LES MALADIES CRYPTOGAMIQUES DES PLANTES CULTIVÉES ROYAUME DE BELGIQUE GRICULliE OUVRAGE COURONNÉ XjDES DES PLANTES CULTIVÉES PAR ÉMILE MARCHAL lugénisur agricole Attaché à l'Institut agricole de l'État à Gembloux. BRUXELLES ALFRED CASTAIGNE, ÉDITEUR 28, Rue de Berlaimont, 28 1896. vl 1^ Tous les exemplaires non revêtus de la sifjnaiure de Vauteur sont réputés contrefaits. ( PREFACE Il y a près d'un demi-siècle que, donnant suite à un vœu émia par le premier Congrès d'agriculture de Bruxelles, le Ministre de l'Intérieur d'alors, le regretté Ch. Rogier, décrétait la publi- cation d'une Bibliothèque rurale, comprenant un ensemble de petits ouvrages destinés à vulgariser les connaissances utiles au cultivateur. Un certain nombre de volumes intéressants virent le jour, mais la bibliothèque rurale ne survécut pas à son dernier éditeur, mort en 1868, et cessa de paraître sans avoir pu rendre les services qu'on en attendait. Entre-temps, l'agriculture devenait de plus en plus tributaire des sciences; l'alimentation rationnelle des végétaux par l'emploi des engrais concentrés, la lutte contre les maladies des plantes, le rationnement des animaux domestiques, le développement des industries agricoles et, notamment, de la laiterie, comprenaient un ensemble de connaissances dont il importait, à tout prix, pour conjurer une crise économique de plus en plus vive, de provoquer la diffusion dans le public agricole. C'est ce que comprit très bien M. l'Inspecteur général de l'Agriculture Proost, en suscitant la publication, par voie de concours, sous le titre de Bibliothèque nationale cV Agriculture, d'une série de manuels de vulgarisation, répondant à certaines conditions d'étendue, de programme, de mode d'exposition et devant constituer, dans leur ensemble, une véritable Encyclo- pédie rurale. Depuis la création, en 1892, de cette utile institution, le délai fixé pour la clôture de plusieurs concours est dépassé sanâ ravages. Pour répondre à une critique adressée à la plupart des manuels traitant du même sujet, l'auteur a placé en tête de l'ouvrage un tableau analytique permettant, étant donné une plante malade, de reconnaître aisément l'affection dont elle est atteinte. Grâce à cette innovation, le petit manuel que nous livrons à l'appréciation du public, tout en conservant un caractère scientifique, revêt une forme simple, pratique et s'adresse à la fois aux agronomes, aux étudiants de nos écoles d'agri- culture et à la masse des cultivateurs. Bruxelles, le 25 juin 1806. L'Editeur. que le jury chargé d'examiner les manuscrits présentés ait pu jusqu'ici se montrer satisfait d'aucun d'eux et en permettre la publication. Nous sommes heureux de présenter au public agricole le pi'emier ouvrage couronné, le premier volume de la Biblio- thèque nationale d'Agriculture. 11 concerne un des sujets scientifiques qui intéressent le plus directement l'agriculteur : la Iniie contre les ennemis des plantes cultivée^;. Inutile d'insister auprès des personnes auxquelles s'adresse ce livre, sur l'importance du préjudice que causent à l'agri- culture lesjnaladies et en particulier les affections crypto- gamiques ; il suffira d'évoquer l'idée de la terrible maladie de la Pomme de terre qui, durant certaines années, anéantit en majeure partie la récolte de ce tubercule alimentaire, pour en rappeler la gravité à l'esprit. S'inspirant du but poursuivi par la publication, l'auteur a cherché, tout en écartant les notions purement scientifiques non indispensables à la compréhension des faits exposés, à instruire le lecteur, à lui faire connaître dans leurs carac- j tères, leur mode d'existence, leurs mœurs, les cryptogames parasites des végétaux cultivés, à leur apprendi'e surtout les moyens à employer pour en diminuer le plus possible les TABLEAU ANALYTIQUE permettant la détermination, par les caractères extérieurs, des principales maladies cryptogamiques des plantes cultivées. Abricotier. Pages Racines. Sou3 l'écorce, plaques filamenteuses, d'uu blanc de neige, émettant des cordons brunâtres et luisants .... AGARIC MIELLÉ. 11 Fruits. Moisissure blanc-jaunâtre, disposée en zones concen- triques, contiguës et très denses monilia. 73 Avoine. Feuilles et chaumes. Amas allongés de poussière rouge-orange, en été, et noirâtre en automne bouille, 1G Stries vert olivâtre foncé entourées de parties déco- lorées HELMINTHOSPOBIUM. 73 Fjnllets. Épillets transformés en une masse noire, pulvéru- lente, inodore. ... charbon. 3G Ei^illets à grains remplacés par un corps allonge, brunâtre ergot. GG Betterave. Racines. Eacines couvertes de grosses tubérosités mammelonnées maladie charbonneuse, 41 Eacines recouvertes d'un feutrage de filaments blancs, d'abord, ensuite violacés ; plante dépérissante. , rhizoctone. 75 Tige, Petits corps noirs (sclérotes) recouvrant la base de la tige et en déterminant la pourriture . . maladie sclérotique. 78 Feuilles. Jeunes feuilles du cœur couvertes, sur les deux faces, d'un duvet gris-lilas, épais péronospora, 54 Feuilles couvertes de taches brunes entourées d'une zone décolorée cercospoba. 74 A la face inférieure des feuilles, petites pustules orangées, jiuis noirâtres , bouille. 23 VIII MALADIES DES PLANTES CULTIVEES Feuilles du cœur recourbées vers le sol, à pétiole taché (le blanc et, ainsi que le limbe, brunissant, puis pourrissant. POURRITURE DU CŒUR. 71 Flatifuhs. Tigello présentant une tache brune qui s'(''tend et fait mourir la plantule pythium. 56 Carotte. Feuilles. Feuilles couvertes de taches noires provoquant le flétrissemont de la plante entière noib. 71 Céleri. Feuilles. Grandes taches brunes à la face inférieure des feuilles. BEUN. 74 Cerisier. Facines. Sous l'écorce des racines et de la base du tronc, plaques blanches et fins cordons brunâtres. AGABTC MIELLÉ. 11 Feuilles. Nombreuses petites taches brunes, puis noirâtres, à la face inférieure des feuilles rouille. 24 Fameaux. Buisson irrégulier de rameaux stériles portant des feuilles épaissies devenant rougeâtres et se couvrant, en mai, d'une pruine blanche balai de sorcière. Fruits. Moisissure blanc-jaunâtre en gazonnements concen- triques MONILIA. ( hon. Farines. Pivot (inférieurement surtout) et racines secondaires recouverts de groupes de renflements charnus . hernie. 85 Tige. Base de la tige noircie et pourrissante, couverte de nodules denses, noirs (sclérotes) . . maladie sclérotique. 78 Colza, Facines. Racines principales couvertes, vers leur base, do groupes compactes de grosses nodosités charnues, irrégu- lières hernie. 85 Tige. Partie inférieure de la tige et collet pourrissants, garnis de petits corps durs, noirs. . . . maladie sclérotique. 78 Feuilles. Fin duvet- formant des taches blanches, à la face inférieure des feuilles péronospora. Feuilles et siliques. Taches noires, rondes sur les feuilles, allongées linéaires sur les siliques noir. TABLEAU ANALYTIQUE IX Kplcéa. Racines et tronc. Ai'bres dépéi'issants, à aiguilles jaunissantes, pousses annuelles courtes. Base du tronc entourée d'un amas de résine. Sous l'écorce des racines principales et de la base de la tige, lames filamenteuses blanches et cordons bruns agaric miellé 11 Hacines. Arbres présentant, çà et là, sur les racines, des masses filamenteuses, blanc de neige. Yides circulaires produits dans les sapinières . maladie du rond. 13 Hameaux. Touffe irrégulière de rameaux dressés, à aiguilles courtes, dégarnis en hiver balai de sorcière. 26 Feuilles. A la face inférieure des feuilles de deux ans, tache jaune, à centre épaissi et crevassé, en provoquant la chute prématurée rouille. 25 rèTe. Feuilles. Nombreuses pustules rougeâtres, puis brunes, à la face inférieure des feuilles rouille. 22 Fraisier. Feuilles. Feuilles enroulées dans le sens de la longueur, présen- tant à l'extérieur leur face inférieure comme saupoudrée de farine oïdium. 62 A la face supérieure des feuilles, taches brun-rouge, à centre clair sph^rella. 65 froment et Épeautre. Feuilles., chaumes et glumes. Feuilles, chaumes et glumes recou- verts d'un duvet farineux, blanc-grisâtre, bientôt remplacé par des taches rougeâtres oïdium. 60 Taches vert-noirâtre, étendues, produisant la dessiccation 'des feuilles, des chaumes et des enveloppes florales . noir. 64 Nombreuses pustules allongées, d'abord orangées, puis "brun foncé sur les feuilles, les gaines et les glumes. bouille 16 Epi. EpiUets désorganisés, remplis d'une poussière noire, inodore charbon. 30 Grains sains, en apparence, remplis d'une poussière noire à odeur de poisson pourri. Plante plus courte, jaune- violacé, épi dressé carie. 39 Grains remplacés par des corps durs, sillonnés, gris- brunâtre ERGOT. 66 X MALADIES DES PLANTES CULTIVEES Cirosoillor. Feuilles et fruits. Grandes taches rouge-sombre sur les fruits, qu'elles arrêtent dans leur- déveloijpement, et à la face infé- rieure des feuilles bouille. 23 Haricot. 09 Feuilles. Nombreuses pustules brunes à la face inférieure des feuilles eocille. ll^tre. Eameaux et tronc. Chancres entourés de crevasses souvent rem- plies de gx'oupes de petits tubercules rouges . . crancre. 6î> Jeunes semis. Cotylédons marqués de grandes taches blanches, devenant brunes, puis noires et provoquant la dessiccation ou la pourriture de la plantule puytoputhoha. 54 Houblon. Feuilles. Feuilles couvertes d'un enJuit noir, épais, se détachant par plaques suik. 64 Feuilles et cônes. Sur les feuilles et les jeunes cônes, efflorescenee blanc-grisâtre, faisant place, après quelque temps, à des taches brunes blanc. 61 X.aitae. Feuilles. Petites touffes, très tenues, de duvet blanc, à la face infé- rieure des feuilles qui se déforment et pourrissent. PÉRONOSPOKA. 5& Ijin. 9-2 Feuilles et tiges. Pustules orangées, puis noires, sur les feuilles et les tiges bouille. Ijiizerne. (Voir Trèfle.) Maïs. Tige et épis. Tumeurs informes, noires, se développant sur les tiges et dans les inflorescences charbon. 3S Plantule. Jeune plantule présentant une tache brune qui l'envahit entièrement et la fait pourrir. . . . pythium. 56 Mélcze. Feuilles. Taches jaunes produisant la dessiccation et la chute prématurée des feuilles bouille. 2T TABLEAU ANALYTIQUE XI Tronc et branches. Chancres bordés par une écorce épaissie et crevassée; aiguilles des branches atteintes jaunissantes. CHANCRK. 81 millet. Feuilles. Gaine delà feuille supérieure remplie d'une poussière noire charbon. 39 Plantules. Tigelle des jeunes pJantules présentant une tache brune qui en amène la pourriture ptthium. 56 H'avet. Racine. Eamifications de la racine présentant des renflements nombreux, de formes variées, souvent étroitement groupés. HERNIE. 85- Tige. Base de la tige noircie et couverte de corps noirs, durs (sclérotes), qui en causent la pourriture. MALADIF, SCLÉROTIQUE. 73- Tige^ feuilles, etc. Amas blanc de neige, pulvérulents, se déve- loppant sur tous les organes aériens . . rouille blanche. 56 Olgrnon. Bulbes. Duvet gris-cendré, entremêlé de petits sclérotes noirs faisant pourrk les bulbes .... maladie sclérotique. 78- Bulbes et feuilles. Taches foncées, allongées, se résolvant en une abondante poussière noire charbon. 89- Oi'g-e. Feuilles et chaumes. Pustules allongées, d'abord orangées, puis noirâtres, sur les feuilles, les gaines, les enveloppes florales. ROUILLE. 16 Stries vert-olivâtre foncé entourées de zones allongées dé- colorées HELMINTHOSPOaiUM. 73 Efflorescence blanc-grisâtre sur les feuilles, les chaumes et les glumes, faisant place à une teinte rougeâtre , oïdium. 60 F;pi. Epillets désorganisés, contenant une abondante poussière noire, inodore charbon 31 Pêcher. Feuilles. Feuilles irrégulièrement boursouflées, huilées, teintées de rouge cloque. 83- Nombreuses pustules brunes, puis noirâtres, à la face infé- rieure des feuilles rouille . 24- XII MALADIES DES PLANTES CULTIVEES Feuilles couvertes d'une fine pulvérulence blanche. oïdium. G2 Pin. Racines. Eacines présentant, çà et là, des masses filamenteuses blanc de neige et des réceptacles fructifères. Vides circu- laires dans le3 pineraies maladie du bond. 13 Jiacities et tronc. Arbres languissants; feuilles pâles, jaunissantes; base du tronc renflée ; sous l'écorce des racines principales et de la base de la tige, mycélium blanc d'où partent des cordons brunâtres agaric miellé. 11 Tronc. Arbre dépérissant ; sur le tronc, réceptacles fructifères en console, brans et veloutés au-dessus,blanchâtres au-dessous. TRAMÈTE 14 Rameaux. Écorce de certaines branches recouverte de vésicules, d'un demi à un centimètre de diamètre, pressées les unes contre les autres, à membrane blanche, remplies, à la matu- rité, d'une poussière rouge brique. . . houille de l'écorce. 26 Pousses jeunes, terminales, recourbées vers le bas, couvertes inférieurement de taches jaunes, puis de pustules linéaires soulevant l'écorce rouille courbeuse. 27 Feuilles. Nombreuses petites pustules jaunes couvrant les aiguilles • . • . bouille des aiguilles. 26 ;Poîrier. Racines. Sous l'écorce des racines et de la base du tronc, feutrage blanc, entremêlé de cordons brunâtres, très fins. AGARIC MIELLÉ. 11 Sous récorce des racines, plaques blanches d'où émanent de gros cordons blancs (atteignant 2 mill. de diam.). POUBRIDIÉ. . 76 Tro7ic et branches. Chancres entourés d'un bourrelet épaissi, autour duquel l'écorce se fissure irrégulièrement; du fond des crevasses naissent de petits tubercules rouges très nombreux, chancbe. Feuilles. Feuilles cloquées, irrégulièrement boursouflées, rou- gissant et se desséchant. • cloque. od Feuilles recouvertes, surtout à la face supérieure, d'une croûte noire, mince, peu adhérente fumagine. Taches brun-noirâtre, d'un centimètre environ de diamètre, sur les deux faces des feuilles, mais particulièrement sur l'in- férieure GALE. 71 A la face supérieure des feuilles, taches ovales, brunes, à centre orangé, et marqué de points noirs ; à la face inférieure 69 63 TABLEAU ALANYTIQUE XIII des mêmes taches, vésicules peu nombreuses, coniques, sail- lantes (environ 2 mm. déliant), jaunâtres. . . . rouille. 24 Fruits. Moisissure blanc-jaunâtre, croissant en couches denses, souvent concentriques, et amenant la pourriture des fruits. MONILIA , 73 Fruits souvent déformés, crevassés, couverts de plaques nom- breuses brun-noirâtre, indurées tavelure. 7L Pois. Feuilles et tiges. Efflorescence blanche, pulvérulente, recouvrant les feuilles et les tiges, qui paraissent comme saupoudrées de farine oïdium m- Pomme de terre. Tige. Base de la tige brunie et couverte de petits corps noirs, durs (sclérotes) qui en causent la pourriture MALAUIE sclérotique. 7S> Base de la tige présentant une tache brune qui s'allonge vei'S les feuilles, entraînant la pourriture de la plante entière • gangrène. 91 Feuilles. Feuilles présentant, à la face inférieure, des taches décolorées, couvertes d'un léger duvet blanc, devenant jaunes, brunes et noires; plante pourrissante exhalant une odeur fétide PHYTOPHTHORA. 45 Tubercules- Taches brunes enfoncées dans l'épiderme, répon- dant à des indurations, d'épaisseur variable. PHYTOPHTHORA. 43- Pustules superficielles, blanches ou brunes, rendant la peau rogneuse gale. 90 Pommier. Racines. Pourriture des racines occasionnée par des lames filamenteuses, entremêlées de cordons bruns développés entr j l'écorce et le bois. Arbre dépérissant. . . agaric miellé. 11 Sous l'écorce des racines, plaques blanches d'où émanent de gros cordons blancs (atteignant de 1 à 2 millim. d'épais- seur POURRIDIÉ. 76- Tronc et branches. Chancres entourés d'un bourrelet autour duquel l'écorce est irrégulièrement fissurée. Au fond des crevasses, souvent groupes de tubercules rouge-brique. , CHANCRE. 69' Feuilles. Nombreuses taches noirâtres, à contours irréguliers, d'aspect ramifié, visibles sur les deux faces des feuilles galk. XIV MALAIMKS DES PLANTES CULTIVEES Eu lait noir surtout à la face supérieure des feuilles, se détachant aisément par plaques fumagine. 63 Taches rougeâtres présentant en leur centre, à la face su- ])érieurc, un groupe de points noirs, à la face inférieure, quelques vésicules conique?, jaunâtres, saillantes. . rjuillb. 21 Pulvérulence blanche ou grisâtre faisant bientôt place à une coloration brune hdium. 62 yriits. Fruits souvent déformés, couverts de taches noires, enfoncées dans la pelure crevassée tavelure. 71 Fruits couverts d'amas jaunâtres, souvent disposés en cou- ches concentriques et produisant la pourriture. MONILIA. 73 I»riinier. Feuilles. A la face inférieure des feuilles, nombreuses petites taches brunes, puis noirâtres rouille. 24 Sur les feuilles, grandes taches brillantes, saillantes, rondes ou elliptiques, rouge-orangé polystigma. 65 Fruits. Fruits transformés en poches grandes, allongées, souvent incurvées, à surface ridée, d'abord jaunâtre, ensuite rouge, puis brune lèpre. 82 Petits tubercules jaunâtres, en masses compactes, à la sur- face des fruits qu'ils font pourrir monilia. 73 llay-Orass et Ciraminées des prairies. Feuilles et chaumes. Abondante poussière orangée, puis brunâtre. ROUILLE. 16 Gaines des feuilles. Gaines des feuilles entourées de sortes de manchons d"abord blancs puis orangés . . . moisissure. 69 liifiorcscence. Inflorescence poudreuse, noire. . . charboîj. 30 Graines remplies d'une poussière vert -noirâtre, à odeur de poisson pourri carie. 39 Graines remplacées par des corps allongés, durs sillonnés, gris-foncé ergot. 66 .Rosier. Feuilles. Feuilles, pétioles et calice, recouverts d'un duvet blanc, très délicat oïdium^ 62 Face inférieure des feuilles, pétioles, jeunes pousses et fruits couverts de pustules jaunes, puis souvent brunâtres. HOUILLE. 29 <^ainroin. (Voir Trèfle.) Seigle. Feuilles, chaumes et ^Zmhics. Nombreuses pustules linéaires, oran- gées, puis brun-noirâtre houille. 16 TABLEAU ANALYTIQUE XV Efflorescence blanc-grisâtre, faisant place à des taches rougeâtres oïdium. 60 Feuilles et gaines présentant de longues stries charbon- neuses brunes, puis noires; inflorescence atrophiée. CHARBON DE LA TIGE. 37 Ép^i. Grain remplacé par un corps allongé, dur, sillonné, brun violacé • ergot. 66 rabac. Feuilles. Feuilles présentant des taches décolorées, séparées par des parties vert foncé, épaissies mosaïque , 89 remate. Feuilles. A la face inférieure des feuilles, taches décolorées cou- vertes d'un fin duvet blanc, devenant brunes, noires et amenant la pourriture de la plante entière .... phytophthora. 52 Topinambour. Tige. Base des tiges couvertes d'un feutrage de filaments blancs, entremêlés de sclérotes noirs, aplatis, provoquant la mort de la plante entière .... maladie sclérotique. 78 rrène. Racines. Pivot couvert, jusqu'à une certaine profondeur, d'un feutrage épais de filaments violets. Dans les trèflières, taches circulaires, envahissantes rhizoctone. 75- Tiges. Plantes flétries et jaunissantes. Collet et bases pourris- santes des vieilles tiges couvertes de filaments blancs, puis de petits corps arrondis, durs, noirâtres (sclérotes). CHANCRE. 80 Feuilles. A la face inférieure des feuilles, sur les pétioles et les tiges, nombreuses pustules, d'abord jaunes, puis brunes à Tautomne rouille. 22 Sur les deux faces des feuilles, nombreuses taches brun- noir PSEUDO-PEZIZA. 81 Sur les feuilles et les tiges, pulvérulence blanche, mince, remplacée bientôt par une teinte brunâtre . . . oïdium. 63 rigne. Racines. Racines présentant sous l'écorce des plaques blanches d'où émanent de gros cordons également blancs. POURRIDTÉ . 76 Feuilles. Grandes taches jaunes ou rougeâtres, non recouvertes XVI MALADIES DES PLANTES CULTIVEES do filaments apparents, visibles sur les deux faces des feuilles, et en provoquant rapidement la dessiccation . . . botrvtis. SO Feuilles et fruits. Les deux faces des feuilles, les bourgeons, les fruits comme saupoudrés de cendre de bois. Fruits arrêtés dans leur développement se durcissant, se crevassant et pourrissant. oïdium . 5i) A la face inférieure des feuilles, taches décoloi'ées, couvertes d'un fin duvet blanc, devenant rougcâtres, puis brunes. Fruits, souvent atteints, atrophiés, brunissant et tombant, mli.diku. 5;^ PRELIMINAIRES. I. Maladies des plantes et leurs [causes. La vie des plantes, comme celle de l'homme et des animaux, est essentiellement sous la dépendance des agents extérieurs. Ces derniers agissent-ils tous dans un sens favorable à la végétation, la plante le traduit par son développement normal, par sa santé. Si, au contraire, un ou plusieurs d'entre-eux vient à faire défaut ou à intervenir d'une façon démesurée, le végétal manifeste le trouble qu'il en ressent par un état anormal, morbide, par une maladie. On a donné le nom de Pathologie végétale à la science qui étudie les maladies des plantes, les moyens de les reconnaître et de les combattre. Cette étude est très vaste, car les maladies des plantes sont aussi nombreuses, aussi variées, que leurs causes sont multiples. On peut grouper les affections qui atteignent les végétaux sous les deux rubriques suivantes : 1° IjCs maladies non parasitaires ; 'i° Les maladies parasitaires. Les agents qui déterminent les premières sont, notamment, le sol (par une composition vicieuse, un excès d'humidité, un manque de fer- tilité), l'atmosphère (présence de vapeurs délétères), la lumière (excès ou absence), la chaleur, le froid, les lésions, blessures, chocs, etc. Dans les maladies parasitaires interviennent des êtres vivants dont la présence, sur ou dans le végétal, amène une perturbation plus ou moins pi-ofonde dans le développement de ce dernier. Les parasites qui affectent les plantes appartiennent aux deux règnes : il en est de végétaux et &' animaux. Tout le monde connaît les ravages occasionnés par quelques-uns de ces derniers, notamment par les insectes si divers, si nombreux, sur les plantes des cultures et les arbres des forêts, par les anguillules qui causent de graves affections chez l'Avoine, le Froment, la Betterave, par exemple. Dans ce petit manuel, on n'étudiera que les maladies dues à des végé- taux, en en excluant toutefois encore celles qu'occasionnent les parasites 2 PRELIMINAIRES qui appartiennent aux ola.sscs les plu;; élevées du monde des plantes, tels que le Gui (parasite sur beaucoup d'arbres), l'Orobanche du Trèfle, la Cuscute du Lin, etc.; on no s'y occupera que des maladies produites par des vi^i^otaux iiifi'riours, dos Maladies cryptogamiques des plantes cultivées. L'agriculture do nos régions subit annuellement, du fait des maladies cryptogamiques, des pertes considérables. Heureusomont, grftce aux roehorclies multiples dont elles ont fait l'objet, on est arrivé à connaître aujourd'hui l'histoire d'un certain nombre deutre-elles et les moyens de les combattre. Ces acquisitions nouvelles de la science, au profit de l'agriculture, n'ont pas encore suffisamment diffusé dans le domaine de la pratique. Le cultivateur doit cependant se convaincre que, pour être avantag'euse, la lutte contre les agents infectieux doit être éclairée par la connais- sance approfondie de ces derniers, de leurs mœurs, de leur mode de propagation, et s'inspirer, en cette circonstance, de ce vieux dicton : • " Un ennemi reconnu est un ennemi à demi-vaincu. „ II. Parasites et Saprophytes. Qui n'a pas été péniblement impressionné par la gravité et la soudaineté des dégilts que cause la terrible maladie de la Pomme de terre? Unu végétation luxuriante présageait une récolte abondante; et voilà que, tout-à-coup, une odeur fétide, spéciale, imprègne l'atmosphère; les feuilles se décolorent, brunissent et se déforment; la plantation offre un aspect désolé; les espérances du cultivateur s'évanouissent : c'est que le Fhy- fophthora infestnns, ce redoutable ennemi de la Pomme de terre, est à l'œuvre. Partout il a implanté ses petites touffes blanches dans le tissu des feuilles, de la tige, qu'elles marquent de taches successivement jaunes, brunes et noirâtres. L'envahissement est bientôt général et la plante, privée de ses organes aériens, succombe, épuisée : le nourrisson a tué sa nourrice ! Le cadavre, d'autre part, devient aussitôt la proie de cryptogames, de champignons microscopiques, moisissures, bactéries, etc., qui, secondés par les agents physiques, ne tardent pas à en dissocier les éléments et à les rendre à la matière inerte. On le voit, sous le rapport de la nutrition, Pomme de terre et cham- pignons ont des aptitudes bien différentes; c'est ainsi qu'une nécessité absolue d'existence force ces derniers à vivre aux dépens d'une auti-e plante, morte ou vive. Si l'on veut bien comprendre ces rapports des champignons avec leurs hôtes et les échanges qui s'établissent entre-eux, il est nécessaire. PRÉLIMINAIRES B tout d'abord, de rappeler, en quelques mots, les principes foadamentaux de la nutrition des plantes. Tout végétal, pour accomplir son cycle normal d'évolution depuis la germination de la graine jusqu'à la floraison et la fructification, doit trouver, dans le milieu où il vit, un nombre déterminé de substances, de corps simples, dont le concours est indispensable à l'édiflcatiou de la matière vivante. Ces corps sont au nombre de dix, à savoir : le carbone, l'hydrogène, l'oxygène, l'azote, le soufre, le phosphore, la potasse, la magnésie, la cliaux et le fer. Prenons pour exemple un plant de Pomme de terre; comment et sous quelle forme trouvera-t-il ces divers éléments? L'oxygène sera pris à l'air, dont ce gaz constitue environ un cinquième, l'hydrogène, en majeure partie, à l'eau; l'azote, le soufre, le phosphore et les quatre bases minérales, le seront sous forme de sels, qui existent eu petite quantité dans le sol. Quant au carbone il le puisera dans l'atmosphère, à l'état d'acide carbo- nique, grâce à la présence dans ses tissus de la matière colorante carac- téristique des plantes vertes : la chlorophylle. C'est sous l'influence de cette substance, qu'en présence de la lumière, le carbone de l'acide carbonique se trouve réduit et fixé dans l'organisme végétal. Aussi, tous les êtres privés de chlorophylle sont-ils incapables de puiser l'élément carboné dans l'atmosphère. Tel est le cas des cryptogames inférieurs, de nos champignons de tout à l'heure, le Phytophthora et les moisissures. Ceux-ci doivent se nourrir d'un carbone déjà réduit, combiné à l'hydrogène, à l'oxygène et parfois à l'azote, pour former ce qu'on a appelé les matières organiques, parce qu'elles caractérisent les êtres vivants, organisés. Où les végétaux non verts trouvent-ils des matières organiques qui leur livrent le carbone dont ils ont besoin? Il ne peuvent les puiser que chez des êtres vivants ou dans les cadavres, les résidus d'organismes morts. Dans le premier cas, on les a appelés parasites dans le second, sapro- phytes. Le Phytophthora, qui vit aux dépens de la Pomme de terre, en suce les principes nutritifs au point d'en déterminer rapidement la mort, cons- titue un exemple frappant de parnsitisme. Les moisissures, qui ont continué sur le cadavre l'œuvre de destruction commencée par le parasite, et qui peuvent, d'ailleurs, se développer sur les substances organiques végétales et animales les plus diverses, réalisent dos types de la nutrition saprophy tique. Le premier a tué la plante vivante, les seconds se repaissent de son cadavre. Mais il n'existe cependant pas, entre ces deux modes de nutrition, 4 MALADIES DES PLANTES CULTIVEES. do barrièro iiifraïu-liissiible, et Ion reiicoiitro, connue nous allons le voir, dos ^tros dont le modo de vie est intermédiaire. Il faut envisager le parasitisme comnu' un moyen de nutrition difficile i\ exercer et qui exi{?e, do la part de lorganisme qui s'y livre, des moyens do lutte spéciaux. 