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LES

MANUSCRITS FRANÇOIS

DE LA BIBLIOTHÈQUE DU ROL

PARIS. IMPRIMÉ PAR PLON FRÈRES,

RCE DE VAUGFI>AnD, 36.

LES

MANUSCRITS FRANÇOIS

DE

l.A BIBLIOTHEQUE DU ROI,

LEUR HISTOIRE ET CELLE DES TEXTES ALLEMANDS,

ANGLOIS, HOLLANDOIS, ITALIENS, ESPAGNOLS

DE LA MEME COLLECTION.

PAR A. PAULIN PARIS,

de l'Académie royale des Inscriptions et Belles-Letires; Conservateur-adjoint de la Bibliothèque du Roi ( Section des Manuscrits).

PARIS.

ÏECHENER, PLACE DU LOUVRE, 12.

1848.

lt1P042

LES

MANUSCRITS FRANÇOIS

DE LA BIBLIOTHÈQUE DU BOL

7224: '•

856. LA CHANSON DE GESTE DE BERTRAND DU GUES- CLIN, par CUVELIER. TROIS CHANTS ROYAUX, TROIS BALLADES ET UN RONDEAU SUR LA MORT DE BERTRAND DU GUESCLIN.

Volume în-fo parvo vélin, de 144 feuillets à deux cojlonnes, initiales et vignettes; XV* siècle. Relié en veau racine au chiffre de Napo- léon sur le dos.

Ane. Biblioth. de Gaston de France, duc d'Orléans. Sainte-Pal aye , not. 585.

Bonne écriture. Le poème, composé d'environ 23,000 vers, n'avoit pas de titre; mais on lit après les derniers vers, f" 143 v'' : « Explicit du bon Con- » nestable de France, messiro Bertrand Du Gues- » clin. » L'auteur, que plusieurs contemporains nomment Cunelier , est ici nommé Cuvelier dans le deuxième couplet :

Or vous traiez vers moi , je croi que vous orrez

D'un livre souffisant qui nouvel est rimez.

Cilz qui le mist en rime fust Cuveliers nommez.

Cet auteur nous apprend , dans le dernier cou- plet, qu'il écrivoit sous le règne de Charles YI. La

TOM. VII. 1

i

2 ANCIENS

chanson de Bertrand Du Guesclin a été publiée en 4839 sous les auspices du Comité des Dociimenls inédits, par M. E. Charrière. En tête de l'édition est une grande et belle préface , trop féconde peut- être en idées générales , lesquelles , rapprochées de l'ouvrage , prennent un certain air de paradoxe. Il étoit difficile, à notre avis, de trouver dans les souvenirs de la vie de Bertrand Du Guesclin et dans les vers de son historien , de nouvelles preu- ves de la touchante affection qui avoit constamment uni, dans un profond secret, l'Angleterre et la France. C'est pourtant ce qu'a voulu démontrer M. Charrière. D'ailleurs il est permis de penser que cet écrivain remarquable n'étoit pas assez fréquem- ment descendu dans les obscurités du Moyen âge pour bien saisir le caractère particulier de la com- position littéraire en ce temps-là. Il est vrai qu'un savant et modeste antiquaire s'étoit plus d'une fois élevé jusqu'à lui pour donner les explications his- toriques et grammaticales; mais, en général, on feroit bien de confier aux publicistes et aux philo- sophes les éditions d'ouvrages politiques et philo- sophiques , sans faire descendre ces messieurs des régions sublimes qui leur appartiennent. Je viens de parler de la modestie de M. Chabaille ; elle a certainement être offusquée par les derniers mots de la préface de M. Charrière : « Nous avons trouvé » un auxiliaire de tous les moments (1 ) dans M. Cha-

(1) Cependant M. Chabaille, dont les études philologiques sont pro-

FOWDS. N* 7224"- 3

» baille, à la science duquel la plupart des publica- » lions distinguées de notre vieille langue doivent » leur valeur philologique. » Je crains bien que M. Charrière ait oublié quelque peu V Amateur des Jardins de La Fontaine; mais dans tous les cas, T in- tention est louable, et la reconnoissance sera tou- jours une très-belle chose.

A la fin du poème , le copiste a réuni les pièces dont nous transcrivons les refrains :

V Ballade :

Du plus Taillant qui soit en tout le monde.

2*» Autre ballade :

Plourez , ploorez , fleur de chevalerie.

3<» Rondeau

Tuit cheralier qui alez par le monde.

Ballade :

Et par son fait Espagne conquestëe.

b' Ballade:

L'escu d'azur à trois fleurs de lis d'or.

6** Chant royal:

Le bon Connestable de France.

T Ballade :

Les fleurs de lis du lienpart félon.

Ces pièces avoient toutes été publiées en 1830 par M. Francisque Michel, à la suite d'une édition

fondes et le mérite très-réel , n*a probablement pas été consulté pour le titre général adopté : La Vie vaUlant Bertran Du Guesclin. Cette phrase n'a jamais été françoise : il falloit , au XIV siècle comme au XIX*, La Vie du vaillant connentahle B.du G.

4 ANCIENS

de la Chronique de Du GuescUn. Paris , Béthime , 1830,in-i8.

7224 ••

857. MEMOIRES DU SIEUR DE LA MOTIIE COULAS.

Volume in-f** mediocri, papier, lignes longues; XVII» siècle. Relié en basane brune.

Ce volume (i), d'une écriture difficile, paroît être autographe. Il contient les Mémoires de Ni- colas Goulas , sieur de La Mothe , gentilhomme or- dinaire de la Chambre de Gaston , duc d'Orléans , frère de Louis XIIL

On connoît deux personnages de ce nom ; l'un est Léonard Goulas , secrétaire des commandemens du prince ; et le second , auteur des Mémoires , étoit cousin-germain du premier.

Le père Lelong a indiqué, sous le 23377, un manuscrit des Mémoires de Nicolas Goulas qui , de la bibliothèque du prince Eugène de Savoie , passa dans celle du baron d'Hoendorff, et fut ensuite réuni à la bibliothèque impériale de Vienne; le savant oratorien fait aussi mention du manuscrit porté au catalogue de Lancelot sous le 5257 5 c'est celui dont nous nous occupons.

(1) Nous avons obtenu la précieuse notice qu'on va lire de l'amitié de M. de Monmerqué, auquel le monde lettré devra bientôt, nous l 'espérons, la publication de ces importans Mémoires.

FOKDS. N" 7224*- ^

On trouve encore dans la Bibliothèque historique de la France, sous le 25602, rindication de la Yie manuscrite de Léonard Goulas, par La Mothe Goulas, son parent, et sous le 22 155 on indique un Abrégé de l'histoire de Louis XIII, parle même auteur, 'comme existant aussi dans la Bibliothèque impériale , et ayant la même origine. Ce dernier ouvrage pourroit bien se confondre avec les Mé- moires de La Mothe Goulas.

Nicolas Goulas, sieur de La Mothe, sortoit d'une famille de magistrature. 11 perdit son père étant fort jeune , et sa fortune , diminuée par des mal* heurs domestiques, ne lui permit pas d'acquérir une charge. Il essaya de l'état militaire, et il pensoit à s'attacher , en qualité de gentilhomme , à un mem- bre du sacré collège , quand, appelé par son pa- rent auprès du duc d'Orléans, il entra dans la mai- son du prince. Sa carrière fut de ce moment fixée; ses Mémoires contiennent le récit de sa vie; ils retracent en même temps les événemens auxquels il a pris part, et ceux dont il a été le témoin.

La petite cour de Blois n'a guère été connue jus- qu'à présent que par les Mémoires d'un favori du duc d'Orléans, par ceux du comte de Montrésor et par ceux de mademoiselle de Montpinsier : ces der- niers commencent beaucoup plus tard que ceux de Nicolas Goulas, dont l'entrée dans la maison de Gaston remonte à l'époque du mariage du prince avec mademoiselle de Montpensier , cette princesse

6 ANCIENS

qui n'apparut pour ainsi dire que pour donner le jour à la grande Mademoiselle.

L'histoire du temps est présentée par Goulas , sous un aspect tout différent de celui qui est tracé par les auteurs des autres Mémoires de cette épo- que. On peut, en effet, partager ces ouvrages en deux classes : les uns ont été écrits sous l'influence et dans l'esprit du cardinal de Richelieu; les autres, en très - petit nombre , exposent les faits , leurs causes et leurs conséquences dans les intérêts de Gaston, l'héritier du trône. Esprit inquiet, tou- jours opposé au premier ministre , le prince ac- cueilloit les mécontens et jetoit toutes sortes d'en- traves dans la marche du gouvernement. A ce point de vue les événemens semblent changer de carac- tère, et c'est ce qui donne aux Mémoires de Goulas une couleur qui leur est propre. Ils se composent de mémoires généraux, d'autres mémoires moins éten-" dus, intitulés Vie de Léonard Goulas, qui paroissent avoir été écrits avant les grands Mémoires, et ces der- niers contiennent la biographie du Secrétaire des Commandemens. Dans une troisième partie se trouve la réfutation des Mémoires de Montrésor. Ce dernier gentilhomme étoit à la tète d'une coterie opposée à Goulas et à ses amis ; et la contradiction amène l'éclaircissement de plusieurs faits que les passions des divers auteurs ont cherché à obscurcir.

Nicolas Goulas ne sera pas seulement lu comme un historien destiné à redresser les assertions de

FONDS. No 7224 '• 7

plusieurs de ses contemporains , il sera aussi placé au nombre des écrivains dignes d'être remarqués ; ses observations sont remplies de finesse , et il s'est quelquefois attaché à peindre la société de son temps; il raconte agréablement; il sème son récit d'anecdotes piquantes. La page qu'on va citer pourra donner un échantillon du style de Goulas, elle est re- lative à madame de Choisy , femme du chancelier de Gaston. Elle est susceptible d'être jointe au cha- pitre que Tallemant de Réaux a consacré à la mé- moire de cette femme spirituelle :

« Environ ce tems là, S. A. R. tesmoigna plus de

» confiance et d'affection à M. de Belloy et il

» entra par la ruine de d'Espiné en assez bonne » passe, car vous sçavez que S. A. R. avoit cette » maxime qu'ont eue beaucoup de princes ; il esle- voit avec grand soin de jeunes gentilshommes » d'entre ses pages à qui il voyoit de l'esprit , les » approchoit de sa personne , leur parloit , leur » contoit mesme les intrigues de la cour et les ren- » doit capables de porter des parolles , de remar- » quer les choses, de l'avertir ponctuellement de » ce qui se passoit et se disoit dans sa maison et » ailleurs, pour avoir ainsi des espions dont on ne » se deffîoit point et ne se pouvoit defïîer. Et parce » qu'il ne vouloit point estre cogneu , le soir , quand » il sortoit , il leur faisoit faire des habits gris pour » ne point monstrer sa livrée et les appeloit en par- » ticulier ses pages gris. Ceux-ey, comme vous

s ANCIENS

» pouvez croire, estoient plus considérés que les » autres dans l'escuyerieet dans la maison , avoient » souvent des commissions et de l'argent, et pre- » noient certaines libertés qu'il falloit que le Gou- » verneur souiFrist, ou dissimulast, comme des » privilèges de l'honorable eniploy ils estoient » appeliez ; et à ce propos je vous conteray une » chose assez plaisante qui arriva à ce M. de Bel- » loy, et que je tiens de Monseigneur. Il estoit » fort laid en sa jeunesse et n'est point embelli au » croistre : il faisoit les petits messages en habit » de page gris, et Monseigneur s'allant quelquefois » divertir chez madame de Choisy, à la place » Royalle , se trouvoient force honnestes gens » de la Cour pour la conversation, parce qu'elle » avoit de l'esprit et entendoit raillerie à merveille, » il l'y menoil et ne manquoit point de faire quel- » que pièce dans la maison, sur l'absence du feu » dans l'antichambre. La bonne femme, n'aymant » pas la dépense, souffroit impatiemment le gros » feu qu'il falloit faire en hyver, lorsque Mon- » seigneur alloit chez elle; et l'on s'en estoit ap- » perçeu; mesme elle luy parloit souvent de la li- » béralité d'Henri 111% et se tuoit d'en faire l'é- » loge sur ce qu'il régaloit les dames et qu'il lui » tomboit des mains mille présens. Monseigneur, » qui l'entendoit assez, lui dit un jour qu'il lui » donneroit sa foire (celle de Saint-Germain se te- » noit alors); et elle luy répliqua brusquement

FONDS. n" 722 P- 9

» qu'il n'y avoit rien digne de luy que les tablettes » d'un tel marchand. C'estoit une pièce d'argent » ciselé qui valoit au moins douze cens escus. » Vous jugez bien qu'il fut fort ri de la précaution » affin que le présent fust plus riche. Il est vray » que le lendemain M. de Belloy fust la visiter de » la part de son maistre, un crocheteur derrière » luy, chargé des tablettes; et après un beau » compliment il les iist mettre dans sa chambre » avec le transport de la bonne femme, laquelle, » animée de la beauté et du prix des présens, » après avoir hault loué le prince et ses libéralitez, » se rabbalit sur l'envoyé, exagérant sa grâce , ses » charmes, ses agrémens, en s'acquittant de ses >' commissions 5 et l'après disnée que Monseigneur » fusL chez elle, l'ayant remercié, elle ne cessa » point de louer le page et sa bonne mine, s'es- » criant qu'il y avoit péril à une honneste femme » de laisser entrer dans sa chambre, le matin, un » garçon si séduisant. Quand Monseigneur nous » Iist ce conie, je luy dis que la dame estoit, pour » les pages, comme les bénédictins de Milan pour » le duc qui les avoit fondez, car ceux-là tenoient » pour saint qui leur faisoit du bien, et elle voyoit el croyoit beaux ceux qui lui portoient sa foire. » Il ajouta que les tablettes de quatre mille îrancs » ne l'avoient pas obligée à lui faire meilleur feu, » et que trois jours après les lui avoir envoyées, » mourant de froid dans sa chambre, il avoit com-

10 A.NClEiNS

» mandé qu'on y list monter deux crocheteurs » chargés de fagots et des eotterets , et qu'ils les » deschargeassent au coin de la cheminée; et que » poussant la raillerie, elle avoit trouvé mauvais * qu'on eust mis un fagot entier au feu. Mais re- » prenons notre propos, etc.»

IN" 7224'- '•

858. HISTOIRE DE GERARD DE ROUSSILLON , traduit

du latin par jehan wauquelin. Prose de saint Badilon en latin. ballade.

Volume in-4» magno de 210 feuillets; lignes longues, papier mar- qué à l'ancre; XVI» siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de Col- bert sur les plats et à son chiffre sur le dos.

Fonds de Colbert, 1904.

Dans les notes de Baluze que nous conservons, sur la Bibliothèque de Coïbert dont il avoit la garde, on voit que ce manuscrit fut acheté du chancelier Séguier le 20 décembre 1674. La reliure a par conséquent été faite dans les sept années qui suivirent.

Le manuscrit commence par cette rubrique : « Ci après s'ensieut la table des chappitres du livre » et de ristoire de monseigneur Gérard de Rous- » sillon , translatée de latin en françois , au com- » mandement de mon très-redoubté et très-puis- » sant seigneur, monseigneur Phelippe, par la » grâce de Dieu duc de Bourgogne , de Lotrye , de

FONDS. —iN° 7224*- ^- Il

» Brabant et de Lembourg, conte de Flandres, » d'Artois. »

Cette table des cent quatre-vingt-six chapitres formant la division complète de l'ouvrage finit au huitième feuillet. Puis viennent les premiers mots du premier chapitre ou prologue : « Isidore , ung » notable docteur nous dit et enseigne en ses auc- » torités que du mal d'autrui le sage ne doit ouvrir » sa bouche...» En prenant les quinze initiales des quinze premiers chapitres on obtient le nom de Jean Wauquelin, nom de l'auteur, comme il a pris soin de nous le dire dans le chapitre cent soixante- dix-sept, f** 198. C'est ce qu'on n'avoit pas en- core découvert. Il est vrai que dans le second manu- scrit que nous possédons de la même histoire, la lin de la copie a été enlevée à partir du cent soixante- huitième chapitre, et que le texte n'a jamais été imprimé , bien qu'il méritât mieux de l'être que tous les romans de chevalerie refaits au xv° siècle. Jean Wauquelin écrivit ce livre en 4447, pour se rendre agréable à Philippe le Bon, duc de Bourgo- gne, qui aimoit à trouver un glorieux prédécesseur dans Gérard de Roussillon. Philippe lui mit entre les mains le poème composé vers 1330 sur le même sujet; mais notre auteur se conforma principale- ment à la légende latine, ou du moins à la traduc- tion de cette légende, conservée dans les abbayes de Poutieres et de Yézelay, fondées par Gérard de Roussillon. 11 avoit aussi lu la Chanson de geste

1 2 AKGIEKS

plus ancienne, mais il ne l'avoit plus devant les yeux , comme on peut en juger d'après les doutes qu'il exprime (f^ 79, v") sur le nom de la ville Gé- rard avoit exercé le métier de charbonnier. Il croit se rappeler que dans le poème ancien c'étoit à Reims ou bien à Laon. Dans le manusrit provençal que nous conservons, on lit Orliac, d'où M. Fau- riel a tiré Aurillac. Mais il doit y avoir ici confu- sion, car de la foret des Ardennes, se trouvoit Gérard, on ne pouvoit guère arriver à Aurillac en Limousin.

« Nous renvoyons, pour l'examen de la légende de Gérard de Roussillon et de ses différentes transfor- mations, à ce que nous avons dit dans le volume pré- cédent, el plutôt encore à la notice ([ue nous avons faite pour le vingt-deuxième volume de Y Histoire lil- téraire.^ous ajouterons seulement ici quelques-uns de ces détails topographiques (^uenous aimons à no- ter partout nous les trouvons. Au chapitre qua- rante-cinquième, Gérard, en partant de Gaillardon, dans la haute Bourgogne, fonde le château de Poli- gnies. L'étymologie du nom doit être mise à côté de celle du nom de Beauce, d^ns Rabelais : « Comme » il fust audit lieu de la montagne, aucuns de ses » capitaines en murmurant disoient: Que veult-ce » estre, que monseigneur le conte fuit ainsi le Roi... » Lesquelles paroles vinrent jusques aux oreilles » de monseigneur Gérard. Si s'en vint vers eux et » leur comença à remonstrer la cause pour quoi il

FONDS.— -IN" 7224 '•'• 13

» n'alloit point si hastivement contre le Roi. Si dist » en son langage bourguignon que encore avoit » pouloignié le roy Charles , pour lequel mot ainsi » dit et proféré ses gens mirent nom à ladite place

» Pouligny Et y a maintenant un fort chastel

» que on appelle le chasteau de Pouligny. »

Outre Poutières et Vézelay, « ils fondèrent es » forbourgs de la cité d'Aucuere une moult riche » et bêle église et y mist des moynes de l'ordre de » saint Benoit. Mais maintenant ci sont chanoines, » et l'appelle on l'église monseigneur S. Pierre. » L'abbé Lebeuf a contesté cette fondation , mais il ne savoit pas que la légende françoise, traduite au xni« siècle d'une histoire latine du siècle précé- dent, la mentionne également, et invoque même à l'appui la charte de fondation alors conservée dans cette collégiale de S. Pierre.

« Item une autre au diocèse de Soissons, » maintenant sont chanoines réguliers, et l'appelle- » t-on Sainte-Marie-Magdelaine du Mont. Item » une autre en Flandres en laquelle est à présent » trois moynnes. L'acleur, il m'est semblant que » c'est l'église Saint-Dertin, qui est située en la ville » de Saint-Omer, et ce appert par un livret » rimé , à moy délivré par mon dit très-redoubté » seigneur le duc Philippe... Nonobstant que le » latin dit que le nom de ceste église lui est de la » mémoire deglacié, et que de ceste église furent » jadis portées deux très-nobles ymages d'angeles

\ 4 ANCIENS

» en l'église de Poultières, que on y garde encore

» aiijoiird'luii non point poiirfaites d'œuvre

» d'omme mes de la vertu divine. Item une » moult noble prioré que on appelle Sixte, » monseigneur Gérard prist son disné la derraine » fois que il combati le roy Charles le Chauve... » Sixte est au-dessous de Sens. Item l'église » d'Avalon et l'église de Saint-Jehan d'Olivant, » qui fu Semur nommé, non point du vivant mon- » seigneur Gérard. En ceste partie , dist l'ac- » teur... que au propos des fondacions des égli- » ses, il a trouvé sur le pas de l'istoire qui se » commence: Geraldus Burgundionuîn dux... ce » qui s'ensuit : Hic comes in suo dicto comitatu » Nerviensi plures ecclesias construxit ut puta ab- » batiam de Lutosa in quâ instituit abbatem S. » Badilonem confessorem. Item Ecclessiam béate

» Marie Antogniensis ; cest à dire en François

» l'abbaye de Leuse et l'église N. D. d'Antoing. » Et mist-il, comme aucuns dient le benoist » corps monseigneur S. Maxime, evesque. Item, » l'église Notre-Dame de Condet, en laquele il » mist des nonains et maintenant ce sont chanoi- » nés. Item l'église' de Royalcourt, en laquele » il mit le benoist corps monseigneur S. Andrieu. » Mais depuis, longtems après, Baulduin, conte » de Henau et de Flandres, le fist transporter au » monastère de Geradmont, il gist pour le » présent. Item l'église de Hontaing, en laquele

FONDS. N** 7224 *• ^^ 15

» il fist mettre le corps monseigneur S. Quirien » le martyr. »

II. Après la Chronique, sur le f*' 210 et dernier, on a transcrit « une prose de S. Badilon, par la- » quelle clerement appert que monseigneur Gerart » de Roussillon fonda l'église de Leuse, en la- » quelle gist le corps dudit S. Badilon. »

III. Sur le verso du même feuillet : « Ballade » faite par l'auteur. » En voici le premier cou- plet :

L'an xiiii cens acomplis Et xlvn. justement Fu eniongs (1) traitiés petis Le xvi« jour proprement Par le gré et commandement Du noble prince de valeur Qui nommés est de toute gent Philippe de Borgoigne seigneur.

Le feuillet 211, qui contenoit la fin de la bal- lade, a été enlevé.

(t) Je crois qu'il faudroit lire : Fu fait en juîng.

10 ANCIENS

7224 '•/•

859. LA VIE DE BERTRAND DU GUESCLIN, GH prOSG. CHRONIQUE DE LA DEPOSITION ET DE LA MORT DE RICHARD II, ROI d'aNGLETERRE.

Volume in-f parvo vélin , de 93 feuillets à deux colonnes ; seconde moitié du XV« siècle. Cartonné sur parchemin.

Fonds Colbert, anc. 3231.

Les premiers feuillets manquoient déjà le 31 mai 1675, jour du passage de ce volume du cabinet d'André Duchesne dans la bibliothèque de Col- bert. Premiers mots conservés : Des tentes et pa- villons pour le veoir ; ils appartiennent à la fin du huitième chapitre de l'édition donnée en 1830 par M. Francisque Michel. Il est fâcheux que cet excel- lent éditeur n'ait eu que l'intention de reproduire exactement l'édition gothique in-folio de la fin du x\* siècle . Toute recherchée qu'elle soit, cette édition est remplie de fautes grossières, et mieux eût valu sans doute les corriger sur la comparaison des manuscrits plus anciens. Les trois derniers chapitres, ajoutés à l'édition de 1830 d'après le ma- nuscrit du fonds d'Antoine Lancelot (n° 7910'-^), sont également ici, f' 70 et 71.

IL Chronique duroi Richard IL Ce morceau com- mence au f*' 72. Il est écrit d'une façon intéres- sante par un des amis de ce malheureux prince, vic- time de la criminelle ambition de son oncle, Henry

FONDS. N'^ 7224 V* 17

de Lancastre. M. Th. Wright a publié en 1838 une Relation en vers anglois des circonstances de la déposition de Richard II, en 1399. Un autre gentilhomme anglois a fait cette année le voyage de France pour voir les leçons que nous conser- vons de cette chronique en prose; et, grâce à ses soins, elle doit avoir en ce moment cessé d'être inédite. Premiers mots : « Le roi Richart rendy » la ville de Brest et le chastel au duc de Bretai- » gne l'an Mil. .ccc. .mi.'"''- et xvi. »

N** 7225.

860. CHANSONS DES TROUBADOURS DU XH^ SIÈCLE ET

DU xni%

Volume in-4*> de 199 feuillets à deux colonnes, vélin, initiales pré- sentant la figure de chaque poète, vignettes, belle écriture, très-belle conservation; xni« siècle. Relié en maroquin citron aux armes de France sur les plats.

Ane. n" 1959. Sainte-Palaye , not. 586,

Le volume commence par quatre tables, la pre- mière des auteurs, la deuxième des Chansons, dans l'ordre alphabétique, la troisième des Tensons, la quatrième des Sirventes.

En tête des poésies de chaque auteur est une notice abrégée de la vie de cet auteur.

« Ce manuscrit, » dit Sainte-Palaye qui avoit pu comparer les deux volumes, « est entièrement con- » forme à celui du Vatican n" 320^. Il commence

TOM. VII. 2

18 AKCIENS

» et finit par les mêmes pièces, contient les mêmes » vies des poètes, les mêmes Razons ou argumens » des pièces de Bertran de Born, et les mêmes mi- H niatnres des lettres initiales; le tout rangé dans » le même ordre excepté les vies, qui, dans le Msc. » du Vatican, sont placées avant les pièces de cha- » que auteur, mais dont la suite est d'ailleurs en- » core toute semblable. »

]N« 7226.

86i. CHANSONS DES TROUBADOURS DU XU^ SIÈCLE ET

DU xni«.

Volume m-f« parvo de 396 feuillets vélin de texte à deux colonnes (le premier et le dernier feuillets ayant été enlevés) , et de 31 feuillets de tables sur trois colonnes , la première consacrée aux chiffres de pagination , la deuxième aux premiers vers de chaque pièce , la troi- sième au nom des auteurs. Commencement du XIV* siècle. Relié en maroquin citron aux armes de France et au chiffre de Louis XIV.

Ane. Biblioth. Mazarine, n*> 38. Sainte-Palaye , not. 587.

Ce manuscrit doit être regardé comme le plus correct de tous ceux de la collection du Roi qui liQVis ont conservé les chansons des anciens Trou- badours. 11 a été écrit dans le Midi; en tête de la première page on lit difficilement la signature Puy- misson,

La miniature qui servoit de frontispice a été fa- tale au premier feuillet; un misérable l'a coupée avec un canif qui a pénétré dans les deux feuillets suivans; il ne reste de ce premier feuillet que les

FONDS. ]N° 722G. 19

cinq lignes du bas; c'est un court fragment de deux chansons de Folquet de Marcella.

M. Chabaille, qui fait en ce moment .un choix d'anciens monumens des deux langues proven- çale et françoise , a bien voulu me communiquer la liste des Troubadours dont la plupart des poé- sies ne se trouvent que dans le ms. 7226, ou du moins ne sont pas dans les ms. 7225, 7614, 7698 des Ane. fonds et 14 La Yallière. La voici :

Austorc d'Aorlac; Austorc de Segret; Bernart Alanhan de Narbonne, Bernart d'Auriac; Bernart de la Fon; Bernart Sicart de Marvejols; Bernart Tortitz; Bernart de Tôt le mont; Boniface de Cas- tellane; Cavaliers del Temple; Clara d'Andusa; Gaucelin Estaca; Genefs lo jotglars; Granet; Gui de Cavalho; Guillems Anelier de Tholoza; Guil- lems d'Autpolh; Guillems evesque, joglar d'Albi; Guillems Fabre, borgès de Narbona ; Guillems d'Ieyras; Guillems de Lemoljas; Guillems Mogier, monge de Bezers; Guillems de Murs; Guillems Peire Gazais de Caortz; Guillems de SantGregori; Hue d'Albi; Hue de Lescura; Johan Estève de Bezers; Jordan de Cofolen; Joyos de Tliolosa; Matfre Ermengau; Matieus de Caerci; Peire Ca- mor, Peire de Cols d'Aorlac, Biols, Pons Santolh de Tholoza; Baimon Menudet; Bostanh de Mer guas.

Dans le volume précédent nous avions donné une liste complète de toutes les anciennes Chan-

2.

20 ANCIENS

sons françoiscs conservées à la Bibliothèque du Roi; nous donnerions dans celui-ci la liste de toutes les anciennes chansons provençales, si M. Chabaille ne se proposoit pas de la publier dans le volume important qu'il prépare. Grâce à ses veilles il nous est permis d'aller en avant.

^o 7226 '' ''

8G2. POÉSIES DE MATFRE ERMENGAUD, DE BÉZIERS,

en provençal.

Volume in-f° magno vélin de 241 feuillets à deux colonnes, miniatu- res grandes et petites ; commencement du XIV' siècle. Relié en ma- roquin rouge aux armes de France sur les plats, au chiffre de Louis XV sur le dos.

Fonds Colbert, anc. 1247.

M. Raynouard a dilr quelques mots du Breviar damor et de son auteur, dans le cinquième vo- lume du Choix de poésies des Troubadours. Il en a cité de longs fragmens dans le premier vo- lume du Lexique Roman, pag. 515 à 537. « Sous » le nom de Breviari d'amor, dit-il, l'auteur a » formé une espèce de Compendium des principa- » les connaissances naturelles, philosophiques et » scientifiques de son temps; le tout entremêlé » d'histoire sainte et de théologie, et terminé par » ce qu'il appelle Le perilhos tractât d'amor de » donas, segon que han tractât li antic Trobador » en lor cansos. » Matfré Ermengaud écrivoit son poème en 1288.

FONDS. ^" 7226 ^' '• 21

Voici la distribution de notre volume et l'Indi- cation des miniatures les plus remarquables :

I à VI. Passio Domini, selon les quatre Évan- gélistes, en latin. Les quatre ligures des Évangé- listes sont dessinées et coloriées avec soin dans le système des verrières. La dernière partie de la Passion selon saint Jean a été enlevée.

po Yjj yo^ Grand écu blasonné offrant un coupé de gueule et d'argent à la bande d'azur brochant sur le tout. Plus bas, deux petits écus, le premier d'argent à l'ancre de sable; le second de gueule à la bande d'azur coupée d'argent, parti d'argent au chevron et à l'orle de gueule. Tout cela rappelle le style des armoiries italiennes.

Le Breviari d'amor commence au VIII. Dans la marge inférieure on reiliarque un double écu d'azur à la barre d'or accompagné de deux mo- lettes à sept rayons; parti d'azur au lion d'or.

La miniature-frontispice de la même page re- présente l'auteur devant son Breviari, qu'il sem- ble expliquer à trois princes couronnés. Premiers mots du poème :

El nom de Dieu nostre Senhor Qu'ères fons et paires d'amor. . . .

Plusieurs feuillets sont à désirer entre la pagi- nation 5 et 6. F*" 8 v\ Belle représentation de la Trinité. 22. Miniatures en six comparti- mens représentant les bons anges dans leurs di- vers rapports avec les hommes. —F° 22, r^ Re-

22 ANCIENS

prcsenlatioli de la Gloire céleste et angélique. F'' 25, v^ Figures de Démons. F*> 26, r^ Fi- gure du monde. N* 29, r\ Zodiaque; v", Sys- tème solaire. F** 31 , \\ Éclipse du soleil. F*» 33, V*. Système lunaire. 34, r°. Éclipse de lune. AO, \\ Système stellaire. F" 42, r°. Système des vents. 45, v". Antipodes.— F" 70. Les sept œuvres de miséricorde. F"* 88 à 9i. Représentation des prophéties relatives au Messie. A côté des prophètes on voit des docteurs auxquels le démon , sous la figure d'un renard ou d'un loup, ferme les yeux et bouche les oreilles. Curieux. F** ii5, v\ Jugement dernier. F" 190. Figure des déceptions du diable en huit ta- bleaux : i . Femme que le diable exhorte à se pei- gner d mirer. —2. Bachelier qui va chasser par vanité mondaine. 3. Amans qui donnent des fêtes par l'inspiration du diable. 4 , 5. Tournois et tables rondes. 6. Danses et caroles. 7. Un amant aux genoux de sa maîtresse. 8. Une dame mourant d'amour, le diable emporte son âme.

C'est à partir de que commence un^ espèce de pastiche des chansons des Troubadours coor- données sous le titre de « Le perilhos tractât d'a- » mor de donas, segon que hans traclat li antic f Trobadors en lor cansos ».

Au fo 229, v% commence une épître de Matfré à sa sœur sur le mariage. Les f*232 et 233 ont été transposés et devroient être 229 et 230.

FOINDS. jN" 7227. ûè

N'» 7227.

863. POÉSIES DE MATFRE ERMENGAUD DE BÉZIERS,

en provençal.

Volume in-4<* magno de 255 feuillets à deux colonnes, miniatures, initiales; commencement du XIV* siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de Béthune sur les plats.

Ane. Biblioth. de Béthune, Romans et vers,no 20. Sainte-Palaye , not. 588.

Sur la deuxième feuille de garde du commence- ment l'abbé de la Rue a écrit la note suivante : » Le Bréviaire d'amour, par frère Matfre de Bé- » ziers. Lettre du même à sa sœur, pour le pre- » mier jour de l'an, f 246. Le Salve Regina en » roman, par le même. Un petit traité du Pé- >j ché originel et de sa régénération, f°2i7.» On trouve encore dans ce volume une pièce de vers qui commence ainsi : Dreg de natiira comanda^ ^ 251.

Le point d'écriture et le style des ornemens rap- pellent beaucoup le volume qui précède. Deuxécus ligures au bas de la première page sont entière- ment écaillés.

F" 6. Représentation de ï Arbre d'Amour. Allé- gorie mystique assez singulière, qui avoit été en levée dans le volume 7226 ^ '

Les quatre derniers feuillets contiennent la table des rubriques du Bréviaire d'amour.

24 AKCIENS

ISO 7227 '

86i. CHANSON DE GESTE d'aUDERI LE BOURGOIiNG ,

par BERTRAND, clerc de Bar-sur-Aube.

Volume in-40 parvo vélin, de 197 feuillets à deux colonnes; milieu du XIII® siècle. Relie en veau fauve marbré , à l'aigle de l'Empire sur les plats et au chiffre de Napoléon sur le dos.

Fonds de Baluze, anc. 375.

Ce poème très-curieux et qui contient ici plus de 23,000 vers, est de la série des Chansons inspirées, comme celle de Gérard de Roussillon, par les sou- yenirs du ix« siècle. Auberi le Bourgoing est le fils d'un premier mariage de Basin de Gênes, qui n'est autre que ce fameux Boson, roi d'Arles et gouver- neur de Lombardie, frère de l'impératrice Ri- childe, et marié en secondes noces à Hermentrude. On trouvera l'analyse détaillée d'Auberi le Bour- going dans le tome XXI de V Histoire Lilléraire de la France.

Notre manuscrit avoit été mutilé dès le xv" siè cle. A cette époque, on a très-adroitement remplacé par des bandes de parchemin les parties de feuil- lets enlevées. Un copiste habile a restitué les lam- beaux devers arrachés, et le premier coup d'œil ne suffit pas toujours pour distinguer son travail de la copie du xiii^ siècle. Les premiers vers sont :

Or entendes pour Dieu le créateur Que Dieu nous gart par la sane douçour. Bone chanchon du temps anciennour Doivent oïr li duc et prince et contour. . .

FONDS. IN" 7227 2* 25

Derniers mots :

Ceci est le roumans d'Auberi et Je Lambert (rOridoun.

Les deux feuilles de garde du commencement faisoient partie d'un traité latin de dévotion ; celles de la fin appartenoienl à un Code de Justinien.

^0 -7227 '• '•

865. CHANSON DE GESTE DE RONCEVAUX, DE GAI- DE JOURDAIN DE et D*AUBERI LE BOURGOING.

Volume In-fo parvo vélin de 273 feuillets à deux colonnes; milieu du Xlir siècle. Couvert en parchemin sur carton.

Fonds de Colbert, anc. n" 658.

Ce volume infiniment précieux étoit passé de la bibliothèque de P. Pitliou dans celle de Jacques- Auguste de Thou; puis il entra dans le cabinet du président de Mesnars, beau-père de Colbert, et celui-ci le recueillit. Il contient plus de 53,000 vers; l'écriture en est fort bonne.

I. CHANSON DE RONCEVAUX.

Mouchet a écrit sur le de la troisième garde du commencement : « La transcription des huit » premiers feuillets de ce roman, qui manquoient » dans ce manuscrit, a été faite sur une copie de » l'exactitude de laquelle on croit pouvoir douter. » Il seroit à désirer qu'on pût se procurer l'origi- yf nal, qui appartient à M. Garnier, sénateur. (Cor-

26 Ai\ClE!NS

» rigé depuis sur cet original). Le langage n'est » pas tout à fait le même dans les deux manuscrits, » et il y a des différences assez considérables. »

J'ai vu autrefois ces huit feuilles copiées, dont I arle ici Mouchet. Aujourd'hui, elles ne sont plus réunies à ce volume; et la perte n'est pas fort grande, puisque la copie du comte Garnier a été acquise depuis et est conservée dans le Supplément françois sous le n" 254". Quant à l'ancien texte de notre manuscrit, c'est, à mon avis, le meilleur qui existe de cette fameuse chanson. Celle que M. Francisque Michel a publiée d'après un manu- scrit de la bibliothèque Bodléienne d'Oxford, dif- fère beaucoup du nôtre. Peut-être les faute . de sens et de quantité qui y pullulent viennent-elles de la date ancienne de la transcription; peut-être aussi doit-on en accuser l'ignorance et l'incapacité des transcripteurs. Quoiqu'il en soit, nous donnons sans hésiter la préférence à l'édition de M. Michel sur le travail de M. Bourdillon , le plus grand admirateur vivant de ce grand poème national. M. Bourdillon, dans son enthousiasme, a nettement fait deux parts dans les textes de la chanson qu'il avoit, d'ailleurs, comparés avec le zèle le plus loua- ble et le plus persévérant. Les vers qu'il estimoit mauvais, durs ou ridicules, il les a regardés comme des interpolations, sans en fournir la preuve la plus légère; en conséquence, il a cru pouvoir les riaguer; puis, dans le^ vers conservés, les mots qui

FOi>iDS.—■.^'' 7227 2-- 27

s'éloignoient aussi des règles tracées par son goût particulier, ont été mis de côté et remplacés en con- séquence. De cette façon, M. Bourdillon a publié un beau poème qui, par malheur, ne sauroit inspi- rer une confiance sans réserve ; et peut-être les an- ciens trouverres auroient-ils eux-mêmes quelque peine à le reconnoître. Premiers vers conservés :

is noz a fait moult pener

. . par celui qui tout a à sauver . . ex en France me donne retorner M. . chierement li cuit gueredonner A roncins .!iii. le ferai traîner. Après cest mot font la messe chanter, Li cuens Rollans i vait por escouter.

Dernier couplet du poème :

Baron, dist Kalle, or ai quant que je voil,

Quant cil ai mort qui m'a tolu l'orgoil

Roi et Olier par cui reposer soil,

Les .XII. pers a mis en mal aquoil ,

Por tant com \ive nés veront mais mi oil;

Par euls conquis Jone et Tyr et Marsoil.

J'ai laissié la columbe et l'escliarboucle à foil.

Bien le puet-on veoir jusques el val de Doil. \ i

En tôle de l'édition qu'il a donnée, M. F. Michel a cité plus de cent cinquante vers de cette leçon.

IL LA CHANSOiN DE GAIDON, f 37.

Gaidon étoit fils de Joffroi d'Anjou et neveu de Naimes de Bavière. L'action se passe après la mort de Ganelon, et c'est pour venger cette mort que Thiebaut d'Aspremont, Alori, et les autres parens

28 ANCIENS

do Ganclon conspirent contre l'Emporcur et contre Gaidon, qu'ils regardent comme leur plus impla- cable ennemi. La chanson a plus de 10,500 vers. Début :

Qui or voldroit entendre et escouter Bone chanson qui moult fait à loer (1) Conques traïstres ne pot nul jor amer, 11 fu bel qu'il en oïst chanter , C'est de Gaidon qui tant fist à loer Du duc Naymon , qui tant fist à amer , Et dou Danois qui fu nés outremer

Derniers vers :

Puis fu Guis bien de Kalle, ne dout mie , Per grant avoir et por losengerie , Et par sa geste qui moult fu enforcie ; Tant li dona li fel cuivers traîtres Que il refu du miex de sa maisnie, Et puis li fist mainte grant trecherle. De Gaidon est ci la chansons fenie, n'iert uns lion qui avant vous en die , Se il n'i veult trouver nouvelerie.

M. Francisque Michel, dans son édition de Ron- cevaiiXy a cité plus de deux cents vers du texte de la Chanson de Gaidon,

III. LA CHANSON d'aMIS ET AMILE , f" 93.

La tradition vouloit qu'Ogier le Danois eût tué' dans les gorges du Montferrat, les deux pieux et braves pèlerins Amis et Amile. Leurs corps repo- soient à Mortaro ou Mortiers ; les pèlerins racon- toient leurs aventures touchantes, qui servirent de

(I) 11 y a sans doute une petite lacune avant ce vers.

FONDS. --N° 7227*- ^- 29

base à cette belle chanson de geste, dont voici les premiers vers :

Or entendes seignor gentil baron Que Deus de gloire vous face vrai pardon. De tel barnage doit-on dire chanson Que ne soit mie de noient la raison. Ce n'est pas fable que dire tos volons, Aussois est voirs autressi com sermons , Car plusors gens à tesmoinz en traions , Clers et provaires , gens de religion ; Li pèlerin qui à saint Jaque vont Le savent bien se ce est voirs ou non. Hui mais orés de deus bons compaignons, Ce est d'Amile et d'Amis le baron; Engendré furent par sainte Annuntion , Et en un jour furent li baron : A Mortiers gisent que de fi le scet-on , Huimais orrez de ces dui compaignon, Com il servirent à Paris à Cliarlon Par lor grant compagnie.

Chaque couplet finit ainsi par un vers tronqué, dont la dernière syllabe est pourtant nécessaire- ment féminine ou muette. Derniers vers :

Li pèlerin qui vont parmi l'estrée Cil sevent bien lor tombe est posée. Ici sera la chanson defînée Des deus barons, qui a esté chantée; Ce est d'Amile à la chière membrée , D'Ami le comte qui ot tel renommée Que tousjours mais nous sera remembrée Jusqu'à la fin du monde.

Ce poème a 3460 vers. M. Michel en a cité soixante-seize dans ses prolégomènes de la Chan- son de Roncevaiix.

30 ANCIEWS

IV. LA CHANSON DE JOURDAIN DB DLAIVES, f^ 411.

Jourdain étoiL (ils de Girard de Blaives et petit- fds d'Amis. C'est donc une suite de la chanson d'Amis. Premiers mots :

Oiez, Seignor, que Dex vous bénéie, Li glorioz, li fiz sainte Marie, Bone chanson qui est vielle et antie ; Elle est moult bone, si fait très-bien à dire D'Ami define et dou preu comte Amile. Ci avez com li baron transsirent, A Mortiers gisent es plains de Lombardie. Hui mais orrez avant de lor lignie. Et de la geste qui des barons issirent. Girars ot Blaives si tint cuite la ville, Fiuls fu Ami le chevalier nobile Se li dona li rois Othes sa fdle

Dame Hermenjart qui fu preus et nobile. Pou durarent ensemble.

Derniers vers :

A celé entrée com vous ai devlsée Fu rois Jordains de toute la contrée , Et sa moillier roïne coronée. Ceste chansons est ci endroit finée , plus n'en orrez die.

Environ 4200 vers. M. Michel en a transcrit une centaine de vers.

V. LA CHANSON d'aUBERI LE DOURGOING, f" 134.

Quoique les deux ou trois derniers feuillets de cette leçon manquent, la chanson contient ici en- viron 28,000 vers. Début ;

FONDS. rs" 7227 ^■'^- p,|

Oiiez, Seignor, por Deu le creator, Que Dex vos gart par la soie douçor ! Bone chançon ains n'oïstes meillor, Ele est esciite en la geste francor, Oïr la doivent roi et duc et contor

Derniers vers conservés :

De fors la vile se sont arrestéu , Lor pavillon 1 sunt rais et tendu ; Gà, l'oït grant joie en a 6u.

M. F. Michel en a publié plus de quatre cents vers.

N'' 7228.

866. l'eneide de viroile , traduite en vers fran- çois par octovi-an de saint-gelais.

Volume in-f* mediocri vélin de 137 feuillets à deux colonnes , treize miniatures, initiales; première année du XVF siècle. Relié autrefois en bois couvert de velours pourpre, et garni de plaques et fermoirs; aujourd'hui en maroquin rouge aux armes de France sur les plats et au chiffre de Louis XV sur le dos.

Fontainebleau, n«> 373; anc. 455. Sainte-Palaye , not. 689.

La traduction d'Octovian de Saint-Gelais a été plusieurs fois imprimée. La première édition , datée du 6 avril 1509, a été exécutée pour Yerard, sous la direction de M^ Jehan d'Ivry, bachelier en médecine. Jehan d'Ivry semble s'être contenté de faire disparoître quelques fautes de versification reconnues depuis la mort d'Octovian (et non Ocla- vien) de Saint-Gelais.

Le manuscrit que nous avons sous les yeux, exé-

32 ANCIENS

ciité le 27 avril dSOO, doit être celui que le tra- ducteur offrit lui-même à Louis XII. « Il me paroît » voir, » dit Saintc-Palaye, « sur la couverture du » présent manuscrit l'empreinte de cinq plaques » qui semblent avoir eu la forme de porcs-épics; » et comme le velours de la couverture est pour- » pre, je ne doute pas que ce manuscrit ne soit » le mesme que l'autheur donna au Roy. »

Le f 1 est rempli par l'épîlre à Louis XII, im- primée dans l'édition de Yerard. La miniature de présentation est fort belle, et le portrait de Louis XII y semble parfaitement exact. Octovian lui offre à genoux son livre, relié en velours rouge et chargé de cinq porcs-épics d'or. Autour du Roi sont dix figures de courtisans, qui paroissent autant de por- traits.

Les grandes miniatures placées à la tête de cha- que livre sont assez curieuses et annoncent dans l'artiste une certaine connoissance des écoles d'I- talie. Premiers vers :

J'ay entrepris de coucher en mes vers

Le cas de Troye qui fut mise à l'envers ,

Les batailles et armes qui se feirent

Par les Grégeois quant jadis la déffeirent.

Et de traicter anssi par mes escriptz

Qui fut celuy, après tieux plaingtset cris,

Qui premier vint de Troye desmolye

Prendre séjour au pays d'Ytalie,

Et 11 fuitif, par le vouloir des Dieux, etc.

FONDS. 7228 2* 33

]N^ 7228 "

867. POESIES DE PASSERAT, DE PHILIPPES DES- PORTES, — DE CATHERINE DES ROCHES, DE

DU PERRON, DE VATEL ct autres auteuFs du xvi^ siècle.

Volume in-f° parvo, papier, de 47 feuillets à lignes longues; fin du XVI» siècle. Couvert en parchemin blanc.

Fonds de La Mare, 221.

Les cinq premiers feuillets de ce volume sont écrits d'une main excellente et reproduisent les poésies d'un seul auteur, le savant et ingénieux Jean Passerat. En voici les premiers vers :

Douls sont les traits, amour, que dessus nous tu jettes. Sonnet. Verrai-je point, après tant de douleurs. Élégie. Vous avés du fil à lacer. Quatrain. Qui a vu le taureau enflamé de courage. Sonnet à Monsieur.

Or que ce temps pluvieus. Ode. Pren pitié des tiens, tire hors de mon flanc. Deux stances. Combien que mes souspirs me bruslent à toute heure. Sonnet. Ce petit dieu cholere archer , léger oiseau.— Ode mesurée à la

grecque. Amour n'est point archer , c'est plustost un pescheur. Sonnet.

Qu'est-ce qu'Amour.? est-ce une déité? Allégorie. Quand j'admire estonné tant de grâces parfaites. Sixain à Madame. Pastoureau, m'aimes-tu bien. Chanson très-jolie. C'est trop souffert de peine et de misère. Cinq vers.

Le sixième feuillet a été rempli plus tard par une autre main. Il contient quatre sonnets; les trois premiers adressés à Monsieur, frère du Roi.

Le bras , le feu , le fer d'Atlas , Polux , Alcide. Ores que ta vertu grosse de renommée. Ce bel or crespelu naissant encore à peine. Ohl bienheureux le jour que vos beaux yeux, Madame.

TOM. VII. 3

94 ANCIENS

Puis, de la belle écriture des premiers feuillets, six sonnets, dont le dernier n'est pas achevé. Ils semblent avoir été faits pour Henri IV, qui les au- roit destinés à sa maîtresse.

Amour caché dedans tes yeux , madame. Non, non , je ne dors pas , c'est amour qui se joue.— Moins de façon» d'iionneur, et moins de majesté. Je puis tout et ne puis aler voir ma maistresse. Amour bandoit son arc comme uu croissant Youté. Me voulant aquiter d'une bêle promesse.

9. D'une écriture moins belle : VHidromance, par P. Besportes :

L'amoureux Dorilas ayant l'âme frapée.

13. Sonnets (le premier et le huitième impri- més dans les premières œuvres de Ph. Desportes) :

Comme un chien que son maistre a long-temps caressé. Voo& n'aymez rien que vous , de vous mesme maistresse, Les combats renommés , les victoires hautaines. Qui voit vos yeux divins si promptz à décocher. Si par vostre beauté, digne d'une immortelle. Hélas l que veux-je faire.' A quoi suis-je réduit! Si j'ay moins de pouvoir, plus j'ai de connoissance. Cet oeil du firmament tousjours resplendissant-^ Doulce fin de mes vœux , s'il vous plaist que j'escripve. -^ O misérables yeux, aussi fols que dolentz. -^ Le sculpteur excelent deseignant son ouvrage. Echo , nymphe jadis d'âmoiireuse nature. Enfin l'Amour cruel à tel point m'a rongé. Qu'avanceay-je en l'aimant, sinon que je fiz perte.

P^ 17. Cartel sur la mort d'amour:

Ce dueil que nous portons aux habitz et aux âmes.

19. Cartel pour le duc d'Aumalle et sa troupe :

FONDS. N" 7228^' ^

Déesses qui tenez dedans voz yeux vaincueurs.

F' 20. Cartel de M. d'Elbeuf et sa troupe aux dames.

F^ 21. Autre Cartel.

23. Le Paradis d'amour :

Enfant victorieux de la belle Cyprinne.

80. Au Roi, par K. Des Roches j poitevine:

Après avoir receu , ô lumière des princes. (Treize sixains.)

31. Autres poésies de la même, au Roi :

Les légitimes Roys sont envoyez des cieulx. Sonnet.

A la Royne mère du Roy ;

0 l'unique soustien de ceste pauvre France. Sonnet.

Aultant que fut Énéé cher teiiù de sa mère. Id.

Tu n'es point fils du fciëly le ciel li'est poînet ioh pète. ^ Id. *Jj

Ouvrez-moy mon de vos pensers la porte. Id.

A qui pourrois-je mieux adresser ma lumière. Sonnet à elle

adressé.

O Seigneur Dieu , esîève ma pensée. Id. d'elle. Je chante la vertu , la grâce, la beauté. id. à elle.

De l'oeil l'on peult grandes choses juger. ïd. à elle. Je ne suis, je ne siiis un menteur effronté. ^ Id. à elle. Je ne l'ai dit qu'à moy , et si je nie deffie. Par elle. Stances.

F" 34 v°. Sonnet de M. Yatel au Roy (Henry III), sur son advenement en France :

S'il est vray que la gloire est fille des travaux. Voy, je te prie, comment la grant mer se replie. Sonnet. Je porte honneur à Dieu, à ma France, à mon Roy.— Sonnet

par le même.

f '^ 35. àtancés t^erfôh :

La mort des malheureux est l'heureuse portière.

36. Sonnet :

te ciel à vous, qui estes sienne, envoyé.

Une escume s'amassant. Trente-deux vers.

3.

s* ANCIENS

37. « Propliélic faicte laquelle il feînct estre » chantée par la déesse Uranie , sur le bonheur » de la nativité de Éléonor, fille de M. de , » Taisné » :

Infante à qui les dieux ont donné ceste grâce.

Les noms propres ont été coupés, mais on voit que cette Éléonor étoit petite-fille d'un Chabot et ïille d'une Françoise ....

F** 38. Estreines au Roy :

Nimphes de Chenonceau qui dans les ondes blues.

La dernière partie de cette belle pièce est sans doute de la main de l'auteur, et couverte de ra- tures. Le reste du volume paroît également auto- graphe.

43 v". Sonnet au Roy :

Aux autres vous donnez pour l'avoir mérité.

Enfin les dieux bénins ont exaucé mes cris. Stances.

Que serviroit nyer chose si recognue. Élégie.

Les vingt derniers vers de cette pièce ont été enlevés avec le dernier feuillet.

7228 '• '•

868. POÉSIES LATINES ET FRANÇOISES DE LOUIS

d'orléans, avocat en Parlement.

Volume in-f mediocri papier, de 781 pages numérotées, lignes lon- gues ; XVIl» siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats, au chiffre de Louis XV sur le dos.

Fonds deColbert, anc. n" 3221.

Louis d'Orléans, homme passionné, se fit, du- rant la ligue , la double réputation du plus

généreux patriote et du plus mauvais citoyen ,

suivant le drapeau de ses détracteurs ou de ses

apologistes. Tout le monde s'accordoit du moins à

reconnoîlre à l'auteur du Banquet du comte d'Arele

un esprit fort remarquable , un style fort incisif ,

un courage digne de la bonne cause. Il lit beaucoup

de vers; tous n'ont pas été imprimés. On peut

consulter sur ce poète la notice estimable de l'abbé

Gouget, Biblioth. Franc., tom. XY, p. 267 à 276.

Après six feuillets de garde, notre manuscrit

commence par un Advertissement au lecteur ,

composé par l'ami qui a formé le Recueil. Cet

ami remet à raconter « la vie et les inclinations,

» les emplois et les actions plus remarquables de

» monsieur d'Orléans... dans l'autre volume de ses

» œuvres manuscrites... Les pièces dont ce volume

>j est composé ont esté faittes à divers temps ,

» comme on le peut remarquer facilement tant

» par les chozes qui y sont traitées, que par la

» différence du style qui a changé avec les années,

» et qui a esté plus rempli de doctrine, à mezure

» que l'autheur s'est trouvé plus avancé en âge.

» Comme les matières sont diverses, il m'a semblé

» à propos de les séparer en trois parties ; mettant

)) au premier rang les poésies chrétiennes , au se-

» cond les morales et au troisième les mélangées,

» qui sont divisées en amours, élégies, sonnets,

» épigrammes, tombeaus et autres pièces de dif-

» ferons sujets. Au reste, je ne doute point que

su ANCIENS

» VOUS ji'aiez regret de voir ici tant de pièces im- >i parfaites, qui manquent de commencement ou de lins, ou de tous les deux ; mais ce mal est ir- » réparable par la nonchalance de l'auteur, qui » tenoit peu de compte de ces petits ouvrages, que » ses parens ont tirés du naufrage il les aban- » donnoit, donnant son application entière àdes ma- » tières beaucoup plus relevées et importantes... » On voit que cette Préface est d'un bon style , et l'orthographe seule mériteroit d'être distinguée. Peut-être est-elle de Colletet, qui avoit beaucoup cultivé l'auteur dans ses dernières années. Louis d'Orléans étoit mort en 1629, à l'âge de quatre- vingt-sept ans.

La page 3 contient quatre anagrammes du nom de Lois d'Orléans et sa devise. Voici les quatre anagrammes: « Illius cura Deo suo.—l\ se donra » los. Son lis l'adore. Selon le diras. » La devise étoit une ancre suspendue parla main divine sur la lête d'une aigle tployée, dressée elle-même sur un globe : Spe sequilur quod mente videt.

Yoici les principales pièces renfermées dans le volume :

Poésies chré Hennés, p. I.

Traduction de trois Hymnes de Sinesius, p. 8. Sinesius en a composé six, comme on sait; mais on ignoroit jusqu'à présent que Louis d'Orléans en eût traduit une seule.

FOKDS. No 7228 *-^- àlà

La naissance de Jésus-Christ, églogue, p. 23. L'auteur mentionne dans cette pièce, sous des noms bucoliques , sa femme Michelie Duderé , son ancienne maîtresse Catherine de la Salle :

Troupeau que j'aime mieux que la belle Catin N'aime le bout vermeil qui pointe son létin.

le médecin de Mai ie de Médicis, M. de l'Orme ; ses quatre enfans, Margueritte, Gabrielle, Jean et Raoul. Ce dernier, dit l'annotateur, mourut en 1630, Jean en 1652, et les deux filles longtemps auparavant leur père. Aux filles, pour gardei^ leur pudicité, p. 148.

DEUXIÈME PARTIE. OEuiTes moraks ^ p, 183.

Les Quadrains moraux, imprimés plusieurs fois ; mais ils sont accompagnés ici de savans commen- taires, faits durant l'exil de l'auteur. Ces commen- taires prouvent l'érudition , lo vrai patriotisme et l'exaltation religieuse de Louis d'Orléans* Voici comme il explique les premiers mots du premier quatrain : « Mon cher Enfant, comme la nature » comence l'année par le printems et le prin- » tems par les fleurs , aussi je comence cette » exposition par la plus belle et plus odorante fleur » qui soit en la nature, par le nom le plus doux, » le plus beau et le plus plain d'amitié ; car ce » mot enfant est un nom d'amour et d'aménité; » le père qui dit mon enfant doit estre creu ; d'au- » tant que le père ne trompe jamais son enfant. »

40 AACIEJNS

Il suffiroit de ces lignes pour prouver que Louis d'Orléans étoit, après tout, un homme de cœur. Le deuxième ouvrage de cette partie morale est « le plan de la Maison chresticnne, ou la Maison » des Vertus, » p. 397. Cet ouvrage est composé de 830 quatrains; dans la conclusion, on voit que Tauteur étoit Parisien et non pas d'Orléans, comme l'avoit dit l'abbé Gouget. Voici quelques beaux qua- trains de cette conclusion :

Paris , berceau de ma plus tendre enfance , Qui le premier ma clameur entendit Lorsque naissant j'aparus à la France Et qu'en ses bras ma mère me rendit.

Dieu , mon soleil, petit brin m'a fait naître, Qu'il a dressé , nourri et ébroué , Si d'arbrisseau plain arbre il m'a fait être Son nom tressanct à jamais soit loué.

J'ai fait des fleurs et quelque dous ombrage; Mais quant aux fruits, je ne m'en vante pas; Si les boutons de mon jeune feuillage Aus oisillons n'ont servi de repas.

J'aurai trop d'iieur si, des forêts voisines. Les Rossignols par troupes espandus. Pour racorder leurs musiques divines Sous mes rameaux peuvent estre entendus.

Prens donc ces fruits que mon hiver te donc , Car de mes ans tu vois le demeurant; L'encens cueilli sur l'hiver ou l'autone Est estinré pour le plus odorant.

Donques, mon fils, qui lis dedans ce livre Mon nom, mes mœurs, ma créance et ma foi, Si autres mœurs ton esprit veut ensuivre Qui te mop noiii et t'en va loin de moi,

FOM)S. ]N" 7228 ''^' 41

TROISIÈME PARTIE. Poésics méUes, p. 557.

Les amours de Silvie, en trente-six sonnets. Le nom de famille de cette belle étoit Forelo. Stances sur les amours de Silvie, p. 576, quinze stances; deux élégies sur les amours de Silvie, p». 580; pièces latines sur le même sujet, p. 598; deux élégies à la reine Catherine de Médicis, p. 601; à madame de Guise la mère, p. 612; cinq sonnets à la reine Catherine de Médicis, p. 618; sonnets à Antoine Caron , peintre excellent; à mademoiselle Soreau; à mademoiselle Isabeau de Lothier; à M. des Jar- dins; à M. Desportes ; à M. de Ronsard, sur sa Fran- ciade ; sur Paris; sur les Avocats et les Femmes; des troubles de France, en françois et en italien ; du prince d'Orange; des Ministres ; sur la mort de l'Admirai, à l'heure même. Le voici :

Celui qu'onque vivant mes ieus n'ont voulu voir Irrités qu'il bravoit, par audace nouvele, Mon Dieu trop patient , mon roy par trop fidèle , Mon pais trop bénin pour ses faits recevoir ;

Depuis estant meurtri , et contre son espoir Aiant avec le sang vomi l'ame cruelle , Mes ieus l'ont voulu voir, pour remarque éternelle De l'ire que mon Dieu sur sa tête a fait choir.

Je l'ai donc veu pendu, sans chef, sans mains, sans bras, La fable des enfans , des corbeaus le repas , La terreur des médians et des bons l'asseurance.

Qui mort nous enseignoit comme on doit en tout lieu Craindre de s'attaqiier à l'honneur de mon Dieu , Au septre de mon Roy, au bonheur de ma France.

ANCIENS

Sonnet qui fut fait lorsque Briquemaut et Chavai- gne, compagnons de l'Admirai, furent exécutés , p. 633 (il n'est pas moins violent que le précé- dent) ; huit sonnets sur les troubles de 1572 et 1588 ; sur la paix faite par les sieurs de Biron et Malas- sise, p. 639 ; sonnet à Brusquet, p. 641 ; sur la mort de Henri IV; sur la conférence de Fontainebleau, le 5 mai 1600; aux prélats de France; au roi Louis XIII; épigrammes latines, p. 646; sur le Louvre; sur le Pont-Neuf, etc., etc.; De templo D. Francisci rapidissimo incendie consumptum noctu, anno 1580, 19 novemb. , p. 658; épi- grammes sur Henri II et Diane de Poitiers. Il est à remarquer qu'il nomme Diane la Jument grise. Tombeaux divers, p. 586 ; mascarades, p. 706 ; remerciemens à l'infimte Claire Eugénie, gouver- nante des Pays-Bas, p. 735; contre les Huguenots, sur la prise de la ville de Cambra}, p. 744 ; sur la défaite des Allemands devant Anneau, p. 751.

Il est aisé, d'après les indications précédentes, de sentir toute l'importance de ce recueil dont, jusqu'à prv!sent, personne n'avoit connu l'existence. Il faut écrire le nom de l'auteur Louis d'Orléans, et non pas Dorléans, avec Gouget et les Biographies.

FONDS.— No 7229. . 48

^' 7229.

869. l'eneide de virgile , traduite en vers fran- çois, par octoyian de saint-gelais.

Volume in-folio mediocri vélin de 157 feuillets à deux colonnes; commencement du XVI* siècle. Relié autrefois sur bois et en veloui;s- citron; aujourd'hui en veau fauve racine, au chiffre de Napoléon sur le dos.

Fontamebleau , 600. Ane. cat., 465. Sainte-Palaye, notice 590.

Les miniatures destinées à ce volume n'ont pas été exécutées; leur place est restée vide, et quant au texte il est entièrement semblable à celui du msc. 7228.

N** 7229'- - '-■'.■' '—

870. l'eunuque de terence , traduit i^a'ryèiÏN-''^^

ANTOINE DE B\IF.

Volume in-folio mediocri papier, de 52 feuillets lignes longues; mi- lieu du XVI* siècle. Couvert en parchemin blanc.

Fonds de Colbert, 1291.

Premiers vers:

Quoy donc, n'irai-je pas vers elle Maintenant même que la belle

Cette traduction, dont madame Dacier faisoit beaucoup de cas, a été plusieurs fois imprimée. On lit à la (in, écrit de la même main, mais d'une autre encre : « Achevée lendemain de Noël, devant » jour. 1565. » Cette date semble être celle de la composition de l'ouvrage.

44 ANCIEINS

7229 '•*•

871. LES AMOURS DE PIIILIPPES DESPORTES.

Volume in-4o mediocri papier, de 125 feuillets, lignes longues; XVI*' siècle. Relié en maroquin fauve à compartimens en labyrinthes , par- semés des chiffres de Charles IX de diverses grandeurs.

Fonds de Colbert , n* 2710.

Ce volume, si précieux pour sa belle et ancienne reliure et pour la beauté de l'écriture, qui est toute de la main que nous avons déjà admirée dans le msc. 7228*', fut acheté par Colbert le 24 octo- bre 1682, de M. de Montmaur, maître des requêtes.

Les titres de la première et de la deuxième par- tie sont écrits sur vélin. La première , « Les » amours de Philippe Desportes , » avec la devise : Dolor hic mihi proderil olim. Elle se compose de onze élégies, quatre complaintes, deux imitations de l'Arioste, trois stances, huit chansons, deux dialogues , plainte , cinquante-neuf sonnets, ode , louange d'amour, procès contre amour, rimes tierces et contr'amour.

La seconde partie porte le titre de « Continua- » tion des amours de Philippes Desportes, « avec la devise : llominumque exempta manemus. Elle comprend cinq élégies ; prière ; deux complaintes ; qualre-vingt-un sonnets ( le quatorzième est une réponse de Passerat); prière au sommeil ; cinq

FONDS. No7229^'^' 4B

chansons; baiser; ode; stances sur la jalousie; tombeau d'amour et rimes tierces.

^' 7230.

872. LES METAMORPHOSES d'ovide, traduction mo- ralisée en vers, par Philippe de yitry.

Volume in-folio parvo vélin de 277 feuillets à deux colonnes , une petite miniature et initiales; fin du XVI« siècle. Relié autrefois en bois couvert de basane, aujourd'hui en maroquin rouge aux armes de France sur les plats, aux fleurs de lis de Louis XVI sur le dos.

Fontainebleau, 456. Ane. cat., n* 367. Sainte-Palaye , notice 591 .

Sur le recto de la première feuille de garde on reconnoît le fragment d'une procédure françoise entre l'archevêque de Sens et je ne sais quel prieuré, vers la fin du xiv^ siècle.

J'ai déjà décrit deux exemplaires de la traduc- tion curieuse de Philippe de Yitry (n°' 6986 et 6986 ' ). On peut recourir à ce que j'en ai dit , sans négliger Verralum, Celte copie est d'une bonne écriture ; mais la petite miniature du commence- ment a été faite plus tard , et pour l'exécuter on a commencé par gratter les trois premiers vers du poème, qui commence maintenant ainsi :

Soient bon ou mal li escript

Qui bien y vieult prendre esgart

4^ ANCIENS

N*> 7230 '■

873. LES METAMORPHOSES d'ovide, traduction mo- ralisée en vers, par Philippe de vitry.

Volume in-4° magno vélin de 347 feuillets à deux colonnes , quatre (rt^-jolls desèîïis légèrement coloriés; X1V« siècle. Relié eri mamquin fauve.

Fonds de Châtre de Catigé , anc. n" 21 (nouveau , 15).

Exemplaire complet. Les miniatures sont extrê- mement remarquables par la finesse et la grâce du dessin. La première, en quatre compartimens , représente la création, plutôt d'après Moyse que d'après Ovide; la seconde, au f" 416 v**, nous montre Apollon, Pégase, les Muses et Pallas. Je la recommande aux artistes. La troisième, au f'' 496, en trois compartimens, représente l'histoire d'Or- phée. Elle n'est pas moins remarquable que la pré- cédente. Orphée est sur le bord de l'abîme dans le- quel grouillent les démons; plus loin et comme seconde scène, on a figuré la tombe unique d'Or- phée et Eurydice , et plus loin une dame qui em- porte tristement la lyre du poète. La quatrième est sur le verso du môme feuillet et représente Orphée entouré d'animaux.

7230 '• '•

874. LES METAMORPHOSES d'ovide , traductioH mo- ralisée en vers, par Philippe de vitry.

Volume in-4o magno vélin de 342 feuillets à deux colonnes, une ini-

FONDS. 7230 »•*• 47

tiale à sujet, vignettes à chaque livre; fin du XIV* siècle. Relié en veau fauve.

Fonds de Colbert, 6â0.

Sur \e haut de la reliure extérieure on lit : « Pour » M. du Bosc, conseiller, secrétaire du Roy, et gen- » tilhomme servant de la Reyne. » Sur le haut de la reliure intérieure ; « Ce livre m'a esté donné par » M. Fera , père de mon hoste à La Fére , au mois » de juillet 1656. Du Bosc. » C'est probablement de ce M. du Bosc que Colbert l'aura acquis.

Le dernier feuillet de cet exemplaire a été enlevé.

Derniers vers conservés :

Et s'il est (vrai) qu'ay mespris Dont Dieu me gart par son plaisir , Car je n'en ay faim ne desîr. . .

VIO t'JJ.

7231. 875. LES ÉPiTRES D^oviDE , traduitcs par octovien

DE SAINT-GELAIS.

Volume in-fol. parvo vélin de 154 feuillets lignes longues, grandes miniatures, initiales; dernières années du XV« siècle. Relié en maro- quin rouge aux armes de l'rahce sur les plats et à la fleur de lis de Lôuîs XIV sur le dos,

Fontainebleau, 861.— Ane. cat., 770 (Saint€-Palaye ^ not. 592).

La date approximative de ce volume peut se tirer de la rubrique frontispice. « Cy mencenl les Espi- » très de Ovide, translatées de latin en françois le » xvi« jour de febvrier mil cccg. un "• xvi, par Re- » verend père en Dieu , maistre Octovian de Saint-

ANCIENS

» Geîes, à présent evcsque d'Angoulesme. » En admettant que le copiste ait seulement voulu rap- peler ici la date de la traduction , et non celle de sa transcription (ce qui seroit inexact, puisque Saint- Gelais lit ce travail avant d'être évêque d'Angou- lême ) , il ne faut pas oublier que ce prélat mourut en 1502, et qu'il vivoit certainement quand fut exécuté notre manuscrit. Il avoit été promu au siège d'Angoulême en 1494.

La traduction des Épîtres d'Ovide ayant été plu- sieurs fois imprimée au xvi« siècle , nous n'avons pas à nous en préoccuper ici. Contentons-nous de si- gnaler ce qu'il y a de remarquable dans le volume que nous avons sous les yeux.

Les ornemens sont d'un grand style, assez ana- logue à celui des faïences et biscuits de Bernard Palissy et de son école. Les costumes sont demi- antiques et demi-romanesques. L'architecture est riche d'ornemens , comme celle du château de Gail- lon. Enfin, dans la frange des grandes miniatures on trouve répétées, dans un ordre alternativement régulier, une aile noire, la lettre L et les quatre ailes d'un moulin à vent.

F"* 19. Curieuse chaise dans laquelle est assise Phedra ; f" 27, OEnone écrivant à l'ombre des bois, jolie composition ; les arbres mieux peints qu'ils ne le sont ordinairement dans les miniatures*; f''35, chaire et curieuse architecture ; P 42 , Dido écri- vant à genoux sur une table basse; beaux sujets

FONDS. N" 7231. 49

d'architecture ; derrière elle est appendu le portrait d'Énée ; f ° 68, Canacée dans son lit ; f ^^ 74, belle figure de Médée, table, ornemens d'architecture, plume, encrier, canivet ; f*' 90 , belle composition , Hy- permnestre écrit sur ses genoux, à côté Tune de ses sœurs perce son époux ; chandelier, éteignoir, bou- gie , meubles , belles fenêtres , lit ; sur la frange du ciel de lit cette devise : En bonne espérance de mieux y f ^ 96, beau costume du Troyen Paris ; f M 06, beaux ornemens d'architecture ; f*" d25, Héro écrit devant une table; f ' 146, belle figure de Sapho.

N^ 7231 ' 876. LES ÉPiSTREs d'ovide , traduitcs par octovien

DE SAINT-GELAIS.

Volume infol. parvo vèlîn de 197 feuillets, lignes longues, grandes miniatures, initiales ; XVI" siècle. Relié en maroquin vert, semé menu, sur les plats , de fleurs de lis d'or , entouré du double écu de France et Navarre, soutenu par un L couronné; au dos on lit : Je svis av. RoyLovys XIV. Epistre D'OvmE. Précieuse reliure, qui peut comp- ter parmi les meilleures de tous les temps.

Ane. Bibl. Mazarin, n«> 2016. Sainte-Palaye , not. 693.

F"* 1. «Cy commence les épistres d'Ovide, les- » quelles ont esté translatées par feu monsieur Te- » vesque d'Angoulesme, nommé Octovien de Saint- » Gelais, par le commandement du feu roy Charles ^j sepliesme (lisez huitiesme), dont Dieu ayt l'ame. » Lesquelles épistres Ovide recueillit, pour la grant » singularité et amour qu'il congnust quiestoit en-

TOM. VIT. 4

90 AiVClliJNS

» tre cculx qui se escrip\oienl les dites lectres et » épiâires» Car ce furent les hommes et femmes » qui pourroyentestrequi s'entraymèreiit lemieulx. » Car en ce monde n'y a chose qui vaille tant que » amour. Car Dieu mesme mourut par amour. Et » pour ce que plusieurs gens pourroyent lire les » dictes épistres sans sçavoir ny entendre pour » quelle raison les hommes et les femmes se res- » cripvoyent les dictes lectres et épistres, a esté )> mis en ce présent livre en prose au commencement » de chascune épistre pourquoy elle a esté faicte et » pour quelle rayson ils les rescripvoyent les ungs » aux aultres, et hystores propres et adjoustées à » ung chascune épistre.»

En conséquence, en tête de chaque épître l'é- diteur du manuscrit a placé un sommaire de la vie des personnes qùî écrivent et dont voici les noms : Pénélope, deux miniatures; Philis^ trois miniatu- res; Briséis, deux miniatures; Phédra, trois mi- niatures; Dido, deux miniatures; YsiphilCj une miniature; Médée, deux miniatures; Paris, une miniature; Hélène, deux miniatures; Laodamie, trois miniattii^es; Hercule, deux miniatures ; Léan- drcj deux miniatures; Héro, deux miniatures; OËnoiiCj quatre miniatures; Canasse, deux minia- tures; Hermione, deux miniatures; Ypermnestre , deux miniatures; Ariadne , deux miniatures; Sa- pho, trois miniatures. En tout quarante-trois mi- niatules.

FONDS. 7231 2- 51

On peut étudier dans la première une cheminée et le costume du petit Télémaque , et la coiffure de Pénélope. F*' 4, dans la deuxième, le siège de Pé- nélope. F° 12, Coiffure et siège de Philis. F*^ 20, Encrier, canif, plume et coiffure de Briséis. F" 24, Beau costume de femme au XY1« siècle. F*" 28, Fi- gure de Phèdre assise avec un petit chien sur ses genoux. Ce doit être un beau portrait contempo- rain. F" 29, Costume de varlet. F* 32, Phèdre à la chasse, grande miniature tenant deux pages. La voiture de Phèdre est traînée par six chevaux ca- paraçonnés. Meute de chiens, etc. F*" 40, Costume de Dido. F' 48, Page de Dido. F" 60, Costume et portrait de Médée. F"* 83, Beau costume de Paris. F*" 85, Intérieur de l'appartement d'Hélène. Un musicien joue de la flûte et du tambourin, en même temps; conversation des dames et des hom- mes; coiffure d'Hélène. F** 95, Costumes pris sur les dames de la cour d'Anne de Bretagne. 99 , Utie dame apporte un verre à Laodamie mourante. F" 405, Laodamie peint le portrait de Protésilas; coquilles de couleurs. F*" 109, Beaux costumes d'Hercule et de Déjanire. F^ 117, Autre costume de Déjanire. F" 120, 122, 131, 146, 176, 195, maisons. 133, Intérieur d'appartement, chan- deliers, dressoir, foyer. F°' 143, 163, 167, 176, 189, Beaux costumes de femmes. F"' 153, 157, Garnitures de lit. F"* 171, Singulière représentation du crime des Danaïdes. F' 180, Ariane toute nue.

4.

65 ANCIENS

Je suis persuadé que la plupart de ces figures sont autant de portraits de la cour de Louis XII.

N'' 7232. 877. LES ÉPfSTRES d'ovide, traduites par octovien

DE SAINT GELAIS.

Volume in-foL parvo vélin de 1 37 feuillets à lignes longues , minia- tures, initiales; commencement du XV!» siècle. Relié en maroquin ci- tron, aux armes de France sur les plats et au chiffre de Louis XIV sur le dos.

^ Fontainebleau, 267; anc. 357.

Reliure du temps de Louis XIV, comme le prou- vent les petits soleils frappés au chiffre du roi sur le dos.

Ce beau volume contient vingt et un portraits en buste, moins remarquables que les figures du volume précédent, mais très-dignes encore de l'attention des artistes. Dans plusieurs des miniatures, on a tracé les armes de France-Angoulême parti de Savoie , qui attestent l'ancienne propriété de Louise de Savoie. 6, curieuse coiffure, couteau, plume, encrier, fenêtre dans laquelle le chiffre de Louise est tracé. F" 24, Costume de Phèdre. F" 53, Cos- tume d'Ariane.

On ne trouve pas ici le préambule ni les som- maires du volume précédent.

FOADS. N" 7233. 53

N"^ 7233 et 723 i. 878. ÉPiTRES d'oyide , traduites par ogtovien de

SAINT-GELAIS.

Deux volumes in-fol. raediocri vélin, de 177 feuillets, lignes longues sans distinction de vers; commencement du XVII» siècle; reliure Bé- tliune.

Ane. fonds Béthune ; romans et vers, n»» 38 et 39. Sainte-Palaye , not. 594 et 595.

Ces deux volumes devroient n'en former qu'un seul. Ils n'offrent rien de remarquable sinon l'é- pître de Saint-Gelais au roi Charles VIII.

7234

880. POÉSIES DE MELIN DE SAINT-GELAIS , PRÉCÉDÉES DE QUELQUES PIÈCES DU COLLECTEUR A NICOLAS d'ESTOUTEVILLE , SEIGNEUR DE VILLECONNIN.

Volume in-4o mediocri papier de 33 feuillets lignes longues; XV1« siècle. Relié en maroquin citron doré à la manière de Deseuil ; sur le dos est le titre inexact : Illustration des Gaules. III livre.

Ce beau volume porte sur la première garde, et de la main de l'abbé de Targny, les lignes sui- vantes : « Le 20 octob. 1731, j'ay achepté le pre- )j sent msc. des poésies de Mr. de Mellin de St-Ge- » lais, de M. Perrot, Genevois, sept livres dix sols. )? Il y a dans ce mscrit quelques morceaux et pièces » qui n'ont pas encore esté imprimées. »

Ces morceaux inédits se réduisent aux suivans :

;>4 ANCIEINS

i** 4. Hymne au dieu d'Amour sur le livre de Saint-Gelais, par P. D. M. P. Premiers vers:

Muses qui habitez le liault mont du Parnasse, Qu'ores vostre faveur à ce coup tant m'embrase. . . .

F" 4. Du seigneur de Villeconnin , Nicolas de Touteville. Deux sonnets par P. D. M. P. Pre- miers vers :

Touteville , qui a du Seigneur Dieu la crainte , Son amour, et sa paix, et sa dilection. . . .

F" A v°. Au lecteur du livre de Saint-Gelais. P. D. M. P. :

D'autres fois sainct Gelais des muses tant aymé, S'est mis à composer, vivement animé. . . ,

F"* 5. Trois autres petites pièces, l'une de neuf, l'autre de quatorze, la troisième de douze vers sur Saint-Gelais.

433. Sur le nom de Mellin de Saint-Gelais. P. D. M. P. Sonnet.

Idem. v". Traduction des six vers latins de Mellin sur son âme expirante :

Barbite qui varios lenisti pectoris aetus , etc.

L'auteur de cette traduction est encore le même P. Z). M. P., que ces initiales ne me font pas re- connoître. Suivant toutes les apparences, c'étoitun serviteur ou client de Nicolas d'Estouteville, sieur de Villeconnin, pour lequel il avoit réuni ces poé- sies , en leur donnant pour escorte quelques-unes des siennes.

FONDS. —.NM2:34-''- $5

723-4 '■ '•

881. LETTRES ET POÉSIES DE FRANÇOIS PH^MIER

ET DE SA SœUR MARGUERITE.

Volume in-foj. de 53 feuillets, lignes longues, papier; XVr siècle. Nouvellement relié en maroquin rouge au chiffre de Louis-Philippe sur le dos.

Fonds de Colbert , 2223.

Ce volume doit avoir appartenu précédemment à Henry de Mesmes, car on y reconnoît en plusieurs endroits des corrections, des titres et des additions d'une main souvent employée dans les collections de Passerat. L'écriture courante semble remontera la première moitié du xvi^ siècle, et se retrouve dans les pièces du même temps qui font partie de la col- lection Béthune. Nous avons plusieurs manuscrits des poésies de François T'. Ces ouvrages ont été pu- bliés en grande partie; cependant toutes les tenta- tives faites jusqu'à présent pour en former un re- cueil complet ont échoué. M. le marquis Amédée de Pastoret y avoit pensé ; plus tard feu M. Aj as- son de Grandsagne; celui-ci avoit même déjà fait composer de fort beaux ornemens et transcrire toutes les variantes que fournissoient nos manu- scrits. Je crains bien que cet important travail ne soit aujourd'hui perdu. Nous allons transcrire le premier vers de toutes les pièces dont se compose le volume; ciuand d'autres exemplaires passeront sous nos yeux, nous nous contenterons de marquer

56 ^ ANCIEKS

celles qui ne se trouvoient pas dans le n" 7234" " F^ i. Lettre à sa maîtresse (sans doute madame de Châteaubriant) pour lui raconter le désastre de Pavie. Elle est mêlée de prose et commence ainsi ; Ayant perdu l'occasion de plaisante escripture, etc. Plusieurs fois imprimée. Elle est ici transcrite de plusieurs mains et abondante en corrections. FM 2. Épître d'une maîtresse :

Cette pauvre desceue et misérable amante. . .

14. Réponse :

Après avoir débatu longuement. . .

F" 16. Épître de Marguerite de Valois, sa sœur ;

Le gros ventre trop pesant et massif. . .

F" 17. Réponse :

La chose entière estant inséparable. . .

F"» 18. Épître de lui :

Pourroit servir ceste présente lettre. . .

Idem. Épître d'une amante ou amie.

Mais pourquoy n'est clairement entendu. . .

19. De la même :

Un salut ceste amante en cet escript le donne. . .

20. De la même :

Je sçay pour vray que lisant ceste lettre. . .

Idem. Au nom des nymphes au roy :

Celle façon par aucun estimée. . .

F°21. Response :

La peur, Amour, le désir et sçavoir. . .

22. Églogue :

Nymphes qui le pays gracieux habitez. . .

FONDS. —N" 7234-- -• _ o7

26. Épitaphes :

D'aultant que sa vertu passe nostre douleur. . .

Icy dessoubs des belles gist l'eslite. . . Cy glst en peu de terre ung qui la remplissoit. . . Cy gist le corps dont l'ame est faicte glorieuse. .

Idem. Ballades, dont le refrain est :

En petit lieu compris vous pouvez veoir. . .

27.

Changeant ennui en heureuse espérance. . .

F^ 28.

L'heureux, reveoir nous fait porter la peine. . , Puisque la fin est juge du debvoir. . .

29. Tercet : .

Doulce, plaisante, heureuse et agréable nuict.

F" 30. Huitains :

Cœur amoureux , plus fort à eschauffer. . . Les fruicts soubdains sont de peu de durée. . .

Quatrains :

Las, je vouldrois vouloir sans le vouloir. . . ,

Le peu de foy cherche miracle veoir. . . Mon innocence en cœur ingrat gravée. . . Tu me connoys, et non ta cruaulté, . . Nulle oroison ne te debvroit tant plaire. . .

Sixains :

Las, je n'ay point en moy telle fiance. . . Dites sans peur, ou l'ouy ou nenny. . .

31. Huitains :

Tousjours le feu cherche se faire veoir. . . Toute senteur sent plus qui la remue. . . Pleurez le temps , ceste trop longue absence. , . Honte n'aura celluy de s'excuser. . .

Quatrain :

Quand tu vouidras ton humble serf changer. . .

o8 ANCIEINS

3î2. Qiiintain.

Ma fermeté aymant de cœur banny. . . Servant le taire à ce déportement. . .

Huitains :

Au triste adieu fut faict le changement. . . Si les ancien^ languissent par folie. . . Ayant Amour son principal pouvoir, . .

Quatrain :

Dessoubs le marbre de service trompeuse. . . Pourquoy le pauvre à s'accroistre a vouloir. . .

Trois distyques latins traduits : Hanc volo. Infelix Dido. Taie genus volucrum. F" 33. Huitains :

L'ombre, l'herbe, les fleurs, le doulx. vent agréable. . . Amour et mort la terre et ciel ont pris. . . Quant une beste est dedens les rets prise. . . Ce qui soulloit en deux se départir. . . Lorsqu'on congneust mon vouloir sans le dire. . . Doulce mémoire au plaisir consommé. . . O doulce amour et contente pensée. . . Voulant Amour soubs parler gracieux, . .

F^ SA. Onzain :

Voyant Neptune avoir en sa puissance. . .

Sonnet :

Caesar depuis que le traistre d'Egypte. . .

Neuvain :

Vous usurpez , dames , injustement. . .

F" 35. Huitains :

Puisque tu peux et que ne puys pouvoir. . . Si le temps faict que ton amour se lasse. . . Las, tu comprens le bras heurieux et cher,

Chansons :

i\e soient vos yeujt tant epipescjiez de veoir. . .

FONDS. N°7234-*^- 59

Si la nature et la diversité. . . A dire mon affection. . .

La volonté est trop récompensée. . .

Quand chanteras pour ton ennuy passer. . .

Du temps me deuls et non de vous ma mye. J*ai le désir content et l'effect résolu. . .

O doulx reveoir qui par trop dure. . . Si ung corps justement reçoy punition. . . Je n'ose estre content de mon contentement. . Si ung œuvre parfait doibt chascun contenter.

Mon plus est tant qu'il ne sçauroit passer.

40. Huitairis :

Comme l'art ne peult surmonter. . . Par trop désirer mon malheur. . . De forte amour la grant pitié. . . O sort pour moy trop malheureux. . . Por penser juste mon désir. . . Lon doibt aler avec le pied de plomb. Quand je connuz en ma pensée. . . Je suis tenu à ma fortune. . .

F" 41. Rondeaux :

Triste pensée. . . En ma prison. . . J'ay la mort joincte. . . Qui l'eust tempté. .

Icy dessoubs. . . Pour tout jamais. . , Pour mon repos. . . Si ferme. . . Bienheureuse. . . Par trop vouUoir. . . Vie en la mort. . . En l'esprouvant. . . En mon malheur. . . Pour reconfort. . . Doubler me fault. . .

GO Al^clE^s

Adieu , Amour. . . lion jour, regret. . . Plus de regret, . . O quelle erreur. . . Heureux travail. . . Les yeulx bandés. . . Par iing doulx feu. . . C'est donc par toy. . . IJien estrange est. . . Me consommant. . .

F** 47. Épîtresen prose, savoir : Un chascun....

Je ne doibs... La mémoire... L'ennuy du départir... Ayant l'ennuy... Pour l'excuse...

Si à bien continuer... Ne pouvant satisfaire...

Estant la force... Entre tant de longs... Estant as^euré ce porteur... Estant la peine en moy... Voyant ainsi le commencement... Es- tant pour mon propre estât. . . Tant plus la chose est. . . Puisque par lettre. . . Monseigneur, puis- qu'il a pieu... Si la fortune, ma mignonne... Le lieu, l'occasion et le temps... La réponse de la mienne seule... A cette heure que nous partons... Vous m'avés par l'heureux présent...

49. Huitains :

Qui pourra plus, la preuve ou l'apparence. . .

Ceux qui du moins font eslection. . . Ton cœur voulut dedens soy recevoir- . . Je m'esbahis, 6 roy de l'universe. . .

Dizain :

Nos cris ne sont qu'éternelle louange. . .

Stances :

Point il ne fault d'excuses à la faulte congneue. . .

FONDS. No 7234 2- ^- 61

I> 50. HuUain :

Cacher trésor à nulluy n'est permis. . . Dedans tes yeux sont canons , arquebuses. . .

Sonnel :

Bon si ayons en nous ceste science. . .

Chanson :

Trop plus penser que bien escrire. . .

51. Rondeaux :

Plus incogneue. . . Quelle douleur. . .

Épître:

IMa plume lente et ma main paresseuse. . .

F'' 52. Huitains :

Si pour avoir rompu le juste sceau. . .

Un douls effort qui n'a point de deffense. . .

Si la voix lasse en lieu liault est ouye. . .

Épître :

Après avoir bien regardé et véu. . .

Sur le recto du folio 53 et dernier sont dix pe- tits vers latins en sentences, de la main qui a écrit une partie des devises latines du msc. 7239 '• '•

Comme on imprimoit ce qui précède, M. Aimé Cliampollion-Figeac , de la Bibliothèque du Roi, mettoit au jour un bon ouvrage in-i"* sous ce titre : Poésies du roi François r% de Louise de Savoie , duchesse d'Angoulême , de Marguerile , reine de Na- varre; el Correspondance intime du roi avec Diane de Poitiers el plusieurs autres dames de la Cour. Paris ^ Firmin Didot, 1847. Ce volume, imprimé à l'Imprimerie royale, estaccompagné d'une Introduc- tion dans laquelle il y a d'excellentes choses; mais

62 ANCIENS

l'on blâme peut-être avec trop de sévérité les pané- gyristes connus de François P% pour n'avoir pas fait imprimer immédiatement après sa mort les vers de ce prince. Jamais roi ne fut plus et mieux loué que François I*"" par tous les bons écrivains contempo- rains des derniers Valois. Et si le Restaurateur des lettres avoit lui-même négligé de faire imprimer ses poésies; s'il n'avoit chargé ni Melin de Saint- Gelais ni tout autre du soin de le faire, comment ces panégyristes parasites seroient-ils coupables de ne pas s'être mêlés de ce qui ne les regardoit pas ? Dans cette non-publication des poésies de Fran- çois P% M. ChampoUion voit encore un effet de la sin- gulière destinée des œuvres royales, qui semble les condamner à l'obscurité. On pourroit citer de nom- breuses exceptions à cette fatalité. Louis XI a fait un ouvrage qu*on a plusieurs fois imprimé; on lui en a attribué d'autres qu'il n'a pas faits. Marguerite, reine de Navarre, compte plusieurs volumes de médians vers et de bonne prose; les vers échappés à Marie Sliiâr t, à CharleslX ont été religieusement recueillis; il en avoit été de même de la plupart des vers de François I*' lui-même; et pour le duc Charles d'Or- léans, n'étoit-ce pas à Louis XII, à François P' ou bien à sa sœur Ma rguerite qu'il eu t convenu de les re- mettre en honneur, la mauvaise volonté de Louis pour Charles d'Orléans ne pouvant être un motif de considération pour le bon roi Louis XII? En- fin, je le répète, jamais roi n'a été plus loué que

FOADs. ]\° 7234 '^' ^- 63

François P' dans le quart du siècle qui suivit sa mort : il ne faut donc pas , comme le dit élégamment M. Champollion-Figeac, «supposer que l'esprit de V cour et l'intérêt des courtisans commandèrent de )' ne plus parler du roi mort ni de ses poésies, >' comme si les ouvrages de son esprit gisaient a » jamais avec son corps dans les catacombes royales >' de Saint-Denis. « (Page n.)

M. Champollion-Figeac apprécie ensuite très- bien l'intérêt historique et li Itéra ire des poésies de François V". Il signale les six manuscrits conservés dans la Bibliothèque du Roi, et accorde une estime particulière aux trois volumes cotés n^'TeSS '- 8624, dans l'Ancien fonds, et 15 du fohds de Cangé. Les autres, dit-il, sont dès copies plus ou moins com- plètes. Ce motif ne suffiroit pas pour leur refuser une attention sérieuse, et nous pensons que Tédi- teur en avoit d'autres qu'il n'a pas rappelés. Pour le moment nous regrettons qu'il n'ait pas fait un cas particulier et un usage plus sensible de notre manuscrit 7234 '• ' Bien que récriture en soit cursi\e et assez négligée, la transcrip- tion, faite avec un soin extrême, est revue et corrigée par un excellent littérateur de ces temps- là. Il eût donc fourni de très - nombreuses et très - importantes variante^ à la nouvelle édition. Ainsi pour n^en citer que de rares exemples, âU lieu de :

Sur mon esperif (\o qui tn fs maistipssft (p. v of 40) ,

64 ANCIENS

il eût permis de lire :

Sur mon esprit , de quoy tu es maistresse (f" 4 1 ) .

Au lieu de :

Et bien souvent ma bouche tendre et molle

Occupée est de suspirer pour parollc (2» ëpître , pag. 4) ,

il eût donné :

Et bien sovent ma bouche tendre et molle Occupée est de souspirs i^our parole (fol. 18, \°).

Il eût rendu parfaitement intelligibles les ron- deaux 1, 25 et 28.

Il eût fourni d'excellentes variantes à la grande épître sur la bataille de Pavie, qui présente un in- térêt historique du premier ordre.

La célèbre épitaphe d'Agnès Sorel est ainsi don- née par le nouvel éditeur, page 153.

Ici dessoubz des belles gist l'eslite ; Car de louange sa beaulté plus mérite Estant cause de France recouvrer , Que tout ce que en cloistre peult ouvrer Close nonain ni en désert hermite.

Mais nous préférons de beaucoup le texte du ma- nuscrit 7234 ' ' :

Icy dessoubs des belles gist l'eslite, Car sa beaulté louange plus mérite, La cause estant de France recouvrer , Que tout cela qu'en cloistre peult ouvrer Close nonain ou en désert hermite.

M. Champollion, d'après M. Valet de Virivile qui, dit-il, prépare un grand travail sur l'histoire de la belle Agnès, pense « que François I" fit ces vers en » regardant un livre de dessins chez madame de

FONDS. No 7234 2-2- 65

» Boissy. » Si l'anecdote est vraie, le prince n'a pas

choisir la forme de l'épitaphe, et mieux vau-

droit admettre la leçon de quatre vers, commençant

ainsi :

Gentille Agnès à bon droit plus mérite , La cause estant , etc.

Enfin , dans la délicieuse ballade :

Estant seullet auprès d'une fenestre.. .

qui nous semble la meilleure pièce de tout le volume, notre manuscrit eût corrigé le premier vers d'envoi :

Pour qui ayme, a désir curieux...

par ces mots, dont le sens est clair :

Prince qui aime a désir curieux...

Nous devons nous borner à ces courtes obser- vations : mais dans l'intérêt de notre manuscrit nous ajouterons que les poésies y sont bien clas- sées; que les épîtres, les rondeaux, les épitaphes, les lettres sont réunis les uns aux autres, et qu'il renferme un assez grand nombre de pièces restées inédites et qui appartiennent encore, soit au grand roi François P', soit aux dames avec lesquelles il entretenoit un commerce agréable. En voici la liste à peu près exacte :

1** Réponse d'une maîtresse à l'épître ii de Fé- dition. Elle commence par ces deux vers:

Mais pourquoi n'est clairement entendu Ce que je pense, et sans parler conneu ?

TOM. VII. 5

00 ANCIENS

Je la crois écrite vers 1543, avant la mort de Louis XÏI et le mariage de François avec Claude de France; sinon il fliudroit la renvoyer à l'année d53t, quand fut couronnée, à Saint-Denis, Éléo- nore d'Autriche. L'épître du roi et la réponse s'ac- commodent mieux de la première date. La dame 80 plaint de TindilTérence réelle du prince dont elle se voit séparée; puis, elle le supplie :

Que si jamais de toy fus regardée

Par oil piteux, et si au cœur des hommes

Restent eiicor d'amour aulcunes sommes ,

Que quand seras de tes nopces au jour,

En pompe grande , en triomphant séjour,

Entre boucquets, tournois et grands honneurs.

Estant servy de dames et seigneurs.

Penses alors que le cœur de ta mye

D'aultre triomphe en soy n'a nulle envie, etc. 18 v».

T La leltre suivante est plus importante, et je ne puis m'empêcher, malgré tout mon regret, d'y trouver une sorte d'appui aux conjectures faites par M, F. Génin dans son Introduction aux lettres de Marguerite de Valois, reine de Navarre et sœur de François I". Seioit-elle de cette princesse? Le doute est pour le moins permis , on en va juger :

Un salut ceste amante en cest escrit te donne ,

Lequel ne peult avoir, si ton cœur ne luy donne.

Dirai-je qui je suis? j'ai honte de le dire.

Et si tu veux scavoir à quoy me veux réduire ,

Sans mon nom je vouldroye ma cause estre conneue

Et si , n'ay mon désir, de toy n'estre reveue ,

Le visage amaigri, et palle la couleur.

Les yeux en eau baignés pour monstrer la douleur

De l'estomac blessé en secrète pensé<!

