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Les Chants du Bivouac

Il a été tiré de cet ouvrage

QUINZE EXEMPLAIRES NUMÉROTÉS SUR PAPIER DE HOLLANDE

Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation réservés

pour tous pays.

Copyright, by Payot & C'°, 191 5.

THEODORE BOTREL

REFRAINS DE GUERRE

série.

Les

Chants du Bivouac

(!"■ aoùt-3i décembre 1914)

THÉODORE.BOTREL

Avec une Préface de M. Maurice BARRÉS

de l'Académie française.

107 dessins à la plume de CARLÈGLE et un portrait de l'auteur par Paul Jobert.

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* PARIS

LIBRAIRIE PAYOT ET 0=

46, RUE SAINT-ANDRÉ-DES-ARTS, 46 Tous droits réservés.

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PREFACE

LE CHANSONNIER DES ARMEES

Millerand a fait une jolie chose. Il a chargé Botrel de se rendre « dans tous les cantonnements, casernes, ambulances et hôpitaux, pour y dire et chanter aux troupes ses poèmes patriotiques ». Et depuis trois mois le bon chansonnier circule au milieu de nos troupes, amusées et intéressées. Je rêvais de l'entendre et de voir son public, et justement voici qu'à Belfort, au rez-de-chaussée de l'hôtel vivent familièrement tous les officiers et l'aimable préfet patriote, quelqu'un me dit :

Botrel est ici.

Ah ! c'est un brave garçon plein de cœur et qui sait son affaire. Je voudrais beaucoup l'applaudir.

Rien de plus aisé. Matin et soir, on groupe au- tour de lui les soldats, et dans l'intervalle il s'en va chanter auprès des blessés.

Le lendemain matin, fort aimablement, on est venu me chercher et me conduire au quartier, dans l'im- mense salle du manège deux mille soldats en bon ordre étaient déjà rangés devant une estrade très haute et peu solide, gentiment décorée de faisceaux tricolores. On m'installe, j'en suis tout confus, dans le fauteuil présidentiel, au milieu du petit groupe des officiers ; mais, faute de place, les deux mille soldats demeurent debout et fort serrés. Diable ! me disais-je, c'est moi qui ne voudrais pas être à la place de Botrel ! Comment va-t-il dégeler son monde et se dégeler lui-

même ? Comment va-t-il, dans cette salle plutôt froide et sombre, saisir la pensée de ses hommes à jeun et la faire rayonner?

Il arrive d'un pas ferme, un peu balancé, à la ma- nière des matelots ; il monte là-haut, la figure ave- nante et tranquille, et, tout de suite, d'une voix usa- gée mais chaude et forte, il s'explique, il dit ses titres, ses raisons d'être bien accueilli et adopté. Le tout clairement et modestement, d'une manière qui passe la rampe et intéresse le public. Il se met à chanter :

« N'attendez pas, mes camarades, que j'aille amollir votre ardeur par de vaines jérémiades qui ne viendraient pas du cœur ! Quand l'Alsace criait à l'aide, sous la botte de son larron petit sergent de Déroulède, j'ai vingt ans sonné du clai- ron... »

Il se réclame de Déroulède, il est un de ses fils en esprit, et près de moi, parmi ces officiers, voici un jeune lieutenant, fils de mon cher ami le marquis de Mores, dont les patriotes gardent la mémoire. Ainsi apparaissent de nouvelles générations qui accomplis- sent les rêves de leurs pères. Dans quel noble milieu je me trouve ! C'est vraiment un foyer tout prêt, d'où sortiront demain l'enthousiasme de la bataille, l'accep- tation du sacrifice, le grand frisson de l'héroïsme. Et ces héros en puissance, pour le plus grand nombre des paysans, regardent le chanteur avec ébahissement et circonspection, comme la lampe mystérieuse des contes magiques. Eux qui possèdent une telle puis- sance de calorique latent, ils s'émerveillent de cette petite flamme de lumière et de chaleur. Beaucoup d'entre eux, simples gens de la campagne, trouvent

pour la première fois une expression à leurs senti- ments. Botrel les attendrit, puis il les fait rire ; il les réunit en leur proposant des pensées chères à tous et surtout en leur donnant physiquement un rythme.

« 11 nous faut la victoire, pour venger le drapeau», leur chante-t-il sur un vieil air populaire. Et puis c'est la Lettre du soldat à sa grand'mère : « Si je meurs (dame ! faut tout prévoir), priez Dieu, pour moi chaque soir, et réconfortez la Marie : dites- vous, fîères de cela que je suis mort en bon soldat,

pour la Patrie ». Mais, au moins, n'allez pas lar- moyer ! Voici sur l'air de Marlborough un « Guil- laume s'en va-fen guerre-» qui déchaîne un immense rire. Et quel succès pour Les Goths, chanson d'actua- lité : « Je viens d'explorer en Champagne, châ- teaux et maisons de campagne d'où l'état-major allemand vient de déguerpir lestement. » La pro- priétaire revient. « A ses hôtes d'une semaine, montrant le sac de son domaine, elle dit, jupon haut troussé et le nez gentiment pincé : La France a subi les ravages, messieurs, de trois hordes sauvages, Goths, Ostrogoths et Visigoths :

il lui manquait les Saligoths ! •» Avouez que ça n'est pas mal. Puis c'est Les lauriers vont fleurir. Le Paimpolais, Plumons-la donc, En revenant de guerre, etc.

Et, pour finir, la Kaisériole, sur l'air de la Carma- gnole : « Le Kaiser s'était bien promis d'être en sept, huit jours à Paris. Mais il ne l'a pas pu, grâce au Belge têtu », etc., etc.

Vous sentez bien qu'à ces couplets-là, depuis long- temps, la verve de Botrel avait achevé de se répandre

XII

dans la salle et de se réfléchir sur la physionomie de ses auditeurs. Ils étaient à l'unisson, et sans eff'ort, dès qu'il le leur demanda, ils commencèrent de chanter avec lui. Il ne les quitta pas qu'ils n'eussent appris ses refrains les mieux cadencés et les plus limpides. Tout le monde était ravi, et c'est de bien bon cœur que je lui donnai l'accolade.

Alors, mon cher Botrel, ce bon apostolat de la chanson, vous le menez depuis plusieurs semaines ?

Depuis le 3o août, qui est la date le ministre a pris sa décision. Voilà mon carnet avec les attesta- tions des chefs militaires qui m'ont accueilli. Vous voyez que je ne me suis pas reposé un seul matin ni un seul soir.

Dites-moi, Botrel, ce carnet, voulez-vous me permettre de le feuilleter à mon aise ?

J'ai emporté le petit agenda à l'hôtel. On y trouve en quelques lignes l'opinion du chef de service chez qui Botrel a chanté ; et puis, en travers, deux, trois lignes du chansonnier sur sa journée. Quel joli bibe- lot, oh ! pardon, quelle précieuse et touchante relique de la guerre sera plus tard ce modeste livret, témoin de la bonne volonté d'un poète et des plaisirs de nos blessés.

Voulez-vous avec moi y jeter un coup d'oeil ? Le i^r septembre, Botrel part de Paris à i h. 32 ; il arrive à la Ferté-Milon à 4 heures, il est obligé de retourner à Paris : on se bat vers Villers-Cotteret, et l'armée anglaise, protégée par son artillerie, défile sur la voie. Le 2, il repart de Paris à 6 heures, pour arriver à T oui à 9 heures du soir. « Ville absolument fermée. Rien à manger ni à boire. Pas d'hôtel. » Il couche

dans la gare. N'est-ce pas que cet abrégé donne sché- matiquement certaines couleurs de la guerre ? Le 3, le 4 et le 5, Botrel chante à Nancy au milieu des am- bulances ; le 6, à Mirecourt, le 7 et le 8 à Epinal et à Neuchâteau, au pays de Jeanne d'Arc. Ecoutez cette note du 9 septembre : « Parti à 8 heures, je fais à pied les cinq kilomètres qui séparent la gare et Dom- remy. Temps idéal. Deux hommes seulement pour faire les foins. Les prés sont mauves de peilleuses qui annoncent déjà l'automne. Au loin le canon. Je com- pose une poésie : Che{ Jeanne. »

J'aime cette indication, que le chanteur des foules sache maintenir autour de son être un peu de désert, assez d'espace pour que sa muse et le pays se parlent. A feuilleter ensemble plus longuement ce carnet, nous y trouverions beaucoup de traits à recueillir, et qui font de nous tous des amis de Botrel. Celui-ci par exemple, à la date du 14 septembre : Botrel a chanté à Brienne devant six ou sept cents éclopés et blessés du dépôt, et le médecin-chef écrit d'une belle écriture claire : «Résultat inattendu de la visite de M. Botrel : la plupart des éclopés ont demandé à repartir en avant. N'est-ce pas le meilleur éloge à adresser au chansonnier ? »

Là-dessus, j'ai mis le carnet dans ma poche et je suis sorti en rêvant que Botrel, ainsi accepté, ap- plaudi, entouré par le plus noble et le plus vrai des publics, agrandît et fortifiât son genre, et qu'il ajoutât au meilleur de son acquit ce que lui proposent de largement national les moments extraordinaires il se meut. Le voilà côte à côte avec des réalités gran- dioses. Puisse-t-il en accueillir la leçon 1 Parlons plus

tiv

net : je voudrais que sa chanson, dorénavant contînt quelque semence que ses rythmes persuasifs dépose- raient dans les esprits.

Mais qu'est-ce que je veux de plus ? Tout à l'heure, au manège, quand il achevait de chanter, j'ai entendu un capitaine dire à mi-voix : « Voilà de la bonne se- mence. Les Allemands s'en apercevront. »

J'en étais de mes réflexions, tout en suivant le quai de la Savoureuse, quand deux soldats s'arrêtent et me font le salut militaire. Naturellement, je leur tends la main :

Bonjour, camarades ! Vous me connaissez ?

Oui, monsieur Botrel.

Non, pas Botrel. Je suis son ami et je l'admire, mais je m'appelle Barrés.

Ah ! Maurice Barrés ! ça, c'est bien aussi.

Le « ça » était charmant de délicatesse, de désir de plaire ! Allons, mon cher Botrel, qu'est-ce que j'avais à vouloir secrètement, dans mon esprit, vous con- seiller, vous guider? C'est Grosjean qui veut en re- montrer à son curé. Vous menez votre affaire admi- rablement. Votre besogne est salubre. L'Académie devrait bien vous donner un joli prix. Et vous, un jour, après la guerre, est-ce que vous ne pourrez pas me faire une place dans l'une de vos chansons, en souvenir de notre rencontre à Belfort et pour m'in- troduire dans la sympathie de cet immense public

qui vous aime ?

Maurice Barres,

de l'Académie française. Novembre 1914.

REFRAINS DE GUERRE

i^^ série.

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En Bretagne.

LES CHANTS DU BIVOUAC

HARDI, LES GAS!

HARDI, LES GAS !

Quoi ? Le tocsin tonne à l'église ? C'est donc vraiment le branle-bas ? Eh bien ! puisque l'on mobilise, Hardi, les gâs I

Le Kaiser, d'un ton de rogomme, Vient nous provoquer aux combats ? Rallions tous comme un seul homme Hardi, les gâs 1

Depuis trop longtemps il nous berne Tout en faisant le fier-à-bras ; Bouclons le sac et la giberne : Hardi, les gâs !

Les Aigles de l'Autriche et celles De la Prusse planent, là-bas ? Rognons-leur donc, un peu, les ailes : Hardi, les gâs !

Prise d'une sainte colère, La France appelle ses soldats ? C'est bon I ne tremble pas, la Mère : Voici tes gâs !

Et les voilà tous, ô Patrie ! Prêts, sitôt que tu le voudras, A te donner, gaiement, leur Vie : Hardi, les gâs !

Et, narguant fatigue et souffrance. Chantant pour mieux rythmer le pas. Comme ils vont te venger, ma France Hardi, les gâs 11 !

(Port-Blanc, samedi i" août.)

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MES CLAIRONNEES

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MES CLAIRONNÉES

N'attendez pas que je vous plaigne Fiers soldats, rudes matelots'; Que, sur votre sort ma voix'geigne Avec de sombres trémolos ;

N'attendez pas, mes camarades, Que j'aille amollir votre ardeur Par de vaines jérémiades Qui ne me viendraient pas du coeur

Le vin tiré, reste à le boire : Le nôtre est tiré, compagnons ! Buvons-le vite à la victoire Finale de nos bataillons!

10

Nous n'avons pas cherché la guerre, Mais, vingt dieux I puisqu'on nous la fait. Nous ne nous arrêterons guère Que Guillaume à jamais défait.

Quand l'Alsace criait : « A l'aide! »

Sous la botte de ce larron.

Petit sergent de Déroulède

J'ai, vingt ans, sonné du clairon ;

Et, jusqu'à ce que l'on m'égorge. Tant bien que mal même râlant Je veux sonner à pleine gorge Comme Déroulède et Roland;

Et ma chanson, alerte et pure.

Rythmant votre sublime essor

Ne s'arrêtera je le jure

Que vous triomphants... ou moi mort !

(Pont-Aven, 4 août.)

LA LETTRE DU SOLDAT

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Allegro.

LA LETTRE DU SOLDAT

Sur la chanson « La lettre du gabier i ».

Musique de THÉODORE BOTREL.