1a' saprophyte n'éprouve aucune difficulté à se repaître de cadavres dépourvus de toute résistance vitale. Le parasite, au contraire, doit entamer avec son iiôte une lutte corps à corps, dans laquelle la victoire reste au mieux armé. Aussi, existe-t-il un grand nombre d'êtres strictement saprophytes, absolument incapables de s'établir en parasites. A côté de ceux-ci, il en est qui, dans certaines conditions favorables, peuvent s'attaquer à des ôti'es vivants : on les a appelé parasites facul- tatifs. Toutes les causes qui renforcent la vitalité, la virulence de ces derniers, toutes celles au contraire, qui diminuent la force de résistance de l'hôte, favorisent l'établissement du régime parasitaire. Ces parasites d'occasion constituent pour les plantes cultivées dos ennemis souvent redoutables, et toujours difficiles à atteindre. Pouvant végéter en saprophytes sur les matières organiques du sol, ils s'y perpé- tuent après l'enlèvement des l'écoltes atteintes, jusqu'à ce que s'offre à eux une nouvelle culture qu'ils envahissent. Enfin il existe des organismes tellement adaptés à la vie parasitaire que tout autre mode de nutrition leur est impossible à exercer : c'est ce qu'on a appelé des parasites absolus. {Phi/tophthora de la Pomme de terre.) III. Principes généraux de la lutte contre les parasites cryptogamiques. Dans la lutte incessante que soutient la plante saine contre l'invasion des parasites cryptogamiques, l'homme peut intervenir efficacement, par des moyens très variés, mais qui ont tous, en dernière analyse, pour but soit d'augmenter la force de résistance de la première, soit de diminuer, ou mieux d'annihiler, la vitalité des seconds. La connaissance des moyens généraux à employer, dans ces deux buts, est de la plus haute importance : il y aura lieu d«; s'en inspirer, dans tous les cas, dans la protection de nos plantes cultivées, contre toutes les affec- tions parasitaires. Pour beaucoup d'entre elles, on ne dispose pas encore, jusqu'ici, de remèdes spécifiques, et l'on ne peut, pour les combattre, que s'en rappor- ter aux indications générales que nous allons donner dans les pages suivantes. PRÉLIMINAIRES 5 I. — Amélioration des procédés de culture. Les conditions de milieu favorables au développement des Cryptogames parasites et que les procédés de culture doivent tendre à modifier sont les suivantes : Sol compact, fermé, humide, saturé de matières organiques ; Brablavures serrées, peu pénétrables à l'air et à la lumière, et où l'hu- midité séjourne; Développement lent et maturation tardive qui prolongent la période de sensibilité des plantes à l'infection ; Nutrition insuffisante ou le plus souvent mal pondérée. La plupart des pratiques de l'agriculture rationnelle ont pour résultat de mettre les plantes cultivées dans de meilleures conditions de végétation où leur force de résistance se trouve augmentée. Des façons culturales raisonnées, les labours profonds, l'assainissement, par le drainage, modifient avantageusement le sol. Les binages, les semis en ligne, donnent des emblavures plus ouvertes, à l'action de l'air et de la lumière. Mais c'est sur l'alimentation bien comprise des plantes, par l'applica- tion d'engrais appropriés, qu'il faut surtout compter. Il n'est pas téméraire de dire que, lorsque l'on connaîtra bien les exi- gences particulières de chaque espèce vis à vis des éléments mitritifs, on pourra lui composer un milieu optimum, où sa v^italité sera telle qu'elle résistera victorieusement aux attaques des agents infectieux. Nous verrons plus loin l'influence indirecte, considérable, qu'exercent certains engrais sur l'apparition de plusieurs maladies. Mais nous pou- vons, dès à présent, dire qu'une fumure exagérée en azote assimilable, poussant à un développement foliaire exagéré, et retardant la maturation, fait naître une prédisposition manifeste en faveur de beaucoup d'affec- tions cryptogaraiques. Si l'on opère, au contraire, une restitution adéquate en acide phospho- rique, en potasse, la nutrition et le développement sont normaux et les dangers d'infection conjurés. 2. — Destruction des mauvaises herbes. L'enlèvement des mauvaises herbes est de la plus haute importance, à plusieurs titres. Inutile d'insister sur les avantages directs de la propreté des cultures, de la suppression des herbes commensales de nos plantes agricoles, qui leur disputent place, lumière et aliment. De plus, beaucoup de maladies de nos cultures affectent également des mauvaises herbes, et la présence de ces dernières constitue une menace permanente de contagion pour les premières. 6 MALAKIKS DES PLANTES CULTIVÉES. 3. - Rotation. La succession des cultures, dans la rotation, a aussi une grande influence sur la frôquonco dos maladies. Los germes d'un grand nombre de cryptogames parasites se conservent sur ou dans le sol où à crft la récolte attaquée. 11 en résulte que, si l'on vient i\ cultiver l'année suivante ou piu.-^ieurs années après, suivant la durée de la vitalité de ces germes, des plantes sujettes à la même maladie elles ont grande chance d'être infectées. L'apparition de certaines maladies oblige ainsi parfois à modifier l'assolement des cultures. 4. — Choix et production de variétés résistantes. On sait depuis longtemps que certaines variétés de Pommes de terre sont beaucoup moins exposées que d'autres à la maladie; il en est ainsi pour un assez grand nombre d'aflections cryptogamlques. Ces différences tiennent souvent à des particularités de conformation peu importantes en apparence et, notamment, à l'épaisseur de l'épiderrae à travers lequel s'opère d'ordinaire l'infection. Il y aurait donc tout lieu de fixer, par une sélection raisonnée, les particu- larités qui confèrent une immunité plus ou moins complète, de manière à créer des variétés résistantes aux maladies parasitaires. 5. — Emploi de semences non infectées. Un certain nombre de maladies des plus graves (carie, charbon), se propagent par les graines employées pour les semailles, auxquelles les germes des parasites restent adhérents. Il convient d'accorder le plus grand soin à n'employer, pour les semis, que des graines rigoureusement débarrassées de ces derniers. On arrive, comme nous le verrons, à ce résultat, en les soumettant à des traitements variés. 6. — Enlèvement et destruction des organes ou des individus atteints. Les cryptogames se propagent, en général, avec une merveilleuse aisance. Une maladie apparalt-elle isolément sur un individu ou une partie d'individu? PRELIMINAIRES ( Il se forme immédiatement des organes reproducteurs, en nombre très considérable, et les germes emportés par les vents, par les insectes, délavés par les pluies vont étendre rapidement les ravages du parasite. Aussi faut-il guetter, avec la plus grande attention, l'apparition des premiers symptômes morbides et enlever immédiatement, quand c'est possible, les organes ou les individus atteints, que l'on détruit par le feu. Pour beaucoup de maladies c'est le seul remède dont on dispose. 7. — Destruction directe du parasite. On peut classer les agents à employer directement contre les maladies cryptogamiques en deux groupes : les agents physiques et les agents chimiques. 1° — Agents physiques. Chaleur. Les germes de certains champignons (carie, charbon), grâce à leurs dimensions extrêmement ténues, ne résistent pas aussi bien à la chaleur que les graines des végétaux supérieurs. On a basé sur ce fait une méthode, que nous indiquerons plus loin, pour débarrasser les graines de céréales des spores du charbon et de la carie. Lumière. La lumière tue rapidement les germes de la plupart des organismes inférieurs ; toutefois, cette propriété n'a pas encore été mise à profit. 2° — Agents chimiques. — Fongicides. Ce sont de beaucoup les plus importants. L'antiseptie, c'est-à-dire la destruction des microbes à l'aide de sub- stances chimiques, employée avec tant de succès contre les parasites de l'homme et des animaux, n'est pas moins efficace contre les maladies cryptogamiques des plantes. On connaît aujourd'hui toute i;ne série de substances qui, à des doses déterminées, détruisent certains champignons ou en empêchent le développement, tout en n'ayant pas, sur les plantes, d'action manifestement nuisible. ■Voici les conditions que doit remplir un bon fongicide ; 1° Agir énergiquement et rapidement sur le parasite ; 2" Être sans effet nuisible sur l'hôte ; 3° Ne point être d'une toxicité telle que les produits des cultures trai- tées soient un danger pour l'homme et les animaux qui les consomment; 4° Être d'une application aisée; 5° Être peu coilteux. Les antiseptiques qui réunissent ces conditions sont minéraux ou organiques. 8 MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES. ' Parmi les premiers, les plus fréquemment employés sont les sels de ', cuivre, soit seuls, soit plus souvent unis à la chaux (l)ouiIlies cupriques, \ bouillie bordelaise). Les sels de fer, le sublimé corrosif, les arséniates, la chaux, le soufre, servent aussi dans des cas plus spéciaux. Les fongicides organiques (acide phénique, lysol, etc.), si usités en antiseptie chirurgicale, n'ont guère été jusqu'ici essayés contre les para- sites des plantes. Le choix de tel ou tel de ces agents, et son mode d'application, dépendant avant tout de l'ennemi à combattre, nous nous abstiendrons de donner des indications générales sur chacun deux, nous réservant d'y revenir pour chaque cas particulier. LES PARASITES CRYPTOGAMIQUES. En possession de ces notions sur le mode d'existence des cryptogames parasites et sur les procédés généraux de lutte à leur opposer, nous pouvons aborder l'étude particulière dos plus importants d'entre-eux, de ceux qui causent à l'agriculture de sérieux dommages. A côté de ceux- là, i! en est une foule d'autres dont nous ne parlerons pas, soit qu'ils s'observent rarement, soit qu'ils n'occasionnent aux plantes cultivées que des dommages insignifiants, soit enlin qu'ils n'intéressent pas l'agriculture de nos régions. Dans l'étude des maladies cryptogamiques des plantes cultivées, nous avons adopté pour les grands groupes un ordre systématique, c'est-à-dire que nous avons rangé les parasites d'après la place qu'ils occupent dans la classification botanique. Cette manière de faire présente l'avantage de réunir des affections similaires aussi bien dans leurs manifestations que dans les moyens de les combattre : comme nous le verrons plus loin, la plupart des groupes de parasites ainsi formés présentent des mœurs caractéristiques. Les Cryptogames qui s'établissent en parasites sur nos plantes cultivées appartiennent à trois groupes botaniques distincts, que nous allons successivement passer en revue : les Champignons, les Myxomycètes, les Bactéries. I. — Champignons. Dans le langage vulgaire, le mot champignon ne désigne que les for- mes à chapeau telles que l'Agaric comestible, par exemple ; en botanique, son acception est beaucoup plus étendue et il s'applique à une immense classe de végétaux inférieurs, de Cryptogames, qui présentent ce trait commun, d'être formés de filaments libres ou agglomérés et de ne point posséder de matière verte, de chlorophylle. C'est par ce dernier caractère que les Champignons se distinguent, à première vue, d'autres Crypto- games, également filamenteux, les Algues. lu MALADIES 1>KS l'LANTES CULTIVEES. Comme tous los ôtres vivants, les Clianipi^Mions se nourrissent, crois- sent, se multiplient et disposent pour rafcomplissement do ces fonctions de deux caictiuries dor^anes : les premiers servant à la nutrition et à raccroissement de l'individu, les seconds à la reproduction, à la conser- vation de l'espèce ; on leur a donné respectivement les noms â'organes vt'ycfatif.s et i<:s < i:Ki:Ai.fr:s. Puccinia graminis Pers., Pnccmia Bubigo-vcra{D C) Wint., Puccinia coronata Corda. La luuilli' (les céréales est produite par quelques Urédinée?, très voisines, no dilTérant entre-elles que par la forme des spores, celles des taches, et par leur cycle d'évolution, (jui comprend des hôtes diffé- rents. Occupons-nous, tout d'abord, de la rouille la plus commune celle due au Puccinia graminis. 1° Puccinia graminis. Elle apparaît sur les jeunes feuilles du Froment, de l'Avoine, ordinai- rement dans le courant d'avril, sous l'aspect de petites taches d'un blanc sale, qui s'étendent rapidement en même temps que leur couleur se fonce. De ces taches, naissent bientôt des pustules allongées, souvent même linéaires, qui laissent, par la rupture de l'épiderme, échapper une poussière jaune, orangée. FIG. O. Rouille des céréales. .4. RouiUe orangée. — Groupe d'urédospores B. Rouille noire. — Groupe de téleutospores («). C. Coupe transversale d'une feuille d'ftpine — Vinette montrant, à la face inférieure, des éeidies (a) dont deux mûres sont ouvertes et disséminent leurs écidiospores en chape- let ; à la face .supérieure, des spormosgonies {b). Lorsque les conditions sont favorables, les feuilles, les gaines, les chaumes et les jeunes épis, sont rapidement envahis par cette production, que les agriculteurs désignent sous le nom de rouille orangée. Une parcelle de rouille, placée sous le microscope, se montre formée de cellules jaunes, sphériqucs ou elliptiques, munies d'un pédieelle hyalin par lequel elles sont attachées au mycélium du parasite. On a donné le nom iV urédospore h cet organe de reproduction du champignon polymorphe ftig. 5, A). La rouille orangée se propage ainsi tout l'été. Les urédospores, trans- portées par le vent sur des organes sains, germent et font pénétrer, dans les tissus, un filament qui s'y ramifie abondamment. CHAMPIGNONS 17 Huit à dix jours après, de nouvelles urédospores peuvent être produites qui vont à leur tour contribuer à étendre la maladie. Ces phénomènes peuvent se répéter cinq, six et jusque huit fois, pendant la période d'accroissement des céréales. Chaque spore se multipliant plusieurs cen- taines de fois dans le cours d'une génération, on comprend qu'un pied malade puisse devenir un foyer d'infection pour une étendue cultivée considérable. A la fln de l'été, la maladie revêt un caractère tout différent. Les taches orangées font place à des pustules d'un brun-noirâtre, qui laissent échapper une poussière noire. C'est ce que les praticiens appellent la rouille noire. Elle est formée de spores toutes différentes, auxquelles on a donné le nom de téleutospores. Ces dernières sont composées de deux cellules allongées, un peu étranglées en leur milieu, à membrane épaisse et brune. Elles sont portées par un pédicelle incolore (flg. 5, B). Contrairement aux urédospores, les téleutospores sont incapables de germer immédiatement, elles exigent pour ce faire, une période de repos prolongée. Dans les conditions ordinaires, elles tombent sur le sol, lors de l'en- lèvement de la récolte, s'y disséminent sous l'action mécanique de l'eau, et germent au printemps. Elles émettent alors un boyau germinatif court, qui porte, vers son extrémité, quelques petites pointes donnant inser- tion à de minuscules spores arrondies, appelées i-poridies. Le filament germinatif porte le nom de promycéliimi. Ces sporidies, apportées par le vent sur de jeunes feuilles de céréales, restent absolument stériles et ne se développent qu'au contact d'un nouvel hôte, sur lequel s'achève le cycle de développement du parasite (tig. G). Ce nouveau support est l'Épine-Vinctte {Berberis vulgaris), arbuste épineux, commun dans les haies, les jardins, etc. j Tombées sur les jeunes feuilles de ce dernier, les sporidies germent rapidement, produisent un mycélium qui, après avoir pris possession du nouveau milieu, se condense vers les deux épidémies en un feutrage dense, d'où naissent les organes reproducteurs. Ceux-ci sont tout différents sur les deux faces des feuilles. A la face supérieure, ce sont de petits points brillants, répondant à des cavités creusées dans le parenchyme foliaire, qui s'ouvrent librement à l'air par une ouverture garnie d'un fin pinceau de poils. Ces organes appelés spermogonies. sont remplis de spores fines, en Fia, 6. forme de bâtonnets, ou spermaties; ces dernières Germination d'une paraissent servir uniquement à propager le champi- télentospore de la ,, ', . ^j. ,. ,„ - ^. rouille des céréales. gnon sur 1 Epiue-Ymette (fig. o, 0). a. Promycélium cioi- g^j. \^ f^^^g inférieure, prennent naissance d'élégantes h. Sporidies. petites coupes à bord frangé, à demi-plongées dans le tissu de la feuille et remplies, à la maturité, de spores jaunes, dispo- 2 18 MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES sees en chapelets ôtroiteniPiit serrés les uns contre les autres. Ces coupes, ou â'((/'es, se présentent en groupes conipactes, saillants, d'un jaune orange très vif, à la face inférieure des feuilles et sur les fruits de l'Epine-Vinette. Les écidiospores sont incapables de germer sur ce dernier; elles se développent, au contraire, activement lorsqu'elles tombent sur do jeunes feuilles de céréales, sur lesquelles elles provoquent la formation de la rouille orangée. Le Pitccinia graminis, dont nous venons d'étudier le cycle de dévelop- pement, se rencontre sur les graminées suivantes : Froment, Avoine, Orge, Seigle, Cliiendent, Dactyle, Flouve, les Ray-grass, les Fétuques et, par conséquent, sur toutes les céréales et la grande majorité des Graminées des prairies. La forme écidienne s'observe, comme nous l'avons vu, sur l'Épine- Vinette ; on la rencontre aussi sur divers Berbcris exotiques et sur le Mahonia, arbuste ornemental, fréquemment cultivé dans nos jardins. 2° Puccinia Rubigo-vcra. Les différentes phases du développement de ce champignon, sur les graminées, sont analogues à celles de l'espèce précédente. Mais cette rouille passe son stade écidien sur différentes plantes herbacées de la famille des Borraginées, telles que la Bourrache, la Buglosse, la Consoude, le Grémil, le Lycopside, etc. La l'ouille des céréales due à cette espèce est beaucoup moins fréquente que la précédente. 3° Puccinia coronata. Cette troisième espèce est encore plus rare et s'observe plus particu- lièrement sur l'Avoine. Les écidies se forment sur les feuilles, les pétioles et les jeunes fruits de doux arbustes de nos forêts : le Ner- prun purgatif et la Bourdaine. Circonstances qui influent sur l'intensité de la Rouille. Les dommages causés par la rouille consistent surtout dans la diminu- tion de la fonction assimilatrice des feuilles, qui se trouve réduite, par suite de la destruction plus ou moins complète, par le parasite, des tissus de ces organes. L'assimilation du carbone étant diminuée, la formation de l'amidon et des réserves du grain l'est aussi ; de sorte que l'on obtient une semence légère et même, dans les cas extrêmes, à peu près vide. On peut dire que, tous les ans, il y a de la rouille, mais qu'elle est plus ou moins dommageable, suivant que les conditions sont favorables ou non à sa propagation. Les causes qui influent sur l'extension de la rouille sont extrêmement nombreuses; nous allons en passer les principales en revue. 1° Époque du semis. L'époque des semailles a une influence considérable sur la rouille. Un CHAMPIGNONS 19 semis tardif donne, au printemps, des plantes faibles, à membranes cellu- laires minces et très sensibles à l'attaque du parasite. Au contraire, les semis hâtifs fournissent des erablavures très avancées qui, à l'époque ordinaire d'apparition du champignon, sont beaucoup mieux armées pour lui résister. En Australie, où les dégâts énormes causés par la rouille ont suscité la réunion d'un Congrès spécial, on est arrivé à cette conclusion, que le semis hâtif constitue le meilleur moyen de lutte contre la rouille. 2° JSlahire et état du sol. Les sols compactes, argileux, humides, les terrains à sous-sol impéné- trable, prédisposent manifestement à la rouille. Il en résulte que les améliorations par le drainage, les labours profonds, sont à recommander. 3° Engrais. On a remarqué, depuis fort longtemps, qu'un excès d'engrais azoté, facilement assimilable, favorise beaucoup l'extension de la rouille, en retardant la végétation et en prolongeant la période où la céréale, encore verte, se laisse envahir par le parasite. Le nitrate de soude agit, en particulier, très énergiquenient de cette façon. Les engrais phosphatés, au contraire, hâtent la maturation et donnent des plantes plus saines et plus résistantes. 4° Conditions météorologiques de l'année. L'importance des dégâts causés par la rouille dépend, en très grande partie, des conditions météorologiques de l'année. Les années à été humide sont extrêmement favorables à la diffusion de la maladie. Voici les pertes occasionnées par la rouille, eu Allemagne, pendant deux années consécutives, l'une sèche, l'autre humide : 189L Année humide. 1892. Année sèche. Froment, 371.3 Kg. de grain par hectare. 135.2 Kg. de grain par hectare. Seigle, 153.5 — — 92.0 — — Avoine, 442.0 — — 215.1 — — Constatons, en passant, que c'est l'Avoine qui souffre le plus de la rouille, et le Seigle le moins. C'est surtout le temps qui règne au commencement de l'été, au mo- ment de l'apparition de la rouille orangée, qui influe sur l'extension de la maladie. Quelques jours d'un soleil brillant ou un froid sec arrêtent, parfois net, les progrès du mal. Au contraire, des pluies, continues le favorisent extrêmement. Il arrive parfois, cependant, qu'après une période de sécheresse, une forte pluie d'orage entrave brusquement la propagation de la maladie; les praticiens disent alors que la pluie a " lavé la rouille „. Il est très probable que l'eau tombée, stimulant tout à coup la vitalité de la plante, la met à même de résister au parasite. 20 MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES Dommages causés par la Rouille. On se fait souvent illusion sur les dommages eaus<^s par la rouille; on les considère volontiers comme pou importants. C'est là une grave erreur, qui tient i\ ce que la maladie, ne modifiant pas sonsiblemont l'aspect de la plante ni celui du grain, no so révèle pas extérieurement comme bien redoutable. Les dégais causés sont malheureusement beaucoup plus réels qu'apparents, et ce n'est qu'au battage que l'on constate que le grain est petit, ridé, léger et peu farineux. Nous n'avons en Belgique aucune donnée statistique sur l'importance des donmiages occasionnés à nos plantes cultivées par les maladies cryp- togamiques; mais voici quelques chitfres extraits de tableaux très sugges- tifs, dressés en Allemagne par les soins de la Société agricole : Année 1891. Province de Saxe : Récolte moyenne par hectare Pertes dues à la rouille, Froment, 1236 Kg. 432 Kg. soit 35 «/o Seigle, 1035 Kg. 120.8 Kg. - 11.670/0 Lés dégâts, pour la Prusse entière, auraient été de 73 millions de marks, pour le Froment, et de 165 millions pour l'Avoine. Nos conditions culturales offrant de grandes analogies avec celles de l'Allemagne occidentale, on peut affirmer que. chez nous aussi, pondant les années pluvieuses, la rouille prélève une part importante sur le produit de nos cultures de céréales. Les évahiations précédentes ne concernent que les pertes en grain; or, les effets pernicieux de la rouille s'étendent aussi au produit en paille. La récolte, en paille, est réduite, non seulement en quantité mais surtout en qualité. Les chaumes, fortement rouilles, manquent de rigidité et sont fort malmenés par le battage; ils constituent une litière de très médiocre valeur. D'autre part, l'ingestion de ces pailles n'est pas sans danger pour le bétail. Elle provoque, notamment chez les chevaux, des indigestions, des crampes, des coliques et la diarrhée. On aurait même constaté de véritables empoisonnements, résultant de l'usage répété de fourrages rouilles. Moyens de combattre la Rouille. Les tentatives les plus variées ont été faites pour détruire directement le champignon de la rouille. Tout récemment encore, ont été rais à l'essai, en Amérique, des traite- ments très divers : 1° En agissant sur le sol, avant les semailles; 2» en traitant les semences; 3° en aspergeant les plantes malades avec des fongicides. Les deux premières méthodes ont été sans aucun effet; l'emploi des fongicides (bouillie bordelaise) ne s'est montré quelque peu efficace que CHAMPIGNONS 21 lorsqu'il est renouvelé tous les dix jours, ce qui enlève au procédé tout caractère pratique. Qriffitlis a cru pouvoir préconiser, en Angleterre, l'emploi du sulfate de fer, à la dose de 100 kilogt. à l'hectare. Ce sel est répandu, en automne ou au printemps, sur les champs. Des céréales semées, dans un sol traité de cette façon, auraient complètement résisté aux attaques de la rouille, tandis que cette dernière se serait abondamment développée dans des parcelles témoins non amendées. Ces résultats ne se sont malheureusement pas confirmés partout, et il est probable que, dans les recherches du savant anglais, l'action du sulfate de fer était indirecte et due à l'introduction, dans le sol, d'un élé- ment qui n'y existait pas en quantité suffisante. Quant à l'emploi de la chaux soit seule, soit en mélange avec du sel marin, de cendres, de pyrites ferrugineuses, dont on a préconisé l'épandage sur les récoltes atteintes, il peut avoir donné de bons résultats dans certaines conditions spéciales, mais envisagé comme procédé général de destruction des rouilles, il est d'une etficacité extrêmement douteuse. Les moyens directs ne pouvant être utilisés, il ne reste plus, pour diminuer les ravages de la rouille, qu'à recourir à un ensemble de mesures préventives dont voici les principales : 1° Choix de variétés résistantes. Il est un fait, de longue observation, que plusieurs variétés de céréa- les, notamment que certains froments, sont beaucoup moins que d'au- tres exposés à la rouille. En général, une variété de Froment se défend d'autant moins bien contre la rouille qu'elle est originaire d'un climat plus sec, en été; les blés du Chili, du Turkestan cultivés sous le le ciel de Paris, souffrent extrêmement de la maladie, tandis que les races de provenance anglaise en sont souvent indemnes. Dans le choix des variétés à cultiver, l'agriculteur doit tenir compte de ces faits et accorder la préférence, surtout dans les situations qui favorisent la rouille, à celles qui jouissent, à l'égard de cette maladie, d'une immunité marquée. Une sélection méthodique, orientée vers la production de variétés résistantes, devrait aussi être entreprise. 