^;t

s^^%

LES

GRAVEURS

DU XIX^ SIECLE

GUIDE DE L'AMATEUR D'ESTAMPES MODERNES

PA R

HENRI BERALDI

VIII

GUÉRIN - LACOSTE

PARIS

LIBRAIRIE L. CONQUET

5, RLE DROUOT, 5

1889

LES

GRAVEURS

DU XIX*^ SIÈCLE ,,

LES

GRAVEURS

DU XIX^ SIECLE

GUIDE DE L'AMATEUR D'ESTAMPES MODERNES

PAR

HENRI BERALDI

VIII

GUÉRIN - LACOSTE

PARIS

LIBRAIRIE L. CONQUET

5, RUE DROUOT, 5

1889

V

( DEC 1 9 1966

U

4..

r .

J 153719

a

m

LES

GRAVEURS

DU XIX^ SIÈCLE

GUÉRIN (Christophe), de Strasbourg , en 1758, fils d'un graveur de coins; élève de son père et de Muller. Il fut professeur de dessin à Strasbourg, et conservateur du musée vers 1830.

Gravures au burin et au pointillé.

Pour les pièces exécutées de 1781 à 1800, voyez Renouvicr.

Parmi les pièces exécutées postérieurement , nous cite- rons :

Planches pour le Musée. Deux paysages de Louther- bourg , bien gravés. L'Amour désarmé , du Corrège , in-foL, etc.

Fêtes données à Napoléon à Strasbourg . plusieurs planches in-fol. au trait d'après Zix. (Coll. Laterrade.) Napoléon et Marie-Louise, médaillon , 1810 : à Strasbourg, chez Fauteur, rue des Veaux n" 2. Koch , professeur d'histoire, recteur honoraire de Tacadémie de Strasbourg.

Adrien de Lezay-Marnesia , préfet du Bas-Rhin . mort a Strasbourg en 1814 ; in-4.

Quatre fig. pour LHomnie des champs^ de Delille ( Bàle, 1800, in-12, et Strasbourg, 1802, in-8).

LES GRAVEURS DU XIX* SIÈCLE.

GUÉRIN tPiERRE-NARcissE), peintre, 1774-1833. Lithographies.

Nommé en 1816. par l'Institut, membre d'une commission chargée d'examiner les lithographies d'Engelmann , il exé- cuta , pour se rendre compte du procédé, quatre lithogra- phies : Le Paresseux et Le Vigilant^ 2 p. in-4 signées P.G.i et deux sujets sans titre que les catalogues de vente dé- nomment Qui trop embrasse mal étreint , et Le Repos du Monde : celui-ci représente TAmour occupé à cracher dans l'eau pour faire des ronds, ce qui n'est pas très gracieux.

Les tableaux de Guérin ont été reproduits par : Ribault {Marcus Sextus, Les Révoltés du Caire); Forster (L'Aurore et Ccphale , Ene'e et Bidon) ; Cazenave {Orphée) \ Dien {Offrande à Esculape) ; le baron Desnoyers {Phèdre et Hippolyte) ; Darcis {La Brouille^ Le Raccommodement) ; Z. Belliard {H. de Larochejaquelein , L. de Larochejaque- lein , Talmont , lithographies) ; André {le duc de Choiseul^ 1827, lith.), etc.

GUESDON , de Nantes, dessinateur. Lithographies, 1840 à 1860.

Planches pour Les Arts au Moyen- Age, et Le Moyen- Age monumental et archéologique.

Guesdon s'était surtout fait la spécialité de dessiner, avec beaucoup de netteté, des vues à vol d'oiseau : Voyage aérien en France^ L'Espagne à vol d'oiseau, La Suisse à vol d'oiseau.

GUESNU (HilaireK gravear an burin . genre keepsake, de 1840 à 1868.

Sujets divers.

Intérieur de la cathédrale de Milan , Intérieur de Saint- Marc de Venise. 2 p. in-4 d'après Sebron , 1845. Le Bas-

GUESNU.

Bréau : Thierréc. Intérieur de forêt dans les environs de Rio-Janeiro. Vue prise près d'Étampes. Bois près des fontaines de la cour de France. La Chapelle St-Georges

Windsor: Sebron, 1847. Venise, in-fol. en 1., 1850. Chevaux libres : Legentil; vernis mou, 1853. Planches d'après Morel-Fatio pour Vllistoire de la Marine. Eaux-fortes, 1857. Le Déjeuner : Ph. Rousseau, 1859. Deux études (Fontainebleau), 1861. L'Ile de Chatou, eau- forte . 1864. Le Nouveau Paris , vue générale , en deux formats. (Dusacq.) Le Ballon captif, Paris nouveau en panorama , dessiné et gravé par H. Guesnu , 1868 , album in-4 oblong. Chez Guesnu, 16 rue Portefoin.

A cette même adresse : 16 rue Portefoin , est aussi une imprimerie chromolithographique, Guesnu éditeur.

GUIAUD (Jacques), peintre, à Chambéry, élève de Watelet et L. Cogniet ; de 1830 à 1870.

Lithographies.

La Citadelle de Blaye ; Vue d'Anvers , 1832. Planches pour le Journal des Artistes. La Campagne, études aux deux crayons. Vues de Nice. Piémont, séjour d'été, album de Pesio et environs dessiné par J. Giiyaud. (Chez Visconti à Nice.) Dessins sur le Siège de Paris et la Commune. Ils ont été reproduits en photographie.

GUICHARD (E.), dessinateur pour les impres- sions sur étoffes et pour les papiers peints.

Lithographies.

Planches pour Les Arts au Moyen-Age ; pour le Jour- nal des Fabricants d'étoffes, de Fleury Ghavant, 1838, et pour le Musée des dessinateurs de fabriques, du même.

GUIGON , peintre. Pont de Vengeron. C. Guigon del. et se, eau-forte (Cadart).

8 LES GRAVEURS DU XIX" SIECLE.

GUIGOU (Paul), peintre. La Dicrance à Sainf-Paul , eau-forte (Cadart).

GUILBAUT, graveur sur bois; vers 1830-1850.

GUILLAUME, élève de Bré\ière. Bois pour X Histoire des Peintres, les Reines du Monde d'Armengaud . les Galeries de V Europe, etc.

GUILLAUME! (Gustave), peintre, 1840-1887. Nous signalons de lui onze essais d'eau-forte. (*)

1-11. Eaux-fortes.

1. Jeune femme arabe debout, de profil : derrière elle, sa ciniche s'emplit à la fontaine ; in-8 (14 cent, sur 10).

2. Femme algérienne m-8 (12^ X 8-|-).

3. Femme de Tiaret en buste . avec coiffure conique . de profil à droite , sur fond de tapis algérien ; in-8 (14 X 13).

4. Vieille femme conduisant un bœuf qui porte un palan- quin découvert , sur lequel sont une jeune femme et un enfant dont on voit les tètes; in-4 (20 X 15). Cette eau-forte a été publiée dans les Tableaux algériens, par Gustave Guillaumet, notice par Eugène Mouton: Pion, 1888, grand in-8 avec 12 eaux-fortes par divers.

5. Rue à Laghouat : en haut à gauche , le nom Laghouat à la pointe et à rebours ; in-8 en l. (13 -l" X H).

6. Paysage d'Algérie avec moutons , etc., croquis. Dans le bas à gauche : i^^ août 1880 ; in-4 en 1. (23 -g- X 15 f).

7. Ane et terrain gris foncé, sur fond noir, aquatinte; in-4 en 1. (24 X 18).

(1) Les épreuves de six de ces planches nous ont élé communiquées par M"* Guillaumet ; rindicalion des cinq autres planches nous est donnée par MM. Courtry et Durand-Gréville.

GUILLAUME!.

8. Croquis à Ville-d'Avrav : femme dans les bois ; in-8

(15 X 11 h-

9. Paysage : bouquet d'arbres au premier plan , femme avec une ombrelle, un chien ; in-8 en 1. (13-^ X 1^).

10. M'"® Guillaumet, de profil , soulevant le rideau de sa fenêtre ; au bas, à la pointe : G. G. 4 Juillet 1880 ; in-12

(iiixii).

11. Edouard Guillaumet, de profil à droite, assis dans un fauteuil. A gauche, dans le haut, à la pointe : i«"" août 1880' in-8 (13 -^ X 10).

GUiLLAUMIN , peintre impressionniste. Bicétre, chemin des barons^ eau-forte.

GUILLAUMOT (Auguste), à Paris en 1815, architecte, et Tun de nos meilleurs graveurs cFarchitecture depuis 1840.

Planches diverses.

Voyez : Monuments de Ninice. Description de l'Asie- Mineure, par Tchihatcheff, 1858. Voijage en Perse^ par Eug. Flandin (l). Théorie simplifiée de la perspective . par Sutter. U Architecture et UArt dans toutes les branches et chez tous les peuples^ par Gailhabaud. Topoyrapliie historique du vieux Paris. Promenades artistiques dans Paris et ses environs. Archives des Monuments historiques. Monor/raphie de la Cathédrale de Chartres. Monor/raphie du Palais dit Commerce de Lyon. Histoire du Château de Compièr/ne. par Pellassy de L'Ousle. Histoire de César.

(1) Eugène Flandin, voyageur, ISOQ-lBTô, dessina en 1845 les Monu- ments de Ninive découverts par Botta. Dans le Voyarjc en Perse ^ par Eug. Flandin peintre, et Pascal Coste, architecte, (Gide et Baudry) l'atlas de la Perse ancienne est gravé par Guillaumot , Ollivier, Laisnier d'après Coste ; l'atlas de la Perse moderne est lithographie par Flandin d'après les dessins. Voyez aussi l'ouvrage intitulé L'Orient, 1856.

10 LES GRAVEURS DU XIX^ SIECLE.

Les Portes de Uenceinte de Paris sous Charles Y, par Guillaumot.

Mo)wg)'aphie du Château de Marli/, texte, dessins et gravure de At^ Guillaumot.

L'Art appliqué àr Industrie. puhÏK^ationdo A^'^GuiMaumot.

Costumes des xyii« et xviii« siècles, (/raves à l'eau- forte par Guillaumot père. 25 p. in-4. (Hautccœur.)

Les Grenadiers de la Garde à Magenta. {U Artiste.)

Petits portraits de Frederick Lemaîtrc . Febvre. Berthe- lier. Dumas fils. Goppée. Sardou , Mei'o Groizette, Céline Montaland.

GUILLAUMOT (Eugène), frère du précédent, graveur sur bois. Nombreuses vignettes , etc. Une grande partie des bois du Dictionnaire raisonné de V Archiver ùure et du Dictionnaire raisonné dit Mobilier^ de Viollet-le-Duc.

GUILLAUMOT (Louis), frère des précédents. Bois pour les Dictionnaires de YioUet-le-Duc.

GUILLAUMOT (Auguste), fils d'Auguste Guil- laumot l'architecte, graveur à 1* eau- forte.

Sujets divers.

Planches pour Motifs historiques de César Daly, 1864. Promenades de la Ville de Paris^ par Alphand.

Costumes du xr/z/e siècle tirés de la collection Sardou . 40 p. en deux séries. (Gagnon. 1875.) Costumes tirés de la pièce des « Prés St-Gervais ». Costumes du Directoire tirés des « Mei'veilleuses » de Sardou^ 30 p. d'après Lacoste et Draner, portrait gravé par A^ Guillaumot père. Costumes du temps de la Révolution et du premier Empire., 25 eaux-fortes coloriées. (Londres, 1879.) Costumes des Ballets du Roy. (Archives de TOpéra. xviii^ siècle), notice de Nuitter, 20 p. en couleur. (Monnier, 1885, in-4.)

GUILLEMIN.

GUILLEMIN (AuG.).— Portrait de RobertBlum, lith. vers 1860.

CUILLEMOT, lithographe. Voir l'ouvrage du haroii Taylor.

GUILLET (Aristide), à Nantes, élève de Signol. Pieta , lith. 1857.

OU ILLIER ( Émile-Antoine) , à Paris, élève de Pils et Carolus Duran. Le Rémouleur awhu- lant] Cardeurs de matelas.

GUILLON , dessinateur-lithographe. A eu de la réputation comme dessinateur de modèles de voitures pour les carrossiers.

GUILLON (Pierre-Ernest) , lithographe . élève de Sirouy. Sarah la baigneuse : Tassaërt. Les Complices de John Broivn : Eugène Guillon. M. Pelletan. Decamps. Les Lutteurs : Falguière. Idylle : Henner.

GUSMAN , graveur sur hois. Voir V Histoire des Peintres^ les illustrations de Doré, Chevignard, Français, Staal, etc.

12 LES GRAVEURS DU XIX^ SIECLE.

GUTTENBERG (Henri), à Nuremberg en 1745. Il s'était tixé à Paris ainsi que son frère aîné Karl . auquel il survécut. Au commencement du siècle, il gravait pour le Musée fmnçais et pour Je Sacre de Napoléon.

GUY (Louis). Checal à Vahreucolr, bonne eau-forte in-4 en 1. datée de 1853, et marquée Imjjrimerie Charrasse place Impériale.

GUYARD, buriniste. Vignettes et portraits pour illustrations , vers 1825. Bataille de Polotsk^ d'après Langlois. in-fol. en 1., 1830.

GU YOT (Laurent) , graveur en couleur de la fin du xviii^ siècle. BonajKirte, 2^ remier Consul., allégorique; pointillé, vers 1802.

GUYOT, graveur sur bois, époque 1830. - Alhunides Théâtres, par MM. Guyot et Debacq^ 1837. Plusieurs bois y sont signés Louise G : (Louise Guyot, iille du graveur).

HABERT-DYS (Jules- Auguste), à Fresnes ( Loir-et-Cher j en 1850, élève d'Ulysse Bernard, céramiste , de Gérôme et Bracquemond. Eau- forte d'après Guardi. Un coin de forêt , 1882.

HABERT-DYS. 13

S^"" Maria délia Sahite ^ eau-forte in- 4. [L'Art,) Une Panique^ 1884.

Dessins d'ornements de pages pour le journal L'Art , diverses Fantaisies décoratives ( repro- ductions au procédé), etc.

HADEN ( Francis- Se ymour), peintre-graveur.

Le mouvement de reprise de F eau-forte origi- nale , si \if et si brillant en France dès 1852, se propagea en Angleterre vers 1860.

Chose remarquable , ce n'est point par des peintres ou graveurs de profession , mais par des amateurs, que le drapeau de Teau-forte a été porté avec éclat de l'autre côté du détroit : Edwin Edwards était homme de loi ; Evershed est mé- decin, Heseltine agent de change. L'homme le plus considérable de ce groupe d'aquafortistes - paysagistes, Seymour Haden, est chirurgien.

Détail non moins remarquable : c'est à l'âge de quarante ans . c'est simplement par manière de passe-temps, pour se détendre l'esprit, que ce chirurgien se mit à graver, et cependant, du pre- mier coup et sans tâtonner, il donna toute sa mesure , prenant rang parmi les paysagistes les plus distingués , parmi les graveurs à l'eau-forte les plus habiles.

Francis -Sevmour Haden, à Londres en

14 LES GRAVEURS DU XIX* SIECLE.

1818, est fils d'un médecin de réputation, lequel était un grand amateur de musique. Voulant choisir la même carrière que son père, il suit les cours de l'Université de Londres en 1837. ceux de la Sorbonne à Paris en 1838 , est externe à l'hôpital de Grenoble en 1839; il herborise dans les Alpes. En 1840 il revient à Paris et passe ses derniers examens de médecine et de chirurgie. En 1842 il est membre du Collège des Chirurgiens à Londres. Surmené par un travail opiniâtre, il se repose en parcourant l'Italie , de 1843 à 1844 , avec ses amis Duval Le Camus et le colonel Guibout. C'est dans ce voyage qu'il fit ses pre- miers croquis. En 1850 . il fonde en Angleterre un hôpital des Incurables , aujourd'hui hôpital royal. Il devient chirurgien - consultant de la Chajjelry de la Reine. En 1852, à la seconde Exposition universelle de Londres , il est rappor- teur de la section des instruments de chirurgie , avec Nélaton.

Comme chirurgien , donc , le docteur Haden n'était point un « amateur ». Ses occupations professionnelles l'absorbaient même jusqu'à épui- ser ses forces physiques et intellectuelles : il chercha une distraction , un remède. Son beau- frère, Whistler, faisait de l'eau-forte. 11 eut l'idée d'en essayer aussi. La Tamise , les jardins de Kensington , les environs de Londres , observés par lui avec un œil d'artiste, lui fournirent ses

HADEN. 15

sujets d'études. Voilà à quelle circonstance nos portefeuilles de collectionneurs doivent de renfer- mer les belles estampes signées Seymour Haden.

Comme l'a écrit le docteur Haden lui-même . « cette courte et délicieuse vie d'artiste n'est qu'un fort petit épisode dans une carrière longue et laborieuse » ; ses eaux-fortes , il les appelle c( ses jours de fête ». (^)

Nous sommes heureux de le constater : c'est en France, par une certaine critique et par un public d'artistes et d'amateurs d'élite , que Seymour Haden fut deviné, apprécié, acclamé. C'est en France que fut organisée , avec un merveilleux succès, la première publication de ses eaux-fortes.

Belle campagne, et glorieuse, ( maintenant que nous avons vingt-cinq ans de recul pour la juger), cette campagne que , dans la Gazette des Beaux- Arts à son début , menait Philippe Burty, sagace et tenace, en l'honneur de l'estampe originale moderne ! Au lieu de répéter, lui millième, lui cent -millième, quelque mot d'ordre classique jusqu'au poncif [Phidias! Raphaël! Raphaël! Phidias !) ^ au lieu de verser quelques articles de plus dans ce tonneau des Danaïdes s'engouffrent et se perdent depuis des siècles, et surtout depuis cinquante ans, les éloges et les catalogues des

(1) L'Œuvre de trancis-Seymour Haden , par Philippe Burty. Dans la Gazette des Beaux Arts de 1864, tome H.

16 LES GRAVEURS DU X1X« SIECLE.

(( merveilles de Tart », s'attacher aux artistes que nous avons là. tout près, sous la main, et chercher la belle estampe dans le xix^ siècle même : ferme dans son goût, siir dans son jugement, ne pas s'éparpiller en éloges inutiles sur des griffon- nistes de troisième plan . mais se réserver pour ne livrer bataille que sur des positions d'une défense certaine , et d'où , en effet, on ne l'a pas débusqué : je veux dire sur les œuvres gravés ou lithographies de Delacroix et de Decamps , de Géricault et de Daumier, de Gigoux et de Célestin Nanteuil, de Paul Huet et de Daubigny, de Aléryon et de Bracquemond , de Millet et de Bonvin, de Legros, de Tissot, de Rops, etc.. etc.; être toujours en éveil et ne laisser échapper aucun nom digne d'être signalé : deviner en même temps, à l'exposition des Ref/fsés, Whistler le futur champion de l'eau-forte américaine , et Ferdinand Gaillard la future gloire du burin fran- çais ; bref, jouer un rôle, point banal , de clair- voyant et d'initiateur, de sorte que quiconque voudra désormais écrire sur l'estampe du xix^ siècle devra citer le nom de Burty à chaque page, belle campagne ! {^)

Une des plus belles « journées » de cette

(1) Et Burty l'a toujours poursuivie. C'est lui qui , récemment, combattait pour les énergiqxies eaux-fortes d'Edwin Edwards que les Anglais n'appré- cient pas encore à leur vraie valeur. Hier encore, c'est lui qui, dans la préface du catalogue de lexposilion organisée à New-York par l'éditeur Keppel ,

HADEN. 17

campagne est assurément celle Ph. Burty fut le Christophe Colomb de l'œuvre de Seymour Haden. Transcrivons ici son bulletin de victoire.

(( Ceux des amateurs qui , proportionnant leurs » désirs à leurs forces, ne marchent pas constam- » ment les yeux levés vers les cieux étoiles de w l'esthétique (i) et recueillent au jour le jour les )) dessins , les lithographies et les eaux-fortes de » Técole moderne , remarquèrent au Salon de » 1859 une gravure à la pointe sèche imprimée » sur beau papier du Japon, intitulée au livret » Vue prise sur la Tamise et signée Francis- » Seymour Haden..,,

)) Pour moi qui suis de ces humbles amateurs, )) je m'attardai longtemps devant ces masses » d'arbres opposées habilement à un ciel clair et » exprimant sans effort la fraîcheur de l'ombre )) qui confine en été à la chaleur. J'admirai la )) liberté avec laquelle la pointe avait entamé » directement le cuivre , et le goût avec lequel

présentait au public américain les eaux-fortes de Buhot. C'est lui enfin qui pourrait faire connaître au public français, en publiant les catalogues qu'il a rédigés, les eaux-fortes de Wilkie, et celles de Geddes, absolument igno- rées chez nous.

Philippe [Burty] ne me laissera donc aucune gloire à acquérir ! est tenté de s'écrier l'iconographe des estampes modernes ! Mais le XIX* siècle est assez riche pour fournir encore matière à bien des découvertes.

Paul de Saint-Victor a aussi écrit sur les eaux-fortes de Seymour Haden.

(1) 11 n'y a pas à hésiter : ce trait vise directement ceux que nous avons appelés les i> brames ».

VIII 2

18 LES GRAVEURS DU XIX^ SIECLE.

w avait été ménagé l'efifet de ces noirs que Ton » appelle proprement des barbes. Tout me frap- » pait : le choix d'un procédé peu employé par )) nos artistes français, Toriginalité du site choisi, )) la vigueur veloutée de l'aspect.... J'éprouvais )) des sensations analogues à celles que donne la )) saveur d'un fruit étranger. J'étais donc en pré- )) sence d'une œuvre vraiment originale , due à )) un artiste vivement ému par la poésie de son 1) pays, puisque cette satisfaction complète et cet » intérêt passionné n'avaient jamais été éveillés » en moi qu'en face des maîtres de race dont je » sais par cœur les chefs-d'œuvre. ))

Plus tard , Auguste Delâtre, chez qui Se^Tiiour Haden venait tout exprès de Londres pour faire imprimer ses planches , montra au critique d'autres eaux -fortes plus remarquables encore que la Vue de la Tamise. Puis, dans un voyage à Londres effectué en 1862, Burty frappait à la porte du docteur Haden, devenait son ami, visitait ses cartons , étudiait son œuvre et réunissait les éléments d'un catalogue quil publiait , le pre- mier. — dans la Gazette des Beaux- Arts, révélant au public français un artiste anglais dont la cri- tique anglaise ne s'était point occupée. Enfin, il décidait Seymour Haden à lancer dans la circu- lation ces eaux-fortes, gravées comme amusement et réservées, dans la pensée de leur auteur, à lui- même ou à quelques intimes , et en 1865 - 66

HADEN. 19

paraissait, sous le titre trop timide à^ Etudes à Veau- forte {^) ^ un choix de vin^4-cinq pièces

(1) ÉTUDES A L'EAU-FORTE , par Francis Seymour Haden. Notice et descriptions par Philippe Hurly, collaborateur de la « Presse -^ et de la ^> Gazette des Beaux-Arts •>. Paris, 1866. Eaux-forles et pointes-sèches tirées à Londres par Aug. Delàtre. Texte imprimé à '250 ex. par Jules Claye. In-fol.

Ce recueil , dédié à M*"* Seymour Haden , contient : une eau-forte sur le litre, deux eaux-fortes pour servir de têtes de pages au texte, deux autres pour servir de culs-de-lampe, et vingt-cinq eaux-fortes séparées. ( Nous en indiquons le détail à notre catalogue.) Tous les exemplaires ne sont pas identiques. Les uns par exemple ont la planche Shere mill pond avec le ciel ombré, d'autres avec le ciel blanc.

Les Etudes à l'eau-forte ont été publiées, non comme un livre, non comme un album , mais comme un portefeuille d'estampes. Voici la différence :

D'abord le tirage a été fait avec un soin extrême , dépassant de beaucoup la moyenne habituelle ; toute épreuve médiocrement venue a été détruite (ce qui, par parenthèse, a amené ce résultat, que la publication n'a rapporté au docteur Haden qu'un excédent de dépenses, mais il est de ceux qui peuvent faire tous les sacrifices voulus pour le tirage de leurs œuvres) ; puis, au lieu d'être livrées /0M/e5 à toutes marges, les épreuves ont été publiées à petites marges et montées sur bristol.

Cette différence est grande , et toute en faveur de ce dernier mode de publication.

C'est une grosse question que de savoir quelle est, pour une estampe, la dimension de marge utile, favorable, au delà de laquelle commence la marge plutôt nuisible.

Les anciens, qui s'y connaissaient certes bien, abattaient impitoyablement les marges. Les estampes des grands maîtres d'autrefois sont généralement sans marge aucune. Peut-être y a-t-il abus. Quoi qu'il en soit , on tenait autrefois pour le principe de la petite marge.

Il est certain, en effet, que la condition la plus favorable, la vraie beauté pour l'estampe est d'avoir :

Un beau papier (ne perdons jamais l'occasion de le rappeler) ; 2" L'empreinte des bords de la planche , des témoins , vigoureu.sement marqpiée dans le papier, et formant une sorte de cadre ;

Au delà de ce trait du cuivre une bande de marge non exagérée

20 LES GRAVEURS DU XIX*^ SIECLE.

exquises, admirablement imprimées par le célèbre Delàtre.

L'efifet de cette publication fut instantané et décisif : le nom de Sevmour Haden devint fami- lier aux connaisseurs français , son œuvre fut apprécié à sa valeur. En Angleterre, il eut toutes les consécrations voulues : article du Times ^ exposition chez Colnaghi , avec afiluence du public ; ses eaux - fortes commencèrent à se

(quelques centimètres), formant teinte neutre entre la gravure et le papier sur lequel on monte l'épreuve ; 4** Un montage approprié.

Les estampes , au contraire , se présentent dans des conditions défavo- rables et désagréables quand elles n'ont pas les témoins bien marqués, quand elles sont avec des marges démesurées qui obligent à vous les présenter en feuilles, non montées (nous dirions volontiers : en vrac).

N'avez-voas pas remarqué , par exemple , combien les estampes de Watteau, à moyennes marges et montées, ont plus de charme que VŒuvre de Watteau en volumes avec planches à toutes marges, aucune monture ne vient plus trancher avec le ton jaunâtre du papier ? Les bibliophiles font des folies pour acquérir les textes du Monument du Costume afin d'y insérer les estampes de Freudeberg et de Moreau à toutes marges , dont la mise sous presse, lors de la reliure, aplatit et fait disparaître la marque des témoins : cent fois plus belles sont ces estampes, non foulées, les témoins bien marqués, avec trois doigts de marge et montées sur bristol blanc !

De même , les eaux-fortes de Seymour Haden , publiées à moyennes marges et montées comme pour entrer de suite dans les portefeuilles de l'amateur d'estampes, se présentent bien plus favorablement que les eaux- fortes des publications de Cadart à toutes marges et formant livre.

L'amour outré de l'estampe à toutes marges est donc une. . . . naïveté, qui conduit même certains amateurs à passer quelquefois condamnation sur le défaut de propreté et de condition des épreuves, et h préférer une grande marge piquée ou salie à une petite marge très fraîche.

Toutefois , comme on ne peut pas exiger que les marges d'une estampe soient forcément abattues, on use quelquefois maintenant , pour faire valoir les estampes modernes, du procédé de montage suivant : l'estampe, avec

HADEN. 21

vendre , et comme les Anglais n'y vont pas de main morte quand il s'agit de livres sterling, elles atteignirent bientôt des prix que l'estampe originale moderne n'avait point encore connus.

Laissons de côté la virtuosité de l'exécution : il n'est pas très intéressant pour des amateurs de savoir de quelle pointe grosse ou fine use le gra- veur, ou en combien de temps il fait mordre. Seymour Haden est un exécutant extraordinaire.

toute sa marge, est fixée à un premier bristol , sur lequel vient se rabattre à charnière un second bristol , découpé à jour de façon à former comme un passe-partout qui encadre l'épreuve, à un ou deux centimètres après le trait des témoins. Cette manière de présenter l'estampe a le triple avantage de ménager les marges, de présenter l'épreuve dans des conditions avanta- geuses, de la préserver du frottement dans les cartons, mais elle est coûteuse et encombrante.

En ce qui concerne la vigoureuse dépression produite dans le papier par les bords de la planche, dont nous parlions tout à l'heure, on nous prive aujourd'hui, bien à tort, de cet élément capital de v^ la belle Epreuve '^, car on fait biseauter les bords des cuivres, ce qui atténue la dépression formée dans le papier au tirage, et de plus, les imprimeurs ont piis l'abominable habitude de satiner les épreuves (sous prétexte de les empêcher de gondoler en séchant ) , c'est-à-dire de les presser, de les écraser impitoyablement jusqu'à ce que la marque du coup de planche disparaisse.

Ça , c'est une infamie avec laquelle il faudra en finir. Les intéressés devront prendre l'habitude de rebuter les épreuves ainsi massacrées.

Puérilités , subtilités byzantines que toutes ces questions minuscules , dira-t-on peut-être ? Non pas !

L'Estampe, la i> belle Epreuve •> a besoin , pour paraître dans toute sa valeur, d'une toilette , d'une mise en scène , tout comme une autre œuvre dart. Essayez donc une exposition de tableaux sans cadres et de statues sans socles !

Pour en revenir aux Etudes à l'eau-forte de Seymour Haden, ce volume devient de plus en plus rare; les marchands le paient 1,000 ou 1,200 fr., pour le casser et vendre les estampes séparément.

22 LES GRAVEURS DU XIX* SIECLE.

qui connaît son acide sur le bout du doigt, ainsi que les questions de papiers , d'encres et d'im- pression (*). Toutefois il était impossible , quand parurent les Etudes , de ne pas être vivement frappé de Taspect inattendu que donnait aux planches la pointe-sèche , avec ses beaux noirs de velours, profonds, enveloppés.

Seymour Haden apportait dans l'estampe un élément original . de nature à frapper immédiate- ment le spectateur français : il ouvrait une fenêtre sur un paysage inédit , montrant par exemple le

(1) Seymour Haden a étudié à fond les eaux-fortes de Rembrandt, qu'il collectionne. Il a même organisé à Londres une exposition de ces eaux- fortes, à la suite de laquelle il a publié le travail suivant :

L'Œuvre gravé de Rembrandt , élude monographique rédigée pour servir d'introduction au catalogue d'une exposition des eaux-fortes du maître, rangées pour la première fois dans l'ordre chronologique dans la galerie de Burlington fine Arts Club en mai 1877, et dans le but de présenter et de discuter des observations nouvelles sur le manque d'au- thenticité de quelques-unes de ces eaux-fortes , par Francis-Seymour Haden. Paris, Gazette des Beaux-Arts, 1880.

Seymour Haden développe cette idée que l'œuvre de Rembrandt, contrai- rement à ce qui s'est fait jusqu'ici, doit être examiné, classé et catalogué, non par nature de sujets, mais dans l'ordre chronologique absolu. Avec un tel classement , le style de ses eaux-fortes aux différentes époques de sa vie devenant parfaitement marqué, on s'aperçoit que certaines pièces différent tellement de ce que faisait Rembrandt à la même date, qu'on est amené à conclure que bien des pièces attribuées au maître ne sont pas de sa main.

Nous avons déjà signalé ce mouvement de critique , qu'on a appelé Véchenillage de Tœuvre de Rembrandt. Nous n'y revenons pas. Mais nous transcrivons ici une réflexion de Seymour-Haden sur la difficulté de cata- loguer les eaux-fortes de Rembrandt.

V Notre travail serait imparfait , ^ écrit-il , i< si nous ne disions un > mot de l'insuffisance des catalogues de Rembrandt et des connaissances ^ de ceux qui les rédigent. Pour faire un catalogue raisonné de l'œuvre de « Rembrandt, il ne suffit pas de découvrir et de décrire minutieusement

HADEN. 23

Parc de Richmond le matin , ou La Tamise au coucher du soleil, IJ Habitation de lord Harrinfjton dans les jardins de Kensinglon , avec un sentier bordé de troncs d'arbres énormes, rendus par un travail précieux , ou L Entrée du château de Myt- ton , avec son allée d'ifs centenaires, le faubourg du Vieux Chelsea avec la maison de Whistler, ou la vue qu'on a de la fenêtre de cette maison, sur Batiersea et la Tamise^ avec des pêcheurs, des canots à louer, et un pont dans le lointain , un Asnières anglais. Surtout, il rendait avec un

<^ de minimes différences de travaux , mais il est indispensable d'avoir une •^ connaissance approfondie de l'artiste et de ses œuvres, de l'art en général - et de l'art de l'eau-forte en particulier. Quiconque veut entreprendre une > tâche aussi délicate doit posséder l'expérience et la pratique du métier, « une connaissance véritable de ce qu'il est possible ou impossible doblenir o sur une plaque de cuivre, être initié à tous les détails des procédés d'im- -> pression . à la synthèse autant qu'à l'analyse, posséder enfin cette sorte <> d'intuition qui est le propre des natures artistes. Des connaissances >> acquises et acceptées à la hâte et sans contrôle, la division et la subdivi- ■> sion de choses qui par leur essence même sont indivisibles, et le manque » d'aptitudes spéciales, ne peuvent, dans l'étude d'une semblable question , >i que produire une confusion plus grande que celle qui existe déjà , et une >> multiplication encore moins désirable des états déjà si nombreux, qui ne >> serait profitable qu'aux marchands d'estampes. >^

Hélas ! le plus clair de tout cela , c'est que nous autres, infortunés collec- tionneurs, déjà réduits à nous débrouiller péniblement dans le labyrinthe de six catalogues déjà existants et de six numérotages différents, nous pouvons nous attendre à recevoir sur la tête d'autres catalogues de Rembrandt, avec d'autres numérotages encore. Et c'est ainsi qu'avec le cours des siècles, la question Rembrandt , loin de s'élucider, ira se compliquant de plus en plus !

Un seul homme aurait pu tout trancher, et, possédant toutes les connais- sances générales et particulières désirables , ainsi que l'expérience con- sommée de l'eau-forte. nous donner le catalogue définitif de l'oeuvre gravé de Rembrandt. Malheureusement cet homme est mort. C'était Rembrandt.

24 LES GRAVEURS DU XIX" SIECLE.

charme inexprimable , dans des planches comme Egham^ U Écluse d'Egham , Kidivelly^ comme la fameuse eau-forte de L'Etang au canard ( Shere mill pond) , la tranquillité des eaux transparentes se reflètent les villages et les arbres par une chaude journée d'été. Et Burty définissait juste- ment Seymour Haden « le poète des rivières paisibles ».

Oui, la pointe à la main, Seymour Haden est un poète. Mais s'il laisse la pointe pour prendre la plume , ce doux poète fait place à un écrivain plein de passion, dont l'élément naturel est la bataille. Extérieur, caractère et doctrine, chez lui tout se tient. Grand, robuste, sanguin, ardent, taillé pour la lutte, le docteur Haden est un écri- vain nerveux, entier, tout d'une pièce, qui combat pour défendre sa croyance, son idéal , son art, et qui n'ignore pas que la meilleure manière de se défendre, c'est encore d'attaquer. Dès le début de sa carrière artistique il lança sa pro- fession de foi , déclarant que la représentation du paysage ne devait relever que de l'originalité , et de l'inspiration du peintre , et combattant toute formule d'enseignement académique. Notons quelques-uns de ses principes :

« Les facultés artistiques sont innées et ne s'ac- quièrent point. Aucun prrécepte , aucun exemple ne peuvent remplacer la conception individuelle. V enseignement académique peut fournir des disci-

HADEN. 25

pies d'une école établie, école basée sur les données d'un goût éphémère, mais il ne saurait jrroduire un artiste original. C'est V artiste qui doit se créer son école. Celui qui possède la faculté artistique , qui aime la nature telle que lui, et lui seul, la voit et la sent, celui-là est artiste : il ne lui reste plus qu'à chercher lui-même les moyens d'in- terpréter ses impressions et il les trouvera dans les champs, dans les rues, partout.

Quant à lapraticpue de l'art, je n'accorde qu'une place secondaire à la supériorité technique et à toutes ces qualités qtii se communicpuent par l'ensei- gnement eC qui sont, par conséquent, à la portée de tout le monde, L'artiste doit se rendre maître du procédé au point de donner une forme à sa 2)ensée : qu'il aille trop loin , et les moyens devien- dront le but. Je ne fais aucun cas d'un travail minutieux. L'élaboration d'un détail absorbe du temps. Dépenser beaucoup de temps sur un tableau, c' est affaiblir la conception, enterrer son inspiration. Le premier jet émane de l'artiste, l'élaboration est la j)art de V ouvrier. Quant au genre qui se prête le mieux à la représentation , si je préfère

LE PAYSAGE, g'eST PARCE QUE JE LE CROIS PLUS ABORDABLE. »

Du premier coup d'oeil on démêle dans ces théories la partie juste et la partie excessive. Le programme de liberté individuelle , d'indépen- dance et d'originalité pour le paysagiste, que Paul

26 LES GRAVEURS DU XIX* SIECLE.

Huet avait d'ailleurs tracé eu France dès 1830, est depuis longtemps cause gagnée : c'est même au moment précis étaient formulés les axiomes cités plus haut (1863) que fut supprimé chez nous l'enseignement du paysage dit « historique ». Mais les idées sur l'exécution pourraient mener droit au règne exclusif du croquis , de l'esquisse , et de l'impressionnisme dans le mauvais sens du mot(/). « Si la doctrine de Seymour Haden est vraie. » répondait Burty, a l'application en est )) parfois chanceuse. En craignant (VaffaihUr la )) conception^ d'enferrer VlnspiraMon , lui-même a » quelquefois compromis ces qualités de dessin et » de modelé essentielles à toute œuvre d'art , et » leur a imprimé un cachet d'improvisation qui en )) atténue la portée. Quelque brillante que soit

(1) L'idée, très à la mode aujourd'hui que la copie, l'imitation ^' sincère '■« de la nature supplée à l'étude régulière du dessin . est la perdition de Tart. Elle nous a valu notamment l'avalanche des »< impressions de nature « et le genre de peinture et de gravure qui a sévi sur nous et qu'on a appelé le paysagisme.

Après la théorie de l'exécution impressionniste, il est bon de méditer sur ce mot remarquable de Decamps : i< j'essayai CHEZ moi QUELQUES petits TABLEAUX ; ON ME LES ACHETA, ET DÈS LORS MON EDUCATION DE peintre fut MANQL'ÉE ! •>

Prenons les théorie*: de Seymour Haden pour leur côté oiiginal. Il peut se permettre de médire de Vexécution : on ne le soupçonnera jamais de plaider pour lui qui possède comme personne la technique et la pratique de la morsure. N'est-ce pas parce qu'il sait exécuter qu'il a atteint le but : faire de très belles estampes et des chefs-d'œuvre de gravure à l'eau-forte. quand tant de peintres de premier ordre, qui ne manquaient certes ni de conception ni de volonté, ne sont arrivés qu'à produire des croquis sans portée ?

HADEN. 27

)) son organisation d'artiste, il Ini est arrivé, dans » la première partie de son œuvre , de faire plus » souvent des esquisses que des morceaux com- )) plets. »

Cette rétlexion faite, d'ailleurs, Burty se hâtait d'ajouter qu'il n'y fallait pas insister. Il disait très justement , et nous pensons avec lui , qu'on ne saurait avoir aucun plaisir à tatillonner les eaux-fortes d'un Seymour Haden pour leur trouver des défauts, a La critique, en soi, nous paralyse » et nous trouble, et toutes les fois que nous » avons à parler d'un artiste dont nous aimons le » talent pour l'avoir patiemment suivi et inter- » rogé , nous avons hâte de ne nous livrer en sa » compagnie qu'aux sensations agréables. )) Con- clusion : il ne faut pas prendre un ton gourmé pour discuter les eaux-fortes de Seymour Haden , des eaux-fortes à désarmer les académiciens ! (Les académiciens ont -ils été désarmés? Nous examinerons cela tout à l'heure.)

Quand parut le catalogue Burty , en 1864 , l'œuvre était d'une cinquantaine de pièces, parmi lesquelles on remarquait , avec celles que nous citions plus haut : Le Ruisseau sous bois ^ La Garenne de Combe, Coucher de soleil en Irlande^ Route sous bois dans le comté de Tipjicrary.

Depuis, le nombre des pièces a plus que triplé. Parmi les nouvelles planches sont le vieux vais- seau VÂgamennon^ beau dans son délabrement

28 LES GRAVEURS DU XIX" SIECLE.

qiiïl semble porter avec la fierté d'un invalide de la Marine , La Jetée de Calais d'après Tiirner, Greenn'ich , etc., etc.

Un catalogue raisonné définitif était donc indis- pensable. Il a été publié en 1880 par sir William Richard Drake et donne la description de 185 pièces, (parmi lesquelles un certain nombre d'essais inédits dont il n'existe qu'une seule épreuve ) . avec l'indication de leurs états d'essai et de leurs états de publication ('). C'est ce cata-

(1) A descriptive Catalogue of the etched Work of Francis Seymour Haden, by sir William Richard Drake, F. S.A. Londres, Marmillan & G", •29 et 30 Bedford Street, 1880. In-8.

La division des états, dans ce catalogue, en deux catégories bien distinctes: les états d'essais, les étals de publication , est à remarquer.

Seymour Haden est absolument ennemi (et sa manière de voir est trop la nôtre pour que nous ne la signalions pas avec plaisir) du mode de désignation des estampes par numérotage des états pur et simple.

Ces expressions de premier état, deuxième état, sixième étal, etc. n'ont pas de valeur constante. Elles laissent supposer que vous avez sous les yeux le catalogue consacré du maître dont vous vous occupez , et que vous vous y reportez constamment. Mais qui donc possède une bibliothèque iconogra- phique avec tous les catalogues raisonnes publiés ? Prises en elles-mêmes, ces indications n'indiquent rien et changent de valeur pour chaque estampe, elles ne préjugent ni la qualité, ni la rareté. Premier état , ce peut être une ébauche, ce peut être une pièce terminée. Dixième état , ce peut être une planche usée, retouchée, commune, méprisable; mais ce peut être aussi une planche dans sa fleur, et un véritable premier état de publication , fort rare.

« Quoi ! dit Seymour Haden , un graveur porte sa planche à « l'imprimerie pour se rendre compte de son travail ; il fait tirer une épreuve, « telle qudle; il s'aperçoit qu'il y a une petite taille défectueuse, il prend •> son outil et la rectifie. Et cette épreuve d'essai sera mu premier état, bien « distinct , le vrai et fameux premier état de la planche , et il aura plus de « valeur pour les amateurs que tous les états suivants !

Seymour Haden veut qu'on ne confonde pas deux choses bien distinctes ;

Les épreuves d'essai (Trial proofs), ou épreuves d'artiste, que le graveur

HADEN. 29

logue qui sert aujourd'hui de guide en Angleterre, c'est à ses numéros que se réfèrent les bulletins des marchands d'estampes , les catalogues de ventes publiques; c'est donc lui que nous suivrons pour dresser notre liste des planches de Seymour Haden. Nous donnons :

P Le numérotage d'après le catalogue Drake :

fait tirer pour se rendre compte de son travail , et qui correspondent à ce que sont pour les littérateurs les placards ou les épreuves d'imprimerie. L'épreuve d'essai n'est pas plus le premier état de la planche, que l'épreuve d'imprimerie n'est l'édition orij^inale du livre. L'épreuve d'essai complète- ment satisfaisante, la véritable épreuve d'artiste des Français , correspon- drait au bon à tirer.

2" Les états de publication {Publïshed slates]^ qui correspondent aux éditions successives d'un livre. Ceux-là se numérotent, comme les éditions, chaque fois que la planche est reimprimée après avoir subi une modification.

Avec cette méthode on n'applique pas au premier état de publication , a des épreuves de la plus belle qualité, les qualifications ridicules de cinquième, dixième, trentième état.

Mais en cette matière les théories abstraites ne servent de rien. Ainsi il y a une chose que le système de Seymour Haden , pour nous , n'implique pas, c'est que le premier état de publication soit forcément le plus beau et le plus désirable. Il est fort possible que l'estampe ait atteint le maximum d'effet dans un état d'essai. C'est donc cet état que je chercherai à me procurer : seulement comme on m'avertit que ce n'est qu'un essai , je me douterai qu'il est fort rare , et si je ne le rencontre point , je ne m'estimerai pas déshonoré pour posséder une épreuve que, dans le système ordinaire, je croirai n'être qu'un vil sixième ou septième état ^ tandis qu'elle sera en réalité une épreuve de premier tirage.

Conclusion. Quand on qualifie les estampes, il ne faut point être chiche de renseignements, et avare de ses mots. Pour désigner leur condition, vous ne craignez point d'être prolixe et redondant: très belle épreuve ^ superbe épreuve de la plus grande fraîcheur, d'une magnifique conserva- tion., non pliée., à grandes marges, à toutes marges., marges vierges., etc. De même, pour désigner Vétat, il faut prendre la peine de donner, au lieu d'un numéro, la caractéristique de cet état, et l'indication de sa rareté ; dire par exemple: Egham, au bateau blanc, ou S'tere mill pond . une des quatre épreuves avant le canard; voilà qui est significatif.

3<3 LES GRAVEURS DU XIX* SIECLE.

2*^ Le titre des planches en français ; l'impor- tance relative des pièces étant indiquée , suivant notre habitude, par la nature des caractères d'im- primerie ; (nous pouvons même dire ici que la distinction que nous avons faite entre les pièces est conforme à l'appréciation de Seymour Haden lui-même j;

3" Le titre des planches en anglais, afin que le lecteur puisse suivre les catalogues de vente anglais et américains.

Les titres anglais donnés par nous en italique sont ceux qui se trouvent quelquefois inscrits à la pointe sur les estampes , et permettent de les reconnaître facilement.

Nous indiquons aussi quelque prix : ils mon- treront à quel point a été gagnée par Seymour Haden, devant le public, la cause de l'eau-forte originale (M.

(1) Plusieurs fois nous avons parlé dans nos notes de l'antagonisme de l'eau-forte et du burin , de la gravnare en tailles libres de toute formule et de la gravure académique, de la lithographie de peintre et de la lithographie de lithographe, de la tendance qu'on a dans les deux camps à s'ignorer mutuellement, à se brimer, à se proscrire.

Le piquant va être de retrouver le même antagonisme el le même exclusi- visme chez nos voisins, dans le pays de la libre discussion , toutes les opinions peuvent se produire •<.

En France, la grande rivalité de lEau-Forte et du Burin. En Angle- terre, la grande lutte de VElching et de lEngraving.

{L'EUhing, c'est l'estampe originale, sous quelque forme qu'elle se pré- sente ; Y Etcher c'est le peintre-graveur.

L Engraving^ c'est Testampe de reproduction ; V Engraver c'est le gra- veur-traducteur de profession.)

HADEN. 31

1-6. Tombeau de Porseniia (Tomb of Porsenna). Château d'Ischia (Gastle of Iscliia). Porte de Bélisaire à Rome (Gâte of Belisarius). Maisons sur les bords du Tibre (Houses on the Tiber). Coucher de soleil sur l'Arno {Pisa). Villa de Mécène (Villa of Mecsenas). Pièces in-8 , essais d'eau-forte, 1843-44. Planches perdues.

7. Arthur Haden (Arthur), enfant, iu-18, 1858.

De quel côté est venue la première attaque ? Qui a allumé cette nouvelle guerre des deux roses? Je ne sais. La Fatalité peut-être. VElching renais- sant, sentant sa force, dut évidemment penser, comme jadis chez nous le Tiers-État, qu'il était ^^ quelque chose » ; VEngraving n'avait nulle envie de cesser d'être « tout ->.

Un des tenants de VEngraving, M. Ruskin, critique de réputation, lâcha le mot qui allait soulever les tempêtes. Burinophile déterminé, sexagérant ce que nous appelons les ^* hasards de la morsure •>, il écrivit que l'opération de graver à l'eau-forte était, même chez Rembrandt, incertaine, blundering, et aussi a mixture of art and accident. Vous sentez bien que déjà .> mixture -> ne se saurait tolérer. Mais >.> blundering » mit littéralement le feu aux poudres. Ce fut le déchaînement.

v> Blundering!! -^. Et M. Hamerton , prenant la plume, écrivit son ouvrage en l'honneur des peintres-graveurs et des gravures originales : Etchings and Etchers.

IV Blundering! ! >•>. Et il fut répandu des torrents d'encre; et il tomba une pluie d'articles de journaux et de brochures , avec cette épigraphe : Blundering !

<■> Blundering! ! n. Et il s'organisa dans les galeries de la l'ine Arts Society, une exposition des chefs-d'œuvre de l'eau-forte originale. Le cata- logue analytique en fut rédigé par Seymour Haden qui le fit précéder de considérations de principes d'une allure très vive. (About Etr/iing, 148 New Bond Street, IBTti-IQ, brochure in-8.)

« Blundering!! ■>. Et les aquafortistes, se fédérant, fondèrent une société spéciale, Painters-Etchers Society, dont Seymour Haden fut le président, et firent leurs expositions périodiques,

K. Blundering!! «. Et la lutte finit par se concentrer sur un point décisif Et cette question culminante se trouva être, ceci est remar- quable, — précisément la même qu'en France. L'eau-forte peut-elle pénétrer

32 LES GRAVEURS DU XIX* SIÈCLE.

8. Madame Haden (Dasha). profil à droite, in-8 en h.

Trois épreuves seulement , planche détruite.

9. LA LECTURE (A Lady reading) , in-8 en 1.

Femme de profil à droite ; lampe sur la table. Une seule épreuve connue avec une figure d'enfant à droite, payée £ 25 par l'artiste qui ne la possédait même pas. Planche détruite.

à l'Institut ?, demande-t-on chez nous. Et en Angleterre : VEtching se verra-t-il fermer systématiquement les portes de la Royal Academy ?

Seymour Haden conduisit l'attaque, dans une conférence fameuse, depuis publiée en brochure sous ce titre :

The relative Claims of Etching and Engraving to rank as Fine Arts, and to be repvesented as such in Ihe Royal Academy of Arts.

Ces '-à-dire :

Des droits respectifs de la gravure originale et de la gravure de tra- duction , de l'eau-fore et du burin , à être considérées comme une branche des Beaux-Arts, et, en celte qualité , à être représentées à la Royal Academy.

Nous ne saurions donner ici de cette philippique une traduction complète et littérale comme qui dirait un engraving ; mais après l'avoir lue, nous voudrions en donner une impression , un etching., dans le sentiment et la couleur de loriginal.

D'abord la définition de 1 Art, Ses principes fondamentaux , suivant Seymour Haden, sont i> la personnalité, l'originalité, la conception, linven- .■> tion , la composition , la sensibilité aux impressions extérieures de forme .^ et de couleur, la passion, la poésie, tout ce que l'âme de l'artiste peut .■. embrasser. Tout cela est le lot de Vetcher. Donc Vetcher est véritablement .% artiste dans le grand sens du mot. Par suite, Vengraver qui est réduit ^^ au rôle de traducteur, joue un rôle moins élevé, occupe un échelon l^ inférieur dans la hiérarchie de Vart. -^

Premier renfoncement de Vengraver. Cependant toute cette partie du travail de Seymour Haden est légèrement voilée de dogmatisme. Mai^ poursuivons.

Vient ensuite la grande question de la qualité des travaux de gravure, des tailles.

i> Dans la nature, les tailles n'existent pas. 11 y a des formes, des valeurs > claires ou sombres, que le graveur cherche à exprimer avec des tailles. " Mais ces tailles, Vetcher, l'aquafortiste les trace suivant son inspiration : » il les demande à son intelligence, elles émanent directement d une impul-

HADEN. 33

10. Une rue a Amalfi (Amalfl), in-8.

l*' état , très rare. Planche perdue.

11. PÉCHEURS DE LA TAMISE (ïhames Fislier- men : On the Thames), in-4 gd L. 1859.

Exposé au Salon de 1859. Planche détruite.

'> sion cérébrale, elles sont imprévues et originales : Vetcher les trouve dans » le plein exercice de sa volonté, il grave comme il sent, et sa liberté dans » la manœuvre a la plus grande largeur comme la plus grande variété » d'expression. Tandis que Vengraver, le buriniste, qui n'est pas animé, >i lui , par cette impulsion cérébrale, qui est privé de l'exercice de sa volonté, rt est conduit à s'exprimer par des tailles et des formules qui n'ont pas de •> signification intelligible : il procède comme le graveur héraldique pour rt lequel une taille dans un sens signifie gueules^ dans tel autre sens azur, » dans tel autre sable. Donc, la taille de Vetcher est intelligente, et celle <^ de Vengraver, point. Et comme cette dernière n'est pas intelligente, plus » on la regarde et plus elle est inintelligible. . . . ■>

Deuxième renfoncement du malheureux engraver. C'est bien ce que nous avons appelé la question de la gravure en taille libre et de la gravure en taille rangée.

Seymour Haden , lorsqu'il fit sa conférence, avait apporté avec lui un appareil photo-électrique, et ici , à l'appui de ses principes, il faisait des projections, montrant , sous un grossissement de deux ou trois cents fois, des morceaux de gravure au burin , de gravure en treillis, appliquée à des chairs, à des ciels, à des arbres, à des premiers plans : sous cette amplifi- cation énorme, tous ces travaux prenaient l'apparence des grilles qui barrent les fenêtres d'une prison. Les etchers se tordaient.

Le tour est piquant , mais ne prouve rien. Du moment l'on met le microscope en œuvre, rien ne résiste. Le plus fin épiderme de duchesse prend l'aspect d'une carte de l'état-major : en est-il moins fin ? La taille capricieuse et intelligente de VEtcher elle-même, convenablement grossie, ressemblerait à un tœnia.

Mais l'argumentation de Seymour Haden rebondit bientôt à la hauteur voulue lorsque, dans un langage chaleureux , inattaquable, il rappelle aux Académies quelle est la grandeur et la gloire de l'estampe originale, de l'estampe des Albert Durer et des Rembrandt, (il ajoute même aux etchers les graveurs de reproduction non asservis à des formules de tailles et tra- vaillant sous l'impulsion directe des peintres : Marc-Antoine, Bolswert; ou encore les grands graveurs de portraits de l'école française), quelle est

VIII 3

34 LES GRAVEURS DU XIX'^ SIECLE.

12. HABITATION DE LORD HARRINGTON DANS LES JARDINS DE KENSINGTON ( Kensingion , et en second état Kensingion Gardens), in-8.

Publié dans Etudes à V eau- forte . Epreuves d'essai avec une dame tenant un parasol.

l'importance des peintres-graveurs, dont on peut dire que leurs œuvres contiennent des trésors de science, et que leur histoire est l'histoire même de l'Art, Et il conclut avec une logique irréfutable : de quel droit l'art du peintre-graveur est-il considéré a priori comme un art subalterne à tenir systématiquement hors de l'Académie ?

S'indignant à l'idée que les etchers sont les k parias > de l'Académie, et qu'ils sont réduits à former une association entre eux , Seymour Haden continue à renfoncer les engravers avec une verve spirituellement agressive :

v> Les Etchers, eux , dit-il , ne font pas faire leurs préparations par >> des aides et des praticiens ; les etchers FONT LEURS PLANCHES EUX- »> MÊMES !, au besoin ils les impriment. Enfin ils n'ont aucune compli- » cité avec les marchands, comme font les membres de la Printseller's « Association : ils ne font ni ne vendent de fausses épreuves d'artiste sous » le manteau de timbres menteurs et de différences de lettre trompeuses, et quand ils vont se coucher le soir ou quand ils se lèvent le matin , c'est >^ avec la satisfaction d'une conscience nette. »

Les arguments se pressent , de plus en plus nets et vigoureux :

V L'Académie, en proscrivant systématiquement Vctching , est infidèle à » sa mission. Elle avait le devoir de prendre en considération le mouvement « d'art qui s'est produit en Angleterre depuis plus de vingt-cinq ans par i> l'eau-forte originale ; tandis que les etchings envoyés à l'Académie » sont , ou refusés , ou jetés dans des coins , et accrochés sans ordre ni » méthode au milieu de ce que l'on pourrait appeler les détritus de l'expo- •■ sition ! » (c'est bien la question française des Salons, du Jury, et de la cimaise). u L'Académie ne devrait pas oublier que par ses opiniâtres refus o à reconnaître le mérite et les prétentions de la grande école anglaise » d'aquarelle , elle a sa part de responsabilité dans le déclin actuel de cet » art ! >^

Seymour Haden , après s'être emporté contre la proscription , fait le portrait du proscripteur, du buriniste. (N'oublions pas que la scène se passe en Angleterre, que le Burin anglais n'a point la célébrité du Burin français, qu'il est dès lors une personnalité plus facilement attaquable et manquant de prétexte pour se montrer récalcitrant à l'égard de l'eau-forte originale.)

i' Il nous reste à parler maintenant du Buriniste de nos jours. Je n'ai .) rien à dire de lui qui puisse le déprécier. J'ai eu souvent avec lui des

HADEN. 35

13. ENTRÉE DU CHATEAU DE MYTTON (Myttoii Hall), in-4 en 1.

Publié dans Études à Veau-forte.

Epreuves d'essai avant la signature. Planche détruite.

« relations agréables. 11 n'est pas en général un artiste instruit , mais il a » été dans son temps un travailleur utile en reproduisant pour nous, quoique » d'une manière fâcheusement mécanique, les souvenirs de grands modèles » qui, autrement, ne nous seraient pas parvenus. Il est de plus un royal- '> académicien, un dignitaire de l'art : à ce point de vue je n'en parlerai pas, '^ autrement je pourrais être accusé d'attaquer l'Académie {attaquer, c'est » le mot stéréotypé pour dire qu'on a une différence d'opinion , qu'on a le " droit d'avoir après tout , avec le corps souverain).

'^ Le seul reproche à faire au graveur-traducteur, c'est qu'il est moribond. » Un meilleur interprète a surgi , si habile celui-là , qu'il défie la concur- » rence, le soleil. Uengraving va mourir, tué par la photogravure. »

Ceci est féroce. Mais demandez donc au soldat qui est dans toute la chaleur de la mêlée de mesurer ses coups ! Il en est de ces questions d'etching et d'engraving comme des guerres de religion ; chaque culte désire deux choses : premièrement , obtenir pour lui le pied d'égalité, la simple liberté, même la modeste tolérance, oh ! rien que cela, pas plus ! deuxièmement, exterminer absolument la croyance opposée. Le jour VEtching serait tout-puissant, VEngraving passerait probablement à son tour un mauvais quart d'heure.

Seymour Haden achève Vengraver par un dernier trait {un dard, lancé d'une main sûre )

« La preuve que la meilleure engraving , c'est la photogravure , c'est » que, lorsque le président de la Royal-Academy fait reproduire un tableau >> de lui , il a recours non à Vengraver, mais à la photogravure ! »

Ne croirait-on pas voir Gladstone, habit bas, frappant de sa cognée, par manière de délassement, un arbre centenaire du parc de Hawarden ?

Seymour Haden, collectionneur d'estampes, se procure à grands prix les belles épreuves de ses maîtres favoris. Lesquels maîtres sont, vous vous en doutez bien , des graveurs à l'eau-forte : Rembrandt , Claude Lorrain , Méryon. Il avoue ne pas partager l'enthousiasme général pour Marc-Antoine, tout en tenant compte de son extraordinaire mérite, ( mais Marc-Antoine n'est qu'un engraver ) , et il émet cette opinion originale : que dans le travail de Marc-Antoine il faut distinguer deux choses : le contour, qui est admirable , et le modelé intérieur ( l'ombre modelante, sliadow-modelling) qui est mauvais (bad). Une fois en chemin de scanda-

36 LES GRAVEURS DU XIX^ SIÈCLE.

14. EGHAM SUR LA TAMISE {Egham), in-^ eu L

Publié dans Etudes à Veau-forte. Il y a un premier état, le bateau n'est pas ombré, mais il fait moins d'etfet. Planche détruite.

15. L'Écluse d'Egham (Eghmn Loch), in-4 en L

Publié dans la Gazette des Beaux-Arts, avec le catalogue de Ph. Burty. puis dans les Etudes à V eau- forte . Epreuves d'essai avant la signature.

User, il ne s'arrête plus et , en veine d'humour, lance ce qu'il appelle lui- même un paradoxe : que les Marc-Antoine sont surtout remarquables quand on les regarde par derrière, au verso de l'impression , parce qu'on ne voit plus l'ombre modelante, tandis qu'on devine très bien le contour au moyen du gras de l'encre d'imprimerie qui a traversé le papier, donnant ainsi les belles lignes de la composition ....

Quant aux grands etchers burinistes, comme Diirer ou Beham , il les admire, mais avec un fond de regret de ce qu'ils aient usé d'un instrument li qui se prête mal à l'inspiralion et qui , par la lenteur de son sillon , ne permet qu'un résultat sans feu et sans passion i-'.

Ces opinions, si elles venaient d'un amateur, ou d'un critique (de M. Ruskin, par exemple), paraîtraient hétérodoxes et sentant le fagot ; de la part de Seymour Haden , elles intéressent par cet imprévu , cet absolu , cet exorbitant qui caractérisent d'ordinaire les propos d'artistes. Elles nous expliquent bien ce tempérament ardent , prompt à sentir la nature, impa- tient de tout ce qui peut refroidir ^^ l'impulsion du cerveau >•>, retarder la traduction de l'impression ressentie, changer en travail pénible cette >.' joie de la production '^ qu'il met une sorte de coquetterie à nous donner comme le secret de son talent, et qui, en somme, nous a valu Shere mill pond et tant d'autres belles eaux-fortes.

Après quoi , il faudra en revenir à notre maxime du collectionneur éclec- tique que nous avons déjà formulée et que nous reprendrons ici sous cette nouvelle forme :

Un bon elching vaut mieux qu'un mauvais engraving. Mais un bon engraving vaut mieux qu'un mauvais etching.

Quant aux etchings de Seymour Haden : ils demeureront une des gloires de la gravure anglaise.

Donc, le jour Seymour Haden entrerait à la Royal-Academy, l'Académie et Seymour Haden seraient également honorés.

HADEN. 37

16. Invalide de la marine dans le parc de Green- wich (Siib tegmine. Greenwich Park) , 1859, in-8.

Trois épreuves d'essai avant que les dimensions de la planche n'aient été réduites, et effacée après un tirage de 30 épreuves.

17. Vue prise d'une fenêtre de la maison de l'artiste , dans Sloane Street ( Out of Study Window), in-4 en 1.

Publié dans Etudes à feau-forte. Trois épreuves d'essai avant la signature. Planche détruite.

18. FuLHAM SUR LA Tamise (Fulliam), in-4 en 1.

Publié dans Etudes à l'eau-forte.

Puis par Cadart.

Puis avec le titre français enlevé et des modifications.

19. Effet de crépuscule sur la Test (On the Test), in-4 en 1.

20. LA PRAIRIE (A Water Meadow), in-4 en l.

Epreuves d'essai avec la date 1859.

21. VUE A RICHMOND . EFFET DU MATIN

( Early Morning , Richmond. The lark ai heaven'a gaie sings), in-4 en 1.

Publié dans Etudes à Veau-forte. Dans le premier état de la planche le ciel est très couvert. Rare. Planche détruite.

22. Vue de Kidwelly , pays de Galles (Kidwelly Town), in-4 en 1.

Publié dans Etudes à Veau-forte. Planche détruite.

23. Château de Kidwelly (Kidwelly Castle), in-8 en 1.

Publié dans Etudes à Veau-forte. Planche détruite.

38 LES GRAVEURS DU XIX SIÈCLE.

24. RUISSEAU SOUS BOIS, n" 1 (TheMouth of a brook), iii-4 en 1.

Planche détruite par un accident et dont il n'a été tiré que quatre épreuves. Une épreuve a été vendue £ 35.

25. Ruisseau sous bois, n''2 (The Mouth of a Brook), in-4 en !.. 1860.

Planche détruite.

26. Etudes d'arbres dans les jardins de Kensing- TON (Kensington Gardens, larger plate), in-8 en 1.

Publié par VEtching Club. Planche détruite.

27. Etude de troncs d'arbres (Stems; study), in-S.

>

Epreuves d'essai avant la réduction du cuivre.

28. ROUTE SOUS BOIS DANS LE COMTÉ DE TIPPERARY (A By-Road in Tipperary), in-4 en 1.

Cette superbe planche a été tirée à un nombre très limité d'épreuves, environ 40, et se vend de £ 15 à £ 20.

29. GARENNE A COMBE (Combe Bottom), in-8 en 1.

Publié dans Etudes à Veau-forte. Épreuves d'essai avant l'ombre portée des lapins ; presque introuvable.

30. Houx dans un champ (The holly Field), in-8 en 1.

Cul-de-lampe des Etudes à Veau-forte.

31-32. Porte de chaumière (A cottage Porch) , in-8. Intérieur de chaumière (A cottage Parlour). Sujets dessinés sur les planches, et non mordus.

33. Fenêtre de chaumière (Cottage Window), in-4 en 1.

Il n'en existe que deux épreuves.

34. L'Etang du moulin à Shere (Shere Mill Pond ; a sraail study) , in-8 en I.

Très rare.

HADEN. 39

35. L'ETANG AU CANARD ( Shere Mill Pond ; the large plate) , grand m-4 en L, 1868.

Publié dans Etudes à Veau-forte.

« C'est le bras dormant d'une petite rivière qui passe à » Shere et s'appelle le Til. D'une forêt de roseaux plongeant » dans le sable vaseux s'envole un canard sauvage. Au » second plan, une ligne d'arbres plantureux, et au fond, » à l'endroit la rivière disparaît sous les hautes herbes , » les toits d'un moulin à eau.

» Cette eau-forte , admirablement disposée . est une de » celles de tout son œuvre Seymour Haden a exprimé » avec le plus de liberté , de souplesse et de grâce son vif » sentiment des aspects doux et colorés de la nature. Le ciel » est pur, le soleil presque perpendiculaire, l'onde est » transparente et vibre sous la caresse d'un léger souffle » qui courbe la cime des peupliers. C'est justement cette » agitation presque insensible qui précise la signification » de cette pièce. Toute la nature sommeille engourdie par » la chaleur, et ce souffle ressemble à une respiration » régulière et fraîche. » (Burty.)

Quelques épreuves d'essai avant le canard, 1.200 fr.

Il y a un premier état avec le ciel, légèrement ombré, mais il n'est pas supérieur à l'état ordinaire au ciel blanc. 175 fr. 1888.

Planche célèbre, devenue rare et très recherchée.

Une reproduction réduite en a été donnée dans une brochure sur l'eau-forte publiée par l'éditeur Keppel de New-York (i). (En une seule fois, Keppel a acheté à Seymour Haden plus de cent mille francs de ses épreuves.)

(1) The modem Disciples of Rembrandt , a sketch of contemporary Etching. New-York, Frederick Keppel, 1888, brochure grand in-8. C'est un coup d'oeil d'ensemble sur l'eau-forle originale moderne.

De ce que Bulwer Lytlon a dit i< que les Français sont grands dans tous les arts, mais qu'ils ne sont dans aucun les plus grands >^, l'auteur de la brochure conclut qu'il est y probable ^ que les deux plus grands noms de l'estampe originale du siècle seront ceux d'un Anglais et d'un Américain domicilié en Angleterre : Seymour Haden et Whistler, et que du consen- tement universel '^, Seymour Haden est classé comme le plus grand des graveurs originaux modernes.

Si Seymour Haden est i> le plus grand », il semble que, dès lors, Whistler

40 LES GRAVEURS DU XIX' SIECLE.

36. Vues d'Amsterdam (Amsterdam), cinq p. sur la môme planche in-4 , 1863.

Très rare.

37. Vue d'Amsterdam {Amstehdamum : Hic termi- nus hœret ) . fr&gment de la planche 36, in-8 en 1.

Cul-de-lampe dans Etudes à Veau-forte.

38. Amsterdam , fragment de la planche 36. In-8.

39. Vue a Cranbrook (Cranbrook), iu-4 en 1.

Epreuves d'essai avec un champ au lieu de la mer.

ne l'est pas. Cependant , il faut qu'il le soit aussi , au point de vue patrio- tiqae. L'auteur de la brochure n'est pas embarrassé pour si peu , et se tire ingénieusement d'affaire. Seymour Haden reste le plus grand graveur ori- ginal, (grea(esl)^ mais W'hlstler devient l' le graveur original des graveurs originaux >^ (etcher's etcher).

Il y a un peu d'enfantillage dans cette manière de distribuer des prix. Premiers ex-œquo , l'Américain ( Messieurs les Américains, tirez les pre- miers ! ) et l'Anglais ( Rule Britannia ! ). Seconds, les Français. Notez qu'il serait tout aussi facile aux éditeurs français de classer premiers, par exemple , Jacque ou Daubigny ( Montjoye et Saint-Denis ! ) , Méryon ou Bracquemond (Vive la France ! ) , et seconds Seymour Haden et Whistler. Gela ne prouverait guère plus.

La vérité est qu'on ne saura que dans une centaine d'années quel est le plus grand graveur original du xix* siècle. Mais est-il absolument néces- saire qu'il y ait un plus grand graveur ?

Cependant , s'il fallait absolument dire quel est le plus grand graveur original du siècle, on pourrait bien le nommer, en se plaçant au point de vue de l'amateur. Il ne s'appelle ni "Whistler tout seul, ni Méryon tout seul, ni Seymour Haden tout seul, ou tout autre tout seul; il s'appelle Géricaull- Delacroix-Deramps-Boninglon-Bonhonimé-Dauïnier- C. Nanleuïl-Raffet- Devéria-Isahey-Méryon-Bracquemond-Daubigny-MUlel-Meissomor-Hléry- Paul Huet- Jacque -Seymour Haden -Whisller - Keene- Edwards et trente autres : il s'appelle le Peintre-Graveur du xix^ siècle. Ce graveur-là permet de former une vingtaine de portefeuilles, contenant quelque chose comme cinq cents estampes du siècle, la fleur, la crème, ensemble magni- fique f{ui supporte hardiment la comparaison avec les œuvres des temps passés , et témoigne de la puissante vitalité de l'estampe au xix" siècle.

hadp:n. 41

40. La Lettre (The Letter ; a stiidy), iii-4.

Étude pour la planche suivante ; on n'en connaît pas même une épreuve.

41. LA LETTRE (The Letter), in-4.

Planche détruite après un tirage de trois épreuves.

