecrit : mais en prometlant de donner des preceptes d'econo- mie rurale , je ne m'etais pas cngage , si je ne me trompe, a donner tout cequi pouvait appar- teuir a cet art immeiise; et il me semble au con- truire queje ne m'etais engage qu'a en donner la plus grande partie. En effet, un ouvrage de cctte etendue aurait depasse la portee d'un seul homme, puisqu'il n'y a aucune science ni aucun art que le genie d'un seul homme ait conduit a sa pcrfection. Aussi ,.de meine qu'il suflit a un bon chasseur qui court apres des betes fauves dans une foret immense, d'en prendre le plus qu'il peut, et qu'on n'a jamais fait un crime a personne de n'avoir point pris toutes celles qui s'y trouvent; 11 doit egalement nons suffire d'a- voir donne la plus grande portion d'une matiere aussi etendue que celle que nous avons entre- pris de traiter, d'autant que lcs choses qu'ou nous accuse d'avoir omises dans notre ouvrage,et que l'on aurait voulu y trouver, sont des choses etran- geres a notre profession. Dernierement, par exemple, notre ami M. Trcbeilius pretendait que j'aurais du donner des r^gles |iour mesurer les terres, dans la persuasion ou il etait que la me- Al qua; radicibus exempta ct dcposila est, biennio refor- midat. 1'iopter iiuod compertuni est c.ommodius nucilius quam vivjnidicilius i'jiisoiodi silvas inslitiii. Spalia lip- jusce saliiiiiis, i|ii:;' s;i| i.i ^rii|il.i snnl, capila castanearum lecipiunt npi;H n.iAw , < njns miiiuiut, siciit ait Atticus, ex faciti jiificia sliij;ula piailieljiiiit slatuminum duoilcna millia. Etenini taleie propius stiipem recisae qiladiilidas plernmqne, ac deinde secunda; lalea; ejiisdem arboiis bifidas ridicas subm:nistrant : qiiod geiiiis fissilis adini- iiiculi manet diiiUus quani teics paliis. Ciitliis ideni ost [fossionis posilionisqne] qiii vinea". Snppiilari debet bima , qiiin etiani I; iiiia : iiani liis ferro repeleinta est veris piiii- cipio , iil iiuileuir cjiLs iiruciTiliis. Polesl eliam queicus siniijl laliiini' si ri ; \eiiiiii tiieiiiiio lardiiis qnam tastanea deciditiir. Piiiplcr qiiod ratio piislulat tenipiis poliiis lu- trari , iiisi si duino.si jjlarcosiqiie inonles , atqiie ea genera teriie, qu:i;su|iia diviinus, glaiiilem magis, quain casla- neani po.sliilabiiut. llyc de viiieis llalicis viiiearunique instrumriilis, qiianliini reor, noii inutiliter etabundedisse- rui ; iiiox agriculai uin provincialium vinealicos nec minus oostratis et Gallici urliiisti cullus traditurus. LIBER QUINTUS. I. Supcrioriluis liliris, qnos ad tedecon,stilnendiscolen- disqiie vincis, Silvine, scripseram, iionnulla defnisse dixisli, qiiiic agresliiim opcrnm sliidiosi desiderarent; neque ego inlilior aliqna me prirteriisse, qnamvis inqnirentem sc- diilo , qua' noslri seciili cultores ipiaeque veteres lilerarum \ inoiiiinientis prodiderunt : sed cum sim profcssus rustic% rei pr.TcepIa, nisi fallor assevcravcram , qiia; vastitas cjus scicnlix coiitiueret , noii ciincta me dicUnum , sed (iliirima. Nam illud in iiiiius bominis prndentiam cadere uon pote- rat. Neqiic euim esl nlla discipliiia aiit ars, qute singnlaii consummata sit iiigenio. Qiiapropler ut in magua silva boni vcnatoris est indagantem fCrasqnampliiriinas capcre; nec cuiqiiain ciilpiie fiiit non omnes cepisse: ita nobisabnnde esl, lam diffusse niateria;, quam suscepimus, inaxiiiiani partem tradidissc. Qnippc cum ea velut oinissa desideicn- tiir, quse non sunt projiria nostrie professionis, ut pro- xime, cuin dc coinmeliendis agris rationcm M. Trebcllius noster requiieret a me, vicinuni adeo atqiic cdictum ordinem re[)etain. Vitis qua; sine adniiniculo snis viribns consistit, solutiore terra, sciobe; densiore , sulco poiienda esl. [Sed et] sciobes et snlci pln- rlmum prosunt, si in locis teinperalis, iu quibus ajstas iion est pra^fervida, ante annum fiant, qiiam vineta con^ .serantur. Soli tanicn ante bonitas exploranda est. Nam si jejiino atqiie exili agro semina deponentur, sub ipsum teinpns sationis scrobis aut sulcus faciendus cst. Si ante annuin fiant, qiiam vinea conseratur, scrobis in longitudi- nem altitndinenique defossiis tripedaneiis abunde est; la- titndine tanien bipedanea : vel si quatorna pedum spalia iiiler ordines lelicturi sumus, commodius habetur ean- deni quoqiio versus dare mensuram scrobibus , non ainplius lamen quam in tres pedes altitudinis depressis. Cffiiterum quatnor angulis seniina applicabuntur subjecta minuta terra, et ita scrobes adobruentur. Sed de spatiis ordinum eatenus prascipiendum babemiis , ut intelligant agricolas, sive aratro vineas culturi sint, laxiora interordi- nia relinquenda, sive bidentibus, angiistiora : sed neque spaliosiora quani decem pedum , neque contractiora quam quatiior. Mulli lamen ordines ila disponunt , iit per rectani lineambinos pedes,aut [ul] plurimum lernos inter semina lelinqiiant : transversa rursus laxiora spatia faciant , per qihie vel fossorvel arator incedat. Sationis aiitem cura noii alia debel esse, quam quae tradila est a me lcrtio volumine. Unum tamen liuicconsitioniMagoCarthaginiensisadjic.it, ut scmina ita deponantur, ne prolinus tolus scrobis terra com|ileatur, sed diinidia fere pars ejus sequente biennio paulatiin adajquetur. Sic enim piital vitem cogi deorsum DE LAGRICULTURE, LIV. V. qiron y niet le plant, raais a en laisscr a peii pres hi nioitiii de vide, de facon qu'elle ue soit comblee que par dcgres deux ans aprcs : il ima- gine que c"est uu nioyeu sui' poui- contiaindre la vigne a jeter ses racines par en bas. Je ne dis- couviendi'ai point qu'on ue puisse tirer quelque utilite de cette methode dans les terrains secs , mais je ne crois pas qu'on doive la suivre dans les pays marecageux , nou plus que dans eeux ou le cie! est pluvieux, parce que Teau qui sejourne en trop grande abondance uans ces fosses a demi vides tue le plant avaut iiu'il se soit fortilic. Cest pourquoi je crois qu'il vaut mieux com- bler les fosses aussitot qu'ou y a depose le plant; raais quand une fois il aura pris, il faudra, apres requiuoxe d'automne, le dcchaui!SL'r exac- tement et profondenient, et, aprcs avoir coupe les petites racines qu"il pourra avoir jetees sur la supcrlieie du sol , le recouvrir de tcrre au bout de quelqiic^ jours. Cest le moycn de parer a deux inconveuienls eu meme temps, en erapOcbant que leplant nejette ses racines par en haut, et que les pluies immoderces ne l'endommagent tant que ces racines seront eucore faihles. Mais il n'y a pointde doute quedes quellcs auroot pris des forces, les eaux du ciel ne leurfassent beaucoup debien. Cest aussi pourquoi il serabou delaisser les vignes decouvcrtes et dechaussecs peudaut tout riiiver, daus les pays ou la douceur de cette saisou s'y pretera. Pour ce qui regarde la nature du plant qu'il faut employer, e'est uu point sur lequel lcs auteurs ne sont point d'aceord. Les iMispensent qu'il vaut micux planter toutdesuite des vignes par crossettes ; les autrcs, qu'il les faut planter par marcottes : j'ai dejii declare dans les volumes preccdents ma facon de penser sur cet objet. J'ajouterai neanmoins ici qu"il y a des tcr- res dans lesquclles !e plant qui a cte transfcrc d'un licu a uu autre ne reussit pas aussi bien que celui qu'ou n'a point remue de sa place , quoi- que ce cas arrive trcs-rarenicnt. II faut done reraarquer avec soin et examiuer ve quc chaque. paijs rompoiie, comme co qullrefuse. Quand la plante sera en tcrre, je veux dire la crossctic ou la raarcotte , on la faconnera de manierequ'elle donne uu ccp qui puisse se soutenir sans appui. Or c'est a quoi on ne pourra pas parveuir sur-le- cliamp : en effct', si Ton ue commence pas par donncr des appuis a la vjgne lorsqu'clle est tcndre et faible, les parapres se renverseront a terre ii mesure qu'ils pousseront. Cest pourquoi on nttache la plaute, cn la mettant en terre, a un roseau qui sert a proteger et a former pour aiusi dire son enfanee, jusqu'a ce qu'e!le soit parvcnuea la hauteurque veut lui donner l'agri- eulteur; hauteur qui ne doit pas ctre considera- ble , puisqu'il ne faut pas la laisser monter a plus d'un pied et demi. Lorsqu'ensuite elle aura pris des forees, et qu'elle pourra se soatenir sans ap- pui , ou lui laissera prendre sa croissance ou du cote du picd , ou du cutc des bias. Car il y a deux faeons de cultiver ces vignes : les uns ai- mentmieux qu"elles soient reduites a leur picd, les autrcs aimcnt mieux qu'elles soient distri- buees eu bras. Ceux qui cnt a cceur de distri- buer leur vigne en bras doivent conserver tout le bois qui sera pousse autour de la cicatrice qu'ils lui auront faite cn la coupant toute jeune par le haut, et !e distribueren quatre bras cha- cun de la longucur d'un pied , de facon qu'il y cn ait uu qui soit tourne vcrs chaque partie du monde. Cependaut on ne laisse pas des la prc- micreanneea ces brastoute la longueur que nous venons de lixer, de peur que la vigne ne soit trop chargee pendaut qu'elle est encore frele, niais on ne lcs y fait parvcnir qu"a la suite dc plu- ageie radiccs. Hoc cgo siccis locis fieri uliliter noa nesa- veilm; sed ubi aut uliginosa regio est, aut eM\ status ini- biifer, inininie faciunduni censeo. Nani consislciis in se- mi|ileiii.s sciobibns niraius liumor, anteqnam convalcsranl, semlna nccal. Quare utilius existimo, repleii quidem Miobes stirpe deposila, seii cum .scmina compreliendc- rinl, statini post aequinoctium autumnale debere diligen- ler atqne alle ablaqueaii, et iccisis ladiciilis , si quas in siimniu solo cilaveiint, posl paucus diesadobnii. Siccnim utnimque incummodum vilabitur, iit nec radices iu siipe- rioiem partem evocenlur , neque immodicis pluviis paium valida vcxenter seniina. Cbi vero jam corroborata fueriut , niliil dubinin est, quin caelestibns aquis plurimuin juvcu- tur. Itaque locis, quibusclementia liiemis periniltit,ada- pertas vites relinquere et tota liieme ablaqneatas liabere eas couvcnicl. De qualitate autem seminura inter auctores non coiivenit. .\lii malleolo proXinus rx)nseii vineani me- lius exisliniaiil, alii viviradice : dc qua rc quid sentiam, jain superioribus volumii^bus prafessiis siini. £t niinc t \inen boc adjicio , csse qiiosdam aaros, in quibus noii x- que bcne translata sciiiina iiiiani iiniiiota rc^pondcant : sed COI.l lir.LI.E i.stud rarissimeacciderc. Notandnm item diligenter evplo- randum esse, quid quwquc fcral rcgio, quid qua-quc recusel. Depositam ergostirpcm, id est, inalleolum vel vivii adicem , formare sic convenit , ut viiis sine pedamine consistat. Hoc antem protinns efrici non potest. Nam nisi adminiculum tenerae [viti] atque inririiuE contribueris, piorepcns pampiuus terra; se applicabit. Ilaqiie posito se- iniiii arnniio adnectitnr, qua? veliil iiitantiam ejus tueatnr atqiie cdiiccl, proilucatqne ia tautani staturam , qiiaulam permittit agiicola. Ka porro non debel essc snblimis : nani usque in sesquipedem cocicenda esf. Cum deinds robur accipit, ct jam sine adjumento coiisistere valet, aul capi- lis aut bracliiorum incremenlis adolescit. Nam diiiB spe- cies liiijusquoque cutlur.i! snnt. .\lii capitatas vineas, aiii bracliiatas magis probant. Quibiis cordi est in bracbia vi- tem componcre , convcuil a summa paile, qiia decisa no- vclla vitis cst, quicqiiiil juxta cicatricem citavcrit , conser- vari, ct iii quatuor br.icliia pcdalis mensura! dividcre, ita ut omnem partcm c:cli singiila aspiciant. Sed lia;c biacliia non statim piimo aiuio lam proiiiasubmiltuntiir, ncouc- letur e\i!itas vitis; scd i;oiii;i'iiii!)us pulationibus in pr.ie- COLUMELLE sieurs tailles. II fautde plus laisser des especesde coniesen saillie sur les bras, ct etendre ninsi la \iL'iie cntiere cn tous sens, en rarrondissant. La nictliode usitee pour tailler ces \isnes est la nieme que celle ((ue l'on suit en taillant ies vi- gnes qui sont atlachees au jouj;; avec cette dii- icrenee neaumuins qu'on laisse au\ coursons qui doivent doQuer le plus long bois quatre ou cinq bourgeons, au lieu qu'ou n'en laisse que deu.K a ceux qui sont destines a rcnouveler la vigne. Pour ce qui est de la vigne que nous avons dit etre reduite a son pied , on ote tout le sarment qui environne le eep jusqu'au corps meiiiedu tronc, et on ne laisse qu'uu ou deux bourgeous adhercnts au tronc. On peut suivre liardiment cette methode dans les terrains nr- rost^s ou tres-gras, qui ont assez de force pour suflire tout a la fois au fruit et au bois. Ccux qui doiinent eelte forme a leurs vignes les cullivent priucipalement a la charrue : aussi est-ce pour cela qu'ils leur otent tous leurs bras, afin que les troncs, nayant point de parties saillantes, ne soient pas cn risque d'etre endommages par la charrue ou par les boeufs. Car il arrive comniu- nemeut que lorsque !es vignes sont distribuees cn brns, les boeufsen arrachent de petites bran- ches, soit avee le pied, soit avec la corue : sou- vent rueme cet accident est occasionne par le /uanehe de la charrue, pour peu que le labou- leur s'attache a raser les rangees avec le soc, et a labourer le plus pres qu'il peut de la vigne. Telles sont les facoiis que Ton donne soit aux vignes reduites a leur pied , soit a celles qui sont distnhuees en brns, avant qu'elles bour- f;eonnent. Mais lorsqu"elles fiont germees, lc fossoyeur vient a son tour, et remue avec le hoyau les parties du terrain auxquelles le bou- vier n'a pas pu ntteindre. Ensuite, des que 1« vigne doune du bois, arrive celui qui doit Te- pamprer : ce dernier en retranche ies panipres superflus, et laisse les branches a fruit, qu'oua soiu dc lier en forme de couronne lorsqu'elles ont pris une certaine consistanee; ce qu'onfnit pour deux raisons : la premiere, de peur que si on laissait les pampres en liberte, ils ne s'eten- dissent trop, et n'attirassent a eux toute la nour- riture ; la seconde, afin que In vigne etant ainsi liee , laisse encore un passage libre au bouvier et au fossoyeur pour la cultiver. Voici la ma- niere dont on epamprera : Dans les lieux cou- verts, humides et froids, on depouillera entiere- ment la vigne en ete , c'est-a-dire qu'on otera toutes les feuilles des branches a fruit , afin que le fruit puis.se nnirir, et que rhumidite ne le fasse pas pourrir; au lieu que dans les iieux secs, chauds, et exposes au soieil, on aura soiu au con- traire de laisser quelques pampresqui serviront a couvrir les grappcs ; et s'il s'en trouve trop peu , on gaiantira le fruit de la chaleur avec des feuilles, et quelquefois avec de la paille, qu'on y apportera d'ailleurs a cet effet. M. Coluraelle, mou onele paternel , qui etait un homme tres- instruit dans les beaux arts,et rngriculteur le plus attentif de la provinoe de Be,tique,couvrait les vignes de nattes de paimier vers le lever de la Canicule, paree qu'ordinairement, au temps ou cetle constellation parait , certaines contrees de cette provinee sont si vexees par le vcnt du sud- est, appele VuUurnus par les bahitants, que si on n'y prenait pas le soin de couvrir les vignes , le fruit se consumerait comme si la flamme eut passe dessus. Telleest la culture dc la vigne qui est distribuee en bras, et de ceilequi est rediiite a son pied. Car pour celle que fon attache a un clicfam monsiiram eiliicuntnr. Dcindc ox biacliiis qnasl ipunlain cornua pioniincnlia rclnnini nportet, atqiic ila lotani vitem omni parte in oilicni ililliindi. Putatioiiis au- lcm ritio eailem cst, qna' in jn^.itis vililins -. iino tanien (lifliMt , liiioil pro inalriiis Inimiiirihiis pnlliics qiiatcrnnm aiU qniinim geinmariim icliiupiiinliir : pro ciisloilihiis antcm bigeinmcs icscccs (innt. In ca deinile vinca quam capilalamJixiinns, jiixtaipsam maliem usqne ad corpiis sarinentumdetraliitnr, nnaantalleralantuminodo gemma relicta, qnne ipsi trunco adlincrct. Hoc autcm rij^uis aut pinguissiniis locis lieri tiito polcsl, ciini vircs terrae et fruclum et materias valont pr.Tbcre. Maxime autem ara- tris exeolunt, qiii sic lorniatas vineas babent, ct eam ra- lionem seqnnntur delraliendi vililnis biactiia, quod ipsa capita sine ulla exlanlia ncque aralro ncqne bubiis ob- i\'i\\jl siinl. Sani in brachiatis plcrnniqnc lit, iil anl ciiuc ant cornibns boiim ramiili viliiiin ilcriiii;4antiir ; s;cpc etiam stiva, dum sedulns arahu vomcrc pcrslriii^cie ordinem, ct qiiam proxiinam pailcni vitium excolcre slndet. Atqiie liocc quideni cnlliiia vcl bracbialis vel capi- ■t.itis^vitibiis,] aiitcquamgcirinicnt, adhibctur. Cnm dciiide 4;cimiiiavcriiil , fossor insequitur, ac bidcntibuscas pavlcs snbigit , quas bnbnlciis non potuit perlingere. Mox iibi materias vitis exigit, insequitnr pampinator, et superva- cuos deferget , frnctuo.sosquc palmiles siibmittit, qui cum indnrucrunl, velutin coronam religanlnr. Hoc dua- bus ex causis fit : una, nc lihcro cvciusii iii liixnriam properent, oniniaqne aliincnla p:iiii;iiiii .ihsiiinaiit ; allera, ut rcligala vitis rursiis adiliim hulmlco rossoiiqne in ex- colenda se prtebeat. Pampinandi autem modiisis erit, ul opacis locis linmidisque et frigidis oestate vitis nudctiir, foliaque palmitibus detraliantur, ut niaturilatem fructus capere possit, ctne sitn pntrescat : loc.is autem siccis ca- lidisqucetapricise conlrariopalmitibnsiivfecontegantHr; et si paruni panipinosa vitis est, advectis frondibus et in- lerduin stramentis l'i uiliis muniatnr. JI. quidem Columella palrnns meus, vir illiisfrihns disciplinis erndifus, ac dili- gcnlissiiniis imriinla i;,clir;i' |uiivinria>, siiboi tu Caniculae p;iliiicis fcL^rlihiis 1 iih.i-. ;riiii;il I .iliiit , i|iiiiniam plcrnmque ilicli sidrris tenipinr iiii;"ii;iiii |i;irlcs cjus regioilis sic in- festantiir Euro, qiicin inrol* Vulturuuni appeJlanl, ut nisi lcgminibus viles opacentur, velul balitu llamineo friictns uratiir. Alqne brec capitatie bracliiativqiie vitis cul- tura esf. Nam illa, qn;c uni jiigo snpciponitnr, aiil qnse DE L'AGRICULTURE , LIV. V. 201 senl jous, ainsi que ceiledont on laisse croitre le bois pour 1'attaeher a des roseaux qui lui servent d'appui en Parrondissant en forme de cercle, elles demandent a peu pres Tune et Tautre la meme culture que les vignes attachees au joug. .rai ce- pendant vu des gens qui cnterraient sur la su- perficie du sol, en forme de provins, de longs sarments devignese/jflf aeato', surtoutquand c'e- tait du raisin lirlvenacua , et qui ensuite redres- saient aupres d'Hn roseau ces sarments que nos agriculteurs appellent mergi et les Gaulois ccui- dosocci , et les laissaient croitre, dans la vue d'en tirer dufruit. S'ils les couvrent de terre, c"est qu'ils s'iniaginent que parce moyen la terre four- nira plus de nourriture a ces branches a fruit. Aussi lcs coupeut-ils apres la vendange comme des sarments inutiles, pour leur oter toute com- munication avec le cep. Pour nous, nous con- scillons de s'en servirJorsqu'on les aura separes de leur mere, enguise de marcottes, pour remplir les vides des rangees, au cas quil s'y trouve des ceps morts, ou pour former de nouveaux plants; d'autant que la partiede ccssarracnts qui a ete enterree est toujours fonrnic d"une assez grande quantite de racines qui , des qu"elles sont deposees dans les fosses,. y prennent tres-bien. Enfin, reste a parlerdelaculture des vignescou- chees a terre. On ne doit entreprendre cette cul- ture que dans les climats les phis siijets aux vents , parce qu'elle est d'un travail difficile pour les agriculteurs, etque les vignes de cetteespece ne donnent jamais de vin de hon gout. II faudra, dans les pays qui n"admettront par leur consti- tution que ce genre de culture, deposer les cro- settes dans des fosses de dcux pieds; et lors- qu"elles seront germees, on les reduira a un seul bois, que fon eontiendra la premiere anuee dans les bornes de deux bourgeons; ensuite quaiid elles auront produit rannecsuivantcdes branchea afruits, on en Inissera croitre une seule, et on supprimern toutes les autres : eufui, apres que celle que l'on aura laisse croitre aura donne du fruit, on la taillera d'asscz court, pour qu'etant couehee a terre clle ne s'ctende pas au dela de rintervalle qui est entre lcs rangees. II n'y a pas non plus beaucoup de difference, quant a la taille, entre la vigne couchce a terre et celle qui sc tient debout , si ce n'est que le bois qu'on laisse a celle qui est couchce a terre doit etre moins long ([ue celui qu'on laisse a fautre. II en est de mcine de ses coursons, que lon taille aussi courts que ceux qui ont la forme d"une verrue; mais apres la taille, qu'il faut indispen- sablement faire cn automne a ces sortes de vi- gnes, on les renverse tout entieres sur un in- tervalle d'entre les rangees different de celui ou elles etaient couchees auparavant, afin que la partie du terrain qu'elles avaient preeedemment oecupee puisse ctre fouillee ou labouree, et qu'aprcs qu'on lui aura donne ces facons, on puisse les y remettre, et cultiver de mi^mc rautre partie. Les autenrs sont peu d'accord sur la facou d'epamprcr ces vignes : les uns pictendeut qu'il ne faut pas du tout les epamprer, sfin qu"elles soient en etat de protcger leurs fruits contre la violenee des veuts et contre riucursion des be- tes; d"autres jeulent qu"on lcs cpampre avec moderation , afin que , sans etre surehargees de feuilles totalement inutiles, elles puissent nean- moius couvrir et proteger leur fruit : eette me- thode me paraft aussi la plus convcnable. YI. Mais c'est assez nous etre occupes des vi- gnes : passoos aux preccptcs qui concernent les arbres. Quiconque voudra avoir un plant d'arbrts maiics a des vigncs, qui soit non-seulement hien garni ct arrange avec syraetrie , raais eiicore de nialoriis siil)inis.sis arundinum statuminilMis per oil)cm cniineclilur, fere eandem curam exigit, quam jiigala. Xon iiiillos tanien in viiieis cliaracatis animadverti, et niaxiinc clveniici geiieiis, piolixns palraites quasi propagines suni- Hii) solo adoliruere, deinde rursus ad ariindines erigere, el in frucluni submiltere, quos nostii agricolre mergos, Galli candosoccos vocaiil, eosque adoliruiint simplici ex causa, qiiod exislimcnt, pliis aiimenli leriam piirbere Iructiiaril.s (lagcliis. Itaque post viudemiam veliit inutilla saniieiila ilecidiinl, el a stirpe sulimovent. Nos aiileni pivvripimus ('asilcm virgas, ciiin a matre fueriiil praxi.sre, siciilii demorluis vitibiis ordines vacent, aut si iiovell.am qiiis vi:i''am instiluere velit, pro viviradire ponere. Qiio- iiiani (piideni parles sarmentoriim , qu>"e fiieiant obrutic, salis miillas liabent r.idices, qua; deposila? scrobibiis con- (estlin Kimpreliendaut. Siipcrcst rdiqiia illa cultunipro- slialio viiKsr, spece, ils en parnissent d(?gofites. Cest pour- ([uoi, tantqu'oa le pourrn, on ne plantera dans tout son terrain que de Torme d'Atinia, ou au moins l'on fera en sorte de raettre dans les ran- g(5es, alternativemeMt et en nombre egal, des or- mes d'Atinia et de ceux d'ltalie. Moyennant ccla on aura toujours un melange de feuillcs de Tun et de Tautre arbrc, et les bestiaux, ragoutts par cette espece d'assaisonnement , consommeront plus vi- goureusement !a qunntit(' de nourriture qui ieur ^tiini parilMis sp:itiis rriir.liiosiniKjiic Ii.iIutb, oiHMani A,\- l.it, iic eniortiiis^iilioiiliiis r-ircscal, ac piimam (|iianii]ne Sfniii aiit trai|ii'^i ili' Mllliclam snlinioveal , et in viceni no- vel!;im siiliolciii siilislilual. Iii .iiilem facile conse,(|ni po- lerit, si nlmornm seminarinm paratnm habuerit : qiiod qiionio(]o et qu.alis seneris laciendum sit, nnn piv;eliit (ieinceps praicipere. Ulmornm dnn esse gcnera coiivcnil, Gallicnm et vernaculinn : ilhid Alinia, hoc nosiias dici- lur. Atiniam ulmiim Tremelliiis Scrofa iion rciie saiiic- rani , ipiod e.st semen ejus arhoris , falso e.sl opinalus. Naiii rariorem siiie diibiocreat, ct idcirco plerisque et slerilis videliir, seminihns inter frondem, qnain prima gernnna- tioueedit, latentibus. Ilaque ncmojam serit.e!i s.imeia, sed ex sobolibiis. Est autem ulnius longe Iselior et proce- rior, quam nostras, frondemqiie jucundioreni biihns priL'- liet : qua cuin assidue peciis paveris , et poslea .geneiis alteriiis fiondem dare iiistitueris, fastidium huhus anert. llaquesi lieri poterit, totum .agrnm geiieie niio Atinia! nlnii conseremus : si nifnus, dabiniiis operain, ut in or- dinibus disponendis pari nnnieio vernacnlas et Atinias olternemns. Ita seinper misla fiondc ulcinur, et qnasi hoc ^'Oiidimenlo illecta> perudes fortiiis jiisla cilKuioiiim con- liticnt. Sed vilem nia\imc po[iii|ijs videliir alere, dciinlo sera n(''cessaire. Les arbres aupres dosqnels la vi- gne vient le raieux sont d'abord le peuplicr, pre- ferableraent a tout autre ; ensuite Torme , et m(?me en troisieme lieu le firue. Beaucoup de persounes ont rejete le peuplicr, parce {|u'il produit peu de feiiillages , et qu'il n'est pas utile aux bestiaux. On plnnte avec raison , dans les licux escnrpcs et mon- tagneux ou Torme ne se plalt pas, le fr(ine , qui est un arbre tres-agr(jable aux ehevres et aux bre- bis , et qui n'est pns sans utilit(i pour les boeufs. I/orme est prtff^irc' par le plus grand nombre, parce qu'il s'aceommode tres-bien de la vigne, qu'il fournitun paturagetres-agreableauxbceufs, et qu'il r(fussit dans pUisieurs especes de terrains diff(?rents. Ainsi , si l'on se propose de crecr un plant d'arbres mari(>s a des vignes, on pr^^parera d'avance des pepinieres d'ormes oii de frenes, d'apres le proe(ideque nousdonneroiiscidessous; car pour les peupliers, on fern mieux de mettn! tout de suite dans le plan des branches prises sur la cime de ccs ai brcs. On labourera done la terre au pastimim, dans un terrain gras et mcdioere- ment humide ; et apres ravoir bers(ie et ameublie avec soin, on la distribuera au printemps par planehes. On jettera ensuite sur ces planchcs de la graine d'orme , qui commencera a rougir, et que Ton aura fait s(?cher au soleil pendant plu- sieurs jours, sans cepeudant lui avoir laisse le temps depcrdre son suc, ou de trop s'endurcir : 011 la rtpandra tres-drue pour en couvrir entiere- ment ccs planches, apres quoi on la recouvrira de la hauteur de deux doigts avec de la tcrre bien ameublie , que Ton passera a cet effet au cri- ble, et on ranosera legereraent : on linira par eouvrir ces planches de pnille , afm que lesoiseaux ne becquetent pas la pointc des tiges quand la giaine sera germ(ie. Lorsqu'ensuite ces plantcs ulmns, post eliam fraxinus. Populus. quia raram, m^quc idoneam fiondem pecori prsebet, a pleii^qiie repuiliata est. Fraxinus, quia capris et ovihus gralissima est, nec inntilis bubus , locis asperis et iiiontosis , quibus niiniis la-tatur ulmns, rccte seritiir. Ulnins, qnod et viteni com- niodissime patitnr, let jiicundissimum pabulum buhiis af- fert , variisqiie generihiis soli provenit , a plerisiiue pra'- lertiir. Ilaque cui arbustiim novum inslituere cordi est, seminaria ulniornm vel fraxinorum parentur ca ralione, quani deinceps subscripsinius. Nam populi melius cacu- iniiiihus in arhiisto protinus deponuntur. Tgitur pingui solo et modice humido bipalio terram pastinabinins , ac dilifsenler occatam et lesolutam verno lempore in are.is componemns. Sameiam dcinde, qnae jam ruhicundi colo- riserit, et compluiihns diebiis insolata jacuerit, ut ali- qucni tamen siiccuni et leiitorein Iiabeiit , iiijicicmus areis , eteas totas seniinibus spisse contegenuis , atqiie ita crihio piitrem teriam duos alte digitos iiiccrnemus, et mndice ligahimus, stramentisiiiie area.s coopi^rieiiins, iie prodeun- tia caciimina .seminum ah aviliiis pr.Tiodanlur. Uhi dcinde prorepserint plantce, slramenta collii^emus, et niaiiihiis herhas caipemus : idqiie levitcr et curiose facienduni est, ne adliuc teiicr;e bievesque raiiiculie iilmormii convcll.iii- DE LAGRICULTURE, L!V. V. auronl pris racine , on ramnssera !a paille de des- sus les planclies, et on en arrachera les herbcs i\ la main; il laut laire cettc operalion legerement et avee attention , pour ne pas arracher en meme temps les racines des ormes, qui serout encore tendres et courtes. On aura soin que les plancbes ne soient pas plus larges qn'il ne faut, pour que ceux qui en arracheront les herbes puissent la- eilemeut en atteindre ie milieu avec la main ; car si on leur donnait plus de largeur, les plantes seraient exposees a etre loulees aux pieds. 11 faut ensuite jeter de Teau plutot qu"eu faire couler sur ces pepiuieres pendaut rete, avaut le lever du soleil ou sur le soir ; et lorsqne les planles au- ront trois pieds de hauteur, il faudra les ti ansferer dans une autre pepiniere; raais, de peurqu'elles n'yjettent des racines trop profondes (ce qui par la suite causerait beaucoup d'embarras, lorsqu'il s'agira de les eulever poiir les transporter dans nne autre pepiuiere), il faudra ne ieur faire que de petites fosses , qui ne seront cloignees les uues dcs autres que d'un pied et demi. Ou nouera en- semble les raeints, si elles sont courtes; ou si elles sont plus longues, on les tortillera daus la forme d'unc couronne, ct, apres les avoir enduites de bouse de vache, on !es deposera dans ses fos- ses; enfin on foulera la terre a leurs picds dans tout leur circuit avec giand soin. On peut aussi uscr de la meme methode a regaid des plan- tes que lon aura enlevees en tiges, corame il est uccessaire de faire pour les ormes d'Atinia, que Ton ne seme pas en graine. Mais les ormes de cette derniere espeee se plantent mieux pendant Tau- tomne qu'au printemps : on en rompt tres-dou- ceraent les petites branches avec la main, parce que ies deux premieres annees ils craignent de sentir le fer. Ce n'est que la troisieme annee qu'on se sert de la serpettc pour les tailler. Des qu'i!s sont eu etat d'etre transplantes , on peut tres-bien les planter depuis le moment de rautomne oii la terre nura ete trempee par les pluies, jusqn'au printcmps, avaut c[ue leurs raeines commeneent a se peler !orsqu'on les detcrre. II fandra prepa- rer des fosses de trois pieds en tous sens pour rc- cevoir ces arbres, si la terre est legere; et si elle est epaissc , y faire des tranchees de la meme profondeur. On aura soin eu outre, eu les plan- taLit dans les terrains couverts de rosee et sujets aux brouillards, d'exposer liurs branehes an cote du levant et a cehii du couchaut, afin que le milieu de l'arbre, ([ui est rendroit ou la vigue est liee et contre lequel elle s'appuie , reeoi\e plus de soleil. Si Ton veut en meme temps faire venir du grain dans ce terrain, on mettra ccs arbres a quarante pieds de distance les uns des autres, pourvu que !e terraiu soit fertile; au lieu qu'on ne les separcra que dc vingt [^ieds dnns un terrain maigre , et daus leqiiel on ne seinern rien. Lorsqu'ensuite ilseommeneeront a grandir, il faudra les faconncr avec la serpette, et y former des labuiala (etagcs d'arbres.) Cest le nom que les agiiculteurs sont daus rusag^; de douner aux branchcs et aux troncs qui sont en saillie , ct qu"ils raccourcisseut ou aliongent plus ou raoins par la taille, selon quils veulent donner plusou moins de liberte aux vig.nes. Au reste, il vaut mieux leur donner plus de liberte daus un lerrain gras, et les gener davantage dans un terrain maigre. Ces sortes d'etages ne doivent pas etre a nioins de trois pieds de distance les uus dcs au- trcs, et ils doivent ctrc faits de facon que ieurs branehes superieures ne soient pas sur uue seule et nieme ligne avec les iuferieures, parce qu'au- tremcnt l'infcrieure oceasionnerait un frottement coutinuel a la branche a fruit qui descendrait de la superieure, a mesnre qu'elle germerait, ct qu'e!le iinirait par en faire tomber le fruit. i\Iais quelque espece d'arbres que Ton ait plantee, il ne liir. Alque ipsas quidem areas ita augusle, conipositas lia- heliimus, ut qui runcaluri .sunt, medi.is partes eaniin facilc manii contiiisant : nam si latiores fuerinl, ipsa se- mina proculcata iioNam capieut. ^state tleiiule priiis qiiam sol oiiatur, aut ad vespenmi, seminaria conspergi sa'i)iiis (piani rigari delient : et cum lenirtni pedum planla; fuerint, in aliud semiuarium Iransfcrii, ar. ne radiccs altius a!;rint (qii.-e res poslmodum iu exiincndo niagniim lalmrem aflcil, cuni plantas iii aliud scminarium traiisfeiTe volumus) oportcbit iion maximos scrobiciilos sesquipede iiiter se distantcs fodere : deinde radiccs in noduin , si brevcs , vcl in oibemcoron.iisimilem, si longiores erunt, inllec i, et oblitas limo biibulo scrobiculis \C: du scpteulrion daiis les pays cbauds, du c^^it^- du midi dans les pays froids, et du co\e de Torient ou de eelui de Toc- cident soiis vn climat temper(i, afin quil ne soit pas incommode pendant toute la journce, soit par le soleil , s-oit par rombre. Celsus pense qu'il ne faut pas approcber le fer dc la vigne a la prciniere taille qui suivra sa plantation , mais qu'il sera micux d'cntourer l'arbre avec les tiges de cette plante, qu'on tortillcra a cct effet en fa(?on de couronne, a(in qu'elles jeltcnt du bois cn abon- dance de toute leur pnrlie qui sera coiirbce, et qu'on puisse cmploycr !e plus furt de ce bois a former, ranniJe d'aprcs, la tcHc de la vigne. Mais une longue exp(^rience m'a convnincu qu'il est bien plus utiic de faire sentir la serpette aux vi- gnes des les premiers temps , et de ne pas les lais- ser se couvrir de sariinents inutiles. Je pense m("'me qu'il faut coupcr jusqu'au second ou au troisieme bourgcon lc premier bois qu'on leur laissera , afin qu'il donne des branches a fruit plus robustes : des que ccs branchcs nuront atteint le premier (^tage, on les tnillera ; chaque annee on les fait monter d'un etage, laissant toujoiirs sur retage preecdent une vieille branche qiie l'on appliquera au tronc de Tarbre, alin qu'cllc se di- borps vitosqiie convcnit. Sed arboris niarilandoe caiisa .■ieiobis vivirarlici lieri (icliet latus pediim cliioriim, allus levi lerra totidem pediiin ; giavi, duponilio el dodraiile : longiis pedum sex aut niinlmum quimjue. Absit aiitem blc ab arboie ne minus sesqiiipedali spatlo. Kam si radi- cibus ulmi junveiis , male vitis comprcliendet , et cum leniierit, incremento arboiis oppiimetur. Hiinc .sciobem, si res permittit, autumno facllo, ut pluviis et gelicidiis macerelur. Ciica veinnm deiiide a:quinOL-tium bina; vites, qiio celeiiiis ulmuni vc.sliant, pedem inler se dislantes sciobibus deponcnda! : cavendumque ne aut septenlito- nalibus venlis aut roruleiitiE .sed siccse .scrantur. Ilaiic observationem non solum in viliiim positione, sed in ul- monim (OTlerarnmque arborum pia'cipio : el uli cum dc seminario cxiimmlur, rubiica nolctnr una pars, (pia! nns admoneat, ne aliter arbons cun.slituamiis, qiiam (piein- admodum in seminario sleterinl. 1'luriiniim enim icfert, iil cam paitiMn ('qiie omnes arbores qiianlo allius aranfur et circunilodiiinlur, niaiore friietu exuberant; quod an expediat patriliiniilias facere, reditns docct. VIII. Omnis tamen ailioris cnllus siniplicior quam vi- nearum est, longeqnecx omnibus stirpibus minorem ini- peiisam desideiaf olea , quie prima omniiini arborum est. DE L'AGRICULTUKE, LIV. V. prcmiei* rang entre eux. En effet, quoiqu'il ne rapportc pas de fruits toutes les annees de suite, niais scnioment de deuxauneesl'une a peu pres, cependant il merite le plus grand e;;ard, tant parce qu'il se soutient sans une grande culture, et que, lorsqu"il n'a ni fleurs ni fruits, il ne de- maude presque aucune depense, ou que, pour peu qu'ou en fasse, ses fruits se multiplient a pro- portion de cette depense , que parce que , lors- qu'il est neglige pendant une suite d'annees, il ne manque point conime la \igne , niais qu'il rapporte dans ce tempsla raenie qiielque profit aii chef de famille, et qu'il ne lui faut qu'un an pour se corriger, pour peu qu'on le cultive de nouveau. Cest aussi pour cela que nous avons crn devoir donner avec soin des preceptes parti- culiers sur cette espece d'arbre. Je crois qu'il y a bien des sortes d'olives auisi que de raisins, mais il n"en est venu que di.x a nia connaissance ; savoir, Tollve Paiisiu, Wllr/iana, celle de Lici- nius, celle deSergia, la Nevia, la Cutminia, VOrchis, laTJfl^m (royale), la Cercitcs [Moa^ie) et la Murtca (de myrte). De toutes ces olives, la plus ngreable est la Pausia, comme la Regia (royale) est la plus belle : ces deux espcees sont plutot bonnes a manger que propres a faire de riiuile. Si riuiile que Ton tire de la Pausia est dun gout excellent taut qu'ellc cst verte, il faui convenir qu"elle se gate en vieillissant. De meme VOrcIiis et la Cercites sontmeilleures a manger qu'a faire de rhuile. Celle de Licinius donne la meilleure huile, celle de Sergia cn donne le plus nbondamment; et communement les plus grnu- des olives sont les meilleures a nianger, eomme les plus petites sont les raeilleurcs dont on puisse tirer de riiuile. Aucune de ces espeees ne peut snuffrir une temperature brulnnte, non plus qu'unc temperature glaciale : c'est pourquoi el- les se plaisent sur les coUines septentrionales dans les pays treschauds , et sur les meridiona- les dans les pays froids. Elles n'aiment pas en- core les terrains bas, ainsi que les terrains trop cleves; raais elles preferent les pentes douces, telles que celles que nous voyons chez les Sabins daus rilalie, ou par toute la provinee de Beli- que. Bien des geus sont dans ropinion que cet arbre ne peut pas vivre , ou qu'au raoius il n'cst pas fertile, a une distance de plus de soixaute milles de la mer, quoiqu'il reussisse dans des climats qui en sont plus eloignes. La Pavsia souffre tres-bien le ehaud , et rolive de Sergia le froid. Le meilleur terrain pour les olives est celui dont le fond est de gravier, pourvu qu'il s'y trouve au-dessus de rargile meiee au sable. Celui dont le sable estgras ne leur est pas moius favorable; les terres compaetes meme s'accom- raodent tres-bien de cet arbre, pour peu qirelles soient moites et grasses. I\Iais ii no veut point d'un terraiu ou il n'y ait que de Targile, sur- tout si les eaux y sourdent , et qu'elles y sejour- nent toujours en grande quantite. Les terres qui ne renferment qu"un sable maigre et du grnvier pur lui sont aussi contraires; en effet, quoique rolivier n'y perisse pas, il n'y profite neanmoins jamais. Ou peut cependant le planter dans une terre a ble, ou dans des lieux qui auront porte auparavant des arbousiers ou des yeuses. Pour ce qui est du chene , il laisse dans la terre , meme apres qu'il est abattu , des raciufs qui sont nuisibles aux plants d'oliviers, et dont le poison tue ces arbres. Voila ceque j'avais a vous dire de cet arbre en general. Je vais actuelle- ment passer au detail de sa cu'ture. L\. On preparera la pepiniere destineea meu- bler lesplantsd'oliviers dans un lieu bieu aere, dont le terraiu soit mediocremcnt fort, mais iSiini qnamvis non continuis annis , seil fpie altei o f|uoqiie fniclum affeiat, eximia lamcn ejus ratio est, quoJ levi oiiltu snsUnelur, el cnm se noii iniluit , vi\ ullam impen- sain posiit. Scd et si qnam lecipit, suljiinle Iruclus mnl- liplicat : ncglecta compluriliiis aimis non iit vinea delicit, eoque ipso lempoie aliquiil cliani inleiim patrilaniilias pia.-stal , cl cnm adliibita ciiltura csl, nno anno einenda- lur. Quare etiani nos in lioc genere arboiis diligenter pra>cipcre ccnsuimus. Olearuni, sicnt viliuni, plura ge- iicra csse arbitror , sed in meam notiliain deccin omnino perveneruiit : Pausia, Algiana, Liciniana, .Seigia, Nevia, Cnlminia, Oichis, Regia, Ceicitis , Murlea. Kx quibus bacca jucniidissinia est 1'ausia;, spcciosissima liegia", scd ulraqiic poliiis escse, quam olco est idonea. Pansiie taincii olenm saporis egregii, duni virideest; veluslate corriiin- liiliir. Orcliis quo(|iic et Itadius nielius ad escam quam in liquoicm slringitur. Oleniu optinium Licinia dat, pluri- iiiiim Sergia : oiniiisqne olea niajor fere ad escam, minor olco est aptior. Xulla ex liis gcnci ibn« , aut pra;fervidum , aul gclidum statuiu c^li patitur. Itaque icsliiosis lucis scplentrioiiali colle, frigidis nieridiano g.iiidet. Scd ncquc dcpic.ssaloca ncqneardiia, niagisqiie niiiilicoscli\osainat, qiiales iii IlaliaSabinoruin vel tota proviuiia liiclica viile- miis. Haiic arboiem pleriqne existimant ullra milliariinn sexagcsiiiiiiiii a iiiari aiit iion vivei e aiit iion cs.se lcraceni. Sed iiiipiibnMlain locisrecte valet.OpUme vaporessiisliiifl Piuisia , lii.^iis Scrgia. .^ptissimum gcnus lerrtc est olcis, cui glaiea subesl, si siiperposita crcla sabulo admista est. Non iiiiiins probabile est .solum, ubi pinguis sabulo esl. Sedet dcnsiorterra, si uvidaet lii:taest,conimodc rccipil liaiic arborcm. Crela ex toto repndiaiida est; inagis etiaiii scaturiginosa , et in qna senipcr uligo consistil. Iniiiiicus esl ctiam ager sabiilo inaccr , el iiuda glarea. Nani etsi non enioritur iii ejusmndi solo, niinqnaiii tanien couvalcscit. i'olesl lainen in agro rriimeiilario seri , vel ubi arbutus , aiit ilcx stcteranl. Naiii qneri:us etiiiin cxcisa radices noxiii.s olivcto leliiiqiiit, quarnni viiii.s cnecat olcain. Har, in univeisuin de toto genere hnjusarburis liabui dicere. Niinc jier parles cultiiram ejiis exseqnar. IX. Seminarium olivelo pr;cparctiir cslo libero , terreno modice valido , scdsnccoso, ncque deuso iieque soliilo solo, poliiis tanicn rcsoluto ; id gcuus ferc lcrra? uigrie COLUMELLE. plcin c!e siic, et d'un grnin qiii ne soit ni eom- pacte ni ti-op meuble, mais cependant plntotde cutte derniere qualite qiie de la premiere. Ces sortes de terres sont presque noires. Lorsqu'on :iura laboure ee terrain au pastinnm a trois |)ieds de profoudeur, et qifon l'aura environne d'un fosseprofoud pouren interdire rcntree aux bestiaux , on ie laissera fermenter. Cela fait, on prendra sur !es arbres les plus fertiles de jeuues brauches longues, bien brillautes et faciles a em- poigner, c'tst-a-dirc, de la grosseur d'un manclie d'iiistruraent; on les coupera sur-le-champ pour avoir des boutures tr^s-fraiches, on prinant t;arde d'endommager recorce, ou une partie de la bouture autre que celle a laquelle on anra ap- pllque la scie. On 6vitera facilement cet acci- dent, eu mcttant un etai en formc de fourche sous la branehe que Ton sera pret ii couper, et en raatelassant de foin ou de paille la partie de cet itai sur laquelle posera cette branehe, afin que les bouturesy soient couebees molleraent, ctque leur ecorce ne coure aucuu risque quand on les coupera. On les sciera ensuitede la longueur d'un pied et derai , et on ragreera des deux cotes avcc la serpette rcndroit de la plaie. On y fera aussi une raarque avec de la sanguine, afin de les mettre en terre dans la raeme positiou ou elies etaient sur l'arbre, et de facon qu'elles soient dirigees de meme par leur extreraite inferieure vers latene, et par leur cime vcrs le ciel. Car si on renversait la bouture en la raettaut en terre, elle prendrait difficilement et seraiteter- nelleraentsterile , meme apres avoir acquis la plus grande vigueur. II faudra euduire la t«ite et le pied des l)outurcs de fumier raele avec de la cendrc, et les enterrer entieremcnt, et de facon qu'elles soient recouvertes de terre ameublie a la hautcur de quatre doigts. On niet a cause de cela, a une petitc distance auprcs d'elles, deux signaux d'un bois quelconque, un de chaquc cc)te, rnais attaches ensemble a Taide d'un lien qui les uuit par en haut , de peur qu'etant isoles, ils ne soient facilement renverses. L'objet de ces signaux est de prevenir Tignorance des labou- reurs, et d'empecber que les boutures qui au- ront ete plantees ne soient lesees iorsqu'on voudra cultlver la pepiniere au hoyau ou au sarcloir. 11 y a des personnes qui croient que le mieux est de transplanter daus des pepinieres les bouquets des oliviers sauvages, en lesarran- gcaut de meme : mais qu'on les plante de Tune on de rautre facon , on doit toujours le faire apres requinoxe du printemps , comme on doit aussi les sarcler le plus souvent que Ton pourra la pre- miere annee, et les cultiver au rateau la seconde annce et les suivantes , aussitot que les petites raeines de ces plantes aurnnt commence a pren- dre des forces. Mais il laudra s'abstenir pendaut deux aus de les tailler ; et la troislcme annee on leur laissera a chacune deux branchcs, en sar- clant freciueraraeut la pepiniere. La quatrieme annee, on coupera la plus faible dc ces deux bran- ches. Au bout de ciuq ans de cette culture, ce seront depetits arbres bous a etre transferes. On les transfere a propos dans le plaut des oliviers pendant rautorane, si le terrain est sec et qu'il ne soit point marecageux, ou au printemps un peu avant qu'ils germent, s'il est gras et huraide. On leur prepare un an d'avance des fosses de cpia- tre pieds de profondeur, et meme , si le temps n'a pas ete favorable, on brule de la paille dans ees fosses avant de lesy mettre, afin que le feu ramollisse la terre, couime le soleil ou la gelee auraient du ie faire. L'intervalle entre les rangees doit etreau moins de soixante pieds d'un ciJte et de cjuarante de Tautre , si le terrain est gras esl. Qiiam cimi in tres pedes pastinaveris , et a\la fo^sa circuimlederis, ne aililiis pecori detiir, fermentari sinito. Tiim lanios novellos proceios et nitiilos, quos conipie- licnsos maniis possit circiimveiilie , Imc, cst iiiannl)iii cras- sitiidine, feraeissimis arliorilms adinillo, et [ex lils] quam recentissimas taleas recidito, ita ut ne cortlcem aut iil- lam aliam parteni, quam qua seiia praeciderit , la>das. Hoc antem facilecontlngit, si [iiius vaiain feceris, ct eain parteni, siipra quam ramuni secaturus es , ftrno aut stra- inenlls texei is , ut moliiter et sine noxa corlicis taleEe su|ier|iosila! secentur. Talea! deinde sesquipedales serra pioecidantur, atque carum |ilag:c ntraque parte falce le- veiitur, et rubrica notciitiir, ut sic queniadnioduin in ar- bore steleiat ramus , ita parle ima leri ain et cacumine cse- Uim spcclans deponalur. Nam si inversa mergatur, dlffi- c uller coni|iiehendet, et cum validius convalueiit, sleri- lis in pcriieluum erit. .Sed oportebit talearum capita ct iinas parles misto linio ciiin cineie obllnlre, et ita totas cas immeigeri, ut |iutris tena digitis quatiior alle super- venial. Sed liinis indicitiiis e\ iiliaiiuc parte iniiniantur : hisunt de quallbet aitioie bievl spatio ju\la eas poslti. et [in summa parte] inter se vinculo connexi, ne faclle singuli dejlciantur. Hoc faceie utlle est propter fossoruin ignorantiam , ut cum bideiitibus aut sarculis seminaiiuui colerc inslilueris, depositaj talcK non laodantur. Qiildani mellus existimant ladicum ocuiis silvestrium olearuni liortulos excolere, ct simili ratione disponere : sed utrum- qiie debet post vernum ifqiiinoctium seri, ct quani fre- quentissime seminsriuni piinio anno sarriri : postero et sequentibus, cum jam radicula^ semiiiiim convaluerinf , rastris cxcoli. Sed liienuio a putatioiie abstiiieri, tertio anno singiills seminibus binos ramulos relinqui, et fre- quenter sarriri seniinarium convenit. Quarto anno cx duobus ramis infirmior amputandus est. Sic excultae quin- quennioaibiiscula.^ Iiabilestranslatlonisunt. Planl;e autem in oliveto disponuntur optlme siccis niluiineqiii' iillginosis agris per autuninum, la>lls et liumidls venio tciiipni-e, paulo ante, qiiain geiminent. Atque ip.-.is scrolw-. i|iiate.r- num pediim pra'parantur anno ante : vel si tenipus non largitur, priiis quam deponantur arborcs , stramentis atqiie virgis injectis incendantiir scrobes , ut eos ignis piitres faciat, quos sol cl pruina faceie debuerat. Spathini iiiler DE LAGRIGULTURK, LIV. V. fi dcstine a porter du lile, ou de vingt-cinq s'il est miiisiT i't ([ini ne soit point convenabie aiix grains. Mais il faiit qiie la faee d« ran^eessoit tournee vers le point d'ou sonffle le vent Faro- niiis, afin que ee vent les rafraichisse en ite. Voiei comment on sy prcnd pour transferer ces petits arbres : avant de les deplanter, on marqiie avec de la sansuine la partie qui etait tournte au midi, afin de les planter de la mememaniere qu'ils rctaientdans la pepiniere. Ensuite on fait eu sorte de laisser de la terre autour de Tarbre environ Fespace d'un pied , afin de rarracheravec cette mottc. Pour empecher que cette niotte ne se brise lorsqu'on deplantera Tarbre, il faut prcparer de petites baguettes de branches d'ar- bres liees ensemble, que Ton appliquera a la motfe de terre avant de renlever, et que Ton liera sur ses eotes avec de rosier, de facon que la terre etant resserree par ces baguettes soit retenue comme dans une prison. L'arbre ttant ensuite deracine, on travaiilera legcrenient la motte de terre avec uue beche, et ou attachera par-des- sous des branches d'arbres sur lesquelles on le Iransportera. Avant de le dcposer dans la fosse qui lui est destinee, il faudi'a en fouiller le fond avec le hoyau, cnsuite jeter dedans la terre qui aura cte labouree a la charrue (si cependant la superficie de cette terre est grasse), et niettre des- sous un lit d'orge. S'il y a de Teau dans les fos- ses, il faudra latarir entiereraent avant d'y d(5- poser les arbres, ensuite y jeterde petites pier- res, ou du gravier niele avec de la terre grasse; enfin quand lcs arbres seront dc'poses , il faudra cchancrer alentour les c6t(!'s de la fosse, et y melcr un peu de fumicr avec la terre. Si Ton ne trouve pas a propos de planter Tarhre avec sa motte,il sera tre^bon alors d'en dt^pouiller letrouc de toutes ses branches , et de le dt'poser dans une fosse ou dans une tranch(;e aprcs avoir ragr(ie ces plaies, ct lesavoircnduitcsdc fumicr etde ccndre. Le tronc le plus propre a ('tre transfere est celui qui cst de la grosseur du bras : on pourra n(»anmoins en transferer de beaucoup plus gros et de plus robustes; auquel eas il faudra les d(^poscr de fa(;on (ju'ils u'exccdent que de tres-peu le niveau de la fosse, pourvu qu'il n'y ait point de risque a courir de la part des bestiaux , parco que c'est le nioyen qu'ils donnent plus dc fcuillagcs. Si ce[iendant on n'a pas d'autre moyen de les ga- rantir dcs bestiaux, il faudra les (ilever da- vantage de terre, afin ([u'i!s soient a Tabri de ee danger. Jl faut encore les arroser daus les temps de s(icheresse , et ne leur faire sentir le fer qu'au bout de deux ans ; la premiere annee on en retranchera les rejetons, en ne leur lais- sant qu'une seule tige qui sera plus haute que le phis grand boeuf, de peur que par la suite cet aniraal en labourant ne se blesse la cuisse ou qnelque autre partic du corps contre ces arbres. II est aussi tres-bon de les munir de haies alen- tour apres qu'ils sont plantes, et de distribuer le plant (quand il cst form(J et en etat de pro- dniredes fruits) en deux portions qui porteront du fruit chacune leur annee, parce que l'olivier n'est [las fertile deux annees de suite; mais conime il donne des tiges dans Tannee pendant laquelle le terrain n'est pas ensemence sous lui , et qu'il produit des fruits dans celle oii il est enseraenc(j, il arrive de la que le plant ctant ainsi distrii)U(3, est d'un rapport cgal toutes les annees. Du reste , il faut labourer le plant a la charri;e au moins deux fois par an , et fouilier profondement au pied des arbrcs avec le hoyau. Lorsque la terre vient a se fendre apres oiitin(>s minimum esse debet pinijui et fninientario solo sexagennm peilum in alleram |iartem, alque in alteram quailragenum : raacro nec idoneo sesetibus , (luinum et vicenmn pedum. Setl in Favouium (lirif;i ordines conve- nil, ut a'Slivo pernalu refrigerentur. Ipsa; aulem aibus- cute hoe modo possunt transferri : aritequam esplantes iirbuscnlain , nibrica notato partem ejus, qua; meridiera i:;>5Ctat, nl (■(ulem modo, quo iu seminario erat, depona- Inr. Deiiide iit aibiiscute spalium pedale in circuitn leliii- quatur, atque ila ciim suo csi-spite jilanta eruatur. Qui crespos iu cximendo ne resolvatiir, modicos surculos vir- garum inler se connexos faccrc oporlet, eosiiue pala , qiia etimitur, applicare , et viininibus ita innecterc , nt cons- tiicla terra velul inclusa tenealur. Tum subnUa parte ima leviler pala commovcre, et suppositis viigis alligare, atipie plantam transferre. Quiie antequam dcponaliir, opor- tebil soliim scrobis imum fodere bidentibus : deinde tcr- ram aralro subaclam , si tamen piiiguior erit summa liu- mus, immilterc, et ilii ordei scmiiia siibst(>rneie, et si consislet in scrobibus a(pia, ea nmnis baiirienda est, an- tequain demittanliir arbores. Deinde ingerendi minuti la- pides vel slarca niista piiigui solo, depositisqiie seinini- bus latcra scrobis circumcidenda , et aliquid stei coris in- terponendum. Qnod si cum sua terra planta non convenil , tum optinium est omiii fionde privare tiuncum, atque levalis plagis, limoqne et cinere oblilis, in scrobem vel sulenm deponeie. Tnmcus auteni aptiortranslalioni est, qni bracliii crassiludinem Iiabet. Poteril eliam Ion^(! ma- joris incrementi et lobustioris transferri. Quem it.i couve- iiit poni, ut si non periculuin a picore Iiabeat, e\iguuni admodnm supra scrobem emineat : laHius enim frondet. Si lamen incursus pecoris alitcr vitari non poteril , celsior trunrus coustituetiir, ut sit innoxlus ab injuria pecornm. Atqiie etiain rigandic sunt planta; ,.cuin siccitates inces- senint, iiec nisi pnst bieiiuium ferru tangendit;. .\c priino surculari (icbcnt, ila ut simplex slitus altitudinem inaxiini bovis cxcedat; deinde arando iie coxam bos, aliamve parlein cnrporis olTendat, oplimum cst etiani constilutas planlas circummunire cavcis. Ueinde constitutumjam et niiiturum olivctiim in duas partes dividere , qua; altemis aiinis fruclu induantur. Neque enim olea continuo liieiinio nberat. Cum snbjectus ager (ousitiis non est, arbor co- liculum agit : cuni .seminibns replelnr, fructuin aHcrl ; ila sic divisum olivetiim omnibus aniiis ieipialem redilum COLUMELLE. le solstice, par la force de la chaleur, II faut veiller a ce que !e soleil ne penetre pas par ces crevasses jusqu'aux racines des arbres. Oii les dechaussera apres requinoxe d'autoiiine, et s'ils sont sur une hauteur, on disposera dans la partie superieure de cette eminence des tran- chees qiii serviront a eonduire Teau bourheuse jusqu'a leur souche. Ensuite il faudra arracher chaque annee tous les scions qui viennent au pied de ces arbres , et les fumer de trois en trois ans , ou lcs arroser de lie d"huile. En fumant un plant d'oliviers de la fncon que j'ai proposee dans le second livre, on fera du bien par la meme occasion aux grains qui y seront semes ; mais si on ne veut chercher que Tavantage des arbres qui y seront plantes, il faudra leur donner a chacun en automne six livres de crottes de che- vres , ou un iiiodius de cendre , ou un conr/ius de lie d'huile, afin que ces fumiers, s'incorpo- rant a la terre pendant Thiver, maintiennent leurs racines dans un certain degre de chaleur. II faut, quand ils se portent moius bien, les arro- ser de lied'huile, parceque, s'il survient des vers ou d'autres animaux pendant rhiver, cette li- queur les fera mourir. 11 arrive encore souvent, tant dans les terrains secs que dans les terrains humides, que les arbres sont molestes par la mousse ; auquel cas , si on ne les en delivre point avec le fer, ils ne se chargent ni de fruit , ni raeme de bcaucoup de feuilles. II faut aussi tailler un plant d'oliviers au bout d'un certain nombre d'annees, car on ne doit pas oublier un aneien proverbe qui dit qu'eu labourant un plant d'o- liYiers,on lepriede rapporter du fruit; qu'en le fumant on Ten supplie, mais qu'en le taillant on Ty contraint. II suffira neanmoinsde le faire tous les huit ans, de peur de couper trop souveut les branches a frnit. II arriveencore souvent que cesarbres, quoique tres-touffus, ne rapportent aucun fruit. II faut alors les percer avec une ta- riere gauloise, et faire passer par le trou qu'on y aura fait une bouture verte d'olivier sauvage : moyennant quoi rarbre etant comme initie a une semence feconde deviendra plus fertile. Mais il faut aussi quelquefois le pousser, en lui donnaut, sans le dechausser, de la lie d'huile dans laquelle 11 n'entre point de sel, avec de vieille urine de porc ou d'horame, Tune et Pautre dans une cer- taine quantite proportionnee a sa grandeur; car il n'eu faudra qu'une urne pour les plus grands arbres , a moius qu'on n'y ajoute de Teau ix dose cgale. Quelquefois aussi c'est le vice du tcrrain qui empeche les ollviers de donuer du fruit. Voici comment on y remediera : on les dechaus- sera en creusant ^ leur pied des lacs bien pro- fonds ; ensuite on y versera de la chaux en plus ou moins grande quantite, suivant la grandeur de rarbre, de facon neanmoins qu'il en faudra toujours un modius pour ies plus pelits. Si ce remede n'y fait rien , on aura recours en der- niere ressourcea la greffe. Or nous dirons par la suite comment on doit s'y prendre pour greffer rblivier. II arriveaussiquelquefoisqu'il se trouve dans rolivier une branehe un peu plus belle que les autres, auquel cas Tarbre tout entier tourne a mal, si on ne la coupe point. Ce que nous avons dit |usqu'ici sur les plants d'oliviers est suf- fisant. Eestent les arbres fruitiers, sur lesquels nous allons donner des preceptes. X. Avant de deposer en terre les semences de vos arbres fruitiers, il faut entourer soit de mu- railles ou de haies, soit d'un fosse escarpe, Vem- placement que vousdestinez a votre verger, pour en interdire reutree non-seuleraent aux bestiaux, ailfert. Scd id minime bis aniio arari dcbet • ct l)identil)us alte circumfodiri. Nam postsolstuium cnm tcrra ocstilius hiat, curandum est, ne per rimas sol ad radices arljonim pcnelret. Post a^quinoctium autumnale ila sunl arbores ablaqueandee, nt a superiore parle, si olea in clivo sit, incilia excitentur, qua; limosarn aquam ad codicem de- ducant. Omnis deinde soboles, qua> ev imo stirpe nata est, quotannis extirpanda est, ac terfio quoqiie (inio pa- bulandie suiit olcae. Atque eadera ratione stercorabitur olivelum , qnam in secundo libro proposui , si tamen se- getibns prospieietur. At si ipsis tantummodo arboribiis, satis facient singulis.slercoris caprini sex libra', (vel) slercoris sicci modii singuli, vel ainurca' insuls« consius (suflicicnt). Stercus autuinno debet injiei , ut permistuin liienie radlces olciP calcfaciat. Amurca minus valentibus iiifiindi'iHla est. Nani per hiemem, si veimes atque alia siilieihut animalia, hoc medicamento necanlur. Plenim- c ablaqueatione adjuvanda est infusa amurca insulsa cum snilla vel nostra uiina velere, ciijus utriusquc ino- dus servatiir. Nam maximse arbori, nt tantundeia aquae misceatur, urnaabuude ciit. Si)leiit eliain vilio soli fiuc- lum olea; negare. Cui i ei sic ivKMlfbiiniir. Altis gyris abla- queabiinus eas, deiiide calcis pii) magiiiludiue arboris plus minusve ciicumdabimus : sed minima arbor niodium po- stulat. Hoc remedio si nibil fuerit effectiim ,ad praisidiiim insiUonis confugiendum erit. Qiieinadmodum aiitcm olea inserenda sil, postinodo dicenuis. iSon nimquam eliam in olea; uuus ranms cseteris aliquanto est belior. Qiiem nisi rccidej^s, tolaarbor contristabitur. Ac de olivetis liac- tcnus dixisse salis esl. Superest ralio pomiferarum arbo- rum , ciii rei deinceps pra'cepta dabiinus. X. iNlodimi pomarii , priusquam seinina seras circuin- miiiiii e maceriis oporlel vcl sepe vel fossa piKcipiti , ul DE UAGRICULTURE, LIV. V. mais mfime aux hommes , parce que si les ci- nies des plantes se trouvaient souvent toiicliees pai- les hommes ou rongecs par les bestiaux , ellcs ne pourraient plus jamais prendre d'accrois- seraent. II est bon d'arranger les arbres par clas- .ses, et cela pour plusieurs raisons, mais surtout alin nuc les plus faibles ne soient pas opprimes par les plus forts ; d'aiitant quc tous les arbres ne sont pas egau.v entre eux, ni du cole de lu force,ni du cote delastature; et qu'ils grandis- sent dans dcs intervalles de temps differents les uns des autres. La terre qui est convenable aux ■vigues Test egalement aux arbres. Faites des fosses un an avant de les planter : moyen- Daut cela le tcrrain se ramollira au soleil et a la pluie , et ce que vous y mettrez viendra plus tot. Mais si vous voulez faire vos fosses la meme annee que vous planterez vos arbres, faites-les au moins deux mois d'avance ; cnsuite echauffez- lesen y brulant de la paille : plus vous les ferez larges et ouvertes, plus les fruits que vous re- cucillerez scront beaux et abondants. On fera ces fosses semblables a dcs fours , dont le foud est plns ouvert que la gueule, tant afin que les raci- nestrouvent plus d'espace pours'ctendre, et que rouverture ctant etroite, le froid et le chaud y penetrent raoins en hiver ou en ete, qu'a!iu que la tecre dout ou les aura comblees ne soit point cutrainee par les pluies, si le terrain va en pente. Eloignez les arbres les uns des autres en les plantant, afin que lorsqu'ils seront grandis, ils trouvent un espace suflisant pour etendre leurs branches. En effet , si vous les plantez trop pres les uns desautres, vous ne pourrez rien semer par-dessous, et ils ne produiront pas beaucoup de fruits, a moins que vous n'cn arrachiez quel- I 011 soliim pocori , sed et lioniliii transiUiiin negare vaieal ; quoniani si sa'[iiiis cacumina manii pia'liacla aiit a jie- coribus piKiosa sunt, iii peipctiiuni seniina incienien- lum capcre nequeuiit. Geneialini aiitem (lisponeieailnues utile est, nmxinie iieetiam imliecilla a valeiitioie pienia- tur, quia nec viribiis nec magiiiludiiie par est, impaiiiiue spatio temporis adolescit. Tena, qux vitibus apta est, etiam arboribiis cst ulilis. Aiile annum, qiiein seniinare voles, sciobem fodilo. Ita sole pliiviisve niaceiabitur, et quod positum es[, cito criiiiprclicinlet. At si eodem anno et scrobcm faceie, el aibnrcs scu re voles, miniiijunianlc duos nicnses sciobcs loililo, pn^lca sliamcntis incensis calefacito : quos si laliorcs |iati'ntiorcsqiie feceiis, la'lio- les iibeiioiesqiic fiuctus pcicipics. Sed sciobis cliliano siniilis sit, inius summo patculior, utlaxius radices va- gentur, ac ininus frigoris liicme, ininiisqueaslalevaporis per angiistum os penetiet, etiain iit clivosis locistcria, quie in eum congcsta est , a pluviis jion abluatur. ..Vibores raris inlcrvallis scrito, nl cum cicveriiit, spalium lia- beant, quo ramos exteiidanl. Nam si .spisse posucris, nec infra screre quid poleris, iiec ipsa; frucluosa; erunl, nisi iiitervulscris : ilaqiie inler ordines qiiadragcnos pedes mi- niiniimque tiiccnos rcliiif|uere coiivcnit. Scniina legc crassa non miniis qiiani iiianuluiiim bidenlis , rccla , lcvia , ques-uns par-ci par-la : c'est pourquoi il l"aut laisser quarante pieds d'intcrvalle , ou au moiiis trente, entre les rangees. Choisissez du plant dont la grosseur ne suit pas moindre que eelle d'un manche de hoyau qui soit droit, haiit, sans ulceres, et dont recorce soit entiiu-e : avec ces qualites il prendra bien et sous peii de temps. En prenant ces brancbes sur les arbrcs, ayez soin de choisir celles qui sont le plus exposees au soleil. Avant de transplautcr de petits arbres, remarquez a quels vents ils etaieiit exposes au- paravant, ct nc les dcplantezque pour lestrans- ferer d'un lieu eleve et sec dans un terrain hu- mide : ayez surtout soin qu'ils aient trois cnrnes et au moiustrois pieds de hauteur. Si vous vou- lez mettre deux ou trois petits arbres daiis la meme fosse , preiiez garde qu'ils ne se louchent entre cux, parce que s'ils se touehaicnt, il est constant qu'ils pourriraient, ou que les vers les feraient mourir. Lorsque vous mettrez vos plan- tes en terre, enfoncez dc droite et de gaucbe jnsqu'au foud de la fosse des poignees de sar- ment de la grosseur du bras, de facon qu'elles en debordent un peu le niveau : cette preoau- tion vous donnera la faeilite de faire parvenir Teau en ete jusqu'a leurs racines. Vous mettrez en terre la graiiie des arbres ainsi que le plant garni de racines en automne, c'est-a-dire vers les ealendes et les ides d'octobre : pour les au- tres natures de plant, vous les y mettrez au commencement du printemps, avant que la pousse commence. Pour einpi'cher que les tei- gnes n'iiicommodent les plants de figuiers, vous mcttrcz, au foud des fosses oii seront ces arbres, une bouture de lcntisque, la cime renversee. Ae plantez pas le figuicr quand il fait froid : il proccra, sine ulceribiis, inlegio libro. Ea bene, et ccleii- ter compreliendenl. Si cx arboribus ranios sunies , de iis qii.T qiiolaunis bonos et iibercs frnctus afreiiint , cligito ab liiiiiicris qiii sunt coiilra solem [orienlcni. Si ciim radice plantam posueris incienieiitum citiiis luerit quain CBcteris (liias seveiis. Arbor ii:sila rriicluosior esl qiiaiii qiia' iii.>,ila iion cst, idest,quam] qiirc laiiiis aut plaulis poncliir. Sed aiile quam arbiisciilas lianslcias, nota, qiiibiis vcnlis antea fueiant conslituto, postea manus admovelo, ut de clivo et sicco iu liiimidiiiii aiSiiini tiansfeias. Trifureammaxime po- iiito. lCa c\li'l niiiiiiKcliiliuspcdibus. Sicodem scrobcdiias aiit Ircs ai biisciilis vnlcs constitucre, cuiato, ne inter scse couliiiuaiit : qiioniam imitiio ('onlactii aut coni|iiilicsccnt , aut vciiiiibiis iiitcriliiiiil. Ciiin scminadeponcs, dexlera si- nislraque iisque in imiim sciiiheni fasciculossarniciiloniui biacliii crassiludinis ilcmillilo, ila utsiipra terram pauliim exlent,4)erquos a'sl:ile par'.o lalioieaqiiam radicibus sub- ministrare possis. Arlioi cs ac scmina cum radicibiis aiitiiniiio sciito, lioc cst circa calciid:is ct idus Octob. 1'iiiiio vere antcquam germinentarl)ores,(leponilo:acnelineamolesta sit seminibus (iculneis, in iniiiin scrobem lenlisci (aleam inversocacuminedeniittito. l'"icumfrigoribusneseiilo. Loca apricii, CJilcuIosa, glarcosa, interdum et saxeta amal. tjusinoili aiborcilo convalescit, si scrobes amplos pateu- COLIJMELLE. iiime les lieux e.vposes au soleil , pleins de cail- loux ou de gi-avier, et meme quelquefois de ro- cheis; etil granditpromptemeut, sion lui fait des fossesgrandes et larges. Les figuiers de toutes les especes, quoique differents entre eux par le gout de leurs Iruits et par Taspect qu'ils presentent a rocil , se plantent d'une seule et meme facon ; mais on a egard a la varicte des terrains, en ce que , lorsque le terrain est froid en automne et :iqueux, on y met des figues hcitives, afin d'en rccueillir lefruit avant les pkiies, et que, lors- qu'il est chaud, on y met des ligues d'hiver. Mais si vous voulez rendre uu figuier tardif, quoiqu'il ne le soit pas de sa nature,arraehez-cu les petites figues qu'il donnera les preraieres , avaiit qu'elles soient mures; apres quoi 11 cn reviendra d'autres qui se conserveront sur far- bre jusquii rhivcr. II est encore souvent utile de couper le bout des cimes du figuier lorsqu'il commence adonner desfeuilles;e'est lemoyende reiidre rarbre plus fort et plus feitile. II sera aussi toujours a propos, des que les figuiers auront comnienceasecouvrirdefeuilles,dedetremperde latcrre rouge dansde!alied"huile, etde rcpandre cette composition sur leurs rai-ines avec des excrementshumains. Cette operation augmente rabondance du fruit, et fait qu'il estplus plein et que sa chair est meilleure. 11 faut surtout avoir des figuiers de Livie, d'Afrique, de Chalcidie, des figuiers .tif/ca?, des figuiers de Lydie, des figuiers caUistruthiw , des figuiers topiw, des figuiers de Rhodes et de Libye, et des figuiers d'hiver, ainsi que de tous ceux qui promettent de donner du fruit deux ou tiois fois par an. Plantez vers les calendes de fevrier ramandier, qui bourgeonne avant tout autre arhre : il veut une terre durc, chaude et seche, puisque, si vous le mettcz dansdesterrainsd'uueautre qua- lite, il pourrit tres-communement. Avant dc sp- mer ramande , il faut la faire tremper dans de feau melee de miel, qui ne soit pas trop douce : moyennant cela, lorsque 1'arbre sera grand, il donnera du fruit dc meillaur goiit, et en atten- dantil secouvriramieux defeuilleset pluspromp- tement. Vous mettrez trois amandes en triangle, de faeon qu'elles soient eloignees fune de 1'autre d'un imlmus tout au moins, et que cclle qui forme lesommetdu trianglesoit tournce au point du ciel d'ou souffle le xent Favonius. Chacune des trois ne donnera qu'une seule racine et une seule tige ; raais lorsque chacune de ces racines aura gagne le fond de la fossc, la durete de la tcrre venant a s'opposer a son passage la fera recourber, et pour lors elle jettera d'autres raci- nes nombreuses, qui sembleiont former autaut dc hranches. Voici la faeon dont vous pourrez faire des amandes et des avelines de Tarente. Vous mettrez dans la fosse que vous leur des- tincrez de la terre bien pulverisee a la hnuteur d'un demi-pied , et vous y semerez de la graine de ferule. Lorsque cette grainesera venue, vous cacherez une amande ou une aveline depouillee de son ecorce dans la nioelle de la ferule,que vous aurcz fendue en deux a cet effet , et vous les niettrez ainsi en terre. Vous ferez cette ope- ration avant les calendcs de mars, ou racme en- tre les nones et les ides de ce mois. II faut seraer dans le meme temps les noix , les pignons et les chataignes. II est a propos de planter le grena- dier depuis le temps que nous venons d'indiquer jusqu'aux calendes d'avril. Si son fruit est aigre ou peu doux , voici commc on le corrigera : on repandrasur ses racines de la fiente de porc ,des excrcments humains et de vieille urinc. Cette pre- caution, cn rcndant farbre fertile, feraqueson fruit sera vineux les premieres annees, et doux Ipsqiie fcceiis. Flc.orum genera, etsi sapore alqiie lialiilu perit ficus, riibricaui amurca diluere, el cum stercoie liumano ad radicem infundcre. Ea res eflicit uberiorem fructum, et farctuni fici plenioremac meliorem. Screndic sunt auteiu prsccipue Livianae, Africam^e, Clialcidici;, sulcffi, Lydia!, callistriitliire, lopi.T , Rliodi.-c, Libycae, liiliernae, omnesetiam bifcne et Irilcr.T (losculi. INucem (Jraecam seiito circa cal. ]'\'!jr. quia prima gemmascit : agruni durui^i, calidum, siccum desideial. Nam in locis diversis nucem si deposueris, plerumque putrescit. An- teqiiain nncem deponas, iu aqua mulsa ncc uimis diilci iiiaceralo. Ita jucundioris saporls fructum, cum adoleve- rit , pra'bebit , et interim nielius atque ceierius frondebit. Ternas nuces in trigoniim statuito, ut niix a nuce minime palino alisit, et anccps ad Favonium spectel. Omnisau- 1.111 iiii\ iiiiani railiii'iii millil , ct siniplici stilo prorepit. ( iiiii ail Mii.las siiliiiii radix piivrnil, duritia bumi coer- cila leciii \aliir, ct cx se iii miidiim ramorum alias radices emillit. Nucem Grsecam et Avellanam Tarentinam faccre lioc modo poleris. In quo scrobc destinaveris nuces serere , in eo terram minulam pro modo seimpedis ponito , ibiqiie semen fcriila^ rcpangito. Cum fernla (nerit enata, eam findilo, ct iu medulla cjus sine putaminc nucem Gra»cam aiitAveli.inamabscondilo, et ita adobruilo. Hocanle ca- leiid. Jlartias facito, vel eliam inter nonas et idns Mart. Fodeui tempore juglandem et pineam ct castaneam serere oportet. Jlalum Punicum ab eodem tempore usque in cal. Aprilis recte seiitur. Quod si acidum aut minus dul- cem fructum feret , lioc modo emendabitur. Stercore suillo et luimano uriiiaque vetere radices rigato. Ea res et ferti- lem arborem reddet , et primis aniiis fruclum vinosum , [el] post quinquenniiim diilecm , et apyrenum facit. Nos exiguum admodum laseris vino dlliiimus , el ita cacumiu? DE L'AGRICULTURE, LIV. V. aii bout de cinq ans, et que les grains n'en seront point durs. Pour nous, nous nous sommes avi- se de delayer tant soit peu de iaser dans da vin , et d'cn frolter le bout des cimes de cos arbres, et nous avons corrige par la Taigreur de leur fruit. On empeche les grenades de se fendre sur Tar- bre, en enterrant trois pierres aupres de sa ra- cine lorsqu'on le plante. Mais si Tarbreest dcja tout plante quand on s'apercoit de ce defaut , on scme de la scille aupres de sa racine. Lorsque les greuades d"un arbre sujet a ce viee sont deja raures, on emploie une autre methode, qui con- siste a tordre, avant qu'elles se crevent , la queue par laquelle ellcs pendent a Tarbre On se sert aussi du meme moyen pour les garder toute rannee sans qu'elles se gAtent. On plante les poiriers cn automne avant le solstice d'hiver, de facon qu'il y ait au raoins vingt-cinq jours d'in- terstice cntre leur plantation ct le solstice. Pour les rendre fertiles, il faut, lorsqu'ils sont gran- dJs , les dechausscr profondement , en fendre le tronc pres de la racine meme, et inserer dans cette fente un coin fait de bois gommeux de pin, qu'on y laissera : ensuite, lorsqu'on aura re- chausse Tarbre , oa repandra dc la cendrc sur la terre. II faudra avoir soin de planter dans les vergers les poires de la meilleure espece, c'est-cV dire, celles de Crustumium, les poires royales, celles deSignia, cellesdeTarente, cellesqueron appelle poircs de Syrie, les pourprees, les or- gueilleuses, ks ordeaccce , les Anieieunes, les Nwviaiup , celles de Favonius , celles de Lateran, celles de Dolabella, celles de Turannius, la grosse poire , la poire miellee , la poire hci- tive, celle de Venus, et d'autres encore, dont il serait trop long de faire iei reoumeration. En outre, il faut, entre les differentes especes de pommes, s'attacher principaiement a la poramc de Scandius, a celle de Matius, a la pomme ronde , a celle de Se.xtius , a celle de Pelusiura, a celle d'Ameria , a la pomme rouge , a la pomrae de miel, aux coiugs, qui sont de trois especes , savoir, lcs poires-coings, les coings d'or, et ceux qui murissent promptement : tous fruits non- seulement bons au gout, mais encore tres-salu- taires. Les cormes d'.\rmenie et de Perse sont aussi engraude faveur. On plante les ponimicrs, les cormiers et les pruniers dcpuis le tenips ou la moisson est a moitie faite , jusqu'au.\. ides dc fevrier. On plante les muriers depuis les ides de fevrier, jusqua requinoxe du printemps. Plantez lecarrougier, que quelques persounes appellent xspaTiov, ainsi que le pechcr, pendant rautomne, avant le solstice d'hiver. Si ramandier est peu fertile, percez-en le tronc, et enfoncez-y une pierreque vous laisserez se rccouvrirdesou ecorce. II faut, apres avoir laboureet fumii la terre dans les jardins vers les calende„s de raars, arranger des boutures de toutes les especes d'arbre5 sur des couehes faites en planches. II faut aussi prendrc le soin , quand les plantcs coramencent a avoir de jeunes branches, de les epamprer, pour ainsi dire, et de lcs reduire a une seule tige la pic- miere annee. II faut encorc, lorsque rautomne approchc, ct avant que le froid brule leurs ci- mes, en arracher toutes lesfeuillcs, et, apres qu'elles seront ainsi dcpouillees, les couvrir avec dcs roseau.x t^pais auxquels on aura lai.ssci d'uu cflte leur nceud , afin qu'il serve comme dc chapeau a ces jeunes tiges , et quil les defende par consequent du froid et de la gelce. Deux ans apres, vous pourrezen toute surete les transfercr et lcs etablir dans des rangees, ou les greffer, seion ce que vous voudrez en faire. M. Ou peut greffer tel rejelon (jue Ton veutsur quelquc arbre quece soit, pourvu que recorce de arboris siinima olilevimus. ta res emcndavil acoiem nia- liinini. Mala Piinica ne in arbore liient, renieilio sunt la- pides lies, si , cum seres arborem , ad radlcem ipsam col. locaveris. At si jam arborem satam liabueiis, scillam secundum radicem arboris serito. Alio modo, cuin jam matnra mala fuerint, antequam runipanlur, ramulos, quibus dciiendcut , intorqueto. Eodem modo servabuntur inrorru|)t;i eliam toto aiino. Pyrum auliimiio ante brumam serito, ita utminime dies xxv adbrumam supersint-Qua; ut sit ferax , ciiin adoleverit, alte eam ablaqueato, et juxta ipsani radiccm trnnciim nudito, et in flssiiram cuncum leda? piiiea; adigito , et ibi reliuquito : deinde adobnita ablaquealione cinerem supra terram injicito. Ciiraiidum esl aiitem, ul qiiam geneiosissimis pyris pomaria conse- ramus. Ea sunt Crustumina, regia, Sigiiina, Tarcntiiia, qua' Syria dicuntur, purpurea, siipeiba, ordeacea, .Ani- ciaiia,>'aeviana, ravoniana,lateritana,Dolabelliana, Turra- niana,¥oIema, iiiulsa, pia'Cocia, venerea, etqusedamalia, ouoium enumeratio niinc longaest. Prcflcrea malorum ge- nera exquirenda inaxime Scandiana , Matiana , orbiciilata , Sextiana, Pelusiana, Amerina, Syrica,niclimcla, cydoiiia ; C0Ll;51Kll.l. qiiorum geiicra Iria siiiit, strutliia, clirysonielina , mustca. Qii.T omiiia non soliim voluptatem, sed etiam saliibrita- tem affeiiint. Sorbi qiioque el Armeniaci atque Peisici noii minimacst gratia. Et mala, sorba, pnina, posl mediam liicmem usqiie in idus l'eb. serilo. Mororum ab idib. Feb. usquc ad a^quinoctiuin vernum satio est. Siliquani Griecam, quain quidam ztpaTiov vocaiil, et Pcrsicum ante bnimam per autiimntim serito. Amygdala , si paruin ferax crit, forala ailxne lapidein adigilo, et ita librum arlxiris iuolesccrc sinilu. Oiiinium autem gcneriim rainos circa cal. Martias in liortis subacta el stercorata lena su- pra piilvinos arcarum disponere convenit. Daiida est opera, iit dum tenero6 ramulos lnibeiit, vcluti paiiipinentiir, el ad iinum slilum primo anno semiiia rcdigautur. F.t ciiin autiiiniiiis incesserit, ante qiiam fligus cacumina adiiral, oninia folia decerpere cxpejQt , et ilacrassis arundiiiibiis, qua- ab iina parte nodos integros liabcant, vclut pileis in- duere , alqiie sic a frigorc et gelicidiis leneras adliiic vir. gas tueri. Post viginti qualuor dcinde inenses sive traiis. (erre ct disponcre in ordineiu volco, oive iuserere, satis luls uliumquc facerc polcris soc. COLUMELLE. la greffe ne soit pasdifferente de celle de i'arbre sur iequcl ou ia grelTe : on peutgrefferadmirable- meut et sans scrupule une greffe prise sur un jrbre qui produit des fruits pareils a cclui que Ton grelTe, et qui les produit dans le menae temps. Les anciens out fait meution de trois especes de greffe : l'une par laqueiie Tarbre, etant coupe et fendu, admct dans l'inti'rieur de son corps dcs scions coupes sur un autre arbre ; la seconde, par laquelle Tarbre que Ton greffe recoit une ente coupee sur un autrearbre entrc sonecorceetsoa bois : ccs deux sortes de greffes se font dans le priutemps. La troisieme est celle par laquelle farbre a greffer recoit des boutons memes avec un peu d'ecorce , sur une partie de sou corps qu'on a ecorcee : c'estcequequelques agriculteursappel- lent emplaslralio (greffe eu ccusson), etd'autres imculatio (greffe par gemmesl ; cette derc.iere fa- cou peut etre employee a propos en 6tc. Apres avolr donue ki maniere de meitre ccs greffes en usage , nous donncrons aussi une autre methode que nous avons trouvee nous-mcme. 11 faut greffer tous les arbres des qu'ils auront com- mence a montrer des houtons, et dans le tenips que la lune sera daus son croissant ; mais il faut greffer rolivier vers rcquinoxe du printemps jus- qu'aux ides d'avril. Prenez garde que Tarbresur lequel vous voudrez prendredes greffes, pourcn cnter d'autres, soit jeune et fertile, ct qu'il ait beaucoup de noeuds. Lorsque ses boutons com- menceront a grossir, prenez vos greffes , cpaisses d'uu petit doigt et garnies de deux ou trois cor- nes, sur de petites branchcs d'un an, qui soient sur le c6te de Tarbre tourne au lever du soleil et bien inlactes. Coupez,non sans prceaution, avec une scie, Tarbre que vous voudrez greffer, a ren- droit ou il est le plus brillant etsans cicatriee , et faites en sorte de ne point endomraager son^cor- ce. Lorsqu'il sera coupe , ragreez la plaie avec un instrument de fcr hien tranchant ; cnfoncez eti- suite un coin de fer ou d'os hien aiguise entre Te- corce et le bois, au moins jusqua trois doigts, mais avec beaucoup de precaution , pour ne pas endommagerou romprerecorce. Ensuite ratissez d'un seul c6te, avec une serpette bien tran- chante, les greffes que vous voulez cnter, sur une longueur egale a celle de rouverture formee par le coin fiche dans Tarbre , et de fa^on que \ms, n'endommagiez pas la moelledeces greffesni leur (icorce, du cote que vous ne les aurez poiut ra- tissees. Quand vos greffes seront preparees, vous arracherez le eoin , et vous les enfoncerez sur-le- champ dans louverture que vous aurcz faite sur larbre par rintroduction du coin eutre son ecorce et son bois. Inserez-les par le cote que vous aurez ratissc, de facon (fu'elles debordent Tarbre au moins d'un demi-picd en dehors. Vous ferez bien d'iuserer dans le meine arhre dcux greffes ci la fois ou uu plus grand nombre, si sou tronc est plus gros , en laissant un intervalle de quatredoigtsentrechacuue. II faudra vous regler pour cela sur la grandeur de Tarbre et sur la bonte deson ecorce. Lorsquevous aurez introduit dans uii arbre toutes les grelTes qu'il pourra recevoii-, vous les lierez soit avec de Tecorce d'orraes, soit avcc du jonc ou de Tosier : apres quoi vous endiiirez avec un lut mele de paille, que vous aurez bien petri , toute ia plaie ainsi que rinter- valie qui est entre lcs greffes, de facon pour- tant qu'il leur reste au moins quatredoigls en- tiers de dccouverts : vous mettrez eusuite par- dessus de la raousse, que vous attacherez de facon que la pluie ue puisse pas les penetrer. II y a ce- pendant des personnes qui aimeut mieux faire une Xr. Omnis siirnihis omjii arhoii insori pofest, si non ost ei, ciii inseriliir, rorlice dis.siniilis. Si vero eliam si- niileni fructiun et eoilem fempore affert, sine scrupnlo (.a,,.<;ii. ii|.;i>rilnr. Tria lienera porro insitionnni antiqui fra- (liiUMiiiil. Uijiim, (pio rcsecla et fissa arlior reseelos sur- culus accipit. .•Vllcnnn, (juo resecla inter libi-um et male- riam semiiia adniittiC. Qu;c ntraque geneia verni temporis sunt. Tertium, quo ipsas gcmmas cum exiguo corlice in parlein sui delibiatam recipif, quam vocant agricola' emplasfrationem; vel, ul (piidam , inoculationeni. Hoc genusinsilionis a^slivo temporeoptilneusuipatur. Qiiarum insitionum ratiouem cnm tradiderinnis, a nobis repertam quoqne doccbimus. Omncs aibores simnlalque geinmas agere coeperint, liina cresceule inserilo ; olivam autcm circa ajquinoclium veinum nsquc in itlns Aprilis. Ex qiia aibore inseiere voles,el surcuios ad insilionem sumptnius es , videtu nl sit teiiera et ferax nodisque crebris : et cum priniiim gendina Inmebunt, de ramulis anniculis, qui solis ortuin spectabunt , el infcgri erunf , eos lcgito cias- situdine digili minimi. Surcnli sint hifurci vel Irifinci. Arboicm, qiiain insefere voles, seira diligenter exsecato ■ca partc, ([ua maxime nilida el sine cicalrice cst; dabis- qne operam , ne librum lajdas. Cum deinde tinncum re- cideiis, aciito ferianiento plagam levato. Deinde qnasi cuneum tenuem feneiim vel osseiim inler corticem c$ ina. teriein ne minus digitos fics, sed cousiderate, demittito, ne la'das aul rnmpas corticeni. Poslca surculos , quos insereie volcs , falce acuta ex ima parle deradito fantura , quantum cuneus demissus spatii dabit, atqne ila, ne mediillas ueve alterius partis corticem la!das. Ubi sur- culos paratos liabneris, cuiieum vellito, slatimque surculos in ea foramina, qua; cuneo adaclo intcr corticeni et ma- tcriam feceris , demitlito. Ea auleni line, qua adiaseris, surculos sic inserito, nt seinipede vel amplius de arlwre c\lent. In una arbore dnos, vel si fruncus vastiorcst, pluies calanios recte inseres, dum ne miniis quatiior digitorum intereos sit spatium. Pro arboris magnitudine et corticis bonitate Iiac facito. Cnin omnes surculos, qiios aibor ea paliclur, demiseris, libro ulmi vel juucoaiitvi- mine arhorem constringito ; poslea paleato Inlo benc subaclo ohlinilo tolam plagam , et spalium , quod est iii- ter surculos, u.sque co diini minime qiialuor digitis insila cxtent. Siipra deinde muscum imponito, et ita ligalo, iic pluvia dilabafur. Quosdam lamen magis delectat intrnnco DE L'AGRICULTURE, LIV. V. ouverture avec la «•ie sur le tronc de Tarbre , pour y introduire ies greffcs, et qui raijreent avec un bistouri bien aiguise ia partie qu^ils ont ainsi seiee, pour y ajuster eusuite les greffcs. Si vous voulez greffer un petit arbre, coupez-ie par en bas, de facon qu'il n'en reste qu'un pied et demi sur terre; apres l'avoir coupe, ragreez la plaie avec soin , et fcndez tres-legerement le tronc parson milieu avec uu bistouri bieu tranchant, de facon que la fente n'ait que trois doigts de longueur : cnsuite Insercz un coin dans cette feute pour en ecarter les levres , et enfoncez-y des gref- fes ratissees des deux cotes, de facon que leur ecorce soit au uivcau de celle de rarbre. Lorsque vous aurez ajuste ces greffes avec soin, vous re- tirercz le coin, et vous lierez Tarbre, commej'ai ditci-dessus; ensuite vous entasserez de la terre autour de lui jusqu'a la greffe : cela contribuera a la defendre parfaitement contre les vents et la chaleur. La troisieme espcce de greffe dont je vais parler, etant Ires-delicate, ne va pas d. toute sortc d'arbres ; et il n'y a guere quc ceux dont recorce est humide , pleine de seve et forte, tels que les figuiers, qui s'en accomraodeut. Eu effet, ces arbres rendant beaucoup de lait, et ayant recorce forte, on peut tres-bien les grefferde la maniere suivante. On choisit sur Tarbre dont on veut tirer la gretle de jeunes brancbes qui soient bien uuies , et on y remarque le bonton le plus apparent , et qui promet le plus surement de germer. On traee autour de ce bouton une mar- que de deux doigts en carre, de facon quc le bouton etant au centre de ce earre , ou coupe l'ecorce tout autour de lui avec un bistouri bien tranchant, et on rcnleve avec attention dedessus Tarhre, en prenant garde de i'endomraager. On choisit ensuite pareillement uue branche tres- lisse de Tautre arhre que Ton doit cnter en ecus- son , et on la depouille en lui coupant un morceau d'ecorce de meme grandeur que le premier; apres quoi on applique recusson qu'ou avait prepare sur cette partie depouiliee, de facon qu'il y re- pondc cxactcment. Quand cela est fait, on lie bien le tout autour du bouton, en prenantgarde de roffcnser lui-meme. Ensuite on enduit d'uu lut les joints et les ligatures, en laissant un iuter- valle jusqu'au bouton, alin qu'il soiten liberte, et qu'ii ne soit pas presse par la iigature. On ro- gne les rejetons du pied de Tarbre greffe, ainsi quesesbranches superieures , pour qu'il u'y reste rien qui piiisse en attirer a soi la seve , et qu'il n'ait pas d'autres parties a nourrir pre!'erable- ment a la greffe, et au bout de vingt et un jours on delie recusson : on greffe aussi parfaitement rolivier de cette facon. Nous avons deja montre laquatriemefaconde greffer, lorsque nousavons traite des vignes : c'est pourquoi il est inutile du repeter ici la methode que nous avons donnen alors, et qui consiste a percer i'aibre avec une tariere. Mais corame les anciens ont pretendu qu'on ne pouvait pas entcr loute sorte de scions sur toute sorte d'arbres, et qn'ils ont donne, eomme une loi invarialile, le terme que nous avons lixe nous-meme tout a Theure, en disant qu'il n'y avait pas d'aulres entes qui pussent reussir sur un arhre, quc celles qui etaientprises sur un arbre semblable au premier, tant par son ecorce exterieure et interieure que par son frnit; nous avons cru qu'il fallait disslper Terreur qul suitde cctte opinion, et donner k la posterite un moyen d'enter telle espece de grelfe que Ton vou- dra, sur quelque arbre que ce soit. Jlais pour epar- gner au lecteur toutpreambule, nous allons don- ner un exeraple d'apres lequel on pourra enter arboris lociini seminibiis serra facere, insectasque partps leiuii scalpello levare, aUiiie ita surculos aptaie. Si pusil- lam arborem inseiere voles, imani ahscins majores liabet, priusque aqua iiiaceialo, et exemptuni palcis perniisccto. Cytisiiin cum aridiiin facere voles, circa inensein Seplein- brem, ubi scmen cjus grandescere incipiel, ca;dilo, pau- cisque lioris , duni naccescat , in sole iiabeto -. deinde in umbra cxsiccalo, et ila condilo. Haclcnus de ailioiibus praecepisse abunde est, rcddituro pecoiis curam et remc- dia sequenti volumiue. ui5e:ii se.ktus. PRtFATIO. Scio quosdani, Publi Silviiie, prudentcs agricolas pe- coris abnuisse curain, gregariorumque pastorum vcliit intinicani suu> professionis disciplinain constanlissimc repudiasse. Neqiie inlilior id eos aliqua rationc fecissc, quasi sit agricote conlrarium pastoris propositum : cnni illeqiiam niaxiinc siibaclo ct piiro solii gaiideat, liic novali gramiiKisoquc; ille fruttiini c lcria spciel, liic c pciorc; iileoque aiator alKHuiiiclur, at coulra paslor oplct lierba- riim proventiim. Sed in liis tam discordanlibiis volis esl tamen quDcdani societas alqiie conjuiiclio : quoniam et pabuluin e fundo plcrumquedomcsticis pecudibus magis quam alienis dcpascere ex usu est, et copiosa stercoia- tione, qn;e conlingit e grepibus, terresties fructus c\ti- beiant. Nec tanicn ulla rejio est, in qua modo frumenla gignanlur, qnaj non iit lioinlniim ita armentoi uni adjulorio colalur. Unde cliani jumenla et arnienta nomen a rc traxcre, qiioii nostriim laborem , vel oncra siibvcctando vd arando juvarcnl. Itaqiie sicut vetcres Roinani piwcepcniiit, ipse quoque censeo taiii pecoriiin quam agrorum ciilliim pcr- iiosccre. Nam iii rnsticalione vd antiquissima cst ratio pasccndieadem(|ucqu;pstuoslssiina. Propterqiiod nomina quoquc pccuni;e et peciilii tracla vid(Hiliir a pecore : qiio- niam id solum vetercs pos.seilcninl, et adliuc apiid quas- dam gentes iinum lioc iisuipattir (Ifvitiarum gciius : sed nc apud nostros qiiidcm cohiiiosaliaies ubcrior. llt eliam M. Calo piodidit, iiiii cnnsnlciili, qiiain pailem ici ruslica; cxerciiido cclciltci- lociiplclaii pos,sel .' respondit : Sl bciie pascercl; nirsiisqiic inlerroganli, qiiid deindc fa- ciciido salis iibcrcs frucliis pcrccpluriis csset.' aflirmavil : Si incdiociiter pasceiet. Cacteriim de (aiH bapiontn viro COLUMELLE. des fruits au moins m^diocres, il l^a^sura que c'etaiten iioiiri-issant dcs bestiaux medlocrement bien. Quelques auteurs racontent meme que cette personnc lui dcmandant encore qucl etait ie ti-oisicme objet qui fut iucratif enagriculture, il assura que c'etait le nourrissape des bestianx , qnand meme ilserait mal fait : maisje rougirais d"attribuer cette troisicme reponse a un homme aussi sa£;e,d"autautqu'il est constautqu^un patre iiegligcnt et ignorant cause pius de dommage qu'un patre entcudu c t diligent ne fait de profit. Quant a la seconde reponse , il u'est point dou- teux que les fruits que produitle betail ue soieut toujours superieurs a la negligence du proprie- taire , quand eile n'est que legere. Ces raisons nous ont determine, Silvinus, a douner a la posterite cette pavtie de reconomie rurale avec tout le soin dont nous avonsete capablc, en sui- vant les preceptes de nos aucetres. Ain^-i , comrae il y a de deux especes de quadrupedes, lcs uus que nous no-us procurons pour partager avec iious nos travaux , comme le boeuf , la mule , le cheval et rtine, et les autres que nous nourris- sons soit poiir notre agrcment, soit pour cn tirer du revenu, ou pour i'emplOj'er a la garde dcs au- tres bestiaux, comme la brcbis, la chevre, ie porc et lc chien ; uous traiterons d'abord de Tes- pecc de ceux que nous associons a nos travaux. Or, il n'j' a point de doute, aiusi que Varron l'a dit, que le bocuf ne doive tenir le premier racg entrc tous les autres bestiaux de cette espece , par la cousideration que merite cet animal, surtout eu Italie, puisque i'on croit qu'il a donne son nom u ce pays, et qu"iTaXo; est le nom que les Grecs douiiaient autrefois au taureau; mais eu- core plus daus cctte viile oii l'on s'est servi, en la batissant, de cet animal tantraale que femelle pour en traccr, avec la charrue, lesmurs ct lcs portes. Le premier ranglui est encore dii , parce qu'il passe a Atbenes pour avoir ete le ministrc de Ceres et de Triptoleme, parce qu'il tient une place dans le eiei parmi les constellations les plus brillautes, et qu'il estencore aujourd'hui le plus laborieiix compaguou de rhomme daus Ta- griculture. Aussi les anciens ont-ils toujours eu un si grand respect pour cet animal , que c'etait un crime aussi eapital chez eux d'avoir tue un boeuf quc d'avoir tue un citoyen. Cest donc p;u' le bfieuf que nous commencerous notre traitc sur rentretien des bestiaux. I. Ce n'est point une chose aisee que de flxer les reglcs auxquelles on doit se conformer, et les ecarts que Ton doit eviter dans le choix des bosufs que Fou veut acheter, d'autant que ces animaux varient de taille, de caractcre ct de couleur, suivant ladiffcrcnce des payset des cli- mats. Ceux de l'Asie, des Gaules ou de l'Epire different tous entre eux par la forme; et ce n'est passeulemcnt dans les pays differents que Ton trouveces varietes, mais on les rencontre mcme dans les diverses parties de ritalie. La Campanie donne communement des ba;ufs qui sont blancs et de petite taille, mais ncanmoins propres au travail et au genre decultureqii'cxige lesol dans lequel ils sont ncs. Ceux de rUmbrie sont grands et blanes : cette province en doune aussi de rou- ges, et qui nesont pas moins estimes pour leur courage que pour leurtaille. L'Etruriect le La- tium en donnent detrapus, mais qui sout tres- forts a l'ouvrage. L'Apennin en donnc de trcs- robustes, et qui supportent tout ce qu'il y a de plus diflicile, mais qui ne sont poiutde bellcap- pareuce. Au reste, malgre toutes ces varietes,' il y a cependant des preceptes que Ton peut re- garder comme generaiement coiistants, et aux- qnels le labourcur doit se conformer dans le choix plget (licere , qiiod eum nuidam auclores racmoianl eidcm (liurrenti, quodnam leitinm in asiicolationeqii.iestnosiim csseiP asseverassc, si qnis vel male pasccrel; ciiiii pi;c- seilim majn.s (iisjicnilinm seqiiaUir inerlem il iiiMinm pnsloieni, qnam iiiiidentem dilisenlcm(|iie roiii|icndiiiiii. De secundo lamen lesponso duliium non est, qnin ineilio- ciemnegligenliam domini fruCtuspecorisexsii|ieiel.(}iiam ob cansani nos lianc quoqiie parlein rei ruslica', Silvine, (|uanla valnimns induslria, majorQm secnti piaxcpla piisterilali iii;uiilaviiiiiis. Isitur cnm siiitdiio genera qua- (liiipfduni, i|iii)riim allerum paiair.ns in consorliiim ope- nim, sicut tiovem , mnlain, equuin, asinum; alternni voluptatis ac reditns et cnslodia; can.sa, nt ovcm, capel- lam , suem , caiiem : de eo genere primum dicenuis, cnjns Hsiis noslii laboris est paiticeps. Nec dnbium, quin, ut ait Varro, coeteras pecndes bos lionore superaie del)eat, pi.cseilim [aulem] in Italia, qiuie ab lioc nuncnpationem lia^isse creditiir, quod olim Grseci tauios Uai.oui voca- lent; el in ea iirbe, cujiis moenibus con(icndis mas et riemina liovesaralro terminum signaverunt, velnt pecus : ipiod ilcm .\tlicis ..Mlicnis Cereris el Tiiplolenii leilnr minisler : quod inter fulgentissima sidera parliceps cseli : qiiod deiude laboriosissimus adlinc liominis socius in a^ricnltnra : cujns tanla fuit apud antiquos veneratio, nt l:uii lapilal csspl liovem neciiisse, qiiam civem. Ab lioc iniliu prniiiissi operis capiamns exoidium. I. (Ju:i' iii emendis bnbus .seqiienda qineqne vitanda sinl , iion ex facili dixerim ; cum pecudes pro rei^ionis cK'li- qnc slatii ct liabilum corporis et inpeninm aniini el pili colorcm gerant. Aliai formae sunt Asiaticis, aliiie Gallicis, F.iiirolii is alia;. Nec lantiim diversitas piovinciarum , sed ipsa quoque Italia partibns suis discrepat. Campania plcrumqiiebnves progenerat alboset exiles, labori lanien et culluia! palrii soli non inbabiles. Umbria vaslos et al- lios;eademqne robios, necminusprobabiles aniniisqaam corporibus. Hctrnriaet Latinin compactos, sed ad opera f.irtes. Apenninus dnrissimos omueinqne dillicnllateni tok'ranl(\s, nec ab aspectn decoros. Qnio cnm lam varia et divcisasint, lamen qU''»'!'"" qnasi communia et ccrla piTCcpta in emondis juvencis aralor sequidebet; eaqiie Maso Carlbaginiensis ita prodidil, nl nos dcinceps memo- tabimns. Parandi sniit boves novelli , ipiadrali , grandibns fles jeiines bcciifs qiril veiit achetcr : noiis nllons les detailler tels qiie Ma^on le Cartlui£?inois les a deja donnes. 11 faut aequeiii- des boeufs qui soient jeunes et carres, qui aient les membres Srands, les cornes lonsues, noirAtres et fortes, ie front large et crepu , les yeux et le musenu iioirs, les oreilles herissees, les narines camuses etouvertes, le chignon long et charnu , le fanon ample et descendant presque jusqu'aux genoux, la poitrine large, les epaules vnstes, le ventre gros et semblable a celui d'une betc pleine , les cotes allongees, les reins larges, le dos droit et plat ou meme un peu nffaisse, les fesses rondes, lesjambesepaisses etdroifes, raais plutotcourtes que longues, les genoux bons et bien tournes', la corne des pieds grandc , la queue trauiante et bien gnrnie, un poil dru et eourt pnr tout le eorps, dont la couleur soit rousse oa brune, et qui soit doux au toucher. II. En supposant des veaux ainsi conformes, il faut, pendant qu'ils sont encore jeuncs, les accoulumer a se laisser manier, et a souffrir qu'on les attnehe a leurs mangeoires, afin qu'on ait moinsde peine a les dompter pnrla suite, et qu'il y aitmoins de dnnger a le fnire. Au surplus, je suis d'avis que Ton ne dompte pas les bouvil- lons avant Tage de trois ans, ni passe celui de ciuq, parce que dans le premier de ces ages ils sontencore tropdelicats, ct quedans le dernierils resistenttrop : or voici comrae il faut s'y prcndre pour doniptcr ceux quc Von aura pris dans un troupeau de bceufs sauvages. On commencern par leur preparer une etable spacieuse , ou celui ([ui sera employe a les dompter puisse tourncr avec aisance , et d'oii il puisse sortir sans courir aucun danger. La place qui sera devant retable nc doit 1)K L'AGRICULTUni!:, LIV. Vf. 31 1 que lorsijue les bouvillons viendront a en sor- tir, ils aient toute liberte de courir, et que la peur ne les cxpose pns a s'eml)nrrasser, au risque de se blesser, dans dcs arbrcs ou dans d'autres obstacles quise rencontreraient sur leur passage. II y aurn dans eette etable d'amples mangeoires, au-dessus desquelles seront posces horizontalc- ment en forme de jougs, a la bauteur de scpl pieds deterre, des solives auxquclles on ()uisse attacber les bouvillons. On cboisirn ensuite, pour essnyerde les dompter, la matinco d'unJour se- rein, qui ne soit pas fete , et on leur nttnchera aux coines des cordes de ehanvre. Quant aux courroies qu'on jelte sur ces animaux quand on veut les prendre, elles doivent etre emmaillot- tecs de peaux avec leur laine, alin qu'elles ne les blessent point au-dessous des cornes, partie de leur front la plus delieate. Lorsqu'on aura pris des bouvillons, on les conduiraaussitot a retable, ou on les attneheraa des poteaux , de facon qi!'ils aient une eertaine liberte autour d'eux , et qu'ils soicnt sepnres les uns des autres a quelque dis- tance , de peur qu'iis ne se blessent mutuelle- ment parles efforts([u'iIs feront pourse dt>taeher. S'ils sont trop rev(5ches, on les laissera jeter toute leur furie pendant vingt-quatre heures; et dcs qu"elle .sera un peu ralentie, on les fera sortir le matin, en ayant soin toutefois qu'il y ait une pcrsonne qui aille devant eux, plusicurs au- tres qui les retiennent jiar derriere avec des cor- des, et une ([ui les suive pas n pns, et qui vc- prime de tem[5S cn temps leurs efforts, en les frnppant ^('gcrement avee unc massue de bois de saule. Mais si ce sont des ba;ufs doux et tran- quilles, on pourra les faire sortir de re-table lc jour meme qu'on les y aura mis a rattaehe , pas etre resserr^ie, ranis il faut qucce soit une campagne ou un grand chemin bien large , afin avant le soir, et les accoutumer a franehir a pas cornptiSs, et sans s'effraycr, respacc de mille pas. membris, coniibii.^iprorerisacni^TanlihusctrobusliSifronle. lala et ciispa, l]iitis auribus, oculis et lal)ris ni^iis , naii- bus re.siiiiis palulisiiue , cervice longa et torosa , palearihus auiplis el pene ad genua proniissis , pectore niagno , arniis vastis, capaci et tanipiani implente utcro, laleiihiis |)oi- reclis, himhis latis, ilot.so recto plaiioqiie vel eliam sub- sidente , clunibus lotundis, crurihus coni|)actis ac reclis, sed brevioiibiis potius (luain loiigis, nec genibus iinpio- bis, ungnlis inaguis, caudis longi.ssiniis ct selosis, pilotpie corpoiis deiiso l)revi(iue , coloris lobii vel liisci , tactu cor- poris mollissiino. II. Talis iiolai vilulos oportet, cuni adbuc teneii sunt, consuesceic nianii Iractari, ad pra^sepia religari, ut e\i- gnus in domiluralaboreorumet ininussitpciiculi. Veriiin nec ante lertiiiin ue(|iic post qulnliini anniiin jnvencus do- mari placet, qiioniam illa .netas adiiiic teiiera csl , li.ec jain pi.-cUura. Eos aulein, qui de grt'ge feii comprelienduiitiir, 8ic .siibigi convenil. Primnni ninnium spatiusiiin stahnliini praeparelnr, iihi domilor lacile versari , et iinde degiedi siiieiiericulo po.ssit. Ante slabulum null.e angiisli.c sint, sed aut cauipus aul via lale [latens ; nl ciiin piodiicentur juvenci , lihcruni babe.anl evcursnm ; ne pavidi aut arbo- rihiis aut obiaceiiti cuilihet rei sc iiiipliceut noxainqiie ca- piaiit. In slahiilo sint anipla pra"se|iia , supraqiie trans- versi asseies in niodum jiigornm a terra .septeiii pedihus elati conligantiir , ad quos religari possinl juveiici. L)icin deinde , quo domitnram aiispiceris , liberum a tcmpesta- lihus et a n^ligionihiis nialiiliiium eligito : cannahiiiisquo (iiiiihus corniia jiiviMicoiiiiii ligalo. Scd laquei, quibiis co- pulantur, lauatis prllihiis iiivoliiti sint,ne leneiiefronles Mib corniia hrdautur. Cuin deinde Imciilosconipiehendiv ris, peiihicilo ad slahiiliim , et ad slipites religalo ila, iil c\igiiumla\aineiiU habeant, distciitqiie iuter se allqiianto spatio , iie in colluctationealtcr alteri noceat. Si niniis as. perieiunt,palcreuiiumdieinnoclcrnqiiedesaevianl. Simiil- alque iias conludeiint, maiie producantiir, ita iit el ali- quis antc et a tergo coniplures, qui seqiinntnr, retinacu- lis cos coiitineaul , ct iiniis ciini clava salignea piocedens modicisictibiissubiudeimpetuseoriini coeic«at. Sinanteni placidi et quieti boves criint, vel eodem dic, qno alliga- veris , aiite vesperum licehit prodiiceie, et docere per niille passiis couipusite ac siue pavoic amhiilaie : ciini doniiiui COLUMELLE. Lorsqu'on les aura ramenes n la mnison , on !ps at- tachera a des poteaux de tres-pres , et de facon qu'ils nepuissentpasrerauerla tete. Quand ilsse- ront attaehes, il faudra les flatter, pour ainsi dire, par le ton de la voix , en s'approchnnt douceraent d'eux, Don pas par derriere ni par les cotes, mais en face, afin qu'ils s'nccoutument a envisa- ger celui qui les abordera. Ensuite on leur frot- tcra les narines, nfin qu'ils s'habituent a connni- tre rhomme a rodorat. II faudrn nussi leur ma- nier tout le dos quelque temps apres , et verser dessus du vin pur, pour qu'ils se familiarisent avec le bouvier; comme il faudranussi leur pas- scr la raain sous le ventre et entre les euisses , nlin que par la suite ee genre d'attouchement ne les effraye pas lorsqu'on sera oblige d'y avoir i-ecours pour leur oter les tiques , qui s'attachent ordinairement a leurs cuisses. Celui qui les dom- pte doit, en fnisant ces differentes operations, se tenir sur leurs c6tes, de peur d'attraper des eoups de pied. Ensuite on leur ccartera les md- choirespour lcur tirer la langue de la gueule, et on lcur frottera de sel tout le pnlnis; npres quoi on leur fourrera dans la gueule des boules de pate d'une livre pesant trempees dans de la graissefondue bien salee, et on leur versera dans la gorge avec une corne un sexiarius de vin par tete. Avec ces especes de caresses, il ne faudra guere que trois jours pour les apprivoiser, et ils Kccvront le joug le quntrieme. On attachera a cp joug une branclie d'arbre que Ton tirern a soi en guise de timon , et meme on y joindra de temps en temps quelques poids, poureprouver leur pa- tience dans le travnil , en lcur faisant faire de plus grands efforts. Apres ces premiers essais, il faut les nttncher a une charrette vide, et la leur faire tralner d'abord peu de temps, ensuite dans un plus long espace de chemin , en la char- geant peu a peu dc quelques poids. Quand ils se- ront ainsi domptes, il faudra les mettre aussit6t a la charrue, raaisdans un champ deja laboure, de peur qu'ils ne se rebutent dans ces commen- cements par la difficulte de rouvrage, ou qu'ils ne meurtrissent leurs cous encore tendres, en eprouvant trop de resistance de la part de la terre. Au surplus j'ai enseigne dans le premier volume comment le bouvierdoit gouvernerses boeufsdans le labourage. II faut prendre garde que le boeuf ne s'habitue a donnerdu pied ou de la corne dans le teraps qu'on le dompte, parce que si on n'y met pas ordre des le commencement, jamais on ne pourra le corrlger par la suite de ce defaut, raeme lorsqu'il sera dorapte. Au surplns, !a rae- thode que nous venons de prescrire pour domp- ter les boeufs n'aura lieu que dans le cas oii ron n'en aura point chez soi qui aieut deja servi : car si on en n de domptes, la methode la pkis courte et la plus sure sera celle-ci, quenous sui- vons dans noscampagnes. Lorsque nousvoulons accoutumer un houvillon a la clinrrette , nous y nttelons avec lui le plus robusfc et en raeme temps le plustranquille des boeufs domptes que nousayons, pour le retenir qunnd ii ira trop vite, et le faire avnncer qunnd il s'arrc!era; et meme, si nous ne plaignons point nos peines, nous fabriquons un joug ou i'on puisse en atte- ler trois a la fois. Par ce moyen nous forcons les boeufs, si retifs qu'ils soient, a se plier au.i travaux les plus forts, parce que, des qu'un bouvillon paresseux est attele entredeux boeufs accoutumes a servir, et qu'il est contraint, lorsqu'il est attache ainsi a la charrue , de travail- ler a la terre, il lui est impossible de refuser le service. Eo effet, s'il s'emporte et qu'il vienne a sauter, il est aussitot contenu par les deux nutres a leur gre ; s'il s'arrete , il est oblige de les suivre peiduxeris, arcte ad stipites religalo, ita ne capite moveri possint. Tum demum ad alligatos lioves «eque a posleiiore parte iieque a lalere , sed adversus , placide et cum qua- dam vocis adulalione venito, ut accedentem consuescant aspicere. Deinde nares perfricato , ut homincm discant odorari. I\Iox etiam convenit tota lcigora et tractare et respeigere mero, quo familiariores bubulco fianl : ven- tri quoque el sub femina manuni subjjcere, ne ad ejus- luodi tarlum postmodum pavescant , et ut ricini qui ple- rumque feminibus inbacrent, eximantur. Idque cum lil, a latere domilor stare debel , ne calce conlingi possit. Post lia^c diduclis malis cducito linguam , totumque eorum pa- latum sale defricato, libralesque offas in prasidsae adipis liquamine tiuctas in gulani demittito , ac viui singulos se\taiios p M coi uu faucibus infundito : nam per liaec blan- dimenla triduo fere mansnescunt, jugunique quarlo die arcipiunl , rui ramus illigatus temonis vice trajicitur : in- terdum et pondus aliquod injungilur, ut majore nisu laho- ris explorelur palicutia. Post ejusmodi experimenta vacuo plostio subjungendi, et paulatim longius cura oneribus producendi sunt. Sic perdomili mox ad aialrnm ins- titnantur, sed in subacto agro, ne statim difficuUalem operis reformident , neve adbiic tenera colla dura pros- cissione terr.ie conlundant. Queniadmodum auleni bubul- cus in arando bovem inslituat, primo pr.Tcepi volumine. Curandum nc in domilura bos calce aut cornu quemquam contingat. Nam nisi Iwc caveanlnr, nunquam ejusmodi vitiaquamvissubacto eximi polerunt. Verum istasicagen- da prajcipimus, si veleranum pecus non adeiit. Nam si aderit, expeditior tutiorque ratio douiandi est, quam nus in nosUis agris .sequimur. Nam ubi plostro aut aralro ju- vencuni consuescimus, ex domitis bubus valeulissimura eundcmque placidissimuni cum iudomito jungiinus. Is et procnrientem retraliit, et cunctantem producit. Si vero noii pigeat jugum fabricare, quo tres jimgaiitur , bac ma- cbinatione consequemur , ut eliam contiimaces boves gra- vissima opera non recusent. Nam iibi piger juvenciis me- dius inter diios veteranos jungitur, aratroque injuncto teiram moliri cogiUir, nulla est impcrium respuendi fa- cultas. Sive enim efferatus prosilit, duorum arbitrio inhi- betur : seu consislit , duobus gradientibus etiam invitus obseqiiitur: seu cunalur decumbcre, a valcutioribus sub- DE LAGRICULTURE, LIV. VL quand ils avancent; enfin s'il fait des efforts pour se coucher d terre , il est reievc et enlraine par scs camarades qui sont plus forts que lui, et des la i! se trouve necessairemcnt contraiiit dans toutes lcs circonstances a se defaire de son opinicltrete ; de sorte qu"il ne lui faut donner ([iie tres-peu de eoups pour le faire parvenlr a supporter le travail. II y a aussi des boeufs d'une certaine espeee qui sont toujours kiches, mcrae apres avoir ete domptcs, et qui se couehent a terre dans les siilons. Je crois qu"il faut s'y prendre d'une mauiere particuiiere pour les cor- riger, sans recourir aux voies de la durete. Car ceux qui s'imaginent que ce vice cedera plutot a raiguillon , au feu ou a d'autres genres de tortu- res, qu"a tout autre moyen, ne connaissent pas quel est le veritable auquel il faut avoir recours, puisqu'il est certain qu'une opiniStrete inebran- lable de la part du bouvier fatigue ranimal et le rend furieux. Cest pourquoi le meilleur est de corriger un boeuf qui est dans rhabitude de se couchcr aterre, en lui faisant souffrir la faim et la soif, sans lui tourmenter le corps, parce qu'ilestplussensible aux besoins naturelsqu^anx coups. Ainsi , lorsqu'un bccuf se couchera a terre , il sera tres utile dc lui gnrrotter les jambcs, de facon qu'il ne puisse ni sc tcnir debout, ni mar- cber, ni paitre; moyennant quoi la diete et la soiflecontraindrontasedcfairedesanonchalance. Cependant il faut avouer que ce defaut est tres- rare dans les boeufs natifs du pays oii Ton se trouve , d'autant qu'en gencral tout ba?uf ne dans le pays oii il travaille est bicn meilleur qu'un bocuf etranger, parce quil n'est poiut expose a changcr d'eau, ni de fourrageou de climat, et qu'il n"est point moleste par la nature de la con- tree , comme ie serait ceiui qui aurait ^te cnimene d'un pays plat et champctre dans des lieux mon- tagneux et sauvages, ou d"un pays montagneux dnns un pays piat. Cest aussi pour cela que lorsque nous sommes forccs de faire venir des boeufs d"une contree eloignce, nous dcvons avoir soin de ne les faire vcnir que d'une contree qui soit semblable a la nfllre. II fnut aussi preudre garde d'en attclcr deux enscmhie, dont Tuu soit moins gros que Tautrc , pnrce que la dis- proportion dans la stature et dans la foree en- traine bientot la perte du plus faible des deux. On estime cet animal lorsque son tempcrament est phis pacifique que vif, pourvu qu"il ne soit point paresseux ; Iorsqu"il craint les conps et la voix de son mnitre, mais que, se conlinnt dans sesforces, il ne se laisse point intimider d'ail- leurs par les sons qui peuvent frapper son oreil- le , ni par les objets qui se presentent a sa vue , et qu"il passe sans frayeur a travers des fleuves ou sur des ponts; enlinlorsqu'il consonime beau- coup de nourriture , et qu'il est lent a la miicher. En effet, ccux qui mnchent a lcur aise digcrent mieux que ceux qui le font precipitamment, et des lors ils se mnintlennent plus que ces derniers dans la fnrce du corps, sans devenir maigres. Au surplus, le bouvier pccheautant cn rendantses broufs gras qn'en les rendnnt maigrcs, parce que la tnille des animaux dcstines a fravaillcr doit etre commode ct mediocre , et qu'il doit piU' tflt etre robuste en nerfs et en muscles quecharge de graisse, afin qu"il ne soit point opprimetout a la fois tant par lc poids de son dos que par la fntigue de rouvrage. Mais comme nous avons donne les preceptes qu'il y a a suivre lorsque Ton veut acheter ou dompter des bocufs, pas- sons a ce qui conccrne leur cntretien. III. II faut laisser les bocufs a Tair pendant la chaleiu', et les mettrea couvertpendnnt lefroid : c'est pourquoi on leur preparera , pour le sejour qu'ils feront a retable pendant rhiver, de la paille que Ton aura soin de couper et de mettre levalus traliitur : propter qiMO undifiiie necessitatc con- tumaciam deponit, et ad patientiam laboris paucissimis vertieribns perducilur. Est etiam post domiluram inollio- ris generis bos, qiii decumbit in sulco : eiim non sa-vilia, sed rationecenseoeniendandum. Nam qiii stiniulisaut ignibus aliisqiie tormenlis id vitiuni eximi nielius jiidicant , ver.T rationis ignari sunt : quoniam pervicax conliimacia ple- ruinqiic .sa;vientem fatigat. Proplcr qiiod ulilius estcitia corpuiis vexationem faiue polius et sili cubilorem bovem emendare. Nameuni vebementinsafliciiiiit naturalia de.~i- deria, quam plagne. Itaque si bos decnbuit, ulilissimiim esl pedes ejus sic vincnlis obligari , nc ant insistcie aiit progredi aiit pasci possil. Quo facto inedia et sili compiil- sus deponit ignaviam ; ipiii! tamen rarissima e.^t iii pecore vernaculo : longeque oiiinis bos iiidigcifii nielior eslquam peregrinus. Nara iieqneaquse nec pabuJi nec r^eli miita- lione lentatiir , neqiic infeslatiir condilionc regiouis , siriit ille, qui ex planis et ranipcstribus locis in moiitana el ns- (lera perduclus est , vcl ex inontanis in rampestria. Itaqiic rtiaui , cuni cogimui ex longinquo Iwves arcessci e, ciiran- dum est,iit in siniilia patriislocis tradiirantnr. Item cus- todiendiini est, ne in coinparatione vcl staUiia vel viiibus inipar ciini valcntidic jungatur. INain ulraque rcs inliTloii celcriler aHerl exiliiiin. Jlores liujiis pcciidis probabiles liabcntur, ipii siint propiores placidis qiiaiii concilatis, sed non iuertes : i|ui siint vercnles plagarum el acclaina- tiuiiuni;sed liducia viiium nec auditii ncc visu pavidi, nec ad ingredienda lliimina aul pontes formidolosi : iniilli cibi [edaces;] verum iii eu conlicicndo lenti. Nani Iii me- lius cflncoqnunt, ideoqiie robora corporiim cilra niaciem conscrvant, qui cx commodo , qnani qui festiiianter man- diiiil. .Scd tam vitiiim est biibiilci pinguem quain exilem bovein reddere : liabilis eniin et niodica corporatiira pc- coris operarii dcbet essc , nervisqiie et musculis robnsta , iion adipibusobesa, iit ncc siii tergoris iiiole nec labore operis dcgravetiir. Sed qiioni.im qiia: seqiicnda snnt in eineiidis dumandisqnc bubus tradidiinus , tutelani eoriini piacipicmus. III. lioves calorc snb divo frii;oribiis inlra terlum ma- neic oportct. Itaquc liiberii;c slabulalioni eoriim prapa- 314 COLUMELLE. par tas en aoiit , un mois apres la moisson. La coupe de cettepaille ne sera pas nioiiis utile aux cliamps qu'aux besliaux, parce que les campa- anes se trouveront debarrassees par la des ron- ces , qui ne manquent pas ordinaireraent de mou- rir jusqu"aux raeines lorsqu'elles ont cte coupees eu ete au lever de la Canicule , et que ccs ronces etant mises sous la litiere du betail, augraeute- ront la quantitc du fumier. Apres cette opera- tion prealable , nous nous pourvoirons de four- vage de toute espeee , el nous ferons en sorte que ce betail ne soit pas expose ii ma^grir fnute de nourriture. Or, il y a pliisieurs methudes pour bien nourrir les boeufs; car si le pays oii l"on cst donne du fourrage vert en aboudanee , per- sonne ne doule que ce genre de nourriture ne doive etre prefere a tout autre ; mais c"est ce qui «'arrive que dans les lieux qui sont arroses par des ruisseaux ou couverts de rosee. Aussi trouve-t-on dans les lieux decette nature un tres- grand avantage, qui consiste en ce que ia jour- iiee d'un seul homme suffit a deux paires de boeufs a la fois , attendu qu"ils labourent ou qu'ils paissent alternalivemeut dans le meme jour. Daus les pays plus secs, on donne de la nour- riture aux bccufsdans leurs mangeoircs , et eette Dourriture varie suivant la nature differente de ces pays. Personne ne doute que la meilleure ne soit de la vesce liee eu biittes et de la gesse , ainsi que du foin de pre. Ou entretient ce betail moins avantageuseraent avec de la paille, quoique ce genre de nourriture fasse ressource partout , et que Ton n'en trouve pas m^me d"aulie dans cer- taines contrees. La paille que Ton estime le plus estcelle demiilet , ensuitecelle d'orge, et meme en troisieme lieu celle de froment. Mais, inde- pendamment de la paille, on dunne eucore de l'orgeaux boeufs qui ont fait leur journee. Au sur- phis, on reglediffercmment la raesure du iourrage qu'on leur donue suivant les differents temps de rannee. Au mois de janvier il faut leur don- ner achaeun quatre scxtarn ders moulu et de- trempe dans de Teau avec de la paille , ou bien un modiiis de lupins detrempes, ou enfiu un semo- (Uus de gesse detrerapee, indepeudamraent de la paille qu'on leur donnera e.n abondanee. On peut aussi , si Ton raanque de legumes , nieler avec dela paille du marc de raisin,que Ton aura lave pour en exprimcr de la piquctte , et le ieur doniier apres qu'il sera scehe ; quoiqu'il u'est point douteux qu"il n"y ait plus d"avantage a le leur donner avec la peau des raisins et avaiit do Favoir lave, parce que ce marc, leur tenant lieu de nourriture et de viu en merae temps, a la vertu de les rendre gais et brillants,et d'augraenter leur embonpoint. Si nous ne leur donnons pas de grains, il suflira deremplir de feuilles seehes un pnnicr dont ou se sert pour mesurer leur nour- riture , dont la contenance soit de vingt modii; ou de leur donner trente livres de foin , ou bien eneore des fcuilles vertes soit de laurier soit d'yeuse, en grande quantite; raais on y ajoutera du gland , pourvu que le pays cn produise assez ponr permcttre de le faire, quoique cette der- niere nourriture leur occasionnerait la^'ale, si on leur en donnait jusqu'a les en rassasier. On pent encore leur donner un semodins de feves moulues, pourvu que la recolte en ait ete abon- dante. Communeraent la raeme pitance leur suffit au mois defevrier. On doit ajouter quclque chose a la quantite de fuin qu"on leur donnera en mars et en avril , parce que c'est le temps oii ils travail- lentaux premiers laboursde laterre. II suflirace- pendant de leur cn donner a chacuu quaraute li vres. On fera bicn ncnnmoins de couper pour eux dufourrage vert,depuis lesides d"avril jus- landa siint stramenta , quee niense Angiisto intra dies lii- ginta siil)lal;6 mcssis praocisa in acerviim exliui debeut. Horum desectio cum pecori tuni agro esl ulilis : lilieian- lur aiva sentibus, qui aestivo lempore per Caniculic or- tum lecisi plerumque radicitus intercuiit , et stranieuta pecori sulijecla pluiiniuni slercoris efliciunt. H.tc cuni ila ciiiaveiimus , tum elomuesenus pabuli piaepaiabi- mus , dahimusqiie operani , ne fieuirria cibi macrescal pe- cus. I5oves aulcm recte pascendi iion una ratio est. Nam si ubertas regionis viride pabulum siibministral, nemo du- bilatquiu id genus cibi caeteris prsepouendiim sit : quod tamen nisi rigiiis aut loscidis locis iion conlingit. Itaqiie iu iis ipsis vel maximum commodum est , quod sufiiiit uuaoperaduolnis jugis, quie eodeni die alternateniporuin vice vel aiaiit vel pascunlur. Siccioiibus agris ad piacsc- pia boves alendi sunt , quibus pro cunditione regionnni cibi pi;cbentur : eosque nemo diibilat, quin oplimi sint vicia in fascem ligala, et cicercula ilcmque pratense fic- niini. Miiius commode tneinur armcntuin paleis, qiwB ubiqiie et qiiibusdam regionibus sol;e pr.xsidio siint. Ex lirobaiitiir niaxiuie exmilio.tnm c\ordeo,niox cli;i!U cx Iritico. Sed jumentis justaoperumreddenlibiisoideum pra;ter lias prsebetiir. liubiis aiitcm pio teniporibiis anni pabula dispeu.santur. Jaiinario meiise [ siiigulis ] fresi et aqiia macerati eivi qualernos sextarios niistos paleis dare conveuit, vel liipini macerali modios, vel ciceiciilae ma- ceral.Te semodios, et snper baec aflatim paleas. Licet «liam, si sit leguininum iiiopia, et eluta et siccala vinacia , qiiw de loia exiniuulur , ciim paleis misccre. Nec diibiuni [est,] qiiin ea longe raelius eum suis follicnlis, ante quam eluantur, pr.Tlieri possint. Nani et cibi etvini vi- res Ii.ibent, niliduiiKpie et bilare et corpiilentum pccus faciunt. Si grano abstincmus, frondis arida; coibis pabu- lalorius modioruui viginti sufficit, vel fceni pondetrigiiita, vel siue modo viiidis lauiea et ilignea fiondes. Et bis, si legionis copia permillat, glans adjicitur : qn.ie nisi ad sa- lietatem detiir , scabiem parit. Potest etiam si proventus vilitatem facil, semodiiis fabaj fres;E pra;beri. Jlense Fe- bruario plerunique eadcm sunt cibaria. Blarlio et Apiili debet ad fani pondus adjici, quia teria pioscinditiir : sat autein erit pondo quadragena singulis dari. Ab idibus taiuen mensis A|uilis iisqiie in idiis Juui.is viridc pabu- DE L'AGRICDLTURE, LIV. YL 315 qira ccIIps de juiii : on poiirrn nieme continner de ieur cn donner dans les lieux plus froids , jus- (]u'nux ealendes de juil!et. A pnrtir de cette epo- que on les rassasicrn de fcuillaiies pendant tont Tcte , ninsi qu'en nutomne jusi[u"nnx ealendes de noveinbre , quoique ces feuiiln^es neleur seront bons que lorsqu'ils auront ctc muris par !es pluies ou par les i'osees eontinuelles : les plus estimes sont d'abord ceux d"orme , ensuite ceux de frene, puis enlin ceux de peuplier. Les pires sont eeux d'yeuse, de eliene ct de laurier , quoi- qu'n la finde Tete ou soit foree d"y recourir, a de- fautd'nutrcs. On peutaussi fort bien leur donner des feuilles de figuier, si Ton en a abondnrament , ou qu"il y ait de rutilitea claguerces arbres. Cel- lcs d"yeuse sont eucore meillcures que celles de chene, pourvu que ce soitde l'espece d'yeuse qui n'a point de piquants , parce que le boeuf ne veut point de ces dernicres, non plus que de celies de genevrier, aeausede ccs piquants. II faut, dansles mois de novembre et de ducerabrc , donner aux bocufs a manger tnnt quils voudront pendnnt ies semailles;cependantilsuflitordinairementdeleur donner a chacun un modius do gland , avec au- tnnt de pnille qu'ils en voudront , ou bien un mo- dius de lupins detrempes, ou sept sextarii d"ers arrosc d'euu et mele de paille , ou AoMzt sexla- rii de gesse arrosee de meme et melee de paille , ou un modius de marc de raisin, pourvu qu'on yajoute de la pnille en abondanee , commeje l'ai dit ci-dessus; ou enfin, si Ton n'a aucun de ces fourrages, quarante livies de foiu sans aucuu autrc niclnuge. IV. Mais Ll ne servira de rieu de rassasier ce betail de nourriture , si Lon n'apporte point toute rattentioaneeessnire pour i'aider a sebieu portcr , ct a conserver sps forces : or on parvien- dra a ces deux points en donnant aux bociufs trois jours de suite uno medecine copieuse, com- posce de lupins et de eypres broyes ensemble par portionsegales, et infuses dans Teau ; on laissera cctte raedceinc se reposcr a l'air pcndant une nuit entiere , et on la leur fera preudre quntre fois par an , a savoir, k la fin du printeraps, de rote, de rautomne et de riiiver. Sonvent meme on vient a bout de chasser leur langueur et lcnr dcgout en leur mettant dans la gorge, quand ils sont a jeun , un oeuf de poule ci'u tout en- ticr , et en leur versnnt le lendcmain dans les narinesdu vin , dnnsleqnel onnura |)il(' dcs gous- ses d'nil ou d'oignon de Cypre. Au surplus, ces rc- medes nesont pns lesseuls qui les maintienncnt en bonne sante : il y a bien des gens qui mettent dans la raeme vue une grnnde quantite de sel dnns leurs fourrages; quelques-uns leur ont donne avec succes du marrube blnnc avec de rhuile ct du vin ; d'autres font infuscr dnns (Ui vin pnr des fenilles de poireaux ; d'autres, dcs grnins d'encens; dnutres enlin, de la saviniere et de la rue, et leur donnentces rae-dicaments ;i boire. Plusieurslestrnitentavcedes tigesdecou- levree blanche et descosses d'ers ; qnelques-uns font infuser dans du vin une peau de serpent broyee. Le serpolet pilij dans du vin legcr , et la scille hachee et miic(iree dnns Tenu, leui' ser- vent aussi de remedes. Toutcs ces potions don- nees a ladose detrois /ifi?«iwa'pnr jour , pendnnt trois jours cons(;culifs , leur purgent le ventre, et r(3tablissent leurs forces en chassant leurs ma- ladies : cependaut In lie d'huile pnsse pour le re- mede qui leur est !c plussalutaire ,pourvu qu"on In m(!'le avec pnreille quantitti denu , et qu'on y accoutume ces bestiaux peu a peu. En cffet, on ne peut pas leuren donner tout d'nbord , mais on comnience par cn arroser leur nourriture; cn- suite on cn mel dans leur eau en petite dosc , et lum rt'cl« spcatdp : polest etiam in ralciul. Julias frigiilin- ribus locis idem pr;rstari : a (|no tciDpoic iii calond. Novcnil). tola astale et deinde unluiniio salientur IVoiiJe ; qiKc taiiieii iion anle cst ulills, (piain cum maluineilt vel iinl>i'il)us vel nssiduis loribiis : probaluiqne niaxime ul- niea, pust fraxinea, et ab Iiac populnea. UIlini;e suiit ili- gnea el^iiieriieaet laiirea : sed ca» post .Tstatem necessaiia; deficientibus ccleris. Possunl eliani tolia ficiilnca piobe dari, si siteoriiin copia, aiit .stiingere aibores expedial. lligii('a lamen [vel] nielior csl qnernca, scd ejiis g(>ne- ris, qnod spinas non liabel; nani id quoque, uli junipe- rus, respiiiliir a pccore propler aculeos. JNovembri mense ac Dcccmbri per sementcm ipianlum appetitbos, laiitiim prscbindum cst : plci iimquc tainen sullicinnt siiigulis nio- dii slandis el paloie ad saliclalem datic , vel liipini mace- rali inodii , vel ervi aqiia coiispersi sexlarii vii pcrinisti paliMS , vel ciceicnlaesimililcr cx)nspersae sextaiii xiiniisli palcis.vel sin^nli niodii vinaccornm, si iis, ut siipra dixi, iarse pale.T adjiciaiitiir; vel si niliil horum est, pcr se fteui pondo qnadraj;iula. IV. Sed non piuderil cibis saliari pecora , nisi oinnis adliilKMliir dili};entia, iil saliibri sinl corpore , vircsqiie conscrvoiil : qii.ie ntraipie cn.studinntur larj^c dalo per tri- diiiim inediciimenlo , qiiod coniponitnr pari pondere Irili lupini, cuprcssique, et cum ,iqna nocle una siib ilivo lia- belur; idqne qiialer anno fieri debet ultimis lempoiibns veris, iP.statis, aulumni, bieniis. Sicpe etiani langnor ct iiausea di.scnlilur, si inlegrum Ralliniicenm crudiiin ovum jejuni faucibus inser.as , .ac postero die spicas ulpici vcl allii cnm vinocontcras, el in narilius iuliiudas : iieque ba^c laii- tiim remedia salubrilatem laciuiit. Vliilli el largo sale niis- ceiil pabiila; qnidam niiu riiliiniu dctcrunl cum olco el \ luo; quidani porri llbras, alii ^rana lliurls, alii sabiiiain berbani riilaniqiic cnm inero diluunl ; eiii|iie medicamenta pnlauda pra'I)cnt. Miilli caiilibns vilis albic ct valvulis ervi biibus meilenlur : nonnulli pellein serpenlis oblrilam cnm vino n)i.scent. Esl eliam renicdio cuni duki vlno Irihim serpyl- liim , ct concisa el in aipia niaceiala scilla. Qu.i; oniiies piirdicUe potiones Irinm beininarum slngiilis diebiis per triduum data; alvum purgant, depiilsisque viliis recreant vires. IMaxime tamcn liabelur salutaiis amurca , si lauluu- dcin .i'pi;e niisceas, cl ea pcciis insucscas; qua; piuliniis 31G COLUMELLE. simplement pour lacorriger ; enfln peu de temps apres on la mele aveeleur eau par egale portion, ct on leur en donne tant qu'ils en veulent. V. II ne faut pas exciter les bccufs a courir en aucun temps de rannee , mais encore moins eu ete, parce que cela leur lache le ventre ou leur donne la fievre. II faut aussi prendregarde qu'une truie ou une poule ne vieune a se glisser du cote (le leurs mangeoires, parce que les excrements de ces animaux , veuant a se meler avec le four- i'age des bceufs, leur cause la mort : ceux d'une t ruie malade sont particulierement capablcs d'oc- casionner une contagiou dans lc troupeau. Si ce malheur arrive,ilfaut sur-le-champ lefairechan- ger de climat, et apres l'avoir distribue en plu- sieurspelotons, renvoyerdans des pays eloignes, etseparersibien les auimaux malades deceux (jui seront sains, qu'il ue s'en trouve aucun parmi ces derniers que la contagion puisse exposer a quelque danger. Cest pourquoi , lorsqu"on sera oblige de les eloigner , il faudra les conduire dans les lieux ou aucun betail n'aille paitre, de peur qu'en arrivant ils n'apportent aussi la peste aux autres bestiaux qu'ils y trouveraient. Au surplus, si pestilentielles que soient leurs mala- dies , il faut travailler h les vaincre et a les chas- serpardes remedesspecifiques. On nielera donc a cet cffet des racines d'herbe d'or et de panicaut a\ec de la semence de fenouil, de la farine de froment nToulu et du vin cuit jusqu'a diminution des deux tiers ; et apres avoir versede Teau bouil- lante sur ce melange , on le fera prendre aux animaux qui seront malades. On peut encore faire une potion avec de la cannelle , de la myr- rhe, de rencens et dusang de tortue marine, in- fuses chacun par poids egal dans trois scxtarii de vin vieux , et la leur verser dans les narines. Maison partagera ce remede par portions egales cbaeune du poids d'une sexcmcia , et il suffira de leur en donner avec du vin pendant trois jours. Nous avons encore reconnu que cette espece de racine que les patres appellent consiligo (de la pommelee), est un rcmede tres-efficace en pa- reil cas. Cette plante vient dans les montagnes des Marses en tres-grande quantite, et esttres- salutaire a tous les bestiaux. On farrache de terre de la main gauche avant le lever du soleil, parce qu'on croit quc , lorsqu'eIle a ete cueillie de cette facon , elle a plus de vertu. Voici la raa- niere dont on pretend qu'il faut Temployer. On grave en rond la partie la plus large de roreille de ranimal avec une alene de cuivre, de facon que le saugqui vient a coulerdecetteplaie sem- bletracer un petit cercle qui a la forme de la let- tre 0- Lorsque cette operation est faite , tant dans la parlie intericure de l"oreille que dans sa par- tie exterieure, on perce d'outre en outre, avec la meme alene , le centre du petit cercle que fon a deerit, et fon insere cette racine dans ce trou. Des que les lcvres de la plaie encore recente oiit saisi cctte racine, elles la serrent si bien qu'elle ne peut plus s'echapper, et des lors tout le tra- vail de la maladie et le virus pcstilentiel se por- tcnt vers cette oreille, jusqu'a ce que sa partie circonscrite avec TalCne tombe morte, et que la tete se trouvc sauvee par la aux depens de cette petite partie d'ellc-meme. Cornelius Celsus or- donne encore de leur verser dans les narines du viu , dans lequel on aura broye des feuilles de gui. Voila ce qu'il faut faire si tout un troupeau est malade : voici ce que fou fera s'il n'y a que quelques betes qui le soient en particulier. VI. Les rots frequents , les murmurcs dans le ventre , le dcgout pour la nourriture , la contrae- dai i non potest , scd prirao cibi aspcrguntur ; deinde exigiia portione medlcatur aqua, mox paii mensura mista dalur ad saturilatem. V. Nullo autem teraporc et rainlme asstale utile est bo- ■ves in cursiim concilarl : nam ea res aut cit alvum , aut movet febreiii. Cavendum qiioque est, ne ad praesepla sus aiit gallina perrepat. Nam boc quod decidlt, immislum pabulo, bubus affert necem : et id prajcipue , qiiod egerit sus acgra, pestilentiam facere valet. Qua; ciim in gregem incidit, conlestim rautandus est crell status, et In pluies parlesdistributopecore longlnquae regiones petendae sunt, atque Ita segregandl a sanis morbldi, ne quls interveniat, <(ui contagionecaeteioslabefaciat. Itaque cum ablegabun- tur, in ealocaperducendi sunt, quibus nullnm impascitur pecus , ne adventu suo etiara llll tabem alierant. livlncendi sunt autein quamvls pestiferl morbl , et exquisltis remediis propulsandi. Tunc panacls et eryngli radices fcenlculi se- mlulbiis miscend», et cum fricti ac molitl trltici farina candenti aqua conspergendae, coque medlcamine salivan- duin aegroluni pecus. Tuuc parlbus caslae myrrlia>que et tburis ponderibus , ac tantundem saugulnls marinre testii- dinis miscetur potio cum vinl velerls scxtarils tril)us, et ita per nares iiifunditur. Sed ipsum medicamentum pon- deris sescuncla; dlvisum, portloiie aequa per trlduum cum vino dedlsse sat eril. Praesens etiain remedium cognovi- mus radicuI.-B , quam paslores conslliginem vocant. Ea ia Marsis monllbus plurima nascitur, omujque pecori maxime esl salutaris. Laeva inanu effoditur ante solls ortum. Sic enim lccla majorem vlm credltur liabere. Usus ejus tra- ditur lalls. iEnea fibula pars auricula; latissiraa circum- scribilur, Itaiit manante sanguine tanqiiam O Ilter» ductu» appareat orbiculus. Hoc et intrlnsecus ct ex supeiiora parle aurlciila; cum facfiim esl , niedia pars descripti or- biciill eadem (ibula transuitur, et facto forarainl praedlcla radiculaluseritur; quara cum recens plagacompreliendlt, lla conllnet, ut elabl non possit : in eam deinde aurlculam oHinis vis morbi peslllensque virus ellcltur, donec pars, qua; fibula circumscripta est, deraortua excidlt, et mini- inae partis jactuia caput eonservalur. Cornelius Celsug etlani vlscl folla cum vlno trlla per nares liifundere jiibet. Ha;c faclenda, sl gregatira pecoia laboraut : illa deinceps, si slngula. VI. Crudltatis signa sunt crebri riuliis ac ventris soni- tiis, fastldia cibi, nervorum intenllo, bebetes ociili. Prop- DE LAGRICULTURE, LIV. VL tion des iierfs, la faiblesse des yeiix , soiU des si- gnes d'indigestiou qui empeclient le bfriif de ru- inine.' et de se lecher. On y lemedicra en lui don- nant deux corujii d'eau chaude , et trente fcuillcs de ehou lcgerement cuitcs dans du vinai^re; mais il fnut qu'il s'absticiiiie un jour enticr de toute autre espcee de nourriture. QucUjucs-uns le retiennent h la maison pour rcmpeclicr de paitre; apres quoi ils font infuscr dans un ron- ffius d'eau quatre livres dc cimcs de lentisque et d'olivier sauvage avec une livre de miel, le tout pile enscmblc; et apres avoir laissti reposercette iulusion pendaut une nuit en plein air, ils la kii versent dans la gorgc. Quand ils luiont fait pren- dre cette potion , ils lui donuent au bout d'unc heurequatre livres d'ers dctrempc, etlui retran- chent toute autrc boisson. On doit r(?peter cctte operation trois jours de suitc , jusqu'a ce que tou- tes les causes de la maladie soient dissipces. Mais si on neglige Tindigestion, elleest bientot suivie de renflure dii ventre et d'une douleur eonside- rablc dans les intestiiis, qui empcche !'aninial de prendre sa nourriture, excite ses mugissements , ne lui pcrmet pas de se tenir en place, et le force de se coucher souvent ii terre , d'agiter sa tete , et de remuer cimtinucllcment sa qucuc. Cest un remede infaillible en pareil cas, de scrrer forte- mcnt la partie de la queue !a pUis voisine des fesses par le moyen d'uue ligature , de verser dans la gorge de l'anima! un scxlarius de vin avec une hemiiia dhuile, ct dc lui faiic faire promp- tement quinzc cents pas. Si !a douleur continue, i! faut liii couper la corne alentour du pied, lui retirer lesexcrements par !'anus, en y inserant la main aprcs !'avoir graissce , et le fairc courirde Douveau. Si ccla ne reussit pascncorc, ou broie une eertaine quantite de figuier sauvage scc , qu'on !ui doiinc dans trois fois plus d'eau chaude. Si ce dernier remede ne fait pas d'cffet non plus, on pulvcrise deux livres de feuillages de rayrto sauvage, et apres les avoir jetees dans deux scxtarii d'eau chaudc, on verse cette eau dans sa gorge avec un vase de bois, apres quoi on lui tire du sang sousla queue; et lorsqu'i! cn a coulc une quantite suffisaute, on !'arrete par le moyen d'une ligature de papier ; ensuite on le fait raarcher vite, jusqu'a ee qu'il soit hors d'lialeine. Voici encore dcs remedes auxquels il faut avoir rccours avant de lui tircr du sang : On jcttera dans trois /irmiiio' de vin trois viiciir d'ail moulu, ctapres luiavoir fait boire ce vin, on le forcera de courir ; ou bien on pilcra un srxlaiis de se! avec dix oignons, eii y ajoutant du raicl bouilli , et on en fcra iin on^uent qu'on lui four- rera dans !e ventre ; apres quoi on rexcitera a marcher vite. VII. La vue des oiseaux de riviere, et surtout dcs canards, peut aussi apaiscr la donleur du ventre et dcs intestins. Kn effet, des que lcs bcEufs qui sentcnt du mal aux intcstins voicnt un canaid , ils sont proraptement dclivrcs de lcurs tourments. La vue dc cet aninial gucrit encore avec plus de succes les mulcts ct lcs clicvaux. II arrive quclquefois que tous ces remedcs sont inu- filcs, et que ces maux sont suivis d'une dysscntc- rie que Ton reconnait a un flux de vrntre san- guinolent ct glaireux. Pour y rcmedicr, il fau- dia broyer quinze pommes de cypres, avcc !e nicme nombre de noix de galle et parei! poids dc fromage tres-vieux, ctjetcr !e tout dans qiiatre sexlarii de vin dur, qu'on leur donnera en dosc' cgale pendant quatrc jours, sans !cs Ifiisscr man- querdecimesdc lentisque, de myrte , «td'oIivicr sauvnge vcrt. Le flux de ventre, en leur affai- ter qua! Iins ni'(|iie rnminal npiiiic lingcw se detorKCt. Remeilio erunl aqua; calid:e duo i()nf;ii, el iuox tiiginta lirassicae caules nioilice cocli el e\ aceto dali. Sed iino die abstinendnm cst alio cibo. Qiiidaiii clausum inlia tecta continent, ncpasci possil. Tiiin lenti.scioleastnquecaciimi- num pondo iv, et liliram niellis una trita perniisc^nt aqua; connio, (|iiam nocte una siib dio liabent, atipie ita laiicibiis inlimdiint. Deindc intcrposita lioia niacerati ei\i qiialuor libras objiciunt , alia<|ue potione proliilicnt. Hoc per tii- uuum lieri debet , dum oninis causa languoris disciiliatur. Nam si neglectii crudilas est, et inllalio ventris et intesti- Doriim niajor dolor inscquitiir, qiii nec capcre cibos sinit , gemitus evpriniit , locuquc slaie iioii palitiir, saipe decuiii- bere, cl agitarc caput, caiidaniqiic cieliiius agere cogit. Manirestiini rcnicdiiim cst pro\ iiiiain cluiiihus parlcm cauda; vinciilo VulicinccliT obsliingcie, vinique sextarium cuni olci liciiiiici r.iiK iici3 inrundere atque ita citatuin per mille et quingfiiliis p.issus agerc. Si dolor permanet, nngulas circumsecaie, ct iincta manii pcr anuin inserta limuin extrabere , rursiisque ageie cunentem. Si nec lioc profuit, ties caprifici aridi contcrunUir, et cum dodrante aqiia; ca- lidce danliir. Ibi ncc lia;c mcdicina piocessit , m\rli sjl- vestris foIioiiimdii;ielibi,Ttevigantiir, lotideinque scxlarii calidaH aqua;misti per vas ligneiim faiicilms inlunduntur. Alqiie ita sub canda sangiiis emittitiir. Qui cmn s.itis pro- lluxil, inliibetur papyri ligamine. Tiini concitate agitur peciis eousqne, diim anbelet. Sunt ct ante d,'tiactioneiii sanguinis illa rc.mcilia : Tribus lieminis vini trcsi iincise pin- siti allii pcrmiscenlur, et post eam polionem curierc cogi- tur. Vel salis scxtanscnm cepis deceni conteritiir, et ad- niisto melle decocto collyria imniittuntur alvo , atque ila citatiis bos agitur. Yll. Vciitris quoque et intestinonim dolor scdatiir visii nanliuin ct inaxime analis. Qiiam si conspexerit , cui in- testinuiii ilolcl, cclcrilcr tormcnto libcratiir. Kadcin anas niajorc priifcclii niiilos et eqiiiuum genns c.oiispciiii siio sanat. Scd iiitci diini iiulla prodcst medicina. Scipiitiir loi- minum \itiuiii, qiiorum signiini cst crucnla ct iniicosa ventris pniliivics. liciiicilio siint ciipiessini qiiindecim coni, toUdciiKpic gillii', ct iilroniiiiqiic poiideris vetuslis- simiis caseus. Qiiibus in uniiiii liinsis ailniisccntiir ausleri vini quatuor sextarii, qui pari niiiisina pcr qiiatridiiuiii dispensali dantur : ncc dcsint lciilisci inyrtiipie el oleastri cacuniina viridis. Alvus corpiis ac viics carpit , opcriqiie 318 COLUMELLE. blissant le corps et leur abattant lesforccs, les rind inutilisau travail. Lorsqu'ilsen sont atta- qncs , il faut leur interdire la boisson pendant trois jours, ct la nourriture pendaut le premier de cestrois jours : passe ce temps, on Icnr don- iiera dcs cinics d'olivier sauvage et de roseaux , ainsi que des baies de lentisqiie et dc niyrte, elonnc leur laissera la liberte de boire qu'avec beaucoup de discretiou. II y a des persounes qui leur donnent une livre de feuilles de jeuue laurier avec la memequantited'aurone sauvage, le tout jete dans dcux scxtarii d'eau chaude, qu"on leur verse dans la gorge, en leur prcsentant les memes especes de fourrages que nous venons de prescrire. D'autres grillent deux livres de marc de raisin, et, apres les avoir broyees, en font une potlon medicinale, qu'ils leur dounent dans deux sextarii de vin dur, en leur interdisant touteautre boisson, sans cesser de leur presen- ter deseiniesdes arbresque nous venousdenom- mei'. JMais si le flux de ventre ne devient pas moins frequent, si les douleursdu ventre et des intestins 118 cessent point,si Tanimal refuse de manger, qu"il ait la tete lourde, que les larmes lui tom- bent des yeux , et que la pituite couie des narines plussouvent que de eoutume, on lui brulera le milieu du front jusqu'aux os, et on Ini inciscra Icsoreilles avecun fer. Au surplus, il faut laver avec de rurine de boeuf les blessures que le feu lui aura faites jusqu'-a ee qu'elles soient gueries; au lieii que les parties que le fer aura touehees se gu^riiont plus aisement avec de la poix et de rhuMe. VIII. Le dcgoiit dela nourriture est aussi oc- casionnc sonvent par desexcroissances vicieuses de la langue, que les medecins veterinaircs ap- pellent ranw (grenouillettes). On les coupe avec le fer, et on frotte la plaie de sel et d'ail piles en- inulilcm ledilil. QiiiB cnm acciilent, proliibendiis eiil bos potionc per tiiJuum, piimoipie (iie riho abstinendus. Sed iiiox cucnniina oleastri et ai iindinis , ileni t)acca; lenlisci et myiti dandac; nec poteslas aqiise nisi quani paicissiine fa- tieiula est. Sunt qui teneronim laiiii fulioium et abiotaniim eiraticum libram, paii portione deteiant ciim aquiE calidse duobus sextariis , alqiie ila rancihiis infiindant, eademque pabula, ut supra ili\inins , olijii iant. Quidam vinaceoium «luas librastorrefaciniit, et itacoiiteiimt cuin totidem sex- tariis vini austcri, potandumque niedicamentiim picEbent, oiilniqne alio humore pioliibent, nec minus cacumina piae- ^lictarum arbnnim nlijiriiint. Qiiod si ncqiie vcntris resti- teritcilata pii.ln\ir^, ii;'!|iic iiilc^linnrnin ;ii' \ciiliis dolor, «ibosque i('S|iurl , ct |ii,r^ra\.ilii i:i]iil.' ^.i'|inis, i|iianicon- suevit, laciyma' ai) ociilis ct piluila a ii.iriiins prolliient : usque ail ossa IVons meiiia uratur, anresqne ferro scindan- tiir. Scd viilnera facla igne duin sanescunt, (lefricaie Imbula urina convenit. Ac ferro rescissa nieliiis pice ct oleo cu- rantur. VIII. Solcnteliam fastidia ciborum afferre vitiosa incre- nienla lingu.-ie, quas ranas veterinaiii vocant. Ha!C ferro retiduntur, et sale cum allio pariter Irito vulnera defri- semble par parties egales, ,jusqu'a ce que la pi- tuite provoquee par cette friction vicnne a cou- ler. Ensuite on lcur nettoie la gueule avec du vin , et aunebeurededistaneeonleur donnede rhcrbe ou des feuilles vertes , sans changer cette nonrri- ture, jusqu'a ce que les ulceres causes par cette opi^ratiou soient cieatrises. Si, sans avoir de grenouillettes ni de llux de ventre, ils ne font voir aucun appetit, 11 sera bon de leur infuser dans les narines de rhuile dans laquelle on aura broye de rnil,ou de leur frotter la gorge avec du sel ou de lasarriette, ou enfin d'oinJre la raeme partie avcc de Tail pile et de la saumure. Mais ces remedes ne doivent etre employes que dans le cas oii ils n'auront qu'un simple degout, sans aucune complication de maux. IX. Quand uii boeuf a !a fKJvre, il convient de rerapecher de manger respace d'un jour, de lui tirer le lendemain, avant qu'i! ait mange, un peu de sang sous laqucue, etde lui faire avaler une heure apres, en forme de pate, trente tigesde chou moyennes, cuites dansde rbuileet du (jaruin. On continnera de lui donner cetle nourriture peudaut cinq jours a jeun, en lui prc}- sentnnt en outre des ciraes de lentisque ou d'o- livier, ou de toute nutre espece de feuillages tres- tendrcs , ou des pampres de vigne : on lui essuiera d'ailleurs les levres avcc une eponge, ct on lui fera boire de renu froide trois fois par jour. Ce tiaitement doit (ilre fnita la ra-iison , eton nedoit pas laisser sortir ranimal avant sa guerison. Les signes de la iievre sont quand les larmes lui cou- lent desycux, qu'il a la tete lourde, queses yeux sont fermi^s.que lasalive lui tombe de lagueule, que sa respiration cst plus longue qu'a Tordi- naire, etqu'elle semble embnrrassee, ouquelque- fois raeme accorapagnee de mugissements. X. II est aise de chasser la toux, quaud elleest cantiir, dnnec lacessita pituita decedit. Tum vino prolui- tiir os , et interposito uiiius boia.- spatio virjdes berh» vel frondes danlur, duin facta ulcera cicatrices diitant. Si neqiie ranK fuerint, neqiie alvus citata, et niliilo minus cibos non appetet, prodeiitalliiim pinsitum cum oleo per nares infundere, vel sale, vel cnnila dcfricare laiices, vel eandem partem allio tunso et balecula liniie. Sed Iiseo si solum fastidium est. l.K. Febiicitanti bovi convenit il slineri cibn uno die, postero deinde exiguum sangiiinem jejiino sub cauda emitti, atquft interposita Iiora modicoe magnitudinis coc- los brassicae coliciilos triginta ex oleo et garo salivati niore demitti, camque e.scam per quinque dies jejuno dari. Prajterea caciimina lenti.sci aiit olea-, vel teneni- mam qiiamque frondem, aut pampinos vifis objici; tuin etiam spongia labra delergeri, et aquam frigidam ler die pr.eberi potandam. Quiie medicina sub tecto fieri debet, necanle saiiilatem bos cmilti. Signa febiicitantis manan- tes lacrinia; , gravatum capiil, ociili compressi, lliiidiim salivis os , loiigior et cum quodam impedimento Iracliis spiritus, interdum et ciim geniitu. X. Recens lussis optime salivalo farinse ordeacea" dis- DK L-AGRICULTURE, LIV. VI. riouvelle, par une pAte failc avec de la faiine d'orn;e : quelquefois dc rberbe hachee avec tles fevcs raoulues fera un mcilleui- effet. Oa jctte eneore dans de Feau chaude deux spxlarii de lentilles ecossees et moulues en farine bien fine, pour en faire un bouillon qu'on leur fait prendre avce unc eorne. Uue toux inveteree cede a deu.\ livres d'liysope iiifusee dans trois sexturii d'eau. En effct, on hroie cette plante pour la leur don- ner en forme de p3te, avcc quatre scxlarii de lentillcs moulues en farine trcs fine, comme je viens de dire : ensuite on leur fait prendre avec une corne l'cau dans laquelle riiysppe a ete in- fusee. Le jus de poireau dans de l'huile, ou la feuille nieme de cette plante pilee avec de la fa- rine d'orge , la gucrit encore : ses racines lavces avec soin, et moulues avec de la fariue de fro- ment, puis doiuiees a un hceuf k jeuii, enlevcnt la toux la plus inveteree, aussi bicu que de Ters ecosse et de Torge rotie, moiilus cnsemble par parties egales, et introduits dans sa gorge en 1'orme de piite. XL Les apostumes disparaissent plutot par rapplication du fer que par des mcdicaments. Lorsqu'aprcs Toperation oii aura presse la poche qui contenait le pus, on la lavcra avec de rurine de boeufchaude, eton la baiidcra avec dulinge trempe dans de la poix fondueet de Thuile; ou si rapostumc se trouvc dans uue partiedu corps qui iie puisse etre bandce , on y fera tomber goutte a goutte, par le moyen d'unc lame de ferrouge, du suif de chevre ou de bu?uf. Quelques-uns , apres avoir briilc la partie nialade, la lavent d'a- bord avec de vicilleurine, et la frottent ensuite .■vvec de la poix fondue ct du vieux oing, cuits ensemble par parties egales. XIL Si le sang descend dans les pieds de ranimal,il le fait hoiter. Quand cela arrivc, on cominence par lui visiter la eorne du pied : cn latouchant, on s'assurera s'il y a de la chalcur dans cette partie; et d'ailleurs le bceuf ne soul'- fre pascpie Ton comprime trop fort la parlieaf- lligee. Si le sangn'est encore quc danslesjanibes et au-dessus de la corne du picd , on le fait cvaporer pardes frictions continuclles, ou bien, lorsqu'elles n'avancentde rien, on a rccours aux scarilications pour le faire sortir. Mais s'il est deja descendu dans la corne du pied , on l"ait une lcgere incision avec un couteau entre les deux cornes; ensuite on yappliquedc lacharpie im- bibee de vinaigre et desel, et Ton enveloppc le pied de Tanimal avcc uue bottine degenet d'Es- pagne ; mais surtout on rempeche de trcmper son pied dans Teau, et lon asoinde le tenir sechc- ment a retable. Si ron ne faisait pas sortir ce sang, il se corromprait, ct .s'il s'etablissait une suppuration, la guerison serait tres-longue : pour robtcnir il faudrait d'abord couper tout le contour de Tulcere avec le fcr, et le nettoyer ensuitc; apres quoi on parviendrait a le guerir en y fourrantde la charpic imbibee de vinaigrc, dc sel et d'huile, ct cn mcttaut par-dessus du vieux oing et du suif de bouc, bouillis ensemble par portions egalcs. Si le sang se trouve dans rcxtreraite inferieure de la corne du pied , on la coupe au vif , et on le fait sortir par cette ouver- ture; apres quoi ou enveloppe le pied de char- pie, eton lui fait uncholtinede genctd'Kspagnc. 11 ne faut pas ouvrir la corne en deux par Tex- trcmitc inferieure, a moinsqu'il n'y ait dcja une suppuration etablie en cet cndroit. Si c'est unc doulcur de nerfs qui fait boiter le bosuf, il faut lui frotter les geiiuux, les jarrets et lcsjambes avec de rhuile et du sel , jusqu'a parfaite gucri- fulitiir. Tiilcnliim nia;;is piosiint f;raniiiia concisa, cl liis admi.sla licsa liiba. Lentis qiioqiio valvulis cxcniplie, ct ininnte niolitit;, miscentnr aquae calidie sextarii dno, fac- taque sorbllio per coinii infiinditiir. Vetciem tussiin sa- nant diix- liliiBe livssopi inaccrati sextai iis aquce tribus. Kain id meilicamcntuni terilur, ct cuni lcntis minute, iit dixi , molilic sexlariis qiiatuor moie .salivati dalur, ac postea acpia liyssopi per eornu infiinditur. Porrienim suc- cus oleo , vel ipsa (ilira cum ordeacea farina conti ita re- mcdio cst. Kjusdem iadi(-es ditigenter lotae, etcum farre Uiticeo pihvila- jcjiiiioque data; veluslissiniam tnssim dis- cutiuiil. racil idcm pari mcnsura erviim sine valvuliscum lomf.uto oiileo molilum, cl salivali moreiu faiices demis- sum. XI. Siippiiratio melius ferio rescinditur, qiiain inedi cainenlo. Lxpressa deinde sanie .sinus ipse, (pii e.iin con- tinehal, calida bubiila iirina eliiitiir, alque ita lliiameiitis pice liqiiida el oleo imbiilis culli^iiUir : vel si colligari i^a pars noii potest, lainina (.andeiiti seviim caprimim aiit buhnluin instillatur. Qiiidani, cum vitiosam parlem inus- senint, miiia veieie clinml, atipie ita .rquis poiideribus incocta pice liquidacimi vclere axungialiuunt. XII. Sanguis demissiis in pedes claudicatiiincm afiert. Quod cuni accedit, slaliin imgula inspicitur. Tiietus auleiii fervorcm demonstiat : nec bos vitiatain parlcm veliemeii- lius preini patitiir. Sed si sangiiis adbuc siipra ungulas in crurihus est, fiicatione assidiia discutitiir; vel cuni ea ni- liil proliiit, scaiilicaliiine iliMuitur. Atsi jam in ungiilis esl , iiiter duos iingiics ciiltillo leviter ajieries. Postea li- namenla .sale atipie arcto imliuta applicantur, ac solea spartea spes induilur, miiximeipic daliir opera, ne bos iii aquam pedein niittat, ct iit sicce slahiileliir. Ilic idein saiiguis iiisi cmissus fiieiit, fainicem creabit, qiii si siip- piiiaverit, tarde percuriihilur : ac piimum ferio ciiciim- cisus et expurgatus, deinde paniiis iicelo et sale el oleo niailcntibus inciilcatis, mox aximgia vetereet .sevo bircino paii pondeie decoctis, ad sanitatem peidiH^itiir. Si san- giiis iii iiiferioic parte ungiihie est, extreina pars ipsiiis uiiguis ad vivum re.secatiir, ct ita eniitlitur, ac linamentis pes involuliis spart a mmilliir. iMediam ungulam ab infe- riiirc parte iioii expedil aperii c , iiisi eo loco jam siippura- (io lacta csl. Si iloiore nervorum claudical, oleo et sale geniia poplilesque ct crma coiifricanda sunl, donec sa- netur. Si gcnua intumuciiiil , calido aceto fovciida suiit. COLUMELLE. son. S'il a les genoux enfles, on les bassinera avec du vinaigre chaud , et on niettra dessus de la graine de lin ou du raillet broye, qu'on arro- sera d'hydromel : il sera encore bon de lui ap- pliquer sur les genoux des eponges trempees dans de Teau bouiiiante et frottees de miel , en les pressant, et de les lui envelopper avec des bandages. S'il y a quelque humeur eachee sous renllure, on appliquera dessus du levain ou de la farine d'orge cuite, soit dans du vin fait avec des raisins seches au soieil, soitdans de Phydro- mel ; ensuite Ton attendra que l'apostume soit mur, pour y appliquer le fcr ; et lorsqu'on en aura fait sortir le pus , on le panscra avec de la charpie, ainsi que nous Tavons dit plus haut. Toule ouverture faite avec le fer peut egalement dlre guerie (suivant Tordonnance de Cornelius Celsus) avec de laracine de lis, ou de la scille et du sel , ou de la renouee que les Grecs appellent •jToXuYivov, ou du marrube blanc. Mais presque toutes les douleurs du corps qui ne sont ni oc- casionnecs par une blessure, ni inveterees, se dissipent mienx par les fomentations : quand eiles sont anciennes, on y applique le feu , et Ton fait distiller sur la partie brulee du beurre ou de la graisse de clievre. Xin. La gale perd de sa malignit(5, lors- qu'elle est frollee d'ail broye : le meme remkle guerit les morsures des chiens enrages ou celles des loups. Cependant cet accident se guerit aussi bien avec de vieilles salaisons appliqiiees sur laplaie. II y aencore unautreremedeplus ef- ficace pour la gale : on broie ensemble de Tori- gan et du soufre, et on lcs cuit avec deriuiile, deTeau et du vinaigre, en y ajoutant de la lie d'huile; apres quoi, lorsque cette composition est eucore chaude, on la saupoudre d'alun de plume broye. Ce medicament reussit tres-bien lorsque Ton en frotte les boeufs remedio sunt; nec minus succus marmbii cum fiiligine. Est et in- fcsta pestis bubulo pecori, coiiagincm riistici appellant, cuin pellis ita tergori adha^rct, ut apprcbensa manibns deduci a costis non possit. Ea res non alilcr accidil , ipiam si bos autex languore aliquo ad maciein |icnlucliis est; aut sudans in opere faciendo refrixil, aut si sub onere pluvia madefactiis est. Qu» quoniam perniciosa sunt, custodicndum est, ut cum abopere boves redierint adhiic a^stuantes anhelantesque, vino aspergantur, et offic adi- pis faucibus eorum inserantur. Quod si pr^-edictum vitiuin inhacserit , pioderit decoquerc laurum , et ea calda fovere terga, multoquc oleo et vino confestim subigere, ac per omncs partes apprehendcre et attraherc pellem. Idqiie oplime lit sub dio , sole fervenle. Quidam frace^ vino et adipi commiscent, eoque medicamento post fomenta pra:- dicla utuntur. XIV. Est ctiam illa gravis pcinicics, cum pulmones exulceiantur. Inde tussis et mac.ies , et ad ultimum phthi- sis invadit. Qua; ne mortem afferant , radix consiliginis ita,Ht supia docuimus, peiforatx- auricula; inseritur, tum poni succiis instar heminae pari olei mensura; mls- DE LAGRICULTORE , LIV. VI. 3?! leur d'une /lemina de jus de poiieauavec pareille mesure d'huile, et on leur donne cette potion pendant plusieurs jours avec un sextrinu.^ dc vin. Quelquefois le boeuf , a cause d'une enilure qui se trouve dans sotl palais, refuse la nourri- ture, jette de frequents soupirs, ct semble indecis sur le c6te par lequel il tombera. II fautalors lui deehirer le palais avec le fer pour en faire ruisse- ler le sang, et ne lui donner jusqua sa guerison que de Ters ecosseet detrempe, du fcuillage vert, ou de tout autre fourrage mollet. S'il a eu le cou meurtri dans le travail , le remede le plas eflicace sera de lui tirer du sang de roreille; ou si on ne Va pas fait a temps, d'y appliquer de Therbe qu'on appelle avia, broyee avcc du scl. S'il a eu la nuque ebranlee, et que cetto partie se soit de- jetee , on e.xaminera de quel cote le cou peiKhera, et on luitirera dn sangde roreilleopposee; mais il faut auparavant battre k coups de sarments la veine decette oreille qui paraitra la plussaillante; ensuite, lorsque les coups Tauront fait gontler, on rouvriraavec un petitcouteau : le lendemain, on lui tirera encore du sang du meme endroit, et on le dispensera de travailler pendant deux jours- Le troisierae jonr, on iui donnera une t&- che legere , et peu a peii on ramenera a satache ordinaire. Mais si la nuque, sans etre dejetee d'aucun cote, est enflee dans le niilieu, on lui tireradu sangdesdeux oreilles. Si on negligeait de lui en tirer sous les deux jours qui suivront cet accident , le cou s'enllerait , les nerfs se ten- draient , et il se formerait une durete qui Tem- pecherait de souffrir le joug. Nous avons de- couvert un remede excellent pour cette maladie, qui est contpose de poix fondue, de moelle de bocuf , dc suif de bouc et de vieille huile , le tout cuit ensemble a doses egales. Voici comment ou se servirade cette compnsition : Lorsqu'on nura dctele le boeufnpres son truvail, on baignera la tumeur de sa nuque dans l'al)reuvoir ou il ira boire; et avant qu'elle soit cnti6remcnt s^chee, on la frottera et on roindra avec ce medicament. Si ranimal refusc absolument lejoug acause de cette tumeur, il fant le laisser rcposer pendant quelques jours sans lc mettre au travail , apres quoi on lui frottera le cou avec de Teau froide, et on Toindra avec de recume d'argent. Celsus se contenfe d'ordonner de mettre sur lecou, quand il est enfle , de rherbe que Ton appelle civia broyee , conime je Tai dit ci-dessus. Les cloiis qni infectcnt souvent le eou du boeuf sont moins difficilesa guerir : car il est aise de faire couler dcssus goutte a goutte de rhuile d'une lampe allumce ; il sera cependantmieux d'empe- cher que ces clous ne se forment, ou que le cou des bccufs ne devienne chauve, ce qui n'arrive jamais que lorsquils lont eu mouille pendant le travail , soit par la sueur, soit par la pluie. Mais lorsqueeet accident seraarrive, on leursaupou- drera le cou de limaille de tuile a\'ant de les deteler; ensuite, lorsque leur cou sera sec, on le mouillera de temps en temps avec de rhuile. XV. Si le soc de la charrue a blesse un bocuf au talon ou a la corne du pied, faitcs fondre sur la blessure, par le moyen d'un ferchaud, de lapoixdureet de la graisse de porc, envelop- pees dans de la lainc cncore grasse avec du soufre. Le racme remede est encore excellcnt a employer lorsq«"uu bceuf aura raarche par ha- sard sur un chicot d'arbre, pourvu que roi» commcnce par retirer reclat qui lui sera entr6 dans lepied, ou Iorsqu'il aura donnedelaeorne du pied contre une tuile aigue , ou contre une pierre. Si cependant la blessure est profonde , rctiir, et ciiin vini sextarlo polamlns daliir dii'biis romphi- ribus. Inlerdum et tumor palati cibos respnit, crebrum- que suspiiium faclt, et hanc speciem pr;Fbet, ut bns in latus pendere videatnr. Ferro palalum opiis est sauciare , ut sanguis prothiat, et exemptum valvnliservuni macera- lum, viridemque frondem, vet arnid molle pabulum, dum sanelur praelrere. Si in opere coHum conluderit, prae- sentissimum est remedium sanguis de aure emi.ssus : aut si id lactnm non eril , herba, quse vocatur avia , cum sale trita et imposita. Si cervix mola et dejerta est, conside- rabimus quam in partem decliiiet, el e\ diveisa auricula saiiHuiiiem detrahemus. Ea porro vena, qiKT in aure vi- detiir esse araplissima , sarinento prius verberatur. Dein- de cnm ad iclum intumuit, cultello solvitur; et postero die iterum ex eodem loco sanguis emitlitur, ac biduo ab operedatur vacatio. Terlio deinde die levis injiingitiir la- bor, et paulatim ad justa perducitur. Quod si cervix in neutram pai tem dejecta esf, mediaque intumnit , ey utra- que auricula sanjiuis emittitur. Qui cum intra triihiiim, cum bos vitium cepit , emissus non esl, intume.scit col- liim, nervique tenduntur, et indc nata durities ju;;uin ii'in patitur. Tali vitio comperimiis aureiim esse mrdi- camentnrti e\ pire liqiiiila et biibiila mediilla et hfrcino sevo et vetere oleo aeqiiis ponderilius compositum atque incocfum. Hac compositione sic uteudum est. Cum disjun- gitur ab opere, iii ea piscina, ex qila bibit, turtioi^cervi- cis aqiia madefactus sUbi^itur, pr.nsdicloque medicanientn defiicatur ct illinitur. Sf ex toto propter cervicis tuinorem jugum recusel, paucl!> diebus requies abopere danda est. fum cervix aqua fiigida defricanda, et spuma argenti illinenda est. Celsus quidem tumenti cervici herbam , quae vocatur .Avia , ut supra dixi, conliindi ct imponi jubet. Clavorum,qui leic cervicem infcstant, minor molestia est : nam facile nleo per ardenteni luccrnam instillato cu- rantur. Potior taineii ratio cst ciistodiendi , ne nascantiir, neve colla calvescant, qiiae non aliter glabra fiuiit, nisi cum sudorc aut pluvia ccrvix in opere madcfacta est. Ita- qiic cum id accidit, lateritio Iritn prius, quam disjungan- tur, colla conspergi (iportet : deimle cum jd siccura crit, subinde oleo imbiii. XV. Si falum aut ungiilam vomer toserit, picem du- ram et axiingiam cum sulfure et lana siiccida involiifam candente ferrosupra vulnus inurito. Qiiod idem remedium oplimc facit excmpta stirpe, si forle surciiluin calcaverit. COLUMELLE. on la ceriie a queltiue distanee avec le fer ; apres quoion y applique le feu, conimeje Tai prescrit cidessus. Ensuiteon la pansependanl troisjours eu y versant du vinaigre , et en chaussant le pied de Tanimal d'unebottine de peuet d'Espa- gne. Si le soc de la charrue lui a de meme blesse la jambe , on raet sur la plaie de la laitue de mer, que les Grecs appelleut TiOujjiaXov, avec du sel. Lorsque les boeufs ont les pieds nses par-dessous, on les lave dans de Turine de boeuf que Toa a soin de faire chauffer, ensuite on allume une polgnee de sarments ; et lorsque le feu eu est eteint, et qu'il ne reste plus que de la cendre chaude, on lcs force de marcher dessus, et on leur frotte la corne du pied avee de la poix fon- due etderhuile,ou de la graisse deporc. (Jepen- dant les bceufs seront moins exposes a boiter, si , npres les avoir deteles au sortir du travail , on leur lave les pieds dans une grande quantite d'eau froide , et qu'on leur frotte avcc du vieux oing les paturons, la couronne, et la separation meme qui est entre les deux cornes du pied. XVL II avrive encore souvent au boeuf de se debolter Tepaule, soit par la fatigue que lui aura oecasionnee uu trop long travail, soitpour avoir fait de violents efforts en fendant un ter- rain trop dur, ou en rencontrant une raciue sur sou passage. II faut alors lui tirer du sang des jambes de devant, savoir, de la gauehe s'il s'est blesse Tepaule droite,et de la droite s'il s'est blesse Tepaule gauche, ou meme s'il s'est gric- vement blesse les deux epaules ; il faut de plus lui ouvrir les veines des jarabes de derriere. Lors- qu'il a les cornes brisees , on les euveloppe de linges trempes dans de rhuile, du vinaigre et du sel , dont on les imbi!)e pendant trois jours cou- secutifs sans les developper ; le quatrieme jour. on y met de la graisse de porc avec de la poix fondue en parties egales , et de l'ecorce de pin puiverisee ; et enfin lorsqu'elles commencent k se cicatriser, on les saupoudre de suie. Les ul- ceres negliges engendrent aussi souvent des vers : il suffitde vcrser le niatiu de Teau froide sur ces vers, nfin que la fraicheur de cette eau les resserre et les fasse mourir. Si on ne peut pas les faire perir par ce moycn , on y applique du marrube blanc, ou du poireau broye avee du sel ; c'est un poison qui les tue tres-prompte- ment. Mais des que les utceres sont nettoyes, il faut tout de suite y mettre de la charpie avec de la poix, de Thuile el du vieux oing, ct frotter meme de ce medicament les parties circonvoisi- nes, de peur quelles ne soient tourmentees par les mouches, qui engendrent des vers pour peu qu'elles se posent sur les ulceres. XVIL La morsure d'un serpent est aussi mor- telle aux boeufs, de nieme que le venin empoi- sonne d'animaux plus petits, puisqu'il arrive souvent, lorsqu'un boeuf est couchc imprudera- ment au milieu des piiturages sur des viperes et sur des orvets, que ces animaux , fatigues de s* masse, lemordent. La musaraigne elle-memeque ' les Grecs appellent [xuYaX/;, quoiqu'elle ne soit armee que depctites dents, ne laisse pas que de leur donner une maladie dangereuse. On dissipe le venin de la vipere en scariliant avec le fer la partle qui en est imprcgnee , et en mettant sur la partie scarifiee de rhcrbe que Ton appelle perso- nata (de la bardane ) pilce avec du sel. Sa raeiue broyee est encore plus utile, ainsi que le seseli de montagne. Letrefle que Ton trouve dans les lieux pierreux passe pour tres-efficace. II a To- deurforte, etassez semblablea celle du bitume, ce qui fait que les Grecs rappellent liscpaXTiov ; aiit aciita testa vel lapide ungulam peituderit; qurc tamen si allius vulnerata est,lalius ferro circumciditur, el ita iiiuritur, ut supra piaecepi : deinde spartea calceata per triduum sulfuso aceto curatur. Itein si vomer crus sau. ciarit, maiina lactiica, quam Giseci Tt6ij|iaXov vocant, admisto sale imponitur. Siibtriti pedes eluunlur calefacta bubula uriiia : deinde fasce sainientorum incenso.cum jam ignis in favillam recidit, ferveiitibus cineribiis cogi- lur insistere , ac pice liquida ciim oleo vel axungia cornua cjus bnuntur. Minus lanien chiudieabunt arraenta, si ope- re disjunctis multa frigida laventur pedes; et deiiide suf- fragiues, corona;, ac discrimen ipsura, quo divisa est bovis ungula , vetere axungia defiicentur. XVI. Sa^pe etiam vel gravitate lougi laboris, vel [cum] in proscindendo , aut duriori solo, aul obviai radici ob- luctatus, convellit armos. Quod cuni accidit, e prioribus cruribus sangiiis mittendus est : si dexlrum armiim la^sil , in siuistro; si la?vuni, in dextio; si velieinenlius utruii»- qiie vitiavit, item in posterioribus eruiibus vena; solven- tur. Praefiactis cornibus linteula sale alque aceto el oleo imbuta superponuntur, ligatisqiie per triduum eadem in- fuudimtur. Quarto demum aMingia paii poiidere cum pice liquida, et cortice pineo, levigata imponitiir. Et ad ultimum cum jam cicalriceni ducunt, fuligo infrica- tur. Solent etiam neglecta ulceia scatere verminibus : qui si mane perfunduntiir aqua fiigida, rigore contracti deci- dunt. Vel si liacralione non possunt eximi, marrubium ant porrum conterilur, el admisto sale imponitur. Idce- lerrime necat pra'dicta animalia. Sed expurgatis ujceribus contestim adliibenda simt linamenta cum pice et oleo ve- teieque axungia, et extia vuloera eodem medicamento circiimlinienda ; ne infesteiitur a muscis , quse ubi ulceribus insederiint , vernies cieanf . XVII. Est etiain morlifeius serpentis ictus, est el mi- nornm animaliuin noxium virus. Nani etvipera etctcilia sa-pe ciim in pascuo bos improvide supercubuit, lacessita oneie morsum impiimit. Mu.sque araneus , quem Graeci ^M-^aXrfi appellanl, qiiamvisexiguisdentibus non exiguaui pestein molitur. Veiiena viperae depellit super scaiillca. lionem ferro factain lierha, quam vocaut personatam, tiita et cuin sale imposila. Plus etiam ejusdem radix coii- tusa piodest, vel si inonlanum trifolium inveiiilur, quoil confiagosis locis efficacissimiim nascitur, odoris giavis, neque absimilis bilumini, et idcirco Graeci eam iuyciXTiov OK LAGRICULTURi:, LIV. VI. 32S mais les liabilanls de uotrc pajs lui doniicnt le nom de tretle aigu a eause de sa ligure, parce qu'il a les fcuilles longues et hcrissees ; mais sa tige est plus robuste quc celle du trelle des pres. On mcle du jus de cette herbe avec du vin, et on en verse dans la gorge des boeufs : on [ ile aussi ses feuilles avec du sel , et on les etcndsurla partie scarifice en tbrme d'em- platreemollient. Si Ton cst dans un temps de lannee ou Ton ue puisse pas trouver de eette herbe qui soit verte, on leur donne a boire du \in dans lequel on aura fait infuser de la graine de cette nieme herbe puiverisee, et on en niet sur la partie scarifiee les racines broyees avec la ti^'e , ct melees de farine et de sel delayes dans de I hydromel. II y a encore iin remede efficace, qui consiste a broyer cinq livres de ci- mcs tendrcs de frene avec cinq scxtarii de vin et deux d'huile, et a leur verser daus la gorge le jus que Ton en aura e.xprira^, en mettant en raeme temps sur la partie blessee des cimes de cet arbre broyees avec du sel. La morsure de Torvet oceasionne une tumeur et une suppura- tion, de memeque celle de la musaraigne; mais on guerit la premiere avcc le secours d'une alcnc de cuivre dont on pique la pnrtie blessee, apres quoi on reuduit d'argile de cimolos deiayee dans du vinaigre; au lieu que la musaraigne paye de son corps merae le mal qu'elle a fait. En effet on la fait mourir cn la noyant dans de riiuile, et lorsqu'elle est maceree,on lapile, et Ton s'en sert comme d'nn medieament pour oindre la partie qu'elle a mordue; si Ton n'en a point sous sa main au moment que la tumeur annonce que le bceuf a ete mordu, on broie du cumin, au- quel on ajoute un peu de poix fondue et de graissedeporc,afin de lui donner la consistance n(5cessaire pour en fairc un cmpl^tre, que Ton elend sur la plaie ct qui en chasse tout le veuin. Si la turaeur, avant de .se dissoudre, se tourne en suppuration, il est tres-bon de Touvrir avec une larae de ferrouge, dans le temps que la sup- puration s'etablit, et dn bruler tout ce qu'il y aurade corrompu, cn lefrottautensuiteavecde la poix fondue et de rhuile.Ouestaus.sidansl'usage d'cnsevelir ranimal tout vivant dans de la terre a potier; etlorsquc cette terreest sechee, on la sus- pend au cou des boeufs. Ce traitement empOche que la morsure de la musaraigne ne leur cause aucun domraage. On guerit comrauneraent les mala- dies des yeux avec du miel , puisque s'ils snnt enfles, on raetdessus de rhydromel, dans lequel on aura jete de la farine de froment : si Ton y apercoit une taie, on la fera presque entiere- ment disparaitre avec du sel de montagne, du sel d'Espagne ou du sel ammoniac, ou merae avec du sel de Cappadoee broye bien menu, et mele avec du miel. Un os de seche broye, dont on soufflcra trois fois par jour dans Tceil avec un tuyau , fera le meme effet, ainsi que la racine que les Grecs appcllent ciXii-jv, et que le vul- gaire nomme dans notre langue lascrpitium ( laser). On en broie egaleraent tant et si peu qne Ton veut, en y ajoutant dix fois autant de scl ammoniac , et on en souffiede meme dans rceil ; ou bien on ecrase cette raeine, et on Tappliqiie sur rreil apres Tavoir trerapce dans de riniile de lentisque, et elle cliasse cette raaladie On guerira les lluxions cn metlant sur lcs sourcils et sur les joues du gruau, sur lequel on aura verse de rhydromel. La graine de panais sauvage, ainsi quc lejusde cram , applique sur les yeux aves du raiel , en apaisera aussi la douleur. Mais tou- tes les fois qu'il entrera du miel ou d'autres sucs a{)|icllaiLt; iioslri aiiteni propler flsiiram vocaiit aciitiiiu triloliiim : iiam loiiRis et liiisutis toliis viret, caiileinqiie lobiisfiorern facit, quam pratense. Hujiis herbae succus vlno niistus infunilitur faucibus, atque ipsa folia ciim sale liita malagniatis more, scarificationi intenditur : vcl si lianc herbani vjiideni tenipus anni nesat, semina cjus collecta et levigala cum viiio dantur potanda , radicesquc cum suo caule trita" , atque tioideaceae farina! et sali com- mistae cx aqua mulsa scsrificalioni siiperponunlur. Kst etiain praesens reniedium , si conlcras fraxiiii lenera ca- cumlna qninque libiarum, cum lolidcm vinietduobiis .scxtariis olei , expressumque succuin fancibns inlundas; iteniquc cacnmina ejusdem arboris cum sale trila laesne parti siiperponas. Ca^cilia» morsiis tuniorem , siippiiralio- ncmqiie molitur. Idem facit ctiani niuiis aranei. Sed illiiis sanatur no\a subula senea, si locum Ixsum compungas, cretaque cimolia cx aceto linas. Mns pernicieni, qiiam intulit , siio corpore luit : nani aiiimal ipsum oleo niersiini nccatur, et ciim inipiitruit, coiiteritur, eoquc medicamine morsus muris aranci linilnr. Vel si id non adest, tunioi- que ostendit injuriam dentium, cuminiim contcrilur, eique adjicilur cxignuin picis lic.ipue ut sint novella» : quoniam, cum excesserunt annos decem, fiplibus inutiles sunt. Rursus roinores biniis Iniri non oportet. Si ante tamen concepe- rint, partum earum removeri placet, ac per triduum, ne laborent, ubera exprimi, postea mnlclra proliiberi. XXII. Sed et curandum est omnibus annis [in boc] ae- que atque in reliquis gresibiis pecoris , ut delectus babea- lur. Nam el enixai el veliist.ite quse gignere desierunt, summovendie siinl, et iiliqiie taurae, quae lociiin («■cuii- daniin nccupaiil, ablegandai vel aratro domanda:; quo- m.jii Inbnriset opcris iiiin iiiliiiis qiiam jinrnri, propter uteri sterilitalem palientcs sunt. Ejusmodiarmentum ma- ritima el apiica liiberna desiderat ; aestate opacissima ne- moruin, ac nioiitiuni alta inagis quam plana pascua. Nam melius iicinoribus herliidis et Irutetis et carectis... quouiain siccis ac lapidosis locis durantur ungiil.-c. Nec tam (luvios livosque desiderat, quain lacus manu fac- tos; quoniam et lluvialis aqiia, qua; fere frigidior est, par- tum abigit , et CTleslis jucundior est. Omnis lainen externi frigoris tolerantior equino armento vacca est, ideoque fa- cile siib dio bibernal. XXIII. Sed laxo spatio consepla facienda sunt, ne in angustiis conceptum altera alterius elidat , et ut invalida forlioris ictiis eflugiat. Stabula sunt optima saxo aut gla- rea strata, non incomninda tamen etiam sabnlosa. Illa, quod inibres le.spuant; hacc, quod celeriter exsorbeant, transmittantque. Sed utraque devexa sint, ul liumoiem efliind.inl ; spectentque ad meridiem , ut facile siccentur, et frigidis ventis nonsintobnoxia. Levis aiitem rura pasciii esl. Nani iit I.Ttior lierha con.surgat, fere ultimo tempor» aslalis incenditur. Earcs et leneriora pabula recieat, et senlibus iislis (riilicem snrrecturiim in allitiidinem compes- cit Ipsis veio rorporibiis afferl saliibrilalem juxlacnnsep. COLUMliLLK. monter trop haut, eomrae elles le feraient sans cette precaution. Mais une chose qui contribue beaucoup a ia sante de leur corps, c'est de niet- tre du sel aupres de leur enclos sur des pierres ct dans des auges, dont elles s'approchent vo- lontiers lorsqu'elles sont rassasiecs de piiture, et que Ton sonne, pour ainsi dire, la retraite avec le signal usite parmi les putres. Car il faut toujours avoirsoin d'aceoutumer cellesqui pour- raient etre restees dans les forets, a regagner leur enclos vers rentree de la nuit, au son du cor. De cette maniere on pourra faire la revue du troupeau et le compter, pour sassurer, ainsi qu'on le pratique daus ladiscipline militaire, si toutes les betes sont dans l'etable. On n'exerce pas neanmoins le merae empire sur les taureaux, qui,se fiant sur leurs propres forces, errent a leur gre dans les forets, et auxquels on laisse la liberte d'aller et de revenir corarae bon leur semble, sans les rappeler jamais, si ce n'est quand il s'agit de leur faire couvrir les vaehes. XXIV. On ne fait point saillir les taureaux qui ont moins de quatre ans, non plus que ceux qui cn ont plus de douze : ceux-la parce qu"etant, pourainsi dire, dans Teufance, ils sont regardes comme peu propres a peupler le troupeau ; ceux- ci parce qu'ils sout epuiscs par la \ieillesse. On permet ordinaireraent aux males d'approcher des femellesau mois de juillet, afin que celles-ci etant rcmplies en ce temps-la, velent au printemps siiivant, lorsque les paturages serontdeja dans leur force, puisque leur portee est de dix mois. Elles ne souffrent pas Tapproche du m;ile qui leur aura ete imposepar un maitre, raais elles le recherchent d'elles-memes : or c"est a peu pres au temps que je viens de fixer que se rapportent chez elles les desirs naturels, parce qu'etant egayees par rabondance des p^turages que leur a fournis le printeraps, elles coraraeucent alors a devenir laseives. Si la femelle refuse le mSle, ou que le taureau n'eprouve pas de desirs pour elle,on excite leur ardeur de la meme maniere qu"on excite celle des chevaux qui temoignent du dcgoiit pour les cavales, c"est a-dire, en por- tant a leurs nariues Todeur des parties genitales. Mais on a soin aussi de dirainuer la nourriture des feraelles vers le temps oii elles doivent etre couvertes, de peur que le trop grand erabonpoint ne les rende steriles, comme on a soin au con- traire d'augmenter la ration des taureaux , afin qu'ils montrent plus de vigueur dans Tacte. Un niale suffit a quinze vaehes ; et lorsqu'il a sailli une g6nisse, on peut reconnaitre a certains signes de quel sexe sera le produit qui en resultera. Nons disons qu'il a engendre un mSle, s'il s'est retire par le cote droit au sortir de raccouplement, et une feraelle, s'il s'est retire par le c6te gauche; quoiqu'on ne puisse compter sur rinfaillibilite de ces signes que dans le cas oii la vache , etant remplie au premier acte de cop\ilation , ne se laissera plus approcher ensuite par letaureau; ce qui arrive rarement, parce que quelque pleine quellesoit, elle n'est pas encore rassasiee de plaisir : tant il est vrai que les attraits flatteurs de la volupte etendent coraraunement leur empire sur les bestiaux eux-raemes, au dela des termes prescrits par la nature. II n'est point douteux que, dans les paysou les pSturages sontabondants, on ne puisse elever chaque annee un veau de la merae vache, au lieu que, dans ceux ou il en mauque, on ne doit faire couvrir les vaches que de deux annees Tune; ce qu'il faut surtout ob- server a Tegard de celles qui sont employees a travailler, tant afiu que lcs veaux puissent se rassasierde lait pendant une annee entiere,qu'afm que la vaehe, etant pleine, ne se trouve pas sur- ehargeedans le merae temps par le poids de Tou- vrage et cclui de sou vesitre. Lorsqu'uue vache tiim saxis et canalibus sal superjectus , ail quem saturBe pabulo libenter recHiiunl, cum paslorali signo quasi le- ceptui canitur. Nam id quoque semper cie|)uscnlo fieri debet, ut ad sonum buccin» pecus, si quod in silvis sub- stilerit, sepla rcpetere consuescat Sic enini recopnosci grox poterit, numerusque conslare si vcUit o\ niililari disciplina intra stabulorum castra nianseriiit. Seil non eadem in lauros exerccntur impcria, qui freti viiibus per nemora vagantur, liberosque egressus et leditus liabent, nec revocantur nisi ad coitus foeininarum. XXIV. Ex his , qui qnadr imis minores sunt , niajoresquc quam duodecim annorum , prohibentur admissura -. illi, quoniam quasi puerili aelale seminandis armentis parum idonei halientur; hi, quia senio suut effteti. Mense lulio foMniiia; maribus plei umque permittenda> , ut eo tempore conceptos proximo vere adultis jam pabulis edaut. Nam decem mensibus ventrem perferunt , neque ex imperio inagistri, sed sua sponte marem paliuntur. Atque in id fcic quod di\i tempus, naturalia congruuul desideria, ipimiiam satictale verni pabuli pecudes exliilarat.-c lasci- viuut in venerem, qiiam si aiit foemina recusat, aut non appetit taurus, eadem ratione, qua fastidientibus eqnis mox pra'cipiemus , elicitiir cupiditas odoie genitalium admoto naribus. Sed et pabulum circa tempus admissurae suhtrahitur fijeminis, ne eas sterilesreddat nimia corporis oljesitas; et tauris adjicitur, quo fortius ineanl. Unumque marem quindecini vaccis suflicere abunde est. Qui ubi juvencam supervenit, ceiiis signis conipreliendere licet , quem sexum generaverit : quoniam si parte dexlra desi - lnit, marem seininasse manifestum est ; si laeva, foeminam. Id taiiien verum esse non aWter apparet, quam si post iinum coitum forda non admittit taurum : qnod et ipsum raioaccidit, Namquamvisplenafoetunonexpletur libidine: adeo ultra natura" lerminos etiam in pecudibus plurimiim pollent blanda; voluptatis illecebrae. Sed^ non dubiuin est, ubi pabuli sit Isetitia, posse omnibus annis partuin educari; at ubi penniia est, alternis submitti : qiiod maxime in operariis vaccis fieri placet , ut et vitiili aiinui tempoiis spalio lacte satientur, nec lorda simul opcris et uteri gravetur onere. Qu» ciim partum cdidit , iiisi cibis DE L'AGRICULTURE, LIV. VL a mis bas, quelque bonue uourriee quelle soit, elle laissera manqiier son veau daliments, si on ne la soutient pas par une nourriture abondante, \u la fatigue que lui oceasionncra son etat de souffrance. Cest pourquoi on lui donnera, apres qu"elle aura vele, du cytise vert, de rorije grillee et ile Ters detrerape, ou bieu uue pate faite avec des herbes potageres tendres, auxquelles on ajou- t.ra de la farine de millet grillee, et infus(Se pen- (iant une nuit dans du lait. Ou prefere aux autres vaches, pour ce qui concerne la nourritnre de leurs veaux, celles des Alpes, queles habitauts de ces contrces appellent Ccvce : elles sont de petite taille et abondantes en lait, raison pour laquelle on leur retire leurs veaux, pour leur faire nourrir de tres-bon betail qu'elles n'ont point porte. Si Ton n"a pas cette ressource pour |a nourriture des veaux, on les nourrira de feves broyees : on peut aussi tres-bien leur donner du vin, et on doit meme ie faire particulierement dans les troupeaux nombreux. XXV. Les veaux sont souvent incommodcs des vers, qui se forment communement a la suite d'une indigestion. Cest pourquoi il faut les regler dans leurs repas, afin qu'iis digerent bien ; ou s'ils sontdeja attaques de cette maladie, on broie des lupins a demi-crus, comme pour un sa/ivu- ttim, et on en fait des boulettes qu'on leur fourre dans la gorge. On peut aussi broyer de la santo- iine avec une flgue seche et de Ters , comme pour un salivatum; et apres en avoir fait des bouiet- tes,on les leur fait avaler. Un quart de graisse de porc, mele avee trois quarts d'hysope, fait le meme effet. Le jus du marrube blanc et le poi- reau peuveut causer egaleraent la mort a ccs iuseetes. XXVL Magon est d'avis que i'on doit clia- trer les veaux quand ils sont encore jeunes, et qu'il ne faut pas iaire alors cette opcration aveo ie fer, mais qu'il faut comprimer leurs testicules avec uu morceau de ferule fendu, et lcs ecraser ainsi peu a peu ; parce qu'il pense que la castra- tion ainsi faite a ranimal dans un age tendre et sansplaiecst la meilleure de toutes. Maissi Ton veut attendre qu"il ait pris des forces pour la faire, il vaudra mieux le chatrer a Tage de deux ans que dans sa premiere annee. II ordonne en- core dc faire cette operation au printcraps ou pcndant rautorane, quand la lune est dans son decliu. Lorsqu'on doit employer le fcr, il vcut quc Ton comraence par attacher le veau a la machine que nous avons decrite plus haut; ensuite qu"a- vant d'approeher le fer, on saisisseavec deux lat- tes de bois ctroitcs, qui servent conime de tenail- les, les nerfs des testicules, que lcs Crecs appel- lent /pEaxcTTv-paq (/pcaaw suspendre), parce que les parties genitales y sont suspendues ; qu"apres les avoir saisis , on ouvre sur-le-ehamp {'euveloppe des testicules avec le fer, et qu'ap!es les avoir corapriraes pour les faire sortir de cctte enve- loppe, on les coupe de facon qu'on en laisse Tex- tremite par laquelle ils tiennent a ces nerfs. En suivantcette mcthode, le bouvillon n"a point de danger a courir par reruption du sang : outre qu'il u'est point si effemine qu'il le serait si on le privait de toute masculiuite, quoiqu'en conscrvantrapparencedusexemasculin, ilperdo reellement la puissance d'engendrer. Ce n'est pas neanraoins qu"il la perde des le premierins- tant, puisque si on lui laisse couvrir une feraelle aussit6t apres ce traitement, 11 est certaiu qu'il en pourra resulter un produit ; raais c'est un essai qu'il ne faut pas lui laisser faire , de peurqu'il ne perisse d"un flux de sang. An surplus, il faut oindre la plaie avec de la ceudre de sarment et de recurae d"argeut, empecher ranimal deboire liilta cst, quamvis bona uutilx, lalmie tatl^ala nato sub- tialiit alimeiituni. Itaqne et kclBe cytisus viiiJis ct torie- iactiim ordeum , maceratiinique crviim pra-bctur, et teiier vitulus torrido molitoque milio, ct peiniixto cum lacte salivatur. Melius ctiani in lius usus Altiux vaccs paraii- tur, qiias ejus regionis iiicola; Cevas appellant. Ea; sunt luiniilis statuise, lactis abnndantes, piopterquod lemotis carum fcetibus, generosum pecus alienis educatur iiberi- l)us : vel si boc prEcsidium non adest, faba fiesa et vi- nuin recte tolerat, idque prfficipue in magnis giegibiis liei i oportet. XX V. Solent auteni vitulis nocere lumbiici, qui fere nasciintur ciuditatibus. Itaque nioderaiidum cst , ut bene roncoquant : aut si jaui tali vitio laborant, lupini senii- crudiconteruntur, et offa; salivati moie faucibns ingerun- tiir. Potesl etiam cuni arida lico et ervo conleri berha ■Santonica, et forinata iii offam , sicut salivatum dcniitti. rar.it idem axungio; pars uiia tribus partibus byssopi per- uiista. Marrubii quoqiic succiis et porri valet cjusniodi iiiTare animalia. .