€é>^^ .J2sasiNasi«s«8s. Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from Boston Library Consortium IVIember Libraries http://www.archive.org/details/lesoiseauxdelesttave CANADA MINISTÈRE DES MINES L'hon. Charles Stewart, Ministre; Charles Camsell, Sous-Ministre COMMISSION GÉOLOGIQUE W, H. CoLLiNS, Directeur MEMOIRE 104 N° 3, Série biologique Les Oiseaux de FEst du Canada (DEUXIÈME ÉDITION) ^ par P. A. Taverner Traduit par le personnel attitré du ministère OTTAWA F. A. ACLAND IMPRIMEUR DE SA TRÈS EXCELLENTE MAJESTÉ LE ROI 1922 N° 1564 <-«» v*^ ^ u^ iOSTON COLLEGE LIBRARU CHESTNUT HÎLL, MASSI 341054 TABLE DES MATIERES Pages Introduction 1 Remerciements 5 Classification 5 Distribution géographique 8 Migration 10 Protection 12 Moyens d'attirer les oiseaux 13 Ouvrages d'ornithologie 14 Clef pour les oiseaux de l'est du Canada 18 Explication 18 Clef 19 Table systématique 31 Ornithologie descriptive {voir Index) 43 Indes 303 V Illustrations Planche I . A. Le Grèbe au bec bigarré 253 B. Le Plongeon à collier. Le Huard 253 II. A. Le Goéland argenté 254 B. La Sterne commune 254 III . A. Le Harle à poitrine rousse . . .■ 255 B. Le Canard ordinaire. 255 IV. A. Le Canard noir >. . 256 B. La Sarcelle à ailes bleues 256 V. A. Le Canard huppé 257 B. La Bemache du Canada. L'Outarde 257 VI . A. Le Butor d'Amérique 258 B. Le Grand Héron bleu 258 VII. A. Le Râle de la Caroline 259 B. La Bécasse d'Amérique 259 VIII. A. La Bécassine de Wilson 260 B. La Maubèche tachetée 260 IX. A. Le Pluvier Kildir 261 B. Le Caille d'Amérique 261 X. A. Le Tétras du Canada 262 B. La Gelinotte à fraise 262 XI . A. Le Pigeon voyageur et la Tourterelle de la Caroline 263 B. Le Busard des marais 263 XII. A. L'Epervier brun 264 B. L'Autour à tête noire 264 XIII . A. La Buse à queue rousse 265 B. La Buse à manteau roux 265 XIV. A. Le Faucon pèlerin 266 B. Le Faucon épervier 266 XV . A. Le Balbuzard d'Amérique 267 B. La Chouette du Canada 267 XVI. A. Le Hibou maculé 268 B. Le Duc de Virginie 268 28588— U Planche XVII. A. B. XVIII. A. B. XIX. A. B. XX. A. B. XXI. A. B. XXII. A. B. XXIII. A. B. XXIV. A. B. XXV. A. B. XXVI. A. B. XXVII. A. B. XXVIII. A. B. XXIX. A. B. XXX. A. B. XXXI. A. B. XXXII. A. B. XXXIII. A. B. XXXIV. A. B. XXXV. A. B. XXXVI. A. B. XXXVII. A. B. XXXVIII. A. B. XXXIX. A. B. XL. A. B. XLI. A. B. Pages Le Coucou à bec noir. Le Coucou à bec jaune 269 Le Martin-pêcheur 269 Le Pic minule 270 Le Pic arctique 270 Le Pic maculé 271 Le Pic à huppe écarlate 271 Le Pic à tête rouge 272 Le Pic doré 272 L'Engoulevent d'Amérique 273 Le Martinet des cheminées 273 Le Colibri à gorge rubis 274 Le Moucherolle de la Caroline 274 Le Moucherolle brun 275 L'Alouette ordinaire 275 Le Geai huppé 276 Le Geai du Canada 276 La Corneille d'Amérique 277 Le Goglu 277 L'Etoumeau ordinaire 278 L'Etoumeau à ailes rouges 278 L'Etoumeau des prés 279 Le Loriot de Baltimore 279 Le Mainate bronzé 280 Le Gros-bec des pins 280 Le Pinson pourpré , 281 Le Moineau domestique 281 Le Chardonneret jaune 282 Le Plectrophane des neiges 282 Le Pinson à ailes baies 283 Le Pinson à couronne blanche 283 Le Pinson à gorge blanche 284 Le Pinson de montagne 284 Le Petit Pinson à couronne rousse 285 Le Pinson niverolle 285 Le Pinson chanteur 286 Le Gros-bec à poitrine rose 286 Le Tangara écarlate 287 L'Hirondelle pourprée 287 L'Hirondelle des granges 288 L'Hirondelle bicolore 288 L'Hirondelle de rivage 289 Le Jaseur du cèdre 289 La Pie-grièche à croupion blanc 290 Le Vireo aux yeux rouges 290 Le Vireo gris olive 291 La Fauvette noire et blanche ' 291 La Fauvette jaune 292 La Fauvette bleue à gorge noire 292 La Fauvette à croupion jaune 293 La Fauvette à tête cendrée 293 111 Pages Planche XLII . A. La Fauvette de Blackburn 294 B. La Fauvette à poitrine noire 294 XLIII . A. La Grive couronnée 295 B. La Fauvette trichas du Nord 295 XLIV . A. La Fauvette à queue rousse 296 B. La Grive de la Caroline 296 XLV. A. La Grive rousse 297 B. Le Troglodyte aédon 297 XLVI . A. Le Grimpereau d'Amérique 298 B. La Sittelle de la Caroline 298 XLVII . A. La Mésange à tête noire 299 B. Le Roitelet huppé 299 Le Roitelet à couronne rubis 299 XLVIII. A. La Grive des bois 300 B. La Grive de Wilson 300 XLIX. A. La Grive d'Alice 301 La Grive de Swainson 301 B. La Grive solitaire 301 L. A. Le Merle d'Amérique 302 B. Le Roug&-gorge bleu 302 Figures 1 à 68. Illustrations de la clef 19 Les Oiseaux de TEst du Canada INTRODUCTION OBJET DE CET OUVRAGE Il s'est fait, en ces dernières années, un sérieux réveil de l'intérêt que le public apporte aux sujets d'histoire naturelle. De plus en plus le monde commence à se rendre compte du plaisir et des avantages qu'on peut retirer de l'observation des choses ordinaires de la création. Dans ce champ tou- jours plus vaste des études de la nature, il est peu de sujets qui aient autant sollicité l'attention générale que celui des oiseaux, et il est peu de formes de la vie qui éveillent au même point le sens esthétique. Ces formes sont ma- gnifiques; elles excitent la curiosité; leurs manifestations fugitives piquent l'imagination; et parce qu'elles se présentent constamment sous de nou- veaux aspects, elles ne sont jamais banales. L'ornithologie est un côté par lequel les problèmes de la nature peuvent s'attaquer avec succès sous toute sorte de points de vue et par tant de che- mins qu'il y a là pour beaucoup de gens un travail d'un grand intérêt et d'une grande valeur qui pourra se faire selon le goût d'un chacun et l'occa- sion qui s'offrira. Ceux qui ont un penchant pour un travail systématique peuvent fendre leurs définitions au point de les rendre aussi ténues que le permettra la puissance d'observation propre à l'homme. Le psychologue du monde animal peut étendre ses problèmes aussi loin que s'y prêteront les méthodes d'expérimentation dont s'avisera son génie. L'admirateur ordi- naire de la nature fera ses observations et ses notes aussi laborieusement que le permettra l'occasion; il pourra donner des renseignements d'un intérêt scientifique aussi bien que populaire; se complaire à observer des beautés passagères, exercer ses dons d'observation, et acquérir un savoir qui ac- «roîtrera considérablement la faculté qu'il a de goûter les choses de la nature. Même l'homme qui ne voit que le côté pratique des choses et n'entend rien à celui du sentiment, qui n'éprouve aucune sympathie pour la laeauté abstraite, voit son attention éveillée par la valeur marchande des -oiseaux. L'ouvrage sur les «Oiseaux de l'Est du Canada » a été écrit pour éveiller l'intérêt, pour le surexciter là où il existe déjà, qu'il soit esthétique ou prati- que, en faveur de l'étude des oiseaux canadiens; il a aussi pour buts: 1° de faire voir l'importance de cette étude sous le rapport du sentiment, de la science et du commerce; 2° d'aider à reconnaître les races indigènes; 3° de fournir à l'économiste des moyens faciles de distinguer les oiseaux nos amis de ceux qui sont nos ennemis, de manière à en user intelligemment à leur égard et au mieux des intérêts de l'homme et du pays entier; 4° de présenter sous une forme facilement accessible des données dignes de confiance pour servir de base à des mesures de législation protectrices; 5° de montrer quelques-uns des pièges où se sont pris dans le passé des gens sans expé- rience; enfin, 6° d'indiquer des méthodes propres à éviter ces pièges. LE CADRE DE CET OUVRAGE. Cet ouvrage comprend l'ensemble des oiseaux que l'observateur ordi- naire a chance de rencontrer entre la côte de l'Atlantique et les prairies situées au nord de la frontière internationale. Cette région forme une aire zoologique naturelle {voir Distribution p. 8) comprenant ce qu'on peut appeler les terres forestières du Canada, section assez homogène au triple point de vue physique, géographique et zoologique. Les prairies sont absolument différentes de caractères et^ par conséquent, offrent un aspect totalement différent de la vie des oiseaux. Les oiseaux de plein air sont naturellement autres que ceux des terres de forêts; de là vient que le Manitoba a été adopté comme frontière occidentale du territoire zoologique dont traite le présent ouvrage. Bien que n'étant pas à proprement parler une liste complète des oiseaux du Canada oriental, ce livre s'en rapproche cependant beaucoup. On n'a pas tenu compte d'un petit nombre d'espèces dont le status canadien est douteux, qui se présentent ou rarement ou seulement par accident. On a usé à cet égard de la plus grande liberté, et certaines espèces ont été admises parce que cela était utile; quelques-unes comme pouvant probablement se rencontrer en cherchant bien, quelques autres comme faisant ressortir un cas généralement intéressant de façon plus piquante que ne feraient des espèces indigènes ordinaires, quelques-unes enfin parce qu'on les a confon- dues avec des formes plus communes. LE PLAN DE l' OUVRAGE. L'arrangement systématique (voir Classification p. 5 et la nomencla- ture p. 8) dont on s'est servi est celui du catalogue complet de l'Union des Ornithologistes américains. Sème édition, 1910, et des éditions supplé- mentaires de 1912 et de 1920. Bien qu'il soit reconnu que cette classifi- cation est quelque peu imparfaite et que les détails en sont donnés à titre d'essai, c'est cependant celle sur laquelle est basée la plus grande partie de la littérature américaine récemment parue au sujet des oiseaux et qui est d'un usage général dans l'Amérique du Nord. En traitant le sujet des sous-espèces, on s'est départi de la méthode or- dinaire pour en adopter une que l'auteur croit plus strictement conforme aux faits de la nature et aux vues modernes. Les espèces ont été traitées comme des assemblages de sous-espèces, chacune de rang et d'importance identiques, et non plus, ainsi que c'est la coutume, comme des espèces avec des sous-espèces subordonnées qui dépendent des premières. L'espèce est d'abord donnée comme un tout, comprenant ses races sous-spécifiques, et sous un sous-titre il est fait mention des sous-espèces spéciales qui se présen- tent dans le cadre géographique de l'ouvrage. Il n'est résulté de cela aucune confusion, aucun changement, sauf dans l'emploi des noms dans la langue du pays, où le lecteur trouvera quelques innovations apportées aux noms don- nés et autorisés par l'Union des Ornithologistes américains. Dans la nomen- clature scientifique, la véritable importance des espèces relativement aux sous-espèces a été exprimée; mais les noms ordinaires n'ont pas, jusqu'ici, rendu cette idée de subordination, et c'est ce fait qui, dans bien des cas, a entraîné l'usage de termes sous-spécifiques définis alors que, selon la nature du cas, il était impossible d'en déterminer l'exactitude, ou malavisé de les reconnaître. C'est ainsi qu'il y a eu une tendance dans l'opinion tant popu- laire que scientifique à attacher une importance indue à ces petites défini- tions. Pour corriger cet état de choses, certaines adaptations de noms vul- gaires ont été nécessaires, mais on s'est écarté alors le moins possible de l'usage reçu. D'anciens termes ont été rétablis là où c'était possible, mais comme les noms courants étaient aussi donnés, aucune confusion ne pouvait se produire. Dans quelques cas il a été nécessaire d'appliquer le nom sous- spécifique reconnu du type à l'espèce entière et d'en adopter un nouveau pour la forme ainsi dépouillée. En procédant de la sorte, il était bon qu'il se fit dans l'usage courant un changement aussi petit que possible et com- patible avec le but en vue. C'est pour cela que, sauf quand de bonnes raisons s'y opposaient, le nouveau nom sous-spécifique se formait en faisant précéder d'un adjectif, le terme spécifique employé jusque-là. Chaque changement apporté à l'usage en cours a été adopté d'après ses mérites propres. Quoiqu'il ne soit pas douteux que le prmcipe de cette réforme ait sa raison d'être, la manière de l'appliquer a donné lieu à beaucoup de raisonnement, à de nombreuses communications avec d'autres gens, et à quelques hésitations dans des cas particuliers. L'alouette ordinaire est un exemple de ce problème. La sous-espèce type Otocoris alpestris alpestris, a généralement été connue comme étant l'alouette ordinaire, en dépit du fait que l'une quelconque des quatorze autres races géograpihiques a autant de droit à ce nom et que c'est le seul nom pour l'espèce entière. La manière la plus simple c'est d'appeler la sous-espèce Otocoris alpestris alpestris (bien que décrite la première, elle n'a pas de supériorité, par la classification, sur d'autres formes) l'alouette ordinaire de l'Est, et d'appliquer le nom d'alouette ordinaire à la collection entière des sous-espèces du même ordre, en le faisant synonyme du nom scientifique à deux termes Otocoris alpestris. La pie-grièche migratrice offrait d'autres difficultés. La manière logique de procéder consisterait à dénommer l'espèce entière la pie-grièche de Louisiane, d'après son nom scientifique de ludovicianus. Mais ce serait introduire un nom peu familier que peu de personnes reconnaîtraient. L'espèce a donc été appelée ici la pie-grièche, et l'oiseau du Canada oriental, le «loggerhead )) migrateur, en admettant que l'oiseau appelé jusque-là «loggerhead » puisse logiquement être dénommé le «loggerhead» méri- dional. Ce serait espérer beaucoup trop que de croire que ce résultat satisfera tout le monde; le présent auteur espère cependant qu'il sera accepté jusqu'au jour où le comité de l'Union des Ornithologistes américains sera saisi de la question et prendra des décisions qui feront autorité. Dans les pages suivantes, le numéro et le nom, dans la langue du pays aussi peu modifiée que possible, ont été empruntés pour l'édition anglaise, a la nomenclature de l'Union des Ornithologistes américains. Pour la traduc- tion française de ces noms, qui se présentent d'abord en caractères gras com- me en-têtes spécifiques, on s'est guidé principalement sur l'excellent ouvrage de Dionne: «Les oiseaux de la province de Québec.» Le terme corres- pondant en anglais est alors indiqué, entre parenthèses, puis vient le nom spécifique latin en lettres italiques. Plusieurs des noms français ont été fournis par le Dr C. W. Townsend qui a des connaissances très grandes dans l'ornithologie des provinces de l'Est. Là où nous n'avons pas pu trouver de noms français correspondant à l'anglais, nous avons cru devoir donner entre guillemets la traduction littérale soit du nom anglais soit du nom latin. Précédée de l'initiale «L» la longueur des individus de l'espèce est donnée ensuite en pouces et dixièmes de pouce. La longueur d'un oiseau est déterminée en mesurant le corps, en ligne droite, depuis la pointe du bec jusqu'au bout de la plus longue penne de la queue, l'oiseau étant étiré juste assez pour redresser les courbes du cou. Les mesurages donnés sont ceux du mâle adulte moyen et indiquent la taille relative de l'espèce dont il est question. Ils ne visent pas à une identification spécifique, vu que dans la plupart des espèces il y a plus ou moins de variations soit individuelles soit sexuelles. On ne donne qu'une description succincte des espèces et là où il y a des illustrations la description est omise et le lecteur est renvoyé à l'illustration. Sous le titre de «Traits distinctifs, )) on a essayé de mettre en relief les points où les espèces, une fois dans la main, peuvent se distinguer d'autres formes semblables, et les travaux d'autres autorités ont été libre- ment utilisés pour compléter les observations du présent auteur. Plusieurs des points distinctifs ne sont naturellement que superficiels, mais ils sont tous, autant que possible, dignes de confiance. Sous le titre de «Indications sur le terrain, » on fait allusion aux carac- tères grâce auxquels les espèces peuvent se reconnaître dans la vie. A cet égard, l'auteur s'est laissé guider surtout par sa propre expérience, et a indiqué les points qui lui ont paru les plus caractéristiques. Pour les espèces dont il n'avait qu'une faible connaissance, il s'en est rapporté à d'autres auteurs. Sous le titre de «Discussion,» nous avons ajouté d'autres faits d'un intérêt général et relatifs aux espèces, selon que l'importance de l'espèce l'exigeait. Eparses parmi les diverses espèces et acceptables à ce titre, de nombreuses questions sont discutées en mêm-e temps que sont énoncées les lois générales qui gouvernent la vie du monde animal. Plusieurs de ces questions se rapportent à un grand nombre d'espèces, et plusieurs d'entre elles pourraient se répéter pour chaque espèce séparée, n'était-ce qu'il faudrait se résigner à de constantes répétitions. Nous avons essayé d'encourager, vis-à-vis des oiseaux, une attitude sainement protectrice au point de vue esthétique. La rubrique «Nid» ne comporte qu'une brève description du nid et de sa situation. Une bonne partie de ce sujet est tirée d'autres auteurs, surtout de l'inestimable «Handbook of Birds of Eastern North America». Sous le titre de «Valeur économique, » on donne un résumé des connais- sances actuelles touchant les rapports des espèces avec l'homme. La majeure partie de ce sujet est tirée de l'admirable ouvrage publié par le «Biological Survey» des Etats-Unis. Ce n'est forcément qu'un bref som- maire qui peut se donner ici des faits sur lesquels se fondent les conclusions, et le lecteur est renvoyé aux ouvrages d'ornithologie (p. 14) pour de plus amples détails. Sous le mot «Habitat» on a trouvé que le mieux était d'indiquer cet habitat des espèces en termes si généraux et si clairs que chacun pourra se faire une idée générale de l'habitat de chaque espèce. Le résultat pourra être un peu vague par suite du manque de frontières bien marquées pour les habitats, mais les centres de distribution sont clairement indiqués. Pour les habitats bien définis, le lecteur est renvoyé au «Catalogue des Oiseaux du Canada» par John et James M. Macoun, publié par notre ministère en 1909. Tout le long de ce travail on s'est appliqué à éviter l'usage des termes techniques en les remplaçant autant que possible par des termes bien connus. Quelques termes techniques, cependant, n'ont pas leurs correspondants dans le langage populaire, et l'on en a donné un vocabulaire à la page 249. REMERCIEMENTS. L'auteur désire reconnaître le précieux secours qu'il a reçu dans le cours de son travail, et qui lui est venu des sources suivantes: M. Frank M. Chapman, dont le «Handbook» a été inappréciable pour combler des lacunes dans les connaissances personnelles de l'auteur; et aussi pour suggérer des idées dans la construction, le plan et les méthodes du travail. Le «Biological Survey» des Etats-Unis, pour des données au sujet des conditions économiques des oiseaux. M. J.-H. Fleming, de Toronto, et M. M.