FONDS. KM234 2-2- 67

Par les doubteux baisers qui trop l'ont offensée. Las ne sentoys-tu point (bien qu'il y eust deffenso) Qu'ils estoient vaincus soubs d'amour la puissance ! Et combien qu'une playe eusse très grief ve au cœur, Et que dedans moy fust de feu la grand fureur, J'ay tout faict (Dieu le scayt) pour en estre deliyre , Contre amour combattu, non vo'illant soubs luy \ivre. Et moy, pauvre, ay porté en cela peine dure , Trop plus que ne pourroit si jeune créature. Par quoy d'estre vaincue à ceste heure confesse , En doubte requérant ton ayde et ton adresse. Toy seul peux conserver ou ruyner t'amye , Choisis, car le prier ne vient point d'ennemye , Et combien qu'ele soit assés bien en ta grâce , D'y estre plus avant tousjours ele pourchace. Aux vielles appartient le bien et mal cognoistre , Et garder la rigueur, pour saiges apparoistre , Mais l'audace d'amour à nous est convenable , A grand peine savons ce qui est profitable ; Toutes choses pensons à nous estre permises , A l'exemple des Dieux , avec eulx estre mises ; La crainte des parens , du bruit la révérence , Le doubte du parler ne peuvent faite offence ; Un résolu vouloir chasse de nous la peur. Soubs d'amitié le nom sera trouvé tel heur Que le doux larrecin d'amour nous cacherons Et de mille plaisirs ensemble jouirons. Que veux-tu plus de moi? je suis vaincue amante, Qui jamais ne l'eust dit sans ardeur violente ; Et si tu ne le veux, fais mettre sur ma lame Comme amour me tua par son ingrate flamme.

Il est vrai que ces vers sont la traduction de la lettre de Biblis à son frère, au xi« livre des Méta- morphoses. Mais pourquoi le choix de cette lettre? pourquoi cette façon embarrassée de traduire :

Et qoœ, si forte notasti , Oscula sentiri non esse sororia possent:

68 ANCIENS

... Les doubteux baisers qui trop l'ont offensée;

LasI ne sentoys-tu point (bien qu'il y eust deffense) . . .

Pourquoi rendre : ISec nos aut durus pater, par La crainte des parens, sinon parce que l'amant et l'amante ctoient alors orphelins? Pourquoi passer ici modestement sur le dulcia fralerno sub nomine?,..

Épître d'une femme :

Je scay pour vray qu'en lisant ceste lettre... F<* 50 r».

A"" Épître sous le nom des nymphes de la Seine de Fontainebleau, au Roy :

Cette façon par aucuns estimée... 20 v«.

Lettre de Marguerite sous le nom des dames de la cour au Roi, peu de temps avant sa délivrance de captivité :

L'honneur, le bien , le plaisir, le repos... F" 2i r».

Réponse du Roi :

La peur, l'amour, le désir et scavoir... 21 v».

T Élégie , par le Roy :

Le temps fut cler, la saison gracieuse... 24 v^.

Épitaphe de madame Laure ; elle a été plus d'une fois publiée avant l'édition nouvelle. La voici :

En petit lieu compris vous pouvez veoir

Ce qui comprend beaucoup par renommée ;

Plume , labeur, la langue , le debvoir

Furent vaincus de l'amant par l'ayméc.

O gentille ame , estant tant estimée ,

Qui la pourra louer qu'en se taisant !

Car la paroUe est tousjours reprimée

Quand le subject surmonte le disant. 27 r».

FONDS. is"7234"^-^- 69

Ballade sur le refrain :

Puis que la fin est juge du devoir. F*' 28 >".

10'' La page 154 de l'édition porte la réponse qu'une dame fit au huitain suivant de François P' , que Ton n'a pas publié :

Cœur à mouvoir plus fort et eschauffer

Qu'un dur rocher et qu'une froide glace ,

De quoy te sert de mon mal triompher,

En orgueil et en beaulté qui tost passe?

Par vray amour ton amour je pourchasse ,

De quoy ne m'as tant soit peu satisfaict.

Grâce attendue est une ingrate grâce ,

Et bien n'est bien s'il n'est promptement fait- 30 r».

iV Dizain :

Tousjours le feu cherche à se faire voir.,. 31 i».

12" à se** Autres huitains :

Toute senteur sent plus qui la remue... Fo 31 r«. Pleurez le temps, ceste trop longue absence. . . Id. Honte n'aura cellui de s'excuser. . . 31 v«. Au triste adieu fut fait le changement. . . F^ 32 r». Si les aucuns languissent par folie. 32 \°. L'ombre, l'herbe, les fleurs, le doubs temps agréable. F^ 33 ï°. Amour et mort, le ciel la terre ont pris. F" 33 r». Ayant amour son principal pouvoir. Id. Quand une beste est dedans les rets prise. . . F** 33 v". Ce qui souloit en deux se despartir En foi , amour, plaisir, contentement , Las maintenant , s'est voulu convertir

Kn trop piteux et soubdain changement. «

Je porterai mon malheur doulcement Pour à l'ingrat trop de plaisir ne rendre; Ainsi dans moy sera le seul tourment En lieu de bien que deux soulloient prétendre. Id. Las! qu'on congneust mon voulloir sans le dire!. . . Id.

70 ANCIENS

Doulce mémoire en plaisir consommée. . . F" 35 r». O doulce amour et contente pensée. . . Id. Voulant amour, soubs parler gracieux. .. F^ 33 v». Puisque tu peux ce que ne puis pouvoir. . . F" 35 r". Si le temps fait que ton amour se lasse. . . Id. Las ! tu comprens le bras heureux et cher. . . Id.

Comme l'art ne peult surmonter. . . F" 40 r».

Par trop désirer mon malheur. . . Id.

De forte amour la grant pitié. . . Id.

O sort vers moy trop malheureux. . . 40 v».

Pour penser juste mon désir. . . Id. L'on doit aller avec le pied de plomb. . . ~ 4 1 r".

Quand je conneus en ma pensée Id.

Je suis tenue à ma fortune. . . Id.

37<» à 39" Pièces de quatre, cinq ou six vers :

Ma fermeté (aymant) de vous banny. . . 32 r*. Quand tu voudras ton humble serf changer. . . 31 v».

Réponse :

Pour soy le pauvre à s'accroistre a vouloir, . . ¥° 32 \°.

40° à âS"* Traduction des distiques latins : Hanc volo quœ non vuU; Infelix Dido et Taie gemis volucrum.

44" Onzain :

Voyant Neptune avoir en sa puissance.. 34 r".

45" Sonnet :

Cœsar depuis que le traistre d'Egipte F>' 34 v*>.

46° Neuvain :

Vous usurpez, dames, injustement... Id.

AT Chanson :

Mon plus est tant qu'il ne sçauroit passer. . . F. 39 v*.

/iS" Quatrain :

Je haulse l'œil mais helas je puis veoir. . . F" 40 v".

FOKDS. 7234 -•2- 71

19'^ Quintiin :

Vous avez par penser le doulx plaisir du veuir. . . F-^ 4 1 r».

oO" à 52" Rondeaux :

-Moings de fortune. . . 42 v°. O quelle erreur. . . F" 46 r". Par ung doulx feu . 46 n".

La seconde lettre en prose de notre manuscrit, f" 47 R", est aussi demeurée inédite, mais elle n'a aucune espèce d'intérêt, comme la plupart des au- tres lettres de Li Correspondance intime du Roy avec plusieurs dames de la cour, parmi lesquelles j'aurois, je l'avoue, beaucoup de répugnance à placer Diane de Poitiers.

jN" 7234>- 88*2. mélanges politiques et économiques réunis

PAR LES SOINS d'aRMAND CHARLES DE LA MEILLE- RAYE , DUC DE MA/.ARIN.

Vol. in-f* mediocri , papier, de 427 pages et 3 feuillets de tables; XVn* siècle. Relié en maroquin noir aux armes du duc de Mazarin sur les plats.

Acheté à Paris en 1331.

4' a Advis curieux de Charles , roi de Suède , V à Gustave son (ils, qui, par sa valeur et son expc- » rience.... a si justement.... acquis le surnom de » Grand. Cet escrit fut donné à monsieur le comte «de Bethunes, à Vienne, estant pour lors am- » bassadeur extraordinaire du ro\ Louis XIU , vers

71 ANCIENS

w l'Empereur, par M. le cardinal Dictrislani, avec » lequel il avoit contracté amitié à Rome, estant » camerier secret du pape Clément YIII, auprès » duquel, en ce temps, ledict sieur comte de Be- » thunes servoit d'ambassadeur ordinaire , sous le » règne de Henry IV. Ce discours a commencé de » paroistre dans le cours de cette négociation pré- » sente d'Allemagne. L'on a creu le devoir inse- » rer dans ces Mémoires , outre qu'estant si bien » sensé et si plein d'équité et de justice en tous » ses articles,.... il peut non -seulement autant » servir au bien et à l'advantage de tous les princes >' souverains , comme il peut contribuer aussy au » bonheur et au repos des subjets qui leur sont » soumis. » P. 1 ;

2'' « Dernières instructions du grand Saint Louis » au roy son fils. » P. 6. Écrit de la main du duc de Mazarin 5

S** « Devoirs du grand, en qualité de chrétien , » comme chef de famille, comme gouverneur » de province, etc. » P. 9. A la page 21 de ce traité, on trouve le détail des « mesures, selon les ordon- » nances de France ; »

« Capitainerie et gouvernement de Yin- » cennes. » P. 59. Le duc en étoit gouverneur ;

S"* « Règlement de police fait par monseigneur » de Mazarin, baron de Montcornet, pour estre ob- » serve par les officiers de justice, maire et esche- » vins du bourg de Ranuvez. » P. 155;

FONDS. N" 7234^- 73

{V a Cas araendables, pour eslre publiés par tous » les villages du comté de Lafere, Marie et^Ham, » et par toutes les terres ou pareille chose a lieu. » P. 163;

7** Règlement de police pour la ville de Yarc. P. 167 ;

« Ordonnance et règlemens pour le fait de » la justice des eaux et forests du duché de Ma- » zariny. » P. 175;

9'' Règlement pour les affaires publiques de Chasteau Portien. P. î299 ;

10° « Mémoire de l'ordre que tiendra Dandrès, » pour les vielles jumens de mon haras de Bef- » fort. » P. 345 ;

ir « Règlement de police pour riiostel-de-ville » de Mazarin. » P. 3i7 ;

12" « Règlement de police pour Thostel-de-ville y de Maizières. » P. 360;

13° » Ordre et règlement à observer lors de » l'élection des eschevins, conseillers, marguil- » 1ers et capitaine de ville et affaires publiques de » la prevosté de Donchery. » P. 395.

Telles sont les principales pièces de ce recueil, rédigé par les soins du plus vétilleux , du plus étroit, du plus insupportable esprit que la terre ait peut-être porté. C'étoit, comme on sait, le mari de la belle et fort insouciante Hortense. Dans notre volume, plusieurs pages pourroienl être uti- lement consultées; par exemple, celles qui trai-

74 ANCIENS

tent du salaire des ouvriers, du prix des objets de première nécessité , des formes de l'ancienne liberté municipale, etc., etc. L'écriture est d'un excellent caractère. Les corrections et additions fort nombreuses sont de la main de Mazarin.

IN" 7235.

883. TRADUCTION DES LIVRES DE VETULA , ATTRIBL ES A OVIDE, PAR JEAN LEIEVRE. COMMENTAIRES SUR LE POÈME d'oVIDE DE l'aRT d'aIMER.

Vol. in-4° magno, vélin de 1 12 feuillets à 2 colonnes, une miniature et initiales, XV* siècle. Relié autrefois en veau sur bois, aujourd'hui en maroquin rouge aux armes de France sur les plats , aux fleurs de lis sur le dos.

Fontainebleau , 1831. ~ Ane. cat., 159. Sainte-Palaye , notice 696.

On lit sur la feuille de garde du commencement : u Ce livre est à Jehan Martel. » L'écriture de ce vo- lume est très - bonne et la miniature - frontispice assez délicate. Sainte-Palaye avoit remarqué dans l'intérieur de la reliure ancienne les mots ; Ce livre est à Jehan et le despoiirveu de tous biens, fort mal- heureux. Il conjecturoit que ce Jehan étoit le duc de Berry, frère de Charles Y. Ces indications ont été enlevées avec l'ancienne reliure.

I. « Ci commence Ovide, delà Yielle, translaté >/ de latin en françois, par maître Jehan Lefèvre, » procureur en ParlemeiK, et fut trouvé ce livre

FONDS. îso 7235. 75

» on un petit cofret d'ivoire en la sépulture dudit » Ovide, ini. \ ans après sa mort, tout frais et » entier. Ouquel livre sont contenus moult nobles » diz et enseignemens , et au commencement il » iraicte de la manière de son vivre. »

Cette traduction d'un ouvrage très-célèbre dans le moyen âge et très-sottement attribué à Ovide, mort depuis plusieurs siècles quand il fut com^ posé, remonte pour le moins au commencement du xv« siècle , et nous avons déjà parlé de l'auteur, comme ayant également fait une traduction des distiques de Caton, et des prétendus distiques do Théodule. On voit qu'il n'étoit pas heureux dans l'opinion qu'il se formoit de Tauthenticité des livres, objets de sa prédilection. Il se nomme ainsi dans le préambule : « Je Jehan Lefevre qui no » sçay forgier, nez en Ressens sur le Mas, vers » Compiengne, procureur en parlement du Roy » nostre Sire... me suis entremiz de translater et » rimer en françois cest livre du poète sage qui » est intitulé : Ovide de Vetula... plus pour Tes- » batement de mes seigneurs et deceulx qui aiment >) science que pour convoitize de don et remunc- » ration d'aucun. »

Dans le troisième chapitre, le judicieux traduc- teur remarque qu'Ovide « fu nommez Nazon pour » la quantité de son nez. » Puis il raconte l'his- toire de la découverte du livre de Velula dans son tombeau. Cet ouvrage curieux sous plusieurs rap-

76 ANCIENS

ports a cté publié, nous n'avons pas à nous en occuper. Il finit au f^ 48, par ces vers :

J'ai tant forgié que j'ay parfait Ceste œuvre par dit et par fait, Je en rens grâce au créateur Qui de ce m'a fait translateur.

IL Glose sur le livre « De arte amandi d'Ovide, ^ 49. »

L'auteur de ces commentaires a jugé à propos de garder l'anonyme, et il a bien fait, tant ses ex- plications sont parfois grossières et indécentes. Voici comme il expose d'abord pourquoi Ovide a fait le poème De arte amandi : « Aucuns Jouven- » ceaulx qui tant amoient aucunes dames ou da- » moiselles, ne les sçavoient prier ne requérir ne » faire chose parquoy ils les poussent avoir; et pour » ce en cheoient-ils en désespérance , tant que les » uns sepandoient, les autres se ocioient par glaive, » par feu ou par eaue, et les autres en perdoient » le sens ou la mémoire; et pour ester ceste mau- » vaise et folle désespérance des cueurs aux Jou- » venceaulx fist Ovide cest livre. »

Nous avons retrouvé dans ces gloses une foule de refrains galans , chantés par les contemporains du commentateur. Par exemple :

Vous lairrez, vilain, le baler

Et le jouer Mais nou» ne le lairons mie. Ami ne me mandez mie Salut par les compaignons ; Amours qui vont par messange

FONDS. N" 7235. 77

N'iront sans traïson. Se mon mari me fait coupe , Je li fais d'autel pain soupe.

Tl n'a si belle dame

De ci à Gien sur Loire,

Qui bien la porsivroit ,

Qui ne méist en foire etc., etc. Sire Champenois ,

Pour vostre prière.

Ne m'aurez vous d'un mois ; Car je suis amie

Au fils dam' Marie,

Robinet le courtois ,

Qui me chance et me lie ,

Et ne me laisse mie

Sans beau chapeau courtois.

( Celle-ci a été publiée par La Ravailliere sous le nom du Roy de Navarre, qui ne l'a pas faite.)

Entendez au mesnage Doloreus maris, Et j'entendrai à faire Novel ami. Il est escrit en la salle à Paris , Que se musart avoit mantel de gris , Si lui diroit-on : sire, Séés vous ci ; Et li sages seroit ariere mis.

Au P 73, nous voyons que les Parapluies ne sont pas d'invention récente. « Maintes femmes, dit- » il, sont qui ne vouldroient mie avoir sage homme » vaillant, mais foui et yvre, et tel dont ilz » puissent faire couverture ; et si l'appellent chape » à pluie. Chape à pluie si cuevre belle robe des- » sus, et la garde de mouillier : aussi fait le foui » mari : aussi chantent les dames :

78 ANCIENS

Ne me chanlt de ce vilain , Chape à pluie me fera.

En somme ce travail singulier ne seroit pas inu- tile à l'étude des mœurs du xv« siècle.

F** 97. Ballades, rondeaux et chants royaux de Guillaume de Machaut. Ces morceaux sont au nom- bre de 94, tous conservés dans les exemplaires des œuvres complètes. Les derniers feuillets ont été enlevés, et la dernière ligne du f* 112 est le premier vers d'une ballade :

Pour Dieu, dame, n'amez autre que mi... 7236.

884. LA CABALE CHREIIENNE, PAU JEAN THENAUD. TABLEAUX ENCYCLOPÉDIQUES, PAR GUILLAUME POS- TEL. OPÉRATIONS CABALISTIQUES.

Vol. iii-f« mediocri vélin de 58 feuillets manuscrits, lignes longues, et de 10 feuillets imprimés. XVP siècle, miniatures; relié autrefois sur bois en velours couleur de feu, aujourd'hui en maroquin rouge aux armes de France sur les plats, aux fleurs de lis de Louis XVI sur le dos.

Fontainebleau, n*> 526; anc. 526. Sainte-Palaye , not. b97.

I. Nos lecteurs peuvent se souvenir d'un grand ouvrage nommé le Triomphe des Vertus et divisé en trois parties, dont les deux premières se trou- vent dans un manuscrit de Lancelot, n** 7032 \ et la troisième dans un manuscrit du Roi, n*" 6809. (Voy. tome III, pp. 136 à 144; et tome K, pp. 286

FONDS. ~N" 7236. 79

à 293.) J'ai péniblement tâtonné en décrivant ces deux volumes; je me suis trompé , puis je me suis corrigé et j'ai laissé subsister bien des incerti- tudes. Le 7236 va peut-être me permettre enfin d'exprimer une opinion nette et précise sur l'au- teur de cet ouvrage.

On le doit non pas à Jean Bouchot, comme je l'avois conjecturé, mais à Jean Thenaud, moine cordelier, originaire d'Angoulême, auteur de plu- sieurs autres ouvrages, tels qu'un court traité de la Lignée de Saturne^ composé pour Louis XII, au moment de la conquête du Milanois (msc. 7488); La Marguerite de France y c'est-à-dire l'histoire du gouvernement François; le Traité des Divinités poétiques; le Voyage d'Outremer ^ et enfin la Cabale chrétienne que nous avons maintenant sous les yeux.

Labbe dans sa Nova Bihliotheca, 1653, in-4«, p. 353, cite la Lignée de Saturne ^ qu'il attribue à Jean Terraud; la Croix du Maine mentionne de son côté le Voyage d Outremer, sous le nom de Jean Thavoud, Mais dans ces deux indications, il faut reconnoître Jean ïhenaud. Nous possédons le pre- mier de ces deux ouvrages ; et pour le second, il a été imprimé chez la veuve de Jean de Saint-Denis, sous le nom de frère Jean Thenaud , gardien des frères Mineurs ou Cordeliers d'Angoulême : on ne peut donc attribuer qu'à l'imprimeur de la (^roix du Maine Terreur dans laquelle il est tombé.

80 ANCIENS

Maintenant , dans le prologue de la Cabale chré- tienne^ Jean Thenaud nous apprend qu'il fut con- sacré prêtre , en Angoumois :

De relligion

Et ordes saincts j'ay eu susception

En Angoulmois vostre pays natif Qui m'a induit tousjouis estre entent! f Des paravant vostre nativité Prier pour vous

Ce qui prouve qu'il étoit beaucoup plus âgé que le roy François P' auquel il dédie sa Cabale chré tienne. Il ajoute que grâce à la protection de Louise de Savoie il a pu étudier, composer des ouvrages, et visiter des terres lointaines : que François P*", après son sacre, lui avoit ordonné

De s'occuper aux livres visiter

Et à studieux exercice usiter

Le troisième bonheur dont Jean Thenaud se fé- licite , c'est d'avoir pu

Présenter

Le petit don qu'il leur plaist accepter. . . Intitulé des Triumphes morales Appropriez aux vertus cardinales ; Et dont après les avoir ouys lire Et davant vous d'habundant fait relire, Il vous a plu me commander exprès Parachever les autres trois auprès. ...

Je reconnois dans cet ouvrage le Triomphe des Vertus, avec d'autant plus de confiance que l'écri- ture et les curieux et singuliers ornemens du manuscrit 6809 sont précisément du même style

FONDS. 7236. 81

et du même pinceau que ceux du manuscrit de la Cabale chrélienne,

Thenaud ajoute qu'il veut continuer d'offrir au roi chaque année quelque livre pour étrennes, en conséquence

J'ay en briefs mots rédigé par escripl

Selon qu'ay peu et bien au vray descript

La catoHcque et très sainte cabale

Qu'interprétons réception loyale

Des sacrements absconses et musses ,

Qui révélez nous sont et adressez

Par foy de Dieu et des anges aussi ;

Pour parvenir à avoir par ceci ,

Vraye notice et seure congnoissance

De luy et ses séparées substances.

En tel façon que par l'ayde d'icelles

Pourrons fuyr les fraudes et cautelles

Des ennemys visifs et invisibles ,

Et tous efforts malings, faulx et nuyslbles. . .

Le vostre serf qui tel l'a compousé

Nommé Thenaud l'a ainsi divisé

En trois traités sans le prologue y prendre. . .

Thenaud suppose que l'esprit de Charles d'An- goulême, père du roi, apparoît à son fils 5 qu'il lui explique sa façon d'exister dans l'autre monde, le système des hiérarchies célestes, et enfin la filière des rapports qui sont établis entre les dominations angéliques et les hommes. Telle est la Cabale chré- tienne, sur laquelle nous nous garderons bien de nous étendre.

La miniature du frontispice, en façon de camaïeu brun, comme celles du msc. 6809, représente le lit royal dans lequel repose François P'. Jean The-

TOM. VII. 6

as ANCIENS

naud, en costume de coidelier, paroît recueillir les paroles qui sortent de la bouche d'une figure ra- diée, celle de Charles d'Angoulême. Cette minia- ture est fort remarquable. Les dix autres représen- tent des dessins cabalistiques.

II. Au-devant du traité , on a placé une sorte de tableau encyclopédique imprimé sur une grande feuille in-f° et dont voici le titre : « Quaternariae » rei compendium ad disciplinas omnes scientiasve » maxime autem metaphysicas et divinas mathe- » maticasve assequendas idoneum. Tabula seternae » ordinationis , etc., authore Gulielmo Postello » Rorispergio. »

HT. A la fin du manuscrit, on a placé un second livre imprimé , dont voici le titre amphigourique : « Hàc itur ad occlusa sapientisB rccondita et ad » regnum. Caroli Valaesii régis populiquc » Franci nutu atque benevolentis, Ismaeli atque » Esau armigero Abrahamici stirpis natu majori- ))bus, operam in Christo Dei (quamprimum da- » buntur otia) pollicetur. M. D. LXlïl. v Huit feuillets d'impression.

FONDS. N" 723Î. 8S

7237.

885. POÉSIES DE RONSART, DE LA REINE DE NAVARRE, DE CATHERINE DE MÉDICIS, d'ÉLISARETH DE FRANCE REINE d'eSPAGNE, DE JEAN DE LA MAISONNEL VE, CtC.

Vol. in-f" parvo, papier, de 93 feuillets, lignes longues , XVI« siècle, couverren parchemin.

Ane. Biblioth. Mazarine, n" 240. Sainte-Palaye , not. 598.

Ce volume contient , f 1 : « Louanges du Roy Charles IX, au nom des quatre éléments. Neuf sixains, le premier au nom de la Terre :

Je t'ay donné Charlles roy des Françoys

Non pas ung fleuve , une ville ou ung boys. . .

Ils sont terminés par quatorze vers mis sous le nom de Jupiter, qui consent au partage de l'uni- vers avec Charles IX. J'aurai, dit-il en finissant :

J'auray pour moy les cieux et le tonnerre Et pour sa part le prince aura la terre , Ainsi tous deux auront tout l'univers.

Le roi de France devoit être content. 2. Deux huitains :

0 vous mes yeulx je mo lien très heureux. . . Voulant fourger ung chef-d'œvre, nature. . .

« Élégie sur le despart de la reyne Marye, » par Ronsart, insérée dans ses œuvres :

Comme un beau pré despouillié de ses fleurs...

A v°. « Adieux de madame de Crussol. » Je crois qu'il faut entendre ici l'auteur, Jehanne Ga-

6.

84 ANCIENS

lyot de Genouilliac, femme de Chai les , vicomte d'Uzès.. Ces adieux forment treize couplets de cinq vers; le premier adressé « A la reine ma mère » :

Adieu , ma maistresse bonne

Qui estonne Mars et sa grand ciuaulté , Cognoissant la loyaulté De vostre heureuse couronne.

Le second : « Au roy mon fils. 3. A la royne » ma fille. A. A Messieurs (frères du roi). » 5. A M. le cardinal de Lorraine. 6. A M. de » Guise. 7. Au cardinal de Guise. 8. A M. le » prince de Joinville. 9. A M. de Nevers. 10. A » M. le maréchal de Saint-André. 11. A ma fille » de Guise. 12. A madame de Montpensier. » 13. A la coutme. » (?)

Est-ce au nom de Catherine de Médieis que ces adieux sont faits. Je suis disposé à le croire. Ce- pendant, qu'est-ce que la reine sa mère? En ce cas-là, il faut supposer que le jeune roi Charles IX parle le premier, et que Catherine lui répond et continue de faire ses adieux. S'ils sont inédits, ils se recommandent à la curiosité des amateurs.

F'' 6. Chanson amoureuse fort bien faite, en cinq couplets , par un auteur qui signe Rien de seitr :

Souventes fois en ces lieux reposoit ta personne. . .

7. Chanson en dix couplets de six vers sur le refrain :

FO>^DS. 7 237. 85

Estre loyal je ne puis , Mais de discrect je le suis.

F'' 8. Chanson en quatre couplets de huit vers, composée par une femme :

Qui pourra dire la doulleur D'une qui Teult dissimuler. . .

Id. Couplet du poète Rien de seur :

Amour va comme le rent. . .

9. Chanson en neuf couplets de quatre vers, par une dame :

Hélas, mon Dieu, quand aurez-vous mercy De ce grand deul qui rend mon cœur transy.

F'' 10. Jolie chanson en trois couplets de dix vers, par une dame :

si j'ay deux serviteurs L'ung vient d'amour et l'aultre vient de crainte. . .

Si n'ay-je point deux cueurs, Ny double foy dissimulée ou faincte. . .

Id. Chanson en six couplets de huit vers, par un cavalier :

Escoutez toute la plaincte Que je faictz justement. . .

FMi. Chanson de six couplets de cin([ vers, par un cavalier :

Pèlerin suys d'un voyage Ou j'ay trouvé maint passage. . .

F" 12. «Épistre»:

En mon espoir trop plain de hardiesses. . .

Je crois cette épître adressée à la reine Cathe- rine de Médicis par sa fille Elisabeth, avant son mariage avec le roi d'Espagne.

86 ANCIENS

13. « Quatre épistres esci^iptes par quatre damoy selles à quatre gentilshommes de diverses affeclions. » La première cherche à ramener un ami qui l'a laissée, et dit :

Mon corps lassé en ce fascheux séjour

De la longuejir et grant chaleur du jour. . .

Je pense que ces épîtres sont des fruits de l'oi- siveté des princesses de la maison de France et des dames de leur entourage dans les premières an- nées du règne de Charles IX. La poésie en est lâche et mal châtiée. 11 paroît que ces dames , comme cela s'étoit pratiqué entre Louise de Sa- voie, Marguerite de Navarre et François P% se di- vertissoient à rimer leurs lettres, et c'est à ce goût que nous devons dans ce volume plusieurs épîtres de Catherine de Médicis et d'Elisabeth sa fille.

F^ 21. Épître d'Elisabeth de France à sa mère Catherine de Médicis, datée de Pau. Elle lui la- conte un incendie :

Deux Jours y a qu'à Pau avons nouvelle Du feu soubdain , chose par trop cruelle. . -

F' 22. Petite pièce dramatique entre la femme à la recherche d'un cœur fidèle, quatre filles et un homme. Cet homme et la quatrième fille sa maî- tresse sont jugés dignes de la récompense due aux cœurs vraiment fidèles.

F"* 26. Stances de quatre vers, au nombre de vingt deux :

Arrestez-vous , les pas trop advancez. . ,

FONDS. No 7237. 87

28. Dizain :

Coiitre tous ceiilx qui se sont miz en queste. . .

Id. Chanson de huit couplets de quatre vers:

Benoiste soyt l'agreable journée. . .

Id. Quinze vers :

Je tiens heureux l'œil qui peut regarder, . .

F** 29. Sept huitains et dizains :

Ignorer veult d'un visage joyeux. . . J'ay longuement senti dedans mon cuenr. . . Si son reffus et maulvais traitement. . . Or est amour par chasteté deffaict. . , Je veoy assez qu'il me fauldra aprendre. . .

L'on dict qu'amour est une passion. . est l'amour qui amour se doibt se dire. . .

F" 30. Épître de Catherine de Médicis au roi d'Espagne. Philippe II épousa, en juin 1559, Eli- sabeth de France, qui mourut à la suite de couches à Madrid le 3 octobie 1568. Dans cette lettre com- mençant ainsi :

Ces monts très haults haussent nostre désir. . .

Catherine décrit les eaux de Cauterets, elle se trouvoit alors avec sa fille; elle invite le prince à venir les rejoindre et termine par ce vœu :

Avecque moy supliés ce bon Dieu Que mère grant par vous soye en ce lieu.

32. « La Roy ne à madame Isabel, roine iV Es- pagne. » Ces derniers mots sont de la propre main de Catherine de Médicis. Premiers vers :

Pour nostre adieu non dict mais bien seiity, liP ciel ne s'est plouvnir consenti.

88 ANCIENS

Id. «Madame (Elisabeth) à la Royne» :

\ Mes yeulx craignant trop de larmes espandre

Ont bien ozé sur ma bouche entreprendre.

33. « La Royne à madame » :

Vostre première escripture par moy leue M'a faict quictter la part qu'avois esleue. . .

F" 35. «Madame à la Royne» :

A ce matin, madame, j'ay receue

En grant plaisir vostre epistre et bien leue. . .

Id. « La Royne à madame » :

Guidant au soir en repos sommeiller Amour me vint en collere esveiller.

F** 36. « La Royne à madame » :

Si vostre tant regretté départir

S*est faict de moy à force consentir. . .

Elle paroît écrite peu de temps après la mort de Henri IL

F'' 38. Trente-neuf dizains, dont le premier commence ainsi :

Souvenu m'est qu'avant hyer au soir Vous me feistes exprès commandement. . .

Le quatrième semble être écrit par un amant de la reine elle-même :

Par un dizain , madame , que j'ai veu Du roy absent la royne se plainct fort , Mais pour cela aussy j'ay apperceu Que cause suis de ce grand desconfort. Confessez-moy si de juger j'ay tort, Que vostre main l'a escript pour le roy Et vostre espoir l'a seul pensé pour moy. Respondant donc, je fusse trespassé

FONDS. N" 7237. 8^

Sans vostre cœur; très bien je l'aperçoy, Vivrez du myen qui pour vous m'a laissé.

Ne reconnoîtra-t-on pas dans ces vers singuliers don Carlos malade, remerciant la reine du triste intérêt dont il est l'objet? Comparez d'ailleurs tout cela avec les lettres d'Elisabeth, publiées par mon frère, Louis Paris, dans le volume des Négocia- tions^ Lettres et Pièces diverses relatives au règne de François IL Paris, 1841.

F*" -45. « Le herault de Venus. ^ Cette galanterie poétique a été composée sous le règne de Henri II. Le héraut s'adresse tour à tour: « A la Roy ne, »à Madame, à madame d'Aumalle, à ma- »dame la duchesse de Yalentinois, à madame "la mareschalle de la Marche, à madame la wmareschalle de Saint-André, à mademoiselle » de Chanteleu , à mademoiselle de .... » Premiers vers :

Roy ne de qui la grandeur et pouvoir Et les vertus de si long se font veoir. . .

F^ 47. « Épistre de la royne de Navarre au rov . '? C'est une touchante réponse de Marguerite à la lettre de consolation que le nouveau roi Henri II lui avoit écrite après la mort de François P'. Est- elle inédite ?

Mon infortune, ennemye espoir, Après ra'avoir plusieurs ennuits faict veoir. . .

F** 50. Neuf dizains ou huitains :

Un jour la daine à qui si fort je pance. . .

90 ANCIENS

52. Chanson en dix couplels de quatre vers:

Qui porroit veoir ma vie Sans grande afliction. . .

F* 53. Chanson en quatre couplets de quatie vers :

Benoiste soit l'agréable journée

Ou pour amie peine me fu donnée. . .

5i. Épître :

Est-ce grand bien d'avoir ce qu'on désire ? Contantement gist-il l'on aspire ? . . .

Id. Réponse:

Comme l'on voit contantement tyssir. De ce que plus en ce monde on désir. . .

F** 55. Épître d'un commandant d'armée à une princesse, sa femme ou son amie :

Entre Anciens esmeus d'ardante flamme Sourdit un jour, ô très illustre dame. . .

Seroit-ce le vainqueur de Lépante écrivant à Elisabeth ?

F" 56. Autre épître. Le général raconte que les vents l'ont arrêté quelque temps, et l'ont empêché de remplir aussi vite qu'il eût voulu les ordres de son roi. Il parle des Turcs, des combats au milieu desquels il vit, etc. Premiers vers :

Ce qui m'a faict jusqu'ici vous celler

Le deuil grave qui me vient chancelier. . .

F" 58. Autre épître :

Sy vous n'aviez entière cognoissance

Que c'est de soins, de charge, et d'inconstance. . .

Il dit que son étendard étoit de couleur blanche

FONDS. No 7 237. 91

et noire, qu'il voulut le ficher sur les murs, des- pilant ions les Turqs, etc. F" 60. Autre :

Si de tout temps les sages de jadis Craindre on a veii (comme ils ont déjà diz). . .

C'est une lettre de reproches. 62. Dizain :

Je sens mes yeulx en larmes se baignef. . .

Id. Chanson de douze quatrains :

Mon nom jamais l'on ne verra changer. . .

F" 65. « Apocalipse ou Pasquil. w On y fait par- ler : «le roi, le pape, Tempereur, la sc- )>neschalle, le connestable, Yendoine, «Madame Marguerite, Angleterre, L'Admi- »ral, Estampes, Oran et la bastarde, » dames de la cour, et fautheur. » Premiers vers du premier quatrain :

J'ai veu le soleil radieux Courant la poste par les cieulx. . .

F** 66. Autre pasquil. On y fait parler : « le roy, » la royne Alyenor, madame Marguerite, » le roy de Navarre, la royne de Navarre, le «cardinal de Bourbon, M. de Vendosme, »M. d'Anguyn, Louis de Vendosme, M. de » . . ., le cardinal de Lorraine, -z- M. de Guyse, »— madame de Guyse, le cardinal de Guyse, »— M. d'Aumale, le marquis du Maine, le «cardinal de Ferrare, le connestable, la "grande seneschalle, le chancelier, Saint-

92 ANCIENS

V André , le président Bertrand, La Ches-

V naye, M. d'Estampes, madame d'Estampes, w le cardinal de Tournon , l'âme du feu ad- » mirai Chabot, les cardinaux estant à Rome, )> Longueval, le recepveur de Sens, le » reste des seigneurs du conseil privé, le géné- » rai Bayard, les prisonniers ignorants, Jar- » nac et l'auteur. » Premiers vers :

Sur les humains j'ay grant puissance, J'en abuse par ignorance. . .

70. « Épitaphe sur le trespas du très excel- lent seigneur monseigneur Just de Tournon, conte de Rossillon. »

Voyez mortels l'humaine destinée : Tant soit grand l'homme, il ne faict que passer. . .

F" 71. «A très excellent et magnanime seigneur M. de Tournon , conte de Rossillon » :

Prenés en gré seigneur très honorable Cest épitaphe et mon humilité. . .

Id. Trois petites pièces de vers qui doivent être de Jehan La Maison neuve. Premiers vers :

Trop fut mon œil de veoir avantureux Du ciel ça bas les Grâces descendues. . . deux ivers (o ma doulce guerrière). . .

72. a Plaisant récit f^ûct par Callimaque , poète grec , du dieu Mars et de la déesse La- tonne,» mis du latin en poésie françoise par Jehan de La Maisonneuve :

Désirant que ma muse ore un plaisir vous baille De ce furieux Mars nommé dieu des batailles. . .

FONDS. JN" 7237. 93

Fo 73. Deux petites pièces :

Hoblier tout voir soy et son estre, . . Quand le clair ciel sera l'obscure terre. . .

F^ 74. « Ode à très excellent seigneur monsei- gneur le conte de Roussillon » :

Congnoissant les dons parfaits Que nature vous a faicts. . .

F** 76. « Cantique à la louange des lettres et ver- tus, présenté à monseigneur le conte de Roussil- lon » :

Caton jadis tant meur et saige A bien escript que sans l'usaige. . .

77. Autres pièces, dont voici les premiers vers:

Henryette, il est temps de te monstrer au jour. . . Patience s'on me faict tort sans m'offenser. . . Amy veulx-tu savoir comme aujourd'liui je viz. . . Ennuyeulx medizant de qui la bouche est plaine. , .

F** 80. Chanson militaire :

Or adieu, fâcheux lieu de Combronde ,

Auquel toute tristesse abonde ; Il nous fault demain entrer en lisse En ce gentil lieu de la Palisse. . .

F** 81. Chanson en dix couplets de six vers :

Le ciel l'a favorisée D'estre de tous tant prisée. . .

82. Trois petites pièces de vers :

Si je vous ay donné mon cueur en gaige. . . Que n'est mon cueur ainsy faict qu'un miroir. . . G quel douloir de celler un voulloir. . .

94 ANCtËNS

83. u Odde. »

Je ne me plains en ma peine amoureuse

De cest amour qui m'a livré l'assault. . . ^-^

** 84. Deux huitains et pièce de quatorze vers. Dans le premier huitain, le poète demande deux écus au comte de Roussillon :

Si je n'estois seur que vostre bonté, . .

Par vous mes yeulx je me tiengs très heureux. . ,

N'attendez plus que le temps fasse croistre. . .

85. Chanson en neuf couplets de cinq vers :

Si en moy commencée Feust ton affecticn. . .

F" 86. « Épistre à madame yj :

Lettre va tost au lieu je t'adresse Va de par moy t'offrir à i'adventure. . .

F** 88. u Élégie et déploration du triste sort ad- venu à un seigneur n'ozant déclairer son amour à la dame qu'il aimoyt, ayant heu la commodité» :

Ha triste sort , sort inique et pervers Ha sort fatal , sort sinistre et divers. . .

94. « Dialogue de deux amans» :

Je ne sçay dont cest ardeur me provient Je ne sçay dont ce zèle me survient. . .

A partir du P 70, toutes ces pièces sont de la façon de Jean de La Maisonneuve, poète du Berry, dont quelques-unes ont été réimprimées et qui florissoit sous Henri II et François IL

t*0ND9. N-^ 7237 '^*

N" 7237 '•

886. MÉLANGE DE POÉSIES DES PREMIÈRES ANNÉES DU XVIl^ SIÈCLE, PAR DU RIÉ , MOTIN, MARGUERITE DE FRANCE, MAYNARD, REGNIER, SIGOIGNE, DERTHE- LOT, MAROT, BEAUMONT, HARLAY, RODEY, DU ROS- SEÏ, MALHERBE, COMTE D*AUVERGNE , NERVEZE , BEAUCAIRE, BERTHIER, DE TOUVENT, etC, etC.

Vol. iii-f* mediocri de 316 feuillets écrits, papier lignes longues, com- mencement du XV1I« siècle , couvert en parchemin blanc.

Fonds de Mesmes, anc. 163. Sainte-Palaye , not. 599.

Cet important recueil commence par un « Som* » maire discours de la poésie, w dont voici les pre- miers mots : «Ceux qui traitent de quelque science » ou art que ce soit, commancent ordinairement « par la définition du mot. w

L'auteur, pour la distinction qu'il établit entre poésie ei poème, cite d'abord la Franciade de Ron- sard. Puis il définit le sonnet ^ «dont a premier « usé en François Melin de S. Gelais, si nous vou- » Ions croire Du Bellay... Du temps de Ronsard et » du règne du feu roi Henri III, dernier décédé, il » estoit familier, mais à ceste heure on en fait ra- » rement. » (Ces lignes prouvent que l'auteur écri- voit sous Henri 1\ .) « Les Stances, invention, selon » mon opinion, de Du Perron ou de Bertaut, l'ont » esteint... »

Il décrit ensuile V Élégie : « Elle dort quasi pour

96 ANCIENS

» le jourd'hui, et se trouvent peu de gens qui la » manient et caressent. » (f 3). « VÉpigramme » n'est guère en usage parmi nous, touttefois ex- » trêmementbeau et nécessaire pour la médisance. » Madrigal: « on n'en use point, et croy qu'il ne » s'en trouveroit pas dix parmi les œuvres de tant » de poètes françoys (vivans). Toutefois, Ronsard » et Pybrac en ont usé,.. » La stance: « infiniment » aymée des poètes de ce temps. » Les Odes : « si » heureusement et ingénieusement tissues par » nostre Ronsard, qu'il nous a laissé plus d'envie » pour l'imiter que de pouvoir pour l'entre - » prendre. »

Ce morceau fort bien fait est adressé à un ami de l'auteur qui n'est pas nommé. Il est suivi d'un second traité de « l'Epicque ou Poésie héroïque. » 44.

Les poésies commencent avec le f 22. Nous en avons d'abord remarqué une foule que les nom- breux éditeurs du Recueil obscène intitulé le Ca- binet salyrique se sont empressés de remettre en lumière. Leur comparaison devant fournir un grand nombre d'additions, corrections et variantes de toute espèce, nous croyons bien faire en indi- quant leur place. Je suivrai l'ordre de l'édition que je possède de cet ouvrage, si important pour l'étude du véritable génie de la langue françoise avant la double révolution opérée par Vaugelas et par Voltaire. Cette édition est en 2 vol. in-12, au

PONDS. N" 7237 -• 97

Mont-Parnasse, 1697; je pense que c'est la moins ancienne. Les premières remontent aux années

1617 et 1618. M. Brunet nous avertit que celle de

1618 contient quaranle-neuf pièces qui ne se trou- vent plus dans les éditions postérieures. Il est à croire que la plupart de ces quarante-neuf pièces sont également dans notre manuscrit.

F" 26. Satyre à Desportes, C. S. , t. II, p. 93. F*^ 36. Dialogue, t. I, p. 132. ïd. par Sigognes, t. I, p. 244. F" 41. Contre un mari désolé d'être trompé, t. I, p. 19i. F** 43. Stances, par Motin, t. 1 , p. 198. -— 74. (Contre une vieille riche), t. I , p. 270. —F" 75. (Stances contre un jaloux, par Maynard), t. I, p. 132. F" 78. Dia- logue d'un Jacquemard et de la Samaritaine (par Motin), t. II, p. 46. F^ 85. Le Constipé, t. II, j). 116. F** 88. (D'une courtisane aune autre, par Motin), 1. 1, p. 140. F''89. (Gausserie, par Sigo- gnes), 1. 1, p. 155. F" 91. Ode (traduction d'Ho- ract3, par le sieur de Sigognes), t. I. p. 187. t^. F'' 92. Ode (satyre contre une vielle par le sieur de Sigognes), t. I, p. 126. Elle est ici donnée à Hegnier. 94. Ode (songe par le sieur de Si- gognes), t. I, p. 255. 95. Ode (satyre par Sigognes), t. I, p. 150. F" 96. Hymne du Ma- querellage, Motin, t. I, p. 5. 99. Le Gaude- michi (par Sigognes), t. I, p. 46. F** 102, Com- bat d'Ursine et de Perrette aux Augustins (satyre par Sigognes), t. Il, p. 59. 104. Sur le

TOM. VII. 7

9.8 ANCIENS

mesmc sujcl et contre le discours précédent (par le sienr de Motin), t. II, p. 63. F" H2. Combat de Renyer et de Berthelot, t. II, p. 56: 114. L'âme de Caboche parlant à deux courtisanes du T. et de V. (par Sigognes), t. I, p. 16. F" 117. (Dialogue de Perrette et de Macette, par Sigognes), t. I, p. 10. F^ 122. Ode (satyre par Sigognes), t. I, p. 273. 123. Ode (stances contre une dame, par Sigognes), t. I, p. 259. F^ 124. Ode (satyre contre une jeune dame, par Sigognes). Il y a ici cinq stances de plus que dans l'imprimé. T. I, p. 138. FM26. Ode (satyre par Sigognes), t. I, p. 304. F'* 127. Ode, par M. de Beaumont de Harlay (vers d'un courtisan disgracié, par le sieur des Yveteaux), t. I, p. 347. F" 141. Pas sion, par Motin (Gausserie d'amour, stances), t. II, p. 42. 145. Stances (par Motin , t. Il, p. 442; avec trois stances inédites). 146. Tombeau de madame Du Moulin, par Motin (re- grets sur le trespas d'une des plus fameuses mac- querelles de la cour, satyre), t. II, p. 182. 147. Ode (satyre contre une courtisane laide et publique, par Motin), t. II, p. 147; avec six stan- ces de plus ici. F"* 149. (Épistre par le sieur de Sigognes), t. II, p. 73. 152. Contre l'ode de M. de Beaumont qui commence : lie quoy nous faul-il eslonner (response aux vers du courtisan disgracié, par le sieur Des Yveteaux), t. I, p. 352. Nouvelle preuve que Beaumont est l'auteur de

FONDS. 7237 ^' 99

la première pièce, et non Des Yveteaux. F'' 154. (Stances, parodie de Malherbe), t. Il, p. 122. F'' 157. (Satyre contre le nez d'un courtisan, par Sigognes), t. I, p. 341; avec une stance de plus ici. 161. (Stances sur la crainte du cocuage, par Sigognes), t. I, p. 191. F*^ 162. (Contre une vielle décrépitée), t. I, p. 294. F" 163 (Les comme et ainsi de la cour), t. I, p. 344. F<^ 475, par Motin (La Cascarette, satyre par le sieur de Sigognes), t. II, p. 161. FM76. Ode (satyre contre une vielle sorcière, par Sigognes), t. I, p. 288. 184. Ode (satyre par Sigognes), t. II, p. 163. F" 187. Pour un Balet de gens habillez en folz (Les Fous), t. I, p. 226. F" 192. (Stances contre une jeune dame, par Sigognes), t. I, p. 239. F'' 208. Sonnet par Sigognes (contre une vielle courtisane), t. I, p. 279. F" 209. Sonnet (par Sigognes), t. II, p. 127. 210. Sigognes (sonnet), I. ï, p. 279. F^ 211. Sonnet par Sigognes, 1. 1, p. 306. Id., id.,t. ï, p. 261. F*^ 212 , par Motin (sonnet sur l'Adieu de Fon- tainebleau), t. I, p. 346. F" 213. par Berthelot (sonnet), t. I, p. 38. F' 215. (Sonnet par Si- gognes), t. I, p. 303. F' 219. (Sonnet), t. I, p. 96. 220. (Sonnet), 1. 1, p. 140. F°321. (Sonnet par Sigognes), t. I, p. 160. F" 237. (Tombeau en quatre vers), t. II, p. 181. Id. Quatrain (épigramme contre une louche), t. I, p. 358. F" 238. (Épigramme), quatrain, t. II,

7.

100 ANCIENS

p. 472. F«238. (Épigramme), t. I, p. 51, F" 239. (D'un fils de p. qui se disoit gentil- homme), t. Il, p. m. 24/1. (Épitaphe), I. H, p. 192. F'' 246. (Quatrain), t. I, p. 203. F" 241. (Épitaphe), quatrain, t. II, p. 481. 240. Quatrain (épigramme par Motin), t. ï, p. 96. 246. Quatrain (épigramme), t. I, p. 132. F" 250. Quatrain (épigramme par Mo- tin), t. ï, p. 37. Id., id. (épigramme par Motin), t. ï,-p. 202. Sixains. F" 256 (Épigramme), t. II, p. 147. Id. (par Motin), t. II, p. 145. F«258. (D'un courtisan parlant à une dame publique, par Motin), une seule stance, t. I, p. 141. F" 260. (Épigramme par Sigognes), t. I, p. 75. F°262. (Ode bachique), par M. de Touvant, t. 11, p. 8.

HuiTAiNs. F" 265. (Autre pour une femme), 1. 1, p. 7 1 . 268. (Épigramme par Régnier), 1. 1, p. 49. F" 273. Dizains (épigramme), 1. 1, p.38.— F''274. (Autre), dizain, t. I, p. 172. Id. (Épi- taphe), t. II, p. 181. F°283. Douzain (Tombeau d'une jeune courtisane, par Motin), t. II, p. 181.

Id. (Autre, par Motin), t. I, p. 131. 284. (Autre sur la belle Margot, par Sigognes), t. I, p. 131. F*» 286. (Épigramme), t. 1, p. 32. 287. (Sur le différend de quelques dames, épi- gramme), t. I, p. 34, F" 292. (Épigramme par Desportes), 1. 1, p. 83. 293. (Stances par Mo- tin), t. I, p. 31. 293. De Toton (Le Jeu du Toton, par Motin), t. I, p. 206. 306. (Oracle

FOiNDS. JN« 7 237^- 10 1

d'amour portant sa recette), t. 1, p. 48. Id. (Épi- gramme), t. I, p. 275.

Pour les poésies que je crois inédites, et qui, du moins, ne se trouvent ni dans le Cabinet satyri- que ni dans les recueils de pièces que j'ai consul- tés, elles sont ici trop nombreuses, trop courtes et trop indécentes, pour qu'il me soit permis d'en mentionner tous les débuts. Je me contenterai d'en rappeler quelques-unes.

2i. Signes des Chevaux, en distiques. F** 30. Contes de la Sigoigne, satire de neuf stances contre un personnage du temps , peut-être le poète Sigo- gnes. Elle commence ainsi :

Privé d'honneur et sans vertu aucune J'ay recherché dans le sein de fortune. . .

F*» 34. Stances au roi. Elles sont pleines d'éner- gie et de noblesse. Je suis tenté de les attribuer à la reine répudiée, Marguerite de France. On y re- proche à Henry IV sa complaisance pour une im- pure maîtresse, sa facilité à oublier les injures. Première stance :

Sire, ceste douceur, ceste clémence insigne Qui ne sçait les meschans ni punir ni fascher Me rend devant vos pieds autant hardi que digne D'obtenir recompense et le vous reprocher.

Quatrième strophe :

Ah ! quels vieux excremens corrompus de la Frantje, Œufs relenlz et infects , abjects , sales et ords , Qui mèneront enfin le malade à outrance, Si le fil du rasoir n'en écliancic los bords ! .

102 AiNClENS

Ceulx qui sont dans le cœur teints du rouge d'Espagne A qui le lys candide est infect et puant Sont remis aux estats; voilà ce que l'on gagne De bien faire la guerre et d'estre remuant.

Es-tu sourd ? n'oys-tu pas ceste voix lamentable Du Roy qui fut ton roy ; qui te donna la main, Pour vanger son oultrage; et tu vis à la table Avecques les auteurs de cet acte inhumain !

Celle qui la première eschauffa la poitrine

Du tigre jacobin, qui en porta le vert,

Pour preuve de sa joie, est ta bonne cousine ,

Et, sans feindre, la Ligue en parle à cœur ouvert. . .

La reine Marguerite ponrroit bien avoir fait éga- lement les vers sur la mort de Gabrielle, f 34, commençant :

Ce tombeau que la France honore de ses larmes Pour qui tant d'Apollons profanent tant de larmes Pour qui la cour emprunte une face de deuil , C'est le fatal tombeau d'une impudique Flore Qui vivante esbranloit la France d'un clin d'œil, La cour, ses Apollons et ses muses encore.

Cette belle stance finit par un bien méchant vers.

Marguerite est certainement auteur des neuf stances du T 47; elle les écrivit en revenant à Paris. Voici la première :

Cher pays, belles tours, riche Louvre que j'aime. mon ayeul , mon père et mes frères ont tous Aians le sceptre en main porté le diadesme , Superbes tours, hélas! ne me connoissez-vous ?

Brantôme avoit parlé des goûts de Marguerite pour la poésie: « Elle fait souvcnl, dit-il, quelques » stances très-belles qu'elle fait chanter, l'entre- » meslant avec le lulh qu'elle touche bien genti-

FOIVDS. jN" 7i!37 - 103

» ment, et par ainsi elle passe son temps et coule » ses infortunées journées. » Au f 182 de notre volume, nous trouvons : « L'ombre de Saint Julien a à la royne Marguerile. v Ces belles stances, au nombre de treize, remplies d'une tendresse d'au- tant plus expressive qu'elles ont pour objet un mort, sont probablement celles dont parle Les- toile et dont il désigne pour auteur le poète May- nard. Premiers vers :

Uranie en son lit couchée

Ses yeux au lieu de sommelier. . .

M. Bazin, dans un précieux travail sur Margue- rite de France, dit qu'elle « fit composer deux clia- » pelets de stances par François Maynard, depuis l'un des quaraitte de l'Académie Françoise; ce w qui ne fait pas que les vers en soient meilleurs. » Non sans doute, mais cela ne les rend pas plus mauvais , comme seinbleroit vouloir l'insinuer M. Bazin, dont la Notice seroit encore excellente quand même il l'eût faite étant déjà ïun des qua- rante, — Voyez aussi sur Saint Julien les Lettres de Marguerite et les Notes du dernier éditeur, M. Guessart, à-l'année 1606.

Notre manuscrit contient une multitude de piè- ces sur la mort du maréchal de Biron, en 1606. Leui' réunion seroit intéressante. Elles se trou- vent ^"33, /i8, 77, 213, 251, 296.

Pièces inédites obscènes. F"' 40, 69; en forme de dialogues. F«« 75V , 79, 81, 87, 101, 170. Sur

104 AiNClKiNS

la perte d*une maîtresse. F'* d80. Sur Macetle, ode. 190. Six stances fort jolies. 20d. Avanture de Sirène. 218 à 226. Sonnets. F««228, 229, 231, 234, 270, 275. Du voyage d'un pèlerin, stances. F'»^283, 284, 288, 289, 290, 293, 29i, 307, 308. Épigrammes et stances.

Pièces politiques inédites. 46. « Conseil donné au Roi pour se défaire des comédiens ita- liens » :

Sire , défaites-vous de ces comédiens. . .

F°^ 54, 53. Stances amoureuses au nom du roi ou de sa maîtresse. F** 54. Apocalypse. F" 56. « Vi- sion d'Aristarque. » 61. « Bonnet de cour, » sa- tyre contre le Parlement. 66. Adieux à la cour du Parlement. 71. Les débris de la pyramide qui estoit devant le palais. 156. Amphigouri. 171. Étrennes. Cette pièce, de trente couplets de six vers, est des plus sanglantes contre tous les gens dont on parloit alors. 185. Stances sur un portrait du duc de Guise. 189. Penser, cinq stances. F" 190. Stances de Sigognes au comte de Saulx : réponse du comte et réplique de Sigognes. 194. Ode funèbre.

Passans qu'une humeur vagabonde Mène partout d'un pas couraril, etc.

F" 208. Sonnet sur la mort de M. Perichon. Son- nets sur Henri IV, par Du Rosset. 215. Sonnet de Malherbe sur les deux enfans du Roi. F" 216. Stimccs : Deux chevaliers flamans, etc. F" 224.

FOi>DS. A" 7237 -• lOÔ

Contre Charles (de Lorraine?). 226. Sonnet : Jupiler et Fulcan,., F" 232. Sonnet. F" 235. Sur la paix de 161 i, sdnnet. 251. Tombeau des deux barons de Lux tués par le chevaliei' de Guise. Autres pièces sur la même aventure. F" 277. Le grand Alcide à la belle Olympe. F"* 279. Slanres sur le sujet précédent. F°^ 284 et 286. Madrigal épigrammatique sur le jugement de la marquise de Yerneuil. F'' 285. Contre Dagonneau. Sur la mort de Gabrielle d'Estrées. F'' 286. Contre Du Perron. F*^ 288. Sur l'état de la France. F" 289. Sur une nomination des ministres. F" 300. Tom- beau de Henry ITI. De Cl. Arnaud, trésorier de France. De M. de Bethune tué par le baron de Meslé. F'' 306. Sur la mort du (ils de Brossaille, ¥"" 309. Épithalame. Poésies galantes inédites. 68. Stances à de beaux yeux. F" 72. Chanson. F** 76. Stances. F«^ 86, 127, 131. Ode très longue de Beaumont-Harlay. F^ 152. Contre l'ode de M. de Beau mon t-Harlay. F" 155. Chanson. FMd8. Stan- ces sur la préférence de Paris à la Bretagne. F" 159. Contre-partie de la précédente. F** 160. \a\ distiques. F" 165. Conq3laiiJte. 1(>7. A Pliilis. 168. A Philon, réponse. F'' 169. Désespoir. F" 186. Stances de Floridor sur Clorise. F" 192. Stances sur l'amour et la mort. F*' 193. Stances Hélas, que me sert-il! etc. Autres. Beauté qui captivez, etc. 205. Aux dames pour les cavaliers (le ^c[)tunc. F" 205. Stances sur la belle Cloride.

1(WB ANCIENS

F'^SOS; Sonnets. V' 245. Sonnets de Malherbe: Eaux elgrands haslimens, etc, Sur Caliste. F** 217 . Deux sonnets: Tourmens sans passion... et Mais quoi sans la raison... 229. Sonnets sur un adieu. F°' 234 et 235. Sonnets. F" 269. Sur les amours de la colombe. F°' 275, 276. Stances. F°^ 280 et 281. Autres stances. 289. Épigram- mes. F" 291. Contre Sully.

Pièces satiriques non obscènes. F" 143. Sur Barbe. F" 209. Sonnets sur une vielle. F' 210. Sur un petit important. F°211. Sur un tyran. F°' 227, 292. Contre les Jésuites. F" 233. Dialogue d'un Esprit à Caron , sonnet. 253. Stances pour les chevaliers du Vent (ou manques) en 1613. F*" 282. Contre un homme en faveur. 281. Épigramme de Fauchet, sonnet satirique. F" 288. Contre Por- chères, cinq épigrammes. 311. Sur le livre de Michaelis, touchant Gaufridi. Poésies du comte d'Auvergne. F** 230. Ode contre une dame.

Pièces italiennes , satires obscènes ou galantes. F««213, 214, 235, 304.

Pièces latines. F°^27i, 272, 296, 297, 298, 299, 300, 302, 303, 304, 305.

Poésies de Motin. F«« 41, 43, 48, 50, 78, 88, 96, i04, 141, 142, 145, 146, 147, 175, 212,240, 250, 256, 258, 262, 283, 293.

Poésies de Régnier. F°^ 268, 287. De Du Rié, dialogue. F" 364. De Maynard.

Poésies de Sigognes, F°^ 36, 89, 91, 92, 94, 95,

FONDS. No 7237^- 107

99, iO^, 109, HA, 117, 122, 123, 124, 126, 119, 157, 161, 175, 176, 184, 192, 208, 209, 210, 211, 215, 221, 260, 284.

Poésies de Nerveze, f' 232. De Beaumont de Harlay, P 127. De Des Yveteaux, P 152. De Ber- thelot, f 213. De Touvaiit, f^ 262. F°« 246 à 250. Quatrains de toute espèce. F"" 254. Huit sonnets de Joachim Du Bellay qui ne sont point imprimés. Voici les premiers vers :

De voir mignon du roi un courtisan honneste. . . Qui niera, Gilebert, s'il ne veut résister. . . Ou que je tourne l'œil , soit vers le Capitole. . . Je fus jadis Hercule, or Pasquin je me nomme. . . C'est un qui veult curer quelque cloaque immonde. . . Quand mon Caracciol de leur prison dezerre. . . Je n'ay jamais pensé qHe ceste voulte ronde. . . Quand je vois ces seigneurs que l'espée et la lance. . .

F°« 256 à 263. Sixains de toute espèce. F""' 264 à 269. Huitains. F^' 273 et 274. Dizains.

No 7237'- '•

887. POÉSIES DE MELIN DE SAINT-GELAIS.

Vol. in-f parvo, papier de 221 feuillets, lignes longues, XVI* siècle; reliure en maroquin citron sur les plats et rouge sur le dos, à compar- timens découpés en rouge ou en citron. Au chiffre H sur les plats et sur le dos.

Fonds Colbert, Ane. 8G5.

Parmi les notes manuscrites que nous conservons de Baluze , nous trouvons dans la liste d'un assez

10$ ANCIENS

grand nombre de manuscrits « montrés par M. de » Balesdens, » l'indication suivante : « Livre de vers » donné par Henry II à la duchesse de Valenli- » nois. » Cette note se rapportoit certainement au manuscrit que nous avons sous les yeux , puisqu'on tête de la première page, au lieu de trois lignes grattées , on avoit dès le temps de la visite de Col- bert, écrit : « Liurede vers que le Roi Henry se- » cond auoit donné à Diane de Poitiers, duchesse » de Valentinois, sa maistresse. « Toutefois cette inscription ne donne pas le droit d'affirmer ce qu'elle signale. La reliure semble bien avoir été faite pour Henry II ou pour Henry IH, mais nul arc ou carquois, nul entrelacement de chiffres ne permet d'assurer que le livre ait eu cette destina- tion particulière. Ce qu'il y a de certain c'est que la reliure est d'un excellent style.

Les poésies renfermées dans ce volume admira- blement transcrit vsont toutes de Melin de Saint- Gelais. 11 y en a quelques-unes d'inédites, d'autres plus complètes que dans les imprimés; comme aux f' 22/35 (p. 32 de l'édition in-i8^ Paris, 1819 , que je crois avoir été donnée par La Monnoye). 36 \^ de Venus. ¥" 73. F" 444 à 165 v°. « Tra- » duction d'une nouvelle d'Arioste, escrite aux^% » 5' et 6'' chants de Roland furieux, » etc., etc.

FOM)S. ]\« 7237*- 100

7237 '• 888. l'illustre amasone, tragédie.

Vol. in-f mediocri de 50 feuillets, papier, lignes longues, XVII» siè- cle; relié en veau brun marbré.

Ane. bibliothèque de l'archevêque de Reiras, Ch.-M. Letellier, (Sainte Palaye, notice 600).

Cette tragédie anonyme est dédiée « à monsei- » gneur Foiiquet, ministre d'État, surintendant » des Finances, procureur général, » etc. L'au- teur dit que son Amazone « n'ayant trouvé depuis » un si longtems que FouqiM seul dont la vertu » lui fusse parfaitement conneue, elle se jette entre » .V6^5bras... Elle a différé jusqu'à présent » (depuis le Vf' siècle), « pour avoir un juge qui ne [eusse » pas moins illustre par ses rares vertus qu'admi- » rable par la force de son jugement et la vivacité » de son esprit, » etc.

Le sujet de cette tragédie est tiré de Grégoire de Tours, liv. ix, chap. 27. Un certain duc de Cliampagne nommé Amalo est tué par une jeune lille à laquelle il vouloit faire violence. Gontran, roi de Bourgogne, lui pardonna cette action. On voit qu'il y a matière à une belle tragédie. Notre auteur a fait d'Amalon un duc de Bourgogne. Pre- miers vers :

Modérez les transports de ce feu turbulent.

Qui veut se bien venger doit être un peu plus lent. . .

UO ANCIENS

889. ŒUVRES DE PASSERAT. CHANT d'aLLÉGRESSE

POUR l'entrée de CHARLES IX A TROYES, par le même.

Vol. in-f° mediocri , papier de 85 feuillets , lignes longues , premières années du XYII» siècle. Demi-reliure à dos de maroquin rouge; au chiffre de Louis-Philippe.

Fonds Colbert, 2350.

Manuscrit, l'un de ceux que la duchesse de Yivonne avoit donnés à Colbert le 18 mai 1679.

Ce volume contient un grand nombre de pièces publiées dans l'édition de Paris 1606 (Recueil des œuvres poétiques de Jean Passerai) , mais elles présentent ici une foule de variantes importantes. Je n'ai pas retrouvé dans cette édition les pièces suivantes :

F** 13. Sonnets :

Deux feux ont embrasé le hault mont Pisrenée. . .

F'^ 42.

Il y a ja lonctemps qu'un grand désir me tente. . .

F*» 49.

Vous, seigneur de Biron, et vous, de Malassise. . .

F"^ 71.

Quand nostre mf froissée en ce troisiesme orage. . .

FONDS. 7237*- *• 111

34. Dizains :

Si par ses deux enfans Latone est adorée.

F" 37 et 62. Huitains :

Plus je vous vois croistre comme les jours. . .

Al.

Sus , greffier, escrivez. Un maire de village. . .

F" 48.

Je ne m'esbaliis pas, gentil rimeur de mais. .

F" 63.

Qui me veut faire ouyr nouvelle qui me plaise. . .

F" 17. Sixains:

La Paix reçut jadis un soufflet en passant.

F^ 48. Quatrains :

Rapin blasme la paix en rithme poitevine. . .

Id. :

Quis pacem allatrat? quis suadet bella ? Bapinus. . .

F" 58.

De son père François Henry second du nom. . .

F" 34. Odes :

On demande en vain que la sëvère raison. . .

F^ 75.

En mes provinces fertiles. . .

F^ 23. Élégies :

Ce verger me plaist bien et ees antres sacrés. . .

F" 25.

Je confesse à ce coup que celui bien fort erre. . .

F'' 38.

Jusqu'à quand dureront tant de malheurs suivans. . .

1 1 2 ANCIENS

10. Pièces mesurées à l'imitation de la poésie latine :

Jusqu'à quand dureront l'orage et tempeste de nos maux . . .

IT Cartel :

Dix chevaliers venus d'estrange terre. . .

77" Stances. L'Anjou :

Sire, qui me voudroit blasmer. . .

Notre manuscrit est terminé par deux feuilles imprimées in-i", formant seize pages sous le titre : « Chant d'allégresse pour l'entrée de tres-chrestien, » tres-hault, tres-puissant, très -excellent, tres- » ntagnanime et tres-victorieux prince Charles IX » de ce nom, roi de France, en sa ville de Troie. » Par Jean Passerat, Troïen. A Messieurs de ladite » ville. Paris, chez Gabriel Buon , 1564. »

Au bas du titre , il } a de la main de Passerat : Pour monsieur de Malassise.

Ce qui fait le grand prix du n'' 7237 '-^-j c'est qu'il renferme tous les originaux de Passerat. Presque toutes les pièces sont écrites ou calligra- phiées sur autant de feuilles qui ont été pliéespar l'auteur et envoyées à M. de Mesmes, seigneur de Roissy et de Malassise, à madame sa femme, et à mademoiselle Judith de Mesmes, sa fille. Passerat mourut, comme on sait, à l'hôtel de Mesmes, le 14 octobre 1602.

FONDS. K" 7 238. 113

N'^ 7238.

890. EXEMPLAIRES DE BELLE ÉCRITURE.

Vol. in-fo parvo de 53 feuillets employés , papier, lignes longues , XVI» siècle ; couvert d'une feuille de parchemin écrite.

Bibl. du cardinal Mazarin. Sainte-Palaye, not. 601 .

Ce volume écrit par un excellent maître d'écri- ture contient un double alphabet, c'est-à-dire deux livres de modèles pour chaque lettre initiale et pour l'écriture courante. Le premier modèle des initiales comprend trois lignes, et celui d'écriture courante quatre lignes rimées. Ainsi le premier en écriture ronde :

A mon premier commencement je me recommande tant Humblement que faire puis à tous maistres de cette tant Bravissime science. Et puis après secondement à tous ceux. . .

Ainsi pour toutes les autres initiales. Voici l'exemplaire de l'O, également tracé sur trois lignes :

On souloit faire au temps passé chevaux Clers seullement , les lians de chevestres ; Mais maintenant on fait les asnes prestres Dont il avient inumerables maux.

La seconde série comprend le modèle de cette écriture dite aujourd'hui italique, que recom- mandent si justement les belles impressions fran- çoises du xvi^ siècle. Le maître d'écriture se donnoit

TOM. VII. 8

1 1 4 ANCIENS

les tons de sentir un peu le fagot, témoin encore son exemple du C.

Les gros chanoines ayeq leurs biens, Qoi qu'on en parle c'est en vain , Nourriront paillardes et chiens ; Et les povres moront de faim.

7238^'

89i. MODÈLES DE BELLE ÉCRITURE ET DE DÉCOUPURES DIFFICILES. OFFERT A LOUIS Xlfl par LE SIEUR CAILLON.

Vol. in-fo mediocri de 23 feuillets papier , vignettes, découpures et coloriages, XYIl^ siècle ; relié en maroquin rouge aux armes de France et Navarre sur les plats.

Fonds Versailles, 32.

Ce volume, qui fait honneur à la main du sieur Caillou, commence par un sonnet au Roi :

Grand Roy, qui tiens soubz toy l'empire de la France, etc.

F" 2, quatrain. F"" 3, découpure qui fait ressortir le placard rouge écartelé de bleu du feuillet sui- vant. F° 5, quatrain. F*"" 6 et 7, d4coupure et pla- card; ainsi du reste jusqu'à la fin.

Le principal but de ces découpures est de faire ressortir, au milieu des ornemcns, la lettre L, ini- liçile du nom du Roi.

FONDS. N'' 7238^' ll.'i

7238

892. LES TALEAUX DES VERTUS ROYALES, OU LES GÉNIES FRANÇOIS, LATIN, ITALIEN ET ESPAGNOL, par G. G. GUYONNET DE VERTRON.

Vol. in-4'' mag. vélin de 22 feuillets, lignes longues, avec un fron- tispice orné, XVn" siècle ; relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats.

Fonds de Versailles, 110.

Le sieur Guyonnet de Yertron fut un des flatteurs les plus inébranlables et les plus insipi- des du grand Roi. 11 fit écrire ce volume par un excellent maître d'écriture, qui rappelle Jarry. A l'occasion des charges d historiographe données à Despreauxetà Racine : « Que je serois heureux, » dit notre auteur à la fin de son Epître liminaire, « et » glorieux tout ensemble, si Votre Majesté jettoit » un moment la vue aur les tableaux de ses vertus » royalles, et si elle me vouloit honorer de la qua- » lité de traducteur de son Histoire en plusieurs » langues! » etc. Suivent deux quatrains, l'un à Despreaux, l'autre à Racine; puis, f 3, le Pané- gyrique du Roi en François. 7. « Oratio de » Justitia et de Ludovico magno. » F^ il. Tra- duction italienne do cette oraison latine. F" i4. Traduction espagnole. F^ 47. « Louis le Pacifique » ou les Triomphes de la Paix, en vers. » F. 20.

8.

1 1 6 ANCIENS

ft Musae lalinse, seu inscripliones in Luperam do- » mum. » 21. Les mômes inscriptions en Fran- çois. F° 22. Sonnet.

7238 '■ '-

893. LES TABLEAUX DES VERTUS ROYALES, ETC., PRÉSENTÉS A MONSEIGNEUR LE DAUPHIN, par C. C. GUYONNET DE VERTRON.

Vol. in-4° mag. vélin de 15 feuillets, lignes longues, relié en maro- quin rouge aux armes du Dauphin.

Fonds de Versailles, 55.

C'est à peu de chose près la répétition du pré- cédent volume; seulement l'Epître liminaire est adressée au Dauphin, et l'écriture est moins belle.

7239.

RECUEIL d'emblèmes.

(Ce volume manque dans les cadres depuis un temps immémorial. Je ne l'ai pas retrouvé à mon entrée dans la Bibliothèque du Roi, en 1828. Il provenoit de l'abbé de MaroUes et se trouve ainsi désigné dans le Catalogue de 1683 : « Livre de De- » vises et Emblèmes dessinez à la main, » Peut- être aura-t-on fait, à tort, deux volumes des deux ir 7239 et 7239 " " qui suit.)

FONDS. ^" 7239 '^' ''• 117

]N° 7239

895. RECUEIL DE DEVISES LATINES, GRECQUES ET

FRANçoiSES, composécs par passerat, souvent corrigées et mises au net. Lettres et instruc- tions DE CATHERINE DE MÉDICIS SUR LA FAÇON d'uN bonnet ET AUTRES JOYAUX.

Vol. originairement in-4**, nouvellement relié in-f«, de 97 feuillets, papier, lignes longues, XVI« siècle; reliure à dos de maroquin rouge aux chiffres de Louis-Philippe.

Fonds Colbert , 3269.

Ce volume offre la réunion d'un grand nombre d'écritures. Je crois qu'à l'exception de ce qui ap- partient à Catherine de Médicis, tout est de la com- position de Passerai. Henry de Mesmes, sieur de Malassise, dont il instruisoit les enfans, le char- geoit d'inventer tantôt des devises entières, tantôt l'âme des devises dont le roi, la reine ou M. de Mes- mes fournissoient l'idée. Alors Passerai de se mettre à Touvrage, de proposer souvent dix, quelquefois vingt motti; de griffonner, de corriger, de mettre au net tous ces projets , dont le sieur de Mesmes croyoit peut-être parfois avoir, auprès de Henry Hl, le droit de se faire honneur. Ce volume est, dans son genre, extrêmement curieux, et je ne puis m'empêcher de croire qu'on a souvent le con- sulter avec fruit, quand on a voulu faire des jetons, des médailles, des devises de carrousel, de feux

1 18 ANCIENS

d'artilice ou de mascarades. Encore aujourd'hui je le recommande à ceux qui s'enquièrent d'une bonne foçon de cachet ou de breloques; car c'est à cela que l'usage des devises est aujourd'hui réduit. Autrefois on aimoit les jetons, on en recevoit ; au- jourd'hui on en vote, mais on les reçoit en mon- noie courante ; tant l'amour du vrai nous a tous envahis.

Notre volume commence par une réunion des axiomes dont la philosophie et l'histoire d'Épicure pouvoient devenir le sujet. F°' 2, 3, 7, 9, d3, 20, î^2, 35, 45, 46, 11, 48, 50, 52, 54, 56, 58, 73, 78, devises latines. F°^ 4, 5, 6, 32, 33, 34, 36, 59, 74, devises latines avec la traduction Françoise. F«^ 8, 72, 82, devises grecques. F«^ 10, H, 12, 55, 68, 89, 90, 91 à 97, corps de devises. F''^ i4, 15, 16, 17, 18, 21, 23, 24, 28, 29, 30, 34, 37 à 44, 49, 51, 53, 60, 61, 64, 76, devises complètes. F"'' 26, 57, devises françoises.

F" 64. Recommandations de Catherine de Médi- cis à son joaillier, à son ciseleur, à son orfèvre, etc. 1" Elle indique « les pintures qu'il fimlt, les » pintures de Madame, du Roy et de Monsieur, » du Roy monsegneur, de monsieur de Lo- » reyne , de cette grandeur : /""^ pour la » Reyne , sa pinture pour ( j jiendre au » coul, pour la Reyne mère ^^->^ pour en- » voyer à madame de Savoye. ?^ (Plus le nom de trente personnages à peindre.)

FOWDs. N" 7231) '^''^- 1 il)

65. Projets de bijoux à exécuter pour le Roy, la reyne de Navarre, madame de Savoye, M. de Savoye, madame et M. de Lorraine. Pour ce der- nier : « Un tour de bonet aveques une enseigne » sera la pinteure de sa femme et la devise que w M. de Roysy lui dira. »

66. Elle expose comme elle veut faire exé- cuter une S en diamans avec une perle au milieu, et avec six boutons pareils. « Et je balle les sept » diamans que je veulx au milieu de V es qui sera » tout d'or émallé de blanc et rouge de quelque » belle façon... Que je Paye la velle de Nouel. »

F** 67. Elle propose un dessin de miroirs, savoir: deux mains entrelacées sur une émeraude. « Et » fault un mot qui dise que la foyx et l'amitié que » désire celle qui donne cette bague ne sont corne la piere fragile, mes come lay deus mayns qui » sont ynseparables... Fault mettre à part des V mireurs, des chênes pour femmes et des desins » de cristal et de courail^ et des cheiies pour des » hommes et des ansegnes pour mètre au bonet, et n des monstres et des braselès. »

69. Lettre à son joaillier Dujardin. Signée par elle. Contresignée Chantereau. Après plusieurs ob- servations sur le tour de bonet comandé par M. de Roissy, qu'elle trouve bien estrange, elle l'accepte et consent à le payer à Jehan d'Ecosse.

120 AiNClEiNS

7240.

896. COMMEISTARIl DI S. GIOVANNI CRISOSTOMO SOPHA l'eVANGELIO DI S. MATTEO, TRADOTTI da ORIENTE

SANESE, libri xxvi à lxix.

Volume in-4* magno de 137 feuillets vélin, à deux colonnes, belles initiales. Excellente écriture, XV* siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats , à la fleur de lis de Louis XIV sur le dos.

Fontainebleau, 753. Ane. 771. (Ital. 26.)

Au bas de la première page est un écu parfaite- ment enluminé et dessiné, qui est d'Aragon écar- telé de Sicile ; c'est-à-dire tercé de Hongrie, Anjou et Jérusalem. Premiers mots : « Inchomincia el y> xxxv** libro del beato Johanni Chrisostomo sopra » ïvangelio di santo Matteo. Transferito nuova- » mente de grecho in latino da Georgio Trepezonda, » et vulgarizato da Oriente Saneze. Jhesu in- » irante in Cafarnau.,, Uno leproso chôme udiste » di sopra nel vicesimo quinto libro, essendo Jhesu » disceso del monte, venne a lui. Ma questo centu- » rione, » etc.

Georges de Trébizonde, célèbre Grec traducteur latin , florissoit vers le milieu du XV'' siècle et mou- rut en 1484. Sa traduction latine des Commentaires sur S. Matthieu fut imprimée à Mayence par Jean Fust : c'est un des premiers monumens de l'im- primerie. Pour le siennois Oriente, il ne semble

FONDS. j\o 7 240. 121

pas autroQient connu. Voyez Marsand, Manoscrili ikdiani^ t. II, p. 5 à 7.

N" 7244.

897. EPISXOLE Dl SAN GIROLAMO VOLGARIZZATE DV NOBILE HUOMO SER INICCHOLAIO d'iBKRTO DA SAIS- GIMIGMANO.

Volume in-4o raagno papier de 388 feuillets à deux colonnes , initiales. XV* siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats, à la fleur de lis de Louis XIV sur le dos.

Fontainebleau, 479. Ane. 476. (Ital. 27.)

« Inchomincono l'epistole del beato messer santo » Girolamo translatate di latino in volghare per ser » Niccholaio d'Iberto da Sangimigniano, ciottadino » Fiorentino. Epistola prima mandata ad eliodoro, » del dispregio del mondo et chonmenda la vita » solitaria. Chon quanto amore io milîorzai che » tu e Dio insieme dimorassimo... »

Voici le titre de la dernière cpîlre : « Epistola » del beato messere santo Girolamo mandato al » grande horatore délia cipita di Roma de doctori » ccresiastichi. »

Le copiste n'a pas fait preuve d'une grande éru- dition orthographique dans les derniers mots de son livre : « Manus scricloris salveiur homnibus horis. Amen. Deo grazias sil. Voy. Marsand, t. 1, p. 15 et i().

128 ANCIENS

No 7241 '•

898. LIBRO DELLI BENEFICII ECCLESIASTICl. LETTERE DI FRA-PAOLO SARPI.

Vohime iii-f" mediocri de 258 feuillets, papier, lignes longues. XV11« siècle. Relié en veau fauve aux armes de Letellier-Louvois sur le dos.

Fonds Letelliei'-Lou vois , anc. 122. (Ital. 28.)

Ce manuscrit, sans doute légué, comme tout le fonds Letellier-Louvois, à la Bibliothèque Royale par Tabbé de Louvois, a échappé à l'examen du docteur Marsand. Il contient du célèbre Fra-Paolo les ouvrages suivans :

î. « Delli Beneticii eclesiastici , trattato del P. F. Fulgentio Servita, theologo délia republica di Venitia. » 1. L'auteur de la vie de Sarpi, dans la Biographie Universelle, dit d'après Nice- ron : <( On ne sait sur quel fondement Richard » Simon a prétendu que ce Traité des bénéfice^ » n'étoit pas de Fra-Fulgencio, son confrère; peut- » être y ont-ils travaillé en commun. » Notre leçon, qui remonte à la première partie du XVIP siècle, justifieroit l'opinion de Richard Simon. Quoi qu'il en soit, l'ouvrage a été imprimé dans l'édi- tion des Œuvres de Fra-Paolo, Venise, 1750. On

FONDS. —JN» 7241 =^- 123

l'a traduit en latin , en anglois et plusieurs fois en François.

IL LETTRES, f*' 150.

Ces copies de lettres n'indiquent pas les corres- pondans; mais on voit qu'elles ont être adres- sées à Jacques Gillot, Leschassier ou Duplessis- Mornay, amis de Sarpi en France. Les dates sont :

8 juillet, 2 septembre 1608, 16 mars, 26 octobre 1610, i6 septembre, 30 septem- bre, — 13 octobre, 9 novembre, 29 novem- bre, — 9 décembre 1608, 1" septembre, 13 septembre, 29 septembre, 3 octobre,

9 décembre 1609, 23 novembre, 21 décem- bre 1610, A janvier, 15 mars, 29 mars 1611, 23 décembre 1608, 20 janvier? 3 février 1609, 17 février, 3 mars, 28 avril,

26 mai, 7 juillet, A août, 18 août, 11 décembre 1609, A septembre, 22 décem- bre 1609, 5 janvier, 3 février, 16 février,

2 mars, 30 mars, 27 avril 1610, et 2 avril 1608.

Nous pensons que la date de ces lettres pourra suffire à ceux qui souhaiteroient de savoir si elles sont imprimées ou inédites.

124 ANCIEINS

N" 7241'-

899. TRADUZIOiNE DEL LIBRO DE IIECIMINE PRINCIPUM

DE S. TOMMASO d'aQUINO. TRADUZIONE DELL'

OPERA SULLO STESSO ARGOMENTO DI EGIDIO CO-

LONNA

Volume 111-4" magno de 219 leuillets vélin; initiales, vignettes, XV« siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats, à la fleur de lis de Louis XIV sur le dos.

Fonds de Colbeit, anc. n'^ 1301. (Ital. 29.)

Ce beau manuscrit provient de la bibliothèque de Jacques-Auguste de Thou, dont la signature décore la première page. Les derniers mots du vo- lume prouvent que, sur la lin du XY^ siècle, il étoit la propriété de Nicolas Palavicini. « Iste liber est » egregii militis domini INicolai marchionis Pala- » vicini. »

Les ornemens sont d'une délicatesse italienne fort remarquable. Ils sont aux f°^ 1, 18, 31, 65, 76, 83, 109, 129, 16i, 200. Yoy. Marsand, t. II, p. 7 à 9.

7242.

900. EPITHOMA DE SOLIiNO, DEL STIU DEL MONDO ,

VULGARIZATO DA JOAN MARCO CYNICO.

Volume in-f» parvo de 17 feuillets, lignes longues, une initiale. Commencement du XVr siècle. Couvert en veau rougeâtre.

Fontainebleau, n" 1947. Anc. cat., 608. (Ital. 30.)

L'initiale contient un écu, que je crois d'Ara- gon-Sicile. Voyez Marsand, t. I, p. 16 et 17.

FONDS. N" 7243. 125

N°' 7243 et 724.4.

901. VOLGARIZZAMENTODELLA TERZA ET DELLA QUARTA DECADE DI TITO-LIVIO.

Deux volumes in-4o niagno, vélin, le premier de 191 feuillets et le second de 163 à deux colonnes, vignettes, initiales. Première partie du XVe siècle. Relié en maioquin rouge aux armes de France sur les plats et à la fleur de lis de Louis XVI sur le dos.

Fontainebleau , n°» 514 et 452. Ane. n"» 507 et 875. (Ital. 31 et 32.)

Ces deux beaux volumes qui, dans nos précédens inventaires et même dans le livre du docteur Mar- sand, ont toujours été séparés, faisoient partie du même exemplaire. C'est le deuxième et le troisième volume d'une précieuse traduction de Tite-Live, dont les Italiens ne paroissent pas connoître l'au- teur. Nous avons déjà vu, dans le msc. 7000 (t. HT, p. 304), les quatre premiers livres de la troisième décade, et nous voyons ici la véritable leçon de la première phrase qui avoit excité notre défiance dans la précédente : « In parte délia mia opéra e » licito a me di prédire alcuna cassa che gli piu » degli scriUori anno fatto nel principio délia w somma di tutta la loro opéra et dico me scrivere » una ghuerra... » On devine par cespremiers mots, combien la leçon du msc. 7243 est préférable à celle du 7000.

Le frontispice du volume 7243, très-délicate- ment orné à l'italienne, représente dans l'initiale le traducteur assis sur un somptueux fauteuil gothi-

116 ANCIENS

que devant une table sur laquelle il écrit son vo- lume. Dans la main droite est sa plume, dans la gauche une sorte de règle noire qui sert à main- tenir le. feuillet de vélin. Au haut de la marge est le monographe du Christ ms. Dans la marge infé- rieure, un écuj soutenu par deux anges, au cimier formé d'un turban mauresque couronné, est d'or à l'aigle éployé de sable couronné d'or, écartelé de Yisconti-Milan. Cet aigle ne seroit-il pas Fécu de François Sforze, époux de Blanche-Marie Yisconti? Le mariage n'eut cependant lieu qu'en i441, neuf ans après l'achèvement de notre manuscrit; mais les ornemens, laissés en blanc, peuvent avoir été faits un peu plus tard.

A la fin du volume on lit : « Qui liniscie il dezimo » et uUimo Ubro délia terza decha di Tito-Livio » Padovano. M. CCCC^ XXXIÏ, finito nello mese » dangosto. *

Le deuxième volume écrit et orné par le même artiste, dont nous trouverons le nom dans le msc. 7245, comprend la quatrième décade sous cette précieuse rubrique : « Qui comincia il primo » libre di Tito-Livio délia ghuerra Macedonica et il M XXXÏ ab Urbe condita. » L'initiale offre le portrait du même personnage que celle du volume précé- dent. C'est la même chaire, la même table, le même costume ; seulement tout cela pris de prolil au lieu de l'être de face. Au bas, le même écu ; dans la marge suiiérieure, au lieu du nionogrammedu Christ, une

FONDS. No 7243. 127

colombe ou phénix dans les flammes , avec le moUo François : A bon droyt. Le choix d'une devise fran- çoise, fait en i432 par un prince italien, est certai- nement digne de remarque.

Ce début de la quatrième décade est précédé d'un u Prohemio del volgharizatore di questa quarta de- V chadi Ïito-Livio. » Après avoir rappelé en termes magnifiques la grandeur de Rome et les vertus des anciens Romains : .< Siccome l'altre cosse mun- » dane tutte caduche e attenati ad corruptione, cossi » questi costumi utilissimi, sancti e ragionevoli col » mundo invechiarono e corrupersi. Et in luogo di » quelli, l'usato nome di nobilta vitenendo, luxuria e » avaricia, lapina et ociosita son venute : le quali... »anno nuova maniera di nobili e di potenti nel » mundo creati. Pero che colui e oggi nobile repu- » tato, il quale e con rapina e con guadangni illiciti avendo raghunato d'oro grandissima copia, puo » ampiamente di dilicati cibi e di nobili vini satiare » l'appetito : e il coi po nato aile fatiche nelli alti pa- » lagi e ne dilicati letti luxuriando posare. « De ces vices et de beaucoup d'autres, il résulte que les no- bles ont abandonné l'étude et la philosophie à ceux qui ne dévoient en connoître les préceptes que par l'exemple de leurs seigneurs. « Et cossi essendo il » mundo rivolto, coloro che rengniare debitamentc » dovriano conviene che si regano per lo consiglio » di coloro che dovriano esser retti. E conciosia » cessa che. io medesimo sia di questi cot^li extremi

128 ANCIENS

» ad quali di nécessita e lo studio pervenuto aile » mani, volendo alcima cessa con lungha faticha » fare d'utilita al mimdo corrotto... considerato » che... il sapera l'antiche storie e utilissimo nelle » cosse civili , o proposto di raducere in latino » volghare. X. libri di Tito-Livio pactavino, com- » posti délie storie romane sotto titolo de bello » Macedonico. Ad cio che di quelle il quale d'alta » grammatica e di forte costrutto molto è a li piu «ad intendere difficile, possano li non letterati » prendere... gralioso frutto,.. Le quali cosse tutte » insieme e ciascuna per se considerate diritta- » mente, non dubito che non possano e in moite » cosse le lascivie de nobili legenti qui rafrenare » ail animo loro capere a magiore cosse, e ne ne- » cessarii bisongni porgere consigli utilissimi... » Non e mio intendimento nella spositioni délia » detta Decha seguire strettamente per tutto la » letteradeir autore... che cossi poco ne intende- » rebbero il volgharizato come per lettera. Adun- » que... non partendomi dalla sua propia inten- wtione, extimo che utile sia in alchuno luogho » con piu parole alquanto le sue ampliare... E se » di cotante e talle affanno... honore alcuno o laude » si viene, non ad me sieno renduti , ma ad celui » che ad cio m' indusse, cio eal nobile cavalière » mesere Ostagio da Polenta , ispecialissimo mio » singniore ; ad istantia del quale ad opéra cosi » grande io mi disposi. »

FOKDS. No 7243.

129

Ainsi, le patron de notre tradiieteiir fut messer Oslagio de Polenta. Voilà tout ce que l'on peut assurer; mais ce traducteur ne seroit-il pas le cé- lèbre Villani, comme Mw. le comte Gamba l'a déjà conjecturé de la plus ancienne traduction imprimée de la première décade? Quoi qu'il en soit, je pen- cherois à croire que le même habile écrivain , après avoir achevé la quatrième décade, voulut traduire également les précédentes : au moins la leçon du msc. 7243, achevée en 1432, est-elle transcrite par l'excellent copiste du n** suivant 7244.

Notre quatrième décade s'arrête s'arrêtoit sans doute alors le texte retrouvé de Tite-Live, c'est-à-dire avec ces mots du chapitre XXXVII.

« Praetor Ti. Minucius et haud ita multo post consul C. Calpur- nius moritur, multique alii om- nium ordinum illustres viri : po- stremo prodigii loco ea clades habeii cœpta est. C. Servilius ponlifex maximus piacula irae Deum conquirere jussus, decem- viri libros inspicere, consul Apol- lini , ^sculapio , Saluti dona vo- vere et dare signa inaurata; quae voTit deditque. Decemviri sup- plicationem in biduum valetu- dinis causa in Urbe et per omnia fora conciabulaque exigerunt.

T. Minucio pretore et non molto dopo C- Calfurnio consolo et molti altri carissimi buomini di tutti li or- dini morirono. Ultiraamente fu questa pistolenzia cominciata ad avère in luogho da prodigio; et ad C. Servilio pontetice maximo fu comandato che andasse a fare inquisitione di fare purgbationi alli Dii; et alli decemviri che raghuardessero li libri et al con- solo che elli botasse ad Apollo et ad Esculapio doni di sainte, et che elli li desse li sengni dorati liquali botati aveva, et diedeli. Li decemviri co- mandarono supplicatione in due giorni per cagione di sanita , in tutte le cohorti et in tutti li conciabuli, (Qui finisce la quarla decha di Tito-Livio Pattavino de Bello Macedonico. Te Deum laudamus.)

J'ai vu pour la première fois dans ces copies de 1432, l'emploi de la cédille sous le c^ pour figurer un z. Nous aurons donc emprunté cet accent aux

TOM. VU. 9

1 30 ANCIENS

Italiens. Remarquez aussi ce mot botare, traduction de volare, d'où nousparoissons avoir fait bouler ,, en le détournant peu à peu de sa véritable acception. Les ornemens sont aux f * d , 3, 1 i , 20 (chapeau curieux de l'époque) 36 (2 costumes de femmes), 56, 73, 88, 109, 132 et 151. Voy. Marsand, 1. 1, pp. 17 et 18.

7245.

903. VITE DEGLI IMPERATORI ROMANI.

Volume in-f" parvo de 1 1 9 feuillets vélin ; miniatures , vignettes, ini- tiales. XVe siècle. Relié en veau racine, au chiffre de Charles X sur le dos.

Ane. Bibl. Mazarin, 99. (Ital. 33.)

Ce beau volume porte heureusement sa date et le nom de l'artiste qui l'avoit exécuté. En voici la dernière ligne : « m. cccc. xxxi , die penultimo » Martii, per An. Decembrem fmitum. « Antoine Décembre est donc cet artiste, et c'est évidemment le même qui au mois d'août 1432 termina la transcription de la troisième décade de Tite-Live, dont nous avons tout à l'heure admiré la délicate et belle exécution. Les ornemens et l'écriture du 7245 ne le cèdent en rien à ceux des n"' 7243 et 7244. Ils ont même encore quelque chose de plus lin et de plus exquis. Le premier feuillet sur- tout, aujourd'hui un peu fatigué, est d'un excel- lent travail. L'initiale représente un prince à cheval, armé de toutes pièces , l'épéeau poing, en

FONDS. K" 7246. 131

chef la couronne, surmontée d'une tête d'aigle. Le cheval est caparaçonné de drap d'or chargé de l'aigle éplo}ée de sable. Mais le volume offre plu- sieurs grandes lacunes, la première, des f 58 à 64, la seconde des f' 65 à 7^, de 95 à 97, 99 à lOi, 114 à 118. Marsand ne devoit donc pas le signaler comme étant di oltima conservazione.

Les marges présentent huit médaillons. En haut : deux écus d'azur à la couronne d'or; un troisième écu de gueules chargé du turban mau- resque, surmonté d'une autre couronne d'or. Au milieu : écu de gueules chargé d'un phénix d'ar- gent projetant des rayons flamboyans. Médaillon octaèdre représentant des oies et canards dans un étang, au-dessus une aigle rayonnant. Au bas : premier écu, d'argent aux trois aigles éployées parti de Milan. Deuxième écu, l'aigle de sable écartelée de la givre de Milan. Troisième écu, Milan.

Cette histoire comprend la vie des empereurs romains depuis Jules César jusqu'à Théodoric, successeur d'Odoacre. Premiers mots : « Iulio V Cesare quando ebbe sedeci anni. » Derniers mots : « Theodorico re de Gotti e toise lo impe- » rio et ucise questo Odoacer. Qui mancha lo exemplo, »

Les miniatures ou plutôt les grandes initiales outre le frontispice sont aux f 14, 37 (celle-ci rap- pelle fort bien la première initiale du msc. 7243). 51. Cheval d'un dessin exquis. 54, 55, 75.

9.

132 ANCIENS

Dessin d*un lit et de costumes italiens. 78, 79. Beau costume. 81, 82,83. Beaucheval. 85, 86, 87. Monnoyeurs en exercice. 88. Femmes occu- pées à filer autour d'Héliogabale. 90. Caracalla sur son trône, charmant dessin. 93, 97 (deux initiales). 103 (deux initiales). 105 (deux ini- tiales). — 107, 108 bis, 111, 112, 113 (deux ini- tiales) et 118. Voy. pour le surplus Marsand, t. I, p. 18 et 19.

« 7246.

904. TRADUCTION ITALIENNE DU TRAITÉ DE RENATUS VEGETIUS SUR LES MALADIES DES CHEVAUX.

Vol. in-f» pàrvo de 297 feuillets, papier, lignes longues. XVP siècle. Relié sur bois en veau fauve. Les plats portent un enchaînement de cer- cles et de carrés alternatifs et frappés en noir. Dans les dix carrés se trouvent la lettre H couronnée , quatre fois répétée , et quatre fois aussi le double chiffre célèbre du roi et de sa maîtresse , ou de la reine sa

femme lrT|r=|/ » puis deux fois les attributs de la chasse, un arc et

un carquois; chacun des six cercles offre trois croissans entrelacés. Au milieu des plats le grand écusson de France surmonté de la couronne royale et soutenu par un croissant. Les fermoirs de cette belle reliure ont été enlevés.

Fontainebleau, 1819, anc. 437. (Ital. 34.)