\XVI. Castiare vilulos Magoccnsel , dum adliiic tcneri sunt; neque id feno facere , sed fissa ferula coinprimere testiculos , et paulatim confiingere. Idqne optimuni geiui» castrationuni pulat , quod adliibetur «tali tencra; sine vul- nere. Kamiibijaininduruit, meliusbimusquam anniciiliis castiatur. Idqiie facere vere vel autuinno luna deciescenle pra;cipit, vitulumquead macliinam deligare : deindepriiis quam ferrum admoveas, duabus anguslis Ijgneis regulis veluli forcipibus appreliendere testium nervos, ipios Grffici xpE[ia5T7ipa; ab eo appellant,quod ex illis genitales partes dependent. Comprehensos deinde testes ferro rese- rare , et expressos ita recidere , ul cxlrema pars eoriim adh.xi'cns prxdictis ncrvis relinqiiatur. Nam lioc modo nec eruptione sangninis periclitatur juvencus, iiec iu to- tum elTirininaturademptaomui virilitate; formamqiieser- vat raariscum generaudivim deposuit,quani tameiiipsam non prolinus amitlit. Nam si patiaris euin a recenli cura- tione fieminam inire, constat ex co posse geneiari. Sed miniine id permilteudum , nc prolluvio sanguinis intereal. Verum vulnera ejiis sarmentitio cinerc cum argcnti spuma linendasunt, abslinendusquceodie ab humore , et exiguo cilio alcndus. Sequeiili liiduo vehil «■ger cacuiuiiiibiis ai- COLUMELLE. ce jour-la,et lui donner ties-peu de nouiriture. Les trois jours suivants on le ragoutera a titre de malade, en lui donnant des cimes d'arbres et du fourrage vert coupe par morceaux , et on rempe- chera de beaucoup boire. II faut encore oindre la plaie pendant ces trois joursavec de la poix fon- due, de la cendreet un peud'huile, afinqu'elie se cicatrise plus promptement, et qu'elle ne soit point niolestee par les mouches. Cest assez avoir parle jusqu'ici des bceufs. XXVU. Ceux qui out a coeur d'elever des che- vaux doivent surtout se pourvoir d'un esclave entendu , et d'une grande quantite de fourrage ; car si ces deux points peuvent etre negliges jus- qu'a un certain point a Tegard des autres bes- tiaux , le cheval deraande qu'on y apporte ia plus grande attention k son egard, de meme qu'il veut la nourriture la plus abondante. Ce betail se di- vise en trois especes deraces : la race la plus no- ble , qui fournit des chevaux au cirque et aux combats sacres; celle desmules, que Ton peut comparer a la preraiere par le prix de ce qu'elle produit ; et enfin la race coniraune , qui ue donne que des males et des femelles mediocres. Plus chacune de ces races est distinguee, plus il lui faut d'abondants p^turages. On choisit pour les troupeaux de ce betail des pdturages etendus , marecageuxet non montagneux, qui soient tou- jours arroses, et plutot libres qu'embarrasses par des arbres , et qui produisent souvent des her- bes plus remarquables par leur mollesse que par leur hauteur. En fait de chevaux communs , on laisse paftre indifferemment ensemble les mSles etlesfemelles, et onn'ohserve pasde terapsmar- ques pour les faire saillir. A Tegard des races no- bles , on fera saillir les raales vers requinoxe du printemps, afin que les cavales puissent elever leur poulain sans beaucoup de peiue, attendu borum et deseclo viridi pabulo oblectandus , proliibendus- que niulta polione. Placet etiam pice liquida et cinere cum exiguo oleo ulcera ipsa post triduum linere, quo et cele- rius cicatricem ducant, nec a muscis inlestentur. Hacte- nus de bubus dixisse abunde est. XXVII. Quibus cordi est educatio generis equini, maxime cqnvenit providere auctorem industiium, et pa- buli copiani : quae utraque vel mediocria possunt aliis pe- conbus adliiberi , summam sedulilatem et largam satie- tatem desiderat equitium. Quod ipsum tripartito dividitur. Esl enim generpsa inateries , qua> circo saciisque certa- minibus equos praebet- Est mularis, qua; pretio Hetus sui comparalur generosq. Est et vulgaris, qiiaj mediocres fce- minas maresque progeneiat. Ut quaeque est pra^stantior, ita ubere campo pascitur. Gregibus autem spatiosa et pa- lustria, nec[nQn] montana pascua eligenda suut, rigua, nec unquam slccauea , vacuaque magis quam stirpibus impedita, frequenler mollibus potius qiiam piocerisher- bis abundantla. Vulgaribus equis passim maribus ac foemi- his pasci permittitiir, nec admissurae cei ta tempora ser- vuntur. Generosis circa vernuni aquinocliiim mares qu'il viendra au monde dans un temps pareil k celui dans lequel elles Tauront concu, c'est-a-dire, quand lescampagnes se trouveront gaies et bien fournies d'herbes au bout de onze mois passes ; car elles mettent bas dans le courant du douzieme. II faut donc surtout avoir soin que les feraelles et les etalons qui voudront s'accoupler soient a portee de le faire dans le temps de Tana^e que je viens de marquer parce que sl on les en em- pechait , leur passion les ferait entrer en fureur plus que tout autre animal : c'est meme de l^ qu'on a donn6 ie nom de lTnro[j.av£i; a ce philtre, qui allume dans les horames un amour aussi for- ceue que Test la passion des chevaux. Effective- ment il n'est point douteux qu'il n'y ait des pays ou les femelles brtilent d"une si grande ardeur de s'accoupler, que, quoiqu'elles soient privees de mSles , elles se remplissent sans cesse l'imagina- tiondedesirs effrenes,et se crfentaeiles-memes des plaisirs sous levent, comme font les oiseaux de basse-cour. Cestaussice qu'exprime le poete assez licencieusement en ces termes : Mais les cavales se foni remarguer enlre tous les autres animaux par kur fureur ; et c'est Vcmis elle- meme qui les a animees de cette ardeur , au temps que les chevaux d'attelage de Glaucus de Potnia dechirerent le corps de leur mattre a belles dents. En effet, Vamourles conduit jmr- dela le haut du mont Ida , et leur fait traver- ser le bruijant Ascanius : elles grimpent les montagnes et passent les fleuves a la nage; et des que lefeu de l'amours'empare de leur cwur passionne (ce qui arrive plutot au printemps c^ue dans toute autre saison , parce que c'est le temps oii la chaleur recommence apenetrer la moelle de leurs os), elles se tiennent toutes surdes rochers eleves, la tete tournee vis-a-vis le zephire, pour recevoir avidement son souffle jungentur, iit eodem tempore, quo conceperint, jam laetis et lierbidis campis post anni niessem parvo cum labore fretum educent. !Mam mense duodecimo partiim edunt. Maxime ilaque ciirandum est praedicto tempore anni , ut tam fijemiuis quam admissariis desiderantibus coeundi fiat poleslas , qnoniam id praecipue armenlum si prolii- beas, iibidinis extimulatur furiis, unde etiam veneno in- ditumestnomen l7tncm«vE;,quodequinaecupidini simileni mortalibus amoreni accendit. Nec dubiiim, quin aliqiiot regionibiis tauto (lagrent ardore coeiindi fcemina;, ut etiam si niarem non liabeant, assidua et nimia cupidilate figu- rantes sibi ipsa; venerem cohortalium niore aviiiin vento concipiant. Neque enim poeta licentius dicit : ScUicet anteomnes furor est insignis equarum, Et mentein Venus ipsa dedit, quo tempore Glunci Piiliiiadcsma/is membra absumsere qtiadrigce. lllas ducil amnr trans Gargara,transquesonantemAscanium;superanl mon- les et/lumina tranant, Continuoque avidis nbi subdita Jlamma mcduliis, Veremagis,quia verccalor redit os- sibus,ill(FOrc(imnesvers(BinZep/iyrum,stantrupihus allis, Exccptunlque leveis aitras, et scrpe ullis Conju- feger; iouvent nieme , lorsquelles ont rlc fecondecs par lc vent et sans aucun accouple- ment (effet mervcillcAtx d raconter), ellcs cou- rent d travers les rochers , les ecueils et les valr lees lcs plus profondcs ; non paspour gagner, Eunis , les contrecs oU vous vous levez , non plus quc celles oii se leve le solcil, mais bien celles oii se levent Boree et Caurus , ou le vent du tnidi, qui porte avcc lui les nuages les plus noirs, et quiattriste le temps par le froid plu- vieux qu'il amene. Cest raeme un fait tres- connu quVn Espagne, sur le mont Sacer, qui s'e- tend vers roceident aupi-es de l'Oc(^an, il est souvent arrive que des cavales ont ete fecondees sans avoir ete couvertes , et qu'elles ont eleve des poulains qu'elles avaientainsi niis au monde , quoiquon ne retirat aucune utilite de ces pou- lains, parce qu'ils mouraient dans Tespace de trois ans, avant de s'etre fortifies. Nous ferons donc en sorte, ainsi que je Tai dit, que les cava- les ne soient pas tourmeutees vers requinoxe du printemps par les appetits nalurels de la voinpte. Mais il faudra si'parer pendant tout le reste de Tannee leschevaiix de prix d'avec les femelles, de peur qu'ilsne les siiillent quand bon lcur sem- blera , ou que, si on veut les empecher de le faire, la vivacitc de lcur pnssion n'octasionne quelque accident. Cest pourquoi il faut ou rele- guer le mule dans despaturages eioignes de ceux des femelles, ou le retenir a Tetable : mais daus Je temps ou les fcmelies le demanderont , on le fortifiera par une nourriture aboiidaute, et on Tengraissera a Fapproche du printeraps avec de rorge et de Ters , afin qu'il soit en etat de sufflre a leur passion , et de donner des le principe, a la race qui doit sortir de lui , une vigueur d'au- tant plus grande , qu'il aura ete lui-meme plus vigoureux dans le moment de raccouplement. II y aquelques auteurs qui ordonnent de reugrais- DE L'AGR1GULTURK , LIV. VI. S-".> ser de la maniere dont on engraisse les mulets, afiuqueson emboupoiut lui donne la gaiet6 ne- cessaire poursatisfaire uii plus grand nombrede femelles. Neanmoins , si on ne doit pas donncr moins de quinze cavales a un etalon , on ne doit pas non pius lui en donner plus de vingt. On peut remployer a la generation dcpuis rflgc de trois ans jiisqu'a celui de vingt. Si l'etalon est mou dans le plaisir, on le reveille par Todorat, en lui mettnnt sous le uez uiie cponge avec la- quelleon fiotte auparavant les parties de la fe- melle. D'un autre c6t^ , s'il se trouve quelque ca- valequi ne veuille pas souffrir le male , on vient a bout d'en(lammer ses desirs en lui froitant les parties avec de la scille broyee. Quelquefois raemeon se sert d'un etalon ignoble et commiin , pour exciter en elle le desir du coit. En effet , des que cet etalon s'est approche d'elle , et qu il a, pourainsi dire, sollicite sa complaisance, on le retire pour la faire saillir par un etalon plus noble, au moment ou elle est devenue plus pa- tiente. Quand les cavales sont pleines , elles exi- gent plus de soins que dans d'autres temps , et il faut les fortifier par une ample pature. Si pen- dant les froids de rhiver les herbes vicnuent a manquer, on les retiendra a retable, et ou ue lonr fera pas prendre trop d'exercice , soit par le tra- vail , soit par la course ; comme on ne les exposera pas au froid, ni daus un lieu etroit et renferm6 , de peur qu'elles ne detruisent respectivcment leur fruit : toutes choses qui les font a\orter. Si malgre ces pri^cautions une cavale vient i tomber malade, soit en poulinant, soit en avortant, on la guerira avec de la filicula broyte et infusee daus de Teau tiede, qu'on lui fera prendre avec une corne. Mais sielleaau con- traire pouline heureuseraent, on se donnera de garde de toucher a son poulain avec la niain , parce que le moiudre contact avec un corps etran- gits,x^entograv\dce{miraMUd\ctu)Saxaperetscopulos el depressas convalte^ Di/fugiunt, non Eure tuos neque solis ad ortus ; In Boream Caurumque, autundeniger- rimus Auster Nascitur, et pluvio contristat frigore cw- lum. Cum sit notissimum etiam in Sacro monte Hispanibeat futurx slirpi. Quidain ctiain pr;ecipiuut eodein ritu, quo inulos, adinl.ssariuin saf;inare,ul liac sa^ina lijlarispliirilius fu-minis sufficiat. Verum tamen nec minus qiiam qniiide- cim , nec rursiis pliires qiiam viginti , unus debet iinplere, isqiie adniissura> post tiimatuin usque in annos viginti pleniinque idoneus esl. Quod si admissarius iners in ve- nei ein est , odore proritatur, detersis spongia foeminae locis, et adiiiota naribus equi. Rursus si equa niarem non pati- tiir, (letrita scilla naturalia ejiis linuntur, quc omnia incommoda fu'tuni abigunt. Quod sl taiiieu aiit parlu aut abortu equa laboravil , remedio erit felicula trita, et aqua tepida permista, dalaipie per coriius Siii autem prospere cessit , minime maiiu toiilingendie pulhis cril. Nani l.ediliii etlani levissimo coulactu. Taiitiini (iiia 330 COLUMELLE. ger suffit pour le blesser. On aura seulement soin de le niettre avec sa mere dans un lieu qui soit a la fois et vaste et ehaud, de peur que le froid ne lui nuise dans Tetat de faiblesse oii il sera, ou que sa raere ne Tecrase si le lieu est trop resserre. Ensuite il faudra lefairesortirdetemps en temps, pour empecher que le fumier ne lui brule la corne des pieds. Quelque temps apres , lorsqu'il sera devenu plus fort, on le laissera aller avec sa raere dans les memes p^turages , de peur que le chagrin de s'en voir privee ne la fasse tomber malade. Car rattacheraent que ce betail a pour ses petits lui cause plus de dom- mage qu'a tout aulre, au cas qu'il n'ait pas la liberte de les voir. Les cavales vulgaires sont dans rbabitude de pouliner toutes les annees ; mais une cavale de race noble ue doit etre sail- Ile que de deux annees Tune, afin que le laitde la mere, donnaut plus de force au poulain, le prepare a bien supporter la fatigue des com- bats. XXVIII. Ou estime qu'un etalon n'est pas pro- pre a saillir les cavales avant Tage de trois ans, mais qu'il peut engendrer jusqu'a vingt ans; au lieu qu'une cavale concoit tres-bien , pourvu qu'elle ait deux ans passes, afiu de pouvoir elc- ver le poulain qu'elle aura mis bas apres sa troi- sieme annee, et que, passc la dixieme annee de son Sge , elle n'est plus bonne a ce service, parce que le poulain d'une meie agee est paresseux et lache. D^mocrite assurequ"il est en notre pouvoir de faire concevoir a une cavale un m^le ou une femellc, h notre volonte : il ordonne a cet effet de lier, avec une ficelle de lin ou ds lelle autre raa- tiere que ce soit, le testicule gauche de Tetalon si Fon veut avoir un male,et le droit si lon veut avoir une femelie : il pense meme que fou peul suivre le meme procede k Tegard de pres- que tous les bestiaux. XXIX. On peut juger de la bonte naturelle d'un poulain des sa naissance. Eu effet, s'il est gai, s'il est intrepide, s'il n"est effraye ni par les objets qui se prcsentent a sa vue , ni par les sons qui frappent son oreille pour la premiere fois, s'il court toujours a la tete d'un troupeau, s'il surpasse ses camarades par sa gaiete et par sa vivacite, et qu'il femporte merae quelquefois sur eux a lacourse, s'il saute un fosse sans balancer, et qu'il passe un pont et traverse un fleuve de mi'me , ce seront toutes raarques d'un naturel diitingue. Pour la forrae du eorps,elleconsistera a avoir la tete petite, les yeux noirs , les narines ouvertes, les oreilles courtes et redressees, le chignon flexible et epais sans 6tre alionge, la criniere bien fourniect pendante sur le c6te droit, la poitrine large et parsemee d'une multitude de rauscles bien moules, les epaules grandes et droites , les cfitesarquees, repine du dos double, le ventre etroit, les testicules petits ct bien ap- pareilles, les reius larges et ravales, la queue trainante et garnie de poils longs, rudes et on- doyants, les jambes egales, hautes et droites, le genou cyliudrique etpetit, sans etre tourne en dedans , les fesses rondes , les cuisses pleines de museles etbien fournies, la cornedes piedsdure, haute, concave, ronde, et surmontee d'une cou- ronne legerement saillante; rordonnance geoe- rale du corps grande, elevee, droite, qui pa- raisse agile au coup d'oeil, et ronde sur la longueur autant que sa flgure le comporte. Quant au ca- ractere de ces animaux , on les estirae lorsque, sans etre eraportes, ils ont de fardeur, et qu'a- vcc de fardeur ils sont tres-doux, parce que ce sont laceuxquisontlcsplus portes a robeissance, adliibebitur, iil et amplo et calido loco ciini iiiatre verse- tur ; ne aut fiigus adliuc infirmo noceat , aut mater in an- gustiis eum obteral. Paulatim deinde producendus erit, providendumque, ne stercore ungnlas adurat. Mox cum (irniior fuerit, in eadeni pascua, ia quibus raaler est , di- niittendus , ne desiderio parlus sui laboret equa. Nani id pra'cipue genus pecudis aniore natorum , nisi fiat potestas , noxam traliit. Vulgari foeminse solenne est omnibus annis parere, generosam convenit altcrnis continere, quo (ir- niior pullus lacte malerno laboribus certaminum prcepa- retur. XXVIII. Mareni putant minoiem trinio non esse ido- neum admissurae , posse vero uscpie ad vigesimum annum progenerare ; foeminam bimam recte concipere , ut post lertiuni annum enixa foetum educet : eandemque post de- cinuim non csse utileni, quod ex annosa matre tarda sit Htque iners proles. Qua? sive ut fffminasive ul masculus concipiatur, nostri aibitrii fore Democrilus aflirmat, qui praM:ipit, ut, cum progenerari marem velimus, sinistrum testiculum admissarii lineo funiculo aliove quolibet obli- geinus; cum foeminam, dextrum. Idcmque in omnibus pene pecudibus faciendum censet . XXIX. Cum vero natus est pullus, c.onfestini llcet in- doleni Kstimare, si hilaris, si inlrepidus, si neque con- s|)ectu novEC lei neque auditu terretur, si ante gregeui procurrit , si lascivia et alacritate interdum et cuisu cei^ lans aeqiiales e\uperat, sifossam sine ciinclatione transi- lit, pontem (lumenqiie transcendit. Haec eriint lionesli aiiimi documenta. Corporis vero foima constabit exigiio capite, nigris oculis, naribus apertis, brevibiis auiiculis et arrectis, cervice molli lalaque nec longa , densa juba el per dextram partem profiisa, lato et musculorum toiis numeroso pectore, grandibus armis et leclis, lateribiis inllexis, spina duplici, ventre substricto, testibus paribus et exigiiis , latis lumbis ct subsi Jentibus , cauda longa et se- tosa crispaque, cequalibus atquealtis rectisquecruiibus, teieti genu parvoque neque introrsus speclanti , lotundis cliinibus, feminibus toiosis ac numerosis, duris ungulis et altis et concavis rotundisque , quibus coronie mediocres siipeipositae sunt. Sic universim corpus compositum , ut sit grande, sublime, eiectuin, ab aspeclu quoque agile, et ex longo, (piantum (igura permittit, loliindum. Mores aulem laudantur, qui sunt ex placidoconcilati, etcx con' citato mitissimi. Nani lii et ad obsequia leperiiintur hahi- DE L'AGRICULTUKE, LIV. VI. €t les plus patietits dans les travaux des conibats. Un cheval de deiix ans est bon a etre dompte pour lcs usages domestiques , mais quand on le destine aux combats il faut qu'il ait trois ans passes; de facon quon ne \'y expose pas avant la quatrienie annee expiree. Les marques aux- quelles on distingue le nombre des annees d'un cheval changentavec son corps. Eneffet, jusqu'a ce qu'il ait deux ans et demi, les dents du milieu luitombent, tant lessupcrieuresque ies inferieu- res : il lui enrepousse d'autres dans la quatrierae annee, apres que celles que Ton appelle canini (dents canines ou oeilleres) sont tombees; ensuite les grosses dents superieures tombent avant la sixieme : dans le courant de la sixieme annee celles qui ont remplace les preraieres rasent, et la septienie auuee elles rasent toutes egaleraent : ensuite elles se creuseut, et on ne peut plus con- naitre son Age avec certitude. Cependant a la dixieme annee ses tempes commencent a caver, souvent ses sourcils se biancbissent, et les dents lui sortent de la boucbe. Cest cn avoir dit assez sur ce qu! concerne le naturel , le caractere et le corps, ainsi que Tagedu cheval. Passons a pre- sent aux soins quii faut prendre de cet animai , soit quand il se porte bien, soit quand il est ma- lade. XXX. Si , sans etre malade , un cheval devicnt maigre, on vient plus promptement a bout de le retablir avec du froment grillequ'avec de l'orge; mais il faut aussi lui faire boire du viu dans le mfime temps, et ensuite lui changerpeu a peuce genre de nourriture , en melant d'abord du son dans son orge, jusqu'a ee qu'on Tait accouturae aux feves et a Torge pure. II faut que le corps des chevaux soit nettoye tous lcs jours avec autant d'exactitude que celui de rbomrae; et il est sou- les , et ad certaminuni labores palientlssiml. Equiis bimus ad usum domesticnni lecte domatur; certaminibus autem expleto triennio : sic tamen ut post quarlum deninm an- num labori committatur. Annorum nola^ cum corpore mutantur. Nani duin bimus et se\ mensium est, medii dentes superiores el iiiferiores cadunt. Cum quartum agit annum, iis, qui canini appellantur, dejcitis, alios affeit. Intrasextum deindeannum, molares supeiiores cadunt. Sexto anno , quos primos mutavlt, exa?qual. Septimo om- nes explentur a'qualiter, et ex eo cavalos f;erit. Nec poslea quol annorum sit, manifeslo compreliendi potest. Deciino tamen anno tempora cavari incipiunt , et supercilia non- nunquam cancscere , et dentes prominere. IIa'C,qna'ad animum et mores corpusque et a^tatem perlinenl , dixisse satis liabeo. Nimc sequitur curam recte el miiius valen- tium demonstrare. XX.V. Si sanis est macies, celerius torrefacto tritico, quani ordeo reficitur. Sed et viiii polio danda est, ac deindc paulatim ejusmoili cibi sublraliendi immistis ordeo fbrfuribus, dum consuescat faba et puro ordeo ali. Nec minus quotidie corpora pixudum quam liomiuuui dcfri- canda sunt : ac sa;pe plus prodest pressa nianu subegisse terga, quam si largissime cibos pia;lieas Palea' veio equis vcnt plus utile de leur ninnier le dos etde le pres- ser avec la main , qne de leur donner la nourri- ture la plus abondante. II cst eneore tres-inte- ressant de les mdintenir dans la vigueurdu corps et dans celle des pieds : on y parviendra en les menant a propos a retable, a rtuu et a leurs exercices , et en veillant a ce qu'ils soicnt tenus seehemeut a Tetable, et a ce quc la corne de leurs pieds ue pourrisse point dans Ihuraidilc. Cest ce que Ton evitera aisement, si leurs eta- bles sont plancheiees d'ais de robre , ou que Ton ait soin de les nettoyer de tempsen temps et d'y etendre de lapaille, si elles ne le sont point. Coramuuement ce qui oceasiounelesmaladiesde ces aniraaux, c'est la lassitude, le chaud, etsou- vent le froid ; c'est encore de n'avoir pas urine au momentqu'ils en avaient besoin, d'avoir bu a la suite de rexercice qu'ils auront pris, et pendant qu'ils etaient encore en sueur, ou d'avon' ete exci- tesa courir apres un long repos etsans interstice. Le repos est le seul remede de la lassitude, en y ajoutant cependant la precaution de leur verser dans la gorge de rhuile ou de la graisse avec du vin. On remedie au froid par les foraentations, ainsi qu'en leur frottant la tete et repine du dos avec de la graisse cbaude ou du vin. S'ils ne pis- sent pas, on a recours a peu pres aux memes re- medes, puisqu'on leur verse sur les flancs et sur les reins de rhuile et du vin; mais si ce remede n'opere rien , on introduit par rorifice de leur membre une bougie mince faite avec du miel bouilli et du sel , ou bien on leur insere dans les parties soit une mouche vivante , soit un grain d'encens , ou un onguent de biturae. On eraploie les memes remedes lorsque Turine leur brule les parties. La douleur de la tete se manifeste par les larmes qui leur coulent des yeux, par les slantibus substernenda;. Multum autem refert robur cor- poris ac pcdum servare. Qiiod iitrumque custodiemus, si idoneis temporibiis ad praesepia, ad aquam, ad exerci- tationem pecus duxerimus; cuiaique fiieritut stabiilentur sicco loco, ne liumore madescant iiiiyula'. CJuod facila cvitabimus, si aut .stabula robiireis axibiis coiistrata, aiit dilisenter sublnde eniundata tueiit liumiis, et palea; su- pei jeclae. Plerumqiie jumentanioi bos concipiuiit lassitiidlnc et a'stu, nonnuiiqiiam et IVIjjore, et ciini siiii teinporo uriiiam iion fecerint ; vel sl siidaut , et a conc.llatione coii- fesllm liiberint; velsl cuin dlu stcterlnt, subitoadcuisuiii extlmulata sunt. Lassitiidinl qulcs reinedio est, ila ut in fauces oleum vel adeps vino mlsla Infiindatnr. Frljiori fo- inenla adbibentur, ct calclacto oleo liinibi rigaotiir, capul- que et spina tepenti adlpc vcl vino llniuntur. Sl ininam non facit, eadem fere remcdla suiit. Nam oleiim immistum vlno supra ilia et icnes infunditiir : et si lioc pariiin pro- fuit, mcllcdecocto et salccnllyriiim tenueindllurfuranilni, qiio manat urlna, vel musca viva, vel lliurls mica, vel de bitumlne collyrlum inserlfur natiiralibus Ha'c cadeni lemedia adhlbentur, sl iirlna genilalia decusserit. Capitis dolorem indicant lacryma; , qiia' prollHunt , aure.sque llac- cidre; et cervix runi capile agi;ravata, ct In terrani sinn COLUMELLE. oreilles qui devieunent pendantes, et par le chi- gnon qui s'appesantit ainsi que la tfite , au point que sa pesanteur Tentralne a terre. Dans ce cas- la, on leur ouvre la veine sous I'cEiI , on leur fo- mente la bouche avec de feau chaude , et on les met a la diete pendantunejournee: lelendemaln on leur donne a jeun une potion d'eau chaude et de rherbe verte; ensuite on etend sous eux du vieux foin ou de la paille molle , et on leur donne une seconde fois de Teau a Tentree de la nuit, avec un peu d'orge et deux livres et demie de vesce; apresquoi on ne leur donne que tres-peu de nourriture, jusqu'a ce qu'ils soient en etat de remplir leur tache ordinaire. Si les machoires leur font mal , il faut les foraenter avec du vinaigre chaud , et les frottcr avec du vieux oing : on era- ploiera aussi le meme remede Iorsqu'elles seront gonflees. Si un cheval s'est blesse les epaules , ou qOe son sang se soit extravase dans cette partie, on lui ouvrira les veines aux deux jambes a peu pres vers le railieu de la jambe, et on melera de la manne d'encens avec le sang qu'on lui aura tire, pour lui en frotter les epaules ; mais afin de ne pas 1'epuiser outre mesure en lui tirant trop de sang, on appliquera sur les veines qui auront ete pi- quees de son crottin , que Ton y assujetth-a en 1'enveloppant avec des bandes. Le lendemain on lui tirera du sang des memes veines , et on le pan- sera de meme; mais on lui retranchera Torge pour ne lui donner qu'un peu de foin. Depuis le troisieme jour jusqu'au sixieme, on lui versera dans la gorge avec la corne la valeur de trois ryathi de jus de poireau, meles avec une hemina d'huile. Passe le sixieme jour, on le fera marcher lentement, et au retour de la proraenade on le fera nager dans l'abreuvoir; apres quoi on le fortifiera peu a peu par une nourriture plus suc- culente , jusqu'a ce qu'il soit en etat de rempiir sa tSche ordinaire. Lorsque la bile vient incom- moder cet aniraal , son ventte se gonfle , et il ne peut plus rendre ses vents. On lui fourre alors la maln dans le ventre apres Tavoir graissee, pour ouvrir les conduits naturels qui sont obs- tru^s, et en retirer le crottin ; ensuite de quoi on broie de Torigan et de Fherbe aux poux avec du sel, et, apres avoir fait bouillir cette composi- tion avec du miel, on en fait des suppositoires , qu'on lui introduit dans le ventre pour rexeiter a se vider et pour faire couler sa bi!e. II y a quel- ques personnes qui lui versent dans la gorge un quadrans de myrrhe broyee dans une hemina de vin , et qui lui frottent Tanus avec de la poix fondue. II y eu a d'autres qui lui lavent le ventre avec de Teau de mer, et d'autres avec de la sau- mure frafche. II arrive encore souvent que des vers semblables a ceux de terre s'attachent aux intestins de ces animaux : on s'apercoit de cette maladielorsque ladouleurlesfaitcoucher souvent a terre, quils portent la tete a leur ventre, et qu'ils rerauent souvent la queue. Le reraede le plus efficace est de leur fourrer la main dans le ventre pour en retirer le crottin, comme il a ete dit ci-dessus; ensnile de le leur laver avec de Teau de mer ou de la saumure forte ; enfin de leur verser dans la gorge un sextarius de vin, dans lequel on aura broye dc la racine de c^prier. Cest le moyen de faire perir ces vers. XXXI. II faut raettre beaucoup de liticre sous les chevaux toutes les fois qu'ils sont raalades, alin qu'ils soient plus mollement couches. On guerit proraptement la toux de ces animaux dans son principe, en pilant dans un mortier des len- tilles ecossees, dont on fait infuser un sextarivs, lorsqu'elles sont reduites a une farine tres-flne, dans pareille mesure d'eau chaude, et en leur ver- saut cette potion dans la gorge. On continue ce niissa. Tum rescinilitiir vena, quse sub oculo est, et os calda fovetur, ciboque abslinetur |)rinio die. In iioslero autem potio jejuuo tepidae aqua" pra>betur ac viride gramen, tum vetus feenum vel molle stramentum substernitur, cre- pusculoque aqua iterunl datur, parumque ordei cum vicialibus , ut per exiguas potiones cibi ad justa perduca- tur. Si equo maxilla; dolent, calido aceto lovendae, et a\ungia vetere confricandai sunt , eademque medicina lumentibus adliibenda est. Si arr.ios lacserit , aut sangui- nem demiserit, medio ferein utroque crura vena; solvan- tur, ct tliuris polline cum eo quiprolluit, sanguine im- iiiislo , armi linanlur, et ne plus justo exinaniatur, stercus ipsius jumenti fluentibus venisadmotum fasciis obligetur. Postero quoque die ex iisdem locis sanguis detraliatur, eodemque modo curetur, ordeoque abslineatur exiguo fttMio dato. Post triduum deinde usque in diem sextum porri succus instar trium cyathorum -mistus cum olei liemina faucibus per cornu infundatur. Posl sextum diem lente ingredi cogalur, et cum ambulaverit, in piscinara tiis regionlbtis Africa- adeo non piodlglosos lialicii, iil tain famlliarcs sliit incolis partus canim , quain sunt iio- bis cquarum. Neqnc tanien ulliini cst In lioc pecore aut animoaut forina priestantius , quani quud seminavit asi- I1U3. Posset liuic aliqualenus coniparari , qiiod progenerat onager, nisl cl indomitum, ct servitio conlumax siivestrls iiiorc, slrigosum patris pra-ferrel liabitum. Itaque ejus- inodi admissai ius nepotibus [inagi.s] quara (iliis uliiior cst. Nam ubi asliia ct onagro natiis adinittilur cquae, per gra- dus iiifiacla feritate quicqiiid cx co provenit, patcrnanr formam ct modestlam, forlltudinem a,'leritatem(iue avitain lefert. Qui ex equo et asinacoiiccptigenerantur, quamvls a palre nomen traxeTinl , (|uiid liiniii vocanlin, matri pcr oinnia iiia^is siinili^ miiiI, Il,ii|iir iinnmodissinium est asiiiuni ilr^hiMir jiiiil.iiiiui u' iini Mihiiiaudo, cujus, ut dlxi, spri ii-s r\|Miiiihiil" I -I |ii.iiH,inr. Verunlamcn ab aspcctii non aliler proiiaii ililn'! , qii:iiii iit sil aiiipllsslnit corporls, cervice vailda, i(.liii>ll> ac l.ilis ni^lis, pfitoie mustuloso et vaslo , fcniiiiiljiis latfrlo,sis, triirllins tiim- pactls, colorisnigii vel maculosl. Nain niuiiiiiis ciini sit 35« COLUMELLE. pas nous laisser tromper par Tensemble de la ligure de ce quadrupede , quoique nous la trou- vlons lelle que nous venons de la deraander. Car comme les taclies qui sont sur la langue ou dans le palais des beliers se fbnt communemeut remarquer sur la toison des agneaux qu'ils pro- duisent, ilarrive de meme que lorsqu'un ^ne a des poils aux paupieres ou aux oreilles qui sont d'une couleur differente de celie des autres poils de son corps , souvent il donne une race d'une couleur qui differe de la sienne , et qu'il trompesonraaitre, quelque attention quecelui-ci ait apportee dans rexaraen de sa couleur; puis- que quelquefois meme, sans avoir les signes particuliers que je viens d'assigner, il lui arrive de donner des mules qui ne iui ressemblent pas. Pour expliquer ce phenom6ne , il faut admettre que la couleur du grand-pere revient a ses pe- tits-fds par le raelange de la seraence du pere. Ainsi des qu'un ^non, tel que je Tai depeint, vient de naitre , il faut Tenlever a sa mere , et le niettre sous Une cavale sans quelle s'en aper- coive. Or il sera tres-aise de la troraper dans les tenebres , parce que , pour peu qu'on lui ait retire son poulain dans Tobscurite, elle nourrira cet dnou de meme que si elle lui avait donne le jour, et que, des qu'eile se sera habituee a lui pendant 1'espacede dixjours, elle lui presenlera toujours par la suite ses mamelles. toutes les fois qu'il les cherchera. Un ane ainsi nourri s'ac- coutumera a airaer les cavales. Quelquefois meme, quoiqu'il ait ete eleve par sa propre mere, ii pourra desirer leur Commcrce, s'il a vecu familierement avec nlles des son enfance. Mais on ne le laissefa pas saillir avant riige de troisans; et lorsqu'on lui permettra de le faire, il conviendra que ce soit au printemps, d'autant qu'il faudra le fortifier avec du fourrage vert coupe par morceaux et de l'orge en abondance , et meme quelquefois lui donner des pStes medici- nales. Ou ne le donnera pas cependant a une jeune femelle qui n'ait point encore eu affaire au mSle , parce qu'elle le repousserait a cuups de pieds lorsqu'il s'approcherait pour la saillir, et que Toffense qu'il en aurait reeue lui ferait con- cevoir de Taversion meme pour quelque autre cavale que ce fiU. Pour que cela n'arrive pas, on approche de la cavale uu iinon degenere et comraun qui sollicite sa complaisance, mais au- quel on ne permet pas de consommer Tacte , et lorsqu'unefoiselleest disposee arecevoir patiem- ment les preuves de sa passion, on chasse sur-le- champ le raale trop vil pour elle, et on la fait saillir par un autre plus preeieux. Oii a un era- placement dispose a cet effet , que les paysans appellent niachina : cet emplaceraent est ferrae par deuxmurs lateraux bAtis le long d'unepetite eminence, et peu distants Tun de Tautre, afln que la femelle ne puisse pas se debattre ou se detourner du mdle, qui se met en devoir de la saillir. U y a deux issues a cet emplacement, une dechaquec6te; maiscelle d'en basest mu- nie de barreaux auxquels on attache la cavale, en la bridant au bas du talus, afin qu'etant baissee en devant, elle rccoive mieux la semence de r^ne qui la couvrira, et qu'elle doune plus d'aisance a ce quadrupede , qui est plus petit qu'elle, pour lui grimper sur le dos par le cote le plus eleve. Lorsque la cavale a mis bas le produit de T^ne, on le lui laisse nourrir durant toute Tannee suivante, qu'ellen'est pas pleine : et cette methode Vaut mieux que celle de quel- ques personnes, qui la font remplir par un che- val dans Tannee mcme qu'elle a mis bas. Lors- qu'une mule aura atteint sa seconde annee, on fera bien de la retirer d'aupres de sa mere ; et in asino vulsaris, tum eliani non optlme respondet in mula. Neque nos iiniversa quadrupedis species decipiat , si qualem probamiis, conspicimus. Nam queniadniodum arietum quie sunt in linguis et palatis maculcB, pleiuni- que in velleribus agnorum deprelienduntuf : ita si disco- lores pilos asinus in palpebiis autauiibus gerit, sobolem qiioque frequenter facit diversi coioiis, qui et ipse, eliam sl diligentissime in admissario exploratus est, ssepe tamen domini spem decipit. Nam interdum etiam citra preedicta signa dissimiles sui mulas fmgit. Quod accidere non aliler reor, quain ut avitus color primordiis seminum mixtus leddatiir nepotibus. Igitur qualeni desciipsi asellum, cum cst a partu statim genitus, oportel matri statim subtrahi, et ignoranti equoe subjici. EaopUme tenebris fallitiir. Nam obsciiro loco partu ejus amoto , pisedictus quasi ex ea na- tus alitur. Cui deinde cum decem diebus insuevit cqua , semper postea desideranti piaebet ubera. Sic nutritus ad- missariusequasdiligerecondiscit. Interdum etiam, quani- vis materno lacte sit educatus, potest a tenero conver- satus equis familiariter earum consuetudinem appetere. Sed non oportet minorem trimo nec majorem decenni admitti. Alque idipsum si concedatur, vere fieri conveniet, cum et deseclo viridi pabiilo, et largo ordeo firmandus, nonnunquam etiam salivandus eiit. Nec tamen tenerae fff-minae committetiir. Nam nisi piius ea marem cognovit, adsilientem admissarium calcibus pioturbat, et injuria depulsum eliam caeteris eqnis reddit inimicum. Id ne (iat, degener et vulgaris asellus adtnovetur, qui solicitet obse- qiiia foeminae : neque is tamen inire sinilur. Scd, si jam est equa veneris patiens, confestiin abacto viliore, pretioso mari jungitur. Locus esl ad hos usus extructus (machi- natn vocant rustici), qui duos parietes adverso clivulo inaedilicalos habet , el angusto intervallo sic inter se dis- tantes , ne temina conluctari , aut admissario ascendenti avertere se possit. Adltiis est ex utraque parte, sed ab inferiore clatrls munitus : ad quae capistrafa in imo clivo constituitur equa, ut et prona melius ineuntis semina recipiat, et facilem sui tergoris ascensum ab ediliore parte minori quadrupedi praibeat. Qua;ciim ex asino conccptum edidit, partum sequenti anno vacua nutrit. Id enim utilius est, quam quod quidam faciuut, utet foctam nihilominus admisso eqiio impleant. Annicula mula recte a matre re- DE L'AGR1CULTUP.E, LIV. V!l. quan J on Ten aura rctiree , on la mcuera paitre sur des montagiics ou dans des lieux sauvnges , afin quc la eorne de ses pieds se durcisse, ct qu'clle soit propre a fournir par la suite de gran- des routes : car ie mulet est plus propre a porler le bilt que lamule; au lieu que celle-ci est plus agile que lui. Ce n'est pas que Tun et Tautre ne puissent trc^s-bicn ctre emploxcsafaire des con- duites sur les chemins et a labourer commode- mcnt la terre, a raoins que la cherte de ces quo- drupedes ne surctiarge la dcpense du paysan , ou que la tcrrc ne soit d'un grain epais, qui con- traigne d'nvoir recours a la force des boeufs. XXXVIIL Quoique j'aie deja moutre presque tous les remedes qui convienuent a ce bctail en traitant des autres bestiaux , je n'omettrai ce- pendant point quelques maladies qui lui sont particuliercs , et dont je vais donuer les reme- des. Lorsqu'une mule a la lievre, on lui donne du chou cru ; lorsqu'elle estasthmatique , on lui tire du sang, eton lui \erse la vnleur d'une lie- mina de jus de mnrrube blane, mclce avec un seztarius de vin et une semuncia d'huile d'en- cens; si elle ades eparvins , on y applique de la farine d'orge , apres quoi on ouvre rapostume avec le fer et on la panse nvcc de la charpie, ou bieu on lui fait coulcr dans In narine gauche xtnscxlaiiux d'excellent (jarum avec une livre d'huile , en ajoulant a ce mcdieament le blanc de trois ou quntre oeufs , dont on a mis les jau- nesa part. (>n est aussi dans Tusage de lui ou- vrir les cuisses, et quelqucfois d'y appliquer le feu. Lorsque le sang est dcsccndu dans les jam- bes de ccs animaux , on leur en tire ainsi qu'aux chevaux; ou si lon a de rherbe que les paysans appellent vcratrum (rellebore blanc), on leur en doune en guisc de fourrage. La grnine de jusqniame broyce , ct prise dans du vin , remedie aussi a ectte mnladie. On chnsse lcur maigreur et leurlangueur eu leurdonnnnta differentesre- prises une potion composec d'une scinuncia de soufre, d'un oeuf eru , et d'un ilcniirius ^esant de myrrhe. On mele ces trois drogucs dans du vin , qu'on leur verse dans la gorge. Ccs remcdes guerissentcgalemeut la toux et les douleurs de ventrc. Rien n'cst plus souverain contre In mai- greur que la luzerne : cette herbe donnee aux juments au licu de foin , lorsqu'elIe est encore verte, mais prete a se sccher, les cngraisse; quoiqu'il faut leur en donner modercment , de pcur que la trop grnnde qunntite de sangqu'elle occasionne ne les suffoque. Lorsqu'une mule est lasse et en sueur, on lui jette de la grnisse dnns la gorge , et on lui verse du vin pur dnns In bouche. On suivra, pour le surplus de ce qui concerne ccs nnimaux , lcs methodes que nous avons donnees daus lcs premicres partics de ce volume, qui ctaient relatives aux soins que Tou doit prendre des bocufs etdes chevaus. LIVRE VII, L Aynnt a parler du petit betail, Silvinus, nous commencerons pnr ranou d'Arcadie, cet aujmal vil et commun, auqucl la plupart des autcurs d'economie rurale veulent qn'on ait principale- mcnt egard dans Tachat et rentretien des befcs de somme, et avcc raison : en effet, ou peut se le procurcr mcnie dnus les campagnes qui man- qucnt de paturage , parce qu'il se contente de pcu de fourrage, ct qu'il u'cst pas difficile sur le choix , puisqu'cm le nourrit ou dc feuilles et d'c- piucs , ou de buissons , ou de bottes de sarmeiit. On peut meme rengraisscr avec de la paille, que IKililiir, ft amnla monliliiis aiit f.-ris locis pascitnr, nt iingnlas ilniet, silqne postmuilnm l de son front. Cette prijcaution cmpeche ranimal, tout fcroce qi^il est, de chercher dis- pute aux autres, parce qu'il ne peut pas donner uncoup sans se blesser lui-meme en se piquant du meme coup. Mais Epieharmus de Syra- cuse, qui a traitc' avec beaucoup de so';n des re- mMes des bestiaux , assure qu'on vient i bout d'adoucir un belier qui est ciiclin a se battre, eii lui percant lescorncs avec une tarit're arendrolt de leur courbure le plus voisin des oreilles. Le meilleur dge de ce quadrupede pour la genera- tion cst Tage de trois ans : il ne cesse pas cepen- daut d'y etre propre jusqu'a buit. 11 faut faire couvrir la femelle apres sa seconde annee : elle passe pour etre daus le bon 5ge a cinq ans, et cesse de povter passe la seplieme annee. Vous aeheterez donc , comme je Tai ^(^'ja dit , des bre- bisqui ne soient pas nouvellement tondues : vous ne prendrez poiiit celles dont la laine sera tacliee et grise, parce qiie cesont dcscouleurspeusures. Vous rejetterez aussi comme steriles celles qui, pass(5 trois ans, auront les dentssaillantes hors de la bouche ; mais vous cboisircz celles de deux ans qui auront le corps ample , le cou garni dc longue laine, la toison douce, et le veiitre ega- lcmcnt couvertde laineet ainple, parcequ'il faut evitcr les ventres pctits et pelcs. Ce sont a peu pres la les observations auxquelles on aura egard dans raehat de quelque espece de brebis que ce . soit. Voici celles qui sont relatives ii lcur entretien. II faut fairedes('tablesbasscs et spaeieuses, mais plus longues que larges , arm qu'elles soient et chaudes en hiver, et suflisammeut larges pour qu'il n'y ait point de risque que lesbrebis pleines se blessent le ventie. On lcs exposera au midi, parceque ccbetail, quoique le pliis vetn detous lesanimanx, est cependant celui qui s'habitue le moins au froid, aiusi qu'aux grandes chaleurs de Viie. Cestpourquoi ondoitavoir devant l'en- tree de ces ctables une cour close par de hautes murailles, danslaquelle ces animaux pourront aller avcc smclc pendant les chaleurs de Tete. On fait aussi en sorte qu'il ne s(^journe aucune humidite dans leurs etables, et (iu'clle9 soient toujours couvertes de fougere tres-secbe ou de rst melior muliliis aries) seJ qiiia minime noccnt intorta |ioliiis, qiiam surrecta et patula cornua. Quibusdam tamen regioiiibus, ubi cscli status uvidus venlosusque est , capios ct aiictes optaverimus vel amplissimis comibus, qiiod ea porrecta allaque maximam paiteni capitis a lem- pestate (iefendant. llaque si plerumque est atrociur iiifms, lioc genus eligemus : si clementior, mulilum pro- liabimus niarem : quoniain esl illiid incommodum in cornuto, quod cum senliat se velnl qiiodam nalurali telo capilis armatuni .fiequenlcr in pugnam procurrit, ct fit in foeminas quoque procacior. Kam rivalem (quamvis eoliis admissuiir non sufficit) violentissime persequitui', necabalio lempestive patilur iniri gregem, nisi cum est fatigatiis libidine. Mutilus autem, cum se tanquam evar- matum intelligat, nec ad lixam pioniplus est , et in venere niilior. Ilaquerapri vel arietis petiilci sa'vitiam pastores Iwc astutia repelbint. Mensuia' pedalis robusfam labulain contigunt aculei«,et adversam fionli cornibiis religanl. Ea les fmim pioliibet a rixa, quoniam slimulatum siio iclu ip^uni se .saiicial. F.picli.irmiis autein .Sjracusanii.s, qui pccudum medicinas diligentissime conscripsit , affir- mat piignacem arietcm mitigaii terebra seciindum auri- culas foralis cornibus, qua ciuvantur in flexum. Ejiis qiiadiupedis retas ad progenerandnm oplima est trima: nec lamen inbabilisusque in annos oclo. Foemiiia post bimatiiin maiitari debet, juvenisqiie babetur quinqiiennis : fatiscit post annum septiinum. Igitur, ut dixi, niercabe- ris oveis intonsas : variam canamque improbabis, qiioil sitincerti coloris. Majorem tiimadcnte niinacem sleiiltm repudial)is. Eliges biinam vasti corporis , cervice prolixi villi , nec aspcri , lanosi et ampli iitei i. iVam vilandos esl glaber et exiguus. Alqiie bnec feie coiumunia sunt in com- parandis ovibiis. Illa etiam tuendis : humilia facere sla- l)ula, sed in longitudinem polius, quam in latitudiiiem porrccta, ut siinul et bieme calida sint, nec angustiae fietus oblidant. Ea pom debent contra inediiim diem : namqiieid pecus, qiiamvis ex omnibnsanimalibus sit ves- titissiinum, fiigoristamenimpatientissimume.st, necminiis aeslivi vaporis. Itaque cobois claiisa sublimi maccrie prae- poni vestibulodcbet, iil .sil in eam luUisexitiis a-slivandi; DE L'AGR1CULTURE, LIV. VIL 34 1 ohautne, afin queles bvebis soient couehees pliis proprenieiit et plus mollomcnt lorsqu'elles auront agneie. II faut encore que les bergeries soicnt tres-propres, de sorte que la sante des brebis, a la conservation de laquelle il faut principale- meiit veiller, n'ait point a souffVirde riiumidite. Engencralilfautdonneraqueliiueespccedebetail quecesoitune nourrituie abondante : en cffet, un troupeau, nienie pcu nombrcux, qiii scia bien lassasie de fourrage, sera d'un plus j;rand prolit a son raaitre que ne le serait un plus nombreux qui aurait souffert de la disette. II faut recher- cher lesjachcres, non-seulement parce qu'elles sont bien fournies d'herbes, niais encore paree qu'elles ne sont poiiit ordinaireincnt embar- rassees par dcs epines : car, pour nous appuyer youveut de Tautorite du poete divin, Si la laine est volre ohjrt, commencez par fuir les fo- rets piquantes, ainsi que la bardane ct le char- don, parce que ces planles rendent les brebis galeuses, comme dit le meme poete, au cus quaprcs la lonte, etavant qu'on ail lavclasueur qui tient d leur peaii, leur corps ait cte dcchire par des epines piquantes; et que d'ailleurs cet accident diminue tous les jours la quantite de ieur laine. Eu cffct , plus la laine de ce betail est epaisse et longue , plus elle est sujette d'un autre cote a etre arrachee de son dos pendant qu'il pait , par les ronces qui raccroehent comme au- tant de hamecons. Quant a cellcs qui sout cou- vcrtes de peaux, elles perdent aussi par la leur couverture, dont la reparation jette dans de graa- des depenses. Presque tous les auteurs convicn- nentque letempsouron peut fairecouvrirleplus tot les brebis est le printemps, vers la fcte des Parilia, quandellcs n'ont pointagnele pourlors, et vers lemois de juillet , quand ellcs ont a^ncle dans cctte saison. Cepcndaut le premicr de ees deux temps doit, sans contrcdit, ctrc prefcre a Pautre, afin que, par une coiitinuit^ d'opcra- tions successives, la naissance dcs agneaux suc- ccdeala vendange, coinmelavendangeaurasuc- eede a la moisson , ct que ces animaux puissent mieux supporter les froidsct le jeiine dont ils sont menaccs pendant rhivcr, par lcs forces qu'ils auront acquiscs en se rassasiantde fourrage pea- dant toute rautomne. En effct, ragneau d'au- tomue vaut inieux que celui du printemps, comme dit Cclsus avec beaucoup de raison , parcii qu'il cst plus essentiel que cet animal soit for- tilie a\ant le solstice d'ete, ([u'!! n'est essenticl qu'il le soit avant celui d'hiver, d'autant que c'est le seul de tous les animaux qui puisse nal- Ire sans risque au solsticed'hiver. Si lecas exige qu'on se procure plus de males quede femelles, Aristote, le plus grand connaisseur des phcno- menes de la nature, ordonne d'observer, en fai- sant couvrir les brcbis, le vent de septentrion peiulant les jours secs, afin de faire paitre lo troupeau vis-;'i vis ce vent , pour que les brcbis Taient en face peudaat Tacte de la generation : si Ton veut se procurer desfemelles, il faut au contraire cbercbcr les vents du midi , et faire couvrir les brcbis dans la mfime position respce- tivement ^ ces vents. Car la raethode que nous avons enseignee dans le premier livre, qui con- siste A serrcr avcc une ligature le testicule droit du mSle ou le gauche, au moment de la genera- tion , est d"une execution difficile dans des trou- pcaux nombrcux. Quand lcs brebis auront niis bas, le berger qui couduit ses troupeaux dans des contrees eloignees ^levera presque tous les agneaux dans les paturages oii il se trouvera , taudis que le metayer qui hahite dans les envi- rons d'une ville livrera au boucher Ics jeunes agneaux avant qu'ils aient tatc de rherbe, parce qu'il en coutcra pcu pour Ics mcncr ii la ville,etqiic Iorsqu'on les aurasesres, lc lait deliirqiip opera, nc qiiis hnmor consistal, ut seniper (jiiam ariilisslmis lliicibiis vel ciilmis stabula coiistiata sint, (jiio piirlus elmolllus Inrubent fiielir ; (sint qiiala muniiissiuia) neqiie eanim valetinio , qiioe pia-cliuie ciisloilienila cst , infestetiir uligliie. Omnla autein pecudl larga pr.X'benda sunt alimenta. Nain vel exl^iius numerus , cum pabulo sa- llatur, plus domlno reddit, quainma\imusgrcx, siseiiseiit penuiiam. Scquerls autem novalla non soliim herblda, sedipKTpleinmque vlduasuntspinls; ntannirenim sa'plus anctorltate diviui (armlnls : Sl tibi lani/iu7n curw est , primum oxpcra .lilva Luppaeque tribulique nbsint; quoniam ea res, ut ait ideni, scabras oves reddlt, c»m tnnsis illotus url/ta'sit Sudor, e.t liir.iu/i sccuernnt corpora ve- pres : tiini cliam quotidie minultnr l.iii;c fnictus.qiia; quanlo piolisior in pecoie coiiciescit , tanto iiiagi,s ob- nnxia esl niliis , qiiihus veliit liamis inuncata p.a.scentiiim teigoribiis avellitiir. Molle vero pecus etiaiu velainen, qiio prolegiliir, ainilllt, alqiie id iioii parvo suinlu repa- ratiir. liiler aiiclores lerc constat , prlnium essc admissur;e tciiipus veiniim 1'arjlibus, si sit ovis niatuia; sin veru firla, circa Jiiliuni inensem. rrhis tamen liand dubie proliabilius, iit iiirsscin viiidriiiia, fructnm deiiidc viiiea- ticiiin fietura prcniis i'\ii|)i,il , et tolius autiimiil pahulu satiatus agnns aulc iiiirsliliaiii Irigoriini atque hleniis jcjii- nium conlirmetur. Nani inclior cst autuninalis veriio, slcut alt verlsslnie Celsus; qula niagis ad rem perllnet, iit ante .lestivum (piain hibcinnm solstltliiin convalescat : solusquo ex omnlhus brunia ciinimode nascitur. Acsi rcs exiglt, iit pluriiiii niaies progeiierandi siut, Arlsloteles vlr callidlssimus rerum naluiic pra'C.iplt adinissur.T! tempore observare siccis dicbus halltus seplemtrionales , iit lonlra ventum gregem pascanins, et euiii spectans ;idiiiillaliir pecus : at sl rceniin;i; geiierand.c sunt, austi'iiio> flaliis caplare , ut eaileni ratioiie mati iccs Incanlur. Naiii lllud , qiiod prlore libro docnlmns , ul admissarii dexler vel ctl;im sinlstcr vinculo testiciilus obligetiir, in magiiis gro- gihus operosum esl. Post lirtiirani dcinde longinqua! re- giouis opilio fere omnem sobolcm pastionl reservat : sul>- urhan.ne [villiciis eiilm ) leiicros agiins,dun) .adliucherb.i» siint experlcs, lanio tradit, ipKiiiiam cl p;uvo siiniptu 34S COLUMELLE. de leurs meres rcndra im prolit aussi consid^ra- bie que celui qu'il rendait lorsqu'elles nourris- saient. 11 fnudra cependant en laisser croitre quel- ques-uns meme dans le voisinage de la ville, parce que quaiid ce betail est ne dans le pays mfime ou Ton est, on en retire bien plus de profit que lorsquil est tire d'un pays etranj;er. D'aillcurs il ne faut pasrisquer que le troupeau vienne a mnnquer tout cntier a lafois a son mai- tre , lorsque toutes les tetes dont il est compose seront epuisees par la vieillesse, d'autantque le premier soin d'uu pStre, surtout quand il est attentif ason devoir, est de substituer toutes les annees dans le troupeau autant ou mcme plus de tetes qu'il n'y en a de mortes ou de malades , parce qu'il arrive souvent que la rigucur des froids le surprend, etque rhiver fait mourir les brebis qu'il avait laissees dans le troupeau pen- dant rautomne, dans la pcrsuaslon oii il etait qu'elles pourrnient aussi supporter Thiver. Ces accidents sontencoreun motif qui doit le porter a ne completer le troupeau qu'avec de jeunes agneaux , et qui soient dqk assez forts pour n'e- tre pas surpris par Thiver. II joindra a cctte at- tention celle de ne pas le completer avec les agneaux qui seront nes de brebis iJgeesde raoins de quatre ans ou de plus de huit, parce quc dans aucun de ces deux ages une brebis n'est propre a elever un agneau : outrc que le produit d'une vieille bete tient comrauni^ment de la vieillcsse de son origine , et qu'il est toujours ou sterile ou chetif. On doit garder la ventree d'une brebis, pendant qu'elle est pleine , a peu pres avec autant de circonspeetion que les sages-femmes gardent le fruit d'une femme grosse. Ou ne diilivre pas non plus autrement cet animal que les femmes , et souvent raenie son travail est plus penible a proportion de ce qu'il est priv6 de toute raison. Cest pourquoi le maitre du troupeau doit etre un homrae iustruit dans la medecine veterinaire, afin que, selou le besoia, il soit en ctat, lorsqua le foetus sera attache eu travers daus la matrice de la mere, de Ten tircr soit en cntier soit par parties , sans mettre la mere en danger en le dis- scquant avec le fer, ce que les Grecs appellent Ei/.£puou)./.ETv. Des que Tagneau cst venu au raonde, il faut le mettrcsur ses jarabcs, et Tap- procher du pis de sa mere ; ensuite meme lui ou- vrir lagueule, pour rhumecter du lait qu'on y fera degoutter en pressant le bout du pis, afui qu'il apprenne a tlrcr rallment que lui doit fournir sa ra6re. Mais avant d'cn venir la, on traira auparavaut lcs premieres gouttes de ce Iait,queles p^tres appellent co/o^^z-aj parceque si on n'avait pas soin de les lirer, elles feraient mal a Tagneau. Deux jours apres sa naissance, on renferme avec sa mere, afin qu'elle rechauffe etqu'il apprenne a la reconnaitre : apres quoi, tant qu'il n'est pas en etat de bondir, on le garde dans un enclos obscur et cbaud; mais lorsqu'il commencera a bondir, il faudra renfermer dans un parc d'osier avee ceux de son 5ge, de peur qu'il ne maigrisse comme les enfants par trop de petulancc. 11 faut aussi avoirsoin que les plus jeunes agneaux soient s^pares dcs plus forts, parce que ceux qui sont deja robustes tourmen- teut ceux qui sont encore faibles : mais il suffit de faire cette separation le matin avant que le troupeau sorte pour aller paitre; car on pourra ii rentree de la nuit, et lorsque les brebis seront de retour apres s'etre bien rassasiees, mettre les agneaux pele-mcle avec elles. Lorsqu'ils cora- menceront a etre forts , on les nourrira dans Te- table avec du cytise ou de la luzerne, et racme develiuntur, et iis submotls, fructus lactis ex niatribus non niinor percipilur. Submitli lamen etiam in vicinia urbisquintum quemqueoportebit. Nam vernaculum pecus peregrino longe est utilius : nec commitU debet, ut lolus grex effistus senectute dominum destituat : cum praiserlim boni pastoris vel prima cura sit anuis omnibus in demor- luarum viliosaiumque ovium locum totidem vel eliam plura capita substituere : quoniam sajpe frigorum atque iiiemis saevitia pastorem decipil, et eas oves inlerimit, quas ille tempore autumni ratns adbuc esse tolerabiles, non submoverat. Quo magis etiam propter bos casus , nisi quai validissima non compieliendalur bieme, novaqiie progenie repleatur numerus. Quod qui faciet, servare de- bebit, ne minori quadrima;, neve ei , quae excessit annos octo, prolem subinittat. Neulia enimajtas ad educandiim est idonea : tum etiam quod ex vetere materia nascitur, plerumque congeneratum parentis senium refert. Nani vel sterile vel imbecillum est. Partus veio incientis pecoris non secus quam obsletricum niore custodiri debet. Neque cnim aliler boc animal quam muliebris sexus enititur, s bcri ■. sed siculii \ilitas pennilti, liaud dubie sunt oplima. Dc temporibiis aiitem pascendi , ct ad aquain dncendi per icstalem iiun aliter sentio, quani ut prodidit Maro : Z?«- ci/vrt priiHo niiii xidvrc friijida rura Carpamus, dum muiic iwviiiii, diiiii ijraiiiina caiicnt, Et ros in tcnerapc- cori ijralis.siiiiiis liirba. Indeubi quartasitiin cmti col- legerit /lora, Ad puteos, aut alLa gregcsadslaijna per- ducamus,mcdioquedie,ut idem,ad,vallem,.S««6iH(«yH« Joris antii/uo robore i/ucrcus lngcntcis tendit ramus , aut sicubi niijruni Uicibus crebris sacra neinus ac- cahal uinbra, Uiiisus deinde jain niitigato vapore com- pellainus ad aquain, ct iteriim ad pasciia producamus. Sotis ad occasuin, cuinfriijidus aera vesper Temperat, et sattus rejicit jaiH roscida tuna. Sed observandiim est sidus aislalis per eincrsum Canicute, ul anle meridicni grex iii occidentem spcclans agatur, et in eam partcni prngrediatiir, post meridicm iii oricnlcm. Sitpiidem pliiri- nium rcferl,ut nc pasccntium capita sinl advcrsa soli, qiii plcrumqne iiocet animalibus oriciitc praediclo sidcrc. Ilieme ct veie matulinis lcmporibus intra septa conti- ncantur, duiii dics arvis gdicidia dctraliat. Nam pruiuosa U4 COLUMELLE. de priiitemps dans leur enelos, jiisqu'a ce que Ic soleil ait ressuye la gelee blanche des campa- pnes, parce que riierbe couverte de rosee occa- sionne danscessaisonsdcslluxionsaux bestiaux, ct leur lache le ventre. Cest pour cela aussi qu'il ue faut les laisser boire qu'une seule fois dans les temps de Tannee froids et humides. Outre ceia, celui qui suit le troupeau doit avoir Tceil de tous c6tes, etre vi;j;ilant (preccpte applicabie en ge- neral ^ tous ceux qui gardcnt des bestiaux , de quelqueespecequ'ils soient;,et legouverncr avec beaucoup de douceur, car ces animaux sont tres pacifiques, et souffrent tout en silence. Le con- ducteur secontentera de menacer les brebis avec !a voix et la houlette , quand il s'agit de les ras- serabler et de ies faire rentrer, sans jamais lancer de traits contre elles , sans s'ecarter a une trop grande distance d'eiles, et sans se coucher ni s'asseoir a terre. II doit au contraire, lorsqu'il ne marche pas, se tenirdebout, parce que le de- voir d'uu gardicn est d"avoir les yeux postes, pourainsidire, surune guerite tres-elevee, pour empecher de s'ecarter des autres ou celies qni sont parcsseuses et pleines, lorsqu'elIes sarrelent, ou celles qui sont agilesetqui ont mis bas, lors- quelles vont trop vite, dc peur qu'un voleur ou une bete feroce ne vienne a le tromper et a lui faire prendre Ic change. Mais tous ccs preceptes sont generaux , et conviennent presque a toutes les especes de brebis ; au lieu que nous en allons donner de particuliers pour les especes le plus estimces. IV. II est rarement avantagenx d'avoir des bre- bis grecques, que l'on appelle communement bre- bis de Tareute, a moins que le proprietairene soit dans le cas d'avoir continuellement roeil sur el- lcs , paree que ce betail demande de plus grands soins et plus de nourriture que les autres. Car si les bestiaux qui portent laiue sont en general plus delicats que les autrcs, celui de Tarente Test encore plus particulierenicnt , parce qu'il ne pent supporter aucune sorte de negligenceeten. core moins de lesine, soitde la part du proprio- taire,soitde la partderintendant du troupeau, comrae il ne peut pas non plus se faire au chaud ni au froid. II preud le plus souvent sa nourri- ture a Tetable et rarement au dehors , et il lui en faut une tres-grande quantite ; de sorte que si le raetayer lui en soustrait une portion par fraude, le desastre se met bientfit dans le troupeau. II suftit de mettre dans les creches de ces animaux, pendant fhiver, trois sextar/i d'orge pourcha- que tete, ou quatre sextarii soit de feves broyees avec leur cosse , soit de pois chieiies, en leur donnant par-dessus du feuillage sec , ou de la lu- zerne tant seche que verte , ou du cytise , ou meme sept livrcs de regain, ou de la paille de legumes eu abondance. II ne peut y avoir qu'un fres-petit prolit a retirerdece bctail sur la vente des agneaux , et il n'y en a aucun a faire sur le lait, parce qa'on tue communement les agneaux que Ton ue doit pas garder, tres-peu de jours aprcs leur naissance , sans attendre qu'ils soient faits, et que fon en donne d'autres a allaiter aux meres qu'on a privees des leurs propies. Mais on ne donne qu'un agneau a deux nourrices, sans le frustrer de la moindre portion de leur lait, afm que s'en rassasiant davantage, il se fortifie promp- tement, et que la brebis qui aura agnele, ayant une nourrice associee avec elle, ait moins de peine a elever son agneau. Aussi faut-il observer avec tres-grande attention de presenter tous les jours a ces agneaux le pis de leurs raeres, ainsi que celui de ces ra^res etrangeres ([ui , n'ayant point pour eux raffection maternelle, ne cher- cheraient point a le leur presenter. II faut elever pius de m^les dans ces sortes de troupeaux que dans ceux de brebis a laiue grossiere , parce [iis diehiis] lierba pcciuli graveilinem creal, venlremqiie proliiit. Quare etiam frigidis liumiiiisque temporibiis aiini semel [ lanlnm ] ei poteslas aquae facienda est. Tum qiii eeqiiitur gregein circumspectus ac vigilans ( iJ quod om- nibus et omnium quadrupedum custodibus praecipitur ) magna clementia moderctiir; idemque propiorquia sileut, el in agendis recipiendisqiie ovibus adclamatione ac baculo minetur : nec unquam telura emittat in eas : neque ab liis longiiis recedat : nec aut recubet , aiit considat. Nam nisi procedit , staredebet, quandoquidem custodis officiiim sublimem celsissimamque oculorum veluti speculam de- siderat, ut neque tardiores et gravidas, dum cunctantur, neque agileset foetas, dum prociirrunt, sepaiari acaeteris sinat; nefiir, autbestia hallucinantem pastoremdccipiat. Sed liiEC communia fere sunt in omni pecore ovillo. Nuuc quiie sunt generosi propria dicemus. \V. Gnecura pecus, quod plerique Tarenlinuni vocant , nisi cum doniini praesenlia est , vix expedit liaherl : siqui- liem et curain et cibum majorem desiderat. Nam cum sil uuivcrsuni genus lauigcruni ca;leris pecudiliiis niollius, lum ex omnibus Tarentinum est niollissimum , qiiod nul- larn domini aiit magistiorura iiieptiain sustinet, iiiultoque niinus avaritiam ; nec aestus , nec frigoris patiens. Raro foris , plerumqiie domi alitur, et est avidissimura cibi; ciii si quid detialiitur fraude villici, clades sequitur gre- gem. Singiila capita per biemera recte pascuntur ad prae- sepia tiibus oidei vel fiesa; cura suis valvulis fabae, aut cicei cula; quatuor sextariis , ita ut et aridam frondem prse- beat, aut siccam vel viridera medicam eytisumve, tuni eliam cordi foeni septena poiido , aiit legiiminuin paleas adfalim. Minimus in agnis vcndundis in liac pecude , nec iillus lactis reditus liaberi potest. Nam et qui submoveri debent, paucissimos post dies quam edili sunt, immaturi fcre mactantur ; oibicque nalis suis niatres aliense soboli |ira:bent ubera : quippe slnguli agui binis nutricibus sub- mitluntur, nec quicquam subtralii submissis expedit, quo satuiior lactis agnus celeriter confirmetur, et parla nuti ici consociata miiius laboret in educatione lirtus siii. Qiiam ob caiisam diligenti cuia servandum est, ut et siils qiioli- die matribus et alienis non amantibus agni subruniciitut. DE L'AGRICULTimE, LIV. VII 3-45 qu*on lcs chStre avant quMls puisscnt couviir les femelles, des qu'ils ont deux ans passes ; et qu'on les tue pour vendre leurs peauxa desmarchands qui les payent beaucoup plus cher que toutes les autres toisous, a cause de la heaute de la laine dout elles sont couvertes; Souvenons-nous de faire paitre les hrebis grecques dans des campa- gnes libres, et qui ne soient erabarrussees ni par des arbrisseaux ni par dcs huissons, de peur que (conimeje raiditci-dessus) leur laiueou leurcou- verture ne soit accroehee. Elies demaudent les plus t;rands soins a la maison , mais elles n'en demandent pas moins au dehors, quoiqu'on ne les niene pas paitre tous les jours. Car il faut les decouvrir souvent pour les rafraichir, leur cplucher frequemment la laine,et Tarroser de viu et d'huile ; quelquefois meme il faut la laver entierement, lorsque letempsestassez beau pour permettre cette op!''ration, qu'il suffira neannioins de faire trois fois Tan. 11 faut encore nettoyer souvent leurs bergeries, de faeon qa'elles soient toujours propres , et en balayer toute rhuraidite occasionnee par leur uriue : il sera aise de les te- nir seches au moyen de planehes percees dont clles seront parquetees, et sur lesquelles le trou- pcau se couehera. II faut non-seulemeut purger lcur habitation de la boue ou du fumier, mais encore des serpents venimeux. A cet effet , snchez qu'il faut hruler dic cedre odoriferant dans les etables , et chasser les serpcnts veni- mevx par Vodeur du galbanuin bnVe. Souveni des viperes dangereuses d toucherse sont trou- vees cachces sous des creches que Von n^avait jamais deplacees, et se sont enfuies d'effroien voyant la lumiere ; souvent des couleuvres ont fixe leur sejour dans une etab/c, Dans Tun et Tautre cas, pdtre, ramasscz despierres, comme le prescrit le meme auteur , ou prencz un bd- ton dc robre , ct ccrasez ces animaux au mo- ment qu'ilsvous menacent leplus, en gonflant leurs cous et en fuisant entendre leurs siffle- ments. Ou , pour prevenir les dangers que Ton conrt soi-nierae lorsqu'on cst eontraint d'en ve- nir a cette exlrcmite , biulez souvcnt des chc veux de femme ou de la corne de cerf , doiit To- deur est cxcellente pour chasser ces sortcs d'ani- maux pestilentiels des ctables. On ne peut fixer pour la toute un temps eertain , et qui soit le merae pour toutes les contrees, parce que Tete ncstpasegalemeuttardif niegalementhatifdans tous les pays : ainsi la meilleure mctliode est d'exaraiuer les temps dans lesquels lcs bicbis ne seront exposccs a souffrir ui du froid lorsqu'on les aura tondues, ni du chaud lorsqu'elles au- ront encore leur laine. Au surplus, en tel tcraps qu'une brebis aitete tondue, il faudra la frotter avec la eoraposition suivante : On mclera ensem- ble a doses cgales du bouillon de Itipins , de la lie de vieux vin et de la lie d'huile ; et lorsque la brebis scratondue, on Tarrosera de ee raclauge de liqueurs; quaud son dos , que Ton frottera bien pendant troisjcurs, euauraetc bien imbibe, on la menera le quatriemejouraubord de la mer, si elle est dans le voisinage, pour \'y plonger; mais si la mer est eloignee, on mettra du sel dans de Teau de pluie qu'on laissera a Tair jusqu'a ce qu'ellecn soit bien impregnee; npres quoi on s'en servira pour laver le troupeau. Celsus assure qu'eu prenant toutes ces precautions, ce betail ne i)eut pas devenir galeux de rannee; mais un fait qui n"est point douteux , c'est que sa laine re- viendrn plus douce et plus longue qu'elle ne Tetait auparavnnt. V. Comme nous avons passe en revue les soins 1'luies anlem iii ejnsmodi gregibiis quani in Iiirtis mas- culos enutriie oportet. Naiii [iiius iiuani f(i miuas iiiire possint inares castrati , cum bimatum e\pleverinl, ene- cantiir, et pelles corum propter pulchritudinem lanae majqre pretio quam alia velleia mercanlibus traduntur Liberis autem campis et omni snrculo ruboque vacantibus ovem Gra^cara pascere meminetiraus , ne , ut supra dixi , ct lana cjrpatur et tegumen. ■Nec tamen ea niinus sedulam curam foris, quianon quotidie procedit in pascua, sed niajorem domesticani postulat. Nam soeiilus delegcnda et refi ige- randa est : sxpius cjus lana diducenda, vinoque et oleo insuccanda, noniumquam etiamtotaest eluenda, si diei permittit apiicitas : idqueteranno fieri sat est Slabula vcio fiequeutcr everrenda et purganda , linmoi que onuii» nrina; deverrendus est, qiii commodissime siccatur peiio- latis tabulis, quibus ovilia constcrnuntur, ut grex su- percubet. ISec tantum ca^no aut stercore, scd cxitiosis quoque serpentibus tecta libcrentur : qiiod iit liat , Uisce et odoratam stabulis incciidere ccdrum, Galbiineoque agitare graves nidore clieUjdros. Sirpe sub immolis prwsepibus aut mala taclu Vipera d<'tiluit,ca-lumijue exterrita fugit : Aut leclo assuetus coluber. yiiaie , ut idem jiibet, capesaxa mann, cape rolmra pnslor, Tol- lenlemtjue minas, et sibila coila tumeniem Dejice. Vel ne isUid ciim periculo faceie neeesse sit, muliebrcs capillos, aut cervina sspius ure cornua : quorum odor maximeuon palitur stabulis prasdictain pestem consistere. Tonsur.-c certum tempus auni per omnes rcgiones servari non putest : quoniaiu uec ubiqiie tarde, nec celeriter «■stas ingruit : et est modiis oplimus considerare tempes- lates, quibus ovis nequc frigiis, si lauam detraxeris, ncque ■cstuin, si noudum detondcris, sential. Verum ea quan- doqiie delonsa fucrit , ungi debet tali medicamine : siiccus excocti Inpini, vcterisque vini fex, ct amurca pari raen- sura inisrentiir, coqiie liqnamine tonsa ovis imbuitur, at i]iii- iibi per Iridiium delibiito tergore mcdicamina perbi- berit , quarto die , si est viciuia maris , ad littus dedncta mei salur : si minus , caleslis aqua siib dio salibus in liunc iisiim diirata paiilum decoipiitur, eaque grex perlui- tur. Iloc modo ciiratum pecus tolo aniio scabrmn (ieri non posse Cclsus affumal : nec dubium est , quiu etiani ob eam rcm lana mollior atque prolixior rcnascatur. V. Et quouiam recensiiimus cultiim curanique recte valentium, niinc quemadmodum viliis aut morbo lalio- 346 COLUMELLE. et les attentions que demandent les brebis qiii se portent bien , nous allons prescrire a preseut la faeon dont on doit soulager eclles qui sont defec- tueuses ou malades , quoique presque toute cettc derniere partie ait deja ele epuisee lorsque nous avons donne dans ie premier livre la facon de traiter les grands bestiaux. En effet, corame la constitution du corps est presque la meme dans les petits quadrupedes que dans les grands , il y a tres-peu de differences a rcmarquer dans leurs maladies , comme dans les reraedes qu'on y applique; encore ces differeuces sont-elles legeres : neanmoins , si legeres qu'elles soient , nous ne les passerons point sous silence. Si un troupeau entier est raalade, il faut, conforme- raent a ce que nous avons ordonne ci-dessus , et que nous croyons devoir repeter de nouveau ( parce que nous pensons que cette m(5thode est tres-salutaire) , changer dans ce cas-la les pdtu- rages et Taiguade de toute lacontrce, et che^-- cher un autre ciimat ( car c'est le remede le plus efticace). Mais il faudra avoir soin, en faisant cette mutation, de choisir des carapagues couvertes d'arbres, si la niaiadie a ete occasionnee par la chaleuretpar Tardeurdu soleil , etdeslieux ex- poses au solcil , si c'est le froid qui Ta occasion- nte. On aura soin de conduire letroupeau dou- cement et sans le trop harceler, pour ne pas augmenter sa faiblesse par la fatlgue d'ua long cherain, quoiqu'iIne faudra pas non plus lc con- duire absolumentavec lenteur, nisansle presser en aucune maniere ; paree que s"il n'est pas ex- pedient de trop emouvoir les betes deja faliguees par la maladie , et de leur distendre les membi-es, il est utile d'uu autre cotede les exercer raodcre- ment, et de les reveiiler , pour ainsi dire, de leur assoupissement, sans permettre qu'elles torabent dans rengourdisseraeut et meurent en lethargie. Lorsqu'ensuite le troupcau sera arrive a sa desti- nation, on l'y distribuera aux colons du pays par petits pelotons : en effet, il se portera niieux etant ainsi divisc que s'il etait entier, soit parce que Tair de la maladie elle-meme sera moins conta- gieux dans un plus petit nombre de betes, soit parce qu'on trouvera plus de facilites i donner ses soinsaun troupeau desqu'il seramoins nom- breux. Voila done ce que Ton aura a observer, si toutcs les hrebis generaleraent sont malades, en y joignant les autres preceptes que nous avons detaillcs dans le livre precedent (pour ne pas repeter ici les mcmes cboses). Voici a present ce qu'il faudra observer. lorsqu'il n'y aura que quelques betes malades. Les brehis sont iufec- tees de la gale plus souvent que tout autre ani- mal : cette maladie leur vient corarauneraent , comrae dit notre poete, lorsqiCune pluie froide les apenetreesjusqu'auxos, et qu'e/les ontetc exposces en hiver aux gclces blanches; lors- qu'apres la tonte on n'a pas eu recours au re- mede que nous avons donnc; lorsqu'on n'a pas lave daus la mer ou daus une rivicre la crasse de leurs corps, occasionnee par les sueurs deTete; lorsqu'apres la tonte du troupeau , on Ta exposc a se blesser dans des buissons sauvages et dans des epines ; enfin lorsqu'on Ta mis dans des eta- bles qui avaient servi preeederament a des mu- les , a des chevaux ou a des anes : mais c'est sur- tout le defaut denourriture qui occasionne cette maladie, en occasionnant la maigreur dont elle est une suite. On s'apercoit que cette raaladie commence a gagner ces animaux lorsqu'ils se grattent et se raordcnt la partie nialade, qu'ils y porlent la corne ou le pied , ct qu'ils la frottent contre un arbreou coutreles murailles. Aussitot donc que Ton voit une brebis occupee de ces pe- tits maneges, il faut la preudre et ecarter sa laine, pourexaminer la peau de dessous, qui doit etre rude et couvertc d'une espcee de crasse. II ranlibiis subveniendum sit, priecipiemus : quanquam pars hcdi.s salie.ntein sanrjuine. renam. Nos eliam suh ocnlis et dc auribiis saii};uincm deliahimns. Clavi qiiiMpie dupliciter infestant oveiii, sive ciim snhluvics atipic intcrtrigo in ipso discrimine iin^ula; nascitiir : seu cum idem locus tuhcrculum liabet , cujus mcdia rereparte canino similis exlat pilus , eiqiie siilwst vermiculus. Subluvies, clintertiigo picc [pcrsc] liqiiida, vcl aluminc et sulfnre atqiie accto inistis I^a; cuientiir, vel austero punico malo, prius qiiam grana fariat, ciim alumine pinsilo , siiperfiisoquc ai-elo vcl a'ris niliii;iiu' iiifriata, vcl comhiisla Ralla cuni aiislcro vino levi^ala . it siipcrpo.sila. Tiibeiculum, cui siih.sl vcrmiciiliis, liiui COLUMELLE. Ice, et piilv^ris^e dans du vin dur. 11 faut cerner avec le fer la petite tumeur qui renferme un pe- tit ver, mnls en y apportant la plus grande pre- cautiou, de peur daller dans roperation jus- qu'au corps meme de cet animal, parce que si on le blessait, il jetterait un jus veuimeux sur la plaie , qui deviendrait en cousequence si incura- ble, qu'il faudrait eu venir par la suite a couper le pied de la brebis. Lorsqu'on aura cerne avec iittention cette petite tumeur, on arrosera la plaie de suif foudu , qu'ou fera degoutter d'une torche cnllammee. 11 faut traiterune brebis puimonique de la meme mauierequon traite une truie en pa- i'eilcas, c'est-a-dire qu'il faut lui inserer dans roieille la racine que les medecins veterinaires appelleut consiliyo ( de lapommelee) : nous en avous deja parle, en dounant la methode de trai- terles grandsbestiaux. Cette maladievientcom- munement a tous les quadrupedes en ete, lors- que reau vient a leur manquer ; c'cst pourquoi il faut los mettre a portee de boire copieusemcnt pendant les chaleurs. Celsus est d"avisque lors- qu'une brebis a les poumous attaques , on lui donne autant de vinaigre fort qu'elle en pourra supporter, ou qu'on lui verse avec une petite corne, dans la narine gauche , la valeur de trois hemiiue de vieille uriue d'homme chaude , et qu'ou lui insere dans la gorge un sextans de graisse de porc. Le feu sacre (!a verole), que les patres appellent ;ja.s?(/a ( feu Saiut-Antoiue) , est eneore une maladie iucurable : effeetive- ment, si on ne Tarrete pas des qu'une des betes du troupeau en sera atteinte, lacontagion qu'elle mettra dans le troupeau le fera perir en entier, d'autant que ni les reniedcs ni le fer ne peuvcut cnapprocher, parcequ'elles'irriteeommuueiTieut au moiudre contact avec un corps etranger. Les seuls remedes qu'elle admette sont les fomrn- tations de lait de chevre , dont tout reffel iie consisle eucore qu'a temperer la fureur de la ma^ ladie, en differant plutot qu'eu empechant la defaite totale du troupeau. Mais Bolus de Men- desum, ee celebreauteur egyptien, dont les men- songes, auxquels les Grecs oiit donne le nom jfEipdx^Ylta , sont attribues fausscment a Demo- crite, pense qu'il fautexaminer souvent etavec atteution le dos des brebis, pour voir si elles ue sont pas attaquees de cette maladie ; et que des que Ton en trouve une par hasard qui en est at- taquee, le moyen d'eu arreter les progres est de faire sur-le-champ une fosse a la porle de Teta- ble, d'y enterrer toule vivante et couchee sur le dos celle qui sera couverte de pustules, ct de laisser aller tout le troupeau sur elle. Ou ehasse la bile , qui n'est pas une maladie moins perni- cieuse aux brebis en ete , en leur faisant boire de vieille urine d'honime ; c'est encore le remede qu'on donne a ce betail quand il a la jaunisse. Mais si une brebis est incommodce par la pituitc, on lui iusere dans les narines des brins de sa- riette ou de pouliot sauvage enveloppes dans de la laine, eton les y remuejusqu'a ce qu'elle ait cternue. Lorsque les brebis out lajambe rompue, ou les guerit eu renveloppaut de laine imbibee d'huile et de vin, et en attaehant eusuite autour de la fracture des eclisses , comme on fait aux hommes en pareil cas. La renouce cause eucore une maladie grave aiL\ brebis : lorsqu'elles ont mange de cette herbe, elles ont tout le ventre tendu , sont resserrees , et rendent par la gueule une cspece d^ecume legere qui est d'une trcs- mauvaise odeur. 11 fautalors leur tirer prompte- ment du sang sous la queue dans la partie voisiue des fessts, ainsi que de la levre superieure. 11 qiiam caulissinie circiimsecari oporlet,ne, diim ampii- taliir, etiam , qiiod iiifra est , aiiimal viilneicnius ■. i'ani nec riibos aversatnr, nec vepribiis offenditiir, et arbnscnlis frulcli.sqiie maxiin^ gandet. Ea sunt arbutu.s, atqiie alalerniis cylisnsqiie agrestis , ncc minus ilignei qiierneiquc frnliccs , qiii in al- titudineni non prosilierunt. Capcr, cui siib maxillis binan verruculac collo dcpendcnt, optimiis liabetur, amplissimi corporis, cruribiis crassis, pleiia ct brevi cervice, llaccidis et pr.Tgravanlibns aiiribus, cxigiio capite, [uigro] den- soqiie, et nilido alqiie longissinio pilo. Nam ct ipse ton- detiir Vsum in caslrorum ac miseris velamina nautis. Est autem mensium seplem salis babilis ail progcncran- diim : quoniam immodiciislibidinis, dum adliuc uberibiis alitiir, matrem .sliipro supervenit, et ideo antc scx annos celcriter consenescit , qiiod immatura vencris ciipidine primis pucriliic tempo ibns exbaustus cst. Ilaqiie qiiin- qiicnnis parum idnneus Iiabeliir firminis implendis. Ca- pclla praecipue probatur simillima liirco , quera descripsi- nius, si ctiam csl iiberis maxinii et lactis abundaiilissinii. Ilaiic pccudcin miitilam p.aialiimns quieto cali st.ilii : nain procclloso alque imbrifero corniita scmpcr. Naiii el omni ic^iiine maritos grcgum mntilos essc oporlcbil : COLUMELLE. soient sans cornes en tout pays , paree que eeux qui eii ont soiit comrauneracnt dani^efeux par leur petulnnce. Mais il ne faut pas etabler ce betail au nombre de plus de cent tetes; au lieu qa'on peut mettre jusqua millebrebis dans une merae etable , et qu'elles y seront aussi commodement que si elles etaient en pUis petit nombre. Lorsque Ton eommence a former un troupeau de ciievres , il vaut mieux racheter en entier que d'en pren- dre quelques-unes par-ci par-la dans diflerents troupeaux , afin qu'e!les ne se sepnrent poinl par petiis pelotons lorsqu'elles iront paitre , qu"elles se tiennent tranquillement a retable enscmble , et qu'il regne une plus grande union entre elles. Le cbaud nuit a la verite a ce betail , mais le froid lui est encore plus pernieieux, et surtout quand les chevres sont pleines, paree que les ge- lees de rhiver detiuisent leur fruit. Au reste, le chaud et le froid ne sont pas les seules causes de leur nvortement , et il est egalement a craindre lorsqu'elles vienuent a manger du gland sans s'en rassnsier ; aussi ne doit-on pas leur cn lais- ser manger, a moins qu'on ne soit a portee de leur en donner abondamment. Le temps que nous prescrivons pour les faire couvrir , c"est pendant rautomne, quelque temps avant le mois de decembre, alln qu'elles meticnt bas a Tap- proche du printemps , lorsque les arbrisseaux commenceront a bourgeonner, et que les forets se pareront de nouvelles feuilles. II fnut que le sol de leur etable soit naturellement couvert de pierres ou pave a la main, pnrce qu'on netend point de litiere sous ces animaux : et un pfltre attentif aura soin de la balayer tous lesjours, pour n'y point laisser sejourner de croltes ni d'eau , et afin d'evitprqu'il s'y forme de la fange, toutes cboses qui sont pernicieuses aux boucs. Qnand lcs chevres sont de bonnc racc , clles font souvent deux petits h lafois, et quelquefois trois : le pire qui puisse arriver, c'est lorsque deux mc- res n'en font que trois a elles deux. Lorsque les chevreaux sont nes , on les eleve de la meme mn- niere que les agneaux , avec cette difference qu'il faut reprimer davantage lcur petulance, et la contenir dans des bornes plus etroites. En ou- tre , pour leur procurer du lait en abondance , il faudra leur donner de la grnine d'orme , ou du cytise , ou du lierre , ou meme des cimes de lentisque, et d'autres feuiliages legers. Mnis, de deux jumeaux, oa gnrdera, pour entretenir le troupeau, celui qui paraltra le plus robuste, et on vendra Tautre aux marcbands. II ne faut pas donner le bouc a des chevres qui n'aient qu'un an ou deux (quoiqu'elles soient en etat de fnire des petits a Tun ou Tautre de ces ilges), parce qu"on ne doit pas en elever dont la mijre ait moins de trois aus : s'il arrive qu'elles en fassent a un an, on les leur otera au moment de leur nais- sance ; au lieu qu'on leur laissera ceux qu'elles auront mis bas a deux ans , jusqu'a ce qu"ils soient bons a etre vendus. II ne faut pns non plus gnr- dcr les meres passe Tiige de huit ans, parce qHe la fatigue qu'elles eprouvent en mettant has sou- vent les rend steriles. Le maitre du troupeau doit etre vif , dur, leste, tres-laborieux , alerte , hardi, et en etat d'aller sans peine a travers les rochers , les deserfs et les buissons. II ne doit piis suivre le troupeau, comme font les pJitres des autres bestiaux , mais il doit communeraent le prece- der ; car les chevres elles-memes sont tres-alerles et toujours pretes a s'elancer en avant : c'est pour cela; qu'il faut de temps en temps les arreter, de peur qu'elles ne courent frop vife , afin qu'en paissaut lenteraent et avec tranquilite, leurs pis qiioniam cornuli fere perniciosi snnt propler pclnjanliam. Sed nuniernm hnjus generis majoreni, fpiam cenlumca- pilnm snb uno clauso non expedit liajjere, cnm lanigerae mille pariler commode stabulentnr. ,\t(pie nlii caprae pri- nium eompaiantur, melius est unum giegem lotum, quam cx pluribns particulatim mercari , nt nec in pastione se- paratim laciniiB diducantur, et in caprili niajore concordia quietae consistant. Huic pecudi nocet ajslus , sed niagis frigiis, et piipcipne fbelse, qiiia gelicidio liiemis conceptiim vitiat. Nec tamen ea sola creant abortus, sed etiam glaus cuiii citra satietatem data est. Itaqne nisi potest affalim pra:heri, non cst gregi permittenda. Tempus admissnr.Te per autiimnum feie ante mensern Decemhrem pra;cipi- mus , ut propinquante vere, genimanfibus frufetis, [cum primum silv.ie nova germinant fionde,] partus edatur. Ipsum vero caprile vel natnrali savo, vel manu constra- tnni eligi debet, quoniam huic pecori niliil substeruilur. Diligeusque pastor quotidie stabulum converrit, nec pa- tilur stercusaut humorem consistere lutumve fieri , qnre ciincta sunt capris inimica. Parit autem, si est generosa proles, frequenter duos, nonnunquam li igeminos. Pessima est (tttura cum matres bina> ternos ha;dos efriciuut. Qui iilii editi snnt,' eodem modo, quo agni edncantnr, ni:,i qiiod niagis hiEdorum lascivia compescenda, et arctius coliibenda est. Tum super lactis abundantiam samera , vel cytisus, aut edera pr£ebeuda, vel etiam cacnmiiia lentisci , aliteqne tenues frondes objiciendse sunt. Sed e\ gemiuis singula capita, quaj videntur esse robustiora, in siipplementiim gregis reservantur, ciietera mercanfibiis tradiinliir. Aniiiculifi vel biniae capella; (nam utraqueaotas parluiii edit) subniitti liaHliim non oportet. Neque enini educaie iiisi trima debet- Sed anniculae confestim depel- lenda suboles. Bimae tamdiu admittenda, dum possit esse vendibilis. Nec ultra octo annos matres servandre sunt , quod assiduo partu fatigatae, steriles exislanf. Magister auteui pecoris acer, durus, slreiiuus, laboris patientis- simus, alacer atque audax esse debet , et qui per rupes , per solitudines, per vepres facile vadat, et non, ut alte- rius generis pastores , sequatur, scd plerumque ulaiite- cedat gregem. Maxinie strenuum pecus est capra , pia;- cedens subinde , qiia; compesci debel , ne prociirrat , sed placide ac lente pabuletur, ut et largi sit uberis , et non strigosissimi corporis. VII. Atqiie alia genera pecorum, cum pestilentia vexan- DE L'AGRICULTURE, IJV. VII. 351 sc avossissi. nt , et ([ircllcs nc soient pas trop de- cliaruccs. VII. Lorsqirune niaiatliecontagieiise doit affli- pcr les autresespeccs de bestiaux, on !cs \oit aupa- ravant mai;T|ir dc lanpueur ct dc malaise; lcs chevrcs scules tombent tout a coup , dans le mo- iinentmemequ^cllcssonttre.s-grassesettres-gaies, et meurent toutes par troupeaux : c"est ie plus or- dinairement rabondancc des paturagts qui occa- sionne cet accident. Cest pourquoi , des que la maladie pestilentielle cn aura attaque une ou deux, on leur tirera du sang a toutes , et on ne les lais- sera pas paitre pendant toute la jnurnee, mais on les renlermera dans leiir ctable pendant Tes- pace de quatre heures vers le milicu du jour. Si c'est , au contraire , un autre genre de maladie qui les tourmente, on les racdicamentera avec un breuvage compose de roseaux et de racines d'epine blanche sauvage , qu'on broiera avee dcs pilons de fer, et sur losquelles on versera de Teau de pluie , la scule qu'on leur donnera a boire. Si ces precautions ne chassent point la maladie, il faut les vendre , ou si on ne peut pas meme par- venir a s'cii defaire , il faut les egorger ct les saler. Ensuite on reriiontera au bout de quelque temps un autrc troupeau , apres avoir attendu ncanmoins que le mauvais temps de Tannec soit passe; c"cst-a-dire qu'il ne faudra le forraer qu"en etc , si on est en hiver, ou au printemps , si ron esten autoranc. llais lorsqu'il n'y cn aura que quclques-unes de maladcs en particulier, on leur donnera a rctable Ics memes remedes qu'aux brebis. Ainsi, quand Teau aura boursoufle leur peau, maladie que les Grccs appellent uSpwl/ (hy- drops, hjdropisie), on leur fera une ouverture le- gcre a la pcau sous rcpaulc, pour donner un ecoulementa riiumeur raorbilique ; apres quoion pansera la plaie occasionuee par roperation avcc dc lapoixfondue. Lorsqu'aprcsavoirmisbaselles auront les parlics gonflees, ou que rarriere-faix ne scra pas sorti hcureuscmcnt, on leur versera dans la gorge un srxtarws de vin cuit jusqu'a di- minution de moitie , ou, si Ton n'cn a point , unc pareille racsure de bon vin, et on leur remplira les parties de ccrat liquide. Mnis pour nc pascn- trer ici dans le dctail de toutes les nialadies aux- quellcs elles sont sujettes , nous dirons cn gene- ral qu'il faut les traiter de la maniere que nou.-; avons prescrite plus haut pour les brebi.s. VIII. II ne faudra point non plus negliger de faire du froraage, surlout dans les cautous eloi- gn(^s de tout, ou Ton ne trouverait point son avantage a porter le lait en nature. Si lc fromage cst fait avec une liqueur peu cpai^se, il faudra le vcndrc leplustot qu'ilsera possible, etavant qn'il ait perdu le suc de la nouveaute; au lieu qucs"il est fait avec une liqueur grasse et epaisse, on pourra Ic gardcr plus longtemps. Au restc , on doit le fairc avcc du lait pin' et tres-nouvcau : c;u' lorsqu'on laisse reposer le lait ou qu"on le ine- lange, il s'aigrit en peu de temps. On le fait com- munement cailler avec de la presure d'agneau ot; dechcvreau, quoiqu'on puisse egalemcnt lefaire avec de la fleur de chardon sauvage, ou de la graine d'une espece de chardon appele cncois, de raeme qu'avec lc lait que rend le figuier, lors- qu'on fait une incision a son ecorce dans lcs par- ties oii clle cst verte. En general , le meilleur fro- mage est celui dans la composition duquel il cn- tre le raoins de drogues. II faut pour un sinus de lait au moins la valcur d'un denarius d'argcnt pesant de presurc, et il n'est point doutcux quc le fromage que Ton fait cailler avec de petites bi-anchcs de figuicr n'ait un gout tres-agreablc. Lorsquc le vase dans lcquel on a tire le lait est plein , il faut le tcnir dans un certain dcgre de tiir, prius inorbo et langiioribus macescuiit, solae capellrc iiuiuiivis opimu'. al(|uc liilarcs subito concldunt, velutall- qua I iiiua gresatlin pi oslcinanUir. Id acckleie inaximc solct uheilale |ialinll. Qiianiobreiii ciim adhuc paucas pestis peicullt, omnlbiis sansuls detraliendus : ncc toladie pas- ceiidiC, scd inediis quatuor lioris Intra sepla claudenda". Sin aliiis languor inlcslat, poculo niedlcanlur arundinis, et albift spinre radicibiis , (luas cuni ferreis pills dili.senter conludcriiniis , adinisceiniis aquain pluvialein, solainque polnndam pecori proebemus. Qiiod si ca rcs a;sr'tudinein non dcpellit, vendenda sunt pecora ; vcl, si wx\m id con- tingere potest, lerro necanda saliendaque. Mox interposilo spatio , convenict aliuin gregein lepaiare. Nec tanien an- tcquam peslilens leinpus aniii , sivc id fuit liiemi.s , vcr- tiiliir iicsliite , sive aulumnl , vcrc miilelur. Ciim vero sln- pilfc doino laborabunf , eadem rcniedia, (piic eliam ovi- bus, adliiliebinnis; nam cum dist('ndctura(|ua culls, quod vitium (ineci Vocanl •jSpto-a, siib aiino pellis leviler iiicisa pernlciosum transmittal humoreni, tum factum vulniis pice liipilda curclur. Cum cff(Ptic loca senilalia luinebunt, iiut sccundae non responderinl, dcfruli scxlarius, vcl cum id defiieril , boni viiii lanliindem faucibus infiiniliihir, r-t naturalia c.crato liipiiilo repleanlur. Sed ue niiiic siii^iila perseqiiar, sicut lu ovillo pecore prsedlctum est , caprliio m(!dcblinur. Vlll. Ciisei quoque faciendi non erit omittenda cura, utiiliic lonsin(|uis re^ionibus, iibi miilctiam develiere non cxpedlt. Is porro si tciiui llqiiore conlicilur, qiiain celer- rlinc veiideiidiis est , dum adbuc viridls succuin rellnct : si plnsui et opiino, l(Hi};ioreni patiturcustodiam. Sed lacln lieii dcbet slnccro cl (piain recentissimo. Nam reqiiietnm vel aipia mislum c«lerilei- acoreni concipit. Id plerumquo coiji agiii aut liicdi coagiilo; quamvis possit ct agrcslis cardui lloie conduci , ct scminibils cneci , nec miniis 11- ciilnco lacte, quod emittit arbor, si ejus vircntcm .saucics cortlcem. Verum optimus caseiis esl , qiii exigiiiim medi- caminls babet. Minimum autem coagiiltim rccipit siniiiii liiclis argentei pondus (lenarii. Nec dubiiim quin tici ra- miilis glacialus caseus jucundissime sapiat. Scd mulclra. cum cst replela iacle , non sine lepore aliquo debet cssc. Ncc tamen admovenda esl flaminis , ut qiiibii.sdam placel,. sed liaud prociil Igiie coiistituenda, et confeslim cuin coii- COLUMELLK. chaleur, sans copendaiit le laisser trop pros du feu, comme font certaines personucs, mais en Ten approchant a une certaine distance ; et des que le lait sera caille , on le tirera de ce vase pour le niettre soit sur de petits paniers de jones, soit dans des corbeilles ou dans des moules, parce qu"il esttres-iniportant de passer le petit-lait des le premier moment , pour le separcr de la matiere coagulee. Cest pourquoi les paysans nattendent point qu'il se soit egoutte de lui-meme, ce qu"il iie ferait que Icntement; mais des que le fromage est dcvenu un peu ferme , ils le chargent de poids pour eu exprimer le petit-Iait. Quand cela est fait, on retire le fromage des moules ou des cor- beilles , pour Tarrangcr aussitot dansun licu frais etombrage sur des tablettes tres-propies, afiu quil nepuisse passe g3ter;apres quoi on lesau- poudre de sel egruge, afin que toute la liqueur acide qu'il contient se seche; ct loisqu'il esl bieu ralfeimi, on le comprime violemment pour le rendre encoreplus compacte; puis on repanddes- sus du sel roti , et on le charge de poids pour le condenser de plus en plus. Lorsqu'on a fait cette operation neuf jours de suite, on lave les fromages dans de Teau douce, et on les arrange chacun a rombre sur des claies, de facon qu'ils ne setou- chent pas mutuelleraent, et qu'ils soient h portee de se sceher tant soit peu ; apres quoi, pour qu'ils se conservent plus tendres , on les entasse sur dif- ferents planchers dans un lieu clos, et qui ne soit pointe.xpose aux vents. Avec ces precautions, le fromagenese remplit pasd'yeux, etnedevientni tropsale ui trop dur. Le premier de ces trois de- fauts arrive communement lorsqu'iI n'a pas ete assez comprime; le second Iorsqu'il a ete trop salc; et le troisieme Iorsqu'il a ete bride par le soleil. On peut transporter le fromage fait de cette facou nierae au dela des mers : car pour celui qu'on veut manger frais, on le fait avpcde moiudros apprets, puisqu'apres Tavoir retire des paniers de joncs, on se contente de le tremper dans du sel ou dans de la saumure , et de le faire ensuite un peu scclier au soleil. Quelques-uns, avant d'nssujettir lcs bcstiaux dans des carcans pour lcs traire , incttent , au fond du vase dans le- quel ils doivent tirer le lait, des pignons verts sur lesquels ils le tirent, et qu'ils n^titent que lors- qu"ils transferent sur des moules la matiere coa- gulee. D'autres broient les eoques meme de ces pignons verts, et les inettent dans le lail pendant qu'il caille. II y en a qui font coaguler avec le lait du tliym broye, et passe par un crible. On peut par la meme raethode lui donner tel goiit que Ton veut , en y ajoutant dcs ingredients pris a son choix. Tout le monde connait la maniere de faire le fromage que nous appelons mmiu prcssum (presse par la main). Car des que le lait est un pou caille dans le vase ou on Ta tire, on le coupe pendant qu'il est encore tiede; et apres avoir verse de leau bouillante par-dessus, on le faconne a la main , ou bien on le raet daivs des moules de buis , afin qu'il en prenne la forme. l.e fromage bien irapregne de saumure n'est pas d'iin mauvais gout, quand on Vn colore par la suile avec de la fumee de bois de prunler-poinme ou de chaume. Mais rcvenonsa presentauxanimaux dont cette digression nous a ecartes. 1 .X . Eu quelque genre de quadru pede que ce soi t, on choisit avee attention l'espece du male , parce que la progeniture"est plus souvent ressemblante au pere qu'a la mere. Cest pour cela que lorsqu'il est question de porcs, on appiouve les mdles quand ils sont remarquables par la grosseur ge- nerale de leur corps, pourvu cependant qu'ils raient plutot carie ou rondque long; quand ils ont le ventre bas , les fesses tres-developpees, les crevlt liqiior, in fiscellas aul in calatlios vel fornias tians- (ciendus csl. Nam maxime lefeit prinio quoque lempore serum percolari , et a concieta materia separari. Quain ob causam lustici nec patiuntnr qiiidem sua sponle pi^ro liumore delluere, sed cum paulosotidior caseusfactns cst, poiidera superponunt, quibus exprimatur serum : deinde ut tormis aiit calatliis exemptus est, opaco ac frigido loco, iie possit vitiaii: quamvis mundissimis tabulis compo- iiitur, aspergitiir tritis salibus , iit exudet acidum liquo- rem : atque ubi diiratus est, veliementiHS premitur, ut tonspissetur. Et riirsus torrido sale contingitur, rursus- que ponderibus condcnsatur. Hoc ciim per dies iiovem factiim est, aqiia diilci eluitur, et sub umbra cratibus iii lioc (actis ila ordinatur, ne alter allerum caseus con- tingat, etut modice siccetur : deinde, quo teneiior per- maneat, clauso neque ventis obnoxio loco stipatur per coinplura tabulata. .Sic neque (islulosus neque salsus ne- que aridus provenit. Quorum vitiorum piimum solet ac- cidere , si parum picssiis ; secundiim , si nimio sale im- butus ; tertium, si sole exustiis est. Iloc genus casei potest ctiam trans inaria permilti. Nam i3,qiii rcccns intra pau- cos dies absumi debet, leviore cura conficitur. Quippe fis- cellis exemptiis in salem iniiiiamque demittitur, et mox in sole paulum siccatur. Nonnulli antequain pecus numel lis inducant, virides pineas nuces in mulctram derailtunt, et niox super eas emiilgent, nec separant, nisi cum trans- miserinl in formas coactam materiain. Ipsos quidam viii- dcs conterunt nucleos , et lacti permiscent, alqiie ita con- gelant. Sunt qui tliyinum contritum cribioque colatum cuni lacte cogant. Siiniliter qiialiscunque velis saporis ef- (icere possis, adjecto qiiod elegeris condimento. Illa vero nolissiina est ratio faciendi casei, quem dicimus mann pressiim. Naraqiie is paulum gelatus in inulctra dum est tepefacta, rescinditiir et lervente aqua perfusus vel manu figuratur, vel biixeis formis exprimitur. Est etiam non in- giali sapnris muria perduialus, atque ita nialini lini vel culmi fiimo colniatus. Sed jain redeamus ad originem. IX. In omni geneie quadrupedum species maris dili- genler eligitur, quoniam frequentiiis palri similior cst pro- genies, quam matri. Quare etiam in suillo pecore verres probandi sunt totius quidem corporis amplitudine exiinii, sed qui quadrali potius aut rotundi quam longi sint, ven- DE LACtRICULTURE, LIV. VIL jambes et la corne sela? gre\ eligendus esl ; si lcmperala atipie aprica , glabnim peciis vel etiain pistrinale albuin potest pasci. I"(vmina sus babetur ad partiis edendos ido- nea fere HS^pie in annos seplem , qii.-e qiianto foecundior est, coleiiiis senesoit. Annicula non iinprobe concipit, sed iniii debet mensc Febriiario. Qiiatuor quoque incnsibus fcrla, qiiiiitn parore , cum jam lierbae solidioies snnt, ut el (iimataotis nialiiiilas porcis contingat, et cum desic- rint ulieriliiis ali, slipiila pascantur, crtorisque legiiminum cadiicis frugibiis. Hoc autem fit longinquis rcgionibus, iibi niliil nisi subinittcre expedit. Xaui suliiirlianis lactens porcus .Trc mulaiidus est : sic eiiim mater iion educanilo, lalMjri sublrabiliir, ccleriusqiio ilonim concepliim partiiin CULL.MM.Lh edol. Idcpie bis anno faciet. Maies, vel cum primnm ineunt .somostn-s, aut cum sa'piiis progeiier,averiinf , trimi aut qiiadrimi ('aslrantur, iit possint pingueso.eie. Koiuiinis quuqiic vulv,-(; ferio evulccrantur, ct cicatricibnsclaiidun- tiir, no sint genitales. Qiiod facere non inlelligo qu.T ratio compellat, nisi peniiria cibi. Nam ubi est uberlas pahiili, siibmittere prolem semper expodit. Omnem porro sitiiiii ruris pecus boc nsurpat. Nam et monlibus et cjiii- pis ccmimode pasoitur, inelius lamen palustribus agris, qiiani sitienlibiis. Nemora sunt conveuientissiina , qua; vestiiinlur quercii, subere, fago, cerris, ilicibus, oleas- Iris, teimitibiis, corylis, pomiferisque silveslribus , ut sunt alb:e spin,i;, Gneae siliqux, juniperiis , lotus , pi- niis, cormis, arbutus, prunus, et paliiirus, atqiie aobra- dcs pj ri. Ilsec cnim diversi.s temporibiis milescunt, ac poue toto anno gregem saturant. At ubi penuria est arboriiin , terreniim pabnlum consectabimur, e.t sicco limosiim pr%- fercmus , ut p,aliidem rimentur, eflodiautque liimbricjis, atipie in luto volutciiliir, qiiod est liuic pecori gralissi- muni, qiiiu etiam aquis abiiti possinl : namqiie f ct 1 id fecisso ina\imc pcr .Tslatem piofuit , ol diikeis eruisso COLUMELLE. re, que le vulcmire appelle ranva. Les truiesen- ^ graissent aussi dans lcs ehamps cullives, pour- vu quMls soicnt couvliSs d"hu;bes et planles d'ai- bres a fruits de diffeientes especes, afin qu'elles puisscnt y trouverdans lesdiversterapsde lannee des pommes, desprunes, despoires, desnoix de toutes foniies, et des figues. Mais en quelque abondance que soient ces fruits, 11 ne faudra pas epargner pour cela les greniers, et oii aura soin de leur donner de la pature a la main lorsqu'il cn manquera au dehors. Cest pourquoi on serrera a cet effet beaucoup de gland , (in'on ploiigera dans des reservoirs d"eai! , ou qu'on fera secher sur des planchei-s a la fumce. 11 faut aussl leur (lonner la facilite de se nourrir de feves et d'au- treslegumes semblables, lorsque le bon march(j de ces denrecs le permettra, et prlncipalement au printemps, pendant que les paturages verts se- roiit eneore en lait , attendn qu'ils sont commun(i- ment malsains pour les truies dans ce temps-la. Cest pourquoi , avant de les mener le matin a la pature, on les sustentera avee des nourritures dontoD aura fait provision, de peur que si elles mangeaient des herbes non mines, ces herbes ne icur lachassent le ventre et ne les fissent maigrir par leur poison. II ne faut pas non pkis les renfer- nier toutesensemblecommeles autrestroupeaux; niais on fera des toits le long d'une galerie, dans lesquels on les renfermera quand elles auront niis bas.ou memequand elles serontplcines. En effet, si elles (^taient renferraees comme tous les autres hestiaux par bandes et p^ilemtMe , ellesse vautreraient plus encore que les autres animaux les unes sur les autres, et se feraient avorter. Cest pourquoi il faut, comme je Tai dit, cons- truire des toits attenant les murailles, lesquelles auront quatre pieds de hauteur, de peur que la trnie ne puisse en franchir lacloture. On ne doit pas noa plus faire decouverture a ce.s toits, afin que le gardien puissefaire la revuedes pourceaux par cn haut, et retirer de dessous les mcres ceux qu'elles pourront avoir etouffes en se vautraiit sur eu.x. Ce gardien doit etre vigilant, diligent, indiistrieux, soigneiix. II faut qu'il ait presentes a la rnemoire toutes les truies qu il a a nourrir, tant eelles qui ont deji porte que les jeunes, afm de discerner la vcntree de chacune. II aura tou- fours les yeux sur celles quiseront pleines,et les renfermera daiis leurtoit, afm qu'elles y coehon- neut. Des qu'elles auront cochonne , il fera at- tention au nombre et a la qualit(i des pourceaux qui seront nes , et veillera surtout a ce qu'au- cun ne soit eleve par une autre nourrice que sa raerc : ear Jes que lespourcraux vienneiit a sortir de leur toit, ils se confondent ais(iment les uns avec les autres; et lorsque la truie est couchee, elle pr(;'sente indifferemment son pis au pourceau d'une autre mere comme au sien propre. Cest pourquoi la prineipalc fonction de celui qui prend soin de ces betes est de les renfermer chacuiie avee leurs petits. S'il n'a pas la memoire assez sure pour reconnaitie les petits de chaque truie, il leur fera sur le corps avec de la poix fondue une marque distinetive, qui sera la raeme tant pour la mere qi;e pour les petits, alin de recon- naitrechaque veatree, ainsi que la mere, soit a une lettre, soit a une autre marque semblable. Car lorsqu'on a un grand nombre de truies, 11 faiit que le gardien emploie differentes marques, de peur qu'il ne vienne a les confondre, faute de nnimoire. Cependant comme cette nnjlhode pourrait etre d'uneex(?cutiondifliciIedansdestroupeaux nom- breuxjilserapluscommodedeconstruire les toits detelle faeon que la porteen soitplacee a une cer- taiue hauteur, pourquela raere puisse passer par cette porte sans que les cochons de lait puissent r.iilicula5 aquatilis silvoB, tanquam scirpi junciqne et de- Kcneris arundinis, quam vulf^us cannam vocal. Nam cul- (iis quiilem a^er opimas reddit sues, cuni est giaminosus, et pliiiibiis ;;eneribus pomorum consitus, ut per anni di- versa tempoia mala, pnina, pynim, miilliOu-mcs nuces aclicum pia;beat. Nectami'ii pHiptir li.rc p:ircrlui- lioiieis. Namsnepedemanudaniliiiii c>l, i iiin IiuimIi';ii il paliiiliim. I>ropter quod plurinia gl.uis m'I li^lriiiis iii aipi;iiii vel fumo tabulatis recondenda est. Fab» quoque et similium leguminum , cum vilitas permitlit , facieuda est polcslas, ct ulique veie, dum adliuc laclent viiidia paliiila, qiia! suibns plerumque nocent. Itaque mane priusquam proce- dant in pa.scua, conditivis cibis .sustiuend.Te sunt, ne iin- maturis lierbis ciletur akus , eoque vitio pecus emacie- tur. Ncc ut caeteri greges nniversi claudi debent , sed per pnrticus baiae faciendae simt, quibiis aut a partu aut etiam praegnantes includantnr. Nam piiBcipiie snes cater- vatim atque incondite cuni sunt pariter inclusai, super aliasaliaicubaut, et fuetus elidunt. Quaie, uldi\i, juncloe paiietibus bara; conslruendie sunl iii allltudinem peilum chera meme de rapercevoir ;de sorti! que ranimal, favoris^; parTobscurite, pourras'ap- procher avec plus de surett; de ceux qui se tiea- draient en emhuseade. On approuve plutfit un chieu carrii qu'un chien long ou court , pourvu qu'il ait la tete assez grosse pour quelie paraisse faire la plus considerable partie de son corps , les oreilles renversees et pcndantes, les yeux noirsou verdiitreset eclatants d'une lumiere vive, la poitrine ample et bien garnie de poils, les epaules larges , les jambes epaisses et heriss(ies , la queue courte , et enfln les pattes et les ongles tres-larges, auquel cas on les appelle opa/.at. Voila la figure extcTieure du cbien de raetairie la plus a d(?sirer. Son naturel iie doit ctre ni trts- doux, ni au contraire farouche et cruel , parce que dans le premier cas il caresse tout le moiide, gatur albus in paslorali , niger in villatico : nam variiis in neutioest laudabilis. l^astor album piohat, qnoniamest (env. dissiuiilis, niagnoqiie opiis inleidum discriniine esl in piopulsaiidis liqiis snb obsruro mane vel etiani crepu- sciilii, iie pro licstia caiicm liTiat. Villalicus, qui liomiuum nialcliciis o|ipoiiitiir, sivc liicc claia fur adveneril, leiribi- lior iiigcr coiispicitur : sive noctu , ne c.onspicitur quidcm pro|ilcr iimbra' similitiidinem , quamobiem tectus tene- biis caiiis luliorem accessum babet ad insidiantem. Pro- batin (|uadiatus poliiis quam longus aut bievis, capite tam magno, ut coiporis videatur pars maxiina, dejectis et propendentibns auribus, nigris vel glaucis ocuJis acri lumiiie radiantibiis, ainplo villosoque peclore , latis armis, cruribus crassis el liirlis, caiida brevi, vestigioium aiti- ciilis el ungnibiis amplissiinis, qni GiECce opotxai appel- lantur. Ilic erit villaliiti canis status pra'cipue laudandns. Mores autem neqiie mitissimi, neqiie rnrsns truces atque cnididcs; qiiod illi fiiicm quoqiie adnlantnr, hi etiam do- nicslicnsinvadiint. Sali.^e^l scvcios esse ncc blaiidos, iil COLUMELLE. sans en exccptei- les voleurs, et qiie dans le seeond cas il saute jusque sur les gens de la maison menie. 11 suffit qu'il soit severe sansetre caressant, et que son oeil s'enflamme toujours contre les etrancjers, et quelquefois meme contre ses camarades de servitude. Les chiens doivent surtout se montrer vii;ilants en tout ce qui con- cerne !a garde a laquelle ils sont commis. II ne faut pas qu'ils soient vagal)onds ; ils doivent au contraire etre assidus, et pkitot circonspects que temeraires, parce que lorsqu'ilssont circonspccts ilsn'annoncent rien quMlsne soient certains d'a- voir vu ; au lieu que lorsqu'ils sont tcmeraires, il arrive souveiit qu'i!s prennent Talerte sur de vaiiisbruits ct sur des soupcoiis mal fondes. J"ai ciu devoir entrer dans ce detail par rapport a leurs qualitcs , parce que, comme la nature ne fDrmc point seule les moeurs, a moins que Teduca- tion n'y soit jointe, il faut, lorsque nous serons dans le cas d'en acheter, que nous les choisissions tels que nons venons de les depeindre, et que lursque nous cleverons ceux qui serout nes chez iious, nons les formions d'apres ces principes. Peu importe que les chiens de metairie soicnt lourds de corps et peu legcrs a la course, parce que leur ministcres'exeree ptutotde pres etdans le lieu meme qu'ils occupent , quede loin et dans un champ spaeieux. En effet, ils dniveut toujours resterautourderenclosetdanslebfltimentmeme, sans s'en ccarler jamais a trop de distance. II leur suflit, pour bien remplir leurs foactions, de flairer avec sagacite ceux qui viennent dans de mauvais desseins, de les epouvnnter par leurs aboiements, et de ne s'en pas laisser trop appro- chcr, ou de se jeter sur eux avec fureur , au cas qu'ilss'obstinent a avancer; d"antant quele pre- inierdevoir d'un chien est de ne point se laisser atta(|uer , ct le second de se venger avec courage et pcrseverance lorsqu'on Tai^acc. Voiia pour ce qui est des cbiens qui gardent la maison : voici ce qui concf rne ceux des patres. Le chien destitie a garder le betail ne doit etre ni aussi eftlanque ni aussi lcger que celui qui est destine a courir apres les daims, les eerfs et lcs animaux les plus legers, eomme il ne doit pas non [)lusctre aussi gras ni aussi lourd que celui qui est destine a garder la metairie et les greniers. II faut nean- moins qu'il soitl-obust:', et meme proinpt et dispos jusqu'a un certain poiiit, parce qu'on le prend autant pour attaquer ct pour se battre que pour courir , puisque sa destination est de repousser les embuchesdiessces par les loups, desuivreces animaux lorsqu'ils s'enfuient avec leur proie, et de la !eur faire laeher pour ia rapporter. Aussi une taille longue et elancee est-elle plus eonve- nable au chieu des patres qu'une taille courte ou meme carree, parce que (comrae je Tai dit ) il est souvent contraint par necessite de poursuivre avec rapidite les betes feroces : au surplus, on ap- prouve ses raembres lorsqu^ilssont semblables a ceux du chien de la mctairie. 11 faut donnera peu pres la mcme nourriture a ees deux especes de chiens, c'cst-a-dire que si Ton a des posses- sions assez ctendues pour comporter plusieurs troupeaux de bestiaux , on pourra tres-bicn nour- rirtous les chiens iiidistinctemeut avec de la fa- rine d'orge trempee dans du petit-lait; au lieu que si la terre que Ton possede est plantee en ar- brisseaux ct sans palurages, on les nourrira de pain de ble et de fi-oment, en y ajoutant cepeii- dant du bouillon de feves qu'on leur donnera tiede, parce que s'il ctait bouillaiit, il leur don- nerait la rage. II ne faut permetlre a ce quadru- pede, tant male que fcnuille, de s'accoupler qu'au bout d'un an , parce que si on laissait accomplir racte de la generation avant ce temps, le plaisir, en lui affaiblissant le corps et en abattant ses forces, lui enerverait le courage. On otera aux iioiiiinnqiiani otiam ('oiiservos iiatiiis inliieantnr, soniprr <'\caiKlescant in evliTos. iMaxiiiic aiitcin tlcboMt in i iislo- (lia vigilanlcs coiispici, mx ominoi , soil assiilui, ot oii- ciimspectimagisiinain loinorarii. Nainilli iiisi qiioiloorliiin rompeierunt, iion inilicant : lii vano slirpiln o( l.iKa siispicione concitanlur. Ihcc iiloiroo moiiini.iinl-; nr i:;ili, ipiia non natiira lanlum, sed otiam ilisriplii.a inmr^ l,:ril, iit ct cuni emendi poloslas liioril, ojiisnnMli prolioinus, ol ciiin educabimiis ilonii nalos, laliliiis inslilnlis rorme- liiiis. Nec multum loroii an vill.ilioi oorporibns graves el parum veloces sint : plus eniin coiiiiniis ct in gradu, (piam eminus ct in spatioso cuisu lacere delient. Nani senipcr rirca sepla et intra aedificium coiisistere, imo ne longiiis (piidem recedere dcbent, satisqne pnlolire fnuguntur oDi- cin , si et advenientem sagaciter odorantur, et laliatu coiiteirent, necpatinntur propius aocedeie, vcl coiistau- liiisappropinquanlemviolenterinvadunt. IJriraumestenim iion adtentaii, secundum est lacessitum fortiter et per- soveranler vindicari. Atque lifficde doniesticiscusfodil)iis; illa de pasloralibus. Pecuarius ranis neqiic lani slriRosiis aiit pornii; debet esse, quani qui dainas ccrvoscpic ct vc- looisslma soclalur animalia, noc tani obesiis aiit gravis, quam villiie liorreique cnslos : sed ctrobustus niliilomlniis, el aliquatonus promptus ac stienuiis, qiioniam et ad lixam et ad piignam, nec ininus ad cursum conipaiatiir, ciiin et lupi repellere iiisidias, et raptoreni feiuin conse- qiii fugienlem, prfedani excutere atqiie auferre debeat. Qiiare slatus ejus longior piodiictiorque ad lios casiis nia- gis babilis e.st, quam bievis aut etiam qiiadratiis : quo- niam, ut disi, nonniinquam necessitas exigit celeiilate besiiam conseetandam. Ca^teri artiis similes membris vil- tatici canis ■Tipie iirabanlur. Cibaria feie eadem sunt utri- qiie generi piaebeuda. Nain si tam laxa ruia siint, ut sustineant pecorum greges, omnes sine discrimine canes ordeacea farina cum seio commode pascil. Sin aiitem sur- ciilo consitus ager sine pasciio est, farreu vel trillceo pane satiandi sunt, admisto tamen liquoie coctie fab;e, sed tepido : nam fervens rabiem creal. Huicquadriipedi neqne fceininse neque maii nisi post annum permittenda venus esl ■ qua- si tcueris concedilur, carpit et coipiis et viies. DE L'AGR1CL'LTURK, LIV. VIL fliionnes leiir pfcmiere portce, parce qii'une jeiiiie chienne qiie ron fait nourrir s'en acquitte toujours innl la premiere l'ois, et que ee travail rempeche de piendre de raccroisseraent dans sa stature. Les malcs engendreiit vigoureuseracat jusqu'adi.\ ans; passcce temps, ilsneparaissent plus propres a cette fonction , paice qu'une race issue de vicux cliiens est tonjours lache. Les fe- raelles concoivent jusqu'a neuf ans, et ne sont plus bonnes a rieu passe dix ans. II ne faut pas laisser sortir les petits cliiens pendant les six pre- raiers raois qui suivent leur naissanee , jusqua ce qu'ils se soient fortifios, si ce n'est pour les lais- ser aller jouer et foliStrer aupres de leur raere : au bout de ce teraps, il faut les enchalner pen- dant le jour, et les detacher pendant la nuit. On ne doit jaraais souffrir que Ci.'u\ dont on veut conserver le naturel genereux soient eleves par uiie autre uourrice que par ceile qui leura doiine lejour, parce que le lait qu'ils puiseronldans ie sein mattrnei , joint au courage personnel de leur mere, leur donnera toujours plus d'ardeur et for- tifiera hien autrement leur corps que ne pour- rait faire cehii d'une autrechienne. Si une chienne qui a fait des petits vient a manquer de lait, il conviendra de leur donner du lait de chevres preferahlement a tout autre, jus(!u'a ce qu'ils aient quatie mois. II faut leur doniicr des nonis qui ne soient pas trop longs a prononcer, afm qu'ils s'entendent plus tot appeler, quoiqu'il ne faille pas non plus leur en donnerde tropcourts, ni qui aient moins de deux sv llahes. Tels seront les iDots grecs cxuXa; (pctitchien) et Xaxwv (chien de Laconie) , et les molsiatins/'e/-ox (fierl i't celer •' leger a la course ) : tels seront encore pour les femelles les mofs grecs c-ou?>, iprompte), aXzr, (forte), owj.-r, (forte), et les raots latins /iijxi (louve), cerm (hiohe), li(/ris (tigressc). Oncoii- pera la queue dcs petits chiens quarante jours apres leur naissanee, de la maniere suivante. On prend avec les dents le nerf qui traverse les jointures de repiue du dos et qui seteiid jusqu'a rextreraite de la queue; et apres Tavoir un peu tire a soi , ou le rompt : moyennant cette opcra- tion , la queue ne prend jamais une cxtensioii desagreable , et meme (si Ton en cioit un grand nombre de patres) on preserve par la les chiens de !arage,qui cst une maladie mortelle a cette espece dc hete. XIII. il arrivecomrauneraent quo lesmouches ulcerent pendant Tete les oreilles des cbiens, aii point que ces animaux finissent souvent par les perdre absolument. Four prevenir cet accident , il faut leur frotter les oreilles avec des amandes ameres pilees; mais siellessontdeja infeetecs par les ulcL-rcs, oa dislillera sur la p!aie de la poi\ fondue, cuite avec de la graisse de eochon. Les tiques tomhcront aussi par rapplication de cc medicament : car il ne faut pas les arracher avcc lamain, dcpeurd'occasionnerdesulcej-es,comme je Fai dit ci-dessus. On gueritun chien sujet au\ puces, cn le frottant soit de cumin broye avec de rdlebore blanc a doses cgalcs et trerape dans Teau, soit de jus de concombre sauvage, ou , a dcfaut de ces drogues , en lui versant de vieille lie d'huile sur tout le corps. S'il a la gale,ou broie du gypse et du sesarae en pareille quantite, pour en faire avec dc la poix fondue un onguentdont on frotte la partie malade. On croit ce roiiede cgalement bon pour les hommes. Lorsque celtc maladie est tres.violente, on la dissipe avec de la resine de cedre. II fauttraiter lesautresraaladies des chienssuivanf lcs prcceptes que nous avons donnes pour les autres aniraaux. animosqiie dp^cnerat. Piimns efrivt.T partiis amnvendiis est, quoniain liruncnla nec. leclc niiliil , rt cdiitatio totiiis liabjlus aufert incienieuluni. Maics jiiveiiiljter nsqiie in annos decem progenerant -. posl id teinpus ineiindis foemi- nis nou videntiir liabiles, quonlain sciiiornm pigia .so- boles existit. Fcemina! coucipiunt usquc in aniios novetn, nec sunt utiles post deciinum. Catulos sex luensibus pri- rois, dum coiroborentur, einitli noii oportet, nisi ad ' niatiem lusus ac lasciviae causa. l'ostea ratenis per diem (ontinendi, cl noctibns solvendi. Kec unqiiam eos, quo- riim generosam volumus indolem conscrvare, patiemiir alicnrc niitricis nbcribiis educari : quoniam seniper cl lac el splrilus maternus longe magis ingeuii alqiie incicmenla corporis augel. Quod si eflivla lacle delicilur, capriuiim maxinie conveniel pra^beri catulis, iliim liaiit mensium qualuor. Nominibus antcin non loiigisslmis appellaiidi snnl, qiio celerius quisque vocalns e\audiat : nec tamcn brevioiibus,qiiamqiia;duabnssvllabiseniinlicntur, siculi Grfficiim e.st oxJ/a$, Laliniini/c/ojr, Gia-cum /oxmv, La- tinum ccler : vcl firmina, ul sunt Gra'ca oTto-jir,, i'i.%-fi, pti(jn) : Latiiia, lupa, cenm, ligris. Calulorum caudas posfdiem qiiadiagesimiini, qiiaiii sinl edili. sir caslrare conveniet. Ncrviis est, qiii per arliculos spina' prorepil usqiie ad iiltimam pai teiu caudae : is nioidiciis < oiiipie- bensiiscl aliqnaleniis educlus abrumpilnr ; quo racto ne- que in loiigiliidinem caiida fflednm capit inciementiim, et, iit pluiiini paslores affirmanl , labies aiceliir lolifer niorbus liiiic generi. XIII. Fere autem per aeslatem sic miiscis aures caniim exnlteranlur, s;epe ut totas amittant : quod ne fial, amai is nucibus contritis linieiida; snnt. Quod si ulccribus jam pra^orcupati: fuerint, coctam picem liquidam suilla^adipi mislain vulncribus slillari convenict. Iloc eodem mediiui- mine conlacli licini dccidunl. >'am manu nonsunt vellendi, iie, ut el ante pnedixeiam, facianl ukera. Pulicosa' caiii rcmedia sunt sive cymiiiiim tritum pari pondere cuni veialro, aquaqne mistiim ct inlilnm; seii cucumeris au- giiiiici sHCcus : vel si lunec iion siint, vetiis amuica per loluin corpus iufusa. Si scabies iiifeslabit, gypsiel sesami tanlundem cnnlerilu, et cum pice liquida perinisceto, vitiosamqne parlem iinlto : quod inedlcameiitiim piitatur etiani liominibus essc convcniens. Eadem peslis si fuerit veliementior, rediino liqiioie aboletnr. Reliqi;.i vitia sicut iii cacteiis anima-ibris piiccepimus, curandasunl. Hacie- COLUMliLLE. Noiis tcrmiiicions ici ce qui rcgarde le petit be- tail, et nous (lonneions dans le volume suivant d; s preceptes sur les engrais que Ton fait dans rinterieur des metairies; ce qui coraprendra tout ce qui est rclatif nux soins quexigeut les oiseaux, les poissons ot les quadrupedes des fortMs. LIVRE VIIL I. Nous avons donne dans les sept preraiers li- vres, Publius Silvinus, a peu pres tout ce qu'il fallait pour completcr Tart de faire valoir et de cultiver les terres , ainsi que ce qui concernait la methode de pouverner ies bestiaux. Si nous ajoutons a ce traite lehuitieme livre que voici, c'est moins parce que les objets dont il y sera question sont essentiellement et immediatement du ressort des gens de la campagne , que parce qu'ils concernent une administration qui ne peut avoir lieu que dans les campagnes ou dans les metairies, et que les profits qu'elle rappoite tour- nent plus a 1'utilite des gens de la campagne qu'acelledeshabitants des viiles. En effet, Ten- graisdes volailles , ainsi que eelui des gibiers et des poissons qu'on nourrit dans lcs metairies, ne laisse pas que de rapporter au cultivateur des profits considerables, de meme que celui des bestiaux, tant parceque la liente d'une partie de ces animaux sert de remcde aux vignes qui sont tropmaigres, ainsi qu'a tous lesarbres et aux ter- res labourables, que parce que les eleves qu'i! fait de la sorte fournissent non-seulement la cui- sine de ses gens, mais encore sa table meme d'ex- cellents mets, et qu'enlin ils rehaussent le re- venu de lametairiepar Targent qu"ils produisent a la ventc. Cest pour cela que jai cru devoir aussi traiter de ces autres nourritures. Or elles se font communement ou dans la metairie raeme, ou dans srs environs. Celles qui se font dans la metairie sont comprises sous ce que les Grecs appellent dcs opviOSvEi; (volicres) et des x£pt;T£p;wv£i; ( co- lombiers). On peut encore, lorsque fon a de l'eau a sa disposition, y entretenir des t/OuoTpo^Etct ( des viviers) ; ce sont, pour m'exprimer plutot en latin , comme les siahula ( les etables) des oi- seaux de basse-cour, et de ceux que l'on enferme dans des cabinets pour les engraisser, ou les re- ceptacula (les retra.ites) des animaux aquati- ques. On menage aussi autour des metairies des |A£Xt(7(jMV£<; ( endroit pour placer des ruches ), des /•/IvoTpocfEta (endroit ou Ton nourrit les oies) et dcs lctyoTpo-^jTa (parc oii Ton nourrit des lievres, garennes. ) Nous appelons encore tous ces diffe- rents lieux des apiaria, quand ils servent de re- traites aux abeilles; des aviaria, quand ils en servent aux oiseaux aquatiques, qui se plaisent dans les etangs et dans les reservoirs d'eau ; ou enlin des vivaria, quand ils en servent aux be- tes fauves que Ton garde dans des bois clos. I i . Je commencerai donc par donner des pre- ceptes de nourriture et d'education relatifs a tou- tes ics volailles et a toutes les especes de gibier qu'on eleve dans rinterieur des metairies. On peut a la verite mettre en question si les gens de la campagne doivent avoir chez eux de toutes ces espeees d'animaux ; mais la question est resolue par rnpport nux poules, et elles sont commune- nicnt robjet le plus habituel des soins que doi- veiit prendre les agriculteurs. On en compte de trois especes : les poules de basse-cour, les pou- les sauvages et celles d'Afrique. Les poules de basse-coursont cellesque fon voitordinairement dans presque toutes les metairies. Les sauvages, qui leur ressemblent, sont celles que les oise- leurs prcnnent a la chasse ; il s'en trouve beau- coup dansrile de lamer de Ligurie, a laquelle niis (Je minore pecore. Mox de villaticis paslionibus, qatf. continent voliicinm piscinmque et silvestiinin quadiupe- tlnin cuiam, sequenli voluniine pracipicmns. LIBER YIII. 1. Qiia; fere consummabant, Pnbli Silvine, ruiis exer- cendi colendiqne scientiam , qu.-cqne pecuaricC negoliationis exigebat ratio, seplem memoiavimus libris. Hic nunc se- quentls nnmeii titnlum possidel)it : nec qjiia proximam propiiamqne ruslici curam desiderent ea, qu;e dicturi su- mns, sed quia non allo loco, quam in asris aut villis de- lieant administrari , et tamen agiestibus magis, qnam ur- lianis prosint. Quippe villatic.i; pastiones, sicut pecnaiiae, iion mlnimani colono stipeni conrenmt, cnm et aviuin stercore macerrimis vineis et omni surculo atque arvo niedeantiir; et eisdem familiaiem focum mensamqiie pre- tiosis dapibiis opiilentent ; postiemo vendilorum anima- liiiin pietio villae rediliim augeant. Quare de hoc qnoqiie gencre paslionis dicendum censiii. Est autem id fere lel in villa, vel ciica villam. In villa est, qnod appellant GraeciopviOMva?, xaiTiEpiiTEpcuivot;; atque etiamcum datnr liquoria faciillas ixBuoTpoyEia sedula cura exeicentnr. Ea siint , omiiia ul Latine polius loquamur, sicut avium co- liortaliuin stabula, nec minus earum, qua; conclavibus septa! saginanlur, vel aquatilium animalium receptacula. Rursus ciica villam ponuntur |j:e),i!jfftSvE; xal xivoTpooeia, quin etiam JkaYOTpofeTa studiose administrantiir, quae nos simililer appellamus apiim cubilia, apiaria, vel nanliuin volucrum , qiio; stagnis piscinisqne Ixtantur, aviaria, vcl etiam pecudum silvestrium , qua; nemoi ibus clausis cus- todiuntur, vivaria. II. Prius igitur de his prEecipiam , qiiae intra septa villae pascuntur. Ac de aliis quidem forsitan ambigitur, an sint agreslibus possidenda : gallinarum vero pleriiinque agri- cola; cura solennis est. Earuin genera suiit vel cohorta- liuin , vel rusticarum vel Africanaruin. Cohortalis est avis, qu.TC vulgo per omnes fere villas conspicitur : rustica, (luse non dissimilis villaticae per aucupem decipitur, caque plurimaestiu insnla,qnain nauta; in Ligustico mari si- lam prodiicto nomine alilis Gallinaiiain vocitaveiiiiil : 1)K LAGRICULTURK, LIV. Vlll. les matelots donnent le nom de gallinaria, forme allongee AegaUina (poule). Celles d'Afn- que, que bien des geusappellent pouies de ^'u- midie, lessemblent aux piiitades; avec eettedif- fereneequ'elles ont la crete et la barberouges, au lieu que les pintades les ont bleues. Mais entre ces trois especes d'oiseaux , c'est proprement a ceux de basse-cour que l'ou donnele nom de pou- les lorsqu'ils sont femelles, celui de eoqs lors- qu'ils sont mSles, et celui de cliapons lorsqu'ils ne sont males qu'a demi ; carc'est lenom qiron leurdonne lorsqu'on lesa chatres, poureteindre absolumenten eux tout penehant a la volupte. Au reste , on ne les reduit pas seuiemcnt a cet etat en les privant des parties genitales , mais encore en leurbrulant les eraiots avec un fer chaud; apres quoi, lorsque raction du feu les a consuraes, on frotte avec de la terre a potier la plaie qui resulte de cette operation , jusqu'a ce qu'elle soitparfaitement guirie. II ne faut donc pas ne- gliger le revenu que peuvent produire ces poules desmetairies, pour peuqu'on leseleve a^ec eette intelligence qui a rendu celebres la plupart des Grees et prineipalement les habitants de Delos en eette partie. II est vrai que comme ces peuples recherchaient ceux de ces animaux qni avaieut la plus grande taille et qui moutraient le plus de courage dans les combats, iis prefernient a tous les autres ceux de Tanagra et de Rhodes, ainsi que ceux de Chaleidie et de Medie, que le vul- gaireappelle, parchangement d'une letlre, poules de Melie; au lieu que nousapprouvons ceux de noire pnys preferablcment aux autres, paiee que nous ne faisons point cas de cette pas^ion des Grccs,qui les portait a elever pour leseombats les plus fiers de ces oiseaux. V.n effet, notre bul est d'assurer un fond de revenu aux chefs de i\- mille industrieux , et non pas aux gens qui s'a- doniienta dresser des oiseaux pour les combats, et qui cumpromeltent tout leur patrimoine , au risque de s'en voir assez souvent dcpouilles a roeeasion d'un co(i qui aura remporte la vic- toire sur son adveisaire. Ainsi , quiconque vou- dra suivre nos preceptes examinera d'abord le nombie de femelles qu'il lui faudra aequerir, et les ((ualites qu'elles devront avoir; ensuite la maniere de les entretenir et de les engraisser ; troisiiimement, les temps de rannee oii 11 devra reserver leur ponte puur la faire couver et eclore par la suite , et enlin les soins qu'il aura a pren- dre pour que les poulets soient (■levcs conime 11 convicnt. Ccst en effet par ces soins, et par !es occupations qu'ils entrainent apres eux , que Ton peuttirer parti de l'eeonomie de la basse-eour, que les Grecs appellent opviOoTpojfa. Or le nom- bre qu'il s'eu faudra procurerest de deux cents t(^tes; et ce nombrepartagera lessoinsd'un seul et unique gardien, pourvu ccpendant qu'()n liii associeune vieille femme ou unenfant, qui gar- deront ces oiseaux quand ils s'(^loigneroiit , de peur(iu'ils nesoient vo!c'sparleshommesqui leur tendront des pieges , ou enlev(5s par les animaux qui les guetteront. II n'y a pointde profita aehe- ter des poules, a moins qu'elles ne soient tr('s- fecnndes. II faut qu'(lles aient le plirmage rouge ou brun , et les ailcs noires : on les elioislia meme toutes , si faire se peut , de Tune de ces eouleurs, ou d'une couleur qui en approche; ou du moins on evitcra d'en avoir de lilanehes, paree qu'el- les sont pour la plupai-t dt'licates, peu vivaces , et rarement fecondes. D'ailleurs, comme la blauT eheur cst uneeouleur saillantequ'ondistinguede loin , pliis elles sont blanches , plus elles sont exposees a etreenlevees par lesoiseauxdeproie et par les aigles. II faut donc que cellesqui soiit destin(Jes a pondre soient de eouleur roussatre. ACricana cst, qiiani ploiique Jvumidlcam dicimt, Melea- gridi siniilis, nlsi quod lutilam galeam el cristam capite gcrit , qua» iitraque siint in Meleagrlde ciprulea. Sed ex his Iribus generibus cobortales feminae proprie appellan- Inr galllna!, niares aiitem galli, semimares capi, qui lioc iiomiue vocantur, cuin sunt castrati libidinis abolendae oausa. Nec lameii id patiuntiir amissis genitalilius, sed ferro candentc calcaribus inuslis, (\aie cum ignea vi con- sumpta sunt, facta ulcera dum consanescaiit , ligulari ( reta linuntur. Hiijus igilur villatii i generis non spernen- diis esl redilus, si adhibealur ediKiindi scientia, quam l>leiiquc Gr.Tcorum et pi.vtipne cilibiavere Ueliaci. Sed ct ii , qiioniani procera coi pora et animos ad pialia per- tinaces requirclianl , piiecipne Tanagricum genus et Rlio- diim; probabant, iicc ii.inns Chalcidicum et Medicum, qiiod ab impeiilo vulgo lilera miilala Melicuin appellalur. .\obis nostrum veriiaculiim maxime placet : omis.so ta- mcn illo sludio Gr.-Kcoruni, qui ferocissiinum quemquc alitem ceitamiiiilius ct pugnae pncparabant. Nos enini ceusemus institucre vectigal indusliii palrisfamilias, non rixosarum avinm laiiisl:»', ciijiis plcrmnqnc loliini p.ilri- monium , pignus alea? , victor gallinaceus pycles abstiilit. Igitur cni placebit sequi noslra pra?cepla , consideret oporlel piimum quam niultas, et ciijusniodi parare de- beat inatrices , deiiide qnaliler cas tueri et pascere ; niox qiiibus anni lemporibus earum parlns excipere; tum de- inum iil inciibent et excludant elficere; poslremo ut cominode pulli educeulur operam daie. His enim curis et niinisteriis exeicetur ratio cobortalis, (juam Grseci vocanl opv'.OoTfo:ftav. Parandi autem niodus est duccnlorum ca- pituin , qua^ pastoris unius cuiam distendant : dum lainen anus S('dula yel puer adhibcatur custos vaganlium, iic obsidiis huminnm , aul insidiatoruin animalium diripian- lur. Mercari porro nisi f(i'cundis.simas aves non expedil. E;e sint rubicundx vel fuscic plumic, nigrisque peiinis : acsi fKM-i poleiit, omnes biijus, (^t ab hoc proximi colo- ris eligantur. Sin alilcr, vitcnlur albip ; quic lcre cuin sint niolles ac minus vivaccs, luin ne foecundse quidem facile reperiimlur : abpie cliam conspicuae propler iusigne candoris ab accipitrilius ct aqiiilis sa;pius aliripiunlur. Sint ergo matiices robii coloris robusli corporis, qiia- dnila-, pcctorosiC, niiignis capitibus, rcclis rulilisqiie 302 COLUMELLE. quVlles aient le corps robuste et carre , la poi- trine large, la tete grande, de petites huppes droites et rouijes, les oreilles blanelies; qu'elles paraissent tres-amples sous cette forme , et qu'el- les aient les ongles inegaux. Celles qui ont rinq ongles , et dont les pattes ne sont point traver- sees par des eperons, passent pour les meilieu- res, paree que ceiles qui se font distinguer par cet apanage reserve aux males ne se pretent point aisement a la generation et dedaignent de souffrir lecoq; outre qu'elles sont rarement fe- condes , et qu'clles cassent meme leurs ocufs avec la pointe de leurs ongles, l(Hsqu'el!('s vien- nent a les couver. Rejetez tout coq qiii ne sera pas tres-lascif, et recherchez daus ces animaux la raeme couleur et le meme uombre d'ong!es que dans les poules ; on lcur vcut cependant nne taille plus haute. II faut qu'ils aient la crete haute, de couleur de sang et bien droite ; les yeux roux ou tirant sur le noir , le bec court et cioehu , h s oreilles tres-grandeset tres-blanches , la cravate d'un rouge tirantsur le blanc et pendante comme la barbed'un vieillard; les plumes du cou bigar- nes ou d'un jaune d'or, et qu'en tombant sur les cpaules elles eouvrent le cou et le chignon ; la poitrine large et pleine de musclcs , les ailes fortes et scmblables a des bras , la queue tres-lon- gue et partagee en deux rangs; sur le eott; de chacun d(;borderont des plumes. II faut encore qu'ils aientde grandes cuisses, etqu'elles soient couvertes de plumes qui se herissent souvent; qu'ilsaient les pattes fortes sans etre longues, mais qu'elles soient armt^es offensivement comme d'une espece d'epieu toujours pret a attaquer. Quoiqu'on ne lcs destine point aux combats, ct qu'on ne rescrve point lcs coqs pour la gloire des vicloires, on les approuve cependant trcs-fort quand ilssont d'une belle apparence, quils sont fiers, vifs, eveilles, toujours prets achanter,et qu'ils ne se laissent point aiscment effrayer. Eu effet, ils doivent quelquefois fairetiite aux autres animaux, et proteger la troupe de l'emelles aux- quelles ils sont maries, en tuant m(ime les ser- pents qui les menacent, et tous les autres animaux pernicieux. On se pourvoit de cinq femelles pour cliaque male de cette espcce; car pour Tespece qui nous vient de Rhodes ou de Medie , corame elle est lourde et pesante, et que lcs p6res n'en sont pas bien lascifs ni les mcres bien fticondes, on n'en donue que trois a chaque coq ; cncore soot-elles paresseuses non-seulement a couver, mais cncore plus a faire eclore le peu d oeufs qu'e!les ont pondus , et rarement elevenl elles lcurs poulets. Aussi ceux qui ont a coeur d'a- voir de ces especes d'oiseaux a cause de leur beaute, font couver par des poules communes les oeufs pondus par ces poules distingu('es, et font nourrir ensuite par ces raemes poules les pouletsqu'elles ont fait eclove de ces aufs. Com- munement la volaille de Tanagra es,. de la meme taille que celle deRhodeset de Mt^die, et elleres- serable assez du cdte des mosurs a celle de notre pays , ainsi que celle de Chalcidie. Cependant les bittards de toutes cesesp^^ces, procrtit^s de poules de notre pr.ys avec des males (;trangers, sont d'ex- cellents poulets, parce qu'ils ont la forme ext(i- rieure de leur pere, et qu'ils conservent la lubri- citti des poules de notre pays. Je n"approuve pns la volaiUe naine, ni du cott; de la feconditii, ni du cote des autres genres de prolit qu'on en peut espiirer, a moius quc que!qu'un ne soit curicux de sa petitesse ; et je n'en fais pas en verite plus de cas que des raales qui airaent a se battre ou qui ont l'humcur querellcuse, parce que commune- ment ceux-ci raulestent les autres et les empe- chent de coquer les poules , sans cependant pou- cristiilis, albis auiibus, et suh liac specie quam amplissl- nloe, nec pailbus ungulis : generosissimaeque creduntur, quse quinos lialient digitos, se(J ila ne cruribus emineant transversa calcaria. Nam quje boc virile geril insigne, contuhiax a(J concubilum iledignalur admiltere maieni, raioque fcecunda, etiam cuni incubal, calcis aculeis ova perfiingit. Gallinaceos niaies iiisi salacissimos liabeie non oxpedit. Atque in Ijis quoque sicut in foeminis, idem co- lor, idemque numeius unguium, status altior quieritur : sublimes, sanguineteque , nec obliqua' crista3 ; ravidi, vel iiigiantes oculi : bievia et aduiica rostra : maximas can- didissimoequeauies : paleiieex lutilo albicantes, qua; velut incana; barbse dependent : jub,"e deinde vaiia;, vel ex auro liava; , per colla cervicesque in liumei os diffusa; : tum lata el mu.sculosa pectoia, laceitosaeque similes brachjis ahie, tuni procerissimse caudx, duplici oidine, singulis utrin- (|ue piominenlibus pinnis inttcxse : quinetiam vasta fe- iuina et fiequenter boirentibus plumis hirla : robusta cruia, nec longa, sed infestis velut sudibus nocenler ai- n.ala. Mares autcm, quamvis non ad pugnaui ncque ad yicioii.T laudeni piwparenlur, maximc lanien generosi probanfur, ut sint elali, alacres, vigilaces, et ad siepiiis canendum pronipti, nec qiii facile lerreanlur : nam intej-- dum resistere debent, et protegeie c^jiijugaleui giegem : quin et atlollenlem minas .serpeulem , vel aliud noxium animal interficere. Talibus autem maribus qiiinte singiilis fieminai comparantur. Nara Rliodii generis aut Meiiici piopter gravilalem neque patres nimissalaces, nec fcecun- d,ie niatrcs : quK tamen ternne singulis marilantur. Et cum pauca ova posuerunt, iueites ad incubandum, mul- to(|iie magis ad excludendum, raro Ibetus suos ediicant. Itaque quibus cordi est ea genera propter corporiim spe- cicm possidere, cum excepenint ova generosarum, vul- garibus gallinis subjiciunt, ut ab bisexclusi pulli nutiian- tiir. Tanagiici plerumque Rliodiis et Medicis ampliludine pares, non multum mnribiis a vernaculis distant, sieut et Chalcidici. Ouinium tainen horum generum notbi siint optimi pulli, quos conceptos ex peregrinis maribus iios- trates ediderunt. Nam et paternam speciem gerunt, et sa- lacilatem Itecunditatemque vernaculam retinent. 1'umilcs aves, nisi qiiem hnmililas earum delectat, ncc proplcr |(i:cunilitalcni, nec proplcralium icdituin nimiuui pioli(!, DE L'AGRICULTUr.E, LIV. VIIL voir eux-memes cii satisfaire un rrraiid iiombre. 11 faut par consequcnt reprimer leur pctulaiice avcc un morccau de quelque vicux cuir taillc eii rond , que ron percc par le milieu , et dans le- quel on inscre la patte de ccsanimaux , pour cor- riijer, a Taide de cette espece d'entrave, la ferocite de leurs moeurs. Mais jevais donner des precep- tes, suivant Tordre qiie je me suis preserit , sur rentretien de toutes ces espeees de volaille. IIF. II faut placer les poulaillcrs du cote de la metairie qui est cn face de Torient d'hiver,atte- nant le four ou la cuisine , afin que !a furaee eii parvienne ;i la voiaille, parce que c'cst une chose qui lui est tres-salutaire. Toute la basse-cour, c'est-a dire le poulailler, sera composee de trois cabanes construitcs l'une aupies de Tautre sur une seule ligne, et dont la face sera tournce du cote de rorient, comrae je Tai dit. Ensuite on pratiquera sur cette face une seule petite entree pour la cabane du milieu : eetteeabane , qui sera la moins haute des trois, n'aura queseptpiedsen toussens. II faudra percer sur les murs de cette cabane, de droite et de fiauche , attenant lemur faisant face a Tentree, deux portes , dont cha- cune eoramuniquera a une des deux autres ca- banes. On adossera a ceracme mur un foyer dont la largeur sera tclle, qu'elle ne puisse point ge- ner les portes dont nous vcnons de parler , et que la fumcequ'il donnera puisse pcnetrer dans les deux autres cabanes : celles-ei auront douzc pieds tant de longueur que d"elevation, et leur largeur sera la nieme que celle de la eabane du milieu. L'elevation en sera coupee en deux eta- ges, qui laisseront quatre pieds de libres par en Iiaut et septpar en bas, puisquils emporteront ehaeun un pied. Ces deux etages sont faits pour la commoditedes poules, et ils doiventetre eclai- res du c6te de Torient ehaeun par une petite fe- n6tre,qui servira aussi de passage aux poules, alin qu'elles puissent sortir le matin pour aller dans lacour, et rentrer le soirau poulailler. Ob- servez ncanmoins qu'il faudra a\ oir soin de les tenir toujours rcnfermees pendant la luiit, alin qu'elles juchent plus en surete. On percera au- dessous des etages des fenetres plus grandes que les precedentes, que Ton garnira de barrcaux pour erapecher les animaux nuisibles de sc g!is- scr dans le poulailler, sanscependant trop iuter- eepter le jour, afin que riiabitation de ces oiseaux soit plus agreable. Celui qui prend soin des pou- les doit visiter de temps cn temps les (eufs de celles qui eouvent ou de celies qui pondent. Oii donnera a cet effet une telle epaisseur aux murs du poulailler, qu'oupuisse y creuserdes rani;ees de nids dans lest(uels clles pondront ou feront eclore lcs poulets , parce nu'outie que eette me- thode est plus belle a Taul, elle leur est aussi plus salutaire que la pratique dc quelques pcisonnes, qui enfoneent profondement dans les murs des pieux, sur lesquels ils posent des paniers dosier. Au reste , soil que les nids soient creuses dans les murs comme nous Tavons dit, soit qu'i|s soient formes par des pauiers d'osier, il faudra qu'ils soient preccdes de vestibulcs par Icsquels pas- scront les poules pour y parvenir, soit qu'elles veuillent pondre, soit qu'elles veuillenfcouvcr, parce qu'ihie faut pas qu'elles entrent de pleiii vol dans leurs nids , de peur qu'en se jetant sur leurs oeufs elles ne les eassent avec les pattes. On donnera ensuite a ces oiscaux la faeilite de mon- teraux etages des deux eabanes, en appliqiianta la inuraille de petits soliveaux un peu raboteux , tam lieicule , qiiam nec («ignacem, nec rixosoe lihidinis inaroin. Nam pleruniqne caeleros infeslat, et non palilnr inire rieminas , cuin ipse plnribiis siillicere non qiieat. Ini- pcdienda est ilaipie procacitas ejns anipullaceo corio; quod cum in oibiciilum rormatuni est.inedia pars ejus resciiiditur, ct per ('Ncisaiii paitem galli pes inseriliir : caquc quasi coinpede ciiliilieiiliii ieri Uiores. Sed, ut pro- posui, jam de tulela ijeneris nni\ersi piircipiani. 111. Gallinaria constilui debeut parte villae, qua; liilier- iiiiin spectat oiieiilem : jniicta sint ea fuino vel culin;e, iit ad avem pervenial fiiniiis , qiii esl liuic neneri pr;ccipue salutaris. Tolins aiilein ollicinae, id est ornitlionis, tres coiitinuie extruiinlur cell.-B, qnarum , sicuti dixi, perpe- liia Iroiis orienli sit oliversa. In ea deiiide fronle e.\i!;iiiis detur uniisoinnino adilus uiedise cella;; qua: ipsa, e Iri- bus niiiiinia, esse debet iii altitndinein et qiiuqiioversns pedes septem. Iii ca sinsiili dextio laevo|uiiin ordiiioni piiiscipieinur. V. Cohlccl.i liriiiiia paicrc lcrr id griius aviiiin (■(immii'. vit. Atque earum (pi.c siint liecuudis^iiua: , locis tepidioi i- bus circa caleiidas Januarias ova edeie incipiunt ; fi igldis aiitem rcgionibus codem niense post idiis. Sed cibis idoiieis ficcunditas earuni cliciciiila est,quu matiiiiiis partum edant. Optime pradietur ad satictatem ordeum semicuctum : nam et majus facit nvorum incremcntuin, et frequenliores partiis. Sed is cibus quasi condiendiis csl interjcc.tis cytisi foliis ac semine ejusdem, qiia: ulraqiic inaximc putaiitur augcrc riecunditatem avinm. Mixliis autem cibariornm si( , iit di\i , vagis binornm cyatlioi iiiii SCG COLUMEM.E. qiii seront en liberte , pourvu qu'on y mele quel- que peu soit de cytise, soit de vesce ou de miliet, a defaut de cytisc. Le gardien veillera ;i ce que ces oiseaux aient , pour y deposer leur ponte , des retraites garnies de paille tres-propre , qu'il aiun soin de nettoyer de teraps en temps , en y remet- tant de nouveile litiere et de la plus fraiclie qiie faire se pourra, a la place de rancienne; saiis quoi ils se trouveraient eouverls de puces et d'autre vermine semblable, qu'ils apporlent sur eux en rentrant dans leur retraite. Ce gardieu doit etre assidu et guctter les poules qui voudront pondre, et qui iie manqueroutpoint d'avertir du moment oii elles le feront, par des hoquets fre- quents entrecoupes de cris percants. II doit donc avoir Toeil sur ellcs jusqu'a ce qu'ellcs aient pondu , et visiter aussitot leurs retraites , pour rn- raasser lesceufsqu'ellesauront faits. II raarquera aussi jour par jour ceux qui auront ete pondus dans la journee, afin de donner les plus frais a celles qui veulent couver, et que les paysausde- signeut par le nom de f/locirntes (poules qui glous- sent). Onserrcraou Ton vendra les autres oeufs ; mais les plus propres a etre couves sont les plus frais, quoiqu'on puisse aussi en faire couver de \ieux, pourvu qu'ils n'aient pas plus de dix jours. Communement lorsque les poules oiit acheve leur premieie ponte, elles commencent a vouloir couver vers les ides de janvier ; mais il ne fnut pas permettre a toutes de le faire , d'nu- tant que les Jeunes sont plus propres a pondre qu'a faire eclore des poulets : c'est pourquoi on leur fait perdre renvie de couver, en leur pns'ant une petite plume dans les narines. On permettra au contrnire de couver a de vieilles poules qui Tauront deja fait souvent ; et il faudra s'etre bien assure prealablement de leur habitude, pnrce qu'il s'en trouve' qui font tres-bien eelore des poulets, comme il s'en trouve d'autrcs qui va- lent mieux pour les elever quand iis sont eclos, et qu'il y en a , au contraire, qui cassent et qui mangent non-seulement les oeufs des autres poules , mais les leurs propres ; auquel cas il faut sur-Ie-champ les leuroter. Quand les pouletsqui seront eelos sousdenx ou trois poules serout en- core tout jeunes, il faudra les transferer sous la garde d"une seulepoule, qui sera celle que Ton jugera la ineilleure nourrice; rnais il fautfaire cette operation des les premiers jours , ctavant que la mere qu'on Icur destiuera, tiompee par la ressemblance qui se trouvera entre ses petits et ceux desautres poules, puisse les disceriur les uns d'avec les autres. Cependant il y a uiic mesuie a garder en cela, puisquil ne faut pas donner a la merae poule plus de trente poulets, et que ron preteud qu'elle n'en pourrait pas nourrir un plus grand nonibie. Ou a soin de met- tre sous les poules les oeufs que Ton veut leur faire couver eu nombre inipnir, comme aussi d'en va- rier le nombre suivant les temps. Eu effet , 11 faut enmettrequinze et jamais plusau premiertemps de rincubation, c'est-a-dire , au mois de janvier; dix-neuf ct jamais moins au mois de mars, et vingt et un depuis le mois d'avril et duraiit tout Tete jusqu'aux calendes d'octobre ; aprcs quoi il devieiit inutile de s'oceupcr de ce soin, parce que la plupart des poulets qui vicnnent a eclore pendant les froids ne peuvent pas vivre. Bien des gens pensent neanmoins que la couvee ne vaut rien raerae depuis le solstice d'ete, parce que, quoiqu'iI soit aise d'elever les poulets venus depuis ce tcmps-la, ils ne prennent cepeudant jamais nn aecroissement suiTisant. Quoi qu'il ea. soit , il faut adraettre la pratique d'en elever pen- oidci. Allquid tanien admiscendum eiit cylisi, vcl si id iion riieiit, vicisc aut niilii. Ciira autein debebit esse cns- todi, cnm parluiient aves, ut habeant quam mnndissimis paleis cinstrala cnbilia , eaque subinde convenat, ot alia Rliamenta quam icfciilissima reponat. Nam pnlicibns, aliisque similibus aninialibus replenlur, qua; secum affert avis, cum ad idem cubile revorliliir. Assiduus autem debet esse cu.stos, et speciilari iiarioiitrs, qiiod se facere fiallinsD lestantur crebris siii^ulUbiis inlerjecta voceacuta. Observare itaqne dum edaiit ova, et confestim circumire oporlebit ciibilia, nt quas nata sunt recolligantiir, noten- turquequK quoque die sint edita, utqu-im recenlissima supponantur glocientibns : sicenim appellant rustici aves eas qua? voliint incubare ; cajtera vel reponantnr, vel aere nnilenlur. .Aptissima porro sunl ad excludendum recen- tissima quaNjue. Possiint tamen efiam lequieta supponi, duni iie vctiisliora sint, qiiam dierum decem. Fere autem cuni prinium partum consummaverunt gallinn! , incii- l)are cupinntab idibus Jannariis.quod facerenon omni- bus permittendum est; quoniani qiiidem novellae magis cdeiidis, qnain excliiilendis ovis iililiores sunt : inliibe- turqiie ciipidilas incubandi pinniila por nares Ir.ijicia. Veleranas igiUir aves ad banc reni eligi oporfebit, qnie jam ssepius iil fecerint ; moresque earum maxime per- nosci , quoniam aliae nielius cxcludunt , aliae editos pullos commodins educant. At econlrario qnaodam ct sua et aliena ova comminunnt alqne consumiint, qiiod facieu- tem protinus submovere conveniet. Piilli aiitem diiaruii aut trium aviiim exchisi , dum adbiic leneri sunt , ad unani, quae sit nielior nutrix , Iraiisferri debent, sed priino qnoquedie, dum mater suos et alienos propter similitudinem dignoscerenon potest. Verumtamen servaie oportet modum. Neqiie enim debet major csse quani triginta capitum. Negant enim hoc ampliorem gregcin posse ab una nutiiri. INumerus ovorum , quiKSubjiciuntur, impar observatur, nec seraper iilem. Nam primo teinpore, id est mense Januario, quindecim, nec nnquam plnra snbjici debent : IMartio XIX, nec bis pauciora : unum et viginti Aprili : tota deinde fcstate usque in calendas Oclobiis lotidem. Postea supervacna cst biijus lei cuia, qiiod Irigoribus exclusi pulli plerumque inteieunt. Pleri- que lamen eUam ab aestivo solslitio non putant bonam piillationem , qiiod ab eo lempore eliam si farilem educa- lioncm Iiabcnl, jusliiin tanicn non capiimt incrcmenlum. DE r;AGR'.CULTIinE, (,3V. VIll. daiit rife daus le voisinac;e dcs villes, oii les poiilets piis soiis raile dc leur inere se veiKlciit tres-cher. 11 faut aussi, lors([ue ron donnc dcs oeufs a couver, avolr tou jours ratteution de ne le fairequequaud la lune croit, etdepuisson dixie- me jour jusqu'a son quinzieme, parce que e'est ordinairenient le raeilleurtemps pourles donner a couver, et qu'il est en outre essentiel de me- naiier cette operation de facon que la lune soit cMcore eroissante dans le temps que les poulet.s viendront a eclore. II faut vingt-un jouis pour que les ocufs de poules s'aniiTieiitet qu'ils soieut configures cn oiseaux , mais il en faut un peu plns de vingt-sept pour ceux de paonnes et d'oies. Si ron est dans le cas de donner de ces derniers a eouver a des poules, on commencera par les leur laisser couver pendant dix jours avant d'y joindre ceux de poules, qu'on lcur donnera au nombre de quntre ou de cinq au plus, ayantsoin de cboi- sir lcs pkis f;ros, parce que de petits wufs ne donnent jamais que de petite volallle. Enoutre, quandou voudrafaireeclore un pltis srandnoni- bre de males que de femelles , on fera couver les plus longsauifset les plus pnintus; au lieuqu'on fera couver les plus ronds lorsqu"on voudra avoir plus de femelles. Voiei la metiiode de faire cou- ver des oeufs, telle qu'elle a ete donriee par ceux qui apportent le plus grand scrupiile dans ce genre d'administration. Ils coramencent par clioisir a cet effet les retraites les p.lus secietes, afin que les mercs qui seront occupees a couver iTy soient point inquietees par les autres poules; cnsuite ils lcs nettoient avec soin avant de rien etendre dessus; puis ils parfument la paille qu'ils ont dessein d'y etendre avec du soufre et du bi- turae, et font degouttcr dessus uue torcbe al- lumee. Lorsque celte paille estainsi corrigee, ils rarrani:ent dansces retraites,en ycreusautdes niils de facon que les poules, soit en sy ren- dant, soiten les quiltant, iie puissent pas faire rouler ni tomber leurs OBufs. II y a mftiae un tres-grand nombrc de per.sonncs qui meftent sous cette paille un peu dherlK^ et de scions de laurier, ainsiquedes gous.ses d'ail et deselous ds fer : toutes choses qu'ils regardent commf; des preservatifs contre le tonnerre, qni gfite lesoeufs et tue les poulets a demi formes, avant qu'ils aient toutcs leurs parties developpees. Ctlui qui niet les ocufs sous la poule se garde bien de les arranger dans le nid Tun apres lautre avec la main; mais il les porte tous dans une petiteauge de bois, et leseoule eiisuite tout douceraent dans le uid qu'il a prepare pour les reeevoir. II faut mettre de la mangeaille aupres des poules qui couvent, afin que , nc sciuffrant point de la faim , elles restent dans leurs nids avee plus d'altache, etdepeurque,siellcss'en eloignaient trop, leurs ceufs ne vinssent a se refioidir. Quoiqu'elIes les retournent elles-memes avec leurs pattes, il faut cependant que celui qui est cbarge de ce soin en fasse la reviie lorsque les meres seront sorties du nid , et qu'il les retourne, tant afin qu'ils s'ani- mentfaciiement, en prenant de la chaleur partous les cotes egalement , que pour retirerceux qn'el- les pourraient avoir endommages ou casses avec leurs ongles. Quaud cela sera fait , il examiiiera au bnut de dixneuf jours si les pouiets ont perce la coquc des ceufs avec leurs petits Lees, et il ecoutera s'ils piaulent ou glousseat, parce qu'il arrivesouvent que repaisseur de la coque les em- peche d'en sortir. Cest pourquoi il faudra tirer avee la main les petits poulets qui tiendront en dcdans des osufs, et les mettre sous la mere, afiu qu'elle les echauffe, sans cependant continucr Vcnun siilmr!)aiiis locis, iilii a ninlre piilli non p\i^nis preliis veninint, piobanda vM ;esliva eilncalii). ScinpiM' aulem,cuni snpponuntiir ova.consiilcraii debet, iit liina cresccntc a (lccinia us(|uc ad qiiinlainilccimam id iiat. Nam et ipsa siipposltio per lios fere dies est coinniodis- sima ; et sic adminisliandum est, ut riirsus cuni exrlu- dnnlnr piilli, luna riescal. Diebus (luibus auimanlurova, cl iu specieni VDlncrnm conlormanliir, tcr scpfcni.s opus cst galliuacco gencn. At pavoiiino et anserino, paiilo ain- plius ter iiuvcnis. Qua! si (piando tiiciiiit siipponcnda gallinis, prius cas inciihare deceiii dleliiis liclibiis alieni- genis pallennir. Tiim deniiini suigeuciis (pialiiorova, nec plura (inani riiiiiini qiiam sccretissiina (•nbilia eli^iint, ne jncubanles inaliices ab aliis avlbus inquielentiir : deinde anteqiiam consteruant ea, diliscnler einundaiit, palcas- quc, (inas snb.iitraluri sinil, siil!:irc ct biluniiiie alqiie ardciite leila pciliislranl, el explafas ciihililiiis jniiciunl, ita laclis concavalis nidis, nc [ab] ailvohinlibiis, aut [eliani] dcsilienlibus evoliita decidaut ova. Pluiiiiii cdaiii iulia ciibilium slramenta giaminis aliquiil.ct raniiilos laiiii, ncc uiinusallii capila cuiii davis IVricissiibjii-iiiiit : qu.r ciincta rcmedio creduntur csse ailMTsiis loiiiliua, qiiibiis viliantur ova, pulliqiic seniironiirs iiiliTiiiiiiiitiir anleqiiam toli pailibiissuis consuinnicntiir. Scivat aiileiii ipii siibjicit , iic simiila ova in ciibili inann coiiipoiial , scd toliiin ovoruni niiiiienim In alvcoliini li<;neiiui conrcral , dciiidc iniivcrsiuii lciiilcr in piicpaialiim iiiduiii tiaiisfun- dat. Inciibaiilibiis aiilein ^alliiiisjiixla ponendus esl cibns , nt saliiric studiosiiis nidis imuiorcntur, neve lonsiiis cvat;al.'c rcriii^erenl ova , qii.c (piannis pedibiis ipsa> con- vcrlaut, aviaiius latncn cuin desilierint inatrcs.ciiciimire ricbct, ,nc manu versarc, irt aTp.ialilcr calorc conceplo f.i( ilc aiiimentur. Quin cliam si qiia iin^uibiis la's:i vcl fiacla siml, ul removeat. Idque ciini lcceril, die iiudcvi- pcsimo animariverlat, an pulli roslcllis ova perliidcrint, tl ausciilteliir, si pipiant. -Nam s.rpc propter cr.assitndi- l;eui pulaiuiiiiini criimpcic nnu (piciint. Ilaqne lia'reulcs piillos manu e\iniiTc opoitcbit , cl nialii fovciidos siibji- COLUMELLE. cette manoeuvve plus de trois jours ile suite. Car | tout CEuf dans lequel on n'entend point de glous- j sement au bout de vingt un jours ne renferme point d'iJtre qui ait vie , et il faut alors le ti- rerdedessous la poule, afin qu"elle ne soit pas retenue trop longtemps a le couver par une vaine espcrance de le voir eclore. 11 ne faut pas en- levcr les poulets a leur mere a mesure qu'ils seront eclos un a un, mais il faut les laisser un jour avec elle dans le iiid, et les empecher de boireetdemanger jusqu'a ce qu'ils soient eclos tous. Le lenderaain du jour ou toute la couvee sera eclose, voici comme on les retirera du nid. On les mettra sur un criblo qui aura deja servi a passer de la vesce ou meme de Tivraie; apres quoi on les parfumera avec de la fumee de branches de pouliot, qu'on bri^ilera a cet effet, parce que cette plante passe pour avoir la vertu de preseryer les jeunes poulets de la pepie , qui les tue de tres-bonne heure; ensuiteon les renler- mera sous une cage avec leur mere , et on les y nourrira modercment de farine d'orge cuite dans de Teau , ou de farine de ble acloreus qu"on de- trempera avec du vin , parce qu'il faut surtout eviter qu'ils ne prenr.ent quelque indigcstinn. Cest pour eela qu'ou les reuferme au bout de trois jours dans une cage avec leur mere , et qu'on les tiite tous avant de les en faire sortir pour prendre de nouvelle nourriture , afm de voir s"ils n'en ont pas qui soit restee de la veille dans leur gosier. En effet, s"ils n'ont pas lejabot vide, c'est une preuve d'indigestion ; auquel cas on doit lesempecher de manger, jusqu'a ce que leur di- gestion soit achevee. 11 ne faut pas non phis per- mettre auxjeunes poulets de s"ccarter trop loin; mais il faut les retenir aupres de leur cage , en les uourrissant de farine d'orge jusqu'a ce qu'ils soient fortifies, et prendre garde qu'ils ne soient atteints du souffle des serpents , dont fodeur est si pestilentielle pour ces animaux qu'elle les fait infaillibiementmourir. On previent cet accident en brulant souvent aupres d'eux de la eorne de cerf, ou du galbanum, ou des cheveux de femme , parce qu'ordinairement la fumee de toutes ces matieres ehasse au loin ces animanx pestilentiels. Mais il faut aussi avoir soin qu'ils soient toujours maintenus daus une chaleur mo- deree , parce qu'ils ne peuvent supporter ni le chaud ni le froid ; aussi la meilleure melhode est-elle de les tenir enferraes avec leur mere dans riuterieur du poulailler, et de ne leur lais- ser la libertc de eourir qu'au bout de quarante jours. 11 faut encore les prendre souvent entre les mains, dans les premiersjours du tempsque Ton peut eonsiderer eomme leur enfauee, et leur plumer le dessous de la queue, de peur que la flente venant a salir les plumes de cette partie, elles ne s'endurcissent, et ne finissent par boucher lesconduitsnaturels. Ilarrive memesouventque, quelque precaution que fon preune a cet egard, leur ventre n'a point d"issue pour se vider, au- quel cas on le perce avec uue plume pour facili- ter fexpulsion de leurs excrements. II faudra aussi empecher que la pepie ne devienne funeste tant aux poulets lQrsqu"ils seront devenus forts, qu'aux meres elles-niemes. A cet cffet on leur donnera de feau tres-pure daus des vases tres- propres, et on parfumera tmijours les poulail- lers, en les nettoyant de facon qu'il n'y reste point de fiente. Si malgre ces precautions ils sont attaques de celte raaladie , 11 y a des per- sonnes qui leur fourrent dans le gosier des gousses d'ail detrempees dans de Ihuile tiede. l)'autres leur versent de 1'urine d'liomme tiede dans le bec, qu'ils tiennent bien serre, jusqu'a ee que ramertume de cette liqueur les force de rejeter par les narines le resultat des nausees occasion- necs par cette raaladie. 11 est eucore bon de leur core, iili|ue non ainpllus tiidiio facere. Nam posl iiniiin ct vigesininm diem silentia ova carent aninialibus : eaque reniovenda sunt, ne incubans inani spe diulius detinca- lureflueta. Pullos autem nonoportetsingulos, ut qnisque natus sit, tollere, sed nno die in cubili sineiecum matie, ct aqua ciboque abstinere, dum omnes excludantur. Postero die , cum grex fueiit effectus , hoc niodo deponi- tur. Cribro viciario , vel etiam loliario , qui jani fueril in nsu, pulli superponantur, deinde pulegii sureulis funiigen- lur. Ea res videtur prohibere pituilam, quse celeirinie leneros interficit. Post b^c cavea cum malre claudendi sunt, et faire ordeaceo cum aqua incocto, vel adoreo farre , vino resperso modice alendi. Nam maxime cruditas vitanda est : et ab liocjam tertia die cavea cum niatre conlineudi sunt, priusque , quani emiltantur ad recentem cibum , singuli lentandi , ne quid Jicslerni habeant in gullurc. Nam nisi vaciia est ingluvies , cruditatem signi- lical, abstineriqne debent, dum concoquanl. Longius autem non est permiltendum lencris evagaii, sed circa caveain conlinendi sunl,el farina oideacea pasifiuli iliim coiioboienliir : caveiidumque ne a serpentibus adllentur, qnanim odor lam peslilens est , ut interimat universos. Id vitatur sjppiiis incenso coinu cervino , vel galbano , vcl muliebricapillo; quorumomnium feie nidoiibus praedicla pestis submuvetur. Sed et curandum eiit, ut tepide he- beantur. Nam nec calorem nec frigus sustinent. Optimum- que est intra officinam clausos liaberi cum matre , et post qnadragesinium diem poteslatem vagandi fieri. Sed primis qiiasi infantia; diebus pertractandi sunt, plumulaeque sub cauda clunibus detrabenda;, ne stercoie coinquinatae du- rescant,et naturalia praecludant. Quod quamvis caveatur, Sispe lamen evenit, ut alvus exilum non babeat. Itaque pinna perlunditur, el iter digestis cibis prsbetur. Sed et jam validioribus faclis , atque ipsis maliibus eliam vi- tanda piluitae pernicies eiit. Qua; ne fiat, mundissimis vasis et quam puiissimam piaibebimus aquam : nec minus gallinaiia semper fumigabimiis, et emundala stercore liberabimus. Qiiod si tameii pestis perraanserit , sunt qiii spicasalii tepido madefactas oleo faucibus inserant. Qni- dam bominis uiiiia tepida liganl ora, ct tamdiii compii- DE LAGRICULTURE, LIV VIIL donner de cette vigne que les Grees appellent (Jypta cTTctcpuXri , melee avec leiir nourriture , ou broyeo et jetee dans Teau qu"ils doivent boire. Ces remcdes ne s'ennploient neaiimoins que dans le temps ou la maladie n'est pas eneoie forte : car si lapepie euveloppe rocil , ct quc les poulets refusent toutenourriture,on leur ouvic les joues avec un fer, et on en exprime tout le pus qui est rassemble sous lesyeux, aprcs quoi on siupou- dre la plaie avecun pcu de sel esruge. Cette ma- ladie leur vient communement lorsqu'ils ont souffert du froid ou de la faim, dc niemc que lorsqu'ils ont bu en iHe de Teau qni a eroupi daus les cours, ouqu'ou leura laissemangerdes figues ou des raisins verts, quoiqu'ils n'en aicnt pas ete rassasics. Ce sont en effet toutes nourritures qu'il faut leur refuser : or, pourlcs eu degouter, ilsuffira de leur pr6senter, quand ilsauront faim, une grappede raisin sauvagc vert eueiliie dans des buissons, aprcs ravoir fait cuire avcc de la fincfarinede froment. Effectivemeutces oiscaux, offenses par le gout de ce fruit , fcront ensuite peu dc cas de quelque especc de raisin quc ce ptiis- se etre. II en sera de merae de la figue sauvage, qui, mise dans leur mangeallle apres avoir cte cuite, leur donnera egalement du degout pour les tigues. II faut aussi suivre par rapport a ce betail Tusagc qu'oti pratique parrapport aux au- tres bestiaux , et qui eonsiste a ehoisir les meil- leurs d'entre ces animaux et a vendrc les moins bons, de faeon que le nombre s'en trouve di- minue toutes les aiuices en automne, temps auquel ils ccssent de rapporter du profit. On se defera donc des vieillcs poules, c'est-a-dire, de celles qui aurout trois ans passes, aiusi quc de cciics qui seront peu fecondes ou qui ne serotit pas bonncs nourrices, et particulierement de eclles qui seront liabituces a mauger leurs propres ccufs 3C.'; ou ceux des autres. On se dcfcra encore de cel- les qui auront commcnee a ebanter et meme k gratter la ferre a la mode des miiles, et en- fin des poulets tardifs, qui , n'etant cclos qu'a- pres lc solstice, n'aurnnt pas pu prendre tout lcur accroissemcnt. Quaut aux males, on ne suivra pas la meine nictbodc , et Tou eonservera au contraire ceux d'entre eux qui seront bons , tant qu'ils seront en etat de coquer les poules , d"autant quc Tou trouve bien peu de bons eoqs. II faut aus';! retranchcr aux poules les nourritures couteuses dans le temps ou nous avons dit qu'el- les cessaient de poiidre, c'est-a-dirc, depuis les ides de novembre. On se coutentera de leur donner alors du marc de raisin, qui suffira pour les nourrir cornmc i( faut, pour peu qu'on y joi- gne de temps en temps des criblures de froment. VL La conservation desoeufs pendant un lon« espace de temps est encore un soin qui u'est pas etranger a la matiere que nous traitons. On les garde fort bien pendant rbiver en les envelop- pant de paille, ct eu etc en les tenant daus du son.Quelques pcrsonnes commeucentpar lescou- vrir pendant six heures de sel egruge, de sorte qu'elles nc les cnfonceut dans la pnille ou dans le son qu'apres les avoir essuyes. D'autres entas- seut par-dessus des fevcs avec leur peau, et beau- coup memey entassent des feves moulues : d'au- tres les couvrent de sel non egruge; d'autrcs enfiu les font durcirdans de la saumurc chaude. Mais si le sel , egruge ou non , preserve d'un cote ies ceufs de la eorruption, d'un autre cote il diminue leur grosseur, en erapechant qu'ils ne resteut pleius, ec qui cloignc racbetenr. Aussi ceux meme qui nc fontque les tremper dans de la saumure ne les conservent-ils jamais dans leur entier. VII. Quoique rengrais des poules soit plut6t du miint, diim eas amaritiido cogat pei naiesemoliiipiliiilae naiisp.uu. Uva quoque, qiiaili Gra'ci aYpiav iTTi^viXfiV vocaiil, ciiin cibo iiiista prodest; vcl eadein peitrita , et ciim a, r|iiiliiis pliTiiiiiiiiieinciibant. expedit. Ca'terum cibos jiivla parieteiii ciiiuciuet spargi , quuiiiam ferc pailes «c columbaiii caientstercore. Conimodissima cibaiia piitanlur vicia, velervum, tum etiani lenticula, miliumqiie ct lolium , nec minus cxcrela trilici , el si qua sunt alia legiimiua, qiiibus etiam gallinse alunlur. Lociis auteni siibinde converri et emundari debel. Nani quanlo esl cullior, lanlo I.elior avis coiispicitiir, eaipie lain las- tidiosa est, ul siepe sedcs siias perosa , si delur avolandi po- lesta.s, reliuquat. Id quod frequenter iii liis regionibus , ubi liberos liabenl egressiis , accidcrc solet. Id ne liat , velusest Uemociilipriieceplum.Gcnusaccipitristinnuncuhmivocau» 372 COLUMELLE. ccpte ancicn donne par Democritc, pour obvier a cet accidcnt. II y a nnc espece d'oiseau de proie, appelc tinnunculus (crecerelle) par les gensdcla campagne, qui fait commuuement son nid dans les huliments. On enferrae donc les petits de cet oiscau tout vivant dans les pots de terre , que l'on enduit de platre apres les avoir couverts, et on suspcnd ces pots dans les coins du colombier; au moyen de quoi les pigeons s'attachent si forl nii meme lieu, qu'ils ne rabandonnent plus ja- raais. II fautchoisir, pour en elever d'autrrs, les pigeons qui , sans etre ni vieux ni trop jeu- nes, sont forts de corps , et avoir rattention , autant que faire se peut , de ue jamais separer , les unsdesautrcs, les petitsd'une memecouvee, parce qu'ordinairement, quandils sontainsi ma- lies ensemble , iis donuent un plus grand nombre de couvees; ou si on les separe, il faut au moins eviter de marier ensemble des pigeons d'especes differentes, teis que ceux d"Alexaudrie et ceux de la Campanie, parce que ces animaux s'atta- chent moins a ceux qui ne leur ressemblent point qu'a ceux de leurespece, et que des lors ils s'ac- coupleut rarement, et souvent ne pondent point. Par rapport a leur plumage , on u'a pas approuve dans tous les temps la memecouleur, et les avis sont encore aujourd'hui partages la-dessus : e'est pourquoi il n'est pas aise de diie quelle est la meilleure. La couleur blanche, que Ton reneon- tre coramunement partout, u'est pas trop du gout de certaines personnes; il est vrai qu'elle n'est pas dans le cas d'etre rejetee dans les pi- geons que Ton tient renferraes ; raais on ne sau- rait trop la desapprouver dans ceux qu'on laisse en liberte, parcequ'elle se fait remarquer tres-ai- sement des oiseaux de proie. Pour leur fccondite, quoiqu'elle soit tresinferieure a celle des pou- les , elle est neanmoins d'un produit encore plus grand que la leur, puisque , quand ils sont bons, ils elevent des petits jusqu'a huit fois par an , et ruslicl , qiii feie in oedlficiis nidos facit. Ejus puUi singiili ficlilibusolliscoiuUinUn', spirantlbiisque opprcula suppi po- nunlur, ct sypso lila vasa in angnlis columbariis snspon- «lunUir : qnoc res avibus ainorem loci sic conciliat, ne unquani deserant. Eligenda; vero sunt ad educationera neque vetula' , nec nimiiim novellae ; sed corporis niaximi : curandumqiie, si fieri possit, ut pulli, quemadmodum excUisisunl, nunquam separentur. Nam fere si sic irmri- tata^ siint , plures educant fcetus. Sin aliter, ccrte nc alieni !;i'neris conjnngantur, nt Alexandrina! et Campana;. Minus enim iuipaies suas diligunt, et ideo nec multnm ineurit, nec sa'pius fietant. Plunia; color nnn semper, nec omnibns idem probatus est : atque ideo qui sit niilimiis, non facile dicln est. Albus, qui ubique vulgo i uiispicitiir, a qiiibus- dam non niniium laudatur; nec lamen vitaii debet in iis, qua- clauso ronlineiitur. Nam in vagis maxime est iinpro- bandiis, quod euni facillime speculatiir .accipiter. Foicun- dilas autem , quamvis longe minor sit quam est gallina- rnni , niajoiem tamen refert qua?6lum. Nam cl octics que Targent qui revient de ces ^leves peut rem- plir le coffre-fort du proprietaire , ainsi que M. Varron, cet exccllent auteur, nous le certifie en disant que chaque paire de pigeons se vendait communement mille sesicrtii de son temps, quoi- que les mceurs fussentalors plus austeres qu'elles ne le sont a prcscnt. En effet , notre siecle nous, forcerait a rougir pour lui si nous ajoutions foi a ce qu'on raconte, qu'il se trouve des gens qui paycnt une paire de pigeons jusqu'a quatre mille nummi. Ce n'est pas au reste que ceux qui dc- pensent ainsi un argent enorme pour avoir en leur possession des choses de pur agrement, ne soient encore plus excusables a mes yeux , que ceux qui epuisent le Phase du Pont et les etangs Scythiques des Palus-Meotides pour fatisfaii-e lcur gloutonnerie. Aujourdhui meine on pousse les choses jusqu'a se donner, au milieu de son ivresse, des rapports causes par les oiseaux du Gange et de TEgypte. On peutaussi faire des en- grais dans un colombier, ainsi que nous Tavons dit, puisque si Ton a des pigeons sterilesou qui soient d'une vilaine couleur, on les engraisse comme les poules. U cst plus aise de le faire quand ils sont sous leurs mcrcs et tandis qu'ils sont jeu- nes; on attend pour cela qu'ils soient devenus un peu forls, sans ncanmoins qu'ils aient com- raence h voler; et il suffit alors de leur oter quel- ques plumes et de leur briser les pattcs, afin {|u'ils se tiennent tranquilles dans le mcnie lieu , ct de donner a manger eopieusement a leurs me- res , de facon qu'eilcs ne raanquent pas de noui- riture tant pour elles que pour leurs petits. Quelques personnes se contentent de lcur atta-r cher legerement les pattes, parcequ'elles s'ima- ginent qu'en les cassant elles ieur causeraient une douleur doat la maigreur pourrai^ devenir la suite. Mais cette methode n'esf point du tout favo- rable a lcur cn^raisseinent, parce que, tant qu'ils font des efforts pour detacher leurs licns , ils ne annopullos educat, si est bona matrix ; et pretiis eoriim doniini coniplent arcam , sicut eximius auctor M. Vairo nobis affirmat, qiii prodidit etiam illis severioribus (suis) temporibus paiia singula millibiis singulis seslertionim solita veiiire. Nam nostii pudet seculi , si credere volu- miis, inveniri qui quaternis niillibus nummum binas aves inercentur. Quamquam vel bos magis tolerabiles putem, qui oblcctamenta deliciarum possidendi Uabendique causa gravi a^re et argcnlo pensenl, qiiani illos qui Ponticnm Pliasim et Scythica stagna Mneotidis eluant. Jam nunc Gangeticas et jEgyptias aves lemulenter eriictant. Polest lamen etiam in lioc aviario, sicut dictum est, sagina excrcen. Nam si quK sleriles aul sordidi coloris interve- iiiiint, siniiliterut gallinaj farciuntnr. PnlH vero facilius sub niatiibus pingiiescunt, si jam firniis, prius quam sub- voleiit, paucas dctrabas pinnas, et obteras crura, ut uno loco qHiescant, prsebeasqne copiosum cibum paren- tibus, quo et se et eos abundantius alant. Quidam leviter obliganl cnira , qiioniam si frangantur, dolorem, et c\ eo DE LAGRICULTURE, LIV. VIII. S7.'S icstcT.t jamais en repos, et que Tespfce cVe.xer- cice daiis lequel ils sont des lors coDtiuuellement est bieii loin traugmenter leur corpulence; au lieu que la fracture des pattes ne leur cause de )a douleur que pendaut deux jours ou tout au plus pcndaiit trois , et qu'elle leur ote toute es- peianee de courir. IX. II est inutilcd'eleverdes tourterelles, parce que ectte espcce doiseaux ne pond point et ne lait point eclore de petits dans une voliere. Ou les destine a reugrais telles quon les prend au vol , et des lors il en coute moins de peine pour les engraisser que pour engraisser les autres oi- seaux , quoiqu'on ne puisse pas le faire dans tous les temps, puisque , lelle peine que Tou prenue, elles engraissent difficilement en hiver. Au sur- plus, c'cst le temps ou ees oiseaux sont k bon marche, parce que les grives donnent alors en tres-grande quantite. D'un autre cote , les tour- terelles engraissent d'elles-menies en ete, pourvu qu'ellcs ne manquent point dc nouriiture. En effet, on n'a rien autre chose a faire qu'a leur jeter de la mangeaille, et surtout du millct; non pas que le froment , ou quelque autre ble que ce soit , ue les engraisse pas aussi bien que le mil- let, niais parce que eette graiiie est celle qui leur fait le plus de plaisir. On les engraisse ce- pendaut aussl en hivcr, ainsi que les pigeons ra- miers, avec des boulettcs de pain trempees dans du vin, plutot qu'avec toute autre nourriture. On ne lcur fait pas , comme aux pigeons , des re- tiaites qui soicnt distribuees par cases , ou creu- sees dans le mur, mais on enfonce daus la niu- raille des rangees de corbeaux , sur lesquels on etend de petites nattes de chanvre, garnies de filels en devant, pour lesempecher de voler, parce que rexercice du vol les fait maigiir. Ou lcs y nourrit journellement avcc du millet ou du fro- ment : mais il ne faut point leur donner ccs graiiis (iu'iis nesoient secs. La valeur d'un semo- (liiis de mangeaille suflit par jour pour cent vingt tourterel:es. Ou leur doune toujours de Teau fraiche et trfes-propre, dans de petits vases scm- hlahles a ceux dont on se sert pour les pigeoiss et pour les poules, et on nettoie leurs nattes pour cmpecher que la fiente ne leur briile les paltes; il fautneanmoiusconserveravec .soin cette fiente, qui s'empIoie a la culture des champs ct des ar- bics, dc meme que celle de tous les oiseaux , a rcxception de ceux qui nagent. L'age avance de ces oiseaux n'est pas si favorable a leur eugrais que la jeunesse : c'est pourquoi on choisit a peu pres le temps de !a moisson , temps auquel la couvee commence h se fortifier. \. II faut plus de soins et de depenses pour les grives. On peut en nourrir dans toutes sortes de campagucs, quoiqu'iI sera avantageux de le faire dans celles oii on les aura prises. En effet, on les transporte difficilement dans d'autres con- trees, parce que lorsqu'eIles sontrenfermees dans des cages, la plupart se desesperent; la mfiiae chose leur arrive lorsqu'ou les jette dans une volit're au moment qu'elles ont ete prises , et a la sortie du lilet. II faut donc, pour eviter cet ac- cident, en meler, parmi les nouvelles captives, d'ancieiinemcnt eniolees , qui aient ete elevces par les oiseleurs a reffet de servir comme d'ap- peaux pour attirer les autres : ces ancieiines adou- ciront lcchagrin des autresen voltigeaiit autour d'elles, et celles-ci s'accoutumeront peu a peu a chercher a boire et a manger, des qu'clles ver- ront celles qui sout privees le faire. Elles veu- lent un eiidroitqiii soit expose au soleil, et dis pose de la meme facon que celui dcs pigeons, iiiaciLMi liiTi pntanl. Scd iiilji! isla rc3 pinguiliidinis effi- cil. Nam (linii vincnla exereie couanlur, non conqnics- cunt ; et liac quasi exercitatione coipori niiiil adjicinnt. rracta crnia non plus quam bidui, aut summum liidui doloreni affernnt, ct spcm tollunt evagandi. IX. Turturnni edncatio supervacua est : quoniara id £;cnns in ornillione iicc paril, nec exclndit. Volatnra ita nl capifnr, farturae deslinatur : eoque leviorecura, qnam caHeiffi aves saginatur : verum noii omnibus temporibus. ^ani per liiemein, quannis adbibeatur opeia, difliciilter gliscit, et lamcn, (|uia rnajor cst tuidi copia, pretiuin tiirturum minnilur. Rnrsus aest.ile vcl sna sponte, diim- modo sit facullascibi.pingiicscit. Nibil eiiim aliud, quam olijicitiir esca,sed piaecipue miliuiii : nccquia Irilicovel ;iliis riunientis minus crassescant; verum ipiod seminc I iijns maxime <]cleclantnr. llieme t;nnen uri'unl extiiiiulalic libidinis, cuiii scuicllpsum veluti miranteni cauda' gciiiiiiantiliii-. piniiiv piiilcgit : idqiie cuin facil, rotarc d;iitiir. I'iii,l .uliiiissui.i' t'j;iipus ciinrcstini iiiatricet custodienda' siinl , n« ulilii ipmni in «tKliiilii riuliw «dque iioveui diebiis a priino lypiP incremento, novenis ovis incubeiil , siiitque ex liis qiiinque pavonina , (et) caefera gallinacei generis. Decimo deiiiceps die omnia gallinacea sublratiantur, et loljdein recentia ejiisdein geiieris suppoiiantur, ut trigesima luiia, qiue est feie nova, ciim pavoninis excludaiilur. S^d cuslo- dis curam non effugiat observare de.silientem inatricem, sa'piusque ad cubile pervenire, et pavonina ova, quae propter magnitudinem difficilius a gallina moventur, ver- sare maiiu : idque quo diligentius faciat , una parsovorum notanda est atramento, quod signum babebit aviaiius, an a gallina conveisa sint. Sed, ut dixi, memineiimus cobortales qiiam maximas ad lianc rem praeparari. Qiiae si mediocris babitus snnt , non debent amplius qiiamterna pavonina, et sena generis sui fovere. Cum deinde fecerit pullos, ad aliam nulricem gallinacei dcbebuiit IransfeiTi, et siibinde qiii nati fiierint pavonini ad uiiam congrcgari , donec quinque et viginti capitum grex efticialnr. Sed cuin erunt editi pulli, simililer tit gallnacei primo die noii inoveantur : postero die ciim educatrice transfeiantur in caveam : primisque diebus alanlur ordeaceo faire vino rcsperso, nec minus ex quolibel frumento cocla pulticula , ef refrigeiata. Post paucos deinde dies liiiic cibo adjicicn. dum erit concisum porium 'farentmuin, et casous mollis DE LAGRICULTURE, LIV. VIIL tiiiTi haehes et du fromage mou bien egoutte, paree qu"il cst eonstaiit que le petit-lait nuit aux paonneaux. Des sauterelles , auxquelleson aar- rache les pattes, passeiit aussi pour une nourri- ture qui leur est bonne , et 11 faiit leur en douner jusqu'au sixieme mois, apres quoi il suffira de leurjeterde rorge a la main. On peut aussi les mener trente-cinq jours apies leur uaissanee aux champs, raemcsans avoir rien a craindre, parce que le troupcau suit la pouie toutes les fois qu'il Tentend glousser, comme si c'etait sa propre mere. Le gardien porte alors aiix champs la mere ren- fermee dans uue cage , et, apres Tavoir fait sortir, 11 la garde ii vuc en lui liant la patte avec une longue licelle, de sorte que les paonneaux puis- sent voltigcr autour d'clle ; apres quoi , lorsqu'ils se sont bien repiis , on lcs ramene facilcinent a la metairie, parcequ'ils ne s'ecartcnt point, commv je Tai dit, de leur nourrice, qu'ils euten- dent glousscr. Tous lcs auteurs coiiviennent assez unanlmcment qu'il faut eviter de mener paitre, dans rcndroit oii sera cette poule, d"autrcs poules qui eleveiont des pousslns, parce que, des queccllcs-ci, apercoivent les paonncaux, elles cessent d'ctre affectiounees a lcurs petlts et les abandounent avaut de les avoir eieves, comme Si elles les eussent pris en aversion , par la rai- son qu'ils ne resscmblent aux paons nl par la taille ni par la beaute. Ces oiseaux sont sujets aux mfimes maladies que eelles auxquelles les poules sont ordinaircmeut sujettes ; aussi ne leur donne-t-on pas non plus d"autres remedes que ceux que Tou eniploie pour lcs poulcs, puisqn'on les gucrit dc l.i pepie, de rindigestion etdequelque autre maladie que ce soit, avec lcs remedes que uous avons indiques. Passe le septicme mois a compter depuis leur naissance, il faut les enfei'- mer avec lcs aulrcs paons dans leurs retraites, pour y prendrc le repos de la nuit ; mais on pren- dra garde qu"ils ne se tiennent sur la terre; et on relevcra ccux qui pourraient se coucher ainsi, pour lcs poscr sur les perches, afln que le froid ne les incommode pas. XII. L'cdueation des poules de Numldic est a peu pres la meme que celie des paons. Pour les poules sauvages, que Ton appelle rusticm (poules de campagnc), elles ne pondent point dans la captivile; alnsi nous n"avons rlen a prcscrire a leur sujet, si ce n'est qu'il faut leur donner a mangertant qu"clleseQ veulent, pour lcs rcndre plus propres a couvrir les tables dans un festin. XIII. .le passe aux oiseaux que les Grecs ap- pellent 'i;j.'iiSiot (amphibics), parce qu'ils ne se conlentent pas de la pAture quils tiouvent sur tcrre , et qu"ils en chcrchcnt aussi dans Teau , n'etant pas plus habltues a la terre qu'aux etangs. Entre ees oiseaux , Toie est respece la plus re- cherchce par les gens de la campagne , parce qu'elle ne demande pas de grands soins , et qu'elle est ile mcilleur guet que le chien meme, puis- qu'elle trahit par son chant les gens qni suiit cn cmbuscade, ainsi qu'il arriva au siege du Capi- tole, suivant ce que dit rhistolre, lorsque ccs oiseaux firent entendre leur chant a rarrivce des Gaulois, pendant que lcs chiens etaient restes muets. On ne peut pas neanmoins avoir d'oies partout , d'aprcs ropiniou Ires-sensee de Celsus, qui dit que Toie ne se soutient pas aisement sans eau, non plusque sans une grande quantile d'her- bes, et qu'il y a du danger a en avoir dans de jeunes piants, parce qu'e!le arrache toutes les pro- ductions tcndres qu'ellc peut y rencoiitrer. Mais 11 en faudra nourrir dans tout endroit oii 11 se trouvera un lleuve ou un lac, et dans le voisi- vehemeiiter ex|irossiis; nam seriiin uocere pullis maiiifes- tum est. Locu.sliiM]u()(|ue pedihus ademlis uliles cibandis pullis liabentui-, al(|ue iis pusci delient usque ad sexliiiii mensera : postmodiim satis est ordeiini di; maiiii piaeliere. Possunt auleni post quinliim et Irigesiinuni diem (|uam nali sunt, etiam iii anrum salis tiilo eduei, sequilunpie grex velut maliemgallinamsiugullienlem. Ea caveadati.sa fertiir in agnim a pastore , et emissa ligalo pede loiiga liiica [gallina] custodilur, ad qiiain ciicumvolant piilli. Qui cum ad satietatem pasti sunt, rediicuntur in villam peisequentes, ul i\\\, nutrlcis singulttis. Salis autem convenit inler auctores, non debeic alias gallinas, qiiiL' pullos siii generis educant, iii eodein loco pasci. Jiaui cum conspexerunt pavoninam piolem,suos ptillosdiligeie desinunt, et imniaturos relinquiinl, peiosa; videliccl, quod nec niagniliidine, nec specic pavoiiiiiis paies sinl. Vitia qtia' gallinaceo geiieri nocere solent, cadein lias aveis infeslant : sed nec leniedia Iradiintnr alia, quam quse galliiiaceis adliibenttir. Nam el piliiila et cruditas, el si quae aliiesiint pestes, iisdem reuuuliis, ipia; proposui- mus, prohihenliir. Seplimiim deinde nien.sein ciim exces- (eiunl, iii stahulo cuin cieleris axisti- inat verissiiiic Celsus , qui sic ai(. An,ser iieque sine aqua , iiec siiie mtilta lierba lacile suslinetur, neque utilis est locis consitis, quia qiiicqiiid teuerum coulingere potest, carpil. Slcubi vero niinien aiitliicns est, lierh.ieque copia, nec iiimis juxla sata^ IVuses , id qiioqiie sciins nulrieiiduiu COLUMELLE. nage duquel il y aura beaucoup d"herbi'S et peu de terres ensemeuctes. Ce n'est pas que nous pensions qu'on doive le faire, par la raison que cet oiseau rapporte beaucoup de prolit; raais seu- lement parce qH'il n'est point a charge , quoi- qu'on retire meme un certain produit de ses pe- tits et de ses plumes, que ron peut arracher non pas seulement une fois Tan , comme la laine des brebis, mais deux fois, savoir au printemps ct en automne. II faut donc en elever au moins une petite quantite quand la situatioti des lieux le permet, et ne donner que trois femelles a chaque male, parce que la pesanteur des mSies les empeche d'en couvrir un plus grand nombre. II faut en outre , pour les mettre a Tabri , leur faire, dans rinterieurde !a cour etdans des coins retires, des logettes dans lesquelles elles se cou- cheront et fi>ront leur ponle. XIV. Quant a ceux qui s'attachent ii avoir par troupeaux des oiseaux qui nagent, ils doivent for- mer des chenoboscia (des endroits oii paissent les oies), qui ne feront honneur qu"au cas qu'ils soient disposcs de la facon qui suit. On aura uiie cour separee dont tous les autres bestiaux ne pourront pas approcher, et qui sera environnee d'une muraille de neuf pieds d'e!evation, avec des galeries rangees de facon qu'i! y ait dans quelque coin une cabane pour le gardien. On construira ensuite sous ces galeries, avec du moellon, ou meme avecdela petite brique, des logettes carrees : il suflit que chacune de ces logettes ait trois pieds en tout sens , et il faut que rentree en soit munie de petites portes solides, parce qu'on doit !es fermer exactoraent dans le teraps de la ponte de ces oiscaux. Ensiiite s'il se trouve liors de la metairie un itang ou un fleuve a quelque distance des batiments , on ue cher- chera pas a se procurer d'autre eau ; mais s'il ii'y en a point,on ferades mares etdes reservoirs d'eau artificiels, alin que ces oiseaux ne manquent point d'endroits ou ils puissent se plonger, parce que cette ressource leurestaussi necessaire pour vi- vre que celle de la terre. On leur reservera aussi un tcrrain marecageux bien fourni d'herbes, et cutre autres paturages qu'on y semera , tels que la vesce , le trefle et le fenu-grec. On n"oubliera pas surtout d'y semer de cette espece de chico- ree que les Grecs appellent ctEpK; (chicoree friseej. I! faiitencore semer particulierement de la graine de laitue, parce que c'est uu herbage tres-tendre et fort recherche par ces oiseaux , outre que c'est une nourriture excellente pour leurs petits. Tou- tes ces choses ainsi preparees , il faut avoir soin de choisir des maies ainsi que des femelles de la piusgrande taille, et dont la couleur soit blan- clie; car il y a une espece d'oie bigarree, qui etait sauvage dans le principe, et qui n'est de- venue domestique que depuis qu'oa l'a apprivoi- sce; mais il ne faut pas en elever, parce qu'e!le n'est pas aussi feconde ni d'un aussi grand prix que les autres. Le temps le plus propre pour faire accoupler les oies , c'est depuis le soistice d'hiver, comrae !e plus propre pour les faire pondre et couver, c'est depuis les calendes de fevrier ou de mars jusqu'au solstice, qui arrive vers la fin du mois de juin. Elles ne s'accoup)ent pas, commo les premiers oiseaux dontnous avons parle, en se tcnant sur ferre, mais elles le font commune- ment dans des rivieres ou dans des reservoirs d'eau. Ellcs pondent chacune trois fois par an, pourvu qu'on !es empeche de faire eclore leurs osufs, ce qui est plus avantageux dc faire quede les leur donner a couvera elies-meraes, parce que lcs poules auxquelles on les donne a couver nour- esl. Quod etiam nos laceie censemiis, non (luia niagni sit fiuclus, sed quia miniini oneris. Altamen piiEstat ex se pullos alque plumam, quani non, ut in ovibus lanam , semel (ieinetere, seil bis anno , vere et aulunino vellere licet. Atque ob bas quiilem causas, si perniillil locorum conditio , vel paucos utique oportet educare , singnlisqiie maribus ternas fiEminas destinare. Nam propter ^ravita- tem plureis inire non possunt. Quinetiam iiitracoliurtem, ut protecli sint , secretas singulis haras facere oportet, iu quibus eubitent et faitus ubi edant. XIV. Qiii vero greges nanlium possidere student, che- nohoscia constituant, qua; tum demum vigebimt , si fuerint ordinala ratione lali. Cohors ab omni cajlero pecore se- cieta clauditur alta novem pedum maceria, porlicibusque circunidata, ita ut in aliqna parte sit cella custodis. Sub porticibus deinde quadiataj haise caemenlis vel eliam la- terciilis exlruuntur : quas singulas satis est habere qnoquo- vcrsiis pedes ternos, et adilns singulos firinis ostiotis mnnilos ; qiiia per f(jeliiram diligenterdaudi debeul. Extra viilani deinde non longe ab a;di(icio si est stagiium vel niiiiiiMi, aliauon quiTialiir nqua : sin aliler, lacus pisci- iiiipie manii (ianl , ut sint quibus inunnare possint aves. Nam sine isto primordio non magis qiiam sine lerreno rccle vivere queunl. Palustris quoque, sed herbidus ager desllnetur , atque alia pabula conserantur, ul vicia, trifo- liuin, fo?nnm Graecum, sed praecipuegenns inlubi, quod (jipiv Grreci appellaut. Lactuc* quoqiie in hunc usum seniina vel maxime serenda sunt, quoniam et mollissimum estolus,et libenlissime ab hls avibus appetilur. Tum eliam pullis utilissima est esca. Ha;'c cum praeparala siinl , curandum esl , ut mares fu'mina'que quani amplis- simi corporis, et albi coloris eligantur. iSam esl aliiid genns varium, quod a feio mitigalum domesticiim fac- lum est. Id neque a^qiie faecundum est, nec tani prelio- sum : propter qiiod minime nutriendum est. Anseribus admiltendis tempus aptissimum est a bruma ; mnx ad pa- riendum, et ad incubandum a Calen. Fcbruariis vel Marliis usque ad solstilium , qiiod fit ullima parle mcnsis Jiinii. Ineuul autem non, ut prioresaves, de quibusdiximus, insislentes humi : nam fere in llumine aut piscinis id fa- ciunt : singuUeque ter anno pariinit, si proliibcanliir fa^lus siios exchidere , quod magisexpedit, quam qiium ipsao suos fuvenl. Nam el a gallinis melius enutriunlur, ct longe major grex efficitur. l>aiiunt aulcm singulis fietibus DE L'AGRICULTU!U:, LIV. VIII. ri>>sent mieux les petits qui eu sont \enus , et que le troupeau devient par la bien plus nombreux. Elles donnent cinq oeufs a la premiere ponte , quatre a la suivante, et trois a la derniere : quelqiics personnes leur laissent elever les petits de cette derniere ponte , paree qu'elles ne doivent pliis pondre de tout le reste de raunee. II ne faut pas laisser pondre les femelles hors du clos qui leurestdestine; ainsi lorsqu'elles paraitront rher- cherun endroit pourydeposer leursceufs, on leur tStera le ventre en le pressant pour s'assurer de leur etat, parce que, des quelles approehentdu moment de la ponte, on sent avec le doigt lcs oeufs qui soutalorssur le bord de leurs parties, eton les eonduira a leurs logettes, ou on les en- fermera afin qu'elles y pondent. II suftira d'a- voir observe cette pratique une seule fois vis-a- vis de chaeune, parce qu"elles rctournent toujours toutes a Tendroit dans lequel elles ont pondu unc premiere fois. Mais lorsqu'on veut qu"elles cou- vent elles-memes les a?ufs de la derniere ponte, il faut avoir soiu de marquer ces cpufs aflu de les reconnaitre, et de les metlre chacun sous celles qui les auront pondus , parce qu'on pretend que les oies ne font poiut eelore des aufs qu'elles n'ont point pondus, a moins qu'elles n'cn cou- vent en meme temps des leurs propres. Pour les poules, on leur donne a couver autant d'cEufs d'oies que d'oeufs de paonnes, c'est-a-dire cinq au plus et trois au moins ; au lieu qu'on donne aux oies sept au moins et qninze au plus. i\Iais on doit avoir la precaution de mettre sous les oeufs des racines d"orties , ce qui est une espece de re- mede contre les orties meracs , dont la piqure est mortelle aux oisons qui viennent d'eclore. II faut trente jours pour que les oisons se forment et qu'ilssorient de l'oeuf, lorsqu'il fait froid ; car lors- qu'il fait chaud, il suflit de vingt-cinqjours, quoi- que le plus souvent on ne les voie ceiore que le trentieme jour. Tant qu'ils sont petits , ou les nourrit les dix premiers jours dans la logette oii ils sont renfermes avec leur mere ; apres quoi , lors- que le beau temps le permct, on les mcne dans les prcs et aux reservoirs d'eau. II faut prendre garde qu'il ne leur arrive d'etre piques par des ortics , et eviter de les envoyer aux paturages sans les avoir rassasies auparavaut de chicoree ou de fenilles de laitue hach^es. Eu effet , s'ils y nllaicnt quand ils sont encore faibles , saiis avoir pris de nourriture auparavant, ils s"opini5tre- raient si fort a arracher de terre les arbrisseaux ou les herbes, qu"ils se rorapraient le cou. On fait bien de leur doiuicr aussi du millctou meme du froment dans de Tcau. Lorsqu'ils sont devenus un peu plus forts , on lcs incorpore dans la troupe de leurs eamaradcs, et on les nourrit d"oi'ge : il est egalement utile d'en donneraux meres. II n'est pas a propos de mcttre plus de vingt oisons dans la meme logette , eomme il ne faut pas non plus en mettre de trop petits avcc de p!us grands , pareeque les plus forts tueraient les plus faibles. II fant tenir tres-seches les rctraites dans les- quelles ils se couchent babituellemcnt, ct y cten- dre de la paille, ou, a dcfaut de paille, du foin, qui leur estegalement agreable. Pour le surplus, on observera les preceptes que nous avons don- nes par rapport aux autres especes de poussins, et qui consistent a empecher qu'ils ne sentent rodeur d'une couleuvre ou dun furet, de merae quc celle d'un chatou meme d'une belctte, parce que ces animaux pestilentiels font communcraent un carnage affreux de ces oiseaux , lorsqu'iIs sont jeunes. II y a des personnes qui donnent aux oies de Torge detrempee , pendant qu'elles cou- vent , sans pcrmettre que les meres abaudonnent souvent leurs nids : les memes personncs don- OTa,primo quina , seqiienli qiialerna, iiovis.cat inlirinum. Cellas, in quibus inciibitant , siccissimas cssc oportet , siilistralasipic babcic palcas : vel si eie non siinl, crassissiinuini{iii»li|iii' riciium. Catera eadcm, quae iii aliis generibii.4 piilldi iiiii .scrvaiida suiit , nc coluber , nc vipeia, felesque, aiit cliam muslcla possit aspirarc : rpia' ferc pcinicics ad intcrnecioncm prostcrnunt tcncros. Siiiil ^so COLUMELLE. iicut aussiaux oisons, pendant lcs cinq premicrs jours depuis quMls sont ecios, du gruau on de la farine detrempee, comme aux paons. D'autrcs leur donnent encore dans de Teau du crcsson vert liaclie en petits raorceaux , et cette nourri- turc ieur est tres-agreable. Par la suite , lorsqu"ils ont quatre mois, on destine les pliis grands d'en- tre eux a Tengrais, parce que la jeunesse est l"age que !"on regarde comme le plus propre pour les engraisser. L'engrais de ces oiseaux est facile a faire , puisqu'il n'y a absoluraent rien autre cbose a leur donner que du gruau et de la fleur de farinetrois fois par jour, pourvu qu'on les mette a portee de boire copieusement , qu'on ne leur laissepointla libertedecourir, et qu"on lestienne renfermes dans un lieu cbaud et obseur, toutcs cboses qui contribuent beaucoup a former la graisse. ?jn suivant eette metbode , on vient a bout de lesengraisser en deux mois, et il arrive meme souveot que la couvee la plusjeune est en- graissee au bout de quarante jours. XV. II faut prendre les memessoinspour for- mcr un endroit oii ron elevera des canards ; mais la dcpense en sera plusconsiderable, parce qu"on y renferraera, pour les y nourrir, non-seulement des canards, mais encore des sarcelles , des bos- cides , des phalerides , et d'autres oiseaux sem- blables, qui fouillent dans les etangs et dans les marais. Ou choisit a cet effet un terrain plat que Ton entoure d"une muraille de quinze pieds d"e- levation; ensuite on le couvre avec un treillage ou avec des illets a grandes mailles, alln que ces oiseaux domestiques n'aient point la facultc de s'envoIer, et que les aigles et les oiseaux de proie ne puissent pas fondre sur eux. On revetira aussi toute cctte muraille , tant en dedans qu'en dehors, d'un enduit bien poli, de peur que les chats ou les furets ne grimpent par-dessus. En- suite on creusera dans le milieu de cet cnclos un bassin de deux pieds de profondeur, et dont la longueur, ainsi que la largeur, seront determinees parlasituation du lieu. On pavera en ouvrage de Signia les descentes qui conduiront a Teau^de peurquellesneviennent aetredegradeesparrim- petuosite de Teau , qui coulera toujours a travers le bassin , au cas qu'elle vienne a se deborder. II ne faut pas que ces descentes soient coupees en forrae de degres; mais elles doivent gagnet Teau insensiblement, de facon que Ton y des- cende comme on descend du rivage h la raer. II faut paver en pierres et revetird'un enduit le sol du bassin dans tout son contour, jusqu'aux deux tiers a peu pres de sa longueur et de sa lar geur en tirant vers le centre , afin qu'il n"y puissc pas croitre d"berbes , et que cette partie du sol presente aux oiseaux, lorsqu'ils nageront, un espace libre et bien uni : d'un autre c6te, lc centre doit rester en terre-plein, pour qu"on puisse y semer des feves d'Egypte et d^autre? berbes qui viennent ordinaireraent dans l"eau, et qui serviront a ombrager les retraites des oi- seaux. II s"en trouve , a la verite, dans le nombre qui se plaisent a se tenir sous de pctites forets de tamaris, ou au milieu des plantations de joncs d'eau; raais ce n'est pas un raotif suffisaut pour que ces pelites forets oceupent tout !e bassin, et le contour, au contraire, n'en doit point etre couvert, ainsi que je Tai dit, afin que, lorsque les oiseaux serontragaillardis par le beau temps, ils puissent s'ebattre entre eux , en nageant rapi- deraent, et sans rencontrer d'obstacle qui arrete leur course. En effet , si d'un cote ils sont bien aises de trouver des endroits oii ils puissent se glisser, pour tendre des pieges aux betes aqua- tiques qui s'y tiennent cacbees , ils seraient l'd- cbes d'un autre c6te de ne point trouver d'espaces qui ordeum maceratum inciibanlil)us apponant , nec pa- liantur niatrices sicpius nidum reiinquere. Deinde pullis exdusis primis quinque diebus polentam vel maceratum lar, sicut pavonibus olijiciunt. Nonnulli etiam viride nas- lurtium consectum minutatim cum aqua praebent, eaquc eis est esca jucundissima. Mox ubi quatuor mensium facti sunt, farturae maximus qiiisque deslinatur, quoniam tenera oetas praecipue habetur ad hanc rem aptissima : et est lacilis liaruui avium sagina : nam prKter polentam et polliuem ter die niliil sane aliud daiji necesse est, dum- modo large bibendi potestas fiat, nec vagandi facultas de- tur ; sintque calido el tenebricoso loco : qua; res ad crean- das adipes mulluniconferunt. Hoc modo duobus meusibus pinguescunt etiam majores. ^Am tenerrima pullities sajpe xitJiebus opima reddilur. XV. Nessotropbii cura similis, sed major impensa esl. Nam clausac pascuntur anates, queiquedulre, boscides , plialcrides, similesque volucres, qune stagna et paludes I imantur. Locus planus eligitur, isque munitur siiblimiter pidum quindecim niaceria : deinde clatris superpnsitis , \i]\ graiidi macula relibus contegitur, ne aut evolaudi sil potestas domesticis avibus, aut aquilis vel accipitribus involandi. Sed ea tota maceries opere lectorio levigalur exlra inlraiiue, ne feles, aut viverra perrepat. Media deiiide parte «essotropliii lacus deloditur in duos pedes altitudinis, spatinmqiie longiludini dalur et latiludini quantum loci conditio permitlit. Ora lacusnecorrumpan- tur violenlia rcslagnantis unda;, quae semper iuniieie deliet, opere Siguiiio cousterniintur, eaque non in giadiis oportet erigi , sed paiilatim clivo subsidere , ul lamquam e litoie descendatur in aquam. Solum autem slagni per circnilum , quod sit instar modi totius duarum parlium, lapidibus inculcalis [ac] tectorio municndum est, ne posslt bcrbas evomere , prsebeatque nantibus aqua; puram superficiem. Media rursus terrena pars esse debet, iil co- locasiis conseralur, aliisqiie familiaiibus aquae viiidibus, quaeinopacantavium receptacula. Sunt enim quibiiscordi esl vel iii silvulis tainaricum , aut scirporum frutetis im- morari. Kec ob haiic tamen causam lotus locus silvulis occupetur, sed ut dixi, per circuitum vacet, ut sine 1m- pediniento , cum apricilate diei gestiunt aves, naiidi velo- citatc concerfent. Nain queinadinodum desideranl ess6 DE L'AGIUClILTU[lE, LIV. VFII. vides , qu'ils puisscnt travevser en liberte. Les bonls du bassin seront en outre tapisses dberbes en dehors de tous eotes sur une largeurde vini;t pieds, et rextremite de tout le terrain sera gar- nie de lo^ettesd'un pied en carre, dans lesquei- les les oiscau.x feront leurs nids , et qui seront construites en pierre le iong des murailles , et rc- \etues d"un enduit. Ces logettes seront separees Tune de Tautre par des arbrisseaux de biiis ou de myrte, qui lcs couvriront de leur ombrase sans monter plus baut que les niurs. Ensuite on creusera en terre un petit canal qui rc^nera tout le long des logettes, et dans leqiiel on jettera tous les jours la nourriture des oiseaux , alin qu'elle soit entrainee par Teau qui y coulera, parce que c"est la facon de nourrir ces sortes d'oi- seaux. Parnii les productions que fournit la terre , ils aiment le plus le panis et le niillet, ainsi que l'orge : on leur donneaussi du gland et du mare de raisin , lorsqu'on est a portee de le faire. Quant aux uourritures aquatiques, on leurdonnera, si Ton est a portee d'en avoir, des ecrevisses, des akcuhi' de ruisseaux, et toutes sortes d'au- tres poissons de rivieres du nonibre de ceux qui ne croissent pas beaucoup. Les temps de Tac- couplement de ces oiseaux sont !es memes qiie pour les autres oiseaux sauvages, c'est-a-dire , que e"est le niois de mars et lesuivant. II faut, pendant ees deux niois, jeter de tous cotes daiis leurs retraites des brins de pailleavec de petites branehes d'arbres, alin qu'ils puissent les ra- masser, pour les employer a la construction de leurs nids. Mais la chose la plus importante a faire , lorsque Ton veut former un endroit ou Ton veut elever des eanards, c"est de raniasser les oeufs dcs oiseaux que nous venons de nom- mer dans les cnvirons des marais, lieux ou ils pondenteommuniment, et de les donner acou- ver a des poules de basse-eour, pareeque,des quelespetitsen sonteclos sous despouleset qu'ils ont ete eleves par elles, ils perdent leurcarac- teresauvage, et ne manqnent point de multi- plier quand on vient a les renlermer dans des viviers ; au lieu que si on voulait renfermer, aus- sit6tqu"on les aurait pris, des oiseaux habitue.s a une vie libre, ils tarderaient a pondie dans la captivite. Cest en avoir assez dit sur rentretien des oiseaux qui nagent. -\ VI. Mais en traitantdes animauxaqnatiqiies, je suisarriveaparler des soinsque rondoit pren- dre des poissons ; ainsi , quoique je regarde le proiit qu"on en peut tirer comme tres-etranger aux agriculteurs, ( que peut-on en effet imaginer de plus oppose entre soi que la terre et Teau ? ) je ne negligerai pas d'eu parler, parce que nos aneetres ont celebre ce gout particulier, jusqirau point de renfermer des poissons de mer dans de Teau douee, et de prendre, pour nourrir des niulets et des ehiens de mer, les memes soiiis (jue Ton prend aujourd"hui pour nourrir des murenes et des loups marins. En effet, cesanciens deseen- dants de Romuius et de ^uma, tout rusliques qu'ils etaieut, avaient fort a coeur de se procurer. dans la vie qu'ils menaient a leurs metairies , unesorte d'abondance en tout genre, seniblalde acelle quiregneparmi ceu\ qui viventa la ville. Aussi ne se eontentaient-ils pas de peupler de poissous les viviers qu"ils avaient construits a cct effet, mais ils portaient la prevoyance jusqu'u remplir les lacs formes par la nature meme de se- mences de poissons demerqu'ils yjelaient. Cest ainsi que le lac Velinus et le Sabatinus, aiissi bien que le Volsinensis et le Cimiuius, sont par\ e- nus ii nous donner en abondance non-seulemeiit fiui) inepant, et iilii (Irlitesrmitibus lluviaticis aninialibus insiiiicntur; ita orfeii(lunlui-,sin()nsunl libeia spatia, qiia perniecnt. Kxtia lacuin deindepcr vicenos undiqne peiles gramine ripae vesliantur : siiitque post hunc agri modum circa maccriani lapide fabrieala ct expolita tecloriis pedalia in (|uadialuin cubilia, (|uibus innidiliccnt aves : eaque conteuanlur intersitis bu\cisaiit invrteis fruliribiis, qui non exiTdaiit altiliiilinem parielum. Statim deinde perpe- tuiis canaliculus Iiiinii dcprcssiis constriiatiir, pcr qucm quolidle niisti cuin aijiia cilii dcnii raiit ■. sic cuim iiabiilalur id geniis avium. Gralissiiiia cst CMa tcncslris lcf;iiiniiiis paiiicum ctnillinm, iicinuii ct iirilriiin : .scd iibi copia est, otiain glans ac vinacca pncbentur. .