-E. Saunders, de London, qui ne se sont pas lassés de prêter le concours de leurs conseils depuis le com- mencement de cet ouvrage jusqu'à sa terminaison. M. Frank C. Hennessey, d'Ottawa, et Claude E. Johnson, de ce ministère, à qui revient le mérite de nos illustrations; le premier pour les images coloriées et le second pour les détails de la clef. Feu James M. Macoun, de notre ministère, qui était constamment la source d'utiles conseils, et qui a aidé à la préparation des pages suivantes pour le travail de l'imprimeur. CLASSIFICATION. Le premier pas en toute science c'est la classification. Le système actuel du groupement générique des espèces fut d'abord avancé par Linné dans un ouvrage qui fit époque, son ((Système de la Nature » et qui depuis a été suivi par les zoologistes. En vertu de ce système, les espèces sont groupées ensemble en genres (gênera) conformément à des rapports fonda- mentaux de structure et non à des ressemblances accidentelles. Le fait que, grâce à la découverte des lois de l'évolution, ces rapports ont été trouvés d'accord avec les lignes de descendance, est une preuve de la logique du système auquel il a donné une signification de plus. C'est ainsi que les différents membres spécifiques d'un genre peuvent être considérés comme dérivant d'un ancêtre spécifique commun; les genres d'une famille, d'un ancêtre générique commun, etc., etc. Comme il n'est question que des oiseaux qui existent dans l'Amérique du Nord, on peut les diviser en un certain nombre d'Ordres qui sont les groupes les plus grands dont doit s'occuper directement l'ornithologiste canadien. Les ordres sont divisés en Familles, les familles en Genres et les genres en Espèces. Ces divisions peuvent à leur tour être subdivisées en sous-ordres, sous-familles, sous-genres et sous-espèces, dont la place dans le tableau est évidente pour chaque catégorie d'après son titre. Quoique les bornes assignées à qui veut composer un livre exigent un système de classification représenté comme une suite linéale de formes qui se succèdent en file unique, il faut ne pas perdre de vue que le système n'est pas conçu comme linéal. Les espèces constituantes, au lieu de suivre une seule ligne de parenté et de succession depuis la plus basse jusqu'à la plus haute, présentent beaucoup de lignes parallèles du même 6 rang identique ou d'un rang subordonné. La classe Aves ou Oiseaux peut être représentée par un arbre, la hauteur duquel représenterait le temps en âges géologiques depuis le plus ancien, tout en bas, jusqu'à l'âge actuel, près du sommet. Le tronc sera montré comme étant double à sa base; une branche serait une souche morte, courte, et représenterait les oiseaux fossiles, à dents, race qui devint éteinte avant les temps géologiques actuels ; l'autre branche, grosse et prospère, représenterait les formes modernes sans dents. Cette branche, à son tour, se partagerait en deux autres, à petite distance de la base, et représenterait les deux sous-classes, les oiseaux sans bréchet et les oiseaux à bréchet. Les premiers seraient représentés par la branche de beaucoup la plus petite ; les derniers se diviseraient et se subdiviseraient en branches représentant d'abord des ordres, ensuite des familles, puis des genres et enfin des espèces. La valeur de ces divisions, c'est-à-dire, la somme de différenciation nécessaire pour élever un groupe de genres au rang d'une famille, ou une collection de familles au rang d'un ordre, est quelque chose qui dépend de l'expérience et de la décision du savant, vu qu'il n'y a sur ce point aucune règle faisant autorité. Néanmoins il s'est créé peu à peu une entente appro- ximative sur ce sujet, bien que la tendance constante parmi les spécialités a été de faire des distinctions de plus en plus subtiles et de multiplier le nombre des différents groupes. La plus petite division, généralement adoptée, est celle de l'espèce. Bien que chacun de nous se fasse une idée plus ou moins exacte de ce qu'est une espèce, qu'on l'appelle de ce nom ou de tout autre, aucune définition satisfaisante n'a jamais été établie pour l'expliquer. C'est ce qu'on appelle communément une «sorte d'animal». Ainsi le cheval est une différente «sorte )) ou espèce qu'un âne, le rouge-gorge bleu qu'un rouge-gorge. Ils ont des caractères différents bien tranchés, nichent régulièrement avec des oiseaux de même espèce seulement, et produisent des petits de même espèce. Des espèces différentes ne nichent pas communément ensemble, mais quand cela arrive il se forme des croisements ou des produits hybrides qui sont, en général, stériles. Jusqu'à un temps relativement récent on ne reconnaissait aucune division plus petite, mais grâce à une étude serrée du sujet il est devenu évident aux yeux des ornithologistes que, au sein de l'espèce, il y a des variations considérables, soit quant aux individus soit quant aux localités. La variation quant aux individus est la différence naturelle qui peut se présenter à un moment quelconque entre ceux que relie une parenté com- mune, comme par exemple, entre frères et sœurs du même sang. De même que tout individu provient de son semblable, on peut dire qu'un individu ne reproduit pas toujours son semblable, car, dans certaines limites, de deux créatures, l'une n'est jamais le pur double de l'autre. Il s'agit ici de la variation individuelle, ordinairement faible et irrégulière par l'apparence et la direction, mais qui quelquefois persiste progressivement de génération en génération dans une seule direction pour former la base par laquelle nos évolutionnistes expliquent l'origine des espèces. La variation des individus, toutefois, est négligée dans la classification, à moins qu'elle n'ait fait assez de progrès pour produire une différenciation évidente et constante d'avec le groupe naturel et définissable d'une espèce. La variation au point de vue géographique peut être considérée comme le résultat d'une tendance ordinaire de la variation individuelle agissant dans une société entière d'individus dirigée vers un but commun; elle passe pour être motivée et guidée par des conditions climatologiques locales et d'autres encore. C'est ainsi que nous trouvons souvent que parmi une espèce très disséminée, tous les individus qui habitent certaines localités ont certains caractères qui les séparent des individus des régions environ- nantes. Les individus d'une contrée déserte et aride sont volontiers plus petits et de couleur plus claire, tandis que ceux d'une contrée chaude et humide sont d'habitude plus gros et plus foncés. Ces différences sont quelquefois manifestes et très visibles; d'autres fois elles sont si légères qu'on ne les remarque qu'en comparant un très grand nombre de spécimens, et qu'on ne les découvre qu'en recourant à des moyennes. C'est ainsi qu'il y a tous les degrés d'une différenciation due à l'habitat géographique, depuis des différences prononcées qui ont presque une importance spéci- fique, jusqu'aux plus fines nuances d'une différenciation que seuls des spécialistes exercés peuvent distinguer et que l'œil ordinaire est incapable d'apprécier. Toutefois, le fait saillant qui empêche la variation géogra- phique la plus patente d'être reconnue comme complètement spécifique, c'est que ces formes de moindre importance passent l'une dans l'autre et que dans des localités intermédiaires, il peut se rencontrer l'une quelconque des nuances de différenciation qui existent entre l'un des extrêmes et l'autre. De ce mélange graduel des signes caractéristiques entre eux la science n'est pas supposée tenir compte, et quelque subtiles que puissent être les dis- tinctions, les divisions doivent être tranchées et précisées. Quant à nous, nous reconnaissons ces variations qui s'entremêlent et sont dues à une distribution géographique, en tant que race, variétés ou sous-espèces géographiques, ce dernier terme étant aujourd'hui d'un usage courant, et nous les considérons comme des espèces en voie de formation avant que les phases qui les rattachent à la souche originelle aient disparu, à cause de la stérilité croissante entre les variantes extrêmes. Sauf dans les cas rares d'isolement physique, tel que celui d'un habitat insulaire océanique qui s'oppose à un habitat continu, nous considérons, dans la pratique, l'exis- tence des entremêlements comme la preuve d'un status sous-spécifique. En sus de ces divisions d'importance pour la classification il y a quelques autres variantes, qui par suite de leur survenance irrégulière, ne peuvent pas être reconnues dans notre classification. Ce sont les «Albinos», les «Melanos», et les «Formes dichromatiques». Chaque oiseau de l'Amérique du Nord porte un nom vulgaire ou de la langue du pays, autorisé par l'usage et reconnu par les ornithologistes de renom ; il est rarement nécessaire, dans ce cas, d'employer la nomenclature scientifique. Toutefois, il est bon que ceux qui s'intéressent aux oiseaux se familiarisent avec le plus grand nombre possible de noms scientifiques, car ils sont non seulement nécessaires dans les travaux plus avancés, mais ils sont d'un usage pratique pour bien comprendre les rapports généraux qui existent entre les différentes espèces. Le présent système de nomenclature avec deux termes fut introduit par Linné, le grand botaniste suédois, et employé dans son «Système de la Nature», dixième édition, 1758, qui est l'autorité acceptée par les ornitholo- gistes américains. Dans ce système chaque espèce a deux noms, le premier est celui du genre auquel elle appartient, le second est celui de l'espèce. Les noms génériques ne sont pas donaés en dou^ble dans la sphère de la zoologie, ni ceux de l'espèce à propos du genre. C'est ainsi que le rouge-gorge améri- cain s'appelle Planesticus migratorius, c'est-à-dire que l'espèce du genre Planesticus est nommée migratorius. D'autres espèces du Planesticus ont d'autres noms spécifiques. 8 Les trois buts de toute nomenclature scientifique sont l'exactitude, l'uni- versalité et la permanence. A cette fin la terminologie des sujets du monde zoologique est sujette à des lois rigoureuses dont les principes sont univer- sellement acceptés et employés, selon des règles très strictes. En vertu de ces lois le nom scientifique d'une espèce n'est pas une affaire de préférence personnelle, mais est invariable, de telle sorte que personne ne peut le mettre en question et qu'aucun changement ne peut s'introduire dans la nomen- clature scientifique sauf ceux qui sont nécessaires pour corriger des erreurs courantes dans l'application des lois de ce code. A mesure que les connais- sances avançaient il est devenu nécessaire de s'éloigner un peu de la lettre sinon de l'esprit du système à deux termes de Linné, et en ajoutant un troi- sième terme pour désigner la sous-espèce, d'en faire un nom à trois termes. Partout où un nom à trois termes est en usage, c'est le nom d'une sous- espèce de la forme primitive à deux noms. Le premier spécimen décrit, ou le premier spécimen auquel un nom a été attaché, est considéré comme la forme appelée «type». C'est pourquoi en divisant une espèce en sous- espèces on donne tout naturellement la première place à la forme qui la première reçut le nom de l'espèce, et son nom sous-spécifique est formé par la répétition de son nom spécifique. C'est ainsi que le rouge-gorge amé- ricain qui fut pour la première fois décrit et spécifiquement dénommé par Linné, en 1776, comme migratorius, quand il est mentionné sous-spécifique- ment pour le distinguer du rouge-gorge méridional ou de l'occidental, devient Planesticus migratorius migratorius. Le rouge-gorge de l'Ouest qui fut distingué de celui-ci pour la première fois par Ridgway, en 1887, fut nommé par lui Planesticus migratorius propinquus, et le rouge-gorge du Sud, par Batchelder, en 1900, s'appelle Planesticus migratorius achrus- terus. Dans la pratique là où les noms génériques ou spécifiques sont donnés par le contexte, il est d'usage de les indiquer par l'initiale comme P. migratorius, ou P. m. migratorius. Les variétés sous-spécifiques sont des divisions de l'espèce de moindre importance, sauf dans certains ordres de travaux où une exactitude particu- lière est nécessaire. Comme ces sous-espèces sont aussi souvent basées sur des circonstances que seuls des observateurs très expérimentés peuvent apprécier, elles restent en dehors des choses qui sollicitent l'intérêt de l'observateur ordinaire. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Les faits les plus généraux de la distribution géographique des êtres animés sur la planète sautent aux yeux de l'observateur même le moins attentif. Les divisions fondamentales de cette distribution par les tropiques, les zones tempérées et arctiques, sont des plus manifestes, mais une étude serrée de plus près montre qu'au sein de ces larges divisions il s'en trouve de plus étroites et de moins évidentes. En Amérique, au nord du golfe du Mexique, il y a trois régions de la vie animale, lesquelles se conforment grosso modo aux régions susdites et appelées tropicale, australe et boréale. Celles-ci sont subdivisées en zones de vie, caractérisées chacune, par des assemblages particuliers de plantes et d'animaux. • La zone tropicale est suffisamment caractérisée par le nom qu'elle porte et il suffit de la mentionner. La région australe correspond, de façon générale, à l'idée qu'on se fait en géographie de la zone tempérée. Elle est divisée en trois zones de vie: l'australe inférieure, l'australe supérieure, et la zone de transition. L'aus- trale inférieure pourrait être désignée comme la sous-tropicale, et s'étend au nord comprenant les états du golfe du Mexique et de l'Atlantique méridional; elle ne s'étend pas du tout jusqu'au Canada. La zone australe supérieure est la première qui nous intéresse directement dans l'est du Canada; elle ne fait que traverser la frontière sur le rivage du lac Erié et comprend la fameuse zone à fruits dite du Niagara. La présence fréquente ou régulière de nombreuses espèces méridionales à Pointe Pelée dans le comté d'Essex (Ontario) indique le développement le plus fort de cette zone dans le Dominion. Elle frise encore une fois notre frontière méridionale dans la Saskatchewan et peut-être quelques-unes des vallées les plus chaudes qui aboutissent dans la Colombie britannique méridionale. La zone australe la plus au nord, ou zone tempérée, forme la zone de tran- sition qui comprend la majeure partie des régions les plus cultivées du Canada. Elle occupe les rivages de la baie de Fundy, le cours supérieur du Saint-Laurent, le Québec et l'Ontario méridionaux, les sections inférieures des provinces des prairies et une bande du rivage maritime dans la Colombie britannique; elle indique la limite de la culture extensive. La région boréale est divisée en zones: canadienne, hudsonienne, et arctique. La zone canadienne comprend le reste des terres forestières, au nord de la zone de transition; elle est surtout conifère et se continue à travers le continent jusque vers la limite nord des terres généralement cultivées. La zone hudsonienne se trouve dans la région plus au nord, celle des petits arbustes ou des arbres rabougris, contrée impropre à l'agri- culture; et la zone arctique s'étend à travers les terres stériles jusqu'au pôle. Ces zones de vie basées sur la température, et qui suivent approximati- vement les lignes de latitude, sont cependant détournées de leur direction vers l'est et vers l'ouest par des circonstances locales assez variables comme le voisinage des courants marins ou froids ou chauds, la présence de grandes étendues d'eau, l'altitude au-dessus de la mer, l'influence des vents froids ou chauds, des barrières de montagnes, et d'autres causes encore. En sorte qu'au lieu de zones égales, on les trouve irrégulières et elles ne suivent qu'à peu près les parallèles de latitude. L'altitude est un facteur important dans la distribution de la vie qui dépend de la température. Sous les tropiques lorsqu'on fait l'ascension d'une haute montagne on peut rencontrer la température de chaque zone, depuis celle de la plaine environnante jusqu'à la zone arctique du sommet couvert de neige, et l'on rencontrera aussi les assemblages correspondants d'espèces habitant chacune de ces zones. La jonction des zones arctique et hudsonienne au détroit de Belle-Isle, sous la même latitude que Lands-End en Angleterre, est une illustration de l'énorme influence du courant arctique qui descend du détroit de Davis et contraste avec l'influence du courant chaud du Gulf-Stream qui s'en va mourir sur les rivages d'Angleterre. Nous pouvons également observer des groupements plus petits qui sont basés sur des conditions autres que la température et ce sont les variations d'humidité qui sont les facteurs décisifs en ce cas. C'est ainsi que la vie dans les forêts de l'Est diffère manifestement de celle des plaines plus arides des provinces des prairies et toutes deux diffèrent de façon frappante de la vie sur les pentes humides du Pacifique. Si l'on prend les formes de l'Est comme typiques, dans l'acception ordinaire du mot, les oiseaux de prairie que l'on peut comparer sont légère- 10 ment plus petits et beaucoup plus pâles de couleur, tandis que sur la côte humide du Pacifique ils sont plus gros et beaucoup plus foncés de couleur. Grâce à ces influences nous trouverons donc dans l'Ouest beaucoup de ' sous-espèces des oiseaux de l'Est. Des espèces relativement peu nom- breuses habitent sans modifications tout le continent; plusieurs sont représentées à l'Est et à l'Ouest par deux sous-espèces, ou même davantage qui laissent voir plus ou moins de différenciation et, en d'autres cas, elles sont remplacées par des espèces étroitement apparentées, ou ne le sont pas du tout. En observant ces divisions de la faune il faut cependant se rappeler que, pour ce qui regarde les oiseaux, ces associations doivent dépendre entièrement des sujets reproducteurs. Les oiseaux voyagent si loin et par tant de détours dans leurs migrations qu'ils peuvent traverser mainte région de faune spéciale au printemps et en automne bien qu'ils ne nichent que dans une seule. De là vient que, en déterminant l'habitat auquel il faut rappor- ter une certaine région, il n'y a pas à tenir compte de ces oiseaux passagers. Bien que les aires de distribution indiquées sous les titres spécifiques qui suivent, soient plutôt vagues, il y en a plusieurs qui suivent des lignes générales assez semblables. C'est ainsi que quelques-unes sont appelées: «La région des grands lacs inférieurs,» ce sont probablement les formes australes supérieures. «L'Ontario et le Québec-Sud» se rapporte à une espèce d'une zone de transition, tandis que «Au delà de la colonisation populeuse ou à la limite des champs cultivés» se rapporte naturellement à des espèces de la zone canadienne. Les espèces suivantes sont données pour indiquer quels oiseaux doivent se trouver dans chaque zone : Zone australe supérieure Cardinal Loriot des vergers Roitelet de la Caroline Pinson des sauterelles Gobe-mouches gris bleuâtre Dickcissel Zone de transition'- Goglu Grive des bois Vireo à front jaune Loriot de Baltimore Pinson aux yeux rouges Coucou Pinson des champs Rouge-gorge bleu Grive de la Caroline Zone canadienne Mésange de la baie d'Hudson SitteUe du Canada Grive de Swatnson Pic d'Amérique Grive solitaire Pinson à gorge blanche Geai du Canada Grive d'Alice Pinson niveroUe Zone hudsonienne Buse pattue Pinson fauve Pie-grièche boréale Pinson à couronne blanche Gros-bec des pins Farlouse d'Amérique Zone arctique Lagopède Harfang Plectrophanedes neiges Faucon Plectrophane MIGRATION. La migration des oiseaux, leur apparition et leur disparition périodiques et saisonnières constituent un des phénomènes les plus visibles de la nature. Le fait que beaucoup d'oiseaux disparaissent en hiver est chose universelle- ment connue et qui attira de tout temps l'attention. Bien qu'on vît là autrefois un fait mystérieux et qu'il ne soit pas encore parfaitement compris dans tous ses détails, on commence à s'en étonner moins et à l'admirer ' La plupart des espèces de cette zone se rencontrent aussi dans la partie supérieure du continent austral, mais atteignent là leur limite septentrionale. La présence de ces espèces, en môme temps que l'absence de celles des zones extrêmes, sont les caractères les plus marqués de la zone de transition. 