42. LA RIVIÈRE DUNDRLM (Dundrum River : A Rive)-' s bank) , iu-8.

Publié par YEtching Club. Premières épreuves tirées avec encre brune. Planche détruite.

43. Les deux Anes (The two Asses), in-8.

44. COUCHER DE SOLEIL EN IRLANDE (A

Siinset in Ireland) , in-4 en 1.

Publié dans Etudes à Veau-forte. Planche devenue très rareet entièrement à la pointe sèche. Le cuivre effacé est en Amérique.

45. La Tamise a Rattersea , vue de la fenêtre de Whistler (Old Chelsea, oui of Whistley's window, et en second état Battersea Reach) , in-4 en L

Publié en premier état dans la Gazette des Beaux Arts, avec le catalogue de Ph. Burty, et en second état dans les Etudes à l'eau-forte. Planche détruite.

46. Le Pont du chemin de fer à Rattersea (Rattersea railway Rridge and sugar factory), in-8 en L

On n'en connaît qu'une épreuve.

47. MAISON DE WHISTLER, AU VIEUX CHELSEA

(Whistler's House, Old Clielsea), iu-4 en 1.

Publié dans Etudes à l'eau- forte. Dans les premières épreuves d'essai, il n'y a pas l'étoile à la cheminée et un homme qui se noie. Les épreuves suivantes ont l'étoile : 150 fr. 1888. Les épreuves de publication sont avec le reflet des bateaux, et l'étoile effacée.

42 LES GRAVEURS DU XIX* SIECLE.

48. Château de Manorbeer (Manorbeer Castle), petit in-fol. en 1.

49. Environs de la Grande Chartreuse , d'après Turner (Xear the Grande Chartreuse, afterTurner). petit in-fol. en 1.

Planche préparée pour être terminée en manière noire.

50. Environs de la Grande Chartreuse , étude ( Near the Grande Chartreuse; a study), petit in-fol. en 1.

Planche détruite.

51. PORTRAIT DE THOMAS HADEN, ^rand-père de l'artiste, d'après Wright de Derby, 1778. In-fol., 1864.

Publié dans Études à Veaio-forte. Planche détruite.

52. Charles Thomas Haden, père de l'artiste, d'après le buste d'Alcock.

Planche détruite après un tirage de 3 ou 4 épreuves.

53. Sarah et Anne Haden , tantes de l'artiste , d'après Wright de Derby, in-8.

Même remarque que ci-dessus.

54. Seymoiu^ Haden [Portrait Sketch) , in-4 , 1864.

Les traits ne sont pas indiqués.

55. La Teivy a Newcastle in Emlyn {Newcastte m Ernli/n) , in-8 en I.

Publié dans Études à Veau-forte. Planche détruite.

56. La Maison du charron ( House of the smith : NewcaMlè Emlija 11 Aug. 1804). in-8 en 1.

Publié dans Etudes à Veau-forte. Planche détruite.

HADEN. 43

57. L'Abreuvoir a Kenarth {Kenarih , S. Wales) , iii-8 en 1.

La planche, terminée en manière noire, n'a jamais été publiée.

58. Château de Kilgaren (Kilgaren Cmtle), in-8 en 1.

Publié dans Études à Veau-forte. Planche préparée pour être terminée en manière noire.

59. Tête d'enfant (A child's Head : At the hack of'the Kilgaren plate) , in-8.

Tirée à huit épreuves environ.

60. Lever de soleil a Cardigan (Cardigan Bridge : F}'om the bridge at Cardigan), in-8 on 1.

Publié dans Etudes à Veau-forte. Planche préparéo pour la manière noire.

61. Le Pêcheur (The Fisherman), in-4 en L

Esquissé seulement.

62. Penton Hook sur la Tamise ( Penton Hook ) , in-4 en L

63. Chemin de traverse a Thames Ditton (The Lovers' Walk : Thames Ditton) , in-4 en h

Quelques épreuves; non publiée.

64. Thames Ditton, avec un bateau (Thames Ditton, with a sail) , in-4 en L

1" état, eau-forte pure, très rare. La planche a été réduite.

65. Les Travaux du chemin de fer à Brentford (Rail- way Encroachment , Kew 1864) , in-4 en 1.

Publié dans Etudes à Veau- forte-

44 LES GRAVEURS DU XIX" SIECLE.

66. LE BAC DE BRENTFORD (Brentford Ferry), in-4 en 1.

Publié dans Etudes à Veau-forte.

67. LA PROMENADE AU BORD DE L'EAU (The Towing Patli) . iii-4 en L

Publié dans Etudes à Veau-forte. 1*^' état, au trait seulement. —2'" état, avec dame et chien. 3" état, la dame enlevée.

68. Le Soir (Evening), in-8.

Publié dans Etudes à Veau-forte.

69. La Ferme de Bovle (Bovle's Farm), in-4 en 1.

Il n'existe qu'une épreuve unique.

70. La Tamise à Hampton-Court (From the Mitre) , in-4 en L

Tirée à quelques épreuves seulement.

71. Vue de Shepperton {Sheppo-ion) , in-8.

Publié dans Etudes à Venu-forte.

72. Petite vue de Shepperton ( Shepperton ; a frag- ment) . in-8.

Planche détruite après un tirage de deux épreuves.

73. Kew sur la Tamise (Kew side : Kew), in-8 eu L

Publié dans Etudes à Veau-forte. Planche détruite.

74. Kew, avec le chien du mendiant (Kew side, dog begging), iu-8. Inédit.

|75. Kew (Kew side : the large plate). Ce sont les n"^73 et 74 gravés sur une seule planche, avant que cette planche ait été coupée. | Très rare. A été vendu £ 15.

HADEN. 45

76. Isleworth (Isleworth) . m-8.

N'a jamais été publié.

77. La Tamise au-dessus du pont de Kew ( Kew Ait ; Kew), in-8.

IN'a jamais été publié.

78. La Tamise au-dessus de Kew et Islewortli ( Isle- wortli and Kew ait : Kew hridgé), in-4 en L Inédit.

79. Croquis sur zinc : deux figures au pied d'un arbre.

Tiré à 12 épreuves.

80. Portrait de Griff(Griff: Kew Jane 5 1804), in-4.

81. LA BELLE ANGLAISE (même titre dans le catalogue anglais), portrait de jeune femme avec grand chapeau à plumes. In-4.

Tirage environ six épreuves. Une vendue £ 30.

82. UNE RIVIÈRE EN IRLANDE (A River in Ireland ) , petit in-fol. en 1.

Planche tirée à environ six épreuves. Vendue £ 15.

83. COUCHER DE SOLEIL SUR LA TAMISE (Sunset on the Thames : Sei/moitr Haclen ad nat. 1805).

Publié dans Etudes à Veau- for te. l^' état, eau-forte pure. état, travaux de pointe sèche dans le ciel.

84. Les Mains qui gravent (Hands etchings. 0 La- horum dulce lenimen), in-4 en 1.

Sur le titre des Etudes à Veau-forte. l**" état, eau-forte pure. 2* état , travaux de pointe sèche ajoutés.

85. Deux mains dont une tient un crayon ( Pïands holding a crayon. Hic terminus hœret, 1805), in-8 en 1.

46 LES GRAVEURS DU XIX'' SIÈCLE.

86. Étude de mains (Haiids folded. Hic lerminics hœret in Lond. 1805), iii-4 en l.

87. La Jetée de Calais (Little Calais Pier.— Calais, 1 86 5) An-S en l

Publié dans le texte des Etudes à l'eau-forte.

88. La Maison de Horsley a Willesley ( Horslev's House al Willesley.— Willeslet/). iii-4 en 1. Sur zinc.

Planche détruite.

89. Le Toit de Horsley (Horsley's Roof), in-4 en 1.

90. Les Chaumières de Horsley (Hor.sley's Cottages),

iii-4 en 1.

Dans les premières épreuves . il y a des bètes à cornes et un chasseur. Dans les épreuves postérieures, il ny a plus qu'un taureau.

91. Vieille Maison a Willesley (Old Willesley House), in-4 en 1.

92. Chien et Singe (Dog and Monkey. Ketv). in-4.

Deux ou trois épreuves seulement.

93. Etudes de singes (Tliree Sketclies of Monkeys. Kewjune4, 1865), in-8.

94. «Puff» dormant («Puff», dog asleep on a chair.

Kew June 4 1865), in-4.

95. L'Eglise de Twickenham ( Twickenham church.

Bi/ Twickenhaiti 1805), in-4 en 1.

Publié dans le Portfolio. 1872.

96. Buissons à Twickenham (Twickenham Bushes. Twickenfuun , 1865), in-4.

simple croquis.

HADEN. 47

97. Le Rendez-vous (The Assignation. Kew 1865), in-4.

l" état à l'eau-forte pure.

98. PÊCHE DE LA TRUITE (Spillllillg foF truut), ill-i Cil 1. Il n'existe qu'une épreuve.

99. LE VIEUX CHELSEA (OM Chelsea church.— OUI (liehea) , iu-8 en \.

Publié par YEtcJmig Club. Epreuve d'essai unique avec les mots « The Berthe Laure of Paris » sur la poupe d'une barque, £ 35. Seconde épreuve d'essai, avec un nègre, £ 10. Etat publié, la planche réduite.

100. Bois près de Richmond (A Wood-below Rich- moud hill. Zinc), iu-4.

101. Taverne des Yachts à Eritli (Yacht Tavern , Erith. Erith from the halcony of ihe Yacht Tavern) , in-4. Zinc.

102. LES MARAIS D'ERITH (Erith iMars lies. Marshes opposite Erith) , in-4.

103. Vieille maison a Sonning (The nioat House. Sonning) , iii-4 en 1.

Frontispice de Notes oti Etchiny.

104. Maisons de pauvres à Sonning ( Sonjiing Aluis- Houses), in-8.

105. Berge de la rivœre a Sonning (Sonning Bank. Sonning, Berks) , in-4 en 1.

Publié en second état dans l'ouvrage de Hamerton : Etchings and Etchers. Planche réduite. Dans le 1®'' état à droite, un cheval. De £ 15 à £ 20.

106. La Sablonnière à Sonning (Sonning gravel pit) in-4 en L

48 LES GRAVEURS DU XIX*^ SIECLE.

107. TAVERNE DE LA CLOCHE A PUTNEY ( Harrv Kelly's , Putney. Bell Tavern , Harry Kelly, 1865. P. Bitrly), iu-8 en L

Tiré à très peu d'épreuves.

108. Taverne de la Plume près de Putney ( The Feathers Tavern. West London Rowing Club ) , in-8 en 1.

109. Maisons à Mortlake (Thames Side) , in-12 en 1. Gravé sur la même planche que le n" 108.

110. Vieux château dans le Wicklow , Irlande (A Castle. county Wicklow) , in-8 en 1.

111. Barges avec mâts (Topsail Barges) , in-i en 1.

112. Radoub d'un navire (Bark refitting), in-4 en L, 1865.

Seulement quelques épreuves.

113. Étude de sapins (Firs, a study. Highpark), in-4 , 1868.

114. Baie du mont Saint -Michel (Mount's Bay), in-4 en 1.

115. Le Troupeau de daims (The Herd. Wer- ringion) , in-4 en 1.

Publié dans Sonnets et Eaujc-Fortes. Epreuves d'es.sai très rares.

116. Les trois Sœurs, étude d'arbres (Thethree Sisters) : vue dans le parc deWerrington. In-4 enl.

117. Bords de la rivière à Werrington (A river Side. De^'on. Werrington ) , in-4 en 1. Inédit.

HADRN. 49

118. Le Bain turc, avec dedx figures (The tur- kish Batlî , with two figures) , in-4.

Les premières épreuves à Teau-forte pure de £ 15 à £ 20.

119. Le Bain turc, avec une figure (ïlie turkish Bath , with one figure), iii-8.

Rare,

120. Le Pont de Battersea ( Battersea Bridge. Zinc. A Monsieur Victor ScJiœlcher. 1808) , in-4 en L

Dans les premières épreuves , la voile du bateau n'est pas ombrée.

121. L'Ile , près de la ferme de Boyle (The Island, Boyle's farm), in-4 en L, 1869.

Rare pièce exécutée sur zinc.

122. AUBERGE A PURFLEET (The Inn, Purfieet. Purfieet 1869), in-4 en L Zinc.

1*'" état.Les figures travaillant aux filets assises. 2^ état. Les figures sont debout. état. La planche a été réduite.

123. En face de l'auberge a Purfleet (Opposite the inn , Purfleet), iii-4 en L Zinc.

Quelques épreuves seulement.

124. A Llanstephan (AhkelyPlace for a Salmon. Llanstephan, 1869) , in-4 en L

La planche n'a jamais été terminée.

125. Château de Ludlow {Ludlow Castle), in-4 eu L Rare.

126. Un If a Whitfield (Whitfield Yew), in-4 en L

Très rare. VIII 4

50 LES GRAVEURS DU XIX^ SIECLE.

127. Les deux Moutons (The two Sheep), iû-8 en i.. 1870.

Dans le premier état . les botes ne sont pas ombrées. Très rare.

128. LE VIEUX VAISSEAU VAGAMEMNON (Breaking iip of \he Agamemnon) , petit in-fol. en 1., 1870.

Ne pas confondre avec la planche n" 188.

Cette planche a rapporté à l'auteur près de £ 4000. Dans les ventes publiques les épreuves se vendent de £ 9 à £ 12.

129. Moulin à eau d'Iffley (Iffiey MilL— 1870 Etcliing Club) , in-4 en 1.

130. Brick a l'ancre (A Brig at anchor). in-4 en 1., 1870.

Publié dans le Portfolio en 1876.

Dans les premières épreuves, la voile à droite est blanche.

131. L'ABBAYE DE SAWLEY ( Sawley Abbey), petit in^fol. en 1., 1873. Zinc.

Dans les épreuves de premier état, les terrains d'avant- plan sont clairs. Dans les épreuves postérieures des brebis ont été ajoutées.

132-133. Près d'Inveroran (By Inveroran), petit in-fol. en 1. Zinc. Sapins d'Ecosse a Inveroran (Scotch Firs, Inveroran), pet. in-fol. en 1.

Préparations pour aquatinte.

134. L'Amstel (The Amstel, a mémorandum), in-4 en 1.

^lème sujet que le n" 177, en sens inver.se. Planche non mordue.

135. Dolmellyiilyn {Dolmellynlyn) , in-4 en 1.. 1874. Planche non publiée.

HADEN. 51

136. Le Moulin a eau (The Mill wheel) , in-4 eu 1.

137. Harlech (Hariech) , in-4 en 1. Zinc.

Les épreuves d'eau-forte pure sont très rares. Planche terminée à la manière noire.

138. UiNE FERME EN ESSEX (An Essex Farm) , in-4 eu 1. Zinc.

139. Le Hangar a bateaux (The Boat House), grand in-4 en L

140. LA JETÉE DE CALAIS , d'après Turner (Calais Pier. Etched afier the picture of'J. M. W. Turner R, A.) , iu-foL en 1.

Il y a deux états tirés chacun à 50 épreuves et publiés à £ 25. Le second se distingue par une esquisse de tête d'homme à la pointe sèche dans les nuages.

141. Vue sur la Spey (Pool Dornie), in-4 en L, 1874.

142. La Main qui peint (Hand painting), in-4, 1877.

143. Les Mains qui gravent a la pointe sèche (Hands dry poiutiug), in-4 en 1.

144. Le Canal de Winchelsea (Wiuchelsea Canal), in-4 en 1.

1^'' état. Eau-forte pure. 2^ état. Planche terminée à la manière noire.

145. Les deux Chemins (Divergent Paths), grand in-8 en 1.

146-148. LE COTEAU DE WINDMILL (Wiudmill Hill , n" 1 ) , in-4 eu 1. Inédit. MÊME SUJET (Wiudmill Hill, 2), in-4 en 1. Même sujet (Wiudmill Hill , n^' 3), in-4 en 1. Inédit.

Ces trois planches sont à la pointe sèche..

52 LES GRAVEURS DU X1X"= SIÈCLE.

149. Le petit Pécheur (Ye Goiiipleat Augler), in-8.

150. LE COTEAU DE NINE BARROW (Nine Barrow Dowii) , in- 4 en L

Pointe sèche.

151. Le Donjon en ruines (The Keep), in-4 en L Pointe sèche.

152. L'Écluse (The Sluice). in-8 en L Pointe sèche.

153. La Cabine (The Cabin) , in-8.

154. Le Fossé du Château (Gastle Ditch) , in-8 en l

155. Le Pont du Château (Castle Bridge) , in-8 en L

156. La Baie de Swanage (Swanage Bay) . in-8 en L

157. Manoir de Newton (Newton Manor) , in-4.

Pointe sèche.

158. LA FERME DE CHALLOW (Challow Farm), in-4 en L

Pointe sèche , très rare . £ 8.

159. LE PONT DE WAREHAM (Wareham Bridge), in-4 en L

Pointe sèche , £ 6.

160. Le petit Hangar a bateaux (The little Boat- House), in-4 en L

Pointe sèche.

161. Eau dormante (A Backwater) , in-8 en L Pointe sèche.

HADEN. 53

162. Pêcheurs, étude au revers d'une plaque de zinc (Sketch at the back of a zinc plate), iu-4 eu 1.

163. Les deux Vaches (The two Cows) , in-8 en l.

Très peu d'épreuves. Planche détruite.

164. Les Saules (The Willows), in-4 eu L

Le 1" état est avant les brebis , ajoutées plus tard. Rare.

165. LES MEUNIERS POUDREUX (Diisty Millers). in-i eu 1.

166. La Pèche aux barbillons (Barbel fîshing), in-8.

167. Le Presbytère (The Vicarage). in-8.

168. Porte du Château a Burgos (Grim Spain), in-4 en ] .

169-175. La Fontaine à Cintra (The Fountain, Cintra).

.\ Cadaval (Cadaval , Cintra). Chênes lièges (Cork Tress. Cintra). Le Réservoir (The Tank , Cintra). La Terrasse ( The Terraee , Cintra ). Le Chemin du Couvent (Outside the Cork Couvent, Cintra). Le Couvent (Inside the Cork Couvent , Cinlra) ; sept p. in-4 en 1. Inédites.

176. Maison près de la mer (The House by the sea.

Royal Institmoa 29 mardi 1879), in-4 en 1.

177. L'Amstel (The Amstel. Roijal IndiiuMon , rnarch 1879) , in-4 en 1.

178. La Raie (The Hedgerow. Royal InHiiUUion, mat'ch 29).

179. La Tourelle (The Turret). in-4 en 1. Zinc.

54 LES GRAVEURS DU XIX* SIECLE.

180. La Ferme à l'arbre (One tree Farm), m-8. Zinc.

Les cinq planches ci-dessus ont été exécutées pendant une conférence de l'auteur à la « Royal Institution of Great Britain » sur les façons de graver à l'eau-forte.

181. La Ferme aux trois arbres (Three tree Farm) , in-8. Zinc.

182. Pêcheurs de la Tamise (Thames Fishermen), in-8. Variante de la planche 11.

Non terminée.

183. WINDSOR (Windsor), in-fol. en 1., 1878.

Il existe quelques épreuves d'essai.

184. GREENWICH (Greenwich), in-fol. enl., 1879.

Dans quelques épreuves d'essai, un homme nageant cherche à attraper une bouteille qui descend avec la marée.

185. St François (St Francis), in-4 en l., 1877.

Ici se termine le catalogue de sii' William Richard Drake. Nous le complétons par l'indication des pièces suivantes :

186. Le Château de Harlech (Harlech Gastle), manière noire, in-4 en 1.

187. Moine a la fontaine (A Monk at a fountain) , in-4 en 1.

188. LE VAISSEAU VAGAMEMNON (Breaking up ofihe Agamemnon), manière noire, in-fol. en 1.

Répétition de la planche n^ 128, avec changements. La planche est plus grande. Il a été tiré 35 épreuves de l'eau-forte pure.

189. Le Cheval du Curé (Minister's Horse). in-4 en 1. Planche non puhliée.

HADEN. 55

190. LE GUE (The Village Ford), in-4 en 1.

Une vache conduite par un jeune garçon traverse un ruisseau près d'un vieux pont de bois. Tirage à un petit nombre d'épreuves qui ont toutes été vendues en Amérique. Planche détruite.

191. RIVIÈRE DANS LE LANGASHIRE (A Lan^ cashiro River), in-fol. en 1,

Tirage à 100 épreuves , £ 10.

192-193. Rois à Encombe, n' 1 (Encombe Woods), in-fol. en 1. Rois à Encombe, n*^ 2 (Encombe Woods), in-fol. en 1.

Planches non publiées.

194. LE CHATEAU DE COWDRAY , avec des vaches (Cowdray Gastle, with cows), in-4 en 1.

195. Le Château de Cowdray, avec des oies (Cow- dray Castle, with geese), in-4 en 1.

Planche non terminée.

196. Les trois Veaux (The three Calves), in-4 en 1.

Planche non terminée.

197. Les quatre Vaches (The four Cows), in-4 en 1.

198. LA RIVIÈRE TEST A LONG PARISH (The Test at Long Parish).

Esquisse sur zinc. Planche non publiée.

199. Une Rivièie à saumons. (A Salmon River).

Petite pièce à la manière noire pour illustrer le Traité de la Pêche à la mouche par le docteur Hamilton.

Le Cabinet des Estampes de Paris peut montrer un bel exemplaire des Etudes à Veau-forte. Mais il serait bien à désirer que l'œuvre de Seymour Haden y fijt complété. Le

56 LES GRAVEURS DU XIX'^ SIECLE.

Musée Britannique, pour le moment, ne possède presque rien de Seymour Haden ; mais l'artiste a promis de former lui-même l'œuvre que ce musée désire avoir, et pour arriver à compléter cet œuvre il est obligé de racheter aujourd'hui, à des prix très corsés , les belles épreuves de ses planches que jadis il distribuait à ses amis, (i)

HADOL (Paul), dessinateur, mort en 1875. Dessins sur pierre ou sur papier autographique.

En 1857 , employé dans l'administration des Douanes . Hadol faisait dans le Petit Journal de Rouen des portraits- charjjes d'acteurs. 11 vint à Paris et fournit un s^rand nombre de dessins la plume sur pierre ou sur papier autogra- phique) à la Vie Parisienne^ à L'Eclipsé, k L'Esprit Follet^ au Monde Comique, au Charivari , etc. C'est médiocre.

Affiches : Le Gaulois, Cercle fantastique^ Théâtre du Chdtelet, etc.

Portraits-charges : Gustave Ghaillier le petit bossu pari- sien , chanteur de tyroliennes, etc.

Paris sous la Commune, placard. La Parade, théâtre Badinguet, lith. in-fol. en 1.

(1) Ceci vient à l'appui de notre assertion, que les collections publiques ne peuvent pas se procurer les productions des graveurs à mesure qu'elles paraissent, et surtout se les procurer en état exceptionnel ; et que ce sont nos graveurs eux-mêmes qui doivent prendre soin de former leur œuvre pour le Cabinet des Estampes.

A ce propos, il est utile de modifier une opinion accréditée chez quelques Français qui se figurent que, tandis que les œuvres de certains de nos graveurs modernes sont encore à l'état embryonnaire au Cabinet des Estampes, ils existent tout formés à Londres, et dans des conditions d'extraordinaire beauté. Le Musée Britannique possède seulement un assez grand nombre d'estampes françaises modernes en ce qu'on peut appeler épreuves d'artiste. Mais il y a des artistes anglais dont il ne possède pas encore l'œuvre. Ceci ne veut pas dire qu'il ne le possédera pas un jour ; mais les règlements lui interdisant les achats de gravures d artistes vivants, il fait ce que font les dépôts pubhcs : il attend les dons ou les occasions.

HAGHE. 57

HAGHE (Louis), dessinateur, vers 1825-45.

Lithographies.

Planches pour l'ouvrage du baron Taylor {Picardie, etc.). en lithographie ou en lithotintc (lavis sur pierre).

Monuments anciens recueillis en Belgique, litliograpliiés d'après Louis Haf/he de Tournai , dessinateur de S. M. la Reine d' Angleterre : Bruxelles et Leip/ig, chez Muquardt , 1845, in-fol. Monuments anciens recueillis en Allemagne, même éditeur et même date. Landseer's deer Skalting in the Highlands.

HAIG ( Axel-Herman) , graveur à l'eau-forte suédois; expose aux Salons depuis 1882. Vues de la Cathédrale de Chartres, Le Mont Saint- Michel , Rue de Séville , Cathédrale de Séville , Tolède^ Retour de foire à Pampelime ^ Vue de VÂhhaye de Westminster^ etc.

HALDENWANG (Christian), buriniste (1770- 1831), Tableaux du Poussin, de Claude Lorrain, etc., pour le Musée français^ vers 1809, etc.

HAMEL (Victor), à Fécamp en 1832, élève de Vasselin.

1-21. Eaux-fortes.

1. L'Alchimiste, d'après Ph. Rousseau, 1869. (U Artiste.)

2. Vieille Pileuse normande. 3. L'Eglise St-Etienne à Fécamp, 1869. 5. Le Retour du bal masqué. 5. Port de Fécamp, vue prise de la Bourse, 1870. 6. La Falaise de Fécamp. 7. Retenue des chasses , Fécamp , 1873.

58 LES GRAVEURS DU XIX" SIECLE.

8. L'Échouaue. 9. Souvenir de Normandie. 10. Étrefcal , marin raccommodant ses filets. IL Vieille Normande à la messe. 12. La Ferme de Griquebeuf , 1882. ( Planches publiées chez Cadart.)

13. Souvenir de Normandie. 1874. 14. Maison des Capu- cins à Gaen. 1885. 15. Porte et tour du i>uet au Mont Saint-Michel. 16. Encoignure de rue en Bretagne, 1866.

17. L'Entrée du port de Honfleur, 1887.— 18. Vue dTport.

19. Vue de ravant-j)ort de Fécamp à marée haute.

20. Le Semeur, d'après Millet. 21. Boucher soufflant un mouton.

HANRIOT (Jules), dessinateur et graveur.

Sujets divers, à reau-forto. petit format.

Femme du Pollet : Vollon. Les Premiers pas : Brion , 1877. La Jeune Fille et la Mort : Sarah Bernhardt. Portrait de femme : Chaplin. {Gazette des Beaux-Arts.) Le bon Bock : Manet. Source : Henner. Ondine. Hérodiade. Salomé. Vieux Mendiant : Bastien-Lepage. {U Artiste, 1881.) Le duc d'Audiffret-Pasquier : Chaplin. Vignettes j)Our les Contes de Gaylus. pour les Xouvelles flrôkitiques de .Marc de Montifaud , etc. La Femme au masque : Gervex , 1886.

HARDING ( Jean-Duffield) . de Greenwich . vers 1825-1848.

Lithographies.

Planches pour loiivrage du l)aron Taylor ( Fï-onr/ie- Comté. etc.); quelques-unes imprimées chez Hullinandel. New-Church Strand ; Waterloo-Bridge ; 2 p. imprimées chez Motte.

Suites de lith. : Sketches at home and abroad; The Park and the Forest ; Studies froin nature.

Recollections ofindia. London , M'Lean. 1847.

Album de Paijsof/cs. firpires , marines , d'après Harding et Cooper.

HARDIVILLER. 59

HARDIVILLER (Charles-Achille d'j , peintre. Il était professeur de dessin du duc de Bordeaux : c'est même de cette fonction que découle en majeure partie son œuvre lithographique , qui n'est pas sans un certain intérêt historique.

Lithographies.

Baptême du dnc de Bordeaux, iii-4. (Villain.) Projet de monument pour le duc de Berry. Le duc de Bordeaux en uniforme. 1828, in-4. Le même, à claire-voie. Caserne de Fontainebleau, hussards de la garde, 6 octobre 1829 (le duc de Bordeaux goûte la gamelle).

Les deux petites lithographies qu'on attribue au duc de Bordeaux (voyez ce nom), sont probablement de la main de d'Hardiviller, ou tout au moins exécutées sous ses yeux.

Souvenir des Highlands , voyage de la suite de Henri V en 1832 : affiche avec vignette lithographiée : le Jeune prince est représenté assis, appuyé à une ancre. Souvenirs d' Ecosse , jeunesse d'Henri de France, dessins faits d'après nature^ 30 lith. dont une est le portrait du prince en costume écossais ; in-4. Il y a un tirage du temps, et un de 1848.

Une journée du jeune Exilé , recueil de dessins représen- tant les diverses études ou exercices du Bue de Bordeaux. Paris , chez Fonrouge , et Edimbourg , 1832. (6 heures du matin , Leçon d'armes , 7 h., Latin et géographie . 9 h. -I" , Récréation militaire, 10 h., Dessin . 11 h., His- toire, — 12 h. ^, Tir du pistolet dans le jardin d'Holyrood , 1 h., Course dans la montagne, 2 h., Equitation , 3 h., Gymnastique. 4 h.. Retour à Holyrood, 8 h.. Béné- diction et adieux du soir, 8 h. ^, La Prière.)

Bal celtique à Edimbourg; in-fol. en 1.

Le duc de Bordeaux ; Louise sa sœur, portraits d'après nature à Holyrood ; grand in-8 à claire-voie. Intéressants. Le second a été reproduit par Grévedon. Paul de Tharm , ancien évêque, précepteur du Pnnce.

Adieux de la Ville d'Edimbourg à Charles X, au Dauphin et au Duc de Bordeaux à leur départ pour l'Allemagne, 1832 ; in-4 en 1.

La Duchesse de Berry enchaînée : Moyen employé par un oncle.,. . . signé B'H; grand in-8. La Duchesse de Berry

60 LES GRAVEURS DU XIX"' SIECLE.

à Blaye : 0 mon fils hien-aimé La même, derrière les

barreaux de la prison : Dédié à M. de Chateaubriand.

Entrée d'Henri V à Paris, (imitation du tableau de Tentrée de Henri IV par Gérard), lith. in-4 en 1. publiée par le journal La Mode.

Le duc de Rivière, capitaine des gardcs-du-corps du Roi passant en revue sa compagnie, lith. par d"Hardiviller et Baudu , 182(5 ; grand in-fol. en 1. Leçon de perspective , HardivUler pinx et se; in-fol. en 1. (Cette estampe nous donne le portrait du peintre.)

Lith. diverses : A la prise de Menin ; Puisque je ne puis sauver mon drapeau . 2 p. dans le genre de Charlet. ( Las- tevrie.)— S*^ Flavie Domilille Notre-Dame de Valcluse. Religieux de St-Jean de Dieu. Les Horaces ; Bélisaire , d'après David. Nymphe : Canova. Lascarina Babilina; Mort d'Ali Télében ; Modèle de vertu , n" 1 : le duc de *** visitant et consolant les pauvres.

HARDIVILLIER . graveur au pointillé. Por- traits : Eranl. in-8 : WaUer Scoùt ^ in-8: Le tluc de Reischfadt ^ d'après Tassaert. iii-4, 1833.

HARLINGHE (Gustave d'). élève de Sirouv.

Lithographies.

L'Enfant de France (le Prince impérial) : Gatiaux. Tète de chien ; Un Blaireau : Rosa Bonheur, 1861. Déception : Alfred de Dreux. La Sentinelle perdue : Protais. Un Français en pays étranger : Feyen-Perrin , 1864. Essai de la robe; L'Heure du rendez-vous : Jules Goupil. Le Miroir: Tillier. Surprises du jour de l'an : Aussandon. L'Ex- communication de Robert le Pieux : J. P. Laurens. Une Tempête dans un baquet : Ed. Frère. Chacun son tour : Cholleron. L'Indiscrète : Daizay. Un Directeur et sa troupe : Ad. Schill. Le Goûter ; La Pipe à grand-papa : Ch. Moreau. La Comparaison : La Toilette ; L'Heure du rendez-vous : Leroy. Le Titien et la duchesse de Ferrare: Lefèvre. République française, buste par Niquet ; etc.

HARPIGNIKS. 61

HARPIGNIES (Henri), à Yalenciennes en 1819, peintre, élève de J. Achard.

A. exécuté . avec simplicité et sans prétention , une série d'essais d'eau-forte dont nous donnons ici le catalogue , d'après les épreuves que nous communiquent M. Harpignies lui-même et M. A. Delzant.

1-34. Paysages à l'eau-forte.

1-13. Essais de gravure à Venu-forte par Henry Harpi- gnies fils, 1849. Valeiiciennes. publié par Binois de l'Épine. Suite de 12 p. numérotées et d'une vignette sur la couver- ture. — 1. Arbres à gauche, avec une mare au premier plan. Monogramme, en haut à droite. In-8 en 1. (15 cent, sur 10); eau-forte faite sous les yeux de Jean Achard , à Roisin (Belgique). 2. Un Fourré. Dans la marge à droite Harpi- gnies 1848. ln-12 (13 ^ x 9^). 5. Chaumières à Roisin. Dans la marge à gauche Harpignies 1848. In-8 en 1. (17 -^ X 11 s")-— 4. Arbres. Dans le haut à gauche H. Harpignies 48. ln-8 (18 X H i)- ^- ^ous bois; indication de deux figures. Dans la marge à gauche H. Harpignies 1849. In-8 en 1. (19 X 12).— 6. Paysage avec un homme sur un chemin. Dans le haut à gauche H. Harpignies 1849. ln-12 carré (11 X 11). 7. Paysage au ruisseau. En haut à gauche H. Harpignies 1849. In-4 en 1. (23 X 17 ^).— 8. Charrette sous des arbres. Dans la marge H. H. 1840 (pour 1849). In-18 en 1. (7 X 6). 9. Clairière, avec indication d'un berger couché et de moutons. Dans le haut à gauche H. Harpignies 1849. In-4 (24 ^ X 18 i). 10. Croquis avec indication de deux figures assises et d'une troisième sur un cheval au galop. Dans le haut à gauche H. Harpignies 1849. In-i en 1. (22 X 16 î). - 11. Pécheur à la ligne. En haut à gauche H. Harpngnies 1849. In-8 en 1. (16^ X y^)- 12. Chaumières. En haut à gauche H. Harpignies 1849. In-4 en 1. (25 X 16^). 13. Vignette de couverture.

14. Bouquet d'arbres aux rochers , indication de deux figures qui causent. En haut à droite H. Harpignies 1849. In-4 en 1. (23 ^ X 16). 15. Bouquet d'arbres avec ruisseau

62 LES GRAVEURS DU X1X"= SIECLE.

au premier plan: essai. 1849. In-8 en 1. ( 17 X 10). 16. Pont, et clocher d'Anzin. Dans le haut à gauche H.Har- pignies. Chiffre 14 sous le monogramme. Dans la marge : pont (le Lille. In-8 en 1. (19 X H i), 1849. 17. Paysage avec quelques arbres et indication de deux figures. Dans la marge à gauche H. Harpignies fecit. Sous le monogramme le chillVe 14. In-4 en 1. (20 X H i). 18. Vue prise sur la Rhonelle près Famars. Bouquet d'arbres à droite : au V plan un ruisseau . indication de deux figures. Dans la marge H. Hnrgignies fecit. In-8 (13 ^ X 9-J-). A été publié par Y Alliance des Arts. 19. Paysage à bouquet d'arbres. Dans le haut à droite H. Harpignies fecit. In-4 en 1. (25 X 17).—

20. Petit pont rustique. Dans le bas à gauche H. Harpi- gnies 16. In-8enl. (16^ X 10). 21. Bords de la Rhonelle. En haut à droite H. Harpignies fi. et à gauche le chiffre 17 sous le monogramme. In-4 en 1. (23 X 18). 22. La Chau- mière. Dans la marge à gauche H. Harpignies fecit. Le chiffre 17 à rebours sous le monogramme. In-18 en 1. (10 g- X 7). Cette jolie petite pièce a été publiée par V Alliance des Arts. 23. Dessous de forêt. Dans la marge à gauche H. Harpignies 1870 (pour 1850). Essai sur acier. In4 en 1. (20^ X 12 \). 24. Paysage à bouquets d'arbres, à droite une mare, effet de crépuscule. Dans la marge à gauche H. Harpignies ft 1850. In-4 en 1. (20 ^ X 13).— 25. Paysage avec grand arbre, et une figure sur un chemin, au pied d'un rocher. Dans la marge a gauche H. Harpignies fecit. In-8 (16:^ X 12 2"). 26. Croquis (arbres et ruisseau) signé en haut à gauche dans le nuage : H. Harpignies. In-8 (16 -^ X 12-|-). 27. Paysage d'après un tableau exposé à Bruxelles pour la fête artistique du 5 janvier 1849. Clairière avec un grand ciel : indication d'une figure assise au pied d'un arbre. Dans la marge à gauche H. Harpignies 1850. In-8 (13 X 9). 28. Bords de rivière avec arbres. Dans le haut à droite H. Harpignies ft 1850. In-4 en 1. (21 X 15).

29. Église d'un village des environs de Lille. Signé dans la marge à gauche. In-8 en 1. (18 ^ X H h- ^^"^^ ^n 1^53 pour M. Kolb-Bernard. 30. Croquis d'après le premier tableau exposé à Paris par le peintre. Dans la marge à gauche H. Harpignies 1853. in 4 en 1. (20x 15;.— 31. Sauve qui peut (tableau du musée de Valenciennes : une bande d'enfants courant dans la campagne). In-4 en 1. (24 ^ X 13 ^). 1860. 32. Le Pont des Saints-Pères, croquis. Signé en haut à gauche. In-4 en 1. (21 X 13 i). 1860.— 33. Charrette

HARPIGNIES. 63

devant une ferme : eau-forte faite d'après nature dans TAllier en 1874. Signé au bas à gauche Hv Harpirpiies, In-12 en 1. (11 5" X y). 34. Troncs d'arbres , d'après nature en Auvergne en 1874. Signé au bas à gauche Hy Harpiqnies. In-18 (9 X 7).

Un essai lithographique avec le titre Bords de la lihouelle.

Une des eaux-fortes d'Harpignies, Les Chaumières^ a été exposée en 1870.

HARRIS 5 lithographe anglais conlemporain. Estampes de sport ; « portraits » des chevaux ayant gagné les grandes courses en France.

HASTREL (Adolphe d'), peintre et lithographe. Vues diverses, etc.

Album d'Hastrel, vues diverses des villes de France, etc. In-4 en 1. Album d'artiste, souvenir de voyage. Album Sablais pour 1845. Vues et Monuments de La Rochelle^ vers 1850. Album de Vile Bourbon. Colonie du Sénéf/al. Album de la Plata.

La duchesse de Feltre, née Zœpfïel. d'après Dubufe, in-4.

HAUDEBOURT (M'"^) née Lesgot. peintre de la duchesse de Berrv, 17cS4-lS45.

Lithographies.

L'Aumône (Lasteyrie).— L'Aqua santa.— Il Saltarello.— L'Escarpolette. Le Compte avec l'hôte (Engelmann). La Mère malade. L'Ecrivain public à Rome ( Villain). La Marchande de Tivoli. Pifferari devant une Madone. La Leçon maternelle. Le Meunier, son Fils et l'Ane. Costumes des environs de Rome, 21 p. (Gat. Pargue/).

Ces diverses pièces, de format grand in-8. sont traitées

64 LES GRAVEURS DU XIX"^ SIECLE.

dans le ton gris pâle des origines de la lithographie. Elles ne sont pas toutes signées.

Beaucoup de tableaux de M""® Haudebourt-Lescot ont eu les honneurs de la reproduction gravée ou lithographiée :

Prière à une Madone, par Coupé : La Dame de Charité^ par Leroux : Chut, elle dort , par Thouvenin ; V Adieu au monde, par Bosq : gravures.

La Se tuante grondée . La Marchande d'œufs , par Paul Legrand ; La Bénédiction des chambres , La bonne Fille , La Préface de GilBlas, par S.-W. Reynolds ; Le Voleur de raisin , La Baigneuse , par S.-W. Reynolds et Sixdeniers ; La Moustache , par jNIaile ; Le Courtisan dans rembarras , L'Ane portant des reliques , Les Femmes et le Secret , Le Château de cartes, par Jazet ; Amour, par H. Garnier. gra- vures en manière noire.

Les Marionnettes . L'heureux Ménage . La Prière inter- rompue . Devinez . par Midy ; Visite à la Nourrice . par Zwinger ; Espagne , par Robillard ; Le Brocanteur^ par Wattier: Le Marchand , Le Lapin , Le Dessinateur, par Weber ; L'Abandon ( chez Langlumé ) , Désir de plaire , par Vogt ; L'Usurier, par Léon Noël ; Pèlerins italiens., par Alophe ; Études de tètes, par Julien : lithographies.

HAUSSOULIER (Willlim), à Paris, élève de Paul Delaroche. Bon buriniste.

Têtes (Vétudes^ 1862.

Romulus vainqueur d'Âcron , d'après Ingres ; in-fol. (^Chalcographie). Cette grande planche, exposée au Salon de 1866 , est demeurée la plus importante de l'œuvre du graveur.

L'Odalisque à V esclave : Ingres. [Gazette des Beaux- Arts.)

La Semaine, dessins faits à Rome 'par M. Lngres en 1813 , donnés à M. Ed. Gatteaux , gravés ^m

r

HAUSSOULLIER. 65

EaussoulUer en 1869. Titre et sept pièces in-12. (Chalcographie.)

Vénus : Botticelli. (Gazette des Beaux- Arts.)

Artémise^ attribuée à Jean Cousin.

Il jyrimo Mobile : Mantegna.

Jésus-Christ et Saint Pierre : Masaccio.

Tête^ dessin de Michel-Ange.

Combat de chevaliers : Michel-Ange. (Chalco- graphie.)

Adoration des Bergers : Luini. (Société française de Gravure.)

Auguste, Octavie et Livie : Ingres. (Id.)

Visitation : Ghirlandajo. (Chalcographie.)

Vierge : Rossellino.

Le Paradis : Luca Signorelli.

PhiliiJ])e IV : Velasquez.

Planches diverses d'après Donatello, F. Lippi, P. Véronèse, etc.

Saint Louis de Gonzague refusant la couronne ; Saint Louis de Gonzague communiant , peintures de Bezard à Saint-Eustache.

Conversion de S^' Marie VEgyptienne\ Assomp- tion de S^' Marie VEgyjMenne , peintures de Chassériau à Saint-Merry.

Apollon et Marsyas] Les Poètes : P. Baudry.

Le Mariage : Boulanger.

Illustrations de Bida pour les Evangiles,

VIII

66 LES GRAVEURS DU XIX^ SIECLE.

HAUTEL (Pauline d'). Henn , comte de Chamhord^ pointillé in-8, signé P. D,^ vers 1829. L'épreuve du Cabinet des Estampes porte cette mention : Pauline d'Hautel, nièce de M. Henné- quin avocat.

HAWKE ( Pierre ) , aquarelliste et graveur anglais , en 1801 dans le Hampshire ; a long- temps habité la France.

Planches diverses.

L'Anjou et ses monuments, par Godard Faultrier avocat et par ffaucke dessinateur -graveur. Angers . Gornier et Lachèse. 1839 . 2 voL grand in-8. avec 100 (?) eaux-fortes de monuments.

Eaux-fortes pour deux autres volumes sur Thistoire de Nantes.

La Gathédrale d'Angers ; La Gathédrale de Nantes . 2 p. grand in-4 . 1841.

La Garaye, environs de Dinan, in-4 ; Tour de l'horloge à Dinan , in-4 , avec ces mots à la pointe : Etched icieics of Dinan , 1844.

Pont de bois sur une rivière : Breughel , 1849. (Chalco- graphie.)

Planches pour les Œuvres du roi René'.

Quelques vues lithographiées.

HEATH (Charles), buriniste, vers 1790, travaillait à Londres (*j. C'est un des nombreux

(1) Ne pas confondre avec James Heath , graveur anglais du commen- cement du siècle, dont on a des estampes, de belles vignettes d'après Stothard et Smirke , et les portraits de Lucien et Alexandrine Bonaparte d'après Canova;

Ni avec William Heath qui faisait des caricatures de mœurs anglaises, pleines d'humour, vers 1825.

HEATH. 67

Anglais que la librairie française employait vers 1840.

1. French Scenery from drawings mode in 1819, hy capiam Betty, of grenadier guards. London , 1822 ; grand in-8 avec des vues de Paris gravées par Ch. Heath et autres.

Le titre représente la base de la colonne Vendôme. Ouvrage assez curieux.

2. UN HIVER A PARIS, par Jules Janin. Chez Aubert , 1843 : grand in-8 , avec 18 aciers gravés par Heath d'après Eug. Lami , et des bois dans le texte. L'ÉTÉ A PARIS , par J. Janin. Chez Curmer, 1843 ; grand in-8 , avec 18 aciers gravés par Allen , Robinson , WaUis , etc. d'après Eug. Lami , et des bois dans le texte.

Ces deux volumes sont très recherchés. (200 fr.) M. Gallimard les possède tous deux avec les planches avant la lettre.

Il y a une réimpression : L'Hiver et l'Eté à Paris. 2 vol. 1846.

HÉBERT. Un des bons graveurs sur bois de 1840. Vignettes pour La Pléiade^ Les Portes de Fei\ L'Algérie^ L'Écho des P'euilletons^ etc.

HÉBERT (Jules), lithographe, vers 1850. Planches pour la publication Les Artistes Suisses] portraits de diverses personnes de Genève, etc.

68 LES GRAVEURS DC XIX^ SIECLE.

HÉDOUIN (Edmond) j peintre et graveur à l'eau-forte, à Boulogne- sur- Mer en juillet 1820 , élève de Célestin Nanteuil en 1838 , puis de Paul Delaroche , décoré en 1872, médaille d'honneur pour la gravure au Salon de 1888.

Ses planches, remarquables par leur cachet de distinction et d'élégance, sont exécutées avec un soin extrême. Nul n'a plus qu'Hédouin le respect de son art , aussi est-il une des personnalités les plus sympathiques de la gravure contemporaine. C'est à lui que la maison Hachette confia la mis- sion délicate de diriger l'exécution des planches de Bida pour la grande édition des Évangiles.

Par les vignettes dont il a orné plusieurs ouvrages publiés chez Jouaust, le Voyage sen- timental, les Confessions . etc., et par sa suite de Molière^ dessinée et gravée pour Morgand, Hédouin comptera comme un fin illustrateur, l'un des meilleurs de son temps.

LES EAUX-FORTES

DE

EDMOND HÉDOUIN.

1. Frontispice, d'après Aimé Chenavard. 2. Bûche- rons bas-bretons : Ad. Leleux , 1839. 3. Intérieur d'étable , Jura : Arm. Leleux. 4. Dessin de V. Hugo. 5. L'Amour de l'or : Couture.

BEDOUIN.

6. Camargo : Lancret. 7. Piela; Eug. Delacroix.

8. L'Éducation de la Vierge: Id. 9. L'Enlè- vement de Rébecca : Id. 10. Les Contreban- diers : Ad. Leleux. 11 . Les Océauides : Lehmann.

12. Les Romains de la décadence : Couture. 13. Le Paralytique : Ad. Leleux. 14. Le Départ pour le marché : Id. 1848. 15. Danse de Djinns : Id. 16. Vénus et les Amours : Diaz. 17. Cuisi- nière : Bonvin, 1849. 18. La Douleur : Chris- tophe, 1855. (Planches pour L'Artiste.)

19. Paysanne ossaloise , 1849 , eau-forte originale.

20-21. La Pèche; La Chasse, 1857. 22-23. L'Agriculture ; L'Horticulture, 1858.

24. Glaneuses à Chambaudoin, Loiret. (Planches pour L'Artiste.)

On trouve aussi dans L'Artiste quelques lithographies d'Hédouin : La fontaine Molière, 1840; Jean Bart, statue d'après David d'Angers; Statue de Jouffroy : Pradier; Bergers picards, 1844; Chants ossalois, d'après son tableau du Salon de 1845.

25-26. Le Mot d'ordre ; La Sortie , février 1848 : Ad. Leleux. 27. La Patrouille, juin 1848: Ad. Leleux : petit in-fol. en 1. 28-29. Le Cloutier : Le Chasseur suisse : Arm. Leleux.

30. Appel des dernières victimes de la Terreur : Ch. Muiler, 1851 ; in-4 en 1.

31. Le Printemps : Daubigny.

32. DIANE SORTANT DU BAIN , daprès Boucher, in-fol. en I. (Chalcographie.)

33. Halte de chasse : C. Van Loo ; in-fol. en 1. (Id.)

70 LES GRAVEURS DU XIX" SIECLE.

34. Danseuses nubiennes : H"® Browne. 35. Les Oranges : H"^ Browne.

36. Le Sergent recruteur : Meissonier ; in-8.

37. L'Enfance d'Œdipe : Millet. 38. La Batteuse de beurre : Millet.

39. La Cueillette des haricots : Millet. {L'Art.)

40. Ophélie : Eug. Delacroix. 41. Jeune Fille à la rose : Goya. 42. L'Etude : Greuze. 43. Marché aux poissons : Téniers. 44. Gilles : Watteau. 5. L'Invalide deGreenwich : Rœburn.

46. Silence et nuit des bois. 47. La Mort et le Bûcheron : Millet. (Gazette des Beaux- Arts.)

48. Portrait de femme : Goya. 49. Portrait de femme, xviii^ siècle, in-4. 50. Portrait de femme avec guirlande de fleurs. 51. Portrait d'homme.

52. M^^^ de Noailles (Coll. San Donato). 53. M"^ de Beauvau , d'après Gochin.

54. Planches pour divers catalogues.

Joueurs d'échecs à Jérusalem : Delacroix ; Lion et Caïman : Id. (Galerie Durand-Ruel), etc.

D'après Hédouin :

Café à Gonstantine, par Gourtry. Gour à Gonstantine, par Ghaplin. Arabes sous une tente. Intérieur de cour et femmes mauresques, par Mouilleron. Souvenir d'Es- pagne , par Mouilleron.

55. Un Cabinet d'amateur en 1771. (Pour la Société des Bibliophiles français). Tête de Page (Id.)

55. Diplôme de la Société de Nîmes , avec les armes de la ville et les médaillons d'Auguste et d' Autonin , d'après Rossigneux.

BEDOUIN. 71

56. Adresse: Café Brillai-Savarin, arôme supérieur concentré, économie et force, C'^ brésilienne : signée H. 63 ; iu-12.

57. M"^'' *** (LA DAME AU CHAPEAU), d'après Chaplin, 1877. grand in-8. (L'Art.)

Eau-forte charmante. Le chef-d'œuvre du graveur.

58. Auber. d'après P. Delaroche , 1858. (L'Artiste.) 59. La Duchesse d'Aumale. 60. Balzac.

61. Breton, associé de la maison Hachette.

62. Vicomte Henri Delaborde. Paul Delaroche à son ami H. Delaborde , couvent des Camaldules , 23 sept. 1834. In-12. 63. Le marquis Du Lau d'Allemans, assis près de sa bibliothèque et lisant : grand in-8. 64. Le docteur Escalier. 65. Guizot, d'après Paul Delaroche. (L'Artiste.) 66. Made- leine Lemaire enfant. 67. Marie Luguet, petite- fille de M"'' Dorval. 68. Marins Michel père . relieur. 69. Paignon-Dijonval, 1863. 70. Edgar Quinet. 71 . Le ténor Boger. 72. Bossigneux père, 1868. 73. Charles Bossigneux. 74. Sain- tine, 1868. 75-76. Marquis et marquise de Saint- Mars. 78. De Salvandy . (L'A^iiste.) 79. L'abbé Sauvaire . 80. Ivan Tourguénef . 81 . Anonyme. Petite tête d'homme, dans une lettre P majuscule.

82. Une eau-forte pour Lamartine. 83. Frontispice pour Le Livre d'une mère , de Louis Ulbach.

84. Planche pour Sonnets et Eaux-fortes.

85. Frontispice pour Mélodies du comte d'Osmoy.

72 LES GRAVEURS DU XIX« SIÈCLE.

86-105. Illustrations de Bida pour Les Evangiles, Joseph , Tobie , Ruth , Esther, le Cantique des Cantiques, éditions de Hachette, in-fol.; environ 20 p.

106. Les Amateurs de livres , frontispice pour La Reliure française, par MM. Marius Michel , relieurs- doreurs , (Morgand et Fatout), 1880.

La Reliure française est un livre fort bien fait.

En ce qui concerne les livres modernes, MM. Marius Michel sont dans le vrai : ils soutiennent qu'il est absolument nécessaire d'imaginer pour eux des décorations nouvelles et qui ne soient pas copiées sur des reliures anciennes. Nous citons leur réflexion très juste, dont pourront faire leur profit, non seulement les aspirants bibliophiles, mais les bibliophiles tenus pour consommés :

« Si la fortune nous permettait de former un jour la col- » lection de nos rêves , elle serait choisie parmi les belles impressions de chaque siècle , dans des reliures de leur

» temps Pour des exemplaires de choix des livres

» récemment publiés, nous demanderions aux relieurs » une décoration nouvelle , et non des copies d'anciennes » reliures.

» Si de Thou qui, dans sa jeunesse, avait connu Grolier » et admiré à son aise sa merveilleuse collection de livres , » avait dédaigné les recherches de décoration nouvelle des » relieurs de son temps, il aurait imposé aux Eves qui, » dit-on, relièrent ses livres, la reproduction des Grolier et » des Maïoli. Si plus tard Mazarin, Fouquet ou Séguier > n'avaient pas accepté la révolution faite par Le Gascon : » si les amateurs du dix-huitième siècle avaient bafoué les » essais des Padeloup et des Derôme, nous étions condamnés » aux Grolier à perpétuité.

» Il faut donc faire du nouveau sur les livres modernes. » Cet avis est absolument le nôtre. Les nombreux amateurs qui recueillent aujourd'hui les beaux exemplaires des livres illustrés contemporains peuvent beaucoup pour l'art de la reliure. Qu'ils ne craignent point d'être novateurs et audacieux.

107-112. MANON LESCAUT, Jouaust, 1874, por- trait et cinq eaux-fortes.

BEDOUIN. 73

113-118. VOYAGE SENTIMENTAL, Jouaust, 1875, portrait et cinq eaux-fortes.

119-132. Œuvres de Jules Janin , Jouaust, 1876 et suiA^, portrait et treize eaux-fortes.

133-138. Voyage autour de ma chamhre , Jouaust, 1877 . portrait et cinq eaux-fortes.

139-145. Paul et Virginie , Lemerre , 1878 , por- trait et six eaux-fortes.

146-159. LES CONFESSIONS, Jouaust, 1881, portrait et douze eaux-fortes.

160-195. THEATRE DE MOLIÈRE, Morgand , 1888, titre, frontispice, et trente-quatre sujets.

Eaux-fortes pures (elles sont charmantes et rappellent ce que faisait au xviii^ siècle Flipart). de 300 à 400 fr. Epreuves terminées avant l'encadrement, de 300 à 400 fr. E])reuves avec l'encadrement, et avant la lettre, de 200 à 300 francs.

Quelques collections tirées sur papier bleu , et rehaussées à la main par Hédouin ; 1200 fr.

Hédouin a apporté à Texécution de cette suite un soin extrême. 11 a dessiné tous ses personnages d'après le modèle. La collection de ses études au crayon, 130 pièces environ, formerait à elle seule une illustration exquise, et unique, pour un exemplaire exceptionnel, un Molière de bibliophile. Les dessins originaux des illustrations sont de format in-4 , au crayon sur papier bleu. C'est en les gravant qu'Hédouin les a réduites au format in-8.

Molière ne dira pas que les dessinateurs du xix" siècle le délaissent. Au \xi\f siècle, il avait été illustré deux fois. magistralement, par Boucher et par jNIoreau. Au commen- cement du xix*' siècle il le fut encore, avec distinction, par Moreau. Sous la Restauration, il fut illustré deux fois, par Desenne, par Horace Vernet et autres, mais dans la note presque triviale de l'époque. En 1835, nous trouvons la

74 LES GRAVEURS DU XIX'' SIECLE.

délicate illustration de Johannot sur bois. Enfin les vingt- cinq dernières années ne nous donnent pas moins de cinq suites importantes, gravées à Teau-forte : la suite d'Hille- niacher, la suite de Foulquier, la suite de Lalauze. la suite de Leloir et la suite d'Hédouin, sans compter la suite inachevée du Molière de Léman, etc.

Si les illustrations modernes ne surpassent pas celles du xviif siècle, il faut dire qu'elles laissent bien loin derrière elles celles du « grand Siècle ». qui ne nous oti're guère que les médiocres images du Molière de 1682.

Sur les illustrations pour Molière, voyez, dans la revue Le Moliériste, une série d'articles institulés : Molière illus- tré^ par M. Eugène Lapierre.

HÉE (JuLESj. à Paris, élève cF Aristide Louis. Bœrioloiiimeo Bonjheù. Salon de 1864.

HEIM (François- Joseph j, peintre, 1787-1865. Lithographies.

Arrivée à l'armée d'Italie (pour Y Histoire de Napoléon , d'Arnault).

Martyre de sainte Juliette et saint Gyr. Saint Siméon Stvlite. Saint Félix de Gantalice. Saint Ignace. Saint Arcade. Saint Macaire. Saint Oswald.

Histoire de Gil Blas, 20 p. (1 franc, vente Parguez). (*)

(1) Les amateurs ne sont point tenus d'accepter comme œuvres remar- quables certaines eaux-fortes de peintre de notre temps, uniquement parce quelles sont signées d'artistes qui se sont fait de grands noms comme peintres ; de même, ils peuvent avouer sans honte qu'ils ne trouvent aucun intérêt à maintes lithographies de peintre du temps de la Restauration , fussent-elles dues à des peintres émérites. Et, de fait, vous voyez que dans les ventes publiques, certaines se donnent à vingt sous le tas. C'est que ces tentatives lithographiques n'ont été, chez plusieurs peintres d'il y a soixante ans. que le tribut pa^'é à une mode, à une manie du moment , au lithogra- phisme ; comme de nos jours maint griffonnage n'a été que le tribut payé à la mode, à la manie de l'eau-forte, à Vaquafortismc.

HEIM. 75

Mort du duc de Berry, in-fol. en 1. (Villain).

Une petite eau-forte : Louis XVIII consultant saint Louis et Henri IV pour la Charte constitutionnelle. (Cabinet des Estampes.)

HEINA . l)iiriniste. La Leçon de basse de viole : Netsclier: pour le Musée français. Vignettes de Moreau le jeune pour La Fontaine^ 1822.

HELMAN (Isidore -Stanislas), 1743-1806, l'un des bons burinistes de la fin du xviii*^ siècle, nous appartient seulement par ses dernières œuvres : Naj)oléon ^ hommage à VEmj)ereur . allégorie d'après Monnet ; le Joueur de cornemuse de Téniers. pour le Musée français^ 1803.

HENNEBUTTE (Blanche). —Vues lithogra- phiques des Pyrénées , provinces basques , etc.

HENNEQUIN ( Philippe -Auguste ) , peintre , 1763-1833.

Eaux-fortes et lithographies.

« Tous ses biographes, » écrit Renouvier, « disent qu'il a » fait beaucoup de gravures. On ne les trouve nulle part » décrites , ni même énumérées ; elles sont tombées dans le » mépris public : l'énergie de leur manière les fera un jour » rechercher. »

Eaux-fortes : Le Français, régénéré par la Constitution, s'attache à elle et vole au bonheur. Milon de Grotone. Bénédiction du Pape sur les marches d'un palais. Sauve-

76 LES GRAVEURS DU XIX" SIECLE.

tagc de femmes noyées, 2 p. in-fol. Trait de courage du chef de bataillon Salnion en vendémiaire an XII . in-fol. (Chalcographie.) \'énus et Adonis, in-4 en 1. (2 fr. vente Laconibc.)

Les Remords d"Oreste . grande lith.. 1820, d'après son tableau exposé en l'an YIII.

Recueil d'esquisses et de fragments de composition de M. Hcnnequin, lithopraphiés par lui , 1825 (Aubry) ; fron- tispice, Le Temps respecte le burin de V Histoire, etc.

H EN RI ET (Frédéric), à Château-Thierry en 18*26. Auteur du catalogue raisonné de l'œuvre gravé deDaubigny, et d'un autre ouvrage, Le Paysagisle aux champs . dont la première édi- tion (Achille Faure, 1866) contient douze eaux- fortes, et la seconde (A. Lévy, 1876) vingt eaux- fortes par Daubigny, Lhermitte, de Bellée, etc. : ce fut cette publication du Paysafjiste aux champs qui lui donna Tidée de prendre lui-inême la pointe pour graver à l' eau-forte.

1-15. Eaux-fortes , par Frédéric Henriet. Paris, Salmon . imp. rue de la Vieille-Estrapade. 15.

1. Cour de ferme. F. H. 1866. 2. Vieille Tour de Fab- baye de Jouarre , 1867. 3-4. Lisière de bois ; Le Chemin de la ferme , 1867. 5. Maisons à Revin , Ardennes . 1867. 6. La Marne à Tancrou , d'après le tableau de l'auteur exposé en 1868. 7. Une rue à Liverdun , 1868. 8. Vue de Château-Thierry, 1870.— 9. Les Iles de Mary- sur-Marne, d'après le tableau de Tauteur exposé en 1869; 1870. 10. Vue prise à Fumay, Ardennes ; signée à droite. Re])ro- duite sur bois par Peulot dans le Monde illustré.— 11. Rue à Mont-Dore les bains . in-12 , signé à droite. 12. Porte gothique du château d'Armentièrcs , d'après le tableau de l'auteur exposé en 1883. 13. Le village de Mont-St-Père, Aisne ; in-8 en I., non signé. 14. Bords de la Marne à

HENRIET. 77

Mary , 18G8. 15. Vignette sur la couverture , signée f. h. 1872.

HENRIET (Charles -Louis d"), à Lons-le- Saulnier.

Eaux-fortes, petit format.

Sanctification du Dimanche (mougicks ivres) ; La Télègue au galop. Poésie russe avec encadrement à l'eau-forte. Un Marché en Russie; Attelage russe; Attelage de paysans. 1859.— Les Hêtres : Français.— Paysage, d'après Blin. Après Forage : Blin. La Barque du Dante : Dela- croix. — Palestrina : G. Boulanger.

Deux lithographies.

HENRIOT (pseudonyme d'HEXRi MAIGROT), à Toulouse en 1857, caricaturiste. Semaines comiques pour le Charivari^ sous la signature Pif\ illustrations diverses , titres de livres , menus , etc.

HENRIQUEL-DUPONT (Louis-Pierre) , graveur au burin , à l'eau forte , au lavis , dessinateur de portraits, à Paris en 1797. (*).

Le plus célèbre graveur du xix^ siècle.

Il ne fut pas élève de Rome. Bien qu'ayant

(1) Son vrai nom est Henriquel : celui de Dupont avait été pris par son père du nom d'une tante qui l'avait adopté. Au début de sa carrière il signa quelquefois Dupont seulement ; puis il signa généralement H. Dupont ou Henriquel-Dupont. Aujourd'hui on commence à ne plus l'appeler que par son vrai nom : Henriquel.

:8 LES GRAVEURS DU XiX^ SIECLE.

reçu une solide éducation professionnelle, chez le peintre Guérin, de quatorze à dix-sept ans, puis chez le graveur Bervic , il travailla quatre ans, il débute par manquer deux fois le grand prix de gravure , en 1816 contre Coiny. et en 1818 contre Taurel. Ce double échec décide sa carrière et fait sa fortune. Henriquel ne s'engour- dira pas dans la pratique d'un burinisme de for- mules (^). D'ailleurs, à l'époque dont nous parlons, Tart du « beau burin » qui , depuis un siècle , a brillé par des graveurs tels queDaullé, Schmidt, Wille . Balechou^ Bervic, touche à son terme. Ces graveurs avaient apporté dans leur manière de conduire leurs belles tailles une telle maestria, (une « chaleur de burin «, comme disait Diderot), qu'elle leur tient presque lieu d'originalité. Mais Bervic est le dernier des « beaux burinistes » . Après lui commence l'ère du burin d'école.

Henriquel . livré à lui-même , se sentit le goût du nouveau. On sait que sur ses vieux ans, Bervic regrettait d'avoir trop sacrifié à la belle taille : peut-être son élève lui avait-il entendu dire que ,

(1) S'il ne put s'inspirer par la vue des chefs-d'œuvre de lltalie, Henri- quel fut, par contre, dispensé de recevoir les semonces que fulmine lEcole contre toute tentative d'originalité.

Hier encore, un jeune graveur ne recevait-il pas l'anathème officiel pour avoir pris comme modèle un Albert Durer, (crime irrémissible) , et pour avoir osé risquer un dessin original (épouvantable forfait) 1

L'élève de l'École doit donc être, lui aussi , dans la main de ses profes- seurs, perinde ac cadaver ?

HENRIQURL. 79

s'il avait à recommencer sa carrière , il adopterait un travail plus simple, moins arrangé, moins pénible ('). Bref, ce rajeunissement rêvé par le graveur du Laocoon, c'est Henriquel qui va le réaliser pour son compte.

Sa voie lui tut indiquée par les burins anglais qui , après la paix de 1815 , avaient pu pénétrer en France ; burins exécutés par des artistes très adroits , de Woollett à Raiuibach et autres ; d^un travail plus maigre que les burins français, mais brillant , agréable , joli.

Henriquel , inlluencé , tendit vers une gravure vive, spirituelle et claire. Mais cela ne signifie pas qu'il ait imité des graveurs anglais. Son vrai modèle a toujours été Gérard Audran.

Passons sur ses premiers travaux : des vignettes, un frontispice pour la HennadeàQ Didot, d'après Gérard , qui fut apprécié en 1819 , une belle planche d'après Van Dyck : [Une Dame et sa /ille).

Ce fut vers 1829, dans deux planches destinées au volume du Sacre de Charles JT, qu'Henri- quel dégagea tout à fait sa manière. Rien de plus brillant , de plus sémillant , de plus français que le Grand Of/icier de la Couronne , d'après Mau- zaisse; rien de plus vif, de plus étincelant de facture que Mgr de Latil , archevêque de Reims ^

(1) Le graveur Henriquel-Dupont, notice par Feuillet de Gonchcs, dans L'Artiste de 1881.

80 LES GRAVEURS DU X1X« SIECLE.

d'après Ingres . tout scintillant de lumière dans les détails du visage et des vêtements sacerdotaux.

Ces deux planches, si remarquables^ sont peu connues ; elles n'ont pas vu le jour, la révo- lution de 1830 avant fait rester en détresse la publication du Sacre de Charles X. Cependant la Chalcographie les possède , et rien n'est dès lors plus facile que de s'y procurer le Grand Officier de la Couronne et le Mgr de Lattis planches que , au point de vue de l'exécution , il faut considérer comme décisives.

Cette clarté , cet esprit , ce piquant de la touche, demeurent désormais la marque caractéristique d'Henriquel. On les retrouve dans V Abdication de Gustave Wasa, d'après Hersent, planche exposée en 1831 , qui vaut au jeune graveur la croix de la Légion d'honneur, et qui établit sa réputation ; le succès est universel, et pendant plusieurs années , Henriquel n'est plus appelé que « le graveur du Gustave Wasa ».

Mais l'originalité d'Henriquel ne se borne pas à manœuvrer le burin avec esprit.

Il faut bien faire attention à ceci : c'est qu'au- jourd'hui, chargé d'ans et d'honneurs, au faîte de la réputation , investi d'une sorte de protec- torat et exerçant une influence dominante sur la gravure au burin, il nous apparaît comme un classique , un autoritaire , un conservateur , mais si nous nous reportons au passé , la vérité

HENRIQUEL. 81

est que Henriquel , et c'est son mérite , a été un (( jeune » ^ un irrégulier, un novateur, et (quoique tempéré au fond), un révolutionnaire.

Une se montra pas à demi novateur et dépourvu de préjugés, et n'hésita point à avoir recours à tous les moyens de rendre le travail facile et rapide. Il fit des choses à scandaliser les classiques.

11 fit de la lithographie : portraits de Louvel , du collectionneur Par fj nez.

Il fit de l'eau-forte , et très bien, témoin le portrait de Desenne , et , mieux encore , ce chef-d'œuvre , le petit Carie Vernet d'après Paul Delaroche , si prestement enlevé ; on regrette de ne pas trouver dans l'œuvre toute une série de planches sur ce modèle.

Il employa , Dieu me pardonne ! jusqu'à des procédés quasi-insurrectionnels, et devint graveur à l'aquatinte, des plus habiles : grande planche du Cromwell de Paul Delaroche , portraits de Normand^ ^^Lebrunduc de Plaisance ^à.^ Hussein- Pacha , de M'"'' Pasta , du Dite d'' Orléans , ^;rm/:?6 royal ^ de il/'"' de Mirbel publié en 1831 dans V Artiste. (Car, en sa qualité d'homme « dans le mouvement » , Henriquel compte parmi les collaborateurs de V Artiste , alors journal d'avant- garde, qui l'exalte en toute occasion.)

Nous le voyons même faire du fac-similé de crayon , pour les portraits du I)uc de Montpensier et de la Princesse Marie.

VIII G

82 LES GRAVEURS DU XIX' SIECLE.

L'aspect particulier de l'œuvre d'Henriquel , son cachet original de fécondité et sa variété vient précisément de l'interposition de ces œuvres « d'une moindre importance , mais non d'un moindre mérite » , comme les appelle le vicomte Henri Delaborde, entre les œuvres dominantes par leur sujet ou leur dimension.

Henriquel a cependant pratiqué le burin rangé, par exemple dans le Strafford de Paul Delaroche et dans le Bertin d'Ingres , mais son procédé le plus caractéristique est le travail libre, exécuté presque entièrement à l'eau-forte, avec légère reprise au burin. Ainsi est V Hémicycle.

Comme sujets d'estampes , Henriquel s'est adonné à deux genres , la gravure d'histoire , et le portrait pour lequel il a eu une prédilection marquée. S'il grave le portrait, il n'a pas besoin qu'un peintre lui fournisse nécessairement le modèle ; il grave aussi d'après son propre dessin , et prend place dans la glorieuse phalange des graveurs originaux qui ont exécuté le portrait ad vivum. Mais, qu'il grave d'après lui-même ou d'après un peintre , la planche est généralement traitée dans la même donnée , originale et intelli- gente : pour fond , le blanc pur du papier : la tète , la physionomie modelées de près d'une pointe précise; le vêtement rendu par une indication libre et souple , (méthode qui convient spécia- lement lorsqu'il s'agit du vêtement moderne ; les

HENRIQUEL. 83

redingotes gravées en tailles rangées semblent des redingotes de fer battu). Ainsi sont \çi Pastoret et le Grégoire XVI de Paul Delaroche , le Tardiez d'Ingres, le Brongniart et le Sauvageot ^ d'après les dessins du graveur, pour ne citer que des œuvres de premier ordre.

