HARVARD UNIVERSITY. LIBRARY OF THE MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY 1991 LIBRARY OF SAMUEL GARMAN Dane 20 192$ de Q & v: PR ge CIS tn HT NSSS HT FEN + wab mMadanoe MG SRE ANSE, Fais + la | DIT CTRNES L ds 4 à Ki ; ir DRE ER KL 4 res LE ROUES LUE ” nn ES ét AL OR tante * ENT + à Hd futé 7 LENS CRUSTACÉS LES ARACHNIDES ET LES INSECTES « DISTRIBUÉS EN FAMILLES NATURELLES, OUVRAGE FORMANT LES TOMES 4 ET à DE CELUI DE M. LE BARON CUVIER SUR LE RÈGNE ANIMAL ( deuxième édition ), Par nm. LATREILLE , CHBVALIER DE LA LÉGION-D'HONNAUR , MEMBRE DE L'INSTITUT ( ACADÈMIE DES SCIENCES ), DE LA PLUPART DES AUTRES SOCIÉTÉS SAVANTHS D'EUROPE ET D'AMÉRIQUE, elC. TOME PREMIER. Paris, CHEZ DÉTERVILLE, LIBRAIRE, RUE HAUTEFEUILLE, N° 8; ET CHEZ CROCHARD , LIBPAIRE, CLOÎTRE SAINT-BENOÎT, N° 16 1829. MCZ LIBRARY HARVARD UNIVERSITY CAMBRIDGE. MA USA AVERTISSEMENT (1). SURCHARGÉ de travaux, et cédant peut-être trop Ù I facilement à l'impulsion de l’amitié, à mon em- P , pressement à lui être utile , M. Cuvier n’a confié la rédaction de la partie de cet ouvrage qui traite des insectes. Ces animaux ont été l’objet de ses premières études zoologiques, et le principe de ses liaisons avec un des plus célèbres disciple de Einnæus , Fabricius , qui lui donne souvent dans ses écrits » qui des témoignages de son estime particulière. C’est gnas même par des observations curieuses sur plusieurs decesanimaux(Journald’ Hist.nat.),que M. Cuvier q (x) Cet avertissement est le même que celui que, dans la première édition de cet ouvrage, j'avais mis en tête du troisième volume. My étant borné à exposer les principes généraux sur lesquels repose ma distribution générale des animaux composant la classe des insectes, dans la méthode de Linnæus, et n'ayant fait, dans cette nouvelle édi- tion , aucun changement à cet égard, le mème avertissement lui est applicable. Mais, considérée dans les détails ou quant aux divisions se- condaires et tertiaires, c’est-à-dire les ordres, les familles , les genres et les sous-venres , cette seconde édition présentera des différences remar- quables. 31 nous était impossible de la mettre au niveau de l’état actuel dela science, sans modifñer en plusieurs parties ma première méthode, et sans y faire des augmentations considérables; elles TOME I. (41 v) AVERTISSEMENT. a préludé à ses travaux sur l’histoire naturelle. L’en- tomologie a retiré, comme toutes les autres bran- ches de la zoologie, de grands avantages de ses re- cherches anatomiques et des changements heureux qu’il a faits aux bases de nos classifications. L’or- ganisalion intérieure des insectes à été mieux connue, et cette étude n’est plus négligée comme elle l'était sénéralement avant lui. IL nous a mis sur la voie de la méthode naturelle. ( Tableau élém. de l’'Hist. nat. des Anim. ; Lec. d’Anat. comp. ) Le public regrettera donc vivement que ses occu- pations nombreuses ne lui aient point permis de rédiger cette partie de son traité sur les animaux. Peut-être le désir de répondre à sa confiance, d'associer mon nom au sien dans un ouvrage qui, par la multitude des recherches sur lesquelles il repose, et par leur application, sera pour notre elles sont même telies, vu Les progrès de l'entomologie, qu'avec un vo- lume de plus, où deux au lieu d’un , je n'ai pu présenter que très som- mairement cette multitude de coupes génériques qu’on a publiées depuis dix ans, et qui sont souvent fondées sur les caractères les plus minutieux. Cette branche de la zoologie a gagné sous d’autres rapports et plus positifs, ceux de l’anatomie Je devais d'autant plus faire con- naître ces observations, qu’elles entraient dans le plan de lillustré au- teur de cet ouvrage, et qu’elles confirment la solidité des coupes que j'ai formées. C’est par la Lecture des généralités qui les précèdent que l’on pourra mieux apprécier les motifs qui ont déterminé ces change- ments, et sentir l'importanre des additions dont s’est enrichie la partie entomologique de ce livre. Pour peu qu’on la compare avec celle de la première édition, il sera facile de juger qu'elle a été entièrement refaite, ou que c'est plutôt un nouvel ouvrage que nous donnons au publie qu'une nouvelle édition. AVERTISSEMENT. vil siècle un précieux monument littéraire, m'’a-t-il fait illusion et jeté dans une entreprise au-dessus de mes forces. J’ai contracté une obligation bien grande , et je me suis imposé une tâche aussi hardie pour le plan que difficile dans l’exécation. Réunir dans un cadre très limité les faits les plus piquants de l’histoire des insectes, les classer avec précision et netteté dans unesérie naturelle , dessiner à grands traits la physionomie de ces animaux , tracer d’une manière laconique et rigoureuse leurs caractères distinctifs, en suivant une marche qui soit en rap- port avec les progrès successifs de la science et ceux de l'élève , signaler les espèces utiles ou nuisibles, celles qui , par leur manière de vivre , intéressent notre curiosité , indiquer les meilleures sources où l’on puisera la connaissance des autres, rendre à l’entomologrie cette aimable simplicité qu’elle a eue dans les temps de Linnæüs, de Geoffroy et des pre- mières productions de Fabricius, la présenter néan- moins telle qu’elle est aujourd’hui, ou avec toutes les richesses d'observations qu’elle a acquises, mais sans trop l'en surcharger ; se conformer, en un mot, au modèle que j'avais sous les yeux, l’ou- vrage de M. Cuvier, tel est le but que je me suis efforcé d’atteindre. Ce savant, dans son tableau élémentaire de l’his- toire naturelle des animaux, n’a pas restreint l’é- tendue doniée par Linnæus à sa classe des insectes : mais 1l y a fait cependant des améliorations néces- saires, et qui on! servi de base à d’autres mé- Œ. vi] AVERTISSEMENT. thodes publiées depuis. Il distingue d’abord les insectes des autres animaux sans vertèbres, par des caractères bien plus rigoureux que ceux qu’on avait employés jusqu’à lui : une moelle épinière noueuse ; desmembres articulés. Linnæusterminesa classe des insectes par ceux qui n’ont point d’ailes, quoique la plupart d’entre eux, tels que les crus- tacés, les aranéïides , soient, sous les rapports de leurs systèmes d'organisation , les plus parfaits de la classe ou les plus rapprochés des mollusques. La disposition de sa méthode est donc, à cet égard, en sens inverse de l’ordre naturel, et M. Cuvier, en transportant, d’après cette différence de sys- tèmes, les crustacés à la tête de la classe, et en faisant venir immédiatement à leur suite presque tous les autres insectes aptères de Linnœæus, a rec- üfié la méthode dans un point où la série était en opposition avec l’échelle formée par la nature. Dans ses Lecons d’anatomie comparée , la classe des insectes, dont il sépare maintenant les crusta- cés , est divisée en neuf ordres, d’après la nature et les fonctions desorganes masticateurs, l’absence ou la présence des ailes, leur nombre, leur consi- stance, et la maniere dont elles sont réticulées. C’est l’alliance du système de Fabricius et de la méthode de Linnæus perfectionnée. Les coupes que M. Cuvier a faites dans son pre- mier ordre , celui des gnathapteres, sont presque les mêmes que celles que j'avais établies , soit dans un Mémoire que j'ai présente à la société philo- AVERTISSEMENT. 1x matique, au mois de d’avril 1795, soit dans mon Précis des caractères génériques des insectes (1). M. de Lamarck, dont le nom est si cher aux amis des sciences naturelles, a profité habilement de ces divers travaux. Sa distribution méthodique des insectes aptères de Linnœæus nous paraît être celle qui se rapproche le plus de l’ordre naturel, et nous l'avons suivie, à quelques modifications près, dont nous allons rendre compte. Ainsi que lui, ie partage les insectes de Linnæus en troisclasses : les crustacés, les arachnides , et les ensectes ; mais Je fais abstraction, dans les carac- tèresessentiels que je leur assigne , des changements que ces animaux peuvent éprouver antérieurement à leur état adulte. Cette considération , quoique na- turelle et déjà employée par de Géer , dans sa dis- tribution des insectes aptères, n’est point classique, en ce qu’elle suppose l’observation de lPanimal dans les dives âges, et elle souffre d’ailleurs beau- coup d’exceptions (2). (1) J'y ai divisé les insectes aptères de Linnæus en sept ordres : 19 les Suceurs ; 2° les Tnysanoures ; 30 les Parasrres; 4o les Acé- PHALES (_Ærachnides palpistes de M. Lamarck ); 5° les ExTOMosTRA- cés ; 6° les Crustacés ; 5° les Myriapones. (2) Ces considérations n’ont pas cependant été négligées , et je m’en suis servi avec un grand avantage, pour grouper les familles et les disposer dans un ordre naturel, ainsi qu'on peut le voir par les petits tableaux historiques qui sont à la tête de l’exposition de ces familles. Je me suis même occupé d’un travail général sur les métamorphoses des insectes , dans an Mémoire qui n’a pas encore été publié (*), mais que {*) Voyez l'article Insectes du Nouv. Dict. d'Fist. mal.. 2€ édition. g x: AVERTISSEMENT. La situation et la forme des branchies, la manière doni la tête est unie au corselet, et les organes de la manducation, m'ont fourni le moyen d’établir dans la classe des crustacés cinq ordres (1) qui me paraissent naturels. Je la termine, ainsi que l’a fait M. de Lamarck , par les branchiopodes , qui sont des espèces de crustacés arachnides. Je ne comprends dans la classe suivante, celle des arachnides , que les espèces composant, dans la méthode de M. de Lamarck, l’ordre des arach- nides palpistes , où celles qui n’ont point d'antennes. L'organisation tant intérieure qu’extérieure de ces animaux nous présentera dès lors un signalement simple, rigoureux, et d’une application générale. Îls ont tous les organes de la respiration inté- rieurs, recevant l'air par des stigmates concentrés, ayant tantôt des fonctions analogues à celles des poumons, el consistant tantôt en des trachées rayonnées ou ramifiées des leur base ; ils sont privés d’antennes, et offrent communément huit pieds. Je partage cette classe en deux ordres: les pulimo- naires et les tracheennes. Deux trachées s’étendant parallèlement dans la longueur du corps, ayant, par intervalles, des centres de rameaux correspondant à des stigmates, et deux antennes, caractérisent, d’une manière j'ai rédigé depuis long-temps , et que jai communiqué à quelques amis : j'en ai fait usage dans les pénéralités. (1) Deux de plus dans cette seconde édition. AVERTISSEMENT. x} très simple, la classe des insectes. Ses coupes pri- maires ont pour base les irois considérations sui- vantes : 1° {sectes aptères , à métamorphoses nulles ou incomplètes ; les trois premiers ordres. 2° /n- sectes aptères et subissant des transformations complètes ; le quatrième. 5° /nsectes ayant des ailes, et les acquérant par des métamorphoses , soit parfaites, soit incomplètes ; les huit dermers. Je débute par les arachnides antennistes de M. de Eamarck, qui sont compris dans cette première di- vision, et forment nos trois premiers ordres. La seconde est composée du quatrième ordre, et n'offre qu'un seul genre, celui des puces : il semblerait , sous quelque rapport, devoir se lier, au moyen des lippobosques , avec les diptères ; mais d’autres ca- ractères , et la nature de ses métamorphoses, éloignent ce genre de celui des hippobosques. Au surplus, il est souvent difficicile de distinguer ces fi- liations naturelles, et souvent même, lorsqu'on est assez heureux pour les découvrir , est-on obligé de sacrifier ces rapports à la clarté et à la facilité de la méthode. Aux ordres connus des insectes ailés , j'ai ajouté celui des strépsiptères de M. Kirby, mais sous une autre dénomination , savoir , celle des ripipteres, la sienne me paraissant être fondée sur une fausse supposition. Peut-être même devrait-on supprimer cet ordre, et le réunir à celui des diptères, ainsi que le pense M. de Lamarck. Xi) AVERTISSEMENT. Pour des motifs que j'ai développés ailleurs (1), ebtque je pourrais fortifier par d’autres preuves, J'aitache plus de valeur aux caractères tirés des organes locomoteurs aériens des insectes, et à la composition générale de leur corps, qu'aux modi- _ fications des parties de leur bouche, du moins lors- que leur structure se rapporte essentiellement au même type. Ainsi, je ne divise point d’abord ces animaux en broyeurs et suceurs , Mais en Ceux qui ont des ailes et des éluis, et en ceux qui ont quatre ou deux ailes de même consistance. La forme et les usages des organes de la manducation ne sont employés que secondairement. Ma série des ordres relativement aux insectes ailés est conséquemment presque semblable à celle de Linnæus. Fabricius, MM. Cuvier , de Lamarck , Clairville et Duméril, mettant en première ligne les diffé- rences des fonctions des parties de la bouche, ont disposé ces coupes d’une autre manière. D’après le plan de M. Cuvier , j'ai réduit le nombre des familles que j'avais établies dans mes ou- vrages antérieurs, et convertien sous-genres les dé- membrements qu’on a faits des genres de Linnæus, quoique leurs caractères puissent être d’ailleurs bien distinets. Telle avait été aussi l'intention de Gimelin, dans son édition du SystemaN aturæ. Cette méthode est simple, historique et commode par (1) Considér, génér. sur Pordre des crust., des arach. et des insect.’, pag. 46, AVERTISSEMENT. xii] l'avantage qu’elle procure à l’étudiant de graduer son instruction suivant son âge, sa capacité, ou le but qu’il se propose. Tous mes groupes sont fondés sur l’examen comparatif de toutes les parties des animaux que je veux faire connaître, et sur l’observation de leurs habitudes. C’est pour être trop exclusifs dans leurs considérations, que la plupart des natufa- listes s’écartent de l’ordre naturel, Aux faits re- cueillis par Réaumur, Ræsel, De Géer, Bonnet, MM. Huber, etc., sur l’instinct des insectes, j'en ai ajouté plusieurs qui me sont propres, et dont quelques-uns n’avaient pas encore été publiés. M. Cuvier y a joint un extrait de ses observations anatomiques (1); il s’est même livré à de nouvelles recherches, parmi lesquelles je citerai celles qui ont pour objet l’organisation des limules, genre de. crustacés très singulier. N'ayant pu décrirequ’un petitnombre d’espèces, j'ai choisi les plus communes et Les plus intéres- santes , celles, particulièrement, qui sont men- tionnées dans le tableau élémentaire de l’histoire naturelle des animaux de M. Cuvier. Vous, dont les travaux dans cette branche des sciences naturelles ont mérité l’hommage de nos respects et de notre gratitude, ne voyez dans cet (1) Celles que j’y ai ajoutées dans ceite seconde édition m'ont été fournies par MM. Léon Dufour, Marcel de Serres , Straus , Audouin et Milne Edwards. XIV | AVERTISSEMENT. ouvrage qu’une grande esquisse de l’Entomolosie, qu’un exposé succinct de ce que vous avez fait pour elle, qu’un repos pour votre mémoire ; en un mot, qu'un traité élémentaire qui préparera les élèves à la méditation de vos écrits. Qu'il me serait doux d’avoir rempli leurs espérances, et celle du savant illustre dont j'ai été auprès d’eux le faible organe ! LaATReiLLe , de l’Académie royale des Sciences. © TABLE MÉTHODIQUE DU QUATRIÈME VOLUME. Des Animaux articulés et pourvus de pieds articulés, LU PREMIÈRE CLASSE. : LES CRUSTACÉS. Leur division en ordres. PREMIÈRE DIVISION GÉNÉRALE. LES MALACOSTRACÉS. Malacostracés à yeux pé- HICUIES a Ne ph CRUSTACÉS DÉCAPO- DESSUS St DÉGAPODES BRACRYURES. Crabesumatennt it. Crabes nageurs. , .. Matute. Ni. 1 Polyhies ti: . Orthiyiesl. Podophthalme.. , Étrille ou Por- Pages. SJ Platyonique,. . . Crabes arqués. . . . . Crabe proprem. dit... Clorodie, car- pilie, Xan- the (1)... Pirimèle.. . . . . Atélécycle.. . . . Mursie 1. "CN Hépaté. : . . .. Crabes quadrilatères. . Ériphie, . . . . . Erapezie M0 Pilumne. . . . . Thelphuse.. . Gonoplace. Macrophthalme. . Gélasime. . . . . Ocypode.. . . . - Mictyre.. . . . Pinnothère. . Dean Cardisome.. . . Gécarcin. . . : . (1) Nous désignerons par des caractères italiques des genres que nous ue mentionnons qu’accessoirement , soit qu’ils nous soient peu ou point connus , soit que nous les réunissions à d’autres. XY] Plagasie : "1. Grapset 20027 Crabes orbiculaires. . UDEYSIE 27.12 ee Leucosie . . Ixa Iphis, Nursie, Ar- canie, Ilie, Per- sephone, Myra, Leucosie "1. à baleine. Crabes triangulaires. . Parthenope. . . . Lambrus. . Mithrax Acanthonyx . . . DC MON LUS AS SMS TARN Péricère Maïa Micippe Us. .« CHMIONFONICNCSR C0 Stenocionops, . . Camposcie. . « , Halimest.®. : . Libinie.£tt. 4 Doclee, Égérie. : Leptope . . . Hyménosome. . . Inachus Achée Sténorhinque. . . Leptopodie. . . . Pactolegefe. .!. Lithode 1%: 2.7 Crabes cryptopodes. . Calappe branle Crabes notopodes. . . Homole TABLE MÉTHODIQUE Crangon . . . .. Processe 1.152 Pages. 51 Dronte 0.007 ib. Dynomène . . 52 RADIO ee Cie 7 DÉGAPODES MACROURES. a Écrevisse. . . . Macroures anomaux. . Albunée. . , . Hippe LL. 54 Remipède. 55 Birgus . . ». 1. k tb. Hernies ce 56 Cenobite, Pagure. ib. Prophylace . . . 57 Macroureslocustes. . . 58 Scyllare . . : .. ib. Thène, ibacus.. . ib. Langouste , . . , 59 Macroures homards. . cb, Galathéen.® ib, Grymotée, muni- Go déesse = tb. Æglee, Jarire. . Gr Porcellane. . . . ib. Monolépis ; . . . tb. Mégalope, . . . . 62 Gébiers FLE 63 Thalassine. . . . ib. Callianasse. . . . 64 AIG £ cb. ELYONMEE CE tb, Écrevisse propre. tb. Nephrops.. . .. 65 Macroures salicoques, tb. Pénéetisrs UE 66 Sténope . 67 | ANyE DIN LE . Hyménocères, . . DU QUATRIÈME VOLUME. XVij Pages. k Pages Gnathophylle.. . 96 Crevette propre. . 120 Pontomei "1° ib, MÉDHEN EN ib. Alphéet4. 1.17 105 MERE de 7e 121 Hippolyte . . . . 6. Amphihoé, ... &b. Antonomée.. . . cb. Phéruse os: 40 Pandale een 97 Déxamine . . . . cb. Palémon. . . . . tb. Leucothoé. . . . 122 Lysmate. . . .. 98 Gerapes ten ib. Athanast}. à .:. 99 Podüpere:|: : : 2) pe Pasyphaé. . . ., b. Jasse it, ibe MySISrA . + + : 100 Corophie. . . . . 123 Cryptope:. . ; . . &b. Ptérygocère . . . 124 Mulcion. ...,. tb. Apseude,n. . . tb. CRUSTACÉS STOMA- Typhis..... . . . \b. PODBSU D Le 16 Anééer "AU 129 ) Praz), ib. STOMAPODES UNICUIRASSÉS. 107 Fe dup te 3. Squille. À TOR VON 78 CRUSTACÉS LAEMODL Squille propre. : 108 PODES. A LTRaG Gonodactyle. . . 109 Cyame: 47, . 1197 Corontse re tb. 3 ‘ À Deptomere 1 MP Erichthe . . . . « 110 ren tests :b Nauprédie , . . . 128 CAR ir 1: 7e Sens Chevrolle. . . . . tb. STOMAPODES BICUIRASSÉS. 1h. Cyame propre. . &. Phyllosome. . . 111| CRUSTACÉS ISOPO- Malacostracés à yeux DES:p sys « 57 129 sessilése Au, , tb. Cloporte.} 4" ner CRUSTACÉS'AMPHI- Has A TÉ TE ee DODRe 0 14 CROTE ne TT Er Cymothue". "0183 \Crevétieà :.".,119 Ichthyophile. . . 56. Phronime, . . .. 116 Nérocile on. . tb. HYIPÉTIE 2e 00 ns 117 Eivonéeex,. . #. ib. PETOSYNC Vi. db. Canolirer#.: 1. 134 Dactylocère . . ib PEAR Ne tb. MOTTE EN Ten 118 Rocinèle.». . .. ib Orehestieit 7... 119 Conilirem x... . | tb. Pal ERA 2e ib. Synodus/.}.". . . 135 pie ee 120 Cirolane. . . .. D. XVii] Pages. ; Nélocire 135 DUTYIIRe 0 0 ib, Limnorée, . . . . tb. AUZATO ENS ete eue 1357 Sphérome tb. Neséé rs +. ib Campécopée . . D. Cilicee re. 138 Cymodocée. . . . tb. Dynamène. . . . b. Atthuré 0 cb. dotée. 2 139 Sténosome. . . . 4 a Arcture . ib. Âselle . . 140 Oniscode. . . . . tb. Jæra IG Lylog © 44 0: ib. Ligie, . . . 142 Philoscie. .:. : . 143 Cioporte propre. 6b. Porcellion . . . cb. Armadille . . . . 144 DEUXIÈME DIVISION GÉNÉRALE DES CRUSTACÉS. LES ENTOMOSTRA- CÉS Men 145 CRUSTACÉS BRAN- CHIOPOBES.:. . . 149 Monocle. « . . . . 150 Monocles lophyropes. 5b. Zoë. 152 Nébalie 153 Condylure. tb. Cyclope . . 154 Calane. . . .. 157 Cythérée. . ,.. 158 Gran 159 TABLE MÉTHODIQUE EGIONCR SRE, Sida Polyphème. . . Daphnie . Lyncée. . Monocles phyllopes. . Limnadie. . ... Artémie . . ... Branchipe . Eulimène. . . .. PAeNIrE ee, ef Leépidure. . . .. .| CRUSTACÉS PAECILO- PODES! £."s1. el PÆcILOPODES XYPHOSURES. Li mule:r: dopé Tachyplce. PoEciLOPODES sIPHONOSrO- MES. Cale Anne Calige propre. . Ptérygopode. . . Pantdlare Fabre Dinemoure. . . . Anthosome, . .. Cécrops.. RTE LERNÆIFORMES.. . . . TRILOBITES Dichéiestion.. . Nicothoë. . . . Agnoste. . . Calymène. Asaphe. . : . . Ogygie. LV NS Paradoxide. . . DU QUATRIÈME Pages. DEUXIÈME CLASSE. LES ARACHNIDES. . 206 ARACHNIDES PULMO- NARRES. 5: in use © CAL A. PULMONAIRES FILEU- SES OU ARANFIDES. . 213 Mygale. . . .. 227 Clenises ee - 231 AEBDE EE: re. 200 Eriodon . . . . . 233 Dysdèré 5. -:. 234 FiStTALEME NE 0 tb. ,Araignée.. . . . 235 Tubitèles. . ëb. Clotho . . . 236 Mrassem tete 238 Ségestrie. . . 240 Clubione. . . . . 241 Araignée propre. tb. Arygronète, . . . 242 Inequiteles 2250... tb. SEOAE NL « se e ) ID} Theron: 2. , 243 Épisine. . . . .. 244 Pholcus. . . . .: . ib, Orbrelestrex 17 7 cb. Linyphie. . . .. 245 Ulobore: ; . .: :. 246 Tétragnathe . . . 247 Epeire. ib. Latérigrades. : - . ., 250 Micrommate . . . 251 Sélénope. : ., .. b. 1 Philodrome. . . . 254 Thomise, . . .. 255 DÉOTENES ET. LT, 256 Cituigrades . . 257 Oxyope. , 258 VOLUME. XIX Pages CRÉES. 258 Dolomède tb. TYCOSERME NUS 259 Myrmécie . . . . 261 Saltigrades# #20... , ib. Tessarops. . . , . 263 Palpimane. . . . é&b. Erese. VA tb. SalaqUere 0.0 264 À. PULMONAIRES PEDI- BALPES- M6 A Le 1.209 Tarentule. tb. Phyyne. 5. 2 : 266 Thélyphone. . . . 6h. Scorpion... . « 267 ButhusSi tt ee 270 Scorpion propre. » &p. ARACHNIDES TRA- CHÈENNES. . . . . 271 Faux-Scorpions. . . . 273 Galéode. . : « . 1b. Pince rar 1e 270 PYenoGoninEs. . . . , 276 . 278 Phoxichile:. . . b. Pycnogonon. . Nymphon. . .. Ammothée. . . . Faucheur . . . . Gonolepte. « . . SORA |. 213 Macrochèle.. . . Trogule. AGARIDIES. . XX TABLE MÉTHODIQUE Pages. Pages Trombidion . . . 284| Lepisme. . . . . 340 Erythrée.t. . : . tb. Machile. . . . . 344 Camase et. ib. Lépisme propre. . 6. CHSRRRNE © c % 285! PopureLLes. . . . . . 342 Oribate . . . . . 1b. Tue 5b Uropode . . . . . 286 Fe AO AUÉl : AICALHS LE 1e tb. Podure propre. . 345 delle. ib. PRE ECS Side LE LT AVR 287 PARASITES MMM 4 © tb. Txode- "7 P II A0 De Pour res 1e 00 Arpas ee Ne | 288 Pou proprement Eylaïis . . .. - : 289 SLA RER à 345 Hydrachne. . . . ib. Hæmatopine. . . 346 Limnochare . . . 290 ICI RENE tb. CaTaS ee DR ou tb. Trichodecte. .». . 348 Depre Ie NE TIrEE Gyrope MN . ib. Aclysie PLU RENE ib. Tiothée Et tb. Atomel Ait . . = 291 Philoptère. . . . tb. Ocypète . . « . . db. Goniode. . . . . 349 TROISIÈME CLASSE. on ds ES ri LES INSECTES. . . . - ïb. PÉnCQA ;; à Leur division en ordres. + ST BOSTÈRES USE MYRIAPODES. . . . . . 326 Coléoptères pen- MTHESe ce eue 32 : PER Re tamères. . . . 353 cas dt CALE o ; ue ". CARNASSIERS. «ie « + - tb. Gloméris. . . . . 4. Tule propre. . . + 334| PREMIÈRE TRIBU. Polydèmek. Le Gianpézéresavulr. : . 359 Craspedosome . . 339 Er: É Fa aBes 1 ARS Cicindèle. . . . tb. Manticore. . . . . 360 CHILOPODES.. « « ee + 20. Mégacéphale. . . 4b. Scolopendre. ... tb. Oxycheile.-. . . . ib. Seutigère. . . . . 337 Euprosope. . . . 361 Lithobie . . . .. 335 Cicindèle propre. 6b. Scolopendre pro- Cténositome. . . . 363 Ft oof tin 2 UE ib. fFherate #1 364 THYSANOURES. .:.: « 339 Colliuré ri 4iute, ib. LÉPismÈNEs. .-. . . . 340 Tricondyle. . . , 365 DU QUATRIÈME VOLUME. Pages, SECONDE TRIBU. CARABIQUES. - 365 ACarg bee) tb. Les Etuis tronqués. . . . 366 Antibes TN. 367 Graphiptère tb. AU REN. '- . 368 Brachine, . . .. 369 Corsyre.r. . 370 Casnonie. , . 377 Leptotrachèle . . D. Odacanthe . . . . 392 Züuphieté 1." tb. Polistique . . . : 375 HeHno en ee tb. Drypten ra non 374 Trichognathe. . . &b. Galérite : - ... 375 Cordiste;., . . . ib. Cténodactyle. . . 356 ATOS Ve MED: Cymindis. . . .. 377 Colléide . . tb. Démétras.l. .'.. db. Drome utero. Lébie. . . . #. . 378 Plochione. .... ÿb. Orthogonie. . . . 379 Coptodère . . . ib. Les Bipartis. . . . .. ib. Encélade. . . . . 380 Siagone. . . tb. Carénam "|, tb. Pasimaque. . . . 382 Acanthoscèle, . . 383 Scarite-ci #1. . db. Oxygnathe . . 384 Oxystome. . . . . 385 Camptodonte. . . 4. TOME ïi. xx] Pages. Clyinenr "11 385 Dyschirie. . . . . 386 Morion- 1. Ce." éb. Ozënés:4 7 ib Ditomens . - -. 337 DOresten ri. le. tb. Apotome. . . . .| 388 Quadrimanes. NUE Acinope . . . . . 389 DAPte EME a tb Harpale ts 1 390 Ophone. © ME. 307 Sténolophe. . . . 5. Acupalpe. . . .. ib. Simplicimanes. . cb. POP LS et 202 EDE Tétragonodère . . 393 Féronic et. Ve tb. APTE Eee NN 394 Pciie. E-rea ib AFEULOPAE C0 tb. Plaiysme. : SV; Omasée . . ... cb. Catadrome. . . . tb. Cophoseh) 1.1.7 .0p? Abañ EEE tb. Cheporus. . . . . 396 Ptérostiche. . , tb Molops-: T4": ib Stérope . . . 397 DEVANT cb Trigonotome . . B98 Céphalote . . . . 5. SLOMIS AE. 0 tb. Catascope. . . . . ib. Pseudomorphe. . ib. Colpode = .".".. 399 IPCFIGLLERNOREN ib. XXi] TABLE MÉTHODIQUE Cténipe . . . Calathesey ….. :. Taphrie . . Patellimanes . . Dolique + . . . Platyne 4 . . . Agone. . Anchomène . Galbstenee tn. Code Dinode. . . . Lissauchenus. . . Rembe. Dicæle. . . . Tacime «2 Badister . . . . Pélegiersne. 0. : Cynihie. . . . Panagée . . : Loricère. . . . Patrobe. . Grandipalpes. . . Pampore. : .. Cychrus . . .. Scaphinote . . . . Sphærodère . Tettus, 00 Carabe propre. . . PACCLEME eo paine) Ve Cechenus. . . Calosome. . . .. Pogonophore. . Nébrie ir. 1. PIC Ci: Les “ Pages Omophron . . . . 416 Élapbre. .. .. tb. DIRE ete tb. Pélophiler. "". . 4b. Notiophile . . . 418 Subulipalpes. . . àb. Bembidion... . . tb. Tachypus . : . .….ib, Lophati ... . : 418 Notaphus . . . . tb. Peérpphas : ..). 1h Dép MES tb Eréchus 4. 420 Bleus. A0 tb TROISIÈME TRIBU. HYDROGANTHARES. . . . 1b. Dytisque. . . . 422 Dytisque propre. 424 Colymbète . . . . 426 Hygrobie. . . . . tb. Hydropore. . . . 427 INGUÈFE. 2740, D. Hañpie "0 428 GNEINS 5 2 +21 IE . Dineutes. . . . . 431 | BRACHÉLYTRES « .« . . . . 1b. Staphylin. . . . cb. Les Fissilabres. . . . . 433 Oxypore sit ib. Astrapée. , . . . üib. Staphylin propre. 434 Xantholin , . . . 435 Pinophilé! . , . . 6. Lathrobie . . . . tb. Les Longipalpes. . . . 436 Plédère::t} , .: …, tb. Procirrus. . . . « ib. DU QUATRIÈME VOLUME. Pages. Evæsthète . . . . 437 Sreng let 0. - ib. Les Denticrures. . . . é. Oxyièle: . . . 438 Osoriusi®, + ., . ib. Zirophore . . . .. tb. Prognathe . .« . . 439 Coprophile. , . b. Les Applatis. : . . . tb. Omalen as, ib Lyteve-.".4. ib Micropèple. . . . 440 Protéines te, 1.1: ib. Aléochare: ©. 1h: Les Microcéphales. . . tb. Loméchuse. . . . 441 Taches à tb. « Tachypore. . . . 442 DERRIGORNES. 0e es + LÉ0s PREMIÈRE SECTION. STERNOXES Mel ee te os 444 | PREMIÈRE TRIBU. BUPRESTIDES. . . . . . 10. Bupreste. . . . . 445 Bupreste propre. . 446 PRE) NE 447 Aphanistique. . . 448 Mélasis: : . . . . cb. SECONDE TRIBU. PILATERIDESS Ste «le Le tb. Taupin. . . , . 449 GalbalE 451 Euénémis. : : : 1, ub. Adélocère . . . . cb. Tissome, . . : . . 459 Chélonaire. . . . «cb. Throsque. . Cérophyte . . . Cryptostome. Nématode . . Hémirhipe . . GTENICErE EAN Taupin propre. . , Campyle. . . . Phyllocère. . . . SECONDE SECTION. MALACODERMES. PREMIÈRE TRIBU. CÉBRIONITES. Cebrion.. niv Physodactyle. . tb. . 458 Cébrion propre. . &b. Anélaste. , . . Callirhipis . . . . Sandalus 2% Rhipicère. . . . . Ptilodactyle. . . Dascilleearnr Hloden re SECONDE TRIBU. LAMPYRIDES. . Lampyre. Lyeus ER rPNCtE Dictyoptère. . Omalise . 771: Amydète. . .. Phengode. . . Lampyre propre. &h, Cochlcoctone. . . «Téléphore . . b. Xxiv TABLE MÉTHODIQUE Pages. Pages CUITE VANNES kr | Lyméxylon. + . 485 Malihine. . . .. 472 Hylécæte. .. .. 486 TROISIÈME TRIBU. Lymexylon pro- Mézyrines. . . . . .. tb. k pre 2 ES A pa T£ ; upès. . . : . . . 487 Mél, [0 tb. Re ee NON Malachie. . . .. 473 C l LAVICORNES. . ; . Dasyte en. | ib Zygie..sæ. . . .. 474 PREMIÈRE SECTION. Mélyre propre. . 6b. Pélocophore . . , 475 PREMIÈRE TRIBU. Diglobicère s'lellotre b, Pazreues. DE et È 488 QUATRIÈME TRIBU. Mastige. #. ... 489 CLattones. 2", tb. Mastige propre. . b. Claromnnte . - 476 Scydmène. . ... ib. CHRdre A CA : SECONDE TRIBU. ALU Lo) 44 141 Piocère. . . . .. 477| Hisréroïnes. . . .. ? 490 RARE AA de Le ib. Éscarbot 62. 492 EurYpert. +. : Nb Hololepte. . . .. AE Thanasime . 478 Escarbot propre. . 493 OBS RTL UN ib Platysome. . . . ib. Dendrophile , . . ib. QUE CES 479 » Abr£a. SI LE 494 ÉARÉSEER 480 Onthophile. . . . ib Clairon propre, . 5. Nécrobie CINQUIÈME TRIBU. DNionSs 5b TROISIÈME TRIBU. Poe Re ABS SILPHALES COS à. PI EE Ptine propre. . . ip. Bouclier. . . . . 455 Hedober. "0. 4 Yas e cl de Sphérite,... 4 . .ib. EI e M OR 483 | Nécrophore. . . . 496 STORE SENS il sa ou PA Nécrodé 174184 498 Xylétine,. 2: ven ib. = Te Ë Die PR Bouclier propre. . 5. Varie LH A Thanatophile. . . 499 letter. 14] 3 | Oicepiome . : , . , tb. TROISIÈME SECTION ET TRIBU DES Phosphuge. . . . 5oo | Nécrophile. . . . àb. Erurnoss isa, 2 . . 466) AgyesNL us + Bot DU QUATRIÈME VOLUME. XXV Pages, Pages. QUATRIÈME TRIBU. Birrhe propre +. à 512 Prnade:s 41. 1519 SGAPHIDITES. + «+ « + + DO a SECONDE SECTION. Scaphidie. . .. Bot Scaphidie propre. üb. PREMIÈRE TRIBU. Cholève . . . .. ib. ACANTHOPODES. «+ + + + DID CINQUIÈME TRIBU. * Hétérocère . . « 4b. NITIDULAIRES. . . , . . 503 SECONDE TRIBU. Nitidule. . . . . ,1b, MacropacryLes (1). « 516 Colobique . . . . 504 Dryops: . - . . tb. Thymale. . . .. ib. Potamophile . . : tb. Ips. remis s/4 ERIe Le 505 Dryops propre. ; 617 Nitidule propre. . tb. Floniat LOUE) ON ib. Cerque. : Mie) ue 506 ‘4 Macronyque HART Ja ib, Byédrern.. 4 &b. Géorisse . . . . . tb. SIXIÈME TRIBU. PALPICORNES. « « + + + tbe Encintresss 20200." "1 hi PREMIÉRE TRIBU, Dacng-4.42e #07 HyDROPHILIENS. . . . « DIQ Dacné propre. . . 4h. Hydrophile. . . ib. Cryptophage... . tb. Élophore. - . .. 520 SEPTIÈME TRIBU. Hydrochus. .'.. üb. Ochthébie. . . . tb, DermesTins. . . . . . D0O8 A Ê Hydrœne. :.. ib. Dermeste . . . . cb. SpErcher 25e Bar Dermeste propre . og Globaire. . . . : 1h Mégatome . ... 6h. Hydrophile pro- Limnichus . . . . 510 PEL 6 CES 522 Aîtagène. . . . . ib. Limnébie. . . . 524 Trogoderme. . . . bi Hydrobie. . . . . ib. Anthrène. . . .. tb. Berose à ar Os 1 bi F4 . Globicorne. . . . 6b. SECONDE RRIEUS HUITIÈME TRIBU. | SPHÆRIDIOTES. « + + + D2D Byremiens. dut, , . . 512 * Byrrhe. SR Nosodendre . . . #, LAMELLICORNES. . « . 1b. TE PP NERO te PRE RE SR Sphéridie. dr D RG | Cercidion. . . . . 526 1) Lisez : Levronacrrzes (vorez l’errata). XXV] TABLE MÉTHODIQUE Pages. « Pages. PREMIÈRE TRIBU. | Scarabée propre.. 549 SCARABEIDES. cie «+ 529 ei RES sa exodOME LME à FSearabéent oi Le, 530 : Cyclocéphale. . . 552 Coprophages . . .. b. Chrysophore. . . b. Ateuchus. : ...1.2939 Rutele Le re 553 Pachysome. . . . 534 . Macraspis . . . . 4b. Gymnopleure. . . éb. Chasmodie . . . cb. Circelliesvrats , - 535 Ométig 74 IL 1m 554 Coprobie. . . .. ib. LB +, Phyllophafes£ue, 2 ib. Chæœridie .: . . . tb. Pachype . $ US Hybome., . ... ib. | Aimblytère . . . 556 Eurysterne. . .. ib.\ Oniticelle. . . . . 536 Onthophage . . . àb. Anoplosnathe . . cb. Leucothyrée . . . 557 + Apogonie. . .-. . üb. Onpisi. 4, 537 GentateZ . .) : : ‘Gb. Bhanee ete tb. Hanneton propre, 558 Bonser eee 538 Rhisotrogue. . . . 61 Aphodie. . .. 539 GérdspiS de ue ib. Psammodie. .. . .: cb. Aréoder? 24 271% ib. Æuparies te ib. Dasyus.il ,,. 2%. 562 Arcmicoles. DM: 22 HOME Sérique + ...:. ib. sale... "11. 155%01 Diphucéphale . . 6. Chop. © +54 Macrodactyle. . . 6b. Déthens rs 542 Plectriss PIE 563 Gébtrapesnti ie 543 Papi... ib Ochodée. . ... 544 Euchlore. . . .. ib. Athyrée RL NAT ib. AISOUIIE. "à ee ib. Eléphastome. . . 545 Lérasies L 2. > tb. Bolbocéras . . . cb, Dicranie . . : . - 564 Hybosore. . . . . 546 Hoplie À 114."05 28 Acanthocère. . . éb. Monochèle. . . . 565 bien ce AR . 547 Anthubiessibne tt. 35 tb. Phobbre 72" . «be | Glaphyre. . . . . 866 Cryptodus . . .. tb. Amphicome . . . &b. Maæchidius. . . . ib. Anthipne. . . . 667 Xy'ophiles. . . . . DL | Chasmoptèreg . . 6. Onyétes AU "EA 548 Chasmeue, 1.018) Agacéphale. . . . 549! Dichèle. . . . . . 568 Orphnus. . . .. ib. | Lépitrix . . . . : ib. L DU QUATRIÈME VOLUME. XXVi) Pages. Pages. Pachyenème .. . 568 Eutane: 0e 1.970 Arisomx 21: /1R tb. Sodendre Ut Bip Melitophiles . . . . . 569 A UE RS 87 OCR. eee 57o : : Pr Lamprime . . . . àb. Platygénie . . . . 571 Crémastocheile. . 72 D te Gohaths 2055 LU eb. Lucane propre. . 5. 6 1 775 RUE APTE 573 Plaiycère. .: + 41979 GéloMe, te 574 Syndèse. . . . . . 580 Gymnétis.. . .. tb. Passaleaa A7 De Macronote. | . cb. SECONDE TRIBU. EUGANIDESS 2071 4 Additions et correc- 575 LOS: PME TR O0 PF: LOC Ar da T4 af ÿ DES ANIMAUX ARTICULÉS ET POUR VUS DE PIEDS ARTICULÉS (1) DES CRUSTACÉS, DES ARACHNIDES ET DES INSECTES. Ces trois (2) dernières -classes des animaux arti- culés que Linnœus réunissait sous le nom d’nsec- tes, se distinguent par des pieds articulés, au moins (1)Je les ai désignés plus laconiquement par la dénomination de Con- dylopes. Cette série d’articulations , dont se compose leur corps, a été comparée par quelques naturalistes à un squelette, ou à la colonne ver- tébrale. Mais l'emploi de cette dénomination est d’autant plus abusif que les articles ou les prétendues vertèbres ne sont que des portions plus épais- sies de la peau, et que cette peau est continue, mais simplement plus mince et presque membraneuse par intervalles ou dans les jonctions arti- culaires. Un caractère général qui distingue ces animaux de tous les au- tres , pareillement dépourvus de squelette, est leur exuviabilité ou leur aptitude à changer de peau. La situation de l’encéphale, du pharynx et des yeux, établissent, ainsi que dans les animaux plus élevés , les limites du dos et du ventre et de leurs appendices respectifs. (2) Le docteur Leach forme une classe particulière des insectes myria- podes ou mille-pieds. Les arachnides trachéennes pourraient encore, sous des considérations anatomiques , en composer une autre; mais elles ont tant d’affinités avec les arachnides pulmonaires , que nous n’avons pas cru devoir les séparer classiquement. TOME I. I e* 2 ANIMAUX ARTICULÉS au nombre de six (1). Chaque article est tubuleux et contient, dans son intérieur, les muscles de l’article suivant, qui se meut toujours par gyn- glime, c’est-à-dire dans un seul sens. Le premier article, qui attache le pied au corps, et qui est le plus souvent composé de deux piè- ces (2), se nomme la hanche ; le suivant, qui est d'ordinaire dans une situation à peu près horizon- tale, est la cuisse ; le troisième , le plus souvent ver- tical, se nomme la jambe ; enfin, il en reste une suite de petits qui posent à terre, ce qui forme proprement le pied, ou ce qu’on appelle le tarse. La dureté de l’enveloppe calcaire ou cornée (3) du plus grand nombre dé ces animaux tient à celle de lexcrétion qui s’interpose entre le derme el l’épiderme , ce qu'on appelle dans l’homme le #ssu muqueux. Cest aussi dans cette excrétion que sont (1) Hexapodes. Ceux où leur nombre est au-delà de six*, sont appelés spiropodes par M. Savigny. Je les aï désignés , d’une manière plus pré- cise, sous la dénomination d’hyperhéxapes (au-delà de six pieds). (2) Dans beaucoup de crustacés, la seconde pièce des hanches paraît faire partie des cuisses. Les jambes, ainsi que celles des arachnides, sont divisées en deux articles. : (3) D’après les recherches de M. Auguste Odier, (Mém.*dc la soc. d'hist. natur. de Paris, 1823, t. 187, p. 29 et suiv.), la substance de cette enveloppe est d’une nature particulière, qu’il nomme chitine. Suivant lui, le phosphate de chaux forme la plus grande partie des sels des téguments des insectes; tandis que la carapace ou le test des crusta- cés en offre peu , et abonde en carbonate de chaux, que l’on ne trouve point dans des animaux précédents. D’autres recherches ; celles de M. Sitaus surtout, démontrent que les téguments remplacent ici la peau des vertébrés, ou qu'ils ne forment point de véritable squelette. Les ob- servations de M. Odier combattent aussi toutes les ‘analogies que l’on avait voulu établir à cet égard. A PIEDS ARTICULÉS. 9 déposées les couleurs souvent brillantes et si va- riées qui les décorent. Ces animaux ont toujours des yeux qui peuvent être de deux sortes ; les yeux simples ou lisses (1), qui se présentent sous la forme d’une très petite lentille, communément au nombre de trois, et dis- posés en triangle sur le sommet de la tête ; et les yeux. composés ou à facettes, dont la surface est divisée en une infinité de lentilles différentes, ap- pelées facettes, et à chacune desquelles répond un filet du nerf optique. Ces deux sortes peuvent être réunies ou séparées selon les genres ; on ne sait | pas encore si, lorsqu'elles existent simultanément, leurs fonctions sont essentiellement différentes : mais dans l’une et l’autre la vision se fait par des moyens très différents de ceux qui ont lieu dans l’œil des vertébrés (2). D’autres organes qui paraissent ici pour la pre- mière fois, et qui se trouvent dans deux de ces classes, les crustacés et les insectes (3), les antennes, sont des filaments articulés et infiniment diversifiés pour la forme, souvent même selon les sexes, te- nant à la tête, paraissant éminemment consacrés à (1) Ocelli stemmata. (2) Voyez un mémoire de M. Marcel de Serres sur les yeux composés et les yeux lisses des insectes, Montpellier, 1815 , 1 vol. in-8°. Voyez aussi les observations de M. de Blainville sur les yeux des crustacés, consignées dans le Bulletin de la Société philomatique. Nous reviendrons plus bas sur ce sujet. (3) Et même dans les arachnides, mais sous des formes et avec des fonctions différentes. 1* A ANIMAUX ARTICULÉS un toucher délicat, et peut-être à quelque autre genre de sensation dont nous n’avons pas d'idée , mais qui pourrait se rapporter à l’état de l’atmosphère. Ces animaux jouissent du sens de l’odorat et de celui de l’ouïe : quelques-uns placent le siége du premier dans les antennes (1); d’autres , comme M.Duméril aux orifices destrachées;d’autres encore; comme M. Marcel de Serres, dans les palpes ; mais ces opinions ne sont pas appuyées sur des faits posi- tifs et concluants. Quant à l’ouïe , les crustacés dé- capodes, et quelques orthoptères ont seuls une oreille visible. La bouche de ces animaux présente une grande analogie qui, d’après les observations de M. Savi- ony (2), s'étend mème, du moins relativement aux insectes héxapodes, à ceux qui ne peuvent que sucer des aliments liquides. Ceux qu’on appelle broyeurs, parce qu’ils ont des (1) Relativement aux insectes , et lorsqu'elles se terminent en massue plus où moins développée, ou bien qu’elles sont accompagnées d’un grand nombre de poils. Suivant M. Robineau Desvoidy ; les antennes in- termédiaires des crustacés décapodes sont l’organe olfactif ( Bull. des Scienc. nat., mai 1827). Mais il ne cite à l’appui de son sentiment aucune expérience directe. IL semblerait d’ailleurs que, dans les crustacés très carnassiers , tels que les sécarcins et autres, cet organe devrait être com- paralivement plus développé, et nous observons positivement le con- traire, Ses idées sur la composition extérieure des crustacés décapodes, supposent l'existence d’un squelette, Mais pour ne pas agir arbitrairement, il aurait dû commencer par établir la connexion de ces animaux avec les poissons, et ne pas admeitre, comme fait positif, ce qui est, au moins, en question. (2) Mémoires sur les antmaux sans vertèbres. L'idée mère avait été con- signée, mais sans développement, dans mon Hist. génér. des msectes. ù # A PIEDS ARTICULES. J mâchoires propres à triturer les aliments, Les pré- sentent toujours par paires latérales, placées au- devant les unes des autres; la paire antérieure se nomme spécialement mandibules; les pièces qui les couvrent en avant et en arrière portent le nom de lévres (1), et celle de devant en particulier celui de labre. On appelle palpes ou antennules des fila- mens articulés attachés aux mâchoires ou à la lèvre inférieure , et qui paraissent servir à l'animal pour reconnaître ses aliments. Les formes de ces divers organes déterminent le genre de nourriture ausst nettement que les dents des quadrupèdes. À la lèvre inférieure (2) adhère communément la langue (x) Il s’agit ici plus particulièrement des insectes à six pattes on hexa- podes. (2) Où plus simplement lèvre, puisque l’autre a reçu le nom de labre. Elle est protégée, en devant, par une pièce cornée, plus ou moins grande, formée par un prolongement cutané et articulé à sa base d’une portion inférieure de la tête , appelée menton. Ses palpes, toujours au nombre de deux, sont distingués des maxillaires, par l’épithète de la- biaux. Lorsque ceux-ci sont au nombre de quatre, on les désigne par les dénominations d’externes et d’internes. On regarde les derniers comme une modification de la division extérieure et terminale de la màchoire. Cette pièce, que Fabricius, relativement à ses ulonates ou les orthoptères, nomme galea, n’est encore que la même division maxillaire, mais plus dilatée , voûtée et propre à recouvrir la division interne qui, ici, à raison de sa consistance écailleuse et de ses dents , ressemble à une mandibule. Dans les derniers insectes, et surtout dans les libellules ou demoiselles , Vintérieur de la cavité buccale offre un corps mou ou vésiculeux, distinct de la lèvre, et qui, comparativement aux crustacés, paraît être la langue Propremernit dite ( Labium , Fab. ). Cette pièce est peut-être représentée par &s divisions latérales de la languette qu'on nomme paraglosses (voyez xs coléoptères carnassiers , les hydrophiles, les staphylins , les deux pièce en forme de pinceau qui terminent la lèvre des lucanes , les apiaires, etc ). Les insectes précités, savoir les orthopières etes libel- lules de Linnœys , nous montrent évidemment , que celte portion mem- 6 ANIMAUX ARTICULÉS (ou languette, ligula). Tantôt (les aberlles, et plu- sieurs autres insectes hyménoptères) elle se prolonge considérablement, ainsi que les mâchoires , et forme une sorte de fausse trompe (promuscis) , ayant le pha- rynx à sa base , souvent recouvert par une espèce de sous-labre, appelé par M. Savigny épipharynx (1) ; tantôt (hémiptéères et diptères) les mandibules et les mâchoires sont remplacées par des pièces écail- leuses, en forme de soies ou de lancettes, recues dans une gaine tubulaire, alongée , soit cylindrique et articulée, soit plus ou moins coudée et terminée par des espèces de lèvres. Ces parties composent alors une véritable trompe. Dans d’autres insectes suceurs (lépidoptéres), les mâchoires seules se prolongent considérablement, se réunissent pour former un corps tubulaire, en forme de soie, ayant l’appa- rence d’une langue longue ; très déliée et roulée en spirale (spzritrompe, Larr.) ; les autres parties de braneuse et terminale de la lèvre inférieure , qui fait plus ou moins de saillie entre ses palpes , très prolongée surtout dans plusieurs hyménop- tères, est très distincte de cette caroncule intérieure, que je considère comme la langue proprement dite ; et cependant presque tous les ento- mologistes désignent cette extrémité extérieure de la lèvre sous le nom de languette. Mais il est vrai de dire que la langue proprement dite est ordinairement si intimement unie avec la lèvre, que ces parties se con- fondent au premier évup d’œil, Le pharynx est situé au milieu de Ja. face antérieure de cette lèvre , un peu au-dessus de sa racine, ct dans Les co- léoptères , pourvus de paraglosses, au point de leur réunion. Pour bjen connaître la composition primitive de la lèvre inférieure, il faut l’étadier dans les larves mêmes, principalement dans celles des coléoptèr:s car- nassiers aquatiques (voyez les généralités de la classe des insecKs ). (1) Dans béaucoup de coléoptères, au-dessous du labre, est une pièce membraneuse, qui me paraît être l’analogue de l’épipharwax. Le labre est.nelativement à elle , ce qu'est le menton par rapport à1a lèvre. A PIEDS ARTICULÉS. ÿ: la bouche sont très rappetissées. Quelquelois , comme dans beaucoup de crustacés, les pieds an- térieurs se rapprochent des mächoires , en prennent la forme, exercent une partie de leurs fonetions , et l’on dit alors que les mâchoires sont multi- pliées ; il peut même arriver que les vraies mà- choires soient tellement réduites, que les pieds maxillaires, autrement pieds - mâchoires ,: soient obligés de les remplacer en entier. Mais quelles que soient les modifications de ces parties, 1l y a toujours moyen de les reconnaitre, et de ramener ces changements à un type général (1). PREMIÈRE CLASSE DES ANIMAUX ARTICULÉS ET POURVUS DE PIEDS ARTICULES. 4 —— LES CRUSTACÉS (crusracrA) Sont des animaux articulés, à pieds articulés , respirant par des branchies, recouvertes dans les uns par les bords d’un test ou carapace, extérieures (1) C’est par l’étude comparative et graduelle de la bouche des crusta- cés, que l’on pourra acquérir des notions exactes sur les diverses transfor- mations de ces parties et le moyen d’établir une concordance générale, sinon certaine, du moins probable, entre ces divers organes considérés dans les trois classes: Les mandibules , les mâchoires et la lèvre sont, au fond , des sortes de pieds appropriés aux fonctions masticatoires où buc- caux , mais susceptibles , par des modifications , de devenir: des organes locomotiles. Ce principe s’étend même aux antennes, ou du moins aux deux intermédiaires de celles des crustacés. En l’adoptant , il sera facile de ramener la composition de ces organes à un type général. Les arach- nides et les myriapodes , ainsi que nous le verrons plus bas , ne présen- teront plus , sous ce rapport, d’anomalie. 8 DES CRUSTACÉS dansles autres, mais qui ne sont renfermées dans des cavités spéciales du corps, recevant l'air par des ouvertures placées à la surface de la peau. Leur circulation est double et analogue à celle des mollusques. Le sang se rend du cœur, situé sur le dos, aux différentes parties dû corps, d’où -1l revient aux branchies, et de là retourne au cœur (1). Ces branchies, situées, tantôt à la base des pieds, ou sur les pieds mêmes, tantôt sur les appendices inférieurs de l’abdomen , forment, soit des pyramides composées de lames empilées ou hérissées de barbes, soit des panaches, de simples lames, et paraissent même dans quelques - unes uniquement constituées par des poils. Quelques zootomistes, et spécialement M. le ba- ron Cuvier, nous avaient fait connaître Le système nerveux de plusieurs crustacés de divers ordres. Le même sujet vient d’être traité à fond par MM. Victor Audouin et Milne Edwards, dans leur troisième Mémoire sur l'anatomie et la physiologie des animaux de cette classe (Ann. des scienc. nat. , xiv, 77), et il ne nous manque plus, pour complé- ter ces recherches, que la publication de celles qu'a faites M. Straus sur les branchiopodes, et no- tamment sur les limules, dont ces deux naturalistes n'ont point parlé. « Le système nerveux des crustacés, soumis à ——————— À "À (1) Woyez, ci-après, l’ordre des dévapodes: EN GÉNÉRAL. 9 leurs observations, se présente, nous disent-ils, sous deux aspects très différents, qui constituent les deux extrêmes des modifications qu’il offre dans les crustacés. Tantôt, comme cela a lieu dans le tali- tre, cet appareil est formé par un grand nombre de renflements nerveux, semblables entre eux, dis- posés par paires, et réunis par des cordons de com- munication , de manière à former deux chaines ganglionnaires , distantes l’une de l’autre et occu- pant toute la longueur de l’animal. Tantôt , au contraire , 11 se compose uniquement de deux gan- glions ou renflements noueux , dissemblables par leur forme, leur volume et leur disposition, mais toujours simples et impairs, et situés l’un à la tête et l’autre au thorax. C’est ce que l’on rencontre dans le maja. » » Certes, au premier abord , ces deux modes d'organisation semblent être essentiellement diffé- rents, et si l’on bornait l’étude du système nerveux des crustacés à ces deux animaux, il serait bien difficile de reconnaître dans la masse nerveuse cen- trale du thorax du maja, l’analogue des deux chaînes ganglionnaires qui occupent la même par- üe du corps dans le talitre. Mais si l’on se rappelle les divers ‘faits que nous avons rapportés dans ce Mémoire , on arrivera nécessairement à ce résultat remarquable. » Ïls y ont été conduits par l’étude exacte du sys- ‘ième nerveux de divers crustacés intermédiaires, 10 DES CRUSTACÉS formant autant de chaînons de cette série, tels que les cymothoés (1); les phyllosomes (2 }, le homard (3), les palémons et les langoustes. Ils se sont aussi étayés des observations de M. le baron Cuvier et de M. Tréviranus. Ils en déduisent cette conséquence , que malgré ces différences de disposition , le système nerveux des crustacés est cependant formé des mêmes éléments qui, isolés chez les uns, et uniformément distribués dans toute la longueur du corps, présentent chez les autres divers degrés de centralisation, d’abord de dehors en dedans, ensuite dans la direction longitudinale ; et qu'enfin ce rapprochement dans tous les sens est porté à son extrême, lorsqu'il n'existe plus qu'un noyau unique au thorax (les crabes proprement dits ou brachyures). De tous les décapodes macroures observés par MM. Victor Audouin et Milne Edwards, la langouste serait celui dont le système veineux serait le plus. cen- tralisé ; et dans notre méthode , en effet, ce crustacé est peu éloigné des brachyures. Mais 1l n’en serait pas de même des palémons et du ho- mard; car, suivant eux, les premiers se rappro- cheraient plus sous ce rapport des langoustes que le homard , tandis que, dans notre distribution', ceidernier crustacé précède les palémons, dispo- RE nu 0 0 ul VO SOON ER (1) Ordre des isopodes. (2) Ordre des stomapodes. (3) Voyez pour ce sous-genre et les deux suivants l’ordre des décapodes, famille des macroures. EN GÉNÉRAL. 11 sition qui nous paraît fondée sur plusieurs carac- teres tres naturels. Les crustacés sont aptères ou privés d’ailes, mu- nis de deux yeux à facettes, mais rarement d’yeux lisses, et communément de quatre antennes. Ils ont, pour la plupart (les pæcilopodes exceptés), trois Paires de mâchoires (les deux supérieures qu’on désigne sous le nom de mandibules , comprises) , autant de pieds-mâchoires (1), mais dont les quatre derniers deviennent, dans un grand nombre, dervé- ritables pieds , et dix pieds proprement dits, tous terminés par un seul onglet. Lorsque les deux der- nières paires de pieds-mâchoires remplissent les mêmes fonctions , le nombre de pieds est alors de quatorze. La bouche présente aussi, de même que dans les insectes, un labre, une languette, mais point de lèvre inférieure proprement dite ou com- parable à celle de ces derniers ; la troisième paire de pieds-mâchoires ou la première, ferme extérieu- rement la bouche et remplace cette partie. Les organes sexuels, ou ceux des mâles au moins, (1) Mächoires auxiliaires, dans la nomenclature de M.Savigny , du moins quant aux crustacés décapodes. Les deux supérieurs formant, dans les amphipodes et les isopodes , une sorte de lèvre, il les appelle, dans ce cas , lèvre auxiliaire, Relativement aux faucheurs ou phalangium , genre d’arachnides, il distingueleurs mâchoires, en méchotres principales, celles equi tiennent aux palpes ( faux palpes selon lui et en méchoires surnume- méraires, celles qui tiennent aux quatre premières pattes. Les pièces des mêmes animaux qu’on a considérées comme des mandibules, sont.pour lui des mandibules succédances. A l'égard des scolopendres , il admet deux lèvres auxiliaires, 12 DIVISIONS GÉNÉRALES sont toujours doubles , et situéssous la poitrine ou à l’origine inférieure de cette partie postérieure el abdominale du corps qu'on nomme commurément queue, et jamais postérieurs. Leurs téguments sont ordinairement solides, et plus ou moins calcaire.-Ils changent plusieurs fois de peau, et conservent gé- néralement leur forme primitive et leur activité vaturelle. Ils sont carnassiers pour la plupart, aqua- tiques, et vivent plusieurs années. Ils ne deviennent adultes ou propres à la génération qu'après un cer- tain nombre de mues. À l’exception d’un petit nombre, où les changements de peau influent un peu sur leur forme primitive, modifient ou aug- mentent leurs organes locomotiles, ces animaux sont en naissant, et à la grandeur près, tels qu'ils seront toute leur vie. DIVISION DES CRUSTACÉS EN ORDRES. La situation et la forme des branchies, la ma- nière dont la tête s’articule avec le tronc (4), la mobilité ou la fixité des yeux (2), les organes mas- … (x) Voyez, à l'égard de cette expression et celle du thorax, employées souvent d’une manière arbitraire, les généralités de la classe dés in- sectes. ; (2) Ces organes sont pédiculés et mobiles ou sessiles et fixes. Tel est 2 DES CRUSTACÉS. 15 ticatoires , les téguments, seront la base de nos divi- sious, et donneront lieu aux ordres suivants (1). Nous partagerons cette classe en deux sections , les Maracosrracés et les Enromosrnacés (2). Les premiers ont généralement des téguments tres s0- lides, d’une nature calcaire, et dix ou quatorze pieds (5) ordinairement onguiculés; la bouche , si- tuée comme d'ordinaire, est composée d’un labre, d’une langue, de deux mandibules (portant sou- vent un palpe), de deux paires de mâchoires re- couvertes par des pieds-mâchoires. Dans un grand nombre , les yeux sont portés chacun sur un pédi- cule articulé et mobile, et les branchies sont cachées sous les bords latéraux du test ou de la carapace ; dans les autres, elles sont ordinairement placées sous le post - abdomen. Cette section se compose de cinq ordres : les Décarones, les Sro- marones, les Læmonrropes, les AmPxrronss , et les le caractère d’après lequel M. De Lamarck a divisé la classe des crustacés en deux grandes coupes, les pédiocles et les sessiliocles , dénominations auxquelles le docteur Leach a substitué, mais en restreignant cette ap- plication anx malacostracés , celles de podophthalmes et d’édriophthal- mes. Gronovius avait, le premier , employé cette considération. (1) Quoique nous n’ayons pas encore un grand nombre d’observations sur le système nerveux des crustacés , celles qu'on a recueillies appuient néanmoins nos divisions. (2) On pourrait encore , d’après la présence ou l’absence des mandi- bules, les diviser en dentés et en édentés. Jurine fils avait déjà proposé ces divisions, dans son beau Mémoire sur l’argule foliacé. (3) Les quatre antérieurs, lorsqu'il y en a quatorze, sont formés par les quatre derniers pieds - mâchoires. Dans Îles décapodes, les six pieds- mächoires sonLappliqués sur la bouche et font l’office de mâchoires. 14 DIVISIONS GÉNÉRALES sopopes. Les quatre premiers embrassent le genre cancer de Linnœus, et le dernier, celui qu’il nomme ontscus ( cloporte ). Les entomostracés ou insectes à coquille de Mül- ler se composent du genre monoculus de Linnœus. Ici les téguments sont cornés, tres minces , et un test en forme de bouclier d’une à deux pièces, ou bien en forme de coquille bivalve , recouvre ou renferme le corps du plus grand nombre. Les yeux sont presque toujours sessiles, et souvent il n’y en a qu’un. Les pieds, dont la quantité varie, sont dans la plupart uniquement propres à la natation et sans onglet au bout. Les uns, ayant une bouche antérieure, composée d’un labre, de deux mandi- bules (rarement pourvues de palpes), d’une lan- gue, d’une à deux paires de mâchoires au plus, dont les extérieures à nu ou point recouvertes par des pieds-mâchoires, se rapprochent des crustacés précédents. Dans les autres entomostracés, et qui semblent à plusieurs égards avoisiner les arachnides, tantôt les organes masticateurs sont simplement for- més par les hanches des pieds, avancées et disposées en manière de lobes, hérissés de petites épines, autour d’un grand pharynx central ; tantôt ils com- posent un petit siphon ou bec, servant de suçoir, ainsi que dans plusieurs arachnides et dans plusieurs insectes, ou bien ne se montrent point ou presque pas à l'extérieur, soit que le siphon soit interne, soit que la succion s'opère à la manière d’une ventouse. - DES CRUSTACÉS 15 Ainsi les éntomostracés sont dentés ou édentes. Les premiers formeront notre ordre des BR ANCHro- PODESs (1), et les seconds, celui de PæÆcirLoponss, Qui dans la première édition de cet ouvrage n'étaient qu’une section de l’ordre précédent. Les fossiles singuliers appelés "Friposrres, et dont M. Brongniart , notre confrère à l’académie royale des sciences, a donné une excellente monographie, : étant considérés par lui, ainsi que par beaucoup d’autres naturalistes, comme des crustacés voisins des entomostracés , nous en traiterons succintement, à la suite de ceux-ci. (1) Dans mon ouvrage intitulé : Familles naturelles du règne animal, les entomostracés sont partagés en quatre ordres : les lophyropodes , les phydlopodes, les xiphosures et lessiphonostomes. 16 DES CRUST. DÉCAPODES PREMIÈRE DIVISION GÉNÉRALE. ee mm DES MALACOSTRACÉS. (MazacosrRaGa. ) Les malocostraces se partagent naturellement en ceux dont les yeux sont portés sur un pédicule mo- bile et ceux où ces organes sont sessiles et immo- biles. DES MALACOSTRACÉS À YEUX PORTÉS SUR UN PÉDICULE MOBILE ET ARTICULÉ, ou pes DÉCAPODES £r pes STOMAPODES £n GÉNÉRAL. Des yeux (1) portés sur un pédicule mobile, de deux articles, se logeant dans des fossettes, dis- . ünguent ces crustacés de tous les autres. Considérés anatomiquement, ils paraissent s’en éloigner encore (Lecons d’anatom. comparée de M. Cuvier; An- nales des scienc. natur., tom. x1°), en ce qu'ils sont les seuls qui nous offrent des sinus où le sang veineux se rassemble , avant que de se rendre aux branchies pour revenir au cœur. Les décapodes et stomapodes se ressemblent par plusieurs caractères communs. Une grande écaille, quelquefois divisée en deux , appelée test ou cara- (1) Suivant M. de Blainville , derrière leur cornée est une choroïde - percée d’une infinité de trous, puis un véritable cristallin, appuyé sur un ganglion nerveux et divisé en une multitude de petits faisceaux. ET STOMAPODES EN GÉNÉRAL, L? pace recouvre par devant une porlion plus ou moins étendue de leurs corps. Ils ont tous quatre antennes (1), dont les mitoyennes terminées par: deux ou trois filets; deux mandibules portant cha- cune près de leur base un palpe, divisé en trois ar- ticles et erdinairement couché sur elles; unelangue bilobée ; deux paires de mâchoires ; six pieds-mâ- choires, mais dont les quatre postérieurs sont, dans quelques-uns, transformés en serres; dix ou quatorze ( dans ceux où les quaire pieds-mâchoires ont celie forme }) pieds. Dans le plus grand nombre, les branchies, au nombre de sept paires , sont cachées sous les bords latéraux du test; les deux paires antérieures sont situées à l’origine des quatre derniers pieds - mà- choires , et les autres à celle des pieds proprement dits. Dans les autres crustacés, elles sont annexées sous forme de houppes, à cinq paires de paites en nageoire , situées sous le post-abdomen. Le dessous de cette partie postérieure du corps est pareille- (x) I faut y distinguer le pédoncule ( süpes ) «et la tige (caulis, funiculus }. Le pédoncule est plus épais, cylindracé , et composé de trois articles, nombre qui semble propre à ces organes, considérés dans un état rudimentaire ou imparfait. La tige est sétacée et divisée en une quan- tité variable de très petits articles. Celle des extérieures est simple; mais celle des intérieures est formée de deux filets au moins et dans plusieurs décapodes macroures, de trois. En passant graduellement de ceux-ci aux brachyures, ces antennes se raccourcissent, de manière que les latérales au moins sont très petites dans plusieurs quadrilatères. Les deux divisions terminales des intermédiaires forment alors une sorte de pince à deux branches, ou doigts inégaux et articulés. TOME I, 2 18 DES CRUSJACÉS ment muni, dans les autres , de quatre à cinq paires d’appendices bifides. oo PREMIER ORDRE DES CRUSTACÉS. mm LES DÉCAPODES ( DrcaropA. ) Ont la tête intimement unie au thorax, et re- couverte avec lui par un test ou carapace entiè- rement contina, mais offrant le plus souvent des lignes enfoncées, le divisant en diverses régions, qui indiquent les places occupées par les principaux organes intérieurs (1). Leur mode de circulation offre quelques caractères qui les distinguent des autres crustacés. Le cœur (2) bien circon- scrit, de forme ovalaire et à parois musculaires , (1) M: Desmarest, dans son Histoire naturelle des crustacés fossiles, et dans son ouvrage ayant pour titre Considérations générales sur la classe des crustacés, a présenté à cet égard une nomenclature ingénieuse, fondée sur la concordance des portions de la surface extérieure de la carapace avec les organes qu’elles recouvrent. Maïs outre que le test de plusieurs crustacés décapodes ne présente aucune impression, ou qu’elles y sont presque oblitérées, ces dénominations peuvent être remplacées par d’autres beaucoup plus simples, plus familières, et en rapport avee ces mêmes organes, comme le milieu ou le centre, l’extrémité antérieure et l'extrémité postérieure, les côtés , etc. ; il nous paraît inutile de sur- charger ici la nomenclature. (2) Ces observations sont extraites du beau Mémoire de MM. Victor Audouin et Milne-Edwards, inséré dans les Annales d’histoire naturelle, tom. Xi, 283-314, et 352-393. On pourra encore consulter les He- moires du museum d'histoire naturelle, où M. Geoffroi St-Hilaire a inséré le fruit de ses curieuses recherches sur les parties solides et la circulation du homard. DÉCAPODES EN GÉNERAL, 19 donne naissance à six troncs vasculaires , dont trois antérieurs, deux inférieurs et le sixième posté- rieur. Des trois artères antérieures, la médiane (lophthalmique ) se distribue presque exclusive- ment aux yeux ; les deux autres ( les antennatres se répandent sur la carapace, les muscles de l’estomac, sur une portion des viscères et sur les antennes; les deux inférieures ( les hépatiques) portent le sang au foie; la dernière (ou l'artère sternale), la plus volumineuse de toutes, et qui naît tantôt à gauche, tantôt à droite de la partie postérieure du corps , est principalement destinée à porter le fluide nourri- cier à l'abdomen et aux organes de la locomotion. Elle fournit un grand nombre de vaisseaux d’un volume considérable, parmi lesquels il faut surtout remarquer celui que MM. AudouinetMilne-Edwards nomment l'artère abdominale supérieure, parce qu’elle sort de la partie postérieure de cette artère (un peu avant l'articulation du thorax et de l’abdo- men , appelée vulgairement la queue), et qu’elle pénètre bientôt dans l’abdomen (la queue), où elle se partage en deux grosses branches, continuant son trajet en arrière, et se terminant à l’anus, en s’amincissant de plus en plus. Le sang qui a servi à la nutrition de ces divers organes, et qui est ainsi devenu veineux, afflue de toutes parts dans deux vastes sinus.(1), un de chaque côté, au-dessus des (x) Ces savants naturalistes les comparent aux deux cœurs latéraux des céphalopodes , et cette analogie a recu la sanction de M. le baron Cuvier, 2* 20 DES CRUSTACÉS paltes ; et forinés de golfes veineux, réunis en une série longitudinale , en manière de chaîne. Il se rend dans un vaisseau externe (efférent) des branchies , s’y renouvelle, redevient artériel , passe dans un vaisseau interne ( afférent), et se dirige ensuite vers le cœur, en traversant des canaux (branchio-cardiaques ) logéssousla voûte des flancs. Tous les canaux d’un même côté se réunissent en un large tronc, #’abouchent avec la partie latérale et correspondante du cœur, par une ouverture unique, dont les replis formant une double valvule ou soupape, et s'ouvrent pour que le sang puisse aller des branchies à ce viscère, mais se fermant pour Jui interdire une marche opposée , ou l’empêcher dans son Rapport général sur les travaux de l’académieroyale des sciences, pour 1827 ; mais c’est une idée que j'avais communiquée à M. Audouin, et qui était une conséquence toute naturelle de mon opinion sur la cireu- lation des erustacés, et que j'avais consignée dans une note de mon Esquisse d’une distribution générale du règne animal, pag. 5. Comme ces naturalistes n’ont fait aucune mention de ce que j'avais écrit à cet égard, soit dans cete brochure, soit dans mon ouvrage sur les familles du règne animal, je rapporte ici, à la suppression près des mots ventricule gauche, cette note : « Une opinion que je soumets au jugement des z00- tomistes, et plus spécialementde M. Cuvier, est que, dans les invertébrés où il existe une circulation, l'organe appelé cœur représente, par ses fonc- tions, le tronc artériel et dorsal, des poissons et des larves des batra- ciens ; une ou deux artères, et qui, dans les céphalopodes, ont la forme de cœurs, remplaceraient le ventricuie droit. Le foyer de la circulation, très concentré dans les premiers vertébrés, s’affaiblirait ainsi sraduelle- ment , et de manière qu’enfin il n’y aurait plus de circulation, Le vaisseau dersal des insectes ne serait plus que l’ébauche du cœur des mollusques et des crustacés. » J’ajouterai que, dans mon Âistoire naturelle des erustaces et des insectes, qui date de plus de vingt-cinq ans, j'avais rectifié l'erreur de Ræœsel par rapport au cordon nerveux de la moelle épinière, qu'on avait pris pour un vaisseau, CE DÉCAPODES EN GÉNÉRAL. 24 . de passer du cœur aux organes respiratoires. Exa- miné à l’intérieur , le cœur offre un grand nombre de faisceaux et de fibres musculaires entre-croisés dans divers sens, et composant plusieurs petites loges , au-devant des orifices des artères. Ces loges sont autant de petites oreillettes, qui communi- quent facilement entre elles, lorsqu'il se dilate, mais qui paraissent former, pour chaque vaisseau, dans sa contraction , pareil nombre de petites cellules , dont la capacité est en rapport avec Ja quantité du sang des vaisseaux qui leur sont propres. Ces vaisseaux débouchent dans l’intérieur du cœur par huit ouvertures, les deux latérales à : soupape, dont nous avons parlé plus haut, com- prises ; tel est , à quelques modifications près (1), le système général de la circulation des décapodes. La face supérieure du cerveau (2) est partagée en quatre lobes, dont les mitoyens fournissent chacun, de leur bord antérieur , le nerf optique, qui se porte directement dans le pédoncule de l’œil, et s’y divise en une multitude de filets, se ren- dant chacun à autant de facettes de la cornée de ces organes. La face inférieure du cerveau produit quatre autres nerfs qui vont aux antennes et don- nent aux parties voisines quelques filets. De son (1) Voyez les génémalités de la famille des macroures. (2) Ces observations sont extraites des Lecons d'anatomie comparée de M. le baron Cuvier. Voyez, pour d’autres détails et quelques faits particuliers , le Mémoire précité de MM. Audouin et Milne Edwards. 23 DES CRUSTACÉS bord postérieur naissent deux cordons nerveux fort alongés, embrassant latéralement l’œsophage, et se réunissant en dessous. Là, comme dans les bra- chyures, cette réunion n’a lieu qu’au milieu du thorax, et la moelle médullaire prend ensuite la forme d’un anneau, et sous des proportions huit fois plus grandes que le cerveau; cet annedù donne naissance, de chaque côté, à six nerfs, dont l’anté- rieur se rend aux parties de la bouche , et les cinq autres aux Cinq pattes du même côté. Du bord pos- térieur par un autre nerf, se rendant dans la queue, sans produire dé ganglions sensibles, et paraissant représenter le cordon nerveux ordinaire. Ici, comme dans les macroures , les deux cordons ner- veux, avant que de se réunir sous l’œsophage, don- nent chacun naissance, au milieu de leur longueur, à un gros nerf, se rendant aux mandibules et à leurs muscles. Réunis, ils forment un premier ganglion médian ( sous-cervical), fournissant des nerfs aux mâchoires et aux pieds-mâchoires (1). Rapprochés, ensuite, dans toute leur longueur, ils offrent suc- cessivement onze autres ganglions, dont les cinq premiers donnent chacun des nerfs à autant de (1) D’après M. Straus, la division antérieure du corps des limules, celle qui est recouverte par un bouclier sémi-lunaire, ne présente aussi, outre le cerveau, que le même ganglion ; d’où l’on peut déduire que les organes locomotiles inférieurs correspondent aux parties de la bouche des décapodes , des stomapodes , et même des arachnides , e: que ceux de l’autre division du corps ou du second bouclier sont analogues aux pieds des mêmes décapodes. DÉCAPODES EN GÉNÉRAL. 29 paires de pattes, et les six autres fournissent ceux de la queue; celle des pagures à quelques gan- glions de moins, et ces crustacés paraissent ainsi faire le passage des brachyures aux macroures. Nous ajouterons que M. Serres a cru reconnaitre, dans ces crustacés décapodes, des vestiges du grand nerf symphatique (1). Les bords latéraux de la carapace ou test se re- plienten dessous pour recouvrir et garantir les bran- chies, mais laissent antérieurement un vide pour le passage de l’eau. Quelquelois même (voyez Do- rippe) l'extrémité postérieure et inférieure du thorax présente, à cette fin, deux ouvertures par- ticulières. Ces branchies sont situées à la naissance des quatre derniers pieds-mâchoires et des pattes ; les quatre antérieures sont moins étendues. Les six pieds-mâchoires sont tous de forme différente , appliqués sur la bouche, et divisés en deux bran- ches, dont l’extérieure a la forme d’une petite an- tenne, formée d’un pédoncule et d’une tige sétacée et pluriarticulée : on la comparée à un fouet (Palpus flagelliformis.) (2) Les deux pieds antérieurs, quelquefois même les deux ou quatre suivants, sont en formedeserres. L’avant-dernier article est dilaté, (x) MM. Audouin et Milne Edwards ont observé dans le maja et la . Jangouste un nerf analogue à celui que Lyonet nomme récurrent , dans son Anatomie de la chenille du saule. On leur doit aussi la découverte des autres nerfs gastriques. (2) Leur base offre une lame tendimeuse , longue et velue. 24 DES CRUSTACÉS comprimé et en forme de main; son extrémité in- férieure se prolonge en une pointe conique , repré- sentant une sorte de doigt, opposé à un autre, formé par le dernier article, ou le tarse propre. Celui-ci (1) est mobile, et a recu le nom de pouce ( pollex ); l’autre , ou le fixe, est censé être l’index (index). Ces deux doigts sont aussi appelés mor- dants. Le dernier est quelquefois très court, sous la forme d’une simple dent, l’autre alors se replie en dessous. La main, ainsi que les doigts forme- ront pour nous la pince proprement dite. On nomme carpe V'arücle précédent , ou l’antépénultièeme. Les proportions respectives et la direction des organes locomotiles sont telles, que ces animaux peuvent marcher de côté, ou à reculon. Excepté le rectum, qui va s’ouvrir au bout de la queue (2), tous les viscères sont renfermés dans le thorax, de sorte que cette portion du corps repré- sente le thorax et la majeure partie de l’abdomen des insectes. L’estomac, soutenu par un squelette cartilagineux, est armé à l’intérieur de cinq pièces osseuses et dentelées, qui achèvent de broyer les (1) La main posée de tranche, le doist est supérieur. (2) Cette suite de segments qui, dans les crustacés des premiers ordres, succèdent immédiatement à ceux auxquels sont annexées les cinq dernières paires de pieds, compose ce que j'appelle post-abdomen. La dénomination de queue, qu’on a coutume de lui donner, et que nous conservons , afin de nous prêter au langage ordinaire, est très impropre », elle ne peut convenir qu’aux appendices terminant postérieurement le corps et le débordant notablement. f’oyez mon ouvrage sur les familles gaturelles du règne animal, pag. 255 et suiv. DÉCAPODES EN GÉNÉRAL. 25 aliments. On y voit, dans le temps de la mue, qui arrive vers la fin du printemps, deux corps cal- caires, ronds, convexes d’un côté et planes de l’autre , qu’on appelle vulgairement yeux d’écre- visse , et qui, disparaissant après la mue, donnent lieu de présumer qu’ils fournissent la matière du renouvellement du test. Le foie consiste en deux grandes grappes de vaisseaux aveugles, remplis d’une humeur bilieuse, qu’ils versent dans l'in- testin, près du pilore. Le canal alimentaire est court et droit. Les flancs offrent une rangée de trous, placés immédiatement à l'insertion des branchies, mais qu’on ne découvre que lorsqu'on enlève ces organes. Le plastron, vu à l’intérieur, présente, du moins dans plusieurs grandes espèces, des loges transverses formées par des lames crustacées, et séparées dans leur milieu par une arête longriu- dinale de la même consistance. Les organes sexuels des mâles sont situés près de l’origine des deux pieds postérieurs. Deux piè- ces articulées, de consistance solide , sous la forme de cornes, de stylets ou d’antennes sétacées , pla- cés à la jonction de la queue et du thorax, et remplacant la première paire d’appendices souscau- daux , sont regardés comme les organes copulateurs mâles, ou du moins leurs fourreaux. Mais, d’après nos observations sur divers décapodes, 1ls consiste- raient chacun en un petit corps membraneux , tanlôt en forme de soie, tantôt filiforme ou cylindrique, 26 DES CRUSTACÉS sortant d’un trou situé à l’articulation dé la hanche des deux pieds postérieurs avec le plastron: Les déux vulves sont placées sur cette pièce, entre ceux de la troisième paire, ou à leur premier ar- ticle , dispositions qui dépendent de l'élargissement et du rétrécissement du plastron. L’accouplemeritse fait ventre à ventre. La croissance de ces animaux est lente, et ils vivent long-temps. C’est parmi eux qu'on trouve les plus grandes espèces et les plus utiles à notre nourriture , mais leur chair est difficile à digérer. Le corps de quelques langoustes acquiert jusqu’à un mètre de longueur. Leurs pinces , comme on le sait, sont fort redoutables , et d’une telle force, dans quelques grands individus , qu'on en a vu soulever et faire perdre terre à une chèvre. Ils se tiennent habituellement dans l’eau , mais ne périssent pas sur-le-champ, à l’air ; quel- ques espèces même y passent une partie de leur vie , et ne vont à l’eau que dans le temps de l’amour, et afin d’y déposer leurs œufs. Elles sont cependant obligées de faire leur séjour soit dans des terriers, soit dans des lieux frais et humides. Le naturel des crustacés décapodes est vorace et carnassier. Cer: taines espèces vont jusques dans les cimetières pour y dévorer les cadavres et en faire leur pâture. Leurs membres se régénèrent avec une grande prompti- tude : mais il est nécessaire que les fractures aient lieu à la jonction des articles, et ilssavent y suppléer, lors- - que la cassure se fait autrement. Lorsqu'ils veulent DÉCAPODES EN GÉNÉRAL. 27 changer de peau , ils cherchent un lieu retiré, afin d’y être à l’abri des poursuites de leurs ennemis, et s’y tenir en repos. La mue opérée, leur corps est mou, et, suivant quelques personnes, d’un goût plus délicat. L'analyse chimique du vieux test nous a fait connaître qu’il est formé de chaux carbonatée et de chaux phosphatée unie, en diverses propor- tions , à la gélatine. De ces proportions dépend la solidité du test; il est bien moins épais et flexible dans les derniers genres de cet ordre, plus loin il devient presque membraneux. M. de Blainville à observé que celui des langoustes, est composé de quatre couches superposées, dont les deux in- férieures etla supérieure membraneuses ; la matière calcaire est interposées entre elles et forme l’autre couche. Par l’action de la chaleur, l’épiderme prend une teinte d’un rouge plus ou moins vif, et le principe colorant se décompose à l’eau bouil- lante ; mais d’autres combinaisons de ce principe produisent dans quelques espèces un mélange de couleurs très agréable, et qui tirent souvent sur le bleu ou le verd. Le plus grand nombre des crustacés fossiles dé- couverts jusqu’à ce jour appartient à l’ordre des décapodes.Parmi ceux des contréeseuropéennes, les uns et les plus anciens , se rapprochent des espèces actuellement vivantes dans les zônes voisines des tropiques; les autres , oules plus modernes, ont une grande affinité avec les espèces vivantes, propres à 28 CRUSTACÉS DÉCAPODES. nos climats. Mais les crustacés fossiles des régions tropicales, m'ont paru avoir les plus grands rapports avec plusieurs de ceux que l’on y trouve aujour- d’hui en état vivant , fait qui serait intéressant pour la géologie, si l'étude des coquilles fossiles de ces pays, et recueillies dans les couches les plus pro- fondes , nous donnait un semblable résultat. La première famille (1) ou celle Dzs DÉCAPODES BRACHYURES (KLEISTAGNATEHA , Fab. ) | À la queue plus courte que le tronc, sans ap- pendices ou nageoires à son extrémité, et se re- plüyant en dessous, dans l’état de repos, pour se loger dans une fossette de la poitrine. Triangulaire dans les mâles et garnie seulement à sa base de quatre ou deux appendices, dont les supérieurs plus grands, en forme de cornes, elle s’arrondit, s’élargit et devient bombée dans les femelles (2). (1) Les coupes que nous qualifions ainsi sont fondées sur un ensemble de caractères anatomiques importants, et répondent ordinairement aux genres de Linnœus, et quelquefois aussi à ceux que Fabricius avait établis dans ses premiers ouvrages. Ces familles sont dès lors plus étendues que les coupes que je nomme ainsi dans mes autres écrits ; mais si on les con- sidère comme des premières divisions ordinales, et si l’on regarde comme familles ce que j’appelle ici tribus, l’on jugera qu’à ces dési- gnations près , la méthode est toujours essentiellement la même. Il n’y a donc point, contre l’opinion de quelques naturalistes , de discordance réelle à cet égard, D’après les mêmes principes, les sous-genres, à l’ex- ception néanmoins de quelques-uns dont les caractères sont peu tranchés Ou trop minutieux , deviendront , dans une méthode plus détaillée ou plus spéciale, des coupes génériques. (2) Le nombre apparent des segments, qui est généralement de sept, FAMILLE DES BRACHIURES. 29 Son dess ous offre porte quatre paires de doubles filets velus (1), destinés à porter les œufs, et analo- gues aux pieds natatoiressous-caudaux des crustacés macroures et autres. Les vulves sont deux trous placés sous la poitrine, entre les pieds de la troisième paire. Leurs anténnes sont petites; les intermédiaires, ordinairement logées dans une fossette sous le bord antériear du test , se terminent chacune par deux filets très courts. Les pé- dicules oculaires sont généralement plus longs que ceux des décapodes macroures. Le tube auriculaire est presque toujours pierreux. La première paire de pieds se termine par une serre: Les branchiessont disposés sur un seul ranz, en forme de languettes pyramidales, composées d’une multitude de petits feuillets empilés les uns sur les autres, parallele- ment à l’axe. Les pieds-mâchoires sont générale- ment plus courts et plus larges que dans les autres décapodes; les deux extérieurs forment une sorte de. lèvre (r). Leur système nerveux diffère encore de celui des macroures (voyez la généralité des décapodes). varie aussi quelquefois selon les sexes : il est moindre dans les femelles. Le docteur Leach a fait un grand usage de cette considération, mais qui nous paraît peu importante et contraire à l’ordre nature. (1) Plusieurs de ces filets existent dans les mâles , mais dans un état rudimentaire. (2) Ceux des macroures sent plus alongés et plus étroits. C’est sur cette différence que Fabricius a établi son ordre des exochnata. 30 CRUSTACÉS DÉCAPODES. Cette famille pourrait, comme dans plusieurs mé- thodes antérieurs à la distribution de ces animaux par Daldorf, ne former qu’un genre, celui de CRABE. (CANCER. ) Le très-grand nombre a les pieds tous attachés aux côtés dé la poitrine, et toujours découverts; les cing premières sections sont dans ce cas. La première, ou les Naceurs ( PinnipËpes ) (1), jéint à ce caractère celui d’avoir les der- (r) Cette distribution méthodique des décapodes brachyures est arti- ficielle ou peu naturelle sous quelques points; aussi y avons-nous fait quelques changements dans notre ouvrage sur les familles naturelles du règne animal. Les QUADRILATÈRES composent notre première tribu , à la tête de laquelle sont les ocypodes et les autres crabes de terre ou tourlou- roux, et qui finit par les crabes de rivière ou les telphuses. Les ArQuÉs forment la seconde. Celle des crYProPODEs, nous paraissant plus rap- prochée de la précédente que de celle des triangulaires viendra immé- diatement après, et sera la troisième, et non la quatrième , comme dans cette méthode. Dès lors nous placerons à la fin de la tribu des arqués, des genres dont les pinces sont en forme de crête, dont les antennes latérales sont toujours très courtes, et dont le troisième article des pieds-mächoires a une forme triangulaire et ne présentant sonvent ancune échancrure ; tels sont les hépates , les matutes, les orithyies et les mursies. Des brachyures se rapprochant des derniers, quant à la forme du même article, mais dont les serres sont différentes, et qui ont les an- tennes latérales saillantes, avancées et souvent velues , tels que les thia, les pirimèles, les atélécycles, précèderont immédiatement ces derniers sous-genres. Comme les telphuses semblent se lier avec les ériphies , les pilumnes , et que de ceux-ci l’on passe naturellement aux crabes propre- ment dits, il s’ensuit que les portunes et autres arqués nageurs commen- ceront cette tribu. Viendront ensuite les ORBIGULAIRES, les TRIANGULAIRES et les noropones. Mais parmi ceux-ci, les dromies et les dorippes de- vraient remonter plus haut. Les homoles, les lithodes et les ranines me paraissent être de tous les brachyures ceux qui tiennent de plus près aux macroures. Les pieds-màchoires extérieurs des homoles et des lithodes ont , par leur alongement et leur saillie , une grande ressemblance avec ceux des macroures. Quoique nous n’ayons divisé les décapodes qu’en deux genres, on pourrait cependani , pour se rapprocher des dernières méthodes , et afin FAMILLE DES BRACHYURES. 31 niers pieds au moins terminés par un article très-aplati en nageoire ( ovale ou orbiculaire, et plus large que le même article des pieds précédents, même lorsqu'ils sont aussi en nageoire ). Ils s’éloignent plus souvent du rivage et'se portent en haute-mer. Si l’on en excepte les orithyies , la queue des mâles n’offre bien distinctement que cinq segments, celle des femelles en à sept. Nous commencerons par ceux dont tous les pieds, les serres exceptées, sont natatoires. Les Marures. (Marura. Fab.) Ont le test presque orbiculaire et armé de chaque côté, d’une dent très forte, en forme d’épine; les mains dentelées supérieurement en manière de crête , et hérissées, à leur face extérieure, de tubercules pointus ; et le troisième article des pieds-mâchoires extérieurs saus échancrure apparente, se terminant en pointe, de sorte qu’il forme avec l’article pré- cédent un triangle alongé, presque rectangle. Les antennes extérieures sont très petites. Les pédicules oculaires sont un peu arqués. < De Géer en mentionne une espèce (Cancer latipes.), qu’il dit être des mers d'Amérique, et avoir le front terminé par un bord droit et entier. Mais toutes celles que nous avons vues (1) venaient des mers orientales, etle milieu de ce bord offre toujours une saillie bidentée ou échancrée. Les Pozyrres. ( Porvyerus. Leach. ) Avoisinent les étrilles ou portunes ; mais leur test est pro- portionnellement moinslarge et plus arrondi; ses côtés n’of- frent que des dents ordinaires. Le troisième article des pieds- mâchoires extérieurs est obtus et échancré. Les veux sont de diminuer le nombre des sous-genres, convertir nos sections en tribus, répondant à autant de genres, que l’on partagerait ensuite en diverses coupes sous-génériques. (1) AZ. victor, Fab. ; Herbst., vi, 44. — M. planipes, Fab. ; Herbst. xzvin, 6; M. lunaris, Leach, Zool., Miscell., cxxvir, 3-5, var. ; — M. Peronü,ib., tab. ead., 1-2. Peut-être faut-il rapporter à ce genre ou à celui de m”ursie de M. Leach, l'espèce fossile que M. Desmarest nomme portune d’Hericart, Hist. nat. des crust. foss., v, 5. 52 CRUSTACÉS DÉCAPODES. beaucoup plus épais que leurs pédicules, et globuleux, On n’en connaît encore qu’une seule espèce (1), qui a été trouvée sur la côte de Devonshire, et que M. Dorbigny, correspondant du Muséum d'histoire naturelle , a aussi observée sur nos côtes maritimes des départements de l’ouest (2). Dans tous les nageurs suivants, les deux pieds postérieurs sont seuls en nageoire (3). ; On peut d’abord en détacher ceuxdont le test est presque ovoïde, rétréci et tronqué transversalement en devant; dont la queue offre distinctement dans les mâles (seuls indivi- dus connus) sept segments. Tels sont: Les Onrrayies. ( Orrrayi4. Fab.) La seule espèce connue (O. mamillaris, Fab., canceï- bimaculatus, Herbst., XVIII, 101) se trouve dans les mers de la Chine, ou du moins fait partie des collections d'insectes que ses habitants vendent aux Européens. Les pédicules oculaires sont proportionnellement plus longs que ceux des étrilles ou portunes. Le test des derniers nageurs est notablement plus large en devant que postérieurement, en forme de segment de cercle, rétréci vers la queue et tronqué, ou bien soit en trapèze, soit presque en cœur. Son plus grand diamètre transversal surpasse généralement le diamètre opposé. La queue des mâles ne présente que cinq segments , au lieu de sept , nombre de ceux de la femelle, et qui est généralement propre à la queue des décapodes ; le troisième et les deux suivants se soudent et se confondent ou n’en forment qéun; cependant on en découvre souvent les traces, du moins sur les côtés. Nous séparons d’abord ceux dont les yeux sont portés sur des pédicules grêles et très longs, partant du milieu du bord antérieur du test, se prolongeant jusqu’à ses angles latéraux, et se logeant dans une rainure pratiquée sous le bord, (1) Polybius Henslowi, Leach, Malac, Brit. , 1x, B. (2) Les portumnes du docteur Leach ont les tarses des pieds inter- médiaires comprimés , presque en nageoïire, et pourraient venir après les polybies. (3) Toujours plus large et plus ovale que les tarses précédents. Où CN FAMILLE DES BRACHYURES. Tels sont Les Ponorurnazmes. ( Popoparnazmus. Lam.) Le test est en forme de trapèze transversal, plus large et droit en devant , avec une dent longue, en forme d’épine, derrière les cavités oculaires. Les serres sont alongées, épineuses et semblables à celles de la plupart des espèces du genre Lupa du docteur Leach. La seule espèce vivante connue (1) habite les côtes de l’île de France et celles des mers voisines. Le riche cabinet d’un naturaliste des plus versés dans la connaissance des coquilles fossiles, M. de France, offre le moule intérieure d’un podophthalme fossile, auquel M. Des marest a donné le nom de ce savant (2). Les pédicules oculaires des autres crustacés de cette sec- tion sont'courts, n’occupent qu’une très petite portion du diamètre transversal du test, se logent dans des cavités ovales, et ressemblent en général à ceux des crabes ordi- naires, avec lesquels ces crustacés nageurs se lient presque insensiblement. Ces crustacés peuvent être réunis en un seul sous-genre , celui D’Érrizze ou PortTune. ( Porrunus. Fab.) Quelques espèces (3) propres aux mers des Indes orienta- les, telles que l’Ædmete d’Herbst (LVIL, 1.), se distinguent de toutes les suivantes par leur test en forme de quadrila- tère transversal , rétréci postérieurement , et dont les cavités oculaires occupent les angles latéraux antérieurs ; les yeux sont ainsi distants l’un de l’autre, par un intervalle égalant presque la plus grande largeur du test. L'insertion des an- tennes latérales est très éloignée de ces cavités. D’autres espèces , dont le test est en forme de segment de cercle , tronqué postérieurement et plus large dans son mi- lieu , sont remarquables par la longueur de leurs serres , (1) Podophthalmus spinosus , Latr., Gener. crust. et insect., I, 1 ,et ur *< 1 ; Leach, Zool. Miscel, cxzvinu; portunus vigil, Fab. (2) Hist. nat. des crust. fossil. , v, 6,7, 8. (3) Genre TnALAMITE , thalamita , Lait. TOME ï:. (ex 84 _ CRUSTACÉS DÉCAPODES. qui est double au moins de ceile du test. Ses côtés offrent chacun neuf dents, dont la postérieure beaucoup plus grande , en forme d’épine. La queue des mâles est souvent très différente de celle de leurs femelles. Ces portunes com- posent le genre Lupée (Lupa) du docteur Leach, et sont, pour la plupart, assez grands et exotiques. La Méditerranée nous en offre une espèce (1). " Une troisième division se composera d’espèces analo- gues aux dernières pour la forme du test , mais dont les dents latérales, au nombre de cinq communément, sont presque égales , où dont fa postérieure au moïns diffère peu des précédentes ; la longueur des serres excède peu celle du test. Celles qui ont de six à neuf dents de chaque côté ;"sont toutes exotiques. Le Portune de Tranquebar (P. tranqueba- ricus, Fab., Herbst., Canc., XXX VIE, 3. ), est la seule con- nuë,ayantneuf dents ettoutes égales à chaque bord latéral. Elle est grande et sa chair est estimée. Nous soupçonnons que leportune Leucodonte, de M. Desmarest(Hist. nat. des crust. foss., VI, 1.—3) est la même, en état fossile; il nous vient aussi des Indes. Les espèces suivantes, toutes des mers d'Europe (2), ont cinq dents à chaque bord latéral de la carapace. (:) Portunus Dufourü, Latr,, nouv. Dict. d’hist. nat., 2e édit. Cette espèce, figurée dans le Dictionnaire classique d'histoire naturelle, se rapproche beaucoup du Cancer hastatus de Linnœus , qu’il dit se trou- ver dans la mer Adriatique. Rapportez à la même division les espèces suivantes : Cancer pelagicus, Herbst, zvuir, 55; — C. forceps, ejusd. , Lv, 4; Leach., Zool. Misc., Lrv; — C. sanguinolentus, Herbst. , vin, 26, 57;—Ejusd., C. cedonulli, xxxix et reticulatus, 1;—ejusd., C. hastatus, iv, 15— €. menestho , ibid. 3; — C. ponticus, ibid. , 5. (2) Voyez, pour les espèces de la Méditerranée, les ouvrages de Pé- tagna, de Risso, d’Olivi; pour celles de nos côtes occidentales et des mers de la Grande-Bretagne, le Catalogue méthodique des crustacés du département du Calvados , de M. de Brébisson, et surtout l’excellent ou- vrage du docteur Leach, intitulé Malacostraca podophthalmia Brian- niæ. M. Desmarest a très bien développé la méthode de cet auteur , dans ses Considérations générales sur les crustacés, livre qui sera très utile à ceux qui s'occupent de l’étude de-ces animaux. Voyez aussi notre article Portune de l'Encyclopédie méthodique. FAMILLE DES BRACHYURES. 35 L’Étrille commune. (Cancer puber. L.) Penn. Zool. Brit. IV , 1v. 8; Herbst. VIL 59: Leach. Malac. Brit. vi. Est couverte d’un duvet jaunäâtre, avec huit petites dents entre les yeux, dont les deux mitoyennes plus lon- gues, obtuses et divergentes ; les serres sillonnées , armées d’une dent forte et dentée, au côté interne du carpe, et d’une autre sur l’article suivant ou la LE les doigts sont noirâtres. Cette espèce porte tan nent le nom d’etrille, et sa chair est très délicate. La petite Étrille. (Cancer corrugatus. Penn. Zool. Brit. IV. pl. v. 9. Leach. Malac. Brit. VIL 1, 2.)  letest tout ridé , garni d’un duvet jaunâtre , avec trois dents égales , presque en forme de lobes, au front. Les trois dents postérieures des bords latéraux sont très aiguës, en forme d’épines. Le P. ménade ou le Crabe commun de nos côtes.(C. mænas. Lin.Fab.) Et qu’on appelle vulgairement crabe enragé, me paraît appartenir plutôt aux portunes qu’aux crabes proprement dits; seulement les nageoires postérieures sont plus étroites. Tel a été le premier sentiment du docteur Leach, qui en a fait ensuite un genre particulier , sous le nom de carcin ( Carcinus, Malacost. Brit., XII, tab. v ). Il a aussi cinq dents de chaque côté, et pareil nombre au front , les oculaires internes comprises. Le dessus du test est glabre, finement chagriné, avec des lignes enfoncées, profondes. Les tarses sont striés ; la tranche supérieure des mains est comprimée en manière d’arête arrondie , ter- minée par une petite dent; on en voit une autre, mais plus forte, au côté interne de l’article précédent; les doigts _sontstriés, presque également dentés , aveclebout noirâtre. On trouve dans le calcaire marneux du Monte-Bolca, un crustacé fossile qui, selon M. Desmarest (Hist. nat. des crust. foss., pag. 125), a de grands rapports avec cette espèce. Dans le portune de Rondelet de M. Risso , le front est sans dents. Celui qu'ilnomme Zlongipes présente le même 5 36 CRUSTACÉS DÉCAPODES. caractère , mais ses pieds sont proportionnellement plus longs que ceux des autres espèces analogues. : Nous formerons une quatrième division aveele sous-genre. PLATYONIQUE ( PLaTYoNIcuus. ) .. Dont la dénomination a remplacé celle de portumne (portumnus) de M. Léach, trop rapprochée du mot por- tune, déjà employé. Ici le test est aussi long au moins que large, presque en forme de cœur. Tous les tarses des pieds, les serres exceptées , se terminent par une petite lame semi -elliptique, alongée et pointue; l’index est très comprimé. Cette division ne comprend encore qu’une es- pèce, qui est le cancer latipes de Plancus ( De conchis minus notis , HI, 7, B. C.), etqui a été figurée aussi par Leach (Malac. Brit. IV). Le front offre trois dents, et chaque bord latéral du test cinq. ( ’oyez l’article Platyonique de l’Ency- clopédie méthodique.) Des crabes nageurs nous passons à ceux dont tous les pieds se terminent en pointe, ou par un tarse conique , quelque- fois comprimé, mais ne formant point de nageoire pro- prement dite. Ceux d’entre eux dont le test est évasé , coupé par devant en arc de cercle, rétréci et tronqué en arrière, dont les serres sont identiques dans les deux sexes, où la queue offre le même nombre de segments que celle des portunes , et qui, à l'exception des tarses , leur ressemblent presque entièrement, composeront notre seconde section, celle des ARQUÉS ( ME M Les Craëes proprement dits. (Cancer. Fab.) Ont le troisième article des pieds-mächoires extérieurs échancré ou marqué d’un sinus , près de l’extrémité in- terne et presque carré. Les antennes , ne dépassant guère le front , et à articles peu nombreux, sont repliées , glabres ou peu velues. Les mains sont arrondies, et ne présentent point supérieurement d’apparence de crête. Les uns ont l’article radical des antennes extérieures beaucoup plus grand que les suivants, èn forme de lame, terminée, par une dent saillante et avancée , fermant infé- rieurement le coin interne des cavités oculaires. Les fosset- tes des antennes mitoyennes ou internes sont presque lon- gitudinales. Tel est FAMILLE DES BRACHYURES, * 37 Le Crabe poupart ou tourteau (C:pagurus. Lin.) Herbst. IX, 59, dont le test est roussâtre, large, plan, presque lisse en dessus , avec neuf festons à chaque bord latéral, et trois dents au front. Ses serres sont grosses , unies, avec les doigts noirs et garnis intérieurement de tubercules mousses. Il acquiert près d’un pied de largeur, et pèse alors jusqu’à cinq livres. Il est commun sur les côtes de France de l'Océan , et moins abondant dans la Méditerrannée. Sa chair est estimée. Le docteur Leach. (Malac. Brit., XVIH, x ) le sépare gévériquement des autres crabes. Dans les autres, les articles inférieurs des antennes sont cylindracés; le premier, quoiqu’un peu plus grand, ne diffère point des suivants quant à la forme etaux proportions, et ne dépasse point le canthus interne des fossettes ocu- laires ; celles des antennes intermédiaires s’étendeut plutôt dans le sens de la largeur du test, que dans celui de sa lon- gueur. Il en est parmi eux (C. 11. dentatus, Fab.), dont les doigts ont leur extrémité creusée en manière de cuiller ; ce sont les Clorodies ( Clorodius. ) de M. Leach. Plusieurs des es- pèces, où ils se terminent en pointe, sont remarquables en ce que l’arqüre des bords du test se termine postérieure- ment par un pli et une saillie débordante, en manière d'angle. Celles dont le front est tridenté, et dont le test n’of- fre de chaque côté que cette saillie ou dent postérieure, composent son genre Carpilie ( Carpilius ). Les espèces de cette subdivision ( C. corallinus , F.; C. maculatus , ejusd. ) présentent des marbrures ou des taches rondes couleur de sang. Elles habitent plus particulièrement les mers des Indes orientales. Beaucoup de crabes fossiles me paraissent appartenir à cette subdivision. Les Xanthes ( Xantho.) du même, et dont quelques-uns (Xantho floridus, Leach, Malac. Brit., X1;— Cancer poressa, Oliv., Zool. adriat., Il, 3.) habitent nos côtes, ont leurs antennes insérées dans le canthus interne des cavités oculaires, et non en dehors, comme dans les précé- dents. D’autres considérations permettraient d'augmenter le 38 CRUSTACÉS DÉCAPODES. nombre de ces coupes. Mais nous avons dû nous borner à indiquer les principales. Le Crabe vulgaire de nos côtes, de la première édition de cet ouvrage, a été placé dans celle-ci avec les portunes ( P. menade.) Les PririmÈLes ( Pirimrza. Leach.) Ressemblent tout-à-fait aux crabes, mais leurs antennes extérieures se prolongent notablement au-delà du front , et leur tige, plus longue que leur pédoncule, se res d’un grand nombre d’articles. Les fossettes des intermé- diaires sont, ainsi que dans le crabe tourteau, plutôt longi- tudinales que transversales. On n’en connaît qu’une espèce ( P. denticulata, Leach.., Malac. Brit. , VIIL , 11. ), qu’on trouve dans la Manche et dans la Méditerranée. Peut-être faut-il rapporter à cette espèce le crustacé fossile, décrit par M. Desmarest, sous le nom d’Atélécycle rugueux. (Hist. nat. des crust. foss. , IX,9.) Les ATÉLÉCycLEs (1). (Arezecycrus. Leach. ) Ont, ainsi que les pirimèles, les fossettes des antennes intermédiaires longitudinales; les antennes latérales alon- gées, saillantes, et composées d’un grand nombre d’articles; mais elles sont très velues ainsi que les serres; ces serres sont fortes , avec les mains comprimées. Lé troisième article des pieds-mâchoires est sensiblement rétréci supérieurement en maniere de dent obtuse ou arrondie. Les tarses sont coni- ques, et les pédicules oculaires sont de grandeur ordinaire. La queue est plus alongée que dans les crustacés précédents. On en a décrit deux espèces (2), l’une des côtes d’An- gleterre , à forme suborbiculaire, et l’autre de celles de France, tant océaniques que méditerranéennes. Les Tmies. (Tura. Lac.) Se rapprochent des atélécycles, à raison de leurs antennes A . » f 3 . . à | (1) Nous avions d’abord placé ce sous-genre, ainsi que le suivant, aans _ la section des’orbiculaires. (2) Voyez les Considérations générales sur la classe des crustacés; de M. Desmarest, pag. 65 et 89. FAMILLI DES BRACHYURES. 