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« Hier ma -tin, no-tre com-man-

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dant Nous a dit que le - gi-inent S'en

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al - lait par - tir à la guer-re : Par la pré-

1 Georges Ondet, éditeur de l'accompagnement de piano, Faubourg Saint-Denis, 83, Paris.

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sen-te, vo-tre fieu S'en vient vous di -re son a-

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dieu. Bon - ne grand' - re I

J'au-

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dat, Pour la Pa - tri - e 1 »

I

« Hier matin, notre commandant Nous a dit que le régiment S'en allait partir à la guerre : Par la présente, votre fieu S'en vient vous dire son adieu, Bonne grand'mère 1

II

J'aurais bien voulu, core un coup. Mettre mes bras à votre cou Tout comme au temps de mon enfance, Mais, l'un et l'autre, oublions pas Qu'à présent votre petit gâs Est à la France 1

III

Paraît qu'on va voir les Prussiens Avec tout un tas d'autres chiens : Ils seront battus par les nôtres 1 Si je vas au « front », faudra voir Je saurai faire mon devoir Comme les autres !

i5

IV

Toujours d'attaque et point bancal, Je veux revenir caporal Ou, naieux encor, sergent peut-être ! Avec mes galons frais cousus Je rirais si vous n'alliez plus Me reconnaître t

V

Embrassez pour moi, voulez-vous, La Marie aux bons yeux si doux. Celle à qui, chaque jour, je pense ; Qu'elle me conserve son cœur : Il sera, si je suis vainqueur. Ma récompense I

VI

Adieu ! pour de bon cette fois. D'autant que, vraiment, je ne vois Plus rien autre chose à vous mettre... Jean-Louis,

votre petit dernier. Qui, sans finir de vous aimer, Finit sa lettre I »

Vil Parlé : Post-scriptum.

Si je meurs (dam ! faut tout prévoir ! ) Priez Dieu pour moi chaque soir Et réconfortez la Marie : Dites-vous fières de cela Que je suis mort en bon soldat. Pour la Patrie ! »

LEURS AMIS ET LES NOTRES'

LES CHANTS DU BIVOUAC

LEURS AMIS ET LES NOTRES

C'en est fait : le crime est commis. Guillaume est heureux : la Camarde Avec tendresse le regarde; Tous les vautours sont ses amis ;

Les nôtres entrent en courroux Et l'Europe entière se ligue Afin d'opposer une digue Entre notre agresseur et nous;

Chacun nous amortit le choc : Danemark, Hollande et Norvège Veulent garder pure leur neige, L'Espagne veille le Maroc;

Contre les pandours allemands, La libre Belgique se dresse. Son Roi beau de calme jeunesse En tête de ses régiments;

20

Le vaillant petit Luxembourg, Si français d'âme et de culture. Vient d'être avec désinvolture Envahi dès le premier jour ;

Et, se rappelant Magenta, L'Italie vas-tu, Triplice? Ne veut pas se faire complice D'un si misérable attentat;

L'Anglais a peine à contenir Sa flotte immense et redoutable. Et la Russie est formidable Qui, vers nous, commence à venir I

Allemands, tremblez I chaque jour Un maillon s'ajoute à la chaîne: Vous serez vaincus par la Haine ! Nous serons sauvés par l'Amour !

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C'EST TA GLOIRE Q_U'IL NOUS FAUT!...

23

C'EST TA GLOIRE QU'IL NOUS FAUT!

Musique de THÉODORE BOTREL >. Allegretto.

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REFRAIN, en chœur.

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entre les couplets i" pour finir

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qu'il nous faut I » Kx - pul- faut 1 1 1 »

1, Pour la musique d'accompagnement, s'adresser à M. Ondet, éditeur, 83, Faubourg Saint-Denis.

Quand, par delà la frontière, On insulta le drapeau, Dans un élan de colère Nous chantâmes aussitôt :

C'est la guerr', la guerr', la guerre. C'est la guerre qu'il nous faut !

Expulsons du territoire Le kaiser et son troupeau... Et trinquons à la victoire En lichant un dernier pot:

C'est à boire, à boire, à boire, C'est à boire qu'il nous faut l

25

Et voilà gaiement la troupe Qui s'en va, le sac au dos ; A travers la plaine on coupe, Et l'on fredonne, au repos :

Cest la soup\ la soitp', la soupe, C'est la soupe qu'il nous faut !

Quand la diane sonne : « En route ! » On se réveille en sursaut I Camarade, on n'y voit goutte ; Passe-moi le tord-boyau:

Cest la goutt', la goutt', la goutte, C'est la goutte qu'il nous faut !

Tout à coup une décharge Nous couche, un tas, sur le dos... Le clairon, d'un souffle large. Nous fait frémir jusqu'aux os :

C'est la charg', la charg', la charge, C'est la charge qu'il nous faut !

Et voilà que se déclanche Le fameux plan du Pruscot : Nous fondrons son avalanche Car nous avons le cœur chaud :

C'est la R'vanch' la R'vanch', la R'vanche, C'est la R'vanche qu'il nous faut l

36

France, il est dans ion histoire Une page noire en trop : France ! il nous faut la victoire Pour venger notre drapeau :

C'est ta Gloir', ta Gloir', ta Gloire, Cest ta Gloire qu'il nous faut !

FLEUVE DE LARMES

FLEUVE DE LARMES

Vive Dieu I la race française Superbement se ressaissit Et, fredonnant la Marseillaise En vérifiant son fusil,

Elle s'élance à la Frontière Que viole un lâche ennemi. Farouche, résolue et fière Comme ses «Anciens» de Valmyl

iLiiUi il m 1.1 II iiiiiilli

...Mais les épouses et les mères Qui, jusques au dernier moment, Cachaient leurs angoisses amères En souriant stoïquement.

Les vaillantes de tout à l'heure. Les longs trains disparus au loin. Vite, ont regagné leur demeure. Se terrant chacune en son coin ;

Et les pleurs de désespérance Ruissellent dans tous les logis: Tous les yeux des femmes de France, Tous les yeux aimés sont rougis!

Et c'est un spectacle tragique!... Larmes chaudes tombant, ici, Tombant en Russie, en Belgique, En Angleterre... en Prusse aussi !

3i

Pleurs de la fille et de la Veuve, Fleuve salé toujours montant. Jusqu'où dois-tu monter ô Fleuve ! Pour que le Kaiser soit content ?

Monte!... Et débordel... Et, lourd d'alarmes Dieu t'ayant crié: Halte-là I Va-t'en, dernier Fleuve de larmes, Nover le dernier Attila!

(Guingamp, ii Août 1914.)

GUILLAUME S'EN VA-T-EN GUERRE

LES CHANTS DU BIVOUAC

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GUILLAUME S'EN VA-T-EN GUERRE

Sur l'air de « Malbrough ».

Guillaum' s'en va-t-en guerre (Colossal, ya, ya, colossal) Comme un tigre en colère Ou comme un vieux chacal, (ter.)

Il possède une Armée (Colossale, ya, ya, colossale) Qui n'est disciplinée Qu' par la « schlague » nationale.

Il possède un' Marine (Colossale, ya, ya, colossale) Dont l'Anglais, j'imagine, S'ra bientôt l'Amiral 1

36

Il possède un Kronprinz...e (Colossal, ya, ya, colossal) A qui notr' soixante-quinze Bouche un coin magistral 1

Du « front » jusqu'à « l'arrière » (Colossale, ya, ya, colossale) Taillons-lui-z-un' croupière. Qu'il en crèv', l'animal I

Qu' Madame à sa tour monte (Colossale, ya, ya, colossale) Et qu'un corbeau lui conte Le grand deuil impérial ;

« Maudit par tout's les mères, (Colossal, ya, ya, colossal), J' l'ai vu porter-z-en terre Par ses quat' Maréchals :

37

L'un portait son épée (Colossale, ya, ya, colossale) Quoique de sang trempée. Ce n'est qu'un vieux « bancal » ;

L'autre son casque à pointe (Colossal, ya, ya, colossal) Et sa cuirass' disjointe Par le grand coup final ;

L' troisièm' portail sa veste (Colossale, ya, ya, colossale ! ! 1) Et le dernier qui reste Ne portait que peau d' balle !

La cérémonie faite, (Colossale, ya, ya, colossale) Les Quat'-z-AUiés, en fête. Dans un chant triomphal

Ont dit leur Joie profonde (Colossale, hurrah ! colossale!) D'avoir purgé le Monde De ce monstre infernal ! »

LES COIFFES BLANCHES

Allegretto.

A nos dévouées ambulancières. LES COIFFES BLANCHES

Musique de THÉODORE BOTREL K

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Pe - ti - tes coif - fes mi-

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gnonnes Que chez nous l'on garde en- cor,Vousqui

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met-tez des cou-ronnes Au front des fil - les d'Ar-

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vor, Dans les sen-tiers, sous les branches, Pleins d'a-

^^ 7 empo bien rythmé

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joncs é - tin - ce - lants, Vo - lez, vo - lez, coif- fes

adagio

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en/re les couplets ^ pour /înir j

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beaux pa -pil-lons blancs! blancs!

1 La musique d'accompagnement est éditée par la Lyre bretonne, 83, Faubourg Saint-Denis, Paris.

I

Petites coiffes mignonnes Que chez nous i'on^garde encor, Vous qui mettez des couronnes Au front des filles d'Arvor, Dans les sentiers sous les branches. Pleins d'ajoncs étincelants, Volez, volez, coiffes blanches. Comme des papillons blancs... Volez, beaux papillons blancs 1

II

Grandes coiffes des aïeules, A vous nos saluts fervents, A vous qui rayonnez seules Dans nos souvenirs d'enfants.

43

Grandes ailes qui se penchent Sur les berceaux chancelants. Volez, volez, coiflfes blanches. Comme des papillons blancs... Volez, vieux papillons blancs l

III

Fines coiffes de dentelles Des promises au cœur pur, O vous à travers lesquelles Apparaît un peu d'azur. Quand nos filles, les dimanches. Dansent avec leurs'galants. Volez, volez, coiffes blanches. Comme des papillons blancs!... Volez, gais papillons blancs !

44

IV

Coiffes de nos sardinières Que les pêcheurs voient toujours Les dernières, les premières. Aux départs comme aux retours. Sur les yeux couleur pervenches, Près des flots ensorcelants, Volez, volez, coiff"es blanches. Comme des papillons blancs!... Volez, doux papillons blancs!

Et vous, coiffe humble et sévère De la sœur de Charité, Blanc bonnet d'ambulancière Par la Croix-Rouge abrité. Dans l'ouragan des Revanches, Vers tous les blessés sanglants. Volez, volez, coiffes blanches. Comme des papillons blancs... Volez, chers papillons blancs !

VAS-Y, MON HOMME!

VAS-Y, MON HOMME !

Musique de ANDRÉ COLOMB >.

â^tzjrj^^bibi^' J I J—i^

*

«Je t'é - cris c'bil-let, mon bon Jean, Pour te

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dir' que je suis ben fiè-re D'apprendr' qu'on t'a nom-

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ser-gent Pour ta bell' con-duite à la

' L'accompagnement pour piano est édité par M. Ondet, 83, Fau- bourg Saint-Denis.

48

Allegretto.

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guer-re. Tout ça, du rest', ne m'étonn' pas, Car de tous

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les homm'sdu vil - la - ge T'es non seul'ment

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le plus beau gâs. Mais 'cor c'ti - Qu'al'plusd'cou-

Lourd.

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ra - ge !

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Tu fais ton d'voir lors-que tut'batsPMoi, je faisl'mien

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quand j'ai l'sou - ri - re 1 »

I

« Je t'écris c'billet, mon bon Jean, Pour te dir'que je suis ben fière D'apprendr'qu'on t'a nommé sergent Pour ta bell'conduite à la guerre; Tout ça, du reste, n'm'étonn'pas, Car de tous les homm's du village T'es non seul'ment le plus beau gâs Mais, 'cor c'ti-là qu'a l'plus d'courage.

M

>:!Sô^.iW:

> ^.

3kl,~t

Vas-y, mon homme et cogn'dans l'tas ! Moi, je n'pleurnich'ni ne soupire : Tu fais ton D'voir lorsque tu t'bats... Moi je fais l'mien quand j'ai l'sourire 1

II

«Par chez nous, à c't'heure, entre voisins On ne fait plus qu'un'famille unique : Ya plus d'poivrots, plus d'assassms. On n'caus'plus jamais politique. Nos blés sont coupés d'puis lundi, Ben engerbés, ben mis en meule : Avec notr'fieu qui s'dégourdit J'pourrai... bientôt... les rentrer seule;

C'est un petit homme aux bras musclés : Les pieds d'aplomb dans ses galoches Il m'a dit, hier : j'vas battre les blés Pendant que l'pèr' va battr' les Boches!

LES CHANTS DU BIVOUAC

5o

III

« Et puis, grand'nouvell'pour la fin, Cherche voirl devin'devineite !. . Eh ben I voilà: depuis c'matin T'es papa d'un'gross'pouponnette! EU'te ressemble; oh 1 que c'est ben toi ! Elle a tes bons grands yeux que j'aime Et comme elle est solid', ma foi. On t'espér'ra pour le baptême ;

Adieu, mon homm'l Fais pour le mieux I J'finis ma lettr': v'ià la nuit noire. Tâch'de revenir victorieux Pour que la p'tit'se nomme Victoire ! »

LA TERRE NATIONALE

LA TERRE NATIONALE

Réponse à !'« Internationale ».

Musique de THÉODORE BOTREL K

Mouvement de Marche accélérée.

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l'â - me Nous n'ai-mons d'un a-veugle a-

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mour Que la vail-lante et no-ble fem-me

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Qui, ja-dis, nous don - na le jour,

* L'accompagnement pour piano est édité par M. Mazo, 8, Boulevard Magenta, Paris.