Henriquel a voulu être le graveur des peintres du xix^ siècle ; il est resté quarante-cinq ans , (de 1822 à 1867, de la Dame et sa fille àe VanDyck à la Sainte-Catherine du Corrègej, sans graver aucun maître ancien. Les noms des peintres que nous trouvons sur les planches , sont : Gérard , Gros , Ingres , Champmartin , M""^ de Mirbel , Hersent, Decamps, Eugène Lami , Ary Scheffer, Robert Fleury , Lehmann , Flandrin , et surtout Paul Delaroche.

Certes, c'est une bonne fortune et un gage de réputation pour un graveur que d'être adopté comme interprète par les peintres les plus célèbres de son temps. Mais quelle meilleure fortune encore pour les peintres, de se voir traduits et populari- sés par la main d'un Henriquel. Que ne doit point Hersent au graveur de son Gustave Wasa ? Que ne doit point Paul Delaroche à Henriquel. qui par une estampe extraordinaire, la plus fameuse du siècle, consacra la fortune de son Hémicycle. en lui donnant même une harmonie, une sérénité, une majesté que le public porte à l'actif du peintre, mais qui est bien le fait du graveur ?

84 LES GRAVF.URS DU XIX^ SIECLE.

L'apparition de V Hémicycle ( 1852 ) mit le comble à la gloire d'Henriquel (*).

Membre de l'Institut depuis 1849 , en rempla- cement de Richomme , il obtint à l'Exposition universelle de 1855 la grande médaille d'hon- neur (■) . et reçut la croix d'officier.

A soixante ans, il gravait toujours avec l'ardeur des jeunes années et publiait le Moïse de Paul Delaroche. Dix ans plus tard, à l'âge tous se reposent , il donnait les Pèlerins (TEmmaffS de Paul Véronèse, dont la préparation à l'eau-forte est Tune de ses meilleures œuvres.

En 1878, une récompense suprême, que nul

(l) Nous n'avons pas à essayer ici un parallèle entre Henriquel-Dupont et Ferdinand Gaillard . encore moins à louer aux dépens de l'autre soit le graveur du portrait de Pastorel , soit le graveur du portrait de Dom Guéranger.

Henriquel , plus heureux que Gaillard, a pu accomplir toute sa carrière. Gaillard est mort au moment même il allait graver lui aussi son Hémi- cycle , je veux dire la Cène de Léonard.

Et voyez encore la différence des deux hommes : sa pièce capitale , Henriquel veut l'exécuter d'après une peinture contemporaine; Gaillard d'après un ancien maître.

Henriquel est plus vivant, plus mêlé à son siècle, que Gaillard. Gail- lard , les yeux fixés sur les peintures des siècles passés , Gaillard , portraitiste des moines , presque moine lui-même (affilié au tiers-ordre des Franciscains) , nous semblerait presque un homme d'un autre temps.

(5) Le terme médaille d'honneur est pris ici dans son sens vrai, pour désigner une récompense absolument exceptionnelle, attribuée de loin en loin à une œuvre ou à un ensemble d'oeuvres hors ligne.

Tandis que le terme médaille d'honneur du Salon^ par l'obligation même l'on se trouve de la décerner chaque année, doit forcément arriver à bref délai à signifier simplement une récompense de distinclion.

HENRIQUEL. 85

autre graveur n'a encore obtenue, lui fut décernée : il fut élevé à la dignité de commandeur de la Légion-d'Honneur.

De l'atelier d'Henriquel sont sortis de nombreux graveurs : ils comptent parmi les plus habiles de la seconde moitié du xix^ siècle : Aristide Louis, Jules François, Alphonse P'rançois , Danguin , Levasseur . Adrien Didier , Bellay , Rousseaux , Huot, Jules Jacquet, Achille Jacquet, etc. Ces noms disent assez la haute valeur de renseigne- ment du maître.

Mais un fait est frappant.

Henriquel a été pour son compte un graveur novateur, libre , remettant en honneur le principe qu'il faut laisser jouer le blanc du papier dans les estampes, pratiquant tous les genres de gravure. La plupart de ses élèves ont été ramenés au burin d'école , rien qu'au burin et au principe de cou\Tir de tailles régulières toute la planche ; ils ont montré le plus grand talent, quelquefois même, gravé des chefs- d'œuvre, mais ils ne possèdent pas le cachet individuel, que le maître avait su se donner : ils n'ont pas renouvelé l'exécution de la gravure française.

Henriquel a été le graveur des peintres vivants. La Société française de Gravure, dont il a rédigé les statuts, fait reproduire à peu près systémati- quement les maîtres anciens.

86 LES GRAVEURS DU XIX' SIECLE.

Henriquel , dans sa gravure , a , tout compte fait 5 laissé jouer un rôle presque prépondérant à l'eau-forte. Cependant , le graveur des portraits de Ca7'le Vernet et de Sauvageot^ homme du plus aimable commerce d'ailleurs , passe pour avoir été assez peu tendre à l'Eau-forte moderne (du moins s'il faut en croire ce que dit l'Eau- forte).

Il y a quelque chose de singulier ; Henriquel a su s'émanciper ; son influence comme émanci- pateur est difficile à saisir.

Il y a dans Henriquel deux graveurs : l'un qui grave aussi régulièrement que Forster ou Mar- tinet , l'Henriquel du Larihoisière de Gros et du Pierre le Grand de Paul Delaroche : c'est celui-là que le burin moderne semble prendre exclusi- vement pour modèle. L'autre qui grave comme.... Henriquel : original . spirituel et libre ; c'est le graveur du Mgr. de Latll ^ du portrait de Co/rle Vernet^ de V Hémicycle et de vingt autres chefs- d'œuvre ; celui-là pouvait rendre aux burinistes l'indépendance des formules et l'initiative. C'était difficile , il est vrai ; mais Henriquel , avec son immense autorité , pouvait le faire : s'il l'eût faitj quelle gloire nouvelle répandue sur sa carrière, déjà l'une des plus glorieuses que présente l'histoire de la gravure française !

Cependant , à le prendre dans son œuvre , l'enseignement donné par le grand artiste est

HENRIQUEL. 87

fort net. ParTensemble de ses travaux, Henriquel, s'adressant aux futurs graveurs , leur dit :

« Ayez le prix de Rome , et vous serez des )) graveurs de talent. Que, si vous le manquez, )) consolez- vous , vous compterez peut-être parmi )) les plus célèbres graveurs de votre siècle (^).

» Recevez un solide enseignement classique ; » mais, après l'avoir reçu, n'y soyez pas figés, et » hàtez-vous d'en modifier hardiment les formules. )) Il n'y a de grands graveurs que ceux qui ont » su dégager une manière nouvelle.

» Soyez novateurs , ne soyez donc pas esclaves » du procédé ; faites de la manière noire ou de >; l'eau-forte si le cœur vous en dit. Soyez intel- )) ligents et spirituels dans votre gravure, si ); vous le pouvez.

)) Perdez l'habitude d'éteindre toute votre » planche sous l'accumulation des travaux à tel )) degré que dans un portrait par exemple, il n'y )) ait plus que le point brillant de l'œil qui ne soit )) plus couvert de tailles.

(*) Le baron Desnoyers ne fut point élève de Rome.

Henriquel non plus.

Gaillard a été élève de Rome ; mais il y a fait comme qui dirait scandale, par la nouveauté de sa manière.

Waltner a été élève de Rome ; mais il a jeté son burin par dessus les moulins, pour prendre la pointe et devenir l'extraordinaire graveur a l'eau- forte que l'on sait.

Calamatta... Ceci est une autre affaire! Il était tout naturellement élève de Rome, puisqu'il était romain (ou du moins, à Givita-Vecchia) : dès que ses maîtres virent qu'il avait du talent , ils s'empressèrent de l'envoyer se perfectionner. ... à Paris.

88 LES GRAVEURS DU XIX' SIECLE.

» Gravez les portraits de contemporains mar- )) quants, et les tableaux des peintres de votre » temps. Moi qui vous parle , j'ai passé ma vie à )) graver les modernes et rien que les modernes ; » ce n'est qu'à soixante-dix ans que je me suis )) mis au Corrège ou au Paul Véronèse. Quand )) on vit du temps de Lebrun , il faut graver )) Lebrun ; du temps de Watteau , il faut graver )) Watteau ; du temps d'Ingres et de Paul Dela- » roche, il faut graver Ingres et Paul Delaroche. » C'est ce que j'ai fait, w

Nous décrirons l'œuvre d'Henriquel d'après celui qui est à la réserve du Cabinet des Estampes. Il a été donné par le graveur qui a pris soin d'y mettre tous les états de ses planches.

Il existe trois portraits d'Henriquel : par Aristide Louis , d'après Delaroche : par Alphonse François ; et par Bellay.

L'ŒUVRE

DE

HENRIQUEL-DUPONT.

1-5. Etudes et morceaux rîe concours, 1815-1818.

1. Copie d'après Goltzius : Bacchus et Faune, in-fol. , terminée le 20 février 1815.

2. Copie d'après Edelinck : Guerrier assis (fragment d'une thèse), in-4. Décembre 1815.

3. Académie do concours, 1816. Homme agenouillé sur

HENRIQUEL. 89

un escabeau . la main droite sur un poteau. Signé Dupont. Cette académie est d'une vigueur à la Bervic. Elle a été mise dans le commerce après retouches, et adjonction d'une feuille de vigne.

Au concours de 1816, Goiny obtint le premier grand prix, Taurel et Sixdenicrs les seconds grands prix.

4. Copie d'après Édelinck, portrait de Moreri, in-4, 1817.

5. Académie de concours. 1818. Homme debout, un bâton dans la main droite, le bras gauche ramené sur la tète comme pour parei* un coup. Planche plus claire de ton que celle du concours de 1816.

Au concours de 1818 , le premier prix fut pour Taurel.

La série des académies de concours exécutées par les aspirants au grand prix de gravure ne laisse pas d'offrir de l'intérêt. (On peut lavoir au Cabinet des Estampes). On est frappé de la grande habileté de métier de la plupart des candidats du commencement du siècle, et de la faiblesse de certains autres de notre temps. Évidemment Téducation des graveurs, tant pour le dessin que pour le maniement du burin, était plus complète autrefois. L'apprentissage était long. Et cependant, si la plupart des bons élèves du com- mencement du siècle sont devenus depuis de très habiles et de très corrects graveurs, qui ont fait honneur à notre école, il semble que l'enseignement classique leur ait malheureu- sement enlevé l'originalité .

6. Henriquel père , maître d'armes, profil à droite, in-8. Dans la marge, en très petits chiffres, la date 1818,

7. Entrée de Henri IV a Paris : Gérard ; frontispice in-4 pour La Henriade de Didot , 1819.

Cinq états.

8-15. Vignettes d'après Desenne et Devèria , 1819- 1824.

8-9. Le Berger et la Mer, Daphnis et Alcimadure , très petites vignettes de Desenne pour les titres d'une édition en 2 vol. in-12, des Fables de La Fontaine (Jombert, 1819).

10. Une esclave presque blanche vint un jour se jeter à

90 LES GRAVEURS DU XIX^ SIECLE.

mes pieds.... Dupont se. Vignette de Desenne pour les Œuvres de Bernardin de Saint- Pierre, éd. de Méquiguon- Marvis. in-8.

11. Rosemonde et Antonio ^ vignette do Desenne pour Les Pèlerins du Nord , de Cervantes . éd. de Méquignon- Marvis, in-8.

12. Le Départ, vignette de Desenne pour J -J. Rousseau, éd. de Lcfèvre. in-8.

13. Vignette pour La PaccUe, dans la suite des illustra- tions de Desenne pour Voltaire, in-8. Jolie pièce.

14. Un jeune Diacre: Devéria; in-12. Signé H3.

15. Napoléon et le prisonnier anglais fugitif. Vignette de Devéria pour Napoléon et ses contemporains, suite de gra- vures représentant des traits (C héroïsme, de clémence , de générosité, de popularité , avec texte , publiée par Auguste de Chambure. Paris. Bossange. 1824. in-4.— Les quarante- six illustrations de cet ouvrage . dessinées par Devéria , Steuben . Scheffer, Gharlet . Delorme , Grenier. Desenne , Lami et Langlois , sont gravées par Adam , Caron , Frilley, Touzé, Lefèvreaîné. Lefèvre jeune. Devilliers. Bosq, Alf. et T. .lohannot. Pelée. Guyard , Blanchard, Delaistre. H. Du- pont . Sixdcniers . Konig , Goiny. Prévost , Pourvoyeur, Vallot, Prudhonime, Tavernier. Fauchery. Boilly et Levas- seur. Les portraits de Napoléon sont de Laugier et Forster.

Dans son avant-propos. M. de Chambure explique que s'il conçut le plan de cet ouvrage, c'est dans Tidée d'élever un monument qui pût attester aux nations étrangères la supé- riorité de notre école de gravure. Hélas, quelle illusion! La série des planches de Napoléon et ses contemporains donne au contraire la mesure complète de la profonde médiocrité dans laquelle venait alors de tomber, en France, l'art de l'illustration.

L'époque de la Restauration , ou si vous voulez l'époque qui précède immédiatement la renaissance romantique , marque pour la gravure en général, et en particulier pour la gravure de vignettes, le niveau le plus bas oii soit des- cendu l'art français. Entre le baron Desnoyers , le graveur de l'Empire, et Henriquel, le graveur de 1830, il y a un moment navrant.

Sous l'Empire, l'illustration est encore représentée par

HENRIQUEL. 91

des artistes consommés : ce sont les hommes du xviii* siècle, qui conservent dans leur vieillesse quelque chose de leur talent des anciens jours : Moreau le jeune dessine pour Renouard les suites de figures que, jusqu'en 1814 . gravent Simonet. Delvaux. de Ghcndt ou Roger.

Soudain tous ces vieux survivants de la grande époque (l) disparaissent à la fois, et Ton se trouve en présence des illustrations de Desenne et de Devéria. lourdes, triviales, et pitoyablement gravées par tous les jeunes burinistes du xix^ siècle; adieu les spirituelles préparations à Teau-forte ! adieu les habiles et légères reprises au burin ! adieu aussi les épreuves sur beau papier : l'abominable habitude est venue du papier de Chine collé sur papier pâte ! Le désastre est complet.

Sans doute.au point de vue bibliophile, on pourra regarder avec curiosité telle vignette de Devéria pour une édition originale de Victor Hugo, mais l'art n'a rien à y voir.

Heureusement nous ne sommes pas loin de 1830, et la vignette française renaîtra avec les bois romantiques de Johannot.

La vignette anglaise elle, au contraire, tombera aux aciers

(1 ) Quand on parle des graveurs-vigneltisles du xviii'' siècle, on se croit quelquefois tenu d'atténuer les expressions et de faire leur éloge avec des diminutifs . en prenant des airs de pudeur effarouchée. Mais faisons abstraction du dessin des vignettes, de leur côté amusant, joli, gracieux, charmant , etc. Au point de vue du métier, il faut dire hardiment : ceux qui lès ont gravées ont été de ^ grands graveurs •>. Telle vignette flu Molière de Bret est , comme r/ravure , infiniment supérieure à telle estampe de Forster ou de Laugier

' On parle toujours de Moreau le jeune comme dessinateur ; mais Moreau le jeune graveur, le Moreau des Chansons de La Borde, est aussi un ^< grand graveur ■>•>. Il est un graveur original aussi fort que les plus forts.

Comment ! (s'écrieront les classiques) un Français du xviii'' pourrait être l'égal d'un Hollandais du xvii*"? Une foire de Gonesse, le couronne- ment d'une rosière de Salency, la danse de bergères autour d'un mai par un Moreau le jeune seraient des sujets dignes d'être considérés, au point de vue de l'art, autant qu'une scène de cabaret de Brauwer ou d'Ostade? Comment ! on pourra dire que Moreau grave , dans son genre , aussi bien que Paul Potter ou Yan de Velde?

Et pourquoi pas, donc ?

Mais cela n'est pas écrit dans les Histoires de la Gravure ?

Ce n'est pas une raison.

92 LES GRAVEURS DU XIX^ SIECLE.

mécaniques et uniformes des keopsakcs ; tandis qu'à l'époque M. de Chambure vouLait montrer notre supériorité, c'était précisément Tillustration anglaise qui traversait une période brillante. 11 suffira aux bibliophiles français, pour s'en convaincre, de se reportera une très belle suite qui leur est bien connue : les illustrations de Smirke pour Don Quichotte (1817); les petits fleurons, notamment, y sont gravés avec la même vivacité et le même esprit que nous trouverons bientôt dans les planches d'Henriquel-Dupont.

16-18. Lithographies , 1820-1828.

16. Les Caresses maternelles , lithographie originale , signée D.... in-4. (Chez Ducarme.)

17. Louis-Pierre Louvel , dessiné sur la place de Grève, en montant sur Vëchafaud le 8 Juin 1820 . en buste, le chapeau sur la tète, in-8. (Lith. de Langlumé.)

18. Parguez, collectionneur de lithographies, assis sur une chaise, vu à mi-jambes, les mains croisées, 1828, in-4. (28 fr., vente Parguez, 1861.)

19. UNE DAME ET SA FILLE : Van Dyck. gr. iu-4 , pour le Musée Laurent, 1822.

Cinq états de préparation. Avant toute lettre. Avec les noms d'artistes.

20. Origine de la Peinture : Girodet , in-8 , 1823.

21. Montaigne, dessiné et gravé par H. Dupont, 1826, in-i2 ovale. (Pour les classiques de Lefèvre).

Inachevé. Avant toute lettre. Avec la signature et la date. Terminé : la date 1826 effacée. Avec la lettre.

22. Rousseau (J.-J), allégorie, d'après Desenne. Buste sur un socle avec l'inscription vïtam impen- dere vero. In-12 , 1826.

État avec les noms d'artistes à la pointe.

23. M""' Feuillet de Gonches, petit buste, in-18, claire-voie , dessiné et gravé par Henriquel^ 1826.

HENRIQUKL. 93

24-26. Essais d'aquatinte.

24. Jeune berger antique jouant de la flûte , son chien est à ses pieds . d'après Desenne : in-8.

25. Homme en costume du xvi" siècle, tenant un livre cntr'ouvert. ln-12.

26. Deux portraits sur la même planche : à gauche un buste d'homme , costume de la Restauration , grand rubau de la Légion d'honneur à la boutonnière (M. Constantin?), à droite, un personnage du xvf siècle.

27. Scène de Naufrage : Paul Delaroche. Aquatinte in-4. en 1. 1826.

Plusieurs états au Cabinet des Estampes. Le dernier après les retouches de Z. Prévost,

28. DESENNE (Alexandre), dessinateur, 1785-1827, à l'eau-forte d'après Mourlan , buste in-8 , 1827.

Eau-forte. Terminé, avec la lettre. Petite pièce faite avec rien, mais très estimée.

29. Normand (Charles) . architecte et graveur, assis, la main droite dans sa redingote. Dessiné et gravé par Henriquel Dupont, 1827 , in-8 dans un cadre in-4. Aquatinte.

Eau-forte , sans l'encadrement (H. 14 cent.). Aquatinte, avec essais de lavis dans la marge du bas. Les essais de la martre sont eftacés : avec la signature de l'artiste. Sans signature; adjonction d'un cadre architectonique orne- menté, au trait, in-4 : (H. 2.5 cent ). Le cadre achevé : le nom du personnage en lettres grises. Avec la lettre ombrée, et dans le bas sous le cadre Dupont [Henriquel) ciel, et seul/)., id>21.

30. Hussein-Pacha, aujourcl'lnn général en chef de V armée du Danube, de, simple janissaire , etc., peint à ConstantinopJe le 20 juin 1876, par Champ- martin ; in-4 dans un cadre in-fol., 1828, aquatinte.

Six états d'essai avant le cadre. Deux états avec le

9i LES GRAVEURS DU XIX'' SIECLE.

cadre, et avant la lettre. État avec la légende et l'adresse du graveur.

31. Lebrun . duc de Plaisance, gravé par H. Dupont d'après Fraiique, 18'^, iii-8 à claire-voie ; aquatinte.

Etat de préparation, avec essais d'aquatinte sur la marge Terminé, avec la signature de l'artiste.

32. Mgr. DE LATIL , archevêque de Reims : Ingres. Encadrement orné. In-lbl. pour le Sacre de C lia ri es X.

Quatre états.

Cotte estampe est un chef-d'œuvre, comme la suivante.

33. GRAND OFFICIER DE LA COURONNE :

Mauzaisse. Encadrement orné. l\i-ïo\. {pour \e Sacre de Charles X. Chalcographie).

Trois états.

34. CoiNY (Joseph) . graveur , 1795-1829, d'après un dessin de Coiny , fait à Naples en 1828, profil à gauche , in-8 à claire-voie.

35. Orléans (Ferdinand-Philippe, duc d'), prince royal, eu colonel de hussards. Dessiné et grave par H. Dupont, 1830 \ in-4, aquatinte (Rittner).

Inachevé. Avant la lettre. Avec la lettre.

36. M""^ DE MIRBEL , en pied : Chanipmartin ; in-8 , à l'aquatinte, 1831.

État avec les fleurs à peine indiquées sur toute la robe. Signature à la pointe. Les fleurs bien indiquées sur la robe ; la planche vigoureuse (bel état). Publication dans L Artiste, avec la lettre, signatures au trait , la planche est fatiguée.

HENRIQUEL. 95

37. ABDICATION DE GUSTAVE WASA : Hersent ; in-l'ol. euL, 1831.

Cinq états de préparation. État, la planche couverte. Avant toute lettre. Le titre au double trait.

Grand succès au Salon de 1831. On dit qu'une seule personne fut mécontente d'Henriquel, et que ce fut Hersent ! Il ne reconnaissait pas son tableau, auquel Tcstauipc était supérieure ! mais bien souvent les peintres se rendent mal compte des diflicultés de la transposition de leurs œuvres en gravures et sont très mauvais juges du travail de leurs graveurs, vis à vis desquels ils ont des exigences impos- sibles. Ils sont insupportables. C'est ce qui fait dire à certains graveurs : <.< Parlez-nous des vieux maîtres qui sont morts; ceux-là, on peut les interpréter comme on veut, ils ne réclament pas I »

A l'exposition des Estampes du Siècle, faite en 1887, dans la galerie Georges Petit , le Gustave ^\\isa d'Henriquel était une des planches devant lesquelles le public ne manquait pas de s'arrêter.

38. St.-Jérôme : petite eau-forte in-12, d'après le

Gorrège.

39. La Ville de Métapoute : fleuron d'après le duc de Luynes ; aquatinte , in-4.

■~i Ter

40. Gromwell devant le cercueil de uharles 1 : Paul Delaroche : in-fol. en 1., (Goupil).

Le premier état , à l'eau-forte , est le meilleur.

États intermédiaires.

L'état terminé est à l'aquatinte.

41. GROMWELL DEVANT LE GERGUEIL DE GHARLEST: Paul Delaroche: petite eau-forte.

Pièce gravée avec beaucoup d'esprit.

42. Walcher , Statuaire . de trois quarts à gauche .

96 LES GRAVEURS DU XIX^ SIÈCLE,

favoris , grande cravate noire nouée. Dessiné et gravé par H. Dupont, 1832; in-8 , aquatinte.

Etat de préparation, avec essais daquatinte sur la marge inféneure (intéressant). Terminé, avec la signature de Tartiste.

43. M'"'" Pasta : rôle d'Anna Bolena : première planche abandonnée , grand in-4.

Toute la composition indiquée au trait : des caractères sont tracés sur le livre ouvert; filet d'encadrement. (.30 cent. X 2.3 j). La tète et les bras au pointillé ; filet d'enca- drement.

44. M""" PASTA : rôle à' Anna Bolena. Dessiné et gravé 'par H. Dupont^ 1832; seconde planche, publiée . grand in-4. (Rittner).

La tète et les bras au pointillé, l'orgue au trait, sans caractères sur le livre ouvert. La planche couverte à Taquatinle , un peu pâle , essais d"aquatinte sur les marges (29 cent. \ X 23). La planche amenée à l'effet; sans l'indication de Tarchitecture du fond. Avec l'architecture du fond et la signature de l'artiste. Avec la lettre.

45. Bazoin : de trois quarts à gauche , cravate blanche. Dessiné et gravé par H. Dupont, 1833 ; in-8 . à l'aquatinte.

Quatre essais État avec la signature.

46. Desfontaines (Louiche), botaniste, 1750-1833: d'après M'"^ de Mirbel. De face, ruban à la bouton- nière , in-8 ovale , 1835.

47. Mansard et Perrault : gravé à Veau-forte par H. Dupont, d'après Philippe de Charapaigne ; in-8 en 1.. 1835. ( Pour les Galeries de Versailles. )

De cette petite pièce , très estimée , il existe une repro- duction , un report sur pierre.

HENRIQUEL. 97

48. L'Ecole turque : Decamps; eau-forte in-4enl., 1835. {L Artiste.)

kyeo, la signature à la pointe. Avec les noms d'artistes au trait. Avec la lettre. Avec l'adresse de 1" Alliance des Arts.

49. SEGUR (Le lieutenant-général comte Philippe de) , membre de l'Institut , pair de France , assis à son bureau. Dessiné et gracê par Henriqiiel- Dupont , 183G ; in-fol. à claire-voie.

Eau-forte. Trois états avant que la tète et les mains soient entièrement couvertes. Terminé ; signature de Tartiste à la pointe. Avec la lettre.

50. LOUIS-PHILIPPE F^ roi des Français : Gérard ; in-fol., 1837. (Chalcographie.)

Eau-forte. Trois états plus avancés : avec l'habit d'uni- forme de la garde nationale , à plastron boutonné par deux rancis de boutons. Etat avec l'uniforme brodé à un rancr de boutons ; avec les noms d'artistes. Etat avec la lettre.

51. LE DUC D'ORLEANS: en pied, en uniforme de lieutenant-général, d'après Eugène Lami ; gd. in-4.

52. VERNET (Carie): daprès Paul Delaroche; in-12. Eau-forte.

Eau-forte d'un trait extrêmement léger; sur la marge du bas, à peine lisible, l'inscription Dessiné par Paul Dela- roche, Gravé par H. Dupont, à Veau-forte, trait carré. Reprise des travaux, avec le fond, l'inscription modifiée : Gravé à Veau-forte, par H. Dupont 1838. Terminé, la date changée, 1837, double trait carré. (C'est le bel état.) Dans U Artiste, avec le nom du personnage.— Cadre eflacé, noms d'artistes au trait; en haut : Classiques de la Table.

53. Pastoret, première planche abandonnée: Paul Delaroche ; grand iu-4.

Eau-forte. (31 cent. X '24, et hauteur aux témoins 48^). vni T

98 LES GRAVEURS DU XIX** SIÈCLE.

54. PASTORET (Claude-Emmaiiuel-Joseph-Pierre, marquis de), chancelier de Erance , ministre d'État , assis , en robe : Paul Delaroche ; grand in-4 , 1838.

Eau-forte. Deux états plus avancés, avant l'indication du fond. Avec l'indication du fond; le front est blanc. Terminé, avec les noms d'artistes au trait, 1838. Avec la lettre. (Cette planche mesure 29 cent. X 22 -^ ; hauteur aux témoins 44 •^.)

55. GHÉNIER (André), peint à St.-Lazare , le 29 messidor l'an 2 , par J.-B. Suvée ; in-12 , 1838.

56. Le duc de Montpensier : profil à droite ; imita- tion de crayon , d'après un dessin du prince. Première planche , abandonnée ; grand in-8 (H. au trait carré 18 cent. J).

57. Le duc de Montpensier : même dessin que le précédent ; seconde planche , in-8.

État: 17 cent, j de haut, trait carré. Autre état: 15 cent, j de haut ; double trait carré. Sur la marge infé- rieure: Fac-similé d'un profil de M. le duc de Montpensier , dessiné par lui-même et gravé par H. Dupont.

58. Allier (Achille). Dessiné et grave par H. Dupont ; eau-forte , in-4 à claire-voie , 1838.

A. Allier, auteur de V Ancien Bourbonnais^ mort à 38 ans.

59. Chenavard ( Aimé ) , architecte-graveur. H. Du- po7it, 1839 ; eau-forte , in-4.

Aimé Chenavard, à Lyon en 1798, mort en 1838, auteur de XAlhum de V Ornemaniste^ de Tapisseries et Décorations intérieures., de titres pour L" Artiste et de diverses vignettes Ornemaniste très surfait par ses contemporains. Ne pas le confondre avec Antoine Chenavard, frère du peintre.

60. Relance du SangUer : Jadin , eau-forte, in-8 en 1. (VArtiste.)

État avec la signature à la pointe. État avec la lettre : Classiques de la Table, 3'^ édition.

HENRIQUEL. 99

61. LORD STRAFFORD: P. Delaroche ; in-foJ. en 1. (Goupil).

Quatre états de préparations. Deux états avant toute lettre.

62. La princesse Marie d'Orléans, enfant, dessinant ; d'après Ary Schefter, fac-siniile de crayon ; in-4.

Avant toute lettre. Avec les mono{^ramnies A. S. et H. 1).

63. Michel- Ange donnant ses soins à son domestique malade : Robert-Fleury ; in-4 en 1.

64. CHRISTUS CONSOLATOR : Ary Scheffer ; in-fol. en 1. 1842, (Goupil). Le tableau appartenait à la duchesse d'Orléans.

Etat d'eau-forte. Deux états avant le fond. État avec le fond, avant le cadre. Deux états avec le cadre et le titre Le Chrnst. Trois états avec la tablette blanche , le titre ayant été enlevé. Etat avec le titre Christus Consolator.

65. Henri de Bourbon , roi de Navarre (Henri IV , jeune) : dessiné par un artiste contemporain, d'après un dessin de la collection Hennin, in-8, 1845.

L'ovale du portrait seul, in-12. Avec le cadre, avant la lettre. Avec la lettre.

66. Pierre le Grand : Paul Delaroche ; in-fol., 1842. (Gâche.)

Préparation des vêtements et du fond. Trois états avec travaux sur la tète et les mains. Terminé, avant toute lettre. Avec la lettre. Travail très régulier.

67. L. F. BERTIN AÎNÉ : Ingres ; in-fol.

Etat de préparation, au fond blanc. Etat, la planche couverte, moins la cravate et les clairs du visage. État inachevé , à la cravate blanche.

100 LES GRAVEURS DU XIX^ SIECLE.

Comme sujet, une des estampes les plus caractéristiques du siècle, si Ton s'amusait à la regarder à un certain point de vue, en oubliant que Ton a devant soi un portrait et que le personnage a un nom propre. Mettons que la planche porte pour titre : La Bourgeoisie. Dès lors, quel chef- d'œuvre de typifieation ! Comme cette Bourgeoisie se carre sur son fauteuil ! Quel orgueil en pensant qu'elle a abattu une monarchie, et pourquoi?, pour avoir l'occasion de prendre, elle , cette attitude dans ce fauteuil qui est le plus beau jour de sa vie ! En même temps, quel air de menace pour ceux qui désormais , imitant son exemple, manifeste- raient l'envie de s'asseoir à leur tour sur ledit siège ! Elle semble peu se douter qu'en 1848 une simple chiquenaude...- A moins que. le pi'cvoyant, elle ne pense à renverser la République ou à ébranler le second Empire {Déjà!)

INIais ne plaisantons pas : il s'agit bien d'un portrait, et d'une oeuvre d'Ingres admirable !

68. GRÉGOIRE XVI : Paul Delaroche ; in-4 , 1845.

État avant la planche coupée. H. 41 cent.

69. TARDIEU (Alexandre) , graveur , membre de l'Institut , 1756-1844 : Ingres ; in-4.

Eau-forte (état très intéressant). ~ Terminé , avec les noms d'artistes en caractères penchés ; avec la légende A. Tardieu , graveur , etc. Tirage postérieur dans la Gazette des Beaux-Arts , avec le titre A. Tardieu et les noms d'artistes en caractères droits.

70-72. Spécimens de gravure pour VHémicycle.

70. Rubens , in-4.

71. Bellini, in-4.

72. Fragment de vêtement.

73. LA DUCHESSE D'ORLÉANS (Anne de Raden- Baden, belle-tille du Régent). Henriqiiel-Dupont, 1846 ; médaillon in-8 dans un cadre de filets, in-4. (Chalcographie).

Eau-forte , le nom du personnage en lettres grises. Terminé.

HENRIQUEL. 101

74. Molière : assis à sa table de travail , d'après Ingres. Première planche , abandonnée ; in-4. (H. 20 cent, au trait carré).

Deux états d'eau-forte ; la tête est simplement tracée au trait.

75. MOLIÈRE : assis à sa table de travail . d'après Ingres. Seconde planche. 1844 ; in-4 (H. 19 cent. J an trait carré).

Deux états d'eau-forte; la tête est bien indiquée. Terminé , sans aucune lettre. Avec les noms d'artistes : le nom de Molière est en grandes lettres formées d'un seul trait. (Bel état). Publication dans le Plutarque Français. Signatures d'artistes au trait : le nom de Molière en petites lettres au double trait. Filet d'encadrement enlevé.

76. Mirabeau a la tribune : Paul Delaroche. Pre- mière planche inédite ; in-4 (22 cent. -I- X 16).

77. MIRABEAU A LA TRIBUNE : Paul Delaroche ; deuxième état.

Eau-forte ; avec les signatures à la pointe. Le devant de la tribune couvert de tailles verticales. Le personnage plus avancé Le devant de la tribune est blanc. (Bel état). Le devant de la tribune ombré de tailles verticales et diagonales. Avec le fac-similé de la signature de Mirabeau sur la marge inférieure. Le trait carré enlevé ; avec le nom du personnage ; noms d'artistes au trait. Publication dans le Plutarque Français. Avec l'adresse Geny Gros^ imp.^ rtie du Plâtre ,28; la planche est usée.

78. La duchesse d'Orléans (Princesse Hélène) : petit médaillon in-18 dans un cadre carré ; signé : H. D.

79. BRONGXIART (Alexandre), membre de l'Acadé- mie des Sciences, Directeur de la Manufacture royale de Sèvres , 1770-1847. Dessiné en 1836 , gravé en 1850 ; in-4.

Eau-forte.— Avant la lettre.— Avec le nom du personnage.

102 LES GRAVEURS DU XIX* SIECLE.

80. Le Comte de Lai^boisière , premier inspecteur général , commandant en chef l'artillerie de la Grande Armée ; il se sépare de son second fils Ferdinand, tué une heure après dans une charge de cavalerie à la bataille de la Moskowa. Peint par Gros en 1814; in-fol.

Etat d'eau-forte signé H.B. à Vichy 1846. Reprise des travaux, état daté 1846-47. Terminé en 1852.

81. L'HÉMICYCLE DU PALAIS DES BEAUX- ARTS: P. Delaroche , en trois planches in-fol., donnant un développement de 2"\60 de large sur 56 cent, de haut. ( Goupil. )

II y a un état d'eau-forte, (par fragments).

Le catalogue Goupil cote 1000 fr. les épreuves d'artiste , 800 fr. les épreuves avant la lettre , 200 et 150 fr. les épreuves avec la lettre sur papier de Chine et sur papier blanc. Mais il faudrait voir quel serait actuellement le cours en vente publique.

Dans la Gazette des Beaux-Arts , Charles Blanc consacra à cette estampe une étude, dont nous voulons citer quelques parties.

Après avoir fait cette remarque très-juste : Que la grande renommée de Paul Delaroche tient d'abord à ce qu'il a été plus que personne de son pays et de son temps, ensuite à ce qu'il a eu la chance d'avoir pour interprètes les plus habiles graveurs ; que si la fortune d'un tableau appelle et commande le graveur, le graveur agrandit et propage la fortune du tableau ; après avoir décrit et analysé le vaste et célèbre sujet, il dit :

« Ce qui a consacré la fortune de Y Hémicycle^ c'est la » magnifique estampe qu'en a gravée Henriquel-Dupont. » Quand nous la revoyons sur le cuivre du graveur, la com- » position de Paul Delaroche nous semble encore plus digne » et plus haute. La variété des costumes était dans la » peinture une gêne ; elle embarrassait l'harmonie ; elle » sollicitait et pouvait fatiguer le regard par une infinité de » teintes voyantes , tandis que dans la gravure , tous ces » tons ramenés à l'uniformité du camaïeu et ne différant

HRNRIQUKL. 103

» plus que par les variantes du noir et du blanc , se tran- » qtiillisent, se marient et se fondent de manière à restituer » au tableau sa grandeur en lui donnant plus de tenue, et » en subordonnant la coquetterie des localités à la dignité p de Tensemble. . . .

» Que d'habileté, que de souplesse, que d'esprit dans la » traduction ? Chaque figure est rendue par un travail qui » s'accorde avec le sentiment du peintre et le rappelle ; » chaque personnage est, pour ainsi dire, enveloppé, » habillé du système de tailles qui convient à son caractère; y> chaque costume est attaqué d'une pointe libre qui se joue » dans les plis de la soie ou du velours. ...»

Voici encore un passage de Ghai'les Blanc dont nous recommandons la lecture :

« Une autre nouveauté remarquable dans la gravure » d'Henriquel-Dupont , c'est l'économie du système, c'est » l'art de laisser travailler le papier. Depuis Marc-Antoine, » on a vu la gravure se compliquer de plus en plus, multi- » plier ses tailles, les croiser en tous sens, et faire dispa- » raîtrc presque partout la blancheur du fond. Cette méthode, » qui dévorait des années entières de labeur avait, en outre, » l'inconvénient d'attrister la planche, de lui prêter un » aspect pénible. Aujourd'hui, grâce au brillant exemple » qu'a donné Henriquel-Dupont, nos graveurs pourront » mener à bien une grande estampe , sans y épuiser leur » patience et leurs forces. ... La peinture originale, par le » ton blond de l'architecture et du ciel , se prêtait à une » gravure peu chargée. Henriquel-Dupont en a profité pour » abréger sa besogne , et, comme des figures entièrement » couvertes de tailles eussent été pesantes et invraisem- » blables sur un fond lumineux , il a ménager dans les » draperies de grands clairs. ... Au lieu de discipliner ses » tailles avec une austérité académique , il a laissé courir » sa pointe avec liberté.... 11 est allé jusqu'à laisser intactes » en quelques endroits les préparations de l'eau-forte. . . . » Bien des morceaux, et des plus importants, ont été rendus » hardiment par une seule taille. »

82. RACHEL (M^"«), de la Comédie - Française ; H. Lehmaun; tête in-8 dans un cadre de filets, in-4, 1852. (Goupil.)

Eau-forte. Terminé . avec un seul filet de cadre . les

104 LES GRAVEURS DU XIX' SIECLE.

noms d'artistes à la pointe. Avec trois filets de cadre, les noms d'artistes au trait (Goupil). Publié dans L'Artiste.

83. BUTTURA (Eugène), pensionnaire de Técole de Rome : Paul Delaroche , eaù-ibrte , in-8 , 1852.

Eau-forte. Terminé.

84. SAUVACTEOT(Ald^«-Chi^^) , de l'Académie royale de musique. Dessiné en 1833 et grave en 1852, par son ami Henriciuel Dupont. Le célèbre collec- tionneur est debout , une calotte de velours sur la tête , tenant un plat et une aiguière. In-4.

Eau-forte. Reprise des travaux dans la tête. Avec la lettre.

85. RATTIER (Joseph), i?o//?eiS^4, Paul Delaroche, assis dans un fauteuil , les mains croisées. Il porte des lunettes. Gravé en 1853; grand in-8.

Eau-forte. Terminé , avec le nom du personnage.

86. La Vierge et l'Enfa>;t-Jêsus, dessin de Raphaël du Musée du Louvre, grand in-4, 1854. (GoupiL)

Deux états de préparation.

87. L'EXSEVELISSExMENT DU SAUVEUR : Paul Delaroche ; in-fol. en 1., 1855. (Goupil.)

Deux états de préparation (très intéressants). Deux états plus avancés. Avec les noms d'artistes à la pointe.

88. MOÏSE EXPOSÉ SUR LE NIL : Paul Dela- roche. In-4 , 1856. (Goupil.)

Trois états de préparation. Etat avant toute lettre.

89. Ary Scheffer , d'après L. Benouville : il est assis et tient son monocle de la main droite ; hi-4. (Goupil.)

Avant la lettre. Avec la lettre.

HENRIQUKL. 105

90. Le Prince impérial: Dubufe , 1859, grand in-8 ovale. (Goupil.)

Eau-forte. Avant la lettre. Avec la lettre.

91. Le Comte Ducjiatel : H. Flaudrin; in fol., 1863.

Etat de i)réparation. Etat avant toute lettre. État avec les noms d'artistes à la pointe.

92. SEILLIERE (Ernest), de face, assis à son bureau. Henriquel-Dapont , 1865 ; in -4.

Eau-forte; trait carré. Terminé, avec la lettre, filets d'encadrement.

93. MARIAGE MYSTIQUE DE Ste-CATHERINE :

le Corrège (Louvre) , grand in-fol. carré , 1867. (Goupil.)

Huit états d'essai. État terminé avant la lettre.

94. LES PÈLERINS D'EMMAÛS : Paul Véronèse, grand in-fol. en 1., 1869. (Chalcographie.)

Quatre états de préparation avant les fonds , et deux avec les fonds. Ces états sont d'un grand intérêt. Etat avant toute lettre. Avec les noms d'artistes à la pointe. Avec les noms d'artistes au trait. Avec la lettre.

95. Le Comte de Montalivet : assis devant le buste de Louis-Philippe, in-4 (H. 22 cent.)

Eau-forte. Terminé.

96. Le Comte de INIontalivet : même dessin que le précédent. Henriquel - Dupont , 1869, in-8 (H. 17 cent.)

Eau-forte. Avec la signature de l'artiste. Avec la lettre.

106 LES GRAVEURS DU XIX" SIECLE.

97. RoTHSCHii>D (le Baron James de) , d'après H. Flandrin : in-foL, 1873.

Préparation du vêtement. Avec la tête et les mains. Avec le fond. Terminé.

98. >P"« Sainte-Claire-Deville : la tête penchée , le menton appuyé sur la main gauche. Henrùp.tel - Dupont, 1870: médaillon in-18.

Eau-forte. Terminé.

99. Jeanne d'Arc : Benouville , première planche, abandonnée : in 4. sans trait carré.

Etat d'eau-forte. Etat avec reprise des travaux.

100. Jeanne d'Arc : Benouville , seconde planche , publiée ; in-4, avec trait carré.

Etat d'eau-forte. Etat tej-miné.

101. Les Cinq Saints : Raphaël, in fol.. 1876. (Société française de Gravure.)

102. Cavelier (P.-J.), statuaire, membre de l'Institut, d'après Dupuis . in-fol., 1876. burin libre.

Etat d'eau-forte, la physionomie entièrement difierentc de ce qu'elle est ensuite. Reprise do la figure ; avant le socle de la statue dans le fond. On voit le socle de la statue avec le nom du personnage.

103. Le Vicomte Henri Delaborde , membre de l'Institut . secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux- Arts , conservateur des Estampes à la Bibliothèque nationale. Henriquel-Dupont , 1877, grand in-4 , burin libre.

p]au-forte. Reprise des travaux. Terminé , avec le nom du personnage.

HENRIQLEL. 107

104. PÊTÊTOT (le Père), supérieur général de la (Congrégation de l'Oratoire , 1879 : in-12.

105. Molière, d'après Mignard . in -fol. (Société française de Gravure.)

Eau-forte, au simple trait. Deux états, la tête avancée, filets d'encadreuient. Avec le cadre, sans aucune lettre.

106. La \'ierge de la maison d'Orléans : Raphaël , in-fol.. gravé de 1878 à 1882. (Id.)

Cinq états de préparation. État la planche couverte. Trois états plus avancés. État terminé avant toute lettre.

107. Les Exilés : Delanche (le Christ accueillant une mère et ses deux enfants ) , grand in-8.

108. DUiMAS (J.-B.), secrétaire perpétuel de lAca- déinie des Sciences, de l'Académie française, 1880- 1884. H.-Duponl . Î884, in-12.

Eau-forte. Reprise des travaux , les angles de fenca drement sont blancs. Terminé, la légende sur le cadre.

109. PASTEUR, secrétaire perpétuel de l'Académie

des Sciences, del'Académie française; de troisquarts

à droite, rosette à la boutonnière ; 1884. ln-12.

Deux états de préparation . l'ovale seul in-18. État avec le cadre, in-12. la tablette blanche. Gravé par Henriquel à 87 ans 1

110. Mgr. Perraud , de l'Académie française, in-8.

111. Le cOxMTE de Paris, médaillon in-12 dans un cadre in-8 aux armes de France.

112. Thureau-Dangin (Paul), gendre du graveur; Je corps de face , la tête de trois quarts à droite , la main droite appuyée sur une chaise ; ruban à la

108 LKS GRAVEURS DU XIX^ SIECLE.

boutonnière. A ses petits enfants le grancVpère , Henn'quel -Dupont . 1884 . médaillon in-12.

Le médaillon seul. Avec le cadre.

113-115. Trois petites pièces commémora tives de morts (les petits enfants d'Henriquel).

113. Stp -Cécile au tombeau, Anima dulcia d'après

Madenie, in-18 en 1., 1884.

114. S"s Ludovicus . vignette in-18.

115. Louise-Cécile^ 1883-1886. Médaille repiésentant des mains qui s'entrelacent, in-18.

Diverses estampes gravées d'après les dessins d'Hen- riquel.

L'Atelier de Bervic, fait par Dupont , Taurel, se. in-4en 1.

Bossuet, Montaigne, gravés par Gaitte et J.-J. Leroy pour le Plutarque Français , 1""^ édition. ( Il y a deux éditions de cet ouvrage ; la première publiée par Ed. Mennechet (Crapelet, 1835-1841, en huit vol.) . portraits gravés par Bein, Dequevauviller, Gaitte, Migneret, Allais, Gontenau. A.Boilly, Delaistre , Lefèvre, Lorichon, Geille Leclerc, Durand, M^^He André, Butavand, Blanchard, etc. La seconde édition du Plutarque Français est faite par Hadot (1844-47, en six vol.). Elle est illustrée, partie avec les portraits de la première publication retouchés, partie avec des portraits nouveaux, parmi lesquels on remarque: Jeanne cVArc , Poussin , Lesueur , Molière , La Fontaine , Racine., d'après Ingres. parPollet, Baudran, Laugier, Henri- quel, Dien ; Rabelais, Calvin. Régnier, d'après Delacroix, par Wacquez : Pascal, Mm« de Sévigné, Massillon, d'après H. Flandrin ; Voltaire . Rousseau , d'après Gleyre ; Bona- parte . Xapoléon . d'après Raffet ; Corneille , d'après Meis- sonnier par Lestudier-Lacour; Mirabeau, d'après Paul Delaroche par Henriquel.)

Hoffmann, gravé par Pelée, in-8.

MeUe Charles Lenormant, gravé par M*"® Girard

Mainnemare , lithographie par Aubry-Lecomte.

Le docteur Gh. Petit, médecin, inspecteur des eaux de Vichy, lithographie par Léon Noël.

Henriquel a surveillé la gravure des œuvres suivantes : Illustration de Bida pour la grande édition de Musset.

HKNRIQl'KL. 109

Galerie de portraits pour servir à V Histoire de Louis XVI par M. de Beauchesne (Pion 1861), 6 portraits par Danguin, Fleischmaun, Levasseur. Rousseaux.

Portraits pour V Histoire (les Princes de Coudé par le duc d'Aumale, gravés par Danguin, Fleisehmann , A. et J. François.

HÉREAU (Jules) , peintre , à Paris en 1839, mort en 1879.

Eaux-fortes.

Les Moutons de Claudine , 1863. Mon âne. Un vieux Pêcheur. Une station d'omnibus à Batignolles , effet de neige , 1874.

HERKOMER (Huber), peintre, à Munich, travaillant à Londres. 11 a gravé d'importantes eaux-fortes :

Souvenir de RembromcU (tète de vieille femme) , in-4. Welsh Woman , grand in-4. The Swing (femme se balançant) , in-fol. Quarelluiy^ in-fol. In trouble, grand in-8. Waiting for reliefs (mendiants), in-4. Orjjhans, in-8. Granny's story ^ in-4. Grâce hefore meal^ in-4 en 1. Ces planches ont été publiées par Goupil.

Tennyson, tète grandeur nature, in-fol. , 1879.

Richard Wctf/ner , in-fol.

Portrait &"" Herkomer et sa jiUe . jolie pièce.

Etc. (^).

(M Sur Herkomer , voyez : Les Grands Peintres français et étrangers (Launette et Goupil, et Les Lettres et les Arts (Boussod-Valadon).

110 LES GRAVEURS DU XIX-^ SIECLE.

HERSENT iLouis), peintre, 1777-1860, a lithographie :

Phiuches pour le Voyage dans le Levant, du comte de Forbin.

Choix de sujets tirés des contes de La Fontaine et exécutés en lithof/j-aphiespar Hersent : couverture et 10 p. in-4(Delpech), 1818.

Théocrite, in-4 en 1. Ruhen et Pola. Les Baigneuses , iii-4 en 1.

Mig) -ation des he) ^gci 's piémontais , 1 830 .

Leduc de Bordeaux et Mademoiselle ^ enfants^ in-4 (Delpechj , 1821 ; jolie pièce , intéressante.

Beaunier (?J, Hersent à son ami, in-4, 1821. Cardinal de Cl cj 'mont-Tonnerre. IJEvêque d'Hemiopolis. Casimir Périer ^ député de la Seine, Hersent, delin. et lith., in-4, 1830.

On connaît de Hersent une eau- forte: son por- trait ('?), Hersent aqua-forti ^ in-12, exécuté d'une pointe très vive.

Les tableaux de Hersent ont été gravés par Pierre Adam, Gelée, Henriquel, Laugier, Al. Tardieu, etc.

HERVIER (Adolphe;, à Paris en 1821. mort en février 1879 , peintre de paysage , fils d'un peintre élève de David (*) . a fait de la lithographie et de l'eau-forte , de 1840 a 1875.

^•) On a d'Hervier père des modèles de dessins, gravés par Girard, etc.

HERVIER. 111

Son œuvre gravé , à peu près ignoré , est une bonne fortune pour l'iconographe , qui peut s'offrir la petite gloire de le découvrir. Quand l'Amérique est connue, les explorateurs se rabattent sur la découverte d'un lambeau de terre polaire ou d'un îlot en Océanie ; de même en art . quand tout est dit sur les maîtres , on dirige ses fouilles vers les oubliés et les dédaignés.

Hervier a été découvert par Théophile Gautier dès 1856, par Champfleury, Burty (^) : il méritait de l'être. En dehors de ses tableaux , il a laissé de belles aquarelles , des lithographies au crayon ou lavis qui ne sont pas sans intérêt; enfin, des planches assez curieuses joliment exécutées à l'eau-forte, relevée d'aquatinte et de roulette. Il avait du talent : un rien de plus et il fût devenu quelqu'un ; mais il ne put franchir cette limite.

x\près avoir inventé Hervier , il faut résister à la tentation de le mettre en lumière plus quïl ne convient. Dans ses lithographies et ses eaux-fortes,

(') v> La manière et le choix de compositions de M. Hervier sont connus, -> écrivait Ph. Burly en 1876. ^> En vain, depuis 1838, les divers pelotons '^ d'exécution qui se sont succédés sous le titre officiel de jurys se sont >■> transmis le mot d'ordre et ont refusé vinijl-trois fois cet artiste. Son •^ œuvre est classé. -^

Infortunés Jurys ! 11 y a des jours l'on serait presque tenté de les défendre. Sont-ils sévères? on les accable. Faciles? on les conspue. L'Ins- titut? c'est une Église fermée. L'État? il n'a pas qualité pour juger les œuvres d'art. Le libre suffrage des artistes? ils se repassent entre eux la casse et le séné des admissions et des médailles. . . .

Quoi , alors? Infortunés Jurys !

112 LES GRAVEURS DU XIX" SIÈCLE.

son répertoire est peu relevé et peu varié : un bateau dépêche , très gentiment tourné d'ailleurs ; une maison à pans de bois , une ferme ; une femme toujours la même et d'un singulier aspect , vieille « pipelette » qui tourne à la mégère ; un enfant , du type que le populaire appelle irrévérencieu- sement un «gosse». Bref, du croquis, de ces petits sujets peu marqués, avec lesquels l'amateur ne fait pas une collection d'estampes. Deux ou trois fois des scènes des barricades de Juin. Mais ce qui manque, c'est la pièce topique, décisive. On sent chez Hervier Tinfluence d'Isabey , son maître, et de Chien-Caillou, son ami. De fait, Hervier, un irrégulier, un malheureux (il était réduit, dit-on, à faire des fonds de paysage pour des peintres) , fut comme un second Chien-Caillou amélioré par Isabey. f)

1. Croqim de voyage de 1843 , gravés sur acier à Veau-forte, album in-4, deSgriffonnisin-S ou in-12, en h. ou en 1. (Chez Alexis Febvre.)

2-52. Eaux-fortes DIVERSES , 1840-1875.

Les eaux-fortes d'Hervier ont le caractère d'essais intimes, et ne se sont guère répandues de son vivant. Mais une

(') 0 Grand , fort, avec une démarche timide , la parole un peu embar- >■> rassée, le visage triste, des yeux noirs, longs et jetant des éclairs comme o ceux d'un oriental. On dirait un noyé qui revient à la vie. Ainsi que •^ toutes les originalités contemporaines, le public la en horreur. W vit dans " un taudis rue des Martyrs et se délasse dans les caboulots sinistres des '^ boulevards extérieurs. » ( Burty, préface du catalogue d'une vente faite par Hervier en 1876.)

HERVIER. 11

o

partie de ses cuivres appartient à un éditeur qui vient d'en faire un nouveau tirage , sous le titre :

Album Hervier, suite de 43 planclies dessinées et gra- vées par Ad. Hervier., vers 1840 à 1800 ; publiées en 1888 par L. Joly, libraire, 19, Quai St. -Michel. Tirage à 250 ex.; prix 40 à 80 fr. suivant les papiers.

Petit portrait d'Hcrvier , coiffé d'un chapeau mou , signé Discart 85 : même type que le portrait d'Hervier par Gattelain.

Voici le détail des planches publiées par Joly : il donnera ridée des sujets familiers à Hervier :

1. Maisons d'un village, et dans le bas quatre études de figures , dont une femme qui tient un balai et un enfant qui écrit sur un mur le nom à" Hervier. In-8 en 1. 2. Une femme qui lave son linge et un gamin : daté 47, in-12. 3. Maison normande , in-8. 4. Bateau de pèche marqué H. 40., au fond le quai d'un port et un clocher, 185 1 . in-8. 5. Femme fouettant un enfant. In-18. 6. Devant une ferme, 1847., in-4 en 1. 7. Rue d'un village, in-12 en 1. 8. Deux croquis en sens contraire : femme tenant un panier : femme portant une petite fille sur le dos, 1852., in-12. 9. Bateau à sec devant des maisons de pêcheurs, ln-18. 10. Croquis divers, têtes, 47 \ in-18 en 1. 11. Intérieur de ferme : femme examinant un potiron, enfant, etc., in-8 en 1. 12. Scène de barricade. Juin 1848 ^iii-i'Z. 13. Marchande de poisson, 50, in-32. 14. Barque de pèche tirée sur le sable , une autre debout à sec sur la droite ; in-12 en 1. 15. Trois croquis d'une femme tenant un petit enfant; ces trois croquis sont disposés en sens différents, 1855, in-18. 16. Barque de pèche 746 et moulins, in-8 en 1. 17. Maison normande, in-18. 18. Dans une rue sombre des femmes avec des enfants, des poules, un petit enfant accroupi, etc.; in-4 en 1. 19. Paysannes donnant à manger aux poules, in-18. 20. Paysage avec un moulin, in-8 en l. 21. Marché dans un port normand, 48, in-12 en 1. 22. Barque de pèche au sec, marquée PO 46. in-32. 2i->. Paysanne debout, occupée à. . . expulser le superflu de la boisson. Paris, 50. 24. Vue de maisons avec deux moulins, Paris, in-8 en 1. 25. Deux bateaux de pêche sur le sable, penchés vers la gauche, in-8 en 1. 26. Fennne fouettant un enfant; autour, divers croquis, têtes, trois cochons; 54., in-18. 27. Quatre croquis : femme avec un panier au bras, femme tenant un enfant, deux cochons, 1848, in-12 en 1. 28. Paysanne

VIII 8

114 LES GRAVEURS DU XIX^ SIECLE.

tenant un bâton; deux croquis, 14 Juin 1847^ in-18. 29. Deux bateaux à voiles sur le sable avec trois canots ; in-8 en 1. 30. Maisons et deux moulins, 1847, in-12 en 1. 31. Maison normande, 48^ in-18. 32. Bateau de pêche 26 T longeant le quai d'un port, in-8 en 1. 33. Croquis : femme torchant un enfant, femme portant un enfant , trois têtes, 50^ in-12 en 1. 34. Foire de village avec baraques foraines Coutancesl848^ in-8 en 1. 35. Fomme lavant dans un baquet (la femme est jeune, le fait vaut la peine d'être signalé). 54, in-12. 36. Femme pieds nus, tenant une raie et d'autres poissons. In-18. 37. Griffonnis, on y distingue une porte. 38. Trois croquis : bateau, femme tenant deux seaux, homme en chapeau à larges bords, 1848^ in-8 en 1. 39. Femme portant un petit enfant posé sur une charrette à bras, femme dans sa basse-cour, Paris 1860 . in-8 en 1. 40. Femme assise , avec un enfant près d'elle à terre , un coq perché sur une table , Rouen 1845 , in-18. 41. Croquis : Femme tenant une paire de souliers, fenmie les poings sur les hanches, etc. ^ 1850 , in-18. 42. Femme tenant des poissons d'une main, et de l'autre un panier, 1854, in-32. 43. Marché normand, sur l'enseigne d'un magasin, à gauche est le nom Hervier ; 1848^ in-12 en 1. Voici maintenant d'autres eaux-fortes d'Hervier : 44. Quai d'un port normand, bordé de vieilles maisons à droite, avec des bateaux à sec, au fond à gauche un clocher, 1841, in-8 en 1. 45. Canot de pêche au sec devant des maisons, 47, in-12 en 1. 46. Femme puisant de l'eau dans un abreuvoir; derrière elle un cochon; fond d'arbres, in 8 en 1. 47. Village sur le bord d'une rivière qui coule à droite; grand ciel nuageux; in-8 en 1. 48. Intérieur de ferme, avec paysan assis devant une table, près d'une grande cheminée, une scie est accrochée au plafond, in-8 en 1. 49. Intérieur d'église, avec une femme assise ; in-8. 50. Bateau de pêche tiré sur la grève, à gauche; à droite silhouette d'autres bateaux avec leurs voiles; effet de soleil couchant, in-8 en 1. 1875. 51 . Deux bûcherons tirant sur des cordes pour abattre un arbre, 75, in-8. 52. Dans une boucherie une femme entre à gauche , portant deux seaux; sur Tétai est une petite fille; grand in-8 en 1. , aquatinte.

53. Les Barques de pèche. Elles sont dans un port normand , on voit un clocher dans le fond : au

HERVIER. 115

premier plan , à côté des barques , sont des paniers de poissons , des raies , etc. In-4.

54. LA TEMPÊTE. Adroite, une vieille maison à pan de bois, au bas de laquelle est le mur d'un quai. Sur le mur, on voit une femme debout. Plus à droite sont d'autres constructions , et Ton distingue deux personnages qui remontent emportant un noyé. Toute la partie gauche de l'estampe est remplie pai- un ciel sombre , et par la mer furieuse qui vient battre le mur du quai. In-fol. (H. 50 cent. L. 37).

Cette grande pièce, sinon belle, du moins très curieuse,

et qui montre bien la double influence d'Isabey et de Brcsdin^ est d'une insigne rareté. Nous l'avons vue dans la collection Ghampfleupy, en deux états; à Teau-forte, toute la planche claire ; 2" reprise à l'aquatinte, amenée à l'effet sombre et presque fantastique; dans le paquet de mer qui vient frapper le quai , des blancs ont été enlevés dans l'aqua-tinte comme par de vigoureux coups de grattoir.

55-56. Petit Canot de St.- Valéry, in-4 (Gadart). Une Barque à marée basse , in-4 en 1. (GadartJ.

57-80. Lithographies artistiques, composées et des- sinées par A. Hervier, album de 12 pi. pour 10 fr. (Chez Latouche , papetier). Second album (Id.)

Les lithographies des albums Latouche sont in-4 et marquées Auy Bry ; elles sont généralement au lavis sur pierre.

Les sujets sont du même genre que ceux des eaux-fortes : vieille femme lavant son linge, vieille femme dans une boucherie , ferme et arbres , étable à porcs , vieille femme tirant au puits, vieux paysan traînant un fagot, bateaux sur la grève, taillis, femme à la porte d'une ferme, bateaux à sec devant des maisons de pécheurs, vieille femme et enfant avec un cochon, vieilles femmes au marché, cheval buvant barricade de 1848, etc. '

116 LES GRAVEURS DU XIX^ SIÈCLE.

81-92. Paysages , Marines , Baraques , album de 121ith., 1852. (Chez Lebrasseur.)

Les lith. 1 à 4, portent le titre Paysage ; 5 à 8. le titre Marine , 9 à 12 , le titre Baraque.

93-94. Les Misérables : La Mendiante: lith.. 1870.

HESELTINE (Johx-Postle) , à Londres en 1843. Il est agent de change et collectionneur, et possède une superbe galerie de tableaux, dessins, estampes . objets d'art. Artiste-amateur, il a gravé à Teau-forte avec talent.

Venke from the Lido (publié dans VArt). Ranwjate Harhoiir et Witley Churchyard (dans The Etcher). Grave P<2r^(dans V Art Journal). Salishuo^y (dans le Portfolio).

Suite de treize eaux - fortes , publiées par Noseda, à Londres.

Diverses eaux- fortes inédites.

Heseltine expose à Paris, depuis 1869.

H ESSE (Henri-Joseph) , peintre , élève de David et d'Isabev . à Paris en 1780.

Portraits lithographies.

Son propre portrait, IS'^l.

Le Dauphin, Talleyrand , de Peyronnet , Pastoret, Merlin de Douai. Monge, Comte Dejean, Prince de Léon , Bailly (de Blois) , directeur général du service de santé des troupes régulières de la Grèce, Léon XII , etc.

Modèles de dessin.

HEUKR. 117

HEUER (WiLH.), dessinateur, vers 1820. Lithographies.

Portrait de la reine de Suède, médaillon de profil. Grossetior, avocat. Erard. Jeune femme assise. Vaches, Taureaux , deux Etudes de Taureau : Paul Potter.

Le cheval Néron; Le cheval Tauris; Cheval saiiva<^e ; Cavalerie dans un défilé par un temps de neige : C. Vernet.

Mathilde et Maleck-Adliel : H. Vernet.

HEULZ (Henki). lithographe. Vues de Blarrit: et environs.

.4/

HIBACK, graveur sur bois, vers 1840. Vignettes pour les Physiologies. etc.

HIBON . graveur de trait pour Tarchitecture. Monuments du Bourbonnais ., 1835; Galeries de Versailles , Edifices de Rome par Letarouilly , Notre-Dame de Noyon par Daniel Ramée, etc.

HILDIBRAND , graveur sur bois, élève d'An- drew , Best et Leloir. Illustrations pour la Bibliothèque rose , le Tour du Monde, pour Les Femmes de Mun/er de L. Beauvallet . d'après Eni. Bavard, 1861, pour Les Femmes de Paul de Kork, du même . etc.

118 LES GRAVEURS DU XIX" SIECLE.

HILLEMACHER (Frédéric), graveur à Teau- forte. Encore un de ceux qui ont eu la fortune d'attacher leur nom à un livre illustré fait sur une formule nouvelle 1 Le Molière imprimé à Lyon , pour lequel il a gravé à l'eau-forte des petites têtes de pages ingénieusement composées par son frère Ernest et d'autres artistes , le « Molière d'Hillemaclier » , comme on l'appelle , assurera la survie de son nom. Se faire l'illustrateur de Molière . quel moyen pour un artiste de sauver à tout jamais sa mémoire de l'oubli!

F. Hillemacher avait un goût particulier pour l'exécution des portraits de petit format , d'après des documents originaux. Il eut l'intéressante idée de graver ainsi , d'après des portraits contem- porains , les acteurs et actrices du xvii® et xviii® siècle et du commencement du xix®, en quatre recueils estimés, connus sous le nom de Troupe de Molière, de VoUaire, de Nicolet^ de Talma.

à Bruxelles en 1811. il était entré à treize ans à la Compagnie des Canaux dont son père était directeur; il y resta soixante ans. Ce n'est que dans ses moments de loisir qu'il se consacrait à la gravure ou à la musique. C'était un érudit, très (c moliériste ». Sa famille est d'ailleurs une famille de peintres et de musiciens. Homme aimable et modeste, il vécut heureux, avec une quadruple passion : son foyer, l'eau-forte, Molière et son violon. 11 est mort le 28 octobre 1886.

HILLEMACHER. 119

L'ŒUVRE

DE

FRÉDÉRIC HILLEMACHER,

1-3. Frédéric Hillcmaclier , 1853 , in-8. Le même, coifié d'un chapeau rond , 1864 , in-12. Ernest Hilleinacher , 1843 , in-12.

4-5. LA GRAZIA , giomnelle di Roma, 1846; LA ROSA , giocanetta di Roma , 1849; deux p. in-12.

Ces tètes de femmes sont deux petits chefs-d'œuvre de gravure à Teau-forte.

Nous connaissons un second tirage de la Grazia^ avec le titre Andréa et la date Bastia 1860.

6. Sujets divers, (pièces de petit format).

La Vierge au coussin vert : solari; in-4 et la même, in- 8.

Portrait déjeune homme d'après Francia. 0 salutaris hostia d'après Joanes, 1849. St.-Bruno. Dessin du Carrachc. Le Vidrecome: Téniers. Un Buveur : Id. Paysan appuyé sur un bâton : Id. Joueur de cornemuse : Id. (L'Artiste). Buveurs; Paysan assis: L'Homme à la brebis ; Homme debout : Ostade. Tète de vieillard : Rembrandt. Divers types d'après G. Vischer, Van Vliet , Ad. Brauwcr. Le Confortable hollandais : Van Stry. Poseur d'or : F. H. La Pèche sur le Canal : Van Goyen.

Etc.

Types fianiands d'après F. Faber^ titre et série in-32.

Un Cafetier de Paris en 1754 : Boucher. La Frileuse (Meiifi Meyer) : Prud'hon. Un Supplice à Rome : Géri- cault. Une Cuisine : Wilkie. Le Poseur d'or : Robert - Fleury. La Cungela : Ernest Hilleraacher.

Médailles romaines.

Types orientaux.

120 LES GRAVEURS DU XIX* SIECLE.

7. Portraits , in-8 ou in-12, d'après divers.

Raphaël.— Jean Bellin.— Titien. Charles VIII, d'après L. de Vinci. François T' d'après le Titien. Henri III. Antoine de Bourbon. Jeanne d'Albret. Gaston d'Or- léans. — Marguerite, femme de Philibert II. Simon Vouet.

Ad. Van Ostade. Maréchal Fabert. Riqiiié, jardinier de Boileau. Raymond de La Fage. Lépicié. Profil de Voltaire. Voltaire et Lekain. Nestor L'hôte. Edm. Moore. Locatelli. Appiani. Camuccini. Canova. Gimarosa. Zingarelli. Flora Géraldy. Plonski, peintre-graveur. Norblin , graveur. (Fr. Hille- macher a publié en 1848 le Catalogue de V(Euvre de Xorblin. Sauveur Le Gris, graveur à l'eau-forte. à Versailles, n54-183i. Prud'hon. Xavier de Maistre.

Roland de la Platière, inspecteur des manufactures à Lyon, d'après Lemoine. Bailly. d'après Duplessis. Favras, médaillon d'après David. Robespierre, d'après un portrait de la collection Marcille, première planche, aban- donnée. — Le même . seconde planche , publiée. Saint-Just, d'après David. Lucile Desmoulins. Marat.

Marat dans sa baignoire. Albertine Marat. Meiie de Gorday. Danton, d'après David. Fouquier Tinville. CoUot d'Herbois. Marceau. Louis XVII. Général Dallemagne.

8. La Troupe de Molière. (Lyon , Perrin) , 1858 , ln-8.

Le vrai titre est : Galerie historique des portraits des comédiens de la Troupe de Molière , gravés à l'eau-forte , sur des documents authentiques par Frédéric Hillemacher; dédié à la Comédie-Française. Lyon. Perrin (les planches tirées par Delâtre), 18.58, in-8. Tiré à cent exemplaires.

La première édition de la Troupe de Molière se paie aujourd'hui 100 à 150 fr.

La seconde édition est de 1869.

9. La Troupe de Voltaire. (Lyon , Scheuring , 186L In-8.

Dédié à la Comédie-Française.

10. La Troupe de Talma , notices par E. de Manne ,

HILLHMACHER. 121

avec des portraits gravés à Teau-forte par F. Hille- macher , ( Scheuring ) , 1866. Jn-8.

11. La Troupe de Nicolet, notices par de Manne et Ménétrier. (Scheuring), 1869, in-8.

12. Le Cirque Franconi , détails historiques

par une chambrière en y^elraile , ( Perrin et Marinet), 1875, in-8.

Portraits d'Antonio Franconi , [.auront Franconi , sa femme, Henri Minetle Franconi, sa femme, Adolphe Franconi, Victor Franconi. Auriol.

13. Le Lutrin , nouvelle édition , avec vignettes , d'après Ernest Hillemacher , (1862).

Boileau et son jardinier (frontispice), et suite de têtes de pages.

14 LE THEATRE DE JEAN-BAPTISTE POQLELIX DE MOLIERE , coUationnè inimitié use7nent sur les preînières éditions... Lyon, Scheuring, (imp. Louis Perrin), 1864-70. huit voL in 8.