3 g latérales , de la direction des fossettes logeant les intermé- diaires, de la forme du troisième article des pieds-mächoi- res extérieurs, de leur test suborbiculaire ; mais leurs veux ainsi que leurs pédicules sont très petits et à peinesaillants. Leurs tarses sont très comprimés et subelliptiques. Le front est arqué, arrondi, sans dentelures prononcées. L'espace pectoral compris entre les pieds est très étroit et de la même largeur partout. Les serres sont proportionnellement bien moins fortes. Le test est uni, et sous quelques autres rap- ports ces crustacés avoisinent les /eucostes et les coristes. L'espèce (1) prototype, dont on ignorait la patrie, a été découverte par M. Miine Edwards, dans le sable des bords de la Méditerrannée , près de Naples. M. Risso ( Journ. de phys., 1822, p. 251.) en a décrit une autre, qu’il a dédiée à M. de Blainville, et qu’il a trouvée dans la rivière de Nice. Les Mursres. ( Mursia. Leach.) ®@). Dont on ne connaît encore qu’une seule espèce, et qui est propre à cette partie de l'Océan qui environne l’extré- - mité méridionale de l’Afrique. Elle avoisine les matutes et plusieurs portunes, à raison d’une longue épine dont chaque côté du test est armé postérieurement; elle se rapproche aussi des crabes proprement dits, pour la forme du test etdes pieds- mäâchoires extérieurs, avec cette différence que leur troi- sième article est en forme de carré alongé, rétréci et tron- qué obliquement à son extrémité supérieure; mais, ainsi que dans les calappes et les hépates , les mains sont très com- primées supérieurement , avec une tranche aiguë et dentée, en manière de crête (3). | Les H£payes. (Hrparus. Latr.) Ont, quant à la forme évasée de leur test, labriéveté de leurs antennes latérales, une grande affinité avec les crabes pro: prement dits, et se rapprochent des mursies et des calappes, (1) Thia polita, Leach, Zool. Miscel., cur. (2) Dénomination qu’il faudrait changer, parce qu’on peut facilement la confondre avec celle de nursia , autre sous-genre de crustacés. (3) Desmar., Consid, , 1x, 3. “ 40 CRUSTACÉS DÉCAPODES. à raison de leurs nains comprimées et terminées supérieu-- rement en manière de crête; mais le troisième article de leurs pieds-mächoires extérieurs est en forme de triangle alongé, étroit et pointu, sans échancrure apparente, carac- tère que l’on observe aussi dans les matutes et les leucosies. L’espèce (1) qui a servi de type à l’établissement de cette coupe a été confondueavecles calappes par Fabricius. Elle est de la grandeur d’un crabe tourteau de moyenne taille. Son test est jaunâtre, ponctué de rouge, avec les bords finement et inégalement crénelés. Les yeux sont petits et rapprochés. Les pieds sont entrecoupés de bandes rouges. Quoique la queue des mâles n’ait que cinq segments complets, on dé- couvre néanmoins très distinctement sur les côtés, les traces des deux autres. Cette espèce est commune aux An- tilles. Une troisième section, celle des QuADRILATÈRES ( QuaA- DRILATERA }, À le test presque carré ou en cœur , avec le front généralement prolongé, infléchi ou très incliné, et formant une sorte de chaperon. La queue des deux sexes est de sept segments, distincts dans toute leur largeur. Les an- tennes sont généralement fort courtes. Les yeux de la plu- part sont portés sur de longs pédicules ou gros. Plusieurs vivent habituellement à terre, dans des trous qu’ils se pratiquent ; d’autres fréquentent les eaux douces. Leur course est très rapide (2). Une première division comprendra ceux dans lesquels le quatrième article des pieds-mâchoires extérieurs est inséré à l'extrémité supérieure interne de l’article précédent, soit sur une saillie courte et tronquée, soit dans un sinus du bord interne. Ce sont ceux qui se rapprochent le plus des crabes propres. Les uns ont un test tantôt presque carré ou trapezoïde , mais point transversal, tantôt presque en forme de cœur (1) Hepatus fasciatus, Latr.; Desmar., Consid. , 1x, 2; Calappa angustata, Fab.; Cancer princeps, Bosc.; Herbst, xxxvn, 2. Foyez aussi son cancer An vi, 42 et 43. (2) Je les considère , sous le raspér tas habitudes et de asset ca- racières d'organisation , comme s’éloignant le plus des autres décapodes, et comme devant être placés à l’une des extrémités de cet ordre. FAMILLE DES BRACHYURES. Ua tronqué. Les pédicules oculaires sont courts et insérés soit près des angles latéraux et antérieurs du test, soit plus intérieurs, mais toujours à une distance assez grande du milieu du front. Ici viennent : Les Ernvnres. ( ErtpmrA. Lat. ) Qui ont les antennes latérales insérées entre les cavités oculaires et les antennes médianes ; le test presque en forme de cœur, tronqué postérieurement , et les yeux éloi- gnés deses angles antérieurs. Nos côtes en fournissent une espèce (Cancer spinifrons, Fab. ; Herbst., XL, 65 ; Desmar., Cons., XIV, 1 ), qui est le pagurus d’Aldrovande. Les côtés de son test ont chacun cinq dents, dont la seconde et la troisième bifides. Le front et les serres sont épineux. Les doigts sont noirs. Les Trapésres. ( TrApEzrA , Latr.) Semblables aux ériphies par l'insertion des antennes la- térales , mais dont le test est presque carré, déprimé, uni, avec les yeux situés à ses angles antérieurs, et les serres très grandes, comparativement aux autres pieds. Toutes les espèces (1) sont exotiques et des mers orien- tales. Les Pirumnes. ( Pirumnus, Leach. ) Différents des deux sous-genres précédents à raison de leurs antennes latérales insérées à l’extrémité interne des cavités oculaires , au-dessous de la naissance des pédicules des yeux. Ils sont plus rapprochés, quant à la forme du test, des crustacés de la section précédente que les autres quadri- latères , et ambigus , à cet égard, entre les deux sections. Comme dans la plupart des arqués, le troisième article de leurs pieds-mâchoires est presque carré ou pentagone. Les antennes latérales sont plus longues que les pédi- cules oculaires, avec une tige sétacée, plus longue que le (1) Cancer cymodoce, Herbst, 11, 5; — C. rufo punctatus, ejusd. , xLVI1, 6; — cjusd. , C. glaberrimus , xx, 115. Voyez l’article Trapézie de l'Encyclopédie méthodique. = 42 CRUSTACÉS DÉCAPODES. pédoncule etcomposée d’un grand nombre de petits articles. Les tarses sont simplement velus (1). Les Taezpauses (2). (Tnerpmusa. Latr.) A antennes latérales situées comme dans les pilumnes, mais plus courtes que les pédicules oculaires, de peu d’arti- cles, avec la tige guère plus longue que le pédoncule, et cy- lindrico-conique. Le test est d’ailleurs presque en forme de cœur tronqué, et les tarses sont garnis d’arêtes épineuses ou dentées. On en connaît plusieurs espèces , vivant toutes dans les eaux douces, mais pouvant, à ce qu’il paraît, s’en éloigner durant un intervalle de temps assez considérable. L’une, citée par les anciens, se trouve dans le midi del’Eu- _rope, le Levant et en Egypte; c’est le crabe fluviatile de Belon, de Rondelet et deGesner.(7’oyez Olivier, Voyage en Eee pl. XXX, 2 ; et les planches d’hist. nat. du grand ouvrage sur cette nue ) Il est très commun dans plu- sieurs ruisseaux et divers lacs des cratères du midi de l'Italie; et on voit son effigie sur plusieurs médailles an- tiques. grecques , celles de Sicile notamment. Son test a environ deux pouces de diamètre en tout sens. Il est grisâtre ou jaunâtre , selon que l’animal est vivant ou sec, lisse en grande partie , avec de petites rides incisées et des aspérités aux côtésantérieurs. Le front est transversal, incliné, rebordé, sans dents. Les serres ont des aspérités, avec une tache roussâtre à l’extrémités des doigts, qui sont longs, coniques et inégalement dentés. Les moines grecs le mangent cru, et il est , pendant le carême, l’un des aliments des RME 5° Deux naturalistes, voyageurs du gouvernement , trop tôt enlevés aux sciences naturelles , Delalande et Leschenault- de-Latour , ont découvert deux autres espèces ; l’une recueil- (i): Voyez l’article Pilumne de l'Encyclopédie méthodique et l’ou- vrage de M. Desmarest précité, pag. 111. (2) Les Potamophiles de la première édition de cet ouvrage. Ce nom ayant déjà été consacré à un genre de coléoptères , je lai remplacé par celui de thelphuse. ( Voyez ee mot dans la seconde édition du nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle.) Ce sont les potamobies de M. Leach, et les potamons de M. Savigny. FAMILLE DES BRACHYURES. 45 - lie par le premier dans son voyage au sud de l’Afrique, et l’autre par le second dans les montagnes de Ceylan. Le cancer senex de Fabricius ( Herbst. XL, 5 )}, me paraît devoir se rapporter au même sous-genre. Cette espèce habite les Indes orientales. Une espèce propre à l’Amérique,( telphusa serrata, Herbst. X, 11 ) est proportionnellement plus aplatie et plus large que les autres, et offre quelques autres ca- ractères qui semblent indiquer une division particu- lière (1). D’autres quadrilatères ayant, de même que les précé- dents , le quatrième article des pieds-mâchoires extérieurs inséré à l'extrémité interne de l’article précédent, s’en éloi- gnent par la forme trapézoïdale, transverse et élargie en-de- vant de leur test, ainsi que par leurs pédicules oculaires qui, comme ceux des podophthalmes, sont insérés près du milieu du front, longs, grêles, et atteignent les angles anté- meurs. Les serres des mâles sont longues et cylindriques; tels sont : Les GonoPLaces ou RHomgizres. ( coNoPLax. Leach.) Nos mers en fournissent deux espèces, dont l’une cepen- dant ne pourrait être qu’une variété de l’autre. Le gonoplace à deux épines (Cancer angulatus, Lin. }, Herbst. ,[. 13; Leach., Malac. Brit., XII, a les angles anté- rieurs du test prolonsés en pointe, et une autre épine, mais plus petite en arrière. Les serres des mâles en offrent deux autres , une sur l’article appelé bras et l’autre au côté interne du cape; les mains sont alongées, un peu rétrécies (1) Voyez aussi, plus bas, le sous-genre ocypode.J’en ai formé un nou- véau , sous le nom de TRiCHODAGTYLE ( Trichodactylus |, avec un crus- tacé des eaux douces du Brésil, analogue aux précédents, mais ayant le test presque carré, le troisième article des pieds-màchoires extérieurs en forme de triangle alongé et crochu au bout, et les tarses couverts d’un duvet serré. Le graspus tesselatus des planches (cacv, 2) d'histoire naturelle de V’ Encyclopédie methodique est encore le type d’un autre nouveau genre Méxie ( Melia), trop peu important pour être exposé avec détail dans cet ouvrage. A CRUSTACES DÉCAPODES. à leur base ; l’on observe une autre dent à l’extrémité supé- rieure des cuisses des autres pieds. Le corps est roussâtre. Cette espèce se trouve sur les côtes occidentales de France et celles d'Angleterre. Dans le gonoplace rhomboïde (cancer rhomboïides, Lin.), la carapace n’offre d’autres épines que celles formées par le prolongement des angles antérieurs. Le corps est plus petit et d’un blanc rougeâtre ou couleur de chair. On la trouve dans les lieux rocailleux de la Méditerranée (1). Dans la seconde division des quadrilatères, le quatrième article des pieds -mâchoires extérieurs ou de ceux qui re- couvrent inférieurement les autres parties de la bouche est inséré au milieu du bout de l’article précédent ou plus en- dehors. Tantôt le test est soit trapezoïde ou ovoïde, soit en forme de cœur tronqué postérieurement. Les pédicules oculaires, _insérés à peu de distance du milieu de son bord antérieur, s'étendent jusque près de ses angles antérieurs ou les dépas- sent même. En commençant par ceux dont le test a la forme d’un qua- drilatère transversal , élargi en avant et rétréci en arrière, ou bien celle d’un œuf, s'offrent d’abord Les Macrorarnazmes. ( Macroparnazmus. Lat.) Ainsi que dans les gonoplaces, le test est trapézoïde , les serres sont longues et étroites ; les pédicules oculaires sont grêles, alongés et logés dans une rainure, sous le bord an- térieur du test. Le premier article des antennes intermé- diaires est plutôt transversal que longitudinal , et les deux divisions qui les terminent sont très distinctes et de gran- deur moyenne. Les pieds-mäâchoires extérieurs sont rappro- chés inférieurement, au bord interne, sans vide entre eux, et leur troisième article est transversal. Ces crustacés (2) habitent les parages des mers orientales et de la Nouvelle-Hollande. (r) Voyez l’article Rhombille de l'Encyclopédie méthodique. (2) Gonoplax transversus, Latr., Encyclop. méthod., ist. nat., CoxCvIt, 2; — Cancer brevis, Herbst, zx, 4. Le gonoplace de Latreille, espèce fossille décrite par M. Desmarest (ist. nat. des crust. foss., = FAMILLE DES BRACHYURES. 145 Les suivants, et qui forment les sous-genres gélasime, ocypode et myctyre, vivant tous dans des terriers, et remar- quables par la célérité de leur course, ont la quatfième paire de pieds et la troisième ensuite Due longues que les autres; lesantennes intermédiaires sontexcessivement petites et à peine bifides au bout ; leur article radical est presque longitudinal. Ces animaux st propres aux pays chauds. Ici le test est solide, en forme de quadrilatère ou de tra- pèze, plus large en devant. Les GéLasimes ( Gezasrmus. Latr. — Uca. Leach. ) Les veux terminent leurs pédicules , en manière de petite tête. Le troisième article de leurs pieds-mâchoires extérieurs est en carré transversal. Le dernier segment de la queue des mâles est presque demi-circulaire; celle des femelles est presque orbiculaire. Les antennes latérales sont proportionnellement plus lon- gues et plus grêles que les mêmes des ocypodes. L’une des serres, tantôt la droite , tantôt la gauche, ce qui varie dans les individus de la même espèce, est ordinairement beau- coup plus grande que l’autre; les doigts de la petite sont souvent en forme de spatule ou de cuiller. L'animal ferme l’entrée de son terrier, qu’il établit près des rivages de la mer ou dans des lieux aquatiques , avec sa plus grande pince. Ces terriers sont cylindriques , obliques , très profonds, très rapprochés les uns des autres, mais ordinairement habités par un seul individu. L'usage où sont ces crustacés de tenir la grosse pince élevée en avant du corps, comme s’ils faisaient un geste pour appeler quelqu’un , leur a valu le nom de crabes appelants ( Cancer vocans). Une espèce observée dans la Caroline-Sud par M. Bosc, passe les trois mois de l’hiver dans sa retraite, sans en sortir, et ne vient à la mer qu’à l’époque de sa ponte (1). ix, 1-4), et peut-être aussi son G. éncisé (1x, à, 6), pourrait être un ma- crophthalme; mais en général ses gonoplaces fossiles sont des géla- simes. L'espèce qu’ilmomme gelasime luisante (vur, 7 , 8) ne me semble pas différer de l’espèce vivante que je nomme maracoani (Encyclop. method. , ibid. , cexcvi, 1). (1) Woyez l'article Gélasime de la seconde édition du nouveau 46 CRUSTACÉS DÉCAPODES. Les Ocyropes. (Ocxrone. Fab.) Les yeux s'étendent dans la majeure partie de la longueur de leurs pédicules , et forment une sorte de massue. Le troi- sième article des pieds -mâchoirés extérieurs est en carré long. La queue des mâles est très étroite, avec le dernier article en forme de triangle alongé ; celle des femelles est ovale. Les serres sont presque semblables, fortes, mais courtes, avec les pinces presque en forme de cœur renversé. Ainsi que l’annonce l’étymologie du nom générique, ces crusta- cés courent avec une grande vélocité; elle est telle, qu’un homme monté à cheval a de la peine à les atteindre ; de là l’origine de l’épithète de cavalier ( eques ), que leur donnè- rent d'anciens naturalistes. Parmi les modernes , quelques- uns les ont nommés crabes de terre; d’autres les ont con- fondus avec les gécarcins, sous la dénomination générale de tourlouroux. Les ocypodes se tiennent pendant le jour dans les trous ou terriers qu’ils se creusent dans le sable, près des rivages de la mer. lis les quittent après le coucher de soleil. L’O. chevalier ( Cancer cursor, Lin. ), Cancer eques, Bel. ; ©. ippeus, Oliv. Voy. dans l’emp. ott., IL. xxx, 1, se distingue de tous les autres par le faisceau de poils qui termine les pédoncules oculaires. Il habite les côtes de la Syrie, celles d'Afrique, situées sur la Méditerranée, et se trouve même au Cap-Verd | Dans l’O. cérathophthalme (Cancer cerathopthalmus Pall., Spicil. zol. fasc. IX, v, 2-8), l’extrémité supérieure de ces pédicules se prolonge au-delà des yeux et d’un tiers ou plus de leur longueur totale, en une pointe conique et Dictionnaire d’histoire naturelle, et le même article de l’ouvrage de M. Desmarest sur les animaux de cette classe. Les crabes céetie-ete, cietie- panama de Marcgrave, me paraissent synonymes de la gélasime combat- tante. D'après une observation de M. Marion, communiquée à l’acad. roy. des sc. par M. de Blainville, cette inégalité des pinces ne serait propre qu'aux mâles, du moins dans des espèces dont il a observé un grand nombre d’individus dans son voyage aux Indes orientales. FAMILLE DES BRACHYURES. 47 simple. Les pinces sont en cœur , très chagrinées et dente- lées sur leur tranche. Cette espèce vient des Indes orientales, Dans quelques autres , les yeux terminent leurs pédi- cules et forment une sorte de massue. Quelques - unes, de l’ancien continent ( ©. rhombea , Fab.) , et toutes celles du nouveau , sont dans ce cas. Mais celles-ci ont un carac- tère particulier, qui annonce qu'elles vont plus fréquem- ment à l’eau ou qu’elles nagent plus facilement; leurs pieds sont plus unis, plus aplatis, et garnis d’une frange de poils. Tel est l’O. blanc de M. Bosc (Hist. nat. des crust, [,1}). Le crabe cunuru de Marcgrave est de cette divi- sion (1). | En classant la collection du Muséum d’histoire naturelle, nous avions rangé avec les ocypodes, sous le nom spécifi- que de quadridentata, un crustacé qui nous semble avoirune grande conformité avec le gécarcin. trois-épines de M. Des- marets , espèce fossile ( Hist. nat. des crust. foss., VIIE, 10.); il soupçonne qu’elle pourrait appartenir au genre telphuse. [ci le test, dans les femelles au moins , est très mince, membraneux et flexible , le corps est presque rond ou sub- ovoïde. Les pédicules oculaires sont sensiblement plus courts que dans les sous-genres précédents. Viennent d’abord Les Micryres. (Micryris. Eat.) Leur corps est subovoïde , très renflé, plusétroit ct obtus en devant, tronqué postérieurement, avec le chaperon très rabattu , retréci en pointe à son extrémité. Les serres sont coudées à la jonction du troisième et du quatrième article ; celui-ci est presque aussi prand que la main; les autres pieds sont longs, avec les tarses anguleux. Ajoutons à ces caractères essentiels, que les pédicules oculaires sont courbes, couronnés par des veux globuleux ; que les pieds-mâchoires extérieurs sont très amples, très velus au (1) Voyez ausssi, pour les ocypodes du nouveau continent, les obser- vations de M. Say, consignées dans le Journal des sciences naturelles de Philadelphie. Son ©. réticule est un grapse. Nous renverrons aussi à l’ar- ticle Ocypode de la seconde édition du nouv. Dictionn d’hist. naturelle, et à l'ouvrage de M. Desmarest. 4S CRUSTACÉS DÉCAPODES. bord interne, avec le second article fort grand et le suivant presque demi-circulaire. ‘ On en connait deux espèces; l’une qui se trouve dans l'Océan australasien (1), et l’autre en Égypte (2) où elle a été observée par M. Savigny. Immédiatement après les mictyres nous placerons Les Pixnoruëres. ( Pinnorneres. Latr. ) # Crustacés très petits, vivant une partie de l’année, sur- tout en novembre, dans diverses coquilles bivalves, les mou- les et les jambonneaux particulièrement. Le test des femelles est suborbiculaire, très mince et fort mou tandis que celui des mâles est solide, presque globuleux & un peu rétréci en pointe en devant. Les pieds sont de longueur moyenne, et les serres sont droites et conformées à l’ordinaire. Les pieds-mâchoires extérieurs n’offrent distinctement que trois articles , dont le premier grand, transversal , arqué, et dont le dernier muni à sa base interne d’un petit appendice. La queue de la femelle est très ample et recouvre tout le dessous du corps. Les anciens croyaient qu’ils vivaient en société avec les mollusques des coquilles où on les trouve, et qu’ils les aver- tissaient dans le danger , et allaient à la chasse pour eux. Aujourd’hui le peuple de certaines côtes attribue, peut-être sans de meilleurs raisons, à leur présence dansles moules, les qualités malfaisantes que celles-ci prennent quelquefois (3). Nous arrivons maintenant à des crustacés qui , analogues aux derniers, à raison de l’insertion de leurs pédicules ocu- laires, s’en éloignent cependant à l'égard du test. Il a la forme d’un cœur, tronqué postérieurement ; il est élevé , dilaté et arrondi sur les côtés, près des angies antérieurs ; les pédicu- ——— (1) Latr., Gener. , crust. et ins., 1. 40 ; Encyclop. méthod., at]. d’hist. nat., cexovi, 3; Desmar., Consid., xt, 2. Ce sous-genre et celui du pinnothère faisaient partie, dans la première édition de cet ouvrage, de la section des orbiculaires; mais daus un ordre naturel, ils avoisinent les ocypodes, les gécarcins, etc. fl (2) Planches d’hist. nat. du grand ouvrage sur l'Égypte. (3) Voyez, quant aux espèces, Leach, malac., podoph, Brü., et Desmar., Consid. gen. sur les crust., 116. TAMILLE DES BRACUYURES. 49 les oculaires sont plus courts que ceux des sous-genres précédents, et n’atteignent pas tout-à-fait les extrémités latérales du test. Les antennes iutermédiaires sont toujours terminées par deux divisions bien distinctes. Nos colons amé- ricains ont désigné ces crustacés sous diverses dénominations, telles que celles de tourlouroux ; de crabes peints , de cra- bes de terre, de crabes violets, et qui peuvent s'appliquer à diverses espèces ou à diverses variétés d’âge ; mais aucune recherche digne de confiance n’a encore fixé cette nomen- clature. Ces animaux habitent plus particulièrement les con- trées situées entre les tropiques et celles qui les avoisinent. Il est bien peu de voyageurs qui n’aient parlé de leurs ha- bitudes. Mais en dépouillant leurs récits des faits invraisem- blables ou douteux, leur histoire se réduit essentiellement aux suivants. Il passent la plus grande partie de leur vie à terre, se cachant dans des trous et ne sortant que le soir. H yen a qui se tiennent dans les cimetières. Une fois par année, lorsqu'ils veulent faire leur ponte, ils se rassemblent en bandes nombreuses, et suivent la ligne la plus courte jusqu’à la mer, sans s’embarrasser des obstacles qu’ils peu- vent rencontrer ; après la ponte, ils reviennent très affai- blis. On dit qu’ils bouchent leur terrier pendant la mue : _lorsqu’ils l’ont subie et qu’iis sont encore mous, on les ap- pelle boursiers, et on estime beaucoup leur chair, qui ce- pendant est die empoisonnée. On attribue cette qualité au fruit du mancenillier, dont on suppose, fausse- ment peut-être, qu’ils ont manpé, Dans les uns, tels que Les Ucas ( Uca Latr.), La grandeur des pattes, à commencer inclusivement à celles de la seconde paire, diminue progressivement ; elles sont très velues , avec les tarses simplement sillonnés, sans dentelures ni épines notables. La seule espèce connue (Cancer uca, Lin.), Herbst. VE, 38, habite les marais de la Guianne et du Brésil. Dans les autres, la troisième et la quatrième paire de pieds sont plus longues que la seconde et la cinquième ; les tarses ont des arêtes dentelées ou très épineuses. Ces crustacés forment deux sous-genres, TOME I. Fa 50 CRUSTACÉS DÉCAPODES. Les Carpisomes. ( Carpisoma. Latr.) Ayant les quatre antennes et tous les articles des pieds- mâchoires extérieurs à découvert; les trois premiers articles des mêmes pieds-mâchoires droits, le troisième plus court que le précédent, échancré supérieurement , presque en forme de cœur; enfin le premier des antennes latérales pres- que semblable et large. On les désigneaux Antilles sous le nom de crabes blancs ; quelquefois cependant le test est jaune, avec des raies rouges (1). Les GEcarcins. (Gecarcinus. Leach.) Dont les quatre antennes sont recouvertes par le chape- ron; dont le second et le troisième article des pieds-mä- choires extérieurs sont grands, aplatis, comme foliacés , arqués , et laissant entre eux, au côté interne, un vide; ou le dernier de ces articles est en forme de triangle curviligne, obtus au sommet; il atteint le chaperon et recouvre les trois articles (4, 5 et 6) suivants. L'espèce la plus commune (Cancer ruricola, Lin. }, Herbst. IT, 36, jeune âge, IV, XX, 116; xuix, 1, est d’un rouge de sang plus ou moins vif, et plus ou moins étendu, quelquefois tacheté de jaune, avec une impres- sion en forme de H, très marquée. Divers voyageurs lui ont donné lg nom de crabe violet, de crabe peint; celui de tourlourou me paraît plus spécialement propre à cette espèce (2). Tantôt le test est presque carré, subisométrique, ou guère plus large que long, aplati, avec le front rabattu dans (1) Cancer cordatus; Tinn.; — Cancer carnifex ; Herbst. , xu1, 1, 1V , 37; — C. guanhumi, Marcprave. Les tarses ont quatre arrêtes ; il y en a deux de plus dans les gécarcins. (2) Voyez l'article Tourlouroux de l'Encyclopédie méthodique. MM. Victor Audouin et Milne-Edwards ont communiqué dernièrement à l'académie royale de sciences des observations très curieuses sur un organe propre à ces animaux , et formant une sorte de réservoir susceptible de contenir une certaine quantité d’eau, et placé immédiatement au- dessus des branchies. Voilà pourquoi ces crustacés ont les côtés antc- rieurs du thorax plus bombés que d’ordinaire. FAMILLE DES BRACHYURES. 5L presque toute sa largeur. Les pédicules oculaires sont courts et insérés aux angles latéraux antérieurs. Les deux divisions ordinaires des antennes intermédiaires sont très distinctes. Les pieds-mâchoires extérieures sont écartés entre eux inté- rieurement , et forment par cet écart, un vide angulaire; leur troisième article est presque aussi long que large. Les serres sont courtes, épaisses, et les autres pieds sont très . aplatis ; la quatrième paire et ensuite la troisième sont plus longues que les autres ; les tarses sont épineux. Les Pracustes. ( PLacusra. Latr.) Ont leurs antennes mitoyennes logées dans deux fissures longitudinales et obliques, traversant toute l’épaisseur du milieu du chaperon (x). Elles sont inférieures ou recouvertes par cette partie, dans Les Grarses. (Grapsus. Lam.) Leur test est un peu plus large en devant qu’en arrière, ou du moins pas plus étroit, tandis qu’il s’élargit un peu de devant en arrière dans les plagusies. Les grapsessont répandus dans toutes les partiesdu monde, mais plus particulièrement dans celles qui sont situées près des tropiques. On n’en trouve plus en Europe au-delà du 5o° envirou de latitude. Il me paraît qu’à la Martinique on les appelle cériques. Marcgrave en a figuré des espèces du Brésil , sous les dénominations d’aratu , aratu pinima(Grap- sus cruentatus , Latr.), et de carara-una. À Cayenne on les appelle ragabeumba , qui veut dire soldat. Ces animaux se tiennent cachés pendant le jour sous les pierres et autres corps qui sont dans la mer. Quelques-uns même , à ce qu’il n’a été raconté, grimpent sur les arbres du rivage et se retirent sous leurs écorces. La fornie large (1) P. Depressa, Latr.; Herbst., 1, 85; — P. clavimana, Latr., Herbst., rx, 3; Desm., Consid., x1v, 2. La queue ne m'a paru com- posée que de quatre segments bien distincts. Le troisième offre cepen- dant une ou deux lignes enfoncées et transverses. Dans les grapses, ces segments sont au nombre de sept, et le troisième‘est dilaté, de chaque côté de sa base , en manière d’angle ou d’oreillette. 4* 52 CRUSTACÉS DÉCAPODES. et aplatie de leur corps et de leurs pieds leur donne la fa- culté de se soutenir momentanément sur l’eau ; ils marchent toujours de côté, tantôt à droite, tantôt à gauche. Certaines espèces vivent dans les rivières, où la marée monte, mais plus souvent sur les bords ou hors de l’eau. Ils se ras- semblent en nombre considérable , et lorsqu’il paraît quel- qu’un dans les lieux où ils se trouvent, ils se sauvent dans l’eau, en faisant un grand bruit avec leurs serres, qu'ils frappent l’une contre l’autre. Leur manière de vivre est d’ailleurs la même que celles des autres crustacés carnassiers. ( Poyez l'Hist. nat. des crust., par M. Bosc.) Nos côtes offrent Le grapse maüré (Grapsus varius. Latr.; Cancer marmo- ratus. Fab.; Oliv., Zool., Adr., Il, 1 ; le cancre madré de Rondelet; Herbst., XX, 114).1l est de taille moyenne, pres- que carré, à peine plus large que long, jaunâtre oulivide, très alongé en dessus, avec un grand nombre de lignes très fines et de petits points, d’un brun rougeâtre; quatre émi- nences, aplaties, disposées transversalement , àla base du chaperon, et trois dents à l’extrémité antérieure de chaque bord latéral. Ses tarses sont épineux. Le G. porte - pinceau, (Cuv., Règne anim. IV, xn, 1; Rumph., Mus. X 2; Desm., Consid., XV, 1) est remarquable par les poils nombreux, longs et noirâtres, qui garnissent le dessus des doigts des pinces. Les tarses n’ont point d’é- pines , caractère qui lui est exclusivement propre. Cette espèce (1) se trouve aux Indes orientales. Notre quatrième section, les orscuLaIREs (OrgIcuLATA) (2), a le test soit sub-globuleux ou rhomboïdal , soit ovoïde, et toujours très solide; les pédicules oculaires toujours courts ou peu alonpés; les serres d’inégale grandeur, selon les sexes ( plus grandes dans les mâles); la queue n'offre jamais sept sepments complets ; la cavité buccale va en se rétrécis- (1) Voy., pour d’autres, l’article plagusie de l'Encyclopédie métho- dique , et l'Histoire des animanx sans vertèbres de M. Delamarck , genre srapse. (2) Les orithyies et les dorippes me paraissent, dans une série natu- relle , appartenir à cette section, et conduire aux coristes ; leur test est en forme d’ovoide tronqué. FAMILLE DES BRACHYURES. 53 sant vers son extrémité supérieure, et le troisième article des pieds-mâchoires extérieurs esttoujours en forme de trian- gle alongé. Les pieds postérieurs ressemblent aux précé- dents , et aucun de ceux-ci n’est jamais très long. Les Corysres. (Convsres. Latr. ) Ont le test ovoïdo-oblong, crustacé, avec les antennes la- térales longues, avancées et ciliées; les pédicules oculaires de grandeur moyenne, écartés ; et: le troisièmearticle des pieds- mâchoires extérieurs plus long que le précédent, avec une échancrure apparente, pour l'insertion de l’articlesuivant. La queue est de sept segments, mais dont deux oblitérés au mi- lieu dans les mâles. . On en connaît une de nos côtes ( Cancer personatus, Herbst. XIE, 71, 92; Leach., Malac. Brit., vr, 1) à trois dentelures à chaque bord latéral du test. Feu Delalande , naturaliste-voyageur, en a rapporté une autre du cap de Bonne-Espérance. Les Leucosres. (Leucosra. Fab. ) . Ont un test dont la forme varie , mais plus généralement presque globuleux ou ovoïde, et toujours d’une consistance très dure et pierreuse ; les antennes latérales et les yeux très petits.Les yeux sont rapprochés.Le troisièmearticle des pieds- mâchoires extérieurs est plus petit que le précédent et sans sinus interne apparent; ces parties sont contiguës inférieurement, le long du bord interne , et forment un triangle alongé, dont l’extrémité est reçue dans deux loges supérieures de la cavité buccale. La queue, très ample et suborbiculaire daus les femelles, n’offre ordinairement que quatre à cinq segments, mais jamais sept. Le docteur Leach (1) a partagé ce genre de Fabricius en plusieurs autres, mais que nous présenterons comme de simples divisions. Les espèces dont le test est transversal , avee le lieu des côtés fortement prolongé ou dilaté en manière de cylindre ou de cône, forment son genre ixa (ixa) (2) (1) Leach, Zool. Misc. 111, Desm. , Consid. (2) Leucosia cylindrus, Fab., Herbst. ,. 1, 29-31. 54 CRUSTACÉS DÉCAPODES. Celles dont le test est rhomboïdal, avec sept pointes co- niques, en forme d’épines , de chaque côté, composent ce- Jui d’iphis ( iphis ). Si le test ayant toujours la même forme rhomboïdale ne présente que des angles ou des sinus sur les côtés , on aura son geure zursie (nursia ) ; et celui d’ébalie ( ebalia ), si ces bords latéraux sont unis. Les leucosies à test ovoide ou presque globuleux, et distin- guées en outre de plusieurs des précédentes, en ce que les serres sont toujours plus longues que le corps, plus épais- ses que les autres pieds , et que les tarses sont sensiblement striés, peuvent se diviser ainsi. Les unes ont le front avancé ou du moins point débordé par l’extrémité supérieure de la cavité buccale. La branche externe des pieds-mächoires (le flagre ) extérieurs est alon- gée, presque linéaire. Ici les serres sont grêles, avec les mains cylindriques et les doigts longs. . Tantôt le test est presque globuleux, et soit très épineux, comme dans le genre arcanie (arcania); soit uni,comme dans celui d’zlie ( ilia ). Tantôt le test est suborbiculaire et déprimé, ainsi que dans le g. persephone ( persephona ); ou bien ovoïde, ainsi que dans celui de r»yra ( myra). La, les serres sont épaisses, avec les mains ovoïdes et à doigts courts. Ce sont les vraies Leucosies ( Leucosia ) de ce naturaliste. Dans les autres, l’extrémité supérieure de la cavité buc- cale dépasse le front. La branche externe des pieds-mâächoires extérieurs est courte et arquée. Le test est arrondi et déprimé. Cette dernière division comprend son genre phylire( phy- lira ). D’autres considérations prises des proportions des pattes et de la forme des pieds-mâchoires extérieurs , appuient ces caractères. La Zeucosie noyau ( ilia nucleus, Leach ; cancer nucleus, Lin ; Herbst., XI. 14.) commune dans la Méditerranée, a le test globuleux, granuleux sur les côtés et postérieure- went, avec le front échancré, deux dents au bord posté- FAMILLE DES BRACHYURES. 55 rieur,et deux autres très écartées l’une de l’autre, à chaque bord latéral ; la postérieure est plus forte , en forme d’é- pine, et située au - dessus de la naissance des deux pieds postérieurs. Les côtes maritimes de nos départements occidentaux fournissent quelques autres espèces , qui rentrent dans le genreebalia de M. Leach (1). Toutes les autres sont de l’Océan indien et américain. Les Indes orientales nous offrent quelques leucosies fossiles. M. Desmarets en a décrit trois espèces, dont deux se rapportent, selan lui, aux leucosies proprement dites de Leach , et qui en état vivant sont propres aux mêmés contrées. La cinquième section , celle des TrianGuLaiREs (TaiconA), se compose. d’espèces, dont le test est généralement trian- gulaire ou subovoïde, rétréci en pointe ou en manière de bec par devant , ordinairement très inégal ou raboteux , avec les yeux latéraux. L’épistome ou l’intervalle compris entre les antennes et la cavité buccale est toujours presque carré, aussi long ou presque aussi long que large. Les serres, ou du moins celles des mâles, sont toujours grandes et alon- gées. Les pieds suivants sont très longs dans un grand nom- bre , et quelquefois même les deux derniers ont une forme IF des précédents. Le troisième article des pieds- mâchoiresextérieurs est toujours presque carré ou hexagonal, dansceuxaux moinsdontles pieds sont de longueur ordinaire. Le nombre ar parent des segments de la queue varie. Ïl est de sept dans les deux sexes de plusieurs; mais dans d’au- tres , ou du moins dans leurs mâles, il est moindre. Plusieurs de ces crustacés sont désignés vulgairement sous le nom collectif d’Araignées de mer. Quoique les espèces de cette tribu soient fort nombreuses, on n’en a encore découvert que deux en état fossile , et dont l’une au moins ( Maia squinado ) existe encore aujourd’hui, en état vivant, dans les mêmes localités ( 7’oy. Desm. Hist. natur. des crust. fossil. } Une première division comprendra ceux dout les seconds (1) Malac. Brit., xxv. à (a 90 CRUSTACÉS DÉCAPODES. pieds et les suivants sont semblables, et dont la grandeur diminue progressivement, Parmi ceux-ci nous formerons un premiér groupe de tou- tes les espèces dont la queue, soit des deux sexes, soit des femelles , est de sept articles. Le troisième article des pieds- mâchoires extérieurs est toujours presque carré, et tron- qué ou échancré à l’angle supérieur interne. Des serres très grandes, surtout comparativement aux au- tres pieds, qui sont très courts , dirigées horizontalement et perpendiculairement à l’axe du corps jusqu’au carpe ou l’ar- ticle précédant la main, repliées ensuite , par devant sur elles mêmes , avec les doigts fléchis brusquement, en for- mant un angle ; des pédicules oculaires très courts, et point ou peu saillants hors de leurs cavités ; un test rocailleux et très inégal ou très épiueux , signalent. ’« Les Parruenorss. ( Parraenore. Fab. ) Les unes ont les antennes lätérales très courtes, de [x longueur des yeux au plus; leur premier article est totale- ment situé au-dessous des cavités oculaires. Si la queue offre dans les deux sexes sept segments, ces espèces composeront le genre Parthenope proprement dit (1) de M. Leach. Si celle des mâles n’enpréseute que cinq, on aura son genre Lambrus (3). Les autres ont les antennes latérales très sensibiement plus longues que les yeux; leur preñier article se prolonge jusqu’à l'extrémité supérieure interne des cavités propres à ces derniers organes, et paraît se confondre avec le test. Ici le post-abdomen est toujours de sept segments. Les serres des femelles sont beaucoup plus courtes que celles de l’autre D NE en A EE ARE Rs (1) P. horrida, Vab.; Ramph. , Mus. , 1x, 45 Séba , TT, xx, 16, 155 Herbst., x1v, 88. (2) P. longimana, Fab. ; Ramph., Mus., vin ? — P. giraffa, Fab. ; Herbst., xix, 108, 209; — P. lar, Fab.; — P. rubus, Latr.; Cancer contrarius, Herbst., 1x, 3 ;—P. macrocheles, Latr., Hexbst., x1x, 107 ; = C. longimanus, Linn., fem., P. wigonimana, Lair.; Cancer prensor, Herbst., xz1, 3. FAMILLE DES BRACHYURES. 57 sexe. Le même naturalistedistingue génériquement ces crus- tacés sous la dénomination d’'Eurynome(eurynoma). On n’en connaît qu’une seule espèce, qui se trouve sur les côtes de France et d'Angleterre (1). Toutes les autres parthenopes, à l’exception d’une (2), sont de l’Océan indien. Dans les suivants, les serres sont toujours avancées, et leur longueur, est tout au plus double de celle du corps ; leurs doigts ne sont point brusquement et angulairement inclinés (3). Yci la longueur des pieds les plus longs (les seconds), n’ex- cède gutre celle du test, mesurée depuis les yeux jusqu’à l’origine de la queue. Le dessous des tarses est généralement soit dentelé ou épineux, soit garni d’une frange de cils ter- minés en manière de massue. Nous présenterons, en premier lieu, ceux dont les pédicu- les oculaires sont très courts et de longueur moyenne, sus- ceptibles de se retirer entièrement dans leurs cavités, et dont les serres, dans les mâles au moins, sont notablement plus épaisses que les autres pieds. Les Mirurax. ( Mirurax. Leach.) Leurs serres sont très robustes , avec les doigts creusés en cuiller au bout. La tige des antennes latéralesest sensiblement plus courte que leur pédicule. La queue est composée de sept articles dans les deux sexes. Toutes les espèces connnes (4) sont de l’Océan américain, (1) Cancer asper, Penn., Brit. Zool., 1v;, Æurynoma aspera, Leach, Malac. Brit., xvur. (2) Parthenope angulifrons , Latr., Encyel. méthod. ; Cancer longi- manus, Olivi. k (3) Le premier article des antennes latérales paraissant faire partie du test, a été méconnu de plusieurs naturalistes; le second a été pris pour lé précédent. (4) Mitirrax spinicinctus , Latr. ; Desmar. , Consid., p. 150; — Cancer hispilus, Herbst., xvitr, 100 ; — Cancer aculeatus , Herbst., x1x, 104; — C. spinipes, ejusd., xvu, 94. L'inachus hircus de Fab. est peut-être congénère. xt we) CRUSTACÉS DÉCAPODES. Les AcanTHonNyx. ( Acanrnonyx. Lat. ) Ont un avancement en forme de dent ou d’épine au côté inférieur des jambes ; le dessous des tarses velu et comme pectiné , et le dessus du test uni. La queue des mâles offre, au plus, six segments complets (1). Les Prises. ( Pisa. Leach. } Dont les serres sont de grandeur moyenne, avec les doigts poiutus.Les jambes n’ont point d’épineendessous, etlaqueue est de sept segments dans les deux sexes. Ainsi que dans les sous-senres précédents , les antennes latérales sont insérées à égale distance des fossettes recevant les intermédiaires et des cavités oculaires, ou plus rapprochées de celles-ci. Ceux-ci, comme dans le geure naxia (2) du docteur Leach, ont deux rangées de dentelures sous les tarses. Ceux-là n’ont qu’une seule rangée de dentelures ou qu’une simple frange de gros cils en massue, sous le même article. Ceux qui sont daus ce dernier cas forment le genre lissa (3) du même. Parmi ceux qui ont une rangée de dentelures, tantôt comme dans ses Pisa (4) proprement dits, la longueur des pieds diminue graduellement ; tantôt les troisièmes pieds sont brusquement plus courts que les précédents dans les mâles : c’est ce qui a lieu dans ses Chorinus (5). Les PÉricÈres. ( PericerA. Lat.) Rapprochés des pises par la forme et les proportions des serres et le nombre des segments de la queue, s’en éloignent ainsi que des sous-genres antérieurs, en ce que les antennes latérales sont insérées sous le museau et sensiblement plus (1} Maia glabra, Collect. du Mus. d’hist. nat. ; maia lunulata , Risso. ; 1, 43 Libinia lunulata, Desmar. (2) Pisa aurita, Latr., Encyclop. méthod. — P. monoceros, ibid. (3) Pisa chiragra, Latr.; ibid. Desmar. , Consid. (4) Pisa xyphias, Latr., ibid.; — ejusd. ibid. P. aries ; — P. barbi- cornis ; — P. cornigera ; — P. styx ; — P. bicornuta ; — P. trispinosa ; — P. armata, Leach, Malac. Brit., xvu, Cancer muscosus ? Linn.; — P. tetraodon, Leach, ibid , xx. (5) Pisa heros, Latr., Encyclop. méthod. FAMILLE DES BRACHYURES. 59 rapprochées des fossettes, logeant les intermédiaires , que de celles recevant les pédicules oculaires (1). Dans les deux sous-genres suivants , les pédicules oculai- res sont courts ou moyens, ainsi que dans les précédents. Mais les serres, même celles des mâles, sont à peine plus épaisses que les pieds suivants. La queue est toujours com- posée de sept segments. Les Maïa. (Mara. Leach. ) Où le second article des antenneslatérales semble naître du canthus interne des cavités oculaires.La main et l’article qui la précède sont presque de la même longueur. Le test est ovoïde. Ce sous-genre, établi par M. de Lamarck, et composé d’a- bord d’un grand nombre d’espèces , n’en comprend plus maintenant, dans la méthode de M. Leach, qu’une seule, le cancer squinado d’Herbst. ([XIV, 84, 85, LVL; 27achus cornu- tus, Fab.). Elle est très commune sur nos côtes et dans la Mé- diterranée, où elle porte le nom d'’araignéede mer : c’est l’ur de nos plus grands crustacés et le maïa des anciens grecs, figurésurquelques unes de leurs médailles.fls lui attribuaient une grande sagesse et le croyaient sensible aux charmes de la musique. Les Mrcippes. ( Miciprr. Leach. ) Ont le premier article des antennnes latérales courbe, di- laté à son extrémité supérieure , en manière de lame trans- verse et oblique , fermant les cavités oculaires ; l’article sui- vant est inséré au-dessous de son bord supérieur. Le test, vu en dessus, paraît comme largement tronqué en devant ; son extrémité antérieure est inclinée et se termine par une sorte de chaperon ou de bec denté (2). Les Srenocionops. (Srenocionops. Leach. ) Se distinguent de tous les sous-genres de cette tribu par (1) Maia taurus, Lam. ; Cancer cornudo , Herbst., Lix, 6. (2) Cancer cristatus , Linn.; Rumph., Mus., vi, 1, le mâle. — Can- cer phylra, Herbst., zvur, 4; Desmar., Consid. , xx , 2. Go CRUSTACÉS DÉCAPODES, leurs. pédicules oculaires longs, grêles , et très saïllants hors de leurs fossettes (1). Là, le dessous des pieds ne présente ni de rangées ée den- elite , ni de frange descils en massue. Ceux des premières paires, ou moins, sont d’une demi-fois au moins plus longs que le test, et souvent beaucoup plus longs. Le corps.est généralement plus court que dans les précédents, soit pres- que globuleux , soit en forme d’œuf raccourci. Un crustacé de cette tribu (maia retuja, Coll. du Jardin du Roi.) , dont le test est en ovoïde tronqué ou émoussé en devant et laineux;; dont les pédicules oculaires alongés, très courbes, vont se loger en arrière dans des fossettes situées sous les bords latéraux du test ; dont le carpe, ainsi que dans les maïas!, est alongé, offre un autre caractère, qui le distingue exclusivement : la longueur des pieds, à partir des seconds , semble augmenter progressivement, ou du moins diffèrer peu. M. Leach en a formé le genre De Camposcre. (CamposcrA. ) Dans les autres, ainsi que de coutume, la longueur des pieds diminue progressivement , de la seconde paire à la dernière. Nous en connaissons dont les pédicules oculaires , quoi- que beaucoup plus courts que ceux des stenocionops, sont toujours saillants; dont les antennes latérales ont le troisième article de leur pédoncule aussi long ou même plus grand que le précédent, et se terminent par une tige longue et sétacée. Ils se rapprochent des micippes; tels sont Les Hazimes. ( Harzimus. Latr.) (2). Ceux qui forment les deux sous-genres suivants ont les pédicules oculaires susceptibles de se retirer entièrement dans leurs fossettes et garantis postérieurement par une (1) Cancer cervicornis , Herbst., Lvur, 2, île de France. M. Des- marets , Consid. gén. sur les crust., pag. 153, s’est trompé en citant pour type le maia taurus de M. Delamarck. (2) Deux espèces, dont l’une paraît être très voisine du Cancer super- siliosus de Linnœus , Herbst., xiv ; 89. TAMILLE DES BRACHYURES. Gt saillie en forme de dent ou d’angle des bords latéraux du test. Le second article du pédoncule des antennes latérales est beaucoup plus grand que le suivant; elles sont termi- nées par une tige très courte, en forme de stylet alongé. Les Hyas. (Hvas. Leach.) Ont les bords latéraux de leur test dilatés en manière d’o- reillette, par-derrière les cavités oculaires qui sont ovales et assez grandes; le côté extérieur du second article de leurs an- tennes latérales comprimé cet caréné, et les pédicules ocu- laires susceptibles d’être entièrement à découvert, lorsque l’animal les redresse. Le corps est subovoïde (1). Dans Les Ligmies (LiminiaA, Leach), Les fossettes oculaires sont très petites et presque orbi- culaires. Les pédicules oculaires sont très courts et fort peu exsertiles. Le second article des antennes latérales est cylin- drique et point ou peu comprimé. Le corps est presque glo- buleux ou triangulaire. Nous y réunirons les Doclées ( Doclæa) et les Egéries ( Egeria ) de M. Leach. Dansses libinies proprement dites (2), les serres des mâles sont plus épaisses que les deux pieds suivants et presque aussi longues. La longueur de ceux qui sont les plus longs n’égale pas tout-à- fait le double de celle du test. Les serres des mâles des doclées (3) sont notablement plus . courtes que les deux pieds suivants. La longueur de ces pieds ne surpasse guère que d’une fois et demie celle du test, qui est presque spAleux et toujours recouvert d’un duvet brun ou noirâtre. Dans les égéries (4) les serres sont filiformes, avec les (1) Cancer araneus, Linn.; Leach, Malac, Brit., xx1, A; Herbst., xV11, 59; — Âyas coarctata , Leach, ibid. , xx1, B. (2) Libinia canaliculata, Say , Journ. acad. des sc. nat. de phys. , tom I, pag. 97, 1V, 1; — L. emarginata, Leach, Zool. Misc., cv. (3) Doclæa rissonnü, Leach, Zool. Misc., rxxrv. Rapportez- y les ënachus ovis, hybridus, de Fab. (4) Egeria indica, Xeach, Zool. Misc., zxi1; Jnachus spinifer, Fab. 62 CRUSTACÉS DÉCAPODES. mains fort alongées, presque linéaires. Les pieds suivants sont cinq ou six fois plus longs que le test. Le corps est triangulaire, Après avoir passé en revue les sous-genres de cette tribu, dont les pieds, venant après les serres, sont de forme identi que, et dont la queue se compose, dans les femelles au moins, et le plus souvent dans les deux sexes , de septarticles ou seg- ments complets , nous passons à ceux où elle en offre six au plus. Les pieds sont généralement longs et filiformes, ainsi que dans les derniers sous-genres. Si l’on en excepte les lep- topes, ces crustacés s’éloignent encore des précédents sous le rapport de la forme du troisième article des pieds-mà- chires extérieurs. Il est proportionnellement plus étroit , ré- tréci à sa base , et l’article suivant paraît être inséré au mi- lieu de son bord supérieur ou plus en dehors. Le sous-genre suivant diffère de ceux qui lui succèdent , en ce que la queue ne ‘présente dans les mâles que trois segments. La forme du troisième article des pieds - mâchoires extérieurs, m'a paru d’ailleurs être la même que dans les sous-genres précédents. Les Lepropes. ( Lepropus. Lam.) La queuedes femelles est formée de cinq segments. Le corps est convexe, et les pieds sont très longs. Nous ne connaissons qu’une seule espèce, qui fait partie de la collection du Muséum d’histoire naturelle , sous la dé- nomination de maia longipes. Le docteur Leach s'était pro- posé de désigner ce genre sous celle de stenopus , que nous n’avons point adoptée, attendu qu’on l’avait déjà appiiquée à un autre genre de crustacés. Celui de leptope de M. de Lamarck se compose de plusieurs espèces, mais qui , d’après les caractères exposés ci-dessus, doivent, à l’exception de celle que j’ai mentionnée, en être exclues. Si l’on en excepte quelques espèces d’hyménosomes, où la queue n’offre distinctement, au plus, que quatre ou cinq articles , dans tous les sous-genres suivants , cette partie du corps en a six, soit dans les deux sexes, soit dans les mâles. Le troisième article des pieds-mâchoires extérieurs est tantôt en forme de triangle renversé ou d’ovale, rétréci inférieure- ment , tantôt en forme de cœur. L'article suivant est inséré FAMILLE DES BRACHYURES. 63 au milieu de son bord supérieur , ou plus en dehors que dedans. Quelques-uns , tels que les trois sous-genres suivants , se rapprochent de ceux que nous venons d’exposer, par la forme presque isométrique ou du moins transversale de l’épistome. La base des antennes intermédiaires est peu éloignée du bord supérieur de la cavité buccale. L'un de ces sous-genres se distingue des deux autres par l’aplatissement de son test, et en ce que l’extrémité supé- rieure du premier article ( libre dans plusieurs) de ses an- tennes latérales, ne dépasse pas celle des pédicules ocu- laires. Tels sont : Les Hymenosomes. ( Hymenosoma. Leach. ) Le test est triangulaire ou orbiculaire (r). Les espèces sont généralement petites, et propres à l'Océan indien et aux côtes de lAustralasie. Le nombre des segments de la queue varie; mais il ne s'élève jamais au-delà de six. Dans les deux sous-genres suivants , le test est plus ou moins convexe toujours triangulaire, et terminé par de- vant en manière de bec. Le premier article des antennes latérales, toujours fixe, forme une arête ou ligne en saillie, entre les fossettes des antennes mitoyennes et celle des veux, et qui se prolonge au-delà du bout des pédicules oculaires. Les Inacaus. (Inacuaus. Fab.) Ont tous six segments à la queue ; tous les tarses presque droits ou peu arqués; les pédicules oculaires unis, suscep- tibles de se cacher dans leurs fossettes, et une dent ou épine , dans les mâles au moins , à l’extrémité postérieure de ces cavités. Le docteur Leach a beaucoup restreint l’é- tendue primitive de ce groupe (2). (1) Hymenosome orbiculaire , Desmar., Consid. , xxvr, 1. (2) Cgncer dodecos ? Linn.; Inachus scorpio, Fab.; — Inachus dorsettensis, Leach, Malac. Brit. xxn À ; —/nachus phalangium , Fab. ; Triachus dorynchus, TLeach, tbid., xx, 7, 8; — Inachus leptorin- chus , ejusd. , ibid., xx1, B; Cancer tribulus, Linn. ? Près des inachus vient se placer un nouveau genre établi dernièrement par M. Guérin, sous le nom d'Eurypode. C4 CRUSTACÉS DÉCAPODES. Les Acnéres. (Acnagus. Leach. ) Ont tous pareillement six segments à la queue; mais leurs quatre tarses postérieurs sont très arqués ou en faucille ; leurs pédicules oculaires sont toujours saillants, et présen- tent en devant un tubercule (1). Viennent maintenant ceux dont l’épistome est plus long que large, en forme de triangle alongé et tronqué au som- met, et où l’origine des antennes mitoyennes est éloignée, par un espace notable , du bord supérieur de la cavité buccale. Les pédicules oculaires sont toujours saillants , lors- que letest est triangulaire et terminé en une pointe plus ou moins bifide ou entière. LesSrENoraYN QUES. (STENoOraYNCœUs, Lam.—/Hacropodia Leach.) Ont six segments à la queue, dans les deux sexes. L’extré- mité antérieure du test est bifide (2). Les Lrpropopres. (Lerroropra. Leach.) La queue des mâles est de cinq segments ; celle de la fe- melle en a un de plus. Le test se prolonge antérieurement en une longue pointe entière et dentelée (3). Les derniers triangulaires different des précédents par la dissemblance des pieds postérieurs. Les Pacrores. ( Pacrorus. Leach.) Ont les quatre ou six pieds antérieurs simples ou sans pince. L’extrémité interne de l’avant-dernier article des quatre postérieurs se prolonge en une dent, formant avec le dernier article, une pince ou main didactyle. Le test à la forme de celui des leptopodies, et la queue présente le même nombre de segments; mais les pieds sont beaucoup ; (1) Æchœus cranchü , Leach , Malac., Brit. xxnr, C. (2) Macropodia tenuirostris, Leach , Malac. Brit., xxut, 1-5; Zna- chus longirostris? Fab. ; — Macropodia phalangium, Leach, ibid. , XXII , 6, (3) Znachus sagiültarius , Fab.; Leach, Zool. Misc. , zxvu. FAMILLE DES BRACHYURES, 65 plus courts; ceux de la troisième paire manquaient dans l'individu qui a servi à l’établissement de cette coupe (r). Les Lirnopes. (Lrrmopes. Latr.) Ressemblent, quant à la forme des huit premières paires de pieds, auxautres triangulaires ; leur longueur, cependant, semble augmenter progressivement des seconds aux qua- trièmes , mais les deux derniers sont très petits, repliés, peu apparents , mutiques et comme inutiles. La queue est mem- braneuse , avec trois espaces crustacés et transversaux sur les côtés , et un autre au bout, représentant les divisions seg- mentaires. Les yeux sont rapprochés inférieurement. Les pieds-mâchoires extérieurs sont alongés et saillants. Le test est triangulaire , très épineux, et terminé antérieurement en une pointe dentée. Ces crustacés sont propres aux mers du Nord (2). Notre sixième section, celle des Crypropones (CryrrTo- PoDA ) (3), se compose de crustacés brachyures, singuliers en ce que les pieds, à l’exception des deux antérieurs ou des serres, peuvent se retirer entièrement et se cacher sous une avance , en forme de voûte, des extrémités postérieures de leur test. Ce test est presque demi-circulaire ou triangulaire. La tranche supérieure des pinces est plus ou moins élevée, et dentée en maniere de crête. Dans les espèces où elles sont les plus grandes , elles recouvrent le devant du corps ; et de là l’origine des noms de cog de mer, de crabe honteux l’on a donnés à quelques-uns de ces crustacés. L’un des genres de cette section , celui d’æthra , ayant par a,que sous- les autres | à Le ON (r) Pactolus Boscü, Leach , Zool. Misc., 1xvur. (2) Cancer maja , Linn. ; Parthenope maja, Fab ejusd.; Zühodes arctica, Leach, Malac. Brit. xXIV. Voyez aussi le maja camptschensis de Tilesius, dans les Mémoires de l’académie de Saint-Pétersbourg, 1812, V et VI. (3) Plusieurs crustacés de la section des ar les mursies, les matutes, parmi les nageurs , semblent se lier naturellement avec les crypt .3 ZInachus maja , qués , tels que les hépates , ont des pinces en crête, et opodes, de sorte que cette section devrait remonter plus haut. Il en est de même de la dernière ou des notopodes, car les uns se rapprochent des arqués, et les autres des crbiculaires et des triangulaires. TOME I. 3 66 CRUSTACÉS DÉCAPODES, caractères de grands rapports avec les parthenopes de Fabri- cius , premier sous-genre de la section précédente, il s’en- suivrait que, dans un ordre naturel, les cryptopodes de- vraient être placés entre les orbiculaires et les triangulaires. f Les Cazarpes ou Micranes. (Cazappa. Fab.) Ont le test très bombé, les pinces triangulaires , très com- primées, dentées supérieurement en manière de crête, et recouvrant perpendiculairement le devant du corps, dans la contraction des pieds. Le troisième article des pieds-mä- choires extérieurs est terminé en manière de crochet. L’extré- mité supérieure de la cavité buccale est rétrécie , et divisée Jlongitudinalement en deux loges par une cloison. Les uns , et les plus nombreux, ont les deux dilatations postérieures et latérales du test incisées et dentées. La Méditerranée nous en fournit une espèce, le Calappe migrane (Cancer granulatus,Lin.),Calappa granulata, Fab.; Herbst., XIE, 75, 96, vulgairement Coq de mer, Crabe honteux.Son test est rougeâtre, avec deux sillons profonds, et des tubercules inégaux , d’un rouge carmin. La portion des bords latéraux précédant les dilatations postérieures, est d’abord presque entière, et se termine par quatre dents très courtes, dont les deux dernières plus ‘prononcées ; celles des bords des dilatations sont fortes , au nombre de six, dont deux au bord postérieur et les autres latérales. Le front en offre deux autres. Les pinces ont aussi des tubercules rouges, et leur crête est formée par sept dents, dont les supérieures sont aiguës (1). Les autres , tel que le C. voüté (Cancer calappa , Lin.), Calappa fornicata ; Fab. , Herbst.; XI, 73,74, ont les bords des dilatations du test entiers. Cette espèce habite l'Océan australasien et les mers des Moluques. (1) Dans cette division , se rangent les espèces suivanies, de Fabri. cius : C. tuberculata, Herbst., xint, 78; Lvut, 1 ?—C. lophos , Herbst. ; xu1, 77; — C. cristatus, Herbst., xz, 3; — C. marmoratus, Herbst. , xL, 2. — Le guaja apara de Pison et de Marcgrave paraît devoir se rapporter à cette espèce, et serait, d’après une citation de Barrère, le crabe des palétuviers, des colons de Cayenue. Le cancer hepaticus de Linnaus est aussi un calappe. VAMILLE DES BRACHYURFS, 67 Les AErura. ( AErnra. Leach.) Diffèrent des calappes par leur test très aplati, par leurs pinces qui ne s'élèvent point perpendiculairement et n’om- bragent point le devant du corps; et par la forme presque carrée du troisième article des pieds-mâchoires extérieurs. Tantôt (1) le test est en ovale transversal, tantôt (2) en forme de triangle court , fort large, dilaté et arrondi latéra- lement. Les serres sont peu alongéeset assez épaisses ; ici eiles sont plus longues, anguleuses, et nous rappellent, ainsi que la forme du test , les parthenopes. Ces dernières espèces pourraient former un sous-senre propre. Enfin une septième et dernière division , les Noropones (NoropopA), est formée de brachyures, dont les quatre ou deux derniers pieds sont insérés au-dessus du niveau des autres, on semblent être dorsaux et regarder le ciel. Dans ceux où ils se terminent par un crochet aigu , l'animal s’en sert ordinairement pour retenir divers corps marins, tels que des valves de coquilles , des alcyons , dont il se recou- vre. La queue a sept segments dans les deux sexes. Les uns ont, de même que les autres brachyures, la queue repliée en dessous. Leurs pattes se terminent par un crochet aigu, et ne sont point propres à la natation. Ici le test est presque carré et terminé antérieurement par une pointe avaucée et dentée, ou bien il est subovoïde ou tronqué en devant. Les UHomozrs. (Homoza. Leach.) Ont les yeux portés par de longs pédicules, très rappro- chés à leur base, et insérés au-dessous du milieu du front, Les deux pieds postérieurs sont seuls relevés. Les serres sont plus grandes dans les mâles que dans les femelles. . Le test est très épineux , avec une saillie avancée et dentée, (1) Æthra depressa, Lam., Hist. des anim. sans vert. ; Cancer scru- posus, Linn.; Cuncer polyÿnome, Herbst, zur, 4, 5 ; Desmar. , Con. sidess a: (2) Parthenope fornicata , Fab. ox 68 CRUSTACÉS DÉCAPODES. au milieu du front. Les pieds-mâchoires supérieurs sont alongés et saillants. Ces crustacés habitent la Méditerranée et ont été désignés par Aldrovande , sous le nom d’hippocarcins ; ce sont les thelxiopes de M. Rafinesque. On en trouve des espèces d’une grande dimension (1). Les Doripres. (Doripre. Fab.) Ont les yeux tres écartés entre eux, et situés aux angles latéraux et antérieurs du test, les quatre pieds postérieurs relevés, les serres courtes dans les deux sexes, le test en ovoïde, largement tronqué sans saillie, en manière de bec, et aplati. Ainsi que l’avait observé M. Desmarest, on voit de chaque côté, au-dessus de la naïssance des serres, une fente en forme de boutonnière , oblique, coupée longitudinalemert par un diaphragme, ciliée ainsi que lui sur ses bords, communi- quant avec les branchies , et servant d’issue à l’eau qui les abreuve. La Méditerranée en fournit trois espèces (2); les autres sont des mers orientales, et dont l’une ( 1). quadridens, Fab.; Herbst., XI, 70 ) s’y trouve aussi en état fossile. Là le test est tantôt presque orbiculaire ou globuleux, tantôt arqué en devant et rétréci postérieurement , denté ou épineux sur les côtés. Les yeux sont situés près du milieu du front et portés sur de courts pédicules. Les Dromiss. (Dromra. Fab.) Ont les quatre pieds postérieurs insérés sur le dos, et ter- minés par un double crochet; le test suborbiculaire ou pres- que globuleux, bombé et nait ou très velu. (x) Homola spinifrons, Leach, Zool. Miscell., zxxxvur ; Cancer spinifrons , Fab. Voyez l’article Homoze du nouveau Dict. d’hist. natur., 2e édit., et Desm., Consid., xvn, 1. Le Dorippe Cuvier de M. Risso, appartient à ce sous-genre. (2) Dorippe lanata; Cancer lanatus , Linn. ; Desm., Cons. , xvur,2 ; — D. affinis, ejusd.; Herbst.; x1, 67 ; — Cancer mascarone, Herbst., x1, 68. FAMILLE DES BRACHYURES, 69 Ils saisissent , avec leurs pieds de derrière, des alcyons, des valves de coquilles , et autres corps sous lesquels ils se mettent à l’abri, et qu’ils transportent avec eux. L’espèce la plus connue (Cancer dormia, Lin.), Rumph., Mus. , XI, 1; Herbst., XVIIL, 103, est répandue dans tout l’Océan, celui du nord excepté. Elle est couverte d’un duvet brun, avec cinq dents à chaque bord latéral et trois au front. Les doigts sont forts, très dentés sur les deux bords , et en partie couleur de rose. Quelques- uns l’ont dite venimeuse. La Dromie téte de mort (Cancer caput mortuum, Lin.) , Dormia clypeata, Act. Hafn., 1802, est plus petite, plus bombée , presque globuleuse, avec trois dents de chaque côté, à ses bords antérieurs, le front court, échancré au milieu et sinué latéralement. On la trouve sur les côtes de Barbarie (1). Les DynomÈnes. (Dynomenr. Latr.) Où les deux pieds postérieurs beaucoup plus petits que les autres, sont seuls dorsaux, et mutiques, à ce qu’il nous a paru. Le test est évasé, presque en forme de cœur ren- versé ettronqué postérieurement, comme celui des derniers quadrilatères, et simplement velu. Les pédicules oculaires sont plus longs que ceux des dromies. Nous n’en connaissons qu’une seule espèce , et qui se trouve à l’île de France (Dynomène hispide, Desmarest , Consid., XVI, 2. ). Les derniers notopodes different des précédents, en ce que tous les pieds, à l’exception des serres, sont terminés en nageoire, et de tous les brachyures , en ce que la queue est étendue. Tels sont: Les Ranines. (Ranina. Lam.) Leur test est alongé, va en se rétrécissant de devant en ar- rière, et a généralement la forme d’un triangle renversé, avec la base dentée. Les pédicules oculaires sont alongés, Les antennes latérales sont longues et avancées. Les pieds- (1) Voyez, pour les autres espèces, Desmarest, Consid. gén. sur la classe des crust., pag. 136 et suiv. 70 CRUSTACÉS DÉCAPODES. mâchoires extérieurs son pareillement alongés , étroits, avec le troisième article rétréci en pointe, vers son extrémité. Tous les pieds sont très rapprochés où presque contigus à leur naissance ,et a commencer à la quatrièmepaire ,remon- tent sur le dos; mais les deux derniers sont seuls supérieurs. Les pinces sont comprimées, presque en forme de triangle renversé, dentées , avec les doigts brusquement fléchis. Ces erustacés ont les plus grands rapports avec les albunées de Fabricius, premier sous-#enre de la famille suivante, et font ainsi le passage des brachyures aux macroures. D’après le rapprochement des pieds, il est même probable que les ouvertures génitales de la femelle sont situées comme dans les macroures. Suivant Rumphius, ils viennent à terre et grimpent jusque sur les maisons; mais d’après la forme des pieds, cela nous paraît impossible, ou du moinspeupro- bable. Aldrovande en avait décrit une espèce fossile , que M. l'abbé Ranzani et M. Desmarest ont depuis fait mieux connaitre (r). La seconde Famille, ou Les DÉCAPODES MACROURES. ( ExocnnaTa. Fab. ) Ont, au bout de la queue, des appendices for- mant le plus souvent de chaque côté, une na- geoire (2), et la queue aussi longue au moins que le (1) Ranina Aldrovandi, Ranz., Mem. di sior. nat. ; Desm., Hist. nat. des crust. foss.. VI, xi, 1. La fig. x ,,5, 6, nous paraît convenir plutôt à une hippe qu'à une ranine ; — fanina serrata, TLam.; Cancer rani- nus, Linn.; Æ{lbunea scabra, Fab.; Rhumph., Mus., vu, T. V; — Ranina dorsipes , Lam.; Albunea dorsipes, Fab. ; Rhumph., Mus,, x, 3; Desmar., Consid. , xx, 2. Le genre symethis de Fabricius nous est inconnu , mais nous présu- mons qu'il est voisin des ranines ou des premiers sous-senres de la famille suivante. (2) Ces appendices sont composés de trois pièces, dont l’une sert de FAMILLE DES MACROURES, 71 corps, étendue et découverte, etsimplement courbée vers son extrémité postérieure. Son dessous offre le plussouvent et dansles deux sexes,cinq paires de faus- ses paîtes, terminées chacune par deux lames ou deux filets. Cette queue est loujours composée de sept segments distincts, Les ouvertures génitales des fe- melles sont situées sur le premier, article des pieds de la troisième paire. Les branchies sont formées de pyramides vésiculeuses, barbues et velues (et disposées dans plusieurs , soit sur deux rangées , soit par faisceaux ). Les antennes sont généralement alongées et saillantes. Les pédicules oculaires sont ordinairement courts. Les pieds-mâchoires exté- rieurs sont le plus souvent étroits, alongés, en forme de palpes, ei ne recouvrent point en tota- lité les autres parties de la bouche. Le test est plus base ou de pédicule aux deux autres, et s'articule avec l’avant-dernier segment; le dernier forme le plus souvent avec eux une nageoire en éventail ; maïs dans les derniers sous-enres de cette famille, ces appen- dices sont remplacés par des filets en forme de soie. Les fausses pattes du dessous de la queue sont formées sur le mème modèle que ces appendices natatoires. Dans les premiers sous-genres, elles ne sont souvent qu’au nombre de trois à quatre paires, et plus petites, ou même, à l’exception des deux antérieures, nulles dans les males ; les pagures n'en ont, autant qu’il m’a paru , que sur l’un des côtés; les pièces terminales sont souvent inégales. Maïs ensuite ces fausses pattes ont plus d'extension, etsont con- stamment au’nombre de cinq paires : elles portent les œufs, et servent à la natation. Nous observerons que, daus les macroures , où elles sont en moindre nombre où moins développées, tels que ceux que nous appelons anomaux, le pédoncule des antennes intermédiaire est proportionnelle- ment plus long que dans les autres macroures, et que les deux ou quatre dernières pattes sont plus petites. Ces Crustacés semblent tenir encore, sous quelques rapports, des brachyures. 72 CRUSYACÉS DÉCAPODES. étroit et plus alongé que celui des brachyures, et ordinairement terminé en pointe au milieu du front. Nous renverrons, pour de plus amples dé- tails, au Mémoire précité de MM. Audouin et Milne Edwards. Un caractère observé par eux sur le ho- mard ( astacus marinus , Fab. ), et qui serait dé- cisif, s’il s’appliquait aux autres macroures, c’est qu’outre les deux sinus veineux dont nous avons parlé dans les généralités de l’ordre, il en existe un troisième, logé dans le canal sternal, et s’é- tendant entre les deux précédents, d’un bout du thorax à l’autre. Cette disposition très curieuse, établiroït, selon eux, une liaison entre le système veineux des macroures et celui des crustacés sto- mapodes. Les macroures ne quittent jamais les eaux, et, à l'exception d’un petit nombre, sont tous marins. À l'exemple de De Géer, de Gronovius, on n’en for- mera qu’un seul (1)genre, celui d’ÉCREVISSE ( Astacus) , que l’on partagera ainsi : Les uns, par les proportions, la forme et les usages de leurs pieds, dont les premiers ou les seconds au moins sont en forme de serres, et par la situation sous-caudale de leurs œufs, se rapprochent évidemment des crustacés précédents, et plus encore de ceux que l’on connaît vulgairement sous les noms d’écrevisse , de homard et de crevette. Les autres ont des pieds très grêles, en forme de fil ou de lanière et accompagnés d’an appendice ou rameau exté- 9 (x) Les sections que nous allons exposer pourraient former autant de coupes génériques, ayant pour bases des genres de Fabricius. FAMILLE DES MACROURES. 73 rieur et alongé, qui semble doubler leur nombre. Ils sont propres à la natation , et aucun d’eux n’est terminé en pince. Les œufs sont situés entre eux, et non sous la queue. Les premiers se subdiviseront en quatre sections, les Anomaux, les Locusres, les Homanrps et les SALIGOQUES. Les seconds composeront la cinquième et dernière section de cette famille et des décapodes, celle des Samizopones. Dans la première, ou celle des Anomaux (ANOMALA), les deux ou quatre derniers pieds sont toujours beaucoup plus petits que les précédents. Le dessous de la queue n’of- fre jamais plus de quatre paires d’appendices ou fausses pattes (1). Les nageoires latérales du bout de la queue, ou les pièces qui les représentent, sont rejetées sur les côtés, et ne forment point avec le dernier segment une nageoire en éventail. Les pédicules oculaires sont généralement plus longs que ceux des macroures des sections suivantes. Ici (les Æippides , Latr.) tous les téguments supérieurs sont solides. Les deux pieds antérieurs tantôt se terminent par une main monodactyle ou sans doigt, en manière de palette, tantôt vont en pointe ; les six ou quatre suivants finissent par une nageoire; les deux derniers sont filiformes, repliés et situés à l’origine inférieure de la queue. Cette queue se rétrécit brusquement , immédiatement après son premier segment, qui est court et large , et dont le dernier est en forme de triangle alongé. Les appendices latéraux de l’avant- dernier sont en forme de nageoires courbes. Les appendices sous - caudaux sont au nombre de quatre paires et formés d’une tige très grêle et filiforme. Les an- tennes sont très velues ou fort ciliées ; les latérales se rap- (1) A l'exception des deux antérieurs, ces appendices sont même rudi- mentaires ou nuls dans les mâles, caractère commun encore aux galathées, aux scyllares et aux langoustes. On remarquera aussi que , dans ces trois sous-genres, les nageoires de la queue sont plus minces ou presque mem- brarieuses à leur extrémité postérieure. Dans cette section, ainsi que dans les galathées, la portion thoracique portant les deux pieds posté- rieurs forme une sorte de pétiole, de sorte que ces pieds semblent être annexés à la queue, 1 CRUSTACÉS DÉCAPODES. prochent d’abord des intermédiaires, et sont ensuite arquées ou contournées en dehors. Les Azeunres. (ALeunEA. Fab. ). Ont les deux pieds antérieurs terminés par une main très comprimée, triangulaire et monodactyle; le dernier arti- cle des suivants est en faucille. Les antennes latérales sont courtes; les intermédiaires sont terminées par un seul filet long et sétacé. Les pédicules oculaires occupent le milieu du front et forment, réunis, une sorte de museau, plat triangulaire, avec les côtés extérieurs arqués. Le test est presque plan, presque carré, arrondi aux angles posté- rieurs , et finement dentelé au bord antérieur. La seule espèce bien connue(Cancer symnista, Lin.), Albu- nea symnista, Fab.; Herbst. xxrr. 2; Desm.,Consid., xxi1x, 3, habite les mers des Indes orientales (x). Si le Cancer carabus de Linnœus appartient au même sous-genre, la Méditerranée en fournirait une espèce. Les Hippes. (Hippa. Fab. — Æmerita. Gronov.). Ont les deux pieds antérieurs terminés par une main tres comprimée, presque ovoïde et sans doigts ; les antennes la- térales beaucoup plus courtes que les intermédiaires, et con- tournées ; celles-ci terminées par deux filets courts, obtus, placés l’un sur l’autre; les pédicules oculaires longs et fili- formes ; et le troisième article des pieds-mäâchoires fort grand, en forme de lame, échancré au bout et recouvrant les arti- cles suivants. Le test est presque ovoïde, tronqué aux deux bouts et convexe. Le dernier article des seconds pieds et des deux paires sui- vantes est triangulaire, mais se rapprochant, dans les der- niers au moins, de la forme d’un croissant ; les deux der- niers de la quatrième paire sont redressés et appliqués sur (x),M. Desmarest place près des albunées, mais avec doute, le G. po- sydon de Fabricius, qui en meutionne deux espèces ; mais, suivant ce dernier , les antennes antérieures sont bilides , caractère qui ne convient pointaux albunées. Tlnous a été impossible, d'après la manière incomplè- te dont'il décrit ce genre, de Le reconnaître, et d'en apprécier les rapports. VYAMILLE DES MACROURES. 75 les deux précédents; le premier de la queue a deux lignes imprimées et transverses (1). Les Remirèpes. ( Remires. Latr.) Ont les deux pieds antérieurs alongés, avec le dernier ar- ticle conique, comprimé et velu; les quatre antennes très rapprochées, fort courtes et presque de la même longueur ; les intermédiaires terminées par deux filets; les pédicules oculaires fort courts et cylindriques; les pieds -mâchoires extérieurs en forme de petites serres, amincies et arquées au bout et terminées par un fort crochet. Le test est conformé à la manière de celui des hippes. Le dernier article des seconds et troisièmes pieds forme une lame triangulaire, avec une échancrure au côté exté- rieur; le même des quatrièmes est triangulaire, étroit et alongé. Aïnsi que dans Îles hippes, le premier segment de la queue offre deux lignes imprimées et transverses. On en connaît deux espèces, l’une des mers de la Nou- velle-Hollande (2), et l’autre des Antilles et des côtes du Brésil. Là (iles paguriens, Latr. ) les técuments sont légèrement crustacés , et la queue est le plus souvent molle , en forme de sac et contournée. Les deux pieds antérieurs se terminent en une main didactyle ; les quatre suivants vont en pointe, et les quatre postérieurs, plus courts, finissent par une sorte de pince ou de petite main didactyle. Le premier arti- cle du pédoncule des antennes latérales présente un appen- dice ou saillie allant en pointe ou en forme‘d’épine. Ces crustacés, que les Grecs nommaient carcinion et Îes Latins cancelli, vivent, pour la plupart, dans des coquilles univalves etvides. Leur queue , les birgus exceptés, n’offre, et dans les femelles seulement, que trois fausses pattes , si- tuées sur l’un des côtés, et divisées chacune en deux bran- (r)Zippa adactyla, Fab.; ejusd., Æ. emeritus; Cancer emerius , Lino. ; emerita, Gronov., Zoop., xvur, 8, 03; Herbst., xxu, 3 ; Desmar. , Consid. , xx1x, 2, dans les mers des deux Indes. (2) Remipes testudinarius , Latr. ; Desmar. , Consid., xxx, 1; Cuv., Règn. anim, , IV, xir , 2. 76 CRUSTACÉS DÉCAPODES. ches filiformes et velues. Les trois derniers segments sont brusquement plus étroits. Dans les uns, tels que Les Birqus. (Bmçeus. Leach. ) La queue est assez solide, suborbiculaire, avec deux rangs d’appendices, en forme de lames, en-dessous. Les quatriè- mes pieds sont seulement un peu plus petits que les deux précédents ; les deux derniers sont repliés et cachés , leur extrémité se logeant dans un enfoncement de la base du thorax ; les doigts du bout, ainsi que ceux de l’avant-der- nière paire , sont simplement velus ou épineux. A l’excep- tion des serres, tous les pieds sont séparés à leur naissance par un écart assez sensible. Le thorax est en forme de cœur renversé et pointu en devant. Il paraît que les birgus, à raison de leur grandeur, de la consistance plus solide de leurs téguments, et de la forme de leur queue, sont incapables de se loger dans des coquilles. Ils doivent se retirer dans des fentes de rochers ou dans des trous , en terre. L'espèce la plus connue ( Cancer latro , Lin.), Herbst., xxiv ; Rumph., Mus., 1v ; Seba., Thes., IL, xxr, 1, 2, ferait, suivant une tradition populaire des Indiens, sa nourriture des amandes des fruits de cocotier, et ses ex- cursions auroient lieu la nuit (1). Dans'les autres, savoir : Les Hermires ou Pacures. (Pacurus. Fab.) Les quatres derniers pieds sont beaucoup plus courts que les précédents, avec les pinces chargées de petits grains. La queue est molle, longue, cylindracée, rétrécie vers le bout, et n'offre ordinairement qu’un rang d’appendices ovifères , et qui sont en forme de fil. Le thorax est ovoïde ou oblong. À l'exception de quelques espèces très peu connues et (1) Pagurus laticauda , Cuv., Règn. anim., IV, xn,2; Desmar. , Consid., pag. 180, de l’ile de France. M. Geoffroy Saint-Hilaire a pu- blié sur l’anatomie de l’espèce précédente des faits curieux, mais dont nous ne tirons pas les mêmes conclusions. FAMILLE DES MACROURES, 77 domiciliées dans des éponges, des serpules , des alcyons, toutes les autres vivent dans des coquilles univalves, dont elles ferment l’entrée avec leurs pinces antérieures, et le plus souvent avec un seul de leurs mordants, qui est ordinaire- ment plus grand que l’autre. On prétend que les femelles font deux ou trois pontes par année. Quelques espèces (CEnomrTEe , Cœnobita; Latr.), distin- guées des autres par leurs antennes avancées, et dont les mitoyennes presque aussi longues que les extérieures ou latérales et à filets alongés ; dont le thorax est ovoïdo-coni- que, étroit , alongé, très comprimé latéralement, avec la division antérieure ou céphalique en forme de cœur, se logent dans des coquilles terrestres, sur les rochers mari- times , et roulent avec elles, de haut en bas, dans les in- stants de danger (1). Celles-ci , qui forment la division la plus nombreuse ( PA- GURES p'opres, Pagurus , Latr.), ont au contraire les an- tennes mitoyennes courbées , notablement plus courtes que les latérales , avec les deux filets courts, et dont la supé- rieure en cône alongé ou subulé ; la division antérieure du thorax est carrée ou en forme de triangle renversé et cur- viligne. Elles habitent des coquilles marines. L’Hermite Bernard (Cancer Bernhardus, Lin.), Herbst., XXII. G; Pagurus streblonyx , Leach., Malac. Brit. , XXVI. 1 — 4.fest de grandeur moyenne. Ses deux serres sont hérissées de piquants, avec les pinces presque en cœur, et dont la droite plus grande. Les derniers articles des pieds suivants sont pareïillement épineux. Cette espèce est très commune dans toutes les mers d'Europe. Une autre, mais fossile , le Pagure de Faujas (Desmarest , Hist. nat. des crust, foss., XI, 2), s’en rapproche beaucoup. Une espèce de la Méditerranée ( Pagurus angulatus, Risso, Crust. de Nice, 1,8 ; Desmarest, Consid., XXX, 1), est remarquable par ses pinces, qui sont fortement sillon- nées , avec des arêtes longitudinales. La droite est la plus forte (2). D (1) Pagurus clypeatus, Fab. ; Herbst. , xxrr, 2. (2) Voyez, pour les autres espèces, l’article Pagure de l'Encyclopédie 7S CRUSTACÉS DÉCAPODES. Une autre de la même mer s’éloigne des précédentes par plusieurs caractères, et mérite de former un sous-genre propre (Propuyzace , Prophylax , Latr.). La queue, au lieu d’être , à l’exception du dessus des trois derniers segments, molle et arquée , de r’avoir qu’un seul rang de filets ovife- res, est couverte de téguments coriaces, se dirige en ligne droite et ne se courbe en dessous qu’à son extrémité; sa sur- face inférieure présente un sillon et deux rang de fausses pattes. Le corps eu outre est linéaire , avec les deux appen- dices latéraux du bout de la queue presque égaux, et dont la division, plus grande, foliacée et ciliée. Les quatre derniers pieds sont légèrement granuleux à leur extrémité, et semblent n’être terminés que par un seul doigt, ou du moins ne sont point très distinctement bifides. Peut-être faut-il rapporter à cette division les hermites vivant dans les serpules, les alcyons, tels que le pagure tubulaire de Fabricins. Dans tous les macroures suivants , les deux pieds posté- rieurs au plus sont seuls plus petits que les précédents. Le plus souvent les fausses pattes sous-caudales sont au nombre de cinq paires. Les téguments sont toujouis crustacés. Les nageoires latérales du pénultième seg- ment de la queue et son dernier en forment une com- nune disposée en éventail. Les deux sections suivantes ont un caractère commun qui les sépare de la quatrième ou celle des salicoques. Les antennes sont insérées à la même hauteur ou de niveau ; le pédoncule des latérales, lorsqu'il est accompagné d’une écaille , n’est jamais entièrement recouvert par elle. Souvent les fausses pattes sous-caudales ne sont qu’au nombre de quatre paires. Les deux antennes mitoyennes ne sont ja- mais terminées que par deux filets, et ordinairement plus méthodique ; l'Atlas d'histoire naturelle du même ouvrage; Desmarest, Considérations générales sur la classe des crustacés; les planches d’his- toire naturelle accompagnant la Relation du voyage du capitaine Frey- cinet. On observera que, dans la figure du cancer megistos d'Herbst. , LXI, 1, la queue est fausse, parce que, manquant dans l'individu qui a servi au dessin , On y a suppléé en prenant pour modèle la queue en na- geoire d’un macroure ordinaire. l'AMILLE DES MACROURES. 79 courts que leur pédoncule , ou à peine plus longs. Lefeuillet extérieur des appendices natatoires de l’avant-dernier segment de la queue n’est jamais divisé par une suture transverse. Notre troisième section, les Locusres (LocusrxÆ), ainsi désignée du mot locusta, donné par les Latins aux crus- tacés les plus remarquables de cette division , et d’où est venu celui de langouste, qu’ils portent dans notre langue, n’ont toujours que quatre paires de faussses pattes. L’extré- mité postérieure de la nageoire, terminant la queue, est toujours presque membraneuse ou moins solide que le reste. Le pédoncule des antennes mitoyennes est toujours plus long que les deux filets du bout, et plus où moins replié ou coudé ; les latérales ne sont jamais accompagnées d’écail- lés; tantôt elles sont réduites au seul pédoncule, qui est dilâté, très aplati, en forme de crête; tantôt elles sont graudes, longues, allant en pointe et entièrement hérissées de piquants. Tous les pieds sout presque semblables et vont en pointe au bout; les eux premiers sont simplement un peu plus forts ; leur pénultième article et celui des deux derniers est au plus unidenté, mais sans former avec le dernier une main parfaitement didactyle. L'espace pectoral compris entre les pattes est triangulaire ; le thorax est presque carré, ou subcylindrique , sans prolongement frontal , en manière de bec pointu ou de lance. Les Scyzzares ou Cigales de mer. (ScyLLarus. Fab.) Présentent dans la forme de leurs antennes latéraies, un caractère tout-à-fait insolite; la tige manque, et les articies du pédoncule, très dilatés transversalement , for- ment une grande crête , aplatie, horizontale , plus ou moins dentée. La branche extérieure des appendices sous-caudaux est terminée par un feuillet; mais l’interne, dans quelques mäles, ne se moutre que sous la forme d’une deut. D’après les proportions et la forme du thorax, la position des veux et quelques autres parties, le docteur Leach à établi trois genres : 1° Ses ScyLLares (Say//arus) ont le thorax aussi long ou plus long que large, sans incisious la- 50 CRUSTACÉS DÉCAPODES. térales , et les yeux toujours situés près de ses angles anté- rieurs ; l’avant-dernier article des deux pieds postérieurs est unidenté dans les femelles. Ces crustacés se creusent dans les terrains argileux, près des rivages, des trous qui leur ser- vent d'habitation. Nous citerons deux espèces. L'une est le Scyllare ours ( Cancer arctus, Lin.), Cigale de mer, Rondel. , liv.xut, chap. 6 ; Herbst., XXX, 6. Les antennes extérieures ou latérales sont très dentées. Le tho- rax a trois arêtes longitudinales et dentées. Le dessus de la queue est comme sculpté et sans crénelures sur sesbords latéraux. L’autre est le Scyllare large ( Scyllarus œquinoxialis , Fab. ; Scyllarus orientalis, Risso; Squille large ou Orchetta, Rondel.; Gesn., Hist. anim., IL, pag. 1097). Elle est grande , chagrinée , sans arêtes. Les crêtes n’ont point de dents.Les segmentsdela queue sontcréneléssurleurs bords. Sa chair est très estimée. Ses œufs sont d’un rouge vif. 2° Ses Taënes ( Thenus) ont le’thorax, mesuré en devant, plus large que long, avec une incision profonde à chaque bord latéral, et les yeux situés à ses angles antérieurs (r). 3° Ses Isacus ( Zbacus) ne différent des thènes que par la position des yeux, qui sont rapprochés de l’origine des antennes intermédiaires ou beaucoup plus intérieures. Dans une espèce de la Nouvelle-Hollande (Zbacus pe- ronit, Leach., Zool. Miscell., cxrx.; Desm.,Consid., xxx, 12) le troisième article des pieds - mâchoires extérieurs est strié transversalement, et dentelé en manière de crête au bord latéral externe (2). Les Lancousrtes. ( Pazinurus. Fab. ) Ont les antennes latérales grandes, sétacées , et hérissées de piquants. (1} Thenus indicus, Teach; Scyllarus orientalis, Fab.; Rumph., Mus., 1, D.; Herbst, xxx, 1; Encyclop., atl. d’hist. nat. , ccexiv ; Desmar., Consid., xxxr, 1. (2) Ajoutez scyllarus antarcticus ; Fab., Herbst, xxx; 2; Rumph. , Mus. n1, D. Consultez l’article Scyllare de l'Encyclopédie méthod. FAMILLE DES MACROURES. 81 Parmi ces crustacés, appelés par les Grecs Carabos, par les Latins Locusta, et sur lesquels Aristote a donné plu- sieurs observations importantes, il en est qui acquièrent avec l’âge jusqu’à près de deux mètres de long, en y com- prenant les antennes. L’espèce de nos climats se tient , pen- dant l'hiver, dans les profondeurs de la mer, et ne se rap- proche du rivage qu’au retour du printemps. Elle préfère les rochers ou les parties rocailleuses. Elle fait alors sa ponte, et ses œufs, qui sont petits et très abondants, sont d’un beau rouge , ce qui leur a valu le nom de corail. L’on prend alors plus de mâles que de femelles, tandis que celles-ci sont plus communes après la ponte. Suivant M. Risso , il y aurait un second accouplement , suivi d’une autre ponte , au mois d’août. Les langoustes sont répandues dans toutes les mers des zônes tempérées et intertropicales, mais surtout dans celles-ci. Leur test est raboteux, hérissé de piquants, et pré- sente en devant de fortes épines ou dents très fortes , avan- cées et plus ou moins nombreuses. Ses couleurs , ainsi que celles de la queue, consistent en un mélange agréable de rouge, de vert et de jaune. La queue présente souvent des bandes transverses, ou des taches, quelquefois en forme d’yeux, disposées par séries. Leur chair, surtout celle des femelles, avant et pendant la ponte, est très estimée. Dans l’espèce de nos côtes et probablement dans les au- tres , les femelles ont à l’extrémité de l’avant-dernier article des deux pieds postérieurs une saillie , en forme d’ergot ou de dent, exclusivement propre à ce sexe. Les scyllares nous ont présenté la même différence. La Langouste commune ( Palinurus quadricornis, Fab. ; Herbst., Astacus elephas, xx1x, 1; Leach., Malac. Brit., xxx.) a quelquefois près d’un demi-mètre de long , et, chargée d'œufs , pèse de douze à quatorze livres. Son test est épi- neux , garni de duvet, avec deux fortes dents, dentelées en-dessous, au devant des yeux. Le dessus du corps est d’un brun verdâtre ou rougeâtre. La queue est tachetée et ponctuée de jaunâtre ; ses segments ont un sillon trans- versal, interrompu au milieu, et ses bords latéraux for- ment un angle avec des dentelures. Les pattes sont entre- coupées de rouge et de jaunâtre. Elle habite nos côtes, TOME I. 6 82 CRUSTACÉS DÉCAPODES. mais plus particulièrement celles de la Méditerranée. On la trouve aussi en Italie, en état fossile (r). La quatrième section , celle des Howarps (Asracinr, Latr.), se distingue de la précédente par la forme des deux pieds antérieurs, et souvent aussi par celle dés deux paires sui- vantes, qui se terminent par une pince à deux mordants où une main didactyle. Dans quelques-uns, les deux ou quatre derniers sont beaucoup plus petits que les précé- derits, ce qui les rapproche des anomaux; mais la naseoire en éventail de l’extrémité de leur queue et d’autres caractè- res les éloignent de ceux-ci. Le thorax se rétrécit en devant, et le front s’avance plus ou moins, en manière de bec ou de museau pointu. Quelques-uns ( Galathadées, Leach ) ont, ainsi que les macroures précédents, quatre paires de fausses pattes, et les antennes mitoyennes coudées, et avec les deux filets, repré- sentant la tige, sont manifestement plus courtes que leur pédoncule. Celui des antennes latérales n’est jamaïs accom- pagué d’unelame en forme d’écaille.Les deux pieds antérieurs se terminent seuls par une main didactyle,et qui est souvent très aplatie. Le dernier segment de la queue est bilobé, du moins dans la plupart. En tête de cette division viendront ceux dont les deux (5) (x) M: Desmarest en mentionne (Hist. mat, des crust. foss., pag, 132) deux autres espèces dans le même état, mais dont la seconde pourrait bien appartenir au sous-genre A'ébreysee proprement dit, et se rappro- cher de l’astacus norwegicus de Fabricius. Voyez, pour les autres espèces vivantes, les Annales du Mus. d'hist, natur. , tom. IT, pag. 301 et suiv.; l’article Palinure de lEncyclop. méthod. , ct son atlas d'hist. natur.; Particle Langouste de la seconde édition du nouv. Dict. d’hist. natur., et le même article de l'ouvrage de M. Desmarest sur les crustacés. Consultez encore, quant au système ncr- veux de l’espèce de nos côtes, MM. Audouin et Milne-Edwards; suivant eux, tous les ganglions thoraciques sont, pour ainsi dire , soudés bout à bout. (2) D'après nne observation qui ma été communiquée verbalement par le docteur Leach, dans la galathée amplectens de Fabricius, non- seulementles deïx pieds postérieurs, mais encore les avant-derniers , se- raient plus petits qne les autres. Cette espèce formeraitalorsun genre propre. FAMILLE DES MACROURES. 83 pieds postérieurs sont beaucoup plus menus que les précé- dents, filiformes , repliés, et inutiles à la course. Les GALATHÉES. ( GaLayaras Fah, ). Ont la queue étendue, le thorax presque ovoïde où oblong , les antennes mitoyennes saillantes , et les pinces alongées. Le dessus du corps est ordinairement très incisé ou strié, épineux et cilié. Les espèces les plus remarquables de nos mers sont : La Galathée rugueuse (Galathea rugosa, Fab.; Leo, Ron- del., Hist. des poiss., pag. 390.; Penn., Brit. zool., IV, xinr; Leach., Malac. Brit., xx1x. | dont les serres sont très lon- gues et cylindriques; dent les mandibules sont dépour- vues de dents; et qui a trois longues épines dirigées en avant, au milieu dufront, etdix semblables et pareillement avancées sur la queue, savoir: six au second segment et quatre au suivant (1). La Galathee striée (Cancer strigosus. Lin.) Herbst., xxvr, 2; Penn., Brit. zool. IV, xiv ; Leach.:, Malac. Brit.,xxvur, B. :Semblable, quant aux mandibules, à la précédente , mais ayant le front avancé en manière de bec, avec quatre dents de chaque côté et une autre au bout; les serres grandes, mais non très longues ni linéaires, et très épi- neuses , ainsi qu'une grande partie des pieds suivants. Ce dernier caractère la distingue d’une troisième espèce, pa- reillement indigène,la G. porte-écailles (Galathea squaii- fera, Leach., Malac. Brit. xxvin, À) du docteur Leach. Ce savant forme, avec la galathée gregaria de Fabricius, un genre propre, sous le nom de Grimorée. Grimotea. Le second article des antennes intermédiaires se termine en imassue, et les trois derniers des pieds-mâchoires extérieurs sont foliacés. Elle est de couleur rouge, et a été découverte par doseph Banks dans son voyage autour du monde. Elle (1) Cette espèce forme Le genre muniDÉE , munida, de M. Leach. Foy. Desmar., Consid. , pag. 191. Mais celui-ci se trompe en attribuant à ce savant d’avoir reconnu le premier que cette espèce était le crustacé que Rondelet nomme lion. Voy. mon Hist. génér. des crust. et des insect. , tom. VI, pag. 198, 6° 54 CRUSTACÉS DÉCAPOPES. formait une agrégation si considérable , que la mer parais- sait d’un rouge de sang. Le G. Æglée( Æglea.) du même, n’est distinguée du précédent et de celui de galathée, qu’en ce que les mandi- bules sont dentées, que le second article de leurs pieds m4- choires extérieurs est plus court que le premier , et que le dessus du corps est généralement uni (1). Celui que M. Risso avait d’abord nommé Carypso, et qu’il a ensuite appelé Janira, ne se distingue probablement pas, ainsi que le pense M. Desmarest ( Consid., pag. 192), de celui de Galathée. Les PorceLzLanes. ( PorcezLana. Lam.) Forment dans les macroures, sous le rapport de la queue, une exception très singulière ; elle est repliée en-dessous, comme dans les brachyures. Elles s’éloignent d’ailleurs des galathées par la forme plus raccourcie, suborbiculaire ou presque carrée du thorax ; par les antennes mitoyennes re- tirées dans leurs fossettes ; par leurs pinces qui sont trian- gulaires; enfin à raison de la dilatation intérieure des arti- clesinférieurs de leurs pieds-mâchoires extérieurs. Leur corps est trèsaplati. Ces crustacés sont petits, lents, répandus dans toutes les mers, et se tiennent cachés sous les pierres littorales. Le docteur Leach a formé avec quelques espèces(Æexapus, Lat.; — Longicornis, ejusd.,— Bluteli, Riss., Crust., [, 7, etc.) un genre qu’il a nommé Pisipia. Mais d’après l’examen spé- cial qu’en a fait M. Desmarest, il ne diffère par aucun ca- ractère appréciable. Les unes sont remarquables par leurs pinces très grandes et velues ou très cilicées. Telles sont, 1° la Porcellane larges- pinces ( Cancer platycheles, Penn., Zool. brit., IV, vr, 12; Herbst., XLVII, 2.), dont les pinces sont seulement velues au bord extérieur, et dont le thorax presque nu est arrondi, et qui vit sur les rochers de nos mers. 2 La Porcellane héris- sée (P.hirta, Lam.), dont tout le dessus des pinces et du tho- (1) Æglee lisse, Desm., Consid., xxxw1, 2; Latr., Encyclop. méthod.,, atL d’hist. natur., ccevnt, 2. FAMILLE DES MACROURES. 85 rax est velu, et où celui-ci est presque ovale, aminci en devant. Elle a été rapportée de l’île King par Peron et M. Le Sueur. Les autres ont les pinces glabres. Telle est la Por- cellane à six pieds (Cancer hexapus,'Lin.; Herbst; XLVIL, 4). Le thorax a des lignes courtes , transverses, un peu ciliées. Son front est trifide, avec la dent du milieu finement dente- liée. Les serres sont parsemées de petites écailles et de petits grains, d’un rouge de sang , avec les doigts écartés entre eux et sans dentelures internes. Elle se trouve dans nos mers (r). , Le genre Mowozeris de M. Say ( Journ. de l’acad. des scienc. natur. de Philad., E, pag. 155; Desmar., Cousid., pag. 199 et 200. ) paraît faire le passage des porcellanes aux mé- galopes. Il se rapproche du premier sous le rapport des deux pieds postérieurs et de la direction de la queue. Mais cette queuen’aurait que six segments,et les yeux seraient trèsgros, comme dans le second. Il paraîtrait aussi que les nageoires latérales du bout de la queue ressembleraient à celles du dernier. Les autres crustacés de la même division diffèrent des précédents par leurs pieds postérieurs, semblables , quant à la forme, aux proportions et aux usages, aux précédents, ou pareillement ambulatoires. Ils s’en éloignent encore à raison de leur corps plus épais et plus élevé, de leurs an- tennes latérales beaucoup plus courtes , de leurs serres plus petites, de la grosseur des yeux, et des nageoires latérales de leur queue, qui ne sont composées que d’une seule lame. Cette queue est étendue, étroite , et simplement courbée en- dessous, vers son extrémité. Les Mécarores. (Mecaropus. Leach. — Macropa. Latr. Encyclop. ) Nous en connaissons quatre espèces, dont trois des mers d'Europe et l’autre de l’Océan indien (2), d’où elle a été ap portée par feu Leschenault et MM. Quoy et Gaymard. (1) Voyez l’article Porcellane, du nouv. Dict. d’hist. nat., 2° édit., et Desmar., Consid. sur les crust. , pag. 192-199. (2) Voyez, pour celles d'Europe, Desmar., Consid. , pag. 200-202, et la pl.xxxiv, 2, du même ouvrage. 86 - CRUSTACÉS DÉCAPODES. Nous comprendrons dans notre seconde division ( Asta- cini, Latr.) des homards, ceux qui ontcinq paires de fausses pattes , les antennes mitoyennes droites ou presque droites, saillantes, avancées , et terminées par deux filets aussi longs ou plus longs que leur pédoncule; et qui, un seul sous- renre excepté (gebie), ont les quatre ou six pieds antérieurs terminés par une main didactyle. Leur queue est toujours étendue; leurs deux pieds posté- rieurs ne sont jamais beaucoup plus grêles que les précé- dents, ni repliés. Le pédoncule des antennes latérales est souvent accompagné d’une écaille. Quelques-uns, ainsi que d’autres de la section suivante, vivent dans les eaux douces. Ceux dont les quatre premiers pieds au plus se terminent par deux doigts; dont les autennés latérales n’ont jamais d’écaille à leur base, et dont le feuillet extérieur des na- geoires latérales du bout de la queue w’offre point de suture transverse, formeront une première subdivision. La plupart de leurs pieds sont ciliés ou velus. Ges crustacés sont ma- rius et se tiennent cachés dans des trous qu’ils se creusent dans le sable, # Tantôt l’index ou le doigt immobile ( formé par unesaillie de l’avant-dernier article ) des serres est très sensiblement plus court que le pouce ou le doigt mobile, et ne forme qu’une simple dent. » Les G£vics { Gxr14. Leach. ) Avoisinent les sous-genres précédents’, en ce que les deux pieds antérieurs sont seuls didactyles. Les feuillets des na- geoires latérales du bout de la queue vont en s’élargissant de la base À leur extrémité, et ont des arêtes longitudinales. La pièce intermédiaire ou le dérnier segment de la queue est presque carré (1). Lrs THarassinés. (TuALA4ssiNA. Latr.) Ont les quatre pieds antérieurs terininés par deux doigts ; les feuillets des nagcoires latérales du bout de la queue (1) Thalassina litoralis, Risso, Crust., 11, 2; — Gcebia stellata , Leach, Malac. Brit. , xext, 1-0. /’ox, Desm:; Consid., pag. 203, 204. FAMILLE DES MACROURES. 87 étroits , et alongés, sans arêtes; et le dernier segmert de cette queue, ou la pièce intermédiaire, en triangle alongé (1). Tautôt les quatre pieds antérieurs, on les deux premiers et l’un des seconds (2) sont terminés par deux doigts alon- gés , formant parfaitement la pince. Les deux serres antérieures sont plus grandes ; les feuillets latéraux de la nageoire terminant la queue sont en forme de triangle renversé ou plus larges au bord postérieur ; lin- termédiaire au contraire se rétrécit de la base au bout, et Ya en pointe. Les CarLianasses. (CaLLianassa. Leach.) Ont les serres très inégales , tant pour la forme que poux les proportions ; le carpe de la plus grande des deux anté- rieures est transversal et forme avec la pince un corps com- mun ; le même article de l’autre serre est alongé ; les deux pieds postérieurs sont presque didactyles Le feuillet exté- rieur des nageoires latérales du bout de la queue est plus grand que l’interne, avec une arête ; celui-ci est uni. Les pédicules oculaires sont en forme d’écaille, et la cornée est située près du milieu de leur bord extérieur. Les filets des antennes mitoyennes ne sont guère plus longs que Jeur pédoncule. - ” La seule espèce connue, la Callianasse souterraine. (Cal- lianassa subterranea, Leach., Malac.brit., XXXHI.), se trouve sur no%s côtes cet celles d'Angleterre. Les Axres. (Axaus. Leach. ) En différent par leurs serres , qui sont presque égales, et &ont le carpe ne fait point partie de la pince; les pieds pos- térieurs sont semblables aux précédents. Les feuillets des nageoires latérales sont presque de la même grandeur et ont chacun une arête longitudinale. Les filetsides antennes mi- toyennes sont évidemment plus longs que leur pédoncule. (x) Thalassina scorpionides, Latr. ; Herbst, Cancer anormalus, uxni ; Leach , Zool. misc., cxxx ; Desmar. , Consid. , xxxv1. D 1 li: sses… ls ‘he. de la çe le pair b! (2) Dans les calianasses, la serre gauche de la seconde paire semble étremonodactyle , et l’avant-dernier artirle est dilaité en manière de pa- lelle, 85 CRUSTACÉS DÉCAPODES. L’Axie stirhynque ( Axius stirhynchus , Leach., Malac. Brit., XXXIIT) se trouve sur les côtes d'Angleterre et sur celles de nos départements maritimes de l’ouest, où elle a été observée par M. d’Orbigny père, correspondant du Muséum d'histoire naturelle. Notre seconde et dernière subdivision nous offre des crustacés dont les six pieds antérieurs forment autant de serres, terminées en pince parfaitement didactyle, caractère qui les distingue de tous les décapodes précédents, etqui les rapproche des premiers de la section suivante ; mais ici les serres de la troisième paire sont les plus grandes, au lieu que là ce sont les deux premières, et que leur épaisseur est d’ailleurs beaucoup plus considérable. Le pédoncule des an- tennes latérales est accompagné d’une écaille ou d’épines. Le feuillet extérieur des nageoires latérales du bout de la queue est, dans toutes les espèces vivantes, comme partagé en deux par une suture transverse (1). Les Eryows. (Erxon. Desmarest. ) Ont tous les feuillets de la nageoire caudale rétrécis à leur extrémité et terminés en pointe ; l’extérieur ne présente aucune suture transverse. Les deux filets des antennes mi- toyennes sont fort courts et guères plus longs que leur*pé- doncule. Les côtés du test ont des entailles profondes. Les pinces des deux serres antérieures sont étroites et alongées. Ce sous-genre a été établi par M. Desmarest sur une espèce fossile ( Æryon de Cuvier , Hist. nat. des crust. foss., X, 4 ; Consid., XXXIV, 3.) , trouvée dans une pierre galcaire lithographique de Pappenheim et d’Aichtedt, dans le mar- graviat d’Anspach. Les Écrevisses. ( Asracus. Gronov., Fab.) Ont les feuillets des nageoires latérales du bout de la queue élargis et arrondis à leur extrémité; l’extérieur est (1) Ce caractère est commun à la section suivante , de manière qu’on pourrait, d’après lui, partager les macroures, hormis les schizopodes , en deux grandes divisions. FAMILLE DES MACROURES. 