2° Semis hâtif, au printemps. 3° Amélioration générale des procédés de culture, labours profonds, semis en ligne, binages, etc. 4" Application rationnelle d'engrais, en évitant surtout un excès d'azote assimilable. 5o Destruction des pailles rouillées. Nous avons vu que les pailles fortement rouillées ne sont propres à aucun usage; aussi, est-il fortement à conseiller de les détruire par le feu. 6° Enlèvement et destruction de l'Épine-Vinette et des Borraginées. De tout temps, les agriculteurs savent empiriquement que le voisinage 22 MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES do l'Épine-Vinette favorise l'apparition de la rouille. C'est ainsi que, dès 1060, un édit du Parlement de Rouen ordonne la destruction de cet arbuste, à une c'-poque où l'on ne se doutait guère do la nature du mal. La découverte de l'alternance de génération du cryptogame, par le savant allenuind De Bary, fut le point de départ d'une guerre sans merci contre l'Épine-Vinette. Des mesures administratives furent prises, dans différents pays, pour empêcher la culture de cette plante dans un périmètre déter- miné des champs cultivés. Pour être efficace, la mesure ne devrait pas se borner là et il faudrait extirper radicalement l'Épine-Vinette et la remplacer, dans nos jardins, comme dans les haies, par d'autres arbustes. L'enlèvement des Borraginées herbacées (Grémil, Lycopside), sur les- quelles passe une partie de son existence la seconde rouille des céréales, est également recommandable, d'autant plus que ces espèces constituent des mauvaises herbes, commensales de nos plantes cultivées. ROIILI^F. I>r TREFI.E. Uromyces Trifolii (Hedw.) Lév. Les Trèfles ont parfois à souffrir d'une rouille qui produit, sur la même plante, ses différents appareils reproducteurs. Ce sont des taches orangées en été, qui brunissent à l'automne. Cette affection est, eu général, très peu dommageable. Les Fèves, les Vesces, etc., sont parai-itées par une espèce voisine, V Uromyces Fabae (Pers.) De Bary; les Haricots, par V Uromyces appendictdahis (Pers.) Link. Les deux affections suivantes ont une importance plus considérable. ROUILLE I>II JjVX. Melampsora Lini (DC.) Tul. Cette maladie, mieux connue sous le nom de feu ou brûlure du Lin, à causé, certaines années, de sérieux dommages à la culture linière belge. Elle se manifeste par l'apparition, sur les jeunes feuilles, de petites pustules orangées, tandis que, sur les feuilles adultes et sur les tiges, s'observent des taches noires. Les premières sont formées par des uré- dospores, les secondes par des téleutospores, organes de conservation, grâce auxquels le champignon passe l'hiver et réapparaît au printemps suivant. Cette rouille nuit, non seulement en diminuant la vigueur du Lin, mais encore en modifiant désavantageusement les fibres textiles, qui perdent beaucoup de leur résistance et deviennent cassantes. CHAMPIGNONS 23 Les remarques culturales faites au sujet de la rouille des graminées sont, en grande partie, applicables ici, On aura soin de n'employer, pour les semis, qu'une graine provenant d'une récolte non infectée par la rouille. L'affection atteignant aussi le Lin purgatif, petite mauvaise herbe de nos gazons, la destruction de cette dernière est recoramandable, mais malheureusement peu pratique. R01JII.I.E DE I.A BETTERAVE. Uromyces Betae (Pers.) Kiihn. A la fin de l'été, les feuilles de la Betterave se couvrent souvent de taches proéminantes, d'abord jaunes, puis brunes, produites par une rouille qui parcourt toutes les phases de son développement sur cette plante. Lorsqu'elles sont fortement atteintes, les feuilles se décolorent et se dessèchent. L'élaboration du sucre s'accomplissant dans les organes foliaires, est plus ou moins entravée et les racines produites sont petites et pau- vres. Chez nous, cependant, la Betterave souffre rarement, à ce point, de la rouille, mais, en Amérique, et notamment en Californie, cette maladie est très dommageable. ROVII.I.E DEIS OROSEII.I.IERS. jEcidium Grossulariae Schum. La rouille des groseilliers s'attaque, non seulement aux feuilles, mais encore aux jeunes rameaux et surtout aux fruits, qu'elle couvre de taches rouge-pourpre sombre. Sur les feuilles, ce sont, à la face supé- rieure, des spermogonies, à la face infé- rieure, des écidies très nombreuses, étroite- ment serrées les unes contre les autres et constituant les taches dont nous venons de parler. Cette maladie nuit surtout en entravant le développement des jeunes fruits. Bien que plus fréquente sur le Groseillier à maquereaux, on l'observe aussi sur le Cassis et le Groseillier à grappes. Remède : enlever et brûler les parties atteintes, ^lo- '• On a également préconisé l'aspersion de ROUILLE DU GROSEILLIER. ° ni.' a. Feumes présentant des groupes bonne heure, au prmtemps, dès J epanouis- compactes d'écidies. sèment des feuilles, à l'aide de bouillie b. Fruits couverts décidies. a^m^i^-^ , 24 MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES bordelaise (voir Maladie de la Pomme de terre) qui empocherait la germinutiou des spores du parasite. ROiiiLLK i»r pritivie:r et dit pêcuer. Puccinia Pnmi Pars. Cette Urédinée forme, à la face inférieure des feuilles du Prunier et du Pêcher, des enduits pulvérulents bruns, qui se foncent au point de devenir presque noirs. Ce parasite est généralement peu nuisible. Traitement : comme pour la précédente. ROriLLE: RIT CERIliïIER. Puccinia Cerasi (Béreng.) Cast. Analogue à la précédente et peu dommageable. ROIII^Liï: rit fOIRIER ET RU PORIHIIER. Gymnosporangium Sabinae (Dicks.) Winter et Gymnosporangium juniperinum (L.) Fr. (syn. G. tremelloides Hart.). Les Genévriers sont atteints par des rouilles dont le stade écidien se passe sur différents arbres de la famille des Pomacées, notamment sur le Poirier, le Pommier, etc. L'affection apparaît sur ces derniers, ordinairement vers la fin du mois de juillet. Les feuilles du Poirier et du Poiumier se couvrent de taches très caractéristiques. A la face inférieure, ces dernières sont oblongues ou elliptiques, présentent ime zone brunâtre circonscrivant une partie teintée de jaune orangé ou de rouge, au centre de laquelle s'observent de petits points plus foncés, qui sont des sperraogon les, remplies de spores bacillaires ou spermaties. A la face supérieure, au-dessus des mêmes taches, se dresse un gi'oupe de quelques écidies, très grosses, faisant saillie de plusieurs millimètres (flg. 8, A). Lorsqu'elles sont mûres, les écidies contiennent, en abondance, une poussièi'e brun-chocolat, les écidiospores. Ces dernières, incapables de se développer sur les Pomacées, ne germent qu'au contact de différents gené- vriers, sur la Sabine [Juniperus Sabina) et autres espèces étrangères moins répandues, pour le Poirier: sur le Genévrier commun pour le Pommier. Les téleutospores (il n.'y a pas ici production d'urédospores) se présentent CHAMPIGNONS 25 sur les rameaux des Genévriers en masses gélatineuses très caractéristi- ques, jaunes, saillantes, globuleuses, mais plus souvent allongées (flg. 8, B). La présence du parasite modifie beaucoup l'aspect de l'hôte dont los feuilles, d'ordinaire courtes et étroi- tement appliquées sur les rameaux, s'allongent davantage et sont plus étalées. Les téleutospores tombent, au commencement de l'été, en laissant dans l'écorce des cicatrices pro- fondes et irrégulières ; elles ger- ment, dans le sol, en donnant des sporidies qui reproduisent la maladie sur le Poirier et le Pommier. C'est sous cette forme seulement que l'affection est préjudiciable; sur- FiG. 8 A. FEUILLES DE POIRIER ATTEINTES DE ROUILLE. a. Groupe d'écidies à la face inférieure. b. A la face supérieure, taches elliptiques pré- seutaot, au centre, des spermogonies. B. RAMEAU DE GENÉVRIER COUVERT DE MASSES GÉLATINEUSES DE TÉLEUTOSPORES. tout quand cIIb attciut les jeunes fruits, dont elle entrave le développement. Lorsque la proportion de feuilles rouillées est considérable, l'assimila- tion des réserves est empêchée et la formation des fruits imparfaite. Traitement. De môme que pour la rouille des Graminées, le trai- tement direct de la maladie à l'aide de fongicides ne s'est pas montré efficace. La deïtruction des Genévriers, sur lesquels le champignon doit néces- sairement passer un stade de son évolution, constitue, sans contredit, le moyen le plus efficace. Lorsque ce procédé ne pourra pas être mis en œuvre, il faudra tout au moins supprimer soigneusement les parties couvertes de téleutospores, de même, qu'en été, on détruira les feuilles de Poirier et de Pommier atteintes par la maladie. ROUILL.E: DE I^'EPICEA. Chrysmiyxa Abietis (Wallr.) Unger. Cette rouille apparaît, en avril-mai. à la face inférieure des feuilles de deux ans de l'Épicéa, qu'elle couvre de taches orangées, formées par des téleutospores. Les aiguilles atteintes meurent et tombent rapidement. Lorsqu'elle revêt un caractère épidémique bien accentué, cette maladie peut occasionner de grands dommages aux futaies d'Épicéa de tout âge. Les sapinières, en sol humide ou établies dans les vallées, en souffrent particulièrement. L'enlèvement des arbres malades, quand ils ne sont pas trop nombreux, se présente comme le seul moyen d'empêcher une propagation démesurée de cette rouille. 26 MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES cii%ii>RO\ i:t rai.ai i>r: kokcikrii: 1>K L,i:i»ICKl. JScidlnm elatinum Alb. et Schwein. On remarque parfois sur les rameaux du Sapin argenté et de l'Epicéa une branche dressée diflOrant tellement par sa ramification et son port, du restant de l'arbre, qu'on la prendrait volontiers pour un autre végétal qui se serait développé, en parasite, en cet endroit. On a donné le nom de Balai fie sorcière à ces curieuses productions. Ailleurs, il se forme, en un point d'une branche, une tumeur plus ou moins considérable appelée Chaudron. Ces déformations sont dues au développement, dans l'écorce et dans le bois du Sapin, d'une rouille particulière qui peut y végéter pendant très longtemps. Le mycélium arrive-t-il à se loger au voisinage immédiat d'un bourgeon? celui-ci donnera naissance à un Balai de sorcière. Le Balai de sorcière est ordinairement dressé; sa ramification est celle de la flèche de l'arbre; les aiguilles, petites et d'un vert-pâle, portent, en août, à leur face inférieure, deux rangées d'écidies. Les écidiospores servent directement à reproduire la maladie sur le Sapin ; il n'y a pas ici de génération alternante. Les aiguilles atteintes tombent en automne et le Balai est complètement dégarni en hiver. Chaudron et Balai de sorcière ne peuvent devenir dommageables que lorsqu'ils sont très fréquents, ce qui arrive d'ailleurs rarement. Des Balais de sorcière se rencontrent aussi sur le Pin sylvestre, le Ceri- sier, le Bouleau, le Charme, l'Orme, etc., mais sont dus à l'action d'autres champignons. ROITLL.E: »i vrx. Coleosporinm Senedonis (Pers.) Fr. Les Pins sont parfois attaqués par une rouille, dont une variété en habite les aiguilles et, une autre, l'écorce des rameaux. Variété corticale. La maladie prend naissance chez les individus jeunes (jusqu'à 20-25 ans), probablement à la faveur de lésions de l'écorce dues aux insectes, aux pics, aux grêlons, etc., et qui livrent accès au parasite. Ce dernier, une fois établi dans les tissus de son hôte, s'y maintient jusqu'à sa mort, qu'il hâte; le mycélium peut perdurer de la sorte pendant 60, 70 ans et plus. Ce mycélium se développe dans l'écorce et pénètre même dans le bois, jusqu'à une profondeur de dix centimètres. Le champignon empê- chant la formation de couches annuelles, tandis que les parties saines sont le siège d'un accroissement considérable, les troncs atteints prennent en section transversale des formes très capricieuses. CHAMPIGNONS 27 La production de résine, dans les parties infectées, rend difficile l'as- cension do la sève vers les portions les plus élevées de l'arbre; aussi voit-on, pendant les étés secs et chauds, se dessécher et mourir la flèche terminale, faute d'eau pour compenser les pertes occasionnées par une active transpiration. Tous les ans, le champignon fructifle dans la partie do l'écorce qu'il a envahie l'année précédente. L'aspect des branches couvertes d'écidies est des plus caractéristiques. Elles présentent, étroitement serrées les unes contre les autres, de grosses vésicules à en- veloppe blanche et contenant un amas jaune, pulvé- „. rulent, d'écidiospores. Plus tard, les écidies se vident Rouille corticole du de leur Contenu et ne laissent que leurs membranes Pin. — Rameau . , ,.< i i ■ . m r.. couvert d'écidies vides, irrégulièrement lacérées (flg. 9). Variété acicole. La variété acicole attaque surtout les jeunes pineraies, de 8 à 10 ans ; elle disparaît d'elle-même lorsque les arbres atteignent 20 à 25 ans. Le mycélium est localisé dans les tissus des aiguilles, où il se maintient jusque la chute de ces dernières qui advient, après deux ans, chez le Pin sylvestre. 11 donne naissance, au mois de mai, à des écidies beaucoup plus petites que la variété corticole. Les deux variétés de la rouille du Pin passent une période do leur vie sur différentes plantes de la famille des Composées et, en particulier, sur le Séneçon, mauvaise herbe, extrêmement répandue. Les écidiospores du Pin germent, au printemps, sur le Séneçon et y donnent, après quelque temps, naissance à des urédospores orangées et à des téleutospores brunes. Les sporidies issues de ces dernières sont le point de départ de l'infection de nouveaux Pins. On est absolument désarmé contre cette maladie qui, sous sa forme corticole, occasionne parfois de sérieux dommages dans les pineraies. L'enlèvement des séneçons étant matériellement impossible, le seul pal- liatif consiste dans la suppression radicale de tous les arbres atteints. IIOUII.I.E COrRBEUSE OC PlSf. Melampsora TremulaeTiû. ( Caeoma pinitorquiim A. Brl. Le Pin est attaqué par une autre Urédinée qui passe une de ses générations sur les Peupliers et les Trembles qu'elle aiîecto également de rouille. Elle se manifeste sur l'écorce des pousses de l'année, sous l'aspect de tâches jaune-pâle, d'un centimètre environ de diamètre, formées par l'agglomération des spermogonies. Les écidies naissent à l'intérieur de l'écorce qui se colore en jaune, se 28 MALADIES DES PLANTES CULTIVEES soulève et se tViid loiigitudinaleraent sous la pression du la masse du obaïupignon qui dissémine ses spores par les crevasses ainsi formées. L'accroissement de l'arbre étant entravé i\ la place malade, tandis qu'il s'effoêtuo rég:ulièrement dans lo reste do la jES WALVACKES. (Pnccinia Malvncearum) Mont. Cette maladie importée du Chili en Europe en 1869, sévit parfois avec une remarquable intensité, sur différentes plantes de la famille des Malvacées, mais elle est particulièrement fatale aux Roses trémières. Les feuilles se couvrent en mai et juin, à la face inférieure, de taches jaunes ou orangées, qui s'étendent rapidement; la plante languit et la floraison est empêchée en tout ou on partie. On a essayé ditierents fongicides contre cette maladie. On aurait ob- tenu de bons résultats en aspergeant les feuilles malades avec une solu- tion de permanganate de potassium, formée en ajoutant, à un litre d'eau, deux cuillerées à bouche d'une solution saturée du sel. L'enlèvement rigoureux des parties affectées est cependant le meilleur moyen d'arrêter la propagation de cette affection. ROIIII.I.E DU ROSIER. Phragnùdium suhcorticiiim (Schrank) Wint. Certaines variétés de Rosiers ont à souffrir, notamment, pendant les années humides, d'une rouille qui y développe ses trois formes de repro- duction. On voit au commencement de l'été, sur les feuilles, les pétioles, les jeunes tiges et les bourgeons, des taches jaunes d'écidies qui s'agran- dissent, tout en restant rondes, sur les feuilles et allongées sur les bour- geons, qu'elles déforment. Au milieu de l'été, ces taches deviennent brunes, par l'apparition d'urédospores, et en automne noires (téleutospo- res). Cette maladie, peu nuisible, n'en est pas moins désagréable par l'aspect, peu flatteiu', qu'elle donne aux rosiers. Pour en éviter l'apparition, il faut surveiller, avec soin, les arliustes et enlever les premières parties atteintes. 3. — Ustilaginées ou Maladies charbonneuses. De même que les rouilles, les Ustilaginées sont toutes des champignons parasites. Mais, au lieu de n'occasionner chez leurs plantes nourricières que des dégradations peu importantes, les parasites charbonneux amènent des altérations très profondes dans la constitution de leur hôte : aussi donnent-ils lieu à des maladies d'un haut caractère de gravité. Les affections charbonneuses ne deviennent ordinairement apparentes qu'à la fin de leur évolution. Pendant la première période de cette der- nière, le champignon végète dans la plante nourricière sous la forme de 30 MALADIES DES PLANTES CULTIVEES fllaineiits ubondaiument disséminés partout. Après quelque temps, ce mycé- lium devient externe en certains points, oii il produit des masses noires ou brunes, pulvérulentes, constituées par les spores. C'est, le plus souvent, dans les (■rg'anos tloraux, qu'apparaissent les fruc- tifications; beaucoup plus rarement, sur les feuilles, les tiges; exception- nellement, sur les parties souterraines (bulbes, racines). Un certain nombre de plantes cultivées, et tout particulièrement les céréales, ont à souffrir des maladies charbonneuses. A ce titre, les Ustila- ginées causent à l'agriculture un tort considérable. En revanche, certaines d'entre elles s'attaquent avec non moins d'énergie, à une fouk- de mauvaises herbes, les Chardons, les Renouées, les Stellaires, les Renoncules de nos champs, le Colchique, plante vénéneuse des prai- ries, et coopèrent activement à leur destruction. UstilagoTritici (Pers.) Jcns, Vst. Avenue (Pers.) Jens. et Vst. Hordel (Pers.) Kell. et S\v. Le charbon des céréales est une des maladies cryptogamiques les plus fréquentes et les plus redoutables qui affectent nos cultures. Il est connu de la plus haute antiquité et Pline attribue la transformation du grain de blé en une poussière noire, fuligineuse à l'action du soleil dardant, après la pluie, ses rayons sur les épis des céréales. Cette maladie semble avoir été très fréquente durant les siècles antérieurs ; aussi a-t-elle excité la sagacité des savants de toutes les époques. Tillet fut le premier à entrevoir la nature réelle du charbon qu'il attribuait à un virus résidant dans la poussière noire des grains charbonnés. Mais ce n'est qu'à une époque relativement récente (1843), que les frères Tulasne reconnurent dans le charbon, un champignon dont ils étudièrent le mode d'existence. Jusqu'à ces dernières années on considérait le charbon du Froment, celui de l'Avoine, de l'Orge et de quelques graminées fourragères comme Kig-. 11 Panicule d'Avoine atteinte par le charbon; les épiiiets ne Constituant qu'une seule espèce botanique. S,^fltre"n!pS'prune Des expériences récentes ont démontré qu'il poussière noire; les supérieurs s'agissait d'espèces très voisines, il est vrai, mais présentent encore leurs en- ■,. . veioppes intactes. Cependant distinctes. Voici les caractères que présente le charbon chez nos trois céréales : 1° Charbon de l'Avoine (Ust. Avenae)(ûg. 11). CHAMPIGNONS 31 Les tiges atteintes soiit plus courtes, plus grêles; les panicules, incom- plètement épanouies, restent partiellement enfouies dans les gaines; parfois les épillets supérieui's paraissent sains et les inférieurs seuls sont entièrement charbonnés. Les enveloppes sont désorganisées ; entre-elles ne s'observent ni organes floraux, ni grains, mais une poussière noire abondante, inodore. Cette poussière étant facilement secouée, il ne reste bientôt plus de la panicule que les raclais et quelques ramiflcations absolu- ment dénudées. De toutes les céréales, c'est l'Avoine qui a le plus à souffrir du charbon. Aux États-Unis on estime à plus de 90 millions de francs la perte que subit annuellement la culture de l'Avoine du fait de cette maladie cryptogamique. 2° Charbon de l'orge (Ust. Hordei) (flg. 12). Souvent l'éid est complètement charbonné avant de sortir de la gaine; à sa base, la masse des spores est encore compacte et contenue par les enveloppes. Mais bientôt, celles-ci se déchirent longitudinalement, en lanières irrégulières, en même temps que la masse des spores, devenue pulvérulente, se dissé- mine. 3° Charbon du froment [Ust. Tritici) (flg 13). Les caractères de la maladie sont à peu près identiques; la désorganisation est souvent encore plus complète et il ne reste bientôt plus de l'épi qu'un axe raccourci et dénudé. Fig. 12. Épi d'Orge atteint par le charbon Fig 13. Charbon du Proment. a. Épi dont la moitié inférieure seule est charbonnée b. Épi complètement détruit et dénudé. Indépendamment de ces trois espèces, il en est encore quelques autres, moins importantes telles que ÏUsf. Jensenii Rost., commune en Dane- mark sur l'Orge à deux rangs, V Ust. perennans de l'Avoine élevée, etc. Développement de la maladie. Le développement de ces diverses espèces est sensiblement identique. Nous le décrirons en prenant pour type le charbon de l'Avoine. La poussière charbonneuse est constituée par les spores du parasite; celles-ci, examinées au mi- croscope, apparaissent sous l'aspect de petites cellules rondes ou ovoïdes à membrane lisse et brunâtre. Dans l'air humide, dans l'eau, le sol, elle ger- 82 MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES. ment très lapidnment; elles se gonflent, en absorbant de l'eau, et émettent un tube gerininatif court, qui se divise bientôt par des cloisons en 3 ou 4 artii-los. Cliaoun de ces articles donne naissance sur une de ses parois, à un petit bourj^eon qui s'arrondit et constitue bientôt une minuscule spore, appelée sporidie (flp:.. 14.). Ces sporidies sont le point de départ de linfection de nouvelles plantes. Celle-ci ne peut s'effectuer que pendant une période déterminée de la vie de la céréale et à un endroit précis, de cette dernière. C'est de suite après la germination, que le parasite envahit le plus aisément son hôte ; sur des plantulos de deux centimètres, l'infection est déjà difficile; plus tard, elle est impossible. Elle s'effectue dans une région située au-dessus des premières racines, ou à la base de la pre- mière feuille. Le boyau gerrainatif, issu de la sporidio, traverse l'épiderme peu résistant de ces parties, s'accroît à l'intérieur dos tissus au fur et à mesure que la plantule grandit, et s'y maintient ainsi, à l'état latent, jusqu'au moment de la floraison. Lorsque s'opère la différenciation de l'épi, commence, pour le champi- gnon, une période d'accroissement extrêmement intense. Le mycélium se ramifie abondamment dans les jeunes boutons floraux qu'il remplit d'une niasse molle, blanchâtre. Bientôt les extrémités des filaments les plus externes se segmentent et chacun des articles formés s'arrondit, se couvre d'une membrane, se fonce et constitue une spore ; le champignon a parcouru son cycle complet de développement. Nous avons dit que les spores du char- bon, placées dans l'eau, germent en donnant un promycélium et des sporidies; là s'ar- rête le développement lorsqu'il ne se trouve pas une jeune plantule à parasiter. Mais, si les spores sont placées dans un milieu con- tenant les matières organiques et minérales nécessaires à la vie des champignons, dans du jus de fumier, par exemple, elles se com- portent tout différemment. Elles donnent naissance à des filaments qui se couvrent P'g- !