Portrait, et vignettes tètes-de-pages pour chaque acte, d'après Gastelli , Philippoteaux. Sorieul , Chazal , Ernest Hillemacher. On ajoute au livre la Cérémonie du malade imaginaire (Perrin, 1870). avec une eau-forte d'Hillemacher.

Ce Molière, (que dans le langage de librairie on appelle inditïëreniment le Molière de Lyon, le Molière de Scheuring, le Molière de Perrin ou le Molière d' Hillemacher) ^i grande sensation lorsqu'il parut. Il inaugurait la mode d'imprimer nos classiques avec la vieille orthographe, et en caractères elzéviriens. Au point de vue de la lecture , c'est tout ce qu'il y a de moins pratique (nous avons déjà touché cette question : voyez tome II , page 70, note) , mais le Molière illustré par Hillemacher n'en demeure pas moins un beau spécimen de l'imprimerie Lyonnaise.

Le tirage a été de 300 exemplaires sur papier teinté, plus 65 sur grands papiers , 3 sur vélin. Les exemplaires ordi- naires sur papier teinté sont les plus élégants et les mieux venus. Il y a eu 2 ou 3 exempl. sur Chine (3000 fr. en 1888).

122 LES GRAVEURS DU XIX* SIECLE.

Il existe des suites des figures sur Chine volant, qu'on peut insérer dans d'autres éditions de Molière. Elles ont été tirées après les suites dans le texte. (Brivois.)

Les volumes, pas trop épais du dos, se prêtent facilement h une illustration additionnelle. Certains bibliophiles y ajoutent les suites de Foulquier, de Lalauze. de Leloir et d'Hédouin. pour avoir en un seul ouvrage l'ensemble des illustrations à Teau-forte exécutées pour Molière depuis vingt-cinq ans.

15. Théâtre de Jean Racine Juuaust . 1873-74 , quatre vol. in-8.

Portrait, et vignettes tètes-de-pages pour chaque acte, d'après Ernest Hillemacher.

16. Les Insli'U/jtenis à arcliet, ^^d^r Antoine Vidal. Claye, 1866-68, 3 vol. in-4.

Avec 112 planches d'Hillemacher ; instruments de musi- que, portraits et marques de luthiers et de fabricants d'archets, portraits des musiciens qui ont composé de la musique de chambre, typographie musicale, autographes de compositeurs.

Deux planches représentent une séance de musique de chambre en 1635 et en 1878; cette dernière donne les por- traits du quatuor Allard, Garcin, Trombetta, Franchouuue, avec cette légende :

0 musique de chambre , à divine harntonie Déiices du foyer , noble plaisir de Vart Oii trouver, s'il vous plaU^ meilleure compCKjnie Que ces pelits portruits, à qui sourit Mozart.

Dans le troisième volume de ce curieux ouvrage, on trouve le catalogue général de ce qui existe en morceaux de musique de chambre ; duos, trios, quatuors, etc.

17. Ex-libris , etc.

Ex-libris Frédéric Hillemacher. Carte de Ernest Hille- ruacher, ovale, in-8 en 1. Ex-libris Georges Champion. Marque L. F. J. Van den Zande. Ex-libris Eugène Piot.

Fr. Hillemacher a donné au Cabinet des Estampes son œuvre, en épreuves d'ai'tiste.

HILLKMACHER. 123

Un autre œuvre, très complet , appartient à Madame Fr. Hillemacher . qui a bien voulu nous le communiquer. On y remarque , comme raretés : quelques lithographies , qui datent de 1828; plusieurs planches du Lutrin, du Molière et du Racine qui ont été abandonnées pour être

recommencées ; puis , tous les premiers états des vignettes du Molière , etc.; enfin , les premiers états des portraits des Troupes. Ces états ne diffèrent pas très sensiblement, d'ailleurs, des états terminés. II n'en a point été mis de suites dans la circulation.

HIMELY (Sigismond), en Suisse en 1801 , travaillait à Paris, mort en 1872.

Estampes à l'aquatinte.

Vues de Sicile, 1826. Marine : Fielding. Pèche à rhameçon : Gallow, 1834. Pèche au filet. Pèche au hareng: Perot. Pèches à la sardine, à la truite, à Tanguille de mer : Garneray. Abordage ; Le vaisseau le Vengeur : Garneray.

Panorama de Bordeaux , d'après Desclaux.

PI. d'après G. Bodmer pour le Voyage en Amérique. Arc de Constantin. Porte de la bibliothèque du Louvre. Façade de la cathédrale de Chartres. Les six Habitations cleJ.-J. Rousseau, à V aquatinte ^ album in-8.

Vues de New- York , Free Town, La Havane, Santiago de Chili, etc., etc. Vues du Havre, de Rouen d'après Turner, de St.-Malo , de Dieppe. Vues de Paris d'après des daguerréotypes.— Panorama du lac des Quatre-Cantons.

Partie de campagne ; Retour de la Guinguette : Pigal. La visite du Curé ; Napoléon chez la paysanne : H. Bellangé. Bivouac de Wagram : Charlet. 1815 : Id.

Les Lapins : Decamps. Chasse: Decamps. Paysage : Decamps, 1838. Don Quichotte et Dulcinée : Decamps. Clair de lune : Roqueplan.

Etude d'homme : Michel- Ange : Bacchanale du Poussin , Prise du Temple de Jérusalem : Poussin (Chalcographie).

Estampes de sport : Wolstenholme, 12 p. in-4 en 1. Etudes , (chasses, marines) , d'après divers. Études au lavis , 20 p. in-4, Fragments de Paysages. Études de Paysages , dessinées par Himely , lith. par Gebhardt.

124 LES GRAVEURS DU X1X« SIECLE.

HIRSCH (Auguste) , peintre , à Lyon , élève de Vibert et Flandrin.

Lithographie.

Mater dolorosa : H. Flandrin. St.-Glair guérissant les aveugles : id.. 1857. Le baron et la baronne Fréteau de Pèny : 2 p. in-4 d'après Flandrin. Lith. pour Tableaux religieux anciens et ino({ernes.

HIRSCH (Alphonse), graveur à Peau-forte, élève de Flameng. RrU(/ieuse -. Bonvin. Jeune fille : Ribot. V Amour et la Mort : Goya [Gazette des Beaux- Arts).

HOOPWOOD (James), en Angleterre , et qui travaillait à Paris de 1828 à 1850.

Le dernier représentant de la gravure au poin- tillé, ce genre médiocre, et même pis, qui avait eu tant de vogue en Angleterre d'abord, puis en France à partir de la Révolution , et dont à un moment donné on avait été littéralement inondé. Le pointillé rendit le dernier soupir avec les portraits qui illustrent la Révolution et le Consulat et V Empire.

C'est égal î Quand on se rappelle avec quel talent , avec quel soin , avec quelle ampleur , étaient gravés , par les artistes de leur temps , les hommes marquants du siècle de Louis XIV, et même ceux du xviii^ siècle, et quand on pense

HOOPWOOD. 125

ensuite que les héros de l'épopée républicaine et impériale n'ont inspiré à la Gravure que les petits portraits à la Hoopwood qui ornent les ouvrages de Thiers ou de Lamartine . le rapprochement n'est pas à l'honneur de notre époque !

Hoopwood a donné les premières leçons de gravure à Ferdinand Gaillard.

Portraits , etc.

Le Dante , Boccace , Le Tasse , L'Arioste , Molière , Louis XIV, Fénelon, La Bruyère, M'"" de Sévigné, Voltaire, Beaumarchais, etc. In-8 avec encadrements ornés. Florian, Rotrou, Vertot, J.-J. Rousseau, Boileau, Bossuet, Corneille.

Collection de portraits de français célèbres par leurs actions ou leurs écrits , Lami-Denozan , éditeur, 1828 ; une cinquantaine de petits portraits, in-32, finement pointillés.

Révolution et Empire : Marie-Antoinette, M""* Elisabeth, M'"' de Lamballe , Roland , M"" Roland , La Fayette , Charlotte Corday ; Napoléon, Joséphine , le Roi de Rome , Caroline Murât , Soult , Macdonald , Gaulaincourt , Suchet, Nelson.

Louis Philippe, Marie-Amélie, Victoria, Prince Albert . Guizot, Lord Abcrdeen, La Reine des Belges, Visite de la Reine Victoria à la duchess-e d'Orléans, 8 pièces par Eugène Lami, Winterhalter, etc., gravées avec Skelton pour Le Château d'Eu illustré. (Voyez l'article Skelton).

Louis - Philippe , Marie- Amélie , le Duc d'Orléans, La Fayette, 4 p. in-8 avec cadre.

Duchesse de Berry. Lord Byron, Canning. Chateau- briand , Cooper . Duc de Fitz-James , Lamartine , Parny , J.-B. Sav, Comte de Toreno . Walter Scott. Princesse Zamoïska d'après Isabey.

La Comtesse Merlin.

M. Thiers.

La Reine des Pays-Bas; le Prince d'Orange, 2 p. in-fol., 1836. Gibèle et Hoopwood,

Etc.. etc.

Vignettes. Gravures pour le Journal des Modes , vers 1850^

126 LES GRAVEURS DU XIX* SIECLE.

HOSTEIN (Edouard), peintre, en 1812. Vues diverses . lithographiées , etc.

Planches pour l'ouvrage du baron Taylor.

Chasse à la bécassine ; Chasse au canard. Le Chêne de Montvert. Route du Jura^ suite (fe vues dessinées d'après nature et lithof/raphiees par E. Hostein, 30 p. grand ïnA.

Six vues dessillées d'après nature ^ 1828. Vues du Typol. Vue de Reval en Esthonie, in-4 ; autre suite, in-8.

Vues de Dinan en Bretagne. Rives de la Meuse. Excursion à la Graade-Chartreuse. Album lyonnais , in-fol. Prise de Kars ; Prise d'Erzeroum, d'après Machkolf, in-fol. Modèles de dessin à quatre par feuille.

Dans toutes ces vues les figures ne sont jamais de la main d'Hostein , qui les faisait dessiner le plus souvent par Victor Adam et autres.

HOSTER. Affiches : Débuts du gyninasiarque Lèofard^ U Homme-Chien , Arènes nationales^ Grande fête du réalisme. Dernière soirée d'Été donnée dans râtelier duiieintre Courbet,

HOTELIN , graveur sur bois. Associé avec Best, Leloir et Régnier.

HOUBIGANT (Armand-Gustave), dessinateur- graveur , à Paris en 1789 , mort en 1862.

Pièces diverses.

Une eau-forte d'après Karel du Jardin , in-fol. en 1. Douze figures de rois et reines de France, etc., pour un jeu de cartes, au lavis, 1815. Autre suite de figures de rois et reines pour jeu de cartes, à Teau-forte: on les dirait d'un élève d'Augustin de Saint-Aubin.

HOUBIGANT. 127

Mceurs et Costumes des Russes, représentés en 50 planches coloriées exécutées en lithographie. Paris et Strasbour'>- Treuttel et Wurtz (Didot), un vol. petit iii-fol., 1821. Dans une préface courte mais pleine <raplomb , Hoiibigant se décerne un brevet d'exactitude pour ses lithographies , et se déclare sûr d'obtenir , sinon le suffrage du public qui n'y connaîtrien (.nk-), du moins celui desg(;nsdegoût qui savent apprécier les dessins de verve. En somme , son ouvrage a pu provoquer l'intérêt. Les meilleures lithographies , portant les n"' 1, 2, 3 et 18 et le nom de Lasteyrie, sont signées Hn B<^ (Hippolyte Bellangé). La planche 19 est signée Chippart. D'autres sont marquées du timbre A. G. H.

HOUEL (Jean). 1735-1813. Projet d'une Colonne à la grande armée, 1802, 2pl. grand in-fol. (Curieux. La tour Eiffel de ce temps là). Les Eléphants; Cours élémentaire de Paysage: Cours jrrogressifde Paysage; Etudes à la mine de plomh ^ Fac-similé d'aquarelles (Delorme).

HUBERT (Mademoiselle), lithographe (*) , expo- sait eu 1835 le sujet suivant : Des brigands, ajrrès avoir assassiné le 'mari de la jeune femme qu'ils ont entraînée dans leur cacerne, la tirent aux dés.

HUE (Charles), à Meaux, élève de Rubert- Fleury et Eug. Leroux.

Lithographies.

Les Exilés de Tibère : Barrias. L'Ane portant des

(}) Il y a un Hlhographe du nom d'Huberl (Jean-Baptiste-Louis) , vers 180L

128 LES GRAVEURS DU XIX* SIECLE.

reliques : Leray. Louis XV et M""* Dubarry : Caraud.— Bravo : Delierre {L'Artiste). Le Thésauriseur: Guilleniiii.

La Bienvenue : Leray {Souvenirs d'artistes). La Toilette : Caraud (Id.) La Fiancée d'Abydos : Delacroix.

Excès de travail : Trayer ; Etc.

HUET (HiPPOLYTE) , sociétaire du théâtre royal de rOpéra-Comique et membre de la Chapelle du Roi. Son Portrait d'après Riesener, lith. in-4. La Vessie d'après Téniers , in-4 (chez Alotte).

Burins (quels burins, grands dieux!) J.-J. Rousseau à vingt-deux ans : Rousseau à cinquante ans ; Frédéric II et son page : Frédéric II et Zittern : Albrier, in-fol.

HUET (Paul) , 1804-1869. Comme peintre, il a joué un rôle important et très particulier dans le mouvement romantique : il fut l'initiateur qui aborda la représentation du paysage vrai (il s'était mis d'instinct à peindre d'après nature dès 1820), portant les premiers coups . et des coups décisifs , au paysage dit historique. Il ne se contentait même pas de le combattre par le pinceau et écrivait aussi des réquisitoires contre l'enseignement acadé- mique ; il fut un précurseur , déblayant et labou- rant , comme on l'a dit , le sol ont poussé les puissantes frondaisons de l'art moderne.

Dans l'estampe , son rôle . quoique moins appa- rent . est encore bien déterminé et intéressant.

lithographe , il a été l'un de ceux qui ont fait

HUET. 129

évoluer la lithographie vers la couleur , prouvant que le procédé doit donner autre chose que le crayonnage gris des premiers lithographes et que , du blanc pur du papier au noir profond et velouté du crayon , en passant par toute la série des demi- teintes^ il offre une riche gamme de tons, bien faite pour tenter les peintres. Les douze pièces de son album de Paysojjes de 1829 , sont autant de petits chefs-d'œuvre.

Graveur à l'eau-forte il fit , non pas de ces essais au petit bonheur , comme nos paysagistes n'ont été que trop enclins depuis à en risquer , mais de vraies gravures gravées. On met aujourd'hui, et c'est justice, les six eaux-fortes publiées en cahier, (celles qu'on appelle Le Héron, L'Inondation, La Maison du garde , Les deux Chaumières , Le Braconnier , Le Pont en Auvergne) (*) , sur la même ligne que les belles eaux-fortes de Seymour Haden. Et ces pièces ont paru en 1835 !

(') Comme tant d'autres belles estampes, ces eaux-fortes ont été publiées dans les conditions les plus défavorables au point de vue de leui* célébrité future , c'est-à-dire : l'* en cahier ; 2*^ sans titre, et n'ayant pour dési- gnation qu'un numéro d'ordre. L'amateur d'estampes, en général, a horreur des cahiers , des albums et des séries ; ce qu'il cherche , c'est l'estampe belle isolément et par elle-même. Il dépèce volontiers un cahier , pour y prendre seulement la belle pièce qu'il désire. 11 semble que lu belle pièce, qui est par elle-même un tout, perde de sa valeur dans un album, elle n'est plus qu'un fragment. Enfin , il est indispensable qu'une belle estampe ait un nom. La désigner seulement par un numéro, c'est trop la rabaisser au rang modeste d'étude, ou de modèle de dessin.

Nous appelons sur ce point l'attention des artistes soucieux de voir leurs planches recherchées des collectionneurs. Pas d'albums, pas de cahiers.

VIII 9

130 LES GRAVEURS DU XIX"* SIECLE.

En 1838 , son estampe des Sources de Royal , qui mesurait plus d'un demi-mètre de haut , lit sensa- tion. On n'était pas habitué à ce format, qui, d'ailleurs , est bien grand pour l'eau-forte.

Paul Huet fut l'un des illustrateurs du Paul et Virginie^ deCurmer.

Ajoutons qu'il était amateur de gravures et de lithographies et qu'il pratiquait volontiers des fouilles iconographiques chez les étalagistes des quais. C'est à lui que Delacroix, dans son testa- ment, léguait ses lithographies de Charlet.

L'œu^Te gravé de Paul Huet a été décrit pour la première fois par Ph. Burty, dans un petit catalogue devenu fort rare (^).

1. LITHOGRAPHIES.

1. Versailles. Huet, lith. Irap. Boissy (Bénard, id., rue des Mai'tyrs ,65). In-4 en 1.

Vue générale prise de la butte de Picardie.

2-5. Macédoines. Huet del. Imp. de Frey. (Rittner, à Paris , et Tilt à Londres) , 1827.

Nous connaissons les quatre feuilles suivantes , in-fol. en 1.

iVo i. Une rue de Normandie ; chariot picard ; cheval chargé de deux paniers ; chaumière sous bois ; paysanne vue de dos. iV" 2. Chasseur fumant sa pipe sur l'herbe ;

(}) Paul Huet. Notice biographique et critique suivie du catalogue de ses œuvres , exposées en partie dans les salons de l'Union artistique, par Ph. Burty. Paris, 18, place Vendôme ; décembre 1869. In-8.

La notice avait paru dans la Gazette des Beaux-Arts d'avril 1869.

HUET. 131

cavalier ; jeune mère et ses enfants : trois petites vues ; un bateau ; hommes assis sur une palade ; des laveuses. No 3. Enfants sur un âne ; au bord de la mer ; fardier portant des poutres ; paysan italien ; charrette avec sa bâche ; paysage. No 4. Charrette sous bois; homme à cheval sous bois , portant un panier; paysanne cauchoise; rendez-vous d'amoureux sous bois ; paysage ; sur les quais.

6-18. PAYSAGES PAR PAUL HUET , 1829. Imp. par Gh. Motte. Gouvertiire et 12 p. grand in-8, eu h. ou en L, 1829.

Couverture.

Les planches, toutes plus jolies les unes que les autres, portent la lettre A , un numéro d'ordre de f à i-<? , et le titre. 11 faut les avoir avec l'adresse de Motte, et non de Caboche.

1. Les Braconniers. 2. La Maison du Maréchal. 3. Le Soir. 4. Le Clocher de Honfleur. 5. Les Ormeaux. 6. Le Ruisseau. 7. Le Crépuscule. 8. L'Entrée du bois. 9. La Plage. iO. Le Matin. H. Gros temps. 12. La Prairie.

« Paul Huet a donné un caractère très particulier de » force et d'éloquence , de couleur et de poésie à ses litho- » graphies. Elles sont dignes des cartons des amateurs les » plus délicats et, mises sous verre, elles valent des dessins. » Longtemps elles ont traîné dans les cartons des quais. » Les suites que je possède m'ont coûté quelques francs » (11 fr.) à la vente de la précieuse collection de M. Parguez. » Aujourd'hui elles sontpresque introuvables et les amateurs » se les arrachent. » (Burty).

19-22. Lithographies isolées. 4 p.

Ces quatre pièces étaient vraisemblablement destinées à la suite précédente , mais elles ont être refusées.

4. Campagne de Paris. 5. La Fabrique. A été publiée en 1836 dans le Monde dramatique. 6. Le Marais. Intérieur de Forêt.

23-31. Huit sujets de paysages, par Paul Huet. Gouverture et 8 p. eu h. ou en 1. (Gihaut).

Couverture.

132 LES GRAVEURS DU XIX' SIECLE.

Los planches portent un numéro d'ordre.

i. Pont dans les bois. 2. Ruines d'un vieux château sur les bords d'une rivière. 3. Contrebandiers conduisant des mulets dans une forêt, 4. Les Collines de Saint-Sauveur. 5. Le Plateau. 6. Plein soleil. 7. Maison de cam- pagne dans les bois. 8. Vue de Rouen.

32-37. Six Marines . lithographies d'après nature par Paul Huet, 1832 , m-4 en 1. ou en h. Imp. de Motte (Morlot à Paris . et Dean à Londres).

Le Calme. La Brise. Arrivée des barques. Saint- Valéry -sur- Somme. Environs de Rouen. Souvenir de Fécamp.

38. Amnistie pleine et entière accordée par la MORT EN 1832, sous le règne de très haut, très puissant, très excelle^it Louis-Philippe. Inventé à Sainte-Pélagie, par Philipon. Dessiné par***, in-fol. en 1. ( La Caricature , 8 novembre 1832).

Lithographie d'un grand caractère, et qu'on a souvent attribuée à Daumier. Paul Huet n'avouait pas volontiers être l'auteur de ce violent dessin politique.

39-40 Tour de Monpeirodx sur les bords de l'Allier. Château de Léotoing (pour les Voyages pittoresques du baron Taylor, Auvergne 1831).

41-44. Vue du Château-Gaillard. Le Bénitier. Terrasse de Saint-Cloud. Vue du Château d'Eu ; {L Artiste.. 1831-1834).

45. Fantaisie (Le Monde dramatique , 1836).

46. Dessin fait à la manière noire par M. Paul Huet, in-4 en 1. Lavis sur pierre. (Motte.)

47-52. Lithographies diverses.

Vue prise en Picardie : des paysans et une femme qui se

HUET. i:^

reposent , et, au-dessus d'une ligne d'arbres, les silhouettes d'un moulin à vent et d'un clocher.

Paysage d'Italie ; de grands arbres sur le bord d'un chemin , des bûcherons , une chèvre ; la vallée s'étend vers la droite.

M. René-Paul Huet fils me communique les quatre litho- graphies suivantes :

Paysage à fond de collines ; à gauche dans la vallée , les deux tours d'une cathédrale; vers le premier plan une charrette, ciel nuageux. In-4 en 1.

Sous bois : arbres aux branches tombantes, au bord d'un ruisseau. Grand in-8 en 1.

Paysage d'Italie : sur la pente d'une montagne boisée , à gauche . deux brigands (?) ; au bas, passent sur un chemin, des mules chargées ; au fond à droite des montagnes entourées d'une nuée. Grand in-4 en 1.

Une lith. pour la Revue de Rouen . représentant une porto sculptée : Rue Datniette n" 29 , Vieux Rouen. In-8, lith. de Nicolas Périaux. (L'attribution à Paul Huet n'est pas certaine.)

II. EAUX-FORTES.

53-56. Essais.

Un chemin en Normandie, débouchant sur une vallée, in-12 en 1. ; pièce décrite par Ph. Burty.

Petite réduction du Paysage aux trois arbres de Rem- brandt, exécutée sur la partie inférieure droite d'une planche. In-18 en 1.

Le Château de Vaux , in-8 en 1. ( Revue de Paris du 13 juillet 1834, avec un article de Léon Gozlan).

Gourde ferme en Picardie (in-8 en 1.). Petite eau-forte de la collection Burty.

57. VUE GÉNÉRALE D'AYIGNON , d'après le tableau exposé en 1834, (Pour le Musée d'Alex. Decamps )

L'eau-forte est rare. Les exemplaires du livre ne contien- nent qu'un report sur pierre.

La Vue d Avignon a été lithographiée par Daumier pour le Charivari.

134 LES GRAVEURS DU XIX*' SIECLE.

58-64. SIX EAUX-FORTES PAR PAUL HUET , Rittner et Goupil, 1835. couvert, et 6 p. gd. iQ-4 en 1.

Série capitale.

GouTERTURE '. jeuiic garçoii feuilletant un album.

Les six planches portent un numéro d'ordre, (il y a des épreuves avant ce numéro ) , mais elles n'ont pas de titre. On les désigne sous les noms suivants :

No 1. LE HÉRON, guettant des grenouilles, et l'ours en embuscade.

No 2. L'INONDATION, souvenir de l'île Seguin.

No 3. LA MAISON DU GARDE , sur le bord d'une forêt, reproduction d'un tableau peint en 1826.

No 4. LES DEUX CHAUMIÈRES , au pied d'un bosquet sur un tertre , une vue de pignon , l'autre de profil fuyant ; au premier plan une mare et des canards.

No 5. LE BRACONNIER , à l'affût sur un saule pleureur qui surplombe une rivière.

No 6. UN PONT EN AUVERGNE

« Après quelques essais d'eau-forte, Paul Huet s'arrêta >•> à un système de coups de pointe menus, rapprochés, » donnant , selon la force de la morsure , des noirs très » intenses ou des gris très tenaces, et renforcés de travaux » de roulette. Ses oppositions de lumière sont franches , » bien caractérisées et d'une vibration singulière. On sent » circuler la sève ; les gazons, chargés de fleurettes, renou- » velleraient le conte de l'homme qui entendait l'herbe » pousser. Pour ma part, je ne vois, dans l'école moderne, y> d'eaux-fortes qui puissent se comparer à celles-ci pour •» l'accentuer de l'effet, l'élégance du jet des branches, le » modelé accidenté des troncs, la poésie aristocratique du » site, que celles de l'œuvre de M. Francis Seymour Haden, y> le brillant aquafortiste anglais. Mais celles de Huet sont » plus théâtrales. » (Burty.)

Ces eaux-fortes furent signalées par Gustave Planche dans son Ecole française au Salon de 1834. « Elles rivalisent de > transparence et de légèreté . de grandeur et de souplesse * avec les meilleurs ouvrages de l'école flamande. . . » etc. {Revue des Deux-Mondes , V avril 1834).

HUET. 135

65. LES SOURCES DE ROY AT, gd. in-fol., 1838.

Cette grande eau-forte eut les honneurs d'un compte- rendu spécial, éloges et critiques , dans la Revue des Deux- Mondes {V février 1838) , ou plutôt elle fournit à Gustave Planche roccasiou d'un article sur la peinture de paysage en France et les œuvres de Paul Huet dans leur ensemhle, et d'un nouvel « éreintenient » du paysage historique, déjà bien malade. Le critique, qui déjà avait partagé Fart français suivant trois tendances distinctes : la Rénovation (Ingres), la Conciliation (Delaroche) et Tlnvontion (Delacroix), refen- dait à .son tour notre école de paysage en trois morceaux (trente ans plus tard , on eîit appelé cela : la théorie « des trois tronçons » appliquée à la peinture) : la tradition (paysage historique); la reproduction littérale de la réalité, enfin l'interprétation libre de la nature. Gustave Planche combattait pour l'école de l'interprétation, dont Paul Huet était le plus habile représentant.

Toujours intéressants à relire, malgré les exagérations , ou les erreurs, ces feuilletons de combat !

66. Le Midi, (baigneuse près d'un lac) . in-i en L, 1843. ( Les Beaux-Arts , de Gurmer. )

67. Un Croquis ( Chevreuil sous bois allant boire ) , iii-8 , 1844. ( Bulletin de l'Ami des Arts ).

68. Près de Fontainebleau , lisière de forêt avec des

vaches. In-4 en 1. ( Gadart, )

Le vrai titre de cette planche devrait être : Etang près de Compiègne.

69. Vue prise dans le bois de La Haye , d'après le tableau exposé en 1866. ( Gazette des Beaux- Arts. )

70-86. Eaux-fortes diverses , 17 pièces de formais

variés, gravées de 1834 à 1868, (album, chez Goupil).

Cet album comprend plusieurs planches que Paul Huet avait gravées vrai.semblablement pour en faire un second cahier faisant suite à ses six eaux-fortes de 1835. M. René- Paul Huet en possédait les cuivres , et il en a fait exécuter un tirage. Aucune de ces estampes ne porte de titre.

136 LES GRAVEURS DU XIX' SIECLE.

70. Château des Papes à Avignon, 1834. In-4 en \.

71. Vue générale de Rouen, ln-8 enL

72. Orage au Mont-Dore (manière noire), ln-8 en 1.

73. Grande marée d'équinoxe. In-8 en 1.

74. L'Entrée de Forêt. In-4 en 1.

75. Vue de Spolète (manière noire). In-4 en 1.

76. Rochers sur la route de Nice. Grand in-8 en 1.

77. Ruisseau de Saint-Pierre prèsPicrrefonds. In-fol.en 1.

78. Les Vaux de Cernay. Grand iu-8 on 1.

79. Chaumière normande avec les ruines du Château d'Arqués, ln-4 en 1.

80. Maison de garde à Compiègne. in-18. (A servi aussi de frontispice à la brochure de Ph. Burty sur Paul Huet, 1869).

81. Saulée aux environs de Paris. In-4 enl.

82. Chaumières deTancienTrouville. Pet. in-4 en l.,1865. .83. Cour normande dans la vallée d'Auge. In-8 en 1.

84. Vieilles maisons sur l'ancien port de Honfleur. ln-8 en 1.

85. Les Baigneuses , soirée d'été , tableau du Salon de 1867. In4 en 1.

86. Le cavalier, ou l'orage à la fin du jour. In-4 en 1. 1868.

Paul Huet a dessiné quelques clichés photographiques sur verre.

Il a dessiné sur bois :

Une vignette gravée par Porret : Bon cidre à dépoteyer (pour le Salon de 1831 , de Gustave Planche). Une vignette pour le Robinson Crusoé àe Petrus Borel. Deux tètes de pages pour Isabel de Bavière d'Alexandre Dumas, Dumont 1835. Plusieurs vues pour le Voyage en Grèce du Comte de Laborde.

Une notable partie des illustrations de Paul et Virginie de Curmer. Elle? sont charmantes, et à examiner une par une.

Divers bois d'après Paul Huet. dans le Magasin Pitto- resque , L'Illustration , Le Tour du Monde , Paris-Guide ^ Excursions dans le Cornouailles de Louis Deville.

D'après Paul Huet . Adolphe Menut a lithographie : Souvenir d'Auvergne et Coup de vent ; Baron . Torrent en Italie ; Français, Le Lac. Marvy a gravé un Intérieur de Forêt \ Lepetit, une Vu^ du Château d' Arques \ Rene- Paul Huet, divers sujets.

HUET. 1^

HUET (René -Paul), fils du précédent , à Nice en 1844, peintre et graveur.

Eaux -fortes, 1878-1888.

Portrait de Paul Huet. Les Brisants de Granvillo : P. Huet, Élan mort. Lévrier endormi. Torrent dans les Alpes; Un pont; Calme du matin; L'Inondation de Saint-Gloud; Intérieur de Forêt; La Messe à Dordrccht : Paul Huet.— Virginie Water. Diane chasseresse, grande eau-forte originale , sur des vers de Jean Aicard , 1883. La Plage de Houlgate , d'après le dernier dessin de Paul Huet. Gromwell devant le cercueil de Charles l" , aqua- relle d'Eug. Delacroix. La Vallée de laToucques : Troyon ; Le Ruisseau : Corot (pour Cent chefs-d'œuvre).— Un Étang. Chasse aux environs de Fontainebleau ; Entrée du port de Fécamp par un gros temps ; Le Bien-Aller dans la forêt de Fontainebleau ; L'Affût ; Le Gouffre ; d'après P. Huet. Cerfs au bord de l'eau. Le Retour à la ferme : Princeteau (Album des Aquafortistes). Rentrée des barques à Trouville. Coucher du soleil sur la mer. Amazone d'après Géricault. Le Halage : P. Baudoin. Hallali d'un cerf à la rivière. Montserrat . programme pour une messe en musique.

HUGUENET (Jacques-Joseph) , à Versailles en 1815, éJève d'Ollivier.

Planches d'architecture, 1839-1869.

Huguenot s'est fait un nom dans la gravure d'architecture, qu'il commença par exécuter suivant la mode usitée il y a cinquante ans, c'est-à-dire simplement au trait, sans autre ombre qu'un coup de force donné en doublant l'épaisseur du trait; c'est ainsi qu'il exécuta pour Gavard une partie des salles des Galeries de Versailles.

Il a donné des planches à la Rome moderne àe Letarouilly, et à la Revue générale d Architecture (Monographie de la colonne de Juillet, etc.)

Depuis , les pubhcations sur l'architecture et l'archéologie

138 LES GRAVEURS DU XIX' SIECLE.

ayant franchi le cercle des hommes spéciaux pour se répandre parmi le public , on a demandé à la gravure d'architecture d'être moins spéciale et plus plaisante , et , tout en restant exacte et géométrale . de prendre un peu de pittoresque et de ragoût. Huguenet manœuvra donc dans ce sens pour traiter ses planche^^ suivant les exige.ices nouvelles.

Il a collaboré au Traite d'ArcIiitecturc de Reynaud , à la Monographie de Xotre-Dame de Drou , à la Renaissance i))onii))ientale de Berty, et aux nombreuses publications de César Daly : Revue d'Arcliitecture ^ Fragments anciens ., Motifs historiques . Monuments funéraires . L'Architecture privée au Y/v siècle (comme spécimens : Façade de l'Hôtel d'Assezat à Toulouse; Boiserie delà Cathédrale de Bor- deaux ; Fragment du grand escalier du Château de Blois ; Grille du Palais de Justice à Paris, etc., etc.).

HUGUET (Jean-Charles), élève d'Ollivier et Hibou . graveur d'architecture. Plauches pour le Palais de Fontainehleau. les Maisons de Paris de Calliat. V Encyclopédie d^ A/rhitectare , etc.

A abaudouné la gravure pour s'établir restau- rateur à Au vers.

HULK, buriuiste, vers 1792-1817. Sujets divers.

Estampes pour le Musée Français^ vers 1802 : (Le Gué ; Berghem. Plage de Scheveningcn : Van de Velde. Halte de cavaliers; Convoi militaire: Van derMeuleii). Planches pour la Description de L'Egypte , pour le Cours complet d' Agriculture de Thouiu. Quelques vignettes de Moreau le Jeune pour {'Histoire de France . le Comte de Valmont , Ovide, Racine. Le Pâtre gravant l'épitaphe du moucheron : Girodet, 1817, in-32. Paul - Henri Marron, d'après M""* Doucet de Surigny, in-fol.

HUMBERT. 139

HUMBERT (Albert), caricaturiste, 1835-1886.

La Lanterne de Boquillon, publication hebdomadaire en petits cahiers in-12, depuis 1868.

Humbert eut deux idées : il faudrait croire qu'elles étaient de génie , à en juger par leur résultat.

Première idée : adopter un dessin (si Ton peut employer ce mot), réduit à la plus simple expression ; le dessin du gamin qui cliarbonne sur les murs, du collégien qui bar- houille son dictionnaire d'un «» pierrot pendu »

Deuxième idée : inventer un langage pioupiou-paysan, pour les légendes, avec un fac-similé d'écriture et une orthographe appropriés : Je te éct^is ses quelle que mo pour te cUr que ye se pas se que fai. . . et ainsi de suite. C'est idiot !

Ceci posé, il publia dans VEclipse la fameuse Lettre de Boquillon à sa payse Simone, et cette drôlerie eut un succès fou. Jusque-là. rien de trop exceptionnel.

Ce qui est fort, c'est la durée de cette farce. La boquillon- nade prit des proportions invraisemblables. En 1868. tout était aux Lanternes, par imitation d'Henri Rochefort. Humbert commença la Lanterne de Boquillon. Boquillon devenait périodique et constant. Ce singulier soldat se mêlait de tout, disait régulièrement son mot sur tout, faisant avec son écriture et son français une espèce de « Revue des Deux-Mondes » à sa façon, très rouée sous la niaiserie apparente de l'orthographe, et grande mangeuse de curés (Boquillon était acharné contre ceux qu'il appelait les vobiscum) et qui eut ses fidèles et même ses abonnés. Le tirage dépassa toute prévision.

La Lanterne de Rochefort eut la vogue pendant quelques semaines. Celle de Boquillon a duré vingt ans, et dure encore !

HUNT (C), graveur anglais, d'une famille l'on grave de père en fils. Estampes de sport, d'après Pollard, Jones, Alken , et autres spécia- listes (*).

\}) « Eh quoi! «^ , va peut-être nous dire ici quelque lecteur ,

140 LES GRAVEURS DU X1X« SIECLE.

HUOT (Gustave), graveur héraldique.

Études.

irf planche, dédiée à mes parents à l'occasion du {fr janvier 1854. Étude d'après Zucchi , 15 mars 1854.

« voici que maintenant vous vous mettez à signaler des estampes de sport?

« Comment ! ces enluminures qu'on aperçoit à la devanture des marchands

.^ d'estampes du Boulevard . et qui représentent des ctiasses, des voitures,

« les péripéties des principales courses d'Angleterre et de France, les

« portraits des chevaux vainqueurs et de leurs jockeys, vous allez peut-être

'^ nous engager a les regarder avec attention ? Pourquoi ne nous conseillez-

« vous pas tout de suite de les acheter pour les mettre religieusement dans

rt nos portefeuilles ? '^

Xous répondrons qu'en fait d'estampes, s'il n'est pas nécessaire de tout posséder , il faut avoir tout vu , il faut tout regarder , tout fouiller , tout connaître : on est souvent bien étonné de trouver l'intéressant on ne comptait guère le rencontrer ; être capable de reconnaître l'intérêt , grand ou petit , partout il se trouve , c'est posséder l'art , (plus rare qu'on ne pourrait croire) , de savoir regarder les estampes.

Non , il ne s'agit point , de faire insérer dans des collections d'amateurs les images des gagnants du Derby ou du Grand Prix.

Mais ceci n'empêche pas l'ensemble des estampes de sport d'être un document curieux sur nos distractions favorites, notamment sur les courses, qui ont pris au xix^ siècle un tel développement quelles sont devenues comme un divertissement national. Des hippodromes partout ; des courses tous les jours ! C'est le vircenses moderne. D'ailleurs , l'estampe de courses, de chasses et de voitures n'est pas toujours de l'imagerie grossière et peut se réclamer, par exemple, d'artistes comme Carie, Vernet, Géricault, Decamps, Eugène Lami, sans parler des humoristes comme Crafly : voilà des noms à ramener à elle les iconophiles. Mais elle na pas besoin de ceux-ci pour faire bonne contenance dans les ventes ; elle a son public, ses amateurs et ses collectionneurs spéciaux.

Nous citerons comme exemple une vente d'estampes de chasse et de courses effectuée en 186" , a l'hôtel Drouot. Aspect de la salle ; très particulier elsui generis. On n'y trouve aucun des iconophiles, bibliophiles ou marchands qui forment le public ordinaire des ventes d'estampes. Ici tout est changé, jusqu au commissaire-priseur et au crieur. Public absolu- ment nouveau, très nombreux d'ailleurs, et spécial, high-life , selecl , sportman et chasseur , qui n'a pas les habitudes mystérieuses du coUec-

HUOT. ivi

Etude au burin par Gustave Huot , élève de M. Bemen- geot^ 1855. Copie d'une tête de page de Bernard Picart, etc., 1856-57. ( Au Cabinet des Estampes , ces études de Gustave Huot sont placées à la fin du volume qui contient l'œuvre de son cousin Adolphe Huot).

tionneur et ne cherche point à manœuvrer dans l'ombre el au meilleur marché, en i> donnant des commissions ». Non , il opère lui-môme «> bravement. Pour lui l'estampe est une chasse comme un autre. Chacun est venu , la cartouchière garnie , qui de cinq cents , qui de mille , qui de deux mille francs , sans trop se préoccuper de la v. condition » des estampes qui sont vendues encadrées (détail topique 1) , mais avec l'idée arrêtée de rapporter une pièce , et surtout bien décidé à ne pas rentrer bredouille.

Aussi, quand il a levé l'estampe de ses préférences , il ne lâche plus ; ce n'est pas assez de dire qu'il la « pousse » , mais il la fusille ; et ce , jusqu'à ce qu'il l'ait abattue.

Dans ces conditions , l'estampe de sport ne peut manquer d'atteindre des prix plus qu'honorables. En voici quelques-uns :

Le Départ du Chasseur ; Le Retour du Chasseur; Le Chasseur ;

Le Chasseur au tiré , gravé par Debucourt , d'après Carie Vernet. 22lfr.

Le Départ ; La Chasse , id. "78

La Course ; Fin de la Course , id. 3-7

Grande course faite au Champ de Mars ; L'Arrivée^ 2 p., id. . VZT) Préparatifs d'une poule entre cinq chevaux de course , avant

la lettre , id 400

Cheval effrayé par la foudre ; Cheval qu'on bouchonne au

retour d'une course , id 61

Calèche se rendant au rendez-vous de chasse , très grand in-fol.,

avant la lettre , id 535

Le Départ pour la chasse^ gravé par Coqueret, d'après Vernet,

avant la lettre 39

Intérieur d'écurie ; Le Marchand de chevaux , id. 125

Grand Départ de chasse , très grande pièce , id 205

La Chasse aurenard, 5 p. gravées par Levachez, d'après V^ernet. 150 Le Départ pour la chasse ; V Affût , gravé par Jazet , d'après

Vernet 80

Recueil de chevaux en tous genres , dessinés par Carie el

Horace Vernet, et gravés par Levachez , album 660

On pourra dii-e , il est vrai , que les estampes de Carie Vernet , gravées par Debucourt , Coqueret ou Jazet , sont encore des estampes d'iconophile.

142 LES GRAVEURS DU XIX" SIECLE.

HUOT (Adolphe -Joseph), à Paris en 1840, élève de L. Cogniet et Henriquel-Dupont. Grand prix de gravure en 18G2. Médaille d'honneur à l'Exposition Universelle, en 1878. Décoré la même année. Mort en 1882.

Mais nous arrivons à la pure estampe du sportraan , et les prix ne baissent point :

Courses de Chantilly sous le patronage de S. A. H Mgr. le duc d'Orléans ; gravé par Newton Fielding , d'après Eug. Lami ; en couleur HS^r.

Prijc spécial de 5000 fr. Chantilly, mai 1841 ; Prix du Jockey Club, 7000 fr Chantilly , mai 1841 , -^'apprêtant à s'élancer ; Id , Ils s'élancent ; Prix spécial de 5000 fr. Chantilly, mai 41. Pièces in-fol. en 1., gravées par Huut , coloriées 380

Bien mieux, nous quittons les gravures françaises pour les gravures publiées en Angleterre , et les prix de ces images sportives et cynégétiques tiennent toujours ;

Epsom Races, d'après Alken par Sutherland S'Ofr.

Steeple chase, d'après Alken. The lasl grand steeple chase... Kensington , 2 p. d'après Alkeu par Hunt. A Steeple-Chase, 6 p. d'Alken par Bentley. Ipswich, Epsom, Newmnrket, Ascot, 4 p. d'Alken par Sutberland. UnkennelUng ; Breaking Cover, Full Cry , The Death , 4 p., id. Grand Leicesleshire Steeple- Chase , 8 p. d'Alken par Bentley. Aylesbury , grand Steeple- Chase , february 1866 , 4 p. , id 1 432

Leicestershire ,3 p. de Dean . . 223

PRIAM winning Gold Cup , 1831 , d'après J. Clark 130

Cinq portraits de chevaux gagnants du Derby , en 1832 , 35,

36 , 38 et 39 135

Fox hunting , 3 p. de Herring 1 55

Fox hunting , 4 p. de Morland par Bell 430

Fartridge shooling ; Snipe shooting , 2 p. de Morland par

Catton 120

Outside of a Countiy Alehouse ; Inside a Çountry Alehouse,

2, d'après Morland et Ward 1 60

The lioyal'Mails deparlure from the geueral Post office, d'après Pollard par G. Hunt 175

HUOT. 143

La perte d'Adolphe Hiiot a été un coup très sensible pour la gravure française contemporaine. Avec son beau maniement d'outil, et son travail de coloriste, le graveur du Jur/ement du prix de F Arc, de La Vierge de la déUorance et de La Cigale

Epsom^ d'après PoUard; G p. par Hunt 215 ^r.

Epsom Races ; Ascot heath Races , id.; 2 p 860

Scènes on the road , or a trïp to Epsom and Back , id.; 4 p. par J . Harris 500

Chasse au renard , id. ; 4 p. par Ch, Hunt 200

The celebratcd horse Glaucus at Ascot races ; Epsom Races ; Goodwood Races , id.; 3 p. par Hunt et autres 185

Going out in the mornïng ,• The Refreshïment ; The Chase ; The Dealh of the Fox ; The Return ; The Dinner , suite de 6 p. d'après Rowlandson 900

French Barracks ; English Barracks , id. ; 2 p 210

Dressing for a Birthday ; Dressing a Wasquerade , id.; 2 p., 355

Six portraits de chevaux de courses célèbres du xvill'' siècle, à la manière noire, par Houston 145

The Duke of Beau fort Coach Start'mg from the Bull and Mouth, Régent circus, Piccadilly , d'après Shayer , par Ch. Hunt 140

Eclipse , the property of Deneo 0' Kelly , esq.^ d'après Stubbs par Burke 445

Eclipse , gravé par Ch. Hunt 200

Grouse shooting ; Partridge shooting ; Wild duck shooting ; Pheasant shooting , d'après Sutherland ; 4 p 240

Oriental fleld sport, by captain Th. WilUamson , Londou, 1819 , un vol 300

Coursing ^ Hunting . Shooting, The First of September , id.; 16 p. d'après VVolstenholrne 480

A Trïp to Melton Mowbray , 12 p. de Paul , en forme de frises, représentant les inconvénients des voyages en voiture, chasses, etc. 1050

Au total; les 116 numéros de la vente ont produit 18.000 francs.

Comme corrélatif delà présente note, voyez dans Le Livre de juin 1888, article de M. de Contades : Le Livre et les Courses.

144 LES GRAVEURS DU XIX* SIÈCLE.

était marqué pour tenir bientôt une place hors ligue parmi nos burinistes. Il faisait quelque chose de plus que du très habile métier et on sentait vraiment en lui un tempérament de graveur.

L'œuvre qu'il a laissé , quoique ne comprenant pas un grand nombre de pièces , est de premier ordre. Nous le cataloguons d'après le recueil du Cabinet des Estampes , qui a été formé par le oTaveur lui-même.

o

L'ŒUVRE

DE

ADOLPHE HUOT.

1. Éludes, 1858-59.

Statue antique d'après la gravure de Fors ter. Portrait d'homme. Une main, d'après Edelink. Une tête d'après Nanteuil. Un fragment de Y Hémicycle. La Vierge et l'Enfant Jésus , etc.

2. Académie de Concours, 1862 (Chalcographie).

3. Le Berger d'Arcadie : Poussin, in-4. (L Artiste y 1862.)

4. Vierge de Riccio , in-4. (Ici.).

5. Copie d'après Albert Durer.

Sur une épreuve dessai de cette tête d'homme , que nous avons eue entre les mains, Huot avait inscrit cette plaisante dédicace :

A mon ami Huot , qui n'a pas le moindre talent, pour lui servir fVeoi^emple dans ses futurs travaux. 30 avril 1512, Albert Durer.

6. La Foi : Raphaël . in-4 , 1864.

7. César Borgia : Raphaël . in-4 . 1864.

HUOT. 145

8. Le Joueur de violon : Raphaël , première planche , abandonnée. ( Cabinet des Estampes. )

9. Le Joueur de violon : Raphaël, deuxième planche, publiée. ( Goupil. )

Neuf états au Cabinet des Estampes.

10. Calliope : Eust. Lesueur , in-4 rond.

11. PHRYNÉ : Marchai.

Le buste, les bras , la toilette en blanc. La toilette est indiquée. Avec le buste et les bras. Trois états avant toute lettre.

12. Denon , d'après Prudhon, première planche, abandonnée , in-4 caiTé. ( Cabinet des Estampes. )

13. DENON , d'après Prudhon , deuxième planche , publiée, in-fol. (Chalcographie.)

La tête seule. Avec le fond ovale. Avec le cadre. Travaux ajoutés. Avec la tablette du cadre. Signature à la pointe.

14. Ste-Catherine enlevée par des anges : fresque de Luini, in-4 en 1. (Société française de Gravure. )

Deux états datés de 1871. Retouche de Henriquel, 1876

15. LA CIGALE: Jules Lefebvre , in-4. (Goupil.)

La figure seule , sur fond blanc. Avec les fonds. Avec Jules Lefebvre 1872. Epreuves d'artistes avec signature à la pointe : 200 fr. 1888.

16. LE JUGEMENT DU PRIX DE L'ARC : Van

der Helst, in-fol. en 1. (Société française de Gravure.)

Etat de préparation , deux figures seulement. Trois figures , 1872. Cinq figures , sans le fond. Huit figures et le fond. État plus avancé. Trois états avant toute lettre. Avec la lettre.

VIII 10

146 LES GRAVEURS DU XIX*' SIÈCLE.

17. LA VIERGE DE LA DÉLIVRANCE : Hébert , in-fol .

Avant le fond : In progress etc. Avec le fond, le

nimbe blanc. Le nimbe rayonnant. Avec les noms d'artistes à la pointe.

18. UN POÈTE FLORENTIN , Gabanel : in-fol. en 1.

Le fond seul , la place des figures en blanc. Une figure. Deux figures. Quatre figures. Les cinq figures. Deux états plus avancés. Signé à la pointe , 1879. Avec la lettre.

19-20. JOUEUSE DE iMANDOLlNE. OPHÉLIE : Jules Lefebvre , 2 p. gd. in-4, 1880.

États de préparation. État avant toute lettre. Avec la signature à la pointe.

21. Descartes , d'après Hais , in-4. ( Chalcographie. )

22. La Lettre d'amour : Toulmouche , in-4.

La robe seule. Inachevé, avant toute lettre. Les noms d'artistes à la pointe.

23. Ecce Homo : Gustave Doré , grand in-fol. publié à Londres , juin 1881.

24. M®'^^ Brongniart , ( depuis , baronne Pichon ) : Gérard , in-fol. (Société française de Gravure.)

État avant la lettre.

25. Blanchard , peintre , élève de Rome , fîls du graveur A. -T. -M. Blanchard. Assis , le coude droit sur une chaise basse , un cigare dans la main gauche ; in-18.

Fine exécution.

26. LA VIERGE , L'ENFANT JÉSUS ET SAINTE

HUOT. 147

ANNE : L. de Vinci, planche terminée parDanguin, pet. in-fol. 1885. ( Société française de Gravure. )

27-28. Planche inachevée : L'AURORE d'après Bou- guereau ; planche ébauchée : Le Crépuscule, d'après le môme.

U Aurore était très avancée. Le Crépuscule au contraire dans l'épreuve de Huot au Cabinet des Estampes, ne porte aucun travail sur le corps de la femme. Les deux planches ont été terminées par Boutelié.

A ces estampes font pendants Le Jour et La Nuit, de Bouguereau, gravés par Ad. Didier.

HUOT (Georges -Eugène), graveur à l'eau - forte. Porie ciPérigiœux, A. Ândrezieux. A, Kerostin. (Gadart.)

HURLIMANN , en Suisse , graveur à l'aqua- tinte.

Sujets divers.

Rob-Roy: Boulanger; La Jolie fille de Perth :Ach. Devéria.

Mon petit chat. Le Gué : Beaume.

Traîneau russe attaqué par des loups ; Cheval sauvage attaqué par des tigres ; Jument et son poulain attaqués par un taureau : Ledieu ; 3 p. grand in-fol.

Planches pour le Yoyage en Amérique du prince de Wied.

Panorama d'Heidelberg.

Les Moissonneurs : L. Robert, petite planche.

HUSSENOT. Etudes et croquis de Tyins et Costumes militaires , par Hussenot et Waschmut , professeurs à St.-Gyr; suite de lith. à la plume, 1857 , in-4.

148 LES GRAVEURS DU XIX* SIECLE.

HUYOT (Jules )j à Toulouse, graveur sur bois. Expose depuis 1868.

Illustrations pour divers ouvrages , etc.

La totalité des illustrations de Maurice Leloir pour la belle édition de Manon Lescaut^ publiée par Launette en 1885.

INGOUF (François -Robert) le jeune. 1747- 1812 . fut un des bons graveurs d'illustrations et de portraits-vignettes du xviii^ siècle. Pendant la Révolution, il exécuta, peut-être avec son frère aîné P.-C. Ingouf , une très grande estampe de la Fédération qui est fort rare et peu connue. Au comraencement du xix^ siècle , collabora au Musée français (La Vierge au linge, L'Adoration des Bergers de Ribera).

INGRES, 1780-1867. Les estampes de sa main sont au nombre de cinq, dont une eau-forte et quatre lithographies.

Il existe un catalogue de l'ensemble de l'œuvre d'Ingres, par le V^' Henri Delaborde(^).

1. GABRIEL CORTOIS DE PRESSIGNY, arche-

(1) Ingres, sa vie, ses travaux, sa doctrine , d'après ses notes manus- crites et les lettres du maître, par le Vte Henri Delaborde. Portrait gravé par Morse. Chez Pion , IS'ÏO , in-8.

INGRES. 149

Têque de Rennes . ambassadeur de France à Rome. Ingres fecii Romœ 1816. In-4.

De cette fière eau-fone . que Van Dyck n'eût point désa- vouée, le Cabinet des Estampes possède un état d'essai, oh les deux tranches da bonnet entre lesquelles le prélat introduit le doigt sont blanches, et un autre état oii elles sont couvertes de tailles. L'état définitif est avec les quatre- vers Exquise politesse, etc.

Reproduit en lithographie par Mathey,vere 1833.

2. IL\THERINE-AXXE (NORTH) L.\DY GLEN-

BERVYE . nat. 16 feb. 1760, mort 6 feb. 1817.

Ingres, Rome 1815. (C. Hnlmandell. lithographv ).

Lith. in-8.

La lithc^raphie originale de Lady Glenbervye assise . coiffée d'un grand chapeau , est rarissime ( Cabinet des Estampes). U en existe une reproduction en photograTure.

3. FREDERIC SYLYESTER NORTH DOUGLAS, uat. 8 fev. 17^ , mort. '21 oct. 1S19. Ing?^e-?, Ronie 1815. Litb. in-8. (-47 fr. vente Parguez).

4. LOD.ILISQUE COUCHÉE. Ingres, 1825. lith. in-4 en 1.

Pour un album titfaogTaphiqoe de Ddpecfa. 1826. Vente Parquez . 36 fr.

5. Les quatre Magistrats qui gouvernaient Besançon

quand cette ville était libre. Ingres, 1825. Lith. in-8.

Cul-de-lampe de l'introducnon du Voyage en Franche- Comté dans l'ouvrage du har-^n Taylor. 40 fr. rente Parlez.

n est nécessaire de donner la liste des portnits gOiXés ou lithographies d'après Ingres : cette série fntoe, «a ^fet, un des éléments essentiels et caractéristiques d'une collec- tion d'estampes du xn* siècle :

Balxe, M^ de Rcofnetal, HthogTaphie. Belliard,

150 LES GRAVEURS DU XIX' SIÈCLE.

Pastoret , lith. Bertinot , Cheriihini. Boucheron, Mallet ingénieur, en pied. ~ Bracquemond , Mme Granger. Calamatta , Ingres en 1835 , Le CM Mole , le Duc cV Orléans (2 fois) , 3/«"e Boimard, Marcotte d' Argenteuil, Marcotte-Genlis , M^e L. À. Duclos-Marcotte ^ Mme L. Marcotte, Martin, Paganini, et une lith.: Le docteur Martinet. Dejuinne , Charles Dupaty , statuaire, lith. Desvachez , Calanmtta. Dien , Gatteaux, M^e Gatteaux, E. Gatteaux^ Labrouste^ Lehmann , la Fille de Taurel, de Niemccrkerque. Doncaud , Mne Lavalette , lith. E.-R. (Monogramme) , Lady Russell , lith. Flameng , Ingres en 1804 , Mme Bevauçay. Fontana , Van Byn- kershock van Hoogtraten , et deux portraits anonymes : un jeune homme, un homme debout. F. de Fournier : Bartolini , Lazzerini , Le Comte de Bonihelles , Leblanc , Mme Leblanc. Galimard , J.-B. Lepère , architecte , lith. Gérard-Fontallard , Ruxthiel , sculpteur , lith. M™^ Girard, Leclère et Provot , architectes. Henriquel , Mgr. de Latil , Berlin , Al. Tardieu. Leroux , Dumont de rinstitut. Marc , David d'Angers , lith. Masson , Ingres à 79 ans. Mathey , de Pressigny , copie lith. de Teau-forte d'Ingres. Mauzaisse, Baudouin-Dufresne , lith. Muret , Norvins , lith. Caroline Naudet , Naudet, peintre. Léon Noël, D'Anne d'Herville née Marcotte, Bon Walchenaer, Bonne Walchenaer, lith. Follet , Le Pce Napoléon , médaillon. Potrelle , Bartolini (un des chefs- d'œuvre de la gravure moderne). Marins Reinaud, C^^de Forbin , Granet , lith. Saint-Eve , Delorme. Salmon , Cesse d'Agoult et sa fille (depuis M""' de Charnacé). Sudre, Mme Sudre et son enfant, Cherubini, lith. M*"^ Varcollier, Général Didong , Mme Gatteaux, un portrait anonyme d'homme assis, lith. Anonymes , Napoléon , aquatinte in-4 en 1. (mauvais , au point d'être ridicule). 3fe;'« Louise Berlin , in-18. Dans le Plutarque français , les portraits de Jeanne d'Arc, Poussin, Le Sueur, Molière., La Fontaine, Racine , par Follet , Baudran , Laugier, Henriquel et Dien.

Voici l'indication des graveurs et lithographes qui ont reproduit les œuvres d'Ingres autres que des portraits :

Divers : Statues antiques pour le Musée Français. Anonyme : Etude de femme , grav. ( Chalcographie). Aubrj'-Lecomte , lith. : Françoise de Rimini. Bracque- mond : La Source , eau-forte. Calamatta : Le Vœu de

INGRES. 151

Louis XIII ^ La Source ^ Diplôme pour V Exposition de 1855. Desvachez : Angélique. Dien : Mort de L. de Yinci(i\yQC Richommoj, Médaille d' émulation d^ architecture de V Ecole des Beaux-Arts. Fauchery : L Immortalité de Vâme (frontispice pour un poëme de Norvins). Flameng : La Source , Anr/élique , Stratonice , Louis XIV et Molière.

Forster et Leisniei* : La France et la Relir/ion (titre du Sacre de Charles X). Alph. François : St.-Symphorien.

Gaillard : Œdipe. HaussouUier : Romulus vainqueur d'Acron; Auguste, Octavie et Livie ; L'Odalisque à l'Esclave^ La Semaine., série. Lamotte : Angélique. Lassalle, lith. : La Source. Morse : Vénus anadyomène. Normand : Les Ambassadeurs d'Agamemnon ; Antiochus envoyant à Scipion des ambassadeurs . . ., etc. Pradier : Jésus donnant les Clefs à St.-Pierre , l'u Marcellus eris , Raphaël et la Fornarina. Rosotte : Jésus au milieu des docteurs. Salmon : Apothéose de Napoléon l'^f ; Jules César {pour V Histoire de César de Napoléon 111). Sudre, lith. : Jésus-Christ , La Vierge , Pie VII tenant c/iapelle , Œdipe , L'Odalisque couchée , et la tête de cette Odalisque (deux fois) , Angélique, La Source. Trichoc-Garneri . lith. : Si.-Symphorien.

Enfin, voyez: L'Œuvre de J.-A. Ingres, membre de l'Institut , gravé au trait sur acier par A. Réveil. (Publié par M. Magimel). Paris , 1851 , in-4.

ISABEY (Jean-Baptiste) , 1767-1855. Il fut un des premiers peintres qui aient fait de la litho- graphie .Son crayon était très vaporeux et argentin : V Arrivée dit duc de Bordeaux à Chamhord , V Escalier de la Grande tour du Château d'Har- court , et divers portraits sont de la plus blonde exécution. Le recueil de ses Caricatures est très curieux.

1. Lithographies diverses.

Essai lith. : Tète de femme levant les yeux. Vignette

152 LES GRAVEURS DU XIX« SIECLE.

pour un album dédié au duc de Berry par G. Dugazon. Titre d'un album musical. La Balançoire (Engelmann). Vallée de Royat ; Vue du Mont-Blanc ; Escalier de Thôpital à Aix ; Vue d'une église , 4 petites pièces datées de 1818 (Engelmann). Intérieur d'église ; Ferme par un temps de neige , Enfants tenant une lumière dans une église , X. . . . petites pièces datées de 1818. (Engelmann.)

2. Bal déguisé de J. Isabey , invitation , in-18.

La famille Isabey vous prie de lui faire le plaisir de venir au bal du Mardi gras 1819. Le déguisement est de rigueur {le domino excepté). En face de cette légende est un petit sujet lithographie : un homme costumé, tenant une bougie , arrête une colombine : MM. Montrez-moi vos billets. (Lith. Engelmann).

L'épreuve que nous avons sous les yeux de cette gentille et rare pièce était adressée à Carie Vernet.

3. Arrivée du duc de Bordeaux a Ghambord , 1821 , dédié à la duchesse de Berry. In-fol. en largeur. Très vaporeux d'exécution.

4. ESCALIER DE LA GRANDE TOUR DU CHA- TEAU D'HARCOURT, 1822, m-4. ( L'escalier est peu de chose , mais sur les marches le peintre a placé un cavalier et une dame en costume Louis XIII , traités d'un crayon à la Bonington). Intérieur de l'Eglise de Gravelle. Ruines de St.-Wandrille. Caveau de Notre-Dame d'Eu. Un cul -de -lampe. (Ouvrage du baron Taylor , Normandie).

5. Voyage en Italie , pœr J. Isabey en 1822. Trente hth. numérotées. ( Chez Villain. )

6. Portraits.

Eugène Isabey , avec cette jolie légende : Mon fols , mon élève et mon ami. Le Prince Eugène, Vienne 1814, lith. par Legros et Isabey.

ISABEV. 153

Diplomates du Congrès de Vienne , 2 feuilles.

Portrait de femme (Engelmann) . in-8. Autre, daté 18^8 (Engelmann).— La Marquise d'Osmond.— M*"^ Horace Vernet.

Le général d'Albignac.

Parny, Le chirurgien Dubois d'après Gérard , 1818 , (d'exécution très fine). F. Thomas. Monvoisin, 1823.

M'"® Sophie Gail, ^9«r son ami Isabey , 1820.

LA DUCHESSE D'ANGOULÊME , 1824 , in-4.

Au profit des pauvres : Duc Mathieu de Montmorency , mort à 3 h. le Vendredi- Saint 1826 ; in-4 avec cadre.

7. Caricatures. Titre et 12 p. signées/./., iii-4.

(Chez Motte.)

Titre en rébus. 1. Homme se prosternant devant une femme. 2. Sujet scatologique. 3. Un chevalier lorgnant une femme d'une corpulence considérable. 4. La Barbe. 5. Couple grotesque : un homme en échalas promenant une petite femme grosse comme une boule. 6. Coup de vent qui enlève le parapluie du monsieur en soulevant effron- tément la robe de la dame. 7. Vieille dévote et jeune prêtre. 8. Un vieux couple assis sur un canapé. 9. Le Secret. 10. La partie de Whist ; pendant que les deux ) joueurs ont le nez dans leur jeu , une femme qui les regarde et tourne le dos à la cheminée , retrousse sa robe et se chauffe le derrière. 11. Couple grotesque : Une femme très grande et un petit bossu. 12. Un mari et une femme , prêts à se mettre au lit , sont , chacun de son côté , en train de se clystériser.

Recueil important , leste quelquefois , mais joliment dessiné , et qui nous donne comme le résumé des sujets affectionnés des caricaturistes sous la Restauration : couples grotesques de géants et de bossus, de grasses et d'efflan- qués, plaisanteries scatologiques , coups de vent soulevant

les robes et montrant les charmes , femmes aux appas

éléphantiasiques , bossus , lavements , tout y est. En ce temps-là on n'avait pas peur d'être sale ou indécent. Aujour- d'hui, dans nos estampes de mœurs, nous évitons le grossier, mais nous cherchons volontiers le faisandé et nous allons loin (sous ce rapport, la planche des asperges de la Vie Parisienne dit tout). Le petit bossu du W 11, si fier

154 LES GRAVEURS DU XIX' SIECLE.

de promener une belle « phàme » , nous paraît avoir un intérêt de date : s'il n'est pas Mayeux, il s'en faut de si peu ! (1)

8. LE SACRE DE NAPOLÉON. 10 planches d'après Isabev. Fontaine etPercier, gi-avées par Audoiiin ,

(I) La Caricaiure . à prendre le mot dans son sens étroitement vrai, est une spécialité qui , au pouil de vue d'une collection d estampes, ne mène guère loin. Non pas que la matière manque , mais le genre conduit promptement h la lassitude, et même au dégoût. Comme l'écrivait récem- ment \L André Michel (dans un article des Débats sur les caricaturistes), v> rien n'est plus attristant, à la longue, que cette acharnée évocation , que .> ce grossissement impitoyable des tares et des laideurs de notre humanité. «> 11 n'est pas possible de s'égayer longtemps du mal. On éprouve bientôt •> l'irrésistible besoin d'aller passer une heure au Louvre, de revoir les « vierges de Memllng , les Muses de Boticelli et les fresques de Luini. >^

La caricature politique devient vite, elle aussi, une fatigante personne. N'ayant pas tous les jours un Daumier pour racheter la laideur des sujets par l'énergie de l'exécution, elle se contente le plus souvent à si peu de frais, sur le chapitre du dessin , qu'elle arrive à n'être dans l'art que ce que l'imprimé appelé runard est dans la littérature. En général, elle est mieux l'affaire de l'historien que de l'amateur d'estampes. Les iconophiles les plus déterminés, comme les esprits les plus libéraux, ne peuvent se résoudre à V insister. Renouvier, arrivé aux caricatures de la Révolution , a reculé devant cet amas de maigres dessins au Irait enluminés. ^' Le malheur des <^ caricatures -^^ dit-il, i> est de tomber facilement entre les mains des plus •• piètres dessinateurs et de ceux qui, dépensant tout leur esprit dans les •> légendes, n'en gardent plus pour les figures. « Nous avons vu aussi comment Champfleury a jugé les processions caricaturales de Grandville. En revanche, les caricatures politiques fournissent aux commentaires des écrivains un thème copieux. (Sur la caricature de la Révolution et de l'Empire, voyez l'ouvrage de Jaime : Musée de la Caricaiure ou Recueil des Caricatures les plus remarquables publiées en France depuis le Xll^ siècle jusqu'à nos jours. .. . calquées et gravées a l'eau-forte par Cons- tant Leber. Delloye, 1838 , 2 vol. in-4 , texte par divers. Cet ouvrage est recherché, un bel exemplaire vaut aujourd'hui de 300 à 400 fr.).

Dans le langage courant on a singulièrement perverti le sens du mot caricature, en l'étendant à tous les dessins humoristiques, et surtout à tous

ISABRY. 155

R. Delvaux , Dequevauviller , Duprêel , Malbeste , Pauqiiet . Pigeot , Simonet , etc. (Chalcographie. )

Voir le détail au catalogue de la Chalcographie.

La gravure de ces planches est remarquable ; les états d'eau - forte des costumes -portraits notamment sont la brillante et dernière manifestation des graveurs formés à notre école du xviu^ siècle.

les dessins qui concernent l'histoire des mœurs. C'est ainsi q>i'on en est arrivé à gratifier de 1 cpithète de caricaturiste les peintres de mœurs qui nont jamais fait de caricatures et qui sont les antipodes des caricaturistes : Gavarni, de Beaumont , Grevin ! Il suffit que les grenadiers de Charlet parlent un langage de caserne plaisant pour qu'on les qualifie de carica- tures. Parce que Daumier fait des caricatures, on range parmi les caricatures la Hue Transnonain ou le Fantôme de Ney devant le Luxembourg 1 Parce que lia ffet a donné quelques dessins politiques , on place dans une exposition de caricatures, à côté desdits dessins, la Revue nocturne\ Mais on perdrait sa peine à vouloir réformer cet abus de définition.

Prenons donc le mot caricature dans le sens vulgaire il s'applique à la fois à la caricature pure et au dessin de mœurs. Ici la matière est immense et des plus attrayantes. On s'en est beaucoup occupé dans ces derniers temps.

Champfleury, dans son Histoire de la Caricature moderne, a étudie, avec autant de jugement que d'esprit , Daumier, Traviès , Monnier, Philipou, Pigal, Gavarni, Grandville. Les frères de Concourt ont écrit leur Gavarni. Arsène Alexandre vient de donner Daumier, l'homme et l'œuvre (Renouard , 1888). Toute- les revues ont publié, sur les caricatu- ristes et dessinateurs de mœurs, des notices étendues, coinme celles de Chailes Blanc, Duranty, de Chennevières , Eugène Forgues , Maurice Duseigneur, etc. Dans tous les journaux ont pam des articles : il n'est pas un écrivain qui n'ait dit son mot sur Daumier ou sur Gavarni.

Généralement on avait ramené l'histoire du dessin de mœurs et de la caricature à la monographie des quelques dessinateurs marquants. M. Grand-Carteret a pensé avec juste raison qu'd y avait une autre méthode plus étendue à employer, et qu'après avoir attaqué l'étude de la caricature par les dessinateurs , il fallait l'attaquer parallèlement par les sujets qui avaient fourni matière aux dessins humoristiques : en d'autres termes : ajouter à l'histoire des caricaturistes l'histoire des caricatures. C'est dans ce sens qu'il vient de publier Les Mœurs et la Caricature en Fra/ice (Librairie illustrée, 1888). Ce travail considérable fournit sur le

156 LES GRAVEURS DU XIX^ SIÈCLE.

Parmi les estampes gravées d'après J.-B. Isabey , on remarque :

La Barque dhabey , par Aubcrtin. La Revue du Décadi, par Méeou. Le Congrès de Vienne, par Godefroy.

Décors de L'Enfant prodigue à l'Opéra, au trait, par Léger. Mons. J. Isaheys exhibition rooms 61 Pall Mail , 1820 . aquatinte par Bennets.

Portraits : Bonaparte à la Malmaison , par J. Godefroy, in-fol. ; Napoléon., Marie-Louise, Le Roi de Rome, Mdie Lei-ert, le Vicomte d'Arlincourt, in-i2 ; Wellington (2 fois) . parMécou. La Reine Hortense , Mm^ Dugazon, par Monsaldy. Louis XVIIL par Debucourt. Sopliia Czartoriski , pointillé. Comtesse Wolkonskg : Weiss. Denon , gravé par Denon. Grétry , par J.-P. Simon. Agasse , par Singry. Barbier-Walbonne , par Aubertin.