C'est ici que revient la question , déjà souvent controversée, du double chiffre particulier aux mo- numens du règne de Henry II, chiffre qu'on re- trouve non-seulement à Fontainebleau, au Louvre, à Anet; mais sur tant de belles reliures, tant d'au-

FONDS. 7246. 133

très nioiuun(^is de Tari du XVP siècle. Faut-il y reconnoître un H et un D, c'est-à-dire les initiales de Henry II et Diane de Poiliers sa maîtresse, ou bien un H et un C , c'est-à dire les chiffres de Henry II et Catherine de Médicis? Question singulièrement difficile à résoudre; car la reine Catherine avoit pour devise un croissant avec la légende Donec totum impleat orbem, et le triple croissant, qui ac- compagne toujours ce chiffre, semble d'ailleurs mieux rappeler la lettre C que le nom de Diane, déesse des forêts. Mais, d'un autre côté, près des C apparoissent le carquois et l'arc, qui conviennent assez mal à Phœbé, patronne poétique de Catherine, et , si le double chiffre se rapporte au roi et à la reine, pourquoi n'est-il pas surmonté de la cou- ronne royale comme l'H répété tout auprès? Ce- pendant je me souviens d'avoir vu la couronne tracée sur le double chiffre et sur les trois crois- sans, dans la belle salle de Fontainebleau. Et com- ment admettre que la reine de France, et quelle reine! Catherine de Médicis, ait vu avec indiffé- rence le nom de la concubine qui déshonoroit la couche de Henry IT sur les monumens dont elle suivoit avec le plus d'ardeur l'exécution ou l'achè- vement? Catherine se plaisoit à Fontainebleau, elle protégeoit l'admirable architecte du Louvre; enlin elle avoit la passion des livres , comme de tous les objets d'art et d'étude. Or si le roi n'avoit pas rougi de prétendre ainsi, devant la reine, éterniser le

134 ANCIENS

nom d'une courtisane, Catherine, veuve et reine si long-temps maîtresse de la France^ n'auroit-elle pas mis un einpressement extrême à effacer des souvenirs aussi honteux à sa gloire? Voilà les élé- mens de mon incertitude; maintenant voici l'ex- plication que je propose : Catherine étoit, sinon fort aimée, du moins fort estimée de son royal époux; elle sentoit le prix de cette estime, et peut- être voyoit-elle sans trop de douleur et de jalousie que la passion charnelle du roi fut exclusivement acquise à la belle duchesse de Valentinois. Les his- toriens, les mémorialistes ne parlent pas de riva- lités entre ces deux femmes, toutes deux si remar- quables. Cela posé, Catherine auroit affecté de prendre et de reproduire des emblèmes qui satis- faisoient son orgueil et ne risquoient pas de blesser Henry IL C'est d'après les dessins que Catherine donnoit aux artiste;s, que les croissans, les arcs, le double chiffre auroient été placés partout et sur tous les monumens du règne de Henry IL « Vous » y pouvez distinguer votre piaîtresse, » auroit-elle (Jit au roi, « yous devriez n'y reconnoître que votre » femme , et la postérité , plus scrupuleuse que » vous, saura bien effacer le souvenir de la concu- » bine pour ne rappeler que les droils de la reine, » ou du moins sa résignation. » Mais la postérité n'a pas justifié ces espérances d'une reine dont elle a peut-être constamment méconnu le caractère et les sentimens.

FONDS. No 7246. 135

Je pense donc que la seule manière d'expliquer la présence de tous ces emblèmes et leur maintien sur tant de monumens royaux, c'est de les attri- buer à la volonté expresse et singulière de Catherine de Médicis.

La traduction italienne du traité de Renatus Vegetius paroît être demeurée inédite. Notre ma- nuscrit est d'une écriture fort bonne. Les dix pre- miers feuillets, non chiffrés, sont consacrés à la table des chapitres. Le premier porte cette rubri- que : Rubrica de la infirmila del capo. On va juger du style italien par les deux premières lignes : In » tucte lie generatium de li animali el capo e prin- » cipali, seconde lo présente auctore per le vertu » che sono in ipso cio e vedere, odorare, guslare e » sentire... » (Voy. Marsand, t. I, p. 29.)

IN" 7246 ÎJ05. LiBRo de' maukscalcia da fkanceschino

SODETTO.

VoluDte in-4« magnode I9;i feuillets, papier, lignes Ioniques. XVI« siè- cle. Couvert en parchemin blnnc.

Fonds La Mare, n*' 520. (Ital, 35.)

Volume oublié par le docteur Marsand. H com- mence par la « Tavela délia présente opéra de' » Marescalcia , » en sept feuillets. Premiers mots du début, au f ' 8 : « Perche fra tutti Tanimali a uso » humano accomodati nessiino c'è del cavallo [>iu

I3(i ANCIENS

» nobile, iiessun' anchora pin comodo che lui... » Le premier chapitre est : « Délia natura di cavallo. » A la fin du chapitre 474 et dernier, on lit de la même main, mais non de la même encre : «Fran- » ceschino Sodetto ha composto la présente opéra. » Ce chapitre est suivi d'une lettre amusante écrite par le Crocino, copiste du volume, à l'auteur « Franceschino, cavallarillo générale deir ill** si- » gnor Micolo Ursino conte di Pitigliano. » Elle est datée de Sorano, 24 février 1569. Ce Crocino s'in- titule : « Governatore générale di tutti li cani dell' » sig. conte di Pitigliano. » Et sa signature est suivie de ces lignes, les dernières du volume : « lo » Crocino ho scritta questa , di mia propria mano, » e'I mandata alla cor te délia m' Cesarea. v Mais il se pourroit bien que notre manuscrit ne fût qu'une copie, même assez négligée, de l'original du Cro- cino envoyé à l'Empereur.

7Î247.

906. LIBRO DI MARESCALCHIA DI GIORDANO ROSSO DI CALABRIA. MEDICINA DI FALCONI. MEDICINA DEGLI CAVALLI DA JOANNE.

Volume in-f° parvo, de 68 feuillets, lignes longues. XV* siècle. Relié en veau marbré au chiffre de Louis XVHI sur le dos.

Fontainebleau, 1884. Ane. 1967. (Ital. 36.)

Giordano Rosso passe pour avoir été attaché au sei-vicc do l'empereur Frédéric II, et son ouvrage

FOiNDS. iN" 7247. 137

d'Hippialrie, sans doute écrit en latin, a été pu- blié dans cette langue en 18*28, par Girolanio Mo- lin, professeur de Padoue. Premiers mots: « Con- » cessa cosa che tutti H altri animali che mai foro » creati da lo summo factore. " Le dernier chapitre est : « Ad sanare lo quarteri de lo cavallo, « à la lin duquel on lit, P 37 : « Questo libre fece Jordano » Rosso de Calabria, cavaleri et famigliodelo iin- » peratore Federico secondo , lo quale fo insignato » dallui : et tutte queste cose sopra ditte e paravole " ne la marescalchia de loditto signore perhochence » stetti uno grande tempo. >>

II. Avec le f' 88 commence la médecine des Fau- cons. Et d'abord la table en quatre feuillets. Les auteurs de recettes nommés sont : Jeanne Gentile,

duca di Yenose, Jacobo Solimele, Spanio- lecta, Mossen Pasqual, principe de Salerna,

Andriuccio, lo conte Camerlingo, Tomaso de Gaiano de San-Fabricio, Tomasino. Toutes fu- rent trouvées de 1467 à 1409.

IIL F" 47. « Questa c la memoria la quale messer » Jeanne fe nel tempo di Carlo magno imperator, » sopra la condiccione et febre tucte et altre inlir- » mitate degli cavalli... La prima febre et la quale » si gênera in li polmôni... " (Voy. Marsand, t. I, pp. 20 et '2t.)

138 ANCIENS

N" 7248.

907. TRADUCTION ITALIENNE DES AUTEURS GRECS QUI ONT TRAITÉ DES MALADIES DES CHEVAUX.

Volume in-f« mediocri de 149 feuillets, papier, lignes longues. XV* siècle. Relié en maroquin citron au chiffre couronne de Louis XIV entouré de quatre fleurs de lis et de deux tournesols sur le dos.

(Ital. 37.)

Manuscrit provenant de la Bibliothèque des Mc- dicis de Florence, acquis par Catherine de Médicis, et réuni plus tard aux livres du roi de France. Il se trouve indiqué au f" 53 du Catalogue des livres de Catherine (msc. du roi, 10293), sous le simple titre : Absyrtus in vulgariy II. Et sur la dernière garde de notre volume on lit : « N'* XXXIX. Libro » di Mascalcia, cioe medicina de' cavalli, composto » da piu autori graeci et tradotto de graeco in volgar » italiano. Li autori che hano composto il graeco » sono d'irifrascritti : Absyrto, il principale; Hie- » rocle; Theomnesto; Pelagonio; Anatolio; Tiberio ; » Eumelo ; Archidemo ; Hippocrate ; ^Eniilio His- » pano; Littorio Beneventano; Hemerio et alcuni » altri. ^>yXXa yeypa^i^Lsya oufXTravra. pp9 : rt ïvjxxhv » TiaaoL^oL-A.wzcf.zvvioL. Car t. 149. Terûaâia sTriaxati^eza. » A' délia 21 cassa. C'est-à-dire : toutes ces feuilles » écrites sont au nombre de 149. Les quaternions » (ou cahiers) sont au nombre de dix-sept. Lascaris. » De la vingt-unième case. » Je dois la reconnois-

FONDS. j\« 7248. 13y

sauce du monogramme de Lascaris, dans ces lignes, à l'obligeante amitié de M. Miller, mon collègue à la Bibliothèque du Roi. Jean Lascaris, comme on sait, étoit bibliothécaire des Médicis vers la fin du xv^ siècle. (Voy. Marsand, t. I, p. 21 à 22.)

7249. 908. LiBRo DE cïRURGiA, traducido en catalan, par

CALIEN CORREGER DE MAYOCHA. MÉDECINE DES CHEVAUX, DES OISEAUX. TRAITÉ d'aNATOMIE DE GALIEN DE CRÉMOi^E. RECETTES DIVERSES.

Vol. ia-f" paivo vélin de 125 feuillets à deux colonnes; initiales. Première partie du XV« siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats, à la fleur de lis de Louis XIV sur le dos,

Fontainebleau, 612. Ane. cat., 863. (Espagnols. 7.) (f)

Ce beau volume n'a pas été décrit par M. Ochoa dans son « Catalogo rasonado de los manuscritos » espanoles de Paris. » INos anciens inventaires le désignent d'une façon inex^icte sous le titre de » ChiruFgia e medicina de gli nomeni, cavalli e » falconi. » Il ne s'agit ici que de la guérison des plaies humaines.

Voici les premiers mots en rubrique : « Lo com- » mensament del libro lo quai compila frate The-

(I) Dans les précédens volumes, les numéros espagnols sont mal réglés. 11 faudroil au t. II, p. 4 1 : Espagnols 1 , 2 et 3. Id., p. 4, Espa- gnols 4. T. III, p. 305, Espagnols 5. Id., p. 343, Espagnols 6.

140 AiNClEKS

» derich do Torde dels predicadors , explanal per » Galien Gorreger de Mayocha , et contensi al co- » mensament quina cosa es cyruigia. »

Ce Galien Gorreger, natif de Mayorque, étoit un clerc chirurgien , qui long-temps avoit été chape- lain d'André, évêque de Valence et pénitencier du pape: il écrivit la traduction que nous avons sous les yeux au temps de Jacques, roi d'Aragon. Nous trouvons ces indications dans les préambules de chacun de ses livres. Dans le premier préambule, qui commence ainsi : « En nom de la senta e no » deperlable Trinitat ho essencia, so es assaber lo » pare, » etc., etc., il se nomme « G. Gorreger de » Mayorcha, aprenent en la art de cirurgia, » il ajoute qu'il a voulu « translatar de lati en romans » catalanesch aquesta obra de cirurgia , » parce que « alcuna parlida de los surgians |ui son en la » seyoria del noble en Jac, per la gracia de Deu » rey d'Arago , no entenen los vocables latins.... » Passo io propos., decomplir... la obra complida » per frate ïhederich del orde dels predicadors. »

Il faut ici reconnoître dans le roi d'Aragon, sous le règne duquel écrivoit notre Galien Gorreger, Jacques ou don Jayme II, successeur de son frère Alfonse III, en 1291, mort en 1327 à Barcelone. La traduction que nous avons sous les yeux date donc probablement des premières années du XW siècle. Pour le frère Thederich, de l'ordre des prédicateurs, auteur original de l'ouvrage tra-

FOi\i>s. No 7249. 141

duit par Correger, nous croyons le reconnoître dans un certain Theodorus, de l'ordre des frères-mi- neurs, auteur d'une traduction latine d'un traité arabe De curis œgriludinum aviiim rapacium con- servé dans notre fonds latin : n"' 7019 et 7020; c'est le même Theodericus Calalanus dont le conti- nuateur de Fabricius, J. Schoettgenius, parle ainsi : « Theoderico Bugegnoni libros ires chirurgiœ tri- >' buunt, Venet., 1499, 1513 et 1519 impressos, » sed qui potius ad Theodericum Catalanum ejus- » dem ordinis pertinent. Is autem libros suos Hngua » pairia conscripsit, unde ad nos non pertinent. « Schoettgen suit ici le sentiment de Jacques Quetif (de Scriptor. ord. Prédicat., t. I, p. 354); mais je crois que le père Quetif se trompoit. Theo- deric ou Thierry avoit écrit en latin, puisqu'au commencement du XIV^ siècle Galien Correger tra- duisoit son livre en catalan ; ce qu'il n'auroit cer- tainement pas prétendu faire, si Theodoric avoit composé le sien en langue vulgaire.

Après ce préambule est l'épître de Theodoric « Al honrable pare N. Audreu, bisbe de Valencia. » Il lui rappelle leur commun séjour à la cour de Rome, lui Galien étant son chapelain et pénitencier du pape; et comment, sur son invitation, il avoit alors traduit un livre de chirurgie de maître Hugo de Luca, et comment il cède encore à ses instances en compilant ce nouvel ojuvrage, d'après tous les anciens chirurgiens. Il le divise en quatre livres :

1 42 ANCTEPiS

le premier est consacré aux blessures en général. F** 2. Le second, des différentes parties du corps, les unes après les autres. F" 48. Le troisième, des autres opérations chirurgicales. F'' 39. Le qua- trième, des maladies de la tête. F" 83.

II. Au î" 93 v"^ commence un autre traité de mé- decine des chevaux : « Asci comença la cirrurgia » dels cavals per so que sia curats he nudrits he » engendra ts segonds la sua valor que lipertayn. » Premiers mots : " Con lo caval sia prons et noble » entre totes besties que son deputades als huses dels » homens... « Je retrouve cet ouvrage exactement traduit dans un petit volume imprimé en 1619, à Lyon, et sans doute fréquemment ailleurs, sous le titre : « Thrésor de tout ce qui concerne les testes chevalines, traduit ^'italien en françois, Lyon, Pierre Rigaud, in-32. » Mais le livre italien-françois est plus complet que le nôtre. C'est sans doute le Mulo medicina, regardé comme l'ouvrage de Theo- doric, et dont les Bibliothèques d'Italie possèdent plusieurs exemplaires latins.

III. « Asci comensa lo libre dell nudriment he » delà cura dells ocels , losquelas se pertayen ha » cassa. » Ce court traité de la médecine des oiseaux de chasse commence au P iiO par ces mots : « En » ebraic e en caldeu de Appollo mener es appellat » en grec d'Atexandri; mas en latin es appellat me

FONDS. No 7249. 143

» cliabeu et tresportat. Daquest comensa la pistola >' aiquela Simacus et Theodosus a Tolomeu empe- w rador d'Egipte et a lots los segens, deliciosament » vivents salut lie paii. Gran emperador et se- » nyor, » etc.

IV. F^ 4i2. « Asci comensa lo libre qui es dit » Almassor trasladat per mestre Galien de Cremona » en Toledol, d'arabic en latin. Qui es appellat n Almassor, per so col rey Almassor lo feu fer al » f}l de Ysaach. » C'est un traité d'anatomie com- mençant : « Deus creador de totos coses feu los » ossos per so que lo cors si sostengues. »

V. F** 124 y°. Recettes diverses écrites plus tard, c'est-à-dire au commencement du XVI« siècle, en catalan , par un des possesseurs de notre volume.

jN« 7250. 909. oviDio de Arle amandi, con commenti.

Volume in-fo parvo, de 35 feuillets vélin, à deux colonnes, initiale. Première partie du XIV* siècle. Relié en maroquin citron aux armes de France sur les plats , aux deux L entrelacés de Louis XV sur le dos.

Fontainebleau, n<> 4 882. Ane. cat., 362. (Ital. 38.)

Cette traduction, ou plutôt ce commentaire per- pétuel, est l'ouvrage d'un vieux professeur qui croit pouvoir l'adresser aux jeunes gens. « Se a voi, » dit- il en commençant, « o Giovani diletta d'impren-

144 ANCIENS

» dei c la dottrina, di cendere e nulricare lamoroso » liooho la chui iiamma divora la mîdolla dellossa, » e consuma grande parte del vigore dellanimo, » bene che sia faticha e uno poco di riplensione » (s. d. p'. riprensioné) a noi , a quali per istudio » e dato conosceree intendere i libri de poed ede w savi scritti in latino, volgaricalgli (?), lutta via, » vinti per li vostri prieghi e ricreando la lassetta » delli vostri membri sotto la nostra ombra e con » Vaura del vostro sere sodiffacciamo aile vostre » petitioni, disiderando d'alluminare le vostre » ténèbre colla luce de la sciencia e mettere dellolio » nele vostre lampane,siche lo sposo quando entera » nela caméra ci truovi aparechiati. » Puis s'adres- sant à celui qui l'invita particulièrement à faire ce travail : « Tu, G. pregasti, scienciato maestro, che » questo libro dell' arte d'amare ti volgaricasse w fece lo poscia me (come) a piu basse ansi scolaio » rozzo richiedesti che certi exempli i quali brie- » vemente sono scritti nel teste del libro... io sten- w desse,... se' ubidito. » Suit une courte notice sur la vie de Publia Nasone . OmdiOy et enfin la traduction de l'auteur italien , puis son commentaire, il faut le dire, assez chaste, sur une matière qui sembloit permettre de ne l'être pas. Voy. Marsand, t. I, p. 22 et 23.

FOXDS. 726t. Uo

N" 7251.

UIO. LA DIVINA COMEDIA Dl DANTE ALIGlIltRI.

Volume in-fol. parvo de 73 feuillets, vélin, à deux colonnes, ini- tiales; XIV» siècle. Relié en veau racine, au chiffre de Charles X sur le dos.

Fontainebleau, n*» 1854. Ane. cat., n*> I96i. (Ital. 39.)

Bien que le docteur Marsand ait souvent exaniiiié ces anciens et i^espectables manuscrits de la Divine Comédie avec beaucoup de rapidité, cependant la nécessité d'avancer nous forcera de renvoyer à son ouvrage pour l'appréciation relative de la valeur des textes. Ce n"* 7251 est d'une bonne et ancienne écriture. Première rubrique : « Comincia la Co- » média di Dante Alighieri di Firence, nella quale » traita délie pêne e punimenti de pecchati et »vici, et de meriti et premii délie viitudi. » Nos citations sont toujours, comme pour les vo- lumes décrits précédemment , empruntées aux chants X de l'Enfer, XI du Purgatoire et XY du Paradis.

iKFERNO. Poi disse lieramente furo aversi Ame e amiei primi e amie parte Siçche per due fiate 11 dispersi.

Se fur cacciati e tornar dogni parle Risposi lui luna e laltra tiata Mavostri none apreser ben quellarte.

MJRGATORio. O dissio lui nou settu Oderigi ^ Lonor daghobio e lonor di quellarte TOM. VII. 10

146 A»CI£]NS

Callnininar chianiavate Paiigi

Frate disselli pin ritlon le carie Chc penneleggia il Franco Bolognese Lonore e tutto or siio e mio imparte.

i>ARAUiso. O fortunate ciasciina era cierta Délia sua sepoltura e ancor nulla Era per Francia nellecto diserta

Lima vaghiava asludlo délia ciilla E consolando usava lidionia Clie prima i padri e le madri trasluUa.

N^ 7251 '■

911. LA DIVINA COMEDIA DI DANTE ALIGHIERI.

VoL in-4% de J02 feuillets, papier, deux colonnfts; XV^ siècle. Nou- vellement relié en veau olive, au chiffre de Louis-Philippe sur le dos.

(Ital. 40.)

Il fut acheté à Rome par l'abbé de Louvois, en 1715. Première rubrique : *- Incomencia la Corn- » média di Dante Alighieri, ne laquai tratla délie V penede vitii e de meriti délie virtu. » Le copiste s'est nommé à la fin de chacune des trois parties j c'est Nicolo de Giunta.

Chi scrisse descrita con domine sempre viva , Nicolo de Giunta me fecît. Deo gratias.

Ce copiste avoit une assez bonne main. Je ne devine pas pourquoi Marsand a vu dans cette men- tion la preuve que le manuscrit étoit du XVr siè- cle : je le crois plutôt de la première partie du XV*'* La marque du papier est, au reste, une fleur

FOiNDS. N" 7251 '^- 147

assez semblable à un iris, accompagnée de deux boutons en forme de fer de lance.

iNFERrso. Poi disse fieramente fuoio avérai Ame et amiei prlmi e a mia parte Sicche per due fiate li dispersi.

Se fur chacciati etornar dogni parte Rispuosi lui luna e laltra fîata Maivostri non apreser ben quellarle.

pURGATORio. O dissio lui nonse tu Oderisi

Lonor daggobio e lonor diquellarte Chaluminar chiamatae in Parisi.

Frate disselli piu ridon le charte Che penneleggia Francho Bolognese Lonore e tutto or suo e mio imparte.

t'ARADiso. O fortunate ciaschuna era certa De la sua sepoltura e anciior ntUla Era per Francia nelletto diserta

Luna vagghiava astudio délia chulla E consolando usava ladioma Che prima i padri e le madri trastuUa.

IN" 7252.

912. LA DIVINA COMEDIA DI DANTE ALIGHIERI , aVCC

de courts commentaires.

Vol. in-folio mediocri, vélin, de 89 feuillets, lignes longttes , trois miniatures, initiales; XV* siècle. Relié sur bois en velours fauve, avec le dos recou\ert de maroquin rouge.

Fontainebleau , 164. Ane. 602. (Ital. 41.)

Ce beau volume doit avoir appartenu au duc de l^rry Jean, frère de notre roi Chnrles V. Les ca-

10.

148 ANCIENS

ractères et le vélin sont bien du commencement du XV« siècle, et la première initiale, d'azur aux trois fleurs de lis d'or, accompagnée de la bordure en- grelée de gueules, représente les armes du duc de Berry, si ce n'est que les fleurs de lis réduites sem- bleroient accuser une date moins ancienne. Les trois miniatures placées en tète des trois parties sont de la plus grande curiosité, le dessin et la distribution révèlent un artiste du premier ordre. Dans la première, Lucifer est assis sur un écha- faudage de bandes de fer rouge ; de sa bouche sor- tent quatre damnés, dans ses entrailles hurlent d'autres victimes; il tient à la main droite un long trident dont l'extrémité va remuer la foule des âmes entassées dans la grande chaudière dévorante ouverte sous ses pieds. Au milieu de ces âmes, on distingue un pape, un empereur, un roi. Sur le côté gauche du tableau, des démons hissent au sommet d'un rocher plusieurs damnés; il en préci- pitent d'autres dans une mer de bitume, etc., etc.

La miniature du Purgatoire offre un spectacle moins terrible : les âmes semblent prier du milieu des flammes. Plusieurs anges viennent reprendre des pécheurs purifiés. On remarque une figure de femme étendue, dont deux quadrupèdes assez sem- I)lables à des levrettes viennent mordre les seins. La miniature du Paradis représente une belle gloire céleste.

H y a des notules très-fréquentes pour le premier

FONDS. 7252. 149

chant de TEnfer, plus rares pour les neuf siiivans. Il n'y en a plus pour les autres jusqu'au trente- troisième. Mais ici la fin de la note peut offrir quel- que intérêt : « Hic adluic loquitur de proditoribus, » et hi erant cornes Hugolinus de Pisis, et Rogc- » rius archiepiscopus de Pisis; frater Albericus; » duo fiiii Alberli de Valle de Bisoncio. » Plus loin, à l'occasion du nom d'Alberigo, on lit en note : de Romandiola. 11 n'y a plus de notules à partir du onzième chant du Purgatoire. Citations :

iNFERNO. Puoi disse fieramente fuor aversi. A me e amie primi e a mie parte. Sicche per duo fiate li dispersi.

Se fuor cacciati etornar dogni parte. Rispuosi lui luna ellaltra fiata. Ma vostri non appreser ben quellarte.

puBfATORio. E dissi lui non settu Oderisi. Ke dagubbio ellonor diquelarte. Challuminar chiamate Parisi.

Frate dissegli piu ridon le carte Ke pennelegia Franco Bolognese Lonore et tuttor suo emio inparte.

p\R.\Diso. O fortunate cîascuna era certa Delà sua sepoltura e ancor nuUa. Era per Francia nel lecto diserta.

Luna vegliiava astudio delà culla. E consolando usava lidioma Ke pria i padri e le madri trastulla.

l/ÎO AÎKIIENS

7252 '•

913. LA DIVINA COMMEDIA DI DANTE ALIGHIERI.

Volume in-folio parvo vélin, de 84 feuillets à deux colonnes, deux initiales; XIV* siècle. Relié en veau racine, au chiffre de Charles X sur le dos.

Fonds de Colbert, n*> 2097. (Ital. 42.)

Belle écriture. Les premiers feuillets ont été en- levés, et le texte conservé commence au milieu du dixième capilolo, avec le tercet :

Et se tu mai nel dolce mondo regge Dimmi per che chel popolo e si empio Incontrammei in ciascuna sua legge.

Vlnferno, le Purgatorio et leParadiso finissent aux f"* 22, 51 et 81, avec ces mots : « Chompiuto e » lo Inferno. . . di Dante Allaghieri. Deo gratias. » Amen. » Cette mention est accompagnée, 22, d'un écu surmonté d'une croix ; dans l'écu , un croissant tracé à l'encre noire. Au f" 81, il y a de plus, d'une écriture de la fin du XV^ siècle : « De » Francieschino di Giovanni, di Siena-speziero in » Par, w J'entends ces derniers mots : Epicier à Paris, Dans tous tous les cas, c'est un nom de pro- priétaire, et non celui du copiste.

82. Capitolo del figlio di Dante : « 0 voi che » siete, » etc. F*" 83. Le capitolo de Bosone d'Agobio :

Per che sia piu frutto e piu diletto. . .

Au du f 84 est répétée la mention de Frances- chino di Giovanni, ce droguiste de Paris, qui pos-

FONDS. 7252 5' r5t

sédoit, dans le XV« siècle, une des meilleures leçons de Dante, si l'on s'en rapporte à Marsand. Enfin, sur le dernier feuillet, un Italien, admirateur de Dante, a résumé le sens moral et religieux de l'In- ferno dans un récit qui commence par ces mots :

Natura, studio, ingegno, esperienza, Dierone il prato et l'antico giardino Al nobile poeta fiorentino. . .

Cette analyse est attribuée à un frère de Tordre du Saint-Esprit. Voy. Colomb deBatines, Bibliogr, Dantesca, I, p. 229.

puRCATORio. O dissio lui nonse tu Oderisi.

Lonor dagobbio e lonor diquellarte Challumiaar cliiamate e in Parisi. Frate disselli pui ridon le carte. Che penneleggia Francho Bolognese. Lonor e tutto or suo emio in parte. PARADiso. O fortunate ciascunera certa. ~ Delà sua sepultura e ancor nulla. Era per Francia nelletto diserta.

Luna vegghiava astudio delà culla. E consolando usa va lydioma. Che piia le raadri e li padri trastulla.

7253.

914. LA DIVINA COMEDIA DANTE ALUGHIERI.

Volume in-folio vélin, de 81 feuillets à deux colonnes; XIV» siècle- Relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats, à la fleur (le lis de Louis XIV sur le dos.

Ane. Bibl. de Mazarin, 65. (Ital. 43.)

Très-])onne écriture et très-l)eau vélin. Première rubrique : « ïncipit primus cantus prime Comédie

162 ANCIENS

» Dantis de Florentin in quo ad suitm ad totiim opus w prœmical. » Le texte finit au f^ 79 r". Il est suivi du capitolo du fils de Dante et du deuxième capi- tolo ici désigné comme l'œuvre de Busone d'Agobio. « Incipit quiedam alia repilogatio super tota Co- » média Dantis Alighieri, facta a domino Busone de » Ugubio. V Premiers vers :

« Pero chesia piu frutto e piu dilecto. »

Le copiste, Antonio de Cortona, s'est nommé à la lin, f' 81 : « Explicit tercia pars Comédie Dantis » Aldigberii de Florentin poeta mode mi ^ vocatn » Paradisus. Deo gratias. Amen. Qui scripsit scri- » bat Antoninus de Cortona Dominus benedicat. » (Voy. Marsand, t. I, p. 25 et 26.)

iNFERNO. Poi disse fieramente , fuoro aversi Ame e da miei primi e da raia parte Si che per due fiate li dispersi.

Se fuor cacciati e tornar dongni parte Ttispuosi lui luna e laltra fiata Ma ivostri non appreser ben quellarte.

pijRoxTORio. O dissio lui non se tu Oderisi

Lonor da gobbio elonor di quellarte Chaluminar cbiamata e in Parisi. Frate dissegli piu ridon le carte Che penneleglia Francho Bolognese Lonore e tutto orso e mio in parte.

p\R.\Diso O fortunate ciascuna era certa. De la sua sepoltura e ancor nuUa Era per Francia nelletto diserta.

Luna vaghiava astudio delà cuUa E consolando usava lidioma Che pria )i padri e li madri trastuUa.

FONDS. NO 7254. 153

jN" 7254. 915. la dïvina comedia dl dante alighierl.

Volume in-folio parvo vélin de 143 feuillets, lignes longues, jolies initiales et vignettes; commencement du XV* siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats, à la fleur de lis de Louis XIV sur le dos.

Ane. r>il)I. Mazarin, 138. (Ital. 4'» )

Les ornemens du frontispice sont d'nn éclat et d'un st}'le tout à fait italien. Dans la marge infé- rieure, on remarque dans deux cadres octaèdres un écu et une devise. L'écu, eugreléd'or et de sable, offre un échiqueté gueules et or traversé de deux bandes d'argent, écartelé d'azur au chiffre d'or S I entrelacé. Pour la devise, les mots en sont presque entièrement efflicés, on n'y voit plus que « te....

» YE Dï. » Ils entourent un casque couronné

d'or ayant pour cimier deux tètes d'éléphans.

Dans l'initiale on voit Dante et Virgile au mo- ment de leur entrée dans l'Enfer. La rubrique est tracée en long sur ce premier feuillet : « Incipit » prima cantica Comédie Dantis Aldigerii de Flo- » rentia quse dicitur Infernus. Capitulum primum » Inferni. w 18. Début du Purgalorio et, dans l'initiale, jolie représentation de l'arrivée de Dante dans un esquif. F'* 96. Début du Paradiso, L'ini- liale offre le couronnement de Béatrice. Au f 143 et dernier : « Explicit lerlia et ultima cantica

154 ANCIENS

» Coniedio Danlis Aldigerii, cxcellentis poète de » Floienlia, quam ego A. scripsi Padue anno Dni. )' M. CCCG. XL die décima mensis Julii. Deo gra- » lias. Amen. » Ce copiste étoil un excellent ar- tiste.

Sur la dernière garde se trouvent deux épigram- mes, l'une contre le pape Pie II, nouvellement mort, l'autre contre l'auteur de cette première cpigramme. Je rapporterai la première, bien que le quatrième vers soit évidemment tronqué :

Quo magis ingratus nemo fuit alter et idem ,

Qui dici voluit impietate Pius,

Hac slbi quam vivus construxit clauditur arclia

Corpore , nam Stygios atra lacus Hic vatum quia se doctumque volebat haberi , Vatibus et doctis omnibus hostis erat , Elloquio insignes, musisque dicata juventus

Solvite vota deis qui rapuere Pium.

(Voy. Marsand, n' 27, p. 26.)

iNFERNO. Poi disse fieiamente fuor aversi Ame e amie primi e amie parte Siche per due fiate gli dispersi

Se fuor cacciati ei tornar dogni parte Risposi lui luna elaltra fiata Ma vostri non appreser ben quellarte.

i>tRG\TORio. O dissio lui non se tu Oderisi

Lonor dagobbio elonor di quellarte Challuminar chijmata e in Parisi Frate dissegli piu ridon le carte Che pennelloggia Franco lîolognese Lonor e tutto or suo e mio in parte.

p\R\niso. O fortunate ciascunera certa

Doila sua sepultura eanchor nulla

FONDS. 7254.

Kra per Francia nellecto diserta

Lima Ycgltiava astudio délia ciiUa E consolaudo usava lydionia Che pria li padri e le madri trastulla.

7255.

946. LA DIVINA CO.VIEDL\ DI DANTE ALIGHIERÏ,

COU comnienti.

Volume in>rolio medîocri vélin de 248 feuillets, lignes longues, ini- tiales, vignettes; commencement du XV* siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats, à la fleur de lis de Louis XIV sur le dos.

Ane. Cat. , 883. ([tal. 45.)

Très-bel exemplaire écrit et orné avec le plus grand soin. 11 a été exécuté en d403, comme Tat- tesle l'explicit. « Scripto per mano di me Paolo » di Duccio Tosi di Pisa , negli anni Domini >/ M. CCCC. ïll. a di XXX d'oltobre. Et e il detto » libro del nobile huomo Francesco di Bartho- » lomeo de Petiaiccii da Siena. Nel tempo ch' egli » era honorevile executore délia Cicta di Pisa, lo » fece scrivere. »

La première initiale offre un très-précieux por- trait de Dante tenant son livre. Il a deux pouces et demi de gi^andour, dessine à mi-coi^ps. Première rubrique : « In nomine Patris et Filii et Spiritus )' Sancti. Amen, v Incomincia il primo canto délia " primp cantica dclla Comedia di Dante Allighieri » da Fironçe. Larpialo o dccta ïnferno. Nel quali

156 AISCIEKS

» si puniscono H peecalori secondo che cliiaro ap- » pare nel texto. Prohemio a questa parte. »

Deux autres portraits de Dante, avec la même physionomie, sont au début du Purgatoire, t 5i,et du Paradis, P 161 : ils me semblent même encore préférables au premier.

Quant au commentaire, ici très-considérable, Marsand (t. ï, p. 27) n'ose dire à qui on pourroil l'attribuer. 11 commence par les mots : « Nel mezzo » delcamiiiy etc. Ad intelligentia délia présente Co- » média si come usano li expositori nelle scientie sie » d'annotare. un. cose. la prima che è la materia » overo subjecto délia présente opéra. La seconda » quale e la forma e donde toise tal nome overo » titulodel libre... » Ce n'est pas en tout cas celui de Benvenulo d'Imola. M. Colomb de Batines pense qu'il doit être emprunté presque entièrement à celui de Jacopo délia Lana. {Bibl. Danlesca,], p. ()08.)

iNFERNO. Poi disse fieramente fuoro adversi Ame a amiei primi et aniia parte Siche perdue fiate li dispersi

Sei fuor cacciati et tornar dogni parte Rispuosi lui luna e laltra fiata Ma livostri non appreser ben quellarte.

lo dissi allui non se tu Oderisi Lonor daggobbio e lonor di quellarte Challuminar cbiamata e in Parisi

Frate disselli piu ridon le carte Che pennclleggia Franco Bolognese Lonore e tucto suo et mio imparte.

A l'occasion du premier vers de ce passage , le

FONDS. !S° 7255. 157

conimenlateur dit : « lo dissi a lui : Qucsto Oderisi » si fu uno d'Agobbio e fiie un fine miniatoredi libri » et exuisatore et illuminatore, loquale vedendosi » essere excellente maestro nionto in grande sii- » perbia e avea oppinione che miglior maestro non » fosse di lui. Ora ad moslrare che la sua superbia » s'andava temperando, si loda un Franco Bolognese » essere stato miglor maestro di lui che fu di simile » misterio e nota che l'autore dice : lonor dagohbio, » che e a dire : di quella terra non usi mai persona » fuori nomata altri che tu. »

PÂRADI80. O fortunate ciascuna eia ceita Délia sua sepoltura e ancor nulla Eia per Francia nellecto déserta

Luiia veghiava astudio délia culla Et consolando usava lydioma Che prima i padri e le madri trastulla.

A Toccasion du mot lydioma: « Cioe lusanza di » liabare e cantare a trastullo li fanciulli, si como » li padri c le madri aller o fenno. »

IN" 7256.

017. L'iiNFERNO m DANTE ALIGHIERI, COU COmmClltO.

Volume in-folio mediocri vélin de 103 feuillets, lignes longues, mi- niatures, vignettes et initiales; commencement du W'^ siècle. Relié en maroquin rouge, aux armes de France sur les plats, à la ileur de lis de Louis XIV sur le dos.

Fontainebleau, n" 398. Ane. Cat., 400. (liai. 51.)

Magnifique exemplaire, dont les ornemens sont du plus grand intérêt. On nous pardonnera de

158 A.NCIKNS

no [>ouvoir t'ii doimci* ici qu'une idée incoUiplùLe. Au bas du frontispice esl un écu, sans doute celui de la personne qui lit exécuter le volume. Il est d'or au double fer de cheval brisé d'argent. L'Italie recon- noît sans doute dans ce blason une de ses vieilles familles patriciennes. Dans les marges du fron- tispice, le peintre a représenté les sept muses du moyen Age, et, sous les pieds de chacune, le per. sonnage que la muse sembloit avoir le mieux in- spiré. Ainsi, sous Giomeiria est Eudides Giome- trico. —Sous Arismelica^ Pintagora Arismeticho. -- Sous Loicha, Aristotele. Sous Musichay Tu- balchain. Sous Recloricha^ Tulio Rectoricoso. Sous Grammaiicha, Priscianus. Sous Asirologia, Tolom.

L'initiale renferme une belle figure de Dante assis devant une table à pupitre et occupé à écrire son immortel poëme.

Mais le plus singulier morceau du livre est une grande composition de tous les cercles de l'enfer, comprenant toute retendue d'une page, sans une seule ligne laissée pour les marges. Coloris, ex- pression, dessin lui même, malgré son incorrec- tion, tout y rappelle la grande manière de Michel- Ange dans le chef-d'œuvre du Jugement dernier. Le récit poétique du Dante est sommairement exposé en douze bandes juxtaposées, dont chacune forme un quart de cercle concentrique. A rextrémité de chaque bande sont écrits les noms des personnages

voiSDS. îs» 7256. 159

ligures. Nous n'avons pu déchiffrer tous ces noms : nous allons toutefois essayer de rappeler quelque chose des détails.

Première bande : Dante et Virgile. Les lâches piqués des mouches, demonio Charonla, Deuxième bande : les non baptisés qui vécurent sans péché , comme César, Saladin et autres. Les luxurieux. Françoise de Rimini est sur son amant dans une singulière position. Troisième bande : suite des luxurieux, autour du démon Minos. C'est Paris, Didon, Tristan, Isotta, etc. Quatrième bande : au- tour de Cerbère, les coupables de sensualité et de gourmandise. Cinquième bande : les avares et les prodigues portant d'énormes fardeaux et surveillés par Pluto. Sixième bande : les irascibles barbotant dans le Styx et confiés au démon Phlégas. Septième bande :1a ville de Dite; les murs de l'enfer; les trois furies. A droite on semble avoir voulu ligurer Pé- pisode d'Ugolin. Huitième bande : les hérétiques, entre autres Farinata degli Uberli, dans son cercueil de fer rouge. Neuvième bande : les tyrans dans un lac, gardés par le Minotaure; les Riifflani] les im- pies, comme le roi Capanée. Dixième bande : les simoniaques; les flatteurs, les traîtres. Vue de Malebolge (en françois Maubeuge). Les deux der- nières bandes ne sont plus intelligibles.

Il S(3 pourroit que cette singulière composition eut été ajoutée au volume, et je dois dire que telle est l'opinio de M. Cljampollion-Figciic. J'y re-

1 60 ANCIENS

Irouverois le style de l'artiste auquel on doit plutôt les autres ornemens. Et si les initiales et cette re- présenlalion ne sont pas conleniporaines, les ini- tiales doivent avoir été exécutées les dernières.

Le verso clu f' 2, en face du frontispice, présente dans une autre grande composition Danle au milieu de la Sel va oscura. En tête de chaque chant, est une grande initiale rappelant le sujet que le poëte va traiter. Les plus remarquables semblent être au deuxième chant, l'apparition de Béatrix ; au qua- trième, r il, les païens vertueux; au cinquième, 15, Francesca de Rimini. F' 23, canto 8, messer Filippo Argenti parlant à Dante. F^ 29, canto 10, Farina ta. F"* 33, canto H, papa Anastagio. 67, canto 23, les hypocrites. F** 95, canto 32, les traî- tres. F° 98, canto 33, Ugolin.

Quant au commentaire, il nous a paru plutôt philosophique ({u'historique. L'auteur anonyme cherche surtout à reconnoître le sens figuré de toutes les paroles du poëte. Mais cela n'empêche pas qu'on ne puisse y retrouver de précieuses indications. Ainsi nous avons remarqué ce qu'il dit de Brunetto Latini, au ch. XY : « Questi fue uno valente huomo, ?' e scientialo e visse nella virilité dell au tore chia- » mato maestro Brunetto Latino. Fue un ornato » prolatoré, seppe morale, lil soiia, compuose piu » belle opéra e intra l'altri fece uno libro in lingua » Francescha nel qualle trattoe in tre libri di tutte » materie, utili, dilettabili, e di tutti li membri di

FOxNDS. iN° 7256. 161

» lilosofia , e grande parle délia sua \ita fue liono- » rato in tutti grandi fatti del conumedi Firenze. » Yoy. Marsand, t. ï, p. 28 et 29.

iNFERNo. •— Poi disse fieramente fuoro adversi Adme e a mie primi e a mie parte Siche per due fiate H dispersi

Se fuor cacciati ei lornar dogni parte Rispuosi lui luna e laltra fiata Ma i vostri non apreser ben quellarte.

A l'occasion du dernier vers, le coninientaleur dit : « Ma i vostri.., pero cbe poiclie Ghibellini ne » furon cacciati, anno Dni. M. CC. LXVIII. Per » loro boutade, nullo ve ne tornoe, bene che ve ne » tornassero molti pello benelicio délia pace fatta » per auctoritale del cardinale latino legato délia » apostolica sede anno Dni. MGG. LXVIII. del mese » di febraia. »

On lit à la fin : « Explicit prima pars Comédie » Dantis de Florentia et liber primus Inferni. Deo » gratias. Amen. »

" 7257.

918. LA DIVINA COMEDIA DI DAiNTE ALIGHIERI,

con parvi e rari commenti.

Vol. in-folio parvo vélin, de 86 feuillets, à deux colonnes; première partie du XV« siècle Relié en veau racine, au chiffre de Charles X sur le dos.

Ane. Bibl. Mazarin, n"» 144. (Ital. 52.)

Bonne exécution. Derniers mots : « Explicit liber » Dantis de Alliglieriis de Florentia. Deo gratias. »

TOM. VII. Il

165 ANCIENS

Puis, en ccriiure du XYl*' siècle : « Lib. Geoigii » Antonii Vespucii » (et non Despuaif, comme a lu Marsand, n" 30).

iNFERNO. Poi disse fierâhiênte fuor aclversi A me e amiei primi et amia parte Si clieper due fiate gli dispersi.

Sei fur cacciali ei tomar dogni parte Rispuosio lui luna e laltre fiata Maivostri non appreser benquellarte.

pURGATORio. G dissio lui non settu Oderisi

Lonor dagobbio e lonor diquellaiie Che alluminare e chiamata in Parisi.

Frate disselli pui ridon lecarte Che penelegia Francho Bolognese Lonore e tutto suo e mio in parte.

pARADiso. ■— O fortunate ciascuna era cêrta Délia sua sepdtiïi-a e ancor nuUa Era per Francia nellecto diserta.

L'una veghiava astudio délia cuUa E consolando usava loydioma Che pria li padri e le raadri trastulla.

JN** 7258.

919. LA DIVINA COMEDIA DI DANTE ALIGUIERI.

Volume in-folio parvo de 79 feuillets» papier, à doubles colonnes; XIV* siècle. Nouvellement relié en maroquin noir au chiffre de Louis- Ptiilîppe sur dos.

Ane. Bibl. Mazarin. (Ital. 53.)

L'écriture de ce volume est d'une date incertaine à mes yeux; cependant je la crois très-ancienne* Derniers mots ; a Explicit liber Comédie Dantis

FONDS. i\o 7268. 1«3

» Allighierii de Floi entia, per eum edictus siib anno » Dominice incarnationis M. CGC. (XXI effacé) de w niensis Martii sole intrante luna nova in libra. » Qui deeessit in civitate Ravenne in anno Do- » minice incarnationis M. CGC. XXI die S. crucis » de mense settenbris, anima cujus requiescat m » pace. Amen. Hune librum scripsit M. S. Del » buon consiglo. Sitii. Deo gratias. Amen. » (Mar- sand, 31.)

iNFERNO. Poi disse fiera mente fuor advei*si Âd me e a mie primi e amie parte Sicche per due fiate gli dispersi ,

Sei fur cacciati ei tornar dogni parte Rispuosiô alui luna elaltra fiata MaÎTOstri non appreseix)ben larte.

WHiGATWio. O dissio lui non settu Oderisi

Lonor daghobbio e lonor diquellarte Calluminar chiamata e in Parisi

Frate disselli piu ridon le carte €he pennellegia Tranco Bolognese Lonore e tuttorsuo emio inparte.

i ARADiso. O fortunate ciascuïia era certa Délia sua sepultura e ancor nuUa Era per Francia nellecto diserta

Lnna vegghiava astudio délia culla E consolando usava ladioma €he pria i padri e le madri trastuUa.

11

1^4 ANCIENS

N" 7259.

920. COMMENTl SOPRA LA DIVINA COMEDIA.

Volume in-folio parvo vélin, de 239 feuillets à deux colonnes, ini- tiales; XV« siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats , à la fleur de lis de Louis XIY sur le dos.

Ane. Cat., 733. (liai. 54.)

Marsand (n° 32) a reconnu ce commentaire pour celui de Landino, publié à Florence en 1481, par INicolo di Lorenzo; mais M. Jacopo Ferrari, qui dernièrement a comparé, avec un grand et noble zèle, tous nos manuscrits de Dante, pense au con- traire que l'auteur de ce commentaire est Martino Paolo ÎSidobeato de Novarre. Ce Martino lui-même n'est-il qu'un plagiaire de Jacopo délia Lana? C'est une question dont nous laissons le débat à notre honorable compatriote, l'auteur de la savante Bi- bliografia Dantesca, La citation suivante du pas- sage relatif à Brunetto Latini pourra lever sur ce point quelques doutes : « Questo Ser Brunetto Latini » fu uno fino notaio (iorentino, et compuose fra » gli altri uno libro universale, si di pbilosofia na- » turale come morale, e etiandio tocco délie scientie » matematiche (e mechaniche) et di teologia, il quale » si e appellato Tesoro et ad utilitade délie comune » giente lo fecie in francescha lingua, impero ch'e » intesa dappiu che non e la literale. Il quale ser » Brunetto fu uno tempo maestro di Dante et fu si » intimo suo et domestico di lui chello voile giudi-

FONDS. N*» 7259. 165

» care per astrologia et prédire per la sua nativita » comegli doveva venire ad excelso grado di scientia : » per la quale dimestichezza l'autore li portava » molta reverentia quando parlava con esso. » F*' 35. Ce volume est d'une bonne écriture. Le com- mentaire finit par une courte excuse de Fauteur et le Credo mis en vers italiens.

N<> 7259 '•

921. LA DIVINA COMEDIA DI DANTE ALIGHIERI,

con commenti.

Volume in-4o mediocri , papier, de 207 feuillets à lignes longues, ini- tiales; XVc siècle. Relié en veau vert.

Ane. du fonds de Réserve, 9. (Ital. 55.)

Les marges du frontispice reproduisent deux fois un écu de forme italienne, qui offre sur un double champ non indiqué trois barres or et sable, parties de la lettre F. Au-dessus de l'un de ces écus sont tracées les majuscules F. B. Le volume a été acquis en Italie dans les premières années de ce siècle.

Le commentaire est écrit en latin, et semble as- sez analogue à celui du n" 7256. Cependant le pas- sage sur Brunetto Latino ne s'y trouve pas. M. Jac- ques Ferrari l'attribue à Pietro di Dante. {Bibliogr. Dant., 638.) Derniers mots du dernier feuillet : « Explicit tercia pars Comédie Dantis Algberii de » Florentia. Ad laudem omnipotentis Dei Patris et » Filii et Spirilus sancti. Amen. » Puis le tracé

1 66 ANCIENS

d'un écu à trois cœurs, 4-3 séparés par une ligne noire horizontale.

Marsand a consacré sa notice 685 à ce manuscrit, sous le à fonds de réserve ; il en a admiré l'é- criture bien au delà de ce que le copiste me semble avoir mérité,

iNFERNo. Poi disse fieraraente fuoro aversi A me et a miei primi et a mia parte Si che perdue fiate li dispersi

Sel fuor chacciati et ei ritornaro dogni parte Rispuosi lui luna e laltra fiata Ma e vostri nonapreser bem quellarte.

PURGATORio. O dissi a lui non se tu Odorisi

I^onor da gubbio e lonor di quella arte Che alluminar chiamata e in Parisi Frate dissegli piu ridon le carte Che penelegia Franche Bolognese Lonor e tutto suo et mio in parte.

PARADiso. O fortunate ciascuna era certa Dila sua sepultura et anchor nulla Era per Francia nel letto diserta

li'una veghiava al studio dila culla E consolando usava li dioma Che pria e padrl elle madri trastulla.

N*» 7259 '•

922. LA DIVINA COMEDIA DI DANTE ALIGHIERI.

Volume in-4« raediocri, papier, de 185 feuillets à deux colonnes, ini- tiales; XV« siècle. Relié en veau fauve aux armes du pape Pie VI sur les plats.

Ane. fonds de Réserve, 5. (Ital. 56.)

Exemplaire arrivé d'Italie dans les premières an- nées de ce siècle. Au bas du feuillet frontispice est

FONDS, ^"7250': 167

un écu pallé de gueules et argent à la bande d'or. On lit à la Hn : « Explicit Comedia Dantis Alagherii » Fioventini. A. D. M. CCCC. LVI. » (Voy. Mar- sand, not. 688, sous le n"* 7 fonds de Réserve.)

iNFERNo. Poi disse fieramente : furo adversi Adme e amiei primi etam^a parte Si che per due fiate gli dispersi.

Sei fur cacciati ei tornar dogni parte Risposio lui et luna et laltra fiata Mai Tostri non appreser ben quella arte. -r-

pui\GATCRiQ. ^ O dissio lui non se tu Oderisi

Lonor daggobio e lonor di quella arte Challuminar e chiamata in Parîsi.

Frate disse egli piu ridon le carte Che penneleggia Franco Bolognese Lonore e tutto suo et mio inparte.

PABADiso. O fortuo^te ciascun^ era certa

Délia sua sepoltura et anchor nuUa. Era per Francia nellecto diserta.

Lima vegghiava adstudio délia culla. Et consolando usava lidionia Che pria li padri et le madri trastuUa.

7259*-

923. LA DIVINA COMEDIA DI DANTE ALIGHIERI,

con commenti sopra margini et fra linee.

Volume in-folio parvo vélin ^ de 89 feuillets à deux colonnes, ini- tiales; X1V« siècle. Relié e|X ye^\\ fjiMve ^v\ armes du pape Pie VI sur les plats.

Ane. fonds de Réserve, 2. (ItaK 57.)

Arrive d'Italie dans les premières années de ce siècle. C'est un exemplaire très-précieux à cause

I C8 ANCIENS

de son grand air d'ancienneté. Le capilolo de Jacopo Aligliieri a été ajoute vers la (in du XV« siècle, sur le dernier feuillet. L'écriture de la Divina Comedia est ici excellente. Les conimentaires marginaux et interlinéaires sont d'une autre main, et écrits en latin. Sur la première feuille de garde, le com- mentateur a placé une courte notice sur Dante, dont voici les premières lignes : « Autor hujus libri fuit » Dantes, de Aldegeriis florentinus poeta. Et sunt » Aldegerii antiqui nobiles descendentes ab Eliseis » Romanis antiquissimis. Unus quidam miles no- » mine Cacciaguida de antiquo génère Danlis dicit » sibi, Parad., c*» XY, » etc.

Les initiales de chacune des trois parties sont précieuses dans leur petitesse. La première repré- sente Dante et les trois bètes fauves qui le pour- suivent. La deuxième, Dante et Virgile dans une barque noire. La troisième, Dante et Béatrix s'é- levant dans les cieux.

Yoy. Marsand, notice 683, sous le n" 2 , fonds de Réserve,

iNFERNO. Poi disse fieramente furo adversi A me e a miei primi e a mia parte Siche per due fiate li dispersi

Se fur cacciati e tornar dogni parte Piispuosio lui luna e laltra fiata Maivostri non appreserben quellarte.

puROATORio. 0 dissio lui non se tu Oderisi

Lonor dagobio e lonor di quel arte Caluminar chiamata e in Parisi. Frafe disselli pui ridon le carte

FONDS. 7259 *• 109

Ke pennellegia Franco Bolognese Lonore e tuttor suo e mio in parte.

p\R\Diso. O fortunate ciascunera cerla

De la sua sepultura e ancor nulla Era per Francia nellecto diserta

Luna vegghiava a studio de la culla £ consolando usava lydioma Ke pria li padri et le madri trastulla.

Sur ces deux derniers tercets, le commentateur dit : « Quod mariti non ibant adhuc in Francia e » ad alias provincias , dimittentes uxores solas ; » cfuia mariti adhuc non bellabantpro lilio Francie » partialiter, occidendo se iuvicem. >>

N" 7259^'

924. LA DIVINA COMEDIA DI DANTE AEKillIERI.

Volume in-4° mediocri, papier, de ?,î>9 feuillets, lignes longues, ini- tiales pour chaque chant; XVl« siècle. Relié en Basane fauve marbrée, avec fermoirs d'argent.

Ane. fonds de Réserve, 4. (Ital. 58.)

Arrivé d'Italie, au commencement de ce siècle. Cet exemplaire est précieux à cause de la (inesse des ornemens. Ils représentent des animaux et des anges tout nus avec un collier noir au cou, qui sembleroit mieux pincé autrement. Les plus jolis sont aux f" 2^<, 54, 74, 70, Ml, 149, iOO. Au bas du frontispice sont les armes du pape Pie VI qui décorent la reliure du n** 7259 ^

Au f" 224 est le capitolo de Jacopo. (Voy. Mar- sand, nof. 090, sous le n** 8 ' , fonds de Réserve.)

170 ANCIENS

INFERNO Poi disse ficramente furo aversi

Ad me e îi miei primi et a mie parte Siche per due fiate gli dlspersi.

Se fur cacciati e tornar dogni parte Rispuosi allui luna et laltra fiata Ma vostri non appresor bea quellarte.

puRCATORio. O dissia lui non se tu Oderigi

Lonor daghobio et lonor di queUarte Challuminar chiamata e in Parigi. Frate dissegli piu ridon le carte Che penneleggia Franco Bologneae Lonor et tutto suo et mio in parte.

pAR\Diso. "^ 0 fortunate , ciascuna era certa Délia suo sepultura et ancor nulla Era per Francia nelletto diserta

Luna veghiava a studio délia culla Et consolando usava lidionia Che pria li padri e le madri trastulla.

N^ 7260.

925. IL DECAMERONE DI GIOV. BOCCACOIQ,

Volume in-folio parvo vélin, de 214 feuillets à deux colonnes, dessins et miniatures; fin du XV' siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats et à la fleur de lis de Louis XIV sur le dos.

Fontainebleau, 1840. Ane. cat., n" 1962. (Ital. 59.)

Volume mal écrit, mais très-spirituellement orné. Nous ne saurions trop recommander ces dessins, malheureusement trop rares , à nos dessinateurs et à nos graveurs sur bois. Une édition de Boccace avec de pareils ornemens appelleroit l'attention de tous les gens de goût. La table emplit les quatre premiers feuillets; elle est terminée par un dessin

FONDS. —No 7260. . 171

à h plume qui occupe la moitié de la page, et rappelle quelque chose du tableau de Winterhalter. L'initiale représente un docteur enseignant les da- mes. Voici la rubrique : « Comincia illibro chia- » mato Decameron, cognomînato principe Galeotto, » nel quale si contengono cente novelle in diecied. » de Contte da sette donnée da tre giovani huomini. » Proemio di messer Giovanni di Boccaccio autore. »

Les autres dessins sont : f ° 6, poses diverses, lit, portrait de la Mort; fMi, convoi, tombeau de mes- sire Chapelut, mort en odeur de sainteté; T 23, pendaison; f'' 55, Mazet de Lamporechio; f"' 79, 82, 402, 122, 432, 450, 475, 486, 488 et 243.

Au 424 r°, on remarque la signature « Jehan » de Beuil, » et je ne doute pas qu'elle n'appar- tienne à notre fameux amiral auteur du livre du Jouvence! dont on a parlé, t. II , p. 430 à 444. (Voy. Marsand, not. 33.)

]N« 7264.

926. IL DECAMERONE DI GIOVANM BOCCACCIO.

Volume in-folio medjocri yélln, de 151 feuillets à deux colonnes; ini- tiales; XV' siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats, à la fleur de lis de Louis XIV sur le dos.

Fontainebleau, 375. Ane. cat., 440. (Ital. 60.)

Volume bien écrit. La table remplit les deux premiers feuillets et un quart du troisième. Sur la dernière feuille de garde, on lit, d'une écriture

172 ANCIENS

qui semble la môme que celle du texte, le dicton suivant :

Non est amicluis noster qui nostra bona tollit,

Scd amicluis noster est qui nostra bona re<klit. (Et nota verba.)

Voy. Marsand, not. 34.

N" 7262.

927. IL DECAMERON DI GIOVANNE BOCCACCIO.

Volume in^fo mediocri, papier, de 311 feuillets à deux colonnes, mi- niatures , initiales. XV^ siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats , au chiffre de Louis XV sur le dos.

Fontainebleau, 1766. Ane. cat., 423. (Ital. 61.)

Les sept premiers feuillets sont occupés par la table. Sur la marge du premier recto, on remarque un écu dont le champ n'est pas peint, mais chargé d'une levrette de sable lampassce et attachée de gueules-, coupé de trois bandes de sable. Aux deux côtés, les lettres L. 0. A la fin de la table sont écrits les mots suivans en rouge et en bleu : Res- pice finem Palienliam haheas el oinnia tibi red- dam. Ces sept premiers feuillets ne sont pas nu- mérotés.

Première rubrique : « Chomincia i libre chia- » mato Dechameron, chongniominato principe » Ghalcotto. Nel (juale si chontenghono cienti » novelle in dieci die, dette da sette donne e da tre » giovani huomini. Proemio di mcsser Giovanni di » Bochaccio, au tore. »

Los (iguros, coloriées à l'aqua-tinla et rapide-

FOiNDS. iN» 7262. 173

ment dessinées, ne manquent pas d'un certain ta- lent et de facilité. Elles rappellent d'ailleurs assez bien l'art flamand de la première partie du XY^ siè- cle. Nous remarquerons aux f"* 6, la Mort che- vauchant sur des cadavres ; 17, espèce de baptême; 25,27, 196, costumes; 148, femme couchée; 293, festin, et 304, retour à la ville.

Le scribe a cru devoir se nommer en finissant : « Iscritto per mano di me Lodovicho Salvestro Caf- » fini, per me proprio. E chonpiuto ad x d'ottobre » 1417. » Ce Lodovicho Caffini étoit un ignorant qui écrivoit mal.

Marsand (not. 35) remarque avec admiration la décence parfaite de toutes ces figures; elle est telle, dit-il, que la pudeur la plus ombrageuse ne sauroit le moins du monde s'en alarmer. 11 est probable que le sage docteur avoit passé sans les voir les T" 23 v**, 117 v% 176, 186 et 249.

Il y a une transposition du f*' 48 au î" 169. Il faut rechercher 49 après 216.

N*» 7263.

928. IL DECAMERON Dl GIOVAiNNE BOCCACCIO.

Volume in-f° parvo, papier, de 174 feuillets à deux colonnes; lin du XV« siècle. Relié en veau racine au chiffre de Louis XVI ÎI sur le dos.

Fontainebleau , 1776. Ane. cat., 673. (Ital. 62 )

Bonne écriture allongée. (Marsand, not. 36.) La Bibliothèque du Roi [)ossède trois autres manuscrits

1T4 ANCIENS

du DécaiiitTon que je n'ai pas encore décrits; ils portent les n°' 7759, 7760, et Saint-Victor, 323.

7264.

929. l'acerba viïa da cecco d'ascoli, con commenti.

Volume in-fo parvo de 68 feuillets vélin, lignes longues; XV' siècle. Relié en veau marbié aux armes de France sur les plats et au chiffre de Louis XV sur le dos.

Ane. Bibl. Mazarin, n" 1384.

Cet exemplaire semble remonter à la première partie du XÏY" siècle. Tiraboschi désigne Niccolo Mazetti comme le premier qui, vers 1460, écrivit un commentaire sur le livre de Francesco Stabili, autrement nommé Cecco d'Ascoli. Mais notre com- mentateur est certainement plus ancien que ce Mazetti. Voici les premiers mots de son travail : « Ultra non seque, etc. Hic dicit quod ultra primum » celum, i. nonum, nostra lux et intellectus non » potest intelligere viam natura3. . . » Ce commen- taire ne s'étend pas au delà du premier chapitre du deuxième livre.

Voici la rubrique du texte de VAcerba vita : « In- » cipit Acerba Etas magistri Cechi d'Escullo. Liber » primus. » Derniers mots : « Explicit Acerba Etas. » Deo gratias. » (Marsand, not. 37.)

FONDS. "- N"' 7266. 175

7265.

930. IL FILOSTRATO DI GIOVANNI BOCCACGIO.

Vol. iii-f° parvo vélin de 38 feuillets à deux colonnes; XV« siècle. Relié en maroquin citron aux armes de France sur les plats , au chiffre de Louis XV sur le dos.

Ane. Bibl. Mazarin, n^ 142.

Bonne écriture. Premiers mots en rubrique : « Philustrato e il nome di questo libre. E la cagione » e questa per cio che optimamente si confer ailo » effecto del libre... » Voy. Marsand, tom. II ^ no- tice 707.

N" 7265'- 931. TRADUCTION PROVENÇALE DE LA LegeYida AureGy

DE JACQUES DE VORRAGINE.

Vol. in-40 vélin de 261 feuillets à deux colonnes, initiales; XIV^ siè- cle. Relié en veau racine au chiffre de Louis XVIH sur le dos.

Ane. Bibliolh. de Charles-Maurice Letellier, arclievêque de Reims, n" 44.

C'est à tort que M. Ochoa a placé ce volume au nombre des textes catalans. Le dialecte est certaine- ment provençal. Je le crois complet. Premiers mots t « Sanls omnium. Tôt lo temps da questa présent » vida et devesit en .un. partz. So es en temps de » dévia tio laquai is quant... » (V. Oclioa, Manus- critos espaiioles, p. 40.)

176 ANCIEKS

rS" 7266.

032. MliNNESINGER. RECUEIL d'aNCIENNES CHANSONS COMPOSÉES AU XIII^ SIÈCLE ET AU XI V^ PAR LES TROUVÈRES DE l'aLLEMAGNE.

Volume info parvo vélin de 428 feuillets à deux colonnes, grandes miniatures, vignettes et initiales; X1V« siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats, au chiffre de Louis XV sur le dos.

Ane. Biblioth. des frères Du Puy, 227.

Le texte de ce précieux volume a été public par M. Yander-Hageii , accompagné d'un excellent tra- vail historique sur les auleurs de toutes ces poé- sies. Nous nous garderons de toucher à des ques- tions que notre fort insuffisante étude des langues germaniques ne nous permettroit pas d'éclaircir. Parlons seulement des points qui se rapportent immédiatement à celte grande et belle collection des anciens poètes tudesques.

Un savant allemand a écrit sur la première garde les renseignemens qui suivent :

« Cantilenaî veteres, germanica lingua, quarum » aliie laudes Imperatorum , Regum , et aliorum » illustrium viroruin enarrant; alise amatoriae et » jocosae de mulieribus, vino variisque rébus trac- » tant; alise demum paraeneticae morum doctrinam » inculcant. Singulis ligurse miniatse scd minus » élégantes praeliguntur. Toti operi prsemittitur

FONDS. IN" 7266. 177

» index Germanicus eorum qui hsec carniina scrip- 9 serunt. Sunt autem sequentes :

» Imperator Henricus. Rex Chunradiis junior. » Tyro, rex Scoliseet filiusejusFridibrant. (Edidil » Goldastus inter paraeneticos veteres.) Vences- » laus, rex Bohemiœ. Henricus, dux Yratislaviaî. » Otto, marchio Brandenburgicus, cum sagitta. » Henricus, marchio Misniae. Dux Anhalti. » Johannes, dux Brabantite. Rudolphus, cornes » Nauwemburgi. Kraft, cornes Toggenburgi. »Chunradus, cornes Kilchbergœ. Fridericus, » cornes Lininga3. Otto, cornes Bottemlowbe. » Marchio Hohemburgi. Dominus Henricus a » Veldig. Dominus Gotfridus a Nifena. Alber- » tus, cornes Heigerlovise. Yernherus, comes Hon- » bergse. Dominus Jacobus a Warte. Frater » Eberhardus Saxensis, ecclesiastes. Dominus » Walterus a Chlingen. Dom. Rudolfus Roten- » burgo. D. Henricus Saxensis. D. Henricus » Trowenberga. D. à Kuremberg. D. Dietmar » ab Ast. D. a Cliers. D. Wernherus Tufen. » D. Henricus Stretbinga. D. Christanus a Ham- » len. D. Ulrich Gutenburgo. D. Henricus a » Mure. D. Henricus Morunga. Pincerna Lim- » purgo. Pincerna Ulricus a Yinterstetten. » D. Reimarus major. D. Burckardus Holien- » welsa. D. Heste a Rinach. D. Arcis Prae- » fectus a Lunz. D. Fridericus Husen. D. Ar- » cis Ppcefeclus Rictenburgo. D. Milon Sevelinga.

TOil. VII. 12

] 79 ANCIENS

» D. Ilenricus a Uiiggen. D. Walther a Yogel- » weide. D. Hiltboltus a Swanegoi. D. Wol- » fram Eschelbachio. Dapifer Sancto. Gal- » lensis à Singenberg. Dom. à Sachsendorf. » Wahsmutus à Kunzingen. Dom. Willehehi à » Heinzenburg. Dom. Lutoltiis a Seven. D. » Walther us Meta Metz.) D. Riibinus. » D. Bernge à Horhein. D. Johansdorfio. » D. Endelhartus Adelnburgo. D. Bligger Stei- » nachio. D. Wahsmutus Mûlhusa. D. Hait- » mannus ab Owe. D. Reimarus Brennenberga. » D. a Wildonic. Albrechtus mareschallus à » Rabrechtswile. D. Otto a Turno. D. Gosli a » Ehenheim. A Sunegge. A Scharpfcnberg. » D. Chunratus Pincerna a Landegge. D. » Winsbcke. Winsbekni. Klingesorus, Hun- » garia. Christianus a Luppin, Thuringeiisis. » D. Henricus Herzboltus a Wissense. D. Uhûcus » a Lichtenstein. During. Winli. A Munc- » gur. A Raute. D. Chunratus a Waltstetten. » D. Brune Horenberga. D. Hug a Werben- » weg. D. Pullerus. A Trostberg. Hart- » mannus Starkenberga. A Stadegge. D. Brun- » wart ab Oghein. A Stanheim. D. Boehi. » D. Tanhuserus. A Buchein. A Nithart. » Magister Henrichs ïeschlerus. Hardeggerus. » Rost Kilcherre a Sarne. A Wissenlo. Ludi » Modéra tor ab Esselingen. Magister Walther us » Brisacencis. A Wengen. D. Pfefîel. D. Ta-

FONDS. ]N" 7266. 179

» lerus. vil tuosus sci iba. Sleiiimar. D. Al- » zaui a Brestem. D. Reimar musicus. D. Ha- » Avart. D. Bunther a Vorste. D. Fiideiicus » servus. Arcis Pra^fectus Ratisbonensis. » D. Nunu. D. Beltarus. D. Dietmarus positor. >f D. Reimarus a Zweter. Misniensis junior. » Misniensis senior. Ab Obernbuig. Misniensis * major. Frater Wernherus. Marnerus. » Suskint, Judseus, Trimpeiga. A Huwenburg. n Henricus Tettinga. D. Rudolphus scriba. » Mag. Gothfridus Argenti. Mag. Johannes Ha- » delob. Regenbog. Mag. Chunratus Herbi- » noli. Chunze Rosenheio. Rubin a Rudeger. » Mag. Fridericus Sunenburgo. Roi a Nussen. » Durner. Mag. Henricus Wrowenlob. Mag. M Sigeher. Alexand. Férus. M. Kumslant. w M. Spervogel. Boppe. Litschower. Can- » cellarius. »

Sur la garde suivante, en vélin , on lit d'une écri- ture du XYIP siècle: « Gantilena3 veteres germanica » lingua, plerseque de laudibus Imperatorum, Re- w gum, et alioruin illustrium virorum; de mulie- » ribus, de vino, variisque rébus, figuris miniatis, " sed minus elegantibus ornatse. Codex scriptus yf circa annum 4300 in membranis. »

La table que nous avons donnée des noms d'au- teurs avoit été copiée sur les f"' 4= v'' et 5 r" et v°.

Les miniatures de la grandeur des feuillets , et qui représentent chacun des auteurs, sont curieu-*

180 ANCIENS

ses, bien que d'un art fort grossier. A coté des figures en pied sont les blasons des personnages. Ainsi, l'aigle noir, à une seule tête, accompagne la ligure de l'empereur Henry, T 6. Celles qui m'ont paru les plus intéressantes sont, T' 7, 14, 349, 396, chasses au vol; 9, 13, 69 et 423, con- certs d'instrumens, le dernier autour du roi Ven- ceslas de Bohême; 11, prix d'un tournoi décerné à Henry de Yratislaw; 17, 42, 44, 52, 190, 192, 19G, 198, 294, tournois; 46, Jacob de Wartc dans le bain. H est entouré de quatre femmes: Tune souffle le feu , l'autre le frotte, la troisième lui offre une coupe, et la quatrième lui pose une couronne sur la tête; 63, 64, costumes; 71, une dame fait monter son amant chez elle à l'aide d'une sorte de cabestan faisant agir une poulie; 76, 206, 355, moines; 83, 194, une dame pose un casque sur la tête de son amant;

114, des mendians perclus se présentent de- vant Hesso de Rinach; 170, 255, un chevalier lance une chanson à sa maîtresse à l'aide d'une arbalète; 226, combat; 228, chasse au san- glier; 249,252, 258, 285, scènes d'amour; 263, jeu de trictrac; 264, chevalier teutonique;

292, intérieur d'une école; 302, pêche à la ligne; 305, compte de monnoies, balance; 312, concert, une danseuse, un violon; 399, autre concert : deux violons, une flûte, une clari- nette, une cornemuse, deux doubles instrumens

FONDS. —N» 7266. 181

en forme de fouet, terminés par deux cables ar- rondis en anneau à l'extrémité.

N'^ 7207.

933. TRADUCTION EN VERS ALLEMANDS DE LA CHRO^ NIQUE DE GODEFROl DE VITERBE , JUSQU'AU TEMPS DE JOSUÉ.

Volume in-4° vélin de 153 feuillets à deux colonnes; XIY» siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats, à la fleur de lis de Louis XIV sur le dos.

Ane. Bibl. Mazarin, 361.

Cet ouvrage commence par les deux vers suivans :

Crist hère Kayser uber aile craft Voget huneliscer herschaft. . .

Sur la première garde et sur deux feuilles de papier ajoutées on lit les indications suivantes : « Rithmi germanici de Trinitate, de creatione, de » nativitate Christi. Chronica antiqua rhythmis » germanicis , ab orbe condito usque ad tempera » Josuae. Sive potius scholastica historia ex lat. » Godefridi Yiterb. in versus germanicos translata, » jussu Henrici landgravi Thuringiae, circa annum » 1245. Chronica antiqua rhythmis germanicis » quam auctor dicit se ex libre latino Gotfridi Bit- » terniensis depromsisse. Duo ultima folia hujus » chronicae habent mortem Josuse et Eleazaris bre- » vemque recensum eorum qui inter gentes circa » illa tempera regnaverunt, ul suntPandyon Alhe-

I §2 ANCIENS

» niensium , rex Belochus Assyriorum , Catinus » Thcbanorum , Laomedon Sicyoniorum, Arbas » Argivorum. Inseruntur aiitem nonnuUa de Eu- » ropa ojusque filiis ex Xantho Minoc, Rhadamanto, » Sarpedone, etc. Et finit in sacerdotio Phinese et » captivitate régis Adoiiibezech. Nec ulterius per- » venit scriba. » Deux derniers vers :

Die mir alhic geschehen ist , Vanicli bie miner iare frist.

7268.

93A. LA BIBLE MORALISÉE EiN FRANÇOIS.

Volume în-4* parvo vélin de 29.8 feuillets, à deux colonnes, minia- tures en façon de camaïeu, vignettes et initiales; XV^ siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats , à la fleur de lis de Louis XIV sur le dos.

Fontainebleau, 1777. Ane. n" 1062.

Manuscrit provenant du cabinet de La Gruthuyse, et décrit à ce titre par M. Van-Praet, p. 84, n" 1 . Les ornemens sont d'une extrême finesse; mais les plus médiocres sont au frontispice. Les autres rappellent singulièrement les grisailles des in- comparables Miracles de la Vierge, en deux vo- lumes , long-temps conservés dans la Bibliothèque de Bruxelles.

Pour le texte, c'est à peu près celui du beau msc. 0828; mais toutefois abrégé et rajeuni en

FONDS. No 7 268. 183

nombre d'endroits. Premiers mots : « In principio » creavit Deus cœlum et terram, et cetera. Au » commencement Dieu créa le ciel et la terre, et » Dieu dist : Lumière soit faite... »

Le frontispice représente la chute des anges : au- tour du sujet principal, six compartimens sont con- sacrés à Touvrage des six jours. F** 6. Admirable sacrifice d'Abraham, de la main de l'auteur des Miracles de la Vierge, F** 54. Jugement de Sa- lomon. F*» 67. Judith. F°* U, ilO, 454, cos- tumes; — 153, Jonas dans la baleine; 169, les quatre évangélistes ; 214, saint Jean à Pathmos.

N" 7268 ••

935. HISTOIRE DE l'ancien et du nouveau testament en vers monorimes.

Vol. in-'*° mediocri vélin de 218 feuillets, lignes longues; XHP siè- cle. Relié en veau racine au chiffre de Napoléon sur le dos.

Fonds de Baluze , 529.

Ce manuscrit, d'après la qualité du vélin, la forme des caractères et la teinte de l'encre, doit avoir été exécuté en Angleterre; le méchant dialecte et l'ignorance de la prosodie françoisc que révèle le copiste ou l'auteur, justifient complètement cette conjecture. C'est une sorte de chanson de geste pieuse dont l'auteur ne s'est pas fait connoître; et quel malheur pour nos anciens souvenirs littérai- res, si nous n'en avions gardé d'autres monumens

184 ANCIENS

([lie les ouvrages composés ou copiés par des An- giois! Imaginez aujourd'hui la plus provinciale des ngl oises essayant de porter les robes et d'imiter les grâces d*une élégante Parisienne, vous aurez un objet de comparaison entre les bons manuscrits des livres d'Adenez et le style de l'ouvrage contenu dans le 7268 '• En voici le premier couplet :

In principio crcavit Detis celum et terram. Le rey de glorie e Dieu omnipotent Ke maint sanz lin et sanz comensement , Le mound governet tout par son jugement Ki est a sœus en cliascun lieu présent A chascun socurable ki a lui sei présent Honur, puissaunce sanz destinement.

Tel est l'abominable jargon des Anglois du XII* siècle et du XIÏP. Voilà ce qu'ils avoient pré- servé de la langue de Chrétien de Troies et de Yillehardouin , et ce qu'on retrouve encore aujour- d'hui chez les habitans des îles de Jersey et Guer- nesey.

Le poète comprend les récits de la Genèse , f" J ; de l'Exode, f 19 ; de Josué, f*> 41; des Juges, 49; de Ruth 5 r 65 ; des Rois , T 67 ; deuxième livre , P 107; troisième livre , fM51; le quatrième, P 186. Le récit finit avec le retour d'Ezéchias de la capti- vité de Babylone, par ces vers :

Puis conquist-il terres sur Philisteus Dunt il fud riche e trestus ses Ebreus. De ceu roi nus estot laisser E de cens de Israël avant parler.

FO?JDS. N" 7268 2-2- 185

N** 7268 '• '

930. LA SAINTE BIBLE, traductioiî littérale, dite Bible des Pauvres,

Volume in-4» magno vélin de 372 feuillets, à deux colonnes, initiales liisforiées; première partie du XIII» siècle. Relié en veau olive.

Fonds de Colbert, n" 1620.

Ce volume précieux appartenoit auparavant à Jacques-Auguste de Thou , dont la signature décore le premier feuillet conservé. Il nous est parvenu très-mutilé. Le frontispice en a été enlevé. Des mi- sérables ont coupé presque toutes les initiales, qui étoient fort jolies, à en juger d'après le petit nom- bre de celles qu'ils ont épargnées. Quant au texte, c'est le plus ancien que je connoisse de la traduc- tion littérale des livres saints : la copie en remonte à la première partie du XIIP siècle, et l'on ne peut en douter à la vue non-seulement des caractères , mais des notes marginales répandues sur les der- niers feuillets, et qui, postérieures à l'écriture courante, semblent encore appartenir à cette pre- mière partie du X1I1« siècle. L'écriture, Tcncre, le dialecte préféré, tout est ici excellent; en un mot, c'est un texte de langue plus précieux peut-être que tous ceux dont on s'est jusqu'à présent servi.

Mais si la date du XIII« siècle est incontestable, il est moins aisé de fixer la date de la traduction même. Pourquoi ne remonteroit-elle pas au XII® siècle,

186

ANCIENS

pourquoi même ne seroit-elle pas du XP? Quelques mots changés, quelques désinences orthographiques modiiiées pouvoient satisfaire les lecteurs et les au- diteurs du XlIP siècle, comme d'autres changemens analogues suffisoient aux lecteurs du XY^ Il ne faut pas oublier que de tous les ouvrages ceux qui se rapportent aux idées religieuses conservent le plus soigneusement les formes anciennes ; l'archaïsme dans les traductions des livres saints fait aussi bon eifet que la teinte brunie sur le portail des églises. Si donc on veut arriver aux formes primitives d'une langue, il faut s'attacher de préférence à l'examen des livres sacrés , quand on peut en rencontrer de haute date.

Nous avons déjà passé en revue plusieurs exem- plaires du texte littéral de la Bible. L'un, dont la date pourroit bien remonter aux premières années du X1V« siècle (n" 6704, t. I, p. 1), semble avoir été transcrit en Angleterre. Le style en est, par conséquent, fort mauvais, et l'on en jugera par ces mots qui répondent au début du premier chapitre conservé dans le n*" 7268 '* ' :

MSC. 6701.

Mes le serpent estoit plus coint de tottes almeles choses de terre que Dieu fist , lequel dit à la femme : Por quel vous comaunda Dieu que vous ne mengeassés de clieicun fust de paradis.

MSC. 7268 »• *•

Mes li serpenz estoit li plus voi- seus de toutes les choses qui ont ame et que Dame Dex avoit fet. Kt il dist à la feme : Por quoi vous a Dex comandé que vos ne mengiez pas de tous les fuz de paradis...

Vous voyez ici que les règles grammaticales, ad- mises pour distinguer dans les noms le nombre, le

FONDS. îS» 7268^-2- 187

sujet et le régime, sont dédaignées en Angleterre, tandis qu'elles sont religieusement observées en France. Chez les Anglois, le serpent pour II ser- pens, Dieu pour Dex, Lequel pour liquex, etc. Ainsi, comme le langage corrompu des provinces romaines avoit enfanté la langue romane, on peut dire que le parler corrompu des provinces éloi- gnées qui avoient appris en France le roman, en- fanta la langue françoise de nos jours : langue plus simple que la romane, comme la romane étoit plus simple que la latine (1).

Le n" 6848 '• (t. 11, p. 6) renferme une seconde traduction littérale de la Bible. L'auteur d*un livre récemment publié me reproche, un peu légère- ment (2) peut-être, de n'avoir pas dit que cette traduction étoit de Raoul de Presles , le fameux avocat de la fin du XIV^ siècle. Je savois bien que Raoul de Presles avoit fait un travail de ce genre (3); mais, n'ayant alors aucun moyen de reconnaître ce travail dans le volume 68i8*-, je devois me contenter de dire que le 6818 '• pa- roissoit offrir une traduction rajeunie du n^ 6701 .

( I ) Je prends la liberté de renvoyer ici à mon Essai d'un Diction- naire historîqiie, in-4°, 1847. Discours préliminaire, p. 11, lîî et 13.

(2) L(nm et Charles, ducs d'Orléans. Leur influence sur les arts, la littérature et l'esprit de leur siècle, par Aimé Champollion-Figeac (de la Bibliothèque Royale) , chevalier des ordres de Saint-Maurice et de Saint-Lazare, etc., etc., dédié à S. A. R. Me"^ le duc de Nemours. Paris, 1844.

(3) Voyez une dissertation sur le Songe du Vergier, insérée dans les Mémoires de l'Académie des Inscriptions.

188 ANCIENS

Depuis ce temps, M. Aimé Cliampollion a vu sur le frontispice de la môme traduction, dans un ma- nuscrit de Grenoble, le nom de Raoul de Presles, «jadis maistre de requestes du Roi Cliarles de » France, » et il en a conclu que notre volume 6818*' renfermoit l'ouvrage de Raoul de Presles. En cela, il a eu parfaitement raison; mais peut- être ces derniers mots « jadis maître, » etc., au- roient-ils le conduire à douter que ce volume de Grenoble fût « certainement contemporain du » traducteur. »

Voilà donc, quoi qu'il en soit, déjà deux traduc- tions littérales : le texte d'Angleterre et celui de Raoul de Presles. On saura maintenant que le vo- lume 7268 *•*• en contient une troisième, et, sans contestation, la plus ancienne, la plus précieuse de toutes les trois. Est-ce cette fameuse traduction faite par le Lyonnois Etienne de Hansa, ou d'Ansa, à la prière de Pierre Valdo, vers dl70, traduction qu'on appela Bible des Pauvres, à cause du nom que les hérétiques vaudois affectoient? Nous n'en avons aucune preuve positive; mais il esta présu- mer que cette traduction françoise des livres saints, entreprise pour la première fois sous les auspices de Pierre Valdo, est la même qui fut censurée par Innocent 111 , vers l'année 1200, et dont ce pontife ignoroit la source; elle est signalée comme un livre de lecture dangereuse par un grand nombre d'écri- vains du XUP siècle, et l'on ne désigne aucun autre

FONDS. 72 GS--^'- 189

auteur contemporain d*une traduction analogue. Si donc nous voyons dans un msc. de ce temps la traduction des livres saints, ne devons-nous pas croire que c'est l'ouvrage d'Etienne de Ansa, c'est- à-dire la Bible des Pauvres? La pureté du style ne peut èlre un motif suffisant de répudier le travail d'un Lyonnois; car ce Lyonnois étoit grammairien, et nous avons >fu ailleurs qu'Aimé de Varermes, habitant du Lyonnois, faisoit des vers françois fort corrects et môme très-élégans. D'ailleurs, l'ouvrage d'Etienne de Ansa, copié par un scribe de Cham- pagne ou de l'Ile-de-France, se dépouilloit naturel- lement de ses irrégularités d'accent et de langage. Or, je ne doute pas que le msc. 7268' '• n'ait été exécuté dans le diocèse de Reims ou dans celui de Sens.

Le Père Lelong a fait le premier grand travail sur les anciennes traductions de la Bible. Il croit (Bibliotheca sacra, t. I, p. 313) qu'avant l'hérésie vaudoise, c'est-à-dire de 1170 à 1180, personne ne s'étoit avisé de traduire en langue vulgaire fran- çoise tous les livres saints. Il faut avouer que la lettre d'Innocent lïl à l'évèque de Metz, publiée par Baluze et reproduite nouvellement par M. Le Roux de Lincy (Introduction à l'édition de l'an- cienne traduction des quatre livres des Rois, 1841, p. viii), vient fortement à l'appui de cette opinion. L'illustre souverain pontife dit dans cotte lettre (ju'il sait ([ue des hommes et des femmes, dans le

100 AI«iCI£]NS

diocèse de Metz, par un ztîle excessif de la sainte Écriture, accueillent la traduction de plusieurs morceaux des livres saints, comme les Évangiles, les ÉpîLres de saint Paul, le Psautier, les Prover- bes, Job et plusieurs autres parties; et que ces personnes s'arrogent le droit de régler leur vie d'après le sens qu'ils attribuent eux-mêmes à ces ouvrages que les prêtres ont seuls mission d'inter- préter. . . lime semble que si d'autres traductions vulgaires avoient eu cours pendant ce temps-là , le Pape ne se seroit pas inquiété de la tentative des chrétiens du diocèse de Metz , et n'auroit pas voulu connoître les véritables dispositions de ceux qui lisoient ces traductions. Néanmoins, que des ri- meurs aient auparavant essayé de mettre en vers quelques parties des livres saints; que les Psaumes, les Proverbes, l'Évangile même aient été traduits en prose par quelque moine obscur ou quelque clerc dont le travail n'auroit pas eu de retentisse- ment, cela peut fort bien se concevoir; mais, pour l'assurer, il nous faudra des preuves évidentes, et jusqu'ici nous n'en avons pas.

Voici comme la secte des Yaudois commença , nous dit Jean de Bourbon ou de Bellaville (De Bonis Spir. sancti, part. lY, tit. 7, ch. 30). Je l'ai appris de ceux qui les ont vus des premiers, et entre autres d'un prêtre riche et considéré de la ville de Lyon, appelé Bernard Ydros. Ce Bernard, dans sa jeunesse, éloit scribe de profession* Il fut employé

FONDS. ^^ 7268 '•'• 191

par Valdo pour cciiie en langue romane les pre- miers livres dont ils se servirent, sous la dictée et la translation d'un grammairien nomme Etienne de Ansa, que j'ai vu souvent autrefois, et qui mou- rut écrasé sous le plafond d'une maison qu'il avoit bâtie. Valdo, entendant lire les Évangiles que son peu d'instruction ne lui permettoit pas de bien comprendre, fit une convention avec ces deux ec- clésiastiques, « qui s'engagèrent, l'un à les dicter » en traduction vulgaire, l'autre à les écrire sous » cette dictée. Il en fut de môme de nombreux au- » très livres de la Bible et des sentences des » saints, etc.. La secte commença vers l'année » i470 » (une autre leçon porte 1480) (4).

Si donc vers cette époque de 4470 des traduc- tions de quelques parties des livres saints eussent été connues, Valdo n'auroit pas pris tant de peine pour trouver un nouveau traducteur et un nouveau co- piste de ces traductions, et les contemporains n'au- roient pas jugé utile de rappeler ces circonstances.

Le Père Lelong cite comme le monument le plus ancien que nous a}ons conservé des anciennes tra- ductions le 11'' 070 1 , que nous venons d'attribuer à un copiste anglois ou normand. « Peut-être, dit- » il, ce volume offr*e-t-il la traduction faite par » l'ordre de saint Louis. » Mais aucun monument grave ne mentionne cet ordre donné par saint

(i; Lelong, liibliotlt. sacra, t. l, 313*

192 ANCIENS

Louis. Lclong n'a d'autre garant du fait, que Vfn- venlaire de Jean de Serres, et l'on sait avec quelle négligence ce compilateur arrangeoit nos anciennes annales.

Dans l'important travail que j'ai cité plus haut, M. Le Roux de Lincy fait connoître plusieurs tra- ductions partielles de la Bible , dont il attribue au XIl'' siècle la rédaction; mais il convient que les manuscrits connus ne remontent qu'au siècle suivant : telle est la traduction des quatre livres des Rois conservée dans la Bibliothèque Mazarin ; tels sont, dans notre Bibliothèque Royale, les Psau- mes du n^ H52 bis, Supplément françois; ceux du 278, latin, et du 7887, fonds françois-, T^- pocalypse, n'' 7013. M. de Lincy cite au premier rang des plus anciennes traductions complètes no- tre n" 7268 *• '• ; il en remarque le bon dialecte , il lui assigne pour date le milieu du XI1I« siècle. Enfin , il croit y reconnoîti e la traduction que saint Louis auroit fait exécuter.

On ne s'attend pas à trouver dans cet ouvrage le fil conducteur au milieu de tant d'opinions diffé- rentes. Il me suffira de dire qu'à mon sens le mau- vais dialecte et la rudesse du style ne sont pas des preuves irréfragables de l'antériorité d'une traduc- tion sur une autre. A moins donc qu'un manuscrit ne porte une date claire et nette, et que cette date ne soit antérieure à l'année 1170, je persisterai à croire que la plupart des livres saints ont été tra-

FONDS. N" 72G8 ^•^•

Do

duils en françois pour la première fois par Etienne de Ansa, sous les auspices de Valdo : et que s'il existe quelque partie des livres saints traduite au- paravant, comme les Psaumes , le Job ou le Livre des Rois, ce travail étoit demeuré inconnu à la so- ^.^ ciété Françoise du XIP siècle. "!

Cela posé, je vais donner des fragmens 1" dela.^' Genèse, cli. III; du 1*' Livre des Rois, ch. III; - 3" du psaume Dixit insipiens; de TÉvangilc saint Mathieu, cbap. IX, d'après les manuscrits que nous avons jusqu'à présent examinés. Pour l'ave- nir, je rapporterai à ces citations les textes qui viendront à passer sous nos yeux.

GENESE, CHx\P. III.

I.

Msc, 7268 2- 2-

(xiii'- s.)

[Bible des Pauvres.)

1 r^CllTO).

Mes li serpenz es- loit li plus voiseus de toutes les choses qui ont ame et que dame Dex avoit fet. Et il dist à la feme : Tor quoi vos a Dex comandé que vos ne mengiez pas de tous lea fuz de Paradis,

F" 128.

Samuel li enfes amenistroit à Dame- Deu devant Hely et la parole Dame Deu cstoit précieuse. En col tens n'estoit pas vision aperte.

TOM. VII.

III.

MSC. 6701.

(XIV s.l

Copie anglo-norm.

F»l vo(1350).

Mes le serpent es- toit plus quoint de tottes almeles choses de terre que Dieu fist. Lequel dist à la femme. Por quel vous comaundaDieu que vo^s ne men- geasses de cheicun fust de Paradis.

ROIS, LIV.

Et Samuel l'en- fant ministra a Nos- tre Seignor dcvaunt Hély et la parole Nostre Seignor es- toit i)réciouse. A ces jours n'est oit vijjioun aperte.

IV.

MSC. 6818 2-

(xiv«= s.)

Raoul de Presles.

(v. 1375.)

Or est vray que le serpent estoit le plus décevant de toutes les bestes, lequel s'a- dressa à la femme gui esloit de plus fraile sexe et ly dist : Pour quoy vous a Dieu commandé que vous ne mengiez de tous les fruits de Pa- radis.

, CUAP. III.

Samuel doncques admenistroit à Nos- tre Seigneur devant Hely et la parole de N. S. estoit précieu- se, ne n'estoit point en ce temps de vi- sion manifeste.

II.

6818 3-

(XlVe S.)

{Bible des Pauvres.) Manque.

Manque.

13

104

ANCIENS

PSAUMK XIII. DIXIÏ INSIPIENS IN CORDE SUO.

I.

MSC. 7268 '-2.

KO 234.

Cil qui estoit néant sages dist en son cuer Dex n'est pas. 11 sont corrompu et sont fet abhomi- nable. Il n'est qui face bien de si à un seul.

III.

MSC. 6701.

Ly nient sage dist en son quer : Il n'y ad Deu. Cil sont cor- ruptz et faitz sont abhominables. En lour estudies, il n'y ad nul qui fait bien. Il n'y ad nul desqes à un.

IV.

MSC. 6816»-

Le fol dit en son cuer Dieu n'est pas. Ils sont corrorrtpus et sont fais abhomina- bles en leurs estudes, il n'est qui face bien jusques à ung seul.

II.

MSC. 6818 3-

Cil qui estoit noient sage dist en son cuer Dieux n'est pas. Hz sont corrom- puz et leur feit abho- minable, il n'est qui face bien de si à un seul.

EVANGILE SAINT MATHIEU, CHAP. IX.

275.

Lors monta Jhesus en la nacele. Ce est en la petite nef. Et passa la mer. Et vint en sa cité. Ce est en Nazareth. Lors li aporterent il a curer .i. paraliti- que gisant en son lit.

(Phrase omise.)

Et cil avaunt pas- saunt vynt en lour citée. Et cil ly offri- rent un paralyticz gi- sant en un lyt.

Manque.

Manque.

Nous n'avons encore pu rapprocher le nisc. 6818 '• de la Bible des Pamrres et de la traduction de Raoul de Presles que dans un fragment des Psau- mes. Ce fragment étant conforme à la Bible des Pau- vreSy nous devons en conclure, contre l'assertion de M. Aimé ChampoUion, que le texte n'offre pas le travail de Raoul de Presles.

Cela bien entendu, on ne se rangera pas mieux de l'avis de M. ChampoUion quand il se fonde uni- quement sur ce msc. de la Bible des Pauvres pour « prouver que Raoul de Presles a au moins conduit » sa traduction jusqu'à la fin de l'Ancien Testa* » ment. » (P. 151.) Afin de lever tous les doutes

F0N13S. IN^» 7268 =^-^' 195

à cet égard, nous allons donner une seconde ci- tation de ces Psaumes, d'après les n*'^ 7268 '"•, 6818'- et enfin 6818", véritable texte de Raoul de Presles. Je choisis le début du premier psaume conservé dans le msc. en litige, 6818^*

Msc. 7268 2- 2.

Bille des Pauvres.

233 v».

Ge ai ma fiance en Nos- tre Seignor. Cornent dites vos à m'arae trespasse en la montaigne comme moi- nel. Por ce vez ci les pecheors qui ont tendu lor arc et ont appareillié lor saietes en lor coivre que il saietent cels qui ont cuer droiturier en lieu oscur.

MSC. 6818

F" 1.

J'ai ma fiance en Nostre S. Cornant dites vous à m'ame trespasse en la montaigne moysnel. Pour ce vées ci les pé- cheurs qui ont tendu leurs ars et ont appareilliés leurs saietes pour courre qu'il saietent ceùlx qui ont cuer droiturier en lieu obscur.

MSC. 6818 2- Raoul de Presles.

J'ay ma fiance en Nostre Seigneur. Comment dictez vous a mon ame trespasse la montaigne comme un moinel. Car vecy les pé- cheurs qui ont tendu leur arc et ont appareillié leurs saiectes et leurs tarquois très forts ad ce qu'il saie- tent en lieu oscur ceux qui ont cuer droiturier.

PSAUME SUIVAN'

Sire, fai moi sauf por ce que les vérités sont amen- nisiées et apeticiées des fils des homes. Il ont parlé vaines choses chascuns a son proisme. Leuvres tri- cheresses ont parlé en cuer et en cuer.

Sire, fay moy sauf pour ce que (si est deffaillés et) pour ce que les vertes sont amenuisés et apeticies des fils des homes. >— Il ont parlé vaines choses a son proisme. Lèvres tricherres ont parlé en cuer et au cuer.

Sire, fay iVioy sauf pour ce que le saint est deffiiilli car les vérités des filz des hommes sont admenui- sées. Ils ont parlé vainne chose chascun à son pro- chain. Les lèvres triche- resses sont en leur cuer et ont parlé de cuer.

11 devient évident pour tout le monde que les foibles variantes des n*'" 7268 '• '• et 6818 ' viennent de l'inexpérience ou de l'ignorance des copistes , tandis quo celles du 6818 ' sont le fait d'une traduction diflércnte. Concluons-en que si Raoul de Presles a traduit la Bible au delà des Psaumes, il ne faudroit pas en chercher la preuve dans le texte d'une traduction faite plus d'un siècle avant la sienne. Ces longs rapprochemens ne seront pas

13.

196 AINCIENS

inutiles à ceux <|ui voudront leconnoître à quelle traduction appartiendroient les textes anciens de la Bible conservés dans d'autres Bibliothèques. Mais terminons l'examen de ce précieux volume 7268 '• '■ que le père Lelong n'avoit pas connu. L'Exode commence au P 30, initiale arrachée, comme aux livres qui suivent. F** 52, Nombres, premier feuillet enlevé. F** 76, Deutéronorne. 97, Josué. iii, les Juges. F" 125, Ruth. d28, !«•• Rois, feuillet enlevé. F" U5, II« Rois. 46i, IIP Rois. i79, IV« Rois. F" 196, Tobie. F" 201, Judith. 209, Esther. F" 216, Job. F** 232, Psautier, initiales conser- vées, r^ 232, 211, 248, 252; autres enlevées, f°« 237, 244, 256, 260. 270, Évangile saint Mathieu. 290, saint Marc. F** 306, saint Luc. 330, saint Jean. 348, Actes des Apôtres. F^ 368, Épître saint Jacques.— F" 369, Épîtres de saint Pierre.