11 davantage à mesure que des connaissances exactes prennent la place des vagues imaginations de jadis. Aujourd'hui on sait où nos espèces du Nord passent l'hiver et l'on connaît la plupart des routes qu'elles suivent quand elles viennent et s'en vont. On sait qu'à tout prendre elles sont guidées par des sens, par des influences ordinaires et quotidiennes assez connues, probablement très développées et non par les puissances et les instincts mystérieux qu'on leur supposait autrefois. La cause fondamentale de la migration est évidemment la croissante ou décroissante masse de leurs subsistances. Les oiseaux quittent les pays du nord où ils sont nés parce que c'est là le seul moyen de ne pas mourir de faim. Plusieurs espèces peuvent résister au froid les plus rigoureux, mais aucune ne peut vivre longtemps sans nourriture, et quoique certaine nourriture d'oi- seau persiste pendant l'hiver au Canada, la quantité en est petite et ne suffit qu'à une population peu nombreuse, et cette provision même diminue rapidement, ou, dans le Nord, est ensevelie sous la neige. La raison qui, en automne, les fait émigrer vers le Sud, est assez évidente, mais pour quelle raison un oiseau quitterait-il un climat doux et une nourriture abondante, au midi, pour affronter un voyage dangereux et se trouver finalement dans une contrée où l'hiver finit à peine et où il court le danger de mourir de faim. Bien des explications ingénieuses ont été avancées pour expliquer la chose: le désir de retrouver la contrée où il est né, en deux mots, le mal du pays; les souvenirs héréditaires d'une ancienne patrie, se transmettant à travers des âges géologiques; la recherche d'une nourriture spéciale pour couver; et l'insuffisance de places favorables à la nidification dans les contrées méridio- nales, voilà les raisons qui ont été alléguées comme pouvant expliquer le fait en question. Toutefois il n'est pas nécessaire d'avancer une explication compliquée ou embrouillée, alors qu'il y en a une simple et claire. Si nous nous rappelons que, dans la saison de la couvaison, la population des oiseaux est considérablement accrue par la naissance des petits; que si, en hiver, il y a place pour un nombre considérable d'oiseaux dans les localités méridionales l'accroissement de cette population, au printemps, dépasse les capacités alimentaires du pays; que, vers la même époque critique la région tempérée, au nord, est toute entière ouverte aux nouveaux arrivants avec une grande abondance de nourriture, le sujet cesse d'être mystérieux. En fait, ce n'est que par la migration qu'il est possible de tirer parti des moyens de sustentation que possèdent les régions tempérées à moins que les oiseaux ne jeûnent ou ne soient hivernants pendant les hivers, deux états à chacun desquels la nature des oiseaux répugne tout à fait. Bien que la quantité disponible des vivres soit la cause fondamentale ou première de la migration, il nous faut chercher ailleurs encore pour expli- quer à quelles sollicitations immédiates ses méthodes obéissent. Forcés qu'ils étaient à l'origine, par la faim, dans un sens et dans l'autre, ces dépla- cements annuels maintenant sont devenus instinctifs et ont lieu avant que la situation ne soit à l'état aigu, que les angoisses de la faim ne se soient fait sentir, ou que l'organisme ne soit afïaibH par la privation de nourriture. Le champ des migrations varie selon les espèces. Il y a un très petit nombre d'espèces qui, au sens propre de ce mot, n'émigrent pas du tout. Pour d'autres espèces les individus vivant plus au nord sont les seuls à quitter leurs cantonnements, ceux qui vivent au sud demeurent, en fait, stationnaires, bien que pour la majorité des espèces canadiennes, la com- munauté entière se transporte au sud. L'oiseau dont le champ de migration est le plus étendu c'est sans conteste la sterne arctique, oiseau qui niche 28588—2 12 depuis le golfe du Saint-Laurent jusqu'aux régions polaires et qui hiverne, au sud, jusqu'au continent antarctique. Les méthodes de migration sont presque aussi variées que le champ parcouru. Certaines espèces avancent le long du jour d'un sommet d'arbre à un autre, de bosquet en bosquet, trouvant leur route dans la direction voulue. D'autres font de longs vols, les uns très haut, les autres plus bas, dans l'air. Certains oiseaux ne volent que pendant le jour; d'autres voya- gent de nuit, et nous ne sommes instruits de leur passage que par des circons- tances accidentelles, soit que leur voix affaiblie nous arrive de plus haut dans l'obscurité, soit qu'ils se montrent soudain à nous vers le matin. Ils voyagent en troupes d'une seule ou de plusieurs espèces mélangées, en groupes épars, ou comme individus isolés. Un bon nombre d'espèces, sinon toutes, suivent des routes plus ou moins déjûnies tant pour partir de leurs stations de couvaison que pour y retourner; d'autres vont et reviennent par des routes tout à fait différentes. Il arrive aussi que des nappes d'eau relativement petites suffisent à détour- ner quelques espèces de leur route; d'autres, au contraire, traversent sans hésiter de vastes étendues de mer, sans se soucier des passages rapprochés et commodes sur terre ferme, que choisissent des espèces très proches parentes. Chez quelques espèces ce sont les oiseaux plus âgés qui vont en avant; chez d'autres les mâles précèdent les femelles. Quant à la manière dont les oiseaux trouvent leur route c'est un point encore vaguement compris et les individus qui se sont éloignés beaucoup de leur habitat et de leur route habituelle laissent voir qu'ils sont aussi par- faitement perdus que le serait tout autre animal sur un terrain à lui inconnu. Il est sûr que l'expérience joue ici un grand rôle et il est hors de doute que les jeunes oiseaux sont en grande partie guidés par les mouvements de leurs aînés lesquels, grâce à une expérience acquise, connaissent la route et peu- vent servir de guides. On peut comprendre comment les oiseaux savent suivre en voyage de vastes points de repère tels que de grands systèmes de cours d'eau, des chaînes de montagnes, des rivages maritimes, mais aucun sens qui nous soit familier n'explique comment certaines espèces retournent sans se tromper à des îles océaniques par dessus d'immenses étendues de mer toujours de même apparence. Il se peut qu'elles aient un sens spécial qui les aide à s'orienter. PROTECTION. Pour ce qui regarde leur nourriture accoutumée les oiseaux sont très accommodants; les graines, les plantes, les fruits, les insectes, la viande ou le poisson, tout est bon à différentes espèces, et par conséquent, presque toutes les régions ont leur quote-part d'oiseaux qui leur sont propres. L'oiseau a une vie intense ; son cœur bat rapidement plus que celui d'autres animaux; la température de son sang est plus élevée, et il consomme une quantité énorme de force vitale lorsqu'il vole. La chaleur un peu fiévreuse et les efforts continus exigent une quantité correspondante de nourriture; conséquemment l'oiseau, en tant que facteur économique, demande à être pris au sérieux. Bien qu'il y ait peut-être quelque exagération à dire, comme ont fait quelques auteurs, que l'équilibre entier de la nature dépend des oiseaux et que sans eux le pays serait un stérile désert peuplé par des insectes seulement, il faut cependant reconnaître que le nombre des oiseaux ne pourrait être réduit d'une quantité sérieuse sans les plus graves con- séquences pour les contrées. La destruction de tonnes de semences. 13 d'ivraie et de millions d'insectes doit inévitablement avoir une grande influence sur le bien-être de la société, et la négligence à tenir compte de ce fait doit réagir très sérieusement sur la population qui n'accorde pas à ses oiseaux la protection nécessaire. Toutefois le problème du «status» des espèces individuelles d'oiseaux n'est pas aussi simple qu'il semble au premier abord. Il y faut plus qu'un examen superficiel et bien des choses doivent être prises en considération si l'on se propose de connaître la vérité des choses. Quelquefois les oiseaux travaillent à l'unisson du bien de l'homme, et quelquefois à l'encontre de ce bien. Ils peuvent faire du bien dans une saison et du mal dans une autre; ou bien encore leur influence indirecte peut nuire à la somme de leurs effets immédiats d'une façon surprenante. Il faut donc distinguer soigneusement entre les impressions générales qu'on retire quant au bien ou au mal que fait un oiseau. Une observation simplement accidentelle dans la vie n'est jamais suffisante pour déterminer même sa provision de nourriture. La façon de faire actuellement en usage fonde ses conclusions presque entièrement sur l'examen du contenu de l'estomac d'oiseaux sauvages pris pendant l'année, ce qui constitue la seule preuve non sujette à caution. Pour ce travail la Commission biologique des Etats-Unis a examiné et décidé les cas de plusieurs milliers d'estomac d'oiseaux; les résultats de ses recherches sont à la disposition de ceux qui tiennent à les consulter et à s'en servir. En tant que l'un des facteurs de ce délicat équilibre des phénomènes naturels les oiseaux doivent être respectés. Il y a certains oiseaux qui, à cause de leur taille, de leurs habitudes et de leur chair sont regardés comme gibier légitime. La chasse de ces oiseaux est un exercice fortifiant et propre à donner une bonne santé à celui qui s'y livre, le dressant à la vie des bois, aux courageuses aventures, à la vie en plein air et à tirer avec adresse. Le véritable sportsman a un code de morale à lui, fondé sur des principes économiques, autant qu'humanitaires. Il ne tire jamais sans donner à sa victime une chance égale et tire peu si le gibier n'est pas bon à manger. Il a aussi soin de ne pas épuiser la quantité de gibier d'où dépend son sport à venir. Toutefois, le véritable art cyné- gétique n'a pas été universel et son absence malheureusement trop com- mune a eu pour effet une rareté de plus en plus constante du gibier. Des mesures restrictives ont à la vérité été décrétées mais elles ont d'habitude plutôt suivi que précédé les résultats qu'on en attendait ; les mesures prises aujourd'hui auraient dû l'être hier, d'où il est résulté que dans une grande partie de ce pays, le gibier est déjà chose du passé. MOYENS d'attirer LES OISEAUX. Quiconque s'intéresse aux oiseaux trouve un très grand plaisir à les avoir autour de sa maison et de son jardin où il peut les observer à loisir. Un petit bout de jardin peut être rendu attrayant à plusieurs espèces par des méthodes appropriées. Les effets d'une protection complète sont bien démontrés dans quelques-uns des plus grands parcs où les plus timides oiseaux d'étang trouvant qu'il n'y a là rien à criaindre de la part des hommes deviennent presque aussi confiants que la volaille de basse-cour. C'est ce qui arrive aussi aux plus petites espèces de jardin. En même temps que l'absence du trouble causé par les gens, il faut encore aux oiseaux d'être protégés contre le chat de la maison. 28588—21 14 Il est aussi important de procurer aux oiseaux de la nourriture en hiver. Les bosquets qui portent du fruit, de la graisse pendue aux arbres, du grain, des noix cassées; de petits morceaux de viande séchée à l'abri de la neige, ne manquent jamais d'attirer les oiseaux en hiver. En été, quand les provisions données par la nature sont abondantes, il est rarement nécessaire de procurer de la nourriture aux oiseaux, bien qu'une rangée de tournesols mûrs, ou les fleurs de jardin montées en graines com- pensent bien la peine qu'elles donnent. Une mare peu profonde d'eau claire ne manque jamais d'être une source de plaisir pour les oiseaux ordi- naires de nos jardins. Ils s'y baignent et s'y désaltèrent; par une journée de grande chaleur il n'est pas rare de voir plusieurs oiseaux qui attendent leur tour pour jouir de cette bienfaisante fraîcheur. La plus simple forme de baignoire pour oiseaux est une poêle peu profonde, placée au large et à bonne distance d'un abri afin que l'oiseau soit protégé contre les chats. Dans les villes où l'on prend soin des arbres, où le bois mort est vite enlevé, certaines espèces d'oiseaux ont toujours bien de la peine à trouver des places favorables pour la nidification. Il y a au moins une demi-douzaine d'es- pèces qui font leurs nids très naturellement dans des branches creuses ; qui reviennent d'elles-mêmes se mettre dans des boîtes de diverses sortes prépa- rées à leur intention; beaucoup d'autres oiseaux peuvent, à l'occasion, se décider à en faire autant. Des boîtes propres à cet ouvrage sont décrites dans quelques-uns des livres indiqués à la page 17. Dans nombre d'écoles, où l'on apprend aux garçons certains travaux manuels, on les encourage à fabriquer des boîtes à oiseaux. On donne ainsi de l'essor à leur faculté naturelle d'invention et en même temps ils apprennent à s'intéresser aux oiseaux qui fréquentent leurs maisons. OUVEAGES d'ornithologie. La littérature de l'ornithologie dans l'Amérique du Nord est considé- rable en même temps que variée; il se peut même qu'aucune science naturelle ne puisse autant que celle des oiseaux s'étudier avec l'aide d'ouvrages soit pour les commençants soit pour les naturalistes plus avancés. Il se trouve toujours quelque ouvrage qui s'adapte à tous les degrés de la connaissance du sujet, en même temps qu'à toutes les bourses. La liste suivante des ouvrages sur ce sujet peut se recommander; les premiers cités répondent spécialement aux besoins des commençants. Bird Guides, par Chester K. Reed: Partie I, «Water and game birds east of the Rockies (includingthehawksandowls»; Partie 2, «Land birds east of the Rockies ». Double- day. Page and Company, Garden City, N.-Y., prix $1, relié en toile, $1.25 relié en cuir. Ce sont de petites éditions, presque de poche de gilets, avec reliures flexibles, de 3i pouces sur 4|, très commodes à porter dans la poche sur le terrain. Elles renferment des illustrations coloriées petites et faciles à recoimaitre, de tous les oiseaux des deux sexes, et de courtes descriptions. Colour Key, North American Birds, par Frank M. Chapman et Chester K. Reed; 8 vc, Doubleday, Page, N.-Y., prix, $2.50. Semblable, quant au plan, à l'ouvrage précédent, mais plus détaillé et plus ins- tructif. A Guide to the Birds of New England and Eastern New York, par Ralph Hoffman: 8 vo., Houghton, Mifflin & Co., prix $1.50. Ouvrage éminemment désirable; quoique ne traitant pas d'une région très limitée il comprend la plupart des oiseaux de l'est du Canada. Il donne les clefs pour les oiseaux de chaque saison basées sur la couleur; des descriptions détaillées, et aussi beaucoup d' illustrations en noir montrant des détails spécifiques; il donne de copieux renseignements de diverses sortes. 15 Birds of Ontario, pa Thomas Mcllwraith: 2e édition, 1894, 8 vo., Wm. Briggs, Toronto. Une liste annotée de tous les oiseaux dont l'auteur savait l'existence dans l'Ontario, à cette époque, avec des descriptions et beaucoup de renseignements touchant leurs habitudes, etc. Malheureusement l'ouvrage est épuisé et on ne peut se le procurer que par l'entremise des libraires de livres d'occasion et qui ont la spécialité des ouvrages d'ornithologie. Handbook of the Birds of Eastern North America, par Frank M. Chapman: in-12, D. Appleton & Co., prix, $3.50. C'est un manuel presque complet sur les oiseaux de l'Amérique du Nord orientale, et qui est inestimable pour les naturalistes avancés autant que pour les commençants. Il renferme des descriptions détaillées et exactes de tous les plumages, des mesurages et des dates de migration, en même temps qu'une somme considérable de détails intéressants et utiles avec une excellente introduction sur les oiseaux et l'étude des oiseaux. Aussitôt qu'un commençant s'est familiarisé avec les rudiments de l'orni- thologie, il devrait se procurer ce manuel. Key to the Birds of North America, par EUiot Coues: 5e édition, 1903, vols. 2, large 8 v., Dana Estes & Co., prix, $12.50. C'est ici, peut-être, l'ouvrage dont l'autorité est le plus généralement acceptée sur le sujet des oiseaux de l'Amérique. Il s'adresse avant tout au naturaliste avancé, mais il renferme une masse de renseignements qui ne peuvent se trouver nulle part ailleurs, et c'est pour nos ornithologistes l'autorité qui décide en dernier ressort sur les questions discutées. Le Catalogue des Oiseaux du Canada, par John et James M. Macoun: 8 vo., pubUé par le ministère des Mines, Cominission géologique, Ottawa, 1909. C'est une liste complète de toutes les espèces et sous-espèces d'oiseaux qu'on rencontre au Canada, au Groenland et à Terre-Neuve avec leurs habitats soit de couvaison soit de migration, aussi rigoureusement exposés que le permettait l'état de cette science à l'époque de la publication du livre. Cette liste est basée en grande partie sur les explorations et les expériences des auteurs, complétées par des con- naissances tirées de toutes les sources à leur disposition; eUe donne beaucoup de renseignements touchant les habitudes de couvaison, mais pas grand'chose de plus qui intéresse le public. Les éditions anglaise et française sont actuellement épuisées. Birds of North and Middle America, par Robt. Ridgway: Bulletin n° 50, 8 vols, United States National Musemn. C'est un ouvrage monumental qui devait comprendre huit volumes, mais qu'on a étendu à dix et même davantage, dont sept sont en vente, les autres devant suivre aussi rapidement que le travail pourra se faire. C'est le plus récent, le plus détaillé et le plus savant ouvrage sur le sujet, mais ne contient rien comme faits vivants ni récits populaires ayant quelque rapport avec le sujet principal. On ne le trouve pas communément en vente, mais on peut se le procurer de rencontre ou par l'entremise du Département des Documents publics à Washington. A part ces ouvrages généraux ceux qui suivent et qui traitent de sujets spéciaux d'ornithologie, sont recommandés: The Warblers of North America, par Frank M. Chapman: D. Appleton & Company, prix, $3. The Water-fowl Family, par Sanford, Bishop et Van Dyke: MacmUlan Co., prix, $2. North American Land Birds par Baird, Brewer et Ridgway: Little, Brown & Co., 3 vols. Réimprimé de l'original. La partie traitant des oiseaux aquatiques de la série fut publiée à l'origine dans les Mémoires du Muséum of Comparative Zoology, Harvard Collège, 1884, mais est actuellement épuisée et très difficile à se procurer. Comme ouvrages de lecture, les suivants sont à recommander: How to Study Birds, par Herbert K. Job: Outing Publishing Co., prix, $1.50. The Sport of Bird Study, par Herbert K. Job: Outing Pubhshing Co., prix, $2. Wild Wings, par Herbert K. Job: Outing Pubhshing Co., prix, $3. Ce sont tous des ouvrages extrêmement intéressants et qui renferment une admi- rable collection de photographies d'oiseaux d'après nature. Bird Craft, par Mable Osgood Wright: Macnullan Co., prix, $2.50. Nombreuses illustrations hors texte. 16 Rambles of a Canadian Naturalist, par S.-T. Wood: Illustrés, J.-M. Dent & Sons, Ltd., London et Toronto, 1916, prix, $1.50. C'est une série de courtes esquisses et d'observations sur les choses de la nature autour de Toronto. Elles sont bien écrites et avec sympathie, la plupart, mais non toutes, se rapportant aux oiseaux. The Bird, its Form and Function, par C. WiUiam Beebe: Henry Holt & Co., N.Y. Cette liste pourrait être étendue indéfiniment, mais il est probable que nous en avons assez donné. Touchant les sujets d'ornithologie qui intéressent le commerce, l'attention du lecteur est attirée sur l'immense quantité de renseignements utiles publiés par le Biological Survey des Etats-Unis dans ses nombreux bulletins, circulaires et rapports. Bien que cette littérature n'ait eu d'abord en vue que les Etats-Unis, elle s'applique tout aussi bien aux oiseaux du Canada. La liste complète de ces documents, avec les prix, peut s'obtenir chez le Surintendant des Documents publics, à Washington. Les prix ne sont que nominaux. Parmi les publications canadiennes de cette nature, nous pouvons citer l'ouvrage suivant: — The Birds of Ontario in Relation ta Agriculture, par Chas. W. Nash : ministère de l'Agri- cultxire de l'Ontario, Toronto, BuUetin 173. Parmi les travaux pouvant s'appliquer au Canada on n'en citera que quelques-uns, car leur nombre est légion, et ils sont disséminés à travers beaucoup d'ouvrages. Ontario: Birds of Ontario, par Thomas Mcllwraith, 2e édition, 1894, 8 vols. Wm. Briggs, Toronto. Birds of Toronto, par J.-H. Fleming; Auk, vol. XXIII, pp. 437-453; vol. XXIV, p. 71-89. The Natural History of the Toronto Région. Oiseaux dessinés par J. H. Fleming. Pubhé par le Canadian Institute, Toronto, 1913, prix, 2 ou $2.50. Québec: Les Oiseaux de la province de Québec, par C.-E. Dionne: Dussault et Proulx, 1906. The Birds of Montréal, par E.-D. Wintle: Drysdale & Co., Montréal, 1908. Nouvelle-Ecosse: Birds of Nova Scotia, par A. Downs, publié par Harry Piers: Proc. and Trans. Nova Scotia Inst., Se, vol. VII, p. 142-178. N ouveau-Brunswich : A Catalogue of the Birds of New Brunswick, par M. -A. Chamberlain: Bull. Nat. Hist. Soc, Nouveau-Brunswick, No. 1, p. 23-68. L'ornithologie, comme toutes les autres branches de la science, a ses propres publications périodiques. La plus importante dans l'Amérique du Nord c'est VAuk, revue trimestrielle qui est l'organe officiel de l'Union des Ornithologistes américains. En sus d'articles purement scientifiques, elle publie des centaines de monographies qui intéressent les Canadiens, y com- pris les listes locales copieusement annotées avec des remarques historiques venant de toutes les parties du Dominion et des descriptions de mœurs d'oi- seaux racontées de façon populaire. Abonnement, $3 par an. L'éditeur, depuis 1912, est Witmer Stone, Academy of Science, Philadelphia (Pa.). Le i(Wilson Bulletin,)) revue bi-mensuelle, est l'organe officiel du club ornithologique Wilson; il est dévoué aux intérêts de l'Ouest central. Abon- 17 nement $1 par anncc, publié par Lynds Jones, Oberlin, Ohio. Adresse: The Treasurer P.-B. Coffin, 3232 Groveland Ave., Chicago, 111. C'est une publication qui a moins de prétentions que VAuk, mais qui contient beau- coup de choses intéressantes pour le commun des lecteurs et qui publie quelques-uns des articles les plus intéressants sur les oiseaux et leurs mœurs. «.Bird-lore)) est une revue mensuelle qui s'adresse au grand public et qui se distingue par son luxe et ses illustrations. C'est l'organe officiel des Sociétés nationales Audubon et il est dévoué à une étude populaire et à la protection des oiseaux. Cette revue en est aujourd'hui à son dix-huitième volume; elle est publiée par Frank Chapman. Abonne- ment, au Canada, $1.75 par an. Adresse: Bird-lore, Crescent and Mul- berry streets, Harrisburg (Pa.). Le nCanadian Field Naturalist)), qui continue «The Ottawa Naturalist» est une revue mensuelle (neuf numéros par année) publiée par le «Ottawa Field Naturalists Club », éditeur, D. Jenness, Musée commémoratif Vic- toria, Ottawa, Ontario. Abonnement $1.50 par an. Adresse: C.-L. Patch, Sec, Musée commémoratif Victoria, Ottawa, Ontario. Cette publication représente plusieurs sociétés d'histoires naturelles du Dominion et contient une grande quantité de sujets de zoologie, tous intéressants, beaucoup de remarques et d'articles sur les oiseaux du Canada. A propos de la protection des oiseaux et de la manière de les attirer près des habitations, dans la masse considérable d'ouvrages sur la matière, on peut recommander spécialement les suivants: — How to Attract and Protect Wild Birds, par Martin Hiesmann: Witherby & Co., London, 1. s. 6d. C'est un récit étendu des méthodes employées par le Baron von Berlepsch, en Allemagne, et qui donne une infinité de méthodes à employer sur les grandes et les petites propriétés. Wild Bird Guests, par Harold Baynes: E.