Mme Talleyrand , par Sehmidt , 1830, Odiot , 1839. Médaillon de V Empereur tiré de la table des Maréchaux en porcelaine de Sèvres , lith. par Maurin , avec ornements de Th. Fragonard. S. J. Le Gros, lith. in-12. (Motte.)

dessin de mœurs et sur la caricature française au xix^ siècle une succession de renseignements très nombreux et exacts. C'est le véritable défilé des caricatures du premier Empire à la troisième République. A la fin de l'ouvrage sont deux appendices précieux : la bibliographie de deux cent soixante journaux à caricatures, et le dictionnaire biographique de trois cent cinquante dessinateurs. Illustré avec la profusion que nous voulons trouver aujourd'hui dans les publications iconographiques , et à laquelle nous ont habitués les Vignettes romantiques de Ghampfleury et es Affiches illustrées de Maindron, le livre de M. Grand-Carteret contient plus de cinq cents reproductions.

On devra y ajouter Les Maîtres de la Caricature française au XIX^ siècle, album de cent vingt grands fac-similés, avec notice par Armand Dayot (Quantin, 1838). Le choix des sujets reproduits est topique.

Mentionnons encore La Caricature moderne, par Paul Mantz : étude publiée d'abord dans la Gazette des Beaux-Arts, puis en tête du Catalogue de l'exposition de la Caricature et de la peinture de mœurs au XIX^ siècle (Quantin, 1888).

Car 1888 a vu le triomphe de la Caricature, sous la forme d'une exposition spéciale, et d'une exposition faite où? Dans le palais de l'école des Beaux-Arts î

Comment la Caricature est-elle parvenue à pénétrer dans l'auguste

ISABEY. 157

ISABEY (Eugène), en 1803, fils du précé- dent. Il a traité la lithographie avec un charme merveilleux. Si Bonington n'avait pas fait son Gros-Horloge, Isabey serait lithographe sans rival. Ses Marines sont hors ligne, et donnent une note toute spéciale.

1-7. Souvenirs d'Eugène Isabey, 1832. (Paris, Morlot ; Londres , Lean ; New-York , Bailly. )

Couverture.

immeuble ? Sous un prétexte ingénieusement irrésistible : la Charité. La Caricature s'était offerte pour venir en aide aux victimes des nombreux sinistres maritimes de l'année. Cette destination bienfaisante, donnée au produit des entrées, explique comment l'e.xposition portait le titre, étrange au premier abord , de : Exposition de Caricatures sous la présidence d'honneur du Ministre de la Marine , titre qui, pour les gens non avertis, est pour faire penser à une excentricité du Tintamarre. Elle s'explique également l'incohérence apparente de certains articles de journaux ainsi conçus : « La dernière tempête ayant fait de très nombreuses victimes '^ parmi nos pêcheurs d'Islande, l'exposition de la Caricature va être .> augmentée de séries nouvelles » !! (Qu'en dis-tu, Commerson?)

On a reproché à cette exposition de n'être point complète. Mais on dit cela de toutes les expositions , parce qu'une exposition complète est, de fait, un mythe. Ce qui n'empêche pas les expositions, même incomplètes, d'être pour la plupart des visiteurs un enseignement et une révélation.

Le piquant de la chose , le dessous des cartes , c'est que , le i. bourgeois pacifique » croyait ne faire qu'une bonne œuvre en regardant des images drôles, W'- artiste » , avancé et subversif, pensait bien faire un acte révolutionnaire d'une portée immense. Daumier aux Beaux-Arts ! Enfin! Et il lui semblait avoir gagné une Btistille. Gill dans l'Ecole! Et il croyait avoir coiffe du bonnet rouge Messieurs les Professeurs acadé- miques; il frétillait à l'idée de la <v tête o que ceux-ci devaient faire. Firent- ils tant que cela v. une tête •> ? Rien n'est moins certain. Mais l'un d'eux formula ainsi son impression sur cette invasion des caricaturistes ;

« Ils ont vidé dans notre Palais les latrines de l'art !! »

Voyons, Maître, ne soyez pas méchant. Puisqu'on vous dit que c'est pour les familles des noyés !

158 LES GRAVEURS DU XIX* SIECLE.

Les planches suivantes font , croyons-nous , partie de cette série (?)

Vue de Rouen (Lemercier). Vue de Caen (Lemercier). Souvenir DE Bretagne (Motte). Vue du Château prise

DU BATEAU A VAPEUR A LA SORTIE DU PORT (Lemerciei*).

8-14. SIX MARINES DESSINÉES SUR PIERRE PAR EUG. ISABEY, 1833. (Les bonnes épreuves sont à l'adresse de Morlot et Lan. )

Couverture. Bateaux tirés sur le sable, d'autres bateaux sur l'eau.

INTÉRIEUR D'UN PORT.

MARÉE BASSE.

RETOUR AU PORT . in 4 en 1.

RADOUB D'UNE BARQUE A MARÉE BASSE.

ENVIRONS DE DIEPPE.

SOUVENIR DE Sx.-VALERY-SUR-SOMME.

15. LE RETOUR AU PORT. Grand in-fol. (49 cent. ^ sur 34^). Même sujet que la pièce du recueil de Six Marines , avec des différences.

Dans la collection Giacomelli. une admirable épreuve d'essai avec deux croquis dans la marge inférieure : au milieu un pécheur dans un canot vu par l'arrière : à droite , un petit canot.

16. Lithographies diverses.

Titres de romances, etc. Essai inédit au lavis. Planches pour le Voyage pittoresque de Bretagne. Brick échoué. Village au bord de l'eau. Côte de Douvres. Côte de Douvres par un gros temps. Normandie, 1832 (Delpech). Planches pour l'ouvrage du baron Taylor ; Auverytie : Gorges de Royat ; Croix sur la route de Clermont; Entrée du village des Bains au Mont-Dor ; Croix du village des Bains ; Eglise de Saint-Nectaire ; Abside de l'église ; Ruines du château de Saint-Nectaire ; Lac d"Aydat ; Eglise St-Jean à Thiers ; Ruines du château de Bouzol ; Donjon de Polignac 2 pi.; Croix de Chaudesaigues; Ruines du château de Pestac ; Château de Landerole. Marée basse , Premier dessin fait à la manière noire

ISABEY. 159

par Isahey 9^re iS3i. Intérieur d'un palais à Venise , d'après J.-B. Isabey. Personnage retenu par une femme au bord de la mer (Berdallc). Marée basse (Aug. Bry), 1849.

Croquis par divers artistes : 11 planches de recueil.

Diverses planches ont été lithographiécs d'après Eug. Isabey par Mouillcron, J.Laurens,G.Nantcuil,Sabatier. etc. Vignettes sur bois pour le Paul et Virginie de Curmer.

ISRAELS, peintre, à Groningue en 1824.

Suite d'eaux-fortes , sujets de pécheurs , etc. (L'une de ces pièces, Enfants sur la plage, a été donnée en 1879 par la Gazette des Beaux- Arts).

A Scheveningue (publié dans UArt).

JACOB (Nicolas-Henri), à Paris en 1782. dessinateur du prince Eugène , élève de David. Il fut décoré en 1838.

Lithographies.

Portraits : Senefelder, pour le Mémorial universel des Sciences et des Arts; Oberkampf; le Prince Eugène; le comte Fédor Golowkin ; les deux Duméril ; Pothier ; Eric Bernard dans Jean-sans-Peur ; Gartigny dans La Femme juge et partie. M«il« Mars, deux portraits. Lady Morgan, etc. Le baron Pasquier, d'après Rouillard, 1831. Représentants de 1848. Frontispice du Journal des Dames , 1821. Le Génie des Beaux-Arts encourageant la Lithographie. L'Ecole française des Beaux-Arts à l'Aca- démie française. Mariage de Napoléon et de Marie- Louise , 1853.

Planches d'anatomie , 1831. Fossiles de France et d'Algérie , 1852.

Sous la signature de M'"*' C. A. Jacob , on trouve cette lithographie : La petite nièce de N. H. Jacob , c'est le portrait d'une mourante , avec le nom Amélie Declercq , Juillet 1855.

160 LES GRAVEURS DU XIX" SIECLE.

JACOMIN , à Lyon en 1789, élève de Révoil. Groupe de huit tètes d'hommes , avec le timbre Société des Amis des Arts de Lyon , Jacomin 1821, lith. (Engelmann.)

A-t-il gravé à l'eau-forte?

JACOTT (Julien], à Metz, élève de Maréchal, expose depuis 1845.

Lithographies.

Elles sont nombreuses et de tout genre.

Sujets divers pour Le Miroir , La France littéraire ; pour les séries de fonds de marchands d'estampes : Musée pittoresque ; Galerie pittoresque (chez Delarue vers 1840) : lith. d'après Pigal, Midi, Biard . Beaume, Gompte-Galix , etc.); Revue poétique du salon de i840; Le Musée Omnibus ( chez Goupil et Vibert ) ; Galerie Omnibus ( chez Jouy : ce sont des facéties).

Portraits : Thérèse Essler, Eléonore Rabut (le Monde dramatique) ; Représentants de 1848 ; Daniel Manin ; Napoléon 111 , l'Impératrice Eugénie; le général Lafont de ViUiers , divers Prêtres , etc.

Gours de dessin de l'Ecole Polytechnique.

Jacott a principalement la spécialité des estampes de dévotion et des reproductions de tableaux religieux. En langage de marchand d'estampes , cela s'appelle « faire la Piété ». comme on dit : faire l'Histoire ou le Paysage. Donc . Jacott fait la Piété. Lith. pour la Galerie reli- gieuse , la Galerie religieuse et morale ( Delarue ) , Les Maîtres chrétiens (Dusacq) , reproduction du Bon Samari- tain d'Aimé Morot , etc., etc.

JACOTTET, en 1806, lithographe de pa^^sa- ges et vues, des plus abondants parmi les abon- dants douze volumes au cabinet des Estampes),

JAGOTTET. 161

de 1825 à 1855. Lithographies de professeur de dessin; pour les peupler de personnages , il fallait avoir recours à l'intervention d'un dessinateur spécial ; ce Beus ex machina , cet être supérieur était Victor Adam ou Bayot.

Vues diverses ; Modèles de Paysages.

Le Télégraphe de Montmartre (chez Motte) et quelques autres pièces sur Paris et ses environs , vers 1824 ; dans le genre lugubre des lithographies de cette époque. Vues de Lyon et de l'Isère , 1827. Planches pour Touvrage du baron Taylor, pour Le Moyen-Age 'pittoresque et archéolo- gique^ pour ha Grèce, etc.

Citadelle de Blaye, 1832. Pont sur lequel la Duchesse de Berry est passée ; Porte par laquelle elle est entrée.

Jacottet fut principalement le dessinateur des albums chargés de populariser les agréments des villes d'eaux et de leurs environs : Souvenirs des Pyrénées , 1835-36 en 50 pi., et une seconde série de 50 pi. Plombières ., 1836. Souvenirs pittoresques du Mont-Dore. Album cCUriage. Souvenirs des eaux de Baden-Baden , 1837, en 40 pi. (Gihaut). Six vues des bains de Lucques. Ces vues n'ont ni l'art pittoresque des lithographies faites par les peintres du temps , ni l'exactitude photographique qu'on exige aujourd'hui.

Vues de France, vers 1835 : Nantes ; Dinan ; Bords de la Loire ; Vendée; divers châteaux.

Tour du beffroi à Douai [L'Artiste, 1843).

Promenades dans Paris et ses environs, dessinées d'après nature et lithographiées par Jacottet, 1838 à 1843 ( chez Gihaut), figures par Bayot ; couverture et 41 p. in-fol. en 1.

Vues de Suisse (figures par Gaildreau).

Bords du Rhin, Scandinavie, St.-Pétersbourg et Moscou, d'après Gharlemagne ; Gracovie, d'après Glowak; Album de Wilna ; Espagne ; Rome ; Cuba ; Jamaïque ; Orient ; partie de L'Italie monumentale de Benoist, de L'Italie à vol d'oi- seau de Guesdon.

Exposition Universelle de 1855.

Enseignement du dessin de paysage : Fragments de Paysages; Cours de Paysage; Cou7^s progressif de Paysage;

VIII 11

162 LES GRAVEURS DU XIX^ SIECLE.

LeWatteletf ou principes et études de paysages élémen,' taires (Ghavant, 1831), Excursions pittoresques^ 60 feuilles ( Delarue ) ; Etudes de paysages aux deux crayons . 66 feuilles ; La Campagne ; Sites remarquables ; Croquis de vues historiques ; etc., etc.

Essais de lithotinte : Statue de Jeanne d'Arc à Orléans ; Vue de Madrid.

JACQUAND (Claudius), peintre, à Lyon en 1805, mort en 1878.

Lithographies.

Petite fille endormie sur les degrés d'une porte ouverte : près d'elle un chien. (Lith. Brunet, Lyon), 1826 , in-4.

J.-P.-G. de Pins . administrateur apostolique de Lyon . d'après nature : buste à droite. Le même, tourné à gauche, 1826.

Le Ménétrier. La Mendiante des Ghazottes , 1832.

Armes pour Les Arts au Moyen-Age.

Etc.

Les tableaux de Jacquand ont été lithographies par Bida. (L'Instruction religieuse : signé Abdi dans la Revue des Peintres), Julien (Education de Ver-Vert; Retour de Ver- Vert ; Les Joueurs ) , Llanta ( S^e Thérèse en extase ) . Régnier (Le Petit Vallon: Les Bulles de Savon; L'Indis- crétion ; L'Oiseau mort); Vogt (Les Adieux de Cinq-Mars à Marie d'Entragues); etc., etc.. ou gravés par divers, pour les fonds de marchands d'estampes.

JACQUE (Charles), graveur et peintre, à Paris, le 18 mai 1813.

A dix-sept ans , ses parents le placèrent chez un graveur de géographie. Mais ce travail ne fut pas longtemps de son goût : il s'engagea dans un régiment de ligne, avec lequel il assista au siège d'Anvers. Libéré du service, il se remit à dessiner

JAGQUE. 103

et à graver, fît de fréquents voyages en Bourgogne, sa famille habitait depuis 1830, se fixa défini- tivement à Paris , mais en faisant de nombreux séjours à Barbizon , en compagnie de son ami Millet. (( Charles Jacque est possédé de la manie » du déplacement », a dit de lui Monselet. « On » le croit à Barbizon, au milieu des bois profonds, )) ses amours ; pas du tout, il déménage et installe )) ses églogues en plein Paris. Vous méditez » d'aller le surprendre dans son atelier du boule- )) vard Clichy, et vous apprenez qu'il habite au » bord de la mer, en Bretagne, dans cette pres- )) qu'île nue, farouche, sans arbres et sans gazon, » qu'on appelle le Croisic ; il y est même demeuré )) quatre ans dans ce Croisic , il y travaillait avec )) une ardeur presque sombre. Il y avait fait venir )) ses belles poules de Houdan et ses chères brebis. )) Entre temps il se délassait.... devinez à quoi? » A fabriquer des meubles... »

Le nom de Charles Jacque est l'un des plus importants et des plus populaires de l'eau-forte originale moderne, et à juste titre. Nous ne dirons pas que Jacque a remis en usage la gravure à l'eau-forte, parce que les peintres ne l'ont jamais totalement abandonnée, mais il a été l'un des premiers à la remettre en honneur ; une date suffit à lui donner cette gloire : il est au plein de son talent dès 1845, donc il devance sensiblement l'apparition de la plupart des célèbres aquafor-

164 LES GRAVEURS DU XIX" SIECLE.

listes contemporains , et c'est avec lui que com- mence cet épanouissement de l' eau-forte originale, si remarquable depuis quarante ans.

Jacque s'est fait un genre très personnel : il est le poète de la vie des champs. Ce qu'on ne croirait paSj c'est que, pour un poète bucolique, il eut un début des plus inattendus ; il fut caricaturiste : en 1843 il donnait au Charivari des séries de charges lithographiques sur les militaires et sur les médecins.

Il fut aussi vignettiste , ( en même temps que Daubigny), dessinant sur bois ou gravant à l'eau- forte, vers 1842-43, de jolies illustrations dont les plus connues sont celles de La Pléiade, des Contes du 2'emps passé et du Jardin des Plantes de Curmer.

A la même époque il se mettait à graver des petits sujets à l'eau-forte ou à la pointe sèche, les uns paraissaient isolément, les autres en cahiers. La presse dont se servait alors Charles Jacque est aujourd'hui en la possession de Delâtre, c'est désormais un meuble quasi-historique. Pendant quelques années , ce fut une véritable pluie de petites gra\'ures ; sur les quatre cent soixante-dix pièces dont se compose l'œuvre gravé de Jacque , de 1830 à 1888 , environ trois cent cinquante ont été exécutées en quelques années, de 1842 à 1848 : beaucoup de ces petites pièces sont des morceaux délicieux.

JAGQUE. 165

a Ce qui le distingue » . écrivait Charles Blanc (\) 5 c( c'est la poésie pénétrante de ses )) paysages, c'est le charme intime de ses fermes, » de ses cabarets, de ses paysanneries. Par là, il » représente et il résume , dans ses petites es- )) tampes, toute notre école moderne de paysa- )) gistes et de peintres familiers... il est char- » mant au possible c'est dans ses auberges, ses » cours de fermes, ses paysages; on y respire la » paix des champs , le bonheur du village , l'a- » gréable et saine odeur des foins entassés. A les » regarder, ces eaux -fortes ravissantes, on se » rappelle aussitôt les vacances du collège passées )) à la campagne... C'était bien ainsi : la charrue )) était sous le hangar d'où sortait la longueur du » manche ; la fermière rinçait son linge ; la ser- )) vante puisait de l'eau dans un puits dont la » corde tenait à un tronc d'arbre servant de )) levier ; les poules picoraient sur une charrette » dételée ; les pigeons venaient s'abattre sur le )) toit défoncé de la grange; les petits enfants )) barbotaient avec les canards ; les bœufs étaient )) aux champs ; l'âne flânait sur le bord du chemin )) en flairant ses chardons, et les cochons dor- » maient au soleil, vautrés avec délices sur la )) paille du fumier. »

Le cochon est, en effet , un des sujets caracté-

(•) Voyez la Gazelle des Beaux-Arls ^ 15 février 1861,

166 LES GRAVEURS DU XIX" SIECLE.

ristiqiies du graveur, qui Ta traité avec prédilec- tion dans mainte planche. C'est même lui qui a fourni à Jacque , en 1845, un chef-d'œuvre, l'une des plus belles eaux -fortes modernes : La Truffière (ou la pièce au cochon marqué G. J.). MM. de Goncourt, dans leur Journal , baptisent Jacque « le maître au cochon ».

(( Quant aux figures )) , ajoute Ch. Blanc, Jacque les a dessinées de différentes manières. Au commencement il avait adopté un type assez gracieux , ses fermières étaient accortes , jolies, ses laveuses avaient la taille fine et une certaine élégance d'ajustement qui ne s'accor- dait guère, il faut l'avouer, avec la rusticité du paysage. Plus tard, Jacque, mieux inspiré, a modifié son type , et , se rapprochant de J. F. Millet, il a mis dans ses fermes de vrais rustres et de vraies paysannes.

» On a quelquefois reproché à Jacque d'éviter dans ses eaux-fortes les difficultés d'exécution que présente le feuille; mais il ne faut jamais s'enquérir de ce qu'un peintre n'a point fait , il est plus sensé et plus juste de se demander s'il a bien fait ce qu'il voulait faire... )) Les premières eaux-fortes qui parurent n'é- taient pas les moins attrayantes. Elles étaient peut-être moins savantes que celles d'aujour- d'hui , mais elles n'en avaient que plus de grâce... Peut-être y a-t-il plus de saveur dans

JAGQUE. 167

» les eaux -fortes l'on ne sent que le premier » souffle de Tartiste, la virginité de son senti- » ment, la fleur du travail. »

La remarque est très juste. Jacque a eu deux manières tranchées. Quand il exécuta toutes ces précieuses petites planches de la première période de son œuvre, l'eau-forte originale n'était guère une valeur commerciale, on la faisait donc en quelque sorte pour soi ; ce sont des pièces intimes, d'un travail primesautier, simple et franc. Plus tard, à l'époque des dernières planches de Jacque, l'eau-forte a fait son chemin , elle est devenue cette chose de grande circulation dont un certain puhlic croit exprimer l'importance en disant que « c'est de l'estampe » ; en un mot , l'eau-forte se vend : Jacque travaille donc pour les éditeurs , pour le public , et il vise à faire joli et fini pour leur plaire. Sa gravure est apprêtée, moins ner- veuse, moins artiste. Cependant on peut retrouver encore l'exécution franche et forte dans les pre- miers états de ses planches.

De 1850 à 1863 , Jacque ne grave que très rarement. Il peint , ou bien il écrit son livre Le Poidailler, De cette période date cependant La Bergerie, grande eau-forte d'une dimension très exceptionnelle , qui est sans contredit la pièce la plus universellement connue de son œuvre. Mais encore une fois , il ne faut point s'imaginer connaître l'œuvre gravé de Jacque

168 LES GRAVEURS DU XIX* SIECLE.

^

parce que Ton a vu sa Bergerie. On doit avoir vu ces centaines de petites pièces de ses premières années : buveurs , récureuses, tueurs de cochons, troupeaux de porcs, petits paysages, chaumières, les Enfants traînant un chariot^ le Cavalier^ le Soh\ etc. Souvent ce ne sont que des riens, mais exquis, et dans une collection d'estampes, un portefeuille de ces riens-là est obligatoire, car c'est que Jacque est indiscutable. (^)

Les années 1864-66 nous offrent la publication de deux séries de vingt-cinq eaux-fortes chacune. se trouve la petite Pastorale dont le succès fut si considérable : c'est le vrai spécimen de la seconde manière de Jacque.

Depuis 1866, Jacque a gravé une quarantaine d'eaux-fortes et de pointes -sèches, parmi les- quelles quelques-unes très grandes : L Orage ^ la Lisière de for et ^ Effet de soir, et ce bel Intérieur de Bergerie qui date de 1884 et nous montre l'artiste toujours en pleine vigueur.

Jacque est décoré depuis 1867.

Le catalogue descriptif de l'œuvre de Charles Jacque a été publié en 1866, par M. Guiffrey {^).

(1) 11 est difficile de les trouver. Les premières épreuves sont très rares. L'Alliance des Arts a possédé cent planches de Jacque : naturellement ces planches n'étaient plus dans leur fleur. Même réflexion pour une publication d'ensemble que Jacque a faite de 69 de ses premières planches.

{}) L'Œuvre de Charles Jacque , catalogue de ses eaux-fortes et

JAGQUE. 169

Nous conservons le numérotage de ce catalogue, qui est partout adopté. Mais au moyen de quelques interversions, nous classons l'œuvre en une seule série chronologique , pour en donner non pas un catalogue raisonné , mais simplement une sorte de tableau synoptique, le plus clair possible.

pointes sèches, dressé par J. J. Guiffrey; avec une eau-forte inédite. Paris, chez M«5lle Lemaire , éditeur, 18(36 , in-8.

L'auteur ayant voulu se conformer, pour le classement, aux désirs de Ch. Jacque, il en est résulté une certaine complication qui empêche de saisir du premier coup d'oeil l'enchaînement des travaux du graveur.

Ainsi une première série, pièces 1 à 212, nous présente les eaux-fortes du commencement à 1866. Une seconde série, 213 à 2'70, nous fait revenir en arrière à 1842, avec les pointes sèches, et redescendre jusqu'à 1864. Une série de v. pièces diverses », 2Ti à 328, nous donne ensuite des eaux- fortes et pointes sèches qui datent, pour la plupart, du début de Jacque et que celui-ci n'a pas voulu faire entrer dans les séries principales de son œuvre, dont il les considérait comme ^> le rebut n. La série des illustrations, 329 à 410, nous ramène encore aux premières années, 1842-44. Delà, il nous faut retomber à 1866 pour ajouter dans un supplément, les pièces parues postérieurement à la publication du catalogue GuiflFrey,

A propos de ce supplément, un mot d'explication est nécessaire.

Dans l'introduction de son catalogue, M. Guiffrey disait : ^> Nous avions bien songé à introduire dans chaque série un numérotage particulier : mais, en songeant aux inconvénients que cette division entraînerait , aux confusions qu'elle pourrait causer, nous avions mieux aimé faire suivre les numéros du commencement à la fin. o Et il ajoutait que désormais, les œuvres nouvelles devraient prendre la suite do son numérotage, à partir de 421. Tout cela était fort sensé.

Mais voilà qu'en 1884 paraît, chez Jouaust , une plaquette intitulée : Nouvelles eaux-fortes et pointes sèches de Ch. Jacque.^ 1884, supplément au catalogue dressé par J. J. Guiffrey, et donnant la description de 42 pièces. Or, ce supplément anonyme, publié sans la participation et à l'insu de M. Guiffrey, émet la prétention de changer d'office le numérotage même du catalogue Guiffrey, en le remplaçant par un triple numérotage : Eaux- fortes, 1 à 247, Pointes sèches, 1 à 66 , Divers et vignettes 1 à 151.

Ceci est déraisonnable 1 Pour quarante-deux pièces, changer les numéros d'ordre de quatre cent vingt! Et adopter un numérotage qui donne trois

170 LES GRAVEURS DU XIX* SIÈCLE.

I. CARICATURES ET ILLUSTRATIONS.

Caricatures.

Les Malades et les Médecins^ suite lithographiée, 1843. Lith. pour les Caricatures du jour et la Revue carica- turale dans le Charivari. Vanité des Vanités ., série lith. Militai riana^ série lith.

Histoire de La Raniée ., ex-fusilier racontée par

Ch. Jacque , ex-caporal au 52^ de ligne '^ bois. (Musée Philipon). L'Enfant prodigue^ nouvelle tant soit peu vieille. Histoire des Perruques depuis les temps les plus reculés (là.).

LA PLÉÏADE . Cunner, 1842, pet. in-8.

Recueil de dix plaquettes (ballades, fabliaux, nouvelles) : vignettes sur bois et eaux - fortes do Penguilly, Jacque, Trimolet , Daubigny, Féart.

Livre très recherché. Les rares exemplaires sur chine se paient 800 fr. L'^^xemplaire de Curmer, sur chine, avec quelques dessins et une reliure à fermoirs de lapis: 400 fr. à la vente du célèbre éditeur, en 1874, et 2000 fr., chez Morgand , en 1887.

La part de Jacque dans cette illustration est :

Titre du Baron de Grozwig de Ch. Dickens. Titre

de Geneviève de Bradant d'après Jeanron. Front, et cinq

pièces portant le numéro 1 , trois numéros 2, trois numéros 3, et ainsi de suite.

Mais rien , heureusement , ne nous obUge à tenir compte des recomman- dations de celle plaquette supplémentaire, qui, par sa rédaction, est plutôt un prospectus des dernières publications qu'un catalogue. C'est ainsi qu'on y lit : Pour les eaux-fortes , s'adresser au bureau (sic). Le i> bureau » c'est l'atelier de Tartiste.

Les prescriptions de ce supplément doivent être tenues pour non avenues.

Et il faut s'en tenir au numérotage du catalogue Guirfrey, en le conti- nuant pour les pièces postérieures.

Cest ce que nous faisons, avec l'assentiment même de M. Guifltrey.

Autre point délicat.

M. Guiffrey a adopter les titres donnés par Jacque à ses œuvres. Or, Jacque n'a mis aucune coquetterie à trouver des désignations un peu carac- téristiques. Déjà rien nest plus vague, d'ordinaire, que les titres des

JAGQUE. ni

vignettes pour Rosemonde d'Henri Blaze. Titre et cinq vignettes pour Madame Acher, de Gavarni (GuilFrcy, 387

à 401).

Planche d'essai des vignettes de Mada)ne Acker, avec croquis, Napoléon, un cheval, etc.

Le Jardin des Plantes, Giirnier. 1842-43. 2 vol. iu-8.

C'est une histoire naturelle à l'usage des gens du monde.

Vignettes sur bois de Gavarni, Daumicr, etc. Planches hors texte par Marvy, Daubigny, GolHgnon. Titre et cadres des portraits par Ad. Féart.

Jacque, pour sa part, a gravé quatre planches : Cabane des paons et des cigognes ; Le Réservoir, entrée par la rue Cuvier, Les Cabanes des loups , Les Volières des oiseaux de proie (372-375). 11 a dessiné quelques bois.

En même temps que celui de Curmer, l'éditeur Dubochet publiait aussi un Jardin des Plantes, 1842, un vol. in-H, fig. Il y eut procès entre les deux éditeurs, Dubochet perdit.

Vigueltes gravées par Jacque.

Titre du Chat Botté; titre et huit vignettes pour Cen- drillon; cul-de-lampe de Peau-d'Ane; Il pi. pour les Contes du Temps 'passé de Curmer, 1843. (401-4 12j. Cour de Saint-Lazare; La Ferme, 2 pi. i^onv Les Mystères de Paris , 1843-44 (331-332). Cinq pi. pour Bretagne et Vendée, de Pitre - Chevalier, 1844, d'après lui-même et

estampes de paysage. Mais Jacque a, de plus, laissé, à plusieurs pièces le même titre : Ainsi, nous trouvons dans son catalogue plusieurs ^^ buveurs «^, plusieurs i^ fumeurs » , plusieurs u chaumières », plusieurs v> auberges ^>, plusieurs «.> troupeaux de porcs ^\ et un grand nombre de planches inti- tulées tout simplement ^> paysages ».

Sans toucher aux titres du catalogue Guiflfrey, nous avons essayé de les préciser, au besoin, par un bref complément d'indications.

Mais , de toute façon , l'œuvre de Jacque reste un des plus ingrats à cataloguer, en ce sens que, par Vénumération de plusieurs centaines de titres assez vagues et qui tournent dans le même cercle , ou ne peut guère donner l'idée de la variété, de l'importance et de l'intérêt des pièces.

Ici, comme toujours, d'ailleurs, mais plus que jamais, l'amateur doit faire son éducation lui-même. Il doit voir et connaître les pièces. Alors le catalogue pourra l'aider à les conserver dans sa mémoire et guider son choix de collectionneur.

172 LES GRAVEURS DU XIX* SIECLE.

d'après Johannot et Leleux (376-380). Trois planches pour La Bretagne ancienne et moderne d'après Pengailly et Leleux (381-383). Trois planches pour Le Foyer breton d'Ém. Souvestre, d'après Pengailly, Leleux et Fortin (384- 386). Fable indienne, pour une Histoire des Religions^ chez Pagnerre (330). L'Attelage, pour les Fables de Lacham- beaudie, 1851 (148). Vue du Palais de rindustric (331).— Planches pour La Vie à la Campagne, 1862-63 : Aquarium du Jardin d'acclimatation. Pluviers et Vanneaux, Le Lièvre, Perdrix rouges, etc.^ Grave, très grave, d'après G. Doré (413-420) , et d'autres pour le même ouvrage : Caille et ses petits. Bécasse au vol, Battue aux lapins, Battue aux loups en Hongrie (A ajouter au catalogue Guiffrey).

Illustrations gravées d'après Jacque.

La Lanterne magique, histoire de Napoléon racontée par deux soldats, par Frédéric Soulié. Henriot, 1838, in-8, avec 50 bois d'après Jacque. Petit livre curieux.

Une partie des bois du Vicaire de Wakefield , édition Bourgueleret , 18.38. Très jolies vignettes.

Quelques vignettes pour La Chaumière indienne , de Curmer. Une Danse des Morts publiée à Londres.

Petits bois dans le texte pour Voyage sentimental, édition illustrée par Tony Johannot et Jacque. Bourdin, 1841.

Quelques bois pour Versailles ancien et moderne, 1839, les Français peints par eux-mêmes {tome V), Autrefois ou le bon Vieux Teuips, le prospectus du Mémorial de Sainte- Hélène, 1842, Paris chantant, romances, chansons et chansonnettes (Lavigne, 1845, in-8).

Partie des planches du Béranger de 1847. aciers. Acier pour la Notre-Dame de Paris, de Perrotin.

Bois pour le Magasin pittoresque. En 1852 , Jacque y a publié une série d'articles sur la gravure et l'impression en taille-douce ; une autre sur la Ferme.

Le Poulailler , monographie des poules indigènes et exotiques, texte et dessins pjar Ch. Jacque, 118 bois gravés par Ad. Lavieille. Librairie agricole, 1858, in-18.

Bois pour L'Illustration ; Album de sujets rustiques , gravés pjour L'Illustration d'après les tableaux et les dessins de Ch. Jacque. Claye, 1859. Douze feuilles de sujets sur les douze mois, gravés sur bois par Lavieille.

JACQUE. 173

Nombreuses compositions (procédé Comte) dans L'Illus- tration, La Vie à la Campagne^ et diverses publications.

II. EAUX-FORTES ET POINTES SECHES.

Pièces diverses.

Tête de femme , copie d'après Rembrandt, 1830 , in-18 (Guiffrey, 1). Jacque était alors en apprentissage chez un graveur de géographie. Tète de jeune homme fumant, 1836, in-12 en 1. (2)" Un Courlis mort. C. J. 4 X^^re iS38, in-18 , gravé en Angleterre (3).

Plaçons ici la plupart des eaux-fortes que Gh. Jacque a voulu séparer du reste de son œuvre pour en faire une

série spéciale.

Porti'ait : Ch, Jacque à son ami Delattre , 27 Juin 1837 ^ in-12 (Guiffrey, série G , 271).

Ghemin creux , /. C. p^ i841, in-8 en 1. (272).

Paysage au crépuscule, in-8 en 1. (273).

Le Vieux Pauvre. Ch. Jacque, 1842, in-12 (274).

Gul-de jatte, vernis mou, in-12 (275).

Ghevalsous un hangar, in-12 en 1. (277).

Tête de buveur, in-8 (279).

Rivière, bateau et personnages , effet de nuit , in-12 en 1. (282).

Vaches et moutons gardés par une femme et un enfant , in-12 en 1. (283).

Buste d'homme appuyé sur une table, in-12 (284).

Rieur, in-12 (285).

Intérieur de cabaret, in-4. Une seule épreuve (286).

Buste d'homme aux deux cruches, in-18 enl. (287).

Ghien couché, vernis mou, Ch. J., 1843. in-18 enl. (28^).

La Femme à la cruche, appuyée à un puits , in-12. Une seule épreuve (289).

La Hutte abandonnée , avec deux hommes ; très petite pièce en 1. (292).

Bords de la Durance, in-4 en 1. Deux ou ti'oisép. (294).

Sujet mythologique : musiciens, une femme et un serpent. in-12 (295). Il y a un premier état avec cette inscription : Mort de Suhercaze.

174 LES GRAVEURS DU XIX" SIECLE.

Sujet libre signé Gh. J., in-12 , en \. (296). Autre sujet libre, avec un porc, in-12 en L (297).

Bord de rivière et chaumière , 1844^ Ch J, in-8 en \. (298).

Marchand de melons, in-18 en 1. (299).

Femme devant sa maison , donnant des provisions à une petite fille qui tend son tablier. Ch. Jacque, 1844, in-18 en l. çm).

Portrait de Gampredon, in-4, coll. Giacomelli (oOl).

Femme puisant de l'eau qu'elle verse dans un baquet , in-12 en 1. (.302).

Village au bord de la mer, esquisse in-12 en 1. Deux ou trois ép. (30.S).

Tète de religieuse Petite pièce. Deux ou trois ép. (.304).

Effet d'orage , chariot passant sur une berge , homme sortant de la rivière avec un enfant, in-12 (305).

Trois portraits dont celui de Gampredon à mi-corps, in-4. (306).

Joueur de guitare, in-12 (.308).

Deux chevaux dans un bois coupé de barrières, in-12 en 1. (309).

Porte de ferme . avec une femme accoudée ; femmes et enfants et deux cochons qui mangent , in-12 en 1. (311).

Gour de ferme, avec une femme courbée sur une auge, et un groupe d'enfants , in-12 en 1.(312).

Buste d'homme à gauche sur fond sombre, in-8 (31.3).

Homme en costume hollandais du xvii^ siècle. Ch. J,, in-18 en 1. (314).

Essais de pointe sèche sur la même planche : Arche de pont (315) ; Ghien de chasse et cigogne (316) ; Tète de grognard en bonnet de police (317) ; le quatrième sujet est indiqué plus loin sous le N" 234.

Essais de pointe sèche, petites pièces: Moine en prière (318) ; Porc (319) ; Vache et chèvre (.320) ; Ghevaux, chien, paysage (.321). Un seul des chevaux de la planche précé- dente , le reste effacé (322). Autre essai : jeune paysanne debout tenant un enfant, très petite pièce; coll. Giacomelli.

Homme en grand chapeau éclairé par une chandelle , in-32 en 1. (.324).

Dormeur. Ch. Jacque 1848, in-12. Une seule épr. (325).

L'Amour et Vénus , in-12 en 1. (327).

Femme assise tenant un balai , in-18 (328)

JAGQUR. 175

Poin tes- sèches , 1843-44.

La plupart des pointes sèches de Jacque ont été gravées en 1843- il ; elles doivent donc se placer ici :

La Petite Forge , très petite pièce (213).

Le Vieux Marchand , in-18 (214).

La Petite Baigneuse, très petite pièce, quelques épreuves seulement (215).

Moine en prière , in-18 , deux ou trois ép. (216).

Tète d'homme, effet de lumière, in-18, une seule cp. (217)

Buveurs attablés et couples qui s'embrassent, in-32 (218).

Vieillard en prière, in-32 (219).

Les Faux-Monnayeurs, in-32, vingt ép (220).

La Repasseuse, in-18 (221).

La Forge, in-8, rare (222).

Six petites pièces sur la même planche : Femme et enfants au pied d'une muraille (22.3); Ghitfoimier (224); Marchande de friture causant avec deux hommes (228) ; ISIoine en prière (230) ; Chaumière au milieu des arbres (240); Joueur de vielle (326).

Enfant assis jouant avec un bâton, très petite pièce (225). Alchimiste, in-18, rare (226).

Roger-Bontemps, d'après Ant. Richard, in-12, une dizaine d'ép. (227).

La Fruitière et l'Acheteuse, très petite pièce, quatre ép. (229).

Tète d'homme avec un grand chapeau, très pet. pièce (231). Trois buveurs trinquant, in-18, vingt ép. (232). Vieille mendiante et petit garçon, in-18, vingt ép. (233). Quatre buveurs autour d'une table, très petite pièce, dix ép. (234).

Savonneuse , très petite pièce , une seule ép. (235). Rivière avec deux bouquets d'arbres dans le fond, in 32, vingt ép. (236).

Chaumières près d'un petit ruisseau traversé par un pont , avec une roue montée sur une gaule, etc., in-4 en l. , soixante ép. (237).

Saules, personnage et animaux, in-12 en 1., vingt ép. (238).

Un saule et deux personnages, in-12 en 1., quinze ép. (239).

Laveuse et buveurs, in-32 en 1., une seule ép. (241).

176 LES GRAVEURS DU XIX^ SIECLE.

Vacher couché et deux vaches, ruisseau amené par une rigole en planches vers le premier plan. in-i8 en 1., vingt ép. (242).

La Nourrice, in-32 en 1., vingt-cinq ép. (243).

Chaumières avec arbres, puits et femme puisant, enfants, bestiaux, etc., in-4 en 1., trois ép. (2-U).

Chaumière vue par le pignon , petits personnages et arbres, in-12 en l. (245).

Mare, boi^, tombereau à quatre chevaux passant , in-18 en L, 15 ép. (246).

Femme couchée, un homme assis, très petite pièce en 1., 60 ép. (247).

Devant de maison avec jeune femme assise sur un banc de pierre, tenant un enfant sur les genoux; une autre femme tient un seau; deux petits enfants, in-12., une seule ép., coll. Giacomelli. (A ajouter au cat. Guiffrey, sous le N" 2-47 bis).

Paysage, avec un homme assis à terre, jouant avec son chien, in-8 en 1., quatre ép. (Id. 247 ter).

Reprenons maintenant la série des premières eaux- fortes de Jacque , en suivant le plus près possible l'ordre du cat. Guiffrey.

EAUX-FORTES, 1843-45.

Titre : Eaux-fortes par Marvy et Ch. Jacque, 1843. Chez Curmer et Gihaut. Breton jouant du biniou , in-8. Vernis mou. Deuxième adresse, chez Marchant, à l'Alliance des Arts (290).

Titre * Eaux-fortes et vernis mous par Ch. Jacque et Louis Marvy, 1843. Femme lisant à la lueur d'une bougie , in-8, vernis mou (291).

Quelles planches contenaient ces cahiers ? Personne n'a pu nous le dire au juste. H. GiacomclU, qui connaît à fond l'estampe originale moderne et possède un œuvre de Jacque des plus complets, ne le sait pas. Bien mieux, Jacque lui- mênie ne se le rappelle plus! Voilà comment les questions iconographiques les plus simples sont souvent à peu près insolubles. Le catalogue Guiffrey indique les suivantes (4 à 13;.

Lisière de bois l'hiver, avec un petit personnage dessi- nant , in-12 caiTé (4).

JAGQUE. 177

Femme tenant un seau au bord d'un puits, in-18 1842

Xbre (5).

Fumeur assis dans une cave, in-18 (6).

Moulin a Montmartre, in-32 (7j gravé sur le même cuivre que : Dessous de porte, petit sujet rond de la dimension d'une pièce de 10 centimes (8).

Charrette près d'une chaumière , petite pièce in-32 (9) , gravée sur le même cuivre que : Paysans en prière, in-12 en 1.(11).

Forêt vierge, très grande pièce in-fol. en 1. ; curieux : c'est une mauvaise planche d'un bon graveur (10).

Buveur devant un tonneau surmonté d'un pot, in-18 (12). gravé sur le même cuivre que : Escalier devant une maison, St. Côme, 26 7^re i843, in-18 en 1. (13).

Maison de paysan a Cricey, in-12 carré (14).— Masures a Cricey, in-12 en 1. (15). Paysage a Cricey, in-12 en 1. (16).

Paysage avec une mare et un personnage étendu , très petite pièce, 2 ép. (17).

Vieillard enfonçant une cuiller dans une gamelle , in-8 1844 (18).

Fumeur à béret et en bras de chemise, assis sur un billot in-4 (19).

Deux liseurs dont l'un penche la tète par dessus l'épaule de l'autre, in-12 carré (20).

Le Joueur d'orgue, assis, fumant, C B J no 1 ^ 1844, grand in-8 (21). A paru dans YÉcole de dessin.

Sept pièces gravées sur le même cuivre et séparées en- suite : Petit Mendiant , in-32 (22) ; Paysage avec rivière , barque, femme puisant de l'eau , in-18 en 1. (28) ; Mendiant tendant son chapeau, cadre à huit pans, in-32 (29); Paysage avec cabane, femme donnant à manger à trois poules, etc., in-12 en 1. (30) ; Mendiant tenant un panier pendu au poignet droit, in-18 (31) ; Homme en blouse, un pot à la main et sa canne entre les jambes, in-32 (276); Tête de Breton, très petite pièce (281).

Paysage d'hiver, avec maisons et une chèvre qui broute, in-18 (23). Premier état, avec une femme qui porte une hotte.

Porte d'auberge , scène nocturne, in-32, deux ép. (24). vni 12

178 LES GRAVEURS DU XIX'' SIÈCLE.

LES CHANTEURS, planche iii-foL, la seule Jacque ait gravé des personnages de grand format (25). Il existe un premier état, d'eau-fortc, signé Ch. Jacque P 1845.

Le Tueur de Cochons, avec une échelle, in-12 (26).

La Cruche cassée, que regarde un buveur assis, in-12 (27).

RÉcuREUSE dans une cour, C J 1844, in-8 en 1. (33).

Bords d'une rivière avec deux bateaux, et deux femmes sur la berge , in-8 en 1. (34).

Saules d.\ns un pâturage ; à gauche , un ruisseau , à droite un petit pâtre couché dans Therbe : au milieu, der- rière le tronc d'un saule, des vaches. Signé au bas à gauche. (A intercaler dans le catalogue Guiffrey sous le N" 34 bis. C'est une pièce à restituer définitivement à Jacque).

La Seine, environ d'Asnières, in-12 en 1. (35).

Ile d'Aligre , avec deux femmes, in-8 en 1. (36).

COUR DE FERME , avec vieille femme prenant un objet que lui présente un enfant ; in-18 en 1. (38).

Ile d'Aligre , avec deux bateaux, croquis in-18 en l. (!^).

Femme accroupie puisant de l'eau dans une mare, un homme l'éclairé, in-12 en 1. (40).

Coup de soleil sur une rivière , in-12 en large , deux

ép (41).

Deux porcs mangeant dans une auge , in-32 en 1 (421. Sur le même cuivre : Fumeur au cabaret, coiffé d'une casquette, et accoudé. (A intercaler au catalogue Guiffrey, sous le N" V2i^is).

Chien couché, in-32 en 1. (43).

Champ de blé , avec un homme sur une route , in-12

en I. (44).

Anon couché ; in-32 en 1. (45).

Chemin de ronde de Paris , in-18 en 1. (46).

Paysage. Date : 1844, 28 juillet, in-8 en l. (47).

Les tueurs de cochons, in-12 en 1. (48).

Le repas des paysans , in-12 en 1. (49).

Paysage d'hiver, à l'étang gelé que traverse un homme poussant une perche , in-18 en 1. (50).

Coin de ferme , avec deux enfants assis près d'une échelle, in-8 en 1. (51).

Porte d'une chaumière , avec une femme accoudée regardant une autre femme arrêtée, avec un enfant sur le bras, in-8 (52).

JAGQUE. 179

Paysanne debout tenant une marmite, in-18 (57).

Nous sommes ici eu 1845; nous sortons de ce qu'on pourrait appeler la période des croquis ; nous arrivons au moment presque toutes les pièces ont leur importance.

L'ESCALIER, chaumière, enfants, baratteuse, etc., 1845, Ch.J., in-8. (60).

La Poésie dans les bois, vignette, in-12 cintré (61),

TROUPEAU DE COCHONS, près d'une mare, auxquels une fille de ferme apporte leur nourriture , 1845 , in-4 enl. (62).

Devant de maison, avec un enfant assis à terre, quatre femmes, dont deux tiennent des enfants, in-12 enl. (63).

Joueur de guitare, in-12 en 1, (64).

PAYSAGE AUX TROIS SAULES, avec un chasseur et un pêcheur à la ligne, in-8 en 1. (65).

Paysage d'hiver , à la femme qui traverse la glace d'un étang gelé, 1845, in-8 en 1. (66).

RÉcuREUSE et enfants , 1845, in-8 en 1. (67).

ENFANTS TRAINANT UN CHARIOT, 1845, in-12 en 1. (68). Très jolie pièce.

CHAUMIERES, avec des porcs, une femme qui tient un crible, et une autre qui tire de l'eau , in-8 en 1. (69).

Effet de neige, in-12 en 1. Une seule ép. (70).

Puits et paysanne sous une voûte, in-12 en I. (71).

Devant de maison rustique, C. J. 1845, in-8 enl. (72).

PUITS DANS UNE COUR DE FERME. Ch. J. 1845, Mai, in-12 en 1. (73).

Intérieur de ferme, Ch. Jacque , 1845, , grande pièce, in-4 en 1. (74). Il faut l'avoir avant le nom de Delâtre et avec la vache sous la porte, qui ensuite a été remplacée par deux enfants.

Une cour, avec un vieillard taillant un pieu sur un billot, et deux enfants en chemise, 1845, grande pièce, in-4 en 1., vernis mou (75).

Eaux-fortes d'après divers.

Dessous de forêt, d'après une étude de Th. Rousseau , sous la signature Jeanron se, in-12 en 1. (32).

Près de Saint-Denis , paysage d'après Th. Rousseau , grand in-8 en 1. (37).

La Descente des Vaches , Jura, d'après Th. Rousseau ,

180 LES GRAVEURS DU XIX" SIECLE.

vernis mou exécuté par Jacque pour son ami Sensier. Inédit et rare. Coll. Giacomclli. (Addition au cat. Guiffrey).

Planches in-8, commandées à Jacque par un éditeur qui les a publiées en les faisant signer du nom de Ribera, 184547 : Moine en prière (53) , autre Moine en prière (54), Liseur (55), Moine lisant (56), Liseur accoudé intercaler au cat. Guitlrey sous le N^ 56i>is)^ Enfant prodigue (137). (On pourrait donc cataloguer ces pastiches avec les eaux fortes originales.)

Buveurs, ou musiciens d'après Ostade, cinq petites pièces (58, 59, 109, 121, 123). Pour un Œuvre cC Ostade que publiait vers 1846 l'éditeur Avenin.

Paysage , d'après le tableau de Rembrandt, i84G^ in-8 en 1. (^76). i'etat d'eau-forte est remarquable. Portrait de Reuibrandt, in-12 (127).

Suite de tètes, d'après Greuze , gravées par Subercaze, sous la direction de Jacque. Publiée chez Avenin, vers 1846.

Biche couchée, la tète à terre, in-12 en L; Biche couchée, la tète levée, in-12 en 1.; Gerl, in-4 en 1., planches d'après Bai've, 1846(131, 138,323).

Le Travail rustique : Hobbema, gd. in-8 en 1. (JS Artiste) (157). —Paysage d'Hobbema, gd. in-8 enl. {L Artiste) (158).

Van de Velde dessinant un combat naval, in-4 en L, d'après le tableau de Lepoitevin , pour Les Beaux-Arts, de Gurmer (3'^9).

Diverses autres pièces parues dans U Artiste, d'après divers peintres, portent le nom de Jacque. Elles sont de Subercaze.

Voyez plus bas, N°165, une estampe d'après Van der Neer.

20 Sujets composés et gravés à Veau -forte par Ch. Jacque. A Paris, chez Picot, rue du Coq- Sai7it- Honoré. Paysanne portant une cruche, etc. In-4 (77).

Pour servir de couverture aux vingt eaux-forles suivantes publiées de 1845 à 1850, et qui, réunies, forment la série capitale de l'œuvre de Jacque.

CHAUMIÈRE DE PAYSANS, 1845, 7*'-% in-S en 1. (78).

JAGQUE. 181

LABOUREURS. Ch. J. 1845, in-8 ou 1. (79).

MAISON DE PAYSANS, avec une femme qui tire de l'eau, et quatre porcs à gauche, etc., in-8 en 1. (80).

COUR DE PAYSAN , avec une mare boit un porc, et une fille de ferme récurant des chaudrons, 1845. in-8 en 1. (81).

PAYSAGE au garçon penché sur un cheval de labour, porcs, vaches, etc.; in-12 en 1. (82;.

LE CAVALIER , sur un cheval marqué C. J , devant une hôtellerie, 1846, in-8 (83;..

Eau-forte célèbre

CHAUMIERE avec puits d'où une femme détache un seau , et un cheval qui boit , in-4 en 1. (84).

LA TRUFFIÈRE , in-4 en l. (85).

Pièce très célèbre. C'est un chef-d'œuvre ('1845). Il y a de rares épreuves avec un porc noir au premier plan et la marque C. /. sur l'avant-dernier porc.

« J'ignore si c'est en mémoire de Karel Dujardin que » Jacque a porté ses regards et ses prédilections sur le » compagnon de Saint Antoine , mais il est certain qu'il » se plaît à le dessiner comme un niodèle de sensualité , » de gourmandise et d'épicurismc. Il le sait par cœur....

» Les amateurs peuvent regarder comme le chef-d'œuvre » de Jacque l'estampe oii il représente un troupeau de » cochons conduit, par une journée d'hiver, dans un champ » de truffes, au milieu d'un paysage oii croissent quelques » arbres rabougris et sans feuilles. Le temps est triste et » froid, mais la gravure, légèrement mordue, n'est ni froide » ni triste; le peintre a modelé à peu de frais, non seule- » ment chacune de ses bèies lavorites, mais l'ensemble du » troupeau , dont on croit entendre les grognements , tant » il est bien observé, tant il est vrai dans ses allures et » dans ses postures, courbé sous les coups de bâton et » captivé par les arômes de la truffière. » (Gh. Blanc).

182 LES GRAVEURS DU XIX' SIECLE.

FEMME FAISANT RENTRER DES PORCS DANS UNE PORCHERIE , 1848, in-8 en 1. (86).

TROUPEAU DE PORCS SORTANT D'UN BOIS , X*^" 1849, in-8 en 1. (87).

PORTE D'AUBERGE, avec cavalier en blouse buvant, 1849, X*% in-8 en 1. (88).

Le Repos, (d'après Millet), in-8 en 1. (89).

Intérieur de cour, avec une lessiveuse, 1849, X, in-4enl. (90).

La pièce est jolie h Tétat d'eau-forte.

QUATRE PORCS COUCHÉS, 1850, in-4 en 1. (91).

PORCHER SURVEILLANT SON TROUPEAU, effet de soir, 1850, in-4 en 1. (92).

Forgeron , 1850 , in-8 carré (93).

LE SOIR, cinq vaches et leur gardien, sur une chaussée, crépuscule, 1850 , in-8 en 1. (94).

« Je trouve une indicible poésie à cette lisière de bois, le » long de laquelle passe un troupeau de bœufs, enveloppé

> et presque perdu dans Tombre du soir. Gomment une

> petite estampe oii il n'y a que des arbres sombres, sur un

> ciel qui va s'éteindre , avec des animaux qui se hâtent

> vers la nuit , peut nous produire une impression si pro-

> fonde de mélancolie, comment elle peut causer à Tâme » un frisson , voilà qui est inexplicable. C'est le secret de » l'art. » (Ch. Blanc).

Une épreuve au vernis mou dans la coll. Giacomelli.

Joueurs de cartes, 1850, in-8 en 1. (95j.

Le Remouleur, 1850, in-12 '96).

HUIT VACHES A L'ABREUVOIR , 1850, grand in-4 en 1. (97).

.lACQUE. . 183

EAUX-FORTES, 1846-1818.

Titre : Douze sujets graves à l'eau- for te par Ch. Jacque. A Paris , chez Avenin , rue Grenier- St.- Lazare. Vieille femme emplissant un pot au lait à la fontaine, et écolier, in-8. Non signé. 1846. (Addition au cat. Guiffi-ey).

(Quelles étaient les douze pièces du cahier? Celles-ci, vraisemblablement , qui sont toutes tirées chez Dclâtre, à l'adresse rue de la Bûcherie , et sont numérotées 1 à 12).

1. Deux jeunes femmes lisant dans un parc, in-18 (280).

2. Paysa(;e au petit garçon qui traverse une prairie avec sa mère, in-12 en 1. (115).

3. Paysage avec une vache et des saules, in-12 en 1. ,310).

4. Anier jouant de la flûte, in-12 en l. (116).

5. Planche gravée par Subercaze. Nature morte.

6. Cabane de pêcheurs sur pilotis, in-18 en 1. (108).

7 . Planche gravée par Subercaze. Paysan assis coupant son pain.

8. Buveurs, genre d'Ostade, in-18 (278).

9. Saules, avec une paysanne trempant ses jambes dans un étang, in-12 en 1. (113).

10. Bénédicité, in-12 en 1. (293).

H. Toit A porcs, avec femme portant à mangera des volailles, in-12 en 1. (114). 12. Chariot attelé de bœufs, in-12 en 1 (103j.

Deux MOULINS, 1846, Montmartre, in-12 en 1. (98).

Cheval sous bois, in-8 en 1. (99).

TROUPEAU DE PORCS FUYANT, in-8 en 1. (100). Très beau en épreuves d'artiste.

Paysage d'hiver a l'arbre renversé, 1846, in-12 en 1. (101).

Deux porcs assis sur leurs pattes de derrière , 1846 , in-12 en 1. (102).

Troupeau de porcs suivi d'une femme tenant une petite fille parla main, Ch. /., in-18 en 1. (104).

Masures, 46, in-12 en 1. (105).

Le Buisson, avec deux femmes, 1846, in-12 en 1. (106).

Hiver , avec deux personnages dans une clairière et un porc. Ch. J., Se., in-12 en 1. (107). Un premier état, trois personnages.

Une bourrasque , avec trois hommes rentrant dans une hutte, in-12 en 1. (110).

184 LES GRAVEURS DU XIX" SIÈCLE.

Charrue attelée au repos , 1846, in-12 en I. (lli). Pl.\ine Saint-Denis, 1846 ,m-i2en\. Cinq épreuves.

(112).

La Traversée du pont , paysan conduisant un cheval chargé, que suit une femme, in-12 en 1. (117).

Moulins à Montmartre , avec un homme dans une char- rette. 1846, in-12 (118).

Mendiant devant une barrière, in-12 (119),

La bonne compagnie , trois buveurs assis dans une salle obscure, ln-4. (L'Artiste) (120).

La Mort jouant du violon, in-12 (122).

La Mort berçant un enfant, in-12 en 1. (307).

Lisière de bois. 1846 Xf"'«, in-12 en 1. (12i).

Bords d'une rivière, 1846, in-8 en 1. (125).

Moulin, Ch. /., 1846, in-32 en 1. (126).

Vieillard assis tenant un verre et sa pipe, in-12 (128).

Deux buveurs attablés, in-12 carré (129).

Tête d'homme, gravée sur un sou (130).

Portrait du peintre Collignon, in-32, une ou deux ép. (132).

Un Truand, C. /., in-8. |l33).

Moulins a Montmartre, Ch. J. 1846, in-8 en 1. (134).

LiJîiÈRE de bois, avec une palissade à droite, et ciel couvert, in-12 en 1. (135),

Eplucheuse de légumes , in-12 (136).

Femme nue assise au bord d'une source, in-12 (140).

Portrait de Jacque, in-12 (139). « Une figure fine et rêveuse, ombragée d'abondants cheveux, penchée en avant , de fines moustaches et point de favoris, tel est le portrait que Jacque a tracé de lui-même en 1846, c'est-à-dire quand il avait 33 ans. » Epreuves d'artiste, avec effet de manière noire.

Pointes sèches, 1848, tirées à petit nombre.

Le Cavalier escorté d'un piéton portant une lanterne , in-12 (248),

Orage, iii-4 en 1. (249).

Moulin, in-8 enl. (25(J). Deux ou trois ép.

Cochon à l'auge, in-12 en 1. (251).

La petite Forge, in-18 en 1. (252),

Tête d'homme à barbiche, in-32 (253),

L'Auberge, avec deux chevaux arrêtés et deux hommes qui dînent, in-8 en 1. (254).

Village au bord de l'eau , avec moulins , in-8 en 1. (255) Cinquante ép.

JACQUR. ig5

La F'orge aux deux ouvners. in-8 en 1. (256).

Auber(;e aux deux chevaux à la mangeoire , in-8 en 1. (257). Dix ép.; plus deux autres ép. avec reprise à l'eau-fortc.

Auberge au garçon versant de l'eau dans une auge, in-8. en 1. (258). 11 y a un état avec une femme et deux porcs h la place du voyageur à cheval.

Vaches venant boire à la rivière, in-12 en 1, (259).

Moulin et télégraphe de Montmartre, in-8. (260).

Voyageur à cheval, avec un autre cheval en main , in-12 (261).

Chaumière dans un bouquet d'arbres, sur le bord d'une rivière, temps sombre, in-18. (262).

Forge à l'ouvrier qui souffle. Ch. /.. in-18 en I. (263). Fuite en Egypte, in-4 en 1. (264). Écurie, in-12 (265).

Le Moulm , coupé par le rebord de la gravure in-12 (266).

Paysage h moulins, in-8 en 1. (267j.

Six vaches à l'abreuvoir, in-12 en 1. ^268).

EAUX -FORTES, 1849-1859.

Titre. Six sujets à r eau-forte par Ch. Jacque, homme conduisant des porcs, in-18 en 1 (141). Les six sujets sont les suivants : (142 à 147).

Un col\ de la forêt de Fontainebleau, avec une femme menant paître une vache, in-18 en 1. (142).

Deux buveurs, X'>re i849, in-12 (143).

Troupeau de porcs sous un bois, in-12 en 1. (144).

Femme poussant deux cochons devant elle, in-12 en 1. (145).

Troupeau de vaches sortant d'un bois, in-J2en 1. (146). Sur une épreuve d'artiste, etiet de pluie. (Coll. Giacomelli).

Femme gardant deux vaches qui boivent, in-12 en 1 (147).

Le Bornage de Barbizon, N" 461, 1850, in-4. (149). Les premières épreuves ont deux vaches; remplacées ensuite par une femme qui ramasse du bois.

FEMME DONNANT A MANGER A SIX PORCS in-4 (150).

Il y a quelques épreuves d'artiste sur vieux papier, ainsi que pour les quelques planches qui suivent.

186 LES GRAVEURS DU XIX* SIECLE.

Paysage d'hiver, avec une vache qui boit, une autre vache paissant, etc. In-12en 1. (151).

La Rue de B.\rbizon , traversée par un troupeau de moutons, in-12 en 1. (152).

Porcher gardant deux porcs, in-8 en I. (153),

Laveuse, in-8 sans fond (15'i).

La Fille de Ch. Jacque. enfant, tenant une poupée, 1851). in-12 (155).

Porte d'auberge . avec valet d'écurie versant l'avoine à deux chevaux sans harnais, in-12 (156).

Cette pièce est encore de 1850. Pour avoir la suivante il faut laisser passer neuf ans.

Troupeau de vaches, Essai (/'eau- forte à la plume ^ 1859, in-18enl. (159).

Arbre renversé, in-4 (160). Coll. Giacomelli.

LA BERGERIE, très grande pi. 1859.m-l'ol.enl.;161).

Cette estampe célèbre, tirée à 27 ép. d'essai et 102 ép. terminées, se vend toujours cher. En 1888, un marchand d'estampes demandait l,(X)Ofr. d'une ép. d'eau-forte.

Voyez la Gazette des Beaux-Arts, l^*" X^re 1859.

LA SOURICIÈRE , 1860. iii-8 en 1. (162).

Premier état, très rare avant le quatrain. Deuxième état, avec l'indication Gazette des Beaux-Arts et ces quatre vers qui sont de Jacque :

Ce spectacle effrayant doit apprendre aux gloutons A mettre en leurs plaisirs un peu plus de prudence, A table comme au lit. au lit comme à la danse. S'ils redoutent le sort de ces pauvres ratons.

Sujets divers , 1860-64.

Berger en train de traire une brebis, in-12 en 1., 1860, une seule ép. (163).

Poissons, in-4 en I., 1862, deux ép. (164).

Dessous de bois à Noisy, avec une hutte de cantonnier à gauche, in-4 en 1. (165).

Paysage d'après Van der Neer. grande planche, in-4 en 1. (Chalcographie.) (166).

Mouton paissant, vernis mou, in-8 en 1., deux ép. (167).

Moutons au pâturage, grand in-4 en 1., coll. Giacomelli (168).

JACQUE. 187

Tête déjeune garçon, in-12, deux ép. (169).

Portrait de Ch. Jacque, in-12, 1862 (170). En clair sur fond noir, de face, le corps à droite. Longs cheveux , verrue sur l'aile gauche du nez , moustache et barbiche.

Rentrée au village d'un porcher avec son troupeau, in-8 en 1., deux ép. (171).

Trois Bretons causant au milieu des champs, in 8 , deux ép. (172).

Un étang, avec un grand arbre, et quatre oiseaux dans le ciel, in-12 en 1.(173).

Le Soir, troupeau de six vaches poussées par un berger, in-8 en 1. (174).

Daphnis et Ghloé , jeunes paysans conduisant leurs moutons, in-8 en 1., quatre ép. (175). Une reproduction de cette planche par l'héliogravure est quelquefois vendue comme eau-torte originale.

Vache paissant , qu'un jeune villageois tient avec une corde, in-12 en 1. (176).

Hôtellerie, avec deux chevaux arrêtés, auxquels un garçon apporte à boire, une petite fille Téclaire ; pointe sèche in-8, 1864 (269).

Troupeau de moutons gardé par un berger, sous un saule, pointe sèche in-8 en 1. (270).

COLLECTION D'EAUX - FORTES , 1864-66.

D'abord une série de vingt-cinq planches publiées en 1864. Ces planches portent un titre en légende et générale- ment un numérotage. Nous sommes ici tout à fait dans la seconde manière de Jacque.

1. Tir a la bécasse, in-8 (177),

2. Première leçon d'equitation , brebis suivie de son agneau et portant une petite fille soutenue par son frère, in-8 en 1. (178).

3. Le Printemps, jeune paysanne écoutant un garçon qui lui montre une poule et ses poussins, in-8 en 1. (179).

4. PASTORALE. Jeune paysanne assise, écoutant un berger, in-8. (180). Planche dontle succès a été très grand. Il y a des états intéressants avant les dernières retouches.

5. Le Repos. Sept vaches et bergers, in-4. (181).

6. Le Labourage , in-4 en l. (182).

7. Arrivée au champ, berger et moutons, in-4 en 1. (183).

8. PÊCHE AU VIF, in-8 en 1. (184).

188 LES GRAVEURS DU XIX"* SIECLE.

9. L'Eté, jeune berger, et fille donnant la becquée à un oiseau, in-8 (185).

10. Le Matin , garçon de labour partant avec deux che- vaux. in-S en 1. (186).

11. Petits! Petits! in-8 en 1. (187).

12. PAYSAGE , avec une femme assise, un petit, garçon debout, un mouton, une vache, in-4 en 1. (188).

13. UNE FERME , avec troupeau de moutons et de vaches, chien et berger, in-8 en 1. (189).

14. PiFFERARis, in-A. (190)

15. LA RENTRÉE , brebis et agneaux rentrant surveilles par un berger, in-8 en 1. (191).

16 Paysage , avec une paysanne qui se repose étendue sur le ventre, in-8 (192).

17. Vaches hollandaises, in-8 en 1. (193).

18. Le Repas ; chambre d'une chaumière, in-8 (194).

19. L'Hiver , jeune garçon assis, regardant une fille qui conduit des vaches, 186'î, in-8 en 1, (195).

20. Les petites Vachères, in-8 (196).

21. Un Coin de cour, avec femme donnant du grain à sept poules et un canard, in-12 (197).

22. L'Abreuvoir , troupeau de vaches et petit vacher assis, coiffé d'un chapeau de paille, in-8 en 1. (198).

22bis. Le petit Porcher , in-8 en 1. (199). 22 ter. Le Chemin de halage , in-8. (200).

24. Coq et poules, in-8 en 1. (201).

La collection fut continuée en 18()5 66 par les 24 planches suivantes . (202 à 212, et 421 à 433).

25. Le Matin du jour de l'an . Janvier, in-8. (202).

26. Pèche au gardon, (chevaux de halage), in-8 en 1. (203). » Bergerie, avec deux poules; les moutons vont rentrer,

in-8 en 1. (204).

» L'Équipage, garçon et fille traînant un chariot avec un bébé, in-8 en 1 (205).

29. Un Verger : âne arrêté ; son maître dort étendu à terre, in-8 en 1. (206). 11 existe des états très intéressants.

» Une Cour à Pans en 1865, in-8 en 1. (207).

31. LA MARÉCHALERIE , in-8 en 1. (208).

32. Une Habitation rustique, avec une femme portant un enfant qui tend un objet à une petite fille, in-8 en 1. (209).

33. Le Retour des champs, in-8 en l. (210).

34. La Gardeuse de dindons, in4 (211).

JAGQUE. 189

35. Chaumières bourguignonnes, avec une paysanne étendue qui écoute deux autres femmes, in-4 en I. (212).

Cest ici que se termine le catalogue de V Œuvre de Jacqiie par Guiffrey, publié en 1866, et décrivant 420 p.

Toutes les planches ci-dessous ont paru depmis la publi- cation de ce catalogue, auquel il y a lieu de les ajouter, sous les mwiéros 421 et suivants, que nous leur donnons. '

Portrait de M. GuifFrey, in-12, daté 1866 (421).

Troupeau de vaches et bœufs, in-4 en J., daté 1866 (422).

Jeune femme au bain, in-8 (423).

Poules, in-4 en 1. (424).

Le Hameau, in-4 en 1. (425),

L'Hiver, femme gardant une vache, in-8 en 1. (126).

Une Amitié, jeune fille et chèvre, in-12 (427).

Le Rouleau, in-8 en 1. (428).

Moutons et cinq arbres dépouillés, in-8 en 1. (429).

L'Enfant prodigue, gardant quatre porcs, in-8 en 1 (430).

Attelage de bœufs, in-8 enl. (431).

La Bergère, in-8 en 1. (432).

Troupeau de porcs, gardé par une fille tenant un bâton , in-4 en 1. (433).

L'ORAGE, iii-fol. enl. (43 i).

Cette grande planche était donnée en prime aux souscrip- teurs de la série des 24 eaux-fortes de 1865-66.

Eaux-fortes et poiiites-sèclies , 1866 et suiv.

Le petit Troupeau de moutons, in-8 (435). Gravé pour servir de frontispice au catalogue Guiffrey, 1866.

Chevaux de halage, in-8 1. (436).

Portrait de M. Luquet (associé de Cadart), le doigt dans la poche du gilet, in-4 (437).

L'Ancien pont de Lagny, in-8 en 1.. (438).

Bords de la Marne, in-8 en 1. (439).

La grande chaumière Kercassier, in-4 en 1. (440).

La Petite Forêt, hiver, in-12 en 1. (frontispice d'un cata- logue d'exposition de peinture à Pau (441).

Clair de lune, in-4. (442).

Tête de Coq, in-12. (443).

LISIÈRE DE FORÊT, EFFET DE SOIR, grand essai, in-lbl. en 1. (444).

190 LES GRAVEURS DU XIX« SIECLE.

INTÉRIEUR DE BERGERIE, in-fol. (445).

Superbe pièce. On ne la confondra pas avec la célèbre Bergerie, qui est en largeur.

GRANDE PASTORALE , in-fol en 1. (446).

Berger et bergère, marchant vers la droite tendrement rapprochés, suivis de leur troupeau.

Intérieur de bergerie, pointe sèche, in-4enl. (447). Vaches a l'abreuvoir , pointe sèche, in-4 (448). La Léda au homard, in-4 (449). Sdite de dix eaux-fortes et pointes sèches, 1880.

Les petites maisons Kercassier, in-4 en 1. (450).

Le Buisson Kercassier, in-8 en 1. (451).

La Sortie des moutons, grand in-8 (452).

Troupeau à la lisière d'un bois, in-8 (453).

Dans le bois, in-8 (454).

Paysage à Ousse, in-4 en 1. (455).

Chaumières, in-8 en 1. (456).