89 divisé transversalement en deux par une suture transverse; l'extrémité postérieure de celui du milieu est obtuse ou arrondie. Les deux filets des antennes mitoyennes sont nota- blement plus longs que leur pédoncule. Les côtés du test ne sont point incisés. Dans les unes et toutes marines, le dernier segment de la queue ou celui qui occupe le milieu de la nageoire ter- minale , n’offre point de suture transverse. Celles dont les antennes latérales ont une grande écaille sur leur pédoncule, dont les yeux sont très gros, en forme de rein , et dont les pinces des deux serres antérieures sont étroites, alongées, prismatiques, égales, forment le genre Nepzrops (Nephrops) de M. Leach. Il a pour type lécre- visse de Norwège (Cancer norwegicus, Lin.; de Géer., Insect., VII, XXI; Herbst., XXVI ; 3, Leach. , Malac. Brit., XXXVL. ) Les deux serres antérieures ont des épines et des arêtes den- tées ; le dessus de la queue est sculpté. On la trouve dans les mers du nord de l’Europe et dans la Méditerranée. Celles dout le pédoncule des antennes latérales n’offre simplement que deux courtes saillies, en forme de dents ou d’épines, dont les yeux ne sont ni très gros ni réniformes, et qui ont les pinces plus ou moins ovales, composent, avec les espèces d’eau douce, le genre astacus proprement dit du même naturaliste. L’Écrevisse homard. ( Cancer gammarus, Lin. } Astacus marinus, Fab.; Herbst., XXV; Penn., Brit.zool., V, x, 21. La pointe en forme de bec de l’extrémité antérieure du test , a trois dents de chaque côté, et une autre double à sa base, Les serres antérieures sont inégales, très grandes ; la pince la plus grande est ovale, avec de grosses dents molaires ; l’autre est plus alongée, avec de petites dents nombreuses. Les individus les plus âgés ont quelque- fois plus d’un demi-mètre de long. Sa chair est très esti- mée. Elle se trouve dans l’Océan européen , dans la Médi- terranée, et même sur les côtes orientales de l’Amérique septentrionale. Son organisation intérieure a été étudiée avec soin par MM. Victor Audouin et Milne-Edwards. Dans les espèces d’eau douce, qui, par les antennes, les yeux et la forme des serres , ressemblent d’ailleurs à la pré- » 90 CRUSTACÉS DÉCAPODES. cédente , le dernier segment de la queue ; ou le mitoyen de sa nageoire terminale est coupé transversalement en deux par une suture. L'Écrevisse commune(Cancer astacus,Lin.)Ræs., {msect., If, ziv— vi. a ses pinces antérieures chagrinées et finement dentelées au bord interne des mordants. Le mu- seau a une dent de chaque côté, et deux à sa base; les bords latéraux des segments de la queue forment un angle aigu. Des circonstances accidentelles font varier sa couleur, qui est ordinairement d’un brun verdätre. Cette espèce , qui se trouve dans les eaux douces de l'Eu- rope , a été plus particulièrement étudiée, tant sous les rap- ports de l’anatomie , que sous ceux des habitudes et de la faculté qu’ont les crustacés de régénérer leurs antennes et leurs pattes, lorsqu'ils les ont perdus ou qu’elles ont été mutilées. L’estomac renferme, lorsqu’elle est sur 1e point de muer , deux concrétions pierreuses, dont la médecine faisait anciennement usage comme absorbants, et qu’on a remplacées par le carbonate de inagnésie. Elle se tient sous les pierres ou dans des trous, et n’en, sort que pour cher- cher sa nourriture, qui consiste en petits mollusques, en petits poissons, en larves d’insectes. Elle se nourrit aussi de chairs corrompues, de cadavres de quadrupèdes , flottant dans l’eau, et dont on se sert comme d’appâts, en les plaçant au milieu de fagots d’épines, ou dans des filets. On les saisit aussi dans leurs trous, ou on les pêche au flambeau. Sa mue a lieu à ja fin du printemps. Deux mois après Paccouple- ment , qui s'opère veutre contre ventre , la femelle fait sa ponte. Ses œufs, d’abord rassemblés en tas, et collés, au moyen d’une liqueur visqueuse, aux fausses pattes,sont d’un rouge brun , et ils grossissent avant que d’éclore. Les jeunes écrevisses, très molles au moment de leur naissance, et tout-à-fait semblables à leurs mères , se réfugient sous leur queue, et y restent pendant plusieurs jours , et jusqu’à ce que les parties de leur cosps soient raffermies. La durée de la vie de nos écrevisses s'étend au-delà de: vingt anmées, et leur taille s'accroît à proportion. On pré- fère celles qui vivent habituellement dans les eaux vives et courantes. On trouve surleurs branchies une annelide para- FAMILLE DES MACROURES. , 91 site, observée, depuis long-temps par Rœsel, mais qu’on ne conwaissait qu’imparfaitement avant les recherches de M. Odier (1). Les eaux douces de l’Amérique septentrionalenous offrent une autre espèce, l’écrevisse de Barton, et dont M.Boscnousa donné une figure (Hist. nat. des crust., H, xt, 1). Une autre, du même pays habite les rizières, et leur nuit beaucoup, au témoignage de M. Le Conte, l’un des meilleurs natura- listes des États-Unis. Dans la cinquième section, celle des Sazicoques (Carides.) les antennes mitoyennes sont supérieures ou insérées au- dessus des latérales ; le pédoncule de celles-ci est entière- ment recouvert par une grande écaille. Leur corps est arqué, comme bossu et d’une consistance moins solide que celui des crustacés précédents. Le front se prolonge toujours en avant, en pointe, et le plus souvent en manière de bec ou de lame pointue, comprimée et dentée sur ses deux bords. Les antennes sont toujours avancées; les latérales sont ordinairement fort longues et en forme de soie très déhiée ; les intermédiaires d’un très grand nombre se terminent par trois filets. Les yeux sont très rapprochés. Les pieds-mâchoires extérieurs, plus étroits et plus alongés que de coutume, ressemblent à des palpes ou à des antennes. Les mandibules dela plupart sont rétrécies et arquées à leur extrémité. L’une des deux premières paires de pieds est sou- vent pliée sur elle-même ou doublée. Les segments de la queue sont dilatés ou élarpis latéralement. Le feuillet exté- rieur de sa nageoire terminale est toujours divisé en deux par une suture, caractère que l’on n’observe que dans les derniers crustacés de la section précédente; la pièce impaire du milieu, ou le septième et dernier segment, est alongée, rétrécie vers le bout, et offre, en dessus, des rangées de peti- tes épines. Les fausses pattes, au nombre de cinq paires, sont alonpées et ordinairement foliacées. On fait une grande consommation de ces crustacés dans toutes les parties du monde. Ou en sale même quelques espèces, afin de les conserver. (1) Foyez son Mémoire sur le branchiodelle, inséré dans la première parlié du premier tome des Mémoires de la Socicté d’histoire nalu- relle de Paris ; pag. 69 et suiv. 02 CRUSTACÉS DÉCAPODES. Les uns ont les trois premières paires de pieds en forme de serre didactyle , et dont la longueur augmente pro- gressivement, de sorte que la troisième paire est la plus longue. Tels sont Les PENÉES. (PEnæus. Fab.) Dont aucun article des pieds ne présente de division an- nulaire. Leurs palpes mandibules sont relevés et foliacés. On voit un petit appendice en forme de lame elliptique à la base des pieds, caractère qui semble rapprocher ces crustacés des pasiphaés, dernier sous-genre de cette section, et de ceux de la suivante. Quelques espèces, et toutes indigènes, forment, à raison de la briéveté des deux filets de leurs antennes inter- médiaires, une première division. Elle comprend les sui- vantes. Le Pénée caramote(Palaemon sulcatus,Oliv., Encyclop.; Caramote, Rond., Hist. nat. des poiss., Liv. xvin, chap. 3.) est long de neuf pouces. Sur le milieu du thorax est une carène longitudinale, bifurquée à sa base, terminée par un bec avancé, comprimé , ayant onze dents à sa tranche supérieure et une à l’inférieur ; on voit de cha- que côté de la carène un sillon longitudinal. Cette espèce est très commune dans la Méditerranée et l’objet d’un grand commerce. On la sale pour la transpor- ter dans le Levant. Le Pénée à trois sillons de M. Leach (Malac. Brit., XLIL. ), et qui se trouve sur les côtes d’An- gleterre, n’est peut-être qu’une variété locale du précé- cédent. Son thorax a trois sillons et le bec a deux dents en-dessous. Dans le Pénée d’Orbigny (Lat., Nouv. dict. d’hist. nat. 2° édit. article Pénee. ), la carène n’est point sillonnée. D’autres pénées ont les antennes intermédiaires terminées par de longs filets; ce sont celles de notre seconde division. Nous y rapportons Le Pénée monodon ( Penœus monodon , Fab. ; Squilla indica, Bont., Hist. nat., p.81.) des mers des Indes. Deux espèces de la Méditerranée ( P. antennatus, Riss., Grust., l'AMILLE DES MACROURES. 99 IL, 6, — P. mars., ejusd., IF, 5 ) paraissent aussi en faire partie. Les Srenopes. (Srenopus. Lat.) Se distinguent des pénées par les divisions transverses et annulaires des deux avant-derniers articles des quatre pieds postérieurs. Tout le corps est mou. Les antennes et les pieds sont longset grêles ; ceux de la troisième paire sont plus larges. Nous n’en connaissons qu’une seule espèce, rapportée des mers australasiennes par Peron et M. Lesueur. Olivier Va conservée dans le genre palémon ( Cancer setiferus, Lin.; P. hispidus , Oliv. , Encycl.; et atl. d’hist. nat., cccxix, 2; Seb., Mus., IE, xx1, 6, 7; Herbst., xxxr, 3.), où je l’avais d’abord placée. Les autres salicoques, dont plusieurs ont les antennes intermédiaires terminées par trois filets, n’offrent au plus que deux paires de serres didactyles, formées par les quatre pieds antérieurs. Un sous-genre , établi sur une seule espèce propre à se mérique PART ERNeTee celui D’Arye. (Arya, Leach.) S’éloigne de tous les crustacés analogues, par un caractère anomal. La pince terminant les quatre serres est fendue jusqu’à sa base, ou semble être composée de deux doigts en forme de lanières, réunis à leur origine; l’article qui précède est en forme de croissant ; la seconde paire est la plusgrande. Les antennes mitoyennes n’ont que deux filets (1). Dans tous les sous-genres suivants, les doigts des pinces ne prennent naissance qu’à une certaine distance de l’ori- gine de l’avant-dernier article ou de celui qui est en formé de main, et le corps ou l’article qui la précède n’est point lunulé, Maintenant viendront d’abord les salicoques, dont les pieds sont généralement robustes et point en forme de fil, et sans appendice à leur base extérieure. Leur corps n’est jamaisitrès mol , ni très alongé. Parmi ces sous-genres, à pieds sans appendice, les trois (1) Atya scabra , Leach , Zool. misc., exxxr. 94 CRUSTACÉS DÉCAPODES. suivants nous présentent encore, sous le rapport des serres, des formes insolites. Dans celui Des Crancons. (Crancow , Fab. }, Les deux serres antérieures, plus grandes queles pieds sui- vants, n’ont qu’une dent à la place de l’index ou du doigt fixe, et celui qui est mobile est en forme de crochet et fléchi. ‘ Les antennes supérieures ou mitoyennes n’ont que deux filets. Les seconds pieds sont repliés, plus ou moins distinc- tement bifides ou didactyles à leur extrémité; aucun de leurs articles n’est annelé. Le bec antérieur du test est fort court. Nous ne séparerons point des crangons les ÉGÉONs de M. Risso ou les Ponropuires de M. Leach. Ici le dernier arti- cle. des pieds-mâchoires extérieurs est une fois plus long que le précédent , tandis qu’ils sont d’égale longueur dans les premiers. Les seconds pieds des égéons sont plus courts que les troisièmes et les plus petits de tous, au lieu que leur longueur est la même dans les crangons. Le nombre des espèces étant d’ailleurs très borné, cette distinction généri- que est d’autant moins nécessaire. Le Crangon commun( C. vulgaris, Fab. ; Roes., Insect., U, xx, 1, 2.) n’a guère plus de deux pouces de long. Il est d’un vert glauque pâle, ponctué de gris et uni. L'espace ‘pectoral portant la troisième paire de pieds est avancé en pointe. Cette espèce est très commune sur nos côtes océa- niques , où on l'appelle vulgairement Cardon. On l'y pé- che toute l’antée dans des filets. Sa chaire est délicate, On y trouve aussi, selon M. Brébisson , maïis-très rarement, le Ç: ponctué de rouge de M. Rissa; mais je présumeavec lui, que ce n’est qu’une variété. Le €: cuirassé (Egeon loricatus, Riss,; Cancer cataphractus, OM., Zool. adriat., WI, 1.) a trois arêtes longitudinales et dentelées sur le thorax. Les mers du nord offrent une espèce assez grande ( Cran- -gon borcas., Phipps., Voy. au nord, pl. x1, 1 ; Herbst., ES 3 2 DB E VAMILLE DES MACROURES. 0 Les Processes, ( Processa. Leach.— Nika. Risso. ) Ont l’un des deux pieds antéri:urs terminé simplement en pointe, et l’autre en pince didactyle; les deux suivants sontinégaux, grêles, terminés aussi par deux doigts ; l’un de ces seconds pieds est fort long, avec Îe carpe et l’article précé- dent annelés ; ce caractère n’est propre à l’autre pied qu’au premier de ces articles ; les pieds de la quatrième paire sont plus longs que les précédents et les deux suivants. Les an- tennes supérieures n’ont que deux filets. « La P, comestible (Nika edulis, Risso , Crust., IE, 3) est d’un rouge de chair, pointillé de jaunâtre, avec une ligne de petites taches jaunes au milieu. L’extrémité anté- rieure de sou test a trois pointes aiguës, dont l’intermé- diaire ou le bec plus longue ; les deux pattes antérieures sout de grosseur égale, la droite est en pince. On vend cette espèce pendant toute l’année, dans les marchés de Nice. Elle se trouve aussi sur les côtes du département des Bouches-du-Rhône (1). Les Hyménocéees. (HymenocrraA. Latr.) Ont les deux pieds antérieurs terminés par un long cro- chet , bifide au bout , et à divisions très courtes; les deux suivants sont fort grands; ses mains, le doigt fixe, et le filetsupérieur des antennes mitoyennes sont dilatés,membra- neux et comme foliacés. Les pieds-mâchoires extérieurs sont pareillement foliacés et recouvrent la bouche. La seule espèce connue fait partie dela collection du Mu- séum d'histoire naturelle, et a été recucillie dans les mers des Indes orientales. Nous passons maintenant à dessous-genres, dont les serres n’offrent aucune particularité remarquable ou insolite. Tantôt les antennes supérieures ou mitoyennes ne sont terminées que par deux filets. ‘Le bec’est généralement court. {1} Poyez, pour d’autres espèces, Risso, Hist. nat. des crust. de Nice; Leach, Malac. Brit. xz1, et le nouv. Dict d’hist. mat., 2e édit, 96 CRUSTACÉS DÉCAPODES. Les Gnarnorayies. (GNArnopayzrLum. Latr. ) Les seuls qui, sous le rapport de la forme et l’ampleur des pieds-môchoires inférieurs, se rapprochent des hyméno- cèrés. Les quatre pieds antérieurs sont en forme de serres didactyles ; la seconde paire est plus longue et plus épaisse que la première. Aucun des articles des quatre n’est an- nelé (r). Les Ponronies. ( Ponronra. Latr.) Ont, comme les deux sous-genres suivants, les quatre pieds antérieurs en forme de serres et didactyles, mais le carpe n’est point annelé (2). Les Azpnées. (AzLpueus. Fab.) Qui ont aussi les quatre pieds antérieurs terminés par une pince didactyle , mais le carpe des seconds est articulé. Ceux-ci sont plus courts que les premiers (3). Les Hirrozyres.' ( Hippozyre. Leach. ) Ne s’éloignent des alphées que par les proportions res- pectives des serres ; les secondes sont plus longues que les premières (4). | Les deux dérniers sous-penres suivants ont cela de parti- culier, qu’une seule paire de leurs pieds se termine en pince didactyle. Dans Les Autonomes. (AuronomeaA. Risso. ) Ce sont les deux antérieurs, qui se distinguent d’ailleurs (1) Alpheus elegans , Risso , Crust. , 1, 4; Desmar., Consid., p. 228. (2) Alpheus thyrenus, Risso, Crust. , 11, 2; Æstacus thyrenus petag., v, à; Desmar., did., pag. 229. (3) Alpheus malabaricus , Fab. , et probablement quelques autres es- pèces, mais sur lesquelles je n’ai point de données suffisantes. Woyez Desmar. , Consid. , pag. 222 et 223. : (4) Rapportez-y les palémons diversimane et marbre d'Olivier. F’oyez Desmar., Consid , pag. 220. , FAMILLE DES MACROURES. 97 desautres par leur grandeur, leur grosseur et leur dispropor- tion (1). Dans Les Panpazes ( Panpazus , Leach.), Les deux pieds antérieurs sont simples ou à peine bifides ; les deux suivants sont plus longs, d’inégale longueur, didac- tyles , avec le carpe et l’article précédent annelés. Les pieds-mächoires extérieurs sont grèles et très longs, du moins dans quelques-uns. La saillie antérieure du test est fort longue et très dentée (2). Tantôt les antennes supérieures ont trois filets. Ces crustacés ont quatre serres didactyles, dont les plus petites repliées , et le bec alongé. Les Paremons, (Pazæmon. Fab.) Se distinguent des deux sous-genres suivants, par leur carpe inarticulé ; les seconds pieds sont plus grands que les premiers ; ceux-ci sont repliés. On en trouve àux Indes orientales, d’une grandeur très remarquable, et dont les se- condes serressont fort longues. Les Antilles en offrent aussi d’assez grands, et dont quelques-uns se tiennent à l’em- bouchure des rivières. Ceux de nos côtes sont beaucoup plus petits, et y sont désignés sous les noms de crevettes et de salicoques ; leur chair est plus estimée que celle, des crangons. Selon M. de Brébisson, (Catal. méthod.,des crust. terrest. et fluv., du département du Calvados.), on les pêche de la même manière, mais seulement en été. Ces crustacés nagenti:rès bien, surtout lorsqu'ils fuient, et dans diverses directions. [ls fréquentent les rivages. La pierre lithographi- que de Pappenheim et de Solhnofen renferme souvent les débris d’un crustacé fossile que M. Desmarest rapporte aux palémons, sous le nom spécifique de spinipes (Hist. nat. des (1) Auionomea Olivi, Risso , Crust., pag. 166; Cancer glaber, Oliv., Zool. adriat. 111, 4; Desmar., Consid. , pag. 251 et 252. (2) Pandalus annulicornis, Leach, Malac. Brit., xL; — Pandalus narwal, Latr. ; ÆAstacus narwal, Fab.; Palæmon pristis, Risso ; Cancer armiger ? Herbst., xxxiv, 4. Woyez Desmar., Consid., pag. 219, 220. Ar TOME i. Fe 7 O8 CRUSTACES DÉCAPODES, crust. foss., XI, 4.). Il én a effectivement le port , mais les serres manquent. Une autre espèce pareilleñent fossile, mais beaucoup plus grande, à été découverte en Angleterre. Le Palémon à dents de scie ( P. serratus, Leach, Malac. Brit., XL, 1 — 10; Herbst., XXVII, r1), a trois à quatre pouces de long. Il est d’un rouge pâle, mais plus vif sur les antennes, le bord postérieur dessepments de la queué, et surtout sur la nageoire terminale. Sa corne frontale dépasse le pédoncule des antennes mitoyennes, se relève à sou extrémité, a sept à huit dents en dessus, la pointe non comprise, et cinq en dessous. Les doigts sont aussi longs que la pince proprement dite, ou l’avant-dernier article. Cette espèce se trouve sur les côtes océaniques de France et d'Angleterre, et c’est celle de ce sous-genre que l’on vend plus particulièrement à Paris. L’un des côtés de son test offre souvent et en tout temps une sorte de loupe, récouvrant un érustacé pafasite du genre bopyte , appliqué sur les branchies. Le Palémon squille, où Salicoque (Cancer squilla, Lin.), Palæñon squilla, Leach,Malac. Brit., XLWA, 11-13; Squrlla fusca, Bast., Opusc. subs., lib. 2, HE, 5.), est de moitié plus pêtit que le précédent. Sa corne frontale ne dépasse guère lé pédoncule des antenues supérieures, est presque droite où peu recourbée ; échancrée au bout, avec sept à huit dents én dessus et trois en dessous. Les doists des serres sotit un peu plus longs que la main. Il est commun sur nos côtes et sur celles d'Angleterre (1). Le carpe est articulé ou présente des divisions annülaires dans lés déux génies suivants , savoir : Les Lysmares (Évsmara, Riss., auparavant Menicerra du À même.) , ÿ Qui ont la seconde paire de serres plus grande que la pre- mière (2). (1) Voyez les articles Falémon de l'Encyclopédie méthodique, de la seconde édition du nouv. Dict: d’hist. natur,, et Desmar.; Consid. gén. sur kés crust., pag: 233-238. Foyezaussi, quant au système nerveux, le Mémoire précité de MM. Audouin et Milne Edwards. (2) Lysmaia seticauda, Risso, Crust., 11, 13 Desmar., Consid., pag. 236. TAMILLE DES MACROURES. 99 Les AtTaanas. (Armanas. Leach.) Où la première paire de serres est, au contraire, plus grosse que la suivante (1). Le dernier sous-penre de cette section, celui De PasrpnAË, (PasrpnÆaA, Sav.), Quoique très rapproché de plusieurs des précédents par les antennes supérieures terminées par deux filets ; par la forme des quatre pieds antérieurs, terminés en une pince didactyle , précédée d’un article, sans divisions an- nulaires ; par la briéveté du museau ou de la corne frontale, en diffère sous quelques rapports. On voit tres distincte- ment à la base extérieure de leurs pieds un appendice en forme de soie; ces pieds, à l’exception des serres, qui sont plus grandes et presque égales, sont très grêles et filiformes ; le corps est fort alongé, très comprimé et fort mou. La Pasiphaë sivado (Alpheus sivado, Risso, Crust., If, 2; Desmar. , Consid., pag. 240.) a deux pouces et demi de long sur quatre lignes et demi de largeur. Le corps est d’un blanc nacré, transparent , bordé de rouge, avec de petits points de cette couleur sur la nageoire de la queue. Le museau est aigu et légèrement courbé à son extrémité. Les serres sont rougeâtres. Ce crustacé est très abondant sur la plage de Nice, et, suivant M. Risso , fait sa poute en juin et juillet. On n’eu a pas encore observé d’autres espèces. Notre sixième et dernière section des macroures, celle des Scæizopopes (Schizopoda.), paraît lier les macroures avec l'ordre suivant. Les pieds, dont aucun n’est terminé en pince, sont très grêles , en forme de lanières , munis d’un appendice plus ou moins long, partant deldeur côté extérieur, près de leur base, et uniquement propres à la natation. Les œufs sont situés entre eux et non sous la queue. Les pédicules oculaires sont très courts. Ainsi que dans la plupart des ma- croures , le front s’avance en pointe ou présente l’apparence d’une sorte de bec. Le test est mince, la queue se termine, (1) Athanas nitescens, Leach, Malac. Brit., xziv ; Desmar. , Con- sid. , pag. 239, 240 ; De Bréb., Crust. du Calv., pag. 23, 24. ue / 106 CRUSTACÉS DÉCAPODES. comme d'ordinaire, en manière de "nageoire. Ces crustacés sont petits et marins. Ici les yeux sont très apparents; les antennes latérales sont accompagnées d’une écaille ; les mitoyennes sont terminées par deux filets et composées de beaucouy de petits articles, de même que les précédentes. Les Mysis. (Mysis. Latr. ) Ont les antennes et les pieds à découvert, le test alongé, presque carré ou Cylindracé, les yeux très rapprochés et les pieds capillaires, comme formés de deux filets (1). Les Crypropes. (Cryrropus. Latr.) Ont un test subovoïde, renflé, replié inférieurement sur les côtés, enveloppant le corps ainsi que les antennes et les pattes, et ne laissant à découvert en dessous qu’une fente longitudinale. Les yeux sont écartés; les pieds sont en forme de lanières, avec un appendice latéral (2). Là les yeux sont cachés ; les antennes intermédiaires sont coniques, inarticulées, fort courtes; les latérales sont com- posées d’un pédoncule et d’un filet, sans articulations dis- tinctes. Leur base n’offre point d’écaille , du moins sail- lante. Tels sont : Les Muzciows. (Muzcion. Lat.) Le corps est très mou, avec le thorax ovoïde. Les pieds sont en forme de lanière, et la plupart au moins ont un appen- dice à leur base ; la quatrième paire est la plus longue de toutes. Je n’en connais qu’une espèce, le Mulcion de Lesueur. Elle a été recueillie par ce zélé naturaliste dans les mers de l'Amérique septentrionale. Feu Olivier avait trouvé dans ia pinne-marine un crustacé très analogue au pre- mier coup d’œil, mais dont les individus étaient telle- ment déformés, qu’il ne m’a pas été possible d’en étudier les caractères. : (1) Aysis F'abricü, Leach ; Encyclop. méthod., atl. d’hist. natur., eccxxxvi, 8, 9; Cancer oculatus, Oth. Fab., Faun. groenl., fig. 1. Voyez Desmar. , Consid., pag. 241,242. (2) Cryptopus Defrancü, Latr., de la Méditerranée. de CRUSTACÉS STOMAPODES EN GÉNÉRAL. 101 Les nébalies, que nous avions d’abord. placés dans cette section, n'ayant point d’appendices natatoires sous les der- miers segments de leur corps, et leurs pieds étant assez sem- blables à ceux des cyclopes, passeront, avec les condylures, dans l’ordre des branchiopodes , dont ils feront l’ouverture. Les nébalies, par leurs yeux très saillants, et qui semblent être pédiculés , et par quelques autres caractères, paraissent, avec les zoés, lier les schizopodes avec les branchiopodes. © LE SECOND ORDRE DES CRUSTACÉS, Les STOMAPODES (Sromapopa.), vulgairement Mantes de mer. Ont leurs branchies à découvert et adhérentes aux cinq paires d’appendices situés sous l’abdomen ( la queue), que cette partie nous a offerts dans les dé- capodes , et qui ici, comme dans la plupart des macroures, servent à la natation ou sont des pieds- nageoires. Leur test est divisé en deux parties, dont l’antérieure porte les yeux et les antennes in- termédiaires , ou bien compose la tête , sans porter les pieds-mâchoires. Ces organes, ainsi que les quatre pieds antérieurs, sont souvent rapprochés de la bou- che , sur deux dignes convergentes inférieurement , et de là la dénomination de stomapodes, donnée à cet ordre. Le cœur, à en juger par les squilles, genre le plus remarquable de cet ordre, et le seul où l’on ait encore étudié , est alongé et semblable à un gros vaisseau. Il s'étend tout le long du dos, repose sur le foie et le canal intestinal, et se termine postérieu- 102 DES CRUSTACÉS STOMAPODES réineit’et près d&l’anus en pointe. Ses parois sont minces, transparentes et presque membraneuses. Son extrémité antérieure, immédiatement placée derrière l’estomac, donne naissance à trois artères principales, dont la médiane ( l’ophthalmique ), je- tant des deux côtés plusieurs rameaux, se porte plus spécialement aux yeux etaux antennes mitoyennes; et dont les deux latérales ( les antennaires ) passent sur les côtés de l’estomac, et vontse perdre dans les muscles de la bouche et des antennes extérieures. La face supérieure du cœur ne produitaucune artère ; mais on en voit sortir de ses deux côtés un grand nombre, et dont chaque paire, à ce qu’il nous a paru, correspond à chaque segment du corps, à comi- mencer aux pieds-mächoires, soit que ces segments soient extérieurs, soit qu'ils soient cachés-par le test, et même tres petits, comme le sont les anté- rieurs. Au niveau des cinq premiers anneaux de l’abdomen, où de ceux portant les appendices nata- toires et les branchies, cette face supérieure du cœur recoit, près de la ligne médiane, cinq paires de vais- seaux ( une paire par chaque segments ) venant de ces derniers organes, etqui, suivant MM. Audouin et Milne Edwards, sont les analogues des canaux branchio-cardiaques des décapodes. Un canal cen- tral (1), situé au-dessous du foie et de l'intestin, re- (a) Voyez les généralités des macroures. On n’a point observé dans les crustacés des ordres suivants, ce vaisseau niles sinus veineux ; mais le cœurconserve la même forme alongée , et présente aussi les mèmes artères EN GÉNÉRAL. 103 coit le sang veineux, qui aflue de toutes les parties du corps. Au niveau de chaque segment portant les pieds-nageoires et les branchies , il jette de chaque côté un rameau latéral, se rendant à la branchie située à la base du pied-nageoire correspondant. Les parois de ces conduits ont paru aux mêmes observateurslissesetcontinues, mais formées plutôt par une couche de tissu lamellaire celluleux ac- colé aux muscles voisins, que par une membrane propre ; 1l leur a semblé que ces conduits commu- niquaient entre eux wers le bord latéral des an- neaux : mais ils n’osent l’assurer. Les vaisseaux afférents ou internes des branchies, qui, dans ces squilles, forment des houppes en panaches, se con- Unuent avec lest canaux branchio-cardiaques , me sont plus logés dans des cellules, passent entre des muscles, contournent obliquement la partie laté- rale de l'abdomen, gagnent le bord antérieur de l’anneau précédent, et vont se terminer à la face supérieure du cœur, près de la ligne médiane, en chevauchant légèrement l’un sur l’autre. Le cordon médullaire n'offre , outre le cerveau, que dix gan- glions, dont l’antérieur fournit les nerfs des parties de la bouche; les trois suivants, ceux des six pieds palaloires, et les six derniers, ceux de la queue. Ainsi les quatre derniers pieds-mâchoires , quoique antérieures. Ses côtés donnent encore naissance à d’autres artères corres- pondantes aux articulations du corps. ’oyez, outre le memoire précité, les Lecous d'Anatomic comparée de M. Cuvier. 104 DES CRUSTACÉS STOMAPODES représentant les quatre pieds antérieurs des déca- podes, font néanmoins partie des organes de la mas- tication. L’estomac des mêmes crustacés (squilles ) est petit, et n'offre que quelques très petites dents (1) vers le pylore. IL est suivi d’un intestin grêle et droit, quirègne dans toute la longueur de l’abdomen, ac- compagné à droite et à gauche de lobes slanduleux, paraissant tenir lieu de foie. Un appendice en forme de rameau, adhérent à la base interne de la dernière paire de pieds, paraïtcaractériser lesindividus mâles. Les téguments des stomapodes sont minces, et même presque membraneux ou diaphanes dans plu- sieurs. Le test, ou carapace, est tantôt formé de deux boucliers , dont l’antérieur répond à la tête et l’autre au thorax, tantôt d’une seule pièce, mais libre par derrière, laissant ordinairement à découvert les segments thoraciques, portant les trois der- nières paires de pieds, et ayant en devant une articulation, servant de base aux yeux et aux an- tennes intermédiaires; ces derniers organes sont toujours étendus et terminés par deux ou trois filets. Les yeux sont toujours rapprochés. La composition de la bouche est essentiellement la même que celle des décapodes ; mais les palpes des mandibules , au lieu d’être couchés sur elles, sont toujours relevés. Les pieds-mâchoires sont dépourvus de l’appendice en forme de fouet, qu'ils nous offrent dans les dé- (1) Elles forment deux rangées de stries transverses et parallèles. iN GÉNÉRAL. 10) capodes. Îls ont la forme de serres ou de petits pieds ; et dans plusieurs au moins (les squilles), leur base extérieure, ainsi que celie des deux pieds antérieurs proprement dits, offre un corps vésicu- laire ; ceux de la seconde paire, dans les mêmes stomapodes, sont beaucoup plus grands que les autres et que les pieds mêmes; aussi les a-t-on con- sidérés comme de véritables pieds, et en a-t-on compté quatorze (1). Les quatre pattes antérieures ont aussi la forme de serres, mais terminées ainsi que les pieds-mâchoires, en griffe, ou par un crochet qui se replie du côté de la tête, sur la tranche infé- rieure et antérieure de l’article précédent ou de la main.Mais dans quelques autres, tels que les phyl- losomes (2), tous ces organes sont filiformes et sans pince. Quelques-uns d’entre eux au moins, ainsi que les six derniers et pareïllement simples des stoma- podes pourvus de serres, ont un appendice ourameau latéral. Les sept derniers segments du corps, renfer- mant une bonne partie du cœur, et servant d’at- tache aux organes respiratoires, ne peuvent plus, sous ce rapport, être assimilés à cette portion du corps qu'on nomme queue dans les décapodes; c’est un abdomen proprement dit. Son avant dernier ses- (1) Les secondes màchoires des mêmes stomapodes n’ont plus aussi la forme de celles des décapodes. Elles ont la figure d’un triangle alongé et divisé en quatre articles par des lignes transverses. Les mandibules sont bifurquées et très dentées. (2) Dans tous ceux où les quatre pieds antérieurs sont en forme de serre, les six derniers sont nataloires. 106 CRUSTACÉS STOMALZODES. ment a, de chaque côté, une nageoire composée de même que celle de la queue des macroures, mais souvent armée ainsi que le dernier segment, ou la pièce intermédiaire, d’épines ou de dents. Fous les stomapodes sont marins, habitent de pré- férence les contrées situées entre les tropiques, et ne remontent point au-delà des zônes tempérées, Quoique nous ayons vu un très grand nombre d’in- dividus , nous n’en avons jamais rencontré un seul portant des œufs. Leurs habitudes nous sont tota- lement inconnues; seulement, il est hors de doute que ceux quisont munis de serres , s’en servent pour saisir leur proie, à la manière de ces orthoptères, appelés en Provence prégadious ou mantes (1). C’est à raison d’une telle conformité, que ces sto- mapodes ont recu la dénomination de muntes de mer : ce sont les cragones el cr'angines des Grecs. Au témoignage de M. Risso, ils se tiennent à de grandes profondeurs, sur les fonds sablonneux et fangeux , ets’accouplent au printemps. Mais d’autres stomapodes, ceux- PAM OV tou, O4 RQ) SUN CE (1) Solpulga fatalis, Fab. ; Herbst., Monog. , soip. T, 1, du Bengale: — $. chelicornis, Fab. ; Herbst., ibid. , 1, 1;— Phalangium araneoides, Pall., Spicil. zool. , fasc. IX, 11, 7, 8, 9. ’oyez, en outre, la Mono- graphie de ce genre publiée par Herbst., et les Voyages de Pallas et d'Olivier. 18° 276 ARACHNIDES TRACHÉENNES. ment Scorpion des livres , se trouve dans les herbiers, les vieux livres , etc., où elle se nourrit des petits insectes qui les rongent. Uneautre (Scorpio cümicoides, Fab.)Herm., Mém. aptér., VIL, 9, habite sous les écorces d’arbres, les pierres, etc. D'autres (Obisium, Leach.) ont le thorax sans division, les chélicères sans stylet, les poils du corps en forme de soies {x}. Mais le nombre des yeux nous fournit un caractère plus important. Il est de quatre dans les Omrsres et de deux dans les Pinces proprement dites (2). La seconde famille des ARACHNIDES TRACHÉEN- nés, celle Des PYCNOGONIDES. (PYCNOGONIDES. ) À le tronc composé de quatre segments, occu- pant presque toute la longueur du corps , terminé à chaque extrémité par un article tubulaire, dont l’antérieur plus grand, tantôt simple, tantôt ac- compagné d’antenne-pinces et de palpes, ou d’une seule sorte de ces organes, constitue la bouche (3). Les deux sexes ont huit pieds propres à la course; mais les femelles offrent, en outre, deux fausses pattes, siluées près des deux antérieurs; et servant uniquement à porter les œufs. (2) Herm., Mém.aptér., v, 6; vi, 14. (2) Voyez la Monographie des scorpionides du docteur Leach, dans le troisième volume de son Zoological miscellany, tab. 14: et 142 ; etun Mémoire sur les insectes du Copal, par M. Dalman, où il en décrit et figure une espèce sous le nom d’eucarpus ; et où il présente des observa- tions sur d’autres espèces. (3) Le siphon d’une graude espèce du sous-genre phoxichile , apportée du cap de Bonne-Espérance par feu Delalande, m'a offert des sutures longitudinales, de manière qu'il me paraît composé du labre, de la lan- guette et de deux mâchoires, le tout soudé ensemble. Les palpes sont dès lors ceux de ces màchoires, FAMILLE DES PYCNOGONIDES. 277 Les Pycnogonides sont des animaux marins (1), ayant de l’analogie, soit avec les Cyames et les Chevrolles, soit avec les arachnides du genre Pha- langium, ou les Faucheurs, auxquels Linnæus Îles à réunis. Leur corps est ordinairement linéaire , avec _ les pieds très longs, de huit à neuf articles, et ter- minés par deux crochets inéyaux, paraissant n’en former qu’un seul , et dont le plus peui est fendu. Le premier article du corps, et qui tient lieu de tête et de bouche, forme un tube avancé, presque cylindrique ou en cône tronqué , ayant à son exiré- milé une ouverture triangulaire où en trèfle. I porte à sa base les antenne-pinces et les palpes. Les antenne -pinces sont cylindriques ou linéai- res, sinplement prenantes, composées de deux pièces, dont la dernière en pince, avec le doigt inférieur, ou celui qui est immobile, quelquefois plus court. Les palpes sont en forme de fil, de cinq ou neuf articles, avec un crochet au bout. Chaque segment suivant, à l’exception du dernier, sert d'attache à une paire de pieds (2); mais le pre- (x) Suivant M. Savigny, ils font le passage des arachnides aux crus- tacés. Nous ne les placons ici qu'avec doute. (2) M. Milne Edwards, qui a observé ces animaux sur le vivant, m'a dit avoir vu dans l’intérieur de ces organes des expansions laté- rales du canal intestinal , ou des cœcums. J’en avais effectivement apercu les traces , sous la forme de vaisseaux noirâtres, dans divers nympbons. Cette observation me porterait à croire que ces animaux respirent par la peau, caractère d’après lequel ils pourraient former un ordre particulier, et peut-être intermédiaire entre les arachnides et Les insectes aptères de Vordre des parasites. 278 ARACHNIDES TRACHÉENNES. mier, ou celui avec lequel s'articule la bouche, a sur le dos un tubercule portant, de chaque côté, deux yeux lisses, et en dessous, dans les femelles seulement, deux autres petits pieds, repliés sur eux-mêmes, et portant les œufs qui sont rassemblés tout autour d’eux, en une ou deux pelottes. Le dernier segment est petit, cylindrique, et percé d’un petit trou à son extrémité. On ne découvre aucuns vestiges de stigmates. Ces animaux se trouvent parmi les plantes ima- rines, quelquefois sous les pierres, près des rivages, et quelquefois aussi sur des cétacés. Les Pycxoconows. (Pycnoconum. Brun. Müll. Fab.) Sont dépourvus d’antenne-pincés et de palpes, et la longueur de leurs pieds ne surpasse guère celle du corps, qui est proportionnellement plus court et plus épais que dans les genres suivants. Ils vivent sur des cétacés (1). Les PHoxicuiLes. (PHoxicnILus. Latr. ) N’offrent point de palpes, de même que les précé- dents, mais ont des pieds fort longs et deux antenne- pinces (2). Les NymPpxows. (NympHON. Fab.) Ressemblent aux Phoxichiles par la forme très étroite (1) Müll., Zool. dan., cxix, 10-12, femelle. Trouvé sur nos côtes par MM. Surirey et d'Orbigny. (2) Rapportez à ce genre le pyenogonum spinipes d'Othon Fabricius , sa variété du P. grossipes, sans antennes ; les phalangium aculeatum, spi- nosum de Montagus (Lin. Trans. ), le #ymphon femoratum des Actes de la Soc. d’hist. natur. de Copenhague (1797); le »ymphon hirtum de Fabricius, qui peut-être ne diffère pas des phalangium spinipes, spi- nosum , cités plus haut. FAMILLE DES HOLÈTRES. 27% et oblongue de leur corps, la longueur de leurs pieds, et la présence des antenne-pinces; mais ont, en outre, deux palpes (1). La troisième famille des ARACHNIDES TRACHÉEN- Nes, celle Des HOLÈTRES. (HorrrrA. Hermann.) A le thorax et l'abdomen réunis en une masse , sous un épiderme commun : le thorax est tout au plus divisé en deux, par un étranglement, et l’ab- domen présente seulement dans quelques-uns des apparences d’anneaux, formés par des plis de l’é- piderme. L’extrémité antérieure de leur corps est souvent avancée. en forme de museau ou de bec ; la plupart ont huit pieds et les autres six (2). Cette famille ce compose. de deux tribus. La première tribu des Aracnnines HoLèrres, celle des Puaranarens ( Phalangita, Latr.), a des antenne-pinces très apparentes, soit en (1) Pycnogorum grossipes, Oth. Fab.; Müll., Zool. dan., ex1x, 5-9, fem.; à comparer avec les rymphons gracile et femoratum du docteur Leach. (Zool. miscell., xx, 1, 2). Son genre ammothea (A. carolinen- sis, ibid. , x1m1) diffère de celui des xymphons par les antenne - pinces beaucoup plus courtes que la bouche, leur première pièce , ou celle de la racine, étant fort petite. Les palpes ont neuf articles, tandis que ceux des nymphons n’en offrent que cinq. Dans ce genre , ainsi que ceux de phoxichile et de pycenogonon, le second article des tarses est fort court. Le tubercule portant les yeux est quelquefois placé sur une saillie qui s’avance au-dessus de la base de l’article antérieur, ou la bouche. (2) Le trombidium longipes d'Herman fils, Mém. aptér., pl. 1,8, est représenté avec dix pieds, dont les deux premiers très longs. Il ne lui en donne que huit dans le texte. 280 ARACHNIDES TRACHÉENNES. saillie au-devant du tronc, soit inférieures, et tou- jours terminées en une pince didactyle, précédée d’un à deux arücles. Îls ont deux palpes en forme de fil, de cinq ar- ticles, dont le dernier terminé par un pelit onglet ; deux yeux distincts, deux mâchoires formées par le prolongement de l’article radical des palpes, et souvent quatre de plus (1), et qui ne sont aussi qu’une dilatation de la hanche des deux premières paires de pieds; le corps ovale ou arrondi, re- couvert, du moins sur le tronc, d’une peau plus solide ; des apparences d’anneaux ou des plis sur l’abdomen. Les pieds, toujours au nombre de huit, sont longs et divisés distinctement à la manière de ceux des insectes (2). Plusieurs au moius(faucheurs), ont à l’origine des deux piéds postérieurs, deux stismates, un de chaque côté, mais cachés par leurs hanches. (1) Dans la supposition que les deux mâchoires supérieures représen- tent, avec leurs palpes, les mandibules des crustacés décapodes, les quatre autres représenteront aussi les quatre màchoires des mêmes crus- tacés, et les deux mâchoires, ainsi que la lèvre inférieure des insectes broyeurs. M. Marcel de Serres nous apprend que le ganglion venant im- médiatement après le cerveau, est en face de la troisième paire de pattes , qui, d’après ces rapprochements, serait l’analogue de la première des insectes ; or c’est là aussi qu’est placé, dans ceux-ci, le même gan- glion. Voyez l’ordre des myriapodes. (2) Hanches, cuisses, jambes et tarses de même que dans les familles précédentes. Mais les pieds des autres arachnides trachéennes sont com- posés d’articles courts, dont les proportions relatives ne diffèrent que graduellement, de sorte que ces dislinctions de parties sont moins ap- préciables. FAMILLE DES HOLÈTRES. 281 La plupart vivent à terre, sur les plantes, au bas des arbres, et sont très agiles; d’autres se ca- chent sous la pierre, dans la mousse. Leurs organes sexuels sont placés sous la bouche et intérieurs: Les FAUCHEURS. (PHALANGIUM. Lin. Fab.) Qui ont les antenne - pinces saillantes , beaucoup plus courtes que le corps, et les yeux portés sur un tubercule commun. Leurs pieds sont très longs, fort menus; et détachés du corps, ils donnent, pendant quelques instants, des signes d’irritabilité. Les deux sexes sont placés vis-à-vis l’un de l’autre dans la copulation , qui a lieu vers la fin de l’été. L’organe générateur du mâle a la forme d’un dard, terminé en demi-flèche. La femelle a un oviducte mem- braneux , en forme de fil, flexible et annelé. Les tra- chées sont tubulaires. Le Fuucheur des murailles (Cornutum, Lin., mâle; Opilio , ejusd. , femelle.) Herbst., Morog. phal., 1,3, mâle; ibid. 1x, femelle. Corps ovale, roussâtre ou cendré en des- sus, blanc en dessous; palpes longs; deux rangées de petites épines sur le tubercule portant les yeux, et des piquants sur les cuisses. Antenne-pinces cornues dansle mâle; une bande noirâtre, avec ses bords festonnés, sur le dos, dans la femelle (1). Un célèbre entomologiste anglais, M. Kirby, a formé, sous le nom de Goworerre (Gonoleptes.), un genre propresur des espèces qui ont les palpes épineux, avec les deux derniers articles presque de 1 même grandeur, subovalaires, et un fort onglet terminal; et dont les hanches des deux pieds postérieurs sont fort grandes, soudées et forment une plaque sous le corps. Ces pieds sont éloignés des autres (1) Consultezles Monographies de ce genre publiées par Latreïlle (à La suite de l’Histoire des fourmis), Herbst et Hermann fils (Mém. aptérolo®.). 292 ARACHNIDES TRACHÉENNES. et rejetés en arrière (1). Dans les Faucheurs proprement dits, les palpes sont filiformes , sans épines , terminés par un article beaucoup plus long que le précédent, avec un petit crochet au bout, Tous les pieds sont rapprochés, à à hanches semblables et contiguës à leur naissance. Telles sont toutes nos espèces indigènes. Les SIRONS. (SIro. Latr.) À les antenne - pinces saillantes, presque aussi lon- gues que le corps, les yeux écartés et portés chacun sur un tubercule isolé ou sans support (2). Les MACROCHÈLES. ( MAcROCHELES. Latr.) Ont aussi les antenne - pinces très-saillantes et fort longues ; mais leurs yeux sont nuls ou sessiles. Les deux pieds antérieurs sont fort longs et antenniformes; le dessus du corps forme une plaque ou écaille sans anneaux distincts. Je rapporte à ce genreles Acarus marginatus et testu- dinarius d’Herman fils (Mémoire aptérol. , pag. 76, plvr. fes 6% et pas. 80, pl. 1x ;4dis.4ul..), Les TroGULES. (TROGULUS. Laitr.) Dont l'extrémité antérieure du corps s’avance en forme de chaperon, et recoit dans une cavité inférieure les antenne-pinces et les autres parties de sa bouche. Leur corps est très aplati et recouvert d’une peau très ferme. Sous les pierres (3). (1) Gonoleptes horridus, Trans. Lin. Soc. XIT, xx11, 16; espèce du Brésil. : (2) Siro rubens, Latr., Gener. crust. et insect., 1, vi, 2; — Æcarus crassipes, Herm., Mém. aptér., ut, 6 et 1x, Q. N. (3) Trogulus nepæformis, Lat., Gener. , crust. et insect., 1, vi, 1; Phalangium tricarinatum , Lin. ; Midi de la France , Espagne. FAMILLE DES HOLÈTRES. 283 La seconde tribu des Anacawines HoLèrres, celle des Acanrnes (4carides), a tantôt des antenne- pinces, mais simplement composées d’une seule pince , soit didactyle, soit en griffe , et cachée dans une lèvre sternale ; tantôt un sucoir , formé de lames en lancetie et réunies, ou n’a même pour bouche qu’une cavité, sans autres pièces apparentes. Cette tribu est formée du genre Des Mrres. ( Acarus. L.) La plupart de ces animaux sont très petits ou presque microscopiques. Ils sont dispersés partout. Les uns sont errants, et parmi eux on en rencontre sous les pierres, les feuilles, les écorces des arbres, dans la terre, les eaux, où bien sur les provisions de bouche, comme la farine , la viande desséchée, le vieux fromage sec, sur les substances animales en putréfaction; d’autres vivent, en parasites, sur la peau ou dans la chair de divers ani- maux, et les aflaiblissent souvent beaucoup par leur excessive multiplication. On attribue même à quelques espèces l’origine de certaines maladies, et particulière- ment de la gale. Il paraît résulter des expériences du doc- teur Galet , que les mites de la gale humaine, mises sur le corps d’une personne saine, lui inoculent le virus de cette maladie. On trouve aussi diverses sortes de mites sur des insectes , et plusieurs coléoptères vivant de sub- stances cadavéreuses ou excrémentielles, en sont quel- quefois tout couverts. On en a observé jusque dans le cerveau et les yeux de l’homme. Les mites sont ovipares et pullulent beaucoup. Plu- sieurs ne naissent qu'avec six pieds , et les deux autres se développent peu de temps après. Leurs tarses se termi- 284 |. ARACIINIDES TRACHÉENNES. nent de manières diverses et appropriées à leurs habi- tudes. Les unes ( les Acaripes propres, Acarides, Latr.) ont huit pieds, uniquement propres à la course, et des antenne-pinces. Les Tromsipions. ( Tromeiprum. Fab. ) Qui ont des antenne- pinces en griffe ou terminées par un crochet mobile ; des palpes saillants, pointus au bout, avec un appendice mobile ou une espèce de doigt sous leur extré- mité; deux yeux, situés chacun au bout d’un petit pédicule fixe , et le corps divisé en deux parties, dont la première ou l’antérieure très petite, et porte, outre les yeux et la bou- che , les deux première paires de pieds. Le Trombidion satiné ( T'. holosericeum , Fab.) Herm., Mém. aptér., pl. I, 2, et If, 1, très commun, au prin- temps , dans les jardins ; d’un rouge couleur de sang , ab- domen presque carré, rétréci postérieurement, avec une échancrure ; dos chargé de papilles velues à leur base, et globuleuses à leur extrémité. On trouve aux Indes orientales une autre espèce trois à quatre fois plus grande, et qui donne une teinture rouge : c’est le T. colorant ( T°. tinctorium, Fab.)Herm., Mén. apt. I, z, (1). Les Envrurées. (Eryrmræus. Latr. ) Qui ont les antenne -pinces et les palpes des Trombidions, mais dont les yeux ne sont point portés sur de pédicule, et dont le corps n’est pas divisé (2). Les Gamases. (Gamasus. Lat. Fabr.) ’ Dont les antenne-piuces sont didactyles, et qui ont des palpes saillants ou très distincts, eten forme de fil. (1) T. fuliginosum , Herm., Mém. apt. , 1, 3;—7°. bicolor, ibid. , u, 2, — T, assimile, ibid. , 3 ; — T. curtipes, ibid. , 4 ; — T°. trigonunr, ibid. , 5; — 7°. trimaculatum, ibid. , 6. (2) Erythrœus phalangioides, Xatr. ; Trombidium phalangioütes , Herm. , ibid., 1,°10; — T'rombidium quisquiliarum , ibid. , 9; — T°. pa- rietinum, ibid., 12; — 7. pusillum. ibid., 1, 4; — 1. muroru*, ibid. , 5. FAMILLE DES HOLÈTRES. 285 Les uns ont le dessus du corps revêtu , en tout ou en par- tie, d’une peau écailleuse (x). Les autres ont le corps entièrement mou. Quelques espè- ces de cette division vivent sur différents oiseaux et quadru- pèdes. On en connaît, tels surtout que l’ÆAcarus telarius de Linnæus, ou le Gamase tisserand , qui forment sur les feuil- les de plusieurs végétaux, particulièrement sur celles du tilleul, des toiles très fines, et leur nuisent beaucoup. Cette espèce est rougeâtre, avec une tache noirâtre de chaque côté de l’abdomen. Les Cneyrères. (Cneyzerus. Lat.) Qui ont aussi des antenne- pinces didactyles , mais dont les palpes sont épais, en forme de bras et terminés en faulx (2). Les Onigares. (OriBaTa. Latr. — Notaspis. Herm.) Dont les antenne-pinces sont encore didactyles, mais dont les palpes sont très courts ou cachés ; qui ont le corps recou- vert d’une peau ferme, coriace ou écailleuse, en forme de bouclier où d’écusson, et les pieds Iôngs ou de grandeur moyenne. Le devant du corps est avancé en forme de museau. On voit souvent une apparence de corselet. Le bout du tarse est terminé par un seul crochet dans les uns, par deux ou trois dans les autres, sans pelotte vésiculeuse. Is se trouvent sur les pierres, les arbres, dans la mousse, et marchent lentement (3). (1) Gamasus marginatus, Latr.; Acarus marginatus, WHerm., Mém. apt., vi, 6, trouvé sur le corps calleux du cerveau d’un homme; — Trombidium longipes, Herm. , ibid. , 1, 8; — Æcarus coleoptrato- rum, Fab. ; De Geer, Mém. insect., VII, vi, 5; — Acarus hirundinis, Herm., ibid. ,1, 13; — À. vespertilionis, ibid., 14; — Trombidium bipustulatum: , ibid. , 11, 10,—T, socium , ibid. , 11, 13;—71 tilitrium, ibid. , 12; — 7°, telarium , ibid. , 15 : ces trois espèces vivent en société sur les feuilles, les recouvrent de fils soyeux: et très fins; — 7. celer, ibid. ,.14;— Acarus gallinæ , De Geer, Insect,, VII, vr, 13. (2) carus eruditus, Schrank , Enum., Insect. , Aust. , no 1058, tab. 11, 13 ejusd., peciculus musculi, ibid., n° 1024, 1, 5. (3) Foycz Hermann, Mém. aptér., genre notaspe ; et Olivier, Encycl. method. , insect. , article Oribate. 206 ARACHNIDES TRACHÉENNES, Les Uropropes. ( Uropop4. Lat. ) Qui ont, à ce que l’analogie nous fait présumer , des ché- licères en pince; dont les palpes ne sont point apparents ou saillants ; dont le corps est encore recouvert d’une peau écailleuse, mais qui ont des pieds très courts, et un fil à l’a- nus, au moyen duquel ils se fixent sur le corps de quelques insectes coléoptères, et se suspendent en Pair {1). Les Acarus. ( Acarus. Fab. Latr. — Surcoptes. Latr.) Ayant, ainsi que les précédents, deux antenne-pinces didactyles , des palpes très courts ou cachés, mais dont le corps est très mou ou sans croûte écailleuse. Les tarses ont, à leur extrémité, une pelotte vésiculeuse. Plusieurs espèces se nourrissent de nos substances alimen- taires. D’autres se trouvent dans les ulcères de la gale de l’homme, de celles du cheval, du chien, du chat (2). D’autres Mires { les Trques, Riciniæ, Latr. ) ont aussihuit pieds et uniquement propres à la course, mais sont dépour- vus d’antenne-pinces proprement dites; ces organes sont remplacés par deux lames en lancettes, formant, avec la lan- guctte , un suçoir. Tantôt elles ont des yeux distincts , des palpes saillants, filiformes et libres; un suçoir composé de pièces membra- neuses et sans dentelures , et le corps très mou. Elles sont vagabondes. Les Bperres. (Boerra. Lat. Fab — Scirus. Herm.) Qui ont les palpes alongés, coudés, avec des soies ou des poils au bout; quatre yeux et les pieds postérieurs plus longs. Leur suçoir est avancé en forme de bec conique ou en alène. (x) Acarus vegetans, De Géer, Insect., VIT, vir, 15. L’acarus spini sarsus d'Hermann, Mém. apt., v1,5 , forme peut être un genre inter- médiaire entre celui-ci et le précédent. (2) Acarus domesticus , De G., ébid., v, 1-43 — Acarus siro, Fab. ; __ À. scabiei, ibid. , 12, 13 : voyez la Dissertation en forme de thèse du docteur Galet; — 4. farine, ibid. , 15; — A. avicularum , ibid. ; VI, 93 — A. passerinus , ibid. , 12, remarquable par la grandeur de sa troisième paire de pieds; — 4. dimidiatus, Herm., Mém. apt. vi, 4; — Trombidium expalpe, ibid., 11, 8. FAMILLE DES HOLÈTRES. 287 Elles se trouvent sous les pierres , les écorces d’arbres, ou dans la mousse. La Bdelle rouge (Acarus longicornis, Lin.; La Pince rouge , Geoff.) Scirus vulgaris, Herm., Mém. apt., IE, 9; IX , S. Longue à peine d’une deni-ligne, d’un rouge écar- late, avec les pieds plus pâles. Suçair en forme de bec alongé et pointu. Palpes à quatre articles, dont le premier et le dernier plus longs; celui-ci un peu plus court et terminé par deux soies. — Commune aux environs de Paris; sous les pierres (1). Les Smanipes. (SmaripiA. Latr.) Se distinguent des bdelles par les palpes, qui ne sont guère plus longs que le suçoir , droits et sans soies au bout; par leurs yeux au nombre de deux, et en ce que les deux pieds antérieurs sont plus longs que les autres (2). Tantôt ces mites à huit pieds et sans antenne-pincesn’ont point d’yeux perceptibles ; leurs palpes sont , soit.antérieurs et avancés, mais en forme de valvules élargies ou dlilatées vers le bout, servant de gaîne au suçoir , soit inférieurs; les pièces du suçoir sont cornées, très dures et dentées; le corps est revêtu d’une peau coriace, ou a, du moins en avant, une plaque écailleuse. Ces tiques sont parasites, se gorgent du sang de plusieurs animaux vertébrés , et d’abord très aplaties, acquièrent, par la succion, un très grand volume et une forme vésiculaire. Elles sont rondes ou ovales. Les Ixopes. (Ixopes. Lat. Fab. — Cynorcæsthes. Herm. ) Dont les palpes engainent le suçoir et forment avec lui un bec avancé, court, tronqué et un peu dilaté au bout. Les ixodes fréquentent les bois fourrés , s’accrochent aux (r) Scirus longirostris, Herm., Mém. apt., vi, 2; — $. latrostris, ibid. , 11, 113 — $. setirostris, ibid. , ur, 12; 1x, T. (2) Acarus sambuci, Schrank, et peut-être les trombidions suivants d’Herman; Miniatum ,1, 7; — Papillosum,n, 6; — Squammatum, ibid. , 7. Le second est même très voisin de l'espèce qui sert de type au genre. 288 ARACHNIDES TRACHÉENNES. végétaux peu élevés, par les deux pieds antérieurs, et tien- nent les autres étendus. Ils s’attachent aux chiens, aux bœufs , aux chevaux , à d’autres quadrupèdes, et même aux tortues, engagent tellement leur suçoir dans leur chair, qu’on ne peut les en détacher qu'avec force et en enlevant la portion de chair qui lui adhère. Ils pondent une quantité prodigieuse d'œufs, et par la bouche, suivant M. Chabrier. Leur multiplication sur un bœuf, un cheval, est quelque- fois si grande, que ces animaux en périssent d’épuisement. Leurs tarses sont terminés par deux crochets insérés sur une palette, ou réunis à leur base sur un pédicule commun. Il paraît que les anciens désignaient ces arachnides sous le nom de Ricin. Les piqueurs appellent Louvette l’espèce qui se fixe sur le chien, ou la suivante. L'Ixode ricin ( Acarus ricinus, Lin.) Acarus reduvius De G. , Insect., VIE, vi, 1, 2; d’un rouge de sang foncé, avec la plaque écailleuse antérieure plus foncée ; côtés du corps rebordés, un peu poilus; palpes engaînant le sucoir. L’'Zxode réticulé ( Reticulatus, Latr., Fab.), ÆAcarus reduvius, Schrank, Enum. insect. , Aust., n° 1043 , nr, 1 , 2; Cynorhæstes pictus , Hermann ; cendré, avec de pe- tites taches et de petites lignes annulaires d’un brun rou- geâtre ; bords de l’abdomen striés ; palpes presque ovales. Il s’attache aux bœufs, et a, lorsqu'il est tuméfié, cinq à six hignes de longueur. L'étude des espèces de ce genre n’a pas été suffisamment approfondie (a): Les Ancas. ( ArGas, Latr. — Rayncnorrion. Herm.) Difforent des Zxodes par la situation inférieure de leur bouche et par leurs palpes qui n’engaînent pas le suçoir, ont une forme conique et sont composés de quatre articles, et non de trois, comme dans le genre précédent. (1) Acarus ægyptius , Lin.; Herm., Mém. ap. , IV, 9; IE > ee __ Acarus rhinocerotis, De G., Insect., VII, xxxvinr, 5, 6; — Acarus americanus , Lin.; — A. nigua, De G., tbid., xxxvit, 9, 13. Voyez le genre ixodes de Fabricius , et le travail général du docteur Leach sur les insectes aptères de Linnœus (Trans. linn. Soc., tom. XI). FAMILLE DES HOLÈTRES. 289 L’'Argas bordé ( Ixodes reflexus, Fab. ) Lat. , Gen. crust. et insect., |, vi, 3 ; Herm., Mém. apt., IV, 10, 15 ; d’un jaunâtre pâle, avec des lignes couleur de sang foncé, ou obscures et anastomosées. — Sur les pigeons, dont il suce le sang. Une autre espèce , l’Argas de Perse (Malleh de Mianeh), décrite par des voyageurs sous le nom de punaise veni- meuse de Miana , a été, ainsi que d’autres ixodes, l’objet d’une notice très curieuse, publiée par M. Gotthef Fis- cher de Waldheim. D’autres Mrres( les HypracenezLes, //ydrachnellæ, Lat.) ont encore huit pieds, mais ciliés et propres à la natation. Elles forment le genre Hypracana de Müller (1), ou celui d’Athazx de Fabricius, et vivent uniquement dans l’eau. Leur corps est généralement ovale ou presque globuleux et très mou. Celui de quelques mâles se rétrécit postérieurement, d’une manière cylindrique ou en forme de queue ; leurs par- ties génitales sont placées à son extrémité; la femeile les a sous le ventre. Le nombre des yeux varie de deux à quatre, et va même jusqu’à six, suivant Müller. La bouche des espèces que j'ai pu étudier m’a offert les trois modifications suivantes, et qui ont servi de base à trois coupes génériques , mais auxquelles il est presque im- possible de rapporter toutes les espèces d’hydrachnes de Müller, ce naturaliste ne les ayant pas décrites avec assez de détails. Les Exvvaïs. (Evzais. Latr. ) Qui ont des antenne-pinces terminées par un crochet mo- bile (2). Les Hynpracanes. (Hypracana. Latr.) Dont la bouche est composée de lames formant un suçoir avancé, et dont les palpes ont, sous leur extrémité, un ap- pendice mobile (3). (1) Hydrarachna, Herm. (2) Atax extendens, Fab.; Müll. , 1x , 4. (3) À. geographicus , Fab.; Müll., vin, 3-5 A. globaior, Fab. , Müll. ; 1x, 1. TOME I. 19 290 ARACANIDES TRACHÉENNES. Les Limnocnares. (Limnocnares. Latr.) Semblables aux #/ydrachnes pax la bouche en sucçoir, mais dont les palpes sont simples (1). D’autres Mrres (les Microparmmes, Microphthira , Latr. ) enfin s’éloignent de toutes les autres arachnides par le nom- bre des pieds, qui n’est que de six. Elles sont toutes parasites. , Les Camis. (Cars. Lat. ) Qui ont un suçoir et des palpes apparents, le corps ar- rondi, très plat et revêtu d’une peau écailleuse (2). Les Lepres. ( Leprus. Latr.) Ayant aussi un suçoir et des palpes apparents, mais dont de corps est très mou et ovoïde. Le Lepte automnal ( Autumnalis), Acarus autumnalis , Shaw., Misc. zool. , tom. IF, pl. xurr, espèce très com- mune en automne sur les graminées et d’autres plantes. Elle grimpe, s’insinue dans la peau , à la racine des poils, et occasione des démangeaisons aussi insupportables que celles produites par la gale. On le connaît sous le nom de Rouget. Il est en effet de cette couleur et très petit. Les autres espèces se trouvent sur différents insectes, et rentrent dans la division des 7rombides hexapodes d’'Her- mann (3). Les Aczysres. (AcrysrA.. Aud. ) Dont le corps a la forme d’une cornemuse , avec un si- phon, sans palpes distincts, situé au-dessous de son extré- (1) Acarus aquaticus , Lin. ; — Acarus aquaticus holosericeus , De G., Insect., VIT, 1x, 15, 20; — T'rombidium aqua'icum , Herm., Mém. apt., E, 11. (>) Caris vesperlitionis, Latr., Gener. crust. et insect., F, 161. (3) Trombidium insectorum , Herm., Mém. apt. I, 16; DeG., insect, VII, vu, 5; —T. latirostre, Herm. , ibid. , 15; — T. cornutum, ibid., If, 0, —2. aphidis , ibid. ; De G., Insect., VIT, vu, 14;—T. libellulæ, Herm. , ibid. ;.De G. , ibid. , V1, 0; —T. culicis, Herm. , ibid ; DeG., 1 Æ ibid. , var, 12; 7, lanidum , Herm. , ibid., var, 7. INSECTES EN GÉNÉRAL, 291 imité antérieure, qui est rétrécie, courbée et obtuse; les pieds sont très petits. Les aclysies vivent sur le corps des dytiques. On n’en avait d’abord découvertqu’une seule espèce (4.du dytique, Mém. de la Soc. d’hist. natur. de Paris, tom. 1, pag. 08, pl. v, fig. 2), celle d’après laquelle M. Victor Audouin a établi ce sous-genre. Mais M. le comte de Manheiren , na- turaliste de Russie, qui a déjà bien mérité de la science par ses essais entomologiques et par son empressement à seconder les efforts de ceux qui s’y livrent, en a décou- vert, à ce qu’il paraît, une autre espèce. Les Aromes. (AromaA. Latr.) N’ont ni suçoir ni palpes visibles ; leur bouche ne consiste - qu’en une petite ouverture située sur la poitrine. Leur corps est ovale , mou, avec les pieds très courts (1). Les Ocyrères. ( OcyPETe.) De M. Leach appartiennent à cette tribu par le nombre des pieds, mais ont, suivant lui, des mandibules (2). mr —— TROISIÈME CLASSE DES ANIMAUX ARTICULÉS ET POURVUS DE PIEDS ARTICULÉS. LES INSECTES. (IxsecrA.) Ont des pieds articulés, un vaisseau dorsal, nant lieu de vestise de cœur, mais sans aucune branche pour la circulation (35) ; respirent par deux St À gt en (1) Acarus parasiticus ; DeG., VIL., vu, 7; Trombidium AATAFRe cum, Hermann. (2) Ocypete rubra , Leach, Trans. lin. Soc. , tom. XI, 396. Sur les tipulaires. (3) Les anatomistes sont très partagés à l’égard de la nature de cet 19* / 292 DES INSECTES > trachées principales , ‘s'étendant , parallèlement l’une à l’autre, dans toute la longueur du corps, ayant par intervalles des centres d’où partent beaucoup de rameaux, et qui répondent à des NS DO Aou 1e "ARMOR REP à AÉNSSL S organes : plusieurs y voient un véritable cœur; d’autres, et telle est l’opi- nion de M. Cuvier., et qui nous paraît avoir été pleinement confirmée par les belles recherches de M. Marcel de Serres (Mémoire sur le vaisseau dorsal des insectes, inséré dans le Recueil des Mémoires du Muséum d’hist. natur.), lui refusent cette qualité. Suivant ce dernier, il sécrète- rait la graisse , qui serait ensuite élaborée dans le tissu adipeux qui l’en- veloppe. Lyonet dit qu’il renferme une substance gommeuse de couleur orangée. Quelques observations très récentes paraissent établir l’exis- teuce de quelques petits vaisseaux; mais, outre que cette circulation serait très partielle, les insectes différeraient toujours beaucoup sous ce rapport des crustacés, en ce que le sang ne reviendrait point au cœur. M. Straus, en rendant compte (Bulletin univers. de M. le baron de Férussac) d’un Mémoire de M. Hérold sur ce sujet, nous a fait connaître Popinion qu'il s’est formée à cet égard ; d’après ses recherches arato- miques sur le hanneton. « Le vaisseau dorsal, dit-il, est le véritable cœur des insectes, étant, comme chez les animaux supérieurs , l'organe locomoteur du sang , qui, au lieu d’être contenu dans des vaisseaux, est répandu dans la cavité générale du corps. Ce cœur occupe toute la lon- gueur du dos de l'abdomen , et se termine antérieurement par une artère unique , non ramifiée, qui transporte le sang dans la tête, où elle l’épan- che , et d’où il revient dans l’abdomen, par l’effet même de son accumu- lation dans la tête, pour rentrer de nouveau dans le cœur; et c’est à quoi se réduit toute la circulation sanguine chez les insectes, qui n’ont ainsi qu’une seule artère sans branches, et point de veines. Les ailes du cœur ne sont pas musculeuses, comme le prétend Hérold ; ce sont de simples ligaments fibreux qui maintiennent le vaisseau dorsal en place. Le cœur, c’est-à-dire la partie abdominale du vaisseau, est divisé intérieurement en huit chambres (#elolontha vulgaris), séparées les unes des autres par deux valvules convergentes, qui permettent au sang de se porter d'arrière en avant d’une chambre dans l’autre, jusque dans l'artère qui le conduit dans la tête, mais qui s'opposent à son mouvement retrograde. Chaque chambre porte latéralement, à sa partie antérieure , deux ouver- tures en forme de fentes transversales , qui communiquent avec la cavité abdominale, et par lesquelles le sang contenu dans cette dernière peut entrer daus le cœur. Chacune de ces ouvertures estmunie intérieurement d'une petite valvule en forme de demi-cercle, qui s'applique sur elle EN GÉNÉRAL. 203 ouvertures exlérieures ou des stigmates (1) pour l’entrée de l’air. Ils ont tous deux antennes et une tête distincte. Le système nerveux de la plupart des insectes ( les héxapodes }, est lors du mouvement de systole. D’après cette courte description, on con- çcoit que, lorsque la chambre postérieure vient à se dilater, le sang con- tenu dans la cavité abdominale y pénètre par les deux ouvertures dont nous venons de parler, et que nous nommons auriculo-ventriculaires. Quand la chambre se contracte, le sañg qu’elle contient ne pouvant pas retourner dans la cavité abdominale , pousse la valyule interventricu- laire, passe dans la seconde chambre, qui se dilate pour le recevoir, et qui recoit en même temps une certaine quantité de sang pär les propres ouvertures auriculo-ventriculaires. Lors du, mouvement de systole de cette seconde chambre, le sang passe de même dans la troisième, qui en reçoit également par les ouvertures latérales, et c’est ainsi que le sang est poussé d’une chambre dans l’autre jusque dans l’artère. Ce sont ces contractions successives des chambres du cœur qu’on apercoit au travers de la peau des chenilles. » Le cœur des crustacés décapodes , des squilles, des limules, des araignées, etc. , offre aussi, d’après ce que m’a assuré ce profond observateur, des valvules semblables. I1 est renfermé dans une espèce de sac ou péricarde, qui, suivant lui, tient lieu d’oreillette. Ces divisions où chambres du vaisseau dorsal sont ce que Lyonet nomme ailes, et il a pareillement vu le vaisseau dorsal se prolonger jusqu’à latête, et s’y terminer de la même manière ; mais il n’a point apercu les ouver= tures et les valvules dont parle M. Straus. La définition du vaisseaudorsal donnée par ce naturaliste, quelle que soit la composition intérieure de cet organe, prouve évidemment que ce n ’est point un véritable cœur. Ces observations, d’ailleurs , ne nous apprennent point quelle est la na- ture de ce liquide, ni comment il se répand dans les’ autres parties du corps pour opérer leur nutrition. Toujours est-il certain, d’après les obser- vations de Lyonet, que toutes les parties du corps communiquent avec le corps graisseux au moyen de fibrilles. Les trachées jettent des rameaux qui s'étendent jusque dans les extrémités des divers appendices du corps. L'action de l’air peut déterminer l’ascension des sucs nutritifs dans les interstices, formant des sortes de tubes capillaires. (1) Le nombre des segments du corps des myriapodes étant indéter- miné, celui de leurs stigmates l’est aussi, et va souvent au-delà de vingt, Dans les insectes hexapodes, il est souvent de dix-huit, neuf de Mie côté. Cette évaluation, néanmoins, est plutôt fondée sur l'animal en état de larve que dans son état parfait, Las chenilles , les larves de coléoptères 294 DES INSECTES généralement composé d’un cerveau formé de deux ganglions opposés, réunis par leurs bases, EE huit paires de nerfs et deux nerfs solitaires, et de douze ganglions (1), tous intérieurs. Les deux pre- miers sont situés près de la jonction de la tête avec le thorax , et conticus longitudinalement; l’antérieur donne des nerfs à la lèvre inférieure et aux parties et celles d’un grand nombre de divers autres insectes, ont une paire de stigmates sur le premier segment, ou celui qui porte la première paire de pieds ; le second et le troisième en sont dépourvus, parce que , je pré: sume, le développement des ailes qui a lieu dans ces anneaux, rend ici inutile la présence d’ouvertures respiratoires. Le quatrième anneau et les sept suivants en offrent chacun une paire; mais dans les coléoptères en état parfait, outre les deux stigmates antérieurs, cachés dans la cavité du prothorax ou corselet, et qu’on n’avait pas aperçus, on en voit deux autres, situés entre l’orisine des élytres et celle des ailes; ce sont ceux du mésothorax. Il n’y en a point au métathorax , à moins qu’on ne consi- dère les deux du premier segment abdominal comme supplémentaires du thorax, en se fondant sur ce qui a lieu dans les hyménoptères à abdomen pédiculé et les diptères, où ces deux stigmates, avec lè demi-segment dont ils dépendent, font partie du thorax. Ainsi, en gé- néral, tous les insectes hexapodes ont huit paires de stiymates à l’abdo- men , mais dont les deux dernières souvent oblitérées. Dans les criquets, les truxales, les libellules, les côtés du mésothorax offrent chacun un stigmate, ceux que M. Marcel de Serres nomme tremaëres. Dans ces derniers insectes, ainsi que dans les autres à ailes nues ou sans élytres, les deux premiers stigmates thoraciques sont placés en dessus, entre le | prothorax et le mésothorax. Les libellules exceptées, Le thorax proprement dit ne présente plus ensuite de stigmates distincts ; je dis le thorax pro- premént dit, parce que, comme nous l'avons remarqué plus haut, les deux premiers de l’abdomen sont reportés , dans plusieurs, à l’extrémité postérieure du thorax. Le métathorax des pentatomes ; des scutellères, offre inférieurement une paire de stigmates. Dans les spectres aptères, le second segment ou mésothorax en est dépourvu; mais le segment sui- vant ou le métathorax en a deux paires, l’une antérieure, et qui étant situte près de l'articulation de ce segment avec le précédent , peut être censée appartenir à celui-ci, et l’autre plus petite et placée très près de celle du premier segment abdominal. (1) Divers coléoptères lamellicornes, en état parfait, font exception. EN.GÉNÉRAL, 209 adjacentes ; le second et les ,deux suivants sont propres à chacun des trois premiers segments ou ceux qui dans les insectes héxapodes, composent le thorax; les autres ganglions appartiennent à l’ab- domen , de manière que le dernier ou le douzième correspond à son septième anneau, suivi inimédia- tement de ceux qui composent les organes sexuels ; chacun de ces ganglions donne des nérfs aux parties de leurs segments respectifs. Les deux derniers, très rapprochés, en donnent aussi aux derniers anneaux du corps. La région frontale offre trois ganglions particuliers, désignés par Lyonet sous le nom de frontaux , et dont le premier produit postérieure- ment, un gros nerf ayant des renflements , le plus long de tous, et qu’il nomme récurrent. Le premier ganglion ordinaire ou le sous-œæsophagien pousse, selon lui, quatre paires de nerfs, et Les suivants deux paires chacun; de sorte qu’en y comptant les huit paires du cerveau, les dix brides épinières que l’on peut considérer comme autant de paires de nerfs, on en a, en tout, quarante-cinq paires, indépen- damment des deux nerfs solitaires, ou douze à qua- torze de plus que n’en offre le corps humain. Les deux cordons nerveux, qui forment par leur réu- nion les ganglions , Sont tubulaires et composés de deux tuniques, dont l’extérieure offre des trachées ; une substance médullaire remplit le canal central. Le bel ouvrage de M. Hérold, sur l'anatomie de la Cheuille du graud papillon du chou, étudiée dans U 206 INSECTES sa Croissance progressive et jusqu’à sa Wransforma- tion en chrysalide, nous montre que le système ner- veux et celui des organes digestifs éprouvent des changements notables; que les cordons nerveux sont dans l’origine plus longs et plus écartés, obser- vation qui favorise l’opinion de l’un des plus grands zootomistes de notre époque, le docteur Serres, sur l’origine et le développement du système ner- veux. Nous avons exposé dans les généralités com- munes aux trois classes des animaux articulés et pourvus de pieds articulés, les divers sentiments des physiologistes sur le siége des sens de l’ouïe et de l’odorat. Nous nous bornerons à ajouter qu’à l'égard du premier , les petits ganglions nerveux . situés sur le front , dont nous avons parlé, semblent confirmer l'opinion de ceux qui, tels que Scarpa, placent ce sens près de la naissance des antennes. Quelques lépidoptères m'ont offert deux petits trous situés près des yeux, et qui sont peut-être des con- duits auditifs. Si, dans plusieurs insectes, no- tamment ceux qui ont les antennes filiformes, ou sétacées et longues, ces organes servent au tact, il nous paraît difficile de rendre raison du développe- ment extraordinaire qu’ils acquièrent dans certaines familles, et plus particulièrement dans les mâles, si l’on n’admet point qu’ils sont alors le siége de l’odorat. Peut-être aussi que, relativement au goût, les palpes jouent, dans quelques cas, comme lors- qu'ils sont très dilatés à leur extrémité, le principal EN GÉNÉRAL. 297. rôle ; la languette encore peut n'être pas étrangère à cette fonction. Un appareil préparateur ou buceal, le canal in- testinal, les vaisseaux biliaires, nommés aussi Aé- patiques, ceux qu’on appelle salaires, mais qui sont moins généraux, ces vaisseaux libres ou flot- tants qui ont recu la dénomination d’excrémen- tiels, l’épiploon ou le corps graisseux, et proba- blement encore le vaisseau dorsal, telles sont les considérations qu’embrasse le système digestif. Il est singulièrement modifiéselonla diversité desaliments, ou forme un grand nombre de types particuliers, dont nous ferons l’exposition , en traitant des famil- les. Nous dirons seulement un mot de l’appareil buc- cal, et-des divisions principales du canal intestinal , en commencant par celui-ci. Dans ceux, telsque les coléoptères carnassiers, où 1l est le plus composé, on y distingue le pharynx, l’œsophage, le jabot, le gésier, l'estomac ou ventricule chylifique , et des intestins que l’on divise en intestins grèles, en gros inteslin ou cœcum , et en rectum. Dans les insectes où la langue proprement dite est appliquée sur la face antérieure ou interne de la lèvre, ou n’est pas dégagée , le pharynx est situé sur cette même face : c’est ce qui à généralement lieu (1). Nous ajoute- rons encore qu’à l'égard des vaisseaux biliaires, un naturaliste qui nous avait donné le premier de bonnes . . LA (2 12 . 4 2 (1) Voyez ce que nous avons dit, dans les généralités des trois classes, à l’occasion de la languette 74 208 | DES INSECTÉS observations sur les organes respiratoires des my- gales, M. Graëde, professeur d'Histoire naturelle à Liège, ne considère point ces vaisseaux comme sécréteurs, ainsi qu'on le pense communément ; mais celte Opinion ne paraît pas suffisamment mo- uvée, et es observations de M. Léon Dufour (1), semblent même la détruire. Des insectes, en petit nombre ettoujourssans ailes, tels que les Myriapodes ou les Mille-pieds , se rap- prochent de plusieurs crustacés, soit par la quantité . des anneaux du corps et de leurs pieds; soit par quelques traits d’analogie dans la conformation des parties de la bouche ; mais tous les autres n’ont constamment que six pieds, et leur corps, dont le nombre des segments ne surpasse jamais celui de douze, est toujours partagé en trois portions prin- cipales, la tte, le tronc et l'abdomen. Parmi ces derniers, quelques-uns n’ont point d'ailes, con- servent toute leur vie la forme qu'ils avaient en naissant, el ne font que eroître. et changer de peau (2). Ils ont, à cet égard, des rapports avec lés animaux des classes précédentes. Les autres in- (1) Ce dernier naturaliste, que j'aurai souvent occasion de citer; a exposé avec le plus grand détail tout ce qui a rapport au système diges- tif des insectes, dans une suite de beaux Mémoires , qui ont contribué à enrichir les Annales des sciences naturelles. M. Victor Audouin en a offert un résumé très bien fait, à son article Insectes, du Dictionnaire classique d'histoire naturelle. (2) Ce sont ceux que je momme homotènes (semblable jusqu’a la fin) , ou les ametobolia de M. Leach. EN GÉNÉRAL. 269 sectes à six pieds ont presque tous des ailes ; mais ces derniers organes, et souvent même les pieds, ne paraissent pas d’abord, et ne se développent qu’à la suite de changements plus ou moins remar- quabies, mommés métamorphoses , et que nous fe- rons bientôt connaître. .* La tète (1) porte les antennes, leS yeux et la bou- che. La composition et la forme des antennes varient beaucoup plus que dans les crustacés, et sont sou- vent plus développées ou plus longues dans les mâles que dans les femelles, Les yeux sont composés ou lisses : les premiers, d’après les recherchesde M. le baron Cuvier, Marcel, de Serres et autres, sont formés : 1° d’une cornée, divisée en une multitude de petites facettes, d’au- tant plus convexe que l’insecte est plus carnassier, enduite à sa face interne d’une substance peu lis quide, opaque, diversement colorée, mais ordi- nairerhent noire, ou d’un violet sombre ; 20 d’une. choroïde, fixée dans son contour et par ses bords, à la cornée, recouverte d’un veruis noir, offrants une multitude de vaisseaux aériens, provenant de troncs assez gros de trachées situées dans la tête, et dont les rameaux forment autour de l’œil une tra- w (1) Sa surface est divisée en plusieurs petites régions ou aires, qu’on nomme chaperon ( nez, Kirby, ), la face, le front, le vertex ou sommet, les joues. La dénomination de chaperon étant équivoque, je lai rem- placée par celle d’epistome ou sur-bouche. Cette partie sert d’insertion au labre ou lèvre supérieure. 3500": DES INSECTES chée circulaire : elle manque ainsi que la choroïde, dans divers insectes lucifuges; 3° de nerfs qui naïs- sent d’un gros tronc, partant immédiatement du cerveau, s’épanouissant ensuile en forme de cône renversé , er dont la base est du côté de la cornée, et dont les rayons ou filets traversant la choroïde et l’enduit de la cornée, aboutissent chacun à l’une de ses facettes; il n’y a ni cristallin, ni humeur vitrée. du. Plusieurs ont, outre les yeux composés, des yeux lisses, ou dont ia cornée est tout unie. Hls sont ordinairement au nombre de trois, et disposés en triangle sur le sommet de la tête. Dans la plupart des insectes aptères et des larves de ceux qui sont ailés, ils remplacent les précédents, el sont souvent réunis en groupe; à en juger par ceux des arachnides, ils devraient être propres à la vi- sion. La bouche des insectes à six pieds est, en gé- néral, composée de six pièces principales, dont quatre latérales, disposées par paires, et se mou- vant transversalement; les deux autres, opposées l’une à l’autre, dans un sens contraire à celui des précédentes, remplissent les vides compris entre elles : l’une est située au-dessus de la paire supé- rieure , et l’autre au-dessous de l’inférieure. Dans les insectes broyeurs ou qui se nourrissent de ma- tières solides, Les quatre pièces latérales font l'office de mâchoires, el les deux autres sont considérées EN GÉNÉRAL. : SO _ . comme des lèvres; mais comme nous l'avons d épà observé , les deux mâchoires supérieures ont été distinguées par la dénomination particulière de mandibules ; les deux autres ont seules conservé celle de mächorres ; elles ont d’ailleurs un ou deux filets articulés, qu'on appelle palpes ou antennules , ca- ractère que n’offrent jamais, dans cette classe, les mandibules. Leur extrémité se termine souvent par deux divisions ou lobes, dont l’extérieure est nom- mée, dans l’ordre des orthopières , galete. Nous avons encore dit qu'on élait convenu d’appeler labre la lèvre supérieure. L'autre , ou la /évre pro- prement dite, est formée de deux parties; l’une plus solide et inférieure est le menton; la supé- rieure , et qui porte le plus souvent deux palpes, est la languette (1). Dans les insectes suceurs, ou ceux qui ne pren- es (1) Voyez ce que nous avons dit à cet égard dans les pénéralités qui précèdent l'exposition particulière de chaque classe. La lèvre inférieure L né nous*paraît être qu'une modification des secondes mâchoires des crus- tacés décapodes, combinée avec leur languette. Les changements qu’'é- prouvent graduellement ces parties dans les crustacés , les arachnides et myriapodes, nous donuent lieu de le présumer. Dans cette hypothèse, les six pieds thoraciques seraient les analogues des pieds-mächoires, ct cela a déjà été reconnu par rapport aux crustacés du genre apus. Dès lors les cinq premiers segments de l’abdomen des insectes hexepodes repré- senteraient ceux qui, dans les crustacés décapodes, portent Les pieds proprement dits, ou bien les troisièmes et les quatre suivants des crustacés amphipodes et isopodes. Tous les travaux qu'on a publiés sur le thorax des insectes, quoique très utiles et très recommandables d’ailleurs, subi- ront nécessairement des changements essentiels, lorsqu'on comparera cette partie du corps dans les trois classes des animaux articulés et À pieds articulés. La nomenclature est loin d’être fixée à cet égard. 302 DES INSECTES nent que des aliments fluides, ces divers organès de la manducation se présentent sous deux sortes de modifications générales : dans la première , les mandibules et les mâchoires sont remplacées par de petites James en forme de soies ou de lancettes, composant, par leur réunion , une sorte de sucoir , qui est recu dans une gaïne tenant lieu de lèvre, soit cylindrique ou conique et articulée en forme de bec (le rostre ), soit membraneuse ou charnue, inarticulée et terminée par deux lèvres (.la trompe ). Le labre est triangulaire , vouté, etrecouvre la base du sucoir. Dans la seconde sorte d'organisation, le labre el les mandibules sont presque oblitérés ou extrêmement petits: la lèvre n’est plus un corps libre et ne se distingue que par la présence de deux palpes, dont elle est le support; les mâchoires ont acquis une longueur extraordinaire , sont trans- formées en deux filets tubuleux, qui, se réunissant par leurs bords, forment une espèce de trompe, se roulant, en spirale, et qu’on nomme langue, mais que, pour éviter tout équivoque, il sérait pré- férable d'appeler spiritrompe (spirignatha) ;°s0on in- iérieur présente trois canaux, dont celui du milieu est le conduit des sucs nutritifs. A la base de chacun de ces filets est un palpe, ordinairement très pelit, el peu apparent. \ Les myriapodes ou mille-pieds sont les seuls dont la bouche offre un autre type d'organisation, que 1 . ; ; } eXposeral en traitant de ces insectes. EN GÉNÉRAN. 905 Le tronc (1) des insectes , ou cette portion inter- médiaire de leurs corps portant les pieds, est œé- néralement désigné sous le nom latin de thorax, qu'on a rendu dans notre langue par celui de cor- selet. Il est composé de trois segments, qu’on n'avait pas d’abord bien distingués, et dont Les proportions relatives varient. Tantôt, comme dans les coléop- tères, l’antérieur beaucoup plus grand, séparé du suivant par une articulation, mobile et seul découvert, paraît au premier coup d'œil com- poser à lui seul Te tronc, et porte le nom de thorax ou corselet ; tantôt, comme dans les hymé- nopières, les lépidoptères, etc., beaucoup plus court que le suivant, il a la forme d’un collier ou d’un rebord, -et il constitue avec les deux autres’ un corps commun, tenant à l'abdomen par un pédicule , ou intimement uni avec lui, dans toute sa larseur postérieure, et qu'on appelle encore thorax. Ces distinctions établies à cet égard , étaient (x) Cette dénomination est ici synonyme de,celle de thorax. Je pense qu’afin d'éviter tout embarras, ilne faudrait appliquer la première qu'aux insectes aptères de Linnœus , ayant plus de six pieds, et où ces organes seraient portés sur des segments propres, c’est-à-dire où la tête serait distincte du tronc. À l'égard des crustacés où ces parties du corps se confondent, le thorax prendrait le nom de thoracide (thoracida), et eelai de céphalothorax (cephalothorax), quant aux arachnides , animaux pré- sentant le même caractère , mais où le tronc ou thorax est plus simple et muni d’appendices moins nombreux. Les entomosiracés se rapprochent même, sous cerapport ; de ces derniers animaux ; mais comme ils appar- _ tiennent, à une autre classe, l’on conserverait encore pour eux l’expres- sion de thoracide ; celle de thorax seraït exclusivement réservée aux in sectes hexapodes. 504 DES INSECTES insuffisantes et souvent ambiguës, attendu qu’elles ne reposaient point sur une division ternaire, que” j'ai nettement annoncée dans la première édition de cet ouvrage, comme un caractère propre aux insectes héxapodes. M. Kirby ayant déjà employé la dénomination de métathorax, pour distinguer l’arrière-thorax (1), celles de prothorax et de meso- thorax , la division ternaire une fois établie, se pré- sentaient naturellement à la pensée, et c’est le cé- lèbre professeur Nitzsch, qui en a le premier fait usage. Quelques naturalistes ont depuis nommé (x) Ce segment ne doit pas être restreint, dans les hyménoptères, à cette division supérieure, très courte et transverse du thorax, sur les côtés de laquelle sont insérées les secondes aïles. Il est encore formé de cette portion thoracique qui s'étend en arrière jusqu’à l’origine de l’ab- domen, et c’est ce que prouve évidemment la position des deux derniers stigmates du tronc, puisqu'ils sont placés sur les côtés de cette extré- mité, derrière les ailes, et au-dessus des deux dernières pattes. Je‘pense même que cette observation doit s'appliquer à tous les insectes ailés. Leur métathorax sera divisé, du moins supérieurement, en deux parties ou demi-sepments , l’une portant, dans les tétrapières, les secondes aïles et sans stigmates , et l’autre en étant pourvue; celle-ci tantôt paraît dépendre de l’abdomen, comme dans presque tous les insectes, à l'exception. des hyménoptères à abdomen pédiculé, les rhipiptères et les diptères; tantôt elleestincorporée avec le tronc ou le thorax, et le ferme postérieurement, comme dans ces derniers insectes : c’est pour cela que j’ai nommé cette seconde division du métathorax seoment médiaire. Ainsi, tous les seg- ments du thorax auront chacun une paire de stigmates, mais dont ceux du mésothorax peu sensibles, ou oblitérés, dans les hyménoptères et les diptères ; et dont les deux postérieurs ou métathoraciques sont situés sur le segment qui vient immédiatement après celui qui porte les secondes ailes. Dans les orthopières, les hyménoptères, les lépidoptères et les diptères, les deux antérieurs ou prothoraciques sont placés entre le prothorax et le mésothorax. L’abdomen sera composé de neuf.seg- ments complets, dont les trois derniers composant les organes de la génération. EN GÉNÉRAL, 305 collier, collare, le prothorax ou le seyment anté- rieur, celui qui porte les deux premiers pieds. Voulant conserver la dénomination de corselet, mais en restreindre l’application dans de justes limites, nous nous en servirons dans tous les cas où ce seg- mentsurpasse de beaucouples autres en grandeur, et où ceux-c1 sont réunis avec l’abdomenetsemblent en faire partieintégrante ; c’est ce qui est propre aux co- léoptères , aux orthoptères et à plusieurs hémiptères. Lorsque le prothorax étant court, formera avec les suivants une masse commune et à découvert, le tronc, compose destrois segments réunis, conservera la dénomination de thorax. Nous continuerons en- core d'appeler poitrine la surface inférieure du tronc , en la divisant suivant les sezments, en trois aires , l’avant-poitrine , la médi-poitrie et l’arrière- poitrine. La ligne médiane sera aussi le sternum, que nous partagerons encore en trois : l’avant-ster- num, le médi-sternum et l’arrière sternum. Les téguments des segments thoraciques, ainsi que ceux des segments abdominaux, sont généra- lement divisés en deux anneaux ou demi-anneaux, l’un dorsal ou supérieur , l’autre inférieur , et réunis latéralement au moyen d'une membrane molle et flexible , qui n’est, au surplus , qu’une portion des mêmes téguments, mais moins solide dans beau- coup d'insectes , notamment les coléoptères. L’on voit à la jonction de ces anneaux un petit espace plus ferme, ou de la consistance de ceux-ci, et TOME 1. 20 306 DÉS INSECTES portant chacun un stigmate , de sorte que les côtés de l'abdomen présentent une série longitudinale de petites pièces, ou que chaque segment est comme partagé en quatre. D’autres pièces , pareillement cornées, occupent les côtés inférieurs du méso- thorax et du métathorax, et immédiatement au- dessous de l’origine des élytres et des ailes, qui sont appuyées elles-mêmes sur une autre pièce disposée longiludinalement. Les relations de ces parties, la grandeur et la forme du premier article des hanches, la manière dont elles s’articulent avec le demi-anneau dont elles dépendent, l’étendue et la direction de ce demi-anneau variant, le thorax considéré sous ce point de vue, présente une combi- naison de caractères, qui est très avantageuse pour la méthode. Quelques naturalistes , notamment Knoch, en avaient déjà fait usage, mais sans aucun principe fixe, et avec des dénominations arbitraires. Îl aurait fallu , au préalable, étudier soigneusement la composition du thorax, et la suivre comparati- vement dans tous les ordres de la classe des in- sectes. Feu Lachat, d’après mon invitation , avait commencé un tel travail. Son ami, M. Victor Audouin, a poursuivi ces recherches, et a pré- senté à l’Académie des sciences, un Mémoire sur ce sujet, qui a obtenu ses suffrages. Mais il ne nous est encore connu que par l’esquisse générale qu’en a donnée M. le baron Guvier , dans son Rapport (1), (1) L'exposé des parties du thorax et une nomenclature fixe créée pour EN GÉNÉRAL. 307 et par l'extrait qu’en a présenté l’auteur à l’article INSECTES , du Dictionnaire classique d’histoire na- turelle. Pour adopter cette nomenclature, et en faire une application générale, nous attendrons que son travail et les figures qui doivent l’ac- compagner aient vu le jour; dans la pratique, d’ailleurs , les dénominations déjà introduites peu- vent suflire. Un autre travail se rattachant au même elles , dit M. le baron Cuvier dans son Rapport, devaient naturellement se placer en tête de l’ouvrage. Le tronc de l’insecte se laisse toujours diviser en trois anneaux, dont chacun porte une paire de pattes, et que M. Audouin nomme, d’après leur position, le prothorax , le mesothorax et le meétathorax. Outre ces pattes, le mésothorax porte la première paire d'ailes, et le métathorax la seconde. Chacun de ces trois segments est composé de quatre parties : une inférieure , deux latérales (formant à elles trois la poitrine), et une supérieure, qui forme le dos; l’inférieure prend le nom de sternum ; la partie latérale ou le flanc se divise en trois pièces principales, une qui tient au sternum et se nomme épisternum , l’autre, placée en arrière de celle-ci, et à laquelle la hanche s'articule, est nommée épimére. On nomme trochantin, par opposition à trochan- ter, une petite pièce mobile, jusqu'ici inconnue, qui sert à l’union de l’épimère et dela hanche. La troisième pièce du flanc, qui, dans le mésothorax et le métathorax, est placée en avant de l’épisternum et sous l’aile, est appelée Aypopthére. Quelquefois il y a encore autour du stig- mate une petite pièce cornée qui se nomme péritrème. La partie supérieure de chaque segment, que l’auteur nomme tergum, se divise en quatre pièces nommées , d’après leur position dans chaque anneau, præscutum , scutum ; postscutellum. La première est souvent, et la quatrième presque toujours, cachée dans l’intérieur. Les naturalistes n’ont guère distingue qne le scutellum du mésothorax, qui est souvent remarquable par sa grandeur et sa configuration, mais on retrouve son analogue dans les trois segments. Ainsi, le tronc des insectes peut se subdiviser en trente-trois pièces principales, et, si l’on compte les hypoptères, le nombre de ces pièces peut aller à quarante-trois, plus ou moins visibles à l’intérieur. Une partie de ces pièces donne, en outre, au dedans, diverses productions qui méritent aussi des noms, à cause de leur importance et de leurs usages ; ainsi, de la partie postérieure du sternum de chaque segment, s'élève en dedans une apophyse verticale, quelquefois figurée en Y , et que M. An - ARTE 29 308 DES INSECTES sujet, et que la justice ainsi que l'amitié nous commandent de signaler aux naturalistes, est celui de M. Chabrier, ancien officier supérieur d’artil- lerie, sur le vol des insectes. Il fait partie des Mé- moires du Muséum d'histoire naturelle, mais se vend aussi séparément. Les figures sont exécutées sur une très grande échelle, ainsi que celles d’un Mémoire de Jurine père, sur les ailes des hymé- nopières, ouvrage d’une admirable patience, de même que le précédent. douin nomme entothorax. Elle fournit des attaches aux muscles , et pro- iège le cordon médullaire ; son analogue se montre dans la tête , et quel- quefois dans les premiers anneaux de l’abdomen. D’autres proéminences intérieures résultent du prolongement des pièces externes voisines soudées ensemble. M, Audouin les nomme apodèmes.Lesunes donnent attacheaux muscles , d’autres aux ailes ; enfin , il y a encore de petites pièces mobiles, soit à l’intérieur entre les muscles, soit à fa base des ailes, que l’auteur nomme épidèmes. Nous avons dit que l’on retrouve toujours les pièces principales ou leurs vestises; mais il s’en faut bien qu’elles se laissent toujours séparer. Plusieurs d’entre elles sont même toujours unies dans certains genres ou dans certains ordres, et ne se distinguent que par des traces de.sutures. » M. Audouin a depuis changé, dans son article In- sectes du Dictionnaire classique des sciences naturelles, la dénomination d'hypoptères en celle de paraptère. Celle d’enthorax changera aussi dans quelques circonstances, et s’appellera entocephale (relativement à la tête), et entogastre (par rapport à l'abdomen }. Il remarque que la tête des insectes est composée de plusieurs segments. Nous avons aussi observé que le bec de la cigale, représentant la lèvre inférieure, ne tient pas à la tête, mais à la membrane qui l’unit avec le thorax. Aussi les deux cor- dons médullaires forment-ils, sous la bouche, deux ganglions contigus. D’après ces motifs, considérons-nous le premier segment du corps des scolopendres, celui qui porte Les deux crochets, comme une division de la tête analogue. Il parait que Knoch avait distingué les épimères sous les dénominations de scapulæ et de parapleuræ ; V'arrière-poitrine, par celle d’acetabulum , tandis que la medi-poitrine est le peristæthium. Le premier article des quatre hanches postérieures forme, dans la plupart des coléoptères, une lame transverse, s’emboîtant dans les flancs, et c’est, à ce qu'il me semble; la pièce qu’il nomme mæriunr. 2.2 EN GÉNÉRAL. 309 Les insectes ayant toutes sortes de séjeurs, ont aussi toutes sortes d'organes du mouvement, des ailes et des pieds, lesquels servent, dans plusieurs , de nageoires. Les ailes sont des pièces membraneuses, sèches, élastiques, ordinairement transparentes et attachées ; sur les côtés du dos du thorax : les premières, lors- qu’il y en a quatre ou qu’elles sont uniques, .sur ceux de son second segment, et les secondes sur ceux du suivant ou du métathorax. Elles sont com- posées de deux membranes appliquées lune sur l’autre et parcourues en divers sens par des ner- vurés plus ou moins nombreuses, qui sont aulant de tubes trachéens ; et formant tantôt un résean, tantôt de simples veines. Un célèbre naturaliste , Jurine père, a tiré, pour la méthode, un part avantageux de la disposition et du croisement de ces nervures (1). Les demoiselles, les abeilles, les guêpes, les papillons, ete., ont quatre ailes; maiscelles des pa- pillons sont couvertes de petites écailles , qui, au pre- mier coup d'œil, ressemblent à de la poussière , etleur donnent les couleurs dontelles sont ornées. On les en- lève aisémentavec le doigt , et la portion de l’aile qui les a perdues est transparente. On voit au microscope , que ces écailles, de figurestres variées, ysontimplan- tées, par le moyen d’un pédicule, et disposées gra- duellementetpar séries ainsi que destuilessur un toit. à (1) Voyez les généralités des hyménoptéres. 310 DES INSECTES / Au devant des ailes supérieures de ces insectes, sont deux espèces d’épaulettes (ptérygodes), qui se pro- longent en arrière, le long d’une partie du dos, sur lequel elles s'appliquent. Dans certains insectes, les ailes restent droites, ou se replient sur elles-mêmes. Dans d’autres, elles sont doublées ou plissées longi- tudinalement en éventail. Tantôt elles sont horizon- tales, tantôt elles sontinclinées ou en toit ; dans plu- sieurs, elles se croisent sur Le dos, ailleurs elles sont écartées (1). Les insectes à deux ailes , de l’ordre des diptères, ontau-dessous d’elles deux petits filets mobiles, terminés en massue, et qui, selon l’opinion Ja plus commune (2), semblent remplacer les deux ailesquimanquent.Onlesnonme balanciers. D’autres insectes à deux ailes, et des plus extraordinaires, ont aussi deux balanciers, mais situés à l’extrémité antérieure du thorax , el que nous nommerons, pour les distinguer des autres, des prébalanciers. Au- dessus des balanciers est un petite écaille membra- neuse, formée de deux pièces réunies par lun des bords , et semblables à deux battants de coquille (1) L’imsecte est supposé en repos. La rapidité des vibrations de ces organes nous paraît être l’une des principales causes du bourdonnement de divers animaux de cette classe. Les explications que l’on en a données ne sont pas encore satisfaisantes. (2) Appendices, selon moi, des trachées du premier segment abdomi- nal et correspondants à cet espace, percé d’un petit trou, adjacent au côté antérieur d’une ouverture, avec un diaphragme membraneux et intérieur, que l’on voit, de chaque côté, au mème segment, dans plusieurs criquets ou acrydiums. ( Voyez mon Mémoire sur les appendices articulés des insectes, dans le Recueil des Mémoires du Muséum d’hist. natur.) EN GÉNÉRAL. 