Les derniers mots sont : « Aucune prophecie ne » vient pas par volenté humaine aucunefois. Mes li » sainz ...» Ils appartiennent à la deuxième épître de saint Pierre.

FONDS. N" 7268*- ,197

7268 ' 937. l'histoire de la bible moralïsée, en vers.

Volume in-4o mediocri, vélin de 136 feuillets à deux colonnes; com- mencement du XIII* siècle. Couvert en parchemin blanc sur carton.

Fonds La Mare, 5.

Exemplaire mutilé d'un ouvrage différent de ce- lui du curé Macé(voy. t. III, p. 360). Le commen- cement a été enlevé, et les derniers feuillets con- servés ne semblent pas aller au delà de la première partie du poëme. Je crois que l'écriture remonte au commencement du XIIP siècle ou peut-être à la fin du Xir. Voici les premiers vers conservés :

Mes celé morz estoit en vie Et la vie en mort par envie. Celé morz vivanz ert péchiez, Par q'Adanz fu morz et trichiez. ne fu pas Adamz cortois Qu'a ce que Dex mist en defois Osa toichier; trop fu hardiz, etc.

11 y avoit des initiales historiées qui ont été cou- pées. F" 6, Histoire de Noé. FM 3, 2^, 30, 38, 45, Abraham. 60, 176, Jacob. F'' 95 et 130, Joseph.

Le dernier feuillet nous conduit au milieu de l'histoire de Joseph. Derniers vers :

Jacob , la nos senefia Par son fil o molt se fia, Se li dist enquor sanz orguiel Que plus cler seroicnt si oel

198 AINCIEINS

Que vins et plus blanches ses denz Que laiz et defors et dedenz, Li oil sont li evangeliste Qui furent preu et saige et viste. . .

Voilà la véritable langue du XIP siècle; en voilà l'excellente orthographe : c'est sur des monumens de ce genre qu'il faut se régler quand on veut rai- sonner pertinemment des origines de la langue françoise.

^o 7208 '• '•

938. LA SAINTE BIBLE, traductiou littérale, dite Bible des Pauvres,

i.l h 'ir'

VoL- în-4o vélin de 155 feuillets à deux colonnes; commenoenient dn XTV« siècle. Couvert en carton blanc.

Fonds de Colbert, 1423.

Il provenoit de Pithou, qui Tavoit transmis à de Thou. La signature de ces deux hommes illustres décore le premier feuillet.

C'est encore un fragment précieux de la Bible des Pauvres, comme il est aisé de le reconnoître en comparant les morceaux qu'il renferme avec le msc. de Baluze 6818'; mais le texte est ici bien plus pur et plus correct. On trouve : l'Ecclésiaste, f'' 1; Cantique des Cantiques, P 7; Sagesse, 11; Ecclésiastique, 25; 1" Machabées, 63; 11^ Macha- bées, 89; I" Paralipomrnes, i08; IP Paralipomè- nes, 13d.

FONDS. N" 7268^-'

199

Voici les premiers et les derniers mois :

MSC. 6818 5-

« Ci commence Ecclesiaste. Ces paroles Ecclesiastes fille David roi (le Jherusalera. Vanité des yanités, dist Ecclesiastes. Vanité des vanités et toutes choses sont vanités. Que a home plus que tout son la- bour qu'il labore sous le soleil. Ce est a dire qu'il labore en terre. Ge- ueracion vait et generacion vient. La terre est perdurablement li so- leus lieve et escouse »

(Manqae) ., . , . .

.,....«< Soubs le soleil. C'est à dire qu'il a bouté en terre. Ge- neracion nait et g< neracion vient. La terre est perdurablement li sou- leus lieve et escousse »

Derniers mots (Paralipomènes XXXII) : « Après » lesqueles choses vint Sennacherip... »

^0 7268 \'-

939. TRADUCTION EN VERS DE LA BIBLE. MYSTERE DE LA RESURRECTION. POEME DE ROBERT, êVÔque

de Lincoln, sur la chute et la rédemption de

l'homme. VIE de saint GEORGES. VIE DE SAINT NICOLAS, par WACE. VIE DE SAINT THOMAS, par FRERE BENET, SERMON en VCrS SUr la CHARITÉ et le JUGEMENT DERNIER. DE LA FIN d'hUGON DE LINCOLN. LE BESTIAIRE, par GUILLAUME LE NOR- MANT. PARAPHRASE DU PSAUME ErUCtavit ^ par GUILLAUME LE NORMANT. CALENDRIER PERPETUEL,

de d286 à 1817.

Vol. in-4<» parvo de 162 feuillets vélin et 10 feuillets papier, deux colonnes. Fin du XIII« siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de Colbert sur les plats, au chiffre de J.-B. Colbert sur le dos.

Fonds Colbert, 3745. I

Volume très-précieux exécuté en Anglelerre dan^ la seconde partie du XIIF siècle. Le caractère de

200 ANCIENS

récriture, les initiales, le dialecte et le choix des ouvrages, tout atteste Torigine britannique de ce manuscrit.

ï. Bible en vers.

Nous retrouvons ici l'ouvrage contenu dans le msc. 7268 '-, et Ton pourra comparer l'orthographe des deux textes :

Al roi de glorie à Deu omnipotent, Ke maint senz fine e senz comensement, ^e mnnd guvcrne tut par son jugement, Ki est à soens en chacun liu présent A chacun securable ki à lui se prent Honur puissance senz defmement. El num del Père, del Fiz, del Espirist, etc.

Celui-ci est évidemment le plus correct : du reste, il s'arrête au même endroit du règne d'Ézéchias.

Sur le du 90, laissé blanc, on a écrit vers 1350 le récit d'une vision prophétique, racontée par un moine cistercien de la ville de Tripoli, sur les grands événemens dont l'avenir étoit chargé, et qui dévoient être terminés par l'arrivée de l'Anté- christ. Cette vision est en latin , les amateurs peu- vent y recourir.

n. La Résurrection du Sauveur. Espèce de mys- tère. F" 97.

Ce morceau curieux a été publié deux fois. La première par M. Jubinal, in-8<*. Paris, Techener, 1834; la seconde par M. F. Michel, Théâtre fran- çais du moyen âge, Paris, Delloye, 1839, p. 10 à

FOTSDS.— !N° 7268 r* 201

20. Les deux éditeurs ont oublié de faire remar- quer la patrie du copiste de notre volume : et dans l'histoire de la langue Françoise c'est un point très- important.

ni. Traité de la Chute de l'homme et de sa Ré- demption, d'après Hugues Grossetète, évèque de Lincoln. F^^ 99.

On a souvent parlé de cet ouvrage sous des titres différens; il en existe des copies sous celui de Ro- man des Romans, et c*est avec cette désignation que l'abbé de La Rue l'a reconnu dans un ma- nuscrit du Musaeum Britannique. Il semble plus complet dans notre leçon, puisque M. de La Rue n'avoit compté que 17i0 vers , tandis que j'en trouve ici plus de 1800. Robert de Lincoln est-il Tauteur du poëme François, ou n'est-ce que la traduction de son poëme latin? Question assez difficile, que M. de La Rue, et après lui M. Dau- nou. Histoire liUéraire, t. XYIIÏ, p. 442, ont peut- être eu tort de résoudre en faveur de l'original François. En voici le début : « Tractatus in lingua » romana, secundum dominum Robertum, Lincol- » niensis episcopum, de principio (et) creatione » mundi. De medio et fine, de amissione mundi per » peccatum. De restauratione ejus per misericor- » diam. De regno et filio suo unigenito equale pa- » tri. De quatuor liliabus suis. S. de misericordia » et veritate et justitia et pace. De adventu Jhesu

202 ANCIETNS

w Chrisli, quomodo iiUroïvit in quoddarn castcl- » lum qiiod fuit corpus virginis intemerate Marie. » De proprietate castelli. De prophetia Isaïe dicen- » tis : Puer natus est nobis et Filius Dei est nobis » et vocatur nomen ejus admirabilis, consiliarius, » Deus for tis, pa ter futuri seculi, princeps pacis. » De fine seculi, et die judicii. De pénis inferni et » de gaudiis celi. Et quamvis lingua romana coram » clericis saporem suavitatis non habeat, tanien » coram laïcis qui minus intelligunt opusculum » istud aptum est. Quia prudens lector qui novit » suggère niel de petra et oleum de saxo durissimo >? scriptum inveniet plénum dulcedinein quo con- » tinentur omnes articuli lidei tam divitatis quam y humanitatis. »

Les mots secundum Robertum semblent indiquer une traduction ; mais, en ce cas-là , le nom de l'au- teur latin devroit pourtant revenir sous la plume du p.oëte f'rançois, et il ne devroit pas dire dans son mauvais dialecte :

Nus avura mester de aïe Et tresluz ne poent raie Saver la langage en fin De hébreu de grec de latin Por loer son Creatur, de bûche de chantur Ne s'ert clos de Deu loer Et son seint non noncier. Car chescon en son langage Le conoîsse sans folage, Son Deu sa redenpcion. En romanz comence ma raison.

FONDS. 7268 ''\.' 203

Pour celz qui ue savent mie

lectrure dergie.

Del mund dirai por qui fu fet. . .

il devroit faire l'éloge de l'éveque de Lincoln, et ré- péter mainte fois : ces dist la lellre, etc. Nous n'en concluons pas néanmoins que cet ouvrage soit du célèbre Robert Grossetête, qui mourut en 1153-, autrement il faudroit le regarder comme un des monumens les plus anciens, sinon les plus purs, de notre langue françoise. Premiers vers :

Qui ben pense ben poet dire Sans penser ne pot sofflre , etc.

Ce débat des quatre filles de Dieu, la Miséri- corde, la Vérité, la Justice et la Paix, est déjà in- diqué dans la Chanson d'Antioche, el sans doulo est devenu l'origine de ces belles scènes de nos mystères du XIV' siècle dans lequel le procès de la destinée humaine est examiné et décidé devant le trône du Très-Haut. Plus anciennement encore, on le retrouve dans les commentaires latins de Hugues de Saint-Victor, mort vers 1140, sur le psaume XV, et les éditeurs de ce tiiéologien n'ont pas eu peut- être autant de tort que le leur reprochent les bénédictins auteurs de X Histoire lilléraire de la France, t. XII, p. 9, quand ils ont dit de ce com- mentaire : « Pulchra disccptatio misericordiae et » verilatis pro concionatoribus. >^ Le château vir- ginal dans lequel l'ange demande accès a, lui aussi, (juelque rapport avec la fiction toute profane sur

204 ANCIENS

laquelle est fondé le Roman de la Rose, Au reste, même dans sa forme actuelle, cet ouvrage est plu- tôt un jeu dramatique qu'un poëme ordinaire.

IV. « Passio beati Georgii militis et martyris, » F" i08 v°. 1700 vers environ, commençant :

Sages est qui sen escrit; 11 fait à pliisurs profist. Mult poet profiter à genz Boen escrit u senz es tenz. . .

Il seroit bon de rapprocher ce poëme inédit des excellentes pages que M. le baron de Reiffenberg a consacrées au culte de saint Georges, dans l'intro- duction du Roman de Giles de Chin, Bruxelles, 1847, in-r.

V. « De sancto Nicholao. » F'' iiS. Poëme publié à très-petit nombre par M. de Monmerqué pour la Société des Bibliophiles. Il commence ainsi :

A ces qui n'unt lectres aprises lur ententes n'i ont mises Deivent li clerc montrer la lei. . .

C'est l'ouvrage de Wace , le célèbre auteur des poëmes de Brut et de Rou, L'abbé de La Rue a déjà rappelé le passage curieux de la fin :

Qui fait le livre? Mestre Guace, Qu'il ad de seint Nicholas feit De latin en romans estreit, A l'œs Robert le fi et Tiont Qui seint Nicholas mult amont.

Mais ce passage a trompé plusieurs sa vans, el M . de La Rue lui-même. D'abord H net, qui donna le pre-

FOiNDS. jN° 7268 Y.' 205

111 ier à Wace le prénom cliiméi ique de Roberl, crut sans doute en trouver ici la preuve; puis l'abbé Lebeuf, rapportant les cinq vers à la Vie précédente de saint Georges, en a conclu que Roberl Wace avoit écrit la Yie de saint Georges. Puis enfin M. de La Rue, qui relève cette double inexactitude, cite ainsi les vers :

Qu'il a de saint Nicolas fait Del latin en romans estreit A l'œs Robert le fitz Tiout Qui saint Nicolas moult amout.

« Cette famille Tiout y » ajoute-t-il, « distinguée à » Caen dans le XIP siècle et dans les siècles suivans, » portait le surnom de Bernoise, qu'elle a laissé à » une des rues de cette ville. »

Je veux bien que dans les vieux parchemins on trouve à Caen, dans les siècles suivans, un Tioul Danoise; mais Tiout, ou plutôt Tiont, est évidem- ment un nom de baptême ici, comme dans les vers de la légende de saint Nicolas. Wace écrivit donc :

Au vœu de Robert et de Tiont Qui saint Nicholas moult aimont.

Et voilà comme il eût fallu lire ou du moins entendre.

YI. Sermon en vers sur la Charité et le Juge- ment dernier. 125 v"*, commençant :

Seint Pol 11 apostle dist Si com nous trovons en escrist Il dist se il eust chescon ben Si amur ne eust ne seroit ren. . .

Il est inédit et composé de 62i vers.

20() ANCIENS

VII. « De sancto Tlioma archiepiscopo Caiitua- rensi. » F" 429 v°. 11 commence ainsi :

Al Dell loenge en son servis Par la grâce que m'ad tranmis

De chanter De celui qui sanz feintise Se corabati pour seint Esglise

Avancer. . .

C'est la traduction d'une vie latine, composée par frère Benêt, bénédictin, comme il se nomme lui- mcme à la fin :

Si vous en prie pur Deu amur Requérez le bon Seignur

Saint Thomas Qu'il merci ait par sa dulçur De frère Benêt le pescheur

Od les neir dras Qui ceste vie nus ad mustré, De latin en romans translaté

Pur nus aider. . .

Je serois tenté de reporter à la fin du XIP siècle cette traduction-, du moins l'original dont le peuple demanda sur-le-champ et à grands cris l'interpré- tation en langue vulgaire fut-il composé peu d'an- nées après la mort de saint Thomas. Les meur- l^crs vivoient enco're, comme on le voit d'après ces vers :

lien sachent il qui l'ont occKs. Que perdu unt los et pris

En icest tens Et cil n'unt pardon requis Et l'altre secle averunt pris

Senz nul defent. . .

FOiSDS. ]S° 7368 'a!' 207

Nequedent ne voille dâmpner Nul qui se voille amender Et repentir. . .

Le nom de ce Benêt a étéoublié jusqu'à présent dans V/Iisloire liiléraire de la France. M. Francisque Michel a publié son important ouvrage dans les appendices de l'édition de la Chronique de Benoît de Sainte-Maure. i

vit. « Hugo de Lincolnia. » ¥' i35. C'est la lé- gende en vers d'un enfant de Lincoln immolé par un juif, et ressuscité. M. Francisque Michel l'a pu- bliée en i834 dans un volume intitulé : « Hugues » de Lincoln; recueil de ballades anglo-normandes » et écossaises relatives au meurtre de cet enfant » commis par les juifs en 1255. Paris, Sylvestre. » On la trouve aussi dans le t. X des Mémoires de la Société des antiquaires de France. Premiers mpis,;

Or oez un bel chancon ' ny^i^l

Des jues de Nichole qui par treison. . .

VHL « Le Bestiaire divin, » traduit du latin en vers par Guillaume le Normant. F'' 437.

Ce poëme, composé en 1208, a été examiné avec soin par l'abbé de La Rue, dans ses Bardes, Jon- gleurs et Trouvères, t. HT, p. 17 à 24. Premiers vers, sans doiite corrompus ici : . -

Ceo est verit seue et line En totes overainnes endole Estrelée et qui quil soit. Livere de bonne comcnsaille

208 AI\C1KNS

Qui av(;ra hoiu; (Infinaiile

Kt bon (lit et l)()ii matin;

Vieit («iiilliame cti romanx dire

De bon latin ii il le trocvc.

Cestc overaine fu fête noevc

Kl temps que Pbelipc tint France. . .

Voilà le style el Icdialeclc (|iio l'abbc do La Une à toute force nous donne pour l'expression de la bonne langue Françoise du XIIP siècle. C'est plutôt en vérité du français pour rire. Au Hestiaire est ajouté le dit moral des cinq hesanz de l'ÉvangiFe; Tabbé de La Rue l'a analysé d'une façon intéres- sante à la suite du Bestiaire.

IX. Paraphrase et commentaires sur le psaume Eruclavit, 159.

On pourroit aj)peler cet ouvrage dès Varialions sur le psaume Eruclavit, L'auteur les composa pour la comtesse de Champagne, qu'il ne nomme pas. Premiers vers :

Une chanson que David fist Que nostre sire el quer li mist, Dirral ma dame de Champaigne Celé que Deu de gloire cnsainne Kt espère ad de toz bons . .

X. Calendrier perpétuel, ou comput calendaire, écrit sur papier. Ce calendrier semble un peu moins ancien que la transcription sur vélin. Les deux pre- mières lignes sont :

J. VIII. F. M. ce. LXXXVI. F. P. a. Xllll. a. VII. E. M. ce. LXXXVII. F. P. a. VI a.

FOiM)S. lV 72«8';f' 2()y

11 l'a ut entendre, il me semble: « Cicle solaire 8. » Lettre dominicale F. 1286. Fin ou terme » pascal. Avril. Pâques, ii avril. » Ce compul se poursuit jusqu'en 1817. Il est assez curieux de voir une pièce de celte espèce commencée au XllI* siècle et poursuivie jusqu'au XIX". Nous de- vons aussi remar(|uer que l'Art de vérilier les dates ne s'accorde pas parfaitement avec notre comput. Ainsi, d'après les bénédictins, en 1286, le cicle solaire est vu et non pas vni ; d'ailleurs PAques s'y trouve aussi le 14 avril, et le terme pascal est en avril.

No 7268 *•

010. HISTOIRE DE l'aNCIEN TESTAMENT ET DE LA GUERRE DE TROVES Cn VCrS, par JEAN MALKA- RAUME.

Vol. in-4'» mcdiocri vélin de 204 feuillets à deux colonnes; XIII» siè- cle. Couvert en veau fauve.

Fonds de La Mare, n** 6.

Sur la garde du commencement, La Mare a écTÎt : « Ce livre contient d'anciens vers sur la Bi- » ble. Ils commencent à Noé. Dans la suite, il y est » traité des anciens héros, comme Jason, Peleus, » Achille, etc. »

Cette compilation est singulière. Le commence- ment et la (in ont été enlevés. Le premier feuillet conservé se rapporte à l'histoire de Noé :

TOM. vu. 14

tlO ANCIENS

Puis lor a dist qu'il tuera Homme, famé maudis sera. Aies sus terre , si croisiés Et la terre si rempliciés.

L'auteur suit la Bible jusqu'à la mort de Moïse. F*» 54. Puis, laissant à partir de tous les textes sacrés , le compilateur s'empare du roman de Troie de Benoît de Sainte-Maure, et n'hésite pas à se l'approprier, en faisant au texte quelques grossiers changemens. Ainsi, après avoir abrégé l'histoire des prétendus historiens de Troie, Darès, Salluste et Cornélius son neveu, notre fripon ajoute, f"* 55 :

Ceste estoire n'est pas usée en gaires de leu trovée ancor ne fust elle traite, Ne fust Jehans qui l'a refaite Malkaraum' es dis à sornon , L'a ramise a itel sermon Et comancie et faite et dite. . .

Comme les exemplaires du roman de Troie sont assez communs, et que tous, à l'exception de celui- ci, portent le nom de Benoît de Sainte-Maure, au- teur d'ailleurs connu par d'autres ouvrages qui ne permettent pas de l'accuser d'un plagiat aussi ef- fronté, il faut en accuser maître Jehan Malkaraume. La main du copiste de notre volume change à partir de la seconde colonne du 50 r°. Au 180 v% Jehan revient à l'histoire sainte, qu'il avoit laissée à la mort de Moïse :

Ci ferons fin, bien est mesure. JeJians a dit tant corn il dure :

FONDS. jS» 7268*- 211

anvious por coi dreciez

Vos oroilles et i^^e poigpiez

Quant ne me poez de rien poindre ,

Fors que de tant qu'ai fait desjoindre

Ma matière que commansai?

A lei tantost revertirai ,

De Josue oiez le liyre.

Li mien amin , tout à délivre

Jusques ci je vojus ai conté

Çqh çil de Troies furent donté

Par le$ Gllz^i? ^t 1^^ hoiité.

Or est bien drois que je vous die

De Josue et de sa vie.

L'histoire de S^nisoï) est au P 484. Celle de Su- zanne, r 186. Après Suzanne, vient l'aventure de Pyrame e|; Tisbé, f^ J88. Généalogie de Marie, r 190. Au recto de ce feuillet, l'auteur se prend aux livres des Rois, et débute par 31 vers alexan- drins :

Seignor or faites, si oiez ma raison,

Que Dieus de gloire vous doiut beneçon ,

Si orrez que dirai une neuve chanson,

Onques ne fu oie de personne del son.

C'est des rois de Juerie, si corn trové avons.

J'ai ma rime muée, il est drois et raison,

Je la dois bien muer car c'est roiaus chanson. . .

Les derniers vers se rapportent à la haine conçue par Saûl contre David :

Vosist morir, qu'à li souvient Qu'à David tous biens avient, Plore et demaine si grant duel Regarder non puet de sen euel , l'ocirroit c'il creust son veel.

11

212 A1NC1E»S

NO 7268^-

041. MYSTÈRE DE l\4NCIEN TESTAMENT ET DE LA PASSION. MORALITÉS DE l'eNFANT MIS AUX LET- TRES. — DE LA CROIX FAUBIN.

Volume in-4° magno, papier, de !?81 feuillets à lignes longues; fin du AVe siècle. Demi-reliure à dos de veau fauve, recouvert d'une langue de veau rouge, avec le chiffre de Louis-Philippe.

Fonds de La Mare, 285.

Ce volume est très-mutilé; le premier feuillet conservé a été restauré tant bien que mal avec du papier transparent. Il a été écrit en 1488, comme le prouvent ces vers placés à la suite du grand mystère, f" 270:

En nom de nostre sire , amen ! L'an de l'Incarnation courant Mil .iiM. c. .nii. .XX. et huit, Des jours il estoit dix huit De ce grand joly mois de may. Un dimanche après dimay, Ceste notable passion Fust par grande dévotion Achevée du tout descripre, Sans rien y trouver que redire d'y avoir faulte d'ung mot. Elle est à Jehan Floichot Que Jhesu par sa grâce gart ! Clerc et notaire réal Demourant au bourc de Semur, Lequel prie ou non de Jhesu Que se aucun luy desrobboit Ou d'aventure il la perdoit

FONDS. NO 7268 ^' 213

Que on luy veulle repourter,

On à tout le moingt enseigner,

Kt grandement paiera le vin.

Pour le desservant au matin ,

De ly et de son compaignon ,

Cy après trouveras son nom,

Âvecque son salng magnuel

Affin de son nom ygnorel. Floichot.

Les vers ne sont pas bons , même pour un notaire. Mais la date de toutes ces anciennes copies de mystères est importante.

Les premières lignes conservées appartiennent à un sermon écrit en méchantes rimes, et qu'on pou voit débiter à la place des ouvertures de nos modernes ouvrages dramatiques. Nous déchiffrons ligne cinquième :

De la celestial

Ayde tout bien descent

Du ciel impérial

A tout homme honneur vient. . .

Cela, bourré de latin et de vers de toute mesure, se continue jusqu'au T 4 r". Alors le prédicateur prend congé en ces termes :

Dictes , dictes amen , amen ,

Plus ne vous en diray cy

Le surplus vous démonstrera

Ce message que véez là,

Qu'il est abille pour ce faire. Amen !

En effet, au verso suivant le message parle ainsi :

Benoite soit la compaignie Qu'il f à l'honneur du fruit de vie Est aujourduy cy assanblée De Dieu soit-ele rémunérée.

214 ANCIENS

Nous vous ïifidiiâ tfès-litlltiblement Qu'an gré prenez et doucement Le mistère qu'àtons joué Qu'avez de bon ctier escouté Sans faire noyse teilsoiis. De quoy notls volis remercyonst Demain vertes cy plaist à Dieil i EU ce mesme et propre lieii > Jouer de Dieu la Passion , Ce nous avons temps et saison. ChasCuil ail logis s'en yra Et demain icy reviendra Et vous verés sans fiction Le pris de nostre rédemption.

Ces discours servoient d'épilogue à un premier mystère que nous ne retrouvons plus ici; ou peut- être les feuillets ont-ils été transposés et le discours devroit-il être à la fin de la première journée de la création et naissance du Sauveur* Vient ensuite un nouveau sermon divisé en deux distinctions ; enfin au 8 commence le mystère de la Création du monde. Premiers mots : « t)eus Pater stet in pa- râdiso in cathedra et angeli liinc et indè, et dicet :

Tout ce que fait avons cy est bien ordonné , Autre cbose voulons faire à nostre volonté. Or soit faicte et crée resplertdisant lumière Pour tout enluminer de ma grâce plenière , Qu'ils croiront fermement et tiendront loy entière.

Alors la lurpière se fait, puis les anges, puis l'homme. Les personnages de cette histoire de TAn- cien Testament sont après l)ieu : Lucifer (et est en abit d'ange le plus bel)i Baucibus, premier diable. Tempest, deuxième D. Desroy, troi-

FONDS. 7268 5- 21,

sième D. Orgueil, à cheval. Despit. Dame Oyseuse. Michiel, ange. Gabriel. Coquus Inferiii. Adam. Eva. Serpens. Glamator Inferni. Desespérance. 23 v°. Gliaim. Abel. Mors Inferni. Seth. Gherubin. Mors Naturalis. 27. Noël. Uxor Noé.— Sem. Jafet. Ghanaan (la scène de l'ivresse est curieuse. 31 v^). Rusticus. Uxor Rustici. F" 34. Abraham. Isaac. Moise. Issachar. Neph- talim. Amaleth. Arquin. - Gamaliel. Mar- que. — Ecclesia. 42 v°. Sybilla. •— David. --^ Isaias. Daniel. Jheremias. 45. Espérance. Gharité. L'évesque de la loy. Prima Puella.

2" et 3' Puella. Yirgo Maria. Bamps Gode- ber, Brune et Malferas. Yarlets. Joseph. Elizabeth, Séraphins. Octavianus Imperator. Sionet. Goguery. Rusticus. Hospes. Synagogua. Pastores. Hersein. Flamberge.

F** 77. Les trois Rois. Trotin, messager d'He- rode. Herode. Symeon. 92. Jean Bap- tiste. — Nason. Samuel. La femme Herode.

Herodias. Golias. Pharaon. Pinceguerre.

Jacquemart. Esglantine. Rifflart. Tem- ptator.

La Passion proprement dite commence au f" 115. Jésus, nommé simplement Deus, prêche les Juifs et choisit d'abord ses disciples. Mais il semble qu'entre les feuillets 114 et 115 il y ait une lacune. Dans le mystère ligurent tous les apôtres, et tous

216 ANCIEINS

les prêtres et piinces des prêtres. Les saintes fem- mes, les perclus guéris par miracle. Magdelaine.

Apolhecarius. Il nous suffît de dire que ce mystère n'a rien de commun avec le travail que nous nous sommes cru en droit d'attribuer à Arnoul Greban (t. VI, p. 280 à 341). F* 269 v^ « Explicit » passio Domini nostri Jhu Christi , et resurrectio » ejus, et plura alia documenta legis. »

IL « Moralité de l'Enfant mis aux lettres. » Ce titre n'est pas dans notre texte, et le commence- ment de ce jeu dramatique a été enlevé. C'est un père désigné comme le Villain qui exhorte son fils pour le décider à apprendre, afin de devenir clerc. Le fils, nommé Jacob, refuse, il est tancé, battu, poussé malgré lui, et enfin il consent à ce qu'exige son père. Premiers vers conservés, f 271 :

LE YILLAIN.

Je te requiers que tu il goucte , Il me tarde que tu y soye ja.

JÀCOB.

mauldit soit qui le sera, Et puis me diroient ; Clerihus.

. ni. « Moralité nouvelle de la Croix Faubin, à » sept personnages. » Ces acteurs sont le Pain. Le Yin. Tout. L'Un. L'Autre. Patience.

... La fin étant enlevée, ce septième person- nage ne figure pas ici. On doit vivement regretter le méchant état de cette copie; car la pièce est très- bonne dans son genre. C'est le vigneron , le labou-

F()M)S. 72(i8 ^' 217

reiir qui se plaignent des taxes et des vexations de toute espèce auxquelles les soumet le seigneur sou- verain TOUT, par l'entremise de l'un et l'autre. Ils gémissent du mépris qu'on a pour la justice; ils re- grettent le temps du bon saint Louis; ils affirment qu'au lieu d'être honorés, on les traite encore de vilains, après qu'on les a réduits à mourir de faim. Patience vient les exhorter à souffrir sans murmu- rer, mais ses paroles ne peuvent les apaiser. Nous voudrions bien voir rejouer la moralité de la Croix Fauhin. Elle ne seroit pas encore absolument hors de propos. Mêmes plaintes de la part de ceux qui n'ont rien, mêmes dédains de la part de ceux qui ont tout. M. Ancelot a dit avec beaucoup d'esprit en parlant de nos dernières couches de grands-seigneurs :

Quand ces messieurs ont tout, que nous faut-il de plus?

Mais les bonnes gens du XV* siècle étoient, à ce qu'il paroît, moins ftu'iles à contenter,

N" 7268 ''♦

9i2. EXTRAITS PHILOSOPHIQUES ET POLITIQUES DE LA BIBLE, par M. DE MESMES.

Volume in-4» mediocri, de 496 feuillets papier, lignes longues; com- mencement du XVII* siècle. Couvert en parchemin sur carton.

Fonds de Mesmes, 28.

Volume qui pouvoit éclairer la conscience et les généreux sentimens de l'auteur, mais que personne ne s'avisera de consulter aujourd'hui.

218 ANCIENS

N'» 7208

943. LES HISTOIRES ABRÉGÉES DE l'aNCIEN TESTA- MENT. — ENSEIGNEMENS ET MORALITÉS DES PÈRES ET DES LIVRES SAINTS. LIVRE DU FAUX TURPIN,

traduit par mighel de harnes. soliloques de

SAINT AUGUSTIN.

Volume lû-4o mediocri de 30t feuillets, papier, HgneS longues; XV" siècle. Couvert en parchemin sur carton.

Fonds de Colbert, 3226.

Ôti lit sur la première garde : « Se livre cy est à » Guillaume Noire, de Poilly en Auxois. » Et à la (in de la table on reconnoît la date de la transcrip- tion : 1462. La table comprend les dix premiers feuillets.

Les histoires abrégées de l'Ancien Testament sont écrites à la manière de la fameuse Bible de Royaumont. L'histoire de Samson est au î" 80; celle des Rois, f^ 84; Ruth, 183; Thobie, ^ 185; Daniel, P 194; Rester, 206.

Puis la récapitulation des âges du monde, 211; Thistoire de Job, f^ 216. s'arrêtent les His- toires abrégées, avec ces mots : « Aucuns deman- » dent pour quoy le diable n'ostoit à Job sa femme » ensi comme ilz li tollut ses enfanz; mais ilz ré- » pondent quele diable li laissoit de certain propos w sa femme pour lui plus tourmenter. Car pix li

FONDS. ^N" 7268'- 219

» faisoit sa femme par ses parolles qu'elle ly disoit » que tous les maulx qui sentoit. » On peut voir, d'après cette unique citation, que le copiste étoit assez mal habile.

n. « Si ensuient les ensignement et doctrines de » plusseurs saint et auctoritait. Des Euvangiles, des » prophètes, des grant maistres. » F" 222.

Premiers mots : « Saint Â-Ugustin dit : Sire^ quant » je serois ahers à vous , de moi tout, dont ne sen- » tirai-je dolour travail... »

III. « Sequitur coment Charlemaigne conquist » Espagne et Galice. » F*' 235.

C'est le texte de Michel de Harnes, tel que nous l'avons indiqué, t. V, p. 24 , mais un peu rajeuni et fort abrégé. Il se termine par un chapitre assez curieux sur l'histoire de l'usurpation de Hues Chappeil.

IV. « Cy comence le livre du glorieux docteur » saint Augustin, qui est appeleis le livre des se- » crettes et solitaires parolles et plais de S. Au- » gustin à Dieu, et contient ledit livide xl chappi- » très. » F" 263.

220 ANCIENS

N** 7269.

944. ÉVANGILES ET ÉPÎTRES DE TOUTE l'aNNÉE. APOCALYPSE. ACTES DES APÔTRES. LEÇONS TIRÉES DE l'écriture SAINTE. LA PASSION, d'a-

PRÈS l'Évangile apocriphe de nicodème.

Volume in-'|0 mediocri, vélin, de 20i feuillets à deux colonnes, vi- j^nettes, initiales; XV^ siècle. Relié autrefois sur bois en velours violet figuré y aujourd'hui en maroquin rouge aux armes de France sur les plats, à la fleur de lis de Louis XV sur le dos.

Fontainebleau, 93?,, Ane. cat., n" 695.

H vient de la collection du seigneur de La Gru- thuyse, dont les armes sont aujourd'hui recouvertes de celles de France sur le premier feuillet après la table. M. Van-Praet l'a décrit dans son livre, n** III, p. 92 et 93.

On ne trouve pas ici le texte complet du Nou- veau Testament, mais seulement les morceaux qui faisoient partie de la liturgie. Premiers mots :

« C'est le livre de la lignée Jhesu Crist filz de «David, fds d'Abraham... » Deuxième leçon: « La veille de NoeL Evvangile. Lorsque Marie la » mère fu espousée à Joseph et avant qu'ilz s'as- » semblassent... »

II. Les leçons tirées des quatre évangélistes sont suivies, P 105 v% de « V Âpocalipse de saint Jehan , » evangeliste, Apocalipses qui vault autant à dire » comme révélation de Jhucrist... »

FOiVDS. IN*^ 7269. 221

III. « Le livre qui est appelles Aetus Apostolu- » rum, c'est-à-dire le ftiit des Apostres. » F" 120. Piemiers mots : « Le premier sermon certes aux » Tliéophiles que je fais de toutes choses que Jhus » encommencha a faire et a enseignier... »

IV. « Epistres de SS. Jacques, Pierre, Jean, Jude » et Paul. » F" 151 v**. A la (in de ces épîtres, le iraducteur a placé l'avis suivant, 238 v"* : « Sou- » viengne à chascun qui cestui livre lira, d'une

* paroUe que S. Jehan evangeliste dist en la fin du » livre de l' Apocalipse , que nul adjoingne ne amoin- » drist aux paroles de ce livre. Et moy qui de latin » en franco} s translata} tout le Nouvel Testament, » pensans en moy-mismes que touttes les parolles » qui y sont escriptes non sont pas sans occoison » sans nécessité, et encores que ceulx qui les » escripront sont tels maistres que nul les pourroit » d'aucune chose blasmer; pour ce les ay-je ainsi » proprement translatées comme elles sont, ne plus » ne moins y metant que elles soient. Dont, se au- » cun y ireuve aucune obscurté qu'il ne puisse bien •> entendre, lise et relise la lettre bien ententive- » ment, et adont il trouvera toute la vérité... Mais » garde soy qu'il, par non saichance, ne chée en » erreur ; car la lettre est obscure et fort à enten-

* dre, dont pluseurs ont fourvoyé de la droitte foy, ') si comme monseigneur S. Pierre dist... Pour ce » vous en prye-je et pour le vostre i reu et que je

222 ANCIENS

» ne soye pas blasmez... Ce quq je ay fait, je le fis » à pur coraige si comme le Dieu le scet. Et prye » tous les crestiens qu'ils pryent Dieu pour moy,

* car je suis en grant travail et en péril de mon » corps. Grâce et benuerté doint Dieu à celluy » qui ce livre fist translater et ores et tout temps. » Amen» »

Ce style est du meilleur du XY* siècle, et je crois que notre traducteur devoit être contemporain de cette copie. Comment se nommoit-il , qui Lui avoit commandé ce travail, je l'ignore; mais ce ne peut être Raoul de Presles, qyi, ayant reçu, en 1372, du roi Charles Y, l'ordre de faire cette traduction, n'auroit pas manqué de nommer ici le prince. Ce n'est pas non plus la traduction antérieure conte- nue dans la belle Bible de Charles Y de 4363, et dont nous conservons le deuxième volume; j'ai comparé les deux textes.

V, « Leçons des Prophètes. » F'' 239. Et d'abord : Ceste leçon de Maluchie se dist le premier mer-

* credi des Advens. Les choses dit Nostre Sei- » gneur Dieu : Yecy j'envoie mon angele... »

Yï. Passion de N. S. d'après l'évangile de JNico- dème. Nous en avons déjà trouvé deux autres textes dans les n"' mU %i 6847. Yoy. t. Il, p. 83 et 106.

FONDS. M<» 7269'* 223

N*» 7269 '•

945. ÉVANGILES DES DOMÉï^S ET DES SAINTS DE TOUTE l'année.

VoL in-f parvo de 61 feuillets à double colonne, initiales, vignettes; XV« siècle. Relié en veau fauve marbré, aux armes de Colbert sur les plats.

Fonds de Colbert, n** 1958.

Par domées il faut entendre dimanches. Le tra- ducteur, qui étoit du diocèse de Cambray, ne s'est pas nommé dans le préambule que voici : « Pour » ce que toutes gens désirent à savoir de plusieurs » choses, et moult belle chose est moult joyeuse » de savoir parler de nostre seigneur Jhu Crist et » moult dévot, j'ay à l'aide de Dieu enromanciez j> tous les evvangiles des Domées de tout l'an et de » tous les jours de Karesme et les quatre passions i>de la semaine pascale, du Noël, de Pasques, de ))Penthecouste, et les Evvangiles des Sains des » quielz on fait grant solempnité en sainte Église... » Et au commencement de chascunne evvangile est » démontres lui evvangelistez qui le list et la do- » mée, les jours et les sains de qui lui evangeliste » est leu'Z en sainte Esglise... Selonc l'ordonnance » de l'esglise Nostre Dame de Cambray qui esl lui- » chief de l'eveschié... »

Premier évangile des Avens : « Comme Jhésus « approichast à Jérusalem et venist à Bethphagé au

224 Ai\CIKi\S

» molli d'Olivct, dont envova-il dculx de ses dis- »eiples, » etc.

Ui6. INSTRUCTIONS SUR LKS VÉRITÉS CHRÉTIENNES. SECRET PARLEMENT DE l'hOMME AVEC SON AME. par GERS ON.

Volume m-4" mediocri, vélin, de 115 feuillets, lignes longues, deux miniatures, \1gnettes et initiales ; XV« siècle. Relié sur carton en par- chemin noirci.

Fonds de Colbert, n<» 2733.

Volume très-bien écrit, orné de deux frontispices lins et délicats. Dans la marge inférieure du pre- mier feuillet, un singe assis sur une chimère tient la bannière de France.

Première rubrique : « Cy ensuit la propriété des » quatre evvangelistes et les causes pourquoy ils » sont en diverses formes. Primo de sancto Matheo. » Saint Mathieu l'evvangeliste est en forme de «homme, pour ce qu'il parle especiamment de » l'humanité... » Cette instruction morale com- prend l'étude de l'ancien et du nouveau Testa- ment. Elle s'étend principalement sur lesdiiïérens récits authentiques ou aprocryphes de la Passion. Le dernier chapitre décrit les « quinze signes qui, » selon aucuns docteurs, adviendront avant le jour » du jugement nostre seigneur. »

II. AO. « Ce petit traité est intitulé le Secret

FONDS.— No 7269 ^•*- 225

«parlement de homme contemplatif à son ami. » Lequel traictié fist maistre Jehan Jarson. » Jolie miniature frontispice. Nous avons parlé de cet ou- vrage à l'occasion du 6850, qui le renfermoit (t. Il, p. 115).

Sur la dernière feuille de garde, le sieur Gui- gnard , propriétaire de notre manuscrit en 1603 , écrivit à cette époque la recette suivante :

« Pour relever la poitrine chute.

» La Vierge Marie et madame sainte Ellizabel se » rencontrere auprès de Jérusalem mons. saint » Jehan se mist à deuls jenouilz de dans le vantre » de sa mère madame sinte Ellizabel en priant 9 Jésus, mon couzin, mon amy donne moy sette » grase que puise lever la luette (il fot nommé le ^ nom e seurnom de selui ou selle que désirerez j' quil soit alegc de son mal). Au nom du Père el V du Fils et du Saint Esperit et de toute la Trinité '' de Paradis. An disant la Pater la Credo Indeon » Credo inspiriton. v J*ai conservé les fautes d'orthographe , parce que dans ces choses-là le moindre changement peut nuire à l'efficacité du remède. Mais plus d'un lecteur va s'imaginer qu'il s'agit pour les dames d'un moyen de réparer des ans l'irréparable outrage, sur un point intéressant de leur personne. Nullement. La poitrine chute est, dans les environs de Paris, ce que les médecins ne nous permettent même plus d'appeler fluxion de poitrine. Avis aux rieurs.

TOM. VII. 15

iN°' 7270.

947. COMMENTAIRb: DE RAOUL DE PRESLES SUR LES CliNQ PREMIERS LIVRES DE LA CUé de DiOU.

Volume in-40 mediocri, papier, de 380 feuillets, lignes longues; Wli* siècle. Relié en maroquin rouge , aux armes de Béthune sur les plats.

Ane. Biblioth. Béthune.

Volume très -mal écrit et très-dépourvu de valeuin.

''''' N°7271.

9iS, EXTRAIT DES DIALOGUES DE SAINT GRÉGOIRE.

Volume in-4° mediocri, vélin, de 294 feuillets, lignes longues, mi- niatures, vignettes, initiales; fin du XV« siècle. Relié aqtrefois en ve- lours vert, aujourd'hui en maroquin rouge, aux armes de France sur les plats , à la fleur de lis de Louis XV sur le dos.

Fontainebleau, 1804. Ane. 985.

Très-beau manuscrit exécuté par les artistes du sire de La Gruthuyse, dont les armes sont recou- vertes de celles de France au premier feuillet de texte. Il commence par six feuillets de table, et sur le recto du sixième feuillet : « Cy commenche l'is- y> toire en brief du dialogue saint Grégoire, et pre- V mièremeiit sur le premier livre. Prohème : » (F° 7.) « Dialogue, c'est-à-dire paroUe de deux » hommes; et le livre qui a nom Dyalogue que « saint Gregoii^, pape fist, fu ainsy appelle pour » ce que le diacre de mon ...»

FOxNDS. ^** 7271. 227

Première iiiiiiiature, ï" 7, saint Grégoire avee Pierre, diacre. Bel intérieur d'appartement, celui peut-être de La Grulhuyse; deuxième, 30, in- térieur de chambre à coucher ; troisième, P 64, intérieur d'abbaye, les moines à table; qua- trième, P 84, une nonne courtisée par trois dé- mons; — cinquième, T 87, un gentilhomme dés- habillé par ses varlets : costumes intéressans; sixième, P 93, saint Antoine et son compagnon; septième, P 249, célébration de la messe; huitième, f"* 269, un prêtre rainasse l'hostie tombée sur les marches de l'autel. M. Yan-Praet, dans la description qu'il a faite de ce volume, n'a signalé que sept miniatures. (Voy. Bibl. de La Gruthuyse, XX, p. 424.)

Nous avons déjà vu le texte des mêmes extraits du Dialogue de saint Grégoire, dans le n"* 7029. (Voy. t. IV, p. 98.)

jS" 7274 "

949. LES HOMÉLIES DE SAINT GRÉGOIRE SUR LES

ÉVANGILES, traduites par pierre de hangest.

Vol. in-40 magno, papier, lignes longues, de 248 feuillets; XV* siècle» Convei-t en parchemin su 1 carton. t\it ,f>'iioi:i^)'

Fonds de Baluze, 82.

Etienne Baluze a écrit de sa main en tête du pre- mier feuillet : « Les quarante homélies de saint

15.

328 ANCIENS

Grégoire sur les Evangiles. » Les quatre premiers feuillets comprennent la table. Premiers mots du prologue : « A très révérend et saint frère saint » Secondi evesque aussy comme nous. Grégoire » serf des serfs de Dieu. Entre les solempnités des » saintes messes... » Bon manuscrit d'écriture cou- rante.

950. LES HOMÉLIES DE SAINT GRÉGOIRE, traduitCS par PIERRE DE HANGEST. LES ERRES DE l'eS-

pousE, traduit de huc de saint-victor, par pierre

DE HANGEST.

Volume in-4o mediocri, vélin, de 197 feuillets, lignes longues, une miniature; XIV siècle. Relié en maroquin rouge, aux armes de France sur les plats, au chiffre de Louis XV sur le dos.

Fonds de Colbert, 4036.

Le volume appartenoit, avant d'arriver à Colbert, à Jean Hénault, en 1664, et précédemment à Phi- lippe Thurault. C'est la même traduction que dans le volume précédent, mais d'une écriture plus an- cienne et sans doute contemporaine du traducteur. Au f'' 179, on lit : « Cy finissent les .XL. omelies V saint Grégoire, pape, qu'il fist sur XL. leçons de » la sainte Evangile, ou temps quil vivoit en cest » siècle, lesquelles omelies furent translatées du » latin en françois par très honnerable clerc et de » bonne mémoire maistre Pierre de Hangest, pre-

FONDS. INM271 ^•^- 229

w vost en Teglise d'Amiens et clerc et conseiller » du Roy nostre sire, pour la grant charité et af- » fection qu'il avoit aux gens lays devos à qui il » vouloit estre manifeste et cogneu le grant bien » que est es dictes omelies contenu, pour atraire » plus ardemment les devos cuers des simples gens » à l'amour de leur Créateur. Cy après s'ensieut » le livre que maistre Hue de Saint-Victor fist des » erres de l'espouse. Lequel livre li dis prevos » meus de devocion et charité translata de latin en » François pour l'amour des cuers devos qui ne » pevent mie entendre le latin si plainement. »

Voilà tout ce que nous savons de Pierre de Han- gest, oublié dans la généalogie de cette famille dressée par le père Anselme; oublié par les histo- riens précédons de notre littérature ancienne ; ou- blié par les antiquaires de Picardie.

II. Les Erres de l'Espouse sont la traduction d'un traité ascétique de Hugues de Saint-Victor, intitulé : Soliloqiiium de arrha animœ. Les béné- dictins auteurs de V Histoire litléraire en ont parle t. XII, p. 46. Quant à la traduction de Pierre de ïlangest, il est probable que c'est le môme qui fut imprimé en 1507, par Simon Vostre, à Paris, in- 8% sous le même titre corrompu du « Livre de » Varrhe de VEspouse, compilé par maîlre Hugues » de Sainl-Viclor . »

tfM a:\cieîns

7271

951, RÉSUMÉ DE l'histoire DE LA CONGRÉGATION DK JUXiliiS^l DE CELLE DU JANSÉNISME, JUSQu'a L\ FIN DU XYIIl*^ SIÈCLE.

Vol. \n-\° mediocri, papier, de 52 pages, lignes longues; XVIU^ si«>- cle. Cartonné.

Fonds de Versailles , n" 63.

C'est un résumé assez clair de ces querelles. La seconde partie est hostile aux jansénistes sans être favorable aux passions jésuitiques.

N" 7271

3. 3.

952. DIALOGUES DE SAINT GRÉGOIRE, traduitS

en vers françois.

Vol. in-40 mediocri , papier, de 402 feuillets, lignes longues; XV^ siè- cle. Relié en veau racine au chiffre de Louis XVIII sur le dos.

Fonds d'Antoine Lancelot, anc. n*» J4o, nouv. 19 his.

Manuscrit exécuté pour la comtesse de Penthiè- vre, en 4472, par Antoine Simonet, comme le prouvent ces derniers mots : « Actium per me An- » thonium Simonet et patratum vicesima die mensis » martii anno quadringentesimo septuagesimo y> secundo , ad instantiam illustrissime domine » comitisse Panthevria , cujus optata compleat » Deus... »

FONDS. ^W 7271 '•»• fiV

La comtesse de Penthièvre étoit la fille de Charles de Blois, dit le Saint /duc de Bretagne, etd'Isabeau de Yivonne. Elle avoit épousé, dès 1437, Jean de Brosse, auquel, elle transporta le comté de Pen-* thièvre. On ignore la date précise de sa mort; mais son époux vivoit encore en i479.

Il existe une autre traduction des Dialogues de saint Grégoire, bien plus précieuse à cause de son ancienneté; le manuscrit, conservé dans le fonds de Sorbonne, 1382, ayant été exécuté en 1208. Celle que nous avons sous les yeux fut terminée le vendredi-saint, en 1326, comme on voit par ces derniers vers :

En Tan m. ccc. xxvi, Ou vendredy saint que je sis Tout seul à heure de complie Fut ceste euvre toute acomplie... Icy se define mon livre Et raaistre Jehan le Confès Qui en a bien porté son fès, Quant est de faire l'escripture , Dieu lui envoie bone aventure.

Il faut voir dans Jean le Confès que le pre- mier copiste dont le traducteur anonyme s'étoit servi. Premiers mots de l'ouvrage :

David le prophète commande

Et à tous par son psautier mande

Que Dieu soit en ses soins loué.

Celluy par eèt trop eiroé

Et bien en doit avoir reproche

Qui ne puet de cuer ou de bouche. . .

232 ANCIENS

N^ 7272.

953. LAMENTATIONS ET MÉDITATIONS DE SAINT BER- NARD. — MÉDITATIONS DE SAINT AUGUSTIN. MI- SÈRE DE LA CONDITION HUMAINE, par LOHIER, depuis INNOCENT III. ENSEIGNEMENS DE SAINT LOUIS. LETTRE DE THIBAUD , ROI DE NAVARRE, SUR LA MORT DE LOUIS IX. LIVRE DES ARRHES DE

l'ame, par hugues de saint-victor. proverbes DE saint AUGUSTIN, en prose. proverbes des sages , en vers. Autres opuscules ascétiques en prose et en vers.

Volume in-4o magno vélin de 178 feuillets à deux colonnes, minia- tures, vignettes, initiales; XV» siècle. Relié en maroquin rouge , aux armes de France sur les plats , à la fleur de lis de Louis XV sur le dos.

Fontainebleau, n* 1033. Ane. cat., 636.

Superbe manuscrit exécuté par le bon curé de Crozain, Michel Gonnot, dont nous avons déjà si- gnalé plus d'un bel ouvrage. 11 a écrit à la fin : « Et » sic est finis liujus libri per manum Michaelis » Gonnoti presbyteri, die vicesima mensis aprilis » anno Domini millesimo quadringentesimo septua- » gesimo quarto; teste signo manuali hic apposito » die et anno supradictis. M. Gonnot. »

I. Les Lamentations de saint Bernard sont de la même traduction que dans le msc. 7028 (voy. t. IV, p. 07); mais ici elles n'ont pas de prologue.

FONDS. 7272. 233

et commencent par ces mots : « Li livres en quoy V nous devons especiallement lire sans nul entre- » laissement si est la doulce remembrance , » etc. En tête est une charmante miniature représentant Jésus-Christ parlant au peuple.

II. « Le Livre des Méditations monseigneur saint » Bernard, glorieux dévot confesseur. Et première- » ment le prologue : Maints savent maintes choses et » si ne se cognoissent. » F" 13. En tête de ces Mé- ditations une charmante miniature représentant saint Bernard à genoux devant la vision de J. C. entouré de deux anges à trompettes, de la Vierge Marie et de saint Jean agenouillés. Derrière saint Bernard la Mort prépare ses flèches. Sous ses pieds, les démons tourmentent les pécheurs.

ni. F'' 32. « Cy commencent les contemplacions » monseigneur saint Augustin. Pour ce que nous » sommes mis ou milieu de las, de legier nous nous >' refroidons... w La miniature placée au début de cet ouvrage représente saint Augustin priant au milieu de ses chanoines. Au-dessous une jolie danse aux chansons entre cinq jeunes gens et cinq dames.

IV. F** 55. « Une belle oroyson de saint Augus- » tin. A trois personnes esgales et pardurables » Tune aveques l'autre... » Miniature représentant saint Augustin en prières devant la vision de la sainte Trinité.

234 ANCIENS

V. F* 50. « Cy comencent, les niodîtntions saint » Augustin pensant à Dien. Sire, j*ay a dire une ^ secrète parole... »

Vi. 57 v*". « Gy coinence ung traictée cornent » on doit Dieu amer de tout son cueur et dit ainsi :

V Li vrais amans sonl appelles ceulx el celles qui

V Dieu aimenl finiment.., » Miniatures : docteur dans une chaire enseignant hommes et femmes.

Vil. F" 67. « Cy après commence l'ordonnance X du char Héliez le prophète, et dit ainsi : La » saincte Escripture dit que Helies... ?' Miniature charmante représentant le ravissement d'Élie.

VIII. 69. « Cy commence un preschement de )' Nostre Seigneur J.-C. et dist ainsi : Simile est » regnum Filii hominis scilicet celorum hominum » qui seminevit... Quant Nostre Seigneur aloit » corporellement par terre... » Miniature de J.-C. prêchant. Saint Jean et saint Matthieu écrivent.

IX. 74. Misère de la condition humaine, par Lothiers, depuis pape Innocent III, commençant: « A son très chier père en Dame-Dieu Tevesque de » Port, Lothiers indignes diacres salut... » Char- mante miniature représentant un homme nu dans un vaisseau battu des ondes. En tête du second li- vre, f^ 85, tableau de la Fortune faisant tourner sa roue au-dessus d'un vieillard qui compte de l'or.

FONDS. iS'o 7272. 235

En tète du troisième livre, 98 v% deux vieillards sont pou reliasses par la Fièvre et la Mort.

X. F*» 105. Du profit des Tribulations. « En ce >' livre ensuivant sont contenus douze des très grants >' prouffis espirituels que les tribulacions font à " ceulx qui benignement et en pacience les reçoi- >• vent. A sa chère amie en Jhesu Grist ses lojaulx » amis en nostre Seigneur, salut et confort... » Le prologue de Texemplaire 7034:*' n'est pas ici. En tête est une miniature représentant un bouvier mal- traité par des soldats, et que la pensée de Jésus crucifié soutient.

XL 126. « Aucuns bons enseignemens pour

V escliiver les pechiés de luxure, d'avarice et d'ac- » cide. Hz sont une chose qui donne occasion de » cheoir ou pechié de luxure... >^

XIL 426 v". a Gomment on se doit garder » contre aucunes temptacions. Nous trouvons ou " viel testament d'un Roy... »

XIII. F" 128 v^ « De l'aage Adam et coment il » envoya Seth son fils en paradis terrestre. Après » ce que Adam nostre premier père fut gecté dehors

V de paradis... "

XIV. F'> 130. a Gy commence la devise de la » messe. Quant on sonne la messe, si doit-on )^ penser... » Voy. 7012, t. ÏII, p. 369.

236 ANCIENS

XV. F** i33. « C'est l'ordonnance comment on se » doit confesser. Quiconques se veult adroit con- V fesser... »

XYI. 136 v\ a Ce sont les enseignemens que » le bon Roy saint Loys fist et escript de sa main » et les envoya de Cartage il estoit au Roy Phe- » lippes son fils. Chiers fils, la première... » Suivis des enseignemens de saint Louis à sa fille la reine de Navarre.

XVII. 139 \\ u C'est la fin que le bon Roy » saint Loys ot à sa mort que l'evesque de Tunis » envoya à Thibaut, roy de Navarre. Thibaut, » roy de Navarre, » etc. On voit que le texte dé- ment la fausse attribution de la rubrique. C'est en effet un fragment de la fameuse lettre par laquelle Thibaud , roi de Navarre, rend compte des derniers instans de saint Louis. Bien des gens se souvien- nent encore de la longue polémique soulevée à l'oc- casion de ces derniers mots : « Après, sire, les en- » trailles furent portées à Montréal, en une église » près de Salerne, nostre sire a ja commencé » à faire moult de beaux miracles pour lui , si » comme nous avons entendu par l'arcediacre de » Salerne, qui le manda par sa lettre au roy de Se- » zille. Mais le cuer de lui et le corps demourarent » en l'ost, car le peuple ne voult souffrir en nulle » manière qu'il en feust portés. »

FONDS. N** 7272. 237

XYIII. F*^ 140. « Cy commence le livre de Hu-

V gués de Saint-Yictor (De l'Arce de TEspouse) el " premièrement le prologue. Boeces ou livre qu'il

V fist de consolation... » Dans la miniature, fe pape présente un anneau à réponse.

XIX. F** 165. « Les proverbes de Seneque. » Seneques dist ou livre des Meurs : Nourriture et » chastiemens fait les coustumes, ens es gens, w Jolie miniature d'un docteur païen qui enseigne la foule.

XX. 167 v°. « Les dits et proverbes des Saiges,

V et premièrement Chatons « :

N'est pas sire de son pais Qui de ses hommes est haïs.

Charmante miniature en tète.

XXL F" 170. « Le dit du grant roi Alixandre quant il fut mort :

Hier Alixandre faisoii son trésor d'or, Kt hui or et argent en ont fait leur trésor.

16 vers.

XXII. 170. « Cy commence ung beau diclié » c'on appelle Je vois mourir » :

Je vois mourir venés avant Tous ceulx qui ores estes vivant.

46 sixains.

XXIII. 174. a La Méditation de la Mort » :

238 ANClEiNS

L\ hoins [>oui' quoy abuses tu Du sens dont Dieu t'a revestu. . .

250 vers.

Les^ premiers ouvrages réunis dans ce volume jus(|u'au r oi) se retrouvoient déjà dans le manu- scrit n° 7028 précédemment examiné.

7272'-

954. VIE DE SAINT BERNARD, compiléc et traduitc des anciens historiens, Guillaume de saint-

THIERRY , ARN0ULD DE BONNEVAL, GEOFFROY Ct

ALAIN d'auxerre; par un moine de Clervaux.

Volume in-40 magno, papier, 291 feuillets, lignes longues, une mi- niature; fin du XV» siècle. Relié en rélin blanc.

Fonds Colbert, 3227.

Bonne écriture exécutée pour la duchesse de Bourgogne (sans doute Marie, fille de Charles-le- Téméraire), par Jacolin de Ramecoiirl, comme on le voit par la rubrique finale. Après cette rubrique est le motto : Droyt et avant Nans, ob., qui pour- roit bien être de la main de la duchesse. La minia- ture est après le prologue, au 45. Elle représente saint Bernard.

Pour l'ouvrage lui-même, il fut achevé en 1396, la veille de l'Ascension, « l'église, w dit l'auteur à la lin, « estant ou XYIIP an de grief pestilence scisma- » tique. Et le Roy Charles de son^règneou XVF. »

Voici les passages intéressans du prologue : « A » homiourable et dévote personne messire Phillippe

FOINDS. JN*» 7272^- 239

» des Essaiis, clievalier, ung des disciples de saint » Bernard, moidne de Gleievaulx... Par la bonne » relation du révérend père en Dieu messire le » prieur des Jardins j'ai entendu que vous avez » grant dévotion à saint Bernard... et par especial » que vous avez grant affection d'avoir sa vie trans- » latée de latin en François.. . Pour accomplir vostre » désir, je ay translatée ceste sainte vie de latin en » François selon l'ordonnance des livres et des cha- » pitres, sans rien mettre ne oster, fors tant seule- » ment que j'ai adjousté ou tiers livre la seconde » partie du quart chapitre, que j'ai extraite d'une «ystoire, pour certaine occasion... »

Le style de cette traduction est excellent; et je suis étonné que les nombreux admirateurs de saint Bernard ne l'aient pas encore tirée de l'obscurité des manuscrits.

N^ 7273.

955. LAMENTATIONS DE SAINT BERNARD. MÉDITA- TIONS DE SAINT BERNARD. LES CONTEMPLACIONS DE SAINT AUGUSTIN. MISÈRE DE LA CONDITION HUMAINE, par LOHIER, dcpuis INNOCENT III, Ct au-

tres opuscules ascétiques.

Vol. in-4*' magno vélin de 110 feuillets, lignes longues; XV^ siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de Béthune sur les plats.

Ane. Fonds de Béthune.

Bonne écriture. Dans les marges inférieures, on trouve plusieurs dessins à la plume assez jolis.

240 ANCIENS

Ce volume offre la reproduction exacte du msc. 7292 jusqu'à la lin du livre des Misères de la con- dition humaine. L'ouvrage étoit suivi de celui du Profit des Tribulalions, mais le relieur de Béthune a jugé convenable de former un second volume à partir de là. Nous retrouverons bientôt sans doute cette seconde partie.

7273 ■"

956. ÉPÎTRES DE PIERRE ABELARD ET d'hÉLOÏSE,

traduction de jean de meun.

Vol. in-4° mediocri, papier, lignes longiies, de 231 feuillets; X1V« siè- cle. Relié en maroquin rouge, aux armes de France sur les plats, à la Heur de lis Louis XV sur le dos.

Manuscrit provenant de la bibliothèque particu- lière de Brodeau, dont la signature se lit au haut de la première garde à côté des chiffres : Aft 1642. ce qui donneroit à croire qu'il l'a voit acheté cette année quatre livres !! Il a de plus écrit la bonne note suivante : « L'aucteur de ceste traduction fran- » çoise des Epistres de Abailard et Heloïs sa » femme est Jean de Meun, comme il tesmoigne » luy-mème au prologue de la traduction par luy j> faicte du livre de Boece de Consolation , qu'il a » dédié à Philippe le Bel. Papir Massonne. Lib. 3, » annalium Franciœ in Philippo pulchro, fine, »

Le papier est marqué, tantôt de l'agneau pascal , et tantôt d'une ancre. Le volume commence par

FONDS. 7273 2- 241

l'Épître d'Abélard à son ami, dans laquelle il ra- conte toute sa vie. Premiers mots : « Essamples » attaignens ou appaissans souvent les talens des » homes plus que ne font paroUes, et pour ce, après » aucun confort de parole, dire entre nous, en ta » présence aige proposé a escrire a toy qui es ores » lontans une confortable espitre des propres espe- » rimens de nos meschantes, pour ce que tu co- » gnoisses que les temptacions sont ou nules ou pe- » tites au regart de moyes , et que tu les portes plus » legierement. » 11 est aisé de voir, d'après cette première phrase, que notre transcription est in- correcte, et je suis convaincu que Jean de Meung a écrit : Essamples attaignent ou apaisent, . . après aucun confort de parole dite entre nous ou en ta présence... meschéances, et des moyes.

D'ailleurs la traduction- de Jean de Meung me paroît supérieure à celle de Laurent de Premierfait, qui vivoit un siècle après lui. Elle est claire, et souvent plus énergique que nos traductions mo- dernes. Il y a quelques passages laissés en blanc par le copiste, qui sans doute n'aura pu lire son modèle; quelques lignes latines n'ont pas été tra- duites par Jean de Meung, comme un lecteur at- tentif l'a fait remarquer avant nous par quelques mots écrits au crayon sur les marges.

Tout imparfait qu'il nous soit parvenu , ce mo- nument me semble du plus grand prix. Jean de Meung, l'auteur du Roman de la Rose, traduisant

TOM. VIT. 16

242 ANCIENS

les lotlies amoureuses d'Abelard, ne peut avoir manqué d'y déposer le cachet de son style ej^cel- lent, et, pour mon compte, je préfère sa version à toutes celles qu'on a faites depuis lui. Au XVIP siè- cle, ce fut le comte de Bussy qui s'en occupa; au XVIIP, Gervaise, Bastion, Beauchampet Colardeau, les deux premiers en prose, les deux autres en vers. Tout nouvellement, mon savant ami M. Paul La- croix les a reproduites pour nos contemporains, plus reconnoissans de l'exactitude littérale que soucieux de l'élégance littéraire. M. Lacroix a voulu cepen- dant donner ces deux avantages à sa traduction, et m'est avis qu'il y est parvenu. Cependant il sera plus disposé que personne à convenir que celle de Jean de Meung, la première en date, est aussi la première en qualité. Je vais citer les premières li- gnes de l'original, puis des traductions du XIIP, du XYIIe, du XVIIP et du XIX'^; on jugera.

TEXTE DE LA PREMIÈRE LETTRE d'hÉLOÏSE.

« Domino suc , imo patri ; conjugi suo , imo » fratri 5 ancilla sua , imo fdia ; ipsius uxor, imo » soror.

» Missam ad amicum pro consolatione epistolam » charissime vestram ad me forte quidam nuper at- » tulit. Quam ex ipsa statim tituli fronti vestram » esse considerans, tanto ardentius eam cœpi légère » quanto scriptorem ipsum charius amplector : ut

FONDS. 7273 ^' 243

» cujus rem perdidi verbis, saltem tanqiiam ejus » quamdam imaginem recréer. Erant, memini , » hujus epistolse fere omnia felle et absinthio plena, » quae scilicet nostrae conversionis miserabilem » historiam et tuas unice cruccs assiduas refe- » rebant. Complesti re vera in Epistola illa quod » inexordio ejus ainico promisisti, ut videlicet in » comparatione tuarum suas molestias nullas vel » parvas reputaret. Ubi quidem expositis prius ma- » gistrorum tuorum in te persecutionibus, deindo ,^ » in corpus tuum summae proditionis injuria, ad«* » condiscipulorum quoque tuorum Alberici vide-^ i) licet Remensis et Lotulfi Lombardi execrabilem ■;; » invidiam et infestationem nimiam stylum con-èo » tulisti. »

Comparons maintenant les traductions de Jean de Meung, de Buss} -Rabutin {Recueil de Lellres, Lettre à madame de Sévigné, 42 avril 1687) (i); de dom Gervaise, Les véritables lettres d'Abelard et d'Heloyse. Paris, 1722, etc., etc., de Bastien le , libraire; Lettres d'Abailard et d'Heloyse, par J.-F. Bastien. Paris, 1782.

(1) L'ouvrage intitulé : Nouveau Recueil contenant la vie, les amours, les infortunes et les lettres d'Abaylard et d'Héloyse, les let- tres d'une religieuse portugaise , etc.; Cologne, 1695; Amsterdam, 1725, etc., etc., etc., n'est qu'un plagiat déguisé de la traduction de Bussy-Rabutin, comme la comparaison m'en a convaincu.

10.

244

ANCIENS

JEAN DE MSUNG. 1290.

Orparolle la bonne Heloys qui a enten- dues les coplaintes Abaielars, et dit :

A son seigneur mes (1) à son père, à son mari mes à son frère, sa chamberiere mes sa fille, sa fem- me mes sa sereur. Très chiers amis, vos (2) homs m'a nou- vellement monstre vostre epistre que vous envoyastes à vostre ami pour con- fort, et quant je re- garday tantost dès le front du tiltre que elle estoit vostre, de tant la commençai- ge à lire plus ardan- ment, comme je em- braçay plus chiere- ment l'escripvain , pour ce que, de celui dont j'ai perdu le corps CMC je soie re- confortée et aye ré- création au moins par ses parolles , aussi comme par ung imaige de lui mes- mes. Li mien sens, toutes les parolles de celé espitre, bien m'i remembre , estoient plaines de venin et d'aluine, qui recorde la chietive et pitable estoire de nostre con- version et tes conti- nuels tormens. Cer- tainement, tu as a- compli en celé espitre ce que tu proméis i ton ami, aucomman- cement ; c'est à dire que il tenist à pe- tites ou à nulles ses tristesces au regart des tiens. esposes- tu premièrement les persécutions de tes mestres encontre toy, et puis le tort de

( I) Le mot mes (He ma- gis) répond à imo mieux que l'oB fjluiôl lie Ger- TaUe cl de Baslien.

(3 Jetouligne \et mots que Je croh mal lut par l'ancien copiite.

lUSSY. 1687.

... Il y a quelque temps que l'on m'a- porta par hasard une lettre que vous écri- viez à un de vos amis. Comme j'en connus le caractère ( 1 ) , Je l'ouvris, et, pour ex- cuser cette action , je me flattai du droit que je dois avoir sur tout ce qui vient de vous. Mais ma cu- riositéme cousta bien des larmes , ne trou- vant dans cette let- tre qu'un long détail de nos avantures. Ces idées m'agitè- rent violemment. Il me sembla qu'il n'é- toit pas besoin, pour consoler votre ami de quelque légère- disgrace, de lui par- ler si sincèrement de nos malheurs. Quel- les réflexions ne fis- je point ! Le temps effa- çait un peu le souve- nir de nos peines ; mais, en les lisant écrites de votre main, je les sentis jusqu'au fond du cœur aussi vivement que ja- mais. Je me repré- sentai tout de nou- veau ce que vous avez souffert pour moi; combien votre

, esprit vous attiroit d'eimemis et de ja- loux ; cette prison

! perpétuelle dont on

j (I) Hélolse ne dit pas cela. C'éloii suns doute une copie qui couroit de cette lettre, et elle la re- connut à rintilulé : Arni- ca ALailaidw: Tous Is traducteurs ont fait celle faute, qu'ils ont trouv('-e belle.

DOM GERVAISE. 1722.

A son seigneur ou plutôt à son père ; à son époux ou plutôt à son frèi'e ; sa ser- vante ou plutôt sa fille ; son épouse ou plutôt sa sœur. Vo- tre lettre , mon cher, cette lettre que vous avez écrite depuis peu à un de vos amis pour le consoler dans r affliction où, il était, est tombée par ha- sard entre mes mains lorsque j' y pensais le moins. Je n'en eus pas plutôt aperçu le caractère qui ne pou- vait m' être inconnu , que je la dévorai , pour ainsi dire , et me mis à la lire avec toute l'ardeur que m'inspiroit l'amour que je ressens pour la personne qui l'é- crivoit : vous eussiez dit que je voulois me repaître de l'ombre de celui que j'ai per- du, et que ne pou- vant plus le possé- der, son portrait, que je voyois exprimé par ses paroles, me tenoit lieu de la per- sonne même. Mais, hélas ! que cette lec- ture ma coûté cher ; ma curiosité a été bien punie , je m'en souviens encore. Je n'ai trouvé dans cette lettre que du fiel et de l'absinthe, puis- que ce n'étoit autre chose que le triste et lamentable récit de nos aventures pas- sées et de toutes les croix dont vous êtes présentement acca- blé, vous qui êtes Vu- nique objet de mon cœur.

Vous promettiez à cet ami, dès le com- mencement de votre

BASTIBN.

1782.

A son seigneur ou plutôt à son père ; à son mari ou plutôt à son frère; sa ser- vante ou plutôt sa fille; son épouse ou plutôt sa sœur. Cette lettre , mon très-cher, que vous avez écrite dans le dessein de consoler un de vos amis, m'est par hasard tombée entre les mains. Aus- sitôt quey'e» eus re- connu l'écriture, j'en ai dévoré la lecture avec d'autant plus d'ardeur que j'en a- dore plus chèrement l'écrivain. Cette let- tre a retracé à mes yeux l'image de ce- lui dont j'ai perdu le corps. Chaque ligne, encore présente à ma mémoire , étoit rem- plie de fiel et d'ab- sinthe,puisqu'elle ne contenoit que le récit malheureux de notre conversion et la con- tinuité de vos cha- grins particuliers.

En effet, vous rem- plissez bien la tâche que vous vous êtes imposée dans cette lettre , en assurant votre ami qu'il ces- sera de se croire malheureux ou que ses peines seront al- légées , s'il les com-

FONDS. ]\° 7273

245

la très grant traison faite en ton corps. Après tu trouvas (tournes) ton greffe sur le convenable [W envie et les très hai- neus enchaucemens de Aubery de Rains et de Lotufle le Lom- bart qui desciple fu- rent avec toy.

(I) Mo: mal transcrit : il felloit dampnable (exe- crabilemj.

vous menaçoitsur les choses même que vous désavouiez; en- fin ma mémoire ne m'épargna rien sur le souvenir de nos mal- heurs. Je n'ai pas oublié non plus la persécution de ces deux hommes qui s'élevèrent contre vous au concile de Reims

lettre , que lorsqu'il l'auroit lue , toutes ses peines ne lui pa- roîtroient plus rien en comparaison des vôtres , et vous ne vous êtes que trop bien acquitté de vo- tre promesse. On y voit les premières persécutions que vous eûtes à endurer de la part de vos maîtres ; les envies etles jalousies de vos condisciples , la hai- ne exécrable que ce traître Albéric vous portoit aussi bien que Lotulfe; enfin l'outrage qui vous a été fait par la cruau- té de mon oncle; ou- trage auquel je ne puis penser que les larmçs aux yeux.

pare aux vôtres. Vous lui exposv z d'a- bord les persécutions de vos maîtres , en- suite l'outrage de la plus infâme trahison exercée sur votre corps. Vous lui rap- pelez aussi les efTets de la haine et de la basse jalousie d'Al- béric et de Lotulfe vos condisciples.

De ces quatre traductions une seule est nette, celle de Jean de Meungj lui seul a tout rendu, lui seul a senti la force de Vimo, a compris Vex ipsa lituli frontiy le lantà ardentius.,. quanta scriplorem charius amplector, Les cruces assiduas répondent bien mieux aux continuels tourmens que toutes les croix dont vous êtes présentement accablé, La belle expression d'Héloïse, in corpus tuum summœ pro- ditionis injuria , est tout entière dans le tort de la très grant traison faite en ton corps; mais la re- trouve-t-on dans « ma mémoire ne m'épargna rien » sur le souvenir de nos malheurs, » de Bussy; dans « l'outrage qui vous été fait par la cruauté » de mon oncle, outrage auquel je ne puis penser » que les larmes aux yeux , » de Gervaise ? Bastion seul a fait ici aussi bien que Jean de Meung; et à tout prendre, le travail du libraire Bastion est

S46 ANCIENS

le meilleur de tous ceux que les modernes ont tenté.

Jean de Meung, comme dans le Roman de la RosSy a intercalé dans les lettres plusieurs som- maires qui peuvent servir d'indication aux enlumi- neurs futurs. Ainsi page 20 : « Or porte la belle » Heloys habit de nonain pour son mari. » P. 58. « Or parolle la bonne Heloys qui a entendues les » complaintes Abselars, et dit. » 64. « Nota. Le » confort qui vient à Abaielart des lettres de sa mie. » F" 79. « Or rescript la sage Heloys et dist. » 88. « Encore l'amoit ele comme forcenée. »

Notre volume contient les trois lettres d'Héloïse et quatre d'Abélard, plus la confession d'Abélard et l'épître de Pierre de Clugny envoyée à Héloïse.

N^ 7273 ''

957, MÉDITATIONS DE SAINT BERNARD. LIVRE DES BONNES MOEURS, par JACQUES LE GRANT, aUgUStiu.

Volume in-4° raagno, papier, lignes longues, marqué d'une sorte de longue girouette, de 72 feuillets; XV« siècle. Relié en maroquin rouge, aux armes de France sur les plats, au chiffre de Louis XV sur le dos.

Fonds de Colbert, n'' 3193.

Il appartenoit autrefois à l'Hôtel-Dieu de Beaune, comme l'indique cette note de la fm : « Gy fine le » Livre des bonnes mœurs. Lequel apartient au y* grand hospital et Hostel Dieu de Beaune. » Belle et bonne écriture.

FONDS. NO 7273^- 247

I. La traduction des Méditations est la même que dans le 7272 ; mais la transcription en est beaucoup plus correcte.

II. 19. « Cy commence la table des rubrices » du livre intitulé des Bonnes meurs : lequel dit » livre est divisé en .v. parties, dont la première » partie parle des .vu. péchés mortels et des re- » modes qui y sont. La seconde partie parle de Testât » des gens d'église. La tierce partie parle de Testât » des Roy s et des princes de toute chevalerie. La » quarte partie parle de Testât du commun peuple » et comment ils se doivent gouverner et maintenir. » La cinquième partie parle de la mort et du jour » du Jugement. »

Nous avons vu un premier exemplaire de cet ou- vrage sous le n'^ 7040. Voy. t. IV, 187.

N** 7274.

958. MÉDITATIONS DE SAINT BONAVENTURE , traduitCS

par JEAN GALOPES, dit LE GALois. Première partie.

Vol. in-4" mediocri , vélin, de 93 feuillets, lignes longues, une minia- ture, vignettes, initiales; XV« siècle. Relié en maroquin rouge, aux armes de Bétbune sur les plats.

Ane. Biblioth. Béthune, n^ 93. Theologia.

La miniature frontispice de ce vohime est d'un art très-fin. Elle offre quatre compartimens : la Salutation angélique, la naissance, la mort et la résurrection du Sauvc»n\

348 ANCIENS

Les premiers mots sont : « Le prologue de Bonne » Avanture y acteur de ce livre en latin, Entre les » autres annunciations des vertus et loenges de » la très saincte vierge saincte Cécile, il est leu et » trouvé quelle portoit toujours l'evvangile de son » Seigneur. »

Ce manuscrit ne comprend que les quarante- cinq premiers chapitres de la traduction des Médi- tations. Il s'arrête avec le P 88 ; les cinq derniers feuillets comprennent la table générale du livre, c'est-à-dire des quatre-vingt-quinze chapitres. Dans la marge inférieure du premier feuillet est un écu d'hermine au chef de gueules.

NO 7274 »• iffio'iq i

959. MÉDITATIONS DE SAINT BONAVENTURE , traduitCS par JEAN GALOPES, dit LE GALOYS. LE DOCTRI- NAL AUX SIMPLES GENS. Fragment des heures DU SAINT-ESPRIT, cn vcrs frauçois. légende de

LAZARE. DOCTRINAL DE CONSCIENCE. TraduC-

tion en vers du psaume : Domine^ ne in furore,

QUATRAINS MORAUX.

Vol. in-4° parvo, en papier mêlé de vélin, lignes longues, de 135 feuil- lets ; XV* siècle. Relié en maroquin rouge au chiffre de Louis-Philippe sur le dos.

Ane. Biblioth. Bigot, 270.

Fort bonne écriture. Sur la garde du commen- cement, recto et verso, Bigot avoit collé deux gra-

FONDS. ]S'»7274^* 249

vures : la première est une Adoration des Bergers; la seconde, une image de saint Bonaventure à ge- noux devant le crucifix.

F^ 4. Table. « Cy comence la table du Livre doré » des Meditacions de la vie Nostre Seigneur J. C. se- » Ion Bonne Aventure. » Ces mots et la rubrique du » commencement, f "" 4 r*' : « S'ensuit le préambule » du translateur nommé Jehan Galopes, lequel, à » la requeste de Henrry Quint, roy d'Angleterre , » translata de latin en françoys le Livre doré de la vie Nostre Seigneur J. C... » Ces mots, dis-je, m'avoient fait croire, en décrivant un autre ouvrage de Jean Galopes (n" 7086, t. V, 132) que Galopes avoit traduit une Vie de Jésus-Christ. Il falloit dire les Méditations de saint Bonaventure sur la vie de Jésus-Christ. Premiers mots de l'épître : « A très » hault , très fort et très victorieux prince Henry » quint de ce nom, par la grâce de Dieu roy d'An- » gleterre , héritier et régent de France et duc d'Ir- » lande, vostre humble chapelain Jehan Galopes, » dit le Galoys, doyen de l'église collégiale mons. » S. Loys de la Saulçoye ou dyocese d'Evreulx en » vostre duché de Normandie et en la terre de la * conté de Harecourt, appartenant à très excellent » et puissant prince et mon chier seigneur, mons. » le duc d'Excestre vostre beaux oncle , honneur, » obédience et subjection... » Les Méditations sont terminées au r" du f' 99.

250 * ANCIENS

II. « Le Doctrinal do la Foy. » F** 99 v"*. Premiers mots : « Au nom de Jhesu Crist, c'est cy une bonne » doctrine pour brièvement et plainement ensai- » gnier les simples gens... » C'est une instruction fort pieuse et fort sensée sur les articles de la foi , et sur tous les devoirs du chrétien dans les diffé- rens états. On la connoît plus généralement sous le nom de Doctrinal aux simples gens, et on l'attribue le plus souvent à Guy de Roye, archevêque de Sens en 1388, puis archevêque de Reims en 1390. Mort en 1409. (Voy. le 7292 ''^O

III. Fragment de l'office du Saint-Esprit, partie du soir, traduction en vers françois. 113.

Ce fragment tient trois pages. Les vers sont bons et pourroient sembler plus modernes. Premiers vers :

Dieu en mon adjutoire, etc. Gloire au Père et au Fils, etc.

Le doy dextre de Dieu , sa vertu spéciale Nous défende en tout lieu. Romp conscience maie, Afin que l'ennemy ne nous puisse grever ^ Plaise nous en biens fais soubs son ele garder. . .

IV. Légende de Lazare, ressuscité par Jésus- Christ. F" HA. Premiers mots : « Au temps de la » passion Nostre Saulveiir et Rédempteur Jhesus, » estoit vivant ung homme nommé Lazare, de noble » et royalle extraccion. » Cette légende n'est pas

FONDS. —N° 7274 2- 3^1

complète ici. Il y a lacune entre les feuillets 116 et 117 et entre les f" 117 et 118.

V. Doctrinal de conscience. FM 18. Le commen- cement manque. Premiers mots conservés : « Pour » éviter ociosilé, laquelle est nourriche de luxure » et de tous pechiés. Le quart commande- » ment, etc. » Derniers mots du traité, f** 133 : « Et pour l'amour de luy fault estre vertueux, aul- » trement Ton pert le louyer de Paradis, pour le- » quel avoir (inablement nous somes de Dieu créez, » lequel nous veuille donner par sa grâce. Amen. »

VL Traduction en vers du psaume : Domine, ne in furore... F** 134. Premiers vers :

Dieu en ton jugement ne m'argue pas sire , En ce siècle présent me chastie sans ire. . .

VIL Huit quatrains moraux. 138. Premiers vers :

Ung chasteau sçay sur roche espovantable En leus venteulx lès rivière périlleuse. . .

^0 7274 »• »

960. OEUVRES DIVERSES d'aLAIlN CHARTIER.

Vol. in-40 parvo de 290 feuillets, papier, lignes longues; XV» siècle. Relié en parchemin sur carton.

Fonds de Colbert, 2117.

L'intervalle laissé vide au commencement du premier feuillet, qui devoit être rempli par une

252 ANCIENS

miniature; il a été employé par un ancien posses- seur comme il suit : « Ce présent livre appartient à » M' Jacques Thiboust, notaire et secrétaire du Roy, » esleu en Berry et seigneur de Quantilly . Et contient » les XXII livres de feu M' Alain Chartier, en 3on » vivant notaire et secrétaire du Roy, de la coronne

V et maison de France , et servoit du temps du Roy » Charles VIP de ce nom , qui morut au chasteau » de Melum sur Eure en l'an M. CCCC. LXI. »

Le volume contient les pièces suivantes, que nous avons comparées à la petite édition de 1529.

I. « La Belle Dame sans mercy. » i.

II. « La Belle Dame a mercy. » F** 19. C'est le sixième livre des Œuvres, intitulé : « Comment

V l'amoureux deprie sa dame et est fort répugnant » la Belle dame sans mercy M^ Alain Chartier. » Elle ne doit pas être d'Alain Chartier, mais de Jean Marot.

III. « Accusations contre la belle dame sans » mercy. » F" 27. Cela n'est pas dans les recueils imprimés d'Alain Chartier. Premiers vers :

Le jour que l'an se renouvelle Amours me fist comandement De faire ballade nouvelle. . .

C'est un plaidoyer en forme de l'amant contre sa dame, en 76 huitàins.

IV. « La complainte et regrets M^ Alain Chartier,

FONDS.— •N'' 7274 '^•2- 253

» contre la mort qui lui a toUu sa maistresse. » F"* 40.

Contre toy mort doloreuse et d'esprits. . .

V. Copie des lettres envoyées par les dames à Alain Chartier : « Honnoré frère nous nous re- » commandons, » etc. 43.

YI. « Coppie de la Requeste ballée aux dames. » Supplient humblement vos humbles servi- » teurs, etc. » F"* 44.

VII. « La Response baillée aux dames par M. Alain » Chartier » :

Mes dames et mes damoiselles, etc. 46.

VIII. « La condampnation et jugement de la belle dame sans mercy » :

Ne tout ayde ne tout grève ,

Moitié en vye, moitié mort. . . 51.

Ne se trouve pas non plus dans mon édition. Il y a 119 huitains.

IX. « La loyale dame en amours» : '

si triste penser me fust joie

Et plains et pleurs me fuissent ris. . . 71.

Inédite, lil huitains. ^'^^'^^ ^^ (•) ^^'^^"'

X. « Les erreurs de la Belle danîë sans mercy » :

Non pas pour la cour corriger

Qui ne sauroit jamais faillir. . . F" 100.

Inédit. 133 huitains. ^^ ^^'^ ^

254 ANCIENS

XI. « L'hospiial d'amours » :

Assés joyeux sans l'estre trop. . . 122.

XII. « La sépulture d'amours » :

Souvent à une fois advient,

C'est une parolie commune. . . 149.

Inédit. 93 huitains.

XIII. « La desserte du desloyal en amours » :

Ung jour nous trouvasmes sans dames

Près du motez ung aultre et moy. . . 165.

Inédit. 98 huitains.

XIY. « Le débat de deux fortunés en amours, » Autrement dit le Gras et le Maigre » :

Ung jour passé n'a mye grassement. . . 192.

XV. « Le Mirouer des dames » :

Mes dames et mes damoyselles

Jeunes, bourgoises et marchandes. . . 208.

Inédit et curieux. 137 huitains.

XVI. « Le nouveau marié » ;

Pour cuider courroux eschirer

Et passer temps aucunement. . . 231.

Inédit (?) 46 huitains.

XVII. « Réveille matin » :

Après midnuyt entre deux somes. F" 239.

XVIII. « Le lay de Paix » :

Paix heureuse fille du Dieu des Dieux. : . Po 247.

FONDS.— N*^ 7274 2- 2- 2&$

XIX. « Le lay de Plaisance » :

Pour commencer joyeusement l'année. . . F** 253.

XX. « Le débat du cueur et de l'iieil » :

En may, la première sepmaine ,

Que les boys sont parés de vert. . . ■— 257.

Inédit? 86 huitains.

XXL « Le Bréviaire des nobles. » 27i. Cette leçon est surchargée de corrections fort bonnes, qui n'ont pas été généralement connues des édi- teurs, et qui pourroient bien être de la main d'A- lain Chartier lui-même.

XXII. « Le Gurial maistre Alain Chartier. » F** 281. Ce n'est pas l'ouvrage publié sous ce nom, mais une lettre en prose à son frère pour le dé- tourner de suivre la cour. Cette pièce permet de penser qu'Alain s'adresse ici à Jean , l'auteur d'une chronique de France. Premiers mots : « Tu me ad- » monestes et enortes souvent, homme éloquent, et » mon frère très aimé... »

256 ANCIENS

7275.

961. AIGUILLON d'amour DIVIN, DE SAINT BONAVEN-

TURE, traduit par simon de courcy. l'hor- loge DE SAPiENCE , traduite du latin de jean de

SOUABE. discours DE JEAN GERSON, AU NOM DE l'université, pour la RÉFORME DU ROYAUME, EN 1405. LE CHAPEL DES TROIS FLEURS DE LYS. - LA RÈGLE DES PRUDES FEMMES.

■''■;•;

Volume in-4° magno vélin de 334 feuillets, à deux colonnes, minia- tures, vignettes, initiales; commencement du XV« siècle. Relié en ma- roquin citron, aux armes de France sur les plats, au chiffre de Louis XIV sur le dos.

Fontainebleau, n" 2265.— Ane. cat., n"» 148.

Très-beau volume disposé pour Marie de Berry, par Simon de Courcy, son confesseur, lequel char- gea de l'écrire un excellent écrivain nommé P. de La Croix. La signature de celui-ci se trouve aux fos I4Q yo ^^ 33^ J.0 Qyg^nt aux autres renseigne- mens nous les devons à la note suivante, écrite sur le verso de la feuille qui précède le frontispice :

« Ce livre contient premièrement un livre que «composa frère Bonne Adventure, cardinal, de » l'ordre saint François, et appella son traittié : » l'Aguillon d'amour divine. Item , le second » traittié composa un frère de l'ordre saint Domi- nique en latin, et un cordelier le translata en » françois, et est intitulé : L'Horloge de Sapience.

FONDS. TN° 7275. - 257

» Item, contient une notable et haulte matière » sur le fait de saintte Église exposée de par TUni- » versité de Paris devant le hault conseil du Roy » nostre sire. Item , contient un petit traittié en » quoy est fondée noblece du Roy et de prince et » de dames des fleurs de lis. Item, contient un » très profitable enseignement pour preudes fem- » mes bien vivre, en quinze bontez. Et apartient » ce dit livre à très liaulte et poissant dame Marie, » lille de très redoubté prince Jehan duc de Berry, » fils de roy de France. Et le fist escripre par grant » diligence frère Symon de Courcy cordelier, con- » fesseur de la ditte dame. Si plaise à tous ceulx et » celles qui ce livre verront et liront de prier Dieu » pour y ceulx dessus nommez. Et que en lisant » dudit livre puissent tellement y profiter que en » Paradis avec le doulz Jhesus et la glorieuse Vierge » Marie sa mère puissent habiter. Amen ! Que Dieu » Tottroit! Et fut achevez l'an mil CCCC. et VI. le » jour de la Penthecouste. »

Marie de Berry fut mariée trois fois, d'abord à Louis de Châtillon, comte de Dunois, mort en i 391 ; puis à Philippe d'Artois, comte d'Eu, l'un des au- teurs des Cent ballades (voy. notre t. V, p. 362); enfin, le 24 juin 1400, elle épousa Jean I", comte de Clermont, alors âgé de vingt ans, et depuis duc de Bourbon , auquel elle survécut cependant plu- sieurs mois, étant morte à Lyon en juin USA. On l'inhuma à Souvigny, près de son mari, dans la

TOM. vir. 17

(îhapelltulossoigiieui'sde Bourbon. Leurs tombeaux n'ont pas tlé violés.

C'est Marie de Berry que l'artiste auteur des ini- niatures a représentée dans le frontispice de V Ai- guillon d amour divin, T i. Elle est agenouillée devant la Vierge-Mère, sa robe longue et son casa- quin fourrés d'hermine sont d'un rouge écarlate; elle a le col et les épaules découverts, et sur la tète un diadème d'or en forme de couronne de comte. Derrière elle , une jeune fdle aussi richement ha- billée, n'a sur la tête qu'un jo}au d'or. J'ignore quelle étoit cette seconde personne.

Le manuscrit demeura dans les mains des prin- ces de la branche de Bourbon , sans doute jusqu'à la confiscation des biens du connétable, en i525; à la fin , on voit la signature de Jeanne de Bourbon^ petite-fille de Marie de Berry et femme de Jean de Châlons, prince d'Orange. Jeanne mourut en i502, et fut enterrée à Lons-le-Saulnier.

L V Aiguillon d'amour divine, dit M. Daunou dans Y Histoire litléraire, t. XIX, p. 285, mais d'a- près Oudin, a paru suspect (c'est-à-dire faussement attribué à saint Bonaventure) « à cause de l'incor- » rection du style, de quelques puérilités et de » certaines comparaisons ignobles. » Cette appré- ciation ne nous paroît pas assez approfondie; quoi qu'il en soit, le Stimulus amoris est imprimé dans le t. YIÏ, p. 192 à 238 des Œuvres du Docteur

FONDS. -^ 7276. 259

séraphique. Pour la traduction que nous avons sous les }eux, je la regarde eoiTimiû l'œuvre de Simon de Courcy, le confesseur de la princesse Marie. Il nous avertit qu'elle est loin d'être litté- rale ^ dans un préambule 8an$ doiUe ^dressé 4 sa pénitente. Les premiers mots donl il se sert pour- roient sembler inintelligibles, tant il y confond les aspirations à Jésus-Christ et à la princesse, et cette obscurité ne disparoît dans aucune des nombreuses leçons que nous avons pu comparer. Nous les trans- crivons ici; on va en juger:

« Jhesus occis honteijsement, amereinent navrez, )i bénigne roy, innocent^ Christ. Espouse, yvre d'a- » mour divine, prestement obéissant aux coman- » démens de Dieu, résistant vertueusement aux w temptacionsdesanemis; misericors aux indigens, n ardent en charité -, rigoureuse à son corps ; joyeuse » en adversité, attrempée en prospérité, diligent » en operacions bonnes ; eslevée en contemplacion ; « blanche par pure chasteté; estrange au monde, » transformée en crucefilx, humble de cuer, inno- y cent en pensées, sobre en parler, juste en ouvres, » mirouer exemplaire de sainte vie : espe<îianment » iiancier joindre et traire à soy par amoifrei|lx V mariage ; amoureusement désirant et requérant w ardent désir, que vqus soiez icelle, ô très chière » iille, et ferme espérance que aussi sera, me ont » trait et conduit en laboureuse cure de transla- » ter et de escripre l'Esguillon d'amour divine de

17.

260 ANCIENS

» latin en françois; non pas de mot à mot, mais » par telle manière que en solitairement lisant, ô » ma chière fille, tu seras présent à ton ame comme » docteur à son disciple, et à Dieu seras-tu pre- » sentée comme espouse et amie familière de son » filz le doulz Jhesu ... et tellement que ma pre- » sence corporelle ne te sera pas nécessaire aucune » fois. En le lisant , tu parleras à Dieu comme le » dévotement priant en oroison , et consequemment » ce doulz Esguillon d'amour divine ainsi translaté, » te sera doctrine et oroison. Et combien que il y » a de diverses matières molt differans les unes aux ^' autres, toutevoyes ainsi comme pluseurs cordes » sont en une harpe ordennées en un accort, sem- » blablement, toutes matières ycy traitées sont or- » dénuées en une fin qui est amour divine , pour » causer un très doulx accord de la voulenté Jhesus V et de la tienne , ô très chière fille. Mais afïîn que » tu y trouves plus legierement ce que tu desires » pour aucune fois plus te plaire , ce livre sera de- » visés en quatre principales parties, comme en » quatre fleuves arrousant ton âme... » (Suit le ré- sumé de tous les chapitres.) « Et se ainsi te appert, » ô très chière fdle ou à quelconque autre per- » sonne ce présent livre dévotement estudiant, le » attribuant après Dieu au dévot Bonne Aventure, » non pas moins priant Dieu pour moy très indigne » translateur et administrateur de cette présente » doctrine. . . Mais toi, ô ma très chière fille de moy

FO.NDS. N" 7275. 261

» comme indigne confesseur très affectueusement » désirant et sans douté espérant ta perfection es- » pirituelle, reçois dévotement ce petit don, Es- » guillon d'amour divine appelé. .. Et ceste manière » de parler à toy ne juges pas ne toy ne autre con- » demnable , car ce n'est pas pour toy flater ne » louer, mais pour ensuir les docteurs, comme saint » Jeroisme à Paule, comme saint Grisogone à Anas- » taise et pluseurs autres docteurs parloient à leurs » devos disciples... »

La première partie de l'Aiguillon contient la pa- raphrase de VAve Maria, de Salve regina et de Pater nos ter,

La deuxième partie est une théorie de la Con- templation qu'on devroit réunir aux éditions de l'I- mitation de Jésus-Christ.

La- troisième partie est une longue méditation sur la passion de N. S. Elle est ici précédée d'une charmante petite miniature représentant la croix du Calvaire. F^ 52.

La quatrième partie explique l'utilité des tenta- tions, puis se perd dans un grand nombre de con- templations mystiques qui dévoient offrir un charme inexprimable pour toutes les âmes tendres et natu- rellement élevées. Nous allons en citer le dernier paragraphe, 140.

« 0 mes chiers frères, je vous requiers que nous » appelions Paradis notre païs; car nous sommes » y ci pèlerins et nos parens y sont qui nous y de-

262 ANCIENS

» sirent veoir. Pourquoy donc ne nous appareil- » Ions nous à courir legierement en nostre pays » pour veoir et saluer nos parens? Hastons-nous, » a dist saint Pol, Mstotis-nous d'entrer avec eulx; )i fcûr la demourée est très périlleuse... »

Qui escript et fist ce livre

Soit de tous péchiez délivre ,

Et cellui pour qui ce fu fait

Provîengne à estât parfait. P. Delackoix.

II. Horologe de Sapience, traduit de frère Jehan deSouabè. FM4i.

Cet exemplaire commence par deux feuillets de la table des chapitres. Au f*" 113 : « Cy commence » livre qui est dit Horologe de Sapience. Lequel » iîst frère. Jehati de Souhaude de la nacion d'Alle- » magne, de l'ordre des frères Prescheurs. » En tête est ilhe fort jolit; miniatitre représentant un bénédictin qui semble (expliquer la divine horloge à un cordielier. Cette horloge, de 1406, est fort cu- rieuse à voir : n'étoit la clochette suspendue dans lin arc supérieur, oh croiroit pouvoir reconnoître une pénduîe de notre temps.