54

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Dans l'u - ni-vers en -lier, de même II n'est sous

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le bleu fir-ma-ment Qu'u-ne seu - le ter-

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re qu'on aim' Comme une se-con-de ma- man.

REFRAIN, en chœur.

C'est la ter - re na-ti-o - na-le, Qui de nos

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morts est l'im-men-se tom-beau; Pour gar-

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rangs sous le - me dra - peau 1

55

I

Ue même que du fond de l'âme Nous n'aimons d'un aveugle Amour Que la vaillante et noble femme Qui, jadis, nous donna le jour, Dans l'Univers entier, de même Il n'est sous le bleu firmament Qu'une seule Terre qu'on aime Comme une seconde maman :

C'est la Terre nationale Qui de nos morts est l'immense tombeau ;

Pour garder la Terre natale Soyons tous prêts à risquer notre peau :

Pour la Terre nationale Serrons nos rangs sous le même drapeau !

II

C'est la Terre douce et féconde

Oiî la brise de Messidor

Fait onduler la Moisson blonde

Comme un Océan d'épis d'or.

C'est la Terre où, tous les Automnes,

La vigne cuite au gai soleil

Verse, joyeuse, à pleines tonnes.

Au monde entier son sang vermeil 1

C'est la Terre.

III

C'est la verdoyante campagne Qu'à Tolbiac sauva Clovis ; C'est la Terre de Charlemagne, De Roland, du « bon Roi Loys » ;

56

C'est la Terre qui, déchirée, Vit soudain bondir au rempart Duguesclin, Jeanne l'Inspirée Et le fier chevalier Bayard !

C'est la Terre.

IV

C'est la glèbe ardente... et jalouse Des Libertés de ses sillons : La Terre qu'en Quatre-vingt-douze Sauvèrent ses fils en haillons 1 C'est la Terre de sang trempée D'où la Grande Armée en fureur Surgit, mûre pour l'Epopée, A la voix de son Empereur :

C'est la Terre.

V

C'est la Terre hier mutilée En repoussant l'envahisseur ; La Terre aujourd'hui violée Par le même lâche agresseur ; Mais notre France est immortelle : Pour la défendre et la venger. Français, fraternises dans Elle Entourons la Mère en danger !

C'est la Terre nationale Qui de nos morts est l'immense tombeau;

Pour garder la Terre natale Soyons tous prêts à risquer notre peau :

Pour la Terre nationale Serrons nos rangs sous le même drapeau 1

KÉNAVO, BRETAGNE!

KÉNAVO, BRETAGNE M

I

Kénavo 1 Kénavo, Bretagne t

Ton cœur tiède est trop loin du «front*,

Je pars; les Belges font campagne:

Avec eux ils m'enrôleront.

«Les Bretons ont des cœurs fidèles»

Leur ai-je dit sur tous les tons:

Prouvons, en ces heures cruelles,

La Fidélité des Bretons!

II

Kénavo! Kénavo, ma «douce»; Que tes pleurs de tes yeux rougis Roulent, tout doux et sans secousse Comme au fond de tous nos logis ; Mais que l'âpre Désespérance N'amollisse jamais ton cœur: Dieu protège à nouveau la France Et la France sera Vainqueur !

' Adieu, Bretagne !

6o

III Kénavol Kénavo, ma Muse Reste en Bretagne et, de ce jour, Jamais, jamais plus ne t'amuse A rimer de doux vers d'amour. Un grand «Chant de Geste» commence Dont tu n'entends qu'un faible écho: Le Canon couvre la romance I La lyre a fait place au flingot 1

IV

Jusques à la fin de la Guerre (la, vat: bete finn arBrezel) ' Adieu, ma Bretagne si chère 1 (Kénavo d'it, ô Breiz-Izel!) ' Prépare un laurier de Victoire A chacun de les fiers enfants Pour le jour où, soûlés de Gloire, Nous te reviendrons, triomphants ! (Rennes, le i6 Août.)

' Oui bien : jusqu'à la fin de la Guerre. 2 Adieu à toi, o Basse-Bretagne 1

En Belgique...

SALUT, BELGIQUE !

SALUT, BELGIQUE

Salut, Bruxelles! Me voici! Veux-tu de moi, Belgique aimée ? Si oui, vite un sabre, un fusil Et ma place au front de l'armée !

Je t'avais dit l'hiver dernier Que je te reviendrais peut-être... C'était au mois de Février : Août, déjà, me voit reparaître.

Parce que ton coeur tourmenté Pleure du sang mêlé de larmes. Moi, qui partageai ta gaieté, J'accours partager tes alarmes.

Fais de moi ce que tu voudras : Ma France première servie Je viens t'offrir mon cœur, mon bras, El, s'il te le fallait, ma vie.

LES CHANTS DU BIVOUAC

66

A tes fils souvent j'ai chanté :

« Les Bretons ont des cœurs fidèles..

Du pays de Fidélité

Vois : mes chansons, à tire d'ailes,

S'en viennent, par ce triste soir. Douces alouettes bretonnes, Te crier leur joyeux : Espoir Sous le bec des Aigles teutonnes 1

Lorsque le Fourrier de la Mort Lance ses hordes cannibales, Tout est bon qui meurtrit et mord : Les chansons, aussi, sont des balles I

Je périrais d'angoisse au loin : Laisse-moi rêver ta Victoire Humblement perdu dans un coin Ainsi que mon « petit Grégoire ».

Et, là, peut-être dans le rang Viennent des heures triomphales Graver mon nom de barde errant Dans tes glorieuses Annales,

En succombant avec fierté

(Si tel est mon Destin tragique),

Pour ma France et ta Liberté

« Sous l'étendard de la Belgique ! »

(Bruxelles, i8 août.)

SUR LA ROUTE DE LOUVAIN

SUR LA ROUTE DE LOUVAIN...

Sur l'air populaire « Sur la route de Louviers ». Solo Chœur

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Sur la rou-te de Lou-vain, Sur la

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rou - te de Lou-vain, Chœur

Con-tre mill' nous

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é-tionsvingt, Con-tre mill' nous é-tions vingt. Solo Chœur Solo

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Un' p'tit' lai - tièr', Un' p'tit' lai - tièr' Près Chœur

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d'nous s'en vint,fprès d'nous s'en vint,TUn' l-p'tit' lai-

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tièr' près d'nous s'en vint Dans sa p'tit voi-

Chœur ad libitum D. C.

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ture à chiens, chiens,chiens,etc-

1^!

I

Sur la route de Louvain (bis) Contre mill' nous étions vingt (bis) Un' p'tit' laitière (bis) près d' nous s'en vint (bis) Un' p'tit' laitier' près d' nous s'en vint Dans sa p'tit' voiture à chiens !

II

« Sur vos joues couleur carmin (bis) Un baiser ça f rait du bien » (bis)

« Mon amoureux (bis)

n'en saura rien (bis) Mon amoureux n'en saura rien : S'il le sait dira qu' c'est bien I »

III

« Un peu d' lait ça vous soutient (bis) Quand on a grand soif, grand faim » (bis)

« Prenez-en vite (bis)

et buvez bien : (bis) Prenez-en vite et buvez bien : Ça vaut mieux qu'un verr' de vin

IV

« Prenez tout; ne m' laissez rien (bis) Ne m' laissez que mes bons chiens ; (bis)

Ces deux-là sont (bis)

pour les Prussiens (bis) Ces deux-là sont pour les Prussiens : Quand ils mordent, ils mordent bien ! »

V

Elle a lâché ses bons chiens (bis) Dans r mitan des rangs prussiens: (bis)

Comme à la chasse (bis)

aux gros lapins (bis) Comme à la chasse aux gros lapins Ont mordu dans l'arriér'-train 1

72

VI

Tant mordu jusqu'au malin (bis) Qu'ils sont morts sur le chemin (bis)

Empoisonnés (bis)

c'est bien certain (bis) Empoisonnés, c'est bien certain, D'avoir mangé du Prussien 1

(Malines, 20 août.)

LES FAUVES

LES FAUVES

(Sonnet composé dans le célèbre Jardin zoologique d'Anvers, le 21 août 1914.)

Durant qu'en toute la Belgique Corps, cœurs, maisons, tout est meurtri, Dans le Jardin Zoologique Tout est doux, et tiède, et fleuri ;

76

Le tigre n'a rien de tragique : Il va, vient, sans pousser un cri; Le lion rêve, nostalgique ; L'ourson danse et la hyène rit ;

Et chez eux parfois je me sauve De l'homme barbare : le fauve Semble avoir plus d'humanité;

Et je trouve injuste, et j'enrage De voir les carnassiers en cage Quand Guillaume est en liberté!

AUX SOLDATS BELGES

AUX SOLDATS BELGES

Vaincus, vous ?... qui donc a dit ça Ce pendant qu'en pleine épopée Nul et rien encor n'émoussa Ni votre ardeur, ni votre épée ?

Vous avez fait, oui, lentement. Un contre mille, une retraite Devant le sinistre Allemand, Afin que la France soit prête.

8o

Prête à bondir, prête à venger Aerschot*, Louvain, Termonde et Liège ; Vous avez su la protéger : A présent, qu'Elle vous protège ?

Jetez-vous dans ses bras ouverts ; Prenez ses palmes de Victoire O sublimes enfants couverts De sang, de poussière et de Gloire 1

Savourez vos premiers succès Qui vous ont conquis à la ronde L'amour délirant des Français Et l'admiration du Monde !

Comptez vos Morts... mais n'allez pas Les pleurer ceux-là que j'envie D'avoir, par un noble trépas, Mérité l'éternelle Vie.

Laissez votre Roi tendre et fort Auprès de sa douce Egérie Vous préparer l'ultime effort Qui délivrera la Patrie,

Prouvant jusqu'au bout, conquérants A l'Ame farouche et stoïque. Que les « petits Belges » sont grands Comme les Héros de l'Antique 1

' Prononcez « Erkott ».

ALLONS, PLUMONS-LA DONC!

LES CHANTS DU BIVOUAC

A 710S fidèles et vaillants Alliés.

ALLONS, PLUMONS-LA DONC!...

Sur l'air populaire « Allons, plumons-la donc, l'allouette tout du long u Chœur 0

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l'Ai-gle bo-che, Al-lons, plumons-la donc, L'Ai-gle FIN Solo

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plu-mé l'autre a-vant la fin du siè-ge. Al-

Allons, plumons-la donc, L'Aigle «boche», l'Aigle «boche», Allons, plumons-la donc, L'Aigle «boche» tout du longl

85

I

La Belgique a plumé l'une des patt's, à Liège: Anvers a plumé l'autre avant la fin du siège!

II

L'Angleterre a déjà retenu l'aile droite

Qu'elle plume en détail d'une manière adroite!

III

Allons...

Allons.

L'aile gauche est à toi. Français, allume ! allume ! S'agit de la plumer, jusqu'au sang, plume à plume !

Allons...

IV

Victorieux, le Russe aura pour récompense,

La joie d' lui plumer 1' dos, et la queue, et la panse!

Allons...

Nous l'écartèlerons, ensuite, à demi-morte, Comme l'on cloue, chez nous, les chouett's sur les portes!

Allons...

sous L'ÉTENDARD DE LA BELGIQUE

sous L'ÉTENDARD DE LA BELGIQUE

Marche de la jeune armée belge.

Musique de THÉODORE BOTREL K Solo

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j) ai D n-

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Fils d'une an-tique et no - ble

ra-ce Que nul ja-mais n'as-ser-vi - ra.

1 L'accompagnement pour piano est édité par la Lyre Bretonne, 83, Faubourg Saint-Denis, Paris.

90

[^-i!-^U--=^^m^=^i^^^=m

Nous sommes la moisson vi-va-ce Que l'a-ve-

REFRAIN

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nir en-gran-ge - ra. Chœur

Sous l'é - ten-dard ché - ri Solo

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de la Bel-gi-que, Ser-rant, toujours, les rangs Chœur \ ,, k \ \ ^ h

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cœur con-tre coeur, No-tre jeu- nés -se forte

et pa-ci - fî-que De tout lâche a - gres-seur Solo

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Se - ra vain-queur. Dans un fa-rouche é - lan Chœur \ ,. . , Solo

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pa-tri- o - ti -que. Tous, fra -ter- nel - le-ment, Chœur s , \ \ ^ J^ |^ ,■ ^

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Pe-tits et grands. Sous l'é - ten-dard ché-ri

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de la Bel - gi-que, Wal-lons, Flamands,

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Ser-rons les rangs!

I

Fils d'une antique et noble race

Que nul jamais n'asservira Nous sommes la moisson vivace

Que l'avenir engrangera.

Rejrain.

Sous l'étendard chéri de la Belgique Serrant toujours les rangs, cœur contre cœur, Notre Jeunesse forte et pacifique De tout lâche agresseur

Sera vainqueur I Dans un farouche élan patriotique Tous, fraternellement, petits et grands, Sous l'étendard chéri de la Belgique,

Wallons, Flamands,

Serrons les rangs !

II

Nous chérissons la Paix féconde Au Monde entier tendant les bras

Mais quand, trahi, le lion gronde Nous bondissons prêts aux combats...

Sous l'étendard.

92

III

Pour le Pays luttons sans cesse !

Avec courage, avec fierté Suivons le Roi de la Jeunesse

Ayant la Grâce à son côté !

Sous l'étendard.

IV

Que Dieu nous guide et nous soutienne

Et nous serons victorieux : N'avons-nous pas la Foi chrétienne ?

L'exemple aussi de nos Aïeux ?

Sous l'étendard.

Jusqu'à nos minutes dernières

Nous défendrons les Libertés Que le sang versé par nos Pères

A fait germer dans nos Cités 1

Sous l'étendard.