-P. Dutton & Co., New- York, 1915, $2. Cet ouvrage raconte de façon très intéressante et de manière agréable la méthode employée par l'auteur et ses amis grâce à laquelle ils firent de Meriden (New Hamp- shire) un véritable vUlage modèle pour les oiseaux, lesquels devinrent là si familiers et gentUs qu'on en faisait des oiseaux domestiques, venant quand on les appelait et se posant sans crainte sur les personnes. L'ouvrage est magnifiquement illustré, avec beaucoup de photographies montrant les méthodes et les résultats. The Domestic Cat, par Edward H. Forbush, Ornithologiste, de l'Etat de Mass.; State Board of Agriculture, Bulletin n° 2, 1916. Ouvrage qui traite à fond du chat domestique dans ses rapports avec la vie des oiseaux à l'état sauvage. Bird Houses and How to Build Them, par Ned Dearborn: United States Department of Agriculture, Farmer's Bulletin n° 609. Adresse: Department of Public Documents, Washington, D.C., Prix, environ dix cents. Sur le sujet du moineau anglais, en tant que fléau, on peut recomman- der les ouvrages suivants: — The English Sparrow in North America, par Walter B. Barrows: Bull. n° 1, U.S. Dept. of Agriculture, 1889, p. 405. How to Destroy the English Sparrow, par Ned Dearborn: Farmer's Bulletin n° 383, U.S. Dept. of Agriculture, 1910. The English Sparrow as a pest, par Ned Dearborn: Farmer's Bulletin n° 493, U.S. Dept. of Agriculture, 1921. Ces rapports font le procès au moineau anglais, très équitablement, et le con- damnent très franchement; ils indiquent divers moyens de limiter le nombre de ces oiseaux. 18 CLEF POUR LES OISEAUX DE l'EST DU CANADA. Explication. Dans les descriptions zoologiques une «clef» est un dessin à l'aide du- quel un spécimen peut servir à décrire successivement des groupes grands ou petits en en relevant les caractères saillants et l'identité spécifique. La «clef» que nous donnons ici est la modification de celle établie par MM. Frank M. Chapman et Ernest Thompson Seton et qui fut publiée dans le «Handbook to the Birds of Eastern North America» du premier. On espère qu'il sera d'un grand secours pour les commençants. Un des avantages de cette clef c'est d'être indépendante des caractères variables d'âge, de sexe ou de saison, et qu'elle servira pour les spécimens jeunes et femelles aussi bien que pour les mâles et adultes. La méthode pour s'en servir est comme suit: étant donné qu'on a un oiseau d'une espèce inconnue. Pour en déterminer le nom, on le com- pare d'abord avec le premier titre en caractères gras, numéroté en chiffres romains^I, Pieds toti-palmés. Si cette description ne s'applique pas à l'oiseau, on passe au titre suivant en chiffres romains — II, Pieds semi-palmés, ou III, Pieds sans palmure prononcée. Admettant que cette dernière particularité s'applique bien à l'oiseau en question nous passons aux titres du rang inférieur qui suit, lesquels sont donnés en lettres majuscules alphabétiques, et nous avons les alternatives F, jambes longues, et G, jambes courtes. Quelquefois il est difficile de décider si une jambe doit être tenue pour longue ou courte, et alors les détails donnés dans le dessin peuvent aider à décider la question. En ce cas les jambes, dirons- nous, ne sont pas extrêmement longues, pas plus longues, par rapport à la taille de l'oiseau, que ne sont les jambes d'un poulet ou d'un moineau; c'est pourquoi, avec la lettre G, nous nous référons à un nombre d'alternatives subordonnées distinguées par des lettres initiales minuscules — k, pieds de poulet, forts et serrés pour gratter; 1, pattes à fortes griffes pour tenir la proie; m, pattes petites et faibles; n, pattes petites ou de taille moyenne faites solidement et jambes couvertes d'écaillés ou de plaques de corne. Un coup d'œil donné à diverses pattes figurées sous chaque titre facilitera la constatation du sujet. Si nous admettons qu'on se soit décidé en faveur du dernier titre, nous comparerons notre spécimen aux alternatives suivantes, numérotées avec des chiffres arabes — 19, deux orteils en avant; 20, trois orteils en avant. Il ne peut pas y avoir de confusion ici et nous admettons qute notre spécimen ayant trois orteils en avant appartient au groupe con- sidérable des oiseaux percheurs. Nous le comparons, par conséquent, avec les dessins aux traits qui suivent pour voir avec lesquels il s'accorde le mieux. Le bec n'est pas large et plat; donc ce n'est pas un moucheroUe; il n'y a pas de touffe aux oreilles, ni de long orteil postérieur, et la narine n'est pas recouverte de touffes de plumes, ce ne peut donc être ni l'alouette ordinaire, ni un corbeau, ni un geai. Le dessin suivant, le bec du goglu arrête nos regards et dans le groupe suivant le bec du moineau. Un coup d'œil sur ce qui reste prouve que notre oiseau doit être un goglu ou l'un des moineaux. La gravure (p. 277) et la description du goglu n'y ressemblent pas du tout; c'est pourquoi nous passons aux moineaux et lisons la des- cription générale du moineau avec les remarques (p. 182) et considérons les gravures. Après avoir regardé de près toutes les illustrations nous trouvons que notre spécimen s'accorde avec celui du pinson chanteur, et 19 en relisant les caractères distinctifs, notre opinion s'en trouve confirmée. L'oiseau a la poitrine fortement rayée et ramassée à son centre; il n'a ni la rkie jaune au-dessus de l'œil comme le pinson des prés, ni les plumes blanches extérieures de la queue comme le pinson à ailes baies. Nous avons donc l'assurance que, sans avoir pour commencer, d'autre connaissance ornithologique que celle-ci: que le spécimen est un oiseau du Canada de l'Est, nous avons réussi à le situer dans sa propre espèce. Clef. ^Couronne . Ligne sourcilière ■ Nuque, ■ Couvertures des oreilfes Derrière du cou Dos Grondes couvertures Croupion Sus-caudales Sous- coudâtes Primai'rc s Première primaire Figure 1 — Régions plumaires d'un oiseau type. pied I. Pieds toti-palmés. — Deux ou trois palmures complètes à chaque A, Quatre doigts, a, Tarse aplati. Figure 2 — Plongeur Plongeurs p. 45, 20 Figure 3 — Labbe Figure 4 — Mouette Figure 5 — Sterne b, L'aile fermée est plus longue que la queue sauf chez certains labbes (figure 3) et certaines sternes (figure 5), auxquels cette règle ne s'applique que si l'on ne tient pas compte des plumes rectrices centrales très allongées de ceux-là ou des rectrices externes de celles-ci. Becs tels que représentés. Palmipèdes aux longues ailes — Mouettes, sternes, labbes p. 50. ^.^"•< c, Membranes entre tous les doigts (3 membranes). Figure 6 — Fou de bassan Palmipèdes totipalmés — Fous de Bassan, cormorans, etc p. 64. Figure 7 — Hahle (a Côté de bec (6) Sommet du bec Figure 8 — Canard (a) Côté du bec (b) Sommet du bec Figure 9 — Macreuse à large bec Figure 10— Oie d, Bec denté ou aplati (comme les canards). Palmipèdes au hec en crible — Harles, canards, oies et cygnes . p. 67, 21 e, Narines tubulaires au sommet du bec. Figure 11 — Pétbbl Palmipèdes à narines tubulaires — Pétrels, etc p. 60. B, Trois doigts (sans gros orteil) excepté la mouette tridactyle (p. 53). Figure 12 — Guillemot Pingouins, guillemots, etc p. 47. II. Pieds semi-palmés — Les palmures se réduisent à des festons, des dentelures ou de petites membranes à la base des doigts. Quatre doigts, sauf dans les cas mentionnés. C, Tarse très aplati, palmures telles que représentées. Figure 13 — Grèbe Grèbes ^ p. 44. D, Le bec s'étend sur le front formant une pla- ^^ que frontale. ^^-C" 7^ Figure 14 — Foulque La foulque p. 98. E, Petits oiseaux; bec long et effilé; ,* trois ou quatre doigts. f, Bec dépourvu d'élargissement ter- c^^s minai dur; quatre doigts, excepté le sanderling (p. 107). Figure 15—Échassier Oiseaux de rivage — Phalaropes, bécassine, maubèches, pluvier p. 22 g, Bec pourvu d'un élargissement ter- minal dur; trois doigts, excepté le pluvier à ventre noir (p. 114). Pluvier . Figure 16 — Pluvieb kildir p. 115. III. Pieds sans palmure prononcée. F, Pattes longues pour marcher dans l'eau ou dans la boue; doigts longs, effilés et flexibles aux jointures. Figure 17 — Héron h, Bec gros et corné; plage nue autour des yeux. Figure 18 — Hébon 1, Gros orteil pourvu d'une crête (griffe pectinée). Figure 19 — Griffe pectinébj Hérons p. 87 et 89. 2, Front nu. Figure 20 — Grue Grues . p. 93. 23 i, Becs longs, ,♦ flexibles et — rT'C/ -/ uniformément ca^mm>""-^»'>' ' ' —^ '=^==~ =rrrrr:^^^ effilés. ^ ^ Figure 21 — Bécassine Figure 22 — Maubèche 3, Bec plutôt frêle, pas beaucoup plus épais à la base qu'au sommet. Quatre doigts, excepté le sanderling (p. 107). Phalaropes, bécasses, mauhèches p. 98. 4, Bec manifestement plus épais à la ^__________^ — ^ base qu'au sommet. "^ Figure 23 — RAles à long bec Râles — (râle élégant et râle de la Virginie) p. 94, 95. j, Becs courts. / 5, Bec mou à la base, aboutit à un élargissement terminal dur. Trois doigts, excepté le pluvier à ventre noir (p. 114). Figure 24 — Pluvier Pluvier p. 113. ''l.v, 6, Bec très fort. >. • Figure 25 — Râles au bec couEt Râles (râle de la Caroline et râle jaune) p. 95 et 96. 7, Bec fort avec plaque frontale remontant sur le front. Figure 26 — Gallinule Gallinules p. 96. 24 Bec corné à la base, affecte la forme d'un coin vu de profil, et semble lé- gèrement tourné en haut. Tourne-pierre . Figure 27 — Tourne-pierre p. 116. G, Les pattes sont courtes pour mieux se percher, marcher, grimper et vivre dans les arbres ou sur le sol. k, Les pieds, comme ceux des poulets, sont forts et compacts; les doigts moins flexibles; ongles forts et obtus pour gratter. Tarse emplumé ou nu. Les doigts avec ou sans appendices en forme de crêtes. Figure 28 — Tétras 9, Bec plutôt conique, le plumage s'étend jusqu'à la narine ou à peu près. FigurE 29 — Tétras Tétras et caille p. 1 18, 10, Bec crochu au bout; le cou et la tête sont nus. Vautours . Figure 30— Vautour p. 127, 128. 25 1, Le pied est puissant pour retenir la proie ; ongles longs, forts, aigus et recourbés; tarse emplumé ou nu. Figures 31 et 32- Oiseaux de proie p. 126, 11, La cire est nue à la base du bec, Le tarse est toujours nu (excepté la buse pattue et l'aigle doré). Les doigts sont toujours nus (figure 31.) Figure 33 (a) Fattcon (6) Epebvier ou Aigle Eperviers et aigles p. 129. 12, La cire est cachée sous le plu- mage; l'œil est au centre d'un disque de plumes plus ou moins circulaire. Le tarse et les doigts sont emplumés (Figure 32). Figure 34 — Hibou Hiboux p. 143. m, Pieds petits et délicats. 13, Les narines s'ouvrent au milieu d'une base molle et gonflée. Pigeons . Figure 35— Pigeon p. 124. 26 14, Les deux doigts externes sont reliés ensemble sur la moitié de leur longueur. Martins-pêcheurs . Figure 36 — Martin-pêcheur p. 150, 151. 15, Deux doigts orientés en avant, et deux en arrière (voir aussi les pics). Coucous . Figure 37--CoTJCOtT p. 151. 16, Bec très petit; bouche énorme, s'ouvrant jusqu'au-dessous des yeux. Figure 38— Engoulevent Engoulevents, engoulevents criards, engoulevents d'Amérique .... p. 159, 160. 17, Rectrices terminées par des épines pointues. Figure 39 — Martinet Martinet des cheminées P- 162. 18, Bec très frêle et en forme d'alêne. Oiseaux extrêmement petits. Oiseau-mouche . Figure 40 — Oiseau-mouche p. 163, 164. 27 n, Pieds de taille moyenne ou petits, mais pas perceptiblement faibles ni flas- ques ni lâchement articulés. Pattes recouvertes d'écaillés ou de plaques. 19, Deux doigts en avant et un ou deux en arrière. Bec en ciseau au bout. Pics . Figure 41 — Pic p. 154. 20, Trois doigts en avant; gros orteil aussi bien développé que le médian; l'ongle du pouce ordinairement aussi long ou plus long que celui du mé- dian. Figure 42 — Pekcheub Percheurs ' p. 164. Pour reconnaître les détails des percheurs. Bec légèrement plus large que haut à la base et légère- ment crochu au bout. Figure 43 — Mottcherolle (o) Côté du bec (b) Sommet du bec Moucherolles p. 165. remarquer le toupet aux oreilles et le grand ongle au pouce. Le plectrophane et le pipit sont les seules au- tres espèces possédant ce dernier trait. Alouette ordinaire. Figure 44 — Alouette ordinaire p. 170. Nez fort, narines recouvertes de touffes velues. Corneilles, Geais, etc. Figure 45 — Geai bleu huppé p. 171. 28588—3 28 Crête du bec se continuant or- dinairement plus ou moins sur le front. Figure 46 — Goglu Figure 47 — Etourneau des prés L'étourneau et le goglu (figure 46) ont des becs comme celui du moi- neau, voir cet- te espèce. Figure 48 — Loriot de Baltimore Etourneaux Figure 49 — Mainate bronzé p. 175. Figure 50 — Gros bec à poitrine rose Figure 51 — Pinson chanteur Figure 52 — Bec croisé à AILES blanches Bec conique, fort pour croquer les graines. (Les becs du goglu et de l'étourneau ordinaire sont à peu près semblables, voir descriptions). Moineaux p. 182. Dent faible ou prononcée sur le côté tran- chant de la mandibule supérieure. Tangaras. Figure 53 — Tangara écarlatb p. 205. Bec très petit, large et aplati à la base. Hirondelles , Figure 54 — Hirondelle À front blanc (o) Sommet du bec (b) Côté du bec p. 206. 29 Crête et bande noire des yeux très en évidence. '1 Jaseurs . Figure 55 — Jasbubb ....... p. 210. Une dent près du bout de la mandibule supérieure. Vireos et pies-grièches. Figure 56 — Pie-grièche pp. 211, 213. Petits oiseaux aux couleurs vives. Les couleurs les plus communes sont peut-être vert olive et jaune; mais les bleus, rouges et autres couleurs ne sont pas rares. Figures 57, 58 et 59 — Fauvette du Tennessee FAUVETTE À CKOUPION JAUNE ET GRIVE Fauvettes p. 216. Bec fin et pointu, grand ongle au pouce. Pipit . Figure 60 — Faklouse d'Amérique p. 233. 28588—3* 30 Figure 61 — Grive rousse Figure 62 — Grive de la carolinb Becs tels que représentés. Le merle est un oiseau de forte taille brun rougeâtre et blanc ; la grive de la Caroline est même d'un gris ardoise. Merle et grive de la Caroline p. 234. Petits oiseaux aux teintes brun cendré. ^^,7......-Voir la note au bas de la page 58. 61 leur habitation et les déchets qu'il ballotte suffisent à tous leurs besoins sauf ceux de l'élève des petits. Ces oiseaux, par conséquent, considérés comme classe ne fréquentent pas les eaux basses et ne sont vus communé- ment que par les marins des eaux profondes, les pêcheurs du large et les voyageurs transatlantiques. Il y a deux familles de cet ordre: les albatros, Diomedeidœ, et les fulmars, les puffins et les pétrels, Procellariidœ, qui sont appelés ici, pour la commodité, les Petits nageurs à narines tubulaires à cause de leur moindre taille. Comme il n'y a pas d'ailleurs d'albatros sur notre côte de l'Est nous n'avons affaire ici qu'aux Procellariidœ. Valeur économique. Eu égard à leur habitat pélagique ils n'ofîrent que peu ou point du tout d'intérêt économique. FAMILLE — PROCELLARIIDiE. PLUS PETITS PALMIPEDES À NARINES TUBU- LAIRES, FULMARS, PUFFINS ET PÉTRELS. Sous-famille — Fulmarinœ. Fulmars. Description générale. Voir la description de l'ordre qui précède. Traits distinctifs. Les petits nageurs à narines tubulaires sont plus petits que les albatros et sont les seuls membres de cet ordre qu'on trouve ordinairement siu- notre côte de l'Est. Indications sur le terrain. Coloration générale et façons de voler. Ailes étendues avec roideur depuis le corps, puis de longs glissements tranquilles sur des ailes immobiles (fulmars et puffins) ou de petits coups d'ailes à leur surface d'un côté de la vague à l'autre, côté, les pieds quelquefois servant de rames comme si l'oiseau courait sur la surface (pétrels). Habitat. Cette famUle est distribuée sur les océans du globe d'un pôle à l'autre. Bien que plusieurs espèces soient régulièrement limitées à l'hémisphère sud ce sont de grands voyageurs et la liste de ceux qui vagabondent sur nos côtes septentrionales est relativement grande. Il y a beaucoup d'espèces sur le compte desquelles on sait peu de chose et nos connaissances touchant plusieurs d'entre elles se bornent à des spécimens ou uniques ou très peu nombreux qui sont tombés sous la main d'un collectionneur. D'autres espèces que celles indiquées ici peuvent se rencontrer sur nos côtes ou même par occasion sur les grands lacs, mais on ne peut les identifier qu'avec beaucoup de précaution. Valeur économique. Bien que se nourrissant presque exclusivement de poisson et de déchets leur habitat sur les mers profondes leur enlève toute importance économique. Genre — Fulmarus. Fulmars. 86. Le Fulmar. (fulmar). Fulmarus glacialis. L, 19. Grand oiseau de la coloration du goéland (phase claire) ou uniformément foncée, gris ardoisé (phase noire) et narines tubulaires. Traits distinctifs. C'est l'un des plus grands parmi les petits à narines tubulaires, uniformément gris ou blancs et coloration grise comme celle des goélands. Indications sur le terrain. Façons de voler, ailes étendues avec roideur, longs glisse- ments, en outre la coloration claire ou grise au lieu de brun foncé comme chez les puffins qui se rapprochent des fulmars par la taille, devraient rendre ordinairement cette espèce reconnaissable à l'état vivant. Le fulmar se rencontre sous la forme sous-spécifique apparentée sur les deux océans Atlantique et Pacifique. Le fulmar de l'Atlantique présente la forme type. Nid. Niche en nombreuses troupes sur les bords des falaises rocheuses. Habitat. Le fulmar est ud. oiseau du nord de l'Atlantique nichant sous les hautes latitudes et qui voyage vers nos côtes méridionales. Plus fréquemment aperçu par les chasseurs de phoques et de baleines, dont le métier abandonne des déchets qui attirent beaucoup de fulmars. Ils sont aussi aperçus par les voyageurs transatlantiques en plein océan ou près des côtes. Valeur économique. Sans importance économique. 28588—5* 62 Sous-famille — Pufi&ninae. Puffins et Pétrels. Genre — Puffinus. Puffins. Description générale. Nageurs à narines tabulaires longs de 17 à 20 pouces. Les tubes des narines sont apparents, mais bien moins prononcés que chez le f ulmar ou le pétrel. Traits didinctifs. Les deux seules espèces de l'Est canadien que l'observateur ordi- naire rencontrera probablement sont ou très foncées ou paraissent de loin presque d'im noir de corbeau. Indications sur le terrain. Les ailes longues et étroites tenues très raides et normale- ment au corps; les longs glissements d'im demi-nulle ou davantage sur des ailes immo- biles, sont des indications caractéristiques. Leur couleur dans les tons bruns devraient les distinguer du fulmar qui est gris mais qui a passablement les mêmes façons de voler. Nid. On sait très peu de choses des habitudes de couvaison des puffins. Il y en a beaucoup qui nichent dans l'hémisphère sud et qui émigrent vers le nord en été. Habitat. Sont répandus ou errants sur la plupart des océans du globe. Les en- droits où Us nichent sont de petites îles solitaires presque toutes inconnues. Les puffins sont d'admirables voiliers, affrontant les tempêtes et les bourrasques avec l'aisance et la grâce des hirondelles. L'observateur ordinaire ne les voit que rarement, à moins que ce ne soit du pont d'un transatlantique. Valeur économique. Glanant à la surface de la haute mer, prenant le menu fretin ou les déchets que jettent les bateaux pêcheurs, les baleiniers surtout, l'influence économique de ces oiseaux est trop minime pour s'ap- précier. 89. Le Grand Pufïin. (greater shearwater). Puffinus gravis. L, 20. Le plus grand de nos puffins ordinaires, plus clair en dessous, avec les plumes sous la queue gris cendré. Traits distinctifs. La couleur claire des dessous devrait distinguer cet oiseau-ci du puffin fuligineux et sa couleur brune du dos au lieu de la couleur grise, sa coloration pana- chée le différencient du fulmar. Indications sur le terrain. Ses façons de voler, ainsi qu'elles ont été décrites plus haut en même temps que sa coloration brune et les dessous blancs le distingueraient, à l'état vivant, soit du fulmar soit de l'espèce suivante. Nid. On sait très peu, peut-être même rien, des habitudes de couvaison de cette espèce. Elle niche probablement dans l'hémisphère sud sur des îlots déserts qui ne sont pas connus au point de vue ornithologique. Valeur économique. Sans importance économique. 95. Le PufiSn fuligineux, (sooty shearwater). Puffinus griseus. L, 17. Le plus petit de nos deux puffins les plus communs. Brun très foncé, presque noir, un peu plus clair en dessous. Traits distinctifs. La taille, quand il est possible de l'estimer ou de la mesurer, et coloration générale foncée. Indications sur le terrain. Les habitudes de son vol comme elles sont décrites au mot puffin et son aspect à l'état vivant, noir très foncé, presque noir de corbeau — telles sont probablement les meilleures indications. Nid. Dans des creux du sol. Habitat. Sur les océans de l'hémisphère sud, ne voyage que rarement vers nos rivages en été. ' Les deux puffins et le pétrel de Wilson sont les seules espèces d'oiseaux canadiens dont on sait qu'elles nichent à l'extrémité australe et non boréale de leur champ de migration. Les spécimens qu'on voit ici en été sont des oiseaux migrateurs non de couvage. Valeur économique. Sans importance économique. 