•*■ de sporidies; celles-ci deviennent libres, se Germination des spores ducharton , , • i i. de l'Avoine : reproduisent a leur tour par voie de bour- fo^é ^" IT\ Sfes^îroduTant geonnement, absolument comme les globules des sporidies; (Je la levure de bière; aussi leur a-t-on b. dans un liquide nutritif, promy- j ,• , /«in céiiom filamenteux, développant des donne le nom de formes-levures (ng. 14). formes-levures qui deviennent libres. ^^ charbon est doUC capable de vivi'e en saprophyte, dans des milieux appropriés; cette faculté contribue puisam- ment, comme nous allons le voir, à sa dissémination. Il existe cependant un certain antagonisme entre les deux modes de vie du champignon. On remarque, en effet, que l' Ustilago, cultivé pendant CHAMPIGNONS 33 plusieurs générations à l'état de formes-levures, devient incapable d'infecter de jeunes céréales. Conservation et dissémination du Charbon. Une remarque importante est à faire, au sujet de la propa^jation du oliarbon et, d'ailleurs, do toutes les maladies charbonneuses : c'est que les plantes atteintes par ces affections, sont absolument incapables do transmettre ces dernières aux autres individus du même champ; il n'y a pas ici do propagation directe, immédiate, comme dans les rouilles ; et, les spores produites, ne peuvent régénérer la maladie que sur les cultures de l'année suivante. Il en résulte que tous les efforts doivent tendre vers ce but : empêcher les spores d'arriver au contact des jeunes erablavures. Nous avons vu que la masse pulvérulente des spores formées par le champignon se dissipe au moindre -choc, au plus léger souftle du vent Une partie de cette poussière tombe sur le sol, une autre reste aJlié- rente à la paille, aux glumes, etc. Les germes tombés sur le sol peuvent avoir des sorts divers. Si, après la récolte, le sol est laissé quelque temps sans être retourné, beaucoup d'entre eux sont tués par la lumière, qui exerce une action très nuisible sur les spores du charbon. Avec les labours, les germes charbonneux sont souvent enfouis à une profondeur telle qu'ils ont peu de chance de se trouver à côté d'un jeune embryon à parasiter. Enfin, il est très probable que, lorsqu'elles trouvent dans le sol des conditions favorables d'humidité et de chaleur, elles germent, mais le promycélium, n'ayant à sa disposition ni substances organiques dont il pourrait se nourrir eu saprophyte ni plante hospita- lière, meurt après quelque temps. On peut donc dire que les spores de charbon tombées sur le sol ne constituent pas un grand danger pour les emblavures ultérieures. Il en est tout autrement de celles qui adhérent à la récolte; pendant le battage, elles se répartissent sur les pailles et sur le grain qui en retient surtout dans la petite cavité qui contient l'embryon. Les pailles, converties en litière, passent ensuite dans les fumiers. Qu'arrive-t-il quand on engraisse, à l'aide de fumier frais, les champs destinés à des ensemencements de céréales ? Les spores se sont, dans le jus de fumier, abondamment développées en formes-levures que l'on dis- sémine dans le sol, uniformément, par l'épandage de l'engrais; il y a, dans ces conditions, toutes chances pour que les jeunes embryons soient envahis par le parasite. Fait-on, au contraire, usage de fumier vieux, les formes-levures, dégénérées par de nombreuses générations nourries en saprophytes, sont incapables de déterminer le charbon. Mais ce sont les grains de semence qui ou:isrituent la voie la plus ;U MALADIES DES PLANTES ("ILTIVÉE-; directe d'infection. Ensemencer des graines portant des spores du parasite, c'est se mettre dans les meilleures conditions pour on assurer le déve- loppement, .^ussi verrons-nous que le meilleur ninyon de combattre lamala- die est de priver, d'une fa^on absolue, les semences de germes infectieux. Dégâts causés par le Charbon. On trouve, môme dans les cultures les mieux tenues d'Avoine et d'Orge, çà et \h quelques épis charbonnés : dans ces conditions les dégâts sont insignifiants. Mais, il peut se faire qu'il existe 20 à 80 pour cent, et môme plus, d'épis atteints : les pertes sont alors considérables. Bien que l'ingestion, même en grande quantité, do spores charbonneuses ne semble nuire ni à l'homme ni aux animaux, il convient, lorsque l'on convertit en farine du grain mélangé de poudre noire, d'opérer un lavage soigné, afin que le produit ne soit pas noirci par une trop forte propor- tion de spores. Conditions qui agissent sur l'iniensité du Charbon. Les facteurs suivants influent sur l'intensité de la maladie. 1° Variété cultivée. — La variété cultivée a beaucoup moins d'influence que pour les rouilles. Toutes les avoines et les orges semblent être atteintes de la même façon. Pour le Froment, on croit avoir remarqué que les blés de mars sont pins exposés que les blés d'hiver; les variétés inerraes, que les variétés barbues. Le blé de Pologne et l'Épeautre sont souvent indemnes. 2° Sol. ~ Les sols riches, compactes et humides, sont favorables à la maladie : on connaît des cas où le drainage a fait disparaître cette dernière. 3° Époque rhi semis ; engrais appliques. — Les serais hâtifs, en automne, donnant des plantes très vigoureuses, qui traversent rapidement la période pendant laquelle l'infection est possible, sont recommandables. Nous savons comment les fumiers frais favorisent, au plus haut point, l'établissement de la maladie. En général, les fumures très riches en azote assimilable y prédisposent également. 4" Conditions météorologiques de Vannée. — Elles n'ont qu'une influence peu notable et encore mal définie; cependant un automne humide favo- rable à la germination et au développement des spores, augmente les dangers d'infection des jeunes emblavures. 5» Succession des cultures. — Bien que les spores contenues dans le sol ne constituent pas, comme nous l'avons dit, les moyens ordinaires de perpétuation du champignon, il n'en est pas moins prudent de ne pas faire suivre une céréale fortement charbonnée, à un court intervalle, d'une culture de la même espèce. Rien n'empêche d'en cultiver une autre car il est bien prouvé aujourd'hui que les spores du charbon de l'Avoine CHAMPIGNONS 35 sont incapables de provoquer la maladie sur l'Orge et le Froment de même que YUst. Tritici ne peut infecter des jeunes plantules d'Orge ou •d'Avoine. Traitement du Charbon. Nous venons d'indiquer les facteurs qui interviennent dans la perpétuation du charbon ; il est facile d'en déduire les conditions ■culturales dans lesquelles il faut se placer, pour éviter cette dernière. Mais ce ne sont là que des palliatifs et le seul moyen d'empêcher Vapparition de la maladie est l'emploi, pour les semailles, d'un grain rigou- reusement débarrassé de tout germe charbonneux. Les moyens d'arriver à ce résultat sont divers : 1° Emploi d'antiseptiques. — Sulfatage des semences. — Les premiers •essais de stérilisation des graines, contre les maladies charbonneuses, datent de très longtemps. La chaux, la lessive de soude, le sulfate de soude, ont été successive- ment préconisés, mais ils constituent des agents peu efficaces ; aussi no nous appesantirons-nous pas sur leur emploi, pour ne considérer que le procédé le plus important, connu sous le nom de sulfatage, ou aussi de dtaidage des semences. Cette pratique, préconisée par le professeur allemand Kiihn, consiste à faire tremper ces dernières pendant 12 à 15 heures, dans une solution obtenue en dissolvant un demi-kilog. de sulfate do cuivre ou couperose bleue, dans 100 litres d'eau. On opère dans un cuvier en bois et l'on se sert d'une quantité de liquide cuprique telle que les grains restent bien immergés, même après gonflement. On remue activement le grain et l'on enlève soigneusement les impuretés et les faux grains qui surnagent. Après 12 à 15 heures de contact, le grain est retiré et immergé immé- diatement dans un lait de chaux, préparé à raison de 6 kg. de bonne chaux bien cuite et de 110 litres d'eau. On y maintient la graine, pendant 5 minutes, en l'agitant sans cesse, après quoi elle est retirée et mise à sécher sur une aire de grange bien propre. Les semailles doivent avoir lieu le plus tôt possible après le sulfatage; ■24 heures au plus. On aura soin d'employer, po.ur le transport des graines aux champs, •des sacs préalablement trempés dans la solution cuivrique et séchés. Ce procédé est excellent; il permet de débarrasser silrement le grain •des spores du charbon et d'une autre affection, plus redoutable encore dans nos régions, la carie. Mais il présente l'inconvénient de diminuer, d'une façon souvent fort sensible, le pouvoir germinatif des semences. C'est surtout le grain battu à la machine, toujours un peu froissé, qui souffre du tra'itement au sulfate de cuivre; aussi faut-il pour ce dernier réduire la durée du contact à 10 heures. 3G MALADIES DES PLANTES CULTIVEES 2o Emploi lie l'eau cJuiiule. Los spores du clmrbon ot do la carie résistent, à sec, à do très hautes toinpératuros (jusque 120"); mais, dans un milieu saturé d'Iiumidité et dans l'eau, elles succombent à des températures beaucoup i)ius l)assos. C'est ainsi que les spores du charbon sont rapidement tuées dans do l'eau ciiauffée à 53" h Si". Les grainos do céréales, on rovancho, ne subissent aucun préjudice àOtreexposoes à cette température pendant quolquosniinutos. Se basant sur ces faits, un agronome danois, Jensen, a préconisé l'emploi do l'eau chàude pour priver les graines de céréales des spores du charbon et de la carie. Voici comniout il convient d'opérer : On dispose d'une corbeille garnie d'une toile à voile et de deux cuveaux, dans lesquels on pont immerger la corbeille. Le grain à traiter est placé dans cette dernière ot recouvert par un morceau resté libre de la toile. Les cuveaux sont partiellement remplis d'eau que l'on amène, par l'addition d'eau bouillante, à 55" pour l'Avoine et à 54° pour l'Orge. La corbeille est plongée dans l'un des récipients, retirée et immergée dans le second, pendant que l'on ramène à la température voulue, l'eau du premier, refroidie au contact du grain. La corbeille passe ainsi de l'un dos cuveaux a l'autre, pendant 5 minutes, après quoi on la plonge dans un récipient contenant de l'eau à la température ordinaire. Après refroi- di.ssement, le grain est étendu sur une aire de grange. En Araéri(iue, on a simplifié le mode opératoire de la façon suivante. La semence est placée dans un sac, que l'on immerge dans un baquet contenant do l'eau à 58'5. Après cinq minutes, on constate la température; si elle n'est pas descendue en dessous de 53°, on retire les graines ; dans le cas contraire, on les laisse encore quelques minutes. Le procédé à l'eau chaude a subi le conti'ôle de la pratique dans divers pays, et, partout, il s'est révélé comme très efflcace, surtout pour le char- bon. Au surplus il présente, sur l'ancienne méthode au sulfate de cuivre, quelques avantages sérieux. Comme nous l'avons dit, le traitement cuivrique des semonces diminue leur pouvoir gorminatif. De plus, le sulfatage retarde manifestement la germination et diminue la vitalité de l'embryon- Au contraire, le trempage dans l'eau chaude ne nuit aucunement à la faculté germinative et, en outre, agit très favorablement, en hâtant la germination. L'expérimentateur américain, Arthur, a représenté d'une façon sugges- tive l'action comparée du sulfatage et du traitement à l'eau chaude par la flg. 15 — qui montre des plantules d'Avoine de 15 jours, provenant : Fig. 15. PlantlUe d'avoine de 15 jours, provenant : a. d'un grain sulfaté. h. — — non traité. c. — — traité à l'eau chaude. I CHAMPIGNONS 37 « d'un grain sulfaté, h d'un grain non traité, c d'un grain traité par l'eau chaude. D'après le même auteur, l'action bienfaisante du trempage se fait sentir pendant toute la durée de la végétation et se manifeste par une augmentation notable de la récolte, comparée à celle de parcelles témoins, issues de graines non traitées. Un autre avantage de la nouvelle méthode, est qu'elle ne nécessite pas des semailles immédiates, que rendent parfois difficiles les conditions météorologiques ; les graines peuvent être traitées à l'avance sans aucun inconvénient, pour autant qu'elles soient conservées dans un endroit propre, où elles ne risquent pas de se réinfecter de spores charbonneuses. L'épandage de la graine, notamment, à l'aide des semoirs mécaniques, est plus aisé qu'avec les grains chaulés. Enfin, au point de vue de la simplicité de l'opération, du matériel mis en œuvre, et de l'économie, le trempage est incontestablement supérieur. En revanche, le sulfatage présente sur le traitement à l'eau chaude, l'avantage d'agir, non seulement en détruisant les spores adhérentes au grain, mais encore, dans le sol, celles qui se trouveraient au voisi- nage de ce dernier. Le sulfate de cuivre diffuse et tue, dans un certain rayon, les sporidies qui, sans cela, auraient pu infecter les jeunes plantules. Cet avantage n'existe donc que dans les sols ayant porté précédem- ment une récolte fortement charbonneuse; dans ce cas, le sulfatage est l'i préconiser. Lorsqu'il s'agit simplement de priver des semences de germes charbon- neux, le traitement à l'eau chaude doit être préféré. CHARBON DE I.A TIGE DU S»EIGI.E. Urocystis occulta (Wallr.) Raben. Le Seigle n'est que très rarement atteint par le charbon proprement dit, produit par un Ustilago voisin des précédents, V Ustilngo secalis Rab. Los épis atteints ne présentent, à première vue, rien d'anormal ; le grain est seulement plus court, difforme et rempli d'une poussière brune, formée par les spores. Mais le Seigle est beaucoup plus fréquemment attaqué par une autre Ustilaginée, ï Urocystis occulta, qui produit sur les chaumes de longues stries, d'abord blanches, mais qui deviennent noires par la maturation des spores dont elles sont constituées. La maladie apparaît ordinairement, do bonne heure en été, à la base •des tiges et empêche la formation de l'épi. Quand ceux-ci se produisent, les glunies o,t les organes floraux sont détruits et remplacés par la pous- sière noire des spores. 38 MA LAI II KS DKS l'J.ANTES CULTIVÉES Ces ?pores frormcnt dans leau et produisont dos sporidies d'une fornio très particulière, qui ;>ont le point de départ do l'infection de jeunes plantulos do la céréale. Ce cliampiij'ndn, (lui s'observe exooptionnollement sur le P'ronicnt, rOiiro. le Paturin, est pou donuna.uoable et l'on n'a pas recherché jusqu'ici, les moyens de le combattre. CII.%KUOi\ l>ir .^lAIS. Usiil(i(/o Mui/ilis (D.C.) Corda. Chez le Maïs, le charbon s'attaque no.i seulement aux organes floraux mais appa- raît aussi sur la tige, sous l'aspect de tumeurs plus ou moins volumineuses. Sous l'action de l'Ustilago, l'épi femelle se transforme en une niasse, d'abord blan- chiUro, qui devient noire et informe. Quel- quefois, il se forme, dans une pai-tie d» l'intlorescence, dos graines saines en appa- rence, mais remplies de spores (tlg. 16). Les fleurs mâles sont aussi atteintes, tout au moins partiellement. Sur la tige, les tumeurs se forment le long de l'axo ou bien à l'insertion de l'épi, sur ce dernier ; dans ce cas, elles engendrent des torsions qui donnent à la. plante l'aspect le plus bizarre. Le mode de développement du charbon du Maïs offre beaucoup d'ana- logie avec celui du charbon des céréales. La masse noire se résoud en spores qui donnent, par leur germination, un promycélium portant des sporidies, ou des formes-levures, suivant la richesse du milieu nutritif. L'infection peut s'effectuer ici, contrairement à ce qui a lieu pour VUstilngo Trifici, par tous les organes de la plantule, pourvu que celle- ci soit sufflsamment jeune. L' Ustilago Maydis occasionne très peu de dommages dans nos régions, où le Maïs est cultivé exclusivement comme fourrage, et où la récolte s'effectue avant l'apparition des épis. Mais, dans les contrées plus tempérées, durant les années humides et particulièrement dans les cultures irriguées, il cause parfois de grandes pertes. A l'inverse de ce qui se produit pour le charbon de nos céréales, ce 110 sont pas ici les grains de semis qui constituent les principaux agents Fig. 16. Épi de Maïs atteint par le char bon. CHAMPltJNONS 39 de propagation do la maladie. Dos expériences montrent, en effet, qu'en saupoudrant de spores les semences, on n'augmente pas sensiblement la proportion d'individus malades. Ce seraient les spores conservés dans le sol et celles que transportent les pailles et les fumiers, qui donneraient surtout naissance à la maladie. Aussi le moyen le plus sûr d'arrêter la propagation de cette dernière est d'arracher et de brûler soigneusement les pieds atteints, si possible, avant la maturation des spores. Pour les mômes raisons, le traitement des semences ne donne pas de bons résultats. CHARBOY DU MII.I.ET ET DU SOKOHO. Ustilago Panici-tniliacei (Pors.) Winter et UstUaqo So))/hi (Link) Pass. Le Millet et le Sorgho sont sujets à contracter des affections char- bonneuses dues à deux Ustilaginées, très voisines do la précédente. Toutes deux sont très dommagcable's et compromettent sérieusement les récoltes. CHARBON DE 1.'0IG«Î01^. Urocystis Cepulae Frost. Le charbon de l'Oignon apparaît sous l'aspect de taches noires, à, dif- férentes hauteurs, sur la première et la seconde feuillo; bientôt se pro- duisent, longitudinalement, des fissures d'où s'échappe la poussière noiie des spores. Le plus souvent, les plantes atteintes succombent rapidement avant la formation des bulbes. Parfois cependant, la maladie n'est pas aussi destructive et ces derniers peuvent se former, mais sont totalement envahis par la fructification du champignon, qui les transforme en une masse noire, pulvérulente. Traitement : éviter de cultiver l'Oignon dans un sol infecté de spores. CARIE DES CEREAI.es. Tilletia Tritici (Bjerk.) Wint. et Tilletia levis Klihn. La redoutable maladie du Froment connue sous le nom de carie, hareng, est due à deux champignons très voisins, que nous confondrons dans cette étude. Ils s'attaquent aux différents froments, fréquemment à l'Epeautre. 40 MALADIKS DES n.ANl'KS (TI/IIVÉES Qiiolqiios osp6res du niAnio conro oecasionnont la carie sur lo Roi<;lo et t^iir un certain nombre de graïuinéet; sauvages et des prairies, notaïunicnt les Bromes et les Agrostis. / / Voici les caractères que présente le Froment atteint à l'époque de la floraison. L'aspect général do la plante no diffère guère de celui d'un individu sain, à première vue; mais un examen plus attentif fait re- connaître les particularités suivantes: les tiges sont plus hautes, bien que souvent un peu plus grêles; de même que les feuilles, elles sont d'un vert-bleu foncé qui semble dénoter une vigueur toute particulière. Mais, le développement s'arrétant plus tôt que dans les Fig. 17. plantes saines, il en résulte que les pieds malades Cane du Kroment n'atteignent pas les dimensions de cesdernières. b, coupe de deux crains Les cliaumes sc dessèchent prématurément et remplis de spores fuligineuses. , . . , ,, ^ , . j. •^■ les épis prennent 1 aspect de la maturité. Toute la plante acquiert alors une teinte particulière, mélange indéfi- nissable de rouge pale, de jaune et de violacé, qui contraste nettement avec le blond franc des pieds sains. L'épi, au lieu d'être incliné comme cela a toujours lieu quand il est bien rempli, reste dressé verticalement, gnlce à sa légèreté. Il est ii régu- lier, souvent incomplet, les épillets sont plus détachés, les glumes et les barbes, quand elles existent, sont irrégulièrement déjetées (flg. 17). Les grains sont courts, très arrondis, leur couleur est terne, ils n'ont pas le brillant des grains sains. Ils cèdent, avec la plus grande facilité sous la pression des doigts et sc montrent remplis d'une substance noiro qui exlirtle une odeur très caractéristi(iuo de poisson pouiri. Cette poussière est constituée essentiellement par les spores du cham- pignon (|ui différent notablement au microscope de celles du charbon. Elles sont plus grosses et couvertes de petites pointes arrondies. Lo mode d'existence du champignon de la carie offre beaucoup d'ana- logies avec celui de VUsfilago. Placées dans des conditions favorables d'humidité et de chaleur, les spores germent; leur épaisse membrane se fend en un point et laisse passer un boyau germinatif ou promycélium, qui donne bientôt naissance à une couronne de sporidies filiformes, très souvent réunies par deux, par un petit filament transversal et affectant alors la forme d'un H (fig. 18). Ces sporidies, à leur tour, en produisent d'autres secondaires ou spoii- dioles, en forme de faucilles. Ce sont ces deux derniers organes qui servent à la dissémination du parasite. L'infection a lieu, comme pour le charbon, sur les plantules très jeunes CHAMPIGNONS 41 •où le mycélium s'établit, croit, se multiplie eu même temps que l'hôte jusqu'à la floraison de ce dernier. A cette époque il se localise dans l'ovaire, où il produit ses spores de la façon que nous avons indiquée. Ce sont ici, avant tout, les semences qui causent l'apparition de la maladie sur les jeunes récoltes. Aussi faut-il veiller soigneusement à les débar- rasser de tous les germes qu'elles portent. Pour les procédés à employer dans ce but nous- renvoyons à ce qui a été dit à propos du charbon. Nous ferons remarquer toutefois que certains auteurs partisans du procédé à l'eau chaude, comme moyen de lutte contre le charbon, ne le préconisent pas pour la carie et lui préfèrent le traitement ancien au sulfate de cuivre. Tout ce qui a été dit des facteurs qui influent sur l'intensité du charbon, est applicable h la carie; leur action, sur cette dernière, est parallèle. La carie est, sans contredit, la maladie la plus grave qui atteigne le ?>oment. Avant la connaissance du traitement au sulfate de cuivre, elle était très fréquente et occasionnait des pertes immenses à l'agriculture. Dans des cultures négligées, ou a constaté jusque 75 "/o d'épis cariés. Le pain fait avec du froment carié est noirâtre, présente une odeur et un goût désagréables, sa consommation n'est pas sans dangers. Les batteurs en grange qui respirent l'air dans lequel voltigent des poussières de carie éprouvent des irritations aux yeux et aux voies aériennes, suivies généralement d'une forte oppression. Fig. is. a. Germination d'une spore 'de carie en un promyeéliura portant une courunne de ■sporldies; 6. Germination directe d'une fpoiidie; c. Sporide g'ermant en un itube portant une sporidiole. d. Germination d'une spo- ridiole. :»iAi.ADiE €1iarbo^.\eii!^ï: i>e la betterave. Œdomyces leproides Trabut. Cette affection observée pour la preniière fois en Algérie l'a été depuis dans le Brabant hollandais. Les racines atteintes par ce parasite présentent, surtout vers le collet, aIc grosses tubérosités charnues, raammolonnées, à surface sillonnée, de coloration d'abord normale puis gris-noirâtre (fig. 19). 4-2 MAI.AIilKS DKS l'I.AN TKS CULTIVKES Los tubéro:>itLs imlros inontreiit on coupe, au milieu (1 un piuonchyme blanc, des taches brunes qui sont autant d'aggluiut'rats de spores. Conservées en tas ou en silos, les betteraves chancreuse* ;}> poui rissent rapidement; leur consommation ne doit pas < être sans dangers pour les animaux. Les mesures à prendre contre cette affection sont les suivantes : 1° Brûler soigneu.- Cryptogames, les Algues. Beaucoup sont, comme ces dernières, aquatiques, soit pendant toute la durée, soit pendant une période de leur existence. Les Phycomycètes possèdent, pour la plupart, deux modes de repro- duction. L'un par spores produites à l'intérieur d'organes spéciaux ou spo- ranges] fréquemment ces spores sont munies de cils et se meuvent dans l'eau; elles portent alors le nom de zoospores. A côté de ce mode de reproduction asexué, s'en trouve souvent un autre dans lequel intervient l'union do deux éléments de sexe différent : une fécondation. Ou appelle œuf ou oospore, le fruit résultant de cette fécondation. Ordinairement les oospores sont entourées d'une membrane épaisse, et capable de résister à une longue période de repos et de dessiccation; on les appelle aussi, grâce à ce fait, spores durables. Les spores asexuées sont, au contraii'e, très sensibles aux mauvaise» conditions du milieu et servent uniquement à la propagation directe du champignon. Les Phycomycètes sont extrêmement nombreux et représentent les types; physiologiques les plus variés, depuis les saprophytes purs (Moisissures, Mucorinées) jusqu'aux parasites les plus absolus {Peronosfora). Ils renferm3;it, notamment, les familles suivantes : Saprole'gniees : champignons aquatiques se nourrissant de cadavres d'insectes, de poissons, etc.; CHAMPIGNONS 4)>' Entomophthorées : parasites d'insectes ; Mucorinées : pour la plupart saprophytes ; des moisissures très- communes {Mncor) font partie do ce groupe ; Pâ-onosporéts '• ce dernier groupe seul nous intôres^'e; il compte toute.-, espèces parasites, parmi lesquelles se trouvent les enuomis les plii&- redoutables de nos plantes cultivées. IHAI.ADIE I>E I.A POMME I>E TERRE. Phytophtliora infcsfans (Mont.) Do Bary. De toutes les affections cryptogamiques de nos plantes cultivées, la. " maladie , de la Pomme de terre est, sans contredit, la plus redou- table, celle qui occasionne à l'agriculture do nos régions les pertes les plus considérables. Son apparition, sa propagation, ont eu des conséquences économiques- extrêmement graves, surtout pour les populations, encore trop nombreuses aujourd'hui, qui font de la Pomme de terre la base de leur alimentation.