311 bivalve ; c’est l’arleron ou le cuerlleron. Quelques coléoptères aquatiques en offrent aussi au-dessous de leurs élytres, et insérés à leur base. Beaucoup d’insectes, tels que les hannetons, les cantharides, etc. , ont, au lieu des deux ailes supé- rieures ou antérieures, deux espèces d’écailles plus ou moins épaisses et plus ou moins solides, opaques, qui s'ouvrent et se ferment, et sous lesquelles les ailes se replient transversalement dans le repos. Ces espèces d’étuis ont recu le nom d’é/ytres (1). Les insectes qui en sont munis sont appelés colcopteres, ou insecles à étuis. Ces pièces ne leur manquent jamais; mais il n’en est pas toujours ainsi des ailes. Dans d’autres insectes, l’extrémité de ces écailles est tout-à-fait membraneuse, comme les ailes ; on les nomme des demi-étuis où hémélytres. L’écusson est une pièce ordinairement triangu- laire, située sur le dos du mésothorax, entre les attaches des élytres ou des ailes. Elle est quelquefois très grande, et recouvre alors la plus grande partie du dessus de l'abdomen. Divers hyménoptères of- frent en arrière d’elle, sur le métathorax, un petit espace qu'on nomme arrière-écusson ou faux-écus son. Les pieds sont composés d’une hanche de deux articles, d’une cuisse , d’une jambe d’un seul arti- (1) Voyez, pour leur composition chymique, un Mémoire précité de M. Odier, inséré dans le recueil des Mémoires de la Société d’histoire aatur. de Paris, et l’article Insectes dudit Dict. classique d’hist. nat. 312 . DES INSECTES cle, et d’un doist, qu’on nomme habituellement tarse , el qui est divisé en plusieurs phalanges. Le nombre de ses articulations varie de trois à cinq, ce qui dépend beaucoup des changements qu’é- prouvent, dans leurs proportions, la première et l’avant- dernière. Quoique leur supputation puisse quelquefois embarrasser, et que cette série numé- rique ne soit pas toujours en rapport avec l’ordre naturel, elle fournit néanmoins un bon caractère pour la distinction des genres : la dernière articu- lation est ordinairement terminée par deux crochets. La forme des tarses est sujette à quelques modifi- cations, suivant les habitudes des insectes. Ceux des espèces aquatiques sont ordinairement aplatis, très ciliés et en forme de rames (1). L’abdomen, qui forme la troisième et dernière partie du corps , se confond avec le corselet dans les myriapodes ; mais il en est distinct dans tous les autres insectes, ou ceux qui n’ont que six pieds. Il renferme les viscères, les organes sexuels, et pré- sente neuf à dix segments, mais dont quelques-uns sont souvent cachés ou très rapelissés. Les parties de la générationsontsituéesà son extrémité postérieure, et sortent par l’anus. Les ïules et les libellules font seuls exception. Les derniers anneaux de l’abdomen (1) M. Kirby, dans sa Monographie des abeïlles d'Angleterre, désigne les deux tarses antérieurs sous le nom de »ain..Le premier article est la paume (palma). Conjointement avec M. Spence, il a publié des élémens d’entomologie, très détaillés et des plus complets. + EN GÉNÉRAL. : 513 forment , dans plusieurs femelles , un oviducte (oviscapte , Marcel de Serres) rétractile ou toujours saillant, plus ou moins compliqué, et leur servant de tarière. Il est remplacé par un aiïguillon dans les femelles de beaucoup d’hyménoptères. Des cro- chets ou des pinces accompagnent presque toujours l'organe fécondateur du mäle (1). Les deux sexes ne se réunissent ordinairement qu’une seule fois, et cet accouplement suffit même, dansquelquesgenres, pour la fécondation de plusieurs générations succes- sives. Le mâle se place sur le dos de sa femelle, et leur jonction dure quelque temps. Celle-ci ne tarde pas à faire sa ponte (2), et dépose ses œufs de la ma- nière la plus favorable à leur conservation, de sorte que les petits venant à éclore , trouvent à leur portée les aliments convenables. Souvent même elle les ap- provisionne. Ces soins maternels excitent fréquem- (x) Les organes générateurs mâles se composent d’un appareil prépara- teur de la semence et de pièces propres à la copulation. L'appareil prépa- rateur est formé de testicules , de canaux déférents et de vésicules sémi- nales. L’organe copulateur nous présente le pénis et une armure constituée par des pièces environnantes, de diverses formes, faisant l'office de pinces , et avec lesquelles ces individus saisissent l’extrémité posté- rieure du corps de la femelle. L’organe générateur de ces derniers indi- vidus a pour éléments l'ovaire, le réceptacleou calice, formé par sa base, et loviducte. (Consultez, pour plus amples détails, les Mémoires de M. Dufour, faisant partie des Annales des sciences naturelles, et une Dis- sertation latine de M. Hegetschweïler, Zurich, 1820.) (2) M. Audouin suppose qu’à l'égard d’un grand nombre d'insectes, les œufs sont fécondés, à leur passage, dans une poche située près de anus ; mais cette opinion a besoin d’être confirmée par des expériences ; et l’un des naturalistes, qui a le plus étudié l'anatomie de ces animaux , M. Léon Dufour , ue la partage point 314 DAS INSECTES . ment noire surprise , el nous dévoilent plus particu- lièrementl’instinct des insectes. Dans des sociétés très. nombreuses de plusieurs de ces animaux, tels que les fourmis, les termes, les guëpes, les abeilles, etc., les individus composant la majeure partie de la po: pulation, et qui, par leurs travaux et leur vigilance, maintiennent ces sociétés, ont été considérés comme des individus neutres ou sans sexe. On les à aussi désignés sous Les noms d’owvriers et de mulets. I est reconnu aujourd'hui que ce sont des femelles dont les organes sexuels ou les ovaires n’ont pas recu parfaite élaboration, et qui peuvent devenir fécon- des, si une amélioration dans leur nourriture déve- loppe , à une certaine époque de leur jeune âge, ces mêmes organes. Les œufs éclosent quelquelois dans le ventre de la mère ; elle est alors vivipare. Le nombre des gé- néralions annuelles d’une espèce dépend de la durée de chacune d'elles. Le plus souvent il n’y en a qu'une ou deux par année. Une espèce, toutes choses égales, est d'autant plus commune, que les générations se succèdent avec plus de rapidité, et que la femelle est plus féconde. Uu papillon femelle, après s'être accouplé, pond des œufs, desquels il naît, non pas des papillons, mais des animaux à corps très alongé, partagé en anneaux, à tête pourvue de mâchoires et de plu- sieurs petits yeux, ayant des pieds très courts , dont six écailleux et pointus, placés en avant, et d’au- EN GÉNÉRAL. 919 tres en nombre variable, membraneux , attachés aux derniers anneaux. Ces animaux, connus sous le nom de chenilles, vivent un certain temps dans cet état, et changent plusieurs fois de peau. Enfin il arrive une époque où, de cetie peau de chenille, sort un être tout différent, de forme oblongue, sans membres distincts, et qui cesse bientôt de se mou- voir, pour rester long-temps avec l’apparence de mort et de desséchement, sous le nom de chrysalide. En y regardant de très près, on voit en relief, sur la surfaceextérieurede cette chrysalide, des linéaments qui représentent toutes les parties du papillon, mais dans des proportions différentes de celles que ces parties auront un jour. Après un temps plus ou moins long , la peau de la chrysalide se end , et le papillon en sort humide, mou, avec des ailes flasques et courtes; mais en peu d’instants il se dessèche , ses ailes croissent , se raffermissent, et il est en état de voler. Il a six longs pieds, des antennes, une trompe en spirale, des yeux composés ; en un mot, il ne ressemble en rien à la chenille dont il est sorti, car on a vérifié que les changements d’état ne sont autre chose que des développements successifs des parties eontenues les unes dans les autres. Voilà ce qu’on appelle Les métamorphoses des in- sectes. Leur premier état se nomme /arve ;le second, nymphe ; le dernier , état parfait. Ge n’est que dans celui-ci qu’ils sont en état de produire. F 0 . . Fous les insectes ne passent point par ces trois 316 DES INSECTES états. Ceux qui n’ont point d’ailes sortent de l’œuf avec la forme qu'ils doivent toujours garder (1) : on les appelle insectes sans métamorphose. Parmi ceux qui ont des ailes, un grand nombre ne subit d’autre changement que de les recevoir : on les nomme insectes à demi-métamorphose. Leur larve ressemble à linsecte parfait, à l'exception seule- ment des ailes, qui lui manquent tout-à-fait. La nymphe ne diffère de la larve que par des moignons ou rudiments d’ailes, qui se développent à sa der- nière mue pour mettre l’insecte dans son état parfait. Telles sont les punaises, les sauterelles, etc. Enfin, le reste des insectes pourvus d'ailes, nommés à mé- tamorphose complète , est d’abord une larve de. la forme d’une chenille ou d’un ver, devient ensuite une »ymphe immobile , mais présentant toutes les parties de l’insecte parfait, contractées et comme emmaillottées. Ces parties sont libres, quoique très rapprochées et appliquées contre le corps, dans les rymphes des coléoptères, des nevroptères, des hyménoptè- res , etc.; mais elles ne le sont pas dans celles des lépidoptères, de beaucoup d’insectes à deux ailes. Une peau élastique ou d’une consistance assez ferme se moule sur le corps et ses parties extérieures , ou lui forme une sorte d’étui. Celle des nymphes ou chrysalides des lépidop- (1) La Puce, les femelles des Mutilles, les Fourmis ouvrières , et quel ques autres insectes , mais en petit uombre, exceplés, EN GÉNÉRAL. 317 ières, ne consistant qu’en une simple pellicule, ap- pliquée sur les organes extérieurs, suivant tous leurs contours, et formant, pour chacun d’eux ,. autant de moules spéciaux , comme l’enveloppe d’une momie, permet de les reconnaître et de les distinguer (1); mais celle des mouches, des syrphes, formée de la peau desséchée de la larve, n’a que l’apparence d’une coque en forme d’œuf. C’est une espèce de capsule ou d’étui, où l’animal est ren- fermé (2). Beaucoup de larves, avant de passer à l’état de nymphe, se préparent, avec de la soie qu’elles tirent de leur intérieur, et au moyen des filières de leur lèvre, ou avec d’autres matériaux qu’elles réunis- sent, une coque où elles se renferment. L’insecte parfait sort de la nymphe par une fente ou une scission qui se fait sur le dos du corselet. Dans les nymphes des mouches, une de ses extrémités se dé- tache , en forme de calotie, pour le passage de l’in- secte. Les larves et les nymphes des insectes à demi- métamorphose ne différent de ces mêmes insectes en état parfait, qu’à raison des ailes. Les autres organes extérieurs sont identiques: Mais dans la métamorphose complète, la forme du corps des larves n’a point de rapport constant avec celle qu’au- ront ces insectes dans leur dernier état. IL est ordi- (1) Pupa obtecta, Lin. (2) Pupa coarctata , ejusd. 318 DES INSECTES nairement plus alongé ; la tête est souvent très dif férente, tant par sa consistance que par sa figure, n’a que des rudiments d’antennes ou en manque absolument , et n'offre jamais d’yeux composés. Les organes de la manducation sont encore très disparates, ainsi qu’on peut le voir en comparant la bouche d’une chenille avec celle d’un papillon, la bouche de la larve d’une mouche avec celle de l’insecte entièrement dévelqppé. Plusieurs de ces larves n’ont point de pieds; d’autres, telles que les chenilles, en ont beaucoup, mais qui, à l'exception des six premiers, sont tous membraneux et n’ont point d’ongles au bout. Quel- ques insectes , tels que les éphémères, nous présen- tent, dans leur métamorphose, une exception sin- gulière. Parvenus à l’état parfait , ils se dépouillent encore une fois de leurs ailes. Les insectes qui composent nos trois premiers ordres conservent toute leur vie la forme qu'ils ont en naissant. Les myriapodes , néanmoins, nous mon- trent une ébauche de métamorphose. Ils n’ont d’a- bord que six pieds, ou en sont même, suivant M. Savi, tout-à-fait privés; les autres, ainsi que les segments dont ils dépendent , se développent avec l’âge. Ïl est bien peu de substances végétales qui soient à l'abri de la voracité des insectes ; et comme celles qui sont nécessaires ou utiles à nos besoins ne sont pas plus épargnées que les autres, ils nous causent EN GÉNÉRAL. 319 de grands dommages , surtout dans les années favorables à leur multiplication. Leur destruction dépend beaucoup de la connaissance de leurs habi- tudes et de notre vigilance. Il en est d’omnivores, et tels sont les termès, les fourmis, etc., dont les ravages ne sont que trop connus. Plusieurs de ceux qui sont carnassiers, et les espèces qui se nourrissent de matières soit cadavéreuses, soit excrémentielles, sont un bienfait de l’auteur de la nature, et com- pensent un peu les pertes et les incommodités que les autres nous font éprouver. Quelques-uns sont employés dans la médecine, dans les arts et dans l’économie domestique. Îls ont aussi beaucoup d’ennemis : les poissons détruisent. une grande quantité d’espèces aquati- ques ; beaucoup d'oiseaux, de chauves-souris, de lézards, etc., nous délivrent d’une partie de celles qui font leur séjour sur terre ou dans les airs. La plupart. des insectes essaient de se soustraire, par la fuite ou par le vol, aux dangers qui menacent leur existence; mais il en est qui emploient, à cette fin , des ruses particulières ou des armes naturelles. Parvenus à leur dernière transformation , ou jouissant de toutes leurs facultés, ils se hâtent de propager leur race, et ce but étant rempli, ils cessent bientôt d'exister. Aussi, dans nos climats, chacune des trois belles saisons de l’année nous offre-t-elle plusieurs espèces qui lui sont propres. ÏL paraît cependant que les femelles et les individus 320 DES INSECTES neutres de celles qui vivent en société, ont une car- rière plus longue. Plusieurs individus, nés en au- tomne, se dérobent aux rigueurs de l’hiver, et repa- raissent au printemps de l’année suivante. Aïnsi que les végétaux, les espèces sont soumises à des circonscriptions géographiques. Celles, par exemple, du Nouveau-Monde, à l'exception d'un petit nombre et toutes boréales, lui sont essentielle- ment propres; il offre aussi plusieurs genres parti- culiers. L'ancien continent en possède à son tour qui sont inconnus dans l’autre. Les insectes du midi de l’Europe, de l’Afrique septentrionale et des con- trées occidentales et méridionales de l'Asie ont de grands rapports entre eux. Îl en est de même de ceux des Moluques et des îles plus orientales, celles de la mer du Sud comprises. Plusieurs espèces du nord se retrouvent dans les montagnes des pays méridionaux. Celles d'Afrique différent beaucoup de celles des contrées opposées de l’Amérique. Les insectes de l’Asie méridionale , à partir de l’Indus ou du Sind, et en allant à l’est, jusqu'aux confins de la Chine, ont de grands traits de ressemblance. Les régions intertropicales, couvertes de très grandes forêts et très arrosées, sont les plus riches en 1in- sectes ; et, sous ce rapport, le Brésil et la Guyane sont le plus favorisés. Toutes les méthodes générales relatives aux in- sectes se réduisent essentiellement à trois. Swam- merdam a pris pour base les métamorphoses ; Lin- EN GÉNÉRAL 921 næus s’est fondé sur la présence et l’absence des ailes, leur nombre, leur consistance , leur superpo- sition, la nature de leur surface, et sur l’existence ou l’absence d’un aiguillon ; Fabricius n’a employé que les parties de la bouche. Les crustacés et les arach- nides , dans toutes ces distributions, font partie des insectes, et 1ls en sont même les derniers dans celle de Linnæus, qu’on a généralement adoptée. Brisson cependant les en avait distraits, et sa classe des crus- tacés, qu’il place avant celle des insectes, renferme tous ceux de ces animaux qui ont plus de six pieds, c’est-à-dire les crustacés et les arachnides de M. de Lamarck, ou les insectes aprtropodes de M. Savigny. Quoique cet ordre füt plus naturel que celui de Linnæus, il n’avait pas été suivi, et ce n’est que dans ces derniers temps que les observations ana- tomiques et l'exactitude rigonreuse des applications qu’on en a faites, nous ont ramenés à la méthode naturelle (1). Je partage cette classe en douze ordres, dont les trois premiers , composés d'insectes privés d’ailes , ne changeant point essentiellement de formes et d’habitudes, sujets seulement, soit à de simples mues, soit à une ébauche de métamorphose, qui accroît te nombre des pieds et des anneaux du corps, (1) Cuvier, Tabl. élém. de l’Hist. nat. des anim. , et Lecons d’anat. comparée ; Lamark, Système des anim. sans vertèbres ; Latreille, Précis des caract. génér. des insectes, et gener. crust. et insectorum. Consultez, pour plus de détails, l’excellente introduction à l'Entomologie de MM. Kirby et Spence, déja citée, p. 312. 4 ; TOME I. 21 + 522 DES INSECTES répondent à l’ordre des arachnides antennistes de M. de Lamarck. L’organe de la vision n’est ordi- nairement, dans ces animaux, qu’un assemblage plus ou moins considérable d’yeux lisses, sous la forme de petits grains. Les ordres suivants compo- sent la classe des insectes du même naturaliste. Par ses rapports naturels , celui des suceurs, qui ne comprend que le genre puce , semble devoir ter- miner la classe. Mais comme je mets en tête les insectes qui n'ont point d’ailes, cet ordre, pour la régularité de la méthode, doit succéder immédia- tement à celui des parasites. Quelques naturalistes anglais ont établi, d’après la considération des ailes, de nouveaux ordres ; mais je ne vois pas la nécessité de les admettre, à l’exception cependant de celui des strésisptéres, dont la dénomination me paraît vicieuse (1), et que j'appellerai rhipipteres (2). Le premier ordre, les Myrrarones, a plus de six pieds ( 24 et au-delà), disposés dans toute la longueur du corps, sur une suite d’anneaux, qui en portent chacun une ou deux paires, et dont la première, et même dans plusieurs la se- conde, semblent faire partie de la bouche. Ils sont aptères (3). ——————— or (1) Aïles torses. Les parties que l’on prend pour des élytres n’en sont pas. Voyez cet ordre. ; (2) Aïles en éventail. (3) Privés d’ailes et d’écusson. EN GÉNÉRAL, 323 Le second ordre, les Taysanoures, a six pieds, et l’abdomen garni sur les côtés de pièces mo- biles, en forme de fausses pattes, ou‘terminé par des appendices propres pour le saut. 4 #5 Le troisième ordre, les Parasrres, %. pieds manque d'ailes, n'offre pour organes de la vue, que des yeux lisses; leur bouche est, en grande partie, intérieure, etne consiste que dans un museau renfermant un sucoir rétractile , ou dans une fente située entre deux lèvres, avec deux mandibules en crochet | Le quatrième ordre, les Suceurs, a six pieds, manque d'ailes (1) ; leur bouche:est composée d’un suçoir renfermé dans une gaine cylindrique, de deux pièces articulées. Le cinquième ordre, les Coréorrères, asix pieds, quatre ailes, dont les deux supérieures en forme d’é- tuis ; des mandibules et des mâchoires pour la mas- cation ; les ailes inférieures pliées simplement en travers, etles étuis crustacés (toujours horizontaux). Ils subissent une métamorphose complète. Le sixième ordre, les Onrnoprères (2),.a six (x) fs subissent des métamorphoses, et acquièrent des organes loto- motiles, qu'ils n'avaient pas à leur naissance. Ce caractère est commun aux ordres suivants, mais dans ceux-ci la métamorphose développe une autresorte d'organes tocomotiles, les ailes. (2) De Géer avait établi cet Die et lui avait donné le nom de der maptères, qu'Olivier a changé mal à propos en celui d’orthoptères. Nous ‘ conservons cependant ce dernier, parce que les naturalistes francais Pont généralement adopté. DE 324 DES INSECTES pieds; quatre ailes, dont les deux supérieures en forme d’étuis ; des mandibules et des mâchoires pour la mastication ( recouvertes à leur extrémité par unesgalète ) ; les ailes inférieures, pliées en deux sens, . dans leur longueur, et les étuis ordinairement coriaces, le plus souvent croisés au bord interne ; ils ne subissent que des demi-méta- morphoses. u Le septième ordre, les HémrPrères, a six pieds ; quatre ailes, dont les deux supérieures en forme d’étuis crustacés, avee l’extrémité membraneuse , ou semblables aux inférieures, mais plus grandes et plus fortes ; les mandibules et les mächoires rem- placées par des soies formant un sucoir, renfermé dans une gaine d’une seule pièce, articulée, cylin- drique ou conique, en forme de bec. Le huitième ordre , les NÉvroPrèREs, a six pieds ; quatre ailes membraneuses et nues; des mandibules et des mâchoires pour la mastication; leurs ailes sont finement réticulées, et les inférieures sont or- dinairement de la grandeur des supérieures, ou plus étendues dans un de leurs diamètres. Le neuvième ordre, les HyMÉNOPTÈRES, a six pieds ; quatre ailes membraneuses et nues ; des man- dibules et des mâchoires pour la mastication ; les ailes inférieures plus petites que les supérieures; . l'abdomen des femelles presque toujours ‘terminé par une tarière ou par un aiguillon. | Le dixième ordre, les LÉPIDOPTÈRES , à six pieds ; EN GÉNÉRAL. 325 quatre ailes membraneuses, couvertes de petites écailles colorées, semblables à une poussière ; une pièce cornée, en forme d’ épaulette, reJetée en ar- rière, insérée au-devant de chaque aile supérieure ; les mâchoires remplacées par deux filets tubulaires, réunis et composant une espèce de langue roulée en spirale sur elle-même (1). Le onzieme ordre , les RaiprPrÈèRESs , a six pieds ; deux ailes membraneuses et plissées en éventail ; deux corps crustacés, mobiles, en forme de petits élytres, situés à l’extrémité antérieure du thorax (2); el pour organes de la manducation, simples mà- choires, en forme de soies, avec deux palpes. Le douzième ordre, les DirrÈres, a six pieds ; deux ailesmembraneuses, étendues, accompagnées, dans presque tous, de deux corps mobiles, en forme de balanciers, situés en arrière d’elles; et pour organes de la manducation , un suçoir d’un nombre variable de soies, renfermé dans une gaîne inarti- culée, le plus souvent sous la forme d’une trompe, terminée par deux lèvres. (1) Spiritrompe. Voyez les généralités de la elasse. Le thorax des Lé- pidoptères a plus d’analosie avec celui des Névroptères qu'avec celui des Hyménoptères , le segment que j'ai nommé médiaire paraissant faire partie de Pabdomen, tandis que, dans ceux-ci et les Diptères , il est in. corporé avec le thorax. (2) Formés , à ce que nous présumons, par des pièces analogues aux épaulettes ou péery godes des lépidoptères. INSECTES WMYRIAPODES. (SA t D eee RAR —_— LE PREMIER ORDRE DES INSECTES, Les MYRIAPODES. (MyrrApoDA. — Mitosata. Fab.) Nommés vulgairement mulle-pieds , sont les seuls animaux de cette classe qui aient plus de six pieds dans leur état parfait, et dont l’abdomen ne soit pas distinct du tronc. Leur corps, dépourvu d’ailes, est composé d’une suite ordinairement considérable d’anneaux, le plus souvent égaux, et portant géné- ralement chacun, à l’exception des premiers, .deux paires de pieds, le plus souvent terminés par un seul crochet, soit que ces anneaux soient indivis, soit qu'ils soient partagés en deux demi - segments, ayant chacun une paire de ces organes, et dont l’un seulement offre deux stigmates (1). Les myriapodes ressemblent, pour la plupart, à de petitsserpents ou à des néréïdes, ayant des pieds très rapprochés les uns des autres, dans toute la longueur du corps. La forme de ces organes s’é- tend même jusqu'aux parties de la bouche. Les mandibules sont biarticulées et immédiatement suivies d’une pièce en forme de lèvre, quadrifide, (1) Les anneaux du corps des insectes ont généralement deux stig- mates. Si l’on considère sous ce point de vue les anneaux du corps des scolopendres, notamment des grandes espèces, celles qui ont vingt-une paires de pattes , l’on verra qu’ils sont alternativement pourvus où privés de deux stigmates , et qu’ainsi, comparativement à ces derniers animaux, ce ne sont réellement que des demi-anneaux. Dès lors chaque segment complet a deux paires de paites , mais dont une surnuméraire, puisque, dans les autres insectes , les anneaux munis de pattes n’en ont que deux. INSECTES MYRIAPODES,. 927 à divisions articulées ou semblables à de petits pieds, el qui par sa situation correspond à la languette des crustacés; viennent ensuite deux paires de petits pieds, dont les seconds en forme de grands crochets dans plusieurs, paraissent remplacer les quatre mâchoires de ces derniers, ou bien les deux ainsi que la lèvre inférieure des insectes : ce sont des sorles de pieds buccaux. Les antennes, au nombre de deux, sont courtes, un peu plus grosses vers le bout ou presque filiformes, de sept articles dans les uns, d’un grand nombre dans les autres et sé- tacées. Leurs yeux sont ordinairement formés d’une réunion d’yeux lisses, et si dans lesautres, ils offrent une cornée à facettes, ces lenulles sont néanmoins proportionnellement plus grandes, plus rondes et plus distinctes que celles des yeux des insectes. Les stigmates sont souvent très petits, et leur quantité, à raison de celle des anneaux, est ordinairement plus considérable que dans ces derniers, où elle n’est au plus que de dix-huit ou vingt. Le nombre deces anneaux et celui des pieds augmente avec l’âge, caractère qui distingue encore les myriapodes des insectes, ceux-ci naissant toujoursavec le nombre de segments qui leur est propre, et toutes leurs pattes à crochets, ou proprement dites, se développant à la lois, soit à la même époque , soit lorsqu'ils passent à l’état de nymphe. M. Savi, fils, professeur de minéra- logie à Pise, qui a fait une étude particulière desiules; a observé qu’ils sont privés, à la sortie de l'œuf, de 328 INSECTES MYRIAPODES, ces organes : ces animaux éprouvent donc une vé- ritable métamorphose. Dans les uns, les organes sexuels masculins sont toujours placés immédiate- ment après la septième paire de pattes, sur le sixième ou septième segment du corps, et ceux de la femelle près de l’origine des seconds pieds ; dans les autres, ces deux sortes d'organes sont situées , comme d'ordinaire, à l’extrémité postérieure du corps. La position des partiesmaseulines des premiers, comparée avec celle qu’elles ont dans les crustacés et les arachnides, semblerait indiquer la séparation du tronc et de l’abdomen ; à l’égard des autres myriapodes , où les organes sexuels sont posté- rieurs , l’on remarque qu’il s’opère dans une portion analogue du corps de certaines espèces (scolopendra morsitans ), un inversion dans l’ordre successif des stigmates, Ce qui paraîtrait annoncer la même dis- tinction. Les myriapodes vivent et croissent plus long- temps que les autres insectes, et suivant M. Savi, il faut au moins deux ans à quelques-uns ( Les ïules ), pour que les organes génitaux deviennent apparents. = De cet ensemble de faits, l’on peut conclure que ces animaux se rapprochent d'une part des crus- tacés et des arachnides, et de l’autre des insectes ; mais sous la considération de la présence, de la forme et de la direction des trachées, 1ls appar- tiennent à la classe des derniers. : Nous les partagerons en deux familles, parfaite- CAMILLE DES CHILOGNATHES. 929 ment distinctes, tant à raison de leur organisation , que de leurs habitudes, et composant dans Linnæus, deux coupes génériques. La premiere famille des Myrraronss, celle Des CHILOGNATHES (CuiLocnaTnaA. Latr. ), ou le | genre des IULES (Julus) de Linnæus, A le corps généralement crustacé et souvent cylindrique ; les antennes, un peu plus grosses vers le bout ou presque d’égale grosseur, et com- posées de sept articles; deux mandibules épaisses, sans palpes, très distinctement divisées en deux portions par une articulation médiane, avec des dents imbriquées et implantées dans une concavité de son extrémité supérieure; une espèce de lèvre (languette ) (1), située immédiatement au-dessous d'elles, les recouvrant, crustacée, plane, divisée à sa surface extérieure par des sutures longitudinales et des échancrures, en quatre aires principales, tuberculées au bord supérieur , et dont les deuxin- termédiaires plus étroites et plus courtes, situées à l'extrémité supérieure d’une autre aire, leur servant de base commune; les pieds très courts et toujours terminés par un seul crochet; quatre pieds situés immédiatement au-dessous de la pièce précédente, de la forme des suivants, mais plus rapprochés à (1) Lèvre inférieure composée des deux paires de mâchoires des crus- taccs, selon M. Savigny. 580 INSECTES MYRIAPODES. leur base, avec l’article radical proportionnellement plus long ; et la plupart des autres, attachés par dou- ble paire, à un seul anneau. Les organes génitaux masculins sont situés immédiatement après la sep- ième paire de pieds, et ceux de l’autre sexe derrière lés seconds. Les stigmates sont placés alternative- ment, en dehors de l’origine de chaque paire de pieds, et très petits. Les chilognathes marchent-irès lentement ou se glissent, pour ainsi dire, sur le plan de position, et se roulent en spirale ou en boule. Le premier segment du corps, et dans quelques-uns le suivant , est plus grand, et présente la forme d’un corselet ou d’un petit bouclier. Ce n’est guère qu’au quatrième dans les uns, qu’au cinquième ou au sixième dans les autres, que la duplicature des paires de pieds com- mence; les deux ou quatre prenners pieds sont mème entièrement libres jusqu’à leur naissance, ou ils n’adhèrent à leurs segments respectifs, que par une ligne médiane ou sternale. Les deux ou trois derniers anneaux sont apodes. On voit de chaque côté du corps une série de pores, qu’on avait pris pour desstigmates , mais qui, d’après M. Savi, sont simplement destinés à la sortie d’une liqueur acide et d’une odeur désagréable, qui paraît servir à la défense de ces animaux; les ouvertures propres à la respiration , et dont on lui doit la découverte, sont placées sur la pièce sternale de chaque segment , et communiquent interieurementavecune double série FAMILLE DES CHILOGNATHES. 304 de poches pneumatiques , disposées en chapelet , tout le long du corps, et d’où partent des branches trachéennes qui vont se répandre sur les autres or- ganes. Suivant une observation de M. Straus, les poches ou trachées vésiculeuses ne sont point liées les unes aux autres, ainsique de coutume, par une trachée principale. Aux environs de Pise, où M. Savi a recueilli les observations précitées , les amours de l’iule commun commencent vers la fin de décembre et finissent vers la mi-mai. Les organes copulateurs du mâle sont placés dans cette espèce sous lesixièmesegment, mais ils ne se montrent sous cette forme que lors- que l'individu est parvenu environ au tiers de sa taille ordinaire ; jusqu’alors cette place est occupée par une paire de pates, la quinzième , et qui existe toujours dans les femelles ; ici, l’orifice des parties sexuelles est placé entre le premier et deuxième segment. Des gloméris et des ïules femelles m'ont offert par derriere la naissance de la seconde paire de pattes, deux petits mamelons convexes qui pa- raissent caractériser ce sexe ; celui des mâles con- sisie aussi en deuxmamelons, mais terminés chacun par un crochet écailleux etcontourné. Dans laccou- plement, ces insectes redressent et appliquent l’une contre l’autre, face à face, les extrémités antérieures de leurs corps, et s’entrelacent inférieurement. Le corps des individus venant de naître est en forme de rein, parfaitement uni et sans appendices. Dix- 532 INSECTES MYRIAPODES. huit jours après, il subissent une première mue, etils prennent seulement alors la forme des adultes ; mais ils n’ont encore que vingt-deux segments, el le nombre total de leurs pates est de vingt-six paires. M. Savi paraît contredire l’assertion de De Géer , qui dit n’en avoir compté que trois paires et que huit anneaux dans les jeunes individus; mais est-il bien certain que la mue dont parle M. Savi soit réellement la première, et ne doit-on pas, au contraire, présumer que ces jeunes individus ne passent pas subitement d’un état où ils n’offrent aucun appendice locomotile, à celui où ils en montrent jusqu’à vingt-six paires, Ou qu’en un mot d’autres changements de peau, mais qui ont pu échapper à M. Savi, ont eu lieu et ont développé successivement ce nombre de pattes? Les observa- tions du Réaumur suédois ne confirment-elles pas ces transitions graduelles? Quoi qu’il en soit , selon M. Savi, les dix-huit premières paires de pattes servent seules à la locomotion; à la seconde mue, l’animal en offre trente-six paires et à la troisième quarante-trois; le corps alors se compose de trente segments. Enfin, dans l’état adulte, le male en a trente-neuf et la femelle soixante-quatre ; deux ans après, ils muent encore, et c’est alors seulement qu’apparaissent les organes de la géné- ration. Depuis la naissance, qui a lieu en mars , jus- qu’en novembre, époque où M, Savi a cessé ses observations, ces changements de peau se renou- TAMILLB DÉS CHILOGNATHES. 553 vellent à peu près de mois en mois. On découvre dans la dépouille jusqu’# la membrane qui tapisse intérieurement le canal alimentaire et les trachées. Les organes de la bouche sont les seules parties que M. Savi n’a pu retrouver (1). Ces insectes se nourrissent de substances soit vé- gélales , soit animales, mais morteset décomposées, et pondent dans la terre un grand nombre d’œufs. Îls ne forment dans Linnæus, qu’un genre. Les Iuxes. (Iuzus. L.) Que nous divisons comme il suit : Les uns ont le corps crustacé, sans appendices au bout, et les antennes renflées vers leur sommet. Les GLoméris. (GLromEris. Latr. ) Semblables à des cloportes , ovales, et se roulant en boule. Leur corps, convexe en dessus et concave en dessous, a, le long de chacun de ses côtés inférieurs, une rangée de petites écailles, analogues aux divisions latérales des trilo- bites. Il n’est composé, la tête non comprise , que de douze segments ou tablettes, dont le premier, plus étroit, forme une sorte de collier en demi-cercie transversal , et dont le suivant et le dernier les plus grands de tous; celui-ci est voûté et arrondi au bout. Le nombre des pattes est de trente- quatre dans les femelles , et de tr'ente-deux dans les mâles, ses organes sexuels remplaçant la paire qui manque. Ces ani- (1) Voyez le Bulletin général et universel de M. le baron de Férussac, décembre 1823. Les observations de M. Savi, dont ce journal offre un extrait , sont consignées dans le mémoire suivant : Osservazioni per ser- vire alla storia di una specie di julus communissima, Bologna, 1817. Le même savant en a publié un autre , en 1819, sur le Julus fœtidissimus. 554 INSECTES MYRIAPODES. maux sont terrestres et vivent sous les pierres dans les ter- rains m@ntueux (1). … Les Iures propres. (Iurus. Lin.) Qui ont le corps cylindrique et fort long, se roulant en spirale, et sans saillie en forme d’arête ou de bord tranchant sur les côtés des anneaux. Les plus grandes espèces vivent à terre, particulière- ment dans les lieux sablonneux, les bois, et répandent une odeur désagréable. Les plus petites se nourrissent de fruits, de racines ou de feuilles de plantes potagères. On en trouve quelques autres sous les écorces d’arbres , dans la mousse, etc. L’Zule très-grand (IT. maximus , Lin.) Marcg., Bras., p- 255. Propre à l’Amérique méridionale, a jusqu’à sept pouces de long. L’Jule des sables (I. sabulosus , Lin.) Schæff., Elem., entom, LxxII. — J. fasciatus, De G., Insect., VIL, xxxvi, 9, 10; Leach., Zool., miscell. > CxXxxIu ; long d’environ seize lignes, d’un brun noirâtre, avec deux lignes rous- sâtres le long du dos; cinquante- quatre segments, dont l’avant - dernier ’ can par uue pointe forte, velue et cornée au bout. — En Europe. L’Jule terrestre (I. terrestris. Lin. ) Geoff. , Insect., IE, xxu, 5; d’un quart plus petit, cendré bleuâtre, entrecoupé de jaunûtre clair ; quarante - deux à quarante - sept segments. — Avec le précédent (2). Les Poryp£mes. (Porypesmus. Lat.) Semblables aux iules par la forme linéaire de leur corps et l’habitude de se rouler en spirale, mais dont les segments (1) Zulus ovalis, Lin. ; Gronov., Zooph., pl. xvnr, 4, 5 ; — Oniscus zonatus, Panz., Faun., Insect. germ., IX , xxin ; Glomeris marginata, Leach, Zool. miscell., cxxxit;—Oniscus pustulatus, Fab. ; Panz., ibid. , XXII. i (2) Voyez les deux Mémoires précités de M. Savi, et le Zoolog. miscel ; de M. Leach, tom. III, à l’égard de ces deux espèces et de quelques autres d'Angleterre. Ajoutez Zulus indus, Lin.; De G., VIT, xenr, 7; Séb., Mus. IT, xxiv, 4, 5; — Séb., Mus. I, zxxxt, 5; — Schræt., Ab- handl., 1, 10, 9. FAMILLE DES CHILOPODES. 335 sont comprimés sur les côtés inférieurs, avec une saillie en forme de rebord ou d’arête au-dessus. On les trouve sur les pierre# et le plus souvent dans les lieux humides (1). Les espèces qui ont des veux apparents forment le genre Craspedosome de M. Leach (2). Les autres ont le corps nembraneux, très mou, etterminé par des pinceaux de petites écailles. Leurs antennes sont de la même grosseur. Tels sont Les PozzyxÈnes. ( Porryxenus. Latr.) Qui ne comprennent encore qu’une seule espèce, rangée avecles Scolopendres (Sc. agura. L.) par Linnæus, Geoffroy et Fabricius. C'est le Zule à queue en pinceau de DeGeer, Insect., VIT, XXXVI, 1, 2, 3; Zool. miscell,, cxxxv, B. Cet insecte est très petit, oblong , avec des aigrettes de petites écailles sur les côtés , et un pinceau blanc à l'extrémité postérieure du corps. Il a douze paires de pieds, placées sur autant de demi-anneaux. Ii se tient dans les fentes des murs et sous les vieilles écorces. La seconde famille de Myrraropss, LEs CHILOPODES (Cniroropa. Lat.), ou le genre des SGOLOPENDRES ( Scolopendra) de Linnæus, ete. Ontlesantennes plusgrèles vers leur extrémité, de quatorze articles et au-delà ; une bouche composée de deux mandibules, munies d’un petit appendice en forme de palpe, offrant dans leur milieu l’ap- parence d’une soudure, et terminées en manière (1) Les Tules complanatus (Zool. miscel., cxxxv, À) depressus, stigma, tridentatus de Fabricius; Ses Scolopendres ? dorsalis, clypeata. (2) Les espèces, inconnues avant M. Leach, paraissent propres à la Grande-Bretagne. Voyez la planche cxxxiv de son Zoological miscel- lany , tom. TIT. Led rd = À 336 INSECTES MYRIAPODES. de cuilleron dentelé sur ses bords; d’une lèvre (1) quadrifide , dont les deyx divisions latérales, plus grandes, annelées transversalement, semblables aux pattes membraneuses des chenilles ; de deux palpes où petits pieds réunis à leur base, ongui- culés au bout; et d’une seconde lèvre (2) formée par une seconde paire de pieds dilatés et joints à leur : naissance, et terminés par un fort crochet, mo- bile et percé sous son extrémilé d’un trou, pour la sortie d’une liqueur vénéneuse. Le corps est déprimé et membraneux. Chacun de ses anneaux est recouvert d’une plaque coriace ou carlilagineuse , et ne porte, le plus souvent, qu’une paire de pieds (3); la dernière est ordinaï- (x) Pièce analogue à la lèvre inférieure des Chilognates, représentant , selon moi, la langue des crustacés, mais pouvant aussi faire l'office de mâchoires ; c’est ce que M. Savigny nomme première lèvre auxiliaire. (2) Seconde lèvre auxiliaire du même. Elle n’est point annexée avec la tête, mais avec l'extrémité antérieure du premier demi-segment. Les deux pieds à crochets forment, par la réunion et la dilatation de leur premier article, une plaque en forme de menton et de lèvre. Le même demi-segment porte les deux premiers pieds ordinaires. Dans les Scolo- pendres propres de M. Leach, les deux premiers stigmates sont situés sur le troisième demi-segment, abstraction faite du premier; le second et le suivant composeront le premier anneau complet , et alors les deux pre- miers stigmates se trouveront placés, comme dans les autres insectes , sur un espace correspondant au prothorax. Cette seconde lèvre auxiliaire pourra ainsi représenter la lèvre inférieure des insectes hexapodes broyeurs. Mais ici le pharynx est situé en avant de cette lèvre, au lieu que, dans les myriapodes , il est placé au-devant de la première lèvre auxiliaire. C’est d’après ces rapports et plusieurs autres, fournis par les entomos- tracés et les arachnides , que je considère les pieds des insectes hexapodes comme les analogues des six pieds-mâchoires des crustacés décapodes. (3) Is ne soni, dans ce cas , que des demi-anneaux. Voyez les géné- ralités de l’ordre. FAMILLE DES CHILOPODES. 337 ment rejetée en arrière, et s’alonge en forme de queue. Les organes de la respiration sont composés en totalité ou en partie de trachées tubulaires. Ces animaux courent tres vite, sont carnassiers , fuient la lumière, et se cachent sous les pierres, les vieilles poutres, les écorces des arbres, dans la terre , le fumier , etc. Les habitants des pays chauds les redoutent beaucoup, les espèces qu'on y trouve étant fort grandes, et leur venin pouvant être plus actif. La scolopendre mordante est désignée aux Antilles par l’épithète deralfaisante. On en connaît qui ont une propriété phosphorique. Les organes sexuels sont intérieurs et situés à l'extrémité. postérieur du corps, comme dans la plupart des insectes suivants. Les stigmates sont plus sensibles que dans la famille précédente , et latéraux ou dorsaux. Cette famille, qui, dansla méthode de M. Leach. forme son ordre des Synonathes , peut, d’après ces derniers caractères , la nature des organes respira- toires et les pieds , se diviser ainsi : Les unes n’ont que quinze paires de pattes (1), et leur corps vu en dessus présente moins de segments qu’en dessous. Les Scuricères. (Scuricrra. Lam. — Cermatia. Ilig.) Qui ont le corps recouvert de huit plaques er forme d’é- cussons, sous chacune desquelles M. Marcel de Serres a ob- servé deux poches pneumatiques ou trachées vésiculaires, Lire PR IRON CNRS NES ant qu PU AP ALES Li LE RUE à (1) Le docteur Leach compte deux paires de plus, parce qu’il comprend dans ce nombre les palpes et les pieds en forme de crochets de la tête, TOME I. 22 338 INSECTES MYRIAPODES, recevant l’air, et communiquant avec des trachées tubu- laires latérales et inférieures. Le dessous du corps est di- visé en quinze demi-anneaux, portant chacun une paire de pieds terminés par un tarse fort long , grêle et très articulé ; les dernières paires sont plus alongées ; les yeux sont grands et à facettes. Elles ont des antennes grêles et assez longues; les deux palpes saillants et garnis de petites épines. Le corps est plus court que dans les autres genres de la même famille, avec les articles des pieds proportionnellement plus longs. Les scutigères , qui, d’après ces caractères, font le passage dela famille précédente à celle-ci, sont fort agiles,et perdent souvent une partie de leurs pieds lorsqu’on les saisit. L'espèce de notre pays (1) se cache entre les poutres ou les solives des charpentes des maisons. Les Lrruories. (Lrrmopius. Leach.) Qui ont les stigmates latéraux, le corps divisé, tant en dessus qu’en dessous, en un pareil nombre de segnients , portant chacun une paire de pieds, et les plaques supérieu- rés alternativement plus longues et plus courtes, en recou- vrement, jusque près de l’extrémité postérieure. Le Lithobie fourchu ( Scolopendra forficata, Lin.) Fabr., De G. ; Geoff., Hist. des insect. , Il, xx, 3; Panz., Faun., insect.Germ. L, ,xi1; Leach. , Zool., miscell., cxxxvn (a). Les autres ont au moins vinst- une paires de pattes et P les segments sont, tant en dessus qu’en dessous, de gran- ÿ 2 , ÿ deur égale et en même quantité. Les ScoLopenDres propres. (ScoLopenpra, Lin.) Celles qui à partir des deux pieds venant immédiatement après les deux crochets formant la lèvre extérieure, n’en of- (:) La Scolopendre à vingt-huit pattes de Geoffroy, qui paraît différer de la $. coleoptrata de Panzer, Faun. insect. Germ. , L., xni, et de celle T de Linnæus; — Julus araneoides , Pall.; Spieil. Zool., IX, 1v, 16: — Scolopendra longicornis ,; Fab.; de Tranquebar. f’oyez aussi Leach, Zool.miscel, Cermatia livida, cxxxv1, et le 14e volume des Transactions * Finnéennes. (a) L. variegatus, lævilabrum , Leach, Trans. linn. Soc., XI. Voyez » . . aussi le troisième volume de son Zoological miscellany. INSECTES THYSANOURES. 339 frent que vingt-une paires,et dont les antennes ont dix-sept articles composant les genres Scolopendre et Crytops de M. Leach. Les yeux sont distincts, au nombre de huit, quatre de chaque côté, dans le premier et celui qui comprend les plus grandes espèces ; ils sont nuls ou très peu visibles dans le second. Les départements les plus méridionaux de la France et d’autres contrées du sud de l’Europe nous. offrent une es- pèce (Scolopendra cingulata, Latr.; Sc. morsitans, Nill., entom.,tom. ÎIV, x1, 17, 18.) presque aussi grande quelque- fois que l’espèce ordinairedes Antilles, mais ayant le corps plus aplati(r). Les crytops ont leurs antennes plus grenues que les scolopendres et les deux pieds postérieurs plus grêles. Le docteur Leach en mentionne deux espèces trouvées dans les environs de Londres (2). » Dans les Scolopendres composant le genre Géophile ( Geophilus ) du même, le nombre des pieds est au-dessus de quarante-deux et souvent très considérable. Les anten- nes n,ont que quatorze articles et leur extrémité est moins amincie; le corps est proportionnellement plus étroit et plus long. Les yeux sont peu distincts. Quelques espèces sont électriques (3). ; 1 D I 7 EL ER SCT LE SECOND ORDRE DES INSECTES, Les THYSANOURES (THysANOURA.), Comprend des insectes aptères, portés seulement sur six pieds, sans métamorphose, et ayant de 3 s (1) Scolopendra morsitans, Lin. ; De Géer, Insect., VII, XLIII, 1. Voyez, pour d’autres espèces, le troisième vol. du Zoolog. miscellany du docteur Leach; la Scolopendra gigantea de Linnæus (Brown. Jam., xzir, 43, et d’autres grandes espèces, mais incomplétement décrites. | (2) Crytops hortensis, Zool. misc., cxxxix; ejusd., ib. ; Crytops Savignü. (3) S. electrica, Lin. ; Frifch., Insect., XI, vin, 13 — S. occiden- talis, Tin. List, iin., vi; —$. phosphorea, Lin. Tombée du ciel DO 54o INSECTES THYSANOURES. us, soit sur les côtés, soit à l’extrémité de l’ab- plus, soit les côtés, soit à | domen, des organes particuliers de mouvement. La famille première des Taysanoures, celle DES LÉPISMÈNES (LEPISMENÆ. Lat. ), A les ântennes en forme de soies, et divisées, dès leur naissance, en un grand nombre de petits ar-- ticles; des palpes très distincts et saillants à la bou- che ; l'abdomen muni de chaque côté, en dessous, d’une rangée d’appendices mobiles, en forme de fausses pattes, el terminé par des soies articulées , dont trois plus remarquables; et le corps toujours garni de petites écailles luisantes. Elle ne comprend qu'un genre de Tinnæus. Les LépisMes. (LEPISMA. L.) Leur corps est alongé et couvert de petites écailles, souvent argentées et brillantes, ce qui a fait comparer l’espèce la plus communé à un petit poisson. Les an- tennes sont en forme de soies, et ordinairement fort lon- gues. La bouche est composée d’un labre, de deux man- dibules presque membraneuses, de deux mâchoires à deux divisions, avec un palpe de cinq à six articles, et d’une lèvre à quatre découpures et portant deux palpes à quatre articulations. Le thorax est de trois pièces. L’abdomen , qui se réfrécit peu à peu vers son extrémité postérieure , a, le long de chaque côté du ventre, nne rangée de petits appendices portés sur un Court article, : sur un vaisseau , à 100 milles du continent. Voyez le tome troisième da Zool. miscellan. de M. Leach. Geophilus maritimus , cxx, 1, 2; — G. longicornis, Tab. ead., 3-6, et quelques autres espèces. FAMILLE DES LÉPISMÈNES. 94T et terminés en pointes soyeuses ; les derniers sont plus longs; de l’anus sort une espèce de stylet écailleux, comprimé et de deux pièces; viennent ensuite les trois soies articulées, qui se prolongent au-delà du corps. Les pieds sont courts, et ont souvent des hanches très grandes , fortement comprimées et en forme d’écailles. Plusieurs espèces se cachent dans les fentes des chàssis qui restent fermés , ou qu’on n’ouvre que rarement, sous des planches un peu humides, dans les armoires. D’autres vivent retirées sous les pierres. Ces insectes courent très vite; quelques-uns sautent par le moyen des filets de leur queue. On en fait deux sous-genres. Les Mxcmzes. (Maemxis. Latr. — Petrobrus. Leach. ) Dont les yeux sont très composés, presque contigus, et occupent la majeure partie de la tête; qui ont le corps con- vexe et arqué en dessus, et l’abdomen terminé par des petits filets propres pour le saut, et dont celui du milieu, placé au- dessus des deux autres, est beaucoup plus long. Les palpes maxillaires sont très grands et en forme de pe- tits pieds. Le thorax est étranglé, avec son premier segment plus petit que le second et en voûte. Ces insectes sautent très bien et fréquentent les lieux pierreux et couverts. Toutes les espèces connues sont d’Eu- rope (1). Les LÉpismes. (Lepisma. Lin. — Forbicina. Geoff. Leack. ) Qui ont les yeux très petits, fort écartés, composés d’un petit nombre de grains ; le corps aplati, et terminé par trois files de la même longueur , insérés sur la même ligne , et ne servant point à sauter. (1) Lepisma polypoda, Lin.; L. saccharina, Vill , Entom., Lin.,IV,x1, 1; Roem., Gener., insect., xxx, 1 ; Forbicine cylin- drique, Geoff.; — Lepisma thezeana, Fab.; — Petrobius maritimus , Leach, Zoolog. miscellan. , cxzv. 842 . _ INSECTES THYSANOURES. Leurs hanches sont très grandes. La plupart des espèces se trouvent dans l’intérieur des maisons. Le ZLépisme du sucre ( L. saccharina , Lin. ), — la Forbi- cine plate., Geoff. ,Insect., Il, xx, 3 ; Schæff., Elem: en- tom., Lxxv ; long de quatre lignes, d’une couleur argentée et un peu plombée; sans taches, est, dit-on, originaire de l’Amérique, et devenu commun dans nos maisons. * Ê . On trouve souvent avec lui et dans les mêmes lieux le Lépisme rubanné (vittata, Fab.), qui a le corps cendré, . 4 Fr . A . LE pointillé de noirâtre, avec quatre raies de cette dernière couleur le long du dos de l’abdomen. Il y eu a d’autres es- pèces sous les pierres. La seconde famille des Taysanoures, celle Des PODURELLES ( PopurezzÆ. Lat. ), Dont les antennes sont de quatre pièces, dont la bouche n’offre point de palpes distincts et sail- lants, et qui a l'abdomen terminé par une queue fourchue, appliquée, dans linaction, sous le ventre, et servant à sauter, ne forme aussi dans Linnæus qu’un genre. Des Popures. ( Popura. L.) Ces insectes sont très petits, fort mous, alongés, avec la tête ovale et deux yeux formés chacun de huit petits grains. Leurs pieds n’ont que quatre articles distincts. La queue est molle, flexible et composée d’une pièce in- férieure , mobile à sa base , à l’extrémité de laquelle s’ar- ticulent deux tiges, susceptibles de se rapprocher, de s’écarter ou de se croiser, et qui sont les dents de la fourche. Ces insectes peuvent redresser leur queue, la pousser avec force contre le plan de position , comme s'ils débandaient un ressort, et s’élever ainsi en l’air, et sauter, de même que les puces, mais à une hauteur INSECTES PARASITES. 345 moindre. Ils retombent ordinairement sur le dos, la queue étendue en arrière. Le milieu de leur ventre offre une partie relevée, ovale et divisée par une fente. Les uns se tiennent sur les arbres, les plantes, sous les écorces ou sous les pierres; d’autres, à la surface des eaux dormantes , quelquefois sur la neige même, au temps du dégel. Plusieurs se réunissent en sociétés nom- breuses, sur la térre, les chemins sablonneux , et res- semblent de loin à un petit tas de poudre à canon. La multiplication de quelques espèces paraît se faire en hiver. Les Popures proprement dites. ( Popura. Latr.) Ont les antennes de la même grosseur et sans anneaux ou petits articles à la dernière pièce. Leur corps est presque li- néaire ou cylindrique, avecle tronc distinctementarticulé, et l’abdomen étroit et oblong (x). Les Smynraures. (Smynraurus. Latr.) Ont les antennes plus grêles vers leur extrémité, et termi- nées par une pièce annelée ou composée de petits articles. Le tronc et l’abdomen sont réunis en une masse globuleuse ou ovalaire (2). D LE TROISIÈME ORDRE DES INSECTES, Les PARASITES (ParasiTa. Lat.—Anoplura. Leach.), Ainsi nommés de leurs habitudes (voyez plus bas), n’ont que six pieds, et sont aptères de même (1) Podura arborea, Tin. ; De Géer, Insect., VII , nu, 1-7; — P: nivalis, Lin. ; De G. ibid., 8-10 ; — P. aquatica, Lin. ; De G., ibid. , 11 19; — P. plumbea, Lin.; DeG. , ibid , n1, 1-4; — P. ambulans, Lin.; De G., ibid., 5-6 ;—P.gaquatica grisea, De G., ibid. , 11,18, 21. 4 Les Podures vaga , villosa, cincta , annulata, pusilla, lignorum, fimetaria , de Fabricius. (2) Podura atra, Lin.; De Géer, ibid., 1, 7-14; les Podures w- ridis, poly poda , minuta , signata ; de Fab. 544 INSECTES PARASITES. que les thysanoures ; mais leur abdomen n’a point d’appendices articulés et mobiles. Ils n’ont, pour organes de la vue, que quatre où deux petits yeux lisses ; leur bouche est en grande partie intérieure, et présente au dehors Soit un museau ou un ma- melon avancé renfermant un sucoir rétractile, soit deux lèvres membraneuses et rapprochées, avec deux mandibules en crochets. Ils ne forment dans Linnæus que le genre des Poux. (Pepicuzus. L.) Leur corps est aplati , presque transparent , divisé en douze ou onze segments distincts, dont trois pour le tronc, portant chacun une paire de pieds. Le premier de ces segments forment souvent une espèce de corselet. Les stigmates sont très distincts. Les antennes sont courtes, de la même grosseur, composées de cinq arti- cles et souvent insérées dans une échancrure. Chaque côté de la tête offre un ou deux petits yeux lisses. Les pieds sont courts et terminés par un ongle très fort ou par deux erochets, dirigés l’un vers l’autre. Ces animaux s’accrochent ainsi facilement, soit aux poils des qua- drupèdes, soit aux plumes des oiseaux, dont ils sucent le sang, et sur le corps desquels ils passent leur vie et se multiplient. Ils attachent leurs œufs à ces appendices cutanés. Leurs générations sont nombreuses et se succè- dent très rapidement. Quelques causes particulières, et qui nous sont inconnues, les favorisent d’une manière extraordinaire, et c’est ce qui a lieu, par rapport au “pou de l’homme , dans la maladie pédiculaire ou phti- riase , et même dans notre enfance. Ces insectes vivent constamment sur les mêmes quadrupèdes et sur les mê- mes oiseaux , ou du moins sur des animaux de ces classes INSECTES PARASITES. 345 qui ont des caractères et des habitudes analogues. Un oiseau en nourrit souvent de deux sortes. Leur démar- che est, en général , assez lente. Les uns ( Pediculea, Leach), tels que Les Poux proprement dits (PEprcuzus. Dep. ), Ont pour bouche un mamelon très petit, tubulaire ; situé à l’extrémité antérieure de la tête, en forme de museau, et renfermant, dans l’inaction, un suçoir. Leurs tarses sont composés d’un article dont la grosseur égale presque celle de la jambe, terminé par un ongle très fort, se repliant sur une saillie, en forme de dent de la jambe, et faisant avec cette pointe l'office de pince. Ceux que j’ai observé ne m’ont offert que deux yeux lisses, un de chaque côté. L'homme en nourrit de trois sortes ; leurs œufs sont connus sous le nom de /entes. c Dans les deux espèces suivantes, le thorax est bien di- stinct de l’abdomen, de sa largeur et de longueur moyenne. Elles forment le genre pediculus, proprementdit, du docteur Leach (r). Le Pou humain du corps( P. humanus corporis, De G., Insect., VIL 1, 7). D’un blanc sale, sans taches, avec les découpures de l’abdomen moins saillantes que dans la sui- vante. Elle vient uniquement sur le corps de l’homme, et pullule d’une manière effrayante dans la maladie pédicu- laire. Le Pou humain de la téte. ( P. humanus capitis, De G., Insect., VIE, 1, 6.) Cendré, avec les espaces où sont situés les stigmates bruns ou noirâtres; lobes ou découpures de l’abdomen arrondis. — Sur la tête de l’homme, et particu- lièrement des enfants. Les mâles de cette espèce et de la précédente ont, à l’extrémité postérieure de leur abdomen , une petite pièce écailleuse et conique, en forme d’aiguillon, probablement l’organe sexuel. Les Hottentots, les Nègres, différents singes, mangent les : (x) Zoolog. miscellan. , HE. 346 INSECTES PARASITES. poux, ou sont phtirophages. Oviédo prétend avoir observé que - cette vermine abandonne, à la hauteur des Tropiques, les nautoniers espagnols qui vont aux Indes, et qu’elle les re- prend au même point, lorsqu'ils reviennent en Europe. On dit encore que dans l’Inde, quelque sale que lon soit, l’on n’en à jamais qu’à la tête. Il fut un temps où la médecine employait le pou de l’homme pour les suppressions d’urine , en l’introduisant dans le canal de l’urètre. Le docteur Leach forme un genre propre, phthirus, avec le Pou du pubis ( P. pubis, Lin.}, Red. , Exp. , x1x, 1 ; qui a le corps arrondi et large, le thorax très court, se confondant presque avec l’abdomen , et les quatre pieds postérieurs très forts. On le désigne vulgairement sous le nom de Morpion. Il s’attache aux poils des parties sexuelles et des sourcils. Sa piqüre est très forte. Consultez , pour ces espèces vivant sur l’homme, le beau traité des maladies de la peau du docteur Alibert, médecin du roi. Redi a figuré, mais grossièrement, plusieurs autres espè- ces, qui se trouvent sur divers quadrupèdes. Celle qui vit sur le porc a le thorax très étroit, avec l’abdomen fort large. Elle est le type du genre æmatopinus de M. Leach (r), le pou du bufle , figuré par De Géer (Insect., VIE, 1, r2), présente des caractères plus importants. Les autres ( Nirmidea, Leach), tels que Les Rroiws (Ricnus. De G.;— Nirmus, Herm. Leach. ), Ont la bouche inférieure , et composée à l’extérieur de deux lèvres et de deux mandibules en crochet. Leurs tarses sont très distincts, articulés et terminés par deux crochets égaux. A l’exception d’une seule espèce, celle du chien , toutes les autres se trouvent exclusivement sur les oiseaux. Leur RO RE NN PAR RER Les à CICR EE TC SX. (1) Zoolog. miscellan, , exvvi; P. suis, Panz., Faun. insect. Germ. , RD SV Le Pou du cerf, Panz, ibid. , xv, appartient au genre Mélophage, de l’ordre des Diptéres. INSECTES PARASITES. 547 tête est ordinairement grande, tantôt triangulaire, tantôt en demi-cercle ou en croissant, et a souvent des saillies angulaires. Elle diffère quelquefois dans les deux sexes , de même que les antennes. J’ai apercu, dans plusieurs, deux yeux lisses rapprochés de chaque côté de la tête. Suivant des observations que m’a communiquées M. Savigny, ces insectes ont des mâchoires avec un palpe très petit sur cha- cune d’elles , et cachées par la lèvre inférieure, qui a aussi deux organes de la même sorte. Ils ont encore une espèce de langue. M. Lecierc de Laval m’a dit avoir vu , dans leur estomac, des parcelles de plumes d'oiseaux, et croit que c’est leur seule nourriture. De Géer assure cependant avoir trouvé l'estomac du ricin du pircon rempli de sang , dont il venait de se porger. L’on sait aussi que ces insectes ne peuvent vi- vre long-temps sur les oiseaux morts. On les voit alors se promeneravec inquiétude sur leurs plumes, particulièrement sur celles de la tête et des environs du bec. Rédi en a aussi représenté un grand nombre d’espèces. Les unes ont la bouche située près de l’extrémité anté- rieure de la tête. Les antennes sont insérées à côté, loin des yeux ,et très petites (1). ” , Dans les autres, la bouche est presque centrale; les an- tenues sont HlÉcERs très près des yeux, et leur Se égale presque la moitié de celle de la tête (2). Un célèbre naturaliste allemand, le docteur Nitzsch, pro- fesseur à Halle, a fait une étude très approfondie de l’organi- sation tant intérieure qu’extérieure de ces animaux, ainsi que l’atteste son Mémoire sur les insectes épizoïques , inséré dans le Magazin entomologique de M. Germar. Le genre (1) Pediculus sternæ hirundinis ; Lin.; De G., Insect., VIT, 1v, 12; — Pediculus corvi coracis, Lin.; De G., ibid., 113 — Ricinus frin- gillæ , De G., tbid., 5,6, 7;—Pediculus tinnunculi, Panz., ibid., xvu. (2)Ricinus gallinæ, De G., ibid. , 15 : sur la poule, les perdrix et les faisans; — À. emberizæ , De G., ibid. , 9; — R. mergi, De G., ibid. , 14; — R. canis, De G., tbid., 16 ; — Pediculus pavonis, Panz., ibid. , xx; Latr., Hist. nat. des Fourm., 389, xu, 5. Voyez encore Panzer, bid., pl. xx-xxiv. Son Pediculus ardeæ , xvii , paraît être le mênie que le Ricin du plongeon de De G. , 1v, 15. ” 543 INSEUTES PARASITES. pediculus proprement dit, ou celui dont les espèces sont munies d’un suçoir, est rangé, par lui, avec les hémiptères épizoïques. Les ricins de De Géer et d’autres, ou les nirmes d’Hermana fils , c’est-à-dire les espèces pourvues de mandi- bules, de mächoires, sont rapportés à l’ordre des orthop- ières , et désignés collectivement par la dénomination de mallophages. Deux genres de cettedivision se rapprochent des précédents, en ce que ces animaux vivent aussi sur des mam- mifèeres , tels sont ceux de Tricuopecre ( Trichodectes ) et de Gyrore ( Gyropus). Dans le premier, les palpes maxillaires sont nuls ou indistincts, et les antennes sont filiformes et de trois articles. Les espèces se trouvent sur le chien, le blai- reau, la belette, la fouine, etc. Dans le second, les palpes maxillaires sont apparents, les antennes sont plus grosses vers le bout et de quatre articles. Ses mandibules n’ont point de dents, les palpes labiaux sont nuls et les quatre tarses postérieurs n’ont qu’un seul crochet au bout. Ces der- niers caractères le distinguent d’un autre genre ayant aussi des palpes maxillaires visibles , des antennes de quatre arti- cles et plus grosses vers le bout, et la bouche antérieure, celui de Laornée ( Liotheum). Ici les mandibules sont biden- tées; les palpes labiaux sont distincts, et tous les tarses sont terminés par deux crochets. Les espèces se trouvent sur divers oiseaux, au lieu que les gyropes vivent sur les quadrupèdes nommés vulgairement Cochons d'inde. Un quatrième et dernier genre, dont les espèces sont exclusivement propres aux oiseaux, est celui de PmiLor- TèRE ( Philopterus). Les antennes ont cinq articles, dont le troisième offre souvent , dans les mâles, un rameau, formant avec le premier une pinee ; ces organes sont filiformes. Les palpes maxillaires sont invisibles. Les tarses ont deux crochets à leur extrémité, mais non diver- gents, comme le sont ceux des liothées. Ici, d’ailleurs, les mâles ont six testicules, trois de chaque côté, et leurs quatre vaisseaux biliaires sont épaissis vers le milieu de leulon- gueur. Ceux des trichodectes et des philoptères n’offrent point ce renflement , et leurs testicules ne sont qu’au nom- bre de quatre, deux de chaque côté. Daus ces deux genres, encore, il y a dix ovaires, cinq de chaque côté; dans les INSECTES SUCEURS. 549 liothées femelles, où ce savant a pu les observer, il n’en a vu que six, trois de chaque côté. Il n’a point de connais- sance positive sur le nombre de ceux des gyropes femelles et de celui des testicules de l’autre sexe.Dans tous ces genres, le thorax est biparti, c’est-à-dire quele prothorax et le méso- thorax composent le tronc apparent, ei que sa troisième di- vision ou le métathorax se réunit et se confond avec l’abdo- men.M. Kirby avait le premier, à ceque jecrois, désigné ainsi ce segment; mais M. Nitzsch me paraît avoir aussi employé, le premier les deux autres dénominations (voyez les généra- lités de la classe des insectes). Les limites de cet ouvrage nons interdisent l’exposition des sous-genres qu'il a établis. Nous remarquerons seulement que celui qu’il nomme Gontodes, le quatrième du genre philoptère, est uniquement propre aux gallinacés. Dans le recueil de mémoires qui termine notre histoire des fourmis, nous avons décrit avec détail une es- pèce de ricin ( Philoptère ). M. Léon Dufour a formé avec le pou de la mélitte de M. Kirby, déjà très bien observé par De Géer, qui le prend pour la larve du méloë proscarabée , ainsi que par ce cé- lèbre entomologiste auglais, un nouveau genre ( Trion- gulin des andrenettes), dont il a publié et représenté les caractères dans le tome treizième (9, B.) des Annales des sciences naturelles. Si cet insecte n’était point la larve de ce méloë, ainsi que le pense M. Kirby, nul doute qu’il ne FE à dans l’ordre des parasites, un sous-genre propre; mais, a après les recherches de MM. Lepeletier et Servile, le sentiment de De Géer est confirmé. à » LE QUATRIEME ORDRE DES INSECTES, Les SUCEURS(SucrorrAa.De G.;—Siphonaptera.Latr.). Qni composent le dernier des insectes aptères , ont pour bouche un sucoir de trois (1) pièces, ren- fermeés entre deux lames articulées, formant, réu- (1) Ræsel n’en représente que deux ; mais MM. Kirby et Straus en 350 INSECTES SUCEURS. nies, une trompe ou un bec, soit cylindrique, soit conique, et dont la base est recouverte par deux écailles. Ces caractères distinzuentexclusivement cet ordre de tous les autres , et même de celui des hé- miptères, dont il se rapproche le plus sous ces rap- ports, et dans lequel Fabricius a placé ces insectes, Les suceurs subissent en outre de véritables méta- morphoses, analogues à celles de plusieurs insectes à deux ailes, comme Jes tpularres. Cet ordre n’est composé que d’un seul genre, celui Des Puces. (Puzex. L.) Leur corps est ovale, comprimé, revêtu d’une peau assez ferme, et divisé en douze segments , dont trois composent le tronc, qui est court, et les autres l’abdo- men. La tête est petite, très comprimée, arrondie en dessus , tronquéé et ciliée en devant; elle a, de chaque côté, un œil petit et arrondi, derrière lequel est une fossette où l’on découvre un petit corps mobile, garni de petites épines. Au bord antérieur, près de l’origine du bec, sont insérées les pièces que l’on prend pour les antennes, qui sont à peine de la longueur de la tête et composées de quatre articles presque cylindriques. La gaîne ou bec.est divisée en trois articles. L’abdomen est fort grand , et chacun de ses anneaux est divisé en deux ou formé de deux lames, l’une supérieure et l’autre in- férieure. Les pieds sont forts, particulièrement les der- niers, propres pour le saut, épineux, avec les hanches et les cuisses grandes, et les tarses composés de cinq ar- . ont observé une de plus. Suivant celui-ci, les deux écailles, recouvrant la base du bec, sont des palpes. INSECTES SUCEURS. 551 ticles, dont le dernier se termine par deux crochets alongés ; les deux pieds antérieurs sont presque insérés sous la tête , et le bec se trouve dans leur entre-deux. Le mâle est placé, dans l’accouplement, sous sa fe- melle , de manière que leurs têtes sont en regard. La fe- melle pond une douzaine d’œufs , blanes et un peu vis- queux ; il en sort de petites larves sans pieds , très alon- gées , semblables à de petits vers, très vives, se roulant en cercle ou en spirale, serpentant dans leur marche; d’abord blanches et ensuite rougeâtres. Leur corps est composé d’une tête écailleuse, sans yeux, portant deux très petites antennes , et de treize segments, ayant de petites Louffes de poils, avec deux espèces de crochets au bout du dernier. Leur bouche offre quelques pe- tites pièces mobiles, dont ces larves font usage pour se pousser en avant. Après avoir demeuré une douzaine de jours sous cette forme, les larves se renferment dans une pelite coque soyeuse, où elles deviennent nymphes, et dont elles sortent en état parfait au bout d’un espace de temps de la même durée. Chacun connaît la Puce commune ( Pulex trritans, L.), Rœæs:, ins, Î, 11, rv, qui se nourrit du sang de l’homme, du chien, dü chat; sa larve habite parmi les ordures, sous les ongles des hommes malpropres, dans les nids des oiseaux, surtout des pigeons, s’attachant au çou de leurs petits, et les suçant au point de devenir toute ronge. La Puce pénétrante( Pul.penetrans, L.), Catesb., Carol., UT, x, 3(1), forme probablement un genre particulier. Son bec est de‘la longueur du corps. Elle est connue en Amé- rique sous le nom de Chique. Elle sintroduit sous les onples des pieds et sous la peau du talon , et y acquiert bientôt le volume d’un petit poids par le prompt accrois- (1) M. Duméril a donné une excellente figure de cet animal, dans son ouvrage intitulé : Considérations générales sur la classe des insectes; et dans le Dictionnaire des sciences naturelles. 3552 INSECTES COLÉOPTÈRES. sement des œufs qu’elle porte dans un sac membraneux sous le ventre. La famille nombreuse à laquelle elle donne naissance occasione, par son séjour dans [a plaie, un ulcère malin difficile à détruire, et quelquefois mortel. On est peu ex- posé à cette into fâcheuse sion a soin de se laver souvent, et surtout si l’on se frotte les pieds avec des feuilles de tabac broyées, avec le roucou et d’autres plantes âcres et amères. Les Nègres savent extraire avec adresse l’animal de la partie du corps où il s’est établi. Divers quadrupèdes et oiseaux nourrissent des puces qui paraissent différer spécifiquement des deux précédentes. LE CINQUIÈME ORDRE DES INSECTES, LEsCOLÉOPTÈRES(CorropTERA;—Eleutherata.Fab.), Ont quatre ailes, dont les deux supérieures crusta- cées, en forme d’écailles, horizontales, etse joignant au bordinterne par une ligne droite; des mandibules et des mâchoires; et les ailes inférieures pliées seu- lement en travers, et recouvertes par les deux autres, qui leur forment des sortes d’étuis , et que l’on dé- signe sous ce nom ou par celui d’élytre (t). "ls sont, ce tous les insectes, les plus nombreux et les mieux connus. Les formes singulières, les couleurs brillantes ou agréables que présentent plu- sieurs de leurs espèces, le volume de leur corps, la consistance plus solide de leurs téguments, qui rend leur conservation plus facile, les avantages (1) Voyez, pour les caractères anatomiques des insectes de cet ordre, les Annales des sciences naturelles , tome VIII, pag. 36, où M. Dufour en présente un résumé. \ ” INSECTES COLÉOPTÈRES. 393 nombreux que l’étude retire de la variété de formes de leurs organes extérieurs, ele. , leur ont mérité lattention particulière des naturalistes. | Leur tête offre deux antennes de formes variées, et dont le nombre des articles est presque toujours de onze ; deux yeux à facettes, point d’yeuxlisses (x); et une bouche composée d’un Jabre, de deux man- dibules, le plus souvent de consistance écailleuse, de deux mâchoires, portant chacune un ou deux palpes, et d’une lèvre formée de deux pièces, le menton et la languette, et accompagnée de deux palpes, ordinairement insérés sur. cette dernière pièce. Ceux des mâchoires, ou leurs extérieurs, lorsqu'elles en portent deux, n’ont jamais au-delà de quatre articles ; ceux de la lèvre n’en ont ordinairement que trois. Le segment antérieur du tronc, ou celui qui est au-devant des ailes, et qu’on nomme habituellement le corselet, porte la première paire de pieds, et surpasse de beaucoup, en étendue, les deux autres seoments (2). Ceux-ci s'unissent étroitement avec la base de l'abdomen, et leur partie inférieure, ou la poitrine , sert d'attache aux deux autres paires de (1) On à aperçu dans quelques brachélytres deux petits points jau- nâtres, que l’on a pris pour des yeux lisses, mais, à ce que je pense, sans examen approfondi, d'autant plus que les forficules, genre d’or- thoptères le plus voisin des coléoptères, n’en offrent point. (2) La membrane intérieure offre, de chaque côté, par derrière, un sügmate, caractère qu'on n'avait pas encore, à ce que je crois, rémar- qué, mais dont l'existence était présumable, TOME L 5 Los 554 INSECTES COLÉOPTÈRES. pieds (1). Le second, sur lequel est placé l’écusson, se rétrécit en devant, et forme un court pédicule qui s'emboîte dans la cavité intérieure du premier, et lui sert de pivot dans ses mouvements. Les élytres et les ailes prennent naissance sur les bords latéraux et supérieurs de l’arrière-tronc. Les élytres sont crustacées , et, dans le repos, s’appli- quent l’une contre l’autre, par une ligne droite , le long de leur bord interne , ou à la suture, et tou- jours dans une position horizontale. Presque toujours . elles cachent les ailes, qui sont larges’et pliéestrans- versalement. Plusieurs espèces sont aptères, mais les élytres existent toujours. L’abdomen est sessile ou uni au tronc par sa plus grande largeur. Il est composé, à l'extérieur, de six à sept anneaux, membraneux en dessus, ou d’une consistance moins solide qu’en dessous. Le nombre des articles des tarses varie depuis trois (2) jusqu’à cinq. Les coléoptères subissent une métamorphose com- plète. La larve ressemble à un ver, ayant une tête écailleuse, une bouche analogue, par le nombre et les fonctions de ses parties, à celle de l’insecte parfait, et ordinairement six pieds. Quelques es- pèces, en petit nombre, en sont dépourvues, où n’ont que de simples mamelons. fx) Le mésothorax'est toujours coùrt et étroit, et le métathorax, sou- vent spacieux, est sillonné longitudinalement dans son milieu. (2) À en juger par analogie, les coléoptères dits monomères out proba- blement trois articles aux tarses, mais dont les deux premiers échappent à la vue; cette section et celle des dimères ont été supprimées. Led FAMILLE DES CARNASSIERS. 555 La nymphe est inactive, et ne prend pas de nourriture. L’habitation, la manière de vivre et les autres habitudes de ces insectes , soit dans leur pre- mier âge, soit dans le dernier, varient beaucoup. Je divise cet ordre en quatré sections, d’après le nombre des articles des tarses. La première comprend les Pentamères , ou ceux dont tous les tarses ont cinq articles, et se compose de six familles, dont les deux premières distinguées des autres par l'existence d’un appareil excrémentiel double (1). La première famille des Coréoprères PEenra- MÈRES, Les CARNASSIERS Cuv. (CARNIVORA. — Adéphages. Clairv. ) (2). À deux palpes à chaque mâchoire , ou six en tout. Les antennes sont presque toujours en forme de fil ou de soie, et simples. Les mâchoires se terminent par une pièce écail- leuse , en griffe, ou crochue, et le côté intérieur est garni de cils ou de petites épinés. La languette est enchâssée dans une échancrure du menton. Les deux pieds antérieurs sont insérés sur les côtés d’un ster- (x) D’après M. Dufour, les boucliers ou Sipha, genre de la quatrième famille , en offrent aussi un , mais unique , ou sur un seul côté. (2) Cette famille, l’une des plus considérables des coléoptères, déjà illustrée, quant à la méthode, par les travaux de MM. Weber, Clairvilleet Bonelli, sortira enfin du cahos, sous le rapport des espèces, si M. le comte Dejean continue le Species des éoléoptères de sa collection, dont il a publié deux volumes , ouvrage remarquable par l'exactitude des descriptions. TX 29 a 856 - INSECTES COLÉOPTÈRES, num comprimé et portés sur une grande rotule; les deux postérieurs ont un forttrochanter à leur nais- sance; leur premier article est grand, paraît se confondre avec l’arrière-poitrine , et a la forme d’un triangle curviligne , avec le côté extérieur excavé. Ces insectes font la chasse aux autres, et les dé- vorent. Plusieurs n’ont point d’ailes sous leurs ély- tres. Les tarses antérieurs de la plupart des mâles sont dilatés ou élargis. Les larves sont aussi très carnassières. Elles ont, en général, le corps cylindrique, alongé, et com- posé de douze anneaux ; la tête, qui n’est pas comi- prise dans ce nombre, est grande, écailleuse, ar- mée de deux fortes mandibules recourbées à leur pointe, et offre deux antennes courtes et coniques, deux mâchoires divisées en deux branches, dont Vune est formée par un palpe, une languette portant deux palpes plus courts que les précédents, et six petits yeux lisses de chaque côté. Le pre- nier anneau est recouvert d’une plaque écailleuse ; les autres sont mous ou peu fermes. Les trois pre- miers portent chacun une paire de pieds, dont l’ex- trémilé se courbe en avant, Ces larves different selon les » senres. Celles ir C1- cindèles et de l’ariste bucéphale ont le dessus de la tête très enfoncé dans son milieu , en forme de cor- beille, tandis que sa partie inférieure est bombée. flles ont, de chaque côté, deux pelits yeux lisses beaucoup plus gros, et semblables à ceux des Iy- FAMILLE DES ICARNASSTERS. 997 coses ‘ou des araignées-loups. La plaque supérieure du premier segment est grande , el en bouelier de- mi-circulaire. Le huitième anneau a sur le dos deux mamelons à crochets ; le dermer n’a point d’appendices remarquables. Dans les autres larves de cette famille qui nous sont connues , à l’exception de celle des omophrons, la tête est moins forte et plus égale. Les yeux lisses sont tres petits et semblables. La pièce écailleuse du premier-anneau est Carrée, et ne déborde point le corps. Le huitième n'a point de mamelons , ét le dernier est terminé par deux appendices c6 niques, ouire un tube membraneux formé par le prolongement de la partie du corps où est l'anus. Ces appendices sont cornés et dentés dans les larves des calosomes et des carabes. ls sont charnus, ar- ticulés et plus longs dans celles des harp ales et des licines, Le corps des avant-dernières est un peu plus court, avec la tête un peu plusgrosse. La forme des mandibules des unes et des autres se rapproche de celle qu’elles ont dans l’insecte parfait. La larve de l’omophron bordé, d’aprèsles observations de M. Des- marest, à une forme conique, une têle grande. avec deux très fortes mandibules, et n'offre que deux yeux; l'extrémité postérieure du corps, qu: se rétrécil peu à peu, se termine par un appendice de quatre articles. Je n'en ai compté que deux à ceux des larves des licines et des harpales. Cette fanulle à toujours un premier estoma we 358 INSECTES COLÉOPTÈRES. court et charnu ; un second alongé, comme velu à l'extérieur à cause des nombreux petits vaisseaux dont il est garni, un intestin court et gréle. Les vaisseaux hépatiques, au nombre de quatre, s’in- sérent près du pylore. Il y en a de terrestres et d’aquatiques. Les terrestres ont des pieds uniquement propres à la course, et dont les quatre postérieurs sont in- sérés à égales distances, les mandibules entièrement découvertes, la pièce terminantles mâchoires, droite inférieurement, et seulement courbée à son extré- milé, et, le plus souvent, le corps oblong, avec les yeux saillants. Toutes leurs trachées sont tubu- laires ou élastiques. Leur intestin se termine par un cloaque élargi, muni de deux pelits sacs qui sé: parent une humeur âcre (1). (1) M. Léon Dufour a présenté, dans les Annales des sciences natu- relles (VIIT, p. 36), le résumé suivant des caractères anatomiques des insectes de cette division : a Les Carabiques sont chasseurs et carnassiers. La longueur de leur tube digestif ne surpasse pas plus de deux fois celle de leur corps. L’æso- phage est court; il est suivi d’un jabot musculo-membraneux bien déve- loppé, très dilatable; puis vient un géséer ovale ou arrondi , à paroïs cel- luleuses et élastiques, armé intérieurement de pièces cornées mobiles ; propres à la trituration, et muni d’une valvule à ses deux orifices. Le ventricule chylifique, qui lui succède, est d’une texture molle et expan- sible, constamment hérissé de papilles plus ou moins prononcées, et rétréci en arrière. Lintestin gréle est assez court. Le coecum a la forme du jabot. Le rectum est court dans les deux sexes. Les vaisseaux hépatiques ne sont qu’au nombre de deux, en arc diversement reployé, et s’im- plantent , par quau einsertions isolées, autour de la terminaison du ven- tricule chylifique. Les testicules sont formés chacun par les circonvolu - tions agglomérées d’un seul vaisseau spermatique , tantôt presqu’a nu , tantôt revêtues d’une couche adipeuse , d’une sorte de tunique vaginale. FAMILLE DES CARNASSIERS. 290 Is se divisent en deux tribus. La première, celle des CrornnéLères ( Cicrnde- leit, Lat. ), comprerd le genre Des CICINDÈLES. ( CicnnDELA L. ) Qui à, au bout des mâchoires, un onglet qui s’arti- cule , par sa base, avecelles. Leur tête est forte, avec de gros yeux, des manudi- bules très avancées et très dentées, et la languette fort courte, cachée derrière le menton. Leurs palpes labiaux sont composés distinctement de quatre articles ; ils sont généralement velus, ainsi que les maxillaires. La plupart des espèces sopt exotiques. Les unes ont une dent au milieu de l’échancrure du men ‘ton; les palpes labiaux écartés à leur naissance, avec le pre mier article presque cylindrique, sans prolongement angu- laire à son extrémité ; et les paipes maxillaires extérieurs manifestement avancés au-delà du labre. Ici les tarses sont semblables et à articles cylindriques dans les deux sexes ; l'abdomen est large , presque en forme dé cœur, et entièrement embrassé par des élytres soudées, et dont le bord extérieur forme une carène. ef —— Les canaux deférents sont souyent repliés en épididyme. Les vésicules séminales , au nombre de deux seulement, sont filiformes. Le conduit cjaculateur est court, la verge grèle et alongée, l’armure copulatrice plus où moins compliquée. Les ovaires n’ont que sept à douze gaines: ovigères à chacun , multiloculaires, réunies en un faisceau conoïde. L'ost- ducte est eourt. La glande sébacée, composée d’un vaisseau sévréteur , tantôt filiforme, tantôt renflé à son: extrémité, et d’un réservoir. Laure s'acccompagne de deux crochets rétractiles. Les œufs sont ovales-oblongs. L'existence d’un appareil de sécrétion excrémentitielle est un des traits anatomiques les plus saillants de tous les Carabiques. "11 ébnsisté en ‘une ou plusieurs grappes d’utricules sécréloires dont la formie varié selôn Les genres , en un long canal éfférent , en une vessie où réservoir tontrachle , en un conduit excréteur dont le mode d’excrétion varie, et en un liquide excrété qui a des qualités ammoniacales, L’organe respiratoire à dés stig- ates où boutons bivalves ; et dés trachees toutes tubulaires. Te Système nerveux ne diffère pas de celui des Colcoptères en général ». 360 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Manwricores. (Manricona. Fab.) Les deux seules espèces (1) connues habitent exclusive- ment la Cafrerie; ce sont les plus grandes du genre. L’une d’elles (Nanticora pallida, Fab.) est rapportée, avec doute, par M. Williams Mac-Leay, à un nouveau genre, qu’il nomme PLATYGuILE ( PARARCREE) , et qui ne nous parait guère différer des manticores qu’en ce que les élytres ne sont point soudées (2). Là les trois premiers articles des deux tarses antérieurs sont sensiblement plus dilatés ou plus larges dans les mâles que dans les femelles. Tantêt le corps est simplement ovale ou oblong ; avec le corselet presque carré, sub- -isométrique , où plus large que long , et point soiré ni en forme de mœud. Le troi- sième article des tarses antérieurs des mâles ne s’avance point intérieurement, et le suivant est inséré à. son. ex-' trémité. Parmi celles-ci, les espèces dont les palpes labiaux sont sensiblement plus longs que les maxillaires externes , avec le pénultième article plus long que le dernier, forinent deux sous-genres. Lie ] Les MEcacérnALEs. (MEGAcEPHALA. Lat.) Qui ont le labre très court, transversal, et le premier ar- ticle des palpes labiaux beaucoup plus long que le suivant, et saillant au-delà du menton (3). Les Oxxenrires. (Oxycueira. Dej.) Dont le labre est en forme de triangle alongé , et dont le premier article des palpes labiaux n’est pas beaucoup plus pt (x). Manticora mazillosa, Fab. ; Oliv., col. IL, 37, 1,2; Hist. nat. dé coléopt, d'Eur., 1,1, 1; — Manticora pallida , Fab. (2), Annulosa javanica , 1, pag. 9. (3) Cicindela me SALE ed bal Fab. ; Oliv. , I1,33,ax, 12; C. caro- lina,, Oliv. , ibid. , x1, 225— M nule euphratica, Hist. natur. des coléopt. AIG » 1,1, 2. Voyez, pour les autres espèces , le Species sénéral des coléopt. sé M. le comte Dejean, tom.], pag. 6 et suiv. FAMILLE DES CARNASSIERS. 361 long que ie suivant, et ne dépasse point l’échancrure du menton (1). Dans les espèces suivantes, les palpes labiaux sont tout au plus de la longueur des maxillaires externes, avec le dernier article plus long que le précédent. Elles CORPpOSEnt aussi deux sous-genres. Les Eurrosores. ( Eurrosopus. Lat., Dej.) Où le troisième article des palpes labiaux est plus épais que le dernier, et dont les trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles sont peu alongés, aplatis, carénés en dessous, et également ciliés des deux côtés. Les yeux sont très gros, ces insectes se tiennent sur les arbres (2). Les Cranpëzes propres. (Cicinpeza. Lat.), Ne s’éloignant guère des euprosopes qu’en ce que le trot- sième article des‘palpes labiaux n'est pas notablement plus épais que le suivant; et par leurs tarses antérieurs, dont les trois premiers'articies sont, dans les Ed fort alongés, plus fortement ciliés au côté interne qu’à l’opposé, et sans carène en dessous. Leur corps est ordinairement d’un vert plus ou moins foncé, mélangé de couleurs métalliques et brillantes , ‘avec des taches blanches sur les étuis. Elles fréquentent les lieux secs, exposés .au soleil, courent très vite, s’envolent dès qu’on les approche, et prennent terre à peu de distance. Si on continue de les inquiéter, elles ont recours aux mêmes moyens. Lés larves de deux espèces indigènes , les seules qu’on ait observées, se creusent dans la terre un trou cylindrique assez profond, er employant leurs mandibules et leufs pieds. Pour le déblayer, elles chargent le dessus de leur tête des molécules de terre qu’elles ont détachées, se retournent, (1) Cicindela tristis, Fab. ; Oliv., Coléopt., If, 33, 11, 35; Oxy- cheila tristis, Dej., Species génér. des coléopt., I, pag. 16; — Cicindela bipustulata ; Law.; Voyag. de MM. Humb. et Bonpl.; Observ. d’anat. ct de z0ol.,mon3, xvi, 1, 2. (2) Cicindela*4-notata ; Hist. natur. des coléopt. d’Eur., E, 1,6; Euprosopus 4-notatus, Dej., Spec. génér. des coléopt., T, pag: 157. 302 INSECTES COLÉOPTÈRES. grimpent peu à-peu, se reposent par intervalles, en se cramponnant aux parois intérieures de leur habitation, à l’aide des deux mamelons de leur dos, et arrivées à l’orifice du trou, rejettent leur fardeau. Dans le moment qu’elles sont en embuscade, la plaque de leur tête ferme exactement et au niveau du sol l’entrée de leur cellules Ees saisissent leur proie avec leurs mandibules, s’élancent même sur elle, et la précipitent au fond du trou, en incfinant brusquement et par un mouvement de bascule, leur tête. Elles y descen- dent aussi très promptement , au moindre danger. Si elles se trouvent trop à l’étroit ou que la nature du terrain ne leur soit point favorable , elles se font un nouveau domi- cile. Leur voracité s’étend jusqu'aux autres larves de leur propre espèce qui se sont établies dans les mêmes lieux. Elles bouchent l’ouverture de leur demeure, lorsqu’elles doivent changer de peau ou se métamorphoser en nymphe. Une partie de ces observations m'a été communiquée par feu M. Miger, qui a étudié avec beaucoup de soin un grand nombre de larves de coléoptères, et en a découvert plusieurs qui avaient échappé aux recherches des naturalistes. La C. champétre( C. campestris , Lin.), Panz., Faun. , Insect., Germ., LXXXV , 1. Longue d'environ six lignes , d’un vert-pré en dessus, avec le labre blanc, faiblement unidenté au milieu. Cinq points blancs sur.chaqueélytre. Très commune en Europe, au printemps. La C. hybride ( C. hybrida, Lin.) , Panz., ibid., iv, qui a sur chaque élytre deux taches en croissant et une bande blanche ; une de ces taches située à la base extérieure et l’autre au bout; suture cuivreuse.—Dansles sablonnières, ue se mêlant point avec la précédente (x). Une autre espèce de notre pays, la Cicindèle germani- que (Cicindela germanica, Lin. ), et quelques autres, ont une forme plus étroite et plus alongée, et semblent for- (1) Aj. Cicindela sylpatica, Lia.; Clairv. , Entom. helv., IE, xxiv, A; — C. sinuata , Fab.: Clairv., bd, , B,b;— €. germanica, Lin. ; Panz, Faun. insect. Germ., VE, v. l’oyez aussi, pour ces espèces et les autres d'Europe, l’Hist. natur. des coléope. d'Eur, par MM. Latréiïlle et le comte Dejean, tasc. 1, pag. 37 et suiv ; et tant pour Les mêmes que pour un grand nombre d’exotiques , le Species génér. de co dernier savant. FAMILLE DES CARNASSIERS. 963 mer une coupe particulière. Elle ne s'envole pas, ainsi que les précédentes, dès qu’on veut la saisir, mais s’é- chappe, en courant très vite. M. Gotth. Fischer, dans son Entomog. de la Russie, en a placé une espèce du Brésil dans le sous-genre thérate ( 7! marginatus ). Toutes ces espèces ont des ailes; mais on en connaît d’ap- tères, dont l’abdomen est d’aiileurs plus étroit et ovalaire, et dans lesquelles la dent de l’échancrure du menton est très petite, à peine sensible. Telle est celle que nous avons représentée dans notre Hist. natur. des, coléopt. d'Europe (1, 1, 5.), sous le nom de Courctata. M. le comte Dejean (Spec. gén. des Col. Il, p. 434 )a formé avec elles un nou- veau genre, celui de Dromica. Tantôt le corps est long et étroit, avec le corselet alongé, en forme de nœud , rétréci en devant. Le troisième article des deux tarses antérieurs des mâles est en forme de palette et avancé intérieurement; le suivant est inséré .extérieure- ment près de sa base. Les Crénosromes. (CTENosroma. Klüg.— Curis, Fisch.) Ce sous-genre paraît être jusqu'ici particulier aux con- trées intra-tropicales de l'Amérique méridionale. La tête est grosse , avec les antennes presque aussi longues que le corps et presque sétacées ; les palpes extérieurs très saillants et terminés par un article plus gros, en forme de poire alon- gée; le pénultième article des maxillaires externes plus court que le suivant ; les deux premiers des labiaux fort courts, et le lobe terminal des mâchoires sans onglet sensible au bout. L’abdomen est ovalaire, étranglé à sa base et pédi- culé. Les pattes sont longues et déliées. Les cténostomes se rapprochent, sous le rapport de la gran- deur des palpes, des mégacéphales et à d’autres égards des tricondyles et des thérates (1). (1) Voyez l’Entomologiæ brasilianæ specimen de M. Klug ; Le Species général des coléopt. d'Eur. de M. le comte Dejean, tom. :, pag. 152 et suiv. , et le Suppl. du tom. IL; l'Hist. natur. des colcopt. d'Eur., Fasc. J, pag. 35 ; l'Entomographie de la Russie, de M, Gotthelf Fischer, tom. 1; (xener. insect , pag. 98. 364 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les autres n’ent point de dent au milieu de l’échancrure du menton. Les palpes labiaux sont contigus à leur nais- sance, avec leur premier article obconique ou en forme de pyramide renversée, et dilaté ou prolongé intérieurement, à son extrémité, en manière d’angle ou de dent; les maxillai. res extérieures ne dépassent guère lelabre.Ges espèces ont été réparties dans trois sous-genres. Les Tuénares. (Taerares. Latr. — Æurychile, Bouelli.) Semblables, pour la-forme ‘générale, aux cicindèles pro- pres, mais qui $’en distinguent , ainsi que de tous les sous- genres analogues, par leurs palpes maxillaires internes très petits, et d’une forme aciculaire. Les tarses sont semblables dans les deux sexes, avec le pénultième article en forme de cœur, sans échancrure, et simplement creusé en-dessus pour l'insertion du dernier. Ces insectes sont exclusivement propres aux îles les plus orientales de l’Asie, comme Java, celles de la Sonde, et celles qui sont au nord de la Nouvelle-Hollande (3). Dans les deux sous-genres suivants , et tous propres aux Indes orientales ou aux îles plus reculées vers l’est, le corps est étroit et alongé, avec le corselet presque cylindrique ou en forme de nœud. Le troisième ou le quatrième article des tarses est prolongé intérieurement en manière de lobe: Les Corruures. (Corruris. Latr. — Collyris, Fab.) Hs sont ailés. Les antennes sont plus grosses vers le bout. Le dernier article des palpes labiaux est presque en forme de: hache, et le précédent souvent courbe. Le corselet est pres- que cylindrique, rétréci et étranglé en devant , avec le bord antérieur évasé. L’abdomen , qui est aussi presque cylindri- que , s’élargit et s'agrandit postérieurement. Les tarses sont semblables dans les deux sexes, avec le pénultième article prolongé obliquement, au côté interne, aussi grand que le (1) Voyez Law! et Dej:, Hist. natur. des coléopt. d'Eur. ,: fase f pag. 63 ; le Spec. genér, des eoléopt. de M. le comte Dejean, tom. }, pag. 57, et le Supplém. du tom: If, et surtout le Mémoire de M. Bonelli sur ce genre. FAMILLE DÉS CARNASSIERS, 365 précédent, et celui-ci en forme de triangle renversé , avec les angles aigus (1). Les Triconpyres. (TriconpyLa. Lat.) Ici les ailes manquent, les antennes sont filiformes, et l’a- vant-dernier article des palpes labiaux est le plus long et le plus épais de tous. Le corselet est en forme de nœud , sub- ovoide, étranglé , tronqué et rebordé aux deux bouts. L’ab- domen est ovalaire , oblong ; tétréci vers sa base , et un peu gibbeux postérieurement. Les trois premiers articles des tarses antérieures sont dilatés dans les mâles ; le troisième est prolongé obliquement, au côté interne, en manière de lobe; le suivant est presque semblable, mais beaucoup plus petit et moins prolongé (2). La seconde tribu, celle des CARABIQUES ( Cara- bict, Lat.), comprend le genre Carnage. (CARABUS. L. ) Qui a les mâchoires terminées simplement en pointe ou en crochet, sans articulation à son extrémité. Leur tête est ordinairement plus étroite que le cor- selet, ou tout au plus de sa largeur; leurs mandibules, à l’exception de celles d’un petit nombre, n’ont point, ou que très peu de dentelures; la languette est ordi- nairement saillante, et les palpes labiaux n’offrent que trois articles libres (3). Beaucoup sont privés d'ailes et n’ont que des élytres. Ils répandent souvent une odeur fétide, et lancent par l’anus une liqueur âcre et caus- *(x) Voyez les mêmes ouvrages que ci-dessus. L'espèce que j'ai décrite et figurée sous le nom de longicollis est distincte de celle que Fabricius désigneainsi; c’est le Colliuris emarginata de M. Dejean, Spec. génér., I, pag. 165, (2) Ztem. (3) Dans les Cicindèles, l’article radical esi dégagé, et c’est pour cela que les palpes ont quatre articles; mais ici il est entièrement adhérent,ct ac forine qu’un support, dont on ne tient pas compte. 366 INSECTES COLÉOPTÈRES. \ tique. Geoffroy a présumé que les anciens les avaient dé- signés sous le nom de Buprestes, insectes qu’ils regar- daient comme un poison très dangereux, particulière- ment pour les bœufs (1). Les carabes se cachent dans la terre, sous les pierres, les écorces des arbres, et sont, pour la plupart, très agiles. Leurs larvesont les mêmes habitudes. Cette tribu est très nombreuse, et d’une étude difficile. Nous composerons une première division générale avec ceux dont les palpes extérieurs ne sont point terminés en wnanière d’alène; leur dernier article n’est point réuri avec le précédent pour former un corps soit ovalaireet très pointu au bout, soit conoïde, avec une pointe grêle et aciculaire au bout. Ces carabes peuvent se subdiviser en ceux dont les deux jambes antérieures ont au côté interne une forte échancrure séparant les deux épines, qui, d’ordinaire, sont placées l’une près de l’autre , à l’extrémité de ce côté; et en ceux où les jambes n’ont point d’échancrure, ou ne présentent qu’un canal oblique, linéaire, n’avançant bre sur le côté anté- rieur de ces jambes. Nous partagerons cette subdivision en plusieurs sections. 1° Les Eruis-TRONQUES ( T'runcatipennes\, ainsi nommés à raison deleursélytres presque toujourstronquéesà leur extré- mité postérieure. La tête et le corselet sont plus étroits que l'abdomen. ba languette est le »lus souvent ovale ou carrée, et rarement accompagnée , sur les côtés, de divisions ( para- glosses } saillantes. Les unes ont les crochets des tarses simples ou sans den- telures, disposées en manière de peigne. Nous commencerons par ceux dont la tête n’est point ré- trécie brusquement à son extrémité postérieure, et ne tient point au corselet par une sorte de cou formé brusquement, ou par une espèce de rotule. Le corselet est toujours en forme de cœur tronqué. Les palpes extérieurs ne sont jamais ter- minés par un article beaucoup plus gros et en forme de ha- (2) Voyez le genre Méloë. FAMILLE DES CARNASSIERS. 567 che. Les deux tarses antérieurs des mâles ne sont point ou que très peu dilatés ; le pénultième article de ces tarses et des autres, w’est jamais profondément bilobé, Les trois sous-geures suivants ont un caractère négatif commun , celui d’être privés d’ailes. Les Anrures. (Anrura. Web., Fab.) Ont une languette cornée, ovale, et s’avancçant entre Îles palpes, jusque près de leur extrémité. Le labre est souvent grand et denté ou anguleux. Leurs palpes extérieurs sont filiformes , avec le dernier article presque cylindrique ou en cône renversé et alongé. L’échancrure du menton n'offre point de dent. L’abdomen est ovalaire , le plus souvent convexe, et les élytres sont presque entières ou peu tronquées. Ces insectes, ainsi que ceux du sous-genre suivant, ont le corps noir , tacheté de blanc, couleur formée par un duvet, et habitent les déserts ou des lieux semblables de l’Afri- que (1) et de quelques parties de l’Asie. Les anthies, d’après une observation de feu Leschenault de Latour, jettent, par anus, lorsqu'on les inquiète, une liqueur caustique. Les espèces sont généralement grandes, et dans les mâles de quelques-unes, le thorax se dilate plus ou moins en arrière et se termine par deux iobes (2). Les GraApniprÈres. (Grapaiprerus. Lat. — Æ{nthia, Fab.) Qu'on avait confondu avec les précédents , mais qui en diffèrent par leur languette entièrement membraneuse , à l’exception du milieu ; par leurs antennes comprimées et dont le troisième article est beaucoup plus long que les au- tres. Leur abdomen est d’ailieurs toujours aplati, orbicu- (1) Quoiqu'on ait trouvé dans la partie méridionale de l'Espagne et de l'Italie plusieurs insectes du nord de l’Afrique, on n’y a pas encore dé- couvert une seule espèce d’anthie ni de graphiptère. (2) Forez le second fascicule de l'Histoire naturelle des coléoptère: d'Europe; le premier volume du Species de M. le comte Dejean; Pexcel- lent ouvrage de M. Schœnherr sur la Synonymie des insectes , et la partie :00logique du Voyage de M. Caïlliaud , où j’ai décrit et figuré les in- sectes recuciilis par lui en Afrique. 368 INSECTES COLÉOPTÈRES. 0] \ ; sie L 6 laire, et l’une des deux épines terminant les jambes posté- rieures est beaucoup plus grande que l’autre, et en forme de lame. | Les espèces de ce sous-genre sont exclusivement propres à l’Afrique, et plus petites que les précédents (r). Les Aprines (Aprinus. Bon.— Brachinus, Web., Fab.) Ont le dernier article des palpes extérieurs un peu plus gros , celui des labiaux surtout, et une dent au milieu de l’échancrure du menton. Leur languette ressemble d’ailleurs à celle des graphiptères, mais les divisions latérales ou pa- raglosses forment une petite saillie pointue. Mais ce qui les distingue plus particulièrement, ainsi que le sous -genre suivant, est que leur abdomen ovale et assez épais, ren- ferme des organes sécrétant une liqueur caustique, sortant avec explosion par l’anus , se vaporisant aussitôt , et d’une odeur pénétrante. Cette liqueur, lorsqu'on tient l’animal entre les doigts, produit sur la peau une tache analogue à celle qu’y ferait de l’acide nitrique, et même, si l’espèce est assez grande, une brulüre, avec douleur. M. Léon Dufour nous a fait connaître (2) les organes qui la sécrètent. Ces insectes se trouvent, et souvent rassemblés en société, du moins au printemps, sous les pierres. Ils font usage de ce moyen de défense pour épouvanter leurs ennemis,et peu- vent réitérer l’explosion un assez grand nombre de fois. Les plus grandes espèces se trouvent entre les tropiques et dans les autres pays chauds, jusqu'aux limites de la zône tem- pérée. Nous citerons, 1° l’Aptine tirailleur ( Brachinus displo- sor, Duf.; Aptinus balista , Dej., Hist. natur. des coléopt. d'Eur., I, vux, r). Il est long de cinq à huit lignes, noir, avec le corselet fauve et les élytres sillennées. Dans la Na- varre , diverses contrées de l'Espagne et eu Portugal. (1) Voyez le second fascicule de PHist. nat. des coléopt. d’Eur. , et le, premier volume du Species de M. le comte Dejean ; l’Ænthia exclamatio- nis de. Fabricius est un Graphiptère figuré dans le Diet. d’hist. nat., tom. X, E, 2,7, sous le nom de #rilinée. (2) Mém. sur le Brachiné tirailleur, Ann. du Mus. d’hist. natur , XVEF, 70, v, et les Annales des sciences naturelles, VI, p. 320. FAMILLE DES CARNASSIFRS. 569 > L’Aptine des Pyrénées (Aptinus pyrenœus, Dej. , Hist. natur. des coléopt. d’Eur , Il, vin, 3. Il est long de trois à quatre lignes , d’un noir foncé, avec les antennes et les palpes fauves, et les pattes d’un jauneroussâtre.Les élytres sont sillonnées. Il a été découvert dans le département des Pyrénées-Orientales par M. le comte Dejean (1.) Les Bracanes. (Bracuinus. Web. Fab.) Ne diffèrent guère des aptines qu’en ce qu’ils sont pour- vus d’ailes, et que l’échancrure du menton n’offre point de dent. Les uns , et généralement plus grands, et pour la plupart exotiques, ont les élytres très distinctement sillonnées ou à côtes , et de ce nombre est une espèce commune aux Antilles et à Cayenne, Le Brachine aplati ( Brachinus complanatus, Fab. ; Ca- rabus planus, Oliv., HE, vi, 63). Son corps est long de six à huitlignes, d’un jaune roussâtre, avec les élytres noires, et offrant un point huméral , une bande sinuée , traver- sant leur milieu, et une tache à ieur extrémité, de la cou- leur du corps; c’est aussi celle de leur bord extérieur. Les angles postérieurs du corselet se prolongeant en pointe. Les autres brachines ont les élytres unies ou légèrement sillonnées. On trouve communément aux environs de Paris les espè- ces suivantes : ; Le Brachine pétard ( Brachinus crepilans, Fab. ; Hist. natur. des coléop. d’Eur., Il, vurr, 6; Panz., Faun,, insect. germ., XX, 5 ). Sa longueur moyenne est de quatre li- gues. li est fauve, avec les élytres tantôt d’un bleu foncé. tantôt d’un vert bleuâtre, faiblement sillonnées, et les antennes fauves; mais ayant le troisième et le quatrième article voirâtres. La poitrine, à l’exception de son milieu , et l’abdomen , sont de cette couleur. On avait confondu avec cette espèce celle que M. Duftschmid a nommée ex- plodens (ist. natur. des coléop. d’Eur., IE, vin, 7), etqui a ——— —— (1) Voyez le second fascicule de l’'Hist. natur. des coléopt. d’Eur. , et le premier volume du Species de M. le comte Dejean. TOME I. 24 370 INSECTES COLÉOPTÈRES. est aussi très commune. Elle est de moitié plus petite, avec les élytres bleues et presque lisses. Celle que M. Bo- pvelli a distinguée sous le nom de glabratus n’en diffère que par le défaut de taches aux antennes. Le Brachine pistolet ( Brachinus sclopeta, Fab.; Hist. natur. des coléop. d’Eur., IL ,1x , 3) ressemble tout-à-fait à la dernière , mais s’en distingue , ainsi que des précé- dentes, par la suture des élytres, qui est d’un rouge fauve, depuis la base jusqu’au milieu. Le corps est aussi propor- tionnellement plus large et de la même couleur, tant en dessus qu’en dessous. Une autre espèce, le Brachine bombarde ( Brachinus bembarda , Wig.; Hist. nat. des coléopt. d’'Eur., IL ,1x , 2), tient le milieu entre la dernière et la première. Les ély- tres ont autour de l’écusson une tache fauve, mais qui ue se prolonge pas le long de la suture. Le département de Hérault nous offre deux autres jo- lies espèces, l’uue (exhalans) ayant les élytres d’un bleu obscur, avec quatre points jaunâtres , et l’autre (causticus) toute fauve, avec une bande Je long de la suture et une tache postérieure noirâtre (1), Nous avions d’abord (Hist. nat. des coléopt. d’Eur.) placé : le genre Catascopus de M. Kirby après les brachines. Nous pensons, d’après un nouvel examen, qu’il appartient plu- tôt à la section des sénplicimanes. L’extrémité postérieure des élytres offre bien une échancrure profonde, mais elle se termine eu pointe, du côté de la suture, et n’est point tron- quée. Plusieurs espèces de cette division présentent aussi le même sinus, quoique cependant moins profond et moins aigu. Entre les brachines et les catascopes, M. le comte Dejean (Spec., 1, p. 226) place le genre Corsyra de M. Steven, qui a pour type le Cymindis fusula de l'Entomographie de la ussie par M. Fischer (I, x11, 3 ). I diffère de ce dernier par ses tarses, dont les crochets sont simples. Le corps est d’ail- leurs aplati, comme daws le précédent et autres sous-genres voisins, court , assez large, avec les palpes filiformes, le men- (1) Voyez les ouvrages cités aux sous-genres précédents. FAMILLE DES CARNASSIERS. 