^qiiatilis autcin cibi .si sitlacultas, datur caminarns, et rivalis alccnla, vcl si qua siiiit incrcmenti parvl Uuvioriiin aninialia. Tempora coiicul)itiis cadera qiiio ca^teicie silvestrcs alitcs observant Mai tii , seqiientisque meiisis : per quos festnca; surciili- que in aviariis pa.ssiin spargendi sunt, nt colligcie possiiil aves, qiiibus nidos construant. Sed antiipiissimum est, cimi quis ncssotiophion cnuslituere volct, iit priedictaium aviiini circa paliidcs, in (|iiibiis plcrnmqiic fictant, ova colli^at , ct < iiliorlaliluis gallinis subjiciat. .Sic cnini excliisi cducatique pulli deponunt iiigenia sihcslria, claiisiiiue vivariis liauddHbitanterprogenerant. NanKsi niinlo captas aves , quce consuevere libero victu , custodia; Iradcre velis, parcre cunctantnr in servitule. Sed de lutela nan- tiiim volucnim satis dictum esl. X\'l. Verum op[iorlune, dum mcminimus aqualilium animalium , ad ciiram pervfinimus pisciimi, quorum icdi- tiim quainvis alicuissimum agriciiltoribus pntiMii (quid cniin lam coiitraiiiim cst, quam tcncniiin lluido?), tanicii non omittam : nam et Iiariim stiidia rcriim majores noslri celebravcrunt, adeo quidem , ut ctiain dulcibus aquis ma- riiios claiideicnt pisccs , atque cadciii ciira niugilem sca- riimque niitrircnt , qiia nunc miincna et lupus cducautnr. Magni enim a-slimabat velns illa Romiili et iNHina,> rustica progcnies , si urban.Te Tita; comparetur villatica , niilla parte copiarum delici. Qnamobrcm non solum pisciuas, qiias ipsi construxerant, frequentabant; sed ctiain quos reriim natnra lacus fccerat, convectis marinis scminibus rcplebanl. Inde Velinns , indc diaui Sabatinus, itcm Vol- 1 siniensis, et Ciminius luposaiiialasquc procreavermil, ac : si qua sunt alia pi.sciiim gcncia diilcis undre lolerantia. i Mox islani curam scqiicns iclas abolcvit, cl lii.ililirc Ki- COLUMELLE. des loups marins et des auratm, mais eneore de. toutes les aiitres especes de poissons qui oiU pu s'habituer a Teau douce. Par la suite, ies siecles posterieurs ont abandonne ces soins, et la nia- gnificence des gens opulents a commence a ren- fermer la mer et Neptune Ini-meme; cet usage subsistait deja du teraps de nos predecesseurs; et le propos de Marcius Phiiippus, tout spiritue quMI est, denote cependant un raffinement de luxe pousse a Texces. Cet homme mangeant un jour a la tablede rhotequi le logeai t a Cassino , et ayant goute d'un loup marin peche dans un fleuve voisin qu'on lui avait servi, le cracha , et joignit a cette action iraperlinente ce propos : .Te veux mourir, si je ii'a; as cru d"abordque c'ctait un poisson. Ce serment contribua douc a rendre la gourmandisede bien des gens encoreplus raffmee qu'elle ne l'avait encore ete, et apprit aux palais les pluseonnaisseurs et les plusdelicats a dedai- gner les loups pris dans les rivieres, pour ue vouloir que ceux qui auraient ete fatigues en re- montant le courant du Tibre. Aussi Terentius Varron assiire-t-il qu'il ii'y avait pas dans son siecle un seul fanfaron , ni un seul rhinthon, qui iie crut qu"autant valait avoir un vivier peuple de grenouilies, comme d'en avoir un peuple de ces sortes de poissons. Et cependant , daus le temps meme auquel Varronfait remonter cetrait deluxe, on vantait beaucoup l'austeritedeCaton, quoique celui-ci eiU vendu lui-merae, en saqua- lite de tuteur de Lucullus, les vivieis de son pupille, pour la sorarae enorme de quatre millions de sesterlH. Les delices de la cuisine etaient deja fort goutees a cette epoque , puisqu'on faisait des viviers quicommuniquaient avec la mer, et que Sergius Orata et Licinius Mura;na ne se plai- saient pas moins a porter le surnom des poissons qu'ils avaient pris, que leNumantin et l'lsaurien s'etaient plu, avant eux, a porter celui des na- tions qu'ils avaient conquises. Mais corame les moeurs ont aujourd'hui pris leur pli, de faeon que ces usagessont non-seulemeut tres-comrauns, mais qu'ils passent raeme, au jugement de tout le raoude pour tres-louables et treshonnetes , j'en- seignerai aussi moi-menie la maniere dont un chef de faraille doit s'y preudre pour tirer du profit de sa metairie dans ce genre, afin d'eviter de me donner, raird'etre le eenseur trop tnrdifde tant de siecles qui ont precede celui-ei.Quiconque aura donc achete ou des iles ou des possessions voisines de la mer, dans lesquelles il ne pourrait retirer aueun fruit de laterre, vu la raaigreur du sol, qui sefaitcommuuementremarquersur le bord de la mer, travaillera a s'etablir un fonds de revenu sur lamerelle-merae.Maisilfaut communenient cora- mencer par examiner a cet effet la nature du ter- rain dans lequel on se sera determine a faire des viviers , parce que tous les rivages ne peuvent pas se faire a toutes sortes de poissons. On peut elever dans les contrees limoneuses des poissons plats, tels que la sole, le turbot, le pasaer : cl- les sont encore tres-convenables pour les con- chtjUa, les murex , les oslrea; et les purpurw, ainsi que pour les coquillages des pectunculi , pour les balani et pour les sphondijli. Quant aux bassins areneux, on peut ties-bien , a la verite, y nourrir des poissons plats ; mais on y nourrira encore mieux les poissons de haute mer, tels que les aiiratw , les deiitices et les umbra' , tant cel- les de Carthage que celles de notre pays ; au lieu que ces bassins sont moins propres aux conchijlia. D'un autrecote, une raer pleine de roehers nour- rira tres-bien les poissons qui tirent leur nom de sa nature, c'est-a-dire , ceux que fon appelle saxalilcs, parce qu'ils se tiennent dans les rochers, tels que ies merulce (les merles) les turdi et les viclanuri. Ds meme qu'il faut con- naitre les diffv-rences qui sont entre les riva- cuplelimi mariaipsaNeptiinumqueclaiisernnt, uljam limi avorum niemoria circumferretur Jlarcii Pliilippi veliit ur- banissimum, quod erat luxurioslssimi factum atqiie dic- tum. Nam is foi te Caslni cum apud liospltem coRnaiet , apposltumque e viciiio llumlne lupiim degustasset atquc expui.sset, iinpiolium factum dicto piosecutus : Peream, Inqnlt , nisi plscein piitavi. Hoc igltur peijurliim mullorum suLilillorem feclt gulam, doclaque et erudlta palata fasti- dlre docuit fluvialem lupum, nisi quem Tibeils adverso torrente defatlgasset. Ilaque Terentlus Varro : Nullus est, inquit, hoc seciilo nebulo, ac ililntlion, qui nonjam di- cat, nilill sua inteiesse, utrum ejusmodi piscibus, an raiils freqiieiis liabeat vivarlum. Ac lamen iisdem tempo- libus, qulbus lianc memorabat Vario Uixurlem, niaxlme laudabatur severitasCatonis, qiii nibllo miniis et ipse tu- tor Luculll grandi a;ie sestertium milllum quadringento. lum plsclnas pupilli sni veiidllabat. Jam enira celebres eraiit dellciae poplnales, cum ad mare deferrenlur viva- lia , qiiorum sludiosissiuii , velutanfe devictariim gentium Nuniaiitlniis cl Isauricus, ita Seigius Orata, el Llclnius Mura>na captoruni plsclum laetabantur vocabulis. Sed quo- niam sic mores obealluere, non ut lijcc ii.sllata, verum utmaxime laudahillaet lionesta judicarentur : nos qiioque ne vldeamur tot (jam ) seculorum seri castlgalores, liiinn etlam qua>stum vlllallcum patiisfamlllas ilemonstrablmus. Qiil slve Insnlas, sive maiitlinos agros mercatus, propter exililalem soli, qiia; pleiunique lltori vlcina est, tructus teriie percipere noo polerit, ex mari reditiim conslituat. Hujus aiitem icl qiiasi primordium est, naturam loci coii- templarl, quo piscinas facere constitueris. Nou enim om- nibus litoribiis omne genus piscium liaberi potest. Limosa regloplanumeducat piscem, velutsoleam,iliombiim, pas- sereiii. Eadem qiioqiie maxlme idonea est concliyliis , niu- riclbus, et ostrels, purpurarumqiie, tuni coiicliarum pec- tunculis , babnls, vel spbondylis. At arenosi gurgites pla- nos quidem non pessiine, sed pelagios riielius pascuiit , ut auratas, ac deiitlces, Punicasque et indigenas, umbras : verum concliylils minus apti. Rursiis optime saxosum mare nominis sul plsces nutrit , qiii scilicet , quod in petris sla. bulentur, saxatiles dicti sunt , ut meiulae lurdlqiie , nec ml- DE LAGRICIILTURE, LTV. VIIL pes, il fnut niissi connaStre cclles qui sont entre ks bras de nier, pour ne pas se laisser trorapcr pnr des poissons ctrangers. En elYet, tous lcs poissons ne s'accommodent pas de toutcs sortes de mer : Vhelops , par exemple, ne vit point dans d'autres mers que la mcr de Pamphylie ; et le fuher, ce poisson quc les hnbitants de Gades, raon pays natal, mettent au nombre des meillcurs poissons , et que nous appelons , conforraement a rnncien usage, Zeus , ne vit que dans la mer Atlantique; enfin le scarus , que ies c6tes de TAsie el de la Grece donnent partout en abondnnce jusqu'a la Sicile, n'a ja- mais passe dans la mer de I^igurie ni dans celle d'Iberie par lesGaules. Ainsi quand on pieiidrait quel(|ucs-uns de ces poissons pour jcsjeter dans ses viviers,on ne pourrait jamais lesy conserver longtcraps. Entre tous ies poissons de prix de notre pnys,on ne compte que la raurene, qui, quoique originaire de la mer de Tarse et de la nier Carpathicnne, qui est a rextremite de celle- ci, puisse soutenir quelques niers ctrangcres que ce soit, dans lesquelles elle se trouve transportce. lUais il est temps de parler de la position des vi- viers. XVII. Nous pensons qu'un etang est pnrfnit , lorsqu'ilestdisposcde facon que leflotde la mcr, en y entrnnt, repousse celui, qui y etait entre avant lui , et rerapcche d'y scjourncr lungtemps. Cest en elTet Pctat qui resscrablc le plus a celui de la mer merae, qui, perpetuelleraent agitee pnr les vents , se renouvelle sans cesse , et ne peut jamais s'ecliaufl'cr, par la raison que ses eaux in- lcrieurcs , qui sont toujours lcs plus frniches, le- niontent a sa partie superieure. Au surplus , ou ou tnille cet etang eu plein roc , ce qu'on est trcs- rarcraentdans la possibilite de faire, ou on le constroit sur le rivai,'e en ouvrage de Signia. N'importe de quelquc fncon il soit forme, pourvu qu'ilsoit dnns le cas d'ctre continuellement ra- fraichi par des eaux nouvelles : mais , quel qu'il soit,il y faudra pratiqueraupresde la terre fcrme des cavernes, dont lcs unes seront simplcs et droites, pour servir de retraites aux poissonseou- vcrts d"ecailles, et les autres, sansetre trop spa- cieuses, presenteront divers contours dans les- quels les murenes pourront se cacher, quoique quelques personnes cvitent de melerces derniers poissons avec d'autres, parce que s'ils viennent a etre attaques de la rage , a laquelle ils sont communement sujetscomme les chiens, il arrive tres-souvent qu'ils poursuivent les poissons cou- vcrts d'ecailles, elqu'ils les exterminent, en les mangennt en grande partie. Si la nature du lieu le comporte, il faut que rcnu trouve des passa- ges qui lui soient ouverls sur tous Ics cotes du vivier, parce ([u'ellesera plusaisi'ment repoussee de retang oii elleaura sejourne longtemps, quand elle trouvera une issue du c6t(; oppos(! a cclui par lequel leflot y sera entre. Nous estimons qu'il faut, si la situation du lieu le perraet, prati^picr cespassages sur la partie iufijricure de la digue qui retient la mer, de facon qu'a l'aide d'un ni- veau plac(i sur le sol de laterrc, on soit assnrt^ que Teau de la nier est a sept pieds d'elevation au-dessus dece sol. En effet, il suffiraaux pois- sons qui seront dans Ttitang d'y trouver de Teau a cette hauteur, et, d'un autre c6t(j, 11 n'y a point de doute que plus reau viendra du fond de la mer, plus elle scra fraichc, et par consequent convenable aux poissons qui nageront dedans. Mais si rendroit ou nous aurons juge a propos de placer notre vivier est de niveau avee Teau de la mer, il faudra creusernn bassin a la pro- fondeur de neuf pieds, et perccr le canal, qui servira de passage au Uot, a deux pieds au-des- iius inelaniiii. Atque iit lilorum sic el frctoium diHeientius nosse oporlet, ne nos alieulgence pisces decipiaut. Non enini oumimarl |ioleslomnisesse, utlielops,qul Paniplulio pro- lundfl nec alio pascilur : ut Atlantlco faber, qui et io nos- lio Gadliiin miiiiicipio generosissimis piscibus adnumeia- lur, eiimqiie prisca cousuetudine Zeum appellamus : ut scariis, qul lolius .■Vsiae Graeciaique liloribus Sicilia leniis fiequentissimus e\it, uunquam in Lisuslicum, nec per Galllas enavlt ad Hibericuiii mare. ltai|ue ue si capli qui- dem perrcrautur in noslra vivaiia, diiituini queant possi- deri. Sola e\ pietiosis piscibus miuuMia, quamvis Tarte- sii , Carpalliiii|iie pelagi, quod est ulliinum, vernaciila, qnovls liospes Ireto percgriniim iiiare sustlnel. Sed jain de sUii piscinaruin dicenduiu esl. XVII. Slagnum censenius eximie optlmum, quod sic posllumest, ut iusequens maiisunda priorein subrau- veat , nec inlra conse|ituni slnat renianeie veteicm. Nam. quc id similliiniim esl pelago, quod agilalnm veiilis assi- due renovaliir, iiec concalescerc potest : qiioniani gelidum ab imo fluctiim revolvlt In partem superlorem. Id aiilem stagnum vel exciditur in pclra, ciijus rarissima cst occa- sio, vel in litore coustruilur opere Siguino. Sed ulcunque labricatum est, si semper inlliieute giirgite riget, babere debet specus juxla soliim, eorumque alios simplices , et rectos, quo secedant sqiiamo.ii greges, alios in cocbleam retorlos, iiec iiimis spaliosos, liiqulbns muraenae delites- canl ; quaniquam nonnullis cuinmiscerl eas cum alleiius noloe piscibus uon placet : quia si rabie vexanlur, quod liuic generi velut canino solet accideie , siKVissime perse- qiiiintiir squaniflsos , plurimosque inandendu consumunt; ilineraipie, si loci nalura permitlit, onini lateri pisciniB darl convenit. Facilliis enlni veliis submovelur unda, ciiui quacunque parte lluclus urget, per adversam palet exlliis. Ilfls auteiii inealiis rieri censemus per imain con- sepll partem, si loii siliis iia competit, ut in solo pisciuae poslla libella sepleni pedibus siibllmius esse maris requor ostendal : nam plscibiis stagni lii»' in alliludlnein gurgltLs niensura abunde esl. .Xec dubliini , quiii qiianlo magls imo luaii venit unda, tanto sil frigidiflr, qiiod esl aptis- siuiuin naiitlbiis. Slu aiitein locus, iibi vivarlum consti- tucre censeniHS, pari libra ciiiii aequorc maris est, in pc- dcs novem delodiatur pisriua, cl infia duos a .summa 384 COLUMELLE. sous de la partie siiperienre de ce bassin. H fnu- dra aussi avoir soin que la bouehe de ce canai soit tres-iarge , parce qu"il n'est pas possibie que l'eau qui serastagnantedansle bassinau-dcssous du niveau de ia mer soit assezrefouleepourmon- ter pius haut, sans que la nouvelle eau qui s'y rendradela mery viennea grandsflots. Bien des gens pensent qu'il faut pratiquer sur les cotes de ces sortes d'etangs de longues retraites pour les poissons, ainsi que des cavernes qui ailleut en serpentant, etdans Ipsquelles ils puissent se met- tre a couvert lorsqu'ils auront trop chaud. Mais a nioins queces etangs ne soient dans le eas d'etre traverses en tout teraps par une eau nouvelle , qui vienne continuellement de la mer, cette me- thode ne peut qu'etre contraire aux poissons, parce que la nouvelle eau ne penetrant pas faci- lementdansces sortes deretrnites , etrancienne n'en sortant qu'avec peine , elle est plus nuisible aux poissonsen croupissant, que l'abri ne leur est avantageux. 11 faut cependant creuser sur les di- gues desespcces de cases, oii les poissonspuissent se mettre a Tabri lorsqu'ils voudront eviter Tar- dcurdu soleil, et d'ou l'eau puisse neanmoins s'e- couler facilement, lorsqu'elle y sera enlrce. Au surplus , on aura rattention de mettre au-devant descanaux par lescjuels le reservoir se dcgorgera , des barreauxde cuivre dont les ouvertures soient assezpetites pourcmpecher les poissonsde passer a travers. Et si la largeur de Tetang le permet , il sera a propos qu'il s'y trouve renfermes par-ci par-la des rochers du rivage, et surtoutde ceux qui seront eouverts d'algue, afin que cet etang represente, autant que le genie humain peut y arriver, rimage d'uue mer veritable, et que les poissons qui seront renfermes s'apercoi- vent le raoins((ue faire se pourra de leur prison. Lorsque ces etangs seront ainsi disposcs , on y mettra le troiipeau aqnatique; et de mi^me que pour les productions de la terre il faut egalement, pourtoutee qui vit dans Teau , aviiir constam- ment devant les yeux le preceptc qui ordonne d'observer ce que comporte chaque contree. En effet , on ne pourrait pas , quand on le voudrait, nourrir dansun vivierune aussi grande quantite sc.ii|isimus liuic (lisputalioni , ralio reddila est, ea nunc qua; proposuimus siiiKula persequaraur. I. l"eia; pecudes, ulcapieoli, damfcque, nec minus oiygum cervorHinquc genera et aproruni, modo laiitiliis ac voluptatibus dominoi iim seiviunt , modo qiia'Slui ae reditibus. Sed qui venationem voluptati suae claudiint, contenti sunt, utcunque competit proximus aedificio loci si- tvis, inunire vivarium, sempeique de manu cibos et aqiiani pra>beie : qui vero qiia;stum rediliimque deside- raiit, cum est vicinum villae nemus (id enim refert non piociil esse ab oculis douiini) sine cimctatione pnEdictia animalibus destiuant. l£t si naturalis defuit aqua, vel iii- ducitur flueus, vel iufossi lacus Signino consternuntur, qiii receplam pluviatilem conlineant. Modus silvae pro cii- jiisque faciiltaUbus occupatur ; ac si lapidis et operiB vili- las suadeat, baud dubie csementis et calce forniatus cir- ciimdalur mui iis ; sin aliter, crudo latere ac lulo construc- lus. Ubi veio neutrum palrifamiliseconducit, raUo postu- lal vacerris includi : sic enim appellatur genus clatronim : idqiie fabricalur ex robore querceo, vel subereo. Nam DE L'AC.UICULTURE, LIV. IX. .tAr ravages caases par la pluie, en se reglant sur la nn- ture du pays oii Ton cst. Au reste, soit que Ton rmploie des troncs d'arbres dans ieur enticr, soit quon les feiidc en autantde parties quc leurgros- seur peut l"exiger, on lcs pcrce toujours de plu- sieurs troussur ies c6tes ; ct apres lcs avoir ficlies en terre pcrpendiculairement autour du parc d'espaces en espaces, on insere des bianches d'ar- bres en traverse dans les trous pratiques sur les cotcs, afin de 1'enner entierement tout passage aux bctes fauves. Or, jl sufiit, pour y parvenir, ric ficl)er cn terre les vncrrrw, de huit picds en huitpicdsdedistance, etde les treillisser trans- versalemcnt avec des barreaux, de telle sortc que les espaces vides c(ui formeront les mailles du trcillis ne soient p'am iisque iu hoc tcmpus c.ipiunt incrementa, postea maces- cuiit senectutc. Quare diim viridis a>las piilchritudineiii corporis conserval , .Tie miitandi snnt. Cervus tanien compluribus annis siislincri potest. Nam diu juv^ni* possidetur, qiiod ajvi longioris vltam sortitus esf. Du r.ii- COLTJMELLE. pn partage une vie tres-longue. Ce que iious avons a prescrire relativement aux animaiix de petite taille , tels que les levrauls , c'est de semer a leur intention , sur de petites planches disper- s^es de c6te et d"autre dans des parcs qui seront entoures de murailles, des melanges de ble et d'hetbes potageres, comme chicoree sauvage et laitue. On tirera aussi de ses greniers des pois chiches , soit de ceux de Carthage, soit de ceux de nolre pays , ainsi que de Torge et de la gesse, qu'on leur donnera apres les avoir fait treraper dans de Teau de pluie , attendu que les levrauts ne font pas grand cas de ces sortes de grains quandils sont secs. On coraprend aisement (quand je ne le dirais pas) qu'il y aurait peu de prolit a renf^rmer ces animaux ou d'autres semblables dans des parcs entoures de rarerrw, puisqiie la petitesse de leurcorps leur faciliterait le moyen de se glisser a travers les mailles des treillis, et que, troavant des passages ouverts, ils ne tarde- raient pas a s'enfuir. IL Je passe a rentretien des ruches A miel. II n'est guere possible de traiter ce sujet avcc plus de detail que n"a fait Hyginus , avec plus de graceet d'ornement queVirgile etavec plus d'e!e- gancequeCelsus. Eneffet, Hyginusarecueilli avec le plus grand soin tous les preccptes des anciens auteurs , qui etaient epars dans les monuments les inoins connus : Virgile les a ornes des (lcurs de sa poesie, et Celsus a pris le milieu entrc ces deux auteurs. Aussi ii'aurions-nous pas meme entame cette matiere, si le completement de Tart que nous avons entrepris d'enseigner ne reiit pas revendiquee comme une de ses parties, et si nous n'eussions pas craint que rensemble de rouvrage que nous avons commcncene parut imparfait et mutile, comme si nous cn eussions coupe , pour ainsi dire, un inembre. Au surplus , je scrais plus porte a rejeter sur la licence or- dinaire des poetes les choses fabuleuses que roii raconte sur Torigine des abeilles, et qui n'oiit point (^te omises par Hyginus , qu'a y ajoutcr foi. Effectivement ce n'est pas le fait d'un homrae de la campagne de faire des recherches pour savoir s'il y a jamais eu une femme de tres- belle figure, nommee Melissa, que .Tupiter a chan- gee en abeille , ou si (comme le dit le poete Evhe- merus) ce sont des frelons qui ont engendre les abeilles avec le soleil ; si ccs abeilles, apres avoir ete elevees par les Nymphes IMiryxonides, ontete les nourrices de .Tupiter dans la caverne de Dicte , et si ce dieu , pour les en recompenser, a voulu qu'elles n'eussent pasd'autre nourriture que celle qu'elles lui avnient donnee dans son enfance : car quoique de parcils faits ne soient point deplaces dans la houche d'un poute , Vir- gile s'est neanmoins contente de les toucher sommairement, puisqu'il n'en dit que ce mot unique dans un de ses vers : Elles ont nourri le roi du cicl sous l'antre dc Dicte. II n'est pns plus du ressort des agriculteurs de savuir dans quel temps et dans quel pays ees insectes ontcommence avoir le jour, sic'est dans la Thes- salie sous Aristee, ou dans lile Cea, comme, rccrit Evhcmerus, ou sur le mont Hymette au temps d'Erechtheus, comme le dit Euthronius, ou cnfin dans la Crete au temps de Saturne, comme le pretend Nieander; non plus que de savoir si les essaims se multiplicnt par accouple- ment , comme nous le voyons pratique par les autres animaux, ou si ce sont les tleurs qui don- ncnt aux abeilles des heritieres de leur nom, comme Tassure notre ami Maron ; enfm si c'est par le hee ou par une autre partie du corps qu'el- les rendent la liqueur du miel. Cest plutot aux personncs qui travaillcnt a penetrer les secrets noris autem incremenli aninialibus , qualis est lepus , liaec praecipimus , iit in iis vivariis , quit maceria inunila sunt, farraginis et oleruni fera; intnbi lactucaeque semina parvn- lis aieolis per iliversa spatin laclis injiciantnr. Itemque Punicnm cicer, vel lioc vernaculum , nec niinus onleum , et cicercula condita ex liorreo promantnr, cl aqna ca^lesti macerata objiciantur. Nam slcca non niniis ab lepusculis appetuntur. Haec porro animalia vel similia liis , ctiam si- lente me, facile inlelligilur, quam iion expediat conferre in [id] vivariuni , quod vacerris ciicumdatum est : siqui- (teni piopter exiguilatem corporis facile clatris subrepunt, et liberos nacta cgiessns fugam moliunlur. JI. Venio niiiic ad alvornm curam, de quibus neque diligentius quiilquam prsecipi potest, qnam ab Hygino jani dictum est , nec ornatius quam Virgilio , nec elegan- lius quam Celso. Hyginus veterum auctoriim placita se- rretis dispersa monimenlis industiie collegit : Virgilius poeticis floribus illuminavit : Celsus utriiisque memorali adliibuil modum. Quarene allentanda qnidom nobis fiiit baeo disputationis materia, nisi quod consuminalio siis- oeplae professionis banc quoque sni partem desidcialial, ne nniversilas incboati operis nostri , velut membro aliquo icciso, mutila atque imperfecla conspicerelur. Atqne ea, qux Hyginus fabulose Iradita de originibus apum non in- termlsil, poelicae magis licentiae qnam nostra; fidei con- cesserim. Nec sane rustico dignum est sciscitari , fiierit no mulier pulcherrima specie Melissa , quam Jupiter in apem convertit, an (ut Evhemerns poela dicit) crabroni- bus et sole genitas apes , quas nympbai 1'bryxonides edu- caverunt, mox Dicta'0 specn Jovis extitisse nulrices, easque pabula nninere dei sorlitas quibus ipsa; parvum educaverant alumnum. Istaenim , quamvis iion dedeceant poelam , summalira tainen et uno tantummodo versiculo leviter atligit Virgilius , cum sic ait : Dict(FO cmli reyem pavere sub antro. Sed ne illud quidem pertinet ad agri- colas, quando et in qua regione prinium nat« sint : utrum in Tbessalia sub Aristseo , an in insula Cea, ut scribit Evhe- merns , an Erecbthei temporibus in monte Hymetto, iit Euthronins; an Cretffi Satnrni temporibus, nt Nicander : non magis quam utruin examina , tanquam ca-tera vjde- nuis animalia , concubilu sobolem pi ocreent , an ba>redein gencris siii lloribus eligaut, qnodaffirmat nostcr Maro : DE LAGRICULTURE, LIV. IX' de la nature,qu'aux gensde lacampagne, afaire iles recherches sur ces ohjets comme snr d"au- tres semblahles ; et ces sortes de recherches sout plns flatteuses pour des gens lettres qui ont lc loisir necessaire pour lire, que pour des agricul- teurs occupes , atteiulu qu'eiles ne sont d'aucunc utilite ni pour le progrts de leur ouvrago , ni pour reconomie domestique. 1 1 1. Nous allons par consequent nous renfernicr dans les objets qiii sont plus convenables a ceux qui font valoir des ruches. Le fondateur de la sectedes peripateticiens, Aristote fait voir, dans les livres qu'il a composes sur lcs animaux, qu'il y a de plusieurs sortes d'abeilles ou d'es- saims; qu'entre les differents essaims, les uns sont composes de grandes abeilles , raais ramns- sees,qui sont noircs et velues, et que d'autres sont composes d'abeilles plus petites a la verite que les preraieres, mais egalemeut rondcs, et dontla couleur est bruueet le poil herisse; qu'il y a des abeilles plus petites et nioins rondes que les precedentes , quoique grasses et largcs, et qui sont de couleur de miel; qu'enfiu 11 y eu a de tres-petites et tres-deliees dont le ventre est pointu , et qui sont lisses et raarquetees d"une couleur tirant sur Tor. Virgile, qui s'appuie de Tautorite dece philosophe,approuve aussi, en- tre autres, les abeilles qui sont tres-petites, oblongues, lisses, luisanteset eclutanlescomrne ror, et dontle corps est marquetii de taches uni- forines, et dont lcs mceurssont paisibles. En effef , les abeilles sont mechantes a proportion de leur grandeur, ainsi que de leur rondeur : neanmoins quand elles sont de bonne especc, ceux qui pren- nent soin des ruches viennent aisemcnt a bout d'apaiser leur colere, en les visitant souvent. En effet, plus on les sofS;ne souvent, pius tot elles s'apprivoisent; et lorsqu'on y met une certnine attention , on peut icsconserver jusqu'a dix an,s : il n'y a cependant pas d'essaim qui puisse aller au delii de ce terme , quoiqu'on ait soin de rem- placer toutes les annccs , par de jeunes abeilles , celles que la mort aura enlevees, parce qu'ordi- nairement la peuplnde entiere d'une ruche se trouve absolument cteinte a la dixieme annee. Cest pouiqnoi, pour eviter qne cet accident ne se fasse scntir au raeme teraps daus toutes les ruches que Ton possede, il faudra continuelle- ment propager la racedeces insectes, en prenant le soin au printemps de recueillir les nouveaux essaims dans le teraps qu'ils paraltront , et d"anii- menter le norabre de ses ruches, d'aulant qu'il arrive souvent a ccs insectes d'etre surpris par des maladies. Nous donnerons en leur lieu les remedes qu'il faut appliquer a ces raaladies. IV. Des qu'on aura fait un choix d'abeilles conformcment aux prcceptesque nous venonsde donner, on leur dcstinera des patnrages. Ces pa- turages doivent etre dans un canton tres-soli- taire et ferrae aux tronpeaux, sous un climat expose au soleil et qui ne soit point orageux, ainsi que le prescrit notre ami Maron en ces ter- mes : 0« les vents n'aient point d' aeces , parce qu'ils empechent ccs insectes dc porter leurs provisionsjusqua teurs ruches , oii les brebis et lcs boucs ninsultent point les fleurs par lcur petulunce el ne les detruisent point avec leurs cornes ; oii enfin tes (jdnisses erranies dans la plaine ne dissipentpas la rosc.e qui couvre les herbes, et neles foulent point elles-mcmcs aux pieds a mesure qu'elles levent de terre. II faat aussi que la eontreeproduise beaucoup de pctites plantes , et principalement du thym et de Tori- gan, ainsi que de la thymbre,ou de cette sarriette de notre pays , que les gens de la campagne ap- pellcnt satureia. II faut encore qu'il s'y trouve el iilnim evomant liquorcm mellis , an alia |iarlc reilJant. H*c euim el liis siniilia magis scrntanliiim leriiin natniTC latebias , quam vuslicornm esl inqiiireie. .StiiJiosis qiio- que literarum Riatiora sunt ista^in olio legenliliiis, quani negotiosis agricolis : qnoniam neque in opere ne(iue in re lainiliari qnidquam juvanl. 111. Quare reverlamnr ad ea , qure alveoriim rnlloribns magis apta sunt. Peripatelira' s.il;i' din.litir Arisloteles in iis libris, quos de animalibii^ i.mim i ip^i!, a])uni sive examinum genera complura dinionsii.it , laninique alias vastas sed glomerosas , easdeiiKpie ni^ras et Inrsntas apes habent : alias minores quidem , sed a^que rntundas ct infuPCi cbloris liorridiqne piii : alias magis exiguas , nec tam rotundas, sed obesas tamen et latas , coloris me- liusculi : nonnullas minimas giacilesque, et ai uti alvi, ex aureolo varias alque leves : ejusqiic aiictoritatem se- qiiens Virgiliiis, maxiine probat parvulas, ohlongas, le- ves , nilidas, Ardentcs aicro, cl pariOiis lita curpora gutlis, moribus eliam placidis. Nam qiianlo gramlior apis, alque rotiindior, tanlo pejor. Si vero saevior, maxiuie pcssima c»l. Sed lamei) iracuiidia nota- mclioris apiiim fadle drlinilnr assidiio inlerventu eorum qui cii- rant [alvearia.] Naiii cum sa>pins Iractantnr, celerins niansuescunt, durantqne si diligenter excnltiE sunt, in annos decem ; nec nllnm examen lianc .Tfatem polesl ex- cedere , quamvis in demortuarum lociim quotannis pul- los substituant. Nain feie decimo ad iuteruecioneni anno gens universa tolius alvei consumitur. Itaque ne hoc in toto fiat apiario , semper propaganda erit soboles , obser- vandnmque vere cum se nova profnndent examina, iit exripiantur, et domiciliorum numerusaiigeatiir. Mam sa^pe moiiiis intercipiuntur, quibus qnemadmudum niederi oportet , siio loro dicetur IV. Interim per has nolas , quas jain diximns , prol)alis apibus de.slinari debent |>abiilationes, eiequc sint secretis- simrc , et ut noster piffiripil Maro, vidiiae peciidibus, aprico cl minime procelloso c; atque pini et rosniarimis : quin eliain cmiiliL' et tliymi frntices , ilem violarum , vel quaxunqne iilililer depoiii patilur qiialilas lerra;. (;ra\iset tetri odo- ris non soliim vircntia sed el qiiadibet res prohibeanlnr, siciili cancri nidor, ciiin esl ignibns aduslus, autodorpa- lustris cceni. Nec niiniis vilentiir cava; rupis aut vallis aigutia^^quasGi.icci y./m; vocant. COLUMELLE. pvitcr les cavitesdes roches, ou les vallees rcten- tissantes, que lesGreesappelleut v,/oi (cchos). VL Lorsquon aura convenablement dispose rendroit pour rentretien des abeilles, on fabri- quera des ruches de nianiere ou d'autre, suivant la nature du pays. Si le pavs est fertile en liege, on emploiera avec le plus grand succes Tecorce de ce bois a faire de tres-bounes ruches , qui ne seront ni trop froides en hiver ni trop chaudes en ete; s'il est abondant en ferules, on s'en ser- vira egalement hien pour les faire, parce que la nature de la ferule tient de recorce. Si ron n'a ni liege ni ferule , ou les fera avecdes tissus de saules, ou,si l'on n'a pas meme de saules, onen fabriquera avee des troncs darbres evides ou scies en planches. Les ruches de terre cuite sont lespires de toutes, p.irce qu'elles sout brulantes pendant les chaleurs de Tete , et glaeiales pen- dant les froids de Thiver. On corapte encore deux especes de ruches : les unes sont faites avec de labouse,les autres sont construites en brique. Celsus condamne Tune de ces especes avec rai- son, parce qu'elle est fort sujette au feu ; et quoi- qu'il approuve Tautre , il ne dissimule pas nean- moins le principal inconvenieut auquel elle cst sujette , et qui consiste a ne pouvoir pas etre transportee, si le cas Texige : aussi suisjebien eloigne de penser comme lui , que malgre cet in- convenient on puisse avoirdes rucbes de cette derniere espece. En effet, non-senlement leur immobilite repugne aux arrangements que pour- rait avoir a prendre le proprietaire , s'il voulait vendre sa terre ou eu garnir une autre de ruches ( raisons de convenauce qui ne regarderaient tout au plus que le chef de famille lui-meme); mais ellerend encore impossibles les secours que de- mandent lesabeillesencertaines occasions. Com- menteu effet pourrait-on les transporter dans des contrees differentes de eeiles oii elles sont, dans le cas ou ces iusectes seraient affliges par la mala- die, la sterilite, ou enfin par la disette des lieux? II faut par consequent eviter absolument cette methode. Cestcequi fait que, quelque egard que j'aie pourrautorite d'unpersouuageaussi savant, je u'ai pas cru devoircacher mon sentiment, sans neanmoins pretendre m"elever au-dessus de lui. En effel , le motif qui touehe principalement Cel- sus,je veux dire la crainte que les ruches des abeillesne soient exposees aufeu ou auxvoleurs, est de peu deconsequence, puisqu'on peut parer a ce double accident en les revetant d'un ou- vrage en briques qi;i lespreservera des coups de main des voleurs, et qui les protegera contre la violencedes flammes, sansneanraoins empecher que, lorsqu'on sera dans le cas de les deplacer, ou ne puisse les transferer facilement, en brisant Tassemblage de cette constructioa. VII. Mais corame presque tout le moiide s'ac- corde a regarder cette construclion comme une operation embarrassante, il suffira , quelles que soient les ruches qu'on jugera a propos d'em- ployer, d'elever, tout le long du lieu ou on les placera, une assise de pierres de trois pieds de hauteur sur une epalsseur 6gale ; et lorsque cette maconnerie sera achevee , on la revetira avec soin d'un enduit bien poli, pour empecher les lezards, les serpents, ou tout autre animal nuisi- ble , d'y monter. Apres quoi on posera sur cette muraille, soit des ruches de briques ( suivant le sentiment de Celsus) , soit des ruches maconnees (suivant notre opinion) partous les cotes, a Tex- ception de celui de derriere ; ou plutot on les ar- rangera en file , et on les mastiquera Tune avec Tautre, suivant Tusage de presque tous ceux qui se livrcnt avec un certain soin a cette branche d'economie rurale,avecde petitesbriquesouavec VI. Igitur ordinatis sedibus,alveaiia fabricanda suiit pro conditione regionis. Sive illa ferax est suberis , liaud du- bitanter utilissimas alvos faciemusex corticibus, quianec lueme rigent, neccandent ce.state; sive ferulis exuberat, iis quoqiie , cum sint naturae corticis similes , a;que com- niode vasa lexuntur.Si neutrum aderit,opere texlorio sali- cibus connectentur : velsi nec hajcsuppelent, lignocaVatte arboris aut in labnlas desectfe fabricabuntui-. Deterrima est conditio fictilium, quae et accenduntur festalis vapori- bus, et gelanlur luemis frigoribus. Reliqna suut alvorum genera duo, ut vel cx liino finganlur, vel lateribus extruan- tur -. quorum allerum jure damnavit Celsus, quoniam maxime est ignibus obnoxium; alterum probavit, quam- vis incommodum ejus prajcipuum non dissimulaverit, quod, si res postulet , traiisfeni non possit. Ilaqiie non as- sentior ei , qui putal nibilo ininus ejus geueris babendas csse alvos : neque eiiim soluni id repugnat rationibus vi(Mitium iras miligante. Nam eadem iniie cliam dis.^id(nli's rc^ics conciliant. Siiut eiiim ssppe plures unius p(ipnli dnrcs, ct qiia.si pioceriim scdi- tioneplebs in parles diducilin ; (|iiiiil frciinenter lieri pro- liiliendum est , quoniam intcj-tiiid li- llo Idl.-e gentcs consu- ninntur. Ilaquc si conslat piiiK ipibiis gralia, maiiet pax iiicriienta. Sin aiilem ssepiiis acie dimicanteis notavcris, dnces sedilioniim intcilicerc curabis : dimicantium vcro praelia praedictis remediis sedantur. Acdeindecum agmen glomeiatum in proximo fiondentis arbuscuia^ ramo conse- derit, aniniadvertilo, an toUini examen in speciem uniiis uva^ dcpcnileat : idque signuni erit aut iinum regem inesse, aiit cei le plnres boiia lide reconcilialos ; quos sic palieris, duni iii siiiini rcvdlcnt domicilium. Sin autem duobus aiit etiani ciiinplinibiis \eliit uberibusdidiictiim fuerit examen, iie diibitaveris ct plures proceres et adliiic iralos esse. Atqiie iii iis parlibus , quibus maxime videris apes glo- nieiari, requirere duces debebis. Itaque succo praedicta- riim licrbaruin , id est, melissopliylli vel apiastri manu illita , ne ad tactiim diffugiant, leviter inseres digitns, et didiictas apcs scrulaberis , doncc auctorem pugna' , i|uem eliilcrc debes,] reperias. .\. Sunt autem lii reges niajores paulo et oblongi magis qiiani cffiler* apes, rcctioribiis cruribus, sed minus ain- plis pinnis, piilcliri coloris ct nitidi, levesque ac sine pilo , sine spiculo , nisi qiiis foi tc pleniorcm qiiasi capilliim, qiicni in ventre gernnt, acnlenm putct, quoet ipso lanien ad noccndum iiun nliintur. Quidam etiam infusci alqiie liirsuti rcperiunlur, quorum pro liabilu damnabis iii^e- COLUMELLE. quMl suffit de les voir pour juger de la mechan- cete de leurs raocurs. En effet, on recoiinait deiixflgures (listinctes panni les rois, comme parmi le rcste des aheilles : les uns se font re- marquer par leur peau terne et mouclietee en or; on les distingue encore tant d leurs ecail- les rouqes qu'd leur bec , et ce sont ceux qu'ou approuve le pliis, parce qu'ils sont fiffectivcmeiit les meilleurs; car lcs moins bons, dont la couleur ressemble a celle de la salive crasseuse, sont aussi sales qu'un voijageur qui virnt de trnver- ser un chemin couvert de poussiere, doiit la bouche dessechee crache contre ierre; et, comme dit le meme poete, ils aiment la paresse, et ils trainent sans gloire leur la.rge ventre. II faut donc condamncr d la mort tous les chefs de la mauvaise espece , et laisser regncr sculs dans leur cour ceux de la bonne. On arra- cheraneanmoins lesailesaceux-ei meme,quand ils feront trop souvent des tentatives pour pren- dre la fuite avec leur essaim ; parce qu'un chef vagabond qui aura perdu ses ailes, setrouvant des lors comme retenu dans des entravcs, et se voyant prive de !a ressource qu'il avnit aupara- vant dans la fuite, n'osera plus sortir hors des limites de son royaume , et ne voudra pas meme en consequence permettre au peuple soumis a son empire de s'ecarter trop au loin. Xi. II faut meme quelquefoistiier lechef lors- qu'une vieille ruche ne contient plus un nombre suffisant d'abeilles, et qu'on est oblige de la re- peupler avec uu nouvel essaim. Ainsi , lorsqu'au commencement du printemps il sera ne une nouvelle couvee dans une ruche qui se trouvera dans ce cas-la , on en ecrasera le nouveau roi, afln que son peuple reste avec ceux qui lui ont donne le jour, sans que la discorde regne parml eux. S'il n'est sorti au contraire aucune proge- nlture des rayons de cette ruche, on pourra y incorporer les pcuples de deux ou trois autres ruches, en prcnant cependant prealablement le soin de les asperger de quelque liqueur qui leur soit agreable. On les liendra aussi renfermes pendant Tespace d'environ trois jours dius ce nouveau domicile , en y laissant neanmoins de petites ouverturcs pour leur donner de Tair, et on les y nourrira jusqu'a ce qu'ils s'y soient ac- coutumes. II y a des personnes qui preferent dans ce cas se defaire du plus vienx roi; mais cette methode est tout a fait mauvaise. En effet , comme la troupe des vieilles abeilles, que Ton peut considerer comme un senat , ne voudra pas obeiraux plus jsunes , celles-ci ayant Tavan- tage de la force , puniront et mettront a mort toutes celles qui s'obstineront a mcpriser leur commandement. [I faut convenir qu'en laissant dans la ruche le roi des anciennes abeilles, il en resulte communement un inconvenient par rnii- port au plus jeune essaim, qui consiste en ce qiie ce roi venant a mourir de vieillesse, on vnit naitre la hcence et la division, comme on la voit nailre dans une maison apres la mort dii chef de famille : mais il est aise d'y remedier. On choisit a cct effet un autre chef dans des ru- ehes ou il s'en trouve plusieurs, et on le transfere dans celles qui n'en ont point , pour Ty mettre a la tete du gouvernement. On n'a pas non plus beaucoup de peine a remedier au defaut de mul- tiplicatiou desabeilles, dans les ruches qui sont affligees de quclque maladie pcstilentielle. Eu ef- fet, aussitot qu'on s'apereoit du desastre qui dcpeuple une ruche, il faut en visiter les rayons, qui contiennent la semence dont les petits doi- vent cclore, et couper la partie des cires dans la- quelle doit s'animer la posterite du sang royal. Or cette partie est aisee a reconnaitre, parce qu'ou la distingue communemeiit a rextremite des cires, ou elle surmonte les autres parties nium. Namque duce rcgum facle.s , duo corpora plebis. AUercril maculis auro squalenlibus ardens, ElrulUis clarus squumis insignis et ore. Atquc liinc maxime pro- batur, qui est melior : iiam deterior, sordiilo spulo similis, tam frnenles paniis ac mortibus arficiunlur. llli quidem iiuonimodo, quod juniori examini solet accidere, cum anliquarum apium relictus a nobis rex senectule defecit, et tnuquam domino niortuo familia nimia licentia discordat , facile occurritiir. Namex iis alvis, quae pliireis habent principes, dux uuus eligilur : isque translatus ad eas, qu* sine imperiosunt, rector constituitur. Potest aiitem niinore molestia in iis domiciliis, qu:e aliqua pesfe vcxata sunl, paucitas apiuni emcndari. Nam ubi cognita estchides, Ireqiientis alvi , si ipios habet favos , oportet consirlerare : tum deinde cer.-e cjus qiife semina pullorum continet , partem recideie, in qiia regii generis proles animatur. Est autem facilis conspecln , quoniam fere in ipso finc cera- DE L'Ar.RICULTURE, LIV. !X. 399 comme im bnut de mamclle, et que rouvcrture en cst plus large que celle des autres alveoles, daus lesquels sout renfermes les petits du vul- gaire. Celsus assure que rextremite dcs rayons est traversee par des tuyaux qui contienncnt lcs petits du san,£:royal. Hyginusdit aussi, d'apres i'autorite des auteurs grecs , que le chcf ne vient point d'un petit ver ( comme les autresabeilles 1, mais que Ton trouve , sur les bords dcs rayons , des alveoles couverts, qui sont un peu plus grands que ceux qni eontiennent la semence dont le peuple doit eclore; et que ces nlveoles sont remplis d'une espi>ce de crnsse rouge , qtii sert n former le roi avec des ailes, dout il estpourvu au inoment de sa naissnnce. XIL Voici encore des soins qu'exigent les es- saims nes chez nous, quand par hasard ils foiit une sortie dans le temps que noiis venonsde dire, et que, degoutes de leur patrie , ils annoncent qu'ils cherchent a fuir plus au loin. On s'aper- coit que les abeilles nieditent ce projct quand elles s'eIoignent du vestibule de leur ruche, au point qu'on n"y en voit plus rentrer aucune , et qu'elles s'elevent nu contraire sur-le-champ en Tair. II faut alors effrayer le jeune essaira dans sa fuite, soit avec dcs sonnettes de cuivre, soit en faisant resonner des morceaux de pols de terre casses, tels qu'on en trouve communement par- tout a terre; et des que reffroi Taura ramene vers la ruche qui Ta vu naitre , ct qu'il demeu- rera suspendu en peloton aux environs de cctte ruche, ou qu"il aura gagne des feuillages voisics, le gardien frottera, nvec les herbes dont nous avons parle, le dedans d'uneseconde ruehe qu'il aura preparee a cet effct, et raspergera a rexte- rieur de gouttes de miel ; npres quoi il Tnppro- chera du groupe forme par les abeilles, pour les y renfermer soit avcc la main soit encore avec unecuiller. Ensuite, qunnd il aura pris tous ks autres soins convenables , il laisscra cette ruehe bienarrangee etbien enduitc dans le lieu merae oii cette operation aurn cte faite , jusqu'a ce que lejour tomhe ; puis il la transportera au com- mencement du crenuscule , pour la mettre au rang des nutres ruches. II faut aussi garnir de ruches vides Tendroit ou Ton eleve des abeilles , parce (|u'il y a tels essaims qui se cherchent un domicilednns le voisinage meme de leur ruehe, aussit6t qu'ils en sont sortis , et qui sempnrent de ceiui qu'ils trouvent non occupe. Voila n peu presles soinsqu'il fautprendre tant pouracque- rir que pour conserverdes abeilles. XIII. Viennenta present les remedes qui leur sont necessaires quand elles sont raalades ou tourmentees par In peste. II est rare , a la verite , que des raaladies contagieusescnusent du desns- tre parmi les nbeilles ; mnis nennmoins, si le cas arrivait, il n'y a pas d'autre traitement a suivre que celui que J'ai prescrit pour les nutres hes- tiaux, c"est-a-dirc qu'il faut trausferer plus loin les ruches. Quant a leurs maladies particulie- res, il est plus aise d'en decouvrir ies causcs et d'en trouver les remedes, que dans les autres animaux. Leur plus granderaaladie esteelle qui leur vient tous les ans au commencement du printemps, quand la plante du tilhymale est en tleur , et que les ormes font voir lcur graine. En effet, comme elles ont souffert de la faim pen- dant rhiver, ces premieres fleurs excitent leur nppetit, comme pourrnient faire desfruits de la primeur ; et elles se remplissent avidement de ce genre de nourriture, qui d'ailleurs ne leur fcrait aucun mal si ellcs )i'en prenaient qu'avec so- briete. Lorsqu'elles s'eu sont gorgees snns raena- rum velut iiaiiilla iilieris apparet emiiienlior, et laxioris fislulaB , qiiani sunt relic|ua foianiina, quiluis popularis notae pulli delinentur. Celsus quidcm aflimiat in extre- niis favis transversas listulas esse, qiise coutjneant icsios pnllos Ilyginus quoqiie auctoritaleui Giajcorum sequens negat ex venniculo, ut cseteias apes , lleri dutein , sed in eircuitu favoruni paulo niajoia , (piam sunt plebeii senii- nis , invcniri recta fora^iniiia replcla cpiasi soide rubri co- loiis, ex qua protinus alatus rcx ligiiietur. XII. Estel illa veruaeuli cxaniinis cura, si fortc pra;- dicto tempore lacta eruptione pali iam fastidiens scdem lougiorem fugam denunliavil. Id aiitem siguilicat, cum sic apis evadit vestibulum, ut iiiilla inlro rcvolel, scd se confestim levet sublimius. Crepitaculis ocicis aul tesla- riim plerumque vulgo jaceutiuin [sonilu] tcrrcatur fu- i;icns juventus : eaque vel pavida cuin repctierit alviim malemam, et in ejiis aditu glomerata pcpeiulerit, vel statim .se ad proximam frondein contnlerit; proliniis cus- tos uovum loculamentum in lioc pra^paratiim perlinat in- trinsecus prajdictis bei bis : deiiulc guttis niellis respersiim admoveat : tuni manibus, nut etiam triilla congregatas apes recondat : alquc, uli debel, adliibita csctcracura, dillgenter composilum et illitum vas intcrim palialur in eodem loco esse, duin advesperascal. .Prinio deiiide crepusculo transfeiat , et reponat iii ordinem reliqiiariim alvoriim. Oportct aulem etiam vacua domicilia collocata in apiariis liabere. Aam sunt noniiuHaexamina, qua; cum processerint , statim sedcm slbi quarant iu proxiino, eandcmquc occupent quain vacaiitein leperiunt. Huc fcre acqiiircndaruin , utque ctiam retiiiciidaruiu apiuni truditur cura. XUI. Sequitur ut morbo vcl pestilentia laboiantibiis rcmedia dcsideicnlur. Pcstilenliai rara in apibus per- nicies, ncc tamen aliiid, qiiam qiiod in ca:'tei'0 pccore pi'a'cepimiis , quid fieri possit reperio, nisi iit longiusalvi Iranslerautiir. .Moiborum aiitcm lacilius [in liis] et causae dispiciuntur, el inveniiiiitiir mediciua,'. Maxlnius aiilem anuuus eariim labor esl inilio vcris, quo titbymali lloret fi utex , et (|H0 sameram iiliiii promunt. Nain quasi novis pamis, ita liis primilivis lloribus illccta; avide vescunlur post liibcrnam famem, alioquin citra satictatem tali uo- ceiile cibo : quo cum se adatim rcplevcrunt, profliivio alvi, nisi celeriter succurriliir, inteieunt. Nam et lilhy- nialus majoriim qnoquc animalium ventrem solvil, el COLDMELLE. gement, elles perissent par un flux de ventre , a moins qu'on n'y remedie prorapteraent, paree que le tithymnle Itiche le ventre de tous les ani- niaux , raeme des plus grands , et que Torme pro- duit particulierement eet effet sur les abeilles : c"est aussi la raison pour laquelle il est rare que des essaijns restent longtemps bien peuples dans les contrees de ritalie, oii il se trouvc un grand nombre de plants d'arbrcs de cette espece. On peutdoncdonner aux abeillesau comraeneement du printemps des nourritures medicaraentees, tant pour empecher qu'elles ne soient surprises par cette mnladie , que pour ies en guerir , au cas qu'elles en soient deja attaqu^es. Car je n'o- serais pas assurer , faute de Tavoir cprouve par moi-meme, la vcrite d'un fait qu'avance Ilygi- nus d'apres les plus grands auteurs, quoique si quelqu'un veut s'en assurer, il pourra en faire Tessai par lui-mt^me. Quoi qu'il eu soit, ilordonne de prendre les cadavres des abeilles, que Ton trouve en tassous les rayons quand cetle maladie contagieuse s'est empareed'elles , et de les serrer dans unlieu sec peudant Thiver; il veut qu'en- suite, vers requiuoxedu priutemps, on les raette au soleil apres la troisieme heure du jour , lorsque la douceur du temps le permet, el qu'on les cou- vre de cendrederiguier.Celafait, il assurequ'une chaleur viviliante venaut a les ranimer au bout de deux hcures , elles reprennent vie et se trainent dans une ruche preparee a cet effet, qu'on a soin de njettre aupres d'elles. Pour nous, nous pen- sons qu'il faut plutot les empeeher de mourir, endonnantaux essairas, lorsqu'ils sont malades, les remedes que nous allons prescrire. Ces reme- desseront ou des grains de grenade pile; et arro- ses de vin Amine, ou des grains de raisin sechi^s au soleil et piles dans un mortier avec pareille quantitede sumac de Syrie , et delrempes ensuite dans du vin dur. Si Tuu ou Tautre de ces me- dicamenfs ne fait point d'effet a lui seul, il faut les broyer tous enserable par poids egal ; et apres les avoir fait bouillir dans un vase de terre avec du vin Aniine, les servir aux aheillesdans des augetsdebois,lorsqu'iIsseront refroidis. II y a dcs personnes qui leur donnent a boire, dans des tuiles creuses, de feau raiellee dans laquelle elles out fait euire du romarin, apres Tavoir laisse refroidir. D'autrcs mettent aupres des ruches de rurine de boeuf , ou meme de Turine d'homme (eorame Hyginus rassure). Elles sont encore sujet- tes a une maladie qui les affaiblit scnsiblement,et quifaitqueleureorpsseretrecitetdevient hideux: on s'apercoit qu'elles en sont attaquees, quand les unes portent souvent hors de leurs doraiciles lcs cndavresde celles qui sont mortes, et que les autres restent dans rinterieurde leursruehes plongees dans un mornesilence, eomme il arrive dans un deuil public. Lorsque cela arrive, on met leur nourriture dans des augets de saule, et eette nourriturc consiste principalcmcnt en raiel , bouilli, et broye avec de la noix de galle ou avec des roses dessccliecs. !I fautaussi hrulerdu gal- banum, dont Podeur leur sert de raedicament, et les soutenir, Iorsqu'eI!es sont cpuisees, avec du vin fait de raisin sec ou avcc de vieux vin cuit, jusqu'a diminution deraoitic. Mais le meil- leur de tous les remcdes, c'est de la racine d'a- nielle , planto dont la tige est d'un jaune clairct la llenr pnurpree ; on rexprime apres Tavoir fait bouillir avec de vicux vin Amine, et on leur donne le jus qu'on en a tire. Hyginus dit, dans le livre qu'il a compose sur les abeilles, qu'Aristo- raauhus ctaitd'avis qu'il fallait, pour secourir celles qui etaient malades, commencer par rc- trancher tous les rayonsgAtes,ensuite substituer de nouvelle nourriture a raneienne, et enlin les proprie iilmiis apiiim. Eaqiie caiisa esl, cur ia regionilnis Italine, qu* smit ejus geiieris arboribus consitae, raio freqnentes duient apes. Itaque veiis principio si medica- tos cibos praebeas , iisdem lemediis et provideri potest, ne tali peste vexentur, et cuin jam laborant , sanari. Nam illud quort Hyginus antiquos seculus autores prodidit, ipse non expertus asseveiare non audet : volentibus ta- inen licebit experiii. Siquidem pra?cipit apium corpora, qua; cuin ejusmodi pestis incessit, sub favis aceivalim enectae reperiuntur, sicco loco per liiemem reposita circa •Tquinoctium vernum , cmii clementia diei suaseiit, post lioram tertiam in soleni profene, ficulneoqiie cinere obiiiere. Quo faclo, affirmat intia duas horas cum vivido balitu caloris animalae sunt, resumpfo spiiitu, si praepa- ratiim vas objiciatur, irrepere. Nos magis ne intereant, quM deinceps dicturi sumus , aegris examinibus exhibenda censemus. Nam vel grana mali funici tunsa, et vino Ami- nco conspersa, vel uvae passae cum rore Syriaco pari inensura pinsitaj et austcro vino insuccatae dari debeiit : vcl si per se ista rnislrata sunt , oinnia eadem aeqiiis pon- deiibusin uniim levigata, et fictili vase cuni Amineo vino infervefacla , mox etiam refrigerata , ligneis canalibus ap- poni. Nonniilli roieni maiinum aqua mulsa decoclum, cum gelaverit , imbiicibus infusum piwbent libandum. Qiiidam bubulam vel hominis uriqam, sicut Hyginus af- lirmal , alvis apponiint. Nec non etiam ille moibus nia- xime est coiispicuus , qui horridas contractasque carpit, ciim fieqiienter aliae inortuarum corpora doniiciliis [suis] cfferunt, aliae intra letta, ul iu publico luctu, moesto si- lentio torpent. Id cum accidit , arundinis infusi canalibus olferunUir cibi, maxime decocti inellis, et cum galla vel arida losa delriti. Galbanum eliam, ut ejiis ofloie medi- centur, incendi conveiiit, passoqne el defruto vetere fessas suslineie. Optime tamcn facit amelli radix,cujus esttrutex luteus, purpureiis (los : ea cnm vetere Aniineo vino decocla exprimilur, et ita liquatus ejus succus da- tur. Hyginusquidem in eo libro , quem de apibus sciip- sit, Aristomachus, inquit, hoc modosuccurrendum labo- ranlibus existiniat : primum, ut omnesviliosi favi tollaii- tur, et cibiis ex integro recens ponatur; deinde, iit DE LAGRICULTURE, L!V. LK. parfumer. II croit au?si qu'il cst utile, lorsque les abeilles sont dpgeneri^es par \icil!esse, d'in- corporer avcc elles de nouveaux essaims; et il peiise que , quelque danger qu'il y ait que les dis- sensions qui resulteront de cette union ne f.^ssent pc^rir ces nouveaux essaims, cctte recrue d'un nouveau pcuple ne pourra que rejouir les an- ciennes abeilles, pourvu quc, pour maintenir runion parmi elles toutes , on ait soin d'(''carter les rois de celles que Ton aura transfcrecs d'un autrc domieile, comme appartenant a un peuple etrangcr. Effectiveraent, il n'ya pasde doatequc I'on ne doive transfererles rayons desessalms biea peuples daus le temps ou les pefits sont formes, pour les mettro dans les ruches moins peuplees, afln que cel!es-ci se trouvcnt fortifiees quand cette nouvclle progeniture s"y trouvera comme adoptee. Muis il fnudra avoir rattention de ii'y mettre dans ce cas-la que des rayons oii ies petits ouvrent deja leurs cellules , et comraencent a IKODtrer la tcte , en rongcant la cire qui les tient renfermcs,et qui sert de couverclea leursalveoles. Car si Ton transfere des rayonsavantque les pe- tits en soient eclos, ces petits, cessant d'etre cou- ves, ne peuvent manquer de perdre la vie. Les abeilles meurent encore d'unc maiadie que les Grecs appellent -^xyiom-Ji. Elle provient de ce que les abeilles etant dans Tusage de commencer par faire autantdecires qu'el!es comptcnt en pouvoir rempiir, il arrive quelquefois que ces premiers ouvrages etantfinis,l'essaim s'ecarteau loin pour aller chereherdu miel , et se trouve opprimedans les forets par des pluies iniprevues ou par des tourbillons de vent; ce qui est cause que la plus grande partie du peuple dont il est eompose se perd, et qu'ensuite le peu qui en restc ne suffit plus pour remplir ies rayons. Des lors les parties de cire qui resteut vides fmissent par se pourrir; apres quoi le mal faisant desprogr^s inscnsibles, le miel se corrompt, et les abeilleselles-memcs perissent toutes. Pour prevenir cette maladie, il faut joindre deu.x peuplades ensemble, afin qu'el!espuissentvenirabout de rrmplir leseires vides; ou, si Ton n'est pas a portee d'avoir un second essaim , il faut couper les portions vides des rayonsmemes,avant(pi'ilspourrissent. Mais il est important de se servir pour cette operation d'un fer bien tranchant, de peur qu'en y em- ployant un instrument trop emousse , !a diffieulte de penetrer ne force de donner un coup trop vio- lent qui derangerait les rayons de leur place , au- que! cas les aberlles quitteraieut ieur domicile. Cest encore une cause de mortalite pour !es abtillcs, quand les fleurs viennent a etre trop aboudantes pendant une suite dannces , et qu'en consequenee ces insectes s'occupent plus a faire du miel qu'a multiplier. II setrouvedesgens qui, peu verses dans cette brancbe d'economie rurale, se felicitent alors , parCe qu'ils voient abonder le fruit,etqu'i!3nefontpasatten!ionquelesabei!les sont menacees par cela meme de leur destruction , attendu qu'etant epuiseespar uu travail excessif, elles perissent pour !a plusgrande partie, et, que ceiles qui survivent a cet accident fluissent par mourir egalement, faute d'etre reerutees par des jeunes. S'i! survient donc un printemps oii les fieui^s pnllulent exeessivement dnns les prairies et dans les champs , il scra tres.-.bon de boueher le s sorties des ruehes de trois jours l'un , en y lais- sant neanmoins de petiics ouvertures par lcs- quelles les abeilles ne puissent passoriir, afin qu'elles ne s'occupent pas tant a faire du miel, quand elles se verront privecs de !'esperanee de pouvoir remplir toutes leurs eires de cette liqueur, et qu'el!es !es remplissent au contraire de leur progeniture. Voilii a peu pres les remedes aux- fumisentur. Protlesse etiam putat apilius voluslatc cor- ruplis exameu novum contribuere, quamvis periiuliim sit, ne seililione consumanlur, verumtamen ailjecta nnil- tilndine l.iclaturas. Sed ut conconles maneant, carum apiuni, qua; ex alio domicilio transferimtur, quasi pere- griiuc plebis submoveri rPKCS debere. ISec tainen dubium, qnin Ircqucnlissiniorum cxaminum favi, <|ni jain maturos habeiit pnllos, tiansfcrri, ct sulijici pancioribus delieant, ut taiiquam nova> prolis adoptione domicilia confirmcntur. Scd ct id ciim fiet, animadverlendum cst, ut eos favos siilijiciainus, qnoruni pulii jam sedes siias adapcrinnt , et velut opcicnla foraminum obductas ceras erodiint exc- rentes capila. iNain si favos iinmatnro foetu transtnleii- mus, cmorientiir pnlli, cum foveri dt^sierint. Sa^pe etiani vilio qnod Graeci ^afEOcivav vocanl, intereunt. Siquidcni cum sit lia?c apiuni consuetnjo, ut prius tantiim ccraruni confingant.qnantum pntent explere sc possc : non nun- quain evenit, nl consummalis opcribiis ccreis, dnm cxa- inen conquirendi niellis cinsa lonsins evagatnr, snbitis inibrilnis, aut turbinilins in silvis opprimatiir, cl m;ijo- rem partcm plebis amitlal /inod ubi faclum cst , reliqiia COl.l Ull i-t- pancilas favis complcndis non .sufficit; tuncque v.acuse ce- larnm partes conipnticscuiit, ct vitiis paulalim serpenti- bus, corrupto niellc, ip.sa; qnoqne apes intereunt. Id ne liat, vcl dno popnli conjnngi dcbent, qui possint adhiic iiitegras ceras explere : vel si non cst facultas alterius examinis, ipsos favos anle qiiam piitrescant, vacuis par tiliiis aciitissiino ferro liberare. Kain lioc quoque refert , ne admodinn licbes ferramenlnm (quia non facile pene- trct) veliemenfius imprcssum favos scdibns suis commn- veat : qnod si factiim est, apcs domiciliuin relinquiint. Est etilla caiisa interitns, qiiod interdnm continiiis an- nis plurimi llores provcniiint, et apes niagis melliliciis quam lictibiis stndent. Itaque nonnulli, qiiibus minorcst barnm rernm scientia, maKiiis fruttibus deleclantiir, isno- lantes cxiliiim apilius immineie , quoniam el nimio latiga- tae operc plurim,-c percnnl, nec ullis juvenlulis supplc- nicnlis conlrequcntat.Te novissime reliqua; intcieunt. Itaqnc si tale ver incessit , nt et prata ct arva (loribus abuiidenl , utili.ssiinuin cst terlio quoque die alvonim exitus pra'- clndi, cxiguis foraminibns rclictis per qu.-c non possint apcs cxire, nl ab opere mcllifico avocal.e, qiioniam noii COLUMELLE. qiiels on a recoiirs quaiul les essaims sont attaques de quelque maladie. XIV. Voici a present les soins quMI faut pren- dre des nbeilles pendant le cours de toute l'aniiee, suivant la methode excellente prescrite p;ir ie raeme Hyginus. Depuis le premicr equinoxe, qui tombe au raois de mars vers le huit des ca- lendes d'avril, quand le soleii est au huitieme degre du Belier, jusqu'au lever des Plciades, on a qunrante-huit jours de printemps. Ildit donc qu"il fnut commencer a donner ses soins aux abeilles pendant cet intervalle, en ouvrant les ruches pouren oter toutes les imraondicesquis'y seront amassees pendant Thiver, et en les enfu- mant en dedans avec de la fiente de boeuf briilee, apres avoir detruit les araignees qui eorrompent les rayons , parce que cette fiente est tres-con- \enable aux abeilles, vu respece d'affinite qui setrouve entreelles et cet animal. II faut aussi tucr les petits verraisseaux que l'on appelle (i- neie (teignes), ainsi que les papillons: il suffit communement, pourtuer ces animaux pestilen- tiels qui s'attnchent aux rayons , de meler de la moelle de boeuf avec de la fientc du meme ani- mal , et de les briiler de faeon a leur en faire sen- tir fodeur. Cest avec de pareils soins que l'on forliflera les essaims pendant le temps que iious venons de dire, et qu'on parviendra a lcur don- ner plus de courage pour s'appliquer a leur ou- vrage. Mais il faut surtout que celui qui prend soin d'elever des abeilles ait ia precaution, lois- qu'il aura a touchcraux rayons , de s'abstenir la veilledes plaisirs de ramour, commede n'en pas approcher Iorsqu')I sera ivre, ou sans s'etre lave prcalablement. II s'abstiendra aussi de presque toutes les nourritures dont 1'odeur sera forte, lclles que les salaisons et tous les jus qu'ellcs ren- dcnt, telles encore que facrlmonie puante de rail ou de Toignon , ct de toutes les autrcs clio- ses semblables. Au quarante-huitieme jour de- puis requinoxe du printemps, c'est-a-dire, au lever des Plciades, qui tombe vers le cinq des ides de mai , lcs essairas commencent a prendre dela fovce eta fourmiller beaucoup : mais aussi ceux oii il ne se trouve que peu d'abeilles peris- sent daus le infime temps. Ccst encore dans ce tempsla que ron voit uaitre dans les extr^mites des rayons des petits dont la taille est plus grande quecelledcsautres abeilles,et que quelques per- sonnes prenncnt pour les rois. Mais il y a des auteurs grecs qui les appelleut oisrpot (taons), parce qu'ils tourmentent les essaims et qu'ils ne les laissent point tranquilles : aussi ces raemes auteurs ordonnent-ils de Ics tuer. Les ruches essaiment communcment depuis le lever des Pl(5iades jusqu'au solstice qui tombe a la fin du mois de juin, vers le temps ou le soleil est au huitiemc degre de fEcrevisse; et il faut les gar- der alors avec plus de soin, de peur que leurs nouvellcs progeniturcs ue prennent la fuite. En- suite , depuis le solsticejusqu'au lever dc laCa- nicule, ce qui faitun intervalle d'environ trente jours , on moissonne les rayons aussi bieu que les bles. Mais nous nous reservons de prescrire par la suite la maniere de les enlever, lorsque nous traiterons de la composition du miel. Au reste, Deraocrite et Magon , ainsi que Virgile, ont pense que c'etait dans ce temps-ci que roQ pouvait se procurer des abcilles en tuant uq bouvillon. Magon vameme jusqu'a assurerqu'oD pcut obtenir le mcmc resultat avec les entrailles d'un boeuf : mais je pense qu'il est supcrflu de detailler cetteraethodeavec exactitude, et je nie range a Tavis deCelsus, qui dit tres-pruderament sHerenl s€ posse ccias omnes liquorilHis slipare , la^ibus exiileant. Atque li*c feie sunt exaininum vitio Uiboran- tiuin reniedia. XIV. Deinceps illa tolius anni cura, i)t idem Hyginus conimodissime piodidil. Aba-qninoctio piimo quod niense Martio circa viii calendas Aprilis in octava parle Arietis cunlicitnr, ad exoitum Vergiliariim dies verni temporis lia- lienlnr duodequinquaginta. Per Ims primum ait apes cu- randasesseadapertis alveis, nl omnia purganienla, qua; sunt liiberno tempore congesta , eximantur, et araneis, quifavos corrumpunt, detractis fumus iinmittalur factus incenso bubulo limo. Hic enimquasi quadam cognatioiie generis maxime est apibus aptus. Vermiciili quoque , qiii linea; vocantur, item papiliones enecandi sunt : quae pestes plerumque favis adliajrentesdecidunt, si limo medullam bubulam misceas, et his incensis nidorem admoveas. Hac cura per id tempus, quod diximus, examina firma- buntur, eaquefortiusoperibus inservient. Verum maxime ciistodiendum est curatori, [qiii apes nutrit], cum alvos tractare debebit, uti pridie castns ab rebus venereis, neve temulentus, nec nisi lotus ad eas accedat, abstineatque «innibiisredolcntibus esculonlis, ut snnl salsamenta, et eorum omnia liquamina ; itemque foplentibus acrimoniis allii vel ceparum ca-lerarumqiie rerum similium. Duode- quinquagesimo die ab ffqiiinoctio verno, cum lit Vergilia- rum exorlus circavidus Maias, incipiunt exainina yiiibiis et numero aiigeii. Sed et iisdem diebiis inlereunt qua; paucas et a;gras apes liabenl; eodemque tempore progeue- ranliir in extremis partibus favorum amplioris magnitu- diuis qiiam sunl caiteiK apes, eosque nonnulli putant esse reges. Verum qiiidam Grajcorum auctoies oJcrTpout appcllant ab eo, quod exagitent, neque patiautur exaniina conquiescere. Itaque praecipiunt eos enecari. Ab exorf u Ver- giliarum ad solstitiiim, quod lit ultimo mense Juliocirca octavam partem Cancri,fereexaminant alvi: quo terapore veliementius custodiri debent, ne novie soboles dif/ugiant. Tumque peracto solslitio usqiie ad ortum Caniculae, qui fere dies triginta sunt , paiiter frumenta et favi demelun- tur. Sed ii quemadmddum tolli debeant, mox dicetur, cum de confectura mellis prajcipiemus. Ca;terum boc eo- dem tempore progenerari posse apes juvenco percmpto, Democritus et Mago nec minus Virgilius prodideruiit. Mago quide)n ventribus etiam bubiilis idem lieri allirmat, quam ralionem diligentius prosequi siipervaciium piiln. 1)E UAGRICULTURE , LIV. IX. qne la perte de ce genre de bi-tail n'occasionne pas lui assez grand dommage, poiir chcrciier ('i se le procurer par une pareille voie. 4u reste , une cliose qu"il faut faire dans cet intervalle et jusqu'a i'equinoxe d'automne , c'est d'ouvrir les ruches tous les dix jours, ct de les enfumer. Car on convjent generalement que, quoique cette opcration ne plaise pas aux essaims, elle leur est neanmoins tres-salutairc. Ensuite, lorsquc les abeilles auront ete ainsi parfumeeset echauf- fees, il faudra les rafraichir, cn arrosant les partles des ruches ([ui seront vides , avec de I'eau tres-fraichement tirce , et en nettoyant celles que Ton n'aura pas pu arroser, avec des plumes d'aipius ligiila purgandiis cst. Moxdeinde fragmina favorum, qiufi in sacco leman.scriint, reliaclala expiimunlnr : alqiie id .sccund,Te not.ie mel do- lluil, et ab diligenlioiibns seoisum leponitur, ne qiiod e.st piimi saporis lioc adliibito lial deteiiiis. XVI. Cera: Iriictus quainvis a;ris exigui non taiiicn omitlcndus est, cumsitejus usus ad multa nece.ssaiins. lixpressae favorum reliquia-', posttviqnam diligenter aqu» diilci perlulK suiit, iii vas aeiienm Ciinjiciuntur -. adjecta deinde aqua liquantnr ignibns. Quod ubi factiim cst , cera pcr slramenla vel jnncos defusa colatur, atqiie iteruni similiterdc intcgro roquitnr, ct in quasquisvoluitforinas aqna prins adjecla defuiiditiir : eamquc concrelam lacile cst eximere, (pioniam qui snbesl buinornon pafilur for- iiiis inli<\'iere. Sod jam consuHiniata disputatione in villi COLUMELLE, notre ami GalUou, qui Ta desire ainsi que vous, Pubiius Silvinus, ee qui iious reste a traitei- de reconoinie ruralc, je veux dire la cullure des jardias. LIVRE DIXIEME. DE LA CULTURE DES JARDIIVS. PREFACE. Recevez, Silviuus, le reliquat des intcrets que vous avez stipules a uia cliarge, et au payemeut desquels je mesuisengage vis-a-vis de vous; reli- quat au surplus tres-modique , puisqu'a la partie pres que je vais acquitter en ce momeut , j'ai solde de corapte avec vous par les neuf li vrcs prccedents. II ne me restedonc plus qu'a traiterde laculture des jardins, cette partie de reconomie rurnle qui, loind"ctre negligcecomnie elleretait autre- fois par les auciensagriculteurs, est au coutraire celle dontonparait s'occuper le plusaujourd'hui. En effet, quoique la frugalite de nos aucetres allSt jusqu'a la parcimonie, les pauvres faisaient meilleure chere de leur temps qu'ils ne la font a present, parce que le lait le plus abondant, et la chair des betes fauves ou des bpstiaux domesti- ques,etaieQt, ainsi que Teau et le ble, la nourri- ture commune des gens du plus bas aloi, comme deceuxduplushaut rang. Maisdesque lessiecles suivants, et particulieremeot le notre, ont vu aug- menter le prix des mets recherches par les de- bauches, et quc Ton n'a plus mesure la bonte d'un repas sur Tappetit naturel , mais sur les de- penses qu"il a occasiounees, la pauvrete du peu- ple a neccssairement mis hors de sa portee les mets d'un prix trop eleve, et l'a reduit par la aux aliraents les plus coramuns.Cestpour cela meme que nous devons donner des preceptes sur lacul- ture des jardins avec plus de soin que ne !'ont fait nos ancetres, parce que les fruits qui en pro- viennent sout aujourd'hui d'un usage plus gene- ral qu"ils ne retaient de leur teraps. J'aurais com- pose ce traite en prose, aiusi que je me Fetais d'abord propose, alln de le joindre par suite aux livres precedents, si vous n'eussiez pas combattu mon projet parvossollicitations contiuuellcs, qui ont enriii vaincu ma resistance, et qui m'ont de- terminea mettre en versdesparties qui mauquent au poeme des Georgiques, et que Virgile a de- elare lui-meme n'avoir omises que pour laisser a la posterile le soin de les trailer apres lui. Aussi n'aurais-je jamais eu la temerite de tenter une pareilleentreprise, si le plus respeetable des poetes n'avait deelare par la son intention. Cest donc corarae par son inspiration que je rae suis eharge, quoiqu'en hesitaut, je Tavoue, vu ladiffi- culte de i'entreprise, mais non sans espoir de reussite, ds traiter une raatiere delicate et presque sans corps , tel que celle-ei , qui esteffectivement si mince, que, soit que Ton considere rensemble de mon ouvrage, on peut la regarder corarae n'en faisant qu'une parcelle, soit qu'on rexaraine a part, et qu'on la restreigne, pour ainsi dire, a ses liraites , on ne peut en aucune maniere lui don- ner une certaine consistauce. En effet , quoiqu'elle soit composee, pour m'exprimer ainsi, de plu- sieurs membres, surchacun desquels il peut ala veritese trouver quelque chose a dire,cesraem- bressont neanmoins aussi iraperceptibles que des grains de sable, avee lesquels il est impossible (comme disent les Grecs) de foimeruncordage, vu leur petitesse incomprehensible. Loin donc que ce fruit de nos veilles, quel qu'il soit, pre- tendea des applaudissements partieuliers, lauteur secroira au contraireassez favorablement traite, pour peu qu'on ne juge point que son iravail des- lici? peciidibus atque pastionibus, qune reliqiia uoliis riis- ticarum rerum parssubest, de cultn bortorum, PubH Sil- vine , deinceps ita , ul et tibi ct Gallioni uostro conipla- cuerat, in carnien conferemus. LTBER DECIMUS. DE CULTU HORTOBUM. PRF,FATIO. Foenoris tui, Silvine, quod stipulanti spoponderam tibi , reliquam peiisinnculam percipe. Nam superioribus uovem libris bac minus parlc debilum, quod nuiic persol- TO, reddideram. Supcrest ergo cultus liortoiumsegin's ac ceglectus quondam veleribns agricolis, nunc vel celeber- rimus. Siqiiidem cum parcior apud priscos esset frugali- tas, largior tamen pauperibus fuitususepularum iaclisco- pia feriiiaque ac domesticarum pccudum carne; veliil aqiia frumenloqiie summis atqiie liumillimis victum toleranli- bns. Mo\ cum sequens et praacipue noslra a^tas daiiibu; libidinosa pretia c.onstitueiit, cccnacque noii naturalibus desideiiis, sed c^^nsibus ceslimentur, plebeia paiiperlas siibmota a preliosioribus cibis ad vnlgaies compcllilur. Qiiare cnllus bortorum , qnoniam \vl] rrucliis magis in usu est, diligentius nobis, qiiam tradiderunt majores , prascipiendus est : iscpie, sicut institueram, prosa oratione piioribus subnecteielur cxordiis, nisi [iiopositum [meum ] expugnasset frequens poslulatio tua, qure pervicit, ut poeticis nimieris explerem Georgici carminis omissas par- tes,quas tamen et ipse Virgilius signiticaverat, posteris se niemorandas relinquere. Neque eniin aliter istud nobis fiierat audendum , quam ex voluntate vatis maxiine vene- randi : ciijus quasi numine instigante pigre sine dubio piopter diniciiilatein oiieiis, veruntanien non siue spe piosperi successus aggressi snnius tenueni adniiMliiiii et peue viduatam corpore materiam, qute tani cxilis cst, ut in consummationeqiiidem totins operis annumeraii vehiti particula possit laboris nostri, per se vero et quasi suis liiiibus terminata niillo modo conspici. Nam etsi miilta sunt eJHS quasi membra, de quihus aliquid possumus ef- fari, tanieu eadem tam exigua sunt, ut, quod aiunt Graeci, ex incomprebensibili parvitate arenae funis effici non pos- sit Quare qiiidqiiid est istud , qiiod elucubravimus , adco DE UAGRICULTURE, LIV. X. honorc les traites qui i'ont precede. Mais cessons cette preface. Je vous montrerai aussi, Silvinus, la culture lies jardins, ainsi que les objets qiie Virgile nousa laisse le soin de trniter apres lui , lorsquen serenfermant daus des bornes etroites, il chan- tait les moissons abondantes et les presents de Bacchus , et vous , grande Pales , et le miel emane du ciel. IVahord il faut, pour reraplacemeut d'un jardin de bon rapport, ehoisir un champ gras qui reniernie dans son sein des mottcs de terre bien pulverisees et des gazqns faciles a s'ameublir, et qui ressemble, aprcs les fouilles qu"on y aura faites, au sable le plus fin. Un terrain sera en- core propre a cette destination par sa nature , lorsqu'ilseracoutinuellementtnpissed'unegrande quantite d'herbes, et qu'amolli par Thumidite , il produira les baies rouges de ryeble : car on re- jette les terrains secs, de meme queceux qui , cou- vertsd'eau.\ marecageuses, sontsans cesse etour- dis par les plaintes eternelles de la grenouille. La terre y sera egalement propre , quand elle produira spontanement sans aucune culture des ormes charges de feuillages, quand elle sera fer- tile en palmiers sauvages, quand elle aimera a se voir herissee d'une forct de poiriers snuvages, ou couverte des fruits a noyau du prunier, et qu'elle sera chnrgee de pommes qui y croitront naturellcment; pourvu toutefois qu'elle serefuse a produire les hellehores, ainsi que lecarpasum dont le suc cst peruicieux; qu'elle ne souffrepas les ifs, et qu'elle n'e\hale point depoisons actifs. Peu importe ((u^elle renferme dans son sein la mandragore, cette herbe fuueste a la raison, qui ressemble a la moitie du corps humain, et qu'elle produise les fleurs de cette plante , ou la ciguij allligeante, ou les fcrules cruelles anx mains, ou les broussailles epaisses des buissons ennemis des jambcs, ou !e paliure avec ses epi- nes piquantes. II fnut ausbi qu'i! setrouve, dans le voisinage, des rivieres que le cultivateur sai- gnera sans regretter sa peiue , pour eu faire venir les eaux au secours de ses jardins toujours alte- res, ou qu'on ait la faculte de les arroscr avec de Teau de source araassee dans un puits, dont la profondeur incommode n'arrache poiut lcs en- trnilles de ceux qui sernient forces de se compri- raer le ventre pour la puiser. 11 fnudra clorece terrain de muraillcs ou de haies herissees, pour en interdire rentree tant aux besti.^ux qu"aux voleurs. Ne courez point apres les ouvrages sortis de la main de Dedalus, et n'ayez point recours ii Tart de Polyclete, de Pliradmon ou d'Agelnda, pourvous fabriqueruiilthyphallus; mais reverjz dans le tronc d'un vieil arbre faconne au hasard cefte divinite au niembre terrible, qui, placee au milieu de votre jardin, effrayera sans cesse les enfants avec cet epouvantail, et meuaeera les voleurs de sa faux. Allons, eourage, MusesPie- rides : racontez-nous en vers simples quelle cul- ture il faut donner aux semences, quels sont les temps propresa les mettre en terre, quels soins ellescxigentquandellesy sont, quelleest Insnison ou lcs fleurs commencent a venir, et ou Ton voit paraitre des boutons dans les pepinieres de rosiers de Pestum; enfin quelle est celle dans laquelle rarbuste de Bacchus, ou tout autrearbre mitige pnr une greffe etrangere, se courbent sous le poids delcurs fruitsadoptifs. Lorsquele chieu auracom- ptopiiiini sibi Ininlein iion vnulicat, nl boni consiilat, si non sit dedecori prius editis a nie scriptoruin monimentis. Sed jam prjcfari desinamus. Hoitoriim quoque le cnllus , Silvine , docoho , .4tqiie ea , qiia? qiiondam spaliis exclusus iniquis , Cnin canercl hutas segetes et muneia Bacchi , Et le niagna 1'ales, uecnon ca?lestia niella, Viigillus nobis post se memoranda reliquit. 5 Priiicipio seileni numeroso praoheat liorto Piuguis ager, putiesglebasresoliilaqiie terga Qui geiit, el fossus giacilcis imitatiir aienas, Alqiie habilis natura soli , qua> gianiine teto Pailiiiil,etnililas ehulicreat uvida haccas. 10 Nain neqiie sicca plactt , nec qiia: stagnata palude Perpetilur queiuUe semperconvicia lana;. Tuni qiia; sponte sua froiKlosas educat nlmos, Palmitibiisquc feris telatur , et aspera silvis Achrados , aiit prnni lapidosis obiuta poniis 1 5 Gaudel, et injussi constcrnitur iiberc mali : Sed ncgal bcllcboios, et iioxia carpasa siicco, Nec palitnr taxos, nec strenua foxica sudat, Quamvis semiiiominis vesano graminc fo-ta iMandiagorrc pariat (loies ; iiKcstamqne cicutani, Nec manibus mitis fernlas, nec cruribus aequa Teiga nihi, spinisque ferat paliuionaciitis. Vicini quoqiie sint amnes , qiios iucola dunis Altrahat auxilio seuiper silientihiis liortis : .\ut fous illacrimet piitei iion sede profiinda, iSe gravisliausturis tendcntibiisilia vollat. Talis liunius vcl parietihus , vel sepibus liirtis Clatiilatiir, ne sit pecori , iieu pervia (uri. Kcii tibi Da'dali,e qu.-erantur ninneradexlra;, Nec Polycletcanec Pliradmonis,aut Agclada; Aite laboietiir : sed Iriincuni forte dolatiiin Arlioris antiqii.-e nuinen venerare llhyplialli Tei rihilis meniliri , incdio qiii semper in horto Ingniiiibiis piicro, praedoni falcc ininetur. Ergo agc iiiiiic cuUus ct teinpora (pu-rqne serendis .Seminilius,qua; cura satis, quo sidere primiim Nascantiir llores, Pa^sliqne rosaria gemment, QiioRacchi genus, aut aliena stirpegravala Mitis adoptatiscurvctur Iriigilius arhos, Pieriiies tenui dediicile carmine Musa;. Oc/;ani silicnscnm jam caiiis bauserit undas, COLUMELLE. meuce ^se desalt^rcr dans les enm de rOcean , et que Titaii aiira rendu les jours egaux aux nuits dansTun et rautrehemisphere ; lorsquc rAutomne rassasie de fruits et secouant ses tempes se sera empourpre, en exprimant le raisin ecumant de mout, il nous faudra retourner, avec le fer d'une beche emmanchee de robre, la terre fatiguee, qui s'y pretera avec douceur, pour peu qu'clie ait deja etehuraectee par les pluies. Si elle est au contraire endurcie par la eontinuite d"un temps serein, et que, rebelle a tous nos efforts, elle reste en mottes , il faut faire coulcr par le secours de I'art, le long d'iin chemin en pente, des ruisseaux propres a la desallerer, afin qu'ellc en remplisse sa bouche beante- Mais s'il arrive que iii le ciel ni la terre ne lui pretentaucune humidite, etque la nature de la contree ou Jupiter lui refusent de lapluie, on attendra querhiver soitvenu, et que la constellation brillante donnee par Bacchus a la fdle de Gnosos se cache sous la raer azuree au p6le du raonde , et que les Atlantides craignent de voirle soleil se lever vis-a-visd'elles. Or, lorsque Phebus commencera a ne plus se fier a rOlyrape , raais qu'il fuira ea trerablant la partie anterieure du Scorpion et ses armes cruellcs, pour presser la croupe de Crotus; peuples, qui ignorez votre origine, n'epargnez pas la terre, que vous prenez raal a propos pour votre mere. Elle fut a la verite la mere deccs enfantsform^savecrargile de Pro- inethec;maise'estuneautremerequinousadonne lejour, dans leterapsque rimpitoyable Neptune abima la terre sous les ondes, et qu'ebranlant le fond des abimes , il epouvanta les eaux du Lethe. Ce fiit alors que le Tartare vit trerabler pour la premiere fois le roi du Styx, tandis que les radnes F.t paribns Titan orbeni libraverit lioris , Cuni salur autumnus quassans sua tempora poinis , Soididus etmusto spumantes exprimet uvas; Tum mibi ferrato versetur robore palae 'i5 Dulcis luim\is, si jam pluviis defessa madebit. At si cruda manet Cctlo duiata sereno , Tum jussi veniant declivi traniite rivi, Tena bibal fonles , et liiantia compleat ora. Quod si neccajli nec campi conipetit liumor, 50 Ingeniumque loci velJupiter abnegat imbrem, Expectfitur liiems, dum Bacclii Gnosiusardor jEquore c,=eruleo celetur veilice mundi, Soliset adveisos metuant Allanlides ortus. .\lquc ubi jam lulo necdum confisus Olympo 55 Sed tiepidus profugit clielas ct spieula Pliadius Dira Nepse, tergoque Croti festinat equino, Nescia plebs generis malri iie paicitefalsae. Ista Promelbeae genitrix fuit altera crelic : Alleranos enixa paiens , quo tempore sa?vus GO Tcllurem ponto mersit Neptunus, et iuium Ciuu-uliens baratbrum lelbaeas terruit undas. iumque scmel Slygium regem videre tremeiitem Tartara, cuni pel.igi slreperent sub pondere inaiios. faisaient retentir leurs eris sous Ic poids des eaux de la raer. Cest donc une main feconde qui nous a crees, Iorsqu'iI ne restait plus aucun raortel sur ce globe ; et ce sont des rochers arraches alors par Deucalion sur des raontagncs elevees, auxquels nous devons notre origine. Cest pour cela que vous etes appeles au travail le plus dur et le plus assidu : ainsi prenez courage , chassez au- jourd'hui de vos yeux un sommeil lethargique; commeneez a arracher la verte chevelure de la terre, et a dechirer ses vetements avee la pointe reeourbee du soc. Quc Tuu sillonne avec de lourds rateaux sasuperficie, lente a rapporter des fruits ; que Tautre ne farde pas a lui arracher les entrail- les avec de larges raarres, et a les entasser avec le gazon dont elle est couverte, tant pour lesmet- tre a portee de recevoir les gelees blanches par lesquelles elles ont besoin d'etre brulees, et les exposer aux coups des vents froids et a la colere de Caurus, qu'afin que rimpetueux Boree les resserre et que TEurus les dilate. Lorsqu'ensuite !e Zephire secourable aura dissipe par la chaleur de son souffle rengourdisscment cause par les froidsde Thiver, venus des raonts Ripheens ; lors- que la Lyrequittcra le piileceleste pour se plonger dans la racr, et que rhirondelle aura chante dans son nid le retour du printcmps : rassasiez alors la terre, qui sort d'un long jcune, de terres gras- ses rapportees, ou de crottes d';h)on dures, ou de fumier de bcles de soranie : que le jardinier ne rougisse point de porter lui-raerae, pour Ten- grais des guerets epuises, des paniers qui flechi- rontsous lachargedes immondicesqueles latrines auront vomies de leurs cloaques immondes. Nos fnecunda manus viduo mortalibus oibe 65 Progenerat, nos abruptBC tum montibusaltis Deucalioneae caules peperere. Sed ecce Durior lElernusque vocat labor : eia age se^nes Pellite nunc somnos , et curvi vomere dentis Jam virides lacerate comas , jam scindite aniictus. /0 Tu gravibus rastris cunctantia perfode terga , Tn penitus latis eradere viscera inarris Ne dubila, etsummo fiondenti cespite inista Poncie , quce canisjaceant urenda pruiuis , Verberibus gelidis iraequc obnoxia Caiiri , 75 Alliget ut soeviis Boreas , Eurusque lesolvat. Post ubi Ripliajae torpentia frigore brumae Candidus aprira Zepliyrus regelaverit aura, Sidereoque polo cedel Lyra meisaprofiindo, Veiis et adventum nidis cantarit birundo, SO Rudere tum pingui, solido vel stercoie aselli, Armenlive fimo saturet jejunia tei ras , Ipse fercns olitor diductos pondere qualos : Pabula nec pigeal fesso praebeie novali , Immuudis quaecunque vomil latrina cloacis. 85 Densaque jam pluviis, diirataque summapruiuis .Eqiiora dulcis humi repetal inucrone bidentis. DE L'AGRICULTURE, LIV. X. (Ju'il reeommeuee encorc a retourner avec la |i(iiiite du lioyau la terre qu'il avait deja prece- ilemracnt ameublie, mais dont la superficie s'est ooiidensee depuis par les pkiies et endurcie par hsuelees : qu'il broie bicn cnsuite Therbe vivace du pazon avec les moltes d« ferrc, en mordant foitement avee la marrc ou la houe lcs mamel- les du t( rrain dcja dissoutes par la fermciitation, allii dc les rcduire absolument en poudre : qu'il prennc aussi entre ses mains lcs sarcloirs dcvcnus luisants aforce d'ctre polis par le frottemcnt de la tcrre, ef qu"apres avoir dirige dcs silloiis etroits perpendiculaires a de larges allees, il coupe encore ces sillons pardc petits sentiers. Mais des que la terre, ainsi embellie et dlstribuec en plan- cbes, aura depose toutes ses irapurefcs, pour briller d'un nouvel eclat, et quelle demaudera ;\ recevoir les semences qui lui convienncnt, iiar- nissez-la alors des diffcrcntes especcs de fleurs qui sont toutcs autant d"astres tcrrestres, telles que la girodce blanche, le souci d'un jaune ecla- tant, les tctcs du narcisse, la guculc beante et terrible du lion sauvage, les lis sous reclat des- quclsblanchissent lescoibeilles, lesjacinthcs tant blanchcs que bleues : qu'on y voie aussi des vio- leffcs, soit de cellcs qui rampent a terre et dont la couleurest peu foncee, soit de celles qui s'cle- vant sur leur tige sont teintes d'un or pourpre; cnfin, qu"on y voie dcs roscs dont la coulcur imite celle qu'imprime la pudeur sur les joues. Semezalors rherbe d'or, dont lcjusest mcdicinal, leglaucium au suc salutaire , et lcs jiavots pro- pres a enchainer le sommeil lorsqu'il fuit dc nos yeux : ajoutcz-y les semences qui exalfcnt la fa- culte generalive, taut en aiguillonuant lcs hora- raesqu'en animant lcs fillcs, c'est-^-dire, roignon de Megare, la scille que la contree de Getulie nourrit sur son sol , et la roquctfe que Tou seme aupres de Priape couronne d'epis, afiu qu'elle excife les niaris tardifs a rendre hommage a V4- nus. Scmez le cerfcuil qui rampe a terre, la chi- coree agicable aux palais engourdis, la petite laifue aux fcuilles tcndics, fail cnveloppe de ses gousses, roiguon de Cypre dout fodcur se fait scntir au loin,et tous les ingredicufs qu'un habile euisinier lait enlrer dans rassaisonnemeut des fcves qui servent de nourriture aux artisans. Semcz le chervi, et cefte raeine produite par une giaine d'.\ssyrie que Ton sert coupce par mor- ceaux, avec des lupins detrempes, pour exciter a boire la hiere de Pelusium. On met aussi en terre dans le mcme temps les plantes que fon pctit confire a peu de frais, telles que le ciipricr, la trisfe aunee et les ferulcs menacantes : on y met rherbe rampantede la menthe, et les fleurs odo- riferanfcs de ranefh : on y met la rue,dont on se scrt pour exalfer le gout du fruit de Pallas, la moutarde qui fait veuir les larmcs a ceux quise joucut d'elle, la raciue du maceron, roignon qui fait pleurer, et rherbe qu"on emploiea assai- souner le gout du lait, et qui annouce par sou nom grec la verfu qu'elle a de faire disparaifre les marques impriraecs sur le froul des csclaves fugilifs. Onsemeaussi alors ce lcgume multiplie sur tout lc globc de la teric, qui croif autant pour le peuple que pour lcs rois superbes, et qui donne des tiges eu hiver et des cimvs au printcmps , je veux dire le cbou de foute espcce; et celui qui croitsur !e rivage fertile cu oignonsde rancieniie villc de Cumes, et celui du pays dcs Marruciui, Mo\ bpiic cnm glebis vivacem cespilis lierbam Ciuiliiiulat maiTtn vel fractidenle ligonis, Piitria inatiiii solvantur ut ubera campi. Tunc trilura solum splenilcntia sarcala sumat , Angustosqne forosailverso limite ducens, Rursus in nbliquum distint;iial tramite parvo. Verumubi jam piiro discrimine pectila tcllus, Deposilo squalore nilens siia semiiia poscit , Pangiletunc varios leirestria sideialloies, Candida leucoia , el flavenlia luraiiia calllioc , >'arcissique comas , et biantis sreva leonis Ora feri, calalliisque virenlialilia eanis, Nec non vel iiiveos, vcl caTuleos liyacinthos. Tnm qua; pallet hiiini.qua! fioiidenspurpuratauro, i^imatiir viola, etniininm rosa plena piidoris. Niinc mediia panacem lacryma , succoque salubri Glaiicea, et profugos vinctura papavera somnos Spargite -. qurequc viros acnunt, armanlque piiellis , 10 Jam Megaris veniantgenitalia scmina bulbi, Et qiia- Sicca legit GeUilis obruta glebis : Et qiy.v frugifero seriliir vicina Priapo, Uvcilet ul Vencri tanlos eriita maritos. 90 95 100 Jam breve chserophj lum , et lorpenli grata palalo Iiiljba , jam teneris frondens lacliirula libris , Alliaque infraclis spicis, ct oleiitia l.ile t.lpica , qua?que fabis babilis fabrilia niiscet. Jam Siscr, Assyrioque venit qu.ie seinine ladix , Sectaque pr.iebetur madido sociata liipino , t,t Pelusiaci proritet pociila Zylhi. Tempoio non alio vili qiio<]ue salgama inerce Capparis, ct tristes iiiula!, feriila'que min.ices, IMantantur -. necnoii serpentia graniina menla! , Et beiie odoiati floies sparguntur anethi , Itutaque Palladi.T liacca- jutura saporcm, Seqiie laccssenti netum factiira sinapis, Alqiie oleris piilli radix, laciymosaque cepa 1'oiiitur, ct lactis giistHm quac condiat berba, Delctura quidcm frontidata sigua fugarum, Vimqiic suam idcirco prolitetur nomine Giaio. Tiim quoqiie conseritur , toto qii.e pliirima tei ra; Orbe virens paiiter plebi regique superbo FriKoiibiis caules, et veri cymatamittit : Qiia» pariunt velcres cesposo littore Cum.-p, Qua> Marriirini , qnic Signia inontcl.epino. COLUMELLE. et celui de Signia qui vientsur le mont Lepinus, et celui de la feitile Capoue, et celui des jaidins situcs au defile de Caudium, et celui de la ■ville de Stabie celebre par ses eaux de source , et celui des campagnes du Vesuve, et celui de la docte Parthenope qu'arrose feau du Sebethus , et celui qui vient dans les marnis d'eau douce de Pompei qui sont voisins dcs salincs d'Hercule, et celui du Siler qui roule dcs eaux traiisparentes , et ce- lui que cultivent les durs Sabelli, doiit la tige rcunit plusieurs cimes, et cclui du lac de Turmis, et celuiquicroitaupresdeTiburdans des campagnes abondantes en fruits, et celui de la eontrce des Brutii,etceluide la viIled'Aricia,d"ou nous vient le poireau. Des que Toa aura coufie ces senien- ces a une terre amcublie, on la menagera pen- dant sa grossesse, a Taide d"une culture et de soins assidus, dont elle rendra les interets mul- tiplies en recoltes. Je previens d'abord qu'il faut la raouiller abondamment, de peur que rera- bryon qu'elle aura coiicu ne soit briile par la se- cheresse. Mais Iorsqu'eIle approchera de ses cou- ches, et qu'elle se dilatera en relaehant les liens qui la resserrent, parce quuiie progeniture fleu- rie aura pullule dans son veiitre maternel, il faudra que le jardinier donne de Teau avec mo- deration aux premices des plautes qu'elle portera dans son sein, qu'il les arrose assidilmciit, qu'il les peigne avec un instruraent de fer a deux dents, et qu"il detruise les hcrbes qui suffoque- ront les sillons. Si ccpendant les Jardins sont si- tues sur des collines couvertes de buissons, et qu'il ne tombe point de ruisseaux du haut des fo- rets plautees sur la cime de ces collincs, il faut faire gonfler lcs terres par le labour, et forraer avec ces terres, eu les araoucelaut, des plaiiehes Pinguis item Capiia, et Caudinis faucibus liorli, Fonlibus el Slabise cclebres , et Vesuia iiira , Doclaque Parllienope Scbetide roscida lymplia , Quae dulcis Pompeia palus vicina Salinis t35 lieicnleis, viticoqne Siler qui delluitamni, Qax duri nra'bent cymosa stirpe Sabelli , El Tuiis lacus , et pomosi Tjburis arva, Brutia qua; lellns, et matcr Aricia iiorri. HcEC ubi credidimus icsolutae semina tcrron, 140 Assiduo gravidani cultu curaque tovcnius, Ut redeant nobis cuniulafo Itenore niesses. Et primnm moneo largos inducere fontes, Ne sitis exuiat concepto seniine parlnm. At cum foeta suos nexus adaperta resolvit, Hj Florida cuni soiioles mateiuo pullulal arvo , Primitiis plantic modicos tnm prajbeat imbics Sedulus inorans olitor, ferroque bicoi iii Pectat, et angeiitem sulcis exterminet lieibam. Al si dumosis positi sunt collibus liorli , lio Kec sumnlo nemoiis labuntur vertice livi, Aggere piipposito cumulalis area glebis Eniineat , sicco ut consuescat pulvcre planta , tres-elevees, afin que les plantes s'habituent a un sol poudreux et sec, et que si Ton vient a les transferer d'un lieu a un autre, elles n'aient point d'horreur pour les chalcurs les plus arides. En- suite, aussitot que ranimal qui tieut le premier raug cntre les signes d« zodiaque comme entre les bestiaux, et qui a fait passer ia mer a Phrixus, fils deNephele, sans reussir a la faire passer a Helle, aura eleve sa tcte au-dessus des eaux, la terreouvrirason seiu a ses nourrissons, et, pres- see par le desir de se marier avec les plantes qu'on lui aura confiees, elle demandera qu'on lui donne des semencesadultes. H vous faut done etre vigilants, jardiniers, parce que le temps fuit a pas sourds, et que rannee s'ecoule sans bruit. Voyez la plus douce des meres qui demande ses enfants, et qui soupire nou-seulement apres ceux d'entre eux qui sont sortis de ses cntrailles, mais encore apres coux qu'on peut regarder comme ses beaux-fils. Donnez donc sans tarder ces gages a leur mere ; le temps en est veuu : environnez- la de sa verte progeniture, couronnez sa tete et arrangf z sa ehevehire. Que Tache verte serve de frisure a la terre fleurie ; qu'elle se rejouisse en voyant llotter sa longue chevelure de tetes de poireaux, et que la carotte ombrage son tendre sein. Que les plantesodoriferantes, qui nous sont venuesdes pays elrangers, descendent a present des montagnes sieiliennes de la ville d'Hybla, renommee par son safrau : que !a marjolaine, iiec dans la luxurieuse Canope, arrive : qu'on mctte aussi cu terre la myrrhed'Achaie, qui imite vos larmes, fillede Cyuiras, et qui est preferablea la myrrheliquideclle-raeme : enfin, quelejardinier transfere en pied les plantes qu'il aura semees eu graine, telles que les fleurs eaeides sorlies Nec niufata loco sitiens exhorreat a^stus. Mov ubi nubigenae Phrixi, nec porlitor Helles, 155 Signoium et pccorum princeps caput effenel undis, • Alma sinum lellns jam pandet, adultaque poscens Semina depositis cupiet se nuheie plantis : Invigilate viri : tacilo nam tempora gressu Diffugiunt, nulloque sono convertitur anniis. loo Flagitat esse suos genitrix millssima foetus , Et quos enixa est partus jam qunerit alendos , Piivignasque rogat proles. Date nnnc sua inatri Pignora , tempus adest : viridi redimite paienteni Progenie, tu cinge comam , tu digeie crines. 165 Niinc apio viridi crispetur llorida tellus, Nuiic capitis porri longo lesoluta capillo Lretetur, inollemque sinnm stapliylinus inumbret. Nunc ct odoratas peregrino inniiere plant.T Sicaniis croceae desccndant montihus Hyhias , 1/C Nataque jam veniant liilari sanipsuca Canopo, Et laciymas imitata tuas, Cinyieia virgo, Sed melior stactis ponatur Achaica myrrlia : Et male damnati moesto qni sauguinesurguiil .Eacii llores, immortalcsque aiiiarauti, 175 DK LAGRlCULTUnE, LIV. X. du sang de ce heros attriste par une condamna- tion injuste, les amarantes immortelles, et la variele infinie de couleurs que la nature produit si libcralement. Que le coramble vienne, tout ennemi qu'ilest de la vue ; et que les laitucs, qui provoquentunsommeil salutaire, se hatent d'ar- river, pour exciter l'appetit affaibli par niie lon- gue maladie. II y en a deux qui portent le nom de Cecilius Metellus, dont Tune est verte et cpaisse , et Tautre cst paree d'une chevelure brune. II eu est une troisiemc, qui a retenu le nom de la Cappadocc, sa patrie; elle estpale, et a la tfite aussi bien fournie qu'ilegamment peignee. Pour la mienne, qui croit a Gadcs sur la cote de Tartesus, ellea le piedblanc, et la tete egalement blanche et frisee. Enfin celle que Tile de Cypre voi t croitrc daus Ics canipagiies grasses de Paplios a la chevclure l'risee et rouge, mais le pied blanc. Autant il y en a d'especes particulieres , autant on comple de temps differents pour les plauter. Le Yerseau met en terre la CtEcilia au commen- cement de Tannee , et le Lufx^rcus y niet celle de Capjiadoce daus le mois ou roii sacrifie aux inorts. Mars, plantez ccllc de Tartesus k vos calendes; et vous, deessede Paphos, plantez ega- leraent aux votres celle de cctte ville : c'est le temps auquel elle aspire a s'unir avec sa mere, qui est pre.»see d'un desir egal ; c'est le temps auquel cette mere bien amollie se tieut couchee sous un gueret aise a penetrer. Que la generation s'opere : voici lc temps prcscrit a funivers pour engendrer; voici le tempsou 1'amour va regeoe- rer la nature : c'esta present que Tame du monde s'abandonne a Venus, et qu'agitee par raiguillon de la volupte , clle chcrche avec ardeur a se reu- nir a srs parties pour les rcraplir de sa progcnf- ture. Cest a presentque le pere de la mer et le maitre des caux prodiguent leurs caresses , Pun a sa Thetys, fautrc a son Amphitrite; et dcjii ces deux decsses ouvrent leur scin pour donner a leur mari une posterile azuree, et peupler la mer de poissons. Le pius grand des dieux lui- meme, 1'artificieux Jupiter, rappelle le souvenir de ses anciennes amoursavec la fllled'Acrisius, eu tombant dans le sein de sa mere sous la forme d'uue pluie violcnte ; et cette mere , de son c6te, ne rejette pas ies carcsses de son fils , puisqu'au contraire la terre entlnmmce de passion se livre a ses embrassements. Ccst ce qui fait que les mers, que les montagnes, que tout runivers enfin cclcbre le printemps : c'est ce qui fait que lcs desirs les plus ardents s'allument avec ramour dans rimagination des hommes, ainsi que dnus celle des bestiaux et des oiseaux, et que cet amour penctre la moelle de leurs os pour y exercer sa fureur, jusqu'a ce que Venus, rassasiee dc plai- sirs, remplisse leurs membres fecondes , et en- fanle miUe productions differentes, pour peupler continuellement l'univers d'etres nouveaux, afin qu'il ne languisse pas dans le vide des siecles. Mais connnent ai-je faudace de permettre a mes chevauxdcs'emporter dans une voie trop elevce, et de traverser les aiis d'une course rapide? II n'appartient qu"a un poete particulierement ins- pire par le dieu de la poesie, et qui court apres les lauriers de Dilphes, de ehanter ces objets, ainsi que les causes des choses, ou fetre qui donne le mouvement aux orgies sacrees de la naturc, ou les lois secretes duciel. Que la chaste Cybele anime un poete par les DiDdyraes; que Et qiios niille parit dives iialura colores , Dlsponat planlis oiitor, (iiios semine sevll. Kunc venlat quamvls orulis inlmica coranible , Jamque salutaii properel lactnca sapoie, Tilstia <\ax relevat longi fastidia morbl. Alleia ciebia viiet, fusro nitet altera ciine, Ulraque Crecilii dc noinlne dicta Metelll. Teilla, qua; splsso .sed piiro verllce pallet, Haic sua Cappadocffi servat cogiiomina genlls. Et mea , quam generant Tartesl littoie Gades , Candida vlbialo discrimine, candida Itiyrso est. Cypros llem I'apliio quam pingui nulrit in arvo, Punieea depexa eoma, sed laclea truie es[. Qnol facles, totidcni sunl tempoia quamqne serendi. Ca'clliam prlmo deponit Aquarlus anno, CappadoKiinque prcmit ferali mense Liipercus. Tiiqiie tuis Mavor.s Tartesida pange calendis , Tuqiie suis ['apliien ilerum jam pange catendls. Duni cupit , et e upida> quaerlt sc jungere matri , Et mater facili inollissiina snlijacet arvo, Ingcnera; nnnc suiit genllalla tenipora mundl : Sunc anior nd coitus propeial, nuiic spiritns orbis Bacchalnr Venerl, sllmiilisque cupldinls aclus Ipse snas adamat partes , et fcEtibus implet. Nunc pater requoreus , nunc et regnator aquarum , 200 Ille suain Telliyn lilc pelllcit Amphltriten, lit jam ca^rnleo partus enixa niarlto Ulraque niinc reserat poiituinque natantibns iinplet. Jlaxliniis ipse denm poslto jani fulmlnc fallax Acrlsioneos veteres Imltatur amores , JOj Inqne sinus matrls violento dcflnit Imbre. Nec geniti ix nati niinc aspernalur amorein , .Sed patitur nexus Hammala cupldine tellus. llliic maria, liinc inontes, liinc toliis deniquc niundus Veragit : liinc liominum pecndum volucriimque cupido, Atque ainor Ignescltmenti, saevllquc mcdullls , 211 Duni satiata Venus foecundos conipleal artus, V.l generet varlas soboles , semperqne Irequentet Prole nova miinduiu, vacuo ne lorpeat a;vo. Sed qiild cgo Infieno volilarc per aUliera cursn J16 Passus equos audax siibllml tramlte raptor ? Ista canat , majore deo quem Delplilca laui us Impulll, et rernm causas, et .sacra inoventem Orgia natui.T, secretaque fnpdera ca;li. COLUMELLE. ce poete , inspir^ par le Citherou , par les inon- tagnes de Nysa dediees a Baeclius , par celle du Paruasse qui lui est aussi consacree, et par ie silenee favori des Muses qui regne dans la foret Pieria, chante a grand biuit avec sa voix bac- ehique : Gloire a vous, dieu de Delos! gloire a vous , Evius, Evius! Pour moi qui m'egare en traitant d'ol)jets moins importauts que ceux-la , j'entends nia Calliope qui me rappeile, et qui m'ordoune de me renfermer dans un pius petit cercle,etde tramer avec elle un tissu de vers dont les fils soient plus gr(5les, A qui puissent etre chantes sur quelque air pendant le travail du vigneron, suspendu aux arbres pour tailler les vignes auxquellcs ils sont maries, oudujar- dinieroccupe dans ses jardins verdoyants. Passons donc aux operations qui doivent suivre eelles quenous avons dejf^ detaillees. Que l'on dislribue dans rintervalle etroit d'un sillon et le eresson alenois, mortel aux vers qui se forment secrete- ment dans un ventre charge de nourritures mal digerees , et la sariette dont le gout ticnt de ceux du thym et de la thymbre,et le concombre et la courge, dont Tun a la tete tendre et lautre Ta fragile. Que Tonplante Tartichaut herisse qu'lac- chus trouve agreable lorsqu'il boit , et qui deplait h Phebus lorsqu'il chante : tantot il s'eleve garni de grappes pourprees, tantot il vcrdit avee une chevelure de couleur de niyrte, tautot sa tete se penehe et ses feuilles s'entr'ouvrcnt, tant()t il imite la pomme de pin par le piquant de sa ijointe, tantot il est evase par en haut en facon de cor- beille et herissed'epines menacantes; quelquefois il est pale, et ressemblo a la feuille torse de Ta- canthe. Des que le grenadier, dont le fruit s'a- doueit quand la peau de ses grains commenee & rougir, se eouvrira de lleurs teintes de sang, il sera temps de semer le pied de veau : e'est aussi alors que Ton verra naitre les coriandres fameu- ses, ainsi que la nielle semblable au eumin par sa d(?licatesse ; c'est alors que la baie de l'asperge s'elanceraa travers son fanage t^pineux, et que ron verra la mauve, accoutumeie' a suivre leso- leil dans soucours, pencher la tete du c6tede cet astre. On voit aussi naitre alors la couleuvree, qui a Taudace d'imiter tes vignes , dieu de Nysa, et qui , ne redoutant point les buissotis, se leve ef- frontement a travers les t^pines du poirier sau- vage, et entortille !es aunes inflexibles. Deja la poiree' a lafeuille verte et au pied blanc, s'eu- fonce dans un sol gras a Taide d'un pieu ferre par la pointe, comme la seconde lettre de Tal- phabet , qui porte en grec le meme nom que cette plante , s'imprime sur des tablettes a Taide du stylet d'un maitre savaut. La moisson des fleurs odorifcrantes se prepare aussi a present ; deja le printemps s'empourpre; deja la terre , enceinte dcs productions bigarrt^es de rannee, se plait a en couronner ses tempes; deja les lotiers de Phrygie etalent kurjjlaneheur t'clatante, et les violettes ouvrent leurs yeux clignotants ; deja le lion baille, et la rose, dout lcs joues virginales commencent a s"entr'ouvrir, interdite par larou- geur ingenue qui les comre, contribue dans les temples au culte des hahitants des cieux, en as- sociant son odeur a celle de Saba. Maintenant c'est vous que j'implore, Aeheloides, compagnes des Pegasides, choeurs de Dryades du montMe- nale, nymphes Napees, vous qui habitez les Exlimulat vatem per Dindyma casta Cybebes , Perque CitbiiTonem , Nysaeaque per juaa Bacchi , Per sua Parnassi , per amica silentia Musis Pierii nemoris , Baccliea voce fiementem Delic te Pa>an , et le evie evie Pa^an. Mc mea Calliope cura leviore vaganteni Jani revocat, parvoqne jubet (Jecurrere gyro, Et secuni gracili counecteie carmiua lilo, Qua' canat inter opus musa moilulanle putalor PcnJulus arbustis, olitor viridantibus liortis. Quare age , quoil sequitur, parvo discrimine sulci Spargantur ca;cis nasturcia dira colubris , Indomito niale sana cibo quas educat ah (is , Et satureia lliymi referens thymbrKque saporem, Et teuero cucuniis, fragilique cucurbila collo. Hispida ponatur cinara, qua; dulcis lacclio Potanti vcniat, nec Pba::bo grata canenti. Ha;c modo pnrpureo suigil glomerata corynibo, Myrteolo modo crine viret, dellexaque collo, Nnnc adaperta manet, nunc pinea vertice puugit, Nunc similis calatlio , spinisque minaulibus horret , Pallida nonnunquam tortos iniilatur aianlbos. Mox ubi sanguineis se lloribus indiiit arbos Pniiica , qua; rutilo mitescit tegmine grani, Tempus aris salio, famosaque tunc coriandra Nascuntur gracilique nielanlhia grala cumino, Et bacca asparagi spinosa prosilit herba, Et molocbe, prouo sequitur quffi vertice solem : Qna^qiie Uias audax imitalur Nysie viteis, Nec metuit senteis : nani vepribus improba surgens Achradas, indomilasque bryonias alligat alnos. Nomine tum Graio, ceu liltera proxima prim.ie Pangitur in cera docli mucrone magislri : Sic el humo pingui ferratM cuspidis ictu Deprimilur folio viridis , pede candida hela. Qnin et odoralis messis jam lloribus instat, Jam ver purpureum , jain versicoloribus anni Foetibus alnia parens cingi sua tenipoia gaudet. Jam Phrygiae loti gemmantia lumina piomuiil, Et conniventes oculos violaria solvunt, Oscilat et leo , et iiigenuo confusa rubore Virgineas adaperta genas rosa praebet bouores Caelitibus, templisque Sabffium miscet odorem. Nunc Tos Pegasidum comiles Acbcloidas oro , ])E L'AGRICULTURE, LIV. X. forets de l'Amphrj'SUS , Ics plaines de Tcmpe en Tliessalie, la montagne Cyllcne, lcs sombies eampai^nes dii LycBEiis, lcs eaverncs dans ies- qucilcstonibentcontinuellementdcssoultcsd'eau de la tbutaine Castalie; je vous implore aussi, vous qui ramassiez les lleurs qui bordaieut le fleuve Halesus eu Sicilc, dans le temps que la fillede Ceres, Proserpine,occupeede vos danses et du plaisir de cueillir des lis eclatants de la plaine d'Enna, fut enlevce pour devenir ensuite repousedutyrandu lleuveLethe, prcferant ainsi lestristes oiubres aux astres, lc Tartare au ciel , Pluton a Jupitcr et la mort a la vie, pour posscder le royaume iufcrnal : 6 vous que j'invoque en particulier, quittez le deuil, faites trSve a votre tristesse et a vos craintes, et tournez ici vos pieds delicats , a la demarche legere , pour eiitasser la chevelure de la fcrre dans vos corhcillessacrccs. On ne dresse point ici de picges aux Nymphes , et clles n'y ont aucun eni^vcment a craindre, puis- que la chaste Fides et les saints Penates sont Tuni- que objet de notre ciilte. Tout respire ici les jeux et les ris sans nul daiiger, tout y est plein de vin, et Ton y faitdes festius dclicieux dans d'agrea- bles prairics. Nous touchous au printemps qui chasse la gelce; nous arrivons au temps do l"au- uee le plus doux : c'est a prcseut que le jeiuie Phebus iuvite a se coucher sur rherbe tcndre, et que Ton peutgoiiter le plaisirde se desaltcrer avec Teau des fontaines qui coulent eu murmu- rant sur le gazon , sans craindre de la trouver glacee, ni trop echaufTfe par le soleil. Dcjji les fleursdela fillede Dionecouronnentlcsjardins : deja Ton y voit eclore la rose plus eclatante que la pourpre dei Sarra. Oui , les jardins charmants paraissent plus rayouuants par les fleurs dontils sont emailles, quc lc visage pourpre de Phebi?, fille de Latouc, iorsque IJoiee chasse les nuees dcvantelle ; ils brillent plus((ue lebrulaut Sirius, que Teclatant Pyrois ct que la face lumineusedc rWesperus, daus le tcmps que Lucifer reparalt au leverde faurore :ilssont pliis resplendissauts que Tarc celcstc de la fille dc Thaumas. Courage donc! allez sur la fin dc la nuit, quand rcloile duniatin se lcvera, ou lorsque Phcbus baignera scs chevaux daus la mer Hibcrieune, cueillir la marjolaine qui couvre la tcrre dc son ombre odo- riferante, aiusi que la chevelure du narcissc et cclle du balauste sauvage. Et vous , IVaiade pkis bcllequ'un belenfant, si vous voulez quAlcxis ne dedaigne pas les richessesde Corydon, portez dcs violettes daus vos corbeilles, licz en bottcs le baume etla cannclle avec le troene blanc ct les houppcs du safrau, et arrosez ces fleurs avec la liqueur purede Bacchus; ear Bacchus peutscul assaisonner les odeurs. Pour vous, gens de la campagnc, quicueillez les tcndres fleurs avec vos doigts endurcis, com- raencez a remplir de jacinthes bleues vos petits pauiers d'osier hlanc : que les roses claigissent le tissu du jonc tortille , et que les soucis de cou- leur de fcu fassent rompre les corbeiiles sous leur poids , afin que Vertumnus se voie enrichi de ces marchandises printaniercs jusqu'a cn regor- ger, et que le paysan qui lcs aura portees a la ville en revienne ses poches chargees d'argent , en marchant d'un pas chancelant, apres avoir ctc bien abrcuve par lacchus. Mais lorsque les Mitnalidunique clioros Dryadum , iiympliasque Napaeas, Qu:L'colilis neiiius .^mplirysi, qu;c Tlicssala Tenipe, 265 Qu:r juga Cyllenes, ct opaci rura Lyca»i, Autraque Caslaliis semper roranlia gutlls, l^t quse Sicanii flores legislis Halesi , Cum Cereris proles veslris intenta cliorcis iEquoiis Enn»! vernantia lilia carpsit, 270 Kaptaque, LeUiaei conjux niox facla lyranni , Sidevibus tiistes umbias,et tartara ccelo Piicposuit, ditemque Jovi, lelliunique saluti, Et nuiic inferno potitur Pioserpiua regno : Vos qiioque jam postlo luctu nKPSloqiie timore 27.'> Huc facili giessu teneras advertile plantas, Tellurisqiie conias saciis aptate canistris. Hic nulla! insidiae nymphis, non ulla rapina , Casta Fides nobis colitur sancticpie Penates. Omnia |ilciia joris , secnro plciia cacbinno , 2S0 Plena nicio, I.rlisipie vigcnt convivia pratis. Nunc ver egelidum, nmic cst mollissimus anniis, Dum Plioebus tener, acteiiera decumbereiii lierba Suadet, et arguto fugientes gramine fontes Nec rigidos polare jiivat, necsole lepcntes. 285 Jamque Dioniiis rodimitur floribus bortus , Jain rosa irritesrit Siuiano clarior ostro. Xec tam nubifugo Corea Lafonia Pluebe Pinpuieo radiiit vultu, nec Siriiis aidor Sic iiiicat, aut rutilus Pyrois, aut oie corusco llis|irius, Eoo lenieat cum Lucifer ortu ; Nti lain sidereo fulgcl Tbaumantias arcu : Quam nitidis bilaies collucent laHibus liorti. Qiiare age vel jubare exorto jam iiocfe suprema, Vel cum Pbaibus equos in gurgile iuersat Hibero , Sicuhi odoratas pra;texit amaracus unibias, Carpite, narcissique comas, slerilisque balausli. Et tu, neCorydoiiis opes dcspernal Alexis, Formoso Kais puero Ibrmosior ipsa Fcrcalatbis violiim et iiigro pcrniisla ligustro Balsama cum casia necteus croceosque corymbos, Spaige mero Baccbi : nain Barclius condit odores. Kl viis agrestes, duro qiii pnllicc inolles UciMililis llores, cano j.iiii \iiiiiiii< lcvlum Siriiciilum ferrugineis cuiniiliilc iiyacintbis. Jaiii rosa dislendal contorti sUimina junci , Pressiique flaninieola rumpatur lisciua callba, .Mercibus ut vcrnis dives Vortnmnus abundel, Et titubante gradu nuilto madefactiis laccbo ,'Ere sinus gerulus plcnos giavis urbe reportet. Scd cum niiituris flavcbit niessis arisUs, 416 COLUMELLE. epis mlirs auront jauni la moisson ; lorsque Titan aura prolonge le jour eu entrant dans ies Ge- meaux , et qu'il aura englouti au miiieu de ses flammes les pattes ile l'ecrevisse de Lerne, unis- sez. i'ail a l'oignon et le pavot de Ceres a Tanet ; liez-les en bottes pour les aller vendre pendant qu'ils sont verts, afin de ehanter les louanges solennelles de Fors-Fortuna quand vous aurez vendu cesmarciiandises,et quevous rctournerez dans vos jarJins cliarmants. Comprimez aussi alors avec de lourds cylindres le basilic que vous aurcz scme daus un gueret bien laboure et ar- rose; comprimez-le , dis-je, afin de le faire epais- sir, et pour cmpecher que l'ardeur d'un sol trop ameubli ne brule ses jcunes tiges , ou que la det\t du petit puceron ne s'y attache , ou enfin que la fourmi ravissante ne vieune a en dcvaster la graine. Au reste, non-seulement le limacon cn- veloppe dans sa coquille et la chenille herissee ont la hardiesse de rongerles feuilles des plantes Iorsqu'elles sont tendres; mais il arrive meme souvent, lorsque la tige deja forte du chou jau- niitre est grossie, ou que les cardes blanches de la poiree sontgonflees , ct au moment meme que lejardinier, croyant etre en surete, se rejouit k la vue de ses plantes parvenues a radolescence, et se prepare k mettre la faux dessous , parce qu'elles sont mures, que rimpitoyable Jupiter lanee une pluie durcie par la gelee, et detruit ainsi par la grclc les travaux des hommeset des ba?ufs. Souvent meme il les devaste en faisant tombcr une pluie pestilentielle , qui donne nais- sance tant aux liscttes ennemies de Bacchus et des saussaies verdfitres, qu'a la chcniile, qui, venant a se glisser dans les jardins , serpente sur Atqiie iliem gemino Titan extendevit aslio, Hauserit et flaramis Lernaii biacliia Cancri, Allia cuni cepis, ceieale papaver anetlio Jungitejilumque virent nexos delerte maniplos, 315 lit celebies foitis foitunao dicile laiides , Meicibus cxactis, liilaiesque recuirite in liort«s Tum quoque proscisso riguoque inspersa novali Ocima comprimite, et giavibus densate cjlindris, Exuiat sata ne lesoliili pulveris aestiis, 320 Parvulus aut pulex iirepens denle lacessat, Neu lonnica ra|iax populari seniina possit. Nec soluni teneras audcnt erodeic frondes Iniplicilus concba; limax, liiisutaque cani[ie : Sed cum jani valido tuigescit luiida caule 325 Brassica, cuiiKiue tuinent pallentia roboia lieta;, Mercibus alque olitor gaudet secuius adultis, Et jani inatuiis qua>iil supponere fiilcein , Saepe ferus dnios jaculatiu- Jupiter iinbies, Giaudine dilapidans liuininuinque boumquc laboics : 330 Sa^pe eliam gravidis irrorat pestiler undis, lix ipiibu.'* iulestoe Baccho glaiicisque salictis Nasciinlur volucres, serpilque crnca per bortos; Quos iuper ingicdiens exuiit semina niorsu. leur surface, et brule les semences par sa raor- sure; de sorte que leur tete se depouille de ses cheveux, et que leur cimese degarnitde feuil- les, au point quelles lauguissent toutes, mutilees et consumees par un poison funeste. Des expe- rienccs nombreuses, jointes au travail, ont fait trouver aux malheureux habitants de la campa- gne des remedes propres a les preserver des dom- mages qu'ils avaient a redoutcr de la part de ces monstres ; et Tusage , cc grand maitre , a montre aux agriculteurs les moyens d'apaiser la fureur des vents, et de detourner les raauvaistemps par des saerifices toscans. Cest de la quc pour em- pecher la mechante rubigo de briilcr les herbes quand elles sont vertcs , on Tapaise avec le sang et les entrailles d'un chien a !a mamelle : c'est de l;i que le Tyrrbenien Tages enterra, a ce qu'on raeonte , sur les limites d'un chainp la tete d'uu iinon d'Arcadie depouillee de sa peau, et que Tarchon, pour detourner la foudre du grand Jupiter, entoura son habitation d'une haie de couleuvree. Dela le fils d'Amytbaon, aqui Chiron avait enseignebieodes secrets, suspendit a des croix des oiseaux de nuit, pour empecber les autres oiscaux de faire entendre leur chant lugubre sur le haut des toits. Pour empecher de mcme que des aniraaux malfaisants ne rongeas- sent lcsjeuncs ponsses, il a eteutile quelquefois dc tremper les graines dans la lie grasse de la liqueur de Pallasextraite sans sel, ou de les ras- sasicr de la suie qui s'attache aux foyers. II a en- core ete utile de verser sur les plantes du jus amer de marrube , ou de les frotter sans mcnagement avee du suc de joubarbe. Mais si aucun de ees reraedes ue parvient a ecarter ces pestes , on aura Qua; capitis viduata coma, spoliataque nudo 335 Verlice , Irunca jacent tristi consiimpta veueuo. Hsec ne ruricola; paterentur monslra, salulis Ipsa novas artes varia expeiientia rerum Et labor ostendit niiseris, ususque magister Tradidit agricolis , ventos sedaie furentes, 340 Et tenipestatem Tbuscis avertere saciis. Hinc mala rubigo virideis ne torreal lierbas , Sanguine lactentis catuli placatuv et extis. Hinc caput Aicadici nudum cute ferCur aselli Tjrrbenus lixisse Tages iu limite ruris. 345 Utque Jovis magni probiberet fulmina Tai clion , Sa?pe suas sedes pia?cinxit vitiBus albis. Hinc Amytliaonius , docuit quem pluiima Cliiron , Nocturnas crucibus volucres suspeiidit , el altis Culminibus vetuit feialia carmina lleie. 350 Sed ne dira novas segetes animalia caipant, 1'iofuit interdiini medicantem seniiua piugui 1'alladia siiie fiuge salis conspergere amurca, lunatave laris nigra satiare favilla. Piufiiit et plantis latices infundere amaros 3i6 Mairiibii, multoque se'di contingere succo. Al si nulla valet medicina repclleie pestem , DE i;agriculture, LIV. X. reenurs a Tart de Dardanus, et roii conduira trois fois autourdes planeiies de son jardin,etdo laliaie qui l'en\ironne, unefemme quisera pieds nus et qui aura ia gorfie decouverlc, et les cIr'- veu\ epars a la maniere des personnes afflifnces, dans le temps que, souraise aux lois ordinaires de la jcunesse , elle perdra, non sans en rougir, iin sang- impur. En effet, des que cette femnie en aura fait le tour au pas , on verra aussitfit (chose surprenante ! ) les clienilles, au corps entortille, rouicr a tcrre, de la raeme maniere que Ton \oit toniber d'un arbre qu'on secoue une nuee dc fruitsrevetusd'uiic pcauniolle, oucouvertsd'une ccorce. Cest ainsi qu'autrefois lolcos vit ce ser- pent qui , apres avoir ete assoupi par des enchan- temcnts magiques, etait torabe de la toison du belier de Phryxus. Mais il est deja temps de couper les tiges qui doivent disparaitre les pre- iniercs;il est temps d'arracherparle picd les lai- tues de Tartesus et de Paphos , et dc lier cn bottcs Tail ainsi que le poireau, qui se coupe de temps a autre. Deja la roquelte, qui exciie a !a volupte, nait dans les jardins fertiles : dcja ja patience, propre a faire coulcr Purine , verdit sans culture, ninsi que lcs nerpruns ct la scille : deja l'on voit croitre la haie piquante , hcrissie de houx-fre- lons, ainsi que Tasperge sauvage, dont la tige ne ditfi're en rien de celle de l'aspcrge cultivee : deja le pourpier huraide del'end de la soif les hor- durcs des planches, ct la longue cosse du hari- eot, dont le voisiuage incommode rarroche, commencea s'elcver : deja Ton voit le concombre tortu suspendu sous des treilles, ou, tcl qu'un serpent deau qui se glisse sous le> omhres frai- chesdu gazou, pour se garantir dusoleil d'ete. , on le voit ramper a terre, ainsi quo la courge Dardaniac veniant ailes , nndataqiie plantas Fccmina, qua^ justis tnm (iemnm operata jnvenla^ LcKibns, obsciieno manal pndibunda crnore, .'!riO Sed resolula sinns, resolnto racesla c»ipillo, Ter circuni areolas et sepeni ducitur liorti. Queni cum, lustravit gradiens, mirabile visn ! Non aliter qnam decussa pluit arbore nimbus Vel lerelis mali , vel tccta! corlice glandis, M,:> Volvitur ad terram distorto corpore canipe. Sic quondam magicis sopilum canlibus angnoni Vdlere Fliryxeo delapsum vidlt lolcos. Sed jaui prototomos tcmpns decidere canles , EtTartcsiacos, Papliiosque rcvclleic tliyrsos, .iTO At(|nc apio fasces et secto cingere poi ro. Jainqnc ernca salax fuccundo piovenil liorlo. Lubrlca jani l.apatlios, jani tliamni spontfi viiescnnt , El scilla, liirsuto sepes nnnc liorrida rusco Prodil, el aspara^i conuda simillima filo, .'17 j Huniiilaque andraclnie siticiitcs prolegit anlcs, Elgravis alripliii con--nr;;it longa faselus, Tum modo dependens trii Iiilis, niodo mnie clu-l>dri Sole sub teslivo gelidas [icr graminis umliras i:oi.i>iiil.l.E. pleine de pcpins. Mais la forme de ccs plantcs varic : en effet, si vous avez a cnnurd"avoir dfs eourgcs longues, et qui soicnt suspcudues par le sommetgrelc dc leurtete, choisissez-en lagraine dans la partie la plus miiicc de leur col ; si vous cii voulez avoir au contrairc de grosses, dont le corps soit rond ct le ventre tres gonfle, vous en tircrez ia graine du milieu du ventre, ct il en re- sulterades productions enormes,dans lesquelles vous pourrez renfermer la poix de INai ycium et le niiel du mont Hymette en Atlique,ou dont vous pourrez fairede petits seaux propresA con- teuir Tcau , ou des flaeons a Tusage de Ijacchus : vous pourrcz encore vous en servir pour apprcn- dre aux enfants a nager dans les lleuves. Qiiant au concombrc, dont la couleur est livide, qui nait avec un ventre groset velu, et qui se tient cache comme un serpent sous un fanage plein denoeuds,et couche sar son ventre tortueux, qu'il ramassetoujours en rond ; il est pernicieux, et doniie lieu ii des maladies aigucs pendant les etes violents, parce que son jus est fetide, et que la graine dont il est farci est visqueuse. Pour cc- lui qui , se trninaiit vers Teau qui coule snus une treille, semble extcnue par la passion violcnte que lui inspire cette cau , dont il suit le cours, et quiest blanc et plus tremblant que le pis d'une truie qui a inis bas, et souvent mcme plus mol- let que du lait caille versc sur des panicrs, il dcvicndradoux parlasuite, prendra unecoulenr de safran et s'amollira cn murissant, pour peu qu'il tire sa nourriture Q'un tcrrain arrose. II pourra ineme servir un jour de ressource a rhomme dans ses maladies. Lorsque ie chien d'Erigonc , cnflamme par le feu d'lIypcrion , com- meneera a faire voir les productions dcs arbres, Intortus cucnmis pr.Tgnansqne cucuibila serpil. .'180 Una neqne est illis facies. Nam si tibi cordi Longior est , giacili capilis qnae vei lice pendet , E tenui collo semen lege : sivo gloliosi Corporis, alqne utero nimiuni qniv vasta tiinicscit , Ventre leges mcdio, sobolem daliit illa lapacem .'iSi Naryciic picis, ant Acta'i niillis Ilyinctli, .\ut liabilcm lympliis liamnlain , IJaccliine lagipiiam. Tum pueroseadem lluviis innare doccbil. Liviiliis at cncnmis gravida qui nascitur .ilvo , Elirtus, ct nt colnber nodoso gramine leclus .190 Vonlre cnbat llexo, semper colleclns in orbem , Noxins exacuit morbos acstatis iniquie. Firlidus liicsucco, pingiii qnoque sciniiVi fartus. Al qui siib Iricliila manantem lepit ad iindam , Labcntemqnc sequcns nimio lenualnr ainore , S9J Candiilns, effoete trcmcbniidior nlicre poica' , ^lollior infuso calatliis modo lacte gelalo , Dulcis erit, riguoipic m.idescit luleus arvo, ICI feiet anxilium qnondam morlalibus a'gris. Cum caiiis Erigoncs Hagians Ilyperionis .TStu 400 Arboiensapciit fcctus , cuinnlalaqiie morU COLUiMELLE. et qu'un jus de coulcur dcsang ruissellcra des pctits paniers blnncs tissiis de jonc et remplis de nviires; ce sera le momcut de faire deseendre ia fiiiue hative de l'arbrc qui porte ce friiit deux fois l'an, et d'entasser dnns des corbeiliivs les pru- ues d'Armcnie, ainsi que cellcs de couleur de cire et celles de Damas, avec lcs IVuits que la Perse barbare nous avait envoyes (a ee qu'on ra- conte) arnies des poisons de leurpatrie , mais qui ont perdu aujourd'hui leur proprielemalfaisaute, et qui donnent au contraire un jus d'ambrosie exempt de tout danp;er de mort. Lcs plus petits de ces fruits, que l'oa appcUe Pe;'.s/m du nom de cette nntion meme , se hittent de murir ici phist6t encorequedans leur pays,au lieu que les plus gros qui viennent dans laGanle murisscnt au meme temps : pour ceux. que prodnit TAsie, ils sont tardifs et ne viennent qu'aux froids. On voit paraitre cnsuite sousla constellation de Tin- commode Arcture la figue de Tarbre de Livie qui le dispute a celle de Chalcidie, la figue de Cau- nus rivale de celle de Chio, la Chelidonienne pourpree, la figue folle grasse, la Callistruthis eclatante par sa graine de couleur de rose, la figue bianchequi prend son nom de la cire blonde, ainsi que celle de Libye qui est fendue, et enfln celle de Lydie dont la pcau est peinte. En outrc, des qu'on a celebre, suivant le lit accoutume, la solennite du dieu boiteux , on seme pour la se- conde fois , pendnnt que les oaux du ciel sont encore suspendues, une qnantite de ravcs qui nous viennent des chnmps celebres de Nursia, ainsi que des iiavets qui nous sont apportcs des campagnes d'Amiternum. Mais deja li^vius, que la maturite du raisin inquicte, nous appelle, el nous ordonne de fermer ies jardinscuUives. Nous allonsdoncles fermer, etnousrcndreaux champs pour obeir ii ses ordres : la, nous recolterons joyeusementtes presents, charmnnt lacehus, au rnilieu des Satyres iascifs ct des Pans h deux cornes, qui secouent leurs bras affaiblis par le vin vieux; apres quoi uous te ehanterons a ia maison , en te donnant les noms de Pere Maua- lius, de liaechus, de Lyicas et de Lenaius, afm que lacuve bouillonne, et que les futaillcs, rera- plies de Falerne jusqu'aux bords, se degorgent en rejetant recume de leur moiit grossier. Jusqu'ici, Silvinus, j'euseignais la culture des guerets,cn rappelant les preeeptes de Maron, ce pof^te divin qui, osant ouvrir les sources au- ciennes, fit entendre le premier, daus les villcs de rempire romnin , lcs vers du poiite d'.4scra. LIVKE XL L CIaudiusAugustalis,cejeuno horame forme par la frequentntion des gens d'etude , et pnrti- culierement par celle des agriculteurs , quin'est pas moins rccommandnble par rhonnetete de ses moeurs que par son erudition , a obtenu de moi, a force de sullicitations, que je donnnsse la culture des jardins cn prose. Ce n'est pas que, des le moment oii j'ai entrepris d'enchniner cette matiere dnns les liens de la poesie , je n'aie prevu quc je serais infailliblement force d'en venir la. Mais comme vous vous etiez acharne , Publius Silvinus , a me demander un essai de ma versi- fication, ilm'avaite(eimpossibledevousrefuser, sauf a entrcprendre par la suite , si j'y trouvnis Candiila saiiguineo nianat fiscclla cniore , Tunc prcCcox bileia descciulit ab aiboie ficiis Armeniisque , et ceieolis, pninisqiie Daiviasci Stipantnr ealatlii , el poinis , qii;« barbaia Peisis Miserat , ul fama est, patiiis armala venenis. At nunc exposili parvo discriinine lellii Ambrosios pracbent snccos, oblita noceiuli. Quin etiain ejusdeni gentis de nomine dicla Exiguo propeiant mitcscere Peisica nialo. Tempesliva inadent, quie maxima Gallia donat ; Frigorihns pigro veniunt Asiatica fa'lu. At gravis ArcUiri sub sidere parturit arbos Livia , Cbalcidicis , et Caunis ;eniiila Cbiis , Purpuieaeque Clielidoniai, pinguesque Mariscac , Et Callislriitbis rospo qu;c semine ridet, Albaqiie , qiia." servat llava; cognomiiia cerac, Scissa Libyssa siiniil, piclo quoque Lydia tergo. Quin et Tardipedi s;icris jain rile solutis Nube nova serilur, c.tU pcndentilius uiidis , Gnngylis, illuslri niittit qiiam Nursia canipo, Quccque Amiterniiiis delcrtiir bunias aivis. Sedjam maluris nos flaijilat anxius uvis Evius, excultosqiie jubet claudamus ul horlos. Claudimus, imperioqiie tuo paremus agrestcs, '12.> Ac mctinius la-ti tua raiinera dulcis lacclie, Inter lascivos Satyros Panasque biformcs Brachia jactaiites, vetiilomarccnlia vino. lit tc Ma;naliuin , le Caccbum , teque Lvipum , Leincumque patrem canimus sub lecta vocantcs, 4:iO Ferveat ul lacus , ct mnlto completa Faleriio Exundenl pingui spunianlia dolia muslo. Hiictenns borlorum cullus, Silvine, doceliain Sidcrei vatis referens pnrccpta Maronis , Qui primus veteres ausus rccludere fontes 4.1;) Asciaeum cecinit Romana per oppida carmcii. LIBER U.NDECIMCS. I. Claudius Angiistalis lam ingenniie natura' , qiiam erii- ditionisadole.scens complurium stndiosoruin et pra'ci|iue agricolarum sermonibus instigatus extudit milii, culUis liortoruin prosa ut oratione componerem. Nec me tanien fallebat liic evenlus rei , cum piKdictam niateriam cariiii- nis lcgibus implicarem. Sed tibi, Publi Silviiie, pertinaci- ter cxpclenti vcrsificationis nostiiie gusluin, negarc nou DE L'AGUICULTURE, LIV. XI. plarsir, !e travail que j"entrepi'ends effeo-tivemont ' aujourcVhui , etqui consiste ii joindie ies devoirs du jnrdinier a ceux du raetnyer. En effet, quoi- que je parusse avoir parcouru jnsqu'a uu ccrtain point les devoirs du nietayer dans le prernier li- vre de nion economie rwale, neanraolns, comme le meme Augustalis, iiotre ami, nie demandait souvent, avee un empressemcnt pareil riu v6tre, dy joindre ceux du jardinier , il est arrive que j'ai excede le nombre de volumes que devait eom- prendre cet ouvrage , eu coraposant cs onzieme livre de preeeptes relatifs a ragriculture. II faut mettre a la tete de son bien et des gens qui Tex- ploitent un mctayer qui ne soit ni dans le pie- mier ni dans ie dernier age de la vie, paree que ies esclavcs meprisent autant un jeune appren- ti qu'uu vieillard, par la raison que l'un n'cst pas eneore au fait des travaux de la carapagne , et que Tauti-e ne peut plus s'en acquitter ; outre que la jcunesse rend le premier nc^gligent , comme la vieillesse rcnd le second paresseux. L'age qui tient le milicu est donc le plus propre a cet ofiice ; ettout liommeaura sufiisamment de foices pour s'aequitter des fonctions d'un auriculteur depuis trenteans jusqu"u soixante, a moins qu'il ne lui soit survenu quel(iuc maladie de corps. Quel que soit rhomme que lon destinera a eette besogne, il doit etre tres-savant et trcs-robuste a la fois , tant afinde pouvoir instruire ceux qui lui seront subordonncs, que pour pouvoir faire aisement lui-meme ce qu'il ordonnera; dautantplus que rien ne peut etre bien enseigno ui bien appris, si lemaitie iren donne poiiit rexemple et qiieie diseiple ne le reeoive point de lui. Or il est plus avantageux a un ractayer d'etre le maitre de ses ouvriers (|ue d'en etre le diseiple, puisciue Caton, que Ton peut regarder comme un modele, si Ton se ri^fere aux anciens usages , a dit , en parlant SHSlinebain, factiirus mox, si collibiiissct, qiiod minc as- I grediur, iit oliloris curain subfexerein villioi officiis : quae i quamvis piiiuo rei riistic.l! libio videbar aliqualpnus ete- I cuUis; iiuoiiiam taineii ca siuiili dcsiderio i.Mster [idem ) I Augustalis sa'i>ius flasitabat , numeruin , queui jam quasi I consummavei ain , voluniiiium excessi , el lioc imdeciniuin 1 pra>cc|)luiii nislicatioiiis menioria: tnididi. \illicum fuiido 1 l'annlia'que iiiiepoui convenit attalis nec prinia', nec ulli- j niie. Kaui servitia sic tiriinculuni coiilenmmit, ut senein ' juvenes : quoniain alter iiondum novit o|icia niiis , alter cxequi jani non potest ; alqtic liuiic adule.sceiilia negli^cn- tem, sencctus illuin lacit pigrum. .Mcdia igiliir aetas liuic oflicio est aptissima : poteritque ab anno trigcsinio usque i'n sexagesiniuin, si non interveniant fortuita corpoiis vi- tia, satis validi liiiigi muncribiis agricola;. Quisqiiis autcm I destinabitur liuic iief;otio , sit oporlcbit idem scieiiti.s.siinus I robuslissimusque, ut et doceat sulijectos, et ipse coinnio- de faciat qiia; pra;eipil. Siipiidem nibil rc II est vrai que ccs exemples sont tiop an- ciens pcur nous, et qu'ils appartiennent a des temps ou ce nu-me Isehomachus priitcndait qu'il n'y avait personne qui ne diit savoir cultiver par lui-mtJme. Pour nous, qui ne pouvons pas nous dissimuler notre ignoranee sureet objel , eonten- tons-nous de mettre des jeunes gens (lui aient la conception vive et le corps robuste sous la direction d'agrieulteurs tres-instruits, afin qu'il puisse s'en trouver au moins un entre plusieurs (attendu qu'il est difficile d'instruire les autres) qui parvienne a acqu(3rir , a Taide de leurs bons avis, la capacite necessaire non-seulemcnt pour cnltiver, raais encore pour commander. En effet , il arrivesouvent que des gensieconnns d'ailleurs pour (5tre trt''^ au fait de rcxeeution des ouvia- ges, n'ont point la prudence n(3cessaire pourcorn niauder, et qu'ils nuisent en consequence aux affaires du propri(;'taire, soit en le faisant avcc trop de durcte, soit en y mcltant trop de dou- ceur. II faut donc, comirie je Tai deja dit , que rhomme que Ton destinea (^tremiitayersoit ius- truit etendurci aux travaux rustiques desson en- fance ; ct Ton doit s'assurer prealablement , par des cxp(?riences multipliees , non-seulement I mino , qiiem villicus docct.» Itaquc in OLcononiico Xeno- plioiilis, (|Hem iM. Cicero lalino .serinoni tradidit, ( vir ) c^icKius ille Iscliomarlius Atlieniensis rogatiis a Socrale iitriimne, .si res fannliaris desiderasset , niercari villicum laiKpiani fabrum, an a se instituere consueverit ; « Ego vero, iiiqult, ipse iiistitiio. Etenim qui mc absentc in ineum liMiim siib.stitiiitur, ct vicarius mca'. diligenlia! succedit , is ca, qii.x' e^o , sciie debet. » Sed ba'c nimiiini prisca, et ejus qiiidcm lemporis sunt , quo idcin IschOHiacliiis nega- bal quemquam rusticari nescirc. Nos aiitcm inemores ignorantia! nostra; vigentis .scusns adolesccntulos , airpo- lisque robiisti peritissimis agricolis commcndeinus. Quo- riim moiiilioiiibus vel iiniis ex nmltis , ( nam esl dillicilc crudire, ) iion solum ruslicationis, sed impcraiidi conse- quatur scicntiam. Quidain eniui qiiamvis opcriim piobalis- siini arliliccs, imperitandi panim priidcules aut sx-viiis aut ctiam lenius agendu rein duininoriim curruinpunt. Qiiare, siciit di\i , doccndus, ct a piierilia riislicis operi- biiseilurandiis, niiiUlsqiiepriiis experimentis inspirieiidiis cril futuriis mIIIcus, iiec Snlimi aii perdidicerit discipliiiani ruris, sed an cliam doniiiio lidein ac bencvolentlain c.vlii- 420 CULUMKLL!':. qu'il a appris rart de ra2;rit'ultiire , mais encore qu"il est iklele etattaeliea son maitre , aitiele sans lequel la seience d'un metayer, si erainente qu'on la siippose, ne sert de rien. Or le princi- pal talent d'un niaitre, en ee cas, consistea sa- voirapprecier quels sont lesoftices etles travaux qu'il faudra departir a ehacun. En effet, rhomme le plus robusfe , s'il n'a pas rintelligence de ce qu'il fait, ou le plus habile, s'il est invalide , ne pourront jamnis venir a bout d'executer ee qu'on leur aura commande. II faut aussi examincr la nature de chaque operation. II se trouve effec- tivement tels ouvrages qui ne deraandent que de la force , comme lorsqu'il s'ai;it de pousser des fardeaux ou de les porter; tels qui demandent autant d'adresse que de force, comme lorsqu'il s'agit de becher, de labourer, de couper les mois- sons et de faucher les pres ; quelques-uns pour lesquels il faut plus d'adresse que de force, eonime la taille et la greffe des vignes ; d'autres enfm quiexigent la science eomme le point leplus ca- pital, tels cfue la nourriture des bestiaux et leur traiteracnt en eas de maladie. Or le metayer, dont je parlais tout a rheure , ne peut pas etre bon juge de ees diffcrentes operations, s'il n'a pas rhabilete necessaire pour pouvoir corriger ee qui se trouvera mal fait dans les uncs ou dans les autres, parce qu'il ne suffit pas de reprendre eeux qui font mal , si Ton ne leur montre pas les raoyens de bien faire. .l'aime a nie repeter sur cette matiere. II ne faut pas nioins instruire un homme que fon destine aetre metayer , qu'il ne faut instruire un homme que Ton destine a etre potier ou artisan : J"oserais meme presque assu- rer qu'a proportion de ce que ces metiers sont moins etendus que ragrieulture, ils sont plus aises a apprendre que cet art, dont robjet est si complique et si etendu , que si Ton voulait passer en revuc ses differcntes parties, il scrait a peine possible de les corapter toutes. Aussi ne puis-je me lasser de temoigner ma surprise sur un fait dont je me suis deja plaint avec raison dans le premier livre de mon ouvrage, je veux dire sur ce qu'il s'est trouve des gens qui excellaient dans tous les autres arts, quoique moins necessaires a la vie que celui-ci , snns qu"il sc soit trouve de disciples ni de maltres d'agrieulture ; a moins que Ton ne veuille attribuerii retendue iramense de cette science la crainte qu'il parait que chacun a eue de Tapprendre ou de renseigner , quoique ce ne fiit pas une raison suffisante pour la negliger parunedefiance honteuse desoi-nieme. Eneffet, on n'abandoune point comme elle l'art de l'elo- quence, parce qu'il ne s'est jamais trouvc d'ora- teur parfait ; la philosophie, parce qu'il n'y aja- mais eu pcrsonne dont la sagesse ait ete consom- mee ; puis((u'au contraire la plus grande partie des hommes s'encourage a acquerir la connais- sanceau moinsde quelques portions de ces scien- ces, quoiqu'ils n'ignorent pas qu'ils ne pourront jamais parvenir a les posseder en entier. Est-ce dnne un motif sulfisant de se taire, parce qu'on sait qu'on ne pourra pas devenir un orateur par- fait , ou de se laisser aller a la negligence , parce qu'on desesperera d'acquerir la sagesse ? et u'est- ce pas unasscz grand honneur quecelui d'acque- rir une parcelle , si petitequ'on la suppose , d'une grande chose? Mais, dira-t-on, qui est-ce qni pourra instruire un homme qui se dcstine a etre miJtayer, s'il ne se trouve point de professeurs en cegenre?.Ieeonviens moi-meme qu'il esttrcs- diffieile d'apprendre a la fois tous les preceptes d'agricultured'une seuleet rafime personue : nean- moins , s"il est difficile de trouvcr quelqu"uu qui soit instruit sur toutes les parties de cet art, ou rcncontre au moins, pour chaque partie isolee, lieat, sine qiiibus niliil iirodest villici sumnia scienlia. Po- lissinuim aiiteni est in eo magisteiio sciie el seslimarc, iquale ofliciuni el qiialis laborsit ciiique injungendus. Nani uec valentis.simus possil exequi quud iiiiperatur, si nesciat quid agat ; uec peritissimus , si sil invaiidus. Qualitas ilaqiie ciijusque rei coiisideiauda «st. Quippe aliqiia sunt opeia tanUimmodo viriuin, lanqiiam promovendi oneia porlandique : aliqiia sociata viribus et arli, ut fodieiidi arandique , iit segetes el piata desecaiidi : nonnullis miuus viiium, plus artis adliibelur, sicut pulalionibiis insiliuui- busque vineti : pluriuium eliam scieiitia pulivl in aliquibus, utln paslione pecuiis alipie cjusdem mcdicina. Quorum omnium onicioium viUiius, quod iaiii iiriiis dixi , a'sliina- lor bonus csse non potesl , iiisi fuerit etiam peritus, ut in imoipio^iiie corrigere qucat perpeiam factuin. Keque euim satis est repi eliendisse peccaulein , si iion doceat recli viam. Libenter igitiir eadem loquor : tam docendiis cst fulurus villicus, "am et oialor reperiatur aliqiiis l)(mii,s , et optimiis fossor, aiit fieni .set- tor, nec minus arliorator et vinitor, lum eliani veteriiia- rius el prolnis pastor, (pii siniiuli ralioncni scieiiti;e su;e (lesidcranli iion sulilraliant. Isilur ct|ue la chose est deja perdue pour ic m:i!lre a qui clle ap- partient , et qu'elle ne rtnissit jamais nsstcrmissas non duodccim lioias scd aiiiium pcriissc , uisi sua qiiaquc dic quod iiistal encccril Nam cuiii piopriis peiie monicn- COLIIMELLE. «rrive qiril y ea ait une qui ait ete linie plus tard qu"ellc n'auraitdu l'etre , les autres travaux qui la suivrontse trouveront aussi faits trop tard, parce que le teraps dans lequel ils auraient du Tetre sera ecoule ; ct tout Tordre des travaux se trouvant dcrange par la , les esperanccs de Tan- nce eutiere s"cvanouiront. Cestpourquoi il est ne- cessaire que nous donnions des prcceptes qui ren- fcrment ce qu'il y a a faire dans lc eours de cha- que mois , et qui soient regles sur rinQuence des astres , parce que , comme dit Virgile , nous ne denonspas moins obsei-ver la saison de l'Arc- ture , lesjours des Chevreaux et la consiella- tion brillante du Serpent , que ne les observent ceux qui , voguani sur des niers orageuses pour retourner dans leur patrie , ont apasscr par le Pont ct le delroit d'Abydos, dans lequel ubo7i- dent les poissons a ecailles- Je conviens que j"ai oppose bien des doutes contre ces sortes d'obser- vations dans les livres que j'ai composes contre les astrologues ; mais mon uuique objet dans ces trailes ctait de demasqucr reffronterle avec la- quelle les Chaldeens affirment que les change- inents de tcraps repondent constamraent a des lours fi-xcs , corame a des termes invariables; au lieu quc dans notre art rustique nous ne don- nons point dans des calculs aussi rigoureux , puis- qu'il suffit a un metayer, pour son utilite , de prevoir les temps futurs autant que son esprit naturel le permet, pourvu qu'iltienne d'ailleurs corarae un principe certain que rinflucnce d'une constellatioa se fait seutir tantfit avant son le- ver ou son coucher , tant(it apres , et quelque- fois meme a certains jours marques de Tun ou de Tautre : en cffct, sa prevoyance sera suffi- sante , pour peuqu'ilpuisse se garantir quelques jours d'avance des temps suspects. H. Nous allons donc prescrire ce qu'il y aura a faire dans le cours de ehaque mois, en reglaul les travaux de la earapagne sur les differentes sai- sons, autant que latemperature de Tair le per- mettra ; de sorte que le metayer etant prevenu , parlalecturede cecommentaire, derinconstance etdes varietes dutemps, il ne lui arrivera jamais d'etre trompe, ou que du moins ce malheur ne lui arrivera que tres-rarement. Et, pour ne pas nous ecarter de ce qu'a prescrit le meilleur des poetes, il com.wencera par donner le premier labour a la terre au commencement du prin- temps. II est vrai qu'un horame de la campagne ne doit point observer ie commencement du printemps a la maniere d'un astronome, et de facon a attendre le jour marque auquel on dit que commcnce cette saison ; mais qu'il peut prendre quelques jours surrhiver, parce que, passe lc solstice d'hiver, Tannee commence a etre temperee, et que lesjours devenant plus doux permettent d'entreprendre les travaux. 11 pourra donc ( pour nous rcgler sur le premier mois de 1'annee romaine) coniraencer les travaux de la culture aux ides de janvier. Entre ceux auxquels il pourra mettre alors la maiu , il s'en trouvera qui appartenaient aux temps qui au- ront prccedecelui-ci, et d'autres qui appartien- dront aux temps qui le suivront; il achevera donc les premiers qui n'auront pas etefaits, et commencera les seconds. Au re^te, il nous suffit de distribuer ies travaux par dcmi-mois, parce qu'un ouvrage n'est pascense fait trop tot quand il fest quinzejoursavant le teraps que nous al- lons lui assigner, comme il n'est pas cense fait trop tard quand il Test quinze Jours apres. Le jourdes idesdejanvier, temps venteux et incer- tain. Le dix-huit des calendes de fevrier, temps incertain. Le dix-sepl, le soleil eutrc dans le Verseau, le Lion comraence a se coucher le matinj tis fieri quiilque dclieat : si unum opus tardius qiiam oporteat peraclum sit, caeteraj quoque , qua; sequuulur culturse , postjusla teuipora seiius adliibeiUur, omuisque turbatus operis ordo spein toliiis anni IVuslralur. Quare necessaiia esl menstnii ciijusque oflicii monitio ea, quae penilet e\ ratioue sidoium et zxti. Nam ut ait Virgilius , tam siinl Arcfitri sidcra nobis Hcedorumque dics ser- randi el lucidun anguis, Qunyri qvibus in palriam rcnlosa per erquora veclis Pontus e.l ostriferi fanrcs icntantur Abijdi. Contra quaui obseivatiouem muKis aigiinienlalionil)usdisseruissenie non inlitior in iis libiis, i)niis adveisus astrologos composueram. Sed illis disputa- tiiinilius c\igolialur id, quod improbissime Ciiald? ipioque et pingiies a;;riw leiii|ieslivuui esl priisi iiidere. N'am uligi- nosi, et niiHliiirris lialiiliis sub a'sl;ileiii verva;;eiiili siiiit ; macerrimi vero et aridi post a'slatem prinio aiiliiiniio arandi , ct subiiide conserendi. Scd jugerum agri piiignis boc tempnre anni commode duabus operis prosciiidilur, qnia bibeinis pluviis adbuc niadcns terra facilem ciiltuui sui pivfbct. todemipic mense aute cal. Feb. sarrienda; segeles autnmnales, sive illa" scminis adorci snnt,ipiod quidam far vcinaculum vocant , scu liilici : eaninnpie tcrapesliva sanilio est, cuui cnata frumeuta ipialuor li- brarum cs.se cocperunt. Oidciim quoque maturuin, qiiibiis sii|)ercst opcra, liuiic dciiiim sarrire debebunt. Sed el (aba eaudem culluram exigit, si jam coliculus ejus in quatuor digilos allitudinis crcveiil. Nam priiis sarrivissc niniinm teneram non expedil. lirvum melius quidem priore inense, iicc tamcn improbc lioc ipso vel proxinio sereinus. Nam Marlio nullo inod) tcrr.c eommiltcndum esserustici piis- a)LL!iMI-:LLE. sont cehalassees et liees. 11 faut se Mter de greffer vers les ides les arbres qui viennent les premierscu fleui-s, tels que !e cerisier, lejuju- bier, l'amandier et le peelier. Cest le temps propre a f.iire des echrilas ainsi que des pieux ; c'est egalemcnt celui de coupar le bois de cons- truction : mais, soit qu"il s'agisse du Tune ou de rautre de ces destinations, le meilleur est de le couper quand la luue est dans son declin, de- puis son vingtiemejour jusqu'a son trentierae, parce que Ton estime qu'etant eoupe ainsi, il ne sepourrit jamais. On peuten unejournec eouper cent pieux et les aiguiser, coranie on peut fendre dans le meme espace de temps soixante echalas, soit de chene , soit dolivier, les polir des dcux c6tes et les aiguiser. On peut encore falrn dix pieux et cinq echal.is peudant !a veillee du soir, et autant pendaut cclle du matin. Si e'cst du bois de robre que ron ait a travniiler, un seul ouvrier doit en tailler vingt pieds de long, de facon qu'ils soient bien equarris; ce qui fortnera la charge d'un vehis. Si c'est du pin, il ne faut egalement qu'un seul ouvrier pour en expedier vingt-cinq pieds, etc"estce qu'on appellera en- core un vclih. Trcnte pieds d'orme ainsi que de frene , quarante pieds de cypres , et jusqu'a soixante pieds de sapinetdepeuplier, peuveutde meme litre tres-bien equarris en une journee, ct on donnera egalcment le nora de velus a tou- tes ces mesures. On doit aussi pendant ces jours- ci marquer d'uue empreinte les agneaux qui sont sevres, ainsi que les petits des autres bestiaux et des grands quadrupedes qui ne Taurout pas encore ete. Le Jour des c.:ile)ides de fevrier, la Lyre comraence a se coucher; le vent d'orient et quelquefois celui du midi s'cleve avec de la grele. Le trois des noues, la lyre se couche en entier, r.lpiiint.Vineae,fni,Tsiint palataeet !igatas,reclejam foiliiin- tnr. Suiriili, qiii primnin floiem alTernnt, statlm clrca iilns inserendi sunt , nt ceiasorum , luberum , amygda- laium, |iersiconiniquo. Ridicis vel etiam palis conficien- dis, idoiieum teinpus est. Nec minus in acdilicia succidere aiboiem convenit. Sed iitraque melius fumt hina decre- sceiite ab vigesima usque in trigesimam : quoniam omnis materia sic Cicsa judicalur carie non infestari. Palos una opeia ca'deie ct expiitalos acuere ccntuni niimero po- test : ridicas aiiteni queineas, sive oleagineas (indeie, et dedolatas ntiaque parte exacuere numeio sexaginta. Iteni ad liicubralionem vespertinain palos decem vcl li- dicas qiiinqiie coiilicere, tolideinque per antelucanain lu- cubrationem. Mateiies si roborea est, ab uno fabro dolaii ad unguem per qiiadrala debet pediim xx : liKC erit vehis nna. Pinus autem v et xx pediim sque ab imo e\peditnr, qiiap et ipsa veliis dicilur : nec minus ulmiis et fiaxinus liediiin \xx ; ciipressus aiilem pediim xl : tuni etiam se- xanfiiinn pedum abies atque populiis, singulis opeiisad uiii^uein qnadrantur, atque oinnes bae mensura; siinilitei' vebes appellantur. His etiam diebus maturi agni , ct reli- qui foetus pccudum , nec minus majora quadriipedia cha» racleie signari debent. Cal. Feb. Fidis incipit occidere , ainsi qiie la moitie du Lion; vent d'aval ou de septentrion , quelquefois vent Favonius. Le jour des nones, la moitie du Verseau se leve; temps venfeux. Le sept des ides, la constellation de Callisto se couche, lcs vents Favonii commencent a souftler. Le six , temps venteux. Le trois, vent d'est. Pendant cos jours ci, on nettoie les pres ou les champs dans les climats raaritimes , chauds et secs , et on eu lais-e cruitre rherbe pour en ti- rer du foin. II faut alors cchalasser et lier le reste des vignes auxquelles les frcids de rhiver au- ront empeche de donner ces facons , de peur que, si i'on tardait davautage a lefaire, on n'endom- mngeSt leurs boutons qui seraient dejii gros , et qu'on n'arrachAt leurs yenx. !I fnut aussi acho- ver tant de hecher les vignes dans Ici? memes cli- nials, que de tailler ou de lier les ceps maries auK arbres, qui dcniandent tantOt plus tant6t moins de facons. II faut ensuite faire, entre les noues et les ides , des pepinieres d'nrbresa fruits, et transferer des pcpinieres dans leurs fosses les jeunes arbres qui seront bons ii elre plantes. 11 faut anssi terminer alors les fneons a.upasfimm, que Tou aura commencees dans lc mois de de- cembreou dejanvier, et planter les vignes. Or, pour faeonner au paslinum uu jugeriim de ter- rain , il faut quatre-vingts journees, si on e;i fouille le Bol a la profondeur detrois pieds; cin- quante, si on ne le fouille qu'fi celle dc deux pieds et demi ; ou quarante, si on le fouille au hoyau a deux piedsde profondeur. Au reste, cette derniere mesure est la moindre de celles que Ton pourra donuer au labourau pasii?ium, quand il s'agira d'un terrain sec dans lequel on voudra planter des arbrisseaux : car si Ton se propose de n'y mcttre que des plantes potageres, une profondeur d'un pied iet demi pourra fitre veiilus Eurinns , et iiiterdura Auster cum giandine eet. m nonas li^eb. Fidis lola,etLeo niedins occidit. Corus, aut Septenliio, nonnunqnam Favoniiis. Nonis Febr. mediae partes Aqiiarii oriiintur, ventosa tempesSas. vu idus Fehr. Callisto sidiis occidlt ; I^avonii spirare incipiunt. ti idus Fehr. ventosa tempestas. iii id. Feh. Eurus; per hosce dies locis niaritimis vl calidis ac siccis prata vel arva purgan- tur, et in fiEuum suhmittuntur. Reliqua; partes vinearum propter bruinam vel frigora omissae, nunc palandaeet al- iigandac siint, ne postea tumeutes gemmae laedaiitur, et oculi atterantur. Itein vinearum fossio iisdein locis perageiida, arbustorumqiie siveputatio sive alligatio linienda est, quo- rum justa certa essc non possuut. Inler nonas deinde et iiUis pomoriim seminaria facienda sunt, et niatnra; plantae de serainaiiis in scrobes liansferendae. Pastinatio quoque, (piic mense Decembri vel lanuario coepla est, jam iiunc iiicbidenda, el vilibus coii.serenda est. Pastinaturaiilem lerreni jugeruni ita, ul soluin iii altitudinem Iriiiin peduin i dcfodiatur operis Lxxx : vel in altiludinem dipondii se- '' missis, operis l : vel aj bipalium, cui est altitudo diio- rum peduin , opeiis xl. Haec tainen in agro sicco surculis conserendis miuiina pastinalionis inensura est Nam oleri- bus deponendis possit vel sesquipedalis altitudo salisfacei c, DE L'AGl\ICULTUlx!:, I.I\ . \1. s;il'fi«aii!c; nviquelcas wnJKf/pnim ne demandcra conimuncmcnt que fi-cntc journees de travail. Oii doit aussi distribuer dans le meme temps iine portion deson fumicr sur lespres, et en re- pandre une autre portion au pied dcs olivicrs et des autres arbrcs. II faut cueore fairc avee soin des pepiuicres de vit;nes , et les remplir seru- puleusement de crossettes tres-rceeniment tirees du eep. II est bon de mcltre alors en terre lcs peupliers, les saules et les frenes avant qu'ils soient on fcuiiles, de nicme quc les ormcs qui serontbons a ctre plautes, comme aussi de t;'.;l- ler ceux de ces arbres qui auront cte plantes prc- cedemment, de les beclierautourde lear picd, et de coupcr les pctites racines qu'ils auront jetees sur la supcrlieiedu sol pcndant Tete. 11 faut en- core jeteralors, avant la fouille dcs vignes, hors des terrcs labourees , et ranger aupres des haies, les sarraents et les branches des arbres maries aux vignes , alnsi que les roiices , et cu un mot tjutcs les immondiees qui pourraient , si on les laissait a terre, rctarder les ouvriers qui ont a fouiller la terre ou ii lui donner toute autre fa- ^on. II faut faire de nouvelles pepinieres dc ro- siersou soigner les anciennes, planter dcs ro- scaux ou rneme cultiver ceux qui raurout ete anterieurcment, faire des saussaies ou en taillcr lesarbres, y ariacher les mauvaises heibes ct les bcclicr, senicr le genct en graine dans unc terre faconiice au pastinum, ou memc lc depo- ser en pied dans dcs fosses. Lcs seraailles des tremois ne sont pas non plus faites a contre- tempsdansce moment-ci, quoiquMl soit micux de les faire dans les pays tempercs peudant le mois de janvicr. Le jour des idcs de fevrier, le Sagittaire se couche le soir ; giand froid. Le seize des calendes de mars , la Coupe se ieve le soir; cliangcriieiit de ven!. Le quinze, le soUil entre dans les Poissons; le temps est quelquc- fois venteux. Le treize ct le douze , vent Favoniiis ou vent de midi, a\cc greleet orages. Lc dix , le Lion acheve de se eoueher; lcs vents septcntrio- naux,(iue fon appclle Oniilhiw, ont coutume de souriler pendant respaee de trente joiiis; aprcs quoi les hirondelles arrivcnt. Le neuf, 1'Arcture se leve au commencement de la riuit ; temps froid, vent d'aquilon ou d'aval; quelque- fois il pleut. Lc huit, le Sagittairc commence a sc lcver au crepusculc; temps variable , (juoiqu"oii remarquele pliis grand calmedans la mer Atlaii- tique. Le sept, tcmps venteiix ; on aper(joit les hirondelles. II cst temps de faire pcndaiit ces jours-ci, daiis les elimats froids , les operatioiis que nous avons detaillfjes ci-dessus ; et quoiqu'il soit tard pour !es faire dans les cliraats ehauds, il ne faut pas ncanmoins se dispenser de les y faire alors, si on ne les a pas faites pivccklt-m- ment. .\n surplus, il parait que c'est le meillcur temps pour plaiiter lescrosseltes et lesmarcottes, quoiqu'il n'y ait pns plus d'inconv(^nient a les planter entre les calcndes et les ides du mois sui- vant, pourvu n('aanioins(iue lepaysne soit p;is tres-chaud : il sera nK^ne niieux de differer a le fairc jus(iue-la, si lc pays est plus froid que cliaud. Ou greffera aussi tres-bieu dans cetcmps- ci l?s arbres et les vit;iies d.nis les eiiniats tcin- jieMVS. Le jour des calendes de mars, vent d'.\- fri(]ue, et quelqsiefois de midi avee dc la grele. Le six dcs nones, le Vcndangeur, que les Grecs appeilent Tpu-/viTf,p, parait; vent scptentrional. Le quatre, vent [•'avonius eX quelquei'ois vcnt de midi; froid. Lejour des noncs, le Ciicval se lcvc le niatin; vcnt d'a(inilon. Le trois des idcs, le Poisson duc6t(3 de raquilon acheve de se iever; qu;e plerumque iii siiisula ju;.;('ra trigiula iisroiin(i;iir. Hoc eodem teinpoie sleicori.s p.iis iu prala (li^cn-.Kla , pais oleis et CTleris aii)orilnis insperfjenda. Quiiieliaiu vi- tiaria diligenler lacienda, malleolnsque [quaiii ii'C,eu- tissinius] curiosissime paii^cndus. Populos et salices cl fraxinos, prius qnani frondcaiit, planta.S(p!e ulmorum niiiic ponere ntile est, aul ante salas nunc expiilare, et circum- iodere, ac snmmas eariim a;stivas radiculas ami>ulaie. Sarmenla quoqne vineis nondum Ibssis alqne arbu.stis et segetibiis ramos el rubos, i|nicquid denique jacciis fodieii- tem vel alio genere lcrrani molicnlcm potest impedii e , nunc cgeierc et ad sepcm applicare oportel : rosarla nova conscicie, vel anliqna cur.iie : arundinela nunc poncre, vel ctiani pristina colere : salicta facere, vel deputata lun- care ac fodcrc : gpnistam scuiine vcl plantis in pastiiialo vel cliam siilco dcpoiiere. Tiimesliium quo(]ue satio non est aliciia lniic tcmpori , quamvis tepidis ic^ioiiiliiis nii^- liiis a(bi)iiii.str('tur pcr menscin Januarium. Idibiis 1'cbrua- rils Sagillaiius vcspere occidit; vclieiiicnlfr liiemat. xvi c.ilend. Marlii vcspcic Cialor orilnr; venli niiilatlo. xv cal. .Marlii sol in l'isccs transitiim fiicit, nnmiiinipiatn vcii- losa lciiipeslas. mii ctxii cal. .Martii favoniiis \c! .\ustir ciim ^r.iniliii.) cl iiiciliis. \ c:d. M^iriii Lco dcsiiiit occi- dcic; vciili .ScptciilnDiialcs, qiii vocautur Oniilbia', p.T dics trigiiila csse .solcnt; tnin ct biruudo advenil. ix cal. iMartii Arctnrus prinia nocte oritur, frigidiis dics A(]ui- lone,vcl Coro, iulcrdiim jiliivia. viii cal. iMartii .Sagilla crcpiisculo inciiiit oriri, varia^ tenqwslatcs : llalcjouci dic.i vocHiiitiir, iii Atlaiilico quidcm niari suninia li'ani]iiil- lilas nola esl. vii c de terre. Kn outre , c'est eucore Ic tcmps de chn- trer lesbetes a laiue, aiusi que les autres quadru- pedes. On peut effectivement chntrer tres-hien tous les hestiaux , dans les pays tcmperes , de- pnis les idcs de fevrier jusqu'a celles d'avril ; ct dans les pays froids, depuis cclles de mars jus- qua cclles de mai. Le jour des calendes d'avril , le Seorpion se couche le matiu; il annouce le mauvais temps. Le jour des nones, \eQt Favo- 7iiv.'! ou vent de midi avec de la grele, et quel- ([uefois des la veille. Le buit des ides, les Pleiades se caehent le soir ; quelquefois il fait froid. Le sept , le six et le cinq, les vents de midi et d'Afriquc annoneent le mauvais tenips. Le quatre , la Balance commeuce a se coucher au lcver du soleil ; elle annonce quelquefois le raauvais temps. La veille desides, les Hyades se cachent; froid. II ne faut pas raanquer pen- dant cesjours-ci de becher les vignes pour la premiere fois dans les pays froids , et cette opc- ration doit ctre termince avaut les ides. II faut aussi sc hdteralors d'achever Ics operations qui auraient du 6Ue faitcs au niois dc mars nprcs requinoxe. On ente eneore tres-bien alors les flgniers et les vignes. On peut arracher les mau- vaises hcrbes des pepiuieres faites precedem- meut , comme on peut aussi les becher com- modemeut. II faut laver lcs hrebis de Tarente avec dela sapouaire , pour les disposera la tonte. Le jour des ides d'avril , la fJalance se couche , ainsiqueje Tai dit ci-dessus; froid. Le dix-huit des calendes de mai, temps venteux et pluie, quoique ce ne soit pas uue rejile infaillihle. Le quiuze, le solcil entre daus le Taureau; ii an- nonec la pluie. Le quatorze, lcs Hyades se ca- cheut le soir ; elles anuoneent la pluie. Le onze , on cst a la moitie du printemps; pluie et quel- quefois grele. Ledix , les Plciadesse levcntavec lesoleil; vent d'Afriqueou dc midi, tcmps hu- mide. Le neuf , la Lyre paralt au comuience- ment de la nuit; elle annonce le raauvais temps. Le quatre, commuuement vent de midi a\ec de la pluie. Le trois , la Chevre se leve le raatin ; vent de midi, quelquerois de la pluic. La veillc des calendes, la Canicule se cache le soir; elle annonce le mauvais temps. iVous coutiuuerons pendant ces jours-ci les memes operations que ci-dessus. On peut i;rclTer cn ecussou ou autre- ment lesoliviers, pourvu qu'ils corameuceut a quitter leur ecorco : on peut egalemcnt cnter en eeusson les autres arbres a fruit. Rien n'cmpeche qu'on n'epampre aussi la vigne pour la premiere fois , parce que ses yeux , qui ne fout que com- mencer a paraitre, peuveut etre abattus d'un coup de doigt. Outre cela, si en bechant les vi- gnes on y a deranj;e quelque chose, ou qu'on cn ait omis quelque partie par negligence, un vigneron attentif doil y remettre la mnin, et cxaminerlesjougsquipourrontsetrouver rorapus ilcnmm proscinduiitiir : ct qu.T nienso Januaiio veivacta fecinius, nunc ultima paiteMaitii sunt ileranda -. et si- quse pergul.e vitium generosarum , vel siquae in agris aut vepribus singiilaies arboies maiit» a piitatoiilius reliclK siint, ante calend. April. utique deputari debent; post qiiem dieni sera et iufructuosa fit hujusmodi reruin cura. Milii quoque et panici Iktc piima satio est, qua^ peragi dcbel circa idiis ,\pril. utriusqiie seminis sextarii quini sin^ula jugcra occupant. Quineliam pecus lanatum cie- teia(|ue qu:idrui>eiliidis ali idibus Fcbriiariis usque in idus Apri- li's , iii |i>( is Iriuidis al) idibiis Marliis usqui^ in idus Maias (ininia rcclc pi( ora caslranlur. Cal. Aprilibus Nepa occi- ditniane, tcinpcstalcm sii^nilicat. Noiiis April. Favonius aiit .\ustcr cuin ijrandine, nonnunquam hoc idem pridic. Octavo i>lus A|>iilis Vcr;;ilia' vcspere celantur, iatciduin liiciii.il. SrptiiiKi i>lus Aprilis, ct scvtu , el qiiinto Austri et Africi tciiipc>latciii si^iiilicant. Quarto idus Aprilis, solc oricnle , Libra orridcro incipit , iiitcrdumlenipcstatcui si&iiilicat. 1'ridic id. .Apiilis Suciiia: cclanliir, liicuiat. His dicbus locis frigidis priiiia vincariiin fossio utiqnc aiite idus peragenda est : qua;>pie iii(>iise Martio post confectuni a^quinoctinin ficri dcbucriint , nunc denique quam primum exequenda siint. Fki vitesque ad- liuc recte iiiseruiitur : seminaria, quae siint ante facta, nincari, et adliuc commode fodin possuiit, Oves Taicu- tiiia? ladice lanaria lavari debenl , iil tonsiira' pra>parenlur. Idibiis Aprilibiis, ut supra, Libra occidit, hieniat. Deci- niooctavo calen. Maias ventosa lempestas, et imbies, nec hoc coiislanter. xv cal. Maias sol in Taurum transttum facit, pluviam signiticat. xivcal. Maias .Sucula» sc vesperi cclant; pliiviam sisnilicat. xi cal. .Maias ver hipartilur, pliivia, ct noniiunipiam fiiando. Decimo cal. Maias Vcr- Hilia; ciiin sole oriiintin, .Vfiicus, vd Auster, dies humi- diis. Nono cal. Maias piinia nocte Fidiculaapparet, tem- pestalcm significat. Qiiarto calen. Maias .