63 Genres — Oceanodroma et Oceanites. Pétrels. Description générale. L'espèce canadienne de pétrels comprend de petits oiseaux, à peine aussi gros que les rouges-gorges et d'une coloration uniforme d'un brun foncé. Traits distinctifs. Petite taille; coloration généralement d'un brun fuligineux, le croupion blanc. Indications sur le terrain. Taille, couleur comme ci-dessous et l'habitude de courir de haut en bas des vagues comme s'il marchait sur l'eau sont les indicateurs du pétrel. L'origine du nom de pétrel vient de Pierre qui marcha sur les eaux de la mer de Galilée. Ces oiseaux sont aussi connus des marins et des voya- geurs sous le nom de «Poulets de la mère Carey» et leur présence est un présage de tempête, à ce qu'on dit. Malgré leur taille très petite on les rencontre très loin sur la mer et ils ne sont aperçus que rarement par le débardeur sauf dans le voisinage de leurs nids. Valeur économique. Les pétrels, quoique se nourrissant de poisson, sont très petits et leur habitat est trop éloigné de la civilisation pour avoir une importance économique appréciable. 106. Le Pétrel de Leach. (leach's pétrel). Oceanodroma levcorhoa,. L, 8. Petit oiseau d'un brun fuligineux, un peu plus clair en dessous, avec un croupion blanc. Queue fourchue d'un demi-pouce de profondeur. Traits distinctifs. Sa queue fourchue, sa coloration un peu plus claire, et ses pieds noirs le distingueront du pétrel de Wilson, le seul qu'on pourrait confondre avec lui. Indications sur le terrain. La petite dimension de la fourche caudale est peut-être le signe spécifique le plus sûr à l'état vivant. Nid. Dans les creux du sol ou sous les pierres. Habitat. Il habite les deux océans, le Pacifique et l'Atlantique du Nord, couvant sur le côté est du continent depuis le Groenland jusqu'à l'Etat du Maine. C'est là le seul pétrel qui couve sur nos côtes. Il peut être très abon- dant par endroits dans la saison de couvaison et le sol peut être criblé de ses trous sans que l'on puisse même soupçonner sa présence. Il reste dans son trou pendant le jour, mais de nuit il en sort en grande quantité tournoyant dans le voisinage désert, faisant entendre un petit chant sourd, étrange, souvent répété et d'un effet surnaturel. Valeur économique. Sans importance. 109. Le Pétrel de Wilson. (wilson's pétrel). Oceanites océaniens. L, 7. Oiseau un peu plus petit que le pétrel de Leach, de la même couleur générale, mais avec une queue un peu plus foncée, moins fourchue, et avec les palmures des doigts presque toujours jaimes au Heu de tout à fait noires. Traits distinctifs. De plus petite taille; coloration im peu plus foncée; queue carrée au Heu de fourchue, et les palmures jaunes des doigts distingueront ce pétrel de celui de Leach. Le pétrel pélagique se rencontre aussi, dit-on, au large de la côte de l'Atlantique, mais il est trop rare pour être décrit ici. Il faudrait une preuve irrécusable de sa présence. On le reconnaît parce que les plumes blanches du croupion ont les bouts noirs. Indications sur le terrain. La queue carrée au lieu de légèrement fourchue est le signe probablement le plus digne de confiance, pour identifier ce pétrel â l'état vivant; mais encore faut-il un examen très exact pour faire la distinction. Nid. Dans des trous du sol ou des crevasses de rochers. Habitat. Du pôle antarctique au Labrador, et jusqu'aux îles britanniques à travers l'Atlantique. Le pétrel de Wilson est remarquable parce que c'est une des très rares espèces de l'Amérique du Nord que l'on sait nichant à l'extrémité sud de leur champ de migration. Aussi les individus que nous voyons ici en été sont migrateurs et ne nichent pas. 64 Ordre — Steganopodes. Palmipèdes totipalmés. Description générale. Oiseaux avec membranes entre les quatre doigts, faisant trois membranes au lieu des deux ordinaires comme dans d'autres (fig. 6, p. 20). Traits distinctifs. Les caractères des pieds sont toujours des éléments servant à distinguer ces oiseaux. Les totipalmés canadiens se divisent en trois familles: Sulidœ, les fous de Bassan; Phalacrocoracidœ, les cormorans; et Pelecanidœ, les pélicans. Il y a d'autres familles qu'on a rencontrées ou qu'on peut rencontrer par occasion au Canada, mais qui sont trop rares pour être mentionnées ici. Valeur économique. Cet ordre — composé de gros oiseaux, se nour- rissant tous de poissons et plusieurs fréquentant en grand nombre des eaux soit près des côtes soit à l'intérieur des terres — n'est pas à l'abri de quelque soupçon quant à ses effets économiques. Toutefois il ne faudrait prendre aucune mesure contre aucune espèce avant d'avoir trouvé, par une recher- che soigneuse, que la chose fût néc^saire. FAMILLE — SULIDiE. FOUS OU FOUS DE BASSAN. Description générale. Gros oiseaux, la plupart blancs à l'âge adulte; bec aigu et droit sans crochet ni poche prononcée de la gorge ou du gosier. Traits distinctifs. Les caractères du bec dans cette famille servent à la distinguer de tous les oiseaux sauf de ceux des tropiques, dont une espèce a été importée de Terreneuve. Mais comme les oiseaux des tropiques ont les plumes médianes de la queue énormément allongées il y a peu de chances de confusion, alors même qu'ils ne seraient pas trop rares dans nos eaux pour mériter ime description détaillée. Les fous de Bassan sont essentiellement des oiseaux de mer qu'on ne voit jamais loin de la mer sauf comme vagabonds. La famille, à tout prendre, est tropicale, et il n'y en a qu'une seule espèce au Canada. 117. Le Fou de Bassan. le margot. (gannet). Sula bassana. L, 35. C'est un palmipède à membranes complètes avec un bec droit sans crochet prononcé ni poche remarquable de la gorge ou du gosier. Traits distinctifs. Les caractères du bec sont distinctifs. L'individu adulte est tout à fait blanc à l'exception des primaires noires et d'une riche couleur crème répandue sur la couronne et le derrière du cou. Le jeune oiseau de l'année est brun grisâtre, plus clair en dessous, et chaque plume a un petit V blanc à la pointe qui répand une bigarrure sur le tout. Diverses phases intermédiaires tachetées se présentent parmi ces plumages Indications sur le terrain. Un corps d'un blanc éblouissant et des bouts d'ailes toutes noires chez l'adulte sont des indications sûres. L'habitude de plonger au vol et de tomber dans l'eau la tête la première comme une flèche pour rester sous l'eau pendant un certain temps est également caractéristique. Les sternes plongent aussi au vol mais elles s'élèvent de l'eau presque immédiatement et rarement elles disparaissent de la vue comme les fous de Bassan. De plus, la grande différence de taille est un témoignage suffisant. Nid. Niche en bandes nombreuses sur les étages rocheux des falaises maritimes; nids faits d'algues marines. Habitat. Les deux côtés du nord de l'Atlantique nichant au Canada seulement sur le Bird Rock au large des îles de la Madeleine et sur l'île Bonaventure, comté de Gaspé (Québec), deux endroits situés dans le golfe du Saint-Laurent. Le fou de Bassan avait autrefois un habitat beaucoup plus étendu et plus ordinaire qu'aujourd'hui; il nichait sur plusieurs îlots rocheux des deux rives du nord de l'Atlantique. N'ayant que peu de valeur comme aliment ou autrement, sauf dans les plus pauvres populations, il a été refoulé d'une station de couvaison à l'autre, si bien que dans le nouveau 65 monde il ne reste que deux de ces stations et, à moins que des mesures ne soient bientôt prises, celles-là aussi auront le sort des autres.^ Valeur économique. Bien que les fous de Bassan aient été accusés de faire beaucoup de tort aux pêcheries, leurs dégâts ont été fort exagérés. La majeure partie de la vie des fous de Bassan se passe sur la haute mer ou tout près. Quand ils viennent sur le rivage pour nicher, ils ne peuvent faire que peu d'impression sur les immenses bancs de harengs et d'autres poissons qu'ils poursuivent. FAMILLE — PHALACROCORACIDiE. CORMORANS. Description générale. Grands oiseaux de coloration noire ou très foncée, avec un bec se terminant par un véritable crochet, et avec une petite poche à la gorge ou au gosier. Traits distinctifs. Bec et petite poche au gosier. Indications sur le terrain. En vie les cormorans ressemblent un peu aux plongeons mais l'action de leurs ailes est assez caractéristique et peut être plus facilement reconnue que décrite. Quand il vole le cormoran porte son cou tendu et ses pieds cachés sous la longue queue, au lieu de les traîner derrière comme fait le plongeon. Sur l'eau on le recon- naît facilement à sa queue très visible et de coloration uniforme. C'est une famille cosmopolite dont deux espèces seules se trouvent dans l'est du Canada. Genre — Phalacrocorax. Cormorans. 119. Le Cormoran ordinaire, (commoncormoeant). Phalacrocorax carbo. L, 36. Voir la description de la famille, précédemment donnée. Traits distinctifs. Si la description de la famille est présente à l'esprit, cette espèce peut facilement être distinguée de toutes les autres sauf de la suivante. L'individu adulte de cette espèce a un jet de blanc à la base de la poche du gosier et un autre sur le côté. Quant au reste du plumage sa taille plus grande et quatorze au heu de douze plumes de la queue sont une indication très claire. L'absence d'aigrette même chez l'adulte n'est pas un témoignage auquel on puisse se fier pour la détermination de l'espèce (voir l'espèce suivante) . Indications sur le terrrain. A moins que la taille ou les marques blanches ne soient très visibles il est à peine possible de distinguer les deux cormorans à l'état vivant. Nid. Semblable à celui de l'espèce suivante. Habitat. Dans les parties nord des trois continents. Au Canada, il est étroitement hmité à la côte de l'Est et n'est aperçu que rarement à l'intérieur. Lors même qu'on l'appelle «ordinaire» ce cormoran est le plus rare des cormorans dans l'est du Canada. L'espèce se rencontre sur la côte européenne et y fut appelé «ordinaire» à cause de la quantité qu'il y en a autour des îles britanniques. Valeur économique. A cause de sa rareté il est de peu d'importance économique au Canada. 120. Le Cormoran à aigrettes, (double-crested cormorant). Phalacrocorax auritus. L, 30. Voir la description de cette famiUe, précédemment donnée. Traits distinctifs. Cette espèce peut facilement se confondre avec la précédente seulement. Dans le plumage de l'adulte l'absence d'un blanc quelconque à la base de la poche du gosier et sur les côtes est un signe indicateur. Pour les autres plumages, la taille et la présence de douze au lieu de quatorze plumes à la queue est un trait distinctif sûr. Au commencement du printemps les aigrettes filamenteuses sur les côtés de la tête, au Ueu d'une fraise déformée comme dans les espèces précédentes, sont caractéristiques; mais ces traits se perdent de bonne heure dans la saison, avant la couvaison, et par conséquent, sont d'un médiocre secours pour déterminer l'espèce. 1 Depuis que ce paragraphe a été écrit, ces lieux ont été érigés en parages consacrés aux oiseaux et une station jusqu'ici inconnue a été signalée au delà de la côte du sud-est de Terreneuve. 66 Indications sur le terrain. Bien que les cormorans se reconnaissent aisément aux caractères donnés dans le titre de la famille, la taille et la présence ou l'absence des taches blanches sont à peu près les seuls traits qui servent à distinguer les deux espèces à l'état vivant. Nid. Sur le sol, dans les rochers ou sur le bord des falaises; quelquefois dans les buissons ou dans les arbres plutôt bas; dans les assemblages massifs de branches ou de plantes. Habitat. Le cormoran à aigrettes se rencontre dans le golfe du Saint-Laurent et sur les lacs des provinces des prairies. Il est plutôt rare quoique peut-être migrateur réguUer sur les grands lacs. SOUS-ESPÈCES. Ceux de l'Amérique du Nord se divisent en quatre sous-espèces dont une seule appartient au champ que couvre cet ouvrage, le cormoran à aigrette de l'Est, le type de cette race. C'est le cormoran le plus ordinaire dans l'est du Canada.  rencon- tre des espèces précédentes il n'est pas strictement marin et se rencontre sur les eaux douces aussi bien que sur les eaux salées. Il s'empare de sa proie en plongeant et en la poursuivant sous l'eau. Au contraire du fou de Bassan il ne plonge pas eîi volant mais se pose sur la surface et puis pénètre sous l'eau d'un mouvement serpentin, en glissant comme le plongeon. Il ne reste pas sous l'eau plus de quarante secondes en règle générale. Valeur économique. Le danger qu'il y a à généraliser hâtivement sur la foi d'observations superficielles a été bien illustré par une étude des aliments que prennent ces oiseaux dans le voisinage des rivières à saumon de la Gaspésie^ Quoique communément accusés de faire tort aux pêcheries de saumon en dévorant les petits poissons, le menu fretin, un examen très soigneux d'environ trente spécimens a démontré que les centaines d'oiseaux présents mangeaient un poisson qui n'avait aucune valeur économique, et aucun reste de salmonidés ne fut trouvé dans leurs corps. Il est probable que les anguilles, les chabots et autres poissons que prend le cormoran rendent cette espèce plutôt utile que nuisible au saumon et compensent pleinement les quelques saumons qu'il peut prendre à l'occasion. C'est là un bon exemple de la prudence qui est nécessaire avant de condamner aucune espèce d'oiseaux. FAMILLE — PELECANIDiE. PÉLICANS. Genre — Pelicanus. Pélicans. Description générale. Gros oiseau avec un bec très long, aplati, une énorme poche de gorge ou de gosier. Traits distinctifs. Cette énorme poche de la gorge, qui tient un gallon et davantage, et le long bec aplati sont des traits éminemment distinctifs. Ces oiseaux extraordinaires sont trop rares dans l'est du Canada pour qu'il en soit parlé spécialement. Il y a deux espèces qui ont été prises quelquefois: le pélican blanc, Pelicanus erythrorhynchos, forme qui se ren- contre dans l'Ouest, qu'on peut trouver vers la frontière du Manitoba puis dans l'Ouest, mais dans l'Est seulement comme vagabonds ; le pélican brun, Pelicanus occidentalis, un oiseau méridional de présence purement fortuite au Canada. Les noms descriptifs sont suffisamment explicatifs pour les différencier. Le pélican blanc est de fait absolument blanc avec une pointe noire à l'aile dans tous les plumages; toute autre couleur pro- noncée est l'indice d'une autre espèce. >" Le cormoran à aigrette, Phalacrocorai auritus, et ses rapports avec les industries du saumon dans le golfe Saint-Laurent." Min. des Mines, Com. géol., Canada, Bull. n° 13, Série biologique n° 5, 1915. 67 Ordre — Anseres. Palmipèdes au bec en crible. Palmipèdes lamelllrostres. Description générale. Oiseaux nageurs avec quatre doigts mais seulement deux mem- branes, ayant un bec plus large vers l'extrémité et bordé de petites projections pareilles à des dents ou à de fines lamelles (figures 7, 8, 9, 10, p. 20) au moyen desquelles ils filtrent l'eau de leurs aliments. Traits distinctifs. Tels que ci-dessus. Indications sur le terrain. Le cou tendu, la queue en évidence, les rapides battements d'aUes des canards et des oies nous sont bien connus. Dans l'eau quelques espèces ont une ressemblace superficielle avec les plongeurs, mais le bec droit, étroit diffère de celui-ci, la queue tout à fait comme celle des canards, et leur disposition à s'envoler plutôt qu'à plonger quand on les dérange, facilite la différenciation. Nid. Habituellement sur le sol, quelquefois dans des arbres creux, et quelquefois dans les nids abandonnés de corbeaux ou d'autres grands nids; mais rarement loin de l'eau. Les petits sont capables de courir çà et là et de se lancer à l'eau aussitôt après être sortis de l'œuf; mais quant à savoir comment ils sont portés à terre de la hauteur d'vm arbre de 20 à 30 pieds, où est le nid, c'est là un sujet sur lequel il y a des opinions divergentes. Habitat. Les anséridés ont un habitat répandu sur toute la terre. En Amérique la majeure partie de l'espèce couve au nord de la frontière internationale. Ils peuvent, par conséquent, être regardés comme des oiseaux d'habitat boréal. En hiver quelques-uns restent au Canada aussi longtemps que les cours d'eau sont ouverts, les autres gagnent le sud, même les eaux plus chaudes des Carolines, le golfe du Mexique et au delà. L'Ordre des anséridés ne renferme qu'une famille — les anatidés com- posés, des harles, canards, oies et cygnes, et comprend, par conséquent, la grande masse des gros volatiles sauvages auxquels les chasseurs font la guerre. Une des plus grandes sources de confusion, quand il s'agit de distinguer ces diverses espèces c'est le cas qu'on appelle l'éclipsé du plu- mage. Contrairement à la règle qui gouverne les changements dans le plumage, plusieurs de ces espèces jettent à la fois toutes les plumes de leurs ailes, et ne peuvent donc pas voler avant de s'être remplumées. Pendant cette période de relative impuissance causée par la mue des ailes durant la mi-été, beaucoup de mâles revêtent un plumage particulier d'un carac- tère moins voyant que le plumage normal, qui se rapproche ordinairement de celui de la femelle, et ce qu'on appelle l'éclipsé du plumage. Dans l'entre-temps les oiseaux se retirent dans les parties les plus reculées de leur habitat de façon à n'être vus que rarement par le passant. Lorsque s'ouvre le temps de la chasse la plupart de ces oiseaux sont sortis du plumage de l'éclipsé, mais le petit nombre de ceux qui en gardent encore les traces est cependant assez grand pour augmenter le chiffre des plumages qu'on peut reconnaître et pour en compliquer la différenciation.^ Valeur économique. L'ordre des anséridés est, au point de vue éco- nomique, un des plus importants parmi les oiseaux; non pas comme pour d'autres oiseaux, à cause de leurs habitudes alimentaires, car celles-ci n'ont qu'une influence négative dans les affaires humaines, mais pour d'autres raisons. En effet, aux premiers temps de la colonisation du pays ces oiseaux fournirent des aliments très importants aux habitants dans leur lutte pour la vie; et même aujourd'hui le nombre annuel des oiseaux tués par les chasseurs, constitue un appoint considérable à nos ressources alimentaires. 1 Une autre source assez commune de confusion, c'est l'existence trop fréquente d'une coloration rouge rouille qui se montre souvent sur diverses parties de la tête ou du corps et qui est commune à beaucoup d'espèces d'an- séridés. Cette couleur est due à un dépôt ferrugineux dans l'eau où habitent les oiseaux en question, et ne doit pas être regardée comme la coloration normale du plumage. 68 FAMILLE — ANATID^. CANARDS, OIES ET CYGNES. Description générale. Comme cette famille est la seule comprise dans l'ordre des anséridés la description sous le titre antérieur s'applique ici également et ne demande pas à être répétée. La famille est divisée en cinq sous-espèces: les merginés ou harles; les anatidés ou canards de rivière; les fuliguUnés ou canards de mer; les ansérinés ou oies; et les cygninés ou cygnes. Pour les caractères de ces oiseaux, voir sous les titres qui les concernent et qui suivent. Sous-famille — Merginae. Harles, Canards pêcheurs. Becs-scie. Description générale. Des canards mangeurs de poissons, avec un bec plus cylindrique, en pointe, spatule ou aplati, moins spatule ou aplati que chez les autres canards (fig. 7, p. 20). Les bords tranchants des mandibules ont une série de dentelures d'où est venu le nom populaire de «bec-scie». L'ongle à la pointe du bec forme un crochet petit mais bien visible. Le doigt postérieur est développé pareil à celui des canards de mer, mais très différent du doigt postérieur des canards de rivière dont il va être question. Les mâles ont des couleurs brillantes et frappantes, presque toujours blanches et noires. Les femelles ont des couleurs sombres avec la tête et le cou rouges. La plupart des plumages ont des aigrettes. Chez les femelles et les jeunes oiseaux les aigrettes sont ébréchées et sans formes bien distinctes. Traits distinctifs. Le bec est toujours un signe caractéristique qui distingue facilement les harles des canards de mer qui leur ressemblent par la forme du doigt postérieur. Indications sur le terrain. Forme de canard très évidente combinée avec le bec long, mince, cyhndrique, et légèrement crochu. Nid. Les harles sont pour la plupart des hôtes de rivières à l'époque de la couvaison, nichant soit sur le sol, entre les roches, soit dans les arbres creux. Habitat. C'est une, petite famille dont les membres habitent l'hémisphère nord. Les harles se nourrissent de poissons et de mollusques saisis sous l'eau et en plongeant; pour cette méthode de s'alimenter leur bec crochu et den- telé est merveilleusement fait et utile. Ces oiseaux fréquentent pendant la période de la couvaison, surtout les eaux douces, bien qu'ils se voient en grand nombre près de la mer. Leur chair n'est pas recherchée quoique de jeunes oiseaux d'automne bien accommodés ne soient pas à dédaigner. Valeur économique. Les harles mangent le poisson et, dans certaines eaux, comme vers la source des saumons de rivières, ils font des dégâts appréciables. Les cours d'eau à truites sont trop petits pour ces espèces, et comme on n'a point examiné avec soin le contenu des estomacs il ne faudrait pas condamner ces harles sans une connaissance plus exacte du sujet. Genre — Mergus. Harles. 