37 1 ton unidenté, le labre transversal , le corselet plus larse que la tête et presque demi orbiculaire. On n’en connaît qu’une seule espèce. Les autres Carabiques de la même division, et dont les chrochets sont pareillement simples, s’éloignent des précé- dents par la forme de leur tête, qui est resserrée brusque- ment dès sa naissance, et présente l’apparence d’un cou ou d’uve rotule. Viendront d’abord ceux dont les tarses sont presque iden- tiques daus les deux sexes, subcylindriques ou linéaires, et dont le pénultième article au plus est ane 0e échancré ou bilobé. Tantôt les palpes extérieurs sont filiformes ou peu renflés au bout, avec le dernier article presque ovalaire; la tête a la même forme, et se rétrécit graduellement en arrière des yeux. Le premier article des antennes est tou jours court ou peu alongé. Le corselet est toujours étroit et alongé. Le corps est assez épais. L’échancrure du menton offre une dent dans son milieu. La languette est presque carrée , avec les paraglosses saillantes et allant en pointe. Les Casnonres. (Casnonra. Latr.; — Ophionæa. Klug.) Dont le corselet a presque la forme d’un cône tronqué ou d’un cylindre rétréci antérieurement (x). Les Lerrorracnëzes. ( LerprorrAcneLzus. Latr.) Où cette partie du corps est à peu près cylindrique, sans rétrécissement sensible en devart; où les élytres ne sont point tronquées, et dont les tarses ont leur pénultième article bilobé (2). (3) ‘Consultez l’Entomol. brasil. de M. Klüg ; le Species général de M. le comte Dejean ,tom T, pag. 190 ; l'Hist. nat. des coléopt. d'Eur., fasc. IT, vr, 6. L'espèce qui est figurée (cyanocephala) forme, à raison du pénultième article des tarses , une division particulière. Elle se trouve au Bengale. Toutes les autres, et dont la principale est l’attelabus pen- sylvanicus de msn mé ox , sont américaines, et ont tous les articles des tarses entiers. (2) Odocantha dorsalis, Fab. 572 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les OnAcantaes. ( Opacanrma. Pavyk., Fab. ) Semblables, quant au corselet, mais à élytres tronquées et à articles des tarses entiers. L'espèce servant de type au genre, l'Odacanthe méla- nure (Odacantha melanura, Fab. ; Clairv. , Entom. Helv. li. v.; Hist. uat. des coléopt. d’Eur., If, x. 6), est longue de trois lignes, d’un bleu verdûtre, avec les élytres, leur “extrémité excepté, d’un jaune roussâtre. La base des antennes , la poitrine et la majeure partie des pattes sont aussi de cette couleur. Le bout des élytres est d’un bleu noirâtre. Cette espèce fréquente les lieux aquatiques, et habite plus particulièrement les départements du nord de la France , l'Allemagne et la Suède (1). Tantôt les palpes extérieurs sont terminés par un article plus gros, en forme de cône renversé ou triangulaire ; la tête, immédiatement après les yeux , est brusquement rétrécie, et d’une forme triangulaire ou de celle d’un cœur. Les uns, dont le corps est aplati, et que Fabricius a placés avec ses galérites, ont tous les articles des tarses entiers, le corselet en forme de cœur, tronqué postérieurement, et les mandibules ainsi que les mäâchoires de longueur ordi- aire ou peu saillantes. Le premier article des antennes est en cône renversé et alongé. La lanpuette est carrée, etses divisions latérales sont le pius souvent aussi longuesqu’elle. On aperçoit une dent au milieu de léchancrure du menton. Ces carabiques, dont les ‘espèces indigènes se trouvent sous les pierres, les écorces d’arbres , et le plus souvent près des eaux, forment les trois sous-senres suivants : Les Zurmies. ( Zuparum. Latr. ) Qui ont le premier article des antennes aussi long au moins que la tête; et les palpes maxillaires extérieures fort alongés (2) (1) L’'Odacantha tripustulatade Fab. est une espèce de notoxe. (>) Galerüa olens, Fab.; Clairv., Entom. Hely., Il, xvu, À,a, Hist. nat, des coléopt. d’'Eur., fase. IT, x, 3. FAMILLE DES CARNASSIERS. L1 Se" Les Pousriques. (Porisricnus. Bon. ) Où, comme dans le sous-genre suivant, le premier article des antennes est plus court que la tête, et où les palpes maxit- laires sont de longueur ordinaire; mais dont les second, troi- sième et quatrième articles des tarses, ceux des deux anté rieures surtout, sont courts, presque orbiculaires, et dont la languette terminée supérieurement par un bord droit, a ses divisions latérales saillantes, en forme d’oreillettes arquées , étroites et pointues (t). Les Hezzuo.(HezLuo. Bon.) Qui ne se distinguent guère du sous-genre précédent que par leur languette entièrement cornée, arrondie au bout supérieur, et sans divisions distinctes. Les espèces sont toutes exotiques (2). Les autres, et qui, avec ceux qui suivent immédiateinent, paraissent se rapprocher beaucoup des brachines (3), ont le pénultième artiele de tous les tarses profondément bilobé ; les mandibules et les mâchoires lonsues, étroites et avancées ; le corps assez épais , avec la tête en forme de triangle étroit et alongé , et le corselet presque cylindrique, un peu rétréci postérieurement. Le premier article des antennes est fort long et rétréer à (1) Galerita fasciolata, Fab; Cluirv., bid., B, b; Hist. natur, des coléopt. d'Eur., ébid., 4; — Polisticus discoideus, ibid. , 5. Voyez le Species génér. de M. Le comte Dejean, I, pag. 194. (2) Helluo costatus, Hist. nat. des coléopt. d'Eur., fasc. H, vi, 5, — Galerita hirta, Fab. Voyez le Species génér. de M. le comte Dejean , 1, pag. 253. Un helluo inédit du Brésil me paraît devoir former un nouveau sous- geure,à raison de ses palpes filiformes, et dont le dernier article est cylin- drique. (3) Les Dryptes ont aussi des rapports avec les Cychrus, et paraissent lier les Cicindelètes avec la section des Carabiques grandipalpes. Plu- sieurs sections de cette famille semblent se rattacher , comme autant de rameaux , aux Cicindeles. La plupart des autres familles d'insectes sont dans. le même cas, ou forment des troncs ramifiés. En un mot, des séries continues n’existens pas dans la nature. 374 INSECTES COLÉOPTÈRES. sa base. Le menton est presque en forme de croissant, sans dent au milieu de l’échancrure. La languette est saillante, étroite, presque linéaire, et terminée par trois épines, et accompagnée de deux petites paraglosses. Le dessous des tarses est garni de duvet. Tels sont les caractères Des Deypres. (Daypra. Latr., Fab.) Toutes les espèces connues sont de l’ancien continent ou. de la Nouvelle-Hollande. On en trouve deux en Europe, et toujours à terre. La plus commune et la Drypte échan- crée (Drypta emarginata , Fab. ; Clairv., Entom. Helv., U , xvu ; Histoire naturelle des coléoptères d'Europe, fasc. Il, x, 1); elle estlongue d’environ quatre lignes, d’un beau bleu azuré, avec la bouche, les antennes et les pattes fauves. L’extrémité du premier article des antennes et le milieu du troisième sont noirâtres. Les élytres ont des stries pointillées; elle est plus commune dans le midi de la France qu’au nord. M. Blondel fils l’a trouvée ce- pendant en abondance dans une localité des environs de Versailles (1). Succèdent maintenant des carabiques très analogues aux précédents par leurs caractères divisionnaires , mais qui s’en éloignent par la forme des tarses. Les quatre premiers arti- cles, ou du moins ceux des tarses antérieurs des mâles, sont très dilatés et bifides ; le pénultième de tous est dans les deux sexes constamment échancré ou dilaté. Les palpes extérieurs et le premier article des antennes sont toujours longs. Les Tricaocnarmes. ('TricHocNArHA. Latr.) Ont le dernier article des palpes extérieurs en formede cône renverséet alongé , etune saillie triangulaire et velue au côté extérieur des mâchoires. Les palpes sont fort longs. Le labre offre deux crenelures et trois dents obtuses. Le sommet de la languette est armé de trois épines. Les quatre tarses posté- (1) Voyez, pour les autres espèces, l’'Hist. natur. des coléopt. d’Eur., fasc. II, x, 2, et le Species génér. de M. le comte Dejean, tom. F. pag. 182. FAMILLE DES CARNASSIERS. 975 rieurs ne sont point dilatés, du moins dans les femelles. L’insecte ( marginipennis) servant de type a été apporté du Brésil, par le célèbre botaniste M. de Saint-Hilaire. Les GALERITES. (GaLErirA. Fab.) Qui diffèrent des sous-genres précédents par leurs palpes extérieurs , dont le dernier article est triangulaire, ou en forme de bah et par leurs rAGhoires non dilatées au côté extérieur, Les deux tarses antérienrs des mâles sout élargis; les échancrures des quatre premiers articles sont aiguës, et leurs divisions internes sont plus grandes et plus prolongées que les extérieures. La languette est tridentée au sommet et ses paraglosses sont très distinctes. L’échancrure du menton est unidentée. Quelques espèces (Galerita occidentalis, Dej.; — G. afri cana , ejusd.), forment par leur tête ovalaire , leur cor- selet plus alongé et plus étroit, une division particulière. La plupart sont américaines (+). Les Cornisres. ( Conpisres. Latr. — Calophæna. Klüg. Odocantha. Fab. ) Ont les palpes extérieurs filiformes et terminés par un ar- ticle avalaire et pointu. Les quatre premiers ns de tous les tarses sont dilatés. Le premier est en formè de cône renversé et alongé ; les lobes des deux suivants sont égaux, étroits et pointus k le quatrième est en forme de cœur ou de triangle renversé, sans échancrure; sa face supérieure est excavée, pour lin- sertion du suivant. La tête est presque ovalaire (2). Nous terminons cette section par ceux dont les crochets des tarses sont dentelés en dessous, en manière de peigne, (1) Voyez le second fascicule de l’Hist. natur. des coléopt, d’Eur., et le prémier volume da Spec. génér. de M. le comte Dejean. (2) Voyez le second fascicule de P’Hist. natur. des coléopt. d’Eur. ; le premier volume du Spec. génér. de M: le comte Dejean, et principale- ment PEntom. brasil., specimen de M. le doct. Klüs. Toutes les espèces décrites sont de l'Amérique méridionale 376 INSECTES COLÉOPTÈRES. et nous commencerons par ceux dont la tète ovalaire ou ovoïde est séparée du corselet par un étranglement brusque, très prononcé, formant une sorte de nœud ou de rotule. Le pénultième article de leur tarse est toujours divisé jusqu’à sa base en deux lobes ; les précédents sont larges, en forme de cœur ou de triangle renversé. Le premier article des an- tennes est peu alongé. Toutes les espèces connues sont du nouveau continent. Les Crénonacryces. (Crenopacryca. Dej.) Leurs palpesextérieurssont filiformes,avecledernierarticle, ovêlaire. Lecorpsestpeualongéaplati,avecle corselet presque en forme de cœur alongé et tronqué postérieurement (1). Les Ares. (Acra. Fab.) Les palpes maxillaires extérieurs sont filiformes , et les la- biaux se terminent par un article plus grand , sécuriforme ou triangulaire. Le corps est long, étroit, avec le corselet en forme de cône alongé, rétréci en devant. Le menton est suborbiculaire, avec une dent au milieu de l’échancrure, La languette est presque cylindrique, sans pa- raglosses bien distinctes (2). Maintenant la tête n’est point distincte du corselet par un étranglement très brusque , en forme de nœud ou de rotule (3). Les articles des tarses sont entiers dans plusieurs, et les premiers sont rarement dilatés. Le corps «est toujours aplati. Les paraglosses ne sont jamais saillantes, et forment simplement une marge membraneuse, arrondie ou obtuse au bout. Ici le corselet est isométrique ou plus long que large, eu (1) Ctenodactyla Chevrolati, Dej., Spec., 1, pag. 227; de Cayenne. (2) Voyez l'excellente Monographie de ce genre publiée par le doc- teur Klüg ; le second fasc. de l'Hist. nat. des coléopt. d’Eur., et le pre- mier tome du Spec. génér. de M. le comte Dejean. Toutes les espèces sont de l'Amérique intratropicale. (3) Un peu rétrécie postérieurement dans les Démétrias et les Dro- mies, mais point fixée au corselet par une rotule. C1 ] l'AMILLE DES CARNASSIERS. forme de cœur, tronqué postérieurement. Le corps est alongé. Tels sont : Les Crmnpis. (Cyminpis. Latr.—Cymindis, anomæus. Fisch. — Tarus. Clairv.— Carabus. Fab.) Qui ont les palpes maxillaires extérieurs filiformes ou guère plus gros à leur extrémité, avec le dernier! article presque cylindrique ; et le même des labiaux plus grand, presque en forme de hache ou de triangle renversé, dans les mâles au moins; dont la tête n’est point rétrécie postérieu- rement, et dont tous les articles des tarses sont entiers et presque cylindriques (1). Les Carreïves. (Carreina. Dei.) Entièrement semblables aux cymindis, aux tarses près, le pénultième article étant bifide, et les précédents triangu- laires. Ce sous-genre est propre à l’Amérique (2) Les DEméraiAs. (Demetrtas. Bon.) Anaiogues aux calléides par les tarses, mais ayant la tête ovalaire, rétrécie postérieurement, et tous les palpes exté- rieurs presque filiformes, avec le dernier article presque ovoïde où subcylindrique. Ce sous-genre, ainsi que le suivant, se compose de très petites espèces, fréquentant, pour la plupart, les lieux aqua- tiques ou humides et couverts, et presque toutes européen- nes (3). Les Dromes. (Dromras. Bon.) Généralement aptères, à articles des tarses entiers, d’æii- leurs semblables aux démétrias (4). Là , le corselet est sensiblement plus large que long , en forme de segment de cercle ou de cœur, largement et trans- versalement tronqué postérieurement. (1) Vorez les second et troisième fascicules de l'Histoire natur. des coléopt. d’Eur. , et le premier vol. du Spec. génér. de M. le comte Dei (2) Les mèmes ouvrages que ci-dessus. (3) Le. (4) Liem. 578 INSECTES COLÉOPTÈRES. Il en est où le milieu du bord postérieur du corselet se prolonge et arrière. Telles sont : Les Lésies (Lezra. Latr. — Lebia, lamprias. Bon.) Les palpes extérieurs se terminent par un article un peu plus grand , presque cylindrique ou ovalaire et tronqué au bout. Les quatre premiers articles des tarses sont presque triangulaires, et le quatrième est plus où moins bifide ou bilobé. Ces insectes sont agréablement colorés. Une espèce des plus communes en Europe, est la Lébie téte-bleue (Carabus cyanocephalus, Lin., Fab.; le Bupreste bleu à corselet rouge, Geoff. ; Panz., Faun. insect. Germ., LXXV , 5; Hist. natur. des coléapt. d'Eur., fasc. IL, x11, 7). Son corps a de deux lignes et demie à trois lignes et demie de long. Il est bleu ou vert et très luisant en dessus, avec le premier article des antennes, le corselet et les pattes, d’un rouge fauve ; l'extrémité des cuisses noire, et les élytres pointillées , marquées te stries légères et ponctuées. Une autre espèce de nos environs est la Lébie hémor- rhoïdale ( Carabus hœæmorrhoidalis , Fab.; Hist. natur. des coléopt. d’Eur., fasc. I, x, 8), qui n’a guère plus de deux lignes de long, dont le corps est fauve, avec les élytres poires, et terminées par une tache d’un fauve jaunâtre ; elles ont des stries peu enfoncées, ponctuées, et deux points enfoncés plus distincts, près de la troisième, en commencant par la suture (1). Dans les suivants , le corselet se termine postérieurement par une ligne droite , sans avancement au milieu. Les Procmones. (Procmonus. Dej.) Qui ont les antennes presque grenues , le dernier article des palpes labiaux grand, presque sécuriforme, les quatre premiers des tarses courts, en forme de cœur renversé, et dont le quatrième est bilobé (2). (x) Les mêmes ouvrages que ci-devant. (2) Item. FAMILLE DES CARNASSIERS, 979 Les Orrnoconies. ( Orruoaontus. Dej. ) Ayant des tarses conformés de même, mais à antennes filiformes et à palpes extérieurs terminés par un article pres- que cylindrique (x). Les Copropëres. (CoproprrAa. Dej.) Ayant les palpes des orthogonies, les antennes plus ou moins grenues, les trois premiers articles des tarses anté- rieurs courts, larges , les mêmes des quatre tarses postérieurs étroits, presque filiformes, et le pénultième de tous bifide, mais non divisé en deux lobes. Toutes les espèces mention- nées par M. le comte Dejean (Spec.}, pag. 273) sont étran- gères et pour la plupart américaines. 2° La seconde section, celle des Biparris (Bipartiti. — Scu- ritides. Dej.), que l’on pourrait, souslesrapport des habitudes, appeler aussi celle des fouisseurs, est formée de carabiques à élytres entières ou légèrement sinuées à leumextrémité posté- rieure ; ayant des antennes souvent grenues et coudées, la tête large , le corselet grand, ordinairement en forme de coupe, ou presque demi orbiculaire, séparé de l’abdomen par un intervalle, ce qui fait paraître celui-ci pédiculé; les piéds généralement peu alongés, avec les tarses le plus souvent courts , semblables ou peu différents dans les deux sexes, sans brosse en dessous et simplement garnis de poils ou de cils ordinaires. Les deux jambes antérieures sont dentées extérieurement, comme palmées ou digitées, dans plusieurs, etles mandibules sont souvent fortes et dentées. L’échancrure du menton offre une dent. Ils se tiennent tous à terre, se cachent soit dans des trous qu’ils y creusent, soit sous des pierres, et souvent ne quittent leur retraite que pendant la nuit; leur couleur est généralement d’un noir uniforme. La larve du Ditomebucéphale, la seule que l’on ait observée, - a la forme et la manière de vivre de celles des Cicindèles. Ces insectes habitent plus particulièrement les pays chauds. Trois sous-venres, et par lesquels nous débuterons, for- ment , à raison de leurs palpes labiaux terminés par uu ar- (1) Dej., Spec. , 1, p. 279, espèces toutes exotiques; près de ce sous- genre doit peut-être venir celui d'Hexagonia de M. Kirby (Lin., Trans. , XIV). 580 INSECTES COLÉOPTÈRES. ticle plus grand, en forme de hache ou triangulaire, un: groupe particulier; le dernier de ces sous-genres nous conduit aux scarites, tandis que le premier, qui, à l’égard de l’absence d’échancrure au côté interne des deux jambes anterieures , fait exception , semble se lier avec les-premiers sous-genres de la famille. Ils ont tous des mardibules fortes et dentées. Les palpes maxillaires extérieurs se terminent par un article un peu plus gros; le corselet est en forme de coupe, ou de cœur tronqué ; l’abdomen est pédiculé. Deux de ces sous-genres forment dans ce groupe une sub- division spéciale. Leurs jambes antérieures ne sont point palmées. Leurs antennes se composent d’articles presque cylindriques ou en forme de cône renversé. Le menton re- couvre presque tout le dessous de la tête jusqu’au labre, et souvent n’offre point de suture transverse à sa base. Le corps est très aplati, et dépourvu d’ailes dans plusieurs. Ils sont tous de l’ancien continent ou de la Nouvelle-Hollande. Les EncÉéLaDEs. (Ewcezapus. Bon.) Leurs jambes antérieures n’ont point d’échancrure au côté interne. Le premier article de leurs antennes est peu alongé et presque cylindrique ; ie troisième est plus court que le second. Le milieu du bord supérieur de la languette est avancé en manière d'angle ou de dent. Le corselet est pres- que en forme de cœur, larsement tronqué, avec les angles postérieurs un peu dilatés et pointus. Le labre est échancré ou presque bilobé. La seule espèce décrite, l'Encelade géant ( Enceladus gigas, Bon., Mém. de l’acad. des scien. de Turin), est de la côte d’Angole. Les SraconEs. (SiAGoNA. Latr.—Cucujus , galerita. Fab.) Ont une échancrure bien prononcée au côté interne des deux jambes antérieures; le premier articie des antennes alongé, en cône renversé, et le second plus court que le troi- sième ; le sommet de languette droit , sans avancement ; le corselet presque en forme de coupe, presque aussi long que large et sans saillies postérieures , et le labre dentelé. Les unes ont l’abdomen ovale et sont aptères (1). Dans les 1) Siagona rufipes , Late, Gener. crust; ev insect. , L, vir, 9 ; Cu- cuyus rufipes, Fab.: — Siagona fuscipes, Déi., Spec., E, p: 390, FAMILLE DES CARNASSIERS. 581 autres il est ovale, tronqué à sa base, et ces espèces sont ailées, M. Lefèvre en a découvert une nouvelle en Sicile. Toutes les autres, tant de cette division que de la précé- dente, habitent l'Afrique septentrionale ou les Indes orien- tales (1). Le troisième sous-penre, par ses antennes moniliformes, les dents du côté extérieur de ses deux premières jambes, les proportions ordinaires du menton, la forme générale du corps, se rapproche évidemment des scarites. Les Carenums. (CarENuM. Bon.) Les mâchoires sont droites , sans crochet terminal. La languette est arrondie à son sommet. Le dernier article des palpes maxillaires extérieurs est renflé et une fois plus long que le précédent. La seule espèce connue ( Scarites cyaneus , Fab. ) habite la Nouvelle-Ho!lande. Aucun desautres carabiques de cettesection n’offre de pal- pes labiaux terminés par unarticle plus grand et sécuriforme; le dernier est en forme de cône renversé et alongé, ou pres- que cylindrique et aminci à sa base; le même des maxii- laires extérieurs est aussi presque cylindrique ; tous ces pal- pes sont à peu près de la même grosseur partout, ou quel- quefois amincis à leur extrémité. Une première subdivision très naturelle, et qui comprend les scarites de Fabricius, moins l’espèce précédente, se com- posera des carabiques bipartis, dont les deux jambes anté- rieures sout palmées, ou du moins digitées au bout, c’est- à-dire terminées extérieurement par une longue pointe, en forme d’épine, opposée à un éperou interne très fort. Leurs antennes sont grenues , avec le second article aussi long et souvent même plus long que le suivant. Les mandibules, celles d’un petit nombre excepté, sont robustes , avancées, anguleuses ou dentées au côté interne. Le labre est très court, transversal et crustacé. La languette est le plus souvent en- (1) Les Siagones atrata, depressa ( Galerita depressa,, Fa».), Fejus _ (Galerita flejus, Fab.), Schupelü, Dej., tbid.; — Scarites lœvigatus , Herbst., col. crxxv, 6. 282 INSECTES COLÉOPTÈRES, tièrement cornée, hérissée de poils ou de cils, largement échancrée ou évasée au sommet, avec les angles latéraux avancés. Les uns ont les mandibules très fortes , avancées et ordi- nairement dentées; le labre crustacé, très denté au bord antérieur ; la languette courte, point saillante au - delà du menton, entierement cornée ou crustacée , hérissée de poils, évasée au bord supérieur. Leurs jambes antérieures sont toujours palmées. Les espèces sont généralement grandes. L'un de ces sous-genres, celui De Pasrmaque. ( Pasrmacaus. Bon.) Se rapproche du dernier relativement aux mâchoires, qui sont droites et sans crochet terminal. Les antennes sont d’égale grosseur. Le corps est très aplati, ovale, avec le corselet en forme de cœur, largement tron- qué en arrière, presque aussi large à son bord postérieur qu'en devant et que la base des élytres ; ce bord est presque droit et simplement un peu concave dans son milieu. Ce sous-genre est propre à l’Amérique (1). Selon M. le comte Dejeañ (Spec., I, pag. 471), après les pasymaques doit venir le genre qu’il a formé sous la déno- mination de Scaprëre ( Scapterus)et sur une espèce des Indes orientales qui lui a été communiquée par l’un de nos plus zélés entomologistes, M. Guérin , auquel elle est dé- diée. d’ignore si les mâchoires ressemblent à celles du sous- gere précédent, mais le corps a des proportions différentes; il est alongé et cylindrique. Les antennes sont proportion- nellement plus courtes que d’ordinaire; le second article est carré, un peu plus gros que les autres, qui sont courts, presque carrés, et vont en grossissant. Les suivants ont les mâchoires arquées et crochues au (1) Rapportez à ce sous-genre les Scarites depressus et marginatus de Fabricius et d'Olivier. Voyez le premier volume du Species de M. le comte Dejean , pag. 408 ; les Observations entomologiques de M. Bonelli, et l'ouvrage de Palisot de Beauvois sur les insectes recueillis par lui en Amérique et en Afrique. CAMILLE DES CARNASSIERS, 585 bout. Les antennes grossissent insensiblement vers le bout. Le corselet est toujours séparé postérieurement de la base des élytres par un vide ou par un augle rentrant , bien pro- noncé. Ici les palpes extérieurs sont terminés par un article pres- que cylindrique, point rétréci en pointe , au bout. Les AcanTaoscËLEs. ( Acanrnoscezis. Lat.) Sont remarquables par leurs quatre jambes postérieures, qui sont en forme de palette alongée, arquées, planes et un peu concaves à leur face interne, convexes , chargées de petits grains et de petites épines sur la face opposée, avec la tranche supérieure dentée, et les dents postérieures grandes et comprimées ; le trochanter des deux cuisses postérieures est fort grand. | Le corps est court, large, convexe en dessus, avec le cor- selet transversal , arrondi latéralement, sinué au bord posté- rieur ; les éperons des jambes antérieures fort longs et les au- tres presque en forme de lames. La seule espèce connue (Scarites ruficornis, Fab.) ha- bite le Cap de Bonne-Espérance. Les Scanires. (ScanirTes. Fab.) Ont les quatre jambes postérieures étroites, généralement unies, n’offrant de petites épines que sur leurs arêtes; les intermédiaires ont au plus sur le côté extérieur une ou deux dents; le trochanter des cuisses postérieures est beaucoup plus petit qu’elles. Les mandibules sont en forme de triangle alongé, et fortement dentées à leur base. Les second et troi- sième articles des antennes sont en forme de cône renversé, presque de la même épaisseur, et les suivants sont grenus. Les uns ont deux dents au côté extérieur des jambes inter- imédiaires. Les Scarites pyracmon ( Scarites pyracmon, Bonelli ; Dej., Spec. L, p. 367 ; Scarites gigas, Oliy., col. HE, n° 36 ; 1. 1; Clairv., Entom.,Helv. I,1x. a). Al est long d’environ un pouce, sansailes, aplati, d’un noir luisant, avec lesélytres un peu élargies postérieurement , marquées de stries très fines, légèrement ponctuées, et dont la troisième offrant 584 INSECTES COLÉOPTÈRES. près de l’extrémité deux points enfoncés plus distincts. La tête, selon M. Dejean , est beaucoup plus grande dans le mâle que dans la femelle: elle a deux impressions et de petites rides sur le front. Le corselet a postérieure- ment une dent de chaque côté. On en compte trois aux jambes antérieures. Il se trouve sur les bords de la Médi- terranée, dans le midi de la France, et la partie orientale de l'Espagne. M. Lefebvre de Cerisy, officier distingué de marine et très bon entomologiste, a publié quelques observations sur ses habitudes. Le Scarite terricole. {Scarites terricola, Bonelli.; Dej., Spec. I, p. 398.) Son corps est ailé, long de huit à neuf lignes, et noir. Les jambes antérieures ônt trois fortes dents, suivies de trois autres très petites ; le côté exté- rieur des deux jambes suivantes n’en offre qu’une. Les élytres sont alongées, striées et un peu rugueuses , etdont deux points enfoncés près de la troisième strie. Il se trouve avec le précédent. | Le Scarite des sables (Scarites sabulosus, Oliv., col. HE, 36, 1, 8; Clairv., Entom. Helv.,lI,1x, 6.; Scarites lœvigatus, Fab., Dej.), ressemble beaucoup au précédent, mais il est un peu plus petit, plus déprimé, sans ailes, avec les élytres faiblement striées. Les jambes antérieures n’ont que deux dentelures, après les trois dents ordinaires. FH habite encore les mêmes localités que le premier, et se trouve aussi en Sicile, d’où il a été apporté par M. Lefèvre. Les Oxycenarues. (Oxycnaraus. Dei.) Semblables essentiellement, quant aux antennes et aux palpes, aux scarites, mais ayant, ainsi que les deux sous- genres suivants, des mandibules longues, étroites, sans dents, se croisant fortement en manière de pince; et le corps étroit , alongé et cylindrique. Les antennes sont plus courtes que la tête et les mandibules réunies. Le labre est peu distinct. Le corselet est presque carré. L'espèce servant de type (Scarites elongatus, Wiedem:; Oxygnathus elongatus, Dej., Spec.; IF, p: 474. ) est des Indes orientales, Là, les quatre palpes extérieurs, ou les labiaux au moins, FAMILLE DES CARNASSIERS. 585 se terminent par un article en forme de fuseau et finissant en pointe. Le corps est alongé et cylindrique, et les mandi- bules sont longues, étroites, sans dents notables, ainsi que celles des oxygnathes. Les Oxysromes. ( Oxysromus., Latr.) Dont les palpes labiaux, presque aussi longs que les maxillaires externes, sont recourbés , avec le premier article saillant, cylindrique, le suivant peu alongé et le dernier, en fuseau , long et très pointu au bout; les antennes sont par- faitement moniliformes, à partir du milieu de leur lon- gueur , avec le premier article aussi long que les trois sui- vants réunis (1). Les Campronontes. (Camproponrus. Dej. ) Où les palpes labiaux sont sensiblement plus courts que les maxillaires externes , non recourbés, et terminés, ainsi qu'eux, par un article en fuseau , et dont les antennes sont composées en majeure partie d’articles en forme de cône renversé; la longueur du premier ne surpasge guère celle des deux suivants pris ensemble (2). Les autres, et dont les jambes antérieures ne sont point dentées extérieurement, mais simplement didactyles au bout, ont des mandibules courtes , peu avancées au-delà du labre; le labre coriace, entier ; la languette saillante au-delà de l’é- chancrure du menton, glabre ou peu velue, avec des para- glosses séparées , saillantes et membraneuses; les palpes ex- térieurs sont terminés par un article ovalaire , acuminé au bout. s Ces carabiques sont petits, fréquentent les lieux humides, et ne sont pas étrangers aux régions septentrionales. Les Crivives. (CLrvina. Lat.) Ont trois fortes dents au côté extérieur des deux jambes antérieures et une à celui des deux suivantes (3). (1) Oxystomus cylindricus, Dej., Spec., 1, p. 410, du Brésil. (2) Camptodontus cayennensis, ibid. , IT, pag. 477. {3) Tenebrio fossor , Lin. ; Scarites arenarius, Fab. ; Clairv., Entom. Helv., Il, vin, A, à, espèces; les Clivines de M, Dejean (Sec. 1, pag. 41r), 1-7. TOME I. 29 386 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Dyscmnies. ({ Dyscmmivs. Bon.— Clivina, Dei.) Qui n’ont au plus que des dentelures ou de petitesépines très peu distinctes, au côté externe des deux jambes anté- rieures , et où ce côté se prolonge ordinairement à son extré- mité en une longue pointe, en forme d’épine ou de doigt, et opposée à un autre doigt constitué par un fort éperon du côté interne. Le dernier article des palpes labiaux est pro- portionnellement plus gros que le même des clivines, et presque en massue sécuriforme. Le corselet est ordinaire- ment globuleux (1). . Notre seconde et dernière subdivision des bipartis com- prendra ceux dont les jambes antérieures ne sont ni dentées extérieurement ni bidigittées au bout, et dont le second article des antennes est sensiblement plus court que le sui- vant. [ls se rapprochent beaucoup, quant aux organes de la manducation des deux derniers sous-genres, et ils avaient été confondus par quelques auteurs avec les scarites, dont ils ont, en effet, le port et les habitudes. Les uns ont le corps étroit, alongé, presque parallélipipède, avec le corselet presque carré ; les antennes en tout ou en partie grenues; le dernier article des palpes extérieurs pres- que cylindrique , et le même des labiaux presque en forme de cône renversé ou de hache. Ils sont tous exotiques. Les Moriows. (Moro. Lat.) Ont des antennes d’égale grosseur partout, le labre pro- fondément échancré , lés palpes extérieurs filiformes, les cuisses avales et les jambes triangulaires (2). Dans Les OzEnes.( OzæÆna. Oliv.) Les antennes sont plus grosses ou renflées à leur extré- mité, le labre est entier , les palpes labiaux se terminent (1) Clivines, nos 8-21, de M. le comte Dejean; mais la huitième, ou l’arctica , semble offrir les caractères des Céphalotes, (2) Harpalus monilicornis , Latr., Gener. crust. et insect. , F p. 206; Morio mcnilicornis, Dej., Spec. 1, p. 430; Scarüt. Georgiæ, Palis. de Beauv., VIT, xv, 5; — Morio bhrasiliensis, Dej, ibid. ; — Morio orientalis, ejusd. , ibid. ; FAMILLE DES CARNASSIERS. 387 par un article plus large, presque en forme de hache ou de triangle ; les cuisses et les jambes sont étroites et alon- gées (1). Lesautres ont le corps ovale ou oblong , avecle corselet soit presque en forme de coupe ou de cœur, soit presque orbi- culaire ; les antennes filiformes, composées d'articles, pour la plupart presque cylindriques , surtout les derniers (les autres plus amincis à leur base, presque en forme de cône renversé ), et le dernier article des palpes extérieurs presque ovalaire ou en fuseau. Le labre est échancré. Ceux-ci sont propres aux pays chauds et-sablonneux des contrées occidentales de l’ancien continent. Les Diromes. (Diromus. Bon. — Carabus, Calosoma, Scaurus, Fab. ) Dont les palpes sont plus courts que la tête ; dont le cor- selet est en forme de coupe ou de cœur, et dont les tarses sont courts. Quelques espèces , celles auxquelles M. Ziégler restitue la dénomination générique de ditomus , ont le corps plus alongé, de la même largeur , avec la tête séparée de chaque côté du corselet par un angle rentrant, et ordinairement armée, dans les mâles, d’une ou de deux cornes (2). Les autres , ou celles qui composent ie genre Aristus , du même, ont le corps plus court , plus large en devant , avec la tête presque continue avec le corselet, sy enfonçant jus- qu'aux yeux ; ses angles antérieurs sont pointus (3). (1) Ozæna dentipes , Oliv., Encyclop. méthod.; — Ozœna Rogerü, Dej, Spec., p.434; — Ozæna brunnea , ejusd. , ibid. ; — Ozæna Gyt Zienalii, ejusd. , ibid. (2) Dej., Spec. , I, pag. 439, première division des Ditomes. Le Ca- rabus calydonius de Fabricius, d’après une étiquette mise par lui sous un individu provenant de la collection de M. Desfontaines, forme une espèce très distincte du Ditomus calydonius de M. le comte Dejean. Le mäle a les mandibules fourchues ou comme partagées en deux cornes; la corne du milieu se termine en pointe, ou plutôt en fer de lance. Le Ca- losoma longicornis de Fabricius est probablement la femeïle de cette espèce ou d’une autre très voisine. é (3) Seconde division des Ditomes de M. le comte Dejean, ül., p.441. 20 £ 288 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Aroromrs. (Aporomus. Hoffm.— Scarites, Ross.) Dont les palpes antérieurs sont fort longs, dont le cor- selet est orbiculaire, et dont les tarses sont filiformes et alongés. Les palpes maxillaires extérieurs sont beaucoup plus longs que la tête, et terminés par un article ovoïdo- cylindrique; le même des labiaux est en forme de fuseau alongé. Je n’ai pas aperçu de dent dans l’échancrure du menton (1). 3° Notre troisième section des carabiques , celle’ des Qua- DRIMANES ( Quadrimani — Harpaliens), Dej. (2), renferme ceux qui, semblables d’ailleurs aux derniers par leurs élytres terminées postérieurement en pointe, ont, dans les mâles, les quatre tarses antérieurs dilatés; les trois ou quatre pre- uiers articles sont en forme de cœur renversé ou triangu- laires , et presque tous terminés par des anples aigus; leur dessous est ordinairement (les ophones exceptés ) garni de deux rangées de papilles ou d’écailles, avec un vide li- néaire , intermédiaire. ; Le corps est toujours ailé , généralement ovalaire et arqné en dessus ou convexe, avec le corselet plus large que long, ou tout au plus presque isométrique , carré ou trapézoïdal. La tête n’est jamais brusquement rétrécie postérieurement. Les antennes sont de la même grosseur partout, ou un peu et insensiblement épaissies vers le bout. Les mandibules ne sont jamais très fortes. Les palpes extérieurs sont terminés par un article plus long que le précédent, ovalaire ou en fuseau. La dent de l’échancrure du menton est toujours en- tière, et manque dans quelques-uns (3). Les pieds sont ro- bustes, avec les jambes épineuses et les crochets des tarses (1) Scarites rufus, Oliv., col. IT, 86, 11,13,a,b; Rossi, Faun. etrusc., 1, 1v, 3 ; Apotomus rufus, Dei., Spec., 1, pag. 450; — ejusd., Apotomus testaceus ; ibid. , pag. 451. (2) Cette dénomination est en harmonie avec celle des deux sections suivantes , et fondée sur un caractère exclusif ; elle me semble donc pré- férable à celle d'Aurpalici, employée par M. Bonelli, (3) La languette, ainsi que dans les deux sections suivantes, est tou- jours notablement saillante , obtuse ou tronquée-au bout, et accompagnée de deux paraglosses distinctes, membraneuses, en forme d’oreillettes, Y'AMILLE DES CARNASSIERS. 589 simples. Les tarses intermédiaires, dans les femelles mêmes, sont courts, et, à la dilatation près, conformés à peu près ainsi que les précédents. Ces carabiques se plaisent dans les lieux sablonneux et exposés au soleil. Cette section se compose du genre harpule , tel que M. Bo- nelli l’a restreint dans le tableau présentant la distribution générale des carabiques. De nouvelles coupes en ont encore depuis diminué l’étendue. Elles sont subordonnées aux trois divisions suivantes. La première aura pour caractères: échancrure du menton unidentée (1), labre échancré, tête et extrémité antérieure du corselet aussi larges ou plus larges que l’abdomen (2). Elle comprend trois sous-genres. Les Acmores. (Acinorus. Ziépl., Dej.) À antennes filiformes, composées d’articles courts, mais cylindracés, et à corselet retréci insensiblement de devant en arrière, avecles angles postérieurs très obtus ou arrondis. Le labre est fortement échancré ; les mandibules n’ont point de dents; celle du milieu de l’échancrure du menton est Jargemen ttronquée (3). Les Dapres. (Darrus. Fisch. — Æcinopus. Dej.) À antennes, à commencer au cinquième article, monili- formes; à corselet retréci brusquement vers ses angles posté- rieurs, qui se terminent en pointe. L’une des mandibules est avancée et très pointue. Les quatre jambes antérieu- res, surtout celles des mâles, sont très garnies de petites épines (4). (1) Si les Cyclosomes { Foy. la pag. 394. ) ont les quatre tarses an- térieurs dilatés , ils formeront une quatrième division , à raison des deux dents de léchancrure du inenton. (2) Tête forte , paraglosses assez larges, comparativement à la lan- guette propre, et arrondies au bout; second article des antennes un peu plus court que le suivant ; tarses intermédiaires des mâles un peu moins dilatés que les antérieurs. (3) Harpalus megacephalus, Latr., Gener. erust. et insect., I, p. 206 ; Carabus megacephalus, Fab.; Ross., Faun. etrusc., Append., tab. TU, H: Aoinopus megacephalus, Dej., Catal. (4) Æcinopus maculipennis, Dej.; Daptus pictus, Fisch., Entom. de 990 INSECTES CARNASSIERS. Près des daptes paraît devoir venir le genre Pangus de M. Megerle , mentionné par M. le comte Dejear dans le ca- talogue de sa collection de coléoptères. D’après l’étude de l’une ( Pensylvanicus) des deux espèces que celui-ci y rapporte, je n’ai pu découvrir les caractères qui distinguent cette coupe de la précédente. La seconde division se compose d’harpales, ayant aussi l’échancrure du menton unidentée, mais dont le corps, plus ou moins ovalaire ou ovoïde, est plus étroit en devant, et dont le labre est entier ou simplemént un peu concave. Ce sont : Les HarpaLes propres. (Harparus. Dej.) Une espèce des plus communes dans toute l’Europe est 1 Harpale bronzé (Carabus æneus, Fab.; Panz., Faun. insect. Germ., LXXV, 3,4.); son corps est long d’en- viron quatre lignes, d’un noir luisant, avec les antennes et les pattes fauves; le dessus du corselet et des élytres le plus souvent vert ou cuivreux et brillant, quelquefois d’un noir bleuâtre. Le corselet est transversal , rétréci pos- térieurement', finement rebordé sur les côtés et au bord postérieur, avec un enfoncemen! pointillé de chaque côté, près des angles postérieurs. Les élytres sont striées, ont uue incision près de leur bout, et de petits points enfoncés dans les intervalles des stries extérieurs. On lui a aussi donné le nom de protée , à raison des changements nom- breux de ses couleurs(r). L'absence de toute dent sensible dans l’échancrure du menton, distingue les carabiques de la troisième et de la dernière division de cette section, et qui, par la forme du la Russie, IL, xxvi, 2, XLVI, 2, — D. vütatus, ejusd., ibid. , 7, var. ? Dioma vitiger, Germ. ; — D. chloroticus, ejusd. , ibid. (1) Voyez, pour les espèces, le Catalogue de la collection de M. le comte Dejean, genre Harpalus, pag. 14, et, quant à leur synonymie , Schœnherr, Synonymia insectorum , et la Faune d'Autriche de M. Daft- schmid. Fabricius n’en a décrit qu’un petit nombre, et parmi lesquels nous citerons celles qu’il nomme : caliginosus, ruficornis, binotatus , tardus, heros, analis, flavilabris, etc. Les Carabus signatus, hirtipes de Panzer font aussi partie de ce sous-genre. FAMILLE DES CARNASSIERS, 391 corps et le labre , ressemblent d’ailleurs à ceux de la division précédente. Les Opnonzs. (Ornonus. Ziégl., Dej.) Dont les mâles ont les quatre tarses antérieurs fortément dilatés ou sensiblement plus larges et généralement garnis en-dessous de poils nombreux et serrés, formant une brosse continue ; le pénultième article n’est point bilobé. Le der- uier des palpes extérieurs est tronqué où très obtus. Le dessus du corps est très finement pointillé. Le corselet est le plus souvent en forme de cœur , tronqué postérieure- ment (1). Les Srénoropnes. (Srenocopaus. Ziég., Dej.) Qui ne différent des ophones que par la forme dé l’avant- dernier article des quatre tarses antérieurs, du moins dans les mâles, et même des postérieurs, dans quelques-uns; il est divisé jusqu’à sa base en deux lobes (2). Les Acurazpes. ( Acwpazpus. Lat. — Stenolophus, De). ) Dont les quatre tarses antérieurs des mâles different peu des postérieurs , avec les articles intermédiaires arrondis, presque grenus et velus ; et dont les palpés extérieurs se ter- minent par un article pointu au bout. Ces carabiques sont très petits et semblent se lier avec le tréchus (3). 4° La quatrième section , celle des SimpLicimanes (Simplici- mani), se rapprochede la précédente, quant à là manière dont se terminent les élytres ; mais lés deux tarses antérieurs sont seuls dilatés dans les mâles, sans former néanmoïns de pa- tette carrée ou orbiculaire ; tantôt les trois premiers articles sont notablement plus larges , et le suivant alors est tou- {1} Voyez le Catalogue de M. le comte Déjean , pag. 13. (2) Stenolophus vaporariorum ; Dej., ibid. ; Carabus vaporariorum , Lin.; Panz, Faun. insect. Germ., XVI, 9; Harpalus saponarius, Du- four. Du Sénégal. (3) Les Stenolophes-du Catalogue de M. Dejean, à l'exception du pré- cédent. Nous citerons , entre autres , le Carabus meridianus de Linnæus et de Fabricius, et L' €. vespertinus de Panzer, XX XVI, 21. 592 INSECTES COLÉOPTÈRES. jours beaucoup plus petit que le précédent ; tantôt celui-ci et les deux précédents sont plus larges, presque égaux, en forme de cœur renversé ou triangulaires : les premiers arti- cles des quatre tarses suivants sont plus grêles et plus alon- gés, presque cylindriques ou en forme de cône aloungé et renversé. Les uns ont les crochets des tarsés simples ou sans dente- lures. Ici le troisième article des antennes est, au plus, une fois plus long que le précédent. Les pieds sont généralement robustes , avec les cuisses épaisses, plus ou moins ovalaires ; le corselet, mesuré dans son plus grand diamètre transver- sal , est aussi large que les élytres. Tantôt les mandibules sont évidemment plus courtes que la tête , et ne dépassent le labre que de la moitié au plus de leur longueur. Nous commencerons par ceux dont tous les palpes exté- rieurs sont filiformes. Les Zarres. (Zageus. Clairv. Bon.— Pelor: Bon. } Se distinguent des suivants par le dernier article de leurs palpes maxillaires, qui est sensiblement plus court que le précédent ; et par les deux épines qui terminent les deux jambes antérieures (1). Les Pocowss. (Poconus. Zieg., Dej.) Qui, dans l’ordre naturel, nous paraissent très rapprochés des amara de M. Bonelli , s’éloignent des autres carabiques de cette division par le mode de dilatation propre aux deux tarses antérieurs des mâles; les deux premiers articles, et dont le radieal plus grand , sont seuls dilatés; les deux sui- vants sont petits et égaux. Leur corps est généralement plus oblong que celui des amara. Ces insectes paraissent d’ail- (x) Carabus gibbus, Fab. ; Zabrus gibbus, Clairv., Entom. Helv., II, xi. Voyez, pour les autres espèces, le Catal. de la coll. de M. le comte Dejean, et le troisième vel. de son Species. Les espèces aptères, telles que le Blaps spinipes de Fabricius (Panz., Faun. insect. Germ., xGvr, a ), forment ie genre Pelor. FAMILLE DES CARNASSIERS. 395 leurs habiter presque exclusivement les bords de la mer ou les bords des étangs salés (1). Ce n’est guère encore que par un caractère analogue que l’on peut distinguer de ces derniers Les TérraconoDèrEs. ( TerragonopErus. Dej.) Les tarses antérieurs des mâles sont proportionnellement moins dilatés que dans les suivants, leurs premiers articles étant plus étroits et plus alongés, et plutôt en forme de cône renversé qu’en forme de cœur. Ces insectes sont propres à l'Amérique méridionale (2). Les F£ron1Es. ( FErontrA. Lat.) Où les tarses antérieurs des mâles ons leurs trois premiers articles fortement dilatés, en forme de cœur renversé, et dont le second et le troisième plutôt transversaux que lon- gitudinaux. Ce sous-genre comprendra un grand nombre de coupes génériques , indiquées dans le catalogue de la collection de M. le comte Dejean, tels que les suivantes : Amara, Pœci- lus , Argutor, Omaseus, Platysma, Pterostichus, Abax , Ste- ropus , Percus , Molops, Cophosus. Ce savant entomologiste a reconnu depuis (troisième volume de son Species) (3) l’im- possibilité de les signaler, et, à l'exception du premier, qu’il conserve encore , il réunit les autres dans une grande coupe générique, qu’il nomme avec moi, Féronte. Mais quant aux amara même, vainement ai-je cherché , dans les antennes, les parties de la bouche , des caractères qui les distinguas- sent nettement des autres genres. Celui que l’on tire de la dent du milieu de l’échancrure du menton , sans parler de son peu d’importance, est très équivoque ; cette dent, daus tous ces carabiques, m'a paru avoir au bout une échan- (1) Voyez le Catal. de M. le comte Dejean. M. Germar en a repré- senté, dans sa Faune des insectes d'Europe, deux espèces : Pogonus halo- philus, X, 1; Harpalus luridipennis, NII, 2, voisine du Pogonus pallidipennis du premier. (2) Harpalus circumfusus de M. Germar,Mnsect., Species nov., I, 26? (3) Actuellement sous presse et dont il m'a communiqué quelques passages. 54/4 INSECTES COLÉOPTÈRES, crure, mais un peu plus- distincte ou plus profonde dans les uns que dans les autres. Les antennes de plusieurs sont un peu grenues ou composées d'articles relativement plus courts et plus arrondis au sommet ; mais on ne peut assi- gner d’une manière rigoureuse les limites de cette distinc- tion. d'en dis autant de la concavité du bord antérieur du labre et de Ja forme du corselet, Les féronies peuvent former trois divisions + 1° les espè- ces , généralement ailées, dont le corps , plus où moins ovale, est un peu convexe ou arqué.en-dessus, avec les an- tennes plus filiformes, la tête proportionnellement plus étroite et les mandibules un peu moins saillantes. Par leurs habitudes , ces espèces se rapprochent des zabres et des har- pales. Tels sont les Amares( 4mara (1), dont le corselet est transversal ; les Porcires ( Pæcilus), où il est presque aussi long que large, et dont les antennes , assez courtes, ont le troisième article comprimé et apguleux ; et les PRET (Ærgutor), semblables aux pœciles, mais à antennes pr JPG tionnellement plus longues, etdorit le troisième article n’est point anguleux. D ir espèces généralement ailées, mais dont le corps est droit , plan ou horizontal , en dessus , avec la tête pres- que aussi large que lui. Elles fréquentent les lieux frais ou humides. Tel est le genre PLarysme ( Platysma ) de M. Bo- ne.li, auquel nous réunissons celui d’omaseus, de MM. Zié- gler et Dejean, et celui de catadromus , de M. Mac Leavy fils (2). (1) Des espèces plus raccourcies , dont le corselet s'élargit de devant en arrière , forment le genre Letrus de quelques auteurs. Le $colytus flexuo- sus de Fabricius semblerait se rapporter à cette division ; mais, suivant M. le comte Dejean, les quatre tarses antérieurs sont dilatés : il m'a paru qu’ils l’étaient plus en dehors qu’en dedans. Cet insecte peut former un XXX, 11. Voyez le second volume du Species de M. le comLe Di pag. 374. 26* 4o4 INSECTES COLÉOPTÈRES. Le Carabe savonnier d'Olivier (col, IE, 36, 11, 26), dont on se sert au Sénégal, en guise de savon , est de ce sous-genre (1). Dans les suivants les palpes extérieurs sont terminés par un article plus large , comprimé , en forme de triangle ren- versé ou de hache , et plus dilaté dans les mâles La dent de l'échancrure du menton est toujours bifide. Les Éromis. (Eromis. Bonelli. ) Auxquels nous réunirons les Dinones ( Dinodes), dont le dernier article des palpes est un peu plus dilaté (2). Le genre Lissauchenus, de M. Mac-Leay fils (Annul. javan. 1,1, 1) me paraît peu différer du précédent. Les autres ont le plus souvent les mandibules très ob- tuses , ou comme tronquées et fourchues ou bidentées à leur extrémité. Leur labre est distinctement échancré ou bilobé, et la portion antérieure de la tête, qui lui donne naissance, est rebordée et souvent concave. L’échancrure du menton n'offre point de dent. La palette des tarses de plusieurs est large , presque orbiculaire. | Ceux-ci ont’les mandibules terminées en pointe, sans échancrure ni dent au dessous d’elle. La palette des tarses des mâles est formée par les trois pre- miers articles. Les Rempes. ( Remsus. Latr.) Le labre est bilobé. Les palpes maxillaires extérieurs sont (1) €. cinctus, Fab.; Herbst., Archiy., XXIX , 7; — C. festivus, Fab.; Panz., ibid., XXX,15; — C. spoliatus, Fab.; Panz., tbid., XXXI,6;—Chlœnius velutinus, Dej. ; Carabus cinctus, Oliv., col. III, 35, ui, 28; — C. holosericeus , Fab. ; Panz., ibid., XI, 9, a; —C. nigricornis , Fab. ; Panz. , ibid., X1,9,b, c.; — C. agrorum, Oliv., ibid, , XI, 1443; — €. 4-sulcatus, Payk. , et plusieurs autres espèces exotiques de Fabricius; telles que les suivantes : tenuicollis, oculaius, posticus, micans , quadricolor, stigna, ammon, carnifex, etc. Voyez le second vol. du Spec. de M. Dejean, pag. 297 et suiv. (2) Dinodes rufipes, Bon.; Déj., Spec., IT, pag. 872; Carabus azureus, Duft.; Chalænius azufeus, Sturm., V, cxxvn; — Æpomis eircumscriptus, Dej., Spec.; II, p. 369; Carabus cinctus, Ross., Faun. etrusc., L, 1V, 9 ; — Carabus cræsus, Fab. FAMILLE DES CARNASSIERS. 405 filiformes , et le dernier article des labiaux est un peu renflé, en forme de cône renversé et alongé. è La tête est étroite, relativement à la largeur du corps. Les antennes et les palpes sont grèles (r). Les Dicxres. ( Dicæcrus. Bon.) Le labre est simplement échancré,avec une ligueimprimée et longitudinale au milieu. Le dernier article des palpes extérieurs est plus grand et presque en forme de hache. Le corps est presque parallélipipède, avec la tête presque aussi large que le corselet , et les élytres fortement striées et souvent carénées latéralement. Les mandibules sont arquées inférieurement, au bordinterne, et commetronquéesensuite et terminées en pointe. Les espèces connues sont américai- nes (2). Ceux-là on des mandibules très obtuses , échancrées à leur extrémité, ou uuidentées en dessous. Les Licrnes. ( Licinus. Latr.Y Ont le dernier articles des palpes extérieurs plus grand, presque en forme de hache. La palettedestarses des mâles est large, suborbiculaire etformée par les deux premiers articles, dont le basilaire fort grand (3). Les Banisrer. { Banisrer. Clairv. Amblychus. Gylleuh. ) _ Où le dernier article des palpes extérieurs est ovalaire ; celui des labiaux est simplement un peu plus gros (terminé souvent en pointe aiguë). La palette des tarses est en carré long et formée par les trois premiers articles (4). | (+) Rembus politus, Dej.; Carabus politus, Fab. ; Herbst., Archiv., XXIX ,2; — À. impressus, Dej.; Carabus impressus , Fab. (2) Voyez le Spec. gen. des col. de M. le comte Dejean., IL, 283. (3) Carabus agricola, Oliv. col. HT, 35, V, 53; —C. silphoides, Fab .; Sturm. IT, zxxiv , a; — C. emarginatus , Oliv., &bid., XIII, 150; Ca- rabus cassideus , Fab.;— C. depressus , Payk.; Sturm., &bid,, LXXIV, 0,0; — C. Hoffmanseggü, Panz., Faun. insect: Germ., LXXXIX, 5. Voyez le Species de M. le comte Dejean, IT, pag. 392-4or (4) Carabus bipustulatus, Fab ; Clairv., Entom. Helv., IN, x1u, — C. peltatus , Wig.; Panz., ibid., XX XVII, 20. Voyez Le second volume du Spec. de M. le comte Dejean, par. 4ob-4ur. » 406 INSECTES COLÉOPTÈRES. ' Les derniers patellimanes, ou ceux qui composent leur se- conde division générale, ont leur tête rétrécie brusquement derrière les yeux , et comme distinguée du corselet par une espèce de cou ou de pédicule. Elle est souvent petite , avec les veux saillants. Dans plusieurs, la languette est courte et s’avance peu au-delà de l’échancrure du menton. Ici cette échancrure n’a point de dent; les mandibules sont fortes, etle labre est fortement échancré et presque bilobé. Tels sont Les Pécéaes. (Pececum. Kirby.) Le dernier article des palpes-extérieurs est en forme de bache. La languette est courte. Le corps est obleng , plus étroit en devant. Les quatre premiers articles des tarses an- térieurs des mâles sont en forme de triangle renversé, gar- uis de brosse en-dessous , et le quatrième est bifide. Les espèces de ce sous-genre et du suivant sont propres à l'Amérique méridionale (1). Là, l’échancrure du menton offre une dent; les mandibu- les sont généralement petites et moyennes dans les autres. Le labre est entier ou faiblement échancré. Quelques-uns se rapprochent des pélécies à l’égard des palpes extérieurs , terminés aussi par un article plus grand, en forme de hache ou de triangle renversé. Leur tête est toujours petite, et le corselet est orbiculaire ou trapézoïde. Les Cynrures. (Cynrura. Lat. — Aupar. Wicrocephalus.) Dans les mâles desquels les premiers articles des tarses antérieurs sont en forme de triangle renversé et composent la palette; ils sont garnis de brosse en-dessous , et le qua- trième est bifide. La tête et les mandibules sont proportionnellement plus fortes que dans le sous-genre suivant. Les palpes extérieurs sont moins alongés, mais plus comprimés au bout. Le corps est ovale , avec le corselet trapézoïdal , plus large postérieu- rement, plan, rebordé, sillonné longitudinalement (2). DS EC PRE QT PP ER I ART Re CPR ME PP Re (1) Pelecium eyanipes, Kirb., Transaci. linn. soc., XET, xx1, 1. (2) Sous-genre établi sur desespèces du Brésil, ayant,ainsi que lesdicles, le port des Æbax de M. Ponelli. FAMILLE DES CARNASSIERS. 407 Les Panacées. ( Panacæus. Lat.) Dont la palétte des tarses, propreaux mâles , n’est formée que par les deux premiers articles. La tête est très petite, comparativement au corps, avec les yeux globuleux. Les maudibules, les mâchoires et la lan- guette sont aussi très petites. Le corselet est le plus souvent suborbiculaire (1). R Dans les sous-genres suivants, et qui terminent cette sec- tion , les palpes extérieurs sont filiformes ; le dernier article des lois est presque cylindrique de le même des la- biaux est presque ovalaire ou presque en cône renversé et alonpé. Le premier sous-genre, celui De LoricÈre. (Loricera. Lat.) Est très remarquable. Ses antennes sont sétacées ; Cour: bes, avec le second article et les quatre suivants plus courts que les derniers et garnis de faisceaux de poils. Les mandi- bules sont petites. Les mâchoires sont barbues extérieure- ment. Le labre est arrondi en devant. Les palpes labiaux sont plus longs que les maxillaires. Les yeux sont très.sail- lants. Le corselet est presque orbiculaire ou en forme de cœur, largement tronqué et arrondi aux angles posté- rieurs. Les trois premiers articles des tarses antérieurs sont dilatés dans les mâles (2). Les Parroses. ( Parrosus. Meg. ) Ont des antennes filiformes, droites, sans faisceaux de poils, avec le quatrième article et les suivants égaux , pres- que cylindriques ; les mandibules de grandeur ordinaire ; le labre en carré transversal , avec le bord antérieur droit. La (1) Carabus crux-major, Fab. ; Clairv., Entom. Helv., II, xv; — Carabus notulatus, Fab.; — Cychrus reflexus, Fab.; Oliv., col III, 35, vu, 97; — Carabus angulatus , Fab. ; Oliv., &bid. ,vu, 96; — Pa- nagée à quatre taches , Cuv., Reg. anim., IV, xiv, 1. Voyez l'article Panagee de l'Encyclop. méthod. , et le second volume du Species de M. le comte Dejean ; pag. 283 et suiv. (2) Loricera ænea, Latr.; Carabus pilicornis, Fab. ; Panz., Faun. insect. Germ., XI, 10; Oliv.; col. III, 35, x1, 1193 Dej., Spec., IT, pag. 293. 40 INSECTES COLÉOPTÈRES. Jongueur des palpes labiaux n’excède pas celle des maxil- laires. Le corselet'est en forme de cœur tronqué , avec les angles postérieurs aigus. Les deux premiers articles des tarses antérieurs sont seuls dilatés dans les mâles. Les yeux sont moins saillants et le cou est moins étroit que ne le sous-genre précédent (1). Nous passerons maintenant aux carabiques dont les jam - bes antérieures n’ont point d’échancrure au côté interne, ou qui en offrent une, mais commençant très près de l’ex- trémité de ces jambes, ou ne s’avançant point sur leur face antérieure et ne formant qu’un canal oblique et linéaire. La languette est souvent très courte, terminée en pointe au milieu de son sommet , et accompagnée de paraglosses allant aussi en pointe. Les maudibules sont robustes. Le dernier article des palpes extérieurs est ordinairement plus grand, comprimé en forme de triangle renversé ou de hache dans les uns, presque en forme de cuiller dans les autres (2). Les yeux sont saillants. Les élytres sont entières ou simple- ment sinuées' à leur extrémité postérieure. L’abdomen est ordinairement volumineux , comparativement aux autres arties du corps. Ces carabiques sont , pour la plupart, de grande taille, ornés de couleurs métalliques brillantes, cou- rent très vite et sont très carnassiers. [ls composeront une section particulière, la sixième du genre , et que nous nom- merons GRANDIPALPES ( Grandipalpi) (3). Une première division aura pour caractères : corps tou- jours épais, sans ailes; labre toujours bilobé; dernier arti- cle des palpes extérieurs toujours très grand ; échancrure du menton sans dent ; côté interne des mandibules entière- ment ou presque entièrement dentelé dans sa longueur. Ici les mandibules sont arquées, fortement deutées dans toute leur longueur, et l'extrémité latérale et extérieure des (1) Carabus rufipes, Fab.; C. excavatus, Payk.; Panz., bid., XXXIV 2. M. le comte Dejean , dans le Catalogue de sa collection, en mentionne deux autres espèces , l’une du Portugal et l’autre de P'Amér. septent. (2) Il est souvent plus dilaté dans les mâles ; cela est surtout très sen- sible dans les Procèrus. (3) Dénomination plus caractérisiique que celle d’abdominaux , que nous lui avions donnée auparavant. FAMILLE DES CARNASSIERS. 409 deux premières jambes est prolongée en une pointe. Le der- nier article de leurs palpes extérieurs est en demi-ovale , longitudinal , avec le côté interne arqué ; les palpes maxil- laires internes sont droits, avec le dernier article beaucoup plus grand quele prenier et presque ovoïde. L’échancrure du menton est peu profonde. Tels sont les caractères Des Pameores. ( PAmgorus. Latr. ) On n’en connaît encore qu’une seule espèce , le Pam- bore alternant (Cuv., Règ. anim., V, xiv, 2; Dej., Spec., Il, p- 18, 19), et qui a été apportée de la Nouvelle-Hollande par Peron et M. Lesueur. Là les mandibules sont /droites, simplement arquées ou crochues et dilatées à leur extrémité. Les deux jambes antérieures ne se prolongent point en manière d’épine à leur extrémité latérale. Le dernier article des palpes extérieurs est beaucoup plus large que les précédents, concave en des- sus, presque en forme de cuiller. Le menton est profondé- ment échancré, proportionnellement plus alongé que dans les sous-genres suivants, épaissi sur les côtés dans la plupart, et comme divisé longitudinalement en trois espaces. Les élytres sont soudées, carénées latéralement , et embras- sent une partie des côtés de l’abdomen. Ces carabiques com- posent le genre Cychrus de Pykull et de Fabricius, mais qu’on a modifié depuis, de la manière suivante : Ceux dont les tarses sont semblabies dans les deux sexes, dont le corselet est en forme de cœur tronqué, plus étroit postérieurement, ou presque orbiculaire, et point relevé sur les côtés, avec les angles postérieurs nals ou arrondis, ont seuls conservé la dénomination générique De Cyenrus. (Cxcarus. Latr.,Dej.) (1) Ceux où les mâles ont les trois premiers articles des tarses antérieurs dilatés, mais faiblement et sous forme de pa- (1) Cychrus rostratus, Fab. ; Panz., Faun. insect. Germ, , LXXIV, 6; Clairv., Entom. Helv., IT, xix, A; — C. attenuatus, Fab. ; Panz. , ibid.', IT, 3; Clairv., ibid., xx, B; — C. üalicus, Bonel., Observ. entom. (Mém. de l’Acad, de Turin). Voyez, pour les autres espèces , Spec. de M. le comte Dejean, IT, pag. 4 el suiv. 410 INSECTES COLÉOPTÈRES. lette, et dont le corselét est en trapèze, large, échancré aux deux bouts, relevé sur les côtés avec les angles posté- rieurs aigus et recourbés, composent une autre coupe géné- rique , celle Des Scapmnores. (Scarminorus. Latr., Dej.) (t). D’autres espèces enfin, ayant le port des cychrus, mais dont les tarses antérieurs ont , dans les mâles, les deux premiers articles très dilatés et formant avec le suivant, qui l’est moins, et dont la figure est celle d’un cœur, une palette, sont pour M. le comte Dejean Des SPHÆrODÈRES. ( SPHÆRODERUS. ) (2). Les espèces de ces deux derniers sous-genres sont par- ticulières à PAmérique. La seconde division de cette section nous offrira de cara- biques ayant aussi comme les précédents le corps épais, le plus souvent privé d’ailes, mais dont le menton est muni, au milieu de son échancrure, d’une dent entière ou bifide, et dont les mandibules sont, au plus, armées d’une ou de deux dents et situées à leur base. Le corselet est toujours en forme de cœur tronqué. L’ab- domen est le plus souvent ovalaire. Les uns, dont le labre est quelquefois entier, ont tous les tarses identiques dans les deux sexes. Les Terrzus. ( Terrcus. Leach.) Sont les seuls de cette division dont le labre soit entier ou sans échancrure. Le T'efflus de Megerle ( Carabus Megerlei, Fab.; Voet., ol. If, xxxix, 49), a près de deux pouces de long, et habite la côte de Guinée et l’extrémité orientale du Séné- gal. Il est tout noir, avec le corselet ridé, et les élytres divisées par des côtes longitudinales et ayant dans leurs sillons des points élevés. Le dernier article des palpes extérieurs est très grand, en forme de ‘hache alongée, nd - OF ORNE PE SN PT ANNE RES CASA RAT RE ee 2 RE és ) Crchrus elevatus , mp Knoch, Beytr., I, vur, 12; Dej., Spec., , Pag. 17. . & Dej., Spec., IT, pag. 14 etsuiv. FAMILLE DES CARNASSIERS. ‘411 avec le côté interne curviligne. La dent de l’échancrure du menton est petite. Le troisième article des antennes est trois fois au moins plus long que le second. Les ProcErus. ( Procerus. Meg. ) Ont le labre bilobé. Toutes les espèces connues sont pareillemert de grande taille, soit entièrement noires, soit de cette couleur en dessous , et bleues ou verdâtres en dessus, avec les élytres très chagrinées. Elles habitent géné- ralement les montagnes des contrées orientales et méridio- nales de l’Europe, et celles du Caucase et du Liban (1). Les autres, et dont le labre est toujours divisé en deux ou trois lobes, ont les tarses antérieurs très sensiblement dila- tés dans les mâles. ” Ceux-ci n’ont jamais d’ailes. Leurs mandibuies sont lisses, et l’on remarque à leur base , ou à l’une d’elles au moins, une ou deux dents. Le corselet est en forme de cœur tronqué, subisométrique ou plus long que large. L’abdomer est ova- laire. Les Procrusres. (ProcrusTtEs. Bon.) Dont le labre est trilobé, et dont la dent de l’échancure du menton est bifide (2). Les Carazes. (CaraBus. Lin. Fab.— Tachypus. Web.) Où le labre est simplement échancré où bilobé , et dont la dent de l’échancrure du menton est entière. M. le comte Dejean en a décrit cent vingt-quatre espèces, qu’il a distribuées dans seize divisions. Les treize premie- res comprennent celles dont les élytres sont convexes ou (x) Carabus scabrosus , Fab. ; C. gigas, Creutz. , Entom., I, n1, 13; — C. scabrosus, Oliv., col. III, 35, vu, 83, décrit et figuré depuis longtemps par Mouffet , Ins. theath. , 159; — P. tauricus , Dej., Spec., IT, 24; Carabus scabrosus, Fisch., Entom. de la Russie, 1, 11, 1,b, d, f; — Procerus caucasicus, Dej., ibid. , p. 25; Cärabus scabrosus, Fisch. , ibid. , c., e. M. Labillardière a trouvé, dans le“Liban , une autre espèce , mais inédite. (2) Carabus coriaceus, Fab. ; Panz., Faun. insect. Germ., LXXXI, 1. Voyez le second volume du Species de M. le comte Dejcan, pag. 26 et suiv. h12 INSECTES COLÉOPTÈRES. bombées , et les trois dernières , celles où elles sont planes, et dont M. Fischer forme deux genres, plectes et cechenus (1), fondés sur les proportions relatives de la tête et du corselet. La considération de la surface des élytres fournit les autres caractères secondaires de ces divisions , et telle a été la méthode de MM. Clairville et Bonelli. La ma- jeure partie de ces espèces habite l’Europe , le Caucase, la Sibérie , l'Asie mineure, la Syrie et le nord de l'Afrique, jusqu’au trentième degré environ de latitude nord. On en trouve aussi quelques-unes aux deux extrémités de l’Amé- rique , et'il est probable que les montagnes des contrées in- termédiaires en possèdent aussi quelques-autres. Parmi les espèces à corps convexe et oblong , l’une des plus communes est le €. doré ( C. auratus, Lin.), Panz., Faun. insect. Germ., LXXXI, 4, qu’on nomme vulgai- rement le Jardinier. Long de près d’un pouce, d’un vert doréen dessus, noir en dessous, avec les premiers articles des antennes et les pieds fauves; élytres silonnées , uui- dentées au bord extérieur, près de leur extrémité , surtout dans la femelle, avec trois côtes unies sur chaque. Ce carabe disparaît au midi de l'Europe, ou ne sy trouve plus que dans les montagnes (2). oo (1) Carabus hispanus, Fab.; Germ. Faun. insect. Europ., VIIL, 2; — C. cyaneus, Fab.; Panz., Faun. insect. Germ., LXXXI,2; —C. Creutzeri, Fab.; Panz., ibid., CIX ,1, — C. depressus, Bonel. ; — C. osseticus, Dej.; Plectes osseticus, Visch., Entom. de la Russie, IT, xxxnr, 3;—C, Fabricit, Panz., ibid., CIX, 6;—C. irregularis, Fab. ; Panz. ibid. , V, 4; — C. pyrenœus, Dufour. — Les deux dernières ren- irent dans le genre Cechenus de M. Fischer. Leur tête est proportionnel- lement plus large que celles des espèces précédentes ou des Plectes de M. Fischer. (2) Ajoutez €. auro-nütens, Fab. ; Panz., tbid., IN , 7;— C. nitens, Fab. ; Panz. , ibid., LXXXV, 2; — C. cœlatus, F.3 Panz., ibid:, LXXX VIT, 3;—C. purpurascens, F.; Panz., ibid., IV, 5; —C.catenü- tus , F.; Panz., ibid., LXXX VIT, 4;—C. catenulatus, F, ; Panz., ibid ; IV,6;—C. affinis, Panz., ibid., CIX, 3; — C. Scheidleri, F.; Panz., ibid. , LXNT,2;— C. monilis,.F.; Panz. , ibid., CV, 13 — C. con- sus, Panz., tbid., 3 ; —C. cancellatus, F.; Panz., ibid., LXXX V, 1; — C. arvensis , F, ; Panz., ibid., LXXIV, 3, LXXXI, 3; — C.mor- FAMILLE DES CARNASSIERS. 413 Ceux-là sont le plus souvent ailés. Leurs mandibules sont striées transversalement , sans dents sensibles au côté in- terne. Le corselet est transversal, également dilaté et ay- rondi latéralement , sans prolongements aux'angles posté- rieurs. L’abdomen est presque carré. Leurs palpes exté- rieurs sont moins dilatés à ieur extrémité. Les mâchoires se courbent brusquement à leur extrémité. Le second article des antennes est court et le troisième alongé. Les quatre jambes postérieures sont arquées dansplusieurs mâles. Les Carosomes. (Carosoma. Web. Fab. Calosoma, Callis- thenes, Fischer.) Ce sous-genre est beaucoup moins nombreux que le pré- cédent , mais ses espèces s'étendent depuis le nord .jusqu’à l’équateur. Le C. sycophante ( Carabus sycophantha, Lin.), Clairv., Entom. Helvet., Il, xxt, A. Long de, huit à dix lignes, d’un noir violet, avec les élytres d’un vert doré ou cuivreux très brillant , très fine- ment striées, et ayant chacune trois lignes de petits points enfoncés et distants. Sa larve vit dans le nid des chenilles processionnaires, dont elle se nourrit. Elle en mange plusieurs dans la même journée ; d’autres larves de son espèce, encore jeunes et petites, l’attaquent et la dévorent , lorsqu’à force de s’être repue , elle a perdu son activité.Elles sont noires, et on les trouve quelquefois courant à terre ou sur les arbres, et sur le chêne particulièrement (1). billosus, F.; Panz., ibid., LXXXI,5;—C. granulatus, F.; Panz., ibid. , 6; — C. violaceus, F.; Panz., ibid. , IV, 4; — C. marginalis, F.; Panuz., ibid., XXXIX, 7; — C. glabratus, F.; Panz., ibid. , LXXIV, 4; — C. convexus, F.; Panz. , ibid,, 5; — C hortensis; F.; Panz. , cbid., V, 2; —C. nodulosus , F.; Panz., ibid. , LXXXIV , 4; — C. sylvestris, F.; Panz , ibid. , NV, 3; — C. gemmatus, F.; Panz., tbid., LXXIV, 2; — C. cœruleus, Panz., ibid. , CIX , 25 — C. concotor, F.; Panz.; ibid., CVI, 2; — C. Linnæi, Panz., ibid., CIX, ous C. angustatus , Panz., ibid. . {. Voyez, quant à la synonymie de ces espèces et quant aux autres du même sous-senre, le second volume du Species de M. le comte Dejean , pag. 30-189. (x) Ajoutez C. énquisitor; Fab, ; Panz., Faun. insect, Germ., LXXXI, 14 INSECYES COLÉOPTÈRES. La troisième et dernière division des grandipalpes nous offre un ensemble de caractères qui la signalent distincte- went des précédentes. La plupart ont des ailes. Les tarses an- térieurs des mâles sont toujours dilatés. le labre est en- tier. Les palpes extérieurs sont simplement un peu dilatés ou un peu plus gras à leur extrémité, avec le dernier article en forme de cône renversé et alongé. Le côté interne des mandibules ne présénte point de dents notables ; celle du milieu de l’échancrure du menton est bifide. Le milieu du bord supérieur de la languette s’élève en pointe. Les jambes antérieures de plusieurs ont au côté interne une courte échancrure ou l’un des deux éperons inséré plus haut que l’autre, de sorte que ces carabiques sont sous ce rapport am- bigus et pourraient venir; ainsi que ceux de la section sui- vante , immédiatement après les patellimanes (1). Ils fré- quentent généralement les lieux humides et aquatiques. Quelques-uns même, comme les omophrons, paraissent lier cette tribu avec la suivante ou les carnassiers aquatiques. Les uns, dont le corpsest aplati, ou bombé et subor- biculaire , ont des yeux de grandeur ordinaire , les anten- nes linéaires et composées d’articles généralement alongés, presque cylindriques, le côté extérieur des mâchoires barbu et les deux éperons internes des deux jambes antérieures de niveau à leur origine; ces jambes n’ont qu’un simple canal longitudinal. Tantôt le corps est ovale-oblong, aplati, avec le corse- let en cœur tronqué, rétréci postérieurement. L'écusson est distinct. Les trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles sont dilatés. Les Posonoruores. ( Poconopaonus. Lat., Gyllenh.— Lers- tus , Frœl., Claiiv. — Carabus , Fab.— Manticora, Panz.) Remarquabies par l’alongement de leurs palpes extérieurs, 7:;—C. reticulatum , F., Panz., ibid., 9; — C. indagator, F.; Clairv , Ent. Helv., I, xx1, B; — C. scrutator, F.; Leach, Zool. misc., xGu1: — C. calidum, F.; Oliv., col. HT, 35,1v,45,etu, 21. —Le C. por- culatum de Fabricius est un élops. Voyez le second volume du Species de M. le comte Dejcan , pag. 190 et suiv. (1) Les Pogonophores sont très voisins des Loricères. FAMILLE DES CARNASSIERS. 415 et dont les labiaux plus longs que la tête; par leurs mandi- bules, dont le côté externe forme un angle saillant et aplati; enfin par leur languette avancée et terminée par trois épines. Leur tête est brusquement rétrécie derrière les yeux, et les articles de leurs antennes sont longs et menus. Toutes les espèces connues sont européennes (r). Les Nésries. (Nesria. Lat.) Qui ne diffèrent des pogonophores que par des caractères négatifs, ou en ce que les palpes sont beaucoup plus couts, que le côté externe des mandibules est peu ou point dilaté et ne forme plus qu’une très petite oreillette,ne s’avan- çant point au-delà de la base des mâchoires ; que la languette est courte , et que la tête n’offre point d’étranglement ou de cou. Les antennes sont aussi proportionnellement plus épaisses et composées d’articles plus courts (2). Les AzPres. (Arræus.) de M. Bonelli. Ne sont que des nébries aptères , un peu plus oblongues, et qui habitent plus spécialement les hautes montagnes (3). Tantôt le corps, bombé ou convexe en dessus, est presque orbiculaire avec le corselet fort court, transversal, très échan- cré en devant , plus large et lobé postérieurement. L’écusson n’est point apparent. Le premier article des deux tarses anté- rieurs des mâles (et quelquefois le même des tarses inter- médiaires , comme dans l'O. mélangé \ est seul sensiblement dilaté. | (1) Carabus spinibarbis , Fab ; Leistus cœruleus, Clairv., Entom. Helv., IT, xxur, À, a; —C. spinilabris, Fab. ; Leistrus rufescens, ibid., B,b; — C. rufescens, Fab.; Carabusterminatus, Panz , Faun. insect. Germ., VII, u. Voyez, pour les autres espèces, le second volume du Species de M. le comte Dejean, pag. 212 et suiv. (2) /Vebria arenaria, Latr., Génér. crust, et insect, I 2, vu, 6;:—Ca- rabus brevicollis, Fab. ; Panz. , ibid, XI, 8; Clairv., &bid., XXII, B: — C. subulosus, Fab. ; Clairv., ibid. , A; Panz., ibid., XXXI, 4; — €. picicornis, Fab.; Panz., ibid. , XCIT, 1; — C. psammodes, Ross., Faun. etrusc , mant. I, v, M. (3) Le C. Helwigü de Panzer, id. , LXXXIX, #, est un Alpée. Voyez le Species de M. le comte Dejean, IT, pag. 221 et suiv. 416 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Omopurows. Omorrow. Latr.—Scolytus. Fab. Ce sous-genre se compose d’un petit nombre d’espèces que l’on trouve sur les bords des eaux, en Europe, dans l'Amérique septentrionale, en Egypte et au cap de Bonne- Espérance.M. Desmarest à fait connaître la larve de l’espèce la plus commune. Sa forme se rapproche de celle des larves de dytiques. Les observations anatomiques de M. Dufour paraissent confirmer ces rapports (1). Les autres, dont le corps est assez épais, ont de grands yeux et très saillants; des antennes prossissant un peu vers leur extrémité, et composées d’articles courts, pour lu- part en forme de toupie ou de cône renversé; l’un des deux éperons de l'extrémité interne des deux jambes antérieures inséré plus haut que l’autre, avec une entaille dans l’entre- deux. Les quatre ou trois premiers articles des tarses anté- rieurs des mâles sont peu dilatés dans la plupart. Les palpes ne sont jamais alongés. Ces insectes sont riverains et tous d'Europe ou de Sibérie. Tantôt le labreest très court, transversal et terminé parune ligne droite. Le dernier article des palpes extérieurs est pres- que en forme de cône renversé, plus gros et tronqué au bout. Les mandibules s’avancent notablement au-delà du labre. Les tarses antérieurs des mâles sont sensiblement dilatés. : Les ÉLapnres. (ELapnrus. Fab.-E/aphrus, Blethisa, Pelo- phila. Dei.) Les uns, et les plus grands ( Biérmises, Blethisa, Bonelli), ont le corselet plus large que long, plan, rebordé latérale- meut,presque carré,un peu rétréci versles angles postérieurs.] lci les trois premiers articles des tarses antérieurs sont for- tement dilatés et cordiformes dans les mâles. Ce sont les PéLop&iLes ( Pelophila )‘de M. Dejean (2). (1) Voyez Varticle omophron d'Olivier, Encyclop. méthod.; l’'En- tomol. Tlelvet., II, xxvi; Latr. , Gener. crust. et insect., I , 225, vu, 7, et le second vol. du Spec. de M. le comte Dejean , p. 257 et suiv. (2) Carabus borealis, Fab, ; Nebria borealis; Gyllenh. ; Panz., Faun. insect. Germ., LXXV, 8. FAMILLE DES CARNASSIERS. 417 Là, les quatre premiers articles des tarses antérieurs des mâles sont faiblement dilatés ; ce sont les BLÉrmises ( ble- thisa ) du même (1). ; Les autres ont le corselet aussi long au moins que large, convexe, en forme de cœur tronqué. Le corps est propor- tionnellement plus convexe que dans les précédents. Les quatre premiers articles des tarses antérieurs sont légèrement dilatés dans les mâles. Ceux-ci composent exclusivement son genre ÉLaPBRE. L’EÉlaphre uligineux ( C. uliginosus, Fab. ; elaphrus riparius, Oliv., .col. , Il , 34, 1, 1. A-E.) est long d’environ quatre lignes, d’un bronzé noirâtre , très ponc- tué, avec des impressions ou petites fosseites sur le front et sur le corselet, et d’autres à fond violet, élevées dans leur contour et réunies les unes aux autres, sur les élytres. Les tarses sont d’un noir bleuâtre ; mais les jambes sont tantôt de cette couleur tantôt roussätres. Ces derniers indi- vidus ont été considérés comme formant une espèce pro- pre ( Cupreus), jar MM. Megerle et le comte Dejean. Il est très rare aux environs de Paris, mais commun dans d’au- tres parties de la France, en Allemagne, en Suède, etc. Rae laphre des rivages (Cicindela, riparia, Lin.; Ela- phrus riparius, Fab.; Clairv., Entom. helvet., ÏF, xxv, À. a.; elaphrus, paludosus , Oliv., col. HE, 34,1,4,ab; Panz. , Faun. insect. Germ., xx, 1.). D'un tiers environ plus petit que le précédent, très finement pointillé et d’un cuivreux mat et mêlé de vert, en dessus, avec des impressions circulaires, mamelonées au centre, vertes, disposées sur quatre lignes, et une tache cuivreuse, polie et luisante , près la suture, sur chaque élytre. Commun aux environs de Paris (2). Tantôt le labre est presque demi-circulaire et arrondi en devant; les palpes extérieurs se terminent par un article su- bovalaire , rétréci en pointe au bout. Les mandibules s’avan- cent peu au-delà du labre, Les tarses sont identiques dans les deux sexes. . (1) Carabus mulipunctatus, Fab. ; Pauz., tbid., XE, 5. (2) Voyez pour les autres espèces, le second volume du Species de M. le comte Dejcan, pag. 268 et suiv. TOME I. DT 418 INSECTES COLÉOPTÈRES. L’extrémité antérieure de la tête forme un petit museau. Le dessus du corps est plan, avec le corselet trapézoïde, presque aussi large que la tête, un peu rétréci postérieu- rement. Les Noriopuices. (Noriopnirus. Dumér. — Elaphrus. Fab. , . Oliv. ) (x) Notre seconde division générale de cette tribu, les Sueui- vALPEs (Subulipalpi) , est distinguée de la précédente par la forme des palpes extérieurs, dont l’avant-dernier article, en forme de cône renversé, se réunit avec le suivant ,et compose avec lui un corps commun ovalaire ou en fuseau , terminé, soit insensiblement , soit subitement , en pointe ou en ma- nière d’alène. Les deux jambes antérieures sont toujours échancrées au côté interne. Ces insectes ressembient beau- coup aux derniers, tant pour les formes que pour la manière de vivre. Les Bemeimiows. { Bempipiow, Latr, — Bembidium. Gyllenh., Dejean. ) Ont l’avant-dernier article des palpes extérieurs grand, renflé, en forme de toupie, et le dernier beaucoup plus grêle, très court, conique ou aciculaire. Le premier article des deux tarses antérieurs est dilaté dans les mâles. MM. Ziégler et Megerle ont divisé ce sous-genre en plu- sieurs autres (2), mais sans en donner les caractères et en se (x) Cicindela aquatica , Lin. ; Elaphrus aquaticus, Fab. ; Panz., Faun. insect. Germ., XX, 3; — Elaphrus biguttatus, Fab., et auquel M. le. comte Dejean rapporte son €. semipunctatus, Consultez le Species de ce dernier, Il, p. 276 et suiv. (2) Ce sous-genre peut se diviser ainsi. Les uns ont le corselet moins déprimé , aussi long au moins que large, beaucoup plus étroit postérieu- rement qu’en devant, en cœur tronqué, à angles postérieurs très courts ou peu prolongés. Ceux où cette partie du corps n'offre aux angles postérieurs aucune impression bien marquée, et dont les yeux sont très gros et font paraître la tête un peu plus large que le corselet, forment le G. tachypus de M. Megerle. Ceux dont les yeux, ainsi que dans tous les suivants, ont moins de FAMILLE DES CARNASSIERS. 419 fondant uniquement, à ce qu’il paraît, d’après les change- ments de formes du corselet. L'espèce suivante est rangée par M. le comte Dejean avec ses tachypes. Le B. à pieds-jaunes ( Cicindela flavipes. Lin.) Panz. Faun. insect. Germ. XX, 2, très semblable à l’élaphre des rivages, long de deux lignes; corselet un peu plus étroit que la tête, en forme de cœur tronqué, aussi long que large; yeux gros ; dessous du corps d’un vert-noirâtre ; dessus bronzé, marbré derougecuivreux; deux gros points enfoncés près de la suture, sur chaque étui; base des an- tennes , palpes et pieds jaunâtres. — Très commun aux en- virons de Paris (1). ; ie NN ep Lt dt Ne Et saillie, de manière que le corselet n’est pas plus large que latête, mais offre d’ailleurs les mêmes caractères, sont les Pembidiums proprement dits de M. le comte Dejean. Avec M. Megerle, il range dans le genre Lophe , ceux dont le corselet ayant la même forme ei les mêmes proportions, offre, à chaque angle postérieur, une impression bien prononcée , de sorte que ces angles son: bien rebordés. à Les autres Bembidions ont le corps plus aplati, le corselet plus large que long, et proportionnellement moinsrétréci postérieurement: ses angles postérieurs ont toujours une forte impression et une petite carène oblique. Des espèces dontle corselet, quoique rétréci près des angles postérieurs, l’est cependant moins que dans les autres, de sorte que le bord posté- rieur n'est guère plus étroit que l’antérieur , composent le genre /Vota- phus du même et de M. Megerle. Parmi celles dont le corselet est notablement rétréci en arrière, tantôt sa longueur est seulement un peu plus grande que sa largeur et il est en forme de cœur tronque; tels sont les Peryplhus de ces savants. Tantôt, beaucoup plus court proportionnellement , sa forme se rapproche de celte d’une coupe ou d’un cœur très évasé; dans quelques-uns même , il est arrondi aux angles postérieurs. Ces espèces constituent, pour eux, le genre Leja. Les Tachypes, à raison de la saillie extraordinaire de leurs yeux, .de leurs autres rapports avec les Élaphres, sont assez distincts: mais il n’en est pas ainsi des aatres genres : il est impossible deles signaler par des caractères rigoureux. Ceux que l’on pourrait tirer des longueurs respectives et comparées des second et troisième articles des antennes m'ont encore paru incertains. Voyez le Catal. de la coll. des coléopt. de M. Dejean. (1) Ajoutez Carabus tricolor, Fab. ;—cjusd. , €. modesius ,—cursor. CE) air Ê 420 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Trécaus. (Trecaus. Clairv.) Qui ont le dernier article de leurs palpes extérieurs ‘aussi long ou plus long que le précédent, de sa grosseur à son origine , de sorte que.ces deux articles forment réunis un corps-en fuseau (1). Les Coléoptères pentamères carnassiers aquatiques forment une troisieme tribu, celle des Hyprocaw- THARES ( Hyorocanrarr, Lat.) ou des Vageurs. Elle a des pieds propres à la natation ; les quatre derniers sont comprimés, ciliés ou en forme de lame, et les deux derniers sont éloignés des autres; les mandibules sont presque entièrement recouvertes ; — bi-guitatus , — quatuor-guttatus, — guttula ; — €, minutus, Panz., Faun.insect. Germ., XXX VIII, 10, — C. pygmœæus, F.; Panz., ibid. , 11; — €. articulatus, Panz., ibid. , XXX, 213; — Cicindela quadri- maculata , Lin.; Carabus pulchellus, Panz., ibid., XXX VIII, 8; XL,5;—C. doris, Panz., ibid. , 93 — Elaphrus rupestris, Fab. ; Panz. , ibid. , XL ,6;— C. decorus, Panz. , ibid. , LXXIII, 4; — C. ustulatus, Lin. ; Panz., tbid., XL, 7, 0; — C. bi-punctatus, Lin. ; Oliv.; col. HT, 35, x1v, 163; — Élaphrus rufcollis, Panz., ibil., XXXVNI, 21; — Elaphrus impressus, F.; Panz., ibid., XL, 8; — Elaphrus palu- dosus, ibid., XX, 4. (1) Trechus rubens, Clairv., Entom. helv., I,n1,B, b. Le Carabus meridianus , qu’il représente même planche, À, a, est un sténolôphe. — Carabus micros, Panz., Faun. insect. Germ., XL, 4. — Le G. ma- soreus de MM. Ziéeler et Dejcan , me parait avoisiner celui de Trechus. L'espèce sur laquelle il est fondé est très voisine de } Æarpalus collaris de M. Gyilenhall. Les palpes maxilleires se terminent , ainsi que ceux des Tréchus, en manière de fuseau; seulement l’avant-dernier article est beaucoup plus court que le suivant. Les tarses antérieurs sont légèrement dilatés dans les males. Cet insecte semble lier les Tréchus avec diverses petites espèces de sténolophes de M. Dejean. Ses Bzemus (Plemus) des mêmes naturalistes sont des espèces de Trechus plus étroits et plus alongés, à corselet sabisométrique, en forme de triangle renversé et tronqué, et à mandibules notablement plus grandes et prolongées au-delà du labre. On les trouve sons des pierres, sur nos côtes maritimes ou dans la mer même, FAMILLE DES CARNASSIERS,. 21 le corps est toujoursovale, avec les yeux peu saillants et le corselet beaucoup plus large que long. Le crochet qui termine les mâchoires est arqué dés sa base ; ceux du bout des iarses sont souvent inéaux. Ces insectes composent les genres Dyuscus el Gyrinus de Geoffroy. Ils passent le premier et le dernier état de leur vie dans les eaux douces et tranquilles des lacs, des marais, des étangs, etc. fls nagent tres bien et se rendent de temps en temps à la surface pour respirer. Ils ÿ remontent aisé- ment en tenant leurs pieds en repos et se laissant flotter. Leur corps élant renversé, ils élèvent un peu leur derrière hors de l’eau, soulèvent lextré- milé de leurs étuis ou inclinent le bout de leur ab- domen, afin que Fair s’insinue dans les stigmates qu'ils recouvrent, et de là dans les trachées. Ils sont très voraces et se nourrissent des petits ani- maux qui font, comme eux, leur séjour habitue dans cet élément. [is ne s’en éloignent que pendant la nuit ou à son approche. Lorsqu'on les retire de l’eau, ils répandent une odeur des plus nauséa- bondes. La lumiere les attire quelquelois dans l’in- térieur des maisons. Leurs larves ont le corps long et étroit , com- posé de douze anneaux, dont le premier plus grand, avec la tête forte et offrant deux mandibules puis- santes, courbées en arc et percées près de leur pointe , de petites antennes, des palpes, et de chaque côté six yeux lisses rapprochés. Elles ont ENS INSECTES COLÉOPTÈRES. six pieds assez longs, souvent frangés de poils, et terminés par deux petits ongles. Elles sont agiles , carnassières, et respirent soit par l'anus, soit par des espèces de nageoires, imitant des branchies. Elles sortent de l’eau pour se métamorphoser en nymphes. Cette tribu se compose de deux genres principaux. Les Dyrisques. (Dyriscus. Geoff.) Qui ont des antennes en fileis plus longues que la tête, deux yeux, les pieds antérieurs plus courts que les suivants, et les derniers terminésle plus souvent par un tarse comprimé , allant en pointe (1). Ils nagent avec beaucoup de vitesse, à l’aide de leurs pieds garnis de franges de longs poils, et particulièrement des deux derniers. Ils s’élancent sur les autres insectes, les vers aquatiques, etc. Dans la plupart des mâles, les quatre tarses antérieurs ont leurs trois premiers articles élargis et spongieux en dessous; ceux de la première paire sont surtout très remarquables dans les grandes espèces; ces trois articles y forment une grande palette, dont la sur- face inférieure est couverte de petits corps, les uns en papilles, les autres plus grands, en forme de godets ou de sucoirs, etc. Quelques femelles se distinguent de leurs mâles par les étuis sillonnés. Les larves ont le corps com- posé de onze à douze anneaux et recouverts d’une plaque écailleuse ; elles sont longues , ventrues au milieu , plus (1) Selon M. Léon Dufour , leur jabot se termine en arrière par un bourrelet annulaire, caractère qu’on n’ebserve pas dans la tribu précé- dente. Leur cœcum forme une vessie natatoire. Leur poitrine renferme une ou deux utricules pneamatiques , tandis que les trachées des autres parties sont tubulaires. Le tissu adipeux splanchnique a les caractères d’un véritable épiploon ou d’un mésentère. Leurs stigmates different aussi de ceux des carnassiers terrestres. FAMILLE DES CARNASSIERS. 423 grélesaux deuxextrémités, particulièrement en arrière, où les derniers anneaux forment un cône alongé, garni sur les côtés d’une frange de poils flottants , avec lesquels l’a- nimal pousse l’eau et fait avancer son corps, qui est terminé ordinairement par deux filets côniques , -barbus et mobiles. Dans l’entre-deux sont deux petits corps cy- lindriques, percés d’un trou à leur extrémité , et qui sont des conduits aériens, auxquels aboutissent les deux trachées ; on distingue cependant sur les côtés de Pab- domen des stigmates. La tête est grande, ovale, atta- chée au corselet par ün cou, avec des mandibules très arquées, et sous l’extrémité desquelles De Géer a apercu une fente longitudinale ; de sorte qu’à cet égard ces or- ganes ressemblent aux mandibules des larves de four- mis-lions, et servent de sucoirs; la bouche offre néan- moins des mâchoires et une lèvre avec des palpes. Les trois premiers anneaux portent chacun une paire de pattes assez longues , dont la jambe et le tarse sont bordés de poils, qui sont encore utiles à la natation. Le pre- mier anneau est plus grand ou plus long, et défendu en dessous, aussi-bien qu’en dessus, par une plaque écailleuse. Ces larves se suspendent à la surface de l’eauau moyen des deux appendices latéraux du boui de leur queue, et qu’elles tiennent à sec. Lorsqu’elles veulent changer su- bitement de place, elles donnent à leur corps un mou- vement prompt et vermiculaire, et battent l’eau avec leur queue. Elles se nourrissent plus particulièrement des larves de libellules, de celles des cousins et des sti- pules, et d’aselles. Lorsque le temps de leur transfor- malion est venu, elles quittent Peau, gagnent ie rivage et s’enfoncent dans la terre; mais il faut qu’elle soit toujours mouillée ou irès humide. Elles s'y pratiquent une cavité ovale et s’y rénferment. Suivant Rœsel, les œufs du dytisque bordé éclosent dix à douze jours après la ponte. Au bout de quatre à cinq, 424 INSÈCTES COLÉOPTÈRES, la larve a déjà quatre à cinq lignes de long, et mue pour la première fois. Le second changement de peau a heu au bout d’un intervalle de même durée, et l’animal est une fois plus grand. La longueur de deux pouces est le terme de son accroissement. En été, on en à vu se changer en nymphe au bout de quinze jours, et en in- secte parfait quinze ou vingt joursaprès. Outre le cloaque des insectes de cette famille , lesdytisquesont un cœcum assez long , qui s’apercoit dès l'état de larve. Ce grand genre se subdivise comme il suit : Les uns ont les antennes composées de onze articles dis- tincts, les palpes extérieurs filiformes ou. un peu plus gros vers leur extrémité, et la base de leurs pieds postérieurs, ainsi que celle des autres découverte. Tantôt l’épaisseur des antennes diminue graduellèment depuis leur origine jusqu’à leur extrémité; le dernier article des palpes labiaux est simplement obtus à son extrémité, sans échancrure. Tels sont Les Dyrisques proprement dits. (Dynsaus.) Dont tous les tarses ont cinq articles très distincts, et dont les deux antérieurs ont, dans les mâles, les trois pre- miers articles très larges, et pr éiemble une paieite ; soit ovale et transverse, soit orbiculaire. Le D. très large ( D. latissimus, Lin.), Panz., Faun. insect. Germ., LXXXVI, 1, long de près d’un pouce et demi , et très distinct par la dilatation comprimée et tran- chante de la marge extérieure des étuis, dont le rebord est jaunâtre ; corselet bordé tout autour de la même couleur; étuis sillonnés et à côtes dans la femelle. Dans le départe- ment des Vosges, au nord de l’Europe et en Allemagne. Le 1). bordé ( D. marginalis, Lin.), Pauz., 1bid., 3, d’un quart environ plus petit, ayant aussi une bordure jaunâtre tout autour du corselet, et une ligne de la même couleur sur le bord extérieur et'non dilaté des étuis; ceux de la femelle sillonnés depuis leur base jusqu'aux deux tiers environ de leur longueur, FAMILLE DES CARNASSIERS. 425 Fabricius dit que, renversé sur le dos, il se rétablit, en sautant, dans sa position ordinaire. Free conservait depuis trois ans et demi, dans un grand bocal de verre, un dytisque bordé et toujours bien portant. Il lui donnait chaque semaine, et quelquefois plus souvent , gros comme une noisette, du bœuf cru, sur * lequel il se jetait avec avidité, et dont il suçait le sang de la manière la plus complète. Il peut jeüner au- moins quatre semaines. Il tue lhydrophile brun, quoiqu'une fois plus grand que lui, en le perçant entre la tête et le corselet, la seule partie du corps qui est sans défense. Suivant Esper, il est sensible aux changements de l’at- mosphère , et les indique par la hauteur à laquelle il se tient dans le bocal. Le D. de Ræœsel (D. Ræselit, Fab.), Roes., Insect., IF, Aquat., class. I, n, plus étroit ou plus ovale, et plus dé- primé que les précédents; bord extérieur du corselet et des étuis jaunâtre ; ces étuis très finement striés dans la femelle. Aux environs de Paris et en Allemagne. Le D. à antennes en scie ( D. serricornis, Payk., Nov. act. Acad. scient. Stockh., XX, 1, 3.) très singulier par la forme anomale des antennes du mâle, dont les quatre derniers articles forment une masse comprimée et dentée en scie(1). (1) Le docteur Lezch a fondé sur ce caractère son gerre Acasus (Zool. miscell. TIT, pag. 69 et 72). Quelques léoères différences dans la forme et les proportions relatives des articles des palpes maxillaires extérieurs l'ont aussi déterminé à en établir quelques autres, telles que ceux d'Hx- DATIGUS (D. Hybneri, transversalis, stagnalis, 4-vütatus); d'Acrerus (D. sulcatus), et de Trocus (D. lateralis). Le dernier seul pourrait être conservé, à raison de quelques autres caractères. Les pieds postérieurs ont les jambes courtes , très larges, et leurs tarses ne sont terminés que par un seul crochet. Aux espèces décrites ci-dessus, ajoutez D. sulcatus, Fab.; Clairv., Entom. helv., Il, xx ;—D. costalis, Oliv. , col. III, 40, 1, 7 ;—D. punctatus , ibid., 1,6,b, et 1, e;—D. aciculatus, ibid., ur, 30; —D. lœvigatus , ibid. , 23 ;—D. tripunctatus, ibid., 24 ;—Ruficollis,, ibid., 11, 20; — D. vütatus, ibid. , 1, 5; — D. griseus , ibid. 1, 12;— D. slcticus, ibid, n, 11; — D. circumflexus , F, 426 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Cozymsëres. (Cozymseres. Clairv.) Dont tous les tarses ont aussi cinq articles très distincts, mais dont les quatre antérieurs ont, dans les mâles, leurs trois premiers articles presque également dilatés, et ne for- mant ensemble qu’une petite palette en carré long ; leurs antennes sont au moins de la longueur de la tête et du cor selet. Le corps est parfaitement ovale, a plus de largeur que de hauteur; ; les yeux ne sont point ou peu saillants (1). Les Hyarontes. { Hyerosra. Lat.—//ydrachna. Fab., Clairv. — Pælobius. Schœænh.) Qui ont encore des tarses à cinq articles distincts, et dont les quatre antérieurs dilatés presque également, à leur base, dans les mâles, en une petite palette en carré long ; mais dont les antennes sont plus courtes que la tête et le corse- let ; qui ont le corps ovoïde, très épais dans son milieu, et les yeux saillants (2). (1) D. fuscus, Panz., Faun. insect. Germ., LXXXVT, 5; — D. cine- reus, F.; Panz., &bid,, XXXI , n; — D. zonatus, F.; Pany., tbid., XXXVIIT, 3; — D. bipunctatus, F.; Pau. ; ibid., XCI, 6; — Jfenestratus, F.; Pauz., &bid., XXX VII, 16; — D. chalconatus, F. : Panz., tbid., 17; — D. ater, F.; Panz., ibid. , 15; — D. guttatus, Payk.; Panz., &bid., XC, 1; — D. fulginosus, F.; Panz., ibid., XXXVIIT, 14; — D. bi-pustulatus, F.; Panz., ibid., CI, 2; — D. stagnalis, F.; Panz., ibid., XCI , 7; — D. transversalis , F.; Panz., tbid., LXXXVI, 6; — D. abbreviatus, F.; Panz., ibid., XIV , 1; — D. maculatus, F.; Panz., tbid. , 7; — D. agilis, F. ; Panz. , ibid., XC, 2; — D. adspersus, F.; Panz., ibid., XXXVIIT, 18; — D. minutus, F.; Panz., XXVI, 3, 5; — D. leander, Oliv., ibid. , 1, 25; — D: varius, Oliv., ibid. , 11, 19 ;— D. bimacutaius , Oliv. , ibid. , 18. Foyez Clairville, Entom. hely., tom. II, genre Colymbetes. Quelques petites espèces n'ayant point d’écusson distinct, et dont les tarses antérieurs sont peu dilatés dans les mâles , composent le genre La- corrinus du docteur Leach. Il cite les suivantes : D. kyalinus, Marsb. ; — D. interruptus, Panz? — D. minutus, Lin. ;— D. marmoreus, Ov. Keira son Zool. miscell. ; IT, pag. 72. (2) Æydrachna Herhiornst Bah: ; Lair. , Gen. crust. et insect. ; 1, vi, 5; Clairv., Entom. helv, IL, cevl A,a; — H. ulginosa, Claicv. ; ibid. , B, b. Ces insectes et les Haoliples forment, dans la méthode de M. Eeach FAMILLE DES CARNASSIERS. 427- Les Hypropores. ( Hyproporus. Clairv. — Æyphydrus. Lat., Schœnh. ) Dont les quatre tarses antérieurs, presque semblables et spongieux en dessous, dans les deux sexes , n’ont que quatre articles distincts, le quatrième étant nul ou très pe- tit et caché. ainsi qu’une partie du dernier, dans une fissure ; q ) profonde du troisième. Ils n’ont point d’écusson apparent (1). On pourrait en détacher quelques espèces (2), dont le corps est très bombé ou presque globuleux, et dont le dernier ar- ticle des quatre tarses antérieures est très petit et peu sail- lant au-delà du ‘précédent (Æyphydrus. Latr.). Les autres ont le corps ovale et moins épais (3). Tantôt les antennes sont un peu dilatées et plus larges vers le milieu de leur longueur; le dernier article des palpes fabiaux : a une échancrure, et paraît fourchu. Les Norëses. (Norerus. Clairv.) L’écusson manque; les tarses ont cinq articles distincts ; les deux premiers des quatre antérieurs sont dilatés dans les mâles et forment une palette alongée. Le premier arti- cle des deux tarses antérieurs est recouvert dans les mêmes Zool. miscell., III, pas. 68), un groupe particulier, ayant pour earac- > pag. 68), un groupe p y tères : un écusson, tous les pieds propres à la marche, cinq articles à tous les tarses , deux brobèts au bout du derrier Les Hygrobies ont les palpes extérieurs un peu renflés à leur extré- mité, deux forts éperons et rapprochés au bout des jambes, et leurs tarses antérieurs susceptibles de se replier sous les jambes, dont ils dé- pendent. (1) Les précédents, à l'exception de quelques pes espèces , en ont un très sensible. (2) Les Hydrachnes : gibba, ovalis, scripta, de Fabricias; Æyphydrus lyratus ,. Schænh.,-Synon. insect. ; IT, 1v., 1. (3) Les Dytiseus : imequalis, reticulatus , confluens , picipes , piclus , geminus , lineatus, halensis, duodecim-pustulatus , dorsalis, sex-pustu- latus , palusiris, depressus , lituratus , planus, erythrocephalus , nigrita , granularis , de Fabricius. Voyez Schœuherr. , Synon. insect., tom. qi genre Æyplhydrus;—Pauzer, Index. entom., genre Hydroporus; et Clairv., Entom. hely,, tom. 11, même geure. 