\uster fere cum pliivia. Terlio cal. Maias iiiaiic Capra exorilur, Austrimis dics, iiiterdumjiluvia'. Piidie cal. Maias Caiiis .se vespere cclat : tempestatem signilicat. 1'cr lios dics eadem qua' sii- pra persequemiir, possunlqiic, si jain lihrum remitlunt, iiiseri olere , vel emfilastrari , c.ilcricqiie pomifei paratiir, niinc debent iterare. Nam de fodiendis colendisve novellis vi- neis , sapius (jam) dixi nullum esse mensem omillendum , donec autiimnale «Tquinoclium conlicialur. Meminisse au- tem oportebit, ut per lios et Angusli mensis dics antelu- rappellera dc cueiliir des feuilles pour les bestiaux avant le lever du jour et apres sa chute, lant a preseut que peudant le mois d'aout. 11 faut eviter de becher les vigncs, quelles qu'elles soieut, pen- dant la chaleur, et avoir rattention de ne le faire que le matin iusqu'a la troisicme heure du jour, et depuis la dixieme jusqu'au crepuscule. II y a des pays, tels que la Cilicie et la Pamphylie, ou ron semelesesame dansce mois-ci. Pourcequi est des contrees humides de ITtalie, on peut Ty senier a la lin du mois de juin. En outre, c'est le temps de suspendre des figucs sauvages aux fi- guiers, precaution quequelques persoDnescroient necessaire pour empecher que leur fruit ue tombe , el pour le faire parvenir plus tot a sa ma- turite. Le jour des calendes d'aout, vents ele- siens. La veille des nones , le Lion se leve c^ moitic, il annonce le mauvais temps. Le sept des ides, la moitie du Verseau se couche; temps brulant et nebuleux. La veille des Ides, la Lyre se couche le matin, etrautorane commence. On con- tinue ces jours-ci les memes operations que ci- dessus. II y a cependant quelques da- nnis. Item quascunqne vincas culluri sumiis, ne per oestum, sed mane usque in tertiam, cl a decima iisqne in crepiisculum fudiamus. Qnibusdam regionibns, sicut in Cilicia el Painplijlia, lioc mense sesama serunlur : Ilalia; autem regionibns huinidis possnnt iiltinio mense Junio seri. Quinetiam teinpus est ficulneis arboribiis caprilicum suspendere; qiiod quidam existimant idcirco fieii debere, ne fructns decidat, et ut celerius ad maturitalem perve- niat. Calen. Auguslis Elesia;. Pridie non. Augusli Leo mediiis exoriliir, tempeslalem significat. vii id. Augusli Aquariiis occidil medius, nebulosns cestiis. Pridie idus Aug. Kidis occidit mane, el Autumnus incipil. His diebus eademquajsupra. Nonnnllistamenlocisfavidemelunlur : qui si non sunl melle repleli, necoperculati, dilTerenda est in mensem Octob. mellalio. Idib. Augustis Oclphini occasiis tempest,item significat. xix calen. Seplemb. ejiis- dem sideris malutinns occasus lempestatem signilicat. xiii cal. Septemb. sol in Viiginem transitum facit. IIoc el se- quenli die lempestatem significat, interdum et lonat. IIoc eodem die Fidis occidil. Ueciino cal. Seplemb. e\ eodem sidcre lempest.as plerumque oritur, et pluvia. vi cal. Scp- lemb. Vindemiator exorilur mane, et Arcturus incipil oc- ciderc ; interdiiiii pluvia. iii cal. Seplemb. Iiumeri Virginis couclicr; quclc|uefois il pleut. Le trois, icscpaules de la Vierge se ieveiit ; les vents ctesicns cessent de souftler.et quelquefois II fnit froiil. La vellle des calendes, Andromede se leve lc soir; quel- quefois il fait froid. On ente cesjours-ci lcs fi- auicrs en ecusson : c'est ee que l'on appelle rm- plastnilio. (^n aurait pu le f.iire cgalcment et ineme plus coramodement dans le mois precc- dent, apres lcs ides dejuillet , temps auquel cer- taines personnes entent aussi en ecusson d'autres arbres. On fait la vendange en quelques endroits, commc, parexemple, dans les contrees niariti- mes de la Bcti(iue etdans rAfrique. Quant aux contrees qui sout plus froides que cellcs-la , on y pulverise la terre par roperation que lcs paysans appellent occalio, c'est-a-dire , en cassant dnns les vignobles toutes les mottes de terre , pour les reduire cn poudre. .\vant de pulveriser la terre dans les vignobles , si les ceps en sont tres-fluets, ouqu'ily en ait peu, on y jette dans le meme temps trois ou quatre modii de lupins par jugerum , apres quoi on les lierse, et lorsqu'ils sont venus ou lcs reverse cn terrfe a la premiiMC fouille que ron donne aux vignes , ce qui leur procure un as- scz bon fumier. Lorsquela tempcraturcduclimat est pluvieuse, comme il arrive dans les terroirs de ritalie voisins des villes, bien des personnes de- pouillent aussi alors les ceps de leurs pampres, alin que le fruit n'eprouve point de difficulte a murir, et que les pluies ne le pourrisseat point. Dans lcs coutrces plus chaudes au contraire, tel- les que les provinces que j'ai nommces ci-dessus, on ombrage les grappes a rapproche de la ven- dange , soit avec de la paille, soit avee d'autres maticrcs propres a les couvrir, pour empecher que les vents ou la chaleur ne les dessechent. Cest encore le temps dc faire du raisin sec, ainsi DE L'AGRICULTURE, LIV. \1. 433 que des figues stVhes. Nous donncrons cn sou lieu , lorsque nous parlerons des foiictions dc la metayere, la maniere de faire sechcr !es fruits au soleil. On fcra bien aussi d'arraclu'r au mois d'aout la fougere et la I6che partout oii il s'en trouvera, quoiqu'iI vaille encore mieux lc faire vers lcs ides de juillet, avant le lever dc la Cani culc. Lejour descalendcsdcseptembre, chaleur. Le quatre des iioncs, le Poisson mcridional acheve de se coucher ; chaleur. Lc jour dcs nones, l'Arc- ture se levc; vent Favonius ou vcnt d'aval. Le scpt des ides , le Poisson septcntrional acheve dc sc coucher et la Chevre se leve ; elle annonce le mauvais temps. Le Irois, vent Favoniux ou vent d'.Vfrique; la moitie de la Vierge se levc. Ou fait commodcment pendant ccsjours-ci la vendange dans Ics contrees maritimes ct chaudes, ainsi quc les autres opcrations que nous avons dctaillces ci-dessus. Les seconds labours doivent aussi etre acheves, aucasque les premiers nient etc fnits tard : car s'ils ont ete faits de bonne bcure, il faudra faire a prcsent Ics troisicmes. Cest aussi dans ce temps-ci que ccux qui sont dans 1'usnge de frelatcr le vin prcparent a eet effet de lcau dc mer, en la faisanl cuire chez eux : je donnerai la mcthode de cette prcparntion, lors- que j'entrerai dans le detail des fonctions de la metayerc. Le jour dcs ides de scptcmbre, le niauvais temps cst quelquefois annoncc par la constellntion de la Bnleine. Le quinze des calcn- des d"octobre, r.Vrcture &e\sse\ \t\\t Favonius ou vcnt d'Afrique ; quelquefois vcnt d'est , q«e (luelques personnes appellent Vulturinis. Le quatorze , ^('pi de la Vierge se leve ; vent Favo- iiiu.s ou vcnt d'aval. Le treize, le soleil entre dans la Balance; la Coupe parait le raatin. Le onze, les Poissons se coucheut le matin; le Belier exoiiiintur : Etcsia! desinunt llare.et iiitordum liiemat. l'il(li(! cal. Septenib. Andiomeda vesperi cxoritur; inter- duin liiemat. Ilis quideni dietius arbores licoruni inocu- lautur; qiiod Krmi.s iusilionis emplastralio vocatur. ld(]ue licet vcl coininodiiis faicre sii|)oriore meiise post idus Jul. quo leiiipiue etiiim aliaium arburuiii noiinulli emplaslra- tioiiem laciunt. Quibusdam locis.ut in Hatica inaritimis regionibus, et in Afiica vindemia conficilur. Sed frigidio- ribus regionibus pulverationem faciuut, quain vocant rustici occationcm , cum omnis gleba in vliieis refringitur, et resolvitur in pulveiem. Hoc eodem tempore prius quain vine.-E pulveieiitur, si peiexilis est terra, vel rara ipsa Tilis, lupini modii tics vel quatuor in singula jugera spar- guiitiir, el ita iiiiKiviiitur; qiii, ciim rniticaverint , prima tum liissionei onvfisi .salisbunum slemis vineis pra'benl. Miilti eli.iui, si pliivius est status ctII, sicBt siihiirbana regione lljjia', pauipinis vitem spoliaiit , ut pcrcoqui friic- lus possiut , nei putrescere imbrihiis. .\t e contrario locis calidioribus , ut modo nominatis provjnciis , circa viiide- miain adumbranliir vcl stranientis vel aliis tegumenlis uva; , ne ventis aut caloribus exarescant. lloc idcm tempus est aridis nvi^t ficisque conficiendis , de qiiibiis qiicniadmo. r.:n i'.ij-r:Li.r;. dum pass.Tc fiant , suo loco dicemus , cuni villica; per.seqiie- inur oflicia. Filix quoque aut carex , ubicunque nascitur, Augusto iiicnse recte extirpatur, nielius tanien ciica idus Julias ante Canicul.-c cxortum. Calcnd. Septemhribus ca- lor. Quarto nonas Septemb. Piscis austrinus desinil occi- ilere, calnr. Non. Septemb. Arcturus exoritur, Kavonius, vel Corus. vii idus Septcnib. Pi^cis ai|iiil(iiiius desinit occidere, et Capraexoriliir, tennifviitciii ^i^iiilicat. Tertio idus Septembris Favonius aut Afiii iis , Vir^o niedia exo- ritur. His diebiis locis maritimis ct calidis vindemia et cjetera,qu,ic supia scriplasunt, comniode administrantur. Ileialioqiioque arationispciaclaessedebet, si seriusterra proscissa cst. Siii autem celeriiis, etiam tertiatum soliim csseconvenit. Hoc eliam temporc qui consueverunt viua condiie, aquam maiinam pra^parant , et advectam deco- quuut : de qna (■onficienda , cum villicic officia exequar, pr.Tcipiam. Id. Sept. ex prislino sidere nonnunquani tem- pestatem significat. xv cal. Oct. Arcturus exoritur; Favo- niiis, aut Africus, interdum Kurus, quem quidam Viil- turiium appcllant. xiv cal. Oct. spica Virgiiiis exorilur; Favonius, aut Coriis. xiii cal. Octob. sol in Libram trans- iliiin f.iiil, Crater matntino temporc appaiet. xi cal. COLIIMEU.K commpiice Hussi a se coucher ; vent Favonius ou ventd'a\al, et quelqaefois de midi, avec des pluies. Le dix, le vaisseau Argo se couche; il nnnonce le mauvais temps ; quelquefois meme la pkiie. Le neuf, lc Centaure commence ase lever le matin; il annoiice le mauvais temps, quelque- fois la pluie. Le iuiit, le sept et le six, reciui- iioxe d'automne annonce la pluie. Le cinq, les Chevreau.x se levont; vent Favoniiis, ct quclque- fois vent de midi avcc de la pluie. Le quatre , la Vierge acheve de se lever ; eile annonce le mau- vais temps. On fait pendant ces jours-ci la vcn- dange daiis plusleiirs pnys. Jl y a differents avis sur le tsmps a choisir pour cette operation. Les uns ont cru qu"il eu etait temps quand ils voyaient une jjartie dcs grappes s'amollir ; d'autres, lorsqu'ils lcs voyaicnt color(?es et trans- parentes; quelques-uns meme attendaicnt qu'ils vissent tomber les pampres et lesfcuilles. Mais tous ces signes sont trompeurs , parce que Tex- eessive chaleur du soleil ou de rannce peut don- iier lieu a ccs differents accidents, sans que le raisin soit miir. Cestpourquoi quelques person- nesse sont aviscesde gouter le raisiu, pour jugcr a sasaveur, selon qu'elle 6tait aigre ou douce, s'il etait temps dc faire la vendange. Mais cette cpreuve est encore elle-meme sujette a tiomper quelquefois, parce qu'il y a tel raisin qui ne de- vient janinis doux , \u sa trop grande aprete. II cst donc a propos, et c'est ce que nous pratiquons nous-raemes, d'examiner la mnturite naturelle du raisin mcme : or on la reeonnnit aux pcpins (jui sont caches dans les grains de raisiu , lors- qu'eu les l'aisant sortir au dehors on s'apercoit qirilssont taches, etqu'il s'en trouve meme dtja quelques-uns qui sont presque noirs. En effet. il n'y a rien aulre chose qui puisse eolorer le pe- pin que la maturite de la nature , puisqu'etant eache au centre des grains , il est a Taljri tant de Tardeur du solcil que des vents , ct que son hu- midite rempeche de se cuire ou de se tacher, a moins que ce ne soit naturellement. Que le me- taycr saehe donc que des qu'il se scra assure de ce fait, il doit fnire la vendange. Mnis avant de comraencer a cueillir le rnisin , il fnudra qu'il ait prcpare des le mois pi^ecedent (si faire se peut) toutes les choscs dont il aura besoin ; sinon , qu'jl ait au moins quinze jours d'avance enduit de poix en partie, en pnrtie nettoye, rince soi- gneusemeiit avec de Teau de mer ou avec de reausalee, et bien seche les futailles ainsi que leurs couvercles, lescouloirs et lesautresinstru- ments saus lesqucls on ne peut pas bien faire le mout; qu'il ait riiice et Inve avec soiu, et , si le cas Texige, enduit de poix Ics pressoirs et les cu- ves ; quil ait piepare , afin de Tavoir sous sa raaiu , le bois a bruler ncccssaire pour faire cuire le vin jusqu'a diminution de moitic ou des deux tiers; et qu'il ait mis en r^servc longtemps d'a- vance le sel et lcs parfums (|u'on a coutume d'employer pour IVelater le vin. II ne faut pas neanmoins que ces soins le detournent tout a fait des autres parties de la culture ; car oi\ fait encore pendant ces jours-ci dans les lieux secs des planchcs de ravcs et de navets, comme on seme aussi a present les herbages que Ton coupe avant qu'ils soient murs, pour servir de ressource aux bcsliaux pendnntrhiver,ainsique \asiliqua, a laquelle les gens de campagne donnent le nom de fenugrec , et la vesce destinee a servir de fourrage. Cest encore alors qu'il faut seraer le plus de lupins , d'autant que quelques persouncs Oct. Piscos occiiliiiil manc, ilciii Arios occidcie inci|iil; Favoiiiiis ant Coriis, iiilcnluin .\uster ciiin imbrilnis. x cal. Octob. Ariio ii.ivis oicidit; lcni|ieslalcm signilicat, inteidum ctiain |ihiviain. Nono cal, Octol). Centaunis iii- cipil maneoriii; lempcstatcm significat , inleidnm et plu- viam. Octavo cal. Octob. et septimo ct sexto yEquinoc- liuni autuinnale phiviara signilicat. Quinto cal. Oct. Ha;di exoiinnfur ; Kavonius, nonnunquam Auster cam pluvia. Qnarlo cal. Octob. Viigo dcsinit oiiri; teinpestatein si- gniiicat. His diebus vinilemia; pluiibus regionibus fiunt, iliiaium maturitatem alii aliter iiiteipretati suiit. Quidam cnm vidi.ssenl parlem aliipiam uvaruin virescere, credi- dcinnt tempcslivam esse vindemiam : quidam cum colo- ralas et pcilniidas u\:is animadvertissent : nonnulli etiam cnni pampinos ac lolia ilccideie considerassent. Qnai omnia liillacia sunt : qiioinam immalnris uvis eadem omnia pos- sunt accideie, propter intemperiem solis aut anni. Itaque rnmnulligustu e.\ploiarematuritalemtentaverunt,ut sive dnlcis esset sapoi- uva>, sive acidus, proinde a;stimarent. Sed et lia'C ipsa res babet aliqnam fallaciam. Nam qua^dam genera uvaruni nunqii:im dulceilinem capiunt piopler aus- ti'i'itateinnimiani. l!:iqne uptiinum est (quod nns facimus) ilisam nalnnilem conlemiilari maturitalem. Naturalis au- lcm maluritas cst, si cnm expicsseiis vinacea, qna^acinis celantnr, jam infnscata , et nonnulla propemodiim iiigra fucriiil. Nam coloicm nulla res vinaceis potest afferre, nisi natuiic maturitas, pi'«sertim ciiin in medla parteaci- norum sint, et a sole a'stuante, ct a vcntis protcgantur, biiniorqne ipse non palitur ea pcrcoqni , aul infnscari , nisi suapte iiatuia. Hoc igiliir cum exploralnm babuerit villl- cns, sciel vindemiam sibi esse faciendam. Sed antequam fructiiin cogcre incipiat , cuncta pra'paranda erunt snpe- liore (si Heri possit) mense : si minus, certe ut anteqnin- decim dies dolia partim picata , paitim defricala et diligen- tcr lola marina, vel aqna salsa et recte siccata; lum et opercula colaqueet cajtera, sine quibus probe confici iniis- tiiin non potest; torcularia vcro, et fora diligenler einun- data lotaque, et si res ita exegerit, picata; prKparalaquc liabeat ligna, qnibus defrutum et sapam decoquat. Tura etiain .salem atque odoramenfa, quibus condire vini con- snevcrint , multo ante reposita esse oportet. Nec tainen lirec ciiia totum avocet euni a c.x'tera ruris cullura. Nam etnapiii.Tc ilemquerapinajsiccaneislocisper bosdies fiiinl. Fariago oideacca quoque , pecori fulura per liiemcm priC- sidio, ilemque siliqua, quod rnslici fteniim gra'cuni vo- canl , iicc niinus in pabulum vicia niinc demum conseritur. DE LAGRICULTURF, LIV. \I. sont d'avis qu'il faut les portcr daus leschamps, pour y etre semes au sortir meme del"airc. Cest daiis le meme temps que l'oii moissonno le mil- let et le panis, et que Ton seme les harieots des- tines a etre mangi-s; ear il vaut micux mcttre cn terre a la fin d'octobre, vers les calendcs de no- vembre, ceux qu'on reserve pour ctre ernployes aux semailles. Cest pourquoi, commeeesdernie- res operations doivent etre faites dans les champs par le raetayer lui-raeme, il ponrra confier a la metayere le soin de celles qui peuvent etre faites dans Tinterieur de la metairie,de faeon nean- moins qu'il se reserve lesoin d'examiner par ses propres yeux si elles auront ete bicn faites. Le jour des calendes d'octobre et le six des nones annoncent quelquefois le mauvais temps. Le quatre des nones, le Charretier se couche le matin, et la Vierge achev e de se eoueher, ce qui annonee quelquefois le mauvais temps. Letrois, la Cou- ronne commence a se lever; elleannonce le mau- vais temps. La veille des nones , les Chevreaux se levcut le soir, la moitie du Belicr se couche : vent d'aquilon. Le huit des ides , la claire etoile de la Couronnese leve. Le six, les Pleiades se le- vent le soir : vent Favonius, et quelquefois vent d'Afriqufi avee de la pluie. Le trois et la veille des ides, la Couronne se leve eutiere le matin ; vent de midi, froid et quelquefois pluie. On a coutume de faire pendant ces jours-ci , dans les pays fioids, la vendange ct les autres operations detailiees ci-dessus. On seme aussi dans les me- mes pays les bles des premieres sem;iilles, et surtout Vadoreum. II est aussi tres-bon de semer alors le froment daus les lieux ombrages. iMais puisque nous faisons mcntion des scmalllcs, il ne sera pashorsde propos de dcterminer la quantite de semences en tout genre qu'il faudra pour un jin/erum dc terre. On prendra donc quatre ou ciuq modii de Iroment, neufou di\ iVadoreum, cinq ou six d'orge , quatrc ou einq sexiahi de miHet ou de panis, huit ou dix inodiide lupins, qnatrede haricots, trois ou quatie de pois , six de feves, un de lentillcs ou tant soit peu plus, neuf ou dix de graines de lin , trois ou quatre de gesse, deux ou trois de pois chiches, quatre ou einq scxtarii de sesame, sept ou huit modii de vesce si on la destinc a servir de fourrage, et cinq ou sis si on la destine aux seraailles; ([ua- tre ou cinq d'ers, scpt ou huit d'orge si on doit le couper en hcrbe, et six de fenugrec. II faut semcr un cyathus de graine (i'hcrbe de Mci- siilis cxortu Vergilia; incipiunt occidere; tciiipi-i.iHia si;;iiilicat. Undeciino calendas Noveinbris T.iiiii r.iiiil.i iiriidit; .\ustcr, iiiterdum pluvia. Oclavo ca- lemlas ^uvcinbiis Centaurus exoiiri niane desiuit; tem- pestatem .significat. Septiino caleudas Novembris Ncpae Irous exoritur; teinpestatem signilical. Quiiito ealendas NovembrisVergiliae occidunt; biemat cuni liigore et gcli- cidiis. Quarto calendas Novemhris .\rctiiruft vesperc oc- cidit; venlosus dies. Tcrlio calendas et pridic JVoveni- bris Cassiopc incipit occidere; tempestateni sigiiiiicat. Per - omnis generis recte ponuntur. Ulmi quorjue vitibus ic( te maritantur, ipsaeque vilcs in arbusUs et vineis eoni- niiKlo propagantur. Semlnaria runcarc et foileic tempiis ('■■t , liini eliani arborcs ablaqueare, nec iiiinus viiieas , "■.isiliMuiiiie piitare, itenique in arliustis vitem (lepiilare. Seininaria, qua? suo tcmpore pampinata non sunl, arbus- < iiUeqiie licoiuni in seminariis putari , et ad singulos sti- Ids redigi debent : qu,T tamen nielius dum tener.T! siinl , per germinationem panipin.intur. Sed cum omnia in agri- cultiira strenue facicnda sint, lum maximesementis. Ve- tiis esl agricolarum pioveibiuin, Maliiram sationem saepe decipere solere, serani nunqiiain, quin mala sit. Itaque in totum pra^cipimus : ut quisqiie natura locus (rigidns erit.is primus conseratur : ut qnisque calidus, novissi- miis. Vicia et (aba stercorare agruni dicunliir. Liipinum iiisi in llore verteris, iilliil agriiin .stercoraveris. Sed nec iilla res magis vacuis operariis aut seritur, aiit eonditur. Nam et priinis temporibus ante aliam sementim potest id olirui.et uovissimis post coactos friiitus tolli. Sementi facta iiioccaie oportet, quod sparseris. Duo jugera tres oper,-E commode occabunt, arboresqiie qu'0Tembiis stella claia Scoipio- iiisevoiilnr; tempestatem signilicat; vel Vnltniiius; inler- (liiin rorat. iv iiliis Novembris liiemis iiiilium, Aiisler, aul f;iiriis, inteidum rorat. His diebus iisque in idns, quie siipei iore mense facere non potucris , adliuc toleiabi- liter elliciis. Sed el proprie lioc observaliis, nt priilie, quam pleiiiliiiiiHin .sil; si minus, certe ipso plenilimio omnem, ipiam saturiis es, Tabam uiio die spargas ; .sid postej licebit ab avibiis et pecore defensam obnias : eaiii- qiie, si itacompeticrit \i\ax cursus, antc idns Noveinbris nccalani liabeas quaiii pinguissimo et iiovo loco : si ini- nus, ipiain steicoralissimo. Satis crit in singula jiigera velies stercoris comparare nuinero decem et octo. Veliis anlem .^tercoris nna baliet modios octoginta. Ex ipio colli. gitur, oporlere in denos quoquoveisiis pedes moilios qui- nos stercoiis spaigere. Qiia; ratio do(;et uuiverso jiigero satisfaceie ino(lios mccccxl. Tiim etiam convciiit oleas ahlaqiieare, etsi .sunt paruni fructuosa;, vel cacuminibiis retorridm frondis, maguis arboribus qiiateruns modios stercoris caprini circumspeigere , in Cieteris antciii pro magnitiidinc i>oitioiiem seivare : cudeui lemporc viueis ablaqiieatis coUiiubiniim stercus ad singulas vilcs, (pioil sit iiislar imiiis sexlarii, vel iirina,' liominis congios, vel alleiius geiieris ipialeriios sextarios steicoiis infundcie. Jiigeinin vineanini in seiios pedes posilarum diioe operiiR ablaqiieaiil. Idibus Novembris dies incertus, sa>pius fa- nien placidus. (Se|itimo decimo cal. Decembris .\|„ri (iccidnnl; Aquilofrigidus, el pluvia. Undeciiiio calendas Decembris Siicnla inane iiicidit, liiemat. Decimo calend. Decembris Lepus occidit iiiaiie, tenipestatein sigiiilicat. Septimo calend. Deceni- bi is Caniciila occidit solis ortu , liieiiial. Pridie calendas Decembies tol.-E Suculai occiduiil; Favoniiis aut Auster. interdum pluvia. His diebns, qu,r praslerita erunl siipp. lioribns, opcraconsequioporteliit. i:t, si iion pliiriinuin seiimus, oplimum est inlia cal(!iidas DeciMiibris senien- tem confecisse. Scd etiam (de) longis uoclibus ad diur- nnm tempus aliqiiid adjicieudum est. Nani mnlla siint, «pi.-c iu Incnbratione recte agiintiir. Sive eiiim vinea^ |ios- siileinus, pali el lidic.e possuiit doiiii i exacniipie : siv« COLUMELLE. elle \'csl cn palmiers et eti genets cVEspagne , on fera des cabas et dcs paniers ; et si elle l'est en arbustes qiiine portent que des verges, on fera des corbeilles d'osier. Enfin , pour ne. pas entrer ici dans le dctail de tous les ouvrages qui peu- vent se faire pendant les veillees , nous nous con- tenterons de dire qu il n'y a point de pa\ s qui ne prouuise de quoi s'occnper. En effet, il n'y a qu'un agriculteur negligent qui puisse regler son travail sur ia brievete des jours, surtout dans les contrees ou les jours ne sont que de neuf heures, tandis que lcs nuits sont de quinze. On peut encoreemonder, pendant les veillees, le saule qui aura ete coupe un jour d'avanee, et en prcpa- rerdes liens pour les vignes : s'il est peu pliant de sa nature, il fautlra le couper quinze jours d"avance, et, apres Tavoir emonde, lenfouir daus du fumier afin qu'il s'y ramolUsse; mais s'il est desscche, pour avoir cte coupe depuis Jrop longtemps, il faut le tremper dans la raarre. On aiguisera aussi pendant les veillces les ins- truments de fer, et on y adaptera des manches. Les nieilleurs sont ceux de bois d'yeusc; vien- ncnt ensuite ceux de ciiarme, et en troisieme lleu ceux de frene. Le jour des calcndes de de- cembrc, temps incertain, quoiqu'il soit le plus souvent beau. Le huit desides, le Sagittaire se couche a moitie ; il annonce le mauvais temps. Le sept, l'Aigle se leve le matin ; vent d'A- frique, quctquefois de midi; rosee. Le trois, vent d'aval ou de septeulrion , et quelquefois de midi avec de la pluic. II faudra acliever pendant ces jours-ci les ouvrages qui u'auront pas ete faits dans le mois precedent ; ce qui s'npplique neanmoins aux lieux temperes ou chauds, car il serait trop tard pour les faire a pre- sent dans les licux froids. Le jour des idcs de de- cembre, leScorplonse leve entier ie matin ; froid. Le seize des ealendes dc janvier, le soleil eutre dans le Caprieorne; c'cst le solstiee d'hiverselon Hipparchus, aussi annonec-til souvent le raau- vais temps. Le quinze, cliangement de vents an- nonce. Le dix, laChevre secouche le malin: elle annonce lc mauvais temps. Le neuf , c'est (selon robservation des Chaldeens) le solstice d'hiver et ses annonces. Le six , le Dauphin coramcnce a se lever le matin; il annonce le mauvais temps. Le quatre, I' Aigle se couche le soir; f roid. Le trois, la Canicule se couche le soir; elle annonce le mauvais teraps. La veille des calendes , temps mauvaiset venteux. Ceuxqui poussent plus loin leurs scrupules en matiere d'econoraie rurale pretendent qu'on ne doit poiut toucher a la terre avec le fer pendant ces jours-ci, si ce n'est pour la faconner au pastinum, a Teffct d'y planter des vignes. Aussi ne se perraeftent-ils alors que des genres de travaux diffcrents de celui-la , tels que eeux qui consistent a cueillir les olives, a faire de l'huile, a echalasser la vigne et a Tarreter en la liantpar le trone, a poscr lesjougs dans les vignobles et a lcs afferniir en les attacliant en- sfmble. Au rcste, il ne faut point, pendaiit ce tcmps-ci, faire ce que Ton appelle palmare , c'cst-a-dire lier les branches de la vigne, parce qu'elles se rompraient pour la plus grande par- tie, vu la roideur que le froid Icuraura fait con- tracter. Ou peut aussi grcffer commodement , pendant le cours de ccs jours-ci, les cerisiers, les jujubiers, les ahricotiers, les amandiers, et lcs autrcs arbres qui fleurissent les preraiers. Quclques personnes meme seraent dcs lcgumes. Le jour des calendes de janvier, teraps infcrtain. rPsio feiulae vol covlicis ferax cst, apibus alvoarla (ieri debeiit : sive paliii.T sparlive faicuiida est , fiscina; spor- ta^que : sou virgultoium, corbos ex vimine. Ac ne cirtera nuiic peisiHpiar, nulla regiononaliqiiid alTcrt, ipioii adlii- ciibralionom conlici possit. Nam iuertis est agiicolae ex- peclaie diei bievitatem, praecipnc in iis regionibus., in quibus brumales dies horarum novem sunt , noclesque liorarum qiiindecim. Possit efiam salix decisa pridie ad lucubrationem expiirgari, et ad vilium ligamina pra>pa- lavi. Qu» si nalura miiiiis lenta est, ante dies quindecim pra^cidenda, et piirgata iu stercore obruenda est, ut len- tescat. Sin auteni jamprideui caesa exaruit, in piscina ma- ceranda est. Tum etiani per lucubrallonem forraiuenla acuere, et ad ea facere, vel facla uianiihria aplaie, qiio- rum optima sunt ilignea, deinde carpinea , post ii.rc fra- xinea. Calendis Decembribus dies incoiliis, s.-cpiiis lamon placidus. Octavo idus Deccmhris Sagittariiis niedius occi- dit; tempeslatem siguificat. Septimo idus Decembris Aqiiila mane oiiliir; Afiicus, interdum Auster, irrorat. Terlio idns Decembris Corus, vel Seplentrio , interdum Ausler cnm pluvia. His diebns qua» pra;lerita erunt supe- riore menseopera peragi debebiint, ulique in locis tempe. ratis aut calidis ; nam locis fiigidis recte fieri jara non possiint. Jdibus Deccmbris Scorpio fotus mane exorltur ; liiemat. Sexlodecimo calendas Janiiarii sol in Capricor- niim Iransitum facit, briimale solslitium, ut tlipparcho placel : ilaque lempestatem siope significat. xv calend. Januarias [ventoruin comnuilalionem signilicat. x oalen- das Januarias] Capra occidit mane, tempestatem slgnifi. cat. Nono calondas Januarias bnimale solstiliuni ( sicut Clialdrei olisoivant) sigiiilioat. Sexto calend. Jaiiiiarias Delpliinus inMpil oriii iii.uio; lempestatem signilicat. Quarto ealcMKtis Jaiiiiarias Aqiiila vespere occidit; liie- mat. Tertio calendas Januaiias Canicula vespere occidit; tcmpestatem significat. Pridie caleiidas Januarias, tem- pestas ventosa. Ilis diebus qui leligiosius rem rusticain colunt, nisi si vinoarnm caiisa pasliiios, negant debere terram feiro coiiiiiioveri. Jlaqiie quiilquid cilra id goiuis cflioi iiolost, id ab liis coiiiproliondiliir, ut olea legalur, et [olomiil iDUliciatur, ut vitis palotur, ot capite feuus al- ligolur, iil jiiga viiiois impouaiiliir, el capistrentur. Cx- toiiini paliii, uo, idost nialerias alligare, hoctempore non expoilil, (p;ia |iliirima' propter rigorem qui fit ex frigore, fransniiliii. l'.i^Mint otiam liis diebus cerasi et tuberes et Arnioiiiac-c atqiie amygdalae ciKteraique aibores qiuc pri- ma^ ninciif , iiiseri coinmode. Nonnulli eliam legumina sc- I)E UAGIUCULTIIK!:, UV. XI. Le trois des nones , I'Ecrcvisse se coueiie ; temps variabie. La veiile des uones, cVst le milieu de riiiver; srand vent de midi , quelqnefois pluie. Le jour des nones, la Lyrese leve le malin ; temps variable. Lc six des ides, vcnt de midi et quel- quefois vent Favonius. Le cinq, vent de niidi; quelquefois pluic. La veille des ides, temps in- certain. Les agriculteurs scrupuleux s'abstien- nent eneore pendant ces jours-ci de travailler a la terre, de facon neaimioins qu'ils mettent la main a chaque espeee de travaux le jour meme des calendes de janvier, pour se rcndre les au- gures favorables en remettant au surplus le labou- rageaux ides suivantes. Maiscommeun metayer ne doit pas non plus ignorer ce qu'il faut donner par jour a chaque paire de bceufs, de mois en mois, nous allons aussi donner ledetail de cette administration. Au mois de janvier, il leur don- uera dela pailleavecsix.li. Per lios qnoqne dies alistincnt tci rcnis operi- bns reli^iosioies agiicola;, ilalanicii ul ipsis calcn. Janna- liis auspicandi causa omnc gcniis opcris inslanront, cicte- ninidiKeianltenenainmolilioneniusiinc iii pioviinas idus. Sed nec ignoiarc debeliit viliicus, qnid iini jiigi) Imnm qnoquo men.ie per .singulos dies pia'Slaii satis sil. (^nare hnjus quoqne cuiac rationeni sulijiciinnns. Mense Jaiiua- rio paleascnin crvi macerati S(!\Lniis sex, vel paleas iinn ciceicnlii! fres.-e semodio, vel frondis corbcin pabulaloriuin modionim vij;inti, vel paleas qnaiitnm veiiiit, el ((eni poiido vi;;inli, vel alTatim viridem fioiidem ex ilice vel iauio, vcl qiiud liis onniibns piieslat, farraKinem ordea- tcani dabil sic(am. l'"ebniario mense idem , Mai tio idcm, vel , si opns facturi snnt , foni poiulo qninqiiagiuta. Aprili fiondem qiicnieain, cl piiinilueani. K\ (al. ad icins vel paleasvel lieni pondo quadiagint;i. Maio pabiilniii allalim : Jiinio e\ calcnd. frondciii affalini : Jiilio ideni, Anguslo idem, vel paleas ex ervo pondo qninquaginta. Scpteuibri Irondem alTatiin , Oclobri froinkin , et liculnea lolia. Ko- vcinb. ad idiis fiondeinvel folia licnhica, qna^ sint corbis iiiiius. \.\ idibiis nlandis niodinin nniini palcis inntiis- tnin, cl iMpiiii nincciali inodinin nniiin palcis iniiiiistnin , vcl nialniain f.inanincm. Oecenib. fiondoiu aridani, vel paleas cnni orvi scmodio niaceralo, vol Inpini, quod ex semodio maccrato exiiji il vel glandis modiuin unum , ut snpra seriptnin csl, vol fanaKiiiem. III. tt (pioniain pcrcensniiniis opera, qiire suis quibns- qiiott'inporil)usaniii villionni evcqni oporteret , menmios polliciti iiostri subjniifiemns ciiltns liortoinm, qiiornm ■r(|iie cnrani susijipeie dcbebit , nt ot quolidiani violiis sni lcvelsumplnm, eladvenieiili douiino piajbcat, (piod ail pocta, iiiemplas ruris dapes. Oeniocritus in eo libro, ipicm Geoigicon appellavit, paruin prndenler censet eos laoore, qui liortis exlruant mnniinenta , qiiod neqiie latere fabiicala maceries pcieniiare possit, pluviis ac lempeslati- biis plenimqiic infostala, neqiie lapides supra rei dignitalom poscat impensa. Si vcroampliini moduni ^epiicquis volit, patrimonio csse opus. Inse isilur ostcQdam cationcni. COLIIMICLLE. mes et de cclle dcs bestiaux sans gvaiuls frais. Les auteurs les plus auciens oiit pretere uiie liaie vive a un treillis compos? de pieces de bois, non-seulemcnt parce qu'elle entralnait nioiiis de depense apres elle, mais encore parcequ'elle du- rait plus longtemps que des ouvrages plus con- siderables. En consequence , ils ont donne la me- thode que voici pour former des buissons en semant des epines. II faut apres requinoxe d'autorane , et des que les pluies auront buniecte ]a terre, creuser deux tranchees, a la distauce de trols pieds Tune de Tautre, autour du lieu que Ton voudra clore de haies. II suffira que ces tranchees aient deux pieds tant en largeur qu'en profondeur: du reste, on les laissera passcr rhiver a Tair sans y rien mettre , et Ton se con- tentera de preparer alors les graiues que Ton se proposera d'y semer par la suite. Cts graines seront celles des plus grandes epines, et princi- palement de la ronce, du paliure, et de cette plante que lesGrecs appcllent zuvo'c!S7.tov, et que iious nommons se^itis canis. On choisira les graines de ces ronces les plus mi!ires , et ou les melera avec de la farine d'ers moulu ; apres quoi on roulera dans cette farine , prealablement mouillee , de vieux cordages de navires , outelle autre espece de corde que ce soit; lorsq«'en- suite cescordes seront biens(5chees,on les serrera sur un planehcr, pour y rester jusqu'a quarante jours par dela le solstice d'hiver; puis, vers Tar- rivee dcs hirondelles, et lorsque le vent Favo- niits commenccra ii s'e!ever apres les ides de fcvrier, on tarira Teau qui pourra s'etre amassee dans les tranchces pendant rhiver, et on les rem- plira, jusqu'a la moitiede lcur profondeur, de la terre ameubliequi etaitrestee eutassee sur leurs bords depuis rautomne. Enfin on tirera les cor- des dont nous venons de parler des planchers sur lesquels elles etaient serrees , et npres les avoir developpees, on les etendra le long des deux tranchces, en les recouvrant de terre, de facon neanmoins que les graines d'epines adhe- rentes aux tourons de ces cordes ne soient pas chargees de terre au point de ne pouvoir plus gcrmer. Ellesgermeronten effet vers le trentieme jour; et lorsqu'elles auront commence a prendre quelque accroissement, on leshabituera a se pen- cherducotederintervallequiseparelestranchees. II faudra fieher en terre au milieu de cet inter- valle une haied'osier, sur laquelle monterontles buissons de Tune et Tautre tranehee, ctqui leur tiendra lieu , pour ainsi dire, d'une espece de soutiencontre lequel ils s'appuieront , jusqu'a ce qu'ilssoient fortifies. II est visiblequ'on ne pourra jamais venir a bout de detruire ce buisson,a moins qu'on ne veuille le dcterrer jusqu'aux ra- cines : d'ailleurs personne ne doute qu'il ne soit dans lecasde reprendre encore mieux, lorsqu'il aura ete endommage par le feu. Voila donc la facon d'euclore un jardin ([ui a ete le plusap- prouvee par les aneiens. Au surplus, il faudra , si la situation de la tcrre ne s'y oppose point, dioisir pour son emplacement un lieu qui soit dans le voisinago de' la metairie : rimportant esl que ce lieu soit gras, ct qu'il puisse etre ar- rose par un ruisseau dont les eaux cotderont a travers, ou, s'il ne s'y trouve pas d'eau courante, par un puits a bonne sourcc. Mais alin d'etre as- sure que ce puits ne manquera jamais d'eau , il ne faudra le creuser que lorsquc le soleil sera dans les derniers degrcs de la Vierge, c'cst-a- dire au mois de septembre avant requinoxe d'automne , parce que le meilleur temps pour reconnaitre la bonte d'une source d'eau , c'est qna iicin niagna opera lioitum ab incursu hominum pecu- c quidem claudendi liorti ratio maxime est antiquis piobata. Locum autem eligi conveniet, si perniitlit agri situs,juxta villam, pirecipnepinguem, quiipie advenienle rivo, vel si non sit lluens aqua, fonte puleali possit iirigari. Sed ut certani perennitalis puteiis liabeal fidem, tum demiim effodiendus est , ciim sol ultiiiuis paitcs A'ir- ginisobtinebit, id est mense Septemb. ante aequinoclinm autumnale : siquidem tunc maxinie exploianliir vires fontium , cum ex louga siccitate /cstatis lcrra tarel Im- DE L'AGR1CULTU1U:, IJV. \1. iorsque les longiies seehcresses de Tete ont abso- lument denue la terre de toute eau de pluie. 11 r.iut cneore prendre garde que remplacement du jnrdiii ne soit au-dessous de Taire, de peur que l.irsq«'on viendra a battre le ble, le vent iie lasse voler sur la superficie des pailles ou de la poussiere, foutes choses funestes aux plantes pofai^eres. Ou distingue deux saisons dans les- quelles on peutdisposer le terrain et le faconner au pastinttin , parce qu'il y a de nieme deu.x sai- sonsdans lesquelles les plantes polaijeres peuvent etre semees , la plus grande partie d'entre elles liouvant rctre enautomne ainsiqu'au printemps. II vaudra raicux neanmoins preparer le terrain au printemps dans lcs lieux arroses , taut parce que la doueeur du temps qui se fait senfir au commencement de rannee accueillera favora- blemcnt les scmenees au nioment qu'elles ger- nieront, que parce qu'on pourra renv-dier a la i secheresse de Tete, qui succedera a cctte saison, par des eaux de souree; au lieu que lorsque la nature du lieu ne pcrmet point de fournir aux semences de Teau naturelle ou artificiclle, on n'a pas d'autre ressource que celle dcs pluies (i'hiver. Ce n'est pas quon ne puisse faire de bouDe besogne dans les lieux mcme les plus secs, pourvu qu'on y laboure le sol au pastinitm plus profondemcnt que dans les lieux arroses : il fau- dra a cet effet le fouiller a frois pieds de profon- deur, de f.icon que la ferre qui se frouvera gon- flee par le labour nioute a la hauteur de quatre; lorsqu'on aura au eontraire la faculte d'arroser, il sutTira de retourner la ferre crue avec une houe de petife dimension, c'est-a-dire, dont le fer n'ait pas tout a lait deux piedsde hauteur. Quoi qu'il en soit, on aura soin de faconner au pasli- num pendant raufomne , vers les calendes de novembre, le ferrain que Ton destinera a etre ensemence au prinfemps, et de refourner au con- traire au mois de mai cclui (jue Ton voudra couvrir en automne, alin ([ue lcs mottes deferre aicnt le tcmps de su dissoudrc aux froids de rhi- ver et aux chaleurs de \'(i\.i. , et que toutes les racines des herbcs perissent. U ne faudra pas le fumcr longtempsd'avance ; mais lorsque lc femps de rensemencer approchera , on en arraehera les herbes eiuq jours avant ct on le fumcra,apres quoi on lc binera avec raftcntion neeessaire pour iucorporer ce funiier a la terre. .\urcste, le meilleur fumier pour cct usage est le crottin d' aliquam curam desiderant, singnlis loqriar, quxque pra'teriero intelllgi oporlebit nuUain postnlare operam nisi runcatoris : de qua seniel lioc diccnduni est, oinni tempore consulenduin csse, ut lierba; exlerininentur. Ulpicum quod quidam allium Punicum vocant, Gra^ci anteni afpodxopoSov ap- pellant, longe majoiis est incrementi qiiain alliiiiii ; idque circa calend. Oclobris, antequam deponalnr, e\ iino capilc in plura dividetur. Habelenim velnl alliiiiii [ilures DE LAGRICULTUR!-:, LIV. XI. rniic lc:; silloiis, afii) qu"i'lles soieiit moins en- dommaufesparles eaux do riiivcr. Ces raiesres- sembleiil aux clevatious de tcrre que lcs paysans ont soin de pratiquer daiis les champs laboures, pour y placcr lc grain a Tabri de rhumidite; avcc cette differenee qu'il faut les faire moiiis largcs daus lcs jardiiis quc dans lcs cliamps. On arrangera doiic sur le haut, c"est-a-dlre sur lo dosde ces raies, a un jiahiius de distancc les unes des autres, les goiisses d'oi2;non de Cypre ou celles dail (car on scme aussi ces dernieres de la merae facon). Les sillons qui separeroiit ccs raies seront a un dcmi-pied de distance les unsdes autrcs. Lorsque ces gousses auront jctc parla suite troisfanes, on les sarclera : car plus cette operation sera repetee souvent , plus ces semenccs prcndront d'accroissement. II faiidra ensuite, avant qu'elles forment une tige, tordre et rccourber cn terre tout leur fanage, alln que lcurs tctes devienncnt plus grosses. Mais, dans les pays sujcts aux bruines, il ne faut semer ni ruiie ui lautre de ccs plautes pendant rautomne, parce qu"clles pcriraient au solstice d'hiver : commc ueanmoins la rigucur de cette saison s"a- doucit comnumement au inois de janvier, le meilleur temps pour semcr rail et roignon dj Cypre dans los lieux froids, e'est vers les ides de ce mois. Au surplus, cn tel temps qu"on seine ccs plantcs, ou qu'on lcs serre sur dcs planchcrs ([uand 011 lcsaura cueillics, on aura rattention dans ccs pays dc ne les semeret dc ne les dctcrrcr liue lorsque la lunescra sous tcrre , parce qu"on prelend qu'en s'y prenant de cctte fucon , ellcs ii"ont pas le gout trop fort, et qu"ellesn'empestent pas rhaleine de ccux qui les mangent. II y a tepcndant bien des personnes qui les senient au mois de decembre avant les calendes de jau- •11:5 vier, aii milieu dii juur, lorsque !a lcmpcrature doucc de l'air ct la naturc du terrain le permct- tent. II faut transfirer lechou lorsqu'il aura slx fcuilles, en ohscrvant ncanmoins de ne le mettre en terre qu'apres cn avoir ciiduit la racine avcc dii fumier liquide, et ravoir enveloppe de trois pctitcs bandes d'algue, paree qu'avcc cette pre- caution il s'amollira p!us t()t a la cnisson, ct qu"on n"anra pas liesoin de reeourir au iiitre pour lui fairc conscrvcr sa couleur verte. Au surplus, le meillcur temps pour le mettre en terre, c"est apres les ides d'avril, pour les contrccs 1'roides ct pluvieuses. Si , lorsque son pied aura pris racine en tene, lejardinier le sarele et le fuine aussi souvent qu"il lui scra possible , il s"en por- tera d'autant micux , et donnera des tiges ct dcs cimes plus grosses. II y a des personnes qui le mettent en terre dans dcs lieux plus exposes au soleil, depuis les caleudes de raars; raais poiir lors il monte presque entierement en cime, ct quand on !'a une fois coupe, il ne donne plus par lasuitede grandcs feuillescn hiver. On peut aussi le transfcrer jusqu'a deux fois, lors mcme qnc sa tigccst forti'; ct l'on pretend que de ccttc. iacon il donne plus de graines, et que cette grainc est plus grosse. II faut que la laitne ait autant de feuilles quc le choux pour etre transferee. On la raet tres-bien en terre dans les lieux exposes au soleil ct marilimes, pendaut rautomne; mais 011 aurait tort de lc faire au milieu desterres et dans les pays froids : il n'cst pas non plus avantageux de Ty mettre pendant Thivcr. D'aillcurs 11 faut aussi cnduirc sa racinedefumier, etelledemande pliis d'eau que le chou, pour que ses feuilles devienncnt tendres. Au reste, il y a plusieurs cs- peces de laitues, qu'il faut semer ehaeune cn son temps. On semc a propos au mois de janvier coliffiionlcs spicas, r;rqiif ci;!!! sint ilivisa;, liratim sori (lclicut, ut iii |)ul\iiiis posiNc iniiiiis iiireateiilur liicmis iiqnis. list iiiitciiilirasiiiii!isi'i pnica', quam in sationibus campestiilins lustici faciniit, utuligincm vilent : sed liaec in liorlis minor esl lacienda , ct per suinniaiii partem ejiis, iil cst in olest eliam cilia lianc ope- laiii liiii ciispinii qualllercunque satiim, si, cum (;st na- loin, iiii lejiicidiim ejus siipeivoluto rjlinilio coeiceas. ■Salio cjiis csl optiina post idus Maias usqne in solsliliuni : iiam te|H)iein desideiat. Fcic cliam liis diebiis ociina se- Miiiliir : qiiorum cuni scmen olinitiim e.st, dilii^enter in- riilraliir pavii iila vel cylindro. Nam si tenani suspen.sam : reliiiqiias, pliTiiiii(|iieconiiinpitur. Pastinacact si.ser atqiic I intila (■oiivalcscnnl alte paslinato ct slercorato loco : sed ! (|tiain rarissimc ponenda siint , iil majora capiaiit iucre- ! uieiiln. liitilain veiu intervallo trium peduin seii conveuil, qiioniam vastos facil fruliccs, et radicibus, iil ociilus lia- riinilinis, serpit. Kec est aliiis ciillns liiinini omninni, nisi iit sarritioniliiis berb.ne tiillanlnr. Coniiiioilissime aii- tcni dcponcntiir prinia parte Seplembris , vcl nllima Aii- f>iisli partc. Alruni oliis, qnod (;.-iecorimi quidani vocant iTc-oTi^ivov , nonnulli fffjL-jpvtov , pastinato loco seinine dc- bet conscri , maxime juxta maceriain : qiioniam el umbia Raudet, et qualicunqiic convalescit loco : idqne cnm seinel sevcris , si non tntiim radicitiis tollas , sed alternos fnilices iii .semen submittas , aivo nianet , parvamque sarritioiiis e\i<;it cnlturam. Seritur a Viilcanalibus usqiie in caleiidas Seplcmbris , sed etiain mcnse Januario. Mcnla diili cni dcsiderat nliginem; qnam ob c.aiKsam juxfa fonlem niensi! Martio recte fponitur. Ciijiis si forte semina dcfeceninl , licet dc novalibus silvcstrc menlaslrum colligere, alqiie ila invcrsis cacuminibus disponere : qua; res fcritatcni dctraliit, at()ue edomitam rcddit : rntani autninuo sc- minc satam mense Marlio differre oportet iu apriciim, et ciiicrcni aggerare, runcareqiie donec convalescat, ne lici- bis eiiecelur. Scd velala manu debebit ruucari : qnani nisi conlexeris , pcrniciosa nascunliir ulcera. Si lamcii p,r ignniantiam nuda manu niiicaverisct prurigo ■•itiiuc Innmr COLUMELLE. iiue, et qiril y soit survenu une dcmmigeaisou avec de ['enllure, on se la froltera de teraps en temps avec de riuiile. La tige de cette plante se conserve intacte plusieurs annees , a moins qu'uue femme 116 vienne a la toucher dans le temps de ses re- gles, auquel cas elle se desseelie. Ce sonl phit6t ceux qui prennent soin des ruches, que les jar- diniers, qui s"adonnent, comme je Tai deja dit dans un des livres precedents, a semer du thym , de Torigan d'outremer et du serpolet; mais nous pensons cependant qu'il n'cst pas bors de propos d'enfa)reaussivenirdanslesjardinspours'enser- vir dans la cuisine, parce que ces plantcs sont ex- cellentes pour assaisonner quelqucs mets. Elles ne veulent point d'un terrain gras ni fume, mais elles demandent qu'il soit expose au soleil ; d'autant qu"elles viennent d'elles-memes dans des lieux tres-maigres , et communementdans les contrees raaritimes. On les seme tant en graine qu'en pied vcrs requinoxedu printemps : il vaut cependant raieux planter de jeunes pieds de thym dans un terrain bien laboure; et pour qu'ils ne tardent pas a prendre , on fera infuser dans de Teau un jour d'avance des tiges de tbym broyees; et lorsque cette eau sera bien impregnee de leur suc , on en arrosera les pieds qui seront en terre, jusqu'a ce quils soient bien fortifies. Quaut k la sarriette , c'est une plante trop vivace , pour que Ton se donne beaucoup de peine a la soigner. Lorsque \ous aurez transplante le passerage avanl les calendes de mars, vous pourrez le cou- ])er de temps en temps comme le poireau , quoi- que plus rarement ; car il ne faudra pas le couper passe les calendes de novembre, parce qu'il mourrait pour peu qu'il fut maltraite pendant le froid ; il reudra cependant assez bieu pendaat dcux ans, si on le sarcle ct qu'on le fume avec soin. II y a racme plusieurs pays oii sa vigueur se prolonge jusqu'a dix ans. On seme la graine de poiree dans le temps que le grenadier est en lleur, et des qu'elle a cinq feuilles, comme le chou ; on la transplante en ete , si Ton a un jardin arrose; mais si lc terrain est sec , il ne faudra la transplanter qu'en autonine, quand les pluies auront commenee a tomber. On seme le cerfeuil et rarroche potagere, que les Grecs appellent aTpa-i.c!;u;, vers les calendfs d'octobre, dans un climat qui ne soit pas tres-froid ; car si )e pays est sujet a des hivers rigoureux, il faut transferer ces plantcs de Tendroit oii elles auront ete mises en mas^^e apres les ides de fevrier, en les divisant. On suit la meme methode a Tegard du pavot et de laneth. On prepare , environ deux ans avant de les mettre en place, les pattes de Taspcrge cultivce, ainsi que celles de Tasperge que les paysans appellent corniila : on en seme la gralne apres lesidesde fevrier, dans de petites fosses creusees sur un sol gras et fume, de facon que chaque fosse en contienue autant que Ton pourra en pinccr avec trois doigts. A peu pres quarante jours apres , les racines que ces graines auront jetces s'entrelacent ensemble, et font comme une seule masse : les jardiniers donnent a ces petites racines, ainsi entortillees et entre- lacees, le nom de .ipo?if/ice. Au surplus, il faut les transferer au bout de deux ans dans un lieu expose au soleil , et qui soit bien bumecte et fume. On lesarrange dans dessillons separes les uns des autres de la largeur d'un pied, et qui n'ont pas plus d'un dodrans de profondeur, de i'aeon qu'tlles puissent aisement germer lors- qu'elles seront couvertes de terre. Mais on a incesserit ,oleo subinde peiungilo. Ejusdem frulex pliiri- bus aiinis permanel innoxius, nisi si mulier, quaj in raens- tniis est, contigeril eum , et ob hnc exarnerit. ■1'liymuni , ct transmaiina cunila, et serpyllum, sicut priore libro jara reluli, magis alvearla curanlibus, quani oliloribus studiose conseruiilur. Sed nos ea condimentorum causa (nani suiit quibusdam esculentis aptissinia) non alienum piilamus etiam in liorlis liabere. Lociim neque pingiiem neque sleicoratum, sed apricum desiderant, ut quae ma- cerrimo solo per se marilimis pleruniqne regionibus nas- canlur. Ha; res et scmlne et plantis circa aiquinoctinra vernum seruutur. Melius tanwn est lliymi novellas plan- tas dis|ioneie ; qu.ie cum subacto solo dcpressrc fuerint , iie taidecouipreliendant, aridi tliymi frulicem conlundi oportot, atqueilapinsito pridie quam voluerisuli, aqiiain niedicaie; qu.r cum succiim ejus perceperit, deposilis fruticihus iniundilur, donec eos recle conrirmet. Ceteium cunila vjvacior est, qnam ut impeiisius curanda sit. Le- pidium cum anle cal. Martias babiieris disposiliim, velut porruin sectivum demetere polcris : rarius tamen. Nam post cal. Novemb. secandumnonerit.quoniam frigoribus violatum einorilur : biennio tamen suniciet, si diligcnter sarrituni et steicoralum fuerit. Miiltis eliam locis viva- cilatcm suam nsque in annos decem prorogat. Ecla llo- rente Punico malo seniine obruitiir, el simtil atque quin- que foliorum est, iit bra.ssica, differtur iBSlate, si rignus cst bortus : ac si siccaneus, antumno, cnm jain pluvin; incesserint , disponi debebit. CbiierepbyllHm , itemqiie olus alriplicis, quod Graeci vocant diTpiyiz^uv, circa cal. Octob. obrui opoitet non fiigidissimo loco. Nam si regio saevas bieines liabet, post idus Februaiias semina disserenda sunt , siiaque de sede partienda. Papaver et anetlium ean- deni balient coiidilionem sationis, qnam chaerepbyllum et (XTfif ot^uc. .Salivi asparagi , el quam corrudam ruslici vo- canl, seniina fere biennio piiTeparanlnr. Ea cum pingui et slerroroso solo post idiis Februaiias sic ohrueris, ut quanlum tres digili .seminis comprehendere queunt, sin- gulis fossulis deponas, lere post qiiadragesimum diein inler se implicanlur, et quasi unilalem faciunt; qiias ra- diculas sic illigatas atque connexas olitores spongias ap- pellant. Easque post qualuor et viginti menses iii lociim a|)iicumetbene madidum, slercoratumque transferri con- veuit. Suici aulem inter se pedali niensnra distanles fiunt iion amplius dodranlalis allilndinis, in quam ila spongin- la; depriinunlur, ut facile superposila terra germinenl. Sed in locis siciis partibus sulconim iinis disponenda sunt !)!•: i;Ar.Ricm,TUi\E, i.iv. xi. rallpntion dans les lieux secs de les nieltre au Ibnd iles sillons, afin qu'elles y restcnt ininio])i- les comnic dans de petitcs anges ; au licn ([iie dans lcs licux humidps on les niet au eontraire sur le dos de la raie qui esl entro les sillons , pour eviter que la trop grande humiditene lesendom- mase. Uu an apres qu'elles auront ete plantees de cctte nianiere, il faudra rompre les aspcrsies quVlies donncront; parce que si on voulait les arracher de terre , toutc la masse de ccs petites racincs encore jeunes et faibles viendrait en nieme fenipsque les asperges. Lesautres annees, on ne les rompra plus , mais on les arrachera par les raeincs : autrement si Ton rompait les tifics, elles suftbqueraient les yeu.x des racines, et lcs aveugleraient, pour ainsi dire, au point de lcsenipeeherde donner desaspertcespar la suite. Au resfe, il nc faut pas arrachcr toutes les tises qui scront venues les dernieres pendant Tau- tomne; mais il en faut laisser monfer une partie engraine. Lorsqu"ensuife celles-ci auront forme des cpines, on en cueillera la lij-ainc, et on brulera les ralles felles qu'elles se comporteiont, et sur le lieu meme;apresquoionsarcleratouslessillons,et onenarracherales heibes; ensuite onyjetteradn fumicr ou de la cendre, dontlc suc, cfant delayci par lcs plutes pendant tout Thivcr, pcnctrcra jusqu'aux racines de rasperge. Eniiu on bechera la terre au printemps , avant qu'elles com- menccnt a c;ermer, avec des aipreoli , qui sont des especcs d'instrurnents de fer a deux cornes, afin que les tiges levent plus facilement , et que, frouvant de Taisancc dans la ferre, ellcs devicn- nent plus grosses. On stMiie trcs-bien deux fois Tan la graine de raifort, .savoir au mois de fe- vrier, lorsquon veut avoir de ces sorfcs de raci- nes pendant le printcmps; et au moisd'avril vers lcs fefes de Vulcain , lorsqu'on veut en avoir dans le lcmps qui leur ost propre : mais le dcrnicr d '. ces cnscmenccments pisse sans difiiculte pour lc meillcnr. Tout le soin que cefte racine e\ig(^ consiste a (}tre niise dans unc tcrre funu^e ct la- l)0uree,et ensuite ;i etre ehars(>e de terrc de tcmps cn temps a mesure qu'elle prend de Tac- eroisscment, parce que, lorsqu'clle surmonte lasuperfieie de la tcrre, elle devient dure et spon- gieuse. Lorsquc Ton a de l'eau a souhait, les concombrcs ct lcs courges demandent pcu de soin, parce que e'est reau qui les aidc le plus ;'i venir. Mais si Ton est forc^" d'en semcr daiis dcs lieux sccs, ou Ton n'ait point la commoditc de faire vcnir de reati pour les arroser, il faut faire au mois de fcivricr des sillons d'un pied et demi de profondeur, dans lesquels on (^tendra, aprcs les idcs de mars , jusqu'au tiers a peu prcs de leur profondcur, de la paille sur laquelle on cn- tassera de la terre fum(^e jusqu'a la nioitic du sillon ; ct aprcs avoir d(Jpose les graines dans cette tcrrc, on les arrosera jusqu'a ce qu'elles levent. Quand elles auront eommenc(3 a se forfi- fier, il fandra les suivredans leur accroissement, ct confinuerde remeffre de la terredans lesillon a mesure qu'cllcs croifront, jusqu';» ce qu'il soit comhl('. Avcc une tclle culture ccs planfcs sa porfeinnt asscz bien pendant toul l't;t(i, sans avoir besoin d'(ifre arros(ies, et elles donneront ni(eme un fruit de meilleur goutqu'il ne le serait si elles ravaient i;\e. II faut meffie en terre !a graine de ces planfes leplus tot qu'on le pourra dans lcs licux aqucux, pourvu que ce ne soit pas avant les caleiidcs de mars, de {acow qu'ou puissc lcs fransplantcr apres l'i'quino\e. On ra- massera la graiiie que lon voudra semcr dans le milieu ni(^me de la courge , et on nuttra en tcrru la cime renvers^ie, si l'on veut que les fruits qu'elle produira soient d'uue grosseur enorme. semina , ut tanqiiam in alveolis maneant. At uligino.sis e contrario iii summo porce dorso collocanila, ne liumore nimio la'danlur. IVimo deinde aiino , cum ita consita sunt , asparagiim quem emiscrint, inriinKi oporlet. ^'am si al) imo velleic volueris , adliuc teiieiis mvalidisqiie ladiculis, tota sponglola sequelur. Reliiiuis nnnis non eiit decerpeii- dus, scd ladicitus vellendu.s. Nain nisi jla liat, sliipes pricriart;v angunt oculos spongiaruin , el «luasi evcacaiit , nec paliuiitur asparagum emittere. C;elerum stilus , qiii iiovissime autuninali lempore nascitur, noii oiiiuis [esl] lollciidiis, sed aliqiiapars ejus in seineu sulimillciida cst. Deiiide cum spinam fecerit , electis seminibus ipsis, sco- piiines ita uti sunt, in suo loco peiurendi sunt, ct deindc Milci omncs ronsarriendi , lierba>qiie eximendie ; mox vel sleicus, vel ciiiis injiciendus, ul lota hieme siicius ejus cuin pliiviis manans ad nidicem pervcnial. Vere deiiide prins quam ca^perit geiminarc, capreolis, qiiod gcniis bi- ciirnis ferramenti est , lcria conimovcaliir, iil ct f;iciliiis slilus emicel, el relaxala liumo plenioris cra.ssiliidiiiis liat. Rapliani radix bis anno rectc seritiir, Febriiario meiisc, ciim veinuin frurtuin expectamus, cl Augiisto incnsc circa Vnlcanalia, cum maturnm. Sed liaec ratio sinedubio me- lior babetur. Cura est ejus, ut terra stercorala et siibacla obnialiir ; pcst iilii cepeiit aliquod inciementum, subinde aggcretiir. Nam si supeiterram emeiserit, duracl fiingosa liel. Cuciimis et cucurbita , ciini copia est aqinr , minoreni ciiram desiderant : iiam plurimum juvantur buiiiiijc Siii aulciii loco sicco scri debuerinl , quo rigalioiieni niiiii^traie non expi-dial , iiK-n.se Febriiario sesquipedali alliludinc fossa lacieiida esl. Posl idiis deinde Marlias quasi tcrtia pais allitudinissulci straiiienlisinditistegenda, mox ster- coiata teira iisquc in dimidiiim sulcuin aggeianda, posi- tisque scminibus lam diu csl iiquapraebenda, donec cnas- caulur : iilque ubi convalescere coeperint, adjecta liuino incremeula eorum proseqiienda suiit, donec sulcus coiE- qiietnr. Sic exculla semina siiie rigatione lola .fslate .salis vaUdiiint, frucluinque jiicnnilioris .saporis quani rigua piadicbunt. Aqubsis aulein louis primo qmique lcnipore, noii lamen ante calend. Mait. semcn pionenduiii est, iit diflerri possil a;quinoclio confecto. Idqiie de niiilia parlc cucurbila' seineii inverso cacumine poiiilo, ut fial incie- nienli vastioris. Nam suntad usum vasoriiin salis idonea', 44S COLUMKLLE. F.n cffet, il y a des courges, telles que celies d'Alexaiicliie , qui sont asscz grosses pour sei'vir de \ases lorsqu^elles sout desscchees. Si on les destine au contraire a etre vendues comrae pro- vision de bouche, il faudra en prendre la graine dans la tete du fruit et la semer la cime droite, paree qu"il en viendra un fruit plus long et plus niince que le premier, etqui se vendra commu- nement pluscher. Mais 11 faut eviter, ie plusque Tou pourra, que des femmes napprochent d'un endroit semu en concombres et courges , parce qu'il suflirait presqne quclles touchassent a ces fruits quand ils sont le plus verts, pour les faire languir; etque meme, sielles se trouvaient dans le temps de leurs regles, elies les feraient mourir par leur seul regard. Le concombre est tendre et tres-agreable, lorsqu'on a trempe la graine dans du lait avant dela semer : quelques person- nes meme, pour le rendre cncore plus dnux, trempent la grnine dans de rhydromel. Au resle, qiiand on veut avoir des concombres hatifs, on remplit des paniers, apres le solstice d hiver, de terre fumee que Ton arrose legereraent; et lors- (lue leur graine est levee dans ces panieis, on les met de jour en plcln air dans un lieu ou il fasse doux et ou le soleil donne, et qui soit voisin du batiment, alin qu'ilssoienta rabri de tout vent ; et on lesreporte ensuite a la ma-son pendant le froid et dans le niauvais temps. Cni sint cette methode jusqu'apres requinoxe du printemps, et ronen- fonce alors entierement en terre ces paniers : c'est le moyen d'avoir du fiuit hStif. On peut meme, sl la choseen vaut la peinc, ajuster des roulettes sous de tres-grands vascs, pour avoir nioins de peine a les mettre a Tair et a les porter ensuite a la maisou. Au surplus , independam- ment deccs precautions, il faudra encore cdu- vrir ces vases de pierrcs transparentes , afin de pouvoir les mettrc sans danger au soleil , meme pcudant les temps froids, quand le jour sera se- rein. Cest par ce moyen que Ton servait a Tibere Cesar des concombres presque pendant toute Tan- nee. Maisnous avons lu dans Bolus de Mendeslum, auteur egyptien, une mnniere moins penible de parvenirau meme but. En effet, cet auteurordonne d'avoir, dans un lieu du jardin qui soit expose au soleil et fume, des fcrulcs et des ronces plantees alternativement par rangees : il prescrit ensuite de couper apres 1'equinoxe ces ronces ou ces fe- rulcsun peu au dcssousde lasuperticiede laterre, et d'en ouvrir la moelle avec un stylet de bois; et enfin, apres avoir mis du fumier dans le trou qu'on y aura ainsi pratique, d'y inserer de la graine de concombre, afin qu'a mesure que les concora- hres eroitront, ils s'incorporent aux ferules et aux ronces,etqu'ils ne tirent point leurnourriture deleurs propres racines, mais qu'ils la tirent pour aiusi direde la racinedeleur mere. II prctendque ces plantes, ainsi entees, donnent des concombres meme pendaut les froids. Le second ensemence- ment de cette plante se fidt communement aux (Juinquatria. Le caprier vient de lui-meme dans nombre de provinees au milieu dcs jacheres; mais si Ton veut le semer dans des pays oii il ne s'eu trouve point, il faut lui choisir un terrain sec. On commeucera par enviionner ce terrain d'un petit foss6 , que l'on comblera de pierres et de chaux ou de mortier-a la carthaginoise, pour former une espece de parapet impenetrable aux tiges de cet arbrisseau , qui s'etendriiit pres- que par tout le terrain , s'il n'etait pas arrete par quekiue digue ; et ce n'est pas mcme le plus grand inconvt>nienl qu'il y aurait a craindre (puisquon pourrait arracher ces tiges de temps sicut AlexandriniK! cucuibit.'C, cum exarneiiiit. At si escu- lentne nierci pra^parabis, recto cacnniine tle colio cucnr- bila; sumptuiii scnien serendum eiit, qno piolixior et liMiuior fruoliis ejus nascatur, qui scilicel niajus c^-eleris invenit pretiiiui. Seil custodienduni est, nt qnam minime ad eum locuni , in quo vel cucumeres ant cucurbita; con- silai sunt, mulier admittatiir. Nam fere contactu ej-us languescuut incrementa viieiitium. Si vero etiam in niens- truis fueiit, visu quoque suo novellos fwtus necabit. Cu- cumis tener et jiicuudissinius sit, si ante qnani seras, semen ejns lacte maceres. Nonnulli etiam quo dulcior exislat, aqua miilsa idem faciunt. Sed qni piaeniatnrnm liuctum cucumeris habere volet, coiile<:la bruma stoico- lalam lerram indilam copliinis obserat, niodicnmqiie pra>- beat liiinmrein. Dcinde cum enata semina fuerint, tepidis diebus et insolatis juxta fpdificium siib divo ponal, ila ut ab omni afllalu protegantur.' Celeiiim triS"i'ibiis ac tcm- pestatibus siib lectuin referat : idqiie tamdiii faciat, diiin aequinoctiuin vcrnuin conliat. Postea totos copliinos de- mittat in tenam. Sic enim prsecoqiiem frucluni liabebit. Possunt ctiam, si sil opera; pretium , vasis inajoribus ro- luli' subjici , qiio minore labore pioducanlur, cl rnrsiis intra tecta recipiantur. Sed niliilo ininns speculaiibus integi debebuut, nt etiam frigoribus .seienis diebiis tiito pioducantur ad solein. Ilac ratione fere toto anno Xibeiio Caesari cncumis pi.ebeliatur. Nos autein leviore opera istiid licri apud vEgypliiu gentis Boluin Mendesium legimns, qui pra;cipit apiico et stercoioso loco alternis ordinibus ferulas, alternis rulios in liortis consilas habere : deiiide eas confecto a;qiiinoctio paululum infra teriam secare, et ligneo slilo laxatis vel rulii vel ferula; mednllis slercus immittere, atque ita seinina cucumeris inserere, qu.ne scilicet incremento siio coeant rubis et ferulis. Nam ita nou sua, sed quasi inaterna radice aluntnr : sicqueinsitam slirpem frigoribiis qiioque cucuineris pr.ebere fructum. Satio secunda ejns seminis fere Quinquatribns observalur. Capparispluriniis provinciissuaspontcnovalibusnascilnr. Sed quihus locis ejus inopia e.st, si serenda fuerit, siccum locum desiderabit. Isque debebil ante circumdari fossiila, qua; repleatur lapidibus et calce, vel Piinico luto, ut sit quasi quaedam lorica , ne possint eam perrnmperc piaydicli seminis frutices, qui fere per totum agrum vagantiir, nisi munimento aliquo pioliibiti sint. Qnod lamen non tantum iucommodum est (subinde eniin possimt cxtiipaii) quan- LE LAGUICULTURE, LIV. \l. ■ trouventbeaucoupde roseaux en travcrse qui lcs soutiennent, tcls a pcu prcs que ccux qui soiitien- neut lcs vi^nes iittachees au jout; , les tii;cs d'oi- gnonsseront abattues, et toute leur graiue sera dispersee par le vent ; d"autant qu'i! ne faut pas attendre pour la cueillir qu'elle ait commeiice a noircir en murissaut. II ne faut pas, dis-je, la laisser trop secher sur pied ni tomber tout a fait; mais il faut au contraire cueillir lcs tiges bien cntieres, et lesfairesccher au soleil. On seme lesnavets et lesravesdausdeux tempsditTerents, et leurculture est la mcme que cclie des rniforts. Cependant le mcilieur temps pour les semcr estau mois d'aout : il faut quatre sextarii de graines pour en cnsemencer unjiigerum , pourvu qu'on y joigne une hrmina de graincs de raeine de Syrie. Quand on semera ces racincs en cte, il faudra prendre garde que les moucherons qui seront engendres par lasccheresse n'en mangent pas les feuiiles toutes jcunes a mesure qu'ell6s pousseront : pour Teviter, on prendradc la pous- siere ramassee sur ies planches, ou meme de la suie qui s'attache aux foyers dans les maisons ; ct on en melcra avee la praine un jour avant de la semer, en versant de Teau dessus, pour la lais- ser s'imbiber du sue de ccs matiercs toute la nuit. En effet, la graine ainsi trcmpee cst bonne a ctre semee le ieudemain. Quelques ancieus autcurs, et Democrite entre autres , prescrivent de me- dicamentertoutes les graines avec lejus de rherbe que lon appelle.wf/M)?!, et d'empIoyer ce reraede contre Ics insectcs; mais quoique rexperjence nous ait confirme la verite deleuropinion, comme nous n'a\ons pas une assez grande quantite da cette herbea notre disposition, nous prenons plus souvent de la suie et de la poussiere dont nous les tenir fermes , parce qu'a moins qu'elles ne ' vcnons de parler, et ucus nous en servons assez en tcnips'; mais il y aurait encore lieu de crain- dre que cet arbrisscau , qul renferme un polson pernicieux , ne rendit la terre sterile en lui com- muniquaut ses sucs. Au reste, ou il ne demande aucune culture , ou il se contcnte de la plus le- gere ; d'autant qu'il vient trcs-bicn , mcme dans des terres abandonnees, sans aucun soin de la part du paysan. On le scme aux deux equinoxes. Les oignonncrics demandent une terre qui soit plutot labourcc frequemment quc profondement. Cest pourquoi on lui dounera un premier labour aprcs les calendes de novembre , alin qu'ellc se dissolve aux froids et aux gelees de Thiver; un second au bout de quarante jours , et un troisieme vingt et un jours aprcs ; puis on la fumera sur-le- champ; ensuite on la distribucra par planches, apres Tavoir fouillee uuiformement a la boue, et en avoir extirpe toutes les racincs. On choisira ensuite vers les calendcsde fcvrierun jourserein, pour jeter la graine d'oignon sur ces planches , en rentremelant d'un peu dc graine de sarriette, pour pouvoir se procurer cette derniere plante avec les oignous, tant parce qu'elle est agreable a mauger verte , que parce qu'elle n'cst poiut sans utilitc pour rassaisonnement des raets Iorsqu'elIe est scche. Au rcste, il faut sarclcr lcs oignonneries au moins quatre fois, ou meme plus souvent. Si l'on veut en avoir de la graine, on mettra en terre au raois de fevrier de plus grandes tetes de l'oignon d'Ascalon, quiest celui de la meilleure espece , en Ics eloignaut dc quatre doigts ou meme de ciuq ; et quand elles auront commcnce a gcrmer, on les sardcra au raoius trois fois. En- suite, Iorsqu'elles auront donne une tige , ou raettra, daus les intervalles qui les separeront, des especes de petits canterii peu eleves, pour lum, quod noxinm virns habent, succoque suo stejile soluin reddunt. Cultu aul nullo aut levissinio contenta est. Quippe qure res eliara in deserlis agris citra ruslici operam convalescit. Seritur utroque requinoclio. Cepina magis frequenler suliactam postulat lcriam , quam allius conversam. Itaqiie ex calendis Novembriljus pioscindi solum debet, ut hiemis frigoribus et gelicidiis pulrescal, inlermissisque quadraginta diebus lum aemum ilerari , el inlerpositis uno ac viginti diebus terliari, ac protinus slercorari : mox bidentibus Kqualiter perfossum in areas disponi, deletis radicibus oninibus. Deinde ad calcndas Februarias sereno die convenial semina .spargi : quibus aliquod satuieis' seraen inlermiscendum erit, uleaniquo- que liabeamus. Nam el viridis csui est jucunda , nec arida inutilis ad pulmentaria condienda. Sed cepina vel Stcpius , certe non minus debel quam qualer sarriri. Cujus si semen excipere voles , capita maxiina generis .\scaloiiii , quod est «ptimiim , mense Febniario disponito , qiiaternonmi , vel etiani quinum digitonim spatiis distantia : el cum cirpe- riiit virere, ne miiins ter consarrito : deinde cum fecerinl (3ulem,liuniilioribus quasi canteriolisinterpo.-iitisrigoiem stilonim conservalo. Nam nisi arundines fiansversns in COI.l'MEI.I.E. modum jugat.'e vince crebras disposneris, tlialli ceparum ventis prosterneiitiir, lotumque semen exculictur ; quod scilicet noii ante legenduiiTesl, qiiam cum inaturesccre cwpeiit, colorcmqiie nigruin babcre. Sed nec patieiidiiin est , iit perarescal , aut totum decidat, veruni inlegri Ihalli vellendi siint, cl sole siccandi. Napus ct rapa duas satio- nes habent , cl candcm cultuiam , quam raplianus. Melior esl lamen satio mensis Augusli. Jugerum agri qiialiior .sexlarios .seminis eorum poscil, sed ita iit radicis Syriaca' siiper lianc, mensuram paulo plus , quam heniiiiam scnii- nis recipiat. Qui ffstale ista serel, caveal, ne piopler sicritales piilex adliiic lenera folia prorepenlia consumat. Idquc ul vitetur, pulvis [eliam ,] qui supra cameiam invenitiir, vel etiam fuligo, qiia' supra focos leclis inli.-c- ret , colligi dehet : deindc pridie qiiam satio fial , commis- ceri cuni .semiiiibus, et aqua conspergi , nl tola noctesiic- ciiiii Irahaiit. Nam sic macerata postero dic recte scriiiitiir. Veteres qiiidam aiictores, ut Democritus, prrecipiiint, semina oninia .succo herba;, qua; .sedum appellatiir, medi- care, eodeniqiic rcmedio adversiis bestiolas iili : quod veriim e.s.sc nos experientia docuit. Sed frequentius tameii , qiioniam hiijiis herbro minuslarga csl facullas, fuligine cl 450 COLUMKT.LE, lieiireusement pour couscrver les plantes en bon ctiit. Hyginus pensc qu'il faut, quand le grain est battu, jeter de la ■^raine de raves sur la paille nieme qui est restce ctenihie dans Tairc, parce qn'il pretend que ces raciiies deviendront plus grosscs , vu que la durcte du sol s'opposera a ee qu"elles y penetrent profondemcnt. Mais ooinme nous avons f.iit cet essai inutilcment, nous croyons qu'il vaut micux scmcr les raves , les raiforts et les navcts dans un terre bien arneublie. Au surplus, lcs agriculteurs religieux tieimcntcncoreaujourd'huia Tusagcdes ancicns, qui consistait a prier les dieux , cn semant ces raciues, de les faire croUre pour eux et pour lcurs voisins. Dans lcs licux froids , oii ron pcut eraindrc que rensemencemenl qu'on en fera e.n automne nc soit brule par lcs gelees de rhiver, on fait avec des roseaux dcs cantcrii pcuclevcs, et traverses par des baguettes posees dessus, sur lesquelles on etend de la paille, pour mettre lcs semences ii Tabri de la bruiuc. Dans les pays, au contraire, exposcs au solcil, lorsqu'il survient apres lespluies de ccs animaux peruicieux que nous appelons erucw , et que Ton nomme en grec xccijLiTGd, il fautou lesoter avcc la niaiuousecouer lcs tiges dcs plantes potagrres, parcequ'une fois qiie ces animaux, ainsi secoucs pendant qu'ils etaicnt encore engourdis par le froid de la nuit, scronttombes a terre , ils ne pourront plus ga- gner en rampant la partie supcrieure de ccs tiges. Jl est cependant inutile de prcndre ces precau- tions lorsqu'on a trcmpc les graines, comrac je Tai dit ci-dessus , dans du jus de joubarbc avant dc les semer, parce quune fois qu'elles ont ete eorrigccs de cette maniere , cllcs u'ont plus rien a craindre des chenilles. MaisDemocriteassure, dans le livrc qu'il a intitule rispi ivTiit^Swv, qne cesinsectesperisscnttous, lorsqu'unefemmea fait trois fois le tour d'unc planehc ensemencec, les cheveux cparsct les pieds nus, dans le tcmpsde ses regles, parce qu'apres cette-operation toutes les especes de vcrmisseaux tombent a bas ct perdcnt la vie. .]usqu'ici j'ai cru dcvoir donner des preceptes sur la culture des jaidins et sur les devoirsdu nietaycr. ^Liis quoiquej'aiepretendu, au commcncemetit de ce traite-ci, qu'un me- taycr devait connaitre a fond tous les travaux rustiqucs; comme il arrive neanmoins assez cora- muncmcnt que la memoire nouS echappe par rapport aux choses mcmes que nous avons appri- ses , ct qu'en consequenec nous avons souvent bcsoin de journaux pour nous les rappeler, j'ai joint ci-dessous lcs sommaircs detous mes livres, alin que Ton puisse frouver aiscment, quand le cas rcxigcra, toutes les operntions indiquees dans chacun de ces livrcs, avcc la maniere de !es faire. LIVRE DOUZIEME. L\ MfiTAYfiRE. PREFACE. Xenophon rAthcnien, P. Silvinus, dit, dans son livre intitule V Economique , que le mariage a etc institue par la nature pour former la so- ciete de la vic non-sculemcnt la plus agreable, raais encore la plus utilc. Giccron aussi rcmarque a ce sujet quc le but de runion de rhomme aveclafemme ne se borne pas a cmpecher que le genrc humain ne pcrisse a la longue, mais qu'il tend encorc a procurer aux mortels des secours |ii.T(li(to pulvere ulimur, sntisque conimode tucmiir tiis incoluiiiitatein plantainin. P.apa' seinina Hyginus piitat post trituram jacenlibus adliuc in arca paleis inspeigi de- bere, quoniam finnt I.Ttioia capila, cuiii subjacens soli duritia non patitur in allnin descendere. Nos istud sa'pe frnstra tenlavinius -. ilaquerapuni,et raplianum, et uapum nielius existimamus subacta terra obriii. Servantque ad- iincantiquorum consuetndinem leligiosiores agricolae , qui cum ea serunt, piecantur, nlet slbi et vicinis nascantur. Locis IVigidis, ubi timor est, ne autumnalis salio biemis gelicidiis peruratur, arundlnibus buiniles canlerli fiunt, iisque virga^ lransvers.e imponuntur, et virgis stramcnta supra jaciuntur, et sic a piuinis seinina defenduntur. Ubi vero apricis regionibus post pluvias noxia incesserunt ani- inalia, qune a nobis appellantnr erucre, Gra;ce autein /.i(i7ictt nominantur, vel manu colligi debent, vel matuli- iiis temporibus frutices olerum concuti. Sic enim diim adliuc torpent noclurno frigore, si deciderint, non amplius in superiorcni partem proiepiint. Id lamen supervacnum est facere, si anle sationem seinina, uti jam prsedixi, sncco lierbae sedi macerata sunt. Nibil enim sic niedicatis nocent eruca;. Sed Democritus ia eo libro, qui Gra;ce inscribitur llsfi avTt7t5i9(ov , affirmat lias ips societas inirelur : nam primum , qnod etiam Cicero ait , ne genus liumanum temporis longinquilate occideret, propter lioc inarem cum fce- mina esse conjunctum : deinde ut ex bac eadem societale i mortalibus adjutoria senectutis, nccminus propugnacula, DE L'AGRICULTURE, LIV. XII pour les aider dnns leur vieiilesse et pour les de- fendre. Dc pius , comme les provisions necessaires a la nourriture et a rentretien des hommes ne devaicnt point ctre preparces, eomme celles dcs betes fcroces , aux j^eux de tout le mondc et dans des lieux sauvnges, mais dans des maisons et a Tabri, il a ete uecessaire que Tun des dcux scxes sortit au dehors et s'exposat aux injures de Tair, pour se procurer ccs pro\ isions par son travail et par son industrie , et que Tautre restat dans Tin- tericur de la maison pour les y serrer et les gar- der. En effet, si d'un cotc il ctait ncccssaire de cultivcr lcs cbnmps, de voyngcr sur mer ou niemc de se livrer a tout autre genre de commerce pour pouvoir acqucrir des biens; de Tautre cote il n'etait pas moios essenticl, lorsqu'une fois on avait entasse a la maison les biens que Ton avait acquis, qu'il y eut une seconde personne destinie a lcs y garder, et a faire les autres ouvrages qui ne pouvaient ctre faits que dans rinterieur. Les productions de la tcrre et les autres substances alimentaires avnicnt besoin d'un toit sous lequel on put les mettre a couvert; ct il fnllait neccs- saircment gardcr dans un lieu clos non-sculement Ics petits et lcs fruits provenus dcs brebis et de tous lcs autres bestiaux , mais eucore toutes les autres choses qui servent habituellement a nour- rir comme ii cntrctenir le genre humain. Or, comme les objets que nous venons d'cnoncer cxigeaient des soins et de rattention , puisqu'on ne pouvait pas acquerir au dchors, sans beau- coup de peine, les cboses qu'il fnllait ensuite gnrder a la malson : c'est avec raison, conime je riii di! , que les travaux de In maison sont reser- ves a la femme, tandis que ccux du dcbors ap- par.ticnncnt exclusivcment a rhonime. Aussi la nature a-t-elle constitue lc niari de facon n pou- voir supportcr le chaud et le froid, ainsi que les voyages ct les travnux tant dc la paix quc de la guerre, je veux dire ceux de ragriculture et du service militnire; comme cile a dcparti a la femme le soin dcs affaircs domestiqucs, cn la rendant inhabilc a d'autres fonctions. Et comme elle avait donne ii cc scxe la \ igilance cn par- tage, elle Ta rendu plus timide que le sexe viril, parce que la timidite est ce qui contri- bue le plus a assurer la garde de quelque chose; au lieu qu'elle a rendu le mari plus bnrdi que la femmc, parce qu"il dcvait souvcnt etrc dans le cas dc rcpousscr lcs injurcs, cn chcrchaut sa nourriture au dehoi-s et cn plcin air. Mais comme, d'un nutre cote, la mcmoire et ratteuiion ctaient cgalemcnt nccessaires a rhomme et a la femme aprcs rncquisition dcs biens, elle n'a pas moins avantage Tun que Tautre du cote de ccs faculles. Bienplus, la siraple nature n'ayant pas juge a propos de donner a aucun ctre toute la perfec- tion dout il etait susceptible, clle a voulu que chacun des deux sexes eut besoin dc Tautre, parce que eommuncment ce qui manque a Tun dcs deux se trouve chez l'autre. Telles sont les reflexions utilesque Xenophon avait faitcs dans son Economique, etquc Ciceron a repetces apres lui, lorsqu'il a traduit cet autcur en latin, en le rapprochant des moeurs romaincs. Aussi prcsque tous Ics travaux domestiques avaient-ils cte de- partis aux femmes jusqu'a r^gc de nos pcres, tant chcz les Grecs que chez les Romains, qui s'ctaient modelcs sur ces peuples ; ct les chel's da famille ne s'en melaicnt en aucune facon lors- qu"ils reveiuiient aupres de leurs Pcnates , comme pour se remettre de la fatigue quils avaient cs- suyee au dehors. En effet , on voyait rcgncr dans leur mcna.ge le plus grand respect joiat k la con- cordect a rexactitude;et lesfcmmes, cncouragees a la vigilance par ['cffet d'une craulation adrai- prreparcntiir. Tiini otinni, cnni vic.tiis et ciillns linma- iius non nli feris in propatnlo ac silvestribiis locis, sed (lonii siib tecto acciiranilns eral, necc.ssariiim fuit alterii- Irnm foiis et snb dio esse, qui labore et indnslria compa- raret,qna! teclis reconderentnr. Siqnidem vel rnslicari , Tel navisare, vel etiam genere alio iiegotiari necesse crat, nt aliqnas facnltales acqnirerenins. Cnm veio paiat;e les snh tcitnin essenl coiim>sl,'e , aliiim csse oporlnit, qni et illalas ( u.^lodiret, et ea cjiilicerel opera, »iulatione , slndeiis noKotia viri fura sna niajora atqne meliora reiWere. Niliil i.dns|iiriel)alur in donio diviilnum, niliil quod aut niariUis, ant lciiniua |iro- prinm csse jiiris sui diceret : sed in coniiiiuni' loiispiia- batur ab ulro(|uc, nt cuni lorensibus negoliis, niatronalis induslria ralionem pareni faceret. Itaque nec villici qui- deni aut villice niagna erat opera , ciim ipsi doniiiii quo- tidie negolia sua reviserent atqiie adminislrarent. Nunc \ero cinn pleraeque sic luxu et inertia diHIuanl , iit ne la- nilicii quidem cnram suscipere dignentur, sed domi con- (ectic vestes fasfidio .sint, perversaque cupidine niaxime placeant, qiia! grandi pecunia et fotis pene ceiisibus ledi- muntur -. iiihil mirum est, easdem ruris et instrumento- riim agrestinm cura gravari , sordidissimumque ncgotium duceiepaucornmdiernmin villamoram. Quamob cau.sani cnm in tolum non solum exoleverit, sed etiam occideiit vetus ille matrumfaniiliarum mns Sabinarum atquc Ronia- narum , uecessaria irrepsit villicie cuia, qnae fueretur olficia matrona; : qiioniam ct villici quoque successerunt in locnm dominoi um , qiii quondam prisca consuetiidiiic Jion soluni coluerant, .sed habitaverant rura. Vernin , ne 'videar Inttmpcstive censoiium opus ohjuigandis inurihiis nostrorum femporum suscepisse, jam nunc oflicia villice pfrseqiiar. I. l';^ porro (ut institnfum ordinem teneamiis, queni priore volumine inclioavimns) jiivenis isse debet, id est iion nimium puella, propter easdem causas, quas de setate villici rctulinius : iiilegra; qnoque valitudinis, nec foedi haliitus, nec rursus piilcherrima. Nam illibatum robur et vigiliis et aliis suliiciet laboiibus : iiedilas fastidiosum, niniia species desidiosum facief ejus conlubernalem. Ita- quc curandum cst, iit nec vagiim villicum et aversum a contnbernio siio habeamus, nec rursus intra fecta desi- dem , et complexibus adjacenteni la'mina'. Scd ncc lijec fantum, quae diximns, in villica custodieuda siint. Nam in priinis considcrandum erit, an a vino, ab escis, a su- perstitionibus, a somiio, a viris remotissinia sit, et nt ciira eam subeaf, quid meminisse, qiiid in posterum pros- piceie debeat, ut fcre eum niorem servet, quem villico prjecepimus : quoniam plcraqiie similia csse debent ID viio atque fcemina, ef tam maliim vilare,quam prtTemium recte facloriim sperare. Tiim elaborarc, uf quam minimaiu operani villicus intra tectum impendat , cui et primo niane cum familia prodeundum cst, et crepusculo perartis !)!■: LAGUlCLLTUr.E, LIV. XIF. maijquei' dVlre fatigue loi'squ'il rentre le soir k la fin de ses travaux. Cependant, en fixant les «ievoirs de la metav ere , nous nv pretendons point exerapter le metayer du soin de rinterieur de la inaison , mais siniplement le soulayer dans ce genre de travail, en lui donnaut quelqu'uii pour Taider. En effet , il iie faut pas s'en rapportcr uniqucment a la femme pour les fonctions de l'interieur, et on ne doit lcs lui conCier qu'autant que le inetayer y aura roeil de tcmps eii teinps. Cest le raoyen qu'elle soit plus exacte , loi'squ'elle se rappellera a resprit qu'il y a ((ue!qu'un aupres d'elle a qui clle doit rendrc un compte fre(iuent. Elle demeurera aussi convaincue qu'ellc doit tou- jours rester a la maison, ou du moins le plusque faire sc pourra ; et qu'elle doit en fniie sortir les csclaves que le travail appcllera aux cliamps, et y retenir ceux qu'elle jugera ncicessaires a quel- que ouvrage daiis la metairie. Elle prendra j^arde que ceux-ei ne fassent manqiicr la besogne par unc trop longue inaction, et elle cxamineia atten- tivcmcnt si les clioses qu'on apportera a la mai- son nc sont pas gatc^es , pour ne s'en cliarger qu'apres s'etre bien assurce qu'elles sont eu bon etat, et pour laisser cusuite sous sa main cellcs qui seront dcstiiKcs ii la consommatiou, et mettre en reserve celles qui seront dans le eas d'(?tre gardees, afin de ne pas consommer en uu mois ce qui doitscrvira la provision de lann^L^e eutiere. II faut encore , si quelqu'un des gens vient a tom- l)er malade, qu'ellc veille a ce qu"il soit soign(i le mieux que fairc se pourra , parce quc ces sortes d'attentions ne contribuent pas moins a gagner leur bicuYcillance qu'a assurer leur obeissance; outrequc, desqu'ilssont iTtablis, ilss'appliquent Ix leurservice avecencore plus de fidelit(! qu'au- parav;int, lorsqifon a bien pris soin d'eux peu- dant leur maladic. n. Apres cela, elle doit avoir prcsent ii la me- moire ciue les cboses qui auront et(! apporte-es k la maison doivent y etrc scrrii^cs daus les lieux convenables et salubres, pour y restor ,'^aiis 6tre expos(:'es a se g!*itcr. Eii efret, i! n'y a pas de soin plus important a prendrc que celui de prcparer les endroits ou ron doitserrercbaquechose, pour ren tirer dans lc bcsoin. Nous avons deja parle des couditiousrequisespources sorlesd'endroits, tant dans le premicr volume de cet ouvrage , lors- que nous nous oecupions de la constructioii de la mttairic , que dans le ouzieme , lorsque nous trai- tions des devoirs du m^itayer; mais iious ue se- rons pas facli(>s de les relraccr ici en pcii de mot.s, Les chambres les plus hautcs scront donc desti- nees a la garde des ustensiles les plus prccieux et a celle des habils: les grenlers, pourvu qu'ils soieut secset aeres, semblent etie conveiiables a la gardc des bliis ; les cclUers frais sont excellenls pour cclle du vin; les endroits bien cclaiiTs sont rcscrvesaux meubles fragilcs, et aux op^^rations qui demandcnt beaucoupdc jour. Ainsi, lorsque les lieux desliii(?s a recevoir chaque cliose seront prc^pari^s, oii lcs enfcrmera toulcs en comnnin dans rendroit qui leur sera propre , et on en met- tra mcme qiielques-unes a part , alin de repren- drc celles dont on pourra avoir besoin pour son usage habitucl. Car, selon un vieux proverbe, il n'y a pas de pauvretij plus certaine que celle de ne pouvoir pas se servir des choses dont ou a be- soiii , faute de savoir, quand on vient a les cher- cher, rendroit oii on les a jett^es au hasard. Aussi la negligence est-elle plus Inboricuse dans 1'cconomie domestique quc rexactitude meme. operibiis fati^ato rcdfiuniliim. Ncc taniPii Inslitiicnilo vil- licani ilonieslicarum lernni villico lemillinnis curain, sed taiiUimmoOo laboiem ejus ailjutricc data levamiis. CaMe- nim miiiiia, i|iin' donii cape.ssuntur, tion in totiiin mnliebi i oflicio relini|iicuda simt, sed ita delejianda ei, iil idciiti- dem oculis \iilici iiistodianfur. .Sic eniin diliKentior eiit villica, si mciiiinciit ihi («.se, cni ralio fici]iienler led- denda sil. F.a piirro pcrsuasissimnni liabere debebit, ant 'n totuni, aiit cciic pliirimiini lioiui se nioiari oporlere : tum qiiibus aliipiid iu H^ro laiieiidiiin eril scrvis, cos Ibras emitlcre; qiiibiis aiilcm iu \illa ipiid aiiciidimi videbiliir, eos iulra parictcs coiitiucie, atipic animadverleie, ne diiirna cessando fruslrentur opera : qna? domuni auleni inrcruntnr, dili^Miler inspiccie, nc delibata sinl, el i(a ex|iliiiala atipie iuviolata rcciperc t tum separaie, quai consiimcnda siinl , ct qiin;' superlieri possimt, custodirc, ne sumptiis anuuiis meiislriius lial, Tnm siipiis cx lainilia cii'perit adversa valiliidiiie afiici, vidcndiiin eri( nt is (piam coniniiidissime ministictiir. Nam cn biijusniodi cuia iiascitur bcnevolentia, iicc miniis obseqiiium. Quinetiam lidelius quani priiis scrvirc sliidcnt, qni convaliicrint , cuni est a'sris adhibita diliiienlja. 11, IVist ha'c iuciiiiii!r..'-c ilchebil, quic inlcranliir, iil idoncis ct saliihi ibiis loeis rci oiidita sine noxa pernianeant, Niliil enim magiscuiandum cst, quam pra'paraie, ubi qiiid- que reponatiir, ut cum opus sit, promatur, Ea loca qualia essedebcant, et in piinio voluniine, ciim villam consli. liiercniiis, et iis «ndecimo, cum de oflicio villi(-i dispiita- lemns, jam dicta sunl. Sed ne niiiic qnidcni ilcmonstrare breviter pisebit. Nani quod excclsissimnm cst coiiclave, pretiosissima vasa et vcstein dcsideial : quod denique borrcuni siccum atqiie aridum, Iriinicnlis hahcliir ido- nenm : quod frifiidiim, commodissime viuuni cu.slodit : qiiod hene ilhislre , fi asiiciu siipcllcclilcm alipie ea poslii- latopcra, ipia' iiiulli liiiiiiiiis iinli-ciil. I'ia'|iaialis ifjilur icicplaciilis, opnrlchil suo quiilipic loco gencralim , alqiic cliani spccialilcr noiihulla disponere : quofaciiius, ciim quid evpostulahil usiis, rcpcriri possit. Nam vcliis est proverhiimi, paupcrtateni ccrtis.simamcs.se, ciim aliciijus inili^eas , iili eo non posse, qiiia i^uoreliir, iihi projccliini jaccat quod dcsideratur, Ilaqiie in rc faiiiiliari lahmiosioi cst negli^entia, quam dilisciitia, Qiiiscnim diihilcl iiiliil csse pulcbriiis in onini ratione vita: dispositinne atqiie ordiiic? qiiod ctiani linlicris spcctaciilis licel sicpe cogno- sccre. ^.im iihi cliorus lancnliiiin non ad ccrtos inodos iicqiic numciis |iiiccimlis uiai;islri roiiscnsit, dissoiiiun COLUMELLE. En effet , y a-t-il uii homme qui ne soit pas con- vaincu qu'il u'y a rien de plus beau dans toute la conduite de ia vie que l'oi'dre et {'arraiigement ; et n'est-ee pas meme une remarque que l'on est a portee de faire souvent daus les speetacles des jeux publics ? En effet , lursqu'un choeur de chan- teurs ne s'accorde pas sur des modes certains, et qu'il ne suit pas la mesure du maitre qui le diiige, il semble aux auditeurs que le cliant a quelque chose de discordant et de tumultueux ; au lieu que lorsque les chanteurs sont d'accord, et qu'ils forment , pour ainsi dire , tous ensemble une unite de cbant , dont la mesure et la prosodie sont bien niarquees , non-seulement cet accord de voix fait entendie quelque chose de melo- dieux et de flatteur aux chanteurs eux-memes, mais il charme encore les spectateurs et les audi- teurs par l'effet d'une \olupte delicieuse. Cest ainsi que dans une armee le soldat ni le general ne pourraient rien demeler faute d'ordre et d'ar- rangeraent, parce que, si tout y etait pele-mele, les gens arines seraient confondus avcc ceux qui seraient sans arraes , les cavaliers avec les fantas- sins, et la cavaleiie avec les chariots. On tiie aussi un tres-grand avantage de Tordre et des preparatifs dans un vaisseau , p;irce que s'il est equipe convenablement, et qu'il survienne une tempete, les subalternes tirent, sans causer au- cuue alarrae , les agres de rendroit ou ils sont ranges en ordre , au moment que celui qui gou- \erne le vaisseau les leur demande. Par conse- quent si l'ordre et rarrangement font un si grand effet sur les thcAtres, ou dans les armees, ou meme sur les vaisseaux, il n'y a point de doute qu"ils nc soient egalement necessaires dans les fonetions de la metayere, par rapport aux choses qu'elle doit serrer; parce que, Iorsqu'elIes sont a leur plaee maniuce , elles frappent plus aisement la vue, et que si Tuue se trouve egaree, ie lieu qu'elle devait occuper se trouvant vide avertit lui-meme des lors qu'il faut la chercher. Outre cela, on reraarque plus facilement ce qui peut avoir besoin d'etre soigne ou rajuste, quand on fait la revue generale des choses qui sont en leur place. Cest pour cela que M. Cieeron , en se conformant a rautorite de Xenophon dans son Economique , met ee qui suit dans la bouche d'Is- comachus, en reponse a des questions que Socrate lui faisait sur tous ccs objets. IIL Nous avons comraene6 par distribuer les ustensiles et les raeubles dans les lienx con venable- ment prepares a cet effet ; et uous avons mis a part d'abord les choses que nous avons coutume d'em- ployer aux saerifices, ensuite les ajustements qui servent aux femmes les jours de fete, puis ce qui sert egalement h parer les homraes les jours solennels, et enfin les chaussures de Tun et de Tautre sexe; ripres quoi on mettait d'un c6te les armcs et les traits, et d'un autre cote les outils qui sont d'usage dans les ouvrages de laine. On mettait ensuite a sa place (suivant la couturae) la batterie de cuisine , puis les vases des bains ainsi que ceux de la toilelte, et la vaisselle de table, tant celle a Tusage des jours ordinaires que celle a Tusage des grands repas. Quant aux choses d'une consoramation journaliere, nous en avons fait deux parts, Tune qui coraprend la provision du mois , l'autre qui renferme celle de rannee : moyennant quoi on est a Tabri de toute erreur par rapport au tempsoii ces provisions doivent fmir. Apres avoir ainsi separe toutcs ces choses fune d'avec fautre , nous les avons encore arrangees chacune a leur place ; apres quoi nous avons doone les choses d'un usage babitue! a chacun des es- claves subalternes qu'elles concernent , telles que celles qui servent aux ouvrages de laine, ou a la cuisson et a la preparation de la nourriture ; et nous lui avons enseigue rendroit ou il devait les remet- qnidilam ac tiimiiltuosiim auiiienliljns canere viiletur : at ubi certis nnnieiis ac pedibus velut facla conspiralioue cunsensit utqueconcinuit, ex ejusmoJi vocum concoidia non solum ipsis canenlibps amicum quiddam et dulce le- sonat, verum eliani spectantes audientesque l;elissima voluplale permulcenlur. Jam vero in exercitu neque niiles nequeiniperalor siue ordiue ac dispositione quid(|uam va- lel explicare, cnni arnialus inermem.eqnes pedilem, plau- strum equitem, si sinl permisti, conlundanl. Ila-c eadeni latio |ira'paralionis atqueoidiniseliamin navigiis plurimnm valet. Nam ubi leiij|iestas incessit, et est rite disposila navis,suo quidque oriline locatum armamentuin sine tre- pidatione ininister proniit, cumesl a gubernatoreposlu- latum. Quod si lantum ba;c possunt vel iu tliealris vel in txercitibus vcl etiam in naviyiis : niliil dnbium esl, qniii tura villicic ordinem dispositionemque lerum, quas re- ponit, desideret. Jiani et nnuinquod(|ue facilius conside- ralnr, cum cst assignatum suo loco,et siquid lorte abest , ip.se vacniis lociis admonet, ut ipiod dcest reqiiiralnr. Siquid vero cuiari aut coiicinnari oportel, lacilius intelli- gitur, cum oidine suo receusetur. De quibns omnibus M. Cicero aiictoritatem Xeno|>lionlis secutiis in (Economico sic inducit Isciiomaciiiim sciscitanti Socrati narranteni. III. Pra;paratis idoneis locis instrumentum et supellec- tilem disliibuere cu>pimus : ac piimum ea secrevimus, qnibiis ad res divinas uti solemus , postea mundum inii- liebreni , qui ad dies feslos comparatur, inde ad (bella) virilem , iteni diernm solennium oriiatum , nec minus cal- eiamenta utiique sexui convenientia : tum jam seorsum arma ac tela seponcbantur, et in altera parte instrunieiita, quihus ad lanilicia utuntur. Post quibus ad cibum t.om- paranduin vasis uti assolent constituebantur : deinde qiiaj ad lavationem , (lua; ad exornationem , qua; ad nieiisain iiuotidianam, atqneepulationem pertinent, exponebantiir. 1'ostea ex iis quibus qnotidie iitimur, quod menstriium esset seposuimus, annnnm quoqne in dnas partes divisi- nius : nam sic niinus fallit, qui exitus tuturus sit. Haec postquam omnia secrevimiis, tiini suo qiia;qne loci} dis- posniinus : deindc qiiibns quotidie .servuli utuntur, qua ad lanilicia, qno; ad cibaria coquenda ct conliiienda per- DE UAGRICULTUIU':, I.IV. XII. tre , en lui prcscri vant de veiller a leur siirrte. Mais pour celles dont nous ne nous servons que les jours de fetes ou a larrivee des liotes et dans qui^kiues cas rares, no\is les avons miscs cntre ies ninins de reconome, en leurassignant a toutes leur place. INous comptions cliaque piece, et nousen tenions nous-meme registre. Nous avons aussi pruvcnu reconomede rendroit ou ii trouverait touteedont on pourrait avoir bcsoin, en l'avertissant d"nvoir des notes partieuiicres pour se rappeler les effets qu'il aurnit donnes , le temps oii il les aurait don- nes,et la persoime qui les aurait recus , afin de les remettre chncun a sa plnce , lors([u'on les au- rait rendus. Ainsi les aneiens nous ont donne, dans la personne d'lschomachus, les memes preceptes d'attention et de vii;ilancc que nous donnons aujourd^hui a la metayere. Cependant elle ne doit pas borner ses soins a garder sous la clef ce qu"on lui aura apportii a la maison ; mais elle doit encore eu faire In revue de temps en temps, et prendre garde que les meubles ou les habits ne deperissent pour etre ensevelis dans Tordure , ou ((ue les productions de la terre aiosi que les autres choses crusape ne se perdent par sa negligence et par sa paresse. II faut aussi qu'elle ait de !a laine toute prete et cardtie, tant arin de pouvoir tourner ses soins du coie des ou- vrages de iaine les jours de pluie, ou lorsque le froid ou la bruine empi}cheront les fcmmes de va- quer en plein air aux travaux rustiques, qu'alin que ces ouvrages puissent i-tre faits plus aistmeut quand elle y mettra la maiu , ou qu"elle donnera ses ordres. En effet, il ne sera pas mal que ses habits, ainsi que ceux des inteudants et des au- trcs esclaves distingues , soient faits a In maison , alin que les comples que fon rendra au chef de faniille soient moius enlKs. Voici encore une chose qu"elle ne manquera jnmais d'observer : c'est. dc faire la visite daus la metairie des que les geus en seront sortis , pour voir s'il n'cn est pas restfj de eeux qui devraient i^tre dchors a liavailler ti la campagne , et si quelquun d'eux n'a pastrompe (comme il arrive quclquefois) la vifjilance de son mari en tergiversant dnns la maison. Kn ee cas elle lui demandera la raison de sa nc^gligenec; elle examinera si c'esl sa mauvaise sante qui Ta force de rester, ou si c'est par paresse qu'il s't>st cach(3 ; et elle le conduira sans retard a rinlirmc- rie, quand merae elle s'apereevrait qn'il s'('xcu- serait sur une mnladie feinte; parce qu'j| vaiit mieux laisser reposer un ou deux jours, en le gardanta vue , un esclave fatigui? par Touvrage, que de Texposer a. une maladie reelle, en Tac- cahlant par un travail excessif. Enfin elle restera le moins qiie faire se pourra dans ia mt^nie plaee ; car son ofliee n'est point s(»dentaire, et elle doit au contraire tant(")t prendre un nKJtier, pour mon- trer aux autres a faire de la toile si elle est la plus babile, sinon pour apprtndre elle-mtme a en faire de ceux qui sout plus habiles qu"ellc ; tantot visiter ceux qui pr(?parent le manger des gens , et avoir soin de faire nettoyer la euisine, les (■tables a ba-ufs et les crt^^ches. Elle doit aus.si ouvrir de temps en temps les inllrmeries, quand m(ime il ne s'y trouveiait point de malades, et en balayer les ordures , afiii que , quand le eas lexigera, les malades les trouvent bien arran- g{?es, en bon etat et saiues. II faut encore qu'elle soit presente toutes les fois que les pourvoyeuis et ks depensiers peseront et mesiireront quelque chose, ou que les patres tireront le lait dans les etables, ou qu'ils feront tetter les agneaux ct les petits des auties bestiaux ; eornme il faut qu'cilc assiste a la toute, qu'elle prenne soigneusement linent, liiEC ipsis, qiii liis iili snlpnt, tradiillinus , et nlii expoiKJient, demonsliavimus, ct iit salva cssent, pncce- pimiis. Quibiis aiileni ad dies festos et ad hospitum adveii- tnin utimur otad (|iia'dam rara iiesolia, lia:c pioino tia- didinius, et loca omniuiu demoiislravimus, et oninia annnmeravimiis, atiiiie annunierala ipsi cxscripsiniiis, eumque adinonuimiis, ut qiiodcunqiie opus e.sset , sciret uiidc daret , et memiuisset atqiie annotaret , (|iiid ut (|iiando et cui dedisset, et cum recepisset, ul quidque suo \am leponeret. Isitiir liaec nobis antiqui per Isclininachi perso- Dam praecepla industriie ac dlligentia! tiailidernnt , qua; nnnc nos villiacdemonstramus. Nec tamen iina ejuscura csse dcbebil, ulclausa cuslodiat, qna; teclis illata lece- peiil, sed subiuile rcco!;iioscat alque cnn>iderct, ne aut supeliex vestisvc condita silu dllabatur, aiit fniges, aliavc iitensiliancgli'.:enila dcsidiai|nesua currumpantiir. Pluviis vero diebus, vel cuiii ni>;nribus aut priiinls niulier siib dio rusticum opus nbire non iioterit, ul ad lanlllclum re- ducatur, pra'parala;sint el pcclitrc lana',i|iin racilius jiisla lanificio per.sc<|iii atquc evlt^cre possit. .Mlill cnlni nocc- \'\t. si sllil alqiie actoribiis ct aliis in lionore .servulls veslis donii (oiilccta kii'ril, ipio niiniis palrlsr,inillias ra- tinnesonerciilur. Illiid vcroeliam in pcrpetuiimcuslodieu- diiin Ijabcbit, uteos, qni Inris ruslicdri debcbunl, cum jani e villa lamilia processciit , reipiirat, ac siquis, ut evcnit, cuiam contubcnialis ejus intra leclnni terglver- saiis fefcllcril, caiisam desldiae sciscitetiir, cxplnretque iitium adversa valeludine inliibitus lestiterit, an pigriiia dcliluciit. Kt si conipererit, vel siinulanlcm lannuorein siiic cunclatione in valetudinariuni dcdiicat : pra'slat eniiii opere fati^aliim Bub custodia leqnicsceic ununi ant altcnini dicni, qnam pressiim niiiiio labore verara iioxam concipcre. Ueiiique iino loco ipiam niinimeopoiiebll eain cnnsislirc, iicipic eiiim sedenlaria ejus opcra est, scd modo ad lclaindcbcbil accedcre,acsiquld nicliussciat,doceie : si miinis, addisccre ab co qui pliis iiitcllitiat, niodo eos qui cibiiin ramiliic conlii iiint, inviserc : tiini etiain culiiiam et biibllia, nec niinus piascpia mundanda ciiiaie : valc- luilinaria qiioquc vcl si \accnlab imbccillls, Identideni aperirc,climniuiiditilslilicrare,utcuni rcsexcgcrit, bciic ordinala [el oniataj ct saiiibi la laii^iicntlbus pra'bcanlur : proinis qiioque ct ccllariis alicpiid ap|)cndeiitibus aiit iTie- llcutibiis intervenirc ; iicc ininiis intcrcsse pasloribiis in stabulis InicUun co;;eiilibiis,aiil l'iclii.s oviiini aliariinive 46G COLUMELLE. la laine qui en reviendra, et qu"el!e compare le nombre des toisons a celui des bestiaux; enfin qu'elle force les esclaves charges du soin des meu- bies de les tenir propres , de nettoyer et de polir les instruraents de fer, et de donner aux artisans ceux qui auront besoin de reparation, afm qu'ils les mettent en efat. Quoique toutsoit ainsi regle, je crois neanmoins que cette distribution ne sera encore d'aueune utilite, a moins que, comme je Tai deja dit, le metayer n'y ait souvent roeil; sans parler du maitre et de la maitrcsse, qui doi- vent aussi y regarder de temps en temps, et a moius qu'il ne vcilie au maiutien de cet arrange- raent quand il sera une fois etabli. Cest aussi ce que Ton a toujours pratique dans les villes poli- cees : en effet, il n'a pas paru sutTisant aux ehefs et aux notables de ces villes de les pourvoir de bonnes lois, s'ils u'eussent eii meme temps com- mis la garde de ces lois a des citoyens tres-exacts, que les Grecs appellent vo,u.o(iuAaxa;, et dont la fonction consistait a combler d'eloges et merae d'honneurs ceux qui obeissaient aux lois , comme a punir ceux qui s"en ecartaient. Cest prccisement ce que font encore aujourd'hui les magistrats , cjui maintieunent les loisen vigueurpar rexereice assidu de leur juridiction. Mais il suffit de ces preceptes pour ce qui concerne radministraliou geuerale. IV. PJous allons a present donner des preceptes sur d'autres objets particuliers , dont nous n'avons poinl parle dans les livrcs preeedents, parce que nous nous leservions de le faire en traitant des fonctions de la metayere. Pour suivre un certain ordre, nous coramcncerons par le printeinps, parce que les seiiiailles, taut celles qui sont faites a temps que celles des tremois, se trouvant pres- que toutes fmies dans cette saison , il reste des moments oii ron n'a rien a faire , et oii Ton peut par consequent s'occuper des pratiques que nous allous enseigner. La tradition nous apprend que les auteurs, tant carthaginois et grecs que ro- mains, n'ont pas neglige le soin des petites elio- ses : en effet, Rlagon le Carthaginois et Hamilcar, dont rexemple paralt avoir ete suivi par Mnaseas et Paxamus, auteurs grecs assez celebres, u'ont pas dedaigne , qiiand lesguerres leuren ont laisse le loisir, de payer une espece de tribut a la subsis- tance des hommes. Cest ce qu'ont fait egalement plusieurs de nos compatriotes : teraoin M. Ambi- vius, Masnas Lieinius et C. Matius, qui se sont at- taches a former, par les preceptes qu'ils leur ont donnes , des boulangers , des cuisraiers et des offi- ciers chargcs du soin des provisions de bouche. Or tous ces auteurs ont voulu que celui qui se mele- rait de ces emplois fut chaste et contiiient, parce qu"il est importaut que ce qui sert a la boisson ou a la nourriture ne soit touche que par des ira- puberes, ou au moins pordes personnes qui s'abs- tiennent tout a fait de racte venerien ; de sorte que si un horame ou une femrae maries sont dans le cas de mettie la main aux provisions de bouche, ils pretendent qu'ils doivent prealable- ment se baigner dans un Ueuve ou dans une eau courante ; et que par cousequent il faut necessai- reraent avoir recours au ministere d'un enfant ou a celui d'une petite fille, pour tirer les choses dont on aura besoin de rendroit ou elles seront serrees. A la suite de ce precepte, ils ordonnent de preparer un lieu et des vases couvenables pour contire quelque chose que ce soit au sel et au vinaigre : ils veulentque ce lieu ne soitpas expose au soleil, et qu'il soit tres-frais et ties-sec, afin que les provisions de bouche ne contractent ni moisissure ni odeur de relent ; que les vases dont |M'cui(lujn siibninianlibns : tonsiirls vero earuni iilique in- . lercsse.et lanas [eliam] diligenter percipere , et vplleia I ad numeruin pecoris rccensere : tum insistere alriensibus , ut supelleclilem exponant , et ferramenta delersa nitiden- !ur, atque rubigine liberentur, cajteraque qu« relectionem desideiant , fabris concinnanda tradautur. Poslremo liis lebus omiiibus couslitutis, nibil lianc arliitrordistributio- neiii profuturam, iiisi, ut jani dixi, villicus sa^pius, et aliquando tamen dominus aut matrona considoiaveiit, animadverleritque, iit ordinatio iustituta conservelur. Quod etiaiu in bene moratis civitatibus semper est obser- valiim; quarum primoribus atqufi oplimatibus non salis visum est bonaslegesliabere, nisicustodes eaium diligen- lissimos cives creassent, quos Graeci vo^oifuXaxa; appel- lanl. Horum erat officiuni , eos qui legibus parerent, lau- dibiis prosequi, iiec minus bonoribus : eos autem qni non parerent, piKua mullare. Quod nunc scilicet laciuntma- gistratus, assidna jurisdictione vim legum ciistodienles. Sed lisecin univcisuni adminislranda tradidisse abiiiHie sil. IV. Nunc de c.x'leris rebus , quseomissiE eiant prioribiis libris, qiioniam villica; reservabantur ofliciis, prrecipie- mns, ct ut aliquis ordo cuslodiatur, incipienins a vorno tempoi e , quoniam feie maturis atque trimestribus cnn- summatis satiouibus , vaciia tempora jam coutingunt ad ea exeqiienda, quae deinceps docebimus. Parvaium lerum curam non defnisse Pirnis Gr.Tcisqiie auetoiibns alqne etiam Romaiiis, memoria tiadidit. Nam et Slago Cartiia- giniensis, et Hamilcar, quos secuti videntur Griewe genlis non obscnri scriptores Mnaseas alque Paxamus , tum de- mnm no.stri generis, poslquam a bellis otiuni fuit, quasi quoddam tribntum victiii liumano coulerre dedignati non sunt, ut M. Ambivius, et M.-cnas Licinius, tum etiam C. Matius; quibus sludiiim fuit pistoris et coci, nec minus cellarii diligentiam siiis praiceptis instituere. His aiitem omnibns placuit, eiim, qui rerum liarum olficium susce- perit, castum esse coutiueiitemque oportere, qiioniani lotum in eo sit , ne lontractentur pocula vel cibi , nisi aut ab impubi.autcerto abstinentissimorebiis venereis. Quibus si fuerit operalus vel vir vel fujmina, debere eos llum.t/O aut perenni aqua, priusquam penora conlingant, ablui. Propter quod liis necessarium esse pueri vel virginis minis- terium , per quos promantur, qu.ie usus postulaverit. Post liocpijpieptum lociimetva.saidoneasalgamispia>paraiiju- beiit : locum csse debere aversum asolc, quain trigidissi- DE L'AGR1CL1LTU1U:, LIV. \II. 011 se servira soicnt de terre cuite ou de verre; que l'on en ait une grande quantite de petits, piutot que d'en avoir de grands en moindre quan- tite; ct que de ces vases les uns soieut enduits de poix comme il faut, et les autres propres, mais sans apprct particulier, selon que la naturc dcs clioses que Ton doit confMC rcxigera. 11 faut faire e.xpres ces vases , de facon qu'ils aient une grande ouverture ct qu'ils soicnt dune nicme largeur du haut en bas, et que par coiiscquent leur forme ne ressemble point a celle dcs futaillcs, afin que, lorsqu'ou en aura tirc dcs viandes conlites pour son usagc, tout ce qu'on y aura laissc soit egale- ment prccipitc au fond du vase, a Taide d'un poids dont on chargcra la superlicie de ces vian- des. Car pour conscrver les provisions de bouclie sans qu'elles se giitcnt, il faut faire en sorte quelles ne suruagent point, mais qu'elles soicnt toujours recouvertes du liquide dans lcqiicl on les conserve ; ce a quoi il serait difficile de par- venir, si elles etaicnt dans une futaille qui n'a point une fornie rcguliere. Les memes auteurs ajoutent que le vinaigre et la saumure la plus forte sont d'un usage tres-necessaire pour ces operations. Voici comme on fait Tune et rautre. V . Pour faire du vinaigre , racttez sur quarante- huit scxlarii de vin cvapore ou gate une livre de levain , trois uncim de figues scches et un sexta- rius de sel hroyes ensemble, de facon ni^anmoins qu'avant de jeter ces ingredients dans la mesure de viu que nous disons , ils aient ete delayes dans un qmrtarius de miel. Quelques pcrsonues jettent dans une pareille mesure de vin quatre sexfarii d'orge grillee, quarante noix allumees, et une demi-livrederacnthe verte. D'autresfontchauffer des barrcs de fer Jusqu'a ce qu'elles soient rouges comme du feu, et les plongent daus une pareille mesuredc viu; aprcsquoi ilsallumentcinq ouslx pignonssans aniandes, et les y jettent tout en- flammcs. II y en a qui font la mcme operation avec des pommcs de sapin endammees. VI. Maniere de faire de la saumuro forte. On met dans la partie dc la nRtairie la plus exposce au soleil une futaille dont 1'ouverture soit trcs- grande, et on la rcmplitd'eau de pluic, qui est la meilleure pour cette operation , ou du moiiis , si Ton n'a pas d'eau de pluie , on la remplit d'cau de fontaiue qui soit tres-douce; apics quoi on suspcnd dans cette futaille un panier de jonc ou de gcnet d'Espague rempli de sel blanc , afin que la saumurc soit plus blauclie. Tant que Toa voit le sel se fondre pendant quelques jours , c'cst unepreuveque lasaumure n'est pas encore assez faite. Cest pourquoi Ton continuera pendant quelque tenips d'en mettre d'autre dans ce pa- nicr, jusqu'a ce qu'il y reste tel qu'on Ty aura mis, et sans souffrir aucune diminution. Lors- qu'on s'apercevra qu'il ne fond plus , on jugcra des lors que la saumure est a son point de per- fection ; et si ron vcut cn faire d'autre daiis le memc vase , on versera la premicre daiis des vaisseaux bien enduits de poix, et on la tiendra couverte au soleil, parce que raction du solcil en attircra toute la moisissure et lui feiva contrac- ter unc bonnc odcur. II y a une aiitie maiiicro de rccomiaitre si la saumure est a son point de perfcction, qui conslste a y plongcr du fio- mage niou : cn cffct, s'il tombe au fond, c'est une prcuve qu'ellc n'est pas encore faite ; au licu que lorsqu'il surnagc, on cst sur qu'cllc est a son point de perfection. VII. Quand on aura prepare du vinaigrc et dc la saumure, il faudra cucillir pour son usagc vers requiuoxe du printcmps, ct mettrcapart mumet siccissimum, nc situ penora niucoiem conlraliant. Vasaantem fictilia vel vilrea plura potius qiiam anipla, et eoium alia recte pieata, nonnulla lamen puia, prout comli- tio conditiirM exeserit. Haccvasa dedita opera lieri oportet palcntiore, et iisque ad imum aequalia, nec in moilum doliorum lormata, nt exemptis ad usiim salgamis quid- quid superest xquali pondere iisque ad fnndnm deprima- lur, cum ea res innoxla penoia conservet, iilii noii inna- teut, sed semper .sint jiiie submersa. Quod iu utero dolii vix fieri posse propter ina-qualitatem liguia'. Jlaxinie autem ad lioc necessariuin esse aceti et duru; murifo usuni, qucG utraque sic conlieri. V. Qnemadmodum ex vino vapido acetum liat. lu se\- tarios duodeqiiinquaginta fVrmenti liliiam , lii i arida- pondo qiiadrantcm , salis scxlarium suliterilo, el sulilrila cum quartario mellis aceto diluito, atqiie ita in piwdiclain mensuram adjicito. Quidam ordei tosti sextarios qualiior, et nnces ardentes juglandes quadraginla , et iniMila' viri- dis pondo sclil)i'ani in eandcm mcnsuram adjiciunl. Qiii- dam ferri massas exiirunt , ita ul ignis spccieni lialicant, easqueineandem niensnranidemittunt. Tiini eliam cvcin- ptis nucleis ipsas nnccs pinca.s vaciias >iunicro qiiinqiic vcl scx inrencliiiit , ct ardi'iili's eodem demitlunt. Alii nuciliiis sapiiicis ardcnlibus nlcm faciunt. Vf. Miiriam diiram sic facito: doliiim qnam palentissimi oris locato in ea parte villai , qu.ie pluiimiim solis accipit. Id doliiim aqua ca'lesli repleto ; ea estenim luiic rci aptis- siina; vel si non fiierit pluvialis, certe foutana diilcissimi saporis. Tnni indito sportam junceam, vel sparteam, qure replenda est sale candido , quo candidior niuria liat. Ciini salein per aliquot dics videbis liquescere, ex eo iii- tclliges nondum muriani esse maliiram. Itaque subinde aliiim salcm tamdiu ingercs, doncc in sporla pcrmancat inlcgcr, nccminuatur. Quod cum animadverteris, scias liaberc imiriani maturilalem siiam. Kt si facerc aliam vo- Incris , Iianc in vasa bciie picata dillundcs , ct opcrtam in sole Iialiebis. Omnem eiiim inucoicin vis solis aufert, ct oiloicm bonum pra^bcl. Kst etaliiid inuriaj niatura- expo- rimcnliim. Nam ubi dulcem cascum demiseiis in eam , si pcssnm ibit, .scies essc adbuc crndam : si innalabit, ma- tiiram. VII. His pr.Tparalis circa vernum reqiiinocliiim licili.vs in iisnm colliKi ct icpnni iiporlchil , cyniani, c.iuIcim, i:ippaiiin , apii culiriilos, nitam, olcris alii (iini siio colc COLUMELLE les bcvbes suivantes : savoir, des cimes et des tiges de ehoii , des capres, des tiges d'acbe , de la rue, des tiges de raaceron cueillies avont que cette plante sorte de sa capsule , ainsi que des tigcs de ferules cueillies avant leur devcloppe- ment total , de la fleur nouvelle et des tiges de panais sauvage ou cultive, de la fleur de eouleu- vrce cueillie avant sou parfait developperaent, de la fleur tant d'asperge que de petit houx , de racine vierge , de digitaie, de pouliot, de eataire, de lapsana, de la fleur et des tiges de cette bat- tilleque Ton appelle pied de Milan, et meme de jeunes tiges de fenouil. On confit aisement toutes ces berbes enserable dans la meme sauce, c'est-a-dire , dans deux tiers de vinaigre et un tiers de saumure forte. Mais on peut aussi mettre n part, chaeunedansleur bassin, la couleuvree, le petit boux, la rncine vierge, Tasperge, la lapsana, lepanis, la cataire, la battille. Apres avoir saupoudre ces berbcs de sel, on les raet deux jours a rombre, jusqu'a ce qu^elles rendent leur eau; ensuite, si elles ont jete assez d'eau pour pouvoir elre lavees dans leur propre jus, on les y lave , sinon on les lave avec de la sau- mure forte que Ton verse dessus, puis ou les com- prime eu les chargeant d'un poids; apres quoion les met chacuue dansun vase a part, puis on verse dessus uue sauraure, qui , comme je rai dit ci- de.ssus, sera coraposee de deux tiers de vinaigre et d'un tiers de saumure proprement dite; et on les reoouvre d'une bonne poignee de fenouil sec cueilli rannce precedente pendant la vendaiige, pour les eomprimer au pointque le liquide puisse remonter aux bords du flacoii. Quand on aura cueilli le maceron , la ferule et le fenouil , on etendraces berbesala maison, jusqu'a ec qu'el- les soient fanees ; apres quoi on en depouillera les tiges de leurs feuilles et de toufe leur ccorce. Si ces tiges sont plus grosses que le pouce , on aura soin de les partager en deux morceaux , en se servantd'un roseau pour les eouper. II faudra aussi eparpiller les fleurs elles-meraes et les fen- dre en deux avantde les mettre dans le» vases, poureviter qu'elles ne soicnt trop grosses. Ensuite on versera dessus la saumure que nous venons de prescrire , en y ajoutant quelques petites raeines de ce laser que les Grecs appellent ciAsiov, et en recouvrant le tout d'une poignee de fenouil see , de facon que la saumure renionto par-des- sus. II faut laisser secher a la maison pendant plusieurs jours, jusqu'a cc qu'elles soient fa- nees, les cimes et les tiges de chou, de cSprier, de pied de Milau, de pouliot, de digitale, et les confire ensuite de la maniere dont on confit la ferule , la rue , la sarriette et forigan. 11 y a des personues qui se contentent de faire confire la rue dans de la saumure forte, sans y ajoutcr de vinaigre, et qui ensuite, pour s"eu sertir, la trempent dans de Teau ou merae dans du vin , et rarrosent d'huile. On pourrait aisenient con- server de la meme maniere la sarrielte verte , ainsi que Torigan vert. VIII. Maniere de fairede Voxyfjala (de la jon- chee). On prend nn pot de terre proprc, que Ton perce vers le fond avec une tarricre ; ensuite on bouche avec un fosset le trou que Ton a fait , et Ton reraplit ce vase de lait de brcbis tres-frais; puisonyajoutedepetitesbottesd'assalsonnements verts, consistant en origan, menthe,oignon et co- riandre. On enfonce ees berbesdans le lait, de fa- con neanmoins que la ligature qui les retient y suruage. Cinq jours apres, on relire le fosset qui servaita boucher le trou, ct Ton vide le petit-lait. Ensuite , lorsque le lait raerae coramence a cou- floiem anlequam de folliciilo exeat : ilem feriilae ciim coli- ciilo silenlcm qiiam tenenimum llorem : paslinacrc agrcs- tis vel salivae eum coliculis silentem llorem : vitis albic et asparagi et rusci et tamni et iligitelli el puleii et ne|ietalire opiirict, diciiiipio uiiuni ct iioclein siiieie, (liiiii muriaiii leiiiitlaiit : deiiule muiia elueie, et expressos in cratibiis pandere, duni assicccscant : tum substerneie anetbuui aridiim et lieuiculum rulaeqiie aliquid et porri conciderc, atqiie ita miscere : tum siccatos colirulos ita componere, ut laseoli viriiles iutegii interpoiiantur, quos ipsos aute diira niiiria die et nocte macerari iiportebit, .similiterque assiccatos ciim fascicalis lactucarum coiidi , et supcrfunili jus qiiod sit aceti duarum partium alqiie iiniiis niiiiiie : deiiide arido spissaniento faMiicnli sic comprimi, utjiis supcniatct. Qiiod nttial, is qni liiiic otlicio pr.Teiit, saqie sulliiiidere jiis debebit , nec pati sitire salgama, sed extriii- secus miiuda spongia vasa perlergeie, et aipia foiitaiiii qnani recimtissima refiigerare. Siniili ratione iiilubiim et ciiciiiiiina riibi , qua laclucam condire oportet, iiic niimis tliyini el saliireia; et ori!;ani tum etiani arraoraciorum ry- iiiam. Iliec. autem,quie siipra scripla siiiit, vcrno tempore coniponiintur. X. Kunc qiia! pcr ieslalcm ciica iiiessem vel ctiain exactis jarn inessibiis colligi el reponi debeant, pr.-ecipie- nins. Pompeianam, vel Ascalonlain cepam, vel etiam Mar- sicam simplicem, quam vocant iiiiioiicm riislici, elif;itci : ca cstautein, (pue noii l'riitii;a\ iJ , iicc liabuit suIkiIcs 460 COLIJMELLE. leiit unio, c'cst-^-dire, de cclui (lui tra pas moiite 1 iluit de poix , que Ton rerapiiia soit de viu fail en tiees et qui est sans caieu. Faites-Ie d'abord j avee des raisins seches au soleil , soit de vin cuit . . ... .. _ .ri , '^A ■ : 'i J:_,:_.,.: ,1 it:J. J„ P„ „ ...... secher au soleil ; ensuite , aprcs qu'il aura ete rafraichi a rombre, arrangez-Ie dans un flacon sur un lit de thym ou d'origan ; et aprcs avoir verse dessus une saumure composee de trois quarts de \inaigreet d'unquart de saumure pro- prement dite, couvrez-Ie d'une botte d'origan , de facon que Toignon soit bien enfonce : lorsque Toignon se sera bien imbibe de cette saumure , vous reraplirez le vase du meme liquide. Cest dans le raeme temps que Ton conlit les cormes, les prunes de couleur d'onyx et les prunelles, ainsique les poires et les pommes de toute espece. [| faut cueillir les cormes dont on se sert pour conlire les olives , ainsi que les prunelles et les prunes d'onyx , pendant quelles sout encore du- res et avant leur maturite parfaite, pourvu nean- moins qu'elles ne soient pas trop vertes. En- suite on les fait secher un jour a rombre, puis onmele ensemble par parties egales du vinaigre et du vin cuit jusqu'a diminution des deux tiers ou de moitie , et on verse ce melange dessus. II faudra aussi y ajouter un peu de sel , pour qu'il ne s'y engendre point de vermisseaux ni d'au- tres animaux. On les conservera cependaut plus commodement en melant deux tiers de vin cuit jusqu'a diminution des deux tiers, avec un tiers de vinaigre. Lorsqu'on aura cueilli avant leur maturite, sans cependant qu'eIlessoient ab- solument vertes, des poires de Dolabella et de Crustumium, des poires royales, des poires de Venus, dcs poires volema, des poires de IVanius et de lateritius, de Decimius, des poires /au- rra (qui sentent le laurier) , des poires mtjra/jia (des poires parfuim) et des prunes pour- prees , on examinera avec attention si elles sont saines, sans defaut et sans vers ; ensuite oa les arrangera dans un flacon de terre cuite en- jusqu'a diminution de moitie, de facon que tout le fruit soit eufonce dans la liqueur; apres quoi on mettra dessus un couvercle que Tou enduira de platre. Je crois devoir donner comme une raaxime generale , quil n'y a point de fruit que l'on ne puisse conserver dans du miel. Cest pourquoi comme les fruits qui sont confits dans le miel sont quelquefois salutaires aux malades, jepensequ'il eu faut conserver au moins quel- ques-uns dc cette maniere, pourvu cependant qu'on en mette a part les differentes especes , parce que si elles etaient melees toutes ensem- ble , Tune gSlerait Tautre. Et puisquc eeci nous a donue Toccasion de faire mention du miel, nous ajonterons que c'est dans le raeme temps qu'il fautchiitrer les ruchcs etfaire le miel et la cire : raais , comme nous avons deja parle de cette raatiere dans le neuvii^me livre, uous ne demanderons a present rien autre chose au me- tayer, si ce n'cst qu'il ail soind'assister a la con- fection du miel et de la cire, et de veiller a la conservation de ses fruits. XL Au reste , comme c'est dans le mcme tempsque Ton doitserrer le raiel ainsi que Thy- dromel, dans la vue de les laisser vieillir, on se rappellera qu'il faut casser la cire en petits raor- ceaux des quele secondraiel aura ete extraitdes rayons , et la faire tremper dans de Teau de fon- taine ou de pluie; ensuite, apres en avoir ex- prime Teau, il faudra la passer, la faire bouillir dansun vasede plomb,et la purgerde toutes ses immondices en recumant. Lorsqu'elle aura ac- quis par la cuisson Tepaisseur du vin cuit jus- qu'a diminution de moitie , on la laissera refroi- dir, et on Tenfermera dans des llacons bien en- duits de poix. On se sert de Teau dans laquelle les rayons ont ete trempes , en guise d'hydromel : adliacrenles. Hanc prius in sole siccato, deinde sub umlira refiigeralam substiato lliymo vel cunila componito in lidelia,et infuso jure, quod sit aceti tiium parlium et iinius muriEe, fasciculumcunilai supeiponilo , ita ul cepa «leprimatnr : qua^cum jus comlnberit, siniili misluravas snpplealur. Eodem tempore corna,et piuna onycliina, et pruna silvesUia, nec minus geiieia pirorum et maloriim condiuntur. Coina,quibus pro olivis ulamur; item pruna silvestria, et pruna onycbina adliuc solida nec maturissima legenda suut , nec tamen nimiiim cruda. Deinde uno die ninbia siccanda : tum aequis partlbus acelum et sapa vel defi utuin misceatur et infundaliir. Opoilebit aiit«m ali- i|iiid salis adjiceie, ne vermiculus aliudve animal iunasci possit. Verum coinmodiiis scrvanlnr, si duie paites sapa; iiim aceli iinaparte misceantur. Piia Uolabelliana, Crus- lumina, legia, veneria, volema, Na.'viana, lateritiana, Decimiana, laurea, niyrapia, [pruna] purpurea, cuin immatnra, non tamen percruda legeris, diligenter inspi- cito, ut sint iiilegia sine vitio aiit vermiculo : tiim in ticlili picala fidclia com|ionilo, cl aut jpusso aul delnilo completo, ita nt onme pomum sulimersnm sit, opercu- liim deiude inipositum gypsato. Illud in totuni pr^cipien- diim existimavi, nullum esse genus pomi , qiiod non possit inelle sciTari. Itaque cuin .sit lia;c res interdnm a'grotantibiis salutaiis, censeo vel pauca pomaiii melle custodiii, sed sepaiata geiieratim. Nam si commisceas, altei iim ab altero generecorrumpitur. Et qiioniam opportune mellis fecimus mentionem, lioc eodem temporealvi castrandic, ac mel conficiendum, cera facienda est : de quibus nono libro jam diximus : nec nunc aliam cuiam exigimus a villica , quani ut administrantibus intersit , frnctumque custodiat. XI. Cater nm cum eodem tempore niolla ncc miniis aqua mulsa in vetustatem reponi debeat , meminisse oportebit, utcum secundarium mel de favis fueiilexemptum, cerae statim niiniite resolvantui , et aqua fontana vel caelesti macerentur. Expressa deinde aquacoletur, et in vas (liiiin- beum defusa decoquatur, omnisqiie spurriliacum spuiuis eximalur : qua; decoctu, ciiin fam cra,ssa fuerit (|uam de- friitiiin, lefrigeretiir, et bene picatis la^iniis condaliir. llac qiiidfliu mclla pro aqua niulsa utuutur , iionnulli DE LAGRICULTURE, LIV. XIL quelques personnes remploient aussi au lieu de vin euitjusqu'a diminution de moitie pour con- fire lis olives; et je crois meine qu'elie est plus propre que ce vin a cettc destination , paree qu'ellea un gout plus nourrissant. U"ailleurson ne peut pas la donner en remede aux malades au lieu d'hydromel , parce qu'elle engendre des vents dans restomac et dans les intestins de oeux qui en boivent. XU. Cest pourquoi on mettra eette eau h part, et on la reservera pour s'en servir a confire lesfruits; apres quoi il faudra faire unhydromel particulier avec d'excellent miel. ALais il y a plu- sieursfacons de le faire. En effet, quelques per- sonnes renferraent dans des vases , plusieurs an- nees d'avance, de l'eau depluie, qu"elles ticn- nent a Tair exposee au soleil : ensuite, apres Ta- voir souvent survidee dans d*autres vases pour l'6claircir (parce que toutes les fois qu"on la transvase, le fit-on meme a differentes reprises pendant un tres-lonj; temps, on trouve toujours au fond du vase une matlere epaisse semblable a de la lie),elles en melent unscxtai-ius avec une livre de miel. II y a cepeudant des personnes qui, pour donner a rhydromel un gout plusflpre, ne delayent dans un sexlarius d'eau que neuf uncici' de raiel : ces mfimes personnes, apres avoir rempli un fliieon de cet hydromel ainsi compose et ravoir enduit de pliitre , le laissent (|uarante jours au soleil pendant le lever de la C.anieule, ct ne lemettent qu'aa bout de cetemps sur un planeher ou la fumee puisse parvenir. D'autres , qui n"ont pns pris la precaution de faire vieillir de l'eau de pluie, en prennent de nouvelle qu'ils font bouillir jusqu'a diminution des trois quarts; ensuite, iorsqu'elle est refroi- die, ilsy mettent un sex/i/rius demiel surdeux 4(11 sextarii d'eau , s'ils veulent faire de rhydromel biendoux; ou neuf uneiw de miel surun scxtn- rius d'eau, s'ils veulent le faire plus /ipre au gout. L'bydromel fait avee ces ingredients est verse dans un tlacon ctexpose au soleil pendant quarante jours, comme je viens de dire, puis place sur ua planeher a la portee de la fumee. XIH. Le temps le plus propre a faii'e du fro- mage pour la consommation de la raaison, est celui ou le fromage rend le raoius de petit-lait, ainsi quc le temps de rarrieresaison oii il n'y a plus guere de lait, et ou par conseciuent on iie trou- verait pas son profit a perdre inutilement des journees pour porter ce genre de fruit au mar- che, puisque effectivement il arrive souvent qu'eny portant des fromages pendant la chaleur, ilss'aigrissent et se gStent. Aussi est-ce le temps ou il vaut mievix en faire pour son usage. Au reste, le soin de bicn faire le fromage concerne le berger, auquel nous avons donnc dans le sep- ti^me livre les preceptes qu'il doit suivre a eet effet. II y a aussi des beibes que fon peut con- fire a rapprocbe de la vendange, telles que le pourpier, et la plante potagere de rarriere-saison, a laquelle quelques personnes donnent le nom de bassille (6(v<inn tempns dlfrunditni' , aliqiiod rrassamentum in imo simile feci reperitiir) vetcris aqu.Te .sextarium cum libra inellis niisceiit. Nonnulli tameii qui ansteriorem volunt efliceie ^iislnm , sexlariimi aqiia: cum dodrante pondo 1111'llis ililiniiit, et ca piirlione repletam lagoenam gypsalainqiii' paliiiiiUir per Canii ulai ortum in sole qiia- drasiiita ilicliii-- i-sse; tum di-iniim iii labulatnm , qiiod fumum accipil, reponunl. Koniinlli, quibusnon fuit ciir.-e Cilestem inveterare aquam, recentem snnuint, eamqiie iisqne in quartam partcm dccoquunt : deinde cum refrixe- ril, sive dulciorem mulsam facere volunt, duobus aqua! sextariis sextarium incllis peiinisceut : sive austeriorem , .sexlario aqnrc dodrantem mellis adjiciiint, et liis porlio- nibns factam in lago^nam dilTundiint : eainque, sicut snpia dixi, qnadiaginta diebns insolalam postea in tabnlatum, qiiod suiruniigatur, reponunt. XIII. Caseo nsibus doinesticis prreparando hoc maximc idonenm tempiis est, qnod et caseus seri minimum remiltit : et iiltiino tempore, cum jam exiguum lactis est.nontam e\|iedit operas morari ad forum fructilnis delerciidis : et sane sa'pe deportali per aestnm acore vi- liantiir. Itaqne pra^slat eos lioc ipso f emporc in nsiim con- (ireie. Id antem iit qiiain oplime fiat opilionis officium est, ciii septimo libro pnecepla dediinus, quai scqui debeal. .Siint etiam qna^dam IutIkt, qnas appropinqnante vindemia condire possis, nl portiilaca, et olns cordum, qnod qiii- dam I sali\ain ) balliin vocaiit. \\a- lierlia^ dilii;i-iiler pnr- Kanliir, el siili iiinlira expaiiiliinliir : deiiideqiiarto die sal in fiindislideliariim siibsleniiliir, et sepaiatiin nnaqiiieqiie caruin coniponiliir, acetuqne infnso itcruin sal superponi- lur : nam liis bcrbis mniianon convenit. .\1V. Hoc eodem tempore, vel eliam primo mcnse Aiignslo, mala et piia diilcissimi saporis mediocriler inatiira cligiuitnr , ct in duas vel Ires partes arundine vel COLUMELLE. core que mediocrement niiires , et qu'apres les avoir coiipees en deiix ou trois morceaux avec un roseau ou avec un petit couteau d'os, on les met au soleil jusfiuVi ce qu'elles soient sechees. Si Ton cn a une forte quantite, elles ffront en grande partie la nourriture des paysans pendant riiiver, en lcur tenant lieu de bonne chere : il en est de meme des figues, qui, etant serrees lorsqu'elles •iont seches , aident a les nourrir dans le meme temps. XV. II faut pour cela choisir la figue dans le temps ou elle n'est ni trop miire ni trop verte, et Tetendre dans un lieu oii le soleil donne toute lajournee. On enfonee a eet effet des picux en tcrre a la distance de qiiatre pieds les uns des autres , et on les assemble en forme de jougs avec des perches. On couvre ensuite ces jougs de roseaux travailles expres, que Ton eloigne de deux pieds de terre, afm que !es figues ne puis- sent pas attirer rhumidite que la terre rend com- munement pendant la nuit; apres quoi on ar- range les figues sur ces roseaux , et l"on etend a terre , de droite et de gauche , des claies de ber- ger tissues de chaume , de I6che ou de fougere, que Pon puisse relever quand le soleil se cou- chera, afin qu'etant rabattues l'une sur Tautre en forme dc voutecnmme les chauraieres, ellcs preservent lesfigues, pendant qu'elles seehent, de la rosee et quelquefois meme de la pluie, qui gatent l'une ct Tautrc eette espeee de fruit. Lorsqu'ensuitecesfiguesseront seches, il faudra lcs renfermer, pcndant qu'ellcs seront encore chaudes, dans des vaisseaux bien enduits de poix, et les y fouler avee soin pendant les cha- leurs du midi, en prenant neanmoins la precau- tion d"etendre sous elles un llt de fenouil sec, et de les recouvrir d'un pareil lit lorsque les vases seront pleins. On couvrira sur-le-cbamp ces va- ses et on les boucbera ; puis ou les mettra dans un grenier tres-sec, afin que les figucs se eon- servent mieux et plus longtemps. II y a des per- sonnes qui arrachent la qneue des figues apres les avoir cueillies , et qui les etendent au soleil; ensuite, lorsqu"elles sont tant soit peu sechees, elles les entassent dans des bassins de terre cuite ou de pierre, avant qu'elles soient durcies; puis apres s'etre lave les pieds , elles les foulent comme on foule la farine,en y melant du se- same grillc avec de Tanis d'EgYpte , et de la graine tant de fenouil que de cumin. Quand elles ont bien foule ces ingredients aux pieds, et qu'elles n'en ont fait qu"une masse avec les figues dej;autur, et inter se acclines lesludineato lecto niore tugiirioiiim vires- centem licum a rore , et inteidnm a pluvia defendant. Nam «tiaque res pr.Tdictum fructum corrumpit. Cum deinde ariierit, in oic^s bene picatas mciidiano fepore calentem (icuin coiiilere et calcare diligenter oportebit, suhjecto tainen arido Iwniculo , et ilerum vasis repletis superposito : qu.T vasa confestim operculare, ct oblinire convenit, et in horrenm siccissimuni reponl, qiio meliiis ficus percn- net. Qiiidam lectis ficis peiliciilos adimunt, et in sole eas expandunl : cum deiiide paiiliim siccat:E sunt, antequain indurescaiit, in labra fictilia vel lapidea congerunt Piis : tum pedibus lotis in modum faiina! proculcanf , et admis- cent foriefacta sesama cuin aniso ^gyptio et semine fa> niciili et cymini. Ha;c cum bene proculcaveiint, et totam massam comminuta! fici penniscuerint, modicas olTas fo- liis ficulneis involvunt, ac leligatas junco vcl qiialibet lierba offas reponunt in crales, el patiuntur siccari : deinde ciim peraruerunt , picatis vasis eas condunt. Non- niilli hanc ipsam farinam fici orcis sine pice incliidunt , et oblila vasa clibano vel furno lorrefaciunt , quo celeriiis omnisliumorexcoquatur : siccatain in tabiilatum leponiiiil, et cum exegeril usus, testam comminuiint : nam iluralani massam lici aliter exiinere noii possunt. Alii piiiKiiissimam quamque vuidem ficorum eligunt, et anjndiiie vel digiiis divisam dilatant, atque ita in sole TiescOTepaliuntiir, cpias deinde bene siccatas meridianis teporihus, cuin calorc solis DE LAGIUCULTURK, LIV. \II. 4f)3 leur fairp prciidre la forme cruiie etoile ou celle d'uiic' petitc lleur, ou la figure d'un pain; apres quoi ils les font de uouveau seeher au soleil, et les serrent ensuile dans des vases. XVI. Le raisin deniunde lcs memes soins. II en faut eueillir de blanc, qui ait le gout tres- agreable et dont les grains soient tres-gros et peu serres, quand la lune sera dans sou deelin, et par un temps serein et sec, aprcs la cinquieme heure dn jour ; ensuite on Tetendra peudautquel- quelemps sur des tableltes, de faeon que les grappesne se froisseut poiut les uaeseontre les autres en se comprimaut par leur propre poids; apresquoi il faudra faire eliauffer dans une chau- diere, ou dans une granJe marmite neuve de terre cuite, uue lessive prepareeavee de la cendre de sarment. Lorsqu'elle sera bouillante, on y ver- seraun peu d"huile, de la meilleure qualile que faire se pourra, et on melera le tout eiisemble; aprcs cela ou jettera dans la ehaudiere bouillante des grappes de raisin liees ensemble au nombre de deux outrois, selon qu'elles seront plus ou moins grosses ; et on les y laissera quelque temps jusqu'a ce qu'elles aient chacge de couleur, sans leur donner cependant le temps de cuire, mais en usant de quelque moderation et en prenant un certain milieu. Quand on les aura retirees, on les airangera sur une claie , en les eloignant as- sez Tune de Tautre pour qu'elles ne se touchent point mutuellement. Trois heures apres, on 1( s retournera rune apres Tautre, en evitantde les remettre a la place qu'elles occupaient d'abord , de peur qu'elles ne se gatent en sejournaut dans reau qu'elles auront rendue. II faut meme les couvrir pendant la nuit eorame les figues^aHn qu'elles soient a Tabri de la rosee et de la pluie. LorsquVlles seront tant soit peu seehees , on les mettra dans un licu scc, renfcrmeos dans des vaisseaux neufs et sans poix , avec un couvercle enduit de platre. II y a dis personnes qui enve- loppent le raisin dans des feuilles de figuier pour le faires^cher ; d'autres couvrent les grappcs, lors- qu'elles sont a demiUctries, de feuilles de vigne, et d'autres encore de feuilles de platane, avaiit de lesserrer dans des amphores. II y ena qni bru- leut de lapaille de feves, etquifontune lessive avec la cendre ([ui en resulte; apres quoi ils met- tent sur dix acxtarii de cette lessive trois rijathi de sel et un d'huile, puis ils la font bouillii-, et achevent ['operation de la maniere que noiis avons indiquee. Si Ton s"apercoit qa'il y ait trop peu d'huile dans la ehaudiere, on en ajoute de temps en teraps ce qu'il en faut pour rendre le raisiii plus gras et plus luisant. Mettez dans lc meine temps des cormes cueillies a la main ct bicn choisies dans de petites ernehcs enduites dc poix avec des couverdes enduits de meme , et bou- chez-les avec du plStre; ensuite enfonecz-les dans des fosses de deux pieds creusees a la mai- son dans un lieu sec, de facon que rnuverture de ces cruches, qui seront par conseqiient bien bouchees, soit renversee; enlln chargez-Ies de terre que vous foulerez legerementaux picds. Au reste, il vaudra mieux multiplier le nonibre des fosses, que d'enterrer plusicurs vases a la fois dans la meme ; ce qu"on ne fera pas sans lcs cloi- gner les uus des autres , parce que s"il arrivait que , pour en 6tcr uu , on en remuat d"autres , les cormes ne tarderaient pas a se gSter. Quelques personnes conservent aussi tresbien ce fruit dans du vincuit jusqu"a diminution demoitie, en y ajoutant une bonne poignee de fenouil see pour rcnfoncer dans les vases, de facon que le liquide ne cesse pas de le couvrir; ce qui n'emp(iche pas emolllt.T sunl, colligunt, et, ut (>st nios Afiisatciue llis- panis, iiiter S(; compositas ci)in[)rimunt in figiiraiii stella- rum nosciiloiunKiue, vcl iu formam panis rcdlgenles : lum riiisus in sole assiccaiit, ct ita in vasis recondunt. ,\VI. Similem curam uvie desiderant, quas dulcissimi sapoiis albas , maximis acinis, nec spissis, luua decres- cente, sereno ct sicco ca'lo |)<)st lioram quintam legi opor- tet , et in taluilis paiilisper porrigi , ne inler se poudere suo pressic cnlliilaulnr : dciiule aln^no vel in olla nova li(-tili ampla praeparatam lixiviain cincris sarmenti calelieri convenit; quae cum feivcbit, exiguum olei qiiam optimi adjici, et ita permisceri : deinde iivas pio niagnitiidine binas, vel tciiias inter se colligatas in alienuiii fervens de- mitti, et exigmim pati, dnin decolorentur; nec ruisus coiiimitteie iil excoquantur : nam quadam moderatione temperainenloi|iic opus est. Cum deinde exenieris , in crate dispoiiito raiiusipiam utalteraalteram contingat. 1'ost tics deindc boias uiiamipiaiiKiue uvam converlito , nec iii codem vcstigio reponito, iic iii liiimoie, qiii delluxeiit, corrunipaliir : iioctibiis aulein contegi debent qiicniad- moduin iici, nt a nne vel pluvia lutai .siut. Ciiin dciiidc modice arueiiut, in vasa nova sinc picc operculala el gypsata sicco loco reponito. Qiiidani uvani passam foliis liculneis involvunt ct assiccant : alii foliis vitigineis, iion- nulli plataninis semivietas uvas coiitegunt, et ila iu am- plioras reconduiit. Suiit qiii cuJmos fabae exuiant, et cx eo, quod ciemaveiint, cinereani lixiviam faciant, deiiide iii lixivia3 sextarios decem salis tres cyathos et olei cyathuin adjiciant, tuni adliibilo igne calelaciant, et caeteia eodeui inodo adininistieut. Qiiod si videbitur iii ahciio parum ine.sse olei , s"ubinde quanliim satis erit adjicialur, quo sit pin- giiior (>t nilidior uva passa. Kodein tempore sorba luanu lccta ciii ios(> in iirc(»los picatos adjicito , et operciila picala imponito, et gypso liiiito , liim Minljiliii^ bi|icdancis sicco loco intra lectuin factis, iiiiculns il.i i nllui iin, nt oblita ora (!Oruin deorsum spectcnt : ilciiulr lcriaiii roiigerilo, el modice desiiper calcato. Melius est aiitem pluiibus sciobi- biis paiiciora vasa distantia inter se disponere. Nam in exeinptione eoruin dnin iinuin lollis, si reliqua commove- ris, celeritcr soiba vltiantiir. (^iiiilam lioc idcin poniimi in passo, quidam ctiain iii iIiTiiilo conimoili' scrvaul , ad- jecto spissameiito aiiili lieiiiciili, qiiu dcpriinantnr ita sor- ba , nt semper jus supcrnatct, ac nihiloininus picata oper- cula diligentcr gvpso liuunt, iie possit spirilus iiitioiie. 464 COLUMKLLE. qu'on n'cn bouche soigneusement avec du plutre les couvercles qui seront enduits de poix, afin que Tair ne puisse pas y peuetrer. XVIL II y a tel pays ou ie vin manque, et ou par consequeut on ne peut pas faire de vinaiiire. II faut donc cueiliir au meme temps dans ces payS-la des figues vertes tres-mures, ou meme ramasser celles que les pluies auront fait tom- ber, au cas que les pluies soient deja venues; ct apres les avoir ramassees , on les serrera dans des futailles ou dans des ampliores, oii on les laissera fermenter; lorsqu'elles seront aigries et qu'elles auront rendu leur eau, on passera avec soin tout ce qui s'y trouvera de vinaigre, et on le versera dans des vases qui sentent bien la poix dont ils auront ete enduits. Cette liqueur tient lieu d'un bon vinaigre de premiere qualite, qui ne contracte jamais de relent ni de moisissure, pourvu qu'on ne le serre pas dans un lieu liu- mide. Quelques personnes , qui visent plus a la quantite qu'a la qualite du vinaigre, versent de Teau sur les iigues , et en remettent de temps en temps de nouvelles tres-mures, qu'ils laissent se consumer avec les autres dans le meme jus, jus- qu"a ee que ce jus ait acquis le goiit d'un vinaigre assez mordant; apres quoi ils le passentdans de peti;s paniers de jone ou dans des sacs de genet d'Espagne, et le font bouillir ensulte, jusqu'ace qu'il nc jette plus d'ecume et qu'il ne s'y trouve plus d'imniondices; puis ils y ajoutent un peu de selgrille, pour rempecher d'engendrer des vers ou d'aulres animaux. XVIII. Quoique nous ayons deja dit dans le livre precedent, intitule le Melaijer, ce qu"il faut preparer pour la vendange, il n'est pas ce- pendant hors de proposde donner aussi a la me- tayere des preceptes sur la meme matiere, afin qu'elle n'ignore point que toutes les choses rela- tivesa la vendange, qui doivent se faire a la mai- son , sontde son ressort. Si Ton possede une terre d'une grande etendue, et que Ton ait des vigno- bles ou des plants d'arbres maries a des vignes considerables, il faut fabriquer continuellement, pendant tout le courant de rannce, des vais- seaux dont les uns contiennent dix modii , et les autres trois, faire de petits paniers et les pois- ser : il faut aussi preparer un tres-grand nombre de faucilles et de serpettes , et les aiguiser, afin que les vendangeurs n'arrachent point les grap- pcs avee la main, ce qui ferait tomber k terre une grande partie du fruit, attendu que les grain.s se detacheraient alors de la grappe : il faut en- core attacher des cordes aux paniers, et des courroies aux vaisseaux qui contiennent trois wo(///.Ensuiteon laverales cuves dans lesquelles on foule le vin, les fosses oii il doit couler a la sortie du pressoir, lcs aires des pressoirs et lous les vases, avec de Teau de nier, si la mer n'est pas eloignee; sinon, avec de Teau douce : puis on les essuiera et on les fera bien secher, jusqu'a ce qu'il n'y reste plus d"humidite. U faut encore bien ba- layer toutes les ordures dans la cave au vin , et la parfumer de bonnes odeurs , afin d'cn ecarter tou- tes les mauvaises, et de rempechcr de sentir Taigre. On fera aussi tres-pieuscmcnt et tres-chas- teraent des sacrifices en rhonneur de Liber, de Libera, et des instruraents du pressoir. Onne s'e- cartera pas, dans le temps de la vendange, du pressoir ni de la cave au vin , tant alin que ceux qui font le moiit le fassent purement et propre- ment, qu'afin que les voleurs ne trouvent pas roccasion de derober le fruit dans l'un ou Tautre de ces endroits. II faut aussi poisser les futailles, ainsi que les vaisseaux et tous les autres vases, quarante jours avant la vendange. Au reste. ceux qui sont enfonces en terre se poissent XVll. Snnt qiiseJam regiones, in qnibus vini ideoqne ptiani aceti penuria est. Itaque hoc eoilem tempore licus viildisquam maturissima legenda est, utique sijam plu- via; incesserunt , et piopter imbres in terram decidit : quae cum sublecta est, in doliuni vel in ampliorasconditur, et il)i sinilur fermentari : deinde cum exacuit, et remisit liquorem , quic(juid est aceti diligenter colatur, et in vasa picata bene olida diffunditur. Hoc prim.ie notne acerrinii aceti usum pi-aeljet, nec unquam situmaut mucoremcon- traliit , si non humido loco positum est. Sunt qui multi- ludini studentes aquam ficis permisceant; et subinde matiirissimas licus lecentes adjiciant, et patiaiitur in eo juie labescere , donec satis acris aceti sapor fiat : postea iii junceis fiscellisvel sparteissaccispercolant, liquatumque acetnm infervefaciunl , dum spumam et oninem spurci- liam exiniant : tum toiridi salis aliquid adjiciunl, quae res pniliiliet verniiculos aliave innasci animalia. XVIU. Quainvis piiore libro, qui inscribitur YiUicus, jam diximus qure ad vindemiam praeparanda sunt, non tamen alienum est etiani villicae de iisdcm rcbus piieci- pere, ut intelligat siioe curae esse dcbere, qnKciinque sub tecto administrantur circa vindemiam. Si ager ampliis, aiitvineta aut arbusta grandia sunt, perenne fabricand» decemmodiae et trimodia! et liscellce texendae et picandae : nec minus falculae , et ungues ferrei quamplurimi paraudi et exacuendi sunt , iie vindemiator manu destringat uvas, ct non minima fructus portio dispersis acinis in terram di- labatur. Funiculi quoque fiscellis aptaiidi sunt, et lora Irimodiis : tuni lacus vinarii et torciilarii et foia omnia- que vasa, si vicinum est mare, aqua marina, si minus, dulci eluenda sunt, el comniundanda , et diligenter assic- canda , ne humorem habeant. Cella quoque vinaiia omni slercore liberanda, et bonis odoribus suflienda, iie quem redoleat foetorem acoremve. Tum sacrificia Libero Libe- ra?que et vasis pressoriis quam sanctissime castissimeque facicnda : nec per vindemiam ab torculari aut vinaria cella recedendum est, utomnia, qui mustum conficiunt, pure mundeque faciant; nec furi locus detur partem fructuum intercipiendi. Dolia quoque et seriae caeteraque vasa antc qiiadragesimum vindemia; diem picanda sunt , abpie aliter ea quae demersa sunt hunii , aliter qu:e slant supra ter- ram. Nam ea qua; demersa sunt, ferreis lampadibiis ar- DE fAGRlCULTURK, LIV. XIL aiitiemont quc ctnix qui sont a m tcn-c. En etfet, on oehauffe les vases qui sont enfonces en terre avee des lampes de fer allumecs; et quand on a faitcouiei', a Taide d'iine de ees lampes, de !a poi\ au fond du vase, onretirc la lanipe; api-es quoi 011 promene dans toute la capaeite du vase la poix qu'on y a fait distiller, en dctachant cclle qui ticiit a ses parois avec un rable de bois et une latissoire de fer conibee; ensuite ou neltoie le vase avee uo torchon , et on y verse de nou- veau de la poix bien bouillante, pour Ten eu- duire avec un antrc rablc et un balai. Qiiant aux vases qui sont a rez terrc , on les expose au so- lcil plusieurs jmirs avaiit de lcs poisscr; ct qnaiid ilsont (itc siirilsamment essorcs, on lcs rctourne pour les placer sur leur ouverlure, de facon neanmoins qu'ils foient suspendus en Tair a Taide de trois petites pierres sur lesquelles ils seront poses ; cnsuite on alliime du feu par-des- sous, et on le laisse bruler le temps necessaire pour que la chalcur penetre aii fond du vase, au point de ne pouvoir pas etre supportee si ron y niettait la main. Eiiiiii, ou renversela futaille a ti'rre en la couehant sur le e(^te, puis oii y verse de la poix tres bouillantc, it on finit par la rou- ler, afin qu'clle en soit enduitc dans toutes ses par- ties. Mais il faut fuire eette opiration uu jour oii il ne fusse pas de vcnt, de peur que les vascs ne viennent a se casser, au cas que lc vent donne dcssus lorsque lc feu sera aliuMje. Au reste, il suliit de vingt-cinq livres de poi\ dure pour en- duire des futaillcs de la eontenance d'un cullcus et demi ; ct il est constant qiren ajoutant au to- tal de la poix qu'on fera cuire un cinquieme de poix tiree du paysdes Brutii, il en rt^sultera un tres-grandavantage pour toute la vendange qu'on mettra par la suite (lans ecs futallles. X I \. II faut aussi sc donner des soins pour que le moiit qu'aura rendu le raisin soit de longue garde , ou du moins pour quil se couserve jusqu'jk la vente. rSous allons exposer tout de suite la maniere dontil laut s'y prendre poury parvenir, et nous nioutrerous les assaisonnemeiits auxquels il faut avoiF recours a cet eftet. Quelques person- nes iwluisent le mout, en le fais.int euiic dans des vases de plomb, les uns aux trois qiiarts, les autres aux deu\ ticrs; niais il est constniit qu'en le reduisaut h moitie on aura de mcilleur viii cuit, et que ce vin sera par conse^iuent plusutile pour les usages auxquels il est destinc : eela est meme si eonstant, que, pour frelater lc mout, ou peut se servir de ee vin cuit jusqu'a diminution demoitic,au licu de vin euit jusqu'a dimiimtioii desdcu\ tiers, poiirvu qu'il provicnne de vigncs anciennes. JNous regardons comme le vin de la prcmiere quulitii celui qui n'a pas besoin d'etre fielat(!' pour durer longtemps; et nous croyoiis qu'il ne fautabsolument y mettre aucunemixtiou qui puisse en alterer le gout naturel, parce que cequi peut plaire sans le secours de Tart est supe- rieur a tout. iMais(iuand le moiit aura quelquc mau- vaise qualitt', soit([ue celte qualitt' provienne du vice du terroir, soit qu'elle provienne de la jeu- nessedes vignes, il faudrachoisir, pourenfairedii vincuit, un eanton de vignes.^mint^es, si ron est a portee d'cn avoir; sinon, de vignes extremcment vieilles qui donnent un vin agri^-able, et qui ne soient point plantees dans un terroir humide. En- suite on obscrvera le temps du declin ou la lune sera sous terre, et on cueillera alors par un jour sec et serein les gruppes les plus mures de ees vignes, et aprcs les avoir foul^ies, on puiscra danslacuvele vinderncre-goutte,pouren remplir les vases qui servcnt a faire le vin cuit; cnsuite on allumera le feu uu fourneau, raais en observant de ne le faire d'abord et de ne rcntretenir qua- vec ces menus bois qiie les paysans appellent creinia, aiinqiie le inoiit bouille a loisir. Celui qui rteiitiluis cak liimt , ct ciim |ii\ imiiii) iii fnnilmn (lestillavif , siiblata lanipaile, nilabiilo lisiii'0 et feirea ciirvata radula (lucitiir, qiioil ile.stillavit, aiit qiiod iii lateiibiis lijcsit : (leinde peiiicillo ilctergitur, et ferveiitissinia [lice infusa novo alio rulahulo et scopula picatur. Al qiiae siipra ter- ram consistimt, compliires dies anteqiiam cureiitur in solem piodiiiiintiir. Deinde ciim satis insolata suiit, in labra coiivertiuilur, et subjectis parvis trilius lapidibus siispeiiiliinliir, atiiiie ita ignis subjicitur, et tamdiu incen- ditur, donec ad liindum calor tam vebeineus perveniat, ut apposila maniis patiens ejns non sil : tiim dolio in terrain deniisso, ctin latus deposito , pi\ ferventissimainfiindiliir, ToliUaturque, ut omnes dolii partes linautiir. Sed hac die quieio a ventis lieri debcnt, ne admoto igne cum afflaveiit ventus vasa rumpantur. Sunt autem satis sesquicullearibus doliis picis diiiie pondo vicenaquina. Piec dubium , quiu si quinta pars picis bruli.T in universam cocluramadjiciatur, utilis.simum sit omiii vindemioe. XIX. Cuia quoipie adhibenda est, utcxpres.sum mus- tuin percniio sit , aut rerle usqiie ad vcnditionem diirahile. (OI.IJIVLI.B. Quod qiiemailmoduni iieii debeat, ct quibiis condituns adjuvari, deinceps subjiciemiis. QuiilAm partem quarlam ejiis miisti, quod iu vasa plumhea CDUJeccrunt, nonnulli tertiam decoquiint. Nec dubiuni , quiii ad diuiidium si quis cxcoxerit, meliorem sapam facturussit, lioque usibus uti- liorem, adco quidem, ut etiam vice defniti, sapa, mus- tum , quod esi e\ veteiibiis vineis, condire possit. Quas- cunqiie vini nota sine condiniento valet perennari, optrmam esseeamcensemiis, necoiDiiinoquidqiiain penniscenduui, qiio naturalis saporejus iiifiiscetiir. Id eiiim pr.Tstautissi- nium est, (|uod siiaple natiira placere poterit. C:eteniin cuui aiit lenionis vitio, aut novellarum vinearum musluni laborabit, eligenda crit pars vine,T, si cst facultas, Ami- neai, si niinus, ()iiaiii bellissimi vini, qiia;que eiitet ve- liislissinia et minime uliginosa. Tum ohservabimiis decrc- scentem lunam , ciim est sub terra, et sereno siccoqucdie uvas qiiam maliirlssimas legemns, quibus proculcatis mustum quod delliixerit, anle quam pielo pes eximaliir, satis de lacii in vasa defnitai ia deferemiis , leniqiie primnni i^iie et tcniiihiis ndmodiini liKuis, qii.T cremia rustici ap- 4C:G COLUMELLE. [1 r.iuleia a efttc cuisson aura sous sa main des couloiies de joiic ou de penet d^Kspagne cru, cVbt-a-dire qni n'ait pas ete battii, ainsi ((ne des biiions garnis par le bout de poignees de feiioiiil , avec lesquels il puisse parvenir jusqu'au fond des vases, a reffet de remuer toute la lie qui s'y deposera , de la faire remonter a la superlicie des vases, et d"6ter ensuife avec les couloires toutes les imraondices qiii s"y presenteront sur leurs bords; operation qiril ne cpssera pas dc fairejus- qu'a ce qu'il s'apcrcoivc qiie le mout , a force de s'eclaircir,estabsolumentsanslic. Alorsily met- tra des coings, qu'il en retirera lorsqu'ils seront bien cuits , ou des odeurs convenables qu'il choi- sira a son gre , sans cesser de remucr le vin de tempsen temps avec des bfltons garnis de fenouil, de peur que quelque chosc ne s'attaehe au foiid du vase de plonib, ce qui pourrait lefairecrever. Lorsqu'ensuite le vase pourra supporter un feu plus ardent, c'cst-adiie, lorsque le moiit sera dejacuitenparticetqirilbouillirainterieurcment, il mettra par-dcssous dcs buches et de plus gros bois qu'auparavant, de facon neannioins que cc bois ne touche point le cul du vase, parce qu'au- treraent il arriveraitque le vase lui-memecreve- rait, ce qui n'est pas sans exemple , ou qu'au moins lc inout brulerait indubitablement, et contracte- rait des lois une amertume qui rempecherait d'etre d'aucune ntilitc pour les choses auxquellcs il doit servir. Au surplus, avantde verser lc inout dans les vases de plomb dont on se sert pour faire cuire le vin, il faudra les irabiber eux-me- mes iDterieuremcnt de bonne huile , et lcs cn bien frotter. Cette precautioa empecbera le vin cuit de bruler. XX. Neaumoins, telle pri^^caution que Ton ait prise cn faisant lcvincuit, il arrive souvent qu'il s'aigrit comme le vin. Souvenons-nous en parcil casdc !e freinter avcc du vin cuitdepuis unan, et dont la boiitc ait dcja ete cprouvee, parce qu'un reauvais correctif nc pouirait que gater le fruitde la rccolte. Quant aux vases daus lesquels on fait cuiie le vin jusqu'a diminution dcs deux tiers ou de moitie, ils daivent plutot etre de plorab que de cuivre, parce que le vert- de-gris se detachc de ces derniers dans la cuisson, et qu'ils corrompent eux-memes le goiit des dro- guesqui cntrent dans cette composition. Au sur- plus , les parfums que Ton fait cuire le plus com- mun(5ment avec le vin sont Tiris, le fenugrec, ct la racine dc jonc. II faut jeter une livre dc chacune de ces plantesdans un vase dans lcqut I on aura fait cuire quatre-vingt-dix ainphoies dc moiit, apres que ce raout aura cesse d; bouillir et qu'il scra purifie. Ensuite, si le mout cst d'iinc nature lcgere, il faudra, lorsqu'il scra cuit jus- qu'a diminution des dcux ticrs, rctirer le feii du fourneau, et le rafraichir aussitdt en jetant do Fcau dessus. II est vrai qu'en suivant cctte praii- que , lorsque le vin cuit sera reposu , il se trosi- vera au-dcssous du tiers meme du vase ; mais malgre ce ddchet on y gagnera , en ce que plus il sera cuit ( pourvu toutefois qu'il ne soit pns brule ) , plusil scra cxcellent et epais. En effet, il suflira, pour frclater du vio, de raettre sur chaqucaiu- phore un sexiarius d'un vin cuit de la sorte. Au rcste, si Ton fait cuire daus un vase la valeur dc quatre-vingt-dix amphores de moiit , on n'y met- tra les drogues qu'au momentou il seia presque euit jusqu'adiminution desdeux ticrs. Orccs dro- gues seront ou liquides ou resineuses , c'cst-a- dire qu^cllcs consisteront en dix sextarii de poix pcliaiil , fornacem iiiceiiileiniis, iit ex commodo mustiiin ieiveat. Isque qui prjeerit liuic (lecoqueiulo, cola juneea vel sparlea sed cru Jo , iil est uoii inalleato sparlo praeparata liabeat : iteinque (ksciculos foMiiculi fuslibus illigalos, quos possit Hsque ail fuiidum vasorum deniitteie, iit qiiid- quid fecis subsedeiit , exagitet et in sumniiim lediicat : tuin colis omnem spnrcitiam, quae redundaiit, expurgel. Rec absistat id facore, duncc videbilur cliquatum omui fece mustiim carere. Tiiin sive inala cydonia, qiia; percocta sublaturus sit, seu quoscunqiie voliierit convcnientes odores adjiciat , et iiiliilo minus subinde fteniculo peragi- tel, nequid subsederif, quod possit plumbcum pcrlorare. Cum deinde jam aciiorem poluerit isiiem vas siisliiiere, id est, ciim aliqua jam parte miisl.iMii eMiifhun iii se fer- vebit, tuin codices et vaslioia ligiia siipjK iaiiliir, sed ila ne fundum conlingaiit. Quod iiisi viiauim liiiiit, sa>pe vas ipsum, [quod aliquando contingit,] pertundetur; vel si id lactum nou erit , uliofue adiirelur nuislum , et amari- tudiiie concepla co.ndituris (iet inutile. Oporlebit auleni antequam mustum iii vasa defrutaria conjiciatur, oleo bono pluinbea inlrinsecus imbui , et bene IVicari, atque ita miTstum adjici. Ea res uon patilur defrulum aduri. XK. Quinetiam diligenter factum detrutuin , sicut vi- nuin ,solet acescere : quod cum ila sil , meniinerimus an- niciilo dcrrulo, ciijus jam bonitas explorala est, vinuin condire. Nam vitioso inedicamine fruclus, qui peiceptiis est, vitiatur. Ipsa aiitem vasa, quibus sapa aut delrutiim coquitur, plumbea potius quani a,'iiea esse debent. Kam in coctura a^ruginem remitlunt aenea , et medicamiiiis sa- porem viliant. Odores autem vino (ere apti suiit , qiii cnin defruto coquuntur, iris , fcenum Gra-cum , scbcenum : lia- rnm rernin singulae libr.u in defrulariiim, quod oeperit musli amplioras nonaginta , cum jam delerbuerit , tt ex- piirgatum erit , tum adjici debent. Deinde si natura lenue muslum eiit, cuin ad terliain partem fiierit decoctum, ignis subtraliendus est , et fornax prolinus aqiia rcfrige- randa. Quod eliam si fecerimus, niliilo ininusdefrutum infra tertiam partem vasis considit. Sed id quamvis aliquid detrimenti liabeat , prodest lamen : nam qnanlo plns dero quitur (si inodo non est adnstum) melius et spissius lit. li\ bocautem defrulo, qiiod sic erit coctum, satis est singulos sexlarios singulis ampboris immiscere. Cum ainpbor.is inusti nonaginta in delrutaiio decoxeris, ila ut jain exi- guum siipersit de cocliira [ quod significat decoclum ad lertias ] : tum demum medicaminaadjicilo, qna; sint aul liquida.aut rcsinosa, idest, picisUquidse Ncmeliiricie, Di-: LAGRICULTURK, LIV. XIL liquiclc tirce da pays des Nemelurici, que ron niii-a delayee auparavant avec soin dans de Tcau dc niei' cuile, ou en une livre et dcmie de tece- bentliine. En mettant ces diofiues on agilera beaueoup le vase de plomb , de peur ([u'eik's ne brulent. Loi'squ'ensuite le vinseni rcduitau tiers par lacuisson, on retirera le feu de dessous, et 011 remuera de temps entemps le vase de ploinb, afin que Ics drogues se melangent avec le viu cuit; apres quoi , lorsque le vin paraftra un peu ticdi, on le saiipoudrera peu a peu avec d'autres aromates broyes et criblcs, et on le fera rcmuer avcc uu rable de bois, jusqu'a ee qu'il soit re- froidi. Si Ton ne brouillait pas lesaromates dc la mnniere que nous venons de prescrirc, ils reste- raicnt au fond du vase et briileraient. Voici quels seront les parfuras qu'il faudra employer pour la quantitc de mout que nous avons indiquee:une feuille denard ; une demi-livre tant d'iris d'IIIyrie que de nard des Gaules,decostus, de palmier, de soucliet et de racinc de jonc , ou cinq vnciw de myrrbe; une livre de canne; une demi-livre de cannelle ; trois 7/wc/a?d'amomc ; ciiiq de safran ; une livre de cette cripa qui ressemble aux pam- pres de la vigue. II faut, comine je Tai dit , pren- dre ces drogues seches, les broyer et les piler avant de les eraploycr, puis y ajouter du rasis , c'cst-a-dire, d'uueespecc de poix cruc qui passe pouretred'autant meilleurcqu'elleestplusvieilie, parce que le temps Tayant endurcie, il est plus facile de lareduire en poudreen labroyant,de sorte qu'elle s'amalgame mieux avec les autres drogues. Au rcste, il suffira d'cn mettre six li- vrcs sur la quantite de drogues que nous venons d'indiquer. On ne peut pas detcrminer quelle scra la qnantite de vin cuit compnse de cette niaiiiere qu'il faudra mettre dans quaraute-buit sextarii de moiit pour le frelater, parce qiie c'est une chose qu'on ne peut estimer que d'apres hi qualite du vin, et (|u'i| faut prendre garde que le goutdu vin n'aniionce qu'il cst fic!al(>, Incon- venientqui eloigncrait les acheteurs. .le suis ce- pendant dans rhabitude d'en mettie sur deux am- phores de niout (c'est-a-dii;e sur quatre urnes, rurnc (■■taut de vingt-quatre .vpxte/vi ) uu /riens lor? que la vendange a ete humide, ct un qxiadrans lorsqu'elle a ete seche. Je n'ignore pas que qucl- ques agriculteursen on mis jusqu'a un quadra^is par araphore : niais je sais aussi qu'ils ne Pont fait que lorsqu'ils y ont (?te contraints par la trop grande faiblesse de leur vin , (jui se serait h peine coiiservc' pendant trente jours sans se gi;- tcr. Au reste , si Ton ne manque pas de bois, il sera eneore mieuxde faire bouillirle vin que Tou aura ainsi frclat(j, et de le purger de sa lie cn r^^cumant , parce que quoiqu'il se trouve, cn suivant eette niethode, un dixierae dedechetsur le total , au inoins ce qui cn reste se conserve en- . suite eterncllement. Mais si Ton n'a pas du bois en abondance, on se contentera de inettre sur ehaque aniphore de vin une uncia de cette ina- tiere connue sous Ic nom de fleur de raarbre cu de piatre, ou deux sextarii de vin cuit jusqu'a diminution des deux tiers; et quoique cette dcr- niere m(;.thode ne donne pas au vin la proprielii de se garder i'terncllcnu'nt, elle lui fait au rauius conserver son gout jusqu'a la veudangesuivantc. XXL On fait cuire jusqu'a dimiiuition dcs deux tiers un moiit dout lc goCit soit tr(;s-agrca- ble, et on lui donne le nom de defrutum lors- qu'il a pass(3 par eette euisson de la mauiere que j'ai detaill(;e ci-dessus : lorsqu'il est refroidi, o;i le transvase et on le serre pour s'en servir au bout d'un an. On peut ncaumoins'en raelerdaiis tum cam ililisenlci- aiite aqiia niarina dccotta iiciliicris , dccem scxlarios : item icsinseteiebintliinae sesnuilibiam. H:i'c cum adjicics, phimbeum pejagitaliis, nBadiiranliir. Cumdcindeadteitiassubsederitcoctura.siibtialie igncni, et |ilnnibeum subinde agilabis , ul defrnlum et medica- nicnla coeant : deinde cuni videbilui' iiiediocriler calere «leliuluni, leliqiia aiomala conlusa et cribrala panlatim insperges, el jnbebis rutabulo ligneo asitori qnod decoxe- ris , eousqiie diim deJrige.scat. Qnod Si iinii ita , ul pra;- ccpimns, pcnniscncris , subsident aioniala, et adureii- tur. .\(i prirdicliim autcm modum miisli adjici debciil ii odores, naidi roliuin, irisillyiica, naidumgallicum , cos- lum , palma, cypernm , schcenum , qiioruni siiiftulorum sclibi.e salisfacient : ilem myrrlia; qninciinx, calanii pondo libram , casiin sidibram , aniomi pondo quailraiis , croci qniiicnnx.cripa' painpinacc<£ libram. Haec, utdixi, arida contusa ct cribrala debeiit adjici , et Ins comniiscci i rasis , quod esl gcnus cruda! picis -. ca(|ue quanloest vctuslior, tanlo melior babclur. Nam longo lempure diirior 1'acla, cum est iMintiisa, iu piilvereni ledigitur, el bis inedicanii- uibusadmisietiir. Satis est autem pr.fdictis pouderllins scx libras cjiis niisccri. lix liac compnsilione, qiianlum in sextarios musti quadragcnos octonosadjiciendiim sil, in- certumcst, qiioniam pio natura vini ueslimari oporlel , ([uod salis sit : cavendumque est, ne conditus sapor iii- telligalur. Nam ea les emptorem fugat. Ego lanien , si liumida lucrit viudemia , trienleiiij si sicca , quadranlem mcdicaminis in binas anipboras miscere solitus suni [ita, ut qnatuor urnarimi cssel miisli modiis . uriia autem qua- luorel vigiuti .sextariorum ]. Nonnullos agricolas singulis aniplioris quadiantein medicaminis indidisse scio , sed lioc coaclos fccisse proplcr niiniain innrniitatem vini ejus- nioili, qiiod vix liiginta dicbiisintegrum permanebat. Hoc tanien muslum, si sit lignorum copia , satiiis est infeive- faiTie , elomneiii spuniam cuni fecibus expuigare : qiio laclo deciina paisdeci'dct , scd reliqua pciennis erit. At si lignoruin peniiria cst, marmoiis vel gypsi, quod llos appcllalur, uncias siugulas , itcni ad lertias decocli defrnli scxtaiios binos singiilis aniplioris miscerc oportcbit. i:a ifs cliamsi non iii loliim perennem, al cerle usque iu alleiam vindemiam |ileriiiiiquc vini sapnreni fcrvat. XXI. Miislum qiiam dulcissimi sapnris dccoqualur ad lertias, et decocliim , siciit siipra dixi, defrutum vnc.n- lur ; i[iioil ciim defrixit . Iransfertur iii vasa , et leponilur. 40« COHIMELLE. le vin, ponrlefrelater, des le neuvieme jour qui i ii n'avait que des vignes marecageuses; mais suivra sa cuibson; mais 11 vaut mieux le laisser reposer un an. On en met un xe.rtarius sur deux urnes de mout provenu de vignes piantees sur des coteaux ; au lieu qu'on en met trois hewhiw, si le mout provient de vigues plantees en plat pays. Lorsque le mout est retire de la cuve, on ie laisse bouillir et S8 purger pendant deux jours , et Ton n'y met le vin cuit que le troisieme. En- suite, aii bout de dcux autres jours, lorsqu'il a cesse de bouillir avec ce vin cuit et qu'il s'est purge, on y ajoute encore sur deux urnes de vin la quantite desel grille et broye que peut conte- nir une ligula, ou une mesure de demi-?(»r/a bien pleine. On jette a cet effet du sel tres-blanc dans un pot de terre cuite non poisse , que Ton mas- tique ensuite soigneusementdanstoutesa surlace avec du mortier dans lequel il entre de la pnille, et on le met en cet etat aupres du feu pour Ty laissergrillertant qu'il petillera ; et desquil com- mence a ne plus fairede bruit, il est eensecuit. Outre cela , on fait tremperdu fenugrec dans du vin vieux pendant trois jours ; quand on Ta retire , on lefait secher au soleil; lorsqu'il est sec, on le broie, et on en met une cuilleree, c'est-a-dire le contenu du quart d'un cyathus, sur deux ur- nes de raout sale. Ensuite, lorsque le mout a cesse absolument dcbouilliretqu'il esttranquille, on y met autantde ilcur de plAtre qu'on y avait mls de sel ; apres quoi on neltoie la futaille le lendemain, puis ou couvre le vin apres ravoir ainsi nourri, et on le bouehe. Telle etait la me- tluide que suivait ordinairement Columelle , mon LMiele paternel , qui etait un celebre agriculteur, pour frelater son vin dans les fonds de terre oii lorsqu'il frelatait du vin de coteaux, il y mettait au lieu desel de Teau salee, cuitejusqu'A diminu- tion desdcux tiers. II est ceitain que cette eau fait foisonner le vin, et qu'elle liii fait acquerir une meilleure odcur ; mais d'un autre c6te il y a du danger qa'ellene !e gate , si elle est raal euite. D'ailk'urs, on la prend, commcje Tai deja dit, le plus loin du rivage qu'il estpossible, parce que, pluselle est puisee en haute raer, plus elle est claire et pure. Si on la garde tres-longtemps (comnie faisaitColiimelle) en la transvasaut d'a- bordau bout detroisans apres Tavoir eelaircie, eten ne la faisant cuire jusqu'a diminution des deux ticrs que trois autres annees apres, elle sera bien raeillenre pourfrelater le vin, et il n'y aura plus de risque qu'elle le gate. Au surplus, il suf- fit de mettreun sextarius d'eau salee sur deux urnes de moiit, quoique bien des gens y cn met- tent denx, et d'autres jusqu'a trois; et je ne se- rais pas eloigne moi-meme de m'en tenir a cette quantite , si le vin se trouvaitd'assez bonne qua- lite pour ne pas d(5voiIer par son goiit cette mixtion d'eau salee. Cest pourquoi un chef de famille prudent, qui aura fait une nouvelle ac- quisition en fonds detcrre, essayera , aussit6t apres sa premiere vendange, trois ou quatre methodes de frelater le vin sur trois ou quatre amphores de moiit, afin de s'assurer combien le vin de son cru pourra supporter d'ean salee au plus, sans offenser legotit. XXIL Pourappreter et conserver lemont, on peut egalement se servir de poix liquide. Mettez une metreta de poix liquide, tiree du pays des Nemeturici, dans un bassin ou dans un vaisseau iit postaiimim sil in iisii. Polost taiiien efiani post flips iioveni, quam refiixerit, adjici in vinnm : sed mellus est, si anno requleveril. Ejus unus sextarlus in duas ur- nas musli adjicilur, sl niustum ex vineis collinis est -. sed si e\ campestiibus , Ires lieminnB adjiciuntiir. Patimur au- teni, cum de lacu mustum snblalum est , biduo deferves- cere, et purgaii. ■feitio die deinitiim adjiciinus. Deinde interposito biduo , cuni in mustum paiiler cnm defrnto defcrbiierit , puit;aliir, et ita eo adjicitnr in binas urnas li^ula cnmulata , \el mensura semiincl;e bene plcnre salis cocli et Iriti. Sal autem quam candidissimus conjicitur in urceoficlili sine pice, quiurceus, cum reccpit salcm, di- liKenter tolns obliniliir luto palealo, et ila igni admove- lur, actamdiu torietnr, quamdiu strepilum edil. Cum silere coepit , finem liabel coclurae. Praeterea foenum Gra;- cum inaceralur in vino veteie per triduum • deinde cxi- mitur, et in furno siccatur vel in sole -. id(]ue ciim est ari- dum lactum, molltur, etex eo molito post saliluram mus- ti cocblcar cumulatuni , vel siniile genus poculi ejiis , quae e.st qiiarta pars cyatbi, adjicilur in binas urnas. Deinde eum jam perfecte mustum defeibuit etconstitlt, tanlun- dein gypsi ndris miscemus , qiiantum salis adjoceramiis : atqneilaposteiodiepurgamusdolium, et nutritum vinum opcriinus alque oblinimus. Jlac conditura Columella pa- truiis meus, illu.stris agricola , uli .solilus est in iis fun- dis , in quibns palustres vineas babebat. Scd ideiu, cuni collina vina condiebat, aqnaiii salsam decoctam ad ter- tias pro sale adjiciebat. Eaporro facit sinedubio niajorem mensuram et odoris melioris : sed periculum babel , ne viliWur vinum, .si male cocta sit aqua. Sumilur aulem licfic, ut jam dixeram , quam longi.ssime a littore. Nam Iii|iiidior et purior est , quantum altiori mari liausta est. Eani si quis (ut Columella faciebal) reponat, ct posl triennium in alia vasa eliquatani transfundat : deinde post altenim trieuiiiumdecoquatusque ad parlem lertinin : longe mcliorem babebit conditurani vini,nec ullnin peri- culumerit, ne vina vilientur. Satis est antem sextarios singulos adjiceresalsae aquae in biuas musli iirnas : qiiani- vis nuilti etiam binos immisccant , nonniilli etiam teriios sextarios : idque [ ego] facere non reciisem , si geiius viui tanlum valeat, utaqiiae salsae iionintelligaliir sapor. lla- que diligens palerlamilias cum paraveril fuiidiim, slalini prima vindemia tres autquatuor nolas condiliiia' tulideiu amplioiis musti experielur. ut exploralum liabi al , quai^ tuni plurimum sals^e vinum , quod fecerit , sine otTensa gustus pati possit. XXtl. Picis liqnida; alterum niedicamen , qiio mustum c(Miilias. Picis liquidae Nemeluricie metretam adde iii la- DE L'AGRICULTURE, LIV. XII. quelconque , et versez dcssus deux congii de les- sive de cendre; ensuite remuez le tout avec une spatule de bois. Lorsquecette nii.\tion scra repo- see, videz Teau dc lessive, ensuite remcttez-en autant que la premiere fois, puis renniez de meme le tout ct passez-le; enlin rcpetez la mcmc opc- ration une troisleme fois. La cendre fait passer Todeur dc la poix , et la purgedeses immondiccs. Ensuite prenez cinq livres de poiv tircc du pnys des Bruli/, sinon, de telle autre poix que ce soit, pourvu qu'elle soit tres-nette. Pilez la bicn menue ct melez-la avec la poix tirecdu pays des rinneturici , puis versez dessus dcux conyii d'eau de mcr qui soit ou trcs-vieille , si vous en nvczdetelic, ou nouvcllc, mais cuitejiisqu'adi- minution dcs deux ticrs. Laissezlc bassin decou- vert au soleil pendant le lever de la Caniculo, et remucz tres-souvent cequ'il contienl avccune spatule dc bois, jusqu'a ce que la i)oix qne vous aurcz ajoutee la secondc foissoit fondue dans la premicre, et qu'clles soient amalgamees enseni- ble. II faudra cependant couvrir le bassin pen- daut ia nnit, de peur qu'il n'y tombe de la rosee. Ensuite, lorsquc Tcau dc ia mcr qiie vous y aurez mise paraitra ^vaporce au soleil, vous ferez portcr le vase a la maison sans le vi- der. II y aquelques personncs qui sont dans Tu- sage de mettre sur quarante-huit scxtarii de vin lc poids de Xtoisuncia' de cette composition, et qui sc contentent de cette quantitc pour lc fre- later. D'autres eu mettcnt trois cijatki sur la quantite de scxtarii quenous vcnonsde dirc. XXIII. Ondonne le nom de corlicala a lapoix dont les Allobroges sc servcnt pour freiater le vin. On la fait trcs-dure, et pluselle est ancieu- neraeut faite, meilleure eile est pour cet usage , parce qu'elle pcrd tout son glnant , et qu'il est des lors plus aise de la rcJuire en poudre et de la cribler. II faut donc la broycr et la criblcr avant tout ; cnsiiite , lorsque le moiitaura bouilli pnr deux fois, ce qui se fait communcment en quatre jours a compter du monicntou on l'a tire de la cuve, on la nettoie avec soin cntre ses mains , et on cn met un sextans et une scnnuicia sur qnnraiitcluiit scxtarii i\e. vin , puis on Ty m^le avecun rabledc bois, apies quoi on ne toucln^ plus au vin tant qu'il bout; il ne faut cepcndant pas le laisser bouillir plusdequatorzejours^ par- tir du momcnt auquel il a ete frelate. II faut an contraire le purifier au bout de quatorze jours , ei s'il est reste de la lie aux bords ou aux parols dcs vases, les ratisser et les fiotter, pour les eouvrir et les boucher aussitot apres. Mais si ron veut sc servir de cette poix pour frelater le vin dc toute une vendange , de facon qu'on ne puis.se pas rc- connaitre a son gont s'il est poisse, il suflira d'cn mettre six scripula sur quarnnte-huit sex- tarii de vln , ce qu'on ne fera qu'aprcs que le moutaura ccsse de bonillir et qu'il anra jet^ sa lic. II fandra ncanmoins mettre enoutrc une se- mtincia de sel cuit ct broye sur la mcme quan- titti de mcut. Au rcste, cc n'est pas seulement dans le viu poisse qu'il faudra n^ettre du sel, mais on en raettra la meme quantite , si faire se pent , sur tclle espcce de vendange et en tel pays que cc soit , parceque cette precaution em- pechera le vin de conserver aucune moisissure. XXIV. La poix du pays des Nemclurici .se fait dans la Lignrie. Pour la rcndre propre a fre- later le vin apres qu'elle est faite , il faut piendrc en pleine mer ct trcs-loin du rivage de Tcau, que Ton rcduira a moitieparla cuisson : lorsque cette bruin, aiil in alvciim, el in mdmi infiiiulila riiicils li\i- viae congins diios, (lcinilc pcrniisccli) s|ialli.i lisnca. Ciiiii rcquieverit , eiiqiiato liviviain : (lciiidc ilcnini lanliindeni lixiviae addito, eodem paclo |.crini-cclii, ctcliquato. Ter- tio quoque idem facilo. Cinis .inlcm odorcni picis aufei t, et eluil spnrciliam. Post eodem addilo picis I!ruti:c, si minus, atterius nota; quam puri.ssimx quiiiqne liliras. Ha-c miniile concidito, et adniiscelo pici Xemeluiicc. Tum aqna> mariiiaeqiiam vetustissima^, sierit ; si miniis, ad lerliam partem recenlis aqu.Tinariii.T decoctifi con^ios duos injicito. .Apertnm labrnm sinito in sole per Canicula; orlum , ct spallia li^iica permi.sceto quain Sicpissime , us- que eo, dnin ea quic addiderls , in pice colliqiiescant , el unitas fial. Noclibus aulem labriim operire convcniet, iie irrorelur. Deindecum aqua marina.qiiam addideris, sole consumpta videbitur, snb tectnm vas totum ferrc curabis. Hiijiis auleni medicaminis qnidam pondo qnadrantem in sextarios xi.viii miscere soliti sunt, ct bac coiulilura coii- tciiti cssc. Aiii cvalbos tres eiiis medicamenti adjiciiiut in tolidcm sextarios, qnot supra diximus. XXIII. l'ix corticata appcllatur, qiia utnnturiid condl- tnras Alloliroges. Ka sic coulicilnr, iit iliira sil, et quanlo faclacst veluslior, eo inelior in usn csl. ^am oniiii lciilorc nnsso, facilius iii pnlvcrcin rcsolvilur atqiic cribialur. Hanc ergo coulcri et cribiari oporlct : dcindc ciiin bi..i miistum deferbnerit, qnod plcruniipie cst inlra quartum dicin, quani de lacii sublatiimest, dilii^cnlcr manlbus expiirgatur, et liinc demum pnKdictic picis sexlans et se- miincia in scvtaiios qiiinque et qiiinquaginl^i adjicitur, ct riiiabulo ligneo peiiniscelur, ncc po^lca tan;;ilur, duin confcrvescat : dicta; sic adjicicmus. Ex ea mensura, qiiam condituii sumiis, sexlarios diios iniisli siimere oportebit, deinde ex bis sex- lariis in picis sexl.iiilciu paulatim muslnm infundere, et manu lanqiiain iiiulsnm suliigere, quo facilius coeat. Scd ubi toti duo sextarii cum pice coierint, et quasi unitatem fecerint, tum eosdem in id vas, unde sumpseramus, per- tundere.elut permisceatur medicamen, rnlabulo ligneo peragitare conveniet. XXV. Qiioniamquidam, inimocliam fereoninesGra>ci, aqiia salsa vel marina niustum condiunt, eani quoqiie parlem-curae non omiltendam putavi. In mediterrar.eo , qiio non est facilis aquai mariuse inveclio , sic eiit ad con- ditiiras conficienda muria. Huic rei niaxime est idonca ca'leslis aqna ; si niiniis, ex foute liquidissiino prolliiens. Harnm ergo alterutram curabis quam pluiiinam et quam oplimis vasis conditam ante quinquennium in sole ponerc : deinde ciim computruerit , tamdiu pati , donec ad pristi- nuni niodiim pervcniat. Quod cum factum fuerit, alia vasa babclo, el in ea sensim aqiiam eliqnato, donec ad fecein perveiiias. Semper enini in requiela aqiia crassamen aliquod iu imo repcrilur. Sic cui ata cum fuerit , in modum defruti ad terlias decoqiienda esl. Adjiciuntur autera in aqu» dul- ris sextarios quinquaginta, salis candidi sexlarius, et mellis optimi unus sexlarius. Ha-c pariler decoqui . el omnem .spurcitiam expnrgari oportet. Deinde cum refrixe- rit , lum quantumciintpie lnimoris est , tantum in amplio- raiii niHsli porlionem adjici. Quod si ager marilimus esl, silentibus venlis de aito quam quieti.ssimo mari suuienda est aqua , et in lerliam parlem decoquenda , adjectis , si vidcbilur, aliquibus aromalis ex iis (\ate supra retuli , iil sit odoralior vini curalio. Mustum autem aiitequani de Ijcu tollas , vasa rore marino vel lauro vel mjrto siiffii- DE LAGIUCULTURE, LIV. XIL rcmplira jusquaux bords, afin que le vin se purge bien eii bouillaiU; ensuite on frottcra le bord des \asesavecdes poinmes depin. II faudra IVelater le vin le lendeiuain du jour cju'on l'aura tire de la cuve , si on veut le rendre plus doux , et cinq jours npres, si on veut 1'avoir plus dur ; on bou- chera aussi !es vases apr^s lcs avoir remplis a mesure qu'ils auront souffert du dechet. II se trouve des personnes qui, apres avoir pnrfume les eruches , commencent par y mcttre les com- positions dont ils se servent pour frelater le moiit , avant de \'y verser lui-meme. XXVL Dans les terroirs oii le \in a coutume de s'aigrir , 11 faut , des qu"on aura cueilll et foule le raisin, et avant dcn porter le marc au pres- soir, avoir soiu de verser le mout dans un pa- nier, et d'y ajoutcr un dixleme d'eau douce ti- rce d'un puits creuse dans le terroir meme ; enfin de le cuire jusqu'a ce qu'il solt diminue d'une quantite parcille a celle de Teau qu'on y aura ajoutee. Ensuite , lorsqu'il sera refruidi, ou le versera dans des vases que ron couvrira et que Toa bouchera; moyennant quoi il se conservera plus longtemps sans s'alt6rer en aiicuDe facon. 11 sera raieux d'y mettre de vieille eau que fon aura gardee pendant plusieurs annees, quoique le meilleur encore sera de n'en point mettre du tout, mais de le cuire jusqu'a diniinution d'un dixieme, et de le transvnser lors([u'il sera froid, commeaussi d'y ajoutcr unc hcmina de gypsur sept sexlaril de mout , lorsqu'il sera refroidi npres la cuisson. Quant au reste du moiit qu'aura rendu le marc pressure , il faudra !e consommer au preraier moment , ou le vendre. XXVIL Maniere de faire du vin tres-doux. Etendez au soleil pendant troisjours les grappes de rnisin que vous aurez cueillies; le quatrieme jour foulez-les a raidi peiulant qu'elles scroni chaudes , et prenez-en ie vin de mere-goutte , e'est-a-dire, celui qui aura coule dans la cuv avantque le raisin ait etepressure : lorsqu'ilaura cesse de bouillir , mcttez-y iine uncia d'iris bien broyee, mais pns davantnge , sur cinqunnte snx- iarii de vin , et vcrsez-le dans dcs vascs aprcs Tavoir purge de sa lie en le passanl. Ce vin ne sera pas moins agreable que durable ct salutaire au corps. XXYIIL Maniere de compnser d'autres sortes de mixtions excellentes pnur frelater le vin, et le rendre durable. Broycz de l"iristres-l)lanche , faites infuser du fenugrec dans de vieux viu, puis exposez-le au soleil ou mettez le au four, aliii qu'il se si^che ; apres quoi vous le raniKlrez tres- fin. Ensuite melez ensemble des parfums broyes , eonsistant en un qnincunx et un triens a peu pres d'iris criblee, autant de fenugrec, et uii quincunx de racine de jonc; puis vous mettrcz dans le vin une uncia et huit scripula de cette mixtion par cruehes de la contenH.nce de sept ani- phores, avee Xrmihenuna; de gyp, sl le mout provient de terroirs raareeageux; un sextarius^ s'il est fait avec du raisin de jeunes vignes , et une Iicmina , s'il est fait avec du rnisin d'ancieii- nes vignes piantecs dans des terroirs secs. II faut mcitrecesiiigredients trois joursapresque le rai- sln nura ete foule ; n),-us avant de faire cette ope- ration on survidera un peu de niout d'une cru- clie dans une autre , de peur qu'cu bouillant avee la mixtion lorsquil sera frelate, 11 iie s'enfuie. On melera dans un petit bassin ce qu'il faudra de gy p et d'autics especes d'ingredients pour eha- que eruche , et apres les y avoir delaycs avec du mout, on les versera dans les cruches, oii on les melera bien : des que le vin aura cesse dc bouil- mis;;ito,ct large rci)leto, iit iii cffervesceiulo vinuni se beiie purget. Postea vasa micibus piueis suffricato. Quoil vinuniToluerisilulcius esse, postero die; quodausterius, quinto die quain susluleris , condire oportebit , et ita sup- plere, et oblinire vasa. KonnuUi etiani sufrumigalis seriis prius condituram addunt , et ita miistum infiMulunl. XXVI. In quo agio vinum acescerc solct, cuiandum csl, ut cuin uvam legcris et calcaveris , piius qnam vina- cea lorculis exprimanlur, mustum in cortinam dcfundas , i'l aquac dulcis putcaua; ex eodem agro partem decimam adjicias, et coquas, doncc ea aqua, quam adjeceris , de- i-,ncta sit. Postea cum refrixerit , in vasa dcfundas , et operias, et oblinas : ita diutius dnrabit, ct delrimenli iiiliil fiet. Slelius cst, si vetcrem servatam compluribiis annis aquam addideris ; longcque mclins si aquae niliil ad- didcris, ct dccimam musli deaixeris, fiigidumqiic in vasa transtnleris, ct si in sextarios vii musti lieminam gypsi miscneris, posteaqiiamdecoctumrefrixerit. Rcliquuni inu- sliim , qiiod c vinaccis fucril cxprcssnni , primo quoquc tiuipore absumilo , ant aere coininulato. XXVII. Vinnm dulce sic faccrc oporlet. Uvas lcgilo , in solc per Iridunni ixpaiigilo, quarto die ineridiano tempoie calidas uvas proculcato, niustum lixivium, lioc cst , anle- quam prelo pic.ssiim sit, quod in lacum musti Huxeiit tollilo : cnm deferbuerit, in sextarios qninqnaginla irini bene pinsitam nec plus unciae pondere addito, vinum n fecibus eliqnatum diffnndito. Hoc vinum eril suave,fir- muni , corpoii salubre. X.VVIII. Alia medicaminum genera vini condituris ct nnnitati aptissima sic lacito. Irim quam candidis^iinaiu pinsilo , fipniim Gioecum veteie vino macerato : dcinde iii solc cxponilo aut iii furno, ut siccescat : lum commolito niinuli.ssiine. Item odoramenta trila, id est, iiim ciibra- tain, quic sit iiistar pondo quincuncem et Iriuntem, fceni Gra'ci pondo quiiicnnceiii et trienteni , .sclia;ni pondo quin- ninccm in uniini pcriiiisccto : liini in scrias singiilas qihT sint amplioranim ,se|)tenum, addilo mcdicaminis pondu iinciam et scripula octo : gypsi, cum ex locis paliistribus inuslum crit, in scrias .singulas ternas licminas; cum de novellis vincis erit, .sexlarium; cum de vetcribus et locis siccis, licminassingulasadjicito. Tertio dic quani calcavc- ns, conditnram inriindilo, sed antequam condias, musti aliquantum in seriam dc seria Iransfei io , iie in condiend» cum medicamenlo cfrerve.sr:\t clflii.it. Sic aiilem cmalnui COLUMELLE. lir, on remplira les cruches et on les bouchera. Toutes les fois que vous aurez frelate du vin, gardez-vous de le verser aussitotdans des vases , mais laissez-le reposer dans les futailles; et lors- que vous voudrez le trausvaser des futailles ou des cruches dans d'aulres vases , ayez soin que ceux-ei soient bien poisses et bien propres, et ne faitescette operatiou qu'au printemps, quand les roses seront en fleur, et que le vin sera purifie et parftiitement clair. Si vous voulez ie garder long- tenips, mettez sur un baril de la contenance de deu.x urnes un sextarius d'excellent vin , ou trois sexiarii de lie de bon vin qui soit nouvelle ; ou si vous avez des vases dont vousayez tire recem- meutlevin,survidez-ledansces vases. En suivant i'une ou fautre de ces methodes , le vin sera bien meilleur et bien plus durable : et pour peu que vous y ajoutiez en outre de bonnes odeurs , vous en ecarterez toutes les mauvaises , ainsi que toutes les sortes de mauvais gout , parce qu'il n'y a rien qui attire plus les odeurs etrangeres que le vin. XXIX. Manitre dont il faut s'y prendre pour faire que le mout soit toujours aussi doux que dans sa nouveaute. Avant de porter le marc au pressoir, mettez dans une amphore neuve du mout tres-nouveau au moment que vous Taurez tire de la cuve , bouchez cette amphore, et en- duisez-la bien exactement de poix, afin que Teau ne puisse pas y penetrer ; ensuite plongez-la , de faoon qu'elIesoitentierement submergee, dansun reservoir dont Teau soit fraiche et douce , et reti- rez ren quarante jours apres ; vous aurez par ce raoyen du vin qui se eonservera doux pendant une annee entiere. XXX. Du moment oii Ton aura couvert les Sjpsum et mcdicanientiim in labello permiscelo, qiianliim scriis singiilis fueiil necessaiium , idqiie meiiicamentuni muslodiluito, etipsa adsorias addiloel pcrmiscelo : cum dererlmerit, slatim replelo et oblinito. Omue vinum cum condieris, nolilo slalim diftuudeie, sed siiiilo in doliis li- «piesceie : postea cuni de doliis aut de scriis diffimdeie voles, per ver florenle losa, dcfecalum qiiani liinpidissi- mnm in vasa bene picata et puru tiaiisfeito. Si in veliisla- tem seivare voles , in cado duarnm urnariim quam optiini vini sextaiium , aut fecis generosae recentis sexlarios tres addito : aut si vasa leceulia , ex quibus vinum exemptum sit, babebis, in ea confundito. Si liorum qnid feceris , inullo melius et firmius erit vinum. Etiam si bonos odores addiderls , onuiem maliira odorem et saporem proliibue- lis : nam niilla res alienum odorein celerius ad se ducit, quain vinuni. XXIX. Mustiim nt semper dulce tanqnam recens per- nianeat, sic facito. .