UN HEROS BELGE

(le commandant gilson)

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UN HÉROS BELGE (le commandant gilson)

Après trois semaines d'un siège Qui stupéfie l'Univers Les braves défenseurs de Liège Ont ordre de gagner Anvers.

Mais la Retraite est rude et lente Et l'Ennemi, féroce et prompt, Monte une garde vigilante Nous traquant de flanc et de front.

La route d'Aerschot * occupée Et tout finit tragiquement Car c'est la Retraite coupée Qu'escompte déjà l'Allemand.

Prononcez « Erkott

96

Quoi I pour toute l'arriére-garde Est-ce la Mort ? ou la prison ? Non I entre nous et la Camarde Un Héros s'est dressé : Gilson !

11 est dans une tranchée Avec cent cinquante soldats, Compagnie à demi fauchée Qui combat sur ses morts en tas.

On n'est plus bientôt que quarante Dans le fond du sombre ravin... On vise, on tirel Plus que trente I Qu'importe ?... Et l'on n'est plus que vingt

Vingt grandes âmes orgueilleuses Seules contre dix escadrons Sous le feu de dix mitrailleuses Et de huit pièces de canons I...

Gilson dit : « Fuyez ! Moi, je reste I » Mais, tous, ont froncé le sourcil En esquissant, muets, le geste D'un serment sur leur bon fusil;

Et c'est une froide tuerie De Hulans et d'artificiers; Le chef, lui, par coquetterie, S'est réservé les officiers ;

97

On n'est plus que douze... Qu'importe ! On tient : on tiendra jusqu'au bout I Gilson, blessé, tombe : on l'emporte. Colère, il se remet debout;

Le nez fauché, la lèvre ouverte Terrible à voir de ses deux bras Frappant sur sa poitrine offerte. Il rallie encor ses soldats 1

Enfin 1 la panique tragique Evitée, il part, triomphant!... Horatius Coclès ô Belgique ! N'a pas fait mieux que ton enfant!

Mais vous allez croire peut-être Que Gilson dort sur ses lauriers ? Ah! mes amis, c'est mal connaître L'entêtement de nos guerriers 1

Désignant son noble visage Défiguré par le Germain Et souriant sous son bandage N'a-t-il pas dit, le lendemain :

« Ils me la paieront, cette entaille : Je jure et soyez-en témoins Que dès la prochaine bataille Je m'en vengerai... nez en moins ! »

(Anvers, 22 Août.)

LES CHANTS DU BIVOUAC

QUATRE ET HUN...

QUATRE ET HUN...

Poincaré, Nicolas, George, Albert... et Guillaume 1 Peuples neutralisés par de vains préjugés, Approchez, cependant qu'un instant la mort chôme. Contemplez-les ces Quatre et ce Hun... puis, jugez :

Poincaré, souriant, claironne l'Espérance

En fixant l'Avenir de ses yeux azurés :

C'est le coq, l'alouette et le pioupiou de France :

Tête haute, pied leste et petits poings carrés.

102

Le doux Libérateur de la Pologne esclave, Nicolas, de son Peuple est le Pape-Empereur : Blanc sur le steppe blanc c'est le grand Aigle slave Planeur, contemplatif... terrible en sa fureur 1

George V entouré des brumes du mystère Prépare, l'oeil mi-clos, son formidable élan, C'est le fin léopard du blason d'Angleterre : Farouche et résolu, mystérieux et lent.

Albert, face au danger, fier comme un Alexandre, Marche au milieu des siens le laurier d'or au front ; C'est le Roi-Chevalier; c'est le lion de Flandre : Loyal, fidèle et sûr, souple, nerveux et prompt!

Guillaume I... A ce nom sombre un frisson mortel passe

Il se dit l'envoyé d'un cruel Jéhovah :

Noir sur l'horizon rouge il est le grand rapace

Fruit d'un œuf de vautour qu'un aigle noir couva.

Sur le bon Droit meurtri pour mettre votre baume Qu'attendez-vous encor. Peuples neutralisés ? Poincaré, Nicolas, George, Albert... et Guillaume, Allons ! entre ces Quatre et ce Hun, choisissez!

ROYAUME DE BELGiaUE Ministère de la Guerre

CABINET CIVIL DU MINISTRE

Cher Monsieur Botrel,

Je suis au regret de ne pouvoir agréer l'offre que vous me faites, avec une générosité qui me touche, de servir dans l'armée belge. Nous ne pouvons accepter que les engagements de Belges, et cette règle nous a obligés de refuser le concours d'amis anglais et français que nous aurions été heureux d'accepter.

Vous retournerez donc en France, mais vous ne partirez pas tout à fait. Dans nos villes comme dans nos campagnes on connaît et on aime votre Chanson et je suis sûr, que le long de nos colonnes, il y a plus d'un soldat qui trompe la fatigue en faisant résonner vos mélodieux appels à l'héroïsme, au devoir et au sacrifice.

Nous avons, nous aussi, nos « Petit Grégoire» et le barde breton dont la Chanson exalte et console, pourra, même de très loin, se dire qu'il sert noblement ses amis les Belges dans la lutte gigantesque qu'ils livrent avec leurs alliés à la puissance allemande.

J'espère, cher Monsieur Botrel, que nous nous reverrons en des temps meilleurs, et je vous prie de croire à mes sentiments de cordiale amitié.

Le Ministre de la Guerre, Signé : de Broqueville.

(Anvers, le 22 août 1914.)

En Lorraine...

En Champagne.

/•

RÉPUBLiaUE FRANÇAISE Ministère de la Guerre

CABINET DU MINISTRE

Paris, le 30 août 1914.

M, Théodore Botrel est autorisé à se rendre dans tous les Dépôts, Camps et Hôpitaux pour y dire et chanter ses poèmes patriotiques.

Toutes les autorités militaires sont priées de lui réserver bon accueil et de lui faciliter l'accomplis- sement de sa mission.

Il est autorisé à prendre tous les trains.

Pour M. Millerand, Ministre, et par son ordre. Le lieutenant-Colonel s. Chef du Cabinet, Signé: Duval.

LE BULLETIN DES ARMÉES

LE «BULLETIN DES ARMÉES»

Notre Bulletin de la Guerre

Est pour ceux-là qui sont au front;

Oui, les gardiens de la frontière

Ceux-là, tout seuls, le recevront.

Quand le liront ceux de l'arrière ?

Bientôt 1 qu'ils « espèrent » un peu :

Notre Bulletin de la Guerre

N'est qu'aux guerriers qui sont au feu.

Notre Bulletin de Bataille,

Ses pages ouvertes au vent,

A nos héros sous la mitraille

Va crier : « Courage ! En avant 1 »

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11 ne se lit, vaille que vaille. Qu'entre deux appels de clairon : Le Bulletin de la Bataille Est pour ceux qui la gagneront I

Notre Bulletin de Victoire

Ne coûte rien... et coiite tant

Qu'un froussard claquant la mâchoire

Ne le pourrait payer comptant.

Il est sans prix... comme la Gloire

Et l'abonné reconnaissant

Nous le paye, un soir de Victoire,

D'un brin de laurier teint de sang !

Paris (Ministère de la Guerre), 26 août.

LES LAURIERS VONT FLEURIR

LES CHANTS DU BIVOUAC

LES LAURIERS VONT FLEURIR!.

Sur l'air populaire « Auprès de ma blonde... ». Solo

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Dans les jar-dins de Fran - ce Les lau - riers Chœur

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lau -riersvontfleu - rir : Deux vau-tours qui s'a-

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Pour sau - ver la F'ran-ce, Qu'il fait bon, fait

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bon, fait bon... Pour sau - ver la Fran - ce,

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Qu'il fait bon souf-frir!

Dans les jardins de France ) Les lauriers vont neunr : ) Deux vautours qui s'avancent Voudraient y faire leurs nids...

Refrain,

Pour sauver la France

Qu'il fait bon, fait bon, fait bon,

Pour sauver la France

Qu'il fait bon souffrir.

Y a le vautour d'Autriche

Et le Prusco maudit ;

Mais cinq chasseurs s'en fichent

Qui-z-ont leurs bons fusils...

au Refrain.

117

Les chasseurs d'Angleterre De France et de Serbie, Le p'tit Belge en colère El rCosaque de Russie,

Prêts à lutter, farouches. Et tous les cinq unis. Jusqu'aux dernièr's cartouches, Jusqu'au dernier soupir :

Dernier Refrain.

Pour venger la France

Qu'il frait bon, Trait bon. Trait bon,

Pour venger la France

Qu'il frait bon mourir 1

an Refrain.

VOILA LES « KAKIS ! »

A nos Alliés, les Anglais. VOILA LES « KAKIS»

(Chanson improvisée à la Ferté-Milon, le i'" septembre, pendant que défilaient les troupes anglaises.)

Sur l'air de la « Polka des Anglais ». ' 1

Dès l'premier jour de guerre La loyale Angleterre Envoyait aux combats Ses plus vaillants soldats

' En vente Maison Ister Beausier, éditeur de musique, rue Lafayettç, pt chez M. Ondet, 85, faub. St-Deni?.

Conduits par French-le-brave, Toujours correct et grave, Ah ! qu'ils ont donc bon air Les guerriers d'Kitchener !

Refrain.

Voilà les « Kakis » Qui nous ont conquis Tant ils sont exquis {Aoh I yès! Very Well !) Lorsque, bravement, F"legmatiquement, Ils cogn'nt sur l'AlTmand : Aoh ! yès ! Very Well !

II

Froid'ment, comm' sans fatigue, Sur[un petit air de gigue Ils font sauter en l'air Les soldats du Kaiser ; Et pour rythmer la danse. Les grands pibroks s'avancent Qui sont, chacun le sait, Les binious écossais :

Refrain.

L'Higlander accourt A notre secours En p'tit jupon court {Aoh ! yès ! Very Well I)

^=*?^

Il a, c'est connu, L' jarret bien tendu : Ça s'voit à l'œil nu ! Aoh! yès ! Very Welll

III

Tant et plus qu'on en d'mande Après les gâs d'Irlande S'amèn'nt les Canadiens Qui sont nos petits-cousins ; En vient d'Alexandrie, De l'Inde et d'I'Ausiralie : S'il nous en faut toujours En viendra d'chez les « Bours »

124

Refrain.

Ajoutez qu'trois cents Cuirassés géants Gard'nt nos Océans {Aohiyès! Very Wcll !) El croyez, têtus, Qu'l'Allemagne est battue L'Kaiser est f..,ichu Aohlyèsl Vcry Wcll!

FAMEUX LAPINS !

FAMEUX LAPINS!

Ah 1 ce sont de fameux lapins Que les soldats de l'Allemagne! Non, depuis ceux de Charlemagne, On n'avait pas vu plus rupins! Nez ridés, qui toujours trembloitent, Tels qu'Hansi nous les a dépeints, Ah ! ce sont de fameux lapins : Comme ils dégottentl

Et ce sont des lapins fierrots : Avec un petit air bravache Ils dressent leur rêche moustache, S'efForçant de la mettre en crocs ;

128

Quand du derrière ils torlillonnent. Ils riboulent des yeux poupins; Ah 1 ce sont de fameux lapins : Comme ils plastronnent 1

Et^ce sont des lapins gourmets : Dans leurs gros ventres en futailles. Chaque jour, que de victuailles Viennent s'engouffrer pour jamais! Aussi, faut voir ce qu'ils bedonnent. Ce qu'ils sont lourdauds et clampins Ah! ce sont de fameux lapins : Comme ils entonnent!

I2q

Et ce sont des lapins de chouX Aux performances magnifiques ; Vrai, de leurs vertus prolifiques Nous avons droit d'être jaloux. Leurs Gretchens se démantibulent A leur couver des galopins... Ah ! ce sont de fameux lapins : Comme ils pullulent 1

Ce sont des lapins courageux Qui, fièrement, vont en maraude ; Mais, si l'affaire devient chaude, Ils préfèrent rentrer chez eux. Dans leurs trous nos cris les atterrent; Rien n'en fait sortir, ces taupins... Ah ! ce sont de fameux lapins : Comme ils se terrent l

Ce sont des lapins gras à point Bons à mettre à la casserole : Voici trop longtemps, ma parole, Qu'ils nous narguent... toujours de loin Contre eux de l'Alsace à la P'^landre, Français, Belge, Anglais sont copains : « La chasse est ouverte : aux lapins ! ! ! » Ce qu'ils vont prendre! ! !

LES CHANTS DU BIVOUAC

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LE PAIMPOLAIS

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LE PAIMPOLAIS

Sur l'air de « L;i Paimpol.iise ». '

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Pour re-pous-ser l'Aigle al - le-

man-de, Quand le Bre - ton se fait sol - dat, Quit-

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France en dan - ger 1

' La musique d'accompagnement est éditée par M. G. Ondet, 85, Fau- bourg Saint-Denis, Paris.

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I

Pour repousser l'Aigle allemande Quand le Breton se fait soldat, Quittant ses genêts et sa lande, Il va gaiement droit au combat;

Et le brave gâs

Fredonne tout bas : « J'aime Paimpol et sa falaise, Son église et son fin clocher, J'aime encor mieux ma Paimpolaise, Plus encor ma France en danger 1 »

II

Le petit Breton, sans murmure, Met la baïonnette au flingot, Puis, embusqué sous la ramure, Il commenc' la chasse au Pruscot...

Et le brave gâs

Fredonne tout bas : « Je serais bien mieux à mon aise Dans le nid oij j'allais nicher. Mais c'est défendr' ma Paimpolaise Que défendr' la France en danger! »

i35

III Mais le flot prussien toujours monte (Cyniquement lâche et cruel. Et lorsque le soir on se compte Bien des noms manquent à l'appel...