129. Le Harle d'Amérique, (american merganser, saw-bill, goosander,) Mergus americanus. L, 25. De la même apparence générale que l'espèce suivante (planche III A) mais les mâles sans aigrettes ni la bande rouge de la poitrine. Traits distinctifs. Voir l'espèce suivante. Indications sur le terrain. La coloration générale et l'absence des aigrettes ou de la bande pectorale chez le mâle sont distinctives. Quand ils volent, la tête longue, tendue avec le cou, et le dos généralement gris distingueront les femelles de ces deux merginés, d'avec les autres canards qui ont des plaques blanches aux ailes. Nid. Dans les arbres creux ou dans les cavités des rochers près de l'eau; le nid est fait avec des herbes. Habitat. Il se trouve partout sur le continent; il niche dans tout l'est du Canada sauf dans les parties méridionales. Le harle d'Amérique est un oiseau des étendues d'eau plutôt petites que grandes, de là vient qu'il est moins commun sur les plus grands lacs 69 ou sur la mer que son semblable à poitrine rousse. A cela près les remar- ques faites sur cette dernière espèce s'appliquent au harle d'Amérique car leurs habitudes sont pareilles. 130. Le Harle à poitrine rousse, le bec-scie, le haele huppé, (red-breasted merganser) . iWergfMS serrator. L, 22. (Planche III A). Traits distinctifs. L'aigrette hérissée et la bande pectorale rougeâtre séparée de la tête par un col blanc très en vue, sont suffisantes pour reconnaître le mâle. La femelle et les jeunes de cette espèce et de la dernière sont très semblables. Le bec est cependant de charpente plus légère et les narines sont un peu plus rapprochées de la base que chez le harle d'Amérique. La tête n'est pas d'habitude d'un brun aussi riche et la gorge supérieure est d'une teinte un peu plus claire de la même couleur et non pas blanche comme dans cette dernière espèce. Indications sur le terrain. L'aigrette et la bande pectorale du mâle adulte et l'absence du blanc de la gorge supérieure chez les femelles et les jeunes oiseaux distingueront le harle à poitrine rousse, du harle d'Amérique. L'apparence grise du dos et la longueur de la tête et du cou tendus en avant feront connaître les becs-scie des autres canards qui ont des plaques blanches aux ailes. Nid. Sur le sol près de l'eau, quelquefois sur les arbres. Habitat. Se rencontre plus ou moins dans tout le Canada, nichant partout où on le trouve sauf dans les parties méridionales. C'est un oiseau des eaux libres de glace, aussi est-il plus souvent aperçu sur les lacs ouverts et sur mer, que ne l'est l'espèce précédente. Valeur économique. Voir au titre de la sous-famille. Genre — Lophodytes. Petit Harle. 131. Le Petit Harle. (hooded merganser). Lophodytes cucullatus. L, 17-50. C'est le plus petit de nos harles. Le mâle est im oiseau de couleurs blanche et noire très frappantes avec des côtés d'un brun châtaigne. Son ornement distinctif, le capuchon, est une aigrette plate, pareille à un disque, partant de la base du bec, en forme d'arche sur la couronne, rencontrant le cou à la base de la tête et d'une coloration blanche générale- ment très pure avec un rebord noir étroit. La femeUe est un oiseau de couleur presque sans éclat avec un corps brun sombre, plus clair en dessous, et avec une aigrette hérissée un peu rougeâtre, de forme semblable à celle représentée (planche III A). Traits distinctifs. Le capuchon du mâle ne ressemble à rien de ce que portent les oiseaux américains. La femelle peut toujours être distinguée des autres harles par sa petite taille. Indications sur le terrain. Le capuchon du mâle, aigrette rougeâtre et la taille de la femelle. Nid. Dans les arbres creux. Habitat. A travers tout le continent, mais plus rare dans l'Est que dans l'intérieur. Niche en des endroits choisis partout où on le trouve au Canada. Le petit harle est un oiseau de l'intérieur, des étangs paisibles et des cours d'eau en pays boisé. C'est le plus comestible des harles; ce fait, ajouté à la déforestation continue et au peu d'empêchements mis à la chasse du gibier, expliquent que cet oiseau disparaît de plus en plus. Valeur économique. Il est douteux qu'on puisse porter de sérieuses accusations contre le petit harle, comme se repaissant d'animaux utiles. Sous-famille — Anatinae. Canards de rivières et d'étangs. Description générale. Canards typiques avec le bec aplati et en spatule, terminé par im ongle plat, avec des lamelles filtres, le long des rebords intérieurs (fig. 8, p. 20) au heu de petites projections en forme de dents. Les pieds avec un doigt postérieur petit quoique bien formé, non modifié en un lobe plat ou appendice semblable à une nageoire. Traits distinctifs. Le bec distinguera les canards de rivière des harles et le doigt postérieur comme c'est dit plus haut, des canards de mer. 70 Indications sur le terrain. Quand la vue sera des plus favorables, le bec fera distinguer les anatinés des harles. La plus grande longueur du cou et le corps plus mince sont des indications faibles et plutôt incertaines pour distinguer ces canards-là des canards de mer ou de baie. Les membres de la sous-famille sont plus facilement reconnaissables à l'état vivant comme espèce que comme une classe. Nid. Sur le sol, à l'exception du canard huppé. Habitat. Comme formant une classe les canards d'étang et de rivière sont plu.= abondants dans l'intérieur que sur l'un ou l'autre littoral. Ainsi que leur nom l'implique les canards de rivière et d'étang fré- quentent nos petites étendues d'eau de préférence aux plus grandes. Ils prennent leur nourriture à la surface en enfonçant la moitié antérieure de leur corps et l'atteignant sous l'eau. L'aliment est massé dans le bec et l'eau en est sortie par pression, les lamelles du bec retenant la matière solide. Valeur économique. Vu que ce sont absolument des oiseaux vivant, sur l'eau, de végétaux et d'insectes, leurs habitudes alimentaires ne constituent aucune menace. On a démontré récemment que les canards se nourrissent beaucoup de larves de moustiques et que le bien qu'ils font ainsi est de surprenante importance. Grâce à une expérience concluante on a vu qu'une paire de canards dans un petit étang a fait plus pour diminuer ce fléau qu'une grande bande de dorades. Comme gibier ils sont très importants, voir p. 13. Genre — Anas. Canards ordinaires. 132. Le Canard ordinaire, le canard de frange, (mallard, green-head). Anas platyrhynchos. L, 23. (Planche III B). Traits distinctifs. Le mâle ne peut être confondu avec aucun autre canard sauvage quoique plusieurs espèces domestiques s'en rapprochent de très près. La femelle est souvent regardée comme appartenant à une autre espèce et est quelquefois appelée Canard gris (Grey duck). Il y a plusieurs autres canards qui s'en rapprochent par la coloration mais le miroir violet avec la raie blanche devant et derrière le miroir servira toujours à la distinguer. Indications sur le terrain. Tête verte et anneau blanc autour du cou sont des marques très visibles pour le mâle. Le miroir avec ses raies blanches fera reconnaître la femelle à l'état vivant. Sa queue a aussi une blancheur générale au vol, laquelle est tout à fait caractéristique. Nid. Sur le sol, habituellement sous les hautes herbes ou roseaux, non loin de l'eau, quoique parfois à une grande distance dans l'intérieur. Habitat. Il est de fait répandu d'un bout à l'autre du Canada, mais moins commim dans Fextrémité orientale. Niche partout au Canada, sauf là où il est dérangé par la colonisation. C'est le «canard sauvage» par excellence, et il est connu sous ce nom du chasseur de l'ancien monde aussi bien que du nouveau. Il est l'ancêtre duquel sont issues nos variétés domestiques, et presque chaque espèce de canards de basse-cour un peu mélangée montrera les têtes vert-noir, le col blanc, ou les couvertures supérieures et recourbées de la queue, indiquant le retour à la forme primitive. Tout en étant un des meilleurs oiseaux pour la table c'est un des canards les plus sauvages, fait qui exphque que cet oiseau ne se reproduise qu'en petit nombre dans les localités qui confinent à la civilisation. 133. Le Canard noir, (black dtjck). Anas rubripes. L, 22. Planche IV A. Traits distinctifs. La coloration généralement sombre ajoutée à la taille rend cette espèce absolument reconnaissable parmi les canards de rivière. Indications sur le terrain. La taille, la coloration sombre, et l'éclat argenté des ailes de dessous qu'on voit quand il vole. L'absence de la raie blanche qui délimite le miroir le fera distinguer du canard ordinaire. Nid. Sur le sol, dans l'herbe près de l'eau. 71 Habitat. Le canard noir est une espèce plus propre aux régions de l'Est que le canard ordinaire et n'est pas trouvé communément à l'ouest des grands lacs. Il niche dans l'est du Canada où on le rencontre. Aujourd'hui que le canard huppé devient' de plus en plus rare, le canard noir est celui qui niche le plus ordinairement dans les parties méridionales du Canada, et le seul qui puisse être appelé un canard nicheur ordinaire dans le voisinage des grands lacs inférieurs. Autrefois presque chaque petit lac ou étang avait sa nichée de canards noirs, mais, par suite du dessèchement des marais et des obstacles apportés par l'homme à la cou- vaison, celle-ci est désormais restreinte aux plus grands marais ou aux endroits les moins accessibles. C'est un point discuté que celui de savoir s'il y a une ou deux formes du canard noir. Vers la fin de l'automne on prend un bon nombre de très gros oiseaux à pattes rouges. Quant à savoir si c'est une sous-espèce distincte, cela n'est pas décidé de façon concluante. Valeur économique. Quoique le canard noir fréquente souvent, surtout dans la saison de la couvaison, la lisière des champs cultivés où il glane la nourriture qu'il y peut trouver, il ne fait que peu ou même point de mal. En cette saison il n'y a pas de grandes récoltes à endommager et, alors, comme en tout temps, il fait plus attention à ce qui vit dans l'eau, aussi ne peut-on imputer aucun dégât à cette espèce. Genre — Chaulelasmus. Canard chipeau. 135. Le Canard chipeau. (gadwall.) Chaulelasmus streperus. L, 19 • 50. C'est un canard gris finement moucheté ou vermiculé des mêmes tons que la femelle du canard ordinaire, mais avec les épaules d'un rouge marron et un miroir blanc. Traits distinctifs. Le miroir blanc est toujours indicatif. Les femelles peuvent, à cela près, être facilement prises pour de petits canards ordinaires ou des canards d'Amérique. Indications sur le. terrain. Miroir blanc et apparence générale grisâtre. Nid. Sur le sol, dans l'herbe ou sous les buissons. Habitat. Presque cosmopoUte. C'est un des plus rares canards sur les grands lacs inférieurs; presque absent sur la côte de l'est, plus commun à l'ouest où il couve. Genre — Mareca. Canards siffleurs. 137. Le Canard d'Amérique, (baldpate, american widgeon). Mareca ameri- cana. L, 19. Canard grisâtre de taille moyenne. Le mâle a les épaules et le bonnet blancs, une raie verte large en travers de l'œil, un miroir noir avec reflets verts, et une légère teinte rose sur la poitrine et le dos. Traits distinctifs. Le mâle se distingue facilement; la femelle pourrait aisément se prendre pour la femelle du canard ordinaire ou du canard chipeau, n'était-ce le miroir et les dessous d'un blanc très pur. Indications sur le terrain. La couronne blanche et la raie verte de l'œil sont carac- téristiques chez le mâle; les dessous blancs et la terminaison brusque de la poitrine brune contre les dessous distinguent la femelle à l'état vivant. Nid. Sur le sol, dans l'herbe ou sous les buissons. Habitat. Presque tout le Canada; rare sur la côte de l'Atlantique; plus commun à l'ouest. Etroitement apparenté au canard sifïleur d'Europe qu'on a quelque- fois sur nos côtes et auquel il ressemble beaucoup. Genre — Nettion. Sarcelle. 139. La Sarcelle à ailes vertes, (green-winged teal). Nettion carolinense. L, 14-5. C'est le plus petit de nos canards. Le mâle a une tête couleur marron, irne raie derrière l'œil et le miroir vert irisé; dos finement vermiculeux, poitrine mouchetée; presque blanc en dessous. La femelle est un oiseau d'un brun terne beaucoup plus clair en dessous. Elle a le miroir vert caractéristique de l'espèce. 72 Traits distinctifs. La taille différenciera toujours ce petit canard de tous les autres, sauf de l'espèce suivante et du petit bucéphale; présence du miroir vert et brillant le distinguera de ce dernier et la complète absence d'un bleu crayeux sur les épaules le dis- tinguera du premier. Indications sur le terrain. La petite taille en même temps que le miroir vert et l'absence de bleu crayeux sur les épaules sont des signes po\ir reconnaître un plumage quelconque. Nid. Sur le sol près de l'eau. Habitat. D'un bout à l'autre du continent, mais rare dans l'extrême Est. La race dans l'est du Canada nichait parfois et probablement à l'origine, communément dans la région inférieure des grands lacs. C'est un des canards de la qualité la plus recherchée. Son habitude de voler en grandes bandes et à toute vitesse le fait bien connaître des chasseurs. La sarcelle d'Europe vient quelquefois se fourvoyer jusqu'au Canada, mais c'est très rare. Genre — Querquedula. Sarcelle à ailes bleues et Sarcelle cannelle. 140. La Sarcelle à ailes bleues, (blue-winged teal). Querquedula discors. L, 16. Planche IV B. Traits distinctifs. La taille distinguera la sarcelle à ailes bleues de tout autre canard sauf de la sarcelle à aUes vertes et du petit bucéphale, et le bleu clair sur les ailes servira dans ces derniers cas. Le canard souchet a aussi un bleu identique sur les aUes, mais la petite taille de la sarcelle à ailes bleues et l'absence du large bec à spatule différencient ces deux espèces. Indications sur le terrain. Petite taille en même temps que la marque blanche sur la face, les dessous sombres et le bleu crayeux sur les ailes. Nid. Sur le sol, au milieu des herbes. Habitat. D'un bout à l'autre du continent; aujourd'hui plutôt rare dans l'extrême Est. C'est une des rares espèces qui couvent encore régulièrement, quoique de façon éparse dans la région inférieure des grands lacs. Une sarcelle de l'Ouest, la sarcelle cannelle, est quelquefois signalée dans l'est du Canada, mais la plupart du temps il s'agit de la sarcelle à ailes bleues fortement imprégnée en dessous du fer^ qui provient de l'eau. Genre — Spatula. Canard souchet. 142. Le Canard souchet. (shoveller). Spatula clypeata. L, 20. Le mâle a des marques frappantes; la tête d'un noir vert, poitrine blanche et hgne blanche sur les ailes, dessus d'un riche marron ressortant en une hgne effilée contre la poitrine. Les épaules sont d'un bleu crayeux et le miroir vert. Le bec s'élargit à la pointe en une spatule large en forme de cuillère. La femelle ressemble beaucoup à la femelle du canard ordinaire quoique sensiblement plus petite. Traits distinctifs. Le bec spatule distingue cette espèce de toutes les autres de quelque plumage que ce soit. Indications sur le terrain. Poitrine blanche, ventre d'un riche marron, du bleu sur les aUes, et la taiUe; c'est tout cela qui distingue le mâle. Le bec fera distinguer cet oiseau sous n'importe quel plumage, et quand on peut le voir, il constitue peut-être le meilleur moyen de distinguer la femelle de celle plus grande du canard ordinaire à laquelle elle ressemble. Nid. Sur le sol, dans l'herbe, pas toujours dans le voisinage immédiat de l'eau. Habitat. C'est un oiseau de l'Ouest. Il ne se rencontre que rarement sur les grands lacs inférieurs, et ne se voit plus dans l'Est que comme un vagabond. Genre — Dafila. Canard pilet. 143. Le Canard pilet. (pintail) . Do^^Za acuta. L, 28. C'est un canard très long et de forme amincie. La tête d'un brun de phoque, l'avant-cou blanc et les parties de dessus de même, le dos finement vermiculeux de ton gris, miroir vert bronze terminé par une ligne d'un marron clair en avant et par une ligne blanche derrière. La queue est graduée par deux plumes médianes très allongées. La femelle ressemble beaucoup à celle du canard ordinaire. 'Voir la note, page 67. 73 Traits distinctifs. La longue queue fait reconnaître le mâle, le canard à longue queue étant le seul canard américain ayant un ornement pareil, à part cela le canard à longue queue est tout à fait différent, étant un canard de mer, non de rivière. Le miroir vert bronze et ses lignes limites d'un brun rougeâtre et blanches sont caractéristiques d'un plumage quelconque. Les jeunes sarcelles à ailes vertes ont presque-les mêmes caractères du miroir, mais la différence de taille fera éviter tout confusion. Indications sur le terrain. Tête et cou longs et minces, queue à longue pointe; ce sont de bons signes sur le terrain. La tête sombre et l'avant-cou et les dessous blancs font reconnaître le mâle. Nid. Sur le sol, quelquefois très loin de l'eau. Habitat. Rare sur la côte de l'Atlantique; devient plus commun vers l'Est. Il niche à partir des provinces des prairies au nord vers le pôle, et jadis à l'est du lac Erié. Genre — Aix. Canard huppé. 144. Le Canard huppé, le canard branchu. (wood duck). Aix sponsa. L, 18-50. Planche VA. Traits distinctifs. En se guidant sur les illustrations, il ne devrait y avoir aucune difficulté à reconnaître cette espèce. Le mâle, même dans son plumage sans éclat, con- serve toujours une indication des marques de la joue. Indications sur le terrain. C'est le seul canard d'été commun dans nos contrées méridionales qui ait les parties de dessous absolument blanches. L'anneau oculaire tout blanc de la femelle est très visible. Nid. Dans les creux des arbres ou des branches près des eaux tranquilles. Habitat. C'est la partie tempérée de l'Amérique du Nord jusqu'au Canada méri- dional, et d'un océan à l'autre sur ce continent; plus commun dans la région inférieure des grands lacs que sur l'un ou l'autre de nos rivages ou dans les provinces des prairies. Nous avoûs là le canard d'Amérique le plus riche en couleur et le plus beau d'Amérique, peut-être bien du monde. La seule espèce qui s'en rap- proche c'est le canard mandarin de Chine qu'on trouve souvent enfermé avec lui. Le canard huppé était originairement le «canard d'été» de nos fron- tières méridionales, presque tous les cours d'eau et les étangs endigués en possédaient au moins une paire; mais, depuis qu'on a déboisé le pays, la canardière du fils de fermier en a fait façon. Ses brillantes couleurs, son nid trop en vue et la facilité avec laquelle on peut le surprendre dans ses retraites plus ou moins boisées en ont fait une proie facile même pour le chasseur encore novice, et le canard court le risque d'être bientôt exterminé. Un canard qui se pose sur des arbres paraît paradoxal à la plupart des chasseurs européens, et cependant c'est l'habitude de cette espèce. Ce canard fait son nid sur un arbre creux, à quelque hauteur au-dessus du sol, et du haut duquel il voit les tournants de la mare ou quelque autre eau stagnante. On n'a pas encore résolu la question de savoir comment les petits sont des- cendus à terre, et il circule à cet égard beaucoup d'opinions divergentes: celle qui veut que les vieux portent les jeunes sur leur dos ou dans leur bec, celle qui pense que les parents poussent leur progéniture hors du nid pour qu'elle arrive de ses ailes rudimentaires jusqu'à terre; toujours est-il que les petits touchent terre de bonne heure et suivent leur mère vers les appro- ches de la rivière ou des eaux dormantes, le mâle restant tout près pour porter secours à sa famille, en cas de danger. Plus tard, ils rechercheront les marécages où ils séjourneront jusqu'à la fin de l'automne, et d'où ils partiront pour le Sud quand l'eau sera devenue froide comme le temps. Le canard huppé se rend volontiers dans les boîtes qu'on lui prépare pour nicher, et de cette façon on pourrait probablement l'aider à se multi- plier passablement. 