- C'est à l'Amérique que nous sommes redevables de ce fléau, comme de tant d'autres maladies (Phylloxéra, Oidmm de la Vigne). Le Phytoplithora sévit depuis un temps immémorial dans la patrie de la Pomme de terre où la maladie qu'il produit est connue sous le nom de Casaqin. De l'Amérique du Sud, la terrible affection se propagea aux États-Unis^ où elle apparut, pour la première fois, en 18i3, et au Canada, l'année- suivante. Dès 1843, feu le professeur Morren observait, sur ditïérents points de- la Belgique, une maladie de la Pomme de terre qu'il appela " gangrène humide ,, et qui n'est probablement autre que le Phytoplithora. Mais ce n'est qu'en 1845, que la maladie prit en Europe une extension considérable. Du mois de juillet au mois d'octobre de cette année, elle- fut signalée successivement en France, en Belgique, en Hollande, dans- toute l'Allemagne, le Danemark, la Russie et l'Angleterre. Pendant les premières années, après son apparition, la maladie fut extrêmement préjudiciable, compromettant la récolte en grande partie,, ou la frappant même d'une destruction complète. Les Flandres belges furent particulièrement éprouvées. Mais nulle part, la maladie n'eut des conséquences aussi désastreuses- qu'en Irlande, où elle détermina une affreuse famine. Une épidémie- typhoïde vint encore ajouter ses ravages à ceux de cette dernière' et décimer la population, qui dut cheicher dans l'émigration le moyea d'échapper à ces maux. 44 :M.\I,.\IMK.S DKS l'I.ANTKS CULTIVEES Depuis lors, la maladie a hcureusoiuoiit perdu iiutableinent do son îicuité, et ses ravages se sont limités aux années pluvieuses, extrôme- niont favorables, comme nous allons le voir, h son extension. Dès l'apparition de la maladie de la Pomme de terre, on avait observé» sur les plantes attaquées, une sorte de moisissure que des recherclies ultérieures ont fait connaître en détail, dans son mode de vie et de reproduction. Au début, on n'était pas d'accord pour reconnaître, dans le champignon, la cause déterminante de la maladie, que d'aucuns attribuaient à une dégénérescence de la Pomme de terre due à une culture prolongée ou à jtophi}tnr:i infestons: Développement de la maladie. #^m La maladie apparaît en juillet, plus ra- rement en août, sous l'aspect de taches jaunes sur les feuilles qui se montrent, en ces points, couvertes, en dessous, d'un duvet blanchâtre, lin et peu visible, con- stitué par les fructifications du champi- gnon. Ces taches deviennent brunes puis noires, s'étendent et finissent par se con- fondre de telle sorte que les feuilles en- tièrement noires meurent et se dessèchent rapidement. Les pétioles et enfin les tiges subissent le môme sort; ces dernières pourrissent et tombent sur le sol. La maladie se propage avec une ex- trême rapidité, lorsque les conditions sont favorables. C'est pendant les journées chaudes et orageuses des canicules, que le champignon poursuit avec rapidité sa marche envahissante. Les plantations les plus florissantes peuvent être dévastées en quelques jours; elles exhalent alors une odeur particulière, bien connue, qui devient bientôt pénétrante et fétide. Une coupe faite à travers une feuille attaquée, montre des filaments répandus dans le parenchyme foliaire, particulièrement vers la face infé- rieure, s'insinuant entre les cellules et y enfonçant des suçoirs renflés KS IM.ANTKS (LT/nVÉES ravages du champignon ot provoque ce qu'on a appelé la poittriture Il it m ide. Parfois cepeiulant, la désoigaiiisatlon ne va pas aus'si loin et le cham- pignon se localise, l'orme, dans la masse charnue, des chancres durs qui ne s'étendent plus. Ces pommes de terre chancreusos ne peuvent plus être consommées, car les parties atteintes résistent h la cuisson, restent dures, coriaces •et anu'^res. On voit que l'action nuisible du FJiytophthora de la Pomme do terre «'exerce de deux manières : 1° en détruisant les feuilles et entravant, par ce fait, l'ciaboratiori des produits de réserve et l'accroisseraeut des lubercules; 2° en infectant ces derniers et en les détruisant plus ou moins complètement. C'est par les tubercules malades que s'opère, le plus souvent, la trans- mission de la maladie d'une année à l'autre. Accumulés en tas pour passer l'hiver, ils s'infectent mutuellement et transportés comme semences dans les champs, l'année suivante, ils devien- nent de véritables foyers d'où la maladie s'étend rapidement. Il parait, on effet, prouvé que le mycélium du champignon peut, lor.squc les conditions sont favorables, passer dans les jeunes pousses, dans les feuilles et y produire des spores, de la façon indiquée plus haut. L'hivernage et la conservation du champignon se font donc dans les tubercules. Le Fliijtopldhom ne produit pas de spores durables. Influence de la variété. On sait, depuis fort longtemps, que les différentes variétés de pommes de terre sont loin d'être également sujettes à la maladie. En général, les variétés blanches sont plus facilement infectées, gr^ce à leur peau mince et délicate, tandis que les rouges, à épiderrae épais, sont plus résistantes. Les variétés hâtives, qui mûrissent avant l'époque où la maladie fait habituellement son apparition, restent le plus souvent indemnes, si ce n'est dans les années exceptionnellement pluvieuses. Les variétés anciennes, perpétuées depuis de longues années, uniquement par voie de bouturage (sans production de fleuis et de graines, exclusivement par tubercule.s), subissent une dégénérescence qui diminue leur résistance à la maladie. Aussi recommande-t-on de recourir plus souvent au semis pour multiplier la Pomme de terre. On a, d'autre part, de cette façon la chance de gagner des variétés nouvelles. Il faut malheureusement, par ce procédé, deux et même trois ans pour obtenir des tubercules ayant les dimensions normales. CHAMPKiNONS 47 Traitement de la maladie de la Pomme de terre. La eoniiaissan;-e du cycle dïvo'.ution du parasite nous fournit d'excol- Icntes indications pour on combattre l'extension. 1° Triage rigoureux des tubercules de serais. C'est, comme nous l'avons vu, par les tubercules malades que se fait la conservation de la maladie ; aussi convient-il de n'employer à la plantation qiu3 des pommes do terre rigoureusement saines. Rationnollemont le triage doit s'effectuer avant la mise en tas car les labercules malades peuvent très bien contaminer les sains avec lesquels ils sont en contact. Pour être sûr de n'employer, pour la plantation, que des tubercules rigoureusement dépourvus du mycélium parasitaire, Jensen propose de les <>xposer, pendant 3 à 4 heures, dans une étuvo à une température de 40°, qui suffirait à le détruire sûrement sans nuire à la vitalité de la Pomme de terre. £o Destruction des fanes. — Effeuillage. Il est d'usage, dans beaucoup de régions, de détruire par le feu les^ fanes de la Pomme de terre après la récolte. Cette opération n'est d'aucun effet au point do vue de la lutte contre la maladie. En effet elle a pour résultat de détruire des spores qui n'auraient pas résisté à Tliiver (comme il l'a été dit, le Ph. infestans ne produit pas de spores durables). Pour avoir quelque efficacité elle doit être pratiquée avant la récolte, de manière que les tubercules ne soient pas exposés à être ensemencés de germes qui pourraient évoluer pendant la conservation en tas. On a songé également à couper les fanes vertes beaucoup plus tôt, au moment de l'apparition des premiers symptômes de la maladie, h prati- quer ce qu'on appelle l'effeuillage. L'infection dos tubercules ayant lieu par les sporanges enlevés aux parties aériennes par les pluies, on se disait qu'en coupant ces dernières on éviterait la contamination de la récolte. Seulement en enlevant les feuilles on supprime en elles les organes qui élaborent les réserves, l'amidon, et l'on arrête la croissance des tubercules. Aussi a-t-on renoncé à cette pratique. 3" Buttage Jensen. Dans le but de soustraire les tubercules à l'infection, l'agronome Jensen a proposé de coucher latéralement les tiges de la Pomme de terre, de manière que les pluies n'apportent les spores qu'au delà de la partie >du sol occupée par les tubercules. Il arrive à ce résultat par un fort buttage unilatéral. Des essais nombreux ont montré que ce procédé, tout en diminuant 48 M M.Al'IKS HES plantes cn.TlVKKS d'une faroii très notable la propurtiun do tuhorculos nialadcs, n'est pas Ji- recommandcf. La prati(|iio du buttaire n'onipôclio, en aucune faron, la destruction dos fouilles parle parasite. D'autre part, l'action directe du soleil sur le talus dégarni et la forte pente de colui-ci provoquent la dessiccation et la mort d'un certain nombre de tubercules. Ces deux causes réunissent leurs effets^ pour diminuor notablement la récolte. i" Emploi do fongicides. On voit que tous ces moyens indirects sont d'une efficacité très- prublomatique ; seule, la destruction directedu champignon, sur les feuilles malades, donne de bons résultats. On a assayé, dans ce but, des substances très diverses. Le sublimé corrosif, l'arséniate de potasse, à doses bien déterminées, tuent le para- site sans nuire trop à la Pomme de terre, mais leur emploi est coûteux, et leur toxicité non sans danger ; le plâtre, la chaux, le soufre sont sans action. Les sels de fer sont peu énergiques tandis que les sels de cuivre don- nent d'excellents résultats ; malheureusement, employés seuls, ils sont corrosifs et altèrent les parties tendres ; c'est pourquoi on les associe à la chaux, avec laquelle ils constituent les bouillies cupriques qui jouent actuellement un rôle si important dans la lutte contre les parasites crypto- gamiques. Bouillies cupriques- — Bouillie bordelaise. De tous les agents préconisés contre la maladie de la Pomme de terre, les bouillies cupriques et, en particulier la bouiliie bordelaise, due au professeur Millardet de Bordeaux, constituent le remède de beaucoup le plus efficace. L'emploi de la bouillie bordelaise a donné les résultats les plus encou- rageants et l'on ne saurait trop insister sur les profits que ferait réaliser l'application méthodique de ce traitement qui, malgré les efforts persévé- rants des agronomes officiels, n'est pas encore suffisamment connu et apprécié des cultivateurs. Composition. — Préparation de la boicillie bordelaise. 'Voici comment il convient de préparer la bouillie bordelaise, d'après les instructions données aux agronomes de l'État par l'Inspecteur général de l'Agriculture. ( 100 litres d'eau. Bouillie bordelaise \ 1,5 kilog. chaux grasse. ( 2 kilog. sulfate de cuivre. CHAMPIGNONS 49* Le sulfate de cuivre, préalableiueut concassé, est dissous dans 90 litres d'eau contenus dans un récipient en bois. La chaux vive, placée dans un panier, est plongée pendant • une ou deux minutes, dans l'eau pure, puis étendue sur une aire propre où elle se délite rapidement. La chaux éteinte et soigneusement tamisée est ajoutée, petit à petit, à, 10 litres d'eau. Le lait de chaux ainsi obtenu est mélangé à la solution cuprique. Il se forme, après quelque temps, un dépôt bleu au fond du récipient et le liquide qui surnage doit être limpide et incolore. Si le liquide reste coloré, on ajoute à la masse un excès de lait de chaux, de manière à obtenir la transformation complète du sulfate de cuivre en hydrate d'oxyde de cuivre. On a proposé diverses modifications à la préparation de la bouillie bordelaise, dans le but d'augmenter sa force d'adhérence au feuillage de la Pomme de terre. La mixture suivante a été expérimentée, avec beaucoup de succès, par Petermann, h la Station agronomique de Gerabloux. Pour un hectare : Eau 2.500 litres. Mélasse 50 kilogrammes. Chaux en pâte molle ... 100 kilogrammes. Sulfate de cuivre 50 kilogrammes. La chaux et la mélasse sont délayées d'abord avec les 4/5 de l'eau totale, mélange auquel on ajoute le sulfate de cuivre dissous, à part, dans le restant de l'eau. La mélasse donne au composé une viscosité qui assure une adhérence aux feuilles plus intime et plus prolongée. Mode d'application. La bouillie bordelaise s'emploie, par aspersion, à l'aide d'appareils *;péciaux, appelés pulvérisateurs. Il existe actuellement déjà un grand nombre de ces instruments. Ils doivent répondre aux deux conditions suivantes : 1° Pulvériser avec force le liquide en un brouillard fin ; 2° Être d'un transport commode et d'un maniement aisé. Les pulvérisateurs consistent ordinairement en un récipient porté on hotte, contenant la bouillie cuprique, sur lequel est fixée une petite pompe- mue par un levier qu'actionne la maifl gauche de l'opérateur tandis que la droite dirige la lance d'aspersion. 11 en existe aussi, de grandes dimensions, montés sur roues et traînés, par un cheval. Les pulvérisateurs pour pommes de terre ont la lance terminée par un ajutage qui partage le liquide d'aspersion en deux ou quatre jets, ce qui permet d'arroser, à la fois, quatre à six rangées de plantes. Cet ajutage 50 MAI.AI'IKS I.KS l'LANTKS CULTIVÉES sova construit do telk' fuvon quo l'aspersion porte surtout sur la fac& inférieure dos fouilles. La quantité de bouillie bordelaise h répandre par hectare varie, comme- nous allons le voir, d'aprôs le nombre d'applications, mais est, on géné- ral, de 20 à 25 hectolitres. Époque à laquelle il convient iVopcrer le tvaiicment. La réussite du traitement dépend, en grande partie, de l'époque tV laquelle il est effectué. 11 y a deux favons d'employer la bouillie bordelaise : avant l'apparition de la maladie ou prcventivement, ou bien immédiatement après ou cnrlus considérable. Sulfosteatite cuprique. La sulfosteatite cuprique est une poudre extrêmement fine formée de talc et de sulfate do cuivre et dont l'emploi a donné de bons résultats dans le traitement de différentes affections cryptogamiques. Millardet l'a utilisée avantageusement contre la maladie de la Pomme do terre. Il fait toutefois remarquer qu'elle a une action plus corrosivo sur les feuilles que la bouillie bordelaise notamment lorsque survient une pluie après l'application. Cette dernière s'effectue à l'aide de soufflets analogues à ceux que nous verrous employer pour la pratique du soufrage. Action des sels cupriques sur la végétation. L'action des composés cuivriques sur la végétation peut être envisagée sous plusieurs aspects différents : 1" Action directe sur les feuilles. 2° Action directe dans le sol, sur les ra^nnes. 3° Action indirecte sur les éléments du sol. Les sels cuivriques, à la dose où ils sont employés pour combattre la maladie de la Pomme de terre, sont nuisibles aux jeunes feuilles, encore tendres, dont ils peuvent provoquer la brûlure et le dessèchement. Sur les organes adultes, leur action est toute différente; non seulement ils ne nuisent plus mais, d'après plusieurs expérimentateurs, ils exerce- ^raient une excitation favorable à la végétation. Les feuilles traitées seraient d'un vert plus intense, et plus épaisses, 62 MALADIES DKS TLAXTËS CULTIVÉES la clilorophyllc s'y trouvant on plus prando quantité, d'où une augmen- tation notable de leur activité fonctionnelle. On a remarqué, en effet, que des plantations non traitées fournissaient souvent une récolte inférieure à celle de cultures aspergées de composés cuivriques, bien «luo la maladie n'ait apparu ni dans l'une ni dans l'axitro. On s'est demandé également ce qu'il résulterait de la pénétration dans le sol, à la suite du lavage parles pluies des fanes traitées, de quantités notables de composés cuivriques. 11 a été reconnu que la présence de sulfate de cuivre dans le sol pro- voque l'entraînement dans le sous-sol d'une certaine quantité de chaux, de magnésie et de potasse, tous éléments iitiles h la végétation ; elle provoquerait donc une diminution de fertilité de la couche arable super- ficielle. Toutefois, ces inconvénients n'existeraient que pour les sols pauvres en chaux; dans les terres suffisamment pourvues de cet élément, on peut considérer l'action des sels de cuivre sur la fertihté comme nulle. Quant à l'influence que pourraient avoir ces mêmes sels sur les racines des plantes cultivées, on sait que le sol retient avec énergie ces sub- stances et ne les abandonne qu'en minime quantité aux organes absorbants des végétaux. Les composés cuivriques n'ont donc aucune chance de passer dans l'organisme végétal en proportion telle que ce dernier puisse avoir à en souffrir. Innocuité, pour l'homme, et les animaux, du produit des cultures traitées. Les racines n'absorbant que des quantités insignifiantes de sels cui- vrique.^j, il en résulte que ces derniers ne sauraient s'accumuler dans les tubercules. Des pommes de terre cultivées dans un sol ayant reçu la quantité énorme d'un kilog. de sulfate de cuivre par mètre carré, ne renfer- maient que 0.00207 pour cent de leur matière sèche en cuivre. Les sels de ce dernier corps ne constituent d'ailleurs pas, pour l'homme et les animaux, des poisons bien actifs. L'homme peut supporter sans inconvénient O.I gr. de cuivre par jour et les animaux consomment, sans en être incommodés, des fanes traitées aux composés cuivriques. On voit donc qu'aucune objection sérieuse ne peut être faite à l'emploi de la bouillie bordelaise contre la maladie de la Pomme de terre^ MALADIE BE LA TOMATE. Le parasite de la Pomme de terre s'attaque aussi à la Tomate. Les fouilles noircissent, se dessèchent et la récolte en fruits est très com- promise. 1 CHAMPIGNONS 53 L'aspersion à l'aido de bouillie bordelaise donne ici encore d'excellents résultats. MILDIOU DE LA VIO^E. Plasmopara viticola (Berk. et Curt. ) Bcrl. et De Toni. Il n'y a guère que 19 ans (1877), que ce redoutable parasite a été importé d'Amérique sur les vignes de France, et dès 1881, il s'était déjà propagé dans toute l'Europe. L'importance des dégâts causés par cette ma- ladie est énorme pour les régions viticoles; pour notre pays, elle est, au contraire, très minime; aussi cette affection ne nous arrêtera-t-elle pas longtomp?. Elle se manifeste par l'apparition, à la face in- férieure des feuilles, de grandes taches d'un blanc sale, constituées par de patits arbuscules couverts de spores; en même temps, la face supérieure revêt une coloration rouge ou jaune. Les taches s'étendent, envahissent la feuille entière, qui noircit et se dessèche. Dans les fouilles ainsi tuées par le parasite, on observe dos corps assez gros, à membrane épaisse et rugueuse : ce sont les spores durables, organes de conservation à la faveur desquels le champignon se conserve jusqu'à l'année suivante. Lorsque les grappes sont atteintes de bonne heure, le parasite provo- que la coulure des fleurs et la dessication des jeunes fruits. Si l'infection a été tardive, les raisins se couvrent de taches sombres, se rident, se raccornissent et se dessèchent. Les effets de la maladie sont désastreux. Les plus souvent le raisin ne se forme pas ; quand il atteint un certain développement, il mtïrit mal et donne un vin acide, sans bouquet ni couleur C'est contre le mildiou de la Vigne, que le professeur Millardet a utilisé, en premier lieu, le pouvoir fongicide des sels de cuivre. Aujour- d'hui, l'emploi de la bouillie bordelaise est universellement répandu dans les vignobles de la France, de l'Allemagne, etc. On pratique d'habitude une aspersion préventive, 8 ou 10 jours avant la floraison. Une seconde application est faite, quelque temps après la floraison, soit environ un mois après la première, et enfin, une troisième, après un nouveau mois d'attente. Dans les années pluvieuses, on est môme parfois obligé d'opérer une quatrième aspersion. Fig. 22. Groupe de filaments sporan- gifères du mildiou de la Vigne. n. Spores durables. 54 MAr.APlES DES PLANTES CULTIVÉES On s'est demandé s'il ne résultait aucun inconvénient de la présence sur le.> !i:rappes d'une quantité notable do sel cuivrique. Mais il est prouvé que, pendant la vinilication, le cuivre uni au tartre se dépose en presque totalité et le vin n'en renferme que dos traces insignifiantes. I>01RK1TI RK nES PLA^TUIiES Di H ETRE rhf/toplithom Cadoriim (C. et L.) Schroeter. On constate assez fréquemment, dans les futaies do Hôtre, après une année d'abondante falnéo, que les jeunes serais sont atteints par une maladie très dévastatrice. Les cotylédons se couvrent de taches noires qui s'étendent bientôt à toute la plantule. Cette dernière pourrit rapidement, si le temps est humide, et se dessèche, quand il est sec. Un mois de mai chaud et pluvieux est très favorable à l'éclosion de la maladie qui se propage avec une extrême rapidité. Les individus atteint.:- constituent de véritables foyers d'infection et il arrive que de jeunes peuplements entiers sont anéantis. La maladie ne s'attaquant qu'à la plante cotylédonairo, on peut réparer le mal par des repiquages. Le parasite apparaît aussi parfois dans les planches de semis. Il con- vient, dans ce cas, d"enlever soigneusement les plantules atteintes dès l'apparition des premiers symptômes du mal. L'aspersion à l'aide de bouillie bordelaise pourrait être essayée. Ce Phytopldhora s'attaque également à d'autres feuillus : Frêne, Robinier, Érable, ainsi qu'aux plantules de ré.-ineux de toutes espèces. PEROWOSPORA I>E I.A BETTERATE. Fcronospora Schachtii Fuck. Forme sur les feuilles, notamment celles du cœur de la Betterave, un enduit duveteux, gris-lilas, épais, qui les rend cassantes et en entrave le fonctionnement normal. Ce n'est que dans les années à été exceptionnellement humide que cette aflection est réellement dommageable. Dans ces conditions, les feuilles pourrissent et les plantes meurent rapidement. Si le temps est sec, les parties envahies sont remplacées par do jeunes feuilles; il en résulte cependant un retard dans la croissance et une diminution dans la richesse saccharine. Comme le Péronospora de la Vigne, celui de la Betterave produit, dans I CHAMPIGNONS 55 m les tissus des feuilles, des spores durables qui assurent sa conservation. Il en résulte la nécessité d'éviter, avec soin, que les feuilles malades ne soient portées ni à l'étable ni au fumier, mais brûlées sur place. On a employé avec succès, contre cette maladie, l'aspersion à l'aide d'une bouillie cuivrique formée de 3 0/0 de chaux et de 3 0/0 de sulfate do •cuivre. PKRO^Of^PORA DE I.A I^AITlfE. Bremia Lactucœ Rog. Ce champignon cause une maladie des salades très redoutée des maraîchers. Il sévit surtout sur les laitues forcées élevées en couche ; «e n'est que dans les années très humides qu'il les attaque fortement en pleine terre. On le rencontre aussi sur les Artichauts, les Chicorées, sur les Ciné- raires, composées ornementales, et sur plusieurs mauvaises herbes très communes, le Séneçon, le Chardon, le Laiteron, etc. Sur les feuilles de Salade il forme, à la face inférieure surtout, de petites touffes blanches auxquelles succèdent des taches brunes dues à la désorganisation du parenchyme. Dans les feuilles ainsi atteintes, on trouve en grande quantité des spores de conservation. On ne connaît pas encore de bon remède contre le Péronospora de la Laitue ; les feuilles très délicates de cette plante souffrent extrêmement •du contact des préparations cuivriques. 