L'Abreuvoir aux moutons, pointe sèche, in-4 en 1. (457),

Troupeau DE vaches a l'abreuvoir, pointe sèche, in-4 en 1. (458).

Troupeau de porcs, pointe sèche, in-4 en 1. (459).

La collection a été tirée à J90 ép. sur Japon, et 10 sur parchemin. L'ne dizaine de suites ont été formées avec des épreuves d'états.

Suite de six eaux-fortes et pointes sèches, 1884.

Les deux chaumières Kercassier, in-8 en 1. (460). Poisson et tète de petite fille, études , in-4 en I. (461). La petite ville, in-8 (462). Deux porcs, pointe sèche, in-8 en 1. (463). La Vachère, pointe sèche, in-4 en 1. (464). Chaumières : une femme gardant trois porcs, une enfant s'accroche à ses jupes (465).

Pièces postérieures à 1884.

Coq et deux poules ; Deux moutons à l'étable ; croquis

JAGQUE. 191

à l'eau-forte, (sur les planches gravées par Frédéric Jacque). {hm et 467).

Quatre oiseaux au vol, sur une planche in 4. Signé C'A. /. Tirage à quatre ou cinq ép. (468).

Vaches à la rivière, avec vacher couché pour boire dans le creux de sa main, in-4. Inédit (469).

ABREUVOIR AUX MOUTONS, grande pièce en largeur. (470).

Cette planche, qui mesure 50 cent, sur 36 est encore inédite.

iii. lithographies originales. Sujets divers.

Le Pécheur , temps de pluie , in-4 en 1. ( Souvenirs d'artistes) (471).

Gréi^uscule poétique. (Troupeau de porcs sous bois, gardé par un porcher appuyé sur un bâton; crépuscule), in-4 en 1. (L'Artiste) (472).

Chasse au cerf, au bord d'un étang, à la nuit tombante, in-4 en 1. (473).

Cour de ferme, Ch. J. (474).

Paysan assis devant la porte de sa maison. Ch. J. (475).

Chevaux à l'abreuvoir : Sur la marge de droite, une tête de femme, croquis in-4 en 1. (476).

Vaches conduites à l'abreuvoir, in-4 en 1. (477).

Huit études de poules sur la même feuille (478). Quatre études sur la même feuille : Perdrix de Californie, faisan de l'Inde, etc. (Pour une maison d'élevage) (479).

Cours de dessin, (animaux, natures mortes), autographie' d'après nature par Charles Jacque, (Dopter, éd.), 18 feuilles contenant chacune plusieurs croquis. (Transport sur pierre) (480). Quatre feuilles d'essai de cette série contiennent des croquis restés inédits (481).

Cerfs et biches, petite pièce (482); Étude de branche d'arbre , in-4 (483); Paysan conduisant deux chevaux, in-4 en l. (484) ; La Mort, habillée en nourrice, faisant sauter un enfant, in-12(485). (Transports sur pierre. Rares).

Mouton , lith. sur la marge d'une reproduction d'un tableau de Jacque. Très rare (486).

En collaboration avec Mouilleron : Le Printemps , très

192 LES GRAVEURS DU XIX* SIECLE.

grande pièce donnée en prime aux souscripteurs de la série des eaux-lbrtes de 1865 (487) .

JACQUE (Léon), frère du précédent, en 1828.

Nombreuses eaux -fortes d'après les compositions de Charles Jacque. Vues de Paris, etc. Essais cr eau-for le par Léon Jacque, album.

JACQUE (FrédéricJ. fils de Charles Jacque, en 1859. Le Refour du troui^eau ; Clair de lune ; d'après les tableaux de son père. Croquis d'après Ch. Jacque, pour le Livre d'or du Salon de iî^SS.

JACQUEMART (Jules), à Paris en 1837, mort à quarante-trois ans en 1880.

I/un des plus étonnants graveurs à l'eau-forte de son temps, et de tous les temps, créateur d'un genre nouveau, le rendu des objets d'art.

Notre siècle est le siècle de la Curiosité. Ce goût, devenu universel , a pris l'importance d'un culte auquel nous sacrifions tous , du plus au moins. Nous pratiquons des religions auxquelles, comme le remarque spirituellement Edmond Bonnaffé, nous donnons des noms bizarres : le seizième, le quï?iziè/ne, le dix-huitième. Tout objet ancien (ou acheté pour tel) est passé dieu : céra- miques , reliures, médailles, armes, japonaiseries, sont comme les dieux lares de toutes nos maisons : il y en a à chaque étage , dans chaque pièce :

JACQUEMART. 193

nous les adorons fidèlement chaque jour , les couvant d^un regard dévot. (Chez Jacquemart les lares étaient, entre autres pièces vénérables, des paires de chaussures, anciennes bien entendu. Cette collection est aujourd'hui au musée de Cluny). Paris n'est ainsi qu'un vaste Panthéon d'objets d'art.

Il était écrit que, dans le siècle de Sauvageot, la Curiosité aurait son graveur: j'entends son grand graveur. Fils de curieux (^), curieux lui-même, Jules Jacquemart parvint à faire, de gravures que d'ordinaire on ne considère que comme de simples (( planches explicatives )>, des estampes admi- rables, quelquefois de pures merveilles, qui elles- mêmes seront un jour des objets de curiosité.

Il se forma seul , trouvant ses procédés subtils sans avoir besoin des indications d'aucun maître. La nature lui avait donné une exquise organisa- tion d'artiste : la sensibilité à tout ce qui est savoureux de forme ou de couleur ; l'œil ardent de l'amateur qui sait voir l'objet précieux ; puis, pour rendre la chose vue, un don particulier, la main prestigieuse capable de faire exprimer à la gravure les aspects spéciliques, la densité, le mat

(1) Son père, Albert Jacquemart , ISOS-ISTS, était chef de bureau au Ministère des Finances, collectionneur et écrivain. 11 a publié VHistoii'e de la Porcelaine et VHis lotie du Mobilier, V Histoire de la Céramique dont son fils a exécuté les illustrations, et dans la Bibliothèque des Merveilles, Les Merveilles de la Céramique. Sans parler d'une Flore des Dames et d'un Nouveau langage des Fleurs, qui datent de 1840.

vm 13

194 LES GRAVEURS DU XIX*' SIECLE.

OU le poli, l'éclat, le reflet, le ton, on peut même dire l'esprit des diverses matières ; rendant à mi- racle, par un travail raffiné, intelligemment précis, nerveux , mordant , vivant , or, bronze , fer, ivoire, pierreries, jaspe, sardoine, jade, et, mieux que tout, la transparence des cristaux de roche.

Dès son début (1859) il fut accueilli et soutenu par le directeur de la Gazette des Beaux-Arts : Em. Galicbon, iconophile à toute épreuve chez lequel le goût pour les anciens n'excluait pas la clairvoyance pour les contemporains-, et qui, dans sa sphère d'action, mit tout ses efforts à raviver chez nous la gravure : (n'oublions pas qu'il a aussi deviné et produit, entre autres graveurs, Ferdi- nand Gaillard ; comparons aussi le niveau la gravure monta dans son journal avec celui il était descendu dans L'Artiste!). Jacquemart demeura toujours le gTaveur fidèle de la Gazette,

Les travaux de Jacquemart sont trop enchevê- trés pour qu'on en donne la chronologie rigou- reuse. Mais , à l'inspection des dates , un fait remarquable saute aux yeux : le caractère de décision de sa nature et de son talent, son ardeur, la crânerie , l'espèce de fièvre juvénile avec la- quelle, ayant du premier coup trouvé sa voie, il se met au travail, se lance dans des besognes d'une extrême difficulté et les mène à bien sans hésita- tion. La moitié de son œuvre considérable, et cette moitié comprend ses pièces capitales, est

JACQUEMART. jgg

achevée d'une haleine , en un temps très court c'est la production en bouquet de feu d'artifice

Comptons. En 1862 paraît V Histoire de la Porcelaine, par Albert Jacquemart, avec vingt-six planches qui, à elles seules, feraient la réputation d'un graveur. Vers la même époque, Jules Jacque- mart donne à Cadart ses principales eaux-fortes originales: \es Compositions de fleurs, la planche Sotwemrs de voyar/e, le beau titre pour la Société des Aquafortistes, puis rÉcureidl et la Mouche et les Plantes de serre. Il commence dans la Gazette des Beaux -Arts cette série de reproductions d objets d'art se distinguent d'admirables gravures : les Bijoux antiques de la collection Canipana, chef-d'œuvre enlevé d'une seule mor- sure , le Buste de Henri [II, la Minerve de Besançon, le Miroir de la collection Montbrison et surtout cette célèbre planche, le Trépied par Goutkière, de la collection du marquis d'Hertford etc. Simultanément il se lance dans la reproduc- tion de cinquante reliures pour V Histoire de la Bibhophilie que publie Techener. Mais à peine les premières planches de la Gazette ont-elles paru qu'elles décident M. Barbet de Jouy, conserva- teur au musée du Louvre, à demander au graveur 1 Illustration d'un catalogue grandiose qu'il pro- jette , et Jacquemart entame , dès 1864 , l'œuvre maîtresse qui va le mettre hors de pair. Les Gemmes et Joyaux de la Couronne. Les soixante

196 LES GRAVEURS DU XIX* SIECLE.

planches de cette œuvre capitale ne sont pas encore terminées qu'il a commencé un autre travail . la CoUecfion d' armes de M. de Nieuwer- kerqf'.e , cent dix-huit pièces groupées sur douze planches. Et déjà, abordant la reproduction des tableaux et des dessins , il a donné . entre autres planches, celle qui restera son morceau le plus considérable dans la gravure d'interprétation , le Dé/ilé des iioiJidations lorraines devant Vlnij^éra- trice. à Nancy ^ d'après Meissonier. Ainsi, même avant l'âge de trente ans, le jeune graveur peut s'écrier : Exegi monumenturn. Jacquemart reçut la croix de la Légion d'honneur en 1869.

La seconde moitié de l'œuvre nous offre les douze planches pour V Histoire de la Céramique d'Albert Jacquemart , et V Histoire de V Amérique far les médailles. Il semble toutefois que les commandes de reproduction d'objets de curiosité manquent au graveur, qui est voué à la repro- duction des tableaux anciens dans le format des journaux d'art ou des catalogues de vente. Il a gravé ainsi une quarantaine de tableaux, en y comprenant les douze planches du Musée de New- York. Ces petites estampes , bien habiles et bien vives, montrent sous une nouvelle face l'intelli- gence et la souplesse de Jacquemart ; il s'y trouve plus d'un morceau exquis. Cependant les repro- ductions d'objets d'art demeurent la caractéristique et le chef-d'œuvre de l'artiste.

JACQUEMART. 197

N'eût-il gravé que ses vingt meilleures planches des Gemmes^ Jacquemart serait encore Jacque- mart. En dirait-on autant s'il n'eût gravé que ses petites reproductions de tableaux? (*)

L'œuvre de Jacquemart monte à près de quatre cents pièces, et cependant il n'en est pas de plus clair à cataloguer. C'est qu'il se résout en termes nets : nombreuses planches d'objets d'art réparties entre un petit nombre de publications , quarante eaux-fortes originales, quarante reproductions de maîtres anciens , trois repro- ductions d'après Meissonier, une douzaine de portraits. Surtout point de ces pièces au titre et au sujet vagues, croquis, esquisses, impressions de nature, griffonnages, essais de procédés, etc., plaie des collections d'estampes et désespoir des iconographes : ici, tous les sujets sont précis, nets, faciles à retenir ; ils n'ont pas besoin d'être décrits , leurs titres suffisent à en donner l'idée.

0) Dans quelques pièces de la seconde moitié de l'œuvre, dans Le Liseur, d'après Meissonier. dans Ivoires et Céladons et Armes orientales , dans la grande esquisse à l'eau-forte de la Joconde, on peut voir comme une tendance du graveur à essayer le travail libre, pittoresque et moins serré. Cette voie lui convenait-elle? Y aurait-il psrsévéré ? Voit-on bien Jacquemart faisant, lui aussi, avec le concours de l'imprimeur, des planches fortement sauvées ? On peut tout aussi bien supposer qu'il aurait elé ramené à sa vraie manière, à la gravure de précision, le jour les commandes de travaux lui seraient revenues dans ce sens. M. de Chenne- vières voulait lui faire graver l' Inauguration du Nouvel Opéra, d'après le dessin de Détaille. Voilà qui était bien son affaire.

198 LES GRAVEURS DU X1X"= SIECLE.

Et dans cet œuvre , tout est bon. Les pièces relativement secondaires ne sont pas d'une pointe moins étonnante que les morceaux plus considé- rables et plus souvent cités. L'œuvre de Jacque- mart esta connaître en entier. Le réunir n'est pas encore impossible : presque toutes les pièces ont été régulièrement publiées , souvent à grand nombre , et avec l'aciérage les épreuves sont toujours bonnes. Que si Ton veut se borner, on met dans sa bibliotbèque les Gemmes et Joyaux et dans ses cartons quelques planches de divers genres choisies sur Timportance de leur sujet.

Jacquemart, avec son extrême dextérité, réus- sissait bien souvent ses planches d'un seul coup. Lorsqu'il lui arrivait de s'y reprendre à plusieurs fois , il ne tirait pas en nombre ses épreuves d'états. Les épreuves inachevées de ses planches sont donc d'une telle rareté qu'il ne faut point espérer les rencontrer.

Avec ses états d'eau-forte, ses épreuves inache- vées , ses épreuves d'artiste (vraiment dignes de ce nom), Jacquemart avait formé pour lui-même un œuvre absolument complet et inestimable : à sa mort, la Bibliothèque Nationale, heureu- sement! est arrivée à temps pour l'acquérir; il 3st aujourd'hui placé au Cabinet des Estampes, dans la réserve.

C'est cet œuvre dont M. Louis Gonse a donné un enthousiaste et vibrant catalogue , juste tribut

JACQUEMART. 199

de reconnaissance de la Gazette des Beaux-Arts à son merveilleux aqiia-tbrtiste. (^)

Dans notre liste résumée, nous suivons le numérotage du catalogue Gonse; on ne doit point s'en écarter désormais.

I. OBJETS DE CURIOSITE.

1. Objets de la Chine et du Japon, 1859, première eau-forte de l'artiste, tirée à une épreuve.

2. Ih'occaen porcelaine italienne, coll. de Rothschild. 3 Trv'ptique allemand du xii® siècle, coll. Soltikoff. 4. Vase Hispano - Moresque , coll. de Rothschild. 5 Aiguif:re a grotesques dTr- BiNo, Louvre. 6. Vénus marine , bronze italien, coll. ïhiers. 7. Vase a boire en vermejl , Louvre. 8. Plat en niajolique par Orazio-Fon- tana. ( Planches publiées par la Gazette des Beaux-Arts, 1859 à 1862. 9 Plat à offrande (Annales arcJiêologiques de Didron).

10-11. BIJOUX ANTIQUES DE LA COLLECTION CAMPANA, 2 pi. ( Gaz. des Beaux -Arts, 1863).

Deux chefs-d'œuvre délicats , intelligents , obtenus avec une incroyable sûreté dès la première morsure.

(') L'Œuvre de Jules Jacquemart, par Louis Gonse. Gazetie des Beaux- Aris, 1876. Grand in-8 , portrait à la pointe sèche par Desbontin ; planches gravées et dessins gillotés de Jacquejaart , extraits de la Gazette. Tiré à 60 exemplaires sur papier de Hollande. Appendice^ 188\. [Cel appendice est important, il donne des lettres de l'artiste etc).

Ce catalogue de Jacquemart avait d'abord paru en articles dans la Gazette.

2(X) LES GRAVEURS DU XIX" SIECLE.

12. MÉDAILLES GRECQUES, coU. du duc de Liivnes. 13. Vase chinois en email cloisonné, coll. de Moriiy. 14. Objets curikux de la Chine et de Perse, coll. de Morii}-. {Td. 1863-64).

15 BUSTE DE HENRI III. bronze de Germain Pilon , coll. Poiu'talôs. ( Id. 1864).

16. MINERVE DE BESANÇON, coll. Pourtalès.(76^.)

17. Trépied antique, coll. Pourtalès. 18. Armure DE gladiateur, coll. Pouitalès. (Id. 1865. Le n*^ 17 n'a pas été publié).

19-20. Bijoux Polonais, coll. Czartoryski, 2 p. (Id.),

21. MIROIR FRANÇAIS DU XVP SIÈCLE , coll. Montbrison {Id. 1865).

22. ARMES DU XVF SIÈCLE, coll. Spitzer [Id. 1865).

Il fallait être la main, l'outil prestigieux qu'était Jacque- mart, pour rendre si nettement en si petit, les ciselures de ce pistolet et de cette poire à poudre. Qu'on varie à Tinfini, en ce qui le concerne, les formules de Tadmiration; elles peuvent toutes revenir à celles-ci : qu'une fée Favait touché de sa baguette en lui disant, Tu seras une pointe^ une pointe merveilleuse. Et, en effet. Jacquemart, ce n'est pas un peintre, ou un poète : c'est une pointe, incomparable !

23. TRÉPIED PAR GOUTHIÈRES , coU. du mar- quis d'Hertford. (Id. 1866).

Les planches gravées par Jacquemart pour la Gazette des Beaux-Arts sont parmi les meilleures et les plus précieu- sement travaillées de son œuvre.

Celle-ci est même d'une façon absolue, un de ses chefs- d'œuvre. C'est une merveille. Mais aussi, quel délicieux objet que ce trépied !

Le Cabinet des Estampes possède l'état d'eau-forte, aux rnascarons blancs. Il taut signaler ensuite quelques épreuves

JACQUEMART. 201

avant la signature, et quelques rares épreuves avec la signature, sur chine ou sur parchemin, antérieures au tirage de la Gazette.

24. BIJOUX DU XVP SIÈCLE, coll. Dutuit et Galiclioii. {Ici.).

25. LaVit^ilaiice, porcelaine. (Musée universel, d'EH. Lièvre). 26 Guy Mergey, bois sculpté du xvi" siècle grande tête, in-fol , (inédit). —27. La Canne de M. de Balzac (Froment Meurice, par Ph. Burtv). 28-29. Peinture d'une coupole ; Dessin de Baptistère ( Annales archéologiques ).

30. Le Cabinet des médailles (Gaz. des Beaux-Arts, LSGl ).

(380) Pendule de Marie-Antoinette, coll Greffulhe, 1880 —(390) Boîte en laque blanc. (392) Table EN BOIS SCULPTÉ de M. Beurdelev(toxr. des Beaux- Arls). (394) Cuiller en argent, par iM Tiffanv, 1874.

31-59 HISTOIRE DE LA PORCELAINE par Albert Jacquemart et Edmond le Blant. Techener, 1862, in-4.

Titre. Vingt-six planches à l'eau -forte gravées pour l'Histoire de la Porcelaine, par Jules Jacquemart, 1860. Rare.

Vingt-six planches et deux planches additionnelles , nu- mérotées 1 à 28.

60-71. HISTOIRE DE LA CÉRAMIQUE, par Albert Jacquemart. Ilachett<% 1873, in-18. Douze planches numérotées 1 à 12,

72-73 Recherches sur la manufacture des faïences

202 LES GRAVEURS DU XIX* SIECLE.

et des porcelaines de Valenciennes , par le docteur LeJeal. 1868

Deux planches (api)artienne.nt à M. Fenaille),

74-124 Histoire de la Bibliophilie , reproduction de reliures, la plupart du xvf siècle. Teclieiier, 1804.

Quai-aiite-sept planches numérotées 1 à 47, et une planche parue dans le Bulletin des Bibliophiles.

Ce fut pour l'artiste un effort considérable. « S'il pour- » suivit sans défaillance un travail aussi nouveau pour sa » pointe d'aquafortiste, aussi plein d'imprévu, aussi héiissé » de tant de périls et de tant de difficultés dans son appa- » rente monotonie, c'est qu'il y mit tout le feu et toute » l'ardeur de sa jeunesse. Ce fut pour lui une lutte acharnée, » opiniâtre , entremêlée de succès et de défaites . maintes » fois abandonnée et reprise , mais dont il sortit , on fin de

» compte , complètement victorieux 11 voulait rendre

' l'aspect même des peaux brunies et polies par le temps, et » jusqu'à ce grain si particulier du maroquin, exquise jouis- '■* sance du toucher, qui invite à la caresse et que connais- » sent si bien les mains exercées des bibliophiles ; il lui fallait en quelque sorte exprimer avec les ressources » limitées de la gravure ce je ne sais quoi qui est le fini du >> temps et qui rend si vénérables ces reliques tenues par » tant de mains il.ustres. » (L. Gonse).

A- t-il atteint le but? Autant qu'on le pouvait avec l'eau- forte. assurément. Mais d'une façon absolue? Non. Malgré son ardeur, sa peine et l'ingéniosité de ses procédés, il ne peut nous donner ni l'or, ni les couleurs , ni la patine. Ce sont des reliures mortes, comme dans toutes les reproduc- lions en noir. Ces eaux-fortes remarquables, ces gravures de maître ne peuvent lutter avec un procédé comme la chromotypographie Danel.

125-184. LES GEMMES ET JOYAUX DE LA COURONNE , publies et expliqués par H. Barbet deJoay, dessinés et gravés à Veaa-forle , d'après les originaux , par Jules Jacquemart. (Jlialcogra- phie du Louvre . 1868, deux vol. iii-fol.

Chef-d'œuvre formé de la réunion de soixante planches

JACQUEMART. 203

dont chacune est un chef-d'œuvre, gravées de 1864 à 1868, numérotées 1 à 60.

« Jules Jacquemart était trop jeune pour qu'un tel labeur » reffrayât. Les plans de l'ouvrage ébauchés, il apportait » son crayon et sa pointe et était installé dans une salle du » pavillon de l'Horloi^e, transformée par lui en atelier.

» Tout ce qui sortit de est absolument remarquable, et » quelques planches sont des chefs-d'œuvre uniques dans » l'histoire de la gravure. Il n'est pas possible d'avoir un » travail plus franc , mieux incisé dans le cuivre , plus » mordant et plus nerveux. 11 n'y a plus ni tailles, ni » hachures, ni procédés voulus ; en face de l'objet, l'artiste » ne voit plus que des formes , une matière, des facettes, >> des éclats de lumière , des ombres chaudes , des transpa- » renées et des reflets mouvants. 11 suit le ciselet de l'orfèvre » qui coupe le métal et le fait vibrer ; il allume les prismes » des pierreries qui chatoient au milieu de l'or et lui ren- » voient leur scintillement : il s'attache aux ingénieux » rinceaux, aux gri liés des montures, aux fins rehauts de » rémaillerie ; il fait vivre les sirènes aux cambrures provo- » cantes, les monstres aux écailles azurées qui rampent sur « les anses des coupes et s'enroulent aux cols des aiguières; » il fait jouer le soleil à travers les cristaux de roche lim- » pides et pesants; il illumine leurs arêtes vives et les fines » broderies de leurs intailles ; il cherche , en un mot, avec » tout le feu de son enthousiasme, le sens et l'esprit de » chaque siècle, de chaque style, de chaque type. Tour lui, » il n'est plus question de métiers, il n'y a qu'une expres- » sion d'art à trouver, une forme à rendre avec toute l'in- » tensité de ses aspects; il travaille avec son âme et avec » ses nerfs, surexcités par une tension fébrile

» Le succès de cette belle entreprise fut tel , qu'à peine >^ étaient parues les premières feuilles de la publication, que » l'érudition et le goût de l'écrivain , ainsi que le talent de » l'artiste, donnaient comme un modèle à suivre, comme un » type définitif du livre d'or des musées ; on se mettait à » l'œuvre de toutes parts. En Angleterre, la direction du » South-Kensington faisait graver les séries successives de » ses trésors ; en Portugal , les riches collections royales » des gemmes étaient décrites et publiées; En Autriche, » M. le comte de Grennevillc, le surintendant qui a tant » fait pour les beaux-arts , obtenait de l'Empereur qu'il » patronnât un ouvrage semblable au nôtre sur les merveilles

204 LES GRAVEURS DU XIX* SIECLE.

» célèbres du Trésor de Vienne. Chez nous, de tous côtés, » surgissaient dc^ publications remarquables sur lescollec- » tiens publiques ou privées. » (L. Gonse).

Voici le détail de cette merveilleuse série. Nous reprodui- rons pour certaines planches les appréciations, toujours justes et chaudement exprimées , du catalogue Gonse.

1. Epée de Childéric. « La planche a un caractère noble, » robuste et héroïque qui en fait comme le grandiose et > symbolique frontispice de l'ouvrage. » 2. Vase antique en sardoine , dit Vase de MitJtrù/ate « Pièce digne de » l'original et qui rend merveilleusement l'éclat sombre et » velouté de la matière. La surface polie du vase luit comme » l'éclair d'une lame d'acier et retlète comme un m'roir la » lumière de la fenêtre et jusqu'aux toits des Tuileries qui » faisaient face à l'atelier. » 3. Epée de Charlemagne. 4. Calice de cristal de roche. 5, Vase antique de Sar- donyx. 6. Vase de porphyre dit Va^e de Suger. « Cette » planche est un chef-d'œuvre dans toute la force du » terme. » 7. Vase d"Aliénor d'Aquitaine. « L'eau- forte » est une des plus remarquables de la série des vases en » pierres dures montés. » 8. Patène du calice de Suger.

9. Buire en cristal de roche. 10. Agrafe du manteau de Saint-Louis. « Le fond à fleur de lys sans nombre semées » sur émail bleu , est une merveille d'habileté. » 11. Joyaux des xi^ xii*, xiif et xiv" siècles. 12 Reliquaire.

13. Drageoir de cristal de roche. 14. Vase antique de sardoine. « Pièce d'une couleur puissante , d'un noir » velouté admirable. » 15. Bassin en cristal de roche. 16. Epée de François P'. 17. Aiguière de cristal de roche. « Cette planche est admirable ; le cristal éclate de » lumière. » 18. Vase de jaspe oriental. 19. Hanap de cristal de roche. 20. Coupe de jaspe oriental. 21. Bouteille de cristal de roche. 22. Coupe de jaspe. 23. Drageoir en cristal de roche. 24. Coupe de jaspe de Sicile. 25. Drageoir de cristal de roche. « La pièce est » présentée à contre-jour, donnant un effet de transparence y> très heureux ; le pied et la base sont absolument éton- » nants de limpidité et d'éclat. » 26. Drageoir de jaspe oriental. « Cette pièce est superbe de couleur, et le travail. » franc et souple, a une puissance merveilleuse. » 27. Nef de cristal de roche. « Cette planche est, au même » degré que l'original qu'elle reproduit , un pur chef- » d'œuvre. » 28. Salière en lapis-lazuli. « Une des plus

JACQUEMART. 205

» jolies pièces de la série ; elle est venue d'emblée. » 29. Verre de cristal de roche. « Pièce, fort adroitement » faite et qui présentait de grandes difficultés, avec ses » limpides transparences et les fines gravures qui couvrent » tout le calice, ses délicates moulures et ses oves en relief. » Tout cela est traité avec une légèreté de pointe inimagi- » nable. » oO. Coupe de jaspe oriental et vase de cristal de roche. 31. Vase à boire en cristal de roche. 32. Vase à boire en cristal de roche. 33. Cristal de roche et vase de Jade. 'M. Aiguière de cristal de roche. « Pièce » étourdissante par sa taille, son éclat, sa facture hardie et » ferme et la façon magistrale dont le dessin a été enlevé. » 35. Tasse de cristal de roche et soucoupe de jade. 36. Coupe de cristal de roche. « Ce cristal est peut-être le » plus merveilleiix de tous. » 37. Vase de cristal de roche et vase de jaspe. 38,39, -40. 41. Coupe, Bassin, Biberon , Jatte en cristal de roche. -42, Drageoir de jaspe. « Cette planche est Tune des plus brillantes et des » plus puissantes de ton de l'ouvrage ; elle est d'ailleurs » tout à l'effet, et l'artiste, dans la poursuite passionnée des » colorations de ce joyau, est arrivé à un véritable trompe- » l'œil; elle vous frappe aussi entre toutes par la manière sur- » prenante dont il sait faire tourner les surfaces polies. » 43. Buire de cristal de roche. 44. Drageoir de jade. 45. Cristal de roche. Aiguière du temps de Henri H. « De » cette oïuvre. aussi merveilleuse par la matière que par le » dessin et le travail. Jacquemart a fait peut-être la pièce de » maîtrise de l'ouvraue. C'est bien celle en tout cas il a eu » à lutter avec les émaux les plus riches et les plus éclatants. » De l'anse en or émaillé, oii l'invention la plus exquise et la » plus élégante lutte avec la plus extrême délicatesse » d'outil, il a fait un chef-d'œuvre d'eau forte absolu. Pour » les légères et ravissantes intailles du cristal . il s'est » également surpassé. » 46 Drageoir de jade. « La » matière tenace et comme savonneuse de la pierre est » rendue ici à merveille. » 47. Aiguière en cristal de roche. « L'une des pièces les plus étonnantes pour la » transparence. » 48. Vase de sardoine et cou])e d'agate onyx. 49. Vase en cristal de roche « L'eau-forte est » splendide, et l'effet d'opposition entre le blanc translucide » du cristal et Tor brillant des guirlandes émaillées qui » pendent à la monture du couvercle, est si audacieusement » réussi , que nous tenons les belles épreuves de cette

206 LES GRAVEURS DU XIX' SIECLE.

» planche pour le nec plus ultra de la perfection. » 50. Coupe d'agate oriental. 51. Buire de sardoine onyx. 52. Coupe d'agate orientale. 53. Gobelet en sardoine orientale. « Cette pièce étinc^lante prend place au premier » rang de l'œuvre. » 54. Aiguière d'agate orientale. 55. Aiguière de sardoine orientale. 56. Coupe d'agate orientale 57. Coupe de lapis-la/.uli. 58. Bougeoir de Marie de Médicis. « Aa-de.ssous de cette planche il faudrait » inscrire le mot chef-d'œuvre tout court. » 59. Aiguière de sardoine orientale. 60. Miroir de cristal de roche , offert par la ville de Florence à Marie de Médicis. « Magni- » tique couronnement de l'ouvrage. Un homme du métier » pourrait seul apprécier ce qu'il y avait de difficultés dans » le détail de cette planche. »

A signaler: un exemplaire complet des Gemmes et Joyaux. en épreuves d'états, dans la collection de M. Fenaille qui possède un œuvre de Jacquemart exceptionnel.

Un troisième volume des Gemmes^ projeté, n"a point paru. Jacquemart en avait gravé la première planche, qui est la suivante :

(379). Lu Christ attaché à la Colonne, gemme (ki Louvre (Gaz-, des Beaur-Arts. 1874,.

185-196. Collection d'armes de M de Xielwer- KERQUE. 1869,

Douze planches in-4 donnent cent dix-huit pièces d'armes. Très rare en exemplaires complets. Les planches 1, 9, 10 ont été données par la Gazette des Beaux-Arts.

197-266 Histoire de TAmérique par les médailles , par J.-F. Loubat.

Médaillesfrappéespourles Etats-Unis, depuis Washington jusqu'au temps actuel. Le catalogue Gonse indiquait 70 plan- ches. Leur nombre a été porté depuis à 86.

n. REPRODUCTIONS DE TABLEAUX OU DESSINS.

267. Courrier du Pays des Ouled-Xavls : Fromentin {Gaz. des Beaux-Arts), iSQi.

JACQUEMART. 207

268. Le Soldat et la Fillette qui rit : Van der Meer; 269 Wilhem Van Heythuisen : F. Hais; 270. Portrait de Rembrandt, (Coll. Double et Gaz. des Beaux- Arts) Planches intéressantes.

271-284. Etchings of Pictures in the Metropo litan Muséum, New -York. Londres, Goluaglii , 1871, in-fol.

Titre, composition originale.

Douze planches in-8 ou in-4, généralement remar- quables :

La Sorcière Hill Bobb : F. Halz. Tète de jeune FILLE ; Greuze. ~ Paysage : Berghem. —Intérieur rustique : Kalf. Marine : Van Goyen. Jacob Van Vien : Van Hemskerk. Ste-Famille : Jordaens. Portrait de femme . Cranach le jeune. —Portrait d'homme : de Vries. Portrait d'homme : Van der Helst. La Musique : Van der Helst. Le Bourgmestre de Leyde et la femme : Cari de Moor. Elisabeth de Valois : Antonio Moro.

285. La Veuve et l'Enfant : Reynolds [Gazette des Beaux- A? -ts).

Jolie planche qui se vend très cher en Angleterre.

286. La Belle-Fille de Goya : Goya. 287. LTn- fante Isabelle : Simon de Vos. 288. Chasse a courre: Yyi[Cat. LaRocheh..., 1873, et Gaz. des Beaux-Arts). 289. L'Auberge [Cat. Papin et Gaz des Beaux-Arts). 290. Le Premier Baiser : Fragonard. 291. Portrait d'homme : F. Halz. 292. Fruits : Albert Cuyp. 293. Marine: Van Cappelle (L'Art, 1873).

208 LES GRAVEURS DU XIX*' SIÈCLE.

294. L'Orage : Gnnize. 295. Le Mœrdyck : A'aii Govon. 296. Rêve d'amour : Greuze (LMW).

297. LE LISEUR: MoissOnier : ColL Suormondt, iii-8. {Gazette des Beaux-Arts).

Premières épreuves avant la signature du graveur.

(381). L'Amateur d'Estampes : Meissonier, iii-8.

Planche destinée à servir de frontispice aux Dessinateurs (C Illustrations du XVIIl'' siècle , àe M. le baron Portalis.

Me pardonnera-t-on une réflexion absolument terre-à- terre . digne de celle du sutor sur la crepidam ? Comme collectionneur je n'ai jamais pu voir sans une profonde douleur la manière dont TAmateur de Meissonier conserve ses estampes. Quel désordre! Quel peu de soin! Il va pourtant des amateurs comme cela, et j'en connais! Comme on fouille, comme on manipule dans ces portefeuilles! Je vois d'ici les cassures et les plis indélébiles , les marques de pouces. Ah ! les pauvres épreuves ! Foin des collections disposées d'une façon « pittoresque » !

(382j Le Troupeau: Paul Potter ; (383). Tête de vieillard : Rembrandt : (384). Paysage : Rembrandt ; (385). Fruits et Poissons: Jean Fyt : (386). L'Enfant prodigue: Téniers ; (387. Fête dans une chaumière : Van Ostade : [Gaz. des Beaux- Arts : Coll. San-Donato).

(393). JocoNDE , Léonard de Vinci , in-fol.

Cette eau-forte très discutée n'est , dans l'œuvre de Jacquemart, qu'une curiosité.

298-310 Reproductions diverses.

293-:300. Planches pour le Voî/fl^^e à la Terre-Sainte en 1432 . de Bertrandon de la Roquière , 2 p. dont l'une a été recommencée , d'après des miniatures de la Bibl. Xat.

301-309. Planches pour Mémoires de lord Edouard

JACQUEMART. 209

Herbert de Chesbury, Techener, 1863. Copie du titre de 1 édition anglaise et 8 p. d'après Israël Silvestre et Perelle.

;ilO. Copie du frontispice de La Noble et furieuse Chasse du loup de Robert Monthois, 16 i2.

311. Scène espagnole : Fac-similé d'un dessin de Goja, in-4 , 1863 [Gazette des Beaux-Arts).

312. LE DÉFILÉ DE NANCY: (Les populations lorrames, les maires, le clergé, etc , défilent devant l'Impératrice Eugénie et le Prince impérial, à Nancy). Meissonier, in-4 en 1.

Pour le Voyage en Lorraine de S. M. V Impératrice , etc Pion, 1867, in-fol.

Planche très recherchée. Une épreuve (unique dans son état) vendue 1000 fr. à Londres.

Eau forte-pure. - Puis deux états avec les valeurs posées, et au chien blanc. - Puis le chien modelé à la pointe sèche. - La planche signée - Travaux ajoutés.

313. Le Supplicié japonais, d'après une photographie, in-8 en 1. (Société des Aquafortistes).

314. Miniature persane tirée d'un manuscrit de la Bihliothèque Nationale, in-8. 315. Tête de Christ : Léonard de Vinci , in-8 [Limitation, éd Glady, 1875). - 316. Octavie, camée de la collec- tion de M. le baron Roger, in-4.

317. Moïse : Michel-Ange, in-4, 1876 ( ^a.-^^^^ des Beaux- Arts).

m. EAUX-FORTES ORIGINALES.

318-325. HUIT ÉTUDES ET COMPOSITIONS DE FLEURS. Cadart, 18(52 ; titre et 7 pièces in-8 ou in-4.

Premier état de la suite : avant les N- d ordre ; sans nom d éditeur sur I ecusson du titre ; sans les titres Les Fleurs

VIII

14

210 LES GRAVEURS DU XIX* SIÈCLE.

de la vie. Les Ronces de la vie sur les planches 5 et 6 ; sans inscription sur la couronne dans la planche 6.

Second état. Cadart et Chevalier sur Técusson , et numérotage.

Troisième état. L'écusson porte seulement le mot Paris.

326. Fleurs jetées sur l'escalier d'un parc , in-8 en 1. Planche détruite.

327. Avant le bal. personnage costumé, in-IS. (Soc. des Aqua-fortistes). 327 bis. Courrier magyar (?) in-18, pendant du précédent, planche non décrite (Coll. Fenaille).

328. A Yport , in-fol. en 1.

Jacquemart a détruit cette planche, qu'il ne jugeait pas suffisante pour les Aqua-Fortistes. Elle est pourtant meil- leure que d'autres eaux -fortes publiées par cette Société !

329. SOUVENIRS DE VOYAGE , grand in-4 en ].,

1862 (Société des Aqua-fortistes).

C'est une étude de bottines usées. Planche bien connue. Il faut l'avoir avant la lettre.

330. L'ÉCUREUIL ET LA MOUCHE , grand in-4 en 1., 1862 (Id.)

Il faut avoir l'avant la lettre.

331. TITRE POUR LA SOCIÉTÉ DES AQUA- FORTISTES. In-foL (Id.).

Un coq posé sur la base d'une colonne, sur laquelle on lit : Eaux-fortes modernes publiées par la Société des Aqua- fortistes, V^ année, MDCCCLXIII.

Un bel état avant les dernières tailles.

332. PLANTES DE SERRE, in-fol (Société des Aqua-fortistes , 1863).

Un très bel état à la pierre blanche

JACQUEMART. 211

333. Titre in-18 pour Le Goupillon , poème héroï- comique d' Antonio -Diniz , traduit du Portugais par Boissonnade. Techener, 1867.

Inédit, ce titre ayant été refusé.

334. Le ^leux Marché à Fécamp , in-4 , 1863 ( So- ciété des Aqua-fortistes).

Cette planche n'est qu'un fragment de la suivante.

335. Le Vieux Marché a Fécamp, in-f. en L (Inédit).

336. Titre pour Le Bibliophile amoureux , pochade en vers par Alexis Martin, représentée le 13 avril 1866 chez Aglaûs Bouvenne, in-8.

337. Ivoire et Céladons, in-4 en L, 1872 (Gazette des Beaux- Arts).

338. Carte d'Invitation pour une fête, avec person- nages à la Watteau , in-4 , pointe sèche inédite.

Jolie pièce dans son genre.

339. La Pivoine, in-8. [Sonnets et Eaux-Fortes.)

340. Au bord de l'eau , in-8 en 1. ( Cadart , sous le titre : La Campagne.)

341. Vue prise de la fenêtre de l'atelier de Jacque- mart , quartier Saint-Paul , à Paris , in-8 ( Cadart , sous le titre : La Ville).

342-347. Les Quatre Éléments : Titre et quatre p. in-8 en 1. (Cadart, 1863).

348. Un Eclat d'obus , fantaisie humoristique , in-8. ( Gazette des Beaux- Arts).

349. Armes orientales, in-4. en L, 1875 [Id.),

212 LES GRAVEURS DU XIX' SIECLE.

350. Chez Berne-Bellecour, étude de femme, iii-4en 1.

La même étude était gravée simultanément par Berne- Bellecour (Voyez ce nom), 1875.

^388) Une Génoise, croquis original. {L Eau-forte en 1878).

351. Invitation à une soirée de crémaillère. Carte in-18 avec un J majuscule, en forme de crémaillère. J. J. excudii. 352. ^larque de Messieurs Auhryet , propriétaires à Pierry (vins de Cham- pagne), in-12 en 1. 353. Ex-libris Techener. 354. Ex-libris Ph. Burty. 355-356. Ex-libris de la bibliothèque du château d'Aramon et cartouche aux initiales C. D.F.

357-365. Médaillons d'ornements dans le style de la tin de Louis XV : 20 p. in-12. Inédit.

A ajouter aux compositions originales les titres de Y His- toire de la Porcelaine et du Musée de New- York , N °^ 31 e 1 27 L

IV. PORTRAITS.

366. Stanislas Julien, de l'Institut, in-4. 367. M"'^ Albert Jacquemart , croquis k la pointe sèche, in-12 (très rare). 368. Jules Jacquemart , 1862 , pointe sèche, in-18 (très rare). 369. L'im- primeur Auguste Delâtre, pointe sèche, in-12 (très rare). 370. Paul Gion, architecte, pointe sèche, in-8, non signée (très rare). 371. Tète déjeune femme, étude. 372-373. M"" de Sévigné, M°'* de Grignan , 2 p. in-8. {Sévigné de Techener, 1861). 374. Le critique Thorè (dit Biirger), médail- lon d'après David d'Angers, in-18 (Salons de

JACQUEMART. 213

Thoré , 1870 ). 375. Théophile Gautier , in-12 Emaux et Camées, Charpentier, 1872) 376. Richard Wallace , d'après Paul Baudry, in-4 [Gaz. des, Beaux-Arts). 377. Dumas fils, buste d'après Carpeaux (en-tête de la préface de la Manon-Lescaut, édition Glady, 1875). 378. M'"' Clémentine Fillon (femme de Benjamin Fillon, l'écrivain collectionneur), in-4, 1874. -— (389). ^r Allou, presque de profil à gauche, in-8. - (391) Albert Jacquemart (pour le musée de Limoges ). (395). Nicolas Rapin, avec encadre- ment de Jacquemart (pour Techener). (396). Portrait de Ph. Br rty, de trois quarts à gauche, cheveux longs, barbe et moustaches, signé à gau- che Jacquemart, h. 12 cent., 1. 7 cent, vers 1860 (Non décrit. Coll. Fenaille).

Bois et gillotages de Jacquemart. Voyez Histoire de la Céramique, Gazette des Beaux-Arts , Histoire du Mobi- lier d'Albert Jacquemart.

Voyez aussi le Catalogue de la vente Jacquemart, avril 1881 (Gh. Pillet, commissaire-priseur),

M. Gonse porte à 110 le nombre des aquarelles de Jacquemart, faites , depuis 1875, y compris 21 aquarelles pour les Fables de La Fontaine., exécutées pour M. Roux, de Marseille.

Croquis d'après nature, gillotés, voyez la Gazette des Beaux- Arts, ou le catalogue Gonse.

Il existe un portrait de Jacquemart par lui-même fac- similé d'aquarelle par la photogravure Goupil.

JACQUEMIN (Cyprien), buriniste. Sujets divers.

Les Dames romaines donnant leurs bijoux pour[continuer la guerre ; Lucrèce recevant la première visite de Tarquin :

214 LES GRAVEURS DU XIX* SIECLE.

Camuccini , 1836-38. Cène : Léonard de Vinci (Tes- sari, éd.). Portraits. Combrousse, œtatis suae XXXIV, d'après un daguerréotype , 1854, in-8.

JACQUEMIN (Raphaël) 1821-1881.

Ico7iographie générale et oiièthodique du Costume du I V au XI V^ siècle , collection gravée à l'eau-forte d'après des documents complets et inédits , par RaphaëlJacquemin ; 200 pi. coloriées, petit in-fol. Paris, chez Fauteur, 1863 et suiv. Histoire géné- rale du Costume, 1876 ; publication interrompue.

JACQUET (Jules), à Paris le 2 décembre 1841, élève de Henriquel, Pils et Laemlein. Prix de Rome en 1864; aujourd'hui très habile gra- veur au burin et l'un des interprètes habituels de Meissonier, d'après lequel il a gravé Le Portrait du Sergent] M. Stamford\ puis cette page capi- tale 5 la reproduction du célèbre tableau de 1814 ^ à laquelle il va donner pour pendant la gravure du 1801 ^ aujourd'hui en cours d'exécution.

Jules Jacquet , qui a été président de la Société des graveurs au burin à la mort de Ferdinand Gaillard, est décoré depuis 1883.

1. Planches pour X Iconographie du costume.

Hallebardier allemand ; le Pape Jules II ; les Porteurs du Pape; Gentilhomme anglais; Arquebusier allemand; Garde de François P""; Femme du temps de Henri II ; Femme du XVr siècle.

JACQUET. 215

2. Saint Bruno en prière : Eust. Lesueur, in-fol. 1867. 3. Bartolo : Baphaël.. 4. Pie IX. 5. Une Fontaine à Gonstantinople. 6. Vue de St. Pierre de Borne prise du Pincio. 7. L'Odorat : Teniers, eau-forte. 8. Polyphème poursuivant Acis et Galatée : Ann. Carrache (Chalcographie).

9. Figurines et vases grecs.

Vases grecs, 40 pi. d'après J. G. Chaplain , pour Les Céramiques de la Grèce d'Albert Dumont. Figurines grecques , 60 pi. d'après Ghaplain , pour Les Terres cuites de la Grèce, du même ( Didot ). Figurines, 2 pi. pour l'Association des études grecques.

10. L'Amour sacré et l'Amour profane : Titien , in-fol. en 1. (Société française de Gravure).

11. GLOBIA VIGTIS : d'après le groupe de Mercié, iu-fol. (Chalcographie).

12. L'Enfant nu : d'après une fresque de Baphaël , in-4. (Société française de Gravure).

13. M"'« BÉCAMIEB , étendue sur un sofa : David ; in-fol. en 1. (Chalcographie.)

14. LA JEUNESSE , d'après le marbre de Chapu, pour le tombeau d'Henri Regnault ; in-fol. (Id.).

15-16. Clio , Euterpe et Thalie. -- Melpomène , Erato et Polymnie : 2 p. in-4 d'après Eust. Le- sueur (Société française de Gravure).

17. EX-VOTO : Largillière St.-Étieune-du-Mont) ; iu-fol.

18. L'Amour qui vient : J. Aubert.

19-20. L'Invocation; Le Sacrifice, 2 p. gr. in-4, d'après H. Leroux.

216 LES GRAVEURS DU XIX» SIECLE.

21. ESMERALDA : Jules Lefobvre.

22. Pygmalion et Galatée : Diaz.

23. Le Comte de Fersen , portrait iD-8. 24. Le baron de Lyklama , in-8. 25. Le prince Mavro- CORDATO , coiffé d'un bonnet de fourrure , in-8. 26. Le docteur Desmarres. 27. Lefebvre- Deumier, buste. 28. William Denny.

29. M. STAMFORD: Meissonier ; in-4.

30. MIL HUIT CENT QUATORZE : Meissonier, grand in-fol. en 1.

A Texpositioii d'estampes du XIX" siècle , faite en 1887, dans la salle Georges Petit , cette planche était une de celles qui attiraient le plus l'attention du public.

31. Vignettes pour Œuvres de Coppée : F. Flameng.

L'Abandonnée , Le Luthier de Crémone, M^e de Main- tenon , Charles Edouard , Un Soir d'Automne.

32. Billet de banque de la République Argentine, d'après George Claude. 33. L'Aurore : Jules Lefebvre. 34. Calliope : Paul Baudry. 35. Le Printemps : Millet.

36. LE PORTRAIT DU SERGENT : Meissonier,

1887, in-fol.

Les épreuves de remarque ont sur la marge une petit sergent gravé de la main de Meissonier.

37. LA BELLE PORTIA : Cabanel, 1888.

38. LA DÉFENSE DE PARIS , groupe de Barrias.

39. En préparation : MIL HUIT CENT SEPT d'après

Meissonier.

La planche est à peine commencée et toutes les épreuves d'artiste à 1,300 fr. sont déjà souscrites.

JACQUET. 217

JACQUET (Achille), à Courbevoie le 28 juillet 1846, frère du précédent, et comme lui, élève de Henriquel et prix de Rome (1870); comme lui aussi, très remarquable graveur, et attaché à la reproduction d'œuvres modernes , gravant Cabanel , Bouguereau , Meissonier. Ses principales planches sont , jusqu'à présent , la reproduction du Courage militaire de Paul Dubois, commande de la Direction des Beaux-iVrts (*) , la IHeta de Bouguereau, la série des planches diaprés Cabanel, enfin Le Peintre (V enseignes de Meis- sonier, exposé cette année même (1888).

(1) On se rappellera que l'œuvre de Paul Dubois obtint la médaille d'honneur de sculpture au salon de 1876, et. que le Gloria Victis de Mercié et La Jeunesse de Chapu , avaient obtenu la même médaille d'honneur en 18'74et en 1875.

M. de Chennevières, pendant son passage à la Direction des Beaux-Arts, avait décidé que les tableaux et sculptuies ayant obtenu aux salons les médailles d'honneur seraient reproduits par la gravure. C'est ainsi que les œuvres de Mercié , Ghapu et Dubois , furent reproduites par les frères Jacquet.

Cette tradition a été abandonnée. Pour quelle raison ? M. de Chenne- vières, dans un chapitre {Jalons déplantés , projets avortés) de ses intéres- sants Souvenirs d'un Directeur des Beaux-Arts (publiés par VArtiste), nous l'apprend. C'est qu'en 1880 la médaille d'honneur fut obtenue par la belle figure agenouillée de Mgr. Landriot , évêque de La Rochelle , par Jules Thomas. <.i Se résoudre à faire graver une statue d'évêque a dépassé les « forces du sous-secrétaire d'État alors chargé de diriger les Beaux-Arts de « la République. -^ Mais, chut! ne parlons pas politique Cepen- dant une anecdote encore pendant que nous y sommes.

Dans une note des Graveurs du XIX^ siècle (voyez tome I , page 60 ) , nous disions qu'autrefois les dessinateurs et graveurs officiels étaient chargés de reproduire les fêtes de l'ancienne Monarchie ; que c'était une tradition à reprendre ; et que de nos jours , les événements politiques , les cérémonies , les revues , distributions de drapeaux , fêtes , inaugurations d'Expositions universelles, fourniraient encore le sujet de très intéressantes

218 LES GRAVEURS DU XIX* SIECLE.

1. La Muse Uranie : Lesueur, m-4.

2. Sainte Barbe : Palina le vieux. (Envoi de Rome).

3. Le duc d'Urbin , fragment d'après Raphaël (Id.).

4. Vierge, Jean Bellin (Id.)

5. Sainte Famille : Michel -Ange (Gazette des Beaux -Arts),

6. Eve : Le Sodoma (Id.)

7. LE COURAGE MILITAIRE, Paul Dubois (tom- beau du général Lamoricièrej : in-fol. (Chalcogra- phie).

8. PIETA. Bouguereau : in-fol. (Goupil).

9. ÉVANOUISSEMENT DE S'^ CATHERINE : Le

Sodoma (Société française de Gravure).

10-11. FLORE ; PSYCHÉ : Cabanel : 2 p. in-4.

12. OPHÉLIE : Cabanel , in-4.

13. LES MOIS : Cabanel , suite de 12 p. et un fron- tispice j in-4.

planches qui iraient à la chalcographie retrouver leurs aînées, les planches de Cochin et de Moreau.

Eh hien , cette idée , M. de Chennevières , paraît-il, l'avait eue. Il nous apprend encore dans ses Souvenirs que, préoccupé de trouver un élément à l'art des graveurs, auquel il s'intéressait vivement , il avait commandé à Jacquemart L' Inauguration du Nouvel Opéra , d'après le dessin de Détaille; à Gaucherel Llnnuf/uration de la Manufacture de Sèvres; à Edmond Hédouin , L'Ouverture de l'Exposition de 1878. Pourquoi ces commandes furent-elles abandonnées dès que M. de Chennevières eût quitté la Direction des Beaux-Arts ? Apparemment, nous dit-il « parce que sur les estampes on aurait vu le Maréchal de Mac Mahon o

Quoi qu'il en soit du prétexte , il est malheureux que l'idée ait été aban- donnée. Mais quelqu'un la reprendra. Et elle aboutira.

JACQUET. 219

14. REBEGGA et ÉLIÉZER : Gabanel , in-4 en 1.

15. Rachel ; Gabanel ; pet. in-fol.

16. Le Titan (tiré de Victor Hugo) : Gabanel , in-8.

17. Education de Saint Louis : Gabanel.

18. Gabanel , d'après lui-même , in-4.

19. J. W. MAGKAY : Gabanel : in-fol.

20. Diplôme de la Société des Artistes français : Bracquemond. (Gatalogue de Bracquemond, N°529).

21. GARLE VERNET : Lépicié , in-4. (Société fran- çaise de Gravure).

22. Décollation de Saint Denis : Bonnat , in-8.

23. Terres cuites grecques du musée du Louvre pour louvrage de M. Heuzey, 80 pi.

24. Meadowsweet (jeune fille tenant une branche de reine des près) : Morgan; in-fol. (Zooth, Londres).

25. Sacred to Pash (intérieur de temple égyptien) : Edwin Long ; in-fol. en 1. (Zooth.).

26. LE PEINTRE D'ENSEIGNES : Meissonier, in- fol. 1888.

Sur les épreuves de remarque, un petit Bacchus gravé par Meissonier.

27. LA FONDATRICE DES PETITES SŒURS DES PAUVRES : Gabanel ; in-fol.

JACQUINOT ; Louise - Françoise 1. Portrait de Gois, d'après Dumont, au pointillé, 1805.

220 LES GRAVEURS DU XIX* SIÈCLE.

JADIN (GodefroyK peintre, en 1805. La Mare ^ eau-forte (reportée sur pierre) pour Le Musée d*Al. Decamps, 1834.

Les tableaux de chiens de Jadin ont été litho- graphies par Pirodon , etc.

JAIME (E."), vers 1800 . lithographe: col- lectionneur de caricatures politiques ;^).

Lithographies diverses.

Intérieurs par Bouton, Dnr/uerre et Granet^ 1825 (Sazerac etDuval). Marines, dessinées par Gudin , lithog. par lui-même et par Jaime. Prisonniei* Turc : H. Vernet , 1827. Le duc de Berry : Gérard , in-fol. Six sujets de Jirjures et marines (Delpech). La Vie d'un Journaliste , suite humoristique, in-4. Vues pour Touvi'age du baron Taylor; Combat de la rue Saint-Antoine , Le Pont d'Arcole , Prise du Pont-Royal , le Peuple à la Caserne de gendarmerie 1830 ; cette série n'a pas été continuée : les figures dessinées par Charlet. Croquis lithographiques, 18.":ll . Sujets divers d'après .lacottet, Destouche, Thomas, X. Leprince, Giceri. Grenier, Gudin. Lith. pour la i?efMe des Peintres^ V Album cosmopolite ^ 1838. Le Singe ménétrier : Descamps. L'Hésitation : Dorcy. Vues de Paris , de Versailles, de divers Châteaux , du Brésil, etc.

(*) Il a publie l'ouvrage suivant :

Musée de la Caricature , ou recueil des Caricatures les plus remar- quables publiées en France depuis le XIV" siècle jusqu'à nos jours, pour servir de complément à toutes les collections de mémoire?, calquées et f/ravées à l'eau-forte sur les épreuves originales du temps, par M. Cons- tant Lebcr. Paris, Delloye, 1838, 2 vol. in-4.

Ne pas confondre Jaime, le lithographe, avec Jean-François Jaime, en 1804, médaille comme aquarelliste au salon de 1831 , auteur de pièces jouées au Vaudeville , et père d'Adolphe Jaime , auteur dramatique con- temporain.

JAIME 221

Gibier, oiseaux, animaux de chasse^ album (Goupil, "1844), Etudes d' animaux d' après les maîtres {Gou'^iX). Cours de dessin. Les Images : L'Abreuvoir {L Artiste) . En- fantillar/es variés^ 1846. Les Mif//iO)i)ietfes, têtes variées de Grévedon, Dubufe et Devéria. Etudes, Steeple-chase, Promenades équestres : Alf. de Dreux. La Semaine des amours : Guérard.

JANDELLE, peintre et lithographe. Vierge à la Chaise, Vierge aux Raisins. Députés de 1848, etc. L'intéressant, chez lui, est un petit coin d'œuvre datant de la République de 1848 et qui dénote des opinions avancées. Jan délie a fait de la lithographie « déinoc-soc » comme on disait alors.

Lithographies politiques, 1848-50.

Républicains-Socialistes, suite de portraits intéressants Albert, Barbés, Louis Blanc, Boichot. Gabet, Flotte, Greppo Joigneaux. Lachambeaudie, Lagrange (type caractéristique, révolutionnaire , jusque par le cheveu et la barbe). Pierre Leroux, Madier-^Iontjau, Proudhon, Félix Pyat, Rattier. etc.

La Liberté, l'Egalité et la Fraternité portant aux peuples l'esprit révolutionnaire. Se trouve à la Propagande socia- liste^ rue des Bons-Enfants, N" 1. 1849. in-4 en 1. Curieux.

Le Pilori, 25 avril 1849. Autre lith. curieuse.

Procès du 13 juin 1849. accusés présents à la Haute Cour de Versailles, dessinés d'après nature par Guilbert. Gui- nard. Huber, condamnés à la déportation. Eugène Sue, 19 avril 1850 : L'Avenir nous dédommagera du Présent... ; etc.

JANET (Ange-Louis) dit JANET- LANGE,

peintre. 1815-1872.

Lithographies.

Costumes, 1842. Femmes célèbres. Types militaires

222 LES GRAVEURS DU XIX' SIÈCLE.

vers 1845 , lith. pour le Ministère de la Guerre. Amazones suite in-fol.. 1847 (Jeannin). Bonaparte général en chef; Napoléon empereur. Chut! papa dort. Le Cabinet de Napoléon. Louis-Napoléon Bonaparte . 7,500,000 suffrages. Louis-Napoléon, Président de la République à cheval, in-8. Autre, in-4 ; passant une revue; avec le chapeau à plumes blanches tombantes et à aigrette : il porte des favoris : type tout différent de celui de Napoléon III. La France violentée pour signer le traité de 1871.

Janet-Lange a dessiné des vignettes pour La Peau de Chagrin 1838, le Vicaire de Wakefield, Les Bagnes, Les Jésuites ^eic. Caricatures vers 1849: le Code Civil illustré^ etc. Il a illustré le Molière de Barba, 1851, in-4 à 2 col. 140 fig. Il a collaboré an Journal Amusant, à U Illus- tration . au Tour du Monde.

JANET (Gustave), frère du précédent. 1829.

1. Lithographies.

Caricatures politiques 1849. Souvenirs de V Opéra, etc.

Titres de morceaux de musique : Les Guides de Murât , quadrille, et Les Filles d'Eve, polka de Camille Schubert; Adalgise^ scottisch; U Amour d'une wère., de Loïsa Puget; J'aime la Yaise; Mobile et Mabille : quadrille de Bohl- mann. Les Parisiennes (L'Artiste) etc.

2. La Mode artistique ^ recueil de modes nouvelles, coloriées et retouchées à Vaquarelle.

Ce recueil paraît tous les quinze jours depuis 1868.

Gustave Janet a collaboré au Monde illustré depuis sa création ; à La Revue de la Mode , publiée par Dalloz.

JANINET. Le fameux graveur en couleur du xviii^ siècle. 11 publiait encore, sous le premier Empire, des Vues de Paris.

JAZET. 223

JAZET (Jean-Pierre-Marie), graveur à Paqua- teinte. 17884871V

Jazet était le neveu de Debucourt (*) ; il fut aussi son élève. Non pas élève du Debucourt de 1790, du séduisant graveur en couleur du Menuet de la Mariée et de la Promenade publique, mais élève du Debucourt de TEmpire , qui gravait au lavis indifféremment le bon et le mauvais, du Debucourt des Carie Vernet , des Barrières de Paris et de l'Eruption du Vésuve ; on pourrait dire : du Debucourt devenu lui-même un Jazet (^j.

Ses premières planches furent des estampes originales dans le goût du Debucourt de 1810 : Chasses, scènes de mœurs, paysages d'hiver à effet de neige, avec large bordure noire à l'aquatinte.

Une série de quatre caricatures intitulées : Mœurs du XIX' siècle, la grande planche de La Promenade du Jardin Turc : le Bivouac des Cosa- ques aux Champs-Elysées d'après Swebach, des Chasses et des Chevaux d'après Carie Vernet, sont des pièces aujourd'hui recherchées^ et faisant bonne contenance dans les ventes.

Le beau moment de Jazet , son moment quasi triomphal, va du salon de 1819 jusque vers 1830.

(1) La mère de Jazet était sœur de la seconde femme de Debucourt , Melle Marquant, qu'il avait épousée en ventôse an XI.

(2) Debucourt , qui avait toujours vécu dans la plus grande insouciance de ses intérêts, était dans une gêne extrême pendant les dernières années de sa vie. Jazet désintéressa ses créanciers et le recueillit dans sa famille, il mourut le 22 septembre 1832 , âgé de soixante-dix-sept ans.

224 LES GRAVEURS DU XIX^ SIECLE.

D'abord, il était très habile graveur en sa manière, comme en témoignent , par exemple . le Sacre , d'après David . le portrait da Général Lassalle et le Combat de Nazareth, d'après Gros, la Distri- hution des récompenses da Salon de 1827 ^ d'après Heim, etc., et, grâce à lui. l'aquatinte fut pendant un momeut un genre classé. Puis il eut cette fortune . capitale pour un graveur, de devenir le traducteur attitré d'un peintre célèbre. Jazet fut le graveur d'Horace Verne t, et le resta toute sa vie, vulgarisant tour à tour, par ses planches dont la vogue fut immense , la Défense de la barrière de Clkhy, le Soldat laboureur, V Atelier d^ Horace Ver net . les Courses de chevaux à Rome, le Bi- oouac dit Colonel Moncey , le 1"' Hussards en tirailleurs, V Assaut de Constantine, le Combat entre les dragons du Pape et des brigands, la Confession dtc brigand, Judith, etc, et se taillant une renommée dans celle du peintre. Enfin, en dehors des Horace Vernet, Jazet avait la spécia- lité des sujets tirés de l'histoire de Napoléon P**, et en 1830 il devint un peu le graveur officiel des (( Glorieuses ». On comprendra donc qu'il ffit appelé (( le populaire Jazet ».

Tellement populaire que les commandes le dé- bordèrent et qu'il fut forcé de renoncer au soin d'exécution, préoccupé de produire vite. En vain les critiques le plaisantèrent . puis finirent par se lâcher, en vain Gustave Planche le sermonna et

JAZET. 225

le compara à Dubufe(i) ce qui, pour Planche, était le dernier terme de la cruauté; Jazet, « poursuivant sa carrière )), versait des torrents....

(1) « Les gravures de M. Jazel sont aussi populaires que les portraits » de M. Dubufe ; c'est un fait que nous devons constater ; mais la popula- » rite de M. Jazet ne repose pas sur des fondements plus solides que celle >^ de M. Dubufe. Rien ne ressemble aux portraits de M. Dubufe autant que •^ les planches de M. Jazel, et réciproquement. Des deux parts, c'est la •^ même trivialité; le même escamotage, la même faculté d'improvisation, » c'est-à-dire la même activité mécanique. Donnez six mois à M. Dubufe » et il vous peindra tous les généraux de la Convention et de l'Empire ; «> donnez six mois à M. Jazet et il gravera les Loges et la Chapelle Sixtine. » 11 est bon, il est utile de dire et de répéter, sans se lasser, que M. Jazet -> travestit les belles choses qu'il touche et trouve moyen de descendre fort n en dessous des choses médiocres quil se charge de populariser. Quand '1 il copie les compositions bibliques de Martin , il réduit à rien l'œuvre de >^ l'artiste anglais ; quand il traduit les croquis d'Horace Vernet, les idylles » de Destouches, ou les mélodrames de Steuben , il va plus loin que ces <i Messieurs dans la nullité , la niaiserie et l'emphase, » (Gustave Planche : Salon de 1836).

Moins aigre et plus polie que la critique de Gustave Planche, est celle du journal L Artiste : « Si M. Jazet, qui est parvenu à donner une mei-veil- » leuse rapidité à ses procédés voulait chercher une imitation plus sérieuse « il est hors de doute qu'il saurait produire des œuvres dignes de l'estime » des artistes. Après avoir beaucoup travaillé pour sa fortune et pour une » popularité passagère, il serait temps de songer un peu à cette gloire plus » durable qu'un artiste doit se proposer. <>

Mais, en matière de gravure, le journal L'Artiste n'eut jamais le juge- ment bien ferme. Même après la critique que nous venons de rapporter, il n'était pas difficile d'obtenir du .• bon Janin », qu'il vaticinât au hasard des morceaux dans le goût de celui-ci, l'on ne sait ce que l'on doit le plus admirer, de l'absence de goût, ou de l'absence de conviction :

V. Ce que produit M. Jazet ne saurait se dire : il est partout, il suffit à » représenter les compositions les plus compliquées : il s'attache avec la » passion la plus persévérante à tous les pas glorieux de M. Horace » Vernet. Il est la joie des villes de province, il est l'orgueil des châteaux, « il est le délassement des hôtelleries. Cet homme a fait à lui seul une » révolution (!) : Il nous a délivrés à tout jamais de ces horribles images .1 coloriées dont la complainte du Juif-Errant était restée le plus parfait a modèle. // a initié le public bourgeois cUms quelques-uns des mystères VIII 15

226 LES GRAVEURS DU XIX'' SIECLE.

d'aquatinte , gravant sans relâche , accumulant Gué sur Martin et Steuben sur Gosse , obligé de reproduire cette macédoine de sujets biblico- religioso-historico-anecdotico- sentimentaux pour le commerce , l'on passe sans difficulté de Moïse à Louis-Philippe et du Déluge à la prise de St-Jean-d'UUoa; Ton reproduit, avec le même , flegme , d'après le même Schopin , le Bûcher de Sardanapale j des Courses de chars à Rome, Geneviève de Brabani et la Matinée du 18 brn- maire (*). 11 eut des élèves et des imitateurs.

>i delà gravure, à savoir la finesse , la précision, la pureté des

» FORMES ET DES CONTOURS (!)

« Seulement on se demande comment dans cet art. ordinaii-ement si " Ion"' , qui procède avec tant de lenteur, M. Jazet a pu produire autant " d'oeuvres que s'il s'agissait seulement de publier un roman in-octavo. •^ // faut que ce qu'on appelle la manière noire ressemble tout-à-fait à >■> l'improvisation. »

Assez naïve, la stupéfaction du critique, s'apercevant tout à-coup que l'aquatinte pourrait bien être une chose qui se fait plus vite que le burin !

i> Mais notez bien que nous sommes loin de nous plaindre de cette

- VULGARITÉ ÉLÉGANTE (!) qui remplace avec tant de BONHEUR de

» grotesques et nauséabondes productions des marchands de la rue

f> St. -Jacques. ^

Enfin , pour finir, les grandes phrases , même à propos d'aquatinte :

« Nous sommes trop un peuple qui vit au Jour le jour pour attendre

>^ patiemment qu'un graveur sérieux perde son temps, sa vie, à repro-

•^ duire quelque rare chef-d'œuvre ! . . . . Sous voulons jouir de suite!. . . .

>i C'en est donc fait chez nous de la gravure sérieuse! . . . . encore une

« FOIS LA GRAVURE EST MORTE CHEZ NOUS QUAND ELLE NE GRAVE PAS A LA MANIÈRE NOIRE ! »

(^) Ce genre de peinture à la Schopin, ce choix encyclopédique des sujets est très caractéristique du xix* siècle. Quand il se produit des tableaux par centaines de mille, on conçoit que, pour trouver du nouveau, les peintres soient obligés d'aller chercher des motifs dans tous les temps et chez tous

JAZET. 227

L'épidémie d'aquatinte sévit avec intensité pen- dant le second tiers du xix^ siècle.

les peuples, et de ne laisser inexploité aucun des faits de l'Histoire. Le difficile est surtout de faire palpitant, pour forcer l'attention de la masse du public, qui se préoccupe plus du sujet que de l'exécution.

De 1830 à 1840 on avait trouvé un procédé pour émouvoir le bourgeois : on lui expliquait tout au long le sujet, dans le livret du Salon.

Quand Jazet gravait Y Avis aux mères , de Vigneron , le livret ajoutait avec émotion : i< En rentrant du bal^ une jeune mère vient pour embrasser son enfant ^ étouffé par l'imprudence de sa nourrice. >>

Pour L'Orpheline d'après Destouches : « Après la mort de sa protectrice une pauvre jeune fille , fuyant la ville et les persécutions arrive, épuisée de douleur et de fatigue, devant l'habitation d'honnêtes villageois qui l'accueillent avec bonté. »

N'en doutez pas , cette note est un chef-d'œuvre de rédaction : tous les mots portent. Il faudrait être un roc pour refuser sa larme.

Le livret du Salon , à cette époque , a des airs de montreur de lanterne magique ; il a un boniment pour tout. S'agit-il d'un tableau religieux, par exemple, du martyre de Sainte Procule ? Immédiatement il commence à réciter : « S<« Procule, née de parents illustres, fil dès son enfance vœu de virginité. Ses parents voulaient la donner en mariage à un jeune seigneur nommé Giraud , mais la jeune femme , ferme dans son premier dessin «, etc.

Un peintre expose-t-il une Inès de Castro? « Don Pèdre^ fils aîné d'Alphonse , roi de Portugal, avait épousé secrètement Inès de Castro, célèbre par sa beauté : le père, instruit de ce mariage, vole à Coïmbre^ dans le monastère oit était Inès, pour l'immoler à son orgueil et à sa vengeance '^, etc.

Le livret ne se contente pas d'être mélodramatique, il est également didactique et ne perd jamais l'occasion d'instruire le public. Expose-t on une bataille de Fontenoy, ou de Marignan , ou de Bouvines ? Notice sur la bataille de Bouvines, ou de Marignan, ou de Fontenoy. L'Entrevue du Camp du Drap d'Or ? Notice sur le Camp du Drap d'Or, avec textes justificatifs à lappui. Le duc d'Orléans signant la proclamation de la lieutenance-générale du Royaume, le 31 juillet 1830? Récit des événements et texte de la proclamation : la Charte sera désormais une vérité. Le bon Samaritain? Citation de l'Évangile. La Pêche à la baleine? Note sur ce genre de pêche , etc.