428 INSECTES COLÉOPTÈRES. individus par un large éperon, en forme de lame. La pièce pectorale, qui porte les derniers pieds, a, de chaque côté, une rainure ou coulisse profonde (1). Les autres n’ont que dix articles distincts aux antennes ; leurs palpes extérieurs se terminent en alène ou par un ar- ticle plus grêle et allant en pointe; la base de leurs pieds postérieurs est recouverte d’une grande lame en forme de bouclier. | Le corps est bombé en dessous et ovoide, comme dans les hygrobies; mais ils n’ont point d’écusson, et tous leurs tarses sont filiformes, à cinq articles distincts et presque cylindriques , et ont à peu près la même forme dans les deux sexes. Ce sont : Les HarrpLes. (HarrwzLus. Lat. — Æoplitus. Clairv. — Cne- midotus. Ïlig.) (2) Le second genre ou celui Des Gyrins. (GyrINUS. L.) Comprend ceux dont les antennes sont en massue, plus courtes que la tête; les deux premiers pieds sont longs, avancés en forme de bras, et les quatre autres très comprimés , larges et en nageoires. Les yeux sont au nombre de quatre. Le corps est ovale et ordinairement très luisant. Les antennes, insérées dans une cavité , au devant des yeux, ont le second article prolongé extérieurement , en forme d’oreilletie, et Les articles suivants (3), très courts, fort serrés , et se réunissent en une masse, pres- que en forme de fuseau et un peu courbe. La tête est enfoncée dans le corselet jusqu'aux yeux, qui sont (1) Dytiscus crassicornis , Fab. ; Clairv., Entom. helv., II, xxxu. (2) Les Dytisques : fulvus , impressus, obliquus de Fabricius. Voyez Latreïlle , Gener. crust. et insect., I, pag. 234; Clairv., Entom. helv., tom. 11, genre Hoplitus, XXXI; Pauz., Ind. entom. genus, id., et Schœnherr., Synon. insect., Il, genre Cnemidotus. (3) On n’en voit bien que sept, dont le premier et Le dernier plus longs. FAMILLE DES CARNASSIERS. 429 grands, et partagés par un rebord, de manière qu’il en paraît deux en dessus et deux en dessous. Le labre est arrondi et très cilié en devant. Les palpes sont très pe- tits, et l’intérieur des maxillaires manque ou avorte dans plusieurs espèces, notamment dans les plus grandes. Le corselet est court et transversal. Les élytres sont obtuses ou tronquées au bout postérieur, et laissent à découvert lPanus, qui se termine en pointe. Les deux pieds anté- rieurs sont grèles, longs, repliés en double et presque à angle droit avec le corps, dans la contraction , et termi- nés par un tarse fort court, très comprimé, dont le dessous est garni d’une brosse fine et serrée dans les mâles. Les quatre autres sont larges, très minces, comme membraneux, et les articles des tarses forment de petits feuillets, disposés en falbalas. Les gyrins sont en général de taille petite ou moyenne. On les voit, depuis les premiers jours du printemps jus- qu’à la fin de l’automne, à la surface des eaux dorman tes, etmêmesur celles dele mer, souvent assemblés en troupes, y paraître, par l’effet de la Jumière, comme des points brillants, nager ou courir avec une extrême agilité, y faire des tours et détours circulaires, obliques et dans toutes les directions, et de là le nom de puce aquatique, de tourniquét, que des auteurs leur ont donné. Quel- quefois 1ls se reposent sans se donner le moindre mouve- ment; mais pour peu qu’on les approche , ils se sauvent aussitôt à la nage et s’enfoncent dans l’eau avec une grande célérité. Les quatre derniers pieds leur servent d’avirons , et ceux de devant à saisir leur proie Placés à la surface de l’eau , le dessus de leur corps reste toujours à sec, et lorsqu'ils plongent , une petite bulle d’air, semblable à un globe argentin, reste attachée à leur derrière. Si on les saisit, ils font suinter de leur corps une liqueur laiteuse qui se répand sur lui, et qui pro- duit peut-être cette odeur désagréable et pénétrante qu'ils exhalent alors, et qui se conserve long-temps aux 450 INSECTES COLÉOPTÈRES. doigts. Ils s’accouplent sur la surface de l’eau. Quelque- fois ils restent au fond, accrochés aux plantes : c’est là aussi probablement qu’ils se cachent pour passer l’hiver (1). Le G. nageur. ( G.. natator. Lin.) Panz. Faun. Insect., Germ., HE, 5 ; De Géer , Insect., IV, xur, 4, 19. Long de trois lignes , ovale , très glabre, fort luisant, d’un noir bronzé en dessus , noir en dessous, avec les pattes fauves. Écusson triangulaire, très pointu, un peu plus long que large; élytres arrondies au bout, avec des petits points enfoncés, formant des lignes régulières et longitu- dinales. La femelle pond ses œufs sur les plantes aquatiques. Ils sont très petits, en forme de petits cylindres, et d’un blanc un peu jaunâtre. La larve à le corps long, effilé, Hnéaire , composé de treize anneaux , dont les trois pre- miers portent chacun une paire de pieds. La tête grande, en ovale a:ongé et très aplatie, offre les mêmes parties que celles des larves des dytisques; mais, ici , le quatrième anneau. et les sept suivants ont, de chaque côté, un filet conique, membraneux , flexible et barbu sur ses bords. Le douzième anneau en a quatre semblables, mais beau- coup plus longs, et plus dirigés en arrière. Deux trachées très fines parcourent toute la longueur du corps, et re- çoivent de chaque filet un vaisseau artérien. Le dernier an- neau du corps est très petit, et terminé par quatre cro- chets longs et parallèles. Cette larve vit dans l’eau , et en sortau commencement d'août pour passer à l’état de nym- -phe. Elle forme avec une matière qu’elle tire de son corps, et semblable à du papier gris, une petite coque ovale, pointue aux deux bouts, qu’elle fixe aux feuilles de ro- seau, et où elle s’enferme. Cette espèce est très commune en Europe (2). (1) M. Léon Dufour a publié dans les Annales des sciences naturelles {octobre 1824) quelques observations anatomiques sur ces insectes. L’in- testin grêle est remarquable par sa longueur. Le cœcum n’est point laté- ral comme celui des dytisiques. Les organes génitaux mâles diffèrent de ceux des autres carnassiers. (2) Voyez, pour les autres espèces, Olivier, col. ITE, n° 41, et Schœn- TAMILLE DES BRACHÉLYTRES. 451 La seconde famille des COLÉOPTÈRES PENTAMÈRES, Les BRACHÉLYTRES, Cuv. (MicroPprEerA, Graven- horst.) N’ont qu’un palpe aux mâchoires, ou quatre en tout ; les antennes, tantôt d’égale épaisseur , tantôt un peu plus grosses vers Le bout, sont ordinairement composées d'articles en forme de grains ou lenticu- laires ; les étuis sont beaucoup plus courts que le corps, qui est étroit et alongé, avec les hanches des deux pieds antérieurs très grandes, et deux vé- sicules près de l’anus, que l'animal fait sortur à son gré. Ces coléoptères composent le genre STAPHYLIN (STAPHYLINUS) de Linnæus. On les a considérés comme faisant le passage des co- léoptères aux forficules ou perce-oreilles, premier genre de l’ordre suivant. Sous quelques rapports, ilsavoisinent encore les insectes de la famille précédente, et sous plusieurs autres les boucliers, les nécrophores, genre de la quatrième. Ils ont, le plus souvent, la tête grande et aplatie, de fortes mandibules, des antennes herr, Synon. insect. IT, n°0 55. On trouve encore aux environs de Paris les Gyrins minutus et bicolor de Fabricius. Les espèces les plus grandes, et toutes exotiques, n’ont pas d’écusson sensible, et leurs palpes ne sont qu’au nombre de quatre. M. Mac Leay fils (Annul. javan., 1, pag. 30), forme un genre propre, sous le nom de Dixeures, avec des espèces dont le labre n’est point cillé, dont les palpes sont en massue , qui ont les pieds antérieurs de la longueur du corps, et les antennes terminées un peu en pointe. Il ne mentionne qu'une seule espèce (Politus). ÀÂ32 INSECTES COLÉOPTÈRES. courtes, le corselet aussi large que l’abdomen, les étuis tronqués à leur extrémité, et recouvrant néan- moins les ailes, qui conservent leur étendue ordinaire. Les demi-anneaux du dessus de l’abdomen sont aussi écailleux que les inférieurs. Les vésicules de l’anus con- sistent en deux pointes coniques et velues que l’animal fait sortir et rentrer à volonté; il s’en échappe une va- peur subtile, et qui, dans quelques espèces, sent forte- ment l’éther sulfurique. M. Léon Dufour ( {Annales des sciences natur., t. VII, pag, 16) a donné la description de Pappareil qui la produit. Le dernier segment del’ab- domen , celui où est l’anus, se prolonge et se termineen pointe. Cescoléoptères, lorsqu'on les touche ou qu’ils courent, relèvent le bout de leur abdomen et lui donnent toute sorte d’inflexions. Ils s’en servent aussi pour pousser leurs ailes sous les étuiset les y faire rentrer. Les deux pieds antérieurs ont souvent les tarses larges et dilatés ; leurs hanches , ainsi que celles des pieds intermédiaires , sont fort grandes. Ils vivent, pour la plupart, dans la terre, le fumier, les matières excrémentielles ; d’autres se trou- vent dans les champignons, la carie ou les plaies des ar- bres, sous les pierres ; quelques-uns n’habitent que les lieux aquatiques. On en connaît encore, mais de très petits , qui se tiennent sur les fleurs. Tous sont voraces, marchent d’une grande vitesse, et prennent vol très promptement. Leurs larves ressembient beaucoup à l’insecte parfait; elles ont la forme d’un cône alongé, dont la base ou la partie la plus épaisse est occupée par la tête, qui est très grande; le dernier anneau se prolonge en manière de tube, et est accompagné de deux appendices coniques et velus. Ces larves se nourrissent des mêmes matières que J'insecte dans son dernier état. À Le premier estomac des staphylins est petit et sans FAMILLR DES BRACHÉLYTRES. 455 plis; le deuxième très long et très velu; l'intestin est très court (1). Cegenre est considérable. Nousle divisons en cinq sections. La première, celle des FissiLABres (Fissilabra), a la tête entièrement nue et séparée du corselet, qui est tantôt carré ou en demi ovale, tantôt arrondi ou en cœur tron- qué, par un cou ou un étranglement visible. Le labre est pro- fondément divisé en deux lobes. Tels sont : Les Oxxpores, ( Oxyrorus. Fab. ) Dont les palpes maxillaires sont filiformes , et les labiaux terminés par un article très grand et en croissant. Les antennes sont grosses, perfoliées et comprimées. Les tarses antérieurs ne sont point dilatés; le dernier article et le second ensuite sont les plus longs. Ils vivent dans les bolets et les agarics. L’O .roux(Staphy linus rufus, Lin.), Panz., Faun. insect. Germ., XVI, 19, long d’environ trois lignes, fauve, avec la tête, la poitrine , l'extrémité et le bord intérieur des étuis, ainsi que l’anus, noirs (2). Les Asrrapres. (Asrrapæus. Grav,) Où les quatre palpes sont terminés par un article plus grand et presque triangulaire. Les tarses antérieurs sont très dilatés ; le premier et les dernier articles sont le plus longs (3). mm (1) Selon M. Dufour, leur canal alimentaire ne diffère essentiellement de celui des coléoptères carnassiers que par l’absence du jabot. Leurs vaisseaux biliaires sont insérés sur un même point latéral, et, dans quel- ques espèces au moins, offrent, vers leur milieu, un nœud ou une vésicule, ce qu'on ne remarque dans aucun insecte Leur appareil générateur dif- fère beaucoup de celui des coléoptères carnassiers ( Voyez Annal. des sc. nat. (octobre , 1825). : (2) Ajoutez O. maxillosus , Fab. ; Panz. , ibid, , 20. Les autres Oxy- pores de Fabricius appartiennent à des sous-genres de notre quatrième section. J’oyez Olivier, Encyclop. méthod., genre Oxypore, et M. Gra- venhorst, Coleoptera microptera. (3) Staphylinus ulmi, Oliv.; Ross., Faun. etrusc., 1, v, 6; Panz., ibül., LXXX VIT , 4; Latr., Gener. crust. et insect., T, 284. TOME 1, 28 434 ! INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Srapayins propres. (SraPpayzinus. Fab.) Qui ont tous les palpes filiformes, et les antennes insérées au-dessus du labre et des mandibules, entre les veux. Les uns, et surtout les mâles, ont les tarses antérieurs tres dilatés , les antennes écartées à leur naissance, et dont le premier article égale au plus en longueur le quart de leur longueur totale. La tête est peu alongée. Les espèces offrant ces caractères composent seules dans quelques méthodes le genre Staphylin. On en a même séparé, pour en former unautre, leS. dilaté (S. dilatatus, Fab., Germ., Faun. insect. d'Europe , VI, x1v ), à raison de ses antennes formant une massue alongée et dentée en scie. Selon les observations de M. Chevrolat, entomologiste très zélé, cet insecte se nourrit de chenilles, qu’ils va chercher sur les arbres. Le S. bourdon ($. hirtus, Lin. ), Panz., Faun. insect. Germ., IV, 19, long de dix lignes, noir , très velu , avec le dessus de la tête , du corselet et les derniers anneaux de l'abdomen couverts de poils épais , d’un jaune doré et lustré; étuis d’un gris cendré, avec la bâse noire; dessous du corps d’ün noir bleuâtre. — Nord de l’Europe , France et Allemagne. Le S. odorant (S. olens, Fab.), Panz., ibid., XXVIH, 1, long d’un pouce , d’un noir mat, avec la tête plus large que le corselet , et les ailes roussâtres. Ses œufs sont d’une grosseur très remarquable. Très commun aux environs de Paris, sous les pierres. LeS.à mächoires (S. maxiilosus, Lin.), Panz., ibid.,2, ayant près de huit lignes de longueur, noir, luisant ; tête plus large que le corselet; grande partie de l’abdomen et des élytres d’un gris cendré , avec des points et des taches noires. — Dans la terre et le fuinier. Le S. gris de souris (S. murinus, F.), Panz., ibid., LXVI, 16, long de quatre à six lignes ; tête, corselet et étuis d’un bronze foncé, luisant , avec des taches obscures ; écusson jaunâtre , marqué de deux taches très noires ; abdomen ‘noir; majeure partie des antennes roussâtres. — Avec les précédents. Le S. à élytres rouges (S. erythropterus , Lin. ), Panz., VAMILLE DES BKACHÉLYTRES. 455 XXVIIE, 4 , long de six à dix lignes, noir, avec lesétuis, la base des antennes et les pieds fauves (r). Les autres, dont la forme est linéaire avec la tête et le corselet alongés, en forme de carré long, ont les antennes rapprochées à leur base, fortement coudées et grenues ; leurs tarses antérieurs ordinairement ne sont point ou que très peu dilatés. Les jambes antérieures sont épineuses, avec une forte épine au bout. Le labre est petit. Ceux-ci composent le genre XanrnoriN (Xantholinus) de quelques eutomologistes (2). Les Pivornires. ( PinopniLus. Grav. ) Qui ont aussi les palpes filiformes, mais dont les antennes sont insérées au-devant des yeux, en dehors du labre, et près de la base extérieure des mandibules (3). Les Larurories. (Lararogrum. Grav. — Pæderus, Fab.) Dont les palpes sont terminés brusquement par un article beaucoup plus petit que le précédent, pointu, souvent peu distinct. Les maxillaires sont beaucoup plus longs que les labiaux, et l’insertion des antennes est la même que dans le genre précédent. Les tarses antérieurs sont très dilatés dans les deux sexes. La longueur du dernier article des quatre postérieurs égale presque celle des quatre articies précédents réunis (4). (1) Voyez la Monographie de cette famille (Coleoptera microptera) de M. Gravenhorst ; Panz. , Index entom., pars 1, pag. 208 et suiv. ; Latr., ébid , 1, 285. Rapportez à ce genre les espèces suivantes d'Olivier : au- reus, æneus , hœmorrolüdalis, oculatus, erythrocephalus , similis, cya - neus , pubescens , cupreus , stercorarius , brunnipes, pilosus, politus, amæ- nus, en outre des cinq dont nous donnons ici la description. (2) Les Staphylins fulgidus, fulmineus , pyropterus , elegans , elonga- tus, ochraceus, alternans, melanocephalus de M. Gravenhorst. (3) Pinophilus latipes, Grav., Amer. septent. 11 est réuni au genre suivant dans son Aantissa. (4) Voyez Gravenhorst, Coleopt. microp., et Latr., Gener. crust. et insect. , 1, 289. Le L. elongatum ( $. elongatus Vin. ), a été figuré par Panzer, ibid., VX , 12 ; — Staphylinus linearis ? Oliv., col. TT, 2, 1v, oQ* 20 436 INSECTES COLÉOPTÈRES. La seconde section, les Lonciparpes ( Longipalpi ), qui ont aussi la tête entièrement découverte, mais dont le labre est entier, et dont les palpes maxillaires sont pres- que aussi longs que la tête, terminés en massue, formée par le troisième article, avec le quatrième cadue ou très peu distinct, et sous la figure d’une petite pointe, terminant cette massue lorsqu’il est visible; le précédent est très ren- flé. Ces insectes vivent sur les bords des eaux. Les PEpEres. ( Pæperus. Fabr. ) Où les antennes, insérées devant [es veux, sont filiformes ou grossissent insensiblement, et plus longues que la tête; dont le corps est long et étroit, avec les mandibules dentées au côté interne et terminées en une pointe simple. Les uns ( Penëres, Latr. ) ont le pénultième article des tarses bifide (1). Le P. des rivages ( Staphylinus riparius, Panz. Faun. insect. Germ. IX, 11), long d’environ trois lignes, très étroit et fort alongé, fauve, avec la tête, la poitrine, l’extrémité supérieure de l'abdomen et les geroux noirs; élytres bleus. Très commun dans le sable humide, sous les pierres , à la racine des arbres, etc. Les autres (Sririques, Stlicus , Latr.) ont tous les arti- cles des tarses entiers (2). ? 38. Voyez aussi Gyllenh., Insect. Suec. T, pars IT, pag. 363 et suiv. et le Catal. de la coilect. de M. le comte Bejean . pag. 24. (1) M. Lefèvre a rapporté de Sicile un insecte voisin &es Pédères , maïs formant évidemment un nouveau genre. Le quatrième et dernier article des palpes maxillaires est ici très distinct, et les termine en manière de massue. Le dernier des antennes est plus grand que le précédent et ovuido-conique. La tête tient au corselet par un pédicule alongé et de niveau, à son origine, avec la tête. Le corselet est étroit et alongé. Les deux tarses antérieurs sont très dilatés ; le premier article des autres est fort long , et leur pénultième m'a paru échancré ou bifide. Je désignerai ce genre par la dénomination de Procirrus, et cette espèce sera consacrée au zélé naturaliste (Lefeburi) qui l’a découverte. (2) Voyez Latr., Gener. crast. et insect., I, pag. 290 et suiv., et Gyllenh. , Insect. Suec. I, pars. T1; pag: 372. FAMILLE DES BRACHÉLYTRES. A37 Les Evzæsraères. (Evzæsrasrus. Grav.) Dont les antennes sont pareillement insérées devant les veux, mais guère plus longues que la tête et presque entiè- rement moniliformes ; le corps est peu alongé ; avec la tête aussi large que le corselet (1). Les SrÈènes ( Srenus. Latr.) Où les anteunes, insérées près du bord interne des yeux, sont terminées par une massue de trois articles. [ls ont l’ex- trémité des mandibules fourchue et de gros yeux. Le 9. & deux points (Staphylinus 9-guttatus, VLain,), Panz., Faun. insect. Germ., XI, 15,, long de deux lignes, tout noir, avec un point roussâtre sur chaque étui (2). La troisième section , celle des Denricrures. (Denticrura), diffère de la précédente par les palpes maxïllaires , qui sont beaucoup plus courts que la tête, et toujours de quatre articles distinets ; les jambes antérieures au moins sont den- tées au épineuses au côté extérieur. Les tarses qui, dans la plupart, se replient sur les jambes, ont le dernier article aussi long ou plus long que les précédents pris ensemble ; le premier ou les deux premiers sont ordinairement si pe- tits ou si cachés, que leur nombre total ne paraît être que de deux ou de trois. Le devant de la tête, et quelquefois même le corselet, est armé de cornes dans plusieurs mâles. Les antennes sont insérées devant les yeux. Les uns, dontles palpes se terminent en manière d’alève, dont les antennes sont en majeure partie grenues et vont en srossissant, n’offrent distinctement que trois articles. aux tarses (3). (1) Ævésthetus scaber, Grav.; Germ. Faun. insect. Europ., VII, 13; Gyllenh., Insect., sueë EF, pars. IT, pag. 461. M. Blondel fiis, de Versailles, en a découvert une nouvelle espèce dans les environs de cette ville. r (2) Ajoutez Staphylinus juno, Payk. ;—Pæderus probosèideus , Oliv., col. LT, 44, 1, 5 ;—Staphylinus clavicornis, Panz., Faun. insect, Germ. XXVIT, 2. Voyez Gravenhorst, Codeopt. microp. ; Latr., Gener. crus. et insect. , genre Stenus, et Gyll. , ibid., p. 463. (3) Si l’on en excepie les Tachines , les tarses antérieurs ne sont plus notablement dilatés x 438 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Oxyrëces. (Oxyrezus. Grav.) (1). Les autres ont les palpes filiformes et quatre articles aæ moins, bien apparents, aux tarses. Les Osorrus. ( Osorius. Leach. Dej. ) Ontle corps cylindrique, toutes les jambes élargies et den- tées ; la tête aussi longue que large, le corselet presque en forme de cœur rétréci et tronqué postérieurement, et les an. tennes, en majeure partie, grenues, grossissant insensible- ment vers le bout, plus courtes que la têteet le corselet ; les mandibules beaucoup plus courtes que la tête, très croisées, terminées en une pointe simple, et le menton grand et en forme de bouclier. On n’en connaît qu’un petit nombre d’espèces, qu’on n’a pas encore décrites, et qui habitent la Guiane française et le Brésil. Les Ziropuores. (Zyropuorus. Dalm.— Lepiochire. Germ. — Irenœus. Leach. — Oxytelus. Oliv. — Piestus. Grav.) Dont le corps est déprimé; dont les jambes antérieures, plus larges que les autres, sont seules dentées extérieure- ment; qui ont la tête transverse, le corselet carré, les an- tennes de la même grosseur partout, aussi longues au moins que la tête et le corselet, composées d’articles pour Ja plupart ovalaires, ou cylindriques et arrondis aux deux bouts, et les maudibules aussi longues que la tête, et dentées à leur extrémité (2). (1, Voyez l’article Oxxrèze de l'Encyclop. méthod. ; la Monographie précitée de M. Gravenhorst, et Gyllenhall, Insect. Suec., 1, pars. u, pag. 444. (2) Voyez Dalman, Aval. entom. , pag. 23; son Z. Fronticornis , 1v, fig. 1, paraît être l’Oxytelus bicornis. d'Olivier ( Encyclop. méthod. ). Celui qu’il nomme penicillatus , ibid. , fig. 2 , parait avoir de grands rap- ports avec le Piestus sulcatus de M. Gravenhorst. Le Lepiochirus scoria- ceus de M. Germar (Insect. Spec. nov. , I, 1) est une espèce très dis- tincte des précédentes. FAMINDLE DES BRACHÉLYTRES. 439 Les Procvarues. (Procvaraa. Latr., Blond. — Sirgona. Kirby. ) Quisne diffèrent guère des zirophores que par leurs antennes filiformes, composées d'articles alongés (1). Les Corrornires. (Copropmius. Latr.—Ormalium.Grav., Oliv., Gyll. ) Où le corps est encore aplati, mais dont toutes les jambes sont dentées ou épineuses extérieurement; dont les antennes, beaucoup plus longues que la tête, sont grenues, grossis- sent insensiblement vers le bout; et dont les mandibules arquées extérieurement, presque en croissant, ne sont point sensiblement dentées, et se prolongent peu à leur extrémité (2). La quatrième section, celle des Apcaris ( Depressa ), nous offre, ainsi que la précédente, une tête dégagée, un labre entier , des palpes maxillaires courts et à quatre arti- cles distincts; mais Îles jambes sont simples ou sans dents ni épines au côté extérieur , et les tarses ont manifestement cinq articles. Ici les palpes sout filiformes. . Les Omanies. (Omarium. Grav.) Dont le corselet est de la largeur des élytres, plus large que la tête, presque en carré transversal ( avec les angles ou du moivs les antérieurs arrondis ), et souvent rebordé latéralement, et dont les antennes vont en grossissant vers leur extrémité (3). Les Lesrèves. ( Lesreva. Latr. — Ænthophagus. Grav.) Qui ont le corselet en forme de cœur, rétréci et tronqué postérieurement , presque isométrique , de la largeur de la (+) Siagonum quadricorne, Kirb. et Spence, Introd. entom. , 1,1, 5; Blondel, Annal. des sc. natur., avril 1817, X VIT, 14-179. (2) Omalium rugosum , Gravenhorst, et d’autres espèces à elytres courtes. : (3) Voyez Graveuhorst, l'article Omralie de l'Encyclop. method, et &yllenbal, bid., pag. 198. 440 INSECTES: COLÉOPTÈRES. tête, plus étroit que les élytres et les antennes générale- ment filiformes et à articles alongés (1). Là , les palpes se terminent en alène. Les Microrëpzes. ( Micropeprus. Latr:.) Distingués par leurs antennes finissant en une massue solide et se logeant dans des fossettes du corselet (2). Les Proreines. ( Proteus. Latr. ) Où les antennes grenues, un peu perfoliées et plus grosses vers le bout, mais sous forme de massue et toujours à dé- couvert, sont insérées devant les yeux; où le corselet est court, et dont les élytres recouvrent la majeure partie de Pabdomen (3). Les ALEOcnARESs. ( ALEocHAKA, Grav.)* Où les antennes sont insérées entre les veux ou près de leur bord inférieur, etrà nu , à leur naissance , avec les trois premiers articles sonsiblèmnent plus longs que les suivants, ceux-ci perfoliés , et le dernier alongé et conique. Le corselet est presque ovale, ou en carré arrondi aux angles (4). La cinquième section, les MicrocÉPHALES (Microcephala), ont la tête erfoncée postérieurement jusque près des yeux, (1) Voyez Latr., Gener. crust. et insect., 1, p. 296, 297; Graven- horst et Gyllenhall, genre Anthophagus. (2) Voyez Latr., Gener. crust. et insect. , IV, p. 357; Omalium por- catum , Gyll., Insect. Suec., T, pars IT, pag. 211; Micropeplus por- catus, Charp. horæ entom., VIII, 9; — Gyll., bid., O: staphy- linoides, pag. 213. (3) Voyez Lair., ibid., 1, pag. 298, el Les Omalium ovatum et na- cropterum de Gravenhorst. (4) Staphylinus canaliculatus, Fab. ; Pan ; id. , XXVNIL, 13; Staphylinus impressus, Oliv., Col., ibid. , V, 41; — $. Boleti, Lin : Oliv. , Col. , tbid., 111, 25; — &. collaris, ejusd., ibid., u, 43; —$. minutus , ejusd. , ibid. , vi, 53; — . socialis, ejusd., ibid. , int, 25, et généralement les trois premières familles du genre ÆZeochara de Graven- horst, Col. mic., tom. FT. Voyez aussi Gyllenhall, Insect. Suec, I, pars IT, pag. 397. Mais on observera que ni cet auteur , ui M. Gravenhorst , n’ont point assigné aux Aléochares et aux Loméchuses de caractères clairs et rigoureux; ces deux sous-senres réclament un nouveau travail. FAMILLE DES BRACHÉLYTRES. Aa dans le corselet; elle n’est point séparée par un cou, ni par un étranglement visible; le corselet a la forme d’un trapèze, et s’élargit de devant en arrière. Ils ont le corps moins alongé que les précédents, et se rapprochant davantage de la forme elliptique; la tête beau-" coup plus étroite, rétrécie et avancée en devant; les mandi- bules de grandeur moyenne, sans dentelures, et arquées simplement à la pointe. Les élytres, dans plusieurs, recou- vreut un peu plus de la nroitié de la longueur du dessus de l’abdomen. Les uns vivent dans les champignons, sur les fleurs , et les autres dans les fientes. Kabricius en a réuni plusieurs espèces avec les oxypores. Les Lomécuuses. ( Lomrcausa , ALEOCHARA. Grav. ) Qui n’ont point d’épines aux jambes, et dont'les antennes, depuis le quatrième article, forment une massue perfoliée ou en fuseau alongé, et dont les palpes sont terminés en alène; les antenres sont souvent plus courtes que la tête et le corselet (1). Les Tacmnes. ( Tacainus. Grav. ) Qui ont les jambes épineuses ; dont les antennes sont composées d'articles en cône renversé ou en poire, et grossissant insensiblement , et dont les pelpes sont fili- formes (2). (1) Les unes ont le corselet uni et non relevé sur ses bords ; telles sont les Alcochares bipunctata, lanuginosa , nitida (Staphylinus bi-pustu- latus, Lin. ;Oliv., Col., IT, 42, v, 44); fumata, nana de Gravenhorst, ou ses familles r1-vr (Col. micropt., tom. 2). Les autres ont les bords du corselet relevés et forment son genre Lomechusa ; L. paradoxa; Staphy- linus emarginatus , Oliv., ibid. , 1,12; — L. dentata, Grav.; Staphryli- nus strumosus , Payk., V. | (2) Oxyporus subterraneus , Fab. ; — ©. bi-pustulatus, ejusd., Panz., Faun. insect. Germ., XVI, 21;—O. marginellus, Panz., ébid., IX, 13; Staphylinus fuscipes , ibid., XX VIT, 12; — Oxyporus suturalis , ibid. , XVIII, 20 ; —O. pygmœus, ibid., 27; —O. lunulatus, ibid. XXIT, 19: 15; — Staphÿlinus atricapillus, F.; — Oxyporus merdarius, Panz. , ibid. , XX VI, 18 ; — Staphylinus striatus, Oliv., ibid. ; v, 47; —5. lu- natus, Lin. f’oyez aussi, tant pour ce sous-genre que pour le suivant , la seconde partie du premier volume des Insectes de Suède de M. Gyllen- 442 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Tacayprores. ( Tacayporus. Grav. ) Semblables aux tachines par les jambes et les antennes, mais ayant des palpes terminés en manière d’alène (r). Le genre Cazzicerus de M. Gravenhorst m’est inconnu. Celui de Srenosrasrus de M. Megerle, indiqué dans le Cata- logue de la collection des Coléopt. de M. le comte Dejean, offre tous les caractères d’un véritable psélaphe, et doit être supprimé; telle est aussi maintenant l’opinion de ce dernier naturaliste. La troisiemne (2) famille des Cocéorrères PEN- TAMÈRES, , Les, SERRICORNES (SERRICORNES), Ne nous offrent, ainsi que la famille précédenteet les suivantes du mêmeordre,que quatre palpes. Leurs hall. On y trouve d’excellentes remarques sur les différences sexuelles de plusieurs espèces, et dont l’application pourrait être très utile. Les Tachines qui, telles que l’Atricapillus, ont le corselet presque aussi long que large, le museau avancé, les quatre tarses postérieurs sen- siblement plus longs que leurs jambes respectives, paraissent devoir for- mer une coupe particulière. (1) Oxyporus rufipes, Fab. ; Panz. , ibid., XXVWH, 20; — ©. mar- ginatus , F.; Panz, ibid. , 179; — O. chrysomelinus, F.; Panz.. ibid. , IX , 14; —O. anabis , F.; Panz., ibid. , XXII, 16;—O. abdominalis, F. (2) Les Boucliers ou $i/pha sont les seuls coléoptères pentamères qui présentent, ainsi que les précédents, un appareil excrémentiel, encore n'est-il point binaire, comme dans ceux-ci, et le conduit extérieur se de- gorge directement dans le rectum , comme l’urèthre des oiseaux. IL paraî- trait donc, d’après ces rapports, que les Boucliers devraient venir ; ainsi que d’autres Clavicornes, immédiatement après‘les Brachélytres. D’autres considérations m’avaient conduit au même rapprochement. (oyez la Préface de mon ouvrage intitulé. Considérations générales sur l’ordre na- turel des crustacés, etc.). Suivant M. Léon Dufour, qui m'a fourni ces observations anatomiques , les conduits hépatiques des Buprestides et des Entérides, ou de mes Sternoxes, ressemblent, par leur nombre, leur longueur et leur mode d'insertion, à ceux des Carabiques. Les Lampyres et les Melyrides n’ont aussi que deux vaisseaux hépatiques; mais il y en TAMILLE DES SERRICORNES. 443 élytres recouvent l’abdomen, ce qui les distingue avec quelques autres caractères des brachélytres , dont nous venons de faire l’exposition. Les an- tennes, à quelques exceptions près, sont de la même grosseur partout, ou plus menues à leur extrémité, dentées , soit en scie, soit en peigne, ou formant même l’éventail, et plus développées sous ce rapport dansles mâles. Le pénultième article des tarses est souvent bilobé ou bifide. Ces caracteres se présentent très rarement dans la famille sui- vante , celle des clavicornes, et à laquelle on arrive par des transilions si nuancées, qu’il est tres difficile d’'assigner rigoureusement ses limites. Les uns, dont le corps est toujours de consistance ferme et solide , le plus souvent ovale ou elliptique , avec les pieds en partie contractiles, ont la tête engagée verticalement jusqu'aux yeux dans le cor- selet; et le présternum, ou la portion médiane de cette dernière partie du corps, alongé, dilaté, ou avancé en devant jusques sous la bouche, distingué ordinairement de chaque côté, par une rainure où s'appliquent les antennes (toujours courtes), et prolongé postérieurement en une pointe, recue dans un enfoncement de l'extrémité antérieure du mésosternum. Ces pieds antérieurs sont éloignés a quatre dans les Téléphores, les Lycus et les Ptiniores. Les Malachies, les Driles etles Vrillettes, sont, de tous les insectes de la famille des Serri- cornes dont il a étudié l’organisation, ceux où le tube alimentaire est le plus long. 44h INSECTES COLÉOPTÈRES. de l’extrémité antérieure du corselet. Ces serri- cornes formeront une premiere section, celle des STERNOXES ( Sternozxt ). D'autres, ayant aussi la tête engagée postérieu- rement dans le corselet, ou du moins recouverte par lui à sa base’, mais dont le présternum n’est point dilaté et avancé antérieurement en manière’ de mentonnière , ni ordinairement (1) terminé pos- térieurement en une pointe recue dans une cavité: du mésosternum ; dont Le corps est le plus souvent, en tout ou en partie, de consistance molle ou flexible , composeront une seconde section, celle. des Maraconermes ( Malacodermi). Une troisième et dernière, celle des Lrme-B0ts , ( Aylotrogt ), comprendra des serricornes dont le présternum n’est point pareillement prolongé à son extrémité postérieure , mais dont la tête est entièrement à découvert et séparée du corselet, par un étranglement ou espèce de cou. Nous diviseronsles SrerNoxEes en deux tribus. La première, celle des Burkesrines (Buprestides), a la saillie postérieure du présternum aplate et point terminée en une pointe comprimée latérale- ment, et simplement reçue dans une dépression ou (1) Les Cébrions font exception et se rapprochent, à cet égard, des Taupins ; mais l'extrémité inférieure du présternum ne s’avance point sur le dessous de la tête. Les mandibules sont avancées, arquées et simples ; les’palpes sont filiformes ; les pieds ne sont point contraciiles, et les deux antérieurs sont peu éloignés , à leur naissance , de Pextrémité antérieure du corseles, et très rapprochés. FAMILLE DES SERRICORNES. 445 dans une échancrure du mésosternum. Les man- dibules se terminent souvent en une pointe en- lière ou sans échancrure ni fissure. Les angles postérieurs du corselel ne sont point ou très peu prolongés. Le dernier article des palpes est le plus souvent presque cylindrique, guère plus gros que les précédents, et globuleux ou ovoïde dans les autres. La plupart de ceux des tarses sont commu- nément larges ou dilatés, et garnis en dessous de “pelottes. Ces insectes ne sautent point, caractère qui les distinguent éminemment de ceux de la tribu suivante (1); ils composent le genre BuBrEesTE ( Burresris) de Linnæus. La dénomination générique de Richard donnée par Geofiroy à ces coléoptères, nous annonce la beauté de leur parure. Plusieurs espèces indigènes et beaucoup d’exotiques, d’ailleurs remarquables par la grandeur de leur taillé, ont l’éclat de l'or poli sur un fond d’éme- raude ; dans d’autres, l’azur brille sur l’or, où sont réu- nies plusieurs autres couleurs métalliques. Leur corps, en général, est ovale, un peu plus large et obtus, ou tronqué , en devant, et rétréci en arrière depuis la base de l'abdomen, qui occupe la plus grande partie de sa longueur. Les yeux sont ovales, et le corselet est court et large. L’écusson est pelit ou nul. L’extrémité des élytres est plus ou moins dentée dans un grand nombre. Les pieds sont courts. (1) Les insectes de cette tribu diffèrent encore de tous les autres de cette famille par leurs trachées vésiculaires, tandis qu’elles sont tubulaires dans les iautres serricornes. Voyez les Observations anatomiques de M. Léon Dufour, 446 INSECTES COLÉOPTÈRES, Ils marchent lentement, mais leur vol est très agile , lorsque le temps est chaud et sec. Si on veut les saisir, ils se laissent tomber à terre. Les femelles ont à l’extré- mité postérieure de l’abdomen, une partie coriace ou écornée, en forme de lame conique, composée de trois pièces (les derniers anneaux ) , et qui est probablement une tarière avec laquelle elles déposent leurs œufs dans le bois sec , où vivent leurs larves. On rencontre plusieurs des petites espèces sur les fleurs et les feuilles; mais les autres se tiennent pour la plupart dansles forêts,leschan- tiers : ils éclosent quelquefois dans les maisons, y étant transportés en état de larve ou de nymphe, avec le bois. Tantôt les antennes sont tout au plus en scie. Les articles intermédiaires des tarses sont en forme de cœur renversé et le pénultième au moins est bifide: Les palpes sont filiformes ou lépèrement plus épais au bout. Les mâchoires sont bi- lobées. Les Ricarps propres. ( Bupresris, Lin.) Dont les antennes sont de la même grosseur partout, et en scie, depuis le troisième ou quatrième article. Les uns n’ont point d’écusson. | Le R. à faisceaux (B. fasciculata. Lin.), Oliv., Col. 11, 32, iv, 38, lorg d’environ un pouce, ovoïde, convexe, très ponctué et ridé, d’un vert doré ou cuivreux, quelquefois obscur, avec de petites touffes de poils jaunätres ou rou- geätres; étuis entiers. — Au cap de Bonne-Espérance, et quelquefois en si grande abondance sur le même arbuste, qu’il semble tout chargé de fleurs. Le R. sternicorne (B. sternicornis, Lin.) , Oliv., Col. #bid., vi,52,a, un peu plus grand, même forme, d’un vert un peu doré, très brillant; de gros points enfoncés, dont le fond est garni d’écailles blanchâtres, sur les étuis : trois dents à leur extrémité; sternum postérieur avancé en forme de corne. — Indes orientales. Le RÀ. chrysis(B. chrysis, Fab.), Oliv., ibid., H, 8, vi, 52, b, diffère du précédent par les étuis d’un brun marron et sans taches blanchâtres. FAMILLE DES SERRICORNES. 447 Le R. bande-dorée ( B. vittata F.), Olhv., tbid., WA, 17, long de près d’un pouce et demi, plus étroit et plus alongé que les précédents, déprimé, d’un vert bleuâtre; quatre lignes élevées et une bande dorée et cuivreuse sur chaque étui, dont le bout a deux dents. — Des Indes orientales. Le R. ocellé ( B. ocellata K.), Oliv., ibid., 1, 3, presque semblable , pour la taille et la forme, a sur chaque étui une grande tache jaune et phosphorique, située entre deux autres de couleur d’or; le bout de chaque étui est terminé par trois dents. Les autres ont un écusson. Le Regéant (B. gigas Lin.), Oliv., ibid.,\, 1, long de deux pouces ; corselet cuivreux , mêlé de vert brillant, avec deux grandes taches lisses, couleur d’acier bruni; étuis terminés par denx pointes, cuivreuses dans leur milieu, d’un vert bronzé sur leurs bords, avec des points enfoncés, des lignes élevées et des rides. — De Cayenne, Nous citerons parmi les espèces de notre pays, Le R. à fossettes ( B. affinis. F.), B. chrysostigma , Oliv., ibid., NE, 54, bronzé en dessus, cuivreux et brillant en des- sous , dont les élytres, dentelées en scie à leur pointe, ont trois lignes longitudinales élevées, et deux impressions do- rées sur chacune. Le R. vert (B. viridis. Lin.), Oliv., ibid. X1, 195, long d'environ deux lignes et demie, à forme linéaire, d’un vert bronzé, avec les étuis entiers et pointiliés. — Sur les arbres. Fabricius a détaché des richards propres ceux qui ont le corps court, plus large proportionnellement et presque triangulaire ; le front excavé, le corselet transversal et lobé postérieurement, et les tarses fort courts, avec les pelotes larges ; les cinq derniers articles des antennes forment seuls des dents de scie; les précédents, à Pexteption des deux premiers, sont petits, presque grenus, ou en cône renversé; les deux premiers sont beaucoup plus.gros. Ces espèces com- posent le genre Tracuys ( {rachys). De ce nombre (x) est (x) Voyez les autres espèces citées par Fabricius, System. cleut. , IH, 218, et, quant aux divisions à établir dans ce genre nombreux, l'ou- yrage de M. Schœnherr sur la synonymie des insectes. 448 INSECTES COLÉOPTÈRES. Le À. nain (B. minuta Lin. ), Oliv., 1bid., M, 14,, noir en dessous, d’un brun cuivreux en dessus, avec le milieu du front enfoncé, le corselet sinué à son bord postérieur, et des raies blanchâtres, ondées, formées par des poils et transverses , sur les étuis. — Commun sur le coudrier, dont. il ronge es feuilles. Les APHANISTIQUES. ( Apnanisricus. Latr. ) Ont les antennes terminées en une massue brusque, oblorgue, comprimée , légèrement en scie, formée par les quatre derniers articles. Le dernier des palpes est un peu plus gros, presque ovalaire. L’entre-deux des yeux est excavé , ainsi que dans les trachis. On en connaît deux ou trois espèces, toutes très petites et à forme linéaire (1). Tantôt les antennes sont très pectinées ( d’un seul côté) dans les mâles, fortement en scie dans l’autre sexe; les arti- cles des tarses sont presque cylindriques et.entiers; les palpes sont terminées par un article beaucoup plus gros que les précédents et presque globuleux. Les mâchoires se terminent par un seul lobe. Les Mérasis. (Mévasis. Oliv.) Leur corps est cylindrique, et les angles postérieurs du corselet sont prolongés en une dent aiguë, caractères qui, de même que ceux pris des tarses et des palpes, annoncent que ces insectes font le passage de cette tribu à la sui- vante (2). La seconde tribu, celle des ÉLAréRIDES, ne differe essentiellement de la précédente qu’en ce que le stylet postérieur de l’avant-sternum, terminé en une pointe comprimée latéralement et souvent un peu arquée et unidentée, s'enfonce à la volonté (1) Buprestis emarginata , Y., Oliv.,.ihid., x, 116; Germ. Faun. insect. Europ, HT, 9; — ejusd., Buprestris lineola, ibid., 10. (2) Melasis buprestoides, Oliv., IL, 30,1, 1; — /Melasis elateroides , ilig., différant suivant lui , de l’elater buprestoides de Linuæus, FAMILLE DES SERRICORNES. 449 de l’animal, dans une cavité de la poitrine ,. située immédiatement au-dessus de la naissance de la seconde paire de pieds, et que ces insectes, pla- cés sur le dos, ont la faculié de sauter ( voyez ci- après). Îls ont, pour la plupart , des mandi- bules échancrées ou fendues à leur extrémité, les palpes terminés par un article beaucoup plus grand que les précédents, en forme de triangle ou de hache, et les articles des tarses enliers. Cette tribu ne comprend-que le genre TauriN (ELATER) de Linnæus. Leur corps est généralement plus étroit et plus alongé que celui des buprestides, et les angles postérieurs du cor- selet se prolongent en pointe aiguë, en forme d’épine. On les a nommés en français scarabées à ressort, et en latin notopeda, elater. Couchés sur le dos, et ne pouvant se relever, à raison de la briéveté de leurs pieds, ils sautent et s'élèvent perpendiculairement en l’airjus- qu’à ce qu'ils retombent dansleur position naturelle ou sur leurs pieds. Pour exécuter ces mouvements, ils les serrent contre le dessous du corps, baissent inférieure- ment la tête, et le corselet, qui est très mobile de haut en bas, puis, rapprochant cette dernière partie de l’ar- rière - poitrine, ils poussent avec force la pointe du présternum contre le bord du trou situé en avant du mésosternum , où elle s'enfonce ensuite brusquement et comme par ressort. Le corselet avec les pointes laté- rales, la tête, le dessus des élytres, heurtant avec force contre le plan de position , surtout s’il est ferme et uni, concourent , par leur élasticité, à faire élever le corps en l'air. Les côtés de l’avant-sternum sont distingués par une rainure où ces insectes logent,, en partie, leurs an- TOME I. 29 450 INSECTES COLÉOPTÈRES. tennes , qui sont en peigne ou en longues barbes, dans plusieurs mâles. Les femelles ont à l’anus une espèce de tarière alongée, avec deux pièces latérales et pointues au bout, entre lesquelles est l’oviducte proprement dit. Les taupins se tiennent sur les fleurs, les plantes, et même à terre ou sur le gazon ; ils baissent la têteen mar- chant, et quand on les approche, ils se laissent tomber à terre, en appliquant leurs pieds sous le dessous du corps. De Géer a décrit la larve d’une espèce de ce genre (undulatus). Elle est longue, presque cylindrique, pour- vue de petites antennes, de palpes , desix pieds, a douze anneaux couverts d’une peau écailleuse, dont celui de l'extrémité postérieure forme une plaque rebordée et au- guleuse sur les bords avec deux pointes mousses ei cour- bées en dedans; au-dessous est un gros mamelon charnu et rétractile, qui fait l'office de pied. Elle vit dans le terreau de boïs pourri; on en trouve aussi dans la terre. 11 paraît même que celle du 7. strié de Fabricius ronge les racines du blé , et fait beaucoup de dégàt lorsqu’elle se multiplie. L’estomac des taupins est long, ridéen travers, quel- quefois gonflé à la partie postérieure ; leur intestin est médiocre. On peut rapporter à deux divisions principales les divers sous-genres qu’on à formés dans cette tribu. Ceux dont.les antenres peuvent se loger entièrement dans des cavités in- férieures du corselet composeront la première. Tantôt elles sont reçues , de chaque côté, dans une rai- nure longitudinale , pratiquée immédiatement au-dessous des bords latéraux du corselet, et toujours filiformes et sim- plement en scie. Les articles des tarses sont toujours entiers et sans prolongements, en forme de palette, en dessous. Le corselet est convexe ou bombé , du moins sur les côtés , et se dilate vers les angles postérieurs en manière de lobe, VAMILLE DES SERRICORNES. 451 allant en pointe, ou triangulaire. Ces insectes se rapprochent des buprestides. . Les Garra. ((xazma. Lat.) Dont les mandibules se terminent en une vointe simple; dont les machoires n’offrent qu’un seul lobe; dont le der- nier article des palpes est globuleux et le corps presque cy- lindrique (1). Les Eucnémis. ( Eucvemis. Arh.) Où les mandibules sont bifides et les mâchoires bilobées ; où le dernier article des palpes est presque en forme de ha- che et le corps presque elliptique (2). Tantôt les antennes, quelquefois en massue, se logent, du moins en partie, soit dans les rainures longitudinales des bords latéraux du présternum , soit dans des fossettes situées sous les angles postérieurs du corselet. Les tarses ont souvent des petites palettes, formées par le prolongement des pelottes inférieures, ou le pénultième article est bifide. Quelques-uns , à antennes filiformes, ont les articles des tarses entiers et sans palettes en dessous; les deux pattes an- térieures se logent , dans la contraction, dans des enfonce- ments latéraux du dessous du corselet. Te!s sont Les ADpELocÈres, ( AnecocErAa. Lat.) (3). D’autres, àantennes pareillement de la même grosseur par- tout , ont les articles des tarses entiers, mais avec les pelottes (1) J’en ai vu troïs espèces et toutes du Brésil. L'une a de grands rap- ports avec le Welasis tuberculata de M. Dalman (Anal, entom.). Les mà- choires se terminent par un lobe très petit et pointu. (2) M. le comte de Mannherheïn a publié une très belle Monographie de ce sous-genre, dont on a donné un extrait et reproduit les planches dans le troisième volume des Annales des sciences naturelles. J'y ai ajouté quelques observations sur la trop grande étendue que ce savant à donné à ce sous-p enre. L'espèce qu’il nomme Capucinus est, selon moi, la seule qui doive y rester, et telle fut d’abord l’opinion de celui qui l'établi. ’ (3) Elater ovalis, Germ.; — Elater fuscus , Fab., et quelques autres des Indes orientales, rapportés par M. de Labillardière. 452 INSECTES COLÉOPTÈRES. inférieures prolongées et avancées en manière de petites pa- lettes ou de lobes. Leur tête est découverte. Ce sont Les Lissomes (Lissomus. Dalm.— ZLissodes. Lat. — Drapetes. Meg. , Dej.) (1). D’autres à antennes pareillement filiformes , mais dont le second et troisième article plus grands que les suivants et aplatis, se logeant seuls dans les rainures sternales; les tarses sout semblables à ceux des lissomes; la tête est cachée en dessous et comme recouverte par un corselet demi circu- laire, où elle est enfoncée. Tels sont Les CrELONAIRES. ( CaELoNArRtUM. Fab.) Les antennes, dans le repos, s'étendent parallèlement le long de la poitrine; le premier et le quatrième article sont les plus petits de tous ; les sept suivants sont de la même grandeur, et, à l’exception du dernier qui est ovoïde, presque en forme de cône renversé et égaux. Le corps est ovoïde, avec les jambes antérieures plus larges que les au- tres. Toutes les espèces connues sont de l’Amérique méri- dionale (2). Le dernier sous-genre de cette première division, celui De Turosque. (Turoscus. Lat. — Trixagus. Kugel., Gyllenh. — Elater. Lin.) Se distingue de tous ceux de cette tribu par ses antennes terminées en une massue de trois articles, et logée dans une cavité latérale ct inférieure du corselet. Le pénultième arti- cle des tarses est bifide. La pointe des mandibules est en- tière (3). (1) Dalm., Ephem. eniom., 1824. Son Zissomus punctulatus a de grands rapports avec le Drapetes castaneus de M. le comt Dejean , et V Elatèr lævigatus de Fabricius. L'Europe possède une espèce de ce sous-genre, l’Elater equestris de celui-ci, figuré par Panzer, Faun. insect. Germ., XXXI, 21. (2) Fab., Syst. eleut., I, rot; Lat,, Gener. crust insect., 1, vin; 7 et Il, 44, ; Dalm., Ephem. entom., 1824, pag. 29. (3) Ælater dermestoides , Lin.; Æ. clavicornis, Oliv., col II, 31, VIII, 85 , a, b.; Dermestes adstrictor, Fab.; Panz. , Faun. insect. Germ., LXXV, 15. Sa larve vit dans le bois du chêne. 2 FAMILLE LES SERRICORNES. 453 Notre seconde division de cette tribu comprendra tous les élatérides dont les antennes sont toujours à découvert ou extérieures. Nous en détacherons d’abord ceux dont le dernier article des palpes, des maxillaires surtout, est beaucoup plus grand que les précédents, presque en forme de hache. Un seul sous-genre, celui De CéroPayre. (CEropuyrum. Lat.) S’éloigne des suivants par ses tarses, dont les quatre pre- miers articles courts, en forme de triangle, et dont le pénul- tième article est bifide. Les antennes des mâles sont branchues au côté interne, la base du troisième article et des suivants se prolongeant en un rameau élargi et arrondi au bout; celles de la femeile sont en scie (1). Dans tous les autres sous-genres, les articles des tarses sont presque cylindriques et entiers. Tantôt la tête s'enfonce jusqu'aux yeyx dans le corseiet. L’extrémité antérieure du présternum s’avance sur le dessous de la tête et son bord est arqué. Quelques-uns ont le labre et les mandibules cachés par l'extrémité antérieure du présternum , le chaperon ou épi- stome étant élargi et s'appliquant sur cette partie. Tels sont : Les Cryprosromes. ( Cryprosroma. Dej.— Ælater. Fab.) Qui ont l’angle interne du sommet du troisième article des antennes et des sept suivants se prolongeant en manière de dent ; les second et quatrième articles plus courts , le der- nier long et étroit, et un rameau droit et linéaire au côté interne du troisième, près de son origine. Les mandibules sont unidentées sous la pointe. Les mä- choires ne présentent qu’un seul lobe ; elles sont , ainsi que (1) Latr., Gen. crust. et insect., IV, 375. Le Melasis sphondyloides de Germar, Faur. insect. Europ, XI, 5, a une grande affinité avec la femelle de l'espèce servant de type. Le A/elasis picea de Palisot de Beau- vois, Insect. d’Afr. et d’Amér., VII, 1, a aussi de l’analogie avec les Cérophytes. 454 INSECTES COLÉOPTÈRES. Ja languette, petites et membraneuses. Les palpes sont très courts. Les tarses sont petits, menus et presque sétacés. La seule espèce connue ( Eater denticornis, Fab.) se trouve à Cayenne, d’où ‘elle a été envoyée au Muséum d'histoire natureile par M. Banon. Les Némaropes. (Nemarones. Lat. ) Où les antennes ont le premier article alongé , les cinq suivants en Cône renversé, égaux , à l’exception du premier d’entre eux ou du second , qui est un peu plus court, et les cinq derniers plus épais, presque perfoliés, et celui du som- met ovoïde. Le corps est presque linéaire (1). Le labre et les mandibules sont maintenant découverts. fci , les antennes des mâles sont terminées en éventail. Ce sont Les Heémirmipes. (Henirmipus. Lat.) Les espèces sont toutes FIGURES (2) Là, ces organes , ‘dans le même sexe, sont péctinés dans leur neue Les CrenicEres. ( Crentcera. Lat.) (3). Dans ie sous-genre suivant, ou Les Taurins proprement dits (Later), Les antennes des mäles sont simplement en scie (4). Le T°. cucujo (E. noctilucus, Lin.), Oliv., col., IL, 3x, 11,14,a, long d’un peu plus d’un pouce, d’un brun obscur, avec un duvet cendré; une tache jaune, ronde, convexe, luisante, de chaque côté du corselet , près de ses (1) Eunemis filum , Manner.. (2) Elater flabellicornis, Fab. ; ejusd., E. fascicularis , etc. (3) Ses Elater pectinicornis, cupreus, hæmatodes ; — T. double- croix, Cuv. Regn. anim. , IV, x1v, 3. (4) L’extrémité antérieure de la tête est tantôt de niveau avec le labre ou sur le même plan horizontal , tantôt plus élevée et terminée brusque- ment; mais ces différences , Souvent inappréciables, ne peuvent servir à établir des coupes génériques, et le genre que j'avais nommé Ludie sollicite un nouvel examen. FAMILLE DES SERRICORNES. 1455 angles postérieurs; des ligues de petits points enfoncés sur les étuis. — De l’Amérique méridionale. Ses taches répandent pendant la nuit une lumière très forte, et qui permet de lire l’écriture. la plus fine , sur- tout si on réunit plusieurs de ces insectes dans le même vase. C’est à cette lueur que des femmes font leurs ouvra- ges; elles le placent aussi, comme ornement, dans leurs coiffures, sour leurs promenades du soir. Les Indiens les attachent à leur chaussure , afin de s’éclairer dans leurs voyages nocturnes. Brown prétend que toutes les parties intérieures de l’insecte sont lumineuses , et qu’il peut suspendre à volonté sa propriété phosphorique (1). Nos colons l’appellent Mouche lumineuse, et les. Sauvages Cu- cuyos , Coyouyou ; de là le nom espagnol Cucujo. Un in- dividu de cette espèce, transporté à Paris, dans du bois, en état de larve ou de nymphe, s’y est métamorphosé, et a excité, par la lumière qu’il jetait, la surprise de plu- sieurs habitants du faubourg Saint-Antoine, témoins de ce phénomène , inconnu pour eux. Le T. bronzé ( E. œncus , Lin. ), Oliv., Gol., 1bid., vin, 83, long de six ligues, d’un vert bronzé, luisant, avec les étuis striés et les pattes fauves. — En Allemagne et au nord de l’Europe. Le T°. germanique (E. germanus , Lin.)Oliv.,zbid., x Fe 2, très commun aux environs de Paris, ne diffère du _ précédent que par la couleur des pieds, qui sent noirs. Le Taupin porte-croix (E. cruciatus , Olv., ibid., NN, 40), jolie espèce d'Europe, ayant le port du T. bronzé, mais plus petite, noire, avec deux bandes rouges et longitudi- nales sur le corselet, près des bords latéraux ; les élytres sont d’un rouge jaunâtre, et ontprès des angles antérieurs de leur base une ligne noire, et deux bandes de cette cou- leur formant une croix à la re Elle est rare aux en- virons de Paris. LeT.marron(E. castaneus. Lin.),Obv.ibid., HE,925; v, 51, (1) M. de la Cordaire, qui a observé cet insecte vivant, ma dit que le principal réservoir de la matière phosphorisque était situé inférieurement à la jonction de l'abdomen avec le thorax. 456 INSECTES COLÉOPTÈRES. noir ; corselet couvert d’un duvet roussâtre ;'élytres jaunä- tres , avec l'extrémité noire; antennes du mâle en peigne. — D’Europe. Le T.. corselet fauve( E. ruficollis, Lin. }, Oliv., ibid., VI, 61, a,b, long de trois lignes, d’un noir luisant, avec la moitiépostérieure du corseletrouge, — Du nord del’Europe. Le T. ferrugineux (E. ferrugineus. Lin.), Oliv., tbid., W, °35, long de dix lignes, noir avec le corselet , à l’exception de son bord postérieur , et es étuis d’un rouge de sang foncé. Sur le saule. C’est la plus grande espèce d'Europe (1). Tantôt la tête est dégagée postérieurement ou ne s’en- fonce pas jusqu'aux yeux, qui sont saillants et globuleux. Les antennes sont insérées sous les bords d’une saillie fron- tale, déprimée et arquée en devant. Le corps est long et étroit, ou presque linéaire. Tels sont Les Camryzes. ( Campyzus. Fischer. — Æxophthalmus. Latr. — Hammicrus. Mühfeld. ) (2). Des élatérides à palpes filiformes, à antennes pectinées, depuis le quatrième article, composeront un dernier sous- genre, celui De Payirocëre. ( PayLLocerus. ) (3). DR ART EP ON VA. M (1) Voyez, pour les autres espèces , Oliv. , ibid. ; Panz., Faun. insect. Germ., et son Ind. entom. ; ainsi qu'Herbst., Col. , et M. Palisot de Beauvois, Insect. d’Afr. et d’Amér. Le genre Dima de M. Ziégler, et dont l’espèce nommée elateroides a été figurée par M. Charpentier, dans son ouvrage intitulé Zoræ entomolog., VI, 8, ne m'a offert aucun ca- ractère qui le distingue nettement du précédent. (2) Voyez Fischer, Entomog. de la Russie, tom. II, pag. 153. Ce sous- genre comprend l’Elater linearis de Linnæus, dont son AMesomelas n’est qu’une variété; VE borealis de Gyÿllenhall , et son Æ. cinctus. (3) M. le comte Dejean n'ayant recueilli qu’un seul individu, je n’ai pu le sacrifier, pour en étudier en détail les caractères. Deux insectes de Java m'ont offert un port semblable. Ici seulement (et probablement des femelles) les antennes sont simplement en scie. Les mandibules m'ont paru se terminer en une pointe entière ou sans dent. Le dernier article des palpes est un peu plus grand, presque oblonique. Supposé que les mandibules des phyllorères soient semblables , ces espèces exotiques se- ont congénères. FAMILLE DES SERRICORNES. 497 Notre seconde section , celle des Mazacobgnes, sera partagée en cinq tribus. La première, les Céprionites ( Ceébrionites ), ainsi nommée du genre Cébrion d'Olivier, auquel se rattachent les autres, a les mandibules termi- nées en une pointe simple ou entière , les palpes de la même grosseur ou plus grêles à leur extrémité, le corps arrondi et bombé dans les uns, ovale ou oblong, mais arqué en dessus, et incliné par de- vant, dans les autres. Îl est le plus souvent mou et flexible, avec le corselet transversal, plus large à sa base, et dont les angles latéraux sont aigus ou mème prolongés, dans plusieurs, en forme d’é- pine. Les antennes sont ordinairement plus longues que la tête et le corselet. Les pieds ne sont point contractiles. Leurs habitudes sont inconnues. Beaucoup se tiennent sur les plantes , dans les lieux aquatiques. Ces insectes peuvent être réunis un seul genre, celui DE CéBrION. (CEBRIO. Oliv., Fab.) Les uns, établissant une connexion de cette tribu avec ia précédente, dont la consistance est même aussi solide que celle des sternoxes , dont les pieds ne sont jamais propres à sauter, et dont le corps est généralement ovale oblong, avec les antennes soit flabellées ou pectinées, soit en scie, dans les mâles, les palpes filiformes ou un peu plus gros à leur extrémité, les angles postérieurs du corselet prolongés en pointe aiguë, nous offrent des mandibules s’avançant au-delà du labre, étroites et très arquées, ou en forme de crochets. Le labre est ordinairement très court, échancré ou bilobé. 458 INSECTES COLÉOPTÈRES. Là , ainsi que dans les élatérides, le prestern um se ter- mine postérieurement en une pointe, reçue dans un enfon- cement du mesosternum. Les antennes, longues dans les mâles de quelques espèces, sont composées de onze articles, pectinées ou en scie. Le dernier article des palpes est presque cylindrique ou en cône renversé. Les Paysopacryzes. ( Paysonacryzus. Fisch. ) Où les trois articles intermédiaires des tarses présententen dessous une pelotte membraneuse (sole ou semelle), orbi- culaire; dont les cuisses postérieures sont renflées, et dont les antennes, du moins dans l’un des sexes, sont fort courtes , en scie et insensiblement amincies vers le bout. Ce sous-genre a été établi par le célèbre auteur de l’ento- mographie de la Russie, sur un insecte de l’Amérique sep- tentrionale ( P. Henningii, lettre sur le physodactyle, Moscou , 1824, Annales des scienc. nat., décem. 1824, XXVIL, B. ). Les Céerions propres. ( Crrrio. Oliv. Fab. ), Dont tous les articles des tarses sont entiers et sans pe- loites , et où les cuisses postérieures ne sont guère plus grosses que les autres. Les espèces propres à l’Europe paraissent en quantité après les pluies d’orage. La femelle (1) de l’espèce la plus connue ( gigas, Fab.; C. longicornis, Oliv., col. I, 30 bis. I, 1,a,b,c; Taupin,Ï,1:,a, b, c.), diffère singulièrement du mâle; ses antennes ne sont guère plus longues que la tête ; leur premier article est beaucoup plus long que les (1) Cebrio brevicornis, Oliv., col. IL, 30 bis, 1, 2, a, b, c; T'ene- brio dubius, Rossi, Faun. etrusc., 1,1, 2. Cette femelle m'avait paru, à raison de ses antennes, devoir former un nouveau genre, que j'avais nommé Æammonie. On trouve au cap de Bonne-Espérance une espèce dont les articles des antennes jettent chacun, à la base de leur côte in- terne, un rameau long et linéaire, et dont les palpes se terminent par un article ovoide, et non en forme de cône renversé, comme dans les autres espèces. Celle-ci pourrait en être séparée. FAMILLE DES SERRICORNES. 459 autres; le quatrième et les suivants composent, réunis, une petite massue oblongue et presque perfoliée. Les ailes avor- tent en partie. Les pieds sont plus courts, mais proportion- uellement plus robustes que ceux des mâles. La larve vit probablement en terre. Le C. bicolor de Fabricius (1) et quelques autres espèces d'Amérique dont le corps est alongé , moins arqué en dessus ou presque droit, avec Îles antennes plus courtes, ont paru au docteur Leach 9 devoir composer une nouvelle coupe générique (2). Ici le présternum ne se prolonge point notablement en pointe, et le mésosternum n'offre point antérieurement de cavité. À Tantôt tous les articles des tarses sont entiers et sans pa- lette membraneuse et avancée en dessous. Les ANELASTES. ( AnELasres. Kirby.) Dont les antennes sont écartées à leur naissance, courtes, presque grenues, avec le dernier article (3) presque en crois- sant; et dont le même des palpes est presque en forme de cône renversé. M. Kirby n’en mentionne qu’une seule espèce (A. Drurii, Linn. Trans., XII, xx1, 2 ). Les Cazrirmipis. (Carrirurpis. Latr. ) Dont les antennes sont très rapprochées à leur naissance, insérées sur une éminence, et à partir du troisième article, forment dans les mäles un grand éventail. Le dernier des palpes est ovoïde. Le même des tarses est presque aussi long que les autres pris ensemble , et présente entre ses crochets un petit appendice linéaire et soyeux. (1) Palis. de Beauv. , Insect. d’Afr. et d'Am.,1I,1,2,a, b. (2) Les Cebrions fuscus et ruficollis de Fabricius ont la forme de l'es- pèce qu'il nomme Gigas. M. Lefèvre à rapporté la seconde de Sicile. Le Cebrio femoratus de M. Germar n'appartient point au BERPE ÆAne- lastes de M. Kirby, ainsi que je l’avais d’abord soupconné. (3) Le troisième est plus long que le précédent et le suivant , tandis que, dans les Cébrions, cet article et le second sont plus courts que le quatrième et suivants. Ces organes, de même que çeux des Elatérides , semblent avoir douze articles , le onzième étant brusquement aminci vers le bout, et terminé en une pointe, ayant l’apparence d’un petit article conique 0 iriangulaire 460 INSECTES COLÉOPTÈRES. L'espèce servant de type (C. Dejeanii), se trouve à Java et a été envoyée au Muséum d'Histoire naturelle par M. Diard et feu M. Duvaucel. Les antennes n’ont que onze articles, et différent par là de celles des rhipicères, qui ont bien la même figure, wais dont les articles sont beaucoup plus nombreux, dans les individus du même sexe, ou les mâles. Tantôt les tarses ont en dessous des palettes membraneu- -ses, ou leur pénultième article est profondément bilobé. Dans les deux sous-penres suivants, les quatre premiers articles des tarses offrent chacun, en dessous , deux lobes membraneux et avancés; le dernier est long et terminé, entre les crochets, par un petit appendice soyeux. Les an- tennes des uns sont composées de plus de onze articles, et disposés en éventail ; celles des autres n’en ont que ouze, en dent de scie, et dont les quatre derniers plus gros, for- mant une massue. Les Sanpazus. ( Sanpazus. Knoch.) Les antennes ydu moins celles des femelles , sont simple- ment un peu plus longues que la tête, composées de onze articles, dont le troisième et suivants, le dernier excepté, en forme de dents de scie, et dont les quatre derniers, un peu plus dilatés, composent une massue; le terminal est presque ovoïde, arrondi ou très obtus au bout (1). Les Ruaipiceres. ( Rurpicera. Lat. Kirb. — Pryocerus. Hoffmans.— Polytomus.Dalm. ) Les antennes forment dans les deux sexes un éventail , et sont composées d’un grand nombre d’articles (20-40 ), mais en moindre quantité dans les femelles. Ce sous-genre se compose -de cinq à six espèces, dont deux de la Nouvelle - Hollande et les autres d’Améri- que (2). (x) Sandalus petrophya , Knog, N. Beyt., I, p.131, v, 5; — 5. niger, ejusd. , ikid. (2) Rhipicera marginata, Latw., Cuv., Regn. anim., INT, p. 235 ; FAMILLE DES SERRICORNES. A461 Les trois premiers articles des tarses des deux sous-genres suivants sont en forme de cœur renversé, sans prolonge ments membraneux en dessous ; le quatrième est profondé- ment bilobé; le dernier, peu alongé, ne présente point, en- tre ses crochets, d’appendice saillant et soyeux. Les antennes sont filiformes , simples ou tout au plus pectinées, et n’ont jamais au-delà de onze articles. Les Pricopacryces. ( Priropacryra. Hig.— Pyro- chroa, De G.) Se distinguent par leurs antennes demi pectinées ou en scie dans les mâles. Ce sous-genre se compose d’espèces propres à l’Améri- que (1). Les Dascirres. (Dascirzus. Lat.— 4topa. Fab.) Nen diffèrent que par leurs antennes simples dans les deux sexes (2). Les autres cébrionites ont des maudibules petites, peu ou point saillantes au-delà du Jabre, le corps généralement mou, presque hémisphérique ou ovoïde, et les palpes ter- minées en pointe. Les antennes sont simples ou faiblement dentées. Dans plusieurs, les pattes postérieures servent à sauter. Ces insectes habitent les plantes des lieux aquatiques. Ceux-ci ont le pénultième article des tarses bilobé. Le se- cond et le troisième des antennes sont plus courts que le suivant. + Kirb., Lin. trans., XIT, xx1, 5 mas.; Polytomus marginatus, Dalm. , Anal. entom. , p. 22; — ejusd., P. femoratus, ibid, , 21; — ejusd., P. mystacinus, p. 22; Hispa mystacina, Fab.; Drur. ins., IE, vur, 5. J'ai vu, dans la Collection de M. le comte Dejean , une autre espèce, toute fauve, recueillie dans 'Amér. sept. par M. Leconte, (1) Ptylodactyla elaterina, Wig.; Pyrochroa nitida, De G., Insect., V, x, 6-17. à (2) Atopa cervina, Fab. ; ejusd. , 4. cinerea , var.; Ptinus testaceo- villosus, De G., IV, 1x,8; Cistela cervina, Oliv., col. II, 54, 1,2,a. Â62 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Erones. (Erones. Lat. — Cypaon. Fab., Dej.) Où les cuisses postérieures différent peu en grosseur des précédentes (1). Les Scyrres. (Scyrtes. Lat. — Cyphon. Fab.) Dont les pattes postérieures ont les cuisses très grosses, et les jambes terminées par deux forts éperons, dont l’un très long, ce qui donne à ces insectes la faculté de sauter. Les palpes labiaux sont fourchus. Le premier article des tarses postérieurs est aussi long que les autres pris ensem- ble (2). | Ceux-là ont tous les articles des tarses entiers. Les Nycrées. (Nycreus. Lat.— }/amaxobium. Ziég]. — Eucynetus. Schüppel. ) Où le troisième article des antennes est tres petit et beau- coup plus court que le second et le suivant, et où les der- niers sont presque grenus; et dont les quatre pieds ont les jambes £erminées par &eux éperons très distincts, avec.les tarses longs, plus prêles vers le bout (3). Les Eurries. (Eusria. Ziég., Dej.) Qui ont les antennes un peu dentées en scie, avec le se- cond article très petit, les deux suivants les plus grands de tous, et le dernier un peu échancré au bout et allant en pointe. Les éperons des jambes sont très petits ou presque nuls. Les tarses sont filiformes (4). La seconde tribu des malacodermes, celle desLam- PYRIDES (Zampyrides), se distingue de la précédente, par le renflement qui termine leurs palpes, ou du moinslesmaxillaires, à raison de leurs corps, toujours (1) La première division des Cyphons de Fabricius. (2) La seconde. P’oyez le Catal. de la Coll. de M. le comte Dejean. (3) Eucinetus hœæmorrhoïdalis, Germ., Faun. insect. Europ., V, rr. Voyez le Catal. de la collect. des Coléopt. de M. le comte Dejean , p. 35: (4) Gyphon palustris, Germ., ibid. , TV, 3. FAMILLE DES SERRICORNES. 465 mou, droit, déprimé ou peu convexe, et dont le corselet, iantôt demi circulaire, tantôt presque carré Ou en forme de trapèze, s’avance sur la tête, qu'il recouvre entièrement où en partie. Les man- dibulessont généralement petites, terminées en une pointe grêle, arquée, tres aiguë et entière au bout dans la plupart. Le pénultième article des tarses est toujours bilobé , et les crochets du dernier ne sont ni dentés, ni appendicés. Les femelles de quelques-uns sont dépourvues d’ailes, ou n’ont que des élytres très courtes. Lorsqu'on saisit ces insectes, ils replient leurs antennes et leurs pieds contre Île corps, et ne font aucun mouvement, comme s'ils étoient morts. Plusieurs recourbent alors l’abdomen en dessous. Ils comprennent le genre Des Lampyres (Lampyris. Lin.) Antennes très rapprochées à leur base, tête soit dé- couverte et Rs antérieurement en manière de inu- seau, soit cachée entièrement ou en majeure partie sous le HE avec les yeux grands et be dans les mâles, bouche petite , tel est. le signalement d ‘une première divi- sion de cette tribu, et que nous partagerons en ceux dont aucun des sexes n’est phosphorescent et en ceux où les fe- melles au moins jouissent de cette propriété. Tous les indi- vidus @es premiers sont ailés, ont la tête découverte, sou- vent rétrécie et avancée par devant, ou sous la forme d’un museau , €t le corselet élargi postérieurement, avec lesangles latéraux pointus. Les deux ou trois derniers anneaux de leur abdomen ne présentent point cette teinte d’un jaune pâle ou blanchâtre, qui affecte cette partie du corps dans les lampyres propres et annonce leur phosphorence. Les 464 INSECTES COLÉOPTÈRES, élytres vont, dans plusieurs, en s’élargissant , et sont même quelquefois très dilatées et arrondies'postérieurement, dans les femelles particulièrement. Elles sont très ponctuées et souvent réticulées. Les Lycus. ( Lrcus. Fab. Oliv. — Cantharis. Lin.) Nous restreindrons ce sous-genre aux espèces de Fabri- cius, dont le museau est aussi long ou plus long que la por- tion de la tête qui le précède, et dont les antennes sont en scie. Les élytres sont le plus souvent dilatées, soit latérale- ment , soit à leur extrémité postérieure, et les deux sexes diffèrent ordinairement beaucoup à cet égard , particulière- ment dans quelques espèces propres à l’Afrique(x). D’autres espèces du même auteur, mais à museau très court, et dont les antennes comprimées, tantôt simples , et tantôt en scie ou pectinées, ont leur troisième article plus long que le précédent, et où les articles intermédiaires des tarses sout en forme de cœur renversé, composeront un autre sous-genre, celui De DicrroprÈre. (Dicryoprera. Latr.) L'on trouve dans quelques bois des environs de Paris, sur les fleurs de millefeuille et autres, et quelquefois abon- damment, 5 Le Lycus sanguin ( Lampyris sanguinea , Lin., Panz., Faun. insect. Germ., XLI, 9). Il est long d’environ trois lignes, noir, avec les côtés du corselet et les élytres d’un rouge de sang. Ces élytres sont soyeuses ct faiblement striées. Sa larve vit sous les écorces du chêne. Elle est linéaire, aplatie, noire , avec le dernier anneau rouge , en forme de plaque, ayant à son extrémité deux espèces de cornes cylindriques , comme annelées ou articulées et ar- quées en dedans. Elle a six petits pieds. Uue autre espèce , mais plus petite, toute noire, à l’ex- ception des élytres qui sont rouges, et du bout des anten- î (x) Les Lycus latissimus, rostratus, proboscideus , etc, de Fabricius. Voyez, pour d’autres espèces, l’appendix de la troisième partie du pre- mier tome de la Synonymie des insectes de M. Schœnher , où il en dé- crit et figure plusieurs. * FAMILLE DES SERRICORNES. 465 nes qui est roussâtre , le Lycus nain (Lycus minutus, Fab.; Pauz. , Faun. insect. Germ., XLI, 2), se trouve aussi en France, mais dans les bois de sapins desmontagnes (1). Les Omarises. ( Omarsus. Geoff., Oliv. , Fab.) N’ont point de museau sensible. Les articles de leurs an- tennes sont presque.cylindriques, un peu amincis à leur base, et le second et le troisième sont beaucoup plus courts que les suivants. Le pénultième des tarses est seul en forme de cœur renversé ; les autres sont alongés et cylindriques. Les élytres sont d’une consistance assez solide. L'Omalise sutural (O.suturalis, Fab.; Oliv., col. W, 24,1, 2) est long d’un peu plus de deux ligues, noir, avecles étuis, leur portion intérieureou lasuture exceptée, d’un rouge de sang. Dans les bois des ‘environs de Paris, et particulièrement dans la forêt de Saint-Germain , sur les chênes , au printemps (2). Les autres lampyrides de notre première division se dis- tinguent des précédentes, non-seulement, en ce qu’aucune n'offre de museau, que leur tête, presque entièrement oc- cupée par les yeux dans les mâles, est cachée totalement ou en majeure partie, sous un corselet demi circulaire ou carré, mais encoie par un caractère très remarquable, soit com- mun aux deux sexes, soit propre aux femelles, celui d’être phosphorescent ; et de là les noms de vers luisants, de mou- ches lumineuses , mouches à feu, donnés à ces insectes. Le corps de ces insectes est très mou, surtout l’abdomen, quiest comme plissé. La matière lumineuse occupe le dessous des deux ou trois derniers anneaux de cette dernière partie, qui sont autrement colorés, et ordinairement jaunâtres ou blanchâtres. La lumière qu’ils répandent est plusou moins vive, d’uu blanc verdâtre ou blanchâtre, comme celle des différents phosphores. Il paraît que ces insectes peuvent, à volonté, varier son action ; ce qui a lieu surtout lorsqu’on les saisit ou qu’on les tient dans la main. Ïls vivent très long- temps dans le vide et dans différents gaz, excepté dans le gaz acide nitreux , muriatique et sulfureux, dans lequel ils meu- (1) Les Lycus reticulatus , bicolor, serraticornis, fasctatus, aurora, etc, (a) Voyez l’article Omalise de l'Encyclop. méthod. TOME I. 30 466 INSECTES COLÉOPTÈRES. rent em peu de minutes. Leur séjour dans le gaz hydrogène le rend , du moins quelquefois, détonnant. Privés, par mu- tilation, de cette partie lumineuse du corps, ils continuent encore de vivre, et la même partie, ainsi détachée, conserve pendant quelque temps sa propriété lumineuse, soit qu’on la soumette à l’action de différents gaz, soit dans le vide ou à l’air libre. La phosphorescence dépend plutôt de l’état de mollesse de là matière, que de la vie de l’insecte. On peut la faire renaître en ramollissant cette matière dans l’eau. Les lampyres luisent, avec vivacité, dans de l’eau tiède, et s’éteignent dans l’eau froide: il paraît que ce liquide est le seul agent dissolvant de la matière phosphorique (x). Ces insectes sont nocturnes; on voit souvent des mâles voler, ainsi que des phalènes , autour des lumières, d’où l’on peut conclure que l’éclat phosphorique que jettent principale- ment les femelles a pour but d’attirer les individus de l’autre sexe; et si les larves et les nymphes de l’espèce de notre pays sont , suivant de Géer, lumineuses , on doit seulement en conclure que la substance phosphorique se développe dès le premier âge. On a dit que quelques mâles n’avaient pas la même propriété; mais ils en jouissent encore, quoique très faiblement. Presque tous les lampyres des pays chauds, tant mâles que femelles , étant ailés, et s’y trouvant en srande quantité , offrent à leurs habitants , après le coucher du soleil , et pendant la nuit, un spectacle amusant, une illumination naturelle , par cette multitude de points lumi- neux , qui, comme des étincelles ou de petites étoiles , er- rent dans les airs. On peut s’éclairer en réunissant plusieurs de ces insectes. Suivant M. Dufour (Annal. des ‘sc. natur., Ill, p. 225), le canal alimentaire de la femelle de notre lampyre commun {splendidula ) est environ une fois plus long que le corps. Son œsophage est extrêmement court et se dilate aussitôt (1) Outre lés expériences rapportées dans les Annales de chimie, con- sultez les Annales générales des sciences physiques, par MM. Bory de Saint-Vincent, Drapiez et Van Mons, tom. VIII, pag. 31, où sont expo- sées les recherches de M. Grotthuss sur la phosphorence du Lampyris talica. FAMILLE DÉS SERRICORNES. 46% en un jabot court et séparé du ventricule chylifique par un étranglement valvulaire. Cette dernière partie est fort lon- gue, lisse, boursouflée et cylindrique jusqu’aux deux tiers de sa longueur, et ensuite intestiniforme. L’intestin grêle est fort court, flexueux , et offre un renflement représentant le cœcum , mais peut-être inconstant , et qui se termine par un rectum alongé. Du genre Lampyris de Linnæus, on en a séparé quelques espèces du Brésil, dont les mâles ont des antennes compo- sées de plus de onze articles, en forme de barbes de plumes. Ces espèces forment le genre d’Amynëre ( UE : Hoffm., Germ. } (1). D’autres lampyres , et propres aussi à Amérique méridio- nale, n’ayant que onze articles aux antennes, nous offrent des caractères particuliers qui leur ont valu la même dis- tinction générique, celle de Paencone (Phengodes, Hoffm.). Le troisième article de ces organes et les suivants jettent chacun, au côté interne, deux filets longs, ciliés, parais- sant articulés , et roulés sur eux-mêmes. Les élyires sont rétrécies brusquement en pointe. Les ailes sont étendues dans toute leur longueur, et simplement plissées longitudi- nalement. Les palpes maxillaires sont très saillants et pres- que filiformes. Le corselet est transversal. Les tarses sont fili- formes, avec le pénultièmearticle fort court et à peine bilobé. Le corps est étroit et alongé, avec la tête découverte (2). Les autres espèces composent maintenant le genre De Lampyre proprement dit ( Lampyris. ) Qui, à raison de la forme des antennes, de la présence ou de l’absence des élytres , des ailes, etc., est susceptible de plusieurs divisions. Le ZL. luisant ( L. noctiluca, Lin.), Panz., Faun. insect. Germ., XLI , 7. Mâle long de quatre lignes, noirâtre; an- tennes simples ; corselet demi circulaire, recevant entière- ment la tête, avec deux taches transparentes, en croissant ; ventre noir ; derniers anneaux d’un jaunâtre pâle. (1) Lampyris plumicornis , Latr., Voyag. de MM. Humb. et Bonpl. , Zool., XVI, 4, — Amydetes apicalis, Germ. insect. , Sp. nov., p. 67. (2) Illig., Mag., VI, p. 342. 7 J0 468 INSECTES COLÉOPTÈRES. L. splendidule ( L. splendidula , Lin. ), Panz., ibid., 8, très voisin du précédent, un peu plus grand. Corselet jau- nâtre, avec le disque noirâtre et deux taches transparentes en devant; élytres noirâtres; dessous du corps et pieds d’un jaunâtre livide; premiers anneaux du ventre tantôt de cette coulcur, tañtôr plus obscurs. Femelle privée d’élytres et d’ailes, noirâtre en dessus, avec le pourtour du corselet et le dernier anneau jaunä- tres ; angles latéraux du second et du troisième anneaux, couleur de chair; dessous du corps jaunâtre, avecles trois derniers anneaux couleur de soufre. C’est particulièrement à ces individus qu’on a donné le nom de vers luisants. On les trouve parout à la campagne, etaux bords des chemins, dans les haies, les prairies, etc., aux mois de juin, de juillet et d’août. Ils pondent un grand nombre d’œufs, qui sont gros, sphériques et d’un jaune citrin , dans la terre ou sur les plantes; ils sont fixés au moyen d’une matière visqueuse qui les enduit. La larve ressemble beaucoup à la femelle ; mais elle est noire, avec une tache rougeâtre aux angles postérieurs des anneaux; ses antennes et ses pieds sont plus courts. Elle marche fort lentement, peut alonger, raccourcir ou recourber en dessous son corps. Elle est probablement carnassière. | Le L. d'Italie (L. italica. Lin.), Oliv., col. IE, 28, 11, 12, nommé par les. habitants Lucciola. Corselet ne recouvrant pas toute la tête, transversal, rougeñtre, ainsi que l’écus- son, la poitrine, et une partie des pieds; tête, étuis et abdomen noirs; les deux derniers anneaux du corps jau- nâtres. Les deux sexes sont ailés (1). Dans notre seconde division des lampyrides , les antenues sont notablement écartées l’une de l’autre à leur naissance; la tête n’est point prolongée ni rétrécie antérieurement eu forme de museau, et les veux sont de grandeur ordinaire dans les deux sexes. Les Drires. ( Drinus. Oliv. — Ptilinus. Geoff., Fab.) Les mâles sont aîlés, et le côté interne de leurs antennes, (x) Poyez Fabricius , et Olivier, col. IF, ne 98, FAMILLE DES SERRICORNES. 469 à commenter au quatrième article, se prolonge en forme de dent de peigne. Celles de la femelle sont plus courtes, un peu perfoliées et légèrement en scie. Dans l’un et l’autre sexe les palpes maxillaires sont plus gros vert le bout, et se terminent en pointe. Le côté interne des mandibules offre une dent. La femelle de l'espèce servant de type au genre, et dont le mâleest assez commun , avait été inconnue jusque dans ces derniers temps, ainsi que les métamorphoses des deux sexes. Des observations faites à Genève, par M. le comte Mielzinsky , sur la larve de cet insecte et sur l'individu fe- melle en état parfait, excitèrent l'attention de deux natu- ralistes français, qui avaient déjà donvué des preuves de leurs talents, M. Desmarest, professeur à Pécole vétérinaire d’AF- fort, et M. Victor Audouin ; celui-ci avait reçu de l’auteur de cette découverte des larves en état vivant. Elles avaient été trouvées dans l’intérieur de la coquille dite livrée, où P Helix nemoralis de Linnæus. M. Mielzinsky les fitconnaître ainsi que la femelle parvenue à sa dernière transformation, seule, sorte d'individus qu’il avait obtenue en état parfail. Mais il s’était trompé, en considérant comme des iymphes des larves parvenues à leur dernière grosseur , et qui passent hiver dans l’intérieur de ces coquilles. Sous cette forme , ces insectes ont assez de ressemblance avec les larves üe nos lampyres, mais les côtés de leur abdomen offrent une rangée de mamelons coniques, et deux séries de houppes de poils, placées sur d’autres mamelons ou prolongements dermiques. L’extrémité postérieure du corps est fourchue, et l’anus sert à l’animal dans la progression. IL dévore , et assez promptement , l'habitant naturel de la coquille, et de là le nom généfique de CocaLÉOGTonE ( Cochleoctonus), donné à cet insecte par ce naturaliste. M Desmarest présuma , avec raison , que puisque ces larves étaient assez communes aux environs de Genève, on pouvait aussi les rencontrer aux environs de Paris. Aidé par ses élèves, il s’en procura en effet, un grand nombre d'individus , ce qui lui permit de donner une histoire complète de cet insecte, et de décou- vrir que les individus en état parfait décrits par M. Miel- zinsky étaient des femelles du drile jaunâtre ou la pa- 470 INSECTES COLÉOPTÈRES. nache jaune de Geoffroy (1,1, 2; Oliv., col. H,923,1, 1), dont le corps est long d’environ trois lignés, noir, avec les élytres jaunâtres. La femelle est presque trois fois plus grande, d’un jaune orangé ou rougeâtre, et ressem- ble à celles des lampyres, mais sans être phosphorescente. M. Audouin en a publié lanatomie; il a remarqué que la vieille peau de la larve bouche exactement l’entrée de la coquille , et lui forme une sorte d’opercule, Tant que l’in- secte est en état de larve, s’il se retire au fond de son habi- tation , il s’y place de manière que l’extrémité postérieure de son corps en regarde l’ouverture; mais ayant passé à l’état de nympbhe, il s’y tient en sens contraire. Cette obser- vation est due à M. Desmarest ( Ÿ’oyez les Annales des scien- ces naturelle, janvier, juillet etaoût 1824, et le Bulletin des la Soc. philom., avril de la même année). M. Léon Dufour a publié aussi quelques observations anatomiques faites sur le mâle de cette espèce. On en trouve en Allemaägne une autre (Ater, Dej.), toute noire et à antennes moins pectinées. Elle a été figu- rée, ainsi qu’une troisième ( ruficollis), découverte par M. le comte Dejean en Dalmatie , dans un Mémoire de M. Audouin (Anal, des scienc. rnat., août 1824), qui, sous le titre de Recherches anatomiques sur la femelle du drile jaunâtre, et sur le mâle de cette espèce, forme une mono- graphie complètedecegenre, enrichied’excellentes figures. Tous les individus des autres lampyrides de cette se- conde division sont ailés , et leurs palpes maxillaires ne sont pas beaucoup plus longs que les labiaux. Ils embras- sent uné grande partie du genre cantharis de Linnæus, ou de celui de cicindela de Geoffroy. Les TéLépnores. (Terepnorus. Schœff. — Cantharis. Lin. ) L Où les palpes sont terminés par un article en forme de hache, et dont le corselet n’offre point d’échancrures laté- rales. Ils sont carnassiers, et courent sur les plantes. Leur estomac est long , ridé en travers; leur intestin très court. Le T. ardoise (Cantharis fusca. Lin.), Oliv., col. If, 26, 1, 1, long de cinq à six lignes; partie postérieure de la tête , étuis, poitrine et grande partie des pieds d’un FAMILLE DES SERRICORNES. 47% noir ardoisé ; les autres parties d’un rouse jaunâtre; une tache noire sur le corselet. Se trouve fréquemment, en Europe, au printemps. Sa larve est presque cylindrique, alongée, molle, d’un noir mat et velouté, avec les an- tennes , les palpes et les pieds d’un roux jaunâtre. La tête est écailleuse, avec de fortes mandibules. Sous le dou- zième et dernier anneau est un mamelon, dont elle fait usage en marchant. Elle vit dans la terre humide et se uourrit de proie. On a vu, des années , pendant l’hiver, au milieu de la neige, en Suède, et même dans des parties montagneuses de la France, une étendue considérable de terrain re- couverte d’une quantité infinie de ces larves, ainsi que de différentes autres espèces d’insectes Vivants. On soup- conne , avec fondement, qu’ils avaient été enlevés et transportés par des coups de vent, à la suite de ces vio- lentes tempêtes qui déracinent et abattent un très grand nombre d’arbres , particulièrement de pins et de sapins. Telle est l’origine de ce qu’on a nommé pluie d'insectes. Les espèces que l’on trouve alors, et quelquefois même sur des lacs glacés, sont probablement du nombre de celles Qui paraissent de bonne heure. Le T°. livide (Cantharis livida , Lin. ),Oliv., 2bid.,W, 28. Grandeur et forme du précédent; corselet roussâtre, sans tache; étuis d’un jaune d’ocre, et bout des cuisses posté- rieures noir. — Sur les fleurs (x). Les Sucis. (Sizrs. Meg. , Dej., Charp.) Ne diffèrent des téléphores qu’en ce que leur corselet est échancré, de chaque côté, postérieurement, et qu’on y voit en dessous (du moins dans le $. spinicollis), un petit ap- pendice coriace, terminé en massue, et dont l’extrémité, probablement pue membraneuse, Éhse dans les individus desséchés l’apparence d’un article. M. Toussaint de Char- pentier en a figuré une espèce ( rubricollis ) dans ses Horc. eutomol., p.:194, 195, vi, 7. (1) Consultez, pour les autres espèces , Schænherr, Synon. insect., IT, pag. 60, et Panzer, Ind. entom., pag. 91. 4 472 INSECTES COLÉOPTÈRES: Les Mazcrmnes. (Marrmnus. Lat., Schœnh. — Necyda- lis. Geoff.) Dont les palpes sont terminés par un article ovoïde. La tête estamincie en arrière; les étuis sont plus courts que l'abdomen, dans plusieurs. Sur les plantes, et plus particulièrement sur les arbres(1). La troisième tribu des Malacodermes, les Mérvet- pes, (Melyrides), offre des palpesle plus souvent fili- formes et courts; des mandibules échancrées à la pointe ; un corps le plus souvent étroit et alongé, avec Ja tête seulement recouverte à sa base, par un corselet plat ou peu convexe, ordinairement carré ou en quadrilatère alongé , et les articles des tarses entiers ; les crochets du dernier sont uni- dentés ou bordés d’une membrane. Les antennes sont ordinairement en scie , et même pectinées dans les mâles de quelques espèces. La plupart sont très agiles, et se trouvent sur les fleurs et sur les feuilles. Cette tribu, qui n’est qu’un démembrement des genres Canrtharis et dermestes de Finnæus, com- posera celui DE Mezyre. (MEeLyris. Fab.) Les, uns ont les palpes de la même grosseur partout. ici l’on découvre sous chaque anpie antérieur du corselet et de chaque côté de la base de l'abdomen, une vésicule en (1) Latr., Gen. crust. etinsect., 1, 261; Schœnh., Synon., insect., IT, p- 73; Panz., Ind. entom., p.53. Les Téléphores biguttatus eL rminimus d'Olivier sont de ee genre. FAMILLE DES SERRICORNES. 475 forme de corne ou de cocarde, rétractile, susceptible de se di- later, que l’animal fait sortir lorsqu'il est effrayé, et dont on ignore l’usage. Le corps est proportionnellement plus court quedansle sous-genresuivant, pluslargeetplusdéprimé,avec le corselet plus largequelong. On voit souschaque crochet du bout des tarses un appendice membraneux,enformede dent. + Les Maracares. (Mazacaius. Fab., Oliv. — Cantharis. Lin.) L’un des sexes a , dans quelques espèces, ur appendice en forme de crochet, au bout de chaque étui, que l'individu de l’autre sexe saisit par derrière, avec ses mandibules, pour l'arrêter lorsqu’il fuit ou qu’il court trop vite. Les premiers articles des antennes sont souvent dilatés et irréguliers dans les mâles. Ces insectes ont des couleurs agréables. Le M. bronze (Cantharis ænea, Lin.), Panz., ibid., X, 2, long de trois ligues, d’un vert luisant, avec les étuis rouges au bord , et le devant de la tête jaune. Le 17. à deux pustules ( Cantharis bipustulata , L.), Panz., ibid. , 3, un peu plus petit, d’un vert luisant, avec le bout des étuis rouge (1). Parmi les mélyrides suivants, à palpes filiformes, et dont le corselet et l’abdomen sont dépourvus de vés cules rétrac- iles , nous placerons d’abord ceux dont les antennes sont de la longueur au moins de la tête et du corselet ; dont le corps est généralement étroit, alongé et quelquefois linéaire, et dont les crochets des tarses sont ordinairement, ainsi que ceux des malachies, bordés inférieurement par un appen- dice membraneux. Les Dasyres. ( Dasvres. Pavk., Fab. — Dermestes. Lin.) Le D. bleuâtre ( D. cœruleus, F.), Panz., Faun. insect. Germ., XCVE, 10, long de trois lignes, alongé, vert ou bleuâtre, luisant et velu. — Très commun aux environs de Paris, sur les fleurs, dans les champs. Le D. très noir ( Dermestes hirtus, Lin. ), Ofiv., col. Il, 21, 11,29, un peu plus grand, moins oblong, tout noir et (1) Forez les mèmes ouvrages, et Schœnh., Syn. insect., 11, p. 67, 45h INSECTES, COLÉOPTÈRES. très velu. Uneépine à la base des tarses antérieurs, beau coup plus forte et très crochue dans l’un des sexes. — Sur les graminées (1). D’autres mélyrides à crochets des tarses unidentés, ainsi que ceux des dasytes, dont ils sont très voisins, et avec les- quels Olivier les confond, s’en éloignent par des antennes plus courtes que la tête et le corselet, et dont le troisième article est une fois au moins plus long que ie second. Leur corps est moins alongé, de consistance plus solide, avecla tête un peu prolongée et rétrécie en avant, le corselet pres- que semi-orbiculaire et tronqué en devant. Ils ont une cer- taine ressemblance avec les coléoptères du genre silpha de Linnæus. Tels sont Les Zycrrs. ( Zyxcr4. Fab. ) Le quatrième article des antennes et les suivants forment presque une massue alongée , comprimée, dentée en scie, et la plupart de ces articles sont transversaux. Le corselet est très convexe. La Zygie oblongue ( Z. oblonga, Fab.) se trouve en Es- pagne et en Égypte, dans l’intérieur des maisons et plus particulièrement, à ce que m’a appris M. le comte Dejean, dans les greniers. Il paraît qu’on la rencontre aussi quel- quefois en France, dans le département des Pyrénées- Orientales. On en a découvert une autre espèce en Nubie. Les Mécyres. (Mezyris. Fab.) Dont les antennes grossissent insensiblement, sans former de massue, etdont les articles sont moins dilatés latéralement et presque isométriques. Le corselet est moins convexe (2). Les autres et derniers mélyrides ont les palpes maxillaires terminés par un article plus grand et en forme de hache. Ce (1) Voyez, pour les autres espèces, Fabricius; les Melyres d'Olivier, n° 6-17; Panz., Ind. entom., p. 143; Latr., Gen. crust et Insect., I, p. 264; Germ. insect. Spec. nov. Le Brésil en fournit d'assez grandes, et dont quelques-unes forment une division particulière. (2) M. viridis, Fab.; Oliv., Col., IT, 21, 1, 1; — M. abdominalis, Fab.; Oliv., &id., 1, 7; — Opatrum granulatum, Fab.; Coqueb., Tlust, icon. insect. , NT, xxx, -. FAMILLE DES SERRICORNES. 475 caractère, la briéveté du premier article des tarses et quel- ques autres cousidérations semblent les rapprocher des in- sectes de la tribu suivante. Ce sont Les PrcLocopuores. ( PeLocopnoRus. ) De M. le comte Dejean , qui les place avec les coléoptères tétramères (1). La quatrième tribu des Malacodermes , celle des Crarrones (Clerü), dont le nom nous rappelle celui de CLAIRoN, genre principal de cette tribu , se dis- üngue par l’ensemble des caractères suivants. Deux de leurs palpes au moins sont avancés et terminés en massue. Les mandibules sont dentées. Le pénul- ième article destarses est bilobé , et le premier est très court ou peu visible dans plusieurs. Les antennes sont tantôt presque filiformes et dentées en scie, et tantôt terminéés en massue, ou grossissent insensi- blement vers le bout. Le corps est ordinairement presque cylindrique, avec la tête et le corselet plus étroits que l’abdomen, et lés yeux échancrés. La plupart de ces insectes se trouvent sur les fleurs, les autres sur les troncs des vieux arbres ou dans le bois sec. Celles des larves que l’on a ob- servées sont Carnassières. (1) Catalogue de la collection des Coléoptères de M. Dejean, p. 115; ÎVotoxus Iligeri, Schœnh., Synon. insect., I, 2, p. 55, 1v, 7,a. Je rapporterai à la même subdivision des Mélyrides un sous-genre nouveau que je nommerai Diglobicère (Diglobicerus). Les antennes n’ont que dix articles distincts, et dont les deux derniers sont plus gros et glo- buleux. Il est établi sur un insecte qui n’a été cuvoyé par M. Lefébure de Cérisy, 476. . INSECTES COLÉOPTÈRES. Cette tribu comprendra le genre Des CLairRonNs. (CLERUS. Geoff.) Il y en a dont les tarses vus sous leurs deux faces, offrent distinctement cinq articles. Leurs anteunes sont toujours dentées , en majeure partie, en manière de scie. Quelques-uas, parmi eux, ont des palpes maxillaires fili- formes ou légèrement plus gros vers le bout. Les Cxripres. ( Cxziprus. Lat.) Ont des mandibuies longues , très croisées , terminées en une pointe simple, avec deux dents au côté interne. Les quatre premiers articles des antennes sont cylindriques et alongés ; les six suivants ont la figure de dents de scie, et le dernier est oblong. Les palpes sont terminés par un article alongé ; celui des maxillaires , est cylindrique et le même des labiaux est un peu plus gros et en côue renversé. Le pé- nultième article des tarses est formé de deux lobes distincts. La tête estalongée. La seule espèce connue ( Trichodes cyaneus , Fab.), se trouve à l’île de France. Les Tizres. ( Tiuus. Oliv., Fab.) (1) Ont des mandibules de grandeur moyenne, et refendues ou bidentées au bout ; des antennes tantôt dentées en scie, depuis le quatrième article jusqu’au dixième inclusivement, avec le dernier ovoïde, tantôt terminées brusquement, de- puis le sixième, en une massue dentée en scie.-Le dernier article des palpes labiaux est très grand, en forme de hache. La tête est courte, arrondie. Le troisième et le quatrième (1) Tillus elongatus, Oliv., col. IT, 22,1,1; Chrysomela elongata, Lin. ; — Clerus unifasciatus, Fab.; Oiiv., &wüd., IV, 56, u, 21. Le premier a les antennes en scie depuis le quatrième article, et le corselet cylindrique. Dans le second, les antennes se terminent, à partir da sixième article, en une massue dentée en scie. Le corselet est rétréci pos- térieurement. Le dernier article des palpes maxillaires est proportionnel- lement plus long que le même d: la première espèce, et comprimé. FAMILLE DES SERRICORNES. 477 article des tarses sont dilatés et en forme de triangle ren- versé. On trouve ces insectes sur les vieux bois ou sur les troncs d'arbres. Les autres insectes de cette tribu, ettoujours distinctement pentaimères, ont Îles quatre palpes terminés en massue; le dernier article des labiaux est presque toujours en forme de hache. Jci les quatre premiers articles des tarses sont garnis en dessous de pelottes membraneuses, avancées, en forme de lobes. Le corselet est alongé, presque cylindrique. Les Priocères. (Priocera. Kirb.) Le corps est convexe , avec le corselet resserré postérieu- rement. Le dernier article des palpes maxillaires est moins dilaté que le même des labiaux, en forme detriangle ren- versé et oblong. Le labre est échancré. On n’en connaît qu’une espèce ( Priocera variegata , Kirb., Lin. Trans. XIE, p. 389, 390, xxx, 5). Les Axines. ( Axina. Kirb.) Le corps est déprimé. Le dernier article des quatre palpes est fort graud , eu forme de hache. On n’en à encore décrit qu’une seule espèce ( Axina analis, Kixb., ibid., fig. 6. ), et qui se trouve au Brésil. La, le pénultième article des tarses est seul distinctement bilobé. Le corselet est carré. Le corps est d’ailleurs déprimé, comme dans le sous-penre précédent , et les palpes se termi- uent de même. Les EuryPes. ( EunyPrus. Kirb.) L’£. rougeûtre (Eurypus rubens, Kirxb. , ibid,, fig..5.), habite aussi le Brésil. d'en ai vu une seconde-espèce , du même pays, dans la belle coilection de M. de la Cordaire. Maintenant les tarses , vus en dessus, ne paraissent com- posés que de quatre articles, le premier des cinq ordinaires étant fort court et caché sous le second (1). (1) Les insectes de cette subdivision composent Le genre Claëron pro- prement dit de Geoffrov; M. Dufour admet que les tarses postérieurs 475 INSECTES COLÉOPTÈRES. Tantôt les antennes grossissent insensiblement ou se tér- minent graduellement en massue ; les articles intermé- diaires, à partir du troisième, sont presque en forme de cône renyersé; les deux à quatre avant-derniers sont pres- que en forme de triangle renversé, et le dernier est ovoïde. Les Taanasimes. (Taawasimus. Lat.— Clerus. Fab.) Ont les palpes maxillaires filiformes et le dernier article des labiaux grand , en forme de hache (1). Les Orires. ( Orio. Lat. — Notoxus. Fab.) Dont lesquatre palpes sont terminés par un grand article, en forme de hache (2). Tantôt les trois derniers articles des antennes sont beau- coup plus larges que les précédents, et forment une massue brusque, soit simple et en forme de triangle renversé, soit en scie. . Ceux où cette massue est simple ou point dentée en scie composent deux sous-genres. Les CLarrons proprement dits. (CLerus. Geoff. — Tri- chodes. Fab. ) Leurs palpes maxillaires sont terminés par un article en forme de triangle renversé et comprimé ; le dernier des la- biaux , qui sont plus grands que les précédents, est en forme de hache. La massue des antennes n’est guère plus longue que large, et se compose d’articles serrés; le troisième est plus long que le second. Les mâchoires se terminent par un lobe saillant et frangé. Le corselet est déprimé en devant. Ces insectes se trouvent sur les fleurs ; leurs larves dé- vorent celles de quelques apiaires. Leur estomac est plus large en avant, sans rides ; leur in- testin est court, avec deux renflemeuts en arrière. Suivant ont cinq articles, mais dont le premier est fort court ; le même article n’est que rudimentaire aux tarses intermédiaires, et nul aux deux an- térieurs. (1) Attelabus formicarius, Lin.; Clerus formicarius, Oliv., col. IV, 76,1, 13 ; — Clerus mutillarius, Fab. ; Oliv., ibid. ,1, 12. (2) Attelabus mollis, Lin.; Clerus mollis, Oliv., ibid. ,1, 10. | FAMILLE DES SERRICORNES. 479 M. Dufour, leurs jabot est si court, qu’il est presque entière- ment caché dans la tête (1). Le C. des Ruches( Attelabus apiarius, Lin.; Trichodes apiartius , Fab.; Oliv., col. IV, 96, 1, 4), est bleu , avec les étuis rouges. Ils sont traversés par trois bandes d’un bleu foncé, dont la dernière occupe l’extrémité. La larve dévore celie de l’abeille domestique, et nuit beaucoup aux ruches. Celle d’une autre espèce ( Trichodes alvearius , Fab. ; Oliv., tbid., 1, 5 a, b; Reaum. , insect., VI, vin, 8-10), presque semblable à la précédente, mais ayant une tache d’un noir bleuâtre à l’écusson, vit dans les nids des abeïlles maconnes ( G. osmie) de Réaumur, et se nourrit aux dépens de leur postérité. Les Nécromies. ( Necroma. Latr. — Corynetes. Fab. ) Ont les quatre palpes terminés par un article de la même grandeur, en forme de triangle alongé et comprimé; les second et troisième articles des antennes presque égaux, et la massue terminale alongée et à articles lâches. Le devant du corselet n’offre point de dépression. La Necrobie violette (Necrobia violacea, Oliv., col., ibid. , 76 bis, }, 1 ; Dermestes violaceus, Lin.) est petite, d’un bleu violet ou verdâtre , avec les pieds de la même couleur, Ses étuis ont des points disposés en séries longi- tudinales. Elie est très communeau printemps, dans les maisons. On la trouve aussi dans les charogues (2). Nous terminerons cette tribu par un sous-genre, dont les deux avant-derniers articles des antennes, plus ou moins dilatés au côté interne, en manière de dents, composent avec le dernier, qui a une forme ovalaire, une massue en scie ou semi-pectinée. Les palpes sont terminés par un ar- (1) L’organe générateur mäle est beaucoup plus compliqué que celui des Mélyrides, des Lampyrides, et autres Malacodermes. Le dernier anneau de l’abdomen est larement échancré. Ce sont , avec les Peliis de Fabri- cius, les seuls coléoptères qui aient six vaisseaux biliaires. Leur inser- tion est cœcale. (2) Voyez Olivier, genre Vécrobie, et Scœhnh., Synon. insect., T, 2, pag. 50. 