74 Sous-famille — Fuligulinae. Canards de baie, de mer, ou plongeurs. Description générale. Ce sont des canards d'une charpente lourde ou compacte avec un bec aplati ou en forme de spatule, comme celui du canard, quelquefois enflé ou plus haut à la base (fig. 9, p. 20) mais toujours avec un ongle aplati à la pointe (figures 8 et 9, p. 20). Le doigt postérieur est changé en une palette plate ou un lobe finement découpé. Traits distinctifs. Le bec fera distinguer les canards de mer des harles, et le doigt postérieur les différenciera des canards de rivière et d'étang. Indications sur le terrain. Le bec bien observé, distinguera ces canards des harles, bien qu'Us soient plus facilement reconnus à l'état vivant comme espèce que comme une sous-famiUe. Nid. Ordinairement siir le sol, quoique quelquefois sur des arbres. Habitat. Lors même que certains individus de cette sous-famiUe se trouvent com- munément sur tous les cours d'eau navigables du Canada, les espèces et les individus sont plus nombreux sur la côte que dans l'intérieur. Les canards de baie et de mer, quoique se sentant plus chez eux sur les grandes étendues d'eau, fréquentent souvent les marécages et les eaux peu profondes pour y trouver leur nourriture. Ce sont de bons plongeurs, allant parfois à de surprenantes profondeurs pour y saisir les mollusques ou des matières végétales. Ils comprennent des individus d'une chair exquise pour la table. Valeur économique. L'importance économique immédiate de leur régime alimentaire se réduit à moins encore que pour les autres canards. Genre — Marila. Milouins à tète rousse, Milouins aux yeux rouges, et Morillons. 146. Le Milouin à tête rousse, (redhead). Marila americana. L, 19. C'est un canard plutôt gros avec la tête et le haut du cou de couleur imiforme, rouge brique; poitrine noire; le dos gris finement vermiculé avec du noir; blanc en dessous. La tête de la femelle est de couleur plus sombre, même d'un gris brun foncé, et le dos couleur de toile remplacé par une teinte uniformément brime, quelquefois sans même un soupçon de vermiculure. Traits distinctifs. Le mâle ressemble au milouin aux yeux rouges, mais le dos est beaucoup plus sombre et le rouge de la tête ne descend pas aux épaules comme dans cette espèce. Les femelles de ces deux espèces sont même plus semblables, mais la forme du bec est toujours un trait distinctif (voir milouin aux yeux rouges). Les femelles sont aussi un peu comme celles du morillon à tête noire et du bucéphale d'Amérique, mais elles se distinguent par un miroir gris au Ueu de noir, ou par la tache à l'aile et par l'absence d'une marque blanche sur la face. Le moriUon à colher a un miroir semblable, mais c'est un oiseau beacuoup plus petit et qui a la marque blanche de la face. Indications sur le terrain. Couleur de la tête et profil de la tête et du bec. Nid. Ordinairement sur le sol ou peu élevé au-dessus de l'eau, nid fait de roseaux avec plus ou moins de duvet. Habitat. N'est ordinairement que de passage à l'est des provinces des prairies, bien que dans le passé quelques-uns aient niché par endroits dans la région des grands lacs; rare sur la côte de l'Est. C'est un de nos plus beaux canards, et lorsqu'on l'a nourri de céleri sau- vage sa chair a un goût aussi délicat que celle du milouin aux yeux rouges. Il est moins l'oiseau des vastes étendues d'eau que beaucoup de canards de mer, car on le trouve souvent dans les marais et les étangs. 147. Le Milouin aux yeux rouges, (canvas-back) . Marila valisineria. L, 21. C'est un gros canard; le mâle a la tête et le cou d'un rouge brique sombre; poitrine noire; les dessous sont blancs, le dos est blanc avec de très fines vermiculures foncées qui ressem- blent beaucoup à de la toile à laquelle l'espèce doit son nom anglais. Chez la femelle le rouge de la tête et du cou devient du gris brunâtre, et le dos est brunâtre. Traits distinctifs. Les couleurs sont très semblables à celles des plumages du milouin à tête rousse qu'on peut lui comparer; il se distingue du milouin à tête rousse par la forme 75 du bec lequel chez le milouin aux yeux rouges est plus long et plus lourd, naissant au som- met du front et offrant la ligne du culmen presque droite plutôt que concave comme dans le milouin aux yeux rouges. Le mâle est beaucoup plus blanc sur le dos, et le rouge descend jusqu'aux épaules au lieu de s'arrêter à mi-chemin le long du cou. Les jeunes et les femelles peuvent quelquefois être confondus avec les morillons à tête noire, ou à collier, ou avec le bucéphale d'Amérique, mais en être distingués par la taille plus grande ou par l'absence de blanc ou de gris sur l'aile ou de blanc sur la face. Indications sur le terrain. Tête rouge ou rougeâtre ou gris-rougeâtre, absence de blanc sur la face ou sur l'aile; en outre forme et profil de la tête et du bec. Nid. Fait de roseaux, garni de duvet et bâti au-dessus de l'eau. Habitat. Se rencontre réguhèrement quoique peu fréquemment sur la partie inférieure des grands lacs à l'est du lac Erié; rare sur la cote de l'Atlantique, mais plus commun dans l'ouest du Canada où il niche. C'est un des canards les mieux connus et les plus appréciés. Ce milouin évoque dans l'imagination populaire l'idée de la tortue d'eau douce et de la bonne chère. Cette réputation gastronomique est surtout due au céleri sauvage Vallisneria spiralis dont il se nourrit fréquemment et d'où lui est venu son nom spécifique. Toutefois, bien d'autres canards mangent de ce céleri et sont tout aussi bons au goût. Sur les grands lacs l'introduc- tion de la carpe allemande a occasionné de grands ravages dans les vastes champs de céleri sauvage, et de riz sauvage, deux plantes extrêmement appréciées pour allécher les canards de toute espèce. Une des premières mesures à prendre pour attirer les canards dans les enclos et les étangs réservés devrait être de supprimer toutes les carpes et de planter du céleri sauvage et du riz sauvage Zizania aquatica. 148. Le Morillon à tête noire, (greater scaup duck, american scaup, broad- BTLL, greater OR LAKE bluebill). Mavila marila. L, 18-50. C'est un canard de taille moyenne, le mâle, blanc en dessous; la tête, le cou, et la poitrine supérieure sont noirs; le dos blanc et noir, vermiculé et pareil à de la toile. Les femelles n'ont pas ce dos pareil à la toile; les tons noirs sont changés en des bruns rougeâtres de diverses teintes; la marque blanche de la face se trouve à la naissance du bec. Traits distinctifs. Le morillon à tête noire et le morillon à collier ont presque tout à fait la même coloration, mais ils peuvent en général être distingués par la taille ou par la forme et la dimension de l'ongle terminal sur le bec. Cet ongle est, toute proportion gardée, plus large et assez près d'être circulaire chez le morillon à tête noire. La tête de ce dernier à l'état adulte, a un lustre verdâtre au heu de passer au violet clair sur la couronne. Une teinte rougeâtre sur la tête des jeunes et des femelles est quelquefois très distincte, et on peut les prendre pour un milouin aux yeux rouges, ou pour un milouin à tête rousse, ou quelquefois pour un bucéphale d'Amérique, mais une tache blanche à la base du bec et en travers du front, ou des plaques blanches aux ailes sont toujours caractéristiques chez les morillons. Le morillon à collier, qui leur ressemble aussi, a un miroir gris au lieu d'un blanc. Indications sur le terrain. Il est presque impossible de voir une différence entre les deux morillons à l'état vivant. Les mâles des deux espèces paraissent noirs sur le tiers antérieur de leur corps, et blancs sur tout le reste excepté la queue, mais y compris les plumes secondaires de l'aile. Une marque blanche sur la face à la base du bec, comme ci-dessus, est la meilleure indication pour la femelle. Nid. Sur le sol, dans l'herbe près des étangs herbeux. Habitat. Rarement de passage ou pour nicher sur la côte de l'Atlantique; commun sur les grands lacs. Le morillon à tête noire est plus que le petit morillon un oiseau des eaux ouvertes, ainsi que cela est indiqué par l'un de ses noms vulgaires, mais il arrive souvent avec d'autres espèces dans les marécages pour y trouver du céleri sauvage et du riz sauvage, 149. Le Petit Morillon, (lesser scaup duck). Marila affinis. L, 16.5. Presque tout à fait semblable au précédent, mais un peu plus petit. La couronne du mâle adulte a un lustre violacé au lieu de verdâtre de même que sur d'autres parties de la tête. Traits distinctifs. Voir les espèces précédentes. 28588—6 76 Indications sur le terrain. Voir les espèces précédentes, les morillons à l'état vivant ne se distinguent l'un de l'autre que par la taille. Nid. Sur le sol, près des étangs herbeux. Habitat. Un peu moins commun que le précédent dans l'est du Canada. Il niche ordi- nairement dans l'ouest du Canada et, à l'occasion à l'est vers les grands lacs. Ce canard est l'un des plus communs qu'on rencontre loin de la côte maritime; c'est plus un oiseau de marais et de petits étangs que les précé- dents. 150. Le Morillon à collier, (ring-necked duck). Marila collaris. L, 16-50. Très semblable par la coloration aux deux espèces précédentes, mais sans le dos couleur de toile; avec un petit colUer autour de son bec près du bout et un collier d'im brun pâle ou couleur de cuivre autour du cou. Traits distinctifs. Les jeunes morUlons à coUier et les femelles peuvent être pris soit pour des morillons à tête noire, des bucéphales d'Amérique, soit pour des milouins à tête rousse ou des milouins aux yeux rouges\ mais ils peuvent être distingués des morillons par le miroir gris au Ueu de blanc; la femelle, par le délicat anneau blanc autour de l'œil, et de tous les autres canards par des marques blanches sur la face, généralement reliées en travers du menton. Indications sur le terrain. Le mâle peut être distingué des morUlons par son dos noir et la femelle par son menton blanc et le déhcat anneau blanc autour de l'œil; tous deux, dans le plumage de l'adulte, par im petit anneau sur le bec. Nid. Sur le sol, près des étangs herbeux. Habitat. Oiseau rarement de passage dans l'Est où il nichait autrefois à l'occasion; rare sur les grands lacs. Genre — Clangula. Bucéphale d'Amérique. 151. Le Bucéphale d'Amérique, le plongeur, (golden-eye). Clangula clan- gula. L, 20. C'est un canard plutôt gros, charpente lourde, coloration frappante de blanc et de noir. Le dos et la tête sont noirs; le reste du plumage, y compris ime tache circulaire très en vue entrel'œil et le bec, et la plaque sur l'aile sont blancs. La femelle et le jeune mâle sont marqués de taches gris clair et blanches sur le dos, de larges plaques blanches aux ailes, et une tête brun de phoque, le haut du cou est ordinairement en fort contraste avec le cou et la poitrine qui sont ou blancs ou gris. Traits distinctifs. Dans les plumages des jeunes et des femelles on peut quelquefois confondre le bucéphale d'Amérique avec le milouin à tête rousse ou avec le milouin aux yeux rouges' ou avec les morillons. Dans ces plumages l'absence de la marque blanche sur la face ou sa présence limitée aux côtés de la face, le distinguera des morillons; les plaques blanches aux ailes le différencieront du milouin à tête rousse et du milouin aux yeux rouges. Indications sur le terrain. La coloration frappante en blanc et noir du mâle; la tête bnme et l'absence de marques faciales chez la plupart des jeunes et des femelles. La grosse tête, le cou fort court, le sifflement des ailes pendant le vol sont caractéristiques. Nid. Sur des branches ou dans le creux des arbres. Habitat. Les bucéphales habitent la plupart des régions du nord de l'hémisphère boréal. Le bucéphale d'Amérique, qui seul représente cette espèce dans le nouveau monde, est généralement répandu dans presque tout le Canada. C'est ordinairement un oiseau de passage, qui s'étabht en hiver dans l'est du Canada, nichant peu dans les provinces de l'Est, mais plus communément dans le Nord-Ouest. SOUS-ESPÈCES. Le bucéphale est divisé en deux sous-espèces; celle de l'ancien monde et celle du nouveau monde. Cette dernière, dite bucéphale d'Amérique, Clangula clangula americana, est la seule qui se rencontre en Amérique. C'est un des canards les mieux connus, un oiseau très hardi qui reste sur nos eaux, jusqu'à ce que la glace les ferme. 152. Le Bucéphale d'Islande, (barrow's golden-eye). Glaucionetta islandica. L, 20. Ressemble au bucéphale d'Amérique, mais le mâle a une tache faciale en forme de croissant au lieu d'être circulaire. La tête a un lustre violet au lieu de vert et le bec est relativement plus élevé à la base. 1 Voir 'a note à la page 67. 77 Traits distinctifs. Les mâles sont facilement distingués des bucéphales d'Amérique, comme c'est dit plus haut, mais les jeunes oiseaux et les femelles des deux espèces sont plus difficiles à reconnaître, et la forme du bec est peut-être le seul trait distinctif auquel on puisse se fier. Les jeunes mâles peuvent être reconnus à une légère excroissance au front, à la base même du bec, qu'on ne peut voir à cause du plumage, mais qu'on sent très bien avec le doigt. Indications sur le terrain. Des circonstances exceptionnelles peuvent permettre à quelque-uns des faits susdits d'être constatés chez l'oiseau à l'état vivant. Nid. Sur des branches ou des arbres creux quand c'est possible, sinon, probable- ment dans des cavités rocheuses ou sur le sol. Habitat. Très inégal; l'oiseau est commun sur des côtes de l'Est et de l'Ouest, mais absent de presque tout le vaste intérieur; les oiseaux de l'Est nichent probablement dans le nord de Québec. C'est une espèce qui est du nord plus que la précédente à laquelle elle ressemble par ses mœurs autant que par son apparence. Genre — Charitonetta. Petit Bucéphale. 153. Le Petit Bucéphale. (buffle-head). Charitonetta albeola. L, 14-75. C'est un très petit canard, presque aussi petit que la sarcelle mais dont la coloration présente des contrastes frappants entre le noir et le blanc. Le mâle est blanc en dessous et autour de la base du cou, noir en dessus avec une tête noire irisée rompue par une large tache blanche triangulaire dont le sommet au-dessous de l'œil rencontre l'autre partie blanche le long de la nuque. Les plumes des joues sont allongées faisant des houppes sur les côtés de la face, d'où son nom anglais. La femelle: blanc en dessous et un gris brunâtre foncé ailleurs à part une tache blanche indécise sur chaque joue. Traits distinctifs. Le mâle ne peut être confondu avec aucun autre oiseau; la femelle ressemble plutôt au morillon, mais peut en être distinguée par sa petite taille et un trait de couleur claire qui s'étend de derrière l'œil vers l'arrière de la couronne au lieu de la plaque blanche à la base du bec. Une tache faciale au lieu de deux et les dessous unifor- mément clairs la feront distinguer de la femeUe du canard histrion à laquelle elle res- semble aussi. Indications sur le terrain. Taille petite et tache blanche à la tête chez le mâle; la taille, la tache à la joue et la plaque blanche à l'aile chez la femelle. Nid. Sur une branche ou dans le creux d'un arbre. Habitat. Il est de passage ordinairement depuis la côte de l'Atlantique jusque vers l'ouest; niche au nord et au nord-ouest. Le nom de «Spirit Duck» fait allusion à sa force comme plongeur et à l extraordinaire facilité qu'il a de disparaître quand il est blessé. Genre — Harelda. Canard à longue queue. 154. Le Canard à longue queue, le kakawi. (old-squaw) Harelda hyemalis. L, 21. (Projection de la plume médiane de la queue au delà des autres, 4- 50-5.) Un canard de taille moyenne dont le plumage change remarquablement avec les saisons. Le mâle, au printemps, a la poitrine d'un brun de phoque, comme le cou, la tête et le dos; un masque facial presque blanc; des raies couleur d'ocre sur les ailes et à la base postérieure du cou. Le plumage d'hiver est blanc, avec la poitrine et le dos noirs ou brun foncé, une ligne en travers des épaules. Dans l'une et l'autre saison le mâle a deux plumes médianes caudales, très allongées, d'environ 8 pouces de la base à la pointe et dépassant de 4 à 5 pouces les autres plumes caudales. Le plumage de la femeUe est intermédiaire entre les deux plumages susdits, montrant surtout du blanc sans ligne bien tranchée entre la couleur foncée de la poitrine et les dessous blancs comme chez les mâles. Traits distinctifs. Les mâles sont caractéristiques; les femelles ne peuvent être confondues qu'avec celles de l'espèce suivante, mais elles sont beaucoup plus claires en dessous et la tête est presque entièrement blanche au lieu d'être noire. Indications sur le terrain. La longue queue du mâle, la tête presque entièrement blanche avec une marque foncée aux joues dans le plumage des jeunes et des femelles. Nid. Sur le sol, près de l^eau et caché sous les buissons ou dans l'herbe. Habitat. Niche d'un bout à l'autre du continent dans l'extrême nord. Plus commun sur la côte ou les grands lacs que sur de plus petites étendues d'eau. 28588—6* 78 Ce canard est chez nous un oiseau d'hiver. Il fréquente nos ports et se trouve souvent avec beaucoup d'autres de son espèce à la bouche des égouts; il reste aussi longtemps que les eaux sont libres, et même durant tout l'hi- ver. C'est un fort plongeur et mangeur de poissons, mais n'a que très peu de valeur comme chair pour la table. Il plonge à de grandes profondeurs pour sa nourriture et se trouve parfois pris dans les filets de pêcheurs loin de la terre et à des profondeurs étonnantes; on cite un cas où il fut trouvé à 90 pieds. Genre — Histrionicus. Canards histrions. 155. Le Canard histrion, la canne de eoche. (haklequin duck). Histrio- nicus histrionicus. L, 17. C'est un petit canard bien nommé d'après Arlequin au costume multicolore. La coloration générale du mâle va d'un bleu ardoise à bleu noir, mais sur ce fond il y a une série frappante de croissants, de raies, de taches circulaires, de triangles, et un collier du blanc le plus pur, chacun de ces dessins étant bordé de noir ce qui en relève le contraste frappant; une moucheture brillante d'un riche brun marron décore les flancs et borde les côtés de la couronne. La femeUe est très sombre et terne, toute brunâtre avec taches blanches sur le ventre, réunies dans une place qui ne se continue pas, qui même est médiane. Une tache blanche peu visible devant l'œil et au-dessous et une autre plus caractérisée au-dessus de l'oreille. Traits distinctifs. Le mâle ne peut pas être confondu avec celui d'aucune autre espèce. La femelle ressemble à celle du petit bucéphale par la taille et la coloration, mais son ventre est plus ou moins tacheté au lieu d'avoir une teinte claire uniforme et elle a deux taches faciales au Ueu d'ime et point de plaque à l'aile. Indications sur le terrain. Impossible de se tromper quant au mâle. La femelle peut se reconnaître à sa taille et à sa coloration généralement sombre, à peine plus claire en dessous; aheence de la plaque à l'aile; deux plaques claires à la face. Nid. Sur le sol, sous les roches ou dans des amas de bois ou dans des trous creux. Habitat. Il n'est que de passage dans l'Est, très rare dans l'intérieur quoique commun dans les montagnes de l'Ouest, où u niche. C'est un des plus jolis de nos canards; il ne le cède qu'au canard huppé pour la beauté. Sa véritable demeure est sur les bruyants cours d'eau de l'Ouest et du Nord-Ouest où il est bien connu des prospecteurs et des mineurs. Dans l'est du Canada, il fréquente les baies rocheuses et les rivages où il se nourrit surtout des insectes du sable et des petites crevettes qui remplissent les eaux salées du bord de la mer. Genre — Somateria. Eiders. Quoique ne formant pas une division systématique reconnue des canards ce genre ainsi que le suivant sont singuliers et font voir des carac- tères communs très suffisants pour qu'il en soit fait mention ici. Description générale. Gros oiseaux de forte charpente, les plus gros de nos canards. Les eiders mâles ont de larges masses de couleurs et de teintes délicates qui contrastent entre elles de façon très tranchée; les macreuses sont presque toutes noires, quelques-unes avec de petites insertions d'un blanc très pur. Les deux espèces ont des becs enflés avec d'étranges excroissances et de brillantes colorations (figure 9, p. 20). Traits distinctifs. Coloration en général foncée non relevée par les nombreux dessins des macreuses; la brillante coloration en larges masses des eiders mâles, les tons fins et uniformément rayés de divers bnms chez les femelles; la taille, la forme, les enflures et les protubérances du bec dans les deux sexes sont les caractères les plus marqués de la plupart des espèces. Indications sur le terrain. La coloration générale et le bec. Nul. Sur le sol près de l'eau, quelquefois à l'abri de rochers ou de buissons qui sur- plombent; le nid est garni d'im duvet que donne la mère. L'édredon qui est dans le commerce provient des nids des eiders. Habitat. Répandu d'un bout à l'autre du Canada, niche dans le Nord; très commun sur les côtes et sur les étendues d'eau pendant la migration. 79 Ce sont des «canards de mer» dans la plus pure acception du mot, bâtis pour affronter les plus gros temps et ne venant presque jamais sur les étangs et les marais d'eau peu profonde. Ils se nourrissent de mollusques et de crustacés et de ce qu'ils trouvent en plongeant. Valeur économique. Leur régime alimentaire a peu d'intérêt pour l'homme, mais dans certains parages, comme au Labrador, ils offrent par leur chair et leurs œufs la principale nourriture animale qui se présente là. Comme leur duvet est un article de commerce de grand prix, les eiders ont une valeur appréciable. Leur nombre va diminuant sans cesse {voir les détails à propos de l'eider d'Amérique) et des mesures énergiques devraient être prises pour conserver l'espèce. 