Ainsi rédigés et farcis de renseignements, les livrets de Salons devenaient d'excellents manuels pour la préparation au baccalauréat.

228 LES GRAVEURS DU XIX*^ SIÈCLE.

Mais nous ne voulons pas suivre jusqu'au bout Jazet, qui exposait encore à l'âge de soixante- quinze ans. Nous n'arriverions qu'à le trouver confondu dans la troupe des graveurs au lavis.

Tandis qu'à le prendre dans son meilleur mo- ment, le graveur de la Barrière de CUchy occupe, au contraire , une place à part, et, par son titre de graveur d'Horace Vernet, acquiert une physio- nomie tranchée et une réelle importance.

Jazet fut décoré en 1846.

1. Estampes originales.

Les Amants surpris à Tabreuvoir ; La petite Famille revenant du travail (genre de Debucourt). Le Mari nV voit pas , La Femme y voit trop. L'Heureuse Famille ; L'Utile et TAgréable. Dis donc : Merci , maman ; Ah maman, voilà papa. L'Officier polonais chez un marchand de chevaux. Essai d'un cheval. Le Départ pour le marché ; Le Retour du marché. Le Départ du marin ; Le Retour du marin. L'Aveugle en danger ; L'Hermitte bien- faisant. — Chasses au cerf; au renard; au sanglier; aux perdrix , 4 p. La Chasse au tirer; Retour de chasse. Les Amusements de l'Eté ; les Occupations de Thiver. 1" et 2" Paysages, efifet de neige (coloriés, marges noires).

2. MŒURS DU XIX^' SIÈCLE , 4 p. 1816.

Les petits Bourgeois parisiens en partie de campagne. La Pluie d'orage ou le désagrément de diner en plein air. Une heure avant le Concert, ou les Musiciens à table. Une heure de retard pour le Concert, ou les Musiciens en route par une averse. (Ces deux dernières pièces visent, dit-on, Garât et M^ne Du Champ. 140 fr. 1881 ).

3. BIVOUAC DE COSAQUES AUX CHAMPS ELYSEES : Swebach, in -fol. en 1. color.

Se vend 200 à 300 fr.

JAZET. 229

Le pendant de cette planche : Course de traîneaux à Krasnoi-Kaback^ par Jazet, d'après Sauerwieid , 1818, n'est pas recherche.

4. LA PROMENADE DU JARDIN TURC, d'après J. J. de B.. iii-fol. en 1. color.

Pièce recherchée. 305 fr., vente Muhlbacher.

5. Chevaux ET Chasses D APRÈS Carle Vernet.

Départ du chasseur ; Chasseur à Taffùt ; Chasseur au tiré: Retour du chasseur; 4 p.

Préparatifs d'une course ; Le Départ; La Course ; Les Suites d'une course ; 4 p.

Jockey au moment de monter ; Cheval de course au mo- ment du départ: Jockey coupant son adversaise, La Course au premier tournant ; 4 p. in-fol.

Cheval gagnant la course; Cheval perdant la course; Cheval romain au manège ; Cheval romain préparé pour la course ; Jockey emporté ; Amazone égarée ; Barrière fran- chie ; Chasseur aux écoutes ; Chiens en défaut ; Le Repos du chasseur; Alameluck dressant un cheval : Mameluck en éclaireur ; Mameluck gravissant la montagne ; 13 p. in-4.

Chef des Mamelucks ; Mameluck au combat ; Mameluck au galop ; Mameluck au repos ; 4 p. in - fol.

Chasse aux chevaux en Russie ; Chasse au sanglier en Pologne ; Chasse au lion ; Chasse au tigre dans l'Inde.

Intérieur de l'écurie ; Le Palefrenier surveillant ; L'Entrée de l'écurie; La Sortie de l'écurie.

Le Cheval au manège ; Le Cheval au pâturage; Le Cheval échappé ; Le Cheval effrayé par l'orage : Le Cerf aux abois ; Halte de chasse.

6. Portraits.

Napoléon : Girodet.

LE PEINTRE DAVID, en pied, in-fol.

Louis XVIII en pied : Esbrard, in-fol. Louis XVIIl le Désiré, d'après nature, petit in-fol. Louis XVIII : Vigne- ron , tète grandeur nature. Louis 18 (sic), d'après nature, in-4. Louis XVIII avec Louis XVI et Henri IV.— Famille de Louis XVI {U Immortalité). Famille royale, d'après nature. Les enfants de Henri IV : Desrais.

Le duc de Berry à cheval : Carie Vernet, 1819.

230 LES GRAVEURS DU XIX« SIECLE.

Le duc d'Angoiilênie : Kinson. Le général Aug. Colbert.

LE GÉNÉRAL LASSALLE : Gros, gd. in-fol., 1819. LOUIS-PHILIPPE; MARIE-AMÉLIE , 2p. gd. in-fol. : Gosse. LOUIS-PHILIPPE à cheval : Gosse.

7. Sujets historiques.

LE SERMENT DU JEU DE PAUME : David.

LE SACRE : id.

COMBAT DE NAZARETH : Gros.

DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES AU SALON DE 1827 : Heim.

Militaires russes au bivouac : Sauerwieid. Uniformes russes: id.. in-8 (suite gravée avec Alix). Chef de Cosaques réguliers ; Poste de Cosaques : id.

Allégorie sur la mort du duc de Berry : Laffitte. Louis XVI recevant au ciel le duc d'Enghien : Rœhn.

Bataille de Grochow. Le colonel Moncey, blessé , est secouru par son père. Dernier trait de courage de Ponia- towski ; Poniatowski est retrouvé dans TElster. Combat d'Arcis-sur-Aube. Le Champ de mai. Bivouac prussien au Ch; mp-de-Mars. Bivouac anglais aux Champs-Elysées. La d'jches=:e d'Angonlême à Bordeaux ; Le duc de Berry devant Béthune. Mariage du duc de Berry; Entrée de la duchesse de Berry à Marseille. Combat de la rue St.- Antoine. La Troupe fraternisant avec le peuple. Défense d'une barricade. Prise de THôtel-de-Ville , 1830 : d'après Martinet.

Défense de la porte St.-Denis. Combat de la rue de Rohan. Attaque de l'Hotel-de-Ville : d'après Hipp. Lecomte.

Retour de Tîle d'Elbe. Waterloo. Mort de Napoléon :

Steuben.

Héliopolis. Wagram. Marengo. Polotsk. La Moskowa : Langlois.

Inhumation des martyrs de la liberté, 1830 : Beaume.

Siège d'Anvers : 2 p. Pelletier.

Reconnaissance et prise de St.-Jean-d'Ulloa : 2 p. Morel- Fatio et Gudin (Chalcographie).

La Veille de bataille de La Moskowa : Hipp. Bellangé.

Bonaparte aux Pyramides ; Napoléon à Montereau : Eug. Lami.

Les Pyramides ; Bivouac d'Austerlitz ; L'Interprète ; Le

JAZKT. 231

Renseignement; La Pétition ; La Revue ; 6 p. : (Eug. Lami et Grenier.

Reddition d'Ulm. Le Camp d'Austerlitz : Grenier.

Mort de Napoléon : M""' Stapleaux.

Paris 1814 ; Prague 1831 : Léon Gogniet.

La France fait hommage de Chambord au duc de Bor- deaux. La Charte : Gosse.

Le Congrès américain ; TrumbulL

Ouessant, Le Vengeur, Navarin, Sébastopol : Garneray.

8. ESTAMPES D'APRES HORACE VERNET.

REVUE DU DUC D'ORLÉANS. 1819. DÉFENSE DE LA BARRIÈRE DE CLIC H Y, estampe célèbre, 1822. L'ATELIER D'HORACE VERNET. LE SOLDAT LABOUREUR. Soldat jouant avec un enfant. Grena- dier enterrant les morts. Grenadier assis sur la tombe de ses camarades. Le général Clary. CHARLES X A CHEVAL. Étude de cheval russe monté par un Cosaque; Etude de cheval russe monté par un Baschkir ; Étude de cheval français suivant un soldat du train d'artillerie. Courses de chevaux a Rome , 1827. Jument défendant son poulain. - BIVOUAC DU COLONEL MONCEY, 1829. i'' HUSSARDS EN TIRAILLEURS. - LES ADIEUX DE FONTAINEBLEAU, 1829 (2 formats). - LE DUC D'ORLÉANS SE REND A L'HOTEL-DE- VILLE. REVUE DE LOUIS-PHILIPPE AU CHAMP- DE-MARS , 29 août 1830. Prise de la redoute de Ka- brunn. Le Pont d'Arcole, 1831. Mazeppa. Le Giaour. La Retraite de Constantine. L'Assaut de Constantine. Arabes dans leur camp. Arabes écoutant un marabout. Combat de Muley-Ismaïl. Lion de l'Atlas» Chasse au lion dans le désert. Chasse au sanglier dans le Sahara. Le Cavalcatore. Combat entre des dragons du Page et des brigands ; La Confession d'un brigand. Abraham renvoie Agar ; Rebecca à la fontaine ; Thamar et Juda ; Judith et Holopherne. ( Les mêmes pièces, en plus petit format). Judith. Raphoôl au Vatican. Le Jour de Pâques à St.-Pierre. Départ pour le carrousel. L'Attaque , La Retraite, La Défaite, La Victoire , 4 p. par Jazet et autres. Wagram ; léna ; Friedland. Apothéose de Napoléon , 1841. Napoléon à Charleroi. La dernière Revue, 1847. Fléaux du XIX' siècle (socialisme et choléra), 1850. Bonaparte à Bassano,

2^ LES GRAVEURS DU XIX* SIECLE.

1852. Portrait équestre de Louis-Napoléon. L'em- pereur Nicolas et sa famille. Le Zouave trappiste. Louis XV à Fontenoy. Retour de la chasse au lion. Combat de chevalier. Femme arabe défendant son enfant contre un lion, 1861.

9. Sujets divers.

La Romance ; Les Artistes : Hubert. La Vie champêtre ; La Gaieté villageoise ; id. Le Courrier de la jNIalle ; La Diligence (effets de neige) : Bouhot, 1817. Vue de St.- Cloud ; Vue de Montmartre : Michalon.

Série d'estampes , d'après divers , du même format in-4 en 1. publiées vers 1820 :

Le Jour du l<)yer, La Saisie , La Lettre de recommanda- tion, Lecture d'un testament , La Fête de village , La Noce de village , Les Moissonneurs , Orage pendant la moisson , Le petit Commissionnaire, Colin- Maillard , L'Aveugle joueur de violon , Les Politiques de village , Le Doigt coupé , La Fille de Saragosse ( Wilkie ). Le Petit Commissionnaire tenté (Woodward). Chef de brigands italien. Le Brigand en embuscade , Le Brigand blessé, Le Brigand mourant (Eastlake) , Leçon de bienfaisance (Bigg). Le Retour à la ferme , Les Conteurs , Les Petites Marionnettes ( Burnett ). Deux enfants ( Lawrence ). L'Enfant gâté, Le Dimanche matin ( Sharp ). Vacarme dans l'école (Richter). Le petit Conscrit: (Thom). Braconnier, Le Baiser surpris (Kidd). Le Seigneur du village (Leslie). L'Hésitation, Les Petits Tragédiens (Farrier). Le petit Imprudent , L'Incertitude , La Mort du pêcheur (Westall). La Mort du soldat (Wirght). La Leçon de lecture ( Stothard ). Le Loup et l'Agneau (Mulready).— Le doux Reproche, La Devise (Bonington). Jugement de Catherine, Mariage d'Anne de Boleyne (Har- lon et Stothard). Marie Stuart signant son abdication (Allan). Le Tribunal de l'Inquisition (Jones). Moines espagnols prêchant à la ville , Le Contrebandier espagnol (Lewis). L'Abbaye de Bolton dans l'ancien temps (Land- seer). Le Tambour de village , La Procession de village (Roger). Malle-poste anglaise voyageant par une neige tombante, Malle-poste anglaise enfoncée dans un arnas de neige (Pollard). Le Revenant (Stephanof). Le Matin (Swebach). L'Accordée de village (Greuze). Le Petit Paresseux (Murillo), etc.

JAZET. 233

Les Eléments, Les Saisons , Inès de Castro, Gil Rlas , Don Quichotte : séries d'après Martinet.

Pièces sur Don Quichotte et Paul et Virginie : Schall.

Le Marchand de chevaux, Le Départ pour la g-uerre ; Le Haras; Montfaucon, Tendresse maternelle. Tirage au sort. Trait de courage de M. de Mortemart ; Arabes pillant un navire. L'Avalanche , La Marée montante , Les Pirates algériens ; Bazar d'esclaves à Alger. Diligence française versant dans un précipice; Calèche française attaquée par des brigands espagnols. Chien d'Amérique (le pendant. Chien des Alpes , est d'après Landseer). La Demande en mariage, La Célébration du mai'iage : d'après Hipp. Lecomte.

.lacob reconnaissant la robe de Joseph. Samson et Dalila. Judith va trouver Holophcrne, Le Christ au Calvaire. Trait de jeunesse de Pierre-lc-Grand. La Esmeralda : d'après Steuben.

Le Tasse déguisé ; Le Tasse et Eléonore : Ducis.

François T"" à Fontainebleau : Lemonnier.

Suite de 4 p. sur Clément XIV : Ary Scheffer.

Le Vieux Soldat et sa famille. Le Savetier galant. La Méprise. La Visite h l'Hôpital ; Hipp. Bellangé.

La Famille du mauvais sujet. Enfant surpris par un loup ; Enfant surpris par un garde. La Demande : La Réponse : d'après Grenier.

La Femme du Brigand : L. Cogniet.

Les Femmes et le Secret : L'Ane portant des reliques ; Le Château de cartes; Le Courtisan dans l'embarras : d'après M"' Haudebourt.

Othello ; Belinde , Marie-Stuart et son secrétaire ; Fra- delle Leicester et Amy Robsart.

Le Lit de Camp : Charlet.

Le Hussard en semestre ; Le Soldat complaisant. L'Or- pheline ; Le Départ pour la ville : Destouches.

Convoi d'un pauvre. La lettre de l'Abandonnée. Le Duel. L'Exécution militaire. Avis aux mères : Vigneron.

Effroi maternel . Vêpres Siciliennes ; Dévouement fra- ternel , Saint-Barthélémy : Ach. Devéria.

Le Moment du départ ; La Nouvelle du retour. La Curieuse. L'Héroïne grecque. Incendie ; Inondation. La Création. La Naissance du Christ : d'après Gosse.

Le Déluge : Josué arrêtant le soleil ; Le Festin de Bal- tha/ar; Destruction de Babylone ; Troïlus et Cressida: Laertes et Ophélia; Antoine et Cléopâtre; Charles T'' se

2a4 LES GRAVEURS DU XIX*" SIÈCLE.

séparant de sa famille ; Gromwell dissolvant le Parlement : D'après Martin.

La Gène. Le Dernier Soupir du Christ. Les Murmura- teurs engloutis à la voix de Moïse. Le Jugement dernier. D'après Gué.

Départ des Israélites pour l'Egypte : Roberts.

Passage de la Mer Rouge. Vision de St-Jcan : Danby.

L'Adoration des rois. La Présentation au temple. Jésus chasse les marchands du temple. Jésus portant la croix. Le Gapitole sauvé par les oies ; Mort de César : d'après Blondel.

Entrée de Jésus à Jérusalem. Jésus livré au peuple. Chrétienne livrée aux bètes : Leullier.

Le Premier Chagrin , 18î4 : Rœhn.

Calèche à la Daumont; Four in hand ; Équipage de chasse à courre; Equipage de chasse à tir : Montpezat,

Arabes surpris par un lion ; Arabes surpris par le Simoun. Baptême sous les tropiques. Les Comédiens ambu- lants : Biard.

Les Derniers moments d'Elisabeth : Paul Delaroche.

Mozart enfant, Palestrina : Boulanger.

Pèche à Étretat, 1861 : Le Poittevin.

Pèches au homard ; au hareng ; à la baleine: à la sardine; d'un flétan, d'un phoque, d'un souffleur; combat de scies et de baleines. Duguay -Trouin ; Duquesne; Jean-Bart ; Tourville : d'après Garneray.

Moïse sauvé des eaux : Moïse au pays de .Madian, 1845. Esther et Assuérus. Bûcher de Sardanapale. Entrevue de Cléopàtre et d'Antoine, 1853. Destruction de Pompeï. Courses de chars, 2 p. Geneviève de Brabant. Matinée du 18 Brumaire : Schopin.

Un Rêve de bonheur : Papety. Les Illusions perdues : Gleyre (2 formats). Le Matin de la Fête-Dieu : Brion. Piirtie ; Revanche (Sujets de chiens) : de Dreux Jeunesse de Callot : Enfance de Grétry, 1861 : Faustin Besson. Bucharest ; Oltenitza. Clovis ; Charlemagne; Philippe- Auguste ; Henri IV ; suite de 4 p 1863 : Rigo. Repentir ; Insouciance , 1864 : Vibert.

JAZET (Alexandre], fils du précédent, à Paris en 1814, graveur à l'aquatinte, élève de son père et de Léon Gogniet, a exposé à partir de 1839.

JAZET. 235

Sujets divers.

Les Enfants de Paris devant Witepsk : H.V'ernet. 4839.

Le Rappel du Conscrit ; La Marche forcée ; Le Champ de bataille ; Napoléon visitant rambulanco. Le Départ du Conscrit breton ; Le Retour du soldat : H. Bellangé. Le 14 Juillet 1789 : Paul Delaroche

Bivouac de l'armée vendéenne ; La Messe dans les bois : Delatouehe. 29 Juillet 1830; Courage et humanité : L, Cogniet; 24 Février 1848, Courage et probité : Schopin. Razzia ,2p.: Philippoteaux. Chasses dans les quatre parties du monde, 4 p., Schopin; La Vente du poisson ; Le Naufrage : Le Poittevin. La Jeunesse de Lantara ; Boucher et Rosine ; Scènes des Mémoires de Grétry ; Gresset composant Ver-Vert; Gentil-Bernard lisant VArt d'aimer: Paustin Besson. 1864.

JAZET ( Eugène )j frère du précédent, à Paris en 1815. mort en 1856, graveur à l'aqua- tinte , a exposé à partir de 1838.

Sujets divers.

D'après Horace Vernet : Le Marchand d'esclaves , 1838. La Cavalcade algérienne à la chasse. Châtelaine partant pour la chasse ( la princesse de Lichtenstein ). Lénore , sujet fantastique.

D'après Schopin: Paul et Virginie égarés; Adieux de Paul et Virginie. Deux sujets sur Don Quichotte. Deux sujets sur l'Enfant prodigue. Qui trop embrasse mal étreint.

Les Enfants d'Edouard séparés de leur mère : Gosse. Pierre le Grand sauvé par sa mère : Steuben. Les Apprêts de la Fête : Léopold Robert. Les Suites d'une faute ; Le Jour de barbe : Biard. Les petits Protégés : Grenier. J. J. Rousseau (les Cerises et le Ruisseau) : Schlesinger et de Lansac. Rira bien qui rira le dernier : Compte-Calix.

Souvenirs du Siège de Sebastopol , d'après nature , par H. Durand-Brager^ peintre de marine , attaché à l'escadre de la Mer Noire : dessinés par Worms et gravés par Jazet père et fils. Album.

236 LES GRAVEURS DU XIX* SIECLE.

JAZINSKI (Félix), en Pologne en 1862, ^xé à Paris. Jeune graveur ayant déjà fait ses preuves: et auquel semble réservée une belle carrière.

1. Ne bouge pas : Marius Roy, in-8.

2. Au Quartier ; id., in 8.

3. La Béte à bon Dieu : Alf. Stevens, in-8.

4. La Dame Rose : id.

5. M'"^ MOLÉ-RAYMOND, d'après M"'^ Vigée-Le Blun. in-fol.

6. M"'*^ Yigèe-Le Brun et sa fille , ni-fol.

7. Le prince Lubomirski, ni-8.

8. LÉONARD Rettel , in-8.

9. M. et M™^ Vallotton , in-8.

10. L'Amant de la Lune : Montégut, in-4.

11. Vittoria Colonna : Jules Lefebvre , in-8.

12. M. Julien : Fantin-Latour.

13. Sous le charme : Worms , in-4.

14. Intérieur hollandais : Gonzalès Coques , in-8.

15. William Warham , archevêque de Cantorbéry : Holbein . in-i'ol.

16. Le Cardinal de Lavigerie : Bonnat. m-S(GazeUe des Beaux-Arts . 1888).

17. Panneau de Boucher, réduit en vignette.

Pour la dresse du magasin du Fidèle Berger^ 16 , boule- vard de Sébastopol.

JAZINSKI. 237

18. Tête d'enfant : Fragonard , in- 8.

Pour le très-somptueux et curieux livre sur Fragonard^ de M. le baron Roger Portails, publié par Rothschild (1889).

19. La Vierge et Jésus , terre cuite de Délia Robia {Gazette des Beaux- Arts).

20. Portrait d'honniie : Quentin Matsys [Id.).

m

JEANNIN (Frédéric-Emile), à Paris, élève de ChampoUion.

Eaux-fortes.

Arabes en prière : Fromentin (Salon de 1886). Repri- seurs de tapisseries : Gilbert. Visite électorale : Michelena.

JEANNIOT, dessinateur. Promenades jrif- toresques y lithographiées , vers 1850 (^).

JEANRON (Philippe -Auguste), àBoiilogne- sur-Mer en 1809 , peintre , directeur des musées en 1848, mort en 1877. On a de lui des lithogra- phies et des eaux-fortes qui ne sont pas sans intérêt, quoique d'une facture assez commune.

1-7. Lithographies.

1-2. LES GLORIEUSES, 21ith. grand in-4.

Par ce titre on désigne deux curieuses lithographies représentant des types de combattants de Juillet : 1. Un gamin de Paris, qui a pris un sabre de cavalerie et un bonnet

(1) Un autre Jeanniol (Georges), dessine actuellement pour les journaux illustrés.

238 LES GRAVEURS DU XIX" SIECLE.

à poil; 2. Un homme du peuple, avec un chapeau à cornes, un fusil et un pistolet à la ceinture.

3. // meurt cVinanition pour avoir vécu trop longtemps fV espérance {Caricature de Philipon).

4. Guinard , Trêlat , Gavaignac : sur la même feuille. Lith. signée Jeanron : elle est de Gigoux , paraît-il.

5. L'Entant sous la tente (L'Artiste) 6. Écossais assis (lith. Thierry frères).

7. Les Hirondelles, sujet tiré d'une chanson de Bé- rangcr : lith. in -4 en 1. 1846.

8-17. Eaux-fortes.

La Montagne. Notices explicatives et pjhilosopJiiques sur les principaux membres de la Montagne^ par Hauréau. Paris ; Breauté. 1834 , in-8.

Vignette de titre, gravée sur bois d'après Jeanron, par Andrew. Portraits à l'eau - forte par .Jeanron : Danton , Desmoulins. ColIot-d'Herbois , Billaud-Varennes, David ; Marat . Babeuf , Fouquier-Tinville , Lebon , Ronime , Le- pelletier, Robespierre jeune, Goulhon , Saint-Just, Robes- pierre. La ressemblance est hypothétique, Texécution triviale.

Ouvrage curieux. La .Von fa(7ne est un panégyrique des terroristes, écrit avec un enthousiasme effervescent, au lendemain de la révolution de Juillet, par un jeune homme de vingt ans. Cet âge est sans pitié. C'est que, avec une inflexibilité à la Robespierre , l'auteur exécute pour la seconde fois Camille Desmoulins , considéré comme n'étant pas sérieux. « Intéressant jeune homme , comme disent les histoires , mais égoïste , impudent et vaniteux dont il fallut débarrasser la. place, va, je te dirai encore

HONTE QUAND TA TETE SAUTERA DANS LE PANIER d'oSIER...'.!! »

C'est que se trouve cette invocation émue à Saint-Just : «< Maintenant il aurait soixante-cinq ans -. sa tête blonde » serait blanche. Quel bonheur si . dans nos jours de » bataille^ nous pouvions contempler dans nos rangs ce » beau patriarche et nous serrer à ses côtés comme y> autour d'une Arche sainte.... etc. » Pourtant, le jeune homme a un moment de faiblesse en gardant sur Carrier un Silence prudent : c'est une lacune. Le livre est dédié à

JEANROX. 239

Jeanron en souvenir de sa collaboration. Pourtant le gra- veur avait singulièrement compris sa tâche; jamais les hommes de quatre-vingt-treize ne furent représentés sous un aspect plus vil. On dirait la bande des chauffeurs.

La plus spirituelle critique de l'ouvrage de Hauréau est celle que font d'instinct les bibliographes dans la rédaction de leurs catalogues. Pour eux , La Montagne ne doit pas figurer dans la section Histoire. Ce n'est qu'un « Ro- mantique. »

8. Ecossais, pointe sèche. 1850. 9. L'Abandonnée, assise a terre, les cheveux dénoués. Signé à rebours; in-4. 10. Fenmie couchée. Signé à rebours ; in-12 en L ( De- lâtre ). il. Femme à la Fontaine : près d'elle un tonneau monté sur roues Jeanron se. 1851. 12. Trois tètes d'études. Au bas , à gauche, 1851. 13. Sergent d'infan- terie blessé : signé h rebours. In-8 en 1. 14. Bergei- assis, coiffé d'une casquette : son chien est près de lui. Jeanron 1851. ln-4. 15. Femme demi-nue portant une amphore. In-4. Vigoureuse eau forte. 16. Femme tenant une palette et des pinceaux, ln-4. 17. Lorenzo dit Ricci , lavis in-12, non signé.

Histoire pittoresque des Religions , par Clavel : 40 belles gravures sur acier dessinées par Jeanron. Pagnerre , 2 vol. in-4, Voyez Lu Pléiade de Gurmer, les Contes du temps passé ., etc.

JEANRON (André), élève de son père et de Fors ter. Moidim à MontmaHre , 1870.

JEHENNE, imprimeur à Paris. Chromolithograpliios.

La Cuisine classique^ études pratiques raisonnées et démonstratives de V Ecole française appdiquées au service à la russe., par Dubois et Bernard. 1856. Titre, Jehenne, lith.

Modèles d'aquarelles d'après Grivaz. Cartes-chromo pour magasins. Modes. Sujets divers.

240 LES GRAVEURS DU XIX^ SIECLE.

Une visite au Louvre. Deux admirateurs (soldats de la ligne au musée des antiques).

Diplômes : Ligue anticléricale , 1881. Diplôme de Conseiller municipal , 1882. Diplôme d'honneur de Conseiller municipal. Toussaint, inv. et del. 1884. Souvenir pour mariage, d'ap. Chaffiot-Debillemont.

Portrait du général Boulanger. Etc.

JEHOTTE (Léonard), biiriniste liégeois, der- nier graveur du prince évèque de Liège. Napoléon visite et relève le fauhourg cVÂme)xœur, à Liéf/e, le 14 thermidor an XL 1804, in-foL

Hubert - Goffin et son fils dans la houillère B eau jonc , 28 février 1812, (trait de dévouement) d'après Johns , in-fol. Voriràii à'' Hubert -Goffin, chevalier de la Légion -d'Honneur et de son fils Mathieu, in-18.

JEHOTTE (Arnold), liégeois, buriniste à Paris vers 1825. Vignettes de Desenne et Devéria. L Amour embrasant Troie^ d'après Desenne, in-8* ffr^Yry d'après Lefèvre, etc.

JEQUIER (Jules), à Genève. La Pointe du Raz j)rès Douarnenez, L'Étang du Carré, Le Soir, Le Matin à Bellerive, eaux -fortes origi- nales, 1882.

JESI (Samuel), graveur au burin milanais, élève de Longbi. Léon X \ Rapbaël , grand

JESI. 241

m-fol., 1840. - La Vierge du Palais Tempi : Raphaël. BememUO'CelUni: portrait. Vierge à la Vigne : Paul Delaroche, 1847, (Goupil).

JOANNIS (Léon de), lieutenant de vaisseau. Campagne pittoresque du « Luxor « , avec 18 eaux-fortes, 1835, in-8 (chez M'"^ Huzard).

JOCHUM (Alexandre -Edouard), à Nancy en 1839. H fait de la chromolithograpliie mais son cas est singulier, en ce sens que son travail , qui sort de la presse lithographique im- primé sur du papier, ne donne son plein effet qu'après avoir été reporté et cuit sur porcelaine. Jochum est un chromiste-céramiste qui, par sa lithographie a ajouté la coloration aux planches de décors gravées par Bracquemond, Boilvin, Somm, Léonce Petit , Valentin d'après Pallandre' etc. Ses images ne prennent point place, il est vrai, dans les portefeuilles d'amateurs, mais sur les tables et dans les buffets des porcelaines. Quoi qu'il en soit, une histoire complète de la lithogra- phie devra toujours mentionner la part que ce procédé a prise à l'ornement des porcelaines.

JOHANNOT (Charles), 1798-1825. L'aîné des trois frères Johannot.

Leur père , François Johannot , était un manu- facturier français établi en Allemagne : à Offen-

VIII

16

242 LES GRAVEURS DU XIX^ SIECLE.

bach-sur-le-Mein. C'est que sont nés Charles, Alfred et Tony. Ils vinrent en France en 1806 avec leur père , qui passe pour avoir tenté d'introduire alors chez nous la lithographie. Vers la même époque François Johannot fut nommé inspecteur de la librairie à Hambourg ; plus tard , à Lyon. La chute de l'Empire lui ayant fait perdre sa position, il se fixa à Saint- Maur en 1817, avec sa famille, réduite, dit-on, à vivre du travail du fils aîné comme graveur.

La popularité que les vignettes de Tony don- nèrent depuis au nom de Johannot ne doit pas nous faire illusion : les trois frères n'eurent , sous la Restauration, aucune importance, et ne sorti- rent point des besognes subalternes de graveurs.

Charles Johannot n'eut d'ailleurs pas le temps de beaucoup produire , il mourut poitrinaire à trente-sept ans, en 1825.

Pièces diverses.

Vignettes de Desenne pour VAminta du Tasse , 1813 . VHermite de la Chaussée-d'Antin, 1815 , et pour Voltaire. Histoire d'Esther ; Paul et Virginie , suite d'images d'après Ghasselat, pour le commerce. Petits portraits de Kellermann et de Berthier.

Les Orphelins : Ary Schefïer, in-tbl.

Le Trompette blessé : Horace Vcrnet, in-lbl.

D'autres pièces gravées en collaboration, portent la si- gnature Johannot frères : Histoire de Joseph , d'après Ghasselat; pointillés pitoyables. Mathilde, Malvina, tètes de femmes d'après Devéria, etc.

M^ue Léontine Fay : Avec le même charme aimable en toute chose , Elle parle ou se tait , agit ou se rej^ose. Alf. Johannot del., Johannot frères, se, 1821, pointillé in-18.

JOHANNOT. 243

JOHANNOT (Alfred), frère du précédent , en 1800, mort à Paris en 1837, graveur, puis peintre ; entre temps , dessinateur de vignettes.

Son œuvre de graveur est peu de chose. Tra- vaillant pour vivre , il fallait accepter toutes les besognes, jusqu'à des images de confiseur. Mais, vers 1830 vinrent des jours meilleurs.

11 a produit relativement peu d'illustrations, ayant été absorbé par la peinture. D'ailleurs il est mort à trente-sept ans (au même âge que Charles), emporté par la phtisie. Son œuvre de vignettiste ne nous apparaît que comme un appendice à l'œuvre de Tony. Les deux frères, du reste, ont presque toujours travaillé côte à côte aux mêmes séries. Inutile donc de chercher à les envisager iso- lément. Ce serait aussi impossible que de séparer leurs portraits sur l'intéressante lithographie Gigoux a voulu les montrer réunis , parce qu'en effet Alfred et Tony furent inséparables, liés par une de ces affections tendres, profondes, tou- chantes, qui attirent toutes les sympathies. Entre eux, cependant, au physique et\u moral, le contraste est complet. Alfred intéresse , Tony plait. Alfred a l'air « fatal » et a poitrinaire de 1830 )) : malheureusement , cette fois , c'est pour de bon. Miné par la maladie, crachant le sang, il est amaigri, triste et songeur. Les excès lui sont défendus. 11 est l'homme sage qui sert de Mentor à son frère ; et ce frère, paraît-il, a bon besoin de

244 LES GRAVEURS DU XIX^ SIECLE.

pareille tutelle. Bien portant, joyeux^ souriant, les cheveux bouclés; un air ouvert qui prévient en sa faveur et dispose les éditeurs aux commandes , Tony est un jeune beau qui a l'expansion, l'amour du plaisir, l'amour de l'amour, qui jette gaiement l'argent par les fenêtres, et il se trouve toujours par hasard quelques femmes pour en attraper la monnaie au vol i^). Après la mort d'Alfred, livré à lui-même et conservant dans le cœur un ineffaçable chagrin, il sera victime de spécula- tions malheureuses et ne saura rien garder des sommes gagnées par son talent d'illustrateur.

Pièces diverses, gravures ou lithographies.

Clotilde : Desenne. Vignettes de Desenne et de Devéria.

Portraits d'après Desenne, collection Janet. Portraits d'après Devéria pour la Sévigné de Dalibon. Madeleine au désert, Paris et Œnone , Glytemnestre , reproductions in-12 pour Janet.

Les Enfants égarés : Ary SchefFer, in-fol.

Le duc d'Anjou proclamé roi d'Espagne : Gérard; in-fol.

Ourika : Gérard, in-4.

Partie des fleurons de titre du Walter Scott et du Byron de Gosselin : Alf. Johannot del. et sculp. Partie des eaux-fortes pour Cooper, 1829. Titre et vignette pour la deuxième édition de L'Ane mort , 1830 , in-18. Vignette pour La Confession de J. Janin ; première édition, 1830, etc.

Bayard à Brescia (le Musée d'Al. Descamps). Arresta- tion ; La Duchesse d'Orléans annonçant la victoire d'Has- tenbeck ; Le duc de Guise après la bataille de Dreux. (L'Artiste).

La Querelle ( La Silhouette, 1831). Rembrandt , 1833 (chez Motte). Le Sergent Mercier (Engelmann). Louis XI et Gringoire; Monrose dans Le Possédé; Une

(1) Champfleury : Les Vignettes romantiques.

JOHANNOT. 245

Halte; Mat-ion Delorme; Dernière scène d^Antony; La Partie d'échecs; Le Favori; Louise; Henri H et sa famille; Le Prisonnier, La Lecture du journal; La Confidence (L'Ar^/s^e).

\'ignettes romantiques pour Don Juan de Byron ; Har- monies poétùjues de Lamartine , 1830 , Voyages en Orient^ du même; La Première Communion àe Delécluze , 1836, gravée sur bois par Porret. Vignettes pour Histoire dune promenade en Suisse et en France, par Dollé, 1837.

Vignettes sur acier pour le Walter Scott de Gosselm , pour la Révolution française, pour Béranger, pour Scribe, pour Notre-Dame de Paris de 1836, pour La Normandie,

Plusieurs tableaux d'Alfred Johannot ont été gravés.

JOHANNOT (Tony) , frère des précédents, à Offenbach le 9 novembre 1803 , mort à Paris en avril 1852; graveur, puis illustrateur.

Tony Johannot ! joli nom, figure sympathique, talent élégant ! Aucun illustrateur n'a été plus aimé du public. Les livres qu'il a remplis de vignettes ont été dans toutes les mains , ils sont encore dans toutes les bibliothèques ; ses types de Virginie, de Manon, d'Henriette ou de Charlotte, nous sont toujours présents à l'esprit , car l'illustrateur ingénieux et fécond de Molière^ de Don QuichoUe, de Paul et Virginie, de Manon- Lescaut^ de V Ane mort et de Werther est surtout un gracieux dessinateur de femmes.

Pour donner l'importance de Johannot dans l'illustration, un chiffre suffit : en vingt ans il a dessiné , pour plus de cent cinquante ouvrages, plus de trois mille vignettes ; quelques-unes gra- vées par lui-même à l'eau-forte ; beaucoup gravées

246 LES GRAVEURS DU XIX" SIECLE.

d'après lui en taille douce (bien médiocrement, il faut le dire); le plus grand nombre enfin, et ce sont les mieux exécutées, gravées sur bois.

Sa vie n'offre aucune particularité anecdotique.

Dans l'art de la vignette, quel rôle particulier a joué Johannot? 11 a fait, dès 1830, avec V Histoire du Roi de Bohème^ la révolution qui substituait, dans le livre, à la gravure en taille douce la gravure sur bois , nous délivrant enfin de la vignette de la Restauration , de l'illustra- tion à la Desenne (^) , révolution définitivement

(1) Nous parlons souvent des vignettes en taille-douce de la Restauration. Dressons ici leur inventaire.

Desenne. Molière , 18 p. Le Lutrin^ 6. Regnnrd ^ 12 Voltaire de Beuchot, 80, J J. Rousseau de Lefèvre, 18. Gil lilas de L' Tevre. i». Gilb^t de Dalibon , 4. Florian, éd. in-12 de Renouard (avec Moreau). Paul et Virginie de Deterville , 1816 , in-18 ,2 p. Paul et Virjinie de Méquignon-Marvis , 1822, in-8, 5 p. Paul et Virginie, suite publiée chez Janet, 5 p.; deux autres vignettes in-18 chez Janet. Beaumarchais^ éd. Roux-Dufort , in-32 , 3 p.

Aminta, éd. de 1813, 10 p. Fables de La Fontaine, 2 p. gravées par Henriquel-Dupont. i1/e''e de Clermont, 4 p. Bertin, 2. Boufflers, 1. Les Pèlerins du Nord, éd. Bouchon-Dubournial. Colardeau, 1. Demousticr, 18 p. in-12 et 8 p. in-32, Gresset, 1. Fables de Jauffret, 6. M'^^' de La Fayette, 14. Legouvé, vignettes pour plusieurs éditions. Les Incas, 4 p. .S7. Lambert, 1. Racine et Oraisons funèbres (avec d'autres dessinateurs). Andrieu, 4. Ducis (en partie). L'Hermite de la Chaussée d'Antin. Lamartine (collaboration à plusieurs éditions). Waller Scott de Gosselin. Portraits d'écrivains coll. Janet.

Suites de petites vignettes pour les publications dites Collection Werdet et Lequien , Bibliothèque française, in-32; Molière. 21 p.; Racine, 12 p. gravées par Girardet ; Paul et Virginie, 4 ; .!/'"« Cottin, yiel^- de Clermont. Gilbert, Lettres d'une Péruvienne , Hamilton , Gil Blas , Diable boiteux , Manon Lescaut, Voyage sentimental, Jehan de Saintré.

Soit un total d'environ 500 pièces.

Devéria. Anacharsis, 28 p. Don Quichotte de Desoer, 12 p.

JOHAXNOT. 247

consacrée en 1835 par l'immense succès de vente du Gil Blas de Gigoux.

Johannot a été, avec Célestin Nanteuil, la tète de l'illustration romantique. Disons mieux, Johan- not et Xanteuil sont cette illustration à eux deux. Nanteuil en est l'étrangeté, Johannot la grâce.

Don Quichotte de Delonchamps ,6 p. Liaison.'! dangereuses , 8. Ci'ébillon, "i. Delille de 1824 (avec d'autres dessinateurs), Ftorian., 6. Mille et une Suits, 8. Rabelais de Dalibon, 12. Gresset ., 1. Werther, 1. Horace de Dalibon, 1. La Fontaine, 13. Legouve', 6.

Gil Blas, 2. Molière d Auger (avec H. Vernet, etc.) Parny, 3. Les Mille et un Jours, 8 ; autre suite, 3. Sévignéàe Dalibon, 25 portraits. J. J. Rousseau de Dalibon, 42. liihle de Lefèvre, 64. L'Imitation, 5.

Napoléon et ses Contemporains par Ghambure, Millevoye, 8. Portraits d'auteurs et d'acteurs, collection Daho. Casimir Delavigne de 1823. 18 p., et de 1824, 8 p. Atala, René, in-18, 1830, 3 p., etc.

Suites de petites vignettes, Collection Ménard et Decenne et Bibliothèque française; in-S'î : Liaisons dangereuses, 8 p.; Colardeau^ 3; Corneille, H (on ne saurait rien imaginer de plus horrible) ; 3/'"^ Cottin, 25 ; Télémaque, 7; Gil Blas, 24 ; Œuvres de Lesage, 18 . Emile et La Nouvelle Héloïse, 24 ; Théâtre de Voltaire, 15 ; Florian, 6 ; 3/'»» de Grafflgny, 4 ; Piron , 2 ; Regnard, 8 ; Faublas, 12.

Soit encore un total de 500 pièces. (Nous laissons de côté ici les vignettes sur bois du La Fontaine de Sautelet, du Molière de Canel 1826 , du Mon- tesquieu de Pinard , celles du Béranger de 1828, et les bois romantiques.

Horace Vernet. Molière dWuger (en partie). L'Imitation, 5 p.

Don Quichotte de Bouchon-Dubournial (en partie). Chateaubriand de Pourrat.

Eugène L.vmi. Don Quichotte de Bouchon-Dubournial (en partie). Waller Scott de Gosselin (en partie).

Colin. Anacharsis de Ledoux, 1821. FaM6/a5 de Tardieu.

(Pour plus de détails, consultez : Manuel de l'Amateur d'Illustrations , par J. Sieurin. Paris. Adolphe Labitte, 18'75, in-8.)

Voilà la vignette de 1815 à 1829 ; de la disparition de Moreau à l'appa- rition de Johannot. Rapprochez maintenant, de ces livres de la Restauration, les livres avec figures de Johannot, Gigoux, Raffet, Meissonnier, etc., et voyez de quelle ornière la révolution dont nous parlons ici a tiré la librairie illustrée. Le livre à vignettes a eu, lui aussi, en 1830, ses ^ glorieuses '■-

248 LES GRAVEURS DU XIX'' SIECLE.

Tony végétait dans le métier de graveur ; le mouvement littéraire de 1830 le fit émerger. Ce fut Charles Nodier qui « inventa » Johannot, que sa bonne étoile avait poussé vers le salon de l'Arsenal. « régnait celui qui faisait des rois et qui ne fut jamais roi , » dit Champfleury dans ses Vignettes romantiques^ « C'est à Charles Nodier que fut réservée la bonne for- tune d'introduire Tony Johannot chez les éditeurs. Celui qui avait déjà écrit sur tant de sujets, venait de concevoir son livre le plus singulier : V Histoire du Roi de Bohême et de ses sept châteaux. Il fallait un talent plein d'imprévu pour relever, par des images pi- quantes, un ouvrage mi-partie satirique , mi- partie fantastique. Tony Johannot se rencontra à point pour le romancier.,... Le salon de Nodier ne ressemblait en rien à ces coteries académiques qui poussent en avant de solen- nelles médiocrités. Les Johannot bénéficièrent de la liberté intellectuelle qui soufflait en cet endroit; ils v rencontrèrent les sommités en ■^Tie , les femmes à la mode qui donnaient le ton , se lièrent avec les romantiques le plus en renom et prirent pied sur un terrain les audaces littéraires , remplaçant les coups de lance des anciens tournois , étaient applaudies par de vaillants compagnons et encouragées par des sourires féminins.... Figurer parmi les

JOHANNOT. 249

» familiers de l'Arsenal était déjà un brevet ; le « bruit de cette distinction se répandait dans » Paris, qui admettait sans conteste cette élection » au premier degré. Tony Johannot devint à la )) mode.... Alors s'établit une réputation qu'un » seul fait fera juger : Tony Johannot fut au » nombre des quelques hommes choisis qui pa- )) tronnaient la Revue des Deux Mondes, alors w que cette publication entrait dans une nouvelle » voie ; il fit partie du comité directeur et pour )) donner à la jeune revue le ton à la mode, il en » dessina la couverture. »

Une vignette de Johannot , une vignette spiri- tuelle et nullement doctrinaire, avec deux petites femmes dont l'une peu vêtue, pour personnifier les deux Mondes, voilà qui notait pas longtemps tolérable ! . . . . Et en effet, Tony fut bientôt éliminé de la couverture de la Revue,

Mais pour un frontispice perdu, cent de retrou- vés. Lancés chez Nodier dans le monde des jeunes écrivains, les Johannot étaient devenus des fer- vents du romantisme. Tony fut le dessinateur attitré des romantiques. Il dessina l'en-tète de r Artiste, ce journal officiel du romantisme en toute occasion son frère et lui étaient soutenus, loués, on peut même dire a chauffés )) au-delà du vraisemblable. C'est à Johannot (et à Gélestin Nanteuil) que romanciers et poètes, Balzac, Roger de Beauvoir, Gustave Drouineau, Alphonse Karr,

2.50 LES GRAVEURS DU XIX" SIECLE.

le bibliophile Jacob, Méry, George Sand. Eugène Sue, Alfred de Vigny, Victor Hugo, etc., deman- daient . pour chacun de leurs livres , la vignette indispensable , l'unique vignette de titre qui en est toute rillustration : juste ce qu'il faut pour amorcer l'acheteur.

Ces vignettes ont un intérêt très particulier. Elles marquent le moment de la vraie renais- sance de la gravure sur bois: elles semblent indi- quer aussi chez le dessinateur le talent nerveux d'un homme d'esprit. Elles ne vont pas plus loin que 1835: finissent les livres qu'on appelle spécialement en bibliophilie « les romantiques. »

Alors viennent pour Tony les grandes com- mandes de la librairie : huit cents dessins pour le Molière de Paulin. 1835 (la même année paraît le Gil Blas de Gigoux : le triomphe du bois est complet) ; huit cents dessins pour le Don Quichotte de Paulin (la plus ingénieuse et la plus appréciée des illustrations de Johannot ; elle est restée, en France, quasi classique); les vignettes hors texte du Paid et Virginie de Cur- mer : des dessins, par centaines, pour la Manon Lescaut, le Diable hoîteux et L'Âne 7nortàe Bour- din ; le Voyage il vous plaira , Mes Prisons , etc., etc. Cela dure jusque vers 1849. .lohannot fut décoré en 1840. Certes, il demeura toujours un aimable et joli illustrateur; mais à la fin, au lieu de corser par l'observation le talent que son

JOHANNOT. 251

début paraissait promettre, il l'affadit , en déviant vers la banalité commerciale.

Encore une fois , pour nous , aujourd'hui , son mérite est de nous avoir conservé la note élégante et gracieuse du romantisme, dont il a été un croyant, comme Nanteuil, comme Devéria. Les Tony Johannot précieux se résument : dans les quelques eaux-fortes données à L'Artiste , notam- ment dans cette piquante petite pièce , Soirée à V Arsenal , souvenir des réceptions de Nodier ; dans la série des bois romantiques de 1829 à 1835, d'un trait de dessin spirituel et délicat, avec des blancs et des noirs admirablement placés; c'est peu de chose, si vous voulez, et c'est charmant. Comme exemples : la vignette dujournalZa J/()^/6', chef-d'œuvre de gravure dont il faut retenir la date (1829) , pièce décisive dans l'histoire du bois (voyez l'article Poro^et) ; celle du Charivari, dont le fumé , s'il existe , doit être une merveille ; les vignettes de V Histoire du Roi de Bohême , début et modèle du livre illustré avec des bois: enfin, les perles de l'œuvre . les vignettes de titre des romans; on voudrait les citer toutes : quelle saveur, quelle grâce dans la vignette de la Coiica- ratcha d'Eugène Sue, avec cette petite femme souple comme une gazelle ; dans celle de Vertu et Tempérament, et de Un Divorce du bibliophile Jacob! Et la dame si jolie, d'un croquis si preste- ment égratigné, qui sort d'un fiacre plus petit

252 LES GRAVEURS DU XIX^' SIECLE.

qu'elle : vignette du Manuscrit Verl, de Droui- neau î Et cette scène entre une dame en déshabillé et un monsieur très bien vêtu d'une riche redin- gote flottante en velours : vignette de Résignée^ du même Drouineau ! Et cette exquise petite femme de la vignette pourZ^'6^ Intimes de Michel Masson ! Et les vignettes à^^V Écolier de Cluny^ du Roi s'a/nusel Et le porche de Notre-Dame, le supplice de la Esméralda pour Notre-Dmne de Paris, car c'est Tony Johannot qui a eu l'honneur d'illustrer l'édition originale du romantique des romantiques !

Soyons justes : ces vignettes, ce n'est pas au dessinateur seul que nous les devons; médiocre- ment gravées elles eussent perdu tout leur piquant. Bien au contraire, elles ont plutôt gagné en nerf à la traduction. Très à point s'étaient trouvés des graveurs d'une extrême habileté . notamment le célèbre Porret. 11 n'y a pas à marchander : les petits morceaux qu'ils nous ont donnés sont , au point de vue gravure sur bois, des chefs-d'œuvre. A ce titre, les vignettes romantiques de Johannot forment un élément obligatoire dans la collection des estampes du xix^ Siècle. (*)

(1) Que les romantiques, en tant que livres, soient très recherchés en bibliographie et se paient des prix considérables , ceci est un fait depuis longtemps acquis. Mais voici que les vignettes romantiques commencent à se vendre séparément comme estampes, et atteignent des prix déjà

JOHANNOT. 253

L'ŒUVRE

TONY JOHANNOT.

1-10. Gravures diverses.

1. Vierge de Raphaël, 2 p. gravées en format de vignettes. 2. Elisabeth : Ghasselat. 3. Vignettes de Desenne pour les Œuvres Jouy, etc.

4. Collection Janet , petits portraits en pied in-18, d'écri- vains célèbres, par Alfred etTony Johannot d'après Desenne.

5. Vingt-cinq portraits in-8 d'après Devéria, pour la Séci- gné de Dalibon , gravés par Alfred et Tony.

6. Portrait de M'"' de la Sablière, in-12. 7. Le général Foy : Gérard 8. Boulgarin. in-18. 9. Lagrange, mathématicien, d'après Prud'hon. 10. M""^ Guizot, d'après Scheffer.

11-14. Vignettes de titre pour Byron, Chateau- briand, Walter Scott, Cooper.

Pour le Byron, in-18 de Ladvocat (1827-30), 20 p., par Alfred et Tony.

Pour le Chateaubriand., in-18 de Ladvocat, 18 p. par Tony.

Pour le Walter-Scott de Gosselin, (1826), 84 p. par Alfred et Tony (on les trouve avant la lettre, à deux par feuille). C'est le Walter-Scott des bibliophiles. Un ex. en demi rel. du temps, très fraîche, 400 fr. 1887. Les illustrations sont de Eug. Lami et Desenne.

Pour Cooper^ in-18, 27 p. par Alfred et Tony.

15. CooPER , suite de 24 eaux-fortes in-12 par Alfred et Tonv.

« Les eaux-fortes dessinées et gravées par M>L A. et

significatifs. On vient de s'en apercevoir à la vente de la collection G*** (Gerbaut), avril 1888.

Encore cette vente n'est-elle pas de celles dont le catalogue devient pour longues années le régulateur des prix. Ce n'était point une vente >.' lancée ■» .

254 LES GRAVEURS DU XIX^ SIÈCLE.

> T. Johannot pour les romans de Cooper. égalent ce qu'on » connaît de mieux on ce genre. » ( Gustave Planche ).

16. Roland luri<Mix . 3 Yi<^aiettes de titre, in-8 (?j

17-24- L'ARTISTE, journal ïundè en 1831.

Eaux-fortes.

17. SOIRÉE D'ARTISTE, in-12 en 1. Précieuse petite pièce, souvenir des lameuses soirées de l'Arsenal. On voit à gauche Gh. Nodier. On reconnaît au milieu Jules Janin. et à l'extrême droite le crépu Paul Foucher. F^remier état ; avant la lettre , signature h la pointe.

18. Scène de la Vendée , in-8 en 1.

19. Les Derniers Moments . in-12 en 1.

20. Une Scène de 1793 , in-18 en 1.

Non pas que la collection manquât d'intérêt ; les vingt-deux mille pièces dont elle se composait , toutes estampes du xix^ siècle , formaient au contraire un ensemble très intéressant, mais intéressant au point de vue document plutôt qu'au point de vue belle épreuve. Le grand nombre des pièces avait nécessite leur mise en vente par lots ; rien n'est plus défavorable. Les lois éveillent immédiatement cette idée, que les pièces dont ils se com- posent n'ont pas de valeur, car si elles en avaient, on les eût vendues isolé- ment. Les lots répugnent à l'amateur : ils sont au contraire la joie du marchand qui entrevoit des « coups » possibles , la f> révision », etc.

Quoi qu'il en soit, les 480 numéros de la vente G*** ont produit la somme encore respectable de 17,000 fr.

Un œuvre de Johannot en sept cents pièces, a été adjugé 361 francs. L'œuvre de Bellange , quatre cents pièces , 206 fr. Mille pièces de Charlet, 600 fr. Deux cent cinquante de Decamps, 115 fr. Deux cent cinquante d'Horace Vernet , 90 fr. Six cents de Raffet, 800 fr. Cent portraits de Devéria ont produit 400 fr. (Devéria est en hausse évi- dente). — Quatre mille cinq cents pièces de Gavarni , 3,000 fr.

Ces prix, je le répète, ne prouvent rien, si l'on ne connaît pas la qualité des pièces. Il y a Decamps et Decamps, comme il y a Gavarni et Gavarni.

Lorsqu'une bonne pièce apparaît isolée , les prix montent : La Ronde du Sabbat et la St. Barthélémy de L. Boulanger, 103 fr. Le Lion et le Tigre de Delacroix, 132 fr, Fumés des bois de Grandville pour Gulliver, 306 pièces, 830 fr. La mort de Gérard de Nerval, litho- graphie de Gustave Doré, va à 110 fr. Quinze aftiches de Chéret sont payées 80 fr. (Prix énorme pour des affiches qui ne datent que d'hier.

JOHANNOT. 255

21. Sous les Tilleuls , in-12 en 1.

22. Charles VI, saloa de 1833, in-12 en 1.

23. Don Quichotte, tableau refusé au salon de 1835, in-8.

24. Lithoj^raphies d'après Johannot : Le Retour du bal, La Châtelaine d'Orbcc. Le Vieux Serviteur. La Convales- cence, Lepeintre aîné dans Les Chatisons de Béranf/er. Bocage et Adolphe dans Terésa.

Lorsque Jules Janin , (écrivant dans L" Artiste rneiue , l'histoire de L'Artiste,, faisait le dénombrement pompeux des collaborateurs du journal, avec exclamations, enthou- siasmes, émotion, soupirs et larmes pour chacun d'eux , il insista particulièrement sur les Johannot. pour lesquels il avait toujours eu un faible (ils étaient illustrateurs de LWne mort) et, redoublant de pleurs, il les écrasa sous ces éloges :

« Tony Johannot apprenait ,, en travaillant à L'Artiste,

Mais on en verra bien d'autres, plus lard, pour les affiches de Chéret!). Un bloc de sept mille pièces relatives au théâtre, acteurs, costumes , etc., est poussé à 3,500 fr. (Tout ce qui touche au théâtre est recherché).

Arrivons aux vignettes romantiques, formant une section spéciale. Elles avaient attiré les amateurs; et les enchères prirent une certaine animation. Dès qu'un morceau un peu friand se présente, on se le dispute.

Les quatre vignettes de Johannot pour Notre-Dame de Paris, 111 fr.

Trois eaux-fortes de C. Nanteuil pour Bug-Jargal, le Dernier Jour d'un Condamné et Noire - Dame de Paris ( les deux dei-nières en épreuves d'artiste), 180 fr.

Les trois eaux -fortes de C. Nanteuil pour J//"rerf de Musset , 223 fr.

Tout ce qui a trait à Hugo, à Vigny, à Dumas, à Mérimée, à Gautier, en un mot aux grands romantiques , est vivement pousse :

Cinq portraits de Victor Hugo , 100 fr. Marion Delorme , hthogra- phie d"Alfred Johannot , tirée de L'Artiste , 40 fr. Portrait de Dumas par Devéria, 35 fr. La Tour de Nesle, vignette à l'eau-forte par C. Bou- langer, 36 fr. Antony, vignette de Johannot, 30 fr. Angèle, frontispice de Nanteuil, 31 fr. Portrait de Mérimée par Devéria (très rare), 90 fr. Deux portraits d'Alfred de Vigny par Devéria et Gigoux, 48 fr. Une petite lithographie de J. Arago donnant le costume de M""^ Dorval dans Chatterton , l'a fr.

Au total , les cinq cents pièces romantiques produisent 2,500 fr.

A la vente Maherault (1880), un œuvre de Johannot en 2.000 pièces fut adjugé 1.800 fr. à M. Gallimard.

256 LES GRAVEURS DU XIX*^ SIÈCLE.

» le grand art de renfermer dans un cadre étroit une

* pensée bien complète. N'en doutez pas ! s'il n'eût pas fait » son éducation dans L'Artiste, Tony Johannot n aurait v> jainais pu accomplir, en si peu de temps, ces grands » ouvrages dont notre époque peut à bon droit s'honorer ; » le Molière. Ze Don Quichotte, le Paul et Virginie, et ^ bientôt la Manon Lescaut, que Tony fera si touchante et » si belle !.... etc. »

Mais si . doutez-en ! Avant que L'Artiste existât, Tony avait illustré le Roi de Bohême. C'est par ses deux cents vignettes des romantiques et non par ses six petites eaux- fortes de L'Artiste qu'il s'est fait illustrateur!

« Et ce jeune Alfred ., mort si jeune ^ que nous pleurons » toujours^ que nous pleurons encore, que nous pleurerons

» toujours , comme il aimait L'Artiste ! Ah! cest une

» perte immense , une perte irréparable pour les arts ! . . . » Pauvre Alfred! au moins L'Artiste peutil se rendre » cette justice à lui-même, d'avoir compris un des premiers » cette âme, ce cœur, cet esprit , cette grâce inépuisable, » cette incroyable facilité à deviner., à comprendre, à

* reproduire la nature! Cest V kvii^te le premier qui a » dit à Alfred Johannot : Vols êtes un grand maître ,

» Alfred! vous n'avez guère de rivaux, Alfred!

» etc.. etc. »

Ne dirait-on pas que c'est Alfred Johannot qui est Eugène Delacroix?

Rétrospectivement, l'éloge outré vient englober Charles Johannot : « Charles marcJiait a pas de géant (!) la mort l'a arrêté dans sa course (!) il est mort avec la réputation et les succès d'un grand artiste déjà. »(!?!)

Absolument ridicule ! Mais cest la caractéristique de L'Artiste que ce perpétuel Magnificat entonné par le journal en son propre honneur, que ce tapage mené indistinctement autour de chacun de ses articles, de chacune de ses planches, autour du nom de chacun de ses affiliés.

Eh bien , si était le péché mignon de L'Artiste du bon temps, était aussi sa raison d'être et sa vertu. Dès que L'Artiste ne fut plus ainsi, il perdit toute saveur. 11 fut une société d'admiration mutuelle? Oui, et autre chose aussi : un régiment qui se serrait les coudes pour combattre.

L'Artiste, porte-parole du romantisme, fut un journal de lutte , le défenseur de ce qu'on appelait les jeunes ; c'est-

JOHANNOT. 257

à-dire, d'une façon plus haute, le défenseur des contempo- rains. En art, c'est pour Delacroix , Géricault , Decamps , Léopold Robert, Ary Scheffer, Paul Delaroche, Barye, David d'Angers, Berlioz, Meyerbeer, qu'il a livré bataille ; U a accueilli Gavarni, Gigoux, les Johannot, les Devéria, Louis Boulanger, Roquepian, cent autres. Ce fut une chose vrai- ment extraordinaire que la venue, au sortir de la Restaura- tion, de ce journal d'art qui parut, ou plutôt éclata comme une autre révolution de Juillet, ardent, novateur, Jeune- France, antipontife, antiphilistin, antiperruque (et lui-même « toupet en flamme du punch »), prompt à l'entHousiasme, ayant même V emballe ment facile et permanent, rédigé dans une forme claire et intéressante. Articles courts, de facile assimilation , écrits , comme le disait Janin . avec moins de prétention que les Revues et avec plus de bonheur. Vi- gnette de titre de Tony Johannot, symbolisant la Littérature et les Arts, mais les symbolisant sans aucune espèce d'allé- gorie antique, avec des Messieurs en veston de velours et pantalons à sous-pieds, et des dames au chignon du plus pur 1830, qui peignent, sculptent, écrivent des vers ou chantent des romances en s'accoinpagnant sur la guitare. Cette vignette est comme une devise à laquelle le journal a été éternellement fidèle : Pour les Modernes.

[Un seul de ses rédacteurs a fait exception sur ce point : Gustave Planche dans la critique théâtrale. 11 s'y montrait aigre et grincheux. Relisez surtout ce qui, dans ses articles, concerne la Comédie Française : « Les traditions et Ven- » seignement ti'existent plus au Théâtre Français. Le » sommeil prolongé du vieux répertoire a livré Molière, » Le Sage et Regnard au caprice et à l'ignorance de » soubrettes ridées et de Mascarilles sexagénaires. » (Ce n'est pas d'aujourd'hui que date la manie de pleurer sur la dégénérescence de la Comédie Française). Gustave Planche donc commet la faute irrémissible en fait de critique d'art : celle qui consiste à se refuser à examiner l'art tel qu'il est, pour disserter sur l'art tel qu'on voudrait qu'il fût. Regar- dant jouer le théâtre contemporain en pensant à autre chose, à son dada du « poète comique » qu'il nous aurait fallu, il en arriva à déclarer que nous n'aviojis plus de théâtre (pas de théâtre en 1830!) car nous n'avions QUE Victor Hugo, Dumas , Delavigne , Vigny et Scribe ! Hugo, qui méprise la vérité historique. Dumas, un cor- rupteur qui exploite l'adultère. Delavigne. un bourgeois.

VIII 17

258 LRS GRAVEURS DU XIX^ SIECLE.

Vigny, un prêcheur. Scribe, qui prouve depuis vingt ans que les pauvres ont tort d'être pauvres et que les riches ont raison d'être riches. Conclusion : la France attend

un poète comique ("•)•]

Les premières ardeurs romantiques tombées , L" Artiste n'en resta pas moins un journal très vivant et très initiateur, intéressant à lire encore aujourd'hui. « C'est une des œuvres » contemporaines qui ont le plus vécu de notre vie à touy, » vécu de nos passions, de nos sentiments, de nos enthou- » siasmes. Tous les battements de cœur de l'ai't contempo- » rain, poésie, peinture, musique, sculpture, théâtre, sont » qui résonnent encore comme l'âme de Mozart dans son » violon. Que si l'on voulait une histoire fidèle des arts et y> des lettres, de toutes les splendeurs de la France, depuis » 1830, on n'aurait qu'à prendre U Artiste. » (Arsène Hous- saye : Histoire de L'Artiste).

L'histoire de U Artiste a été écrite par des plumes bril- lantes et enthousiastes ; qu'il nous soit permis toutefois d'y revenir avec un peu plus de sang-froid, à notre point de vue spécial. Suivons donc rapidement le journal à travers sa longue existence et ses nombreuses métamorphoses , en le considérant sous le rapport de l'Estampe.

Pi-emière série , 1831-1837, 14 volumes ; on y ajoute, si on peut parvenir à le trouver, un très rare volume de table. C'est la seule série recherchée de L'Artiste, véritable livre de bibliophile, dont un bel exemplaire se paie 4 ou500fr.

^ En 1830 » dit Arsène Houssaye, « un esprit enthou- » siaste . très épris du beau style et de la belle peinture, » qui passait la matinée dans l'atelier de Delacroix et de » Decamps, de David d'Angers et de Pradier, qui poursui- » vait l'art jusque dans les ballets de l'Opéra . Achille » Ricourt , en un mot , voulut apporter sa pierre taillée et » sculptée à ce grand monument de l'avenir, que tous » ceux qui étaient jeunes alors croyaient un monument » immortel. »

Ricourt fonda L Artiste.

Le succès fut si rapide qu'au bout d'un an Ricourt avait

vingt-cinq mille francs de dettes. Le calcul est simple.

D'un côté quarante mille francs de frais. De l'autre, cinq cents souscripteurs à soixante francs , mais dont la moitié payaient en promesses, en rédaction ou en gravures.

JO H AN NO T. 259

L'illustration de la première série de L" Artiste est, toutes les hyperboles de ses rédacteurs mises à part . originale et très intéressante : c'est une mine dans laquelle on peut facilement puiser : lithographies originales de Gigoux , Decamps , Dauzats , Eugène Lami , Bonhonmié , Léopold Robert , Roqueplan : paysages de Jules Dupré et de Paul Huet , compositions romantiques de Louis Boulanger , figures de modes de Gavarni, alors dans toute Télégance de sa première manière... Lithographies de Mcnut Alophe , Bécœur, Bcllanger, Bouquet (i). Canon, Ghallamel, Charlet, Chapuy. Jules Uavid, les Devéria, Debon, Debacq. Deroy, André Durand, Francis, Forest, Eugène Giraud, Grenier, Guyaud, Jaime, Jeanron, Julien, Lassalle, Laviron , Le- poitevin, Lessore , Pigal, Raffet , etc., etc. Eaux-fortes de Johannot, Feuehère, Marilhat, Gélestin Nanteuil, Boisselat, Collignon, Louis Leroy.

Les planches signées de noms connus abondent. Sont- elles toutes bonnes? « Ricourt, écrit Arsène Houssaye,— » avait Tart d'arriver toujours avec une gravure hors ligne » quand il avait publié vingt gravures médiocres. » Voilà la réponse.

La valeur d'art des essais d'estampes faits par les peintres n'est pas forcément en rapport direct avec la notoriété du nom de leur auteur.

Que si de l'estampe du peintre nous passons à la gravure

(1) A l'article Bouquet , nous nous demandions s'il n'y avait pas deux artistes de ce nom. Vérification faite, il n'y en a qu'un, Auguste Bouquet, en 1810 à Abbeville, son père était serrurier. Il a gravé {L'Ange gardien d'après Decaisne), et surtout lithographie : Tobie : Rembrandt, Le Caravansérail : Decamps etc., etc. Diverses lith. pour L'Artiste.

Bouquet a lithographie son propre portrait.

Il a donné au Charivari des Caricatures politiques (nous en avons parlé à l'article Daumier) , et diverses reproductions : Un Ours jouant dans son auge : Barye ; Une scène de Paris : Jeanron ; Enterrement du Titien : Hesse ; Plage à marée basse : Isabey ; Le Billet : C. Roqueplan ; Intérieur d'atelier, Paysage turc : Decamps. Enfin, il s'est fait remarquer comme un des plus violents dessinateurs de la Caricature de PhiHpon. 11 signait d'un gros monogramme .iB.

Il a donné quelques vignettes sur bois : pour Deburau, le litre du journal Bagatelle etc.

Bouquet est mort poitrinaire à Lucques, en 1846.

258

LRS GRAVEURS DU XIX« SIECLE.

Vigny, un prêcheur. Scribe, qui prouve depuis vingt ans que les pauvres ont tort d'être pauvres et que les riches ont raison d'être riches. Conclusion : la France attend

un poète comique (!'••)•]

Les premières ardeurs romantiques tombées . L Artiste n'en resta pas moins un journal très vivant et très initiateur, intéressant à lire encore aujourd'hui. « C'est une des œuvres » contemporaines qui ont le plus vécu de notre vie à tous, » vécu de nos passions, de nos sentiments, de nos enthou- » siasmes. Tous les battements de cœur de l'art contempo- » rain, poésie, peinture, musique, sculpture, théâtre, sont » qui résonnent encore comme l'âme de Mozart dan.s son » violon. Que si l'on voulait une histoire fidèle des arts et » des lettres, de toutes les splendeurs de la France, depuis » 1830, on n'aurait qu'à prendre U Artiste. » (Arsène Hous- saye : Histoire de U Artiste).

L'histoire de U Artiste a été écrite par des plumes bril- lantes et enthousiastes ; qu'il nous soit permis toutefois d'y revenir avec un peu plus de sang-froid, à notre point de vue spécial. Suivons donc rapidement le journal à travers sa longue existence et ses nombreuses métamorphoses , en le considérant sous le rapport de l'Estampe.

Première série , 1831-1837, 14 volumes ; on y ajoute, si on peut parvenir à le trouver, un très rare volume de table. C'est la seule série recherchée de U Artiste, véritable livre de bibliophile, dont un bel exemplaire se paie 4 ou500fr.

« En 1830 » dit Arsène Houssaye, « un esprit enthou- » siaste , ti'ès épris du beau style et de la belle peinture, » qui passait la matmée dans l'atelier de Delacroix et de » Decamps, de David d'Angers et de Pradier, qui poursui- » vait l'art jusque dans les ballets de l'Opéra. Achille » Ricourt , en un mot , voulut apporter sa pierre taillée et » sculptée à ce grand monument de l'avenir, que tous » ceux qui étaient jeunes alors croyaient un monument » immortel. »

Ricourt fonda L Artiste. Le succès fut si rapide qu'au bout d'un an Ricourt avait

vingt-cinq mille francs de dettes. Le calcul est simple.

D'un côté quarante mille francs de frais. De l'autre, cinq cents souscripteurs à soixante francs , mais dont la moitié payaient en promesses, en rédaction ou en gravures.

JOHANNOT.

259

L'illustration de la première série de L'Artiste est, toutes les hyperboles de ses rédacteurs mises à part . originale et très intéressante : c'est une mine dans laquelle on peut facilement puiser : lithographies originales de Gigoux , Decamps , Dauzats , Eugène Lami , Bonhomme , Léopold Robert , Roqueplan : paysages de Jules Dupré et de Paul Huet , compositions romantiques de Louis Boulanger , figures de modes de Gavarni, alors dans toute l'élégance de sa première manière... Lithographies de Menut Alophe , Bécœur, Bellanger, Bouquet (i), Canon, Challamel, Ghariet, Ghapuy, Jules David, les Devéria, Debon, Debacq, Deroy, André Durand, Francis, Forest, Eugène Giraud, Grenier, Guyaud, Jaime, Jeanron, Julien, Lassalle, Laviron , Le- poitevin, Lessore , Pigal, Raffet , etc., etc. Eaux-fortes de Johannot, Feuchère, Marilhat, Gélestin Nanteuil, Boisselat, Collignon, Louis Leroy.