480 INSEQTES COLÉOPTÈRES. ticle plus grand, soit en forme de triangle alongé et com- primé, soit en forme de hache. Tels sont Les Énopzres. ( Enoplium, Latr. — Tillus, Oliv., Fab. — Corynetes, Fab.) (1). La cinquième tribu des Malacodermes, celle des Pyiniores ( Püniores), a pour type le genre Pu- nus de Linnæus et quelques autres qui en déri- vent, ou qui s’en rapprochent le plus. Le corps de ces insectes est de consistance assez solide, tantôt presque ovoïde ou ovalaire, tantôt pres- que cylindrique, mais généralement court et ar- rondi aux deux bouts. La tête est presque globu- leuse ou orbiculaire, et recue, en grande partie, dans un corselet très cintré ou voûté, en forme de capuchon. Les antennes des uns sont filiformes ou vont en s’amincissant vers le bout, soit simples, soit flabellées, pectinées ou en scie; et celles des autres se terminent brusquement par trois articles plus grands et beaucoup plus longs. Les mandibules sont courtes, épaisses et dentées sous la pointe. Les palpes sont trés courts et terminés par un article plus grand, presque ovoïde ou en triangle renversé. Les jambes sont sans dentelures, et les éperons de leurs extrémités sont très pelils. Les couleurs sont toujours obseures et peu variées. Tous ces insectes sont de petite taille. Lorsqu'on les touche, ils con- (1) Tüllus serraticornis, Oliv., col. IT, 22, 1, 2; — 7., Weberi, Fab. ;—ejusd., 7°. damicornis ; —Dermestoïdes , Scheff., Elem., entom., 138; Cosynetes sanguinicollis, Fab. Voyez Schœnh., Synon. insect., 1,2, pag. 46. TAMILLE DES SERRICORNES. 481 trefont le mort, en baïissant la tête, en inclinant leurs antennes et en contractant leurs pieds; ils de- meurent quelque temps dans cette léthargie appa- rente. Leurs mouvements sont, en général, assez lents ; les individus ailés prennent rarement le vol pour s'échapper. Leurslarves noussonttrèsnuisibles, et ont une grande ressemblance avec celles des scarabées. Leur corps, souvent courbé en arc, est mou, blanchâtre, avec la tête et les pieds bruns et écailleux. Leurs mandibulessont fortes. Elles se con- struisent, avec les fragments des matières qu’elles ont rongées,une coque, où elles se changent en nym- phes. D’autres espèces établissent leur domicile à la campagne, dans le vieux bois, les pieux et sous les pierres ; elles ont d’ailleurs les mêmes habitudes. Tels sont les caractères généraux du genre Des Prines. (Prinus. Lin.) Les uns ont la tête et le corselet, ou la moitié antérieure du corps, plus étroits que l’abdomen , des antennes toujours terminées d’une manière uniforme , simples, ou très peu en scie, et presque aussi longues au moins que le corps. Les Pnines propres (Prius. Lin. , Fab. — Bruchus.Geoff.) Ont les antennes insérées entre les yeux, qui sont saillants ou convexes. Leur corps est oblong. Ils se tiennent, pour la plupart, dans l’intérieur des mai- sons, principalement dans les greniers et les parties inhabi- tées. Leurs larves rongent les herbiers et les dépouilles pré- parées et sèches’ d'animaux. Les antennes des mâles sont plus longues que celles des femelles, et dans plusieurs espèces, ces derniers individus sont dépourvus d’ailes. Le P. voleur (P. fur., Lin., Fab. ; P. latro, striatus, K.), TOME I. | 31 AÂ82 INSECTES COLÉOPTÈRES. Oliv., col. M,17,1,1, 3; 11,0, var. du mâle; long d’une ligne et demie, d’un brun clair; antennes de la longueur du corps; corseiet ayant de chaque côté une éminence pointue, et deux autres arrondies et couvertes d’un duvet jaunâtre, dans l’intervalle; deux bandes transverses, grisâtres, for- wiées par des poils, sur les étuis. Suivant de Géer, il se nourrit de mouches et autres in- sectes morts qu’il rencontre. Sa larve fait un grand dégât dans les herbiers et les collections d’histoire naturelle. L: P. impérial (P. imperialis, Fab.),Oliv., ibid. , 1, 4, remarquable par deux taches des étuits représentant, par leur réunion, la figure grossière d’une aigle à deux têtes. Vit sur le vieux bois (1). J’ai trouvé fréquemment sur des excréments le P. germain (Latr., Gen. crust. et insect., 1, pag. 279), qui a beaucoup de rapports avec le P. voleur (2). Les Gestes. ( Gresium. Scop. — Ptinus. Fab., Oliv.). Où les antennes sont insérées au-devant des yeux, qui sont aplatis et très petits; où l’écusson manque ou n’est point distinct, et dort le corps est court, avec l’abdomen très grand , renflé, presque globuleux et demi transparent. Les antennes sont plus meuues vers leur extrémité, et les étuis sont soudés. Ces insectes font aussi leur séjour dans les herbiers et les collections (3). Les autres ont le corps soit ovale ou ovoïde, soit presque cylindrique; le corselet de la largeur de l’abdomen, du (1) Cetie espèce nous paraît devoir être placée dans le genre Hépogie (Hedobia) du Catalogue de la collection de M. le comte Dejean. Il dif. ière de celui de Ptine par les antennes plus écartées, un peu en scie, et surtout par les tarses, qui sont courts et composés d’articles presqu’en forme de cœur, larges, le dernier surtout; les crochets de celui-ci sont même cachés. Dans les Ptines, ces tarses sont étroits, avec le dernier article en forme de cône renversé. Les antennes sont rapprochées à leur base. (2) Voyez, pour la Synonymie des espèces de ce genre, Schæœnherr, Synon. insect. , II, p. 106. (3) Ptinus scotias, Fab.; Oliv., col., tbid., 1, 2; Pauz., Faun. insect. Germ., V, 8; — P. sulcatus, Fab. FAMILLE DES SERRICORNES. 485 moins à sa base; les antennes tantôt uniformes et en scie ou pectinées, tantôt terminées par trois articles beaucoup plus grands que les précédents; elles sont plus courtes que le corps. Les Prizins. ( Prizinus. Geoff. , Oliv. — Ptinus. Lin.) Dont les antennes, depuis le troisième article, sont forte- ment pectinées ou en panache dans les mâles, et en scie dans les femelles. Ces insectes vivent dans le bois sec, et le percent de petits trous. C’est là aussi qu’ils s’accouplent; l’un des sexes est en dehors et suspendu en l’air (1). Les Xyzérines. ( Xycérinus. Latr. — Ptilinus. Fab. ) Auxquels nous réunissons les Ocnines ( Ochina ) de MM. Ziégler et Dejean, ont les antennes simplement en scie dans les deux sexes (2). Les Dorcaromes. ( Dorcaroma. Herbst, Fab.) Où les antennes finissent brusquement par trois articles plus grands, et dont les deux avant-derniers en forme de dents de scie; elles ne sont composées que de neuf arti- cles (3). "Les VniLLETTES. (Awosrum. Fab., Oliv. — Ptinus. Lin. — Byrrhus. Geoff. ) Où les antennes sont également terminées par trois arti- cles plus grands ou plus longs, mais dont les deux avant- derniers en cône renversé et alongé, et celui du bout ovale ou presque cylindrique; elles ont onze articles. (1) Ptilinus pectinicornis, Fab.; Oliv. col. IT, 17 bis,1,1: — P, pectinatus, Fab.; ejusd., P. serratus; Ptinus denticornis, var ; Panz., bid., V1, 9; XXXV, 9. (2) Pulinus pallens , Germ. ;—Pitinus serricornis, Fab. Dans } Ochina hederæ , les antennes sont un peu plus longues que celles des Xylétines, un peu moins en scie, avec les second et troisième articles presque de longueur égale Je n’ai point examiné les autres espèces d'Ochines men- tionnées par M. le comte Dejean dans son Catalogue (p. 40). (3) Dorcatoma dresdensis, Herhst., col, TV, xxx1x, 8. ni GE 484 INSECTES COLÉOPTÈRES. Plusieurs espces de ce genre habitent l'intérieur de nos maisons, où elles nous font beaucoup de tort dans leur pre- mier état, celui de larve, en ronpeant les planches, les s0- lives, les meubles en Sr les livres , qu’elles percent de petits trous ronds, semblables à ceux que l’on ferait avec une vrille très fine. Leurs excréments forment ces petits tas pulvérulents de bois vermoulu que nous voyons souvent sur le plancher. D’autres larves de vrillettes attaquent la fa- rine, les pains à cacheter que l’on garde dans les tiroirs, les collections d’oiseaux , d’insectes, etc. Les deux sexes, pour s'appeler dans le temps de leurs amours et se rapprocher l’un et l’autre, frappent plusieurs fois de suite et rapidement , avec leurs mandibules , les boi- series où ils sont placés, et se répondent mutuellement. Telle est la cause de ce bruit, semblable à celui du batte- ment accéléré d’une montre, que nous entendons souvent, et que la superstition a nommé l’horloge de la mort. La 7’. damier (A. tesselatum. Fab.), Oliv., col. If, 16, 1, 1, longue de trois iignes, d’un brun obscur et mat, avec des taches jaunâtres, formées par des poils; corselet uni; étuis sans stries. La F’. opinüâtre (Ptinus per. en Lin.; 4. striatum, F.), Oliv., cbid. L, 4, noirâtre; corselet ayant, à chaque augle postérieur , une tache Dinde, et près du milieu de sa base une élévation comprimée, divisée en deux, en devant, par une dépression ; étuis à stries ponctuées. Elle niet, d’aprèsles observations de de Géer, se laisser brüler à petit feu, plutôt que de donner le moindre signe de vie, lors- qu’on la tient. La 7. striée d'Olivier, ou l’Ænobium pertinax de Fabri- cius ( Panz., bid., LXVI, 5), ressemble beaucoup à.la pré- cédente; mais elle est plus petite et n’a pas de taches jaunes aux angles postérieurs du corselet. Eile est ‘très commune ARE les maisons. M. Dufour a observé que des appendicesformentautour de son pylore une sortede fraise. La F. de la farine ( À. paniceum, Fab.; À. minutur, ejusd.), Oiiv., tbid. 11, 9, est très petite, fauve, avec le corselet lisse, et les étuis triés. Elle ronge les sub- stances farineuses, et rayage les collections d’insectes, FAM£LLE DES SERRICORNES. 485. lorsqu” on la laisse s’y multiplier. Elle s'établit aussi dans le liége (1). La troisième et dernière section des SERRICORNES, formant aussi une derniére tribu, celle des Lrme- BOIS (Xylotrogi), el se distinguant, comme nous l'avons déjà dit, des deux précédentes à raison de la iète entièrement dégagée , se compose du genre. DE LYMÉxYLON. (LYMEXYLON. Fab.) Nous le partagerons ainsi : Les uns ont les palpes.maxillaires beaucoup plus. prands que les labiaux, pendants, en forme de peigne ou de houppe dans les mâles, terminés par un grand article ovoïde dans les femelles. Les antennes sont courtes, un peu élargies vers leur milieu et amincies vers le bout. Les tarses sont fi- liformes , avec tous les articles entiers ; les quatre postérieurs sont ré et très grêles. Ceux dont les élytres sont très courtes, sous la forme d’une petite écaille, çomposent le genre D'ArracrocÈre. (Arracrocenus. Palis. de Beauv. — Necyda- lis. Lin. — Zymexylon. Fab.) Les antennes sont comprimées, presque en fuseau. Le cor- selet est carré et l’abdomen déprimé. L’A.miecydaloide ( A. necydaloïides, Palis. de Beauv., Magaz. encycl.; Necydalis brevicornis, Lin.; Lymexylon abbreviatum , Fab. ; NMacrogaster abbreviatus , Thunb. ) se trouve en Guinée, et paraît peu différer d’un autre espèce que l’on reçoit du Brésil. Le Muséum d’histoire naturelle en possède une seconde beaucoup plus petite, et parfaite- ment distincte, renfermée dans du succin. On en trouve une autre à Java. . Ceux où les élytres sont de la longueur de l’abdomen ou suères plus courtes forment deux sous-genres. (1) Voyez Schæœnh., Synon. insect., T1, 2, p. 101. Quelques espèces de Fabricius se rapportent au genre Cis. 486 INSECTES COLÉOPTÈRES. lci les antennes sont comprimées, en scie et à articles transversaux; le corselet est presque carré. Tels sont Les Hyrécozres. (Hyrecorus. Latr. — Meloe, cantharis. Lin. — Zymexvylon. Fab.) L’A dermestoide (Meloe. Marci , Lin., le mâle; Lyme- æylon morio, Fab., et L. proboscideum , item; Cantharis dermestoides , Lin., la femelle; L. dermestoides, Fab. , item.; Oliv., col. I, 25; 1, r,2,item ). La femelle est longue de six lignes, d’un fauve pâle, avec les yeux et la poitrine noirs. Le mâle est noir, avec les étuis tantôt noi- râtres, tantôt roussâtres, avec l’extrémité noire. — En Allemagne, en Angleterre et au nord de l’Europe. Là , les antennes sont simples, peu ou point comprimées, presque moniliformes. Le corselet est presque cylindrique. Les LyméxyLons propres. ( LymexyLon, Fab. — Cantharis. Lin. — Ælateroides. Schæff. ) Le L. naval (L. flavipes, Fab., mâle ; ejusd., L. navale, ‘fem.; Oliv., ibid. 1,4), de la longueur du précédent, mais plus étroit, d’un fauve pâle, avec la tête, le bord extérieur et le bout des étuis noirs ; cette dernière coulèur domine un peu plus dans le mâle. Cet insecte est très commun dans les forêts de chênes du nord de l’Europe , mais assez rare aux environs de Paris; sa larve est fort longue et très grêle, presque semblable à une filaire. Elle s'était, il y a quelque temps, tellement multipliée à Toulongdans les chantiers de la marine, qu’elle y avait causé de grands ravages (1). Les autres ont les palpes fort courts et semblables dans les deux sexes (2). Les antennes sont toujours simples et de (1) Le Lymexylon proboscideum d'Olivier, dont l'individu a servi de type à sa description, et qui faït maintenant partie de la collection de M. le comte de Jousselin, à Versailles, doit former un genre propre. Voyez aussi le Zymexylon flabellicorne de Pauzer, Faun. insect. Germ., XIFiTo: (2) Le dernier article, celui des maxillaires au moins, est un peu plus gros , presque ovoide. FAMILLE DES CLAVICORNES. 487 la même grosseur partout. Les tarses sont courts, et le pé- nultième artième article est bilobé dans quelques-uns. Le corps est de consistance solide, avec le dessus de la tête iuégal ou sillonné, et le corselet presque carré ou suborbi- culaire. Les Curës. (Cures. Fab.) Où les antennes sont composés d’articles presque cylin- driques , et où le pénultième des tarses est bifide. . Les mandibules sont unidentées sous la pointe. Les palpes, les mâchoires et la languette sont découverts. La languette est bilobée , et le menton est presque semi-orbiculaire. On en connaît deux espèces, et propres l’une et l’autre à l’Amé- rique septentrionale (1). Les Ruaysopes. (Ruysopes. Latr, Dalm. ) Dont les antennes sont grenues et dont tous lesarticles des tarses sunt entiers. Les mandibules sont, à ce qu’il m’a paru, rétrécies et presque tricuspidées à leur extrémité. Le menton est corné, irès grand ; en forme de bouclier, terminé supérieurement par trois denis ou pointes. Les palpes sont fort courts. Nonobstant le nombre des articles des tarses, ce genre pa- rait se rapprocher des cucujes et même de certains brentes, à trompe courte dans les deux sexes. Les habitudes sont les mêmes que celles des xylophages (2). La quatrième famille des CocéoprÈères Penra- MÈRES, celle : DEs CLAVICORNES. (CLAVICORNES. }) Ayant, demême que la précédente , quatre palpes, ei des étuis recouvrant le dessus de l’abdomen ou sa plus grande portion , en diffère parses antennes pres- quetoujours plus grosses vers leur extrémité, souvent L (r) Cupes capitata, Fab ; Latr., Gen. crust. et insecL., , vin, 2; Coqueb., Hust. icon. insect., IF, xxx, 1. (2) Rhysodes exaratus, Dalm., Analect. entom., pag, 93. M. Lcon Dufour vient de découvrir cette espèce dans les Pyrénées, 185 INSECTES COLÉOPTÈRES. même en massue, perfoliée ou solide; elles sont plus longues qu les palpes maxillaires, avet la base nue ou à peine recouverte. Les pieds ne sont point propres à la natation , et les articles des tarses, ou du moins ceux des poslérieurssont ordinairement en- tiers. Ils se nourrissent, dans leur premier état, au moins de matières animales. Nous diviserons cette famille en deux sections, dont la première aura pour caractères communs : antennes toujours composées de onze articles , plus longues que la tête, ne formant point depuis la troisième, de massue en fuseau ou presque cylin- drique ; leur second article point dilaté en ma- niere d’oreillette. Dernier article des tarses ainsi que ses crochets , de longueur moyenne ou petit. Ces clavicornes vivent hors de l’eau, tandis que ceux de la seconde section sont aquatiques ou ri- verains, et nous conduisent ainsi aux palpicornes, coléoptères pour la plupart aquatiques, et dont les antennes n’ont jamais au-delà de neuf articles. La premièr esection comprendra plusieurs petites tribus. La première , celle des PAzPeurs ( Palpatores), nous paraît devoir venir, dans une série naturelle, près des psélaphes et des coléoptères de la famille des brachélytres (1). Leurs antennes, de la lon- (1) C’est ce qui nous paraît résulter des organes de la manducation ei des habitudes. FAMILLE DES CLAVICORNES. 489 gueur au moins de la tête et du corselet, vont un peu en grossissant vers le bout, ou sont presque fi- liformes, avec les deux premiers articles plus longs que les suivants. La tête est distinguée du corselet par un étranglement et ovoïde. Les palpes maxil- laires sont longs, avancés, et renflés vers leur extrémité. L’abdomen est grand, ovalaire ou ovoïde, et embrassé latéralement par les élytres. Les pieds sont alongés, avec les cuisses en massue, et les ar- ticles des tarses entiers. Ces insectes se tiennent à terre, sous des pierres ou d’autres corps. Quelques-uns (les scydmènes ) fréquentent les lieux humides. Nous les réunirons en un seul genre, celui DE Masrice. (MasrTrqus.) Les Masrices, ( Masricus. Hoffm. — Ptinus. Fab.) Ont les antennes composées d'articles ayant presque la forme d’un cône renversé, dont le premier fort long, etdont les derniers guère plus gros que les autres. Les deux derniers des palpes maxillaires composent une massue ovalaire. Le corselet est presque de figure ovoide. L’abdomen est ova- laire (1). Les Seypmèves. (Sexpmænus. Latr., Gill. — Pselaphus, Ilig., Payk. — Anthicus. Fab.) Ont les antennes grenues, sensiblement renflées vers leur extrémité, et peu coudées. Les palpes maxillaires se termi- nent par un article très petit et pointu. Le corselet est pres- (1) Mastigus palpalis, Latr., Gen. crust. et insect., [, 281; vin, 9. Voyez Schœnh., Synon. insect., I, 11, p. 59, et Klüg, Eutomol. monog. , pag. 163. 490 INSECTES COLÉOPTÈRES. que globuleux, et l'abdomen, presque ovoïde , est propor- tionnellement plus court que celui des mastiges (1). Dans tous les clavicornes suivants, la tête s’en- fonce généralement dans le corselet, et Les palpes maxiliaires ne sont jamais à la fois aussi avancés et en massue ; l’ensemble de leur physionomie pré- sente d’ailleurs d’autres dissemblances. Le genre-des escarbots ( Hisrer) formera notre seconde tribu, que nous nommerons, avec M. le baron Paykull, qui l’a si bien étudiée, Hisré- ROÏDES ( /isteroides ),. Ici les quatre pieds postérieurs sont plus écartés entre eux, à leur origine, que les deux antérieurs, caractère qui distingue, lui seul, cette tribu de toutes les autres de la même famille. Les pieds sont contractiles, et le côté extérieur des jambes est denté ou épineux. Les antennes sont toujours cou- dées et terminées en une massue solide, ou com- posée d'articles très serrés. Le corps est d’une con- sistance très solide , le plus souvent carré, ou pa- rallélipipéde, avec le présternum souvent dilaté en devant, et les élytres tronquées. Les mandi- bales sont fortes, avancées, et souvent d’inégale (1) Scydmænus Helwigit, Latr.; Anthicus Helwigü, Fab. ; Notoxus mi- nutus, Faun. insect. Germ., XXIIL, 5;—$. Godarti, Latr., 1, vu, 6 ; $. hirticollis ? GyIL. ; — $. minutus, ejus.; Ænthicus minutus, Fab. Voyez Schœnh., Synon. insect., 1, 11, p. 57. M. Duros, garde-du- corps du roi, qui a un talent particulier pour découvrir les petites es- pèces de nos environs, a trouvé dans une fourmilière le $. clavatus «le M. Gyllenhall. Ce fait et quelques autres me confirment dans Fopinion que ces insectes viennent , avec les Psélaphes, à la suite des Brachélytres. FAMILLE DES CLAVICORNES. 491 grandeur. Les palpes sont presque filiformes ou légèrement plus gros à leur extrémité, et terminés par un article ovalaire ou ovoïde. Sous le rapport des habitudes et à raison des den- telures de leurs jambes et de quelques autres carac- tres, ces insectessemblentse rapprocher des lamelli- cornes coprophages.Mais,pard’autres considérations, fondées sur l’anatomie , ils viennent naturellement près des boucliersou si/pha ;telle estaussi l'opinion de M. Dufour ( Annal. des Scienc. nat., octob. 1824 ). Le canal.digestif de l’espèce qu'il a disséquée ( s- nuatus) a quatre à cinq lois la longueur du corps. L’œsophage est très court; le renflement oblong venant immédiatement après, offre à travers ses parois quelques traits brunâtres, qui sembleraient annoncer l'existence de pièces intérieures propres à la irituralion, et s’il en était ainsi, ce renfle- ment mériterail le nom de gésier; le ventricule chylifique est fort long, replié sur lui-même, et hérissé de papilles pointues et très saillantes. Les vaisseaux hépaliques ont six inserlions distinctes au- tour du ventricule chylifique ( Zbid. juillet, 1825). Leur nombre, selon Ramdohr, ne serait que de trois, et chacun d’eux aurait ainsi deux insertions : mais une telle disposition de ces vaisseaux est douteuse. Ces animaux se nourrissent de matières cada- véreuses ou stercoraires, de substances végétales corrompues, Comme le fumier, les vieux chami- pignons , elc.; quelques autres font leur séjour sous les écorces des arbres. Leur démarche est 492 INSECTES COLÉOPTÈRES. lente ; ils sont d’un noir très brillant, ou de couleur bronzée. Celles de leurs arves qu'on a observées (merdarius , cadaverinus) se nourrissent des mêmes substances que l’insecte parfait. Leur corps est presque de forme linéaire, déprime, presque glabre , mou et d’un blanc jaunâtre, à l’exception de la tête et du premier segment, dont le derme est écailleux et brun ou rougeätre; il est pourvu de six pattes courtes, et se termine postérieure- ment par deux appendices articulés, et un prolon- gement anal et tubulaire ; la plaque écailleuse du premier segment est cannelée longitudinalement. Cette tribu comprendra exclusivement , ainsi que nous l'avons dit plus haut, le genre Des EscanBors. (HisTer. Lin.) M. le baron Paykull s'était borné à en détacher quelques espèces à forme très aplatie, et dont il compose celui d’holo- lepte; mais le docteur Leach ( Zool. miscell., IE, p. 76.) en a établi quatre autres. Les uns ont les jambes, ou les antérieures au moius, triangulaires, dentées extérieurement , les antennes toujours découvertes et libres, le corps généralement carré, peu ou point renflé. On peut les diviser en deux sous-genres. Dans ie premier, celui ; D’Horozepre ( HororrprA. Payk. ), Le corps est très aplati , le présternum ne s’avance point sur la bouche, et les quatre jambes postérieures n’ent qu’un seul rang d’épines; le lobe terminal des mâchoires est pro- longé ; le menton est profondément échancré, et les pai- pes, proportionnellement plus avancés, sont formés d’arti- cles presque cylindriques. Ils se tiennent sous les écorces des arbres. L'animal figuré FAMILLE DES CLAVICORNES. 493 par M. Paykuil comme la larve d’une espèce de ce sous- genre est celle d’une espèce de syrphe ou de mouche (1). Les autres histéroïdes, dont le présternum s’avance sur la bouche, dont les mâchoires se terminent par un lobe court, avec les palpes peu avancés et composés d’articles qui, à l'exception du dernier, sont plutôt en cône renversé que cylindriques, et dont le menton , enfin, est légèrement échancré, rentreront dans le sous-venre. D’Escarsor proprement dit. ( Hisrer. ) Quelques espèces dont les quatre jambes postérieures n’ont , ainsi que les hololeptes, qu’une seule rangée de petites épines, et vivent aussi sous les écorces d’arbres, composent les genres PLarysome ( Platysoma ), et Dex- DROPHILE ( Dendrophilus), de M. Leach. Le premier (2) ne diffère du second (3) qu’en ce que le corps est aplati en dessus, et que le corselet est plus court, et rétréci en devant. Une espèce de la même division, l’escarbot à trompe (H. proboscideus, Payk., Monog., VII, 4), a une forme particulière. Sou corps est long et étroit, avec le corselet plus d’une demi-fois plus long que large. Les autres escarbots ont deux rangées d’épines aux quatre jambes postérieures. Ce sont les seuls que M, Leach laisse dans le genre hister. L’Æ. unicolor (H. unicolor, Lin.; Payk., ibid., I, 3), long de quatre lignes, entièrement noir, luisant; trois dentelures au côté extérieur des deux premières jambes ; deux stries de chaque côté du corselet, et quatre sur la partie extérieure de chaque étui, de leur longueur, et dont la plus voisine du bord interrompue. Très commun. Le nombre des dentelures des jambes, celui des stries du corselet et des élytres, leur ponctuation, la forme du corps ont fourni à M. Paykull d’excellents caractères, au moyen desquels il a bien signalé les espèces. Une dernière division de cette tribu comprend des histé- (1) Histér, monog., pag. 101 et suiv. (2) Hister picipes, Fab.; Payk., bid., VII, 5; — Æ. flavicornis , ejusd., VITE, 6; — A. oblongus, ejusd., X, 3. æ (3) À. punctatus, ejusd., VIT, à 494 INSECTES COLÉOPTÈRES,. roïdes très petits, à corps épais, presque globuleux, dont le présternum peu ou point comprimé latéralement, point avancé sur la bouche,est droit en devant.Dans les uns (ABR£E, Abrœus , Leach. ), il se prolonge jusqu'aux angles antérieurs du corselet, et recouvre entièrement les antennes dans leur contraction ; il est plus étroit dans les autres (ONnrmoPniLE , Onthophilus, ejusd. ); mais ici la massue des antennes se loge dans une cavité orbiculaire et très distincte, située sous l’angle antérieur du corselet. Les jambes antérieures sont souvent étroites , presque linéaires et sans dents. Le dernier demi-segment supérieur de l’abdomen est courbé inférieurement et paraît le terminer (1). Les autres clavicornes ont les pieds insérés à égale distance les uns des autres. Ceux de ces co- léopteres où ces organes ne sont point contractiles, dont les tarses, à plus , se replient couire la jambe, qui ont des mandibules le plus souvent saillantes et aplaties, ou peu épaisses, et dont le présiernum n’est jamais dilaté antérieurement, com- poseront cinq autres tribus. La troisième tribu de la famille, celle des “M pHaLEs ( Séphales ) , offre cinq articles très distincts à tous les tarses, et les mandibules ter- minées er une pointe entière, où sans échancrure ni fissure (2). Les antennes se terminent en une (1) Le docteur Leach rapporte au G. abrœus V'H. globosus, Payk., VIT ,2; — VA. minutus, ejusd., VII, 1; et à son genre Onthophilus, les escarkots suivants : À, striatus, Payk., ibid., XT, 1; A. sulcatus, X,8;L'H. hispidus du même, XI, 2, paraîl être congénère. Le genre. ceutocerus de M. Germar {Inséct. Spec. nov., 1, p. 85,1, 2) semble ve- ir naturellement après les Histéroïdes , d’après la forme des antennes, des pattes, eic.; mais les élyires recouvrent l'abdomen, et les mandi- bules ne sont point saillantes. Jem’ai vu aucun individu &e ce genre. (2) Be côté irterne cependant offre quelquefois des dentelures, et telles sont celles des Sphérites. FAMILLE DES CLAVICORNES. 49 massue le plus souvent perloliée, et de quatre à cinq articles. Les mâchoires ont dans la plupart une dent cornée au côté interne. Les tarses anté- rieures sont souvent dilatés , du moins dans les À , males. Les élytres du plus grand nombre ont au bord extérieur une gouttière, avec un fort re- bord. Cette tribu se compose du genre Des Bouczters. ( Sizpna. Lin. — Peltis. Geoff.) Ici les antennes se termiñent brusquement en une massue courte et solide, formée par les quatre derniers articles ; le second est plus grand que les suivants. Le corps est presque carré, avec les élytres tronquées, les jambes dentées, les tarses simples,les mandibules bidentées au côté interne,et le dernier article des palpes maxillaires aussi iong que les deux précédents réunis. Les mâchoïres ont une dent cornée au côté interne. Ces insectes ressemblent tellement aux escarbots, que Fabricius les a confondus avec eux. Tels sont Les SPHERITES) ( Spnærires. Dufst. — Sarapus. Fisch. — His- ter. Fab. — Nitidula. Gyll. ) (1) Là , les antennes se termineut en une massue perfoliée. Tantôt le corps est oblong, avec la tête étränglée posté- rieurement, aussi large ou guère plus étroite que le bord antérieur du corselet ; cette partie est en forme de carré ar- rondi aux angies ; les élytres sont en carré long, brusqué- ment et fortement tronquées. à leur extrémité postérieure. Les cuisses postérieures, du moins dans les mâles, sont or- dinairemernt renflées. Le dernier article des palpes maxillai- res est un peu plus grêle que le précédent, presque cyiindri- (x) Dufst , Faun. aust. , 1, p. 206 ; Mister glabratus, Fab.; Sturm., LE, xx; Sarapus, Fisch., Mém. de la Soc. des natur. de Moscou. 496 INSECTES COLÉOPTÈRES. que, un peu aminci vers le bout et ohtus. Les tarses anté- rieurs:sont dilatés dans les mâles. , Les Nécropnores. ( Necropnonus. Fab. — Sr/pha. Lin. — Dermestes. Geoff.) Les antennes, guère plus longues que la tête, sont ter- minées brusquement en une massue presque globuleuse, de quatre articles; le premier est long et le second beau- coup plus court que le suivant. Le corps est presque parallé- lipipède, avec le corselet plus large en devant, toutes les jambes fortes , élargies à leur extrémité et terminées par de forts éperons, et les éiytres tronquées à angle droit. Les mâchoires sont dépourvues d’onglet corné. L'instinct qu’ils ont d’enfouir les cadavres des taupes, des souris, et autres petits quadrupèdes, les a fait nommer enterreurs , porte-morts. Ms'se glissent dessous, creusent la terre, jusqu’à ce que la fosse soit assez profonde pour contenir le corps, et ly font entrer peu à peu, en le tirant à eux ; ils y déposent leurs œufs , et leurs larves trouvent ainsi leur nourriture. Elles sont longues, d’un blanc grisâtre, avec le dessus de leurs anneaux antérieurs revêtu d’une petite plaque écail- leuse d’un brun fauve, et de petites pointes élevées sur les derniers. Elles sont munies de six pattes et de mandibules assez fortes. Pour passer à l’état de nymphes, elles s’ersfon- cent profondément dans la terre , et s’y construisent une loge, qu’elles enduisent d’une substance gluante. Ces in- sectes, ainsi que beaucoupd’autres qui vivent dans des matiè- res cadavéreuses, ont une forte odeur de musc. Leurs habitu- des ont, dans ces derniers temps, fixé l’attention de ceux qui font métier de la destruction des taupes , et l’ouvrage inti- tulé l’Art du taupier, nous offre à cet égard quelques faits qui avaient échappé à l’observation des naturalistes. 11 faut que ces insectes aient un Gdorat très fin, puisque peu de temps après qu’une taupe a été tuée, l’on ne tarde pas à voir voler autour des nécrophores, qu’on eût vainement cherché dans ce lieu auparavant. Le canaï digestif des nécrophores et des boucliers est trois fois au moins plus long que le corps. L’œsophage est très court et suivi d’un gésier ellipsoïde, dont la tunique interne FAMILLE DES CLAVICORNES. 497 et.un peu scarieuse est hérissée, du moins dans plusieurs espèces, de soies pointues, dirigées en divers sens, mais disposées en huit bandes longitudinales , séparées par des intervalles lisses. Le tube intestinal est fort long , surtout dans les nécrophores et les nécrodes. La surface de l’intes- tin, dans les derniers, ainsi que dans les boucliers, est toute couverte de points saillants et granuleux. Il s'ouvre, soit latéralement, soit directement, dans un renflement lisse que l’on peut, selon M. Dufour ( Annal. des scienc. nat., octob. 1824 ) comparer à un cœcum. Il reçoit par côté une bourse pédicellée, ovalaire ou oblongue , faisant partie de l’appareil excrémentiel. Le nombre des vaisseaux biliaires, qui sont grêles , très longs, fort repliés, et ont chacun une insertion propre, autour de l’extrémité du ventricule chylifique (Du- four, ibid., juillet 1825), est de quatre. Il paraît, d’après la figure du canal digestif du zecrophorus vespillo, donnée par Ramdobhr, queson grosintestin, au lieu d’être couvert de pa- pilles granuleuses , aurait des rubans musculeux > transver- saux , formant des plis annulaires. Le N. fossoyeur ou point de Hongrie (Silpha “vespillo , Lin. ; Oliv., col. Il, 10,1, 1), est long de sept à neuf li- gnes, noir, avec les trois derniers articles des antennes rouges , et deux bandes orangées, transverses et dentées sur les étuis et les hanches des deux pieds postérieurs ar- mées d’une forte dent ; leurs jambes sont courbes. Le N. des morts( N. mortuorum, Fab.; Panz., Faun. in- sect. germ., XLI, 3), est plus petit, avec les antennes en- tièrement noires. La seconde bande transverse orangée des élytres de l’espèce précédente, ne forme ici ordinai- rement qu’une grande tache en croissant. On la trouve spécialement dans les bois et souvent dans les champignons. . Le N. germanique ( N. germanicus, Fab. ; Oliv. , ibid. , 1, 2, a, b), a souvent plus d’un pouce de longueur. 1] est tout noir, avec le bord extérieur des élytres fauve , et une tache d’un jaune ferrugineux sur le front. Le N. inhumeur ( humator, Kab.; Oliv., ébid. We ac), diffère du précédent par la couleur orangée de la massue des antennes. Il est aussi constamment plus petit. TOME 1. 32 498 INSECTES COLÉOPTÈRES. L'Amérique septentrionale en fournit plusieurs espè- ces, dont une sartout (grandis , Fab.) surpasse toutes les autres en grandeur. Ce genre paraît, jusqu'ici, re- streint aux contrées septentriouales de ce continent et de l’Europe (1). Les Nécropes. ( Necrones. Wilk,—Si/pha. Lin., Fab.) Ont des antennes manifestement plus longues que la tête, terminées en une massue alongée, de cinq articles; le se- cond est plus grand que le troisième. Le corps est ovale- obiong , avec le carselet presque orbiculaire, plus large dans son milieu , les jambes étroites, alongées, peu élargies au bout, et terminées par deux éperons de grandeur ordinaire, et les étuis tronqués obliguement. On trouve des espèces de ce sous-genre en Europe, dans les contrées équatoriales du nouveau monde , aux Indes orientales et à la Nouvelle-Hollande (2). Tantôt le corps est ovalaire ou ovoïde, avec la tête peu ou point étranglée postérieurement, plus étroite que le corse- let ; le corselet soit presque demi circulaire et tronqué en devant , soit trapézoïde et plus large en arrière; les élytres arrondies ou simplement échancrées à leur extrémité posté- rieure. Les pieds postérieurs ne diffèrent point ou peu sexuel- lement. Les mâchoires sont armées intérieurement d’une dent ou crochet écailleux. Les Boucziers proprement dits. (Sirpna. Lin., Fab. — Peltis. Geoff. ) Dont le corps est presque en forme de bouclier, déprimé ou peu élevé, avec le corselet demi circulaire, tronqué ou très obtus en devant, les élytres fortement.rebordées et creu- sées en goutière extérieurement, les palpes filiformes, et dont le dernier article est presque cylindrique et terminé en pointe dans plusieurs. La plupart vivent dans les charogres (1) F’oyez, pour les autres espèces, Fabricius, Olivier, et Schœnh., to) dre (a) Süpha litoralis, Fab. ; Oliv., col., I,u, 1, 8, a, b,c; —#, surinamensis, Fab.; Oliv., &id., I, 11; -- 8. lachrymosa, Schreib. , Lin. Trans. , VI, xx, 5; — $. éndica, Fab. , etc. ‘ TAMILLE DES CLAVICORNES. 499 et diminuent ainsi la quantité des miasmes qu’elles répan- dent. Quelques autres grimpent sur les plantes, et notam- ment les tises de blé, où sont de petits hélix, pour en man- ger l’animal. D’autres se tiennent sur des arbres élevés et dévorent les chenilles. Les larves sont pareïllement agiles, vivent de la même manière, et souvent rassemblées en grande quantité. Elles ont beaucoup de ressemblance avec l’imsecte parfait. Leur corps est aplati, composé de douze segments dont les angles postérieurs sont aigus, avec l’ex- trémité postérieure plus étroite et terminé par deux appen- dices coniques. Dans la plupart des espèces , les deux tarses antérieurs des mâles sont seuls plus dilatés que les autres. Les antennes grossissent insensiblement ou se terminent brusquement en une massue de quatre articles au plus; les second et troisième articles sont peu différents ; le dernier des maxil- laires est de la longueur au plus d'1 précédent, et souvent un peu plus court et un peu plus menu. Les espèces où l’extrémité des antennes est distinctement perfoliée ou composée d’articles,qui, à l’exception du dernier, sont transversaux et plus larges que longs, où cette massue est brusque, et dont les élytres sont échancrées à leurextrémité, dans [es mâles au moins, forment le senre Taanarormtr (thanatophilus ) de M. Leach (1). Celles où les élytres sont entières , mais qui ont d’ailleurs des antennes semblables, composent celui qu’il nomme Oicerrome ( Oiceptoma). Le B. thoracique (S. thoracica, Lin., Fab. ; Oliv., col. IE, 11,1, 3, a, b. ), dont le corps est noir, avec le corselet rouge , soyeux , et trois lignes élevées, flexueuses, dont l’extérieure plus courte, formant une carène et se termi- nant près d’un tubercule transversal, sur chaque élytre. Dans le mâle, l’extrémité, postérieure de ces élvtres finit en pointe à la suture. Cette espèce habite plus particuliè- rement les bois. j Une autre espèce,+propre aussi aux forêts, mais qui (1) Süpha sinuata, Fab.; Oliv., &bid., ÎL, 12; — S. dispar, Ilig., Gyllenh , etc. 527 500 INSECTES COLÉOPTÈRES. : se tient communément sur les jeunes chênes, pour y vi- vre de chenilles, est le B. à quatre points (S. quadripunc- tata, Lin., Fab.; Oliv.,ibid., 1, 7,a, b.). Son corps est noir, avec le limbe du corselet et les élytres jaunâtres. Elles ont chacune deux points noirs, l’un à la base et l’autre au milieu (1). Les boucliers dont les antennes sont pareillement per- foliées à leur extrémité, mais dont la massue est formée graduellement, conservent seuls, dans la méthode du même naturaliste, la dénomination générique de Si/pha. Ces es- pèces se tiennent habituellement dans les champs , sur les bords des chemins , etc. Le B. lisse (S. lœvigata, Fab.; Oliv., ibid., \,1,a,b), qui est d’un noir luisant, très pointillé, avec le corselet beaucoup plus étroit en devant , et les élytres sans lignes élevées. Le B. obscur (S. obscura, Lin., Fab.; Oliv., ibid., U, 18), d’un noir obscur, avec le corselet tronqué en devant, les élytres plus profondément ponctuées, et trois lignes élevées, mais peu saillantes, courtes, et dont l’intermé- diaire plus longue , sur chaque élytre. Le B. réticulé (S. reticulata, Lin.; Panz., Faun. insect. Germ., V,9}), d’un noir opaque, avec le corselet tron- qué en devant, trois lignes élevées sur chaque élytre, dont l’extérieure plus forte, formant une carène , terminée par un tubercule , et des rides transverses dans les inter- valles (2). Dars quelques-uns, les antennes ne sont point nettement perfoliées à leur extrémité, les derniers articles étant presque globuleux. Ce sont Les Paospauces ( Phosphuga) du même (3). Une espèce de bouclier d'Allemagne , et qui pourrait former un sous-genre propre ( Necrophilus, Latr.), s’é- loigne des précédentes par plusieurs caractères. Les quatre (1) Ajoutez S. rugosa, Fab.; Oliv. , I, ibid., 17 ;—$. laponica, Fab, (2) Ajoutez $: opaca, Fab.; Herbst., col., LI, 16; — 8. tristis, Jllig., etc. Ù (3) $. atrata , Fab, ; ejusd., Pedemontana : :°r. ; Oliv. , &bid., T, 6? FAMILLE DES CLAVICORNES. 5o1 tarses antérieurs sont semblables et dilatés à leur base, les deux premiers articles étant sensiblement plus larges, du moins dans les mâles, que les deux suivants. Le troi- sième article des antennes est plus long que Île précédent, et les cinq derniers forment brusquement une massue perfoliée. Le dernier des maxillaires est aussi long que les deux précédents réunis. Cette espèce est la Si/pha sub- terranea d’Iliger et de divers autres entomologistes. Les Acyrres. (Acyrres. Frœh.— Mycetophagus. Fab.) Ont le corps assez épais, convexe ou arqué en dessus, point en forme de bouclier, avec le corselet presque carré, un peu plus large que long et un peu plus étroit en devant, la marge extérieure des élytres inclinée et sans canal , le dernier article des palpes maxillaires plus gros et ovoïde (1). Des clavicornes qui nous paraissent se rappro- cher par plusieurs caractères et par leurs habitudes des agyrtes, mais dont les mandibules sont fendues ou bidentées à leur extrémité, composeront une quatrième tribu, celle des ScarminiTes ( Scaphi- dites ). Leurs tarses ont cinq articles très distinets et entiers. Leur corps est ovalaire, rétréci aux deux bouts, arqué ou convexe en dessus, épais au milieu , avec la tête basse, recue postérieurement dans un corselet trapézoïde, point ou faiblement rebordé, plus large postérieurement. Les antennes sont généralement aussi longues au moins que la tête et le corselet, et terminées en une massue alongée , de cinq articles, Le dernier article des (1) Agyrtes castaneus , Gyllenh., Insect. Suec., I, u1, p. 682; My- celophagus castaneus, Fab.; M. spinipes, Panz, , Faun. insect. Germ , XXIV, 20 Je soupçonne que 4. subniger de M. Dejean n’est que la femelle. 302 INSECTES COLÉOPTÈRES. palpes est conique. Les pieds sont alongés et grêles. Si l’on en excepte quelques espèces (les cholèves }, les tarses sont presque identiques dans les deux sexes. Cette tribu composera le genre DE ScaPHIDIE. ( SCAPHIDiUM. ) Les Scapmpies propres. (Scapminium. Oliv., Fab. — Si/pha. Lin.) Les cinq derniers articles de leurs antennes sont presque globuleux et composent la massue. Les palpes maxillaires sont peu saillants et se terminent graduellement en pointe le pénultièeme article n’étant guère plus épais que le dernier, à leurjonction. Le corps auneforme naviculaire, avec le corse: let un peu rebordé et les étuis tronqués. Ils vivent dans les champignons On n’en connaît qu’un petit nombre d’espèces, dont l’une de Cayenne, et les autres dunord de l'Europe (1). Les Cnozeves. (Cnoreva. Latr., Sperce. — Catops. Fab. — Peltis. Geoff. ) Ont la massue de leurs antennes composée d’articles , pour la plupart, presque en forme de toupie, et plus ou - moins perfoliée; les palpés maxillaires très saillants et ter- minés brusquement en manière d’alène ; le corps ovoïdé, avec le corselet plan , sans rebords. Les quatre premiers av- ticles des tarses antérieurs et le premier des intermédiaires sont dilatés dans les mâles de quelques espèces ( Catops blapoides , Germ. ) | Dans les Cholèves proprement dits , les antennes sont de la longueur environ de la tête et du rater leur huitième article ou le second de la massue, est AR plus court que le précédent et le sie , et même quelquefois peu distinct; le dernier est semi-ovoïde et pointu (2). Dans es Myrorques. { Myroscnus. Latr., Oliv. — Catops. Payk. (1) Oliv., col. 11, 20. (2) Latr., Gener. crust. et insect., IT, pag. 26. Voyez la Monogra- phie de ce genre publiée par M. cn dans les Transactions de la So- ciété linnéenne de Londres, Paykull et Gytlenhall. FAMILLE DES CLAVICORNES. 503 Gyll. ) les antennes sont plus courtes, le huitième article es plus grand que le précédent et presque égal au suivant, le dernier est arrondi et obtus au sommet (1). La cinquième tribu, celle des NiripuLarREs ( Nüidulariæ ), se rapproche de celle des sil- phales, par le corps en forme de bouclier et re- bordé ; mais les mand:bules sont bifides on échan- crées à leur extrémité ; leurs tarses semblent n'être composés que de quatre articles , le premier et le suivant, dans les uns, ne se montrant qu’en dessous et n’y formant qu’une petite saillie, le pénultième dans les autres étant très petit et sous la forme d’unnœud,renfermé entre les lobes du pré- cédent. La massue des antennes. est toujours per- foliée, de trois ou deux articles, et ordinaire- rement courte ou peu alongée. Les palpes sont courts, filiformes ou un peu plus gros à leur extrémité. Les élytres sont courtes ou tronquées dans plusieurs. Les pieds sont peu alongés, avec les jambes souvent élargies à leur extrémité, et les tarses garnis de poils ou de pelotes. L’habi- tation de ces insectes varie selon les espèces; on en trouve sur les fleurs, dans les champignons, les viandes corrompues et sous les écorces d’arbres. Ils forment le genre Des NiTipuLES. (N1iTIDULA.) Dans quelques-uns, la massue des antennes n’est que de (1) Latr., wid, ,p. 30, VIT, n; Oliv., Encyclop. méthod., article Mylæque. 504 INSECTES COLÉOPTÈRES. deux articles ; et le devant de la tête s’avance en manière de chaperon demi circulaire , aplati, recouvrant les mandibules et les autres parties de la bouche. Les Cororiques. (Coromicus. Latr. ) Dans ce sous-genre et le suivant, les tarses , à partir du point où ils sont mobiles, semblent n’avoir que quatre ar- ticles, dont les trois premiers, beaucoup plus courts que le dernier, entiers et simplement garnis en dessous de poils plus ou moins abondants ; ainsi que dars plusieurs clairons d'Olivier, le premier proprement dit ne se montre qu’en dessous, et y fait une petite saillie; il est aussi garni de poils. Les palpes des colobiques et ceux du sous-genre sui- vant se terminent par un article un peu plus gros que le précédent (1). Dans les autres nitidulaires, la massue des anteunes est de trois articles , et la tête ne s’avance point au-dessus de la bouche. \ Tantôt le premier article des tarses, ainsi que danses colo- biques, estfort court, les trois suivants sont alongés, entiers, égaux et simplement velus en dessous ; les palpes sont plus gros à leur extrémité. Les Taymazes. ( Taymarus. Latr. — Peltis. Fab. — Silpha. Lin.) Dans les espèces dont le corps est presque hémisphérique (limbatus), la massue des antennes est proportionnelle- ment plus courte, le troisième article et les suivants sont plus menus que le second; les éperons des jambes sont extrêmement petits (2). * Tantôt les trois premiers articles des tarses, du moins ceux des mâles, sont courts, larges, échancrés ou bilobés; le quatrième esttrès petit , peu ou point apparent ; les palpes maxillaires, au moins, sont filiformes. Ici les jambes, ou du moins les antérieures , sont élargies à leur extrémité, en forme de triangle renversé ; le premier (1) Latr. , Gener. crus. et insect, IT, p. 9, et FT, xvr, 1, (2) Voyez Fabricius, Gyllenhall et Schænherr. FAMILLE DES CLAVICORNES. à 50) article des antennes est ordinairement plus nil que le second ; les élytres sont généralement tronqués ou très ob- tus au bout. Dans les deux sous-genres suivants, le troisième article des antennes est sensiblement plus long que le suivant; la massue est formée brusquement, presque orbiculaire ou presque ovalaire. Les Ips. (Is. Fab.—2 Nrtidula. Oliv., Latr. — Sz/pha. Lin.) Dont le corps est toujours ovale-oblong, déprimé, avec l'extrémité postérieure de l’abdomen découverte; dont l’une de leurs mandibules (la gauche) est comme tronquée et tri- dentée à son extrémité; et l’autre élargie et largement échan- crée ou concave au même bout; et où le lobe terminal des mâchoires est alongé (1). Les Ninipuzes propres. ( Niripuca. Fab. — Nitidula. Strongylus. Herbst. — Si/pha. Lin. ) Où les deux mandibules se rétrécissent vers le bout et se terminent en pointe échancrée ou bifide. Les unes sont aplaties, oblongues ou ovoïdes; les autres sont orbiculaires et bombées, ou proportionnellement plus convexes que les précédentes. Aussi quelques auteurs en ont-ils placé certaines espèces dans des genres d’une forme analogue, mais très différents, tels que ceux des sphéridies et des Tritomes. On trouve en grande abondance sur les fleurs, la N. bronzée (N. ænœa , Fab., ejusd., N. viridescens , rufipes, Var.; Oliv., col. IL, 11, 12 ; IE, 20, a, b; V, 33, a,:b ). Elle est petite, ovoide-oblongue, d’un vert bronzé brillant, très ponctuée , avec les antennes noirâtres , terminées par une grande massue obtuse; le corselet transversal, légè- rement échancré en devant , rebordé latéralement, et les pieds tantôt d’un brun noirâtre, tantôt fauves (2). Maintenant , le second et le troisième article des antennes (1) Quelques espèces de Fabricius paraissent devoir être rapportées à son genre ÆEngis… , (2) Voyez Fab. , Oliv., Gyllenh. , Schœnh. , etc. 506 INSECTES COLÉOPTÈRES. sont presque de la même grandeur , et la massue est alongée, en forme de cône renversé ou de poire. Les Crrques. (CErous. Latr. — Catheretes. Merbst., ilig. — Dermestes. Lin., Fab. — Sphæridium. Fab. , Gyller. — Nitidula. Oliv.) Le corps est déprimé, avec les élytres tronqués. Les deux premiers articles des antennes sont beaucoup plus grands dans les mâles de quelques espèces que dans leurs femelles, et peut-être ce sous-genre ne devrait-il comprendre que ces . espèces; les autres seraient reportées dans le précédent (1). Là, les jambes sont longues, étroites, presque linéaires ; les élytres recouvrent l’abdomen et ne sont point tronquées. Le corps est ovale, avec le corselet trapézoïde; la massue des antennes est oblongue, les deux premiers articles sont presque égaux et le troisième n’est guère plus long que le suivant. Les Byrures.(Byrurus. Lat., Schœnh.—Dermestes. Geoff., Fab. , Oliv.— /ps. Oliv.) (2). - Une sixième tribu, celle des Encrnrres ( Enpr- dites), analogue aux dernières, quant à l’échan- crure de Fextrémité des mandibules ; s’en distingue en ce qu’elles ne débordent point ou de tres peu, el simplement sur les côtés, le labre. Le corps est ovalaire ; ou elliptique ; avec Fextrémité antérieure de la tête un peu avancée én pointe obtuse ou tron- quée. Les tarses:ent cinq (5) articles distinets, en- tiers , ‘et tout au plus un peu velus en dessous; le pénulüème est simplement un peu plus court que le (1) Voyez Gyllenh., -Insect. Suec. , 1, p. 245. (2) Voyez Schœnh. , Synon. insect., 1, 11, p. 95. (3) Suivant des auteurs, quelques Cryptophages » où du moins leurs mâles, sont hétéromères. FAMILLE DES CLAVICORNES. 507 précédent. Les antennes se terminent en une massue perfoliée, de trois articles; les élytres recouvrent en- tiérement l'abdomen; les palpes sont un peu plus gros à leurextrémité. Quelques espèces, très petites, vivent dans l’intérieur des maisons, et on les trouve souvent derrière les vitres des croisées. Ces clavicornes seront réunis en un seul genre, celui De Dancé. ( DAcns. ) Les Dacnés propres. (Dacne. Lat. — Ængis, Fab. , Dei. — Erctylus. Ohv.) Leurs antennes se terminent brusquement en une massue assez grande, orbiculaire ou ovoïde , comprimée , composée d'articles serrés, et dont celui du nilieu au moins beaucoup plus large que long ; ; le troisième article est plus long que le précédent et le suivant. Le milieu du bord postérieur du corselet est dilaté en ar- rière ou lobé , et l’extrémité supérieure du menton est avan- céé, terminée en pointe tronquée ou bidentée (1). Les Crypropuages. (Cryrrormagus. Herbst., Schiœnh.— Der: mestes.Lin.,Fab.—/Jps. Oliv.,Lat.—Antherophagus.Knoch.) Don: les anteunes moniliformes, avecile second. article aussi grand ou plus grand que le précédent, se terminent en une massue moins brusque, plus étroite que dans les dacnés, et espacée (2). ï (x) Voyez Fabricius, Syst. eleut. (2) Voyez Schœnh., Synon. insect. , I, 11, pag. 96. Les antennes des Æntherophagus sont proportionnellement plus grosses, composées d'articles plus transversaux, et terminées presque graduelle- ment en massue; à partir du second jusqu’au huitième.,.ils sont presque égaux. Le Cryptophagus silaceus de M. Gytlenhall a de chaque côté du dessous de la tête, une saillie en forme de dent ou de corne. Les Tri- phylles de MM. Mégerle et Dejean ne diffèrent des Cryptophages que par le nonibre des articles des tarses. 1 bo8 INSECTES COLÉOPTÈRES. Nous passerons maintenant à quelques tribus où le présternum est souvent dilaté antérieurement en manière de mentonnière, et qui différent des pré- cédentes par leurs pieds en tout ou en parlie con- tractiles ; les tarses peuvent être libres, mais les jambesau moins se replient contre leurs cuisses. Les mandibules sont courtes, généralement épaisses et dentées. Le corps est ovoïde , épais, garni d’écailles ou de poils caduques, qui le colorent diversement, Les antennes sont ordinairement plus courtes que la tête et le corselet, et droites. La tête est en- foncée dans le corselet jusqu'aux yeux. Le cor- selet est peu ou point rebordé, trapézoïde, plus large postérieurement ; le milieu de son bord pos- térieur est souvent un peu prolongé ou lobé. Les larves sont velues, et se nourrissent pour la plupart, de dépouilles ou de cadavres d'animaux. Plusieurs d’entre elles sont très nuisibles aux collections en- iomologiques. r Ceux donc, dont les pieds ne sont pas compléte- ment contractiles, les tarses restant toujours libres, avec les jambes étroites et alongées , forment notre septième tribu, les Dernmesrins ( Dermestini ), et le genre Des DERMESTES. ( DERMESTES. ) \ Les ASpiDIPHORES. ( ASPIDIPHORUS. Ziegl. , Dej.) Sont les seuls de cette tribu dont les antennes n’offrent que dix articles distincts, et dont les palpes très courts et FAMILLE DES CLAVICORNES. 509 renflés inférieurement vont ensuite en pointe. Le corps est orbiculaire (r). Parmi ceux dont les antennes ont onze articles distincts, et dont les palpes sont filiformes ou vont en grossissant, nous séparerons d’abord ceux dont les antennes ne sont point reçues dans des fossettes spéciales du dessous du cor- selet. Le présternum avance rarement) sur la bouche. Dans les uns, les anteunes sont terminées brusquementen une massue perfoliée , grande, formée par les trois derniers articles. Les Dermesres propres. (Dermesres. Lin., Geoff., Fab. ) Où les antennes sont semblables où peu différentes dans les deux sexes; la longueur du dernier article ne surpasse jamais notablement celle des précédents. Quelques espèces font de grands ravages dans les pellete- ries, les cabinets d’histoire naturelle; aussi de Géer les dési- gne-t-il sous le nom de disséqueurs. Le Dermeste du lard, en effet, coupe et réduit en pièces les insectes des collec- tions où il pénètre. Les autres dévorent les cadavres. Le Dermeste du lard (D. lardarius, Lin.; Oliv., col. I,09,1,71) est noir, avec la base des étuis cendrée et ponctuée de noir. Sa larve est alongée, diminuant insen- siblement de grosseur de devant en arrière, d’un brun marron en dessus, blanche en dessous, garnie de longs poils, avec deux espèces de cornes écailleuses, sur le der- nier anneau. Elle jette des excréments en forme de longs filets (3): Les Mécaromes. ( Mecaroma. Herbst, Lin., Geoff., Fab.) Ne diffèrent des dermestes que par la massue de leurs an- tennes , qui est beaucoup plus alongée dans les mâles que dans les femelles; le dernier article est en forme de triangle alongé eu lancéolé. a 1) Nüidula orbiculata, Gylleuh. (2) Le Dermestes undatus (Megatome ) de Fabricius et les Limnichus font seuls exception. (3) Ajoutez D. vulpinus, murinus , affinis , laniarius , tesselatus , tri- fasciatus de Gyllenhali (Insect. Suec., I, p. 145 et suiv.). 10 INSECTES COLÉOPTÈRES. Le M. des pelleteries ( Dermestes pellio, Lin.; Oliv., ibid., M, 11) n’a que deux lignes et demie de long. Son corps est noir, avec trois points blancs sur le corselet, et un sur chaque étui; ils sont formés par un duvet. La larve est fort alongée, d’un brun roussätre, luisante, garnie de poils roux et dont ceux de l'extrémité posté- rieure forment ure queue. Eile marche en glissant, et comme par secousses, ce que fait aussi l’insecte parfait , ainsi que les dermestes (1). Dans les autres, tels que \ (214 Les Limnicnus (Limnicuus. Ziép., Dej.), Les antenves grossissent insensiblement, et se terminent par un article plus grand et ovoïde; elies sont grenues et se logent sous les angles antérieurs du corselet. Les mâchoires se terminent par deux lobes, dont l'extérieur étroit, en forme de palpe. Les palpes labiaux sont très petits, et le dernier article des maxillaires est plus grand que les précé- dents, et ovoïde(2). Dans tous les sous-penres suivants, les antennes, ou du moins leur massue, se logent dans des cavités particulières et latérales du dessous du corselet. Le présternum est tou- jours dilaté ou ayancé en devant, en manière de menton- nière. Ici la massue des antennes est perfoliée et non solide. Les ArTracÈènes. ( ArrAcenus. Lat. — Megatoma. Ejusd. — Dermestes. Fab.) Où la massue des antennes est fort grande, presque en scie, et composée seulement de trois articles, dont le pre- mier et le dernier, dans les mâles surtout, plus grands. Le corps est ovoïde, court, peu convexe. Le dernier arti- cle des palpes maxillaires est plus grand et ovoïde (3). (1) Ajoutez le Dermestes megatoma de Fab., dont son Macellarius paraît être la femelle ; le 2. emarginatus de Gylenhall ; le D. undatus de Fab. Le présternum, dans cette dernière espèce, s'avance sur la bouche. (2) Byrrhus sericeus, Duft.; B. pygmæus, Siurm. (3) Dermestes serra, Fab.; Æitagenus serra, Lat., Hist. nai. des crust. FAMILLE DES CLAVICORNES. Dia Les Trosongrmes. ( Trocoperma. Latr., Dej. — Anthre- nus. Fab.) Où la massue des antennes est de quatre articles au moins, Le corps est ovoïde , oblong, et les palpes sont filifor- mes (1). La massue des antennes est maintenant solide ou formée d'articles très serrés. Le corps est ovoïde, court, tout couvert de petites écailles caduques. Le corselet est lobé postéricure- ment. Les AnTanÈnes. (Anrarenus. Geoff., Fab. — Byrrhus. Lin.) Dont les antennes. terminées en une massue en forme de cône renversé, se logent dans des cavités courtes , prati- quées sous les angles antérieurs du corselet. Ces coléoptères sont très petits, vivent sur les fleurs en état parfait, et rongent, sous la forme de larves, les matiè- res animales sèches et particulièrement les insectes des col- lections. Ces larves sont ovales et garnies de poils, dont plusieurs sont dentelés; ils y forment des aigrettes, et les derniers se prolongent en arrière, sous l’apparence d’une queue. Leur dernière dépouille sert de coque à la nymphe. L’4. à bandes ( Byrrhus verbasci, Lin. ; Oliv., col. If, 10,1, 2), gris eu dessus, d’un jaune roussâtre en ds. sous, avec les angles postérieurs du corselet, deux bandes transverses sur les étuis et une tache près de leur extré- mité gris (2). . Les GLosiconnes. ( GLoricornis. Latr. ) Où les antennes terminées en une massue globuleuse, se logent dans des fossettes prolongées jusque près des angles postérieurs du corselet (3). et des insect., IX, p. 24/4; qusd., Megatoma serra, Gener. crus et in- sect., ll, vi, 10; Anthrenus viennensis, Herbst., Col. VII, exv, 10, K. (1) Anthrenus elongatus, Fab.; Æ. ruficornis, Latr., Gen. crust. et insect., IT, p. 59 ;— 4. versicolor, Creutz. , Ent. vers., T, 11, 21, a; — Dermestes subfasciatus, Gyil., Insect. Suec., T, pag. 155. (2) Voyez Oliv., ibid. , et Fabricius, Syst. eleut., I, p. 106. (3) Megatoma rufitarsis » Latr., Gener. crust. et insect. , IE, p. 55: Derinestes rufitarsis, Panz. , Faun. insect. Germ., xxxv , 6. 512 INSECTES COLÉOPTÈRES. La huitième tribu, celle des Byrrutens ( Br- rhit), diffère de la précédente en ce que les pieds sont parfaitement contractiles, les jambes pouvant se replier sur les cuisses et les tarses sur les jambes (1), de sorte que l’animal semble , lorsque ces organes sont contractés et appliqués sur le dessous du corps, être absolument sans pattes et inanimé. Les jambes sont ordinairement larges et comprimées. Le corps est court et bombé. Cette tribu se compte principalement du genre ByrRHE ( ByrRHus ) de Linnæus. Les Nosonenpres. (Nosopenprow. Latr.) Qui s’éloignent des autres byrrhes par leur menton en- tièrement découvert, très grand , en forme de bouclier. Leurs antennes se terminent brusquement en une massue courte, perfoliée, de trois articles. Oa les trouve dans les plaies des arbres, de l’orme parti- culièrement (2). Les Byrrues propres. ( Byreaus. Lin. — Cistela. Geoff. ) Diffèrent des nosodendres par leur menton de grandeur ordinaire et enclavé, du moins partiellement, par le pré- sternum , dont l’extrémité antérieure est dilatée. Dans les uns les antennes grossissent insensiblement ou se terminent en une massue alongée , formée de cinq à six articles. Le B. pilule (B. pilula, Lin.; Oliv., col. If, 13 ,1,1), long de trois à quatre lignes, noir en dessous, d’un bronzé noirâtre ou couleur de suie, et soyeux en dessus, (1) Dans les Anthrènes, toutes les jambes se replient sur le côté pos- iérieur des cuisses ; mais dans les autres, les deux antérieures se replient du côté de la tête , et les autres en arrière. (2) Latr, ibid., IT, p. 43 ; Oliv., Encyclop. méthod., art. Vosodendre. FAMILLE DES CLAVICORNES. 513 avec de petite taches noires, entrecoupées par d’autres plus claires, disposées en lignes. M. Waudouer a découvert la larve d’une variété de cette espèce. Elle est étroite, alongée, avec la tête grosse, la plaque du premier segment grande, et les deux derniers plus longs que les autres. Elle se Lient sous la mousse. Une autre espèce ( Siriato-punctatus , Dej.), ayant des antennes conformées de la même manibre, forme, à raison de ses tarses, dont le quatrième article est très petit et caché entre les lobes du précédent, une-division particu- lière. ‘ Un autre byrrhe, très petit et hérissé de poils, a des antennes terminées en une massue de trois articles. Cette espèce forme le genre Trinope ( Trinodes) de MM. Mé- gerle et Dejean (1). D’après cette considération, on pourrait auési détacher des byrrlies quelques -autres espèces analogues (9) , dont Ja massue antennaire n’est composée que de deux articles, et dont le dernier beaucoup plus gros , presque globuleux. Tous les byrrhes sé tiennent généralement à terre, dans les lieux sablonneux (3). On ne peut signaler les clavicornes de notre se- conde section, quoique très naturelle, que par la réunion de plusieurs caracières; quelques-uns de ces insectes s’éloisnent de tous les autres clavi- cornes à raison de leurs antennes, de neuf ou six articles ; ce sont ceux qui, à cet égard, semblent le plus se rapprocher de la famille suivante. Les antennes des autres clavicornes de la même section (x) Anthrenus hirtus, Fab.; Panz., Faun. insect. Germ., XI, 16. (2) Byrrhus erinaceus, Ziegl.; — B. setiger, Ilig. (3) Voyez, pour les autres espèces, Fabricius , Olivier , Schœnherr 5 Gyllenhal!, etc. Le G. murmidius de M. Leach appartient, suivant lui, à cette tribu. Les antennes n’ont que dix articles, dont le dernier forme une massue ovoïdo-globuleuse. F’oyez le 13° vol. des Trans. linn. , p. 41. TOME I. 29 514 INSECTES COLÉOPTÈRES. sont composées de onze ou dix articles; mais tantôt elles ne sont guère plus longues que la tête, et for- ment dès le troisième article une massue presque cylindrique, ou en fuseau, arquée et un peu den- telée en scie ; tantôt elles sont presque filiformes, de la longueur de la tête et du corselet; mais ici, ainsi que dans la plupart des autres sous-genres de la n:ême division , les tarses sont terminés par un grand article, avec deux fort crochets au bout. Ceux de quelques-uns (#étérocére , géorisse ) n’ont | que quatre articles. Le corps de ces coléoptères est généralement ovoide, avec la tête enfoncée jusqu'aux yeux dans un corselet trapézoïde , rebordé latéralement et ter- miné postérieurement par des angles aigus , le pré- sternum dilaté antérieurement (1), et les pieds im- parfaitement contractiles. On les trouve dans l’eau, sousles pierres, près des rivages, et souvent enfoncés dans la boue; par la construction et la brièveté de leurs antennes, quelques-uns ( Dryops ont del’affi- nité avec les gyrins. | Je diviserai cette section en deux tribus (2); la (1) Les Potamophiles exceptés. (2) On pourrait encore partager cette section de la manière suivante : 3. Antennes de onze articles. | A. Antennes en massue, très courtes. a. Jambes épineuses ; tarses de quatre articles. Le G. hétérocère. b. Jambes simples; tarses de cinq articles. Les G, potamoplhile, Dryops. FAMILLE DES CLAVICORKNES. 515 première, celle des AcanraoPones ( 4canthopoda ), est remarquable par leurs jambes aplaties, assez larges, armées extérieurement d’épines; les tarses courts, de quatre articles, et dont les crochets de grandeur ordinaire, et par leur corps déprimé. Le présternum est dilaté. Les antennes sont un peu plus longues que la tête, arquées, de onze articles, dont les six derniers forment une massue presque cylindrique, un peu dentée en scie; le second est court et sans dilatation. Cette tribu se compose d’un seul genre, celui D'HÉTÉROCÈRE. (HETEROCERUS. Bosc, Fab.) Ces insectes se tiennent dans le sable ou dans la boue, près des bords des ruisseaux ou des mares, et sortent de leurs trous lorsqu'on les inquiète par la marche ou le trépignement des pieds. La forme de leurs jambes leur permet de fouiller la terre, et de s’y cacher; les tarses peuvent se replier sur elles. Cest là aussi que vit la larve, que feu M. Miger a observée le premier. L’Hétérocère bordé (H. marginatus, Fab. ; ejusd. , H. lœævigatus, Panz., Faus. insect. Germ., XXII, 12)est un petit insecte noirâtre, soyeux, ayec de petites taches jaunâtres ou roussâtres , dont le nombre et la forme varient, disparaissant même quelquefois sur les élytres. ; M. Gyllenhal remarque que les tarses ont réellement B. Antennes filiformes ou légèrement plus grosses vers le bout, de la longueur de la tête et du corselet. Le G. elnis. Il. Antennes de neuf ou six articles. Les G. macronyque, gcorisse. 516 INSECTES COLÉOPTÈRES. cinq articles, mais dont le premier petit et oblique. ( Insect. Suec. I, p. 138.) La seconde tribu , celle des Macropacryzrs (Macrodactyla ), renferme des clavicornes à jambes simples , étroites , à tarses longs , tous composés, à l'exception d’un seul sous-genre- ( géorisse ), bien distingué de tous les autres de cette tribu, par ses antennes de neuf articles, et dont les trois derniers forment une massue presque solide, de cinq ar- ücles distincts, dont le dernier grand, avec deux forts crochets au bout. Le corps est épais ou con- vexe. Le corselet est moins arrondi, et se termine le plus souvent de chaque côté par des angles aigus. Cette tribu’ a pour type principal le genre Dryors { Dryops) d'Olivier, Ou celui de Parnus de Fabricius, qui se divise de la manière suivante : 1° Ceux dont les antennes, jamais guère pluslongues que la tête, sont composées de dix à onze articles qui, à partir du troisième , forment une massue presque cylindrique ou un peu en fuseau, arquée, et un peu en scie. Les PoramopuiLes. ( PoramopmiLus. Germ. — Parnus. Fab. ) A 37 . Que, sans.connaître l’établissement de ce sous-genre, nous avions nommé (Regn. anim. , If, p. 268) Hypèee ( Hy- dera ) , ont leurs antennes à découvert, ne se logeant point dans des cavités particulières un peu plus longues que la tête, avec le premier article presque aussi long que les sui- vants pris ensemble , et le second court et globuleux. Les palpes sont saillants, la bouche est entièrement à nu, le FAMILLE DES CLAVICORNES. 917 présternum ne s’avançant point surelle, caractère exclusive- ment propre dans cette tribu à ce sous-genre (1). Les Drxops proprement dits. (Drvops. Oliv.— Parnus. Fab.) Dont les antennes plus courtes que la tête sont reçues dans une cavité située sous les yeux, et recouvertes, en grande partie , par le second article, qui est grand, dilaté, en forme de palette presque triangulaire, et fait une saillie en manière d’oreillette ; de là le nom de Dermeste à oreilles, donné par Geoffroy à l’espèce la plus commune (2). Les palpes ne sont point saillants. 2 Ceux dont les antennes, composées de onze articles, sont filiformes où à peine un peu plus grosses vers le bout, et presque aussi longues au moins que ja tête et le corselet. Les Ezmis. (Ezmis. Latr. — Zimnius. \ig.) On les trouve dans l’eau, sous les pierres, ou sur les feuilles du nénuphar (3). 3° Ceux dont les antennes, toujours fort courtés, n’offrent que neuf ou six articles et qui se terminent en une massue presque solide, ovale ou presque globuleuse. Les Macronxques. (Macronyonus. Müll., Gérm.) Ont cinq articles distincts aux tarses , le corps oblong, des antennes de six articles, dont le dernier (composé peut- être de trois) formant une massue ovale ; elles sont suscep- tibles de se replier sous les yeux (4). (1) Parnus acuminatus, Fab.; Panz., Faun. insect. Germ., VI, 8; — Dryops picipes, Oliv., IIT,4:, 1, 2. (2) Latr., Gen. crust. et insect., IT, 55; Schæœnh., Synon. insect., I,u, 0. 116. Le Dryops de Dual présente quelques différences FU la longueur des pattes, la forme des antennes et du corselet , et d’après lesquelles le docteur Leach a cru devoir former avec cette espèce un genre propre, Dyops. Les autres espèces rentrent dans celui de Parnus. (3) Latr., bd. , XI, p. 49; Schœn., ibid., X 11, p. 317; Gyllenh., Insect. Suec, LE, p. 551. (4) Macronychus quadrüuberculaius , Müll. ; Ilig., Mag U°) AE Latr. u xener. crust. et insect. pag. 58; Parn ï Fab. ; @ Gen t. el t., I, pag. 58; Parnus obscurus, Fab.; Germ insect. Spec. nov., I, p. 89. 518 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Géonisses. (Georissus. Latr., Gyll. — Pimelia. Fab.) Où les tarses ne paraissent composés que de quatre arti- cles ; dont le corps est court, renflé, presque globuleux , avec l’abdomen embrassé par lesélyires; et dont les antennes offrent neuf articles , et se terminent en une massue ronde, formée par les trois derniers (x). La cinquième famille des CoLÉOPTÈRES PENTA- MÈRES, celle DEs PALPICORNES (PazrrcORNES), Nous offre , comme la précédente, des antennes terminées en massue et ordinairement perfoliée, mais de neuf articles au plus dans tous, insérées sous Les bords latéraux et avancés de la tête, guère plus longues qu’elle et les palpes maxilliaires, souvent même plus courtes que ces derniers or- ganes. Le menton est grand et en forme de bou- clier. Le corps est généralement ovoide, ou hémi- sphérique , bombé ou voté. Les piedssont, dans plusieurs, propres à la natation, et n’ont alors que quatre articles bien distincts, ou cinq, mais dont le premier beaücoup plus court que lesuivant; tous les articles sont entiers. Ceux dont les pieds sont propres à la natation, avec le premier article des tarses beaucoup plus court que les suivants, et dont les mâchoires sont (1) Pimelia pygmæa, Fab.; Georissus pygmœus , Gy1l., Insect. Suec., 1,1u, p.675; Trox dubius, Panz., Faun insect. Germ,, LXIT, 5. FAMILLE DES PALPICORNES. 519 entièrement cornées, composeront une première tribu, celle des Hypnormiziexs (Hydrophili), qui embrasse le genre Des HyprOPHILES (HypropniLus) de Geoffroy. Linnæus n’en a formé qu’une division ( la première) de son genre Dyiiscus ; mais l’anatomie de ces insectes diffère essentiellement. Le canal digestif des hydrophiles a beaucoup d’analogie, par sa longueur, surpassant quatre ou cinq fois celle . corps, et par sa contexlure, de celui des lamellicornes , et ne se rapproche de celui des carnassiers que sous le rapport des vaisseeux biliaires: Ils n’ont ni la vessie natatoire ni l’appareil excrémen- tiel qui caractérisent les hydrocanthares. Dans les fe- melles seulement, cet appareil est remplacé par des or- ganes sécrétant la matière propre à former le cocon ren- fermant les œufs, et l’anus présente, à cet eflet, deux filières. Enfin, les organes génitaux masculins ont les plus grands rapports avec ceux des coléoptères de la fa- mille précédente (1). Les uns, dont le corps est tantôt ovale, oblong, et de- primé, ou alongé et étroit, avec le corselet inégal ou rabo- teux et rétréci postérieurement , les jambes grêles, munies de petits éperons, et les tarses filiformes, peu ou faiblement ciliés et terminés par deux forts crochets , ont des antennes (toujours composées de neufarticles) finissant en une massue presque en forme de cône renversé, légèrement perfoliée ou presque solide, et l’extrémité des mandibules entière ou terminée par une seule dent. Ces palpicornes sont tous très petits, nagent peu ou mal, habitent les eaux stagnantes et s’en éloignent quelquefois, pour se cacher dans la terre (1) « La conformation et la structure des organes génitaux mâles des palpicornes justifient pleinement la place que M. Latreille leur a assignée dans le cadre entomologique. » (Léon Dufour, Annal. des sc. nat., VI, pag. 172). b20 : INSECTES COLÉOPTÈRES. ou sous des pierres. Ils composent la famille des Hécopaori- Dées ( Helophoridea) de M. Leach, dénomination qui nous rappelle le genre Elophorus de Fabricus. Ici la longueur des palpes maxillaires ne surpasse pas celle des antennes ou lui est même inférieure. Le chaperon est entier ou sans échancrure notable. Tantôt les palpes maxillaires sont terminés par un article plus gros et ovalaire. Les ÉLopnorss. (ELopnonus. Fab. — Si/pha. Lin. — Dermes- tes. Geoff. — Æydrophilus. De G.) Ont le corps ovale, le corselet transversal, et les NÉE élevés (1). Les Hyprocuus. (Hyprocaus. Germ.— Ælophorus. Fab.) Qui ne se distinguent des précédents que par leur forme étroite et alongée, leur corselet en carré long , et la proémi- nence de leurs yeux (2). Tantôt les palpes maxillaires se terminent en manière d’a- \ Tr. . lène, ou par un article plus grêle, court et conique. Les Ocurnénirs. (Ocuraesrus. Leach., Germ. — Ælophorus. Fab. — Hydræna. Wig. ; Latr.) Le corselet est presque semi-orbiculaire (3). Là, les palpes maxillaires, terminés par un article plus grand que le précédent, en forme de fuseau et pointu au bout, sont beaucoup plus longs que les antennes et la tête. Le FU est fortement échancré. Ils ont Mae le port des Ochthébies. Les Hyprzxnes. (Hypsæna. Kugel., Leach.) (4) Les autres NE ont le corps ovoïde ou presque (1)Les Élophores de Fabieine à l'exception des espèces des sous-senres suivants. (2) Elophorus elongatus, Fab. ; — Æ, crenatus, ejusd. ; — Æ. brevis, Gyllenh.; Voyez Germ. insect. Spec. nov., I, pag. 90. (3) E. pyrgmaæus, Fab.; Hydræna riparia, Latr.; — Hydræna mar- gipallens, Latr.; Elophorus marinus, Gyll.; Voyez Germ., ibid., p. 90. (4) ÆE. minimus, Fab. ; Gyll.; Hydrœna riparia, Kugel.; 1. longi- palpis, Schœnb. ; Germ., Faun. insect. Europ., VIN, G ; J’oyez, pour d’autres espèces , Germ. insect. Spec. nov., E, p. 95. FAMILLE DES PALPICORNES. 521 hémisphérique et généralement convexe ou bombé, avec le corselet toujours beaucoup plus large que long, et uni, les jambes terminées par de forts éperons, et les tarses le plus souvent ciliés. L’extrémité de leurs mandibules présente deux dents. Ils embrassent la famille des HyproParLiDEs (y- drophilidea } du docteur Leach , ou le genre hydrophile de Fabricius. Quelques-uns n’ont que sixarticles aux antennes, et leur chaperon est échancré. els sont Les Srercuks. (Spercneus. Fab.) (1) Dans les suivants, les antennes sont toujours composées de huit ou neuf articles, et le chaperon est entier ou légè- rement concave au bord antérieur. Une espèce qui nous a été communiquée par notre ami M. Leach, nous a présenté des caractères singuliers, et qui m'ont déterminé à considérer cet insecte comme le type d’un nouveau sous-genre (2), celui . De Gzopaire. (GLOFAR1A.) Que je nommerai ainsi parce que son corps est presque sphérique, comprimé latéralement , et qu’il paraît suscepti- ble de se mettre en boule, à la manière des agathidies. Ses antennes ne m'ont paru composées que de huit articles, dont le cinquième dilaté en manière d’épine au côté interne, le suivanten cône renversé, alongé, le septième cylindrique et le dernier ou Île huitième conique; ces derniers articles forment une massue fort alongée, presque cylindrique et terminée en pointe. Les palpes maxillaires sont un peu plus courts que les antennes. Les yeux sont gros et saillants, Le (1) $percheus emarginatus , Fab. ; Panz., Faun. insect. Germ., XCI, 4. M. Bourdon, naturaliste francais, qui explore maintenant les états de la république de la Colombie, a le premier découvert cette espèce aux environs de Paris. (2 Il semble venir plus naturellement près de celui de Bérose de M. Leach ; mais, à raison du nombre des articles des antennes, j’ai cru devoir le placer immédiatement après les Sperchés. On pourrait , au sur- plus, renverser cet ordre, en commençant par les sous-genres qui ont neuf articles aux antennes , ei en terminant par ceux où elles en ont un et trois de moins, ou par les Globaires et les Sperchés, 522 INSECTES COLÉOPTÈRES. corselet est presque semi-lunaire. Les élytres embrassent en- tièrement l'abdomen. La poitrine est dépourvue d’épine sternale. Les quatre jambes postérieures ont à leur extrémité un faisceau de soies, presque aussi long que ie tarse: l’é- cusson est petit, en triangle alonpé et étroit. La seule espèce connue ( G. de Leach) est petite et exotique. Je la crois de l'Amérique méridionale. Tous les autres hydrophiliens ont neuf articles aux an- tennes , et la massue est ovalaire ou ovoïde. Le corps n’est point susceptible de se contracter en boule. Les espèces les plus grandes ont les deux articles inter- médiaires de la massue antennaire, ou le septième et le huitième , en forme de rein ou de croissant irrégulier , obtus à l’un de leur bout, prolongés, arqués et pointus à l’autre, avec un vide ou écart notable entre eux ; le pre. mier de cette massue est cupulaire, plus prolongé au côté antérieur. Le milieu du sternum est relevé en carène , et terminé postérieurement en une pointe plus ou moins longue et très aiguë. Les palpes maxillaires sont plus longs que les antennes, avec le dernier article plus court que le précédent. Les tarses , surtout les derniers, sont com- primés , garnis d’une frange de poils ou de cils au côté interne , et terminés par deux crochets généralement pe- tits , inégaux et unidentés inférvieurement. L’écusson est assez grand. Ces espèces composeront le sous-genre D'Hyproprice proprement dit (HvpropaiLus. Geoff., Fab. , Leach. — Dytiscus. Lin.) Ici l’épine sternale est fortement prolongée en arrière. Le dernier article des déux tarses antérieurs des mâles est dilaté en manière de palette triangulaire. L’écusson est grand. Ce sont les Æydrous de M. Leach (1). Les larves ressemblent à des espèces de vers, mous, à forme conique et alongée, pourvus de six pieds, avec la tête assez grande, écailleuse , plus convexe en dessous qu’en dessus et armées de mandibulés fortes et crochues«Elles (1) Zool. miscel., III, pag. 94. FAMILLE DES PALPICORNES. 525 respirent par l’extrémité postérieure du corps. Elles sont très voraces et nuisent beaucoup aux étangs, en dévorant le frai. L’Æ. brun (H. piceus , Fab. ; Oliv., col. I, 39,1, 1), est long d’un pouceet demi, ovale, d’un brun noir, comme poli ou enduit d’un vernis, avec la massue des antennes en partie roussâtre, et quelques stries peu marquées sur les élytres, dont l’extrémité postérieure est arrondie extérieu- rement et prolongée en une petite dent à l’angle interne. Il nage et vole très bien, mais il marche mal. Sa pointe sternale peut quelquefois blesser , lorsqu’on le tient dans la main , et qu’on lui laisse la liberté de se mouvoir. L’anus de la femelle a deux filières, avec lesquelles elle forme une coque ovoïde, surmontée d’une pointe en forme de corne arquée et de couleur brune. Son tissu ex- térieur est une pâte gommeuse , d’abord liquide, se dur- cissant ensuite et devenant impénétrable à l’eau. Les œufs qu’elle enveloppe y sont disposés avec symétrie et main- tenus par une sorte de duvet blanc. Ces coques flottent sur l’eau. La larve est déprimée, noirâtre, ridée , avec la tête d’un brun rougeâtre, lisse, ronde et pouvant se renverser en arrrière. Cette faculté lui donne le moyen de saisir les petites coquilles qui nagent à la surface de l’eau. Son dos lui sert de point d’appui, et c’est sur cette sorte de table qu’elle les casse et dévore l’animal qu’elles renferment. Le corps de ces larves devient flasque, lorsqu'on les prend. Eiles nagent avec facilité ; et ont , au-dessous de l’anus, deux appendices charnus, qui servent à les maintenir à la surface de l’eau , la tête en bas, lorsqu’elles y viennent respirer. Suivant M. Miger, qui nous a fourni ces obser- vations ( Annal. du Mus. d’hist. natur., XIV , 441), d’au- tres larves d’hydrophyles sont dépourvues de ces appen- dices , ne nagent point et ne se suspendent point comme les précédentes. Les femelles de ces espèces nagent diff- cilement, et portent leurs œufs sous l’abdomen, dans un tissu soyeux ; mais ces espèces appartiennent aux derniers sous-penres de cette tribu. Celui d’Aydrophile propre du docteur Leach se compose 524 INSECTES COLÉOPTÈRES. des espèces dont les tarses sont identiques dans les deux sexes et point dilatés , dont l’épine pectorale se termine avec l’arrière-sternum, et dont l’écusson est proportionnellement plus petit (1). Dans tous les hydrophiliens suivants , les deux articles intermédiaires de la massue des antennes sont parfaitement transversaux , de forme régulière, point prolongés en ma- nière de dent à l’un àe leurs bouts , et sans vide entre eux; le dernier est obtus ou arrondi au bout. La poitrine n’offre ni carène ni épine. Les tarses sont moins ou peu propres à la natation, peu ou point ciliés et terminés par des crochets grands , égaux et simples. . Ceux dont les palpes maxillaires sont beaucoup plus longs que les antennes, avec le dernier article plus court que le précédent et cylindrique ; dont le corps est peu élevé, avec le bout des élytres tronqué ou très obtus, composent le genre De Limnénie ( Limnepius ) du docteur Eeach (2). Ceux dont les palpes maxillaires ne sont guère plus longs que les antennes, avec le dernier article aussi long ou plus iong que le précédent, presque ovalaire et dont le corps est. bombé, sont compris par le même savant auglais, dans deux autres genres. L'un, celui D'Hypropre ( HyproBIus ) À les yeux déprimés ou peu convexes. L’exirémité ante- rieure de la tête n’est point rétrécie brusquement, et la base du corselet est de la largueur de celle des élytres (3). Les Brroses. ( Brrosus.) Ont, au contraire, des yeux très saillants, l’extrémité antérieure de la tête brusquement rétrécie et le corselet (1) Rapportez aux Hydroüs de M. Leach , outre le piceus , les éSpèces suivantes de Fabricius : ater, olivaceus, rufipes, etc. Celles que celui-ci nomme Caraboides, ellipticus, etc., sont des Hydrophiles proprement. dits, pour le naturaliste anglais. (2) A. griseus, truncatellus , Fab. (3) Les Æ. scarabæoïdes, melanocephalus ; orbicularis , eLc. r I FAMILLE DES PALPICORNES. 525 plus étroit à sa base, que les élytres. Le corps est très bombé(r), La seconde tribu, les SPHÆRIDIOTES ( Sphæri- diota ), est formée de palpicornes terrestres, à tarses composés de cinq articles très distincts et dont le premier aussi long au moins que le suivant. Les palpes maxillaires sont un peu plus courts que les antennes , avec letroisième article plus grand, renfié, en forme de cône renversé. Les lobes maxillaires sont membraneux. Le corps est presque hémisphérique , avec le pré- sternum prolongé en pointe à son extrémité posté- rieure, el les jambes épineuses; les antérieures sont palmées ou digitées dans les grandes espèces. Les antennes sont toujours composées de neuf articles, ou simplement de huit, si l’on considère le dernier comme un appendice du précédent. ( Foyez ies taupins et plusieurs autres genres de coléoptères ). Ces insectes sont petits, et habitent les bouzes et autres matières excrémentielles ; quelques espèces se tiennent près du bord des eaux. Îls composent le genre Des SPHÉRIDIES (SPHÆRIDIUM) de Fabricius. Mais dont il faut séparer plusieurs espèces, ce qu’a- vait déjà fait Olivier. Le docteur Leach n’y conserve même que celles dont les tarses antérieurs sont dilatés dans les mâles. Tel est Le S. à quatre taches ( Dermestes scarabæoïdes, Linn.; (1) A. luridus , Fab. 526 INSECTES COLÉOPTÈRES. Oliv., col, IT, 15, x et 3, IT, 11 ). 11 est d’un noir lui- sant, lisse, avec l’écusson alongé, les pieds très épineux, une tache d’un rouge de sang à la base de chaque étui, et leur extrémité rougeâtre. Ces taches diminuent ou s’oblitèrent dans plusieurs individus. Les espèces dont les tarses sont semblables dans les deux sexes , et dont la massue des antennes est lâche- ment imbriquée , composent le genre Cercydion (1) de ce savant. On pourrait, d’après la considération de la-forme des jambes , de la disposition de leurs épines ou de leurs dentelures , diviser les sphéridies en plusieurs autres coupes qui faciliteraient l’etude des espèces , et dont le nombre paraît avoir été trop multiplié (2). La sixième et dernière famille des COLÉOPTÈRES Penramères, celle Des LAMELLICORNES (LAMELLICORNES), Nous offre des antennes insérées dans une fossette profonde, sous les bords latéraux de la tête, tou- jours courtes, de neuf ou dix articles le plus sou- vent, et terminée dans tous en une massue, ordi- nairement composée des trois derniers, qui sont en forme de lames, tantôt disposées en éventail, ou à la maniere des feuillets d’un livre, s’ouvrant ou se fermant de même, quelquefois contournées et s’emboîtant concentriquement , le premier ou l’inférieur de cette massue ayant alors la forme (1) Les Sphéridies , unipunctatum , melanocephalum , etc. ; Zool. mis- cell. , LIT, pag. 05. (2) Voyez, pour les autres espèces, Olivier, Schœnherr, Gyllenhal, Dejean , etc. FAMILLE DES LAMELLICORNES. 527 d’un demi-entonnoir, et recevant les autres, tantôt disposées perpendiculairement à l’axe et formant une sorte de peigne. Le corps est généralement ovoïde ou ovalaire et épais. Le côté extérieur des deux jambes antérieures est denté, et les articles des tarses, à l'exception de quelques mâles, sont entiers et sans brosses ni pe- lotte en dessous. L’extrémité antérieure de la tête s’avance ou se dilate le plus souvent en manière de chaperon. Le menton est ordinairement grand, recouvre la languette, ou est incorporé avec ee et porte les palpes. Les mandibules de plusieurs sont membraneuses, caractere qu’on n’observe dans au- cun autre coléoptère. Souvent les mâles différent des femelles, soit par des élévations en forme de cornes ou de tubercules du corselet ou de la tête, soit par la grandeur de leurs mandibules. Cette famille est très considérable, et l’une des plus belles des insectes de cet ordre, sous le rapport de la grandeur @u corps, de la variété de formes du corselet et de la tête, considérés dans les deux sexes, et souvent aussi, quant aux espèces, vivant en état parfait, de substances végétales, par l'éclat des couleurs métalliques dont il est orné, Mais Ja plupart des autres espèces, se nourrissant de végé- taux décomposés, tels que le fumier, le tan, ou de matières excrémentielles, sont communénent d’une teinte noire ou brune et uniforme. Quelques coprophages cependant ne le cèdent point, à cet 528 INSECTES COLÉOPTÈRES. égard aux précédents. Tous ont des ailes et la démarche lourde. Les larves ont le corps long, presque demi cy- Hindrique, mou, souvent ridé, blanchâtre, divisé en douze anneaux, avec la tête écailleuse, armée de fortes mandibules, etsix pieds écaiileux. Chaque côté du corps a neuf stigmales ; son extrémité pos- térieur est plus épaisse, arrondie et presque Lou- jours courbée en dessous, en sorte que ces larves, ayant le dos convexe ou arqué, ne peuvent s’é- tendre en ligne droite, marchent mal sur un plan uni , et tombent à chaque instant à la renverse ow sur le côté. On peut se faire une idée de leur forme par celle de la larve si connue des jardiniers, sous le nom de ver blanc, celle du hanneton ordinaire. Quel- ques-unes ne se changent en nymphe qu'au bout de trois à quatre ans ; elles se forment dans leur séjour, avec de la terre ou les débris des matières qu’elles ont rongées , une coque ovoïde ou en forme de boule alongée, dont les partiés sont liées avec une substance glutineuse , qu’elles font sortir du corps. Elles ont pour aliments les bouzes, le fu- mier, le terreau, le tan, les racines des végétaux, souvent même de ceux qui sont nécessaires à nos besoins, d’où résultent pour le cultivateur des pertes considérables. Les trachées de ces larves sont élastiques, tandis que celles de l’insecte parfait sont tubulaires. Le système nerveux, considéré dans ces deux âges, présente aussi des différences FAMILLE DES LAMELLICORNES. 529 remarquables. Les ganglions sont moins nombreux et plus rapprochés dans l’insecte parvenu à sa der- nière transformation , et les deux postérieurs jettent un grand nombre de filets disposés en rayons. D’après les observations de M. Marcel de Serres sur les yeux des insectes, ceux de la plupart des lamellicornes offrent des caractères particuliers, et qui rapprochent leur organisation de celle des yeux des ténébrionites, des blaites et autres in- sectes lucifuges. Le tube alimentaire est généralement fort long, surtout dans les coprophages, contourné sur lui- même, et le ventricule chylifique est hérissé de papilles, que M. Dufour a reconnu être des bourses destinées au séjour du liquide alimentaire. Les vais- seaux biliaires ressemblent, par leur nombre et leur mode d'implantation, à ceux des coléoptères carnassiers, mais ils sont beaucoup plus longs et plus déliés. Nous partagerons celte famille en deux tribus (1). La première, celle des ScarABÉiDEs ( Scara- bœides), nous offre des antennes terminées en massue feuilletée et plicatile dans la plupart , com- posée, dans les autres, d'articles emboîtés , soit en forme de cône renversé, soit presque globuleux. (1) L’anatomie est , selon M. Dufour, si différente, que ces deux tribus devraient constituer deux familles. Les sections seraient alors des tribus, et formeraient quelques-unes de leurs divisions , autant de genres princi- paux (Bousier, Aphodie, Géotrupe, Scarabée , Rutèle, Hanneton , Gla- phyre, Cétoine, pour la première tribu }. TOME I. 5 530 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les mandibules sont identiques ou presque sem- blables dans les deux sexes; mais la tête et Le cor- selet des individus mâles offrent souvent des saillies ou des formes particulières; quelquefois aussi leurs antennes sont plus développées. Cette tribu répond au genre DES SGARABÉES. ( SCARABÆUS. Lin.) Le tube alimentaire est généralement beaucoup plus long que celui des lameilicornes de la tribu suivante ou des lucanides, et l’œsophage est proportionnellement beaucoup plus court. Le tissu adipeux ou l’épiploon est gé- néralement presque nul, tandisqu’iciilest bien plus pro- noncé. Mais c’est surtout par l’appareil génital masculin que les scarabéïdes se distinguent , non-seulement de ces derniers , mais encore de tous les autres pentamères. Leurs testicules, d’après les observations de M. Dufour, consistent en capsules spermatiques (des houppes selon M. Cuvier ) assez grosses, bien distinctes, pédicellées, et dont le nombre varie selon les genres. Les larves (Cuv., Règne anim. ) ont un estomac cylin- drique entouré de trois rangées de petits cœcums, un intestin grêle très court, un colon extrêmement gros, boursouflé , et un rectum médiocre. Nous diviserons ce genre en plusieurs petites sections, établies sur la considération des organes masticateurs, des antennes, des habitudes, coupes dont la distinction a été confirmée par les recherches anatomiques du savant pré- cité. j Les CoproPnAces (Coprophagi), ou les scarabéïdes de notre première section, ont des antennes ordinairement composées de neuf articles et de huit dans les autres ; et dont les trois derniers forment la massue. Le labre et les mandibules sont FAMILLE DES LAMELLICORNES. 531 membraneux et cachés. Le lobe terminant les mâchoires est aussi de cette consistance, large et arqué au bord supé- rieur et courbé en-dedans. Le dernier article des palpes maxillaires est toujours le plus grand de tous , presque ova- laire ou presque cylindrique ; mais le même des labiaux est presque toujours plus grêle que les précédents, ou très petit. Derrière chacun de ces derniers palpes est une saillie mem- braneuse, en forme de languette. Le menton est échancré. Le sternum n'offre aucune proéminence particulière, et les crochets des tarses sont toujours simples. Les tarses anté- rieurs manquent souvent dans plusieurs, soit par naissance, soit parce qu’ils sont caduques. Le tube alimentaire est toujours fort long, et cette lon- gueur est même quelquefois (copris lunaris) dix à douze fois plus considérable que celle d'u corps. Le ventricule chy- lifique, en occupant la majeure partie, est hérissé de papilles conoïdes ou en forme de clous, très replié sur lui-même et maintenu dans cet état d'agglomération par de nombreuses brides trachéennes. L’intestin est filiforme et terminé par un renflement. Les testicules des coprophages disséqués par M. Dufour, lui ont paru composés de six capsules sper- matiques, orbiculaires, un peu déprimées, ordinairement réunies, par des trachées, en un paquet, pontées cha- cune sur un pédicule tubuleux, assez long, et qui aboutit à un canal déférent de peu de longueur. {l n’y a qu’une paire de vésicules séminales ; elles sont filiformes, très lon- gues et fort repliées. Cette première section répond à la troisième division du genre scarabée d'Olivier, ou à celui de Bousier( copris), mais en y ajoutant quelques scarabées (aphodies) de ce natura- liste. Les uns ont les deux pieds intermédiaires beaucoup plus écartés entre eux à leur naissance que les autres ; les palpes labiaux très velus, avec le dernier article beaucoup plus petit que les autres ou même peu distinct; l’écusson nul ou très petit et l’anus découvert. Des coprophages de cette division, propres à l’ancien con- tinent , à corps arrondi, ordinairement déprimé etu-dessus ou peu bombé, semblable ou peu différent et sans corues, 94* 552 INSECTES COLÉOPTÈRES. dans les deux sexes ; dont les antennes de neuf articles se terminent en massue feuilletée ; sans écusson, n1 hiatus sutu- ral indiquant sa place ; dont les quatre jambes postérieures, ordinairement garnies , ainsi que les tarses, de franges de poils ou de cils, sont grêles, alongées, point ou peu dila- iées à leur extrémité, tronquées obliquement et terminées par un seul éperon, robuste et en forme d épine ou de pointe, dont le chaperon enfin est plus ou moins lobé ou denté, for- ment le genre D’Areucaus ( Areucuus ), de M. Weber et de Fabricius. Maisrestreint depuis auxespèces dontlesélytres ont le bord extérieur droit ou sans échancrure ni sinus, près de leur base, et mettant à découvert la portion correspondante des bords supérieurs de l’abdomen. Les jambes et les tarses des quatre derniers pieds sont garnis de longs poils; les quatre premiers articles des tarses sont généralement plus longs que dans les autres ; le premier des labiaux est presque cylin- drique ou en cône renversé ; le chaperon est le plus souvent divisé en trois lobes ou festons, et son contour présente six dents. Ces insectes , que M. Mac Leay fils, dans un livre plein de recherches et d’apercus ingénieux, intitulé Âoræ entomo- log. (x vol., 1° part. , p. 184), désigne sous le nom géné- rique de scarabée , comme étant celui qu'ils reçurent pri- mitivement des latins(r), et dont il a donné, dans le même ouvrage ( part. 2°, p. 497), une excellente monographie, enferment leurs œufs dans des boules de fiente, et même d’excréments humains, semblables à de grandes pilules, ce qui leur a fait donner par quelques auteurs le nom de pilulaires. Ms les font rouler avec leurs pieds de derrière et souvent de compaguie, jusqu’à ce qu'ils aient trouvé des trous propres à les recevoir, ou des lieux où ils puissent les enfouir. Deux espèces d’ateuchus faisaient partie du cuite reli- gieux des anciens Égyptiens et de leur écriture hiérogly- phique. Tous leurs monuments nous en retracent, et sous (x) Les heliocantharos des Grecs. FAMILLE DES LAMELLICGRNES. 535 diverses positions, et souvent sous des dimensions pigau- tesques, leur effigie. On les représentait aussi séparément, en employant même les substances les plus précieuses, comme l’or; on en formait des cachets, des amulettes, que Von suspendait au cou, et que l’on ensevelissait avec les momies. On a trouvé l’insecte lui-même renfermé dans quelques-uns de leurs cercueils (1). Le Scarabée sacréde Linnæus, ou l Ateuchus sacré (Oliv., col. I, 3, vu, 59), que l’on trouve, uon-seulement dans ioute 7 Égy pte, mais dans les contrées méridionales de la France, en Espagne, en ltalie, et en général au sud de l’Eu- rope, avait été regardé jusqu'ici comme l’objet de cette superstition; mais une autre espèce, découverte dans le Sennäri par M. Caillaud de Nantes, parait, à raison de ses couleurs plus brillantes, du pays où on la trouve, et qui fut le premier séjour des Égy ptiens , avoir d’ aBord fixé leur attention. Ceile-ci, que j’ai nommée l’Æteuclius des Égyptiens ( Voyage à Métoé au fleuve Blanc, IV, p. 272, Atl. d’hist. nat. et d’antiq., Il, vin, 10), est verte , avec use teinte dorée, tandis que la première est noire. Le chaperon a de part et d’autre six dentelures, mais ici le vertex a deux petites éminences ou tubercules, au lieu que celle de l’autre ou de l'A. des Égyptiens n’offre qu’une faible éminence alongée, lisse et très luisante. Le corselet, à l’exception du milieu du dos, est entièrement ponctué, et même chagriné latéralement, avec les bords dentelés. Les intervalles des stries des élytres sont, en outre, finement chagrinés , et offrent des points enfoncés, assez nombreux et assez larges. Le côté interne des deux jambes antérieures présente une série de petites dents. Dans notre Ateuchus sacré, ce même côté à ordinairement deux dents assez fortes. À Des ateuchus (S. æsculapius, Oliv., et une autre es- pèce, Æippocrates) dont le corselet et l’abdomen sont plus courts, plus arrondis et plus convexes; dont le pre- mier article des palpes labiaux est aussi plus court et (1) Voyez mon Mémoire relatif aux insectes peints et sculptés sur les monuments antiques de l'Égypte, et les ouvrages de M. de Champol- lion le jeunc. 534 INSECTES COLÉOPTÈRES. plus large, en forme de triangle renversé, composent le genre Pachysoma de M. Kirby (1). Les ateuchus dont les élytres ont au côté extérieur, près de leur base, une forte échancrure, sont maintenant Des Gymnorzeures. (Gymnorzeurus. Ilig.) Les quatre jambes postérieures sont ordinairement sim- plement ciliées ou munies de petites épines, et le dernier article de leurs tarses est aussi long ou plus long que les pré- cédents pris ensemble. Le premier des labiaux est dilaté au côté interne, presque triangulaire. Le corselet a de chaque côté une fossette (2). D’autres coprophages très analogues aux précédents, et rangés aussi avec les ateuchus par Fabricius, s’en distin- guent par leurs jambes intermédiaires, dont l’extrémité, ainsi que celle des deux dernières, souvent dilatée ou en massue, offre deux éperons ou épines. Le chaperon n’a, dans plusieurs, que quatre ou deux dents. Le premier article des palpes labiaux est toujours plus grand que le suivant , et di- laté au côté interne. Le troisième et dernier article est distinct. Viendront d’abord Les Sisypxes. (Sisypaus. Latr.) Qui diffèrent des autres coprophages par leur antennes n'ayant que huit articles , et à raison de la forme triangu- laire de leur abdomen. Les quatre derniers pieds sont longs, étroits, avec les cuisses en massue. Le corps est court et épais. L’écusson manque (3). (1) Outre les Atcuchus précités, rapportez au même sous-genre les Æ. laticollis, variolosus, semipunctaius, miliaris, sancius , etc. , de Fabri- cius, et quelques autres. Voyez l’ouvrage précité de M. Mac Leay fils, et l’Entomographie de la Russie, où quelques espèces de ce sous-genre et des suivants sont parfaitement figurées. (2) Les Ateuchus, sinuatus, pilularius, flagellatus, Leei, Kænigü, cu- preus, profanus , etc., de Fab. ; le Sc. fulgidus d’Oliv., etc. Les Ateu- chus de Fabricius, qui sont propres à l'Amérique, appartiennent à d’au- tres sous-penres. M. Mac Leay fils (Hor. entom., I, pars it , pag. 510), conserve encore les Gymnopleures avec les Ateuchus ou ses Scarabées , mais il en fait une division dont il indique les espèces. (3) Ateuchus Schæfferi, Fab. ; — Sc. longipes, Oliv., et quelques au- res espèces inédites du cap de Bonne-Espérance. ©Q1 2 FAMILLE DES LAMEBELLICORNES. Les Circezuies. (Circezuium. Latr.) ” Dont le corps est hémisphérique, bombé, avec l'abdomen presque demi circulaire, et les bords latéraux du corselet droits ou point dilatés dans leur milieu, I n’y a point d’écus- son. Le chaperon offre quatre ou six dentelures (1). Les Copromtes. (Coprosius. Latr. ) Pareillement sans écusson , et dont le corps est ovoïde, point ou peu bombé, avec le milieu des bords latéraux du corseletdilaté en manière d'angle mousse ou arrondi, l’ab- domen presque carré, et le chaperon bidenté. Ces insectessont plus particulièrement propres au nouveau continent (2). Les espèces dont les quatre jambes postérieures sont pro- portionnelleinent plus courtes, dilatées ou élargies notable- ment à leur extrémité, avec les premiers articles des tarses plus larges, composent le genre Cnorripie (Chæridium) de MM. Lepeletier de Saint-Fargeau et Serville (Encyclop. mé- thod.). Nous réunirons encore aux coprophiles celui qu’ils nomment //yboma (ibid.). Un autre sous-genre, voisin des précédents, dont les espèces sont aussi américaines; celui qu’ils appellent Æ5s- chrotes,maisque M. Dalman avait publié (Ephém. Entom., 1824) avant eux sous une autre dénomination. Celle d’'Eurystrerne. (EURYSTERNUS.) Diffère des précédents par la présence d’un écusson. Le corps est d’ailleurs ovale-oblong, plan en dessus, avec les côtés postérieurs du corselet coupés brusquement et d’une manière oblique. Les hanches intermédiaires sont dirigées dans le sens de la longueur du corps, et parallèlement à ses côtés. Dans tous les coprophages suivants, les quatre jambes postérieuressont toujours dilatées à leur extrémité et presque en forme de triangle alongé; les intermédiaires.se terminent (1) Les Ateuchus Bacchus, Hollandiæ, de Fab. (2) Les 4. volvens, violaceus, ÉRR ANE 6-punctatus ; etc. ,-de Fabricias 536 INSECTES COLÉOPTÈRES. d’ailleurs, comme dans les derniers, par deux fortes épines ou éperons; mais la tête, ou le corselet, ou l’un et l’autre offrent, dans les mâles, des cornes ou des éminences qui les distinguent de l’autre sexe. Dans plusieurs, les trois derniers articles des antennes , en forme de demi-godets, ou semi- cupulaires, s’emboîtent ou s’empilent concentriquement. Ces insectes serapportentaux genres Onitis et Copris de Fabricius. Deux sous-genres à massue antennaire feuilletée nous pré- sentent un caractère qui leur est, dans cette section, ex- clusivement propre : le troisième article des palpes labiaux est peu ou point distinct, et le précédent est plus grand que le premier. (Les Onrricer.es. ( Onrricezrus. Ziég., Dej.) Ont lecorps oblong, déprimé, avec le corselet grand, pres- que ovale et presque aussi long que large, toujours uni. L’écusson est distinct. De simples lignes élevées ou destuber- cules de la tête distinguent les mâles des femelles (1). Les Onrnopnaces. (OnraopmAGus. Lat.