Et le brave gâs

Fredonne tout bas : •< Pour grossir la Flotte française Puisqu'il faut plus d'un moussaillon, J'épouserai ma Paimpolaise En rentrant au pays breton ! »

IV Puis, lorsque la mort le désigne L'appelant de sa rude voix. Le petit Breton se résigne En faisant un signe de croix ; Et le brave gâs Quand vient le trépas, Serrant la médaille qu'il baise, Agonise au creux d'un sillon En songeant à la Paimpolaise Qui l'attend au pays breton l

LE SANG DES BLESSÉS

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LE SANG DES BLESSES

Blessés, mes frères, mes enfants. Je voudrais vous dire des choses Comme on en dit aux triomphants Par les grands soirs d'apothéoses;

Je voudrais pleurer doucement Sur votre chair endolorie, Elancher le sang noblement Versé pour la Mère-Patrie ;

E\., de me sentir impuissant A soulager un peu vos peines, Je m'épuise... de tout ce sang Qui coule de vos jeunes veines;

Et, moi, votre chantre, il me faut Vous jalouser en ma nuit noire, O vous qui rayonnez, là-haut, Sur le seuil du Temple de Gloire !

140

O vous dont les siècles diront Que, narguant fatigue et souffrance, Vous avez, en couvrant son «front», Sauvé le cœur de votre F"rancc I

O vous dont nos pelil-ncvcux, Se sentant comme d'orgueil ivres, Apprendront les noms glorieux En les épelant dans des livres 1

O vous qui venez de verser Victimes propitiatoires Le Sang qui, seul, doit arroser Les palmes des justes Victoires,

Ce sang qu'il faut pour le salut Des Peuples sur qui la Mort plane... Tout comme, autrefois, [[fallut Celui d'un Christ et d'une Jeanne !

(Anibulaiices de Nancy, 4 Septembre.)

LES VANDALES

LES VANDALES

A Loti l'a in.

Avec méthode et patience, En brûlant l'Université, Qui fut Belgique ! ta fierté, Ils ont cru vaincre la Science I... De tes livres, nul ne subsiste. Mais qu'importe, va, c'est en vain Qu'ils s'acharnèrent sur Louvain : La Science acquise persiste !

A Reims.

Ils ont brûlé la Cathédrale De nos vieux Saints et de nos Rois, Croyant supprimer à la fois, Vingt siècles de Gloire ancestrale. Mais que flambe, et s'écroule, et meure Le Reliquaire des Aïeux... Qu'importe, ô Reims ! plus furieux. Notre farouche Orgueil demeure !

'•14

A Sampigny.

Ils ont bombardé le cottage

Du trop bon Lorrain Poincaré...

De le savoir tant exécré,

Nous l'en chérissons davantage !

Et puis, qu'importe ! Après la Guerre,

Tous les nids seront reconstruits :

Debout sur les foyers détruits,

L'Ame familiale « espère » !

LA KAISÉRIOLE

LES CHANTS DU BIVOUAC

LA KAISERIOLE

Sur l'air de « I,a Carmagnole ».

Allegro.

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Le Kai-ser s'é-lait bien pro-mis, Le Kai-ser s'é-

SOLO

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tait bien pro-mis D'être en sept, huit jours à Pa-

148

Chœuk

Solo

ris, D'être en sept, huit jours à Pa - ris; Mais

REFRAIN

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il ne l'a pas pu Grâce au Bel-ge tê-tu!Chan-

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tons la Kai - se - rio - le, Vi-ve le son, vi - ve le

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son; Chan-tons la Kai - se - rio - le, Vi - ve le

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Chœur

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son du ca - non! Chan-tons la Kai- se - rio - le,

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Vi-ve le son, vi-ve le son ; Chantons la Kai - se-

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rio - le, Vi - ve le son Du ca - non.

Le Kaiser s'était bien promis )

D être en sept, huit jours a Pans ; )

Mais il ne l'a pas pu

Grâce au Belge têtu 1

•49

Refrain.

Chantons la Kaiscriole, \ Vive le son, vive le son; / , .

r , , ' bis

Chantons la Kaiseriole, Vive le son du canon !

Devait traverser, l'orgueilleux, La Belgique en un jour ou deux ; Mais il en a mis vingt Pour prend' Liège et Louvain.

Chantons..

11 devait taire prisonnier.

Dans Bruxell's même, Albert premier. Et voilà que son fils N'a pris que l'Mann-ken-pis !

Chantons..

Il va massacrant et brûlant, Volant, pillant el violant :

Attila dans son temps

N'en a pas fait autant !

Chanlons..

Il est descendu quinze jours : Nous l'descendrons à notre tour !

Quand on le descendra,

Mein Golt! qu'est-ce qu'il prendra!

Chantons..

i5o

Chez lui ça sent déjà l'roussi, Car le Cosaq' descend aussi :

Nous allons le hacher

Comme chair à pâté!

Chantons.

Grondez, tambours! Hurlez, clairons : Nous les aurons! nous les vaincrons!

La Justice en chemin

Nous vengera demain !

Chantons.

(Chàlons, le 2 septembre.)

LES GOTHS

LES GOTHS

Je viens d'explorer en Champagne Châteaux et maisons de campagne D'où l'état-major allemand Vient de déguerpir lestement.

Quels stupides cambriolages! Quels gâchis bêtes! quels pillages De la cave jusqu'au grenier 1 Pis que Bonnot, pis que Garnier !

.5|

Sur chaque mur (car la muraille Esl le papier de la canaille) lis nous insultent, doublement Nous insultant en allemand !

Ils traitent les vases de Sèvres, Les vases du Japon, si mièvres, Les vases de Rouen, les biscuits Comme s'ils étaient tous... de Nuits;

Bien que surpris à l'improvistc Nous les pourrions suivre à la piste : Levons les piedsl Pouah! quelle odeur! Enfin I ! ! cela porte bonheur!

Et cela soudain me rappelle

La boutade spirituelle,

Fleurant, meilleur, l'ancienne Cour -

De la marquise de Biencourt :

A ses hôtes d'une semaine Montrant le sac de son domaine. Elle dit jupon haut trousse El le nez gentiment pincé :

(1 La France a subi les ravages, Messieurs, de trois hordes sauvages, Goths, Ostrogoths et Visigoths : Il lui manquait les Saligoths ! »

(Vitry- le-François, 14 septembre.)

A BRIENNE

A BRIENNE

(Sonnet rimé le 12 semptembre durant que le canon tonnait sur Sompuis, Sommesous, Courdeinange, Les Rivières, Huiron, entre Vitry-le-François et Brienne.)

En mil huit cent quatorze, ici nul ne l'ignore Napoléon, soudain, entrevit son Destin : l'écolier frémit d'ivresse à son aurore L'Empereur frissonna d'angoisse à son déclin.

Brienne ! es-tu donc comme un écho sonore Pour nous rendre le bruit du Désastre en chemin, Prédire à l'orgueilleux qui veut monter encore Que le Malheur, vers lui, rampe comme un félin ?

i58

Car voici que cent ans sonnés d'hier à peine, Penché lugubrement sur ton immense plaine, Ecoutant de la Mort le funèbre galop,

Un pâle imitateur de ton élève Corse

S'écrie en frissonnant malgré sa rude écorce :

«. vais-je

l'^t tu réponds, sinistre :

« A Waterloo ! *

(Brienne, le 12 septembre.)

W 9

CHEZ JEHANNE

CHEZ JEHANNE,

A DOMRÉMY

Quand, « dans le royaume de France, 11 y a vraiment grand'pitié» ; Lorsque le Doute et l'Espérance Partagent nos cœurs par moitié;

A l'heure tout le long des routes Tant et tant d'émigrés dolents, Courbés sous le vent des déroutes. Vont, fuyant devant les Ilulans;

LES CHANTS DU BIVOUAC

ib2

Afin de retremper mon âme. Reforger mon coeur et ma foi, O Jeanne! à ta divine fliamme, Vois : je m'en suis venu vers loi.

Au loin sur Bar le canon tonne Dans son jardinet tout en fleurs Ta petite maison s'étonne ; Ses murailles suintent des pleurs;

Or, par ce matin de septembre, Entré chez toi tout soucieux, Voici que je sors de ta chambre Le front clair et le cœur joyeux.

C'est que guidé par toi peut-être. Comme d'instinct, sans y songer, J'ai couru jusqu'à ta fenêtre Donnant sur ton petit verger.

Et que soudainement si proches! - Trois cloches sonnant à la fois. Se mêlèrent au chant des cloches Des voix, Jeanne, des voix: tes Voix;

Voix de tes saintes, douces, fortes. Planant toujours sur Domrémy, Chères Voix que l'on croyait mortes, Quand leur son n'était qu'endormi;

i63

Voici que, soudain, réveillées Par le bruit double de l'airain, (Canonnade et carillonnées). Par-dessus le pays lorrain,

A la «idoulce France» envahie, Elles criaient : <i.Siirsum Corda ! Va, va toujours! Même meurtrie. Va, bataille le bon Combat!

» La Victoire n'est pas prochaine : 11 faut lutter, souffrir encor... Qu'importe! puisqu'elle est certaine, Au ciel inscrite en lettres d'or ;

» Courage! le grand jour se lève. Car Dieu le veut qui veille là: Dieu de Jeanne et de Geneviève Et non pas celui d'Attila ! ■»

Puis, les douces Voix entendues Moururent avec l'Angélus ; Les Voix des Saintes s'étaient tues. Mes sens ne les percevaient plus

Que mon cœur entendait encore Avec la foi des vieux Croisés L'annonce de la grande Aurore Promise à nos C(ï;urs angoissés.

164

Alors, baisant avec tendresse Ses quatre dalles de granit, Fou d'espoir, ivre d'allégresse. Je repassai le seuil béni :

«Merci, Jeanne! Adieu, bonnes Saintes! A Domrémy nous reviendrons L'an prochain, les haines éteintes Et bouté dehors l'Ennemi! »

M^

En Alsace.

LA CHANSON DE L'ALSACE

« Après quarante-quatre années de « Kultur » boche, l'Alsace est-elle « encore française ? »

(Les Journaux.)

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LA CHANSON DE L^ALSACE

Musique de THÉODORE BOTREL i.

Allegretto assai.

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Quand nous fran-chî-mes

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la fron - tiè - re Pour re - con-qué - rir le pa-

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d'e-xi - lés sont en- dor-mis, Sur un ton nos-tal-

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gique et ten-dre Dans le vent les sa-pins chan-

poco adagio

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talent: Nous fû- mes sur-pris de com-pren-dre Ce

qu'entre eux ils se chucho-taient... Des Vosges fi-

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^^^-^a^

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rt?'=itd

dè-les Sombres sen -ti - nelles,Comme aux anciens

1 En vente, avec accompagnement de piano, à la Lyre Bretonne, 83, Faubourg Saint-Denis, Paris.

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jours, Les sa-pinsd'Al - sa - ce Par-lent à voix

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entre tex roupleta |0

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bas-se En fran-çais tou - jours, tou -jours 1

I pour finir

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jours, tou - jours !

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1

Quand nous franchîmes la frontière Pour reconquérir le pays Où, depuis la guerre dernière, Tant d'exilés sont endormis, Sur un ton nostalgique et tendre, Dans le vent, les sapins chantaient ; Nous fûmes surpris de comprendre Ce qu'entre eux ils se chuchotaient :

Des Vosges fidèles,

Sombres sentinelles.

Comme aux anciens jours.

Les sapins d'Alsace

Parlent à voix basse,

En français toujours. Toujours !

II

Le lendemain, c'était dimanche, D'un talon sonore et joyeux, Nous martelions la route blanche Qui descend jusqu'à Montreux-Vieux: Les cloches du petit village Carillonnaient à l'unisson... Et nous comprenions leur langage : Et leur prière et leur chanson : Des vertus chrétiennes, Ferventes gardiennes. Comme aux anciens jours. Les cloches d'Alsace Sonnent dans l'espace. En français^toujours, Toujours!

172

III

C'est à qui, la journée entière, Nous fêta dans le vieux hameau, Et, dédaignant la lourde bière. Nous régala de vin nouveau... Et le vin montant à la tête Ainsi que « l'eau du cœur » aux yeux, Chacun nous dit sa chansonnette, Dans le vieux parler des Aïeux 1

Oui, quand il faut boire,

O France 1 à ta gloire.

Comme aux anciens jours,

Le vin blanc d'Alsace

Fait chanter la Race

En français toujours. Toujours!

IV

En rouvrant l'école publique Aux petits Alsaciens ravis On dicta cette phrase unique: « La douce France est mon Pays. » Et tous les écoliers de dire A leur nouvel instituteur : «Sans faute nous saurons l'écrire. Cette phrase, on la sait... par cœur!» Ahl vive l'aurore Qui nous rit encore Comme aux anciens jours : Fidèle et tenace Le Peuple d'Alsace Est Français toujours, Toujours 1

(Dannemarie, le 8 octobre.)

LE LION DE BELFORT

A u général Thévenet,

Gouverneur de Belfort.

175

LE LION DE BELFORT

Sur l'air de « Meunier, tu dors... ». CHŒun 0

Vieux li - on de Bel-fort, Lè-ve - toi, bondis,

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vi - te, Vieux li - on de Bel -fort. Ru -gis Solo

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clair, ru - gis fort 1 Le - ve - toi, le - ve - toi bien

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vi - te, Dres-se - toi,dres -se- toi d'un bond: Des cha-

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cals la hor-de mau-di-te Est -bas dans le Chœuu ^

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bois pro -fond. Vieux li-

Vieux lion de Belfort Lève-toi, bondis, vite ! Vieux lion de Belfort Rugis clair... rugis fort!