\nleqnam prelo vinacea snbjicianlur, quinoctium verniim bis, aut si viniim (lorere incipiet, soepins curare oportebit : ne flos ejus pessnm eat, et sapoiem vitiet. Quanto major aestus erit, eo sa^pius convenit vinum nutriri refrigerariqiie, et venlilari : nain quamdiu bene frlgidum erit, tamdiu recte manebit. Labra vel fauces doliorum seinper suffricari nu- cibus pineis oporlebit, quoties vinuni curabitur. Siqua vina erunt duriora aut niinus bona, quod agri vitio aut tcmpestate sit factum, sumito fecem vini boni, et paues facito , et in sole arefacito , et coquito in igne : postea le- rilo, et pondo quadrantem ampboris singulis infricato, et oblinito , bomim fiet. XXXI. Si quod animal in mustum ceciderit , et interie- lit, nti serpens aut mus sorewe, ne mali odoris vinuin faciat, ita ut repertum corpiis fuerit, id igne adoleatur, cinisque ejus in vas , quo deciderat , frigidus infundatiir, atqne rutabulo ligiieo perniisceatur : ea res erit remedio. XXXII. Vinum marrut)ii multi utile putant ad omiiia inlestioa vitia, et maxime ad tussim. Ciim vindemiaiii facies, marrubii caules teneros maxime dc locis incultis et macris legilo , eosquc in sole siccato : deinde fasciculos fr.cilo, ct tomicc palmea aiit jiincea ligato, et in seriam Dl': LAGRICULTURK, LIV. Ml. ficelle de palniier ou de jonc, et vous lcs niettrez dans uiie cruche de vin , de facon que la linature ne soit pas ploni^ee dans le vin. On niet sur deux cents scxtarii de vin doux, huit livres du niar- rube, qu'on laisse bouillir avec le raoiit; apres quoi on les retire, et Ton bouehe exactement ce viu ainsi medicaraente. XXXIll Maniere depreparer le vin de scille, qul est bon pouraidcr la digestion, pour refaire lc corps, ainsi que pour les toux anciennes et ppur restomac. On cueille la scille quarante jours avant la vendange , et oii la coiqie comrae des raci- nes de raifort en tres-petils niorceaux, que Tou suspend a rorabre alin qu'ils se seehent : lors- qu'ils sont seches, on en niet une livre sur qua- rante-huit scxt.arii de moiit Araine, et on Ty laisse trenle jours; apres quoi on Ten retire , et on verse ce vin , apres Tavoir cclairci, dans de bonnes amphorcs. l)'autresauteiu's veulentqu'on mette sur quarante-huit sextarii de mout une livre et un quadrans de scille seche , ce que je ne desapprouve pas moi-meme. XXXIV. Ceux qui veulent faire du vinaigre de scille mettent la raeme quantite de scille que nous venons d'indiqucr, sur dcux urnes de vinaigre, et Ty laissent pendant quarante jours. Pour faire un embamnia ( vinaigrette), on met sur trois amphores de mout un (•o«'//!/.s- de vi- naigre mordant , ou deux fois aulant s'il n'est pas mordant ; et on fait cuire ce raelange dans uue marmite jusqu'a ce qu'il soit diminue d'un palmus, (c'est-a-dire d'un quart, en supposant cette marmite de la contenance de trois ampho- res) ou d'un tiers, si c'est du moiit qui ne soit pas doux. On a aussi suin de recumer; iiiais il faut que ce soit du mout (le prcmiiMC scne, et qui soit clair. X.XXV. Mani^^^re de fairo des vins d'absyntlie, d'hysope, d'aurone, dethym, de fenouil et de pnuliot. Faites cuire une livre d'absyuthe du Tont dans quatrc ,vf'.r /«/■(■« de mout, jusqu'A ce que ce mout soit diminuc d'un qunrt, et mettez- en le reste, quand il sera refroidi , dans une urne de mout Amine. Observez les memes pro- cedes pour les autres plantes que nous venons de nommcr. On peut aussi faire cuire trois livres de pouliot sec dans un congius de mout , jus- qu'ice qu'il soit diminut; d'un ticrs; et lorsque celte d(:coction cst refroidie , on en rctire lc pou- liot, et on la verse dans une urne de mout. Hien n'emp(5che d'en donner aussitot 4 ceux qui sont cnrhumes pendant rhiver : cette especc de vin s'appelle (jlechonites ( pouliot ). XX-XVI. Le viu de taille est celui que Ton exprime apres la premiere serre, quand on a coup{3 alentour le tas du marc. On vcrse cette cspece de moiit dans une araphore neuve , en la remplissant jusqu'aux bords ; ensuite on y met de petites branches de romarin sec li^es en bottes avec du lin, et oa les laisse bouillir avec le vin pendant sept jours ; apres quoi on les en retire, et on enduit de pUltre les vases dans lesqucls on enferme ce vln apres Tavoir bien pnrilie. Au rcste, il sufiit de mettre uue livre et demie de romarin sur dcux urncs de niout. On pourra employer ce viu comme remedeau bout de deux mois. X.XXVIL Maniere de faire du vin semblablo au vin grec. Cucillez des grappes de raisin liAtif qui soient tres-nuires, ctfaites-les secher au so- iiiiUito , ita iit viiiciiliim exstct : in iniisti diilcis si'\t. cc, niarrubii libias viii ailjicitu, iit siinul cum miisto ilelei- vpscat : postca eximito marrubiiim, el piirsatuni viiiuiii dillj;;enter oblinito. X.XXlll. Viiium scilliten ad concoqiicndum , it ad coi iins relieiendum , item ad veterem tiissim et ad stuma- clium hoc modo condiie oportet. Priniiim ante dies (iiia- dra^inta qiiam viniim voles viiidemiarc , scillam legito , eainque secalo quam tenuissime, sicut rapbani radicem, taleolasque sectas suspende in umbia, ut adsiccenliir : deinde cum aridae ei unt , in mnsti Aniinei sexlarios xlviii , scillae aiida; addc' pondo librani, eamque inesse patere diebus XXX, poslea eximito, et defeialnni viiinm in ain- plioras biiiias aiijicilo. Alii si^ribniit in iniisti sextarios xi.viii, siilla' aiida' poiulo libram et quadiantitm adjici 0|iiHtere ; qiind ct ipMim non improbo. XX. XIV. Siillai (londiis, quod siipra dixi , in aceli diias nriiasadjiiiiiiit, cl per xi. diesiiiesse patiiintiii. (pii scillili- cumaceliim faccie volunl. Ad emliaminala. Iii tiesaniplio- ras musti miltis aceli acris coii^iiini aiil ilii{>liiiii, si iion eslacie, et iii ollnm , qiiaifeit aiiiplioias Ires , decoqiiis ad paluium, id esl, ail qunrtas : aut si iioncstdiilce niii^liim, Hil leilias : despiimelur. Sed iiiiistum dcsub massa cl liiii- pidiiin sit. XXXV. Vinum absintliiten, et Iiyssopiten, et abrotoniten, et lliyniitpn , et maialliriten , et gleclioniten sic condiro oportet. Pontici absintliii pondolibrani cum niiisli .sextar. IV dodiqiie usque ad quartas : reliqiium qiiod erit, id fri- gidiini adde in mnsli .>\miiu'i nriiain. Ideni e\ reliqnis [ rebiis] qiiae snprascripta sunt, facito. Possunt etiam pii- leii aiidi tres libr.T.cnm couKio inusti ad terlias d(>coqui, et ciim refiixerit liquor, exempto puleio in urnam niusti adjici : idque mox lussientibns per bicniem recte datur : vocatuiquc vini nota glecbonitcs. XXXVI. Mustnm tortivuni est , qiiod post primani pres- snrani viiiaceorum circumciso pede exprimitiir. Id iniisluni coiijicies iii ampboram novam, et iniplebis ad summiini. Tiim adjicics ramnlos rorisinarini aridi lino collisatos , ct paticris iina defcrvcscere per dies scptem : dcindc cxiines ramuloriim fasciciilum, el piirgatiini dili^enlcr viiiuiii Syp.sabis. Sat erit aiitem lorismariiii si'M|iiilibraiii iii diias nrnas inii.sli adjicere. IIoc vino post diios nienscs possis pro rcmedio iili. XXXVII. Viiinm similcGrseco faccre. Vvas pr.rcoquas qiiam matiirissimas les^ito, easqiie per tridiiiiin iii sole siccalo. Qnarto dic calcalo, et iiiiislinn qiind niliil lialieal cx toilivo, conjicito in seriam, dilit;entenpie ciiralo, iit cnm defcrbneiit, feces expiiigcntiir : dciiidc qiiigtn dit; COLUMELLE. \e\\ pcndant trois jours : foulez-les le quatrieme jour, puis versez dans une cruehe le moiit qu^ellcs auront rendu, sans qu'il s'y trouve uue seule goutte de vin de taille melee, et ayez bien soin de le purger de sa !ie. Lorsqu'il aura cesse de boiiillir, mettez-y , cinq jours apres qu'il sera pu- rifie, deux sexlarii ou au nioins un de scl grille et crible, sur quarante-neuf S(?a,7ari/ demout. II y a des personnes qui y mettent aussi un sexta- rins de vin cuit, et d'autres qui en mettent jus- qu"a deux , quand ils croientque le vin est d'une qualite peu durable. XXXVllL Maniere de faire du vin de myrte qui sera bon pour la dyssenterie , pour le tlux de ventreet pour la faiblesse de restomac. II y a de deux sortes de myrte, le noir et le blanc. On cueille les baies du myrte noir lorsqu'elles sont mures ; apres en avoir ote la graine , on les fait sechcr au soleil , et on les serre eii un lieu sec dnns un llacon de terre cuite. Ensuite on cueille au temps de la vendange , pendant que le soleil est ardent, soit dans un vieux plant de vignes mariees adesarbres, soit dans de tres-anciens vignobles,du raisin Amine bieu mur, dout on met le moiit dnns une cruche. Le meme jour et avant que le mout fermente, on broie les baies de myrte que Ton avait serrces : npres quoi on en pese une quantite de livres egale a la quantite d'amphores que Ton veut remplir de \in de myrte; ensuite on tire un peu de mout de la cruehe, et on le saupoudre avec toute In poudre que ces baies ont donnee, comme avec de la farine. Apres quoi on fait de cette pateplusieurs pctites boulettcs que Ton jette dnns la cruche , en les laissant tombcr doucement le long des parois du vase, de facon qu'elles ne puissent pas s'cm- piler les uues sur les autres. Lorsqu'eiisuite le mout a bouilli deux fois, et qu'il a ete clurifie autant de fois , on broie encore de la meme ma- niere qu'auparavant une quantite de baies pa- reille a celle que nous venons de mnrquer; mais ou n'en fait plus de meme des boulettes, et ron se contente de verser daus un petit bnssin du moiit tire de la meme cruche, et de le raeicr avec In meme quantite de poudre de myrte, de faconqu'il en resulte une espeee de bouillonepais, qne Ton reverse dans la cruche apres ravoir bien mele, ct que Ton y remue encore avec un rahicdc bois. Ncufjours apres cette operation, on purilie le vin et on frotte la cruche avec des bnlais dc myrte sec , puis on la couvre afio qu'il ne tombe rieu dans le vase ; apres quoi on purifie cncore le vin au bout de sept jours, et on le verse dnns des amphores bien poissees et de bonne odcur, en piennnt la plus grande precaution pour le verser clair et sans lie. Autre facon de faire du vin de myrte. On fait boulllir trois fois du miel nttii(ue , eton rccume nutnnt de fois, ou, si ron n'en a point, on choisit le meilleur miel possiblc, que ron ccume quatre ou cinq fois, pni-ce ([ue moins le miel est de bonne qualite, plus il est charge d'impuretcs. Lorsqu'ensuite le miel est 1'elioidi, on cueille des baies de myrte blniic qui soient tres-miires, ct on les ecrase, en meiingeant ccpendant la grainec|u'elles contien- iient; apres quoi on les met dans un petit panier de bois pour cn extrnire le jus , dont on mele six sexlurii avec un sexlarius de miel bouilli; et apres avoir verse ce jus daus une petite houteille, on la bouche. Mais il faut faire cette operation au mois dedCcembre, temps ou la graine de myrte est communement mure. On prendra ciini purgaveiis niiisluni, salis cocli et cribiali duos sc\- taiios, vel, quoii est miiiimuin, ailjicilo iiiiuni sexlaiiiim in sextarios musti xlix. Quidani cliam dcfiuli sexlaiiuni niisrcnt : nonnulli etiam duos adjiciiint, si existimant virii nolani parum esse liimani. XX.VVIII. Vinnin mjrtiten ad tormiua, et ad alvi pro- liivicm, et ad imbecilium stomaclium sic facito. Duo siiiit^enera myrti, quorum alteium est nigriim, alterum allnmi. Nigri geneiis baccis mustMm dcfeibuei it, et bis curatum csl , rursus codom niodo, cl laiiliir.dein ponileris baccae, siciit supra di\i , CDiiliiiidilMr : iicc juiii iit [iiiiis massute liiint , sed in lal;cllci iiiiisliiiii ilc iMilriii M'ria MiiiiiUir, pr.Tditlo ponderl 111'iiiiisii'tiir, S'X iil Ml iiisliir jiiiis ciassi : quod cum est pciiiii^liim, iii eandein seriam confuiiditur, ct rntabulo li^iHii |ii'ia^ilatiir. Deinde post noniiin diein quam id fac- liiiu i'si , vinum purgafur, et scopulis aridiB nijrti seria sulliicatnr, opeiculumque superimponitur, ne qiiid eo de- cid.it. Hoc f.icto post scptimiim dicm ruisus viuum pur- galur, et in aniplioras beue picatas et bene olidas dilTun- diliir : sed cuiaiKlmn est , ut cum ditfundis, liquidum et siiic li';e dilTuiidas. Vmum aliud myrliten sic temperato. Mel Atticiim ter iiifervcie facito , et toties despumato : vel si Atticum noii habueiis, quam optiinum mel eligito, et quater vel quinquies despuniato. Nam quanto est deterius, tanto plus babet spurcitiae : cum deinde mel refrixerit, baccas albi generis inyrti quam maturissimas legito, et perlriato, ita ne inleriora seinina conteras. Mox (iscello lineo inclusas exprimito, succumque earum qui sit sex- tarioriim sex, ciim mcllis dccocU scxlario iminisceto, et in lagunculam difdisum obliuito. Sed hoc mense Decem- bri fieiidcbebit , (pio feie tempore matiira sunt inyrti se- uiina : custodiendumque erit, ut anle quam.bacca; legan- DE L'AGR1CULTURE, L!V. XI L garde aussi qn"il nit fait brau tcmps ponclant ies sept 011 nu moiiis pendant les troisdeniiers jours quiauront precediMa ciieilletledes baiesde myr- te; en tous cas, on evitera de lcs cucillir lors- qu'il aura plu quelques jours avant, ou qu"elles seront couvertes de rosee. Bicn des personnes cueillent des baies de mjrte, soit noir, soit blanc, des qu'elles sont inures; et quand elles les ont un peu fait secher en les laissant a Tom- bre pendant Tespace de deux. heures, clles lcs broient, en mennseaiit , autant quc faire se peut , la i,Taine qu'eUes renferment ; ensuite elles ex- priment la quantite quVlles en ont broyee a tra- vers un tnmis de lin , et enferraent le jus qui en decoule tlans de petites bouteilles bien poissees, apres ravoir passea travers unecouloire dejonc, sans y meler ni miel ni rien autre cliose. Cette li- queur ne dure pas a la verite aussi longtemps que Tautre compnsition de myrte ; mais d'un autre cote tant(|u'elle seeonserve sans s'alteier, clle est meilleure pour la sante. D'autres font cuire jus- (pTa diminution des deux tiers le jus m(;me qu'ils en ont exprim(?, lorsqu'iIs en ont une grande (piantite; et apresTavoir laiss(i refroidir, ilsTen- ferment dans de petites bouteilies poisst'es. Ce (lernier se conserve pUis longtcmps que cclui qui u'a pas ete euit, quoique celiii-ci memc puisse i.ller jusqu'a deux ans sans se gater, pourvu qu'il nit t'te fait proprement et avee soin. WMX. Voici la melhode que Magon prescrit pour faire d'excellent vin avee du raisin sech^ au soleil; procede que j'ai suivi moi-meme. II fnut cueillir des grappcs de raisin hatif ir(^s-mures, ct en S(!'parer les grains dess(icbes ou endomma- ges,puis enfoncer en terre, a la distance de quatre pieds en tous sens , des fourches ou des pieux, ct les assembleravec des perches, afm qu'ils puissent soutenir des roseaux. Ces roseaux poses dessus , on y etendra lcs grappcs do raisin au so- leil, eton les couvrirapcndant laiuiit, depeurque la rosee nc tombo sur los grappes. Lorsqu'elles seront S{=chees, on les t'grappera, ct on en jettcra les grains dans une futailleou dans une cruche, dans laqnelle on versera d"excelleiit mout, de facon que les grains de raisin en soient enliere- ment recouvcrts. Au sixiiime jour, lorsque ees grains seront bien imbibes de ce mout jusqu'a en etre gonfles, on les mettra dnns un petit ca- bas , et on les fera pressnrtr sons rnrbre du pres- soir. Quand on aura pris le vin qu'ils auront rciidu , on versera sur le marc (jui restera du moiit tres-nouvellement fait avec d'autre raisin qui aura (iteexposte au soleil pendanttrois jours, et on foulera ce marc. Lorsqu'il aura ct(i bien miJltj dans ce moiit, on le reinettra sous larhre du pressoir, et on renfcrmera aussitcit le second vin qui i\'sultera de ces raisins secs dans des vases bien bouoht-s, de peur qu'il ne devienne trop dur. Enfin au houtde vingtou tieiite jours, lorsqu'il aura ccssti de bouillir, on le survidera dans d'autres vases , dont on endnira aiissittJt les couvercles de pldtre,et que Ton recouvrira d'une pcau. Si Ton veut faire du viii avec du raisin niusoat sech^" au soleil, on cueillera des grappes do ce raisin qui ne soient point cndommam}es, et on les nettoiera en jetant de c6t(i lcs grains qui soront pourris; apres quoi on les suspendra a Tair sur des perches. U faudra avoir soin que ces perches soicnt toujours au soleil. Quand ces grappes seront suffiianimcnt ilctiies, on les egrappera, et on jettera dans v.n? futaille les grains seuls et s^ipnros de la rafle, [juis on les foulern bien nux pieds. Lorsqu'on en aura fait un lit en les foulaiit, on arroscra ce lit de vieux vin ; nprt's quoi on !es foulern de nouveau , et on les arrosera encore de vin. On les foulera de nit-inc lur, si (ieri potpst, sepleni diebiis, siii anlem, ne niiniis tridunm serenuin fuerit, aul cerle non plueril; ct ne ru- rulenta; legantur cavendum. Mulli nigraiu vel alliani ir.yrti baccani, cum jain maturuit, destiingunt, ct dualius iioiis oani cuin paiilulum in uinbra expositani siccavenint , per- lerunt ita, ut qiiantuni lieri potest, iulerioia semina in- tegra pennaneant. Tnni pcr liueiini liscuin, ipiod pertri- veranl, exprimunt, e* per colum jiinceum li(|uatuin suc- cum lagnnculis bene picatis condiint, neqne inelle neqne alia re iilla immista. Ilic li>|uor non lam est durabilis , sed quamdiu sine noxa manel, iitilior est ad valctudineni quain alterius mjrlitis nola; conipositio. Sunt qiii liunc ipsum expressum siircum , si sit ejus copiosior facultas , in terliam partem decoqiiant, ol refrigeratiim pic;ilis la- gunciilis condant. Sic confectum diutius pennanet : scd ct qiiod Don dec^xeris, poteril innoxium duiare biennio, si modo miinde el diligeiiter id feceris. XXXIX. Passimi optimiim sic fieri Mago pr.Tcipil, nt elipse fcci. Uvam pia:coi|uam liene raaturam legere , aciiia mncida aiit viti<)S;i rejicere ; furcas vcl palos, qiii cannas sustineaiit , intcr (pialcrnos pedes figcre , cl pcrlicis jiigarc : fiim insnper cannas ponere, et in solc pandere nvas , et noclibus Ipgere, ne irroicntur : cnra deinde exaruerint, acina deccrpcre , et in dolium ant in seriam coiijiceie, codem niusliim qiiam optimnm, sic ut grana snbinersa sint, adjiccrc : iibi conibibciint \>\x, seque iinpleverint , sexto die in liscellam confcrre, et pielo premere , passnm- que tollere : postea vinaceos ealcarc adjecto rcceiitissimo iiiusto , qiiod ex aliis iivis factum fuerit, quas per triiluum iiisolaveris : tiim pciiniscere, <^t suliacLam brisnm prelo snlijiicre, passumcpie sccnndariiim slalim vasis , et fecem ex lacu confumlilo et peimisceto, eamque intritam maceiari uiia nocte siuilo , postero die pedihus |vriinil( ;ilo , et sic permistam pielo sulijicito : qiiod d.iiidi' lliixnil, aul doliis aut amplioris ciindito, et cum ilclnliiinil, iilitiiiato. Coriimodiusaulem seivaturin aniplioris. Ilanc ipsam loram H. Columolla e\ aqua veteie faciebat, et nonnunquam plus biennio innoxiam scrvabal. >\LI. Miilsuin oplinuiin sic facito. Miislum lixivium de lacii statiin tollilo : lioc aulem eiil, quod dcstillaverit .m- tequain niinium calcetur uva. Sed de aibustivo genere, quod sicco die legeris , id facito. Conjicies in urnam miisti niellis optimi pondo x, et diligeiiter permistum-recondes in lagoena , eamqiie protinus gypsabis , jubebisque in ta- bulato reponi , si plus volueris facere , pro portione qua su- pra mel adjicies. Post trigesimum et alterum diem lagu;- nam aperire oportebit, et in aliud vas mustum eliquatum oblinire, atque iu fumum reponere. XLII. Compositio medicamcnti ad tormina , quod voca- tiir oia oitwpo:;. In cacabo fictili novo , vel in stagneo coqui- liir iniisti arbustivi Amiiiei urna, et mala cydonea gran- ilia expurgata viginti , et integra mala dulcia gianata , quaj Piinica vocantur, et sorba non perinitia divisa exemptis seminibus, quse sint instar sexlarioium trium. Ha>c Ita coquuntur, ut omnia poma deliquescant cum musto, et sit puer, qui spatba lignea vel aiuudine perinisceat iioma, ne possint aduri. Deinde cnni fueiint decocta , ut non multum juris snpersit , refrigerantur et percolanlur : e.ique, qiia: iii colo subsederunt, diligcnter contrila lcvigaiilur, ct liK I.AGniCULTURi:, I.IV. Xl[. rn forme de lie. Mais ;>vnnt de retirer cette niar- iiulude du feu, il faut ajouter a tous les ingrc- dients dont elle «st coinposec trois heminw de sumae de Syric broye et tamise, que Ton melera avec une spatule , afin que le tout s'amal!iame bien. Kusuite, iorsque eette marnielade est re- IVoidie, on la met dans un vase de terre neuf poi.sse, que fon enduit de platre; apres quoi on le suspend fort haut , dc pi'nr qu'ellene moisisse. XLIII. Maniere de coniire le fromage. Coupcz en gros niorceaux du fromage de brebis scc, et fait de rannee prccedente : arrangez ces mor- ceaux dans un vase propre, que vous remplirez ensuited'un mout d'une tres-bonne qnalile, de facon qu'ils en soient rceouverts , et qn'il y ait un peu pjiis de jus que de fromane. Car ie fro- m8i;e,en absorbant le jus, finirait par se cor- ronipre s'il n'en etait pas continuellement rc- couvert. Au reste, des que vous aurez rcmpli le vase, vous renduirez de pbitre, et vous pourrez rouvrir au bout de vinut jours, pour vous ser- ■vir du fio ]ias;e dans tel ragout que vous vou- drez. II ne sera pns memedesagreable lorsqu'on le mangera seul. XLIV. Aussitot que ]'on aura coupe sur le cep des grappes soit de raisin a gros grain , soit de maroquin ou de raisin pourpre, on enduira leur queue de poix dure ; ensuite on remplira un bas- sin de terre cuite neuf de paille tres-secbe, et scionee de facon qu'il n'y reste point de pous- siere. On etendra ces grappes sur eette paillc, apres quoi on couvrira ce bassin d'un seeond bassin, en enduisant les fiiux joints d'un mortier dans lequel il entrera de la paillc. Enfin, lors- qiie ces bassins seront ainsi arranges, on les en- veioppera de paille seehe, et on les scrrera sur un plaueher tres-sec. Au reste , il n'y a pas de rai- sin qu'on ne puisse eonserver sans craindrc qu'il se g.^ite, pourvu qu'on le cueilli' quand la lune sera dans son declin, par un tenips serein, et apres la quatrieme heure dujour, Iorsqu'il sera deja essore et qu'il ne sera plus couvert de rosce. Mais il faudra fiire du feu dans le sentier le plus voisin de la vigne, pour faire bouillir la poix dans laquelle on trempera la queue des grappes aussitot qu'elles seront cucillies. .letcz une amphore de vin cuit jusqu'a dimiuution de moi- tie dans une futaille bien poissee ; ensnite arran- gez en travers dans cette futaille des biitons serrcs les uns auprcs des autres, sans qn'ils tou- chent au vin cuit; apres quoi vons mettrez snr ees batons des plats de terre neufs, et vous ar- rangerez le raisin surces plats, de faeon que les grappes ne se touchent point mutuellement; en- liu vous les couvrirez ct les enduirez. Sur ce pre- mier lit vous en formerez un second pareil , puis un troisieme et ainsi de suite, tant que la capa- eite de la futaille en comportera, ct vous y ar- rangerez le raisin de la meme maniere. Ensuite vous imljiberez bien de vin cuit jusqu"a diminu- tion de moitie le couverele de la futaille, ct (|uand elle sera couverte, vous la bouchcrez avec de la cendre. Quelques personnes se contentent , apres avoir niis le vin cuit dans la futaille , de ser- rer les perehes transversales les unes aupres des autres, d'y suspendre les grappes de faeon qu'el- les n"atteiguent pas le vin cuit, ct d'enduire cn- suite le couvercle pose sur la futaille. I)'autres , apres avoir cueilli les grappes eorame je viens de le dire , font secher au soleil de pctites futailles neuves non poissces, et, apres les avoir fait rc- froidir a rombre , ils y mettent du son d'orge, sur lequel ils posent les grappes de maniere qu'elles ne se comprimentpas mutuellemeut ; en- ilci iini in siio sibi jiiie lento igni , ne adiiranlur, caiboni- biisdpcoqiiiintur, iloneccriissamcn in modnm focisexislat. Piius tanien (iiiam dt! i};ne medicamentum tollaliii-, Ircs lieminx roris Syriaci conliiti et cribrati super onmia adji- ciuntur, ct spatlia perniiscenliir, iil coeant cnni ca'tcris. Tum rcfriscralum mcdicamentiini adjicitur in vas liclile novum picatum, idquegjpsatum alle suspenditnr ne pal- loieni traliat. Xlilll. Caseuin sic condiemns. Casei aridiovilli proximi anni frnsta ainpla facito , et in picato vase compoiiilo : lum oplinii generis musto adimpleto, ita, ut snperveniat, el sit jus aliipianlo copiosius quaiii caseus. Nam caseiis combiliil, el lit viliosus, iiisi miislum scniper snpernalet. Vas aiiteni cuni impieveris, statim gjpsabis : deinde post dies vi);inti licet aperias, et utaris qua voles adbiliita con- diliiia. lCsl [ autem ] etiam per se non iiijucnndus. XLIV. Uvas, ut siul virides nsqne ad anniim, sic cus- todiemus : uvas bumastos vcl diiracinas vel piirpiircas cum deseciieiis a vite , continiio pcdicnlos carum inipicalo dura pice : deiiide laUdlum liclile noviim implelo paleis qnainsiccis;imis ciibialis, ut sine piilveresint,ct ilaiivas sii(H'rpoiiito ; liiin lab'.llu altero adopcrilo, Hi circumliiiilo liito palealo, alqiic ita in tabiilato siccissimo coinposila labra paleis siccis obrnilo. Oinnis anteni uva siiie noxa servari polest, si liina decrescente et sereno ca^lo posl lio- laiii qiiaitam, ciim jam in.solala est, nec loris iiui(((iiam baliet.vili delrabatur. Sed ignis iii iinivimo dei iiinano liat , iit pi\ fervcat , in qiia pediiuli iivaium slaliin (lcniil- tanliir. .Miler. Iii ilolium bcne |iicatum defruti aiiqilioraiii coiijicilo, deinde liansver.sos fiisles arclalo, ila iit licrni- liiiii iion conlin^anl : tum siiperpouito fictiles iiov:is pali- nas, et iii bis sic iivaiii dispoiiito, ut altera alteniiu iiiui conlingal : tiim o(iciciila (latiiiis inqionito et linito. Deiinie altirrimi tabulatiiiii , et tertiiim , et quamdiu ma^iiitndo p:i- titnrdolii, simililcr siqicriiistruito, etcadcm ratione uvas cumpoiiito. Uciiidi' (lic^itiiiii o(iercuIum dolii defriilo Iarf;e linilo, et itaconqiosiliiin (■iiiereobtnrato. Nonmilli adjecto delrulo cnnlenti siiut transversas [lerticas aiilare , ct e\ bis uvas ita suspendere, ne dcfruliim ciiiilin;;aiit : di-iniie o[ierculiim inqiosiluin olilinire. Quidani iivas ciim ita, ut snpra di\i , le^ei iiiil , doliola nova sine pice iii sole siccaiit. IJeinde ciiin t>a iii umbia refrigeravcrnnt, furfures ordea- ceos adjiciiinl , ct iivas ita su(>er|ioiiunt , ul altera allciam non roinpnmat luiii jjeiieris ejusdem fiirlnies inrniidiiiil . COLUMELLE. suite ils les recouvrent de ce meme son , et for- raeiit de la meme facon un sccond lit de grappcs , en rcpetant la mcnie operation jusqu'a ce C[u"ils aient rempli les futailles alternativement de son ct de raisin ; apres quoi ils cnduisent leurs cou- vereles , et serrent ce raisin sur un plancher qui soit tres-sfc et trcs-frnis. Cautres conserventde la nieme facon du raisin vert dans la sciure de bois de peuplier ou de sapin. Quelqi\es-U)is ense- velisseut dans la fleur de syp seehe des grappes qu'ils ont eu soin de cueillir avaut quVlles fus- sent trop murcs. D"autres , apies avoir cueilli le raisin , coupent avec des eiseaux les grains gates qui peuventsy reiicontrer , et ie suspendent ainsi dans le grenier au-dessus du bie : niais cette ine- thodefait rider lesgrains, et rend le raisin pres- que aussidoux que s'il etaitsecheau soleil. Mar- cus Columelle , mon onele paternel , faisait faire , avec respeced'argile dont on fait les amphorcs , de larges vases en formc de plats , qu'il revetis- sait d'une bonric couche de poix tant eu dedans iiu'en dehors, et lorsqu'ils etaient ainsi prepa- res, il faisait cueillir le raisin pourpre, le raisin a gros graiii, celui de INumidie et le maroquin, et faisait plonger aussitot la queue des grappes dans la poixbouillante; ensuite il faisait mettrc chacune de ces especes de raisin dans des plats a part , de faeon que ies grappes ne se touchassent pas enlre elles; apres quoi il faisait couvrir ces plats, et les faisait enduii^e d'une bonne couche de gyp, el poisser avec de la poix dure fondue au feu , dc maniere que rhumidite n'y put pene- trer : enfm il submergeait ces vases dans de Teau de fontaine oudeciterne, en les chargeant d'uii poids qui les empechait de sortir de Teau par aucun c6te. II est vrai que cette methode est excellente ponrconserver le raisin ; mais quand on vient a le retirer de \\'m , il est sujcl a s'ai- grir , a rooins qu"on ne le eonsomme le jour meme qu'on i'en aura retire. II n'y a cependant pas de methode plus sure pour conserver le raisin que eelle qui consiste a fabriquer des vases de terre cuite , dont ehacun puisse contenir une grappe a Taise. Ces vases doivent avoir quatre anses , par lesquelles on puisse les attaeher, i Teffet de les suspendre aux ceps de vignes : leurs couvercles doiventaussi etre tels qu'ils puissent se separer par le niilieu, afin qiie lorsqii'on aura suspendu cesvases, et qu'on aura introduit dans chacun d'eux uue grappe de laisin , les deux moities de leur couvercle puissent se rejoiiidre de Tun etde Tautre c6te des grappcs pour les couvrir. II faut poisseravee soin ces vases ainsi que leurs couver- cles, tant a rinterleur qu'a rexterieur; et lors- que lesgrnppesy seront renfermees, on les re- couvrira d'une grnnde quantite de mortier dans lequel il entrera de la paille. Au reste, en y ren- fermant les grappes adherentes aux eeps, il faudra prendre garde qu'elles ne touchent aux parois des vases par aucun cote. Au surplus, pour ren- fermer les grappes de raisin dans ces vases, il faut communement choisir le temps oii ieurs grains sont gros, ct oii ils eommencent a lourner : il faut aussi que le temps soit sec et le ciel sereiii. Nous prescrivons surtout comme une rcgle generale celle de ne point serrer de fruits pele- mele avec du rnisin dans un meme endioit , ni merae dans deux endroits voisins Tun de Tau- tre , de eiainte que rodeur des fruits , en se com- muniquant au raisin , ne le gate par la suite. Les differeutes facons de conserver ee fruit , que nous avons donnees, ne conviennent pas uean- raoinsegalementtoutcsa tous les paysquels qu'iis soient; mais les unes conviennent a un pays, le? ct alterum labulatum uvarum eodem modo collocant : i(lqu('. faciunliis(iucdum doliumallernis furfuribusct uvis compleant. Mox opercula impdsila liniiut, et uvas siccis- .sinio IVi;;i(lissiniiiipii' laliuliilii repouuiit. Qiiidam eadem ralioiic .irida |iii|)iiliH'.i v(^l iiliie^iia scdbc viridcs nvas eHsiodiiint. Noiiuulli siccii lloiv i;yi'si oliniunt uvas, (pias iion nimium maturas vilibiis dcliaMTunt. .Alii cum legernnt uvam , siqiia sunl iii ca viliosa j;raiKi rorlicibiis ainpiilant, atipie ita in liorreo suspcudiinl , iii (|iio trilicum supposi- tum est. Sed lisec ratio niKosa lacii acina, et pene tam dulcia, quam est uva passa. i\laicus Colinnclia patriiiis meus ex ea crela qna (iunt ampbonic, lata vasa in modum |ialinarum fieri jubcbat : eaqiie intrinsecus et exleiius crasse picari : quic cum pr.Tpaiaverat, tumdemnm pur- pureas et bumastos et Numisianas et duracinas uvas lesi prxcipiebat , pediculosque eanim sine mora in fervcnlcm picem demitti, et in piEediclis palinis separalim siii ciijiis- que generis ita componi , ne mx iuter sc contingcicul : posl lioc opercula superponi , et oblini crasso gypso -. tum demum pice dura , qua; igni liipiata esset, .sic picari, ne- quis humor Iransire possel : lota dcinde vasa in aqua fmi- lana vel cistcruina pouderibus impositis inergi , ncc ullam parteni earum pali exstare. Sic oplime servafur uva. Sed cum est excmpta , nisi eo die consumitur, acescit. Niliil est tamen cerlius, qiiam vasa lictilia faceie , quae singulas iivas laxe recipiant. Ea debent qualunr ansas liabere, qui- bns illigata viti dependeant : ilemque opercula coriiin sio foimari, nt niedia divisa sint, ut cum suspensa vasa c.n- giilas uvas receperint , ex utroque latere appositi operciili diiie parles coeant,'et contegaiit iivas. Et lia;'C vasa et npercula extrinsecus et iutia diligenter picala esse debe- biint : deinde cum contexerunt uvas, luto paliiato multo adoperiri : sed uvse dependenles a matre sic in pultaiios condi debebiint, ne qua parte vasa contingant. Tempus autem quo includi debcnt, id fcre esl, quo adhuc siccila- tibus et seicno cailo crassa variaqne sint aciiia. lllud in totum maxime pra>cipinins , ne in eodem loco mala ct uva; componanlur, neve in vicino, unde odor maloriim possit ad cas pervenire. Nam Imjusmodi balitns celerilcr acina corrumpiml. I':st, niodice nialura! reclissiine leKunlur : stalim pediciili earuin picaiitur : deinde in cratil>iisiliipoiiuiiliir, ue allcra alteiam collidat. Tum demum sub tecliiin n le- runlur, et nuiclda vel vitiosa giana rurlicibus ampiUaidur : et ciiin paululum sub umbra rcfiixoiint, leriiai aut cliam quati riiu3 pru capacitale vasiiruni iii ullas deniilliiiUiir ct opeicula (liliyenler pice obturanlur, ne liunioreni liaiis- niillaiit. Tniii viiiaceoruin pcs bene piclo expressiis pio- niiliir,el morlicc scparalis scopionibus, resoluta intrila fiillic uloium in dolio siibslciiiilur, et deursum veisus spcitanlcs olla; componuntur, itadislanles, ut inlercalcari po.^siiit vinacea : ipne cum diligenlcr conspissata priniiiin tabulalum leccrunt, ali;c olte codem mndo componiinlur explenlque seciindiiin lalmlatum. Delnde simililcr doliis exstruuntiir olla' et spisse iiicalcanliir. Mox usqiie ad sunmiuin l.ibriiin viuacca coiidcnsaulur, et statim oper- ciilo snpcrposito cincrc in modiini ?ypsi temperato doliimi liiiitiir. Moiiendiis aiitcm crit, ((ui va»a empdiius est, iie bibiilas aiil inale coctas ollas emat. Nani nlraqiie les traiisiiiisso liuiiiore vitiat uvam. Quiiictiam opnrli-hit, ciiin ail iisum pioiniiiitur olte, tola singiila labulala ile- tralii. Nam coiispissala vinacea, si seinel inota sunl, celeriter acescunt, et uvascorrumpunt. Xl.VI. Sequiiiitiir vindemiam icruin autumnaliiim composilioncs, qiia' et ipsieciiram villicijcdistendunl. Nec i^iioro pliiiiiiia III liMiH' liliniiii non esse collala, (pia; C. .Malius dilijifiilissii".'-' pcrsei iiliis cst. Illi enini proposituin fuit iirbaiias incnsas et laiita convivia instriiere. Libros Ires edidit, quos inscripslt nominibus roci,ct Cciarii, et Salgamarii. Nobis tanien abunde sunt ea, qu;e cx facili rnslicae simplicllali non in;i(;iia impcnsa possunt rontin- gcre, utisiiiil in prlinls oniiiiiim ^cueriim mala. Quidam, ul a !;ranatis incipiam , pcdiculos piinicoruin, sicuti sunt in ailiore, intoiquent, ne pluviis inala rumpantur, ct liiantia dispereaut, caqne ad majores ranios religant, ut immota permaneant : dciiidc spartcis relibus aiborem cludunl, ne aut corvis aiil coinicibus aliisve avibus poinuiu 480 COLUMELLE. eorncillcsoa d'autrps oisfaux ne becquctont ses fruits. Quelqucs-uns ajustent aux fruits qui pen- tlent u l'arbre de petits vasesdeten-e cuite,qu'ils laissent sur Tarbre apres lcs nvoir cnduits d"un mortiei- dans lequel il eiitrede la pailie : d'autres enveloppeiit cbaque fruit a part de foiu ou de cliaunie, qu"ils recouvrcntd"une bonne coucbe de mortier dans lequel il eiitre de la paille, et les atta- cbeiit ainsi a de plusgrossesl)rancbes que celles ([ui les portent, afin, comme je Tai dit, que le vent ne les ballottepoint. Mais ii faut faire cette operation, ainsi que je Tai dit, lorsque le tenips est serein et qu'il n'y a pas de rosee; quoiqu'il vaille encore raieux s'abstenir dela faire,parce que les arbrisseaux en souffrcnt ; ou du moins ne pas la faire babituellement plusieurs annees desuite, d'autant que Pon peut conserver ces fruits sans qu'ils se gatent, mtme aprcs les avcir cueilHs. En effet , on pcut encore faire ii la mai- son, dans un eudvoit trcs-sec, de petites fosses de trois pieds, et , aprcs y avoir mis tant soit peu de terre menue, on enfonceradanscetteterre de petitcsbrancbes de sureau; ensuitc on cueillera paruntempssereinlesgrenadesavecleurs(|ueues, et on les licbera dans le sureau (car la moelle du sureau est si abondante et si molle qu'on peut ais(3ment y introduire la queue de ces IVuits). Mais il faudra avoir rattention qu'elles ne soient pas a une distance de la terre moindre de quatre doigts, etqu'ellcs nesetoucbent pointentre elles. Ou eouvrira ensuite la fosse, et on enduira les faux-joints de la eouverture qu'on y aura misc avce un mortierdans lequel il entrcra de la paille ; puis on entassera par-dessus la terre qui en avait ct(i Vnxe en la fouillairt. On peut faire la memeopii- ration dans une futailie, en la reraplissant jusqu'a la moitie de sa capacite ou de terre pulveris(ie a son cboix, ou de sable de riviere (jue quelques personnes pr^-ferent en cette occasion,etcneonti- nuant de la mi'me maniere le reste de roperation. MagonleCartbaginoisprescritdefairebienchauf- ferde rcau demer, et d'y plonger un instant les grenades en les attacbant avec du lin ou du genet d'Espagne, jusqua ce qu"elles aient perdu lcur couleur, et , apres les avoir retirees, de les faire secber au soleil pendant trois jours ; ensuite de les suspendre dans un lieu frais : et cnfin, lors- qu'on en aura besoin, de lcs faire tremper dans de Teau douce froide pcndant une nuit, et jus- qu'au moment du lendemain ou Ton voudra s'en servir. Mais le mcme auteur conseille aussi d'eu- duire les fruits nouveaux d'une bonne couche de terre a potier bien petrie , et quand cette terre est sc'cb(^e, de les suspendre dans un lieu frais ; en- suife de les tremper dans Teau lorsqu'on cu aura besoin, el de casserrnrgile dont ils sont couverts. Par ee proced(i les fruits conservent en quelque sorte leur fralcbeur priniitive. Le meme Magon ordonue d"etcndre au fond d'un pot de terre neuf de la sciure de bois de peuplier ou d"yeuse, et d'arranger les fruits de facon que Ton puisse fou- ler la sciure dans lesintervallesqui les separent; ensuite, apres avoir fait une premiere coucbe de fruits, d'etendrc de nouveau de la sciure par- dcssus, etde les arrangerck'racmejusqu'a ce que le pot soit rempli; enfin, lorsqu'il sera plein,d'y mettre uu couvercle , et de i"enduire exactement de mortier a une bonne (?pnisseur. Au reste, il fauttonjours cueillir avec leurs queues lcs fruits queTon veutconserver longtemps; il faut merae, quand on le peut faire sans uuire a Tarbre, les cueillir avecde petifes brancbes, ce qui contri- Oue beaucoupa leur duree. H y a bien des per- sonnes qui arrachent les fruits de Tarbre avec leurs petites brancbes, et qui les font secher au solcil, apres les avoir exactement couverts de laceretiir. Nonniilli vascula fiotilia depenJentibus ntialis aptant, et itlita lulo paleato arboril)u.s li.-ereie patiuntur : aiil IVeiio vcl cutnio singula involvnnl, ct iiisu|ier liito paleato crasse linuiit, atijue ita inajoribus lainis illi;;ant, ue, ul (iixi, venlo commo^eanliir. Sed lia:c omnia, ut dixi, seicno ca>lo adniiiiislrari sine rore debenl -. quse tameu aut facienda non sunt, iiuia laeduiitur aibuscula; -. aut certe non continuisannis usurpaiida, piai.serlim cnni liceat etiam detiacta aiboribus eadem innoxia custodire. Nam et siib tecto fossulae tripedaneae siccissimo loco (iunt • eoque cum aliquantum tense niinulse repositum est , infi- guiitiir sambuciramuli : deinde serenocselo graiiala legun- tur cum suis pediculis, et sambuco inseruntur [quoniam sambucus tam apertam et laxam medullam liabet, ut facile lualorum pediciilos lecipiat]. Sed cavere oportcbit, ne ininus quatuor di^ilis a tena absiiit, et ne iuter sc poma contingant. Tum factae scrobi opcrculum imponitur , e' paleato luto circiimlinilur, eaque liumo, ipia; fuerat egesta, siipeiaggeiatur. Hoc idem cliam in dolio fieri po- test, sive quis volet resoUitam terram usque ad dimidium vas adjicere , seu, quod qiiidam malunt, lluvialem aie- nam , Cieteraque cadem ratione peragere. Pcenus quidem Mago pr.Tcipit aquam marinam veliementer calelieii , et in ea mala granata lino sparlove illigata paiilum demilti, diini decoloient«r,etcKempta per triduuin in sole siccari: postea loco fiigido suspendi, el cum rcs exegerit , dna nocte et posteio die usque in eam lioiam, qua fuerlt utendum , aqua frigida dulci macerari. Sed et ideni auctor est creta ligulari bene subacta receutia mala crasse illi- nire, etcum aigilla exaruit, fiigido loco suspendeie. Moit ciim exegerit usus , in aquam demitlere , et cretam resol- vere. Haec ratio tamquam receiilissiniiim ponium custodit. Idem jubet Mago in uiceo novo liclili substernere scobem populneam vel iligneam, ct ila disponere, ut .scobis inter se calcari possit : deinde facto primo tabiilafo rursus scobem substernere , et simililer mala disponere , donec uiceus impleatur : qui cum fucril repletus, operciilum imponere, et crasso luto diligenter oblinire. Omne autein pomum quod in vetuslaleni leponilur, cum pediculis suis legendiiin est : sed, si sine arboris noxa fieii possit, eliain cumrainulis. Nam ea res pliiiimum ad perennilatem foiiferl. Mulli cuin ramulis suisarbori delraliunl,et cieta DK LAf.RiCULTURE, LIV. XIL leire a potior ; ct si cette tcrre \ient a se crevns- scr par la suite cii quelqiie endroit , clles les en- duisent de morticr, et lcs suspeudent dans un licu frais qunnd ce mortier cst seche. XLVIL Bien des personncs conservent les coinLis dans desfossesou dans dcs futailles de la nicme manicre que les crcnades. Dautres cnve- loppcnt ces fruits de fcuilles de figuicr, apres quoi ils pctrissent de la terrc a potier avec de la lie d'Iniilc pour les en enduire; et, lorsque cet enduit est sec , ils les serrcnt sur un pUmcher en lieu frais et sec. D'autrcs lcs mcttent sur des plats ncufsqu'ils ensevelissent dans du gyp sec, de faconqu'ils ne se touchcnt pas mutuellcment. Maisnous n'avons pas trouvc, toutc expcricnce faite, de mctlioic plus sureni plus avantn;j;euse pour conscrverces fiaiits, (jue celle qui consiste a les cueillir enbon etat et non taches, quand le ciel cst serein ct que la lune est dans son dcclin, et a les armnger lcgerement et de faeon qu"ils soienta Taisc, afin quils ne puisscnt passe meur- trir, dans un flacon neuf dout rouverture soit tres-largc, aprcs avoir essuye le duvct dont ils sont couverts; ensuite, lorsqu'ils sont arranges jLisqu'au col du vase, a les y conteniravec des bngucttesd'osicrmisesen travers, de facon qu'ils soient legerement eomprimes, et qu'ils n'aieDt pas la liherte de se soulevcr lorsqu'on y aura verse laliqueur; cufuia remplirlc vasejusqu'aux bords d'excellent miel qui soit tres-liquide, de facon que tout le fruit cn soit rccouvert. iNon- seuleracnt cette methode cst bonnc pour conser- ver lesfruits, mais elleprocure en meme temps une liqueur appelee melomeli (miel de fruit) , quia le goutdu miel, et que Ton peut faire prendre de temps en temps saus danger aux personncs qui ont la fievre. Mais il faut se garder de prendre des fruits qui ne soient pas murs pour lcs conscr- verdansdu micl, pareeque, lorsqu'iIs ont cte cueillis verts, ils s'y dnrcissent au point de n'etrc plus mangenblcs. Au reste, il est inutile de les ouvrir avec un couteau d'os pour en oter lcs pe- pins, comme font bien des gens qui s'imaginent que ees pepins gatent lc fruit; d'aillcurs la me- tliode qiic je viens de donner cst si siire, que quand menie il se trouverait un ver dans ces fruits, ils scraient a Tahri de se giltcr, des qu'on lesaurait mis dans la liqueur que nousavons pres- crite. En effct, telle est la nature du miel qu'il arrete lcs progres de la corruption; et c'est pnr cctteraison qu'il rcnd mcmeuncadavrcineorrup- tihlepcndantphisicursannces. On peut donecon- server dnns cette liqueur toutes lcs autrcs cspeccs de pommes, telles qucla pomme ronde, cellede Sestius, la pomme de paradis et celle de Mntius. Mais comme les fruits que Ton conscrve ainsi dans le miel, semblent acquerir un nouvenu degrc de douccur et pcrdre le goiit qui leur est propre, il vaut mieux, pour les conservcr, preparer de petites caisses de bois de hfitre ou de tilleul , sem- blablcs a celles dans Icsquelks on enferme les habits dont on se pare pour sortir, et mcme un peu plus grandcs, et mettre ccs caisses sur un planchcr tres-frais et en un lieu tres-sec, ou il ne puisse parvenir ni fumee ni mauvaise odeur, de quelquenaturcqu"clle soit : apresquoi on etendra ees fruits aufond de ces caisses, en lesarrangeant de faeou quc leur nombril soit tournc par en haut ctleur queue par cn bas, conformement a la posi- tion daiis laquclle ils etaient sur 1'arbre, et eu les eloignant assez lcs uns des autres pour qu'ils ne se touchent pas mutucllement. II faudra avoir soin, en suivant cette methode, de mettre cha- que espcce de fiuit separcraent dans de petites lij;nlaii cuiii (iilisiMilcr niala olirLicrunl , in sole sicrant : «jpinde si qiia rininm creta fecit, liito linunt, et assiccala frisido loco siispeniiiint. XLVII. Multi eadem ralione, qua granata, in scroliibus vt'l doliis servanl cydonea. Nonnulli foliis licnlneis illisanl, deinde crelam figularem ciim amiirca sulii^iint, ct ca linuntmala, qua> cum siccatasunt, in tabnlato frigido loco et sicc.o reponunt. Nonnulli hac cadeni in palinas novas siccu pypso ila obriiunl , ut altera allera non coiilin- ganl. Niliil tainen certiiis ant meliiis experli suinus, quain ut cydonea maturissima, intesra, sine macnla, et seicno ctIo , decicsrente liina , legantur , et in lagrena nova , qn.T sil pateiili.-ssimi oris, deteisa languine quK malis incst, coinponanlur leviter etlaxc,nc collidi possint : deinde cnmad fauces iisque fnerint composila, vimincis surculis sic tiansveisis aictentur, ut modicc mala comprimant, nec paliantur ea, ciim acceperint liquorem, sublevari. Tuni qiiain optimo et liqnidissimo melle vas u.sque ad suminum ila replealur , ut pomiiin submersum sit. U.xc ratio non solum ipsa mala custodit, scd eliam liqiiorem niulsei sapoi is piaiiet , qiii siiie no\a poRsil inter cibuni Uari febiicilantiliiis, isqiir \ocaliir mi lomeli. Scd caven- dum c,misceaturciim liemina saliscocti. Eojiiieinaccienlur laleolae, donec qnam rninimum amariludinis resipiant. Poslea exempta; iteriim sicceiiUir per dies quinque ii» uinbra : tum crassamentiim vini fecnlenti, nec minus, si sit, mulsi , ct utriusqiie eorum quarlam partem boni deli uti confundito iii ollam : qiia; cnni inferbiieiit , taleolas inute adjicito , et statiin ab igne removeto , ac rudicula li- gnea peragitato, donec perfecte refrigescant. Poslea trans- fundito in fideliam picatam , operculo tegito , tiiinqiie pel- liculato. Tertia cjiisdem innlae conditura. Cum radiculas diligenter eiasciis , minnte eoncisas in miiria dnra niace- ralo, donec amaiitudiuem dimittant. Deinde effu.sa muria, sorba quam optima et maturissima seruiue detracto con- tere, et cuin iniila misce. Tum sive passum sen quani o[ilimum defrutiim adjjcUo, et vas obturato. Qiiidani cuni 4 DK LAGRICULTURK, HV. Xll. ehe nu soltil, ou d"ex(?ellent vin cuit jusqu'a di- minution de moitie; et on boucliera le vase dans le([uel on l'aura mise. Queiquespersonnes, apres avoir fait eonfire Taunee dans la saumure, la font seeher, et melent avec elle des coings piles , prealablement bouillis dans du vin cuit jusqu"a diminution de nioitie, ou dans du miel ; eusuite elles versent par-dessus du vin fail avec du raisin seehe au soleil, ou du vin cuit jusqu'a diminution de moitie; et apres avoir couvert le vase qui la renferme, elles renveloppent d'une peau. XLIX. Maniere de confire les olives. Battez rolive pausia au mois de septembre ou d"oi'- lobre, quand elle est encore acerbe et avant que la vendange soit fmie; puis, apres ravoir fait un peu tremper dans de Teau chaude, pressez- la et mettez-la dans uii flacon, eu y ajoutant de la t;raine de fenouil et de lentisque avee un peu de sel grille; apres quoi vous versere?. dans ce tlncon du mout tres-nouveau, et vous y en- foncerez une petite botte de fenouil vert, qui comprimera lesolives de facon que le jus les re- couvre. On peut des le troisieraejour faireusage des olives confites de cette maniere. Quand vous aurcz battu Tolive pausca blanche, Vor- chis,\A petite olive iongue ou la rcgia, vous comniencerez par les plonger les unes ou les au- tresdans de la saumure froide, afiu qu'elles ne perdentpas leurcouleur; et apres que vous au- rez donne ce premier appret a la ([uantite d'oli- ves qui sera nec(!Ssaire pour remplir une ara- phore, vous L>tendrez au fond de cette amphore une petite botte de fenouil sec. Vous aurez soin d'avoir dans une petite cruche de la graine de fe- I Bouil et de lentisque mond(ie, afin d'en jeter dans , le vase oii vous niettrez rolive , apres lavoir tiree dela saumure et i'avoir press^^e. Lorsque vous aurez mis des olives jusqu'au col du vase, vous r.ondiverunt inulam, muriaque maceravenint, exsiccant, et ncilis cydnneis tritis , qua; in defruto vel melle decuxe- rant, miscent : atque ita superfundunt passum vel defru- lum, et vasoperculatum pelliculant. I XLl.X. Olivarinn alliarum condilura!. .\cprbam pauseam ' mtuse Se|>tpmbri , vel Octobri , dum adliiic vindcmia cst , ' coiituiide , et aqiia calida paululum maceratam exprime , 1 foonieulique seminibus et lentisci cum cocto sale niodice ' permislam reconde in fideliam , el niustum quam recen- tis-simum infunde. Tuni fasciculuni viridis ffeniculi super- ; positum mcrge, ut olivae premantur, et jiis superemineat. Sic curata oliva tertio die possis uti. — Albam pauseam , vel orcliitem , vcl radiolum, vel regiam duin contundes, primani quamquo, ne decoloretur, infrigidam muriam de- merge, ciijnscum tanlum parata! Iiabueri.s, ((uantuiii salis ;(uerit implfiida* aniphor;i', fieniciili ariili fasciciiliim sub- sterneinimu : ilfinilc liiiilis fieiiii uli scniina et leiilisci dc- strictaelpurgitain urceolo lialiclo : tum >'\>'iiiptain deinii- liaolivamexprimito, et permistam pr.fdictis seminihus in vasadjicito : deinde cum ad faiices pervcneiit ejiis, firni- les couvrirez de pelites bnttes de feiiouil sec; apres quoi vous verserez dans le vase deux parties de mofit nouveau et unc partie de saumure forte , mil^k^es ensemble. Vous pourrez aisement faire usage pendant toute lanni^e des olives con- lites de cette maniere. II y a des personnes qui ne battent point Tolive, maisqui la coupent par troncons avec un roseau tranchant : ce procedc', quoique moins simple, m(?rite cependant la pre- ference sur le premier, en ce que rolive est alors plus blanehe que lorsqu"elle a .soulTert des meurtrissures qui Tont couverte de taches livi- des. D'autres meleut avec les olives, soit qu'ils les aient battues , soit quils les aient coupi'es par troncons , un peu de sel grille mel(; avec les graines que uous venons de nommer ; apres quoi ils versent dessus du vin cuit jusqu'a dirainution desdeux tiers, ou du vin fait avec du raisin S(;- cheau soleil;ou m('mes'ils sont a port(!e de le faire, ils y versent de Teau dans laquelle on a trempedes rayons de raiel. Nousavons d(?ja donne dans ce livre meme la faijon de coraposer celte eau. Pour le restes on procede de la maniere indi- quee. Choisissez les olives posicn ou les rrr/ia; les plusblancheset les moins tachccsque vous cueil- lerez a la main, et que vous jetterez ensuite dans uneamphore, apresy avoir etendu au fond du fenouil,melepar-ci par-ladequeiquesgrainestant de lentisque que de fenouil. I,orsque le vasesera rempli jusqu'au col, vous y verserez de la sau- mure forte, et vous comprimerez les olives avec une bonne poignt-e de feuilles de roseaux, de facon qu"elles soient absoluraent plongees dans lejus; puis vous verserez eneore dessus ce qu'il faudra de saumure forte , pour qu'il y en ait jusqu'aux bords de ramphore. II est vrai que rolive ainsi prt^pareo est peu agreable, si oii la mange seule; raais aussi elle est tres-pro- pre a entrer dans les ragoijts des tables les ciili aiidi fasciculos siiperponito, el ita recentis musti duas partes et unam dui£e muricC permistas adjicito. llac condiliiia compositis olivls toto anno commode iiteris. Quidiim olivam noncontunduiit, sed acuta arundine in.se- cant : idque operosius quidem, sed mcliusest , quia haec caiididior est oliva, quain ea qua; ex coutusione livorem conlialiit. Alii sive contudeiint , sive insecucrlnt olivas, moilico sale cueto et pra'dictis seniinibus imniiscenl : doinde sapam vel passum vel, si est faciiltas, mellam in- fundunt. Mellaaiitem quomodo (iat, paulo ante boc ipso lihro pracepimus. C.X'tera omnia similiter adminislrantur. Oliva alba ex inuria. Posias olivas vel regias sine macula quani candidi<>sinias manu destrictas eli^ito: deindesiib- strato lieniciilo aridoin amplioram conjicito : intermislis seniinibiis lenlisci nec niiiius fcpniculi : et c.um .iil laiices vas replev eris , acoliva per se paruni jiicunda esl; sed ad eas condiliiras, quffi lautioribus 484 COLUMELLE. plus magnifiqucs, puisque , loi-squ"on en veut faire usage, on peut ia tirer de l'ainphore, et rempioyer, apres i"avoir battue, a telle sauce que l'onjugeraaprop.os. Neaninoinslo piusgrand nombre aime mieux hacher cn petits morceaux des poireaux que l'on coupe a differentcs repri- ses, et de la rue avec de raelie tendie et de la menthe, et meler ces substances avec les olives apres les avoir battues ; puis verser dessus un peu de vinaigre epice, et tant soit pcu de miel ou de vin niele de miel ; enfln les airoser d'huile verte, et les couvrir d'une pctite botte d"ache verte. Quelques-uns, aprcs avoir cueilli de nit^me rolive, mettent trois lieminm de sel sur un modhis de ce fruit, et , apres avoir jete au fond d'une anipliore de la graine de ientisque et du fenouil, ils la remplissent d'olives jusqu'au col ; apres quoi ils y versent du vinaigre qui ne soit pas trop mordant; et lorsqne raraphore est presque renipiie, ils y enfoncent Tolive a Taide d"une boune poigiiee de fenoui! , et remettent du vinaigre jusqu'aux bords du vase : enlin, au bout de quarante jours, ils vident tout ce jus, et melent ensemble trois parties de vin cuit jus- qu'a diminution des deux tiers ou de moitie, et iine partiede vinaigre, pour faire un jusdont ils remplissent rainphore. II y a encore un au- tre procede de conlue lesolives; ce procede, qu'on approuve beaucoup , consiste a vider toute la saumure forte , dans laquelle on a fait macerer de rolive pausea blanche, et ti rem- plir l'amphorc d'un melange de deux parties de vin cuit jus(iu'adiminution de moitie, et d'une partie dc vinaigre. On pourrait aussi confire de mi^me rolive rcyia ou Vonhis. Quelques per- sonnes melent ensemble une partie de saumure et deux parties de vinaigre, et font nager dans ce jus des olives pusete. Si Ton veut alors les consoramer telles qu'clles sont, sans aueun autre assaisonnement, on les trouvera asse^ agreables, quoiqu'elles puissent aussi, en sortant de la saumure, recevoir tel assaisonuement que Toa voudra. On cueille avec leurs queues les olives posew Iorsqu'elles commencent a ehan- ger de couleur et avant qu'elles soient mu- res , pour les conserver dans d'excellente huile. Cest meme la meilleure methode pour faire conserver aux ollves leur gout de verdeur ju.s- qu'a la lin de !"annee. Aussi se trouve-t-il des persoiines qni les servent comme fratches aii sortir deriuiile, apres les avoir saupoudrees de sel tigruge. Voici eiicoie une facon de les con- fire, appelee cpiti/ruin , qus est comuiunemeut en usage dans les villes grecques : on eueille a la main par uu temps seiein VoWse.pausca ou Vor- chis, lorsqu"elles coiinnenccnt a perdre leur blaneheur et a jaunir, et on les ctend a rombre sur des vans pendant une journL'e ; apres quoi on en arrache les queues, aiusi que les fcuilles ou les pctitcs branches qui peuvent y etre adhe- rentes. Le lendemain on les crihle, ct apr^s lcs avoir enfermees dans un cabas neiif, on les met sous Tarbre du pressoir, oii on les presse fortement, pour leur faire rendre si peu qu"elles peuvent contenir dhuile. Quelquefois on les Inisse, pour aiiisi dire, suppurer sous le poids de Tarhre pendant toute une nuit et le leude- main; apres quoi on releve Tarbre du pressoir, et Ton repand dessus un sextariiis de sel grille et egruge par modius de fruit. On y ajonte aussi de la graine de lentisoue, avec dcs feuilles de rue et de fenouil sechees a rombre , et coupees aussi menues que lon juge a propos; puis on lca laisse dans le sel peudant trois heures, jusqira ce qu"elles s'en soient impregnees a un ccrtain point. Alors on veise dessus autant de bonne huile mensis adliilicnlur, idonea maximc csl : nam cuni rcs exisit, de amplinia piomilnr, et conUisa recipit (luamcnn- qne volueris conditniam. Pleiique tamen seelivnm pnr- rum et riilani cum apio tenero et mentam minnte conci- ilunt, etconliisis nlivis miscent ; deinde exiguum aceli piperati, ct plusculum mellis ant mulsi adjiciunt, oleoque viridi irroranl, atque ita lascienlo apii viridis contcgitiir. Quidam sio lect» olivae in modios singulos ternas lieminas salispermisoent, etadjectis seminibus lentisci fa'niculo(pie substrato amplioram usque ad fauces replentolivis : ileiiide acelo nou acenimo iurundunt, et cum jam pene nniplioiani impleveiunt, fucnicnli spissamenlodeprimnnt baccam , ct rursns acetum usqne ad snnimnm lalirnm adjiciunt. Poslea quadragesimo die omne jns dernndiint , et sapa; vel defruti Ires partes cnm aceli uua permiscent, et aniphoiam replent. Est etilla proliata composilio, utcuin inuria dura pausea alba ubi commaturuerit, omne jiis delundatur , el imniislis dnabus parlilius defruti cuiii areti iina, repleatiir ampliora. Eadem conditura possit eliam regia componi vcl orcliita. Quidam iinam partem muiiiB cl diias aceti mis- cent, eoqiic jme olivas poseas colymbadas faciunt : qiiibus si per sequis uti velit, satis jucundas experietur, qiiamvis et ha^, cum exeunt de muria, condituram qualcmcnnipic recipere possint. De olivis fuscis. Oliv.ie poscae, cum jam decolorantur, antequam mitescant,cum petiolo legimtiir, et in oleo qnani oplimo servantur. Haec maxiine iiola eliani pnst annum lepraesenlat viiidem saporem olivariim. Nonnulli etiam cum deoleo exemernnl, Irito salc aspersas pio iiovis apponunt. Est et illud condilura; geniis, qund iii civitatibus Gra?cis plenimque iisurpatur, idi|ue vocaiil epilyium. Oliva pausea vel oichita cum primum ex alli" decoloratur , fitque luteola, sereno ciclo manu destringi- tur, et in cannis uno die sub iunbra expanditur ; el siqui; adh.frent pediculi foliaque autsurculi, legunlur. Posterci die cribralur , et novo fisco inclusa prelo snppoiiilur.j veliemenlerque piemitur, iit exsudet quanlnlumcunquo tiabet amnrcit!. Patimur autem nonnunquam tota nocte ei| postero die pondere pressam hiiccam velut exaniari, tnn resoUitis corliculis eximimus eam, et in singulos modio: oliva; trili salis cocti singulos sextarios intuudimus itemque lenti,sci semen rutiiequeet focniculi folia siib umhii siccata , quanta satis videntnr concisa miniite admisccmus DK LWGRICULTURE, LIV. \1[. qu'il est luccssaire pour qu'eiics soieut uojees dedans, el on cufouce dans le ■vase une petite botte de tenouil sec , afin que le jus les recou- vrc. On prcpare pour les coufire ainsi des va- ses de terre cuite neufs, et qui ne soient pas poisses; et, pour les empceher de bolre Thuile, on les imliihe d'une liqueur semblable a ceJle dont ori inibilje les melretie qui servent a mcsu- rer rhuile; apres quoi on lcs ftiit secher. L. Vicnnent ensuite lcs froids de Thiver, pendant lesqnels la cueillctte dcs olives n'e.\ige pas moins de soius dc la part de la metayere que la vendange. Nous commenccrons donc par douner dcs preccptes sur la facou de eonfiie les olives (puisque nous avons eutame cet ob- jet ), apres quoi uous passerons a la maniere de faire riuule. Ce sont les olives pausew ou les orchilcs, et dans quelques pays meme cel- les dc Navius, que Ton apprcte pour etre servies dans les rcpas. II faut donc cueillir a cet effet ces sortes d'olivcs a la maiu,paruu temps serein, lorsqu'elles commencent a noircir et qu'elles ne sont pas encore tout a fait mures, el les criblcr ensuite; puis mettre de c6te celles qui parai- tront ou tachees, ou gcitees, ou trop petites. Ensuite on mettra sur uu nwdius de fruit trois hemiim' de sel qui n'ait re.ni aueun apprct, et, apres avoir bruuille les olives avec ce sel dans des paniers d'osicr, on repandra par-dessus une assez grande quantile de sel pour qu'elles cn soient recouvertes, et on les laissera ainsi sucr pendant trentejours, et jetcr toute la lie d'luiile qu'elles conliendront. Au bout de ce teraps on les versera dans un bassin, et on cssuiera le sel avec une cponge propre , de faeon quil n'y en resteplus. Lnfin oo les serrera dansune amphore que Ton remplira de vin cuit jusqu'a diminu- tion dcs dcu.\ ticrs ou de moitie , ct ron y enfou- ecra par-dcssus une poisnee de feuouil sec pour les comprimer. Ccpcndant il se trouve des per- sonnes qui ajoutent une partie de vinaigre quelquefois sur dcux parlics , niais plus comniu- nement sur trois partics soit (!e viu cuit jusqu'a diminutiou de moilic,soit dc micl, et qui les font ainsi confire daus ce jus. Quclques-uns, aprcs avoir cueilli l'olive noire et y avoir mis du sel daus la proportion que nons venons de pies- crire, la mettent dans des pauicrseu y entremt^ lant de la graiue de lcntisquc,et en forraant alternativement des couches d'olives ct dc sel jusqu'au haut des paniers. Quaraute jours apres, lorsque rolive a jete tout ce qu'el!e pouvait conteuir de lie d'huile, ils la versent dans un bassiu , en la criblaDt pour en scparer la graine de lentisque, et ressuient avec uiie eponge, afiu qu'il n'y reste point de sel ; api'es quoi ils !a jcttcnt dans une amphore qu'i!s rcraplissent ou de vin euit jusqu'a diminution soit de moitie, soit des deux tiers, ou meme de raiel s'ils en sont fournis aboudamment, et font pour le surplus ce que nous avons prescrit ci-dessus. U faut mettre sur un muilius d'olives un sextarius de graine d"anis et de lentisque miuv , avee trois cijathi de grnine de fenouil , ou bieu , a dcfaut degraine, la quautite de fcnoui! liache qu'ou estimera suffisante ; ensuite ajouter par chaque mudius trois hemiiKS de scl grille et non egrugc ; aprcs quoi on serrera ces oiives dans des am- ]i!iores qu-e Ton bouchera avecde petilespoignees de fenouil , et que ron roiilcra tous les jours par tcrre ; enfin on jettera tons les trois ou quatru jours toute !a lie d'huile qui pourra s'y trouver. Quarante jours aprcs on versera les olives dans un bassin , en se contentant de les separer du sel , liallmurinie liorls trilins, iliini ali'|natcniis bacca salem i-ombihat. Tuin su|)frMiiiilimiis Iimhi s.iikhI-. olcuiii, ita ut obiuat olivam, et ioiniculi arlili I.im iniliiiii tlipiimimus, ita ut jussupcrnalet. Iluic autciii loncliliiric vasa no\a ficlilia sine pia? pia^parautur : qua' ne pnssinl oleiim torbere, tam(|nam olivarla; metretn: imbuuntur llquida giimmi et assiccantur. L. Scqiiltur aulem (risiis hiemis, per qiiod ollvitas, sicnt vindiniia , curam vllllen' repelll. l'rius itaqiie (ijno- niani inclioavlmus) de condiluris olivaium pricciplcmus, ac statlm conlicleudi olei laliuDein subjiciemus. Pauseie bacc»! vel orcliita;, nonnullis legionibus etiam Naiviae, convivionim epulis pra>parantur. Ilas igltur cura jam ni- griierint, nec adiiuc tamcn permatiira; fuerint, sereno ca'lo destringerc manii conveiiit, lectasqiie cribrare, el secerneie, qua>cuniqiie niaculosa; sen vitioscie minorisve incremenli vidcbuntnr : deiiide iii singiilos inodios oliviE salls integri tcrnas lieminas.adjlceic , el in vimineos qualos conruudere supeiposilo copioso .sale, ita iili olivam con- tegat, sicqiic tiiginta dies pati consudasccre, atque omncm aiuurcam exstillare : postea in alveum diriiinderc, mun- daiiue spon^ia salem , iio i.ervciiial , dctcrgcre : lum in vas adjicere , et sapa vel defnilo aiiiplioiam replere superpo- sllo spls.samenlo aridl ririiiculi, qiiod olivana depriuiat. 1'leriiiiie tanieu tres partes defnili aut niellis et uiiaiii ml.scenl aceti , aliqui duas partes et uiiam aceti , et eo , qiio condiunt, juie. Quidam, cum olivani uigram legenMit, eandein porUiine, i|uasiipi'a, saliuut, et sic collncanl in ([ualis, ut iiiiniistis scminibus lentlsci altenia labiilata olivaruin et salis u.sque in suminum componanl : deiiide post i|uailragiiita dlcs, cuin ollva quldquid liabuitamurca! evsiidavit, in alveiim dcliindiint, et cribrataui sepaiant ab seminibus lentisci , s[)ongia(pie delcrgiriit , iiequid adlia;i'cat salis : tiiin in amplKiram coiifiindunt adjectc de- fruto velsjipa vel ctiain mellc,siest copia,ca;lera(|ue simi- liter faciunt. — In siiigulos modios oliva; singulosscxtarios maturi semiiiis aiiisi , leutisciqiic , ct lernos cyatbos semi- nis livniculi; si id non esl, ipsiim fccuiculum concisuni, quaiilum satis vidcbltur, adjici uportet : deinde in singiills Diodlis olivanim salis cocti, scd noii molili ternas liemiuas admi.sccri, ct ita in amplioris condi, easque fasciculis fteiiiculi obturari , cl quotidie iiei' tei lam volutari : deiiide terlio quoque aiit quarto die qiiidquid amnrca; iiiesl, cinitli. l'o>l \!. (lies in aheiim ditfundi, et a sale lanlnm- COLUMELLE. sans les es5uyei' avec une ^ponge; puis on les serrera dans une amphore telles qu'on les aura retirees du bassin, et sans les purger des parties de sel dontelles seront enveloppees; et apres les avoir couvertes de bonnes poignees d'lierbes qui lcs contiendront , on les mettra a la cave pour s'en servir au besoin. Retirez de la sauraure des olives que vous y aurez fait nager apres les avoir cueillies mures, et essuyez-les avec une epongc; ensuite coupez-les avee un roseau vert en deux ou trois morceaux , et faites-les trem- per pendant trois jours dans du vinaigre; le quatrieme jour, essuyez-les avec une eponge, et jetez-ies dans une cruche ou dans un pot neuf, au fond desquels vous aurez mis auparavant de Tache avec un peu de rue. Lorsque ie vase sera plein d'olives ainsi coupees par morceaux, voiis y verserez ensuite jusqu'aux bords du vin cuit jusqu'a diminution de moitie : cnfin vous eou- vrirez les olives de tendrons de laurier, a Feffet de lcs enfoncer dans le vase , et vous en ferez iisage au boutde vingtjours. LL On cueille les oiives noircs lorsqu'el!cs sont tres-mures, par un temps serein , et on les etend a rombre pendant une journee sur des ro- seaux , puis on met de cote toutes celles qui sont giites. On arrache aussi toutes les queues adhe- rentes au fruit, ainsi que les feuiiles et les petites branehesqui peuvent s'y trouver cntremelees. Le lendemain on les crible avec soin, afin d'en separcr toutes les ordures ; aprcs quoi on les en- fernie dans un cabas neuf , et on ics place sous Tarbre du pressoir, pour elre pressurees pendant toute la nuit. Le lendemain on les met sous des meules tres-propres , et qui sont suspenJues afin qu'clles ue brisent pas le noyau; et lorsqu'elles sont reduites en marc , on niele ensemble entre ies mains dusel grille et egruge avec d'aulres assaisonneraents secs, tels que du fenugrec , du cumin, de la graine de fenouil et de Tanis d'E- gypte. Au reste , il suffira de mett."e une hemina de sel par modiits d'olives; ensuite on versera de rhuile dessus, de peurqu'elles ne se dessecbcnt, attention qu'il faudra nieme avoir toutcs les fois qu'elles paraitront commencer a se seciier. II n'y a point de doute que cc ne soicnt les olives po- sicv qui auront le mcilleur gout lorsqu'elles se- ront conlitesde cette facon, quoique leur gout ne se conservera pas plus de deux mois sans s'alterer. II y a neanmoins d'autres especes d'o- lives qui paraissent plus propres a etre confites ainsi , telles que eelle de Lieinius et la culminea, quoiqu'en gen(!ral celle qui passe pour y etre la plus propre de toutes soit cellc que donne Tarbre de Calabre, que quelques personnes appellent petit olivier sauvage, a cause de sa ressemblanee avec ce dernier arbre. Lll. Cest au eommeucenient du mois de de- cembre que Ton fait communeraent la cueiilette des olives, et c'est le tempsoii ellen'est ni prc- matureeni tardive. En effet, c'estdans ce temps que Ton fait rhuile verte ; au lieu que rhuile acerbe, appelee huile d'ete, se fait plus t6t, comme rhuile raiire se fait plustard. Mais Thuile acerbe rendant peu, il n'est pasde 1'interet d'un chef de famiile d'en faire , a moins que les olives n'aient ete abattues par les mauvais temps, et qu'on ne soit dans la necessite de les ramasser, pour empeeher qu"elles ne soient mange.es par les betcs soit domestiques soit fauves. U est au contraire tres-important d'en fairede verte, tant parcequecelle-ci rend abondamment, que parce qu'elle double presque le revenu du proprietaire , a cause du prix elevedont elle se vend. Mais si Fon est en possession de plants d'oliviers qui soient d'une etendue immense, ou est force d'eu niodo separari, sic ne spongia detergeantiir olivsc , sed Ita iit priint exemplae, massulis salis niislis in amplioram tondanliir, et spissanientis imposilis ad usus in cellam repoiiaiitiir. — Maturam olivam in stialiira factamcolym- badera de nuiria tollito, spongia tergito : deinde canna viridi scindito duohus vel tiibiis locis, et Iriduo in acelo liabeto : quarto die spongia extergilo, in urceum aut ca- cabum noviim mittito substralo apio el modica ruta. Concliis deinde pleno vase olivis immilte defriitum iisqiie ad os. Lauri turiones in lioc iisu mittito, ut olivas depri- niant. Post dies viginti ulere. \A. Oliva nigra maturissima sereno ckIo legilur, eaque sub umbra uno dle in cannis porrigitur, et quaecumque cst viliosa bacca.separatur. Itera siqui adliBeseiant jiedi- culi, adiinuntur, foliaque ct surculi, quicumque sunt intermisti, eliguntur. Postero die diligenter ciibratur, ut siquid inest stercoris separetur : deiude intrita oliva novo lisco includitur, et prelo subjicitur, ut tota nocte cxpri- raatur. Postero die injicitur quam raundissimis molis suspensis, ne niicJeus frangatur. Etciim est in sampsam ledatta, tunc sal coctus trilusqiie nianu permiscelur ciim caeteris aridis condiraentis. H.iec auteni sunt, caieuni, cyminum , semeii fiEniculi, aiiisum ^gyptium. Sat erit aulem totidem lieminas salis adjicere, quot sunt iiuidii olivarum, et oleum superfundere , ne exarescat : idqini (ieii debebit, quotiescmnque videbitur assiccari. Nec ilii' bium est, quin oplimi saporis sit, qiiae ex oliva posia facla est. Caeteriim siipra duos menses sapor ejus noii permanet iiiteger. Videiiliir autem .ilia geiieia liiiic lei niagis esse idonea, siciit I.icini» el culinineic. Verunitanicii liabeliirpraecipiia in liosiisusolcaCalabrica, quam quidani piopter similitudinem oleaslellum vocant. Lll. Media est olivitas plerumque initium mensis De- cembris. Nam et ante lioc lempus aceibum oleum con- licitur, quod vocalur sestiviim, et circa liunc niensem viride premitur, deinde postea matiirum. Sed aeerbiini oleum facere patrisfamilias lalionibus non conducit : qii"- niam exiguum lluil, nisi bacca tempestatibus iu teriam decidit, et necesse e.st eain sublegere, ne a domesticis peciidibus feiisve consiimatur. Viridis autem nota? coii- licere vel maxime expedit, quoniam et satis lluit, et prelio pciie duplicat domini icditum. Sed si vasla snnt oliveta, DE L'A(iRICULTURK, LIV. XII. reserverqiielqtie partic pour faire de i'liuile rnure. Quoique nous ayons deja decrit dans le premier volunie le lieu dans lequel on doit 1'aire rhuiie, nous allons cependant rappeler quelques articles que nous avions d'abord omis, aliii de completcr cettematiere. II fautavoirun plancherdestinea re- cevoir lesolives. llest vraiquenousavons uu pre- cepte qui ordonnedeles metlre jour par joursous ies meules et sous Tarbre du pressoir, a mesure qu'ellessont recoltees. Mais neaumoius, conime irarri ve quelqnefois que le travail des pressureurs ne peut pas suftire a la quantite prodigieuse d'o- lives que Ton aura reeoltees , il faut avoir un grcnierplafonuedans lcquel onles mettra.etdont le planeher sera semblablea ceux sur lesqucls on pose les grains. Ce grenier doit aussi etre distribue en tel nombre de cases que 1'exigera la quantite d'olives que Ton aura , afin de mettre a part dans des cases particulieres la eueillette de cli?.que jow. II faut que lc sol de ces cases soit pave dc terre ou detuile, et qu'il ailleen pente, afin que toute rhumidile s'en ecoule promptement, a tra- \ers des canaux et des conduits qui y seront pratiques, parce que la lie d'huile est tres-con- traire a cette liqueur, et que pour pcu que rolivc y sejourne, elle gate le goiit de rimile. Cest pourquoi , lorsqu'on aura construit ces cascs de la maniere que uous venons de preserire , on po- sera sur leur superficie de pctits soliveaux eloi- gnes d'un demi-pied Tun de Tautre, sur lcsquels on etendra des clisses de roseaux qui serontd'un tissu serre et travaillees avecsoin, afin que les olives ne puissent pas passera travers cesclisses, et que celles-ci puissent en soutenir le poids. II faudra aussi qu'il y ait vis-a-vis ces cascs, du c6te par lequel s'6coulera la lie d'huile, et sous les conduits memcs a travers lesquels elle passera , un pave conea\ e ou um pierre creusee en forme de petite fosse, dans laquelle s'arrctera toute la liqueur qui s'ccoulera, de faeon qu'on puisse Ty puiser. II faudra outre cela avoir descuves et dcs futailles toutes pretesa la maison, pour y dcposer la lie d'huile de ehaque espece d'olive, soit que cette lie ait coule naturellement et sans melange , soit qu'elle n'ait coulequ"aprcsqueroliveauracte salce. Kn effet, rune ct Tautre deces cspeces de lic sont bonnes a differents nsages. Ausurplus, les nieules valent mieux pour faire riiuile que le trn- pcfe, comme ie trapole vaut mieux que le canulix et la soka. En effet, il est tres-aise de gouverner les meules, parce qu'on peut les baisscr ou les remonter, suivant la quautite d'olives qu'on aura a mettre dessous , pour eviter d'en briser les noyaux, qui altercraient le gout de riiuile. D'un autre c6t6, le trapete faitplus d'ouvrage, et le fait avcc plus de facilite que la solea et le canalis. II y a encore une maehine, nommee tudiciita (battoir) , semblable ci un tratneau releve sur le cote, qui fait assez bien la besogoe; si ce n'est qu'elle estsujette a se d^ranger souvent, et que, si rcn y niot un peu plus d'oIives qu'il n'en fau- draitjSon mouvemeut s'arr(!'te. II n'y a ccpen- dant aucune de ccs machines dont on ne puisse se scrvir suivant la nature et Tusage despays, quoique la mcilleure de toutes soit la meule ou meme le trapi^lc. II nous a fallu donner ce dc- tail preliminaire, avant de p.irler de la facon de faire lliuile. Mainlenant nous y allons passcr, quoique nous ayons omis de faire mention de bien des choses qu'il faut prcparer avant la re- coltedes olives, comme on le pratique avaut la vendange, telles que le bois qu'il faut tenir prCt ncccsse cst ut aliqiia pars eorum niafuro [fiuctiii] rcscr- velur. Lociis autem in nuo confici oleum dcbet, etiain descriptus est priore voluuiino; pauca tamen ad rem ppr- tinentia commcmoranda siint, quae prius omiserani. Ta- bulatuin,quo infeiatur olea, necessarium esl.quamvis praiceptum liabeainus, ut miiusciijusque diei Iruclus niolis et prelo slatim siilijiciatiir. Verunilanien quia iii- terdum iinmodica niultiludo bacca; torculariorum vintil laborcm, (si labor est) esse oportet pensile liorreum, quo importentur fnictiis : idque labulatum simile e.sse dehet granario, et liabere lacusculos tam multos, quam postu- labit modus olivae, ut scparelur et seorsnm reponatur uniuscujusque dici c«actura. Horuni lacusculorum solum lapide vel tegulis oporlet consterni, et ita eclive fieri, ut celeriteroinnis liumor per canales aut listulas delluat. Nam est iuimicisslina oleo ainurra, qua; si remansil in bacca, saporem oleicoiruinpit. Ilaque tumlacus, quem- admodum diximus, exslriixeris, asserculos inter se dis- lanlessemipedalibus spatiis supra solnm ponilo, ctcjnnas diligenter spisse lextas iiijicito, ila ut ne l)accam trans- millere queant , et olivae pondus possint sustinere, Juxta omnes aiitem laciisculos, ca parle qiia deniicl auiiirca, siiJi ipsis listulis iii modum fossularum roiicamm p.ivi- mentum, vel canaleni lapideum e.sse oppoitebif, in qiio consislat, ct unde exliauriii possit quidquid dcnuxerit. Priclcrea laciis vel dolia pia'parala sub leilo liabcre oporlebit, qiiae seorsuin reclpiant sui cujusque generis amurcam, sive qua; sincera defluxerit , sivc etiain qiiffi salein receperit. Nam utraqiie usibiis plurimis idonea cst. Oleo aiileni (■oiiricicndo iiioloe uUliores sunl, qiiain tra- pelum ; trapeliim , quam canalis et sotea. Molic quam farilliiiiam paliuiitur administrationem; quoniam pro masiiitiidine barxaiuin vel subniitti vcl eliam elevari pos.sunt, ne nucleiis.qui saporem olei vitiat, confrin- gafiir. Itursus trai>etiim plus opcris faciliusque qiiam solea et canalis efticit. Est ct organum erectiB triliulaf simile, qiiod tudicula vocatur : idque non incommodc opiis eflii it , nisi quod frequenler vitiafur, ct si baccae pliisculiim ingesscris, iinpeditur. Pro tonditidne tanien ct rcgioniini consuetiidine pra'(Iictae macliina; cxcr- ceiitiir. Sed et optima molariiin opus est , tuin etiam tra- pcti. Hiec anfe quain dc oleo conlicieudo dissererem, pra^fari nccesse liabui. Nunc ad ipsam rcin veniciidum est, qiiamquam niulla omissa siint, qua; sicuf anle vindcmiam. sicctaiilcolivitatcin pra-pai.andasunt, taniqiiain ligiioniiu nipia , r|iw iiiullo aiile appurtaiida cst , nc cuin les dcsi- COLUMELLE. longtemps d"avancc, poui- que les ouvriers ne soieiit pas cletouroes lorsqu'ils en auront besoin ; telles que les tchelles, les paniers, ies raesures de di.\ inodii et celles de trois, dans lesquclles ou recoitrolive a mesure qu'elle est cueillie, les ca- bas, les eordes de clianvrc et de gcnet d'Espa- gne, les coquilles de fer avec lcsquelles on puise i'huile, les couvercles des vases dans lesquels ou lamet, les graudes ct les petites eponges, les cruches dans lesquelles on porte riiuile au de- hors, les clisses de canne sur lesquelles on met rolive, et tous lesautres ustensiles qui ne rae re- vienncnt pas ;\ la memoire dans ce moment. II faut donc etre muni de tous ces ustensiles, et meme en avoir beaucoup au dela du necessaire , parce qu'il s'ea use toujours une certaine quan- tite, et quc le nombre en diminue a mesure qu'on s'en sert; d"autaut que, si un seul vient a man- quer au momcnt ou Ton en aura besoin, Tou- vrage se trouverainterrompu. Maisje vais pour- suivre lobjetque j'ai promis de traiter. Des que les olives auront commence a tourner, et qu'il s"en trouvera deja quelques-unes de nnires parmi ie plus grand nombre de blanches, il faudra les cueillir a la main par un temps sercin , apres avoir etendu sous les arbres des clisses ou des roseaux; puis les cribler tt les nettoyer. Quand elles auront ete uettoyees avec soiu , ou les por- tera aussitftt au pressoir, ct ou les enfermcra , avant quelles rendent leur huile, dans des cabas neufs que Ton mettra sous Tarbre du pressoir, de facon qu"el!cs n'y soieiit pressurees que le moins que faire se pourra. Ensuite, quand on aura releve Tarbre du pressoir, il faudra les ra- mollir en repandant dessus deu.x sexturU. de sel qui n"ait recu aucuu apprfit par modius de fruit , et en exprimer le marc a Taide de rcglets, si c'est la coutume dupays, ou du moins a Taide de cabas ueufs dans lesqucls on les roifermera. Ensuite celui qui est charg(5 de survider Thuile puisera aussitot cellequi aura coule la premiere dans le bassin (lequel bassin doit etre roud , parce qu'etant de cette forme il est preferable a un vase de plomb carrc ou a ua bassiu de briques a plusieurs fonds ), et il la versera dans des bas- sins de terre cuite prepares pour la recevoir. Au reste, il faudra avoir dans le cellier a huile trois ordres de bassins, dont le premier servira a re- cevoir Thuile de la premiere qualite, c'est-a-dire celle du preraier pressurage; Tautre servira ^ recevoir cclle du second pressurage, et le deraier celle dutroisieme, parce quil est tres-interes- sant de ne pas confondre le second pressurage et eneore moins le troisieme avec le premier , at- tendu que Thuile qui coule comme une lessive, et satis un grand travail , de Tarbre du pressoir, est d'ua bien meilleur goutquetoutes ies autres. Lorsqu'eusuite l'huile se sera reposee quelque teraps dans Ics premiers bassins, il faudra que celui qui est charge de la survidcr rcclaircisse en la survidant d'abord dans les seeonds bas- sins, et ensuite dans les suivanls jusqu"aux der- niers. Car plus on lui donnera d"air en la trans- vasant a differentes fois, et pour ainsi dire en la tourmeutant, plus elle deviendra iiquide,et moins ellescra chargee de lie. II suffira nean- moins que chacun des trois ordres soit composd de trente bassins, k moins quc les plants d'o- liviers que lon aura soient si considerables, qu"ils en dcmaiKient une plus grande quantite. Si le froidvient a congeler 1'huile avec sa lie, il faudra sans contredit eroployer un peu plus de sel grille que nous n'en avons exige, parce que c"est le moyen de dissoudre rhuile et d'eu sepa- rer tout ce qui Taltere ; d'autant qu'il u'y a pas lieu de craindre qu"elle devienne salee, puisque , telle quantite de sel qu'ou y mette, elle n"ea contracte jamais le gout. II arrive quelquefois, deraverit, operrc avocentur; tiim scalfc, corbul;c, decem- modiiB, irimDdiae satori£e, quibns destrieta baccasuscipitur, (isci, funes camiabini, spartei, conclise ferreae, quibus depletur oleum , percula , quibus vasa olearia conteguntur, spongiae majores et minores, urcei, quibiis oleum progeri- tur , canna; , tegetos , quibus oliva excipitur , et siqua sunt alia , quiE nunc memoriam meam refugiunt. Ha?c omnia multo plura esse debent : quoniam in usu depereunt, et pauciorafiunt; (piorum siquid suo tempore defuerit , opus intermittitur. Sedjam quod pollic.itus sum exequar. Cum primum bacca? variare cosperint, et jamquaedam nigrae fue- rint , pluies lainen alba; , sereno ca>lo nianibus destringi oli- vam oporlebit , et substratis tegetibus au t eannis cribrari et purgari. Tiim diligenter emundatam protinus in torcular deferri, et integram in fiscis novis includi, prelisqiie sub- jici , ut quantum possit paulisper exprimatur. Poslea reso- lutis corticulis et emollitis debebiint, adjectis binis sexta- liis iutegri salis in singulos modios, (et) aut regulis, si consuetudo erit regionis , aut certe novis liscis sampsa' cx- primi. Qiiod deiiidc primum defluxeril in rotundum labruni (nam id melius est, quam pluml)euni qiiadratum, vel structile gemellar) protinus capulator depleat, et in fictilia labra huic usui pra"paiata defundal. Sint autem ia cella olearia tres labrorum ordines , ut unus prima; iiot« , id est priniae pressuiai oleum recipiat, alter secundae, tertius tertiae. Nam plurinium refert non miscere iteralio- nem, nnilloque minus tertiationem cum prima pressura : quoniam longe melioris saporisest, quod miiiore vi preJi, quasi lixivum delliixerit. Ciim deinde pauUilum in labris primis constiteiit oleiim, eliqiiare idcapulator iu secimda labia debebit , et deinde in sequentia usque ad ulliina. Nam qiianto srcpius translatione ipsa venlilatur, et qiiasi exercelur, tanto fit liquidius, etamurca libcratur. Sat erit aulem in singulisordinibus tricena componi labra, nisi si vasta fuerint oliveta, ct majorem numerum desideraverint. Quod 61 fiigoribus oleum cum amurca congelabitur, plusculo sale cocto uliquc utendum erit. Ea res resolvit olciim , et separat ab omiii vitio. Neque verendum est, ne salsum fial. Nam quantumcunque adjeceris salis, iiiliilo- minus saporcin non recipit oleum. Solet aiitem iie sic DE L'AGRICULTURE, LIV. XII lorsqu'il survient de tres-grands froids, que cette pratique meme iie suffit pas pour la dissoudre. Ou prillealors du nitre, et, apres ravoir broyc, on en saupoudre les olives et on les en nourrit bien , nlin qu'il parviennc a liqueiler la lie. Beau- coup de personues , qui cependaut passent pour faire riuiile avec soin, ne raetteut jamais rolive sous rarbre du pressoir avaut qu'c!le ait rendu un peu d'liulle d"elle-meme, parce feres aut amurcae in fiindis vasoruni subscde- rint , statini emundenlur, et non calidissima lixivia , iie vasa ceram remittanl, seniel alqiie iteriim eliiantur : deiiide aqiia tepida loiter inaDibus defriceiitur, ct sapius eliiaiiliir, atque ita spongiaomnis liumor assiccetur. .Siint (pii (Tetum li^ularem in modum llipiida; fecis aqua resol- vaiit , et ciiiii vasa laverint, lioc quasi jure intrinsecus oblinant, et patiantiir aiescer(j : postea cimi les exigil, pura eliiunt aqua. Ndimulli prius amiirca, deimle aqiia vasa perliiiiul , et assiccant. Tum considerant, niimqiiid cerain iiovain dolia desideieut. Nain fere sexta qii.ique olivitale- cciari oportere anliqui dixerunt. Qiiod lieii posse nou intellit^o. Nani quemadmodmii nova vapisi calelianl , li- quidani ceram facile rccipiiint, sic velera noii credideriui propler olei succum ceratiiram pali. Qiiani laiiien et ipsam ceraluiani noslroriim tempoiiim agricolaj repudiaveiunl, cxistimaveruntqiic satiiis esse nova dolia liquiua giimmi peiliierc, siccataque suffiimigare alba ccra, iie pallurcm aiit iiialiim odoiem capianl. t:iamque suniliouem seinjier faciendam judicaiit (piolicscuiKiue vel nova vel velcra vasa curanlur, el oleo novo prieparantiir. Jliilli ciim semcl nuva dolia vel seiias crassa gumini iiveruot, una iii per- petiium gumniilionc cuntenti suiil. Kl saiie qu^u senul oleiim lesla combibit, allerani Kiimmitionem non recipit. liespnit cnim olci pinguitudo lalcm iiiatcriam , ipialis csl 490 COLUMELLE. cembre il faudra cueillir rollve vers les calendes dejanvierde lamanierequenous avons detaillee ci-dessus, et en extraire aussitot fliuile, paree que, si on la laissait sur le planclier, elle ne tar- derait pas a s'eeliauffer; d'autant que pendant les pluies d'hiver elle engendre plus de lie qu'en nucun autre tenips, et que celte lie est tres-con- traire a ce genre d'operation. 11 faut douc pren- dre garde de se reduire a la necessite d'en faire de rhuile a mangerqui ne serait boune que pour les gens. II n'y a qu'uu seu! moyen d'eviter cet in- convenient; ce moyen consiste a faire ecacher i'olive et a la pressurer des qu'elle est arrivee des champs , apres !'avoir traitee de la maniere que nous avons preserite ci-dessus. La plus grande partie des agricultcurs s'etait imagine qu'en de- posant rolivealamaison, rhuileaugmentait sur le plancher; nnais ce systeme est aussi faux qu'il est faux que !e ble croisse dans l'aire; et voici comme Porcius Caton TAncien refute cette er- reur. II assure que l'olive se fletrit sur un plan- cher, et qu'elle s'y rappetisse; mais que lors- qu'uii paysan a poite a la maison la mesure d'une pressuree , et qu'il veut la raettre sons les meules plusieurs jours apres, comme il a oublie la quan- tite qu'il en avait apportee d'abord , il supplee ce qui manque a la pressuree en puisant dans les autres tas particuliers qu'il avait faits de meme; d'ou i! arrive que rolive qu'il avait laissee sur le plancher lui senible rendre plus d'haile que l'o- live nouvelle, quoique dans la realite il en ait employe beaucoup plus de fnodii qu'il ne se Te- tait imagine. Au reste, quand ce systeme serait tres-fonde, il y aurait toujours plus de profit a faire sur le prix de rhuile verte, qui se vend toujours tres-cher, que sur raugmcntation du fruit Aussi Caton a-t-il dit que, tcl surcroit de poids ou de mesure que Ton supposedu cote de riiuile, on trouvera toujours une perte reelle plut6t qu'un profit veritable, si Ton veut suppu- ter la quantite d'olives qu'on a ete oblige d'a- jouter pour completer la pressuree. Ainsi nous ne devons pas balancer a ecacher rolive et a la mettre sous Tarbre du pressoir, au premier nio- ment quelle aura ete cueillie. Je conviens nean- moins qu'il faut aussi faire de riiuile a manger pour les gens; mais !es olives qui sout tombees parce qu'elles etaient mangtes des vers, ou cel- les que les mauvais tenips ou les pluies ont je- tces dans la boue, servent de ressource en cettc occasion. A cet effet on fait chauffer de Teau dans un chaudrou pour laver ces olives, qui sont malpropres : il nefaut pas cependant employer dans ce cas de !'eau tres-bouillante; il suffit qu'elle soit modercment chaude, si Ton veut que rhuile ait un goiit plus supportable; paree que si on laissait cuire lolive, rhuilecontracte- rait des lors le gout des vers, et des autres im- puretes qu'elle renferraerait en elle-merae. Au reste, lorsque les olives auront ete lav^es, il faudra, pour le surplus, se coraporter de la ma- niere que nous avons preserite ci-dessus. Mais il ne faudra pas se servir des memes cabas pour le pressurage de la bonne huile et de celle que doi- vent nianger les gens : Ton se servira de vieux cabas pour rolive qui sera tombee d'elle-menie, au lieu qu'on reservera !es neufs pour Thuile or- dinaire. U faut aussi, des qu'uue pressuree est achevee, ne pasmanquerde laver sur-le-charap !es cabas deux ou trois fois dans de Teau ttcs- bouillante, et de lesplonger ensuite dans de Teau courante, si Ton en a, en les couvrant de pier- res qui les retiennent au fond de l'eau par leur poids. Si Ton n'a pas de riviere a sa portee, on les fera treraperdans une marre ou dans un reservoir d'eau tres-pure ; ensuite on !es battra giininiis. — Post niensem Decembrem cirea calendas Ja- ( niiaiias eadcm ratione, qiia snperliis, destringenda eril ulea, et statini exprimenda. Nain si reposila in tabulaliim fuerit , celeriter concalescet : quoniam hiemalibus pluviis amiirf« plus concipit, qua! est conlraria liiiic rei. Caven. diimest utique,nc liat olenin cibarium. Qiiod uno modo vitari poterit , si protinus illata de agro bacca commolita rl cxpressa erit , qua; sic adniinislrata fueril, ut supra diximus. Pleriqiie agricolarum crediderunt, si sub tecto bacca deponatur, oleum in tabiilato grandescere : qiiod fam falsum est, quain in area frumenta crescere; idquc mendacium velus ille Porcius Cato sic refellit. Ait eniin in tabiilato coriugari olivam , ininoremque lieri. Propter quod cum facti unius mensurara rnsticus sub tecto repo- suerit , et posl mullos dies eam molere voluerit, oblitus prioris mensurae qiiam intulerat, cx alio acervo similiter seposito qiiantnincnnque niensurae defuit supplet, eoqne facto videlnr plus olei requicta, quam recens bacca red- dcre, ciim longe plures modios acceperil. Atlamen nt maxiine id verum esset, nihilominus ex pietio viridis olei plus quam multitudine inali nummoruni coulraliitur. Sed et Cato dixit : Et sicquidem qnicqnam ponderis aut mensura; oleo accedit, si porlionesvelis in factum adjecta; baccae compulare. [Non proventiim, sed detiimentum seuties.] Quapropterduhilare non debemus lectam olivani prinio quoque tempore commolere , preloque suljjicerc. Nec ignoro etiani cibarium oleiim esse faciendum. Nam ubi vel exesa vermiculis oliva decidit, vel tempestatibus et pluviis in lutnm delluxit, ad pra.'sidium aquse calida; decurritur, alienumquecalerieridebel, utimmunda; bacca; eluantur. Sed id non fervenlissima fieri oportet , verum modice calida, quo conimodior guslus olei fiat : nam si excoctus est, etiam vermiculorum caiterarumque immun- ditiarum saporem trahit. Sed ciim fuerit oliva elota, reh- qua, sicut supra prKcepimus, fieri debebunt. Fiscis auteni non iisdem prohum et cibariiim oleum premi oportebit. Nam veteres ad cadiicam olivam , novi antem ordinario aptari oleo, semperque eum expresscrint facta, stalini ferventissima debent aqua bis aut ter eliii : deinde si sit prolluens, impositis lapidibus, ut pondere pressi deU- neantur, immcrgi : vel si nec flumenest, in lacu, aut in piscina quam pnrissimae aquae macerari , ct jiosloa vir^iii DE L'AGRICULTURE, LIV. XIL de vcrges , afiu d'cn expulser les immondices et la lie; apres quoi on les lavera encoreune seconde fois, puis on les ferasecher. LIII.Quoiquece ne soit pas dans ce temps-ci qiie Ton faitriiuile g/ruciiia (Iniilevierge), j'aiee- pendant rerais a en parler dans cette partie-ci de ce volunie, pour ne pas interrompre mal a pro- pos Texposition des recettes ponr frelater les vins,eny inserant la faconde fairecette huile. La voici donc. II faut preparer ini grand vase a met- tre rhuile, qui n'ait pas encore servi, ou du moins qui soit tres-solide, dans lequcl on vcrsera en- suite , pendant la vendange , soixante sr.rfani de moiU excellent et tres-iiouveau , avee quatre- vingts livreP d'huile ; apres quoi on enfermera, dans un petit filet de jonc ou de lin , des aroma- tesqui ne soient ni cribles ni mime broyes bieii menus, mais simplement concasses legerement : et on les enfoncera a Tnide d'un caillou peu pesant dans ee melange d'huile et de mout. Voici quels seront les aromates qii'on emploiera cn cette oc- casion , et les proportions qu'on suivra cn les em- ployant. On prendra du calamus, dujone odo- rant, du cardamoine, du ijaume de .ludes, de Tecorce de palmier, du fenugree qui aura ete ma- ceredansde vieux vin, puis sechect memegrille, de la racine de jonc, ainsi que de Tiris gree, de Tanis d'Kgypte ; le tout par parties cgales con- sistaut en nne livre et un quadranf; de chaeun ; et on plongera ccs aromates dans une mctrda, apres les avoir renfermes , comme nous Tavons dit, dans un petit filet ; puis on la bouchera. Au bout de sept ou de neuf jours, on otera avec la niain la lie ou les impuretes qui pourront s'etre attachies d'elles-niemes au col de la me/rela, et on ressuiera. Ensuite on passera rhuile,eton la survidera dans de nouveaux vases; apresquoi 49i on retirera le pelit fllet, et on broiera tres-pro- prement les aromates dans un mortier. Lorsqu'ils seront broyes , on les remettra dans la nieme me- treta , et on y versera autanl d'huiie que la pre- miere fois; puis on la bouchera et on Texposera au soleil. Sept joursapros on videra rhuile, et 011 transvasera le mnut dans un baril poisse. Ce qui en restera pourra servir de remede aux bo^ufs qui seront malades , ainsi qu'aux nutres bestiaux , si on le leur fait boire. Pour Thuile qu'on aura mise en seeond lieu dans la metreta , et qui scra d'une odeur agreable, eeux ([uiseront tourmen- tes par des maladies de nerfs pourront s'en frot- ter tons les jours. LIV. Maniere de faire rhuile dont on se sert pour les parfums. Avantque Tolive noireisse, et des qu'elle aura commence a perdre sa eouleur, sans cependant qu'elle soil eneore tournee tout a fait , cueillez-la a la main , en choisissant de pre- ferenee eelle de Licinius , si vous en avez, oii , n son defnut, In regia; et dnns le cas oii vous n'aii riez pns meme do cette derniere , la (hdiiunia, et apres Tavoir nettoyee, mettez-la sur-le-champ tellequ'elle est sousrarbredu i^ressoir, etexpri- mez-en la lie. Ensuite i)royez-la avec une nieule suspendue , et renfennez-la suit entre des reglets , soit dans un cabas neuf, pour la remettre sous Taibre du pressoir, ou voiis la pressurcrcz tant snit pi;u, sans eependnul fiire a^ir les leviers, mais en vous ea tenant pour cela au seul poids de rarbre. Lorsqu'il aura coule de rhuilede cette maniere. celui dout la fonction esl de la sur\i- der la sepnrera aussitot de la lie, et la transva- sera avec attention dans differents bassins , jus- qu'a ce qu'elle soit edaircie. Le surplus de rhuile quc Ton ex priniera ensuite dcs oli ves pourra ser- vir de nourriture , soit qu"on veiiille In mnnger veilierari, ut sordes fecesque decidant, et iteruiii eliii, siccarique. LIII- Qiiamvis non erat liujus temporis olei gleuciui compositio, tanien luiic parli voluminis reservata est : ne p.iruin opportune vini conditioiiihiis iiilerponeretiir. Ilac autem ratione confici debet. Vas oleariiim ost septimum diem oleiim depleto, ct quod reliqiiiim est miisti picalo cado recondito. Nam id si non exaciierit mcdicainenliim , dabitur potandiim imbecillis bubus et ca-leio pecori. Oleiiin auleni secundarium noii insuavis odoris qiiolidia- nam uiiclioneni pia'bere poleril dolore nervoniin laboraii- libiis. IJV. Oleum ad unsuenla sic facito. Ante quam oliva iiiijrescat , ciim primiim decolorari cippcrit , nec tanien adhiic varia luerit, niaximc Liciniain , si eril; si nilniis, legiam ; si nec lia-c fueril , liinc Ciilminiam barcam nianu sliingilo , et stalim purgatam prelo integram subjicito, et amuiiam ixpriniilo : deiiidc siispcnsa mola olivam fran- ^ili), eamqiie vel in legiilas, vel in novo fisco ailjicilo, suhjecthiiiqiie prelo sic premilo, ne va.sa intorqueas, scd tanlum ipsius preli poudere ipiantulumcunqiic cxpriiui paliaris. Ueiudc cum sic lliixcril, protiniis capulator ainiirca .separet , cl diligciilcr seorsiim in nova labra transferal , quoiisque eliqiiel. Keliquum olei , qijod postea fuerit c»- -492 COLTJMELLE. seule, soit qu'on veuille la melei' avecJes liuiles d'uiie autre quaiite. LV. Nous avonsassez parle jusqu'ici de l'luiile : passous a des objets moius importants. Tel aiii- raal qu'on veut tuer, il faut rempecher de boire ia veille , et surtout le porc , afiu que sa cliair soit plus seche; parce que, si on le laissait boire, le sale qu'on en fcrait serait plus humide. On le tuera douc dans un moment oii il soit altere; apres quoi on le desossera bien , parce que c'est le moyen que le sale soit mieux fait et de plus longue garde. Lorsqu'il sera desosse , on le sa- lera soigneusement avec du sel grille , qui ne soit pas cependant trop menu ; il suflh'a meme qu'il soit broye avec une meule suspendue : on en saupoudrera surtout copieusemenl les parties du corps qu'on n'aura point desossees ; et apre? avoir arrange sur un plancher les quarliers ou les pe- lites pieces de chair, on les chargera de poids considerables, pour leur faire jeter lcur humidite ^uperllue. Le troisieme jour on retirera les poids, et on frottera exacteineut lc sale entre les niains; et lorsqu'ou voudra le reiiiettre sur le plancher, onje saupoudrera auparavant de sel egruge bien nieuu : on ne laissera pas passer un seul jour sans ie frotter entre les mains , jusqu'a ce qu'il soit a son point. Si letemps a ete beau pendaut les jours qu'on Tnura frotte, on ne le lai^sera dans le sel que Tcspace de ueuf jours;au lieu quc si le temps a ete nchuleux , ou quil ait plu, il ne faudra le porter que le onzieme ou le douzieme jour au re- servoir, oii ou le lavera soigneusemcnt avec de Teau douce , apres avoir secoue le sel de facon qu'il n'en reste aucune trace; et on fera secher ponr le suspendre ensuite au garde-manger , dnus un eudroit oii il parvienne un peu de fu- mee, arui que le peu d'humidite (|ui pourra s'y trouver encore acheve de se sccher. Le temps le plus commode pour faire le sale, c'est pen- dant le solstice dhiver ou meme au mois de fe- vrier, avant les ides.quand la lune sera dans son deelin. Voici une autre facon de saler la viande, qne Ton peut mettre en usage, meme dans les lieux chauds, en quelque tcmpsde l'an- nee que ce soi t. Apres qu'on aura em peche les porcs de boire pendaut une journec, ou les tuera le lendemain, et on les pelera, soit avec de Teau bouillaute, soita une flamme de raeuu bois ( car 011 peut le faire de rune ou raufre maniere ) , et Toa coupera leur chair cn pkisicurs morceaux d'une livre chacun ; npres quoi on mettra daus uue cruche iine couche de sel grille, mais qui ne soit que legerement egruge ( comrae nous Ta- vons dit ci-dessus ) : ensuite on y arrangera tous les morceaux en les serrant les uns aupres des autres, et on fera alternativement plusieurs cou- chcs de sel et de morccaux de viande. Lorsqu'on sera parvenu nu col de la cruche, on achevera de la remplir de sel , et on y enfoncera la viande avec des poids dunt on la chargera : cette viande seconservera toujours tant qu'on la laissera dans sa sauraure , comme du poisson salc. LVL Choisissez les raves qui seront les plus rondes; essuyez-les si elles sont hourbeuses, et pelez-Ies avec un couteau ; ensuite fcnduz-Ies en sautoir ( suivant rusagc des conliseurs ) avec uu instrument de fer fait en forme de croissaut, ea evilant ueanmoins de conduire cesfentesjusqu'en bas. Rcpnndez ensuite entre ces feutes du sel qui ne soit pas tiop raenu , et arrnugez les raves dans un bassin ou dans un cruche; puis, apres les avoir saupoudrees d'une qualite de sel un peu [iressum, potcrit ad escam vel cum alla nota raislum vel pei' se appioliaii. LV. Hactenus de oleo dixisse abuiide est; nunc ad mi- nora ledeamus. De sucidia et salsiira facieiida. Oiiine pe- cus et piaecipne suem piidie qnam occiriatur, polione piohibeii oporlet, quo sit caio siccior. Nam si biberit, plus liumoris salsiiia liabetit. Ergo silientem cum occi- deris , bene exossalo : nam ea les minus viliosam , et ma- gis duiabilem salsuram facil. Deinde cum exossaveris, cocto salenec nimium ininuto , sed suspensa mola infracto diligentersalilo, elmaxime in eas partes, qnibusossa re- licta sunt, largnm salem inlarcito, compositisqiie siipra labulatum tergoribus aiit frustis vasta pondera imponito , ut exsanietur. Tertio die pondera removeto , et manibns (liligenter salsuram fricato ; eamque cum voles reponere , minuto et trito sale aspergito , atque ita icponito : nec (losieiis ejus quolidie salsuram fricare, donec matura sit. Qiicd si sereuitas fueril iis diebus , quibus perfricatur caro, palieris eam sale conspersam esse novem diebus : at si nubilum autpluviae, undeciina vel duodeciina die ad lacum salsuram deferri oporlebit,et salem prins ex- f.uli , di>inde aqua dulci diligenter elui , neciibi s?l iiibae- real, el pauliilum assii.catai'! iii (-ainario siispendi , qiio niodicus fumns peiveniat qui , siquid liumoris adliuc, contiiietiir, siccare eum possit. Ha;c salsuia luna decr». scente niaxime per bruinam , sed etiilm mense Februario ante idus commode fiet. Est et alia salsura, quae ctiam locis calidis omni tempore anni potest usurpari [ quae talis est ]. Cuin ab aqiia pridie sues prohibila! sunt, pos- tero die mactantur, et vel aqua candenle, vel ex tenulbus lignis flammnla facta glabrantiir, ( nam utroque modopili detrahuntiir 1 caro in llbraria frusta conciditnr : deinde in seria substernitur sal coctus, sed modice ( nt siipra dixi- mus ) infractus : deinde oflula! cariiis splsse componuntur, eli alternls sal ingeritur. Sed cum ad fauces seiiae perven- tiim est , sale reliipia pars repletur, et Iniposltis ponde- lihus iii vas comprimituv : eaque caro semper conservatur, et lauquam salsamentum In miiria sua permanet. LVl. Rapa et napos qiiomodo condias. Rapa quam ro- tundissima sumito, caque, si sunt lutosa, (Jeteiglto, et summam cutem novacula (Jecerpito : deinde ( siciit con- sueverunt salgamaiii ) decussallm ferramento lunato iu- cidito. Sed caveto , ne usqiie ad imum praecidas rapa. Tum salein inter incisuras laporum non niininm minu- tiim aspergito, et rapa In alveo aut serla componito, et salc pliisciilo a.spersa trlduo sinito, diiiii e\iidi'nl. Vn^t DF. L-AC.rJCULTURE, T.IV. XII. phis fortc, laissez-les rcndre leur eau pendant trois joiirs. .\u bout du tj'oisieme jonr, goutezle milieu de ieur filament , pour voir si elles ont bicn pris le sel. Lorsque vous juperez qu'elles Tau- ront suffisanimentpris, vous les retirerez toutes de la cruelie et vous les laverez daus leur propre eau; ou si ellcsn"en ont pas rendu beaucoup, vous y ajoutcrez de lasaunuu-e forte, dans laquclle voiis les laverez. Ensiiite vous les arrangercz dans uu manncqiiin d'osier carre dont le tissu ue soit pas trop serre , mais qui soit cependant fai solidement, et avee de gros brins d'osier; apres quoi vous raettrez par-dessus une planche qui y f ei"<'i aduptee de facon que les raves puisscnt ('tve enfoncees a Taide deoctte planchejusqu'au fond du mniuiequin, fi le cas rexijie. Lorsque ccltc pl;inchc scra ainsi adaptcc au mannequin, vous lacliar^'erczdepoids considerablcs, et vous laisserez sccher les raves pendant un jour et une luiit. Apres ([uoi vous les arrangercz dans une futaille soit de terre cuite poissee , soit de verre , et vous vcrserez dessus de la moufarde et du vi- nai^re, de facon qu'elles en soient recouvertes. On pourra aussi confire des navets eomme des raves, et dans le meme jus ; avec cette difference qu'on ne les coupera qu'au casqu'ils soient trop gros. Au reste, il faut avoir soin de confire ces deux fortes de raeinesavant qn"elles montenten tiges ou en graine, ct dans lc tempsoii elles se- ront cneore tendres. Jetez dans un vase de pe- tits navcts entiers , onde grands coupes en trois ou quatrc troncons, ct vcrsezdu vinaigre par- dessus, en y ajoutantun scxtar/iis de sel grilie par coiu/iiis de vinaigre, et vous pourrez en faire usage ;ui boutde trente jours. LVII. Nettoyez avec soin de la graine de mou- tarde,et criblezla:ensuite lavez-ladansde Teau froide, et, apres qu'e!le aura ete bien lavee , laissez-la dans feau pendant deux heurcs. En- suite videz feau ; et aprcs avoir exprime cette graine entre vos maius , jetez-la dans un mortier neuf ou qui soit bicn nettoyc', et broyez-la avec des pilons. Lorsqifclle sera broyee , raniassez toute la bouillie (pii en resultera au milieu du mortier, et aplatisscz-la avec la paume de la niaiii. Quand ellc sera aplatie , faites-y plu- sieurs trnns, ct nicttez dcssus quelques cliarbons ardeuts sur lesqucls vous verscrez de fcau ni- tri'e , afiu que cette bouillie jette toute son amer- tume et sa moisissure ; apres quoi vous soulevc- rez anssitot le raortier , afin que toutc rhumiditi' s'en ccoule. Quand cela scra fait , vous verserez sur cette nioutarde du vinaigre bien raordaut , el vous la remuerezavec le pilon , puis vous la pas- serez. Cette moutarde sera trcs-bonne pour con- fire les raves. Au reste , si vous la voulcz pri']).i- rer a fusage de la tablc , lorsque vous lui aurcz fait jeter son araertume , vous y mettrez des pi- enous tres-nouveaux et des amandes que v ous broierez avec soin, en y versant du vinaigre pnr-dessus. Pour le surplus, vous suivrez la me- tliode que je vieus de prescrire. Non-seulcrnent cette moutarde sera d'un bon usage pour les sau- ces, niais elle seia encore belle a 1'ceil, puis- qu'elle sera d'une blaneheur singuliere quand elle aura ei6. faite avec attcntion. LVIIL Avant que le maccrou monteentige, arrachez-en la raeine au mois de j.Tuvier, ou nu-me au mois de fevrier , et frottez-la bien afin qu'il u'y reste point de terre , puis faites-la eou- fire dans du \inaigre ct du sel ; eusuite vous la retirerez de ce jus au bout de trcntejours; vous la pelerez , et vous en jetterez recorce. Qnant a la moelle qni restera , vous la couperey. par tron- (jons, que vous mettrez dansun tlacon de verre ou dans un flacon ncuf de terre cuite, en y ajoutant terliam iliein mediara fibram rapi s"stato , .<;i lecppoiit salein. Deiiide cum videbitur salis recepissc , esemptis (iiimilins, sin^ula suo sibi juie elnito : velsi non inultnm licpidMs tiicrit , niuriam (liirani adjicilo, ct ita eluili) : et poslcii in (|ua(iiatam cistam vimineam, (\ux neque spissc, sulide lamen et crassis viminil)ns contexla sit, rapa com- ponilo: deindesicaplatam talmlam superponito,utusqiie ad fundiim, si res cxiuat, intra cislani deprimi possit. Cnm anlem t!am tabulam sic aptaveiis : gravia ixjiidera snperpoiMlo, et siiiito nocle tola , ct nnodie siccaii. Tnm iii (lolio picalo lictili, vel in vilreo componito, et sic iii- fundito sinapi etaceto, ut a juie conlcganlur. Napl quo- (pie, sed intcgrl, si niinnti sunt, inaiores aulcin insccti , codemjure, qno rapa condiri possnnt : sed curaniluin est, ut li.it; nlraqiie ante(piam c^iulcm agant et cyniani laciant, dnm snnt tenera, componautur. — Napos minu- tos intc^ios , aiit rnisns amplos in ties aul quatnor parles di\isos in vas conjicilo , ct aceto iiifuiidilo, salis quoque cocli iiniiin sextarium in congiiim aceti adjicito. Post Iri- gesimiini diem uli poleiis. l.VII. .Seiiien sinapis diligenler pmt;.ito , et cribralo : deinde aqiia frigida eliiilo, el cuin fupril bene lotnni, duabns boris in aqiia sinito. Postea tollito, et in:uiibiis expicssum in morlarium noviim aut bciie pniinidalum conjicito , et pislillis cont^iilo. Cnm conlritnni tucril , to- Uim inlrilam ad inedium morlarinm conlraliilo, cl coni- priinilo inann plana. Ucinile ciiin compresseiis , scarid- cato, el imposilis paucis carboiiilins vivis aquam nitratani sutlundilo, ut omnem amarilndinem ejus et pallorcm e\- sanict. Deinde sl;itiin mortarium erigilo, iit omnis liimior cliipietur. l'ost liocalbum acre acelum adjicilo, et pistillo peiinisceto, colatoipie. IIuc jiis ad rapacondienda oplinie facil. Ca-teruin si velis ad usum conviviorum pra'paiare, cum exsaniavcris sinapi, niiclcos pineos qiiam rcceiilissi- mos et ajiiygdalam adjicito, diligenlerque conlerilo in- fii.so accto. C.Ttcra, ut snpra dixi, facito. Hoc sinapi ad cmbammata non solum idoiieo , sed etiam specioso ute- ris : n.ini esl candtiiis eximii, .si sit ruriose factum. LVIII. Priusquam olusatrnin coliculum agat, ladiccin ejiis eniilo mense Januario vel etiam Februario , et dili- genter defricalo, ncquid tcrreni liabeat, et in aceto el sale componito : deinde posl dicm trigesimmn eximiio , il COLUMELLE. un jas compose de la maniere suivante : Prenez de la menthe , du raisin seclie au soleil , et un peu d"oignon sec ; broyez le tout avec du ble giiile etun peu demiel ; apres quoi vous y mele- rez deux parties de vin cuit jusqu"a dirninution des deux tiers ou de nioitie, et une partie de vi- naiL;re ; et vous verserez cette composition dans le meme flacon, que vous boucherez et que vous envelopperez d'une peau. Lorsqu'ensuite vous voudrez en faire usage, vous tirerez des tron- cons de ces petites racines avec leur jus , et vous y ajouterez delhuile. Vous pourrez confiredans lememetemps la racine de chervi de la maiiiere que nous venons de prescrire : mais, lorsque vous en voudrez faire usage, vous la retherez du flacon , et vous verserez dessus de Toxymel avee un peu d'huile. L!X. Metlez dans un mortier de la sarriette , de la menthe, dela rue, de la coriandre, de Tache, du poireau qu'on coupe a differentes reprises , ou, a son defaut, de l'oignon vert, des feuillcs de laitue et dc roquette, duthym vert ou de la cataire , avec du pouliot vert , du froraage nou- vellement fait et du fromage salii : broyez tous ccs ingredients ensemble en y nielant uu peu de vinaigre epice, et mettez-les dans un petit plat, puis vous y verserez de rhuile par-dessus. Quand vous aurez broye les plantes vertes que nous ve- nons d'indiquer, vous ^craserez ce que vous ju- gerez suffisantdenoix epluchees , en y melant un peu de vinaigre epice,et voiis verserezde rhuile par-dessus. Vous broierez du sesame lcgerement grille avec les mi^mes plantes vertes. Vousy met- trez aussi un peu de vinaigre epice , sur lequel vous verserez de rhuile. Vous pilerezdu fromage de Gaule ou de telle autrc espece de fromage que vous voudrez, apres Tavoir coupe en petits raor- ceaux, et vous melerez avec ces ingredients des pignons , si vous en avez abondamment; sinon des avelines grillees qni auront ete prealablement pelees , ou des amandes , et vous ajouterez un peu de vinaigre epice; puis vous brouillerez tout ce melange , et vous vcrserez de rhuile dessus. Si vous n'avez pas d'assaisonnements verts , vous broierez avec le fromage, soit du pouliot sec , soit du thym , de Torigan ou de la sarriette se- che , et vous y ajouterez du vinaigre epice et de rhuile. On peut cependant secontenter de meler avec le fromage une seule de ces plantes seches, au cas que Ton n'«nait point d'autres. On melera avec du miel trois uncicv. de poivre blanc , si Ton en a, sinon de noir, deux unckv de grained'a- che, un sescuncia de cette racine de laser que les Grecs appellent cyiXcoicv, et un sextans de fro- mage; puis, aprcsavoir broye et casse ces ingrd- dients avee du miel , on Ips conservera dans un pot de terreneuf; et lorsqu"on voudra en faire usage , on delayera le peu qu'on en voudra pren- dre dans du vinaigre et du rjnrum. Vous pou- vez preiidrc uue vncia de sermontaiue , un sex- tans de raisin scche au soleil , sans pepins , et un cjuadrans de poivre blanc ou noir , et meler le tout avec du miel pour le conserver, si vous voulez menager la depense. Mais si votre inten- lion est de faire un oxijporuin i plus grands frais, vous inelerez ces memes ingredients avec la eomposition dout nousavons parle plus haut, et vous serrercz ensuite ce melange pour votre usage. Si vous n'avez point de laser, vous pour- rez aussi y substituer une sernuncia de miel. corticem cjus delibratimi abjicito. Ccelerum meflullam ejus coHcisam in fideliam vitream vel novam fictilem conjlcito.et adjicito jus, quod sicut infra scriplum est fieri debebit : sumito mentam , et uvam passam , et exi- giiam cepam aridam , eamqiie cum torrido faire et exiguo iiielle suliterilo : qua; cuni fuerit bene trila, sapae vel de- Iriili duas partes et aCeti uuam permisceto ; atque ita in eaiidem firleliam confundito, eamque operculo conteclam pelliculato. Cuin deinde uti voles, cum suojure concisas radiculas promito, et oleum adjicito. Hoc ipso tempore siseris radicem poteiis eadem latione , qiia supracondire : sed cum exegerit usus, exinies de fidelia, et oxymeli cuin exigiio oleo siiperfunde. LIX. Addito in mortarium satureiam, mentam, riitain , coriandrum , apium , porrum seclivum , aut si id non erit, viridem cepam, folia lactuca;, folia eiucaj, Ihymum vi- ride,[Yel] uepetam,tum etiam viride puleium, et ca- seiim recentem et salsum t ea omnia pariter conterito , acetique piperati exiguum permisceto. Hanc misturam ciim in catillo composueris , olcum superfundito. Aliter. Cum viridia, quae supra dicta sunt, contriveris, nuces juglandes purgatas, qiiantum .salis videbitur, interito, acetique piperatiexiguumpermisceto,et oleum infundito. Aliter. Sesamuin leviler torrefactum cum iis viiidibus, quae siipra dicla sunt, conterito. Item aceli piperati exi- guiim permisreto, tuin supra oleum superfundito. Aliter. Caseiim gallicum vel cujusciinque notae volueris minuta- tiin concidilo et conterilo, nucleosque pineos, si eorum copiafuerit;si minus, nuces avellaiiastorrefactasadempta ciile, vel amygdalas aeque .supra coudimenta pariler mis- ceto, acetique piperati exiguum adjicito, et permisceto, compositumque oleo superfundito. Si condimenta viridia nonerunt, puleium aiidiim vel tliymum vel origanum aut aridam satuieiam ciim caseo conterito , acetumque pipeiatum et oleum adjicilo. Possunt tamen lijec aridi, si ielii|uorum non sit poteslas , etiam singula caseo niis- ccri. Oxypori compositio. Piperis albi, si sit; si minus, iiigri unciae tres, apii seminis unciae diise, laseris radicis, quod eraxx cffodit. Ciiranduin autein est, nt locis aridis et clivosis allius vilesdeponantur, quani si biimidis et pla- iiis. Item si sciobibus aut sulcis vineam posituii erimiis, optimum eritante unniim scrobes vel sulcos facere. Vinea, quaiangiislissimeconserilur, quoqiioversiisqiiiiiquepedum spatio interposito ponitur; laxius vero inter jiedes vii vel viii ; sed quae rarissime (ut etiam facile arari possit) inter denos pedes conslituitur. Hac positio vinearura inodiim sine dubio agri majorem occupat , sed valenlissiina et fru ctuosissima esl. Cum semina depones, imuui sciobem vel sulcum bidentibns fodito , molleinque reddito. Vilem quam ponis, facutad Orientcm spcctet adininiculo reli- gata. Iii imo scrolie lapides circa poudo quinque ila ponito, ne viteni premant, sed tamen juxta radices sint. Pra;lcrca post hccc vinacese beminam uv;c albae in nigra, uvae ni- gia; in alba pouito, atf|ue ila scrobem vel sulcum cuin stercorata terra ad mcdium completo. Triennio (ieinde proximo paulatim scrobem vel sulcuin iisqiie in summuin coiiipleto : sic vites consuescent radices deorsum ageie. Spatiuin autem radicibus, qiia rep:(nt, lapides praebent', et bieme aquam repellunt, a'stale liumorem piKbent, vi- naceae[que] et radicesagerecogunt. Quoniampraecepimus quemadmodum vites ponenda; sint, nunc culturain eanmi ducebimus. V. Vineam novellam omneis gemmas agere siuilo : si- mul alqiie pampinus inslar quatuor digitoriim erit, liim deinuin pamplnato , et diias niatcrias lelinqiiito : alleiain DKS ARiiiiES. doigls, alors ebourgconnez-la, cn n"y iaissant que deux sarments : i'un que vous taillerez de fa- con a constituer la vigne, et rautre quivousser- vira de ressource, si le preraicr pcrit par une cause quelconque : aussi les pnysans appellent- ils C8 dernier gardien. L'auDee suivante , lore- que vous taillerez la vigne, vous y liisserez la brancbe quivous paraitra fa meillcure, et voiis oterez toutes les autres dans la troisieme annec. Lorsque la vigne est encore tendre , vous la fa- ^onnerez, en lui donnant la formc que bon vous semblera. Si vous voulez en fairc des treilles, vous laisserez uu scul sarmcnt, dont vous ratis- sercz avec uiic serpette bien aiguisee les deux bourgeons qui sor.t le plus pres de la terre; vous y laissercz lcs trois autres bourgcons, et vous coupercz tout le rcste de la branche. Si vous voulez que la vignc se snutienne par elle-mSme, vous laisserez les branches de maniere qu'elles forment en quclque sorte les bras de Tarbre , ct vous lui donnerez autant que possible une forme circulaire ; car tout corps qui prcsente cette forme cst dans une position moins fatigante, et trouve cn lui-ni^me son ccntre de gravite, puisqu"i! cst maintenu dc tous cvMcs dans un equilibre parfait. Lorsque vous taiilerez la vigne pour la premiere fois, il suffira de laisser un bourgeon a chaque sarment, afin qu"elle ne soit pas trop chargce du poids de scs branchcs : cette taille 1'iite, fouillez vos vignes a la houe, profondcment ct uuiformcment; oubien,laboiircz-!es a la ciiar- rue,s'ilyaassczd'intervallccntrelcsceps. Deslcs idesd'octol)re, commeneez adcchausser lavigne; tAchez surtout qu'elle soit dechaussce avant le solstice d'hiver. Ne travaillez pas a vos vignes peivdant le solstice d'hiver, a raoins que ce ne soit pour couper les racines raises a jour par le dcchansscmcnt. Cest , en cffet , le moment favo- rablepourlcs couper; mais dans cette operation prencz garde de blesser la souche, et que le fer ne s'en approchc quejusqu"a un pouco.Toute ra- cine coupee plus pres cause unc plaie qui nuit beaucoup a la vignc, outrcque cette plaie, cn se ci- catrisant, donnerait naissance a de nouvellcs raci- nes. Le micux sera donc de n"en laisser que la plus petite partie , et de couper toutes lcs petitcs racincs qui se montrcnt a !a surface, et que les paysans a^ipeWpnt crsl/ras, parce qu'ellcs pousscnt pcn- dant rete. Vons pouvez aussi couper les rcjetons pendant le solstice d'hiver, dautant que ces rc- jctons extirpes par les froids ne peuvent pUis prendre de vigueur. Apres le dechaussement , il faudra tous les trois ans, avant les froids dc Thivcr, repandre sur les racines de la vigne au moins dcux sextarii dc fumier detrempe, aiiisi que de la colombine ( fientc de pigeon ). Quant a cctte derniere espece de furaier, si vous eu raet- tcz pius d"une hemina, la vigne en souffrira. Apres le solstice d'hiver, quand vous aurez de- chausse lavigne, fouillez alentour. Avant rc- quinoxe du prinlemps, (piitombe auhuit desca- lendcs d"avril, nivelez lctcrrain, reudu ineual par ledechausseraont. Apres les ides d'avril , repan- dez de la terrededeblai autour des vignes. D^ms Tete suivant, pulveri.scz autant que possibie les grosses raottes de terre qui s'y trouveront. Un jugerum deterre, plantede vignes, estdechaussi! en cinq journccs, fouille egalcmcnt encinq, et pulvcrisc en trois. Un jugcrum de vignes ro- busteset dcja toutcs formees est taille en quatrc journces, et cchala.sse en six. Quant aux vignes marices aux arbres , il est difficile de determiner lenombrc des journees qu'exigent les diffcrcn- i tes operations, a cause de rincgalite mcme des qinni vifis rmislitiioiKla' caiisa siiliinitlas, alleiam siilisiilio liilii'as, si Ibile illa ordinaiia inleiierit : lianc nistiii riis- toilcm vocant. Pioximo deinile anno, (•iiin piitahis viteni, meliorem iinam viigam lelinqiiito , alteras tollito , terlio aniio vitem, in quam formam voles, (liim leiieia est, coin- ponito. Si jnsalam eris faclurns, iinani inaleriam sulimit- tito, ila ut (luas gemmas, quse sunt pioxima! a terra, falce acuta radas , ne possint gerniiiiare : deimle tres seqiienles relinquas, reliqnam partem viig;e ampiiles. Sin aiitem vi- tcm in se consistere voles, sicnti arbori bracliia snbmilti palieris, ct dabis operam, ut in orheni quam rptiindissime formetiir. iNam pra^terqiiam (piod .s[ieciem lialiel sic com- posita, tum etiam mimis laboral, ciim undique velnl aeqiiilibrio stabilita in se requiescit. .Salerit antem cum priiiio bracliia snbmilleiilur, siiignlas gemmas singulis sar- meiilis reliiiqiii , ne protinns oncre gravetiir. Posl lianc pntiilidiieiii lcctis sarineiitis, bidentihus alte el aiqnaliler I vineam lodito : vel , si ita lalc disposila crit , arato. M) I idiis Oi toliris alilaqneare inr.ipito, aiitc biumam ablaqiiea- I tam habelo. P(t brumam Titeni nc colilo, nisi si vole.s eas radices, qii,-c in ablaqnealionc apparehunt, perseqni. Tiiin deiniim oplinie ampiitabis, sed ita ne ciidirem lirda.s, sed polius inslar diii.ili nnius a niatrc relinqnas, et ita radicem reseces. Nam (iiia' propius ahraditnr, pncterqiiain qnod vulniis viti pr.Tbet, eoqne nocet, Inm ctiam de ipsa cica- trice pliires railic(\s prorepunt. Itaqiie optimum est cxigiiam paitem lelinqiii, alque ila smnnias parles, qnas a-stivas rnstici appellant, lesecarc : q\\» .sic resecl» inolescunt, nec nllra vitihns ohsnnt. Possiinl ctiam soboles per liru- inam cedi , eo magis quod fi ignrihus cxtiipatae minns rc- creantiir. Peracta ablaqucatione aiite brumam lertio qiio- qiic anno macerati slorcoris , ne niinus scxtarios binos ail radices vitinm posiiisse conveniet, pr;pterquam coliiinbi- num ; quod si quo anipliiis qnam lieminam posiieiis, viti noccbit. Posl brumain deindc ablaqueationem cin iimfo- dilo. Ante .Tequiiioclium vernnm, quod esl octavo cal. .•\pril. ablaqiieationcm adBeqnalo. Post idus Aprilis terram ad vitem aggcralo. /F,slale dcindc (plam potes sa-pissime occato. .lugcrnm virc;c quinqne operis ahlaqueatur, quin- qiie foditiir, tribiis occjitnr. Jiigeiiim valcnlis et jam cons- tiliitse vinc-e qnatuor opcris pnlatiir, .sex alligatur. Ar- biisto nibil ejiismodi potesl aplc rmiri , qiioniam ina-qiia- litas arborum non palilur operis jnsla comprehendi. Qiii- hiisdam placet vitem proximo anno translatam non pulaie. COLUMELLE. ai'bres. II y a des personnes qiii ne taillent pas la vigne Tannee qui suit sa transplantation; ce n'est qne l'annee d'apres qu'ils reinondent, et qu'ils faconnent ruii de ses sarments en le tail- lant jusqu'au troisieme bourgeon ; la troisierae annee , lorsque la vigne s'est bien fortifiee, ils coupent encore un bourgeon ; la quatrieme an- nee, ils en coupeut deux. Ce n'est que la cin- quiemeannecquilsattachent lavigne aux echa- las. Ce procede de culture, quenous avous essaye , nous a paru exceileut. VL Ne coupez pas une ancienne vigne dont les racines se trouvent a la supcrlicie du sol ; car la \igne nouvelle qui renaitrait a sa place n'au rait point de vigueur, les racines flottant en quelque sorte a la surface de la teire. Aussi le fruit qu"e!lc donnera ne sera point ahondant, et elle - meme vieillira de bonoe heure. Le meilleur moyen de renouveler une vigne de cette espece est de la coucher entierement par terre dans des sillons faits expres , a moins que le tronc ne soit tellement desseche qu'il ne puisse plus etre courbe. Si la seclieresse du tronc rend impratieable ce procede de culture , alors dechaussez la vigne la premiere annee, sans cependant arracher ou blesscr ses racines; puis taillez-la, et ne lui laissez quc peu de sar- ment d'une reussite ccrtaine; fouillezla sou- rent, ebourgeonnez-la plusfrequemmentencore, et ayez soin surtout quclle ue nourrisse pas de hranches inutile^. Cultiveeainsi, elle donnera des sarnients longset fermes, qu'on provignera Tan- nee suivante au moyen de fosses faites entre les rangeesde ceps. Lestrois annees suivantes, pen- dant lesquelles la vigne se fortiliera , il faudra la fouiller souvent , et epuiser autant que possible la mere souehe, sans vous soucier d'uu plant qne vous voulez faire disparaitre. L'annee d'apres, vous arracherez la souche avec la racine, et vous disposerez la vigne nouvelle. Si une vigne an-- cieune, d'unebonne espece d'ailleurs, a des ra- cines tellement profondes qu'elles n'apparais- sent pas m^me apres avoir ete dechaussees, vous pouvez la dechausser vers lcs calendesde raars, avant de la tailler. Lorsque vous laurez dechaus- see a uue profondeur suffisante, voici comment vous la taillerez. On laissera letroncii la hau- teur de quatre dnigts a partir des racines; on le sciera aupres d'un noeud , et on nettoiera la plaie avec un instruraent bien aiguise. Repandez- y ensuite de la terre menue et passahlement fu- mee , en sorte qu'apres avoir rechausse la vigue, la plaie se trouve couverte au moins de trois doigts de terre. De cette maniere le plant ne ris- quera pas d'etre desseche par le soleil , et riiu- midite de la ferre lui fera jeter du bois. Quant h la vigne qui est d'nne mauvaise espece et peu fertile, et dontlespartiessuperieures sont moisies et rongees , il faudra la greffer, si toutefois elle a des racines profondes. Apies Tavoir dcchaussee, et mis a jonr les parties interieures, on la coupera tout pres de !a terre , de sorte qu'en la recou- vrant ensuite de terre de ramas, on n"en laisse rien paraitre au-dessus du sol. VII. II y a en general trois raanieres de provi- gner la vigne : la premiere consiste a coucher dans un sillon une branehesortie de la souche; la seconde, a coucher en terre la souche clle-raeme, et a distrihuer ses branches sur plusieurs echa- las. La troisicme maniere consiste a fendre la vigne en deux ou trois parties, d'apres le nombre des rangees oii l'on veut la conduire : ce dernier sequenti deinde anno purgare, el iinam virgam, qiiam .siib- mitlamus , aii terliam gemniam resecaie : teitio tleinde si vitis recte convalueiil, una plus gemma submiUcie : quaito duas gemmas pinximsc putalloiii adjiceie, atque ita quinlo demuni anno vitcm jugare. Hmic eundem ordinem culluiae nos quoque experli comprobavimus. VI. Veteiem vineam, si in summo radices babebit, resecare nolilo : alioquin ctiani novclla viiiea, quae cx re- sectione enata fuerit, vim inulilem babebit, summa parte terrse natanlibus radicibiis. Quamobrem neque friictiim uberem percipies, et nibilominus celeriter consenescet. Ejiisinodi itaque vinea , si non perariuos babet truncos , et flecli potest, factis sulcls opliine slernitur, atqiie ita re- novellatiir. Sin autcm usqiie eo exaruit, nt curvari non possit, primo anno summatim,ila ne radices eruas aut laedas , ablaqiieato, et stercus ad radices addito , alque ila putato, ul paucas et cerlas malerias relinquas, el fodias diligenter, et saepius pampines, ne omnino supervacua sar- menta niitriat. Sic exculta longas et lirmas malerias crea- bit, quas sequenti anno scrobibus inter ordincs faclis pro- pagabis : ac deinde per triennium post , duin convalescet, s»pius fodies, malreinque ipsam onerabis, niliil in pos- terum prospiciens ei quam sublalurus es. In posliemiim anniim malrein radicitus tolles, atqiie ila novellam vineani oidinabis. Sin aulem vetiis vinea, diimtaxat generis boiii radices alte positas babebit, ita ut ablaqiieal.-e non con- spicianlur, eam vineamcirca calend. Martias autequain re- seccs ablaciuealo , et protinus cum alte ablaqueaveris , sic resecato. Qiiatuor digitos ab radicibiis Irunciim relinquito, et si fieri poterit , juxta aliquem noduni serrula desecalo, et plagam aculissimo ferro delevalo. Deinde minutam ler- ram niediocriler stercoralam ita superponito , ut adobriilo trunco ne minus Ires digili terrae super plaga sint. Hoc id- circo , ne sole inarescat , et ut melius raaterias citet peice- plo Iiumore , quem teria pra,-bet. At quiB mali generis et intructuosa vinea est , siimmasque partes et muciilas ct exesas babel, si radices ejus satis alle positcE sunt, opliine inseretur ita iil ablaqueata et nudata pars ima seciinduin terram sic ampiitetur, iie cum aggerata fuerit, supra ter- ram exstet. VII. Propag.ationum genera Iria sunt in usu maxime: unum quovirga edita anialiesuleocomniiltitiir :alleruin, quo ipsa mater proslernilur, alque in plureis palos por suas virgas dividitur : tertium , quo vitis finditur in diias vel Ires parles, si diversis ordinibus diducenda csl. Hoc genus tardissime convalescit , quia vitis diviil Hiliiiiiliiin, lionis crebrisque nodis. Tres deindc nodns inlrp 1 1 iinos relinquito : iufra terliain gem- mam ex ntraipie parte diioriim digilorum siwtium iii mo- duin cunei teniiissimo scalpellu acuito, ita ne inediillam kcdas. Vilein dcinde, qiiam insitiirus es, rcsecato , et pla- 502 COLUMELLE. introduisez dacs la feute la petite braiiche apres lavoir raclee prealabieracut, de mauiere que l"e- corce de la greffe s'adapte parfaitement a celle de la soiiclie. Liez eusuite les greffes ainsi inserces avec du jonc et avec de Tecorce d"oraie; bou- ehez la fente avec uu enduit mele de paille et for- leinent attache, aliu que ni le vent ni la pluie n"y puisse penetrer. Vouscouvrirezensuite ren- duit avec de la mousse, que vous lierez egale- raeut. Ce moyen enlretieiit la greffe dans une humidite continuelle, et rempeche de se desse- cher. Piquez de part eu part la brauche au- dessous de la greffe et pres de la ligatuie , avec un instrumenttres-afflle, afiu que la seve coule plutot de cette piqure que de riucision pre- niiere; car la seve s'ecoulant do riucision nuit a !a vii^ne , et empeche les branches greffees de prendre. Quelques ancieus out mieux aime per- forer la vigue avec une vrille , et y iatroduire en- suite les petites branches ratissees auparavant. iNous avons employe un meilleur prociide pour atteindreau merae but; car rancienne vrille pro- duit de la sciure, et brule la partie qu'elle perce , brulure qui empeche la plupart du temps les gref- fes de |)reDdre. Nous nous servons, quant ii nous, de la vrille que nous appelons gauloise. Elie perce le tronc sans le bruler, paree qu'elle ne produit pas de sciure , mais des copeaux. Apresavoir de- barrasse le trou de ces copeaux , nous y iiitrodui- sons les branches ratissees de tous cotes , et nous enduisons bien le tout (eu terraes d'agriculture, nous y mettons un lut). Cette greffe prend tres- facilement. Ayez iiui de greffer vos vignes vers requinoxe. Prenez les boutures de raisiu blanc daus des terrains humides, et les boutures de rai- sin noir dans des terrains secs. Voici !a maniere de rendre feitiles des vignes naturcllemeut peu productives. Arrosez les vignes qui donuent peu de raisins avec du viuaigre bieii siir, mele da cendres; et enduisez !a souclie avee le mCme melange. II y a des vignes dontlesraisinsscdes- seehent avant de s'amollir et de parvenir a ma- turite : voiei le nioyen de remedler a cetinconvc- nient. Lorsque les grains serout parvenus a la grosseur de l'ers, coupez le troiic pres de la ra- cine, euduisez la plaie aveeuue composition de tcrre, melee a doses egales de vieille urine et de fort vinaigre ; arrosez les racines avec la meme preparation,et retouruez souvent le sol. Ce tra- vail fera pousser un bois qui portera des fruits, LX. 1! y a une sorte de greffe par laquelle nous obtenons sur la menie visine des raisins d^espece de couleur et de goiit differents. Voiei comment on la pratique : prenez quatre ou ciuq ou meme plusieurs branehes de differentes especes; adap- tez-!es bien ensemble, et attachez-les avec uue licelle. Mettez-les ensuite daus un tuyau de terre cuite ou dans une corne qui les tienne bien ser- rees, de faeon toutefois qu'elles ressortent par les deux bouts. Aprcs quoi d?taehez un peu les bouts qui dcpassent, mettez-Ies dans un fosse, couvrez-les de terre bien fumee, et arrosez-les jusqu'a ce qu'elles donnent des bourgeons. Lors- que !es branches, au bout de deux ou trois ans , se seront jointes au point de ne presenter qu'un tout, brisez !e tuyau, et sciez ces branches reu- nies en une seule par le milieu , a rendroit ou la cohesion cst la plus forle. Unissez la plaie qui re- sultera de cette section , et mettez-y de la ferre de ramas bien pulvc^rtsee, de sorfe que cette plaie se trouve couverte d'une couche de trois doigts d'epaisseur. Lorsque le trouc auia pous.se gam levato, atqiie ila fmdilo , el paratos suiculosin lissu- lam demittilo, ealenus qna adrasi sunt, ita iit cortex sui- culi corlicem vitis .oequaliter conlingat. Quidquid inse- lueris, vimine vel ulmi libro diligenter ligato , atque iuto siibacto paleato obliuilo plagam , et alligato , ne aqua ven- tiisve penetrare possil : deinde supra lutiim muscum im- ponito, et ita religito : ea res proebet luimorem , nec ina- rescere sinit. Infra insilionem et alligaturam falce aciita leviter vitem vulneralo ex utraqiie pai te , ut ex bis potiiis plagis humor delluat, quam ex insilione ipsa abundet; nocet enim niraius luinior, nec patitur surculos insertos comprehendere. Qiiiliujtdam antiquoriim terebiari vitein placet, alque ila leviter adra.sns surciilos demitti : sed iios ineliore ratione lioc idem recimiis. Nam anliqua tere- bra scobemfacit, el propter lioc uiit eam partem quani peiforat : peiiista aiUem periaio unqiiam comprelieiidit in.sertos suiculos. Nos ruisiis teiebram , quam gallicam dicimus , buic insilloni aplavimus : ea excavat , nec urit , quod non scobem, sed rameiita lacit. Itaiiue cavatiim fo- ramen cum puigavimus, uiidique adiasos surculos inseri- inus , atque ita ciicunilinimus. Talis insitio facillime con- valescit. Igitiir secundum ipquinoctium perlectam vitiura iiisitiouem liabclo : Immida loca de iiva alba : sicca de nigra inserito. Infructuosas vites foecundas sic facito : vites quae exigiiiim dant fructiim, aceto acri cuui cinere inigalo, ipsumque codicem eodein cineie linito. At si fructum quao ostendunt, ad matiiritatem non perducunt, sed priiisquam mile.scant, uv,ts inarescunt, hoc modo einendabuntur. Cum instar adervi amplitndinem acini liabuerint, radice lenus vitem prajcidito , plagam acri aceto paiiter ac lotio veteri permista terra linito, eodemqiie radices rigato, sa;pe fodito. H£ec malcrias citant, e.Teque fructuin per- ferunt. IX. Est eliam genus iusitionis, qiiod UTas tales creat, in quibus varii geneiis ac saporis colorisque reperiunlur aciiii. Hoc autem ralione tali eflicilur : Quatuor vel quin- que sive etiam plures volcs virgas diversi generis sumilo, ea.sqiie diligenter et cequaliter conipositas colligalo, deinde in tulmlum ficlilem vel coinu arcte inserilo, ita ut ali- quantum exslent ab ulraque parte, easquepailes, quiB exslabunt, resolvito, in scrobem deinde imponito, el lerra stercorata obruito , ac rigato , donec gemmas agaiit. Ciim inler se virgae coboeseriiit, post biennium aut triennium facta jam unitate , dissolves tubulum , et circa medium fere crus, ubi maxime videbuntur coisse, vitem serra praeci- dito, cf plagam levato, ferramque minufam aggerato, ifa DES ARBRES. des rejctous, choisissez tesdiiux nieilleiirs , tnil- lez-ies, et eoupez les autres. De cette m.iniere vous obtiendrez des raisiiis tels que j'ai dit. Si vous voulez avoir des raisinss.ins grains, fendez une crocette sans lilesser les bourgeons , otez-cn iu raoelle; rapprochez ensuite ies deux parties, et attachez-les avec unc flcelle, sans cependant toucher au.x bourgeons; vous mettrez ensuite cette crocette dans nne tcrrc bien fumee, que vous arroserez souvent. Lorsqu'elle commeneera a pousser dcs rejetons, foiiillez protbndement et souvent. Qunud cettc vifine sera parvenue a sa croissance, elle donnera des raisins sans grains. X. Les vendanges faites, commcncez lataille; ne vous servez a cet eflVt ([ue de tres-bons ins- truments, et nussitranchantsque faire se pourra. Les plaies n'eo seroat que plus legeres, et l'eau u'y sera point stasnante. Lorsque l'eau ne s'e- coule pas promptement, elle gSte la vigne, et engendre des vers ct d'jutres animaux qui ron- gent iebois. Taillez toujours le bois en rond : de cette raaniere les plaies se cieatriseroiit pliis vite. Coupez tous les sarraents trop plats ou trop vieux, aiPiSi que eeux qui sont contourncs ou rabougris. Taillez les sarraents nouvenux, les branches ci fruit, et quelquefois meme les re- jetons les plus beaux ; si la tete de la vigne n'est pas bonne , conservez-en les bras. Faites la taille le plus vite possible. Prenez une do- loire bien tranchante pour les brnnches desse- chees et vieilles , qiii ne peuvent pas etre eoupees avec la serpctte. Dans un terrain mnigre et scc, commencez a tailkr dis le solstice d'hiver, lorsque la vignc est encore faible. Repetez cette operation vers ies calendes de fevrier, pour la pnrtie qui n'aura point ttc encore emondee. De- puis les ides de dccembre jusqu'aux idesde jnn- vier, n'approchcz point le fer de la vigne ni d'un arbre quelconque. En taillant la vigne, fait(^s toujours la teeiion cntre deux bourgeons. Si vous coupez trop prcs d'un bourgeon, la vigne souf- frira, et ne jetlerapoint de bois. La section doit toujoursetre obliijue; de cette maniere la plaic nesouffrira ni des eaux de la pluie ni dii soleil , ctelle trouvera rhumidite qu'il lui faut. Plus le terrain sera gras ct ia vigne robuste, plus vous y laisserez de bourgeons et de branclics. A Ten- droit oii voiis vouiez i'ormer ce que nous avons appcle les bias de la vigne, vous n'avcz qu'a donnerun ou deux coups de la pointe d'une ser- pette bien effilee, a la profondeur d'un doigt. .Nc coupez jamais tout entier un bras de la vignc, a n)oinsqu'il ne soit desseehe. Une vii:ne nouvelle doit etre dechaussee avant le solstiee dhivcr, afin qu'cllc puisse recevoir les pluies du prin- temps et le limou de la terre. Les vignes et les arbres en general seront d'autant plus robustes que vous les aurez dechausses de bonne heure. Lorsque les vignes sont situees sur des hauteurs , il faudra cn les dechaussant forraer dans la par- tie supcrieure de petits lacs toiit pres de la sou- che , et dans la partie inferieure des tranchees plus profondes, ([ui puissent contenir plus d'eau etde liraon. Quant nux vieilles vignes , il ne faut ni les d(;chnusser, de crainte de faire desseeher les racines qui sortent de terre, ni les labourer ti In chnrrue, de craintede briserces racines. Pas- .sez-les souvent a la houe, a une profondeur suf- (isante et t'gale, ct r(;'paudez-y avant le solstice dhiverdu fumier ou de la paille. Si vous n'ave7, que legereraent dechausse la vigue, vo;is pouve/, la furaer tout a fait. XL Quand vous aurez bien taille la vigne, il importe de rebourgeonner avcc soin; car les iit tiibus (Hgitis altp plagain operiat : ex eo cudice ciiiii tjieiit coles, duos optimos submittito, lelitiuos dejiclto : sic uvBB nascentur, qiiales pioposiiinni.s. L't aiitem iiv.c siiie viuaceis nascautnr, malleolum scindito ita , ne gemniai la-dantur, medullaiiKpie oninem eradilo, tum demum in se composifum colli^alo, sic ne gemmas allidas, atrpie ita teiia slercorata deponito , et ligato. Cum coles ageic coipe- rit , .sajpeet alte rcrodilo. ..Vdnlla vitis tales iivas siiic vina- ceis cieabit. X. Viiidemia facta , stalim piitare iiicipito feiTaincnlis quam optimis ol aciilissiinis : ita plaga^ leves lient, neque iii vite aqiia (■(in.^islcre poteril : qiue simulatqiie iinnio- rata est, cciinimpil viteni, vcrmesq;ioetalia cieat aniina- lia.qiiie mateiiam exedunt.Plagasaulein lotmidasfacito: nam celerius cicatriccm diicunt. .Sarmenla l:ita, vetera, niale nata , contoi ta , omnia Iktcc pra^cidito : novella et fiHCtuaiia , el inlci.lnin s(ili(]|cin idenieani, si jam supeili- ciesparumvalcl)il,siil)inillil(]|)nicliiaqiieconseivalo.(juam celerrimepoterispntali()uempcrficito..\iidaetvcteia, falce quic amputari non possunt, acnta dolaliia abradito. In agro •nacro ct sicco vineain jmhecillam a biuina aiiipiilalo : quam pail(>in non (lcpntaveris, circa caleiid. Febr. icpctito : aii idibiis R(>(emb. ad idns Jaiiiiaii.isfeiio langi viteniclarbi)- lein ijonconvenil. Cnni iitcni piitabis, interduas gcminas secato : iiam sijii\ta ipsani geinniam secijeiis , laboiabil, iicc materiani cilabit. Cicatrix autein senipcr deorsuin speclet , ita neque aqua neque sole laborabit , liuiiiorem(|ue rectecapiet. Iii agio crasso valida^iue vinea pliires geminss ct palinas relinquilo, in exili |>auciores. Sicubi in vile br.acliiuin desideiabis , falce acnfa seniel aiit bis «o loco alteinslardigiti inncroiie leiito. liracliiumqiiamvislongum cave tolum tollas, nisi si toliim aiuciit. Vineam novpliani ante bruniani ablaipiealam babeto, nt omncs imbies li- niuniqne concipiat. Vites .irboiesque quo ciliiis abla^piea- vcris, eiiint valentiuics. .Sed qiireciiiiqiie in clivis (Muiit po^ilc, il.i :d(l;i!pieaud;csnnt , iita siipeiioic pailc scciin. diiin > 'ilviiinli iillinics cM ilcnliir, qiio pliis aqiia: limiqiie eoulinoanl. Viiiea vetus neque ablaqncanda est , iie radiios, qnas in suniino babet, iuaiesciint, iicipie aianda, ne i .idiccs abruin. pantur. liidentibus s.xpe el alle fodito a^qualiter, ct stei- core vel palea conspergito soliim aiitc brumani , vel cuni ciicum ipsam vilcin suminatim ablaqiieaveris, steicorato. XI. Vineani qnam bene piilarc, tam diligenlor pampi- 504 COLUMELLE. branches a fruit se fortifleront davantage , outre qu'on prepare et facilite ainsi la taille de Tannee suivante. Engeneral, rebourgeonnementne laisse point de cicatrices a la vigne ; car lorsqu'on ne coupe dans un cep que du vert et du tendre,i! se guerit promptement. Outre cela , les raisins mii- rissent raieux. L"ebourgeonnement doit etre ter- mine dix jours avant que la vigne commence a etre en tleur. Enlevez tous les pampres superflus. Tous ceux qui serojjt sortis de la tete ou des bras de la vigne doivent etre retranches, bien cntendu s'ils ne portent pas de raisin. Cassez les boutsdes branches, pour empecher Texces de la Tcgetation. Couvrez de leurs pampres les raisins tournes vers le midi ou le couchant, afm qu'ils ne soient pas brules par Tardeur du soleil. XIL Des que le raisin coramence a tourner, fouillez pour la troisierae fois. Quand il com- mence a murir, fouillez avant les grandes cha- leurs du midi; quand il aura cesse de miirir, fouillez apres midi, et faites beaucoup de pous- siere : par la vous mettez le raisin a Tabri du soleil et du brouillard. INe labourez ni ne fouillez une terre bourbeuse , parce qu'el!e s'endurcit et se gerce facileraent. II vaut mieux retour- ner la terre avec des hoyaux qu'a la charrue. Le hoyau remue partout la terre egalement ; la charrue au contraire soulcve de grosses mottes de terre, outi'e que les bosufs qui la tirent bri- sent souvent des branches , et quelquefois mi^^mc des ceps tout entiers. Le nombre des fouilles n'est point deterrnine; car plus vous fouillerez une vigne, plus vous la rendrez feconde. XUI. Faites en sorte que vers le commence- mcnt du printemps des tas de paille se trouvent places entre les rangees de ceps. Si vous crai- gnez quelefroid n'arriveplus tfitque decoutume, mettez le feu aux tas de paille; la fumee qui en resultera ecartera des vigues le brouillard et la rouille. XIV. Broyez du lupin , que vous melerez avee du raarc d'olives ; repandez de ce melange sur le pied de la vigne ; ou bien faites cuire du bitume avec de Thuile, et frotlez-en egaleraent le pied de la vigne : c'est le moyen de la preserver des fourmis. XV. Les vignes qui se trouvent pres des bSti- ments ont souvent a souffrir des rats et des sou- ris : pour prevenir cet inconvenieut, nous atten- drons la pleine lune, lorsqu'eIle sera dans le si- gne du Lion ou du Seorpion, ou du Sagittaire, ou bien eneore du Taureau; nous taillerons alors la vigne pendant la nnit, a la clarte de la lune. II y a une espece d'insectes appelecs liscttesj ces ani- maux rongent en general les jeunes pampres et les grappes : pour empecher leurs ravages, frot- tez avec du sang d'ours, immediatement apres la taille, les serpettes dont vous vous etes servl. Si vous possedez la peau d'un castor, essuyez-y les serpettes pendaut la taille meme, apres les avoir aiguisees. Ce n'est qu'alors que vous com- mencerez a tailler les vignes. Comme nous avons suffisarament traite des vignes, nous allons passer aux plants d'arbres que Ton marie aux vignes. XVI. L'arbre qui nourrit le phis la vigne est le peuplier; vient ensuite Torme, et enfin le frene. L'aubier est repousse par la plupart des agriculteurs , parce que son feuillage ne vaut rien a la vigne. L'espece d'orme que les paysans ap- pellent altlnia est la meilleure et la plus riche; el|e donne en outre bcaucoup de feuillage. Aussi faut-il la planter de prefercnce dans des terrains iiaie utile est : iiam ct materi.Te quai friictum liabent , meliiis convalescunt , et pntatio sequenlis anni expeditior, tuni etiam vitisminus cicatiicosa fil : quoniam qnoil viriile et tencrum deceipitur, protiniis convalescit. Suirt li.iec qiioque melius uvse maturescunt. Anle dies decem quaai vinea tlorereincipit, pampinatam liabeto. Qiiidquid super- vacui enatum fuerit , lollilo. Quod in cacumine aut in bra- cliiis natum eril, (lecerpito, duntaxat qiiaj uvam non liabebiint. Cacumina virsarum, ne lnxiirientur, demuti- lato. Uvas, qu.t meridiem aut occidenlem spectabunt , ne perurantur, sno sibi painpjno tesito. XII. Simulatque uva variari creperit, fodito lertiam fos- suram : et ciini jam maturesc«t, ante meridiem , prius- quam calere incipiet; cuin desierit, post meridiem fodito, pulveremque excitalo : ea res et a sole et a nebula maxime uvam defendit. Lululcntam lerram neque arare neque fo- deie oportet, qnia valde durescit et liiHlitur. r>idenlibus lerram vertere utilius est , quam aralro. Bidens ■'cqualiler totam terram veitit : aratruni pra^ferqiiam quod scamna fiicit, lum eliam boves, quiarant, aliquantum virgarum ct interdum totas vites frangunl. Finis autem fodiendi vi- neani nullusest : iiam quantosa.'piusfodcris,tanto uberio- rein fiuctnm reperies. XIII. Paleariim acervos inler ordines verno tempore positos liabeto in vinea. Cum frigus contra femporis con- sueludineni iiilellexeris, omneis acervos incendilo, ita fumus nebiilam et rubiginem removebit. XIV. Lupinuni terilo, et cuin fracibus misceto , eoqiie imam vineam circumlinilo : vel bituinen ciim oleo coqiiito, eo quoque imas vites tangito, formica! non exedent. XV. Viles, quae secundum aedificia sunt, a soricibus aut muribus infestantur. Id iie liat plenam lunam obser- vabimus,cum eril in signoLeouis vel Srorpionis vel Sagit- tarii vel Taiiri, et noctii ad lunam putabimus. Genus est animalis, volucra appellalur; id fere prserodit teneros adhiic painpinos et uvas : quod ne fiat, falces, quibus vi- neani putaveris , peracta piitatione , sanguine ursino llnito : vel si pellem fibri habueris, in jpsa putatione, quoties falcem acueris, ea pelle aciem detergito , atqiie ita putare incipito. Quoniam de vineis abunde di^imus, de arbustis pra!cipiamus. XVI. Vitem maxime populusalit, deindeulmus, deinde fiaxinus. Opulus, quoniam fiondein non idoneam babet , a plerisque iniprobatur. Ulmus autem quam Aliniam vo- cant lustici , generosissima est et laetissima, multamque frondem liahet : eaque maxime sorciida esl locis pinguibus DES ARBRES. gras, ou meme m^diocres. S'il s'agitde garnir d'arbres des lieux apres et ariJes, le peuplier et rorme y conviennent micux que les frenes. On prendra des frencs sauvaiies qui ont les feuilles un peu plus larges que les autres especes dc fre- nes; ce feuillageest pour le moins aussi bon que celui des ormes : les chevrcs ct les brebis le pre- ferent ix tout autre. Celui qui vcut fornier une plantation pour la vigne, doit faire des fosses de quatre picds en tout sens, une annee avant de plantcr. Vers les calendes de mars, meltcz dans la meme fosse rormc et le peuplicr, ou bien le frene , en sorte que si Torme vient a manquer, Taubier ou le frene puissent le remplacer. Si tous les deux reussissent, otez Tun pour le trans- planter dans un autrc endroit. Les arbres a vigne doivent etre plantes a quarante pieds les uns des autrcs : cette disposition les fortifle, et la vigne qu'ou y attache donne de meillcurs fruits. Lcs grains semes dans les intcrvalles y seront moins incommodes par Tombrage. Plus vous remuerez la tcrre autour de Tarbre, plus vite il s'accroitra. K<^n approchez point le fer pendant les trois premieres annecs : ee temps ccoule, faconnez-le pour recevoir la vigne; c'est-a-dire, coupez-en les branchcs superflues, et echelonnez les autres en en laissant une sur deux , et les coupant al- ternativement d'annee en annee. La sixieme an- uee,lorsque Tarbre aura assez de force, vous le marierez a la vigne de la facoa qui suit : Vous tiendrcz la vigne cloignee du tronc de Tarbre a la distance d'un picd , et vous ferez un fosse de quatre picds de long sur trois de profondeur, et deux et demi de largeur. Apres avoir laisse pcn- daut deux mois ce fosse expose aux injures du temps , vous y coucherez la vigneque vousaurez tiree de la pepiniere, et qui ne devra pas avoit moins de dix pieds. Etaycz-la bien, et attnchez-la a Tarbre. Ne lataillez point Tannec suivante; a latroisieme annee reduisez-Ia aun scul sarment, et ne lui laissez que peu de bourgeons, afin qu'elle ne puisse pas monter avant de s'etre for- tifiee. Lorsqu"cIle aura pris assez d'accroissemcnt, distribuez ses sarments sur tous les (itagcs de Tarbrc ; mais ayez soin de ne pas trop charger la vigne, et de taillcr les brins qui vous paraitront les plus vigoureux , et les phis propres a donner du fruit, Pour une vigne mariee a des arbrcs, il importe de fairc lcs ligatures avec le meme soin que la taille; car c'est de ce soin que depend principalcment le rapport de cette sorte de vigne. Une vigne qui auracle fortement attachce a Tcn- droit convenable se conserve plus longtenips. 11 faut donc que toutes les annecs la taille soit faite de tclle sorte que les liens soient renouvelcs, et que la vigne soit distribuee sur les rameaux les plus propres a la recevoir. XVII. L'olivier seplait principalement sur les collines, et dans des terrains secs et argileux. Dans des terrcs bumides et grasses, il donne beaucoup de fcuillage sans fruit. Poar former une plantation doliviers, il vaut raieux prendro des troncs que des boutures. Magon veut qu'oii plante rolive dans des terrainssecs, apres requi- noxe d"automne etavant le solstice d'hivcr. Les agricultcurs de nos jours plantcnt rolivier au printemps, vers les calendes de mai. Le fosse des- tine a rccevoir rolivier doit avoir quatre pieds en tout sens : on met d'abord au fond du fosse de petitcs pierres et du gravier ; puis on y jette de vel eliara mcdiocribiis : sed si aspeia et siliciilosa loca ar- boribusobseieiula erunt, neijueopulus neque ulmus tani idouea? sunt (|uani orni : e» silveslres Iraxini sunt, paulo latioribus tamen foliis quam caHera' fraxini , nec deterio- rem IVondem, quam ulmi pra:stant. Capra? quidcni et ovcs vel libentius eliani lumc frondem appetunt. Igitur qui ar- bustum constituere vulcnt , ante annum quam deponant arbores, scrobes faciant quatuor peduni quoquoversus. Deinde circa calen. Mait. in eandem scrobeni ulmum et populuni , vel fraxinum cam vel Avel- lanam abscoiidilo, et ila adobruito. Hoc ante cal. Mart. facito , vel etiam inler nonas et idus Mai tias. Hoc eodem tempore juglandem et pineam et castaneam sei ere oportel. XXIH. Malum Punicura vere usque in cal. Apriles recte seritur. Quod si acidum aiil miniis dulcem fruclum feret, lioc modo eniendabitur. Stercorc siiillo et Immano et lotio liuni;ino vetcri radices rigato. Ea res et feililem arborem reddet, et priinilivos annos fructum viuosum, postea f vcro etiam dulcem el apyrenum facit. Nos exiguum ad- modum laser cyrenaicum vino diluimfis, et ita cacumina arboris siimma obleviinus : ea res emendavit acoreni ma- loriim. Mala Puuica ne rumpantur in arbore , remedio sunt lapidestres, si, cum seres arborcm,ad radicem ipsam collocaveris. At si jam arborem salam babueris, scillam secundum radices arboris scrilo. Alio modo , cum jani malura mala fuerint, antequam rumpantur, petiolos, quibus pendent, intorqueto. Eo modo servabuntur etiam anno toto. XXIV. Piros autumno ante brnmani serito, ila ut mi- nime dies quinque et viginti ad brumam supersint. Quae ut siul feraces, cuni jam adoleverint, alte ablaqueato, et juxta ipsam radicem truncum findilo,etin fissuram cu- neumpinenm tedaeadigilo, etibirelinquito -. deindeobruta ablaqueatione cinerem supra terram spargito. XXV. Mala aestiva, cydonea, .sorba, pruna.post me- diaui biemem usque in idiis Febr. serito. Morum ab idibiis Febr. usque inaequinoctium vernum rectc seres. Siliquam Gra;cam, quam quidam xepi-iov vocant, ilem Persicnm anle brumam per autumnum serito. Amygdala si pariini feracia erunl , perforata arbore lapideni adigilo : ita libram aiboris inolescere sinito. Omnium aulem gencrum ramus D!lS ARBRES. 50') I couvrirdelVcoree del"aibre. Apres avoir laboure I et fume la terre dans lesjardins, arranirez vers i les caieiides de mars des boutures de toutes es- I peces d'arbrcs sur des coiielies faites eu plan- 1 ches. Lorsqiie les plants commencent a pren- . dre de l'accroissement et a pousser de jeunes ■ branches, il laut ies epamprer pour ainsi dire, i et les reduire a une seule tige la premiere annee. A Tapproche de Tautomne , ct avant que le rroiil I brule leurscimes, arrachez-eu toutes les feuilles, I et ainsi depouilles, couvrez-les avec des roseaux I epais, auxquels vous aurez laisse d'un cote leurs j nosuds, afin qu'ils servent comme de cbapcaux [ a ces jeunes tiges, et qu'iis les dtfendenl 6cl froid ; et de la gelee. Deux annees apres, vous pourrez I en toute surete les transplanter et les deposer en j rangees, ou bien les greffer. I XXVI. On peut greffer tel rejeton que Ton I veutsur quelquearbrequecesoit, pourvu queTe- . eorce du rejeton ne soit pas differente de celle de Tarbre ; on le peut faire sans scrupule , si l'espece a laquelle appartient le rejeton produit des fruits dans le meme temps que Tarbre greffe. Les an- i ciens nous ont enseigne trois especes de greffe : I Tuue, par laquelle i'arbre, etant coupe et fendu, recoit dans rinterieur dc sou bois des sciouscou- pessurun autre arbre; la secoude, par laquelle l'arbre recoit la greffe entre son 6corce et son bois : ces deux sortes de greffes se font dans le printemps. La troisieme est celle par Inquelle Tarbre a greffer recoit entre Tecorce et le bois des bourgeons avec unc petite partie de leur ecorce. Cette facon de grcffer, que les cultivateurs appelleut (nteren ecusson (emplastration), se fait en ete. Apres avoir traite de ces trois differeutes greffes, nous indiquerons un autre proeede qui circa caloiKi. Martias in liorlis, iibi et subacla et slerco- lala terra est, per pulvinos arearuiu disponere convenil : deinde cum crevcrint, (iantla est opera, ut dum teueios ramuios liabent, vcluti pampinentur, el ad uiium stilum prinio anno semina reiliKanlur : et cum autumnus incesse- lii , aiite qiiam fiigus cacuuiina adiirat , oninia folia de- (vi|cre expediet, et ita ciassis arundinlbus, qux ab una paiti- nodos integros liabent, qnasi pileolos induere,at- iini' ila a frigore et geticitliis teneras adluic virgas tueri. l'ii^l (luartum etvigcsimum deinde menseiii sive traiisferre et (lispouere in oidinem volcs, seu inserere, satis luto utnimqiie facies. XXVI. Omnis surculus omni arbori inseri polest, si non esl ei, cui inseritur, dissimilis corlice : si vero fruclum etiam eodein tempore fert, .sine ullo scriipulo optime inseritur. Tiia aiilem genera insitioniim anliqui tradide- runt : unum, cuin resecla et lissa arbor recipit insertos surculos : alterum, quo resecta inter libnim et mateiiam admittit semiiia ; ipia> utraqiic Reneia verni temporis sunt : tertium, cum ipsas seniiiias ciim exigiio corlice in partem sui delibratam ivcipit, quam vocant agricohe ein- plastrationem. Hoc geiuis :r.statis est. Quarum insitiomim rationem cum tiadiderimus, a iiidiis (pioquc repeilam est notre decouverte personnellc. II faut greffer tous les arbres desque les boutons conimence- ront a paraitre, et dans le temps que la lune sera dans son croissant. Pour rolivier, greffez-le de- puis retiuinoxedu printemps jusqu'aux idesd'a- vril. L'arbresur lequel vous voudrez prendre des grefl'es doit etre jeuue et de bon rapport , et avoir beaucoup de noeuds. Lorsque ses boutons com- mencerontagrossir, prenez vos greffesde rtJpais- seurd'unpetit doigteta deuxpointes, surdepe- tites brauches d'un an qui soieut bien intactes, et tournt-cs vers le levant. Sciez avec piTcaution Tarbre quc voiis voudrez gi'effer, a rendroitoii il est le plus lisse et sans cicatrice , et preuez garde de blesser son ecorce. Lorsqu"il sera coupt^, miissez la plaie avec un instrument de fer bieu tranchant; enfoncez ensuite uu coin de fer ou d'osbien aiguisecntre l't'corce et le bois, au raoins jusqu'a trois tloigts , mais avec beaucoup de pre- cautiou, pour nepas cudommager ou rompre Te- corce. Ensuite ratissez par en bas avec une ser- petle bien trancliante les greffes que vous vous lez enter, sur une longueur i-gale a celle de roii- verture formeepar le coin fiche dans Tarbre, de fai.'ou que vous n'endommagiez pasla moelle de ces greffes ni lcur ecorce , du cote que vous ne les aurez pas ratissces. Quand vos greffes seront pretes, retirez le coin, et cnfoncez-les aussitt^t dans rouvertnre que vous aurez pratiquiie pai rintroduction du coiu entre Tecorce et le bois. luserez-Ics par le bout que vous aurez ratisse, de facon qu'elles ressortent de six doigts. Vous ferez bien de pratitiucr dans le mt^me arbre deu.x ou trois greffes a la fois , en laissant uu intervalle de quatre doigts entre chacune. II faudra ri^gler Ic nombre des grcffes sur la grandeur de Tarbre aliam docebimus. Omnes arbores simulatqiie gemnias agere co^pciint, luna crescente inserito, olivam aulem circa icipiiiiocliimi veinum usque in iJus Apiiles. Es qua arboie inserere voles, et surculos ad insitionem sumptu- riis cs , videto ut sit tenera et ferax , nodisque crebris : et cum primiiui i^crmiiia tuincbiint, nl. In una aiitem arbnre diios aiit tres ramulos figito, dum ne miiius i|iialcriiinii digitoruin intcr e(js sit spatium. Pio 510 COLUMELLE. siir la qualite de son ecovce. Lorsque vous au- rez introduit dansun arbretoutes les gref!'t'squ'il pourra rccevoir, vous les lierez soit avee de l'e- corce d'ormes , soit avec du jonc ou de i'osier; apres quoi vous enduirez avec uii iut mele de pailletoute laplaieainsiquel'espacequisetrouve entre les greffes, de facon neannioins qu'il en reste decouvert deux doigts ; mettez ensuite par- dessus de la mousse que vous attacherez forte- ment , afm que la pluie ne puisse y penetrer. Si Tarbre que vous voulez greffer est petit, coupez- le par en bas, de sorte qu'il n'enreste qu'un pied et demi liors de terre apres Tavoir coupe ; unissez la plaie avec soiu , et fendfz tres-legcremeut le tronc par le milieu avecun instruraent bientran- chant, defacon que lafenten'aitquetroisdoigts de longueur. Inserez ensuite dans cette feute un coin, et enfoncez-y des greffes ratissees desdeux cotes, de facon que reeorce des greffes s'adapte completcmcut a celle de Tarbre. Lorsque vous les aurez ajiistees avec soin, retirez le coin , liez Tarhre, et euduisez-le comine je Tai indique plus haut. Entassez ensuite de la terre autour de Tar- bre jusqu'a la greffe : c'est le meilleur moyen de le preserver des vents et de la chaleur. La troi- sierae cspeee de greffe, etant naturellement tres- delicate, n'est poiut applicable a tous les arbres. Pour remployer avec sucees , il faut que Tarbre ait recorce humide, pleine de seve, et forto, comme leliguier. Eneffet, eetarbre rendant beau- coup de lait , et ayant recorce forte , on peut tres- bien le greffer de la nianiere suivante. On ehoisit, sur Tarbre dont on veut tirer la greffe, de jeu- nes branches bien lisses. On trace autour du bourgeon qui a le plus dapparence, et qui pro- met le plus surement de germer, une marque da deux doigts en carre , de facon que le bouton etaut au centre de ce cnrre , on coupe recorce tout autour a\ec une lamebicn affdee, eton renleve avec soin de dessus Tarbre , en prenant garde de rendoramager lui-raeme. Ou choisit egaleraent une branche tres-lisse de Tautre arbre que ron doit enter en ecusson , on enleve de cette branche la meme partie de Tecorce que pour la premiere branche; apres quoi on applique sur cette partie depouillee reeusson qu'ou avait prepare, de fa- con qu'il s'y adapte parfaitement. Cela fait, liez bien ietout autourdu bourgeon, en prenantbien garde de lc blcsser. Enduisez ensuite d'un lut les joints et les ligatures , en vous arretant un peu avant le bourgeon, pour lui laisser la liberte de germer. Rognez les rejetons de Tarbre greffe, ainsi que ses branches superieures , afm qu'il n'y reste rien qui puisse en detourner la seve au detriment de la grelfe. Au bout de vingt et un jours , dehez avec recusson. On greffe decettememefacon ro- livier avec succes. JNous avons deja montre la quatrieme facon de greffer, lorsque nous avons Iraite dcs vignes; il est donc inutile de repeter le proccde que nous avons indique alors, et qui consiste dans remploi de la vrille gauloise. XX"VI1. Les anciens ont pretendu qu'on iis pouvait pas enter toute sorte de scions sur toutc sorte d'arbres ; ils onl meme regarde comme un.'. loi invariable ce quenous avons dit nous-meme de rimpossibilite de faire reussir d'autres greffes quecellesqui sontpriscs d'un arbresemblablepar recorce et lefruit, a Tarbre a greffer. Or, corame nous avons eru devoir detruire cetteopinion er- ronee, nous allons donner a la posterite un aiboris maguitudine cl corticis bonitate ha;c facito. Ciim omnessuieulos, quosarbor palietnr, demiseris, libro iilnii vel vimine arboiem astringilo : postea paleato liilo licne subacto oblinito tolam plagain , et spatium , ijuoil est iiiter surculos, usqueeo,ul duobus digitis insita exstent ; supra liitum muscum imponito, et ita alligato, nc pluvia dila- batur. Si pusillam arborem insereie voles, juxla lerram abscindito, ita ut sesquipedem a terra exstet. Cum deinde abscideris, plagam diligenter levato , et raediiim trunciim aculo scalpro modice findito, ita ut fissuia trium digilo- runi sit. In eam deinde cuneum , quoad patietiir, inserilo , et surculos ex ntraque parte adrasos demittito, ita ut li- brum seminislibro arboris «qualeni facias. Cum surculos diligenter aplaveris, cuneiim vellito : deinde arborem, ut supra dixi, alligato , et obliuilo : dein terram circa arborem aggerato usque ad ipsuni insitum. Ea res a veiito et calore maxime tuebitur. Tertiuin genus insitionis, cuin sil sub- lilissimum , non omni generi arbonim idoneuni est : et fere eae recipiunt talem insitionem, qua; bumidiim suc- cosumque et validiim librum habent, sicuti ficus. Nam et laclis plurimum remittit, et corticem lobustum liabet. Optime itaque ea inseritur tali ralione. Ex qua arbore iii- screrevolcs, in ea qu.ierito novellos et nitidos ramo.s. In liis deinde observato geinmam , qux bene apparebit , ccr- tamque spem germinis liabebit : eam duobus digitis qua- dratis circumsignato, ut medio gemma sit, et ita acuto scalpello ciicumcidito, delibratoque diligenter, ne gem- mam laedas. Ueinde in qiia arborc insercre voles , iii ea uilidissimum rainum cligito , et ejusdem sjiatii corticem circumcidito, et mateiiam delibrato, et in eam parteni, quam nudaveras , gemmam banc , qnam ex altera arbore sumpseras, aptato ita, nt emplastrum circumcisae paiii conveniat. Ubi hnec leceris, circa gemmain bene viiicito, ila ne l»das : deinde commissuias et vincula lutoobli- nito, spatio relicto, qua gemma libere germinet. Materia, quain insevcris, si sobolem vel supra ranium habebit, omnia piiBcidito, ne quid sit quo possit succus avocarj, aut cui magis quam insito serviat. Post unum et vigesi- rauni diem solvito emplastrum. Hoc genere oplime eliani olea inseritur. Quartum ilhid genus insitionis jam docui- mus, cum de vilibus dispiitavimus : ilaqiie siipervacuum est lioc loco repetere jain tradilam lationem terebra- tionis. XXVII. Sed cum anliqui negaverint passe onine genus surculorum in onuiem arboiein inseri , et illam quasi (ini- tionem, qua nos paulo anle usi sumus, veluU quandam legem sanxerint, eos tanliim surculos posse coalescere, qui sint coiticc ac libio ct friictu consimiles iis aiboiibu», DES AUBRES. Tnoycn dViifrr tello espcce tle grefie que ron voudra siir quelque arbre que ce soit. Et pourtie point fatiguer le lecteur par uu long exorde, nous donnerons un exempleunique, a rimitation duquel on pourra essaycr de toutes sorles de sj;relTes. Crcusez d'abo;d une fossede quatre piedsen tout sens autour d'un olivier, de teile sorte cjue lcs branches les plus allonnees de cet arbre y puis- scnt attcindre. Plantez dans cette fosse un petit figuier vigoureux et iisse. Trois oucinqansapres, lorsque ce finuier aura pris assczd'accroissement, abaissez la branche d'olivierqui paraitrn la pUis lisse, et attaehez-la au picd du liguier. Coupez- en toutes les petites branclies, et ne laissez que les cimes que vous voudrez employer comnie grcffes. Coupcz ensuite le figuier, et apres avoir uni la plaie , fendez le tronc par le milieu avec un coin. Hatisscz desdeux coteslescimes de To- livier, sans les detacher de la mere; iuserez-les dans la fente du figuier, retirez leeoiu, et liez ces cimes avec soin, de sorte que le plus grand effort ne les puisse arrachcr. Au moyen de ce pro- cede , le figuier se fortifiera avec rolivier en trois ans, et ce ne sera que la quatricme annce, lors- qu'ils seront bien maries ensemble , que l'on se- parera les branches de Tolivier de la mere, de la meme maniereque les provins. Onpeutenter de cette facontelle greffe que Ton voudra sur quel- que arbre que ce soit. XXVIII. Multipliezautant que pnssible leey- tise, que les Grecs appelleut bintot iix , tautot xotpvixr), tantot Tpu-pcpv). Car c'est rarbrisseau qui convient le plus aux poules , aux abeilles et aux chevres , ainsi qu"au\ hceufs et a toutes sortes de bestiaux, parce qu"il les engraisss en peu de tcmps, et qu'il donncbeaucoup de lait aux brebis. Outre cela, on peut l'employcr huit rnois en fourragevert,et les quatreautres mois en four- rage see. II prend tres-prompteraent daus toutes snrtesdeterrains, quelque maigresqu':lssoient, et stipporte sans inconvenient toutes les injures du temps. Si lesfemmes mememanquentdelait, on feratremperdansde Teau du eytise sec; Iorsqu'il y aura passetoute la nuit , on en exprimera le suc le lendemain, etou leuren donneratrois hemines a boire , en le coupant avee un peu de vin. Les fcmmes ne s'en trouveront que mieux, et leurs enfants se fortifieront par rabondance du lait qu'elles seronten etat de leurfournir. On plaiite le cytise en automne, vers les ides d'octobre, ou bien au printemps. Quand vousaurezbienlaboure la terre , faites de petites planches , sur lesquelles vous semerez en automne la graine du cytise, comme on senie la dragee ; ensuite arrangez les jeunes plantes au printemps, de facon qu"il y nit entre ehacune qiiatre pieds d'intervalle cii iout sens. Si vous ifavez pas de graine, mettez cii tcrre au printemps des eimes de cytise, nupres desquelles vous eiitasserez de la terre quc vous nurez fumee. Si la pluie se fait trop attendre, ar- rosez-les les quinzepremiersjours. Sarclez-lesdcs (iu'elles commenceront a montrer les premicres feuilles, et trois ans apres coupez-les pour les donncr aux bestiaux. II suffit de quinze livre-; de cylise pour le cheval , et de vingt livres pour le bceuf. Onendonne nux autresbestiauxenpro- portion de leur force. Gn peut aussi le planter enbouture sur les lisieres d'un champ. Si vous le donnez sec aux auimaux,il faut faire les rations plus petites, parce qu'il a alors plus de force. II qnilMis inserunlur, exislimavimuserroicm liiijus opinionis dlsculi™Jum, traJeiiilaiiu|ui' posteris rallonem , qua pos- sit omne j;eniis sniculi «mni ^eiieri ailioris inseii. Quod ne loii^idi i e\mdio legenles fatigemus , iinuin quasi exem- pliim sulijicicmus, qua similitiullne qmxl (piisque genus Tolet onini arbori poteiil inseiere. Scrobem qnoquoversiis pcdnin qnatnoi' ab ail)oie oliva; lain longe fodito, nt ex- Iremi ranii olex' possint eam contingere. In scrobem deiiule iici arbnscnlam deponito, diligentlamque adliibeto, ut robustaet nitida fiat. Post triennium ant quinquennium, ciim jam salis ampluni incremenUim ceperit, ramum oliva> qui videbitur nilidissimus, dellecte, el ad crus ar- boris riculnCT religa : alque ila ainpulatis cjeteris ramulis ca laiilum c acriinlna , qii.t: inserere voles , lelinqiiito : tum aiborem lici detruncato, plagamciiie levato, et mediam cunco lludito. Cacumina deinde oliva;, sicuti matri inlioe- rent, utraqiie parte adradito.et ila lissura! fici aptalo, cunpumque eximilo, et diligenler colligato, ne qua vi revellanlnr. Sic interposito triennio coalescet ficiis oUv,t! : M lum demuin qiiartoanno, ciim beiie coierint, velut propagines, ramiilos oliva; a malrc resecabis. Hoc modo omne genus in omiiem arliorem inseritur. XXVill. Cylisum , [ipiem GraH-i aul ^sa;, aut xxpviy.r.v , aut Tpufefy.v vocant,] quamplmiuuim babcie eipedit, qnod gallinis , apiiius , ovibns , capris , bubus quoquc , et omni generi pecudum ntilissimiis est, quod e.\ co cilo piiignescit, el lactis pliirimum pradiet ovibiis : tum eliam qiiod octo mensibus viridi eo pabiilo iili, et postea aiido possis. Piffilcrea in qiiolibet agio, qiiamvis macerrimo celeriter compreliendil , omnemquc injuriam sine noxa patilur. Mulieres quidem, si lactis inopia premiintiir, cy- lisum aiidiim in aqua inacerari oportet : ciim tola nocle pciinadueril, postero die expressi siicci ternas licminas permisceri modico vino, alqiie ita potandiim dari : sic et ip.sa! valebiint, ct pneri abundantia lactis conlirmabuntur. Satio aiiteni cytisi vel autumno circa idus Octob. vel vere fieri polest. Cum terram bcnc subegeris, in niodiim liorti areasfacilo, ibiqiie velut ocimum semen cjlisi autiimno serito : planlas deinde verc disponito, nl inter se quoquover- sus qualuor pcdum spalio disteiit. Si semen non babiie- ris, cacumina cytisorum vere disponlto, stercoratam ter- rani circa aggerato. Si pluvia non inccsserit , rigalo xv proximis diebus. Simulac novam frondem agere < iip.i it , sarrilo. Posl trieiiniiimdeinde ca^dito, et pecori pr,i lieUi. lCquo abundc cst viridis pondo xv, bovi pondo xx. cale- risqne pecudibusproportionc virium. Polest autem etiam circa sepem agri ramis seri. .Miduni si dabis, exiguUT, dato, quoniam majores vires liabel , priusqiicaqua mace- COLUMELLE. faut meme le faire tremper d'abord dans de renu et le meler avec de la paille , apres i'avolr retire de Teau. Quand vous voulez faire seeher du cy- tise, coupez-le vers le mois de septembre, lors- quesa graine eommencera a grandir, et mettez- le au soleil pendant quclques heures, jusqu'a ce qu'il se fanejfaites-leeusuite sechera rombre,et serrez-le. XXIX. Plantez le sauie etle genet vers lesca- lendes de mars, lorsque la lune est dans sa crois- sance. Le saule demande un terrain humide ; le genet, au contraire, veutun solsee. L'un et Tautre se plantent utilementaupres de la vigne,parce quils domient des liens pour en attacher les branches. La meilleure facon de planter le ro- seau est par les racines, que les uns appellent oi- {/nons , et les autres ycux. Apres avoir beehe le terrain, coupez une partie de la racine avec uue serpctte fort aiguisee, et plautez-ia par un temps de pluie. II y a des persounes qui couchent le roseau tout entier ea terre ; il eu pousse alors d'autres de tous ses nceuds. Mais le roseau plant^ ainsi est grele , maigre et peu eleve. II vaut raieux suivre la melhode que nous avous exposee plus haut. Tous les ans, apres avoir coupe les roseaux, remuez profonderaentet unitormementle terrain, et faites ensuite des irrigations. XXX. Celui qui veut elever des violiers doit bien fumer la terre , puis la labourer au moins a uci pietl de profondeur, et dislribuerensuite le ter- rain par planches. Les jeunes plants de Tannee devront etre mis avant les calendes de mars dans de petites fosses d'un pied de profon- deur. La graine du violier se seme comme celle deschoux sur dcs planches, a deu.\ epoques de rannee , au printemps et en automne. On !a cul- tive de la merae maniereque les autresespecesde legumes; c'est-a-dire, on la beche, on lasarcle, et quelquefois ou Tarrose. Le rosier se met en graine et par bouture dans des fosses dun pied, a la memeepoque que le violier. II faut le la- bourer et le tailler avant les calendes de raars. Cultivc ainsi, il dure plusieurs annees. rato, et esemptum paleis permisceto. Cytisum aridnm cum facere vole-,, circa meiisem Septerobrem cum semen ejus sianilf^scere iiiciiiiet, ca-ditn; paucis deinde horis, diim llaccescat, in sole liabeto. Deinde iu umbra adsic- cato, et ila condito. XXIX. Salicein el gcnistam crescente luna veie ciica ca- lcndas Martias serito. Salix liumidaloca desiderat, geiiista etiam sicca :utraque tamen circa viiieam oppoituncseriin- tur, quoniam palmilibns idonea pra?bent viiicula. .■\nmdo optime seritur radicibiis, quas alii bulbos, alii oculos vocant. Simnlatque terram bipalio repastinaveiis, radicem ainn- dinis acuta falce piwsectam impendenli pluvia disponilo. Sunt qni aiundines integras steiiiant, quoniam ex omni- hus nodis strata aruudinos emiltat. Sed feie lioc genus evauidain exilemque el bninilem aiundinem affeit. Melior itaqne satio est ea , quam prius demonstravimus. Placet autein omnibus annis, simulac arundinem cecideris, locum alte et jequaliter fodere, atque ila rigare. XXX. Violam qui faclurus est , terram stercorafain et repastiuatani ne minus alte pedem in pulvlnos redigat. Atque ita plantas hornotinas scrobiculis pedalibus factis ante calendas Martias dispositas habeat. Semen aiitem violne sicut olerum in areis diiobus temporibus seritur, vere vel autumno. Colitur autem eo modo, quo et ca^tera olera, ut luncetnr, ul sarriatnr, ut interdum etiam rige- tur. Rosam fructibus ac surculis dispoiii per sulcos peda- les convenit per idem lempns , qno et viola. Sed omnibnsi annis fodiri aiite calend. Martias et interpntari oporteU Hoc modo culta multis aiinis perennat. NOTES SUR COLUMELLE. LIVRE I. : III, I. Porcius quidem Cato censcbat in emcndo fout ce que Colunielle allribue ici ..i Caloij ne se trouve lasdans tet auteur, mais dans Varron ; quelnues inter- )r6les en ont conclu que Columelle sVHait tiomp^ lors- ]u'll a cite Tuu de ces auteurs pour raulre. Mais il est ilui nalurel de regarder ce passage conime unc paraphrase ile ce que dit Calon au commeucemeut du pren\ier clia- jilre de son Economie rurale. 1. yisi si Aulolijcus ille cuiquam Cet liomme que uolumelle , d'accord avec Homire , peint conime un vo- eur insigiic, (Stait lils de Mercure ou de Dencalion, et ^rand-pere maternel d'Ulysse. 3. Aut Aventini montis incola Palalinis ullum laudium finitimis iuis Cactis allulit. Cacus etait ils de Vulcaiu; il vomissait du feu , et fut tu^ par Herculc, donl il avait vole les bccufs. Servius, cn expli- jiiant le passage de TEn^ide oii il est parli^ d Cacus , iit que c'^tait un esclave d'£vandre, tr^s-uiechanl et tres- jipon ; on Tavait rafime appele Cacus a cause de cela ,'du not grec xaxov qui signifie mal. 4. .^uaque lege C. Licinius. Columelle venl parler ie C. Licinius Stolu, qui ful tribun en mtme temps que L. Sextius, et qui le premier fit decrdter la loi agraire, l'apres l.iquelle personne ne devait posst^der plus de 30i) iHgera de teirain. Plus taid il fut lui-m^me condamntS pour en avoir possdd^ mille , au mepi is de sa loi. VII, I. Yetercm consularem virumque opulentissi- mum L. Volusium.... Cesl L. Volusius Saturninus, qui mourut aTAgedegoans (Pline, l, 38)passes,apresavoir surv^cii a lous les s^nateurs dont il avait pris les voix pen- jant son consulat. L\ , 1. Mcdiastinus qualiscunque status A laville, on donnait le nom de mediastini auxesclaves qui ^taient soumis a d^auUes. LIVRE II. II, 1. Alternisquc versibits obliquum tcnere aratrmn. Pour comprpudre ce passage, que fous les comnienta- letirs ont mal expliqu6,ilestnecessaire de bien se renilre comiili' du niecanisme de la cliarrueancienne. La cliarrue empliiyee par les Romains n'6lait pas faite de maniere a iclourmr toujours la terre a droile, comme les uotres, aii moveii du versoir ; ellc ne faisait (pie la rerauer , lorsqu'on la tenait dioite sans la pencher ni (l'un C()tt^ ni de 1'aulre. 1'our forraer un sillon bien ouvert , il fallait tenir la cliar- rue obliqiiement ; le cOlii du soc coutre le champ elait i\t\i, et, par reffet de cette posilion obliquedu soc et dii buris , la lerre (Stait relouin(ie d'un cu\6. Avec cette char- tue ( nous dit Dickson, Traite de Vaqricutturc dcs an- ciens , l , 402 ) de qiielque manierc qu'on la tint , au lieu de faire le toiir dc la piece en labourant , corame le font nos laboureurs , lc Roniain revenait dans le nK^nie sens , et, en inclinaiil sa cliarruc allernativemcnt a droile ct ^ gauclie, il tournail toujoms la tcrre dii mCiiie cdlti. .Mais pour rom- pre unc teire noiivclle, ou pour donncr lc iiremier labour i;oi.iMf.i.i.t. a unc jach^re , Columelle conseille de tenir la cliarrue dans une position tant6t oblique, lantdt droite. IV, 1. Quam terram rustici variam cariosamque appellant. L'explication quenous donne Pline (XVII 5) de ces deux mols, est pluti^t une crilique savanle du mot carwsus, qu'une explicalion clairc el .simple delapensee de Calon et de Columelle. II est (/vident que notre auleur n'entend pas par cariosus une tcrie naturellement sttirile , mais un sol qui n'est iinproductif que par relfet d'une mauvaise culture. 2. In liram satum redigitur , quadrante operm. La graine (itait , comme on le dit vulgairement , seni(5e 90US le sillon , c'est-a-dire semiSe d'abord, et ensuite en- terr(*e avec la charrue. Mais dans ragricullure romaine , elle (jlait non-seulement enlerriie par un labour, mais recouverte de mani^re a lever en raiigs ou sillons , afio de faciliter ropiiration du houage. IX. I. Proximus est his frumcntis usus ordei, quod rustici he.rastichum, quidam ctiam cant/ierinum ap- pellant. Canlhcrinum esl Ai\\\i de canterius, qui veut dire clievalhongre. Bienqu'il nous soit impossible de faire connailre d'une manieie certaine le nom des productions qui .servaient a la viecommune chez le.s Romains, il y a lieu de croiie (lue le hordeum hexastichum indique pliitdt du seigle qiie de roige. En effet, toutes les qualil^s qiie Colu- melle attribue a ce grain .sont les qua!it(^s propies i notre seigle. Cesl le seigle qui lient le premier rang apres le bM par sa bonle; sa lige est faible, et son grainn'esl couvert quc par l'exlremil(i d'en bas; il milrit plus t(5t que le bl^ et on le moissonne plus tiH , de peur que le grain ne vienne a tomber; on ii'a point de peine a le battre dans Taire, et il niaigril les terres dans Itsquelles il est semi;. Or, nous le r^p(5tons, nous n'avons point de grains k qui toutes ces qualitiis conviennent mieux qu'a nolre seigle. X, I. Paulatim ex eo vcntilabris per longius spa- tium jnctetur La mani^re d'op(;rer avec Ic ven- tilabrum montre que c'(;tait iinc pelle; le vallus, qiii est Tautre inslriiment nomm^ par Vanon , etait probablemcnt diine fonne diff^rente, mais destinti au meme u.sage , c'e.st-a dire a jeter des grains, oii telle autre chose du nifinie gonre , d'un lieii dans iin autre. 2. Quce septimonticlis satio dicitur... Seplimon- tialis, (\eseptimontium, qui (itait une fiite que Ton CfU- biait i Rome aii mois de d(5((wl)rc, un peu avant les Saturnales, c'esl-ci-dire,avant la nii-diicerabic, en mt^moire dii jour oii Ton avait renfernK; dans lu ville la septiime des collines dont ellc (ilait compos^e. XIV, 1. Ac si rcpastines, totum, etc. Repastinare signilie litKiralement relourner la terre au paslinum. Le pastinum ^lail un instrumenl de culture a deux dents fort rapproclujcs Tune de raulri! , (pii seivait non-seule- ment a reloiirner la terre, mais a saisirlcs crocettes pour les y enfoncer. XXI, I. Sed cum tamotii quam negotii rationem red- de.re majores nostricensuerinf. Ciciiron, dans Voraison powr /•/aHciKi (chapitre Il),ci(cavec, coinme etant engcndriv parcesaniinaiix. 