11 est naturellement à conseiller d'enlever soigneusement et de brûler "toutes les parties malades, de veiller, au repiquage, à choisir des plantes indemnes de maladie que l'on cultivera dans une terre n'ayant jamais porté de Laitue. Quelques autres Péronospora attaquent des plantes agricoles sans toutefois leur occasionner, dans les conditions habituelles, de sérieux dommages. Telles sont : Péronospora parasitica (Pers ) De Bary, sur diverses espèces de choux, le Colza, le Radis ; Péronospora ejfusa (Grev.) Raben., sur l'Épinard ; Péronospora Schleideni Ung., sur le Pavot; Péronospora trifoUorum De Bar., sur le Trèfle, la Luzerne, etc. 66 MALADIES I>KS l'LANTKS CIJ/JIVKKS RoriLi^E Bi.A]vciii<: »e:s criciffres. Cystopus candidus (Pers.) Lév. Lo Cystopus candidus forme, sur un certain nombre de Crucifères, très fréquemment sur les inflorescences de la Bourse-à-Pasteur, des amas d'un blanc éclatant, pulvérulents, qui engendrent sur les parties atteintes des déformations très caractéristiques. Cotte ronille blanche, comme on l'a appelée, s'observe également sur le Cresson, les Navets, la Caméline et sur plusieurs Crucifères orne- mentales. Une coupe faite à travers une partie attaquée, épaissie, .W^ montre les filaments végétatifs du parasite disséminés ,^0 entre les cellules de la plante nourricière et y enfonçant jMù des suçoirs analogues à ceux du Phytophthora do la ^ ■ ' " Pomme do terre, ^^^^ Vers lépiderme, se trouvent des filaments en forme de massue qui se terminent par un chapelet de spo- Fructiffcations en ranges. La masso de ces derniers fait hernie au dehors chipeiets de la g^ g^ dissémine. rouille blanche des crucifères. Çgg sporanges germent à la façon de ceux du Phi/tophthora en donnant des zoospores. Mais le tube germinatif issu de ces dernières ne peut traverser que des membranes cellulaires très minces, de telle sorte que le Cystopus ne peut infecter que de très jeunes plantules de Crucifères. Grâce à ce fait il n'y a pas de propagation directe de la maladie ; les pieds atteints restant isolés, les dommages causés sont restreints. Une espèce voisine, le Cystopus cuhiais De Bar>', produit la rouille blanche des composées. Elle est surtout fréquente sur la Scorzonère et le Salsifis. %l PYTHIUM I>e:-BARYAXU9I Hesse. Ce champignon est un ennemi redoutable, bien que rare, des plantules de diverses espèces cultivées : Betterave, Trèfle blanc. Maïs, Millet, Spargoute, Caméline, dont il détermine rapidement la pourriture. Un temps humide et chaud, un sol argileux, riche en humus, sont favorables à cette maladie pour laquelle on ne connaît encore aucun remède direct, spécifique. CHAMl'iaXOXS 57" V. Ascomycètes. Les Ascomycètes constituent un groupe de champignons à espèces extrêmement nombreuses et variées. Nous ne rencontrerons plus, dans l'étude des Ascomycètes parasites, l'iiomogénéité que nous avons constatée dans les groupes précédents et qui faisait que l'histoire d'une espèce pouvait s'appliquer, presqu'intégralement, à toutes les autres. Nous trouverons, au contraire, dans cette nouvelle classe de champignons, les types les plus divers, tant au point de vue de la forme que du mode d'existence. Les Ascomycètes présentent, comme trait commun, la particularité do produire leurs spores, ou mieux certaines de leurs spores, à l'intérieur d'organes spéciaux, sortes de bouteilles appelés asques. Dans la grande majorité dos cas, l'asque renferme 8 spores (ascospores). Mais à côté de ce mode de reproduction caractéristique, ils en possè- dent souvent encore un ou plusieurs autres; ils sont polymorphes, comme on dit, dans leur appareil reproducteur. Ils produisent, sur certains de leurs tllaments, des spores externes très diversement disposées, que l'on désigne plus spécialement sous le nom de conidies, tandis que le cham- pignon tout entier constitue, à cet état, ce qu'on appelle une forme- conidienne. Ces dernières sont souvent susceptibles de vivre et de se reproduire- sans passer par le stade de champignon parfait. Aussi les a-t-oa con- sidérées, pendant fort longtemps, comme des êtres distincts, autonomes, auxquels on devait donner des noms spéciaux. Quant au mode de vie, les Ascomycètes sont, en grande majorité, saprophytes sur les substances les plus variées (humus, végétaux morts, etc.) ; un petit nombre s'adonnent à la nutrition parasitaire. Les Ascomycètes parasites peuvent être divisés en deux groupes bien caractérisés: 1" Les Pt/rénomycètes, 2" Les Ascomycètes. Dans les premiers, les asques sont contenus dans des sortes de petites boites, souvent ouvertes à leur partie supérieure, fréquem- ment rétrécies en col et appelée pe'rifhèces. Parfois les spores sont contenues directe- ment dans le périthèce sans asques. Ces fruc- tifications, désignées sous le nom de pycnides, appartiennent au cycle de développement de certains Pyrénomycètes. Dans les Discomycètos les asques sont enfoncés dans un disque ou une coupelle^ charnue. Fig. 24. Types d'Ascomyeètes. A. iiQ pyrénomycète. II. périthèce; b. un asque contenant 8 spo- res biceUulaires. B. un discomycète. a. disque ; b. coupe verticale d'un disque montrant une couche sapé- rieure formée par les asques. m MALADIES DES PLANTES CULTIVEES On rattache à co groupe les champignons dans lesquels les asques sont /nus et externes. Pyrénomycètes. LES OT»TlT^. On désigne sous le nom de blanc, meunier, oidium, des efflorescences blanches ou grisâtres qui apparaissent sur les feuilles d'un grand nom- bre de plantes. Le plus souvent ce duvet blanc est fugace, tombe après quelque temps et laisse à sa place des taches jaunAtresqui deviennent rapidement rouges ou brunes. Les efflorescences sont consti- tuées par le champignon à l'état filamenteux, conidien. Le mycélium rampe à la surface de l'épiderme et enfonce dans les cellules de celui-ci de courts suçoirs. Sur cette trame, s'élèvent çà et là, des tilaments dressés qui portent à leur extrémité un cha- Pis:. 25. %0^^ Type d'Oidium Mycélium ramifié h la surface de l'épiderme et pelet de grOSSCS SporeS OVOÏdeS (portant des chapelets de conidies (a). /c^j, nr\ b. Germination d'une conidie. ^ ^' '" Ces spores, en général, ne (Peuvent servir qu'à la propagation de la maladie pendant la saison ; elles sont peu résistantes et succombent durant l'hiver. Mais le champignon produit, après quelque temps, sa fruc- tification caractéristique, les périthèces. Ce sont de petits corps brillants, noirs, jaunes ou rougeâtres, souvent entou- rés de poils particuliers (flg. 26). Les ascospores qu'ils renfer- mienî, résistantes, passent l'hiver et reproduisent, l'année suivante, la maladie. dt y,y^ Fig. 26. Périthèces d'oidium. CHAMPIGNONS 59 TJncinula spiralis B. et Curt. {Oiditim Tuckeri Berk.). L'oidiura de la Vigne est une maladie d'origine américaine qui a fait son apparition en Europe, en Angleterre, en 1845, et s'est répandue de- puis, un peu partout, sur le continent, occasionnant, durant certaines années (1851 à 1855), de grands ravages dans les vignobles des régions méditerranéennes. Elle nous intéresse également, car elle atteint, très fréquemment, nos vignes tant en plein air que dans les serres. Caractères de la maladie. L'oidium se manifeste sous l'as- pect d'un duvet farineux, blanc, puis grisâtre, qui fait bientôt place à une coloration brune des par- ties atteintes. Ce duvet est formé par le my- célium du champignon portant des chapelets de spores. Ces petites vésicules légères, disséminées par le vent, vont propager la maladie sur des organes sains. La production de périthèces et d'ascospores, normale en Améri- que, n'a été observée en abon- dance en Europe qu'exceptionnellement. La maladie apparaît plus ou moins tôt, suivant les climats et, d'ordi- naire, lorsque la température s'élève au-dessus de 10" à 12" et que la Vigne a poussé ses premiers rameaux. Dans nos régions, en pleine terre, c'est vers juillet, août, que l'affection sévit avec le plus d'intensité, tandis qu'en serre on l'observe beaucoup plus tôt, souvent dès que la Vigne s'est couverte de feuilles. Lorsque la maladie envahit les jeunes fleurs, elle en provoque l'avor- teraent, mais d'ordinaire elle n'apparaît que lorsque le grain est déjà formé sous l'aspect d'un duvet grisâtre qui se fonce rapidement. La pelure altérée et rendue inextensible par le champignon, pendant que s'accroît la pulpe de la baie, cède et se crevasse. Si l'atmosphère est sèche le grain peut encore mûrir plus ou moins complètement, si au contraire elle est humide, la partie de la pulpe mise à nu se couvre rapidement de moisissure et pourrit. La maladie ne met toutefois pas en danger la vie de la plante, car elle n'atteint que des parties vertes et caduques : feuilles, fruits, jeunes rameaux et ne perdure pas sur les ceps atteints. F'g. 27. Oidium de la Vigne. Filament mycélien enfoiii,'aDt dans les cel- lules de l'épiderme de courts suçoirs (e) et portant des chapelets de couidies (a), b. Germination d'une conidie. 60 MAhAIilKS DES PLANTFÎS CUI.TIVKKS Cependant lorsiin une vi<:no noiiirit, plusieurs années de suite abon- damment l'oidium, elle languit et reprend très difficilement sa vigueur primitive. L'iiumiditô et surtout les changomonts brusques de température favo- risent l'éclosion de la maladie en ralentissant brusquement le dévelop- pement et en diminuant la résistance de l'hôte. Des pluies froides succé- dant à, une période chaude et, dans les serres, nn abaissement inso- lite de la température, agissent surtout dans ce sens. Traitement. On dispose actuellement contre l'oidium de la Vigne d'un procédé d'une efficacité absolue et qui est employé aujourd'hui, d'une façon cou- rante, dans la plupart dos pays à vignobles : c'est le soufrage, qui con- siste à répandre,sur les parties vertes de la Vigne, de la poussière de soufre (fleur de soufre ou soufre en canons pulvérisé). On opère d'ordinaire un soufrage préventif, un peu avant la floraison, qui suffit, lorsque les conditions météorologiques sont exceptionnellement favorables, à empêcher l'apparition du cryptogame. Mais le plus souvent, on est obligé de renouveler l'opération trois et même quatre fois à un mois environ d'intervalle. On choisit, pour effectuer le soufrage, un temps chaud et calme. La présence, sur les feuilles, d'une rosée abondante assure une adhérence plus facile au soufre, tout en nuisant à sa répartition uniforme. Les appareils usités pour le soufrage sont nombreux. Le plus simple, est un sablier, sorte de boite en fer blanc, contenant le soufre, à fond percé de trous, que l'on agite au-dessus des pampres. Mais on emploie plus commodément aujourd'hui un soufflet spécial qui donne un épandage beaucoup plus régulier. Dans les serres le soufrage sera précédé d'un bassinage. Très souvent, on se borne à étendre le soufre sur des planches placées- au soleil ou au-dessus des tuyaux de chauffage; les vapeurs sulfureuses ainsi produites suffisent ordinairement à entraver l'évolution du cham- pignon. JBLA^C DES CÉRÉAIiES. Enjsiphe graminis D.C. Cette maladie, vulgairement appelée hlanc ou meunier, s'observe sur les céréales, le Froment, le Seigle, l'Orge ainsi que sur un certain- nombre de graminées des prairies. Elle s'y manifeste, sur les jeunes feuilles, par une efflorescence épaisse,, grisâtre et terne qui tombe, liissant à sa place une tache rougeâtre. CHAMPIGNONS 61 Lorsque la maladie sévit avec une grande intensité, les feuilles atteintes se déforment, se contournent en spirale, la plante entière reste chétive et se dessèche parfois sans produire d'épis. Dans l'Amérique du Nord, l'oidium cause pendant les années humides, tles dégâts considérables; dans nos régions, il est beaucoup moins dom- mageable. Le seul procédé efficace pour détruire le champignon, le soufrage, n'étant pas applicable ici, on est totalement désarmé contre cette maladie. moisissure: or m^A^c bit hoiibl.oi¥. Sjihaerotheca Castagnei Lév. Forme sur les feuilles, les pousses et les cônes du Houblon, des offlo- rescences blanches qui ne font que tardivement place à des taches brunâtres. La maladie est particulièrement nuisible lorsqu'elle atteint les jeunes cônes dont elle enraie parfois complètement le développement : la ré- colte est alors réduite en quantité et, de plus, de très mauvaise qualité. Cette affection, qui sévit surtout pendant les années humides, peut être très efficacement combattue par le soufrage. On fait une première application préventive, puis une seconde, quelques «:emaines après, en s'ariêtant toutefois lorsque les cônes apparaissent : on répand, de cette façon, sur les feuilles, de 120 à 150 kilog. de soufre à l'hectare. La grande culture anglaise se sert, dans ce but, de sulfurateurs mon- tés sur roues et mus par des chevaux. On a aussi conseillé, contre la moisissure, des aspersions à l'aide de liquides divers tels que : solution de sulfure de potasse à 1 %) solution renfermant, pour un hectolitre d'eau, 500 grammes d'écorce de quassia et 400 grammes de savon noir. Le champignon hiverne à l'état d'ascospores qui se conservent dans l'écorce des souches, les crevasses des perches, etc. Aussi les prescrip- tions suivantes s'imposent-elles pour empocher la réapparition de la -maladie l'année suivante : 1" Détruire par le feu tous les débris laissés après la récolte. 2" Opérer une désinfection soignée des tuteurs. Les perches seront grattées, puis lavées avec une solution antiseptique, eau phéniquée, eau de chaux, etc. .3° Enlever, lors de la taille printanière, tous les fragments de la vieille écorce. Le Sphaerotheca Castagnei s'observe également sur des plantes variées : 'Composées, Cucurbitacées, Rosacées ; la Reine des prés {Spiraea Ulmaria) «n présente parfois ses inflorescences déformées toutes couvertes. C)'l ]^I.\LAI)IKS DKS r'L.W'PKS Cin/riVKKS ULAMC or OlDlira 1>II KOSII^K. Si)hncrothcca pannosa (\V;illr. ) L6v., (JuUudi leitcocouiiini Dosm. Tout lo iiiomlc connaît le blanc du Rosier, caractérisé par la préscncej. sur les feuilles, d'un fin enduit Ijlane. La maladie est fréquente et nuisible dans les serres à forcer; en pleine terre, elle se produit surtout lorsque les rosiers ne se trouvent pas dans les conditions normales de sol, d'engrais ou d'humidité. De^ bruscjues variations de température en favorisent extrêmement l'apparition. Dans les forceries, l'oidium est combattu efficacement par le soufre en vapeurs. Le soufre est placé dans un récipient en fer que l'on chauffe avec précaution, sur un fourneau, de manière à le volatiliser en; évitant qu'il ne prenne feu, car, dans ce cas, il se produirait de trop' abondantes vapeurs d'acide sulfureux, très nuisibles à la végétation. Le soufrage, pratiqué comme il a été dit pour la Vigne, donne aussii les meilleurs résultats. Les différentes variétés de rosiers sont très inégalement attaquées par le blanc ; le Maréchal Niel, la Gloire de Dijon, le Géant des batailles- sont particulièrement éprouvés. Le même champignon occasionne le blanc du Pêcher, affection peu nirisible, que l'on combat par le soufrage. OflDItM JDr PO^ttiTIIER. Fodijsphaera Oxyacanthae D G. C'est une affection très analogue aux précédentes qui atteint parfois les feuilles des jeunes Pommiers avec une intensité telle qu'ils peuvent succomber. Remède : soufrage. 0II>I19I DU FRAISIER. Oid'mni Fragariae Harz. Cet oidium atteint les feuilles qui s'enroulent sur elles-mêmes, présen- tant à l'extérieur leur face inférieure comme saupoudrée de farine et les fruits, qui se couvrent d'un fin duvet blanc et pourrissent. Le soufrage agit efficacement contre ce parasite très dommageable^ aux pares de fraisiers. CHAMPiGXOXS 65- BLA^C^ or OIIIIIM 1>U VOIS. Eryslphe Martu Lév. Ce champignon s'observe sur un grand nombre de Légumineuses r Trèfle, Luzerne, Mélilot, Fève, Haricot ; mais il est surtout préjudiciable- au Pois, dont il compromet parfois sérieusement la récolte. Il apparaît surtout sur les cultures tardives. Les journées chaudes, suivies de nuits froides, et les temps pluvieux^ lui sont très favorables. Les espèces suivantes s'observent encore fréquemment sur les plantes cultivées ; Podosphaera tridadyla (Wallr. ) De Bary : sur le Cerisier et le Prunier 5 Erysiphe Umhelliferarum {hé\-) De Bary: sur les Ombellifères, notam- ment le Cerfeuil ; Erysiphe communis (Wallr.) Fr. : surtout sur les Composées, Renoncu- lacées, Légumineuses, etc ; Uncinula Aceris ( D. C. ) Sacc. ( flg. 26) : sur les Érables, etc. Le soufrage constitue un spécifique sûr contra tous ces oïdium para- sites. SUIE or FIMAGI^E. Capnodium salicinum Mont. (Fumago vagans Pers.). On désigne, sous le nom de snic ou funnghie, un enduit noir qui se' forme sur des plantes très diverses, aussi bien en pleine terre que dan* les serres et dû à plusieurs champignons, le Capnodium salicimmi et souvent le Cladosporium herhariiin. En général, les plantes très saines, très vigoureuses et les organes jeunes ne se recouvrent pas de ces croûtes fuligineuses qui se forment, de préférence, sur les parties vieilles ou mourantes et sur les plantes affaiblies. Très fréquemment, la suie est précédée par la miellée, sécrétion sucrée due aux pucerons et qui constitue un milieu extrêmement favorable au développement du champignon. La fumagine est fréquente dans les serres, sur les plantes les plus variées (Lauriers, Camélias, Figuiers, Palmiers); elle s'observe sur un certain nombre d'arbres forestiers (Tilleul, Chêne, Orme, Peuplier, Bouleau, Saule) et d'arbres fruitiers (Poiriers, Pommiers, Pruniers). Parmi les plantes agricoles, le Houblon a particulièrement à souffrii' de cette affection. Les remèdes qui sei'ont signalés, à propos de la fuma- gine du Houblon, sont applicables à tous les cas précités. <;4 MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES FVMAoi:\t: i>i iioi ui.o.\. C'est on juillet, qu'apparaît la maladie, sous l'aspect d'une couche gfis- foncé, intimement appliquée sur les feuilles, et formée par les tilaments mycéliens du champignon qui ne pénètrent pas dans les tissus de l'hôte, Bientôt l'enduit se transforme en une croûte noire, épaisse, cassante, qui se détache facilement par fragments laissant à nu la feuille décolorée •et meurtrie. La présence de ce revêtement empêche le fonctionnement normal des feuilles et les soustrait à l'action de la lumière, ce qui amène une diminution parfois considérable de la vigueur de la plante et une réduction notable de la récolte en cônes. Le puceron â\x Houblon ^u-écède, presque toujours, la fumagine dont il favorise beaucoup le développement par le liquide sucré qu'il sécrète. Les plantations mal aérées, trop serrées, un temps humide, sont favorables à l'apparition de cette affection. Traitemoif. On a conseillé divers remèdes contre la suie du houblon, notamment le soufrage et l'application de sulfostéatite cuprique. Il parait plus rationnel de prendre le mal de plus haut et d'empêcher, par des traitements appropriés, la pullulation des pucerons et la pro- duction de miellée. On y arrive ea aspergeant les plantes avec une décoction de feuilles de tabac (1 à 1 1/2 kilog. par 100 litres d'eau), ou de côtes de tabac (2 à 3 kilog. pour 100 litres d'eau), à laquelle on ajoute encore 1 kilog. de savon ou 500 grammes de carbonate de soude (sel de soude du commerce). Deux applications sont parfois nécessaires pour arriver au but désiré. ]%OIR I>£S CËREAI^Eli». Cladosporinm herbarum (Pers.) Link. Le Cladospor'imn herbarum est un champignon très commun et qui se développe, d'ordinaire, en saprophyte sur les substances organiques les plus diverses et, notamment, sur les plantes et les parties de plantes mortes. Dans quelques cas cependant, sous l'influence de causes encore mal déterminées, ce parasite facultatif peut s'attaquer à des végétaux vivants. C'est ainsi qu'il occasionne ce que les Allemands appellent le noir des ctreales, caractérisé par l'apparition, sur les feuilles, les chaumes et les glumes, de petits gazonnements vert foncé. Les parties atteintes jaunis- sent et se dessèchent prématurément. CHAMPIGNONS 65^ Le grain lui-même est parfois attaqué, il se ride alors et se ratatine. On ne connaît aucun remède spécifique contre cette maladie. Le Cladosporium s'observe également sur quelques arbres et, notamment, sur les feuilles de Pommier, dont les bords surtout se couvrent d'un fin duvet, vert noirâtre, et se dessèchent. Le même champignon se rencontre aussi sur la Betterave, l'Ana- aias, etc. D'après les recherches du professeur Laurent, la suie ou furaagine dont nous venons de parler (p. 63), procède fréquemment de ce même organisme polymorphe. TACHES ORA]¥GEES DES FEUILI.ES DU PRUNIER. Polyitigma rubnim (Pers.) Sacc. Sur les feuilles du Prunier, apparaissent des taches orangées, brillantes, arrondies, souvent isolées plus rarement confluentes correspon- dant à des parties épaissies, formées par le mycélium du champignon agglom-^ré en un stroma. Dans ce dernier, sont enfouis des coii- ceptacles globuleux dont le col vient s'ouvrir à l'extérieur : ce sont des pycnides con- tenant de fines sporules. Ce parasite nuit, en provoquant la des- siccation et la chute prématurée des feuil- les. Les feuilles tombées montrent la fructification parfaite du champignon. L'enlèvement rigoureux de toutes les feuilles malades est le meilleur moyen d'empêcher sa réapparition. Fig. 28. 0. Feuille de Prunier couverte de taches au Polyxligma. b. Coupe au niveau d'une tache montraut les périthèces du cham- jiignon. TACHES BRIH-ROIGE DES FE11II.I.ES DU FRAISIER. Sphaerella Fragariae (Tul.) Sace. Ce sont, à la face supérieure, des taches rondes, cerclées de rouge ou de brun, à centre décoloré, sec et vide, ou plus exactement rempli d'air, 60 MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES Dans lo parcnchymo des feuilles, so développe le mycélium du chara- pignuu qui produit à travers l'épiderme, dans la zouo brune, des paquets de tllamonts terminérf par de petites spore* biccllulairos. C'est l'état conidien du Sjihaerella. La bouillie bordelaise constitue un reraèd» préventif offlcace contre cotte affection, qui nuit au Fraisier en diminuant considéra- blement l'activité assimilatrice des fouilles. On pratique ordinairement deux aspersions : l'une, dès que les feuilles sont étalées, l'autrcv immédiatement avant l'épanouissement de* fleurs. ». Feuille de Fntisier coQveite ^n peut aussi l'employer curativemont, de tacbes dues au Spiinoreiia pj.5 j^ cueillotto dos frults, en asperslons h. Coupe au niveau d une taclie ^ ' * -j»".» j- montrant un srioupe de filaments répétées de 15 OU 15 jours, jusqu'à dispari- poi tant des conidies bicellulaires. . . , tion du champignon. // Fig. 30 Épi de Seigle portant, plusieurs ergots. Claviceps inirpurea (Fr.) Tul. Ou donne le nom A' ergot, à cause d'une vague- ressemblance avec l'éperon du coq. à une production singulière qui remplace parfois le grain dans l'épi de certaines de nos graminées. Ce sont des corps allongés, d'un brun grisâtre foncé tirant sur le violet, à surface un peu rugueuse, sillon- née et souvent crevassée transversalement. Leur aspect varie d'ailleurs suivant les espèces sur lesquelles ils se développent. Chez le Seiglo, où il se rencontre, de beaucoup le plus fréquemment, l'ergot est allongé et beaucoup plus^ grand que le grain ; sur le Fromont, il reproduit assez bien la forme de ce dernier; sur l'Avoine, il est étroit et très allongé; sur le Pâturin, sensiblement ovo'ide; enfin, sur certaines graminées à petites fleurs, ses dimensions sont très réduites, il reste fréquemment caché dans les balles et passe inaperçu. L'ergot a, pendant fort longtemps, intrigué les na- turalistes qui l'ont attribué aux causes les plus diverses. On l'a considéré tantôt comme une gale provoquée par la piqilre d'un insecte, tantôt comme un grain dégé- CHAMPIGNOXS 67 néré, par suite de conditions défavorables, et ce n'est qu'au corainence- nicnt de ce siècle que l'on reconnut, dans l'ergot, un champignon dont Tulasne fit ensuite connaître le mode dy développement. Rapports du Miellat et de l'Ergot. A la fin de la floraison du Seigle, on observe parfois la production, h la base des fleurs, d'un liquide filant, sucré, analogue à celui qu'en- gendrent les pucerons, sur les feuilles d'un certain nombre de plantes et désigné sous le nom de miellée tandis que l'affection porte la dénomi- nation de miellat. L'examen microscopique de la miellée montre qu'elle tient en suspen- sion des myriades de petites cellules ovales, de spores. Ces spores ont été produites par \m champignon qui remplit de son mycélium l'épillet tout entier, et qui n'est autre que l'état conidien de l'ergot (fig. 31 C); cette relation entre le miellat et l'ergot explique cette constatation, do tout temps faite par les praticiens, que, plus la miellée est abondante sur les fleurs du Seigle, plus les ergots sont nombreux. Ce sont les petites spores ou conidies du miellat qui servent à la pro- pagation du champignon. Certains insectes, chercheurs de nectar, sont très avides do miellée ; ils se chargent de ce liquide visqueux qu'ils vont disséminer sur des épis sains. Le vent, en faisant se cogner les épis les uns contre les autres, favorise de son côté l'extension du parasite. Les spores, ainsi transportées sur des fleurs saines, germent et repro- duisent, en peu de jours, la miellée. Après quelques semaines lorsque le temps est humide, après quelques jours au contraire quand il est sec, le miellat commence sa transforma- tion en ergot. Les filaments mycôliens de la base do la fleur se ramifient abondamment, s'entrecroisent, se pe- lotonnent de manière à constituer une masse qui s'accroît, s'élève peu à peu hors des enveloppes florales, en portant à son extrémité libre le restant des organes de la fleur, sous l'aspect d'une petite coiffe, et con- stitue l'ergot. L'ergot représente donc un tu- bercule reproducteur, un sclérote, capable do se conserver longtemps à l'état de vie latente. Fig. 31. Ergot du Seigle. A. Sclérote germant et portant nombre de fniutiflcalions; B. Coupe d'uue fructitication montrant périthôces : C. Filaments etcouidies constituant le miel lat. un grand les C8 MALADIES ItES PLANTES CULTIVÉES Les sclérotes tombent sur le sol, y passent l'hiver et se réveillent ii la vie au printemps, en donnant naissance à la forme définitive da champignon. On voit leur écorce éclater en certain.