Lève-toi, lève-toi bien vite Dresse-toi, dresse-toi d'un bond : Des chacals la horde maudite Vient, là-bas, dans le bois profond

Vieux lion.

176

Ils ont pris et repris Mulhouse La perdront, la perdront encor; Colmar veille et Strasbourg jalouse Se prépare à l'ultime effort.

Dresse-toi, secoue ta crinière A l'écho, lance tes longs cris : Les chacals sur notre frontière Lèveront leurs museaux surpris.

Jette un cri de noble vaillance: Les chacals s'enfuient vers le F<hin; Un deuxième: ils sont à Mayence; Un troisième : ils sont à Berlin !

Vieux lion.

Vieux lion..

Vieux lion.

Quarante ans, tu restas garde Accroupi mais flairant le vent : L'heure approche écoute et regarde De bondir, debout, en avant!

Vieux lion.

Puis, demain, quand la horde noire Aura fui dans le soir vermeil, Tu pourras, rayonnant de gloire. Vieux soldat, céder au sommeil 1

Mais, vieux lion de Belfort, Aujourd'hui bondis vite, Grand lion de Belfort Rugis clair... rugis fort I

(Belfort, 4 octobre 1914.)

LE PETIT FUSIL DE BOIS

LhS CHANTS DU BIVOUAC

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LE PETIT FUSIL DE BOIS

Romagny!... Le beau village Par ce jour ensoleillé ! Mais, nul n'y rit au passage ; Il a l'air tout endeuillé 1

Il l'est, en effet, d'un crime Hélas! des plus révoltants Puisque la douce victime N'avait pas encor sept ans.

i8o

Tout au début de la Guerre Un gai petit Alsacien Debout au seuil de sa mère Tenait un fusil, le sien :

Un flingot bien à la taille

De ses deux tout petits poings,

Terrible engin de bataille

De vingt sous, peut-être moins.

Soudain, voici que débouche L'avant-garde d'Attila Brandissant, déjà farouche. Des « Mausers » des vrais, ceux-là

Et la chose énerve et vexe Ce petit-fils des Gaulois : Par un mouvement réflexe. Levant son fusil de bois

Il l'épaule ô crime horrible Dont la Victoire dépend 1 Il vise, imitant terrible 1 Les coups de feu : pan, pan, pan l

A ce geste du bon môme (Poulbot revu par Hansi) Un des soldats de Guillaume Répond à coups de fusil 1

Il tombe, le pauvre gosse; Il appelle sa maman ; On l'achève à coups de crosse : « Gloire au Kaiser allemand ! »

« Hoch 1 Gott mit uns I Gloire 1 gloire ! »

Wolff annoncera demain

Cette première Victoire

Du vaillant Peuple germain 1

Moi, j'ai conté ton histoire, Enfant-martyr, doux héros. Pour que l'on garde mémoire Du crime de tes bourreaux ;

Et, si ton corps, petit brave, Peut se retrouver encor Je demande que l'on grave Sur ta tombe, en lettres d'or :

« Ci-gît l'enfant qui, naguère, Mit l'Allemagne aux abois En partant, contre Elle, en guerre Avec un fusil de bois 1 »

(Romagny, 9 octobre 1914.)

Note de l'Editeur :

Le préfet du Territoire a écrit à l'auteur, après lecture de cette poé- sie : « Je réaliserai votre rêve, cher poète et ami : Après la Victoire, le petit gars de Romagny aura sur sa tombe l'épitaphe de Botrel. »

CHANTONS L'ARTILLERIE!

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*

CHANTONS L'ARTILLERIE !

Sur l'air de « La belle Françoise » et de « La belle Corvette » '.

Allegretto.

. Solo

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Chœur

Chers a -mis de tous grades, Lon-

SOLO

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/a /Chers a - mis de tous gra- des, Chantons nos

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ca- ma - ra- des, Lon-/a / Chan-tons nos ca - ma- SoLO Chœur

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ra-des. Les vail-lants ar-ti- flots (Vi - ve le

1 La musique d'accompagnement se trouve chez M. Ondet, éditeur, 83, Faubourg Saint-Denis.

i86

Solo

soi-xant'-quin-ze !) La ter-reur des Prus-cots

(Vi-ve le Ri-mai-lhol)

Chers amis de tous grades, lonla. Chers amis de tous grades.

Chantons nos camarades, lonla, Chantons nos camarades Les vaillants artiflots. (Vive le « Soixant'-Quinze » !) La terreur des pruscots Vive le « Rimailho » !

II

De leurs pièce, ils rafolent. Les servent, les cajolent ; Pour elles, ces héros, (Vive le « 76 » I) Donneraient tous leur peau, (Vive le « Rimailho » !)

III

C'est qu'elles sont fringuettesl Quelles fines margoulettes, Auprès des gros museaux (Vive le « 75 » !) Baveurs de crapouillauds 1 (Vive le « Rimailho » I)

187

IV

Aussitôt que commence Leur petite romance. Ah I le joli duo (Vive le « 75 » ! Que répète l'écho ! (Vive le «. Rimailho » !)

V

L'une a la voix limpide. L'autre a le creux solide, L'une est le soprano, (Vive le « 75 » !) L'autre est le contralto (Vive le « Rimailho » 1

VI

Pas un' batt'rie, un' seule, Résiste à leur coup d' gueule Les Boch's et leurs chevaux, (Vive le « 75 » 1) Tout danse le Tango I (Vive le « Rimailho » 1)

VII

En face, à droite, à gauche. On arrose et l'on fauche... Quand au bas du coteau, (Vive le « 75 » !) On crie : merci là-haut I (Vive le « Rimailho »l)

i88

VIII

Ce sont nos autres braves : Lignards, chasseurs et zouaves. Qui s'en vont à l'assaut, (Vive le « 75 » I) Baïonnette au flingot, (Vive le « Rimailho » I

IX

C'est la « charge » héroïque

Achevant la panique...

« Poussons ferme, il le faut

(Vive le « 75 » !)

« Pour l'honneur du Drapeau I »

(Vive le « Rimailho» I)

X

Enfin ! c'est la Victoire !

« Mignonn's, assez de gloire.

Jusqu'à demain repos !

(Vive le « 75 »)

Faites un bon dodo 1 »

(Vive le « Rimailho » !)

XI

« Que dit d'nous l'Infant'rie ?

« Eir dit : Vive l'ArtilTrie !

« Qu'en disent Joffre et Pau ?

« Vive le « yS » I

« Et que dit Castelnau ?

« Vive le « Rimailho » ! »

PRIERE AU (( JEUNE BON DIEU »

PRIERE AU «JEUNE BON DIEU»

Jeune bon Dieu qui, dans la Crèche, Rajeunis ton Eternité, Toi, dont la tendre Loi ne prêche Que l'Amour et la Charité,

192

Doux Roi du plus doux des Royaumes, C'est Toi que nous invoquei^ons Et non les vieux dieux des Guillaumes, Des Attilas et des Nérons :

«Jeune Dieu rayonnant de Gloire Aux yeux clairs jamais courroucés, D'un Geste accorde la Victoire Aux descendants de tes Croisés ;

Cette Victoire très prochaine Nous la demandons par Clovis, Par Jeanne la bonne Lorraine, Par Bayard et par Saint Louis ;

De Toi, fils de la Vierge pure. Nous l'implorons par la douleur De nos vierges que la Luxure Traque et viole sans pudeur;

Nous l'exigeons de Toi, le Tendre Qui fus l'ami des tout petits. Par les cris que tu dois entendre D'enfants meurtris par des bandits;

Tous nos chers blessés en détresse Te la réclament à genoux A Toi dont le gibet se dresse, Croix rouge, entre le ciel et nous;

igS

Nous l'implorons de Toi, le Juste Mort pour expier nos péchés, Par nos fils au trépas auguste Sur leur calvaire, aussi, couchés 1

Par les pleurs de millions d'êtres : Epouses, vieillards endeuillés; Par les massacres de tes prêtres ; Par tes Sanctuaires souillés;

Par Louvain, par Senlis croulantes Et par Reims qui, près de mourir, Tend vers Toi ses tours suppliantes Comme les moignons d'un martyr;

Par notre farouche Endurance; Par nos otages en exil. Jeune bon Dieu, rends à la France Justice et Gloire 1...

Ainsi soit-il. »

LES CHANTS DU BIVOUAC

CEST LA JEUNESSE!

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Andantino.

C'EST LA JEUNESSE!

Stances à la Jeunesse française.

Musique de THÉODORE BOTRELK

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Qui donc rem-plit de ses chan-

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sons, Nos champs, nos bois et nos maisons ? C'est la Jeunesse 1

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Qui donc é-clai-re no-tre ciel Comme un chaud

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ray - on de so - leil? C'est la Jeu-nes-se!

' La musique d'accompagnement est éditée à la Lyre Bretonne, 83 Faubourg Saint-Denis, Paris.

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Qui ré-con-forte et rend plus gais Nos cœurs ai-

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gris ou fa - ti - gués? C'est la Jeu-nes-sel

pnco adagio

Quand l'ho-ri-zon nous sem-ble noir, Qui nous re-

entre les couplets

donneun peu d'es - poirPC'estla Jeu-nes - se!

pour finir

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ra? C'est la Jeu-nes

se 1

I

Qui donc remplit de ses chansons Nos champs, nos bois et nos maisons?

C'est la Jeunesse I Qui donc éclaire notre ciel Comme un chaud rayon de soleil ?

C'est la Jeunesse! Qui réconforte et rend plus gais Nos cœurs aigris ou fatigués ?

C'est la Jeunesse ! Quand l'avenir nous semble noir. Qui nous redonne un peu d'Espoir ?

C'est la Jeunesse !

'99

II

Quand nos cheveux deviendront blancs, Qui soutiendra nos pas tremblants ?

C'est la Jeunesse ! Plus tard, qui fermera nos yeux D'un doux geste dévotieux ?

C'est la Jeunesse ! Qui donc nous ensevelira Et quelques jours nous pleurera?

C'est la Jeunesse 1 Lorsque nous serons au tombeau Qui ramassera le Flambeau ?

C'est la Jeunesse 1

Alors, nos Rêves les plus doux. Qui les rêvera comme nous ?

C'est la Jeunesse 1 Qui rêvera Fraternité, Justice, Amour et Liberté ?

C'est la Jeunesse ! Qui donc, instruite à nos malheurs Profitera de nos labeurs ?

C'est la Jeunesse 1 Le blé semé par notre main Qui le récoltera. Demain ?

C'est la Jeunesse!

IV

Après nous qui veillera, mieux, Sur l'héritage des Aïeux ? C'est la Jeunesse 1

Qui rêvera de l'agrandir, Prête à lutter, prête à souffrir ?

C'est la Jeunesse 1 Qui donc, pour être un jour vainqueur. Se fait des muscles et du cœur ?

C'est la Jeunesse I O France ! qui te gardera Et qui Demain te vengera ?

C'est la Jeunesse !

^K I

« ROSALIE »

A l' Infanterie française et, particulièrement, aux catnarades de tnon Régiment, le 41'"^, [de Rennes.

203

(( ROSALIE»

C'est la hatoiuiette.

D'où lui vient ce nom ? Je ne sais pas. De père inconnu.

Avec un éclat de rire, il a naître au soleil dans la bouche d'un caporal gui sifflait, en train d'astiquer a l'enfanta. Aussitôt, comme un amadou battu par la pierre à fusil, il a pris feu, il a brillé, brûlé... sur toute la ligne... Rosalie !... On n'est pas bête. On avait compris. On avait deviné du premier coup, sans demander à personne, qui ça voulait dire. Et voilà que précisément, à cette minute, arrivant de Bretagne, ainsi que dans les vieux refrains, Botrel «r vint à passer par ». Il ne manqua donc pas de sauter sur cette Rosalie si avenante et d'en faire avec amour, en deux temps et trois mouvements, la chanson qui porte haut ce titre, et que vous connatssex_ déjà.

Elle est très belle.

Henri Lavedan, de l'Académie française.

Grâce à la Chanson si française, si joyeusement crâne de notre moderne Tyrtée, les partants de demain iront gaiement à la Victoire en fredonnant Rosalie 1

Général V. Goigoux, Gouverneur de la place de Lyon.

... Dans les tranchées, ils sont gais, ils ont de l'esprit, des mots à l'em- porte-boche; ils chantent la Marseillaise et Rosalie...

Maurice Donnât, de l'Académie française.

... Nos soldats n'ont pas besoin seulement du bon ravitaillement que leur distribue l'intendance ; il leur faut aussi des vers et des chansons : Rosalie et la Marseillaise; sans cela, ils se battraient, non avec moins de courage, certes, mais peut-être aiec moins d'entrain, pour la France I

Gabriel Hanotaux, de l'Académie française.

« ROSALIE »

Chanson à la gloire de la terrible petite baïonnette française.

Musique de THÉODORE BOTREL K Chœur

Mouvement de marche ,, Solo

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Ro - sa - li - e, c'est ton his-toi - re, Ro - sa- . Solo

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li - e, c'est ton his-toi - re Que nous chan-tons

1 L'accompagnement pour piano est en vente chez M. Ondet, 83 Faubourg Saint-Denis, Paris.

204

Chœur

M!