2. Sal hi<;panus vc/ nmmoniacus. Le sel aminoniac des anciens dtait un sel natnrel, aiiisi nommi; d^aijqio;, qiii veut dire sable, parce (pi'on le troiivait sur le sable. Ou le tiiait priucipalcnieiit (r.Vim(5iiis , ce qui lui avait fait donner le nom ii'arnicniacum. 3. Faci/ idem /ri/a scpiu; /es/a. Sepiaeit un imisson de mer, doiit le dos cst garni d'une espi-ce d'tifaille coii- nue dans la miMecine sous le nom d'os de seclie. XXVII. Utide etiam vcncno indi/um es/ nonien [■mto^Lmii.Cc mot grec seconipose de Vnito;, clieval, et de (j.a;vo|ia'. , Hve eiiragi; , fou. Les ancieusauteurs, qiii pre- tendaieiitque riiippomane cxcilaita ramour, pailentlous d'une maniferediffijrenle. Pline (xxviii, l l)dit que c'estuufl liqueur rendue par la cavale, ddiil la vertu ost si graiMle que si elle se troiive avoir eie uMiv dans de rairain iiiis eii fusion poiir faire iine statue de cavale, les niales qui s'a|)procheronl dc cctta statue auront la rage dii coil. Le mfime auleur (viii, 42) dil que c'est uiie caronciile iioire qui se lrou\e sur le front du ponlain au monient de sa naissance, el qiie la cavalle devore aussildt f|ii'il cstiKi, sans qiioi clle iie se lais.serait pas l^ter par lui. LIVRE VII. I. Scrpe enim, ti/celebcrrimns poc/a memnra/ otc. Colunielle veut parier de Virgile ; le passage qu"il cite se Irouvedans le premier livredes Gcorgiqiies. II. ^'.r qito .Xomadum Ge/arumque pliirimi xaXaxTo- noTai dicuiifur ; c'eila-dire qii'on lesappelait buveursde lai/. Sede/iamin /o/a ruris disciplina Virgiliuspravipi/. Le passagc cit6 par Coliiinellc se trouveansecoud livie desO(5orgiques. X. Cui succuri/ur,si /abriccn/ur canales e.i tama- ricis e trunco. Pline, xxiv, 9, va pltis loin eiicoic; il pi(Hend qifon faisait manger el boire les aniniaux, et nu'nielcslionimes,qiiiavaient nialii larate, dans des vases faits de tamaris. Leieniede recommande par Columelleet Pliiie rcssemlile a.ssez au pain tiempi', dans dii vin, or- donnii par le m(;deciii de iMolii^re pour faire parler les niiicls. LIVRE VIH. V. Glocientihus : sic enim appc/lan/ rus/ici.... Le motde g/ocien/cs, cinployi;, comnie dit Columelle,par les pay.sans romaiiis, a sans doute (buiiic lieu au mot g/os. ser ou glousscr, que nous employons dans le nifiiiie sens. XIV. Fru/icibus nu/ .<:olidioribus lierbis ob/uc/ntnr i/a pcr/inaci/cr , ui col/um abrunipa/. lowt surpre- nantque nous paiais,se c.e fait , il seinble qn'on n'cn pnissi- doiiter, dn nioins en ce qiii concerne 1 Jtalie, puisqnil (!sl conlirme par Varron, livre iii , cliap. x , et par Pliiie , X, 59. XVI. Et Ciminius lupns auraia.^queprocrcaverunt. Lcs C.refs appilaienl c« pnisson pysiSni; , i) cause de ses sourcils doics Qiielques inlcrpreles cioient que c'est lc poisson coiinii so.is le noin de doradc ; niais d'aulres prc lciident qu'il ira lieii de coniniun -avec !a doradc, ct qu'il esl iucoiiiiii sur lcs c<)les de prance. 2. Saxa/i/es dic/i sun/. ToOtes les especes d'linl!ii-s sohl comprises soiis cc noin. 516 NOTES SUR COLUMELLE. 3. Balnni; ce imiii leiir vieiit sans (joiile Jo leur res- semblance aveo le t;kuid de cliiMie , qiroii nommaU en grec pdXavo;. 4. lU mendce turdique. Lcs turdi »'appellent aujoiir- d'liiii encoie toido cn Italie; nous connaissons ce poisson sous le nom de vi"lle. 5. i\'ee viinus mcUinuri. Cc mot provient evidemment de p.e).o; , noir, et de oOpa, queue, parce que le poisson coiinu sous ce uom a la queue iioire : qiielques interprfites veulent que ce soit la pcrc/ie de vier. 0. Evmque prisca consueludine zeum appellamus. Pline, IX, 18, et xx\ii, 11, luidounelesdeuxnoms; ouprd- tend qiie c'es( le poissou que nous appclons la dorce, a cause de la couleiir dort^e de sa queue; et que les Marseil- lais appellent truic, parce qu'il groHne comme un pour- ceau quand on le preiid. XVll. Vel quidquid inlcstini pehimis. Pliiie , ix , 15, iious appixMid qiie le pelamis est le lliou lui-mOme, qui, naissant en (?te, s'appclle cordijla jusqu'au piinleiiips qui siiit sa naissance; apr6s qtioi il s"appelle pelamis jusqn'a la fin de ranniie, du niot ii-i\Xo:„ qui veut dire bourbe, parce qu'il sc caclie dans la bourbe; de sorte qu'il ue |ii'end le iiom de tlion que ramiee suivante. LIVRE LX. V. Sicuti cancri nidor, cum cst ignibus adustus. On ^tait daus rusa^e de faire cuiie des (Screvisscs noii- seulement poiir la table ( inconvinient aiiquel Columelle ne parait pas laire allusion dans ce passage ), niais poiir pliisieuis remedes iisitiis en medecine (Pline 32) , el iio- tamment poiir priiserver les arbies dc la brillure et de la bruine (Pline, xviii, ?9). VII. Nec obsccenum scarabci vel papilionis genus. Cclte esp6ce particiiliere de papillons nuit aux ruclies de plusieurs maniferes, comme noiis rappriMiJ Pline,u, 19, soit en mangeaut la cire , soit en laissaut dans ies ruclies des excr^ments qui engendrent des teisiies , soit en coii- viant dii diivet de ses ailes les toiles d'araign6es (iu'elle vencontre sur son passage. V!T[. Alque, ut ille vates alt. Columelle paile de Viigile; le pussage qu^il cile se tronve au livre iii des G^orgiques. I.K. AflHi ul idem ait. Lc passago cit^ par CoIumeHe cst encore tiie c\U qu'elles vculent (^viler. LIVRE X. ^'crs 4. Et tr. mngna fales. C'('tait la di^esse des pitrcs et des paliirai;e9, qne d"autres appcllent Vesta, et d'aulres la Kktn di^s dieux. On priSteud que le nom de Palfcs lui vcnait du mnt pnrrre , qui vcul dire engen- drer, comine si de parere on eftt fait Palcs. Ce qiiMl y a de certain , c'est qiie la Ifite qui se ciSiebrait le jour de la fondation de Rome s'appelait indifKremmeiit Pariita et Palilia. V. 4. Ncc non ccelcstia mella. Columclle dit que le niiel est ^man^ dii ciel, soit pour se conformer a l'o- pinion des anciens , qiii croyaient qii'il (ilait form^ par la rosfie soit a cause de rorigine qu'ils altribuaient aux abeilles. V. 20. Mceslamqiie cicutam. La cigue est appelr6lend ( aiusi que Pliu. ibid. ) que Crassus aurait dil le regarder comme un mauvais presa^e qui lui dcfendail de partir, cavc nc eas! Le calcmbourj; c(,iit dcja counu du lenips de Ciceron. LIVRE XI. L i\am illiid vcrum cst M. Calonis oracidum. Cet oiacle atliibuii a Caton ne se trouve point dans sou lico- nomic ruralc. 11 paiail ncanmoins qu'il s'y frouvail du temps de Columelle, ce qui prouvc qu'elle ne iioiis est point pai venne cn entier, corame nous Tavoiis deja ob- serv^. Quod ipsutn cxjircssius velustissiinus nuctor Hesio- dus hoc versu significnl. Le passage cile par Columelle se trouvc : 'EpY"''', II , 31. Serere ne dubitcs , encore tiriS de Calon , cliap. iii. II. I^ani frigidis vel a qiiinquatribus prata rccte submittunlur. Cetaient des fetes que ron cel^brait au mois de mars cn riionueur de Pallas, a laqiielle on avait dedi^ un temple siir le niont Avenlin a pareille cpoque. Ces IStes duraient cinq jours : lepreniicrjoiiron faisaitdes sacrifices ; pcndant lcs trois suivants on donnait des com- bats de gladiatcurs ; et le cinqiiieme on puriiiait les lemples. Toutefois , ce n'est pas ii caiisc du uombie dcs jouis que ces ffites ^taient appelees quinqitnlria, niais parce qii'on les ccltibiait cinq joiirs apres les ides , et que le lendemain des ides etait un jour ater, c'est-a-dire un joiir q«e les ancicus regardaient comme malbeiireux. OHinyMrtirirtsigniriedoucIilteralemeiit giHHjMC abatro dic. Ita tnmen ut ipsis calend. Januariis auspicandi causa omne genus opcris instaurent. Cetait Tusage chez les Romains dc faiic qiielqiie cliosc de sa piofession .ce joiir-la, daiis la vue lie coimnciicer lieureusenient raniiee LIVRE xir. Vlll. Oxijgalam sic facito. Le inot O.njgriln sigiiilie proprement lait aigre ( de i>l'ji , aigre , ct ■^ai.-ji , lait). Cette espke de boissou cst fort a la modc, a cc qu'uu picteiid , dans la Tiiniuic ; les Tiiics s^en servent peudant les gr.in. des clialeurs, cn la dClayant avcc de reau froide , el en |a prenaiit avec du pain (|u'ils (Smieltenl. XXIII. Pix cort icnla nppellalur, gumihcnfur elc. On donnait apparcmmenl le nom de cvrticnta k cclte esp6ce depoix, paice qiie, touten (itaut gliitineuse desanature, ellc ne laissait pas dtUre friable , et comme revetne d'une 6a\\le eii forme d'ccorcc. Au rcste, iiii ne tiouve point ce mot appliquii fi la jioire par ) du cultcr (couleau ), du scnlprum (bistouri), dii rostrum (bec), dc la sccuris ( baclie) et enfindu mucro (poinle). Le nmcro, conime son nom rindique, formait rextrijmiti! de la serpe,et 6tait |iencliter- missa fossor emendel. Locis calidis, siccis, apiicis pam- pinandum non est, cum ma};is vilis oplel opiMiri. Et ubi vineas Vulturnus exurit aiit llatns aliquis regjoni inimicus, vilem tegamus slraminibus vel aliunde qua-silis. Ramus lifUis, viridis et slerilis in media olea abscindendus est, velnt tolius arboris iuimiciis. Sterililas et pestilenlia sequo modo fugiendaj snnl , vel si secum iitia^que non fuerint. In pastinato solo inter novellas vites omnino niliil est conse- rendum. Gra'ci jubent, exceptis caulibus, tertio anno quae libebit , injnngere. Omiiia legnmina Graecis aucloribus snri jiil)eiitnrin sicca terra : faba tantummodo in liumida delirl s|)iirgi. Domino vel colono confinia jiossidcnti qni fuiidiim vel agriiin sumn locat , damnis suis ac lilibus studct. In agro periclitantur inteiiora , nisi colanlur exlrema. Onine trilicum in so!o nliginoso post tertiam salioi;em in genus siliginis comriiulatiir. Tria mala scque nocent, slerilitas, moibus, vicinus. Qui terram sleiilem vineis occujiat , et laboribus suis et sumtibus est ininiicns. Canipi largius vinum, colles nobilius ferunt. Aqnilo vites sibi objectas fircundat, Aiister nobililat. Ila in arbilrio nostro esl, [utruni] plus liabeamus, an melius. Necessitas feriis caret. Quamvis temperatis agris sercndum sit , taraeii si siccilas longa esl, seniina occala tulius in agris, quam iii lioneis servabuntur. Viae malitia a;que et voluplali et ulililati adversa est. Quiagrum colit, gravem tribiitis cre- ditorcm palitur, cui sine spe absoliilionis astriclus esl. Qui arando crudum solum inter sulcos relinquil, suis fruclibus derogat , terrae ubcrlatem infamat. Foecundior est culta exiguitas, quain magnilndo neglecla. Nigras vites oninino repudies, nisi in provinciis, et ejus generis quo acinaticiiim lieri consuevit. Longius admiuiculum vilis increnienla producit, Teneram etviridem vilem ferri acie ne recidas. Omnis incisura sarmenti avertatur a geinma , ne eam stilla, qure lluere consuevit, exlinguat. Pro inacie vel soliditate vilinm iiuli ienda sarmenta putator injungat. Terra profunda (qiiod Graeci assernnt) oleas grandes ar- boieserfitit, fiuctus minoreset aqiialos ac seros, niagisqiie amnrcae proxinios. Aer oleas tepidus juvat, el ventis me- diocribus sine vi et horrore perllabilis. Vilis (lua; ad juguni colitur , per Ktales ad lioc perdiicenda est , ut locis molestioribns qualuor pedibus a lerra, placidioribus DE UAGRICULTUr.E, LIV. I. il faut iier pnr-dessous les grappes clc rnisiii quand elles sont vertes, tant qu'il n'y a point de risque d'eu 1'aire toniber les grains ou de ies ecraser. Changez les liens de place, de peur que radiierence continuene fasse piaie. Si les yeux de la vignevoient la bechedu viguerou lorsquMls sontouverts, resperaueedela vendange,quelque belle qu'elle soit, sera bientot aveuglee. Ne la- bourez donc que lorsqu'ils sont fermes. Pour la culture des cereales, assurez-vous d'un fond de deu.x pieds, c'est nssez pour produire. Pour les vignes et les arbres, il eu faut quatre. De meme qu'une jeuue vigne crolt aisement quand on lui prodigue ses soins avec afreclion, de meme ellc meurt promptement quand on la neglige. Lorsque vous entreprendrez uiie cul- ture, prenez la mesure juste de vos facultes; car si elles se trouvent au-dessous desexigen- ces , vous serez force de reculer avec dcshon- r.eur, apres vous etre avance avec presornption. II ne faut pas que des seraenees aient plus d'un an de date. Conservees plus lougteras, il est a craindre qu'elles ne s'alterent et ne viennent point. Le ble des coteaux donne a la verite du grain plus robuste, mais il en rend en moindre quantite. II 1'aut jeter en terre toutes lessemailles (Jans le tempsque la lune croitet dans des jours temperes, parce qu'une clmleur moderee fait lc- ver les semences, et que le frold les resserre. Avez-vuus une terre couverte de bois inutile? defrichez, et changez en guerets les meilleures parties ; laissez le bois sur le reste. Lcs pre- mieres produiront par leur fertilite naturelle; vous fecouderez les autres en y meltant le feu. Laissez apres cela reposer cinq ans le sol incen- die, etcette partieimproductive pourra rivaliser avee les plus fertiles. Pour plantcr rolivier et en cueillir lefruit, lesGrecs recommandentdeu'em- ployer que de jeuues gareons intacts ct des iilles vierges; par respeet, j"imagiue, pour la chaste deesse qui preside a cet arbre. II est inutile de rien prescrire sur les noms des bles, puisque de temps a autre ils chaugent de uature, suivant les lieux oii ils sont semes, ou suivant leur ^ge. Ainsi il suffira de choisir ceux qui lieunent le premier rang dans le payscjuc nous cultiverons, ou d'eprouver ceux quc iious aurons tires d'ail- leurs. Si l"on coupe le lupiu et la vesce comme fourragedans letemps qu'ilssontverts, et qu'aus- sitot apres on laboure sur leurs racincs, ils fe- conderont les campagnes a rinstar du fumier. Mais si on leslaisse secher sur pied, ils absorbe- ront le suc de la terre. II faut beaucoup de fu- niier aux terrains humides; les terrains secs en exigent moius. Tous les travaux de la vigne se commeneent plus tot dans les eliinats ehauds et secs , daus les localites fortement exposees au so- leil , situees pres de la mer ouen rase eampagne; plus tard, dans les regions froides, humides, enfoncecs daus les terres, boiseesoumontueuses; precepte que je n'cntends pas seulement des mois ou des jours, mais encore des heures. Toute piescriptiou de temps en fait de travaux agrieo- les doit s'entendre aiusi : Quiiize jours avant n'est pas trop tot; quinze jours apres n'est pas trop tard. Tous les bles se plaisent mieux dans une caiupagne ouverte et degagee, ou dont la pente est tournee au soleil , que partout aillcurs. Uue terre conipacte , argileuse et humide four- nit tres-bien a la nourriture du ble et du fro- ment. L'orge sc plalt dnns un sol meublc et sec; riiuraidite la faitmourir. Les semailles des tre- vero scpteni summitas ejus insiiigat. Hortusqui crclo clc- menti siibjaiuU, ct font.ino Immore percunitur, |)iope cst ut lilier sit, etnulliini serendi (lisciplinani requiiat. .Sulili. gatio aceibis uvis facienila est, quando cxciiticiiili aiit runipenili acini iiiilla foiinido est. Ligatiira in vitibiis locum dcliet niutaie, nc unum .seiuper assiduilasconlciat vinculorum. tossorem si apcrtus vitis ocuhis videril, cav cabitur spes magna vindemia; : et ideo, duni est clansiis fodietur. Torra; alliludinem cum fiecundilale, si ad frii- menta, duobiis pedibiis explora : qiialuor veio, si ad arbusta vcl vitcs. Vilis novclla ut facilc incrcnienlnm di- Ifcla consequilur; ita interilum celcrcm, si neslifjatnr, incurrit. IModiim teiie .Testimatis facuUatibus tuis in assuni- tione ciiltura-, nesuperatis viribus, excedentc mensina, turpiler deseras, quod arrogantcr assumis. Semina pliis- quam aiinicula cssc non dclient, ne vetiistate corrupta iion prodeant. Fiuineulum collis [quideni] giano robusliiis scd mensurae niimis refiinilet. Omnia qii.i! seruntnr, cre- sccnte luua el diebus lepidis siint sercnda. Nam lcpor evo- cat, frisus iiicludit. Si libi agerest silvis innlilibusteclns, ita eum divide, ut loca pinguia piiras loddas novales; luca stciilia sih is tecta cssc paliaris; qiiia illa natnrali ubertateiespoiidcnt, lia!c beneficio lactantiir inccndii. Scd sic urenda disliiiKUCs, nt ad incensiim agrum post quiii- qucnniiim revcrtaris : ita cfliiies, iit icqualitervelsferilis Klclia cuni riiiiindilalc contendal. Gr.ixi jubent olivam , ciim plaiitatur cl lcHitiir, a iniindis piieris .itquc virginibii.i opcrandiiiii : cicdo rccordati aiboii linic esse pnrsuleni castilatem. Nomiua friimentonim siiperfluiiin est praci- pere , qiia^ aiit loco siibinde aiit .Tlale inutanlur. Hoc .satis est , ut eligamus pia^cipua in ca ipgioiic quain coliniiis, vel explorcmus advecta. Lnpinus el vic.ia pabularis.si virides succidantnr , ct statim siipra .sectas eorum radiccs aretur, slercoris simililiidinc .agros foecundant : qii.ii si esanierint ante quam proscindas , in liis ferras succu.s au- fcrtiir. .^ger aqnosus pliis stcrcoris quaeril; sicciis miiiiis. Calidis, mariUmis , siccis, apiicis, campestiibus locis oinnc opiis viiiearum maturins inclioeliir; frigidis, mcdi- leriaucis liumidis, op.icis, moiitanis locis lardins ; qiiod iiou solum de mensibus aiit diebus dixcrim, sed etiain de liorisopcrandi. Omncopiis rnsticuin, ciim fieii piiccipitur ncqiie cito est, si anlc quindecim dics; neqiie larde, si post quindccim liat. Fruuieiila omnia inaxinie I.Tet.antur lialenli campo el soliilo, ct ad solem rerlivi. Spissa el crctosael liiimida lcriabcnc farcttriliciiin nuliit; oidciiiii ar;io solufo dilcclaliir cl sicco : naiusiinlulosospargatur. 528 PALLADIUS. jwo/s conviennent aux lleux froids,ou il neige souvent et oii Tete est humide ; ailleurs ils reus- sissent rarement. On a meilleure chance toutefois si le cliniat n"estque tempere, et si ron ne seme qu'en automne. Vous faut-il operer sur unc terre salee? attendez, pour planter ou semer, la fin de cette saison. Delaye par les pluies d'hiver, le sol perdra de sa mauvaise qualite. II faut encore le melanger d'un peu de terre douce ou de sable de riviere, lorsqu'on veuty faire une plantation. On ne doit former de pepiuieres que dans une terre moyenne , afin que leplantgagneauchange iors- qu'il sera transporte. Les pierres laissees a la superficie du sol sont glaciales en hiver, in- candescentes en ete, et nuisent aux arbustes et aux vignes. Leur presence au contraire est utile aux terres chaudes et seches, quand eiles sont enfouies et recouvertes. Quand on remue ia terre aupres des arbres, il faut la changcr aiter- nativement de place, de facon que celle qui etait d'abord dessous suceede a celle qui se trou- vait auparavant dessus. Pour fumer les arbres, on formera des couches alternatives de terre et de fumier, en commencant par appiiquer de la terre a leurtronc et ensuite du fumier, et aiiisi de suite jusqu'a ia fni de roperation. Pour regis- seur, ne preiiez jumais d'esclave favori , et clioye par vous dans sa jeunesse; car il regarderait vos privautes d'autrefois comme une assurance d'ira- punite pour ie present. YJI.Dans ieciioix ou racquisitioud'une terre, examinez si une cuiture negligente n'en a pas altere la fecondite naturelle; si l'on n'a pas laisse le sol depenser ses forces pour une vegetatiou degeneree.Car, bieuqu'on puisse raviver le plant par la greffe, toujours vaut-il mienx jouir ac- tuellement, qu'attendre Teffet tardif d'une am^- lioration toujoursincertaine. Pour le blele remede est bientot trouve; c'est d'en semer d'autre. Pour ce qui est des vignes, il faudra surtout exami- ner si les cultivateurs ne sont point tombes dans la faute qu'ont comraise bien des personnes qui , u'etant curieuses que de s'acquerir la repu- tation de posseder de vastes terrains faconnes au pastinum, ne les ont remplis que de plants de vignes steriles, ou de detestable produit. Si votre acquisition presente un tel inconvenient, vous aurez fort a faire pour y remedier. En fait d'exposition , choisissez dans les couditions que voici. Dans les pays froids , recherchez l'exposi- tiou du levaut ou du midi ; car si le champ est do- mine de ces deux cotes, les hauteurs iuterpo*sees lui interceptent toute chaleur; attendu que le soleil ne parait jamais du c6te du septentrion, et qu'il tarde jusqu'au soir a paraitre du c6te du couchant. II faut au coutraire choisir de prefe- rence le cote du septentrion dans les climats chauds. Cest en effet le meilleur, taut pour le profit que pour i'agreraent et pour la salubrite. S'il y auneriviere dans le voisinagede l'endroit oii Pon se propose de placer les biitinients, 11 en faut examiner la nature , parce qu'il arrive sou- vent qu'il en sort des exhalaisoiis 1'unestes ; au- quel cas il faudrail s'en ecarter pour batir. Pour les marais, il faut absolument les eviter, acause de i'air pestilentiel qu'ou respire dans leur voisi- nage , et des animaux pernicieux qu'ils engeu- drent , surtout quand ils sont au midi ou au cou- chant, et que d'habitude ils restenta sec pendant Tete. VIII. II faut que le batiment soit proportionne a la valeur du fonds et a la fortuue du proprieiaire, iiiiiiiUir. '1'iimestris salio locis fiigiilis [et] nivosis con- vciiit, ubi qualitas aestatis tiumecta est; caderis raro re- spondel eventu. Senien trimestre locis tepidis inelius rcspondebil , .si seratur aulumno : si necessilas coget in salsa terra aliquid operari , e\tremo auturano plantanda cst vel conserenda, ut malitia ejus liibernis imbribus eluatur. Aliquid etiam terrce dulcis vel arenae flu.vialis subjiciendum est, si illi virgulta eommitlimus. Somina- rium nicdiocri terra inslituere debemus, ut ad meliorem, quse sala fuerinl, transferantur. Lapides qui supersunt, liieme rigent, Kstate fervescunt : idcirco satis arbiislis et vitibus nocenl; quaa tamen lalentla prosunt in terris calidis et siccis dummodo eis lcrra supersit. Terra, qua; circa arbores niovetur, ita est vicibus permutanda, ut ei qiise in summo fuerat, iina succedat. In laitaudis ai boiibus crates faciemus, terrain prius truncd admoventcs, et mox l-clamen; ut sic opus natura beneficii alternanle cumuletur. Agii prBesulem non ex dilectis, [ct] tenere [cducatis] servulis ponas;quia fiducia praeteriti ainoris iinpunilatem culpse praisentis expectat. VII. In eligendo agio vel emendo considerare debebis, nc lionmu natiiralis Itecunditalis colenlium depravaveiit iiici lia , et in degoncres surculos ubcr soli feiacis cxpen- dcril : quod quamvis emendaii possit insilione meliorum, tamen liarum reruin sine culpa melior usus est , quain cum spe corrigendi serus eventus. In seminibiis ergo frumentoriim proesens emendatio poterit esse. In vineis maxiine considerandum atque vitandum est, quod pleri- que fecerunt studendofama; tantum ct laliliidini pastino- rum, semina vitiiim statuentes vel slcrilia vel saporis in- digni : quod grandi tibi labore constabit ut coiTigas,si agruni compares vitiis talibus occupatum. Positio ipsius agii, qiii eligendusest, ea sit. In frigidis proviuciis Orienti, aiit meridiano lateri ager esse debetoppositus,ne alicujus niagni montis objectu bis duabus partibusexclusus algore rigcscat ; aut per parlein septentrionis reinoto , aut per occidentis iu vesperam sole dilato. In calidis vero provin- ciis, pars potiusseptcntrionis optanda est, qua; et utilitati et voluptati et saluti acqua bonitate respondeat. Si vicinus est lluvius , ubi statiiimiis fabriccB sedem parare, ejus dcbemus explorare naturam , quia plerumque qiiod exlia- lat, ihimicum est, a quo, si talis sit, conveiiiel refugere conilitorem. Palus tamen omni modo vitanda est, praeci- pue quie ab Austro est vel occidente , et siccari consue- vit aeslate, propter pestiluntiain vel animaliainimica, quie gcnerat. parce qiiMl arrive eomraun^ment, lorsqiie cette propnition a cte dcpassee, que les constructions sont plus difficilcs a entreteiiir qu'a elcver. On reglera donesagrandeur dc tclle focon que, s'il survient quelque accident , le revenu dune an- nee de la terre, ou celui de dcux tout au plus, suffise pour le reparer. Le corps de logis du pro- prietaire sera place dans un lieu un peu plus eleve et plus sec que les autres parties du bati- ment , tant afin que les fondements n'cn puissent etre endommages, que pour procurcr une belle •vue au proprietaire. On en fera les fondements de maniere quils dcbordent d'un derai-pied, tant d'un cote que de Tautre , le corps de la mu- • aille qu'ils auront a porter. Si le hasard veut qu'en fouillaiit les foiulations on rencontre de la pierre ou du tuf , il n'y aura pas de difficulte a les asseoir, puisqu'il suflira de creuser leur lit a la profondciir d'un ou deux pieds. Si Ton ren- contre de rargile qui soit ferme ou compacte , on leur donnera en profondeur la cinquieme ou la sixieme partie de la hauteur totale que le bati- ment doit avoir; au lieu que si Ton ne trouve qu'uneterre peu corapacte, il faudra quelquefois les enterrer plus profonderaent, e'est-a-dire, ]"usqu'a ce que Ton rencontre Targile pure, ne prcsentant aucun vestige de decombres ; quoi- que, si Ton netrouve point absolument d'argilc, 11 suffira toujours de leur doniicr en profoudeur la quatrierae partie de la hauteur du btitiment. II faut en outre faire en sorte de pouvoir envi- ronner le batiment de jardins , de vergers ou de prairies. Au surplus, la facade en sera cxposee dans tout son dcvelopperacnt au midi , de facon neanmoins que Tun de ses angles voie le levant d'hiver, et qu'elle se detourne tant soit peu du DE L'AGRTCULTURE, LIV. L 529 couchant de la meme saison; moyennant quoi elle se trouvera eclairee par le soleil pendant rhiver, sans en sentir la clialeur pendant rete. IX. La distribution de bfltimcnt sera combinee de raaniere a mennger, sans prendre trop d'es- pace, des logements d'hivcr ct des logements d'ete. Ceux dhiver seront plnccs de facon a pouvoir etre egayes par le soleil d'hiver presque durant toute sa course. Les planchcrs y seront etablis cn consequencc. II faut avoir soin, par rapport a la construction de ces planchcrs , pre- mierement que la charpente en soit de nivcau et solide, afin qu'elle ne tremblc pas, faute d'etre bien assuree , sous les pieds dcs allants et des venants; en second lieu,qu'elle nepresente point de solivcs de chene parmi les solives (i'o;sciilii.i dont elle sera composce; parce que le chene qni a une fois pris de rhumidite se tourmente quaiid il commence a se secher, et occasionne des cre- vasses dans Ics plafonds, au lieu que \'(cscnhis dure longtemps sans s'alterer. Si ccpendant Toa n'a point (Tcesculus a sa disposition , et que Ton n'ait que du chene, on le taillcra en planches tres-rainces, que Ton superposera transversale- ment, en les attaehant lune a rautreavec une grandequantitede clous.Lcs |)Ianchersdeft'r?'i<.v, de hctre ou de fiene dureront tres-longtemps, pourvu (iiion les couvre de paille ou de fougere, pour empccher rhuraidite de lachaux de penetrer Jusqu'au corps meme du plancher. La carcasse du plancher faite, vous y ctablirez unc couehe de blocaillc, composeede dcux parties de pierres brisees, contre une partiede chaux. Quand cette couche sera parvenuc a repaisseur de six doigts, et que vous aurez nivelc le terrnin , il faudra , si ce sont desappartements d'hiver, la couvrird'un VIII. j15(liricium pio agri nierilo et pro fortiina (Jomini opoilct institiii : quod pleiuiiMiue immodice sunitum, dilficilius est sustiueie quanuondeie. Ita igitura^sliuionda est ejiis niagniUido , ut si aliquis casiis inciirrerit, ex agro, in qiio est , unius aniii aul ut niiiltum, bicnnii peusione repaietur. Ipsius auteni praetorii siliis sit loco aliqiiatenus eretlioie et siccioie quain cof.lera, propler iiijuriaiii liiii- danieiilorum, et ut la>to frualiir aspectu . Fuiuianienta autem lior modo pouenda sunt, utjatiorasint ex utraque parte sciiiipedis spatio, quam parietis [insuper struendi] corpus inrroscet. Si lapis vel toius occurrat, facilis causa est collorandl, in quo sriilpi tantiini fundamenti fornia debebit iinius pedi.s altitiidiiie vel diioriiui. [litj si solida vel constricta invenielur argilla, quiiita vel se\la pars altiliidinis ejiis, qua; supra tenam fiitiiia est, fimdamen- tis de|iutetur. Qiiod si terra laMor fueril, inodo niajoris alliludiiiis obruantur, donec niiiixla .sine ruderum suspi- cioiic. (icciirral argilla ; (\'W si oinnino desit , quartam mersisse siifliriet. Studendum pra'terea iit borlis et po- mariis cingi possit aut pralis. Sed totus fabrica! tiactus unius lateris longitiidine, iu quo fions erit, meridianam partam rcsplri.tt, in prinio angulo excipiens ortum solis '.libeini , et pauliilimi ab uccidente avcrtalur b iemali. Ita 1'*I,L*DIIS. proveniet , ut per liiomom sole illustretur, et calores ejus astate non .senlial. IX. Forma tanien debet csse cjusmodi, ut ad liabilalio- niHti brevitcr collectas ei aestati et biemi pra;beat inaii sioncs. Qiuv liicmi parantiir ita sint constitul», ut possii eas liiberni solis totiis propemodiim cursus liilarare. Iil liis pavimeuta opportuna csse debcbunl. Piimuin in fa- bricis ]ilanis eariim observandum est , ut a^qualis et so- liila coiitignalio liat, nc gradiis anihulantium tremorem fabrira' titiilianlis cxcutiat. Deinde iit axes querme cum avsculeis non niisceantur. Nam qiiercus liumore coiirepto cumc(rperilsircari, torqiiebitiir, ctrimas inpavimento fa- cict : a'sculiis autcm sinevilio durat. Sed si querr.u sup- pctente asruliis dcsit , siibtiliter qiiercus secetur, et lraiisvfrsiis.il. |iic dirci liisduplcx ponaturordotabulariim, (ini> fiv,|iiriililMis lixii.s. Dc cerro aul sago aut farno diu- lissiiiie laliiilala diiialiiint , si .slratis supcr paleis vcl lilice bumor calcis nusipiain ad labiilati corpiis accedat. Tiinc .super statuniinabis riidiis, id est saxa contusa duabus partibus et uiia calcis tenipcraiile coiistitues. Hoc cuni ad sex digilorum crassitiidineni feccris, et regula explorave- risxquale, si loca biemalia sunt, tale pavimenlum dche- bis impoiierc, iu quo vel niidis pedihus stanles minislri :ii PALLADIUS. pave compos^ de telle manifere que les valets puissent s'y tenir pieds nus, sans etre transis de froid. Ce sera un compose de menus moellons ou de briques, cimente avec du cliarbon pile, du sable , de la cendre et de la chaux , a Tepaisseur de six pouces. Le tout bien regale formera un planclier uoiriitre, qui boira tout liquide epan- chedessuspnrmegarde. S'agit-il d'appartements d"ete? on les exposera au levant solsticial et au septentrion, et on les pavera, soit de briques (commeci-dessus),soitavecdesdallesoucarreaux de marbre, dont les augles se rapportent et for- ment une marqueterie reguliere. A defaut de ces matieres, on etendra sur le plancher une couciie de stuc ou de sable menu, lie avec de la chaux. X. II faut en outre que celui qui veut batir sa- che quelle est la chaux et le sable qu'il pourra eniployer. II ya detrois sortes de sables fossiles, le noir, le blanc et le rouge : ce dernicr est bieii superieur aux deux autres, le blanc tieut le se- cond rang, et le noir est le pire. Tout snble qui craque lorsqu'il est presse entre les malns est bon pour ies ouvrages de maconnerie. II sera en- core excellent lorsqu'il ne tachera point uii moi- ceau d'etoffe ou un linge blanc dans iequel on Taura enveloppe pour le secouer, et qu'il n'y laissera point de crasse. Ccpendant, si Ton n'a point de sable fossile, on pourra se servir de sable de rivi^re ou de mer. Comme celui de mer est longtcmps a se secher, on ne remploiei-a pas immediatement; mais on lalssern ecouler un certaiu teraps avant de s'en servir, de peur que son poids ne surcharge la maconnerie et ne reudommage. Son humidite salee dissout aussi les euduits des voutes. Quantau sable fossile, la est trcs-bon pour le ciment des murailles, commc pour ies voutes : mele avec la chaux au moment meme de son extraction, il n'en vaut que mieux. S'il reste longtemps expose au soleil , ou a la ge- lee, ou a la pluie, il pei'd de sa qualite. Celui de riviere convient mieux pour enduit. Si roa est eependant force d'eraployer du sahle demer, il serabonde le plongcrauparavant dans de reau douce, oii, etaut bienlave, il deposera le vice que le sel lui avait fait contraeter. Pour faire de la chaux, on cuira des pierres bianches dures, ou de la pierre de Tibui', ou du caillou de riviere de couleur de pigeon , ou de la pierre rouge, ou de la pierre ponce, ou enfin du raarbre. Celle qui aura ete faite avec une pierre compacte et dure sera bonnepour la batisse, au lieu quecelle qui proviendra d'une pierre spongieuse ou raolle conviendra davnntagc aux enduits. II faut tou- jours mettre une partiede chaux sur deux parties de sable. Si c'est du snble de riviere, Ton aura des ouvrages d'une solidite merveilleuse, en y ajoutnnt un tiers d'argile seche criblee. XI. Si Ton veut que les murailles du corps- de logis qui sert a rhabitation du proprietaire soient en briques, on aura soin , lors^iue la cons- triiction en sera achcvce, de fnire, sur Textre- mite de res raurailies qui joindra la couverture dubatiraent, une ranconiierie en briques de la hauteur d'un pied et demi avec des corniches saillantes, afin que si les tuiles ou lcs gouttieres' deviennent defeetueuses, les gouttes d'eau de pluie qui filtreront a travers ne puisseut pas penetrer jusquau mur. Aprt's quoi il faudra crepir ces murailles quand elles seront seehes et raboteu- ses, parce que 1'enduit n'y tiendrait pas, si on promptitude avec Jaquelle il se seche fait qu'il I \'y mettait pendaut quelles sont humides et lis- lileme non rigescant. Induclo itaqtie rndere vcl testaceo pavimeulo, congestos et calcalos spisse caibones ciim sabulonc el favilla ct calce permiscebis , et hn jiis inipeiisai erassitudiilem sex nnciisjuliebisimponi rquodexaeqnaliim nigra pavimenta foimabit, et siquafuiidenliir ex poculis, velociter lapta desuget. Sed si aestivae mansiones sunt , orientem solstitialem et partem septenlrionis aspiciant , et vel testaceum, sicut supia diximus, accipiant paviinen- tum, vel marmora vel tesseras aut scutiilas, quibiisfEquale reddatiir angulis lateribusi|iie conjimclis. Si liicc deerunl, supra marmor tusum cernatur, aut arena cum calce in- ducta levigetur. X. Praderea scire est necessarium constriienti, quse calcis el aren.Te natuiasitutilis. Arena^ergo fossicise genera 'sunttria, nigra, cana, rnfa : omniuni pivTcipue rufa nie- lior : meriti sequentis est cana : tertium locum nigra pos- sidet. Ex iis quae compressa manu edit sfridores, erit utilis fabricanti. Item si panno vel linleo candida; vestis inspersa et excnssa nihil inacula; reliqueiit aut sordis, egregia est. Sed si tossilis arena non fuerit, de numinibus [aut] glarea , aut littore colligetur. Marina arena tardiiis siccatur, el ideo non continue sed intermissis temporibus eonstrucnda esl , ne opus onerata corrumpat : camerariim quoque fectoria salso hiimore dissolvit. \am fossiles are- nae tectoriis et camcris celeri siccilale ufiles sunt , melio- resque, si statim, cum effossa; siint, calci inisceantur. Nam diulino sole aut pruina aiit imhre vanescunt. Flu- viales fecloriis magis polerunt convenire. Sed si iiti ne- cesse sit niaiis areiia, erit commodum prius eani lacuiia humoris ilulcis immergi, ut vitium .sajis aquis suavibus elofa deponat. Calcem qnoque [ex] albo saxo duro vel Tibnrfino aut columbino lluvialive coquemns, aut rubro aul spongia aut marinore postremo. Qiiae erit ex spis.so et duro saxo, slrucluris convenit : e\ risfiiloso vero aut innlliori lapide tectoriis adhibetur utilius. In duahusare- nae parfilius calcis una iniscenda esl. In fluviali veroarena si tertiam parfem testa; creta; addideris, operum soliditas niira pijesfabitur. XI. Qiiod si latericios parictes in praetorio facere volue" ris, illud servare debebis , nt perfecfis parietibus, in sura- mitate,quae trabibus suhjacehit, strnctura testacea cum coronis prominenlibus liat sesquipcilaH altifudine, ut si corruptfe tegulaeaut inihrices fuerinf, parietem nou possint sfiliicidiapenefrareper pluviam. Deindelprovidendumest, ut siccis et asperatis parietibus laferiliis inducatiir teclo- rium , qiiod liumidis ac levibiis adliaMcre non poteril ; et DE L'AGRICULTURE, LIV ses. On commencera par consequent pnr lcs re- vetir de pliitre jusqu'a trois fois, afin que leder- nier enduit qu'elles recevront ne soulTre aucune alteration. XII. La chose a laquelle il faut le plus s'atta- cher dans les batiments rustiques, est a ce qu'ils soient bien eclaires,et que leurs distributions, reglees, comme je Tai dit ci-dessus, sur les dif- ferentes saisons , soient exposees au c6te du ciel qui leur conviendra , c'est-a-dire que les appar- tements d'ete soient auseptentrion , ceuxd"hivcr au midi, ceux de printemps et d'aulomne au le- vant. Pi)ur determiner la hauteur des salles a raaiiucr et deschambresa coucher, on prendrala moyenne de leursdeux autres dimensions. XIII. Pour les voiites et plafonds, on fera bien d'employer les materiaux les plus a portee. Ou les feia donc de planches ou de cannes, de la facon qui suit. Ou posera horizontalement des ais de bois des Gauies ou de cypics, diine grosseur uniforme, dans le lieu meme ou Ton doit faire la voute , de facon qu"il se trouve un pied et demi d'intervalle entrechacun; apresquoi on lesassu- jettira a la charpente de la couverture a Taide de chevilles de bois de gencvrier, d'olivier, de buis ou de cypres ; puis on y attachera deux perches en traverse avec des cordes de jonc. Ensuite on etendra par-dessous une claie a raailles serrees, tissueavecdescannesdemarais,oudecetteespece raoins raenue dont ou se seit communement , et que Ton aura prealablcment battue. Quand cette claie sera attaehee dans toute son etendue tant lanx ais qu'aux perches, on commencera par la I revetir d'un enduit de pierre ponce que Ton unira lavec la tnielle, afiii que les briiis de eanne 'soient bien resserres entre eux ; puis on la rega- , lera avec du sable et de la chaux , et on finira L 531 par y (5tendre de la poudre de marbre broye, mfi- lee avec de la chaux ; ct Ton polira cet enduit jusqu'a ce qu'on lui ait donne le plus beau lui- saut. XIV. On se plait aussi souvent a faire ces sor- tes d'ouvrages en stuc, dans la composition du- quel on fait entrer de la chaux eteinte depuis longteraps. Or, pour que la chaux soit propre a ces sortes d'ouvrages, il faut qu'clle soit de con- sistance ii etre taillee, comrae le bois, avcc une hache. Si le tranchant de la hache ne rencontre aucun obstacle dans la chaux , et que les parties de chaux qui adhereront a la hache soient mol- les et visqueuses , on est assure qu'elle est bonne a etre employee a ces sortes d'ouvrages. XV. Voici comrae on parviendra a rendre le crcpides murailles solide et luisant. On repassera souventavec la truelle la premierecouchc quon y nura mise. Lorsqu'elle commencera a se se - chcr, on y en mettra une seconde , puis une troi- sieme; apresquoi on les recrepira , la truelle a la main , avec de la poudre de ninrbre grossiere , qui aui'a dii etre gitchee jusqu'a ce qu'elle ne tienne pas au rateau dont on se sert peur remuer la chaux, et qu'on puisse au contraire Ten reti- rer propre et net. Lorsque cette couche de pou- dre de marbre grossierecommenceraa se secher, il faudra encore la recouvrir d'une autre couche de poudre plus fine, qui assurera la solidite et le poli de cet enduit. XVI. II l"aut eviter une faute dans laquelle sont tombes bien des gens pour se procurer de Teau , iaquelle consiste a enfoncer ses metairics dans le bas des vallees, eu preferaut un bien- etre de quelques jours a la sante des habitnnts. L'inconvenient qui en resulte est encore plus a craiudre quaud on soupconne que la province ideo lcrlio eos piius debebis obdiicere, ut tectorium siiie corruptione suscipiaiit. ( XII. lii prlinis sludendum esl in agresti fabrica, ul I multa luce clarescal : deiiide ut partcs ti-niporibus divl- isas, siciit supia dixi, congruis parlibus olTciamus, id ! est a-sflvas septentrioni, bibeinas nieridlano, vernas cl antiininaifs iiricnti. Mensura vero h;cc servanda est in Iri- rliniis ali|iii' cnliiinlis, ut cpianla latitudo ct longiliido fuoril , in inuini coinpntetnr, et ejus medietas in altitudi- nem ronfcratnr. XIII. Canieras in agrestibiis sedificiiscx ea materia uti- liiis erit formare quae facile invenietur. In villa itaque aut tabnlis faciemus aut cannis lioc gcuerc : Asseres ligni ('..illiii vel cuprcssi direclos et ajquales constituerans in co Iiico, ubi camera facienda est , ita ordinalos , ut inter se scsqiiipedalii mensura sit vacua. Tunc eos catcnis ligncis ex jnnipero aut oliva aut buxo aul cupresso factis ad con- tiKiiationem suspendemiis , et binas intcr eos perticas di- I rincinus tomicibus alligatas. Postea paluslrem cannarn vcl jlwiic cra-ssiorem , qua! iu usu est, contusam, facta ct I strii tim juncta crate subnectemus, et per omne spalliini cum ipsis asseribus ct pcrticis alligabimus. Dehinc primo impen.ia pumicpa induemus, et trulla .Tquabinius, ut in- ter se cannarum membra constringat. Post arena ct calce coaqiiabinuis. Tertio tusi niarmoris pulverem mistiim cuin c^ilcc ducemus, ct policmus ad summum iiilorcm. XtV. Opus quoque alharium sa'pe dclcclat, cui calcem dcbebimus adhibeie, cum mullo tcmporc fuerit inace- rala. liigo ut ulilem probes, .iscia (alcem qu.asi lignuni dolabis. Si nusquam .acies cjus offcndcrit , ct si qiiod asci.-c adh.Tret, fuerit niolle atque viscosum, constat al- bariis operibus convenire. XV. Pai ictiii» vcro tcctiira sic fict forlis et nilida. Primo IruIIis fiequcntclur induclio. Cnin siccari cccperit, iterum indiicatur ac lcitio. Post hjpc tria coria ex marniorco grano coopcriatiir ad trullani ; qiw inductio anle tam diii subigenda cst, ut rutrum , cpio talx siibigilur, miindum Icvemus. Ha'C qiioqiie niarnioris grani indiictio ciim sic- caii inccperit, aliiid roriiim snbtiliiis oporlet imponi : sic ct solidilatein cii.stodiet el nilorcm. XVI. Vilanilum est .autem, qund pleiique fec«runt aqua; causa, villas [in] iufimis vallibiis mcipere, ct pau- rorum dieruin voluptalcm pra>fcrie habilalorum saliiti : qnod ctiainmagis metuemus, sipiovinria quam roliinns. £33 PALLADIUS. queronhabite est sujette h des maladies pendant Tete. S'il ne se trouve donc dans le iieu ui fon- taines ni puits, il faudia y construire des citer- nes, qui forment reeipient de l'eau des toits. Or, voici la facon de faire ces citernes. XVII. On leur donnera telle dimension que ronjugeraapropos, siiivaiitses facultes, pourvu qu'elles soient plus longues que larges, et on les elorra de murs construits en ouvrage de Signia. Le sol, sauf rorifice du coiuluit d'ecouIement, sera consolide par une bonne epaisseur de blo- caille, sur laquelle oaetendra, pour la regaler, un ciment de brique qui tiendra lieu de pave. On polira eusuite ce pave , avec toiit le soin possible, jusqu'a ce qu'il soit devenu luisant, en le frot- tant continuellement avec du lard gras que Ton aura fait bouillir. Lorsqu'il sera bien sec, et qu'on n'aura plus a eraindre que rhumidite n'y cause de crevasse , on cou vrira egalement les parois d'un meme enduit; et lorsque le tout sera absolument sec depuis longtemps , on y fera entrer Teau a de- meure. On aura soin d'y jeter des anguilles et des poissons de riviere , que Ton y nourrira, afin que Teau, quoique daus un 6tat de stagnation, iuiite le mouvement de celle qui coule, lorsque ces auimaux viendront a y nager. S'il arrive que reuduit du pave ou de la muraille periclite en quelque endroit, on le reparera avec un ciment propre a contenir Teau qui cherchera a s'enfuir. Voiei eomme on reparera les crevasses et les ca- vites des citernes , des viviers ou des puits , ainsi quetouteespeced'infdtrationde leurmacounerie. On prendra telle quantite que ronjugeraa pro- pos de poix liquide, a laquelle on ajoutera une quantite pareille de la graisse connue sous le nom de vicitx oing, ou de suif. On jettera ie tout ensemble dans une marraite , ou on le fera euire jusqu'a ce que recume monte; apres quol on le retirera du feu. Quand ce melauge sera refroidi , on le saupoudrera dechaux tres-menue, et on le remuera fortement pour que la mixtion soitcompleteet arrive a retatdep^te, qu'ou roule avec les doigts ; et Ton garnira de ce mastic les fissures etpertes d'eau, enTy pressant et foulant bien. L'eau sera plus salubre si elle passe par des tuyaux de terre euite pour se rendre dans ces eiterues, et si ces dernieres sont couvertes. Au reste, Teau du ciel est si preferable a tou- tes les autres pour servir de boisson , que quand on pourrait s'en procurer de courante, on ne devrait Temployer qu'aux lavoirs et a la culture des jardins, pour peu qu'elle ne fiit point saine. XVIII. II faut que le cellier au vinsoit expose au nord, frais, prcsqne obscur, eloignedes bains, des etables, du four, des amas de fumier, des citernes et des eaux , et generalemeut de tout foyer d'exhaIaisous mephiiiques, et assez bieu outille pour suffire a toute exigence de reeolte; qu'ainsi que Testrade d'une basilique, le fouloir soiteleve de trois ou quatre degres environ, et soit flanque de deux cotes de reservoirs destines a recevoir le vin. Des rigoles de maconnerie ou des tnyaux de terre cuite partiront de ces fosses pouraboutir a rextremite des murs, et conduire le viu, atravers des passages pratiquesau basde ees murs, dans des futailles qui y seront ados- sees. Si Toa a ime grande quantite de vin, oa destinera le centre du cellier aux cuves; et, de crainte qu'el!es n'empecheutles passants d'aller et de venir, on pourra les monter sur de petites bases suffisammeut hautes, ou sur des futailles enfouies en terre, en laissant entre chacune une distance assez grande pour que celui qui ea prend)'a soin puisse, quaud le cas Texigera, ea de niorl)is a-slate suspecta est. Cui si fons desit aul pu- leus, cisternas construere conveniet, qiiibus oniniumcon- tluci possit aqua lectorum. ^•'iunt autem lioc niodo. XVII. Signinis magnitudo ea, qua delectaris et cui suflicis , construatur longior magis quam latior. Hujus so- lum alto rudere solidatum relicto fusoriis loco teslacei pavimenti superfusione levigetur. Hoc pavimenlum onini cura terenduni est ad nitorem , et lardo pingui decoclo assidue perfiicandum. Quod ubi deducto liumore sicca- tum esl , ne rimis in aliqua parte findatui', etiam paiieles .simili corio vclenlur obducti, et ila post diutuniam et so- lidam siccilalem, aqubeantur. Myrli eliani, si laciiltas cst, lenlisci, olea- stri, edeiK, arlnili srinina inlerdiim ad exclndenda fasli- dia, et maxiiiie aipia iniinda, piabealiir. Claiidanfur ilhtsi el recenlLc capli, inislis aliqnibus aule nutiitis, quorum socielate ad capiendos cibos pavidain no^a; eapti- Titatis moestitudinem consoleiitur. XXVII. Gallinas ediicarc nulla niiilicr nescil, quae moquale niiscentur. 1'cdlculos caruin pc- riinit slapbis agria, ct lorrelactuin cyminnin pari ponderu et pariter lunsa cum vino, ct amari lupini aqiia si pene- tret sccieta pennaruin. XXVIII. 1'avones nutrire facillinium csl, nisi fures aut animalia inimica formidcs; qiii plenimque per a^ros va- gantes spontc se pascunt, pullosqiic educant, et allissi- mas vespere arbores pclunt. Tna [vcro] liis cura dcbetiir, nt incubantcs pcr agnini fuminas , qiiae boc passim fa- cinnt, a vulpe custodias. Ideo in insulis brevibus nicliori sorte nuliiiiiitur. t"iil masciilo foniina; quinquc suflii liinl. PALLADIUS. comnienceut k dU-e eu chaleur aux ides de fe- vrier. Des feves iegercmeut grillees les exei- tent a l'amour, pourvu qu'on Ils leur donnetic- des tous iescinq jours. II suffira d'en donnersix cyathi a cliaque paon. Toutes les foisque lemaie recourbe aulour de son corps la queue brillante dont il est revetu, et qu'd etalel"extremitedeses plumes garnies d'yeux, en courant et eu je- tant un cri aigu, c'est une preuve qu"il desire la femelle. Si Ton faitcouver des oeufs de paonnesa des poules , les meres que Ton exeraptera par la de couver pourront pondre trois fois par an. Leur premiere ponte est communementde cinqceufs, la seconde de quatre, et la troisieme de trois ou de deux. Maisquand on suit la methode de faire couver des oeufs de paonnes par des pouies, il faut des poules de choix. On leur donnera neuf oeufs a couver pendant neuf jours, a dater de celui ou la lune coniraencera a croitre, savoir, ciuq de paonnes , et les autres de poules. Le dixieme jour on retirera tous les oeufs de poules, et on en remettra autant de nouveaux , alin que ces derniers oeufs de poules puissent eclore avee ceux de pnonnes au trentierae jour de la iune , c'est-a-dire , trente jours pleins apres le depot des premiers. Onaura soin de retourner souvent avec lamain les oeufs de paonnes qui seront sous )es poules, parcequecelles-ci auraientdela peine h s'acquitter elles-memes de cc soin. On lesmar- quera aussi d'un cote , pour se rappeler qu'on lesaura retournes successivement. II faut cepeu- dant choisir pour cette operation de tresgrandes poules, parce que, si elles etaient petites , il fau- drait leur donner moins d'ocufs aeouver. Si Ton veuttransporter lespaonneauxeclossousplusieurs pouies aupres d'une seule qui leur servirade nour- rice, Columelle pretend qu'il suffit, dansce cas, de lui er: donner vingt-cinq : pourmoi,il me sembie que , si Ton veut qu'ils soient bien eleves, il suffit de lui cn donner quinze. On donuera les premiers jours aux paonneauxde la farined'orge arrosee de vin , ou une bouillie de quelque subs- tauce vegetale que ce soit. On y ajoutera par la suite des poireaux haches , ou du froraage nou- veau qui soit bien egoute, parceque le pctit lait leur est eontraire. On peut aussi leur donner des sauterelles auxc(uelles on aura arrache les pattes. Cest ainsi qu'il faut les nourrir jusqu"a Tcige de six mois : passe ce temps , on pourra leur donner habituellement de Torge. Cependant on peut les envoyer en toute surete aux champs des le trente- ciuquieme jour apres leur naissance, pour y cher- cher leur pature daus la compagniede leur nour- rice , qui les rappellera a la metairie par ses glousseraents. On les traite pour la pepie et les exces de nourriture de la merae maniere que les poules. Cest un temps de crise pour eux lorsque leur crete commence a pousser , car ils sont alors en langueur, ni plus ni moins que les enfants dans le temps que leurs petites dents travaillent a percer leurs gencives gonflees. XXIX. II faut avoir soin , quand on veut ele- ver des faisans , d"cn avoir de jeunes qui puissent etre fecoiids, c'est-a-dire de ceux qui seront nes rannee precedente , parce que les vieux ne peu- vent jaraais l"etre. Les faisans reeherchent la fe- raelle au moisde mars ou daMil. Deux femelles sufllsent a uu male , cet oiseau etant moins laseif que les autres. Les feracllcs pondent une fois par an. Leur poute se reduit ordinairement a viugt (Eufs. Les poules couveront ces oeufs mieux que les taisanes clles-memes, pourvu queutre Ics Masculi ova et pullos suos persequuntnr velut alienige- nas, priusqnam illis cristaruni nascatur insigne. Ab idib. Febrnariis calere incipinnt. Faba leviter torrelacla in libi- diuem provocantur, si eis quinto quoque die tepida pr.ie- beatur. Sex cyatlii uni sufficiunt. Cupidinem coeundi masculus conlitetur, quoties circa se amictum caudoe gemmantis incurvat, et singularum capita oculata penna- rum locis suis exerit cum stridore procurrens. Si ova pa- vonum gallinis supponantur, excusala; matres ab incuba- tione tribns vicibus per aimum f«tus edunt. Primus partus quinque ovoruni, secundus quatuor, terlius trium vel «luorum csse consuevit. Sed electK, si hoc placueiit, nu- tiices gallin* sint, qua? a primo incremento lim.ic novem diebus liabeant novem ova supposita, qiiinque pavonina, et coelera sui geneiis. Decinia die [ova] omnia gallinacea subtiahantur, et alia item gallinacea totidem recentia sup- ponantur, [quot ablata sunt,] ul Uigesiina luna, boc est expletis triginta diebus, possint cuni pavoninis ovis ape- riri. Ova autem pavonum.qua! gallince subjecta sunt, sa^.pe manu converlanlnr, quia lioc ipsa facere vix vale- bit. Unam paitem ovi notabis , ut te subiiidc convcrlisse cognoscas. Majores lamen gallinas oportet eligere; nam piinoribus pauciora suppones. Natos [aiitem pullos] si ad unam transferre a pluribus velis, dicit Columella uni nu- trici viginti quinque suf/icere. Mibi vero, ut bene ediui possint, videntur qulndecim satis esse. Piimis diebus far ordei conspcisum vino pullis dabitur, vel undecunque cocta pulticula et refrigerata. Postea adjicietur pornira concisum , vel caseus recens, sed expressus : nam serum pullis nocet. Locusliie efiam pedibus ablalis piiiebentur. lla pascendi sunt usque ad sevtum mensem. Oeinde or- dciim poteiis pr.Tbere solennitcr. Trigesimoqiiinfo tamen die postquam nati sunt, eliam in agrum tulo ejici possunt comitante nutrice pascendi, cujus singultu revocanturad villani. Piliiilas vern ct cnidilales iis romediis subraove- bis, ijiiiiiii^i;,ill:n;i i iii.ilur. Vl.i\iiiiiiiii illi> periculum est, cum iiK'i|iil rii^la [iiihIih i : iiaiii ]ialiiiiitiii' ianguores in- fantum similitudiiie , cum iliis tunieules giugivas dentinili aperire nitimtur. XXIX. In phasi.anis nutriendis boc servandum est, iit novelli ad crcandos firtns parentiir, id est qui auno supe- liore sunt editi : veteres enim lcccundi esse non possunt. Ineunt fceminas mense Marlio vel Aprili. Duabus unus ^ masculus suflicil, quia CTeleras aves salacilafe non aequant. Semel in anno lcctiis creaiU. Viginti ferc ovis pariendi ordo concUiditur. Gallinse his inelius incubabunl, ita ul DE L'AGRICULTURE, LIV. L oeufs que ron ilonnera a couvev a une poule il n'y en ait que quinze de faisanes, et que les autres soient de poules. On observeia, quant a la lune et aux jours, ce que iious avons prescritpar rap- portaux autres volailles. Les petits ccloront le trentieme jour de rincubation. On lcs nourrira pendant quinze jours de farine d'or2;e bouillie et tiede, arrosce de quelques gouttes de vin. Par la suile on leur donnera du froment concasse, dessauterelles etdes a'ufs de fourmis. II est cons- tant qu'il faut les enipecherd"approcherde Peau, si l'on ne veut point que la pepie les fasse perir. Sils vienuent a Tavolr , on leur frottera habituel- lement le bec avec de Tail broye dans de la poix liquide, ou bien on extirpera le mal par le mcine procede que pour lcs poules. La methode pour les engraisser consiste a les renfermer pendant trente jours , et a leur donner , pendant tout le temps de leur reclusion, un modiux de farine de froment petrie en tres-petites bouleltes; ou , si Ton veiit leur donner de la farine d'orge , il en faudra uu modius et demi pour les engraisser completement pendant le temps quenousvenons de prescrire. ^eaumoins, il faut avoir soin que les boulettes qu"on leur introduira dans le gosier soient graissees d'huilc , de crainte qu'elles ne s'arretent a la racine de leur laugue , ce qui les feiait perir sur-!e-champ. On aura aussi la plus grande attention a ne leur pointdonucrde man- geaille nouvelle avant qu'ils aient digere Tan- cienne, paroe qu'ils suecombent tres-facilement aux indigestions. XXX. Sans hcrbeet sans eau, les oies ne pro- fitent guere. Cet oiseau est pernicieux aux ter- rainsensemences, parcequ'il nuit autant aux .«e- mences par sa morsure que par sa fieiite. On tire un revenu de ses petits et de ses plunies, que Ton arrache dans Tautomne et au printemps. Trois femelles suffisent a uu m&\e. S'il n'y a pas de ri- viere dans rendroit oii on les clevc , on leur fcra une inare d'eau ; et si ron inanque d'herbes, on scmerapour leur nourriture du trefle, du fenu- gree, de la chicoree sauvage et de petites lai- tues. Les oies blanches sont les plus fecondes; les melangees ou les brunes le sont moins , parce qu'elles ont passe du genre sauvage a Tetat de domesticite. Elles couventdepuis les calendes de mars jusqu'au solstiee d'ete. Elles pondront da- vantage si Ton prend dfs poules pour couver. INous permettons cependant aux meres desor- mais hors d'age d'elever les petits de leur der- niere ponte. Lorsqu'elles Svint pietes a pondre, on les conduit a leur logette ; et pour peu qu'im Tnit fait une seule fois, elles conserveront Iha- bitude d'y aller d'ellcs-memes. On fait couver aux poiiles desoenfsd'oies de meme que desocufs de paonnes ; mais on met des ortics sous ceux d'oies, de peur qu'ils ne soieiit endommages. II faut nourrir les oisons dans leur logctte les dix premlcrs jours apres lcur naissance. Passe ce temps , on pourra les en faire sorlir par un temps screin, pour les raener dans des cndroits ou il n'y ait point d'orties, parce qu'ils en redoutent les piquants. Ou les engraisse tres-bien a TAge de quatre mois, parce qirils engraissent mieux quand ils sont dans un age tendre. On leurdon- nera a cet effet de !a bouillie trois fois par jour. On les enipeehera de circuler, en ies renfcrmant daos un lieu obscnr et chaud. En suivant cctte methndc, les plus vicilles nieine engraisseiont en dcux mois, ear les jeunes souvent sont gras- ses des le trcnticinc jour. On les engraissera cn- corc niieux en leur donnant du niillet trempe dans de Teau , tant qu'elles en voudront. On peut qiiindecim pliasianina ova niitrix nna cooperiat, [et] cav teia sni generis siipponantur. In snpponenilo de luiia et diebns qua; sunt in aliis dlcta scrvenlur. Tri^esinius dles inaturos pullos in luinea cniitlet. Scd pcr i|nindcciin dies discocto ac rclVigcrato leviter ordci farre pascentur , ciii vini iinber asiiersitur. 1'ost triticiim IVactum piaibebia ct locuslas et ova forinica». Sane ab aqua; probibcaiilui' ac- cessu, ne eo.s pitiiila concliidat. Qiiod si pitnitam palien- tur pbasiani, allio (iini pice liquida trilo ro.stiacorum de- bcbis assiduus pcrliicare, vel vitiuin, sicut gallinis licri consucTit, anferre. Saginandi lia^c ratiocst, ul unius nio- dii trilicea laiina in brevissimas olfulas redacta claiiso pbasiano per x\\ dies niinisliata sulliciat : vel, si oidea- ceain I.Liinani prabere volneris, uiiius el scmissis inodii fariiia per pixiliiliis dies sa{>inam replcbil. Obser\aiidnm sane est, iit offiila; ipsoe oleo levigentui- as|ieiso, et ita inserantur faucibus, iie sub innma lingiiie parle mcigan- tnr : quod si evcncrit, slatim pereunt. Illud qiinqne ma- gnopere curemus, ne prifbeaiitnr nova aliinenla , nisi digestis aliis; quia eos lacillime onus cibi liaerentis ex- lingiiit. XXX. Anser satie ner sinclierba, nec sinc aqua facilc snslinetur : locis consilis iniinicus est , quia .sala et morsu laedit et slercoro pi)lliiit : pullos pra;sUit et plunias, quas el aulnnino vellamns ct veie. Uui masculo tres la-miua; sulliciant. Si desit llnvius, laciina fornietnr. Si licrba non snppetit, Irilolium, fipnum Gneciim, agrestiainliiba, lac,- tucnlas screiniis aliniento. Abbi luicundiorcs siiiit; varii vel fiisci , iiiinus : qiiia de agresti genere ad doincsticiini tiansierunt. Incnbant a calcndis Martii usque ad astivuiu solsliliiim. rlus parient, si gallinis ova supponas. Extre- mum parliim matribus jam vacaturis cducare perniilti- nins. 1'aiiliira! ad barain perdncantur. Cuiii scnicl lioc feceris, consiielndinem sponte relinebunt. Gallinis sieut (lavonina etiam ansiiis ova siipponas. Scd anseiina ova ne noceantnr, suppusili^ Milijn i.iliir iirlica. Parvi seniine pa- paveris piimis dei ciii diiliiis Inliis pasccndi sunt, poslea sei eno eos poleriimis ediiici e , iibi urlica non fuerit , ciijns aeuleos formidant. Qiiatnor incnsiiim bene saginantur : iiam meliiis pingiiescunt in teiiera retate. Poleiila dabitur iii die ter. Large vagandi licentia probibetiir. I.oco obscuro claudentiir et calido : sic majore.s ellani seciiiiilo iihiim' pinguesciint. ISam parviili .sa'pe dle ti igesimo. Saglnaiilin nielius, si ad s»lielatem niiliuin pwbeamus inliiMiin. PALLADIUS. meler toutes sortes de legumes dans leur nour- riture , a rexeeption de Ters. II faut aussi preu- dregarde que leurs petitsn'avalent des poils d"a- nimaux. Les Grecs, pour engraisser les oies, font detremper dans de Teau chaude deux par- ties de gruau et quatre parties de son, et leur donnent decette nourriture a discretion. Ils fa- cilitent aussi leur engrais en les faisant boire trois fois par jour. Ils leur donnent meme de Teau au milieu de la nuit. Mais si Ton veut que leur foie s'attendrisse,on roulera en petites boulettes des figues seches broyees et trempees dans de Teau , et on leur en donnera au I)OUt dc trente jours d'engrais, etcela pendant vingtjours con- secutifs. XXXI. Ces arrangements faits, on pourvoira au rcste. Eneffet, il faudra encore avoiraupres de la metairiedeux rdservoirs d'eau creusesdans le sol outaillesdans lapierre,qu'ilsoitfacilede remplir d'eau de fontaine ou depluie. L'un servira aux bestiaux ou aux oiseauxaquatiques, et Ton met- tratremperdans Tautre les baguettes, les cuirs, les lupins, et toutes les autres choses que les paysans sont dans Tusage de plonger dans Teau. XXXII. lln"importe en quelendroit on serrera le foin, la paille, le bois et les cannes, pourvu que cet endroitsoit sec, ouvert a tout vent, eloi- gne de la metairie, dans la crainte du feu. XXXIII. Le tas a fumier doit avoir sa place dans un lieu tres-humiJe, et quisoit hors de la portee du corps de logis du proprietaire, a cause dela mauvaise odeur qu'il exhale. L'abondance de Teau procurera au furaier favautage de faire mourir les graines d'epines qui poarroiit s'y trouver entremelees. Le crottin d'ane est le pre- niier de tous les fumiers , surtout pour lesjar- dins. Vient ensuite celui des brebis, des chevreg et des betes de somrae ; mais la fiente de porc est le pire de tous. La oendre est un excellent fumier. Quoique la fiente de pigeon soit le fumier le plus chaud , celle des autres oiseaux ne laisse pas d'a- voir son merite, si Ton enexcepte iesoiseaux de marais. Un fumier qui aura pourri pendant une anneesera bon pour les terres enseraencees, et nengendrera point d'herbes; plus vieux, il se- rait moins bon. Un fumiernouveau sera excellent pourfairefoisonner lesherbes dans les pres. Les immondicesde lamer lavees dans de Teau douce et melees avec d'autres ordures tiendront aussi lieude fumier. II en estde meme du limou qu'au- ront depose les eaux de source ou les rivieres en debordant. XXXIV. Lesjardinset les vergers doivent etre tres-pres de la maison. II faut que le jardin soit precistiment au-dessous du tas a fumier, dont le suc seul le fertilisera, et tres-eloigne de Taire, parce que la poussiere de la paille lui serait per- nicieuse. Un terrain plat, legerement incline et ar- rose par une eau courante, qui se partage en dif- ferents bras , est une heureuse position pour un jardin. Si Ton n'a pas d'eau de source, il fautou creuser un puits en terre, ou, si ronne peut pasy parvenir, construire a la superficie un reservoir que la pluie fournira d'eau , afin que le jardin puisse ctre arrose pendant les grandes chaleurs de Tete. A defautde toutesces ressources, labourez a trois ou quatre pieds au moins de profondeur, comme dans une terre qu'on faconnerait nu pas- tinuni. Le jardin qui aura reeu cette facou est a l'epreuve de touteslessecheresses. Quoique toui tes les especes de terre conviennent slivos rigetur ardores. Si h.ic omni facultale carueri.s, semper altiiis Iribiis vel quatuor pedibus ad pastini siinili- tudinem fodies borlulum , qui sic cultus uegligitsiccitalcs. Scd buic qiiamvis contra necessitatem mista stercore DE L'AGRICl!LTURE, LIV. \. tion de leurbesoiii,ilenest cependnnt tellesespe- ces qii'il faut eviter dans le clioix, telles que la crniequcnous nonimonsargile, et la terre rouge. On aura aussi rattention de distribuer en deux portions lesjardinsqui n'auront point !a ressouree d'une humidite naturelle, et d'exposer au midi celleque Ton voudra cultiver en hiver, au nord celle que Ton voudra cultiver enete Lesjardins doiventdeplus etre fermes; mais il y a plusieurs facons de lcs enclore. Les uns rcnferment de la vaseentredeuxplanches qui hiiscrvcntdemoule, etfont ainsi des murs qui resseinhleiit a ceux de briques. Ceux qui en ont le moyen eonstruisent des murailles de mortier et de pierrcs. Le plus grand nombreemploie des pierresregulierement superposecs, en sepassant de mortier. Quelques- uns entourent de losses le terraiu qirils veuleut cultiver. Mais c'est uue methode qu'il faut eviter, a moins quc le terrain nc soit marecascux , parce que ces sortcs de fosses attirenta eux toute i'hu- midite du jardin. D'autres font des haies avecde repinede plnnt ou de seraence sur les bords du jardin, pour luiservir de rempart. Mais le meil- leur procede est de se procurcr de la Ki'aine de ronce ou d'ei,'lantier quand elle est. mure. On la meleavecdela farine d'ersdctrempee. On couvre ensuitc de cette preparation de vieux cordages de genet d'p]spao;ne, de facon que cette graine pe- nctre rinterieur de ces cordaiies et s'y conserve jusqu'au commencement du printemps. Alors on creuse , dans rcndroit ou Ton veut former une haie, deux tranchcps d'uu picd et demi de pro- fnndeur, eloignees Tune de Tautrc de trois pieds , puis on etend au fond de chacuiic de ccs tran- chees les cordages satures de lcur graine, et on les recouvre legerement de terre. Par ce raoyen les pousses paraitrout le trentieme jour, et, tant qu'ellesseront jeunes, il faudra faciliter leur crois- sance avec dcs appuis, qui serviront a les reunir dans les intervalles qu'cllcs n'auront point rcm- plis. Tout jardiu doit etrc divise en deux parties : runequ'on ensenieucc cn automneet dont la tcrre doit ctre remuee dcs lc printemps ; rautre qul doit etre ensemencee au printemps ct labouree cn automne. Par la les dcux labours scront muris, Tun par le froid, Tautre par le soleil. II faut faire lcs plnnchcs longucs et etroitcs, c'est-a-dire, qui n'aicnt quc six piedsde large sur douzedc long, afm qu'on puisse les partager en deux , pour les purger dcs mau vaises herbes tant d'un cote que de Tautre. Au reste , les bords en seront redrcsses a la hauteurdedeux pieds dans lesclimatshumides ou arroscs, au lieu qu'il suflira qu'ilssoient ele- vcs d'un pied dans lcs climats secs. II faudra (si Ton est dans Tusagc de fairc couler Tcau sur les plauchcspour lcs arroscr) que les espaces qui les separeront soicnt plus eleves que la planche clle- meme , afin que Teau se rcnde plus aisemcnt sur la planche lorsqu'elle vicndra d'un lieu qui la domincra, et qu'apres Tavoir bien abreuvee, elle puisse etre detournee sur d'autres plnn- ches. Quoique nous assignions pnr la suite les tcmpsde chaque eusemenccment mois parmois, chacunse regleracependantsurla nature du pays etdu climntqu'il habite. L'ensemencement d'au- tomne se fera de mcilleure heure dans les pays froids que dans les pays chauds, ctcelui du prin- temps s'y fera plus tard ; au lieu que rensemen- ccmcnt d'auton)ne pcut etrc fait plus tard dans lcs contrces chaudes, comme celui du printcmps pcutyctre fait plus lot. II fnut toujours semcr pcndant que lalunecroit, et coupcr ou cueillir quand elledecroit. X.WV'. Remedecontre les brouillardsetcontre qiia'llbet terra conveiiiat , famen Ii.tc genera snnt in elec- tione vilanila, ncta, iinani aigillani (liciiniis, atqne rn- brica. Illnd qnoqne cnstodies iii liorlis, qnos hnnioris natura non ailjuvat, ut diviilas per |)artes, et liieme ad meiidiem , a'slate ad septentrioneni spatia colenda con- vertas. Dehent etiam liorli esse clansi : sed munitionis ninlla sunt genera. Alii Into inter fornias clanso parieles Jifjiiratos ex InleribH.i imi/tni/iir. Qiiilms copia suppc- i!i<,iiiaceriasluto et lapiile excil.nil. 1'leriqnesine liitocon- gesta in ordinem sa\a compoiiiinl. ^unnnlli fossis spalia colenda pia'cingiint : quod vilaiidnni est , qiiia liorto snli- diicit liumoies, nisi forle locns paliistris colatur. ..^lii siiinarum plantas el semina in mnnitione disponiint. Sed melins erit rubi semiiia ct spiua- , qiia; rubus cauinus vo- catnr, matnra colligerc , et cnm farina ervi ex aqua mace- rata miscere. Fiiiics dcliinc sparteos vcleres boc genere niistionis sic induceie, ut iulra fniies semina recepta ser- vciitur usque ad vcrni teniporis iiiilia. Tunc iibi sepes fu- tnra est, diiiis sulcostnbus a se pedibiis separatos, sesqui- pedis altitndiiie facienius , et per utrosque , fuiies cum seniinibus obruemiis levi teria. Ita trigesima die proce- dunt scntcs , quos tcneros adniinii nlis opus est adjuvare. qnibns inter sc [sentes] per spatia vacna reliela jniii;i'n- tnr. I'arles sane horli sic dividenda; sunt, nt ea-in ipiihiis anlnmno seiniuabitur, veriio tempoie paslinenlnr : qnas semiiiibns verecomplehimus, anUimni lcniporeilelichinins effodere. Ita utraqne pastinatio decoqnetin- h.n.ii, i,, ,ilf;,i. ris ant .solis. Area; faciendie snnt an.:;ii-ii"i,'> , I l,iii-,i', id e.st ibiodccim peduni lonsilmline, ct m\ I .iiiu.liii,. nt sint propter .spatia utrinqiie purganda divisa'. iMaiyiiies vero eariim locis liiiniidis vel irriKiiis diiobus pedihus eii- ganliir, siccisiinoextulisse snfliiiet. Interareas, si liumor consnevit efllneie , spalia altiora ipsis areis essc debebnnl , nt laiiliiis ingrediatur areani dc siiperioic parte linnior admissus,et uhi sitienlem satniaveiit, in alias possil cx- cliisiis averli. Serciidi lcmpora licel per nicnses ccrta si- gnemiis, tameii scciindiiin locl ct caili natnram uniisquis- que cuslodiat. Krigidis locis autumnalis salio celerior fiat, vcrna vcro tardior : calidis aiileni regionibus et antnmnalis serior lieri potcsl ct verna niatiirior. QuiEcunqnc serenda sniil, cuin luna crcscil, seniinentiir : qua; stcanda sunt vel legenda, cnm ininnitur. XX.KV. Contra ncbnlas cl riibiginem. Paleas ct piirga- mcnla plnribus locis pii liorlnm disposita siinnl oninia, PALLADIUS. !n rouille : quand labrume parait menacer, faites differents tas de toutes les pailles et immondices dispersees dans lejardin, et mettez-y le feu. II y a de nombreux prcservatifs eontre lagrele, tels que d'envelopper une meule dans un morceau detoffe de couleurde rose; de levcrcoatre le ciel, d'une facon menacante, des haclies ensanglan- tces; d'entourer tout le jardin de eouleuvree; d'attacher un hibou les ailes etendues; de frottcr de suif d'ours les instruments de fer avec lesquels ondoittravailler. II yades personnesquiconser- vent de la graisse d'ours battue dans de rhiiile, etqui en frottent leurs serpettes avant de faire la taille. Mais cette pratique a besoin d'etre te- nue secrete, pour celui qui taille tout le premier. Au reste, Ton preteud que sa vertu est si grande, qu'en remployant, on n'a rien a craindre des brouillards ni des insectes. Le tout est d'y mettrc du mystere; autrement lecharme est detruit.On repnnd du marc d'huile nouvelle ou de la suie prise aux voutes , pour se debarrasser des mou- cherons et des limacons. Pr^servatif contrc les fourmis : si la fourmiliere est dans ie jardin meme , on place aupres le caair d'un hibou ; mais si les fourmis viennent du dehors, on trace une ligne autour du jardin avec de la cendre ou avec de la craie. Preservatif contre les chenilles. On trempe dans du jus de joubarbe ou dans du sang de chenillcs les grainesque Ton doit semer. Les poids chiches semes parmi les lcgumes leurser- vent de prcservatif contreun grand nombre d'in- convenients. II y ades personnes qui jcttent sur les chenilles de la cendre de figuicr, et qui seraent aussi ou du moins suspendentdans leur jardin de la seille. Quelques-uns, pour ecarter lcs chenilles etautres insectcs nuisibles, font faire le tour du jardin a une femme sans ceinture, les cheveux epars et les piedsnus, dans letemps de ses regles D'autres attachent avec des clous , en differenfs endroits du jardin des ecrevisses de riviere. Pre- servatif contre les inseetes qui nuisent aux vi- gnes. On plonge dans de Ihuile les eantharides qui se trouveut coramunement sur lcs roses, et on les y laisse macerer. Ensuite, lorsque ron veut tailler la vigne, on frotte de cette huileles serpettes dont ou doit se servir. On fait raourir les punaises, soit avec de la lie d'huile et du (lel de boeuf, dont ou frotte les litsou lesautresendroits quiensontinfectes, soitavec desfeuillesde lierre broyees dans de rhuile, soitparrodeurdessang- sues briilees. Pour empecher que les leguraes n'engendrentdes animaux pernicieux , faites se- cher daus rccaille d'une tortue toutes lcsgraines que vous aurez a semer, ou bien semez de la menthe en plusieurs endroits de votre jardin, et particu- liercment entre les choux. On pretend qu'un peu d'ers semc, surtout dans les endroits ouil doit ve- nir des radis ou des raves, produit le meme ef- fet. On dit encore qu'en repandant sur les legu- mes de fort vinaigre raele avec du suc de jus- quiame, on fait mourir les pucerons dont ces legumcs sont infectes. On dit aussi qu'on chasse les chenillcs en brulant par tout le jardin des ti- ges d'ail sans tetes, et en cn promenant ca et la les fumigations. Si fon veut garantir les vignes de ces animaux, on pretend qu'il faut frotter les serpettesavec de Tail broye. On les cmpecheaussi de pulluler en alluniant du bitume et du soufre autour des troncs d'arbres ou des pieds de vigne, ou en faisant bouillirdans de Teau des chenilles priscs dans le jardin voisin, et en arrosant en- suite le sien avec cette eau. Pour erapechcr les cantharides de faire tort aux vignes , il faut en 6crasersurla pierre qui sert a aiguiser les ser- pettes. Democrite assurc qu'aucune bete ne pourra nuire aux avbres ni a telle semenee que ce soit, si cum nebulas videris inslare , combures. Conlra giandineni (mulla dicuntur. ) Paniii) rohoo inola toopciiliir. llfin crucnt.ie seciiies conlia c.tIiiiii niinaiilcr levaiilur. llcin oinne lioiti spatinin alba vile pia>ciniiitnr : vel noctua pennis pateulibns extensa suffigltur : vel ferramenta, (|uibus opeiauduui est, sevo uugunlur iiisino. Aliqui ursi adipem cuiii oleo liisum le.servant, el falces lioc, cuni putatuii siint, uiigunt. Scd boc in occulto del)et esse le- medium, nt niillus putator inlelligat ; cujus vis tanta e.sse perhibetur, ut neque nebula neqiie aliquo animali possit noceri. ( Inteiest eliam ut res piofanata non valeat.) Con- tra culices et limaces vel amurcam recentem vel ex came- ris fuliginem spaigiinus. Coutia foimicas, si in hoiio ba- bent Ibranien , cor nocluse admoveamns ; si foris veniunl, omne Iiorti spalium clnere aut creta; candoie signemiis. Contraerucas semina, quic spargenda sunt, sempervivae succo madefiant vel erucarum sanguine. Cicer inler oleia propter multa portenta serendum est. Aliqiii cineiem de fico super erucas spai^unt. Item sqiiiliam vel in horlo serunt, vel cci te siispendiint.IAIiqiii mulicrem menstruan- lcm, nusipiani cinctain, solutis capillis, nudis pedibus contia erucas et caetera hortum faciunt circninire. Aliqui lUiviales cancros plnribus locis intra hortum clavis figunt. Contra animalia qua; vilibus nocent , cantharides , quas in rosis invenire consuevimus, oleo mersas resolvi patie- ris in tabeni : et cnm putandac snnt vites, hocoleo falccs [pulaloiias] perunges. Extinguuntur cimices amnrca et felle hubuloleclisautlocis pcrunclis, velfoliis edera! tritis ex oleo, vel incensis sanguisngis. Ut olera animalia infesla nou genereiit, iu corio tesludinis oinnia semina, qiiai sparsurus es, sicca : vel menlam locis pluribus, maxime inler caules, sere ; hoc prrestare fertur erviim aliquantu- lum satum, prfficipue ubi radices et rapa nascnnlur. Vel acic acetum succo hyoscyami mistum fei lur oleruni pulices necare, sispargas. Campas ferlur evincere , qui fiisticulos alii sine capitibus per hortt omne spatium comburens nidorem locis pluribus excitarit. Si contra easdeni vitibns voliierimus consulere, allio trito falces piilatorise feruntur unguenda!. Nasci qiioque probibentur, si circa arhorum vel vitium crnia biUimen et sulfur incendas : vel si ahlatas de horto vicino campas excoqiias aqiia , et per horti tui spatia iiniversa diffundas. Ne caiilharides vilibus noceanl, in DE L-AGRiCULTURE, LIV. L l'on met dans un vase de teiie cuite, plein d'eau et couveit, une grande quantite d"ecrevisses de riviere , ou au raoins dix de celles de mer, que les Grees appellent TraYoupoui; ; qu'ensuite on expose le vaseen pleinair; pendant Tespace dedix jours, sourais ix raction du soleil, et qu'ou arrose de cette eau tout ce quc Ton voudra conserver intact ; en rcpetantla memeoperalion tous les jours, jiis- qu'a ce que les plantes que l'on veut avoir soicnt venues, et qu'elk's aient acquis une certaine force. On cliassc les fourmis en versant de Tori- gan et du soufre broyes sur rouvcrture de la tourniiliere. Cette prtparation nuit cgaieraent aux abeilles. On obtieiit le nierae resultat en brulant des coquillesde limacons vides, et cn bouchant les trous avcc leurs cendres. On met en fuite les raoucherons en jctant sur eux du galbanum ou dusoufre, ainsi que les puceroiis en rcpandant souvent sur le pave du marc d'huile ou du curain sauvage broye dans de Teau , ou de la graine de concombresauvageseulemeutinfusce, ou dercau dans laquelle on aura fait tremper dcs lupins raeles avec de la couleuvree blanche amcre. Mct- tez dans uu plat du marcd'huile bien epais : la nuit, les rats s'y prendront comme au picge. Sa- turez d'ellebore noir uu morceau de fi-omage ou de paiu, une certaine quantite de graisse ou de pate ; ce sera pour eux un poison. Apulee pretend qu'on preserve les graiues des mulots eu les faisant macerer dans du fiel de bceuf avant de les jeter en tcrre. Qucl([ues pcrsonnes bouchent les trous de ces animaux avcc des fleurs de lauricr-rose, afm qu'apres les nvoir rongees, ils meurent des effortsquils font pour sortir. Voici comment ies Grecs fout la chasse aux taupes. Ils font pcrcer une noix ou toute autre espece de fruit cgale- ment solide , qu'ils reraplissent de paille et de 5U cire melces avcc du soufre ; apres quoi ils font boucher bien exacteraent tous lcs petits passages des taupes et tous les conduits d'air cxterieur, a rexception d'un seul qui soit large, etarcntree duquel ils font mcttre cette noix, laquelle est allumce cu dedans, de facon qu'elle puisse recc- voir d'un c(")te le vcnt qu'elletransmettra de Tau- tre cote; moyeunant quoi les trous se trouvant remplisde fumee, les taupes s'cnt'uient aussitot, ou meurent. Si Ton remplit de cendre de cheue lcs ouvertures des trous des rats sauvages, ils gagneront la gale a force de toucher souveiit ii cette cendre, etfiniront parperir. On met les ser- pentsenfuiteavec presque toute sorte de maticres amcres; et toule fumee de raauvoise odeur est bienfaisante, ence qu'elle preserve de leur souffle pernicieux. Brulons donc du galbanum , ou du bois de cerf , ou des racines de lis , ou la corne du pied dechevre : ce sont toutes matieres qui ccar- tent ces monstres venimcux. LesGrecsimaginent que lorsque des nuees de sauterelles s'elevent tout a coup , il pourra arriver qu'ellcs passeront sans causer de dommage , si tout le mondc se tient caclie dans la maison , et que quand meme les gens seraient cn pleinair lorsqu'ils les obser- veront, ellcsnenuiront neanmoins a aucun fruit, pourvu qu'on se retire aussitot tous a la maison. On dit aussi qu'un moyen surpour leschasserest de vcrser de Teau dans laquelle on aura fait bouil- lir des lupinsamers ou des concombres sauvages, en la melant a\ ec de la saunuire. Quelques per- sonncs pensent qu'on peiit mcltre en fuite les sauterellesou lesscorpions, en brulantquelques- uiis de ces animaux au milieu de leurs sembla- bles. D'autres combattent les chenilles avcc de la cendre de figuier. Si ce moyen ne reussit pas , on en fait bouillir quelciues-uncs dans de Turiue de cote, qiia falces acuimtiir, ipsa; siint conlciendce. Demo- crilus asseiit neque arljoribiis neque .satis quibusliljet noceri posse a quibiiscunque bestiis, si fluviales caucros pluiimos vel marinos, quos Gra;ci itavoOpou; nominaiit, non miiuis quam decem liclili vasculo in aqua missos tegas, et sub (iio staluas, ut tcra, ut aibutus el olera saporem ruslici mellis eniciuiU. Siiit autem arliores a .seplentriouali parle disposita'. Friitices atqiie virgiilta ordines suos iub maceriis exequantur. Herbas deiude in planu post frnllces conserenius. Fons vel rivus liuc conveuiaf otio- siis , (jui humiles Iranseundo formet lacunas , ipias ope- riant rara et transversa virgulla, sedes lutas apibus pi.Tbitura cum sitienl. Sed ab liis apium caslris longo siut oninia odoris horrendi, balnea;, stabiila, ooquina; fiisoria. Fugemus praterea animalia qua; sunl apibiis iiii- inira, laccrlos, hlaltas et his siinilia. Avcs eliam pannis cl crepilaculis lerreamus. Purus ciistos (rcqueiis et caslus accedal , habciis nova alvcaria prieparata , quilxis excipia- tur examinum riidis jnventus. Yilelur odor caini, et can- cer adnstiis, ct.lociis qui ad huinanam vocem falsa iini' lalione rcspondet. .\b.sint el berba; litliyinalus, hellel)o- riim, Ihapsia, ahshithium, cncumis agicslis, et oinnis amariludo conficiendoe adversa diilcedini. XX.WIII. Alvcaria ineliora sunt, qua; corlcx forma- bit raplus ex suheie, quia non transmillunt >iin fiigoris aiit cjloris. Possunl tanien et ex fcrulis fieri. Si ha;c dc- siiil, salignis viminibus fabricenlur, vel ligno cavat.x' ar- boris, aiil labulis , more cuparum. Ficlilia ileferrima sunl, qu.-e el hieme gelautur, et ae.state fervescunt. Sed intcr ca loca, qua nniniri ddierc prjecepimus , podia tcr- nis alta pedibus fahrircntiir inducta lestaceo ct all)ario operc levigala, propter laccrtorum Cictcrorumqiie anima- 544 PALLADIUS. raettra ensuite les ruches sur ces murs, de facon que la pluie ne puisse penetrer jusqu'a elles, avec rattentionde laisserentre ellesdepetits in- tervalles. II faut cependant que rouverture des ruchessoit etroite, pourque lesessairas ne souf- frcnt ni du froid ni du chaud. II leur faut encore la protection d'an mur plus eleve, qui reflechira le soleil sur le domicile des abeilles, cn le prote- geaut contre les vents froids. Toules les ouver- tures des ruchesseronten face du soleil d'hiver, et il en faudra deux ou trois dans chaque panier, dont la largeur n'excede pas la grosseur du corps d'une abeille; parce que la petitesse du passage empechera lesanimaux mnlfaisants de le forcer; et s'ils attendent les abeillespourles attaquera leur sortie, ceiles-ci pourront sortir par unc6tc differentde celui ou ilsseronta Taffut. XXXIX. Lorsque Ton fera empictted'abeilles, on aura soin de n'acheter que des ruches qui soient bien remplies. Or, on sera assure qu'elles lesont,soita rinspection memc de la ruche, soit au murmure eonsidcrable qui s'y fera enteu- dre , soit aux rentrees ou aux sorties frequeutes de Tessaim. II faudraaussi les acheter dans le voi- sinage plutot que daus un canton eloignc, de peur que le changement d'air ne les incommode. Si cependant ron estdans le cas d'cn faire venir de lain , on apportera les ruches pendant la nuit , en se gardant de les raettre en place ou de les ouvrir avant la chute du jour. On examinera en- suite,pendant trois joursde suite, si l'essaira ne sort point tout a la fois, parce que ce serait un signe de desertion. Nous donnerons par detail ce qu'il yaura a faire chaque mois, pour obvier a cct accident et a d'autres. On croit cependant que lesabeilles ne preunent jamaisla fuite, lors- qu'on a frotte les ouvertures des paniers avee ia fiente d'un veau premier-nc. XL. Le chef de famille fera bieu, s'il a de Teau en suffisance, de songer a construire une salle de bains, parceque c'estune chose quicontribue beaueoup a 1'agrement et a la sante. Cettesalle sera placee a portee de la chaleur du fourneau, maisa Tabri derhumide vapcurqui s'en exhale. On lui dounera des jours du cote du raidi et de celui du couchant d'hiver, afin que les rayons dusoleilyarriventtout le jour, etregayent. Voici comme on fera le souterrain au-dessus duquel les bains seront placcs. On eommencera par en couvrir rairededalles dedeux pieds, convergen- tesvers le centre dans un degre d'iucliuaison tel, qu'une balle jetee dessus doive necessairement rouler ji!squ'au foyer. Cest le moyen que la flamme, dont la direction estnaturellement verti- cale,cchauffedavautage lesbains. Onconstruira sur ce pave des piliers de pctites briques liees entre elles avec uu mortier d'argile et de crin, espaces entre cux d'uu picd et demi , et eleves de deux pieds et demi. On ctablira sur ces piiiers deux tuiles de dcux pieds rune sur Tautre , que l'on couvrira d'un mortier de terre cuite qui ser- vira de pave ; apres quoi on y mettra du marbre si fon en a snffisamment. Quant au miliarhim de plomb, qui sera assis sur un platcau de euivre, on le mettra directemeutau-dessus du fourneau, et on le fera pnsser entre les bains. II y aura un tiiyau dirige vers ce w iliarivm, pour y conduire feau froide ; et il en partira un autre de meme calibre que le premier qui sera dirige vers le bain, pour y porter autaut d'eau chaude que le pre- mier tuyau aura porte d'eau froide dans le mi- iiarium. Les salies de bains seront disposees de liiim noxam, quilms esl moris irrepeiR : et supra hxc po- (lia alvearia coilocentur, ita ut non possint imlire pcnetraii, spatiolis inter se patentibus segregala. Angiistus tamen aililus admittat examina propter frigoris et caloris inju- riani. Sane ventis frigidioribus altus parics resistat, qui locuni possit defensis sedibus apricare. Aditus omnes soli opponantur liiberno , qui in uno corlice duo vel tres esse debebunt ea niagnitudine, rpiae apis foiniam non possit excederc. Sic euim noxiis aninialibus ingressu resistetur anguslo : vel si apes obsidere voluerint exeunles, alio, (ubi non fuerint ,) ulentur egressu. XXXIX. Apes si emendae sunf, provideamus ut plena alvearia coniparentnr : quam rern vel inspectio vel mur- niuris magnitudo vel (requenlia monstrat commeantis ac remeantis examinis : [et] ex vicina potius quani [e\] lon- ginqua regione, ne aeris novilate tenteutur. Si vero lon- gius advelienda! suut, nocte collo portentur : nec collocare nec aperire alvearia nisi vespere instante, debemus. Spe- culemur deinde per triduum.ne onniejanuas suas egre- diaUir examen. Hoc enim signo fugam medilautur assu- mere. Contra baec et csetera , suo uuumquodque mense reddemus. Tanien creduntur non fugere, si stercus pri- uiogenili vituli adlinamus oribus vasculorum. XL. Non aliennm est , si aqua; copia patiatur, pafrem- faniilias de slrnctura baluei cogitare ; quae les et voluptati plurimuni conferl et saluti. Ilaque balneum constiluemus in ea parle, qua calor fulurus est, loco ab buniore sus- penso, ne «ligo eum foinacibus vicina refrigerct. Luniiua ei dabimus a parte meridiana et occidentis hiberni , ut tota die solis juvetur et illustretur aspectu. Suspensuras vero celiaruni sic facies : aream priino bipedis sternis , inclinata sit tamen stratura ail fornacem , ut si pilam miseris , intro- staie non possit, scd ad fornacem recurrat. Sic eveniel utllamma altum petendo, cellas faciat plus calere. Supra banc straluiam pilee laterculis argilla subacta et capillo consti uctae fiant distantes a se spatio pedis unius et se- missis , altK pedibus binis semis. Super lias pilas bipedao consliluantur binie in altum, atque bis superfundautur testacea pavimenla, et tunc, si copia est, marmora collo- centur. Miliarium vero plumbeum, cuiarea palinasubest, inter soliorum spalia forinsecus statuamus foniace subiecta, ad quod miliarium fistula frigidaria dirigatur, et ab lioc ad solium similis magnitndinis fislula procedat, qua; tanluni caiidae diicat iiiteiius, quantum fistula illi frigidi licpioris intulerit. Cella' autem sic disponantur, iit quadrac nou sint , sed , (vci bi gralia) si xv pcdibus long.-e fiieiint , x DK L-AGRICTJLTURE, LIV. l. facon qu"eI!os ne fannciit pas 1« carre , niais que si ellcs ont, par exenipie , quinze picds dc ionp;, elles n'cn aicnt que dix de large , parce quc la chaleur sera plus iutense dans un liru ctroit. La formc du sw^e qui sera dans le bain sera a la voloiitc de chacun. Les sallcs de bains d'cte re- cevront le jour du cote du scptentrion , ct celles d'hiver le reccvront du c6tc du niidi. II faut, si faire se peut , qu'elles soient situccs de faeon que leur decharge s'ccoule tout enticre a travers les jardins. Les voutesde cessalles, qui serontfaites en ouvrage deSignia, seront les plus solides; niais si on les fait de planches , ccs planches se- ront soutenuesavec des arcs de fer traverscs par dcs verjies de fer. Si on ne veut point qiie ces voiites soient faites en planches, on mettra sur ces arcs et sur ces verges des tuilcs de deux pieds, rassemblees par des crampons de fer, et liees en- tre elles avec un mortier de crin et d'argile; apres quoi on lcs revetira par-dessous d'un en- duitde terre cuite, qu'on cmbellira ensuiteavec du stue bien poli. On pcut aussi, si Ton consulte ses intercts, faire ses appartements d'hiver au- dessus des bains , c'est le nioyen d'entretcnir la chaleur sous son habitation, et d'epargncr des fondations. XLL Puisque nousen sommes surle chapitre des bains, il est bon de connaitre lc ciraent doiit on se sert pour rcparer les ouvrages dcstines a contenir l'eau, tant chaude que froide; parce quesi lesbainsviennent a se crevasser, onpourra y remedier sur-le-champ. \'oici la composition du ciment qu'on emploie pour reparer les ouvra- ges destincsa contenir de Tean chaude. On prend de la poix dure, de la cire blanclie, de retonpe, de la poix liquide, de la terre cuite reduite en poudre et de la tleur de chaux, de facon que le poids de la cire blanche soit egal a celui de la poix dure, et que celui de la poix li^iuide soit moitie du poids total de ce niclangc. On mcle toutcs ces matieres enyemble; et apres les avoir broyccsdans un morticr, on fait remplir les cre- vasses de cette composilion. Autre recettc : On broie avec un pilon du sel amnioniac reduit en poudre, des figues, de fctoupe et dc la poix li- quide , et on enduit les crevasses de cctte com- position. Autre recette : On enduit lcs crevasses de sel ammoniac et de soufre rcduits Tun ct rautre en poudre , ou bien on lcs en remplit. On les en- duitaussi de poix durect de cire blanchemclces ensemble ct saupoudrees de scl ammoniac, ct Ton fait passer le cautere par-dessus cetenduii. On les enduit encore de ileur dc chaux et d'huilc melces eusemble , et Ton sc gardc bicn d'v mcttre de {'ean aussitot apres. Autre rccette : On mele de la (leur de chaux avec du sang de taureau et de rhuile,et Ton enduit les fcntes avec celte composition. Onbroieencoreensembledes figucs, de la poix dure et des ecailles d'huitres seches, et on enduit avec attention lcs fcntcsavcc ce me- lange. Voici aussi le cimcnt qu'on emploie pour reparer les ouvrages destines a contenir de Teau froide. On broie ensemble avecun pilon dusang de bocuf, de la lleurde chaux et du m'iehefer, et on en fait une espece dc cerat, dont on enduit ces ouvrages. On cmpcchc cgalement Teau froide de filtrer entre des fentcs, en les enduisant de suif fondu , raele avec de !a cendre passee au cribie. XLII.Si Ton fait une grande coDSommation d'eau dans les bains, il faut en diriger recoule- ment vers lcs boulangcries, oii Ton etablira des moulinsa cau ; ce qui sera une grande ^conomie de travail pour les hommes et les bctes. XLIII. On se pourvoiradetout 1'attirail neces- saire a la campagne. Voici en quoi il consiste : des lal.-o sint : foiliiis eniin vapoi- inlLT anijiist.i liii^lahltiir. Soliiiruin loiiiia pio iiniiisciijiisqiie voliiiilale Inndeliir. Piscinales cell.ie in a.'Stivis balneis a septcntrioiie liimen accipiant , in liienialibiis a nieridie. Si lieri polesl, ita con- stituantin buliieie, ut omnis eaium per bortos (jccurrat eluvies. Canieraj in balneis [si] signina: [(iaiil , ] fortioies sunt. Qua; vero de tabulis riiint, virgis (ei leis tiansversis, et rcneis aicubus sustinentur. Sed si tabulas nolis impo- iiere, super arcus ac virgas bipedas constitues firreis ancoris culligatas, capillo inter se alque aigilla subacta coliaerentes , et ita impensara teslaceain subter inducis : deinde albaiii opeiis niloie decoiabis. Possumus eliam, si compendio studcmus , bibeina a^dificia halneis inipone- re : liiiic ct liabitationi tepoiem subinittimus, et funda- menla lucramur. XLI. Scirc convcnit, quoniamde balncisloquimnr, qua; sunt nialtlia' calidaiia; vel fiigidaiia! , ut siquando in soliis scissa snnlopera, possit repenle succurri. CalidariaTom- positio lalis est : Picem diiiani , ceram albain poixleribus icquis, stiipam, picls liqiiid.x tolius pondvris dimidiam parlein , leslani mlniilaiii , lUiriin raliis, omnia sliniil l'\LI \UI1-^. inlsla in pila conlnndes, el juncturis curabis iiiserere. Aliter : Aniinoniaciini reiiilssuin , ficum , slupani, picem liquidam liindis pilo , ct jdnctuias oblinis. Aliler : .\mmn- nlacinn et 'sulfiir utiiimque resolutum line, vel iiifundc juncturis. Item plcem duram, ceram albam el ammonla- cum super remissiim simul jiinctiiris adline, el cantere cunla percurre. llemlloiem calcisciimoleomislumjunctu- risllllne, et cave ne mox aqua niittatur. Alller : Sanguini lauriiio et oleo llorem calcis admiscc, et rimas conjunc- tionis obducilo. llem iicum et picem durani , ct ostrci testas siccas siinul tundcs. His omnibus junclurasdilipen- teradlines. IIciu maltha> frigidaria!,sanguinem bubulum , llorem calcis , scoriani ferri , pilo universa contundes , et ceroli iiistar eflicies , el curabis adlinire. Itein .scvum li- qiicfarlum cribellato cineri admistuin fi Igida; aqua; intcr rimas labcnli , si adlinatiir, obsislet. XLII. Si aquae copia est, fusuras balneariim debent pislrina su.wpeic; iit ibi formalis aqnariis molls, slnc ani- malium vel hominuin lahore IVuincnla franganlur. XLIII. Inslrumentavero lia-c, qurc niii ncressaiia siint, parciniis. Aratra simpllcla, vcl sl plana icglo pciiiiitlil , Sid PALLADIUS. cliiurues siniples, ou , si ron cultiveun pays plat qui en permeUe l'usage, des chari'ucs aoreilles, par le moyen desquellcs on fasse les raics du la- bour plus elevees, afm que les semenccs pendant riiiver souffrent nioins du scjour dcs eaux ; des hoyaux , des beches, des serpettes pour tailler les arbres et la ^igne. Ilcm, des faux, tant pour la moisson que pour la fenaison ; deshoues, des tupi, c'est-a-dire , des scies emmanchees tanl grandes que pctites , dont les plus grandes n'aient pas eependant plus d'un cubilus , afin de pou- voir etre introduites facilement dans les troncs d'arbres ou dans les ccps de vigue, a Teffet de ies couper, ce qui serait impratieable avec une scie commune; des alenespour enfoncer les sar- nients dans les terrcs faconnees au pastinum ; dcs serpettes tranchautes par le dos , et faites en forme de croissant. Item , de petils couteaux re- courbcs, avec ksquels on puisse couper aisenient les rejetons secs des jeunes arbrcs, ou ceux qui cmpietcnt sur le trone. Ilcm. , de tres-petites fau» cilles a dents, avec lesquelles on estdans Tusage de couper la fougere; de plus petites scies que celles dont nous avons parle, dcshoues, des oa- tilspour extirper les cpines, dcs haches simples ou faites en forme de doloires, dcs sarcloirs sim- ples ou a deux fourchons , ou des haches dont le (los rcssemble a des rcitcaux. Item, deseauteres, des instruments de fer, tant pour la castration que pour la tonte , ou pour letraitemcnt des ani- maux nialades; des tuniqucs de peau avec des oapuchons, dcs guetres et des gants de peau qui puissent scrvir non-seulemcnt dans les forets, mais eucore dans les buissons, taut aux tra\aux rustiques qu'a la chasse. Aprcs avoir acheve tout ce qui conecrne lcs preceptcs generaux , nous al- lons a present detailler les travaux de chaque mois de Tannee, en comraencant par eehu de jnnvier. LIVRE SECOND. J.\NVIER. I. II faut dechausser les vignes ce mois-ci dans les climats temperes; c'est ee que les Italieus appellent excodicare (essarter). Cetle opeiation consiste a ouvrir, avec precaution, la terre a Taide de la doloire autour du tronc dela vigne, et a y iaisser des especcs de rigoles circulaires apres en avoir bien nettoyii toutes les racines, afin que la chaleur du soleil et la pluie l'exci- tent a pousser. II. Cest le moment de nettoyer les pres et de les mettre a Tabri des insultes des bestiaux, dans les lieux exposes au soleil, ou maigres, ou secs. III. On peut deja donner le premier labour et les premiers apprets aux terrains gras ou secs; mais il vaut mieux altacher les boBufs au joug par le cou que par la tcte. Lorsque les boeuls se- ront arrives au bord du sillon, le laboureur, avant de les faire retourner, les letiendra, et poussera le joug en avant, afin que leurs eous se rafrai- chissent. Un sillon de labour ne doit pas avoir pius de ccnt vingt pieds de loiig ; et il faut pren- dre garde de laisser de la terre entre les sillons sans la retourner. On brisera toutes les moltes de terre avec ladoloire. Pour reconnaitre si laterre a ete remuee egalement partout, on sonde les sillonstransversalemcnt avec une perche; et cctte precaution reitiiree souvent empcehe les bouviers de toniber dans la ncgligence sur ce point. II faut observer de ne pas labourerun ehamp lors- qu'il est bourbeux , ou lorsqu'il est humecte d'une pluie legere apres de longues secheresses (corarae aurita, qulbus possint conlia stationps liunioris liilicrni sala celsiore sulco atlolli. Uidenlcs, liolabras, falces puta- torias, quibus in arbore utamiir et vite. Item messorias \el firnarias, ligoues, lupos, id estserrulas nianubrialas iiHnores majoresque ad meusurain cubiti, quibus facile est, quod per serrani fieri iion potest, resecaiido trunco arboris, aut vilis inlerseri : acus , per quas in pastinis sar- menta niergiintur : falces a tergo acutas alque lunalas : cultellos itenicurvos minores, perqnos novetlis arboribus surculi aridi aut cxtantes facilius amputentur. Item falci- cnlas brevissimas tribulalas, quibus filicem solemus abscindere ; serrulas minores, vangas, runcones, quibus veprcta peisequiniur; secures simplices vel dolabratas ; sarciilos vel simplices vel bicornes , et ascias in aversa parte referenles rastro.'^. Item cauleres, castratoria ferra- meiita atque lonsoria, vel qua; ad animalium solent per- tincre medicinam. Tunicas vcro pellicias, cum ciicnllis, ct ocreas mauicasque de pellibus, quic vel in tilvis, vcl iu vepiibus, rnstico operi et venatorio possint csse com- ninnes. Explelis liis quoe ad generale pertincnt pra-cep- him, nuncoperas suas singiilis mensibus explicabimiis, el 4,menscJanuario laciemus initium. LIBER SECUNDUS. J. Januario mense locis temperatis ablaqueandae sunt vites, qua llali excodicare appellant, id est circa vitis codicem dolabra terram diligenter aperire, et piirgatis omnibus velut lacus efficere, ut solis teporibus cl imbri- bus pi ovocentur. 11. .\pricis, aut macris, aut aridis locis pratajam pur- gaiida siint , et a pecore vindicanda. llt. Pingues et sicci agri pioscindi et apparari jam pos- snnt. Sed boves meliiis colloquam capitejunguntur;qoa9 ubi ad versuram venerint, arator retineat, etjugum pro- pellat, ul eorum colla refrigerentur. Sulciis autem in ara- tionibus longior, quam centum viginti peduro esse noft debet. Servandum vero est, ne inler siilcos iioii mola teriarelinquatur. Glebic omnes dolabris dissipandie siint. Seil fequaliler leiram motam esse cognoscis , si transver- sam per sulcos perticam miltas : quae res saepius liacta ,.. bubulcos ad baec negligentia snbmovebit. Observandum est, ne lulosus ager aretur, aut, qiiod s.Tpe sit, post lon- gas siccitales levl imbre perfusus. Nam lerra qua; lutosa tractatur in primordio, fcrlur toto anno uon posse trac- 01': i;.\(iUICULTURE, LIV. II. il arrivc frequemmcnt) ; car oii pretfind qtriine tcne ii laquelle on a touclie ponr la premiere fois, (lans le tenips qu'elle etait Ijourbeuse, ne peut plus etremaniee de toute rannec; et Ton assurcque lorsqu'on en laboure unc pen('ant que sa superficie est k-gercment luimeclee et que Tin- tt^rieur en est sec, elie dcvicnt sterile pour trois ans. Cest pourquoi il ne fautdonner le premier labour qu'a des terres qui solcnt mediocremcnt humect(>es, sans tilre ni bourbeuses ni seches. Si ce sont des collines, on y fera lcs sillons en travers sur ies pcntes, et on obscrvera la mcmc marche lorsqu'on les ensemencera. IV. Lorsque Thivcr n'aura point eti; rude, on semera dans lcs climats temp^^r^is, vers ies ides dejanvicr, dc ror pourensemenccrun /),'r/r>rMW. Mais cette cs- peee dc scmence rt^ussit rarcment, parce que lcs vcnts duniidi o« ia sechcicsse, qui sontdcsac cidents prtsque mevitablcs au temps qu'elle fleu- rit, en font lombcr la flcur. VI. On scnie a la fm de ce mois-ci la vescc que l'on a intention de ne pas couper en fourrape, et de r(?co!ter en grainc. II en faut six modii pour ensemencer un juf/erum. II faut la semer apres la seconde ou la troisicme heure du jour, lorsque la roscc, (|u"cllc ne peut pas supporter, nnra disparu , ct dans une tcrrc qui ait re(;u le premicr labour. Mais on aura rattcntion de la couvrir aussittjt de terre, parce que, si ellc rcs- tait a decouvert pcndant la nuit, i'humidit(3 ia eorromprait. On obscrvera de ne pas la semer avaiit le vingt-einquicme jour dc la lunc; autre- ment les limacons la devorcraicnt. &47 VII. Nous semons en Italic le fenugrcc que nousdevons ixcollcr en praine a la fin du mois de janvier, vers les calcndcs de fiivricr. Six mo- dii suffisent pour cnscmeneer un juycntm. II faut que les sillons de li terre dans laquelle on le seme soient scrn''s, mais non profonds, parce qu'il vicnt diflicilenicnt quand il cst cnfonce de plus de quatre doi'.its en terre. Cest poiir- quoi il y a dcs personncs qui ne se servent que de charrucs tres-petitcs pour doniicr le prcniicr labour a la terre dans la(|uclle ellcs le semrnt, et qui lc recouvrentaussi!(")t detcrre avec dessar- cloirs. VIII. On peut aussi scmcr fers a la fin dc ce mois-ci dans un terrain sec ct niaigre. On en scme einq iiiodii \)arjin/enim. IX. II faut profiter des jours secs et sercins de ce mois-ci pour sarcler les bl(?s,quand il negele point. La plupart des auteurs piTtendent que c'est une operation qu'il ne faut jamais faire, parce qifelle decouvre oii qu'elle eoiipcles raci- nesdes bl(''S, de fa(?on qu'ils pcrissent aux froids qui viennent ensuite; niais il me semble qu'()n peut la faire,pourvu quecene soit ([uedansdcs terrains pleins d'herbcs. Aii surplus, on sarcle le froment et le ble ador qmm\ ils ont quatrc feuil- les; 1'orge, quand elle en a dnq; les feves et lcs legumes, lorsqu'ils sont clev(''S de quatrcdoigts au-dessus de terre. Pour !e lupin, qui n'n qu'une seuleracine, il p(!'riraitsi on lesarclait. l)'aillcurs il n'exige pas(iu'on hii donnece soin, parce qu'il fait mourir les herbes lui-m(?iTie, etsans le sccours du cultivateur. Quant a la fcve, si on la sarcle dcuxfois,elleprofitcrad'autantmieux,etproduira des fruits aussi recommandables par leur gros- seur queremarquablesparleurquantite, puisqu'il n'en faudra presque pas plus pour combler la mesure d'un modivx lorsqu'ils seront moulus, ; quae aiilem siipra lcviter infiisa est , et siiluei- sicca , 51 tiinc aielur, asseriliir per Uienniiiiii .steiilis fieri. Et ideo mediocriter inftisiis ager, ut nec liitosus nec aridiis iit, picscindi debet. Si collis est, liansveisus per latera iMlcelur. Qua: forma tunc servanda est, cuin semen acci- piet. j IV. Si clemens fuerit hiems , ordeum Galaticum, qtiod |;rave el candidum est, circa idiis Janiiaiias seramus locis l.emperatis. Octo modiis jugeriim complebitur. I V. Ciceicula mense lioc serilur loco la.>to, cjclo humido. fres miidii juserum eomplent. Sed hoc gemis seminis raro esponilcl , (piia decipitur austro , vel siccitate dum (lo- et ; (piiid lunc prope necesse est evenire. Vl. Hoc nienst; ullimo colligendi .seminis causa , non labuli secandi , vicia scritur. Jugerum sex modii occii- lanl. Serenda esl in tci ra proscissa post lioiani siTiindaui ■el [erliam, cum ros esse (lesicrit , qiiem fenc non polest. ied slatim cooperienda est ante noclem. Nain >i niida inanscrit, noctis huinore coiriinipitur. Ob.scrvsndnm cst .>e ante vigesimamquintam Innam scraliir; ipii.i >i~ ^.it.'.in jiDiacee persequiinliir. VII. l"o^iinm grircnni in Italia collignndi scniinis caiisa mense Januario iilliino circa 1'cbruarias calenil. serimus. Sex mndii jUjicro siiriiciunt. Aiandnni est spisse, sed nou alle. Nam si pliis qnani qnatuor digilis ohruatnr, diflicile nascitnr. Idcirco qnidam minimis aiatris proscissa prius tcrra seminanl, et sarculis slalim sata cooperiunt. VIII. Ervnni seri et hoc mensc novissimo polcst loco sicco et macio. In jugeio quinquc modii scruntiir. IX. Iloc nicnse seienis et siccis dichns , dum gelii idium non est, sunt sarculanda frumcnla. Quod opus pleiiqiio negant lieri debere, qnia ladices eorum deteganlnr aiit incidantiir, et necentiir frigore suhseculo Milii antem vi- delur lipibosis locis tantnmcsse faciendiim. Scd liilinim et far sarntur qualiior foliorum , ordeuni qiiiiiqin' ; f.iha et legninina , cnm supra lenain qualuor digitis fucrint Lupinns vpro.ipiia iinam radi(X"m liahet, si sarcnletur, exliiignilnr; qiiod nec desiderat, (piia herbas praeler anxi- liijiu-witoris aflligit. Faba aulem si bis sarculeliir, profi- ciel , Pl mulliiin fruclumel maximum alTeiet; ul ad nieii- tnrani modii complendi frosa propcniodim» sicut inlogra rcspondcat. Si siccas segetes saiciilaveris, aliqiiid con- hiL PALLADIUS. qu'il n't'n faudrait s'ils etnient en cosses. En sar- elanlles plantesdaus leteinps qu'ellessontseclies, c'est un petit seeours ([u^on leur procure eontre la rouille. L'orgesurtout doitetresarcl^equandelle est seclie. X. Cest a present le temps defaconner laterre &» paslinnm; ce qui se fait de trois facons, ou en reniuaiit toute la superficie du terrain, ou eu y faisant des trancliees , ou eii y creusant des fosses. II faut fouiller un terrain dans toute son etendue quand il est en friche, afin de le debar rasser des souehes et des racines de fougere, ou d'autres mauvaises herbes. Mals quand ce sont des jacheres qui ne sont point cmbanassees, il faut les faconner au i^astinum en y creusant desfosses, ou inieux des tranchees, parce que cesdernieres iivreront passage a Teau, de facon qu'elle abreuvera tout le terrain. On fera donc ces tranchees de la longueur que Ton voudra donner aux planches, et de deux pieds et demi ou detroispieds de largeur, de facon que deux travailleurs la creusent ensemble au lioyau , eu se reglant sur unc ligne qui sera marqueeau cor- deau , et cela a la profondeur dc trois pieds ou de deux piedset demi. Apresquoi, s'il s'agitd'un vignoble qui doive etre cullive a mains d"hom- me, ils laisseroiit sans le remuer un intervalle de terrain egalacelui qu'ils auroiUlaboure, et creu- seront une autre tranchee de la meme facon que la premiere; au lieu que s"il s'agit de vigno- bles qui doivent etre laboures a ia charrue, ils laisseront entre chaque trauchee un intervalle de cinq ou six pieds sans le fouiller. Si Ton veut faire des fosses, on leur doiinera th)is pieds de profondeur, deux pieds et demi de largeur, et trois pieds de longueur. Soitque Ton culiive les vignobles a mains d'homme, soit qu'oii les eul- tive avec des bceufs, on laissera entre ces fosses, dans Tun ou Tautre cas, les m(5mes intefval- les que ceux que iious avons prescrits a Tegard des trancht'es. Mais il ne faut pas donner aux fosses plus de trois pieds de profoiideur, de peur que lessarments qu'on y plantera ne soient in- commodes par le froid. II faut que les cotes dcs fosses soient coupesa pic, de peur que si le cep s'y trouvait pose obliqueinent, il ne vint a etre blesse par suite des efforts que ferait le fos- soyeur pour p!?netrer au fond de la terre avec ses outils. Quant aux terrains faijonues au pas- fiiium, dont on voudra remuer la terre dans toule leuretendue, on les fouillera a la profon- deur de trois pieds ou de deux pieds et demi, et Ton prendra garde que Touvrier ne dissi- mule par fraude des parties de terre non labou- rees. Cest a quoi veillera le gardien, en sondant de temps cn temps le terrain a mesure qu'il sera fouillti , avec une verge sur la(|uelle sera marquee la mesure de la profondeur que iious venoiis de prescrire. On fera aussi rejeter sur la superficio du terrain toutes les racines et toutes lcs iiii- mondices,et priiicipalement celles qui provieii- uent de roiices ou de fougere. II faut prcndre ces soins dans tous les terrains, ([uelle que soit leur position, et par tout pays. XI. Pour ce qui est de la distribution du ter- rain en planches, le propri^^taire suivra soit gout , ou se r(>glera sur rexigenee du lieu, pour la faire, soiteii formantdes planches d'unjugc- rum entier, soil en les faisant d'un semijugerum , soiteiifinen ue faisantque des planches gwaria- narice, c'est-a-dire, des planches carrees qu ne conliendront que lc quart dxijugerum. XU. 'Voici la raesure de terre facounee ai pastiiium que contiendra la planche carrtie d'ui jugerum entier. Chacuu de ses c6tes aura cea quatre-vingts pieds de longueur, lesquels , mul lia nibigiiieni iira'stilisli. Maxime OKleiiiii sicciiin sar- ri"»;'»'. X. Pastinuiii fieri nunc tempus est : quod lit tribus ge- Meiibus, aut terra in totum lussa, aut sulcis, aiil scio- bibus. Terra tola debet elTodi, ubi afier ininiuudus est, ut silvestribus truncis el radicibus filicis, vel lierbarum uoxiarum spalia liberentnr. tJbi autem mund* sunt no- vales , scrobibus pastinemus aut sulcis : sed sulcis inelins eiil , qnia hnmorem velut in tolum spalia pastinala trans- mittunt. Fiunt ergo sulci tanta longitudine, quanlaiu des- tinaveiis tabula;; lalitiidinejiedum duorum et semis, vel trium, ila utjuncti duo fossnres designatum linea sialium bidentibus perseqnantur aUitudine trium vel diiornm et semis pedum. Deinde si ligonibus per liomines vinea co- lenda est, tantiim crudi soli relinquiinus, et sicaltersnl- cus impriniitur. Si vero arandx snnt vinea;, qninqiie vel sex pediim spatia. quffi non sunt lodienda, in inedio ic- linqnemus. Qiiod si scrobes fieii placeat ; (aciemus tribiis pedibns altas, diiobiis semis latas , tribus Inngas. Sive lossoi ibiis colantur vineta , seu bubiis , eadein spalia , qucE iuler sultos sunt dicta, servemus. Ullra tres veru pedes allius fodiendae sciobes non sunt, ne laborent fr goie sarmenta quie pangiinus. Latera scnibibus aequalili incisa sint,ne obliqua vitis saucietiir alle nitentibus fe rainenlis cum fossor inctimbet, Pastini veio.qiiod onir versabitur, trium vel duorum seinis peduin aUitiidine ten universa fodietur. In quo est adliilienda diligentia, ij crudiini .solum liaude occulta fossor incliidat. Quain rej subinde custos virga, in qiia praidicta; aUitudinis inodij designatus est, per spatia quae fodiuiitur, exploret. Racj ces omnes et purgamenta, niaxiine rubi et lilicis, ia sui mum regeri faciat. Qua; cina in orani positionis geiiere, ubique servanda est. i XI. Tabulas auteni pro domini voluntate vel loci r| tione facienius sive Integruin jugeruni coiitinenles, sl niedium ; seu quartanariani tabulam , quse qnartain jiigij partem quadrala conticiet. XII. Mensiira veio pastini liaec est, [ul] in labiila qij drata jugerali cenleni octogeni pedes per singiila latii diiigantnr, qni [in se] inulliplitati liecentas viginliqualil deceinpedas (piadiatas per spalium onine coinplebu Secundiim hunc uiiiiieruin oninia qua? volueris pastinai DE L'AGRICULTURE, LIV. IL tiplios run [);ii- lautic, ilunncront, pour toute sa superficie, trois cent vingt-quatre perches carrecs de dix pieds cliacune. Or, on estimera, d'apres ce calcul , tous les tenains que Ton vou- dra hconner a\} paslinuiii , puisque dix-huit per- clics (le dix pieds chacune, multiplices pardix- huit, cn donneront trois ceut vingt-quatre. Ainsi cet exemple apprendra a mesurer tous les ter- niiiis, selon qu'ils seronl plus ou moins grands. XIII. Le terrain qu'ondestine a la vii^ne doit ii'etreni tropeompacte nitrop meuble,maistenir pliilot de la derniere condition. II ne le faut iii raaigre ni gras tout a fait , mais quelque chose d'approchant; ni platni abrupte, mais legerement fxliausse; point sec,encore raoins marecageux, inais arrose moderement ; enfiii, qu'il ne soit ni s.ile ni amcr, pnrce que tous ccs defauts corroni- pcut le vin et le rendent desagreable au goiit. II lautaussiune tempeiature moyenne, mais plutol tiede que froide, plutot scche qu'humide. Mais ceque la vigne redoute le plus, ce sont les tem- p^tcs et Ics vents. Quand oii voudra faconnerun terrain au pastiiiiiiii , on en choisira un de prefe- rencequi soit inculte, ou eutierementcouvert de bioHSsailles. La piie de toutes les qualites quil pourrait avoir serait d'avoir ete anciennement plante en vignes. Si cependant Ton est force par lanecessite de tourner sou choix sur un terrain pareil , il faudra commencer par le tourraentcr par de frequcnts labours, afin d'e\tirper lcs racines des anciens ceps, et de detruire tout ce qu'ils laissent apres eux de detritus et de^pour- itiire, a\ant de lui coafier le jeuue plant. Le uf ou tel autre terrain d'une espeee meme ilus dure, quand ils sont ramollis par l'action •iicccssive de la gelee et du soleil, portent de ires-bclles vignes, parce qu"ils mainticnnent eurs racines fraiches en ete, et qu'ils conservcnt Meu l'humidite. Pour le roc qui est couvert de lisculies. Decem et octo eniin decempeda', dccies et oclics upimlalae , trecenlas viginllqiiatuor explcbiint. Quo ■xein|ilo doceberis in majore agio vel niinore niensiirani. XUI. Sed solnm vineis ponendis nccspissiini silnimis lec resoUiUim ; piopiiis lanien resolulo : ncc exile , nec telissiniiim; lamen laeto proximum : nec catnpestre, nec ira^ceps; sed polius cdilo canipo : nec sicciim nec uligi- tosum; modice tamen rosciduin : nec salsum nec ania- um , quud viliuin sapore corruplo vina conlristat. Ca;luni mdiorris qiialilalis, lepidum lamen magis quam liigi- lum, siccum potius quam Dimis imbridiim. Sed anle omnia itis procella,s \enlosque formidal. .\d paslinandiim ludes Sros polius eligamns, vel rnaxime silvcslres. Llliuia con- titio e^t ejus loi i , iu qiio fuerunt velusta vinela. Quod ei lecessilas coegerit , prius n.ullis arallonibus evercealiir, ilabolilis radicibiis priorisvineae, cl omni ejuscjiic cl jqualore depiilso, iiovella vilis tutius possilinduri. Tofus ilaliaduriora, ubi geln relaxantur et snlibus, piilcherri- iias vincas ferunl, rerrigeralis.Tp,state radicibus, el bnmoie lelenlo. Sed cl solula glaiea ct calc ulosus ager ct mobiles 549 tcrre, il n'cxpose jamais les racines de la vigne a souffrir la soif pendant Tete, parce qu'il est frais et qu'il conserve bien rhuiniditc. II eu est de meme d'un gravier resolu en poussicre, d'ua terrain plein de cailloux et de pierres mouvan- tes (pourvu neanmoins que toutes ces natures de terrains soient mclaugees de quelques niottes da terrc qui soieut grasses) , ainsi que dcs terrains sur lesquels la terre s'eboule des hauteurs voisi- iies, ou des vallees engraissees par les depAts de limon que les eaux y ont formcs ; quoique tout ceci ne doive s'entendre que des lieux qui n'ont a craindre ni la gelee ni les brouillards. La terre melee d'argile est encore bonne pour la vignc; mais rargilepureluiest tres-contraire, ainsi que les autres choses que j"ai detaillees dans les pre- ceptes generaux. Pour les terrains qui n'auront jamais produitque de miserables broiissailles,ou qui seront marecageux , ou sales, ou amers, ou altercs et sccs, il faut y renoncer. Le sable noir aiiisi que le rouge sont bons, pourvu qu'ils soient meles de terre 1'orte. Le charbon maigrit les vi- gnes, a moins qu'il ne soit fume. Elles prennent diflicilement dans la terre rouge. II est vrai que par la suite elles y trouvent suffisamment de nouriiturc. Mais cette especede terre est rebelle a la culture, parce que, pour peu que rhumidite ou le soleil s'y fassent sentir, elle se detrempe ou se desseche trop. Ausurplus, le meilleur sol est celui qui tient le milieu entre tous lcs extrd- mes, et qtii approche plutfit d'un terrain leger que d'un terrain compacte. II faut que la vigne soit cxposce, ilaiis les pays froids, au iiiidi ; dans lcs pays chaiids , au nord ; dans les pays tem- peres, au levant : pourvu cependant que la con- tree ne soit point sujette a des vents de midi ou d'est qui soicnt malfaisants; auquel cas on fera raieux d"e\poser ses vignobles au veut d'aquilon ou au Favonius. II faut commenccr par debar- lapides , si tamen Ii.ic omnia glebis se pinguibus mi.scuere, el silex, riii leria siiperposila est, quia fiigidiis esl el hu- nioiis lenax , radices rcslale sitire non patitur. Ilem loca , ad qu.Tc de cjicuminibus lerra decurrit, vel valles, quas fluniiniim saturabit aggeslio : sed lioc in iis locis, qiiJB gelu et ncbiilis infesla essc non possunt. Argillosa terra commodaest, argillaaulem sola graviler inimica, et cav lera qiia' in generalibus dixi. Nani locus,qiii misera vir- gulla produxeril, vel uliginosus vel salsus vel amarus vel sirniilosiis ct aridus improbalur Jiiger sabnlo et rubeu» ulilis esl, sed cui foilis lerra pemiisla est. Carbnnculus, nisi Rlercorelur, inacras vineas leddil. In rubrica diflicilius comprebendunl, quamvis postea nulriantur. Sed Iioc geniis Ifrra; operibus iniinicum est, qiiia parvo vel Iiumore vel sole aul nimis madescil aiil siccatiir. .\t niaximc ulile so- lumesl, quod inler omnes niinietales temperamenUim tenebit, et raro proxinnim, qii.im dcnso lueril. Plagam ca'li vinea speclare debel locis frigidis meridianam , calidis seplentrionalem , tepidis orientem ; si tamen Auslros vel Euros rcgio non habcat iiiimicos. Qiiod si hoc est vilium , 530 PALLADIUS. rasser le terrain que l"on voudra faconner au jjasltnum, de tous les obstacles qu"on y pourra rencontrer, et detous les arbres qui s'y trouve- ront brises, de peur que, lorsque la tcne aura ete iouiilee, elle nese raffermisse par la suile a forcc d'etrefouleeauxpieds. Sile terrain est pIat,on le labourera au pcisfinum a ia profondcur de deux pleds et demi; si c"cst une petite eminence de terre, on la labourera a hi prufondeur de trois pieds; si c'est une colliue escarpee, on la labou- rera a la profondeur de quatre pieds , de peur que la terre n'en soit trop tot entrainee ; enlin si c"est une vallee , on la labourera a la profon- deur de deux pieds. Mais il ne faut pas donner plus d'un pied et demi au labour dans un ter- rain marccageux, d'ou Ton verrait jaillir l'eau s'il etait fouille plus profondement, tel que le territoire de Ravenne. Des experienees suivies m'ont appris que les vignes viennent niieux lorsqu'elles sont plantt^es, soit au moment que la terre vient d'etre fouillee, soit peu de teraps apres, c'est-a-dire , avant que le gonllement de laterre, occasionne par le labour au pastinum, soit affaisse , et qu'elle ait repris sa fermete. J"ai fait la meme remarque a Tegard des tranchees ou des fosses, surtout quand la terre etait de moyenne qualite. XIV. II faut semer la laitue au mois de jan- vier ou de dccembre , pour la transplanter au niois de fevrier. On la sf!me aussi air niois de fevrier, pour pouvoir la transplanter au mois d'avril. Mais il est certain qu'on peut tres-bien la semer dans tout le coiirant de rannee , pourvu que ce soit dans un terrain gras, fume etarrose. On en coupera les racines egalement, et on les enduira de fumier liquide avant de la planter; ou si elle est doja plantee, on les mettra a jour pour leur donncr du fumier. Cette plante veut un terrain qui soit bieu remue, gras, humide et fume. II faut arracher les herbes qui croltront cntre lcs laitues avec la main, et non pas avec le sarcloir. La laitue deviendra plus cpaisse si on la semeclair, ou si, apres avoir coupe legere- ment sa tige lorsqu'cIle commencera a pous- ser, on la comprimeavec une motte de terre ou avec une tuile. On croit qu'on fait blanchir les laitues en jetant frecjuemment sur la planche du sable de riviere ou de mer , et en rassemblant leurs fcuilles pour les lier. Si la laitue vieot i durcir par le vice du terrain , ou par Teffet de la tempcrature ou de la mauvaise qualite de la graine, on la deterrera ct on la replantera de nou- veau, pour la rendre plus tendre. Elle aura aussi plusieurs goutsdifferents, si, apres avoircreuse delieatement , avec une alfine, une crotte de chevre , et avoir insere dedans de la graine de laitue, de cresson alenois, de basilic, deroquette et de raifort, on enveloppe cette crotte dans du furaier, et qu'on Tenfonce daus une petite fosse creusce sur un terrain soigneusement eultive. En effet, le raifort se portera vers la raeine de lai- tue, ct les autres plantes s'elancerontparen haiit ainsi que la laitue elle-meme, qui les absorbera en conservant le goiit de ehacune d'elles. D"au- tres obtiennent le meme rcsuli.at par le procede que voici : ils deterrent une laitue, enlevent les feuilles qui tiennent a ses racines, et, aprcs les avoir piquces a Tendroit par ou ellesy tiennent avee uu scion d"arbre, ils y inserent les graines que nous venons de nommer , a rexception de eelle du raifort, et les reeollent avee du fiimier; apres quoi ils remcttent en terre cette laitue ainsi greffee, et qui croit entouree de toutes ces diverses semenees. On a donne a la laitue le nom d.elactuca, parce qu"elleccntientuiiegrande quaiitite de lait. II cst constant qu'il faut semer dansce mois-ci, comme en tout autre tcmps, le cressoualeuois, n'importe en quel lieu ni sous nieliiis in Aquiloiiem vel FavDniiini vineta dirigimus. Secl locns qiii paslinamlns est, iuins iiniicilinientis et oninibus (elisis) lilierelur arboribus, iie [lost rakatu assidno tena cltossa solidetnr. Si campus est , (Uiobns semis pedibus pastinetur; si clivns, tiibus ; collis |ii;ieiniitiis quatuor, ne ciliiis terra decui lat ; vallis vern diiobus pedibus. Sed ager uliginosus, qui luinioies altius lossus eiiulat, sicut Ka- vennalls soli , non amplins qiiam in |iedeni seniis efiodia- lur. Illud experimentisassiduis compieliendi, vilesmelius iuovenire, si vel slatim fossie tejia!, vel non longe anle, [langantur, cuin tunior pastini nondum repetita soliditatc subsedit. Haec qnoqne in lacieudis sulcis et .scrobibus ap- probavi, maxime ubi mediociis esttena. XIV. Mense lanuaiio lactuca serend.i est , vel Decem- bri, ut plantaejus Februario t'ansreiatiir. Itemqiie Febiua- rio seritur, ut possil Aprili mcnse tiansfeiii. Sed cerium est eam toto anno bene seri , si locus sit laetus , stercora- lus, iri iguus. Antequam pangatur, radices eius resecemus tequaliter, et liquido fimolinamus : (vel) quce jam pactae eunt , nudatae Ixtamen accipiant. Amant solum subactum. pingue, liumidum, stercoiatiim. Inter bas lierba manu' evellenda est, non sarculo. Latior lit, si raia ponatur, velcum pioducere incipiet caulcni, eo leviter inciso gleba piemalur aiit testa. Candidae lieri putanlur, si niiniiuis arena vel litoris freqiienterspargalnr in medias, et collec- tis ipsae foliis alligentur. Si vitio locivel temporis vel se- niinis cito lactnca durescit, planta ejus avulsa et denijo posila tenejitiidinem consequctiir. Item mullis seminibus condita naseetur, si caprini stercoris baccam subula sub- tiliter excavaveris, et iu ea semen lacluca;, nasturtli, ocimi, erucae, radicis immiseris, cl luuc involutam limo baccam terra optimeculta, brevi scrobe demerseris. Ra- pbanus nitilur iu radicem. C^tera seniina in summo , lac- tuca pariter emergente, prosiliunt, singuloruni sapore ser- vato. Alii lioc ita assequuntur : Avuls» lactuca; folia car- pnut, quae radicibus juncta sunt, et in eisdem gradibiis siirciilo puuclis, praeter rapbanum, semina supradicta deponnnt, ac fimo adlinuut. Sic obruta iteiiim lactuca pra;dictorum seminum caulibus ambietur. Lactuca dicfa est , quod abundantia lactis exuberel. Hoc inense nastiir- DE L'AGRICULTl]UK, LIV. II. quel climal. 11 ne vcut point de fumier ; et quoiqu'il aimc l'eau, il s'en passe aisement. Ou j dit qu'en le semant avee la laitue , il vient a mer- vcille. ^'e tardez pas a scmer la roquette a pre- ' sent, ainsi que dans tel mois et en tel lieu qu'il vous plaira. On peut aussi semerlcs choux dans ce mois-ci , comme pendant toute rannee, quoi- qu'il sera micux de les semer dans les autres mois que nous leur avons assignes dans le cou- rant de cet ouvrage. On serae aussi tres-bien Tail et roignon de Cypre ce mois ci; mais Tail prufite mieux dijns une teire blanche que par- tout ailleurs. XV. On s6me tresbien les corraes au mois de janvier, de fevrier et de mars dansles paysfroids, I et dans les pays chauds, aux mois d'octobre et de novembre , en les mettant en terre dans une pe- I piniere quand cllessont mures. J'ai personnelle- j nient eprouvc que des arbrcs venus naturelle- ment de leurs proprcs fmits avaient souventtrcs- bien reussi, et que iions(ulemcut ils croissent heureusement, mais quils rapportent beaucoup. Cepcndant oii peut ii son gre cn obtenir du plant, pourvu qu'oii le mctte en terre dans les pays chauds au mois de iiovembrc, dans les pays tem- percs aux mois de jnnvicr ou de fevrier, et dans lcs pays froids vcrs la fiii dii mois du niars. Ces sortes dc fruits aiment les lieux humides , mon- tagnei;x , et (jui ticnnent plus du froid que du chaud. lls veulcnt aussi un tcrrain qui soit tres- yras, qualiti' dont on aura un indice ccrtain, lorsqu'il cn vicndra unegrandequantitci partout lc tcrrain. II faut transferer les corniiers en picd quand ils soiit dcvtnus forts. Ils vculcnt t'lie plantcs dansunc fosse profondc, ct scpart^s Tun de Tautre par de larges intcrvallcs, aliii (jiic i'agitationcontinuelle du vcnt ((lui leuresl tits- utile) lesaidea croitre. S'ilssoiit tourmeiitcs par liiiiii conslal ct onini lcnipoic cs^e ponciKlnin, lofo qn.ili placcljit, cl c.1'10 : tiiniim iion ilc^uk-i.il • liuinuicin i|iiaiiivis(lilisal, lamcii itocs^c iinii (iii.it. Si ciini j.Kliii.i scialiir, na.sci fciliir c};rct;ic. Kt iiniic cl nii'nsiliiis i|niliiis voliicris ct locis, ciiicain scicic iiil iiiuiciis. Iluc cliani meiise canlcscl lolo anno scii |io>siiiil, scil inclin^ aliis qiiihiis adsciipliini csl. Iloc cliani mcnsc alliiiin cl iilpi- cum bene serilnr : scil allio allu lcii.i |iiiilicii'l. XV. Mciise laniiario, Fcliriiario elMailio locis fiisiilis, calidis vero Octobri et iNovemhri .sorba sciiiiiliir c;;rc^ic , ila ul maliira in scniinario ip.sa poma pansanlnr. Kro c\- licrliissnm mnllasarboies e\ puniis spoiile pioscnilas d iii ciesccnilo cl in rcreinlo c\tilisse fcliccs. 1'laiitiLS cliani siquisponeie voldcril, lialiebil aibiliiiim , (liimmodo ca- lidis locis nicnsc Nu\cniliii, lciiipciatis lanuario vcl l'c- bruaiio, lii^iilis .ll.niiu iiiijin.iiiti' disponal. Aiiiat loca humida , inunluii.i ct fi i;;idis pi(i\iina , ct solinn pingiiissi- mum : ciijiis indicinm ccrtissiiiuini l.iiil, si licipKiis nbi- cuinqnc n.iscatur. Planta csl tian.^lciciiila ruhuslior; scru- bem desidciat altiorem, ct spalia l,iii;iuia, iil , (|nu(l illi maxiine piodcsl , a vcntis liciiueiilibns a^itala firandcscal. certains vcrmisscaux malfaisants,ordiiiairemcnt rouxet poilus,qui s'insinuent dans rintcriciirde leur moellc, on arrache dc raibre quclques-uns de cesanimaux, sans rcndommagcr;cton lesbriile dans son voisinage. Ccst, dit-on, le moyeii de les chasserou de lcs faire perir. Lorsque cet arbre commencea rapportcr moins de fruit, on insere dans ses racines un coin de bois de pin , ou bicii ron pr.atiqueau pied une fossc , que Ton reraplit ensuited'unamas decendre. On greffe lescormiers r,i\ mois d'avril sur eux-memes, siir coignassier ct sur epino blanche sauvage , et ou les greffe tant sur le troncqu'cntre T^jcorce. Voici la manicre de conserverlescormes. Onles cueille dans letemps qu'clles sont eneore durcs, et on les serre; lors- qu'ensuite elles commencenta murir, on en rein- plit jusqu'aux bords de petites cruehes de tcrre qiie ron lecouvre de gypse, et que ron enterre, la gucule renvci'S(^'e par en bas , dans une fosse de dcux picds, crcusce dans un endroil sec et cxpos(3 aii soleil: aprcs quoi on lcs recouvre avcc de la tcrre queron foule aux pieds. On les coupc aussi pnr quartiers, et on les fait siJcher au solcil , u lcffet dc lcs conservcr dans de petits vaisscaux , pourriiivcr. Lorsqu'onveutensuitecnfaireusagc, 011 lcs mct trcmper dans de Teau boulllaiite, ct ellesrepreniicnt toute leursaveur agrc'ablc. Quel- ques pcrsoiincs les cueillcnt vertes a\ec leurs queucs, et lcs suspendent dans des lieux ombrages ct sccs. On dit aussi que Ton fait du vin ainsi que du vinaigre avec des corines mtires , de mcme qu'a\ce despoircs. D'autres disent queroiipeut conserver loiigtemps des cormesdansdu \i!i cuit justpradiminution dcmoitiL'. L'amande sc seme aux moisde janvier et de fevrier, et dans lcspays cliauds, auxmoisd'octobre et denovcmhrc, tant en iiatuicqu'en rcjctons que Ton arrache de la raciiic d'un graiid auiandicr. Mais la mcilleurc Si vcniics palictnr iiilcstos, qni in ea rufi ac pilosi solcnt iiicdiilla' iiitcrna seclari, aliqiios ex liissine arboris injnria dcliactos, vicino cicmcmus incendio. Creduntur lioc g(!- iicic vel riiscrc vcl perire. Si miniis ferre C(cperit , leda; ciinciis ejiis radicibus insciatiir , vcl ciica partem iiltimam fossa facta ciimnlo ingesti tinei is adaequeliir. Mense Aprili surba inseruntiir in se, in cydonco, iii spina alba, vcl iu liunto.vcl corlice. Soilia .servanlur boc gencrc : LiNla diirioia, ac posita, ubi niilcscere coppcrinl, liclilibus iis- qiic ad pleniim claiiduntur urceolis, gypso dcsiipertcclis, ct liipedanca sciobe locosicco sub soleiueignnlurore pcr- vci.so, ctdesiipcr spissius lcrra calcalur. Iteiu secta per parlcs siccaiitur in sule, el servantiirin vasculis in hiber- iiiiin. Cuni volueiiniiis uti, aqua ferventi macerata revi- rcsiiinl sapurc jucnndo. Aliqiii cum pediculis siiis viridia lcda sii-pciidiinl lucis opacis ct siccis. Ilem c\ suihi.-. nia- liiiis sitiil c\ jiiris vinuni lieri tiaditur et aci-liini. Alii surlia in sapa asscrniit din posse scrvari. Ainvgdaliis sc. iilm lanuaiio ct Fcbriiariu, itcni locis calidis Oclobri et .Nuvcnibri, scminc et planlis , qua^ de nicijoris ladicc lul- liiiiliir. Scd in liuc {icnerc ailioris iiihil iitilins e6t quani £53 PALLADinS. ni6thode, h T^gard de cette espece d'arbre, est d'en faire des pepinieres. On fouiliera donc une superficie quclconque de terrain a la profondeur d'un pied et denii , et on y ente.rrcra des aman- des , en ne lcs couvrant pas de plus de quatre doigts de terre ; de facon qu'elles soient fichees en terre par la poinfe , et separees de deux pieds Tune derautre. Lesamandiers aimentun terrain dur, sec et plein de gravier, ainsi qu"un climat tres-chaud, parce qu'ils ont coutume de fleurir de bonne heure. II faut les disposcr de facon qu'ils soient exposcs au midi. Lorsqu'ils auront pris quelque croissance dans la pepinierc, on y laissera lenombrede piedssuffisants pour lareni- plir, et on transplantera les autres au mois de fe- vrier. Maison choisira, pour les mettre en terre, des annandes nouvelles et qui soicnt grosscs ; et avant de lcsymeltre, on les fera tremper la veille dans de rhydromel qiii ne soit pas trop Ttiielle, de peur que 1'acidite du miel ne fasse mourir le germe. D'autres commencent par lcs faire macerer dans du fumier liquide pendant troisjours; apresquoi ils les laissent pendantun jour et une nuit dans de rhydromel, qui n'ait cependant qu'un soupcon de douceur. Lorsque ron aura arrange des amandes dans une pepi- niere, s'il survient dc !a secheresse , on les arro- sera trois fois par mois, et on les debarrassera souvent des herbes qui croitront autour d'elles, en les bechant. La terrede lapcpiniere doit ctre melee de fumier. II suffira de laisser vingt ou vingt-cinq pieds d'intervalle entrc cesarbres. II faut les tailler au mois de novembre, et en retran- clier les branches superllucs, seches ettrop drues. II faut les mettre a rabri des insultes des bes- tiaux,parceque,en lesrongeant, ils rendent leurs fruits amers. II ne faut jamais les becher quand ils sont cn fleur, autrement la fleur tomberait. Ils rapportent davantage quand iis sont vieux, S'ils nesontpas fertiles,on ficheradans leur ra- cine, apres Tavoir percee avec une tariere, un coin de bois gomraeux de pin, ou bien on y inse- rera un caiilou , de facon qne fecorcc le recou- vre par la suite. Martialis dit que voici la ma- niere de les prcserver dans ies pays froids des ge- lees blanches qui y sont a craindre. On decouvre leurs racines avant qu'ils soient en flcur, et ou accumule autour de ces racines de tres-petites pierres bianches meices de sablc.que fon couvre d'abord de terre , et que l'on retire par la suife , lorsque le temps ou ils doivent germer parait ap- procher. II pretend aussi que Pamandier donnera des amandcs tendres, sion dechausse ses racines avant qu'il soit en fleur, et qu'on les arrose d'eau chaude pendant quelques jours. D'ameres que sont les amandes, on les rend douces , soit en bechant le pied de ramandier a trois doigts de dJstance de sa racine, et en pratiquant sur le tronc une ouverture a travers iaqueile fiitrera rhumeur qui iui fait tort; soit en le percant par le milieu avec unetariere, enfichantdanscetrouun coinde bois enduit de miel ; soit en repandant autour de ses racines de la fiente de porc. Les amandes aver- tissent du moment oii ellessont mureset bonnes a etre cueillies; c'est celui oii elles quittent leur ecorce. Elles se conservent longtemps, sans aucun soin de lapart de rhomme. Si leur peau s'enleve dillleilement, elle se relachera bientot, pour peu qu'on les ensevelisse dans de la paille. De meme si, apresles avoirdepouillees de leurpeau, on les lave dausde feau de mer ou dans de feau salee, elles blanchissentetseconservent pluslongtemps. On greffe les amandiers au mois de decembre ou au mois de janvier, vers les ides, et meme au mois de fevrier dans les pays froids, pourvu ce- pendant que Ton ait eu soin de scrrer d'avance spminaiiiiiii faccre. Fodiemiis eigo altani pede uno seniis .•iieain , iii qua obrnemus aniygdala, non ainpliiisiiiialiior iligltis, ita ut cacumina figamus in terra spatio intei se bi- iiorum pedurn separata. Amant agrum duriim , siccum, calculosuin , c.xlum calidissiimim , quia mature Hniere consueveriiiit. Ita statuendaesunt arliores, uladnieridicm Npeclent. Ciim in seminario adoleverint, relictis il)i (|iiic spalio sufliciant planlis, alias transferemus menseFebnia. rio. Sed ipsa amygdala ad ponendum et nova legamiis et grandia, qure anteqiiam ponamus, pridie mulsa aqiia , ita iit ne niinis , maceremus , ne germen extinguat e\ iniillo inelle niordacitas. Alii prius fimo liquido per tridiiiim nu- ces eas macerant : deinde die et nocle esse patiunliir in niiilsa, sed qu tempcratis prata incipientciis- tudiri, 1111 r |iini-, -1 iii.uia sunl, sparso la^lamine salu- iciitiu, iimid ijM I. liiluin c>t luna cresccule. Qiianto recen- tius iucril, tanlu plus nutriendis lierbis valeliit, qiiod a superiori paile fundalur, iil succus ejus per totum possit clubi. II. Locis tepidis, aul si clcmcns tempus ct siccum fiie- ril, cclles pin{;u('S vcl boc mense proscinde. Hl. Hoc mcnse scrcndiiiii onine Irimeslriuin {jeniis. IV. IIdc oliam mense lenlicnlam seres solo teniii el nv .solnli), vcl ctiam pingui; sed sicco maxime : quia liixuria et linnioie corrnnipitur. IJsqiie ad diiodeciniam Innani beiie seininatur, (|nic ut cito exeat alijiie giaudescal , priiis ciim limi ariditate misccnda est : alqiie ubi ita rcquieveiit (|ualiior diebus aut qninque, tuuc spaigilur. Jugerum inodii uniiis scmen iniplebit. Hoc ctiam niense ciccicula seritur, loco et mudo qiio anle descripsi. V. Hoc mense iillimo cannabiim seics tcrra pingui , slcrcuiala, rigua, vcl plaua atque humida et altius sii- bacta. In uno pede quadrato sex eju.sdem scininis grana ponuiitur. VI. Nuuc agcr qui acceptunis est medicani (de ciijiis natiira, riim erit sen-nda, dicenius) iterandus est, et piirgatiis lapidibiis, dilijjenler occandus. Et ciica Martias cal. snliacto sicut in iiurlls snlu, ronnanda; sunt arca; lala; pcdibus x, longfc pcdibns quinquaginta, ila ut eis aipia miuistretur, et lacile possiut [ex iilraipie parlc] riin- caii. Tunc injecto autiquo stercoie in Aprilem niensem re- servenlur parala;. VII. Hoc mense toto ervnm adhuc scri potest; quia Martio screndum non est , nc paslu siio pccoribus noceat , et Loves reddat insanos. 556 PALLADIUS. VIIL Si ronjette A present de ruiine gardee nii pied des arbres fruitiers et des ceps de vigne , ils rapporteront des fruits remarquables par leur quantite et par leur beaute. Si ce sont des oli- viers notamment, il sera bon d"y nieler du marc d'lHiiie sans sel. Mais il faut faire cetteoperation quand les jours seront encore froids , et avant que la clialeur coramence a se falre sentir. On semera aus.si dans les pays froids , vers les ca- lendesdemars,rorge deGalatie,qui estungrain blanc et pesant. IX. Ccst dans ce mois que Ton garnit devi- gnes toutes les sortes de terrains faconnes au pastinum , soit qu'on y ait prepare des tranehees, soit qu'on y ait prepare des fosses. Au reste, ia vigne est une plante de nature a supporter les climatset les sols detoutts les especes, pourvu (lue les differents genres de raisin leur soient adap- tes convenablement. On plantera done dans une campagne plate fe.spece de vignes qui soutient les brouillards et les gelees; sur les coteaux , celle qui supportelasecheresseet lesvents;dans «n terrain gras, les vignes greles et peu fecon- des ; dans un terrain maigre, les vigues producti- ves et robustes; dans un terrain compacte, les vignes fortes et chargees de feuilles; dans un terrain froid et sujet aux brouillards, celles qui devancent rhiver par la prompte maturite de leur raisin; ou cellesqui , ayant le grain dur, tleuris- sent sans danger au milieu desbrouillards; dans un terrain expose aux vents , les vignes stables cttenaces; dans un terrain chaud, eelles dont le grain scra tendre et humide; dansun terrain sec, celles qui ne peuvent pas supporter la pluie. Et, pourne pas nous etendredavantage sur celte matiere , nous nous contenterons de dire en geue- ral quil faut toujours choisir les vignes dont lesdefautsannoncentclairementqu'elles se plai- ront dans les licux opposes a ceux dans lesquels ellcs ne pourraient pas subsister. II n'estpasdou- teux qu'un climat oii Tair cst toujours calme et le ciel serein recevra sans danger quelque espece de vigne que ce puisse etre. II est ioutile de les detailler toutes. Mais personne n'ignore qu'il faut reserver pour la table le raisin dont les grappes sont lesplus grosses et les plus belles a. roeil , et dont les grains sont durs et secs ; comme il faut garder pour faire du vin les vignes les pkis fer- tiles, cellesdont les raisins ont la peau tendre et lc gout distingue, et principalcment celles qui quittent leur (leur de bonne heure. Le change- raent de terrain inllue sur la nature de la plupart des vignes. II n'y a que les aminees qui donnent toujours de tres-bon vin, en quelque lieu qu'elles soientplantees;quoiqa'ellessupportentcependant plutot un climal chnud qu'Hn climat froid , et quelles ne puissent passer d'un terrain grasdans un terrain maigre , a moins qu'on ne les aide de funiier. II y en a dedeux especes, savoir, la grande et la petite. Mais la petite quitte mieux sa ileur que Tautre, et de meilleure heure; ses entre-na'uds sont aussi nioins longs, et le grain de son raisin est plus petit. Si on la marie a Tar- bre, elle demande une terre grasse ; au lieu que si on la cultive planteepar rangces, elle en veut un mediocre. Elle s'inquiete peu des pluies ou des vents , qui font souvent perir la grande pen- dant qu'elle est en fleur. Le rnisin muscat est cncore un raisin distingue. II suflit d'avoir cite ces cspcces : un homme intelligent choisiracelles qu'il aura eprouvces, et ne les confiera qu'a des terres qui aientquelque analogieavec celles d'ou elles auront cle tirees; moyennant quoi chacune conservcra sa qualite particuliere. Mais il vaut mieux transferer ainsi la vigne que les arbres d'un terrain maigre daus un gras, parce qu'on n'cn pourrait pas attendrede fruits, si on lestrans- ferait d'une terre grasse dans une maigre. II faut VIII. Nunc pomis et vitibus vetus urina si affnndatur, el nuniero fiucluuin prajstat et foini.Te : cui proiieiit ut amnrcam misceanius insulsani,maxime in olels : sed lioc fiinidloiibus diebus antequam feivor incipiat. Eliam nuns ordenm galaticum, quod grave et candidum est, seretur locis fiigldis ciica Marlias calendas. IX. Hoc mense omnia genera pastinati soli , seii sulci seii scrobes vitibus conipleanlur. Natnia autem vitis cae- lum omne solumqne suslentat , si geuera convenienter ap- tentur. Plano igitur loco slatues vitem, cujus geiius nebu- las suslinet et pruinas; collibus, quod siccllatem durat et ventos; pingui agro graciles atipie infoeciindas; niacro fe- races et solidas ; denso validas atque frondosas ; fiigido et nebuloso, quje liiemem celeri maturifate pia>veniunt, aut qul, ncc oliquo inodo \c\aiidiiui, i¥; dcnicrsa pcnitiis Idriiudiorc parle, quod stciili proxiinum esl , siipra lcrraiii icliiiqiia. lur ; deinde quoniam ipsa lortura vexatio est : cl pars ca de qua radix futura prxsumilur, injuriae nulli subjicienda cst , ciim qua contendcre cogalnr ante quain leneat. I>o- ncnd.i; suiit vitcs placJdis diebus ac tepidis , CHrandumqiie ne sarmenta sole urautur aut venlo , sed vel slatim ponan- tur, vcl obrula rescrventur. Hoc incnsc ac (Jeinceps toto vere vinea pnnenda cst regionibus frigidis, pluviosis, piu- giiilius campis, et bumidis provinciis. Sit aulem mcnsiiia sarmciili cubitus unus. Ubi pinf^uis cst iialura terrarum , majoia iiiler vitcs spalia relinqueinus; ulii cxilis, angusla. iVouiiulli ilaquc iu iis vilibus, qiias lolosolo pastiiialodis- poiiiint, lcrnos [icdcs iiiler singiilas vitcs qcioqiiovcrsiis diniiltiiiil. Scd linc gcucrc divisionis iii juucrali labiila pan- gciiliir Iria inillia \icena sarmcnta. Qiiod si duos scmis pc- dcs inler viles rclinqiii placucril, iii cadcm labiila poiienlur vitcs quatuor niillia quingenta; scpluaginla octo. Sed ad poncndum utemur lioc ordine : Liucani, scrvalis iissjia- liis, qux placucrit cuslodire, candidis sigiiis vel qnibiis- cnnqnc notabimus : tiinc tcnsa pcr tahiilam linca iu cis locis snrculos vcl calamos Ogcmus , ubi vitis un.iquyqiie PALLADIUS. planter iincep, de faeon que la supei-ncie de !a planche soit eiitierement eouverte tVun nonibie de Jalons eorrespondant au nombre de ccps qui devront y etre plantes , et que celui qui doit les planter ne puisse pas se tromper, lorsqu'il n'aiira qu'a mettreen terre les sarments deposesauprcs de ces jalons. Observez de pius qu'!l ne faut pas que tout un terraiu faconne au pasliimm soit rempli d'une seule espcce de vigne , de peur que, s'il survenait une annee qui fut coutraire a Tes- pece que Ton aurait choisie , toute resperanee de la vendanse nese trouvat detruite. Cestpour- quoi on plantera des sarments de quatreou cinq sortes de vignes de bonne qualile, et il sera tres- ntile d'en reunir les espeees differentes dans dcs planches partieulieres, qui seront scparees les unes des autres par des sentiers;a moins que roii iicsoit rebute par ia diffieulte de cette dis- fribution. Si Tou a d'aneicns vignobles cepen- daut , il est aise de planter dansdes planches se- parees des rejctons pris sur toutes les espcces qu'iis eontiennent, et de parvenir par consequent a la formedeculturequenous prescrivons;forme qui estbelle etavantageuse, puisqu'clIeprocurea toutes lesespeces de vip;nes,quiontchacuneleurs epoquesparticulieresde floraisnn et dematurite, Tavantage de fleuriretde mui^irdans le tenips qui leur est propre. En effet, on s'e\poserait a un dommage reel , si Ton etnit obiige de cueillir le fruit murenmemetempsque le vert, parcequ'ils se trouveraient reunis sur une meme planche; puisqu'on nepourrait pas se regler sur la ven- dange de telle ou telle espece de vigne qu'il se- rait temps de faire , sans eourir le danger de don- ner un gout de verdeur a son vin ; comme on iie pourrait pas , d'un autre cote, attendre la matu- rite tardive de telle autre cspece de \igne, sans perdre la veiidange de celles qui seiaient muries les premieres. Ajoutez a ces avantages que lcs vcntlanges de chaque cspeee de vigne se suecedant par degres les uues aux autres, sui- vant leur differente nature, il faudra moins d'ou- vriers, en suivant notre methode , pour les ex- pedier toutes, et pour les serrer par classes. D'ail- leurs chaque sorte de vin conservera mieux le goiit qui lui est propre , quand ee gout ne sera pas eomhattu par le melange d'uu vin different. Si eettepratiqueparaitdifficile, il faut au moiusne pas planter ensemhle d'autres vignes que eelles dont le goiit,Ia fleur et la maturite ont quelque analogie ensemble. Mais la methode que nous venons de donner parrapporta la plantation des vignes est cellc que Ton suivra dans lesterrains faconnes au pasliimm, ou dans les trancliees. Quant aux sarments que ron mettra dans des fos- ses, il faudra Ics y mettre aux quatre coius, et, commeleprescrit Columelle, jeterdans la fosse, au moinent qu'on les y niettra , du marc de rai- sin mele avec du fumicr; et, si le terrain est maigre , de la terre grasse ou de la terre rappor- tee. Au surplus , loisqu'on arrangera un pied de vigne ou un mailleton dans une fosse, onlesy mettra en travers. II faut aussi quele terrain soit niediocremcnt Iiumide, et plutol sec que bour- beux, ct que le plant ait deux boutons hors de terre, afin qu'il prenne plus aisement. X. Si c"est votre gout d'avoir des vignes ma- rieesaux arbres, il faudra eommencerpar elever dans une pepiniere du plant de bonne qualitc, que vous transporterez, lorsqu'iI aura pris racine, dans des fosses creusees au pied de chaque arbre. .rappelle pepiniere une planche labource unifor- mement a la profoudcur de deux pieds et demi. Ondeposedcs sarments en terre, a tres-peu de distance les uns des autres , dans cette planche, que Ton fait plus ou moins grande, suivant le nombre des ceps ou boutures d'autre plant que Ton veut y mettre ; et si cette planche est situee ventiira est. Ita s|iatiiiin totiiis tabiiliia siimills complebi- t ir adiiiinipiiim vlliiiiii riilnianini : alcjuo isqni («incluiiis cst projiTla riixa snicnlos sarnipnta sine iillo cirore dcpo- tiot. rnrlciva iion est iiiio gencie viliiiin omiie pastiniini CJinscicndiini , ne annus iniquiis geiicri speni vindemia; toliiis Cvliii^uat. El ideo qnaluoi' aiit quinqiie cxiniii gcne- lis sarnicnla pangemiis. Sed mavimecxpedietgeiieia labii- laliiii disponi, et decuniaiiis dividi, nisi detcncat operis dillicnllas, Quod si est vetnsvinea, singnlonim genernm sinculis labnlatimpoterimns insereie : et facile liocgenus colendi, qiiod est pnlclnnm atqneutile, consc(|ueiniir. Ita et nialnrilatis et lloris lcmpoia, qila; in vlte diversa siint, suislenipoiibusopportiminsobtineiepoterimns. SNecpaivo conslabit, si legalnr maturitas cum acerliitale, dispen- diosum unius lempeslivam vindemiam seqiii, periiiista cruditale viliosam , et alterius seras matni ilales expectare damniliciim. Huic commodo adjiciliir, quod pro generum diversilale pcr gradus accedenle vindeiiiia, niinor opera- rum mimerus eam poleiil expedire , el generatim condcie, ac melius puio sapoie, sine luclamine allciiiis gcneiis unaqn.Tqiie vina servarc. Hoc sl diflicile videliitur, non alias siniiil coiiseias , qiiam qna> et sapore el llore et nia- linitale conveniunt. Sed bax in paslinis vel sulcis ralio crit : in scroliibus vero pcr angulos iv sarmenta deponis. Scd (iit asserit Columella) vinaceam stercori mistam simul spaiges , et si exile solum fiierit , pingnem lenam scrobi iiireies vel aliimde portalam. Cimi vero planlam vel iiial- leolnm disponimus, modice liumido solo, sed polius arido qnam liitoso, dnabus gemiiiis supra tenam relictis, sar- menla ponemns obliqiia; sic facilius comprebeiident. X. Qnod si arbiistum le babere deleclat, plantam gene- rosxvitis piins in seminario nutiiie debeliis, ut inde ra- dicata transfeiatur ad scrobem, cui arbor iiijuncta est. Seminarium veio dicimus feqiie fossam labulam pedum diiorum semis altitiidine. In hac, qiiam pio nuniero ponen- darum vitiumvel qiialiumcnnqueplanlarum protendisaut conlrabis, brcvissimo spatio distanlia inter se sarmenla depones : si vallis aut bunieclus estcampus, trium gem- marum exceplis minutis, qiias liabebit inferius. Et ubi convaluerint , hinc post biennium i adicatas vitcs vcl ar- DE LAGRICULTURi:, LIV. IH. dans une vallce oii dans une campagne plate qui soit humidc, on laisse trois gros boutoiis a ces sarraents, independamment des petits dont ieur extremitc infcrieurc sera iiarnie. Ensuite, qiiund ils auront pris laforme de pelits ceps ou de pe- tits arbres garnis de racines, on les transfere-ra au hout de dcux ans, temps aiiqucl ils auroiit pris une certaine consistance; ct lorsqu'on les mettra dans la fosse qui leur sera destinee, on les reduira a un seul jet, en coupant toutes leurs parties galeuses, et en cmondant leurs racines, au cas ou il s'en trouve d'cndommagees. Au sur- plus, quaiid on veut marier des vignes aux ar- bres , 011 met deux de ces ceps pourvus de racines dans la mcme fosse ; mais , pour empeclier qu'ils ne se touchcnt par le pied , on les separe avec des pierres d'environ einq livres pesant, et on les applique aux cotes opposes de la fossc. Ma- gon assure qn'il ne faut pas rempiir la fosse de terre la premiere annee, mais quil ue faut la combler que successivcment et par intervallc , afin que les racines de la vigne y penetrent plus profondement. Cependant cette metiiode ne peut convenir que dans les eontrees seches ; car dans un sol huraide le plant pourrirait si la fosse n'c- taitpasaussitfit comblee, et qu'on laissdt le temps h feau de la noyer. Cclui qui veut former un plant d'arbres maries a des vigncs doit choisir parmi les especes suivantes, si elles abondent dans le canton, savoir, le peuplier, l'orme, et le frene dans les terraiiis montagiieux et escarpes, ou l'orme ne vieiulrait pas bien. Columelle pre- tend qu'il faut aussi elever ces arbres dans des pepinieres. Alais coinme il n'y a point de pro- vince qui ii'en produise d'une ou d'autre de ces especes, sans culture, il mc Seml>le qu'il v:uit mieux mettre en ce tcmps-ci , aupres des ceps qui seront deposes dans les fosses, des pieds d'arbi'es d'une certaine grandeur , que Ton transferera a cet cffet de quelquc cndroit que ce puisse etre , ou meme des troiies d'aibres avee Icurs racines , que Ton choisira daiis le nombre des especes que iious venons de nommer. Si le sol sur lequel oii opcie est une terre a ble, on laissera quarante pieds d'intervalle entre chaque arbre , a(in de pouvoir cnseraeneer ce terrain, et vingt pieds seulement si le terrain est maigre. Quant au cep qui sera plante dans la fusse , il doit etre cloigne de son arbre a la dislance d'un picd et demi, paree que, s'il en etait trop proche, Tar- bre cn croissant absorbcrait sa substance. II faut aussi encager le eep pour le proteger contre les insultes des bestiaux qni clierchcront a le rongcr, et Tattacher des le premier nioment a son arbre. Voici encore une autre metliode expeditive pour transferer un cep d'un plant darbres maries a des vignes : on fait uii petit panier dosier d'environ un pied de diamctre ou un peu moins, que Ton porte aupres dc l'arbre au(|uel la vignc est ma- riee , et Ton en peree le l'ond par le milieu , a I'ef- fet de faire passcr un sarment par celte ouver- ture Aprcs avoir donc introduit dans ce panier un sarment du ccp dout on veut transporter du plant, on suspcnd le panier m^me a quelqiie coin de Tarbre, et on le rcmplit de terre vegetale, de facon quc ce sarment , que Ton a soin de tordrc auparavant, piiissc y etre entierement caclie. Avec ccs precaiitions, le sarment renferme dans cc pctit panier y jctte des racines au bout d'un an ; et quand il y a pris racine, on le coupe dessous le panier, pour le porter avee le panier meme a rendroit que Ton veut remplir de ceps mariables a des arbres, et on Ty ciiteire aupres des racines de Tarbre auquel on a intention de le niarier. On traiisfercra par celte methode te! nombre de ceps que Ton voudra , sans avoir a craindre qirils ne prennent point. XI. En fait dc vignobles , chaque localite a son Iiiisrul.is tr.iiisfiMMS : (inas tiim (li^ponos in .sciolie, ail singulas matciias icdi^cs, piilalis (iiiiuilnis (piui .scalxa sunt, cuitntls ctiani radicibiis, si qiias potueris invcnire ve.vatas. In scrobe antcm ad arliustum rac.iciidum diias radicatas vilcs dcponis , lioc scrvans , iie se in radice coii- tlngant : sed lapidcs qiiiniini piope lihraiuni niedios intcr utramque constiliies , et ip.sas vites ad scrobis latera dis- creta conjiingcs. ,Mago asseiit, scrobem nnn priino aiino esse complcndam , sed subinde coa-qiiandam : qiiic rcs vitem faciet altiiis fiindare radices. Sed lioc aridis piovin- cils furtc convenict : luimidis antcm sala pulielieiit rc- cepto buinorc , uisi statim tena cumulctur. Sed arbusta qui faciet, plantas arbornm de liis gcncribiis ponat, si agrosiippetit abuudantia.popnlo, iilmu : fiaxinoin iiiou- taiiis cl aspeiis, in quibus ulnius minus UL'Ia csl. Ilas etiam CuUiniilla dicit scminario dcbere nntriri. Milil vidc- tur, quod niilla provin( i.i cst, qiiio non c.\ liis qiianicunqnc sponte producal, plaiilas ctiam majore.s dc locis qiiibiis- cunque tran^lalas , vcl cnrum gcneruin triincos radicatos, hoclempore cir<.,a M;iobcm vilis oporlcic coustitni. Scd si aucr fiiiinciilarids liicii!, iilii arbiisla ilispnnis, qnadragc- iios pedes iiiler arbores rcliiiipic, ul scri possit; iii cxili aiilem vicenos. In scrobe vcro vitis ab arbore sua sesqui- pedis spatio dislare dchcbit. Nam vitis niultiim siibjecta arbori , incremento arboris opprinietur. Caveis etiam mu- nicnda cst adversnm pecoris appetiMitis injiirias,ct aibori sua; protinus alliganda. Esl et aliud de liansfercnda c\ arbiisto vite eompiMidiuin : I"it e\ vimine parva rorbiciila, qna' niensuiain (icdis , vel aliquanto iiiiniis circiiii spatio piissit aniplecli. llaec ad arborem, cui vilis inliaciet , fcr- liir, ct in fundi im^dia parte perlunditur, qiio sarmenli virgain possit admiltcrc. Inducto itaque sanncnto vjtis cjus, de (pia transferrft rtisponis , corbicula ipsa cx aliipia arboris parte suspciiiUlur , et viva terra repleliir , iit Siir- meutiim lerra possit includi; qiiod sarmeuluni priiis in- torqiiclur. Ila cxaclo aniiiii tcmporis spatio , Siirmcnliim , (piodclausum est , radiccs crcabil inlra pra-dictam ciirlii- cnlam.Tunc siibfiindo corbis incisum radicaliim sarii.cn- liiiu cum ipsa corbe pnrtidiitur ad locum quem vililnis aibiislivis dcstlnabis iinplcrc , ibiqiie obrnctur circa arlx)- PALLADIUS. niode de culture; mais la meilleure coiisiste a avoir des ceps qui sc tiennent sur une tige tres-courte , conime dc petits arbres. On commence par les faire tenir a Taide d'un roseau , jusqu'a ee qu'iJs soient bien affcrmis ; mais il ne faut pas que ces ceps aicnt plus d'un pied et demi de hauteur. Quand ils seroiit devenus forts , ils sc tiendront tout senls. II y a une autre metbode, qui consiste a distribuer plusieurs roscaux autour d'un cep, dont on lic les sarments a ees roseaux, pour lcs arrondir en forme de cercles. La pire de toutes les positions pour la vigne, est d'etre renversee et couchee a terre. Toutes ces differentes especes de vignes se plantent dans des fosses et dans des tranehees. XIL Cest en ce niois qu'il est temps de tailler la vigne dans les pays froids jus([u'a un eertain de- gre, ainsi que dans les pays temperes. Mais quand on a beaucoup de vignes, on les partage en deu.v portions , dont on taille au printemps celle qui cst exposce au nord , et en autoinne celle qui lest aux autres c6tes du ciel qui sont plus doux. At- tachons nous toujours, dans la taille, a donnerde la force au pied de la vigne, et a ne jamais lais- sor deux bois durs a une jeune vigne tant qu'elle est taible. II faut retranciier les sarments qui rap- portent beaucoup, aiiisi que ccux qui soiittors, faibles, et nes dans un mauvais endroit du cep, II faut aussi couper le sarinent qui sera nc sur un ccp entre deux de ses bras. Mais s'il est dcja fwtifie au point d'affaiblir riin de ces bras , e'est ce dernier qu'il faut couper, en laissant subsis- ter rautre. II faudra neaiimoins qu'un homme intelligent dans Tartde la taille nienage toujours les sarments infericurs qui seront nes dans un bon endroit, pour les employera renouveJer la vigne; etquil les laisse sur le cepen les rognant jusqu'au premier ou au second bouton. On pourra laisser a la vigne la liberte de s'eteiidie par en haut dans les climats doux; au lieu qu'il faudra la ravaler dans les terrains niaigres ou dans Ics climats plus chauds, ainsi que dans les terrains en pente ou sujets aux tempetes. On lais- sera dans les terres grasses deux fouets a chaque bras d"un cep ; mais il est d'un homme prudeiit d'app!'ccier les forces de la vigne. Kn effet, celle que Ton cultive dans rintention de la faire mon- ter en haiit, etqui est feconde, ne doit pasavoir plus de huit branches a fruit , sans compter le courson , que Ton conservera toujours dans sa partie inferieure. II faut couper tout ce qui seia venu autour du pied de la vigne , a moins qu'elle n'ait besoin d'etre renouvclee. Si le tronc d'une vigne est ereusc, soit par ia violeiice du soleil ou despluies, soit par desanimaux malfiisants, on retranehe tout le bois mort, et on enduit la plaie, qui resultc de cette operation, de raarc d'huile et de terre, prccaution excellente pour obvier aux accidents qui pourraient s'ensuivre. On ote aussi Tecorce qui s'est detachee du cep, et qui pend a terre ; ct cette attention diminue la quantite de lie qu'aurait autrement le vin. On ratisse la mousse partout ou il s'en trouve. Au surplus , les plaies que Ton fera k la vigue sur soii bois dur seront obliques et rondes. Ku retran- ehant, ainsi que je T-ai prescrit ci-dessus, tous les sarments qui seront nes dans un mauvais en- droit du cep , ou ceux qui seront vieux , on cou- servera les jeunes, ainsi que ceux qni porteront du fruit. On coupera aussi les ergots dcs coursous quand ils seront d€sseches , et qu'ils auront un an , de m^me que tout ce qui se trouvera de vieux ou de galcux sur un cep. Ou laissera quatre bras aux vignes que Tou cultive, daus riutention de lis maritandae radices. IIoc genere qiianliiin voliifris nnmerum vitium transferes, sine anibigiiilate pielieii- dendi. XI. VineiBin piovinciis multis generibus tiunl : sed op- tiniuni genus est, ubi vitis velut arhuscula stal liievi erure fundala. Haec primo calamo juvatiir, donec snliile- tur : sed altior sesquipede esse non debet ; nbi roliusta fuerit , sola consistel. ,\liud geniis est, in quo cannis plu- ribus circa dispositis ipsa vitis pcr cannas sarmentis liga- tis in orbiculos llectitur se sequentes. UltimiE posilionis vitis est , qui^e per terram piojerta discumbit. Ha; oinnes et scrobibus pununtur, et siilcis. XII. Hoc inense locis fiigidis aliqiiatenus et lcmpeiatis vitium justa putalio est. Sed , iihi miillae sunt vineas , divi- daiitHr,etparsearHm qii.ie septentrionem respiciet, verno putetur; aliapars adversa clementioiibus plagis, recidatur autumno. Sed in putatione seniper nitamiir, ut vilis liat incrure robustior, ne [ve] deblli viticula; duo durameula servemus. Auferenda sunt lata, intorta, debilia, nialis locis nata sarmenta. Focaneus efiam, qui inter diio bia- cliia medius, nascitur, debet abradi : qni si pingiiitiidine 6ua brachium quodcunque proximum debililaverit, illi deciso ipse succedat. Erlt taraen opliml putatoris, inferiiis s.irinenliim, qiiod bono loco natuni fuerit, reparandaj vitis causa semper tueri, et ad unam vel duas gcmnias relinquerc. ln locis la^lis et clemenlioribus altiiis viteni licebit expandere : in exillhiis aiit a^stnosis autdeclivibus aut procellosis, hmniliur ost liaheiida. Locis pinguibiis singulls brachiis vitiuni hiiia llagclla (liiiiille. Sed erit sa- pientis a?stimare vim \itis. Nam ipiie allius colitur, et ftficundaesl, plus quam oclo palmiles babere non debct, ita iit consei^^emus semper in inferiore partc custodeni. Circa crus quidquid nascitur, amputandum est , si non desideret vinea revocari. Quod si truncus vitis sole aiit pluviis aut noxiis animalibus est cavatus, purgamusqiiid- quid est mortnum, plagasque eas amiiica lininius et terra : qiiod prodcrit adversuni pra>dicta. Corlex eliam recisus et pendens a vitc tollatnr : quse res minorem fecem redilit in vino. Muscus radatiir iibiciinque repertus. Sed plaga>, quas in diiio vitis accipiet, obliqiia; et rolundae esse de- bebunt. Decisis, siciit siipra dixi, male natis oninibus ct veteribus novellos cl friictiiarios serva. Ungiies etiani cu- stodum siccos el annotinos recide, ct omnia qiia! vctera vel scabra reperies. Illse quae altius colunlur, ul in juj^o I)E LAGllICULICRi:, LIV. HL les laisser raontcr, ainsi qira celies qui sont nu joug ou en treillcs, des qu'ellcs seront elcvces . In loco clivoso liiimilius rami arboriim .«ervandi sunt; in planoct nligino.so allius. l>alinitesadarlioi'em non diiro vimine ligentiir, iie eos vinciiliim puecidat aiit atte- rat. Ildc aiiteui noveris, qiiia palmes, qiiod extra ligatn- rani pendens liabuerit; fruclii induet : quod iiifra ligativ ram , niateriie sequentis aiini d«'pulabil. XIV. Vites,quasprovinciali moreveliit arbusciilasstaro dixi, si instituere vclis, ramos a quatiior partibus b\s ieliiii|ues, et in eis biacliiissarmenta pro vilis possiliilitalo scrvaliis. Viles auleni , qiia; cannis in orbein cogunlur. 5C2 PALLADillS. sont appiiyees sur des eclialas ou sur des pieux. Quaiit a celles qiii sont couchees a terre sans sucuii soutieu, procede auquel il ne faut avoir recours qu'a defaut de raieux, ou pour obeir a quelque necessite locale, on ne leur laissera la preraiere anneeque deux boutoas; au lieu qu'on leur en laissera un plus yrand nombre les an- iiees suivantes. Au reste, les vifines de cette derniere espece doivent etre taillees de tres- court. XV. Columelle dit qu'il faut coramcnccr des la premiere annee a faconner une jeune vigne sur son seul et unique jet , et qu'il ne faut pus la couper tout entiere au bout de la seconde an- nee, comine celaso pratique d'ordinaire en Ita- lie, parce que les vignes meurent quand elles sont ainsi coupees tout entieres , ou ne produi- seut que des sarments pcu feconds ; attendu que, lorsque leur tronc est coupe, elles ne peuvent plus s"elancer que d'une partie de bois dur, a la maniere des pampres inutiles. Nouspensonsdonc qu'il faut laisser un ou deux boutons aupres de la commissure m^me du vieux sarment : et c'est iiotamment la methode qu'il faut observer a Tcgard d'une jeune vigne des qu'elle est un peu forte, en Taidant d'ailleurs peudant son enfance avec des roseaux ou avec de petits pieux jus- qu'a latroisieme annee, ou elle en peut recevoir de plus Ibrts; d'autaiit que si elle est dans un terrain gras , on fera bien de la contraindre a elever trois jets des ITige de quatre ans. Aussitot aprcs la taille, on retirera des vignobles les sar- ments qui auronteteabattus , ainsi que les ronces et tout ce qui pourrait gener le labour. \VL Cesl aussi le mois oii se propage la vi- gne; mais il sera mieux de renouveler en sau- telle les vignes vieilles et ruinces, dont le bois dur aura pris trop d'accroissement, conime dit Columelle, que de les cnfouir tout cntieres ; ce qui ne manquerait pas d"attirer le blame de tout agriculteur. Nous appelons sautelle l\ partie d'un cepficheen terre par lesdeuxbouts, qui s'eleveen arceau au-dessus du sol. Lorsqu'on enterretoutn la vigne, elle s'epuise, comrae robserve Columelle, par la multitude de racines qui sortent de toutes les parties de lcur corps. On coupera au bout de deux ans les sautelles sur Tarc qui est hors de terre, sans deranger les ceps dont on les avait abaissees, quoique, si Ton en croit les agricul- teurs , lorsqu'on les coupe au bout de deux ans , elles n'ont encore pour rordinaireque de faibles racincs, etne tardent pas a perir. X\'I1. Ce niois est ties-propice a la greffe dans les lieux chauds et exposesau soleil : cette operation se fait de trois manieres, dont deux seulement sont praticables a cette cpoque de rannee. La troisieme se pratique seulement en ete. On peut greffer ou sous Tecorce, ou sur le tronc , ou en ecussoii. Voici corame on s'y prend pour grcffer sous Tecorce :on scie le troncd'un arbre ou Tune de ses branches , en menageant recorce, a un endioit qui paraisse tres-lisse et qui soit saiis ci- catrices ; apres quoi on ragree la plaie avec desi instruraents de fer bien tranchants. Ensuite on enfonce , a la profondeur d'environ trois doigts, cntre Tecorce et le bois (raais avec beaucoup de ciiconspection , de peur que la bande de Tecorce n"eclate) une espece de coin mince, soit de fer, soit dos , et parlieuliereraent d'os de lion ; et apres avoir relire ce coin de reiidroit oii on Ta- vait enfonce, on insere aussitot dans la fente qu'il aura faite un sciou que Ton preiid la pie- caution de taillerd'uu cote, en raenageaut noii- seulementsa moelle, raais encore recorce dont il est couvert du cote oppose a celui qui esttaille; cote qui doit rester en saillie sur Tarbre a la sic pulentur, quemadmodiim ea; quae nitunlur ndicis aut palis. lllac vero qnoc sine adminiculis jacent, quod pio sola indigentia faciendum est vel necessilate provincuT, piinio anno duas gemmas, deinde plures liabebunt. Sed liujus generis vinea strictius est putanda. XV. Novellam vilem Columella dicit a primo anno ad unam matcriam esse formandam , nec recidendam tolam , sicut Italia> consuetudo est , anno secundo expleto, quia vel inteieant vites in tolum recisje , vel infoecnnda sar- menla producaiit, quo! ampulato capile velut pampiiiaria de durocoguntur exire : qnare juxta ipsam commissurain veleris sarmenli, unam vel duas gemmas [censeiniis] re- linquendas : quod est merilo in vilicula fortiore scivan- dum , el sane excipicndam catainis novellain vel exiguis palis, ut tertio anno robustiores possit accipere. Nam quadrima novella, ubi Isctuni solum est, Ires materias inerito nnlrire cogetur. Statim post putationem saimenta decisa [aj vineis et rubi et impedimenium Ibssoris oinne lollatnr. XVI. Hoc ctiam mcnse propagand.-e sunt vites : sed «■etuset cxesa vineaciijus duramenta longe processeruDt, iit Columella dicit, niergis nielius reparabitiir , quam si iiifossionetutius corporis obruatiir. Qiio};ia sit mednlla-, (lemergeie , pr.-cmisso ante cuiieolo, ipio subducto, depositus surculusredeunteiu plagain materia, possit adstringi. Sed boe utrumque geniis vernnm est, ct fitcrescenlc luiia, ubi incipit gcmnia arborum turResceie. Surculi autem , qgi inserendi sunt, sint novelli , lertiles , nodosi , dc novo nali , ab orienlali aiboris parte decisi , crassitudine digili minoris, bifurci vel trifurci, peminis pluribus uberali. Si arboiein minoreni dcsiderabis insciere, in qua siiie dubio meliora iucrementa provcniunt, circa terram secato : et quod melius est, surciilos iiilcr ligiium torticcmquc depone , lunc slriiigc Quidani rasuincx utia- qtie parle snrculum convenientem soliditali arbnris inse- renda^ sic iii iiiedio depouiint , iitcortcx surculi niidiipic cortici arboris reild^iliir ivqiialis. Scd iii iKivclla aiborc tcrra mota usqiic .'ni ipsuni iii.sihiiii iiillii.iliir; i|ii;e eaiii res a veiito et caloiv defcndel. Milii ;isscrvit dili;;ens ai;ri- cola omiie iiisiliiin sinedubio compiclieiidcie, si deposilis surculis visciim iion lemperatum iii ipsa plaga pariler mcrgainus, quiisi nlutino qiiodam suecos materinc utiius- qiie niisturiim. Oe emplaslrationc siio mensc dicemiis. Qiuirloiii nciiiis Columella sic leliilit. Gallica tercbra usipii. ad nii'dull;im arborein perlorandam, plaga iiilerius leviler incliiiata. Ibi educto omni scolie , vilem vel rainiim ad modiini foramiuis impressi delihratuni, snccidum tamen et liinnentcni , stricte impiimi , una aut duabus gemniis foris relictis. Tunc argilla el musco locum diligenter ope- riri; ita etvites iu ulmo inseri po.sse[coininissas.j llispanns qiiidain inilii hoc genus novn; insilionis ostendil, quod ex pcrsino se asscrebal expcrtum. Salicis rainuni hracliii cras.siliidine, .solidum, longiim ciihilisdiiobusantampliiis, terehrari iiissit in incdio, el phiutam persici in codcm loco in quo consistit,, spoliataiii ramis oninlbus, solu 56 4 PALLADHIS. par ses (Itnix exliemites, et que Ton bouehe lo troii par leqiitl passe le pecher avec da iniion et de la moiisse, le tout bien lie; qu'ensuite on coupe au bout d"un an le pecher au-dessous de la branehe de saule, des que sa tige sera sufli- snmment rejointe en cet endroit avec le saule, pour quc ees deux plantes n'en fassent plus i|u'uneseule; enfin qu'on transporte le pecher, et (pi'on cntasse assez de terre aufires de lui pour pouvoir en recouvrir non-seulement Tarc forme par le saule , mais encore la pointe du pcjcher qui sort de cet arc par en haut ; et il pr^tend ((u'en eonsequence de cette opcration le pecher donnera dcs fruits sans noyaux. Mais il ajoute que eette sorte de greffe ne convient qu'aux ter- rains humides ou arrossis , et qu'il faut meme ai- der le saule par des arrosements, afm que ce bois, qui aime natureliemeut rhuraidite , puisse prendre assez de force pour suffire a la nutrition d'un arbre qui est d'une nature diff(-M-ente de la sienne, en partageant avec lui le surpertUi de son suc vital. XVII [. Cest dans ce mois que Ton formera des plants d'olivicrs dans les pays temp(^r(:'S, au- quel eas il faudra ou planter ces arbres dans des terrains labouri^s au prti(!»»n;i , de fa(_'on qu'ils bordent rextremite des pianches, ou leuraffee- ter un terrain partieulier. Si on les plante dans un terrain laboure au pnstinuni, on profitera du moment ou la terre sera gonflc^e par le labour, ipour y faire un trou avec un pieu, daus lequei on les deposera sur des grains d'orge , en pieds gar- nis de leurs racincs, apres leur avoir coupti la tete ainsi que les bras, et avoir r(5duit leur tronc ii la hauteur d'un cvbiiiis et un palmus. On commeucera donc par dc-livrer ces arbres de tout ee qui pourra s'y trouver dcpourri ou de S(5ehe, apres quoi on leur coupera ia t(.He, qu'on recou- vrira de limon et de mousse ; et on finira par les resserrer avec des liens d'orme, ou avec telleau- tre espece de ligature suffisantc pour les affermir. Mais unedesehoses quipeuvent le pluscontribuer a les faire profiter et grandir, c'est de marquer avec de la sanguine les cCttes du ciel auxquels ils etaient exposes dans le temps quMls efaieiit en terre, afin dc les mettre sous la memeexposi- tion. On les disposera a quinze ou vingt pieds de distanee les uns des autres. On arrachera de temps a autre toutes les herbes qui croitront alentour ; et chaque fois qu'il aura p!u,on les excitera a pousser par de tres-petites fouilles, tres-souvent reit(?rees. On prendra aussi de temps en temps de la terre a leurs pieds , et apres l'a- Yoir rcmuee et brouilk^e, on fentassera aupres de leur tronc jusqu'a une certaine hauteur. Si Ton vcut destiner un terraiu particulier a des plants d'oliviers, on choisira kzel effet les genres de terre que voiei : une terre melee de gravier, et coniposee d'une solution d'argile mi^lee de sable; ou bien un sol qui soit d'une nature com- paete ct humide. II faut rejeter absolument Targile que les poliers emploient, ainsi que les terres marcicageuses dans lesquelles feau scjourne, le sable maigre et le gravier pur, paree que, bien qiie rolivier y prenne, il n'y acquiert jamais de forcc. On peut aussi les pian- ter dans des tcrrains qui auront porte pr(5cedem- nient des arbousiers ou des yeuses; car pour ee qui est du cerrus et de Wesculus., lors ni('me qirils sontabattus, ils laissentdans lateriedes raciiies perfides, qui sont un poison pour les olivieis. Cet arbrese plait, dans les climatsbru- lants, sur lcs coteaux expost^s au nord; dans les climats froids, sur eeuxquisontexpost-s au midi; et il aime, dans les climats temperes, lesterrains eleves. 11 ue s'aceommode ni des fonds ni des capile loliclo per ipsum salisni manubrii foianion induci : tuiic eundcin salicis ramuni lerra; capite iiti oqiie demerso, iii arcus siiiiililnilMicin ricbeie ciirvaii, foiamen luto, inusco, vinciilis strin^i : anno deimle cxemlo, ubi inlia medjiUam s.ilicis capnt plaiilae sic cohseserit , ul uuilas sit ex diiobiis mista corporibus, plantam subter incidi alipie transreni, et aggerari terram, qua; aicum salicis riiin peisici cacumiue possit operire : liiuc persici poma .'ine ossibus nasci : sed lioc locis Immidis convenire vel riguis, et salices aquationibus adjiivandas, ul et natiira ligni vigoat, qu.ie delecUilnr buitiore, et superlluentoin copiain succi gcrniinibusministietalionis. XVUl. Hnc inen.se locis temperatis inslituemiis alivela, quae vel pastiuis conserenda sunt, ut cxtienias circa deci- manum tabiilas cingant, vel suum locum tenebunt. Si pouunlur in paslino, radicata; planUe decisis capitibus el bracbiis, el in trnncnm redactif iisque ad mensiiram cubiti uniusct paliiii in fermcnlo terra; fos.sa^ defiganlur, locum palo antea depiimcnle : ordei giana subloijacianlnr, et amputetur iis qnidquid putridi invcnlum fuorit aiit aicn- lis : et tunc (ampnlala) capila luto volcnlnr el miisco, ulmeis vinculis vel lenacibus quibu.scunqiie conslricla. Scd niaximum benelicium est, utpiolicial inciemento, si riibrica parles nolenlur, quibiis obversso sleteninl, cl conlia cas simili ratione ponanliir. Sint a se discrcta' pedi- bus quindecim vel viginti. Ouinis subiiule circa cas lioiba vellalur : et qiiolies se imber infuderit, brevissiinis ac fieqiientissimis ro.ssionibiis solicitenliir, ct subimlc ducta a tninco lorra atqiie pormista in aliquantoalliorescumulos congcialur. Quod si olivelum sno loco lacere volueris, luTcgenera tonarumsequeris : lerram cui mislasitglarca, aiit cielam sabiilnnis <:onjunctioneiesolutam,autpiiigiieni sabulonem , aul terrani naliiirc densioris el bumida'. Crcta liguli omnino repudianda est el iiliginnsa ct in qua semper liunior assistit , et sabulo inacer et nuda glarea : qiiani- vis onim comprebendat tainen non convalescit. 1'otest seri ct nbi arbntus aut ilex steterat. Kam ccrius et aesculiis excisa ladicesiioxiasrelinquit, qnarum virusoleam neeat. Locis apstnosis Seplenlrionali colle, frigidis, meridiano gaudcl , modiis, clivis delectalur. Neque imnni locumneque i)i: LAGUicuMiJni:, [.iv. iii. escarpemeiils, ct prcfore les pclites cmincncrs, tellcs qiie celles du paysSabin ct ile la ncliqiie. On eonipte bien des especes d'olives, qui ontclia- cune leur nom propre, leilcs que la pausia, Vorchis, rolive iongue, la ser;/icn/)c , la /Jci- niennc, la Cominienne , et d'autrcs qu'il est inutile de nommer. L'huile que rcnd la pausia est exeellente tant qu'ellc e.st vcrte , mais ne tirde pas a se gater, pour peu qu'elle soit gar- d(!e. L'olive/.(V7'rt/e/i«cdoniie d'e.\ccllcnte liuilc, la Serfjicnne eu donne unc graude quantitc. ^Liis 11 suriira de dirc cn gcneral , dc toutes ccs cspe- ces d'olives, que lcs plus grosses sont bonnes ;i raauger, et que les plus petitcs sout propres a faire de rhuile. Si Ton destine le terrain que Ton planteen olivicrs a rapporter du blc, on mettra ces arbres a quarante pieds les uns des autres ; au lieu que si e'est un tcrrain maigre, la distahce ne scra que de vingt-ciuq pieds. II vaut micu.\ quc les rangees d'oliviers soient tournces du cote d'ou souflle le vent Faronius. Lorsqu'on les plautera, il faudra les mcttre dans des fosses se- ches, creusees h quatre picds de profondcur, et avee la terre desqueiles on melcra du fiimier, ainsi que du gravier lorsqu'on maiiqucradepicr- res. Si le lieu cst clos, ou les entcirera de facon qu'il n'cn sorte qu'une petite portion hors de tcrre; mais si Ton a les iusultes du bctail a craiudre, il faut donner au.x troucs plus dc hau- teur. On lcs arrosera aussi dans lcs provinces sechcs quaud il ne tomliera pas de pluie. Si la contiee manque d'oliviers , et que Ton ne sache d'ou en faire veuir en pieds pour les plantcr, on en fera unc pcpiniere, c'cst-a-dire (juon fouil- lcra iinc planche de terre de la manicrc que j'ai douiicc i)lus luuit, pour y dcposcr, comme le prcscrit Columelle, des brauchcs doliviers de la longucur d"un pied et demi, coupces avec uue scie; aprcs quoi on pourra en transferer des ardiiimi paliliii- ; masis modicos clivos liiligil, siciil esl ref;io Sabina \c\ B;i'lica. Baccarum geiiiis iinmciosiim est et plu- riiiin vocabnloium , sicut Pansia, Oicliis, Radius, Seigia, Liciuia, Cominia, et ca:lera: qnas noiniiiaie iion attinet. I'aii.>.ia taineuolenm (|noil leJilit.dum viiideest,optimnm est , sed cito veluslale coriniiipilur. Optiinum Licinia dat, pluiiinum Sergia. Sed de liis hsc geneialiler pr.Tcepisse sulliciet, niajoies bacias ciho, iiiinores oleo profuluias. Si fruimnlarius ager est, quem conserimiis olivelo, quadra- genis inter se pcdihns distent : si macer, viceuis (piinis. Melins faciemns, si ordines in I"avonium diriganins. Cum depDiientur, iii sciohes siccas constiluanliir quatcinis pi;- diliu> fossas. Glarea etiam, ubi lapides defuerint, miscea- liir (1 sleri ns. Si claiisus locus est, modice siipia toriam, qu;c |ii)iniiitur, eniiiieant. Si pecora formidanliir, allidies Inniii c.ssi' dcbebunt. In siccis vero provinciis ciiin pluvia; dcsiiiil, rigare cdiiveniet. Si provincia iiidi,L;et olivctis, et nnii cst iinde plunla sninalur, seminarinin l.iciciidiiin csl, id c.^t laliiila elVns.sa, siciit snperiiis dixi, iit ibi (siciit Coliiiiiella dicit) laiiii ,scna iiicisi iii luodiiin i~csiiiii(ieda- picds d'arl)i'os qui scront dcvcnus forts au hout de einq ans, ct lcs planler dans le cournut de co mois dans lcs pa.vs froids. .Ic sais quc liicii dc!, personncs, vu la facilitc ct rulilltc dc ccttc pra- tiquc, sont daus Tusage dc distribucr, soit daiis uiie pcpinicre, soit dans un plant d'oliviers, sui- vaiit leur goiit, dcs racines dc ces sortcs d'oIi- viers qni se trouvenl eommuncmeut dans Iis forcls ou dans les lieiix di^scrts, npri-s lcs avoir coup(;s dc fneon ;i uc lcur Inisser qu'un rubilus dc longiicur. En cffct, si ou aide lcur diivcloppc- ment eu mciant du funiicr nvec la tcrre , il arri- vcra que ccs racines , prises sur un scul picd d'arbre , donneront par la suite un trcs-grand nombrc d'arbres. XIX. On peutaussi, dans lcs tcrrnius facouncs au pustiinim, exposcr au nord lcs cspeccs d'ar- bies a fruitdont nous traitcrons specialcmcnt plus tard, lcs espccesd'arbrcs ;i fruit sur lcsqucls noiis donnerons pnr la suile dcs prcccptcs particuliers. La tcrre (lui convient aux vignes couvieiit cga- lemeut aux fruits. Mais ou fera pour lcs arbres a fruit des fosscs plus graiidcs qiie pour la vi- gue, precaution essenticlle au bois conime ;iu fruit. Si Ton veut avoir un verger, ou Inisscra trente pieds d'intervalle eulre les rangiics d'ar- bres a fruit , ct on n'y mettra que dcs picds d'arbres (|ui soieut garuis de lcurs raciues; e'est en effct la meillcure methodc. .Mnis on prcndia garde qu'ils ne soieut (^tctes par la main dcs pas- santsou la dcut des bestiaux, ce (|ui lcs empcche- rait de eroitrc. On dcstiuera a chaque espcce dai- bre sa rangce pnrticulitirc , dc [leur que lesplus faiblcs ne soicut opprimcs par Ics plus lorts. On fcra aussi unc mnrquc aux picds darbrcs quc l'on transiiortcrii, aliu (lc lcs toiuiicr du cotc du cicl auquel ils ctniciit c.vposcs avniit d'(}trc iransplnn- tiJs. On lcs transfcrcra toujours duu coteau scc et raaigre dans uu tcrrain plat, gras ethumide. lem depoiiaiitur. Iiidc post qiiinipnniiiiini p(il.'iil ^alnl.i plaiUa liaiisreni, el Idcis frisidis lnic iuciiso planlari. Scio pleroS(pie , qiiod faciliiis alqii" iililiiis esl , ladices olcaruni qiia! iii sihis |ili'riiiiiqiii' siinl ,iiit in locis descrtis, in cii- bilalcm meiisiiiam rccisas, aiit iii .scmiiiario, si placuerit, aiit in oliveto solere di.sponcie, et adinislioiie stcrcnris adjiivaic. Qua rc pioveniet, iit e\ uniiis arboris ladicibu? numciosa plaiita iiascatur. XIX. i;iiam pomiferas arbnres possnniiis in pastinis .