Nous avons parlé de ce curieux ouvrage, t. IV, p. 455 et suivantes ; mais nous avons oublié de citer lî3g premiers mots de la traduction : « Salemon , en » son livre de Sapience, au premier chapitre^ dit : » Sentile de domino,.. Sentez et eritendez de Dieu » éh bonté; confermez à Sôii ordenance, » etc. Le second livre , « qui traité de Ici matière (et) de la

FONDS. 7275. 263

diversité des doctrines et des divers escoliers, » dont c'est merveille, » est aussi précédé d'une jolie miniature. Un jeune homme est assis devant un pupitre chargé de sept volumes, et plus loin la Sagesse lui montre un médaillon contenant sept portraits. F" 216 y\

III. « Proposition faitte de par l Université de Paris devant les seigneurs du sang ro} al et tout le » conseil qui estoit assemblé pour la refformation » du royaume, Tan mil quatre cens et cinq le sab- » medi vii« jour du moys de novembre. »

Cette harangue a été imprimée un grand nombre de fois, et dès le XVP siècle, par Durand Gerlier et Gilles Corrozet. On l'a beaucoup vantée, comme tous les ouvrnges reconnus ou supposés de cet il- lustre chancelier de l'Église de Paris. Heureux les grands hommes qui ont appartenu à des corpora- tions puissantes et durables! Le Moine de Saint- Denis, si facilement prolixe , s'est pourtant excusé de l'insérer dans son histoire, et cela par des mo- tifs qui ne semblent pas exempts de malveillance : « Après la réconciliation des ducs d'Orléans et de » Bourgogne, on n'avoit rien plus à cœur dans le » royaume que de les voir, eux et les autres princes » du sang, veiller avec plus de soin sur la personne » royale, et travailler à la réforme des mœurs de la » cour. Quelques personnages considérables enga- » gèrent la vénérai^le Université de Paris, cette lu-

264 AiNClBiNS

» mière de vérité, à se faire l'interprète de ce vœu » général. Elle demanda plusieurs fois audience, et «l'obtint enfin, le 7 novembre, en l'hôtel de la » Reine, qui étoit alors absente. M" Jean Jarson, » chancelier de Notre-Dame de Paris et docteur en » théologie, porta la parole en présence des rois de » Navarre et de Sicile, des ducs de Berry, d'Or- » léans, de Bourgogne et de Bourbon, des conseil- » 1ers du Roi et d'un grand nombre de prélats. » S'adressant à l'assemblée en termes respectueux » (reverenter et magnificè dirigens verba sua), et » prenant pour texte ces mots : Vive le Hoi, qu'il » répéta trois fois, il fit un long et éloquent dis- » cours (diserte ac prolixiori sermone disseruit), » et démontra que le bien du Roi et du royaume » dépendoit de la perfection de trois sortes de vies ; » la vie corporelle, la vie politique et la vie spiri- » tuelle. Je ne rapporterai pas tout au long son dis- » cours : ce seroit nuire à la brièveté dont je me » suis fait une loi, et fatiguer peut-être le lecteur » (et forsitan lectorem atlediarel). Je me conten- » terai de dire succinctement qu'à propos de la » première vie, qui est composée de quatre élé- » mens, l'orateur parla de l'indisposition corporelle » du Roi, et déclara qu'il falloit s'occuper avec le » plus grand zèle du rétablissement de sa santé, » même malgré lui, parce qu'à sa guérison étoit » attaché le salut de l'État. Passant ensuite à la vie » politique, qui doit se conduire par les quatre ver-

FONDS. N" 7275. 265

» tus cardinales , il s'clendit longuement et élégam- » ment (elegantissimè et ditfusè) sur les vices de la » cour qui en étoient l'écueil... et finit en suppliant » les seigneurs qui présidoient l'assemblée d'avoir i> pour recommandées l'union de l'Église et les » libertés de l'Université. Le chancelier de France » le promit de la part du Roi et au nom des assis- » tans... Ces remontrances ne furent pas inutiles; » vers la fin de novembre, messeigneurs les ducs » décidèrent... qu'on contraindrait le Roy à se sou- » mettre à des mesures de propreté qui pourroient » rendre plus efficaces les remèdes... » (Chronique du Moine de Saint-Denis, liv. XXVI, ch. 21 et 22, trad. de M. Bellaguet.)

Il n'étoit pas inutile de placer ici cette citation, car si la harangue de Gerson nous semble encore aujourd'hui fort longue, nous attribuons ces dé- fauts au mauvais goût du temps, et le Moine de Saint-Denis nous avertit ici qu'on l'avoit aussi dès lors trouvée trop longue. Les Protestans, qui n'ont jamais manqué de placer Gerson parmi leurs tesles veriialiSy n'ont guère à se louer de cette harangue, dans laquelle il y a pourtant de bien belles choses : « Puissance de bien entendre n'est pas donnée à » tous comme es sains docteurs qui ont exposé la » sainte Escripture par inspiration divine, et par * comparer l'un pas à l'autre; c'est un parfont » puis : aultrement il s'ensuivroit que chascun » grammairien qui en lendroit latin ou qui aroitla

266 ANCIENS

» Bible en françois seroit bon théologien tantost, » ce qui n'est pas ; mais est occasion très grande et » commune de (rebuchier en hérésie. » 29i. Yoilà un témoignage de vérité qiii en vaut bien un autre. Du reste, Gerson loue à tout rompre l'Université. Si elle avoit, dit-il, été aussi puissante au temps de Mahomet que sous le règne de Charles VI, cet imposteur n'auroit abusé personne; et si depuis Mahomet des voix se sont élevées contre les Sar- rasins , elles sont presque toujours parties du sein de TUniversité. En conséquence, il faut la maintenir dans ses franchises, il faut la combler de nouveaux privilèges ; il faut lui permettre de se faire entendre dans toutes les circonstances graves (f'' 314). Rappelons ai^ssi qu'il donne déjà à Char- les VI le nom de Roi Très-Chrétien (f 313 v°), qu'il le loue d'avoir chassé les Juifs et les usuriers, d'a- voir défendu les juremens; d'avoir ordonné « que » confession sacramentelle ne fust pas denyée aux » jugés à mort ; et en ce que donna pieça lettres » que je vis contre les abhominacions maudites et » comme ydolati [ues qui se font en l'Église de A France sur l'ombre de la feste aux fols. » Et plus loin : « Je nepouroie celer la responsedu Roy telle » (|ue je l'ay sceue par un prélat de France : on lui » parloit d'aucuns qui vouloient ouvrer en sa jier- » sonne, en l'enftortant de mettre son espérance à * Dieu plus que à autre chose. J'aymerois mieux, »dist le roy, attendre la mort au bon plaisir de

FONDS. No 7275. 267

» Dieu que pour moi se fist chose qui fusl contre » Dieu el contre nos Ire fôy. O très belle, très dévote » très religieuse response! »

IV. « Quele chose est noblesce de roy. » F 3i7. Ce petit poëme est nomme à l'explicit : Le Chapel des trois fleurs de lis. Il a plus de onze cents vers dont voici les premiers :

Par manière d'esbattement

A esté fait nouveilement

Le Cliappel des trois fleurs de lis ;

Ce chappel en son circuite

A une lettre ainsi escripte :

En sens sont (tous) souverains deUs...

On voit ici un des plus anciens exemples de rimes croisées ailleurs que dans les poésies chantées. Cet ouvrage est d'une morale dssez etinujeuse. L'au- teur voit dans les trois flellrs de lis le symbole de Science^ Foi et Chevalerie, Tant que ces trois choses seront unies, le royaume des Fleurs de lis prospé- rera. Il termine par une exhortation à ceux qui avbieht nouvellement pris la croix d'entreprendre le voyage pour se mieux tnâlntertit^ dans le voie de justice, el non pour fuir leiirs créanciers. Mais, ajoute-t-il,

Mais je me dous que les grands aises , Les beaux lis, coustes champenoises Le bon vin et les froides caves , Le bon air, les euvres oiseuses, Lès viandes déticieusèâ Qu'on ne trouvera pas es naves, Ne face la ch^-valerie

268 ANCIENS

Moult redoubter et alentir

D'aler l'air de la mer sentir. 3:>,5.

Il semble, par les deux premiers vers, que l'auteur faisoit rimer champenoises avec aises. Ces coustes champenoises étoient sans doute les draps de cou- vertures de Troyes.

V. « Bonne doctrine pour dévotes famés. » 327, et à l'explicit : « Cy fine la rieule des preudes fem- » mes. » Premiers mots : « Sainte personne et loyale » preude femme doit avoir .xv. perfections, ainsi » comme .xv. pierres précieuses. » De ces quinze perfections, cinq sont pour Dieu, cinq pour elle et cinq pour le prochain. Pour les cinq premières, elle doit être « de grant foy, de grant espérance, » de grant amour, de grant larmes et de grant orai- » sons. » Pour les suivans, c'est abaissement de propre volonté, franchise de cœur, chasteté de corps, sobriété de bouche, humilité de robes. « Elle ne doit mie estre cointe mignote, jolie, » de mondain atour ; ne doit avoir corne de » motons robes de paons » (P 331). Quant au prochain, la preude femme doit avoir « meurté (ma- » turité) de vie quant au veoir, seurté de pierre » quant au mouvoir; elle doit être coye et rassise » quant au parler, celée et close quant à aler, douce » et piteusse quant à orer. » Il n'y a plus rien de re- marquable dans ce traité, qui termine le volume.

FONDS. îN^ 7275 '• 269

7275 '•

962. l'aiguillon d'amour divin, de saint bona- VENTURE, traduction de simon de courcy. méditations pieuses et oraisoms, d'après saint BERNARD et autres.

VoL in-4<» parvo vélin, lignes longues, de 237 feuillets, trois minia- tures, initiales; commencement du XY« siècle. Relié en veau brun, aux armes de Colbert sur les plats.

Fonds de Colbert, anc. 5094.

Manuscrit d'une excellente écriture. Il apparte- noit, au XVP siècle, à Jacqueline Chouart, qui le tenoit de sa mère, « Jehanne Le Clerc, vefve de feu » maistre Jehan Chouart. » La signature de ces deux dames est la première en tête, et la seconde à la fin du volume. Au-dessous de la mention de la veuve de messire Jean Chouart, un homme, un amoureux peut-être, a escrit : « Voste compris. * Qu'a il? Courte haine. » C'est l'anagramme de Jacqueline Chouart. La miniature frontispice re- présente la Trinité, savoir : le Père, à la triple couronne et à la robe blanche; le Fils avec la croix et la robe bleue; au milieu d'eux, le Saint-Esprit qu'ils tiennent par la main, dont la robe est rouge et dont l'auréole est surmontée d'une colombe blanche.

L i' Cy commence l'Esguillon d'amour divine,

270 ANCIENS

» lequel fist Bonne aventure, et premièrement pro- » logue. Jhesus occis honteusement, » etc.

Au r 39 se trouve une deuxième miniature très- belle. C'est Jésus nu, étendu sur un lit, les mains, les pieds, le côté, le front ensanglantés; autour du lit, tous les instrumens de la passion; devant le lit, deux femmes, la Sainte Vierge et une autre dame dont la robe est parsemée de fleurs d'or, et pour qui le livre fut écrit sans doute. Les deux mêmes femmes se retrouvent dans la troisième miniature , T 87 v**, devant les trois crucifix du Calvaire.

II. Oraisons diverses et Médilations pieuses, f i76. Yoici la première rubrique : « Ci après » s'ensuit une oraison qui enseigne comment on se » doit esmouvoir pour acquérir devocion et soy » espoventer des peines d'enfer et du jugement, et » embraser en l'amour de Dieu et soy ordonner » pour recepvoir le Saint-Sacrement «t rendre à ? Dieu grâces. 0 très glorieux Jhesu qui e^ yie » des sains, souverain bien, » etc. Aux f°' 98 et 99 sont deux oraisons emportant, la première, indul- gence et remise de 2227 jours de purgatoire, nom- bre égal à celui des plaies de Jésus-Christ; la se- conde indulgence, de 2000 ans. F'' 201 v" : « Les paroles que saint Bernard dist à N. D. en » oraison. Et comment N. D. li dist les douleurs » quelle soutfry quand N. S. soufTri passion. ~ 0

FONDS. 7275 '• 271

>i dist S. Bel nart, qui donra à mon chief caiire, et » à mes yeulz fontaine... »

7275 '

963. ŒUVRES DE VINCENT COSSARÏ.

Volume in-4o magno, papier, de 223 feuillets; XVI« siècle. Demi- reliure à dos de maroquin rouge, au chiffre de Louis-Phi lippe sur le dos.

Volume provenant de la collection de Ballesdens qui a mis sa signature en tête de chacun des opus- cules suivans :

I. « Livre des causes, ou principes et origines » des deux natures; auquel est ensuite traicté de » Téter nelle vérité des choses que et par authorité » et par raison, non seullement en tout lieu la par- » ticulière providence de Dieu, mais aussi est dé- » clarée et clairement démonstrée l'immortalité de » l'ame et du corps; mesme par les escripts de » Aristote sainement entendus contre les atheistes » et autres adhérents au malin esprit babylonique, » qui défendent et soustiennent leur impieté par » l'autorité mesme des graves auteurs. »

II. « Discours et resolution de la Divination, ou » Divine et souveraine vérité touchant ce qui est à » advenir de la guerre des chrétiens et Isgiaélites

272 ANCIENS

» OU Turcs. De la victoire, en quel lieu sera, et » pourquoy. 1575. » 29.

III. « La dixième partie ou section des Œuvres » de Jamblicus, des Mistèresdes Egyptiens. 1576. » FM6.

IV. « Considération du christianisme. Plus un » petit Traité de la confusion baby Ionique en la cité » de Rome. Autrement la Rome Babylonique. » F°48. Cet ouvrage, dirigé contre la cour de Rome, est daté de Rouen, juin 4576.

V. « La Démonstration du Vespre du monde, » 1577. » 60. Précédée d'une « épistre à M^ Ri- » chard Crosnier, prêtre. » Elle est « donnée à » Montierviller, le 22« jour d'avril... 4577. » Cette épître est accompagnée de quatre pièces de vers. La première :

Qui voirra ces beaux palais

Puis après On y voirra la charue , De Babylon au travers

A l'envers Sillonner maisons et rues.

Les faubourgs seront déserts

Et les serfs Seront habitans des villes , Forteresses et les forts

Les plus forts Deviendront lâches et viles.

La deuxième est une prédiction prétendue de

FONDS.— 7275'" 273

Regio Montaniis en huit vers latins, qui annonçoit de grands désastres pour Tannée 1588. Et post quingenlos rursiis ab orbe daios, et non pas quin- genta, comme a écrit inexactement la Biographie universelle, dans l'article qu'elle consacre à Brusch. La troisième est « De extremo die Gaspardi » Bruschii, carmenexhortatorium. » Six vers. La quatrième est un passage de Ronsard : « Au peuple » francoys. »

Puis qu'Enyon d'une effroyable trope Pies contremont bouleverse l'Europe. . .

Vingt vers.

VL « La dispute du pape Sylvestre avec les Juifz, » célébrée à Rome l'an trois cent après l'Incarna- » tion , en la présence de l'empereur Constantin » et Hélène sa mère augustes , touchant la vérité » de J. C. Dieu incarné, jouxte les anciennes pro- » messes et prophéties. » F** 75. L'auteur l'a signée : « Vincent Cossart, interprète, 1578. »

VIT. « De la naissance, progrès et fin de l'Em- » pire romain, œuvre composée depuis trois cents » ans par Engelbert, abbé d'Aumont. Faict françois » 1575. » F^ 98. Ce traité d'Engilbert, mort en 1331, dans lequel on annonce la prochaine (in du monde, a été imprimé pour la première fois en 1555, in-8". Je n'en connois pas de traduction im- primée.

TOM. VIT. 18

^74 ANCIENS

VIH. « Les livres de Pliilippe-Theop. Paracelse, i> de la Longue vie ou Conservation Gi prorogation » de la vie. Faiets françoysdu lalin, l'an commen- » çant i576. » 139. Ils sqnt précédég» d'une lettre « à M* Roçnain Cossart, premier des eslus du Roy » à Rouen. » En tête du deuxième livre, T 153, est un « Catalogue des ouvrages de Paracelse, ^ La suite de ce catalogue €^\ m cQmm^ncerflent du troisième livre, fM64.

iX. « Oratio in Assomptionem B. Virginis, ha- » bita Rothomagi, anno 1576. Varia insuper opus- » cula latina et gallica. » FM 80.

Il faut conclure d^ ce discours, proacncé dans la cathédrale de Rouen, que Cossart étoit un prêtre de cette ville. Les divers opuscules aont : 1** « Ad » senatuni urhis novae et fortissimae Portus-gratiae , i> totius galliae propugn^culi. » Le Havre-de-Grace. F^ 486. ^ 3*? « în S. EHzabetJiae vii^inis Scoiiau- » giensis sern«pnem Sextem... inscriptum de Via » prselatorum. » 3*" Lettre à Jean Cossart, son père, du 15 décembre 1570, écrite en grec. F* 192.

Lettres latines de Guillaume Postel à Vincent Cossart, 3 janvier 1576 ;-^ de V. Cossart à Guillaume Postel, 27 septembre 1576; de Louis Martel à Cossart, 3 septembre 1576; de Cossart à Guil- laume Postel. « Datum Rothomagi ad Pavonis in- » signe, juxta D. Audœni templum , 1" julii 1577; »

de Guillaume Postel à Vincent Cossart, 10 juil-

FONDS. No 7275 *• 275

let 1577 ; de Cossart à Postel, 2 tiiai; « Epistre » présentée à M^' l'archevêque de Reims, abbé de » Fescamp. » Il lui demande la permission d'étu- dier dans la bibliothèque de Tabbaye de Fécamp, pour une espèce de catalogue de tous les livres im- primés et manuscrits auquel il travailloit alors et qu'il ne paroît pas avoir achevé. 4576. « Ge- » nerale et terrible vision ftûcte à noble et reli- » gieuse personne F. Robert, premièrement prestre » séculier, et depuis de l'ordre saint Dominique , » mise en françois pour la' conversion du monde » bab} Ionique après avoir été cachée Pespace de » 288 ans. » 197. Cette vision seroit de l'année 1291, si l'on s'en rapporte à Cossart. 6"" « Nemo, » sive sermo de vita et rébus viri , adhuc usque diem » incogniti. Neminis videlicet contemporanei Deo » patri , Filio coesentialis et origine conformis Spi- » ritui Sancto. » F'' 203. 7%( La voix du désert. » F°208. Vers FRANÇOIS. l°Du pouvoir des bons écrits; 2^ deux chants royaux, quatre ballades, un sonnet sur la Conception de la sainte Vierge, pour le Puy de Rouen ; 3%< Considération ou Elégie sur la » mort de M* Romain Cossart, premier aux esleus de » Rouen. » Jacet Rothomagi ad aedem S. Crucis in » sacello S. Virgini sacro, ibi repositus anno 1576. » ) -^ 4^ « Elégie sur la mort de damoyselle Marie Le » Bouteiller; b" k madamoyselle Marie Le Bou- » teiller, mère de la defuncte, sur la mort de son iils » qui mourut un an après. » C'est une lettre en prose

18.

276 ANCIENS

datée de mars 1578. G" « Au roy de la febve. » Douze vers. 7 Traduction de quelques vers grecs d'Archias, de Méléagre, de Pallade, d'Anacréon et de deux anonymes , et de quelques vers de Pontanus et Thomas Morus. 8" « Horatiana rapsodiapro tu- » mulo deperditi Ganeonis ac nefarii nepotis, omni- » busqué sceleribus cumula tissimi. » Tombeau. Ainsi finit ce recueil des opuscules d'un homme singulier, ami de Guillaume Postel, grand vision- naire lui-même et assez bon écrivain , dont les bio- graphies et les bibliographies ne semblent pas avoir parlé. Il faut l'ajouter au catalogue des écrivains de Normandie au XVP siècle.

7276.

964. TRADUCTIONS DE l'iMITATION DE JÉSUS-CHRIST ET DE l'échelle DE PARADIS.

Volume in-4o parvo, vélin, de 101 feuillets à lignes longues, deux miniatures, initiales; premières années du XVP siècle. Relié en maro- quin rouge aux armes de France sur les plats , à la fleur de lis du Ré- gent sur le dos.

Fontainebleau, 772. Ane. cat., 602.

Manuscrit d'une excellente exécution qui rap- pelle exactement celle du Livre des Echecs amou- reux, n' 6808 (voy. t. I, p. 279). Il fut écrit soit pour François, duc d'Angoulême, soit pour sa sœur Marguerite, sous le règne de Louis XIL Dans la première vignette est Técu des ducs d'Orléans. Pour la miniature-frontispice, qui est fort belle,

FONDS. 727G. 277

elle représente Jésus portant sa croix, et derrière un personnage en manteau et chaperon rouge fourré d'hermine, agenouille. Le même personnage est encore agenouillé près de Jésus-Christ dans la seconde miniature placée au-devant de l'Échelle de Paradis.

L « Cy commence le livre très salutaire de la » Ymitacion Jhesu-Crist et mesprisement de ce » monde. Premièrement composé en latin par saint » Bernard ou par autre dévote personne, actribué » à maistre Jehan Gerson, chancelier de Paris, et » après translaté en françoys en la cité de Tho- » louse. »

Voilà peut-être le meilleur titre qu'on ait encore donné à ce livre, pour ainsi dire divin. On Ta at- tribué à Gerson; mais, vers 1500, les personnes judicieuses le croy oient plutôt de saint Bernard ou de saint Bonaventure. J'avoue que c'est encore mon opinion. Cette traduction, faite à Toulouse, avoit été imprimée dans cette ville , peu de temps avant l'exécution de notre manuscrit, c'est-à-dire en 1480 5 elle le fut encore en 1493, sous le même nom de saint Bernard. Voy. Brunet, Manuel du Libraire.

IL F** 95. « Sensuyt un petit et singulier traictié » de saint Augustin appelle l'Eschelle de Paradis, » est contenu l'office de leçon , meditacion , oraison » et contemplacion. Cy après commence le prolo-

278 ANCIENS

» gue : -— Ainsi que ung jour j'estoys occupé au

labeur corporel, » etc.

N** 7277.

965. TRAITÉ DE L*ORAisoN, traduit de Guillaume, évêque de Paris, par nicolle sellier.

Volume m-4o vélin, de 158 feuillets à deux colonnes, initiales; XVe siècle. Relié en maroquin rouge , aux armes de France sur les plats , à la fleur de lis du Régent sur le dos.

Fontainebleau, 1425. Ane. cat., 973.

Nicolle Sellier étoit scribe du chapitre de Notre- Dame. Sa traduction a été imprimée en 1511, chez Verard, in-8*'. Voy. Lacroix du Maine, qui le nomme Seellier. Elle commence par ces mots du prologue : « Quelle et comme grande soit la dignité » et noble excellence d'oraison, clerement peult » apparoir à plusieurs qui le veulent et pevent » veoir... »

N°' 7278 et 7279.

966. le rational des divins offices, traduit àe

GUILLAUME DURAND, par JEHAN GOLEIN.

Deux vol. in-4o magno vélin, formant 332 feuillets de la même pagi- nation, une miniature, înitiate; XV* siècle. Reliure Bëtliune.

Ane. Biblioth. de Béthune.

Ces deux volumes n'offrent de remarquable que la [>Gtile vignette de présentation, assez agréable- ment foite. .Liu'j cJi/ Aiùi-JiiU{ikkoJuo-J . j «

FONDS. N'' 7278^* 279

N*» 7278'-

968. STATUTS DE LA GRANDE CONFRÉRIE DE NOTRE- DAME, DANS LA VILLE DE PARIS.

Vol. in-4« mediocri vélin, de 18 feuillets, lignes longues; XV* siècle. Demi-reliure à dos de maroquin rouge.

Fonds de Baluze, anc. n* 204.

« Ce sont les status et ordonnances de la noble » et dévote confrarie de la glorieuse Yierge Marie «Notre-Dame, aux seigneurs prestres, bourgois- » et bourgoises de la bonne ville de Paris. Recueilis » des anciens status et ordonnances puis .CGC. ans » ou environ qu'elle fut ordonnée et instituée. »

Le préambule de ces statuts nous apprend que la confrérie fut fondée en souvenir des soixante- douze disciples envoyés par J.-C. dans le monde pour y répandre la loi nouvelle. « Bons preudam- » mes se joignirent ensemble deux à deux, c'est » assavoir un prestre et un bourgoys jusques au » nombre dessus dit. » Cependant le nombre en fut porté à cent, moitié prêtres et moitié bourgeois^ tous de Paris, à l'exception de treize hahitans de Saint-Denis, savoir, sept prêtres et six bourgeois^ Tous les deux ans, il y avoit siège ou réunion so- lennelle, les prêtres en surplis, les bourgeois « en » siuxoz envers bien et noblement. » Ils mangent ensemble. « Le frère prestre porte le fais de son

280 ANCIEKS

» frère bourgoys à choses spirituelles qui sont » messes, oroisons, prières et suffrages chacun jour, » et le frère bourgoys porte le fais de son frère » prestre es choses temporelles, comme le confor- » ter, aidier, prier Dieu pour lui , l'acompaignier » en des biens fais et pour ce à quoy son dit frère » prestre seroit tenu de paier, le jour du siège. »

Les femmes furent admises dans la confrérie à partir du mois de janvier 4224, parce que la reine s' étant présentée, « on n'osa la refuser sans es- » clande. » Après la reine furent reçues plusieurs dames à la suite de leurs maris. Enfin, en 1296 et 1361, on établit et on confirma que les cinquante bourgeois de Paris, et non ceux de Saint-Denis, se- roient reçus avec leurs cinquante femmes, et qu'ils seroient toujours liés de confraternité spéciale au même prêtre. Le Roi et la Reine étoient confrères- nés, mais en dehors du nombre convenu.

Les officiers de la confrérie étoient 1" l'abbé, ou président de la réunion; 2** le prévôt, ou receveur et administrateur des rentes et biens ; le doyen , qui fait les avertissemens , les semonces, qui réu- nit les confrères, présente les candidats, etc. Les litres et la bourse commune sont déposés chez le prévôt ou chez le doyen. Mais il y a pour le coffre qui les contient trois clefs différentes, une pour l'abbé, les deux autres pour le prévôt et le doyen. Quand le prévôt a besoin d'emporter ou des titres ou de l'argent, il en avertit les deux autres officiers,

FONDS. i\o 7278 2- 281

qui concourent à l'ouverture du coffre, et font bailler cédule au prévôt de ce qu'il emporte. Cette ordonnance est de janvier 1224, et « jusques à » présent est tenue, l'an 1431. «

Le quatrième officier est le greffier, qui est chargé de payer aux frères leurs distributions, ce que nous appelons aujourd'hui jetons de présence. « Quant » on chante du Saint-Esprit , de Notre-Dame ou » pour les malades (de la confrérie), ceux qui ne sont à l'espitre jusques à la fin perdent leur dis- » tribution, » etc., etc. Ce statut est de 1216.

Quand un confrère tomboit gravement malade , le curé, qui d'ordinaire est membre de la confré- rie, en avertit l'abbé, et celui-ci fait en sorte que plusieurs membres aillent faire visite au malade, pour l'engager à mettre en règle sa conscience, et pour lui offrir des secours s'il en a besoin. La visite doit avoir lieu quand môme le malade se trouveroit à six ou sept lieues de Paris. Si le malade meurt, tous les confrères assistent à son service un cierge à la main; et, pour cette assistance, chaque mem- bre aura quatre deniers parisis et l'abbé le double.

Pour les réceptions, on ne doit jamais excéder le nombre de cinquante prêtres, cinquante bour- geois et cinquante bourgeoises. Les curés de Paris doivent être préférés à tous les autres postulans, de même les enfans des décédés ou décédées. Quand ils ont été élus, ils doivent donner, le prêtre, vingt- cinq sous parisis, le bouigeois soixante-cinq sous.

282 ANCIENS

Lors du siège, le dîner sera préparé pour deux tables. A l'une se tiendront les confrères; l'autre sera vide, mais garnie d'autant de portions qu'il y a de confrères morts depuis l'origine. « Et les of- » ciers doivent donner garde de la bien servir et » mettre sceu rement qu'ils ne périssent. Car ce » sont les biens des pauvres. » Pendant le dîner, un lecteur « lit en chantant les sermons de Notre- » Dame. »

Le jour du siège, les quatre grands officiers, les huit aumôniers et le liseur doivent avoir chacun « un pain blanc et ung grand evschaudé, un septié » de vin , une grant pièce de chair de bœuf, une » longe de porc et deux gelines. Les quatre grands » officiers cinq sous parisis, » etc., etc.

Ce volume, assez curieux pour l'histoire de Pa- ris, paroît avoir été écrit en 1432. Les mentions suivantes nous apprennent à qui il avoit appartenu précédemment. F'' 18 r^ : « Appartient à Jehan » Sabellat, advocat en parlement et chanoine de » Chartres, confrère de la Confrairie susdicte du » temps de defuncts mess. Loys Seguier, abbé, et » Jehan Yiole, doyen et conseillers en la court de ^ parlement. Fait en mars l'an 4536. Sabellat. » Première garde r" : « Martinus in suprema parla- » menti curia procm^ator hune jure possidet per » obitum magistri Johannis Sabellat suus cognatus » qui decessit ab humanis 27 junii i570. Actum » 3 septembris. Martin. Gilette Groniet. »

FONDS. N*» 7280. 283

N*^ 7280.

969. PARAPHRASE SUR l'ÉVANGILE SAINT MATHIEU,

traduit cI'érasme, par rené famé.

Volume in-4» parvo vélin, de 253 feuillets, lignes longues , deux mi- niatures, initiales; XVI« siècle. Relié sur bois en veau noir à gracieux compartimens du règne de François F»", avec le dos chargé de fleurs de lis.

Ce livre est passé des châteaux du Roi dans la Bibliothèque du Roi on ne sait à quelle époque. Le f" 1 offre le titre en majuscules dorées dans un écu d'azur, contourne à l'italienne : « La Paraphrase » de Erasme de Rotredam sur l'Evangile sainct » Matthieu. 1539. » Au verso de ce feuillet est une charmante miniature représentant François I" sous les habits d'un agriculteur devant ses moissons. Dans le lointain, une grande et belle ferme.

F'' 2. L'épître. « Au très victorieux, très bon et très » crestien Roy Françoys, premier de ce nom, René » Famé, son très humble et très obéissant subject, » serviteur et secrétaire. » Cet ouvrage n'a pas été connu de Lacroix du Maine, qui cite Famé comme traducteur du traité de Lactance, de l'Institution divine. Mais il renvoie cette traduction à l'année 1546, tandis que Famé, dans notre épître de 1539, nous apprend qu'il l'avoit déjà offerte auparavant à François P^

Au f" 5 est peint en grand l'écu de France,

284 ANCIENS

accompagné des chiffres F couronnées et de deux salamandres. A propos de cette devise, dont on a jusqu'à présent recherché le véritable sens avec assez de malheur, je dirai que , si elle ne remonte pas au delà de Tannée 1526 , elle fait allusion à la paix convenue et au retour du roi de sa captivité de Madrid. Dans les fêtes données à la princesse espagnole, quand elle passa par Arras pour venir épouser François V% on voit que la ville étoit ten- due de ses devises, qui étoient un phénix et une salamandre. François I" ne pouvoit mieux faire que d'adopter cet emblème, et nul ne convenoit mieux à une princesse qui, en enflammant le cœur du Roi, étouffoit le feu de la guerre. Nutrisco et extinguo.

Premiers mots d'Érasme : « J'ay mémoire bon » et fidèle lecteur) d'avoir autrefois en quelque » lieu preste témoignage que j'estoys d'opinion » fort contraire de ceulx qui estiment que les hom- » mes lays et sans lettres et science doibvent estre » totalement chassez et ostez de la lecture des » Sainctes Lettres, » etc. Ce prologue est daté de Basle, le . . . jour de janvier 4522.

FONDS. N°7281. 285

970. EXPOSITION DES ÉPITRES DE SAINT PAUL, traduit

du grec de primasius, par jean de gaigny.

Volume 10-4° magno vélin, de 131 feuillets, lignes longues, grandes initiales; XVP siècle. Relié en veau marbré, à l'aigle de l'empire sur les plats , au chiffre de Napoléon sur le dos.

Fontainebleau, n^ 841. Ane. cat., n" 354.

Manuscrit admirablement écrit et orné de très- belles initiales qui peuvent servir de modèle en ce genre pour Tart du XVP siècle. Le nom du tra- ducteur de cette Exposition étoit bien Jean de Gai- gny, comme l'avoit écrit Lacroix du Maine; lui- même s'est nommé en tète de l'Épître qu'il adresse ici à Fcançois I". Baillet et Falconnet ont donc eu tort de le corriger en Gagné, et La Monnoye, de proposer Gannay ou Ganay.

Nous citerons quelques beaux passages de son Épître à François P^ à cet illustre père des lettres que de notre temps plusieurs voudroient faire pas- ser pour Tennemi des savans et des beaux esprits, et que Dulaure et ses disciples ont même consi- déré comme l'ennemi secret et opiniâtre de l'im- primerie.

« ... Ce grand nuage d'ignorance, cette grande » illusion de barbarie avoit de long tems coulé et » dégoutté es Gaules, jusques à ton règne, Roy » Très Chrestien ; un chascun l'entend, qui a quel-

2S6 ANCIENS

» que jugement... car, bien que quelque peu de- » vaut ton règne nous ayt le temps produit un » Budé, l'honneur unique des lettres , et avec luy » quelque peu d'aultres... Si est-ce que... par le » moyen et aide de ta libéralité se sont par trop » eux-mêmes en doctrine surmontés. Et certes il » n'est besoing reciter combien de milliers de gens » erudits es trois langues nous a engendré le tien » grand désir d'estendre et multiplier le royaulme » de Philologie et des Lettres, depuis que en ton » Université de Paris ta royale magnificence a érigé » de chascune langue deux ou troys professeurs et » lecteurs, ensorte que aujourdhuy les enfans par- » lent grec plus facilement et élégamment que par »-ci-devant latin les antiens non indoctes. Car non » content de diminuer ton revenu pour accroistre I le royaume de Philologie, as appelle de tous païs » et nations gens de littérature eminente... Et d'ad- » vantaige... lu as mis ton estudie d'assembler de » toutes pars bons et singuliers livres pour iceulx n en mille et iniiniz exemplaires transcrire , ad ce » que non seulement à ton temps, mais aussi à tes » postérieurs... ne defaillist chose qui concernast i^ les lettres. Certes, il me souvient comme quelque » jour à ton disner (que jamais tu ne passes sans » quelque docte ou lecture ou dispute), je leusse » ces commentaires de Primasius racheptés des » perpétuelles ténèbres ou des ans plus de mille » avoient esté cachez et ensepveliz à Saint-Chef en

FONDS. ■«- M* 7281. 287

» Daulphiné (1) et membre de l'archevesché de » Vienne... Lors m'advançay te dire comme en ton » royaulme estoient plusieurs forests de pareil bois » et matière, mais jusques icy non fréquentées n pour la superstitieuse garde d'aucunes nations » barbares qui d'icelles spatieuses et fructueuses » forests défendent Tentrée, non seulement aux » estrangiers, mais aussi à eulx mesmes... Telle » nation consiste en aucuns moynes claustriers » qui leurs librairies , jadis i:>ar leurs antiens w doctes religieux plantées de beaux et singuliers » livres, obstinément gardent et ferment... A ce » propos incontinent me respondit Ta Majesté que » facile et patente entré m'y donneroit, et fussent- » elles observées et gardées par la perpétuelle ob- » servation d'un dragon tousjours veillant. De la- » quelle tienne promesse ordonnas incontinent » m*estre depeschées lettres patentes par lesquelles » commandois m'estre par toutes librairies public- » ques faicte ouverture, pour d'icelles transcrire yf quels livres verroye estre au proufict de la repu- » blicque literaire et accession de l'empire de Phi- » lologie. Parquoy exécutant ton royal vouloir com- M mençay à fouiller et feuilleter toutes les libraries » des monastères et chapitres , lesquelz , suivant ta » compaignie, se sont offerts en chemin. Dont après » ayoir vendiqué des ténèbres plusieurs antiens li-

(1) Suivant Morérî, l'abbaye de Saint-Theudère, dite de Saint-€her, en Dauphiné.

388 ANCIENS

» vres de marque non petite, entreprint Ta Majesté » une affaire véritablement digne de prince royal et » 1res humain. . . Car bien entendant de quant fragile » et caducque condition sont les choses inférieures, » congnoissant aussy tant de beaulx et somptueux » édifices avoir été par subit accident de feu de- » moliz, as délibéré de n'assembler ni congerer » librairie, que premier, au bien commun et prouf- » fit de la république de Philologie, ne fussent les » bons et antiens livres par stampe et impression » en très corrects exemplaires transférés. »

Cette traduction de l'Exposition du Commentaire de Primasius a été imprimée à Paris et à Lyon en 1537. Sur Gaigny, voyez un bon article de M. Le- cuy dans la Biographie universelle. Pour la notice de Primasius, il faut la chercher dans Moréri, la Biographie universelle l'ayant oubliée.

W 7282.

971. QUATRE SERMONS DE JEAN GERSON ET SON DIS- COURS AU NOM DE l'université POUR LA RÉFORME DU ROYAUME, EN 4405.

Vol. in-4* parvo vélin, de 168 feuillets , lignes longues; XV» siècle. Relié sur bois en velours rouge.

Fontainebleau, 1463. Ane. Cat. , 1095.

I. « S'ensuyt ung très dévot sermon du Saint- » Sacrement de l'autel. Qui manducat me ipse

FONDS.— -N° 7282. 289

»vivet propter me. Ce sont les paroles de N. S. » J. C. récitées par son evangeliste monseigneur » saint Jehan, » etc. 4.

II. « S'ensuit ung très dévot sermon de la Nati- » veté de N. S. J. G. Fait à Paris par ledit Gerson. » Puer natus est in nobis.,. Dieu, pour notre » délivrance, a pris aujourd'hui enfance. A ceste » très glorieuse solemnité... » 43 v".

III. « S'ensuit ung autre sermon du jour de Noël » fait par maistre Jehan Gerson en la présence du » Roy et de plusieurs autres grands seigneurs. » Gloria in excelsis Deo... Gloire soit à Dieu las- » sus... » 66 v*'.

IV. « Sermon fait par maistre Jehan Gerson, » docteur en théologie et chancelier de Notre-Dame » de Paris le jour de la Tiphaine, presens le Roy » et plusieurs autres seigneurs de son sang. » Adorabunt eum omnes reges,,. Pourtant que sans » vraye et dévote religion... » F** 81 v*.

V. « Ensuit une proposition faitte et prononcée » à Paris par feu maistre Jehan Gerson , docteur » en théologie et chancellier de Notre-Dame de » Paris ; et la prescha au Louvre présent Charles VP » et le Roy qui est à présent son lilz ; les ducs de » Berry, d'Orléans, de Bourgoigne et plusieurs au-

TOM. vil, 19

59Ô ANCIENS

»> très gi'îtiis princes et seigneurs. —Vivat îlex, » etc.

PMoev«.

Nous voyons ici ce que ne diSoit pas le Moine de Saint-Denis, que ce fameux discours fut prononcé au Louvre. VoyèîK, msc. 7036 j uu autre sermon de Gersort SUr la Passion.

N^ 7283.

972. LA SOMME DES VICES ET DES VERTUS, PAR FRÈRE LAURENT.

Volume in-4o téiin de 135 feuillets, lignes longues, miniatures, vi- gnettes, initiales; XIII* siècle. Itellé en maroquin rouge, aux arifieâ de France iilr les plats ^ à la fleur de lis du Régent sur le dos.

Fontainebleau , 1 292. Ane. cat., 813.

Cet exemplaire d'un ouvrage dont nous avons déjà tu trois autres manuscrits (n"' 7018^ 7043'- et 7044) j est extrêmertient précieux à cause de ses omettieus et de la date de la transcription, a Gest * livré 5 f) lit-»on à l'explicit, « copila et parfit uns » frères de l'oi^dré des Preschors , à la renqueste » dou roy de France Phelipe. En l'an de l'Incarna- i tion Jhu Grist mil. deUfe cent àexante dex et i>eUf. )) Deo ^ralias. Et fu escripz de Perins de Falons a (îlerc au moi* d'octambre que li meliaires notre » corroit mil a\\ a\\\. vini et xiru,

Pour les miniatures, qui forment autant de pages entièrement employées, elles rappellent, dans leur

FONDS. N" 7283. 291

grossièreté, les plus beaux vitraux du XIIP siècle, et même les bas-reliefs prodigués à la même épo- que sur les portes et sur les parois des grands mo- numens religieux. J'ai la conviction qu'en compa- ra rit Ces miniatures aux détails des cathédrales de Reims, de Chartres, de Meaux et de Troyes, on trouveroit l'explication d'un grand nombre de scè- nes demeurées fort obscures jusqu'à présent. On voit V, en regard du frontispice en quatre com- partimens doubles. Moïse sur le mont Sinaï et le triomphe de l'Agneau, d'après l'Apocalypse; 3, les douze apôtres au moment de la descente du Saint-Esprit ,^ ou peut-être seulement douze saints confesseurs chantant le Credo] 3"" T 5, la bête de l'A- pocalypse au corps de léopard, aux pieds d'ours, à la gueule de lion, aux sept têtes, etc.; 4** f* 33, le Jugement dernier, très-curieux; 5** P 42, les sept Vierges sages; 6** f** Al, Jésus enseignant comme maître d'école les simples de cœur; T*' P 58, la descente du Saint-Esprit; 8** f** 61, les quatre vertus cardinales en quatre compartimens : la Pru- dence est en maîtresse d'école, la Tempérance est devant une table frugale, la Force foule un homme sous ses pieds et semble braver un foyef ardent, la Justice est avec son glaive et sa ba- lance; 9" P 65, quatre compartimens représentant VHumilité avec un rain d'olivier, VOrgueil qui trébuche de haut, le Publicain prosterné, le Pharisien qui le montre du doigt; iO« f" 72, quatre

19.

2Î>2 ANCIENS

compartimens : ÏIJumilité, la Pitié, la Charilé, V Envie ^ cette dernière représentée par Saûl vou- lant tuer David; IT f 75, la Force tenant un compas et foulant aux pieds un renard qui mange un coq, Caïn et Abel, T Arche, Moïse; 12° f 81, la Force perçant un lion, un agricul- teur devant sa charrue, David et Goliath, cil qui seinme, ou ensemence; i3° 92, Pilié, qui donne un vêtement à l'homme nu, Avarice, qui pèse des pièces d'or, Abraham et les trois anges, Dame donnant de son vin aux pauvres ; 14° T 106, Charité , Judith et Holopherne ; 15« P 128 , Tempérance y Gloutonnerie, le mauvais Riche et le Pauvre. Notre manuscrit contient, de plus que le 7018 '•, le dernier chapitre du Don de Sapience^ comme dans l'édition imprimée de Vérard.

7283 '•

973. LA SOMME DES VICES ET DES VERTUS , PAR FRÈRE LAURENT. CIINQ SERMONS.

Vol. in-fol. parvo vélin de 1 10 feuillets, à lignes longues; XIV« siè- cle. Relié en veau couleur chocolat, au chiffre çle Louis-Philippe sur le dos.

Manuscrit qui, d'après une note de Philibert de La Mare, paroît avoir été exécuté d'après les soins de Roger Le Clerc, grenetier de Rouen, en 1327; des mains de Le Clerc il arriva par succès-

FONDS. No 7283'- 293

sion au sieur de Croisset. Les armes de ce Le Clerc étoient, ajoute La Mare, « d'azur à trois » lions naissants d'or à la bordure engreslée de » gueules. » Des de Croisset le livre vint à Phili- bert de La Mare qui tenait à cette famille, comme on le voit par la gravure de ses armes collée sur la garde du commencement. Puis La Mare le donna, le d9 février 1658, à Jean Bigot, père d'Emery. Dans la bibliothèque La Mare, il portait le 7, dans celle de Bigot le n" 68.

La Somme finit au f*" 92 v** : la fin du volume est remplie i"* par un court formulaire de con- fession. S"* Par un traité de perfection, 93 commençant : « Trois estas bons et sœurs selon » Dieu trouvon en la sainte escripture , le premier » est des commençans, le secont est des prouffi- » tans, le tiers est des parfais... » Le f** 96 v** : « Ha Dieux, comme haulte dognation de Dieu et » merveilleuse. » Le 3* P 101 v** sur les bonnes œuvres : « Arbor bona facit fructus bonos. Ces » paroles dit N. S. en levangile... » Le A' f^ 105 : « Nemo accendit lucernam etponit sub modio... » Le 5* f** 107 est pour le dimanche des Rameaux : « Dicite filiae Sion, ecce Rex tuus venit tibi... » Ces sermons sont peut-être encore du frère Lau- rent. Le volume finit ainsi : « Cest livre compila » et fist et ordonna ung frère de l'ordre des Pres- » cheurs par membres de Saint Jaque de Paris à » la recjueste du bon roy Philippe de France, en

204 ÂNGI£SS

w l'an de l'incarnation Notre Seigneur mil deux cent » soixante dix-sept. En l'an de l'incarnation dessus » dit amen. Amen ab incarnalione Domini iiostri » Jhesu Cristi millésime CC."- nonagesimo quarto, » scriptum fuit hoc volumen libri. En l'an de » grâce mil .CGC. XXYll. Pro quodam honestis- » simo vero de villa Rothomagensi. » Cette der- nière date est la véritable.

971. LA SOMME DES VICES ET DES VERTUS, PAR FRÈRE LAURENT. MORALITÉS IN PHILOSOPHIE. OPUS- CULES ASCÉTIQUES DE JEAN GERSON.

Volume in-^» magno vélin de feuillets; XV' siècle. Relié en Bia- roquin rouge, aux armes de France sur les plats, au chiffre de Louis XV sur le dos.

Fonds Colbert, anc. n* 2881.

Avant Colbert il avoit appartenu au si^ur Du- boys, qui l'avoit « achepté le samedy 25^ décembre >; 1612. M

I. « Les dix commandemens de la loi. » Com- plet; et à la fin : « Ce livre compila et parfist ung » frère de Tordre des Prescheurs â la requeste du » roy Philippe de France en l'an de l'incarnation » J. C. mil deux cent soixante dix-neuf. »

II. « Moralité des philosophes, 407. Talent » et désir m'étoist pris, etc. » C'est le quatrième

FONDS. -.^ÎS« 7?83* ^ 295

exemplaire de ce traité que nous ayions \\i pas- ser sous nos yeux.

m. Sermon sur cette parole : « Ascendam ad » Palmam et apprehendam fructus ejus. Le pro- » phète dit cette parole... En Tescripture par le » paulmier entend-on... » i23.

IV. « Traité de l'amour de Dieu. » 427 v^ « Recordons-nous des miséricordes N. S. pour » que nous soyons embrasés de son amour... » Ce traité doit être de Gerson, comme les suivans,

lY. « Ung petit traicté faisant raencion du sa- » crement de l'autel et des biens qu'il faict 4 ceux » qui en yraye foy et sans péché mortel le reçoi- » vent* -- h^ premier bien que le saint sacre- » ment, etc. » F** i33.

V. « Comment l'on se doit avoir durant que » Ton dit la messe. » F^ iM, « L'introït de la s messe. Si doit-l'on Jor^ dedans soy restrain^ V dre, etc. »

VI. « Des conditions du Religieux. » F** 146. En 276 vers de douze syllabes :

Quatre choses convieiit aura religieux,

Le cuer très tout à Dieu vivement amoureux. . .

VU. Sur l'amour divin. 150 : - Povre ar- » pelefte que Di^u face réclu 4^ sa gloire, vous

2î)6 AKCIEINS

» m'avez prié que je vous envo> e aucun présent. . . » Ce traité ascétique rappelle bien souvent, et d'une manière singulière, les dispositions que l'on ap- porte à l'amour humain, et très-humain.

VIII. Petit traité de perfection, le même que dans le précédent manuscrit 7283 *• : « Trois estats » de bonnes âmes Irouve-onen sainte escripture... » F" 169.

IX. De la peur de Dieu. F" 188 v' : « Si comme » David et Salomon dient, le commencement de la » sagesse est la paour de Dieu.... nous devons sa- » voir que sept choses mouvent homme et femme » en la paour de Dieu , qui sont signifiées en ce » que monseigneur S. Jehan vit sept anges venir » du ciel qui portoient sept lioles d'or plaines de » l'ire de Dieu... »

7283'-

975. traité de la puissance royale et sacerdo- tale, des anciennes investitures et de la régale; par geraud de mainard.

Vol. in-40 parvo, papier, de 140 feuillets, lignes longues; XVI1« siè- cle. Relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats et au chiffre de Louis XIV sur les coins et sur le dos.

Fonds de Baluze, anc. n* 376.

Ce volume, transcrit sans doute par le petit-lils Geraud de Mainard, lui-même fils neveu du

FONDS. 7283^- 297

poëte françois Mainard, fut envoyé à Louis XIV avec une épître dédicatoire dont voici le début et quelques passages :

« Sire, le bruit que fait aujourd'hui la regale » partout, me donne la hardiesse de venir offrir à » V. M. un traité que j'ai trouvé parmy les papiers » de Geraud de Mainard mon ayeul, conseiller au » Parlement de Thoulouse, et Tun des plus célè- » bres jurisconsultes du siècle passé. Sa réputa- » tion est établie depuis le commancement de ce- » luy-cy, qu'il mit au jour ce gros volume de » Questions notables sur les plus importantes ma- » tières du droit... Il est mort l'an 1607, un an » avant que le Parlement ait commancé à s'expli- » quer sur cette matière, il a donc écrit dans un » tems son sentiment ne doit être suspect... »

Je ne crois pas que ce traité ait été imprimé. Pour Geraud de Mainard, oublié dans la Biographie universelle, il étoit père du poëte et mourut en 1607, comme on vient de le voir et comme le mar- que la lettre de son portrait gravé, placée en tète de notre manuscrit. Moréri, qui n'a pas connu ce traité de la Puissance royale, a donc torl de pro- longer sa vie jusqu'en 1610. Lui-même étoit lils de Jean Mainard (et non Maynard, comme on l'é- crit partout), auteur d'un Commentaire sur les Psaumes.

29S ANCIENS

7283 ^• 976. PRIX DE l'expédition de la nomination aux

BENEFICES DE FRANCE, EN COLR DE ROME.

Vol. in-fo mediocri , papier, de r)8 feuillets ; XVII« siècle. Couvert en parchemin sur carton.

Fonds de La Mare, anc. n" 66.

Cette indication précieuse est paraphée aux f°' i, 14, 26, 38, 48, 50 et 59 par le sieur Ferrand sous la date du 19 janvier 1653, Elle commence ainsi : « Ecclesia mmilana. x "'. L'expédition se doit » faire par consistoire et reviendra à Rome, 1 0640. » Dernières lignes : « Monasterium de Tanneio (The- » nailles) ord. S. Ben. L'expédition se doit faire » faire par chambre sous l'expression de xxiiii. d. » Et reviendra. »

7284.

977. LA SOMME DES VICEB ET DES VERTUS, PAR FRÈRE LAURENT.

Volume in-4'> parvo vélin , de 1 70 feuillets à doubles colonnes , deux miniatures, vignettes, initiales; XV'= siècle. Relié en Yeau racine, 99 chiffre de Napoléon sur le dos.

Fontainebleau, 1167. -- Anc. Cat. , 1100.

Au bas du premier folio est Técu de France. La seconde miniature, au f" 6, représentant la bête à sept têtes de l'Apocalypse est curieuse. Le manu-

FONDS. -^N" 7284. 299

scrit a été « copié et doublé sur la vigile de Pen- » thecouste en l'an de grâce mille quatre cens trente » et huit ; » comme on lit à la dernière page.

7284 '•

978. LA SOMME DES VICES ET DES VERTUS, PAR FRÈRE LAURENT.

VoL in-4o mediocri vélin, de 160 feuillets, initiales variées; XV* siè- cle. Relié en yeau marbré, aux armes de la maison de Caumont-Laforce sur les plats, au chiffre S. C. sur le dos.

Fonds de Lancelot, anc. n<* 20.

Les initiales de ce volume sont souvent intéres- santes pour les enroulemens et quelquefois pour les sujets; par exemple, P' 52, 67, 115, 116, 118, 123.

^o 7284 '•'•

979. POURQUOI l'on dit CHAQUE JOUR SEPT HEURES. INSTRUCTIONS SUR LA PAÏENO^TRE, SUR LE CREDO. TRAITÉ POUR SE BIEN CONFESSER. LES DIX COMMANDEMENS DE DIEU. LE BESTIAIRE, PAR PIERRE. MORALITÉS DE PHILOSOPHIE. MANUEL DES CONFESSEURS , OH VCrS.

Volume in-4"^ mediocri, papier, de différentes marques, lion, croix double, etc., de 93 feuillets; commencement du XV» siècle. Relié sur bois en \eau foncé , élégamment frappé d'enroulemen» en or, avec l'écn de la duchesse de Valentinois sur les plats (de Brézé, qui est d'azur à huit croisettes 4'or autour d'un doable éçussop d'or comblé d'arair, parti

300 ANCIENS

de Valentinois , qui est un écartelé l et 4 de Poitiers , 3 de France au quartier senestre d'argent à trois croissans de gueules , 4 de sable em- manché d'argent). Ledit écu féminin surmonté d'une couronne ducale.

Fonds de Colbert , n" 2448.

On voit par la reliure que ce volume provenoit de la bibliothèque de Diane de Poitiers, veuve de Louis de Brézé, mort à Anet en 1531. On remar- quera ici l'absence des croissans et des chiffres entrelacés dans les ornemens.

I. F** 1. « C'est la raison pour ([uoy Ton dit chas- » cun jour .vu. heures. Cil qui ne sait lire les » hores ou qui les veult dire plaisamment doit pre- » mierement savoir pour quoy les hores furent es- » tablies.... »

II. F* 2. « Paler noster, etc.. Sur toutesles oroi- » sons qui onques furent faites ne dites, ne establies » en tiere.... »

III. F<* 4. « Credo in Deum,.,. Nous croyons en » la sainte Trinité, le Père, » etc.

IV. F** 5. « Ici comence ly traitier qui aprent à » faire vraye et certaine confession, selon les .vu. » pechiés mortels et les brandies qui descendent » d'iceux pechiés. Qui veut faire veraie confes- » sion au salut de l'ame, il doit être dolens.... »

V. F*> 11. « Les.X.comandemens. Le premier

FONDS. N0 7284'''* 301

» commandement de la loy si est que on ne doit » avoir que un Dieu.... »

VI. 14. « Ici comence le livre de Bestiarie. » Cy commence le livre que on apelle Bestiarie , et » pour ce est-il ainsi apellé.... » C'est la traduction de Pierre, que nous avons déjà remarquée dans le msc. 7215'- (t. VI. p. 394). Cette leçon du pré- ambule ajoute ici « que Pierre fist voluntiers par » le commandement de Tevesquc Philippe duquel » servise ne perist mie, car il est espace (espérance) » des débonnaires , de franchise consors de (c. a. d. » et) guerdon. » C*est comme je l'ai remarqué dans le volume précédent Philippe de Dreux , évêque de Beauvais et petit-fils de Louis-le-Gros.

VII. F* 34. « Ici commence le traité de moralité. » Talent m'estoit prins que je racontasse etc. » Cinquième exemplaire. La place qu'il occupe ici , comme dans le n** 7245^ nous porte à croire qu'on le doit aussi à l'infatigable Pierre.

VIII. Poëme sur la manière de bien entendre la confession, commençant :

Se Dieu me veult donner sa grâce Proposéement et que je face Ung traictié pour qu'on peut savoir Cornent prestre se doit avoir Qui confession veut oïr.

Ce poëme a près de deux mille vers. Il n'est pas

S02 ANCIENS

sans intérêt; par exemple, après avoir raconté lon- guement tous les désordres que l'amour charnel conduit à sa suite, après avoir bien recommandé aux confesseurs d'user d'une grande discrétion dans les questions qui se rapportent à ces fautes, il ajoute :

Des gens qui sont en mariage

Puetil demander ensement

S'onques desordonéement

S'assemblèrent , à bons jours ,

quant sa femme est en ses flours ,

quant elle est près de gésir ;

s'il ala onques géir

Avec lui dedens sa gesine...

Et à cet pechié apertienent

La quarole les femes vont,

Les afaitetnens qu'elles font

Fardes et traices empreuntées,

Orfrois , coroies jouclées ,

AuidOsnieres, chapiaus de flourâ,

Saffrens, et estranges colours,

Queles mectent en lor visages, De longues robes li oustrages ,

i . Et le greile estroit et ttrâdt,

Cbainze ridée et tramant;

Les bains qu'eles font souvent traire;

Pour ce qu'eles puissent plus plaire,

Ldr robes lais&eht descousués

Pour ce c'on voie lor chars nues. . . 75.

tàiq

FONDS. Pl« 7284 ';' 303

7284 V

980* tnAÎTÉ DES DIFFÉREÎNTES SORTES ô'aMOUR, ET EN PARTICULIER DE l'aMOUR DIVIN.

Vbliiihe lû-4*> ttediocH, papîer, marqué d'uilê tête de buffle surmon- tée d'une croix y de 476 feuillets , lignes longues; XY' siècle. Relié sUr bois en veau fauve à compartimens.

Fonds de Colbert, n* 31 84.

Il provient du grand hôpital de Beaune, comme on le voit sur le H** de la première garde. Les onze premières pages renferment un index de plusieurs matières plus ou moins intéressantes traitées dans le volume. J'avoue que je n'ai pas eu le courage de le lire; la forme scholastisque, pedantesque et embarrassée ayant vaincu ma résolution. Cepen- dant j'ai la conviction que dans cet énorme farrago, plusieurs lignes et peut-ôlre plusieurs pages otfri*^ roieht une occasion à d'importantes études sur les mœurs et les usages du XV^ siècle» L'auteur vivoit avant 4450 comme le prouve ce passage assez cu- rieux, f° 260 : « Je me ^ecorde que à Paris de » mon temps , de ( la) partie de marchans plu- » seurs et bourgois, fu requise la faculté de théo- » logie déterminer, preschier et informer le peuple » pour la paix de leur conscience de l'observance » du dimanche et des fêtes et (1) boire, car la )' feste de Parques principalement estoit pour men- » gier. Car les cordewaniers disoient que ossi bien

(i) 11 sôilibl^ qu'il h\iûn)it pottt ott à bûWe.

;)04 ANCIENS

» povoient il vendre leurs solers en dimence que » les libraires en l'université vendoient leurs » livres; et pareillement les bouchiers, pastissiers, » fourniers, mareschauls et autres pluseurs des » mechaniques. Et à ceste instance furent publi- » quement preschées et dogmatizées par Paris, » pour la déclaration de cette matière les pro- » positions qui s'ensuevent, en lan mil .IIII/* » XXVIII. »

Les premiers mots sont : « Amour est, dist » Boece, De consolation en la fin de son second » livre, excellentement précieuse chose entre les » autres, pour la conservation du monde. »

On lit à la fin : « Ce livre est du grand hôpital » de Beaune, A**. 1489 julié 12. Loenges à la » benoite Trinité de la perfection de ce présent » livre, commenchié en l'an del Incarnation mil. » .IIIL-^et XLIIII le ... et fine l'an milIlIP. etXLV » le premier jour du mois dessus dit. »

7285.

981. TRAITÉ DU SACREMENT DE l'aUTEL, PAR JEAN COLUMBI.

Vol. in-4'* mediocri, papier, de 140 feuillets, lignes longues; com- mencement du XVI* siècle. Relié en veau racine, au chiffre de Louis XVm sur le dos.

Fontainebleau, 1203. Ane. cat., 792.

Jean Columbi était un cordelier qui fut évêque (m parlibus) de l'ancienne Troyes : mais long-

FONDS. is** 7285. 305

temps après avoir écrit ce livre à Moulins en 1503, dans la maison de l'évêque de Toulouse , Hector de Bourbon. L'ouvrage n'est pas mentionné dans le court article que Duverdier a consacré à l'au- teur. On y voit seulement que ce « Pénitencier » du Pape en Avignon a écrit Confession générale » avec certaines règles au commencement, utiles »tant aux confesseurs que à penitens, et impri- » mée en Avignon in-S** en 1517. » Dans le Traité que nous examinons, Golombi a déjà le titre de Pénitencier du Pape en Avignon : il étoit parti- culièrement attaché aux princes de la maison de Bourbon, pour lesquels il fait des vœux en ache- vant son livre : « Fait à Molins l'an mil cinq cens » et deux et le dernier jour de février, en la maison » de très révérend père en Dieu messir Hector de » Bourbon, archevesque de Thoulouze et chance- » lier du Bourbonnois. » L'auteur a signé lui-même l'exemplaire que nous possédons, le même sans doute qu'il offroit à l'Archevêque.

Hector étoit le troisième enfant naturel de Jean H, duc de Bourbon. De l'évêché de Lavaur il passa en 1492 à l'archevêché de Toulouse, et fut créé chancelier du Bourbonnois, chef du conseil de la province, au mois d'août 1500. Le Père Anselme le fait mourir sur la fin de 1502, mais cette date est démentie par l'explicit que nous venons de citer et qui se rapporte très-probablement à l'année 1503. C'est donc sur la fin de cette année 1503

TOM. VII. 20

a06 ANCIENS

que seroit mort au plus tôt Hector de Bourbon. On Tenterra dans Tcglise de Saint-Etienne de Tou- louse. Au reste, bien que composé dans la maison de l'archevêque Hector, ce n'est pas pour celui-ci, mais bien pour le duc Pierre H, frère puîné du duc Jeauj que fut composé cet ouvrage théolo- gique. En voici le préambule : « Considérant la » très digne et la très exquise excellence du précieux » sacrement de l'autel, et les grâces innumérables »et inénarrables biens que d'icelluy sourdent... » C'est à ung prince à sçavoir et cognoistre les » choses singulières, dignes de louenge..., à l'hon- » neur et louenge de vous, serenissime et illustris- 9 sime prince, Pierre, duc de Bourbonnois et «d'Auvergne, deuxiesme de ce nom, qui de la » maison de France estes le principal pilier et mi- » rouer... Je vostre très humble et très obéissant » serviteur et orateur, comme icelui qui se tient et » repute pour tieul... satisfaisant au commande- » ment à moy fait de par vous, me suis enhardy... k faire et compiler le petit traicté dudit très digne » sacrement... »

Premiers mots de l'ouvrage : « Entre tous les » signes de benivolence que le Rédempteur du » monde a volu monstrer à humaine nature, le » plus grant et excellent beneffice est du précieux » sacrement de l'autel, lequel ^ » etc.

FONDS. No 7286. 307

N" 7286.

982. DEBAT DU CHRETIEN ET DU SARRASIN, PAR JEAN

GERMAIN , ÈVÊQUE DE cûalons. Tfois premiers livres.

Volume in-4o mediocri, papier, de 186 feuillets à deux colonnes, une initiale; XV^ siècle. Relié en maroquin rouge, aux armes de France s«r les plats , à la fleur de lis du Régent sur le dos.

Ane. cat., 174.

Il appartenoil au commencement du XYÏ* siècle à A Raoul Hurault, auciiencier de France » qui a écrit cette mention sur la dernière garde. Je crois que ce Raoul est l'auteur de la branche des Che- verny, et non son petit-fils qui portoit comme son père le titre de seigneur de Cheverny, Yibraye, etc. Cependant les généalogistes ni même le Père An- selme ne font mention de cette charge d'audienciery moins peut-être pour l'avoir ignorée que pour l'avoir jugée trop peu relevée. Raoul Hurault 1^^ vivoit en 4482.

Nous avons déjà parlé de cet ouvrage de Jean Germain, tom. P% pp. 83 86; et de l'auteur aussi, tom. IIÏ) pp. 93-95. Nous avons vu dans le msc. 6745> la date du i" avril 1450; ici, elle est plus ancienne et semble pour cela mieux marquer le véritable temps de la composition des trois pre- miers livres : « L'an de N. S. mil quatre cens qua- » rante et sept, le xxviii^ jour de mars. » La fin du

20.

308 ANCIENS

quatrième livre conduisant le récit jusqu'à l'année I45O, il en faut conclure que l'auteur n'acheva son ouvrage qu'à cette dernière époque. Ici , il n'a pas de titre : on dit seulement du premier livre, qu'il parle de la secte de Mahomet. Ajoutons que , dans la dernière partie, l'évèque de Chàlons fait une revue curieuse et instructive de tous les grands personnages dont les écrits ont s^rvi la cause du christianisme.

Cet exemplaire avoit sans doute deux parties dont la première qui contient les trois premiers livres nous a seule été conservée.

7286 '•

983. DÉBAT DU CHRETIEN ET DU SARRASIN, PAR JEAN GERMAIN, ÉVÈQUE DE CHALONS.

Volume in-4*' magno vélin , de feuillets , lignes longues , minia- tures, vignettes, initiales; XV« siècle. Relié en maroquin rouge, aux armes de Colbert sur les plats , au chiffre de Jean-Baptiste Colbert sur le dos.

Fonds de Colbert, 956.

Colbert avoit vu ce manuscrit par l'intermé- diaire de Ballesdens qui l'acheta et le lui céda. Il semble avoir originairement appartenu aux ducs de Bourgogne, bien que je ne l'aie pas reconnu dans le beau travail de M. Barrois sur cette Librairie. La première miniature de présentation nous offre

j

FONDS. ]N° 7286 '• 309

l'auteur en costume d'évêque , agenouillé, tendant son livre au duc Philippe le Bon. Le duc est en- touré de onze seigneurs, tous chevaliers de la Toi- son d'or comme lui. Sur la tente dans laquelle ils sont, on voit la devise Aullre n'armj et l'écu de Bourgogne. Le cimier de l'écu, la chaussure des barons et le costume de l'évêque sont à remar- quer.

La date de Tépître au duc est du i^'' avril 4450, comme dans le n** 6745.

Devant le premier livre, T 14 v% une miniature représente au-dessous de l'évêque. qui écrit , une sorte de théâtre sur lequel apparoît le grand Turc et ses courtisans. A gauche et à droite sont le Sarrasin et le Chrétien qui disputent. Au deuxième livre, même miniature, si ce n'est que les deux champions passent de droite à gauche. F" 14 v% miniature à deux sujets superposés. En haut un Arabe et deux chameaux ; en bas , un Infidèle à genoux devant un moine.

La miniature du troisième livre, 112 v'' repré- sente Jésus-Christ envoyant des prêtres dans toutes les parties du monde pour y prêcher l'Évangile; ce sujet est bien composé. Celle du quatrième livre, r 184, représente le pape, l'empereur, les prélats et les docteurs, tous rendant hommage à la loi évangélique.

310 AWCIKINS

N" 7287

984. TRAITÉ DE LA CONFORMITÉ DES PROPHETES ET SYBILLES AVEC LES DOUZE ARTICLES DE LA FOI, PAR BENOIST MONTENAT.

Vol. in^» papier, de 21 feuillets, lignes longues; XVI* siècle. Relié sur carton en velours.

Fontainebleau, 1399. Ane. cat., 1018.

L'auteur de cet opuscule n'est pas cité par La Croix du Maine. Il s'est nommé dans l'explicit : « Ce présent traicté a esté composé par le comman- » dément de ma dame, Tan mil cinq cent et cinq, » par BenoistMontenat, prestre indigne, aulmonier » et serviteur de monseigneur le duc Charles, et » aussy très humble et très obéissant serviteur et » orateur de ma dame, »

Cette dame étoit Anne de France, duchesse de Bourbon, fille de Louis XI, mariée en 1474 à Pierre de Bourbon , seigneur de Beaujeu puis duc de Bourbon. Elle mourut en 4528, âgée, dit le P. An- selme, d'environ soixante ans, et fut enterrée dans l'église de Souvigny consacrée aux princes de la branche de Bourbon. Premiers niots du traité , après l'épUre dédicatoire : « Fault scavoir que c'est » que foy; qui sont les articles de la foy... »

FONDS. 7238. 31

N" 7288,

985. DU ZELE QUE LES PRINCES DOIVENT AVOIR A LA DISPOSITION DE l'ETAT DE L*EGLISE.

Volume in-4<» magno, vélin, de feuillets, lignes longues, ini- tiales ; commencement du XVI* siècle. Demi-reliure au dos de maroquin bleu.

Fontainebleau, 807. Ane. cat., 791.

L'auteur a dédié son livre à la mère du roi Fran- çois I", Louise de Savoie, qu'il supplie d'être au- près de son fils l'avocate du peuple : « Vous , ma- » dame, qui estes mère du roy, à l'exemple de la » glorieuse et très digne mère du roy des roys , » devez prendre et accepter envers le roy vostre » très cher et bien aymé fils, mon souverain sei- » gneur, Testât et office d'advocatedeses subjects.». » A ceste cause... je qui suys... indigne et treç » petit advocat d'iceluy seigneur en sa cour de » parlement. . . ay prins hardiesse composer et » présenter à Vostre Haultesse et Majesté un petit » traicté que j'ay intitulé : Du zèle que les princes » doyvent avoir à la bonne disposition de Testât » de TEglise et de religion et à la réformation » d'icelles. »

Il a divisé son traité en trois points : i** Causes du zèle que les princes doivent montrer. 2*^ Moyens de montrer ce zèle. Conséquences de ce zèle. Premiers mots du traité :

312 ANCIENS

« En la description que Plutarque, ancien histo- » rien el philosophe grec a faicte de la chose pu- ablique.... » L'ouvrage est écrit par un homme sage et véritablement religieux qui, voyant les dé- sordres du clergé et l invasion de l'impiété dans toutes les hautes classes de la société, cherchoit les moyens d'arrêter le mal et de prévenir la ré- forme luthérienne.

^' 7288'

986. CONDUITE CANONIQUE DE l'EGLISE POUR LA RÉ- CEPTION DES FILLES DANS LES MONASTÈRES, PAR GODEFROI HERMANT.

Vol. in-f** médiocri , papier, de 83 feuillets, lignes longues; XYIl» siè- cle. Relié en maroquin rouge, aux armes et au chiffre de Jean-Baptiste Colbert sur les plats.

Fonds de Colbert, n*> 3241.

Ce traité du fameux janséniste Godefroi Her- mant, mort en 1690, a été imprimé à Paris en 1668, in-12, sous le nom de M^ Antoine Godefroi. Le se- cret de ce changement de nom vient de ce que la première partie étoit d'Antoine Arnauld, et la se- conde seulement de Godefroi Hermant, chanoine de Beauvais. La date de notre manuscrit est 1666.

FOiVDS. ]N* 7289. 313

N*^ 7289.

987. LA SOiMME DES VICES ET DES VERTUS, PAR FRÈRE

LAURENT. Traduction en quatrains des com-

MANDEMENS DE DIEU. LES DOUZE ARTICLES DE

LA FOI en quatrains, et trois autres opuscules DEVOTS en vers.

Volume in-4<» magno vélin, de 191 feuillets à lignes longues, initiales; XV" siècle. Relié en maroquin rouge, aux armes de France sur les plats, au chiffre de Louis XV sur le dos.

Fontainebleau, 919. Ane. cat., 175.

Très-bel exemplaire, le neuvième du même ou- vrage auquel nous soyons parvenus. L'explicit est très-erroné comme on en va juger : « Ung frère de » l'ordre des frères prescheurs cestuy livre ordonna » pour le grand Roy Philippe en l'an mil ccc trente- » sept, »

Entre vous qui lirez ce livre bonnement, Se bien ne l'entendez d'une fois seulement. Deux fois ou trois ou quatre il soit par vous releuz Mieulx verrez l'istoire qu'en courant estre peuz. Quanque dedans verrez c'est divine escripture , Rien n'y a contenu fors que vérité pure.

« Cy fine la Somme des vices et vertus, qui est » du monde le my rouer et de paradis le senltier. » Parfait le pénultième jour de juillet l'^n M.CGGC. » LXXVIll. » Et plus bas : « H. L. »

314 ANCIENS

li. F" 187 v^

Sensuivent les commandemens Qu'il nous fault garder et savoir Qui vieult évader les tourmens D'enfer et paradis avoir.

Suivent douze quatrains dont les dix premiers ré- pondent à autant de commandemens.

III. F" 188 r^ « S'ensuivent les douze articles de » k foy catholique, composés par les douze apô- » très , et d*abord celui de saint Pierre. »

Je crois en ung seul Dieu le Père, etc.

IV. F" 189 v^ a Protestation. » C'est-à-dire pro- fession de foi, en treize vers dont le premier :

Jhesus, mon Dieu , en qui je crois. . .

V. F* 190 r**. « Le Chemin de paradis. » Qua- rante-six vers.

Qui veult en paradis aler,

Icy en peult la voye trouver. . .

VI. 190 v^ « Douze abus du corps humain. » Dix-huit vers assez bons.

Plus est servy et plus se plaint, Pluâ e|t noury çt plus se faint. . .

FOKDS. N" 7290. 3J6

7290.

988. LE LIVRE DES BONNES MOEURS, PAR JACQUES . LE GRANT, aUgUStill.

Volume in-fo parvo vélin, de 65 feuillets à lignes longues, cinq mi- niatures, vignettes, initiales; XV* siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats, à la fleur de lis du Régent sur le dos.

Fontainebleau, n<> 998. Ane. cat., 663.

Provenant du cabinet de Louis de Bruges, sei- gneur de La Gruthu}se, dont les armes sont recou- vertes de celles de France au frontispice, Voy. Van Praet, Bib. de La Gr., n"* xlii.

C'est le troisième exemplaire du même ouvrage qui passe sous nos yeux. Il est très-bien écrit et agréablement enluminé. Frontispice : f' 3. Chute des anges. Deuxième miniature, P 26. Un laïque fait présent d'un vase à un prêtre. F'' 24. Deux condamnés hommes et femmes sont agenouillés et presque nus devant un prince qui semble vouloir leur pardonner. 39 \\ Riche faisant l'au- mône à de pauvres gens. F" 54. Femme malade au lit.

Le copiste du livre a mis son nom Gebray à la lin du volume.

316 ANCIENS

]N° 7291

989. LE LIVRE DES BONNES MOEURS, PAR JACQUES LE GRANT, aUgUStill.

Vol. in-4° parvo, papier, de 113 feuillets, lignes longues; commen- cement du XVI» siècle. Relié sur bois en veau citron foncé , fleuronné et frappé à l'écu de France et au double chiffre de François II et Charles IX sur les plats.

Fontainebleau, 1484. Ane. cat., n*» 981.

Charmante reliure parfaitement conservée. Le dernier feuillet du manuscrit a été enlevé.

7292.

990. LES MARGUERITES HISTORIALES , PAR JEHAN MASSUE. FRAGMENT GÉNÉALOGIQUE SUR LA MAI- SON DE CHABANNES.

f Volume in-4* médiocri vélin , de 185 feuillets à double colonne, deux miniatures , vignettes et initiales ; XV' siècle. Relié autrefois sur bois en velours jaune, aujourd'hui en maroquin vert, au chiffre de Louis- Philippe sur le dos.

Fontainebleau , 983. Ane. cat., 976.

Ce livre écrit en d497 a supporté de fâcheuses atteintes. D'abord, au mois de septembre 1593, le président de NuUy, fameux ligueur, s'étant saisi de la Librairie ro^diie, et en étant resté le libre dispen- sateur jusqu'au mois de mars suivant, on coupa durant ce temps-là, le premier cahier du manuscrit.

FONDS. N<* 7292. 317

Puis en 1844, la reliure ayant été renouvelée, l'ouvrier chargé de ce soin enleva la note précieuse qui rappeloit cette première mutilation. Heureu- sement j'en avois gardé la copie en préparant, il y a quinze ans, les volumes que je publie aujour- d'hui. La voici dans toute son intégrité.

« Mémoire que le président de Nully durant la » ligue et durant la trêve, s'est saisi de la librairie » du Roi environ la fin du mois de septembre ; » ayant faict rompre la muralle pour entrer en la- » dicte librayrie, laquelle il a possédée jusques » environ la fin du mois de mars, en l'an 4594, qui » sont six mois ; durant lequel temps on a couppé » et emporté le premier eayer du présent livre, au- » quel cayer estoient contenues choses remarqua- » blés. Item, durant le temps susdit, ont esté em- » portez de ceste librairie plusieurs livres dont le » commissaire Ghenault fist enqueste, bientost après » que ledit président eut rendu icelle librairie. » GossELiN ita est. »

Et plus bas, on lit encore de la main de Gos- selin :

« Item, ung docteur de Sorbonne et evesque de » Senlis nommé M. Rose, familier ami du président » susdit , a faict amende honorable en la cour de » parlement, par arrest de ladite cour, pour avoir » prononcé devant la ligue et encors depuis, choses » indignes de sa qualité. Il feit celle amende le D jour de septembre 1598.

BIS ANCIENS

» D'avantage ledict evesque et un docteur de » Sorbonne nommé Pegenac ont faict ce qu'ils ont » pu pour posséder ladicte librairie; mais feu de » bonne mémoire le président Brisson, à ma re- » queste et sollicitation, a empesché leur intention, » lesquels par après sont allés insciter la Chambre » des comptes pour venir mettre-les en ladicte li- » brairie. Monsieur de Jocluy et Monsieur Lonpré » maistre des comptes en la dite Chambre ont voulu » entreprendre ce que lesdits auteurs n'avoient peu » faire. Mais mondit seigneur président leur a en- » core rompu leur dessein corne il avoit fbit au- » para vaut* »

L'auteur de ce livre , Jean Massue acheva de l'é- crire le 13 mai 1497. Il étoit natif de Haizecourt, près Péronne, et par la faveur de son patron Jean de Ghabannes comte de Dampmartin , baron de Thoucy, du ïhour en Champagne, de Champi- gnelles , seigneur de Courthenay , de Marcy , de Courvol le Damp-Bernard, de Villemonble, deSaint- Morisse, de Charny, de Saint-Fargeaulx, des pays de Puysaie, etc., etc., il obtint le prieuré-des Dames et de Saint-Sornail.

Il nomma son livre les Marguerites hisioriaies^ « pour ce que, dit-il au comte de Dampmartin, » madame Marguerite de Nantuel vostre mère, con- » tesse par héritage de la conté de Dampmartin, » avoit nom Marguerite -, et ainsi s'appeloit ma très » honorée damoyselle, madame Marguerite de Gala-

FONDS. N* 7292. 319

» bre qui fut voustre femme, bonne et belle espose. » Et le feis en mon prioré de Saint-Sornail, moy en » estant prieur et religieux dudit lieu, constant le » mariage de moy et de Jacquète de Ferrières, na- » tifve de Guaigny en France, près du chastel de » Villemonble, de laquelle j'ay eu sept enffans, » cesl assavoir quatre fils et trois fdles, procrées » en légal mariage , en vivant religieusement. Et » en celluy temps estoye vostre recepveur de Puy- » saie , voustre varlet de chambre et vostre prevot » criminel de Monfermail , et Vostre gruyer du » Thour en Champaigne, et vassal et voustre subject » à cause de ma seigneurie d'Avemires près Lavau ♦> en Puysaie, par moy acquise. ^

Yoilà comme on voit , un singulier religieux , un singulier valet de chambre , un singulier pré- vôt criminel, un singulier seigneur. Jean Massue, ce prieur chargé de sept enfans, se piquoit d'ail- leurs de continuer la vie mondaine, puisqu'il dit auparavant en vers ;

Et se j'ay mis riens imperfaict Monteur suppliez à mon faict) Car des dames priew me nomme , Et à les servir plus m'adonne Que d'aler lire mon Psaultier, Aussi, que d'aller au mostier. Vous sçavés bien que ce n'est vice, Puis que m'en donnastes l'office.

Ensuite, il recommande au Comte un de ses (ils qu'il nomme Sainl-Acoubache.

330 ANCIEINS

Monsieur, ung aultre don vous donne Et à vous servir l'abandonne , C'est mon enfant, saint Acoubaclie, Que j'ayme mieulx que riens que saiche.

Voilà un nom bizarre à joindre à toutes les singularités de Jean Massue. Pour son protecteur , Jean de Ghabannes, il s'appeloit, avant 1488, date de la mort de son père Antoine de Ghabannes , grand maître de la maison du Roy, il s'appeloit, dis-je, seigneur de Saint-Fargeaux ; sa mère, Marguerite de Nantueil , avoit apporté le comté de Dampmartin du chef de sa mère Marie de Fayel , dans la maison de Ghabannes. Il fut marié deux fois, l^avec Mar- guerite de Galabre, fille naturelle de Nicolas d An- jou, duc de Galabre et Lorraine; 2" avec Suzanne de Bourbon, fille aînée de Louis, bâtard de Bour- bon , comte de Roussillon , et de Jeanne , bâtarde de France.

Les deux premiers feuillets conservés du volume contiennent la fin d'une discussion généalogique tendant à prouver que la dame de Sebourg a plus de droits à l'héritage de son cousin Arnoul, seigneur de Ludes, de Sommesuippes et autres lieux de Champagne, que n'ena Mederi (ou Marie de Fayel), comtesse de Dampmartin. Pour le prouver, Jean Massue établit d'une façon très-embrouillée la des- cendance des différens enfans de Gaucher de Ghas- tillon , comte de Porcéan , jusqu'à ArnouU de Chaurency . Dans renonciation des seigneuries pos- sédées par Arnoult du chef de sa mère , on trouve

FONDS. 7292. 321

que : « En la ville de Troyes mesmes , est une rue » dont les rentes des maisons appartiennent au » droit de ladite dame de Sebourg. Et sont icelles » rentes de maisons à Troyes de telle condicion que » qui en est en default de paye , on peult de haul- » teur dépendre les huis d'icelles maisons. » Les historiens de Troyes ne me paroissent pas avoir connu cet ancien privilège de la dame de Se- bourg.

Jean Massue termine ses Marguerites par une diatribe qui ne se lie en rien au reste , contre un individu qu'il désigne sous le nom de TArbre-Sec, et qui semble avoir été l'archiprêtre Voland, inten- dant de M. de Dampmartin. (Note marginale en mi- nuscules.) Cette diatribe n'offre aucun intérêt au- jourd'hui, et la violence des expressions employées par Massue nous fait douter de la sincérité de sa dénonciation. Il dit encore, sans doute du même personnage, au chapitre 234, à l'occasion de la canonisation de saint Yves , avocat : « On ne trouve » que luy seul qui soit saulvé entre les advocats » juristes. Je dits , moy prieur, que le bailly de » Dampmartin est hors de ce danger, et que aussi » toust iroit-il est saint Yves que Ton feroit » passer le palais de Paris par le cul d'une aiguille. » Passons à l'ouvrage même.

Le r** de la première feuille est rempli par une grande miniature représentant l'auteur à son pu- pitre; deux femmes qui sont les deux Marguerites,

ïOM. vu. 21

392 ANCIEINS

OU deux filles de Massue, un jeune homme qui est son lils ou le seigneur de Saint-Fargeaux l'entourent et lui présentent celle-ci un écritoire, celle-là et le Jeune homme chacun une marguerite. Pan$ la vi- gnette est l'écu du comte de Dampmartin, qui est de six pièces, savoir : 1 et 3 de Chahannes, % et A de Hongrie, 5 d'Aragon, et 6 de Châtillon-Por- çean. Au V 17, commence l'ouvrage, une se- conde miniature moins grande représente le même Jean Massue à genoux devant le comte de Damp- martin auquel il tend son livre.

Il manque un feuillet sans doute entre le f** 13 avec lequel se termine la table et le f"" 14, qui con- tient la suite de l'épître de l'auteur à Jean de Cha- bannes, d'abord en vers puis en prose. Nous en avons cité quelque chose, voici les premiers vers du P U :

Mgn très redoublé seigneur et maistre ,

A qui je suis et si veulx estre ,

Moi estant fort persécuté

De malacjie et sans santé,

Je vous ai voulu faire un livrç. . ,

Ce livre n'a pas moins de 26 i chapitres dont le premier est consacré aux « vertus de Octavius « César et de Marc-Anlhoine. » Premiers mots : « Il » est assavoir que après la mort de Julius César et » ses successeurs Octavius et Marc-Anthoine, » etc. Mais au chapitre 12 se révèle l'esprit satirique de Massue; à propos du fils de Quintus Hortensias, « accusé d'ung meftl\it que l'on dit ambitus.., la-

FONDS. No 7292. 323

» quelle chouse souloit estre pugnye... auci comme » est symonie, par les droits canons. » il ajoute: « De quoy usa souvent Symon Magus, dit Tristan » de Sallezart, archevesque de Sens, qui a le cœur «ouvert à toute malice et clouz à toute vertu... » l'esglise acquerroit aussi grans vertus et feroit » aussi bien de dégrader Symon Magus, que fist » Hortensius de priver son iils de son heristage. » ( P 23 ) Il le reprend encore au chapitre 435 , f> 82, à l'occasion d'un ancien bon archevêque de Sens nommé Wulfran, lequel « estoit d'autre vie que «n'est Simon Magus, a présent archevesque de » Sens, en l'an que nous disons 4497; qui en est » aussi digne comme le Teurc d'estre pape? » Et plus loin encore au chapitre 437, il fait ainsi parler du père et du fils un certain M^ Loys de la Botte ou de la Boutte : « Quand Sallezart (le père) vint » d'Espaigne en France, il estoit aussi bien garni » de biens qu'est un singe de queue. Toutefois il » lit tant plus, contre droit et sans nul mérite, » qu'il s'enrichist tant par mariage que. par pille- » rie. Il fut page de Rodrigues qui fut empereur » des pillards de France : toutefois Sallezart en ce n mestier le passa. Quant quelque destrosse se fai- » soit en France de son temps, il donnoit de l'ar- » gent pour dire es villes et partout que c'estoit » luy... Ses vices ont apparu en plusieurs lieus ot » notamment à Gry (?), mais nul vivant n'a veheu » ses vertus. Il disoit prou et n'en faisoit gueres

21.

324 ANCIENS

» Ledit quidem demanda à W Loys qu'il disoit de » son lils; il respondit que c'est de malè in pejus, » et que le grant Simon Magus n'avoit laissé aultre » successeur sur terre que cestuy qui estoit pire » que lui. » 83. Voilà, j'espère, une invective assez directe. Or Tristan de Sallazar, grand né- gociateur sous Charles VIII et Louis XII, vanté par la Gallia chrisliana , par Tavel , historien des archevêques de Sens, et par Moréri, ne mourut que le dl février 4519. Il est enterré dans la ca- thédrale de Sens. C'est lui qui fit rebâtir à Pa- ris VHôlel de Sens, ancienne dépendance du palais des Tournelles. Le chapitre 84, f** 58, loue la vertu de Philippe-Auguste , qui fit brûler les prin- cipaux disciples d'Amaury de Chartres et par- donna aux plus simples d'entre eux. Il est encore parlé de Philippe- Auguste et surtout de Renaud, comte de Dampmartin , au chapitre 102% 67. Citons le chapitre 110 : « Des vertueuses pa- » rôles que moy prieur ay ouy dire a un de mes » maistres : Si advint que par fortune, mon y> maistre perdit sa femme (Marguerite de Calabre) » qui estoit dame moult à priser et une sienne » petite fille : si faisoit deul merveilleux en pleurs » et gemissemens; et quant je veis ce, je lui dis » que les pleurs ne prouffîteroient riens à la tres- » passée. Lors me commança à dire qu'il ne plou- » roit fors seulement que pource que sa perte estoit » irrécupérable. Et après je l'interrogué se il voul-

FONDS. ]N° 7292. 325

» droit bien que après son trespas , ses amis et ser- » viteurs le plourassent. Et sur ce propous, il me » respondit : Prieur , je me efforceré de si bien » faire en ma vie, que mes amys et mes serviteurs » ne seront point sans doleurs après ma mort. » f* 72. Voilà un bon souvenir de familier pour les Chabannes. On n'en dira pas autant de la matière du chapitre 128. Jean de Chabannes, comme nous avons vu 5 étoit seigneur de Champignelles , de Saint-Far- geaux et de tout le pays de Puysaie, et baron de Thoucy; or ces terres faisoient partie de la dé- pouille de l'illustre et malheureux Jacques Cœur , condamné en 1453 à la sollicitation d'Antoine de Chabannes. Il les avoit acquises du roi pour la somme de vingt-trois mille écus d'or. Cœur étant mort en 4455, ses enfans avoient poursuivi sa réha- bilitation; mais le crédit des Chabannes l'avoit em- porté sur le leur, et ce fut bien long-temps après qu'ils virent enfin la mémoire de leur père vengée d'une condamnation flétrissante. Il est intéressant de voir ici le domestique du comte Jean de Cha- bannes raconter l'histoire de Jacques Cœur, dans le temps même le Roi et tous les honnêtes gens sentoient l'iniquité de la sentence portée contre lui. Voici donc ce chapitre, un des plus longs des Marguerites Historiales :

« Du vice de Jacques Cueur, argenltier et con- » seiller du roy Charles VIP, lequel offensa et blessa » tres-grandement toute crestienté et le roy son

326 AINCIENS

» inaislre, et tout le royaume de France. Ad- » vint que l'an i^52 fut pris, par lecommandenient » du roy Jacques Cueur, son argenltier et conseiller, » et pour certain cas touchant la foy catholique, » et aussi crime de lèse-majesté. Comme autrement, » est-il vray que ledit Jacques estoit cause et avoit » este accusé d'avoir baillé, délivré et administré » aux Sarrazins armures do toutes sortes à usaige

* de guère. Et mesmement envoyé plusieurs ar- » mûriers et ouvriers pour icelles faire, et intro- » duireetenseigner les Sarrasins. Cebien considéré, » appert clerement que ce est au grand préjudice » de la chrestienté. Oultre plus a esté arresté ledit » Jacques Cueur, pour ce que luy plus meu de sa » volenté que de raison , par l'instigation de l'en- » nemy de nature, par convoitise ou aultrement, » comme infidèle maudit, a rendu par sa puis- » sance desordonnée , un cristien qui estoit es- » chappé des mains et horribles prisons des Sar- » rasins, ou il avoit esté prisonnier par longue » espace de temps et souffroit mains grant martire; » et le renvoya de faict et de force audit pays des » sarrasinois , en mesprisant et contempnant la » loi de notre rédempteur.

» A esté aussi faict prisonnier, pour ce qu'il a » extorqué, pris et rapine indeuement plusieurs » grans finances des deniers du roy de France,

* tant du pays de Languedoc et de Langued*ouy «comme alleurs, parquoy plusieurs habitans do

FONDS.— 7292. 327

» yceiilx lieux se sont absentés, qui est le grant » domaige du Roy et de son royaulme.

» A esté aussi arresté pour ce qu'il estoit accusé » d'avoir desrobéet pillé les finances du Roi, des- » quelles il avoit le gouvernement, et lesquelles » passoient par ses mains, de jour en jour.

» Audit an ensuivant, 1453, le 19^ jour de » mars (1), contre ledit Jacques Cueur fut pro- » noncée sentence par le chancelier de France » présent le roy, lui convaincu et attaint des cas » crimineux et vicieulx dont estoit acusé , et em- » prisonné en la forme et manière qui s'ensuit. » Combien que ledit Jacques Cueur pour les crismes » par lui commis et perpétrés eust confisqués corps » et biens , toutefois le roy qui toujours veult user rf de équité en préférant miséricorde à rigueur de » justice, désirant aussi l'amendement et conver- » tissement d'ung chascun pécheur et non la mort, » luy remet de grâce especialle la mort et lui saulvô » la vie, et le condamne à racheter le cristien des » mains des Sarrasins qu'il avoit renvoyé et rendu, » se il est en lieu qu'il se puisse faire, quelque » somme d'argent qu'il doye couster : et si non, » rachepter des mains d'iceulx Sarrasins ung aultre V cristien.

9 Item pour les sommes de deniers par luy in-

» deuement prinses et furtivement desrobées et ex-

» lorquées sur les sujets du roy montans à som-

(I) Bonamy (3fém. de VAcad, des Inscript. 1 1. XX, p. 620) dit le 29.

328 ANCIENS

» mes (jiiasi inestimables, il est conclempné à la » somme de eeiit mille eseus d'or de bon et juste » pois.

» Item et pour les offenses par lui commises » par plusieurs et diverses fois, le roy le condempne »à 300,000 escus d'or.

» Item le surplus de tous et ehacung de ses >' biens, quelque part qu'ils soient, sont et demeu- » reront confisqués audit seigneur.

» Item il est privé de tous offices royaulx , se- » crets et publics et déclaré inhabile à jamais les » tenir. Et avec ce est banny à toujours du » royaulme de France et , sur ce , fait amende » au Roy, en la personne de son procureur, sans » chapperon, la teste descouverte, tenant une V tourche de dix livres pesant en ses mains en di- » sant que faulcement et desloyallement il a rendu » le cristien dessus dit aux Sarrasins et aussi les- » dits arnois et armeures, en requérant mercy à Dieu et au roy et à justice.

» Item est déclaré les scellés des seigneurs de » La Faiette et de Cadillac estre nulz et de nulle » valeur ; et que ledit Jacques Cueur et ses heri- » tiers ne s'en pourront ayder à l'encontre d'eulx ; » et comme nulz et de nulle valeur cassés et adnul- » lés, leur furent rendus et mis en leurs mains et » la sentence justement fut donnée.

» Parquoy moy prieur le mects icy (Jac. Cœur) » comme vicieulx, car se je failloie à ceci mettre,

FONDS. iS** 7292. 329

» sembleroit que je voulsisse soustenir vice en de- » primant vertus et faire de vice vertus, laquele » chause me semble non estre convenable. »

D'après cet exposé et ces réflexions d'un ancien valet de chambre de Jean de Dampmarlin, vous voyez que cet honnête homme avoit d'assez bonnes dispositions au patelinage. Remarquez le silence qu'il garde sur la première imputation faite à Jacques Cœur en 4451, d'avoir empoisonné Agnès Sorel. Cependant Antoine de Chabannes avoit prêté, sur ce point, appui aux accusateurs; mais, forcé de reculer devant une allégation trop évidem- ment mensongère, il s'étoit, lui Gouffier et quel- ques autres , rejeté sur un autre ordre de faits : à savoir sur les secours d'armes portés aux Turcs par Jacques Cœur. Le roi Charles YII connoissoit probablement la parfaite innocence de son argen- tier; mais Chabannes étoit tout-puissant sur lui, Cœur avoit amassé une immense fortune, il le laissa donc accuser et condamner! Jean Danthon nous apprend que l'illustre argentier étoit allé mourir dans l'île de Chio, et qu'en 4502 on voyoit son tombeau dans l'église des Cordeliers de cette ville (4). De tous les voyageurs que le gouverne- ment françois envoie journellement en Grèce, au- cun, à ma connoissance, ne s'est soucié de voir cette église de Chio et d'y rechercher l'épitaphe

(l) Voyez le t. Tî, p. 65, de l'excellente édition donnée par M. Paul La- croix de cet historien, dont il a écrit, à tort peut-être, le nom d'Àuthon.

éâO ANCIENS

de Jacques Cœur, plus précieuse que toutes les an- ciennes inscriptions grecques, lesquelles pourtant ont aussi leur prix; je ne veux me brouiller avec personne.

Mais je reviens à Thonnête Jhean Massue. Il va , dans le chapitre 130, nous faire une bien autre confidence; c'est à l'occasion du vice des femmes d'Auffrique : « Il est assavoir, dit-il , que les filles » qui estoient à marier se Iransportoient en plu- » sieurs villes d'Auffrique bon leur sembloit, » et gaignoieni par Teuvre de leur corps le douar » de leurs mariages ; c'est-à-dire qu'elles abandon- » noient leurs corps vicieusement pour avoir leur il mariage. Je dits moy Prieur que c'estoit » grande desbonesteté de conduire leur mariage de » si deshonestes loyers. Touteffbis je n'ay pas nuy » âultreffois d'être administrateur de semblable y^ nature. » F'' 88. En lisant ce dernier retour du Prieur des Dames, on est tenté de croire que ce prieuré n'avoit rien de commun avec Tofficialité, et que Jehan Massue étoit prieur comme sont au- jourd'hui bien des abbesses. Ce que je dois avouer, en tout cas, c'est que la situation des prieurés des Dames et de Saint-Sornail m'est inconnue.