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Solo

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p r

à ta gloi-re, Verse à boi - re! Tout en vi - dant

Chœur

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^EÈ

k* ^-

nos bi- dons, Buvons donc 1

Rosalie, c'est ton histoire, Que nous chantons à ta gloire,

Verse à boire, Tout en vidant nos bidons.

Buvons donc 1

* *

Rosalie est si jolie

Que les galants d'Rosalie,

Verse à boire 1 Sont au moins deux, trois millions.

Buvons donc !

Rosalie est élégante

Sa robe fourreau-collante,

Verse à boire ! La revêt jusqu'au quillon.

Buvons donc !

Mais elle est irrésistible. Quand elle surgit, terrible,

Verse à boire ! Toute nue : baïonnette... on ' !

Buvons donc 1

Ou bien : « La baïonnette au canon 1

Sous le ciel léger de France, Du bon soleil d'Espérance

Verse à boire! On dirait le gai rayon.

Buvons donc 1

Elle adore entrer en danse Qaand, pour donner la cadence.

Verse à boire 1 A préludé le canon.

Buvons donc 1

La polka dont ell' se charge S'exécute au pas de charge,

Verse à boire ! Avec tambours et clairons.

Buvons donc I

206

Au mitan de la bataille Elle perce et pique et taille,

Verse à boire !

Pare en tête et pointe à fond.

Buvons donc!

Et faut voir la débandade

Des mecs de Lembourg et d'Bade,

Verse à boire ! Des Bavarois, des Saxons,

Buvons donc I

Rosalie les cloue en plaine : Ils l'ont eue, déjà, dans l'aine..

Verse à boire ! Dans l'rein bientôt ils l'auront.

Buvons donc 1

Toute blanche elle est partie. Mais, à la fin d'ia partie.

Verse à boire I Elle est couleur vermillon,

Buvons donc l

Si vermeille et si rosée Que nous l'avons baptisée

Verse à boire ! « Rosalie », à l'unisson.

Buvons donc I

207

Rosalie 1 sœur glorieuse De Durandal et Joyeuse,

Verse à boire I Soutiens notre bon renom.

Buvons donc 1

Sois sans peur et sans reproches Et du sang impur des Boches,

Verse à boire l Abreuve encor nos sillons 1

Buvons donc !

Nous avons soif de vengeance : Rosalie, verse à la France

Verse à boire ! De la Gloire à pleins bidons !

Buvons donc 1

En Flandres...

LES CHANTS DU BIVOUAC

14

LA CHANSON DU BRANLE-BAS

2l3

LA CHANSON DU BRANLE-BAS

Marche des fusiliers-marins. Sur l'air de « En avant, les gâs I »

Musique de THÉODORE BOTREL ». Solo <^

p^, 1 1 ^-^-i-=^^=^ijij: ji ^^^

Les ma - rins ont un cœur fi- Chœur

pv^^:^zf^m—rnrj^?¥^^

de - le Qui ne«mol-lit »pas, Les ma-rins ont un

Solo

E^ i' iTs=^^ i i n=^

coeur fi - dè-le Qui ne «mol-lit» pas! Le de-

voir au feu nous ap - pel-le. En a - vant, les

Chœur

WP-iè==^=^^^=r] ^. J .^ ^

:û=i^

gâs ! Le de-voir au front nous ap -pel-le, En a-

V»:^ j, J ; I j ^^^

vant, En a -vant, les gâs!... Les ma-

Les marins ont un cœur fidèle

bis

Qui ne «mollit pas». S Le Devoir au «feu» nous appelle : i . En avant, les gas! )

L'accompagnement de piano est édité par M. Ondet, 83, Faubourg Saint-Denis, Paris.

214

Les marins savent en cadence

Défiler au pas... S'il nous faut entrer dans la danse :

En avant, les gâsl

Les marins ont tous l'espérance D'un bien doux trépas....

Mais, s'il faut mourir pour la France, En avant, les gâs !

Les marins ont fameuse «pogne» Pour «souquer dans l'tas» :

S'il s'agit de cogner, l'on cogne I En avant, les gâs !

Les marins sont à la frontière Au front des combats :

On n'est pas des gaillards d'arrière! En avant, les gâs !

Les marins aiment la bataille

Et le branle-bas : S'il nous faut braver la mitraille.

En avant, les gâs!

Les marins drapeau tricolore ! Ne « t'amèn'ront » pas :

Pour te mieux baptiser encore. En avant, les gâs !

Les marins plus la tâche est rude Et moins ils sont las :

Pour venger les Morts de Dixmude En avant, les gâs !

(Nieuport-Dixmude, décembre 1914.)

A LA FRANÇAISE

A LA FRANÇAISE

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Sur ma chanson de « Kergariou ».

Musique de GEORGES MARIETTI '.

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11 s'ap-pe-lait de Ker-go-

fci

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lan. N'admettait que le drapeau blanc Tant il é-

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tait - gi - ti - mis - te ; Il l'é - tait

i

com - me ses a -ïeux;Fier et - tu, pau-

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vre comme eux. Et, comme eux aus - si, fa - ta-

1 L'accompagnement pour piano est édité par M. Ondet, 83, Faubourg Saint-Denis, Paris.

2l8

Égrg^^3ii:-if-j dx:^

le : Por - tait l'ha - bit des an-ciens

'g^JEJE5g^^p;g^^^.=j=J=J|

jours Et mettait le - me toujours, Hi-ver, é-

fa=£^^^g^^^^=EM

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iS

*

té, prinlemps,au-lom-ne;Vint à Pa-ris en

bragou-braz', Ap-puy- é sur un grand penn-haz'

-±k\ 1 î -R^ n=^ -^- -1 i *> l \)—

gp*^^i{ *'- i ^ \~ p ^^-J^ji

A la bre - ton

Ca-

I

Il s'appelait de Kergolan, N'admettait que le Drapeau blanc Tant il était Légitimiste. 11 l'était comme ses Aieux; Fier et têtu, pauvre comme eux Et, comme eux aussi, fataliste 1 Portait l'habit des anciens jours Et mettait le même toujours. Hiver, été, printemps, automne; Vint à Paris en bragou-braz * Appuyé sur un grand penn-baz^ : A la Bretonne !

1 Larges braies bretonnes.

2 Bâton breton.

219

II

Cavalier souple aux clairs regards, Il s'enrôla dans les Hussards Dont il fui bientôt capitaine... Devint la terreur des époux : Eut deux, trois, quatre rendez-vous Et puis les compta par douzaine; De tous les cœurs fut triomphant : Du farouche qui se défend Et du craintif qui se hasarde; Hop là! tous ne faisaient qu'un saut : Il vous les emportait d'assaut: A la Houzarde!

III Mais voilà qu'au dernier mois d'Août L'orage éclatant tout à coup De Kergolan part à la Guerre. Il s'y bat gaîment, sans souci : La Mort est une femme aussi Le beau Breton ne la craint guère ! Or, au matin de Charleroi, Nous ayant crié : « Suivez-moi ! » Il s'élança dans la fournaise : Y mourut parmi ses sabreurs En embrassant les Trois Couleurs : A la Française 1

DANS LA TRANCHÉE

A mon jeune et vaillant ami, le Capitaine A. Bruant.

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K

DANS LA TRANCHÉE

Sur l'air de « A Batignolles », d'Aristide Bruant i.

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Chœur

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«Je vous é - cris, ma cher' ma-man, Ma

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cher' ma-man, Du - rant que, pour un bon mo- Chœur Solo

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ment. Un bon moment, No-tre sec-tion est bien ca-

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ché - e Dans la tran-ché - e !

1 L'accompagnement pour piano est édité par M. Ondet, 83, Faubourg Saint-Denis, Paris.

224

Je vous écris, ma cher' maman. Chœur : Ma cher' maman, Durant que, pour un bon moment, Chœur : Un bon moment. Notre section est bien cacliée Dans la tranchée I

Tous pas bileux, tous bons copains, On est là, comm' des p'tits lapins Face aux Pruscots toute un' nichée. Dans la tranchée !

C'est vraiment le p'tit trou pas cher : Y a pas à dir', c'est « la grande air »... Quoiq' la vue soit un peu bouchée Dans la tranchée I

Mais, par l'orchestr' d'un casino, Par les tzigan's ou le piano. On n'a pas l'oreille écorchée Dans la tranchée I

Nos « 75 », nos « Rimailhos », Nous berçant à leurs trémolos. On rêve à la Franc' revanchée Dans la tranchée!

Dès qu'apparaît le quart seul'ment De la moitié d'un' gu... d'AU'mand, Nous la rentrons, très amochée, Dans la tranchée!

225

Alors, commenc'nt, sempiternels, Les arrosages de leurs schrapnels : La terre en est toute jonchée Dans la tranchée !

Nous rigolons dans nos clapiers : « Queir collection de press'-papiers, Pour le retour, sera pèchée Dans la tranchée I »

L'un d'nous est mort et mort joyeux En s'écriant : « Tout est au mieux, Voilà ma tomb' toute piochée : Dans la tranchée I »

Le sergent qu'est curé lui dit : « Repose en paix, héros béni Sur qui la Gloire s'est penchée Dans la tranchée !

» Nous te veng'rons, nous ['jurons tous. Car la Victoire est avec nous : Elle mont' la gard', près d' nous couchée Dans la tranchée 1 »

LES CHANTS DU BIVOUAC

LE PETIT PAQUET

LE PETIT PAQUET

Chanson reconnaissante, dédiée à la Française, sur l'air du Petit Panier *.

La vaillante Française Que je chante ici Serait, j' crois, bien aise De combattre aussi; Mais sa tâche est belle, Amis, qu'en dit's-vous ? Nous luttons pour elle: Eli' tricot' pour nous 1

Refrain : Ah i la bonn' patriote 1

Voyez sa menotte.

Comme elle tricote ! C'est son p'tit coeur qu'ell' met

Dans le «p'tit paquet»

Dans le « p'tit paquet •» !

* Musique chez Dorey, éditeur, Paris (et chez M. Ondel, 83, Fau- bourg Saint-Denis.)

23o

Jadis, les Bretonnes Pour leur Duguesclin Filaient, les mignonnes. Le chanvre et le lin : Pour les gens de Guerre, La femm' d'aujourd'hui, Comm' ceir de naguère, Travaiir jour et nuit...

(Refrain)

Ah 1 les paquets chouettes. Si bien ordonnés : Cal'çons et chaussett's. Chandails et cach'-nez! Sans qu'il y paraisse (En plus du tricot), Femm', c'est ta tendresse Qui nous tiendra chaud 1

(Refrain)

23 1

Puis, y a des gât'ries : Des cart's, du tabac ; Des petit's chat'ries : Bonbons, chocolat; Et moi qu'aim' la Gloire, J' viens mêm' d'y trouver Ce gag' de victoire : Un' feuiir de laurier I

(Refrain)

Pour ton point d' chaînette. Ton crochet t' suffit, Comm' notr' baïonnette Nous suffit aussi : Fière tricoteuse, Notr' aiguiir d'acier Est une travailleuse Qui sait son métier...

Ohl la bonne patriote : Dans l'armée Pruscote, Comme elle tricote ! Faut voir ce qu'elle en met Dans les gros paquets. Dans les gros paquets 1

LE TRAIN DES SOLDATS

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LE «TRAIN DES SOLDATS»

Bien 1' bonjour, Monsieur 1' chef de gare : Est-il passé 1' train des soldats ?

Non ! Il n' pass' point sans crier gare; Espèr', ma fille : il n' tard'ra pas.

Ouf I tant mieux! Vrai, j'en suis tout aise ; J' tremblais d'être en r'tard à c' coup-ci !

Mais, pourquoi donc, ma pauvr' Gervaise, Viens-tu, quatr' fois par jour, ici ?

236

C'est-il point, dis, ma p'tit' drôline, Que tu cherch's à voir un parent ?

NonI vous r savez : j' suis orpheline... Ni pèr', ni frèr' I C'est différent! Donc, c'est un galant que tu guettes ?

Ne rougis point, va! Ya pas d' quoi : T'as beau n'êtr' qu'un' gardeuse d' bêtes, T'es gente ainsi qu' la fiU' d'un roi !

Oh ! les homm's ne m'argardent guère :

J' suis si pauvr' que j' compt' point pour eux...

Mais n'empêch' que, depuis la guerre,

Ils sont, tertous, mes amoureux :

Oui, tous ceux-là qui, pour la France,

S'en vont s' fair' tuer, là-haut, chaqu' jour,

J' les aim'... que c'en est un' souffrance!

Mais, comment leur prouver c' t'amour ?

Nos « dam's » et nos «d'moisell's» des riches

(En ont-ell's de la chanc', cell's-là I)

Peuv'nt leur offrir de plein's bourriches

De fruits, de gâteaux, d' chocolat...

Mais, moi, d' l'autr' côté d' la barrière.

Quoi fair' ?... Ben, v'ià : j' les r'gard' passer

Et, n'ayant qu' ça dans ma misère,

J' leur envoie, à chaque, un baiser !

LE CONSCRIT CHANTE

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LE CONSCRIT CHANTE!...

Musique de THÉODORE BOTREL K

Allegro marche.

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U - ne troupe à tra-vers les ru -es

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S'avance en fre-don-nantgaî-ment : Ce sont les

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yr J J, P ^Py-;, ^ .M^L_^

nou-vel-les re - cru -es Que l'on a -mène au

' Pour se procurer la musique d'accompagnement, s'adresser à M. G. Ondet, éditeur, 85, Faubourg Saint-Denis, Paris.

240

^^^^^^E±^^y=r^

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- gi - ment, On les ad -mire, on les ac-

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cla - me. On est é - mu, joy- eux, pour -tant

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Dès que le de - voir le - cla - me.