\ SeptenUioiiali legionedisponcre, de (luibnssigillatimdice- mns.ipia' specialiter sunt lenenda. Nam poinis eadem conveiiit lerra ,quai vitibns. Scioliesaiitimi niajores lacics, ul maleri.i; prosis ct fiiiclni. Si poniariiini facies, iiiler ordines Iriccnos peilcs rcliuqiies. IMaiilasslaluesiadicalas, ipiod esl mclius. Scd ^crMibis, nc cacumina aut nianii liacla aiil ciiisa nini cicxaiil. rnunii|iii'ni(pie ordinein siio gcucii dcpntabis, ne inlirma' a valciilioribiis oppriiiiaii- tur. Plaiilas simililcr iiiitablmns, iil ip.sis qiiibiis ^lctii.iiil cardinibiis (ippnnaniiis. I)c clivo siicn el e\ili , in pl.iiiiini , piii^iicin cl liiiniiiliiin liaiisrcrcmns Si Iniiuos nuiiero PALLADIUS. Si on veut mettre en terre des troncs darbres tout formes, on nura soin quMlssoient eleves d'envi- ron trois pieds au dessus du sol. Quand on metlra deus plantes dans uue meme fosse , on prendra garde cju'elles nese touchent; autrementles vers les feraientmourlr.RLaislesarbres sont,ainsi que Tobserve Columelle,de meilleur profit quand ils \iennent d'essence, c'est-a-dire de noyau ou de pepin, que lorsqu'on les a plantes cn pieds ou en boutures. Quand le pays est trop sec, on les aide a croitre en les arrosant. XX. II faut beclier la vigne en ce temps dansles pays chauds et dansles regions maritimes , ou y mettre la charrue (si c'est Tusage de la province). II faut aussi Techalasser et la lier dans les meraes contrees avant queses bourgeonsparaissent; car 11 suffit d'un frottement ou d'une secousse pour causer un grand dommage. On donne a prcsent du fumier aux oliviers ainsi qu'aux autrcs arbres, dans le teraps que la lune est dans son declia. Un rehis de fumier suffira pour un grand arbre, et un dcmi-vehis pour un petit. Pour mettre ce fumier, on ecartera la terre du picd de Tarbre , et apres Pavoir melee de fumier, on la rappro- chera de ses racines. U faut fouiller le pied des arbres qui sont dans les pepiniercs , et en couper les branches superllues, ou les petites racincs qui seront poussees hors de terre autour de leurs trones. XXI. Cest le temps de cultiver les roses qu'on fait venir de plant ou de graines, au moyen de petites fosses ou tranchees. Mais qu'on n'aille pas croire que la graine soit cette espcce de pollen couleurd'or que Ton voit au cceurde la rose. La rose doune des baies qui ressemblent a une tres- petile poire, et qui sont remplies de graine. Ces baies sont coramunement raures apres la ven- dange , et Ton reconnait leur maturite a la cou- leur et a la mollesse de leur enveloppe. Si ron a des rosiers anciennement plantes, on les fouillera aussi par le pied avce des sarcloirs ou avec des doloires, et Ton coupera tont ce qui pourra s'y rencontrer de sec. On peut aussi renou- veler a present celles de ccs anciennes planta- tions qui seront trop clair-semees, en attirantdcs bianches de rosiers pour les propager. Si Ton veut avoir des roses de Ires-bonne heure, on fera une fouille en forrae de cercle autour des rosiers, a deux 'palmi de distance de leurs pieds, et ou les arrosera denx fois par jour avec de Teau chaude. Cest encore lemoraeutde mettre en terrc les oignons de lis, et de sarcler ceux qui y sont deja; ce qu'il faut faire avec beaucoup de precau- tion, afin de ne pas endommager les yeux qui se- ront venus autour de leurs racines, ni leurs petits caieux, lesquels serviront a former de nouveaux plants de lis, lorsqu'on les aura separes de leur mere pour les mettre daus de nouvelles rangees. II faut aussi planter les pieds de violettes et les bulbes de safian , et remuer delicatement la terre autour des plantatious deja existantc^. XXir. II y n des personnes qui sement dnns ce mois-ci dix j»or/// degraine de lin Yiar jiigemm de terre dans un sol gras, et qui eu recoltent du lin tres-fin. XXIII. On fera dans ce temps-ci des plants de cannes cn creusant de tres-petites fosses , et en enterrant dans chacune de ces fosses des ycux de cannes, que ron eloiguera d'un demi-pied les uns des autres. Si Ton cultive la terre dans une province chaude et seche, on destinera a ces plants des vallees qui soient humides ou arrost^es. Mais si la contree est froide, on les placera a mi- c6te, et dans des lieux ou puissent se rendre les eaux qui s'ecouIeront des metairies. On peut aussi jeter de la graine d'asperge entre les can- Tfilueris, siipra terrain proiie tribus peilibus ciiKantur. Ubi duas in una scrobe plantas depouis, cavendum est, iie se contingaut. Nain veiinibus iijteiibuut. Sed (ut Colu- mella dicit) feraciores sunt, qua; seminibus, lioc est ini- cibiis siiis, quain qua; plantis ponuntiu- aut rainls. L'bi regio siccior est, aqiiationibus adjiiventiir. XX. Nunc locis maritimis et calidis fodiendae sunt vites : vel .si liaec piovinciK consuetudo esl , exarandae, et in eisdem locis palandae aut ligandre sunt vineae piiiis qiiani gemma procedat; cujus concussione vel altritu inoiirrilur grande dispendium. Nunc olpse cacterirqiie arbores l.vla- men accipiunt decrescente luna. Sufliciel aiitcm majoii arbori velies una, minori, media; ila iit subducta a ladi- cibus terra et fimo permista levocelur. Tempoie lioc si qiiae sunt in scmiuariis planta;, circumfodiendie sunl, et amputandi eis lami superDui vcl radicute, quas ciica iu superiore parte miserunt. XXI. Hoc menso rosaria conseremus , quse sulco brevis- simo aul scrobibiis ponenda sunt , vel virgullis , vel etiain seinine. Semina autein rosarum non putemus medios (lo- sculos esse aurei coloris, qu£e losa; fuerunl, scd baccas nutriunl, quas in brevissimi piri similitudinein pleiias se- niinibus post vindemiam reddunt maturas, quarum tainen maliirilas ex colore fusco et mollilie poterit lestiinari. Siqiia etiam sunt antiqiia rosaria, linc tempoie circum- fodiunliir sarculis vel dolabris, et ariditas universa recidi- tiir. Kunc et qua; rara sunt possunt ducta virgariiin pro- jiagine reparari. Si rosam temperius liabere volueris, diiobus palmis ab ea gyrum fodies , et aqiia calida bis i iga- bis in die. Nunc et lilioium bulbos ponemus, vel lilia ante liabita sarriemus siiinma diligentia , ne oculos circa radi- cein nasccntes et minores bulbulOs saucicinus, qui a matre siilitracti, atque in alios digesti oidines nova lilieta for- inabunt. Ilem violarum plaiitae et croci bulbi serendi sunt, vel siibliliter, si fuerant aiite, fodiendi. XXII. Hoc mense aliquilini semenlaetosoloinjugerumx modios spaigiint, el lina con.sequiintur exilia. XXIII. Tempore hoc canneta poncnda sunt faclis bre- vissimis scrobibiis, et oculis cannarum per singiilas scro- bes obrutis , qiii semipedis spatio iiiler se disfare debebuiit. Si calida? et .siccac proviiiciae stiidemus, vallcs humidas vcl irrigiias opus cst dcputare cannelis; si frigida legiu D!': L'A(iR[CUI.TURK, LIV. III. 567 nes , afiii que ccs deiix plantes vienncnt ensem- ble . parce que rune se cultive comme rautre, et qu"on met c^^alement le 1'eu a toulcs dcux. Mais si Ton a d'anciennes cannaies , on lcs sar- clcra dans ce temps-ci, apres avoir coupe tout cu qui pourra gencr leurs racines, c'est-a-dirc, les parties qui seront pourries, cellcs qui s'etendront mal , et cellcs qui n"auront point d'yeux capables de reproduire. On piquera a present des picds de saules, et , a lcur defaut, de genet, ou de telle aiitre plante qni lournisse des liens pour lcs vi- f;ncs. On fera aussi des pepinieres pour lcs baies de myrte et pour cellcs de laurier, ou bien on cul- tivera celles qui auront ete faites precedemment. XXIV. II faiit faire , vers les ides de fevrier, des haies de jardins au moyen de cordes saturees de graine d"epine, de la maniere que nousavons indlquee en parlant des diffcrentes facons declore les jardins. Les Grecs prescri\ent aussi de coii- per de grosscs branchcs de ronces en petits mor- ceaux , que Ton enterrc dans des fosses d'une palme, que roii entretiei\t cn lcs fouillant, et cn les arrosant tous les jours jusqu'a ce qu"elles poussent des feuilles. On seme la laitue dans ce mois-ci, afin dc pouvoir la transplanter au mois d'avril. On y senie aussi, de memc que dans lc mois de noverabre, le cardon, ie crcsson dcs jar- dins, la coriaiidre et le pavot , ainsi que Tail ct Toigiion de Cypre. On senie a presentla sarriette, en rentreraclant de ciboule, dans un champgras, et qui ne soit pas fume, mais qui soit exposc au soleilou, cequi est ciicore mieux, voisinde lamer. On serae aussi la ciboule dans ee mois-ci ; mais il est conslaiit qu"il en faut semer en automiie eorame au printcmps. Si on la seme en graiiie, elle donncra une grosse buibe, mais elle rendra moins de graine ; au licu que si on en plante la bulbc, ellc n'aura, a la vcritc, qu'une bulbe inai- gre, mais clle (loiincra beaucoup de graine. Les oignons deinaiuicnt uuclcrrc grassc, (|ui soit bicn remuce, arroscc et l'um(c. Oii Unir fcra dcs [ilan- ches que Ton dcbarrasscra dc tontcs lcs hcrbcs ct de toutes les racines. On les semera dans un jour ealme et serein , et surtout lorsqne lc vent dii rnidi ou de Test soufncront. Ceux qui sont seines dans le diiclin de la lune viciinent plns petits ct plus acres quc ceux qui le soiit quand clle croit ; Ceux-ci auconlraire sout plus furts et ont uivyout plus adouci. II 1'aut lcs scmer clair, ariachcr souvent lcs mauvaises hcrbcs qni croissciit avec eux, et les sarclcr de mi^-me souvcnt. Si Ton vcut qu"ils aient de grosscs bulbes , il faudra arracher toutes leurs feuilles, alin quc tout le suc nourricicr se porte par en bas. On ctaycra lcs tiges doiit on vcut recucillir lagraiiic lorsqu"clles comniciicc- ronta monter. Lorsque la grainc cnsera noirc, ce sera un signe de sa maUiritt'. II faut cu arra- eher les tigcs garnics de leur graine avant qu'cl- les soient tout a fait seclies, et les faire sc'cher en cct (:'tat au solcil. Cest dans ce mois-ci qu'on se- niera Tancth dans lcs piiysfroids. II sc fait a toulcs sortcs de climats, mais il pr^ifcre lcs plus tem- pcres. On Tarrosera, s'il ne pleut pas. On le se- meraclair. II y ades per.vouiicsqui n"en couvrcnt lias la graiue de tcrre , parce qii"ellcs imngincnt qu'aucuu oiscau n"y touclic. Oii peut aiissi semer ii pr^^scnt la moiitarde On S(>mcra encore dans cc mois-ci les choux , ce qu'on peut faire au surplus dans tout le eours de.ranncc. Ils aiment un sol gras ct qui soit suffisamincnt labourt', ct redou- tcnt Targile et le gravier. lls nc sc plaisent ui (lans le sablou, ni daus lc sable, a moins ((uils n'y trouvcnt larcssourced'uiiccautoujourscouianle. lls s"accomraodcntde louteespece dc climats, mais est, locis niediis instiUianliir, sed siicco villariim sulidilis. Inter lia'c asiiarayoriim etiam semina spaigere iiossuniiis, iit niista nascantur, qiiia et as|iaragi ailiinlur et incen- dunliir co niorc (|uo cann». Sed si ((ua sunl anti^iiia canneta, lioc tempore sarcicntiir, recisis qua; in ladice purganda sunt, id est piitiibus, male porreclis, et si qua gii;nendi oculos nun iiai)cnl. iNunc salicis ptantas el oin> nium generum, qiia! aibusto applicandai sunt, vel gene- sta^ , ubi deerit , obnieniiis. Ex baccis etiam mjrti et laiiri seminaria faciemiis vel , si luerant, cxcoleinus. XXIV. Ciria idus l'ibruarias sepes borlorum ex con- gcsto in riinibiis spinaiiiin seminc facienda! sunt, slcut dicliim esl , cuni de miiniinine loqucremiir borlorum. Itein Grieci diciiut de crassa rubi virga lieii dcbere parliculas, el palmaribus scrobibus obrui, et ipiotidie, donec Iron- deant , fossione et rigationc nuti iri. Hoc meiise lactiica scritur, ut possit A|)rili nieiisc transfoiri. llein cardiius scrilur et naslurUuin ct (oiiaiidruin et papa\er, sicut niense Noveuibri , cl aniiini ct nlpicum. Nuiic salurcia seiitur pinRiii agro non slercoralo sed aprico, vel melius mari proximo, et ciiiii ccpullis injsta .scminatni. IIoc eliani mcnse cepiillas sercs : sed conslat ct vcic ct au- tiimno cssc scminandas. Si scnicn ejiis severis, in capiit (lescil, ct niiims reddit in scinine : si capiliibnn poiias ipsiiin mace.scil, ct niMlluin seincn ediicil. rciiain cepa! di'sid(^rant pingiiem, vcbeiiicnlcr subactam , ircif^iiain, slercoiatam. Ibi areas laciciniis oinnibiis bcibis et ladice piirgatas. Serenuis placido et screno dic, maviine .\iistro vel Kiiro flanlibus. Si ininuente liina scranliir, tenues et aciiores proveniunl : si crescenle, rnbusl.-c et saporis iiiimecti; rariussunt ponendiK; runcanda! ac sarcnlandrB sunt sitpius. Si capila voluerimus liis esse majora, folia omnia debcmus aiiferre , [et J sic siiccus ad infeiiora co"e- tur : (le qiiibus veio semiiia colligeiida sunt , jiivenlur adminiculis, ubi caulcin oeporint cxcitare. Ciim niger cidnr scminis fiieiil, prafcriint matniilaUs indicia. Vel- lendi siiiit tlialli adbuc semisicci ciiin semine, et sic in sole siccandi. Hoc inensc ancUiiim .seres locis frigidis. Omiieni ca:li staliinj paUtur, sed tepidiore la'latur. Kigelur, si sc iiiiber abslineal. SeraUir rarius. Aliqui seiiien ejiis non obruunt, opinantes quod a niilla ave Umgatiir. Nunc ctsinapi .screic pussiiiims. Iloceliam mense caiiles scre- miis; qiii et loto aniio seri possunt. .Siiliim piiigue el salis siibactuni dili;^iinl : ai^illam el glarean! tiincul : sabidiiuc PALLADIUS. ils prefereut les climats froids. Exposes au niidi , ilsrapportent pius t6t ; au nord, ils rapportent plus tard; mais ceux qui viennent a cetle c.xpo.sition l'eraportent sur les premiers par leur poiit ct par la force de leur tige. Ils aiment ies plants inclines; c'est pourquoi il faut , quand on les transplantc, lesmettre sur i'ados dc s planches. Ilsse plaisenta etre fumes et sarcles. Quaud ils sont clair-semes, ils acquierent plus de force. lls cuisent plus tot, et sans rien perdre de leur verdeur, si , au moment oii ils n'ontencore qne trois ou quatre feuilles, on les saupoudre de nitre broye et passe au tarais, ce qui les fait paraitre couverts de friraas. Colu- iTieile ditqu'il faut envelopper les racines de cette plante d'algue marine pour lui faire conserver sa verdeur, en les couvrant en meme tcmps de fu- mier. II faut que les pieds de choux qu'on met en terre soient d'une certaiue grosseiir, parce que, quoiqu'ils prennent alors plus tnrd , ils devien- nent plus forts. Oa les plautera, si Ton est en hi- ver, lorsque !e jour commencera aetrc tempere; si ron est en cte , lorsque le soleil sera pr6t a se coucher. Ils deviendront plus gros si on les cou- vre assidiiment de terrc. La graine de chou se chauge en raves, quand elle est vieille. On com- mencera, apres les ides de ce mois, a former de iiouvelles pattes d'asperges avec la graine de cc legume, ou a en planterd'ancieimes. II mepnrait egalement utile et plus expeditif de jetcr dans un terrain inculte , ou du moins pierreu.x , une grande quantite de racines d'asperges sauvages qui rapporterontimraedialement,attendu que ce terrain u'aura cu preccdemmeut aucune produc- tion a nourrir. On enhrulera les rafles toutes les annees, afm que le fruit monte en plus grande quantite, et qu'il soit pkis fort. Cette espece d'as- perges est celle qui a le goiit le plus agreable. On peutaussi seraer a pr&entla mauve. On plan- tera aussi la mentlie en pied ou cn racines dans un terrain qui soit humide, ou autour deseaux. Cette plante veut ctre dans un teriain expose au soleil , qui ne soit ni gras ni fume. On seraera ce mois le fenouil dans uu terrain expose au soleil et lcgercment picrreux. On sinne au comraence- ment du printemps le panais en graine, ou on le plante en pied, dans un terrain gras, rdsolu en poussiere, et faconne profondcment au jMsti- 7ium. II faut qu'il soit clair-seme, pour preudre des forces. On seme aussi a present Torigan , et on le cultive de la meme maniere que l'ail ou la cihoule. On semera a present le cerfeuil dans lcs pays froids, apres les ides. Cette plante demande un charap qui soit gras, huraide et furae. On seme la poiree dans ce mois, quoiqu'on puisse aussi la semer pendant tout le courant de Tete. Elle aime un champ qui soit ameubli, humide et gras. II faut la transplanter quand elle aura qua- tre ou cinq feuillcs , en eaduisant scs racines de fumier nouveau. Elle aime a etre frequcmment bechee, et saturee de fumier. II faut semcr le poi- reau dans ce mois. Si Ton vcut qu'il soit bon a etre coupi' a differentes reprises , on pourra le couper deux moisapres qu'ilaiiraetesemc, cn le laissantsursaplanche; quoique Columellcnssure quc celui mcme qu'on voudra couper a differen- tes reprises durera plus lougtcmps et sera mcil- leur, lorsqa'on le transplantera ct qu'on Taide- ra a croitre avec de Teau et du fumiir, toi tes les fois qu'on le coupera. Si Ton veut au coiilraire qu'il se forme en hulhe, il faudra letransplaiiter en octohre , quand il aura cte semc au priii- temps. II fnut le semer dans un terrain gras , et surtout cn plaine, sur une plauche plate, facon- nee profondcment au pastinum, et qui ait ete et arenis noii (loletlanlur, nisi pcrennis nnda siiccnnat. Onnif-Mi ca-li slatmn canlis [jalltnr, frigidnm niagis. Conlia aiislnini posilicilius ferunl; contra septcntrionem , serius. Scil liic Pt sapore caulis vincit el robore. Clivis delcctalnr, ct ideo poneiitlre sunt plant» per pulvinos arearum- Gau- ilet stercore et sarculatione. Karius posilus convalescit. Celerins coqnitur virore servato, si, (luin est trinni vel (|naluor foliornni nilruni trituni cribello desuper spargas, iit specieni pruina; canentis imitelur. Columella dicit plantarum radices alga marina involvendas servandEe viri- dilalis causa, limo simul adhKrente. Ponenda; suiit planta; r.iajoris iucremenli, quia licet serius compreliendant, lanieu fortiores fient Si Iiiems est, tepido jam die; si aslas, cnm sol in vesperaui declinatur, planla pangenda csl. Vaslior iiet, si terra operiatur assiduo. Semen brassica; vilustuin mutatur in rapa. Hoc mense post idus spongias asparagorum vel novas formare incipiemus ex semine, vcl anliquas ponemns. Milii etiam illud ulile videtnr ac (tiligens, ut asparagi agrestis radices plnrimas in uinim locum congeranius incultum, vel certe saxosum , qiia; .^talim frnctum iWni ex loco, qui aliud nil alebat, et Sias annis oninilius incendamus iii scopis , ut fructus fie- quentior snrgal et forlior. Hoc autem genns est sapore jucundius. Nunc etiam malva seri polest. Menlam quoque sere plantis vel radicibus loco liuniido vel circa aqiias. Apricum solum nec pingue nec stercoratiim desiderat. Hoe mense fceniculum seres loco aprico el modice saxoso. (Seritur primo vere) pastinaca et semine ponetur et planlis loco pingui , soluto , altius pastinato : raram statiies, ul robur aecipiat. Cunela etiam nunc .seritur, et colitur eo niore qno allium vel cepulla. Niinc caerefolium locis fiigi- dis post idus seratur : desiderat agrnm Uctum, humidum, stercoratnm. Hoc mense betam seremiis, quamvis possit et tota .Tstate seminari. Amat agrum putrem, humidum, I.Ttiim. Transferenda cst quatuor aut quinque soliorum, radicibns finin rcccnli oblilis. Amat freqiienter effodi , et multo stercoro salurari. Hoc mense porrus seiendns : quem si sectilcin velis, postdnos inenses, quam .satusest, poteris desecare manentem in areis suis : quamvis asserat Coluniellaetiam sectivum diulius duratuium, meliorem- que, si transferatnr; et quoties secabitur, aquajuvetiir ct stercore. Si capilatum facerc velis, qiiod vcre severis, Octobri mense transferre debebis. Serendus est loco Ireto et maxime campcstri, area plana, pastinala altc, et diu ni': L'AGr,icui;ruuK, i.iv. iii. beclii'c et fumcc dcpuis loiintcraps. Si lon veut qu'il soit bonaetre coiipe adifferentes reprises, on le semera (Iru ; au lieu que si ron veut qu"il se forme en bulbe, on le semera plus clair. II faut lui faire sentir souvent le sareioir, et le purger des raauvaises herbes. Lorsqu'il aiira un doigt d'epaisseiir, on le trnnsplautera, en coupaut prea- lablement ses feuilles par le milieu , et eu tron- quant ses racines ; apres quoi on renduira de fu- mier liquidc, cton le mcttra en terre, en lespa- cant dcquatre ou cinqdolgts. Lorsqu'ilaura pris racine, il faudra le saisir legerement avecle sar- eloir pour le soulever de terre, atinqu'etant com- me suspendu, il se trouve contraint de remplir, par la grosseur dc sa bulbe , le vide qui sera sous lui. Si Tou met en terre plusieurs grainesde poireaux joiutes enscmble , il en naitra un seul poireau, qui scra tres-gros. On dit aussi que si, avant de le planter, on inseredans sa bulbe de la graine de raves sans se scrvir d'un instrument de fer pour Vy faire entrer, 11 grossira beaucoup. II sera encore mieux de repeter souvent cettc ope- ration. On seme raunce dans ce mois-ci, qui est celui dans lequel on forme des plants de cannes. On en niet les yeux en terre, comme on y mct ceux des roseaux ; et 11 faut couper ces yeux, et les couvrlr legerement de terre, eu les arrangeant sur des plancbes dressees au cordeau dans un terrain bechc et bien remue, oii on les espaccra tle trois pieds. On mettra, ce mois, en terre les bulbes dcs feves d'Egypte. Elles aiment un lieu qui soit bumide , gras et tres-arrose. Elles se plaisent aux environs des fontaines et des ruis- seaux , et la qualitc du sol leur iraporte tres-peu, pourvu qu'on les entretieune d'eau , sans lcs en laisserjamaismanquer. Ellessontprcsquetoujours en etat de donner des feuilles quand on les abrite contre le froid . en les couvrant comme on cou- vre les plants dc citjonniers. On seme daus ce mols-ci le cumin et rauisdans une terre bien la- bouree, dans hupielle on aura mcle du fumier. II faut delivrcr assidument ces plantes des mau- vaises herbes, ([uaud ellcs sont semtics. XXV. Ou mettra lcs pieds de poiriers cn terre au mois de fevricr dans lcs pays frojds. ct au mois de novembre dans les pays cliauds : raais il faut semer les pcpins au raois de novembre dans les pays temp^^M-iis, afin quils y trouvent la res- source d'un sol arrose. Cest le moycn que ees ar- bresdonnentbeaucoupdefleurs, et quc leurfruit devienne tres-gros. Quoique les poiriers se plai- scnt dans un terraia pareil k celul que nous avons dit convenir aux vignobles, un terrain gras aura cependant cet avantage , qu'il donnera des ar- bres forts,etqui rapporteront beaucoup defruits. On croit que les poires pierreuses perdent ce de- faut quand elles sont semees dans destcrres mol- les. II est vrai que lorsqu'on plante le poirier cn pied, il tardecommuucment a venir. .Mais nean- raoins ceux qui pri-fcreront cette niethode a d'autres, par la raison qu'un plant dont la qua- litci sera cxcellente ne se trouvera par la melangt; d'aucune Sprete sauvage, auront soin de diposcr dans de grandes fosscs, comme on le prati(|ue a Tegard des olivicrs, du plant de deux ou trois ans, garni deses racines, en lui laissant troisou qua- tre doigts d^eh^vation sur terre, apres Tavoir ctetc, et avoir recouvcrt la plaie de moussera(."iee d'argile. Si on seme des pcpins de poires, ils viendront sans doute. Le germe en eprouvc tftt ou tard Taction feeondante de la nature, patiente parcequ'clleest t'ternclle. ilais longueurde teraps s'accommodc mal avec la brievete de la vie hu- maine, ct dans ce eas la produetion degenere, ou- tre qu"elle est retardee. II vautdonc mieuxilan- I ter au mois dc novcmbre dcs picds de poirieis siibacla et stercorata. Si sectivum vclis , spissius. Si ca- pilatum , rarius scics. Sarculo rie(|ueiilaiKliis est, el licrbis liberandiis. Cuin digiti crassiludinem liahncrit, a media parle iiriecisi.-, liiliis et truncatis radicibiis Iransferaliir : oblitus liino liiiiiido qiiateriils vel quinis digitis separeliir. Cum radiccs agil , modice coinpi eliendendus et allevandiis est sarculo,ut suspensus a tcna, quod spalii vaciinm .siibter iiivcneiil , capitis vaslitalc co^atur iinplcie. Ilcin pluia semina in iiniim li^ata si dcposiieiis , ;:;raudis pornis iiascelur ex omiiibiis. Itcm si capili ejus rapse semcii iin- niiltas sine feno ct pan?as, mullum ferlur iiicres<«ie : nielius si fiequenler lioc facias. Hoc mcnse iniila seiitni", quo canuiUa ponuntiir. Scritiir oculis sicut ailanii, quus absciiidere el tena leviler dcbemiis obrucre , tcrra fossa et subacta , excitatis ad liiieam pulvinis , quibus cjus ocu- los oporlct iiifodeie. Triiiin pedum inter se spatio separan- tur. Hoc meiise colocasin: bulbos poiiemus. .Aniant liiimi- dum lociiin, pingucm, maximc irriguum. Circa fontes Iffitantur el ri"vos, nec dc soli qiialitatc curant, si perpetiio foNcaiilur liiimoie. Frondcie piopc sempcr possiint, si taiiquam cilrcta leguinentis tlcfciidanlur a filgurc. lloc mense cyminnm et anisum seiitur loco hene siibaclo, cl cui la!t;uncn adinisceas. Quod salum est, lieibis purgelur assidue. XXV. Plantas piroriim mensc Fcbniario locis fiigidis poiieniiis ; calidis vcro Novembri ; sed mense Novenibri piraloiis tcpidiscousercndasunt.utsolojiivcntur ini^iio. Itacl lliiicin plMriiniiin profcrent, ef nKi;;iiil(iiliiiiMn |ioini liirpMilisaiqiiircnt. >asci tamen tali .solo iiKi\imcilili;;uiit, qiKile vinctis diximiis convenire : sed Ircto solo ct validas aibores ct fnictns pliirimos consequemur. Lapidosi gencris pira vilinin mutare cieduntur, si tcrris mollibus conscran- tur. Scd piium plantis serere prope tardiis cvenliis cst : taincn ipiibiis lioc placiiit, iit semiiia gcnerosa niliil sibi de agrcsti asperitatc permisceanl, planlas binias aiit trimas co iiiore qiio olex pununtur, radicatas magnis scrobibiis poiiant, supra terram tribus altas vel quatuor pedibus , (|uai uni decisa cacumina argilla mist^i miiscus dcbet npe- rire. Nain si qiiis pii oriim semen aspcrgat , nasci qiiidiMii iicccssc cst, originem siiani rcfovente natiira , cujus «'tcr- nilati iiiilla laidilas potest alfcrrc ra^tidinm : sctl bi mini Iioc CNiicctarc longiiiquum cst , ciim et scro vcninnt, ct PALLADIUS. sauvages garnis de leurs racines dans des fosses l)it'n iabourees, et les greffer ensuite quand ilsy auroiit pris. Ceux qui seront venus de plants dif- fererontdeeeux qui auront ete greffes sur d'au- tres arbres, en ce quc lefruit des premiers con- servera a la vcritc sa douceur et sa niollcsse, mais ne sera pas de garde, au lieu que cclui des nutrcs se gardera tres-longteinps. Oa laissera trente pieds d'intervalle entre ces arbres. Si Ton veut qu'ils profitent, il faut les eultiver cn ies arrosant souvent, et en bwhant continuellemeot la lcrre a leur picd. Ces fouilics leur sont en eflet si avantageuses , que si on les en aide dans le temps meme ou ils ont coutume d'etre en fleur, on croit qu'ils ne perdront pas une seulc des lleurs qu'ils auront montrees. II y a aussi beau- coup de profit a leiir donner, au bout d'un an, de quelque espece de fumier que ce puisse ctre. On pretend ncannioins que la fiente de boeuf leur fera pioduire dcs fruitsabondants, et qui seront tres-gros. 11 y a des personnes qui y melent de la cendre , dans Tidee ou elles sont qu'elle donnera au fruit un goiit plus fin. Je crois qu'il est inutile de detaillertuutcs les differentes sortes de poi- res, puisqu'il n'y a aucune diflercnce entre elles toutcs quant a leur plantation et a leiir culture. Lorsqu'un poiricr cst langiiissar.t, il fnutou per- cer sa racine avec une tariei-e aprcs Tavoir de- cliaussee, et y cnfonccr un pieu de bois, ou in- troduire dans son tronc , apres Tavoir egalement perce avec une tariere , un coin de bois gom- meux de pin, ou un coin de chene a difaut de pin. On tue lcs vers qui s'attachent a cet arbre , et 011 empeche qu'il u'en revienne dc nouveaux, cii versant souvent sur ses raciiies du liel de tau- reau. On rempcche de menie de hinmiir (piii.iid il cst cn lleurs, eii repaiidant pendant trois jours sur scs racines de la lie de vienx vin. Quand les poircs sont pierrcuscs , on retire de dessous Tar- bre qui lcs doniie In terre sur laquelle est cou- chee rextremite de ses racines, ainsi que toutes lespetitespierres qui peuvents'y trouver, et ron y substitue d'autre tcrre passee au crible. Mais ce remede ne produit son effet qu'au cas oii Ton ne cesse pas d'arroser rarbre. On greffe le poirier aux inois de fevrier et de mars , sous son cc6rce et sur son Irone , conformement a ia methode que nous avons donnee cn parlant de la greffe. On le greffe sur le poirier sauvage et sur le pommier. II y a despersonnes qui le greffent sur amandier et sur prunier sauvage. Virgile veut qu'on le greffe sur le figuier sauvage, sur le Irene et sur le coignassier. D'autres veulent qu'on le greffe sur le grenadier, mais il faut alors le greffer en fente. Lorsqu'on le greffera avant le solstice, on emploiera une greffe qui aitun an, ct avant de rinscrer dans Tarbre , on la dcpouillera de ses feuilles et de tout le bois tendre qui en fera par- tie ; au lieu que si on le greffe apres le solstice , on insereradans Tarbrela partie delagreffe sur laquelle seravenu le dernier de scs boutons. Le poirier segreffe de toute maniere. 11 faut confiie les poires dans un jour calme ctqunnd la lunc est dans son dcclin ,dcpuis son vingt-deuxieme jour jusqu'a son vingt-huitieme. Oii renferrne encore ces fruits dans un vase enduit interieurementde poix , aprcs les avoir cueillis a la main dans un temps ou ils etaient sccs, depuis la seconde heure dujourjusqu'alaeinquieme,oudepuislaseptieme jusqu'a la dixieine , cn scparant avec soin ceux qui serontsains, prcsque durs et un peu verts, de ceux qui seiont tombcsd'eux-memes. Ensuiteon met un couvcrcle sur ce vase, et on Tentcrre, la guculc renversee par en bas, dans nne petite l'ossc creusee dans un lieu arrose par quelque eaii de source. De mcme, aprcs avoir entassedes poi- (le geiieris iiohililale dccedant. Meliiis eigo lioc nicnse Kovcniliri liet, iit pironmi ptanlas radicatas .seianius agiestimn subaclisbenesciobilJus , ut,cinn pielienderiiit, iuserantur. Hoc anteniinteiesl , r|uod qu.T iilaiilis siiisse- runlnr, didcedineinactenciilatem servant, diu tamen ser- \ata non durant : insita veio moram lemporis sustiiiebnnt. Spalia inter piros Iriginla pedum niensiiia disccrnal. Ge- nus lioc arburis iit prnliciat frcquenli liumore et assiduis fossionibus est cotcndum , iisciuc adeo , nt teniporc , quo florere consuevit, niliil iierdiluia credalur de llore pio- lato, si eani tuuc fossor adjuverit. Mullum prosicis, si inteijecto aniio qiiale libet Isctainen adjungas : sed bubii- lum spissa el gravia pomagenerare (ertiir. Aliqiii cinerem niiscent, crodcnlcs liinc coulrahi pomis argutos sapores. Generuni Mirietatcs exseqiii siipcrvacuum piifo, cuni in ponendis vel excolendis niilla sit distantia. Si languida arbor est piri, vel ablaqueatae radicem terebras, et ibi ligiiciim paluni deprimis , vcl iii trtinco simililer terebralo ex leda ciiiicum ligis, vel, si liu-c desil, ex queicn. Ver- mes cjus aiboris et nati necanlur et nasci pioliibenlur, radicilius lcllelaurino lieqiienlci infiisis. Itein fa.'ces vini veteris tecenles.si radicibus aflundantur per Iriduiim, diiilius [arbores] in tloribus laborare non facinnt. Si lapi- dosa pirus est, ab estrcmisradicibus terram priorem leva- bis , et secernes (inines lapillos; quibus diligenter remotis allcram teiram ciiliro crctain in loco cjus infiindes. Sed boc proderit, si ligaie iiou cesses, iMcnse l'"ebruario ct ^larlio pirus inserilur niore, quo diclum est, cuin dc iusi- tione loqueremur, sub corlice el in triinco. Inseiilur autein piro agresti, nialo, iit nonnulliamjgdalo et S[iiiio; ul Vir- gilius, orno et fraxino etcydonio; ut aliqui , et Piinico, scd flsso iigno. Surculuspiii, quiinseritur ante solstitium, auiiiculus esse deliet , ct prius quam ligatur, foliis et oiiini tenci a parte privai i : post solstiliuni vero eiim ligis , qiii suminiiin gerinen incliisit. Pirus omni geneie inseritiir. Condieuda sunl pira [ita] die placido deciescente luna a vigesima secunda HS(|ue in oclavam. liadein ponia sicca et inanii lcctaab boia secunda in quintain vel a .septiina in decimain, a cadiicis diligenter electa integra et piope diira , et aliquanlo viridia in picato vase clanduntur, qiiud operculo tegitur, et deorsuin os ejus inilinalur, atqiie[ brevi scrobe ] obruilur iu eo loco , circa qucm pei eiiuis aijiia de- DE LAGRICULTURE, LIV. IIL resi cliairct apeaudurcs, on les enferme, lors- qu'ellesconimcncentas'anf)ol!ir, dans un vase de terre bien cuit, et bien enduit de poix au dedans et de fiypse au dehors, sur lequei on raet un eouvcrcle; apresquoi on l"enfonce dans une pc- tite fosse creusce daus un lieu oii le soleil donne tous les jours. Bicn des personnes ont conserve des poircs enscveliesdans de la paille ou dansdu ble. D"autrcs les a}'ant renfermces, aussitot apres ies avoir cueillies avcc leurs queues, dans des cruches enduites de poix , bouchees avec la raeme matiere ou avec du gypse, les ont ex- posees au plcin air, en les couvrant de sable. D'autres ont conservc des poires dans du micl , cn evitant tont eontact cntrecllcs. On fait aussi seeher ausoleil dcs poires coupccs par morccaux, et purgees de leurs pcpins. II y a des personnes qui ecument de Teau salee lorsqu'elle commence a bouillonner au feu , et qui plongent cnsuite dans ccttc eau, quand elle est rcfroidie, les poi- res qu'clles ont inteiition de conserver; aprcs quoi elles ks retircnt de Teau au bout de quel- que temps , ct les renfcrment dans une cruche dont clles bouchent rorifice. Ou bien elles les laissent pendaiit un jour et une nuit dans de Teau salce ; apics quoi clles les meltent tremper peij- dant dcux jours dans de Teau pure, et les gar- dent ensuite plougces dans du vin cuit jusqu"a diminution dcs deux tiers , ou dans du vin fait de-raisin seche au soleil, ou dans du vin doux. On faitdu poire en pilant le fruit rcnferme dans un sac a maillcs tres-largcs, ct en le pressurant a raided'un poids dont on le charge, ou sous larbre du pressoir. Cette boisson se conservedurant tout Thiver, mais elle saigrit au commencement de Tete. Manierc de faire du vinaigre de poires. On laisse en un tas pendant trois jours des poires sauvages, ou d'un acabit Acre, qui soient mures; apres quoi on lcs rcnferme dans un petil vase rempli d'eau de fontaineou d'cau de pluie, qu"on laisse couvert peudant trcnle jours. On y remet- tra au fur et a mesure autant d'cau (lue Ton eu tirera dc vinaigre par la suite pour son usage , alin (ie suppleer au ^('chet de cette liqueur. Ma- nicre de faire lc poire rafraichissant. On foulc dcs poires saines ct tres-murcs avec du sel; et lors(|ue la chair cii est ivduite en bouillie, on la renferme dans de petites barriques ou dans de petits vases de terre enduits de poix. Au bout de trois raois on suspend cettc pr(!paration, pour lui faire rendrc une liqueurqui est, a la vcritc,d'un gout agi^-able, niais dont la conleur est blancha- tre. Cest pour(|uoi il seiahon, pour parer a cet inconvt-nieut , de nu-lcr avcc lcs poiris un peu de vin foncc cn eouleur, dans le tcmps qu'on les salera. On planteradespommicrsaux mois de l'e- vrier et de mars, et si le pays cst chaud ct sec, auxnioisd'octobrcetdenovembre.Cesarbicssoiit de plusicurs especesqu"il estinutilede dt'taillcr. lls aimentunsol graset fertile, et qui soit fourni d'cau , plut6t n(!'aumoins par la nature elle-nuMiie que par le secoursdcs arroscments; quoique, s"ils sont plantds dans du sable ou dans de rargile, il faudra avoir recours a rirrigatiou artilicielle. II faut les exposer au midi dans les pays mon- tucux. Ils viennentfortbiendanslespays froids, pourvu qu"il n'y ait pas d'apret(3 dans Tair. Jls nercfusentnonplusles lieux inculteset humides. Dans un tcrrain maigre et scc, leurs IVults sont sujets a etre attaqucs de vers ct a tombcr. On les plante de toutes fa(^ons, comrne les poiriers. lls ne demandent ni a (^tre laboures, ni a etre he- ches; c'est pourquoi les pres leur convicnnent plus que tout autrc terrain. Le crottin de brehis, ou seul ou midt; avcc de la ceiidre, est le seul en- graisdont ils s'accommodent, (juoiqu^ils puissent ciii ril. Iteni qiiae dnia siint in caine et ciile prius in accrvo posita, iihi se molliiT. c(rpciiiit, in vas liclile liene coctiini picaUiniqiie poniiiilin', el operciilo siipervenieiile yypsiin- tur. Vas brevi scioljc ileniergitur in co loco , (pii t piirgata si^inis in sole siccantur. .^Iiis siipra tabulatiim pci (iKliiiciii (llspdiiiiiil , ihk iiiii ( iVu^ siibtei exposilis. Pleriipic sciobeni |iopn[i mI ;i!,k'Iis inlcr m.ala diiTiindiml. Coiislat iiiala sic ponciida, iil pediciilornm par- les (lcorsiim laci;is, neipie aiite (piani iisiii necessaria vi- dcanliir cssc , coiiliii,:;as. Viiiiim d acdiiiii lit e\ malis, si- ciit c\ pii is ;iiilc |ir,i (■(■pi. ('vdniiiis Nci^cndis pleriqiie tem- poia divcisii di\ciiiiil : laiiicii milii iimi comperlum est , iu llalia ciic« Urbcm meuse fcbriiario vel inclioaule Mar- tio planlas cydoniorum radicatas in pastinalo solo tenuisse adeo feliciter, ut sKpe scquentis anui frugc gaudcreiit , si posila majorisslalus fuisscnt. Locis siccis et calidis cxtrcmo Oclobri velNovembri iiKlio;iiilc pnn;inlur. Amaiit cydouii lociim frigidiim, bnuieriiiiii. Si in tciiido slatuuiitur, opus est illis ligalioue succurri. fcrunl lamen staluiu medio- DK L-AGRICrLTURE, I.IV. lU. neiit pns moins dans lcs lcrriiiiis plals quo ilans eeu.K (|ul sont inclincs, quoiquils prelVrciit ces dernicrs. II y a clcspersonnes qui les plantciiten clmes ctcn boutures, mais ils tardcnt a vcnir par Tun ou rautie de ces procedes. II iaut lcs espa- ccr de tclle manierc que, si le veiit viciit a les sccouer, leau ne degoutte pas des uns sur les autres. Quaiid on les plante, etmeme taiit qu'ils sont pelits, il faut lesaiderdefumier. Maisquand ils sont dcvcnus plus grauds, il suflit dc repandre une fois par au sur leurs racines de la ecndre ou do rart^ile assez seche pour pouvoir ctre reduite en poiissierc. L humidite coutinuellc fcra murir proinpteinent leursfruits, et lcs^rendraplusgros. II faut les arroser toutes lcs fois que le ciel rcfuse dc la pluie, et beclicr leur picd dans les pays ehauds aux mois d'oetobrc ct de novembre, et, dans les pays froids, aux mois de fevrier et de inars; parce qu'a moins de prendre assidument ce soin, ou ilsdeviennent stcriles, ou leursfruits degenerent. 11 faut les taillcr, d'apres ce que jai eprouvc moi-meme, et les debarrasser detout ce qu"ils pcuvent avoir de vicieux. Quand ils sont nialadcs, il faut verser sur leurs racines du marc d'huile coupe d"eau par moitie, ou euduire leur tronc, soitdcchaux vive detrempee avecde rar- gile, snit de resine dc melese melce avec de la poix ruiuide : Oiibicn, aprcs lcs avoir dechaus- ses, 011 mettraaulour de lcurs racines un nom- bre impair decoiiigs proportionne ii la grandeur de Tarbre, que Ton assujettira a rendroit oii on les aura mis en jes couvraut dc terre. Cette pra- tique observee toutes les annccs preservera a la \erite Parbre de toute maladie, mais d'unautre cote elle rcmpcchcra dc vicillir : on greffe les cognassicrs au mois de fevrier. II est mieux de lcs greffer sur le tronc que sous lccorce. II n'y a pres([ue point de greffe qu'ils ue recoivent, tant cclle du gicnadicr que celle du cormi. r, ainsi quc ccllc de tous lcs pommiersqui donnent le meillcur fruit. S'ils sont jeunes et qu'ils aient de la se\e , on lcs grelTe sous recorce; inais s'ils sont plus graiids, il sera micux de lcs gicffer pres de la raeine , lieu ou lenr ecoice ct leur bois sont huraides , grace a la terie qui y est adhe- rente. II faut eueillir les coins quand ils sont murs, pour les eonserver, soit en lesmettant eii- trc deuxtuilcs, dont on rejoint lcs bords avce un lut, soit en lcs faisaiit bouillir dans du \iii cuit jusqu'adiminution de moitiii.oudaiis du viii fait avecdu raisin scch(Jau soleil. D'autreslcs coiiser- venten les enveloppant dans des feuilles de li- guier, lorsqu'ilssont gros. D'autres seeoiitcntent de les serrer dans des endroits secs, oii Tnir ne p('netre point. D'autres, apres les avoir coupt-s par quartiers avec un roseau ou avec uu eoutcau d'ivoire, et cn avoir ('ite le cceur, les couvrent de niiel dans un vase de terre. D'autres lcs mettciit egalement dans du miel toutentiers; mais quand 011 veut lesconfire de cette maniere, il faut les ehoi- sir sufHsamment niurs D'autres les couvrcnt de millet, ou lesensevelissent separement dans dc la pailie. l)'autres les mcttent dans de petits va.ses remplis d'excellcnt vin, ou les conservent dans un nH'lange egal de vin cuit jusqu'a diminulioii de moitic, et de vin sans apprt-t. D'autres les plongent dans des futaillesde mout, qu'ilsbou- chent ensuite, ce qui donne en nK'me tempsdu bouquet au vin. D'autres enfin les mettent clia- cun a part dans un plat neuf qu'iis eouvrent dc gypse sec. On met la semence ou le plant du car- rouge en terre aux mois de fiivrier et de novein- bre. Quoiqu'il aime lcs contrees voisiues de l,i mer, chaudes, scehes ct plates, il produit da- vantage dans lcs pays chauds quaud on lui doniu; de Feau , ainsi que je m'en suis convaiiicu par o.ri.s sltus iiiicr iiatiiram friKOii.s et caloris, et in planis e.l indeclivibiis proveiilunt , iiia:;is laiiicn indinalactilevexa liesiitoiant. Serunl ali^iuicai iiiiiinilm> rt lalea, sed tardus e.st in utioque proventus. Ila pdnfnda' snnt largne arboies cydonii , ne alteiam qualiente venlo slilllcidium tangat alterius. Dum niinorest, vel quaiido ponitur.juvelnrsler- core : iiiajor vero , cineie vel cieta! pnlvere .seiuel tolo auno ladicibus iiiisso. Poiiia in liis et cilo matura et ma- joris increinenti assiduus liunior efliciet. Rigandae sunt , qiiolies caelcstis ne};alur iiifusio, et circumfodienda; locis calidis Oclobri mense et Novcinbri ; fri^idis vero Februa- rio vel Marlio. Nisi [ eniiii ] circumfodianlnr assidue , aut sterilesefriciuntur,^aut earum poma de£;cncraitt. Piitandx );unt, sicut probavi, eta vilinsis oninibns llberanda;. Si arbur a'gra est, amurca aquai sequaliter mista radicibus debet affundi , aut calx vivas teinperata cnni creta , vel re- sina locularis pici liquldae misla trniico arboris adliiii, vel ablaquealae arboi i circa radices imparis nuineri poina cydo- nia pro magnitudine cjus poiienda et obriienda firmaiitur : quod annis singnlis factum cnstodiet a vlliis, sed arboris longa; dercsabila^tati. Meiise rebruario cydonia iiiseruulur inclins in triinco quani cortice in se ipsa. liecipinnt in se surcnlos prope oinnis generis , Pniiici, .sorbi, ninnium nialorum, qiiic meliora producunt. Insernntur auteni no- vella; arbores , qulbns sncciis est , iii cortice : si majur est , ciiiarailicein melins inseretiir, ubi cortexet ligiium beiie liclo .soli adlia'rentis liumescit. Lcgenda suut matura cydo- nia , qua^ lioc niore servantur, vcl inter binas lcgulas posita , si luto ex omni parte claudantur, vel si defriito iiH^oquanlur, aul passo. .\\i\ qurc majorasunt, lici foliis involuta cnstodiunt. Alii tantnin locis siccls repouunt , a (lulbus vcntus excluditur. .\liicanna vel ebore in qiiatuor partes divisa sublatis omuibns , qua; in medio sunt , iii vase lictili melie obruunt. Alii in melle sic iule^ra dcmit- tiint, in qiio genere cundiendi satis matura dellguntur. Alii milio obruiint, vel paleis separata dcmcrgunt. Alii ple- nis vino optimo vasciilis imniitlunt : vel vini et defriili ad servanda cydonia, a'(piiim corpiis eflicinnl. Alii doliis musti imniergiiiit , alque ita claudnnt, qiiod odoratiim leddit et viniim. Alii in palina nova sicro gypso obriiiint separata cydonia. Siliqua Februario mense seritnr et No- vcinbri cl semineet plantis : amat loca niarilima, calida, 574 PALLADIUS ma pi-opre experieuce. On peiitaussi le plaiiter | deux coins, un de terebinthe d'un cfite, un de cMi lioutures. 11 lui faut une fosse large. Ii y a des peisonnes qui eroient qu'on peut le greffer au mois de fevrier sur le prunier ou sur rainan- dier. On conserve tres-longtemps les gousses qu'il produit, en les exposant sur des claies. Le murier est anii de la vigne. On peut faire venir cet ar- bre de graine, niais en ce cas son fruit degenere ainsi que soii bois. II faut doiie le planter en boutuies ouen cimes. Mais il vaut encore raieux le pianter cn boutures dun pied et demi de lon- gueur, qui soient bien ragreees des deux eotes, et enduites de fumier. Ainsi , apres avoir fait d'a- bord un trou en terre avec un pieu, on les cn- foncera dans ce trou, et on les recouvrirade cen- dre nielee de terre, qu'on n'entassera cependant pas a plusde quatredoigts d"epaisseur. On plante le murier depuis le milieu de fevrier jusqu'a la lin de inars. Mais qunnd ie paysest chaud, on le plantc a la liu d'octobreou aucommencement de novcnibre; quoiqu'il vailleencore mieux le plan- ter au priiitemps, leneuf des calendes d'avril. Cet arbre aime les terrains chaudset sablonneux, et plus communement les coiitrees voisines de la mer. il prend diffiellement dans lc tuf ou dans rargile. On croit que ihuniidite eoiitiiiuelle iie lui esl pas bonne. II aime a elre beciie et fiimc. II faut en taillerau bout de Irois ans les branches pourries et seches. On en transfeie le plant, iors- qu'il est fort, aux mois d'octobre ou de novem- bre; et, lorsqu'il est jeune, aux moisdefevrier et de niars. Ces arbres veulent etie plantcs dans des fosses profoiides, etsepares lcs uns des autrespar de grands intervalles, alin quils ne se nuisent pas reciproquement par leur ombre. Cet arbre vient plus haut, dit-on, et donne plusde fruit, si Ton en perce le tronc doutie en oulre en y inserant lentisquede Tautre. II faut dechausser lemiirier vers les calendes d'oetobre , et verser sur ses ra- cines de la lie de vin vicux tresnouvelle. On le greffe sur le figuier et sur lui-meme , mais on ne le gieffe que sous 1'ecorce. Si on le greffe sur un orme, la greffe prend a la verite, mais il en re- sulte degrands accidents. II faut semer les ave- lines en nature, et ne pas les recouvrir de terre a plus do deux doigts d'epaisseur. .Vai cepcndant eprouvcque lesaveliniers viennent encore mieux de plant et de rejetons. On en met le plant ou les amandes en terre au niois de fevrier. Ils se plaisent dans un terraiii maigre, humide, froid et sabloiuieux. Les avclincs sont mures \ers les nonesdu mois de juillet, pourvu cependaut que le payssoit chaud. Cest aprcsentque Ton seme lesnoyauxde sebestes sous un climattempire, et dans unetcire reduite en poussiere et medioere- ment bumide, en les mettant dans un vase, oii on les laisse jHsqu'a ce que leur pousse ait acquis la consistance de plante. On greffe les arbres qui portent ce fruit au mois de mars, sur des conniers ou sur des pruniers sauvages. Cest aussi ii pre- sent que ron greffe les jujubes, que fon met en terre les presscs eu noyaux ou en plant, qu'on les transfere et qu'on peut les greffer; enfin que Ton greffe le neflier, et que ronscme les noyaux de prunes. On peut aussi planter a present lc fi- guier dans les pays temperes, semer la corme, couvrir de terre Tamande sur des planches, et greffer ramandier au commenceraentde cemois- ci dans lcs pays temperes, et a la (In du meine mois dans les pays fioids; pourvu cependant qu'on prenne la greffe avant qu'elle ne germe. On peut aussi mettie a present en terre du plaiit de pistachier, ou greffer cct arbre, de mcnie quon sicca, campestria : tamen, iit cgo expeitus sum, in locis calidls fffcundior fiet, si atljuvetur luiuiore : polest et ta- leis poul. Scrobem desiderat largiorem. Inseri etiani posse mense Feliruario credunl aliqui in priino vel aiuygdalo. Siliiiua; servantur diutissirae, si expandantur in cratibus. Auiica ost niorus et vitis. IMoii nascuntur e\ seiniue ; sed i-t poma et virgulta degenerant. Serenda est lalcis vel ca- cuiuiiiibus, meliiis aiitcm laleis sesquipedalibns ex iilra- iiniiiiii|iiaiii pi.rli>'M'l.t siint paliiila ^laiiilis, caslanea', vcl li iimmi \ liia ('\ii rii.iiiia ca:lcrariim : vciio magis, ciiiii laclcut novclla virciilia, qiiie poicis solcnt nocere. Nequegregalimclaiidendic stmt porcaMnoie alianim pecudiim,sed liaras sub porlicibtis lacienius, qiiibus materun!iqua'qiieclaudatur, etaluniniuii gregrni liilior ipsa defendat a frigore. Qiiie liara: a snpc- lioii paite detectac sint , ullibere niinierum pastor e\plii- ret, el oppre.ssis a nialre fielibus sii-pe siibvcnial siilili:i- lieiido. Ciirabit aiilciii iit ficltis priiprios cnin iinaipi.npic piocliiilat. Pliis vero qiiaiii iicto, siciit Ciiliimclla diril, iiiilrirc non (lebct. Milii veio iitiliiis proli:ilnr cxpi'ilo, poriain, riii pabiila sup|irliiiit, iit pliiiiiiiiiiii scx niilriie dclieie, ipiia licct pliires pnssil eiliicarc, t:iini'ii ricqiirn- tiore niimero siirla delirict. lu porcis cliaiii illini c^t (iiiii- nindiim , qiiod immissi \ inris nciiliiiii tiii^rhtllnis, \c| cxacta vinilcmia graiiiine pci.scciilo, diligcnliam lossoiis iniilaiiliir. WVII lii linjiis inciisls iiiilio alilcr inyrlilcm sir fa- PALLADIUS. ciiiq livies de hMcs de myrte. Quand on les aura laissees pendant Tespace de vingt-deux jours dans ce vase , que Ton aufa soin d'agiter tous les jours, on passera ce melauge a travers uue corbeille de palmier, et on ajoutera sur ces dix sextaru cinq livres d'excellent miel , extrfi- mement broye. XXVIH. Maiiiere de faire uue vigne antidote, dont le vin, le vinaigre, le raisin,et, jusqu'ala cendre provenant de ses sarments, soient un specifiquecontretoutpoisonanimal.Onfaitaubas dusarment que fon veutplanterunefentede trois doigts de longueur, et on en retire la moelie , a laquelle on substitue une dose de theriaque ; puis on le met en terre, en 1'assujettissant bien avec un lien. II y a des peisonnes qui, apres avoir sature le sarment de la substance medieale , le eachent dans uu orgnon de scille , et le mettent en terre de la maniere que nous venons de dire. D'autres versent ia th^riaque sur les racines de la vigne. II n'est pas donteux que si Ton prend un sarment d'une vigne appretee de la sorte pour le transferer, il n'aura pas la vertu medicinale qu"avait la souche. II est egalement vrai que cette vertu s'affaiblit a la longue, et qu'il faut la re- nouveier de temps a autre en reiterant l'infusion. XXIX. II y a une belle espece de raisin qui ne renferme pointdepepins : aussi peut-onenavaler avec grand plaisir une grappe eutiere, comme si elleiie formaitqu'un corps, etsans trouver d'obs- taele qui arrete. Or on obtient ce raisin , suivant les auteurs grecs, en appelant comme suit Tart au secours de la nature. II faut faire au sarment que ron veut planter une fente d'une longueur egale a cclle du bois qui sera en terre, et, apres en avoir ote toute la moelle et Tavoir creuse exac- tement , on en rapprochera les bords , et on le raettra en terre cn les assujettissant avcc un lien. Ces auteurs assurent neanmoins qu'il faut que ce lien soit de papyrus, et que le sarment soit mis, apres ces preparatifs, dans une terre hu- mide. II y a des personnes qui, apresavoir lie exaetemcnt ce sarmcnt sur toute la longueur qui en aura ete fendue, Tenfoncent dans un oignon de scille, parce qu'ils assurent que cet oignon aide toutes les plnntes a prendre plus aisement. D'autres creusent le pius profondement qu'ils peuvent, dans le temps meme de la taille, une branche a fruit d'un cep qu'ils viennent de tailler, pour en retirer la moelle ; apres quoi ils Tatta- chent a nn roseau fixe aupres de cette branche, a(in qu'elle ne puisse pas se renverser. Knsuite ils versent dans lc trou quils y ont fait de la li- queur que les Grecs appellent o-Koq y.upvivaiv.b; (suc de Cyrene), apres Tavoir detrcmpee avec de Teau jusqu'a ce qu"elle nit acquis la consistance du vin cuit a Tevaporation des trois quarts; et ils recomraencent Toperation tous les huit jours, jusqu'a ce que les bourgeons de la vigne parais- sent. Les Grecs assurentqu'on peut faire la meme chose sur les grenadiers et sur les cerisiers. Ccst une experience ;\ faire. XXX. Quand les vignes se dessechent par la trop grande abondance de la seve qui monte , et qu'a force de pleurer elles privent le fruit de la vertu que renferme !eur bois , lcs Grecs ordon- nent de dechirer leur tronc pour y faire une po- che; et si ce reinede est sans effet, de couper le bois le plus epais de leurs raeines, afin que cette blessure guerisse leur maladie. Mais on aura soin de frotter la partie blessee avec du marc d'huile sans sel , reduit par la cuisson de moitie , en at- tendant qu'il soit refroidi, et de repandre de fort vinaigre sur la plaie. cies. Miltes viiii velcris decem sextarios iu lagEenam , et baccariim niyiti libras v niiscebis. Cum xx et tliiorum «lierum spalium confusatiansegerint, pei quos vas quoli- «lie convenit agitari , tunc palmea sporla colabis, et piae- diclis decein sexlariis inellis oplimi forliter triti pondo v miscebis. XXVllI. Tlieriacam vitein sic facies , cujus iste profec- lus est, ut vinum ejus vel acetum vel uva vel sarinenlo- rum cinis proficial conlia morsusomnium Iieslianiin. Fit autem sic : Saimentum, quod pangenduni est, tiium di- gitorum spalio in ima parle findatur, et sublata niedulla ad ejus vicem tlieriacae medicamen addatur. Tiinc tcriaj maudetur vinculo diligenler astrictum. Aliqui eadem sai- mentajammedicamine satiata intrasquill.-ebulbum lecon- duut, et lerris prjcdicta ratione commitliint. Aliqui anti- doli ejiis affusione radices vitis infundiint. Sane saimeii- tuin si de Iiac vile sumatur ad transferendum, potentiam materni medicaminis non lenebit. Opoiiebit autem tlie- riaciE infusione assidua viin siicci senescenlis ilerare. XXLX. Est puiebra species uvae, qii.io granis interiori- bus caret. Hinc eflicilur, nlsumma jurundilate sineimpe- dimenlo sorberi possit, velut iiiium omniuni corpus uva- rum. Fitautem GrEecis auctoribus bac ratione per arlero succedente natura : Sarmentiim , quod obruendiim est , quantum latebit in terra, tantum (indere debebimus, et medulla omni sublata ac diligeiitei exsculpta, membra ile riim divisa; parlis adunare, et vinculo constricta deponere. Vinculum tamen papjro asserunt esse faciendum, et sic in liuniida terra esse ponendnm. Diligentius quidain sar- mentiim revinctum quantiim excisum est, inlia scill.-c bulbum demeigiint, cujus beiielicio asserunt sata omnia coniprebendere posse facilius. Alii tempore quo vilespu- tant, sarmentum fructiferum putatoe vitis in ipsa vite, quam possuntde alto sublata inedulla excavant non divi- sum,et calamo affixo alliganl, ne possit inverli. Tunc omv xuprivaixov, quod Graeci sic appellant, in excavata paite suffundunt, ex aqua prius ad sapse pinguedinem resolutuin , et lioc tiansactis octonis diebus semper reno- vanl, donec vitis germina novella procedant. Et in grana- tis malis fieri boc posse tirmatur a Graecis, et in cerasis. Opus est experiri. XXX. Vites quae lacrymarum nimietate labesciuit, et deplorandovim roboiissui avertunt fructu, truncoeariim laceiato Grseci sinum fieii jubent. Si lioc minus proderit, DE LAGRICULTURE, LIV. IV. XXXL Les Grecs preseiivent encore de com- poser du \in de myrtc de la manierc suivante : On mettra dans un linge Iiuit vnciw de baies de myrte mures, que Ton aura broyees apres les avoirfait seeher a rombre, et on suspendra ce paquet dans le vin; apres quoi on couvrira le vase, et on le bouchera. Quand ccs baies seront restees plusieurs jours dans le vin , on les en re- tirera pour eu fnire usage. II y a des persounes qui foulent aux pieds ou qui expriraent entre leurs mains des baies de myrte, qu'elles ont cueillies dans leur maturite par un temps sans pluie et dans dcs terrains tres-sees , et qui en niet- tent la valeur de huit rotula' sur une amphore de vin. Ce vin s'emploie aussi en medecine, quand on est dans le cas d'avoir recours anx astringents : sou effet ordinaire est de fortifier les estomacs delabres, de couper courtaux cracheraents de sang, d'arreter le llux de ventre, et de durcir efficacement les matieres qui oecasionnent les douleurs de la dyssenterie. XXXII. On pretend que les vignes donneront d'elles-memes du vin, soit d'absinthe, soit de rose ou de violette ( de facon que ron reeevra de la nature ee que Ton doit ordiuairement a 1'industrie), pour peu que ron plonge des sarments dans un vase rempli jusqu'a moitie de Tunc de ees essenecs , en y faisant dissoudre en meme teraps de la terre vegetale en maniere de lessive , et qu'on les y laisse jusqu'a ce que leurs yeux commeneent a paraltre; apres quoi on mettra ees sarments ou on voudra quand ils bourgeonue- ront, ainsi qu'on le pratique a Tegard de toute autre vigne. XXXIII. Yoici la methode que les Grees ont prescrite pour faire produire au meme eep des grappes de raisin blanc et des grappes de raisin noir : si Ton a uu cep de laisin blanc et un de raisin noir qui soient voisins Tun de Tautre, on joint ensemble, au temps de la taille, des sarments pris sur chneuu de ces ceps , ct fen- dus en denx, de fneou que, lorsqu'ils seront joints, les boulons ((ui sont au railieu de ces sarments semblent etre sur nn .seul et meme sarment; apres quoi on les lie ensemble avec du papyrus amolli, pour les resserrer; eton asoin de les enduire de tcrre humide , et de Ics arroser de trois jours Tun , jusqu'a ce que le gerrae de la feuille nouvclle paraisse. A dater de la fin de eemois, on pratiquera, si Ton veut, celte mc- thode sur piusicurs sarraents. XXXIV. Ce mois-ci s'accorde avee celui de novembre pour la duree des heures ; les voici ras- semblees sous cette proportion de nombres. A la premiereet a la onzieme heure, le gno- mon donne vingt-sept pieds d'ombre. A la seeonde eta la dixieme , il eudonne dix- sept. A la troisieme et a la neuvii'me, il en donne trcize. A la quatrieme et a la huitieme , il en donue dix. A la ciuquieme et a la scptieme, il en donue huit. A la sixieme , il cn donne sept. LIVRE QUATRIEMi:. MARS. I. La taillede la vigne, dontnous avons ample- ment parle au mois de fevrier, se fait au mois r.iiliciim robiir pinsiie ifi.sciiuli, iit affcrat mcdiciiiam viii- iiiis iiii|ire.ssiiin. Tuiic iiisulsa aiiiurca ail iiiediclalem ile- cocta el refrij^eiata plag.e excisio perlinetur, el sub liac acetuni acre fundalur. XXXI. Gioec.i item myrtitem sic pr.TPcipiiint temperari : Myrtl ba( cas maturas in umbra siccatas , et iKistea tiisa.s', iiiicias octo niitti.s inlinteo, et suspendis in viiKi, ct vas cooperics ac linibis : et cuni pluiiuiis diebiis sic fucrit, aiifeies et uteris. Aliiiui inyrti baccas sine pluvia colleclas iiiatui as et locis siccioribus calcaiil , vel expiimunt , et viiio miscent viii cotularuin mensuram per ampborani vini. Qiiod vimim mediciiiai quo()iie proderit, ulii stypti- ci.s est ulenduni. Stomaclium solidarc tilubantcm soiet, rcjectioncs sanguinis inbibere , lluorem venlris adslrin- gcrc, limumdysenlericai passionis mcdicabiliterasperaie. X.XXII. Conditiim vcl absinlliiatum, vcl rosaliiiii, vel violalum procedcre spoiile fertur ex vitibus (iil naluia siiscipiat, ipiod procuiarc sucvit industria) sisarmentain vas aliqiiod semiplcnum supradictis potionibiis mersa scr- veiilur, et vivam terram simul rcsolvas ad lixivii modum, duiicc ociili sarmcntoriim nitantiir cxire : tuiic ca(kmsar- inenta geminanlia iii quo vulucris loco, vilium c.Tterarimi inore dcponas. XXXI II. Ul vitis botryoncs ct albos affcrre possil et ni- gros,Gra,"ci sic lieri debere jussermit; Si vicin.T. sinitvites iiigia el alba , cum piitantiir, sarmciita iitriusqiie iutcr se divisa sic junges, iit medios ntriusqiie generis oculos a^(piandi) leddere possis unitali : liiiio papyro ligabis stricto ct molli , atque liiimlda terra curabis adlinirc et interjectis ternis dicbus adaquaic, donec gcrmen novai frondis crumpat. Iliiic cxemto tcnipore, si libuerit, gciiiis ciricies per pliira sarmciita. XXXIV. Hic mensis iii borariim mensiira cnm Novcin- bri nicnse concordat , qiias liac iiumci i i atioiic colligimus : Ilora I et XI |)cdc's xxvii. Hora II et x pcdes xvri. lloia III et i\ pedes xiii. llora IV ct VIII pcdes x. Ilora V ct VII pcdcs viii. Ilora VI pedcs vii. 578 PALLADIUS. de niars dans les pays froids , tant qu'il n'y a point de risqiied^endommaser les bourgeons par cette operation. II faut greffer a present les ceps , au moment ou les larmes qu'ils repandront, au lieu d'etre claires comme de Teau , seiont epaisses. On aura deux choses a observer en ce cas : premierement, que le cep que rou vou- dra greffer soit solide et plein de sucs nourri- ciers, sans etre desseche, soit par In vetuste , soit par les mauvais traitements qu'il aura pu eprou- ver ; secondement , que les rejetons que Ton y inserera lorsqu'on Taura coupe soient fermes , louds, et bien fournis de l)outons multiplies les uns aupres des autres ; quoiqu'il suffira d'y en laisser trois, quand on les emploiera eii greffcs. 11 faudra donc les ratisser sur une longueur de deux doigts , en conservant leur ecoree sur nn de leurs cotes. II y a des personnes qui n'en laissent pas mettre la moelle a jour, raais qui se conten- teut de les rntisser legerement, de facon que la partie ratissee soit terminee insensiblement en pointe , et que celle qui reste garnie de son ecorce puisse etre adaptee a Tecorce de sa mere fu- ture. Le dernier bonton doit etre enfonce dans le eep de maniere a y etre incorpore: ce bouton seia tournc en dehors du cep, et assujetti avec une ligaturede saule, et on etendra dessus, pour le recouvrir, nu lut dans lequel il eutrera de la paille; puis on le protegera, a Taide de quelque corps etranger dont on le couvrira , contre le vent et contre le soleil, de peur qu'il ne soit agitepar Tun ou brule par rautre. Si la chaleur cummence a se faire sentir de bonne heure, il faudra verser vers lesoir et a differentes reprises, ;i Taide d'un pineeau, un peu d'eau sur la ligature nieme de la greffe. Cette f»'rigation y entretieudra la vie, raalgre Taction bruiante de la terape- rature. Lorsque le bouton sera parti , et que le louet aura pris qnelqueaccroissement, on Pat- tachera a un roseau pour raider -d se tenir, de peur que quelque mouvement ne vienne a l'e- branler tant qu'il sera dans un age fragile ; au lieu que , lorsqu'il aura acquis une certaine consis- tance , on coupera tous ses liens , de peur que son adolescence ne soit genee par la durete d'un noeud trop serre pour un germe aussi ten- dre. II y a des personnes qui , aprcs avoir de- chausse un cep a un demi-pied de prol'ondeur, et y avoir insere des rejctons , recouvrcnt ceux-ci d'unamasde terre, afin queeette terre fournisse de son cote des aliments aux sarments nouvelle- ment entes sur le cep nourricicr , independam- ment de ceux qu'ils tireront de lui. D'autres as- surent qu'il est mieux de greffer un cep vers la superficie de la terre, parce que quand les gref- fes sont trop enfoncees en terre, elles prennent difiicilement. On plantera des vignes dans les pays froids jusqu'aux ides de ce mois-ci, ou jusqu'a requinoxe, soit dansun terrain faconne aupastinitm, soit dans une tranchee ou dansdes fosses, conformement a la methode que nous avons donnee. 11.11 faut net toyer a present les pres et les garder dans lcs pays froids. Ou y defrichera aussi les co- teaux grasainsiquelescampagnes marecageuses, et on leur donnera le premier labour. II faudra encore repasser les guerets qui auront ete mis en dtat au moisdejanvier. Ill.Onsemeralepaniset le milletdansles con- trees chaudes et seches. Ces plantes demandent une terre legere et ameublie , et viennent non- seulement dans le sablon , raais dans le sable meme , pourvu que le climat soit humide et le sol arrose : elles redoutent cependaut un terrain LIUr.R QUAP.TUS. I. Marlloniciiselocisriigidispulatiovineanimcelebi-aliir, ile (|iia at)iiiiile Feljriiario niensc locuti siiiiiiis, us(|ue quo iiicipil geiiinia csse suspecla. iSuncopoitetvineas inseieie, ciiiii viles iioii aquato sed .spisso liumore lacrymabiinU Servabiiiuis eryo ut triincus, (iiii inseritur, soliilus sit, et alimento liiimoiis exiibeiet, ncipic ulla vctustale aiit in- jiiria laceraliis aie.^^cat. Tiinc clecis.Tc vili siirciili qiii inse- rencli siiiit, siiil .solicli, rnliiiicli, iseniinis s|iissisct pliiribus ociil;ili. Tres lainen ciciili in iiiMliciiu- siiHicienl. Racleii- iliiin est ci;;os,irmc'nliiin ad inciisin.iin di^itoiuin clnonim, iit ali iiiia parle sit coilCN. Aliipii nnn patiiinlur niulare iiieclnllam, scd lcvilc r raclnnt, ut incisura sensim possil in nc iimen e\ire, et ciirlicala pais corlici nova; iiiauis a|ite- tur. Inlimus ociiliis itainligenitus csl, nt trunco jiincliis adlia>reat , qiii oculus exterioieni partem debel aspicere, viiiciilo salicis infuso et paleato liito desuper, alligari : te- fiumento qnoque aliquo a vcntis et a solo defcndi , ne hi quatiant, liicadurat. Ubi calor lemporis ccppeiit, ligaturae ipsi penicillo circa vespcram lemiis debet freqiienter liu- inor affundi, iit lioc alimenlo contia vini ca'li torreiilis animetur. Cuin ergo gcrnien ernperit, et aliquod ceperit inciementiim , calami .nliiiloiia dcbct annecti,ne inotus aliquis fragilem pioccdeiilissarmcnli qiiasset aelaleni. Ubi solidiiis quantuincnnqiie processerit, vincula oporlet ab- scindi, ne adolescentia niollissimi germinis nodo diiraj constrictionis angaliir. Aliqui infra terrain semipedis spa- tio elfossae vili surculosinserunt, et benelicio congestionis accuniulant, ut lioc qiioque novis sarmentis praeter nutri- cis alimenta subveniat. Nonnulli ciica lerras melius asse- rnnt inseieadum, quia inalllori difficiliiis comprehendunt, Usqiie ad idus vel iequinoctium vites locis frigidis pan- genda; sunt seu pastino seu sulco seu sciobibus more quo dictum est. II. Nunc locis frigidis prala piirganda atque servanda sunt. Locis gelidis colles pingiies et agros iiliginosos pio- scindere atque exarare conveniet. "Vervacta etiam , qua; Januario mense sunt facta repetere. III. Calidis etsiccis regionibiis panicuni scremus et mi- liuin. Levem et solutam terram desiderant : nec iii sabii- lonesolum, sed in arena qiioque proveniiint , diimmodo cado luiuiido et solo seianlur irriguo : qiiia siccuni et DE L'AGRICULTURE, LIV. IV. sec et arsileux. On aura soin de ies delivrer assidument des inauvaises lieii)es : cinq sexla- 7-ii sutTisent pour la seraence A\mjiajcrum. IV. II faut semer a prescnt les deux espcces de pois chiches dans uii terrain C[ui soit tres-gras, et sous un cliniat humide, apres lcs avoir fait tremper la veilledansreau, afin qu"ils leventplus tot. Trois w;o(/// sont la niesurc d'im jitgpruuK Les Grecsdisent quc les pois viendront plus gros, lorsqu'on les aura arroses d'eau chaude la veille du jour ou on lcs scmcra. Ils ajoutent qu'ils aiment les terrains voisins de la mer, et qu'ils viennent de meilleure heure quaud ils sont semesen automue. V. On scmera aussi le chanvrccc mois,jusqu'a requinoxe du printemps , de la raauierequenous a\ons detaillee eii fevrier. VI. On seme a present la cicerole, qui ne differe dc la i;esse que par sa couleur obscure et noire, dans un tcrrain gras qui aura recu le premier ou le sccond labour. Un jugcrum ea aura assez de quatre modii; raais on peut se conteuler d'y eu semer trois, ou merae deux. VII . On eomraence a prcsent a ecraser les raottes de terre dans les vignoblcs ; ce qu'il faut faire taut aux calendes de ce mois qu'a celles de tous lcs autres mois qui le suivront, jusqu'a celui d'octobre , nou-seulement pour extirper les mau- A aises herbes , mais encore pour erapecher que la terre, etant trop eudurcie, iTetrangle leplant qui est encore tendre. On extirpera jusqu'aux racines du gramen, qui causent un grand doni- mage aux vignes. II faut becher a present les vignobles dans les paj s froids, et y echalasser les ceps et les lier , en observaut d'eniployer pour lesjeunes vii;nesdes liensqui soient flexibles, par- ce que, s'ils claient durs, ils les couperaicnt in- dubitableraent,d'autantqu'ellessonttres-tendres. On appuiera les grands ceps sur un pieu fort, et les petits sur un plus mince. Ce pieu sera pose en face de ratiuilon , et du cote du ciel d'ou vient lc fi'oid, attendu rincommodite quc son ombre oecasionnerait au cep, s'il etait pose autrement. II scra d'aillcurs cloigne du cep, a ladistance de ([uatre doigts ou d'un demi pied, afin qii'on puisse bccher librcment autour du ccp. II y a des per- sonnes qui tronqucnt a prcsent les vicux ceps a une certaine elevalion de terre , dans la vue de les renouveler. Mais cette mcthode est vicieuse; car il arrive presque toujours qu'une plaie de cette uature pourrit au soleil et a la pluie , parce qu'elle est trop considerable. Cest pourquoi il vaudra mieux les renouveler de cette facon-ci : Ou comraenccra par lesdechausscr profoiidemcnt, jusqu'a ceque leurs racines soienta dccouvert; ensuitc on les coupera en terre au-dessus de ces raciues , afin qu"etant recouverts de terre par la suite, ils n'aieut rien a craindre du froid ni du soieil : encore n'tn viendra-t-on a cette extre- mite que lorsqu'il s'agira de ceps d'une excel- lente espece, et dont les racines seront tres pro- fondes ; autrement il vaudra raieux les grefl'er avec des savraents d"une bonne qualite. Toutce que uous venons de dire doit ctre fait au com- mencemcnt du mois dans les pays ehauds , et apres les ides dans les pays froids. On bcchera le pied des ceps qui seront maladcs , ou dont le fruit sechera , et on les arrosera d"urine gardee. On mcttra aussi sous la tcrre qui les portc de la ceudre de sarraent ou de chcnc , mclce de vinai- gre ; ou bien , apres lcs avoir coupcs pres de terre , on les rechauffera avec du fumier, et on en lais- sera croitre les pousses qui paraitront les plus fortes. Lorsqu"un ccp aura ete blesse par la houe ou par un instruraent de fer quelconque , si la plaie est prcs de terre , euduiscz-la de crottin de .irgillosiim asiuni reformidant. Ilerbis liupi cntdr assidiie ; ] qiiinque sextariis spatium jugeil complebilur. IV. Kiinc cicer uliumque seiere delicmus loco Isetissi- 1110, caelo liumido. Maceiauduni est |)iidie, ut possit ci- lius nasci. Jusjerum Iriliiis modiis coiiseretur. Ciceigraude iiasci GivTCi dicuiit, si iufundalur aqua lcpida piidie : ainare etiain liKa maritiina : teinperius proveiiire , si se- latur aiilumiio. V. lloccliain mense cinnabiim serimus usque in icqui- nocliuiii venuim, liac ratione, qua iu rcbiuaiio disputa- tum cst. VI. iNuiic ciceia scritur, qua> distat a cicercula solo co- lore , quo soidet, et nisiiorest, primo sulco vel secundo, solo l;ilo. .luneiiim (piatuor vcl tribus vel ctiam duobus inodiis iuiplcbimus. VII. Ilcic niiMisc novclla viuca incipiat pulverari ; qiiod nunc ac deiiitcps per ouincs caleiidas usque ad Octobres facieiidum csl, noii soluin propter lierbas , sed ne teneia adliuc &eniina solidata tcrra coiislringat. Graminum ra- dices, qua; plurimum vilibus noccnt, evlirpandx sunl. Nunc locis fiigidis vincaruin fossio culebranda est : cl pulanda^ alipie liganda; sunt vites : sed novcllani mollibus viuculis alligcmus;quiae;im teneram viuculadiuioia pr,c- cidiint. 1'alus majoribus vitibus .solidus, niinoiibus poiia- tur c.vilis. 1'ropler uinbra,' molesliaiu statuatur ab X(\m- loue et plaga liigida, spatio quatuor digitonini vel seini- peclis remolus a vitc, ut possit ex onnii paite ciirumfodi. Viiieas vcteres nuiic aliqui a lerra altius tiinuant, slu- deiiles rcparationi : sed vitiosnni est; nam |ileiuinqiie vastior plaga sole pulrescit el roribiis. Qiiare lioc genere repareUir : Piius ablaqiieabitur altius, donei; ejiis nodus appareat : deinde infra tcrrani supra iiodiiin recidalur, ut opcrta de Irisore ct sole niliil timeal. Hoc faciendnin , si oplimi geneiis vitis sil et alle posila; alioq:iin generosis inelius eiil inserenda sai nicntis. Oninia supra dicla locis calidis piimo mcnse; frigidis vcio post idus ipsius exe- qiunuir. .Egras vitcs , vel (piilais fruclus aicscit , circuni- lodi(s , ct urinam vcleieiii snffiiiidcs , iteni cineicni sar- inciiti aut qiierncum aceto mivtum subjice, aut incisas circa tenani l.netamine icfoveto , et (iu.Te gci niinaiit fortio- ra dimiltc. Cum vilis bidcnlc 1,-Bditur autlcrro, plag.iin, %\ tcrrx juncla est, adline stercore ovillo vel caprino : S80 PALLADIUS. brybisou de ehevre, qiie vous yassujettirez avec tles ligatures , et que vous recouvrirez de terre prise a son pied. Si c'est la racine d'un cep qui a ete blessee , ajoutez a cet enduit du furaier li- quide, lorsque vous reeouvrirez la plaie. VIII. On versera du tnarc d'huile sans se! au- tourdes racines des oliviers malades. II n'en luu- dra que six rnnrjii, suivant Columelle, pour les plus grands arbres, quatre pour les arbres de moyenne taiile,et plusoumoinspourlesautres, a proportionde leurgrandeur. D'autresjettent sur leurs raeines de la paille defevesjusqu'a la con- currence de dcux qmli pour un grand arbre. D'autres, apres avoir prealablement couvert ie trone de larbre, repandent dessus la quantite de vieille urined'homme qu'i!sjugent siilllsante, en faisant en meme temps a son pied une excava- tion propre a la contenir, surtout dans les lieux secs. On percera avec une tariere gauloise un olivier sterile, apresquoion prendra du cote du midi , sur un autre arbre qui produise beaueoup, deux branchesegalement longues, que Ton en- foncera dans ce trou par ehacun de ses cotes , dc facon quVlles s'y trouvent resserrces; et, aprcs avoir coupe lcs portions de ces branches qui de- borderont de Tun et de i'autre c6te du trou , on aura soin de ies recouvriravec un lut dans lequel il entrera de la paille. Si , au contraire , lcs arbres sont de belle venue, mais qu'ils ne rapportent point de friiits, on enfoncera dans leurs racines, snit un pieu d'olivier snuvage , soit des pieux de pin ou de cliene. Cest aussi a present que ceux qui sont dans lusage de sarcler les bles doi- vent le faire pour la seconde fois. On formera a prcsent, dans les pays froids, les pepinieres de baies ct dautres semences dont nous avons ()arle au mois de fevrier, et on donncra les derniers soins aux plants de rosiers aucommencement du mois. IX. II est bon de commer.cer a prcsent a s'oc- cuper de laculture des jardins. On seme rartt- chautau moisde mars. Ce legume aimeuneterre fumee et meuble, (juoiqu'il lui soit plus aise de venir dans une terre grasse. II sera a propos, si on veut le mettre a Tabri des taupes , de le semer dansune terrequisoit compacte, afln que ces animaux pernicienx ne viennent pas aisement a bout de la fouiller. II faut semer les artichauts dans le temps que la lunecroit,etsur uneplan- che preparee d'avanee a eet effet, en laissant un demi-pied d'intervalle entre chaque graine. II faut prendre garde que leur graine ne soit pas en terredans une position renversee, parcequ'elle ne doimerait que des artichauts qui seraient petits, courbtset durs. II nefautpasnon plus Tenter- rer profondement, maison la tiendra entre trois de ses doigts, que Ton enfoncera dans la terre jusqu'auniveau de la premiere articulation ; apres quoi on la recouvrira legerement de terre, et on ne manquera pas de la delivrer assidument par la suite des mauvaises herbes , jusqu'a ce que les tiges qu'elle produira soient fortifiees, et de rarroser s'il survient de la chaleur. Si Ton brise la pointe de la graine, il en viendra des arti- chauts sans epines ; de meme que si on la met tremper pendant troisjours dans de Thuile de laurierou de nard, ou dans du baume blanc, ou dans de reau-rose, ou dans du mastic, et qu^on ne la mette en terre qu'apres l'avoir fait secher, il en viendra des artichautsqui auront le gout de celui de ces pariums dont elle aura cte abreu- vee. II faut chnque annee enlever quelques bran- chesa latigeprineipale,tant pour Insoulagerque pour multiplier leplant. On les arrachera nean- moins avec une portion de leurs racines. Quant aux arlichauts que Ton reservera pour en tirer de la graine, il faudra, apres lesavoir dcbarras- scs de tous leurs rejetons, les couvrir d'ua vase liinc lorra niista tiicumfossii lijjare ciirnto. Si in ladice Ia>sa est, o|ieriens lii]iiiil oplat avelli. Inimuuila' miiliciis foiini- (lat altaclum. kh hoc monsi; iisnui' iii Octobivm lolimi coriandrum scritur. Amat lcriam pinguem, .scil ulta inversa deponas Cicdunlur acida lieii, si rigcntur assidue ; naiii siiiitas in bis et snavitatem piKstat ct copiaiii. Cnjus tanien nimietati aliquid diln i Uumods oppoui. Ciicumfodi autuinno debct et vcriio. Si 584 PALLADiUS. rtonne naturellement des fniits aigi-es, on lepan- dra siir sa cime un peu de laser broye dans du viQ ; ou bien ron enfoncera un clou de bois gom- meux de pin dans scs racines, apr^s les avoir de- chaussees. D'autres entcrrent de Talgue marine aupresde scs racines, et rjuelques-uns y ajoutent de la fiente d^ane et de porc. S'il ne garde pas bien sa fleur, on melera de vieille urine avec de l'eau pnr parties egales , pour en vcrser trois fois par an sur ses racines. II suffira d'en verser une amphora sur chaque arbre. On pourra eii- eore employer du marc d'huile sans sei, ou mettre de Talgue aupres desesracines, et Tarroser deux fois par mois; ou bieu il faudra entourer d'un petit cercle de plomb le tronc de l'arbre quand il sera en fleur, ou renvelopper d'une peau de serpent. Si ses fruits se fendent, on mettraune pierre au milieu de sa racine , ou on semera de la scille dans son voisinage. Lorsque ses fruits au- ront ete tordus sur Tarbre raeme dans le temps qu'ils y etaient attaehes par la queue , ils se con- serveront toute Tannee sans se gclter. S'ils sont attaques par lcs vers , on frotte les raciues de rarbrc avec du ficl de boeuf , et ces vers meiirent aussitot. II est rare aussi qu'il en reviennequand on les a ratisses avec un clou de cuivre. De Tu- rine d'ane melee avec de lafiente de porc lesem- peche egaleraent de s'y raettre. De la cendre re- pandue frequemment autour d'un tronc de gre- nadier, avec de Teau de lessive, rend cet arbre beau et fertile. Martialis assure que les grains de sun fruit seront blancs, pour peu que Ton mette surses racines, pcndant trois ans de suite, un raelange compose d'un quart de gypse contre trois quarts d'argile et de craie. II ditaussi qu'il donnera des grenades enormement grosses, si Ton enterre,danssonvoisinage,une marmitede terre dans laquelle on aura enferrae une de ses bran- cbes avec sa fleur. En effet, lorsqu'on aura at tache cette branche a un pieu pour rempecher de se rapproeher de Tarbre , et que l'on aura eouvert la marraite pour la preserver de l'eau qui pourraity entrer, les fruitsque ron y trou- vera en automne seront de la graudeur de la marmite meme.Il pretend encorequ'un grenadier donnera beaucoup de fruits, lorsqu'on aura en- duit son tronc de jus de tithymale et de pour- piermeles cnsemble par parties cgales, avant que les boutons paraisscnt. II assure qu'on peut legreffer en joignant des branches de deux ar- bres voisins les unes avec les autres, de facon que les branches tant d'un arbre quc de !'autre etant fendues, elles se reunissent du c6te dela raoelle. On ne peut le greffer que sur lui-meme a la fin du raois de mars , vers les calendes d'avril. Mais aussitot qu'on aura coupe son tronc pour cette operation , il fandra y inscrei' un rejetoa tres-recent, de peur que si on tardait a le faire, le peu d'humidite que ce rejeton contiendrait ne s'evaporat. On conserve les grenades en les mettant par rangees suspendues par la queue , que Fon aura prealablement enduite de poix. Au- tre raaniere : Quand on les a cueillies saines, on les plonge dans de Teau de raer ou dans d« la saumure bouillante, afin qu'elles s'cn imbibent. Trois joursapres on les fait secher au soleil, sans les laisser en plein air pendant la nuit , apres quoi on les suspend dans un lieu frais; et lorsqu'on veut en faire usage par la suite, ou les fait trem- per la veille dans de l'eau douce. On pretend qu'elles ne le cedent pas alors en bonte aux gre- nades fraiches. II eu est de raeme lorsqu'elIes ont ete ensevelies dansde la paille, separees les unes des autres , de facon a ue pouvoir se toucher. On fait encore un long fosse ; et apres avoir pre- pare une ecorce de la grandeur de ce fosse , on aclda nascantur, modicum lasnris cum vino Irilnm iicr simimd arboiis cacumina opoilct infundi, vel ablaqueatis railicibus tedae clavus infigl. Aliialgam marinam obruunt ad radices, cui nonnulli stercus miscent asininum atque poicinum. Si llorem nou continet, urinam veterem cum pari mensura aqnse temperabis , et ter per annum (iu) radicibiis inlundes. lini aibori ampliora ingesta sufficiet. Vd amurcam mittes insiiUara , vel algam radicibusjunges, cl bis rigabis in mcnse ; vel arboris florentis triincum plumbeo circiilo debebis incliidere , vel cnrio anguis invol- vere. Si crepaiil pnma, lapidem in media arboris radice supponis, vel squillam circa aiborem seris. lit si, diim pendent poma, tenacibus, sicut in aibore habeutur, intor- seiis, in totnm annum sine corniptioue servabis. Si ver- mibiis laborant , langis radices felle bnbiilo , et continno nioriiinliir : aut clavo aeneo si vermes cosdem purgcs, ilillicile nascentur : vel asini urina stercori admista porcino vermibns obviabit. Ciiiiscuin lixivio circa Puniri Iriincum rrequeuler infiisiis, la>ta et fructuosa reddit arbusla. Asserit Martialis candida in bis graua fieri, si argilla; et eret* qiiai lam parlem gypsi misceas, et tofo triennio lioc geniis terrifi radicibus ejiis adjungas. Idem dicit miise magnitudinis poma fieri , si olla fictilis obruatur circa arborem Punici, et in ea ramiis ciim llore claudatur, ne resiliat ligatiis ad palum : tnnc cooperta olla contra aquBe miiniatur inciirsiis. Autumno patefacta suie magnitudinis poma redbibebil. Miilta in Punico ipse asscrit poma pro- cedere, si titbyiii;ili et pnrliilacce succiis ■lequaliter inistus anfeqiiaingeniiiiiet, tnimoarboris adlinatur. Inscri posse aflirmat de ramoruin connexione, iit medulla utrinque divisa se jnngat. In se tantum iuseri potest circa Aprile» calend. mense Martio ultinio. Sed secto triinco surculus rocenfissimus statim debet inseri , ne mora exiguum, qni inest, siccet biimorein. Piinica mala servanlur, si picalis pediculis ordinata siispendas. Aliter : Lecla integra in aqiia marina vel iniiria ferv«nte mergantur, ut combibant. Post tridiiiim sole siccentur, iit snb dio nocfe non maneant : post iii loro IVigido siispeiidautur. Cum volueris uti, aqua dulri pridie macerabis. Feriintiir ba^c poinis recentibus a;ninl.3ri : ifein , si a factu invicem separala paleis obriian- tur. Item fossa litlonga, et cortex ejusdem magnilndinis paratnr, cui mala acntis surculis suis affigunlur. Tune fiche les grenades sur cetfe ecorce par la pointe du rejeton auquel elles sont attnchees; aprte quoi on renverse recorccsur le fosse, afinqu'elle garantisse de rhumidite lcs grenades, qui setrou- vent des lors suspendues sous la terre sans la touchcr. On les conserve encore cn lcs couvrant d'argile, ct cn les suspendant dans un lieu frais quand cctte argile est sechee; ou en les enfon- cant dans un petit vaisseau de terre rempli de sa- blejusqu'a raoitie, qu'on laissera en pleiu air, aprcs avoir fiche la queue de chaque grenade dans uu roseau ou dans dcs bagueltcs de sureau , et les avoir ainsi enfoncees dans le sable, separees les unes des autres , de facon qu'elles soient cle- vces de quatre doigts au-dessus du sablc. On peut aussi niettre ce vaisseau dans une fosse de deux pieds de profondeur faite alamaison. Pour lcs garder daus fun et fautre cas, il seramieu.x de les cueillir avee une longue brauche. Autre nianiere de les conserver : Oa les suspend dans un petit vaisseau de terre rempli d'cau jusqu'a moitie, de facon qu'ellcs nc touchcnt pas feau ; et Ton ferme ee vaisseau , de peur que Tair ne s'y iutroduise. On les arrange encore dans uue fu- taillepleine d'orge , defacon qu'ellcs ne se tou- cheut pas , et Ton couvre la futaillc. Maniere de faire du vin de grenade : on met des grains miirs nettoyes avec soin daus un cabas de palmier, pour les pressurer daus un pressoir a vis ; aprcs quoi on fait cuire a peti t feu le jus qu'ils ont rcndu, jusqu'a ccqu'il soitreduit a moitie; et quand il est refroidi , on le renferme dans de petits vais- seaux euduits de poix eu dedaus et de gypse par dehors. II y a des personnes qui, au lieu de le faire cuire, mettent une livre de miel sur un scxtariiis de jus , avant de le renfermerdaus lcs vaisseaux que nous venons de dire, pour le gar- der. On seme le citronnicr au mois de mars, de quatre facous; savoir, en pepins, eu branches, DE L'.\GR1CULTURE, LIV. IV. 585 eu boutures ct cn billes. Cet arbre airae ii se trouver dans une terre peu corapacte , sous un climat humide, ct a ne jamais manquer d'eau^ Si on veut le scraer en pepins, voiei comme il fau- dra s'y prendre : On bechera la terre a deux pieds de profondeur, et apres y avoir mele de la cendre on formera de petitcs ptanches scparees pardes rigoles, atravers lesquellcs Tcau s'ecou- lera dc part et d'autre. Ensuite on creuscra avce les mains sur ces planehes une fosse (Yimprdmus, dans laquelle on mettra trois pcpins joints en- semblc , la pointe renversee ; puis ou Ics recou- vrirade terrc, et on lesarrosera tous lcs jours. lls seroiit moins lents a veuir si on les arrose avec de leau tiede, qui leur fera beaueoup de bien. Dcs (iu'ils seront une fois leves, on ne cessera pas d'arraeher rherbe autour d'eux. On peut Ics transplanter quaud ils auront trois ans. Si on veut mettre en tcrre une branche de citronnier, il ne faudra pas fy eufoneer i plus d'un pied et demide profondeur, de peurqu'clle n'y pourrisse. Mais il est plus a propos d'en plantcr une bille de la grosseur d'un manche d'instrumeut et de la longueur d'un cubitus, que fon amincira par les deux bouts, et dont on otera les nceuds et les piquants , cn laissant neannioins sur le dos de la bille lcs boutons qui promcttent un germefutur. Lcs personnes qui portcnt rattention plus loifi enduisent de fiente de ba>uf le dos de la bille dans tout son contour, ou en couvrent lesdeux bouts d"algue marine ou d'argile petrie , avant de la dcposer daus un terrain faconnc au pasti- 7uan. La bouture peut ^tre moius grosse et plus courte que la bille, maisonrenterre de la meme manicre ; avec cette difl'crencc qu'elle doit sortir de terre a la hauteur de dcux patmes, au lieu que Ton enterre labille cntiere. II n"cst pas ne- cessaire de laisser degrands intervalles entre les citronniers. II ne faut pas lcs associer avec d'au- inversiis cortcx supra fossam ponitur, ul iiiHla sine ten-.ie tactu suliterpeiuIeiUia nlj liuinme defendat. Item .si in- (luantur argilla, et ea siccata loco frigido pendeant. Item si seriola sub dio obniatur, qiia; habeat areuas iisquc ad niedlum, et mala cum teiiacibus lecta imprimanlur caiinis .singulis , vcl sainhuci viigulis , el ita .separata in aienis (igantur, ul ipsa quatuor digilis emiueaut ab arena. Hoc ct sub leclo in sciobe bipedauea lieri jiolest , el iitilius esl ad seivandum , si ciini lanio longiOre tollantur. .\liter : In seiiola cui ad mediura aqua miltatur, siispendunlur mala, ue liumoreni langanl, et seiia claiiditur, ne ventus irriim- pat. Item in dolio iutra ordeum sic ordinantur, iie se invicem tangaut : ct dolium desuper operitur, Vinum de nialis granatis conlicies hoc modo : Graiia nialura purgala diligenter iii palmea lisccUa niittis, ct in coclilea exprimis, et lenle coques usque ad medietatem : ciim lefrixerit, pi- caliset gypsalisvasculisclaudes. Aliqui succum non exco- quunt, sedsingulissextariislibiasmellissingulasmiscenl, vl iii pr!fdictis vasculis ponunt ct cuslodiunl. .Mense Mar- tio cilri arbor qiiatuor modis scrilur, scmine , ramo , talca, clava. .\ii,at terram rarioris natiira!, celum calidum liii- moremque continuum. .Si granis velis serere, ita facies : Terram in diios pedes fodies, ciiierem miscebis, brevcs ai'c;is facies, ut iiliinque per canales aqua discmrat. In bis aieis palmarem .scrobem manibiis a|)eries, et tria grana deoisiim verso acumine jiincta conslitues , et obriita qiiotidie rigabis. Citius procedeiil , si henelicio aquae le- pentis iilaiis. Natis germiiiibiis semper pioxima lierba runcelur. Potest binc tiiuia planta transfeiii. Si raniuin velis ponere, non ampliiis sesqnipede debebis imnicrgcrc, ne pntrescat. Clava scri cominodius polest, quriens; et j'ai remarquela meme chose dans des terres que je possede au territoire de Naples et en Sardaigne , oii le sol et le climat sont chauds , et oii Teau abonde. En effet , les fruits de cet arbiese suceedent toujours les unsauxautres comme par degres; de sorte que les fruits miirs sont remplaces par des frults verts , et que le intervalla majora. Aliis arboribus noii debet annecti. Cali- dis locis, seJ inignis et niaritimis maxinie gaiidet, qnl- bus bnnior exundat. Sed si quis boc genns, ut in reglone (iiglda nutrlatur, extoiquet, loco vel paiietibus munito vel in meiidianam partem verso disponat hanc arboiem. Sed liibernis inensibus tectam , stramine velet agiesli : ubi ajstas refiilscrit , aeii arbor nuda et secura reddatnr. Talea sive clava ejns calidissiinis rcgionibus et per autum- num poultiir : liiglilissiniis lulio et Aiigusto posiias et quo- tidianis rigationibns aiiiinatas ipse usque ad poina et magna inciemenla" pcnluxi. Citreum juvaii credilur, sl ciicurbitrc vicinis locis siTanlur : quarum viles cliani coinhusUiMililrnM-ilii arlioiibusciiiciiMH |ua:'l)cnl. Gaudent assidua lossiiMic. liiiic |iiuviMiiniil punid iiKijina. Klsiqua! arida siiiit , lai i^^iine dclicniiis ahscindcic. Iiiseiitur mense Apiili liicis calidis, Maio frigiilis, non suh cortice, sed fisso tiuncocirca ipsasradices. Inseritiirelpiio, ul quidam voliint , et moro , sed iiisiti siircuti qualo desuper omniiio iniinicndi siint, vcl liclili vasculo. Asseiit Maitialis apiid As- s.Viio.s iioniis liaiic arboiem noncarere : quod ego in .Sardinia et in leiritorio INeapolitano in fundis meis comperi (quibus temps de ceux-ei etant passe, 11 leur en succfede d'autres qui sont en fleur, la nature ayant , pour ainsi dire, avanta.ne cet arbre d'une succession continue de fc^condite. Oii pr(!'tend que la pulpe deces fiuits, d'aigre qu"elle est, devient clouce lorsque Ton a fait tiemper pendant trois jours dans de Vhydroraei , ou eneore mieux dans du lait debrebls, les pepins qiie ron devait mettre en terre. II y a des personnes qul percent au raois de fevrier le tronc de eet arbre avec une tariere de bas en haut , de facion que ce ti-ou solt obllque , et n'ail pas d'orifice superieur; et elles assurent qu'en laissant eouler la scive par ce trou jusqu'a ce que les fruits soient formes, et en le bouehant ensuite avec un lut, la pulpe de ces fruits devient douce. On peut eonserver les cl- trons sur Tarbre meme qul les porte, presque pendant toute ranncje. II sera cependant mieux deles renfermerdansde petltsvasesqueleonques. Si on veut les cueillir pour les conserver, 11 fau- dra le faire de nuit, et quand la lune sera caehee, sans les separerdes petites branches d'ou ilspeu- dront, auxquelles on laissera leurs feuilles ; apres quoi 011 les arrangera chacun a part. Les uns les renferment chacun dans un vase particuller , ou les couvrent de gypse , et les gardent apres les avoir arranges ainsl dans un lieu ombragii. La phipart les conservent en les ensevelissaiit dans de la sciure de cedre, ou dans de la lltiere me- nue, ou dans de la paille. Les nc^fliers so plal- seut partlcnlierement dans les pays ehauds, pourvu qu'lls soient arroses; quoiqu'ils vlennent egalement daus les pays froids , surtout s'iIssout plaiites dans un sable gras, dans uneterre pleine de gravieret meleede sable, ou dans de rargUe melcie de cailloux. II faut les planter en boutu- res au mois de mars ou de novembre, dans un terrain qui soit furae et laboure, et de facon que soliim et coelum lepldum esl, et bumor exundans) per giadus quosdam slbi semper poma siiccedeie, ciiin inaUi- ris se acerba substituant , acerborum vero aetatcm lloren- tla consequanlur, orbem quenjam continuac fipcunditalis sibl minisliante natma. Feiuntur acrcs medullas miitare dulcibiis , si per triduum aqua inulsa scmina ponenda ma- cerentur, vel ovillo lacle, quod pra'Stat. Aliqui mense l^ebiuario trunciim ubliquo foramine ab imo terebiant, ita nt altera parte non cxcat : ex boc liumorem lliiere pcr- niillunl, (lonec ponia formenturi : tunc foramen lulo rc- plciil : sic, quod est inedium, fieii dulce conlirmaiit. Citrenni el in arbore potest per lotiim annum propeinodum cuslodiri : melius si vasculis qiiilui.sciinqnc clainlaliir. Si velis legere atque servare, noclc liina l.ilcnlc ilclichis cuni rainis foliatis carpere, et serreta iii.s|ioncre. Alii singida vasis siiiLiiilis ciaiiiliint , vel gvpso adliuiiut , et opaco loco ordinala ciistoiliinil iMcrique in cedii scobe vel in strami- nibus niiniilis \ d in paleis tecla servant. Mespili locis cali- dis iiiaxime gaudent, sed irrigins; tamen frigidis quoque proveniunt : magis sabulone pingui, alque glarcosa terra, cui arena permista cst vel argiUa ciim saxls. Serenda csl DE L'AGR1CULTURK, LIV. IV. les deux extremitcs de la bouture soient recou- vertes de furaier. Les accroissements de cet ar- bre sont tres-tardils. 11 airae a etre taille et beche autourde son pied, ainsi qu"a etre ranime sou- vent avec un peu deau pendant les seclieresses. Oa en seme aussi les osselets, mais alors il faut en attendre longtemps la venue. Les versattaquent cet arbre : il faut Ten debarrasser avec un stylet de cuivre, et les asperger de lie d huile , ou de vieille urined'horame, ou de chaux vive, niais cependant avec meuageraent, de peur de porter prejudice a Tarbre lui-meme; ou enfin verser sur eux de leau dans laquelle on aura fait bouillir des lupins. Si ron craint que ccs reraedes n'aient rendu Tarbre sterile, on lui rendra safertilite en repandant sur ses racincs du fumier et de la cen- dre de vigne. Si lcs fourmis le molestent, on les fera perir avec de la terre rouge , melee de vinai- gre el de eendre. Si ses fruitstombent, on fichera au milieu deson tronc un raorceaudesa raeine; que ron eoupera a cet effct. On le greffe au mois de fevricr, sur lui-raeme, sur le poirier et sur le pommier. II faut cependant prendre la greffe que l'onempruntede cet arbre au milieu de son tronc, parce qu"elle ne vaudrait rien si elle etait prise sur ses extremitos. II faut legrefferen fentedans le tronc meme, parce que la maigreur de son ecorce , qui n'a aucune seve , ne pourrait pas four- nir a la nourriture de la greffe. Quand on vcut garder des ueUes, on les cueille avant qu'clles soient mures, quoiqu'elle3 ne laisseront pas de se conscrver assez longtemps sur Tarbre mSrae; et on les renferme dans de petitcs cruches eu- duites de poix ; ou on lcs suspend par rangees , ou enfin on les fait eonfire, suivant la methode dequelques personnes, dans de Toxycrat ou dans du vin cuit, jus;|u"a diminution des deux tiers. 11 faut les cueillir au milieu d'un jour scrcin , et les enfouir daus dc la paillc, en les scparant les unes des autres, de peur qu'elles ne se gatent en se touchaut; ou bicn on les eucillcra a demi nnl- res avec leurs queues, et, apres lcs avoir fait tremper pendaut einq jours dans de Teau salce, on continuerade lcsenarrosersouvenl, afin qu'el- les nagent toujours dans ccttc eau. On les con- serve aussi dans du miel , pourvu qu'oii les ait cueilliesavant qu'elles fusscnt mures. Le figuier se reproduit de plant pourvu de racines qu'oa met en terre au moisde novemhre, dans les pays chauds ; en fevrier, dans les pays temperes ; eu mars, ou mieux encore en avril, dans les pays froids. Si c'cst une bouture ou une cinie de fi- guier que ron veut mcttre en terre, il faut Ty mettre a la fiu d'avrll, lorsqu'elle esl abreuvee par la nouvelle seve. Lorsqu"on met du plant cn- racine daus une fosse, il faut remplir de pierres ie fond de cette fosse, et meler du fumicr avec la terre dont on recouvrira ses racines. Si le pays est froid , on en mettra la cime a Tahri du froid , en la couvrant de moreeaux de roseaux qui seront cou- pes a eet effet entre deux n«uds. Si Ton veut mettre en terre une cime de figuier, il faudra couper sur le cote de Tarbre expose au midi une branche de deux ou trois aus, garnie de trois cornes, et la couvrir de terre de facon que ccs cornes se trouvant partagees par la terre ([ui sera entassee cntre elles, elles semblcnt autant de rejetons distincts. Si c'est une bouture ([ue Ton veut niettre en terre , on s'y prendra dc la meme maniere que pour les autres plantes, si ce n'est qu'on en fendra lcgcremcnt Textr^;- mite inferieure, pour y insijrer une pierre. .Vai mis en Italic dans un terrain faconn(j au pnsli- num , ii la lin du mois de f(ivrier ou de niars, dcs pieds de figuicrs d('ia forts, qui ont rap- portei du Iruit dans rannt'e m(ime, comme pour payer leur bienvenue. II faut choisir du plaut de flguier qui soit cbarge de bcaueoup de talois mense .Martio vel Novemliri , s(>tl solo stercoialo et subacto, ita iit iitrnmque capul laleae slercus obdiuat. Sunt ejus incrcmenta tardissima. Amat putari alque cir- cumfodi, cl parco hnmore inler siccitates .ssepe refoverl. Seritur et semine , sed in longiorem speratur aetatem. Si Termibiis occiipalur, slilo Bcreo piirfjandi snnt, et amnrca vel humana vcteie urina vel viva cilce perfundendi, sed parcius propter arboris noxam , vcl aipia decocti liipini. Scd putatiir liinc arbor sterilis lieri. Fimus ct ciiiis vitinm simul si ladicibus infundantur, ferlilem reddunt. Si for- micoe molestai sunt , rubrica cum aC(;lo ct cineie tempeiata «ecabunlur. Si poma labuntnr, IVuslum de ejiis radice praecisnm in media trunci parte ligadir. Inserilur mense Februario in se ct in piro el in nialo. Snrculus tamen ejiis e\ arbore media debet assnnii : nam de sumniilalilnis viliosns est. In trunco fisso iufeienda est : nam corticis niacies jejuna nll nulriet. Mespila ad servandiim leguntiir necdum mitia, qnac ct in arbore diu durabunf, vcl in nrceolis picatis, vel inordiiicm snspensa , vel , ut qiiidain, posca [vcl sapa] coiidifa. Die sereua legantur ac nicdia, et palcis obiuanfur discrela, ne ea vicissim tacliis afficiat. Vel ciim pcdiciilis lecta semimatiira , et salsa aipia per die.-, (piiiKpie maccrata postea sap* infundanlnr, iit innatcnt. Scrvantur et melle , sed si minus matuia collcgcris. Calidis locis fici planfa ladicafa Novenibii mensc, tempeiatis Fcbruario , frigidis melius Marlio vel Aprili ponenda cst : si taleam vcl cacumen pon.is, iillimo Aprili, ciim ei so viridior succus infndcrit. Planf.ie in scrobe deposit.i! lapi- des snbstilnendi sunt ad r.idiccm; fiiiio terra misccnda esl. Si loca frigida sunt , planlartim cacumina di\ isis can- nas intcrnodiis dcfendantur a Irigoie. Si c.aciimen veli.s ponere, frisnlcum ramiim bimuui vcl trimum ab aiislrali parte dccides, ct sic obriies, ut divisa c.iciiinina teira inteijacenle velut tres «uiculos reddanf. Talcam sic pone- miis, utc;cfera., ciii leviter ab infima parte divisac lapidem mcigemus in lisso. ligoniensc Febriiario nllimo vel Martio in Ilalia plantas grandes llcorum per pasfinalnin soluni disposiii , el 00 aiino poiiia jieperere siipra comprehcndendi felicitalem veluttrihiita leildcnlcs. Lcgenda- sunl plauUi', in qiiibiis fieipicns uodus exuberal : steriles cieJunlur, PALLADILS. uoeiids. On regarde comme stciile celui qui cst lisse, et dont les yeux sont separ6s les unsdes autrcs par de loDgs entrc-noeuds. Si Ton com- mcnce par elever le plant de figuier dans une popiniere, et qu"on ne le transfere dans une fosse (fue lorsquMl sera avance, il produira de mciileurs fruits. U y a des personnes qui assurent quMl est fort utile d'ins6rer le plant de fi^uier dans une i)ulbe de scille coupee en deux, et de \'y garrotter avec des ligatures. Cet arhre demande des fosses profondes,desespacemeuts considerables, et une nature de terre dure, maigre et seche, afm que ses fruits acquicrent un bon gout. II vientaussi dans des terrains pierreux et raboteux., et meme il n'y a presque poiut d'endroits oii l'on ne puisse le plauter. Comme les figues qui viennent daus les pays montagneux et froids ont moins de lait que d'autres, elles ne peuvent pas se conserver Jongtemps seclies; aussi les consommet-on quand elles sont vertes, temps oii elles sont plus grosses et d'un gotit plus fm, au lieu que celles qui vien- nentdans descampagnes etdans des pays chauds sont plus grasses, et se conserveut tres-longtemps seches. Si fon voulait comptertoutes les especes de figues, le nombre en serait immense. II uous suffira donc de dire que la culture est la mCmie pour toutes les especes, mais que cepeudaut quand on veut les faire seclier, ee sont les blan- ches qu'il faut choisir de preference, parce qu'el- les se conservent mieux que les aulres. Plautons dans les pays froids des figues precoccs , afm qu'en veuant de bonne heure elles puissent pre- venir la saison des pluies; plantons au contraire dans les pays chauds et bruiants des figues tar- dives. Le figuier aime a eSre beehe assidument. II sera bon de le fumer en automne, et surtout a\ec du fumier de voliere. II faut en retrancher les branches pourries, oucelles qui seront mal venues, et le tailler de telle facon qu'etaut ra- vale, il puisse s'etendre sur les c6tes. La figue a un goiit emousse daiis les terrains humides. II faut, pour obvier a cet inconvenient, rdpandre nn peu de cendre sur les raeines de rarbre,apr6s les avoir rognees. II y a des personnes qui plaa- tent un figuier sauvagc dans leurs figueries , pour se dispenscr de la necessite d'en suspendre les fruits a chaque figuier, par maniere de preserva- tif. Cest au mois de juin vers le solstice quc Ton fait la caprification , c'est-a-dire que l'on sus- pond aux figuiers des ligues sauvages vertes, en- fdees en forme de guirlandes. Si fon n'a pas de figues sauvau;es, ou y suspendra une branche d'aurone, ou bien on enterrera autour des raeines du figuier de ces vessies qui se trouvent sur les feuilles des ormes , ou des cornes de beiier; ou enfin on scarifiera le tronc du figuier dans l'en- droit oii ii sera gonfle, afin que !'humeur puisse s'en ecouler. Pour empecher les vers de se mettre a un figuier, on mettra en terre, avec le plant de cet arbre, une branche de ter^binthe ou une bou- ture de lentisque, la cime renversee. On ratissera ceux qui s'y seront etablis avec des crochets de cuivre. D'autres versent sur ses raciues, apres lcs avoir dechaussees, du marc d'huile. D'au- tres y repandent de vieille urioe. D'autres enfln enduisent les retraites de ces animaux de bitume et d'huile, ou siniplement de ehaux vive. S'il est moleste par les fourmis, il faut enduire son tronc d'un melange de terre rouge, de beurre et de poix liquide. D"autres assurent que, pour le pre- server des fourmis, il faut suspendre iises bran- ches un de ces poissons connus sous le nom de coracini. Lorsqu'un figuier laisse tomber ses fruits, comme s'il etait attaque de quelque ma- ladie, les uns le frottent de terre rouge ou de marc d'huile sans sel , mele avec de feau ; les au- qii.T iiilidsB sunt, et ociilos siios per Inni^.T internodia dis- Inlerunt. Si plaiiUun lici priiis imlrias in seminario, ct maluiam transfeias iu scrobein , poma {;eneiosiora pro- «Iiicet. Aliqui nniltiim prodesse conllrmant, si plaiitain lici diviso sqnillos bulbo intersitam striClamque vinciilis collocomiis. Scrobes amat altas, iulervalla inajora, terrje genus diirum et gracile, et sicciim pio iitili sapore poino- rum. 1'rovenit et pelrosis atqiie asperis : taiiien potest locis propeomnibiis .scri. Qiiae in montanis et frigidis locis iiascuulur, ipila niiniis lactis Iiabcnt, ad siccitatein durare non possunt : usus illisiii viridiest, melioris inagnitudi- iiis et sapiuis argiiti. Qiia3 nascuntur in campis ct locis ca- lidis, et piuguioies suut et in siccilale durabiles. Si geucra niiineiaie veBnius, iminensumest rsuflicit, quod omiiibus uqua culturaest. llla distaiilia est, quod^in Caricis ineliiis alba seivatur : in locis iiiiiiie Irigidis piajcoqiias ficus scia- inus , qua; cilo veniaiit , ut ante iiiibi es genus lioc possit oc- curreie; calidis vero et ajstuosis eas, qyno. seio inaliiranl. Gaudct assidua fossione. Per aiituinnuin proderit, si ster- ciis admoveas, praecipue de aviariis. lieciilenda sunt in ca quic aut putria aut luale nala repeiei is : et ea lalioiic pu- landa est, nt inclinata per latera possit expandi. In locis buinectis ficus saporis obtusi est, cni ciicuincisis contra boc radicibus aliqnantus cinis debet affundi. Aliqui inter ficarias caprifici arborem serunt, ut non sil necesse per singulas arbores pro lemedio eadein poina suspendi. Meuse Junio circa sol.stitium caprificaudiie sunt arbores fici, id esl, siispendendi grossi cx caprilico lino vdut serta pcr- tusi. Si iioc desit, abrotoni virga suspenditur, aut callum, quod in ulmeis foliis invenitur, aut arietina corniia circa radices arboiis pbruuntur; vel tiuncus arboiis, quo loco turgct, scarificandus esl, nt possit luinior effluere. Ne veriiies patiatur, rainuni tercbinlbi vel lenlisci taleam cum plautis fici cacumine f)onemiis inverso. Uncinis oereis tdllcndi siint vermes ex fico. Alii amiircam alii veterem uiin.iin ablaqueatis radicibus miscent. Alii bilumen cl oleiim anl solain Ciilcem vivam latebris vermium allinunl. Si formicoe molestae siint, lubilca bulyro ct pice liquida niisla circa truncum debet Induci. Alii coiacinum piscem coutra formicas in arbore su^peiideiidum esse confirmant. Si fructus siios velut spgia projiciet, alii rubiica aut ainurca insulsa mista aqua aiboiciu linunl; vel canauin DE LAGRICULTURE, LIV. IV. 589 tres siisppndcnt ascsbranchcs, soit une ecrevisse a\cc vine bianche de lue , solt de l'algiie maiine , soit UMC botte de lupins : dauties enfin lichent un coiu dans sa racine, apres ravoir percce avec une tariere, ou font plusieurs incisions a son ecorce avcc une hache. Si l'on veut que les fi- guiers donnent du tVuit cn abondance, et que ce fruit soit gras , lors([u'lls commenceront a pro- Juire des feuilles, on abattra, des que les uou- veaux germes paraitront, rextrcmite de leurs cimcs, ou simplement la cime du niilieu. Si Ton veut qu'un figuier qui n'cst pas tardif le devienne, on arrachera les lisjues qui y seront venues lcs premiercs, quaiid ellesseront dc la grosscur d'unc ftve. Pour faire miirir promptement les (igues, on les frottera , dans lc temps quelles seront ver- tes et qu'elles commenccront un peu a roui^iV, avec du jus d'oignon long, mele d'huile et de poi- vre. II faut greffer les tiguicrs au raois d'avril entre leur ecorce, ou en fente si ce sont de jeunes arbres, en prenant neanmoins la precaution de couvrir sur-le-chnmp la greffe ct de la lier, de peur que Tair n'y penetre. Lcs greffes prendront mieux sur ces jeunes arbres, lorsque avant de les grcfler on les aura coupes pies de terre. II y a des personnes qui les greffent aussi au mois de juin. II faut choisir pour remployer en greffeun rejeton d'un an : plus ou moins vieux , il serait regarde comme inutile. On ponrra enter les fl- guiers en ecusson au mois d'avril dans les ter- rains secs; mais il sera mieux de les enter de cette facon au niois de juin dans les tcrrainshu- mides, et au mois d"octobre dans les pays chauds. On peut aussi propager le figuier avec ses hran- ehes. Au surplus, on le greffe sur le figuier sau- vage , sur le miirier et sur le platane , taut en employant des yeux qii'en employant des reje- tons. On peut conserver des figues vertcs, soit en les arrangeant dans du miel de facon qu'elles iic se touchent pas , soit eu les renferraant cha- cune separemeut dans une courge verte que Ton aura creusee a cet effet , et que fon refermera ensuite avec le moreeau ineme que i'on aura coupe pour la ereuser; apres quoi on suspendra cctte courge dans uu endroit oii il ne penetre ni fcu ni fumee. I)'autres cueillent avec leurs queucs des figues nouvelles avant qu'elles soient niiires, et les renferment dans un vase de terre neuf , en lcs separant les unes des autres; apres quoi ils suspendent ce vase dans une futaille pleinc de vin , et Vy laissent nager. Martialis pritend que fon peut faire secher les figues de plusieurs fa- cons, pour les conserver ; raais comrae une seule suffit, on preferera celle-ci, quiest usitee par toute la Carapanie : On les etendra donc sur des ciaies jusqu'a raidi , et,tandis qu'e!les seront cncore niolles , ou les mettra dansunpanier; apres quoi , lorsque le four aura le degre de chaleur qu'on lui donne pour faire cuire le pain, on y ren- fermera ce panier pose sur trois pierres, aliu quc le feu n'y prenne pas , et on le fermera. Lorsque les figues serontcuites, on les renfermera toufes chaudes dans uu vase de terre bien cnduit de poix, en les cnmprimant fortement, et en les en- tremelant de feuillcs de figuier; puis on bou- chera exactenient le vase avec un couverclc. S'il pleut trop souvcnt pour que les claies soient ex- poseos a fair, on les etendra a la maison en les elevant au-dessus du sol d'un derai-pied, afin qu'elles puissent etre echauffees avec de la cen- dre chaude qu"on raettra dessous, et qui fera le raeme effet que le soleil. Mais on aura rattention de les retourner de teraps en temps, pour les mcttre alternativemeut sur leurs deux cotes , dont la separation est marquee par la nature, afia que leur peau se seehe, et que, Iorsqu'on aura ensuile rapproche leur pulpe, elles puisscnt se conservcr dans dc petites boites ou dans des cais- niivialem ciini ratno nila; siispemlnnt ; tcI algani marinani, \c.\ fa.scein lupinorum ; vel radici terebratae ciineum fignnl, vel secuii aiboiis corium s.tpe proscindiint. Cum folia proiluccre incipiunl lici, ut fructum mullum et pinguem leranl, in priiuipio f;erminiscaciiminasumma deculiinus, vel illud lanUim cacnmen, quod ex arboiis medletate proccdil. Si niatuiain licum vis serotinam facere, inci- pientes grossos dcciite, cum illis fabae fiierit magnitudo. Ut ficus cilo nidluret, succo cepa; longioris cum oleo et pipere mixto unge poma, quando grossi incipiunt snbru- bere. Aprili inensc ficuin debemus inserere inter corlicem : vel si novellre arboies sunt, fisso ligno, quod staliin ope- rieiidum est el ligandiim, ne ventus introeat. Melius com- preliendunt, si circa terram icci.sa inseranUir .irbusta. Aliqui it .lunio inense inseinnt. Surculus legeiidus csl anni- culiis ; inutilis eniin creditur inajoris vel minoris ictalis. Inoculaii licus loris sircis Aprili, liuinidis melius Junio medianle poteiil, Octobri inense locis tepidis. I'ropagari licus ramis potest. In.seriCur auteni in caprilico, in nioro, in platano, etoculis et stircutis. l"icus viridcs servari pos- sunt vf! iii mellc oidinalquales, neTalPntloris roburalteriprocurile\lliiim. Iii iii(iiibiislia;ecnnslderanda siint. Sintarguli, mansncli , limenlcs borlaincn clainoris ac verberis, cibi appetentes. Sedsi rcgionis ralio patlliir, nul- lus niellorcibuscst, quam virldepabulum. Ubi verodeest, eo ordlne ininistretnt, quo pabiill copla et laboriim co,get accessio. Nunc toiiros quoque (qnibus cordi est arnicnta DE LAGRICUI. dans ses propres troupeaiix, di's leur jeunesse, peiixquiserotitdanslesconditionssuivantes.c^est- a-dire, de haute tailie et fortement merabres, de raoyen ajie et plutot au-dessus qu"au-dessous, Taspect terrible, les cornes petites, le ehisnon vnstc et plcin de muscles , et le ventre serre. C"est aussi prineipaleraent a present ([ue Ton se pour- voirade vaches ; mais on en choisira qui aient la taille tres-haute, le corps allonp;e, le ventre d'une f^rande capacite, le front liaut , les yeux noirs et grands, les cornes belles et particulierc- iiiont noires, rorcille velue , le fanon tres-long ainsi que laqueue, les onsles eourts , lesjambes noires et petites. Leur raeilieur5t;e sera celui de trois ans , tant paree qu'clles pourront donner de bonnes portces jusqu'a Tage de dix ans, que parce qu'il ne taut pas les laisser couvrir avant trois ans. Mais un homme altentif ne negligera pas de se defaire de ses vieilles vaches, et d'en acheter de tcraps en temps de nouxelles, ainsi (|iie de releguer celles qui seront steriles a la cliarrue et au travail. Les Grccs assureut que, puur leur fuire concevoir des niales, il faut lier lctesticulegauchedu taureau dans racteducoit, et que pour leur faire concevoir des femelles, il faut lui lier le testicule droit; pourvu cependant (jue le tnureau se soit abstenu de cet acte long- leinpsd'avance , afiu que , lorsqu'il en sera temps, il s'y livre avec d'autant plus d'ardeur que sa jouissance aura ite. plus diffcree. Au reste , il fuut avoir, pource genre de bftail , des terrains voi- sins de la mer et exposes au soleil , ou on le raet- tra pendant Ihiver; et des terruins ombrages ct Irais et surtout montagncux, oii on le mettra pcndant Vvii ; parce que les lieux oii il trouve le niieux sa paturt; sont ceux qui sont plantes en arbrisseaux, et oii rherhe croit entre ccsarbris- scaux , bieu qu'ils paissent aussi voloutiers sur les TURE, LIV. IV. S91 bords riants dcs rivieres. Plus les eaux sontchau- des, plus ellessont favorablesaux vachesqui por- tent; c'est pourquoi il est fort utile de les tenir dans des endroits oii l'cau de pluieforrae dcs ma- res chaudes, quoi(|ue ce genrc de b(5tail supporte bien le froid , et qu'il puisse aist-ment passer Thi- ver en plein air. II est a propos de procurer aux vaches des enclos d'une grande t'tcndue, parce qu'autremeDt eellesqui seraieiit plciiies eourraient le risque d'etre blesst-es. Qiiant a leurs etables , il faudra qu'elles soient pavi'es en pierres ou cou- vcrtesdegravier ou de sablc, etd'un plan lege- rement ineline , afin que riuimidite n'y s(\jourue pas. On les exposera aussi au midi, aliii dc les garantir des vents froids, au passage desquels ou opposera m(ime quelque barricre. XII. II faut doinpter a la fin de ce mois des boeufs de trois ans; passe cinq ans , ils oiit acquis trop de durete, et ne sont plus traitnbles. On les domptcra donc aussil(*)t qu'on les aura pris , pourvu qu'on ait comraenc(3 a les apprivoiscr d'avanceen les maniant fr(5quemment dans leur jeunesse. II faudra que ^(^'table dans laquelleon mettra les nouveaux hceufs soit bien spacieuse , et quc remplacement qui la prt'cedera ne soit point resserre, alin ([ue, lors(|n'oii viciulra a les en faire sortir, ils iie trouvcnt rien sur leurche- min qui puisse les blesser. Cettc etahle scra tra- verstie par des soliveaux fixes aux murs a sept pieds d'clevation de lerre, auxquels on attachera les boeufs qui ne seront pas eneore doniptcs. On choisira ensuite un jour oii il fasse heau temi)s, et qui soit lihre de tout enip(''chement , pour con- duire a cette ('table les baufs que Ton aura pris. S'ils sont trop nicchants, on les apaisera en les tenant atlacht^s pendant un jour et une nuit , sans leur donner a manger. Ensuite le bouvier s'ap- prochant d'eux , non pas de cotti ni par derrierc , conslriiere) comp.iraljil, aut hissignis a tenera a^fate sub- iuiilct; ut siiit ulti atquc iui^entibus niRuibris, o^tatjs uic- iliii', ct magis ([ua^ jiivcntule iiiinorcst, (luain <\\up. dccli- nat in -seniuni : forva facie, parviscoraibns, toiosa vasla- ipio rervice , ventre substricto. Vaccas ctiaiii uiinc maxiuie piuabimiis. Scd cli(;cinus forma allissima, corporis longi, ulcri capacis eX magni, lata fronle, ociilis nigris cl gran- dibiis, pulcbris coniibus et piaxipui! nigris, auieselosa, palearibus et caudis niaximis, ungiilis brevibus, ct cruri- biis n^ris ctparvis, o^tatis maxiinc triinai, (|uia u.squc ad dcccnuium firliira cx bis pro(H!det ulilicr. Nec anle wlalcm Irimam taiiros bisoporlctadmilti.SiHleiilsludium diligenlis amotis senioribus, novclias siibinde conduccrc, et steriles aratio ac laboribiis depiilarc. C.i.i'ii asserunt, .si mares creare velis, siiiislriiiii laiiri in coilu ligandiim essc testiculiim ; si fu-minas, dcxtriiiii : lameii taiiros diu anlc abslinendus, ut, cnin tcinpiis est, acrius iiicaiisas dilati fervoris incuinbanl. i^ed liis armcnlis liicme mariti- ina et aprica loca, xstale opaca paremiis ac frigida, nion- tana inaximc : (piia melius fiut(!tis, ct liis lierba intcrna- sccnte saturanfur. Quamvis circa llnvios recte propler am(T>na loca pascantur : fcnlura tamen aipiis lcf idioribus adjiivaliir, undc (inagis) utilins babeiiti.r, ubi pliivialis aipia lepciiles format lacunas. Toleiat tanien frigiis lioo ariiicnli genns, ct polcsl facilc bibcrnare sub dio : qnibiis lanien .scpta llcri propter injiiiiam gravidarum convenit iaxiora. Slabiila vero ntilia snnt stiata saxo aut glareis aut arenis, devexa aliquatcnus, ut bumor possitelabi, parti meridian.i; obversa proptcr llatus glacialcs , qnibiis aliqiiis resisfcrc debel objectus. XII. Hoc mciise nlljmo domandi siint trimi bovcs, qiiia postqiiinqucnniiiin lienc domari non possiml iclatis rcpiignante durilia. Capti crgo slaliin douicntiir, qiii qui- dciu piins, ciim lciieri suiil, rrcqiicnti maiius allrcctatiime iiiansyescant. Sed slabiiliiiu novi liiivcs largioi ibiis spaliis liabeic dcbcbiinl, iit ct anlcsUibiiliim loca niillis conclu- daiiliir aiigusliis, cl producli uon aliqua viticnliir nlTensn. In ipso vcro slabiilo assercs transvcrsi a terr.i septcni pe- dibiisalliconliganlur,adqiiosbovcsligi'nliM iiidomili.Tuiic eligis absolutum tempcstalibiis ct inipedimenlis oinnibiis diein, qiia c^ipli perdncantiir ad slabuliim. Qiioruin si nimiafucrit asperitas, uno die ac nocte inter vincula initi- ;s2 PALLVDIUS. niais en face, les caressera tant par la douceur de sa ■voix que par fappat de la uourriture qu'il leur preseutera, et leur maniera les nariues et le dos , en y versant de tenips en temps du vin pur. On prendra neanmoins garde qu'ils ne frappent quelqu^un du pied ou de la corne , parce qu'ils fonserveraient cette habitude vieieuse , s'ils s"a- percevaient qu'e!le leur eut reussi dans les com- mencements. Lorsqu'ils serout adoucis, on leur frottera la gueule et le palais avec du sel , puis on leur jetlcra dans la gueule des morcenu.x de graisse tressalee du poids d'une livre , et on lcur versera a la corne dans le gosier un sejiarius de vin par tete. Cette methode,observee pendant trois jours de suite , fera tomber toute leur fureur et leur meehancete. II y a des personnes qui les attellent ensemble , et qui leur appreunent a porter des far- deauxlegers. En elfet, il est tres-utile , lorsqu'on les destine au labour, de commencer a les exer- cer dans un sol deja laboure , afin que ce nouveau genrede travail n'ebranle pas lcurs cous, qui sont encore delicats. Mais le moyen le plus facile pour dompter ces animaux , est d'en atteler un rebelle avec un apprivoise et fort, qui montrera au premier ee qu"il aura a faire , et qui viendra a bout de le foreer ;i remplir sa tSclie. Si, apres avoir ete dorapte , un boeuf vient a se coueher au milieu d'un sillon, il iie faut point le reveiller par le feu ou par les coups; mais il vaut mieux lui attacher les pieds avec des liens pendant qu'il est a terre, de facon qu"il ne puisse ni mar- cher, ni se tenir sur ses jambes , ni paitre. A force de souffrir ainsi de la faim et de la soif, 11 se defera de cette vicieuse habitude. XIII. Cest dans ce mois qu'il faut faire saillir les cavales de choix par de bons etalons bien en- genlur atqiie jejiinia : tunc appellatlonibus blandis, cl illecebris oblatorum ciborum, non a latere, neque a teigo, scil a fronte accedens bubulcus admulceat nares, et lerga pertractet, mero subinde conspergens : liac tanien cautione, ne aliqueni calce contingat aut cornu : quod vitiuni , si in primordiis effectui sibi cessi.sse senserit , obtinebit. Tunc mitigatis os et palatuni salibus fiica, et in gulam demitle prsesulsa; adipis librales offas, et vini .sextarios singulos cornu infundente per fauces : qua; res intra Iriduum totius sa;vitiM iram resolvet. Aliquieos inler se jungunt, ac docent onera tentare leviora, et quod ulile est , si arationi parantur, snbacto prius solo exercendi sunt, ut novus labor tenera adlnic colla non quasset. Expeditior autem ratio est domaudi , ut asperum bovem mansueto et valido bovi conjungas, quo ostendente facile ad omnia cogetur officia. Si post domitnram decnmbitin sulco, non afdciatur igne, vel verbere : sed potius, cum decumbit , pedes ejus ila ligentur vinculis , ut non possit progredi aut stare vel pasci. Quo facto siti ac fame lassa- tus carebit boc vitio. XUI. lloc mense sagiuati ac pasti anle admissarii gene- rosis equabns admitlendi suut, et repletis fiiminis ilerum ad stabula colligendi. Neque tamen aequalem numerum omnibusdebemus adhibere, sed a>stimatis viribus unius- graisses et bien repus , qu'on recondnira a leurs etables lorsque les femelles seront pleines. On ne doit pas cependant faire saillir le meme nom- bre de cavales a tous les etalons, mais on esti- mera les forees de chacun d'eux, et on leur en ferasaillir plusou molnsaproportion, afin quils durent longtemps. Mais quelque jeune que soit un etalon, et quelque confiance que Ton ait dans sa vigueur et dans sa figure, ou ne lui fera jamais saillir plus de douze ou quinze cavales. Du reste, on se reglera pour lesautressuivant leurs forces. 11 y a quatre choses a examiner dans un etalon , savoir, laforme,lacouIeur, les moyens , labeaute. Les conditions en ce qui touche la forme son t celles- ci :taille elevee, membres robusteset bien propor- tionnes, flancs allonges, croupe charnue et arron- die, poitriue large etouverte , les musclespartout cn saillie , le pied sec , ferme , chausse tres-haut , et la corne concave. Les traits de beaute dans un chevalsont latetepetiteet seehe, la peau presque adherente aux os, les oreilles courtes et pointues, les yeux grands, lcs narines ouvertes, la criniere et laqueuebien fournies, lesabotrond, fermeet bien altache. Un eheval de moyens a Tallure hardie , le pied leger, des membres qui tressail- lent, ce qui denote le courage. II faut eucore qu'il soit aussi aise de Texciter a la suite du plus grand repos, que de le retenir apres une course precipitee. La vitesse se reconnait a la forme de ses oreilles ; son courage , au tremblement de ses membres. Voici les couleurs preferables : le bai, le dore, le gris-blane, le couleur de feu, le cou- leur de rayrthe, le poil de cerf, le cendre, le pommele , le blanc , le mouchete , le tres-blanc et le noir fonce. Viennent ensuiteles poilsmelanges de couleursagreables : lemele denoir, deblanchd- cujusque admissarii , submittenda sunt pauca vel nume- rosa conjugia, qua; res efliciet admissarios non parva a;tate durare. Juveni tamen equo et viribus formaque constanti non amplius quam duodecim vel quindecim de- benms admillere, ca;leris pro qualitate virium suarum. Sed in admissario quatuor spectanda.sunt , forma, color, merilum, pulclnitudo. In forma lioc sequemur, vastum corpus el solidum, robori cojiveniens altitudo, lalus lon- gissimum , maximi et rotundi clunes , pectus late patens , et corpus omne musculorum densitate nodosum , pes sic- cus el solidus, et cornu concavo allius calciatus. Pulcliri- tudinis partes lice sunt : ut sit exiguum caput et sic- cum.pelle propemodum solis ossibus adlia:renle, aures breves et argutae, oculi magni, nares patulae, et erecta cervix , coma densa , et canda profusior, ungnlarum solida et lixa rotundilas. Meritum, ut sit audax animo, pedibus alacris , trementihus membris , quod est indicium fortitu- dinis, quique ex summa quiele facileconciletur, vel ex citata festinalione non difficile teneatur. (Molus aulem equi in auribns intelligitur, virlus in membris Irementi- bus.) Colores lii pra;cipiii, badius, aureus, albineus, rus- sens , murteus , cervinus, gilbus, scutulatus, albus , gutta- tus, candidissimus, niger, pressus. Sequenlis merili, varins curapulcliritudine,nigrovelalbineo velbadiomislus, canus DE L'AGI\lCULTUnE, EIV. IV. tie ou de bai, le blane melt' tle quelque couleur que ce soit, le couieui' d'ecume, ie taelie, le poil de souiis , le poil clair. Mais eu fait d'etaloi!s choi- sissoiis de preference les couleurs ciaires ct sans aiicun melauge, et rejetons toutes les autres, a iiioins qu'un raerite distingue ne eouvre les de- 1'auts de ia couleur. L'examen que nous venons de piTscrire tombe cgaiement sur les cavales; raais il faut surtout quelles aient du corps et du ventre. Au surpius, toutes ces prescriptions s"ap- pliquent seuiement au\ betes dechoix. Pour les autres , on les fera saillir indifferemment pendant toiit lecourant ile rannee, ct au niiiien meme des paturages, par ies niiiles (jui seroiit dans leur compagnie. II est de la nature des cavales de pcr- ter respaee de douze mois. Oii aura .soin d'eioi- gner les etaions a queique distance les uns des autres, a cause des insultes qu'ils pourraient se faire mutueiiement dans leur fureur. D'ailieurs onchoisira pour ce betail les piiturages les plus gras; eneore faudra-t-il que ces paturages soient exposes au soieil pendant rhivcr, frais et om- brages pendant l'ete , et que le terrain qui les produira ne soit pas assez mou pour que la fer- mete du sabot de ces animaux y sente rien d'i- negal. Si une cavale ne veut pas souffrir les ap- proches du m;'de, on exciterason temperament en lui frottaut les parties geuitaies avec de la sciile broyee. Des que les cavales seront picines, on ne ies pressera point de travail, on ne les ex- posera point aux risques de souffrir ia faim ni lc froid, et on prendra garde de ies resserrer dans des iieux etroits, ou elles pourraient avoirle ven- tre comprime. II ne faut faire saiiiir que de deux annees l'une ies cavales pre^ieuses ;i qui on laisse nourrir leurs pouiains, afin qu'eiles puissent ieur transmettre la vigueur qu'un lait pur et nbon- dant doit neccssairement leur procurer : pour les autres, on lcs fera saiilir indifferemment en tou' temps. L'iiim denlcs medii siiperiiirescadiint. Quadrimo caniiii miilantiir. Infia sex- tiiin anniim molares superioies cadunl. Scvto anno quos primo iniitavil , exaiquat. Seplimo anno oinnes denles ejus cxpleutur. Eatcnl ab binc icfatis nof;e : sed provectiori- biis teinpora cavari inclpinnt, superciliacaiicscerc, dcufes plcriiinque prominerc. Hoc inense omnia qiiadrnpedia maxime cquos casfrai e dcbenuis. XIV. Si qiicin iniiloruui genuscrcare delccfat, equani magni cnrporis , solidis ossiliiis, et forma cgrcgia delief oligerc : iii qiia iion Mclocilatcm sed robur exqiiirat. ,Elai PALLADIUS. si elle est vite, pourvn qu'clle soit forte. Cest preciscment \'&(^e de (|uatre ans qui conviendra a cette fonction jiisqu'a dix ans. Si 1'cine qu'on approche de la cavale en parait dcgoute , on coinmence par lui montrcr une flnesse, qu'on lui laisse jusqu';i ce (|ue le d(!'sir soit excite chez lui; aprcs qiioi on la lui retire. Dans eet (itat, il ne d(:'daigncra phis la cavaie , et, provoque par lcs caresses que lui aura faitcs une bete de son espeee, ilconsentira as'aceoupIeravee eclled'une espece ('trangere. S'il mord les cavales qu'on lui presentcra, on ralentira sa furcureu lefaisant tra- vaillcr. Les mulets vienncnt (runc cavale et d'uii cine, soit eommun, soit sauvage; niais les meil- lcurs sout eeux qui sont produits par un ane commun. II viendra cependaiit de bons etalons dun ;'iue sauvage et d'une ;lnesse, et ragilite ainsique la foice de lcurs pere et mere se trans- mettront a leur postcrilc. Pour c[u'un ;iue soit bon (?talon, il faut qu'il ait le corps ample, solide ct plein de muscles, les niembres scrrcis et foits, le poil noir, ou encoremieux de eouleur dc sou- ris ou de feu : si neanmoins il avnit des poils de diffi^rentes coulcursaux pnupieies ou dans les oreilles, il nrriverait souvent ([ue sa posti^ritc' se- rait de poil nielaugi}. 11 ne fnut pas le fnirc saillir avant r;ige de trois ans, ni pnsse cclui de dix. I! faut sevrcr les niules ;i un an, et les niener paitre sur des niontngncs rudes, alin qu'(!'tant endurciesa la pcine des riige le plus tcndre, el- les se montrentindilTercntcs pnr la suite aux dif- ficultes des routes. Pour lcs ;inoiis, ils sont tres- n(^cessaires dans les campngnes, pnrcequ'ils sup- portent tres-bien le travnil, et qu'ils se passent facilement de soins. XV. Les abeiUes sont communcment malades ce mois plutol qu'en tout autre; parce qu'apres la dicte dout elles ont eu ii souffrir pendant Thi- ver, elles recherchent avec trop d'avidit6 les fleurs ameres du tithymale et de Torme, qui vien- ne.nt avant lesniitres; et qu'elles gngnent un flux de ventre dunt elles perissent, ;i raoins qu'on ne leur administrepromptementdes remedes effica- ces. On leur doiinera done des grains de grena- dcs broyes dans du vin Aminee, ou du raisin secheau soleil iivec du sumac de S.yrie et du vin dur; ou bien on pulv(!'riscra toutes ces diogues enscmble, et on lesferabi)uillir d;iiisdu viii dur; et quand elles seront rcfroidies, ou les lcur pre- seutera dnns des canaux de bois. On fait aussi bouillir du romarin d;insde riiydromel, et on en met le jusdans une tuile creuse lorsqu'il est re- froidi. Si elles paraissent heriss(^es et rapetis- sees, et qu'elles restent comme engourdies dans un morne silence, ou qu'elles portent souvent hors de leurs ruches les cadavres de leurs cora- pagnes qui seront mortes, 11 faudra verser dans des canaux de roseaux du niiel euit, avec de la poussiere de nuix de galle ou de rose seehe. S'il se trouve dans une ruchc des portions dc rcayons qui soient pourries, ou des cires vides que Tes- saim, r(;duit par quelque aecident a. un trop pe- tit nombre, ne puisse pas remplir, on ne man- quera pas surtout de les coupcr avec des instru- menls de fcr bien tianchants, et avec benucoup de de\terit(i, de peur que rebranlement des autres pnrties des rnyons ne contraigne les abeilles a abandonner leur domieile. La prosperile devient souvent funeste aux abeilles. En effct , si Tannee esttropabondante en lleurs, comme elles ne s'oc- cupent alors que du soin de porter du miel a leurs ruchcs, elles ne pensent point ix leur posterite; et, fnute de tiavailler ;i la rcuouveler, il arrive que la peuplade s'epuise, et entrainela perte de toute !a giineration. Cest pourquoi, lorscfu^on ,verra une exuberance de miel occasionnee par une re- i|iiadrima usqiie in (leceiiiicm luiic aclmi.ssiiijc jtista con- veniet. Sl asiniis visain erjuani laslidit adinissus, oslen- sam priiis asinam (donec coeundi vnlupt;(s solicitetur) postea subducimus; et tunc ccpiani lil)iilo iiuitala non spernct,ct laptns illccehiis geneiis sni in perinistioncm consentiet alieni. Si niorsu riirens ladit objectiis, aliqna- tenus labore niitcscat. Creantur e\ ecjiia et asino, vcl onagro et er|ua nuili. Sed i;ejierosins nnllum est Inijiis- niodianimal, t|uain qnod asino (Teaiite nascetur. Uliles tamen admissarii nascentur e\ nnagio et asiiia : qui post in sobole secutuia agilitatem lortitndinemqne rcstiluant. Adniissarius lameu asinns sit bnjiismodi, corpnre amplo, .solido, muscuioso , slrietis eflorlibiis membris, nigii vel murini ma\ime coloris aut rubei : qni tamen si discoloies pilosin palpebris aut auribns geiet, colorem sobolis ple- lumqiie variabit. Minoi liimo, m;i.ior decenni non dcbet admitti. Annicnla mula debet a matie depelli , et per nion- tes asperos pasri, ut itineris laborem in lencra ittate so- lidata contemnat. Minor veio asellus nia\ime ;igro ne- ■cessarius est , qiii et laborem iion recusal et iu>gligenli;iin tolerat. XV. Hoc mense ma\ime apibus solet morbus incum> bere. Nam post liiberna jejiiiiia titliymali et nlmi amaiis (loribns, qui piius nascnntnr, avidins appetitis solutionem veiitris inciirriinl et pereunt, nisi affueris velocitatc leme- dii. Praibebis ergo mali granati cum vino Aniineo grana coniiila , vel iiva: passa; cum rore Syriaco ct austcro vino, vel simiil omiiia levigala et incocta vino aspero. Quae dcindeinligneiscanalibus retVigerata pon;mtur. Item rosi- maiinusaqua mulsadecoclnscongelatiir, etinimbriceponi- tur succushujusmodi.Quod si liorridaivideiituratqne con- tract* lorpeie silentio, et moitnarum corpora freqiienter efferre, canalibus ex canna factis iiiel cum gallae piilvere vel siccffi rosa; coclum debebis iiifiindcrc. Illud ante omnia e\pediet, ut putres parles favoiiim vel vacuas ceras, qiias aliquo casu e\amen ad paucilalem ivdactiim non valebit iniplere, semper reeidasaculissiinis rcrranienlis snbtililer, ne inola alia pars favoiiini coi^iit a|)i's domicilia concussa descrere. Nocet apibus pleruiiiqne IVIicitas sua. Nam si nimiis lloribns aiiiius eMiherat , dum solam curam ge- lendi mellis e\erceiit, ilc |)rnlenil cogitant, cnjusomissa lepaialiDne popiiUis idein labore coulectus evtiiigiiilur, DF, r/AGRICULTURE, IJV. V. colte de lleiirs abondnntc ct continiiclle, on les empccherade sortlr, cii bouchant rouverture de Jeurs ruches detroisjours Tun, ce qui les forcera de s'occuper de la propacjation. II faut soigiierlcs ruches eii ce tcmpsci vers lcs calcndes d"avril , en rctirant toutcs lcs immondices ct les ordures qui s'yscront amassecs pendant rhiver;ainsi que les vermisseaux , les tciiines et les araignees, qui corronipent les rayons , et les papillons, dont les excrenicuts produisent des vermisscau.\. On fera biuler alors de lafiente de bceuf seche, parce quc cettefumee est excellente poar procurer la sante aux abcilles ; ct on aura soin d'y avoir frequcm- ment recours jusqucn automne. En sui^ant tou- tes ces pratiqucs et d'autres parcilles, on aura rattention d'etre chaste et sobre , et on prendra i;arde de n'exhalcr aucune odcur, soit de parfums a lusasie des bains, soit de nourritures acres et d'une odeur immondc , soit de salaisons, de quel- quc espece qu'ellcs puissent etre. XVI. Ce mois ci s'accorde avec celui d'octobre pour rindication desheures. A la premiere ct ii la onzieme heure, le gno- mon donne vingt-cinq pieds d'ombre. A la secondc et a la dixierae, il en donne quinze. A la troisiemc ct a la neuvieme, il en doune onze. A la quatrieme et a la huitieme, il en donne huit. A lacinqnicmcet a laseptieme, il en donnesix. A la sixieme , il en doune cinq. LIVRE CINQUIEME. .WP.IL. I. llfaut semer la luzerne au mois d'avril, sur .50.-) des planchcs qu'on aura prcparees d'avance de la maniere quenous avons indiquce. Cette herbu une fois semce dure dix ans, et on peut la faucher jusqu'a quatreet six fois paran. Elle fumc lestcr- re.s,donncderembonpointauxanimaux,etlesguc- rit quand ils sont maladcs. \]nJi/(/erum dc luzerne est plus que suffisant pour fournir aia nourriturc de trois chcvaux pcudant toutc une annce. II faut un cyalhua de celte craine pourensemencer une planche de cinq pieds de largeur sur dix de longucur. Mais des qu'clle sera jetee sur terre , il faudra la rccouvrir de tcrre avec des riitcaux de bois, sans quoi le soleil ne tarderait pas a la brulcr. Qnand elle est scmce , ou ne pcut plus eii approchcr le fer; mais on se scrt de r.iteaux de bois j)our la debarrasser souvcnt des mauvaiscs berbes, afin que celles-ci ne retouffent point dans le temps qu'elle cst encore jeune. On la re- colte tard la premiere fois, afin que sa graine se disperse un peu sur terre; au lieu qu'on pourra la raoissoiiner les autres fois aussi promptement que Ton voudra, pour la donner aux bestiaux. 11 faut neanmoins , quand ee fourrage cst dans sa nouveautc, ne leur en donner d'abord qu'avec menagement , parce qu'd lcs gonflc ct qu'il lcur fait faire bcaucoup de sang. Quand eette herhe aura ctc fauchce, il faudra Tarroser sou\eiit,et arracher toutcs lcs autrcs herbes quekiucs jours apres qu'elle aura commcncc a repousser. Avec de pareils soins oii pourra la recolter six fois par au, et elle se conscrvera pejidant dix annces de rjUitC. II. Cest a prcscnt que Ton greffe les oliviers dans les eliniats temperes. On les greffe entre recorcc et le boiscomme les arbies a fruit, ct de la facon que nous avons donncc ci-dessus. .Mnis si ron vcut empecher quil ne revicnnc des oli- lolius geneiis e\itir>, il.iqiie ciini niellis niniiet.iteni vide- ris ex floruin giaiuli et continna niesse (ielliicie, inlerje- clis ternis diebiis , clanso forainine noii eas paliaris exire. Ita ad generandam sobolem se conferent. Nuiic circa ca- lend. A|)riles curandi sunt alvei , ut oinnia purgamenla tollanlur et soides, quas teinpus contraxit liilierniim , et vermiculi et tinex et arancic , (luibiis corriimpitur usus fa- vorum, et papiliones, qui vermiciilosstercoresuo faclunt nasci. Tunc fumus iDCensi'[et sicti] bubuli stercoris adlii- bealur, quiapluscstapiunisaIuli.Qu;epur{;atio freqiicnter usquein aiituinni tempora celebrelur. Haec oinnia ca-lera- que efiiciet cuslos cislus et sobrius , ct alienus ab alliis ct cibis acrihus, et oduris ininiundi, atquc oninibus salsa- mentis. XVI. Ilic mensis ad dcprelieudendas lioras consenlit Octobri. tloia I et \i pedes xxv. Hora II et x pedes xv. Ilora m et ix pedes xi. Ilora IV ct VIII pedes viii. Hora V et vii pedes vi. Uora VI pcdes v. LIUEU yUI.NTCS. I. .\|)rili iiieiise in areis, quas antc (sicut diximus) prae- parasti, medica seienda est. Qu.x semel seritur, decem aiinis pernianel, ila ut quater vel sexies possit per aniiiim recidi. Asrum stercorat, niacra animalia relicit, ciirat icgrota. Juserum ejus lolo aniio tribus cquis abunde suflicit. Sin- gulicyatlii seniiiiisoccupantlocum latuni pedibus qiiinque, loiigum pedibiis dccem. Scd mox ligncis lastellis obriiantur jiictasemina, ipiia solecitiuscoinburuntiir. I'ust salionein j ferio locuni taiigi non licct, scd raslris ligneis freipicnter i lieiba miindetiir, ne lcnerain inedicam premat. Priina I niessis ejus tardius liet, ut aliqu,antum semen exculiat. Cxtera; vero inesses quani voliicris cilo peraganlur, et I jumeiitis pra^beantiir. Sed piimo parcius piabenda est I novilas pabuli : inllat cnim, et muUnin sangiiinem creaL Ubisecueris.ssepiusiiga. Po.st paucosdies, cum fruticare ccpperit, omnes alias lierbas rimcalo : ita et sexie.s per an- iitim inetis, et annis dccem potcrit mauere cuntinuis. II. Niinc locis leniperatis oliva inseratur; qiia; inserilur ] inter corliceni more ponioriim , sicut siipra ilictiim est. Sed I ut oleastio inseras, contra illud, quod ex olivclo iiisito et PALLARIUS. vicrs sauvaKes infructuenx daiis un plant d'oli- viers francs qui aura ete brule par accident, voici la maniere dont cn s"y prendra pour les Sreffer. On commencera par mettredes branches fToliviers sauvages dans les fossesoii l'onse pro- posera de les greffer, et on rcmplira ces fosses de terre .jusqu'a raoitie. Lorsqr.e ces branehes au- lontpris, on les greffera au fond des fosses, a nioins qu"on ue les ait mises en terre toutes gref- fees, ct Ton eutretiendra la greffe un peu au- dessous de la superficie du sol ; apres quoi on cntassera de la terre aupres d'ellesa mesure qu'el- les croitront. Moyennant cela 1a coramissure de la greffe se trouvant cachee au fond de la terrc , s'il arrive qu'on vienne par la suite a brulerces arbresou a les couper, rien ne les empechera de se reproduire fructueusement, parce qu'ilsjoindront arheureuse faculte de repousser, qu'ils emprun- teront de Tolivier franc qui sera hors deterre, la 1'ertilite de Tolivier sauvage cache en terrc, auquel ils seront unis. 11 y a des personnes qui grelYent lesoliviersdans leurs racines memes, et qui les deterrent ensuite, quand ils ont pris, avec une partie de ces racines , pour les transferer comme des pieds d'arbres. Les Grecs prescrivent de greffer ces arbi es depuis le huitieme jour dcs calendes d'avril jusqu'au troisieme des nones de juillet,en observant de les greffer plustard dans Ips pays froids, tt plus tot dans les pays cliauds. !l faudra achevcr de becher les vignes avant les ides de ce mois-ci dans les pays qui seront tres- froids, et terminer les operations du mois de mars qui auront pu demeurer imparfaites. On greffera aussi les vignes. On delivrera des mau- vaises herbes ks pepinieres qui auront ete for- raeesprecedemment, eton y bechera legi-rement ie pied des arbres. On seme a prcsent le millet ainsi que le panis dans les lienx mediocrement secs. Passe les ides de ce mois-ci, on donne lo Msu incenso renasciliir oleiisler infelix, sic providendiini csl. Posilis prius oleastri biacliiis in sciolie, in qiia ilis- [lonenius insereie, scrobes ita ie|ilcbiiniis, iil mediic vacuae sint. Cuni compielienderit oleaster, iiiseremiis in inlimo, vel insitum ponemus : el insilionem prope iiiria lenam nutriemiis. Deinde siciit adolescit , tenain siibinde rolliginius. Ita coniinissiira in profLiiKlo lalente, (piisipiis 111 it auf ca^dit, oliva; loeiim iion aiifeit piilliilandi -. i|n;c «•t apertam redeundi felicilatem de olea, et occiiltain va- lendi feracitatem de oleastri connexione relineliit. Aliqiii oleas in radieibiis inseriint, et iibi comprelieiiderint, ciiin aliqua parte radicis avellunt, et Iransferiinl moie plaiila- riim. Giieci oleas ab octavo caleudas ,\priles die usqiie hi terliuni nonas Julius inseri diliere pracipiunt : ita nt lo- cis IVigidis .seriiis , ralidis nialiii iiis inserantur. Locis frigi- «lissimis niinc vineaniiii fo^sio .nile idiis peragenda est, el siqna de Marlio meiiso reslalnint, viles qiioqiic inserimus. Seminaria qna^siinl antefacta, berbisliberenlur, el leniler «•ircumlodianlur. Nunc locis incdiocriler siccis niilium •fltrimus et panicnin. Iloc mense pinsues cainpi et agvi. premier labouraux terrains plats et gras, ainsi qu'aux terres qui retiennent longtemps Teau, parce (ju'elles sont alors dans le cfis d'avoir pro- duit tout ce qu'elles ont a produii;e d'herbes , et que la graiiie de ces herbes n'est pas encore con- solideepar la raaturite. IH. C'est aussi a la lin de ce mois , et presque vers la lin du printemps, que Ton peut semer leschouxqueron voudralaisser monter, attendu que le temps de les faire pommer est passe. II est bon de seraer a present l'ache, soit dans les paj^s chauds, soit dans les pays froids, et raeme en telle terre que Ton voudra , pourvu qu'elle ne manque jamaisdeau ; qnoiqua celte plante nese refuse pas, en cas de besoin , a venir raeme dans un terrain sec, et qu'il n'y ait presque pas de mois, a dater du eommencement du printemps jusqu'a lafinde rautomne, oii elle ne puisse (?tre seraee. On range dans la classe de Tache le ma- ceron , qui est cependant une plante plus dure ct plus amere qu'elle , ainsi que Tache de marais, qui a la feuille molle et la tise tendre, et qui vient dans les mares d'eau , et le pursil, qui croit principalemenl dans les lieux incultes. Les per- sonnes soigneuses peuvent se procurer toutes ces cspeees d'aches. On aiira de Tache plus grande, si Ton renferme dans un linge clair autant de graine qu'on en pourra pincer avec trois doigts, et qu'on renterre dans une petite fosse, parce qu'alors les germes de toutes ces difierentes grai nes se noueront ensemble pour ne fnrmer qu'une unique ti^te, qui sera tres-solide. On en aura aussi de criipue , si i'on bat ces graincs avant de les semer; de m(";me que si on roule quelque poids sur les pianehcs oii elles seront, ou qu'oii les foule aux pieds quand elles seroiit levecs. La giained'ache vientpliistijt quand elle est vieille, plus tard quaiid elle est iiouvelle. Pourvu qu'on puisse arroser rarroche,on pourra la senier ce qiii ilin aqiiani lenenl, prosciiidantnr post idiis, cum et iiinnes lierbas piolnlerunl, et eariiin seniina nondnin ma- liiiilale lirmala siint. III. Iloc eliam inense ullimo el prope vere Iransaclo brassicam sercrepossumus.qiiascanli serviel,(piiac.vm.'fl ■ tempiis ainisil. Nunc apiniii liene serilur locis calidis cl frigidis, lerra quali voliieris, diiniinodo ibi sit buinor as- sidiius; (piamvis iiasci, si nccesse fiieiil, et in siccilale non dcncHet, et prope 'omnibus niensibus a primo veie liisqiiejad aiiliimnum seiatiircxlieiiiiiin. 1a ipsiusgenere est bipposelinon, duriiis tainen et anslerins, et belioseli- iioii inolli folio el caiile tencio; qnod nascilni in laciinis : cl pelrjselinon mavime locis asperis. lliec oninia genera possiinl lialicie dili,L:enles. Apios majoies Cnies, si semeii qiianliim (i ibiis di^ltis coinprelieudi polesl , linleolo claii- seiis lariore.elbrevi fos^aobi iieris. Ila oniniiiin seminiim Kcinien capilis iinins solidilale iiectelur. Crispi iiiint, si seinina aiile Inndanlur, vel si super arcas nasceii- les aliqiia pondera vidiilenlnr, aiil pedibiis prociilcenliir enala. Apii seniina veliisliura ciliiis nascnntur; qua; no- DE UAGr.ICULTUKK, LIV. V. niois-ci tninsi (iu"au niois de juillet, et dans tous lesaiitrcs mois qiii lcsuivmnt jusqu"eii automne. Cette plantc demandc de Tcau a satiete. II fau- draen couvrir la i;niine dc terre aussitot qirclle aura ete semcc, cl arraclier dc lempsen lemps lcs herbcs qui croitront avcc elle. II iie scra pas ne- cessaire de la transplanter quand cllc nuva cte bieii semcc, quoic[u'eIle croitra beaucoup mieux lors- (|ucllc aura et(3 semec clair, et qu"on aura eu soin de lui donner du lumicr et de Teau pour Taider a venir. II faut cependant avoir la prc- caution de la couper toujours avec le fcr, si roii veut qu'ello ne ccsse pas de rcpousser. On scme ci pr(isent lebasilic. On dit quecctte plante vient promptement, quand elle a etc arrosee avec de Teau chaude aussit6t apres avoir eie sem(;e. Voici un fait relatif au basilic, (jui, tout surprenant qu"il est, est attest(^ par Martialis : c"cst qn'il donne des ilcurs tantot pourpr(!'es, tantfit blan- ches, tant(Jt couleur de rose; et que, lorsque lagraine ena ct(3 seni(!C plusieurs fois, ellc linit par se changcr tantot en serpolet, tant(jt en si- symbrium. On s6me cncorece mois-ci les mclons ct lcs coucombrcs, ainsi que les poireaux : on met encore en terre au eommencement du niois lesctipricrs, lcserpoletet les piedsdcfeve d'E,L;yp- te. On seme aussi la laitue, la poiree, la ciboulc et la coriandre, ainsi qiie la cbicoree, que roii seme alors pour la seconde fois, a Teffct de la consommcr en ete. Enrni on plante les coiirgcs et la menthe , soit en racines , soit en pieds. IV. On met en terrc le jujubicr au mois d'a- vril dans Ics pays chauds, et aux mois dc inai (ui de juin dans les pays froids. Cet arbrc aiine les llcux chauds expos(is au soleil. On peut cu semer Ic no\ au , ou le plantcr eii bouturc ainsi qu'en picd. II croit trcs-lentemcnt. Alais, lors- qu'on lc plantc cn pied , il vaut micux le fairc au mois dc mars dans uiie tcrre molle; au lieu que, lors(|u'on cn scnie lc noyau , le plus sijr est d'eii mettrc trojs enseinble dans unc fossc (run pal- miis, dc fa(^()n qiic lcur cimc soit reiiversiic. On rcpandra dans ce cas-Ia du fumicr et de la cendrc, tant au foiul dc la fosse que siir sa su- perlicie; ct, dcs (juc la planti^ sera levcc, on la d(5barrassera dcs lieil)L'S qui croitrout avec clic,eii les arrachant a la inain. Lorsqu'elIe seia dc la grosscur du poucc, oii la lransf(^rera dans u;i ter- rain facoune au pustinum , ou daus une fossc. Cct arbrc se plait daiis les terres qui nc so!)t iia-s trop fcrtiles, ct il ainu cclles ([ui sonl lc^crcs et prcs([ue mai;j;res. On lui fera (lu bicn si Pon cn- tasse dcs picrres pendant l'hiver aupres dc soii trone, pourvu qu^on aitsoin deies rctircr en ctc. S'ilestnialade, il faudra, ponrr^ijjayer, lc ratis- scr avec unc etrille de fer, ou verser frcquem- mcnt, raals ncanmoins avec m^inagemciit , dc la ficntc dc boRiif siir ses racines. On cucilic lcs ju- jubcs lorsqifelles sont niures, et on lcs garilc dans uii long vasc dc tcrre euitc que roii bouclie , et (|ue i"on met dans uii lieu scc; ou bien on lcs arrose dc quelques gouttes de vin vieux aussit(')t qu'ellcs sont cucilli(?s, ct on parvient par la a empt'clicr qirclles ne dcvienncnt difl'ormcs eu contraclaul des rides. Ou lcs conscive aussi avcc leurs branches, que ron coupc sui Tarbre, ou cii lcs enveloppant daiis lcurs piopics fcuillcs et cii lcs tcnaiit suspenducs. V. On plautc cncorc ct grcffe ce moi.s-ci daiis Ics pays tcmpcres les grcnadiers, de la fac-oii qiic nous avoiis indiqu(!'c. On peut enter lc peclicr cn ccusson vers lcs calciidcs de mai, commele liguicr, cl de1a iiKinicrc quc nous avons prcs- critc cn parlant de la grcffc dc ce dcrmcr arbrc. Ou grelTc cc mois-ci le citronnier daiis lcs pays chaiuls, ainsi que jc l'ai cxpliqu(i ci-dcssus. On vella siiiit, seiiiis. Ilnc iiKmse !itii|)li('i'ii) siti'iiiiis, si rigaie poteiiinns, et Jiilio , etcitileris iisi|ne ad :iii(iiniiiiiiii mensibus. Amat assidiio lnimoie satiaii. Seiiiei) staliin ciiiii spaigitiir obruemliini cst ; licrbic ci siihiude vellaiitiir. Transferri necessariiiin noii est, ciim beiie seritur; lamen polesl melius adolescere, si spatio lariore paiiaaliir, et juvetur succo lietaininis et liiimoris. Kerin taiiieii r(.'ci(leu- dumsemper esl , (|uia ila pulliilareiioii cessat. .\iiiic oci- inuiii seiiliir : cito nasci dicitur, si slatim ciim sevciis, aqiia calida perliindas. neiii miiam de ocimo Marlialis aOinnat , (piod modo piirpuieos inodo alhos (lores niodo roseos pariat, et si ex eo .seuiiiie ficipieiiter scratiir, inodo in serpyllum iiiodo in sisynibriiini mulctiir. Iloc etiam mense inejoues el ciicumcres serunlur cl pornis, cl iu primordio capjiaris et scrp.vllum et colocasiaf plautaria poneiniis, el Iidiicas, el bctas et ccpiillas ct (•oriandruin seremus, et inlvlja secunda satione, ((uibiis iitainur a's- tatc, ct cucurbitas, et inenlam radico vel planta. IV. l,ocis calidis Aprili inense zizipbuni conseremiis, fri^idis vero Maio vd Jimio. Aniat IochI r;ilida, aprica, S,:- liliir ossibiis ct stipito ct plaiila. Crcscil taidissiinc. Scd ii plaiilaii) poiias, iNIarlio ninsis [in] lerra molli, si ossibiis stTLs, iii scrolie paliiiari, ita ui tcnia ^iaiia pcr .scin- iicin caciimiiiibus poii:iiitiir iiivnsis. Qiiiliiis in imu ct in siiniiiio affuiidalur Ia'laiiicii ct cinis, et licrliis adiiasct^nti- tius niaiiii pl:iiit:i lilicietiir cniuipciis, Ciiivi pollicis solidi- lati siiiiilis fiKMil , tniiisfcratiir in lociiiii pi-^linalum vel iii scrobcm, Tcrniiii diliiiit iion niniis la-laiii, scd piovi- mani teniiiaUpic jcjiiii:c. Pcrliieuiein prodcslilli, iitcirca codiccm lapidiim cumnlus a;;c!ereliir, (|iii ;rsl:ile dcbct aiiferri. Sl arlior Ii.it. tristisi\st, fcriea shisili subras.i hilarior liet, vcl si iimiim hiihiiliim radicibiis nindice ct frcipieuter antiiiilas. Ziziplia collcrta maliira in longo vaso lictili scrvanlur obllto, el loi:i) sicciore composilo : vcl re- centor lecta poma , si giillis vini vcteris peifundas, effici- liir, ue ea nigaruui dcformet atlractio. Seivanliir etiain declsa ciini lainis siiis, aut frundc sua involiita atipie siispensa. V. Iloc eliain mcnse locis temperatis m;)Ia iiranata pn- niiiiUu', ca latione ipia dicliin) esl, et inscruntur. Nam circa caleiid:is Mai.is persiciis inoculari polcst, (jiio luorc cniplaslratiir licus, sicut dixinni.s, ciiii) de iiisiliona lo- PALLADIUS. forniera a present dans !es pays froids des plants de figuiers, en se conformant a la mfthode que iious avoiis donuee ci-dessus. II faut aussi gref- ftr a present le figuier en fente, ou entre l'ecorce et le bois, corame je l'ai prescrit precederament , et Tenter en ecussou dans les dimats secs. II fnut planter a present, dans les climats qui sont exposes au soleil et chauds, les pieds de palmiers quenous nppelons ccphalones. On pourra greffer le eormierce raois-ci, tantsur lui-raemeque sur h; cugnassier et sur Tepine hlanche. VI. Melez ensomble autant A'vncice de violet- tPs qne de livres d'huile, et laissez ce melange pendant quarante jours en plein air. II faudra en- suite, sur cinq livres de violettes essuyees au point qu'il n'y reste plus d'humidite, verser dix sextarii de vin vieux, et y ajouter au bout de trente jours dix livres de miel. VII. Les veaux naissent communement ce mois-ci. II faudra venir a Taide des nieres en leurdonnantdulourrageabondammeut,afinqu'ei- les soient en etat de fournir le tribut qu'on exige alors d'elles, tant du eote du travail que du cote de la nourriture de leurs petits. Quant aux veaux , on leur donnera, en forme de .salivutiim, du niillet grille, moulu avec du lait. On tondra a pre- sent les brebis dans les pays chauds , et on mar- quera ce mois-ci les agneaux qui seront nestard. C'est aussi aprescnt queron faitsaillirles heliers pour la premiere fois. Ce premier accouplement cst le meilleur, parce que les agneaux qui en re- sulteut sont deja fortifics quand Thiver arrive. VIII. On cherchera ce mois-ci des abeilles dans des lieux exposes au soleil. .\u surplus, elles indiquent elles-memes les cantons qui sont pro- pres au raiel. Kn effet. comme clles trouvent tres-souvent leur pature aupres des fontaines , si Ton n'en voit qu'un petit nonihre dans leur voisinage , c'est une preuve que rendroit est peu propre au miel ; au lieu que si elles y viennent boire en foule, voici la maniere dont on pourra parvenir a trouver l'endroitou seront les essaims. On coramencera par s'assurer de la distance oii ils pourront etre : a cet effet, on portera avec soi un petit vase rerapli de terre rouge liquide, ct, apres avoir observe les fontaines et les eaux voi- sines, on raarquera le dos des abeilles qui vien- dront y boire avec une pelite paille trempee dans cette liqueur, et Ton se ticndra tranquille dans rendroit ou Von aura fait cette operation. Si cel- les que Ton aura teintes de cette mauiere ne tar- dcnt pas a reveuir, on sera assure des lors que leur domicile est dans le voisiuage; au lieu que si elles tardent, ce scra une preuve qu'il sera plus eloignc, et Ton pourra juger de son eloignemcnt par le temps qu'elles auront mis a revenir. II sera aise de parvenir aux domiciles des abeilles qui se trouveront dans le voisinage; mais voici la ma- niere dout on s'y prendra pourarriver a ceux qui seront plus eloignes. On coupera un morceau de roscau garni d'uu nreud a chacune de ses extre- mites, et on y pratiquera une ouverture sur ie cotc, par laquelle on y introduira un peu de raiel ou du vin cuit jusqu"a diminution de moitie, et on le laissera aupres de la fontaine. Lorsque les aheilles se seront rassemblces dans cet endroit, ct que , guidecs par Todeur, elles seront entrees dans le roseau , on en bouchera rouverture avec le pouce , pour n"en laisser sortir qu'une seule abeille a la fois, et Ton suivra la route qu'elle prendra dans sa fuite. Cette aheille vous mettra sur la voie du lieu ovi doit etre son domiciic. Des qu"on cessera de la voir, on en lachcra une autre que fon suivra de meme , et en les Mchant ainsi successivement on arrivera sous leur conduite jusqu"au iieu de rcsideuee de ressaim. II y a des qiieremur. Hoc iiiense calidis locis citri arbor inseriliir, siciit supra menioravi. Nunc locis frigidis lici planlaria (lisporieuius, servanles eam, qure supra dicta est, disci- plinani. Nimc etiam licum dcUemus inseiere i» ligno vel suli cortice, siciit anle praecepi, et eam locis siccis inocu- lare. Niinc plauta palmarum , qiiam ceplialoneni vocamiis , locis apricis et calidis est poiienda. Iloc mense sorbum poterinuis inserere in -se, in cuionio, in spina alba. • Yl. Tot violiE uncias [innmdas,] quof olei libras mise- ris , et diebns xi. siib dio liabere debebis. Violae purgatae , ut de rore nibil babennl , liliras quiutjue vini veteris x sextariis il''!iebis inlundere , est post xxx dies x mellis ponderibus tciiipeiare. VII. Hoc mcnse viluli nasci solent, quorum matres abiindantia pabuli jiiviMitnr, iil surricere possinttributola- lioris ct lactis. Ipsi^ ^inlci:! vi!n!is lostum molitnmipie mi- liuiii cuni lactemisr.';iir -;ii!\;i;i niore pr.-pbendnm. Nunc locis calidis tondcaiiluiinc:;, it sorotini fcptus lioc mense si^iientur. Nuncetiam priina est admi.ssura, quic excellit , arietum , iit a(;nos jam maturos lilbernuin tempiis inveniat. VIII. Iloc iiieiisc Icicis apricis apes qiia^remns. Scd loca mellilica indicant apes , si circa fontes frequentissiina? pas- cantur -. nam si rariores videbiintur, in bis locis mellilicari utiliter non potest. Quod si freqiicntes aquaiitur, ubi sint examina earum, boc genere possumus invenire. Ac primo quam longe aut prope sint, exploiemus. Rubricam llqui- dam brevi vasciilo infiisam geiamus , et observemiis foii- tes aut aquas vicinas : tunc dorsa apum bibentium tanga- mus illo liqiiore tincta festiicula , atque ibidem moiemur. .Si cito reversic fuerint, quas tinxiuius, bospitia earum pioxima esse iiosceraus -. si tarde , spatio longiore sub- mota , quod pro mora temporis aestimamus. Ad proxima facile veiiies ; ad longinqua lioc geneie pei diiceris. Caiinje ununi internodluni cum suis recides articulls, et in latere aperies. Ibi niel exiguum vel delrulum inltles, et juxta foiitem pones. Cum ad eum conveneiint apes, atqiie in- gressae fueriiit post odorem, foramen pollice claudes ap- posito , et uiiam tantum patieris exire, cujiis fugam perse- qiicre. lia tlbi partem deraonstiabit bospitii. Cum ipsam cceperis non videre, alteram continuo dimitles, et scque- ris. Itasinguloe siibindedimissaetefacientu.^quead lociim examinis pervenire. Aliqui mellis brevissimum circa aquain DK LAGRICULTUUi:, LIV. VL personncs qui mettent un tres-petit vase de niiel ;nix environs de Teau, parce que, lorstprune alieille a goute de eemiel en venantboire, et qu'elle a regagne les paturages oii sont ses compagnes, elle eu amene dautres par la siiile, dont la Ibule augmente en ppu de temps ; de sorte qu'on peut les suivre jusqu'a rendrolt ou sont les essaims, en remarquant le eote par lequel elless'en rctour- neront. Si Tessaim est eaehe dans un trou, on Ten ehassera par le moven de la fumce (pie Ton fera; et lorsqu'il sera sorti on reffrayera en fai- saiit retentir du cuivre, jusqu'u ce qu'il se soit accroehe a qucUjuc arbrisseau ou a quelque braii- che d'arbre, dou on puisse le reeevoir dans une ruelie qu'on en approchera a cet effet. Mais s'il est sur la branche d'un arbre creux, on pourra, apres avoir coupe cettc branche, tant par en haut que par en bas , avec une scie trestranchante, renvelopper dans uii morceau d'etoffe proprc , et remporter pour la placcr au rang des ruches que Ton aura dcja. .\u surplus, c'est le matin qu'il faut chercher des abeilles, afmd^avoir toute la journee pour lessuivre, parce qu'une foisqu'el- les ont rmi leur tache, elles ne reviennent plus d'ordinaiie u rcau. Mais il fautavoirsoin de frot- lerlcs ruchcs dans lesquelleson veutlesreeevoir, avec de la citronelle ou des herbes agreablcs, et de les arroser d'un peu de miel. En faisant cette operation au printemps, et en mettant des ruches parfumees de cette maniere aux environs des fontaines et dans les cndroits ou il y aura beau- coup d'abeilles , il s"eu amaSsera une multitude qui viendront d'elles-memes dans ces ruches, pourvu neanmoins qu'on puisse les preserver des voleurs. II faut aussi iiettoyer les ruchesce mois- ciainsiquelemois precedent,ettuer les papillons, qui se niultiplient principalement dans le temps que la raauvc cst en fleur. Voici la maniere de les S99 prendre : On pose le soir entre les ruehes un vasc de euivrc scmblable a un vase milliaire, c"est-a- dire qui soit profond et etroit, et on met ati fond de ce vase une lumiere; de sorte que les papillons venant a se rassembler dans ce vase et a voltiger autour de la lumiere, le peu de largeur du vase les inet dans la necessitc de se bruler au feu, dont ilssont trop pies. IX. Les heures de ce mois-ci sont cpalcs a cel- lcsdumoisde septembre, suivant la ])roportiou de ce caleul. A la premiere et a laonzieme heure, le giio- mon doiine viiigt quatre pieds d"ombre. A la seconde et a la dixieme , il en donne qua- torze. A la troisieme ct a la ncuvieme, il en donne dix. A la quatrieme et a la huilieme, il cn donne sept. A la cinquieme et a la septieme , il en donne ciiiq. A la sixicme, il en donne quatrc. LIVUE SIX1EME. .M\I. I. Oii scmera le panis et le millet au mois de mai dans les climats froids et humides , de la fa- con que i"ai indiqiiee. Presque toiites les semeuccs sont cii llcur dans ce temps-ci, et le cultivateur ne doit point y toucher. Or voicl la raaniere dont elles fleurissent : les bles et Torge , ainsi que les scmences qui iie sont point partagces en dcux lo- bes, sont cn flcur pendant huit jours, et lorsque la fleur de ces semeiices cst passee, elles grossis- scnt pendant quarante jours jusqu'a cc qu'cllcs soient parvcnuesa lcur maturite; au licu que les vasculum poinint, de quo cum apis aquantlo giislavorll, ad commiinc |iabulum pergens alias exhlbcljil : (pianiin fiequeiitiain sublnile ciescenti'ni, nolatarevolanlium pai le, iisque adexamina iieiseqiieiis. Quod si esl exanieii iii spe- liiiica lecondilum fiimo cjicieUir, et cum e.\ieril, a'iis so- nitvi terriUim in frutice vel iii aliqiia silvae se parlesuspen- del,et ila adiiiolo vasculo recipielur. Si vero in cavse arboris ramo fuerit , aculissima scira idein laniiis siipra inframic decisiis et miinda vesle cooperliis nolerit atTerri el inter al^earia collocari. VcsligaiiUir autem iiiaiic, iil lola dies sufliciat ad seqiiendum. >am vespere peiaeto operc ad aqiiam plernniqiie non redeiiiit. Vasa aiitem, quilms recipiunlur, perlVicanda sunt cilragiiie, vcl lier- bis suavibus, cl cons|>ergeuda imbie mellis exigui : qiiod si vcrno fiat, et circa foutes alvearia sjc linct;i poiiaiilur, locis qiiibnsapuiiilrequenliaesl, miilliludiiieinsibisponle ronducent , si lameii servari a fiiribus possiint. Hoc eliaiii nicnse, sicul siipra, piirganda suiit alvcaria sordibus, el iiecaudi papiliones , qui maxime abimdant llorenlibus mal- vis, quos lioc genere intercipiemus. Yas a-neum iniliario simile , id cst alium ct angiistum , vesperc inlev alveaiia (•oliocemns, et in fiindo ejiis ponauiiis lunien acreusnm. Illiic pa|iilioiies convcuienl, et circ;i liiinen volil.iliunt, et aiigiislla vasciili ab igne pioxiino iiilnrire cogi-uliir. I.K. IIiijiis niensis Iioi\t, lioris mciisis Scplcmbris ai- (piantur liocgenerc. Hora I et xi pi^des xxiv. Iloia II et X pedes xiv. Hora III et i\ pedes x. llora IV et viii pcdes viii. Ilora v et vii pedes v. llora VI peilis iv. !,ini:R si;xTL's. I. Maio racnse locis frigidis el biimeclis panicum scremiis el niiliuin, more quo dixi. Nuiic omiiia prope, ipia' sata siiiit, lloreiil, neqne laiigi a ciiltoie (lebebiinl. (Florenl aiilcni sic : ) rriimenla et ordeum el qii.T; smil seuiiuis sin- giilaris , oclo diebus llorcbiint , ct deinde per dics xl gran- desccot Itnrc deposilo usi^iic ad niaturitatis eveatum. PALLADIUS. scmoiicps qui sont paitagees en cleux lobes, tellcs que Irs feves, les pois et les autres legumes, soiit en flciir per.dant quarante jours, et mettciit lc mtoe temps a grossir. On fauchera ce mois-ci les foins dans les cliraats secs, cliauds, ou voisins de la mer, sans cependant altendre qu'ils soient des- seches. Si lorsque le foin est fauche il vient a ctrepcnetre par la pluie, il ne faudra pas le retour- ner avant que la superficie en soit sechee. II. II faut examiner a present les sarments qu'auront donnes les jeunes vignes, afln de n'en laisser qu'un petit nombre de ceux qui seront forts. II faut aussi soutenir ces vignes avec des appuis, jusqu'a ce que les bras qu'elles auront produits soient consolides. Qiiand on aura coupe inie jeune vigne, et qu'elle viendra ii repousser, on ne lui laissera pas plus de deux ou trois jets , que Ton liera au corps de la vigne, pour les met- tre a fabri des accidents du vent. .Fai dit qn'il fal- lait y laissertrois jets, parce que, si on en lais- eait moins dans ces coraraeneemenls, et que les vents viussent a les briser, il n'eu resterait aucun. 11 faudra epamprer ce mois-ci ; mais cettc opera- tion ne sera avantngeuse qu'autant qu'elle aura f te faite dans le temps oii les jeuncs branches se (letacheiit sans difficulte sous le doigt qui les presse. Au reste, clie est utile pour faire grossir les grappes, et preparer leur maturite en livrant un passageau soleil. III. Cest aussi a prcsent qu'on donnc le pre- raier labour aux terraius graset oii Therbe abonde. Mais lorsqu'on veutdouner ce labour a des terres iucultes,il faut examinerauparavantsi ellessont seches ou humides, couvertes de bois ou de gra- men, d'arbrisseaux ou de fougere. Si elles sont humides, on les dessechera en y creusant partout dcs fosses. 11 n'y a personne qui ne connaisse les fosses apparentes; mais voici la manitre de s'y prendre pour faire des fosses cachees. On creusea travers le champ des fosses de trois pieds de pro- fondeur, que Ton remplit ensuite jusqu'a moitie de petites pierresoudegravier; apres quoi on les regale par-dessus avec la terreque Ton avait enle- veepar lafouille. Maisrextremitedecesfossesdoit aboutir en pente a une bosse apparente , dans la- quelletouteleurhumiditeserendra,sanseiitrainer avec elle la terre du charap. Si Ton n'a poiiit de pierres, on etendra au fond de ces fosses des sar- ments ou de la paille, ou desbroussailles de quel- quenaturequ'ellessoient. Si au contraire le terrain estcouvert de bois, il faudra, pour le eultiver, extirper les arbrisseaux, ou n'en lais.serqu'un petit norabre. S'il est pierreux, on pourra le nettoyer en faisant ramasser a la main les pierres dont il sera couvert, pour en construire des muraillcsqui lui serviront de defense. On parviendra a le de- barrasser du jonc, du grameu et de la fougere, en multipliant les labours. On fera notaminent dis- paraltre la fougere en peu de temps, pour peu qu'on seme souvent daus le champ qni la porte des feves ou des lupins, ou qu"on la fauche de teraps en tcmps a niesure qu^elle repoussera. IV. Ge mois-ci est le temps conveuable pour remblayer, c'est-a-dire, recouvrir de terre les arbres et les ccps qui auront ete dechausses. On coupera a present le bois propre a faire des ver- ges d'office , quand il sera garni de toutes ses feuilles. Or, voici la raesure de ce qu'un hornme pourra en couper. Si c'est un excellent ouvrier, il doit expedier la valeur d'un inodius de bois de haute futnie; un ouvrier mediocre en expe- diera un tiers de raoins. On beche aussi assidii- ment les pepinieres dansce temps-ci. On laille les oliviers , et on ratisse la raousse qui s'y atta- Qiiii! XTO (liiplicis seminis snut, siciit fiiba, |)ismn ca:le- raiiiie legiiniiiia, XL diebus (lorent simiil(]iie giaiKJescnnt. Hik; mcuse in locis siccis, caliilis sive maiitimis IV«na re- (■iiliiiitiir, iiilus tainen quam exaiescanl. Qiiod si pluviis iiilusa fueiint, converti ante uon delient qnani pais eoinm siimma siccata sit. II. Nunc consideremus novella vilis (|uiie piotulit sai- meula, et el pauca et solida relinqnamiis, et adniiiiir.nlls lirmeinus, donec biacliia prolafa duiescani. .Noii aiileiii anipliusresectacet pullulauti viticuhc, qiiaiii diKc \'-\ ties iiiateria! reliuquautiir, et allij;(>ntnr piopter iiijuiiaiii veiili. Ideoanlem tres materias di\i debeie dimitli, ne (lis.^ipautibus ventis nulla lenianeat, si iii iiriniiudio icli- (|iu,'iis pauciores. Hoc niense panipinari conveniet. Sed liiiic est opportnna panipinatio, ciim teneri rami fligitis sliiusenlihiis crepabunt sine diriicullate carpentis. llii-c res iivas cllicit pingnioies, et malurilali consulit solis ad- niissii. III. Niinc quo(pie pingues agii et beibosi prosciudan- tur. Scd si agios incultos volueiis aperiie, consideialiis, siccusan Ir.iinidus sitager, silvis aiitgramine, IVutelis ves- tilusantlilice. Si liumiduserit, fossarninduclilnis ex ornni paife siccelnr. Sed apertae fossse nola; sunt, c pridic purgat.ie in vini veteris x scxlarios mergcs, et posl xxx dies x de- tpumati niellis libias arijicies, cl utcris. sextnrii de vin vieux ; et apres avoir ajoute au bout de trcnte jours dix livres dc micl ecunie sur cette composition , on pourra s'en servir. XIV. Gomposition de rbuile de lis. On fait infuser dix lis dans une livre d'huile, et on inet le vase de verre qui renferme cette coinpositioii pendant quaiantc jours en plein air. XV. Composition de riiuile de roses. On met surunelivred'huileuuew«c'/fjderoses epluehces, et on suspend cetle compositiun peiidant sept jours, tant au soleil qu'au clair de la lune. XVI. Composition du miel rosat. On mele une livre de miel avec un scxtarius de suc de roses , et on suspend cette composition pendaut qua- rante Jours au soleil. XVI L On viendra a bout de conservcr des roses en boutons en fendaut un roseau vert sur son pied, et en les renfermant dans sa cavile, de faeon que la fente puisse s'en joindre; ensuite on coupera le roseau quand on voudra avoir des roses fraichcs. II y a des personnes qui les enter- rent a Tair apres les avoir reufermees dans un pot qui soit propre, et qui les conservent en lcs garantissant par la de tout aecident. XVIII. Le mois de mai repond a celui d"aoiit, en ce qui concerne la duree des heures. A la premiere et a hi onzlerae , le gnomon donne vingt-trois pieds d'ombre. A la seconde et a la dixieme, il en donne treize. A la troisicme et a la neuvieme, il en donne neuf. A la quatrieme et a la huitieme, il en donuc six. A la cinquieme et h la septieme , il en donne I quatre. ,\ la sixieme , il cn donne trois. \\\,{l)e olen idiaceo.^l Per olei lihras sinsulas dcna lilia ciirabis inrunderc , ct vas vilrcuni \l diebus lucare snb din. XV. [ De oleo roseo. j In olei libras siiigiilas, rosic pur- gatae singulas uncias niiltes, et v n diebus in solc suspen- des et luna. XVI. [ De rliodomeli. ] In sncci ios.t scxtariis singiilis libras singulas niellis admi,sces, cl diebiis xi. .■nib sole suspeiidis. XVII. Ro.sas nondum patefaclas servabis, ,si in canna viridi slante lissa recliidas, ita ut lissiiram coiie patiaris : ct eo teinpore cannam rccidas, ipio rosas vijidcs babcre volueiis. Aliqui ulla rudi condilas ac bcuc niunilas sub dio obruunt , ac reseivant. XVIII. In liorarum mcnsiiris Mains respondct .\uguslo. Ilora 1 ct XI pcdes xMii lloia 11 et X peilcs XIII. Hora III et IX pcdcs I\. lloia IV et \MI ped.'S VI. Ilora v el VII pe.l..s IV. Hoia pc.iis ni. R04 PALLADIUS. LIVRE SEPTIEME. JULN. L II faut approter au raois de juin l'aire a bat- tre le ble. Oii commeiicera ci cet etTet par bien uettoj er un tcrrain , en arrachant toutes les her- bes qui s'y trouveront ; ensuite on le bcchera le- gerement, et on Taplanira apres y avoir mele avec laterre de la paille etduraarc d'huiiesans sel , ce qui garantira les bles des rats et des four- rais. Cela fait, ou comprimera le sol avec une pierre cylindrique ou un fiit de colonne, qu'on roulera dessus pour le consolider; puis on le lais- sera seclier au soleil. II y a des personnes qui ar- roseut lcs aires d'eau apres les avoir nettoyces , et qui y nieuent promeuer le raenu betail pendaut un temps considerable, alin qu'il les foule bien aux pieds ; et quand la terre en a ete bien comprimee par ce moyen , on attend qu'elle soit absolument seche pour se servir de raire. II. On ne commence qu'a present la recoltc de Torge, niais il faut rachever avant que le grain torabe a terre; ce a quoi il est sujet quand Tepi estsec, pareequece grain n'est poiutenfermc dans iine capsule corame celui du froment. Un hahile moissonneur peut e.xpedier en unejournee cinq i/ioclii de terrain bien rempli ; un mediocre en ex- pediera trois ; ii n'y a que le pire dcs ouvriers qui cn fasse moins. Mais on aura soin de laisser quel- quetemps sur tcrre le chaume de Torge, parce qu'on prctend que c'est le moyen de la faire ren- (ler. Ou fait aussi a present la rccolte du fromcnt vers la fin du mois dans les pays voisins de la mer, chauds et secs. On connait que cette moisson est prete a faire, lorsque tous les epis sont unifor- inement teints d'une couleur jauue (jui annonce lcur maturite. Les habitanls dcs pays plals de la Gaulc ont une raethode de moissonner qui epar- gne la main-d'oeuvre , puisqu'elle n"cxige que la journee d"un bcEuf pour expcdier tout uu canton. lls ont un chariot monte surdeux petites roues. La surface de cechariot, qui est carrce, est garnie de planches renversees en dehors, de sorte que sa partie superieure est plus large que 1'inferieure. Ces planchessont moius hautes sur le dcvant du chariot que par derriere. Sur ces planches sont distribuees parordre de petites dents clair-seraees, doiit le nombre estproportionne a laquantite des epis. Ces dents sout recourbees par en haut. On adapteau derrierede ce chariot deux brancards tres-courts,scmblables a ceux des litieres dans les- quelles les femmes se font porter; et Ton attelle a ces fleches, a laide d'un joug et avec dcs cour- roies, un boeuf qui a la tete tournee vers !e cha- riot. II faut sans contredit que ce bceuf soit doux, et qu'il n'aillepas plus vite qu'on nc le pousse. Le bauf promenant ce chariot a travers la moisson, tous les epis se trou vent saisis par les pctites dents dont il est garni, et s'accumulent par consequent dans le chariot,en se separant de la paille qui reste endehors. Lebouvier, quisuit parderriere, dirige la marchc du chariot en Televaut ou en le bais- saut, suivant rexigence du cas ; et il ne fautque quelques iieures d'allfes et venues pour cxpedier touteune moisson. Cette methode est bonnc pour les pays plats et dont le terrain est egal , ainsi que pour ceiix oii Ton neconsiderepas lapaillecomme objet de necessite. III. On fera a present dans les cliraats tres- froids les operations qui auraient du etre faites au raois de mai. On donnera egalement les pre- raiers labours aux terres dans les cantons pleins d'hcrlies et qui auront ete geles. On hersera les LIBER SEPTIMUS. I. Jnnio meiise area paraiida est ad triliiram, ciijus piimo terra radatiir : deinde cfiossa leviter mistis paleis el amurca fequatur insulsa. QuK res a miirilins et formicis frumeuta detendit. Tunc premenda est rotiiiHlo lapide, vel folumna; qiiocunque fiagraento, cojiis volutatio possil cjns spatia solidaie, deliinc sole siccetur. Aliqui numdatis ;;reis aquam .spargunt, et niinuta ilii pecora diu spaliari ac proculcare compellunt. Et cum lerra ungulis stricta fiieril, spectant solidam siccitatem. II. Nunc primo ordei messis incipitiir, quae consum- manda est antequam grana arefactis spicis lapsa deciir- rant, quia niillis, sicut trilicum, follicnlis vestiuntur. Quinqiie modios recidere potest pleni agi i opera iina ines- soris expeiti, iriediocris vero tres, ultinii eliani iniiuis. Sed ordei culmos jaceie in agiis aliquantulum sinamus, ipiia ferliir lioc moie grandescere. Nunc eliam mense pos- tremo locis marilimiset calidioribus ac siccis Iritici mes- sis abscindilur. Quani paratam esse cognosces , .si a'quali- tir spicanim |Kipulus maliirato ruboie flavcscat. I'ars Galliurum phuiior hoc compendio ulitur ad melendum, et praeter hominum laboies, unius bovis opera spatium lo- tius messis absumit. Fit itaque veliiculum , qiiod duabiis rotis brevibus fertiir. Hujus quadrata siiperficies tabulis munilur, qua; forinsecus reclines iii summo reddant spa- lia laigiora. --Vb ejiis fronte carpenti brevior est altitiido tabularum. Ibi deiiticuli plurimi ac raii adspicarum mcu- suram constituuntur in ordinem, ad superiorem partem recurvi. A tergo vero ejusdem veliiculi duo brevissimi temones figurantur, velut aniites basternarum. Ibi bos capite in vehiculum verso jugo aplatur et vinculis, raan- suetiis sane, qui non modiim compul.soris excedat. Hic iibi vehiculum per niesses cn>pil impellere, omnis s|iica in carpentum denticulis compreliensa cumulatur, abruptis ac relictis paleis; altitudinem vel Iiumililatem plerumque bubulco moderante, qui seqiiilur. Et ila per paucos itiis ac reditns brevi liorarum spatio tota messis impletur. Hoc campeslribus locis vel feqiialibus utilecsl, et iis, quibus neccssaria palea non babetur. IH. Nunc frigidissimis locis, qiiEe Maio sunt praiter- missa facieraus. Agros aeqiie proscindemiis, Herbosis et geliJis partibus vineta ocrabimus. CoIIigcmus viciam. l\enum Grii-ciiin lesecabimus ad pabuliim. Hoc mensc DE L'AGRlCULTUr,E, L!V. \ IL vignoblfs; on recoltera la vesce; on faucherii le fenugrec qui doit servir de fomrage. II faut ache- ver dans le courant de ce mois-ci la recolte desl^guMies dans les pa\s froids. II sera bon de conserver les lentilles que Ton recoltera alors, soit eu les melant avec de la cendre, soit en les serranl dans les vases a huile, ou dans des caques destinees aux saiaisons, ([ue roii enduira aussitAt de gypse. On cueillera aussi les feves au dcclin de la lune, pourvu que ee soit avant le jour; et on lcs serrera avant que cetto plaucte soit dans son croissant, apres les avoir battues et lesavoir iait rafraichir, afin que le chararicon ne lesen- dommage point. On recolte les lupins dans ce mois, et rien n'empeche de les semer aussitot qu'on les aura tires dc Taire, si oa lejuge conve- nable. Si on veut cependant les garder, il faudra les serrer dans des greniers eloignes de toute hu- midite. Cest le moyen de lcs conserver tres- longtemps, surtout quand la fumee donnera continuellcmect sur ces greniers. IV. On semera les chodx ce raois-ci vers le .solstice, afinde pouvoir lestransplanter au com- menceraent du niois d'aout, soit dans un lieu arrose, soit dans un lieu detrempe par les plules qui commenccront alors a tomber. On pourra semer egalement bien rache, les poirees, les rai- forts, les laitues et la coriandre, pourvu qu'on ne leur epargne pas Teau. V. On pourra aussi, comme nous Tavons dit ci-dessus, renfermer dans co mois-ci une branche de gi-enadier dans un petit vase de terre cuitc, afin de lui faire donner dcs fruits dont la gros- seur soit mouiec sur la capacite de ce vase. il faut deehargera preseat les branchesdes poiriers ou des pommiersqui seronttrop charges de fruits, eii arracliant par-ci par-lii toutes les poires ou les jvommes defectueuses, afin que la seve de ces ar- brcs, qui pourrait se consumcr en vaina nourrir ces mauvais IVuits, se reporte a de meilleur.-i. On pourra aussi semerce raois-ci lejujubierdaiis les pays froids. II faudra faire a present la capri- fieation des figuiers, de la maniere que nous avons exposeeen doiinant la methode deculture de cet arbre. II y a des pcrsonnes qui les greffent aussi ce mois-ci. On eate cn boutons le pecher dans ies pays froids. On beelie le pied dos palmiers. On ente dans ce mois-ei ou dans cclui de juillet les arbres fruiliers, suivant la methode que Tou appeWe cmplasfratio. Cette methodene convient qu'aux arbres dont recorce contient nne seve grassc : tels sont lesoli viers et d'autres semblablcs, comrae dll Martialis ; tel est aussi le pccher. Or, voici commo se fait cotte operatiou ; On clioisit sur de jeunes branches, nettes et ftH'i)ndcs, un bouton qui promolte do venir a bien, et oii le cerne a la distance de deux doigts en carro , de faconqu"il se trouveau centie de quadrature; apres quoi, au moyen d'un bistouri bien traiiciiant, on enleve i'eeoree avec dexterite, el sans endomma- ger ie iwuton. On euleve de ia mome maniere un ecusson garni de son boutou sur uue partie de Tarbre a grcffer, qiii soit netto ot foconde. Alorson attache le premier ccusson sur ce der- nier arbre d'uiie facon convenablo, en le liant autour du boutoii. pour lebien assujettirsans quc le bouton soit eniiomniage, et de facon ([ue lc bouton de i'ecusson substitut; rcmplace cclui qu'on aura enlevd' ; apres quoi on enduit le tout par-dessus d'un hitqui doit laisser le bouton en li- bert(j. On coupcra los branches supc-rieures de Tarbre ainsi que ses soaohes, et, en otant au I)out de vingtet un jours les ligatures qui retenaiont rt'C(isson, on s'apercevra que leb;iuton d'uiiese- menceetrangeres^estincorporomervoillousoment dans un autre arbre. locis fiisiJis perageii()a ost lenuminiiin inessis : ilaqiic lciiliculain collectam , ciiieii niistaiii , bene servabimiis , vel va.sis oleaiiis aut .salsamenlaiiis replelis stalimqne Sypsalis. Kimc et lalja Inna iniuuente vellelur, ante lucem sane; et antequam liiiia procedat, excussa et refiigcrata lepoualur. Ita gurgullones non paflelur infestos. Hoc iiiense lupinus colligilur, et si placuerit, statim sciilur cx area ; setl longe ab linmore est ponendus iii liorreis. Sic enini iliulissime custodilur, niaxiine si granaiia cjus afflaverit luinus assidiius. IV. Hoc mense circa solstilinm biassicam seiemiis, qiiam iiiilioante transfeiemus Anguslo, vel irriguo loco, ^el pliivia iniliante madelaclo. .Apium quoquc beiie seiere poterimus, betaset radices et lactucas ct coriandrum, si rigemiis. V. Hoc etiam mcnsc ramus Punici (siciil supra dixi- iiiusj poteiit iiitia fictilc vasciilum claudi, ul ad ejus niaguiludinem poma lestituat. Nunc pira vi^l mala, nbi ramos multa ponia densabunt, interlcgenda sunt quaccim- giie vitiosa , ut succiis qui iiigrate his possct impendi , ad nieliora vertatur. lloc ctiain mense locis frigidis ziziplium seiere poterimus. Kuiic capiificandip siint arbores firi, siciit in ejns nariavimiis discipliiia. .\liqui eas et linc mense inserunt. Loci^ hunli, l'ri ,iiiis inoculatiir t palma' planta circiimfodiliii. IImi n,. n.i \i'| Julio celebratnr insitio in pnmis, qiia' ('inpl.i^lialin ilicilur. Solis arboribus couve- iiit, quibus pinguis suiciis in cortice est, ut licis el oleis ac similibiis , ut Marlialis dicif , et Persico. Fit aiitcm sic : c\ iiovcllis lamis et nifiiiis ac feracibus gemuiani, qurp bene appaiebit sine diibio processura, diiobns digilis qiiadiafis circnmsignabis iil ipsa slafuatnr iii medio, ct ila siibliliter corliccm levabis aciitissiiiio scalpro, iic gemma Krilalur. Item cx ca arbore , cui gestimus inserere , simili- fer cum geinuia folleliir cuiplastrum, nilido taincn atque iibcri loco. Tiinc ibi convenienler asfringitur, et pressuiu circa gemmani vinciilis cogitur sine germinis laesione co- liaprere, iit ea qu,-B apposila^ redditur, locnm gcmmm prioris incliidaf. Tuiic liilo superlinis, et libcram gemmain rclinqucs. Kamos siiperioies ejiis arboris serabis ac stir- pes : et ab uno cl viginfi diebiis exactis resoliito viminc vinciilorum, reperics externi seminis gemmam mirc in aiboris alicno; membra transisse. 606 PALLADIUS. VL II est encore bon de ch^trer les veaux ce mois-ci , comme il n ete dit ci-dessus. On a aussi raison de prendre cetemps pour la confection des fromages, et de tondre les brebis quand le pays est froid. VIL Cest en ce mois qu'il faut ciiiitrer les ru- ches. II y a un tres-grand nombre de signes pour reconnaitre quand il esttemps de recolter le miel. D'abord, aussitiit que les ruches sonl bien pleines, les abeiiles ne font piusentendrequ'un tres leger bourdonnement. Dans les ruchesenefret, comme dans rinterieur d"un edifice, le vide augraente IMntensitedes sons; etpar conscquent si le bour- donnement des abeilles semble rauque et consi- derable, c'estune preuve queles gateaux de cire ne sont pas en etat d"etre reeoltes. De meme, lorsqu'on voit les abeillesse donner beaucoup de niouvement pourexpulser les bourdons,qui sont des mouches plus grosscs qu'elles, elles annon- cent par la qu'il esttempsde recolter le raiei. Au surplus, on chatrera les ruches dans la matinee , temps oii les abeilles sontengourdies, et ou elles ne sont pas eneore irritees par la chaleur. On fera parveuir dans les ruches de la fumee de gal- banum et de bouse de vache seche , qu'on entre- tiendra avec du charbon place dans un fourneau de telle forme qu'il puisse renvoyer la fumee par une ouverlure etroite, et semblable a celle d'un entonnoir renverse, parce que cette fumee ehassera les abellles, et que Ton pourra des lors couper les rayons de niiel sans difficulte. Lors- qu'on recolte les rayons dans ee temps-ci , il en faut laisser la cinquieme partie pour servir de nourriture a ressaim,en ayant soin d'eulever sur- toutcequi estmoisioudefectueux.Onfera le miel a present en enveloppant plusieurs rayons dans un linge tres-propre, et en les y exprimant avec soiu. Mais, avant de lesexprimer, on eu retrauchera les parties gatees ou celles qui contiendront des petits, parce qu"elles corrompraient le miel et lui donneraientun mauvaisgoiit. II faut laisserpen- dant quelques jours le miel nouvellement fait dans de petitsvases ouverts, et recumerjusqu'a ce quesa chaleursecalme etqu'il cess« de bouil- lir, ainsi que cela se pratique pour le mout. Le miel qui couleracomme de lui-meme, avantd'a- voir ete exprime a differentes reprises, sera le meilleur. On fera aussi la cire dans ce mois. On commencei'a par ramolllr, en jetant dans un vase decuivre plein d'eau houillante le reste des rayons qu'on aura cnsses en petits morceaux; apres quoi on la fera fondre dans d'autres petits vases dans lesquels on ne mettra pointd'eau, et on lui donnera telle forme que Ton voudra. S'il arrive que les nouveaux essairas sortent daus ce temps-ci a la fin du mois , il faudra que le gar- dlen y ait attentivement l'oeil , parce que lesjeu- nes abeilles, que leur dge rend vagabondes, s'en- fuiraient si ou ne les gardait pas a vue. Comme elles restent a reutree de leurs ruches pendaut un ou deux jours lorsqu'elles en veulent sortir, il faudra se hater de les recevoir dans de nouvel- les ruches. Ainsi uu gardien vigilaut les obser- vera jusqu'a la huitieme ou a la neuvieme heure du jour, parce qu"il est assez rare qu'elles s'en- fuient ou qu'elles fassent des emigrations plus tard, quoiqiril s'en trouve quelques-unes qui prennent le pnrti de s'eu aller aussitot qu"elles sont sorties de leur ruche. Voici a quels signes on reconnait que la desertion est imminente. Elles feront entendre deux ou trois jours auparavant un tumulte et un bourdonnement plus couside- rable qu'a rordinaire. Ainsi , des que robserva- teur en aura fait la reraarque enapprochant sou- vent son oreille de la ruche, il faudra qu'il re- double de precaution pour eviter tout accident. VI. Hoc eliam mense vitull recte (iit dicliim cstante) castranlur. jNunc eliani caseum juie conficimus, et oves iu frigida regione tondemus. Vlt. Hoc mense alvearia castraljnnlur , qua; matura essead m^llis redituni signis (quam) pliiribus instruemur. Prinium si plena snnt , apum subtile murmur andimus. Nam vaciiiB sedes favorum velut concava iedificia voces , quas acceperint, in inajus extoltunt. Quare cum murmu- ris sonus magnus et raucus est , agnoscinius non esse ido- neas ad mcleiidum crates favorum. Item ciim fucos, qiii sunt apes niajores, a sedibns suis, grandi inteutione de- turbant, malura niella leslanlur. Castiabunlur aulem alvearia malntinis lioris , cum torpent apes , nec caloribus asperantur. Fumus admovetur ex galt)ano et arido fimo bnbulo , qiiem in pullaiio factis carbonibiis convenit exci- tare : quod vas ila figuralum sit, iit velut iuversi infundi- buli anguslo ore fiimum possit emitlere. Atqiie ita ceden- tibusapihus niella recideutur. Ad examinis pabulum hoc lempore pars favorum debet quinta dimitti : sane putres ac vitiosi favi de alveariis auferantur. ISunc mella conli- ciinus congestis in mundissimum sabaniim favis ac dili- genlerexpressis. Sedantequain premamus, parlesfavorum coirnplas, vel pullos habenles reiideinus : nain malo .sa- pore inella corrumpunt. Mel recens paucis diebiis apertis vasculis babendum est, atqne in summitale piirganduni, doncc refrigerato calore musli (more) deferveat. Nobili';s niel erit, quod ante expressionem secundam velut spoiile protluxerit. Hoc etlam mense ceram conficimus, qiiic iii vase a>neo ferventi aqua pleno miniile concisis favoruin reliquiis inollielur, el deinde in aliis vasculis sine aqiia resoluta digeretiir inforinas. Nnnc si inense ultiino nova egiediuntur examina, cnstos esse debebit attenlus , qnia novellai apes vagantibus aniinis juventiile nisi serventnr, eitugiunt. Exeuiitia in adilu suo morautiir iinoaiitduobus diebus, qn» slatim novis aheariis excipieiida suiit. Ob- servabit aiitein custos assiduiis usque In octavam vel no- nani lioram , qiiia post ha^c lenipora non facile fugere aiit emigrare consiievcrunt , quanivls aliqux statim et proce- dere et abiie non dubitent. Sigiia fiitnnc liig£e lia>e snul. Ante biduum vel triduum acriiis tumuUuantur el murmii- rant. Qnod ubi apposita freqiienter aure exptorator agiiove- rit, solicitior adversum lia^c csse debebit. Solent liac DE UAGRiCULTURE, I.IV. VII. Ce sont egalement ies sigiifs precnrseurs cVune bataille. Mais on met liu a la melee par qucl- ques grains de poussiere, ou quelques goultes d'hydrorael, que l'on jette surlescDmbattauts; la douceur de cette iiqueur ctant Iros-efficace pour ramener la coocorde parmi li' peuple qui Ta prii- duite. Puis, lorsque les l)atailloiis seront paci- fies par ce moyen , et que les abeilles seroiit sus- pendues a une branche d'arbre, ou quelque part ailleurs que ce soit, ou c.xaminera si elles tbrment alors un seul groupe ; auciuel cas ce sera une preuve qu"il n'y aqu'un roi parmi elles, ou qu'cl- les sout recouciliccs, et que la concorde regne entre elles. Si au contraire lc peupleest suspendu sous lalbrme de deux ou de plusicurs raamelons, c'est une prcuve qu"ellcs sont di\isees entre el- les, et qu"elles ontautant de rois parmi elles qu'il y aura de ces especes de raamelons. Ou cher- chera par consequent ces rois dans les groupes d'abeilles qui paraitront les plus nonibreux, apres avoir frottc a cet effet sa main de melisse ou d"a- che de marais. Au rcste, ces rois sont uu peu plus gros et plus longs, et ont les pattes plus droites que les autres abeillcs. Leurs ailes sont aussi plus petites; leur couleur est belle et luisante, ct ils sont lisses et sans aucun poil, a rexceptiou d"une espece de gros cheveu qui leursort du ventre, et dont ils ne se servent neanmoins jamais ponrof- fenser. U y en ad"autres qui sont noirs et heris- scs. U faut les tuer tous, a rexccption du plus beau d'entre eux, que Ton conservcra. Et si ee- lui-ci vagabondisouvent avce ses essaims, on lui arrachera lcs ailes, alin qu"il se lixedans la ru- che, parce qu"alors aucune jibeille ne s'ecartera de lui. Si les essains d'une ruche ne multiplient point, on pourra y joindre les abeilles dedeux ou Irois autres ruchcs; auquel cas il faudra avoir ia prccautioa de lcs y tenir rcnfermccs pendant trois jours, de les asperger de quelque liqueur signa ct cnm pnsnalnra> sunl, faciTC ; (iiianini pn.