Le chapitre 34 est une diatribe assez plaisante contre toutes les femmes que lui , prieur, connoît parfaitement; au chapitre 145 il introduit une querelle théologique pour justifier la sainte Vierge d'avoir été mariée, entre vénérable et discrète

FONDS. N*» 7292. 381

personne maître Jehan Champoury, apostolle de Puysaie et scribe de Lorris, et « honorable per- » sonnaige et personne autentique maître Jehan » Le Saige, maître en divinité, en lois et en décret, » prevot de Criiyet, recteur de Saint-Fergeaux en » Puysaie, peintre très exquis du roi de France » Loys. » Le Sage est encore cité au chapitre 242 , contre un gauhergeux (railleur, bon vivant) qui se moquoit de viellesse. Voilà le nom d'un grand pein- tre retrouvé, dont les ouvrages pourroient bien de- voir être placés à côté de ceux de Jean Foucquet de Tours. Au chapitre 169, f 104, il cite l'opinion phi- losophique sur le système du monde de « Gillebert »Carbonneau, capitaine de Pereuse, grant histo- » rien etgrant théologien, et surtout grant juriste. >> Au chapitre 170, p. 105, on rappelle longuement les réponses faites au duc Philippe de Bourgogne par Charles Vil, quand le duc envoya lui porter des explications de l'empressement qu'il avoit mis à recevoir le Dauphin : morceau curieux pour l'his- toire. — Chapitre 173 : récit de l'assassinat de Cosme de Médicis par Franchîmes de Pacis (de' Pazzi?). Chapitre 176 : discussion théologique sur l'origine du bien et du mal contre l'hérétique Jo- hannes de Liigio et « vénérable et très scientifique » personne maître Guillot Pastron, qui a régenté et » tenu les escholes en son adolescence en l'université » du Pont-Trocquart en Advignon, à présent capi- * tairiede-Saint-Morise. » Chapitre 178. Autre

381 ANCIENS

discussion du môme genre contre les manichéens soutenue par « Jean de Roddez , cappitaine de » Marcy, très grand historien et bon philosophe; » et avoitbien en soy tant de science qu'il eust bien » reffaict les euvres d'Ovide , espéciallement celles » qui parlent de arle amandi; car il fut en son tems » le parangon d'icelle science : par quoy il fut d'aul- » cuns appelé le Petit Ovide de arte amandi, »- Chapitre 189 : récit de la mort du duc de Clarence dans un tonneau de malvoisie, en 1477. Puis à la suite : « Au mois d'octobre audit an, advint en pays » d'Auvergne une chose moult merveilleuse en une » religion de Saint Benoist. Car il y eut ung reli- » gieux dudit lieu qui avoit la nature d'orne et de » femme, et de chacun d'iceulx s'aidoit tellement » qu'il devint gros d'enfant. Pour laquelle cause » il fut pris de la justice, jusqu'à ce qu'il fust dé- » livré. » Remarquez que ce fait ne date que de vingt ans après le temps Massue le rapporte. Chapitre 205 : récit de l'assassinat du duc de- Mi- lan, par Jean-André de Lampugano, en 1476. Cha- pitre 229 : « Aulcunes sentences morales de Odin » Doailly ou Dovailly Gruyer de Dampmartin. » Chapitre 233 : récit de h vengeance prise par l'u- niversité cohtre Hugues Aubriot, Bourguignon, prévôt de Paris, qui « fit faire le pont Saint-Michel » et le pont du Petit-Châtelet, et les murs de devers » la Bastille Saint-Antoine. » Chapitre curieux. Chapitre 237. Éloge du pape Benoît XII. Mention

FONDS. NO 7292. 333

du voyageur Mandeville, el injures nouvelles contre Tristran Sallazar. Chapilre 237 ; De l'hérésie du pape Jean XXII , combattue par le dominicain Tho- mas Walleys, Anglois. Chapitre 248 : Long et curieux récit des charges accusatrices portées contre Enguerrand de Marigny. Chapitre 250 : Sur Ponlhon (Poton) et Lahire. Sur le meurtre de Jean- Sans-Peur : « Aucun disent que ung nommé Frot- » tier, homme plein de très grande vertu et savoir, » qui estoit serviteur du duc d'Orléans, en fut un » des principaux consentans et conjurateurs. J'ai » leu aussi que Barbasan, qui fut chevalier sans re- » proche, fut l'ung de ceux qui mena celle espou- » sée en moustier. » Chapitre 252 : Récit très long de l'histoire de Charles d'Anjou et de la conquête de Naples. Chapitre 256 : Belle conduite d'An- toine de Chalamel au siège de Beauvais : il est à remarquer que Massue ne dit rien ici de la préten- due Jeanne Hachette. Il termine ainsi : « Ce que » j'escris n'est point pour airection que j'aie audit » grand-maître , car il me ayssoit comme le triade » fait le venin , pour ce que je estime plus tout le » service de son fils, mons le comte de Dampmar- » tin Jehan de Chabannes, seigneur de Puysaie » et de Courtenay, que le sien. » Ces paroles sont précieuses.

On voit que le livre, tout informe qu'il est, ne manque pas d'une sorte d'importance historique et littéraire. Il nous révèle plusieurs noms nouveaux,

9S4 ANCIENS

nous rappelle à sa manière plusieurs événemens célèbres ; il n'est pas exempt de celte disposition à la satire qu'on remarque également dans la Chro- nique dite scandaleuse , ouvrage dont l'auteur étoit certainement un domestique d'Antoine de Gliaban- nes. ]Ne seroit-ce pas Jean Massue ? Je n'ose l'assurer, mais pourtant je n'en douterois pas s'il ne nous disoit que le premier comte de Dampmartin l'a- voit pris en grande haine. Après tout, la haine pou- voit être d'une date postérieure à la rédaction de la chronique. M'oublions pas non -plus que cette chronique a été longtemps attribuée à un Jean de Troyes, et que, dans les premières pages, Massue parle de Troyes comme d'une ville qu'il connois- soit fort bien. Après cela que d'autres décident.

NO 7292 '•

991. LA MORALE, OU LE TABLEAU DE LA SAGESSE, PAR GUYONNET DE VERTRON.

Volume in-4o raagno, vélin, de 223 feuillets; lignes longues, très- belle écriture; XVU^ siècle. Relié en maroquin rouge, aux armes et au chiffre de Colbert gur le dos et gur les plats.

Fonds de Colbert, n" 2918.

Yertron étoit un courtisan banal qui faisoit écrire par un très-habile calligraphe les fades mé- taphores laudatives qu'il adressoit si fréquemment au roi Louis XIY et à tous les ministres. Il étoit chancelier de l'académie d'Arles, comme il s'inti-

FONDS, No 72 92'- 335

tule à la lin de la dédicace qu'il fit à Colbert de son traité de morale. Il finit ainsi cette dédicace : « En- » fin , pour la récompense de mes travaux, je vous » demande sous les auspices de monseigneur de » Saint-Agnan, mon illustre protecteur, la grâce » de recevoir ces Essais de morale, et celle de me » croire avec un très-profond respect, » etc, etc. Vertron mourut à Pans en 1715, couvert de ridi- cules et de bonnes pensions dues à ceux qu'il avoit poursuivis de ses flagorneries.

7292

3. A.

992. MÉLANGES DÉVOTS. LES NOUVELLETÉS DU MONDE. MISÈRE DE LA CONDITION HUMAINE PAR INNOCENT III. MORALITÉ DE PHILOSOPHIE. DOCTRINAL AUX SIMPLES GENS. VERS SUR LES PÉCHÉS CAPITAUX, MÉDITATION DE SAINT BER- NARD. — POEMES : LA VIE DU MAUVAIS RICHE; LA FAUSSETÉ DU MONDE J LE DÉSESPOIR DU corps; ENSEIGNEMENT SUR LA MORT; DIS-

CUN. PURGATOIRE DE SAINT-PATRICE, CU prOSC.

Volume in-4° parvo vélin, de 147 feuillets, lignes longues , une mi- niature, initiales ; commencement du XV* siècle. Relié en veau racine, au chiffre de Charles X sur le dos.

Fonds de Colbert, 3867.

Sur la première feuille de garde coupée et re- collée, on trouve une table sommaire des traités

â36 ANCIENS

contenus dans le volume, et la mention suivante, qui rappelle grossièrement la prononciation de la fin du XV" siècle. « Se présent livre saparquin à » Jehanne Amy demeurant à la rue Sin tavoie à » lensenne du beu couroné. »

La première rubrique se rapporte à tout le vo- lume : « En ce petit volume sont plusieurs livres » qui traitent des nouvelletés et des anciennetés » de ceste mortelle vie et des paines du purgatoire » et de la gloire de l'autre monde. Et s'ensuyt Tys- » toire après. »

I. Le premier traité ou sermon n'a pas de titre, mais il prend texte sur les trois grands points de la mode au temps de l'auteur. Les chançons hoquelées , les robes boulonnées, les chausses colorées. Par chansons hoquetées, il semble entendre quelque chose d'analogue à nos roulades, « Par le hoctement » de chant quiempo^sche l'entendement des paroles, » nous entendons les mouvemens et les desordon- » nances de propre volunté. » Ainsi l'auteur rap- porte à un enseignement moral ces trois caprices du jour. Premiers mots : « L'on dit communément » selon le monde que de nous tout est bel. »

II. F*" 4. « De la vilté et misère de la condi- » cion humaine. » Nous avons déjà vu passer plu- sieurs exemplaires de ce fameux ouvrage. Il est complet.

FONDS. —]N° 7292^- ^- 337

m. 43 \\ « Cy comencent les dis des philo- » sophes, en françois. Talent m'estoitpris, » etc. Nous en avons déjà vu plusieurs leçons.

IV. F"* 64. « Le doctrinal aus simples gens, fait » et compilé des souverains clers, maistres en théo- » logie à Paris. »

Nous avons reconnu dans le 7274"* un pre- mier exemplaire de ce fameux ouvrage. Une autre leçon, 7318, nous apprendra qu'il « a été fait » translater par Guy de Roye , jadis arche- » vesque de Sens. » Une autre encore, n'' 7652, nous avertira que le livre, « approuvé par plu- » sieurs maistres en divinité, a esté escript à Sens » en commandement de très-reverend père en Dieu » monsieur Guy de Roye le 2 mars l'an de grâce » 1387, selon l'usage de France, » c'est-à-dire en 1388. Mais cette indication doit se rapporter à une copie de l'ouvrage, et l'ouvrage lui-même est plus ancien d'un demi-siècle. A la fin de la leçon que nous avons sous les yeux, on trouve la rubrique : « Explicit le Doctrinal aus simples » gens, envoie à Paris par la royne Blanche Jehanne » d'Evreus. Et donne le pape .iin.xx. jours de par- » don à ceulz qui prieront pour elle. » Jeanne d'É- vreux , troisième femme de Charles-le-Bel , fut reine de France de 1325 à 1370, date de sa mort. On voyoit avant la révolution sa statue et celle du roi son époux , devant l'église des Chartreux à Textré-

TOM. VII. 22

338 ANCIENS

mité (du Luxembourg. Si donc le Doctrinal aux sim- ples gens n'est pas son ouvrage, il fut agréé et re- commandé par elle. Gui de Roye n'aura fait qu'en ordonner la transcription pour l'usage de son clergé et de ses paroissiens.

Aussitôt après la table, on répète que « ce qui » est contenu en ce petit livret doibvent les curés » enseignier à leurs parroissiens ; car pour les sim- » pies prostrés qui n'entendent mie l'Escripture et » pour les simples gens est-il fait en françois, » plainement et par grant conseil et examinacions » esprouvés à Paris par le conseil de pluseurs » maistres en divinité. » J'ai lu, je ne sais plus où, qu'on devoit conclure de ce passage que bien des prêtres au XIV siècle ne savoient pas écrire. Mais il s'agit ici seulement de V intelligence des Saintes Écritures que bien des ecclésiastiques ne compre- noient pas alors et comprennent aujourd'hui moins encore.

Premiers mots après la table : « Premièrement » nous devons croire et en cette foy vivre et mou- » rir, qu'il est un Dieu... » Le Doctrinal ans sim- ples gens a été imprimé très- souvent sous le nom de Guy de Roye avec le titre de Livre de sapience; Doctrinal de sapience; Doctrinal de la foy catholique. Mais dans ces éditions , l'élément plai- sant ou ridicule a été ajouté longtemps après, c'est-à-dire vers la fin du XV*^ siècle au plus tôt. Car, pour nous résumer , le Doctrinal aux simples

FONDS. ^i*» 7292 '•*• 339

gem composé longtemps avant Guy de Roye et seulement recommandé par ce prélat à ses ouailles est un fort bon livre de dévotion, qui remplit très- bien les promesses de son titre et qui pourroit en- core aujourd'hui être lu avec profit parles curés de campagne. Les citations de Prospcr Marchand, dans le Dictionnaire historique article Guy de Roye, sont dans nos manuscrits réduits à quelques lignes fort sages et fort convenables.

V. F" 88. Sept huitains à la vierge Marie, contre les péchés capitaux :

Doulce Vierge Marie, En qui humilité (humanité) Print celi qui cest vie Et voie de vérité. . .

VI. 91. « Les Méditacions saint Bernart avec » plusieurs autres menus traités qui s^ensuivent » après, n

Premiers mots : « Moût de gens savent molt de » choses mes il ne savent pas eulx mesmes... »

VII. 118. <i Cy commance la vie et Tistoire » du mauvais riche home. » Premiers vers :

Devant Tuis au riche home le ladre s'arresta

Por la grant fain qu'il ot forment se dementa ,

Quant le ladre longuement ( long-temps) devant la porte esta

Le riche home (hons) n'en tint compte que moult bien l'escouta.

Le ladre au riche hotne fit im courtois reclame. . .

La rime change ainsi pour chaque quatrain, 100 vers.

840 AISCIEINS

vil!. di9. (( De la fauceté du monde. » 40 vers, dont les premiers :

Le monde ses amis par trayson honeure

Mais quant il cuident estre seur et à deseure. . .

IX. F" 120. « Cy comence du despit du cors » :

Cors en toi n'a point de savoir Car tu convoites trop avoir. . .

Seize douzains.

X. 123. « Bon chatiement. »

Je vois mour (ir) venez avant Tant cil qui ore ester vivant. . .

Quarante-cinq sizains commençant tous par : Je vois mourir.

XI. J27. « C'est la certation et disputacion » entre l'ame et le corps, que l'un séparé de l'autre » en dampnacion font l'un à l'autre. Révélée à un » saint prodome comme raconte ce qui s'ensuit en » disant :

Une grant vision en cest livre est escripte , Jadis fut révélée à damp Philibert hermite. . .

300 vers en quatrains sur une seule rime.

XII. F** 132. « Cy commence la vie et l'istoire » des .III. mors et des .m. vis qui furent en l'autre » monde de leurs meffets repris. »

Ceste diverse pourtraicture Nous présente une avanture.

Texte fort mal transcrit , d'un petit poème fort commun dans les manuscrits du moyen âge.

FO?«DS. IN" 7292 '•^- 341

XIII. F" 133. Cy comance très bon cliastoie- » ment pour ung chnscun. » Le voici en entier :

Se tu veulx à honeur venir 11 te convient de toi banir Orgiiel , pour humble devenir, Lever matin pour messe oïr. Ce ne te pourra mescheïr; Après labour pour tous ctievir; Aime le voir, le mentir ; De foies femes abstenir Te dois et trop boire cremir ; Le médire d'autrui iiaïr. Parle bel aus gens sans mentir. Sui les bons , d'eulx te fais chérir. Soies souffrans , plains de taisir. Et te garde de trop dormir.

Apren , si sauras ;

Se tu scès , tu auras ,

Se tu as, tu pou ras.

Se tu peus , tu vaudras ,

Se tu vaus, bien auras.

Se bien as , bien feras ,

Se bien fais , Dieu verras ,

Se Dieu vois, saint seras. Se tu ne mes raison en toy, Ele se metra malgré toy. Se tu li mes tu es gariz , S'ele se met, tu es honiz. Quant un home povre devient A nulli de li ne souvient ; Quant fortune l'a en haut mis , Chascun veut estre ses amis.

XIV. i34. « Cy commence le Purgatoire saint » Patrice. Ou temps que saint Patrice-Ie-Grant » preschoit en Irlain, » etc.

342 ANCIENS

7292 'a!-

993. LA SOMME DES VICES ET DES VERTUS, PAR FRÈRE LAURENT.

Volume in-4'' magno vélin, de 125 feuillets, lignes longues, minia- tures, vignettes, initiales; XV« siècle. Relié sur bois en veau à em- preinte , et au dos nouveau de maroquin rouge.

Très-bel exemplaire, le dixième de l'ouvrage de frère Laurent qui passe sous nos yeux. Il fut écrit par Jean Hubert, en 1464, pour Lsabeau d'Ecosse, duchesse de Bretagne, comme l'atteste cet explicit :

« Ce livre compilla et parfîst ung prescheur à la » requête du roi de France Philippe, en l'an mil » deux cent soixante dix-neuf. Isabeau aisnée » fille de roy d'Escoce, duchesse de Bretaigne, » contesse de Montfort et de Richemond, fist faire » ce livre. Qui le trouvera le luy rende. Et le fist » escrire à sa dévocion , de la main de Jehan Hu- » bert, en l'an mil quatre cens soixante-quatre. »

La première miniature est fort curieuse. Devant le tableau de la Yierge soutenant sur ses genoux le corps de son fils après la descente de croix , on remarque trois dames agenouillées. La première est Isabelle d'Ecosse, dont la robe est partie d'E- cosse et Bretagne. A sa gauche, dans le second plan, est saint François d'Assise. Puis une dame plus jeune à la robe partie de Bretagne double.

FONDS. N'' 7292 \? 343

C'est la fille aînée de la duchesse douairière, Mar- guerite de Bretagne, mariée en 1455 à son cou- sin François II, duc de Bretagne. A sa gauche est un saint abbé , peut-être saint Benoît. Puis une dernière dame plus jeune encore , dont la robe est partie de Bretagne et Rohan ; c'est Marie de Breta- tagne, deuxième fille d'Isabelle, mariée en 1464 à Jean II, vicomte de Rohan. A sa gauche est sainte Magdelaine.

Remarquons maintenant que le père Anselme fait Isabelle Stuart fille piiinée du roi Jacques ¥\ Notre manuscrit a plus d'autorité. Cette princesse mourut après 1494, époque de la donation qu'elle fit de son douaire à son gendre le vicomte de Rohan.

Dans la rubrique du commencement, le livre est à tort attribué à saint Thomas d'Aquin. Ce qu'il faut encore remarquer ici, c'est qu'avant chaque miniature une rubrique prescrit le sujet que le peintre devra enluminer dans l'espace laissé- en blanc. Ces indications peuvent servir à l'histoire de l'ancienne peinture et prouvent que les orne- mens n'ont pas été faits en même temps que la transcription , ni dans la boutique du copiste. Ainsi, au f 57 : « Cy doit estre paingte Prudence, » Attrempance, Force et Justice. Prudence doit » estre une dame qui se siet en une chayere , qui » tient un livre ouvert et list à ses disciples qui » jsient à ses pies. Attrempance doit estre

344 ANCIENS

» paingto de costé en la pari senestre et doivent » estre deux dames séantes à une table mise de » viandes, et l'une des dames parle à l'autre par » contenance de main , et dessoubs la table a un » povre agenoillez qui prend un henap au pié et » boit. Force doibt estre paingte dessoubs; à » dextre, une damoiselle en estant, vestue d'ung » mantel et tient entre ses deux mains ung lion " et ung compas ront en forme d'un platel. » Justice doit estre après à senestre en séant en » une chayere et tenant en une main une espée et » en l'autre main une espée (c'est-à-dire une ba- » lance) en semblance de peser. » 7. Cu- rieuse bêtè à sept têtes de l'Apocalypse. F** 32. Les deux feuillets précédons, 30 et 31, ont été coupés, comme l'avoit remarqué dès 1836 un em- ployé de la Bibliothèque du Roi.

^^ 7293.

994. LA SOMME DES VICES ET DES VERTUS, PAR FRERE LAURENT.

Vol. in-4« parvo vélin, de 131 feuillets à lignes longues; XV* siècle. Relié en veau racine , au chiffre de Napoléon sur le dos,

Fontainebleau, not. 950. Ane. cat. , 1284.

Bonne écriture. Le dernier feuillet a été enlevé.

FONDS. Ts« 7293 ^- 346

iN° 7293 *•

995. LA MORTIFICATION DE VAINE PLAISANCE, PAR LE ROI RENÉ.

Volume en papier, de 39 feuillets in-4», lignes longues, écrits à la fin du XV« siècle, et de 48 feuillets in-folio écrits au milieu du XVlIle siècle. Relié en veau fauve à double empreinte, représentant, la première, saint Romain avec le dragon; la seconde, le Christ nu entouré des instrumens de la Passion.

Fonds de Balnze, 520.

Exemplaire ancien, mais en écriture courante, d'un livre fort remarquable et digne de figurer au- près de l'Imitation de J.-C. Nous renvoyons à la belle édition que vient d'en faire paroître M. le comte de Quatrebarbes dans le troisième volume des Œuvres du roi René. Premiers mots : « Ensuit » ung petit traicté d'entre l'ame dévote et le cœur, » lequel s'appelle le mortifiement de vaine plaisance; » fait et composé par René roi de Cecille duc d'An- » jou par luy mandé et intitulé à très révérend » père en Dieu l'archevesque de Tours, lequel » traicté fu fait en l'an mil .IIIP* cinquante et cinq. » Et se commence le proesme comme ci-après s'en- » suit... »

A ce volume on a réuni une bonne copie mo- derne du morliflement, exécutée vers le milieu du XVin« siècle.

346

ANCIENS

7294.

996. TRAITÉ DU PÉCHÉ DE VAUDERIE.

Volume in-40 parvo vélin de 126 feuillets, lignes longues, une mi- niature, vignettes et initiales; fin du XV» siècle. Relié sur bois en ve- lours broché.

Fontainebleau, 1460. —Ane. cat., 1193.

Ce beau volume provient de la bibliothèque de Louis de Bruges, seigneur de La Gruthuyse (voyez M. Van-Praet, n"* XYIII). C'est un traité curieux fait contre les malheureux qu'on accusoit, parce que souvent ils s'accusoient eux-mômes, d'avoir été au sabbat, et d'y avoir adoré le diable sous la figure d'un bouc. Colard Mausion l'a imprimé, sans date^ dans le temps même il fut composé, c'est-à-dire vers 1460. En tète de notre leçon est une fort jolie miniature représentant les Vaudois agenouillés autour du bouc. Dans l'air, on distingue plusieurs individus, hommes et femmes, transpor- tés, les uns par des diables, les autres sur un sim- ple balai. Deux médaillons dans la vignette re- produisent en petit la même scène de l'adoration du bouc.

Premiers mots : « Par l'envie du dyable la mort » print entrée au monde , et ce le ensuivent qui y> tiennent son parti. »

FONDS. 7295. 347

N*^ 7295.

997. CALENDRIER LATIN ET FRANÇOIS. PSAUTIER LATIN, TRADUIT PAR RAOUL DE PRESLES. PRIÈRES ET ORAISONS LATINES ET FRANÇOISES.

Vol. in-4o parvo vélin à deux colonnes, de 291 feuillets, miniatures, vignettes, initiales; fin du XIV" siècle. Relié en maroquin rouge, aux armes de France sur les plats, an chiffre de Louis XV sur le dos.

Fontainebleau, 1007. Ane. cat., 617.

Volume d'une excellente écriture qui rappelle les copistes, les enlumineurs de Charles V. Il y avoit u(i écu au bas du feuillet 240, mais il a été rendu méconnoissable.

V Calendrier. —Sur le verso de chaque feuillel est la |>artie latine et sur le recto du feuillet sui- vante partie françoise. Voici les supputations pla- cées en tète de chaque mois :

JANVIER. Le premier jour et le septisme

¥(mi à doubler plus que l'abisme j

pévKieR. Le jour quatriesme mel à mort. Le tiers en lin destruit le fort.

MARS. Le premier jour nuyst aux meagans Et le quart oQcist les buva»s.

Ifi XV, premier jour du siècle.

Après la Sainte-Agathe prime lune querés ,

Du primerain dimanche quarante jours comptés ,

Et par trois |oars après la Pasque troverez.

AVRIL. Le disiesme mort durement. Le quinûe^ne paieiUcmMt .

348 ANCIENS

MAI. Le tiers jour est luoiilt merveilleux Et le septisme périlleux.

JUIN. Le dixiesme fait les gens pales, Le quinsiesme veut fièvres maies.

JUILLET. Le tresiesme jour tout tourmente Et le (lisiesme i met entente.

AOUT. Le premier jour la mort apporte , Le second occist la cohorte.

SEPTEMBRE. Lc ticrs jour se tu t'en remembres Et le sisiesme nuit aux membres.

OCTOBRE. Le tiers jour en bataille tremble Et le disiesme li ressemble.

NOVEMBRE. Le quiut jour est escorpion Et le tiers un mauvais pion.

DÉCEMBRE. Lc septicsme n'est pas sanguin , Le disiesme est plein de venin.

I"" F** 15. « Des Dis de saint Augustin pour mon- » strer les vertus des pseaumes. Le cantique des » pseaumes embelist les âmes... »

3^ 47. Commencement des psaumes par ce- lui-ci : Bealus vir, etc. Sur la première colonne est le latin , sur la seconde la traduction Françoise. La miniature qui sert de frontispice estd'uiie bonne couleur et d'un dessin assez correct. Dans le pre- mier compartiment Jésus-Christ est environné de ses anges, dont les trois plus élevés jouent des in- strumens de musique. Dans le second, David joue de la harpe, assis sur un trône, dans une salle tapissée de fleurs de lis.

Premiers mots de la traduction des psaumes :

FONDS. NO 7295. 349

« L'homme est beneuré qui n'est pas aie on con- » seil des félons, » cette traduction appartient à Raoul de Presles, comme on peut également s'en convaincre par les premiers mots du psaume xiii«, c'est donc le même texte que dans le volume 6818 ^ (voy. plus haut, page d94). Le dernier psaume, Cantate Domino^ etc., finit au f 239. C'est que s'arrête le travail- de Raoul de Presles.

Au 240 il y a une seconde miniature plus fine que la première, David est à genoux devant le trône du Seigneur. Cet ornement précède la tra- duction du psaume : Confitebor iibi ^ Domine,,. « Sire, je me confesseray à toy pour ce que tu es » courouciés à moy; ton fureur est converti et me » as conforté. » C'est le commencement d'un office particulier qui comprend le Te Deum, le Symbole de saint Athanase, l'Oraison dominicale, des litanies et autres prières liturgiques. Après le f" 263 il y a une transposition au milieu des litanies. Il faut re- chercher la suite f*" 270.

F°27i. Ensuite l'exposition sur le lxxix^ psaume du Psautier {Qui régis Israël, intende), « En ceste » pseaume n'a pas moult de choses en quoy ne » pourquoy nostre parole ou sermon deust souf- » frir. »

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998. COMMENTAIRES SUR LES PSAUMES , TRADUITS d'un ANCIflN TEXTE LATIN.

Vol. în-folio parvo vélin, de 304 pages numérotées, à deux colonnes, initiales ; xni« siècle. Relié nouvellement en maroquin rouge , frappé de compartimens dorés.

Fonds de Colbert, n«» 1306.

Ce volume est écrit sur vélin très-beau et d*une excellente main; les initiales sont dans la meilleure manière des missels du Xlir siècle. Mais c'est pro- bablement un volume dépareillé, qui ne comprend que les psaumes li à c. Le commentaire lui- même n'est pas original , c'est la traduction d'un texte latin renfermé dans un grand nombre de ma- nuscrits, et que j'ai reconnu entre les autres dans le 407, du fonds latin. 11 est vrai que souvent le traducteur françois n'a suivi que de loin son mo- dèle. Cette glose latine est-elle d'un auteur connu, je n'ose l'assurer, le catalogue imprimé du fonds latin se contentant de la désigner comme la glossa ordinaria. L'étude de notre traduction n'en seroit pas moins très-importante pour l'histoire de la langue françoise ; car il n'y a pas un mot du latin qui ne soit expliqué et défini avec le plus grand soin.

Commencement : « In finem intelleclus Davidis

FONDS. N'' 7295^- 351

» quando Doech Idumeus venii ad Saul el dixil : Venit » David in domum Abymelech. Quid gloriaris. » Cist title dist : En la fin li entendement David , » (juant Doech li \dumeiens vint à Saul et dit : » David est venuz en la maison Abimelech. L'en » treuve el livre des Rois que David quant Saul le » chaçoit por oeirre vint chées un provoirre qui » avoit non Achimelech, et cil li dona Tespée Golie » qu'il avoit en garde et dona à lui et à sa gent à » mengier. .. » On voit déjà par que le langage est excellent. 11 faut aussi remarquer que la traduction sur laquelle est fondé le Commentaire perpétuel n'est pas celle de la Bible des pauvres. Elle peut n'avoir jamais été donnée séparément, mais elle n'en est pas moins spéciale, comme je m'en suis con- vaincu en la rapprochant des n°^ 6701 , 6818 '• , 6818 '• , 7268 ' ' et enfin 7295. Voici les premiers mots de la traduction du psaume li" : « Por quoi » te glorifies-tu en malice qui poissanz es en fe- » lenie. » Ces mots et tous ceux qui appartiennent à la traduction dans le volume sont soulignés, et cela permet de les distinguer aisément du com- mentaire.

352 ANCIENS

N" 7295 '- '■

999. RAISONS DE LA COMPOSITION DE CHACUN DES PSAUMES, PAR JEAN DE BLOIS ; TRADUCTION DES psaumes; HEURES CANONIQUES. TRADUCTION EN VERS DES HYMNES DE l'aNNÉE. VIE DE PLU- SIEURS SAINTS.

Volume m-4*' mediocri vélin , de 163 feuillets (les 102 premiers de la fin , les autres du commencement du XV* siècle) , à deux colonnes , miniature , -vignettes et initiales. Relié en peau de basane verdâtre, au dos de cuir fauve.

Fonds de Colbert, 3090.

Ce manuscrit avant de passer à Colbert avoit appartenu à Jean Budé, père de l'illustre Guillaume Budé, comme le prouve l'écu des Budé placé dans la miniature du frontispice (d'argent au chevron de gueules accompagné de trois raisins d'azu 2 et d). Cet écu a-t-il été fait en même temps que la miniature; je ne le pense pas, et tout me porte à croire que c'est une addition faite par ean Budé. Voici la mention de ce personnage placée à la lin du feuillet 148, et renouvelée sur le dernier feuillet du volume : « Ce livre est à Jehan Bude, conseiller » du Roy et audiencier de France. Fait le xxviii'^ » jour de novembre m. cccc. un. " vi. Bude. » On a quelques années après écrit à côté de la vraie signature : « Bude. Le Charron. »

Au reste le volume actuel est un recueil factice,

FONDS. N*' 7295 ^' ^- 353

formé sans doute par Jean Budé, de trois mor- ceaux écrits séparément par autant de copistes. La première partie comprend dans les cent deux pre- miers feuillets, la traduction des psaumes, d'après le texte consacré de la Bible des pauvres, n°' 6818 '• et 7268 '•'• La traduction est ici précédée d'une courte explication sur l'intention particulière de chacun des psaumes, faite par un religieux Augustin nommé Jean de Blois. Voici les premiers mots de cette explication : « Cy commence un nouvel pro- » logue sur les causes pourquoy les pseaumes du » pseautier furent faiz et composez, premièrement » coment il soit ainsi que selon la doctrine du » philozophe au commencement du livre de metha-

» fisique tout homme désire savoir pour ce,

» frère Jehan de l'ordre des frères Prescheurs, à la » requeste et prière de aucunes dévotes persones » ay extrait selon les docteurs... la cause et le mo- » tif pour quoy chascun pseaume fut fait. » Cette explication finit au f 12 r\ Une autre main a, quel- ques années après, ajouté sur le reste du feuillet l'explication des « pseaumes qui sont nommez » cantiques, lesquels furent faiz de pluseurs per- » sonnes autres que David... Cy finist les can- » tiques (lisez l'explication des cantiques) transla- » tez par frère Jehan de Blois Augustin. » Jean de Blois n'étoit pas un Dominicain, mais un Augus- tin, comme on le voit ici. Le deuxième scribe au- roit pu cependant être trompé par les explications

TOM. VII. 23

3fi4 ANCIENS

du traducteur, fondées sur le sentiment de saint Augustin. Mais le père Quétif , l'historien de l'ordre des Frères Prêcheurs, ayant abandonné Jean de Blois aux Augustins, nous pouvons nous en rap- porter à sa décision, ordinairement si favorable à la gloire de l'ordre des Frères Prêcheurs. (Voyez les Scriptor. ord. Prœd., t. I, 908.) Jean de Blois avoit été reçu docteur de Sorbonne en 4486.

Les ornemens de cette première partie sont assez fins et d'une bonne couleur. Dans le frontispice, frère Jehan écrit à son pupitre; devant lui saint Augustin lui présente sur la main droite le groupe de la Trinité. Les autres miniatures qui accompa- gnent ou forment les initiales sont au nombre de onze et presque toutes protégées par un morceau d'étoffe de soie jaune , noire ou violette , qui doit remonter au commencement du XV' siècle.

La deuxième partie de notre volume, f* d03, offre la traduction en vers des hymnes de la litur- gie chrétienne. L'auteur ne s'est pas nommé, huais je soupçonne que c'est le fameux traducteur, Jean LefevrCj au mot forgier qu'il a pris soin de placer dans son préambule :

Quatre docteurs les hynes firent. . . Saint sont et de bone mémoire , Ambroise, Prudent et Grégoire, Et le quart fut Sedulius. Uns autres homs , Hylarius Les accompli tous en un livre. Or est temps que je me délivre De forgier ce que mes corps tiere,...

POKDS. N** 729.5 ^' ^' 355

Et pour ce qu'ay oy retraire

Qu'onques bienfait ite fut pery

A la requeste d'Aubery

Bemay, dit L'£|ifant , de Tonnerre ,

Qui de ce m'est venu requerre

Plusieurs fois en ma maladie ,

J'ay fait ces yers, quoy qu'on en die. . .

Dans la miniature frontispice, les quatre saints, auteurs des hymnes, sont debout devant un lutrin, et Hilaire est assis en face, écrivant ce que les saints semblent chanter. Au reste, cet exemplaire n*est pas celui d'Aubery Bernay, dit TEnfant; car à la fin des hymnes, f* 145 v°, on lit d'une petite écri- ture : « Le douxiesme décembre mil. un.''* et » quinze, moy Girart Morel, prestre curé de Mont- » nantheuil ou diocèse de Laon, fis faire et escrîpre " ce présent livre. Tesmoin mon sing manuel. Mo- » relly. » Il est singulier de voir le bon curé signer son nom autrement qu'il ne l'écrit lui-même, un instant auparavant. Il y a plusieurs Nanteuil dans la préfecture de Laon, mais je n^oserois détermi- ner celui dont étoit curé, en 1415, Girard Mo- relly. Les deux feuillets suivans renferment une pièce de vers latins, « pour savoir Pasques, » puis l'explication de ces vers et l'indication exacte du jour de Pasques des années 1417 à 1520. Pre- mier vers :

Ecclesiam papa gestat jam more caduco...

Le troisième fascicule, f* 150, me semble d'une écriture plus ancienne de quelque vingt ans. Il

23.

356 ANCIENS

faisoit partie d'un autre volume, puisque le premier feuillet porte la pagination ancienne : iiii '• Lxvni. - C'est en François la Vie des saints qui suivent :

Euthice et ses compagnons. Domicile et ses compaignes; Ner et Achilles. Philippe, evesque, père de S. Eugène. Pluseurs SS. martiriés souz Decien. Zoe, Tranquillien, Nichostraque et leurs compaignons. Conversion de S. Afre, par S. Narcise. Jacques , eveque de Nisebe. Jean Anachorith. Maurille, eveque d'Angers. Eu- cliier de Lyon , et Hylaire d'Arles. Denise, martyre. Hermongilde, roy. Vegille, eveque d'Auxerre. Pierre , eveque de Tarente. Edouart, roy d'Angleterre. Estienne, de Grand- mont. Keneline , martyr. Etheldride. Dacien de Melen , Sabin de Plaisance. Ysaac de Spolete.

Premiers mots de ce cahier de légendes : « Au- » relien oy de rechief que Domicilie amoit miex » Euthice Victorin et Maronne que elle n'avoit fait » Ner et Achille. »

FONDS. JNM2y5*'^' 357

1000. COMMENTAIRE PERPETUEL SUR LES PSEAUMEs!

Volume in-4° vélin de 450 (euillets à deux colonnes; fin du XIV* siè- cle. Relié en maroquin rouge, aux armes de France sur les plats, au chiffre de Louis XV sur le dos.

Fonds de Colbert, 3360.

Traduction diiïcrcntc de celle du msc. 7295'-, mais qui ne doit pas être antérieure au XIV* siècle. Le Psautier est ici complet sauf le premier feuillet, qui a été enlevé. Premiers mots conservés : « L'espérance des bons, car c'est le commencement » de beneurté céleste de telle doctrine fuir ; ausi » comme nous bénissons les enfans pour leurs » bonnes semiles, car por ce nous avons espérance » que en leur temps benoiz seront... »

N" 7296.

1001. LA PASSION DE JESUS-CHRIST, TRADUITE DU LATIN. LAMENTATIONS DE SAINT BERNARD.

Volume in-4o parvo vélin, de 107 feuillets, lignes longues, deux miniatures, vignettes, initiales; XV« siècle. Relié en maroquin rouge, aux armes de France sur les plats et sur le dos.

Fontainebleau, 1184. Ane. 807.

Ce volume fut exécuté pour Marie de Clèves, duchesse d'Orléans, troisième femme du célèbre

368 ANCIENS

poëte Charles d'Orléans. Cette princesse, fille d'Adolphe, duc de Clèves, fut mariée à Saint-Omer, en 1440, au moment ou Charles revenoit de sa lon- gue captivité. Demeurée veuve en 1465, elle mourut deux années après, et fut ensevelie dans l'église des Cordeliers de Blois, sous un tombeau d'albâtre qui fut plus tard transporté chez les Célestins de Paris. Il semble que ce monument n'ait pas été conservé, car M. Aimé Ghampollion n'en parle pas dans ses livres sur les anciens ducs d'Orléans. La princesse a très-nettement écrit sa signature Marie de Clèves à la fin de notre volume, et dans la mi- niature-frontispice le peintre a pris soin de placer, au bas du Calvaire, le duc et la duchesse d'Orléans agenouillés devant la mère de Dieu et le disciple bien-aimé, Charles d'Orléans déjà vieux est vêtu d'un grand manteau noir fourré de martre : son visage a souffert des atteintes du temps; il n'en est pas de même de celui de Marie, femme belle et de bonne grâce. Sa robe est de drap d'or parsemé de dessins en forme d'épis ; ses cheveux sont blonds et sa coiffure est une sorte de gaze dressée sur deux baguettes et retombant gracieusement à la naissance des épaules. Sur les marges est deux fois tracé l'écu du duc d'Orléans (France au lam- bel à trois pendans d'argent) parli de Clèves , qui est un écartelé , 1 de Clèves (de gueules au rais pommelé et fiieuronné d'or, non percé comme au- jourd'hui, mais écussonné d'argent), 2 de Bour-

FONDS, 729G. 359

gogne nouveau , 3 de Bourgogne ancien ; 4 de La Mark.

Passons au livre même. Il fut écrit par Tordre de la célèbre reine de France, mère de Charles YII, Isabeau de Bavière, comme on le voit par le préambule : « A la Jpuenge de Dieu, de la Vierge » souveraine et tous sains et toutes saintes , et à la » requeste de très excellente et redoubtée dame et » puissant princesse dame Ysabel de Bavière , par » la grâce de Dieu royne de France, j*ay translaté » ceste passion de Jhesus nostre Sauveur de latin en » françois sans y adjouster moralités, hystoires, » exemples ou ligures, Lan mil ccc. un. ""' '' et wui. » Prenant mon commencement dès la suscitation i>du ladre, pource que celui miracle avec les au- » très par avant fais furent occasion aux faux félons » juifs de machiner la mort et passion de Jhesus. .. «

Quoi qu'en dise notre auteur, je pense qu'il a , non pas traduit du latin, mais seulement fondé sur l'Évangile latin, son histoire de la Passion. Elle est écrite avec beaucoup de verve et tout l'agrément dont peut-être susceptible un aussi douloureux sujet. Je citerai le récit de la mauvaise humeur de Judas en voyant la Magdelaine répandre de riches parfums aux pieds du Sauveur des hommes : « De » tout ce qu'on donnoit à Jhesus il embloit la » disiesme partie, dont il soustenoit sa femme et ses » enfans. Et pourtant il ne s'en peut taire qu'il ne » revelast l'avarice et la convoitise de son cuer.

» quant il dist que c'estoit parte d'avoir perdu tel » précieux oignement qui peust avoir esté vendu » ni. "^ deniers, et l'eust-on donné aux povres, » il eust esté mieulx employé. He dieux! quel » omosnier qui fait d*autrui cuir large courroie! ^ Certes, pitié ne l'en faisoit mie paler, mais dame » convoitise qui tellement avoit embrasé le cuer » de Judas que dès lors il détermina que ycelle » perte il recouv(rer)oit sur la char de son maistre, » et que il liveroit son maistre aux Juifs pour » XXX deniers qui est la disme de ccc. Si peut cuer f piteux bien penser quelle douleur eust receu au » cuer la Vierge Marie se elle eust sceu au cler » l'entreprinse de Judas. Certes, elle se fust avant » obligiée à Judas à labourer de ses dignes mains «jour et nuyt, tant quelle eust payé ses xxx de- » niers; ce povez vous assez penser. » (F° 7 v".)

2" « Lamentations de saint Bernard. » F** 95. C'est la traduction que nous avons déjà vue dans le 7028, mais précédée d'un bref discours. Voici dans les deux leçons les premiers mots des Lamen- tations : « Ce livre en quoy nous devons especia- » lement lire sans nul entrelassement, si est la » douce remenbrance de la mort et de la passion » Jhesu-Crist. » La miniature placée devant ce deuxième ouvrage représente Jésus-Christ sortant du tombeau.

FOKDS. N" T2\)(i 2- 3G1

N^ 7296 •*

1002. VIE DE JÉSUS-CHRIST.

Volume in-folio parvo, papier, lignes longues , de 1 18 feuillets; fin du XV« siècle. Relié en veau racine, au chiffre de Louis XVIIl sur le dos.

Fonds de Baluze, 508.

Le premier feuillet a été enlevé. C'étoit le com- mencement d'une préface de Fauteur. Premiers mots conservés : «... et de toutes autres vertuz. De » ce dit saint Bernard en son sermon xxii% qu'il fist » sur les cantiques : Homme laboure en vain , en » acquérant vertuz s'il pense quelle luy viengne » d'autre part que de nostre Seigneur... »

L'ouvrage est divisé en chapitres fort courts, le titre du premier, P2 v% est : « L'adnunciation et » le traicté de l'incarnacion. »

7296 '•

1003. LA PASSION DE JESUS-CHRIST ET SA RÉSUR- RECTION.

Volume in-folio parvo de 14 1 feuillets, papier, lignes longues ; XV« siè- cle. Relié en maroquin rouge, aux armes de France sur les plats, au chiffre (posthume) de Louis XIV sur le dos.

Fonds Colbert, 3292.

Cet ouvrage ne ressemble pas à celui que la reine Isabeau avoit fait écrire. En voici le titre : « Cy » commence l'istoire de la Passion de notre Sei-

362 ANCIENS

>' gneur Jhu-Grist le benoist iilz de Dieu et de la » glorieuse vierge Marie mère du Sauveur du » monde. Lequel souffry régnant Tibery , empe- » reur de Romme, nommé Gessar en l'an xviii^ de » son règne, du temps du Roy Herode qui fist mou- » rir saint Jehan Baptiste soubz la seigneurie des » prostrés des juifz. Joseph, à l'aide de Dieu et de » la glorieuse vierge Marie, je pance à parfaire et )>achaber... » Premiers mots : « Prologue. Se- « Ion la sentence de philosophe Aristote en son » premier livre de phisique dit : Qui veult avoir » connoissance de aucune chose parfaictement, il » doit premièrement deux choses enquérir et de- » mander... »

Il semble d'après ces premiers mots que l'auteur de cet ouvrage se nommoit Joseph, nom assez rare chez les chrétiens François du moyen âge. L'his- toire de la passion est suivie de celle de la résur- rection.

On lit à la fm du volume : « ExpUcit Passio. » Cest présent livre qui parle de la sainte passion » et resurrexion de notre Sauveur Jhu-Crist est à » moy Jehan Talon, bourgeois de la ville de Orillac, » lequel a escript de sa main l'an mil un "• Lxxyii , V et fut achevé le xxx^ jour du mois de may. Qui le » trouvera luy plaisse de le rendre; en paiement le * vin largement. J. Talon. » Cette note auroit aujourd'hui quelque prix pour les honorables re- présentans de la famille Talon, qui a donné plu-

FONDS.— 7296 ^•*- 363

sieurs illustres magistrats et de vaillans officiers généraux à la France, si cette famille ne préféroit depuis longtemps appuyer son arbre généalogique sur une racine irlandoise, selon nous assez pro- blématique.

N" 7296 '•'•

1004. LA PASSION DE JÉSUS-CHRIST, SA RÉSURRECTIOiN ET LA VENGEANCE DE SA MORT PAR VESPASIEN.

Volume in-4* raediocri, de 148 feuillets vélin à lignes longue*, ini- tiales, vignettes et deux miniatures; XV« siècle. Couvert en parchemin blanc.

Fonds Colbert, 3325.

C'est le même ouvrage que dans le msc. 7296 '• jusqu'au f 135 v\ commence, comme l'annonce une rubrique : « La vengeance Vespasien. » Premiers mots : « Saint Pierre s'en vint en la cité » de Romme et prescha et enseigna la saincte » loy , » etc. Ce morceau a des rapports assez frap- pans avec un épisode de la légende du saint Graal, il est également emprunté aux évangiles apocry- phes. Les derniers feuillets de notre volume ayant été enlevés, le récit n'est pas achevé; il s'arrête à l'explication poétique du mystère de l'Eucharistie. Derniers mots : « Et moy mesme suis si liez et » joyeulx que je ne fus onques mes tant, et pour » Dieu, beau père alez-y toust. » Cette Vengeance n'a rien de commun avec celle des manuscrits

364 ANCIEPiS

6844 et 0847, mentionnés dans notre deuxième volume.

Les miniatures sont vers la fin du livre. La première, 87, représente la scène de Malchus; la deuxième, 98, le Calvaire; la troisième, 148, la mise au tombeau; la quatrième, f" 131, l'ascension; la cinquième enfin, 141, le siège de Jérusalem, on y voit l'emploi de deux coule- vrines couvertes. Ces miniatures, quoique gros- sièrement faites, ne manquent pas d'un certain intérêt.

]N° 7297.

1005. HISTOIRE DE LA PASSION DE JÉSUS-CHRIST. DEUX SERMONS POUR LE JOUR DES MORTS, PAR JEAN GERSON. SERMON POUR LAFÊTE DE SAINT ANTOINE, PAR UN CÉLESTIN.

Volume in-4*> magno de 195 feuillets vélin, lignes longues, vignettes, initiales; XV^ siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats , à la fleur de lis de Louis XV sur le dos.

Fontainebleau , 994. Ane. cat., n* 635.

Volume d'une très-bonne écriture. Voici les premiers mots, et d'abord la rubrique : « Prolo- » gue en lystoire de la Passion nostre Seigneur » et Sauveur Jhesucrist. Prologue. A l'onneur » et révérence de la saincte Trinité et de la glorieuse » Vierge Marie et de tous les esperitz sainctz , de » sainct Jehan Baptiste, de sainct Jehan Evangeliste,

FONDS.— 7297. 365^

» de sainct Laiirens et de saincte Katherine... Je » veul traiclier et exposer au long le sainct mistere « de la glorieuse, piteuse et angoisseuse passion de » N. S. et Sauveur J. C. , en récitant les opinions

w et dits des docteurs » Puis au f 2 : « Cy

» commence la narracion de la Passion N. S. J. C. » bien au long desclairée. Chapit. I. Scitis quia » post biduumpascha fiet et, etc. C'est-à-dire : vous » autres, mes disciples, sçavés que après deux jours, » c'est jeudy au vespre, Tagnel paschal sera tué et » sacrifié... »

Le récit divisé en un grand nombre de chapitres est entremêlé d'oraisons, d'aspirations et moralités de toute espèce. On pourroit croire que tout cela est l'ouvrage du célèbre Gerson, si l'auteur ne le citoit pas plusieurs fois, entre autres au f 75. Le livre est terminé avec le P 173.

IL Trois sermons en françois. Le premier, fo 174: : « Des trespassez, fait par maistre Jehan )>Jarson, chancelier de Nostre Dame de Paris. » Premiers mots : « Beali qui lugenl.,. dit ce texte. » Ceulx ici sont beneureux qui les cuers ont » doloreux. » Le second , f" 181 : « Aultre des «trespassez, fait par le dessusdit maistre Jehan » Jarson... » Premiers mots: « Mémento finis. Ou- » vrons maintenant les yeulx et les oreilles de nostre » entendement... » Le troisième, f 186. « Ung * très dévot sermon du glorieux confesseur mon-

366 ANCIENS

» sieur saint Anthoine , mis et fait en ceste » manière par ung des religieux des Celestins. «Texte: Dédit illi scientiam sanctorum,,. Saint Anthoine eut la science —des saints et la sa- »pience, ainsi le tesmoigne nostre mère sainte » Eglise, w etc.

7298.

1006. LA PASSION DE JÉSUS-CIIRIST ET SA RÉSURREC- tlON. LE SECRET PARLEMENT DE l'hOMME AVEC

Volume in-4° parvo de 274 feuillets vélin alignes longues, minia- tures , Tignettes , initiales ; XV« siècle. Relié en maroquin rouge , aux àlihés de t*rance sur les plats, à la fleur de lis de Louis XV sur le dos.

Fontainebleau, anc. 1248. Ane. 1247.

Bonne écriture, la miniature qui sert de fron- tispice est très-jolie. C'est le crucifiement de Jésus- Christ.

Le premier ouvrage est le même que contien- nent les deux volumes 7296 '• et ^•'- , il se termine au P 15S r°. Nous avons également vu le Secret parlement de f homme dans le volume 6850. Mais on ne trouve ici que la première partie de cet im- portant ouvrage, plus connue sous le nom de « Traitié de la mendicité spirituelle , par maître » Jean Gerson, » comme on le voit ici désigné.

FONDS. 7298 *• 367

NV7298''

1007. SERMONS DE JEAN GERSON. DISCOURS PRO- NONCÉ AU NOM DE l'université. DIALOGUE DU CŒUR MONDAIN ET DU COEUR SECRET.

Volume in-4<' magno, de 195 feuillets à double colonne, papier; XVl« siècle. Demi-reliure à dos de maroquin rouge avec le chiffre de Louis-Philippe.

Fonds Colbert, 7296 '•

Volume de Tancienne bibliothèque de Thou. L'illustre historien Jacques-Auguste l'a enrichi de sa signature aiix bas de la première page et de Tavant-dernier feuillet.

Voici le début des sermons.

I. 1. « Accipieiis virlutem,,. Selon que dit » saint Grégoire en l'évangile du jour d'huy, pour » nyant et en vain se travaille la langue du docteur » ou de l'enseigneur se le saint Esprit n'est présent » au cueur des escoutans... »

II. F** 13 v^. « Mansionem apud eumfaciemus.., » Esjouissiés-vous peuple verteux, je vous aporte » bonne nouvelle. Quelle nouvelle? Je vous annunce » comme herault et messaiger du benoist fils de » Dieu , et comme cil qui porte lectres patentes et » autenticques de par celuy Dieu... »

ni. F** 19. « Reclospiri(uambula{e.,é Pourcon- » gnoistre les .xn. fruis de l'esperit, nous debvohs

368 ANCIENS

'> premièrement noter qu'ils sont ainsy appelez » fruit à la semblanee et manière du fruyt ma- » tériel... »

IV. 27. « Totapulchra es arnica mea... Si » nous voulons oïr dignement et fructueusement » parler de celle qui par les parolles proposés est » appelée de Dieu son amye toute belle , chasser » nous fault dehors de notre cueur le hydeux , le » layt et le haineux péché mortel... »

V. F** 40. (iAveMariagraliaplena.,. Je te salue » Marie qui toute est remplie de grâce; avecques » toy est le Seigneur , qui sur tout te donne hon- » neur. On sieult dire : saint Gabriel, bonnes nou- »velles... »

VI. 46. « Nimis honorali sunt amici lui,,, » C'est-à-dire en françois : 0 Dieu ! comment sont » tes amys excellamment à honneur mis, en ceste «joyeuse feste... »

Vil. F*" 57. Sermon de sanctis et beatis spirili- bus. « Factum est prœlium magnum in cœlo... » Le maulvais angre et saint Michiel ont fait » grande bataille au ciel. En ceste feste solennelle » qui fait commémoration des bons angres, et de ce lundy qui est jour dédié a eulx en ceste église » qui est fondée en l'onneur de sainct Pol... »

FONDS. —N° 7298'* 369

Gerson étoît alors à Lyon, retiré sur la pa- roisse de Saint-Paul. On croit que ce fut dans ce dernier asile qu'il auroit composé Vfmilation de Jésus-Christ, J'ai pris la liberté d'exprimer (t. II , page 115) quelques doutes sur cette attribution; depuis même j'ai trouvé dans un ouvrage profond de M. le docteur Charles Schmidt, de Strasbourg, de nouveaux motifs de réserve (voyez Y Essai sur Jean Gerson^ Strasbourg, 1839). Nous avons d'ail- leurs en France une disposition qui souvent égare notre jugement : nous concluons de l'excellence d'un livre qu'il doit avoir été composé par un écrivain illustre. Cependant on ne peut dissimuler les sin- gulières analogies que présentent Vlmitaiion de Jésus- Christ et tous les ouvrages contemplatifs du Docteur chrétien. Sans doute Vlmitation est une sorte de règle à l'usage exclusif des religieux, et Gerson n'étoit pas un religieux; mais il vécut long- temps dans un monastère; il eut trois de ses frères et cinq de ses sœurs enfermés dans un monastère, et toute sa vie, on le voit ardemment zélé pour tout ce qui se rapportoit au bonheur de ces pieuses fdles. Tout cela donc me rapproche de l'opinion si bien exposée par M. Onésime Leroy, et me fait regretter d'avoir parlé avec légèreté d'une question digne de l'intérêt de tous les chrétiens de France.

Vin. F' 68. u Puer natus est nobis,.. Dieu pour » nostre délivrance a prins aujourd'hui en-

TOM. vif. 24

^7Q ÀNCiËjvs

» funce. A ccsle liés-glorieusc sollempnité a la- to quelle..* »

IX. F* 80. « Glùriainexcetsis Deo,.. Gloire soil » à Dieu sus et eu terre, paix es hommes » bouue vouleuté. Lesquelles paroles sont ^s- crités. . . »>

X. F'^Sâ. « Mémento finis. Ouvrons maintenant » les yeux et les oreilles de notre entendement.». » Nous avons vu ce sermon tout à l'heure à la fin du manuscrit 7297; ainsi que le suivant.

. XL F** 93. « Bmti qui lugent^ etc.

XIL F'' 100. « Regnum celorum vint palilur et y) viotenti rapiunt. Nous qui sommes en la chartre, » en la prison et en l'exil de cest mortel monde... »

XïïL 109. Pour le jôu^ de la Purification. & Snsôepitnus , Deus , misericordinm hiam... Ce§ » paroles du prophète David sont récitées en nostre » mère Sàincte Eglise en l'introite de la mes«e... *

XIV. 415. Pour le jour « De apparitione Do^ » mini Adorahimus eum omnes... Pour tant que » sans vraye et dévote religion, sans subjection à » Dieu et bonne obéissance... »

XV. F" 127* Pour la fête de sainct Anthoyne. « Penilemini. Repentez-vous, car pénitence donne

FONDS, N"7298^- 371

» glorieuse naissance. Repentez-vous, dit nostre » Seigneur. »

XYI. 437. Pour la même fête. C'est le sermon attribué à un frère célestin dans le manuscrit 7297.

XVII. F*' Uâ, Autre pour la même fête. « Cer- » lamen forte dedil illi... Or plust à Dieu que tel- » lement je peusse parler de sainct Anthoyne et de » ses victoires que nous fussions tous esmus à de- »votion... »

XYIII. F** 150. Sermon prononcé devant le Roy au nom de l'Université. « Yivat Rex, vivat Rex, vi- » vat Rex. » Ce fameux discours a été plusieurs fois imprimé. îl n'en est pas de même de la plu- part des précédens, qui sont connus seulement en latin, et qu'on chercheroit vainement dans l'é- norme collection des Œuvres de Jean Gerson.

XIX. Collations pieuses en forme de dialogue entre le cœur mondain et le cœur secret. « Deus , » canticum novum canlaho tibi in lolo corde meo.,. » Et car cecy ne se peult faire se mon cueur n'est » remply de grâce. »

34.

^i\ ANCIENS

7299.

i007. VIE DE SAINTE BARBE. PASSION DE JÉSUS- CHRIST.

Volume in-4» parvo de 149 pages, lignes longues, papier vélin, vignettes, initiales; XV» siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats, à la fleur de lis de Louis XV sur le dos.

Fontainebleau, 1321. Ane. 7299.

Ce manuscrit fui exécuté pour Jeanne de France, fille puînée de Charles YII et duchesse de Bour- bon, qui aimoit les livres et en possédoit une belle collection. Yoyez les numéros précédens 6716, 6766, 6879 et 7039. Mariée en 1447, elle mou- rut en 1482 à Moulins, elle fut ensevelie dans l'église de Notre-Dame. Elle a fait écrire à la fin de notre volume et elle a signé les lignes suivantes : « Ce livre est à madame Jehanne , fille et seur de » Roy s de France, duchesse de Bourbonnois et » d'Auvergne , comtesse de Clermont, de Forez , » de Lisle en Jourdan et de Yillars. Dame de Beau- » jeu à la part de l'empire, d'Annonay et de Roche- » Renier. Jehanne de France, » Et plus bas « Gontart. » La dernière feuille de garde est la moitié d'un compte de dépenses pour livres et mi- niatures faites pour le duc et la duchesse de Bour- bon. Dans son état de mutilation, ce lambeau n'a plus d'intérêt; nous le donnons cependant parce

FONDS. 7299. 37 3

que peut-être retrouvera-t-on la partie correspon- dante de ce compte, dans une autre garde :

ma dicte dame la duchesse et fourni le perchemin. . . reaulx d'or à Jehanne Fourniere pour avoir. . . pluseurs vignetes d'or et d'asur six reaulx et dem. . . peintre pour avoir fait xii. ystoires d'or et. . . dor neufz qui font en somme xi. réaulx et. . . courant; pour ce paie aux dessus diz comme appert. . . Dame. Donné à Molins, le m. jour d'aoust. . . cens quarante-cinq, et quictance d'iceulx.

A Giles le tailheur argentier et receveur gêner. . . de mondit seigneur le duc paie, baillié et délivré par. . . ordonnance de ma dicte dame la duchesse la sora. . .

Ce qui est conservé de la date de cette pièce prouve qu'elle se rapporte à Charles P"^ et à Agnès de Bourgogne, duc et duchesse de Bourbon, morts à Moulins, le premier en 1456 et la seconde en 4476.

I. Vie de sainte Barbe, f i. Elle diffère peu de la Yie renfermée dans la Légende dorée. Premiers mots : « Barbara en langue syrienne vaut autant à

»dire comme estrange Au temps que l'cm-

» pereur Maxim in filz Dioclesien qui persecutoit » durement la foy de JhesuCrist regnoit, un par- » vers satrape nommé Dyoscorus qui estoit moult » noble duc et riche mais paien... » La relation des miracles de sainte Barbe commence au fM5 v°.

IL La Passion de Jesus-Christ. C'est le texte des volumes 7276'-, 7296 '•'■ et 7298.

3t4 ANCIENS

N" 7299'-

1008. LE MYSTÈRE DE SAINTE BARBE, EN CINQ PARTIES.

Volume in-4*> mediocri de 434 feuillets en papier, ligues longues; XV« siècle. Relié en veau noir aux armes de Hurault de Chiverny sur les plats (croix cantonnée de quatre ombres de soleil).

Fonds Cangé, anc. 1 1 , nouveau 17.

Ce volume précieux vient, comme on le voit, de la bibliothèque du chancelier de Chiverny.

Les Hurault de Chiverny, encore aujourd'hui dignement représentés, eurent toujours le bon re- nom d'aimer les livres. Philippe, fils du célèbre chancelier, avoit une collection de volumes manu- scrits et imprimés qui fut achetée en 1622 par le Roi, pour la somme de douze mille francs, estimés par Pierre du Puy et Nicolas Rigaut , Olivier de Fontenay et Henri de Sponde depuis évêque de Pamiers. Cent cinquante manuscrits grecs avoient été recueillis par Jean Hurault de Boistaillé, pen- dant ses ambassades à Venise et à Constantinople. Les autres volumes provenoienl en grande partie du chancelier de Chiverny (Jacob, Traité des Bi- bliothèques, pag. 465). Pour ce Mystère de sainte Barbe, il avoit échappé à la riche moisson faite par Louis XIH; le financier Châtre de Cangé le possé- doit au XYIII* siècle, et c'est à sa vente qu'il fut ac- quis pour notre collection, en 1723.

Le Mystère de sainte Barbe diffère beaucoup de

FONDS. N<>7299'- 375

tous ceux qui ont été imprimés. Mais les frères Parfait en ont donné une analyse assez satisfai- sante dans le deuxième volume de leur Histoire du Théâtre français. Ils l'ont faite sur notre manuscrit qui, disent-ils, est unique. Premiers mots :

« Incipit liber béate Barbare , primo Dyoscorus » rex pater béate Barbare. Incipit. Dyoscorus :

Ha Jupiter et Baratron

» Cahu mon souverain patron... »

Ce Mystère est d'autant plus curieux que les marges conservent l'indication de toute la mise en scène. Ainsi quand le messager Lancevenl (et non Lamenant comme disent les frères Parfait) se pré- sente devant Barbe de la part de son père, on avertit : « Barbara sit in aliquo loco ia ludo pa- » rato , et loquendo ad Lancevant, surgat et Gala- » thea sit cum ea. » F'' 6. Quand elle arrive devant son père : « Veniat Barbara ante patrem et salvet » eum se inclinando, et Rex descendat de catefato, » et stet in ludo prope, super unum scamnuni » prseparatum cum suis militibus. » 6 v**. Quand les deux philosophes reçoivent le message de l'empereur, qui les nomme précepteurs de sa fille : « Nota que maistre Amphoras et maistre Al- » phons doivent estre ou jeu auprès Nycomedie , » et fault qu'ils aNent une table couverte d'un tap- » piz et des livres dessus miz et doivent estudier. » F** 9. Au moment du départ des démons : « Pausa, » recédant demones et intrent in infernum cum

376 ANCIEJNS

« niagno ululatu. » F*^ 17. Au quatrième acte, à une entrée de démons : « Pausa. Icy se dit ung ron- » deau, Deables esveillés-vous... et après ce ron- » deau dit Lucifer : llaro I haro ! je crève d'ire , » et doibt-on faire en enfer grand tonnerre et grant » huilerie avant que dire ledit rondeau; etdoibvent » estre tous les diables en enfer et sortir quant » Lucifer parlera. » F" 269.

7300.

1009. SERMON DE LA PASSION, PAR JEAN GERSON.

Volume in-4<» mediocri de 75 feuillets, papier, lignes longues; XV« siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats, à la fleur de lis de Louis XV sur le dos.

Fontainebleau, no 1422. Ane. n" 961.

Nous avons déjà vu un exemplaire de ce beau morceau dans le n" 7036 (tome IV, p. 169).

N*» 7300'-

iOiO. LA PASSION DE JESUS-CHRIST.

Volume in-40 mediocri vélin de 70 feuillets, lignes longues, minia- tures en camaïeu ; XV* siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats, à la fleur de lis de Louis XV sur le dos.

Fonds de Colbei-t, 1547.

Ce beau volume fut acheté de M. Balesdens, donl la signature est tracée sur la première feuille de garde. Il contient l'histoire faite par l'ordre d'Isa- beau de Bavière; je crois le manuscrit exécuté en Flandre vers 1470, d'après le style des miniatures qui le décorent, et qui, si elles étoient un peu plus

FONDS. No 7 300^- 377

fines, pourroient être altribuées aux meilleurs éI(V ves de Yan-Eyken. La première, au fM, représente la résurrection de Lazare. Sur les premiers plans, devant le tombeau sont Jésus et les saintes femmes; derrière, des Juifs, l'un desquels se couvre le nez de son mouchoir. F** 5 v"*. Entrée de Jésus dans Jé- rusalem. F*" 27 v"*. Jésus devant Anne. Beaux cos- tumes militaires du XV^ siècle. Belles draperies. 32. Jésus conduit à Pilate. Les saintes femmes sont derrière les soldats. F" 37 v**. Pilate essapnt de délivrer Jésus. Beau costume de Pilate, F*" 38 v\ Jésus au poteau ou eslache» Ai v" . Jésus en croix; bonne composition.

7301.

1011. LE PROCÈS ET ROMAN DE LA MORT ET PASSION DE JESUS-CHRIST. VENGEANCE DE LA MORT DE NOSTRE SEIGNEUR. OPINION DES DOCTEURS TOU- CHANT LE FAIT DE LA PUCELLE. VERS LATINS AVEC LA TRADUCTION ET NOTES HISTORIQUES SUR LA MÊME PUCELLE. LE LUCIDAIRE , TRADUCTION ANONYME. RECETTE LATINE, TRADUCTION DES DISTIQUES DE CATON, PAR LEFEVRE.

Volume in-4<» magno de 135 feuillets, vélin, lignes longues ; pre- mière partie du XV« siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats , à la fleur de lis de Louis XV sur le dos.

Ane. bibl. Mazarin, 374.

L « Le procès de la mort et passion » est un récit fait d'après l'évangile apocryphe de Nicodème

378 ANCIENS

et la première branche du saint Graal dite de Joseph d'Arimathie, Ce n'est pas l'ouvrage que nous avons vu dans le manuscrit 6847. La lec- ture en est extrêmement curieuse, surtout pour ce qui touche à la descente du Sauveur des hommes aux enfers. Nous le recommandons aux amateurs de belles légendes anciennes. Premiers mots : « En n celluy temps que Jhesu-Christ prist mort et pas- » sion en Jherusalem soubz la main de Pons Pilate, » lequel estoit seneschaulz et prevost de Julius y César, empereur de Rome... Pilate avoit avec » luy une gentilhomme juif lequel avoit non Niço- is demus... » Dernière rubrique : « Cy fmist le » procès et romain de la mort et passion de nostre » Seigneur Dieu Jhesu-Crist. Lequel par sa benoitte » passion nous doing paradis. Amen. »

IL 50. « Cy commence la vengeance de la » mort et passion de nostre Seigneur Jhesu-Crist » et aussy de la destruccion de Jherusalem et des » Juis. » Ce n'est pas non plus le récit des n" 6SAÂ et 6847. On lit à la fin : « Cy finist le romain de » la destruccion de Jherusalem et de la vengeance, » de la mort et passion de Jhesu-Crist. Deus lau- » detur, operis finis habelur. A de Kaerrymell. » Ce dernier nom, qui appartenoit à une ancienne famille de Bretagne, est celui du copiste de notre volume. Au dessous , d'une écriture moins an- cienne : « Anne Dni millesimo .CCCC. LXIIII abuy

FONDS. N®7301. 379

» a ne pacionem a magistro Guillaumo Dorerii per » magnus Pétri Parvi de Montanaco et tradidi vi- » ginti solludi turonenses... per me Jehannilhion. » M. Jehannilhion étoit un grand réformateur en fait d'orthographe latine.

m. F°81. « C'est Toppinion des docteurs que le » Roy a demandé touchant le fait delà Pucelle en- » voyée de par Dieu. »

M. Buchon, dans sa collection des Chroniques françoises^ et après lui M. Quicherat, Procès de Jeanne dArc, t. III, p. 39i, 392 , ont publié cette pièce : on n'en connoît pas d'autre transcription ancienne, et celle-ci remonte probablement à l'an- née même ou Jeanne d'Arc apparut devant le roi Charles VII pour le bonheur de la France. Ce monument est donc de la plus vénérable impor- tance. Il comprend le recto du feuillet 81. Voici les pièces écrites sur le verso et sur le feuillet sui- vant. Elles sont encore inédites.

IV. Vers latins :

Virgo puellares artus inducta virili Veste , Dei monitu , properat relevare jacentem Liligerum regeraque, suos delere nephandos Hostes precipue qui nunc sunt Aurelianis; Urbe sub, ac illam deterreunt obsîdîone. Et si tanta viris mens est se jungere bello, Arma sequique sua que nunc parât aima puella, Crédite fallaces Anglos subeumbere morti Marte puellari Gallis stementibus iilos.

380 ANCIENS

Et tune finis eiit pugne cum fédère piisca; Tune amor et pietas et eetera jura redebunt; Certabunt de pace viri , cunetique favebunt Sponte sua régi , qui rex librabit et ipsis Cunctis justitiam quos pulchra pace fovebit. A modo nullus erit Anglorum pardigus hostis, Qui se Francorum présumât dicere Regem.

Exposition. « Une vierge vestue de vestemens » de home et qui a les membres appartenans à Pu- » celles, par la monicion de Dieu s'appareille de » relever le roy pourtant les fleurs de lis qui est V couché et de chasser ses ennemis maudis, et » mesmement ceulx qui maintenant sunt devant la » cité d'Orléans, laquelle ilz espovantent par siège. » Et se les hommes ont grant courage d'eux joindre » à la bataille et d'ensuyr les ^r{mes) , lesquelles » armes la saincte Pucelle appareille, croyez les faux » Anglois estre succumbéspar mort par le dieu de la » bataille de la Pucelle. Et les François les trebu- » cheront. Et adont sera la fin de la guerre, et re- » tourneront les anciennes alliances, et amour, pitié » et autres drois retourneront, et traiteront de la » paix, et tous les hommes s'outroyeront au Roy de » leur bon gré; lequel Roy leur poisera et leur ad- » ministrera justice à tous, et les nourrira de belle » paix. Et dorénavant nul Anglois ennemy portant » le liepart ne sera qui présumera soy dire roy de France. »

C'est le même Kaerrymell qui a rassemblé les précieuses notes suivantes, écrites au mois de mai

FONDS. No 7301. 381

4439, sous l'impression des événemens de chaque jour.

« Prophecie. Descendit Yirgo dorsum sagittarii, » et flores Virginis obscultabit...

» Certaine chose est la destrouse des Anglois , » laquelle a esté faitte entre Mehun et Orléans en «belle bataille et la ont estez mors .ii. '"• v'^* An- » gloys. Et le surplus de leur compaignie se sont » fuis. Leurs cappittaines estoient Tallebot, Fastoc » et Escalles. Lesquieulz l'on dit estre pris et mors. » Les places de Boygency et dudit Meun sont ren- » dus et pluseurs autres, et sont les besoignes du » Roy en plus hault gré que ne furent oncques. Et » seront encores au plesir de nostre Seigneur. «

« Des nouvelles de vers le Roy nostre seigneur » que les Anglois ont esté tués dedens Jargueux » .VI. ''• homes d'armes. Le comte de Suflbrt c'est » rendu à la Pucelle agenoillys, Lapoule, son frère » mors tous deux. Et l'autre frère prisonnier. As- » ses y a d'autres bonnes nouvelles dont nostre Sei- » gneur soit loué. »

« Hom voit avenir de pardecza des plus merveil- » leuses choses que hom vit onques. Comme des » hommes armés (i) de toutes pièces chevaulcher » en l'aer sur un grant cheval blanc et dessus les

. (1) Je pense qu'il faudroit «( de ung homme armé ». C'est de lui que Ton continue à parler jusqu'à la fin.

^383 ANCIENS

»armeures une grant bende blanche; venent de- » vers la mer d'Espaigne et passer par dessus deux » ou trois furterasses près de Talamont et tirer » vers Bretaigne ; dont tout le pays de Bretaigne » espavante et maudient le duc dont il a fait le » serement aux Anglois ; disent qu'ils cognoissent » leur destruccion par lu} . Le Roy a envoyé devers » l'evesque de Luczon pour savoir la vérité de ceste y besoigne. Lequel s'en est informé et a trouvé » par informacion que pluseurs gens l'ont veu en » pluseurs lieux de son eveschié, et que ainsi que » il passoit par dessus ung chastel près dudit Ta- » lamont nommé Bien, les gens dudit chastel quant » le virent venir cuidrent estre tous perdus et » foudroyés, quar il estoit au milieu d'ung grant » feu qui n'atouchoit à luy près de deux brasses , » et tenoit en sa main une espée toute nue et ve- » noit chevauchant en l'aer, de si grant rendon que » il sembloit que le chastel fust tout embrassé , et » ceulx du chastel commencèrent à crier à haulte » voix 5 et lors ledit homme aussi armé leur dist » trois foys : Ne vous esmayés. Et ces choses » ont estées affermées au Roy estre vrayes par ledit » evesque de Luczon, et par deux gentilz hommes » envoyés devers le Roy pour ceste cause, que ont » affermé l'avoir veu. Et plus de deux cens person- » nés et tant d'autres merveilles que c'est ung » grant fet. » , « Antiphona. Congregati sunt înimici nostri

FONDS. 7301. 383

» et gloriantur in virtute sua. Contere fortitudinem » eorum, Domine, et disperge illos ut cogitant quia » non est alius qui pugnet pio nobis nisi te Deus » noster. ^ Da illis fortitudinem et tabefac auda- » ciam illorum, conimoveant a contriccione sua. » Domine, exaudi orationem raeam. Dominus » vobiscum, etc. Oremus. »

« Oralio, Deus actor pacis qui sine archu et » sagitta inimicos in te speiantes (1) elidis, sub- » veni , qufieso, Domine , ut nostrnm propicius et » hanc adversitatem ut sicut populum tuum per » manum femine liberasti, sic Carolo Régi nostro » brachium victorie érige, ut hostes qui in sua con- » fidunt mullitudine ac sagittis et suis lanceis » gloriantur, queat in presenti superare, et tandem » ad te qui via veritas et vita et una cum sibi com- j> missa plèbe gloriosa valent permanere, per nos- » trum Dominum, noslrum Jhesum Christum. » Explicil oralio puelîe pro Rege Francie, » etc.

V. F" 83. Le Lucidaire. Cy commence Lu- » cidere et interrogue le disciple le maîslre comme » il s'ensuit cy après* Et premièrement le disciple : » Très bon maistre, je te prie que pour l'onnour » de Dieu et le proffit de sainte Église, tu me res- » pondes es choses que je te demanderay... » Cette

(1) Il semble qu'il faudrait : Sperantium , ou Sperantis, Au reste, il y a plus d'une faute de transcription dans cette prière , comme on Ta Yoîr.

384 ANCIENS

traduction n'est pas celle que nous avons vue dans les deux manuscrits 6847 et 7024. D'ailleurs elle ne reproduit pas le préambule du texte latin.

VI. F** 122 y\ « Remedium contra plures infir- » milates, » Ce remède est l'eau de noix , pourvu qu'elle soit faite au mois de may ou vers la fête de la Nativité de saint Jean-Baptiste. Les effets sont à peu près ceux que les Jean Farine ou Farina ont attribués à Veau de Cologne, La recette est en latin.

VIL i23. Distiques de Caton. « Cy commence » Chaton en latin et en françois. » C'est la traduc- tion de Lefèvre dont nous avons déjà vu un exem- plaire n" 7068 '• (tome V, p. 11). Le préambule manque ici. A la suite, Kaerrymell a écrit ces vers :

Se tous les sens de ce monde savoies Au temps présent et point d'argent n'avoies, Et tu fusse aussi bon comme sainct Poul , Se tu n'as riens on te tiendra pour foui. Se valoir veulz il te convient savoir : Fais par ton sens que tu ayes avoir, Car qui en ha en los et honneur monte , Et qui n'a riens on ne fait de luy compte.

FOXDS. 7302. 38Ô

N'* 7302 et 7303.

1012. LA VIE DE JESUS-CHRIST. EXPLICATION DES

CEREMONIES DE LA MESSE. Copitt indulgentia- rum anni Jubilaei. examen de conscience.

SCIENCE DE bien MOURIR. A, B, C, DES SIMPLES GENS. EXHORTATIONS DE SAINT ANSELME. VENGEANCE DE LA MORT DE JESUS-CHRIST.

Deux volumes m-4« mediocri de 44 et 61 feuillets, papier, à deux colonnes; XV* siècle. Relié en maroquin ronge aux armes de Béthune sur les plats.

Ane. bibl. Béthune, Théologie, n"* 65 et 60.

Ces deux minces volumes d'une bonne écriture devroient n'en former qu'un seul : le bibliothécaire de Béthune les a éventrés comme il avoit la mau- vaise habitude de faire, pour grossir le nombre des manuscrits de sa collection.

I. La vie de Jésus-Christ est divisée en soixante- trois chapitres dont la table ouvre le volume. Voici les premiers mots du texte : « Cy après ensuyt la » vie de nostre Rédempteur Jhu-Crist selon les » Évangilles. Sur toutes choses et mesmement » entre les choses esperituelles, je croys que panser » aux fais et aux dicts du très doulx Salveur est » plus prouffitable... » Ces mots dépendent du prologue ; premier chapitre : « De l'adnunciation » faite à Nostre Dame par l'ange Gabriel. ^ Le der-

TOM. vif. 25

dâO AKCIENft

nier chapitre, au 22 du second volume est inti- tulé : « Récapitulation ou brief dece livre, et que » on doit faire chacun jour de la sepmainne. ^

II. F* 22 v°. « Exposition des significations des » vestemens, serimoniez et office que lechappellain » doit avoir, dire et savoir, pour plus dévotement » célébrer messe. Veez-ci comment nostre père » Habraam nous aprent à oïr la messe dévotement. » Car il laissoit son asne au pié de la montaigne

» quant il aloit adorer nostre Seigneur » Ce

morceau n'est pas sans intérêt; on y voit l'expli- cation de tous les mouvemens du prêtre, des objets qu'il touche et de ses vêtemens , etc. Il diffère des traités renfermés dans les n°' 6850, 7012 et 7030.

III. 26 v^ « Copia indulgentiarum anni Jahi- » laei secundum primam bullam secundam et » aliam, » En latin.

, IV. F** 30. Examen de conscience. « Oui se » vuelt mectre de Testât de péchés en estât de grâce I et que ses ouvres vaillent au mérite de vie per- » durable, » etc. Cet examen embrasse tous les péchés capitaux et autres.

V. M v^ « Science de bien mourir. » C'est le titre indiqué dans l'explicit. « Cy dessus est or- » donné une bonne et briefve manière pour admo- » nester en especial ceulx et celles qui sont en ar- » tiele de mort... »

FONDS. N" T302. 387

VI. F^ 36 r. L'A , B, G, des simples gens. « Entendez ci vous petits enfans iilles et filles et » aulties simples gens, je vous escripray vostre A.

» B. G. qui contient le Pater noster Et l'Ave

» Maria.... Et le Gredo, etc. »

YII. F'' 39. « Aultres huit exortations de saint " Ancelme archidiacre de Gantorbie, que on doit » faire à ung malade... »

Vin. F^ 40 v°. Vengeance de la mort de notre Seigneur : « Après quarante ans que Jhesu-Grist » fu mis en croix en Jherusalem , Vaspasien fils de » Auguste Gesar, » etc.

N'' 7303 '

\0\A. HISTOIRE DES TROIS ROIS DE COLOGNE. VIE DE SAINT PIERRE DE LUXEMBOURG. LIVRET DE SAINT PIERRE DE LUXEMBOURG A SA SŒUR. COM- PLAINTE DU PECHEUR A l'article DE LA MORT. GENEALOGIE DE LA MAISON DE LUXEMBOURG.

Volume in-4'' mediocii de 130 feuillets en papier, lignes longues, quatre dessins coloriés; XVI« siècle. Relie en veau noir à empreintes et compartimens, avec deux fermoirs de cuivre.

Fonds de Baluze , n" 322, , ,

\ I \ 'lit.

Ge volume appartenoit dans le XVF siècle à Phi- lippe de Lalaing, chevalier de la Toison-d'Or, dont les armes entourées du collier (de gueules, à dix

25.

losanges d'argent posées 3, 3, 3 et 1) sont dans les deux premiers dessins et dont le nom auto- graphe est placé dans la marge supérieure du pre- mier de ces dessins, représentant l'Adoration des trois rois ou mages.

T. « L'Histoire des trois rois. » Divisée en qua- rante-sept chapitres, dont la table remplit les qua- tre premiers feuillets. Le premier chapitre ne semble pas terminé; en voici le début : « Comme » ainsy soit que tous le monde soit plains de loen- » ges des .ni. roys, car eulx vivant ont honnouré » le Sauveur du monde de presens et de dons » somptueulx »

Dans cette légende des trois rois, il y a, comme on le pense bien , une multitude de faits merveil- leux. On y peut apprendre ce qu'il faut penser du sépulcre de Job , chap. 2. De la montagne de Baulx située dans les Indes, d'où les trois rois aperçurent d'abord l'étoile, et qui donna son nom à une famille illustre en Orient et en Occi- dent, chap. 3. De la couronne d'or que les Templiers eurent longtemps entre les mains, chap. 4. De Melchior et de son royaume qui est celui du Prestre Jean, chap. 10 et 34. Delà pomme d'or offerte par Melchior roi de Nubie, chap. 22. Du lait de Notre-Dame, de sa chemise, des drapeaux de N. S. , des roses qui croissent dans les déserts N. D. passa allant en Egypte, etc.,

Fo.xus. r^" 7 303 -• 389

chap. 27. De l'histoire complète des trente de- niers que N. D. perdit dans son voyage, chap. 29. Des prédications de saint Thomas dans les In- des, chap. 31 à 33. De sainte Hélène, chap. 36 et 37. Dont vient le triade, chap. 42.

II. « La vie de saint Pierre de Luxembourg. » F** 48. En tête, le dessin colorié représente saint Pierre à genoux devant un prie-Dieu au-dessus du- (juel plane un crucifix. Sur une des faces du prie- Dieu est reçu au lion de gueules de l'illustre mai- son de Luxembourg.

Cette vie du cardinal Pierre de Luxembourg, mort à dix-huit ans, est l'ouvrage d'un héraut de cette maison, qui ne s'est pas autrement nommé. Premiers mots : « Le immensurable et incompre- V hensible créateur et conditeur du ciel par raison » perpétuelle gouvernant le monde , » etc. Cet homme écrivoit de la façon du monde la plus am- poulée.

III. F"* 72. « Livre que saint Pierre de Luxem- » bourg fist pour sa sœur. » Nous avons déjà vu une copie de cet ouvrage sous le n^ 7042 ' ^* (t. IV, p. 196).

IV. F' i09 v**. « Complainte du pécheur qui se treuve es las de la mort. » En cet endroit il devroit se rencontrer un dessin représentant le pécheur en- touré de démons. Car l'explication de cette iigure

attO AACI£JNS

précède In complainte. Premiers mots : « Hellas! »hellas et plus que hellas, moy très meschante et » chetive créature qui en angoisse et amertume de » corps et d'esperit me trouve toutte seullete... »

V. F** 116. « La généalogie de très haultetpuis- »sant seigneur monseigneur Pierre de Luxem- » bourg, comte de saint Pol , de Conversan , de » Ligny et de Bryanne, seigneur d'Enghien, de » Fyennes, et chastellain de Lille. Et les blasons » armoyez des huit costés de par sa mère ; par les- » quelz on peult veoir et savoir dont ses nobles »enffans, lilz et filles sont extray. Yray est que » le comte Blondel de Luxembourg fut marié à la V fille d'un comte de Bar auquel fut donné le comté deLigney, et de ce mariage issirent pluseurs » enffans tant filz comme filles. Le premier tilz fut '< nommé Henry de Luxembourg, qui depuis fut «empereur... » Cette généalogie est accompagnée de deux pages blasonnées renfermant chacune seize écus : la première du côté mâle, la seconde du côté féminin. La femme de ce Pierre comte de Saint- Pol, mort en 1433, étoit Marguerite de Baux, sor- tie d'une maison qui se faisoit remonter aux trois rois dont notre volume contient d'abord l'histoire. Gela nous permet de penser que le héraut des Luxembourg est l'auteur de la précédente Yie des trois Rois.

FONDS. IS*^ 7304. 391

N" 7304.

1015. MÉDITATIONS DE LA SAINTE VIERGE SUR LA PAS- SION EN VERS. LE TKESOR DE SAPIENCE , PAR JEAN GERSON. MORALITÉS EN VERS. DES DIF- FERENTES NATURES DE l'hOMME, SELON ARISTOTE. EXPOSITION DES FABLES d'eSOPE.

Volume in-4« mediocri, de 101 feuillets, lignes longues; XV» siècle. Relié sur bois en maroquin citron, à compartimens , à l'écu de France sur les plats et au chiffre de Charles IX frappé en or sur le dos et sur les plats.

Fontainebleau, 2192. Ane. 816.

Sur la dernière feuille de garde est la nieniion autographe d'un précédent propriétaire : « Ce livre » appartient à maistre Pierre Paulmier, exami- » nateur de par le Roy nostre sire au Chastellet de » Paris. »

I. F"* 1. Méditations de la sainte Vierge. Le commencement a été, suivant toutes les apparen- ces, enlevé. Dans ce poëme, la Vierge adresse ses reproches à Vesiache, aux courgées, à la cou- ronne d'épines, à Dieu le père, aux clous, à la lance, à la croix, à son enfant, aux Juifs, à la mort, à l'amour, à l'hu- main lignage, au monument. En tout, l'ouvrage tel qu'il est conservé, se compose de quatre-vingt- quinze huitaine. Voici les premiers vers :

392 Ai\ClE>S

O J)ieu, (loiilx aignel sans tache, Ta divinité habandonne Très durement à un estaclie Estre lyé, puis l'environne Gent parjure , etc.

Les trois derniers huitains sont adressés par Tauteur à la sainte Yierge. On y voit qu'il n'étoit pas alors fort riche :

Marie , très plaine de douceurs , Je me rends à toy prisonnier. Pour rançon prens l'ame et le cuer, èar je n'ay ni maille ni denier. . .

II. F'' 23. « Cy s'ensuit le livre du Trésor de » sapienec, lequel list et composa inaistre Jehan » Jarson, docteur à Paris, il y a de bonnes doc- » trines. » Premiers mots : a Souverain roy de Pa- » radis, quant je ramène en mon courage et à ma » mémoire que tu es mon Dieu et que tu m'as » créé par divine puissance,.-- mon pouvre cueur » tremble de la paour de ta justice... »

III. F'* 52. Moralités en vers. Premiers :

Qui à bien vivre veult entendre, A mourir le convient aprendre. Car nul bien vivre ne saura* Qui à mourir apris n'aura. . .

En tout, 83 vers.

IV. F** 55. « Los enseignemens Arislotede quant » natures contient l'ommeen soy, selon Aristote. » C'est d'abord une réunion d'axiomes qui placent

FONDS. j\« 7 304. 393

en opposition les principaux vices et les principa- les vertus de l'homme. Ainsi :

L'homme est hardi comme lion, Et est paoureux comme hèvre. Large du sien comme gai, Aver comme chien. Dur comme corbeau , Miséricordieux comme tourterelle.

Puis des préceptes moraux de conduite, comme dans le livre des proverbes de Salomon. En voici quelques-uns des meilleurs : « Quatre choses de- » sirent les femmes. Marier à jeunes hommes et » beaulx. Prendre plaisir en enftins. Estre bien » vestues. Et sur toutes choses estre dames de » Tostel, » F"* 56. « Quatre choses trompent » l'omme. Le doulx parler. Les presens. Le désir » de gaigner. Et le peu savoir. Quatre choses font » l'omme beau parleur : la hardiesse. Le savoir. » Le plaisir qu'on y prent. Et l'usance. Quatre » choses sont nécessaires à un juge : Oïr paisible- » ment. Respondre saigement. Declairer entendi- » blement. Et juger soUempnellement. Quatre » choses trouve l'en plus qu'on ne pense : Envieux. » Ans. Péchiez. Debtes. 57. Quatre choses » tuent l'omme devant temps : La belle femme. Les » graves merencolyes. Les viandes mortelles. Et le » mauvais air. Quatre choses prolongent la vie de » l'omme. Vivre sobrement. Demourer en lieu sain. » Vivre joieusement. Et avoir amour en sa demou- V rance. 61. Quatre choses sont qui ne se

394 ANCIESS

» peuvent mucier : Poisson. Amour. Ire. Et dou » leur. Quatre choses donnent tost joye : Issir de » prison. Soy marier à son plaisir. Estre f\ût che- » valier. Et acquérir dignité. Quatre choses sont V fort difficiles à l'omme : Joyr des biens d'aultruy » et les rendre. Oyr villenie et soy taire. Recep- » voir tort et ne se povoir plaindre. Et avoir des » biens et n*en povoir joïr. » F" 62. - Quatre choses » sont nécessaires à la femme : Eslre belle de visage » et de membres bien formée. Chasteté en son » corps. Honnesteté en ses vestemens. Et diligence n de l'hostel. » F'' 69.

V. F** 75. « L'exposilion des fables Ysopet. * Celte exposition ou traduction des fables d* Ésope est accompagnée d'un commentaire moral, et le plus souvent d'un distique proverbial. Première fable. « Du chien qui passoit l'eau et portoit une rr pièce de chair. » Le distique qui termine le commentaire moral est :

Celloy peit tont qui tout convoite , . fjiii Geste raison est assez drwcte.

FONDS. «•' 730Ô. 395

7305.

1016. DES QUINZE DOULEURS DE NOTRE SEIGNEUR. ORAISONS DIVERSES. ORAISONS A SAINT CHRI- STOPHE EN VERS. TRADUCTION DU Slttbat Mater

EN VERS. ORAISONS EN HUITAINS. LES HEURES DE NOTRE SEIGNEUR.

Volume in-4o parvo de 40 feuillets vélin , lignes longues , trois mi- niatures, vignettes et initiales; fin du XV» siècle. Relié en veau racine , au chiffre de Louis XVIIl sur le dos.

Fontainebleau , 2507. Ane. 1251.

OUI f^. 'iii

Très-bonne écriture accompagnée de petites miniatures fort jolies. La première, P i, repré- sente J.-C. à la colonne ou eslache. La seconde est au-devant des heures de J.-C. et représente le bai- ser de Judas, à la manière de Foucquet de Tours. La troisième, devant Toraison de la sainte Croix, 2i, Jésus-Christ, la couronne fermée sur la tête, portant la croix et aidé par les saintes femmes.

L Les quinze douleurs de N. S. Premiers mots : « Mon noble Seigneur Jhesu-Crist. La première » doleur de la tienne sainte [lassion fut ceste que » tu eus tant grant paour à Teure de vespres, quant » eus faitte la cène avec les tiens... )^

II. V' 6. Oraisons diverses. A sainte Suzanne, 4. A la Vierge Marie, \. A madame sainte Barbe, \, A N. S., 1(3. A HKtdame sainte Catherine, 1.

3UC AMJIE^S

III. 74. « Oraison de saint Crislotle. » Pre- miers vers :

Saint Cristolle , niartir ires doulx , Prie le Roi des rois pour tous.

12 vers.

IV. 15. « Oraison de la Croix. » C'est la tra- duction du Slabat Maler dolorosa en sixains. Pre- niiers ver> :

De lès la croix moult doloreuse

Estoit la mère glorieuse

Pleurant , quant son doulx fils pendoit.

Le glaive de sa mort crueuse

Son ame digne et précieuse

A grant doleur parmi passoit.

Y. F*' 16. Oraisons en huilaiiis. Ces huitains sont distribués entre la Trinité, le Père, le Fils, le Saint-Esprit.

VI. 18. « Les heures de N. S. » Premiers mots: « A matines. Beau très doulx père Jcsus-Crist qui » à l'heure de niatine que touttes vos créatures se » dévoient communément reposer... »

VIT. F°21. « Oraisons, 1" de la sainte Croix en vers. » Premiers vers :

O doulce croiz, signe resplendissant, Splendeur très clère , arbre très fleurissant.

2" Trois oraisons de Notre-Dame en vers.

o Dieu de gloire sur tous roi. . .

FONDS.— N" 7 30Ô. 307

Glorieuse Vierge Marie. . . Glorieuse Vierge pucelle.

VIII. F" 24. Autres oraisons en prose. A tous saints, au bon ange, au S. Sacrement, à la Vierge Marie et à N. S. en très-grand nombre.

7306.

1017. LA VIE DE NOTRE-DAME EN QUATRAINS.

Volume in-4* oblong, parvo, de 437 feuillets vélin, à lignes longues, nombreuses miniatures et initiales; commencement du XVI* siècle. Relié en maroquin rouge, aux armes de France sur les plats, à la fleur de lis de Louis XV sur le dos.

Fontainebleau, 2344. Ane. 1260.

Ce manuscrit bien écrit est sans doute celui que l'auteur présenta à Louise de Savoie, mère de François 1", avant la mort de Louis XII. L'hom- mage est un chant royal dont le refrain est : Tan- dis que le temps dure. En voici les premiers vers :

La fleur d'honneur, princesse haultaine , Fruit de vertu, prudence especial, Tenant du lis la branche souveraine Pour parvenir au hault titre royal En augmentant le siège impérial. Clamée vous estes en singulier non Par vostre fils qui est de grand renom vous prenez à présent plaisance. . .

Ces méchans vers peuvent faire juger des dis- positions poétiques de l'écrivain. Cependant la Vie de la Vierge, exposée en quatrains, est mieux ver- sifiée , et je serois tenté de penser que l'auteur

398 ANCIENS

de la dédicace avoit volé le poëme pour l'olfi ir à la duchesse d'Angoulême. Après ce chant royal, qui remplit le premier feuillet, le frontispice pré- sente, r 2 v" et f" 3 r% deux grandes miniatures. Dans la première, Louise de Savoie assise et le petit François d'Angouleme à ses côtés reçoivent le livre des mains de l'auteur agenouillé. Dans le fond, on voit un jardin devant un château. Le jeune prince est vêtu à peu près comme les valets de nos cartes de jeu ; ce qui permet de faire re- monter à son temps le type consacré.

Dans la seconde miniature, on voit la cour cé- leste. En bas les anges, au milieu la Vierge et son fils, en haut la sainte Trinité représentée par trois personnes de même âge et de même physionomie. Premiers vers de l'ouvrage placés au bas de cette miniature :

Gloire soit à la Tiinité,

Père, Filz et Saint-Esperit ,

A Marie loz, félicité,

Qui porta le doulx Jhesuchrist. . .

Notre rimailleur commence la Vie de la Vierge à la création des anges, et ne nous fait assister à la naissance de la mère de Dieu qu'au J83. Les mi- niatures sont généralement divisées en deux com- partimens. Elles sont assez mal faites, mais ont cependant une sorte d'intérêt. J'ai compté 90 su- jets, et j'ai remarqué, P 7, Eve sortant de la côte d'Adam. F** 9. La pommeet Eve. 12. Mariage de

FONDS. -* ]S'* 7300. 39U

Lameth avec deux femmes, cette miniature répond au quatrain :

Laroeth eut en un jour deux femrnes Pour faire génération, Et fut celluy premier bigame Dont l'Escripture fait mention.

H semble que dans la Vie de la sainte Vierge l'auteur auroit pu négliger un pareil souveiâr. Au reste, la miniature est jolie. F*" 24. Samson et Da- lila. F' 36. David et Goliath. F'' 54. Naissance de la Vierge. 6i. Visite de sainte Elisabeth. F" i02. L'Assomption , grande miniature.

7306'

1018. VIES DE SAINTS. VIE DU ROI DAGOBERT.

Volume in-4» magno papier, lignes longues, de 248 feuillets; XV« siè- cle. Relié en maroquin rouge, aux armes de France sur les plats, au chiffre (posthume) de Louis XIV sur le dos.

Fonds de Colbert, 3293.

Bonne écriture courante. D'après un grand nom- bre de brouillons tracés sur les marges, on voit que ce livre appartenoit dans le XVP siècle à un personnage nommé Jrchot, peut-être membre de la grande famille d'Arschot. Ce volume n'est que la seconde partie d'un ancien recueil. On recon- noît avec quelque difficulté la pagination ancienne au haut des pages, et la première donne le chiffre .cxvu. Les feuilles 18, 73 et 132 ont été déchirées en partie.