^ points et livrer passage à do petits corps ronds, colorés en rouge, montés sur des pédicelles plus paies et rappelant assez bien de minuscules champignons basidiomycètes (fig. 31, A.). Une coupe faite à l'intérieur des chapeaux montre qu'à leur péripliérie iU sont creusés de petits périthèces contenant des asques à spores filiformes. Ces ascospores sont le point de départ de l'affection; transportées sur des graminées en fleurs elles reproduisent la miellée, puis l'ergot. Dégâts causés par l'Ergot et moyens de les prévenir. Comme nous l'avons dit, l'ergot s'observe le plus fréquemment sur le Seigle, exceptionnellement sur le Froment, l'Orge et l'Avoine, plus sou- vent sur quelques graminées d_'S prairies, les Ray-grass, le Dactyle, le Chiendent, les Bromes, le Vulpin, etc. On trouve ordinairement plusieurs ergots sur le môme épi de Seigle; mais la proportion d'épis ergotes n'est jamais bien considérable. Dans les cas les plus graves, extrêmement rares d'ailleurs, le dixième des grains est atteint. L'ergot renferme un principe très actif, Yergotine, grùce auquel il constitue à la fois un poison violent et un médicament précieux. A fortes doses, l'ergot occasionne chez Thorame et les animaux des a^'cidents rapidement mortels: on ob-erve des vomissements, le vertige, des coliques et la mort survient dans des convulsions. Mais ces cas d'ergotisme aigu ne se présentent que très rarement. L'empoisonnement revêt un caractère tout différent lorsque l'ab-sorption de l'ergot se fait à doses faibles mais répétées, comme cela résulte de l'ingestion de foin ergoté ou de pain préparé à l'aide de farine ergotée. Ou constate alors les symptômes suivants : Manque d'appétit, douleurs lancinantes dans les jambes ; les fonctions du cœur se ralentissant, il en résulte que les extrémités des membres se flétrissent, se gangrènent et tombent d'elles-mêmes (gangrène des ex- trémités). Chez les animaux, l'avortemont peut résulter de la consommation de farine ou de foin ergotes. Une proportion de 2 à 3 o/o d'ergot, dans les farines alimentaires, suffit déjà, par un usage soutenu, à déterminer les accidents précités. Il faut donc éviter, avec le plus grand soin, le passage des sclérotes dans la farine, en les éliminant par des criblages soignés. Les ergots recueillis sont de très bonne vente chez les droguistes. CHA^LPIGNOXS G9 Quant aux moyens d'entraver le développement des Claviceps dans les cultures, ils se résument à n'employer, pour les semailles, que des graines dépourvues dergut. Il serait bon aussi de couper, avant la floraison, les graminées sama- ges susceptibles de contracter la maladie et qui vivent en mauvaises herbes, près des champs de Seigle, sur les chemins, etc. Lorsqu'une culture de cette céréale est fortement attaquée par l'erg jt, il est avantageux d'opérer, dès l'enlèvement de la récolte, un labour de profondeur moyenne, dans le but d'enterrer les sclérotes tombés des épis et d'en entraver l'évolution ultérieure. WOISISSIRE DE LA PHLÉOLE. DE tA FtOl VE, etc. Epichloe lyphina (Pers.) Tul. Cette maladie s'observe sur la plupart des graminées de nos prairies, mais elle ne revêt de caractère épidémique que sur la Phléole, la Flouvo odorante, et la Houlque molle. Il se foi'me, en certaius points des gaines foliaires, des sortes de man- chons d'abord grisâtres, puis d'un jaune orangé très vif. Sous cet enduit, les chaumes sont durs et cassants. La moisissure est rarement bien dommageable dans nos régions. Lorsqu'une prairie en est fortement atteinte, le mieux est de la faucher avant que les fructiflcations n'acquièrent leur teinte orangée,, signe de leur complète maturité. CHAXCRE do POIRIER, dn POMMIER, da HÊTRE, etc. Nectria ditissima Tul. On observe, assez fréquemment, sur les branches de diûerents arbres, j^ des excroissances plus ou moins volumineuses, d'as- pects très variés, que l'on désigne généralement sous le nom de chancres. Les chancres ont le plus souvent pour cause pre- mière une lésion, une blessure, due à la grêle ou à la gelée, et dans laquelle germent les spores du para- site. Au début, on reniarque aux points malades une dépression que circonscrit un bourrelet autour duquel pj^ 32 l'écorce fendillée et rugueuse est disposée en couches Chancre produit sur le concentriques. Pommier par le yectria ^ , .,,.,.. , .1 , -, ditissimi. Le chancre grossit d ordmau'e plus rapidement dans 70 MALAltlKS UK8 i'LANTES CULTIVÉES lo sens (lu ramoau que transvorsalonient à celui-ci. Tant qu'il reste latéral, il n'empêche pas la nutrition des parties sus-jacentes ; mais lorsqu'il arrive à constituer, autour de la branche, un anneau complet, la cir- culation de la sève est entravée et toutes les portions situées au-dessus dépérissent rapidement et meurent. Le mycélium du champignon est disséminé dans le bois ; il ne produit généralement do fructifications que lorsque la branche est morte. Ce sont des tubercules d'un jaune rougeiïtre, qui prennent naissance d'une sorte de coussin de même couleur. Le Nectria ditissima cause soiivent, dans les vergers, aux Poiriers et surtout aux vieux Pommiers des dommages considérables. Il se rencontre aussi sur diverses essences forestières : le Hêtre, les Erables, les Tilleuls, le Marromior d'Inde. Les mesures à prendre, à la fois curatives et préventives, sont les suivantes : 1° Suppression radicale des parties mortes des arbres que Ton brûle. 2° Garantir de l'infection, par un bon mastic, les plaies d'élagage et de taille. 3" Lorsqu'un arbre vieux est couvert de chancres déjà anciens, le mieux est de le supprimer complètement. 4° Quand la maladie en est à son début, enlever avec soin les parties malades. 5° Enfin on a cherché à guérir les chancres par l'emploi de la solution suivante : Eau chaude 100 litres. Acide sulfurique (vitiiol). . . 1 litre. Sulfate de fer 50 kg. Après un grattage soigné des parties malades, on applique, en hiver, sur toutes les portions dénudées, la mixture ci-dessus, à l'aide d'un gros pinceau ou d'un tampon de chiSons maintenu au bout d'un manche en bois. Une espèce voisine de la précédente, le Kedria dnnaharin'i (Tode) Fr., n'est pas parasite, mais s'ob- serve fréquemment sur les troncs et les rameaux d'arbres abattus et mourants. Elle s'y présente sous l'aspect de petits tubercules d'un rouge vif dans lesquels sont plongés les péri- Fig.33, ^^^^°^-^ (^°- ^^)- FractificatioDS du Xcctria cinnnhtirina. CHAMPIGNONS 71 POrRRITrRE DU CŒUR DE liA. BETTERAVE. Phoma Betae Rostrup. La pourriture (hi cœur de la Betterave, aussi appelée 2)Énétration brune, noir du collet, a été attribuée à divers champignons, et l'on n'est pas encore, à l'heure actuelle, bien fixé sur la nature du parasite qui l'en- gendre. Cette maladie redoutable est caractérisée par le brunissement et la pourriture des jeunes feuilles du cœur de la Betterave. Ces dernières présentent d'abord, sur leurs pétioles, des taches blanchâtres qui s'éten- dent rapidement au limbe, tandis que leur coloration se fonce, devient brune, puis noire. Le plus souvent, la décomposition s'étend au collet, puis aux racines, qui noircissent, meurent et pourrissent. Toutes les parties brunies sont pénétrées par le mycélium du cliampi- gnon qui, en certains points, produit des pycnides enfoncéos dans les tissus, et dont le col s'ouvre à l'air libre pour y disséminer les spores. Cette maladie s'est, à plusieurs reprises déjà, montrée préjudiciable à la culture de la Betterave sucrière. On ne connaît pas encore aujourd'hui de bon remède à lui opposer. L'emploi de fongicides n'a pas donné de résultats bien probants. L'enlèvement des feuilles, au début de la maladie, constitue le seul moyen d'entraver son extension. Les feuilles atteintes doivent être supprimées dès qu'elles s'infléchissent vers le sol et que leur pétiole présente les taches pâles, caractéristiques. ^OIR DE liA C.4ROTTE ET »r COL.ZA. Polydesmus exitiosus Kiihn. Cette maladie est analogue à la précédente. Les feuilles se piquent de taches noires qui les couvrent bientôt entiè- rement et pourrissent; les racines subissent rapidement le même sort. Remède : enlever et bniler les individus malades. Le même champignon attaque les feuilles et les siliqucs du Colza et cause à la culture de cette plante de sérieux dommages. « AI.E ET TA VEI.URE DU POM^IIER ET DU POIRIER. Fusicladium pirinum{h\\).) Fuck. et Fusicladium dendriticum (Wallr.) Fuck. Les Poiriers et les Pommiers sont fréquemment atteints par deux champignons, très voisins, qui affectent, de la même façon, ces deux arbres fruitiers et que, pour cette raison, nous étudierons ensemble. Sur les feuilles, ils occasionnent la gale, maladie très commune, carac- 72 MALADIKS DES PLANTES CULTIVEES FiÇ 34. a. Pomme déformée par la tavelure : h. Feuille de Pommier eouverie des taches caraitéristiques de la gale. tériï^éo par l'apparition de taches d'un brun-noirAtro, arrondies ou ellipti- ques, d'environ un centimètre de diamètre, isolées ou conlluontes, à surface rugueuse et couverte d'une poussière brune. Une coupe effectuée dans la fouille au niveau d'une de ces taches montre,, au microscope, les filaments du cham- pignon répandus dans le parenchyme- foliaire et émettant extérieurement des rameaux courts, portant chacun une spore brunâtre, allongée. Les Fusicladium s'attaquent d'autre part aux ft'uits, sur lesquels ils pro- voquent l'affection connue sous le nom de tavelure ou chancre des poires et des pommes (fîg. 34). Ce sont les mêmes taches brunes que sur les feuilles, mais plus impri- mées dans les tissus, très-rugueuses et se fendillant en crevasses. Lorsque la maladie affecte les jeunes fruits, les parties chancreuses restent atrophiées tandis que l'accroissement continue dans les autres : il en résulte les déformations les plus bizarres. Quand, au contraire, l'affection apparaît sur les fruits qui ont terminé leur croissance, les dégilts sont beaucoup moins considérables, bien que, cependant, la valeur du "fruit soit beaucoup diminuée par son aspect peu flatteur. Enfin les deux champignons se rencontrent aussi sur les rameaux, dans lesquels le mycélium se conserve pendant l'hiver. Sur le Poirier, le Fusicladium pirinum persiste pendant fort longtemps et détermine, sur les vieilles branches, l'apparition de véritables chancres, protubérances dénudées dont l'écorce s'exfolie en plaques irrégulières. Les Fusicladium sont extrêmement communs dans nos vergers et l'on n'apprécie pas d'ordinaire, à leur juste valeur, les dégâts qu'ils causent et qui sont beaucoup plus considérables qu'on ne le croit généralement. Les situations ombragées, l'exposition du nord, les sols compactes et humides, les années pluvieuses, sont très favorables à la maladie qui ne sévit d'ailleurs pas, avec la môme intensité, sur toutes les variétés. Traitement. On a obtenu d'excellents résultats, dans le traitement de cette maladie,, de l'emploi de la bouillie bordelaise. D'après Galloway, le traitement doit être effectué par aspersions successives aux époques suivantes : 1° Avant l'épanouissement des boutons à fleurs. 2° Quand les fleurs, sorties des boutons se constitutent en grappes courtes mais ne sont pas encore ouvertes. . 3° A la chute des pétales, c'est-à-dire quand les fruits sont noués. CHAMPIGNONS • 7iJ On en fait quelquefois une quatrième lorsque les fruits ont atteint environ la moitié de leur grosseur. On aura soin d'asperger consciencieusement le tronc et les rameaux dont les crevasses et l'écorce retiennent toujours une grande quantité de spores. Il est à conseiller d'ajouter à la bouillie bordelaise du vert de Paris (arséniate de cuivre) à raison de 0. kg. 5C0 pour 100 litre'^, destiné à combattre en même temps les parasites animaux. MO^II^IA DES FRUITS. Monilia frucfigena Pers. Ce champignon s'attaque aux fruits : poires, pommes, prunes, cerises,, pêches, qu'il couvre d'une moisissure jaunâtre et qu'il momifie parfois complètement. Son mycélium végète dans la pulpe charnue des fruits et émet, à travers l'épiderme de ces derniers, des touffes de filaments terminés chacun par un© chaînette de spores très analogue à la fructification des oidium. C'est surtout aux prunes que ce champignon est nuisible. Il convient, pour en éviter la propagation, Cei ise saine et cerife de ramasscr et de brûler soigneusement tous les fruits momifiée par le Mont- atteint'' En Amérique, où cette affection occasionne de grands dégâts, on s'est très bien trouvé de l'aspersion préventive des arbres, au printemps, à l'aide de bouillie bordelaise. r r HELMI^THOSPORIU]»! DES CEREAIiES. HelmintJiospornmi tcres Sacc. VHelminihosporkim forme, sur les feuilles et les gaines encore vertes des Céréales et en particulier de l'Avoine et de l'Orge, des taches allongées, décolorées dans l'axe desquelles se trouvent des stries d'un vert-olivâtre foncé, répondant aux fructifications du champignon. 74 MALADIES DES PLANTES CULTIVEES Fi?. 36. a. Feuille (l"Orge montrant des taches allongées produites jiar V Jhliiihithosporiiini. h. Filaments du champignon ponant chacnn une conidie allongée (r). Ce sont des filaments courts, dressés sortant do lépiderme et terminés chacun par une spore allongée plusieurs fois cloisonnée. Le mycélium avec leijuel ils sont en rapport se ramifie et s'étend progressivement dans les tissus et en provoque la dessiccation et la mort (fig. 36). Lorsque Ifs Céréales sont abondamment cou- vertes iV Helminthosporiitm, le grain s'en res- sent, il est moins gros et beaucoup moins rempli que celui des individus sains. Ce parasite est fréquemment accompagné de la rouille et il semble que les conditions qui favorisent cette dernière activent égale- ment l'extension du premier. Pour combattre X HelminthoHporhun on s'inspirera donc de ce qui a été dit pour la rouille des Céréales (p. 20). BRU]% DU CKLERI. Cercospora Apii Fres. Cette maladie fait son apparition au milieu de l'été, parfois même en automne, sur les feuilles du Céleri. Ces dernières se couvrent de taches jaunâtres, décolorées, se transformant bientôt en pustules brunes, qui s'étendent rapidement sur la plus grande partie de la feuille. L'examen microscopique montre le mycélium répandu dans les tissus foliaires surtout vers la face inférieure, et émettant, à travers les stoma- tes, des faisceaux de rameaux courts, portant chacun, à leur extrémité, une longue spore. On a remarqué que les Céleris croissant à l'ombre sont moins exposés à cette maladie ; c'eît pourquoi on re3Dnininde d'établir les plates-ban- des à Céleri dans les situations un peu ombragées ou de les abriter artificiellement contre une radiation trop intense. CERCOSPORl. DE I. A BETTERAVE. Cercospora beticola S ace. Un champignon, très voisin du précédent, couvrant parfois les feuilles ^e la Betterave de taches brunes entourées d'une zone plus claire, qui CHAMPIGNONS ES ARBKE!^ FRIITIERS. Demaiophora necatrix. Hart. Ce champignon occasionne une maladie très analogue, par ses caractèi'es extérieurs, à celle' que produit l'Agaric miellé. Il forme, sur les racines de la Vigne, du Poirier et du Pommier, des plaques blanches d'où émanent des cordons de même couleur, des rhizo- morphcs qui s'étendent dans le sol, à la recherche de nouvelles victimes. Les individus atteints périssent rapidement sans que l'on puisse rien pour entraver la marche du parasite . Pour empêcher la propagation de ce dangereux champignon, il faut extirper les arbres atteints,. ( n veillant à ne laisser dans le sol aucun frag- ment de racine et surtout aucun rhizomorphe ; on brûle le tout sur place et l'on entoure d'un fossé la place contaminée. Malheureusement le Donaiophora produit sur les arbres des spore s externes ou conidies dont la dissé- mination constitue unemenacepermaneuted'infection pour les plantes exposées à ses ravages. Fig. 3fi. Socctae de Vigne tuée par le pounidié. /7. Rhizomorphes ou cor- dons mycéliens du champi- gnon. CHAMPIGNONS 77 Discomycètes. MALADIEIS DUES AUX SCLEROTIlflA. Sderotinla, Fac\eUana De B iry et Sel. Liberticma Fuek. ^i> Deux Discomycètes très voisins, les Sderotinla Fuckeliana et Libertiana qui ne diffèrent entre elles que par quelques caractèrei secondaiies, cau- sent des dommages importants à toute une série de plantes cultivées. Comme on ne connaît pas encore bien aujourd'hui, pour tous les cas, la part qui revient à chacun d'eux, dans ces affections, nous les étudie- rons ensemble en prenant pour type le plus répaivla, la Sclerotinia Ftickc- liana. C'est un champignon extrêmement commun, capable de se développer dans les conditions les plus variées, aussi bien en parasite qu'en sapro- phyte. On le rencontre ordinairement sous l'aspect d'une moisissure d'un gris cendré, sur les plantes mortes, les fruits placés dans une atmos- phère humide. A cet état conidien, le champignon est formé d'un mycélium répandu dans le milieu nutritif, sur lequel s'élèvent des filaments grisâtres ter- minés à leur sommet par une grappe de spo- res (fig. aO, A). Sous cette forme, le cliampignon est plus communément " connu sous le nom de Botrytis cincrea (cendré) qui rappelle à la fois sa couleur et sa fructification carac- téristiques. Cette forme conidienne n'existe pas chez la Sderoiinia Liberticma. Lorsque le Botrytis s'est abondamment multiplié, il produit des tuber- 0 ules de conservation, des sclérotes. Pour cela, les filaments mycéliens s'entrelacent tout en se ramiliant abondamment et arrivent à constituer une masse solide dont les dimen- sions et la forme sont très variables. La membrane est noire, rugueuse; l'intérieur est d'un blanc pur. Sous la forme sclérotique, le champignon peut se conserver tiès long- temps à l'état de vie latente et supporter la dessiccation la plus complète. Mais si l'on vient à le placer dans des conditions favorables, dans du sable frais, par exemple, la sclérote se réveille et donne naissance à la fructification caractéristique et détlnitive du champignon. Ce sont de petits •disques pédicellés qui se creusent en coupe et sont colorés en brun foncé (%. .36, B). Une tranche mince, examinée au microscope, montre que la zone la plus externe de la petite coupe présente^ serrés les uns contre les autres. Fig. 39. Type de Sclcroùnia. A. Filaments et conidies de lii.irytis. B. Germination de sclérotes ( ') et production des disques [b). 78 MALADIES DKS PLANTES CULTIVÉES dosasqucs renfermant 8 spores capables do germer et de reproduire 1» Botri/tis. La Sderotinia FucMiana peut se développer ainsi, en saprophyte, sur les substances organiques les plus diverses, dans l'humus, le fumier, la terre riche des couches de semis, etc. Dans certaines conditions qui ne sont pas encore bien déterminées aujourd'hui, elle devient parasite et s'attaque à des plantes vivantes, extrêmement diverses. Étant très répandue partout, pouvant se nourrir en saprophyte aux dépens des matières organiques du sol, elle constitue un danger perma- nent pour une foule de nos plantes cultivées. Dès que la vitalité do ces dernières se trouve diminuée pour une cause quelconque (humidité trop forte, nutrition insuffisante ou mal pondérée ), leur force de résistance aux parasites faiblit et elles sont envahies par la Sderotinia. On peut dire d'autre part, que la présence, dans le sol, d'une grande quantité de matière organique favorise aussi le passage du champignon à l'état parasitaire. Ces deux considérations devront servir de base aux mesures à prendre contre les maladies, dues aussi bien à la Sder. Fuckeliana qu'à celles -qui reconnaissent pour agent la Sder. Libertiana, dont le mode de nutri- tion est identique. Étudions maintenant les principales affections qu'occasionnent les deux champignons chez nos plantes cultivées. Maladie sclérotique de la Pomme de terre, du Colza, etc. Sderotinia Libertiana Fuck. Chez la Pomme de terre, apparaît, à la partie inférieure des tiges, une tache jaune, qui s'étend et entraîne le llétrissement et la dessiccation de la plante entière. Lorsque les touffes sont un peu serrées, le collet se couvre de gazonnements cendrés. 11 se forme bientôt, à la même place, des sclérotes, d'abord grisâtres, puis noirs, souvent aplatis et appliqués sur la tige; l'intérieur de cette dernière en est souvent entièrement farci jusqu'à une certaine hauteur. Ces sclérotes deviennent libres par la putré- faction de la plante, germent ordinairement l'année suivante, en donnant des disques dont les spores servent à l'infection d'une nouvelle généra- tion de plantes. Sur la Betterave, les Choux, le Colza, le Navet, la Chicorée, les carac- tères de la maladie sont analogues : noircissement de la base de la tige qui se couvre de sclérotes, flétrissement de la plante entière. Des cultures serrées, où la lumière pénètre mal, et où l'humidité se conserve, un sol riche, abondamment fumé à l'engrais de ferme, une saison chaude et humide, favorisent beaucoup cette maladie. Dans les cultures atteintes, ou remplacera donc avantageusement le* CHAMPIGNONS 7J> engrais organiques par les engrais minéraux ( pliospliates, nitrates ). L'introduction, dans le sol, de chaux qui active la transformation de l'humus on matières minérales, la nitrification, donne aussi de bon:> résultats. Dans ces derniers temps, on a préconisé l'arrosage à l'aide d'une solu- tion faible ( 1 °/o ) de sulfate de cuivre. Ce remède, qui parait efficace,, ne peut être naturellement mis en œuvre que dans la petite culture. Le Grand-Soleil et le Topinambour succombent parfois rapidement aux attaques de la Scier. Libertiana. On voit apparaître, au mois de juillet ou en août, à la base des tiges adultes, iin mycélium d'un blanc de neige qui s'élève tant extérieurement qu'intérieurement jusqu'à une hauteur de 50 à 75 centimètres ; bientôt se forment des sclérotes noirs, volumineux, appliqués sur la tige ou logés dans la moelle interne. Les feuilles se fanent et la plante meurt ; la l'écolte en tubercules est presque nulle. Beaucoup de Composées des jardins, les Reines-iMarguerites, les Zin- nias, etc., souffrent également de la même maladie qu'il faut combattre comme il a été dit plus haut, à propos de la Pomme de terre. La Scier. Fuckeliana attaque fréquemment différentes plantes bulbeuses, Jacinthes, Orchidées, Oignons etc. dont elle provoque la pourriture. Elle donne aussi naissance, sous sa forme conidienne, aux deux maladies suivantes. La Toile. BotryHs cinerea Pers. La toile est une affection qui apparaît surtout dans les couches de semis. Les jeunes plantules jaunissent et pourrissent, " fondent „ comme disent les horticulteurs; à la surface du terreau, on observe une trame plus ou moins épaisse, formée de filaments qui ont agglutiné des parti- cules terreuses. Ce myc^ium appartient au Botrytis cinerea, dont on observe fréquemment les fructifications sur les plantes tuées. Cette maladie est souvent désastreuse dans les châssis de repiquage où elle détruit les plantules des espèces les plus diverses. Fréquemment, le renouvellement complet de la terre des couches ne suffit pas pour la faire disparaître, soit que les germes s'en conservent dans les coins, les fissures, soit que le terreau neuf ou l'air les y rapportent. On a réussi à se préserver de la maladie en arrosant le sol des couches avec une solution de sulfate de cuivre, d'une dilution telle qu'elle ne nuise pas <\ la végétation (1 à 2 "(o). Le Boirytis attaque fréquemment aussi des jeunes semis, plus rare- ment des boutures, placées sous cloche, qu'il recouvre de ses fructifica- tions et fait mourir. L'aspersion, à l'aide de la solution précitée, donne,, dans ce cas, les meilleurs résultats. €0 MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES Taches rouge brun des feuilles de la Vigne. BotryVts cinerea Perd. Il arrive que, dans le^ serres, les feuilles inférieures de la Vigne se rouvrent de grandes taches jaunes ou rouges, visibles sur les deux faces. Cet accident a souvent la cause suivante: Les gouttelettes d'eau condensées, pendant la nuit, sur les feuilles supérieures, tombent sur les inférieures, provoquent, par leur évaporation, un froid intense qui mortifie les tissus et diminue leur résistance aux parasites. Le Botrytis germe dans Thumidité et enfonce ses filaments dans le parenchyme foliaire affaibli et le désorganise. Pour éviter ce mal, il convient de secouer, le matin, les vignes, de .façon à faire tomber par terre les gouttelettes d'eau de condensation Chancre ou Pourriture du Trèfle. Sclerotinia TrifoUoriim Eriks. Un champignon analogue au précédent donne lieu à la redoutable ■affection connue sous le nom de chancre ou sclérote du Trèfle. C'est au printemps, lorsque les trèfles se mettent à pousser, que la maladie se montre de la façon la plus ostensible, les plantes atteintes, fanées, faisant bientôt tache au milieu des autres verdies. Les feuilles des individus attaqués se piquent de taches noires q\ii s'éten- dent rapidement, elles se fanent et se dessèchent. Au collet, se montrent un mycélium blanc et des corpuscules noirs ou sclérotes. Ces derniers sont surtout abondants à la base pourrissante des vieilles tiges et des racines principales. Le mycélium du champignon est réparti dans tontes les parties du végétal, dans les tiges aussi bien que dans le parenchyme des feuilles qu'il désorganise. Les sclérotes deviennent libres, par suite de la décomposition de la plante; ils se conservent, dans le sol, et donnent lieu, en aoilt, à la fructification ascosporée du champignon, très semblable à celle de la Sclerotinia Fuckeliana. Les ascospores produites servent à la dissémination du parasite. Cette maladie est très préjudiciable non seulement aux différents Trèfles, mais encore au Sainfoin et à diverses autres légumineuses. Ce que l'on désigne souvent, dans nos régions, par fatigue du Trèfle, ne serait-il pas fréquemment dû à l'invasion de ce parasite? La maladie n'apparaît que sur des trèfles de deux ou trois ans. Un pâturage ou une coupe tardive, à l'automne, en favorisent beaucoup l' apparition, probablement en occasionnant des lésions qui donnent accès I CHAMPIGNONS 81 îvu parasite. Un temps humide au printemps prédispose également à cetto •affection. Traitement. Lorsqu'un trèfle est fortement envalii par le chancre, le mieux est de le rompre et de semer une graminée fourragère ou une céréale. Au surplus, on ne dispose d'aucun moyen direct d'entraver le déve- loppement de la maladie. CHANCRE DU WÉI^ÈZE. Dasyscypha calycina (Schum.) Fuck. Dans les vallées et les endroits humides, la culture du Mélèze, en massifs purs, est très souvent compromise par l'apparition d'une maladie due à un Discomycôte analogue aux précédents : le Dasyscypha calycina. C'est dans les jeunes plantations de moins de 15 ans, qu'apparaît d'or- dinaire la maladie qui se décèle par les symptômes suivants : Les feuilles de certaines branches, voire même de la flèche, jaunissent; ll POIRIER. Exoascus bullatus Bei'k. et Br. Un champignon, très voisin des deux précédents, occasionne, sur les feuilles du Poirier et de l'Aubépine, des altérations analogues à la cloque du Pêcher, et contre lesquelles on emploiera les mêmes remèdes que pour cette dernière. Le Taphrlna aurea (Pers.) Fr. produit sur les feuilles du Peuplier dos cloques jaune d'or très caractéristiques. 