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Le cons-crit part en chan-tant, Tra la la

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la la la la la, en chan-tant.

*

Dernier couplet.

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C'est le com-bat, le ca-non ton-ne.

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«De quoiPdit le cons-crit joy- eux, Cet- te « ro-

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p=J^r^=p^TT~;^=M=3t^

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mance»est mo-no - to- ne; La Mar-seil - lai - se

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vaut bien mieux: Allons, en-fants de la Pa - tri - e I

241

un peu plus lent

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el» A ces mots, un o - bus l'é- tend... Ain-si

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qu'il a - eu sa vi - e. Le Fran-çais meurt

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en chan-tant; Pour la Pa-trie il meurt con - tent.

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En chan-tant 111

Une troupe à travers les rues S'avance en fredonnant gaiement Ce sont les nouvelles recrues Que l'on amène au régiment. On les admire, on les acclame"; On est ému, joyeux pourtant... Dès que le Devoir le réclame Le conscrit part en chantant : «vTra, la, la, la, la, la, la, la!» En chantant !

II

Ohé I petit « bleu », vite, à l'œuvre En hâte, apprends ton dur métier ! Gaiement le brave gâs manœuvre El pivote le jour entier;

I.ES CHANTS DU BIVOUAC

16

242

Il s'entraîne, il irime avec rage Sans s'arrêter un seul instant : Pour avoir du cœur à l'ouvrage Le conscrit trime en chantant : « Tra, la, la, la, la, la, la, la ! » En chantant !

III

Mais le jeune « bleu » de naguère Est presqu'un « grognard » aujourd'hui Le voilà « paré» pour la Guerre Dès qu'on aura besoin de lui ; Alors, vite, on casse une croûte Et l'on s'en va, tambour battant: Afin de raccourcir la route Le Conscrit part en chantant : «Tra, la, la, la, la, la, la, la ! » En chantant!

IV

C'est le combat ! Le canon tonne ! » De quoi ? dit le conscrit joyeux » Cette « romance » est monotone : » La Marseillaise vaut bien mieux. » Allons, enfants de la Patrie !... » A ces mots, un obus l'étend : Ainsi qu'il a vécu sa vie Le Français meurt en chantant; Pour la Patrie il meurt, content. En chantant I

EN REVENANT DE GUERRE

EN REVENANT DE GUERRE

Sur l'air « En revenant de noce ».

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En re-ve-nant de guer-re Je s'rai bien fa ti-

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gué; Mais ne m'en plaindrai guère Tant j'aurai le cœur Chœur ^ 1__JL_J!L_JL.

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gai ! Ah ! j'I'attends, j'I'atlends.j'l'attends, Le jour de

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tends, j'I'attends Pour la Pa - tri' que j'ai -me tant!...

246

En revenant de guerre

Je s'rai bien fatigué;

Mais ne m'en plaindrai guère

Tant j'aurai le cœur gai !

Ah ! j' l'attends, j' l'attends, j' l'attends

Le jour de Gloire

Et de Victoire ! Ah! j' l'attends, j' l'attends, j' l'attends Pour la Patrie que j'aime tant !

Je dirai-z-à mon père : « J' t'ai point déshonoré : D' la médaiir militaire. Vois, je suis décoré!»

Ah ! f l'attcmis...

J' dirai-z-à mon p'tit frère : « Viens me désharnacher ! » Je dirai-z-à ma mère : «Fais-moi d' la soupe au lait! »

Ah ! y l'attends...

J'embrass'rai Marie-Claire, Ma jolie fiancée ; Je lui dirai : «Ma chère, J' te reviens tout entier ;

Ah ! j' l'attends...

Avertis Monsieur 1' Maire Et Monsieur le Curé... L'AH'mand battu-z-en guerre J'allons-t-y nous aimer!»

Ah ! j' l'attends...

VOICI LA NOËL. MON HOMME!

VOICI LA NOËL, MON HOMME!,

Sur l'air de « Va, mon ami, va, la lune se lève... ».

Andantino quasi allegretto Solo

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Voi - ci la No - ël I... Hé-las! cette an - - e.

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Tu ne fe - ras pas La «ré - veil - Ion - - e I » Chœur

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Va, mon homme, va, La France est blés -se - e,

Va, mon homme, va: Tu la ven-ge-rasl

25o

Voici la Noël !... Ilclas! celle année (bis) Tu ne feras pas la « réveillonnée ! »

Va, mon homme, va, La France esl blessée; Va, mon homme, va, Tu la vengeras !

Tu n'enlendras pas les carillonnées (bis) De nos vieux clochers aux tours dentelées.

Va, mon homme, va...

Tu ne verras pas la ribambellée (bis) Des petits sabots, dans l'âtre alignée.

Va, mon homme, va...

la feras-tu la sainte Veillée {bis)

Dans le fond d'un bois ? ou dans la tranchée ?

Va, mon homme, va...

Mais que cette nuit, par moi, soit passée (bis) De garde avec toi... du moins en pensée!

Va, mon homme, va...

N'ai-je pas l'Amour qui m'a cuirassée ? (bis) La Prière aussi qui vaut une épée ?

Va, mon homme, va...

Or, de tous les coeurs, en cette nuitée (bis) La même prière au Ciel est montée :

Va, mon homme, va...

« Jésus, que la paix nous soit redonnée (bis) Par la douce Loi dans la Crèche née. »

Va, mon homme, va...

25l

« Noël ! Fais pleuvoir du haut des nuées (bis) Des brins d'olivier dans nos maisonnées !... »

Va, mon homme, va, La France vengée. Va, mon homme, va, Tu me reviendras 1

A L'ONCLE SAM

A L'ONCLE SAM!...

(poésie dédiée à rAmérique pour la remercier des cadeaux de Noël envoyés aux petits enfants de France.)

Oncle Sam, écoute et regarde Tous ces petits Français heureux Qui me prient, moi, leur humble barde, De te remercier pour eux ;

On leur avait dit : « Cette année

» Père Noël ne pourra pas

» Descendre dans la cheminée

» Car, chez nous, c'est la Guerre, hélas!

» Nul ne peut franchir avant l'aube » La « zone armée »; et puis, du ciel, » Un sacrilège et méchant « Taube » » Pourrait bien mitrailler Noël 1

» Sur instance pontificale » La Crèche est cachée avec soin » (>omme une simple cathédrale » On la bombarderait de loin !

250

» Quand il est revenu de mode,

» Innocents, de vous massacrer,

» Il est prudent de craindre Hérode :

» Couchez-vous sans bruit, sans pleurer ;

» Mettez dans un coin de la chambre, » Et non dans l'âtre, vos souliers : » Par ce triste vingt-cinq Décembre » Les joujoux seront oubliés I »

Et voici Noël ô merveille ! Qui nous vient à bord du Jason Et qui nous débarque à Marseille Sa mirifique cargaison ;

Et, soudain, dans chaque chaumière Retentissent de joyeux cris ; Et l'Espoir, comme une lumière. Eclaire les fronts assombris :

Des mamans au cœur lourd d'alarmes Les bons rires sont retrouvés Et là-bas les pères en armes Rient de se sentir approuvés !

* *

Ah! sois donc béni par l'Enfance, Oncle Sam, et sois-le par nous Toi qui viens semer sur la France De l'Espoir avec des joujoux ;

Et que les vents de l'Atlantique Portent lancés à tour de bras Aux petits enfants d'Amérique Les baisers de nos petits gâs.

(25 décembre.)

SERRONS LES RANGS

LES CHANTS DU BIVOUAC I?

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SERRONS LES RANGS!...

Mushiiie de THÉODORE BOTREL ',

Allegro.

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Les Cel-tes roux aux ro-bus-tes é-

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pau - les. Les fiers Gau-lois et les Francs va- leu-

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le sol des vieil-les

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Gau - les En le baignant de leur sang - né-

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Ils sont à nous, ils sont notre - ri-

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ta - ge, Ces champs, ces bois, ces coteaux et ces

des ban-dits pleinsde haine et de

près.

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ra - ge, Lièvres peureux, tremblants, se sont ter-

' Musique d'accompagnement chez M. G. Ondet, éditeur, 83. Fau- bourg Saint-Denis, Paris.

200

REFRAIN

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rés ! Ser-rons les rangs, A - mis, Toujours u-

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nisl Tous aux combats, Sol-dats, Du mê-me

pas! Plus hauts les fronts. Les cœurs, les â-

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mes. Et ces in - - mes Nous les vain-crons

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Ser-rons les rangs, Vi - vants Et tri - cm-

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rons les rangs I

201

I

Les Celles roux aux robustes épaules, Les tiers Gaulois et les Francs valeureux Ont fécondé le sol des vieilles Gaules En le baignant de leur sang généreux : Ils sont à nous ; ils sont notre héritage Ces champs, ces bois, ces coteaux et ces prés des bandits, pleins de haine et de rage. Lièvres peureux, tremblants, se sont terrés!

Serrons les rangs, amis.

Toujours unis ! Tous au combat, soldats,

Du même pas ! l'ius hauts les fronts,

Les cœurs, les Ames

Et ces infâmes

Nous les vaincrons ! Serrons les rangs, vivants

Et triomphants Et plus encor, mourants,

Serrons les rangs ! Le front déjà baigné de Gloire,

Vers la Victoire Courants Serrons, serrons les rangs 1

II

Ah 1 que de fois au cours de son Histoire Quand on croyait tout sombré, tout perdu, Notre Pays du fond de la nuit noire A vu surgir le sauveur attendu :

202

C'étaient, jadis, un Bayard, une Jeanne ; C'étaient, hier, un Kléber, un Marceau... Et quand, sur Lui, de nouveau la mort plane. C'est, aujourd'hui, Joffre et de Castclnau !

Serrons les rangs !.

III

Gloire à nos chefs! Jurons tous de les suivre Jusques au but qu'ils nous désigneront 1 Plutôt mourir, mourir dix fois, que vivre Demi-vaincus avec la Honte au front. Coeur contre cœur, entonnons, triomphante, La Marseillaise aux farouches élans Et nous verrons reculer d'épouvante Attila Deux et ses guerriers sanglants!

Serrons les rangs!.

SONNEZ, CLAIRONS!

265

SONNEZ, CLAIRONS !...

Sonnez, clairons de la Justice : Clamez au monde épouvanté Du Kaiser la duplicité ; Pour que, sur lui, s'appesantisse Le mépris lourd des cœurs bien nés. Sonnez, clairons de la Justice, Sonnez 1

Sonnez, clairons de la Bataille : A travers monts, et prés, et bois, Sonnez le réveil des Gaulois ! Pour que se ruent, cambrant la taille, Les jeunes comme leurs aînés, Sonnez, clairons de la Bataille, Sonnez ! Sonnez 1

Sonnez, clairons de la Victoire : Que l'orgueil alsacien-lorrain Rugisse en votre voix d'airain 1 Pour nous rouvrir ô Joie ! o Gloire ! Les deux Pays abandonnés, Sonnez, clairons de la Victoire, Sonnez! Sonnezl Sonnez !

(51 décembre 1914.)

N. D. E. La 2'"' série des « Chants de Guerre » paraîtra sous titre : Chansons de rouie.

TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIÈRES

Préface : « Le Chansonnier des Armées », (Maurice Barrés, de l'Académie française).

EN BRETAGNE

Pages

1. Hardi, les gas ! 5

2. Mes claironnées 9

3. La lettre du soldat 13

4. Leurs amis et les nôtres 19

5. C'est ta Gloire qu'il nous faut ! 23

6. Fleuve de larmes 29

7. Guillaume s'en va-t-en Guerre 35

8. Les Coiffes blanches 41

9. Vas- Y, MON homme ! 47

10. La Terre nationale 53

11. Kénavo, Bretagne ! 59

12, 13

14 15 16

17 18 19 20

EN BELGIQUE

Salut, Belgique ! 65

Sur la route de Louvain 69

Les Fauves 75

Aux SOLDATS Belges 79

Allons, plumons- la donc ! 83

Sous l'étendard de LA BELGIQUE .... 89

Un Héros belge (le Commandant Gilson) . . 95

Quatre et Hun loi

Lettre de M. de Bioqueville, Ministre de la Guerre, li Vauteur 103

270

21. 22.

23 24.

25-

26.

27. 28. 29.

30- 31- 32.

33 34 35 36. 37 38 39

EN LORRAINE, EN CHAMPAGNE

Pages

Décision de M. Milleraitd, Ministre de la Guerre . . . 107

Le Bulletin des Armées m

Les lauriers vont fleurir 115

Voila les « Kakis »! 121

Fameux lapins ! 127

Le Paimpolais 133

Le sang des blessés 139

Les Vandales 143

La Kaisériole 147

Les Goths 153

A Brienne 157

Chez Jehanne 161

EN ALSACE

La Chanson de l'Alsace 169

Le lion de Belfort 175

Le petit fusil de bois 179

Chantons l'Artillerie! 185

Prière au « jeune Bon Dieu * 191

C'est la Jeunesse ! . . . 197

« Rosalie » 203

EN FLANDRES

40.

La chanson du branle-bas

41.

A LA Française ! . . .

42.

Dans la tranchée .

43-

Le « PETIT PAQUET »...

44-

Le train des soldats .

45-

Le Conscrit chante.

213

217

223

229

235 239

271

Pages

46. En revenant de Guerre 245

47. Voici la Noël, mon homme 249

48. A l'oncle Sam 255

49. Serrons les Rangs 259

50. Sonnez clairons ! 265

IMPRIMERIES RKUNIES LAUSANNE.

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jotrel, Théodore Jean l-îaris -1-730 Les chants du bivouac 37^C5

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