400 ANCIENS

« Cy compris s'ensuivent les vies, passions et » tourment des glorieux sains apostres. Et premie- » rement de la conversation de monsieur saint Pol. » Après ce que monsieur saint Estienne fut la- » pidez , le jouvencel qui gardoit les roubbes de » ceulx qui le lapidoient qui avoit nom Saulz... »

Voici les articles qui suivent la « Conversation de » S. Pol. » F" 2. « La Chiere S. Pierre. » F" 2 v^ « La Disputation S. Pierre et S. Pol contre Simeon » Magne devant Noyron. » F"* 12. Cruciffiement et » passion de S. Pierre l'apostre. » 20. « La Pas- » sion et martire de mons. S. Pol l'apostre. » 28. « La Yie mons. S. Jacques le major deGal- » lice, frère de S. Jehan evangeliste. » 37. « Les Miracles de mons. S. Jacques le majeur en » Gallice. » F^ 60. « Coment mons. S. Jehan l'e- » vangeliste fu mis en ung tonneau plein d'uylle. » 68. « La Vie mons. saint Bertholmeu, glorieux » apostre. » F" 76. Vie de S. Jacques le mineur. F" 78. Vie de S. Mathieu. 89. Vies de S. Simon et S. Jude. F" 102. S. Andrieu. F' 106. Vie de S. Thomas. F" 419. Vie de S. Philippe. F'' 121. « Cy » commence la saint Pierre entrée d'aoust. » po ^21 v"*. « Ci après commence la Vie mons. S. Es- » tienne le glorieulx et premier martir N. S. » 123. Vie de S. Blaize. FM25. « Vie de S. Cla- » mens. » F" 129. Vie de S. Victor. F" 137. Vie de S. Thomas de Conturbier (Canterbury). F** 1-40. Vie de S. Danis (Denis) et Bece, martirs.

FONDS. iV 7 30(i^ 40!

II. 16i. « Cy commence la Vie du roy Dago- » bert de France et le sacre de l'esglise monsieur » S. Denis. » C'est la traduction fort abrégée des célèbres et curieux Gesla Dagoberli.

III. d69. « Cy commence De la vraie digne et » sainte Croix coment fu trouvée. î' F** 174. « La vie » de saint Marc , evangeliste. » F*' 178. « La vie » monsieur S. Arnol, glorieux martir. » F" 185. La vie de S. Valentin. F** 188. Vie de S. Alexandre. F** 196. Vie de S. Julien et sa femme. 212. Vie de SS. Prim et Félicien, martirs. 221. Vies de S. Antoine, abbé de Patras et de S. Pol, hermite. F^ 234. Vie de S. Quiriace. F" 236. Vie de S. Ni- caise de Reims. F** 237. Vie de S. Babille et do ses compagnons. F* 239. Vie de S. Pierre l'acolyte. F" 212. Vie de SS. Fuscien, Victorique et Gentien. F** 244. Vie de S. Fabien. F** 245. La vie de An- tecrist.

7306 ^

1019. VIES DE SAINTS. PARAPHRASE DU PSEAUME MISERERE. LIVRE DE BALAAM ET JOSAPHAT.

Volume in*4° magno Télin, de 254 feuillets à deux colonnes, initia- les ; XIV» siècle. Relié en maroquin rouge , aux armes de France sur les plats y à la fleur de lis de Louis XV sur le dos.

Fonds de Colbert, 3324.

Nous donnons à la fin de ce volume une seconde liste complète de toutes les Vies de Saints renfer- TOM. Vît. afi^

402 ANCIENS

niées dans les manuscrits décrits jusqu'à présent. On verra celles que renferme particulièrement le 7306 '*' La paraphrase du psaume Miserere com- mence au 236 par les mots : « De cest psalme » convient savoire une estoire qui est au livre des » Rois. » A la suite, f** 246 est en abrégé « li livres » de Balaam. » Et enfin sur les deux derniers feuil- lets ne légende de la naissance d'Adam, commen- çant par les mots : « Dieu n'ot oncques commen- » cernent fin... » ÀtnbhJ l

N'' 7307. ■' ' '

1020. LE DEFFENSEUR DE LA CONCEPTION IMMACULÉE DE LA SAINTE VIERGE, TRADUIT DE PIERRE THOMAS, PAR ANTOINE DE LEVIS COMTE DE VILLARS.

Volume in-4o vélin de 191 feuillets, lignes longues, une miniature, Tignettes, initiales; XV* siècle. Relié en maroquin rouge, aux armes de France sur les plats , à la fleur de lis de Louis XV sur le dos.

Fontainebleau , 1287. Ane. 7307.

Ce volume se recommande à l'attention des ar- tistes par une excellente miniature de présentation; Antoine de Levis offre son livre à Jeanne de France, duchesse de Bourbon. La princesse assise sous un dais est entourée de trois dames et de plusieurs gentilshommes. Antoine de Levis, à genoux devant elle, porte un riche manteau fourré sur les épaules, une petite calotte noire sur les cheveux. Pour le costume de Jeanne, il est d'une élégance et d'une

FONDS. —N° 7307. 403

grâce inexprimables. Sur ses cheveux dorés brille un large diadème garni de pierres précieuses. Le cou est nu , et, sur une jupe de samit ou drap de soie et or, fourré d'hermine, une sorte de cnsaquin en velours vert, également fourré d'hermine, est atta- ché sur le devant par une bande dorée, de manière à presser gracieusement la taille. Les têtes de tous les personnages sont d'une finesse exquise; il en faut dire autant des mains. .):'i\-Jii^yi'i.i>i'.'^^

Sur les marges de la même \iiitiïûtufè; Inhabile artiste a réservé onze petites eases comme dans les tableaux triptyques du XV siècle. La troisième et la neuvième, dans le milieu transversal , offrent l'une une tige de trois fraises, l'autre les armes de Bourbon parti do France. Les autres représentent 1. oachim en prières. 2. Apparition d'un ange à sainte Anne. A. Rencontre de Joachim et Anne. 5. Mariage de Joachim. 6. Joachim et les pasteurs. 7. Vision de Joachim» 8. Naissance do la sainte \ierge. 10. Sa présentation au temple à l'âge de trois ans. il. Salutation angélique. Celle-ci occupe la place principale dans la marge inférieure.

On ne peut douter que notre volume n'ait été présenté [)ar Antoine de Levis à la duchesse de Bourbon ; car sur la première feuille de garde $e trouve la signature de la princesse : <* Ce livre est » à Jehannc, lillc et seur de Koys de France, du- » chesse de Bourbonnois et d'Auvergne. Ji hai^ne ûe » France. » Et plus bas Alard,

2(5 .

404 ajNCI^ens

Nous avons parlé plus haut de celte princesse , iille du roi Charles YII, à l'occasion du n" 7299. Pour le traducteur du livre de Pierre Thomas, An- toine de Levis, il porta le titre de comte de Yillars, vicomte de Lautrec, baron de la Roche et d'Anno- nay, à partir de l'année 1440, et mourut avant i461. Ses deux fils ne laissèrent pas.de postérité; mais son frère , Bermond de Levis , est devenu le chef de la branche des Levis-\ entadour, aujourd'hui représentée par M. le duc de Levis-Yentadour. C'est la troisième branche encore aujourd'hui sub- sistante de cette grande maison. La première est représentée par le marquis de Gaudiez et Luigny , et la seconde par M. le marquis de Mirepoix, maré- chal de la Foi et duc de Saint-Fernando-Luys en Espagne , aujourd'hui connu sous le nom de duc de Mirepoix.

Jeanne de France ayant épousé Jean H, duc de Bourbon, en 1447, notre livre doit avoir été com- posé de cette époque à l'année 1460, date proba- ble de la mort d'Antoine de Yillars. 11 paroît avoir échappé jusqu'à présent aux recherches des bi- bliographes et même à celles des généalogistes. Pour les uns et pour les autres le fait de sa com- position n'étoit pourtant pas sans importance : car enfin c'est une preuve de plus des liens d'attache- ment et de dévotion singulière de la maison de Levis pour la Yierge, mère de Dieu.

Yoici comment le comte de Yillars parle à la

FO.NDS. jN" To07. -lOÔ

duchesse de Bourbon de son livre : « A l'honneur, » gloire et révérence de toute la sainte Trinité et » de la glorieuse vierge Marie... A la confusion des » pervers hereticques et à la confirmation des dévots » chrestiens a esté compilé en latin par maistre » Pierre Thome de l'ordre et religion de S. Fran- » çois ce livre nommé le Deffenseur de la concep- » tion d'icelle glorieuse vierge Marie contre ceulx ^ qui ont voulu et veulent tenir par opinion que r ladite glorieuse mère de Jhesu-Crist a esté con- rf ceue en péché original comme les autres hom- » mes et femmes. Laquelle oppinion a esté con- » damnée par la saincte Église en nostre mère » l'Université de Paris, et déclarée hérétique et » tous ceulx et celles qui ensuivent ladicte oppi- » nion. Lequel livre à la prière et requeste de vous » très haulte et très excellente princesse, et ma » très doublée dame madame Jehanne fille et seur >• des Roys de France, duchesse de Bourbon, je » Anthoine de Levis, comte de Yillars, vostre très «humble serviteur, pour vous obeyr et aussi » congnoissant la grande amour et dévotion que avez en ladite glorieuse vierge Marie, j'ay trans- » laté ledit livre de latin en françois, jasoit ce que

» je sois indigne de ce faire »

Pierre Thomas n'étoit pas un religieux Cordelier, mais un Carme longtemps légat du pape et patriar- che latin de Constantinople; il mourut au mois de janvier 1366, le 6, suivant l'abbé Lebeuf

{Mém. de VAcad. des inscriptions, t. XYII. p. 501), le 23, suivant Schoettgeniiis , continuateur de la Bibl. mediœ et infimœ latinilalis de Fabricius (t. III, p. 282). Pierre Thomas eut l'honneur d'être béa- tiliè et d'avoir pour biographe l'illustre Philippe de Maizièrca. On peut lire sa vie dans les BoUandistes {Acta Sandorurriy mensis Januarii, 6), Son traité sur la Défense de l'imniaculée conception occupa vivement l'attention des âmes pieuses. Thomas et Maizières avoiént été vivement touchés de la façon dont on célébroit en Orient la fête de la Conception de la sainte \ierge; ils avoient souhaité vivement d'en introduire l'usage dans l'Église d'Occident : mais ce ne fut que longtemps après la mort de Pierre Thomas (en 1385) que le Pape finit par l'accorder aux ardentes et continuelles sollicita- tions de Philippe de Maizières. J'ai parlé de tout cela dans mon second mémoire sur Maizières, Nouveau Recueil de V Académie des Inscriptions et belles-lettres. La traduction du comte de Villars est divisée en trois livres.

FONDS. >J° 7308. 107

N' 7308.

1021. LIVRE DE CONTEMPLATION, PAR JEAN GERSON.— TRAITÉ DE LA MENDICITÉ SPIRITUELLE, PAR LE MÊME.

SCIENCE DE BIEN MOURIR, PAR LE MÊME. LETTRE DE LA MÈRE DE GERSON A DEUX DE SES FILS. EXAMEN DE CONSCIENCE SELON LES SEPT PÉCHÉS MORTELS. DE LA COGNQISSANCE DE SOY-MESME.

TRADUCTION DES SOLILOQUES DE SAINT AUGUS- TIN. SERMON DE LA PASSION, PAR GERSON. MIROIR DE BONNE VIE, PAR LE MÊME. MÉDITA- TION SUR LE TEXTE d'uN PSEAUME. MANIÈRE

DE FAIRE EN ESPRIT UN PÈLERINAGE A ROME.

* LES QUINZE PERFECTIONS NÉCESSAIRES A UN BON CHRÉTIEN. SERMON EN VERS SUR LA VIE DE SAINT ETIENNE de; GRANDMONT. PORTRAIT OU VIE DE

SAINT ETIENNE DE GRANDMONT, traduitû du latin.

Volume in-4* parvo vélin, de 312 feuillets, lignes longues, trois miniatures, vignettes, initiales ; première partie du XV« siècle. Relié en. maroquin rouge , aux armes de France sur les plats , à la fleur de lis de Louis XVI sur le dos.

Fontainebleau, n*> 1445. Ane. n" 1090.

Précieux volume provenant de l'ancienne bi-i bliolhèque des ducs de Bourbon. Sur la première feuille de garde, qu'on avoit ensuite collée à l'in- térieur d'une reliure sur bois on velours rouge, on lit encore : « Co livre est nu duc de Bour- bbnnoi. ivyn; mim t>u\f

4Dë A.NCIK.NS

La miniaturc-fioiilispice est de la plus grande curiosité. Elle représente un rocher escarpé en- touré des flots de la mer. Autour du rocher sont plusieurs vaisseaux dans lesquels quelques hommes semblent en prière; d'au-tres en sortent ou nagent sur les flots. Le pèlerin, six fois reproduit en dif- férentes situations, gravit le rocher, et, fortifié dans sa route par de saints personnages allégori- ques, brave l'attaque de plusieurs animaux im- mondes; puis il arrive au sommet, soutenu parla Foi. Près de toucher également le but, un autre pèlerin est rejeté par les démons, qui dirigent sur lui leurs soufflets, au milieu des flots de la vanité mondaine. Toute cette composition est exécutée avec finesse et dans une excellente couleur.

L Le livre de contemplation. F** 1. Ce traité, comme on voit, n'est pas à la suite du Secret par- lement de l'homme avec son âme, comme dans le n" 6850 (t. Il, p. 115). Il n'est pas non plus in- diqué comme en étant la seconde partie; et nous ajouterons que le n" 7308 étant à peu près con- temporain de l'auteur, est plus digne de foi que le premier. C'est d'ailleurs le même texte dans les deux manuscrits. La dernière rubrique est : « Cy « fine le livre de la Montagne de Contemplation. » C'est le titre le plus exact; mais nous nous en tenons à celui que nous avons trouvé au début, et que nous avons déjà reconnu dans un précédent

FONDS. —- IN 7308. 409

exemplaire. L'ouvrage a été imprimé t. III,, p. 544, des Œuvres de Gerson.

lî. F** 38. a Gy après s'ensuit le traité de la mendicité espirituclle, qui est la povrelé d'esperit, » composé Tan m. cccc. » Ge traité est ici accom- pagné du préambule que nous avons déjà cité d'après le n*" 6850. Mais la date est précieuse, et ne se trouve pas ailleurs. En 1400, Gerson étoit doyen de la cathédrale de Bourges, et ce fut pro- bablement dans cette ville qu'il composa le livre de la Mendicité. Il est au tome III des Œuvres com- plètes, p. 487.

III. F** 9i. « La science de bien mourir. » G'est, comme nous avons vu déjà, une sorte d'examen intime à l'usage des moribonds. Premiers mots : « Si les vrais amis d'un malade font grant dili- » gence envers lui pour sa vie ou santé corporelle >j ou faillable, Dieu et charité requièrent que eux » soient plus soigneux pour salut et vie espiri- » tuelle. » Il l'adressa sans doute à un homme considérable dans l'Église, car il termine par ces mots : « Vray est et je le confesse bien que qui « pourroit adjouster... mais alant souffise en ce ^ que en ceste matière est conceu et escript hasti- » vement avec ce, en la vesprée de hyver. Je vous » escript linablement mon honnourable seigneur » et très-amez père en Jhucrist, duquel et par le-

410 ANGlEXS

» quel voslrc noble personne vive yci en grâces » perceveramment, et après en gloire perdurable- » ment. « On n'en a donné que la traduction la- tine, t. 111, p. 275, sous le titre : De preparalione ad mortem . i i » r f m^» m

IV. F" 96. Lettre de la mère de Gerson à deux de ses enfans. Cette lettre n'a pas de titre; elle remplit trois pages, et commence ainsi : « Mes » doulx enfans de mon cœur, vostre mère vous sa- » lue, vostre celle qui tant doulcement vous a » nourry..» » Quoique purement ascétique, cette lettre est un chef-d'œuvre d'onction, de pureté, de bonté. Madame Gerson y recommande à ses deux lils de se souvenir d'elle dans leurs prières, de pensera leur bon père, et à leurs pieuses sœurs, à leui^ autres frères. Je me retiens de la publier, l)our kfisser à d'autres ce plaisir. En voici la der- nière phrase : « Le benoît Créateur et Sauveur qui » vous a fait venir au monde par mon moyen, » vousdoint selon vostre désir puissance, congnois- » sance, grâce et voulenté de le servir et accom- plir ce que je, vostre mère, en larmes et en sou- » pirs, vous fais escrire maintenant par la main de » Poncele vostre sœur, alin que vous ayez remem- » brance de moy, vostre ancienne et feble mère, » et que jeunesse la folle ne vous face oublier Dieu » et moi, et vous-meismes. Escript à Gerson. » Ce nom de PonceAe^ sans doute la plus jeune des sœurs

FONDS. ■^«"7308. J11

du châncefier, n'avoit pas encore été relevé. On croit généralement que les parens de Gerson étoient de pauvres laboureurs; on a dit que Jean Charlier avoit, suivant l' usage , substitué à son nom celui de son village. Cet usage d'abord est fort mal at- testé, et la lettre que nous avons sous les yeux [)rouve, en tout cas, que la mère de Gerson étoit une femme dont l'éducation avoit été très-cultivée.

Y. F'' 97 v*. L'Examen de conscience selon les sept péchés mortels. « Qui se veult mectre de l'es- » tat de pechié en Testât de grâce et de salut... » Je crois que cet examen n'a pas été inséré dans les Œuvres de Gerson, et il faut le distinguer du traité « De Confessione molliliei, » T. Il, p. 453.

VI. F* 102. Traité de la cognoissance de soi- même et de Dieu. Ce traité n'a pas de titre; en voici les premiers mots : « Moult de gens sevent » moult de choses, mai il ne scevent pas eux-

» mêmes... »

-{ 11/

VII. F^ 124. (( Le livre de saint Augustin des » seurs parlers de l'ame à Dieu... Sire Dieu, je V désire que je te congnoisse, toy qui es celuy qui » me congnois. . . « Nous en avons déjà vu deux exem- plaires de la même Iraduclion. Msc. 7028 et 7034.

VIII. F" iiil. Sermon de la Passion^ jj^arJean Gerson. (Voy. noie, t. IV, p. 169.) ; '»{> '*iiri>Mi

412 AAClEiNS

IX. F* 224. Miroir de bonne vie, adressé par Gerson sans doute à l'un de ses frères. Traité sans intitulé. Premiers mots : « Mes très chiers frères, » nous sommes en ce monde fuians et passans nos » jours comme umbre; et pour ce, etc. » Je crois que le copiste eût écrire comme dans tout le cours de cette exhortation : Mon très chier frère.

X. F'' 233. Méditations sur quelques versets d'un psaume. Premiers mots : « Qui me donra » pennes et elles à la semblance d'une colombe, » si voleray et me reposeray. Veez-ci que mon » Dieu, mon maistre et mon espoux, s'envole en V hault , plus hault que les vens, etc. »

XI. 236. « Cy s'ensuit une manière simple et de- » vote pour aviser simples gens à faire un pèlerinage » espirituel à Romme, qui n'ont pas aisément d'y » aler corporelment. Il est assavoir que on prend » cinquante jours pour aler jusques à Romme... »

XII. F" 237. « Icy sont contenues quinze per- » fections nécessaires à personne qui veult Dieu » servir et le parfaictement amer. La première » elle doit estudier et faire tout son povoir d'avoir » entière congnoissance de ses deffaultes et pe- » chiez. »

XIII. F" 244. Sermon en vers sur la vie de saint Etienne de Tvhert on Auvergne , fondateur de

FONDS. N" 7 308. 4ifi

Tordre de Gramont, dit des Bons- Hommes. Pre- miers vers :

Seigneurs , de très grant révérence , Dames de très grant excellence, Devant que ce tieusme declaire Chose qui très bien vous doit plaire. .

Sur le recto du feuillet qui précède ce sermon, est une grande et belle miniature représentant saint Etienne dans un ermitage au bas de la montagne de Muret. Le paysage ne doit pas manquer de vé- rité, car il est reproduit dans la troisième minia- ture, f* 248, représentant la translation de saint Etienne de Muret à Grandmont. Cette troisième miniature est d'une grande finesse. Près de l'autel de Toratoire, on remarque un moine mettant la cloche en mouvement.

XIV. F*» 249. Vie de saint Etienne de Thîers, en prose. Traduite du latin, à la prière de la duchesse de Bourbon , par les soins des chanoines de Saint- Geneis de Thiers, comme on le voit par ce passage du préambule :

« A Tonneur et louange de la benoite glorieuse » et saincte Trinité... et aussi à la recommandation » de très haut et glorieux confesseur et hermite , » monseigneur sainct Estienne, natif du chastel de » Thiers, fils unique du seigneur qui lors estoit, » comme plus à plain se déclarera en sa vie, cy après translatée de latin en françois, à la requeste

1*|M ANCIElî^S ,,,

» et devocion de très haute et puissante dame et » princesse madame Marie de Berry, duchesse de » Bourbonnois, d'Auvergne, laquelle... a moult » travaillié de povoir recovrer des reliques et au- » cuns membres dudit tressaint et glorieux con- »fesseur... Ceci considérant, ma très haute et » puissante dame dessus nemmée... a voulu faire » translater la vie du très glorieux sainct de latin » en famillier langage et entendable à ung chas- » cun, c'est assavoir en François, laquelle transla- » cion a esté ordonnée de faire par le vénérable j » chappitre de Sainct-Geneis de Thiert, pour en » faire présent à ma dicte dame, en l'an mil quatre » cens vi^t sept, régnant Martin le quint, pape^ » le •x.""; 9,n de s^ pontilicauté, et régnant nostre souverain seigneur temporel Charles, roy .;de V France par la grâce de Dieu, le cinquième an » de son règne, et très haut et puissant prince » monseigneur et prince naturel monsieur Jehan, » duc de Bourbon et d'Auvergne; en remerciant » ixiondit seigneur et dame du reliquiere et joyel à » eulx et leur église donnez... »

On voit que les troubles affreux auxquels la France étoit alors en proie ne dérangeoient pas grandement la quiétude des bons chanoines de Saint-Genés de Tiers. Marie de Berry, qui leur avoit donné un beau reliquaire, lequel peut-être n'aura pas échappé à la fureur des rénovateurs de 4789 aussi bien qu'aux Anglois de 1427, Marie de

PONDS. rS" 7308. 415

Beny étoit la fille de Jean de Fiance, duc de Berry. En 1391 elle devint veuve de Louis de Châlillon, comte de Dunois. En juin i397, elle redevint veuve de Philipi3e d'Artois, comte d'Eu, et elle s'étoit remariée en troisièmes noces à Jean 1", duc de Bourbon, auquel elle survécut encore d'une année, étant morte à Lyon au mois de juin 1434. Elle fut enterrée à Souvigny, é^%ns les caveaux des ducs de Bourbon, j„|, ^i,^ ^

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UT «ièfe «ooyfi «iio/ N* 7308^ol8<>qu Rdb èiin^ib *

1022. LE LUCIDAltVïr. l'horloge de SAPIENCE, trs-

**^duction de prèré jeaIv, franciscain. extraîI-^

*^"bu plaidoyer de JEAN PETIT POUR LE DUC ^^bOURGOGNE. LETTRES DE RÉMISSION DU ROI POUR "^'LE DUC DE BOURGOGNE. EXTRAITS DE LA VIE DES ^■^'t>^tlE^l -^ DEUX EXTRAITS DES DIALOGUES DE SAINT

"^^^RÉGOIRÉ^^'^^ ,iiitî*i« ituiî irnioii u^il t^up éujk^id «

Vol. in-40 magno, papier, de 151 feuillets, lignes longues; commen- cenoent du XV^ siècle. Relie en maroquin rouge, aux armes de France sur les plats et au chiflVe posthume de Louis XIV sur le «los.

Fonds de Colbert , 3188. \

■k*j: nhv : H)i'jfut cl erb «

y^ La première feuille de ce volume a été enlevée^ et ce volume lui-même n*étoit que la seconde moi^ tié d'un volume primitif. La pagination marquée au bas des feuillets de la même main que l'écri- ture courante commence à lxxxxi. Cette écriture est mauvaise et fort négligée; il n*y a d'exactitude

4t« ANCIENS

ni dans rortliographe ni dans la transcription. A la VindeT Or loge de Sapience, f"" i^6 v% on voit que le volume avoit appartenu autrefois à « Seur Ri- » charde Pereton de Notre-Dame Leamon , près de Tornus. »

I. LeLUcidàire. Premiers mots conservés: « C*est » Jésus-Christ et toute ly masiere si est afremée » sur .ini. fors colombes ly première au concensie- » ment syur de prophète, ly seconde si est de le » dignité des aposlottes, » etc. Nous avons déjà vu deux traductions du Lucidaire différentes de celle- ci; toutes les trois sont peu satisfaisantes. Voici les derniers mots, 32 : « Ly maistre dist que » li honneur que Josef ot en Egipte et tout ce que » nous avons dit et tout ce que tout le monde sa- » roit dire ne saroit que hontes à la comparison des » biens que Dieu donra aux siens. Deus qui est be- » nedicius in secula seculorum, »

IL F** 33. « Cy commence le livre nommé l'Or- » loge de Sapience que fist frère Jehan de Souhaude » de la nacion d'Alemaigne, de Tordre des Frères » Prescheurs. » Cette traduction est abrégée et souvent mutilée. Elle n'est pas terminée par les vers que nous avons vus dans plusieurs des pré- cédens exemplaires du même ouvrage. (Voyez n^' 7034, 7034 * , 704 i , 7042 , ^ 7042 '' '' , 7043.)

FOKDS. ]\° 7308*- 417

III. F" HT. a Les causes et raisons poiirqnoy » Jehan duc de Bourgogne advoast la mort du duc » d'Orléans. » Ces extraits de l'abominable plai- doyer de Jean Petit sont précédés des lignes que nous transcrivons : « L'an mil .iiir et .vu. la nuyt » saint Clément, environ neuf heures de nuyt, » Jehan duc de Bourgoingne (ist tuer dedans Paris, » par Robert d'Ocloville et autres maufaicteurs, » Louis, duc d'Orléans, frère du roy Charles, roy » de France, lequel Loys venoit de sopper en la V maison de la roy ne de France, et s'en raloit en » sa maison. Pour laquelle mort il s'ensuivit granz » guerres et divisions entre les seigneurs de France, » et furent plusieurs assemblées les unes contre les » autres et pluseurs paix qui ne duroient que peu. » Dont pluseurs maulx sont advenuz et advicgnent » de jour en jour. »

Ces extraits de Jean Petit ont de l'intérêt, et remplissent plus de deux feuillets.

IV. 149. « Remission de monseigneur de »» Bourgogne pour la mort de monseigneur d'Or- » léans. » Les lettres du Roi sont du 9 mars 1407 (nouv. st. 1408).

V. F*' 150. Extraits de la Vie des Pères du Dé- sert, sur sainte Thaïs, saint Ephrem , et sainte Pélagie.

TOM. VH. 27

4 1 A ANCIENS

VI. i5i v°. « S'ensuivent aucuns bons exem- » pies extraits du Dialogue saint Grégoire. » Celte demi-page d'extraits est de la main de Seur Ri- charde Pereton.

]N° 7309.

1023. VIE DE JÉSUS-CHRIST, PAR UN ANOiNYME^ VIE t>E LA SAINTE VIERGE, PAR UN CARME. EXPOSI- TION DU PSAUME Miserere met Deiis.

Volume in-40 parvo, vélin, de 212 feuillets, lignes longues; minia- tures, vignettes, initiales; XV* siècle. Relié en maroquin rouge, aux armes de France sur les plats , à la fleur de lis de Louis XV sur le dos.

Fontainebleau, 1208. Ane. 1132.

Charmant volume orné de 130 miniatures d'un dessin assez fin, d'une bonne disposition et d'une estimable couleur.

I. La Vie de Jésus-Christ est une compilation agréable de toutes les légendes apocryphes renfer- mées dans l'Évangile de l'enfance, dans celui de la Vierge. L'auteur, qui a cru devoir garder l'ano- nyme, dit dans son préambule : « Sur toutes les » pensées espirituelles , la plus proffîtable qui soit » est de penser les fais et la vie de Notre-Seigneur » Jhucrist... Et parleray premièrement de l'Incar- » nacion, priant le Saint-Esperit très bon aumosnier » de grâce qu'il me doint grâce d'en parler et à toy » d'escouter chose qui soit à la louange de Nostre-

FONDS. —î^« 7309. 4 If)

» Seigneur Jhesu-CrisL et au proffil el salut de nos » âmes. »

Le premier chapitre est : « Comment les anges » supplièrent à Dieu le Père pour la redempcion » de l'umain lignaige. Nature humaine par l'es- » pace de cinq mille ans demoura en grant mi- » sère... »

II. F*' i72. « Cy commence la saincte Vie de » Nostre-Dame, en bonne devocion extraicte de la- » tin en François par un sien religieux carme. » En la saincte Evangile est escript : Beali qui au- 9 diiml verbum Dei, . . »>

III. F" 200. « S'ensuyt l'exposition du Misererù » mei, Deiis. Il est récite ou livre des Roys que » David envoya ses gens d'armes en ung loingtain » pays, desquels gens d'armes Joab estoit seneschal, «et mist le siège devant une cité. Le roy David y> demeura en Jherusalem. Advint ung jour qu'il se » alloit esbatre parmi son palais. Et en regardant » parmi les fenestres il vit une femme qui se bai- » gnoit, laquelle estoit moult belle. Le Roy envoya » demander qui elle estoit. On luy dist que c'estoit » Barsabée, femme d'un sienchevalier nommé Urie, » lequel estoit en l'ost de ses gens d'armes. Lors le » Roy manda celle femme qu'elle voulsist coucher f> avecques luy, et elle le fit et engroissa. L'ende- » main s'en retourna en son hostel... »

27.

420 A^CIE^s

Il esl peu de livres dont les miniatures olftent autant de variété et d'agrément. Toutes méritent l'attention dos connoisseurs, et, sans leur multi- plicité, nous les citerions toutes ici. Dans la pre- mière, l'auteur est occupé de son travail : il écrit sur une feuille, l'œil attaché sur un livre qu'il semble traduire. Devant sa table est un beau lit dont le drap est parsemé des lettres répétées N. E., dont je ne connois pas le sens.

La seconde miniature représente le plaidoyer des anges devant Dieu en faveur de l'homme. Dieu, pré- sident du tribunal, est assisté de la Justice à sa gauche, de la Miséricorde à sa droite : cette der- nière, par un heureux emblème, porte un sceptre surmonté de trois charmantes fleurs de lis. F"* 9. La Visitation , pure expression de la Vierge. 12. La Vierge en lecture, devant elle saint Joseph , qui conçoit des soupçons; beau portique. d8. Cir- concision. F'' 23. Purilication. F°' 28 et 30. Fuite en Egypte; joli cheval de chevalier, paysages. F" 31 . L'Enfant Jésus adoré par des dragons, par tous les animaux des champs. F*' 35. Miracle du prolonge- ment de la poutre (ou tref) de bois; architecture. F" 38. De l'eau que Jésus porte dans son chaperon; du feu qu'il porte en son giron. 39. Delà mul- tiplication des pots de terre. F*" 40. Comment il fut teinturier. F"' 48 et 49. Baptemede J.-C. ; paysages. 53. Noces de Cana. 56. Guérison du fils du Centurion ; intérieur de maison. 59. Il ressuscite

KOM)^^. .^" 7 30V). 421

l'en la rit de la veuve. F*" 0 1 . Décollation de saint Jean- Bapliste^ très-cuiieiix. F"* Ci et 81. La Madelaine chez Simon le lépreux. F" 08. Jésus chez Marthe. F' 71. Transliguration. F"" 72. Résurrection du La- dre ou Lazare. F" 75. La Femme adultère. F*** 7U, 105 et 100. Jésus dev. nt Pilate. F" 83. La Vierge prie son lils de ne pas aller à Jérusalem. F" 84. La Cène. 87. ïnstitulion de l'Eucharistie. F" 90. Jardin des Olives. F" 90. Trahison de Judas. F" lO'i. Jésus devant Anne. F" 107. Jésus devant Hérode. ¥' 108. La Colonne. F' Hl. Pilate se lave les mains, Couronnement d épines ; très-bel effet. F°' 113, iU. Portement de croix. 147. Jésus attaché à la croix. F' 121, 125, 127, 129, 131, 133, 135. Calvaire. F** 131. Les morts ressuscitent. F" 138. Descente de croix. F" 140. Christ au tom- beau. F" 143. Récit des deux ressuscites aux Juifs. F" 145. Jésus-Christ aux enfers. 151. Les saintes femmes au tombeau. 152. Jésus apparoît à la Madelaine. 173. Le carme auteur de la Vie de la Vierge, à son bureau. 175. Anne et Joachim vont au temple; portail d'église. 178. Sainte Anne et sa servante. F°' 182, 192, 193, 194. L'An- nonciation. F"* 185. Naissance de la Vierge. F" 197. Funérailles de la Vierge. F** 198. Assomption. 201. Betsabée au bain.

422 ANCIENS

N" 73i0.

1024. LIVRE DKS QUATRE DERNIÈRES CHOSES A VENIR,

traduction de jean mielot.

Volume in-40 magno vélin de 112 feuillets à deux colonnes, quatre miniatures, vignettes et initiales; fin du XV' siècle. Relié en maroquin rouge, aux armes de France sur les plats, à la fleur de lis de Louis XV sur le dos.

Fontainebleau, no 1020. Ane. 564.

Très-beau manuscrit provenant de la collection de Louis de Bruges, seigneur de la Gruthuyse. M. Yan-Praet l'a décrit au XÏI de son livre. La miniature-frontispice représente un gentilhomme placé entre un évêque et la Mort. Cette dernière a le corps assez bien conservé pour son état. Derrière l'évèque est un siège élégant garni d'un coussin. Dans la vignette de la marge inférieure, l'écu de France paroît recouvrir celui de la Gruthuyse. Les autres miniatures, de moindre dimension, sont : r 27, la Résurrection des corps; 65, l'Enfer; 9i, le Paradis.

Le livre latin De Quatuor novissimis est d'un célèbre chartreux, Denis de Leewis, natif de Ric- kel, qui auroit peut-être été canonisé, si dans ce livre il n'avoit émis quelques opinions hétérodoxes sur l'état des âmes dans le Purgatoire. C'est ce qui en a fait mettre à l'index les traductions diverses. Celle-ci, d'après les recherches de MM. Van-Praet,

FONDS. jNo 7310. 42:>

Bai rois et de Keiffenbeig, est de Jean Mielot, in- fatigable traducteur du XV' siècle: il l'auroit com- posée en 1455, et M. Van-Praet paroît croire qu'elle a été imprimée. Voyez , sur Jean Mielot une notice précieuse de M. le baron de Reifïenberg, dans le Bulletin du Bibliophile belge, t. II, 5.

« Cy commence la première partie des quattre » desrenières choses qui sont à advenir. La pre- » mière des quatre desrenières choses dont la nié- » moire retrait l'homme des pechiés, c'est la » mort... »

ADDlJlOiVS AU TOME Ilf.

7002 '■ (1). J025. l'inferno e'l paradiso di dante alighieri,

CON C0MMENTI.

Vol. in-folio mediocri vélin, de 328 feuillets, lignes longues, initiales; XV* siècle. Couvert en beau parchemin blanc.

Ane. Fonds de réserve, G. (Ital. 65.)

Très-beau manuscrit acquis en Italie au commen- cement du siècle. Sur la première feuille de garde en papier, on lit, d'une écriture du XVIIP siècle,

(I) Les trois volumes suivans n'ont été intercalés dans l'ancien Fonds que depuis la publication de mon troisième volume,

42 1 A > Ciliés

(•es mots dont j'ai véri(ié l'exactitude : « Questo » codiee fu scritto da Betino de Pilis, corne si » vede a carte 7 tergo, e a carte 104 tergo, dove » si vede pure il tempo in cui scriveva, cioe il di » penultimo agosto 1351. Contiene il testo di » Dante dell' Infernoedel Paradiso (manca il Pur- » gatorio) con ii comenti di Giacomo délia Lana » Bolognese, liglio di F. Filippo délia Lana dell' /> ordine dei Gaudenzi. I quali comenti da lui » scritti in lingua vulgare sono slati tradotti in » latino da Alberico di Kosate Bergamasco, corne » si vede in (ine del codiee a carie '238. Nel » principio vi sono due piccoli poemelli che for- » mano un' epitome de la Comedia di Dante, com- » posti da Giacomo figlio dellp stesso Dante eda lui » mandati a Guido Polenta l'anno 1322, i aprile, corne si legge a carte 3, tergo. *

Cette note nous a dispensé de bien des recher- ches sur ce précieux volume, qui vient de l'abbaye de Sainte-Justine de Padoue. Le commentaire est en latin, et semble le même que celui du n*' 7259 écrit en italien. Après les deux capitoli de Giacomo, liglio di Danti, on a tracé, P 6, les cercles de l'en- fer, tous accompagnés d'une explication latine. Le commentaire débute ainsi, P 6 v" : « Liber iste in » très partes principales dividitur... Etcircaistam » primam que appellatur Infernus, advertendum « est quod de Inferno multi multa et varia scrip- V serunt. . . "

FONDS. iN" 7 002 *• f2Ô

Le texte de V In fer m commence au n" 8. Canto X :

Poi disse fieramente fuoro adveisi A me et a mei priiui et a mie parte , Si ke per due liate li dispersi ;

Se fur cacciati et toinar d'ogiii parte. Rispuosio lui luna et laltra (iata , Maivostri non appreser bien quel arte.

Le commentaire du Paradis commence au f" 105, et le texte au 109. Premiers mots du commen- taire : « La Gloria Dei, etc. Hinc philosophia » lesta tu r et auctoritas predict i , in domo Dei sunt » tria .S. gloria, divitia? et justitia eterna... » Canto XV :

O fortunate! ciascuna era certa Délia sua sepultura et ancor nulla Era per Francia nelletto diserta.

Luna veggiava al studio de'la culla £f consolando usava lidioma Ke pria li padri elle madri trastulla.

Eniin , on lit à la lin : « Hune comentum totius » comédie composuit quidam dns Jacobus de la V Lana Bononiensis, licenliatus in arlibus et teo- » logia, et fuit lilius fratris Pliilippi de la Lana, » ordinis Gaudencium. Etfecitin sermone vulgari » ïusco. Et quia talle idioma non est omnibus no- » tum, ad utilitalem volencium studere in ipsa co- » média transtulli de vulgari ïusco in gramaticam » literarum, ego Albericus de Koxiale dictus, utro- » que jureperitus Pergamensis. Et si quisdelïectus » Ibret in Iranslatione, maxime in astrologicis ,

426 AI*iCI£NS

» teologicis vel alegorismo, veniani pelo et me ali- >' qualiter excusent defectus exempli et ignorantia » diclarum scientiarum... »

Alberic de Roxiate mourut en 1554 et fut en- terré à Bergame, sa patrie, dans l'église des Pères Célestins. (Voyez, en dernier lieu, Colomb de Ba- lines, Bibliografia Danlesca, tom. I, seconda parte, p. 585.) D'ailleurs, j'ai comparé avec soin ce texte avec celui des commentaires italiens des manuscrits précédens, n"* 7255, 7256 et 7259. Je crois pou- voir assurer que ces commentaires n'ont rien de commun l'un avec l'autre.

Quant aux deux capitoli qui précèdent ici le texte de Dante, le premier, « Pero ke sia piu frutta et » piu dilecto... » est ordinairement attribué à Bu- sone d'Agobbio; mais ce pourroit bien être une erreur, et voici mes raisons. Dans notre manuscrit 7765, qui semble bien du XIY« siècle, le premier feuillet est rempli par une sorte de commentaire qui n'est véritablement que la paraphrase en prose de ce capitolo'j il commence ainsi : « Pero chel » frutto huniversale novellamente dato al monde » per lo illustre lilosofo e poeta Dante A.lleghieri » liorentino , con piu agevolezza si possa , per » choloro in chui il lume naturale al quanto ris- » plende sanza scientilicha aprensione, Jo Jacopo » suo figliuolo dimostrare intendo, » etc.

On a vu que l'annotateur de la feuille de garde désignoit également ce capitolo comme étant de

FONDS. No 7002^* 427

Jacopo AUighieri. Nous recommandons celte ob- servation à M. Colomb de Batines, qui pourra, dans sa Bibliografia Banlesca^ constater ce qu'elle a de solide.

7002-

1026. LA DIVINA COMEDIA Dl DANTE ALIGHIEUI.

Volume in-folio parvo vélin , de 84 feuillets à deux colonnes , ini- tiales; XIV« siècle. Relié en reau fauve; aux armes du pape Pie VI sur le dos.

Ane. Fonds de réserve, 10. (Ital. 66.)

Acquis en Italie au commencement de ce siècle. Les sujets renfermés dans les initiales sont gros- sièrement dessinés ; mais l'écriture est fort bonne. Dernière rubrique : « Explicit liber comédie Dan- » tis Alagherii de Florentia, per eum editus sub » anno dominice incarnationis millesimo trecen- » tesimo deo^ mense martis, sole in ariete, luna » nova in libra ; qui decessit in civitate Ravenne in » anno dominice incarnationis millesimo trecente- simo .xxi". die sanctae crucis de mense septem- » bris; anima cujus in pace requiescat. Amen. » (Voy. Marsand, t. I. not. 691, sous le iO Fonds de réserve,)

iNFERNO. Pol disse tîeraraente furon aversi A me et amici primi et a mia parte Siche per due fiate li dispersi.

Se fuor chacciati ei tornar dogni parte Rispuosio lui luna e Taltra fiata MaÏTOsiri non apreser ben quel arte.

428 ANC1K>S

puKGATORio. O (lissio lui non setu Oderisi

Jjonor tl'Agol)bio et lonor diqiiel arte Caluniinar cliianiata e in Parisi.

Frate disselli piu lidon le carte Clie pennelegia Franco liolognese Lonor e tuttor suo et niio In parte.

i'.\KADi>io. O fortunate che ciascun era certa Delà sua sepoltura c ancor nulla Kra per Francia nelletto diserta

Luna veggliiava astudio délia culia Et consolando usava lidioma Che pria li padri et le madri traslnlla.

]N° 7002 '•

i027. LA DIVINA COMEDIA DI DANTE ALIGHIERI, CON COMENTI INFRA LE LINEE.

Volume in-folio mediocri vélin, de 90 feuillets à deux colonnes, ini- tiales; XIV» siècle. Relié en veau fauve, aux armes historiées du pape Pie VJ sur les plats.

Ancien Fonds de réserve, n" 5. (Ital. 67.)

Bonne écriture. Les commentaires paroissent un peu moins anciens; celui qui les a tracés a ajouté après les feuillets i , 8, 41 , d2, 15, 20, 21, 23, 26 , 27 des morceaux de vélin , plus ou moins grands, pour y placer une longue note en latin, comme tout le reste de son commentaire. Yoici sa curieuse remarque sur Brunetto Lalini, i2 v'' : « Iste fuit quidam nomine Brunetus Latinus qui » lloruerat tempore Dantis in Florentia, vir qui- » dam magne intelligcntie et eloquentie. Iste enim

FONDS. NO 7002 *• 429

» hahiiit niagnnm opinionem de se ipso. Nam cum » esset magniis notarius et commisisset unum par- >> vum falsum in sua certa scriptura, per errorem » quem poterat faciliter corrigere, voluit potius » accusari et iniirmari de falso quam revocare er- i> rorem suum , ne videretiir deliquisse per igno- » rantiam. Unum propter hoc fuitcoactus recedere » de Florentia. Et datuin fuit sibi bannum de igné; » scilicet ignem quem ipse vivus evaserat autor » dat sibi in morte, in isto loco quo magis nota- » tur infamia, quod noverat ipsum infectum turpi- » dine ista. » Ce passage semble écrit sous l'im- pression de rancunes presque contemporaines. Le savant auteur de la notice de Brunetto, insérée dans Yllisloire littéraire de la France, n'en a pas tenu compte; cependant on voit que la tradition en étoit fort ancienne, ainsi que celle de l'horoscope que le même Brunetto avoit tiré de la destinée de Dante.

A la fin de VInferno, nous lisons quatorze vers latins, disposés comme un sonnet vulgaire, et dans lesquels on fait parler Dante lui-même. A la ri- gueur, il se pourroit même que Dante les eût com- posés, et j'avoue que je me laisse entraîner à cette espérance, en revenant sur les derniers vers. Les voici, et d'abord l'explicit : « Qui finisceil winferno » di Dante Alighieri di Firençe e la sua visione tucta » per ordine secondo che scripto avemo di sopra, a » laude di Dio et a utilita degli uditori. Amen. »

430 ANCIEÎÎS

Jamque doinos Stigias et tristia régna silentum Destituens, sublimis agor jain noctis ab ymo Carcere; felices rediens extollor ad auras. Vidi ego diversis animarum TRr{siiape)uns Tu turbain (?) distincta novem , lacrimosaqiie passim Fliimina et honibilem stiatis postibus urbeni. Sit tibi siimme Deus nostre spes una salutis Gloria et eterne maneant per secula laudes! Jura monarchie, superos Flegetonta lacusquc Lustrando cecini , vo^uerunt fata, quousque; Sed quia pars cessit melioribus hospita castris Auctorem que suum reldit felicior astris,. Hic claudor Dantes patriis expulsus ab oris, Quem genuit pauci Florentia mater amoris.

On peut reconnoître ici l'intention d'imiter les vers virgiliens : lUe ego qui quondam et Mantua me genuit. Pourquoi Dante, qui d'abord avoit voulu composer son poëme en latin , ne l'auroit-il pas terminé par une déclaration de ce genre? Dans quelle intention un commentateur auroit-il essayé de donner le cliange aux lecteurs , en attribuant à Dante des vers qu'il n'auroit pas f\ûts? Voilà no réflexions que nous soumettons aux innombrables admirateurs du sublime Florentin.

A la lin du Purgatorio, on trouve huit autres vers latins qui n'ont pas le même intérêt, mais qui sont du même auteur.

La grande initiale du Paradis offre une aigle éployée, de sable sur fond d'or. Les commentaires cessent à partir du milieu du quinzième chant.

Citons encore, avant de finir, la note relative à Oderisi d'Agobbio, qui détermine le sens des Carte.

POXOS. NO 7002 '• 43!

Purgat. eanl XI, f 40 : « Iste Oderisi fuit maximus » librorum miniatorin civilateBononiensi, tempore » aiictoris. Qui erat valde vanus jactator de arte » sua , non credens habere pareni. Imo auctor qui » noverat anifiium suum commendat eum super » omnes ut experiatur si deposuit ventum quo so- » lebat esse inflatum. Ipsi (Parisii) dicunt alu- » minare quod Ittalici dicunt miniare. Nota quod » miniare est niagis proprium, sic enim dicitur a

» colore minio qui olim fuit in magno precio

» Franco Bolognese fuit alius miniator de Bononia

» excellentior Sicut adliuc apparet in quibus-

» dam libris miniatis per eum. »

M. Marsand n'a pas senti le grand prix de ce vo- lume, qu'il a décrit dans sa notice 686, sous le n*" 5 Fonds de réserve.

C'est ici que s'arrête notre belle série des Di- vines comédies. Il n'en reste plus à la Bibliothèque du Roi que quatre dont nous n'ayons pas encore parlé. Ils sont conservés sous les n°* 7764, 7765, 7766, anc. Fonds, et 19 Fonds du duc de La Val- lière.

LNFEANO. Poi dissc fierameote fuor divers! A me et a miei priini e a mia parte Si che per due fiate gli dispersi

Se fur cacciati ritornar dongni parte Rispuosi lui lunellaltra fiata Ma vostri non appreser ben queliarte.

puRGATORio. G dissio lui nonse tu Oderisi

Lonor d'Agobbio con lonor diquellarte Chealuminar chiamata ein Parisi

432 ANCIENS FONDS.

Frate disselli piu lidon le carte Che penneleggia Franco Bolognese Lonore tutto or suo et luio in parte.

pARADiso. O fortunate ciascuna era certa De la sua sepultura e ancor niilla Era per Francia nelletto déserta.

Liigna vegghiava a studio delà cuUa. Et consolando iisava lidioma Che pria li padri e le madri trastniia.

ADOITIOIV AU TOMK V

1028. .NOUVEAU SYSTÈME DE FORTIFICATION, PAR DAZIN.

Volume in-fol. mediocri , de 47 feuillets, papier, lignes longues, deux plans figurés; XVIP siècle. Relié en maroquin rouge, aux armes de France sur les plats.

Fonds de Versailles , 3 1 .

C'est un second exemplaire de l'ouvrage dont nous avons parlé p. 301, 302; ou plutôt c'est l'exemplaire présenté au Roi, tandis que l'autre étoit celui du Dauphin.

FIN DU SEPTIEME VOLUME,

TABLE

DES SAINTS DOjNT LA VIE SE TROUVE DANS LES MANUSCRITS jusqu'à PRÉSENT EXAMINÉS.

A.

Abdon (s,). 6845% 6888 (*), 7020,

7^06 ^ ADRIEN (S ). 6845% 6846 <•% 6888,

7020, 7208, 7307 ^ Agapet (S.)- 7306 ^ Agathe (St«). 6845 % 6845 *• " ,

6888, 7011 3% 7019, 7019%

7019^7020, 7024, 7208. Agathon (S.)- 6845% 6888, 7020,

70l9%70l9^ Agnès (S**). 6845, 6845% 6888,

701 13-%7019,7019%7020,7024,

7030^ AiMON (ouEdmoist) d'Angleterre (S.).

7019^ Alexandre (S.). 7306 % 7306 ^ Alexis (S.)- 6845, 6845% 6888,

7019,70 19% 7019 %7020,7306^ Amant (S.)- 6845^ 6845*- % 6888,

7020, 7306*. Ambkoise (S.). 6845 S 6888,

70113% 7020, 7306^ Anastasie (St«). 6845, 6845%

6888, 7011 =»• % 7019S 7020,

7306 ^ André (S.). 6845, 6845% 6845 *%

6888, 7019% 7020, 7024, 7134,

7306 3.

André (S.). 6845, 7011 3- % 7019 ,

7019% 7208, 7306^ Anne (S'«). 7011 3- ^ Antoine (S.). 6845 % 6845< •% 6888,

7019% 7306% 7306^ Apollinaire (S.). 6845% 7020,

7306*. Arnoul (s.) et Escaliberge , sa

femme. 6845, 6845% 6845** ".

7020, 7306 \ Arsenien (S.). 6845'' 6845*'%

6888, 7019% 7020. Augustin (S.). 6845% 6845 *• %

6888, 7011 3- % 7019% 7020,

7306 *. Atit(S.). 6845% 7020.

B.

BabilA8(S ). 7306 '\

Badilon (S ). 7224-^- \

Balaam ou Bârlaam , et Josaphat

(SS.) 6845 % 6847, 7888, 7019%

7020, 7024, 7306*. Barbe (8»^). 7299. Baknabé (S.). 6845, 6845 % 6845*-%

6888, 7011 ^' % 7019% 7020,

7306*. Barthélémy (S). 6845, 6845%

6845*- *, 6888, 70113' % 7019,

(*) Toutes les Vies de Saints du 6888 se retrouTent dans sept autres manuscrits dont nous n'avons pas cru devoir chaque fois ré- péter l'indication, et qui portent les numéros : 6889, 6889^ et % 7009, 7020 A. etB., 7265 '.

TOM. VIT. 28

434

TABLE

7208, 7306% 7306* Basile (S.)- 6845% 6888, 7020. Bathilde (S*«) ou Baudehr. 6845 %

7020. Benoit (S.)- 6845, 6845 % 6845 * %

6888,7019, 7019%7019%7020,

7306*. Benoit (Translation de S.). 7019 \ Bernard (Saint). 6845 % 6888,

7011 ■''• % 7019% 7020, 7272 \

7306 % Blaise(S.).6845% 6845*- % 6888,

7019% 7020, 7208 , 7306 %

7306*. BoNET (S.), évéque de Clermont.

7024. Brandain (S.). 6845, 6845*' *,

7019% 7020, 7024. Brice (s.), 6845, 6845% 6845*' *,

6888, 7019, 7019 % 7019 *,

7020, 7306*. Brigitte (S»"). 70113-%

C.

6845

Calixte (S.). 6845 3 6888, 7020, 7306*.

CANCIEN etCANCIANILLE(SS,).68453.

7020. Cassien(S.).7306*. Catherine (S»«). 6845, 6845 » ,

6845*-*, 6888, 70113- 3, 7019,

7019% 7019% 7020, 7306*. CÉCILE (S»"). 6845,6845%6845*'*,

6888, 7011 3- 3^ 7019, 7019%

7019% 7020, 7306*. Chétif (S.), moine. 6845,6845*-*,

7200. Chrisogone (St«). 6845 % 6845*' *,

6888, 7020. Christine ou Crestienne (S'*).

6845, 68453, 6888, 7011 3- 3^

7019, 7019 3 , 7019 S 7020,

7207 (en vers), 7208. Christophe (S), 6845 3, 6845 *. *,

6888, 7011 3- 3^ 7019^ 7019 s^

7019% 7020, 7208, 7306 *. Chkysostoiie(S.). 6845 3,6845*-*,

6888, 7020. C1RIAQUE (S.). 6845 3, 6888. 7020,

7306*. (Voy. Quiriace.) Clément (S.). 6845, 6845

7011 - \ 7019, 70193, 7Q20,

7208, 7306 3, 7306*. Clet (S.). 7011 3- \ Colombe (S*''). 7011 3- 3^ 7306*. Consorte (S'«). 7208. Cornélien (S.). 6845 3, 6845 *• *,

6888, 7020. C0RNILLE (S.). 7306 *. CosMECtDAMiEN (SS). 6845,6845 3,

6845 *• *, 6888, 7019% 7020,

7306 3, 7306 *. Crespin et Crkpinien (SS.). 7306*. Crissant et Daire (S. et S»*). 6845,

6845 3, 6845 *• *, 6888, 7020,

7306 3, Cyprien (S.). 7306 % Cyrice (S»e). 7306 *.

D.

DÉMÉTRiEN (S.). 6845 3, 7020. Denis (S.). 6845%6845*-*, 701 13-3,

7019% 7020,7137 % 7306*. Dix MILLE Martyrs. 7137 ^. Dominique (S.). 6845 3, 6845 *. * ,

6888, 7020, 7306 *. DONAT (S.), 6845 3, 6845*- %6888,

7020, 7306 *. Ddnstan(S.). 7011 3- 3,

E.

Edmond (S.)- 7011 3. 3, Edward (S.). 7011 3- % ELISABETH (S'«^). 6845% 6845 *• *,

6888, 7011 3- 3^ 7019 % 702O,

7218. ÉLOi (S.). 6845, 6845 3, 68i5 *• *,

7019 % 7020, 7306 *. ETIENNE (S.). 684 5, 6845 3, 6845 *• %

6888, 6987, 7011 3- % 7019 3,

7020, 7306 3,7306 *. ETIENNE (S.) de Thiers. 7308. ETIENNE, pape (S.). 6888, 7306 *. Eugène (S.). 7208. EUPHÉMIE (S'«). 6845 3, 6845 *• *,

6888, 7020, 7208, 7306 *. EusÈBE (S.). 68453, 6845*-*,

6888, 7020, 7306 *. EusTAcnE(S.)-6845, 68453, 6845*-*,

6888, 7011 3- 3^ 7019^ 7019 3,

7019% 7020, 7208. 7306*. Eutrope (S.). 6845 3, 7020.

DES KOMS DE SAINTS.

435

EUFFRAISE (S'«)- 7019, 7019 ^ EUPHKOSINE (S»«). 7024. EULALIE (S»'). 7024, 7208.

F.

Fabien (S.)- 68^5 S 7011 ^' •%

7020,7306 3, 7306 '. Felice (Ste). 7019, 7019 % 7019 \ FÉLICITÉ (S'e). 7011 3-3^ 7306 ^ FÉLIX. (S.). 6845, 6845 3,68'i5<- S

7019 S 7020, 7306 '. FÉLIX jeune (S.). 7019*. FÊTES DE l'église. 6845, 6845 ^

6845 ^'S 6888, 7019, 7019%

7019% 7020,7306% 7306 \ Fiacre (S.). 6845 % 702o. Foy(S««).6845 % 7011 ''•% 7019%

7020, 7306 \ François (S.). 6835 % 6835 <• %

70113- 3^7020, 7027, 7306*. Femccle (St«). 7019 \ Fremin (S.). 7019 ^ Fdrsin(S.). 6845% 6835<-% 6888,

7019,7019 % 7020. FusciEN (S.). 6845% 7020, 7306%

7306 *.

Gablican (S.). 7306 *

Geneviève (S*»). 6845 *■ % 7019 %

7020, 7020 B-, 7306 ^ Georges (S. ). 6845, 6845% 6845* %

7011 5- % 7019. 7019 %7019 %

7020, 7024, 7208, 7268 3- 3,

7306 *. Germain (S.). 6845 S 6845 *. %

6888, 70M 3- 3^ 7020, 7306 % Gervais et Protais (SS.). 6845 %

6845*% 70113-% 7019% 7020. Giles (S.). 68'i5, 6845 % 6845 3-3,

6888, 7019, 7019 3, 7019 %

7020, 7306 *. Gordien (S.). 6845 3, 6845*- %

6888, 7020. Gorgonien (S.). 6845 3, 6845*- *,

6888, 7020, 7306 *. Grégoinne (s.). 7306 *. Grégoire (S.). 6845, 6845»

H.

Hélène (S*^). 7011 -'• 3.

Hérasme(S.). 7306 *.

Hilaire (S.)- 6845 3, 6845 ** %

6888, 7019 % 7020, 7306 *. Hippolyte (S.). 6845, 6845 3,

6845 *• *, 6888, 7019, 7019 ',

7019 % 7020,7306 *. Hubert (S). 7025.

Ignace (S.). 6845 3 , 6845 ** *,

7020,7306*. Ignatien (S.). 6845 \ 6888, 7020. Innocens (SS.). 6845 3 , 6888 ,

7020, 7306 *. IRME (S»'^). 7019, 7019 3.

IRÉNÉE(S.). 7208.

IVES (S.). 7020.

Jacques, apôtre (S.). 6888, 70113-3, 7019, 7019 3, 7019 », 7024, 7134, 7208.

Jacques (S.). 6845,68453,6845 *•*,

6845

?01l 3-

7019

6888, 7011

'019,7019 •%

7020, 7306 *. Guillaume (S.). 6845 3, 7028.

7020, 7019% 7134 K Jean (S.), apôtre. 6845, 7845 3, 6845 *• * , 6888 , 7011 3- 3 ^

7019, 7019 3, 7019 % 7020, 7023, 7024, 7134, 7208, 7306 ', 7306 *.

Jehan et Pol (SS.). 6845 3, 6888,

7020, 7306*.

Jean (S.), ranmônier. 6845 3, 6888,

7020. Jean (S.), abbé. 6845 \ 6845 ** *,

6888, 7020. Jean-Baptisté(S.). 68453, 6845* *,

6888, 7011 3- 3^ 7019 % 7020,

7306 *. JÉRÔME (S.), abbé. 6845, 0845 *,

0888, 7011 3- 3^ 7019, 7019 »,

70I9%7020,7021, 7022,7306*. Joseph d'Arimathie. 7024. Julien ( S. ) , évêque. 6845 *• * ,

6888, 7019 , 7019 3, 7019 %

7306 3, 7306 *. Julien, martyr (S.). 7306 *.

28.

436

TABLE

Julien du Mans (S.)- 7019 '•>

7306 <. Julienne (S'«). 6845 % 6845 <•<

6888,7011 ^' \ 7019% 7028. JUST (S.). 7208, 7306 ♦. Justin (S.). 6845 % 7020. Jdstine (S»'). 6845 S 6845 <• <

6888, 7020, 7306 ^

Lambert (S.)- 6845 % 6845 ^- %

6888, 7019, 7019 % 7019^7020,

7306 ^ Landri (S.). 6845 % 7020. Laumer (S.) ou LosMER. 6845 ^,

7020. Laurent (S.)- 6845, 6845^",

6H88, 7011 3- 3^ 7019, 7019 %

7019 *, 7020, 7208, 7306 ^ Lazare (S.). 7274 ^ LÉGER (S.). 6845 s 6888, 7020,

7306 ^ LÉOCADE (S**'). 7207 (en vers). LÉON (S.). 6845% 6888, 7011 3- 3,

7020. Leu (S.). 6845 S 6845 ^- % 7020. LiEUROi (S.). 6845 % 7020. LiÉNARD (S.). 6845, 6845% 6845%

6888, 7020,7306 \ Lin (S.). 7011 K K LoNGis(S.). 6845,6845% 6845*%

6888, 7019, 7019% 7019 %

7020, 7134, 7306 *. Lou (S.). 7306 *. Voy Leu. Louis (S.) de Marseille. 7020 ^. Louis (S.), roi de France. 7020 ». Luc (S.), apôtre. 6845, 6845%

6845 ^•% 6888, 70ll 3- 3^7020,

7306 <. Luge ou Lucie (S»"). 6845, 6845 %

6888, 7011 3- % 7019, 7019 3,

7019

7306

Machabées ( les sept ). 6845 ^ , 6845 *• % 6888, 7020, 7306*.

Macaire (S.). 6845 % 6888, 7020.

Maci ou Mathieu (S.). 6845, 6888, 7011 3- 3,7019, 7019 %7019 % 7024, 7208.

Madeleine (S»«). 6845 , 6845 %

6845^'%6888, 701P-%7018%

7019% 7020, 7024, 7137*, 7208,

7306 % 7306 \ Malo(S.). 6845 <• ". Mamertin (S.). 6845% 6888, 7019,

7020, 7306 *. Marc (S.). 6845, 6845% 6845 ^•%

6888, 7011 ^- 3, 7019, 7019 %

7019%7020, 7134,7208, 7306^. Marcel (S.). 6845, 6845% 7845^%

6888, 7019, 7019 % 7019 %

7020, 7208, 7306 ^ Marcellin (S.). 6845 % 6845 *' %

6888, 7020, 7306 <• March et Marcellin (SS.). 6845 ^,

6888, 7020. Marguerite (S"=). 6845, 6845%

6888, 7011 3- 3^ 7019 s, 702O,

7306 ^ Marie (S'^), l'Égyptienne. 6845,

6845 % 6888, 7011 3- 3^ 70(9,

7019 % 7019 S 7020, 7218,

7306 ". Marien (S.). 7306*. Marin ou Marius et ses deux fils.

7019 ^ Marine (Ste). 6845% 7019, 7019%

7019% 7020, 7023, 7024. Marthe (S*'). 6845, 6845 % 6888,

7011 3. 3^ 7019% 7020, 7024,

7306 \ Martin (S.). 6845,6845 % 6845<-%

6888 , 7019 , 7019% 7019%

7020, 7023, 7208, 7306 V Martinien (S.) 6845. Mathias (S.). 6845,6845 % 6845 ^ •%

6888, 7011 3- % 7020, 7306 *. Mathurin (S.). 6845 % 7020. Maur(S ). 6845 % 7019, 7019 %

7020, 7208. Maurice (S.). 6845, 6845 % 6888, 7011 3- 3^ 7020, 7306 ^

MÉDARD ou MaARD, et GiLDAR (SS.).

6845% 7020. Mellonin (S.). 6845 % 7020. Michel (S ). 6845,6845% 6845^'%

6888, 7011 3- 3^ 709.0, 7306 <. Moïse (S.). 6845 % 6845^-% 6888,

7020.

DES NOMS DE SAINTS.

437

N.

Nazaire et Cels (SS.)- 6845 ^ , 6845 *• % 6888, 7020, 7306 *.

Nazabien (s.). 6845 % 7020.

Neri et ACHILLES (SS.). 6845 "• % 6888, 7306 ^•

Nerin (S.). 6845 \ 7020.

Nic\isE (S.) etEuTROPE (S»«). 6845^, 7-020, 7306 3, 7306 *.

Nicolas (S.). 6845, 6845 % 6888, 7011 =»• % 7019,7019% 7019% 7020, 7023,7268 3*3., 7306 '.

Natalie (St«}. 7306 ^ *

O.

Onze mille vierges (les). 6845 , 6845 % 6888, 701 9 % 7020,7306 < . OswART (S). 6845.

Pancrace (S.). 6845 % 6845 *• %

6888, 7020, 7306 *. Pantaléon (S.). 6845, 6845 <• " ,

7019, 7019 \ 7306 ^ Pasteur (S.). 6845 % 6888 , 70'-iO. Patrice (S). 6845, 6845% 6845 <•%

6888,7019,7019%7019% 7020,

7024. Paul (S.). 6845, 6845 % 6845 *- %

6888, 7011 3- 3^ 7018 3, 7019,

7019%7019%7020,7024, 7134,

7208, 7306 % 7306 ^ Pai;l-le-simple (S.). 6845, 6845 %

6845^- % 6888, 7019, 7019 %

7019% 7020, 7306 \ Paulin (S.). 6845 % 6845 <• % 7020. Paile (S'e). 6845 % 6888, 7020. Pelage (S.)- 6845^- *• Pélagie (S*»). 6845 <• % 7019,

7019 % 7306*. PÉLAGIEN (S.). 6845 % 6888,7020. Pélagienne (S»«). 6845 % 7020. Peregrin (S.). 7306 *. PerrEiNelle on Pétronille (S'<=).

6845%6845<%6888,7011 =»•%

7019 % 7020, 7306 "• Philippe (S.). 6845,684 5 % 6845 ^ %

6888, 7011 3- % 7019, 7019 %

7019 % 7020, 7024, 7134, 7208,

7306% 7306 «.

Pierre (S.). 6845, 6845 % 6845 * S

6888, 7011 3. 3^ 7018% 7019,

7019% 7019% 7020, 7134,7208,

7306 % 7306 ^ Pierre, diacre, (S.). 6845 % 6888,

7020, 7306 3. Pierre, martyr, (S.). 6845 % 6888,

7020, 7306^ Pierre de Luxembourg (S.). 7303 ^. Placide (S.). 7019, 70i9 3. POLICARPE (S.). 6845 % 7020. Prejest (S.). 7306 ^ Praest (S»e). 68^5 % 6888, 7020. Prime et Félicien (saints). 6845%

6845 <• % 6888, 7020, 7306%

7306 \ Prisque (Ste). 7011 3- 3. Procès et Martinien (SS). 6845,

7306 *. Protus (S.). 6845% 6845 *• % 6888,

7020.

Q

Quatre couronnés (des). 6845 %

6845 *•% 7020. Quarante-huit martyrs sous Néron

(les). 7208. Quentin (S). 6845% 6843 *• %

7019 % 7020, 7306 ^ Quiriace(S). 6845, 6845% 6845 <•%

7020, 7306 % 7306 <. Quiritte (s.). 6845 % 6845 *' %

6888, 7020.

R.

Remy (S.). 6845 % 6845 <• % 6888,

7019 % 7020, 7306 ^ RiGOBERT (S.). 6845 5, 7020. Restorée (S»"). 7306 ^

Sainte-Croix (delà). 7 306 % 7 306 ^ Saint-Voult de J.-C. (histoire du).

6845% 6889, 7020. Saturnin (S.). 6845 % 6888, 7020,

7306 <. Savine (St«). 7306 *. Savinien (S). 6S45 % 6888, 7020,

730G *. Scolastiqle (S**). 6815% 701 1 '' %

7020,

438

TABLE DES NOMS T)E SAINTS.

SÉBASTIEN (S.). 6845 \ 6888, 7019,

7019^7O19^7020, 7024, 7208,

7306^ Second (S.). 0845 ', 6845^", 6888,

7020. Sept DoRMANS (les). 6845 3, 6845 *•%

6888, 7020, 7306 <. Sept Frères (les). 6845 ^ 7020. Serge f.t Bauthe (SS). 7306 *. Sesne et Savinë (SS ). 6845 ^' ^ Sevente ou Silvestue (S.). 6845 ^,

6888, 70in-% 7019 \ 7019%

7020, 7306^ SiMÉON (S.). 6845 \ 7019, 7019 \

7020. Simon et Jude (SS.). 6845, 6845 %

6845 ^•% 6888, 7011 '■'■ \ 7019,

70193,7019% 7020, 7134,7208,

7306% 7306 \ SiMPHORiEN (S.). 6845 % 6845 <• %

6888, 7020, 7306". Simple et Faustin (SS.). 6845 "• <. Simplicien (S.). 6845% 6888, 7020. Sixte (S.). 6845, 6845 % 6843 <•%

6888, 7011 3 % 7019, 7019 %

7019% 7020, 7306 <. Speosippus, Meleosippus et Ceosip-

pus, trois (rères de Langres SS.).

7019 ^ SULPICE ou SOUPPLICE (S.). 6845 %

7020, 7306 ^

T.

Thadée (S.). 7011 3- 3.

Thecle (St«). 7306".

ThayS(S'«;. 6845 3,6845 "•%6888,

7020. Théodore (S.), 6845, 6845 3, 6888,

7020, 7306". Thimothée (S.). 6845 3, 6845 "• %

6888, 7020, 7306 3. Thibaut (S.). 7019% 7306 ". Thomas, apôtre (S.). 6845, 6845 3,

6845"-% 6888,70113-3,7019%

7020, 7 134. 7208,73063, 7306 ".

Thomas de Cantorbery (S.). 6845, 6845 3, 6845 "•%6888, 7011 ^-^ 7019% 7020,7268 3*3. ,7306 3, 7306".

Thomas-d'Aquin (S ). 68453, 7020.

Tibuucien et Valérien (SS.). 6845 3, 7020, 7306".

TiBURCiEN (S.). 6845 3, 6888, 7020.

Toussaint (la fête de). 7019 ^

Trois-Rois. 7019, 7019 3.

Turien (S.). 6345 3, 7020.

U.

Urbain (S.). 6845», 6845"- ". 6888, 7011 3-3^7020, 7306".

V.

Vaast(S.). 6845 3, 6845"-", 6888,

7020, 7306 ". VALE^TIN (S.). 6845 3; 6845"-",

6888, 7020; 7306 3. VÉRONIQUE (la). 7137 ^ ViCT et Modeste (SS.). 6845 •%

6845"- ", 7020. Victor (S.). 6845, 6845 3, 7020,

7306 3, 7306 4, Vierge (S**). Son assomption, 6845,

6845 3, 6845"- ", 7019, 7019 3,

7019 % 7020, 7306 ^

Son Annonciation. 7019, 7019 3, 7019 '.

Conception. 7306 ".

Purification. 7019 % 7306 ".

Nativité. 7306".

Vierge d'Antioche (S*'=). 6845 3,

6845 "• ", 6888, 7020. Vigile (S.). 7306". Vincent (S.). 6845, 6845 %6845"-",

6888, 7011 3-3, 7019, 7019 3,

7019% 7020, 7306 ". Vital (S.). 6845 3, 6888, 7020,

7306". Vite (S.). 7306*.

TABLE

DBS

OUVRAGES DÉCRITS DANS LE SEPTIÈME VOLUME.

A, B, C DES SIMPLES GENS. N*» 7303.

AcEBBA viTA (1') da Cccco d'Ascoli. 7264.

Actes des Apotbes. 7269. j

Adieux, en vers. 7237.

Aiguillon d'amoub divin, par S. Bonaventure, traduit par

Simon de Courcy. ^"^ 7275, 7275 ^ Apocalypse. ]N° 7269 ^ Articles de la Foi (les douze), en quatrains. 7289.

Ballade. 7224*'-

Bestiaibe (le), par Guillaume Le Normant. 7268 'v'

Bestiaibe (le), par Pierre. 7284 '• '•

Bible moralisée en françois. 7268.

Cabale chbetienne (la), par Jean Thenaud. 7236. Calendbieb pebpétuel de 1286 a 1817. N" 7268 \?- Chanson de geste d'Amis et Amile. 7227 ^- ^• Chanson de geste d'Aubeby leBourgoing, par Bertrand.

N" 7227 2-, 7227 2.2. Chanson de geste de Bertband du Guesclin. N°7224 2* Chanson de geste de Gaidon. N** 7227 ^' ^' Chanson de geste de Jourdain de Blaives. N** 7227 ^•** Chanson de geste de Roncevaux. N** 7227 ^'^' Chansons. N* 7237.

440 TABLE

Chansons des Troubadours du XIP siècle et du XIIP. N~ 7225,-7226.

Chant d'allégresse pour l'entrée de Charles IX a Troyes. 7237 »•»•

Chants royaux, ballades et rondeaux sur la mort de Bertrand du Guesclin. N" 7224^-

Chapel des trois fleurs de lys (le). 7275.

Chronique de Godefroi de Viterbe, traduite en vers alle- mands. N° 7267.

Chronique de la déposition et de la mort de Richard II , ROI d'Angleterre. N" 7224 \^/

COMENTI SOPRA LA DiVINA COMEDIA. 7259. (VoyeZ Dl- VINA COMEDIA.")

CoMMANDEMENS DE DiEU, traduîts en quatrains. N** 7289. Commentaire de Raoul de Presles sur les cinq premiers

LIVRES DE LA ClTE DE DiEU. 7270.

Commentaire perpétuel sur les psaumes. 7295 *• *• Commentaires sur l'Art d'aimer d'Ovide. N" 7235.

COMMENTARIl DI S. GlOVANNI CrISOSTOMO SOPRA l'eVANGELIO

Di s. Matteo, tradotti da Oriente Sanese. 7240. Complainte du pécheur a l'article de la mort. N" 7303 ^' Conduite canonique de l'Eglise pour la réception des

filles dans les MONASTERES, par Geoffroi Hermant.

7288 *• Contemplations de S. Augustin. 7273.

Débat du Chrétien et du Sarrasin, par Jean Germain ,

évêque de Châlons. N°' 7286, 7286 '• Decamerone di Giov. Boccaccio. N°» 7260, 7261,

7262,-7263. Deffenseur (le) de la Conception immaculée de la Sainte

Vierge, traduction d'Antoine de Levis, comte de Villars.

7307. Desespoir du corps (le). 7292 '•^'

DES OUVRAGES. 441

Dialogue DU coeur mondain et du cœur secret. 7298 *• Dialogues de saint Grégoire, traduits en vers françois.

N°7271»-'- Différentes (les) natures de l'homme, suivant Aristote.

N" 7304. Discours de Jean Gerson , au nom de l'université. N"" 7275,

7282, 7298 ** bispuTE DE l'ame ET DU CORPS, en vers. 7292 '•^• Distiques de Caton , traduits par Lefevre. 7301. DiviNA Comedia di Dante Alighieri (la). N°' 7251, 7251 ',

7252, 7252 S 7253 , 7254, 7255 , 7256,

7257, 7258, 7259%— 7259% 7259*, 7259^

(Additions. N°» 7002 % 7002 ', 7002 ».) Dix Gommandemens de Dieu (les). 7284*- *• Dizains. 7237.

Doctrinal aux simples gens (le). 7274 ^, 7292 ^- ^' Doctrinal de conscience. 7274^'

Echelle du paradis (!'). 7276.

Elégies. N'* 7237.

Enéide (T) de Virgile, traduite par Oet. de Saint-Gelais.

N"' 7228, 7229. Enseignemens de s. Louis. 7272. Enseignemens et Moralités des ss. pères et des livres

SAINTS. 7268 '• Enseignement pour chacun, en vers. N*' 7292 '•^• Enseignement sur la mort, en vers. 7292 ^•^• Epitaphe de Just de Tournon. 7237. Epithoma di solino del situ DEL MONDO , tradutto da Jean

Marco Cynico. N** 7242. Epistole di SAN GiHOLAMO, tradutto da ser Nieholaio d'Iberto.

N" 7241. Epitres de Pierre Abelard et d'Heloïse, traduites par Jean

deMeun. 7273 '•

442 TABLE

Epitbes d'Ovîde , traduites par Oct. de Saint-Gelais. N°' 723 1,

-— 72312-, 7232, 7233, 7234. Epitres, en vers. 7237. Erres de l'Espouse (les), traduction de Pierre de Hangest.

IS" 7271 *•*• Eunuque de TERENCE(r), traduit par J.-A. deBaïf. 7229 *• Evangiles des Domées et des Saints de toute l'année.

7269»* Evangiles et Epitres de toute l'année. 7269. Examen de Conscience. 7303. Exemplaire de belle écriture. N°* 7238, 7238 2* Exhortations de S. Anselme. 7303. Explication des cérémonies de la messe. 7303. Exposition des Epitres de S. Paul, traduite par Jean de

Gaigny. 7281. Exposition des Fables d'Esope. N" 7304. Extraits de la Vie des pères. 7308 ^ Extraits des Dialogues de S. Grégoire. N*'*7271, 7308*- Extraits philosophiques et politiques de la Bible, par

M. de Mesmes. 7268 ^

Fausseté du monde (la). N*' 7292 ^•^• FiLosTRATO (il) di Giov. Boecaccio. 7265.

Généalogie de la maison de Chabannes, fragment. 7292. Généalogie de la maison de Luxembourg. ]\° 7303 '• Gehson. Œuvres diverses. Livre de contemplation. Secret Parlement de l'homme avec son âme. Traité de la mendicité spirituelle. Science de bien mourir. Exa- men de conscience selon les sept péchés mortels. De la congnoissance de soy-mesme. Sermon de la Passion. Autres Sermons. Miroir de bonne vie. Méditations sur le texte d'un pseaume. Manière de faire en esprit un pèlerinage à Rome. Les quinze Perfections nécessaires

DES OUVRAGES. 443

à un bon chrétien. Trésor de Sapience. N" 7269» ^

7282,— 7282 ^- ^; 7297, —7298,-7298 \ 7300,

7034, 7308.

Hebàult de Venus (le), poëme. 7237.

Heures de Notre-Seigneur. 7305.

Heures du Saint-Esprit, en vers françois. 7274**

Histoire de Gérard de Roussillon , par Jehan Wauquelin.

7224 *•»• Histoire de la Bible moralisée [Y], en vers. N" 7268 *. Histoire de l'Ancien et du Nouveau Testament ; en vers

monorimes. 7268 2. Histoire de l'Ancien Testament et de la guerre de

Troie, en vers, par Jean Malkaraume. N** 7268 \ Histoire de la Passion de Jésus-Christ. 7297. Histoire des trois rois de Cologne. 7303 ^. Histoires abrégées de l'Ancien Testament. N** 7268 '. Ho^iélies de saint Grégoire sur les Evangiles, traduites

par Pierre de Hangest. W 7271 ^. 7271 ^' ^' Horloge de Sapience (!'), traduit de Jean de Souabe.

N°» 7275,-7308». Hugues de Lincoln. Sa mort, en vers. 7268 \* HuiTAiNS. N°7237.

Illustre amazone (!'). 7237 ^ Imitation de Jésus Christ, en françois. 7276. Inferno (1') di Dante Alighieri. 7256. Inferno e'l Paradiso, di Dante Alighieri. 7002 *. (Ad- ditions.) Instructions sur la Patenostre. 7284 *• '• Instructions sur le Credo. 7284 »• »• Instructions sur les vérités chrétiennes. ]N° 7269 »• *•

Lamentations ft méditations de saint Bernard. N°' 7272, 7273,-7296.

444 ^ TABLE

Leçons tirées de l'Écriture sainte. 7269.

LÉGENDE de Lazare. 7274^.

LÉGENDE DORÉE (la), traductioli provençale. 7265 ^,

Lettere di fra Paolo Sarpi. 7241 ^.

Lettre de la mère de Gerson a deux de ses fils. 7308.

Lettre de Thibaud, roi de Navarre, sur la mort de

Louis IX. N" 7272. Lettres de Catherine de Médicis. 7239 ^•^• Lettres et poésies de François I". N** 7234 '^^ ^' Lettres et poésies de Marguerite d'Angouleme, reine

DE Navarre. 7234 2- 2^ 7237. Lettres de remission du roi pour le duc de Bourgogne.

N" 7308*. LiBRO DE CiRURGiA, dc Gallcn Correger. N" 7249. Ltbro delle benefici ecclesiastici. 7241 2. LiBRO de marescalcta da Franceschino Sodetto. N" 7246 2. LiBRO DE MARESCALCIA di Giordano Rosso. 7247. Livre de Balaam et Josaphat. 7306 *. Livre des arrhes de l'ame, par Hugues de Saint-Victor.

7272. Livre des bonnes mœurs, de Jacques Le Grant. 7273 %

7290,-7291. Livre des quatre dernières choses a venir, traduction

de Jean Mielot. 7310. Livre de Vetula, traduit par Jean Lefevre. N" 7235. Livre du faux Turpin, traduit de Michel de Harnes.

7268 '. LuciDAiBE (le), traduction anonyme. 7301, 7308 '. *"

Manuel des confesseurs, en vers. N" 7284 *• '• Marguerites historiales (les), par Jean Massue. N** 7292. MÉDECIN DES chevaux. 7249.

MÉDECIN DES OISEAUX. 7249.

Medicina deglt cavalli, da Joanne. N" 7247.

DES OUVRAGES. 445

Mediciina. di falcoîhi. 7247.

MÉDITATIONS DE LA SAINTE ViERGE SUR LA PaSSION, en Vei'S.

N" 7304.

MÉDITATIONS DE SAINT AUGUSTIN. N" 7272, 7273 '.

MÉDITATIONS DE SAINT BoNAVENTURE , traduites par Jean

Galopes. N" 7274, 7274 ^ MÉDITATIONS PIEUSES ET ORAISONS d'après Saint Bernard et

autres. 7275 ', 7292 ^- ^*

MÉLANGE DE POÉSIES DES PREMIÈRES ANNÉES DU XVH* SIÈCLE.

7237 2.

MÉLANGES DÉVOTS. 7292 *-^'

MÉLANGES POLITIQUES ET CANONIQUES, réunis par le duc de Mazarin. N" 7234 *.

MÉMOIRES DU SIEUR DE La MoTTE-GoULAS. 7224 '.

MÉTAMORPHOSES d'Ovide, traduitcs par Philippe de Vitry.

7230, 7230 % 7230 '• '• MiNNESINGER. ANCIENNES CHANSONS ALLEMANDES. 7266.

Misère de la condition humaine, par Lohier ou Inno- cent III. 7272, 7273, 7292 *♦ ^•

Modèles de belle écriture et de découpures difficiles , par le sieur Caillon. N" 7238 ^.

Morale (la) ou le tableau de la sagesse, par Guyonnet de Vertron. N*» 7292 ».

Moralité de la croix Faubin. N" 7268 ^

Moralité de l'enfant mis aux lettres. N" 7268 ^

Moralités de philosophie. N°» 7283 '■^' 7284 »• »• 7292 '-A-

Moralités en vers. 7304.

Mortification de vaine plaisance (la), par le roi Bené. N" 7293 ^

Mystère de l'Ancien Testament et de la Passion. N** 7268 *.

Mystère de la résurrection. 7268 V*

Mystère de sainte Barbe (le), en cinq parties. 7299 '.

44 G TABLE

Nouveau système de fortification, par Dazin. (Additions.

Nouvellistes (les) du monde. N<'7292^'^-

Œuvres de Passerat. N*» 7237 * '• 7239 ^' ^•

Œuvres de Vincent Cossart. N" 7275 *.

Œuvres diverses d'Alain Chartier. 7274 ^' ^'

Opérations cabalistiques. N** 7236.

Opuscules ascétiques, en vers et en prose. N°* 7272,

7289. Oraisons d'après saint Bernard et autres. N"* 7275 '*,

7305. Oraisons en vers a saint Christophe. 7305. OviDio, De arte amandi. 7250.

Paraphrase du pseaume Eructavit, par Guillaume le Nor-

mant. N" 7268Y■ PARAPHRASE DU PSEAUME Miserere. N°* 7306**, 7309.

Paraphrase sur l'Évangile saint Matthieu, traduit d'E- rasme par René Famé. 7280.

Pasquils. N" 7237.

Passion (la), d'après l'Évangile de Nicodème. N" 7269.

Passion (la) de Jésus-Christ, sa résurrection et la ven- geance de sa mort. N°* 7276*', —7296 '•'•, 7298,— 7299.

Passion de Jesus-Christ, traduite du latin. N" 7296.

Plaidoyer de Jean Petit pour le duc de Bourgogne; Extraits. 7308 *.

Poème de Robert, évêque de Lincoln, sur la chute et LA rédemption de l'homme. N** 7268 \^.'

Poésies de Catherine de Médicis. N" 7237.

Poésies de Catherine des Roches. N" 7228 ^.

Poésies de Du Perron. 7228 ^

Poésies d'Elisabeth de France, reine d'Espagne. N" 7237.

des ouvrages. 447

Poésies de Jea> de la Maisonneuve. N" 7237.

Poésies de Matfre Ekmengaud, de Beziers. N°* 7226 *• *•,

7227. Poésies de Melin de saint Gelais. N°* 7234 2-, 7237 ^' '^^ ' Poésies de Nicolas d'Estouteville, sieur de Villeconin.

7234 2. Poésies de Passerat. 7228^. Poésies de Philippe Desportes. Poésies de Ronsard. N" 7237. Poésies de Vatel. N" 7228 2. Poésies latines et françoises

]N° 7228 *•*• Poésies mêlées DE Beaucalre 7237^*

Beaumont.

Berthelot.

Berthier.

Comte d'Auvergne.

Du RiÉ.

Harlay.

Malherbe.

Marguerite de France.

Marot.

Maynard.

Motin.

Nerveze.

Régnier.

RODEY.

ROSSET.

SlGOlGNE.

TOUVENT (de).

Pourquoi l'on dit chaque jour sept heures. 7284 '•*• Prix de l'expédition de la nomination aux bénéfices

DE France en cour de Rome. 7283 *• Procès de la mort et Passion de Jesus-Christ. 7301.

N"» 7228 2-, 7229

DE Louis d'Orléans.

Id. Id. Id, Id, Id. Id. Id, Id Id Id, Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id,

448 TABLE

Prose de saint Badilon, en latin. 7224 '• *•

Pbose de saint Augustin, en prose. 7272.

Proverbes des Sages, en vers. 7272.

Psaume Domine ne infurore^ traduit en vers. IIIA"^,

Purgatoire de saint Patrice (le), en prose. 7292 *-^- *

Quatrains moraux. N" 7274^.

Quinze douleurs de Notre-Seigneur (des). 7305.

Rational des divins offices (le), traduit par Jehan Golein.

7278 et 7279. Recettes diverses. N"* 7249, 7301. Recueil de devises latines , grecques et françoises , par

Passerai. N* 7239 2- 2. Recueil d'emblèmes. 7239.

RÈGLE DES prudes FEMMES (la). 7275.

RÉSUMÉ DE l'histoire DE LA CONGRÉGATION de AuxUHs.

7271 *. Résumé de l'histoire du jansénisme, jusqu'à la fin du XVIIP siècle. 7271 ».

Sainte Bible (la) dite Bible des pauvres. N°* 7268 2, _ 7268 '•'•

Science de bien mourir. 7303.

Sermon, en vers, sur la charité et le jugement dernier. ]N° 7268 \f'

Sermon , en vers , sur la vie de saint Etienne de Grand- mont. Vie de saint Etienne de Grandmont , traduit du latin. 7308.

Sermon pour la fête de saint Antoine, par un eélestin. N*» 7297.

Sermons (cinq). N" 7283 ^.

Soliloques de saint Augustin. ]N° 7268'-, 7308.

DES OUVRAGES. 449

Somme des vices et des vertus, par frère Laurent. No 7283, 7283 2-, _7283^-^, 7284, 7284%— 7289,— 7292 î;\ 7293.

Stàbat mater, traduit en vers. N" 7305.

Stances. N" 7237.

Statuts de la grande confrairie de Notre-Dame, dans la ville de Paris. 7278 2.

Tableaux des vertus royales, par G. G. Guyonnet de

Vertron. 7238 »•, 7238 ». *. Tableaux encyclopédiques , par Guillaume Postel. 7236. Traduction italienne du traité de Renatus Vegetius,

sur les aUALADIES DES CHEVAUX. N" 7246.

Traduction de la Bible, en vers. 7268 \^' Traduction italienne des auteurs grecs qui ont traité des maladies des chevaux. N" 7248.

TrADUZIONE DELLA TERZA et DELLA QUARTA DECADE Dl

TiTO-LiviO. 7243,— 7244. Traduzione DEL LiBRO De regîmlne princlpum. 7241 •. Traité d'anatomie de Galien de Gremone. 7249. Traité de la conformité des prophètes et sibylles avec

les douze articles de la foi, par Benoît Montenat.

7287. Traité de la puissance royale et sacerdotale, par Ge-

raud de Maynard. 7283 *. Traité de l'oraison, traduit de Guillaume, évêque de Paris,

par Nicolas Sellier. 7277. Traité des différentes sortes d'amour, et en particu- lier de l'amour divin. 7284 ^X?' Traité du péché de vauderie. 7294. Traité du Sacrement de l'autel, par Jean Golumbi.

7285. Traité pour se bien confesser. N** 7284 »•'• Trois morts et des trois vis (des), en vers. 7292 '• ^*

TOM. VII. 29

450 table des ouvrages.

Vengeance de la mort de notre Seigneur. 7301, 7303.

Vers latins sur la Pucelle d'Orléans, avec la traduc- tion. N« 7301.

Vers sur les péchés capitaux. N°7292'-^-

Vie de Bertrand du Guesclin, en prose. 7224 \^*

Vie de Jésus-Christ et sa résurrection. N" 7296 *.

Vie de la sainte Vierge, par un carme. N" 7309.

Vie de Notre-Dame en quatrains. K" 7306.

Vie de saint Bernard. 7272 ^

Vie de sainte Barbe. 7299.

Vie de saint Georges. 7268 \^

Vie de saint Nicolas, par Wace. 7268 'Y*

Vie de saint Pierre de Luxembourg. 7303 ^.

Vie de saint Thomas , par François Benêt. 7268 \f*

Vie du mauvais riche (la). 7292 ^•^•

Vie du boi Dagobert. 7306*.

Vies de Jésus-Christ. N°' 7302, 7309.

Vies des saints. N°* 7306 ', 7306 *.

Vite degli imper atori romani. 7245.

ZÈLE (du) que les princes doivent avoir a la disposi- tion DE l'État de l'Église. 7288.

TABLE

DES

NOMS DE LIEUX ET DE PERSONNES.

Nota. Les noms de lieux sont en lettres italiques.

Abel, Bis d'Adam. 215.

Abelard , ses Epîtres. 240, 241, 242 243, 244, 245, 246.

Abimelech. 351.

Abraham, patriarche. 197, 215, 220, 386, représente. 183, 292.

Absyrtus, auteur grec d'hippiairie. 138.

Achille. 209.

Adam. Premier homme. 197. Person- nage de Mystères. 215. 'IVaité de son Age. 235, 402. Représenté. 398.

Adelnburg (Endclhart). ANHALT(le duc d'). Argenti (Gothfrid), min- nesingers. 177, 178, 179. Ast (Dict- mar d').

Adenès, trouvère du xilte siècle. 184.

Adonizebech. 182.

Aemilio Hispano, auteur d'hippiatrie. 138.

Afrique. Vice de» femmes de cette con- trée. 330.

Agathe fSte). 347.

A(jo')io, patrie d'Oderisi. 145, 147, 149, 151, 152, 154, 156, 157, 162, 163, 166, 167, 168, 170.

Ajasson de Grandsagne (M.) , son projet de pubhcr les poésies de François 1^'. 55.

Alberic , émule d'Abélard. 243, 245.

Alberigus. 149.

Alberto di Valle, de Bisoncio, 149.

Alcide. 105.

Alexandre-le-Grand, 142. Son Dit. 237.

Alfonse 111, roi d'Aragon. 140.

Alighieri (Jacopo), KIs de Dante. Son Capitolo. 168, 169.

Alabd, secrétaire de Jeanne de Fran- ce, duchesse de Bourbon. 403.

Allemagne. 72, 262, 416. Ses Min- nesingers. 176.

Allemands. Vers sur leur défaite de- vant Anneau. 42.

Almansor (le roi). 143.

Alori, personnage de gestes. 27.

Alphows (M*), personnage du Mys- tère (le sainte Barbe. 375.

Amaleth, Ahquin, personnages de Mystères. 215.

Amalo, duc de Champagne. 109.

Amaurt de Chartres. Hérétique. 324.

Ambroise (St), auteur d'hymnes sa- crées. 354.

Amiens. 229.

Amis et Ami le, héros d'une Geste. 25, 28, 29, 30.

Amphoras (M*), personnage du Mys* tcre de Sainte Barbe. 375.

Amsterdam. Son imprimerie. 243.

29.

452

TABLE DES NOMS

Amy (Jeanne), propriélairc d'uu ma- nuscrit. 33G.

Anacbéon, traduclion de ses vers . 276.

Anastase, pape, fipuré. 160.

Anastase. 261.

Anatolio , auteur grec d'hippialrie. 138.

Ancelot (M.), de FAcadémie française. 217.

André, évêque de Valence. 140, 141,

Andrieu ou André (St). Son corps déposé dans l'église de Royalcourt. 14.

Andriuccio, auteur de Recettes. 137,

Anel, château. 132, 300.

Angleterre. 91. Ses rois. 16, 249. Ses copistes. 183, 186, 187, 188, 199, 208. Sa constante affection pour la France. 2.

ANGr.ois. 333, 379, 380, 381, 382, 414. Leurs manuscrits. 184, l87.

Angoulesme. Evêchc. 48 , 49. Patrie de JeanThenaud. 79, duché. 398.

Angoulème ( comte d'), père de Fran- çois 1er. 81, 82.

Anyoumois. Province. 80.

Anjou (Charles d'). Récit de la con- quête de Naples. 333.

Anjou. 112. Ses armes. 120. Ses ducs. 345.

Anne (Ste) représentée. 403.

An.ne, grand-prêtre. 377.

Aisne de Bretagne, reine de France. Costume de sa cour. 51.

Anneau. Lieu furent défaits les Allemands. 42.

Annonay. Seigneurie. 372. Baronnie. 404.

Anselme (Si). Ses Exhortations. 385, 387.

Anselme (le Père), auteur de V His- toire des grands officiers de la cou- ronne. 229, 305, 307, 310, 343.

Antéchrist. 200

Antioche. Sa prise, sujet d'une Chan- son de geste. 203.

Antoine (St) , représenté. 227, Ser- mons pour sa fête. 364, 366, 370, 371.

Antoing. Son église de Notre-Dame, fondée par Gérard de Roussil Ion. 14.

Apollon. 142. Figuré. 46, 102.

Aragon (royaume d'). 140. Ses armes. 120, 322.

Arbas, roi d'Argos. 182.

Arbre sec (P) , ennemi de Je.in Mas- sue. 321.

Ane \^ Jeanne d'). Pièces sur son his- toire. 377, 379, 380, 381 , 382, 383.

Arciiidême, auteur grec d'hippialrie. 138.

Akchias, poêle grec; traduclion de ses vers. 276.

Archot, possesseur d'un manuscrit. 399.

Ardennes (forêt des). Séjour de Gérard de Roussillou. 12.

Arête (le comte d'), personnage d'un livre de Louis d'Orléans. 37.

Argent! (messerFilippo), figuré. 160.

Ariane, représentée. 50, 51, 52.

Arioste. imitations de son poëme. 44, 108.

Aristarque. Sa vision en vers. 104.

Aristote. 271, 362, 391, 392. Figuré. 158.

Arles. Royaume. 24. Son académie. 334.

Arnauld (Antoine), le docteur. 312.

Arnauld (CI.), trésorier de France. 105.

Arras. 284.

Arschot. Miiison considérable. 399.

Artois. Comté. IL

Athanase (Si). Son Symbole. 349.

AuBERi LE BouRGOiNG. Héros d'une Chan.son de geste. 24,25.

AuBRiOT (Hugues), prévôt de Paris. Pièces de son procès. 332.

Auguste, empereur. 387.

Augustin (St). 354. Représenté. 233. Traduction de ses Soliloques. 218, 219, 411 ; de ses Méditations. 232, 233, 244, 239. Son Echelle de Pa- radis. 211. Ses Dits. 238.

AuGusTiNS. 353, 354.

Aumale (madame d'). Vers faits pour elle. 89.

Aumale (M. d'). 91.

Aumale (le duc d'). Vers pour lui. 34.

Aumont. Ahbaye. 273.

Auhelif.n, empereur. 356,

Aurillac en Auvergne, 12, 362.

AusTORE d'Aorlac, troubadour. 19.

A'JSTORE DE Segret, troubadour. 19,

Autriche (Eléonore d'), reine de Fran- ce, 66, 91.

Auvergne (Charles de Valois, comte d'), ses poésies. 95, 106.

Auvergne. 12, 332. Duché, 306, 372, 403, 412, 414.

AuXEiiRE (Geoffroi et Alain d') , bio- graphes de St Bernard. 238.

DE LIEUX ET DE PERSONNES.

453

Auxerre, Son église de St-Pierre, fon- dée par Gérard de Roussillon. 13.

Avalon. Son église, fondée par Gérard de Roussillon. 14.

Avemires. Seigneurie. 319. Avignon. Son imprimerie. 305. Sou université du PontTrocquart. 331.

Babylone. 184, 272.

Badilon (St). Prose laiine en son

honneur. 10, 14, 15. Baïf (Jean-Antoine de), traducteur de

YEunucjiie deTérence. 43. Baillet. 285. Balesdens propose des manuscrits »

Colberl. 108, 308. Sa collection de

livres. 27 1 , 376. BALUZE(Etienne),bibliothécaire de Col- berl. 10. Sa collection de livres.

24, 227. Ses notes. 107, 183, 189,

198, 279, 296, 345, 387. Bnr. Comté. 390. Bar - sur - Auhe , patrie du trouvère

Bertrand. 24. Baratron, idole des païens. 375. Barbasan, chevalier sans reproche.