— Copris. Fab. ) N’offreut point d’écusson. Leur corps est court, avec le cotselet assez épais, plus large que long, soit presque semi- orbiculaire, soit presque orbiculaire, mais fortement échan- cré ou tronqué en devant. La tête, et souvent aussi le cor- selet, est cornue dans les mâles. L’O. taureau (S. taurus, Lin.; Oliv., col. I. 3, vin, 63), petit, noir; deux cornes arquées en demi - cercle sur la tête du mâle; deux lignes élevées et transverses sur celle de la femelle, — Dans les bouses de vache. L’O. nuchicorne (S. nuchicornis, Lin. ; Panz., Faun. insect. Germ. {, r, et XLIX, 8), petit, noir, avec les étuis gris et parsemés de petites taches noires ; une éléva- tion comprimée et en forme de lame, et terminée en une pointe presque droite sur le derrière de la tête du mâle; deux lignes élevées et transverses sur celle de la femelle ; un tubercule à la partie antérieure de son corselet. Avec le précédent. — (1) Dej. , Catal., p. 53. è FAMILLE DES LAMELLICORNES. 337 L'Afrique et les Indes orientales en offrent plusieurs autres espèces, dont quelques-unes très brillantes, mais toutes de petite taiile (1). Deux autres sous-genres offrant un écusson ou un hiatus sutural, indiquant sa place, dont les pieds antérieurs sont souvent dépourvus de tarses et souvent encore plus longs, grêles et arqués dans les mäles, sont distingués de tous les autres coprophages par la forme de la massue de leurs an- tennes; son premier article, ou le septième de tous, est en forme de demi-cornet , emboîte le suivant, dont une por- tion au moins est cachée et a la figure d’un fer à cheval; le troisième, ou le dernier, est en forme de cupule renversée. Le corselet est grand, et offre ordinairement, près du milieu du bord postérieur, deux petites fossettes. Les Onrris. (Onrris. Fab.) Où le second article des palpes labiaux est le plus grand de tous, et où l’écusson , quoique très petit et enfoncé, est ce- pendant visible. | Les pieds antérieurs sont généralement plus longs, plus grêles et arqués dans les mâles. Leurs tarses manquent le plus souvent. Le corselet, un petit nombre excepté, est sans cornes (2). Les Pnanées. (Paanæus. Mac L.— Zonchophorus. Germ. — Scarabœus. Lin.— Copris, onitis. Fab.) Où ie premier article des palpes labiaux est le plus grand de tous et dilaté au côté interne. Un simple vide sutural indique la place de l’écusson. Les mâles diffèrent beaucoup de leurs femelles par les proéminences, en forme de cornes, de la tête et du corselet ; mais les longueurs respectives des pattes sont identiques. Plusieurs grandes et belles espèces de bousiers ou co- pris de Fabricius, propres au nouveau continent et plus particulièrement à ses contrées équinoxiales, composent ce sous-genre (3). (x) Dej., id. Voyez Latr., Gener. crust. et insect. , IF, p. 83. (2) Consultez l’article Onitis de L Encyclopédie methodique. (3) Ibid. , article Phance , et surtout l’ouvrage de M. Mac Leay fils, 538 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Bousiers proprement dits. (Copris. Geoff., Fab. — Scarabœus. Lin.) Ne comprennent plus maintenant que ceux dont les an- tennes se terminent par une massue à trois feuillets; dont les quatre jambes pustérieures sont fortement dilatées et tronquées à leur extrémité; qui n’ont ni écusson, ni vide à sa place; dont le corps est toujours épais , et diffère, en dessus, se!on les sexes; et qui ont les palpes labiaux com- posés de trois articles distincts, dont le premier plus grand, : presque cylindrique, point dilaté au côté interne. Les plus grandes espèces habitent les contrées de l’A- frique et des Indes orientales, situées entre les tropiques ou dans leur voisinage. On trouve très communément en Europe le B. lunaire (CS. lunaris, Lin. ; Oliv. , ibid., v, 36), qui est long de huit lignes, noir, très luisant , avec la tête échancrée au bord antérieur , portant une corne élevée, plus longue et pointue dans le mâle, courte et tronquée dans la femelle (S. emarginatus, Oliv., ibid, vux, 64). Le corselet est tronqué en devant, avec une corne de chaque côté. Les étuis sont profondément striés (1). Ainsi queles lamellicornes des sections suivantes, les der- uiers coprophages ont tous les pieds insérés à égale dis- tance les uns des autres, et un écusson très distinct. Les palpes labiaux sont glabres ou peu velus, avec le troisième et dernier article plus grand ou plus long au moins que les précédents. Les élytres enveloppent entièrement le pourtour de l'abdomen , ou lui forment une voûte, caractère qui les rapproche des scarabéïdes de la section suivante. Ces insec- tes ont d’aiileurs les plus grands rapports, quant aux an- tennes et aux pattes, avec ceux du sous -genre précédent ; — intitulé Horæ entomolog. , 1, pars 1, p. 124. 11 y rapporte les Scarabées suivants d'Olivier : bellicosus, lancifer, Jasius, Mimas, Belzebut, festisvus, carnifex , etc. (x) Les Copris : Antenor, Hamadryas, Midas, gigas, bucephaius, mo- lossus, hispanus , nemetrinus, nemestrinus, sabœus , Jachus, ete., de Fa- bricius ; l’Æteuchus T'molus de M. Fischer ( Entom. de la Russ. , 1, vin, 3, 2) est un Copris. FAMILLE DES LAMELLICORNES. 359 mais les différences sexuelles sont moins prononcées , et ne consistent souvent qu’en de simples petites éminences, en forme de tubercules. Tous ces coprophages sont d’ailleurs de petite taille. Plusieurs espèces paraissent dès les premiers jours du printemps. Ils composent deux sous-genre. Les Apmopiss. (Arnopius. Ilig., Fab.—Scarabœæus. Lin. ; Geoff. — Copris. Oliv.) Le dernier article des palpes est cylindrique; celui des labiaux est un peu plus grêle queles précédents, ou du moins pas plus gros. Les mâchoires n’ont point au côté interne d’appendice ou de lobe corné et denté. Le corps est rare- ment court, avec l’abdomen très bombé, et lorsqu'il offre ces caractères, le corselet n’est point sillonné transversa- lement. L’A. du fumier (S. fimetarius, Lin. ; Panz., Faun. insect. Germ., XXXI ,2) , long de trois lignes, noir, avec les étuis et une tache de chaque côté du corselet, fauves; trois tubercules sur la tête ; des stries ponctuées sur les élytres (1). Les Psammonies. (Psammonius. Gyll. ) Dout le dernier article des palpes est presque ovalaire , et le plus long et le plus épais de tous, et dont le lobe interne des mâchoires est corné et divisé en deux dents. Le corps est court, avec le corselet sillonné transversalement et l’ab- domen renflé (2). (1) Voyez Schœnh., Synon. insect., 1, 1, p. 66; Panz., Ind. entom. , p. 7. (2) Je n’y rapporte que le Psammodius sulcicollis de M. Gyllenhall (Insect. Suec. , I, p. 9). Les autres espèces , la première exceptée (voyez Ægialie), sont de vrais Aphodies. Voyez l'Encyclopédie méthod. , article Psammodie. Le genre Euparte (Euparia) établi dans l'Encyclopédie méthodique , par MM. Lepeletier et Serville, appartient, sans aucun doute, à cette section; mais comme ils ne l’ont point signalé complétement, et que je n'ai point vu l'espèce servant de type, je ne puis assigner sa place. Selon eux, les côtés dela tête sont dilatés, ct forment un triangle. Les angles postérieurs du corselet sont échancrés, et Les angles huméraux des élytres 540 INSECTES COLÉOPTÈRES, Ce sous-genre nous conduit naturellement au premier de. la section suivante, celle des AréÉNicozes (4renicoli). Ces sca- rabéïdes sont, avec les aphodies et les psammodies, les seuls dont les élytres recouvrent entièrement l’extrémite postérieure de l’abdomen , de sorte que l’anus est caché ; mais plusieurs caractères les distinguent de ceux-ci. Lelabre est coriace et déborde le plus souvent le chaperon. Les man- dibules sont cornées , ordinairement saillautes et arquées. Le lobe terminant les mâchoires est droit et point courbé en dedans. Le troisième et dernier article des palpes labiaux est toujours très distinct, et presque aussi long au moins que le précédent. Quelques-uns exceptés , les antennes sont composées'de dix ou onze articles. Ces coléoptères vivent aussi de fiente, creusent des trous profonds dans la terre, volent plus spécialement le soir, apres le coucher du soleil, et contrefont les morts, lorsqu’on les prend à la main. M. Léon Dufour nous apprend que le canal digestif des géotrupes, l’un des principaux sous-penres de cette section , a un peu moins d’étendue que celui des Copris , et que le ventricule chilifique n’offre aucun vestige de papilles (Annal. des sc. natur., Nil, p. 234). Ici (Geotrupides, Mac L.) la lèvre est terminée par deux lobes ou languettes saillantes ; les mandibules sont générale- ment saillantes et arquées ; le labre est en tout ou eu partie découvert; les antennes sont composées, dans le plus grand uombre, de onze articles. Le corps est noir ou rougeûtre, avec les élytres lisses ou simplement striées. Les mâles ont le plus souvent des saillies en forme de cornes, ou dif- fèrent extérieurement, par d’autres caraetères, des indivi- dus de l’autre sexe. Ces insectes se nourrisent plus particu- lièrement de matières excrémentielles. Les uns ont neufarticles aux antennes. Les AËcraztes. (AEGiaziA. Latr. — Æphodius. Fab.) Ont le labre très court, transversal, à peine apparent, eu- sont prolongés en avant, en manière de pointe. La seule espèce indiquée estV’Æ. marron (Castanea). Ces caractères et la couleur même me fout soupconner que ce genre est très voisin de celui d’'Eurysterne de M. Dal- man, dont nous avons parlé. FAMILLE DES LAMELLICORNES. 541 ter ; les mandibules terminées en pointe bifide; le lobe in- terne des mâchoires cornéet bidenté ; le corps court, renflé, avec Île corselet transversal et l’abdomen gibbeux; les quatre jambes postérieures épaisses , incisées , et dont les deux der- nières terminées par deux éperons comprimés, presque PTS ou en forme de spatule; les deux antérieures n’ont point de dent au côté interne ; les cuisses Annie |» sont plus fortes (1). Les Crirows. (Criron. Mac L. — Diosomus. Dalm. — Sino- dendron. Fab.) px ‘à [l Se rapprochent, par la massue des antennes, plutôt semi- pectinée que feuilletée, des lamellicornes de la seconde tribu , et y ont en effet été placés par M. Mac Leay fils; mais ils appartiennent, par l’ensemble des autres caractères, à la présente section. Leur labre est entierement découvert, grand , cilié et quadridenté. Leurs mandibules sont robustes, en forme de triangle alongé, avec deux dents au côté in- terne. Les deux lobes maxillaires sont coriaces et inermes. Le corps est étroit, alongé, presque cylindrique, avec le corselet longitudinal , séparé de l’abdomen par un profond étranglement ; l'abdomen alongé, et les jambes antérieures larges, digitées, et munies, au côté interne, à la suite de l’éperon, d’une dent soyeuse au bout. Les cuisses ont une forme lenticulaire, et les antérieures sont plus grandes. L’extrémité antérieure de la tête offre une rangée transverse de petits tubercules (2). D’autres ont onze (3) articles aux antennes. (1) Psanmodius arenarius, Gyl., Insect. Suec., 1, pag. 6; Scara- bœus globosus , Panz., Faun. insect. Germ., XXXVII, 2; Aphodius arenarius , Fab. (2) Séno:'endron digitatum , Fab. ; Chiron digitatus , Mac L., Hor. en- tom. Î, pars1, pag. 107; Diasomus digütatus, Dalm., Ephem. entom., L, pag. 4. D Cette supputation est quelquefois Fr attendu qu’il n’est pas soujours facile de distinguer l’article qui précède la massue, et qu'il peut, en apparence, se confondre avec le premier de cette massue. La base du second forme aussi une sorte de nœud ou de rotule, que l’on peut prendre pour un article, DAS INSECTES COLÉOPTÈRES. Quelques-uns sont distingués de tous les autres par la massue en cône renversé, et composée d'articles ou de feuii- lets contournés en manière d’entonnoir et emboîtés concen- triquement; et par leurs mandibules entièrement dentées en scie au côté interne, offrant en dessous, surtout dans les mâles, un avancement ou corne. Le corselet est très échan- cré en desdnt dans ces individus, avec les angles antérieurs très dis en avant. L’ DA Hen est fort court , presque semi-circulaire , et les dernières pattes sont peu Hotenees de son extrémité.Les palpes labiaux sont un peu plus longs que les autres , avec le second articie alongé et les deux autr presque d égale longueur. Les mâchoires sont munies inté- rieurement de poils et de cils en forme de petites épines; leur lobe terminal est étroit et alongé. Le menton est en forme detriangle, tronqué transver salement à à son extrémité. Tels sont Les Lérarus. (Lerarus. Scop., Fab.) Dont les espèces, en très petit nombre, sont propres à la Hongrie et aux contrées occidentales de la Russie. Le Léthrus céphalote ( Lethrus cephalotes , Fab.; Fisch., Entom. de la Russ., 1. p. 133, XIIL, : ), distingué des au- tres espèces par sa couleur entièrement noire, son cor- selet et ses élytres lisses, est , suivant le célèbre profes- seur Gothelf Fischer, un animal très nuisible aux endroits cultivés , parce qu’il cherche de préférence les gemmes ou feuilles à peine apparentes , et les coupe net- tement avec les pinces tranchantes de ses mandibules. C’est pourquoi on l’appelle en Hongrie, où il fait beau- coup de mal aux vignes , coupeur , schneïder. La poitrine avançant beaucoup au-dessous del’abdomen , et les pattes dederrière paraissant être insérées près de l'anus, il grimpe très bien, et fait son chemin de retour en reculant. Après avoir coupé le cœur d’une plante, il recule comme une écrevisse, portant sa proie dans chaque trou.Chaque trou creusé dans la terre est occupé par paire; mais du temps de l’accouplement, il se montre souvent un mâle étran- ger qui désire y être admis. Là se livre un combat véhé- ment, durant lequel la femelle, ferme l’entrée du trou et pousse toujours le mâle du derrière. Ce combat ne FAMILLE DES LAMELLICORNES. 545 cesse qu'avec la mort ou la fuite du mäle étranger. Ce savant en décrit trois autres espèces, inconnues avant lui (Zbid., p. 136-140 ). Tous les autres arénicoles ont la massue des antennes composée de feuillets de forme ordinaire, et appliqués les uns sur les autres dans un même sens, ou comme ceux d’un livre. Ils composent notre sous-genre de Géorrure (Geo- trupes ) , ou celui de Scarabée ( Scarabœus ), de Fabricius, et dont on a détaché depuisles sous-genres suivants. Ceux dont la massue des antennes est ovale ou ovoïde, et dont tousles feuillets ont, même dans la contraction , leurs tranches ou bords totalement ou partiellement découvertes, en composent deux. Les Grorrures proprement dits. (Georrupes. Lat.) Ont le labre en carré transversal , entier ou simplement denté ; les mandibules arquées, très comprimées, dentées à leur extrémité et souvent sinueuses au côté extérieur ; les mächoires garnies d’une frange très épaisse de poils; le der- nier article de leurs palpes guère plus grand que le précé- dent, mais le même des labiaux plus grand ; le menton pro- fondément échancré; les jambes antérieures alongées, avec un grand nombre de dents au côté extérieur, et un seul épe- ron ou épine à leur extrémité interne’; et le chaperon en forme de lozange. Tantôt les mâles ont le corselet armé de cornes. Ce sont les ceratophyus de M. Fischer, ou les armidens de M. Zié- gler. Le G. phalangiste (S. typhœus, Lin. ; Oliv., col. [, 3; vit, 52 ), noir; trois cornes avancées, en forme de pointes, et dont l’intermédiaire plus courte, au-devant du corse- let du mâle. Etuis striés. Dans les lieux sablonneux et élevés. Le G. momus (5. momus, Fab.), découvert en Espa- gue par M. le comte Dejean, diffère du précédent par ses élytres lisses, et lui ressemble pour le reste. Le G.. dispar mâle ( Ceratophyus dispar, Kisch., Entom. de la Russ., Il, xvni), espèce que l’on trouve en Italie et en Russ'e, a une corne sur la tête et sur le corselet, 544 INSECTES COLÉOPTÈRES. Tantôt les deux sexes sont dépourvus de cornes. Ce sont les géotrupes propres. Le G. stercoratre ( Scarabœæus stercorarius, Lin. ; Oliv., 1b., V,39), d’un noir luisant ou d’un vert foncé en dessus, violet ou d’un vert doré en dessous; un tubércule sur le vertex ; des raies pointillées surles élytres ; les intervalles lisses; deux dentelures à la base des cuisses postérieures. Le G. printanier (S. vernalis, Lin.; Oliv., 1bid., 1v, 23), plus court que le précédent, se rapprochant de la forme hémisphérique, d’un noir violet ou bleu, avec les anten- nes noires et les élytres lisses. Les Ocuopées. (Ocsopæus. Mes.— Melolontha. Fab.) Ont le labre fortement échancré et presque en forme de cœur tronqué postérieurement ; les mandibules en forme de triangle alongé, et dont l’une, terminée en une pointe simple , avec une entaille en dessous, et l’autre par deux dents obtuses; le lobe extérieur des mâchoires bordé de pe- tites épines ou de gros cils, crochus au bout, avec deux pe- tites dents cornées et égales, internes ; l’autre lobe , ou l’in- terne, formé d’un pinceau de soies et rétréci en pointe; le dernier article de leurs palpes beaucoup plus long que le précédent, cylindrique ; le second des palpes labiaux ‘plus grand que les autres, et le suivant ou dernier en ovoïde tronqué. Les jambes antérieures n’ont que deux dents au côté extérieur, et l'extrémité du côté opposé ou l’interne a deux épines, dont l’inférieure plus petite. Le corps est pro- portionnellement moins élevé que celui des autres géotru- pes et sans cornes (1). Les géotrupes où la massue des antennes est grande, or- biculaire ou presque globuleuse , et dont le premier et le dernier feuillet enveloppent entièrement, dans la contrac- tion, l'intermédiaire ou le dixième, ou lui formant une sorte de boîte, composant trois autres sous-genres. Celui d’Arayrée. (Arayreus. Mac L.) Se rapproche des coprophages par ses pattes inter- (1) Melolontha chrysomelina, Fab.; Panz., Faun. insect. Germ., XXXIV 2 FAMILLE DES LAMELLICORNES. 545 médiaires plus écartées à leur naissance que les ‘au- tres(r). Les ÉLépaasromes. ({ Ezrpaastromus. Mac L.) Sont remarquables par leur chaperon dilaté de chaque côté et prolongé , en devant, dans leur milieu, en une lame presque carrée , plus épaisse et fourchue au bout ; en outre, par la longueur de leurs palpes maxillaires, qui est presque triple, de celle des labiaux. Le menton est profondément échancré, et les deux mandibules sont dentées à leur extré- mité (2). Les Bozsocères. ( Borsoceras. Kirb.— Odontœus. Ziégl. — Scarabœus. Lin. , Fab.) Où, comme. dans les ochodées, dont ils se rapprochent beaucoup, l’une des mandibules est simple et l’autre bi- dentée au bout ; où les palpes maxillaires ne sont guère plus longs que les labiaux, et dont le menton n’offre point d’échancrure. Nous en ayons une espèce en France, celle qu’on a nommée Mobilicorne (S. mobilicornis , Fab. ; Panz, Faun. insect.; Germ., XIT, 2), elle est petite, noire en dessus, fauve en dessous , avec une corne très longue, linéaire , un peu recourbée et mobile, sur la tête; le corselet pro- fondément ponctué, canaliculé au milieu, et muni anté- rieurement de quatre tubercules. Lesélytres ont des stries pointillées. Son corps est quelquefois entièrement fauve (9. testaceus , Fab. ). L’un des fils du célèbre voyageur et ornithologisteLe Vail- lant a remarqué que les grenouilles et les crapauds étaient très friauds de cet insecte, et il s’en est procuré un grand nombre d'individus en éventrant ces reptiles (3). Notre première division des scarabéides arénicoles se terminera par ceux dont les antennes, ainsi que dans la plu- (1) Horæ entomol. , 1,1, p. 123. (2) Zbid., p. 121; Scarabœus proboscideus, Schreib., Trans. lin. Soc., VI, p. 189. (3) Bolboceras Australasiæ , Kirb. , Trans. linn. Soc., XIT, xx111, 5 — les Scarabées quadridens , cyclops , lazarus, de Fabricius. TOME I, 53 ) 546 INSECTES COLÉOPTÈRES. part des autres scarabéïdes venant après, ont dix articles aux antennes. Le dernier article de leurs palpes est alongé. Les lobes maxillaires sont membraneux. Le labre est moins saillant que dans les précédents ou peu avancé. Les mandibules ne sont point ou que très peu dentées. Le chaperon est court, soit arqué et arrondi, soit avancé en manière d’angle. Ces insectes sont tous très petits, avec le corselet sans cornes. Les Hyzosores. (Hyrosorus. Mac L.— Scarabœæus , geotrupes. Fab. ) Lc premier article de leurs antennes est en forme de cône renversé et alongé, et l’article intermédiaire de la massue est enveloppé entièrement par les deux autres, ainsi que dans les derniers sous-genres. Les jambes sont étroites et alongées. Le chaperon est arrondi par devant (1). Les AcanTaocÈREs. (Acanruocerus. Mac L.) Les antennes ont leur premier article fort grand, dilaté supérieurement, en forme de lame, et les bords du feuillet intermédiaire de la massue, lorsqu'elle est pliée, décou- verts. Les jambes, surtout les quatre dernières , sont lamel- liformes et recouvrent les tarses, repliés sur elles dans la contraction des pieds. Le chaperon va en pointe ou se*ter- mine par un angle. Le corselet est presque semi-lunaire (2). Là, ou dans notre seconde division des arénicoles ( Trogi- des, Mac L.), les antennes, guères plus longues que la tête, sont toujours composées de dix articles, dont le premier grand et très velu. La languette est entièrement cachée par le menton. Le labre et les mardibules sont peu découverts; ces dernières parties sont épaisses. Les palpes sont courts. Le menton est très velu: Les mâchoires sont armées de dents au côté interne. Le corps, cendré ou couleur de terre, est (1) Mac L., Horæ entom. , 1,1, p.120 ; Geotrupes arator, Fab. (2) Mac L., tbid. , pag. 136; Æ. æneus, espèce dont je dois Ja com- munication à l’un de nos plus habiles ingénieurs constructeurs de la ma- rine, M. Lefebure de Cerisy, et non moins instruit en Entomolopic. M. Mac Leay rapporte au même genre Le Trox. spinicornis de Fab. FAMILLE DES LAMELLICORNES. 547 très raboteux ou tuberculeux en dessus. La tête est inclinée, se termine par un angle ou va en pointe. Le corselet est court, transversal, sans rebords latéraux, sinueux posté- rieurement , avec les angles antérieurs avancés. L’abdomen est grand, bombé, et recouvert par des élytres très dures. Les pieds antérieurs sont avancéss, et leurs cuisses recou- vrent le dessous de la tête. Ces insectes produisent une stri- dulation au moyen du frottement réitéré et alternatif du pédicule du mésothorax, contre les parois internes de la ca- vité du corselet. Ces insectes se tiennent dans la terre ou dansile sable, pa- raissent ronger les racines des végétanx. Ils forment le genre Trox {Trox) de Fabricius et d'Olivier. | M. Mac Leavy fils en a séparé, sous le nom générique de Puosere ( Phoberus), ceux dont les côtés du corselet sont déprimés , dilatés, et bordés d’épines et qui n’ont point d’ailes. Le bord posérieur du corselet a , de chaque côté, une forte échancrure , et le chaperon est arrondi par devant (1). Une troisième section, celle des Xycopnizes ( Xylophili), comprendra les géotrupes de Fabricius et quelques-unes de ses cétoines. Ici l’écusson est toujours distinct, et les ély- tres ne recouvrent point l’extrémité postérieure de Pabdo- mien. Les crochets des tarses de plusieurs sont inégaux. Les antennes ont toujours dix articles, dont les trois derniers for- ment une massue feuilletée , et dont le feuillet intermédiaire (1 Trox horridus, Fab. ; Mac L., Horæ entom. , 1,1, p. 137. Les Trox de Fabricius ne changent point de place. Voyez cet auteur, Oli- vier et Schœnher. Les genres Cryptodus et Mæchidius, que M. Mac Leay met dans sa famille des Trogidæ , immédiatement après celui de Phoberus, ont l’ex- trémité postérieure de l’abdomen découverte, et neuf articles aux an- tennes, caractères qui paraissent les éloigner du Trox. Je soupconne que les Mæchidies, à raison de la forme et de l’échancrare du labre, et de quelques autres caractères , avoisinent les Mélolonthes. Les cryptodes se distinguent de tous les autres Scarabéïdes par leur menton, qui recouvre presque entièrement la bouche en-dessous, et même par les palpes labiaux, situés, ainsi que la languette, derrière lui. Ces deux genres ont été éta - blis sur des insectes de l’Australasie, et que je n’ai point vus. + 29 548 _ INSECTES COLÉOPTÈRES. west jamaisentièrement caché parles deux autresou emboîté, Le labre n’est point saillant , et son extrémité antérieure au plus est découverte. Les mandibules sont entièrement .cor- nées et débordent latéralement la tête. Les mächoires sort cornées ou de consistance solide, droite et ordinaire- ment dentées. La languette est recouverte par un menton de forme ovoïde ou triangulaire, rétréci et tronqué à son extrémité, dont les angles sont souvent dilatés. Tous les pieds sont insérés à égale distance les uns des autres. Une première division comprendra les géotrupes de Fabri- cius. Les mâles diffèrent de leurs femelles par des éminences particulières, sous la forme de cornes, de tubercules, soit de la tête ou du corselet, soit de ces deux parties , et quel- quefois aussi par la forme de la dernière. Le chaperon est petit, triangulaire, soit pointu, soit tronqué ou bidenté au bout. Le labre est presque toujours entièrement caché. Ici les mâchoires se terminent par un simple lobe coriace , crustacé, plus ou moins velu , sans denis ; là elles sont en- tièrement écailleuses, vont en pointe, et n’offrent qu’un petit nombre de dents, accompagnées de poils. Le menton est ovoïde ou en triangle tronqué. La poitrine n’offre point de saillie. Les crochets des tarses sont généralement égaux. L'écusson est petit ou moyen. Les couleurs tirent sur le noir ou sur le brun. Yantôt les mâchoires sont terminées par un lobe coriace ou crustacé, sans dents et simplement velu ou muni de cils spinuliformes. 4 Les Onxcrës. (Orvcres. Îlig.— Scarabœus. Lin.) Dont les pieds diffèrent peu en longueur, et dont les quatre jambes postérieures sont épaisses, fortement incisées ou échancrées , avec l’extrémité très évasée, comme étoilée dans plusieurs. L’O. nasicorne (S. nasicornis, Lin. ; Rœs., LL, vr, vi}, long de quinze lignes, d’un brun marron luisant, avet la pointe du chaperon tronqué; une corne conique, plus ou moins longue, arquée en arrière, sur la tête; devant du corselet coupé obliquement, avec trois dents ou tu- bercules à la partie élevée et postérieure de la troncature; FAMILLE DES LAMELLICORNES,. 549 étuis lisses. — Il vit, ainsi que sa larve, dans les couches de tan. On trouve, dans le midi de l’Europe, une autre espèce, ( G.. silenus , Fab. ; Oliv. , col. 1,3, vur, 62, a—c.), plus petite que la précédente, d’un brun marron plus ciair; une petite corne, recourbée et pointue, sur la tête du mâle; une excavation profonde au milieu de son corselet; le dernier article de ses deux tarses antérieurs renflé , avec deux crochets très inégaux ; élytres finement et vaguement pointillées (x). L Les AcaAcÉPnALEs. (AcacrpmaLa, Mank.) Dont les pieds antérieurs, dans les mâles'au moins, sont plus longs que les suivants, et dont les quatre jambes posté- rieures sont grêles ou peu épaisses, presque cylindriques, légèrement dilatées à leur extrémité, sans entailles ou inci- sions latérales profoudes. Le labre est entièrement caché. Le lobe terminant les mä- choires est simplement velu. Les antennes ont dix articles, et c’est par erreur que dans l’Encyclop. méthod. (art. Sca- rabée), on ne leur en doune que neuf. J'en connais deux espèces, et l’une et l’autre du Bré- si (2). . Tantôt les mâchoires , ordinairement cornées ou écailleu- ses, sont plus ou moins dentées. Les ScarAsées proprement dits. (Georrupes. Fab.) Ont le corps épais, convexe , et le côté extérieur des man- dibules sinué ou denté. (1) Ajoutez les Géotrupes Doas, rhinoceros, stemtor, etc. de Fa- bricius. Le G. orphnus de M. Mac Leay, établi sur le G. bicolor de Fab. , ne diffère pas du précédent. Le bord antérieur du labre est saillant ou dé- couvert. Les mächoires sont terminées par un faisceau de cils spinuli- formes, arqué extérieurement, avec un lobe crustacé, triangulaire. La massue des antennes est presque globuleuse. Son genre Dasygnathus, qu’il place dafñs sa famille des Dynastidés, nous est inconnu; mais nous soupçonnons , d’après l’exposition de ses caractères, qu’il se rapproche des précédents et du suivant. Les mächoires ne sont point dentées. (2) Le G. Ægeon de Fabricins #st peut-être congénère. 990 : INSECTES COLÉOPTÈRES, Les contrées équatoriales des deux mondes en fournis- sent des espèces très remarquables. Le S. Hercule (S. Hercules , Lin.) ; Oliv. , col. 1,3, 1, xx, 1), long de cinq pouces, noir, avec les étuis d’un gris verdâtre, mouchetés de noir; le mâle a sur la tête une corne recourbée et dentée , et une autre lon- gue, avancée, velue en-dessous, avec une dent , de cha- que côté, sur le corselet. — Amérique méridionale. Quel- ques voyageurs l’ünt nommé Mouche cornue (x). Le 5. branchu (S. dichotomus , Oliv., ibid., xvn, 156), d’un brun marron ; une grande corne fourchue et à bran- ches divisées en deux, sur la tête ; une autre plus petite, courbée et bifide à son extrémité, sur le corselet. Mâle. — Indes orientales. Le S. Zongs-bras (9. longimanus , Lin.) ; Oiv. PM: 20e iv, 27, d’un brun fauve, sans cornes ni tubercules sur la tête et le corselet. Les deux pieds antérieurs de moitié plus longs que le corps, et arqués. — Indes orientales. La France ne nous offre qu’une seule espèce de ce sous- genre, le S. ponctué (Oliv., ibid. , VIN, 70); son corps est noir, ponctué, sans élévationmen forme de corne, dans aucun sexe. Le chaperon est tronqué en devant , avec les angles de la troncature un peu relevés, en manière de dents. Le milieu de la tête offre deux tubercules rappro- chés (2). Les Pnzreures. (Pæaireurus. Lat.— Geotrupes. Fab.) Ne diffèrent des scarabées que par leurs mandibules plus étroites , sans sinus ni dents au côté externe , et par leur corps déprimé,et dont le corselet est dilaté et arrondi sur les côtés (3). (x) Cette espèce est le type du genre Dynastes de M. Kirby. Le 8. 4c- tœæon en forme un autre , celui de Megasoma. Voyez le 1%e volume des Transactions linnéennes. (2) Les Géotrupes de Fabricius, à l'exception des espèces précitées , lormant le G. oryctes, et de celles du genre suivant. (3) G. dydimus, valgus, depressus, de Fab. Quelques espèces iné- dites du Brésil et de Cayenne, ayant quelque analogie avec les Sinoden- FAMILLE DES LAMELLICORNES. Dh 1 Notre seconde division offre des scarabéïdes très voisins des précédents, à quelques égards, mais très rapprochés aussi de divers hannetons et particulièrement @es cétoines, dont ils ont le port extérieur, mais dont l’organisation buc- caleest différente; c'est même avecelles que Fabricius et Oli- vier ont placé la plupart de ces insectes. Leur corps est gé- néralement plus court, plus arrondi, plus lisse que celui des scarabées, et orné de couleurs brillantes. La tête et'le corselet sont identiques et sans éminences particulières dans ies deux sexes. Le bord antérieur du labre est presque tou- jours découvert ou apparent. Les mâchoires sont entière: ment écailleuses , comme tronquées au bout, avec ciuq à six fortes dents au côté interne. Le menton est proportion- nellement plus court et plus large que celui des mêmes co- léoptères, et moins rétréci supérieurement. Le mésoster. num se prolonge souvent en manière de corne ou de poiute mousse entre les secondes pattes et au-delà. L’écusson est ordinairement grand. Les crochets des tarses sont commu- nément inégaux. Un petit nombre excepté, ces xylophiles sont païticuliers aux contrées équatoriales du nouveau con- tinent. Ici, de même que dans tous les scarabéides précédents , l’on ne voit point entre les angles postérieurs du corselet et les extérieurs de la base des élytres de pièce axillaire (1), remplissant le vide compris entre ces parties. Exposons d’abord les sous-genres où le milieu de la, poi- trine ue présente aucun prolongement, en manière de pointe ou de corne. Les Héxopows. ( HExopow. Oliv., Fab.) Leur corps est presque orbiculaire, plan en dessous, drons, ont Le corps plus épais, et lient les Phileures avec nos Scarabées ou les Géotrupes de Fabricius., genre dent l’étude n’a pas été assez appro fondie , sous Le rapport de l’organisation buccale. (1) Pièce latérale du mésosternum , plus grande et plus épaisse que d'ordinaire, et qui répond peut-être à cette petite écaille arrondie , nom- mée T'égule par quelques auteurs, que l’on voit à l’origine des ailes supé- rieures des Hyménoptères. Voyez, à cet égard, le Mémoire de M. Au- douin sur le thorax des insectes. 552 INSECTES COLÉOPTÈRES. avec la tête carrée, reçue dans une échancrure profonde du corselet, le bord extérieur des élytres dilaté, et précédé d’une gouttière , les pieds grêles, et les crochets des tarses très petits , égaux. Le tabre n’est point apparent. La massue des antennes est . petite. Les mâchoires sont fortement dentées (1). Les CycrocepmaLes. (CycLocepaLa. Latr. — Chalepus. Mac L. — Melolontha. Fab.) Ont le corps ovoïdé , avec la tête dégagée , les élytres fai- blement rebordées, sans dilatation ni gouttière latérales , et les tarses antérieurs terminés par un article en massue , à crochets inégaux , l’un et l’autre bifides. : Le bord antérieur du labre est apparent. Les mandibules sont étroites , sans échancrure ou sinus notable au côté exté- rieur , et peu débordantes (2). Dans les sous-genres suivants , le sternum s’avañce en pointe conique, plus ou moins longue, pointue ou arron- die au bout , entre les secondes pattes. . Le bord antérieur du labre est toujours apparent. Les man- dibules sont ordinairement crenelées ou dentées au côté extérieur. Les crochets des tarses sont inégaux. Les Curysopnores, ( Carysopaora. Dej.) Dont les mâles ont les pieds postérieurs très grands, avec les cuisses grosses, les jambes arquées et terminées à EE interne en une pointe très forte (3). (1) Voyez Olivier et Latr. , Gener. crust., IT, p. 106. s (2) Les Mélolonthes geminata, barbata , castanea, signata, fèrru- ginea, melanocephala, pallens , etc. , de Fabricius. Dans les premières, les mandibules sont fortés, arquées et crochues au bout. Celles des AZ, st gnata, melanocephala, etc , sont plus petites, droites, tronquées ow obtuses au bout. Les sommités des mâchoires et du menton sont, en outre, garnies de poils. On pourrait, d’après cela, former avec ces es- pèces et leurs analogues, un sous-genre PePE Tous ces insectes sont de P Amérique méridionale. (3) Melolontha chrysochlora , Latr,; Voy. de MM. Humb. et Bonpl., H, xv, 1, fem, 2 mâle; — Scarabœus macropus , Shaw., Nat. mis. , CCCLXXX, 1v = FAMILLE DES LAMELLICORNES. 553 Les Rurèzes. (Rureza. Latr: — Rutela, pelidnota. Mac L., Kirb. — Oplognathus. Kirb., Mac L. ) Dont les pattes ne diffèrent point notablement sous le rapport des proportions, dans les deux sexes; dont le men- tonest presque isométrique ; où l’écusson est petit ou de grandeur moyenne, et où la pointe sternale est courte, n’at- teignant pas l’origne des deux pieds antérieurs. Le corps est ovoïde ou ovalaire (1). Les Macrasris. (Macaaspis. Mac L.— Cetonia. Fab.) Qui diffèrent des rutèles, sous le rapport des proportions du menton, qui est sensiblement plus long que large; de la forme courte et arrondie du corps ; de la longueur de l’écus- son, égalantau moins letiers de celle des élvtres, et de cellede la pointe sternale, dont l’extrémité atteint ou dépasse la nais- sance des deux pieds antérieurs. Les mandibules sont pres- que triangulaires, avec l’extrémité pointue et échancrée. Les mâchoires ont plusieurs dents. Le menton est en forme de carré alongé, légèrement rétréci près de son extrémité supé- rieure, et sans cils à son bord supérieur. L'un des crochets des tarses ou des quatre antérieurs au moins est bifide, et l’autre entier (2). Les Cnasmopies. (Cnasmopra. Mac L.) Semblables aux macraspides par la forme générale du corps, les proportions de l’écusson et de la pointe sternale, mais dont les mandibules, plus étroites, ont l’extrémité ubtuË et entière ; où les mâchoires n'ont que deux dents, avec un Re de cils; et dont le menton est en forme d’ovoïde alongé , notablement rétréci vers son extrémité supérieure ;, avec son bord garni de cils. Tous les crochets des tarses sont en outre entiers (3). (1) Voyez le Caial de la coll. de M. le comte Dejean; M. Mac Leay fils, Horæ entomol., I, pars I, et l’article Rutèle de l’'Encyclop. méthod. Les caractères des G. pelidnota et oplognathus ne me paraïssent point suffisamment tranchés: (2) Ztem , ibid. (3) Voyez Particle Rutèle de VEucyclop. méthod’, et l'ouvrage pré- cité de M. Mac Leay fils. 554 INSECTES COLÉOPTÈRES, Là, une pièce axillaire (la même que celle que l’on voit à la même place dans les cétoines ou celle que M. Audouin nomme épimère) remplit le vide compris entre les angles postérieurs du corselet, et les extérieurs de la base des élytres. Les Oméris. (Oméris. Latr. ) (1). Le genre melolontha de Fabricius composera nos qua- trième et cinquième sections. La quatrième, celle des PuyzLopnAces (phyllophagi), est formée de scarabéïdes très rapprochés de ceux des derniers sous-genres; mais les mandibules sont recouvertes en dessus par le chaperon, et cachées en dessous par les mâchoires; leur côté extérieur est seul à découvert, sans déborder néanmoins; elles n’offrent point extérieurement les sinus ou les dentélures que l’on y observe dans les rutèles et autressous-senres a 1alo- gues. La tranche antérieure du labre est à découvert, et tantôt sous la figure d’un triangle renversé et large, et tantôt et le plus souvent sous la forme d’une lame transverse, échancrée dans son milieu. Le nombre des articles des antennes n’est point constant ; et varie de huit à dix; il en est de même de ceux de la massue, et dans plusieurs, les deux sexes dif- fèrent beaucoup à cet égard. La languette est entièrement recouverte par le menton, ou incorporée avec sa face anté- rieure, et les élytres se joignent entièrement tout le long de la suture, caractères qui distinguent ces insectes de ceux de la cinquième section. La famille des anoploguathides'deM. Mac Leay,etquelques autres sous-genres, très voisins de quelques-uns de ceux de la section précédente , composeront notre première divi- sion. Le chaperon est épaissi antérieurement , et forme avec le labre ou seul, une facette verticale, en triangle renversé, et dont la pointe s’appuie sur le menton. Cette dernière pièce est tantôt presque ovoïde, très velue, avec l'extrémité (1) Rutela cetonioides, Encyclop. méthod. ; — Rutela cerata, Gerim. : — Anisoplia histrio ? Dej., mais antennes de neuf articles. Ce sous-genre semble lier ces insectes et les précédents avec les Cetoimes. FAMILLE DES LAMELLICORNES. 555 soil arrondie, soit tronquée et sans échancrure; tantôt en carré transversal, avec le milieu du bord supérieur prolongé en manière de dent simple , ou échancré. Les mächoires des uns se terminent par un lobe coriace ou membraneux, très velu, sans dents, ou n’en ayant que de très petites, et situées pres de milieu dé bord interne; celles des autres sont en- tièrement cornées , ressemblent à des mandibules, soit tron- quées ou obtuses et entières au bout, soit terminées par deux ou trois dents. Ceux dont le menton est presque ovoïde et très velu, et dont les mâchoires se terminent par un lobe triangulaire, pa- reillement velu, sans dents ou n’en ayant que de très petites, et situées près du milieu de son bord interne, forment deux sous-genres (1). Lrs Pacuyres ( Pacayrus. Dej. — Geotrupes, Melolontha. Fab. ) Les antennes des mâles n’ont que huit articles, dont les cinq derniers composent la massue. Les mandibules sont en forme de feuillets très minces, triangulaires, alongés, et en- tièrement cachés, ainsi que le labre. Le lobe terminal des mâchoires est très petit, à peine distinct, sans dents. Le men- ton est très proéminent, avancé et arrondi au sommet. Le dernier article des palpes est le plus long de tous, presque cylindrique. Le corps est épais, avec le chaperon demi circulaire, creusé en dessus en manière de corbeille, et distingué postérieure- ment du vertex par une carène transverse. Le corselet des mâles est excavé et armé en devant d’une corne; les quatre jambes postérieures sont fortes, incisées profondément en travers, avec leur extrémité évasée et couronnée d’une rangée de petites épines ; les éperons sont grands. Les tarses sont longs, grêles, velus, et terminés par deux crochets petits, égaux et simples. Aux antennes et à la forme du en près, ce sous- genre se rapproche beaucoup plus des oryctès que des han- netons (2). (1) Le sternum n'offre aucune saillie. (2) Geotrupes excavatus, Fab., mâle; Melolontha cornuta , Oliv. , 596 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les AmBLyrÈREes. ( AmBLyTEeREes. Mac L. ) Ont dix articles aux antennes, dont les trois derniers composent la massue. Le labre est découvert et lobé. Les mandibules sont fortes et écailleuses. Le lobe maxillaire est de grandeur moyenne et armé de dents cornées au côté in- terne. Le milieu de l’extrémité supérieure du menton est un peu prolongé, tronqué, avec les angles arrondis et portant les palpes; leur dernier article est ovoïde, ie même des mäâ- choires est fort alongé et presque cylindrique. L’écusson est grand (1). Dans les autres sous-genres de la même division, le men- ton est eu carré transversal, avec le milieu du bord supé- rieur avancé en manière de dent, entier ou échancré. Les mâchoires sont entièrement cornées, ressembleut à des man- dibules, terminées par une forte dent, penchée, alongée, soit entière et très obtuse au bout, soit divisée à son extré- mité en deux ou trois pointes. Les mandibules sont tou- jours écailleuses et robustes. Le labre est à découvert. Les uns, et propres à l’Australasie, ont une pointe ster- nale, et les crochets des tarses entiers et inégaux. Tels sont Lrs ANoPpLOGNATHES. ( AnoPLoGNATHus. REpsrmus. Leach. } Les antennes sont composées de dix articles, et l’extrémité des mâchoires est tronquée ou obtuse et entière. Ces in- sectes sont généralement assez grands et ornés de belles couleurs (2). col. 1, 5, vu, 94, a, b, mâle; Scarabœus candidæ , Petag., Insect. Calab., 1, 6;,a, b, mâle; var. noire, observée aussi en Corse par M. Peyraudeau et ensuite en Sicile par M. Lefèvre; — M. atriplicis, Fab. , femelle d’une autre espèce. (1) Mac L., Horæ entom., I, pars 1, p. 142. Ce savant ne parle point des crochets des tarses, ni des différences sexuelles. D’après la description de l'espèce servant de type, le corselet n'aurait point de cornes; Les jambes antérieures ont trois dents au côté extérieur ; on n’en voit que deux aux mêmes des Pachypes. (2) Voyez Mac Leay fils, Horæ entomol., 1, pars], p. 143, et le 12e vol. des Trans. de la Soc. hnn., p. 4or et 405. FAMILLE DES LAMELLICORNES. 557 Les autres, et propres aux pays chauds des deux conti- nents, n’ont point de saillie sternale ; les crochets des tarses, ou l’un d’eux, sont bifides; leurs mâchoires se terminent souvent par deux ou trois dents. Tantôt les antennes ont dix articles, et l’extrémité supé- rieure des mâchoires est entière ou tout au plus échancrée ou bidentée. Les Leucoruyrées. ( Leucorayreus. Mac L. ) Où l’un des crochets tarsiers est entier et l’autre bifide. Les tarses, où du moins les antérieurs, sont garnis de brosses en dessous; ceux-ci sont dilatés dans les mâles. Le dessous de leur tête est plus velu que dans l’autre sexe (1). Les APoconies. ( ApoaonrA, Kirb., Mac L.) Où tous les crochets des tarses sont bifides (2). Tantôt les antennes n’ont que neuf articles, et l’extrémité des mâchoires offre trois dents. Les GénraTes. ( GENIATES. Kirb. ) L’extrémité des mandibules est échancrée. Le menton des mâles offre en dessous une espèce de-brosse circulaire, for- mée de poils très serrés, plane ou comme coupée en ma- nière de vergette. Les quatre premiers articles de leurs tarses antérieürs sont dilatés et garnis de brosses en dessous. L’un des crochets de tous les tarses est entier, et l’autre bifide. L’antéyieur des deux premiers est accompagné à sa base, d’une lame cornée, échancrée inférieurement, arrondie au bout, formant une espèce d’ergot (3). : (1) Mac L., Hor. entom., I, pars I ;p. 145 ; —Melolontha sulcicollis, Germ. insect. Spes nov., p. 124. (2) Kirb., Trans. linn. Soc. , XIT, p. 401; — 4. $emellata, ejusd. , ibid. XXT, 9. (3) Kirb., &id., p. 4o1; — Geniates barbatus, ibid., xxxt, 8. Les Mélolonthes obscura , lanata de Fabricius, l’espèce nommée migrifons par M. Stevens , et décrite dans la Synon. des insect de M. Schœnh. (, 3, app. 115), et probablement d’autres espèces , paraissent devoir former un sous-genre propre, voisin de celui de Géniate, mais à tarses non dilatés. 558 INSECTES COLÉOPTÈRES. . Une seconde division des xylophiles, et qui comprendra Ja famille des mélolonthides de M. Mac Leay fits, nous offre les caractères suivants : le labre est en forme de feuillet transversal, et le plus souvent fortement échancré en des- sous, dans son milieu , de sorte que vu en devant, il a pres- que la figure d’un cœur renversé et à demi tronqué. Le menton est aussi long ou plus long que large, un peu rétréci avant le sommet , soit presque carré, soit presque en forme de cœur; son bord supérieur est droit, ou plus ou moins échancré ou concave dans sou milieu, mais sans dilatation en forme de dent. Les mâchoïres sont ordinairement écail- leuses et armées de plusieurs (5 à 6 communément } dents. On peut partager cette division en deux coupes, dont l’une embrassera le G. melolontha de Fabricius, tel qu’i- liger et moi l’avions restreint; et l’autre, celui d’hoplia de ce dernier. La première de ces subdivisions pourrait con- server le nom de "”elolonthides, et l’autre recevoir celui d’Aoplides. | Nous signalerons ainsi la première. Nombre des feuillets complets de la massue de plus de trois dans plusieurs. Corps - ordinairement épais. Mandibules fortes, entièrement ou en majeure partie cornées, n’offrant au plus, qu’un appendice membraneux et velu, situé dans la concavité ou léchan- crure du côté interne; l'extrémité supérieure fortement tronquée, avec deux ou trois dents ou saillies.angulaires. Tous les tarses terminés par deux crochets ; le premier article des deux antérieurs point prolongé inférieuxyement en un appendice crochu. Labre ordinairement apparent. Dents maxillaires robustes. Les espèces de melolonthes de Fabricius qui formeront le sous-penre De Hanneron proprement dit (Mrroronrma. Fab.) Ont les antennes de dix articles, dont les cinq ou sept der- niers, dans les mâles, et les six ou quatre derniers dans les femelles, composent la massue. Le labreest épaiset fortement échancréen dessous. Tousles crochets des tarses sont égaux, terminés en une pointe entière et simplement unidentés à leur base. L’extrémité postérieure de l’abdomen finit le FAMILLE DES LAMELLICORNES. 59 plus souvent en pointe ou enun stylet, du moins dans les males. . Parmi les espèces où la massue antennaire est de sept feuillets dans les mâles et de six dans l’autre sexe, nous ci- terons: Le 71. foulon (Scarabœus fullo, Lin.; Oliv., col. 1,5, ur, 28), long d'environ un pouce et demi, brun ou noi- râtre, avec trois lignes sur le corselet, deux taches ovoï- des à l’écusson ;'et beaucoup d’autres, irrégulières, sur les élytres , blanches. La massue des antennes du mâle esttrès grande: On le trouve sur les côtes maritimes, dans les dunes. Le 71. ordinaire (S. melolontha, Lin.; Oliv., ibid., 1, x, a—d,)(1), noir, velu, avec les antennes, le bord anté- rieur du chaperon, les élytres et la majeure partie des pieds , d’un bai rougeâtre. Corselet un peu dilaté et mar- qué d’une impression , vers le milieu de ses bords laté- raux , tantôt noir , tantôt rouge. Quatre lignes élevées sur les éiytres, dont le bord extérieur est de la couleur du fond. Des taches triangulaires blanches sur les côtés de l’abdomen. Stylet anal rétréci insensiblement en pointe. Le Æ.de l Hippocastanum(M. Hippocastani,Fab.; Oliv., tbid., L, 3, a,b, c.), qu’on avait d’abord confondu avec le précédent, est un peu plus petit, plus court, plus con- vexe, avec les élytres bordées de noir, le stylet anal pro- portionnellement plus court et resserré avant l’extrémité, qui paraît ainsi plus large et obtuse. Le tube alimentaire du hanneton commun est, suivant M. Dufour (Annal. des sc. natur., IE, p. 234), moins étendu que celui des bousiers, maïs à parois plus robustes. Le ven- tricule chylifique est tout-à-fait dépourvu de papilles , et (1) Au moment où nous livrions cet ouvrage à l'impression , celui de M. Straus sur l'anatomie de cet insecte était offert à l’Académie royale des sciences , qui l’avait fait exécuter à ses frais. Nous regrettons vivement de n’avoir pas eu le temps de mettre à profit ce beau travail. Déjà M. Léon Dufour nous avait fait connaître tout ce qui est relatif au système digestif et aux organes de la génération. M. Chabrier avait aussi décrit et figuré avec une grande exactitude les muscles des ailes et Le thorax. M, Straus a rempli parfaitement les autres lacunes, 560 INSECTES COLÉOPTÈRES. offre à sa surface des franges élégantes formées par des vaisseaux hépatiques. L’intestin grêle est suivi d’une espèce de colon , ayant des valvules intérieures, sous la forme de petites poches triangulaires, imbriquées , disposées: sur six séries longitudinales , séparées par autant de cordons mus- culeux.Ce savant a souvent trouvé ces poches remplies d’une pulpe végétale verte. Les vaisseaux biliaires sont d’une struc- ture très délicate, forment des replis très multipliés et plu- sieurs d’entre eux ont , à gauche et à droite , de petits bar- billons en manière de frauge. L’armure copulatiice du mâle est fort grosse , très dure , terminée par deux crochets ro- bustes, et présente , vers son tiers postérieur , une articula- tion favorable à ses mouvements. Chaque testicule est une agglomération de six capsules spermatiques, orbiculaires, comme ombiliquées et munies chacune d’un conduit pro- pre, tubuleux ;, de manière qu’elles ressemblent à ces feuilles désignées par les botanistes sous la désignation de peltées où ombiliquées. Cet insecte paraît, certaines années , en si grande abon- dance, qu’il dépouille, en peu de temps, de feuilles, de grandes étendues de bois. La larve n’est pas moins nuisible aux plantes de nos jardins. Elle est vulgairement nommée ver blanc. Une quatrième espèce, le Æ. cotonneux ( M. willosa , Oliv., ibid. , 1,4), se distingue des précédentes par la massue. des antennes, qui est de cinq feuillets dans les mâles et de quatre dans les femelles. Le corps est d’un brun plus ou moins foncé , quelquefois rougeâtre en- dessus, avec trois lignes grises, formées par un duvet, sur le cor- selet ; l’écusson et le dessous du corps sont garnis d’un duvet semblable , et formant des taches sur les côtés de l’abdomen (1). Désormais la massue antennaire ne nous présentera , dans les deux sexes, que trois feuillets. (1) Ajoutez 7. hololeuca , Fisch. , Entom. de la Russ., IH, xxvinr, 3 ; — ejusd., 17. Anketeri, 4; — M. pilosa, Fab. ; Fisch.!, ibid. , 9, — M. occidentalis ,; Kab., etc. Voyez Schænh., Synon. insect., 1, 3, p. 162. VAMILLE DES LAMELLICORNES. 561 Les Ruisorrocues. ( Raisorroqus. Lat. ) Ressemblent parfaitement aux hannetons, quant à la forme générale du corps , celle du labre et des tarses ; mais leurs antennes , de neuf où dix articles, n’ont que trois feuillets à la massue (1). Les Céraspis. (CEraspis. Lepel., Serv.) Ont au milieu du bord postérieur du corselet deux petites incisions longitudinales, et l’espace compris forme une dent, dout l’extrémité est reçue dans une échancrure cor- respondante de l’écusson. Les antennes ont dix articles. Tous les crochets des tarses , à l'exception des antérieurs, sont inégaux ; le plus fort des intermédiaires est entier dans le mâle ; les autres et les six dans la femelle sont bifides. Le corps est recouvert ou parsemé de petites écailles. On n’en connaît que peu d'espèces et toutes du Bré- sil (2). Les Anéones. (Arrones. Leach , Mac L.) Ont dix articles aux antennes, le sternum cornu , et tous les crochets des tarses égaux dans les individus présumés femelles ( Lepel. et Serv.), et inégaux dans les mâles ; le plus gros des deux antérieurs de ceux-ci est bifide, et tous les au- tres sont entiers. Ces insectes ont des couleurs brillantes (3). Tous les phyllophages précédents, quelques-uns exceptés, nous ont présenté des antennes de dix articles. Dans tous les aa RE (1) Comme il n’est pas toujours facile de bien distinguer le nombre des articles qui précèdent immédiatement la massue des antennes > je réunis le genre que j’avais nommé Æmphimalle, et où ces organes n’ont que neuf articles, à celui de Rhisotrogue. Les AZ. solstitialis, pini, serrata, fervida, atra, æquinoxtalis, ruficornis , etc., de Fabricius. Le troisième article paraît se décomposer. , (2) Le Ceraspis pruinosa de MM. Lepel. et Serv. (Encycl méthod. ) est le A2, bivulnerata de M. Germar. Le MZ. variegata de celui-ci me pa- rail être aussi un Céraspis. (3) Mac L., Hor. entom., 1, pars I, p.158: TOME I. 36 \ 562 INSECTES COLÉOPTÈRES. suivants et de la même division, ou celle des melolonthi- des, nous n’en compterons plus que neuf. Ici tous les crochets des tarses sont égaux; l’un des deux antérieures au plus est quelquefois plus gros. Les Dasyus. ( Dasvus. Lepel. et Serv. ) Où les crochets des deux tarses antérieurs, du moins dans les mâles , sont bifides , et les autres entiers (1). Les Sériques. (SEricaA. Mac L.— Omalopia. Dej.) Qui ont tous les crochets des tarses bifides, le corps ovoide, bombé ( soyeux et souvent avec un reflet chan- geant),avec le corselet beaucoup plus large que long (2). Les DipaucépnaLes. (DipnucrpnAza. Dej.) Ont aussi tous les crochets des tarses bifides; mais le corps est étroit, alongé, avec le corselet presque carré. Les pre- miers articles des quatre (mâle) ou deux ( femelles), tarses antérieurs sont courts et garnis en-dessous de brosses; ces mêmes articles sont dilatés ou plus larges aux quatre pre- miers tarses des mâles. Le chaperon est fortement et angu- lairement échancré. Ces insectes sont proptes à l’Australasie (3). Les Macropacryces. (Macronacryzus. Latr.) Ressemblent aux diphucéphales, quant aux crochets des tarses et à l’alongement du corps; mais ici le corselet est plus long , presque hexagonal , et tous les articles des tarses sont semblables dans les deux sexes, alongés et simplement velus. Ces insectes sont particuliersau nouveau continent {4). Là , les crochets des tarses intermédiaires sont seuls iné- gaux. | (1j Encyclop. méthod., article Scarabeïdes. (2) Mac L., Hor. entom., 1, pars T, p. 146. Les M. brunnea , varia- bilis, ruricola, etc., de Fabricius. M. Mac Leay dit que les antennes ont dix articles, mais je n’en ai compté que neuf. La longueur et la forme de ceux des tarses varie. (3) Melolontha colaspidoides, Schœnh., Synon. insect., 1, 3 app., pag. 101. Voyez le Catal. de la coll. de M. le comte Dejean, p. 58. (4) AZ. subspinosa, Fab. , et plusieurs autres espèces inédites. FAMILLE DES LAMELLICORNES. 563 Les Precrris. (Precrris. Lepel. et Serv.) Le plus gros de ces crochets et les deux des autres tarses sont bifides; le premier article des tarses postérieurs est fort long (1). Dans les autres, tous les crochets des tarses sont inégaux ; ceux des deux postérieurs au moins sont toujours entiers ; Pun au moins des deux ou quatre tarses antérieurs des mâ- les et quelquefois des femelles, est bifide. Les Poprrzies. (PoriziA. Leach.) “ Où le sternum s’avance, entre les premières pattes, en manière de lame comprimée et tronquée ou très obtuse (2). Les Eucurores. (Eucazora. Mac L. — Ænomala. Meg., Dei.) N'ayant point de saillie sternale; où l’un des crochets des quatre tarses antérieurs est bifide dans les mâles, et où le corps est bombé, avec le chaperon court et iransversal (3). Les Anisopzies. (Anisopzta. Meg., Dei.) Pareillement sans prolongement sternal , mais où l’un des crochets des quatre tarses antérieurs est bifide dans les deux sexes, où le dos est déprimé, et le chaperon ordinaire- ment rétréci en devant et relevé à son extrémité (4). Les Lépisies. ( LepisiA. Lepel. et Serv. ) N’offrant pas non plus de corne sternale, et distincts des précédents par leurs quatre tarses antérieurs , dont les deux crochets sont bifides (5;. Les Hoplides, ou les phyllophages de notre troisième et dernière division , ont les mandibules petites, déprimées, (1) Encyclop. méthod., article Scarabeïdes. (2) Trichius 2-punctatus, Fab. (3) Les #7. viridis, bicolor, errans, marginata, cyanocephala , vitis, Julii, Frischi, holosericea, aurata , eic., de Fab. Foyez Mac L., Hor. entom. , I, pars, p. 147. Le genre Mimela de M. Kirby me paraît se rapprocher beaucoup de celui d’Euchlore; mais n’en ayant vu aucun in- dividu, je me borne à cette simple indication. (4) Les 47. horticola, floricola, arvicola, fruticola, agricola, li- neata , etc. , de Fab. (5) Encyclop. méthod. , article Seti: 56* 564. INSECTES COLÉOPTÈRES. comme divisées longitudinalement en deux parties, dont l’interne membraneuse et l’autre cornée ; l’extrémité supé- rieure n'offre point de dentelures sensibles. Le labre est ca- ché ou peu apparent (r). Les mâchoires n’ont souvent que de petites dentelures. Le corps est court, déprimé, large, avec les élytres rétrécies postérieurement, au côté extérieur. Les deux derniers tarses n’ont ordinairement qu’un seul crochet ; dans ceux où tous en ont deux ( Dicranie), le pre- mier article des tarses antérieurs est prolongé inférieure- ment, et, offre au côté interne , une forte dent crochue. M. Léon Dufour remarque que le canal disestif des ho- plies est beaucoup moins long que celui des hannetons , et qu'il se rapproche davantage de celui des cétoines. Le ven- tricule chylifique est lisse et flexueux. L’intestin grêle est moins court que dans les hannetons, et présente souvent à sou origine un renflement ovoïde. Il est suivi d’un gros in- testin alongé, dépourvu d’anfractuosités valvuleuses. Le rectum en est distinct par un bourrelet et bien marqué. Les organes de la génération ne diffèrent presque pas de ceux du hanneton. Les Drcranies. (DicraniA. Lepel. et Serv.) Ont deux crochets, tous égaux et bifides, à tous les tarses, et dont les deux antérieurs ont leur premier article pro- longé inférieurement eu une dent crochu. Le corps est très lisse, sans écailles, avec l’écusson assez grand, deux fortes épines à l'extrémité des quatre jambes postérieures ; le bout inférieur des deux dernières jambes est dilaté. Ces insectes habitent le Brésil (2). Les Hopuies. (Hopzia. Ilig.) Ont un seul crochet aux deux tarses postérieurs ; les deux des autres sont inégaux et bifides. L’extrémité des quatre dernières jambes est couronnée par de petites épiues, et dont aucune n’est manifestement plus longue que les autres. Le (x) Dans les derniers sous-genres précédents, cette pièce, vue en de- vant, n'offre non plus qu’une tranche\linéaire ; transverse, entière, ou légèrement échancrée dans son milieu. (2) Encyclop. méthod., article $carubéides. VAMILLE DES LAMBLLICORNES. 565 corps est généralement garni d’écailles. Le chaperon est pres- que carré ou presque semi-circulaire. Les cuisses des deux pieds postérieurs sont médiocrement renflées, et leurs jambes sont longues, droites, sans dent crochue à leur extrémité. On trouve très communément dans le midi de la France, près des bords des ruisseaux ou des rivières, ja plus belle espèce connue de ce sous-geure, l’Æ. violette ( H. for- mosu , Mig. ; Melolontha farinosa , Fab. ; Oliv., col. 1,5, n,14,a,c.). Ses anteunes ont neuf articles. Tout son corps est recouvert d’écailles brillantes , argentées, dont les supérieures ont un reflet d’un bleu violet, et dont les inférieures sont un peu verdâtres ou dorées. Les antennes de quelques autres ont dix articles ts) Les Monocuëres. ( Monocuezss. Ilig. ) Ne diffèrent des hoplies que par leur chaperon , qui est en forme de triangle tronqué à son extrémité antérieure, et parles deux pieds postéri eurs ,dontlescuissessonttrès grosses, et dont les jambes sont courtes, avec une forte dent crochue à leur extrémité (2). Des scarabéïdes, très voisins des derniers de la section précédente, et qu’on avait d’abord réunis avec eux dans le genre mélolonthe, mais dont les paraglosses ou les deux divisions de la languette font saillie au-delà de l’extrémité supérieure du menton, et dont les élytres sont béantes ou un peu écartées du côté de la suture, à leur extrémité pos- térieure, ce bout étant rétréci en pointe ou arrondi, com- posant une cinquième section, ceile des AnrnoBies( an- thobii. ) Les antennes ont neuf à dix articles, dont les trois der- uiers forment seuls la massue dans les deux sexes. Le lobe terminant les mâchoires est souvent presque membraneux, soyeux, en forme de pinceau, coriace, et dentelé au bord interne dans les autres. Le labre et les mandibules sont plus ou moins solides selon que ces parties sont à nu ou cachées. Ces insectes vivent sur les fleurs ou sur les feuilles. (1) Voyez Latr., Gener. crust. et inseet., Il, p. 115. (2) Encyclop. méihod., article $carabeïdes. 566 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les uns ont les mandibules et le labre saillants, et deux crochets entiers et égaux à tous les tarses, Les antennes ont dix articles ; les palpes maxillaires sont un peu plus gros vers le bout , avec le dernier article court ou peu alongé et tronqué ; les mandibules sont cornées. Quelques-uns de ces insectes habitent le nord de l’Afri- que et d’autres contrées situées sur la Méditerannée; la plupart des autres fréquentent les pays élevés de l’Asie occi- dentale. k Dans ceux-ci, le premier article de la massue des antennes est concave, et emboîte les autres. Les GLapuyres. ( GLapayrus. Latr.) Ont le bord interne des mandibules dentelé et un an- gle aïgu à l’autre bord; la massue des antennes presque ovoïde; les téguments fermes et les cuisses postérieures ren- flées. Les palpes maxillaires sont notablement plus grands que les labiaux, avec le dernier article plus long que le précédent. Le lobe interre des mâchoires est en forme de dent ; l’extérieur ou le terminal est coriace. Le corselet est oblong. Les pieds postérieurs sont grands (1). Les Amrmicomes. ( AmpwicomaA. Latr. ) Ont des mandibules arrondies et arquées au côté exté- rieur, sans dentelures au bord interne; la massue des an- tennes globuleuse, l'abdomen mou, et tous les pieds de grandeur ordinaire. Le chaperon est très rebordé. Les jambes antérieures ont trois dents au côté extérieur. Les quatre premiers articles de leurs tarses sont fortement ciliés dans les mâles. Dans ce sous-genre et le suivant, les mâchoires se termi- nent par un lobe membraneux, étroit, alongé, en forme de lanière. Leurs palpes ne sont guère plus longs que les labiaux, et la longueur de leur dernier article ne surpasse guère celle du précédent (2). (1) Latr., Gener. crust. et insect., Il, pag. 117. (1) Voyez Latr., Gener. crust et insect. , IT, pag. 118; G. amphi- eo , le division. : FAMILLE DES LAMELLICORNES. 567 Dans ceux là, tels que Les Antuipnves. ( Anrnipna. Escholtz. ) La massue des antennes est formée de feuillets libres et ovale. y Le chaperon n’est point rebordé en devant; la poruon médiane de la tête forme avec lui une plaque en carré loug, rebordée latéralement et postérieurement. Les jambes anté- rieures ont deux dents au côté extérieur. Les quatre pre- miers articles des tarses sont dilatés et en forme de dents, dans les mâles. Ces insectes ressemblent d’ailleurs aux amphicomes (+). Les autres ont le labre et les mandibulés recouverts ou point saillants, et quelques-uns au moins des crochets de leurs tarses sont bifides. Le menton est alongé et velu. Tantôt tous les tarses ont deux crochets. Les antennes n’ont jamais que neuf articles. Le chaperon est ofdinaire- ment transversal. Les palpes sout peu alongés, avec le der- nier article ovalaire. Ici les pieds postérieurs diffèrent peu des autres. Les CuasmoptÈères.(Caasmorrerus. Dej. — Melolontha.\ilig.) Ont tous les crochets des tarses bifides ; le lobe terminal des mâchoires étroit, alonpé, avec deux dents écartées au bord interme; le corps presque ovalaire, avec le corselet arrondi, et les élytres d’égale largeur partout (2). Les CnasmEs. (CnasmE, Lepel. et Serv. ) Ne paraissent différer des chasmoptères que par les cro- chets des deux tarses postérieurs, dont le plus gros est seul bifide (3). Là, les pieds postérieurs ont, du moins dans les mâles, les cuisses très grosses, dentées , les jambes épaisses et ter- minées par un fort crochet. (1) ÆAmphicoma abdominalis ; Latr., Gen. crust, et insect., If, p. 119; M. alpina, Oliv., col. 1, 5,x, 112. (2) Voyez Dej., Catal. de sa coll. des Coléopt , p. 60. (3) Encyclop. method. , art. Scarabeïdes. 568 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Dicnères. (Dicnezes. Lepel. et Serv. — Melolontha. Fab., Oliv.) Le corps est court, peu velu , avec les élytres rétrécies vers leur extrémité, en triangle Men UE: Les pieds postérieurs sont en partie ÉTÉ ARE, Tous les crochets des tarses sont égaux et bifides. Le lobe terminal des mâchoires est dentelé le long du bord interne , comme dans les hoplies, dont ce sous-genre se rapproche beaucoup (1). Tantôt les deux tarses postérieurs n’ont qu’un seul cro- chet ( ceux des autres sont inégaux et bifides ). Quelques-uns n’ont, comme les précédents, que neufarti- cles aux antennes. Les Léprrnix. ( Lerrrix. Lepel. et Serv. — Trichius, Me- lolontha. Fab. ) Le corps est court, avec le corselet plus étroit que l’abdo- men , presque carré, un peu rétréci postérieurement ; l’ab- domen large, et les pattes postérieures grandes. Le dernier article des palpes maxillaires est beaucoup plus long que dans les sous-genres précédents. Le lobe terminal des mà- choires est très petit, en forme de triangle court (2). Les autres ont dix articles aux antennes. Le corps est court, très velu, avec le chaperon en forme de triangle alongé, tronqué ou très obtus au bout ; les palpes saillants, terminés par un article long et cyligdrique, le lobe maxillaire long, étroit, saillant à son extrémité, sans dents ; l’'aodomen grand , et les pieds postérieurs longs. Les Pacayenëmes. (Pacuyenemus. Lepel. et Serv.— Me- lolontha , Trichius. Fab.) Ont les élytres rétrécies vers leur extrémité, les cuisses et les jambes des deux pieds postérieurs renflées; celles-ci pres- que en massue , avec l’un des deux éperons du bout beau- coup plus fort que l’autre. Les Anisonyx. ( Anisonyx. Lat. — J/elolontha. Fab.) Dont les élytres forment un carré long, arrondi posté- (1) Encyclop. méthod., art. Scarabeïdes. (2) Jbil., em. Fr FAMILLE DES LAMELLICORNES. 5069 rieurement ; où les jambes postérieures sout presque cylin- driques , ou en forme de cône alongé, avec les deux éperons du bout de grandeur égale. La sixième et dernière section des scarabéïdes , celie des Mécrropuires (Melitophili), se compose d'insectes dont le corps est déprimé, le plus souvent ovale, brillant, sans cornes, avec le corselet trapéziforme ou presque orbiculaire ; une pièce axillaire occupe, dans le plus grand nombre, l’es- pace compris entre les angles postérieurs et l’extérieur de la base des élytres. L’anus est découvert. Le sternum est sou- vent prolongé en manière de pointe ou de corne avancée. Les crochets des tarses sont égaux et simples. Les antennes ont dix articles, dont les trois derniers forment une massue, toujours feuilletée. Le labre et les mandibules sont cachés, en forme de lames aplaties, entièrement ou presque entière- ment membrareuses. Les mâchoires se terminent par un lobe soyeux , en forme de pinceau, sans dents cornées. Le men- ton est ordinairement ovoïde, tronqué supérieurement, ou presque carré, avec le milieu du bord supérieur plus ou moins concave ou échancré. La languette n’est point sail- Jante. Des observations anatomiques faites sur plusieurs de ces insectes par M. Léon Dufour , l’on peut conclure qu’ils sont, de tous les scarabéïdes, ceux où le tube alimentaire est le plus court. Le ventricule chylifique a , communément, sa tunique externe couverte de fort petites papilles superfi- cielles, en forme de points saillants. Le renflement qui ter- mine l’intestin grêle w’est point caverneux, comme celui des hannetons. L’armure copulatrice des mâles diffère aussi de celle de ces derniers. Les capsules spermatiques sont au - nombre de dix ou de douze par chaque testicule. Leurs con- duits propres ne confluent pas tous ensemble en un même peint, pour la formation du canal déférent , mais ils s’a- bouchent entre eux de diverses manières. Le nombre des vésicules séminales est d’une ou trois paires. Le conduit éjaculateur se contourne et se renfle beaucoup, avant de pé- nétrer dans l’appareil copulateur ( J’oyez Annal. des scienc, natur., tom. HE, p. 235, et IV, p. 178.) Les larves vivent dans le vieux bois pourri. On trouve 570 INSECTES COLÉOPTÈRES. l’iosecte parfait sur les fleurs, et souvent aussi sur les troncs d’arbres d’où il suinte une liqueur qu’ils sucent. Cette section est susceptible de se partager en trois divi- sions principales qui correspondent , la première, au genre trichius de Fabricius; la seconde, à celui de goliath de M. de Lamarck ; et la troisième , à celui de cetonia du premier, mais réduit et simplifié par le retranchement du second genre , ainsi que des rutèles et autres coupes analogues. Les mélitophiles des deux premières divisions n’ont point de saillie sternale bien prononcée ; la pièce latérale du mé- sosternum que nous avons désignée par l’épithète d’axil- laire (épimère d’Audouin) ne se montre point générale- ment en dessus, ou n’occupe qu’une portion de l’espace compris entre les angles postérieurs du corselet et la base extérieure des élytres. Le corselct ne s’élargit point de de- vant en arrière , ainsi que dans les cétoines. Le côté exté- rieurdes élytres n’est point brusquement rétréci eu unisinué, un peu au-dessous des angles haméraux, comme dans ces derniers insectes. Mais un caractère qui nous paraît plus rigoureux, c’est qu'ici les palpes labiaux sont insérés dans des fossettes latérales de la face antérieure du menton, de sorte qu’ils sont entièrement à découvert, et que les côtés de ce menton les débordent mêine à leur naissance et les protègent par derrière. Dans les deux premières divisions, ces palpes sont insérés sous les bords latéraux du menton ou dans les bords mêmes, de manière que les premiers articles ne paraissent point, vus par devant. Les uns (trichides ) ont le menton soit presque isométri- que, soit plus long que large, et laissant à découvert les mâchoires. Ce sont : Les Tricmies (Tercaius. ) de Fabricius. La T. noble ( Scarabœæus nobilis, Lin.; Oliv., col. f, 6, n1, 10), longue d’euviron un demi-pouce, d’un vert doré en dessus, cuivreuse, avec des poils d’un gris jau- nâtre , en dessous; sur les fleurs ombelliferes. La T. rayée (S. fasciatus, Lin. ; Oliv.,ibid., 1x, 84 ), un peu plus petite, noire, avec des poils épais, jaunes; étuis de cette dernière couleur, avec trois bandes noires, traus- FAMILLE DES LAMELLICORNES. d71 verses, interrompues à la suture. Très commune, au printemps, sur les fleurs. La T. ermite (S. eremita, Lin.; Oliv., ibid., in, 17), grande, d’un noir brun ; bords de la tête relevés; trois sil- lons sur le corselet. Sur le tronc des vieux arbres, dans l’intérieur desquels vit la larve. La femelle de la 7. hemiptère (S. hemipterus, Lin. ; Oliv., 1bid., IX, 85, x1, 103), et celles de quelques autres espèces de l’Amérique septentrionale sont remar- quables par la tarière cornée, en forme de dard, de l’ex- trémité postérieure de leur abdomen, et leur servant à introduire leurs œufs. Ces espèces se tiennent communément à terre, où elles marchent très lentement. Le dernier article de leurs pal- pes maxillaires est oran plus courtet plus épais que celui des autres trichies ; il n’a paru que le pre- mier des tarses postérieurs QUES beaucoup plus en longueur le suivant, tandis que, dans les autres trichies, il n’est guère plus long (1). La seconde division ( Goliathides ) se distingue de la précédente, sous le rapport du menton, qui est beaucoup plus grand, large, et recouvre les mâchoires. Ici le menton est concave dans son milieu, ayant la figure d’un cœur élargi, où d’un carré transversal. L’extrémité antérieure du chaperon n’est ni dentée ni cornue. Le cor- selet est en forme de cœur tronqué aux deux bouts et ré- tréci brusquement en arrière, ou bien en forme de carré transversal , arrondi | litédalemouts Le premier articie des antennes est fort grand, triangu- laire, ou en cône renversé. Les palpes sont courts; le der- uier article des maxillaires est alongé. Le côté extérieur des deux premières jambes offre deux dents. Les PrarycEënies. ( Prarycenra. Mac L.) Leurs corps est très aplati, avec le corselet presque en forme de cœur, largement tronqué aux deux bouts; les mä- choires terminées par un faisceau de poils, et dont le lobe (1) Foyez Schœnh. , Syuoa. insect., I, 111, p. 09. 572 INSECTES COLÉOPTÈRES. interne est triingulaire , échancré au bout; le dernier article de leurs palpes ovoido-cylindrique; le menton presque carré, échancré au milieu du bord supérieur et un peu sur les côtés ; et les jambes postérieures très velues au côté interne (1). Les Cremasrocurires. ( Cremasrocæeirus. Knoch. ) Dont le corselet est presque en forme de carré transversal! ; dont les mâchoires sont terminées par une forte dent, cro- chue ou en faulx, avec des soies ou petites épines , à la place du lobe interne; qui ont le dernier article des palpes fort long et cylindrique; et le menton en forme de cœur élargi, ou de triangle renversé et arrondi aux angles supérieurs, sans échancrure sensible (2). La , le menton est en forme de cœur très évasé, sans con- cavité discoïdale , échancré ou sinué au bord supérieur. L’extrémité antérieure du chaperon des mâles se divise en deux lobes, en forme de cornes tronquées ou obtuses. Le cor- selet est presque orbiculaire. Les Goriarn. (Goziaru. Lam., Kirb. — Cetonia.Fab.,Oliv.) Sous-genre qui se compose, d’après M. Delamarck, de grandes et belles espèces, les unes d’Afrique et des Indes orientales, les autres de l'Amérique équatoriale. MM. Le- peletier et de Serville, (Eucyclop. méthod., article scara- béides), en ont séparé celles-ci, sous le nom de générique d’Inca ( Znca ). La pièce axillaire n’est point proéminente (1) Mac L., Hor. entom., I, pars I, p. 151; Trichius barbatus, Schœnh. Synon. insect., I, 111, App. 38. (2) Latr., Gener. crust. et insect. , p. 121. M. Dupont, naturaliste de son altesse le duc d'Orléans, et dont la collection en insectes coléoptères est, après celle de M. le comte Dejean, la plus riche de celles de Paris, a reçu de Lamana (Guiane française) un insecte offrant tous les carac- tères essentiels des Crémastocheiles, mais où les pièces axillaires sont plus apparentes, l’animal étant vu par dessus. Les jambes antérieures sont arquées, et ont au côté interne une forte saillie en forme de dent. Tous les tarses sont courts, gros, cylindriques , et terminés par deux crochets très longs. Le chaperon est relevé à son extrémité antérieure, en manière de lame presque carrée. L’extrémité postérieure de la tête offre une éléva- tion divisée en deux dents ou tubercules. Cet insecte est long d’un pouce, noir, avec une tache rouge sur le dessus de chaque élytre. La Cetonia elongata d'Olivier paraît être un crémastocheile. V'AMILLE DES LAMELLICORNES. 075 Les deux pieds antérieurs ont les cuisses munies d’une dent, et une échancrure à leur base interne. Le bord supérieur du menton est fortement échancré dans son milieu ; cette pièce, dans les goliaths proprement dits, offre quatre lobes ou dents, deux supérieurs et les deux autres latéraux. Les palpes labiaux sont insérés sur ses bords, dans les échancrures de ces derniers lobes. Toutes les espèces que nous connaissions étaient de grande taille; mais M. Verreaux fils, neveu et compagnon de voyage de feu Delalande, et qui est retourné au cap de Bonne-Espérance, vient d’envoyer une espèce qui n’est pas plus grande que la C. gagates, à laquelle elle ressemble d’ailleurs par les couleurs, et qui offre tous les caractères des Goliath. Le €. géotrupine de M. Schœnherr est peut-être aussi congénère. Le corselet des Goliath est moins rond et plus rétréci en devant que celui des Inca. Les cuis- ses antérieures ne sont point dentées, et leurs jambes n’ont point d’échanciure au côté interne (a). Dans la troisième division des mélitophiles, division ré- pondant à la famille des Cétoniides ( cetoniidæ ) de M. Mac Leay fils, le sternum se prolonge plus ou moins en pointe obtuse , entre les secondes pattes ; la pièce axillaire se montre toujours en dessus, et occupe tout le vide séparant les angles postérieurs du corselet de la base des élytres; le corselet s’élargit ordinairement de devant en arrière, et a la forme d’un triangle tronqué antérieurement ou à sa pointe (2). Le menton n’est jamais transversal; son bord supérieur est plus ou moins échancré au milieu. Le Iobe (1) Foyez l'Encyclop. méthod., article Scarabéïdes ; V'Hist. des ani- maux sans vertèbres de M. Delamarck ; les Observ. entom. de M. We- ber, et le 12, volume des Transact. linn., pag. 407, où M. Kirby décrit deux espèces. On trouve dans l’île de Java un insecte que l’on prendrait, au premier coup d'œil, pour un Goliath, et que MM. Lepeletier et Ser- ville ont considéré comme tel; mais il a tous les caractères essentiels des Cétoines ; seulement le corselet est plus arrondi et rétréci postérieurement. Le mâle a une corne fourchuc sur la tête. (2) Presque orbiculaire dans quelques-uns( C. cruenta , Fab. ; C. ven- cosa, Schæœnh, etc.). ‘ M. Ghevroiat, possesseur d’un très belle collection de coléoptères, et dont plusieurs provenant de celle de feu Olivier, m’a montré une espèce 574 INSECTES COLÉOPTÈHES. terminal des mâchoires est soyeux, ou en forme de pinceau. Le corps est presque ovoïde , déprimé. Cette division cbiipteut le genre Des C£roines ( Cetonia , de Fabricius. ) Moins les espèces appar tepant au sous-genre précédent, et à celui de rutèle (Gener. crust., et insect. ). Les unes ont le corselet prolongé postérieurement en forme d'angle, de manière que l’écusson disparaît tout-à-fait. Elles forment le genre Gymweris ( Gymnetis) de M. Mac Leay fils, (Hor. entomol, F, pars., 1, p. 152). Le nouveau continent en produit plusieurs espèces. L'île de Java et d’autres contrées orientales de l’Asie en offrent d’autres, où le corselet est parcillement prolongé, mais où l’écusson, quoique très petit, est encore visible (1). Le menton est plus profondément échancré en manière d'angle, et le dernier article de palpes labiaux est proportionnellement plus long. Le chaperon est plus ou moins bifide. D’autres espèces des Indes orientales ou de la Nouvelle-Hollande, où cette pièce est encore bifide, ou armée de deux cornes dans les mâles, dont le corps est proportionvellement plus étroit et plus alongé , avec l’abdo- men se rétrécissant notablement de devanten arrière, presque triangulaire même, et la massue des antennes est fort aloupée, composent le genre macronota de M. Wiedemann. Mais toutes ces coupes n’acquerront de la solidité que lorsqu'on aura fait un étude particulière des nombreuses espèces du genre Cetonia de Fabricius. Celles d'Europe sont pourvues d’un écusson de grandeur ordinaire. Telles sont : ‘ La C. dorée ( Scarabœus auratus, Lin.; Oliv., col., 1, 6,1,1), longue de neuf lipues, d’un vert doré brillant, en dessus , d’un rouge cuivreux en dessous, avec des {a- ches blanches sur les élytres. — Commune sur les fleurs, et souvent sur celles du rosier et du sureau. trouvée dans l’île de Cuba par M. Poë, ayant le port des Trichies, mais avec les pièces axillaires et le prolongement sternal des Cétoines. Quelques. espèces de ce dernier genre ( C. cornuta, Fab.) ont le corselet muni d’une petite corne, et ressemblent, au premier coup d'œil, à des Scarabées. (1) C. chinensis, Fab. ; ejusd., C. regia ; les €. plana, impertalis de Schænhrr. FAMILLE DES LAMELLICORNES. 57 La C. fastueuse( C. fastuosa , Fab.; Panz., Faun. insect. Germ., XLI, 16), plus grande que la précédente, d’un vert doré uniforme , sans taches, avec les tarses bleuâtres. — Midi de la France. La C. drap mortuaire (S. sticticus , Lin.; Panz., ibid., 1, 4), longue de cinq lignes, noire, un peu velue, avec des points blancs ; ceux du ventre disposés sur deux ou trois lignes, selon le sexe. — Très commun sur les char- dors (1). La seconde tribu des lamellicornes , les Lu- CANIDES ( Lucanides ) , ainsi nommés du genre Lucanus de Linnæus, ont la massue des antennes composée de feuillets ou de dents disposés per- pendiculairement à l’axe , en manière de peigne. Ces organes sont toujours de dix articles, dont le premier ordinairement beaucoup plus long. Les mandibules sont toujours cornées, le plus souvent saillantes et plus grandes, et même très différentes dans les mâles. Les mâchoires de la plupart se ter- minent par un lobe étroit, alongé et soyeux ; celles des autres sont entièrement cornées et dentées. La languette du plus grand nombre est formée de deux petits pinceaux soyeux, plus ou moins saillants, au-delà d’un menton presque semi-circulaire ou carré. Les pieds antérieurs sont le plus souvent alongés, avec les jamibes dentelées, tout le long de leur côté extérieur. Les tarses se terminent-par deux crochets égaux, simples, avec un petit ap- (1) Voyez la I° division des Cétoines d'Olivier; Latr., Gener. crust. et insect., [.111, p. 126. ; Schœn., Synon., I, ut, p.112; et le 14° vo- lume des Frans. linn., à l’égard des genres genuchus , schizorhina et gna- thocera , élablis aux dépens de celui des Cétoines. 570 IESECTES COLÉOPTÈRES, pendice terminé par deux soies, dans l’entre-deux. Les élytres recouvrent tout le dessus de l’abdomen. Nous la partagerons en deux sections, qui ré- pondent aux genres Lucane et Passale d'Olivier, Des antennes fortement coudées, glabres ou peu velues; un labre très petit ou confondu avec le chaperon ; des mâchoires terminés par un lobe mem- braneux ou coriace, très soyeux, en forme de pinceau, sans dents, ou n’en offrant qu’une au * plus ; une languette , soit entièrement cachée ou incorporée avec le menton, soit divisée en deux lobes étroits, alongés, soyeux, plus ou moins saillants au-delà du menton, signalent la première ; l’écusson, en outre, est situé entre les élytres. Cette première section formera le genre Des Lucanes. (LUCANUS.) Nous ferons une première division avec ceux dont la massue des antennes n’est composée que de trois à quatre articles ou feuillets. Nous la commencerons par des insectes presque entière- ment semblables, aux antennes près, aux orvyctès, sous- genre de la tribu précédente. Les mandibules sont cachées, sans dents, et semblables dans les deux sexes. Le menton est presque triangulaire , cache entièrement la languette , ainsi que la base des mâchoires. Le corps est épais et convexe en dessus, presque cylindrique et arrondi postérieurement. Le corselet est tronqué et excavé en devant. La tête des mâles est munie d’une corne. Les SinonenDres. (SINoODENDrON. Fab.) La massue des antennes est formée par les trois derniers articles (1). (1) Scarabœus cylindricus, Lin. ; Oliv., col. I, 3, 1x,€8. C’est la seule { 2} 5 FAMILLE DES LAMELLICORNES, b77 Ceux dont lecorps est épais, convexe, ovoïde, avecles man- dibulesen pincecom priméeets’élevant verticalement, dansiles mâles ; la tête beaucoup plusétroite que le corselet, mesuré dans sa plus grande largeur; et les jambes, ou du moins les deux antérieures, larges, en forme de triangle renversé, forment deux sous-genres. Les AEsares. (AEsazus. Fab.) Où les mandibules , même dans les mâles, sont plus cour- tes que la tête, et se terminent supérieurement en manière de corne ; où le menton cache les mâchoires; dont la lan- guette est très petite; dont le corps est court, bombé, avec la tête presque entièrement reçue dans l’échancrure du cor- selet, les jambes comprimées, triangulaires, et le sternum simple ou sans saillie (1). Les Lamprimes. ( Lamprima. Latr.) Où le corps est plus alongé, avec les mandibules beaucoup plus longues que la tête, dans les mâles, en forme de lames verticales , anguleuses, très dentées et velues intérieurement ; les mâchoires découvertes jusqu’à leur base ; la languette bien distincte; le labre alongé; les deux jambesantérieures élargies, et offrant, dans les mâles, une palette (éperon) en forme de triangle renversé, et une pointe sternale (2). Deux autres sous-genres , établis pir M. Mac Leay fils, se rapprochent des lamprimes, à raison de leur mésosternum prolongé et avancé, moins cependant que dans les précé- dents, de leur tête notablement plus étroite que le corse- let, et de leurs mandibules garnies de duvet au côté interne ; mais leur corps est aplati ou peu élevé, Surtout dans les femeiles. Le labre est caché. Les jambes antérieures sont étroites et sans palette. Les palpes et les lobes de la lanyruette sont plus alonpés. espèce connue ; les autres Synodendres de Fab, appartiennent à d’autres genres. (1) Æsalus scarabæoides, Fab.; Panz. , Faun. insect. Germ. > XX VI, 15, 16. (2) Latr., Gener. crust. et insecr. , II » P- 132; Lethrus œæneus, Fab.:; Schreib., Trans. linn. Soc., VI > 1. — Voyez aussi, quant à cette espèce etantres, Mac L., or. entom. , 1, pars I, pag. go TOME !. 57 578 INSECTES: COLÉOPTÈRES. Les Ryssonores. (Ryssonorus. Mac L,.) Dont les inandibules des mâles forment , comme dans les lamprimes, des pinces comprimées verticalement , angu- leuses et dentées (1). Les Prozipotes. ( Paorrnorus. Mac L.—Chalcimon. Dalm.— Lamprima. Schœnh. ) Où es mandibules , dans le même sexe, sont fort longues, étroites, arquées , terminées en crochet courbé inferieure- ment, et dentelées en scie au côté interne. La massuedes antennes, formée parles troisderniersarticles, est moins pectinée que dansles autres, et presque perfoliée. Le menton recouvre les mâchoires (2). Daos les suivants, le mésosternum ne fait point de saillie. La tête est aussi large ou même plus large ( divers mâles) que le corselet. Les mandibules sont glabres, ou du moins sans duvet épais, au côté interne. Le corps est toujours apiati. ici les yeux ne sont point coupés trausversalement par les bords de la tête, les mâchoires se terminent par un lobe très grêle, en forme de pinceau, et sans dents cornées. Les Lucanes propres. (Lucanus. Lin.) Le canal digestif esi bien moins alongé que celui des sca- rabéïdes, mais Pœsophageest beaucoup plus iong. Les orga- nes mâles de la pénération diffèrent aussi beaucou» de ceux des précédents, les testicules étant formés par les circonvo- lutious d’un vaisseau spermatique, et non par une agglomé- ration de capsules de cette nature. Le tissu adipeux, pres- que nul dans les scarabéïdes, est ici abondant et disposé en grappes , qui convergent à la ligne médiane. L'on présume que la larve de notre grand Iucane, qui vit dans l’intérieur des chênes et y passe quelques années, avant {1) Lucanus nebulosus, Kirb., Trans. linn. Soc., XII, xx1, 12; Mac &. ,; Hor. entom., I, pars Ï, p. 98. (2) Zamprina Humboldi, Schœnh. ; Chalcimonr Humboldti, Dalm., Ephem entom.,1,p. 3; Fholiloius lepidosus, Mac L., Hor. entom. , 1, pars E, p. 97, le mâle; ejusd. , Cassignetus geotrupoides , la femelle. FAMILLE DES LAMELLICORNES. 579 de subir sa dernière transformation, est le cossus des Ro- mains, ou cet animal, ayant la forme d’un ver, qu’ils re- gardaient comine un mets délicat. Le L. cerf-volant ( L. cervus , Lin; Oliv., col. T,7r, 1; Roœæs., insect., Il ; Scarab., 1, 1v, v.}, mâle long de deux pouces, plus grand que la femelle, noir , avec les élytres bruns ; tête plus large que le corps ; mandibules très grandes , arquées, avec trois dents très fortes, dont deux au bout, divergentes, et l’autre au côté interne, qui en ont aussi de petites. Les femelles, désignées sous le nom de biches, ont la tête plus étroite et les mandibules beaucoup plus petites. Cet insecte vole le soir, au solstice d’été. Sa grandeur et ses mandibules varient. C’est à l’une de ces variétés qu’il faut rapporter le lucane chèvre d'Olivier, ou le Z. chevreuil de Fabricius. Le lucane désigné ainsi par Linnæus est une espèce de l'Amérique septentrionale et bien distincte de la précédente Le L. vert (L. caraboides, Lin.; Oliv., col., ibid., WE, 2.), long de cinq lignes, d’un brun verdâtre, avec les mandi- bules en croissant et dont la longueur ne surpasse point, même dans les mâles , celle de la tête (r). La les yeux sont divisés transversalement et intégralement par les bords de la tête. Les mâchoires se terminent par un lobe plus court et moins étroit que dans les précédents, et . offrent souvent une dent cornée au bord interne. Les Pzarycëres. (PLarycenus. Lat.) Les palpes, les lobes maxillaires et la languette, sont pro- portionnellement plus courts que dans le sous-penre précé- dent. Le menton forme un carré transversal , tandis que dans les précédents il est souvent en demi-cercle. H cache, de part d’autre , la base des mâchoires. Les mandibules sont généralement courtes (2). (1) Aux Lucanes, je réunis les Ceruchus et les Platycerus de M. Mac Leay. Les proportions des mandibules , des palpes, des lobes maxillaires, de la languette et la massue des antennes , ne peuvent fournir de carac- tères constants et rigoureux. (2) Le Zucanus parallelipedus de Fab., espèce formant avec une autre 37° 580 INSECTES COLOÉPTÈRES, Les autres Iucanides ont la massue des antennes composee des sept derniers articles. Les Synpéses. (Synpesus. Mac L.— Sinodendron. Fab.) Le corselet offre antérieurement une petite corne, et de même que celui de la plupart des passales, un aille dans son milieu. Sa séparation d'avec l’abdomen est aussi plus prononcée que dans les lucanes. Les deux pieds postérieurs sont plus reculés en arrière. Les antennes sont moins cou- dées (1). Les lucanides de notre seconde section ont des antennes simplement arquées ou peu coudées et velues; un labre toujours découvert, crustacé, transversal ; des mandibules fortes et tres dentées, mais sans disproportions sexuelles très remar- quables ; des mâchoires entièrement cornées , avec deux fortes dents au moins; une languette pareille- ment cornée ou tres dure , située dans une échan- crure supérieure du menton et terminéé par trois pointes ; l'abdomen porté sur un pédicule, offrant en dessus l’écusson, et séparé du corselet par un. étranglement où un intervalle notable. Ces insectes com posent le genre Des Passares. (Passazus: Fab.) Que M. Mac Leay restreint aux espèces dont la massue des anteunes n’est que de trois articles, dont le labre forme un carré transversal , et dont les mâchoires ont trois fortes le G. Dorcus de M. Mac Leay. Je réunis encore aux Platycères les ZVigi- dius, les Ægus et les {0 gulus de ce savant entomologiste. - (x) $yrodeniron cornutunt, Fab. ; Donov., Insect. of: New. Holl: , tab. 1, 43 syndesus commutus, Mac L., hor. entom.; E, pars Ï, p. 104. FAMILLE DES LAMELLICORNFS. 581 dents au bout, et deux au côté interne, à la place du lobe in- térieur. Les espèces où la massue est de cinq articles , où le labre est très court et dont les mâchoires n’ont que deux dents, l’une terminaleet l’autre interne, forment son genre PAxILLE ( Paxillus ). Enfin il réunit aux précédents, dans sa famille des passa- lides, le G. chiron, que nous savons placé dans la tribu de coprophages (1). Ces insectes sont étrangers à l’Europe, et, à ce qu’il paraît, à l'Afrique. C’est dans les contrées orientales de l'Asie, et par- ticulièrement en Amérique, qu’on les trouve. Mademoiselle de Mérian dit que la larve de l’espèce qu’elle représente se nourrit de racines de patates. L’insecte parfait n’est pas rare dans les sucreries (1), (1) Hor. entom., Ï, pars I, pag. 105 et suiv. (2) Voyez Fabricius, Syst. eleuth., IL, p. 255; Web. , Observ. en- tom. ; Palis. de Beauv., insect. d’Afr. et d’Amér. ; Latr., Gener. crust. et insect , II, p. 136; et Schænh., Synon. insect., I, 1u, p. 331, et Apoend., p. 143, 144. Te # #4 sus, " du di rt ds De 2 xirals 4) P ACT ERET ut Gy pb sl J1} if FT U0D. A aozca CET gene done dre ds srru di +4! suivis AA ET AS E : sa j C & k {e ne ri eb'oiliiet-se eugl .&3ut bre ALAN MN. x et AN mn Pret Dur Up 04 1e BE 0 0 Me ni «x? RU TOR 4 ae 19 Loos Mèes ru d'a Le 10428158 ag ie Li sb Le où 800 10 20 Kexib à &' apr olseioaobell 9 po eol «40° “Hp 04 ta “À ue DEL A. ? A ob “ho: ufi LE SD AY AT LU MED Au SAR EN Jésln à Haha dan ne) Su Si RAIEUTE EE 4 xl t} ait in, dd . " Le » A (4 ñ |} p INIE UE, 106 ,' START hat ! ! RE | “Ho, \# 3200) endaw7 : C4 L'AG« Y{ ee HI0929 31 ra e aidés . “RU PTT) Lot 1 too 4 his CAE BETETE WC CNE 1 SONT ME Te ä Moser Cantve SHottlo® Wi “à F4 ” À CORRECTIONS ET ADDITIONS. CORRECTIONS ET ADDITIONS. P. 20, ligne huitième de la note. Dans le passage que je cite, on peut conserver les mots ventricule gauche; il fut seulement lire : « l’organe appelé cœur représente , par ses fonctions, un ventricule gauche ». P. 30, ligne huitième. Pixnirëpes. Afin que l’on distinguât plus facilement les sections et les tribus, j'ai , à commencer aux arachnides , empioyé, pour leurs dénominations latines ou formées du grec, des caractères italiques. P. 63. Seconde note. Le genre EuryPove est décrit et figuré avec détail dans le tome XVI: des Mémoires du Muséum d'histoire naturelle ; il se rapproche de celui d’Znachus ; mais les pédicules oculaires sont toujours saillants ; le post-abdo- men est composé de sept seyments, entièrement séparés, dans les deux sexes, et l’avant-dernier article des pieds ou le mé- tatarse est dilaté et comprimé inférieurement. P. 70. Ligne cinquième. Lisez notre seconde section. Cette erreur numerique affecte les sections suivantes des mêmes décapodes macroures; lisez : troisième, quatrième et cin- quième, au lieu de quatrième, cinquième et sixième. P. 117, près des Hypéries, doit être placé un autre genre de crustacés, celui de Tnémisro, établi par ie même natura- liste, et décrit ainsi que figuré, avec le même soin, dans le tome IV: des Mémoires de la Société d’histoire naturelle de Paris. Comme dans les Hypéries , les yeux sont très grands ct occupent la majeure partie de la tête; deux des antennes, les iuférieures , toutes terminées par ‘une lise muitiarticulée et allant en pointe, sont manifestement plus longues que les deux autres. La pièce qu’il nomme lèvre inférieure est la languette; celles qui lui paraissent former la troisième paire de mâchoires sont la première des pieds-mâchoires, et qui, de même que dans les amphipodes et les isopodes, fer- ment la bouche inférieurement sous la forme d’anelèvre: Jes quatre autres pieds-mächoires sont très courts, dirigés en avant, appliqués sur la bouche, de sorte qu’ils semblent en 584 CORRECTIONS ET ADDITIONS. faire partie, et qu’en ne les comptant pas, ou qu’en ne con- sidérant que comme des pieds les organes locomotiles sui- vauts et beaucoup plus apparents, cet animal , de même que les hypéries etlesphrosines, ne paraît avoir, au premier coup d’œil, que dix pieds au lieu de quatorze. La troisième paire de pieds-mâchoires est terminée par une petite pince didac- tyle. La même paire des pieds proprement dits est beaucoup plus longue que les autres; son avant-dernier article est fort long, et armé d’un rang de petites épines, formant une sorte de peigne. On n’en connaît encore qu’une seule espèce. P. 124, ligne septième. Les \rseuves. Le genrerxo (rhœæa), de M. Milue Edwards (Annales des sciencés naturelles, XIE, 292, xt, À), diffère du précédent par les antennes supé- rieures qui sont plus grosses, plus longues et bifides. P. 153. Les Névazres. Une nouvelle espèce de ce genre, la N. de Geoffroy Saint-Hilaire (ibid., xv , 1), a été décrite par M. Milne Edwards d’une manière très détaillée. Le test se termine antérieurement par un rostre articulé à sa base, ou mobile, et pointu; les yeux sont pédonculés ; les antennes supérieures sont insérées au-dessous d'eux, et le second article de leur pédoncule porte une lame; la bou- che est entourée de trois paires d’appendices, qui nous pa- raissent répondre, dans leur ordre progressif, aux man- dibules palpigères, et aux quatre mâchoires de crustacés décapodes ; au-dessous sont cinq paires de lames foliacées et ciliées , qui paraissent être, branchiales, et plus bas quatre paires de pieds bifides et propres à la natation ; l’abdomen est composé de sept anneaux, dont les premiers supportent deux petits filaments rudimentaires, et dont le dernier est terminé par deux styles alongés et garnis de longs poils. Comnie il est infiniment probable qu’il existe, ainsi que d’or-, dinaire, uue paire de pieds de plus, les deux appendices in- férieurs et branchiaux, dont il est parié plus haut, pour- raient bien représenter cette paire de pieds. Dans les autres appendices uous verrions des pieds-mâchoires, et les pièces de la languette; il faudrait dès lors reporter les nébalies dans la dernière section des décapodes macrôures. ( F'oyez pour la suite le volume suivant. ) FIN DU QUATRIÈME VOLUME. 711 2 y” |] {/ V a {| 1) ge D NI N À IN NN | | LÆæ CS QUE . ur Al IN) À 7 )'M) EX 2 &) À) = A.) A pm mn” Er. STI à > Æ © TUE - => cs IE LÉ R LÀ Laurlard del. ZLonvet seul. 1. Crapse perte pUICCaU , A1. p.16. 2. Rentpode tortue P: 28. 3, lagure à large queue, LI p.29. AN tr a NUTES nas th: sy à \ NA VA #4 IN À ARRETE à MAP < (.° À 1 "0e © L + rE 14 ALICE ANT X PURE NAN PILE LE Jeu } v : 70, ME Louvet 72 : Lauwillud del. 1. Pants 2 ” gualre laches, 1]. pP:197- 2: Pambdore alernant. A. ? 198.(nole). 3. Taupin double -vouxr, P: 290, 4 Ori Jauralre, A7 p. 2 78. 3. Coune à deux COR. L Ernelle 77/1 p.287. 6. Lebre a cotes I P 208. «7: Lanue veince, I]. P J40. M ur rer Le Li ee _ s à ; & # J 4 fr » t : £ F nt f, F1 “ x : ENTER as D ARNO : +: ARNO RE 0e Q° $ PA ae À LP Rae L L SU ALNE sta AGE No “ya HUE N mx. AR NON ÿ ns à 43 DU: AE PATALIE d'Al. 1. Colath Larbicerhe, [I p.286. 2. Buprerte ccussonne, A. p. 220. d. Lucare serrti corne (male). 7/42 289. 4: Core à deux COTES, 1. p.287. 2 llispe borde. 211. pe So. C.lelec Per Grec 1. p ÿ01. 7. Brente a queue, I. p. 320, LULU AS AE ï \ MAN nivvid, ®, né PF A VL+ * LS dl Dan, Le ca em à LULU NS LI ni \F | { = 1. Pneumore Jeutellaire: 2. Nemestrine Longirowtre. morplhe ; 1] . . 4 4. Jynagre Jpüuventre . 6. Jon Abdomen. Le € Amébrocre Tardieu Jeulp,|. 3. Corée { Syromaste ] pPlyllo- 0. lourmulton clavicorne . "REA ROME TU Ne NORME (Va D NT IR DO TTOT TO ° Li OL A rai, 27 4 Ü CAP \) nt ‘ ANUS ON) ELLE a LES Ambroise Tardieu Neulp. AS . , on 7 \ ) 2 F 1. Jmeruuhe Dumolin. 2. Castrue Hübner. 3. Ægocère Pourduval. 4. Coronts d'Urville. 5. Ja téle vue de prof .