Les planches signées de noms connus abondent. Sont- elles toutes bonnes? « Ri court, écrit Arsène Houssaye, » avait l'art d'arriver toujours avec une gravure hors ligne » quand il avait publié vi^igt gravures médiocres. » Voilà la réponse.

La valeur d'art des essais d'estampes faits par les peintres n'est pas forcément en rapport direct avec la notoriété du nom de leur auteur.

Que si de l'estampe du peintre nous passons à la gravure

(1) A l'article Bouquet , nous nous demandions s'il n'y avait pas deux artistes de ce nom. Vérification faite, il n'y en a qu'un, Auguste Bouquet, en 1810 à Abbeville, son père était serrurier. Il a gravé {L'Ange gardien d'après Decaisne), et surtout Hthographié : Tobie : Rembrandt, Le Caravansérail : Decamps etc., etc. Diverses lith. pour L'Artiste.

Bouquet a lithographie son propre portrait.

Il a donné au Charivari des Caricatures politiques (nous en avons parlé à l'article Daumier) , et diverses reproductions : Un Ours jouant dans son auge : Barye ; Une scène de Paris : Jeanron ; Enterrement du Titien : Hesse ; Plage à marée basse : Isabey ; Le Billet : C, Roqueplan ; Intérieur d'atelier, Paysage turc : Decamps. Enfin, il s'est fait remarquer comme un des plus violents dessinateurs de la Caricature de Philipon, Il signait d'un gros monogramme j^.

Il a donné quelques vignettes sur bois : pour Deburau, le titre du journal Bagatelle etc.

Bouquet est mort poitrinaire à Lucques, en 1846.

260 LES GRAVEURS DU XIX^ SIÈCLE.

de graveur, nous tombons à rien. A part la planche des Moissontieurs par Mercuri . et le portrait de M">^ de Mirbcl par Henriqucl-Dupoiit , nulle gravure à citer : quelques manières noires de graveurs subalternes . c'est tout. Jamais L'Artiste n'a pu réussir à publier de la gravure.

C'est que, par camaraderie, on peut bien obtenir des articles, des lithographies qu'on fait en quelques heures, à la rigueur quelqueè eaux-fortes prestement enlevées et que les artistes amis donnent volontiers en échange de leur abonnement au journal. Mais un graveur en renom n'ap- portera pas, pour prix de son abonnement, une planche qui lui a coûté des mois de travail et qui représente une valeur considérable. Pour avoir de la gravure gravée, il faut la bien payer. Il est à remarquer qu'on n'a jamais gratis une taille douce, ou un bois.

L'Artiste cependant , se piquait de s'intéresser à la gra- vure et ne négligeait même aucune occasion d'adresser aux graveurs des encouragements. Mais c'est Janin qui s'en charge ; dès lors, plus de discernement : tous sont bénis avec une émotion pareille, tous sont proclamés grands artistes. En matière d'estampes, d'ailleurs, le goût de Janin est suspect; il n'est pas certain qu'il ait jamais fait une différence entre une lithographie de Dccamps et une litho- graphie d'Alophe , entre une gravure d'Henriquel et une gravure de Desmadryl. Il vibre indifféremment pour le pan- tographe, pour la gravure « comme en Angleterre » , pour l'eau-forte, pour le burin, mais surtout pour la manière noire : il délire (ou il fait semblant) pour Tavernier, pour Maile, pour Geoffroy. Avec ce qu'il a écrit pour la gravure, on forme un Janiniana réjouissant.

Deuxième série 1839-41. La péiiode romantique est finie ; L'Artiste a perdu son attitude de combat; il se repose comme en a le droit quelqu'un qui, pendant dix ans, a pris la Bastille toutes les semaines. Mais il est encore très intéres- sant comme bulletin de l'Art contemporain. On s'y occupe toujours suffisamment de la gi'avure ; on y est très attentif à rendre compte des estampes en cours d'exécution et des livres illustrés qui paraissent. Chaudesaigues , Laviron donnent de nombreux articles. Janin domine. « C'est » Jules Janin qui est l'œil du maître, il ébranle L Artiste » d'un froncement de sourcil , il est le grand Pan , il est » tout , il sait tout , il fait tout , la variété , la critique , les

JOHANNOT. 261

> biographie , la nécrologie , l'exposition des Beaux-Arts , » l'exposition de l'industrie, les belles-lettres, les inscrip- » tions, le daguerréotype, les monuments. l'Académie fran- » çaise, le Collège de France, la Sorbonne, le Louvre, les » notices , les menus-propos, la chronique ; car Jules Janin » a été chroniqueur : il est vrai que c'était dans U Artiste. » (Charles Coligny : Histoire de V Artiste).

L Artiste, lui aussi, consacre un long article au mariage de Jules Janin. Janin trouvait matière à chronique dans son mariage . pendant quelques temps on ne l'appela plus que le critique marié.

Le seul titre sérieux de cette période de V Artiste , au point de vue de l'estampe originale, est la publication des lithographies de Lemud, dont le succès fut prodigieux.

Quelques eaux-fortes sont signées Benouville, Charles Blanc, Calamc, Collignon, Courdouan, Louis Leroy, Marvy. Pas d'importance. Mais comme gravure, nous tombons à des aciers de keepsake ou l'équivalent. Les gi'aveurs sont Berthould , Butavand , Desmadryl , Doney , Geoffroy, Mas- son, Montaut, Riffaut.

Troisième série. 1842-43. Delauney directeur. L'Artiste baisse. Peu ou point de planches originales. Des gravures de Doherty, Desmadryl, etc., qui ne valent pas l'honneur d'être nommées.

Quatrième série. 1844-48. Arsène Houssaye prend la direction de V Artiste, revue de Paris portraits., gravures.^ eaux-fortes. Dans l'estampe originale on relève les noms de Hédouin , Chassériau , Laemlein , Daubigny, Jacque, Colli- gnon, Français, Arm. Leleux, L. Leroy, Marv>'. Gravures d'Alès, Riffaut, Metzmacher et vieux cuivres du XYIII*-' siècle qu'on utilise.

Cinquième série. 1848-55. avec le sous-titre Beaux-Arts^ Romans, Voyages, Philosophie. (C'est beaucoup!)

Estampes originales : Andrieux , Chaplin, Jacque, Dau- bigny, Huet. Hédouin, Harpignies, Jules Michelin, Tin- thoin, Jules Joyant , Armand Dumarcsq , Jules Duvaux . Berchère, Chérelle, Collette. Quelques-unes intéressantes.

Masson, Riffaut. Veyrassat sont les graveurs en titre du journal, avec Geoffroy, Guérin, Metzmacher, Montaut.

L'Artiste baisse de plus en plus. En 1854, il se publie

262 LES GRAVEURS DU XIX" SIÈCLE.

sans soin , sur trois colonnes , et donne des gravures de modes. En 1855. il revient au texte à deux colonnes.

Sixième série. 1856. Horrible signe de décrépitude : L'Artiste en est réduit , pour s'illustrer, à publier des gravures de modes ayant déjà servi dans les journaux spéciaux.

Arsène Houssaye cède la direction à son frère Edouard et à Xavier Aubryet.

Septième série. 1857-61. Fluctuât nec mergitur ! Voici que L Artiste ressuscite. Théophile Gauthier en est rédac- teur en chef. A côté de lui une brillante rédaction : Houssaye, Mantz, About, Monselet, Malitourne, Paul d'Ivoy, Aurélien Scholl , Baudelaire , Ludovic Halévy, Reyer, Bouilhet , Murger, Paul de Saint -Victor, Clément de Ris , VioUet-le- Duc, les Goncourt. Dans cette période, L" Artiste est vivant, point prétentieux , amusant , très au courant de tout, même du théâtre et des ventes ; il publie une chronique de l'Hôtel Drouot. Il sert do tribune aux graveurs, qui déjà se plai- gnent de voir le bénéfice passer entre les mains des éditeurs et se demandent s'ils ne pourraient pas s'organiser en une société qui éditerait et vendrait.

Fidèle à sa tradition , U Artiste ne s'occupe que de l'art contemporain. Dès 1857, Gauthier y soutient avec ardeur Millet qui n'a donc pas été si méconnu qu'on le dit. Vers la même époque, un jeune critique d'art (qui est au- jourd'hui le Conservateur des Estampes à la Bibliothèque nationale) , Georges Duplessis, débute dans la carrière en donnant à L" Artiste un dictionnaire des graveurs sur bois contemporains , deux cents noms. On n'est pas plus moderne. Un pas de plus et c'est lui qui publiait Les Graveurs du X1X« Siècle l

En s'installant à la rédaction , Théophile Gauthier avait développé son programme dans un de ces manifestes flam- boyants dont il avait le secret. Dans ce coup de trompette, la gravure avait sa note. On ne saurait trop encourager la gravure, disait-il , art noble, sévère et patient, dévoué à l'idéal , art vulgarisateur et conservateur, qui répand les images du beau , et qui transmettra à la postérité éloignée les œuvres de nos peintres, dont les originaux sont voués à une destruction relativement prompte. Il voulait donc en- courager la gravure. « Sans avoir la prétention de donner » cinquante-deux chefs-d'œuvre par an, nous apporterons

.loHANXOT. 263

» à cette pai'tie importante de la publication le soin le » plus rigoureux. Nous ne donnerons que des cuivres que » fart ait éfjratùfnë de sa griffe. Il vaut mieux la rayure » d'un ongle de lion sur le vernis noir d*une planche qu'un » travail insignifiant et précieux, qu'une de ces moires » sur acier oii brille seule la patience du graveur; » nous tâcherons d'avoir souvent des eaux-fortes de peintre, » c'est-à-dire des croquis pétillants et pleins de feu la » pointe se joue librement dans les hasards et les caprices » de la morsure; nous publierons aussi des lithographies » crayonnées , autant que faire se pourra , par la main » même du maître .... »

Splendide!

Gautier n'était pas chiche de lyrisme, chacun sait ça ! Tant qu'il ne s'agit que de déclamer, c'est bien. Mais quand il faut passera la pratique, c'est une autre affaire. Bien qu'il s'y rencontre de temps en temps quelques planches signées Daubigny. Rracqucmond ou Hédouin , jamais le journal ne fut plus pauvre en estampes. Il demande inva- riablement les reproductions au crayon de Nanteuil , au burin de Masson ou de Riffaut. Il n'y a rien de changé dans l'illustration de L'Artiste , il n'y a que quelques belles phrases de plus.

Toujours par la même raison : la gravure gravée ne s'obtient pas par la camaraderie. Il faut, pour l'obtenir, une organisation spéciale, beaucoup de temps, de démarches, de surveillance et d'argent.

Le programme de Théophile Gauthier allait cependant être

accompli par la Gazette des Beaux-Arts , fondée on

1859 . et qui allait mettre en lumière les Flameng , les Jacquemart, les Ferdinand Gaillard, les Rajon, etc.

Nouvelle série. 1862-66. Arsène Houssaye , directeur. L'Artiste est imprimé chez Pion ; il prend un format énorme. L'illustration de cette période est à base de lithographies de Pirodon, et de cuivres ayant déjà servi.

Nouvelle série. 1867-79. Fondu avec la Revue du XIX« Siècle , il prend le titre de V Artiste , revue du XIX« Siècle., change le format des journaux hebdomadaires pour prendre celui des revues et aussi leur épaisseur ; il paraît tous les quinze jours . puis tous les mois. Aucun effort du côté de la gravure. Toujours l'habitude d'utiliser d'anciens cuivres.

204 LES GRAVEURS DU XIX^ SIECLE.

Dans cette longue période , U Artiste , effacé par la Gazette des Beaux-Arts^ par UArt, par les Bulletins et les Courriers de Tart et de la curiosité, par tous les articles d'art de la presse quotidienne, se laisse oublier. Mais il peut répéter le mot célèbre : Tai vécu.

En 1880, il est vendu et passe sous une nouvelle direction. En novembre 18*^1, il essaie la publication hebdomadaire . sous la iovme journal à articles courts. Mais dès mars 1882 il redevient mensuel avec la forme revue. C'est ainsi qu'il existe aujourd'hui, rajeuni, avec des rédacteurs nouveaux et des articles C'est V Artiste qui , tout récem- ment, publiait les intéressants Souvenirs d'un Directeur des Beaux-Arts , de M. de Chennevières.

Voici U Artiste dans la soixantième année de sa carrière accidentée. Longue vie à V Artiste!

25. Portrait de Barthélémy (auteur de la Némésis] , dessiné et gravé par T. Johannot, in-12.

26-31. Eaux-fortes diverses.

26. Chasse fantastique de Charles X, in-8 en 1. Rare.

27. La Halte; Salon de 1841 (Challamcl éd.).

28. Jeune femme debout, faisant un bouquet, in-8

29. La Piqûre d'épingle, vignette in-8.

30. Jeune fille faisant la lecture à deux enfants, in-4 en 1.

31. Deux planches pour le Voyage il vous plaira., 1843. Inédites.

Nous le verrons plus loin reprendre la pointe pour graver les illustrations de Béranger, de Werther^ des Contes de Nodier., de Raphaël et des Confidences (N°' t)0-63).

32. Fables ET Contes DE la Fontaine, suite de 12 fig. et un portrait in-8, gravures en taille-douce.

33. CHANSONS DE BÉRANGER, fig. in-18. 1829-33.

Des.sins d'Alfred et Tony Johannot, Charlet, Grenier, Grandville, Henri Monnier, les Devéria, Th. Fragonard, Eug. Isabey , Delacroix , Eug. Lami , Vigneron , Raffet , Roqucplan . Bellangé , Boulanger, A. Scheffer , Gudin , H. Vernct, Decamps, Gigoux.

JOHANNOT. 265

Gravure en taille-douce par les Johannot, Cousin, Fon- taine, Frilley, Jacquemot, Lecomte , Delomprc, Revel , Blanchard. Pelée, Lefèvre, Leroux, Joubert, etc.

C'est la fameuse petite suite de 103 fig , publiée pour illustrer les éditions in-8 et in-18 de Béranger.

En 1834. Pen-otin retrancha trois planches de cette suite, ce qui réduisait leur nombre à 100. Il y ajouta quatre planches nouvelles. Le nombre remonta donc à 104 , mais les amateurs tiennent à joindre à ces 104 pièces les trois pièces éliminées, ce qui porte le total à 107. De le noni de Suite des cent-sept^ donné en librairie à cette collection très recherchée, dont les suites avant la lettre valent 400 fr. et dont les très rares suites d'eaux-fortes valent environ 2,000 fr. (L'eau-forte du Maître d'École est inconnue).

Aux cent-sept on ajoute une suite libre (très libre) de huit aciers non signés, d'après Johannot, peut être aussi d'après Devéria, pour les chansons erotiques.

( Pour tout ce qui a rapport à Béranger, consulter la bi- bliographie de Brivois)

34. Histoire de la Révolution française; collec- tion de 100 gravures in-8 d'après les Johannot , Ary Scheffer, etc.

Existe avant la lettre.

35. HISTOIRE DU ROI DE BOHÊME ET DE SES SEPT CHATEAUX . par Charles Nodier. Delangle, 1830 5 in-8, cinquante bois gravés par Porret.

Livre capital dans l'histoire de la gravure sur bois.

VIGNETTES ROMANTIQUES, de 1829-35.

Nous n'avons pas à parler des romantiques au point de vue littéraire, ou même au point de vue bibliographique ; le sujet pourrait mener loin : nous renvoyons à la Bibliofjra- phie romantique d'Asselineau et aux Vignettes romantiques de Champfleury. 11 faut seulement noter ici, pour l'amateur d'estampes, la part de Johannot dans les vignettes de titres romantiques. Elle est d'environ 120 pièces , presque toutes

266 LES GRAVEURS DU XIX"^ SIECLE.

charmantes, et admirablement gravées sur bois , la plupai't par Porret . quelques autres par Gherrier. Thompson , etc. Vignettes de titres de journaux : La Mode, 1829 (ce peiit bois, aux armes de la Duchesse de Berry, est un chef- d'œuvre de gravure). Le Churicari (vignette remarquable).

L'Europe littéraire (remarquable). L'Entracte. La Silhouette. La Romance. 0 Patriota Bra^ileiro.

L'Artiste. La Revue des Beiix-Mondes. La fameuse revue est alors remplie de tentatives , d'audaces , d'excès. Elle médit de la Comédie - Française et exalte le théâtre de la Porte-Saint- Martin ; elle rava'e Casimir Bonjour et s'enthousiasme pour Anicet Bourgeois ; sa critique du Salon, elle la confie à Henri Monnier !!! Bar/atelle : bois pour les articles de musique, et un autre bois exquis représentant la place de la Bourse.

Romans, poésie, théâtre, etc. :

Victor Hugo : NOTRE-DAME DE PARIS, édition origi- nale, Gosselin, 1831, en deux vol. in 8. avec deux vignettes (.se vend aujourd'hui jusqu'à 1500 fr.) ; autre édition de la même année en quatie volumes in-12, avec quatre vignettes, gravées par Porret. Asselineau raconte qu'avec les 3000 exemplaires de ces deux éditions , Gosselin forma onze éditions fictives ! Aujourd'hui nous ne comptons plus par édition, mais par mille. Les romans en sont à leur trentième mille, à leur soixantième mille, ainsi de suite Les mille sont-ils toujours bien de mille? Tout est là. Le Roi s'amuse ; Les Feuilles d'automne . Renduel , 1832.

Dumas: Antony. Alfred de Vigny: Poèmes., 1829; Stello (3 vign.), 18:38. Lamartine : Harmonies poétiques., 1830. Balzac : La Peau de Chagrin , 1831 ; Nouveaux Contes philosophiques, 1832; Romans et Contes philosophi- ques. — George Sand : Va'entine\ Indiana., 1833. Eugène Sue : La Salamandre ; La Coucaratclia , 1832. Alph. Karr : Sous les Tilleuls , 1832 ; Une heure trop tard, 1833. J. Janin : La Confession, 1830. Bibliophile Jacob: Le Divorce, 1831; Le Roi des Ribaiids; Contes à ses petits Enfants; La Danse Macabre, l832 ; Vertu et Tempérament . 1833. Méry : Le Bonnet Vert, 1830 ; L'Assassinat, scène méridionale de 1815 , 18.32. R. de Beauvoir : L'Écolier de Chiny, 1832; L'Excellenza, 1832.

G. Drouineau . Le Manuscrit vert, 1831 ; Résignée^ 1832; Les Ombrages, 1833. V'e d'Arlincourt : Les Rebelles sous Charles V, 1832 ; Les Ecorcheurs , 1833. Gordelier-

JOHANXnT. 267

Delanoue : Le Barbier de Louis XI, 1850. Am. Kernicl : Une Ame en peine, 183^4, Henry Martin : La Vieille Fronde, 1832. Régnier-Destourbet : Louisa ou les Dou- leurs (Cune Fille de joie. « Peu de chose que cette petite » vignette : une croix de bois, une tête de mort perdue dans » les roses, un coffret à bijoux, rien de plus ; mais cela est » aussi délicatement dessiné que gravé et cela vaut les » culs-de- lampe du XVIII" siècle. » (Champflcury). Cassagnaux : Le Meurtre de la Vieille-Rue-du-Tcmplc , 18.32. Alp. Royer : Les Mauvais Garçons, 1830. Ph. Chasles ; Caractères et Paysages, 1832. Paul Fouchcr : Saynètes, 1831. X. Forncrct : Deux Destinées, 1834. Saintine : Le Mutilé , 1832. Burat de Gurgy : Le Lit de Caiup, 1833. .lai : Scènes de la vie maritime, 1832. Eusèbe de Salles : Ali le Renard ou la Conquête d'Alger, 1832. M""" Desbordes-Valmore : Poésies, 1831. Mélanie \Valdor : VÉcuyer d'Auberon. Ch. Lemesle : Chansons,

1832. V»<" du Terragc : Poésies morales , 1836. (vignette sur acier). A. de Beauchesne : Souvenirs poétiques, 1830. Chansonnier du Gastronome, 1830. M'"" Laure Bernard ; Les deux Frères , 1833. H. Berthoud : Le Cheveu du Diable, 1833 ; Chroniques de la Flandre , 1831. Eymery : Le Vendéen, 183*2. \u\hevà\^ : L" Habit d'Arlequin, 1832. Clémentine Mame : Deux Epoques .

1833. Michel Masson : Les Intimes, 1831. Merville : Paul Briolat , 1831. Contes bruns par une tête à Venvers. Clément le Turc. 1835. Ed. d'Anglemont : Le duc d'Enghien , drame , 1832 ; Nouvelles légendes françaises , 1833. Barthélémy : Ma Justification , 1833. Ed. Pictet : Une Course à Chamounix , conte fantastique. Th. Anne La Prisonnière de Blaye, 1832. F. Denis : Le Brahme voyageur, 1833. Se. Marin : Histoire de la Vie et des Ouvrages de Chateaubriand.

Quelques vignettes inédites.

Les Cent et une nouvelles des Cent et un, ornées de cent et une vignettes par cent et un artistes, Ladvocat 1833. (Interrompu au second volume. Vignettes de Johannot, Chenavard. Jules David, Arnou^.

Œuvres co))iplètes d'Hoffmann, Renduel, 1830-33; vingt vol. in-12. Bois de titre.

DeBUR.\U , HISTOIRE DU THEATRE \ QUATRE SOUS . par

J. Janin. Vignette de couverture. Autres bois par Bouquet , Chenavard. C'est peu de chose que ce petit livi*e, mais il a

268 LES GRAVEURS DU XIX^ SIÈCLE.

son importance dans l'histoire de la vignette sur bois. Il vient après le Roi fie Bohême. Remarquons aussi sa couverture, à carreaux comme le costume d'un paillasse. C'est le commencement des couvertures illustrées, qui depuis ont fait fureur.

L'art de faire valoir le livre par un beau titre orné est un art de tout temps. Mais l'art d'allécher le passant par la couverture, si développé maintenant, est au contraire essentiellement moderne : il a débuté avec les vignettes romantiques.

La plupart des vignettes romantiques ont été données dans L'Artii<te, en tète des articles de critique concernant les ouvrages dans lesquels elles se trouvaient. Et aussi dans Bagatelle, journal légitimiste fait sur le modèle de L'Artiste.

Les plus typiques ont été reproduites dans Les Vignettes romantiques. L'article que , dans ce livre , Champfleury consacre à ces vignettes de Johannot est à lire. Nous en détachons cette appréciation élégante et très juste :

« C'est dans la représentation des femmes de l'époque » qu'excella Tony Johannot. Ils étaient quatre ou cinq dessi- » nateurs spéciaux de mérite : les frères Alfred et Tony, » Jean Gigoux, Célestin Nanteuil. Camille Rogier ; on peut » même y ajouter Henri Monnier vers 1827, avant qu'il ne y fut enveloppé par la rotonde de Nessus de Monsieur » Prud'homme. Tony Johannot l'emporta sur tous par le » charme de son crayon et les jolies attitudes de ses » héroïnes. Il sut interpréter à sa façon un certain moyen- » âge de convention et il resta sans rival dans la peinture » des femmes ses contemporaines.

» Que ses petites poupées fussent échevelées aux piads » de soudards farouches ou qu'elles soient mêlées à un » drame conjugal , vous trouverez toujours de gentilles » personnes fort agréables à voir. Ne souriez pas, je vous » en prie , de leurs peignes à la girafe, non plus que de •> leurs manches pagodes. Ces petites dames sont habillées '> comme il faut pour les drames auxquels les condamnaient

'> de farouches romanciers Nul mieux que Tony

» Johannot ne représenta la femme de 1830 avec ses séduc- '> tions , son dévouement, sa crovance à toutes les idées » romanesques qui l'enveloppaient. Quelles jolies attaches '> de nuques avec des cheveux relevés ! Comme l'oreille se » détache délicatement sur des boucles vaporeuses , et » combien ses fines oreilles durent entendre de désespé-

JOHANNOT. 269

» rances , de prières , de paroles passionnées , fatales , sup- » pliantes , impérieuses.

» En regardant les femmes des vignettes de Tony Johan- » not, on pense à cette description d'un poète oriental : Il » vit alors paraître une jeune fille à la taille élégante ^ » semblable, dans sa démarche gracieuse à la perdrix » des montagnes. Ce sont de petits corps souples dans » d'heureuses petites proportions. Tout est mignon en » elles; sûres de vaincre, ces aimables créatures ne s'in- » quiètent pas trop du langage que l'auteur leur fait tenir » dans le roman. Courbées en apparence sous la malédic- » tion du mari ou de l'amant , elles ont un certain air de » repentir qui donne à croire qu'elles recommenceront le » lendemain. Ainsi s'expliquent-elles à leur façon sur le » frontispice, débitant leur ingénieux petit boniment à la » porte du livre, et c'est pourquoi Tony Johannot est resté » un des plus agréables noms de l'art romantique, enveloppé » d'une jolie petite auréole. »

36. Théâtre complet de Scribe, seconde édition, orné de plus de cent jolies vignettes en taille-douce d'après les dessins de Alfred et Tony Johannot, Gava7^ni, et autres ay^tistes distingués. Aimé André, 1833^7, 20 vol. in-8, avec 1 47 fig. gravées par Blanchard , etc.

37-46. Illustrations sur acier, pour Furne.

37. Œuvre de /. J. Rousseau , 25 p. (?) 38. Beaumar- chais ,5p. 39. Œuvres de Delille, 13 p. par Alfred et Tony. 40. lom Jones, 2 titres et 4 p. 41. Millevoye, 2 p. 42. Byron , 12 p. par Alfred et Tony. 43. Cha- teaubriand , 27 p. par Alfred et Tony, autres dans la suite des 80 gravures pour Chateaubriand publiée par Pourrat. 1836. (M. Brivois signale au moins quinze éditions à vignettes, de Chateaubriand, de 1826 à 1852, encombrantes et médiocres). —44. Walter-Scott, 33 p. 45. Casimir Delavigne, 12 p. 46 Lamartine , 36 p.

Sieurin fait remai-quer qu'avec les suites de Furne on ne sait jamais à quoi s'en tenir sur leur vrai nombre, tant elles ont été remaniées, diminuées ou augmentées.

270 LES GRAVEURS DU XIX*" SIÈCLE.

Johannot, gravé sur acier, est sans caractère et sans énergie. Les burinistes refusent parfois aux graveurs sur bois le nom d'artistes, et les considèrent comme faisant un métier. Que pourrait dire cependant un artiste-graveur sur bois comme Porret . des burinistes qui ont gravé Johannot?

47. Les Saints Evangiles et Limitation de Jésus- Christ, Ciirmer, 1836, trois vol. iii-8.

Les deux volumes des Evangiles sont illustrés de dix aciers, et le volume de U Imitation de dix autres aciers d'après Johannot. Ornements de Ghenavard, Gavelier, etc.

Ne pas confondre avec les éditions publiées plus tard par Curmer, avec des chromolithographies.

48. ŒUVRES DE MOLIÈRE, avec notice par Sainte-Beuve. Paulin, 1835-36 , deux vol. grand in- 8. Bois dans le texte.

Gravure de Porret, Gherrier, Godard, Brévière, Lavoi- gnat, Andrew, etc.

Un superbe exemplaire sur chine dans une fraîche reliure de Bauzonnet, mai'oquin bleu-gris à grain long, avec filets, vendu 1500 fr. par Morgand, 1887.

49. DON QUICHOTTE , traduction Louis Viardot. Dubochet , 1836-37, deux vol. grand in-8.

Huit cents bois gravés par les mêmes graveurs que ceux du Molière.

Un bel exemplaire sur chine vaut environ 800 fr.

Le Bon Quichotte est l'illustration que Johannot a le mieux frappée à sa marque.

50. LE VICAIRE DE WAKEFIELD , traduction Gh. Nodier. Bourgueleret , 1838, in-8.

Portrait et cent bois de Jacque , Marville , Janet-Lange , etc., dans le texte. Hors texte, suite de dix fig. de Johannot gravées sur acier par W. Finden. Livre très recherché.

Autre édition : Hetzel 1844 , avec vignette de Meis- sonnier sur le titre; sans vignettes dans le texte; et suite de dii. fig. de Johannot gravées par Revel. Sans valeur.

JOHANNOT. 271

51. PAUL ET VIRGINIE, Curmer, 1838, gd. iii-8.

Environ 480 vignettes sur bois, d'après Tony Johannot, Meissonier, Français, Marville. Paul Huet, Kugène Isabey, Steinheil, gravées par Lavoignat, Best, Laine, Porret, et principalementpar des graveurs anglais, 0. Smith, Hart,etc.

Portraits sur acier d'après Johannot, gravés par Cousin, Pelée, Revel.

Le plus fameux des livres illustrés du XIX* Siècle , et l'un des plus remarquables qui aient jamais été publiés. 11 donnera l'immortalité au nom de l'éditeur Curmer.

Tony Johannot fut chargé de ce que le prospectus appelait la partie dramatique de l'ouvrage , c'est-à-dire des dessins oii interviennent les personnages. 11 était donc considéré comme l'illustrateur en chef. Aujourd'hui nous avons une autre manière de voir ; l'originalité du livre est dans les petits sujets de paysages et d'ornements ; et ce qui rend ce volume infiniment précieux, c'est la présence des cent trente vignettes de la main de Meissonier.

Pour tous les renseignements bibliographiques , voyez l'importante notice que lui consacre Brivois.

Lorsque le livre parut, il était à l'adresse de l'éditeur rue Sainte-Anne. Bientôt Curmer changea de domicile pour habiter rue Richelieu : il fit imprimer pour son livre de nouveaux titres à cette nouvelle adresse. Mais les exem- plaires rue Richelieu ne sont pas inférieurs en qualité aux exemplaires rue Sainte- Anne. Le propre exemplaire de Curmer était à l'adrese rue Richelieu.

Quelques exemplaires portent à la fin du volume un fleuron gravé sur bois par Lavoignat , c'est le portrait de Madame Curmer. Comme ce portrait se trouve au-dessous des derniers mots de la Chaumière indienne : « on n'est heu- » reux qu'avec une bonne femme » on l'appelle en librairie la « Bonne femme ». Les exemplaires à la Bonne femme sont très rares et des articles désobligeants engagèrent Curmer à supprimer bientôt ce portrait.

On ne saurait indiquer le prix actuel d'un Paul et Virginie ; le livre est très commun , les exemplaires bien purs sont assez rares. De là, toute une gamme de prix. Nous avons vu vendre, entre autres :

Un exemplaire en médiocre état . . 50 fr.

Un exemplaire en bonne reliure du temps par Simier. n décor caractéristique 120 fr.

272 LES GRAVEURS DU X!X^ SIECLE.

Un exemplaire broché , de toute fraîcheur, dans sa boîte 200 fr.

L'exemplaire de la bibliothèque Paillet, dans une riche reliure du temps par Ottmann-Du- planil 800 fr.

Un des quinze ou vingt exemplaires sur chine 2,000 fr.

Enfin le célèbre exemplaire ayant appartenu à Gurmer, et dans lequel ont été collées toutes les vignettes sur bois à Tétat de fumé : les portraits en premières épreuves , « la Bramine à l'étoile », des autographes, etc, Dans une riche reliure de Niédrée à compartiment Renaissance. Non rogné. Nous l'avons vu en 1888 dans les mains d'un libraire qui en demandait , prix fort 10,000 fr.

Pour mettre au jour le Paul et Virginie, Gurmer n'avait pas risqué moins de deux cent trente mille francs! (Périlleux métier que celui d'éditeur ayant la passion de bien faire !). En chiffres ronds, les bois avaient coûté 29,000 fr. de dessin et 32,000 de gravure; gravure en taille-douce, 11,000 ; carte de rUe-de-France . 2,000. Impression du texte, 30,000; impression en taille -douce, 6,000; satinage, 13,000; papiers, 39,000; collage, papier de soie, couvertures, encres, buis, 17.000. Annonces et prospectus, 14,000. Frais géné- raux, 21,000, etc. Le bénéfice, sur la vente de 10,000 exemplaires, fut de 82,000 fr.

52. MANON LESCAUT, Bourdin, 1839, grand in-8.

Une centaine de bois.

Les ex. sur chine, imprimés d'un seul côté, se paient 200 fr. Sur la Manon Lescaut , Gustave Planche adresse à Johannot cet éloge au vinaigre :

« M. Tony Johannot, chargé de composer pour Manon » Lescaut une série d'illustrations . avait à remplir une » tâche difficile. Mais la grâce ingénieuse avec laquelle il » avait su interpréter Molière et Gervantês étaient de nature » à rassurer. Il a mis dans son travail une élégance . » une richesse qu'il serait bien difficile de surpasser. Quant » aux épisodes pathétiques de Manon Lescaut , il les a » traités presque tous avec une grande vérité. Gependant , » quel que soit le mérite qui recommande ce commentaire

JOHANNOT. 273

» ingénieux, nous regrettons que l'auteur n'ait pas accordé

» au dessin la même importance qu'à l'invention. M. Tony

» Johannot est familiarisé depuis trop longtemps avec les

» lois de son art pour ne pas comprendre toute l'importance

» du dessin. Il est donc probable qu'il n'a pas volontaire-

» ment négligé la précision des contours.

53. LE DIABLE BOITEUX, Bourdin, 1840, yd. in-8.

Environ 140 bois. Les exempl. sur chine sont seuls estimés.

54. VOYAGE SENTIMENTAL, Bourdin, 1841, grand in-8. Bois de Johannot et Jacque.

55. L'ÂNE MORT, par Jules Janin. Bourdin, 1842, «rand in-8.

Portrait de Jules Janin par Johannot, gravé sur acier par Revcl. et bois gravés par Brévière, Lavieille. Lavoignat, Piaud, Verdeil, etc.

Dans les exemplaires ordinaires, les bois hors texte sont tirés sur papier teinté en chamois . pour imiter le papier de Chine. C'est une pure « camelotte », sans compter que ce papier est extrêmement sujet aux piqûres.

Les exemplaires de VAne inort sur chine sont très recherchés.

On remarquera que, par inadvertance, le même bois a servi deux fois , pages 164 et 196.

56. VOYAGE OU IL VOUS PLAIRA, par Tony Johannot, Alfred de Musset et Stahl, Hetzel, 1843, grand in-8. Vignettes sur hois.

Nous avons cité plus haut (N"31) deux eaux-fortes inédites pour ce livre.

57. MES PRISONS , pai^ Silvio Pellico. Charpentier, 1843 , grand in-8. Cent bois.

Il faut connaître une édition antérieure de Mes Prisons , (Bruxelles, société des Beaux-Arts, 1839) avec 50 bois d'après Goomans.

VIII 18

274 LES GRAVEURS DU XIX*^ SIECLE.

58. Trésor des fèves et Fleur des pois, etc., par Gh. Nodier. Hetzel, 1844, in-8. Cent bois.

59. Les Souffrances du jeune Werther, par Gœthe, traduction La Bédoyère. Imp. Crapelet, 1845, in-8

Quatre aciers gravés par Burdet. Il en existe des épreuves avant la lettre et des eaux-fortes.

Ici Johannot recommence à graver à Teau-forte.

60. WERTHER, Hetzel, 1845, grand in-8. Avec dix eaux-fortes de Johannot.

l^"" tirage avec le nom de Tartiste à la pointe , et sans Tinscription Imprimé par Chardon.

61. CONTES DE CHARLES NODIER. Hetzel,

1846, grand in-8. Avec 8 eaux-fortes de Johannot.

1" tirage, le nom de l'artiste à la pointe, et sans l'inscrip- tion Chardon dîné.

62. Raphaël , par Lamartine. Suite de 6 fig. in-8 , dessinées et gravées à l' eau-forte par Johannot.

Les premières épreuves sont avant la lettre.

63. Confidences , par Lamartine. Suite de 5 fig. in-8, dessinées et gravées par Johannot.

Les premières épreuves sont avant la lettre.

64. Le Faust de Gœthe, traduction Henri Blaze. Michel Lévy, 1847, grand in-4.

Portrait et neuf aciers, gravés par Langlois et Lévy.

65. JÉRÔME Paturot à la recherche de la meilleure

des Républiques, par Louis Reyhaud. Michel Lévy,

1849, grand in-8. Deux cents bois.

Les exemplaires de premier tirage ont la vignette de titre qui représente Paturot en bonnet de coton.

JOHANNOT. 275

66. Œuvres de George Sand , dessins par Tony Johannot (et Maurice Sand) Hetzel, 1852, gd.in-8à deux col. Plus de deux cents bois.

67. Ouvrages divers , illustrés partiellement par Johannot.

Contes de Perrault , Marne , 1835. Bois. Livre estimé.

Notre-Dame de Paris, Renduel, 1836. Aciers. Première éd. illustrée du roman d'Hugo. Nous en avons parlé à Tarticle des graveurs Finden.

Histoire de la conquête de l'Angleterre , par Aug. Thierry. 1838. Bois. Discours sur V Histoire universelle. Curmer. 1839. Aciers.

Contes de La Fontaine, Bourdin, 1840.

Œuvres de Boileau , Desmalis , 1810.

Têlémaque , Bourdin , 1840.

Historiettes et Images, par A. de Savigny ; etc. 1840.

Quelques vignettes pour Les Français peints par eux- mêmes, Curmer, 1840-42. Bois. Le portrait de Johannot est à la table du troisième volume.

Histoire de la Marine française : aciers.

Fables de La Fontaine , Aubert , 1842, deux volumes petit in 8. Bois de Jules David, Johannot, V. Adam, etc.

Quelques vignettes pour Autrefois ou le Bon vieux Temps, Ghallamel, 1842, in-8.

La Comédie à cheval^ ou manies et travers du m,onde équestre, Jockey-Club^ Cavaliers, Maquignons, etc., par Albert Gler, Bourdin , 1842 , in-18. Une centaine de bois de Johannot, Gharlet, Eug. Giraud et A. Giroux.

Histoire du Duc de Reichstadt, par Franc-Lecomte.

Picciola, par Saintine, Marchant, 1843, in-6. Bois de Johannot, M""" Huet , G. Nanteuil, Français, Marchand Gravés par Porret.

Notre-Dame de Paris , Perrotin, 1844, in-8. Un acier. Histoire d'Angleterre^ par de Roujoux. Hingrey, 1844 ; bois et aciers.

Le Foyer breton , par Emile Souvestre. 1844, in-8.

Mathilde, par Eugène Sue. Gosselin , 1844-45, in-8.

Roland furieux , Mallet , in-8. Gouverture gravée par Brévière d'après Johannot, 325 bois de Johannot, Baron, Français, G. Nanteuil.

276 LES GRAVEURS DU XIX* SIECLE.

La Bretagne ancienne et moderne, par Pitre-Che- valier. Coquebert, 1844, grand in-8. Aciers et bois.

Bretagne et Vendée par Pitre-Chevalier. Coquebert , 1845. Aciers et 200 bois de Johannot . Penguilly, Leleux.

Les Classiques de la Table, 3* édition, 1845. Portraits, eaux-fortes, lithogr. et bois : 87 pièces d'après divers. « Il y en a peu qui aient été faites spécialement pour l'ouvrage: elles ont été prises un peu partout et forment ce que Ton peut appeler sans irrévérences, puisqu'il s'agit de cuisine, une salade. » (Brivois). Cependant , ce livre est recher- ché. On y joint les titres des éditions de 1843. 1844. qui représentent le Café de Paris et le Rocher de Cancale.

La Nouvelle Héloïse , Barbier, 1845, 2 vol. in-8. Nom- breux bois de Johannot, Wattier, Lepoitevin. etc.

Les Confessions. Barbier. 1846. in-8. Bois de Johannot , C.NanteuU, H. Baron, K. Girardet.

Comités de Boccace. Barbier, 1846: in-8. Bois de Johannot, Baron. C.Nanteuil, Grandville, etc.

Les Jésuites^ par Aug. Arnould. Dutertre, 1846, 2 vol. in-8. Frontispice sur bois et 20 aciers de Johannot. Jules David, Janet Lange, Lorsay, etc.

Les Couvents , par Lurine et Brot. Mallet, 1846, in-8. Aciers de Johannot , Baron , Français et C. Nanteuil.

La Provence ancienne et moderne, par Eug. Guinot. Coquebert , 1846. 111. de Johannot , Gigoux , Leroux . Marvy.

Le Comte de Monte-Christo , par Al. Dumas , 1846.

L'Été à Bade, par Eugène Guinot. Bourdin, 1847. in-8. On y joint Les Bords du Rhin par Eugène Guinot. Furne et Bourdin. 1847.

Quelques types pour les Œuvres de Balzac.

Quelques aciers pour le Béranger de 1847.

Chansons de Pierre Dupont, 1851-1859, 4 vol. in-18. Bois de titre de Johannot. Aciers de Johannot , Andrieux , C. N'anteuil. Gavarni, Yayrassat, etc.

Voyage à ma fenêtre par Arsène Houssaye. Lecou , 1851, in-8. Titre, frontisp. bois, et 10 aciers de Johannot, Yayrassat. Debacq. C. Roqueplan. Diaz. Ritfaut. Le frontis- pice , de Johannot, donne le portrait d'Arsène Houssaye à son balcon , entre M"'* Houssaye et Th. Gautier.

Chansons de Frédéric Bérat. H. Curmer, etc. 1853, in-8. Bois de Johannot, Rafifet, Bida , C. Nanteuil, etc. Affiches des livres à figures illustré*? par Johannot.

JOHANNOT. 277

Bois pour Musée des Familles. {Le Château de Monsabré de .1. Sandeau) ; Le Magasin Pittoresque {Les Saisons, Les Ages, etc.) : L'Illustration.

Avions-nous raison do dire que la part de Johannot dans l'illustration des livres de son temps était considérable?

JOINVILLE (François d'Orléans, Prince de). Balaille de Gaine' s Mill, Virgime, 21 Juin 1862 , lith. grand in-fol. en 1. (Goupilj.

JOLIMOND (Basset de), à Rouen en 1787. Lithographies.

Suite de 36 lith., intitulées Calvados ou Caen (Chez Motte).

Monuments les plus remarquables de Rouen, 1822, in- fol. 30 lith. Principaux Edifices de Rouen en 1815 , lith. color. 48 p. Lyon, Hôtel-de-Ville (Imp. Brunet). Antiquités de la Gôtc-d'Or. Echantillon d'une carrière de pierres lithographiques découverte dans les Alpes par M. Serre, 26 sept. 1824.

JOLIVARD (André), au Mans en 1788, peintre , élève de Berlin. Essais à Veau- for le, paysages avec figures et animaux, 7 p. in-fol. en 1., 1830, cités par Leblanc.

JOLY (Adrien MUFFAT, dit), 1773-1839, acteur des Variétés et du Vaudeville , en réputa- tion de 1808 à 1828.

Lithographies.

Lefèvre et Vernet dans Les Bonnes d'enfants (Engelmann).

A la Santé du Roi. A la mémoire du Prince protecteur des Arts, 14 février 1820.

Dessins pour la Galerie théâtrale de Martinet.

278 LES GRAVEURS DU XIX" SIECLE.

JOLY (Alexis), peintre, à Paris en 1798, mort en 1874.

Lithographies.

Planches pour l'ouvrage du baron Taylor. Néographies ou dessins lithographiques terminés en voyage. (Salon de 1834). Vues de Suisse. Planches pour le Voyage en Bretagne ; pour un Voyage autour du Monde, publié en Russie, 1836 ; pour un Voyage d'Islande. Vues d'Alsace. Promenades dans les Vosges. La Roche-Guyon.

Obervesel. Vues du Rhin. Cascade de St.-Cloud.

Charge de Cuirassiers, lithotinte. Vues d'Hostalrich, les figures par Langlois. Vues du Brésil d'après Rugendad. Vallée de Claris, d'après Chapuy, grand in-fol. Château de Misocco, id. Vues des Alpes, 1849.

Pont sur un torrent, zinc, 1849.

JOLY (J.-N.), Portraits au pointillé, vers 1820.

JONCKIND (Johann-Barthold), peintre, en Hollande en 1819, élève d'Isabey. A fait de très bonnes esquisses à l'eau-forte.

1-7. Cahier de six eaux-fortes , vues de Hollande par Jonckind. Paris, 1862. (Imp. Delâtre).

Couverture et six croquis in-4 signés , avec les titres écrits à rebours.

8. Démolition de la rue des Francs-Bourgeois St.- Marcel. 9. Sortie de la maison Cochin. 10. Jetée en bois dans le port de Plonfleur. 11. Vue du port au chemin de fer, Honfleur. 12. Entrée du port de Honfleur. 13. Sortie du port de Honfleur. 14. Vue de la ville de Maaslins,

JONCKIND. 279

Hollande. 15. L'Escaut à Anvers, soleil couchant. 16. Canal de Hollande près de Rotterdam ; hiver. 17. Moulins en Hollande (Cadart).

Les eaux-fortes de Jonckind sont aussi peu faites que possible ; aussi leur mérite échappe-t-il à plus d'un amateur. Comme jugement, nous rapporterons ici une conversation entendue par nous, entre un amateur et un artiste.

L'Amateur. Gomment trouvez-vous les eaux-fortes de Jonckind ?

L'Artiste. Elles sont très bien.

L'Amateur. Oui, mais il y a bien peu de chose dessus.

L'Artiste. Oui, mais ce peu de chose est très bien.

L'Amateur. Oui, mais c'est à peine une indication.

L'Artiste. Oui, mais cette indication est posée extrê- mement juste.

L'Amateur. Oui, je ne dis pas le contraire au point de vue de l'artiste : mais au point de vue du collectionneur d'estampes, ces « impressions de nature » sont difficiles à comprendre et parviennent difficilement à intéresser.

La discussion se poursuit ainsi longtemps , sur cette alternative : C'est sommaire. C'est très bien. A la fin , TArti'^te, après un moment de réflexion, finit par s'écrier : Après tout , tant pis pour lui ; pourquoi les a-t-il faites aussi sommaires !!

JOUANIN ( Auguste - Adrien ) , à CosBe, élève de Sixdeniers. Mort en 1887. Il signait quelquefois Graveur de S. M. l'Impératrice.

Gravures à l'aquatinte.

L'Impératrice Eugénie, représentée coiffée d'un grand chapeau de paille et tenant une guirlande de fleurs sur les genoux, d'après Winterhalter, in-fol. ovale.

La Mantille : Guet, 1847. Le Défenseur de la Couronne : Ed. Girardet. La petite Famille : Muller. Aujourd'hui ; Demain : Landelle. L'Ange de la Douleur ; L'Ange de la Pureté : id. Opulence ; Indigence : Jalabert. La Veuve : id. La Lecture de la Bible : Dubufe ; Le Denier

280 LES GRAVEURS DU XIX** SIECLE.

de la Veuve : id. La Cervolana : Portaëls. Marie; Jésus: Brochard. Simples amours , 4 p. : id. Betty : Winterhaltor. La Rêverie : id. Ego sum veritas ; Ecce ancilla Domini : Laville. La Mélancolie : Landclle. Sirène : (jraefle. Jeanne d'Arc : M'"® de Chatillon. Sympathie : Toulmouche. Contemplation ; Séduction : Compte-Calix. Le Messager d'amour : id. La Leçon de Géographie : id. Baigneuse : Riedel. L'Epouvantail : Goomans. Vie intime à Pompeï, 4 p. : id. Le Printemps : Schlesinger. Les Yeux parlants : id, Bergère ; Bohé- mienne : Bouguereau. L'Adoration; L'Ange intercesseur : Merle. Le livre d'étude; Le Livre illustré; Au nom du Père ; Je crois en Dieu : Holfeld. La Prière en Famille ; Enseignement mutuel ; Education de la nature , Éducation du monde: Holfeld, 1870-74. —L'Assomption, du Guide, Jésus sur la Croix de Rubens , La Vierge à la chaise, etc., et beaucoup de planches publiées en Allemagne.

JOUBERT (Ferdinand), à Paris en 1810, graveur au burin, élève de Henriquel. A séjourné à Londres. Mort en 1887.

Illustrations pour divers ouvrages vers 1830- 40. Portraits pour la Révolution deM. Thiers. Penser osa : Winterhalter, in- fol. 1845. Les Petits 'pêcheurs : Lejeune. Récréation de Collège en Angleterre, L'Evêque de Londres. Inno- cence : Greuze. Lady Montagne et Pojoe, ma- nière noire, 1861. l^inhres - poste en relief sur acier. Tête de jeune fille : Greuze, 1865.

JOUY ( JosEPH-NicoLAS ) , peintre. L'Amende honorable d'Urbain Grandier, diaprés son tableau de 1839 ; eau-forte romantique, avec roulette.

JOYANT. 281

JOYANT (Jules), peintre, 1803-1854.— Vue de Venise; Le f/rand Canal; Le petit Pont de Bois,

eaux-fortes, etc.

JUHEL. élève de Cliarlet, 1806-1830. Croquis fantastiques , suite de six lith. iii-4 en 1.

JULIEN qui signait Julien de Paris, peintre en miniature à Lyon, place Saint -Nizier, vers 1810, a gravé de curieuses eaux-fortes.

Une suite de Cris de Lyon, types de la rue Le Musicien à la Cendrillon, Vendeur d'encre. Le pauvre Michel , etc. Petit, chirurgien à Lyon, in-12. 1811. Einrn. Lahit, chanteur du grand théâtre deLvon, in-12.

Suite d'acteurs lyonnais : Therrigny dans Charles de Blois ; Le même dans Le Siège de Tolède; Victorin Chaubet ; M"'' Ribiè dans Le Mariage de Cendrillon; J/'"' Marigny dans Fan- chon la Veilleuse. Les physionomies sont rendues avec beaucoup de naturel et de vie.

Costume de garde d'honneur , Etc.

JULIEN , lithographe, à Bayonne en 1802(V). Sujets divers , portraits , modèles de dessin.

Quelques planches d'après Grandville pour la Caricature de Phiiipon et le Charivari.

Portraits pour le Charivari; Guillaume I®', Maréchal Gérard , Général Chassé , Taglioni , M elle Adèle Boury

282 LES GRAVEURS DU XIX« SIECLE.

(affaire du coup de Pistolet) ; les Accusés d'avril (ils sont représentés séduisants , et traités con amore ; pendant ce temps, Daumier. dans la Caricature^ se chargeait de repré- senter les « juges des accusés d'avril » aussi cacochymes que possible).

Pour la Galerie de la Presse : Victor Cousin , David d'Angers, Ingres, Antonin Moine, Halévy, Spontini , Eugénie Foa. M""* de Girardin. Pour le Cabinet rie Lecture'. Ai. Dumas, Guizot, Talleyrand, Duprez, Eugène Sue. Pour le Voleur Mî"' Valée , Donizetti , Paul de Kock. Pour la Bior/raphie des Hommes du Jour : G. Sarrut. etc. Pour la Revue des Armées : Soult, Oudinot. Kléber, Poniatowski. Murât. Lannes, Junot, Victor, Desaix, Brune, etc Pour le Livre des Orateurs, de Timon : Mauguin, Guizot. etc.

Marie-Amélie , comte de La Bédoyère , Merlin de Douai . Lord Byron, Victor Hugo , Lamartine , de Ghantelauze . de Peyronnet . de Polignac , Horace Vernet , Granville , MeUe Falcon . de Potter, etc.

Tous ces portraits sont de la même facture banale.

Cours élémentaire de dessin , 253 pi. Cours de dessin d'après L. Cogniet, 198 pi. Études d'après l'antique, 192 pi. Cours préparatoire , 88 pi. Petites études aux deux crayons, 200 pi. Grandes études aux deux crayons, 156 pi. Collection de groupes d'études, 56 pi. Grandes académies , 28 pi. (Publications de Delarue).

Etudes diverses. Etudes de femmes d'après Lehmann. Lecorate, Devéria, 1846. Études d'après la Smala d'Horace Vernet, 1850.

JULIENNE peintre à la Manufacture de Sèvres. Lithographies.

Couverture romantique pour le Traité du coloris des Lithographes^ gravures parMeilhac, 1836. Carte d'entrée, Ex;)Osition des Produits des manufactures rovales au Louvre, 5 mai 1842. L'Iflée, compositions, arrangements, compi- lations dans tous les styles d'ornements., lith. (Delarue). Décoration industrielle, 24 p.

JULLIEN. 283

JULLIEN ( Amédée) , à Clamecy, peintre. Eaux-fortes.

Vues des environs de Clamecy (Salon de 1877). Avant l'hiver. Le Ravin. Dans un parc, Nièvre. Prairie de la Toucque. Le Pont de la Loire à Nevers (1880).

JUNDT (Gustave), peintre, 1830-1882. Illustrations d'albums pour les enfants publiées par Hachette etc.

KEENE (Charles), dessinateur attaché au Punch de Londres. Ses dessins gravés sur bois, innom- brables dans le journal satirique, montrent un talent ferme, sobre, délicat. Keene, homme modeste, est de ceux que la critique met du temps à découvrir. Certes les artistes anglais l'appré- cient , mais son nom n'est pas crié sur les toits comme celui de certains modernistes de bien moindre valeur. Ses eaux-fortes sont à peine connues, même à Londres. Certaines d'entre elles sont pourtant très remarquables.

EAUX-FORTEwS . dans le format in-8.

1. Homme en costume du XVIIP siècle jouant du violon- celle. (Très curieux comme travail. On pourrait comparer cette pièce à une eau-forte de Meissonier). —?. Lansquenet debout. 3. Dame assise, costume du temjjs d'Elisabeth. 4. Homme assis, en pourpoint et petit manteau. 5. Paysanne à bonnet tuyauté assise, les mains croisées sur les genoux. 6. Homme du peuple debout, chaussé de grandes bottes. 7. Dame assise, lisant, coiffée d'un toquet, avec grande crinoline. 8. Dame travaillant à l'aiguille. 9. Jeune lille de profil à gauche, dessinant. 10. Homme

I^? '-KWETKS I>r XIX' SIECLE-

j£^ «Sï^â? sar «■. i^Éen, sia. CM|pn» à serre à :

nrès A ai «cire, fisKut î±. M**" E^-»-ds, as^se, £'-£3. iaanK. v& Irrrf sbt lies §^»ti:icx ei iisamt.

J3i. T .:à» 5"iEBe «saisie ivçc caèuke. prés àe la mer.

- ..iZîrvT:? >— ie si^ifi. 15. Un «kil d^ iersie. ■î et:î=;>^- IT. Uike ««sibrç à ]Hisene&. IS- Le :z= «sca&er. svec àe-..^. |)ewi£es fiBe&. 19. CrogmB

À L ' .■: : Arr S;lf ffr. ^

jl£ LRr.Z^LS _: : ihographe. Cke^

'fi?-' 'es frmMÀs M' ' ^ •<< ^jfrod^îi^ fm co-'eur. KjIC'î îh-T IjBÊÊÊÊti ' ''L\- par MîcMels. Z: : .

KLDM iP* G:nz Stzjhamz . Si.

Ri^in Zaizs:-::rte5 d'après natTir-r : Av bas

-T _ -"- V^' -^— ^ -- ' - -"— " - ^^i de

St. G^ramm: MùÊUmAJ ùf ; Trom€îlU . e^^x-

--": : K --- I---^ ^^ ^•- lavis. 1S43. «"ZNIG . ^ ir«L iz- . vers \- -/ .

ÎZ

ML 1 1'. __ - inmT -

qmiî «m 1 -i: le ^ih " Sitl z-i'Tr*»

I

■to r

"TZ"HE

tULlC^lLST H-

U. fEiûOEOC : OrâàB: faft a>U. fti^ .t&

284 LES GRAVEURS DU XIX** SIECLE.

âgé assis sur un fauteuil, son chapeau à terre à sa droite.

U. Portrait humoristique du graveur Edwin Edwards assis, près d'un arbre, lisant 12. M"'" Edwards, assise, coiffée d'un bonnet, un livre sur les genoux et lisant. 13. Extrémité d'une estacade avec cabane, près de la mer.

14. Canots sur le sable. 15. Un coin de ferme. 16. Une écluse. 17. Une chambre à boiseries. 18. Le haut d'un escalier, avec deux petites filles. 19. Croquis d'un homme se chauffant, le dos à un poëlc. 20. Croquis en charge d'un gendarme français. Signé CK

KELLER (Joseph). Les Saintes Femmes au tombeau du Christ : Arv Schefibr. Anne de Boleyn : Decaisne.

KELLERHOVEN . chromolitliographe. Chefs- d œuvre des grands maîtres oxjrroduits en couleur. Didot (Imp. Lemercier). texte par Micliiels. Etc.

KLEIN i}si^^ Couder, née Stéphanie). St, Etienne du Mont : Sebron. Canal à Venise : Raffort. Eaux-fortes d'après nature : Au bas Bréau, Gorge d'Aprcmo)it, 1848. Forêt de St. Germain; Montmartre; Trouville; eaux- fortes signées Daniel^ 1846-47.

KOBEL ( Van). L'Avalanche ; V Inondation ; Le Feu ; Kobel pinx et se, lavis , 1843.

KŒNIG , graveur au burin , vers 1840.

Sujets divers.

Erigone ; Ariane : Girodet, in-fol. en 1. François P' à

KŒNIG. 285

Madrid : Alfred Johannot , grand in-fol, en 1., 1840. Derniers moments de la Grande Dauphine : Beaume. Arrestation du marquis de Grespierre : Alfred Johannot. Naufrage de Don Juan : Alf. Johannot. M""" Adèle de Gueillet, peintre, d'après elle-même, ovale in-8. Vignettes.

KŒPPING (Karl), le 24 Juin 1848, est un allemand de Dresde venu à Paris pour apprendre la gravure avec Waltner. Il fait houneur au maître, dont il s'est promptement assimilé les procédés, au point d'être aujourd'hui un de ceux qui en usent le plus brillamment. Son œuvre , déjà considérable par l'importance des pièces , comprend :

1-7. Paysages de Van Beers. Inédits , 1878.

9-12. Portrait do femme : Rembrandt. François 1''" : Titien. Lucrèce : Rembrandt. Deux en- fants : Liebermann (L'A/^t).

13 S'^ Marie d'Egypte : Ribera.

14. Paysage : Jettel , in-8.

15. INTÉRIEUR D'ATELIER : Munkacsy, (portrait du peintre et de sa femme); in-fol. en 1. Sedel- meyer).

16. Le Connétable de Bourbon : Rembrandt : in- fol. (Id.).

17. FROUFROU : Glairin : petit in-fol. 1883. (G. Petit).

18. Les Rôdeurs de nuit Munkacsy : in-fol. (Se- delmeyer).

286 LES GRAVEURS DU XIX" SIÈCLE.

19. Paysage : Corot {Cent Chefs-d'œuvre).

20-21. The cottage Door: The market Cart; Gainsborougli :2 p. in-fol. ( Boussod Valadon ).

22. Le Matin ; Jules Breton : in-fol. (Sedelmeyer).

23. Le Mont-de-Piêtè : Muukacsy : in-fol en 1. (Id.),

24. LES SYNDICS DES DRAPIERS : Rembrandt; grand in-fol. en 1. (Id.).

25 LE CHRIST AU CALVAIRE : Munkacsy; grand in-fol. en 1. (Id.).

Ces deux dernières estampes ont été le morceau capital de la gravure au Salon de 1887.

KO LB j graveur d'importance infime, dont on trouve le nom sur deux aciers de Trimolet pour les Chansons de Dellove . et sur une o^ravure de châle de l'Inde dans les Beaux-Arts de Curmer. Vers 1845 il alla à Alger et y établit un commerce d'épicerie, qui le faisait mieux vivre que la gra- vure. 11 est mort épicier, à quarante-cinq ans.

KRATKÉ (Charles Louis) , à Paris en 1848 , élève de Gérôme et Waltner , peintre , a aban- donné depuis 1883 la peinture pour l'eau-forte, mais est resté peintre en gravant : on ne peut mieux faire l'éloge de son talent.

1-5. La Mare, Les Châtaigners. Les Bords de FOise, L'Orage: Th Rous,«p.au. Le Bac : Daubigny (Cent chefs-d'œuvre).

KRATKE. 287

6-7. LA MARE : Th. Rousseau , in-fol en 1. LE PÊCHEUR : Th Rousseau en L (G. Petit). Superbes planches.

8. Le Chant de l'Alouette : Jules Breton (Album de la tombola du Salon).

9. Le Chant de l'Alouette : Jules Breton, in fol. en 1 (Avery, New- York).

10. Idylle : Charles Jacque, in-fol.

11. IsAAG Pereire : Bonnat, in -fol.

12. Matinée : Corol.

13. Lever de Lune : Harpignies, in-fol. en 1. Les premières épreuves avec cinq centimètres de ciel en plus. (45 cent, de haut).

14. L'ARQUEBUSIER : Fortun.v ; in-4.

15. Le Cottage : Constable ; in-fol.

16. La Barattel se : La Pileuse : Millet. (G. Petit).

17. La Récolte du Colza : J Breton, in-fol. en 1

18. M. Avery, in-fol.

19. Paysage : Corot, musée de Bordeaux.

20. Paysage hollandais : Decker.

LABBÉ. Lithographies de Fleurs ^ 1852.

LÂBORDE (Le Marquis Léon de), 1807-1869.

Ensais de gravures 'pour servir à une histoire de la Gravm^e en bois. Didot, 1833, livraison in-8 ; bois gravés par L. de Laborde, pour se rendre compte des procédés, et par Thompson, Porret, etc.

288 LES GRAVEURS DU XIX" SIECLE.

LABOUCHÈRE (Pierre- Antoine) , de Nantes élève de Delaroche (') 1807-1873. Frédéric-le- Sage racontant un songe , lith. (salon de 1865).

LACAUCHIE (Alexandre), lithographe.

1. Galerie des Artistes dramatiques de Paris . portraits en pied dessines d'après nature par Lacauchie et accompagnés d'autant de portraits littéraires. Marchant, 1841-42, 2vol. iri-4.

80 portraits en pied :

Achard . Albert . Arnal , Bardou , Beauvallet , Bocage , Bouffé, Boutin, Brunet, Chilly, Ghollet, Debureau, Diiprez. Ferville, Firmin, Francisque, Joanny. Klein, Lablaehe. Latbnt, Fréd. Lemaître, Lepeintre aîné, Lepeintre jeune, Levasseur. Ligier, Mario, Mélingue, Menjaud, xMoessard, Monrose, Nuina, Odry, Perret, Provost, Raucourt, Régnier, Roger, Rubini, Saint-Ernest, Sainville, Samson, Tamburini, Aie. Tousez, Vernet, Volnys.

MM'^^'^' Albert. Anaïs, Brohan, Clarisse, J. Colon, Damo- reau, Déjazet, Desmousseaux, Dorus-Gras, Dorval, Doze, Dupont, F. P]lssler, Fargueil, Flore. Gauthier, Georges, C. Grisi, G. Grisi, Guillemin, Julienne, P. Leroux, .Mante, Mars, Mélingue, Persiani, Plessy, Prévost, Rachel, Eug. Sauvage, Stolz, Taglioni, Thillon, J. Vertpré. Volnys.

On ajoute à cet ouvrage Galerie des Artistes dramatiques des théâtres royaux de Bruxelles , 25 portraits par Bau- gniet, avec notices, 1840-4L

2. Lithographies diverses.

Emile de Girardin , le clown Auriol , Técuyer Boucher {Galerie de la Pressé), M^^iie Désirée, du Gymnase. ~ Les Nations, album de costumes de tous les pays (Hautecœur).

Lithographies pour diverses séries : Galeries de cos- tumes , Bals masqués de Paris, Galerie dramatique , signés A.L.-Lithographies de modes.

Adélaïde Ristori , album historique, 1858 ( Imp. Godard).

(') Il V a un autre ardste du même nom, Jean-Jules Labouchère , à Metz , élève de Maréchal.

LAGHAUSSER. 2:^9

LACHAUSSÉE. Voyage intloresque dans les deux Parties dit Monde, par Grasset-Saint-Sau- veur, 1806 (Veuve Hocquart), 2 vol. avec 160 pi. par Lacliaussée jeune et Mixelle jeune.

LACOMBE (de). André Vésale, d'après Fra- gonard fils, lithographie in-fol. ( Villain).

LACOSTE Père et Fils^ graveurs sur bois, des plus employés pour l'illustration, vers 1830-1840.

Viguettes diverses.

Vignettes romantiques : de Jules David pourZe Brasseur- Roi du \icomte d'Arlmcour t. iS33; Struensée de Fournier et Arnould, 1833, 2 p.; Un Cœur de Jeune Fille , de Michel Masson, 1834; Mélancolies poétiques et religieuses^ d'Henri Duval, 1833; Elie Rohias, de Chabot de Bouin, 1834 ; de Johannot pour Une Ame en peine , de A. Kermel ; d'Aug. de Châtillon , pour Un Seigneur de Beaujolais^ de Gh. Polycarpe , 1833 ; de Gigoux pour La Danse et les Ballets^ de Gastil Blaze , 1832 ; Chapelle et Musique des Rois de France, du même; de Louis Boulanger, pour La Comédie de la Mort , de Th. Gauthier, 1838 ; Madame Putiphar de Petrus Borel, 1839, 2 p.; Vignettes pour Aventures d'un Marin de la Garde Impériale. d'Henri Ducor, 1833, 2 p.

Bois pour le Gil Blas de Gigoux, le Napoléon de Norvins, Versailles ancien et moderne etc., etc. Inutile d'en donner le détail : on ne forme pas l'œuvre des graveurs sur bois.

VIII 19

TABLE

pages GuÉRiN (Christophe) 5

GuÉRiN (Pierre) ti

GuESDON 6

GUESNU Q

GUIAUD 7

GUICHARD «7

GUIGON 7

GUIGOU 8

guilbaut 8

Guillaume 8

guillaumet 8

GuiLLAUMIN 9

GUILLAUMOT (Auguste) 9

GuiLLAUMOT (Eugène) 10

GuiLLAUMOT (Louis) 10

GuiLLAUMOT (Auguste; fils 10

guillemin 11

Guillemot 1 1

GUILLET 11

292 TABLE.

pages

GUILLIER 11

GUILLON 11

GUILLON (P. E.) 11

GUSMAN 11

guttenberg 12

Guy 12

GUYARD . . 12

GUYOT (Laurent) 12

GUYOT 12

Habert-Dys 12

Haden 13

Hadol 56

Haghe 5T

Haig 5T

Haldenwang 57

Hamel 5"?

Hanriot 58

Harding 58

Hardiviller 59

Harditillier 60

Harlinghe 60

Harpignies 61

Harris 63

Hastrel 63

Haudebourt (M""*) 63

Haussoullier 64

Hautel (Pauline d') 66

H AWKE 66

Heath 66

HÉBERT 67

HÉBERT (Jules) 61

TA.BLE. 293

pages

BÉDOUIN 68

HÉE 74

Heim 14

Heina 75

Helman 75

Hennebutte 75

Hennequin 75

Henriet (Frédéric) 76

Henriet (Charles-Louis d') 77

Henriot 77

Henriquel-Dupont 77

HÊRE AU 109

Herkomer 1 09

Hersent 110

Heryier 110

Heseltine lie

Hesse 116

Heuer 1 17

Heulz 117

HiBACR. 117

HiBON 117

HiLDIBRAND 117

Hillemacher 118

HiMELY 123

HiRSCH (Auguste) 124

Hirsch (Alphonse) 124

HOOPWOOD 124

HOSTEIN 126

HOSTER 126

HOTELIN 126

HOUBIGANT 126

294 TABLE.

pages

HOUEL 12T

Hubert (MUe) 127

Hue 12T

HuET (Hippolyte) 128

HuET (Paul) 128

Huet (René-Paul) 137

HUGUENET 137

HUGUET 138

HuLK 138

HUMBERT 139

HuNT 139

HuoT (Gustave) 140

HuOT (Adolphe) 142

HuOT (George.-Eugène) 147

HURLIMANN , 1 47

HUSSENOT 147

HUYOT 148

Ingouf 148

Ingres 148

ISABEY (Jean-Baptiste) 151

ISABEY (Eugène) 157

ISRAËLS 159

Jacob 159

Jacomin 160

Jacott 160

Jacottet 160

Jacquand 162

Jacque (Charles) 162

Jacque (Léon) 192

Jacque (Frédéric) , 192

Jacquemart 192

TABLE. 2P5

pages

Jacquemin (Cyprien) 213

Jacquemin (Raphaël) 214

Jacquet (Jules) 214

Jacquet (Achille) 2X1

JaCQUINOT (Melle) 219

Jadin 220

Jaime 220

Jandelle 221

Janet (Ange) 221

Janet (Gustave) 222

Janinet 222

Jazet (Jean-Pierre-Marie) 223

Jazet (Alexandre) 234

Jazet (Eugène) 235

Jazinski 236

Jeannin 237

Jeanniot 23T

Jeanron (Philippe-Auguste) 231

Jeanron (André) 239

Jehenne 239

Jehotte (Léonard) 240

Jehotte (Arnold) 240

Jequier 240

Jesi 240

JOANNIS 241

JOCHUM 241

JOHANNOT (Charles) 241

JoHANNOT (Alfred) 243

Johannot (Tony) 245

JoiNViLLE (Prince de) 2T7

JOLIMOND 211

296 TABLE.

pages

JOLIVARD 2*77

JoLY (Adrien) 2T7

JoLY (Alexis) 278

JoLY (J.-N.) 278

JONCKIND 278

JOUANIN 279

JOUBERT 280

JOUY 280

JOYANT 281

JUHEL 281

Julien (dit de Paris) 281

Julien 281

Julienne 282

JULLIEN 283

JUNDT 283

Keene 283

Keller 284

Kellerhoven 284

Klein (M""^ Couder née) 284

KOBEL 284

Kœnig 284

Kœpping 285

KoLB 286

Kratké 286

Labbé 287

Laborde (Marquis de) 287

Labouchère 288

Lacauchie 288

Lachaussée 289

Lacoste 289

Lille iinp.LDaûel.

L1LL'^. IMPRIMERIE L. DANEL.

» TT-I

3eraldi, Henri 149 Les graveurs du XIX®

3f) siècle

PLEASE DO NOT REMOVE CARDS OR SLIPS FROM THIS POCKET

UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY

f

1 I

o

PLEASE DO OT REMOVE CARDS OR SLIF Q^ THIS POCKET

UNIVERSITY OF ->RONTO LIBRARY

\<':^',

/

V

\\

y/>:éi^

i*¥->^^:^î.

mi^m;'; t