333. Balaam et Josaphat. Livre de leur

vie. 401,402. Barbe (Ste). Sa vie, 372, 373. Son

Mystère, 374, 375,376. Oraisons

vers elle. 395. Baube. Vers sur elle. 106. Barcelone. 140. Barrois (M.), auteur de la Librairie

pro typographique. 308. Bartolomeo de Petroccii (Francesco

di), de Sienne, possesseur d'un ma- nuscrit de Dante. 155. Basin de Ge.nes, père d'Auberi le

Bourgoing ; le même que Boson, roi

d'Arles. 24. Basic. 284. Bastien, traducteur des Epîtres d'A-

bélard. 242, 243, 244, 245. Baccibus. Brune. Personnages de

mystère. 214, 215. Baux. Montagnes dans les Indes. 388. Baux (Marguerite de), femme de

Pierre de Luxembourg, 390. Bavière (Isabeau de), reine de Fran- ce. Fait faire une Passion de J.-C,

359, 361, 376. Bayaro, général des finances. 92. Bazin (M.) historien de Marguerite de

France. 103.

Béatrice. Célébrée par Dante. 153, figurée. 163, 168.

Beaucaire. Ses poésies. 95.

Beauté. 12.

Beauchamp , traducteur des EpUres d'Ahelard. 242.

Beaugency. 381.

h^-'Hjeu. Seigneurie. 310, 372.

Beadiwont. Ses poésies. 95.

Beaune. Les livres de son Hôlel-Dieu. 246, 303, 304.

Beauvais. Ses évêques. 301. Ses cha- noines. 312. Son siège. 333.

Bem-aguet (iM.), éditeur et traduc- teur du Moine de St-Denis. 265.

Bellay (Joacl.im du). 95, Sonnets inédits. 107.

Belloy (M. de) , page giis de Gaston de France, duc d'Orléans. 7, 8, 9.

Beloch, roi d'Assyrie. 122.

Beltar. Boeln. Boppe, minne- singers. 178, 176. BoTrEMLOWBE (Olhon, comte de). Brabant (Jean, duc de). Brandebourg (Othon, marquis de). Urenne- nberga (Beimarus). Breslau (duc de). Brestem (Alzauj de). Brissac (Walter de). Buchein.

Bénédictins de Milan. 9, d'Auvergne. 332.

Benêt (Frère), auteur d'une ViedeSt, Thomas de Cantorbery. 199, 206.

Benoît (St). 343.

Benoît XII, pape. 332.

Benoît de St-Maur. Son Histoire d Angleterre. 207. Son Roman de Trnye. 219.

Benvenuto d'Imola, commentateur de Dante. 156,

Bernard (Si). Traduction de ses Médi- tations. 232, 239, 246, 269, 270, 271; représenté. 2:{3, 335, 338, 357. Sa vie. 238,239. Est-il au- teur de X Imitation de J.-C? '211. (V. Grrson.) Ses Lamentations, 360.

Bernart Alanhan, de Narbonne, troubadour, 19.

Bernart o'Auriac, troubadour, 19.

454

TABLE DES NOMS

BernaRT de la Fon, troubadour.

19. Bernart de Tot-le-Mont, trouba- dour. 19. BiRNAHT SiCAKT, de MarvejoKs. 19. Bernart TonriTZ, troubadour. 19. BtWNAY , dit l'Enfant (Aubery), fait exécuter une traduction d'Hymnes sacrées. 355. Berrt (Marie de), fille de Jean, duc de Berry. 25(3, 257, 259, repré- sentée. 258, Fait écrire la vie de St Etiennne ds Tliiers. -413, 414. Ses trois époux. 415. Berry, Ses portes. 94. Election. 251.

Berhy (Jean de France, duc de), frère de Charles V. 264, 289. Ses manu- scrits, 74, 147, 148, 156, 157. Sa fille. 415.

Bertaut, inventeur des stances. 95.

Berthelot, ses poésies 95, 98, 99, 107.

Berthier, ses poésies. 95.

BtRTRAND, auteur de la Chanson de geste d'Auberi le Bourgoing . 24, 25.

Bertrand (le président). 92.

Bethphagé. 223.

Béthdne (Philippe de). Livres de son cabinet. 23, 53, 55, 226, 239, 240, 247, 278, 385.

BÉTHUNE (M. de). Vers sur sa mort en combattant contre le baron de Meslé. 105.

BÉTHUNE, imprimeur de Paris. 4.

BÉTHUNE (le comte de), ambassadeur à Vienne sous Louis XIII. 71, 72.

Beuil (Jean de), amiral de France. Sa signature. 171.

Beziers, patrie de Matfre Ermengaud. 20, 23.

BiBLis , traduction de l'épître à son frère. 66, 67.

Bien. 382.

Bigot (Emeric). Livres tîe sa biblio- thèque. 248.

Bigot (Jean), père d'Emeric, posses- seur de manuscrits. 293.

Bioi-s, troubadour. 19.

BiRON (le sieur de). Sonnet sur la paix qu'il signa. 42, 110.

BiRON (Cha<jes de Gontaut, maréchal de). Vers sur sa mort. 103.

Blaives ou Blajes, possédée par Gi- rard, père de Jourdain. 30.

Blois (Jean de) , auteur des Raisons

de la composition des Psaumes. 352, 353, 354.

Blois, siège de la petite cour de Gas- ton de France, duc d'Orléans, 5. Son égli.se des Cordeliers, 358.

Boccace (Jean), auteur du Decame- rone. 170 à 174; du Filostralo. 175.

Boece. Cité. 237, 240.

BoissY (madame de). 65.

BoiSTAii.LÉ (Jean-Hurault de), ambas- sadeur, collecteur de manuscrits. 374.

BoNAMY , auteur d'un Mémoire sur Jacques Cœur. 327.

Bonavenïure (St), ses Méditations. 247, 248 , 249. Sou Aiguillon d'a- mour divin. 256, 258, 260, 269, 270. A-t-il fait l'Imitation deJ.-C. ? 277.

BONIFACE DE CaSTELLANE. 19.

Bonneval (Arnoul de), biographe de St Bernart. 238.

BoRN (Bertrand de) , troubadour. Ses poésies. 18.

Bosc (M. de), possesseur d'un manu- scrit. 47.

BosoN,roi d'Arles. Le Bazin des Chan- sons de geste. 24.

BosoNE d'Agobio. Son Capitolo. 150, 152.

BouCHET (Jean), n'est ])as l'auteur de la Cabale chrétienne. ^i9.

BouRBOM (Anne de France, duchesse de). 310

Bourbon (Charles de). 310.

Bourbon (Jean de), ou de Bellaville, théologien cité. 190.

Bourbon (ducs de). 258, 264, 407, leur écu. 408,413, 414.

Bourbon (Jeanne de), princesse d'O- range, sa signalure, 258.

Bourbon (le cardinal de). 91,

Bourbon (Hector de) , archevêque de Toulouse. 305, 306.

Bourbon (Jean le^ , comte de Clermoni puis duc de). 2-57, 414, 415.

Bourbon (Jean II , duc de) , ses enfans naturels, 305, sa femme. 404.

Bourbon (Louis, bâtard de), comte de Roussillon. 320.

Bourbon (Pierre II, duc de). 306, 310.

BouiiBON (Suzanne de), comtesse de Dampmartin. 320.

Bourbon (Charles le^, duc de), compte de ses dépenses. 373.

Bourbonnois. Duché. 305, 372, 414.

DE LIEUX ET DE PERSONNES.

455

Bourbillon (M.). Ses travaux sur la chanson de Roncevanx. 2G, 27.

Bourges, sa cathédrale. 409.

Bouur.oGNE(Jean-sans-Pcur, duc de).

238, 289, 333, 415.

Bourqogne. Conué. 12. Royaume. 109. Duché. 263, 264, 308. Sou CC1I.309, 358, 359.

BouKGOG.NE (A{ji)ès de) , duchesse de Bourbon. 373.

Bourgogne (Marie, duchesse de), fille de CiiarJes-lc-Téméraire, fait tran- scrire une Vie de St Bernard. 238.

Bourgogne (Philippe-lc-Bon, duc de), 331, fait traduire V Histoire de Gé- rard de Roussillon. 10, 11, 13, 15, représenté. 309.

Bourguignons. 332.

Bvabant. Duclié. 11,

Brantôme, historien. 102.

Brest, ville et château de France. 17.

Bretagne (Charles de Blois, duc de). Sa Klle. 231.

Bretagne (Marie de), vicomtesse de Rohan. Ses armes et sa fi{j:ure. 343.

Bretagne (François II, duc de) époux de Marguerite de Bretagne. 343.

Bretagne (Marguerite de), duchesse de Bretagne, représentée. 343.

Bretagne. Ses ducs. 17, 342. Province. 105, 382. Ses familles. 378.

Brézé (lx)uis de), mari de Diaue de Poitiers. 300.

Brézb (maison de). Ses armes. 299, 300.

Brienne. Comté. 390.

Briquemaut. Sonnet sur sa mort. 42.

Briséis, représentée. 50, 51.

Brisson (le président) s'oppose à la violation de la librairie du Roi. 318.

Brodeau. Livre de sa bibliothèque. 240.

Brossai LLES. Vers sur la mort de sa fille. 105.

Brosses (Jean de), comte de Penthiè- vre, gendre de Charles de Blois. 231.

Brunet. (M.), auteur du Manuel du libraire. 97, 277.

Brusch (Gaspard), Vers sur sa mort 273.

Brusquet. Sonnet fait pour lui. 42,

Bruxelles. Manuscrits de son an- cienne bibliothèque. 182. Son im- primerie, 204.

Buchon (M.), éditeur d'une Collection des Chroniques nationales. 379.

BuDÉ (Jean), père de Guillaume, pro- priétaire de manuscrits. 352, 353.

BuDÉ (Guillaume). 286, 352.

BuoN (Gabriel), imprimeur de Paris. 112.

BuoN-CoNSiGLio (M, S, del\ copiste italien. 163.

Bussy-Rabutin (le comte de), traduc. teur des Epitres d'Hcloïse et Abé- lard, 242, 243, 2U, 245.

C.

Caboche. 98.

Cacciaguida , un des ancêtres du

Dante. 168. Cadillac (le seigneur de), opposant

au procès de Jac(|ucs Cœur. 328. Caen. Ses anciennes familles. 205. Caffini ( Lodovicho Salvesiro), mau- vais copiste italien. 173. Cahu, idole des païens. 375. Caillon (le sieur j. Ses Modèles de

belle écriture. 114. Cain et Abel représentés. 292. Calabre ( Nicolas d'Anjou duc de) et

de Lorraine, père de Marguerite de

Calabre. 320. Calabre (Marguerite de), comiesse

de Dampmartin. 3l8, 319, 320,

321,324.

Calabre. Patrie de Giordano Rosso. 136, 137.

Caliste, Vers sur elle. 106.

Callimaquk. Vers traduits de lui. 92.

Cambray. Vers sur la prise de cette ville. 42. Son diocèse. 223.

Camerlingo (le comte), auteur de Re- cettes. 137.

Canacée, représentée. 49, 50.

CangÉ (Châtre de). Son cabinet de livres. 46, 63, 374.

Cttntorbéry , archevêché. 387.

CapanÉe, figuré. 159.

Caracalla, empereur. Figuré, 132.

Caracciol. 107.

Carbonneau (Gillebert), capitaine de Pérouse, cité comme savant histo- rien. 831.

456

TABLE DES NOMS

Caron Vers k lui adressés. 106.

Caron (Antoine), peintre. Sonnets ponr lui. 41.

Carthage. 236.

Catherine (Ste\ 365. Oraisons vers elle. 395.

Gatinus , roi de Thèbes. 182.

Caton. Traduction de ses Distiques. 75, 93, 237, 377, 384.

Caumont-Laforce (maison de). Ses armes. 299.

Cauterets. Description en vers de ses eaux, par Catherine de Médicis. 87.

Cavaliers uel Temple. 19.

Cecco d'Ascoli ( Francesco Stabili, dit), auteur de ï Acerba vita. 174.

Cécile (Ste). 248.

CÉLESTiNS. 364, 366,371.

Cerbère. Fij^uré. 159.

Cpsar (Jules). 58, 70, 131, 322, 378. Miré. 159.

Chaê le (M.). Ses travaux littérai- res, i,, ^9,20.

CnABANNEb ûtoine de), père du comte de Dampmartin. 320, 325, 329. Sa belle conduite au siège de Beauvais. 333. Patron de l'auteur de la Chronique scandaleuse. 334.

Chabannks (maison de). 325. Sa Gé- néalogie. 316. Ses armes. 322.

Chabot (l'amiral). 92.

Chabot, aïeul d'Éléonore de... 36.

Chaim. Chanaan. Charité. Chérubin. Clamator inferni. CoQuus inferni. Personnages de Mystères. 215.

Châlons. Ses évêques. 306, 307, 308.

Champagne. Duché. 109. Province. 189, 320. Ses princes. 208.

Champenois. 77.

Champignelles. Baronnie. 318, 324.

Champollion-Figeac (M.). Conserva- teur des manuscrits du roi, 159.

Champollion-Figeac (m. Aimé), édi- teur des Poésies de François l''. 61, 62, 63, 64, 187, 188, 194; de tra- vaux sur les ducs d'Orléans. 358.

Champodry (Jehan), Jpostole de Puysaye. 331.

CHA^TELEU (mademoiselle de). Vers pour elle. 89.

Chantereau, secrétaire de Catherine de Médicis. 119.

Chapelier ou Chapelet, personnage da Décnméron. Figuré. 171.

Chawlemagne. 27, 28, 29, 137. 219.

Charles îi, le Chauve, poursuit Gé-

rard deRoussillon. 13; combat con- tre lui. 14.

Charles iv, roi de France, époux de Jeanne d'Evreux. .'i37.

Charles v, roi de France. 147, 188, 222. Ses enlumineurs. 347.

Charles vi, roi de France. 266. Ses contemporains. , 238, 289.

Charles vu , roi de France. 252, 289, 325, 329, 331, 359, 372, 379, 383, 404, 414.

Charles vin, roi de France. 324. Fait traduire Ovide. 49. Epître à lui adressée. 53.

Charles ix. 82, 86. Son chiffre et ses livres. 44, 316, 391. Ses vers. 62, 84. Ses louanges. 83, 110, 112.

Charles x, roi de France. Son chif- fre. 130, 145, 150, 161,335.

Charles , roi de Suède. Ses avis à son fils. 74, 75.

Charrière (M. E.), éditeur de la Chanson de geste de Bertrand du Guesclin. 2, 3.

Chartier (Alain). Ses OJSMwrey diver- ses. 251 ;i 255.

Chartier (Jean). Etoit-il frère d'A- lain ? 255.

Chartres. Ses chanoines. 282. Sa ca- thédrale. 291.

Chary. Seigneurie. 318.

Chasteau - Porcien. Règlement d'ad- ministration. 73.

Chateaubuiant (Françoise de Foix, comtesse de). Lettres qui semblent lui être adressées. 56.

Chastillon (Gaucher de). Sa descen- dance. 320.

Chatillon-Porcian. Famille. Ses armes. 322.

Chaurency (Arnoult de). 320.

Chavaigne. Sonnet sur sa mort. 42.

Chenonceaux. Ses nymphes. 36.

Cheverny (le chancelier de). Sa bi- bliothèque et ses armes. 374.

Cheverny (Philippe-Hurault de), fils du chancelier. 374.

Chkverny (maison de). Leur auteur. 307, 374.

Chio. Ile mourut Jacques Cœur. 329.

Chlingen (Walter de); Cliers. (D. de) ; Minnesingers allemands. 178, 179.

Choisy (madame de), rc ne du chancelier de Gaston de 1 lance.

DE LIEUX ET DE PERSONNES.

457

duc d'Orléans. Anecdote sur elle. 7, 8, 9, 10.

CnoDiKT (Jehan), j)ère de Jacqueline Chouan. 2G9.

Chouart (Jacqueline) , propriétaire d'un manuscril. 269.

Chrfstien oeTroies. 184.

Christophe (St). Oraisons à lui adres- sées. 395, 396.

CiCERON. Figuré. 158.

Clara d'Anduse. Troubadour. 19.

Clarence (le duc de), mort dans un tonneau de malvoisie. 332.

Clément viii, pape. 72.

Clermont. Comté. 372.

Clermont (Jean l^"", comte de), troi- sième époux de Marie de Berry. 257.

Clervaux. Abbaye. 238, 239.

Clorise. Vers pour elle. 105.

Cldgny (Pierre de). 8on Epître en- voyée à Héloïse. 246.

Coeur (Jacques). Ses malheurs. 325, 326, 327, 328, 329, 330.

CoLARDEAU. Traducteur des Epîtres d'Abelard. 242.

ClÈves (Adolphe duc de), père de Marie de Clèves, duchesse d'Or- léans. 358.

ClÈves (Marie de), duchesse d'Or- léans, Fait exécuter une Passion de J.-C. 350. Représentée; sasi/jnature. 3.58.

Colbert (Jean-Baptiste). Ses armes, jjn chiffre et son cabinet de livres. 10, 16, 20, 25, 36, 43, 44, 47, 55, 107, 108, 110, 117, 124, 150, 185, 198, 199, 218, 223, 224, 228, 234, 246, 251, 269, 271, 294, 300, 303, 308, 312, 334, 335, 342, 350, 352, 357, 361, 363, 367, 376, 399, 401, 415.

CoLiGNY (Gaspard de Cbàtillon, ami- ral de). Sonnet sur sa mort. 41. CoLLETET Peut - être auteur de la Préface des Œuvres de Louis d'Or- léans. 38. Cologne. Son imprimerie. 243. Son eau. 384. Ses trois rois. 387, 388, 390. CoLO.MB DE Batines (le vicomte), au- teur de la Bibliografia Dantesca, 151, 156.

CoLiJMBi (Jean), auteur du Traité du sacrement de l'autel. 304, 305.

CoLONNA (Egidio). Traduction ita- lienne de son livre De regimine Principum. 124.

Combronde. Lieu fâcheux. Cité. 93.

Compiegne. 75.

Condet. Son église de Notre-Dame, fonilée par Gérard de Roussillon. 14.

Conrad (le jeune), roi des Romains. Ses chansons. 177.

Constantin, empereur. 273.

Constantinople. 374, 405.

Conversan. Comté. 390.

CoREGER (Galien), de Mayorque, tra- ducteur catalan d'un livre de chir- uifiie. 139, 140, 141, 142.

Cornélius, Historien prétendu de Troye. 210.

CoRRozET (Giles), imprimeur de Pa- ris. 203.

Cortone (Antonio de), copiste ita- lien, 152.

Cossart (Jean) , père de Vincent C. 274.

Cossart (Romain). Elu du roi à Rouen. 274. Vers sur sa mort. 275.

Cossart (Vincent). SesOEuvres. 271 à 276.

CouRcY (Simon de), traducteur de Y Aiguillon d'amnur divin. 256, 257, 259, 269, 270.

Courthenay. Seigneurie. 318, 333.

Courvol le damp Bernard. Seigneurie. 318.

Crémone. Patrie de Galien. 139.

Crocino. Copiste de manuscrits. 136.

Croisset (sieur de), possesseur d'un manuscrit. 293.

Crosxier (M. Richard). Lettre qui lui est adressée, 272.

Croiain. 232.

Crussol (Jeanne Galyot de Gcnouii- lac, vicomtesse d'Uzès, dame de). Ses adieux. 83, 84.

Cru; «r. 331.

CuvELiEii ou CtJNELiER, auleur de la Chanson de geste de Bertrand du Guesclin. 1.

Cynico (Joan Marco), traducteur de Solin. 124.

D.

Dacier (madame). Son jugement lit- I Dacobert i", roi des Francs. 399, téraire. 43. | 401.

458

TABLE DES NOMS

Dagonneau. Vers contre lui. 105. Dames (prieuré îles). Incertain. 318,

330. DAMPMARxrN ( Renaud comte de ).

324. Dampmartin (Jean de Cliabanncs,

comte de), patron de Jean Massue.

318, 3-20, 321. Représenté. 322,

3-25, 329, 333. Dampmartin. Comté. 318, 320, 332. Danaïues. Représentées. 51. DANoniis, officier du duc de Mazarin.

73. Daniel. Ses prophéties. 218. Daniel. David, Désespérance.

Despit Desroy. Peisonnages

de Mystères. 215 Dante Alighieiu. Sa Divina comedia.

l45 h 170. Avec commentaires.

147 à 149, 155 à 162, 164 à 169. Dante (Pietro di), fils de Dante Alig-

Inori. 1G5. Danthon (Jean), chroniqueur. 329. DarÈs, historien de Troye.s. 210. Daunou, collaborateur de V Histoire

littéraire de la Fmnce. 201,258. Daupliiné. Ses abbayes. 287. David, roi des Juifs, 199, 208, 211,

220, 296, 35 1 , 353. Représenté. 292,

348, 349, 399. Decemrre (Antoine), copiste d'un

manuscrit. 130. Dejanire. Représentée. 51. Delloye (M.), libraire de Paris.

200. Deseuil, relieur. 53. Desportes (Philippe). Ses poésies.

33, 34, 100. Vers pour lui. 41, 47.

Ses amours. 44. Desphéaux, historiographe du roi,

115. Diane. Déesse des forêts. 133.

DiCTMAR. DURN'ER. DuRING.

Minnesingers allemands. 178, 179. DicTRiSTANr (le cardinal). 71.

DiDON. Figurée. 48, 50, 51, 159. Epi- gramme sur elle. 58, 70.

DiDOT (Firmin), imprimeur. 61.

Diocletien. Empereur, 373.

DioscoRus. Satrape. 373, 375.

Dite. Ville de l'enfer figurée. 159.

UoAiLLY (Odin). Ses sentences mora- les. 332.

DoECH riduméen. 351.

Z)oj7 (levai de), 27.

Dominicains. 353.

Dominique (St), Son ordre monas- tique. 256.

Doncliery. Règles pour l'élection des officiers de cette ville. 73.

DoRiER (Guillaume , possesseur d'un manuscrit. 379.

Dreux (Philippe de), évèque de Beau- vais. 301.

Dubois , possesseur d'un manuscrit. 294.

Duccio Tosi (Paolo di), copiste italien, de Pise. 155,

Duchesne (André). Livres de son cabinet. 16.

DuDERÉ (Michelle), femme de Louis d'Orléans. 39-

DujARDiN, joaillier de Catherine de Medicis. 119.

DuLAURE , auteur de YHistoire de Paris. 285.

DuNOis (Louis de Châtillon, comte de), époux de Marie de Bcrry. 257.

DuPLESSis-MoRNAT, Correspondant de Fra-Paolo. 123.

DuPUY (les frères), gardes de la Bi- bliothèque du roi. Leurs manu- scrits, 176.

Durand (Guillaume), auteur du Ra- tional des divins offices. 278.

Du Riè Ses poésies. 95, 106.

Du Puy (Pierre). Un des estimateurs de la bibliothèque de Cheverny, 374.

E.

ECCLESIA, ESGLANTINE. ESPE- RANCE. — EvESQUE de la loy. Per- sonnages de Mystères. 215.

Ecosse (Isabeau d'), duchesse de Bre- tagne. Fait écrire une Somme des vices et vertus, lîeprésentée. 342. 343.

Ecosse (Jean d'), fournisseur de Ca- therine de Médicis. 119.

Ecosse ( le roi d'), Minnesingcr. 177.

Egypte. 58, 70, 388, 416.

Egyptiens, Traité de leurs Mystères. 272.

DE LIEUX ET DE PERSONNES,

459

Eheniieim (Goslede). Eschembach (Wolfram). F.sslmngen (Indi mo- deratorab).Minnesingers. 177, 178, 179.

Elbeuf (le duc d'). Cartel pour lui. 35.

Eleazak. 181.

Eleo.noii (fille de M de...). Proplié- ties sur sa nalivité. 36.

Elie. Prophète. Représenté. 23i,

Elisabeth (Ste). 215, 225, 274, 399.

EnÉe. Représenté, 49.

FJ4GELBERT, abbé d'Aumont Traduc- tion de son livre de la Naissance de r Empire Romain. 273.

Enghien. Seigneurie. 390.

Epicure, Ses axiomes. 118.

Erasme. Traduction de sa Paraphrase de .saint Mathieu. 283, 284.

Escalles. Capitaine anglais. 38.

Esope. Exposition de ses Fables. 391, 394.

Espagne. 3, 102, 219, 323, 382, 404.

Espagne (Don Carlos d'). Vers qui lui sont attribués. 88, 89, 90. Espagne (Claire-Eugénie d'), gou- vernante des Pays-Bas. 42.

EspiNÉ (d'). Disgracié près de Gaston

de France, duc d'Orléans, 7. EsSAiiTS (Philippe des). 239. Estampes (M. d'). 91, 92. EsTHER. 196, 218. EsTOUTEViLt.E (Nicolas d'), seigneur

de Villeconin. Vers qui lui sont

adressés. 53, 54.

EsTRÉES (Gabriel d'). Vers sur sa

mort. 102, 105. Etienne de Thiers (St). Sa vie. 412,

413, 414. Eu (Philippe d'Artois, comte d*),

deuxième époux de Marie de Berry.

257. EucLiDE. Figure. 158. EuMELO, auteur grec d'hippiatrie.

138. Eurydice. Figjirée. 46. Europe, mère de Minos. 182. Eve. Personnage de Mystères. 215.

Représentée. 398. Evreux. Diocèse. 249. Excestre (le duc d') , oncle de Henri V,

roi d'Angleterre. 249. EzÉCHiAS, roi de Jérusalem. 184,

200.

Fabricius , auteur de la Bibliolheca mediœ et infimœ latinitatis. 406, 141.

Falconnet. 285.

Falons (Perrin de), copiste. 290.

Famé (René), traducteur de la Para- plirose de saint Mathieu. 283.

Farinata degli Uberti. Figuré. 159, 160.

Farina (les) , inventeurs de l'Eau de Coh)gne. 384.

Fastoc, capitaine anglois. 381.

Fauchet. Vers contre lui. 106.

Fauriel (M.). 12.

Fayel (Marie de), mère de Margue- rite de Nantcuil. 320.

Fera (M.). Possesseur d'un manu- scrit. 47.

Ferus (Alexandre). Frideric. Min- nesingers. 179.

Ferrand (le sieur). 298.

Ferrare (le cardinal de). 91.

Ferrari (Jacopo). Son opinion citée. 164, 165.

Ferrières (Jacquète de), femme de Jean Massue. 319.

Fescawp. Abbaye. 275.

Fienne. Seigneurie. 390.

Flamberge. Personnage de Mystères. 215.

Flandres. Comté. 11, 14. Ses abbayes. 13. Ses copistes. 376.

Floichot (Jehan), notaire de Semur, possesseur de manuscrits. 212, 213.

Flore, courtisane. 102

Florence. 138, 145, 161. Son impri- merie, 164.

Floridor. Vers sous ce nom. 105.

FoLQUET de Marcella , troubadour. Ses poésies. 19.

Fontainebleau, Son ancienne biblio- ihèqrie royale. 31, 43, 45, 47, 74, 78, 120, 121, 124, 125, 132, 136, 139, 143, 14.5, 147, 157, 170, 171, 172, 173, 182, 220, 226, 232, 2.56, 276, 278, 285, 288, 290, 298, 304, 310, 311, 313, 315, 316, 344, 346,

460

TABLE DES JNOxMS

347, 357, 364, 366, 37-2, 376, 391, 395, 397, 402, 407, 422. Sonnet sur la conférence tenue dans le château. 42, 52. Vers sur la ville. 68, 99. 1-e cliAie;iu. 132, 133.

FoNTENAY (Olivier de). Un tles ap- prceiaieurs de la bibliothèque de Cheverny. 374.

For ETC. La Sylvie des poëines de Louis d'Orléans. 41,

Forets. Comte. 372.

FoucQUF.T (Jean), de Tours, peintre excellent. 331, 395.

FouQUET, surintendant. 109.

FoURNiEii (Jeanne). 373.

France (Jeanne de), duchesse de Bourbon. Fait exécuter une f^ie de sainte Barbe. 372.

France. 17, 27, 35, 40, 41, 64, 79, 101, 102, 105, 146, 147, 149, 151, 152, 153, 156, 157, 162, 163, 166, 167, 169, 170, 252, 323, 326, 327, 328, 337, 352, 363, 369, 379, 414. Sa constante affection pour rAn{}le- terre. 2. Ses armes. 17, 18, 20, 31, 36, 45, 47, 49, 52, 74, 78, 1 14, 115, 120, 121, 124, 125, 132, 139, l'<3. 151, 153, 155, 166, 164, 170, 17 1, 172, 174, 175, 176, 181, 182, 220, 226, 228, 232, 240, 246, 256, 278, 283, 290, 294, 296, 298, 300, 307, 313, 315, 316, 346, 357, 36), 364, 366, 372, 376, 377, 391, 397, 399, 401 , 402, 407, 415, 422. Ses mesures. 72. Ses princes. 86, 134, 138, 249, 257, 306, 372. Son Con- nétable. 3. Son Histoire littéraire. 24, 201, 203. 207, 229. Ses ma- nuscrits. 187. Sa bannière. 224. Son église. 266. 298.

France (.Marguerite de). 91, 101, 102, 103.

France (Elisabeth de), poésies faites

par elle ou pour elle. 83, 85, 86,

87, 88, 89, 90. France (Gaston de), duc d'Orléans.

Livres de son cabinet. 1. Gens de

sa maison, 4, 5. Mémoires écrits

dans l'intérêt de ses prétentions. 6.

Anecdote sur lui. 7, 8, 9, 10. France (Marguerite de). Ses poésies.

95. France (Claude de), reine de France.

66. France (Jeanne de ), duchesse de

Bourbon ; Représentée. 402. Ses

armes. 403, 404, 405. France (Jeanne, bâtarde de), mère

de Suzanne de Bourbon. 320. Franco Bolognese, peintre mentionné

par Dante. 146, 147, 149, 151,

152, 153, 156, 157, 162, 163, 166,

167, 169, 170. François, Peuple. 379, 380. François (St) Son ordre monastique.

256. François d'Assise (Si). Représenté.

342. François Ie^ 80, 89, 111, 285, 311,

397. Ses Lettres et poésies, 55 à

71, 86. Son portrait. 81, 398.

Comte d'An{joulême. 276. Reliure

de son règne. 283. Son chiffre, 284. François II, roi de France. Négocia- lions relatives ;i son règne. 89, 94.

Son chiffre. 316. Fra-Paolo Sarpi. Ses ouvrages. 122,

123. Frédéric 11 , empereur. 136, 137. Fridirrant, fils du roi d'Kcosse. 177. Frottier, complice de la mort de

Jean sans Peur. 333. FuLGENTio (Frate), servite. Son livre

des Bénéfices ecclésiastiques. 122. FosT (Jean), imprimeur de Mayence.

120.

Gabriel (St). 368, 385.

Gabriel. Gamaliel. Godebkr. GoGUERY. GoLiAS, Personnages de Mystères. 215.

Gaidon, héros d'une geste. 25, 27, 28.

Gaigny (Jean de), traducteur du livre de Primasius sur St Paul. 285 , 288.

Gaillardon, lieu de la haute Bourgo- gne. 12.

Gaillon. Son château. 48. GalathÉe, personnage du Mystère de

Sle Harbe. 375. Galeotto, personnage du Lnncelot qui

a donné son nom au Dècaméron.

171, 172. Galice. 219. Galien, de Crémone, auteur d'un

Traité d'anatomie. 139.

DE LIEUX ET DE PERSONNES.

461

Galopeï (Jean) dit/, tiallois, Iradiic- teur (les Méditations de saint Boria- ventiire.^il, 248, 249.

Gamb.v (le comie). Son opinion sur le traducteur de Tite-Live. 129.

Ganelon, personnage de Gestes. 27 , 28.

Garxier (le comte), sénateur, posses- seur de manuscrits. 25, 26.

Gaucelin Estaca. Troubadour. 19.

Gaufliez. Marquisat. 404.

Gaufridi. ijvre de Michaelis sur lui. 106.

Gaules. 53, 285.

Gebray, copiste. 315.

Ge>efs lo Jotglars. Troubadour 19.

Ge.mn (M.-F.). 66.

Gentile (Joatine), médecin. 137.

Georges (St). Sa Vie. 199, 204, 205.

Gernrmont (Monastère de). 14.

Gérard de Roussillon. Son Histoire. 10, 11, 12, 13, 14, 15. Sa Chanson de geste. 24.

Gerbier (Durand), imprimeur de Pa- ris. 263.

Godefroi ( Antoine ) , pseudonyme d'Antoine Arnauld et de Godefroi Hermant. 312.

Geumain (Jean), évêque de Cbâlons, auteur du Dehat du Chrétien et du Sarrasin. 307, 308.

Gerson (Jean Cliarlitr, dit). Son 5e- cret Parlement de l'homme. 224, 225, 366, 406. Son Discours au nom de l'Université. 256, 263, 264, 265, 266, 288, 289, 367, 371. Son /ni- tation de J.-C. 277, 369. Ses Ser- mons. 288,289,290, 364, 365,367, 368, 376, 406, 409, 411. Ses Opus- cules ascétiques. 294, 295,406, 411, 412. Son Trésor de Supience. 391, 392. Son livre de Contemplation 407, 408, 409. Ses OEuvres impri- mées. 409, 410, 41 1.

Gerson (Ponceite), sœur da chance- lier. 110.

Gerson (la mère de). Sa IcUre à deux de ses enfans. 410, 411.

Gervaise, traducteur des Épilres d'A- belard. 242, 243, 244, 245.

GuENAULT, commissaire. 317.

Gibelins. 161.

Gien-iur-Loire . 77.

Gilbert. 107.

Gilles de ('.iiijï. Héros d'un roman publié par M. de Reiffenberg. 204.

GiLLOT (Jacques), correspondant de Fra-Paolo. 123.

GlovANM (Franccschino de), épicier à Paris. 150.

Giovanni Crisostomo. Traduction ita- lienne de ses Commentaires sur l'E- vangile fie St Mathieu. 120.

Girard deBlaives, père de Jourdain de Bl;uves, et fils d'An)is. 30.

GiUNTA (Nicolo de'), copiste. 146.

GOLDAST. 177.

GoLEiN, traducteur du Rational des divins offices. 278.

Goliath. Représenté. 292, 399. Son épée. 351.

Gonnot (Michel), curé de Crozain, copiste. 232.

GoNTART, secrét;iire de Jeanne de France, duchesse de Bourbon. 372.

Contran, roi de Bourgogne. 109.

GossELiN. Garde de la librairie. 317,

GoTiis. Leurs rois. 131.

GouFFiER (le seigneur de), accusateur de Jacques Cœur. 329.

GouGET (l'abbé) . Sa Bibliothèque Fran- çoise. 37, 40, 42.

Coulas (Nicolas S' de La Molhe-). Ses Mémoires 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10. Au- teur d'une Vie de Léonard Coulas et d'un Abrégé de l'histoire de Louis XIII. 5.

Coulas (Léonard), secrétaire des com- mandcmens de Gaston de France, duc d'Orléans. 4. Sa vie manuscrite. 5, 6.

Grandmont, siège d'un ordre religieux. 413.

Gbanet, troubadour. 19.

CuEBAN (Arnoul), auteur d'un Mys- tère. 216.

Grèce. 329.

Grégeois ou Gkecs. 32, 211.

Grégoire (Si), traduction. Ses Dialo- gues. 226, 227, 230, 231, 415. Ses Homélies. 228. Ses Hymnes. 354, 367.

Grégoire de Tours. 109.

Grenoble. Sa bibliothèque. 188.

Grisocone (Si), 261.

Groniet (Cilette), possesseur d'un ma- nuscrit. 282.

Grj . Nom douteux. 323.

Gua!gny en France. 319.

Gucrnesey. Son dialecte François. 184,

GuEàCMN (Ucrirand du). Héros d'une Chanson de geste. Balladcsel ron- deau sur .sa mort. Son histoire dé-

462

TABLE DES NOMS

inon(rc-t-ellc les sympathies de la France pour l'Atifjleterre? 1, 2, 3, 4. Sa vie en prose, 56.

GuESSART (M.), éditeur des lettres de Marjîuerite de France. 103.

Gui de C\Rvalho, troubadour. 19.

GiiiGNART, possesseur d'uu manuscrit. 225.

Guillaume, évêque de Paris. Traduc- tion de sonïraité de l'oraison. 278.

Guillaume le Noumant, auteur du Bestiaire. 199, 207, 208. De la Pa- raphrase du psaume Eructavit. 199- 208.

Guillems de Sant-Gregori, trouba- dour. 19.

Guillems Peire Cazals de Caortz, troubadour. 19.

Guillems de Murs, troubadour. 19.

Guillems Mogier, monge de Bezers, troubadour. 19.

Guilems DE r^EMOTJAS, troubadour. 19.

Guillems d'Ieyras, troubadour. 19.

Guillems Fabre, borgès de Narbona, troubadour. 19.

Guillems EvESQUE,joglard'Albi, trou- badour. 19.

Guillems d'Autpolii, troubadour. 19.

Guillems Anelier de Tiioloza, trou- badour. 19.

Guis, personnage de Gestes. 28.

Guise (madame de), la mère. Élégies pour elle. 41.

Guise (mademoiselle de). Vers faits ponr elle. 84.

Guise (leclievalier de). 105.

Guise (le duc de). Vers sur lui. 91, 104.

Guise (le cardinal de). Vers à lui adressés. 84, 91.

GuTENBURG (Ulrich). Ses chansons allemandes. 178.

H.

Hachette (Jeanne). 333.

Hadelob (Jean). Hamlen (D. Chris- tanus de). Uardeggehus. Hawart. IIeigerlove (Albert, comte de), Heinzenburg (Wil- helmede). Herbiisoli (Conrad). Herzbolt (Henricus.) Hohem- BUiîG (le marquis de). Hohen- welse (D. Burckard). Honberg (Albert, comte de). HoRsiN- BERGE (Brune). Horiiein (Bernge de). HusEN (Frideric) Hu- WEMBURG (A). Miunesingers. 177, 178, 179.

Hainaijt (Baudouin comte de), trans- porte le corps de saint André d.ins l'abbaye de Gcrarmont. 14.

Haizecourt, patrie de Jean Massue. 318.

Hant, comté. 73.

Hangest (Pierre de), traducteur des Homélies de St Grégoire. 227 ; des Erres de [épouse. 228, 229.

Hansa ou Ansa (Etienne de), Lyon- nois, traducteur de la Bible. 188, 189, 191, 193.

Harcourt, comté. 249.

Harlav (Beaumont de). Ses pocsies. 95,98, 105. 107.

Harnes (Michel de), traducteur du faux Turpin. 218, 219.

Uavre-de- Grâce. Discours sur cette ville. 274.

Hébreux. 184.

Hélène (Sie), représentée. 50, 51, 273, 389.

Helie, grand-prêtre des Juifs, 193.

Heliogabale, empereur. 132.

Heloyse. Ses Épitres. 240.

Hemekius, auteur d'hippiatrie, 138.

Henault (Jean), possesseur d'un ma- nuscrit. 228.

Henry, empereur. Ses chansons. 177. Figuré. 180.

Henry de Lancastre, roi d'Angleterre. 16, 17.

Henry II, roi de France, 88, 89, 94. Épigrammes faites sur lui. 42, 111. Livres de son cabinet. 108. Son chif- fre entrelacé. 132, 133, 13i.

Henry IU, roi de France. Sa libéra- lité. 8. Ouvrages faits pour lui. 35, 95, 105. Ses livres. 108, 117.

Henry IV. 72. Vers destinés à sa maî- tresse. 34. Sur sa mort. 42. Autres. 95, 101, 104.

Henry V, roi d'Angleterre. 249.

Henryette. Vers faits jiour elle. 93.

Hercule, représenté. 51, 107.

Hermant (Godefroi), auteur de la Conduite canonique des Jilles dans les monastères. 312.

DE LIEUX ET DE PEBSONNES.

463

Hermenjard f mère de Jourdain de

Blaives, 30. Hermentrude, deuxième femme de

Boson, roi d'Arles. 2i. Hermione, représentée. 50. Hero, représcnlée. 49, 50. Herode, roi de Judée. 3G2, Herodias. Hersein. Herode, et

sa femme. Hospes. Personnages

de Mystères. 215. HiEROCLE,auteur grec d'hippiatrie. 138. Hilaire (Si), auteur d'///mne5 5acr«e5.

354, 355. HiPPOGRATE, médecin grec. 138. HoENDORF (le baron d'). Livres de son

cabinet. 4. HoLOPHERNE, représenté. 292. Hongrie. Ses armes. 120, 322. Honlaing, Son église, fondée par Gé- rard de Roussillon. 14,

Horace, traduction. 97. HoRTEASius (Quintus). 322, 323. Hubert (Jean), copiste. 342. Hue d'Albi, troubadour. 19. Hue ue Lescure, troubadour. 19. HcET (Daniel), évêque d'Avranches,

204, 205. Huguenots. Vers contre eux. 42. Hugues de Saint-Victor. Traduction

de ses Erres de t épouse. 228, 229,

232, 237. Hugues Capet. 219. Hugues de Lincoln. Histoire de sa

mort. 199, 207. HuRAULT ( Raoul ) , audiencier de

France, possesseur d'un manuscrit.

307. Hypermnestre , représentée. 49 ,

50.

Iamblicus. Traduction de son Traite des Mystères des Egyptiens, 272.

Iberto (Nicolaio d'), traducteur italien des Lettres de saint Jérôme. 121.

Ile de France. Province. 189.

Indes. 388, 389.

Lnnocent m, censure une traduction françoise de la Bible. 188, 189. Au- teur des Misères de la condition humaine. 232, 234, 239, 335, 336.

Irlande. 341. Duché. 249.

IsAAC. IssACHAR. IsAïAS. Person- nages de Mystères. 143.

IsAïE, prophète. 202.

IsEULT. Figurée. 159.

Isidore de Séville. Cité. 11.

Israël. 184.

Italie. Ses écoles de peinture. 32. Ses biblioihèques. 142, IG5. Sa noblesse. 1.58, 1G6, 167, 169.

Italiens. 125.

IvRY (Jean d'), correcteur d'Antoine Verard. 31.

Jacob, patriarche. 197, 216.

Jacob, auteur du Traite des BihUo- thèfjues. 374.

Jacques (Si), apôtre. SesÉpîtres. 196,

' 221.

Jacques, premier roi d'Ecosse. 343.

Jacques II, roi d'Aragon. 140.

Jafet. Jheremias. Joseph (Jean- Baptiste). Jacquemart. Person- nages de Mystères. 215.

Jap.dins (Le Prieur des). 239.

Jardins (M. des). Sonnets pour lui. 41.

Jargeaiix. 381.

Jarnac. 92.

Jarry, célèbre maître d'écriture. 115,

Jason. 209.

Jean (St), représenté. 183, 233, 234, 364. Son Évangile. 21, 196, 289. Son Apocalypse. 220, 296.— SonÉpître. 221,225.

Jean-Baptiste (St). 362, 364. Sa Aa- tivitè. 384.

Jean X.XII, pape. Sou hérésie. 333.

Jean de Meun. Sa traduction des Èpî très d'Abclard et Héloïse.240à246.

Jeanne d'Évreux, reine de France. 337.

Jehannilhion, possesseur d'un ma- nuscrit. 379.

Jérôme (Si), 261. Traduction de ses Lettres en italien. 121.

Jersey. Son dialecte François. 184,

464

TABLE DES NOMS

Jérusalem. 199, 223, 225, 378, 387.

Ses armes. 120, 377. Son siège re-

prësenté. 364. JÉSUITES. Vers contre eux. 106. Jésus-Christ. 221, 223, 225, 235, 249,

250, 257, 259, 260, 261, 279, 373,

383, 388, 397, 416. Sa naissance.

39, 289. Personnage de Mystères.

215. Sagcnéalogie,220. Représenté.

233, 23i, 270, 277, 291, 348, 360,

377. Son Imitation. 276, 277, 345.

Sa Vie et sa Passion. 357 à 366,

372, 373, 378, 385, 387, 391, 395,

396. JoAcniM, représenté. 403. Job. Son livre traduit. 190, 193, 196,

218. Son sépulcre. 388. JocLUY (M. de). 318. JoFFRoi d'Anjou, père de Gaidon.

27. JoANNE. Son livre italien de la Medi-

cina degli cavalli. 136, 137. JoHAN EsTÈVE DE BÉziERS, trouba-

dour, 19. JoHANSDORF. Ses chansons alleman- des. 178.

JoiNviLLE (le prince de). Vers à lui

adressés par madame de C russol. 84 .

JONAS , représenté dans la Baleine.

183. Jone ou Gènes. Ville. [27. Jordan de Cofolen, troubadour. 19. Joseph. 362.

Joseph, époux de Marie. 220. Joseph, patriarche. 197, 416. Joseph d'Arimathie, héros d'une bran- che des Romans de la Table-Ronde. 378. JosuÉ. 181, 184, 196, 211. Jourdain de Blaives, héros d'une geste. 25, 30. I JoYos DE Tholosa, tioubadour. 19. j JuBiNAL (M.), éditeur de la Résurrec- tion du Sauveur. 200. I Judas, apôtre. 359, 360. Représenté.

395. I JuDE (St). Ses Épîtres. 221. ! Judith, tigurée. 183, 196, 292. ! Juifs. 215, 265, 273, 360, 362, 377, I 391.

Jupiter. 83, 105, 375. ! JusTiNiEiN. Son Code. 25.

K

Kaerrimell (A. de), copiste d'un ma- nuscrit. 378, 380, 384.

KiLCHBERG (Conrad, comte de). Ses chansons. 177. Rlijsgsore le Hongrois. Ses chansons en alle-

mand. 178. KuMSLANT. Ses chan- sons en allemand. 178. Kunsin- GEN (Wahsmutt de). Ses chansons en allemand. 178. Kuremberg D. de). Minnesingers. 177, 178.

Labbe, auteur de la Nova Bibliollieca Manuscriptorum . 79.

La Botte (Loys de). 323, 324.

La Chesnaye (M. de). 92.

Le Saige (Jehan), docteur en théolo- gie.^ 331.

Lorris. 331.

Lacroix (M. -Paul), traducteur des Épîtres d'Abelard. 242. Éditeur de Jean Danlhon. 329.

Lacroix (P. de), calligraphe du quin- zième siècle. 256, 262.

Lacroix du Maine, auteur de la Bi- bliothèque Françoise. 79, 278, 283, 285, 310.

Lactance. 283.

La Fayette (le seigneur de), opposant au procès de Jac(jues (^œur. 328.

Tm Fère. Ville. 47. Cornté f73. La Fontaine, fabuliste. 3. La Gruthuyse (Louis de Bruges, sei- gneur de). Ses anciens manuscrits.

182, 220, 226, 227, 315, 346. Lahire (le capitaine). 333. Lalaing (Philippe de). Ses armes.

387. La Marche (la maréchale de). Vers

pour elle. 89. La Mare (Philibert de). Sou cabinet

de livres. 33, 135, 197, 209, 212,

292, 293, 298. La Mark, famille. Ses armes. 351. Lambert d'Oridoun , héros d'une

Geste. 25. r.AMFTH. Son mariage représenté. 399. La Monnoye (Bernard de). 108,285.

DE LIEUX ET DE PERSONNES.

465

Lampugnano (Jean-André de), assas- sin du duc de Milan. 332.

Lama (Jacopo délia), auteur d'un Com- mentaire de la Divine comédie. 156, 164.

Lancelot (Antoine). Livres de son ca- binet. 4, 16, 78, 230, 299.

Lancevent, personnage du Mystère de Sainte Barbe. 375.

Landegge ('Conrad de). Lichtex- STEIN (Ulrich de). Limpurgo (Pincerna). Liningen (Fréiléric, comte de). Litschower. Lunz (D., préfet de). Luppin (Chris- tian de). Minnesingers. 177, 178, 179.

Landino , commentateur de Dante. 164.

Languedoc et Langue-d'Ouy. 326.

Laodamie, reprcseniée. 50, 51.

Laomedon, roi de Sycione. 182.

Laori. Est-ce dans cette vilIequeCerard de Roussillon fut charbonnier? 12. Évêchc. 355,

Lft Palisse. 93-

La Ravalliere (evequede), éditeur des Chansons du roi de Navarre. 79.

La Roche, baronnie. 404.

La Rue (l'abbé de). Ses jugemcns lit- téraires. 23, 201 , 204, 205, 207 , 208.

La Salle (Catherine de), maîtresse de Louis d'Orléans. 39.

Lascaris (Jean), bibUotliécaire des Mé- dicis. 138, 139.

Latim (Brunello). Ce qu'en dit un commentateur. 160, 161, 164, 165.

Latone. 92, 111.

Laure (madame). Son épilaphe. 68.

Laurent (St). 365.

Laurent (frère), auteur de la Somme des vices et des vertus. 290, 292, 293, 294, 298, 299, 313, 342, 344.

Lnutrec, vicomte. 404.

Lavau en Puysaie. 319.

Lauaur, évêché. 305.

Leandhe, représenté. 50.

Lebeuf (l'abbé). 13,205,405.

Le Bouteilleu (Marie). Lettres sur sa mort ; autres adressées à sa mère. 274.

Le Charron. 352.

Le Clerc (Jehanne), veuve de Jean Chouart. 269.

Leclerc (Roger), grcneiier de Rouen. 292, 293.

TOM. II.

Le Confès (Jehan), copiste d'un ma- nuscrit. 231. Lecuy, collaborateur de la Biographie

universelle. 288. Lazare. Sa légende. 248, 250, 377. Lefevre (Jean), traducteur du livre

De vetula. 74, 75, 76; des Hymnes

de la liturgie. 354; des Distiques de

Caton. 377, 384. Le Grand (Jacques-Augustin). Son

Livre des bonnes mœurs. 246, 247,

315, 316. Lelong (le Père), de l'Oratoire. Sa

Bibliothèque de la France. 4, 5. Sa

Bibliotheca sacra. 189, 191, 192. Lembourg, duché. II. Leroy (M.-Onésime). Son opinion sur

l'auteur de {'Imitation de J.-C. 369. Leschassier, correspondant de Fra-

Paolo. 123. LEsroiLE(Pierrede), auteur du Journal

de Henri IV. 103. î-i: Tailleur (Giles), argentier du duc ! de Bourbon. 373.

Leuse, abbaye fondée par Gérard de I Roussillon. 14, 15. Levis-Ventadour. Maison illustre.

Duché. 404. Levis (Bernard de), chef de la maison

de Levis-Venladour. 404. Ligny, comté. 390. I Lille, châtellenie. 390. ; Limousin. Erreur, au lieu d'/4uver-

gne: 12. I Lincoln. Evéché. 201, 203. j LiNCY (M. Le Roux de), éditeur du I Livre des Bois. 189, 192. LiTTORius de Béuévent, auteur d'hip-

piatrie. 138. Lombardie. Son gouverneur. 24. Ses

plaines. 30. LONGUEVAL. 92.

LoNPRÉ (M.), maître des comptes. 318. Lons-le-Saulnier. Lieu de la sépulture

de Marie de Berry, comtesse de Cler-

mont. 258. Lorraine (M. de). Bijoux commandés

pour lui. 118, 119. Lorraine (le cardinal de). Vers quilui

sont adressés. 84, 91. Lorraine (Charles de). Vers supposés

faits contre lui. 105. Lorenzo (Nicolo di), éditeur de Dante.

164. LothieR. Voy. Innocent lU. LoiHiER ( Isabeau de). Sonnet pour

elle. 41.

30

466

TABLE DES NOMS

LoTULFB LoMBAno, ennemi d'Abélard. 243, 245.

Lottye, duché. 10.

Louis VI, roi de France. 301.

LoDis IX (St),roi de France. 191, 192, 217. Ses insîruclions à son fils. 72, 232, 236. Récit de sa mort. 232, 236.

Louis XI, roi de France. 62, 310, 331.

Louis XII. 276, 324, 397. Manuscrits

. qui lui sont offerts. 32, 79. Son por- trait. 32. Costumes de son temps. 52, 62, 66.

Louis XIII, roi de France. 74. Son frère. 4. Abrégé de son histoire. 5. Vers et livres faits pour lui. 42, 114. Achetés par lui. 374.

Louis XIV. bon chiffre. 18, 49, 52, 120, 121, 124, 130, 151, 153, 155, 157, 164, 170, 171, 181, 182,256, 296, 361. Désigné dans les manu- i^crits. 115, 116, 138,297,334,399, 415.

Louis XV, roi de France. Son chiffre. 20,31, 36, 143, 172, 174, 175, 176, 220, 226, 228, 232, 240, 246, 294, 313, 346, 357, 364, 366, 372, 376, 377, 397, 401, 402, 422.

Louis XVI, roi de France. Son chiffre. 45, 78, 125, 407.

Louis XVIII. Son chiffre sur les re- liures. 136,173,175,230,304,361, 395.

Louis-Philippe, roi des Français. Son chiffre. 55, 110, 117, 146, i62,2l2, 248, 271,292, 316,367.

Louvois (l'abbé de). Ses armes et ses livres. 122. Ses acquisitions. 146.

Luc (St). Son Évangile. 196.

LucA (Hugo de), chirurgien. 141.

Lucifer, représenté. 148. Personnage de Mystère. 214, 276.

Luçon. Ses évêques. 382.

Ludes, seigneurie. 320.

Lugio (Johannes de), hérétique. 331.

Luigny, marquisat. 404.

Lux (les deux barons de). Vers sur leur mort. 105.

Luxembourg (Blondel de). 390.

L'JXEMBOURG. Maison illustre. Sa gé- néalogie. 387, 389, 390.

Luxembourg (Henry de), empereur. 390.

Lyon. 257. Son imprimerie. 142,288. Son clergé. 190, 369.

Lyonnais. Leur dialecte vulgaire. 189.

M.

Macé, auteur d'une Histoire de la Bi- ble, en vers. 197.

Macette. Vers sur elle. 104.

Machabées. 198.

Machaut (Guillaume de). Ses poé- sies. 78.

Madrid. 87, 284.

Magdeleine. 359. Personnage de Mys- tères. 216.

Mahomet. 266. 308.

Maine (le marquis du), 91.

Maisonneuve (Jean de la). Ses poé- sies. 83, 92, 93, 94.

MaiziÈres (Philippe de), biographe de Pierre Thomas. 406.

Maizières. Règlement de police de son Hôtel-de-ville. 73.

Malachie, prophète. 222.

Malassise (Henry de Mesmes, sieur de Boissy et de). Sonnet sur la paix qu'il signa. 42. (Voyez Mesmes.)

Malchus. Représenté. 364.

Malebolge, ville de l'enfer. 159.

Malfcras. \ irgo Maria. Mar- que. — MiCHiEL, ange. Mors In-

ferni. Mors naturalis. Moyse. Personnages de Mystères. 215.

Malherbe. Ses poésies. 95, 99, 104, 106.

Malkaraume (Jean), auteur d'une his- toire en vers de l'Ancien Testament. 209, 210, 211.

Mandeville, voyageur. 333.

Mansion (Colard), imprimeur de Bru- ges. 346.

Marc (S.), évangéliste. 196.

Marc-Antoine. 322.

Marchand (Prosper). Ses citations du Doctrinal aux simples gens, inexac- tes. 339.

Mazet DE Lamporecchio. Figuré. 171,

Marcy, seigneurie. 318, 332.

Margot (la belle). Vers sur elle. 100.

Marie, mère de Dieu. 202, 225, 257, 274 , 279 , 339 , 360 , 362 , 364. Sa généalogie, 211, 220. Représentée. 233. Ses Méditations sur la Passion. 391. Oraisons vers elle. 395, 396, 397. Sa Vie en quatrains. 397, 398, 399.Seslouanges, 402, 404,405,406.

DE LIEUX ET DE PERSONNES.

467

Mauigny (Enguerrand de). Accusa- tions portées contre lui. 333.

Marie, comté. 73.

Marner. Meta (VValiher). Mis- NIÉ (Henry, marquis de), Mis- NlEissis junior. senior. major. MoRUNGA (Henry). Mulhdsa (VVahsmui . Munegur. More (Henry de), Minncsingers. 177, 178,179.

Marolles (l'abbé de). Manuscrit de son cabinet. 116.

Marot (Clément). Ses poésies. 95.

Marot (Jean). Sa Belle dame sans mercy. 252.

Mars. 92.

Marsand, auteur de la Description des manitscrils italiens. 121, 122, 124, 125, 130, 131, 132, 135, 137, 139, 144, 145, 146, 151, 152, 154, 156, 161, 162, 163, 164, 166, 167, 168, 169, 171, 172, 173, 174, 175.

Marseille, ville. 27.

Massue, auteur des Marguerites histo- riales. 3 16 à 334. Ses deux filles. 322.

Martel (Jean), possesseur d'un ma- nuscrit. 74.

Martel (Louis). Ses lettres à Cossart. 274.

Martin V, pape. 414.

Martin, procureur au parlement, pos- sesseur d'un manuscrit. 282.

Matfre Ermengau , troubadour. 19. Son Breviard'amor. 20, 21, 22, 23.

Mathieu (S.), évangéliste. 120, 193, 196, 224. Représenté. 234. Para- phrasé. 283.

Matieus de CAEhCi , troubadour. 19.

Maxime (S,). Son corps déposé dans l'église de Notre-Dame-d'Amoing. 14.

Maximin, empereur. 373.

Mayence. Son imprimerie. 120,

Maynard (François). Ses poésies. 95, 97, 103, 106.

Maynard (Jean), père de Geraud. 297.

Maynard (Geraud de), auteur duTraife de la puissance royale. 296, 297.

Mayorque, patrie de Galion Correger. 139, 140.

Mazarin (Le cardinal). Livres de sa bibliothèque. 18,49, 83, 113, 130, 153, 161, 162, 174, 175, 181, 192, 377.

Mazarin (Hortense Mancini, duchesse de). 73.

Mazarin (Armand Charles de la Meil-

leraye, duc de). Ses mé'anges politi- ques et économiques. 71, 72, 73, 74.

Mazarin ou Betliel. Règlemens de po- lice de son hôlel-de-ville. 73.

Mazarini (duché de). Règlemens de justice. 73.

Mazetti (Niccolo), commentateur de VAcerba viia. 174.

Meaux. Sa cathédrale. 291.

MÉDÉE. Représentée. 49, 50, 51.

MÉDicis (Cosme de). Récit de son as- sassinat. 331.

MÉDICIS, souverains de Florence. 138, 139.

MÉDicis (Catherine de). Élégies et son- nets pour elle. 41, 85. Ses poésies. 83, 84, 86, 87, 88, 89. Ses let- tres. 117, 118, 119. Son chiffre sup- posé. 13.3. Ses manuscrits. 138.

Medicis (Marie de) , reine de France. 39.

Melchior. Un des trois rois. 388.

MÉléagre, poète grec. Traduction de ses vers. 276.

Melun'Sur-Loir. Son château. 252.

Meslé (le baron de). 105.

Mesmes (Henry de), sieur de Roissy. Ses manuscrits. 55, 95, 117, 119, 217. (Voy. Malassise.)

Mesmes (Judith de), fille de M. de Ma- lassise. 112.

Mesnars (le président de). Sa collec- tion de livres. 25.

Metz, évêché. 189, 190-

Meun. 381.

Michaeli. son livre relatif à Gau- frcdi. 106.

Michel (S.). 368.

Michel (M, Francisque) , éditeur de la Chronique de Du Guesclin. 3, 4, 16; de la Chanson de Roncevaux. 26, 27, 28, 29, 30, 31 ; de la Ré- surrection du Sauveur, 200 ; de la Chronique de Benoît de Saint-Maur. 207 ; d'un Recueil sur Hugues de Lincoln. 207.

Michel-Ange. 158.

Milan (le duc de). Sa mort violente. 332.

Milan, Mot sur les Rénédictins de cette ville. 9. Ses armes. 131.

Milanais, duché. 79.

Miller(M.), delà Bibliothèque royale. 139.

MiNos. Figuré. 159, 182.

MiREPOIX (M. le marquis de). 404.

30.

468

TABLE DES NOMS

MoLi.N (Girolaiiîo) , éditeur du livre de Girolamo llosso. 137.

MoNMERQUÉ (M. de), prochain éditeur des Mémoires de La Mothe-Gonlas. 4. Extrait de la notice inédite qu'il en a faite. 5. Editeur du Mystère de Saint Nicolas. 204.

Montconiet, baronnie, 72.

MoNTENAT (Benoît), auteur du Traité de la conformité des prophètes avec la foi. 310.

3/ont/(?rmet7, seigneurie. 319.

Montferrat. Ses gorges. 28.

Mont/art, comté. 342.

Montiervillers. 272.

MoNTMAua (M. de), maître des requê- tes. Sa collection de livres. 44.

Monlnanteuil, paroisse de l'évéché de Laon. 355.

MoNTPENSiER (mademoiselle de) , du- chesse d'Orléans. 5.

MoNTi ENSIER (madame de). Vers faits

pour elle. 84. Montréal, ville de Sicile. 236. MoNTRÉsoR (le comte de), auteur de

Mémoires. 5, 6. MoREL (Girart), curé de Montnanteail.

355. MoRERi. Allégué. 287, 288, 297, 324. Monus (Thomas), Ses vers traduits.

276. Mortaro ou Mortiers , possédoit les

corps d'Amis et Amile. 28, 29, 30. MoTiN. Ses poésies. 95, 97, 98,99,

100, 106. MoucHET.Ses notes manuscrites. 25, 26. Moulin (madame du). Son tombeau.

98. Moulins. 305. Ses églises. 372, 373. MoYSE. 46, 210. Représenté. 291, 292. Muret, en Auvergne. 413. Muses (les). Figurées. 46.

N.

Naimks de Bavière, oncle de Gaidon.

27, 28. Nantuel (Marguerite de), mère du

comte de Dampmartin. 318, 320. Napoléon. Son chiffre sur le dos des

livres. 1, 24,43,183,285,298,344.

Nason. Nephtalim. Noël et sa

fenmie. Personnages de Mystères. 2 15.

Navaire. Royaume. 61, 62, 264, Ses

armes. 49, 114. Navarre (Henry, roi de). 91. Navarre (la reine de), fille de saint

Louis. 236. Navarre (Marguerite de France, reine

de) .Bijoux commandés pourelle. 1 19. Navarre (Marguerite d'Angonléme ,

reine de), sœur de François !«''. 276.

Ses lettres et poésies. 55 à 71, 83,

86, 89, 91. Navarre (Thibaud VI, de Champagne,

roi de), auteur de chansons. 77. Navarre (Thibaud Vil, de Champa- gne, roi de). Sa Lettre sur la mortde

5am(Lout5. 232, 236. Nazareth, ville de Judée. 194.

Nemours (Mgr le duc de). 187. Neptune. 58, 70, 105. Nerveze. Ses poésies. 95, 107. Neubourg (Rodolphe comte de).

NiFEM (Gotfride de). Nithart.—

NuNU. NussEN (Rola). Minne-

siiigers. 177, 178, 179. Nevers(M. de). Versa lui adressés. 84. NiCERON (le Père). 122. Nicodèvie. Son Evangile apocrYphe.

219,221,377,378. Nicomédie. 375. Nicolas (S.). Sa Vie en vers. 199, 204,

205. NiDOBFATO (Martino Paolo), de Na- varre, commentateur de Dante. 164. NoÉ, patriarche. 197,209. Noire (Guillaume) , possesseur d'un

manuscrit. 218. Normandie. Duché. 249. Ses écrivains,

276. N olre-Dame-Leamon près Tournus.

416. NuLLY (le président de), détenteur de

la Librairie royale. 316, 317.

o.

Obernburg (ab). Oghein (Brun- ' Oghoa (M.), auteur du Catalogue rai- •wart ab . OwE (Hartmann ab). sonné des Maïuiscrils espagnols. 139, Minnesingers, 178, 179. 1 175.

DE LIEUX ET DE PERSONNES,

469

OcTAviDs César . 322.

OcTAVi AN us, empereur. Orgueil.—^

Oyseuse. Personnages de Mystères.

215. Odeuisi , d'Agobio, cilc par Danie.

U5, 147, 149, 151, 152, 154, 156,

157, 162, 163, 166, 167, 168,

170. Odoacre, roi des Goihs. 131. Oenone. Figurée. 48, 50. Ogier le Danois, héros de Gestes. 28. Olympe (la belle). 105. Olivier, héros de Gestes. 27. Oran. 91. Orange (le prince d'). Sonnet fait sur

lui. 41. Orangé (Jean de Châlon, prince d').

258. Oriente Sanése, traducteur italien

de S. Jean Chrisoslome. 120. Orléans. 379, 380, 381. Orléans (Charles duc d"). Ses vers.

62, 187. Sa troisième femme. 358.

Représenté, ib. Orléans (Louis duc d'). 263, 264,

289, 333. Orléans (Philippe d') , régent de

France. Reliures faites sous sou ad-

ministration. 276, 278, 290, 307, 315.

Orléans (Louis d'), avocat. Ses poé- sies. 36 à 42, 187.

Orléans (ducs d'). Leur écu. 276.

Orléans (Mademoiselle d'), duchesse de Moutpensier, auteur de Mémoi- res. 5. Sa mère. 6.

Orléans (Marguerite, Gabrielle, Jean et Raoul d' ) , enfans de Louis d'Or- léans. 39.

Ovliac. Est-ce le même lieu ({vxAuril- lac? 12.

Orme (M. de 1'), médecin de Marie de Médicis. 39.

Orphée. Figuré. 46.

Othes (le roi), beau-père de Girard de Blaives. 30.

Othon, marquis de Brandebourg. Ses chansons. 177.

OuDiN(leP.). 258.

OviDi-. 332. Traduction de ses Méta- morphoses. 45, 46, 47, 48, 49; de ses Epitres. 52 53 ; de son Art d'ai' mer et du livre de f^etula, 74, 75, 76, 143, 144.

Ox/ordy ville d'Angleterre. Sa Biblio- thèque bodléienne. 26.

Pacis (Franchines de), ou de Pazzi. 331.

Padoue. 137.

Palavicini (Nicolas), possesseur de manuscrits. 124.

Palissy (Bernardj, chef d'école. 48,

Pallade. Traduction de ses vers. 276.

Pallas. Figurée. 46.

Pandion, roi d'Athènes. 181.

Papirius Masso. 240.

Paracelse (Philippe Théophraste ). Traduction de ses Livres de la lon- gue vie, 274.

Parfait (les frères), auteurs de l'His- toire du Théâtre /rançois . 375.

Paris. 29, 40, 41, 74, 77, 102, 105. Ses imprimeurs. 4, 61, 89. 108, 110. 112, 187, 200, 207, 229, 243, 288, 289, 312, 335. Places. 8. Foi- re de Saint-Germain, ib. Palais. 42, 102, 116, 132, 133, 289, 290, 338. Bibliothèque royale. 61, 63, 139,231,283, 344. La Samaritaine. 97. Hôtiîl de Mcsmes, 112 Enlumi-

neurs, rappelés par Dante. 146, 147 149, 151, 152, 154, 156, 162, 163, 166, 167, 168, 170. Epiciers. 150. La Cwix Faubin. 212, 216, 217. Université. 257,263,265, 266, 286, 304, 337, 392, 405. Sa Confrérie de Notre-Dame. 279, 280, 281, 282. Eglises. 293, 358, 365. Marchands. 303. Palais. 321. Hôtel de Sens. 324. Palais des Tournelles. 324. Prévôts. 332. Ponts. 42; de Saint-Michel et du Petit-Châtelet, construits par les soins de Hugues Auhriot. 332, Bastille. 332. Rues. 336. Couvents. 337. Châtelet. 391.

Paris, de Troie. Représenté. 49, 50, 51, 159.

Paris (Louis), éditeur des Négocia- tions , lettres et jnèces diver.tes rela- tives an règne de François II. 89.

Parisiens. 184.

Pa.squal (Mossen), auteur de Recettes. 137.

Pasquin. 107.

Passrrat (Jean). Ses poésies, 33, 44.

490

TABLE DES NOMS

Ses collections. 55, 110, 111, 112.

Ses devises. 117. Pastohet (Amédée, marquis de). Son

projet de publier les poésies de

François l". 55. Pastores. Pharaon. Pince- guerre. PuELtAE. Personnages

de Mystères. 215. Pastron (Giulloi).331. Patrice (S.). Sou Purgatoire. 335. 341 . Pau. Incendie de celle ville raconté

par Elisabeth de France. 86. Paul (S-). 262, 368, 384. .Traduc- tion de ses Kpîtres. 190. Cilé. 205,

221, 285. Paule (Sainte). 261. Paulmier (Pierre) , possesseur d'nn

manuscrit. 391. Pavie. 56, 64.

Pays-Bas. Son fjouvernemenl, 42. P. D. M. P. Collecteur des poésies de

Melin de Saint-Gelais. 54. Pégase. Fi^juré. 46. Pegenac, docteur de Sorbonne. 318. Peire Camor, troubadour. 19. Peire de Cols d'Aorlac, troubadour.

19. Pelagomo, auteur grec d'hippiatrie.

138. Pelée 209.

Pénélope, liepré^entée, 50, 51. Penthièvre, comté. 231. PENTHiîiVRE (comtesse de), fille de

Charles de Blois. Fait exécuter une

copie des Dialogues de S. Grégoire,

230, 231. Prreton (sœur Richarde), de Notre-

Dame-Leamon, près de Tournus,

propriétaire d'un manuscrit. 416. Pereuse. 331. Perichon (M.)- Vers sur sa mort.

104. Peronne. 318. Perrette et Macette. Leur dialogue.

98. Perrot (M.), Genevois, propriétaire

de manuscrits. 53. Perron (le cardinal du). Ses poésies.

33, 35, 95. Vers contre lui. 105. Petit (Jean) , défenseur de l'assassi- nat de Louis duc d'Orléans. 413. Petit de Montagnac (Pierre). 379. Pfeffel. Pullerus. Minnesingers.

178, 179. Phèdre. Figurée. 48, 50, 51, 52. Philibert (dainp). Récit de sa vision.

340.

Philippe II, roi d'Espagne. Vers à lui adressés. 87.

Philippe II (Auguste), roi de France. 324.

Philippe TII, roi de France. 236. Fait faire la Somme des vices et des ver- tus. 290, 293, 294, 313, 342.

Philippe IV, roi de France. 240.

Philis. Représentée. 50, 51. Vers pour elle. 105.

Philistins. 184.

Philon. Vers pour lui. 105.

PhinÉe, grand-prêlre des Juifs. 182.

Phlegas. Figuré. 159.

Phoebé. Nom poétique de la Lune. 133.

PiBtiAC (M. de), a usé de répi^ramme. 96.

Picardie. Ses antiquaires. 229.

Pie II, pape. Epigramme contre lui. 154.

Pie VI, pape. Ses armes et ses ma- nuscrits. 166, 167, 169.

Pierre (S.), apôtre. 363. Ses ÉpUrcs. 196, 221. Son article de foi. 314.

Pierre, auteur du Bestiaire. 299, 301.

Pierre de Luxembourg (S.). Sa F?e. 387, 389, 390.

Pierre Diacre. 227.

PiLATE. 378. Représenté. 377.

Pise. 155.

PiTHAGORE. Figuré. 158.

PiTHOU (Pierre). Sa collection de li- vres. 25, 198.

PiTiGLiANO (Nicolo Ursiiio, conte di). 136.

Plutarque. 312.

Pluton. Figuré. 159.

Poilly-en-Auxois. 218.

Poitiers (Diane de). Epigrammes con- tre elle; nommée la Jument grise. 42. Sa correspondance douteuse avec François I". 61, 71. Son chiffre entrelacé. 133, 134 (voyez Falenli- nois). Ses armes. 299, 300.

Polenta (Ostagio da) , encourage la traduction italienne de Tite-Live. 128, 129.

Polignies, château fondé par Gérard de Roussillon. 12, 13.

PoNs Santolh, de Tholoza , trouba- dour. 19.

PoNTANUs. Ses vers traduits. 276.

Porcean, comté. 320.

Porchères. Cinq epigrammes contre lui. 106.

PosTEL (Guillaume) , auteur de Ta-

DE LIEUX ET DE PERSONNES.

471

bleaux encyclopédifjues. 78, 82, Ses lettres à Cossarl. 274, 275, 276.

PoTON (le capiiaine). 333,

Poule (La), frère du comte deSuffolk. 381.

Pnutières, abbaye. 11, 13, 14.

Premierfait (Laurent de), traduc- teur des Epîtres d'Abclard et He- loïse. 241.

Presles (Raoul de), traducteur de la Bible. 187, 188, 194. 195, 222; de la Cité de Dieu. 22G; du Psautier. 346, 347.

Prestre-Jean. Son royaume. 388.

Primasius. Traduction de son Expo- sition de saint Paul. 285, 286, 288.

Priscianus. Figuré. 158.

Protésilas, Figuré, 51.

Prudent, auteur d'Hjmnes sacrées, 354. u

Ptolémee. 143.

Ptolémée, astronome. Fijjuré. 158.

PuYMissoN , possesseur d'un manu- scrit. 18.

Puisage (le pays de) , seigneurie. 318, 319, 325, 333.

PtrameetThisbé. L^iir histoire. 211.

■r.A

H

Qnanlilly , seigneurie du Berry. 251.

l^UATREBARBES (M. le comte de), édi- teur des OEiivres du roi René. 345.

QuETiF (Jacques), auteur de l'Histoire

des écrivains de l'ordre des prédi- cateurs. 241, 354.

QuiCHERAT (M. Jules) , éditeur du Procès de la Pue elle. 379.

QuiRiEN (Saint). Son corps déposé dans l'église de Hontaing. 15.

R.

Rabelais. 12.

Rabrechtswile (Âlbrecht, maréchal de). Ratisbo.nne (le prevot de). Raote (A.). Regenbog. Ri jmar (Musicus). RiiMAR major, RiNACH (Hesso de). Rietenburg ( D. le prnvot de), Rodolphe Scribe. Rotenburg (lîodolphe). RosENiiEiE (Chmize.). RuBi- «OS, Rudeger (Rubina), Rug- GEN (Henri de). Minnesiiigers 178, 179, 180.

Racine, historiographe du roi. 115.

Raimon-Menudet, troubadour. 19.

I'iAMECOurt (Jacolin de;, copiste d'un manuscrit. 238.

Runuvez , bourg. 72.

Rapin, poëte. 111,

liavenne. 163.

Raynouard (M,), ses jiigemens litté- raires. 20.

Regiumontanus. Se» vers prophéti- ques. 273.

Régnier. Ses poésies. 95, 97, 98, 106, 109.

Reiffenberc (M, le baron de). Son Introduction au Roman de Giles de rhin. 204.

Reims. Est-ce dans cette ville que Gé- rard de Roussillon fut charbonnier? 12. Ses copistes. 189. Ses archevê- ques. 250,275. Sa Cathédrale. 29 L

Reims (Charles-Maurice Letellier, ar- chevêque de). Ses manuscrits. 100, 175.

René, roi de Sicile, auteur (]c la Mor- tification de vaine plaisance. 345.

Rcssons-sur-le-Mas , vers Compiègne , patrie de Jean Lefèvrc. 75.

Rhadamante, fils d'Fuiope, 182.

Richard 11, roi d'Angleterre. Chroni- que de sa déposition et de sa mort. 16,17.

Richelieu (le cardinal d<). Mémoires écrits sous son influence, 6,

Richemond, comté, 342.

RicHiLDE, impératiice, sœur de Bo- son, 24.

RiFFLART. Les trois Rois. Rus- Ticus. Personnages de Mystères. 2 15.

RiGAUT (Nicolas), un des apprécia- teurs de la bibliothèque de Che- verny, 374.

RiGAUD(Pierre). libraire de Lyon. 142.

RluiiNl (Françoise de), figurée. 159, H>0.

472

TABLE DES NOMS

Robert, évêquede Lincoln. Son poëme sur la clmie de riiommc. 199, 201, 202, 203.

Robert (frère), dominicain. Sa vision. 275.

Roche-Renier, seigneurie. 372.

RocHEâ (Catherine des). Ses poésies. 33, 35.

RoDDEz (Jean de), capitaine de Marcy. 332.

RoDEY. Ses poésies. 95.

RoDRiGUES, mentionné comme em- pereur des pillards de France. 323.

Roger, archevêque dePise. 149.

BoHAN (Jean H, vicomte de), époux de Marie de Bretagne. 343.

Rolland, héros de Gestes. 27.

Romain (Saint), figuré sur une reliure. 3't.5.

Romains. 127. Vies des empereurs. 130, 131, 132.

Romandiola. 1 i9.

/?ome. 72,92,127, 141,146,272,273, 363. Sa bibliothèque du Vaiicaii, 17, 18. Sa cour. 298. Ses empe-

reurs. 362, 378. Ses pèlerinages.

412. Rnncevaux. Nom d'une Geste. 25, 26,

27,28, 29. Ronsard. Sonnet sur sa Franciade.

41. Ses poésifs. 83, 95, 96,

273. Rose, évêque de Senlis, Son amende

honorable. 317, 318. RossET (du). Ses poésies. 95, 104. Rossillon (Just de Tournon , comie

de). Vers faits pour lui. 92 , 93 ,

94. Rosso (Giordano), Son livre italien

de Marescalcia. 136, 137. RosTANH nE Merguas , troubadour,

19. Rotterdam, patrie d'Erasme. 283. Rouen. 272, 274, 275, 292, 294. Roussillon , comté. 320. Royalcourt. Son église , fondée par

Gérard de Roussillon. 14. Royaumont. Sa Bible. 218. RoYE (Guy de), archevêque de Sens,

puis de Reims. Son Doctrinal aux

simples yens. 250, 337, 338, 339. RuTH. 18i, 196,218.

Sabellat (Jean), possesseur d'un ma- nuscrit. 282.

Sachsendorf ( le seigneur de ). SADtGGE. Sancto, le sénéchal. Sar.ne (Kilchcr de). Saxe (frère Eberard de). Saxe (Henry de). Scharpfenberg (A.). Seven (Lutolt de). Sigher. Singenberg (Gallois de). Sper-

ROGEL. StanHEIM. StARKEN-

berg ( Harmann ). Steinagh ( Bligger ). Steinmar. Stret- BiNG ( Henry ). Sunegge (A.) SiJNENBURG (Frédéric). Suskint, Judeus. SvECLiNGE (Milon). SwANEOOi ( HiltboU de ). Minnesin- gers. 177, 178, 179.

Saint-Acoubache, fils de Jean Mas- sue. 319, 320.

Saint-Agnan (le duc de), 335.

Saint-André (le maréchal de). Vers faits pour lui. 84.

Saint- André (M. de). 92.

Saint-ÂndrÉ (madame la maréchale de). Vers pour elle. 89.

Saint-Chef en Dauphiné, Livre de Pri- masius sur saint Paul, conservé dans cette ville. 287.

Saint-Denis. Ses tombeaux. 63, Son église. 66, 263, 265, 290, 401. Ses bourgeois. 279, 280.

Saint-Denis (la veuve de Jean de), im- primeur. 79,

Sainte-Marie-Magdelaine du Mont (cha- noines de). 13.

Sainte-Palaye (M. de). Ses Notices de manuscrits. 1,17, 18, 23,31, 32, 43, 47, 49, 53, 74, 78, 83, 95, 109, 113.

Saint-Fargeaux , seigneurie. 318,320, 322, 325, 331.

Saint-Gelais (Melinde). Ses poésies. 53, 54, 62, 95, 107, 108.

Saint-Gelais (Octovian de), traduc- teur de VÉnéide. 31, 32,42,47, 48, 49, 52, 53,

Saint-Jacques de Compostelle, Son pè- lerinage. 29.

Saint-Jean-d'Olivant , depuis Semur.

DE LIEUX ET DE PERSONNES .

473

Son église, fondée par Gérard de Roiissillon. 14.

Saint Julien. Son ombre à la reine Marguerite. 103.

Saint-Loys de la Sauboye, église du diocèse d'Évreiix. 249.

Saint- Motisse , seigneurie. 318, 331.

Saint-Omer. 358. Son église de Saint- Bertin, fondée par Gérard de Roiis- sillon. 13.

Saint-Pol, comté. 390.

Saint-Somail (prieuré de). Incertain. 318, 319. 330.

Saint-Theudère, abbaye du Dauphiné. 287.

Saint-Thieury (Guillaume de), bio- graphe de saint Bernard. 238.

Saint-Victor (Hugues de). 203.

Saladin. Figuré. 159.

Salerne (Principe di), auteur de Re- cettes. >37.

Sallezart (Tristan de), désigné sous le nom de Sîfnon-Magus, archevê- que de Sens. 323, 324, 333.

Salomon. Son jugement représenté. 183. Ses Proverbes. 393.

Salluste. Historien supposé de Troye. 210.

Salerne. 236.

Salomon. 262, 296.

Samson. Son histoire. 211, 218.

Samuel, prophète. 193.

San-Fabricio (Tomaso de Gaiano de), auteur de Recettes. 137.

San-Fernando-Luys , duché. 404.

Sapho. Représentée, 49, 50.

Sarpedon, fils d'Europe. 182.

Sarrasins. 266, 326, 327, 328.

Saturne. Livre de sa Lignée. 79.

Saul. 211, 351. Représenté. 292.

Saulx (le comte de). Vers à lui et de lui. 104.

Savoye (la duchesse de). Son por- trait commandé par Catherine de Médicis. 118, 119.

Savoie (Louise de ) , propriétaire de manuscrits. 52, 311, 397. Ses ar- mes. 52. Ses poésies. 61. protec- trice de Jean Thenaud. 80. Repré- sentée. 398.

Samson et Dalila, représentés. 399.

Samuel. Sem, Serpens. Sé- raphins. — SetH. SiBYLLA.

Sionet. Symeon. Synagogua. Personnages de Mystères. 215.

Savoie ( Eugène, prince de ). Livre de sa bibliothèque, 4.

ScH.MiDT (M. Charles) de Strasbourg. Sou Essai sur J. Gerson. 369.

Schoettgenius (J.), couliuuaieur de Fabricius. 141, 406.

Sebourg (la dame de). 320. Ses ren- ies sur les maisons d'une rue de Troyes. 321.

Secondi (S.). 228.

Sedulius, auteur d'hymnes. 354.

Seguier (le chancelier). Son cabinet de livres. 10.

Seguier (Loys), abbé de la confrérie de Notre-Dame de Paris, 282.

Sellier (Nicolas), traducteur du Traité de tarai. ion. 278.

Semur, bourg. 212. (Voyez Saint- Jean d'Olivant),

Senèque. Traduction de ses Prover- bes. 232, 237.

Sentis. Sesévêques. 317.

Sennacherib, roi d'Assyrie. 199.

Sens. 14, 92. Archevêché. 45, 250, 323, 324, 337. Ses copistes. 189.

Serres (Jean de). Son inveniaire. 192.

Seth, fils d'Adam, 235.

Sévigné (madame de). 243.

Sforze (François). Ses armes. 126.

Sicile. Ses armes. 120, 124. Royaume. 236, 264, 345.

Sienne. 150.

SiGOGNES. Ses poésies. 95, 97, 98, 99, 100, 101, 104, 106.

Silvestre, pape. Sa Dispute avec les Juifs. 273.

Simon (Richard). 122.

Simon-\Jagus, pseudonyme de Tris- tan de Sallezart. 323, 324.

Simonet (Antoine), copiste d'un ma- nuscrit. 230.

Sinaï (le mont), représenté, 291.

SiNESius, poète latin ; traduction de ses hymnes. 38.

Sirène. Son Aventure, en vers. 104.

Sixte, prioré pn'-s de Sens, fondé par Gérard de Roussillon. 14-

SoDETTo (Francescliino) , auteur ita- lien du Libro de Marcscalcia, 135, 136.

Sois sons. Son diocèse. 13.

Solimele (Jacobo), auteur de Recettes. 137.

SoLiN. Traduction italienne de son livre Del situ delmondo. 124.

Sommesuippes, seigneurie. 320.

SoREAU (Mlle). Sonnets faits pour elle. 41.

474

TABLE DES NOMS

SoF.EL (Açnès). Son épitaphe. 64, 65. Jacques Cœur avoit-il essayé de l'empoisonner? 329.

SoUABE (Jean de), aulenr de YHorloge de Sapience. 256, 262, 415, 416.

Souvjgny, Sépulture des ducs de Bour- bon. 257, 310.

Spaniolecta, auteur de Recettes. 137.

Sponde (Henry dej, évéque de Pa- niiers. Un des appréciateurs de la bibliothèque de (Jheveruy. 374.

Strasbourg, bon imprimerie. 369.

Stuart (Isabelle). Voy. Isabelle d'E- cosse.

Stuart (Marie), reine de France. 62. Elégie sur son départ. 83.

Suède (Gustave, prince royal de). 74. "

SuKFOLK (le comte de). 381.

Sui.LY (Maximilien de Béthune, duc de). Vers contre lui. 106.

Suzanne (Sainte). Son hi.stoire. 211, 395.

Symmaque. 143.

T.

Talbot, capitaine angloîs. 381. Talerus. Tanhoserus. Tesch- LER. Tettinga ( Henry ). Togenburg (Kraft, comte de). Trimperga. Trowenberg (Hen- ry). — Trostberg. TuFEN (Wer- her). TuRNi (Otlion de) Minne- singers. 177, 178, 179. Tallemant DES Beaux, auteur des

Historiettes. 7. Talmont. 382.

Talon (Jehan), possesseur d'un ma- nuscrit. 362. Targny (abbé de), ancien garde de la Bibliothèque royale. Notes de sa main. 53. Tavel, historien des archevêques de

Sens. 324. Techener (M.), libraire de Paris.

200. TÉlÉmaqle, représenté. 50. Tempest. Temptator. Trotin.

Personnages de Mystères. 235. Templiers. Possesseurs d'une cou- ronne d'or. 388. Terence. Traduction de son Eunu- que. 43. Thenailles, monastère. 298. Tfienaud (Jean), auteur de la Cabale chrétienne. 78 , 80,' [81 ,';_82. Mal nomme Terraud et Thavoud. 79. Theoderic, roi des Golhs. 131. TheodoRich , auteur d'un^livre de

chirurgie. 139, 140, 141. Thi ODORUS Bugenonus ou Catatanus,

le même que Theodorich. 141. Theodose. 143.

Theodule, auteur prétendu de Disti- ques. 75. Theomnesto, auteur grec d'hippia- trie. 138.

Théophile. 221.

Thi bou st (Jacques) ,'not ai re, possesseu r d'un manuscrit. 252.

Thiebaut d'Asprëviont, personnage de Gestes. 27.

Tliiers, en Auvergne. Patrie de saint Etienne. 412, 414.

Thomas (St), apôtre. 389.

Thomas (St) de Cantorbery. Sa Fie, 199, 206. ^

Thomas d'Aquin (S.). Traduction de son livre De regimine Principum, 124. N'a pas fait la Somme le roy, 343.

Thomas (Pierre), auteur du Défenseur de la Conception de la Vierge. 402, 404, 40.^, 406.

Thou (Jacques- Auguste de). Sa col- lection de livres, 25, 124, 185, 198, 367.

Thoucy, baronnie. 318, 325.

Thour, en Champagne. Baronnie. 318, 319.

Troyes (Jean de), nom donné à l'au- teur de la Chronique scandaleuse. 334.

Thuraulï (Philippe), possesseur de manuscrits. 228.

Thuringe (Henry, landgrave de), fait traduire en vers allemands la Chror)ique de Geoffroi de Vilerbe, 181.

Tibere-Cesar, empereur. 362.

TiBERlo, auteur d'hippiatrie. 138.

TiouT, nom d'une famille de Caen et modification du nom d'Etienne. 205.

TiRABOscHt. Allégué. 174. TiTE-LiVE. Traduction de ses Décadt^s,

125, 126, 127, 128, 129, 130. Tobie. 196, 218.

DE LIEUX ET DE PERSONNES.

475

Tolède. 143.

ToMASUNO, anleur de Recelles. 137.

Tonnerre. 355.

Toulouse. 277. Son parlement. 297.

Ses évêques. 305. Sou église de

Saint-Etienne. 30(3. TouKNON (le cardinal de). 92. Toufttus. 416.

Tours. Ses archevêques. 345. TouvENT (de). Ses poésies. 95, 100,

107. Trebizondb (Georges de), traducteur

latin de saint Jean Chrysoslomc. 120. Tripoli. 200.

TniSTAN. Figuré. 159.

Troye en Asie. Sa ruine. 32. Sou his- toire. 210, 211. Ses évêques in par- tihus. 304.

Ttoyes en Champagne. 110, 112, 334.

Ses draps. 268. Sa cathédrale. 291. Ses rues. 321.

TuBALCAiN. Figuré. 158.

Tunis. 236.

Turcs. 90,91,272,329.

TuRPiN, archevêque de Reims. Son li- vre supposé. 218, 219.

Tyr, ville. 27.

u.

UooLiN OU HuGOLiNUs de Pise, 149.

Figuré. 159, 160. Ursinb et Perrettb. Leur combat en

vers. 97.

UzÈs (Charles de Crussol, vicomte d'). 84.

V.

Valdo (Pierre), hérétique. 188, 191,

193. Valence, évêché. 140, 141. Valentinois (madame d'Étampes, du- chesse de). Vers pour elle. 89, 92.

Livres de son cabinet. 108, 299,

300 Valois, branche de rois de France.

62. Vander-Hagen (M.), éditeur des Min-

nesimjers. 176. VAN-t'YK.EN. Ses élèves. 377. Van-Praet (M). Sa Description des

livres de la biblotltèque de la Gru-

thuyse. 182, 220,227, 315, 346. rare (le). Règlement de police pour

cette ville. 73. Varennes (Aimé de), auteur lyon-

nois. 189. Vatel. Ses poésies. 33, 35. Vaudois. Leur traduction de la Bible.

188, 190. Représentés. 346. Vaugelas. 96. Vkgetius (Renalus). Traductionde son

Traité sur les maladies des chevaux.

132, 135. Veluig (Henry, seignenr de). ViN-

TERSTETTEN (Ulrich). Virtuosus

ScRiBA. VoGELWEiDE ( Walthcr

de). VoRSTE (B(uuhera). Minne-

siugers. 177, 178, 179.

Venceslas, roi de Bohême. Ses chan- sons. 177. Figuré. 180.

Vendôme (Louis de). 91.

Vendôme (le comte de). 91.

Venise. 122, 374. Son imprimerie. 141.

Venose (duc de), auteur de Recettes. 137.

Venus. 89, 108.

Verard (Antoine), imprimeur de Pa- ris. 31, 32, 278,292.

Verdier (du), auteur d'une Dibliothè' que des auteurs françois. 305.

Verneuil (la marquise de). Vers sur sa mise en jugement. 105.

Versailles. Manuscrits venus du châ- teau. 114, 115, UG, 230.

Vertron (Guyonnet dt;) , auteur des Tableaux des vertus royales. 115, 1 16 ; du Tableau de la satjesse. 334, 335.

Vespasien, empereur, vengeur de la mort de J. C. 363, 387.

Vèspucii (Georges-Antoine), proprié- taire d'un manuscrit. 162. Vezelay, abbaye . 11, 13.

ViLLARS (Antoine de Levis, comte de). Traducteur d'un livre de Pierre Thomas. 402, 404, 405, 406. Vihraye, seigneurie. 307. Vienne. Livres de la Bibliothèque impé- riale. 4, 5, 74.

476 TABLE DES NOMS DE LIEUX ET DE PERSONNES.

Vienne, archevêché. 287.

ViLLANi, traducteur présumé ileTite-

Live. 129. VUlavs, comté. 372.

ViLLEHAHDOUIN. 184.

Villemonble, seigneurie. 318, 319. Vincennes, gouvernement. 72.| Vioi.E (Jean), doyen des conseillers

au y»arlement. 282. Virgile. Traduction de son Enéide.

31,43. Fijjuré. 153, 159, 168. ViRiviLE (M. Valet dr). 64, ViscoNTi (Blanche-Marie). 126. ViscoNTi. Armes de ccite maison. 126. ViTERBE (Godefroi de). Sa chroni(jue

traduite en vers allemands, 181, 182.

ViTRY (Philippe de), traducteur d'O- vide). 45,46,47.

VivoNNÉ (Isabeau de) , épouse -de Charles de Blois. 231.

VivoNNE (la duchesse de), donne des livres à Colbert. 110.

VoLAND , archiprétre, intendant du comte de Dampmarlin. 321.

Voltaire. 96.

VoRAGiNE (.lacques de), auteur de la Legenda aurea. 175.

VosTRE (Simon), imprimeur de Pa- ris. 229.

Vratislaw (Henry de), minnesinger. Son portrait. 177, 180.

Vulcain. 105.

w.

Wace, poêle, auteur d'une Vie de saint Nicolas. 199, 204, Ne s'ap- peloit pas Robert. 205.

Wallets (Thomas), dominicain. 333.

Warte (Jacques, seigneur de). Walstetten (Conrad de). Wex- GEN. Werbenweg ( Hug de).

Wm'.NER. VViLDONIC (D.-A.).

\VlNSBEK,!VI. WiNSBEKE. WlN-

LY. WlSSENHO. WrOWÈNBOB

(Henry). Minnesingers. 177,178, 179, 180,

WauqueliiN ( Jean ) , traducteur de l'Histoire de Gérard de Roussillon. 10, 11.

WintErhalter peintre moderne. 171,

Wright (M. Thomas), éditeur d'une Relation de la déposition de Ri- chard 11. 17,

WuLFRAM, archevêque de Sens. 323.

Xanthus, père de Minos. 182.

X.

Y.

Ydros (Bernard) , prêtre de Lyor

190. Ysipiiile, représenlée. 50.

Yves (St), seul entre les avocats cano- nisé. 321.

Yveteaux [des). Ses poésies, 98, 99, 107.

z.

Zweter (Reimar a). Ses chansons allemandes. 179.

FIN DES TABLES.

ADDITIONS ET CORRECTIONS.

Page 7, ligne 10. Tallemant de Beaux, lisez : Tallemant des Reaux.

Page 10, ligne 2. et des cotterets, lisez : et de cotterets.

Page 12, ligne 10. Anrillac en Limousin, lisez : Aurillac en Au- vergne. — Ligne 16. Le vingt-deuxième volume de l'Histoire litté- raire, lisez : Le vingt-troisième, etc.

Page 17, ligne 4. cette année, lisez : l'année dernière. Ligne 7. Après : « elle doit avoir cessé d'être inédite, » j'ajoute qu'elle a paru en effet sous ce titre : « Chronique de la traïson et mort de Richart deux, » roy d* Engleterre. Mise en lumière d'après un manuscrit de la Biblio- » thèque royale de Paris... avec les variantes fournies par dix autres M manuscrits, des éclaircissemens et un glossaire, par Benjamin Wil- » liams, F. S. A. Londres, aux dépens de la Société {the english his- M torical Society), 1846. » In-8° de xcvi et 3'?4 pages. Cette édition et les recherches de M. Williams ne laissent presque rien à désirer. Je contesterai seulement la vérité d'une conjecture que fait le savant édi- teur dans ses Addenda et corrigenda , quand il croit pouvoir recon- noître le comte d'Arondel dans le cheval du chevalier errant, Boves ou Beuve de Hanstone. C'est le cheval qu'on appeloit Arundel.

Page 159, dernière ligne, l'opinio, lisez : « l'opinion de M. Cham-

pollion-Figeac; j'y retrouverois plutôt, » etc.

Page 163, ligne 22 Brunetto Latino, lisez : Brunetto Latini.

Page 201, ligne 6. Hugues, lisez : Robert.

Page 224. Ajoutez au titre du Msc. 7269 '•3- les mots : miroir de l'ame, par Gerson.

Page 2?. 5. Après la cinquième ligne : « IIl. 103. Le Mirouer de » l'ame sur les x commandemens de la loy chrestienne, composé par » ledit maistre Jelian Jarson. » Premiers mots : « Gloire soit à Dieu, » ou nom duquel pour le salut des âmes du simple peuple chreslien '

473 ADDITIONS ET COBBECTIOINS.

» et pour eulx monstrer en gros la tenue de nostre foy... est ordonné M ceste brève esciipture... et contient dix-huit chappitres... » Nous avons M vu déjà passer sous nos yeux un autre Miroir de l'ame de la cona- position d'un frère chartreux, 7062.*

Page 229, ligne 11. Hue de Saint-Victor, li.sez : Hiie de Saint- Victor.

Page 232, ligne 9. Proverbes de saint Augustin, lisez: de Seneque.

Page 282, ligne 4. Et les qfciers, lisez : et les officiers.

Page 333, ligne 17. Antoine de Chalamel, lisez : Antoine de Cha- bannes.

Page 416. Ajoutez après le dernier mot : et 7275.

Page 424, ligne 23. Figlio di Dnnti, lisez -.figlio di Dante.

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Z Paris. Bibliothèque

6621 nationale» Département des

P22F8^ manuscrits

t.7 Les manuscrits françois

de la Bibliothèque du roi

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