^nani compescit pnlvis aut ninlsie aquiK iinlier aspcrsns. Incst illi ad originis suse rcparandam concoidium dulcis anclo- ritas. Sed cum se agmina sic pacala in ramo ant loco qno- cunqne snspcndciinl, si uiiiiis ubcris pilnclionc peiidebnnl, noris aut uunm regeiii esse uuiversis, ant rcconcilialis pmnibus niaucre concordiam. Si vcio diio vcl ptnra uliera suspendens se populiis imitalnr, d discordes sunt, et tot rcges esse, qnot vcliit iilieia vidcris , courilcutur. Ulii glo- bos apiiim freqneiitiores videris, nncta manu siicco me- lissoplijlli vcl apii rcgcs rcquiras. Siml aiitem panlo ma- jores, et oblongi magls qnam cjcteiw apes, recUorihns crnrilius, ncque grandibus pennis , pnlcini coloris ct ni- tidi , leves sinc pilo, nisi forto plenioics qiiasi capillnm gerunt in veutic , qno tameu nou unintur ad vnlniis. Siint alii fusci atque liiisiiti , qiios oporlcl cvlingiii , et pnlcliiio- rem relinqui. Qiii si frcqucnler vagatnr cum examinibiis, exectis alis icsei vcliir : lioc enini nianente nulla disce- dct. Sed si nulla nascanlur cxamina, duoruni vel trinm multiludinem vasculornin iu uniim conferrc possnmus : douce, de leur donncr du miel pour nourriture, et de ne laisser a la ruche que de petites ouver- tures pour que l'air y puisse entrcr. Lorsqu"oii voudra repeuplcr une ruche devastee par quelque maladie contagieuse,en y faisant passer (rautres abeilles, on examinera attcntivement dans d'au- tres ruchesbien pcuplees si les circs des rayons, ctsurtout leurs cxtrcinilcs, qui renfermciit lcs petits, out lamarque distinctivea laquelleon re- connalt qu'il doit cn naitre un roi ; et lorsqu'on y trouvera cette marque, on coupera le rayon ou clle sc rencoutrera avec la posterite qu'il ren- ferine , pour le porter dans la ruelie qu'on veut repeupler. Lamarquea laqudleon reconna{tqu'iI doit naitre un roi d"un rayon , c'cst lor^que dans lenombredcsalveolesqui contiennent des pctits, il s'en trouveune pkis grande et plus longue que les autres, qui a la formed'un mamelon. Au sur- plus, il ne faut transporter !es rayons que daus le temps ou les petits , dcja prets a naitre , s"ef- forcent, aprcs avoir ronge leurs enveloppcs, d'cn degager lcurs tetcs ; parce que si oii lcs transferait avant qiril en fut temps, ils peri- raient.S'ilarrivequ'unessaims'cleve subitement en Tair, on reffraycra par le bruit qu'on aura soin de faire avec du cuivre ou avec un petit vase de terre, et il retourneraaussitot a sa ru- che, a moins qu'il ne so suspcnde aux feuillages voisins; auqucl cas on fen tirera avcc la main ou avce uue ciiiller, pour le mcttre dans une nouvcllc ruche frottcc avec les hcrbes accoutu- mces et aspergee de miel , laquelle ruche oii lais- sera sur place; et fon atteudra le soir pour la ranger parmi les autres. VIII. On fera cncore en ce mois des pavcs de plates-formes ainsi que de la brique, de la ma- nierequcj'ai indiquce. IX. Les Grees assurcnt que lcs Kgyptiens font lesessaissuivantspours'assurerdu succes des dif- diilci tamen liquoie conspeisas apcs alqne incliisas per liidunni teneliiinns, apposilo cibo mellis, ct exigiia tan- tiim .spiraciila rcliiiqiienius in cella. Qiiod si vclis alvea- rinm, ciii pcr aliqiiam pc.slcni mnltilndo snbducla cst, pnpiili adjcclioiie reparare, considerabis in aliis abundan- tibus ccras favoinm el exticmilalcs, qnre pullos liabcut, cl ubi si^iinin nascituri rcgis invcnciis, ciim sobolc sua iccides,ct in id alvcarinm pones. Kst antcm lioc fnlnii rcgis signnm : inlcr ca'teia foramina, qiia; piillos coiiti- nciii, niium majiisaclon^ius veliit ubcr apparct Sed tnnc Iransfcrcndi snnt , qiiaudo erosis coopcrculis ad nasccn- diim niatiiri capita niliintur cxerere : iiain si iinmatiiros lianstulcris , iiitciibnnt. Si autem se subilum levabit exa- incn, strcpitu aeris tcricatin- , aul lcslula; : lunc ad alvca- riuin iedibit,aut in proxima fionde pendel)il, et indc in novnm vas licrbis consuctis et niclle conspcrsuni nianu attralialnr, ant trulla, ct cuin in eo loco requievcrit , vesperc inleralia collocclur. VIII. IIoc etiam mciise pavimenta facicmns sub divo cl latercs, moie qno dixi. TALLADIUS. ft^rentes semences. Ilscultivent dans ce tenips-ei un petit espaee de terrain pris sur un elianip la- boure et humide , et y senient des graincs de tou- tcsles especesde bles et de legiimes,surdes plan- ches scparees les unes des autres. Ensuite ils exarainentau lever de la Canicule, que les Uo- mains placent au quatorzieme joiir des caiendes d"aout, quelles sont celles de ces semenccs que cette constellation brulera, et celles auxquelles elle ne portera point de prcjudice, pour sc gar- der par la suite de semer les premieres, el pour s'en tenir aux autres, parce que ectte constella- tion briilante pronostique, soit en consumant ces plantes, soit en les epargnant, le succes bou ou mauvais qui les attend Tannee suivante. X. On prend le coeur de la camomille daus le temps que cette herbe est en Ueur, avec la pre- cautiou d'arracher les feuilles blanches qui cn couronuent la (leur, pour ne conserver que la partie doree de celle-ci; et on en fait infuser la valeur d'une imcia sur une livre d"huile, puis on laisse cette infusion exposee peudant quarante jours au soleil. XL Confection de fleur de lambrusque. On cueille du raisin sauvage dans le temps qu'il est en fleur, et qu"il n'y a point de rosee sur terre. Od Tctend au soleil, afm quetonte son hnmiditc s'evapore, et que sa fleur, ctant scchee, se detache pius aisement. Alors on la passe par un petit crible serre, afin que les grains n'en glissent pas ii travers, e.tque la fleur tombe seule en bas. On conscrve cette fleur infusee dansdu mieI;etlors- qu'elle y a ete confite pendant trente jours, on rassaisonne par le meme procede que le vin rosat et avec lcs memes ingredients. XIL Composition de Valica. On liera en bot- tes de forge a demi mure, puis on la fcra griller dans un four, afin qu'elle pnisse niseraent etre moulue. Ensuiteonaurasoin de raeler une certaine quantite desel par modiiis d'orge, en la faisant moudre, eton laconservera apresravoirpreparee ainsi. XIII. Les mois de juin et de juillet se ressem- blent sous le rapportde la durce des heures. A la premiere et a la onzieme heure , le gno- mon donne vingt-deux pieds d'ombre. A lasecondeeta la dixieme, il endonnedouze. A la troisieme et a la ueuvieme, il en donne huit. A la quatrieme et a la huitieme, il cn doime cinq. A la cinquieme et a la septieme , il cn donne trois. A la sixieme, il en donne deux. LIVRE HUITlEME. JUILLET. I. On bine vers les calendes de juillet les ter- res qui ont recu le premier labour au mois d'a- vril. On acheve a present la moisson du froment dans les pays temperes, en siiivant la methode que uous avons donnee. II sera tres-bon de de- barrasser les terrains incultes des arbres et des broussaillesdontilsserontcouverts,quandlalune sera dans son declin , en les coupant par les ra- cines et en les brijlant. On charge de terre ce raoisci , apres lamoisson, le pied des arbres qui sont plantes au milleu des champs raoissounes, dans la vue de les garantir de la trop grande ar- dcur du soleil. La journee d'un horame suffit pour en charger vingt des plus grands. II faut aussi becber a present les jeunes vignes , tant le IX. Gijcci asscnint /Egyptios lioc more provpntiiin (ii- tuii cujusque semiuis experiri : aream bieveni loco siih. acto et liumido nunc excolnnt, et in ea divisis s|ialiis omnia fiumenti vel leguminum semina spargunt. Dciiule III oitu Canicula' , qui apud Romanos qnartodeciino calen- (las Angusti die tenetnr, explorant qusc semina ortiim sidiis eviirat, qn;e iltesa cnstodiat; liis abstinent, illa prociirant; qiiia indicium m\x aul beneficii per amiiiin ruturnm Kcneii liniiiiiip.ie sidus aridum praesenli evitio vel salule pr.Tmisit. X. Per olei libras singulas cliaina-meli berbte flnreiitis auream medietatem , projectis albis Ibliis , quibiis flos am- bilur, unciarum singularuin pondus iulimdis, et quadra- ginta diebus in sole conslitues. XL [tJc cenanllie.] Silvestres uvas, cum florent, sine rore colligiinus, el expandimus insole, ne quid restet liu- moris, et flos ad excutiendnm sictior apparelur. Tunc criljello spisso cernimus, ut grana iion Iraiiseant , sed flos solus dccidat. Hunc in melle servamus inliiso : el ciim diebus triginla fiierit conditum, lemperannis eo genercel Biore , qiio i osatiira moiis est temperare. Xll. Mica [,l//i?n.] Ordeumsemiinaturum, cui adliiic siiperest aliquidde virore, per nianipiilos Ilgabis, lebisin furno, ut facile mola possit iufringi, et in uuo salis aliqnantum, dum molitur, misceie curi servabis. XIII. Jiiuius ac Julius liorarum sibi .Teqiia spalia lerinil. XI pedes xxii. X pedes xii. IX pedes viii. viii pedes v. Mi pedes IM. pedes II. et tor- modio lliis ac Ilora LIBER OCTAVM.s. 1. Juliomenseagriqui ApriliproscissifuerauljCircacalcn. dasiterantiir. Niinc locistempeiatis tritici me.ssisexpleliir, inore quo (liii;ini o>t. Silveslres agri ulilissime cxtirpa- liiintur arboi ibiis alque vii gullis', cum liiua decrescit , de- sectis ladicibus atque combustis. Hoc meiise arboies. quse in inessc slclerant , sectis messibus obruanliir agge- slione leriaium propter nimios solis ardores. Opera iina x> DE L-AGRICULTUnr, LIV. VIIL matin qiir le soir fniand la chnleiir cst lombro, piilveriser la tcne a lciii's pieds, et cn ccartei- le granicn. II scra bon d'extir|icr la fougiTc ct la lc- che ce mois-ci ou avant lcs jours caiiiculaiies. II. On scme aussi ee mois-ci, la ciboule dans les pays qui sont arroses et froids, aiiisi que le raifort et rarroche quand on peut lcs arioscr. On st>me encore le basilic, la mauve, la poiree, la laituect iespoireaux, qu'il faudra aussi arroser. On semcra ce mols-ci les iiavcts et les raves dans un lieu arrose , dont la terre soit grasse et ameu- blie , sans etre compacte. Ccs sortes de racincs se plaisent dans lcs lieux humides et en pleine carapagnc. Mais lcs navetssoiit meilleurs quand ils vicnncnt dans un terrain sec , prcsque mai^Te, incline et sablonneux. La quaiite du sol change Tunc dc ces graines en 1'autrc. En effet, si Ton seme dcs ravcs dans nn terrain pendant deux ans, elles s"y changent en navets; eomme ceux- ci se changent en raves dans un autre. Ces ra- cines veulent que le terrain ou on les seme soit laboure, fume et remue, ce qui sera egalement profitable aux grains que Ton y semera la meme annee. Quatre scxtarii de raves et cinq de navets sufliscnt pour enscmencer un ju(jeriiin. Si ces racines sont trop pressces, on en arrachera quel- ques-unes , afin que ies autres se fortifient. Pour faire grossir les raves, on les deterrera, et, apres avoir arrache toutesieurs feuilles , on encoupcra la tige a repaisscurd'un demi-doigt; apres quoi on ies remettra dans des sillons bicn labourcs , en les espacant de huit doigts ; puis on les re- couvrira de terre , et on les foulera aux pieds , ce qui ks fera grossir. III. On peut aussi cnter en ecusson ce mois-ci de la manii're que j'ai enseignee ci-dessus. .l'ai mcmc observe, d'apres rexpcrience que j'en ai j faite,qucdcs poiricrs oii (h-spommiersquiavaient ctc entcsa prcscnt daiis dcs pays humides avaicnt tres-bien prolitc. II faut aussi eucilllr ce mois-ci les mauvais fruits, doiit la quaiilire exccssive charge les branchcs des arbres fruiticrs tardifs, commc je lai dit ci-dcssus, alin que la seve de ces arbres tourne a la nourriture de fruits meil- leurs. II nVest arrivede planter a prcseiit daiis des pnys tVoids et dans un terrain ariosc uiic bouture de citroniiier; et je me rappcllc (|u'npics ravoir ailiinc-e cn Tarrosant toiis ies JDurs, j'ai cu le bonheur de la voir rcpondre a mes \a'ii\, tant par sa bclle venue que par son rapport. Oii pcut enter a pr(?sent le figuier en bonton , et gref- fer le citronnicr dans les terrains Inimidcs. On peut b(^'cher au milieu du niois les pieds de pal- miers. Les amandes sont ftprt^sent bonnes a (''tre cueillies dans les pays terapc^res. IV. Cest principalement a present qu'il faut fairecouvrir les vaches par les taureaux. En cf- fet, commeelles portent pendant dix mois, elles se trouveront deslors en etat de V(;'ler au piin- temps. Et d'ailleurs il estcertain qu'elles deman- dcnt ardemment le raale, qiiaud lcs engiais du printemps ontexcitele tcmperament eliez clles. Columclle assurc que quinze vaches peuventsuf- fire a un taureau , et qu'il faut avoir soin qu'elles nesoientpas, par excesd'embonpoint, liorsd'etat de concevoir. Lnrsque le pays ou Tou eleve ces bestiaux est abondant cn fourrage , on peut faire couvrir les vachcs tous lesaus. Mais, lorsque le fourrage y est rare , il ne faut les faire remplir quc de deux annees l"uiie , surtout si Ton est dans rhabitudede les employera quelque tiavail. On choisira des beliers tres-blancs et qui aient la laine douce, pour les faire saillir ce mois-ci. Et la blancheur de la robe n'cst pas la seule qualite niaxiniiis ol)niel. Nimc cl novclliiMiles niane et vcsiicre jam calore deno.sito elTodi ilcliciil , ot avcrso j^ramine pul- veiari. Hoc nien.se ulililer vel aiile caniculaiesdieslilices exlirpabis et caricem. II. lloc etiam mense cepullas serimiis, irriguis ac frigi- dislocis, et ladices el atriplicem , si ligare possiimus, el ocimuin, malvas, betas, lactucas, et porms liHamlos. lloc niciise loco iniguo napos seremus et rapa , solo pu- tii cl soliilo nec spisso. (Uapa) locis Inimidis l.Ttanliir et campis. Scd iiapus in sicco et piope tenni alque dcve\o ct sabuloso nielior nascitur. Loci proprielas iitriinique.se- men in alleruin mulat. Nam rapa in alio solo per bienuium salamutanturin iiapos; alio veionapus liansit ini-apuin. Subactum soluni stercoiatum versatumque couquiiunt, quod et ipsis et segclibus prodeiit, qua; ilii anno eodem seruntur. Jugero laporum qualuor scxtarii, napi autcm qninqne sufliciunt. Si spissa siint, inlervelles aliqua, ut cselera roboreiitur. lit vero seniina niajora redigantur, eruta rapa loliis omnibus puigabis, el ad dimidii digili crassiludinein iu caule suoides. Tiinc in siilcis diligenler subaclis oclonis digilis separaU obrues, et injicies tcr- raiii , ct calcabis. Ila magiia nascenlur. i'Ai.i.\niii». lil. lIiK- oliaiii niense eniplaslratio celebiaii potest,si- ciitaule deniuiisliavi, el pirus vel iiialus locis bumidis niinc insila nle exploianle processit. Hoc ctiam nicnse' in poinis serotinis, quje ubertate nimia lamos oneraverunt (siciitpr;i;di!»i) iiiterlegeiida suut, siqiia vitiosa repereris, iil aiborls succuni vertainus ad meliorum nutriuieula po- nionini. Nunc citri talcani loco irriguo frigidis regionibus ine plantasse iiieniini , et qiiolidianisanimasse liquoribus, qiiitcl nasicndo cl alfeieiulo \oliun felicifatis xquavit. IIoc lempore locis liiiniidis iiiociilari Jiciis et inscri citrius potcst : iiiense jam niedio paliiia' planta circumfodi. Kunc locis leinperalis amjgdala malura suntad legendiim. IV. Hoc tempore maxinie lauris submittend»; siint vacciC, ([uia decein niensium partus sic polerit maluro vere concludi; el certum cst eas post vernam pinguedinem ge- .stienles veneris aniare lasciviam. Uni tauro quindecim vaccas Columella asserit posse sufllccre, curandumque iie fonripere nequeant niiniclale pinguedinis. Si abundantia pabiili est in regione , qua pascinius, potest aniiis oninibiis in fa-liirani vacra submilli : si vero indigelur lioc genere, allernis temporibiis onerandoe sunl, maximc(|uc, si e.Tdem vacca; aliciii operi servirc consueverunt. Hoc (nen.se arie- PALLADiUS. qu'il faille recliercher en oux; celle de leur lan- gue n'est pas nioins importante. En effet, pour peu (jiie cctte partie de leur corps soit obscurcie parqueliiuestaches, lc melange decouleursqu'on y apercevra se transmcttra a leurs produits. Un belicr blanc donne nsscz souvent un produit d'une autre coulenr; au lieu que, conime le dit Golumelle,il ne peut jamais venir un agneau blanc d'un belier noir. On choisira les beliers hauts et de grande taille , avec ventre bas et couvert de laine blauche, la queue tres-longue , la toison epaisse , le front large, les tcslicules gros, et qui soient dans la troisieme annce de leur Sge; quoiqu'ils puisscnt saillir fjuetueuse- nient jusqu'a Tage de huit ans. II faut faire cou- vrir lesbrebisa \'&ge dedeux nns. Ellcs peuvent porter jusqu'^ celui decinq , raais cllcs deperis- sent la septicme annee. On choisira des brcbis qui soient d'une grande taille, qui aient la toison longue ct tres-douce , et le ventre bien laineux et d'une graude capacite. Mais il faut a\oir Tattcn- tion de ne point laisser maiiquer ce betail de lourrage, etde le mener paitre loindes buissons, qui detruiraient sa laine et lui dechireiaipnt la peau. II faut faire couvrir les brebis au mois de juillet, alin que leurs pctits soient fortifiesavant rhiver. Aristote assure que si on vwit leur faire concevoir une plusgrande quantite de miiles que de femelles, il faut choisir un temps sec ct un jour ou le vcnt du septentrion souffle, pour les faire couvrir pendant qu'elles paltront vis-ii-vis ce vent. Au 'lieu que si Ton veut avoir plus de femelles que de mAles, il faut chercher les vents du midi , pour les faire couvrir pendant qu'cllcs paitront du cAte de ce vcnt. II faut substiluerde nouveaux agneaux aux brebis mortes ou defec- tueuses. Ou vendra en autonme toutes celles qui (cs candidissimi eligendi el admittendi siint mollibus la- nis, in quibusnon solum corporis candor cousiderandus est, sed eliam lins-ua : qua" si maculis fuscabitHr, varie- tatem reddit in sobole. Oe albo plerumque uascilur colo- ris alterius ; de fuscis nunquam (sicutColumelladicit) po- tesl albus creari. Eligeraus arielem altum, procerum, ventre promisso, et lanis candidis teclo, cauda longissima, velleris densi, fronte lala , m.ignis testibus , a>t.itis trima', qni tamen us(iue in octo aunos polest utilifer iuire. Fopmina debet bimasubmitli,qu;e usque in quinqucnuium fielurae necessaria est , anno seplimo deficit. Eligenda cst vasli corporis et prolixi velleris ac mollissimi , lanosi et magni uteri. Sed providendum est in boc genere, ut pabuli ubertate satnrctur, el longe pascatnr a senlibus, qni et lanam minuunl, etcorpus incidunt. Admillendi sunt mense Julio, ut nali .inte liiemem convalescaut. Aristolelesasse- rit , si masculos plures crcari velis, admissura; lempore siccos dies^, el lialitnm Septentrionis eligendum , ct contia eum venfum greges esse pascendos : si foeminas generari velis , Austri caplandos flatus, et in eiim pascua dirigenda, ac sic ineundas matres, [ull morluarum vel vitiosarum numeriisTiovella sobole reparetur. Autumuo debilesqiise- mfa pHio mutentur, ae eas imbecillus bibernum frigus se trouveront affaiblies, de peur que le froid de i'hiver ne lcsemporte, vu leur faiblesse. II y a des personnes qui cmpechent les bcliers de sail- lir pendant les deux mois qui precedent le temps de leur accouplemcnt , afiu que le delai du plai- sir allume de plus en plus en eux le feu de la passion. D'autres les laissent saillir sans mena- gement, afin d'en avoir des produits pendant tout le cours de rannee. 'v^. Lcs Grecs assurent que si Fon arrache le gramen cc mois-ci , quand le soleil sera dans le signe de TEcrevisse , et que la sixieme lune sera dans cflui du Capricornc , ses racines ue repreii- dront point, ct qu'il nionrra. La mfirae chose arrivera si on rcxtirpe nvec des houes decuivre pr^alablcmcnt chauffees au four, et refroidies non pas avec reau , mais avec du sang de bouc, dans lcquel on les aura fait tremper. VI. On fait ce mois-ci du vin de scille de la maniere que voici : on fait secher loin du soleil, vers lc lever des Canicules, de la scille cueillie dans des pavs montagneux ou voisins de la mer. On en jettc une livre dans une amphore de vin , apresen avoir retrancheles partics superflues, et avoirjctede c(jte les feuillcs dont rextremit6 de cette plante est couvcrte. D'autres font infu- ser cesfeuilles memes dans du vin, en les y plon- geant aprcs lcs avoir suspcndues au bout d'un fil , afin dc pouvoir les cn retirer quarante jours apres, sans qn'elles aicnt trempe dans la lie. Celte espcce de vin combattra la toux, purgera le ventre, divisera la pituite, soulagera de mal la rate , rendra les yeux percants, et aidera a la digestion. Vil. Composition de rhydromel. On prendra au commencement des jours caniculairesde reau de fontaiue propre. Le lendemain, onmettra dans absnmat. Aliqni duobus ante mensibus arietes a coitu re- vocant, ut laeem libidinis augeat dilalio voluptalis. Qui- dam coiie sine disorelione pemiiltunt, ut hoc eis genere per annum tutum fuotura non desil. V. Hoc mense], cum sol Cancri tenebit bospitium , liina sexta in Capricorni signo posila, gramen ablatuni Gra?(a as.serunt niliil de radicibiis redditurum. Item si bideiites cypreifiant, etsangiiinetingantur liircino, et post fornaci&. ardorcs iion aalbrecrud,-r projcctis dinis alqnc exlrinsecus posilis omnibiis, teiierani nie- dielateni ad libram ct sex uncias per minutas partcs reci- des, el in aceti acerrimi duodecim sevtariis mcrges. Vas signalum quadraginla dicbus patieris csse sub .sole : post ahjecta squilla acctiim diligentius excolabis, ct in bene picala vasa transfimdes. Aliud acetiim digestioni et saliili accummodiim : Squilla; dragmas viii , aceti sextarios xxx mittis invasculo, et piperisiinciam unam, meiila: et casia; aliquanlum , et posl [aliquod] tempus utcris. l.\. Sinapis scmen ad modum scxlarii nniiis et scmis, Tcdigere curabis In pulverein, ciii inellis pondoT,olei llispani iinam libram, aceliacris unum sextaiiiim misces, el tritis omnibus diligenler uteris. X. Julii el Jnnii horas par mcnsnraruni libra rnmpo^iiil Hora I el xi pedes xxii. Hora II ct x pedts \n. Hora III ct ix pcdcs viii. Hora IV et Tiii pcdes v. Hora V et vii pedes in. Hora VI pcdes ii. UBER NONt.S. I. Aiii;iisto mensc iiltiino circa calcndas .Septembres ajer planns, hnmidus, exilis incipiat exaraii. Xiinc inaritiiniR locis vindeinia' apparatus urRetiir. Hnc etiam mense locis frigidissimis occalio vineaniin fit. U. Hoctempore, si tcrra exilis in vinea est, et vinca ipsa nii.scrior , trcs vel qualnor liipini modios in jiigero spargis, atipic ita occabis. Quod nbi frnticaverit, evcrli- tnr, et optinium sterciis pra?bet in vineis, quia la>taincn prnptcr vini vitinm non convenit inferre vinelis. III. Niinc locis frigidis pampinatur, locis vero fcrvenli- l)iis ac siccis obuinbratiir polins uva, ne vi solis arescal , si anl vinese brcvitasaut facullas operarum permiltit. Hoc etiam rnense cxtirpare possumus carecta atque filccta. IV. .Niinc urenda sunt pascna , ut cf altonim frnticiim festinatio reprimatnr ad stirpes, ct inrensis aridis nova Ifcliiis licrba snrrcdat. 30. 612 PALLADIUS. que les herbes seches etant brulees , il leur ca suceede de nouvelles avec plus d'ubondance. V. Jl faut encore senier a la fin de ce mois des raves et des navcts dans les pays secs, en s'y |)renant comine je Tai indiqu^ plus haut. On scme a la fin de ce mois-ci dans les pays secs les raiforts destines a la consoramation de Thiver. Ces racines ainsi que les raves aiment une terre grasse, amciiblie et labource longtemps. Elles craignent le tuf ct !e ^raVier, et se plaisent sous un ciel nebuleux. II faut les semer sur de ;,'randes planches qui Soicnt becbees prol'Onde- ment. Les meilleures sont celles qui viennent dans les sables. On les semera peu de temps apres la pluie, a moins qu'on ne suit a portee de les arroser. Des qu'elles seront semees, on !es re- couvrira de terre a l'aide d'un sarcloir lcger. II ei> faat deux sextarii ou quatre, suivaht la pra- tique de q^uelques personnes, pour cnsemencer Unjugentm. On ne leur donnera pas de fumier, parce qu'il les rendrait spongieus-es ; et il vaudra inieu.x h;s couvrir de paille. Elles deviendront plus agreables , quand elles seront an-osees sou- vent avec de l'eausalee. On regarde comme !es femelles celles de ces racines qui sont les moins dcres, qui ont les feuilles les plus larges et les plus lisses, et dont la verdure est d'un aspect plus agreable. Ce sera donc la graine de celles- ci que Tou ramassera. On croit qu'elles grossi- ront davantage, lorsqu'on aura arrache toutes leurs feuilles, en ne leur laissant qu'une simple tige , et qu'ou lesaura souvent couvertes dc terre. Si lorsqu'elles sont trop Scres on veut les i'en- dre plus douccs, on en fera infuser la graine pendantun jour etunenuitdans du miel, oudans du vin fait avee du raisin seclie au soleil. Au surplus , il est constant que le raifort est ennemi de la vigne, ainsi quele cliou , puisque, des qa'il est seme aupres d'elle, celle-ci se recule par reffct d'une antipathie naturelle. On seraera aussi ce mois-ci des panais. 'VI. On ente aussi a present les arbustes en ecusson. Presque tout le monde greffe a present le poirier et le citronnier dans les terrains arroses. VII. I-es frelons sont a charge ce mois-ciaux ruches ; aussi faut-il leur faire la guerre et les de- truire. On fera aussi a present tout cequon aura ueglige de faire en juillet. VIII. Si Ton manqued'eau, i! faudra en cber- cher a present. Or voici pnr quelle m^thode on parvient a en trouver : Quand on voudra cher- cher de !'eau dans un endroit, on tournera la vue, avant le lever du solei! , du cote du levant , en se tenant couch^ sur le sol tout de son long, le menton appuye contre terre. Si Ton voit alors s'e- lever une vapeur legerement nebuleuse , et qui se resout , on remarquera bien !'endroit ou paral- tra ce phenomene , en guidant son observation h !'aide de quelque souche ou de quelque arbre du voisinage; carcette observation est I iudice cons- tant d'une source cachee. Mais on observera aussi la naturedu terrain , afin de pouvoir juger de la quantitii d'eau plusou moins grande qui pourra s'y trouver. La craie ncdonneraque des veines maigres, et d'une eau peu agreable. Dans le sa- ble on ne trouve que des filets d'une eau egale- ment peu potable, fortement chargee, et eufon- cee sous le sol a dcs profondeurs considerables. La terre noire ne donnera qu'une tres-petite quan- tite d'eau , qui filtrera goutte a goutte, et qui ne sera que le rcsultat des pluies ctde rhumiditede !'hiver; raais cette eau sera d'un goiit exccllent. Le gravierdonnerades veines mediocres etincer- taines, mais leurs eaux !'emporterout sur toutes V. Hoc eliam mense ullimo siccis loris rapa et napiis sercndasimt liac latlone qiia ante (iictiim est. Hoc niense ultimo locis siccioribus radices seriintur, quae liieme siii iisum ministrent. Amantterram plngiiem, solutani, etdiu subactam , qualem rapa. Tofiim et glaream leformidanl. Gaudent csrli statu nebiiloso. Serehdae sunt spatiis gian- dibus et alte fossis. Meliores pioveniiint in arenis. Seran- lur post novam pliiviam, ni.si possiiit fuite liKaii. Qiiod satum est.statim debel operiii levi sarculo. Jugerum tluo sextarii, vel, ut quidam, quatuor, ciim seruntur , implent. La-tamen non est ingerendum , sed poliiis palea; : quia inde fungosoesunt. Suaviores fiuiit , si eas aqua salsa fre- quenter aspergas. Radlces foeminini generis piilantur, qu;e minus acres sunt el liabent folia latiora [el] levia, et (iini jucuiulitate vircntia. Ex liis ergo semiiia rolligemus. Majoi es fieri credunlur , si siiblatis omiiibus foliis , et solo lenui caule dimisso sa;pe terris operiantur. Si ex iiimis acra dulcem tieii velis, semiiia die et nocte melle mace- labis aut passo. Ra[)lianum taiiien sicut brdssicam constat esse vitibiis inimicam. Nam si ciica se seiaiiliir, nalura di.scordante refiigiunt. Hoc eliam meiise pastinacas se- remus. \l. Etiani nnnc emplasfiantur aibusta. Pirum nuiie picriqiie inseriint, et locis iriigiiis aiborem citri. VII. Hoc mense ciabrones molesti suiit alveariis apuill , quos perseqiii ac necare debomus. Niinc etiam qiiae Julio non occuriimus facere, exequamur. YIII. Nunc si deeiit aqua, eani qu.Terere ac Vesligare debebis, qiiam laliter poteris inveniie. Ante ortum solis iis locis qiiibus aqua quierenda est, a^qualiler proniis mento ad solum depresso jacens iii lerra speclabis orien- tem, et in qiio loco ciispum subtlli nebula aerem surgere videbis, et velut roiem spargere, signo aliquo viciniB slirpis aut arboris pr.ienolabis. Nam conslat siccis locis, iibi boc fiet , aquam lalere. Sed terrdriim genus considerabls , ut possis vet de teniiitate vel de abundantia judicare. Crela tenues nec optimi saporis venas creabil; sabiilo so- lulus exiles, insuaves, limosas, ct spalio altioie siibmer- .sas; nigra tcrra liiimores et stillicidia non magna ex lii- bernis iiiibribiis et liqiioie collecla, sed .saporis egregii; glarea mediocres cl incerlas venas, sed suavilate praeci- piias ; sabiilo masculus et arena et cai bunciilus certas et iibeiiate co|iiosas : jn sasco riibro boiiiie cl abundantes sunl. Sed providcnduin est, ne inventae inter rimas refu. DE L'AGRICULTimK, LIV. IX. Cl.'^ les autres par leur goiit agreable. Le sablc fcrme, ainsi que le gravier et les couches de charbon , donnerontdcs vcines certaineset qui seront ine- puisables. II s'cn trouvera de boniies, et qui se- ront abondantes dans les roehcs rouges. Mnis il faut prendre garde que lcs eaux que ron aura trouvees ne s'echappent par les pores de la terre. Les eaux sont nbondantes , fraiehes et sa- lubres au pied des montngncs, ainsi que danslcs cailloulagcs; au lieu qu'clles sont saumStrcs, lourdes , ticdes et desagrcables au goiit dans les pays plats. Et quand elles s'y trouvent d'un gout excellent, c'cst une preuve qu'elles proviennent originairemcnt d'une montagne. Au surplus, el- les pcuvent ncquerir, meme cn pleine campagiie, la douccurdcseaux qui prcnncnt leursource dans les montngnes, pour pou (iu'cllessoient cachces sous des arbrisseaux qui les cnuvrent de leur om- bre. Voici d'autres indications propres a guider dans la rceherche des sources cachces , auxquel- les on pourra avoir conliance toutes les fois qu'il n'y aura point dc marcs d'cau dans rendroit, qu'il n'y aura pas d'cnu stngnante ou d'eeoule- ment habiluel : eest la presence du jonc ordi- naire, du sauledcs forcts, de Taune, dupoivricr snuvnge, du roscau , dulierrc,et des autres plnn- tes qui se plaisenldans reau. Ou crcusera donc l'endroit oii se trouveront les indications que nous venons de donner, jusqu'a cinq picds de profondeur, sur une largeur de trois pieds; et quand le soleil sera pret a seeouchcr, on met- tra dans cette fosse un vase de cuivre ou de main , on trouvc quc le vase sue parduclans, o,y que reauendegoutte, il n'y a point de doutequp cet cndroit ne rcnfermede reau. De m^me si Toi} met dans cctte fosse uii vase de terre scc et noii passe au feu , ct qu'on !e recouvre de la menio maniere, on lc trouvcra le lendemain dissous par rhumidite doiit il aura ete imprigne, lors- qu'il y aura une veine d'eau dans le voisinage. Un lloeon dc lainc mis egalement dans une fossc, et recou^trt dc mcme indique aussi la prcsence de Teau en nbondance, s'il en exprime quand on vicnt le presser le lendemain. Un endroit renfer- mera encorc de Teau toutes les fois qu'oii aura mis dans une fosse, en larecouvrant, une lampc allumce et pleine d'huile, et qu'on la troiuera ctclnfe le lendemain, quoiqu'ily reste cneore de riiuile. De meme, si Tou fait du feu quelque part, et si, lorsque ia terre sera echauffee, elle rc- pand une. fumee humide et nebuleuse , autre preuve de Tevidence de reau. Une fois ees indi- ces reconnus, et lcur certitude bien constatee, on creusera un puits pour chercher la source de reau; ou, s'il y a plusieurs sourccs, on lcs rcu- nira cn une seule. II faut chercher les eaux par- ticulierement aii pied des montagnes et du cot^ dunord, parce qu'el!esy sont plus abondanteset meilleures que partout ailleurs. IX.Maisil fautexaininers'iln'yapointdedan- ger pour lcs ouvriers qui travaillent a ereuser les puits, parce que le sol degage souvent des mias- mes de soufre, d'alun et de bitumc, dont le melange empeste Tair, remplit les narines des plomb propre et graisse par dedans, dont {'ou- • ouvriers, qui n'echappent au danger desuffoqucr verture sera tournee vers le fond de la fosse. Ensuite on etendra, en rappuyant sur les bords de la fosse , une claie tissue de baguettes et de brnnchai;cs , et Ton recouvrira le tout de terre. Si, lorsqu'on viendra a ouvrir la fosse le lende- que par une prompte fuite. En consi?quence , avant d'attcindre le fond de rexcavation , on y deposcra une lampe allumee. Si cette lampe ne s'eteint pas, c'est une preuve qu'il n'y aura au- eun danger a craindre. Mais si elle s'eteint, il ^.iiiiil, et pcr intcrvcnia dilabantur. Siib radicilms mon- liiini, ct in sa\is silicibus ubercs, frij^iilie, salubrcs : iucis campesUibus salsm, graies, tepidae, insuavcs : iiuaruin .sapor si optimns fuerit, novcris eas sub tcrris exoidiuni de monle sumsisse. Scd iu mediis campis mon- lanoruni foutiuni siiavitalem coiisequenliir, si uniljraiili- lins tegantiir arbuslis. Suiit et liax sigim vcstigaiida; 'a \ua;, quibus tunc cicdimiis, si nequc laciina cst, ncqiie aliquis ibi ex consueludiue liumor iiisidct aut pia!teri(. .Iiiiicus tenuis, salix silvalica, aliius, vitex, aruudo, cdera cajteraqiie , si qua liuinorc giuiiuntiir. Lociis cigo, ubi supradicla signa rcpcicii^, Indialiir latiliidinopedibus tribus, altitudine pcdilius quiiiqiic, cl proxinic solis occasuni , munduin vas ilii a-rcnni vcl pliiinbeum iiilci ius unctuni inversiini pouatiir iu solo ipsiiis fossionis. Tunc supra fossa;]abra crate facta de virgis ac IVondibus, addi- taque tena, spatium onine coopcriatnr. Se^iuenti die aperto loco, si in eodeni va.sc sudorcs [intrinsecus] inve- nientur aut stilla> , aquas ibi esse noii diibites. Iteiu si vas figuli siccum, iicqiic coctimi, eadcm ratione ponatnr, ac siuiililcr oiiciiatur; allcio vcio die, si aqiiaruni vcna c^t in pr.TScnli, vas conccpto liiimore solvetur. Ilcm vellus lan.-p a'que posiliim ct coopcrtum, si tanluni colliglt liu- iiioris , iit alia dlc fiiudat CNpicssum , copias iiies^e tesl^- bllur. Ilcm luccrna olco plciia ct acccusa, si ibi similiter lccla ponalur , el scciito dic iiivcuiatiir cxtiiicta superan- tibiis aliniciitls, aqiias idcm lociis babcliit. Itcm si in eo loco focuin fccci is , ct terra vaporata liumidum fginiini ncbiilosumqiic ructaverlt, aquas inesse cognosccs. llis itaqiie rcpcrlis, ccrla signoriim firinaute notitla, piitenni fodics, ct aqua; capiit reqniies : vel si pluia siinl, in iiuiiin colligcs. Tauicn niaxime snbiadicibns monlium in Scplcntrionali paile qu.frcud.Te suiit aqna^, quia in his locis magis abiindaut, iitiliorcsque nasciinfnr. IX. Scd in lodiendis pulcis cjvcndiim est fossorum pe- ruuliiin, i|iiouiaiii plenimquc tcrra sulfiir, aluuicn, biliimcn cdiicll , quorum spiritus niisti anliclitiim pcsti.s cxliaiaut,ctocciipatis statim naribus extorquent aniinas, iiisi quis fiig.i; sibi vclocitalc succurrat. Ciius ergo quam dcsccudatur ad inlima, in cis locis luccrnam ponisaccen- sam , qii.e si cxtinda non fucrit , pci iciilum non tiinebis ; si vcro cxlinguctur, cavcudus cst lodis.qiicni spinliis PALLADIUS. faiit s'nb9teiiir depousser plus loin la fouille, car la r^side un mephitlsme mortel. Si nc^anmoinson ne peut pas trouver d'eau ailleurs, on creusera des puits aupres de cet endroit , tant de droite que de gauche, jusqu'a ce qu'on soit parvenu au ni- vcau de Tcau; et rou pratiquera dans rinterieur de ces puits des soupiraux ou verts de eote et d'au- tre en forme de narines, et par lesquels Texha- laison fuueste s'evaporera; apres quoi on sou- tiendra les parois des puitsaPaide d'uije macon- nerie. Au reste, il faut que la larp;cin' d'un puits soit de huit pieds en tout sens, sur lesquels la mnconnerie en prendra deux. Cette maconnerie sera soutenue d'espace en espace avec des barres de bois , et construite en tuf ou en moellon. Quand Teau est limoneuse, on la eorrige en y jetant dusel. Si,lorsqu'oncreuseun puits, la terre, trop meuble de sanature, vient a s'ebouler, ou que Teau vienne a !a delayer, on la coiitiendra de tous eotes a Talde de planches appuyees vertica- lement eontre elle, et soutenues avec des barres misesen travers, pourempccherquerebouleroent n'ensevelisse les travailleurs. X. Voici la maniere de faire Tessai d"une eau qu'on aura nouvelleinent trouvee : On en vcrsera dans un vase de cuivre bien poli, et, si elle n'y laisse point de taclie, c'est une preuve qu'elle est bonne. Elle est cgalementbonne, lorsque, apres avoir ete bouillie daiis un petit vase de euivre, ellen'y depose ni sable ni limon, lorsque les le- gumes y cuisentproiiiptement, lorsque ni mousse ni impurete d'aucune sorte n'en altere la limpidite. Au surplus , quand les puits sont creuses sur une luuiteur, on pourra en faire jaillir Teau par en bascorame celled'une fontaine,en percant lester- resjusqu'a son lit, si laconfiguration du terrain inferieur n'y appoite aucun empecliement. XL Quand il s'agit de conduire Teau d'un lieu a un autre, on a recours a un canal construiten macounerie , ou a des tuyaux de plomb , ou a des canaux de bois, ou enfiii a des tuyaux de terre cuite. Si on la conduit dans un canal construit en raaconnerie, il faut que ce canal soit bien so- lide, afmqu'ellene s'echappe poiut a travers les joints des pierres qui entrent daus sa construc- tion. La largeur de ce canal sera proportionnee a la quantite d'eau que fon y fera couler. Si ce canal doit traverser dans sa route un terrain plat, on lui donnera , en le construisant, une pente in- sensible d'un pied et demi sur soixante ou cent pieds de longueur, afin de procurer k feau un ecoulement suffisant. S'il doit rencontrer une raoutagne sur sa route, il faudra diriger i'eau et la detourner vers les cotes de cctte montagne, ou lui ouvrir a travers le mout un passage a soa ni veau au moyen d'un aquedue. Mais s'il se trouve une vallee sur son cbeniin, on eleverades piliers ou des arcs jusqu'a la hautcur de la pente que doit suivrefeau, oubienonla laissera tomberau fond de la vallee en la renfermant daiis des tuyaux de plomb, pour la faire remontcr ensuite quand elle 1'aura traversee. Lorsqu'ou conduira Teau dans des tuyaux de terre cuite, methode qui est la plus salutaire et la plus avantageusede toutes, on donnera a ces tuyaux uiie epaisseur de deux doigts, en les retrecissant par un de leurs cotes, afm qu'ils puissent s'emboiter l'un dans 1'autre de la lougueur d'ua pabnus, et on eu garnira les joints avec de ia chaux vive petrie a 1'huile. Mais avant d'introduire dans ces tuyaux Teau qu'on veut y faire couler, on y fera passer de la ceudre chaude melee d'un pcu d'eau, pour souder les defectuosites qui peuveut se reucontrer dans ces tuyaux. La pire de toutes les raethodes consiste a couduire 1'eau dans des tuyaux de plomb. Elle rend en effet l'eau dangereuse a moilirer occiipabil. Quod si alio loco aqua non potest iiiveniii , (leNtcia l.Tvaque putcos fodiciiius, nsfiue ad aqiia' ipsius lihianiciiliiin , et ali liis rdi.imina liinc iiide patcraclu voliil narcs inliis a^i'ini)s , cina iiim ens spii-itiis CVa\ioict : (jnii failn latcia piili-oinin sliintina snscipial. Foiliciidiis esl aiitcni piili'iis,latiliiili;ii- ocln piMliini ipio- quoversum,Ht biiios pedi^s siiiicluia (■.oiiclnilat ; (jii:c structina vectibns linncis snbinde deiisetur, et stiucta sit lapidc lolaiio, vcl silin'. Si aipia limosa lueiit, salis ad- niislioiiec.oni^aliir. Sid iluin Imlitiirputens, si terra non slabit vitiogeiiciis di.-siiliiti , aut liumore laxabitur, labii- las objicies diieclas nudique, et eas liansversis vectibiis suslinebis.ne fodientes luina concludal. X. A(piam vero novain sic probabis : in vase jeneo nitido spargis, et .si maculam non feceiit, piobabilis judicetur. Item decocla a-neo vasculo, si aienam vel limiim iion relinquit in fundo,ulili.serit. Item si legumina cilo valebit excoqiieie, vel .si colore peilucido carens niiisco, et unnii labe pollulionis aliena. Sed qui iii alto »uul putei , pci foralis usqiie ad infimam paitcm terris ad loca infeiiora, possunt vice fontis exiie, si vallis siibjectai natuia permittat. XI. Cum vero ducenda est aqiia, ducitur aiit iorma stniclili, aut plumbeis fistulis, aut caiialibus ligueis, aut fic.ljlibus lubis. Si per fonnam ducetur, solidandiis est canalis, ne perrinias aqua possilelabi : ciijiis magnitudo pio aqiia; niensura facienda est. Si per planum veniet, inter centenos vel sexagenos pedes sensim reclinetur structura in sesquipedem , iit vim possit liabeie currendi. Si quis mons inteijectus occiirreiit, aut per latera ejus aquam ducemus obliquam aut ad aquai caput spcluncas libiabimus, per quaruni structiirani pervenial. Sed si se vallis inleiseial, eiectas pilas vel aicus usque ad aquae jiista fasligia construenius, aut plunibeis fistulis clausara dcjici patiemur, etexplicata valle consuigere. Sed,quod esl salubiius et utilius, iictilibustubiscum ducitur, duo- busdigitis crassi, et ex una parte reddantur angusti, ut palnii spatio unus iu altcrum possit inlrarc : quas junclu- ras viva calce oleo subacla dehemus illinire. Sed anlequam iii iis aqiia; cursus admittatur , favilla per eos mixta exi- DE LAGRICULTURt;, LIV. X. boire, parce que le plomb, a fore.e (retre frotte, decharge de la ceruse, qiii cst uiw maticre niiisi- ble au corps luiinain. Ccst a Tart aconstruire les rcservoirs dc facon a ce que le plus petit lilct deau procure une abondante rcserve. XII. Voici la quantite dc plomb qui dnit eiilrcr dans la fabrication dcs tuyaux. II en faut douze centslivres pour une feuilledeccntdoi;its de lar- f;eur sur une longueur de dix pieds; neuf cent soixante pour uue feuille dequatre-vingts doigts; six ccntspourunefeuilledecinquantedoigts;qua- Ire ccnt quatrc-vingts pour une feuillede quarante doigts; trois cent soixante pour une feuille de trentedoigts ; deux ccnt quarante pour une feuille de vingt doigts, et quatre-viugt-seize pour uue feuille de huit doigts. XIII. Maniere de confire le verjus dans du miel. Verscz deux se.rfarii de miel bien broyc sur six de jus de raisin a dcmi vert, et laisscz ce melange se cuire au soleil pendant quarantc jours. XIV. II n'y a point de diffcrences, quant ft la raarche du soleil , entrc le mois d'aout et celui demai. A la premiereet ^ la onzieme heure, le gno- mon donne vingttrois pieds d'ombre. A la seconde eta la dixieme, il cn donne treize. A la tiflisicme et a la neuvieme , il en donne neuf. A la quatrieme et a la huitieme, 11 en donne six. A la ciuqui(ime et a la septieme , il en donne quatre. A la sixieme , 11 eu donne trois. LIVRE DIXIEME. SEPTEMBKE. L Ou lahourera pour la troisi^rac fois au mois «IS de scptemhre les terrnins pras , ainsi que ecux qui sont dans riiahitude decoiiservcr longtcmps rha- midite; et Ton s'y prendra miirn; plus tot quand rannce aura ete humide. On bine cl Ton ense- rnence a prisent lcs terrains humidcs, plats et maigies, au\qucls nnus avoiis dit qu'il fallait donuer le premicr lahour ail mois d'aout. II fnut labourer a prcsent pour la premiere fois les cotcanx malgrts, et lcs ensemenccr nussit6t aprcs, vers re(iuiuoxe. On fumera a present les tcrrcs, mais on nura soin de resserrcr les tas de fumier les uns aupresdcs autres sur les collines; au licu qu"ou lcs espacera davantage dans les plaines. Si lou fait cette opcration au d^iclin de la lune, ce scra le moyen d'cmpcchcr les her- bes d'y croitre. Columelle assure que \ ingt-quntre carpenla de fumicr sufllsent pour fuincr un jitgerum de terre, et qu'il n'eu faut que dix-huit en terrain plat. Ausurplus, il faudra avoir soin de n't'parpiller en uii jour que la (|uaiitite de fu- mier qu'on pourra rccouvrir de tcrre lc meme jour par le Iab;)ur, de peur que ce fumier, venant a se dcssc^cher, nc perde sn verlu. On peut cncore furaerenquelquetcmpsdcrhivcrquecesoit ; mais iorsijuc quehiue iais;)u aura empeclni de le faire dans un temps coineiiable, ou y rcmediera soit en repandant sur les terrcs, avant de les ense- mencer, du fumier pulvtirise de la mar.icre dont ony repand la graiuc, soit en y jetant a la maiu ducrottiu de chevres, qu'on incorporera eusuite avec la terre a faide des sarcloirs. II n'cst pas a propos de fumer beaucoup a la fois, et il vaul mieux le faiic mod('r(?mcnt et plus souvcnt. Une tcrre aqueusc dcmande plus de fumicr qu'une terre seche. Si ccpendant Ton n'est pns riclie en grnis, ce sera une excellcnte methodc de r(ipaa- dre, en guisc dc fumier, sur les terrcs snblonncu- ses, de la craic ou de rargilc, comme de semer giio liqiioie dcciirrat, utglulin.arepossit, si qua sunt vilia tiiborum. Ullima ratioest, plunibeis listulis ducere : qn,T aquas noxias reiiiiunl. Nam cerusa plumboerealuraltrito, quse corporibus nocet bumanis. Diligenlis erit aquarum leceptacula fabricari , iitcopiam inops vcnaprocuret. XII. Mensura vero tistularum plunibo servetur bujus- moiii. Cenlenaria x peduni mille (Juceutas libras babcal. Oclogenaria uoningentas Lx. Quinquagenaria simililer x pedum pondo sexcenta. Quadragenaria pondo quadrin- genla lxxx. Tricenaria pondo trecentasexaginta. Vicenaria jiondo XL. Octonaria pondo uonaginlasex. XIII. [De omphacomeli.] In iiviB semiacerbne siicci sextariis sex mellis triti fortiter duos sextarios debcbis infundere , el sub solis radiis diebus xi. decoquere. XIV. Augustum Maio par soliscursus aiquavil. Hora 1 et XI pedes Hora II et X pedes Hora III el IX pedes Ilora IV et VIII pedes Hora V cl VII pedes Hora VI pedes LIBLR DECIMLS. I. Septenibri ineiise ager pingnis, ct qui diu leiiere con- suevit liumorem, terlia vice arabitur, quamvis liumido anno possit et antea lerliari. Nunc ager liumidus.planus, esilis, qucm prinio Augusto arari diximus, itoatur et seritiir. Graciles clivi nunc primum niandi et screiidi suiit statim circa .Tquinoctium. Agri nunc slercorandi sunt, sed in colle spissius, in campo rarius laetamiiia disponcn- tur, cum luna minuitur • qii.i' res si servetur , bcrbis ofli- ciet. Uni jugero asseril Columella xxiv stercoris larpenla sutlicere; in plano vero xviii. Sed iidem cumuli lol dissi- |iandi sunt.quot eadem dic poteriint inarari, iie stcrcora exsiccala uiliil prosiut. Ejiciunturquidem la;tamina,etqua- libet biemis parte. Sed si tempore suo ejici aliqua ratione iion putcrunt , ante quam seras , inore semiuis per agius pulverem slercoris spaige, vel caprinuni manu projice,et terram sarculis niisce. liec prodesl nimium stercorare unotempore,sed frequciiler et modice. Agernqiiosus plus slerroris, siccus vero minus requiril. Sed si l«lainini« (iipia noii abundal . Iioc pi" sM\juyc'riiiii, et le faiie vers requinoxc, aiiii que ce i;rain se troine fortilie avant riiivev. Si on veut le faire paitre souvcnt par les bestiaux, il pourra suffire a leur pature jusquau raois de niai ; au lieuquc si Tou veut en retircr du grain , il ne faudra le leur laisser paitrc quejusqu'au\ calendes dc mars, ct, passc ce temps, lcur cn interdire la pature. 1\. Ou seme vers les ides de ce mois ei des lupins , pour fertiliser lcs terres maigres ; et , des qu'ils sont venus, on les vcrsc en lcrre , a(in qu'ils y soient coupes par le soc de la eliarrue , et qu'ils y pourrissent. X. Oli peut faire u prcscnt de nouvelles prai- ries , si on lejuge a propos. Lorsqu'on aura le clioix du terraiu , ou prcferera pour cette desti- natioD , soit un terrain gras ou la rosee sejouruc, uui ou legcrcmcnt iiicliue, soit une vallce dout la position soit tellc , que Tcau ne soit pas dans le casd'y tomber parune chute prccipitce , ni d'y rcstcr stagnantc. On peut encore mettre en prai- rics ua terrain nicublc ct maigre,pourvuqu'on ait soin de Tarroser. On arrachera donc, pour degager ce terrain, tout ce qui pourra Tembar- rasscr, t.int les hcrbes bautcs et durcs que les ar- brisseaux dout il scracouvcrt. Ensuite, lorsqu'il aura ctesouveiit rcniue etameubli par des labours multiplies, on en ramassera les pierres, et on en pulverisera toutes les mottes;apres quoi on le fumera avecdufumicr receiit, dans le tempsque la lune croitra. Oii aura le plus grand soin d'en ccarter lcs betes de somme, surtout quand il fera humide, de peur qu'en imprimant leurs pas sur le sol , elles ne lc rcndcut iucgal en differents en- droits. Mais lorsque de vieux pres seront cou- verts de mousse, 11 faudra les gratter, ct rcpan- 017 dre dc la graine de foin dans lcs partics (|ui en auront ctc graltccs. On y rcpaiulra encore sou- vent de la cendre , qui cst uii excellent prcscrva- tif de la raousse. Si unc portion de prairics est devcnuesterile par moisissure, negligcncc ou ve- tustc, on la Inbourcra et on raplanira de nou- veau. En gcnernl , il fnudra labourer souvcnt lcs pres stcriles. On pourrn aussi semcr dcs ravcs dans lcs prairics noiivelles ; etquandon les aura recueillies, on achcvera les opcrations que uous venons de detniller, pour y semcr ensuite de la graiiie de foin , en la melant toutcfois avec dc la vcsce. II ne faudra point nrroscr ccs scmences avant qu'elles aient consolidc le sol en croissant, de peur (jue Tcau venanta couler sur uuc tcrre peu solide, n'cn enleve la superficie. XI. li faut faire la vendange ce mois-ci dnns lcs pnys chauds et voisins de la mer, et se prii- parcr a la faire dans les pays froids. On rccon- iiait ([ue le temps est venu de faire la vendange, li>rsc[u'en expriniant les pepius renfcrmes dans les grains de raisin , il s'en trouve de gris ou tout a fait noirs, ce qui est le sigue de la maturite du fruit. Yoici la quantite de poix qu'on emploiera pour Tappriit dcs futailles : il cn faudra douze livres pour enduire les futailles de dcux ccnts congii dc contciiance , et moiiis a proportion pour cclles crune plus petite contenance. Ceux qui vcu- lcnt rafliner melent une livre d'excellente cire sur dix livres de poix ; ce miilange est bon pour procurer de Todcur et de la saveur au vin , parce que la douceur de la cire tempere la poix , ct remp(}che de s'ecaillcr pendant les froids. II faut ce[5endaiit goutcr la poix pour s'assurcr de sa douccur, parce ([u')l arrivc souvent que son amer- tume gate le vin. XU. On recolte a pi^-sent daus quelques can- spaigiimis ciica .Tqiiiiioctiiim , iit aiile liloinciii convalc- i;cal. Si depasci sirpiiis vcjls, iisipie in iMainm inenseni cjus pasliiia suKiciet. Qiioil si ex ea seinen etiam redifsere, iisiue ad Martias calcmlas , el (lcliinc pecora piGliil)el)is. IX. Hoc mense, ut loca foccundenliir exilia, Inpimis firca idus seiitur, et ubi cieverit, verlitur vomere, ut piilicfiatexcisus. ■ X. Niinc prala, si liliuerit, possiimus novella formare. Si eligcudi facultas esl, locuiii pihKnem, roscidimi, pla- iiiim, lcniter inclinatuin, vel Imjusmodi ^allem dcpiilalii- miis, iil)i liuinor iicc slatim pnei'i[iilari cogitur, iicc diu debet inlia'iere. 1'olcst ipiidem et solulo et grac.ili solo prati foriiia , si ri};i'Uir, iinponl. Lxtirpandus cst itaqiie locus lioc teinpoie, i^t lilierandiis impcdiineiitls (ininiliiis, vel lieihis lalidilbusct -solidis alque virgullls. Deinde cimi fieipientcr ('xeicilatiis fuciil ae inulta aratlonc resoliiliis, .siilimiitislapiililios, et glehis iihique c.onliaetis, sleicoieliir iima ( resi enle rccenli hetamiiie. Al) iinKulis jiimentoniiu .sumuia intenlioiie servelur iiitactiis, pia'clpue ipiolies liiimescit, neinieqiiale sulum reddaiit midtls locls impiessa vesligia. Sedsi prata vetcra inuscus olidiixeril, ahiaden- ilus esl.et .scalplis cisilcin locis fuMii spargenda sunt seniina, et qiioil ad iicianiliim inu.scum piodesl, ciiiis .sne- |)iiis iiigcreniliis. Qnod si slerilis fadus (!st lociis earie, liicniia, velnslate, cxaietur, acdc novo ruisus ;equelur. Nam piata sterilia |ileruinque aiaic c/mveniet. Sed in novo piato rapa coiiserere possmnus, qiiorum nicsso liiiila, lalcia qiiae dicta suiit, cxequemur. Viciain tainen rieiii seminihiis mixlam post li,TC spargemiis. Rigari vero aiilequaiiidiiruin soliiiii fecerit, noii debchit, iie ejus cra- teni ininiissolidam vis inlerlliii coiriimpal liuniorls. \I. Iliic iiiense liicis tepidis inarilimisque cclebranda vindciiii.i i'^l , liiuiilis apparanda. Sed inalurilalcni vinde- mia' in.41 '-' iiiiii^ lioi' generc : si expressa uva vinacia, qiia' iii aruii^ irl.iuiiir i,lioc esl grana), sint fusca, ct iiouniilla propemodum nigra : quam rem uaturalis malu- litas facil. Iii doliis |iicauilis liic inodus crit, ut dolluin dncenlormn congiornin xii lihris picclur, dciiide pro ininoris a-'.stimaliuiie suIiiIik as. Diligeutiurt^s oplliiiii' cera; iii dcccin picis litiras uiiam llbrain misceiit.qua- et odori pioliclt et sapori , et plccm leultate periniilceiis , IVIguribus eam non paliliir disslliie. 1'lcis laiiicn giislii e\|iloiaiida diilcedo csl, ipiia sa'pe \ liia ejusamaiiliidine vitiaiiliir. XII. Nciic ipiibusdain locls paiiiciiin nietctur ct lui- 618 PALLADIUS. tons le panis et le millet. On semera daus ce temps-ei les haricots que l'on destine ponr la ta- ble. On apprete a pr6seut les perches necessaires pour la chasse aux hibous, ainsi que les autres partiesderappareil. Leterapsde cette chasse est vers les calendes d'octobre. XIII. On seme a present io pavot dans lcs pays secset chauds. Ou peut aussi le semer avec d"autres herbes potageres. On pretend qu'il vient mieux dans les terrains sur lesquels on a brule des baguettes et des sarments. Cest dans ce temps qu'il y a le plus d'avantage a semer les choux, alin de les trausferer en pieds au com- mencement de novembre, et de pouvoir les re- colter en feuilles pendant Thiver, et en cimes au printemps. II faudra labourer au pastinum ce moiscl , a trois pieds de profondeur, les planelies des jardins , que Ton doit ensemencer pendant le printeraps, et les fumer au deciin de la lune. On semera le thym a la fiii de ce mois. II vien- dra mieux quand il sera piante cn pied que iors- qu'il aura ete seme engraine, quoiqa'il puisse aussi venir de cette derniere facon. II ainie les terrains exposes au soleil , maigres et voisins de la mer. On semera Torigan dans ce temps, vers i'e- quinoxe. II demande a etre fume et arrose jus- qu"a ce qu'ii ait pris une certaine cousistanee. II se plaJt dans les lieux sauvageset au milieu des rochers. On seme a la meme epoque le c;iprier. Cette plante serpente au loin , et son suc nuit aux terres. Cest pourquoi, pour remptVherde s'eten- dre trop , on la semera dans un terrain sec et mai- gre, que Ton environnera d'ua fosse, ou d"une mu- railleconstruiteavecdelaboue. Le caprierfait de lui-merae ia guerre aux herbes. 11 fleurit en cte, et se desseche vers le coucher des Pleiades. II est a propos de semer la uielle a ia fin de ce raois-ci. On semera ce mois-ci le cressou alenois et raneth dans les pays temper^s ainsique les pays chauds ; les raiforts, dans les pays secs ; les panais et le cerfeuil, vers les calendes d'octobre; les laitues, la poiree, la coriandre, les raves et lesuavets, dans les premiers jours du mois. XIV. On semera au mois de septembre vers les caiendes d'octobre , ou au mois de fevrier , les peches-noix, soit en rejetons, soit en noyaux. j L'enfance de cet arbre exige des soins minu-i tieux. On arrachera un rejeton de Tarbre avec ses racines,et on Tenduira de fiente de bouc; puis on Tenterrera en grande partie dans un sol gras et laboure , en le posant sur des coquil- les et de Talgue marine. D'autres mettent en au- torane, dans une terre grasse et solgneusement passee au cribie, les noyaux de ce fruit seches au soleil , en ies joignant trois par trois; et Ton pretend que les germes de ces noyaux se reunis- senl entre eux pour ne former qu'un seul ar- buste, dont il faut aider la croissance en Tarro- sant souvent, et en grattant lcgfcrement avec la beche ie sol qui le porte, pour lui donner de la vigueur dans letempsde sa jeunesse. On trans- fereensuite au bout d'unan, ou un peu pius tard, la plante qui est resuitee de ces seraences ; moyen- nant quoi elie donne des fruits plus doux qu'ils n'auraient ct6 sans cette attention. Les rejetons de cet arbre profitent a merveille, lorsqu'ils sont greffes surle cognassier a la fin du raois de jan- vier ou au mois de fevrier. On les greffe aussi sur toutes les especes de poramiers, sur les poi- riers , sur les pruniers, et sur l'epine sauvage. II est raieux de les greffer en fente sur le tronc que sous l'ecorce. On couvrc Tarbre , quand ii est ainsi grelfe, d'uu pauier ou d"un \ase de terrecuitc, que ]'on remplit de terre labouree et meiee de liiim. Tempore lioc faselus ad escam seraliir. Jiunc in amilibus appareUir auciipium noctuse, CEcteraque in- sliunienla caplura;, ut circa calendas exerceatur Octo- bres. XIII. Nunc papaver seritiirlocissicciset calidis : potest fiX cum aliis oleribus semiuari. Fertur utilius provenire, ^ubi virga; et sarmenta combiista sunt. Tempore hoc 'brassicam seres utilius, ut plantas ejus Novembii in- clioante transponas : de quiljus et liieme olus et vere possit cyma produci. Hoc mense spatia liortorum , quae per vernum seminibus impleturus es , alte tribus pedibus pastinare debebis, et luna decresccnte (liis) stercus inferre. Hoc niense uUimo thymum seremus ; sed inelius planlis nascitur , quamvis possit ct semine. Agruni diligit apri- cum, macruni, maritimum. Nuiic circa ^eqiiinoctium scres origanuin . stercorariac rigari, donec convalescat, appetit. Amat loca aspeia atque saxosa. lisdem diebus seritur capparis : late serpit : succo suo terris nocet. Serendum est ergo, ne procedal ulterius, circumveniente fossato, vel lutostructis parietibus, solo sicco et gracili : liCibas sponte pcrsequilur i lloret aestate. Sed occasii Ver- piliaium tapparis arescit. Cith hoc incnse ullimo bcne sei itur. Hoc mense nasturtium seremiis et anetlium locis teniperatis et calidis , et radices locis siccis, ct pastinacas et caiiefolium circa Octobres calendas, et lactucas et betas et coriandrum , et primis diebus rapa et napos. XIV. Mcnse Septembri circa calendas Octobres vel. Februario tuheres seremus sobole vel nucleis , cujus te- nera diligenter nutriri debet infantia. Snmatur cum radici- bus planta divulsa : bubulo fimo linatur ac lulo : slatnatur pingui terra et subacta, subditis conchis et marina alga : terris magna sui parle condatur. Alii pomis statini grana decussa et sole siccala pingui el prohe cribrala terra aii- tumno tria simul ponunt, qu* feruntur in unum coire virgultum : quod assidua rigatione juvandum est atque fossura, quae solura leviter scalpens teneritudini roliur inducal. Post annum deinde vel aliquanto tardius, qua; /uerit de semine planta traiisfertur : et lioc genere fructus efficit dulciores. Mense Januario ultimo vel Feliruario tuberum surculus mirabiliter proficit cydonio iusitus. Inscritur autem malis omnibus (et piris), ct piunis el Calabrioi : melius trunro fisso ^uam corlice. Desuper qualo vcl ficlili vase miinitur, replelis nsqne prope siini- inilalcin surculi teira subacts cuin stercorc 1'iosunt DE LAGRICULTURE, LIV. XI fumier, presque jusqu^i 1'extr^mitL' superieure de la greffe. Les soius que j'ai dit etre profitaljles auxpommiers, lesontaussi aux peches-noix. On conservera ces fruits en les ensevelissant daus du millet, ou en les renfermaiit dans de petites cruehes enduites de poix et bouchees. XV. On fera nussi ce mois-ci des paves pour les plates-formes, ainsi qne de la brique, de la ma- niere que j'ai decrite au mois de mai. XVI. Composition iln sirop de miires. On fera bouillir tant soit peu du jusde nuires sauvaiies; apres quoi on melera deux tiers de ce jus avec un tiers de miel , et Ton fern bouillir ce melange jusqu'a ce qu'il aitacquis l'epaisseur du miel. XVII. Quand ou voudia garder du raisin , on cueillera des grappes bien saines, dont les grains ue soient ni fermes jusqu'a la verdeur, ni nmollis jusqu'a 1'exces de maturite. II les faut transparents a la lumiere et elastiques au toucher. S'il se trouve dans ces grappes dcs grains corrom- pus ou defectueux , on les coupera. On rejettera aussi ceux dont la verdeur insurmontable aura resiste sans s'adoucir aux caresses du soleil d'ete. Ensuite on coupera la queue de ces grappes, et, ;t|Meslesavoirtrempeesdansdela poixbouillante, on les suspendra dans un endroit sec , frais, obscur, et impenetrable a la lumiere. XVIII. II faut eparaprer sur les eotes, trente jonrsavant la vendange, les ceps dont le fruit poinrira par trop d'humidite, et ne leur laisser que les feuilles dont ils seront garnis par en haut. Elles serviront a garantir leui eime de la trop giande ardeur du soleil. XIX. Les jours de septerabre et d'avril se rcs- Ecrablent entre eux par rapport a regalite des heures. 619 A la premifere et a la onziemc heure, le gnc- nion donne vingt-quatre picds d'ombre. A la secondeet a la dixierae, il en donne qua- torze. A la troisieme et i la neuvieme, il en donnc dix. A la quatrieme et a In huiticme, il cn donne scpt. A la cinquieme et a la septieme, il en donne cinq. A la sixieme, il en donne quatre. LIVRE ONZIEME. OCTOCRE. I. On seraera le ble adoreum , ainsi que le fro- ment, au mnis d'octobre. Le temps prefix pour scmer ces grains est depuis le dix des calendes de novembre jusqu'au six des ides dedtcembre, pour les contrees temperees. Cest aussi le temps decharrieret d'etendrele furaierdaus leschamps. Onsemera eneore ce mois Torge appelee canlhc- riiium. Ce grain se seme en terrain maigre et sec , ou dans une terre tr6s-grasse. En effet, il a la propriete de faire maigrir les guerets. Or cette vertu malfaisante sera surmontee par ime terre grasse , ou bien elle ne pourra faire grnnd mal a une terre que sa maigrcur met deja hors d"elat de rapporter autre chose. II faut donc fumer le champ quand on le seme a cette epoque. On se- mera aussi a present l'ers, les lupins , les pois et le sesame, comme je l'ai dit. Le sesame se seme, ainsi quc le haricot, jusqu'aux ides d'octobre, pourvu ((uece soit dans une lerre gras.^e, et qui rnpporte tous les ans sans se reposer. Uu jwjc- rum en demaude quatre modii. Iiiberibiis, qiiap nialis proiiesse memoravi. Tiibercs serva- biinlur, si obruanliir iii niilio vel uiceolis picali.s cloblilis. XV. Hoc eliaui nicnse pavimenta iii solariis cl laleres facienuis eo ninre quo Maio mense descripsi. XVI. {[)c diamnro]. Siiccum mori agrestis paululum facies dererfcre. Tunc succi [ipsius] duas parles et unam mellis admisces, et mista curabis ad pinguediuem mellis excoqiiere. XVII. tjvas qiias servarc volunius, Icgamus iltosas , neque acerbilate risidas , ueque nialurilate dcnucntcs.sed quibus est et sranum luce iiencliabilc cl splendidum, cl lacluscuuimollijucunditalecallosiis. Si ipm miiiI cornipta vel) vitiosa, resecemus : ncc pali.iiiiiir iiilc n ^~r, qiiihiis inexpuunabilisaceibilasfonlra blaiidi ul i a ^livi culoris induruit. Tunc iiicisos bolryonuni lenaces calida pice oportet ambiri, atqueita iii loco sicco, frigido,et obscuro Eiiie liiminis irruptione snspendi. XVIII. Vitis cujuslriiclus liumorc piiliescil, per latera pampinanda cst ante trigesimiim vindeniia^ dieni, et sola tioiis illa servanda cst, qiia^ in summilate posila solem I imiiiin defciidil a vertire. XIX. Seplembris cl .\prilis dies Iioris siniililiiis confc- runtur. Hora I et XI pedes XXIV Hora II et X pedes XIV. Hora III et IX peiles %. Hora IV ct VIII pedes VII Hora v et VII Iicdes V Hora VI pcdcs IV I-lliER LXDECIMUS. I. Oilobri mcnse adoreum scremus ac Iriticum. .Tiistr, salio cst a decimo calendasNovcmbres, usque adsextnm idiis Dcccinbres regionibus leinperalis. Nnnc eliam la;la- nicii cffiMtiir ac spargitur. Iloc cliam ineiisc seremns or- deiim, qiiod dicilur cantlieiiniim. Serilur niacra et sicca teria, vcl iiiullum pingui. Nam quia hoc seiuine m.ues- ciiiil arva, pingui vincitur agro : allcri nun babel quod ampliiis iiocerc possil, cum pioplcr macrilalem semen aliud lcire non valeat. La:to agro nunc est serendum. Ltiam niinc errum , lupiuiim ct pisum et sisamum sere- miis ( nt dixi ) : sisamiim usque ad idus Oclobres, cl fa- selum, lamen terra pingui aiit reslibili agro : qualuor inodiis jugerum compleblmus. PALLADIUS. II. On scmcra la graine de lin ee niois, si on le juge a propos ; quoiqu"il vailie mieux renoncer a cette plante, qui epuise les forces de la terre. Si oa veut neamnoins en avoir, on en semera liuit modii ^as jugerum , dans un terrain tres-gras et mediocrement humide. II y a des personnes qui en sement une pliis grande quautite dans un ter- rain maigre, et qui obtiennent iin lin plus fin par cette methode. IIL Cest a present le temps favorabie pour fairelavendange; c'estaussiceluid'observerquels sont les ceps les plus feconds , et de les marquer de facon a les reconnaitre , afin de pouvoir choi- sir sur ces ceps des sarments propres a etre mis en terre. Columelle soutient qu'ou ne peut pas s'assurer de la recondite d'un cep eu une annee , mais qu'il en faut quatre pour y parvenir ; et que ce n'est qu'apres ce nonibre d'annees ecoulees que Ton connait, a ne s'y poiut meprendre, la bonte d'un rejeton. 1"V. II est tres a pro|ios de planter des vignes a la fin de ce mois-ci daus les contrees a tempera- ture chaude et seehe, a terres legeres et mcubles , acoteaux abrupts etdegarnis. J'ai traiteeette ma- tiere tout au long dans le mois de fevrier. Cest a present le raeilleur temps pour faire', dans les terrains secs , chauds , maigres , peu fertiles , sablonneux et exposes au soleil , toutes les opera- tions quc nous avons detailk^es precedemment , par rapport aux facons des terres au pastinum , a la plantation ies vignes, a leur taille, a la ma- niere de lcs prcvigner et de les reparer, et a la formatiou des plants d'arbres maries aux vignes, aiin que lcs pluies d'hiver rendent ces operations profitables, en dcpit de la maigreur de ces sortes (le terres;ce qui ne pourra manquer d'arriver, paree que les plantes y trouveront de rhumidite quand elles seront alterees, et qu'ellcs y seroat a Tabri d'6trc brijlees, nc pouvant etrc ni sciees par les glacons, ni ensevelies sous eux , attendu que les frimas sont chose inconnue en ces re- gions. V. II faut dechausser apres les ides d'octobre toute lajeune vigne dans les vignobles plantes, soit au pastinum, soit par voie de fosses et tranchees, ;i Teffet de couper les racines superllues qu'elles auront jetees pendant rete. En effet, si ces der- nieres venaient ii se fortilier, elles finiraieut par faire perir les racines les plus profondes; de sorte que la vigne resterait comnie suspendue sur la superficJe du sol, et se trouverait exposee par ia au froid comme a la chaleur. II ne faut pas ce- pendant couper ces petites racines jusqu'aupres du tronc, de peuv qu"il n'en sorte une plus grandc quantite de la plaie, ou que cette plaie , qui s'at- taque au corps merae de la vigiie, ne la rende dans lespremiers temps tropsensiblo a rimpression du froid qui suivra cette operation. Oii leur conser- vera donc en les coupant uiie longueur de doigt, apres quoi on laissera les vignes a decouvert, si Ihiver est doux dans le pays ; au iieu que , s'il est rude, on aura soin de les recouvrir avant les ides de decembre; ct menie , s'il est excessivement froid , on repandra a rapproche de Ihiver un peu de fiente de pigeon au pied des jeunes vignes; ce que Columelle veut que Ton pratique pendant cinq annees entieres, pour obvier auxtrop grands froids. VI. Cest a present le meilleur teraps pour pro- vigner dansles climats dont j'ai'pai'le, parceque toute la seve se porte aux racines, se trouvant debarrassee du soia de donner des branches a fruit. VII. II y a des personnesqui sont dans Tusage de greffer ce mois-ei les vignes ainsi que les ar>- bres dans les pays tres-chauds. II. Hocmense lini senien scremus ,'si placet, quod ta- iiien pro malitia sui serenduin non est, nam terrae uber exliaurit. Sed si velis loco pinguissimo et niodice liumido, serelur injugeio viri modiis. Aliqui macro solo spissum serunt : ila assequimlur ul linum sublile nascatur. III. Nunc opportuua vindemia esl, cujus tempoie no- tanda est fcecunditas vitiuni et iiotis quibuscunque sigiian- da, utex his ad ponendum sarmeiita possimus eligeie. Asserit auleni Coluniella explorari fcecunditatem uno anno non posse, sed quatuur : quo numeio cognoscitur veia ge- uerositas surculorum. IV. Hoc mense poslremo, ubi calidi ac sicci aeris qua- litasest, ubi exilis el aridus [est] cainpus , ubi collis prajruptus aut inacer, vites utilissime ponuntur.de quibus satis mense Februario disputavi. Nunc locis siccis, calidis, cxilibus, macris, arenosis, aridis, quajcunque de pastinis, de vilibus ponendis, putandis, propagandis, reparandis, vel arbusto faciendo ante dicta sunt, rectius fiunt, ut €ontia exilitaleni glebie hibeinis imbribus adjuvenliir. Sic el Immorcin siticutibus confcrunt , cl recisa vel mcrsa gla- cie non aduruut, qiiia talibiis locis pruinarum vis et na- luia nescitur. V. Post idus Oclobiis ablaqiieanda est omnis novella vinea seu in pasliuo, seu in scrobibus aut sulcis, ut ain- pulentur radices supeivacua; , quas produxit Kstate : <|uae si convaluerint, inferiores radices faciunt interire, et ita remanebit vitis in summitatc suspeiisa : quse res eani fiigori obnoxiam faciet et calori. Sed bae radicnlaj non ad sicciim debent recidi, ne aiit pluies inde nascan- tiir, aut nova plaga corpori vitis inipressa vi secuti algo- ris utatur. Recidemus autem relicto digiti spatio : etsi placida ibi bienis est, aperlas relinquemns viles : si vio- lenta, ante Decembres idus operiemns : si pra^frigida, ali- quantum columbini stercoris sub ipsa liieme circa viticii- l;u um vestigia largiemur, quod contra frigiis nimium Co- lumella dicit toto faciendum esse qninquennio. VI. Hoc tempore idciico locis qnibus dixi propagatio nielior est, quia tiimandis radicibus vilis incumbit, cuni proferendi palmitis eain cura non permovet. VII. Hoc mensealiqui vites et aibores locis calidissimis inscrcrc consuevcrunt DR L'AGRICULTURE, LIV. XI. VIIL On fonnpra nussi a i>rcscnt, dp.nsles pays chnuds et les loealites exposees au soleil, dos plants d'oliviers de la maniere que nons avons donnee dans le mois de levricr, et en observant rarrangeraent que nous avons prescrit. On plan- tera egalement dans le merae temps et dans les memes pays des pepinieres d'oliviers, et l'on pro- cedera aux soins de toute nature quexige la cul- ture de cetarbre. On confira aussi les olives blan- ches de la maniere que nous donuerons par la suite. 1! fautdechausser a present ies oliviers dans les provinces seches et chaudes , afin que leurs pieds puissent etre humectes par l'eau qui tom- bera de leurtete. Columelle ordonne d"arracher tous les rejetons de ces arbi-es. Pour moi , il meserable qu'il faut toujours laisser quelques jets robustes, dont on puisse faircclioix pour rempla- cer la mere quand elle sera vieillie, ou que fon puisse transfcrer de bouture, lorsqueapres avoir ete bicn cleves, a Taidede la terrequ"onaura en- tassee aupres d'eux, ils auront aequis des raci- nes en propre, et qu'on pourra se procurer par lem* secours des plants d'oiiviers, sans avoir pris la pcine d'en former des pepinieres. II faut, si le eas edioit, fumer a present dans les pays tres- froids les oliviers, (fuine doivent cependant Tetre (juo de trois en trois ans. Six livres de crottin de chcvre ou un iiwdiii.i de cendre suffiront pour clKique arbre. On ne cessera cependant pas de ra- tisser la mousse de ces arbres. On les taillera aussi quand ils auront pass(j Tage de huit ans, suivaut (■olumelle. Pourmoi, je peuse qu"il faut en cou- per ehaijue anniie les branclies seches, ainsi que cclles qui ne produisent rien pour avoir ct(i trop faililes dans leur principe. Si un olivier ne rap- |iorte pointde fruit, quoiqu'il se porte bien , on I" (Tercera avec une tariere gauloise, de fa(;.Hi ([■!;; le trou quc Ton y fera penetre jus'.(u'a la 6^1 moelle, et on y enfoncera avec effort une houture inforine (rolivier sauvage qui remplisse exacte- ment le trou; aprcs quoi on dechaussera l'arbre, et on rarroscraavec du marc d'huilesans sv\, on de 1'urine gardce. En effet, aucune steriliK; ne resiste a ce genre de fecondation ; raais il ne faut pas attendre pour grcffer Tarbre que le vice ait disparu. On nettoiera ce moisci les fosscs et les ruisseaux. IX. l.esGrecsordonnentdetransvascMemout qui aura commencc a bouillir, lors([ue le raisin dont il aura ettj exprime aura trop souffert de la pluie. Entrain(;e par sa pesanteur spccirKiue, Teau se precipitera au fond du vase nou\eau; et le vin , degag(3 de ce melange h(iterogene, se con- servera niieux. X. On fera a pr^^sent rhuile verte, de la ma- nicre qui suit. On cucillera les olives les plus nou- velles, lorsqu'elles seront tourn(ies ; et si on a mis quelqucs jours a les eueillir, on les (;tendra, dc peur qu'elles ne s'eehauffent. Ou s(eparera du tas celles qui pourront se trouver pourries ou dessi;'- ch(^es ; et lorsqu'on en aura amasse la quantitc que le pressoir en peut contenir, on les saupou- drera de se! egrug(' ouen grains, ee qui vauten- core mieux.a raison de trois modiide sel surdix d'olives; puis on les moudra d'abord ; apres quoi on les mettra avec leur sel dans des paniers, et on les y laissera pendant toute la nuit, afin qu'elk's en contractent le gout; on les livrera ensuite au pressoir lc lenderaain matin, et Ton en ohtiendra une huile salce du meilleur gout. II fuudra sans eontredit lavcr avant tout a Teau ehandc lcs ea- naux k travers lcsquels l"huile coulera, ainsi (|ue tous les r(^3ervoirs dans lesquels elle se rendra , alinqu'ils ne couservent point Todeur de relent que leur aura laissee rhuile de l'annee pr(iccdente. On n'approchera pas nou plus le feu de riuiile, Vlll. N(inc clinm loiis calidis ct apricis olivcta iii.^titue- mns more vcloidine, qiiem Feliniaiiiis iiiensis oslenilit. Seminaria qiioqueoleaniin locis laliliiis liiciemus lioclem- poie, et omiiia qiiae ad oleam peiliiieliuiil. Olivas qiioque albas condietriiis , sicnt postea rcrereUir. Hoc tempore ablaqiieandae siint aiboies olea; provincils siccioiibiis ac tepidis, ita nt eis a snpeiiori parle linmor possil indiicl. Omnem sobolem convelli Coliiinella pnrcepit. Milii antem videtur pancas dimltli semper ac solidas, es quibiis vel in vetusiate matris loco delecta siiccedat , vel melius nu- trita, et aggest;e terrSe benelicio eliam siias liabens radi- ces ad olivetum faciendnm sine cura seminarii transferalur arbuscula. Suiic si siippetit, inlcimisso Iriennio steico- randa siiiit olivela locis maxime fiigidls. Caprini slercoris sex librfe uni aibori vel cincris modii singiili suflicient. Muscus tamen scmper radatur arboiibiis : et pnlentur ( sicut Columclla dicit ) oclo annonim .Tlale transacla. Vi- detur milii nnoquoque anno sia:a et iiifriictiiosa ciim ali- qua debilitate nascentia debere recidi. (Jiiod si friicliisar- bor liPta non afferet, lerebretur Gallira tcrclira iisqiie ad mednllam fornininc impresso, ciii oleaslri inlormis lalca ( veliementer) arctetnr, ct ahlaqucal.ie arbori amurca in- siilsa, vel vetus iirina iiifundalur. Hoc ciiiin vcliil coitii steriles aibores uberantur, qiias lamen diiianlc malltia opoi tebis inscrcie. Hoc mense fossas rivosqiie piirgabimns. IX. Gia-ci jiibent, si uvam nimius imber infuderit, post- eaqiiam nnislum ejns primo ardore fervebit, iit ad alia vascula Iransleratiir. Ita proptcr naturaigravitatem lema- ncns aipia sulisidct , et Iranslatum viniim pure servabitur, lelicto qiiicquid se illi ex imbre misciierit. X. Nuiic oleum virldc l.ii iciiiiis lioc genere. Olivam qnam recentissiinam , cum vuiia »1, c.illiKis, et .si diehiis ali- quol collegeris, expaiidi,- , n.' calcli.it. Si qua ihi piilris aut siccacst, removes. Ubi vero com[iIeveris modum factorii, salcs tritos vel non li itos , quod est melius , in olivam ean- dem niitlis per decem modios tres salis, et molis primo, et sic s,nlitam in noviscanistrisessepatieris, ut pernoctet ciiin salibus, ct ducat in se cosdem sapores : ac mane prcmi iinipial olei meliorem lluxuin redditiira, salis sa- porc (oiicepto. Canales sane et oirmia rcce|ilaciila olei cji- liila aipia prius lavabis , iit niliil dc aniii pra>terlli rancore ciisloilianl. Focos ctiam non pnipiiis admovehis, dc olei C22 PALLADIUS. de peur que la fumee n'en corrompe le goul. Dans les pays sees et ehauds, c'est c^i la fin de ce mois que Ton cueiile les baies de laurier pour en faire de riiuile. Xf. II fautseraerau mois d'octobre lachicorie queron voudraconsommereu hiver. Cetteplante a'ime rhumidile et les terres meubles. Klle monte tres-haut daiis les terraius sablouneux , sales et voisins de la mer. On lui prepaiera des plauches apiatics, de peur que ses raeines ne viennent a se decouvrir, au cas que la terre s'eboule. Quand clie aura quatre feuilles, on la transplantera dans un terrain fume. Onplante a present lesartichauts en pied. On coupe avec le fer 1'extremite de leurs racines en les mettant en tcrre, et on trempe ces racines dans du fumier. On en met deux ou trois pieds ensemble dans des fosses profondes d'un pied, qn'on eloigne de trois pieils runede raiitre, pour que le plautcroisse mieux. On repand sou- vent siir ces plantes de la ceudre et du fumier, a rapp;oche de Ihiver, daus les tempssecs. ()n se- mera la moutarde ce mois-ci. Cette plaute se plait dans une terre qui a ete labouree, et , si faire se peut, rapportee, quoiqu'elle vienne egaleinent bien partout. II fuut la sarcler assidumeut, alin qu'ellesoittoujourscouverte de poussiere; ce qui contribuera a rechaulfer, quoiqu'elle n'en almc pas moins Ihumidite. On laissera dans rendroit meme oii on laura semee la moutarde dont on se proposera de cueillir la graine; au lieu qu'on fera rentler, en la transferant, celle qu'on desti- nera a etre mangee. La vieille graine de moutarde n'est bonne ni pour rensemeuceraent ni pour la table. On est sur qu'elleestnouvelle, lorsque etant cassee entre les dentselle parait verte a rinterieur ; au lieu quesielle parait blanche, c'est une preuve qu'elle est vieille. II faut seraer la mauve ce mois-ci , parce que la venue de rhivcr l'emp5che- raitdeprcndreaccroissement.Cette planteseplalt dans les terrains gras et humides; elle aime le fumier. On latransfere en pied quand elle com- mence a avoir quatre ou cinq fuuilles. Le plant en prend mieux quand ii est jeune. En effet, si on la transferait quand elle est deja grande , elle languirait. Elle a meilleur gout quand elle n'a pas ete transplantee. Au reste , pour rempecher de monter trop promptement cn tige, on cache au milien de cette plante des mottes de terre le- gercs ou depetits cailloux. II faut lasemer clair. Elle aime etre sarclee assidument. II faut la de- barrasserdcsherbesqui lenvironnent, sansebran- ler ses racines. Elle pomraera, si on noue ses ra- eines lorsqu'on la transplantera. On semera aussi a present raneth dans les climats terapi'ri's et chauds. On seme encore ce mois-ci les ciboules, lamenthe, lc panais, le thymet rorigau, de meme que lacapre au commenceinent du mois. On se- mera egalement la poiree dans les tenains secs, ainsi que le grand raifort ; ou bien on transplan- tera ce dernier d'une terre inculte (ear c'est ua veritable raifort sauvage) dans uu terrain cultive, alin qu'il s'y amcliore. II faudra transferer a pre- sent lc poireau qui aura ete seme au priutemps, afin que sa tete grossisse. II n'est pas douteux qu'il ne faille sarcler assidument lcs poireaux, et les soulever, en les saisissant comme avec des liens, alin qu'a mesure que leurtete prendra de raccroissement, elle remplisse le vide que cette operation aura laisse sous leurs racines. On se- ineraaussiapresent le basilic. On pretend qu'il viendra plus tot dans ce temps-ci, quand ii aura ete trempe legerement dans du vinaigre, avant d'etre seme. XII. Celui qui veat travailler pour les sifecles .sapnrpm funnis inficiat. Nnnc mense postremo locis siccis et caliclis ail oIimmii faciendum laiiri baccas legemus. XI. Mense Octoljri serendasunt iiityba, quac liiemi ser- viant. Amant Imniores et teriam soluUim. Arenosis et sal- .sis locis alquc marilimis snmma proveniunt. Area lils pla- iiior apparetur, ne radices eornm terra fugientenudcntnr. Qualuur fnliorum transferaDtur ad locnm stercoratum. Nunc planlae cardui ponuntur quas cum ponemus, radices eaiiim siimmas ferro resecamiis, ac fimo tingimus ; ter- iiiiin pcdum spatio separamns incremenli causa, pedali scrobe depositas binas aut ternas. Cinerem sa?pe sub liieme diebiis siccis fimumque miscebimus. Hoc mense sinapim seremus. Terram diligit aralam , et si lieri polest , conge- sliciam, quamvis ubicnnque nascatur. Sarculari debet as- sidiie ut lespergatur pulvere, qiio fovelur. Non minns gaiidet hiimore. Ue quo semen legere disponis, suo loco esse patieris; quod ad escani paiabis, robustius facies Iransferendo. In siuapi vetus semen inntile est vel sationi vcl usui : quod deiitibus fractum si intns viride videbilur, novum cst : si albiim fueril, vetustatem falelur. Hoc mense malva sercnda est, qiiae occursu liiemis ab incrcmenti lon- litudine reprinnetiir. Loco pingui delectatur et bumido : gandet la;tamine. Transferuntur plantse eius, cum ccepe- rint folia quatiior liabere vel quinque. Mclius coniprehen- dit cjiis planla quae tenera est : major enim Iranslata lan- piebit. Sapor illis estmelior, si non transferanlur. Sed ne cilo eriganlur in caulem, in medio earum glebiilas con- slitnes aut lapillos. Rara ponenda cst, sarciilo deleclatnr assiduo. Si liberandiE sunt lieibis, ne motum senliant in radice. Si transferendis planlis nodum facias in radice scssiles fient. Nunceliam locis temperatis etcalidis aiie- thum scremus. Cepiillae scruntur cliam lioc mense, vel menta et pastinaca, thjninm et origanum, et capparis inensis inilio. Ilem bclam Ioci's siccioribus,necnon armo- raccam sercmiis, vel transferemiis ad ciilta, nt melior fial : nam lia;c agreslis est rapbanus. Nunc porrum verno satum transferre ilebemus, ut ciescat in capiit. Sane sar- cnlis ciiciimfodiatur assidue, ct comprebensa porri planta veliit teiiacibusallevetur, utinanitas spalii, qtiac ladicibus siibcrit, incrcmento capilis suppleatur. Ocimuiu qiioque eliam nnnc sercmns , quod citius nasci fertur hoc tempore, si aceti inibre levilerspargatur infusum. XII. Cui placet cmas agere saeculorum , de palmis c/igi- tel consercndis. Hoc igitur mense dactyloruni uon vete. DE L'AGRICULTURE, LIV. X[. a veiiir pcut s'occuper de la plaiitation dcs pal- miers; auquel cus il lui faudra mettre eii terrc ce mois-ci dcs noyaux fraichemeiit cxtraits de dattes qui ne soient pas trop anciennes, mais fraiches et pleines, et meler de la cendre avec la terre dans laquelle il lcs deposera. Si Ton en veut faire venir de plant, il faut s'y prendre des avril et mai. Cetarhre se plait dans les terraius expo- ses au soleil et u la chaleur. II faut rentretcnir d'eau pour le faire croitre. II demande une terre raeuble ou du sahle , quoiqu'il veuillc aussi avoir, soitautour de lui , soit sous lui , de la lerre ^rasse au moment ([u'on lc plantc en pied. On le trans- plante au bout d'un an ou deux , au mois de juin ou au commenccment de juillet. On le bechera assidumcnt au pied, pour faciliter les frequents arrosements qu'il faudra lui donner, et qui lui feront braver les chaleurs de Tete. L'eau salee a un certain degre lui est salutaire ; c'est pour- quoi il faudra en imprer;ner de sel aceteflet, quand on n'en aura pas qui soient naturellement salees. Si cct arhre vient a se mal porter, on le deehaussera, etoii Tarrosera avee de la lie de vin vieux , ou bien on coupera Texcedant du che- velu de ses raeines; ou enfiu on y enfoncera un coin de bois de saule , en les mettant a jour a cet effet. Au surplus, il est eonstant que tout endroit oii il croit naturellement des palmiers n'est bon pour presque aucune sorte de fruits. On plante les pistaches en automne au mois d'octobre, soit en rejetons, soit en amandes, «(uoiqu'il soit encore mieux de mettre en terre les pistaches elles-niemes, tant le ma!e que la femelle, en les accouplant. On appelle pistache male celle dont Tecoree renferme des noyaux qui ressemhlent a des testieules allon^'es. \ eut- on rafHner sur la culture de cette plante"? on se procurera de petits verresperccs, qu'on renipiira de terre fumee, et dans lesqucls on mcttra trois pistaches ensemble, afin que toutes les trois donnent a la fois un gcrme; apres quoi , lorsque la plante qui resultera de ccs f^ermes aura i)ris dos forees, il scra plus faeile dc la transplanter, ce qu'il faudra faire au raois de fevrier. Le pis- tachier aime les terrains chauds, pourvu qu'ils soient humectes ; aussi faut-il rarroser et le mettre au soleil. On le greffe sur terebinthe au mois de fevrier ou de raars , quoique d'autre3 assurent qu'on peut le greffer sur amandier. Le cerisier aime les climats froids, ainsi qiie ceux que lcur position rend humides. II profite peu dans les contrecs temperees, et ne peut venir en climat chaud. II se plait dans les contrees mon- tagneuscs ou sur les collines. II faudra transplan- ter au mois d'octobre ou de novemhre des pieds de cerisiers sauvages , que Ton greffera au com- meneement de janvier, quand ils auront pris cn tcrre. On pcut aussi formerdes pepinieres de cerisiers, en mettant en terre , dans les memes mois , des cerises qui y prendront avcc la plus grande facilite. L'experience m'a montre com- bien il est aise de faire venir cet arbre, puisque je puis certifierque j'ai vu monter en arbres des baguettes de cerisiers que j'avais enfoneees en ferre dans des vignobles, pour y servir de sou- tiens aux ceps. On peut encore semer les cerises au mois de janvier. II sera mieux de greffer le cerisier au mois de novembre, ou , s'il est ncccs- saire, a la fin de janvier. II y a meme des au- teurs qui ont dit qu'il fallait le greffer en octo- hre. Martialis preserit de greffcr les cerisiers en fente dans le troncde Tarhre ; mais je rae suis toujours hicn tronve de les avoir urelfes entre recorce et le hois. Ceux qui les grefferont en fente dans letroncde larhre , comme le veut Martia- lis , auront soin cl'6ter tout le duvet dont il sera^ nmi sed novoium ac plngaiuin rccfuiia ossa diclis mensibiis spargantur poma , qu;c suinma facililatc nasceulur. i:go sic liujus arboris facilila- tein proliavi, ut virgulta cx ceraso pro adminiculis per vineam posila in arlioiem prosiluissc conlirinem. Et Ja- miario mense seri potest. Inserltur mense Novcmbri me- lius , vel , si necesse sit , exlremo Januario. Alii et Octo- briinserendaesse dixeriint.Martialis ia Irunco inseri jubet- Milii inler corlicem ct ligmiin (eliciter semper evenit. Qui iii ti uncu iuscrunt, sicul Martialis dicit, omnein lanuginem,. i|iiri; ciira esl , aiilei i c so vina mcdicari. Scd si natura l<;nius vinum csl, et saporis liii- niocti , in congiis <-cntiini diios gypsi scxtarios inisisse snf. lirict. Quod si viiiiim iiascilur virtute solidius, medietas atmndc pncdictis potcrit satis csse mensuris. .W. Kunc rosatum sine rosa facics sic. Folia cHri viridia sporta palmea missa in mnsti uondum ferventis vase diponcs, et claudes, et exemtis quadraginla dicbns melle aildito ad moduin rusatl, cum placebit, uleris. XVI. Iloc mense, oinnia <|ua; locis suis lcgunlur, ex pomis vina conlicies. ,\VH. [[)e wnomellc]. Muslum de majoribus ctcgregiis vitibus posl XX dics, quani levatum fuerit cx lacu , quan- tum voiueris sumis, el ei inellis non dcspiimati optimi quiutam parlem (prius) trilam forliter, doui-c albcscat, adinisces, et agitabis ex canna ladicata vebemenler. Mn- vchisautem sic per dics xLcontinuos, vel quod est mc- lius, qiiinquagiula, ila nt cum moveris, inundo linluo tegas , per quod facile confectio aestuabunda suspiiet. 1'ost dic5 autem quinqnaginta miind» manu purgas qiiodcunqne 40. C23 PALLADIUS. se conserveratres-vioux. Ilscraceneiulant mieiix de le survider aii priutemps suivant dans dc plus petits vases enduits de poix, que ron cou- vrira apres les avoir biea bouches avec du gypse , alin de les mettre au frais soit dans un caveau sou- terrain, soitdansdu sablederiviere, ou delesen- loncer en partic sous le sable au fond d'une ri vieie. CeviiinesegStefajamais^aquelquevicillessequ'!! parvienne, pourvu quMl ait ete fait avec soin. XVIII. On fera a present le defndum, le cara- nnm ct la aapa. Tous ces vins se font cgalement nvec du mout, mais la facou n'est pas la meme ; de la difference de noms et de proprieies : ainsi le defrulum , qui tire son nom du mot dcfcrvcre , est cense fnit, lorsque le mout a ete fortemcnt ecume jusqu'a ce qu'il soit epaissi ; le carainum, lorsqu'il cst reduit aux deux tiers; et la sapa, lorsqu'il est rcduit a un ticrs. Ce dernier sera cependant mcilleur quand ou Taura fait cuire avec des coings, sur un feu de bois de figuier. XIX. On fera a present, avant la vendange, Ie;j«i'.s7««(vin de raisin sccbe au solcil), qu'on a partout en Affique, le secret de rendresi raoelleux et si agreable, et qui , employe. en guise de miel pour condre, devient un preservatif contre lcs vents. Oncucilleradonc unetres grandequantite de grappes de raisiii, que Ton fera secher au soleil; et, apres les avoir renfermees dans de petits pa- niers dejonca claires voies, oncommencera par les fouctter vigourcusementavecdes verf;es. En- suite, lorsque tousles grains seront amollis par les coups, on soumettra le panier a Taction du prcs- soir. Le jus qui s'en exprimera sera le passum, (|u'on renfermera dans un petit vase pour le con- servercomme du miel. XX. Maniere de faire le cotignac. AprOs avoir supcniatabit, et iii vasciilo gypso ciiligeiiter inctiidis, clad veUislateni reservas. Melius tameii si in niinora et picata rascula pioximo vere tiansfunilas , et gypsala diligeiiter operias, etin teneiia et rrigidacella recondas, vel arenis fluvialibus vel eodem solo vascula cx aliqiia parte sub- Hiergas. Hoc uiilla vitiatur setate, si tamen diligenter effeceris. XVIII. Nunc defrutum, caro?mim, sapani conficies. Ciiin oninia uno geneie conficiantur ex musto , modus liis et viitutem inutabit et nomina. Nani delVutuin a defer- vendo dictuin, ubi ad spissitudinem fortiter despuinaveiit, effectiim est. Carcenum, cum terlia peidita duii? partes remanserinl. Sapa, ubi ad lerlias ledacta descendcril; quam tamen raeliorem facient cydoiiia siinul cocla, el igni supposita ligna ricnlnea. XIX. 1'assum iniiic (ief anle vindemiam, qiiud Africa suevil universa coiinceie pingue alciuc jiicundum, el qiio ad condilumsi utaiismcllis vice, ab iiillalionete viiidices. Legiintur cigo uva; passas quaniplurinia' , el in liscellis clausae jiinco factis aliquatenns larinre contexlu , viigls priiiio fortiler veiberanlur. Deinde ubi uvai iiin coi pus vis contusiouis exsolverit, cochleai supposita spoila conipri- mitur. Hinc passum cst quicquid eniuxcril, et condiluni vasculo mellis more servatur. pelc des coings murs, on les coupc en petits raor- ceaux tres-minces, en jetant de cote les parties dures qui se trouvent daus rinterieur de ce fruit. luisuite on les fait bouillir dans du miel, jusqu'a ce que cette composition soit reduite a moitie, cn lcs Saupoudrant de poivre fin peiidant qu'ils cuisent. Autre raaniere : On mcle ensemble deux scxtarii dejus de coings, un ct demi dc vinaigre et deux de miel ; puis ou fait bouillir tout ce me- lange jusqu'a ce qu'il devienne aussi dense que du miel pur ; apres quoi on y fait meler deux micice de poivre broye et de gingembre. XXI. Maniere de conserver du levain pour faire des gateaux au vin doux. On fait une pSte avec du froment nouveau bicn cpluche, que Ton arrose avec du mout de premiere pression, ea mettant une lagena de mout sur un 7nodivs de farine. Ensuite on fait secher cette pate au soleil, apres quoi on Tarrose encore de la mcrae facon, et on la fait secher de merae. Quand on a repete cette operation jusqu'a trois fois, on fait avec cette pate de trespetits pains de raeme forme que les gateaux, et, apres les avoir fait secher au so- leil, on les serre dans dcs vases de terre cuite bien nels, que Ton enduit de platrc. On s'eu sert au lieu de levain, dans la saison ou Ton vcut faire des gSteaux au vin doux. XXII. Maniere de faire du raisin sec a la facon des Grccs. On tordra sur le cep meme les grap- pes du raisinqui paraltrale meilleur, le plus doux et lc plus transparent,et on les y laissera secher d'elles-memes; ensuite, lorsqu'on les aura cueil- lies, on les suspendra a rombre; puis on les at- tachera plusicurs ensemble pour les raelire dans des vases , oii on les posera sur dcs pamnres frais sans aucune humidite, et ou on les foulera avec XX. [De cydonitc]. Abjccto coiio niala cyduuia niatura in brevissimas ac tenuissimas paiticulas recides, et pro- jiciesduruin, quod babetur inteiius. Ueliinc in melledeco- qiics, doiiec ad uiensiiram niediam revertalur, el coquendo piper snbtile consperges. Aliler : Succi cydonioriim sexta- rios duos, aceli sextarium unum semis, el mellis duos sexlarios miscebis, et decoques donec tola permistio pinguedinem puri niellis imiletur. Tunc Irili piperis atque zinziberis binasuncias niiseere curabis. XXI. [De /ermento miistcorum servando.] Ex novo tritico purgato farrlculiini facies, ct ex niuslo de sub pedibus rapto curabis infiindcre, ita ul modio farris laga- nani niusti adjicias : deinde solesiccabis, et ilem simililer infundis ac siccas. Hoc cum tcrtio feceris , panes cx eo bievissimos admoduni facies musteoruin,et insole sicca- los vasculis novis ficlilibus recondis el gypsas. Pro fer- menlo, quo lempore anni musteos Aicere voluerls, lioc uleiis. XXII. Uvani passam Gra?cam sic facies. Melioris acinl cldulcis et lucidi botryones in ipsa vile torquebis, cl pa- tieiis sponle inarescere, ileinde siiblalos iii iimbra sus- pendis, et uvani constrictam coniponis in vasLiilis , sub- sternis pampinos sicco algore Irigentes, el manu coniprimis, el ubi vas impleveris, ileni desiiper painpinos addis (ni- UE LAGRICULTURt;, LIV, XII. ia niain : qnand lcs vases seront plcins, on re- eouvrira encore le raisin de pampres qui ne soient pas moins frais que lcs premiers ; puis on couvrira ces vases, et on les mettra dans un lieu see, mais frais, oii la fumee ne pnisse penetrer. XXIII. La projcctionde rombrecn octobre est egale a celle de raars. A la preraiere et a la onzieme bcure, le gno- mon donne vingt-einq pieds d'on)brc. A la seconde et a la dixierae, il en donne quinze. A la troisieme et a la neuvieme, il en donne douze. A la quatrieme et a la huitieme , il cn donne huit. A la clnquieme et a la septieme, il cn donne six. A la sixicme, il en donne cinq. LIVRE DOUZlfiME. NOVEMBRE. I. On seme au mois de novembre le froment et le ble : c'est meme le veritable temps des se- maillcsetdcl'ensemencementannuel. II fautcinq wfor///, tant de Tun que de rautie grain, pour ensemencerun ju/;crum. II scra egalcment temps h prcsent de semer Torge. Ou seme les feves au commencent de ce mois. Elles deraandcnt un ter- rain qui soit tres-gras ou fume , ou une vallee fcr- lilisce par les eaux des hautours voisines. On com- mencc par jeter les feves sur terre, cnsuite on donne un premier labour; npres quoi on les pare en sillons. II faut les berser sans menagement, afin qu'elles puissent ctrc couvcrles de terre le plus possible. II y a des personncs qui pretendcnt que Iorsqu'on seme des feves dans les terrains froids, il ne faut pas en briser les mottes, adn que les gcrmes de ces semences puissent ftre proteges contre ie froid, en sc tenant A l'abrl sous ces mottes pendant ies gelees. Si les semail- ies de cettc nature de grains font peu de tort a ia terre, au moins ne la ferliliscnt-ellcs point, corame ie vcut l'opinion commune. Aussi Colu- melie pretend-il qu'une terrequi sera restde en jachere rannce preeedcnte sera pius eonvenable au ble que celle dont on aura recoitc unc mois- son de fcvcs. II faut six rnodii de fevcs par juffe- runi qnand la terre est grasse , et unc pius grande quantite quand elle est mediocrc. Ellcs reussis- scnt tres-bien dans un terrain compacte, et ne peuveut s'accommoder d'un sol niai;;re ni d'uii eiel ncbulcux. II faut surtout avoir soin de Its semer au quinzicme jour de la lune , pourvu qiie cette plancte nesoit pas encore frappec des rayons du soleii. Cest pour ccla que quelques personnes preiendent qu'il vaut micux cboisir a cet effet ie quatorzicme jour de la lune. Lcs Grecs assurent qu'il ne croitra point d'bcrbes nuisiblcs aux fe- ves, lors([uc cciles ci auront cte trempces dans du sang de chapon avant d'etrc semces; qu'eiles pousseront plustot quandon les aurafait macerer dans Teau un jour avant de les senier; et qn'en- fin , si on les arrose d'une solution de nitre, elles cuiront aisement. On fait a present les premiers cnsemenccments de lentilles de la maniere qui a ttc donnce au mois de fevrier. On pourra aussi semer de la graine dc lin dans tout ie courant df celui-ci. U. Cest surtout au commencement de ce mois que i'on peut former de nouveaux pres, de la fa- con qui a dcja cte expliquee. II faudra aussi plan- ter des vignes, pendant toute sa duree, dans lcs terrains cbauds et secs, ou exposes au soleil. II scra encore a propos de les provigner, comme dc liilo niiniis non calentes,) et operculaliis , ac st.itues \n Kno (risiilo sicco, quein iiullus fuiiius infestet. XXIII. Oclolier Martiiim similibiis niiibris silii ferit eei|uaii. Ilora i el xi pedes xxv. Iloia 11 et X pedes xv. Iloia III pt IX pedes xi. Honi IV et viii peiles viii. Hoia V tt vii pedes vi. Hora VI pedes v. LIBER DLODECLMLS. \. Novembri mcnse triticiim seremiis et far .s.ilione leiji- linia , ( ac semcnle solenni. ) Jugeriim utriu.^que semiiiis inodiisqiiiiiqiietenoliitur. Niincet ordeum niaturuniadliuc sereiniis. In liiijiis piiucipio fabam spar^iuius , qiiie pin- guissiniiiui vi'I slerroiatiiiu desideial locum, vrl vallcm, ijiiain succiis veuieiis a summitate fiecuiidet, riuiio scri- tiir, deindeproscinditiir.etlimcsulcatur. Occandae.stlarKP, iit le^i pliiriiniim possit. .^liqiii lucis frigidis dicimt In faba- satione glebas iioii esse frangendas , ut per eas geliciilio- nini lempore possint germina obiimbrata defeiuli. Satione ejiis generis, sicut opinio babct, iion ftpcuiuiutur terra , sed miniis licditur. Xam Colnmella dicit agriim friimentis iililioreiu probaii , qui .anno siiperiorc vacuus fuerit , qiiain qiii calamos fabaceiu messis cdiixit. Pingiic jiifieriini .se» niodii occ.npanl; mcdiocre, amplius. Spisso bene prove- nit : macniin soliiin nebulosuniqiie non patitiir. Ciiranrtiini esl pia:cipiie , iit liina xv seratiir, si adhuc ictiim solis re- pen^issa non sciisit. .Aliipii dicnnlqnarlamdecimam potius cligendani. Sanguinc caponis Gracci asserunt fabae seniina macerata berbis adversantibus iion noceri. Aqiia pridie iiifusa citiiis iiasci , nitrala aqiia respersa cocliiram non baberc diffHilem. Xnncseritur prinia lcnlicula, siciit Fe- bruario monse narraluin est. Iloc etiaiii toto incnse poferll lini semen aspeigi. II. iuhiijus niaximc [incnsis 1 principio, possiimiis Ins- liliicre nova prala, more qno dictum est lloc eliara tolo mciise locis calidis et siccis vel npricis erit vitium ccle- PALLADIUS. hecher la terre au picd ('.es Jcudcs ceps, etde les rccouvrir de tcrre, ainsique lcs plants d'arl)res dans les pays froids, tnnt a prcscnt qu'avant ies iiles. On sevrera a prcsent les niareottes des eeps , c'est-adire, lesarceaux que forraent les provins; ce qu'on ne doit faire que trois ans apres quils auront cte cuuclies en terre. IIL Cest a present et dans les teraps posterieii rs a celui-ci qu'on dcchaussera , pour les saturer do fumier, les vieilles vignes attaclxies a des jougs, ou soutenues sur des treilles, quand leur tronc sera robuste et sain ; qu'on les taillera depres, cn les rognant avec le tranchant d'un fer aigu, a ia distance de trois ou quatre pieds de terre, dans la partie oii leur ecorcesera la plus verte, eu les excitant a venir par des fouilles frcquentes ; par- ce qu'il sortira d'ordinaire un germe de cette plaic, ainsi que Tassure Golumelle, et qu'a Tap- proche du prlntemps elles jetteront du bois, qui pourra servir a rcparer les vieux ceps. IV. On fait a present la taille d'autorane tant des vignes que des arbres , surtout dans les pro- vinces ou la douceur de la terapcraturey invite. i .11 taille aussi lesplants d'oliviers, et on reeolte lcs olives dont on doit faire la prenii6re huiie, lors- «iu'elles connraenceut a tourner. En effet, quaud elles sont absoluraent noires, elles perdent en qualite, mais en revanche le rendement augmente. La taille des olivicrs ainsi que celle dcs autres arbres sera fructueuse, pourvu que la melhode du pays n'y soit pas coutraire, lorsqu'on e» cou- pera les cimes, et qu'on leur fera jeter des ra- mcaux qui s'ctendront sur les cotes de Tarbrc , lcsquels cotes seront eux-mcmes inelines vers la terre. Si Ton habite au contraire un pays qui ne soit ni frcquente nicultivc, il faudra d"ahord laire ensorte que le trone de Tarbre soit eiitiere- ment depouille de ses branches a la port^e des animaux , de facon que ceux-ei nepuissent point lui nuire, et qu'on n'ait a soigner que des arbres qui soient dcja a Tabri de toute iujure par leur seule clevation. V. On forme aussi a present des plants d'oli- viers dans lesterrains chauds et dans les contrees seches, de la raauiere qui a ete detaillee au mois de fevrier. Ces arbres aiment a etre plantes dans les lieux eleves, pour etre a rabri de riiuraidite; de meme qu'ils se plaisent a etre ratisses assidu- ment, a etre engraisses avec uu fumier abondant, et a etre doucement agites par des vents qui les fertilisent. On appliquera aussi ce mois-ci aux oliviers steriles lesremedes que nous avons pres- crits ci-dessus. Rien n'empeche de fairea present dcs paniers,dcspieux et des echalas. Cest aussi lctempspropice pourfaire rhuilede laurier dans les climats temperes. VL II est a propos de seraer rail ce mois ci , ainsi que roignon de Cypre, prin"'ipalenient dans des terres blanchcs, becheesetlabourecs, poui'vu qu'elles ne soieut pas fnraees. On traeera dmc sur des planches dcs sillons, dans la p;irtie la plus ('levee desquels on raettra ces semences, cn les siiparant de quatre doigts rune de Taulre , ev sans les enfoncer trop en terre. On les sarcltra .souvent, afin qu"elles croissent dnvantage. Si on veut que Tail donne une forte tete , on le foulera aux pieds quand sa tige commencera a nionter, ct dcs lors la seve reduera vers les gousses de cettc plante. On pretend que Tail sera sans mau- vaise odeur quand on Taura seme dans le teraps ou la luue est cachee sous la terie , pourvu qu'on le cueille dans le mcme temps. On le conservera, soit en rensevelissant dans dela paille, ioit en le suspnndant a la fum(;e. Ou peut aussi semer a liiiinda positlo. Nnnc et propago jiire ducciur, ctlocis fri- j;idis novellas viles ct arborimi plaiitas circiimfodeie atqiie (iperire coiiveuiet ; et anle Idns niinc mergiis , lioc cst pro- pagiiiis curvatuia , posl tiiennium, quain piessa fueral, lecidetur a vite. III. Nunc ac deinceps vinea veliis, quae in jugo est vcl peigula,si robuslo et intporo truncosit, ablaqueatafinio salielur, ct ansnsliiis piitala inter quailuiu ct tertium pc- dein a terra viridissiiiia parle corUcis acuto lerramenti mucrone fprialiir, ac fossa fieciuentius incitelur. Nain ( si- cul asseril Cotuinilla ) ex eo loco germen pleruinque pio- ducit, et veniente vere tiindit inaleiiam, qua vitis lepa- rcturanliqua. IV. Niiuc piitatio aiitiimnalis celebiatur in vilibus et arboribus , inaxiine ubi iuvilainur lepore provincix : el pii- lantur oliveta : et oliva, ciini varia cu^perit esse, colligi- lur, ex qiia primum liet oleum. Nam cuin lota nigrescet, quod speciei nierito posteravit, fundendi nbertate coin- pensal. list utilisoleariim putalio, cateiaruinqiiearboriim, si loci paUtur disciplina, ut decisis cacuniinibus, rami nnentes per Jalera prona fiindanlur. Qiiod si regio insolens ■^t incustodita couligerit, agendiim prius tolo arboris cor- pore ab inferiore parle piirgalo, ul altitudine animaliiiin supeigressa inodus transceudalur injuriae, et arbor jam spalio suo tula ciiretur. V. Nunc etiam locis calidis ac siccis rcgionibus olivela poiiuntur, sicut Februario disputatum esl. Amat li;cc arbor ardiio locorum situ mediocritcr ab tiumore suspendi, scalpi assidue , laUaminis ubertate pinguescere , feracibus ventis clemciiter agitai i. Hoc eliam inense oleis sterilibus qu.^e su- pradicla sunt reinedia facieinus. Nunc el corbes el pali et li- dica> bene fieri possunt. Etiam nunc locis teinperatis esl luurini olei justa confectio. VI. Hoc inense allium bene seritur et ulpicum in teria inaxime alba fossa et subacla sine stercore. Sulcos in areis facies, et seinina in locis altioribus pones iv digilis sepa- rata, neque alliiispressa. Sarculabis frequenter, iiide plus crescent. Si capitalum facere voluei is , iibi cicperit caulis piodire, pioculca; ila succus revertelur ad spicas. Ferliir, si luna sub teiris posita seratiir, et ilem siib lerris luna latenlevellatur, odoris foedilate caiitiiriini. Vel paleis coii- dila allia, vel luino suspensa duialiiinl. Niiiic et cepulla seri polest, et carduorum planla dispoui,el armoracca serilur et cuiiela. DE L-AGRICULTURE, LIV. XII. prcsent h ciboule ; de meme qu'on pcut plnuter des pieds d"artichauts , et semcr le graiid raifnrt et roriii;rtn. \ II. On ehoisira ce moisci dans les pays chauds, et le mois de janvier dans les autres, pour mettre en terre dcs noyaux de peehe dans des planches faconnecs au2>asli/iuw , en les eloi- gnant de deux pieds Tun de lautre, afin que lorsque les plantes qu'ils donneront auront pris quelque croissnnce , ellcs puissent etre transfe- T^es. Mais onaura soin d"en tourncr la pointe par en bas lorsqu'on les mettra en teire, etdene pas les enfoneer a pius de deux ou trois doigts de profoudeur. II y a dcs personnes qui com- mencent par faire sccher les noyaux quclques jours avant de les meltre eu terre, ct qui les gar- dent ensuitedansdes paniers quVllesreraplissent d'uneterre bicnpulverisee, mclee decendre. Pour moi, j"en ai souvent garde, sans aucune pre- caution , jusqu'au temps oii je lcs ai mis en terre. Les pcchers reussisscnt, a la vcrile, dans quel- que endroit qu'ilssoient plantcs; maisils rappor- tcnt davantage et dureut plus longtcmps quaud ils rencontrent un elimat ehaud et un sol sablon- neux et humide ; au lieu qu'ils pcrisscnt dans lcs pays froids, surtout lorsque ces pays sont sujets aux vents, a moins qu'on ne mette quclque corps ctranger devant cux pour lcs abritcr. Tant qnc lcsgermes de ces arbres seront tendres, on les bechera sou\ ent, pnur les deharrasser des lierbcs qui croissent autour. On pourra tres hien les transferer en pieds dansune petite fosse, qnnnd ils auront dcux ans. II ne faut pas alors lcseioi- gner beaucoup les uns des autrcs, adn qn'ils se protegcnt mutuellemcntcontre Tardcur dusolcil. On les deehausserapendant Tautomne, et on les fumcra avecleurs propres feuilles. II fauttailler [e pccher en automne, maison n'enrctranchera que lcs baguettes qui seront seches et pourrics ; paree que si on lui coupait quelque partie verle, ilse dessdeherait. Ouandcct arbresera maladc, on Tarrosera avec de la lie de vicux vin coupee avcc de Teau. Les Grecs assurent qu'il \icndra des pechcs sur lesquelles on remarqucra dcs ca- racteres graves, lorsqu'on aura couvert de terre des noyaux, etqueseptjours apres, quand ils au- ronteommence a s'entr'ouvrir, on lcs aura ouvcrts pouren oter l'amande, et ecrire tellechose qu'on aura juge a propos avcc du cinabre; pourvu qu'avant de remettre ccs amandes en tcrie, on lcsait rccouvertes de lcurenveloppc, en i'assujct- tissant de facon qu'elle ne puisse se scparer. I.es differcntes especes de pcches sont les pcches fcr- mes , les peehcs prccoces de Perse, et cellcs d'Ar- mcnie. Si Tardeur du soleil vient k dessccher iin pcchcr, on entasscra souvent de la terre auprcs de son tronc , on rarrosera le soir pour lc soula- ger, et Ton interposera quclque obstacle a Fin- tensite des rayons. II est cncore bon desuspen- dre a ses branches unc peau de scrpent. Pour pre- server un pechcr de la bruine , il faut lui donner a present du furaier, ou de la lie de vin coupee avec de Teau , ou du houillon de feves , qui vaut eneore mieux. S'il est tourmente par les vers, on lcs fcramourir, soit avec dela ecndre detrempee dc lic d'Iiuile, soit avcc de ruriue dc bccuf coupee avec un tiersde vinaigre. Si lc fruitdc cet arbre cst sujct a tombcr, on enfoneera un coin de len- tisque oudc terebinthe, soit danssa racinequ'on deeouvrira a cet effet, soit dans son tronc; a moinsqu'on n'aimc mieux percer Tarbre par lc niilieu, pour y enfoncerensuite un pieudesaule. Si Tarhre donne dcs frui's qui soieut ridcs ou pourris, 011 en coupera Tccorce vers le bas du tronc, et, aprcs(iu'il en sera sorti une certainc quantite d'humidilc, onreconvrira la plaieavec de fargile, ou avec un lut dans lequel il enfrera de lapaille. Un peeher donnera de gros fruits si on Tarrose, dans le temps qu'il sera en (lcur, pendaut troisjours, avec tvois sexiarii de lait de Yll. lloc niense locis calidis, cajteris vero Januario Pfrslci ossa in paslinatis areis siint ponenda, binis a se piviibns scparata, ut cum ibi plaiit.-c cxcreverint, trans- lcraiilur. Seii ossa ponantur acmnlnc deorsnm verso, ct iinn amplius quam duobus aul tribus palmis obruautur. Ossa ver 0 qnoe poncuda snnl , aliipii siccala prius paucis dielius ciuciis iiiistione lerra soliita iii qnalis rescrvant. Ki!o vcio iisque ad serendi tcinpiis siiie uUa ciira s.Tpe servavi. I.ocis quidcm qualibuscnuiqiie provcninnt. .Sed et pomis et fiondiliiis et durabililale piiccipua siint, si ca^lum caliduin, solum arenosuni et buniiduni fortiautiir ; frigidis vero et maxiiue ventosis iiisi olijectu aliquo defen- dantur, intereunt. Uum tcnora siiiit (;orniina , s.Tpe lierbis circumtossaliborentur. Cimamplanlain rocletransfcromus scrobc brevi, Nec a sc longe statueiida! sunl, ut invicem sc a ralore solisexcusent.'Ablaquoand.'c suntporautumuum, ot suisslcrcorand.T foliis. Putanda persiciis in aulumuo esl , ntarida et putrida tanlum virgull.a tollautiir : nam siqiiid viri.lo rcscrcniuj, aicscit. Languenli arbori velcris vini foces aqii.T! mislas oporlct infundi. Adirmantibus Graecis 1'ersicus scripla nascctur. si ossa ejus obruas , ct post dies vii, ubi palcrieri cicpeiint, apcrlis liis nucleos lollas, el jiis cinnabari , qiiod libebit iuscribas. Mox ligatos siiiuil ciim suis ossibiis oliruas diligentiiis adbajrentes. [ Gcncra eoriim snnt li.\'c, duiacina, pr.Tcoqua Persica, Armeiiia. ] Si brec arbor aidore .«olis iuarescit, frcquenli aggcslione cumiilolur, vespcrlino juvelur liumore, ctobjcctis dcfcn- daliir iimlir.iciilis. Jnvat iii ea et spolium seriientis appcndi. Nuucjaui cDiitia pruinas stercus ingcratur Persico, vcl fcces vini cum .aqiia pcrmistrc, vel quod inagis prodcst, aqiia in ipia faba dccocta csl. Si vcrincs Persicus palitur, cinis eos amurca; mistus extinguil, vcl bovis uriiia cum aceti lerlia parlc confusa. Si iitinia radura sunt , nudata; radici cjus vcl trunco lcnlisci aiit lcrebinllii cuneiis afligi. tur, vcl lcrcbiala- in medio paliis salicii impiimelur. Si poina rugosa croabit .ant piitrida, circa imnm truncum corlox rccidatiir, cl cum indc modicus liumor eflluxerit, aifiilla Tcl p^dcalo liilo pla^-a retegatiir. Magna poma Per- 632 PALLADIUS. ch6vre. Quand un pCcher a des defauts, il est bon d'y attacher du genet dEspagne, ou den suspendie a ses branches. On greffera le pecher au mois de janvier ou de fevrier dans les pays froids, et au mois de novembre dans les pays bauds. On le greffera particuliercraent aupres de terre, et Ton eniploiera en grefies les scions les plus forts qui seront pousses au pied de Tarbre, parce queses cimes ne prendraient point, ou que si elles prenaient, elles ne pourraient pas durer longtemps. On le greffera sur lui-merae,sur Ta- raandier etsur le prunier. Mais les pechers d'Ar- menie ainsi que les precoces prcnnent mieux sur les pruuiers; de meme que ceux quidonneut des peches fermes prennent mieu.K sur les amandiers, et y parviennent a un age avance. On peut gref- fer en ecusson le pecher au mois d'avril ou de mai dans les pays chauds. On le greffe decetle maniere en Italie a la fin de Tun et de Tautre de ces mois, ou au raois de juin; c'est ce qu'on ap- pelle emplastrarc. Cette greffe se fait sur le tronc nierae, quc l"on a soin de couper auparavant par en baut, et auquel on appliquc plusieurs bou- tons, suivant la methode ([ue nous avons don- nee. Cct arbre donne dcs fruits rouges quand il a ete greffe en fente sur le platane. On conserve les ppches ferraes en les faisaut confire dans de la sauraure et de ro.xymel , ou en les suspendant pour lesfaire secher au soleil corame des figues, apres en avoir 6te les noyaux. .rai encorc vu confire dans du miel des peches ferraes dont on avait 6te les noyaux, et elles avaient un goiit agreabie. On les conserve encore fort bien en leur bouchant rombilic avec une goutte de poix chaude, et en les faisant ensuite nager dans du vin cuit jusqu'a diminution des deux tiers , dont on remplit un vase que Ton ferrae berraetique- nient. On croit que le pin est favorable a toutes les plantesqui croissent sous son ombre. On seme les pignons au raois d'octobre ou de novembre dans les contrees chaudes et scches , et au mois de fevrier ou de mars dans celies qui sont froides et humides. Cet arbre aime les terrains maigres, et ordinairement ceux qui sont voisins de la raer. Cest sur les montagnes et au raiiieu des rochers qu'il atteint son plus grand developperaent. Le ventetrhuraiditeluisontfavorables;raaisenquel- quc endroit qu'on veuille le planter, soit sur des raontagnes , soit partout ailleurs, on lui destinera des terres qui ne puissent pas convenir a d'au- tres arbres. Ainsi , apres avoir laboure ces ter- rains avec attention, on les nettoiera, et Ton y seraera les pignons corarae on seme le ble, en prenant soin de les recouvrirde terre avec un le- ger sarcloir, parcequ'ils ne doivent pas etre en- fonces en ieire de pliis d'un jmlinus. Dans son enfance il fiul le garantir des bestiaux,de peur qu'ils ne lcfoulent aux pieds dans le temps qu'il est encore fyible. II profiteratres-bien quand on aura trempe les pignons dans de Teau troisjours avant de les semer. Quelques personnes preten- dent queie fruitde cet arbre s'adoucit quand il a ete transplaute , mais voici les soins qu'elles em- ploient. Elles commeneent par eufoncer, dans de petits verrcs remplis de terre ct de fumier, une grandequantite de pignons ; et lorsqueces pignons sont venus, ellesue conserventque leplus fort, et retirent tous les autres. Quand celui-ci a pris un accroissement convenable, elies le transferent en pied a r;"igede troisans, sans le retirer du verre, qu'elles brisent ensuite, pourdoimer aux racines la libert de s'etendre dans la fosse ou Tarbris- seau est plante. Elles raelent d'ailleurs avec la terre de cette fosse du crottin de cavale, en fai- sant des couches tant de terre que de crottin qui s"elevent alternativement lesunes sur les autres. II faut ccpendant avoir soin que la racine de cet arbre , qui est unique , et dont la direction est sicus affert, si (lorenti per tiidiium ternos sextarios caprini lactis ingesseris. Contra vilia Peisici prolicil spartiini liga- liim vel spartea suspensa de ramis. Mense Janiiario vel Februario locis frigidis, Novembri calidis Perslcus inse- r-^itur, maxime circa lerram siiiculis plenioribus et propc arboiem natis. Nam caciimina vel non tenebunt, vei diu «luzarenon potenint. Inseritiir in se, in amygdalo, in pruno -. sed Armenia vel prsecoqua prunis, duracina amygdalis meliusadhEPrcscnnl, et tempus itatis acquirunt. Mense Aprili vel Maio locis calidis , in Italia veio ulroqiie exeuiile vel Jiinio Persicus iiiociilari pole.st, quod eniplastrari dicitur pra>ciso siiper trunco, et emplastiatis pluribiis j;emmis, more quo dictiim est. Persicus riibescit, si platano inserta figatur. Dnracina servantur, condita miiria et oxymelle, vel detraclis pssibiis ficorum more ia sole siccanlur ac pendent. Item sa;pe vidi detractis ossibus du- racina melle condiri , et saporis esse jucundi. Item bene servanliir, si iimbilicum poini giilta picis calentis opplc- veris, iilsicsapa! innatare cogantiir vase concliiso. Pinus creditur prodossc omnibus qua; suh ea sentnlur. Piniiin seremus niicleis suis calidis et siccis regionibus mense Octobri vel Novembri; frigidis et luimectis Februario vel Martio. Amat locum gracilem , saepe maritimum : inter •nioiites et saxa vastior et procerior invenitur : ventosis et luimidis , arborum fiunt incrementa LTtiora. Sed sive moii- les velis conserere , seu spatia qua;cunque, lunec buic ge- neii deputabis, quaealteri uiilia esse non possunt. Exara- bis ergo ea loca diligenler, alquc purgabis, et frumenli more semen asperges, ac levi sarciilo curabis operire : nec enim pliisquam palmo debet ajjscondi. Defendenda est te- nera aibor a pecore, ne calcetur invalida. Proficiet, si nu- cleos aqua anle triduum macerabis. Aliqiii dicunt fructuui pineum translatione mitescere : sed plantas lioc inodo prociiiant , ut prius mulla seinina in ciliculis tena ct limo replelis obruant, quce ubi prncesserint, relicto eo quod .solidius est, auferunt alia : ubi jiisliim cepHrit iniremen- tuni, liiinam plantamcum ipsiscaliciilis Iransrerunt, qui- biis fiactis in scrobe indulgcnt radiribiis largitatem. Terrsc lamcn cqua;stercusaduiiscent, facientes straturam alterno oidiiie bubinde crescei;lem. Servandiini est famen, ul la- DE L'AGRICULTURE, LIV. XII droite, puissc etie traiisferce saiue tl entiere d'utie extrcmite a l'autre. La taille avaiiec lcs jeunes pins(ainsi queje Tai eprouve moi-meme) au poiut que la rapidite de leur croissance en est double. On peutaussi laisser les pignons sur Tar- bre jusqu'a present pour les cueillir plus murs, quoiqu'il faille neanmoins les cueilliravant qu'ils ne's"ouvrcnt. Les amandcs ne s'en peuvcnt pas conservtr amoins qu'elles ne soient pelces. Ce- pendant ilya des personnesqui assurent qu'on peut les garder, en les mettant avec leurs coqucs dans des vases neufs de tci re cuite , remplis de terre. Si Ton plante en automne des noyau.x de prunes, il faudra les enfouir a la profondeur de deux palini, au niois de novembre, dans un ter- rain bien meuble ct bien retourne. On les met aussi en tcrre au mois de fevrier. Mais il faut alors les faire tremper pcndant trois jours dans de Teau de lessivc, pour les contraindre de ger- mer promplement. Ou plante encorc les pruniers en rejetons tires du tronc de Tarbre a la fin du niois de janvier ou vers les ides de fevricr, en enduisant de fumier leurs racines. lls se plaisent dans un tcrrain fertile et luimide, et reussissent mieuxsous un climat cliaud, quoiqu'ils puissent supportcr les climats froids. Si on les aide avec du fumicr dans les terrains pierreu.x et pleins de gravier, oii ilsn'auraient, sans ce secours, que des fruits sujets k toraber et a etre piqucs des vers , ils se corrigeront dc ce vice. II faudra arracher les rejetonsqui sortentde leurs racines, a rexcep- tion des plus droits , quc Ton eonservera pour les planter. Lorsqu'un prunier est languissant, il faut repandre sur ses racines du marc d'huile avec de Tcau ou de rurine de boeuf pure, ou de vieiUe urine humaine coupee avcc dcux tiers d'eau, ou enfin des ceudres prises au four,et sur- 63.3 tout des cendrcs de sarmcnt. Si ses fruits sont sujets a tomlicr, ou enfoncera dans sa racine, quc Ton percera a cet effet avec une taricre, une chcville de bois (l'olivier sauvage. Kn le frot- tant avec de la terre rouge et dc la poix liquide, on fera mourir lcs vcrs et les fourmis qui le tour- mentent; mais la friction doit ctre mcnagec de facona nepas entamer Tarbrc, autrement lc re- mcdeserait pire ([ue le mal. Desarroscmcnts fre- quents etdes fouillcs assiducs raidcront a croi- tre. On greffe le prunier a la fin de mars ou au mois dejanvicr, avantqu'il commcnce a jetersa gomme. II est mieux de le grcffcr en fcntc sur letroncquesous recorce. Onrentcsur lui-mcrae, et il recflit la greffe du pccher, ou de ramandier, ou du pommicr, quoique ce dcrnicrlc fasse de- gcnercr ct le rende petit. On scche lcs prunes au solcil, en les disposant sur des claies dans un en- droil sec : ce sont la les pruncs que loii appella Damascena. D'autres plongent des prunesnou- vcllement cueillies dans dc l'eau de mer ou dans de la saumure bouillante, ctaprcs les en avoir retirecs, ils les font secher dans un four echauffc, ou au soleil. Les chatnignicrs se sement tant en plant qui vicnt de hiimcme , qu'cn graiiic. Mais ([uand on lcs a scmcs cn plaut , ils sont si mala- difs , que Ton est souvent dans le cas dc douter pcndant deux ans s'ils vivront ou non. II faut donc semer les chataigncs elles-mcmes, c'est-5- d;re la graine du chataignier, aux mois dcnovera- bre ct dc dccembre , ainsi (|u'au mois de fi'vrier. Pour semencc, il faut choisir les plus noiivelles, les plus grosses ct les pUis mures. Rien de plus facile eii novembre; c'est rcpoque ou cc fruit doiiiie. Mais si ron vcut scmcr |pschataii;ncsea ft-vrier, voici cc qi;'il faudra faire pour les con- server jusque-la : on les fcra S(3cher en les eten- dix ejus, qiiso una el directa est, usque ad summilalem siiain possll integra et ill.Tsa transferri. Pulalio novellas pini arbores tantuni promovet (qiiod e\pertus suni ) ut quae speraveras incrementa, dupllcentur. Nuces piiicac et Hsque in lioc tempus in arboreesse possunt, et matiiriores legenlur. Prius lamen legendae sunt quani patescanl. Nuclei nisi purgati durare non possunt. Tanien aliqni in vasis fKiilibus novis et terra repletis cum teslis suis missos as- siTunt custodiii. Prnna si ossihus serantur autumno, nirnse Novemhri solo putri et subacto duohns palmis iihniaiitnr ossa. Ivnlein piinanfiir et meiise Fehruario. Scd liinc priiis lixivio siint maceranda per tridiiiim, »t cito j^frminare co^aiilur. Ponuntur et plantis, cpias sumcinus i'\ codice mcnse .laniiario exeunte, vel Fehruario circa idiis, radicihus limo ohlitis. Oaiident loco l.^'ta el liumido : c^tIo tepido mcliiis piofcrnntur, tanicn ipieunt ot fiinidiiin sustiniTc. I.iH-is lapiilnsis el "lareosis si jiivantur l;plami- ne, e\iiis:inl ne ponin ladiic.a et vermiculosa na.srantiir. K\lirpaiiila' siint soholcs a radice , excciitis recliorihus , ipi,-p servabiintiir ad plaiitas. Si laiiguida pi iini arbor est , ainurca ciim a(|ua iripialilei temperata radicihus debct in- fundi.vel bubulum lotium soUiin, vcl humaiium vclus cum duabus aquac partibus nii\tiim , vel cineres ex fumo , niavime sarnientorum. Si poiiia deciiriant, oleastri cpiu- ruin tercbrala! inlige radici. Vermes ejus alqiie formicas rubrica ciim pice liquida si adlinatiir exlinguct : .scd modes- tiiis pi'0|>ler arboris nuxaiii , iie idem faciat remndiuin (|u(h1 venenuin. .luvatur frcquenti liumorc et assidiia fussione. Hlcnse Marlio extremo prnnns inscritur inelius Inmco lisso ipiaiu cortice, vel inense Janiiaiio, anlequam incipiatgii- nicn lacrymare. Inseritur i7i se , et Persicum recipil, vel ainy.t;daluiu vel malum, scd eam degenereiii redditct par- vaiii. Pruna sicc.antur in solc pcr ciates loco sicciore dis- posita. Hac sunl (pia- Dainasccna dicuntiir. Alii in aipia mariiia vel in miiria ferventc recens lecta pruiia demer- siiiit , ct iiidc suli!ata aut in furno tcpido faciunt ant in solc siccari. Castanea seritur cl plantis, quae sponlc nascunliir elsemine. Sed qu.ne planlis siritnr, itaffgra est, ut bicn- nio de ejus vila sicpe dubilelur. Scrciida est crgo ipsia c^islaneis, lioc est scminibus suis, mciise .Noveinbri el De- ceinbri , item Febrnario, Kligciidxsunt caslaiieaad |H)iieu- diimrcccnleSjgrandcs, inaliiric : quassiXovcinhii mense seramus, facilem sc prascnlia fructiis ipsiiis prasUil Si vero Fcbrnariu puiiamus, ut usquc tuuc dnrent , ita la- PALLAUIUS. dantii rombre; apr^s quoi ou les Iransportera dans un lieu etroit et sec, ou oii les mettra par tas , en les convrant toutes exnctement de sabie de riviere. Aubout detrentejours,on les retirera du sabie pour les fnire tremper dans dc Teau fraicbe. Alors celles qni seront saines iront au lond, ettoutescellesqui seront dcfeetueuses sur- nageront. Oa enfoncera de raerac dans le sable celle.s qu"on aura deja eprouvees, eton les eprou- vcra encore de la meme facon au bout de trente autres jours. Quand on aura repete cette opcra- tion par trois fois jusquau comraencement du printemps, il faudra semer celles qui se seront maintenues en bon etat. II y a des personnes qui les conservent dans de petits vascs qu'elles rem- plissent egalement de sable. Les chStaigniers ai- nieut un sol meubleet friable, raais non pas are- neux. Ils viennentdans le sable, pourvu qu'il soit humide. Laterrenoire leur convient, de nieme que le cbarbon et le tuf, quand il est pulverise avec soin. lls viennent diffieilement dans une terrecompacte, ainsi que daus la terre rouge, et point dans l'argile ni dans le gravier. Ils aiment les pays froids, mais ils ne refusent pas les cli- inats temperes quand ils sont bumides. Ils se plai- sent sur les coteaux , de meme que dans Ins can- tons ombrages, et principnlement dausceux qui sont cxposesau nord. II faudra faconner au;;«.s-- timim, a la profondeur d"un pied et demi ou de deux pieds, le terrain que Ton destinera a cct ar- buste, soit en donnant cette facon atoute reten- due du terrain , soit du moins en y tracant avec !a cliarrue dcs sillons qui seront dirigcs paralle- lemententre eux, ou qui se croiseronten dilTe- rents sens. Lorsque ce terrain sera sature de fu- niier et bien dissous, on y mettra les chataignes, sans les enfoncerau dela d'un dodrans de pitd, ca observaut de planter un piquet auprcs de cha- ciendum est : in unilira casfaneae siccentur expansa; : tunc in angustuni et siccum locuni translatic cunuiluni faciimt : et eas omnes fluvialis arena dilisenter operiat. Posl dics XXX eas reniota arena in aquam irigidam niitlis. Qua; sannc sunt, merguntur : snpernatat qua;cunque vexala est. Iteni quas proliasli , simililer olirucs , et post xxx dics a.'que probas. Hoc cum lerlio leceris, usque aJ vcris iniliuni, screre iiel)el)is quoe manseriht illibalae. Aliqui in va.^culls servant, ai<3ua pariter immissa. Amant solum niolle et so- lutum, non tamen arenosum. In sahulone pruveniunf , sed liumecto : nigra terra illis apla est et carbunculus et lolirs tiiligenler infraclus : in spisso agro cl riibiica vix prove- nit : in argilla et glarea non potest nasci : diligit ca:li sta- tum frigidnm , sed ct tepidum non rccusat , si liumor as- senseiit : delectatur clivis et opacis regionibns ac niaxime in Scplenli ioneui versis. Pastinari crgo locris debebit , qiii liiiic ilcslinalur arbnsto, altitudine pedis unius semis vel ; rriiribiis , brevi |ik'na(|uc cervice, auribus nexi.s el gravibus, parvo capite, uitiilospissoetlongocapillo. Ad ineundas lirniiuas clanleanniculum congruus. Nonaulemdnrat nltra scxcn- nium. Capella similis corporis, sed magnis uberibus e.^^t ellgenda. Mun tamcn itamultxcapra!, utovesuna stalioue claudantur , quani luto et stercore carere conveiiicl. Ha'dis supra laclis abundantiain edera et arbuti et ientisci cucu- mina sunt ssepe pia?bcnda. 'f rim,ceducarc opllme iiussunt ; quod tenerioies matres generant, Iransigendum est. Sed ultra octn annos scrvanda; non sunt matriccs, quia genus lioc loDgiore sterilescit .vlate. XIV. Hoc tempore glandis Icgenda! ac servandae cura nos excitel; ra\i- eoup ct eu les arrosant. XV H. Voici !t'S preceptes qu'ont donnes les Grees pour lacontVction de l'huile : II fauteueil- lir cn un jonr nutant dolivcs qu'on en pnurra pressurer la nuit suivante. La meule doit etre lejierement suspendue pour extraire la premieie huilc , parce que si elle brisait les noyaux , ceux-ci corrompraient rhuile. Aussi la prcmiere huile doit etre faite avec la seule pulpe du fruit. II fuut aussi que les paniers soient confeetioiincs avcc des baguettes de saule, parce qu'on pretciid que le bois de cet arbre est fuvorable a {'hiiile. La meilleure huile sera cellc qui coulera d'elle- meme. Ils ordonnent ensuite de mcler du sel et du nitre avec rhuiie nouvellc, afin que ce me- lange la dispose a s'epaissir; apres quoi , lors- qu'elle aura depose sa lie , on la transvideia pure, au bout de trente jours, dans des vases de verre. La seconde huile se fait de ia meme ma- niere que la premiere, mais il faut briser les o!i- ves avec une nieuie plus forte. XVIII. Les Grecs assurent qu'on fait vine pre- micre huile qui rcssemble a celle de Liburnie, en meiant dans d'exce!lente huile verte de Tau- nee seche, des feuilles de laurier, et du soucbet ; le toutbroye eiisemble , etpasse parun crlhle fiQ avec du sel grilie et egruge, eten remuant long- temps ce melange , pour se servir de cette huile lor.squ'elle sera reposee, au bout de trois jours ou uii peu plus tard. XIX. Si !'huilc csl troublc , ils prescrivent d'y jeterdusel grille pendantqiril cstencore chaud, et dc la couvrir avec soin; moyennant quoi elle s'epnrc en peu de temps. XX. Si riiuilea quelque mauvaise odeur, ils ordonncnt debattre dcsolives vertrssans noyaux, et d'en raettre denx chwnicie dans une melreln d'huile. Si Ton n'a pas d'o!ives, il faut battre de la mdine maniere des tiges d'olivier ires-ten- drcs. Quelques personncs melent des olives avec ces tiges, en y ajoulant merae du sel. Elles en- veloppent ces maiieres dans un linge, et les sus- pendent ainsi dans le vase d'huile. Ensuite elles les retirent au bout de trois jours, et transva- sent rhuile. D'autres y mettent de vieillc brique torrefiee. La plupart y plongent de petits pains d'orge enveloppcs duns un liiige clair, en les changeant de temps eii temps ponr leur en subs- tituer de nnuveaux ; et , apres avoir repete cette operation deux ou trois fois, ils y mettent du sel; puis ils transvasent l"luiile, et la laisseut re- poser pendant quelques jours. S'il arrive par hasard que quelque animal soit tombe dans Thuile, et qu'il Tait corrompue en pourrissant, les Grecs ordonnent de suspendre une poignee de corinndre dans la melrcta d'liuile , et de Py laisscr quelques jours. Si riiifection ne diminue pas, il faut changer la coriandre, jusqu'a ce qu'on soit venu a bout de corriger ce vice. Mais il sera tres a propos de survider rhuile au bout de six jours dans des vases propres , qui n'en vaudront que mieux s'ils ont contenu du vinai- grc. II y a des pcrsonnes qui melent de la graine de fenugrec , seche, etbroyce dans rhuile, ou qui y font eteindre souvent des charbons de bois d'olivier enllamracs. Si rhuile sent Taigre, ils ordonneut d'y plonger la partie acide des grap- pes de raisin, que les Grees appellent •{{■^a.p-zov , apres l'avoir pilee ct reduite en p^te. XXI. Les Grccs assurcnt qu'on peut corriger Ihuile rance de !a mauiere suivante. On jette ail)ores transferennis tiuncatis ramis, illiBsis radicilius, iiiiilto slercoie ct rigalioiiibns adjnvandas. \Y11. (liiic i III niKlicicniii olci pr.Tceplis ista insscriint. Tanliiiii !i'p'u.liiiii cssc i.livic, i|iiaiiliiin noctc vciiicnle pos- sinins c\pii::.cic. Molani ininio olco ilebere leviter esse snspcnsam. Ossa enim conlracta soidesciint : quare de so- lis carnibus sit prinia conl'ectio. [Et de] salignis canislros lieri dcbere virgnltis , quia genus lioc oleum dicitiir adju- vare. Nobilius erit qnod sponte delluxeiit. Sales deinde ac nitrum jnbent novo oleo misceri , ut hffic res spissiludinem ejus absolvat : deinde cum amurca subsedeiit.oleum pu- rum XXX dlebns exactis, invitrea vasa Iransfeiri. .Secun- diim, simili disciplina fieri, sed mola fortiore qnassari. X^VIU. Olciim prinnim Libnrnico simile fieri asscnint Gnieci, si iii oplinio \iridi [olco] innlani siccani ct lauri folia et cyperum, oiiinia sinnil tiisa, et subtiliter creta permlsceas cum salibus torrefactis ac tritis , et diu oleo injecta perturbes, deindc tribus aut aliquanto aniplius [decursis] diebus, ciini quieverit, utaris. XIX. 'Si sordet oleum , friclos ct adhuc calentes salcs iujici jubent, et diligcnter operiri. Ita niundum reddi posl tempus cxigiiiim. .\\. Si fueritodoris liorrendi, virides olivas sine ossi- biis tnndi, ct in nlci mctreta cbaMiic.as diias milti. Si bac- C!s defuerint, caules teneriimos olea; similiter esse tnn- dendos. Nonnulli utiaque perniiscent, adjecto etiain sale. Sed omnia inlra linteum clausa suspcndunt, atque ita in vasolei demittunt. Poslea tribus diebns exemtisauferunt, el oleum in alia vasa transfundunt. Quidam mittunt ve- liistum latereni torrefactnm. 1'lci iqiie oideaceos pancs bre- vitcr riguratos ct raro linteo involntos nieigunt, et novos siibindc permutant : ubi lioc }iis aiit tertio fecerint, salcs mitlnnt , et in alia vasa Iranslaliim pcr paucos dies subsi- dere patiuntur. Quod si aliipiod aninial forte deciderit,et oleiini putredine ac nidore vitiavcrit, jubent Graeci co- riandri manipiiliim in olei melreta siispendi, alque ila paucis diebus manere. Si nihil de nidore discusserit, niu- tandum est coriandrum , donec snperetnr boc vitium. Sed maxime pioderit , post senos dies in vasa munda transfer- re; melius, si aceliim ante vexerunt. Qiiidam foeni Gra-ci semen siccum Iritumqne peimisccnt, vel incensos oleagi- nos carbones in ipso oleo fiequenter extinguunt. Si acer- bus odor fuerit, uva; exciementa, quae Graeci ifiYapTei vo- cant, prsecipiunt lusa et in massam redacta mersari. XXI. Oleum rancidum Grajci asserunt sic posse curari. Albam ceram mundo et optimo oleo resolutam et adhuc DE I;AGU1CULTLRK, LIV. XII. dans celte hiiile ile la cii-c blanehu fonclue dans de {'iiuile propre ct cxcelleiile, taiKJis ((u^elle est encore liquide, et eusuile ou y ajoute du sel grille pendant qu'il est chaud; puis on la couvre et on Teuduit de gypse; moyeunant quoi Thuile se purge, et change de gofil et d'odeur. Au reste, il faut conserver les huiles de toutes les espeees daus des caveaux pratiques sous terre. Telle est la nature de cette liqueur, que lc soleil ou !e feu Tepurent, ainsi que Teau bouillaute quand clle est melee avec elledans le meme vase. XXII. On confira aussi les olives ce mois-ci. On s'y prend de differeutcs facons. Voiei la nia- niere de faire des olives qui nagent d.ms un jus : On etend sur des claies dcs olives et du pouliot alternativemcnt par couches , et Ton verse, entre chaque couche, du miel , du vinaigrc, et un peu de sel. On etend encore les olives sur des tiges de feuouil, d'anethou de lentisque, eii mettaiit des- sous de petites branehes d'olivier; on verse par-dessus une /;fwiift«desel avcede lasaumure, et Toa raultiplie ces couches jusqu'a ce que le vase en soit rcmpli. Autre maniere de les confire : on fcra macerer dans de la sauraure des olivcs de choix ; quarante jonrs apres on jettcra toute la saumure; apres quoi on mettra dans le vase deux tiers de vin cuit Jusqu'a diminution de moitie, et un tiersde vinaigre, avec de la menthe hach.ee par petits morceaux; puis on remplira lc vase d'olives, de faconque la liqueur, quc l'on y aura versee cn quantite sufflsante , lcs surmonte. Autre mauiere :on laisse, pcndant une nuit en(iere, ex- poseesa la vapeur d'un bain, desolives cueillies filamain, et etendues sur une planche ou sur une claie; ensuite, apres les avoir retirees le matin, on les saiipomlre de sel broye, et on en fait usagc. iMais on ne pnnrra pas garder les oli\es On commence par mcttrc dans de la saumure des olives saincs; (juarante joiirs apr(.'S on les en rc- tire, et on les coupe avec un roseau tranchant; puis 011 verse dessus deux ticrs de vin euit jus- qu'a diminution des deux tiers, ct un tiers de vi- naigre, quand on veut qu'ellessoient douees ; ou deux tiers de vinaigre et un tiers de vin pareil , quand on veut qu'ellcs soient plus aigres. Autro mauiere ; Apres avoir m&\c ensemble un sexta- rius de vin fait avec du raisin seehij au soleil , plein les deux mains de cendrc bien criblcic, un scmi-siciUcus de vin vieux, et une petitc quantile ,de feuilles de cypres, on verse tout ce melange sur les olives, que fon foule , et que Ton sature de cette composition, de nianii-re a ce qu'une espece de croute se forme sur ehaquc couehe d'oIives, dont le vase doit etre rempli a comble. Autre manicre : On ramasse dcs olives tombees a terre, ct racornies au point de se eouvrir de rides; on les ctendau soleil, apri» lcs avoir sau- poudr(ies de sel, et on les y laisse jusqu"a ce qu'elles soient sech(?es ; ensuite on dispose plu- sieurs couehes de lauricr et d'olives alternativc- ment, en commencant par la eouehe de laurier ; apres quoi on fait jcter dcux ou trois bouillons a du vin cuit jusqu'a diminution de moitie, qu'on. a mis sur le feu a cet effct avec une petite botti- de sarrictte; et lorsquc ce \in est ticJi, on cii verse sur les olives ([u'on a arrangiees par cou- ches, en y melant un peu de sel. Enlln, apres avoirjete dans le vase une bolte d'origan, oii verse dessus tout le reste de ce ,jus. Autre ma- niere : On conlit des olives aussitot apres qu'clles ont et(i cueillies sur Tarhrc, on Ics arrange par couchcs , cntre chaeune desquelles on etend de- la rue et du peisil , en remplissant les vidcs, qui se trouvent entre les couehes dc scl ('grugc, avee ainsi preparecs plus dehuitjaurs. Autre manicre: j du cumin , dont on lcs saupoudre, puis on verse liqiieiilcm niitli in oleo jnlient. Tnnc salcs hictos calcntcs addi, opeiiii, alqne gypsaii. Sic licri ut dlonni pniijclur sapore el odoie iniituto. Oleum laiiicii onine in tcrrenis locis esse servaniliini, et cam ejiis css6 iialiiiam, nt sole vcl Igne puigelur, vel aqna feiventi, sisiniul niisceaiitur in va.sciilo. XXII. Iloc ctiani inense olivas con(lion)ii,s, Ilarnni gcnc- ra sunt iliveisa. Cotynitiacies ollvic liiinl sic ; alleinis cra- lilius olivariim piilcium spargis et inel eX acctum et salcs modice, stralina Interccdenle, siiffiindcs. Ileni slcincs olivassuprasnrcnlos fccniculi vel ancllii sive ]enti.sci,et raniulis olivresnbditisaceli liemiiiam et iniiriani sHpcirun- (ies, et lias construcliones usqnc ad vascull pleuitudiiiem palierls insuigcrc. Alilcr. Lleclasollvasmniia niatiiralils, post xLdles inuilam fiindls univeisain : tiincdiiasdcfniti partes , acell nnaiii , mentani minnte incisam vasciilo ad- Jicies, el olivis replebls, nl jiista Inliisione liqnor snpcrna- tel. Alitcr. Ollvas mann leclas una nocle intcgra in balnci vapore esse patieils tabulae vel ciati siiperposllas : inaiie balnels exemlas salibiis Irllls conspcrges ct nlcris : qM.ne non ainplius qiiain viii dics poteruDt cuslodirl. Alilcr, 011- vas illacs.is pi-inio milfis in miiria : post dies xl levabis, atqne inteniilesaculocahimo : et, sl diilcioros habere vo- liicri.s, dnas sap.i^ parlos ol .accli iinam; sl aciiorcs, accti diKis ct sapre unain dcbebis inrundore. Aliter. Passi sex- lariiim nniim, ciiioris bene croli qii.YnHim manns ntraqne gcstabit, viiii vctoris iimiiii .scinislciliciiin, cl aiiqiiantiin) ciipiossi loliornni : mistls omnlbiis olivas infiindis, incul- cas , ot siibiiide crustam facleiido satnrabis , doiiec ad v.is- ciiloium siinima oia pervenias. Alilcr. Olivas qiias jacen- tes lopoicris, rngis conlialicnlibus ciispas colligis, et sa- lihns tritis icsporsas expandis, donec solc Inaiescant. Tiinc siibslralo lauro altcrnas ciates baccarnm s,-cplns ordlnabls : tnnc defrutiim cum saturel.-c fasciciilo duahus aiit Iribiis iindis fcrvcre patleris : et postquam tcpuorlt , siipra com- positas baccas refundos admisto sale panliilo, et origani fasce conjcclo, supra jiis omne porfiindes, Aliler. Lectas baccas ex aibore statim condlcs, rnlam et petiosellnum slerncs inter .spalia slrHctionis, ct siibinde cyminali .salii asperslone cnmnlabis. Postrcniuin mcl et acctiim supcr- fnmies. Novlssime opllmi olei ipianliiniciinqiic misccbis, Alilcr. Legls oHvas cx arbore nigras , et coinposilas inuria. nin 1'ALLADIUS. pai--dessiis du miel et du vinnigre; npies qiioi 011 y ajonte tant soit peu d'luule exccHente. Au- ti-e mnniere : On cueille des olivcs noires sur Tarbi-e; apres les avoir arrani;ces, on lcs arrosc de saumure; ensuite 011 niet dans uiie marmite deu.V sixiemes de miel , un sixieme de vin, et une moitie de viu cuit Jusqu'a diminution de moitie , et Ton fait bouillir le tout ensemble; apres quoi ou retire la marmite du feu , ou la secoue, et on y ajoutc du vinaigre; ct lorsque ce jus est re- fi-oidi, on etcnd sur les olives des rcjetous d'o- rigan , ct on le vcrse tout entier dessus. Autre mauiere : On vcrse de Teau pendant trois jours sur des olives cueillies a la main avee leurs queues , ensuite on les fait tremper dans de la saumure, et, apres les en avoir retirces au bout de sept jours , on les met dans un vase avec une dose egale de vin doux et de vinaigre; et lors- quc le vase est rempli, on le couvre, eu y laissant quekiuc ouverture pour lui donuer de Tair. ,\.\.lll. Les beures du jour sont d"une egale durce daus lcs mois de novembre et de fevrier. A la premiere et a la onzieme, le gnomon donne vingt-sept picds d'ombre. A la seconde et a la dixicme , il en donne dix-sept. A la troisieme et a la neuvieme , il en donne trcize. Alaquatriemeetala huitieme, ilendonnedix. A la cinquieme et a la septieme , il eu doiine huit. A la sixicme , il en donne sept. •LIVRE TREIZIEME. DliCEMBRE. I. On seme au raois de decembre lcs blcs, le froineut, Vadurcum et Torge, quoiqu'il soit deja tard poiu- ee dernier grain. On peut encore scmer lcs feves vers la spptiiiwniitcm (fete des scptmonts) ; car on auraittort de le faire apres le solstice dhivcr. On pourraaussi semer lagraine de lin ce inois-ei jusqu'au sept des ides de de- cembre. II. On commencera a present, pourvu que ce ne soit pas avant les ides , a faeonner la tcrre au pastinum pour y planter des vigues de la ma- nicre que nous avons exposee ci-dessus. 11 sera encore a propos de couper le bois ce mois-ci. On fabriquera aussi dcs picux,des panicrs et des echalas. On fera encore, dans les pays froids, de riuiile de laurier. Ou brisera les baies de myrte et de lentisque , pour en extraire rhuile ; et rou fera infuser de nouveau du myrte dans le vin , de la facon que nous avoDS donnee precedem- ment. III. II faut semer la laituedans ce temps-ci, afin de la transplanter au mois de fevrier. On pourra aussi semer des a present Tail, roignon de Cypre, la ciboule, la moutarde et rorigan, suivant la methode et de la maniere que nous avons donnees precedemment. IV. Les hijpoiiivlidcs sont (ainsi que Martialis rassurc) des fruits semblables a la eorme, qui vicnneut sur un arbre de moycnne hauteur, dont la fleur cst blanchatre. Ges fruits ont quelque douceur, et un ariiere-gout piquant. On les seme au niois de dccembre , eu nicttant leurs noyaux dansdepetits vases. Jlaisou lestransplanteau mois de fevrier, temps ou ils ont acquis une certaine force, ct ou ils sont de la grosseur du pouce, pour les planter dansune tres-petite fosse, crcusee sur un terrain rendu bien meuble , dans laquelle on met bcaucoup de fumier. II faut proteger cet ar- bre contre les vents , dout le souffle dessecJierait bientot ses racines. 11 s'accoramode de quelquesol diluis t liinc oll;e adjids i)ielli.s paitpsdu.is, viiii iinam, defruti diiiiidiam, et uhi siiiiul defcrbueiint, deponis, ac peinioves , etacetum iiiisces : cum refiixeriiit super olivas origani surculos .slcriiis, et supra jus onine dilTundes. Ali- ter. Olivas iiianu lcctas cuin pediculis aqua spargis tribus diebus : deinde miltis iii muria, et post vn dies exemlas in vase adjicis cum musti el aceti aequis ponderibus. Et implelum vas ita operies, nt aliqua spiraijienta dimitlas. X.VIII. Novembrein et Februariuni ralio teHiparis per lioras dierum lccit .lequales. Hora I ct XI pedes XXTII. Hora M et X pcdes XV 11. Hora III el I\ p.d.S Xlll. Hora IV et Vlll |«d,.s X. Hor.i v ct VII pedcs Vlll. Hora VI pedes VII. LIBER DECI.MUS TEUTHJS. Deccmbri mense seruntur frumenla, trilicum , far , or- dcum : quamvis ordei salio jaiii sera sit. Et faba circa sep- timonlium seri polcst. Nam post exactam brumam male seminatnr. Hoc etiam meuse adliuc lini semen spargi po- terit, usque ad vii idus Decenibres. H. Nunc ad institucndas vites, sed post idus pastina in- clioenins effodere, sicut ante tiaclatum est. Et materiera bene boc mense caedemus : palos quoque et corbes facie- mus ct ridicas. Et locis frigidis oleiim faciemns ex lauro, et myrti baccasatque lentisci in olei siii confectione quas- sabimus, et vinum myrtilem , sicut dictum estante, tinge- mus. III. Hoc tcinpore serenda est lactuca, ut planla ejus Febrnario Iransferdtur. Etjam nuncallium et ulpicumet cepulla; et sinapi et cunela seri potcruiit disciplina et niore, qiio ante nar ratum esl. IV. Hjpomelides poma sunt (ut Marlialis asscrit) sorho similia. Mediocii arliore nascuntur, et llore candidulo. Dulcedo Iiuic frnctui cum acuto sapore commista esl. Scri- liir mense Decembri nucleis in vasculis posilis. Meiise auleni Febiuario Iiypomelidis planta sed pollicis magnilu- dine robusta Iransfertur brevissimo scrobe , soluta terra, pluiimo stercore. Sed munienda est, quia cito arescit, si DE L-ACRICUf.TURE, fJV. XIV. qiie fe soit. II nime lcs climnts cliauds, exposcs jiii soleil et voisins de la mcr ; souveiit meme il sc plaif aii milieu des foclicis. II craint lcs climats (Voids. On ne peut pas le preftVr, et il vil peu de temps. On conserve ses tVuits dans de petites cruches enduites de poix . ou dans de la sciure de peuplier, ou dansdespots de terrepleins de marc, ct places parmi des jjrappes de raisin. V. On s'occupe en ce temps de plonger, pour les confire, dans de la moutaide detiempee avec du vinaigre (siiivant Tusage), dcs raves coupecs eii petils morceaux et lcgcrement cuites , apres les avoir bien fait secher pendant toute unejour- iice, pourqu'iln'y resteaucune humidite. Quand on en aura rempli des vases, on les bouchcra, eton n'en tiiera pour son usage qu'apres y avoir goute au bout de quelques jours. On pourra aussi faire la meme chose aux mois de janvier et de novembre. Vf. Ceuxquiauront Tavantage dela proximite de la mer feront aussi confire a present, dans du sel, de la chair de hcrisson de mer, quand Tac- croissement dela lune fnvorisera cette operation ; parce que c'est le temps ou cette planete fait grossir les membres de tous les etres vivaiits que la mer renferme dans son sein, poissons et co- quillages. Au reste, cette operation se fait de la inaiiicre accoutumce. Elle se pratique cgaleraent bien pendant tout rhiver. On fait aussi des jara- bons, et on sale du lard non-seulement ce raois- ci, mais dans lecourant de tous les mois d'hivcr danslesquels le froid est rigoureux. II faudra ten- dre dans ce tcinps-ci des picges au milieu dcs bois taillis et des plaiits d'arbustes feconds en baies, pour y prendre des grives et d'autres oi- seaux. Cette chasse dure jusqu'au mois de mars. VII. Le moisde decembre ressemble, pour la durce des hcures, A celui de janvier par dcs rai- sons contraircs, puisqiu! les joiirs de riiii de ces raois croissent dans Ja merae pi oportion que ceu.x de Tautre dccroissciiT. A la premicre et n la onzieme hcure, lc gno- mon donne vingt-neuf picds (romhre. A la scconde eta ladixieme, i! cn doiiuc as que rentreprise de ma muse soit sans fruit, hi que ce petit ou vrage raanque absolument de gi j5ce et d'utilite. On voit bien la curiosite humalne allierrardentecavale a Taneparesseux, bien qu'il ne sorte de cette allianee qu'une progenituro re- tive et sterile, un rejeton inhabile ^ transmcltre a d'autres la vie qu'ila recue. Pourquoi un aibre infructueux ne serait-il pas feconde par le moyen d'un autre germe, enretour de rhospitalite qu"il lui a donnee? Pourquoi ne deviendrait-il pas plus brillant en partageant les honneurs d"une lleur etrangere? J'entre en matiere, en me eon- formaut dans mon travail a tous les ecrits des contigit.in servilibus ingeniis invenire temperiem. Ita s*iiissime natuia lia;c viliat coininodiim si quod est , el miscet optandaconlraiiis. Velocitas prociiriit infaeinus; segiiities figuram benignitatis iinitalur, et lanluni lecedit ab agilitate , qnantuni lecessit a sr^lere. l)iu lamen apud 1« pudorem meiim distuli, scd lioc qiiasi bonus laniulus feci. Verum nescio, si tuum ad lias modo minutias incli- nelur ingenium. Grande erit, et par desiderio suo, quod stuilii tui quaeret affeclio. Et licet de his nugis favorabiliter sentias, ego meas opes sestiniaie non differo. Non est magni loci assibus intuendis oculosduxisse per pulveiem, qnia nescio quomodo nota; sunt quaedam maximarura per- sunaium miniita comiieiidia. DE l.\'SlTtONI15US. Pasipbile ornatus (idei , cuijure iatemiir, Siquid in aicano pectoris uinbia tegit, Bis septem parvos, opus agiicolare, libellos , Quos manus ha;c sciipsit, parlesilente ])edum, Nec stiictos numeris, nec Apollinis ainne llueiites, 5 Sed pura tantum rusticitate iiides, Commendas, dignaiis, amas, et rusticadicla Affectu socii solHcitante colis. Nunc ideo modicuin crescens fiducia caimen Obtulit, aibilrio Iselific;nida luo. 10 E^l nostrsestudiuni non fnii;lemnaliile luus.e. Uibanum fari rusticilalis opus : Sub tlialanii specie feliccs jungere silvas, Ut soboli mistus crescat iitiinque decor : Connexumque nemus vestiie affinibiis unibiis, Etgeuiina parUim nobilitare coina : Fadciibus blandis dulcesconfunderesuccos, Etfelum duplici fiuge sapoiis ali : Qua; quibus bospitium prajstent virgulta docebo Qua; sit adoptivis arbor onusta coinis. Ipse poli rector, quo lucida sidera currunt, Quo fixa est tellus , quo Duit unda maris, Cum posset niistos raniis inducere llores , Et vaiia giavidum pingeie fronde nemiis , Dignatus nostros hoc insignire laborcs , Naluram fieri sanxit ab arle novani. Non segne oflicium nostrae reor esse camama' , Aul operis parvi gratia fiet inops. Si velocis equ?e pigro miscetur asello Aidor, utin sleiileui les cadat actagr.idHui, Foecundumqne genus productus deleat liaMes Et sibi defectuni copia piolis agat : Cur noii arbor innps pinguesrat ab liospite geinma, Et deciis extcrni lloris adepta micet? Incipiain, quidquid veteres scripseie coloni , Sacraqiie piiscniuiii verba lalioie seqiiar. DE L'AG1\ICUL1I;KE, LIV. XIV. r.(3 agriculteurs qui m"i)nt piecedci, et aux paroles eonsacrees par ies anciens. Dans rorigine, i'active industrie a invente bicii des sortes de greffcs, et a vouiu qu'une main lia- bile les mit eu oeuvre. En effet, les metliodes sui- vantes apprenneut a tout arbre pare de feuilles etrangeres a porter les fruits qu'on lui confie : ou Ton enfonce de nouveaux germes entre son ecorce , que lon en separe a cet effet ; ou on le fend h Textremite superieure de son tronc , pour recevoir ces germes; ou eniin on adapte le.s yeux verdissants d'unbouton etrangeret humide a Tun de ses bourgeons, qui resserre le premier dans son sein humide de seve. La branche a fruit de rarbuste de Bacchus rEchionieu est la premiere a qui Ton ait appris a se marier, afin que la grappe de raisin fut gon- llee par un vin etranger. Les membres feconds de la vigne sont entrelaces de bourgeons entor- tillesautourd'elle;et, des qu'elle estadulte, elle nourrit ceux de Tespece qu'elle a recue entre ses bras : de sorte qu'un pampre doux eouvre de son ombre un pied de vigne dont le feuiUage est d'une autre natureque lesien, etquecette plante se cowbe sous le poids du dieu replet. Les rameaux de Tarbre de Pallasembellissent les chenes des forets , et la superbe olive eunoblit des fruits sauvageons. L'olivier sauvage, tout sterile qu'il est, feconde celui dont nous recueil- lons les olives grasses, et lui apprend a donner des fruits qu'il ue saurait produire lui-meme. Le poirier au germe blanc prete sans jalousie ses lleurs de couleur de neige, et sunitamou- reusement ^ un bois different du sien. Tantot 11 arrache les armes cruelles de ses soeurs epineu- ses, et apprend aux poiricrs indomptes a depo- ser leurs traits; tantot il produit des pommcs dont la rondeur se termine en une pointe insen- sible, et fait flechir les rameaux du frene en le revetant de nouveaux honneurs. II npprciid en outre a Phyllis a porter des fruits plus doux et d'un plus gros volume , et pr^te ses membies a la peau dure doutelleest couverte. II dote ks pruneliers steriles, ainsi que l'orme sauvage qui ne produit aucuns fruits, et les force a cherir un honneur qui leur etait ineonnu. Ses brauehes, entees sur le cognassier, changent la nature de eelui-ci, et, son odeur se confondant avec celle de ce dernier, il lui fait procreer des fruits eharmants. II depouille les fruits du chAtaignier de recorcepiquantequi les enveloppe , et ehange le poids dont ils sont charges en un fardeau plus doux. II depouillc le netlier menacant de son appareil de guerre, etouffant ses mauvais des- seius sous une ecorce paisible. Ses germes, dit- on s'unissent aux branches de Tarbre de Libye , et, feeondes par lui, peuvent jouir d'un eclat empourpre. Le grenadier , qui dedaigne pour son fruit l'importation d'un goiit nouveau , ct pour ses raraeaux uue parure empruntee, augmente dc lui-meme le nombre dcboutons cn changeant de semence, et se plait a Stre pcint d'une rougeur qui a de raffinite avec ses teintes propres. Lepommier, ente surde plus hautes branches que les sienues, continue de eroitre, et change a ramiable le poirier qu'on lui a associe. II s'ex- horte luimeme alaisser dans les forets ses mceurs sauvages, et se plait a porter un fruit plus dis- tingue. II rend lisses les pruneliers garnis d'epi- l^iincipio multas species industiia solers Prolulit , et doctam jussil inire nianum. Nam quaecunque viiens alicnis Irondibus arbo.s Comitur, liisdiscit credila ferre modis. Aul nova discreto figuutur germina llbro , Aul aliud summo robore fissa capit, Aut viridcls oculos externi gemma tumoris Accipit, ct lento striiigitiirudaslnu. PiirausEcliioiiii palmessejungere liacclii Novit,et externo tendituruva meio. Nexilibus gemmis tecundos impllcat artus Vitis, et amplexum pascit adullageniis Dogoncrlsque com^e vestigia mitis uuimbiat Pampinus , et pingui curvat onusta deo. Robora Palladli decorantsilvestrla rami, Nobilitat partus bacca superba feros; Ffpcuudat slerilis pingues oleasler olivas, El quae non novit munera lerre docet. Germine cana pirus, nlveos liaud iuvida llorcs Commodat , et varluin nectit aniore ncmus. Niinc rapit hirsutis horrenda sororibiis arma , El docet indomitas iwncre tela piros. Nunc teretem pingui producil aciiminc maliim, Fraxiiieasque novo flectit honore manus. Phyllida quiu etiam grandi initescere fructu Instiluens, durae dat sua mcmbra cuti. Et sterilesspinos, et Inertem foetlbusornum Dotat, et Ignotum coglt amare deciis. Hujus ct immissi vertere cydonia rami, Pomaque confusus blanda creavitodor. Castanea; septos aspro velamine firtus Exuit, el placldo pondero mutat oiius. Mespllaqiie exarmat pugnacibus borrida membris, Et mala Iranquillo corlice vota premit. Creditur ct Libycis sua germina nectere ramls, Lsctaque punicco possc decore frui. Piinira non alios unquam dignata sapores Mala , ncc externis associata comis, Ipsa suas augent mutato seminc gemmas, Et sibl cflgnato plcta nibore placenl. Inslta proceris pcrgit concresccre rainis, E( sociam mutat malus amlca pinim. Seqiie feros sllvis liortalur linquerc inores, Et partu ;.'aiiitet noblllorc friii PALLADIUS. nes, aiusi que les chenes armes de piquants , et les revet en croissant d'une beile chevelure. II sait gontler d'un suc agreable la petite corme , et faire descendre le fruit de l'arbre qui la doune a la portee des mains qui le desirent. II se plait a changer de nom sur les souches du saule , et a repandre sesfleurs sur des forets agreables aux Nyraphes. II apprend au plataae, cet arbre sympathique de Bacchus, a rougir, charge d'un fruit nouveau. Le peeher adraire son feuillage, auquel il n'etait point accoutume ; et la cheve- lure du peuplier porte ses dons eblouissants par leur blancheur. La nefle lui obeit , et, changeant ses entrailles pierreuses, elle grossit et rougit eo se rcmplissant d'une liqueur blanche. Au heu des pieux lourds et des armes grossieres qu'ils fournissaient auparavant, les chiitaigniers don- nent de nouveaux fruits, qui leur font honneur par leur couleur jaune. Le pechercharge lui-meme ses branchesd'un nieilleur germe, et associe sa nature au prunier. II couvre d'ombres legeres le trouc de Phyllis , et apprend a devenir lui-meme plus fort par cette transmigration. Quoique Tarbre qui produit des coings jau- ncs se prete a donner rhospitalite a toutes sot'- tes de fruits , il ne se eonfle Ix aucun autre arbre pour la recevoir. II est fier, et meprise Tecorce dun bois etranger, convaincu qu^il n'y a point d'arbre qui puisse ajouter quelque chose a ses avantages partieuliers. Mais, offrant a ses propres branches des lits qu'elles connaissent , il se con- tente d'ennoblir un bien qui lui apparticnt. Le dur uellier, rival du poirier sauvage , se Spiniferas pninos, armataqiie robora sentes Levigal , et piilcliris veslil aitulla coniis. Lxigiiam sorbiim ilulci distendere siicco N'iivil, et ad eiipidas llectere ponia raaniis. Stiiiilibus gaudet nomen mulare salignis, 85 i:t giatuni Nympliis spargere llore nemus. ■Rolioratlijrslgeroplatani concordia Baccho tirtibus inslituit plena ruliere novis. Illius insolilas iniialur persicus umbras, Popiileseque feruiit caudida dona comae. 90 Mespilus buic paiet, lapidosaque viscera mutans Tenditur, el niveo plena liquore rubet. Pio sudibus fcrtis , et pro prEegnanlibus amiis Castaneae fiilvum dant nova mala decus. Ipsa suos onerat melioii gcrmine ramos 93 Persicus,el pruiioscit sociare genus. Iiiiponitque leves in stipite Phyllidis umbras, Et tali discit lorlior esse gradii. Ciiin pra?stet cunclis se fulva Cydonia pomis , Allerius niillocreditur hospitio. 100 Pioboris externi libriim aspernata superbit, Scit tanliim nullo crescere posse decus. Sed propriis pandens cognala cubilia ramis , Slal, conlenta siiiim nubililare bonum. greffe sur des pommiers dont on rebute le fruit, et se trouve en surete quand son germe y est recu , parce que de doubles armes le rendent alors plus redoutable qu'auparavant; de sorte que son bois cruel epouvante les mains avides. Les branches du eitronnier souffrent aussi qu'on leur prete les enfants eleves par le murier sous son ecorce pleine , et changent les piquants dont les poirierssont ordinairementarraes , pour nourrir les fruits odoriferants de ceux-cl d'un sucflatteur. Les pruniers ajoutent .i leurs propres raem- bres d'heureux germes, et portent des presents fertiles dans un corps analogue au leur. Lors- qu'on les force d'habiter dans le chataignier, ils desarmenta la veriteson fruit, mais ils arment ses bras. Lcs caroubiers accoutument lcurs fruits a s'a- mollir avec lesecours d'un suc vert, et nourris- sent tous les autres fruits dans leur sein. Le flguier determine les mures a quittet leur couleur noire , et fait la loi aux branches dont il s'est empare. II s'admire aussi lui-meme lors- qu'un suc raieux nourri le fait grossir, et se re- jouit de voir ses fruits exceder leur grosseur or- dinaire. Le noble platane , cher aux amis de la table, dont la ehevelure se prete avec amour auxentrelacements delavigne, le platane ouvre aussi les bras au figuier, qui trouve un abri de- sire sous son ecorce nourrissante|, et reraplit en croissant le sein qui Ta adopte. Le figuier entretient en outre un commerce r& ciproque avec la mure , et prodigue sa substance au germe qu'elle lui offre a uourrir. Le frfine /Emula dura piri despecti mala saporis 105 Jlespilus admisso germine tuta subit. lit geminis sese violentlor inseril armis, Atqiic avidas terrent robora sa;va mauus. Nec non et citrei paliuntur mutua rami Pignora , qii.T gravido cortice morus alit. 110 Pomaque pastiiri blando redolentla succo Armatis mutant spicula nota piris. Pruna suis adduntfelicia geiminamembris, Donaque cognato corpore la-ta ferunt. Exarmal foetus, sed brachia roborls armal 115 Castanea; prunusjussa tenere larem. Assuescunt siliquae viridi mollescere succo, Et gremio pascunl caelera poma suo. Persuadet moris tetruni mutare colorena Ficus, et invasis dat sua jura comis. 120 Seqiioqiie miratur pingui grandescere succo, Ktsolitum gaiidet vincere pomamodum. Iiiiignes foliis platanos, felicia mensis Brachia , gaudentes vitis bonore comas , Iiigrediens pingui se cortice maxima ficus I2j Servat, et optatos implet adepta sinus. Miilua quin etiam moris commercia ticus Pi acstat , el oblalum lobore gsrnien alil. DE UAGRICULTURH, MV. XIV. prcte aussi scs membres a cette sanir avide ; et , se voyaiit alors baigne de saug, il redoute ses nouveaux cnfaiits. Le hfitre geaiit recoit aussi la teinture du miirier. La chataigne herissee, ce fruit a renveloppe dure et piquante , appreiid de lui k devenirnoire comme de lapoix, et, nour- rie de ce suc nouveau, voit s'augmenter son vo- lumc. Le lercbinthe , dont Todeur est si agreable, obeit au nuirier, et produit alors des fruits dont le raeriteest double. Le corniier a Tavantage d'augmenter, en se renouvelant de lui-meme , la beaute de son fruit, ct Tarbre se courbe alors sous le noble effort de ce surcroit de produetion. Cet arbre depouille de leurs piquants les merabres durs de repine, et cache les armes de cette plante sous de dou- ces ecorces. 11 se plalt k unir le coing dore avecson proprefruit, etcherit despresents d'une couleur itrangcre. Les cerisiers se greffent sur le laurier, et le fruit quils le contraigneiit de donncr teint d'une pudeur adoptive lesjoucsde cctte vierge. II force les platanes ombragcs , ainsi que le prunier he- risse, a revetirsa luisante ecorce. Et lepeiiplier s'ennoblit d'une adoption qui nuance d'un rouge llatteur la blancheur de ses rameaux. Phyllis, cachee cntre Tecorce d'un prunier fcndu , eu couvrc les membresparfumes de fleurs prccoces , et cliangc les fruits du piJchcr cn y ajoutant une cnvcloppe, et en leur apprenant a prcndre une couvcrture dure qui lcur sert dc pcau. Ellc arrondit sous une moindre formc lc fruitdu caroubicr lorsqu'il se gonlle , etenrichit d'une bellc odeur les fcuillessauvagesdc cet ar- bre : Ellc dcpouillu la chAtaigne de son enveloppe cruellc, ct force Tarbre a admirer la peau lisse deson fruit. Lcs pistaches se glissent entre les branches deramandicr, ct le nioindre fruit devient alors le plusrecherehe. Le tercbinthe aussi lcur offre son ombre paternelle, et les ennoblit par soii adoption. Les membres elevcs du chataignier fccondent le saule des riviercs, et prennent dcla forcelors- qu'ils sont abreuvcs d'unc grande quantitc d'eau. Le vaste noycr s'empare sous son ombrc des feuilles de rarbousier,et rapporte des fruits qui sont en siirete sous leur double ecorce. On a essaye d'autres procedes , quune expc- riencc habile pourra perfectioner avec le temps. Mais pour un pocte qui n'est habitue qu'a re- tourner la tcrre, c'est dcja beaucoup d'avoir cnoncc ccux-ci cn vers meme mediocres Lisez-les cesvcrs, fabriques parmi lcs instruments du la- bourage. Ils sont rudes, raais d'unerudesse que tempcre rutilite de leur objet. Fraxiiiiis liiiicavide confertsua membra sorori, lit inetuit firlus spaisa cruore novos. 130 Pioceras fagos , ct ponia liirsula viiontis CastanpiP, duris aspera mala comis Inficiens, monslrat piceo nigiesceie partu, Et succo pascit turgiiia poma novo. Obsequilur moris blantlo terebinllius odore, 135 Et geniinis veniunt inunera niista bonis. Sorba siios partus merito niajoris lioneslant Seminis, et pulcliro curva laboie nitent. Haec arbos spinaeduros mucronihus artus Exuil, ac libris initibus anna tegit. 140 Aureaque annexo miscere cydonia loetu Gaudet , et externi doiia coloris amat. Inseritur lauro cerasus, partuque coacto Tinguit adoplivus virginis ora pudor. Umbranles platanos , et iniquam robore prunum 146 Compeint gemmis pingere membra suis. Populeasque novo distinguit muiiere frondes , Sic blandus spargit biachia rana inbor. Pliyllis oiloratos piiiii.x'vis noribus artus Discissi pruni corlice fi\a tegit. Pomaquepcrmiitat vclamine persica misto, Duritiemque diicet legniinis esse loco. In modicain tornat slliqiia tendenle liguram , Et frondes pulcliro ditat odore leras. Caslaneainque Irncpm depulsiscogit ecbinis Mirari fructus levia ponia sui. Quin et ainygdaleos suheunt pistacia ramos Kl merilum inajus de brevilate petnnt. Ha^c ctcognalii i iiiii-n^ lireliiiithiis amictu Nul[itailii|itl\i l,ilil;ill(iainillis. Flumincam salicrni riciunilantaidna incnibra Castanea», et multo pasta liqiiore vigent. Arbuteas frondes vastse niicis occupat umbra, Pomaqiiesub duplici cortice tuta refert. Ca'tera , quai solers processii temporis usus Exprimet, exemplis instituere novis. Haec sat eril teniii versu mcmorasse poetam , Quein jiivat effossl lcrganiovere soli. Carmina tu duros iiitcr formala hidcntes Aspera.scd niili ruslicitalfc, leges. NOTES SUR PALLADIUS. LIVRE I. I. Quod a plerisque/dctiim es(. Le trait paralt diiig^; contre le slyle de Columelle. Mais Palladius est assez sou- vent, et trfesridiculement, tombfS dans le meme d^faut. IV. De metallis originem. Lobservation peul 6tre vraie si le mot metallis cst pris dans lc sens g^[K'ral de produit fossile. Dans le sens restreint de raines , elle a conlre elle Texp^rience. VI. Vullurnus. Nom donn^ par les habitants de la B^- tique au vent du sudest. Impastinnto solo. Voir V£conomie rurate de Colu- melle, liv. XIII , cliap. 3 , touchant la manifere de fa?onner un terrain au pastinum. Acinaticium. Vin fin qui ne .se fabriquait qu'avec les grains de raisin separes de la rafle. Le mot est derive d'a- cinnm, grain de raisin. Ccecabitur spes magna vindemice. Cest-ii-dire qu'il ne faut pas htViier la vigne pendant qu'elle bourgeonnc, parce qu'on risque d'en fairc lomber les boutons et de ruiner Tesp^rance de la vendanjie. Jeu de mols sur les yeux de la vigne, ou Tauteur exagi-re le delaut de siniplicile qu'il a lui-meme critiqu^. IX. Qnerna; cum .'tJsculcis non misceantur. L'/Es- eulus elait Tespece de clii^ne consacrt^e a Jupiter. Cest celle dont Virgile a dit : tuntum radice ad auras cet/ie- reas, iantum radice in tartara tendil. De Cerro. Le p^re Hardouiu dit, dans ses notes sur Pline, que cette cspece de cli6ne ne vicnt point en Fiance , et, cons^quemmeut, n'a pas de nom dans notre langue. XVII. Signinis. Voir le mot signia a la table des villes, etc, de Columelle. XVIII. Ut basiliccE ipsiusforma. Le nom de basiliqne ! fnt donn^ primitivement aux odilices oii se reudait la jus- j tic«. Les tribunanx y tenaient leurs s^ances dans des salles I voflliies , oii les juges ^laient plac(5s swr une eslrade. Dou- I ble conformitij qni aura donni a Palladius lidtie de ce rap- ; prochement avec les celliers oii se di'posait le vin. j XX. Perspecularia. Ces transparenls .se formaient de j pierrcs taillees en feuilles rainccs et diaphanes , et qui le- j naient lieu de nos vitres. Les meilleurs venaieiit de la I Cappadoce et de TEspagne Cit^rieure. On lit dans Pline I que Tusage de ces pierres ne remontait qu'au teuips d'Au- j fiuste. II parait que c'i5tait une espfece de tOle. Mais on n'a I conserv^ aucune notion pr^cise de leiir descriplion , ni du i| nom qu'on leur donnait. |l Trapetis et rotulis. Trapete. Voir la ilescription de II cette machine, liconomie rurale de Caton, chap. xx, I XXI et XXII. XXIV. Spnrtca, quaanimalia calceantur. Voirrem- ploi deces boltines, iVonomie nn-a/e de Columelle, liv. VI, cliap. XII et XV. De strangulati hominis loro. Cette superstition de ranliquitd qui s'^tendait k tout ce qui avait servi cflmine instrument de supplice.et liii priHait une vertu eflicace, a Iravers^ les siecles pour arriver jusqu'ii nous. Aujour- d'liui ro^me encore une locution proverbiale cn consacre rexistence oii le souvenir. XXVI. Alieno tcmpore saginenlur. Cest-i-dire i la lin i de rautomne. XXVIII. Capita oculata. Notre langue a conserv^ aiix moucheliiies des pliimes de la qiieiie du paon. le noin d yeu\ , qui est i la fois piltoresqiie et traditionnel. XXXIV. Quce rulms caninus incatiir. Lilteralemeut iwe ac/iien. Cest le rosier dans PiSlatde natiire. La lleiir et le IriiU ont chez nous, dans la languedii has peiiple, des denominalions encore plus malbonufites. Propter spatia utrinque purganda. Le jaidinier peiit ainsi, de chaiiiie ciM^ de la plauclie, (itcndre la niain a trois pieds pour arraclierles maiivaises lierbes, sans cou. I ir le risque d'endommager ce qui se trouve plaule sur .ses bords. XXXV. Vel incensis sanguisugis. L'odeur de la pii- naise biilliie produit, suivant Columelle (liv. VI, cbap. XVIII ) reffet riSciproque sur les sangsues. Ilpotooxoupioa; GrcFci vocant. Espece de piic^rons qiii s'allaquent surtout aux poireaux. De itpOTov, poireau, et xsipiiv, tondre. XXXVII. Qiii iris vel gladiolus. Liltijralemeiit petif glaive. Cest vraisemhlablement firis bulbeux de \'t- mery. XL. imiiarinm. Cest le nom du vase oii ron faisait chaufler Teau dee bains. Cui (vrea palina suhest. Ce plaleau de cuivre servait prohablemcnt a di^fendre le miliarium, qui ilait de plonib, de ractiiin immediale dn feu. XLII. Palladius est le seul des toivains agrononiiipips qiii ait fait mention de moulins mus par Peau. Comiiieiit ce piocdd^, une fois connu, n'a t-il pas ^td mis generale- menten usage? II Ti^tait du lemps de Pline, qiii noiis ap- piend que la plus grande partie du blc de ritalie .se brojait encore a force de bras. Cette singnlaril^ ne peul gii^ie s'expliquer que par la iieccssit6 d'occuper la muUitude des. esclaves. LIVRE n. X. j\e laborenl /rignre sarmenta. Parce que lachalnir du solcil pen&tie diflicilement la terre a pliis de trois piedi de profondeur. XI. Tabulas aulem. Le mot tabiiln quc nous tiadiil- sons par planchc, et auqiiel les jnidiiiiers de raiiliiiii;!.'; n'allachaient, non plus que les niMies, aucun scns da mesure, s'entendait dans la langiie techniqiie de r^irpeii- 'tiige d'une supcrlicie dc soixante douze percbes (■aiiees. XII. Tabitla quadrata jugerali. I.a plancbe dii jiigc- n/m entier ne dcMait innlciiiripiedeux centqii.\lii'-\iii;;l- liuil penlics iiii \iii.ul liiiit iiiillc liiiit ceiils pieils r.irns, 1j perilie etant siipposi'!' ile di\ picils. Mais Pallailius pm- (■i''de ici tout aiilreuieiit dans scs calculs. II prend l:v moyenne proportionnellc eiitre la longneur du jugcnnu , (pii est de deiix ccnt qnarante picds , et sa largeiir qiif csf ile cent vingt pieds; cette moycnnc cst cenlquatre-vin;;ls, dont le carr^ trenle-deux mille quatre renlspieds, ou Inii» ccnt vingt-quaticpcrches, d'oii il riisulte unc mesure pln.i coiisiderable (juc la v<^rital)Ie. XIII. I\'eciliu.i tcrrn decurrat. II faiit un laboiir plns. profiiiid sur iin sol en plnii incliiK'-, alin iroffiir ,'i rciiliii!- r>48 NOTES SUR PALLADIUS. nenifnt de la tpire v(^'gitalc par les eau\ une r^slstancc plus consi(li5rable. XV. Tcedte cuneus radicibus ejus inseratur.. Celte inserliou it'un niorceau de bois , ou (l'une matl6re ^gale- meut ilure, est souvent reconnnandije par les ouvrages agronomiques comnie reniede ci la slsirilitii des arbres. On serait tenl^ de n'y voir qu'une [pratique absurde ; une parodie de l'act« de la g(;neration , parodie a laqnelle la superslition antique aurait attribue la mime vertu de fe- condalion qu'i Tacte lui-in6ii)e. Toutefois en y riinijcjiis- ?ant, il n'est pas impossible d'en trouver une e\plication rationnelle. En effet , la pr^senee d'Hn corps (^lranger, qui resserre les libres de Tarbre a Tendroit de son intromis- sion, opposant une r&istance au cours de la s6ve, doit lui impriuier un mouvenient acc(;l^r(5 lorsqu'elle a trouv^ un libre passage , et la porter plus rapidement au.\ extr^- mit^s de la plante. Martialis dicil hoc remedio subveniri. Gargilius Mar- tialis , auteur suppos^ du livre de Arboribus qui appartient a Columelle. Nous n'avons aucune notionsnr sapersomie, ni sur le lieu de sa uaissance. Mais Lanipride nous apprend qu'il vivait sous 1 einpereur Alexandre Siiv^re, ct Ton voit par d'autres auteurs qu'il avait terit sur riiistoire, et aussi sur le jardinage et sur Tart v^t^rinaire. Gesner a m6me donn^ dan sa collection un fragment de lui , qui est relatif au traitement dcs ba-ufs. Cest tout ce qui resle decet &rivain , encore le fragment est-il si mulil^ qu'il ne m^rite auciine attcjition. XVIII. Sextariis vrbicis. On Toit par ce passage que la niesure du se.ttarius n'(5tait pas la mSme a Rome que dans le re.ste de ritalie. XXIII. Hic inensis in horarum spatio. Palladius ne (lit pas k quel cadi an il a rapport(i les mesures absolnes qu'il indique poiir ce niois et poui' les niois suivants. Comme la longueur de rombre est subordonniSe a r^Sl^vation du corps qiii la projette , il faut croiie que ses obsei vations ont H6 faites sur un gnonion d'inie mesiire d^terniin^e et counue , et qui servait en quelque sorle de rt^gulateur. LIVRE IIL IX. Ne quodstcrili proximum est supra tcrram rc- linquatur. En effet, lorsqu'on recourbe le sarnient pour renterrer, il ne reste au dessus du sol que rextriSniiti; su- p^rieure, k laquelle on donnait le nom de sagitta en agriculture, et qa'on regardail comme absolument stiirile. (Voir V Economie rurale de Columelle, liv. III , cb. xii.) Minor operarum numerus eam poterit expedire. On conijoit que dans un vignoble , partag(i en planclies d'es- p^ces diffcrentes , qiii mrtrissent successivement, il faille lelalivcment un moins grand nombre ile mains pour la vendangc , qne dans ceu\ oii la maturitii de toutes les vi- gncs est simnltante. Ul assuril Columella. Ce passage tii-^ du chap. iv de Arboribus, el cHi par Palladiiis comme apparlenant i Columelie , est une preuve que cet ^conomiste est Tauteur du livre. X. Mago asserit scroheni. Virgile dit la mdme ctiosc dans le livrc II dcs GiSorgiqiies. Cest pouiquoi quelques commciitateurs ont voulu lire ici Maro au lieii de Virgile. Mais Virgile a pn le dirc d'apr6s Magon , et il est probable quc Palladius aura cit^ rauteur didactique de pr(5f(5rence au pocte. XV. Aovellam vitem Cotumella. Ce passage n'esl pas textiiellemciit dans Coliimelte. Tout au plus tronve-t oii des principes qni aient pu scivir de fondcmenl a rohsor- vation de Paltadius. XVir. Quartum genus Columclla sic retulit. Yoir le \\yn de Arboribus , cliap. viu. XIX. Sed{ut Columelta dicit) feraciores. Onnctrouve rien de semblable dans Coluinelle. Aiirons-nous perdu quelque ctiose de cet auteur? XIV. Semen brassicce vetustum mutalur in rapa, Celte observation est bien suspccte. Elle ae foiide proba- blement sur rcrieur de qnclque jardinier qui, en seniant, .aiira iiiis fune pour raiitre entre deu\ graines dont la di(- fiirence est peu sensible. XXIX. "Oito; Kupvivaixo;, 3UC dc Cyr^ne , autrement dit laser. LIVRE IV. VIII. Stricte in foramen utrinque conjicics. II feut supposer, Tarbre ('tant fon5 diamiitrateinent d'ontre en outre, que ces branches introdniles en sens inverse par les deux oiivertures , sont ensuitc tirijcs fortement de cba- quc ciil^, a peu fvks, conime les cordonniers tirent leiirs fils, cn sorte qiie le hoiit le pliis mince de riine s'adapte r(5ciproqueiT)eiit avec le gros bout de rautre. IX. Hcrba ea quce culex dicitur. I.c pere Hardouin croit que c'est Vherbe aux ptices. (Notes sur Pliue, liv. XIX , cbap. V. ) Prosequuntur etiam maledictis. U suhaiste encore de nos Jours dcs piatiqucs de superstition non moins extra- vagantcs quc celle-I.'i. X. In Sardiiiia et in territorio neapolitano. II ne faut pas confondie cetle ville, situ(5e en Sardaigiie, avec la capitale du royaume actuel de ce iiom. Le nom de Naples (vsa noXi;) (ut donn^ dans roriginc a plusieurs villes. II eii exisle encore aujourd'Iiui une troisifeme , sous le nom moderne de Nauplie, ou Napoli dc Romanie. Alii Coracinum piscon. Ce nom paralt Stre donn^ h ce poisson, s. LIVRE XII. l. Si adhuc iclum solis rcpcraissa non scnlil, ccst-a- dire avant la plcinc luiic. Paice qiio' qtiand la liine cst dans son plein, oii la voit cncore sur riiorizoii au mumciil r>i<) oti lesolcil sc \i-\c, ct quc.consisiucnimcnt, eJlc cif alori frapp('c de scs rayoiis. IV. rer latcra prona fundantur. Nofre aulcur \ent que lcs arbres donneut plutflt sur ll largeiir qin' siir le haut de leurs branches , alin qiie lcurs fruils prtSseiilent un coiip d'oeil plus agriSable, et .soient plusais^Ssa ciieillir. Avanlage rt^alisiS plus eflicacement chez nous par rintro- duclion des arbres nains. VII. namascena. Cest la prunc de Damas. Nom dc la ville d'oii provienl origiiiairement ce friiit. Pcdis dndrante demersum. Le f/or/ra».? ('■qnivanl a neuf »Mc/fF. oii aux Irois quaits dii pi(^l , snivant 1'iisage d'appliipier h toute divisiou de mcsure les noms dc frnc- tions de la livre. XIII. Quod paslorcs coloslram vocanl. Nous donnons aussi le noni de colnstram h ces preinifires goiittes dc lait, ainsi qirii la inaladie que ce lait , qui cst toujours railh' , occasionne tant aux enfauts qu'aiix pelils des aniinaux. XV. Gallica. Sapin des Gaules. Larix. Cel arbre n'cst pas cdui anqucl lc.s botinislcs donnent aujourd'lini le m(>me noni , ct qirils idcntilicnt au miJltec. En cflct le mi^lcsc cst iin aibre i(Ssineii\. Or, la propriete altribufe ici au larix par Palladiiis ainsi ipic par Pline , et qui consiste a ri-sister au fcn , paralt dircrlc- ment oppos(!'e ii la nalure d'iin arbre ibsineux : outrc qiic cette propri(''l(; ne se rencontre pas elfecfivement dans lc miilese. Qucl arbre est-ce douc que le laris? XXII. Cnum semi sicilicum. Le sicilicus ("tail lc quart de Vuncia, et par cons(''quent la qiiarante-hiiiticme parlic de la livre. En appliquant cclte di\ision h rampliore (lui clait runile de mesure pour lcs liquidcs, le sicilicus scrala quarante-buitieme partie dc ccllc conlenance, oii le sextarius , et , par cons^quent, \e dcmi-sicilicus ^iiit valoirla modii du scxlarius, ou, ce qui revieut au nifmc, une hcmina. LIVRE XIIL I. Scplimnnfium. Voir ce que c'(>tait que cette fi>tc dans la iiote 4 dii rliap. x. de Coliimelle. IV. Hijpomelidcs. On iie trouve le nom de ce fruildans auciin autre ancicn aulciir. Scraitce resp^ce dc nf (le dont parlc Dioscoridc, cl liiril appcllc i-\'j.r:/y,. LIVUE XIV. llnhcs alnid indullce fidei tcstimonium. Pniir rom- picndrc lesensdcrcxpression nouveaugagc, ilfaut sup- poser (|ue Palladius a donn^ deiix ('dilions dc son Iraili^, ctiiue runedeces (Sdllions, compreuant quatorzc livres, toiis cn prosc , avait ite envoy(!c ii Pasiphiliis , rommc nn premicr gage d'amiti('. U est in(>me vraisemblablc que ce premicr envoi ('rtait priic^dd d'nne (Spllrc (pie ie teinps nc nous a pas conserviSc. Le seroud gage dont il paile ici , consistcrait donc , dans celle hypolh^se , i adresser k son ami, en vers, le (piatorait^me livre que celiii-ci n'avait d'abord leca (\»en prose avcc lcs Ireizc aulrcs. Columcllc aussi a traihS des jardins en vers dans le dixit^me li\rc dc son liconomic rurale, el en prose dans le onziJme. L'idce de ce double mode de coniposilion est dcnc commune aux deux ecouomistes, et seulemcnt clicz Columclle la prosc a suivi lcs vcr , et c'e3l leconlraire clicz Palladiiis. I'ro vsura lemporis. Palladius consid^re cc qnalor- zicinc livrc cu vers comiiic rinl(^riH dil ii Pasiphilus poiir lc tcnips (piil liii avait lail altendre lcs qualorzclivrcscii prose. 650 NOTES SUR PALLADITJS. Quasi bonus fiimulus fcci. Cestk-dire comme un seiviteur qui craint de n'avoir pas assez bien fait. Quos manus scripsii parte silente pedum. La main est ici mise en oppos'ition avec les pieds des vers. Jeu de niols intraduisible , el dont la perle n'est pasi regretler. Urbanum farl ruslicitatis opus. Palladius donne a rop^ralion de la greffe r^pithfcte A'urbaine, dans le mf me sens que les Romains donnaient le nom ii'urbance aux arbres francs, pour les distingner des sauvageons. Sub thalami spccic. £n effet de mfime que, dans le ma- riage , un pfere et une niere , n^s de familles diff^^rentes , coopferent a la g^neratiou du ni6me enfant, deux arbres enttis Tun sur Tautre concourent a la production d'un seul et mfime fruit. Primits Echionil. fichion ^tait un des compagnons de Cadinus, premier roi de Thfebes et pfere de S^m(516, qui donna nais.sance ci Bacclius. Pingui curvat onustie. deo. Bacchus, dieu du vin, est represeut^ dans les anciennes statues avec un gros ventre. Germine cana pyrus. Les rejetons et les germes du poirier ont une teinte dc blancheur a leur extr^mile. Indomitas ponere tela pyros. Les ^plnes du poi, sauvage disparaissent quand il a re^u une greffe prise aj poirier franc. Pliyllida quin etiam. Phyllis ^tait une reine des Tbraces, ^prise de Ddmophon , flls de Th^s^e ; se croyant ni^pris^e de son amant, elle se pendit de d^sespoir, et fut cliang^e en amandier. Libycis sua germina credere ramis. L'arbre deLibye, nom po^tique du grenadier. Acc externis associata comis. Palladius a dit plus haut que le poirier se greffait sur le grenadier. Mais il suffit, pour qu'il u'y ait pas contradiction, que le grenadier ne puissepas se greffer rteiproquement sur le poirier. Seque feros silvis liortatur linquere mores. Cest-i- dire qu'on greffe le pommier franc sur le pommier sauvage. Ad cupidas flectere poma manus. C'est-a-dire que le poids , plus lourd des pommes , fait ll(ichir les branches du corniier. Robora plafani coneordia Bacchus. Allusion a Tusage oii ^taient les anciens de chercher pour boire rombre d'un platane, ou = so gP= S 1 s § 2 1 ■ SIB- i| 1 !Z s S s m Hiif '55 rl ?& ? l^f l ■S=J'S."- ; 1 ? s tli^li :" ."* ^ . ^B"' ■ I 3S iga ^ e -i 32 ■ n 2» 58 Sw « •D B O c (» :■ 5 ["?>] <=_ r.O - H> Eii — 1> 3 »r s- ^' 7. a ra = ^m Islfg »2 s _5-Er:a im (• » 3 w S ■ B ^ •o "e? * S >3 1, a «^ ■ ^5 SSS ?23 23 bS^o t; i' a o - M S H s 2 - 10 ^ 1 Paris. — Tj-pogrnri:i': ■ Firmin Didot (rtrcs, 61s et Q'., riie Jacob, 56. fnwDiNQ SECT. u^y .'? n vm PLEASE DO NOT REMOVE CARDS OR SLIPS FROM THIS POCKET UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY ^ ^