84 M A LA in lis DES PLANTES CULTIVÉES IIAI.il 1>F SOKCIFRF: UlT CEItlfBilKR. Exoascus Cerasi (Fuck.) Sadobeck. Sur le Cerisier, VE.roascns Cemsi produit des déformations analotT tlIOlî, 1>U I¥AVET, etc. Plasmodiophora Brascicae Wor. Cette maladie affecte un grand nombre de plantes appartenant à la famille dos Crucifères : les différents types de Choux, le Colza, le Navet, le Radis , le Rutabaga serait indemne. Elle se manifeste par des déformations aux racines, variables suivant les espèces. Chez les Choux, les racines se renflent, se mamelonnent fortement. Par le lapprochement de ces renflements, les racines secondaires se recourbent sur elles-mêmes, et l'appareil radiculaire, dans son ensemble, rappelle alors une main dont les doigts seraient repliés, ce qui a valu, en flamand, à la maladie, le nom de vingerziekte (maladie des doigts). Sur les Navets, le parasite semble respecter le pivot charnu et se loca- lise dans les radicelles, qu'il couvre de nodosités nombreuses, pressées les unes contre les autres. Les racines ainsi attaquées, tombent rapidement en putréfaction, la plante jaunit et meurt. Une coupe mince faite daus le tissu blanc des nodosités jeunes, examinée au microscope, montre des cellules renfer- 86 MALADIES DES PLANTES CULTIVEES Fig. 44. Hernie du Chou. À. Racine de Chou (.iérormée par la hernie. Jl. Divers éiats du chanipifinon de la heruie. II. Cellule contenant le parasite jeune; I). Cellules montrant la niasse du champignon fragmentée en spores: r. Germination des spores en une petite masse ïnobile ou myxamibe (d). d û niant uno masse granuleuse i\-- — Ml .'x-^vi ip» /i jaunâtre, constituée par le para- site, qui vit ainsi au sein du protoplasme cellulaire. Après queltiue temps, la masse granu- leuse du Myxomycète se divise, comme chez la tleur de tan, en un grand nombre de petites spores arrondies (fig. 44, B). Celles-ci deviennent libres par la putréfaction des racines et se conservent vivantes dans le sol. Vient-on à replanter des jeunes choux, dans le même terrain? les spores germent, don- nent naissance à des myxamibes qui pénètrent dans les tissus de la plante nourricière, s'y établissent et reproduisent la maladie. Traiicnient. Le meilleur moyen de combattre la hernie est, évidemment, de cesser pendant quelques années, la culture des Choux, du Navet, etc., sur les terrains infectés de spores. Lorsque l'affection s'est déclarée, comme elle a son siège à l'intérieur des racines, il est impossible de la combattre directement. Il est tout indiqué d'enlever soigneusement et de détruire les pieds malades avec leurs racines. Lorsqu'on est forcé de faire réapparaître des Crucifères sur un terrain contenant des spores du Myxomycète, ou a conseillé d'épandre de la cendre de bois, pure ou en mélange avec du fumier court, sur le sol. L'usage de chaux, à raison de 4 à 5 mètres cubes par hectare, a été aassi préconisé. D'après Prillieux, le procédé suivant serait des plus efficaces. Lors du repiquage, on dépose, au pied de chaque plant, dans un trou de 6 à 10 centimètres de profondeur, une poignée de chaux vive que l'on recouvre de terre jusqu'au niveau du sol. Sur 600 choux et choux-fleurs ainsi traités, il n'y eut aucune trace de maladie, tandis que celle-ci sévit, avec intensité, sur des plants témoins, non chaulés. La hernie est surtout fréquente sur les plantes repiquées; elle est beaucoup plus rare dans les semis en place. C'est dire qu'elle prend très souvent naissance dans les couches à semis. Pour détruire dans le sol de ces dernières le gei'mo de la maladie, on a recommandé l'injection de sulfure de carbone, quelque temps avant l'ensemencement. Souvent le renouvellement du terreau des couches suffit pour faire disparaître la maladie. M YXO MYCETES 87 Enfin la hernie, attaquant aussi certaines mauvaises lierbes et. notam- ment, la Bourse-à-pasteur, la destruction de ces dernières s'impose une fois de plus. BKlIi\IlS!«>URC I>E I.A VlftSfE. Plasmodiophora Vitis Viala et Sauv. Cette brunissure de la Vigne est difficile à distinguer, à première vue, de celle qu'occasionne \e Botrytis cinerea dont 11 a été parlé précédemment (p. SO). Ce sont de grandes taches brunes, irrégulières, qui se produisent en automne à la face supérieure des feuilles. Viala et Sauvageau ont trouvé, dans le paren- chyme do ces dernières, des cellules remplies d'une masse granuleuse qu'ils considèrent comme appartenant à un myxomycète (flg. 45). La coloration brune serait due au dépôt, dans les cellules de l'épidernie, de granules arrondis, bruns, de dimensions assez variables. Une maladie encore mal connue qui ravage les vignobles en Californie reconnaîtrait une cause Fig. 45. Coupe d'une feuille de Vigue iiUeiiite de brunissure moQtranl le parasite à divers états de développement. analogue. I. — Bactéries. Les Bactéries sont des êtres extrêmement simples, se présentant sous l'aspect de petits corpuscules arrondis, ou en forme de bâtonnets, ou do tilaments parfois contournés en spirale. Leurs dimensions sont toujours extraordinairement réduites; elles no mesurent souvent que quelques millièmes de millimètre, et, il en faut des millions pour constituer une masse de la grosseur d'une tête d'épingle. Leur reproduction égale leur constitution en simplicité. Le filament ou le bâtonnet se partage en deux tronçons, qui constituent désormais des individus libres, s'accroissent et se multiplient à leur tour, de la même façon. C'est ainsi que des générations nouvelles surgissent à do 88 MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES courts iiitorvallos de temps, co qui explique l'ôtoiuiaiite rapidité avec la- quelle CCS organismes prennent possession de leur milieu nutritif. Les Bactéries, dont l'existence n'a pu être révélée qu'à une époque récento grftoo aux perfectionnements da microscope, jouent, malgré leur iuflmo petitesse, un rôle immense dans l'économie de la nature. Partoiit, elles pullulent, dons l'air, dans l'eau, dans le sol; partout, elles travaillent, s'attaquent aux matières végétales et animales, cadavres, résidus, qu'elles transforment progressivement, en ramènent les éléments- à nn état où ils peuvent être repris par une nouvelle génération d'êtres vivants. Ces organismes intorvionnont dans une foule de pliénomènes, dans les fermentations si nombreuses, si diverses, dans la nitritication (transfor- mation dans le sol de l'azote des matières organiques en nitrates), dans la panification, dans le rouissage, dans les opérations de la laiterie, depuis l'aciditication de la crômo jusqu'à la maturation des fromages. Souvent l'homme et les animaux leur servent d'hôtes pour lesquels ils consti- tuent d'utiles auxiliaires (par leur intervention dans la digestion) mais parfois aussi de terribles ennemis; ils engendrent, en effet, de redoutables maladies telles que le choléra, le typhus, la tuberculose etc. Les plantes saines non légumineuses ne renferment jamais de Bactéries et la pénétration de ces dernières, dans l'organisme végétal, s'accompagne toujours de manifestations morbides. Contrairement aux animaux, les végé- taux ne se laissent que difficilement envahir par les Bactéries. Cela tient notamment aux causes suivantes : 1° Aux membranes cellulaires constituées par une substance, la cellulose,, que les Bactéries ne peuvent dissoudre. 2° A l'acidité du suc cellulaire, défavorable à la multiplication de ces organismes. 3» A la température régnant dans le corps végétal qui ne dépasse pas sensiblement celle du milieu ambiant et reste inférieure à celle qui convi(.'nt à la plupart des espèces bactériennes (300-40°). Quoiqu'il en soit, le nombre des maladies bactériennes des plantes connues augmente chaque jour. Nous ne signalerons que les principales. A côté de ces bactéries parasites, il en est quelques-unes très intéres- santes, auxquelles certains végétaux donnent normalement asile dans leurs tissus et qui jouent un rôle très important dans leur nutrition. Ce sont les bactéries des nodosités radicales des légumineuses. Les racines des Pois, du Trèfle, de la Luzerne, du Lupin etc. présentent çà et \k sur leur parcours de petites tubérosités charnues dont le tissu blanc est composé de cellules toutes remplies, d'organismes microscopiques de formes variées. BACTKRIK.S 89" Il résulte des recherches de plusieurs savauts et, en particulier dos expériences minutieuses de Schloesing tils et Laurent, que ces derniers jouissent de la remarquable propriété de fixer l'azote libre et de l'orga- niser dans leur propre substance. C'est grâce à la présence de ces microbes dans leurs racines que les légumineuses doivent d'être dos plantes améliorantes, enrichissant le sol en azote combiné, aux dépens de l'azote libre de l'air dont l'immense majorité des autres végétaux est incapable de tirer profit. Les nodosités radicales des Papilionacées ne doivent donc pas être considérées comme nuisibles, pathologiques, ainsi qu'on pourrait être .tenté de le faire, à première vue, mais bien comme des productions nor- males et d'une grande importance physiologique. mosaïque dit tabac. Cette affection est caractérisée par l'apparition, sur les feuilles des jeunes plants de tabac, quelques semaines après le repiquage, de taches blanches, translucides, h côté de parties plus foncées, où le limbe est épaissi. Cette curieuse maladie est due à une bactérie encore imparfai- tement connue, dont la pullulatiou occasionne la désorganisation du parenchyme foliaire. Bien qu'inoculable de sujets malades à plantes saines, le germe infec- tieux ne Be propage pas dans le sol, par simple voisinage, ce qui explique^ cette remarque, souvent faite, que, dans une plantation de tabac, les pieds malades sont partois disséminés dans toute l'étendue cultivée. Ce serait pendant le séjour en pépinière que se ferait la contamination. Dans le sol des couches abondamment enrichi de fumier, et, par consé- quent, saturé de matières organiques, le microbe, qui peut vivre en sa- prophyte, se propage et s'inocule aux jeunes semis. Malheureusement, il est impossible, à cet état, de distinguer les plan- tules saines des infectées et l'élimination de celles-ci n'est pas réalisable. Lorsque les pieds atteints sont nombreux, le dommage peut être consi- dérable. Les feuilles attaquées se rident, se dessèchent, fournissent un tabac manquant d'arôme, de combustibilité, et absolument impropre à la fabrication des cigares. Cette affection, fréquente depuis quelques années en Hollande, en Angleterre et en Russie, serait, d'après le professeur Damseaux, iden- tique à celle qui a été signalée sur divers points des Flandres, où elle- est connue sous le nom de maladie de la (jmnd'nière. On est jusqu'ici assez désarmé contre cette maladie. 90 MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES En tous cas, les mesures suivantes sont h recommander: 1» Éviter une culture, trop souvent répétée, du Tabac, sur lo môme terrain. 2" Ivenouveler la terre des couches et y substituer à remploi de riches fumures organiques, lapplication d'engrais chimiques (phosphates et nitrates). .3° Enlever, avec le plus grand soin, les parties malades et les détruire par le feu. GAI.E Ol YA«IOI.E DE I>A POWME I>E TERRE. Les pommes de terre atteintes de gale ont la surface rogneuse, cou- verte de pustules blanches puis brunes, souvent réunies eu groupes compactes. Ces pustules sont constituées par des cellules de liège dont la forma- tion est due très probablement à la présence dans le parenchyme sous- jacent d'un parasite sur la nature duquel on n'est pas d'accord. J^i^r^^^^^^^ Plusieurs auteurs considèrent comme agent de 9^3^>-3^'.:9Sv cette affection un champignon inférieur dont le - _/«^^6«^sssfe..^35 mycélium s'observe d'une façon constante sous la partie subérifiée ; son appareil reproducteur est encore mal connu, on le rattache tantôt au genre Kig. 46. Oospora {0- Scabies Thaxter), tantôt au genre Rhi- pomme dc^erre galeuse. ^^^.fonia (Rh. Solani Klihn). Cependant, plus récemment un phytopathologiste américain, Bolley, a découvert dans les tissus en voie de subérisation, une bactérie qu'il considère comme spécifique. Les pommes de terre varioleuses ne perdent rien de leur valeur alimentaire, ni de leur richesse en fécule, et peuvent être, sans aucun inconvénient, employées dans l'alimentation du bétail, en distillerie, en féculerie, etc. ; mais elles sont dépréciées pour la table. L'expérience a montré que lorsqu'on se sert de pommes de terre galeuses pour la plantation on obtient une proportion considérable de tubercules malades dans la récolte. Pour priver les tubercules de semence de tout germe de la maladie, on s'est servie avec beaucoup de succès, en Amérique, du traitement suivant : On les lave énergiquement pour les débarrasser de la terre adhérente puis on les plonge dans une solution au 1,1000 de sublimé corrosif peu- BACTÉRIES 91 dant une heure et doraio. Ils sont ensuite mis à sécher avant leur utilisation pour la plantation. La vitalité des yeux ne paraît être nullement affectée par co traitement qui, d'autre part, détruit silreracnt les germes de la gale. Voici une expérience faite en Amérique qui met bien en relief l'efficacité du procédé : Des tubercules varioleux ont été plantés, les uns après avoir été traités comme ci-dessus, les autres tels quels. Dans la récolte, les proportions suivantes de tubercules atteints furent constatées : Semences non traitées .... 96 «/o Semences traitées 2 °/o L'emploi d'un composé aussi toxique que le sublimé corrosif n'est malheureusement pas sans danger dans la pratique agricole. Le pralinage, à l'aide de soufre, des pommes de tori'e destinées à la plantation ou leur immersion dans une solution cuivrique de 1 à 2 «/o semble devoir donner aussi de bons résultats. «A^GRE^E DES TIGES DE I.A POMME DE TERRE. BarÂlhis canlivorus Prill. et Delac. Prillieux et Delacroix ont fait connaître récemment une grave maladie de la Pomme de terre qui serait due à une bactérie. Elle se manifeste par l'apparition, à la base de la tige, d'une partie altérée, brunie, pourris- sante qui s'étend longitudinalement jusqu'aux feuilles. Cette putréfaction de la tige entraîne rapidement la mort de la plante entière. Dans les tissus de cette dernière on trouve en grande quantité le microbe spécifique. Les plants de Pomme de terre provenant de tubercules coupés, paraissent être plus sujets à la gangrène bactérienne. Le Bac. canlivorus s'emble pouvoir s'attaquer à un assez grand nombre do végétaux, il exerce notamment ses ravages sur un certain nombre de plantes horticoles, les Géranium, certaines Clématites, les Gloxinià et les Bégonia. Chez ces derniers ce sont les pétioles qui sont tout d'abord entrepris; ils s'affaissent, se ternissent, les poils qui les couvrent perdent de leur turgescence. Les limbes se marquent ensuite de marbrures sinueuses, étroites et brunies, puis se dessèchent en entier. On ne connaît aucun remède direct à employer contre ces maladies bactériennes, qui n'affectent d'ailleurs généralement pas les plantes saines et bien cultivées. 92 MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES On attribue également à des bactéries, les alïoctions suivantes : 1" Le brunissement et la dessiccation des jeunes fruits de la Tomate. 2" L'affection des Jacinthes connue dos amateurs sous le nom de maladie jaune, caractérisée par l'apparition de taches jaunes sur les tuniques et plus tard sur les feuilles. 3" La gommose ou maladie do la gomme dos arbres à fruits à noyau (Pécher, Prunier, etc.) bien que, pour beaucoup d'auteurs, celle-ci ne soit pas de nature parasitaire et résulte do lésions diverses ou d'une nutrition incomplète. 4° La gommose de la Vigne, du Mûrier, de l'Olivier et de la Betterave. 5° Les tumeurs et excroissances solides de l'Olivier et du Pin d'Alep. Toutes ces affections sont encore à l'heure actuelle mal connues, et il serait môme téméraire d'affirmer que les bactéries que l'on observe dans les tissus malades en sont bien les agents essentiels. TABLE DES MATIERES Table alphabétique des maladies et des parasites cryptogamiques des plantes cultivées. TABLE SYSTEMATIQUE DES MATIÈRES Pages.. PKÉFACE. m TABLEAU ANALYTIQUE. Tableau permettant la détermination, par les caractèi'es exté- rieurs, des principales maladies cryptogamic[ues des plantes cultivées. VII PEÉLIMINAIRES 1 I. Maladies des plantes et leurs causes . 1 II. Parasites et Saprophytes 2 m. Principes généraux de la lutte contre les parasites 4 cryptoganiiques 4 1" Amélioration des procédés de culture 5 2° Destruction des mauvaises herbes 5 3» Rotation 6 4° Choix et i^roduction de variétés résistantes. ... 6 5" Emploi de semences non infectées 6 6" Enlèvement et destruction des organes ou des indi- vidus malades • . 6 7» Destruction directe du j)arasite. — Agents physiques. — Agents chimiques, fongicides 7 LES PARASITES CEYPTOGAMIQUES 9 CHAMPIGNONS. — Généralités. — Division systématique. . 9 I. — Basidiomycètes. — Généralités 10 Agaric miellé 11 Maladie du rond 13 Tramète du Pin 14 n. — Urédinées ou Rouilles. — Généralités 15 Rouille des Céréales. — Caractères botaniques de la maladie. — Circonstances qui influent sur l'intensité de la rouille. — Dommages causés par la rouille. — Moyens de combattre la rouille 16 Rouille du Trèfle 22 Id. du Lin 22 Id. de la Betterave . • , 23- D6 M.\I,AI)1K.S DES PLANTES CULTIVÉES Rouille du Groseillier 23 Id. du Pruiiier 24 là. du Cerisier 24 Id. du Poirier et du Pommier 24 Id. de l'Épicéa 25 Chaudron et Balai de Sorcière de l'Epicéa 26 Rouille du Pin 26 Id. courbeuse du Pin 27 Id. du Peuplier et du Tremble ■ 28 Id. du Saule, du Bouleau, etc 28 Id. des Malvacées 29 Id. du Rosier 29 III. — Ustilaginées ou maladies charbonneuses. — Géné- ralités 29 Cliarbon des Céréales, de l'Avoine, de l'Orge, du Fro- ment. — Développement du parasite. — Conservation et dissémination du cliarbon. — Dégâts causés par le charbon. — Conditions qui agissent sur son intensité — Traitement du charbon 30 Charbon de la tige du Seigle • . 37 Charbon du Maïs 38 Id. du Millet et du Sorgho ........ 39 Id. de l'Oignon 39 Carie des Céréales 39 Maladie charbonneuse de la Betterave 41 IV. — Phycomycètss. — Généralités 42 Maladie de la Pomme de terre. — Historique. — Caractères de la maladie. — Développement du parasite. — In- fluence de la variété. — Traitement de la maladie. — Bouillies cupriques. — Influence des composés cuivri- ques sur la végétation 43 Maladie de la Tomate 52 Mildiou de la Vigne . • 53 Pourriture des plantules du Hêtre 54 Péronospora de la Betterave 54 Id. de la Laitue 55 Péronospora divers 55 Rouille blanche des Crucifères 56 Pythium de Baryanum 56 V . — Ascomycètes. — Généralités 57 Les Oidium 58 Oidium de la Vigne 59 Id. des Céréales 60 TABLE SYSTÉMATIQUE DES MATIÈRES 97 Blanc ou Moisissure du Houblou 61 Blanc du Eosier et du Pécher 62 Oidium du Pommier 62 Id. du Fraisier 62 Blanc du Pois 63 Oidium divers 63 Suie ou Fumagine 63 Fumagine du Houblon 64 Noir des Céréales 64 Taches orangées des feuilles du Prunier 65 Taches brun-rouge des feuilles du Fraisier 65 Ergot des céréales. — Caractères de l'Ergot. — Rapport du Miellat et de l'Ergot, — Dégâts causés par l'Ergot et moyens de les prévenir 66 Moisissure de la Phléole, de la Flouve, etc 69 Chancre du Pommier, du Poirier, etc 69 Pourriture du cœur de la Betterave 71 Noir de la Carotte et du Colza ......... 71 Gale et Tavelure du Poirier et du Pommier . • . . 71 Monilia des fruits 73 Helminthosporium des Céréales 73 Brun du Céleri 74 Cercospora de la Betterave 74 Rhizoctone du Trèfle et de la Betterave 75 Blanc des racines de la Vigne et des arbres fruitiers . 76 Maladies dues avix Sclérotinia 77 Maladies sclérotiques de la Pomme de terre, du Colza, etc. 78 Toile, maladie des jeunes semis 79 Taches rouge-brun des feuilles de la Vigne .... 80 Chancre ou Sclérote du Trèfle 80 Chancre du Mélèze 81 Noir des feuilles du Trèfle, de la Luzerne 81 Lèpre du Prunier 82 Cloque du Pêcher 83 Id. du Poirier 83 Id. du Peuplier 83 Balai de sorcière du Cerisier 84 Id. de l'Aune, du Bouleau, etc. ... 84 MYXOMYCÈTES. — Généralités • 84 Hernie du Chou, du Navet, etc. • 85 Brunissure de la Vigne 87 BACTÉRIES. — Généralités 87 Mosaïque du Tabac 89 98 MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES Gale de la Pomme de terre • . . . 90 Gangrène de la tige de Pomme de terre 91 Maladie bactérienne des Géranium, Gloxinia, Bégonia . 91 Maladies bactériennes diverses 92 ■ TABLE ALPHABETIQUE DES Maladies et des Parasites cryptogamiques étudiés. Pages. JEcidium Orossulariae Schum 23 — elatinum Alb. et Schwein 26 Agaric miellé . • 11 Armillaria mellea Vahl 11 Ascomycètes 57 Bacillus caulivorus Prill. et Delac 91 Bactéries • §7 Balai de sorcière de l'Aune 84 — — du Bouleau 84 — — du Cerisier 84 _ — de l'Épicéa 26 Basidiomycètes 10 Blanc du Houblon 61 — du Pois 63 — des racines des arbres fruitiers . . • 76 — — de la Vigne 76 — du Eosier 62 — de la Vigne 59 Botrytis cinerea Pers • . . . 1 1 Bremia Lactucae Reg 55 Brun du Céleri . . • 74 Brunissure de la Vigne 87 Caeoma Laricis (Westend.) Hart 27 — pinitorquum A. Br 27 Capnodium salicinum Mont 6c) Carie des céréales 39 Cercospora Apii Fres *■! — heticola Sacc 74 Cercospora de la Betterave .... * 74 Champignons ' • ^ Chancre du Hêtre • 69 — du Mélèze 81 — du Poirier 69 — du Pommier 69 — du Trèfle • . §0 Charbon de l'Avoine °0 — de la Betterave • • "^l 100 MAL APTES PES PLANTES CULTIVÉES Charbon du Froment • 31 — (lu Maïs 38 — du Millet 39 — de l'Oignon 39 — de l'Orge 31 — de In tige du Seigle 87 Chrysomyxa Abietis (Wallr.) Unger 25 Cladosporium herbarwn (Pers.) Link 64 Claviceps purpurea (Fr.) Tul 66 Cloque du Pêcher 83 — du Peuplier 83 — du Poirier 83 Coleosporium Senecionis (Pers.) Fr 26 Cystopus candidtis (Pers.) Lév 56 — cubitus De Bary 56 Dasyscypha calycina (Schum.) Fuck 81 Dematophora nevatrix Hart 76 Epichloe typhina (Pers.) Tul 69 Ergot des céréales 66 Erysiphe communis (Wallr.) Fr 63 — graminiH DC 60 — Martii Lév 63 — JJmbeUiferarum (Lév.) De Bary 63 Exoascus bullatns (Berk. et Br.) Fuck 83 — Cerasi (Fuck.) Sadeb 84 — deformans (Berk.) Fuck 83 — PruniFnck 82 Feu du Tabac 89 Fomes annosus Fr 13 — igniarius (L.) Fr 15 Fumagine 63 Fumagine du Houblon 64 Fumago vagans Pers 63 Fusicladium dendriticum (Wallr.) Fuck 71 — piriHum (Lib.) Fuck 71 Gale du Poirier 71 — du Pommier 71 — de la Pomme de terre 90 Gangrène de la Pomme de terre 91 Gymnosporangium juniperinum (L.) Fr 24 — Sabinae (Dicks.) Wint 24 — tremeUoides Hart 24 Helminthosporium des Céréales 73 Hehninthosporium teres Grev 73 Hernie du Chou 85 — Navet 85 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MALADIES 101 Lèpre du Prunier B2 Leptosphaeria circinans (Fuck.) Sacc 75 Maladies bactériennes diverses 92 Maladie bactérienne du Bégonia 91 Maladies charbonneuses 29 Maladie charbonneuse de la Betterave 41 — de la Pomme de terre 43 — de la Tomate 52 Maladie du rond 13 Maladie sclérotique de la Betterave 78 — — du Chou 78 — — du Colza 78 — — du Navet 78 — — de l'Oignon 78 — — de la Pomme de terre 78 — — du Topinambour 78 — — du Trèfle • . . . 80 Melampsora betulina (Pars.) Tul • 28 — farinosa (Pers.) Schroet 28 — Lini (D.C.) Tul 22 — Tremulae Tul 28 Mildiou de la Vigne 53 Moisissure du Houblon • . 61 — de la Phléole '. 69 Monilia des fruits 73 Monilia fructigena Pers • 73 Mosaïque du Tabac 89 Myxomycètes 84 Nectria cinnabarina (Tode) Fr 70 — ditissima Tul 69 Noir de la Carotte • . . 71 • — des Céréales 64 — du Colza 71 — des feuilles de la Luzerne 81 — — du Trèfle . SI Œdomyces lepr aides Trab 41 Oidiuin Fragariae Harz 62 — leucoconium Desm • 62 — Tuckeri Berk 59 Oidium des Céréales 60 — du Fraisier. . . . . • 62 — du Houblon 61 — du Pois 63 — du Pommier . . . • • . ■ . 62 — du Eosier 62 — de la Vigne 59 102 MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES Oospora Scabies Tliaxt 90 Péronospora de la Betterave 54 — — Laitue 55 — — Yigne 53 — divers 55 Péronospora cff'usa (Grev.) Rab 55 — parasitka (Pers.) De Bary 55 — Schachiii Fuck. . . . • 54 — Schleideni Ung 55 — Trifoliorum De Bary 55 Phoma Betae Rostrup 71 Phragmidium subcortkium (Schrank) Wint • . . 29 Phycoinycètes 42 Phytophthora Cactorum (C. et I.eb.) Schroet 54 — infestans (Mont). De Bary • . . 43 Plasmodiophora Brassicae Wor 85 — Vitis Viala et Sauv 87 Plasmopara viticola (Berk. et Curt.) Berl. et De Ton 53 Podosphaera Oxyacanthae fD. C.) De Bary 62 — trldactyla (Wallr.) De Bary 63 Polydesmus exUiosus Kûhn 71 Polyporus hispidus (Bull.) Fr 15 — snlphiireiis (Bull.) Fr 15 Polystigma rubrum (Pers.) D.(_" 65 Pourridié des arbres fruitiers 76 — des racines de la Vigne • . . 76 Poun-iture du cœur de la Betterave 71 — des plantules du Hêtre . . 54 Pseudo-Peziza Trifolii (Biv. Bernh.) Fuck 81 Puccinia Cerasi (Béreng.) Cast 24 — coronata Corda 16 — graminis Pers • . • 16 — Malvacearum Mont 29 — Eubigo-vera (D.C.) Wint 16 Pythium De-Baryanum Hesse 56 Ehizoctone de la Betterave 75 — du Trèfle 75 Jlhizodonia Solani Kùhn 90 — violacea Tul 75 Eouilles . • . 15 Rouille blanche des Composées 56 — — Crucifères 56 — courbeuse du Pin . . . ■ 27 — de la Betterave 23 — du Bouleau 28 — des Céréales •..-... 16 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MALADIES 103 Rouille du Cerisier 24 — de l'Épicéa. • 25 — du Groseiller 23 — du Lin ■ . ■ 22 — des Malvacées 29 — du Mélèze 27 — du Peuplier ' • 28 — du Pin > 26 — du Poirier 24 — du Pommier. . • 24 — du Prunier , . . . . 24 — du Rosier 29 — du Saule 28 — du Trèfle .-....• 22 — du Tremble 28 Sclérote du Trèfle . . . . • 80 Sclerotinia Fuckeliana De Bary. ... * 77 — Libertiana Fuck 77 — Trifoliorum Eriks ■ . 80 Sphaerella Fragariae (Tul.) Saoc 65 Sjphaerotheca Castagnei Lév ' 61 — pannosa (Wallr.) Lév 62 Suie 63 Taches brun-rouge des feuilles du Fraisier 65 Id. orangées des feuilles du Prunier 65 Id. rouge-brun des feuilles de la Vigne 80 Tavelure du Poirier 71 — du Pommier 71 Tilletia levis Kiihn 39 — Tritici (Bjerk.) Wint 39 Toile 79 Tramète du Pin 14 Trametes Fini (Brot.) Fr 14 — radiciperda Hart 13 Uncinula Aceris (D.C.) Sacc 63 — spiralis B. et Curt 59 Urédinées 15 Urocystis Cepulae Frost 39 — occulta (Wallr.) Rab 37 JJromyces appendiculatus (Pers.) Link 22 — Betae (Pers.) Kûhn 23 — Fahae (Pers.) De Bary 22 — Pisi (Pers.) De Bary 22 — Trifolii (Hedw.) Lév 22 Ustilaginées 29 Ustilago Avenae (Pers.) Jens 30 104 MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES TJstilago Hordei (Pers.) Kell. et Sw 31 — Maydis (D.C.) Cord B8 — Fanici-miliacei (Pers.) Wiut. ........ 39 — SorgJii (Link.) Pass • . . . . 39 — Tritici (Pers.) Jens. - 31 Variole de la Pomme de terre 90 /î)^ New York Botanical Garden Llbrary SB733 .M3 Marchai, Emile/Les maladies cryptoqamiqu 3 5185 00120 6844 gen