160. L'Eider du Nord. (EroEE duck). Somateria mollùsima. L, 23. Le mâle: noir en dessous, tranchant fortement sur la blancheur de la poitrine qui est délicatement teintée d'un rose vineux; blanc en dessus; tête blanche avec une teinte eau-du-nil depuis les joues jusqu'à la nuque; large raie noire de l'œil au derrière de la tête. La femelle: coloration uniforme dans un dessin déUcat de différents bruns, noirs et d'ocrés pâles dis- posés en raies brisées autour du corps. Protubérances du bec s'étendant des deux côtés du front en longues langues charnues. Traits distinctifs. Pas d'erreur possible pour le mâle; la femelle peut se distinguer de celle de l'eider remarquable par le fait que les plumes de la couronne ne s'étendent pas en avant aussi loin que l'extrémité d'arrière de la narine. Cette espèce ressemble beaucoup à l'eider d'Amérique dont on ne peut la distinguer que par la taille et la forme des protubérances du bec sur le front — chez l'eider du Nord elles se terminent en pointe et la pointe n'est pas arrondie — et par la distance entre le point où commencent les plumes sur le côté du bec et la pointe de la protubérance, distance qui est moindre que chez l'eider de l'Amérique. Indications sur le terrain. Taille et coloration générale. Nid. Sur le sol, fait entièrement de duvet. Habitat. L'eider du nord habite les régions du nord de l'Europe et de l'est de l'Amé- rique. L'eider du nord est le plus septentrional de nos deux eiders semblables (voir l'espèce suivante). C'est vm oiseau strictement de l'Atlantique, qui niche dans les régions polaires de l'est du Canada et dans le Groenland. SOUS-ESPÈCES. — L'eider du Nord est représenté en Amérique par une sous-espèce, l'eider du Nord, Somateria millissima borealis. L'eider européen, le type de la race, n'a jamais été signalé en Amérique. 161. L'Eider d'Amérique, le moyac. (american eider). Somateria dresseri. L, 23. Presque tout à fait semblable à l'espèce précédente. Traits distinctifs. La femelle peut être prise pour celle de l'eider remarquable, mais peut en être distinguée par les plumes de la couronne qui ne s'avancent pas plus loin que derrière la narine. Elle peut n'être pas spécifiquement distincte de l'espèce précédente et l'un et l'autre sexe peuvent en être distingués seulement par les bouts arrondis de la protubérance du bec sur le front et par le fait que la distance du plumage sur le côté du bec jusqu'à la pointe des rudiments est plus grande. Indications sur le terrain. La taille et la coloration générale; il ne peut pas être distingué de l'eider du Nord, à l'état vivant. Nid. Sur le sol, quelquefois sous des roches ou des buissons qui surplombent; le nid est bâti de duvet arraché de la poitrine de la mère. Habitat. C'est un oiseau de nos rivages de l'Est, nichant sur le rivage nord du golfe du Saint-Laurent et, par occasion, sur la côte aussi loin au sud que l'Etat du Maine. En Scandinavie et en Islande les eiders sont à moitié domestiques et l'édredon tiré de leurs nids est une importante source de revenus. Bien que dans le Labrador et sur le golfe du Saint-Laurent il y ait d'immenses bandes de ces oiseaux, aucune tentative n'a été faite pour en tirer parti, sauf pour la chair; mais cette quantité a été si rapidement diminuée par de stupides tueries qu'il n'en reste plus qu'une petite fraction du nombre primitif. Sur ces rivages froids et désolés où la viande fraîche est rare les eiders devraient 80 être épargnés pour servir d'aliments, sinon pour d'autres usages. Des me- sures intelligentes et prévisionnelles protégeraient les eiders pour toujours, donneraient une ample quantité de nourriture, soit comme chair soit comme œufs, et produiraient une riche moisson de duvet qui vaudrait sur le marché bien plus que les carcasses d'oiseaux. Cette espèce est si étroitement apparentée à la précédente, qu'il ne serait pas étonnant qu'elle fût classée avec l'eider du Nord en qualité de sous-espèce. 162. L'Eider remarquable, (king eider). Somateria spectabilis. L, 23. Le mâle très semblable au précédent, mais le dos est presque tout noir, les joues sont eau- du-nil, le sommet de la tête et le derrière du cou d'un gris-bleu clair, et un V noir sur la gorge; le bec est caractéristique; les rudiments de chair sur le front sont d'un jaune brillant et se rencontrent sur le front où ils deviennent larges de presque un pouce et forment une bosse relativement énorme. La femeUe n'a pas les fortes protubérances au bec et sa coloration présente les mêmes bruns et noirs selon un dessin de raies fines que l'on re- marque chez les autres eiders. Traits distinctifs. Le mâle avec ses protubérances au bec ne peut être pris pour aucune autre espèce. Les femelles ressemblent à celles des autres eiders mais peuvent se distinguer des deux précédentes espèces par le pliunage de la couronne qui s'avance jusque derrière les narines. Indications sur le terrain. Moins de blanc sur le dos et sur les protubérances jaune claire du bec du mâle. Les femelles ne peuvent pas être distinguées avec certitude des autres eiders à l'état vivant. Nid. Sur le sol, nid garni de duvet. Habitat. C'est le plus septentrional de nos eiders. Il niche d'un bout à l'autre du continent le long de la côte et des îles du pôle. Il hiverne le long du golfe du Saint-Laurent et des rivages de la Nouvelle-Angleterre. C'est le seul eider qui vagabonde assez régu- lièrement jusqu'aux contrées basses des grands lacs. Genre — Oidemia. Macreuses. 163. La Macreuse d'Amérique, (american scoter). Oidemia americana. L, 19. Les mâles sont tous noirs; la base du bec est très enflée près du front et d'un jaune brillant. La femelle n'a pas le bec enflé; elle est foncée partout, plus claire en dessous et avec un capuchon visiblement plus sombre qui contraste sur ime ligne tranchée avec des joues plus claires. Traits distinctifs. Le mâle est le seul canard canadien tout noir et que ne relève aucune tache de couleur. Le capuchon foncé de la femelle la distingue d'autres espèces qui lui sont comparables. Indications sur le terrain. Couleur noire en évidence, bec jaune du mâle; l'absence de taches blanches ou de marques faciales et le capuchon foncé sur la femelle. Nid. Sur le sol, près de l'eau. Habitat. Il niche dans l'extrême nord à travers tout le continent; il est commim en hiver sur nos rivages de l'Est et n'est pas inconnu dans les régions basses des grands lacs. 165. La Macreuse veloutée, (white-winged scoter). Oidemia deglandi. L, 22. Brun foncé, presque noir, avec plaques blanches aux ailes et un petit croissant blanc sous l'œil; bec enflé à la base et s'élevant plus brusquement en avant que cela n'est montré dans la figure 9, p. 20, et la mandibule supérieure est colorée d'un rouge et d'un blanc brillants. La femelle est d'un brun sombre uniforme. Traits distinctifs. La plaque blanche à l'aile distingue tous les plumages de cette espèce. Indications sur le terrain. Grande taille, couleur sombre générale et uniforme, plaques blanches à l'aile. Nid. Sur le sol, parmi les buissons ou dessous. Habitat. Niche dans les hautes latitudes à travers le continent; il abonde sur les c^tes pendant le passage, et c'est la plus commune macreuse sur les grands lacs et dans l'intérieur. 81 166. La Macreuse à large bec. (sukf scoter). Oidemia perspicillala. L, 20. Le mâle est tout noir avec une plaque blanche en travers du front et un triangle de même couleur à la base de la tête; bec très enflé (figure 9, p. 20) et d'une coloration frappante de rouge, de jaune et de noir. La femelle est d'un brun foncé, plus clair en dessous et très semblable à cet égard à la macreuse d'Amérique. Traits disHnctifs. Les plaques blanches de la tête sont propres au mâle. La femelle peut être distinguée de celle de la macreuse veloutée par l'absence des plaques à l'aile, et de la macreuse américaine par l'absence du capuchon et la présence de deux taches claires un peu vagues sur le côté de la face, une à la base du bec et l'autre couvrant l'oreille. Indications sur le terrain. Du blanc sur la tête du mâle et les deux taches imprécises sur la face de la femelle. Nid. Dans l'herbe, près de l'eau. Habitat. C'est à peu près le même que pour la précédente espèce, mais peut-être que cette macreuse est plus commune sur la côte et qu'elle l'est moins sur les grands lacs. Genre — Erismatura. Canard roux. 167. Le Canard roux, (ruddy duck). Erismatura jamaicensis. L, 15. C'est un petit canard. Le mâle a une coloration frappante d'un riche brun rougeâtre marron sur le cou, les épaules, le dos et les flancs; la couronne et le derrière de la tête presque noirs, les joues et le bas de la face blancs. La femelle est petite, d'un brun grisâtre sombre, plus clair dans les dessous et aux joues, avec une calotte foncée. Traits distinctifs. Le mâle est le seul canard presque entièrement roux. La femelle peut se reconnaître à l'éclat argenté, pareil à celui du grèbe, des parties de dessous et, dans tout plumage, aux plumes raides et pointues de la queue. Indications sur le terrain. La taille, la forme courte et trapue, cou épais. Son habi- tude de porter quelquefois la queue droite et se dépliant en éventail est aussi un bon guide, quoique certaines macreuses passent pour en faire autant à l'occasion. Nid. Dans les roseaux au-dessus de l'eau. Habitat. Il niche dans les provinces des prairies vers le Nord; il est plus commun dans ses voyages sur les grands lacs que sur la côte. Sous-famille — Ânserinse. Oies. Description générale. Les oies ressemblent aux canards, mais sont plus grandes, avec un corps moins aplati et des pattes relativement plus longues; bec (figure 10, p. 20) plus haut et un peu plus comprimé à la base, plus épais et moins aplati à la pointe, pouvant difficilement être comparé à une spatule, mais ayant l'ongle large à sa pointe, caractéris- tique de l'ordre. Indications sur le terrain. Le puissant vol des oies est bien connu. La taille, la coloration et les façons de son vol sont les meilleurs signes pour se guider sur le terrain. Leurs cris rauques et stridents si souvent entendus pendant leur migration sont aussi caractéristiques. Nid. Sur le sol. Habitat. Les oies sont de tous les pays. Les espèces américaines nichent plutôt dans les contrées du Nord, voyageant pour s'y rendre à travers l'intérieur aussi bien que le long des côtes. Les oies sont plus que les canards des oiseaux de terre ferme et herbi- vores sans être pour cela moins habituées à l'eau. Elles n'ont pas l'habi- tude de plonger, mais se procurent leur nourriture dans le fond en la pico- tant et l'attrapant grâce à leur long cou. Les sexes se ressemblent et leur plumage change peu avec les saisons. L'oie est une chaire excellente sur la table et c'est pour cela, aussi bien que pour sa taille, qu'elle est très recher- chée des chasseurs. Les oies sont très circonspectes et, bien que leur nombre ait beaucoup diminué, elles ont réussi à se protéger mieux que ne l'ont fait bien d'autres oiseaux recherchés comme gibier. Valeur économique. Se nourrissant surtout d'herbes et fréquentant dans leurs migrations les régions cultivées plus que ne font d'autres mem- bres de leur espèce, les oies peuvent causer plus de dégâts que les canards, mais on ne le leur a jamais beaucoup reproché. Leur valeur, à d'autres 82 égards, est si évidente qu'on s'est bien moins plaint des oies que d'autres espèces également dignes d'être protégées, mais dont l'utilité, quoique réelle, est moins manifeste. Genre — Chen. Oies sauvages. 169. L'Oie blanche, (snow goose). Chen hyperhoreus. L, 23. C'est une oie plutôt petite, d'un blanc parfait avec des primaires noires. Les jeunes ont plus ou moins de gris ou de brun grisâtre répandu par places ou sur tout le corps. Traits distinctifs. Les bords tranchant des mandibules sont plus ou moins inclinés, écartés l'im de l'autre, montrant des projections serratiformes, pareilles à des dents et donnant à la face l'apparence qui lui a fait donner le nom d'oie rieuse. Indications sur le terrain. La couleur, le vol et le profil absolument propres aux oies. Nid. Sur le sol. Habitat. La petite oie blanche niche sur la côte arctique et dans les îles à l'ouest du golfe de Coronation. Elle voyage vers l'intérieur du continent; la grande oie blanche se rencontre le long de la côte de l'Atlantique. SOUS-ESPÈCES. Il y a deux sous-espèces de l'oie blanche au Canada, la petite oie et la grande, qui ne diffèrent que par leur taUle, mais comme les deux espèces coha- bitent de temps à autre ce n'est pas une distinction à laquelle on puisse se fier. Il y a une différence fondée sur les formes et les taiUes relatives des becs, mais il faut, pour s'en rendre compte, des spécimens à comparer. Bien qu'on l'ait souvent signalée inexactement l'oie blanche la plus grande est im oiseau très rare. C'est la forme de l'espèce qu'on trouve dans l'extrême Est et qu'il ne faut chercher que le long de la côte de l'Atlantique et dans le bas du Saint-Laurent. Le nom de «Wavey» est une corruption du mot indien «Wa-Wa» qui signifie oie sauvage. 169. 1. L'Oie bleue, (bltje goose). Chen cœrulescens. L, 26. Corps gris ardoisé, apparence ondulante des plumes les plus claires sur le dos et plus ou moins la même chose en dessous; la couleur d'ardoise est surtout forte sur les ailes et le croupion; la tête est blanche. Les jeunes sont semblables mais la tête et le cou sont d'un brun grisâtre. Le bec fait voir à un degré un peu réduit les dents serratiformes de l'oie blanche. Traits distinctifs. La combinaison de la tête blanche en contraste avec les ailes gris bleu se ne voit chez aucune autre oie américaine de l'Est. Indications sur le terrain. Tête blanche et corps plus foncé sont probablement les indications les plus sûres. Nid. Sur le sol. Habitat. Paraît être restreint dans la saison de la couvaison à l'est de la baie d'Hudson; le gros de l'émigration se fait à travers le Manitoba; l'oiseau est rarement de passage sur les grands lacs soit qu'il aiUe vers la vaUée du Mississipi où qu'il en revienne. Pendant longtemps l'oie bleue a passé pour n'être que l'oie blanche avec un plumage d'oison; aujourd'hui on reconnaît que c'est une espèce à part. Genre — Anser. Oie grise. 171a. L'Oie à front blanc, (white-fronted goose). Anser albifrons. L, 27. D'un brun grisâtre, plus foncé sur la tête et le cou, plus clair en dessous, plaque blanche autour de la base du bec; couleur claire des parties de dessous mouchetées irréguhèrement de noir qui se réunissent à la période de maturité en bandes imprécises et donnent une apparence d'imparfait développement même à des oiseaux d'âge adulte. Traits distinctifs. Tête brune et face blanche. Indications sur le terrain. Couleur brune sur tout le corps et face blanche. Nid. Sur le sol. Habitat. L'oie à front blanc est une espèce presque circompolaire. La sous-espèce américaine niche sur le continent et dans les îles à l'ouest du pôle. EUe voyage à travers l'intérieur du continent et ne se rencontre que rarement à l'est aussi loin que les grands lacs. SOUS-ESPÈCES. L'oie de notre pays, l'oie américaine à front blanc, A. a. gambeli, est une sous-espèce de l'oie européenne à front blanc dont elle se distingue par sa taille légèrement plus grande. 83 Genre — Branla. Bernache du Canada et Bernache commune. 172. La Bernache du Canada, l'outakde^ (canada goose, wild qoose) . Branla canadensis. L, 35. Planche V B. Traits distinctifs. Grande taille, tête et cou noirs, gorge blanche, plaque sur la joue. Indications sur le terrain. Tête et cou noirs, plaque blanche à la gorge. Un V blanc sur la queue qu'on voit très bien quand l'oiseau vole, fera distinguer les membres de cette espèce de tous les plus gros canards. Nid. Sur le sol, parfois dans de grands nids abandonnés sur des arbres. Habitat. Niche d'un bout à l'autre du continent depuis la limite nord des arbres jusqu'aux limites de la colonisation. SOUS-ESPÈCES. L'oie du Canada comprend plusieurs races géographiquement distinctes. Dans l'Ouest il y a une petite sous-espèce appelée oie de Hutchin, B. c. hutchinsi. Elle passe pour avoir une note différente dans son cri et pour être facilement reconnais- sable à l'état vivant par des chasseurs qui ont quelque expérience. Sa taille plus petite est un critérium incertain, mais c'est la seule différence qu'on puisse indiquer ici. Sa longueur moyenne n'a pas tout à fait 25 pouces. On ne peut s'attendre à la voir que jusqu'au Manitoba, à l'ouest, et avant de l'identifier ailleurs il faut user d'une grande prudence. La bernache est un oiseau très circonspect et toujours sur l'éveil; elle passe ordinairement la journée en plein air et se rend, le soir ou pendant la nuit, dans les marécages et les champs cultivés pour y chercher sa nourriture; à moins d'être dérangée elle y reste jusqu'au lendemain. Pendant qu'elle est ainsi occupée il y a en toujours une, au moins, qui, son long cou tendu, sur- veille les environs et guette l'apparence de quelque danger. Il est impossi- ble aux piétons même les plus avisés d'approcher sans être aperçu. C'est pour cette raison que la bernache du Canada a peut-être moins souffert des chasseurs que d'autres membres de son ordre, et avant que les parages où elle niche, ne soient envahis, elle court peu le danger d'être exterminée. A l'origine, cette oie nichait dans les limites de nos régions actuellement peuplées, mais la colonisation l'a chassée de la région la plus méridionale où elle couvait. Néanmoins, elle occupe encore de vastes espaces dans tout le nord du Canada aussi loin que va la limite nord des arbres et, aussi longtemps que tout ce territoire demeurera inhabité, la bernache y trouvera des parages où elle nichera en sécurité. Toutefois, à moins que des méthodes intelligentes de conservation ne finissent par être adoptées, la bernache du Canada disparaîtra à mesure que les terrains où elle couve seront envahis par l'homme. 173a. La Bernache commune, (brant). Branta bernicla. L, 26. Très sem- blable à la bernache du Canada mais plus petite; la tête, le cou et le haut de la poitrine noirs; un coUier de blanc étroit et brisé sur le cou. Traits distinctifs. Une petite oie canadienne foncée sans marque à la face. Indications sur le terrain. Taille petite, poitrine foncée, absence de marque à la face. Le V blanc sur la queue, visible quand l'oiseau vole bas, distinguera aussi la bernache commune des canards plus gros et noirs, mais non de la bernache du Canada. Nid. Sur le sol, nid fait d'herbes et garni de duvet. Habitat. Circompolaire, pour l'espèce. La bernache américaine niche dans l'est de la région polaire, descend dans ses voyages vers les côtes de l'Atlantique, mais rarement dans l'intérieur du continent. SOUS-ESPÈCES. La bernache est une espèce circompolaire. L'individu du nou- veau monde, la bernache américaine, B. b. glav£ogastra est, comme sous-espèce, distinct de celui de l'ancien monde, lequel n'a jamais été signalé en Amérique. La bernache noire, 1 Une confusion regrettable s 'est produite dans l'emploi habituel parmi les Canadiens-français du nom populaire d'outarde, donné à la bernache du Canada. Pour parler correctement, le nom d'outarde s'applique au "Bustard", espèce d'oiseau de l'ancien monde et qui n'a pas son congénère en Amérique. L'outarde est bien plutôt un oiseau de rivage qu'une oie, et il n'y a aucune raison de donner son nom à cette dernière espèce. Le nom français qui con- vient le plus à Voie du Canada, et celui-là même dont l'emploi a été adopté par la Société canadienne des oiseaux migrateurs, c'est Bernache du Canada. 84 B. nigricans de l'Ouest, est caractérisée par le fait que le noir de la poitrine est répandu comme teinte sur les parties de dessous; mais elle ne se rencontre dans l'est du Canada que comme un vagabond d'occasion. La bernache commune est une petite oie. Elle se rencontre sur le bas Saint-Laurent et sur les côtes maritimes par bandes de plusieurs centaines, mais se présente rarement ou seulement comme vagabonde dans l'intérieur sur les grands lacs. Sous-fatnille — Gygninae. Cygnes. Description générale. Très gros anatidés; blancs; à l'exception peut-être de la grue d'Amérique ou du dindon sauvage, c'est le plus gros des oiseaux d'Amérique. Traits distinctifs. La taille ajoutée à la couleur suffit à distinguer les deux cygnes. Les lores (espace entre l'œil et le bec) sont dénués de plumes. Le bec commence vers le haut du front, à sa base il est presque rectangulaire en section transversale, la pointe est pourvue d'un ongle plat. Indications sur le terrain. Taille et couleur, ce sont nos seuls gros oiseaux tout blancs. ^ Nid. Sur le sol, nid fait avec des herbes et garni d'un duvet pris à la mère. Habitat. La plupart des cygnes se trouvent dans l'hémisphère boréal, mais n'y sont pas rigoureusement confinés. En Amérique ils nichent actuellement dans les très hautes latitudes, bien que le cygne-trompette, espèce presque éteinte, nichât dans l'origine aussi vers le Sud que dans l'un des Etats du nord des Etats-Unis. De temps immémorial les cygnes ont joué un rôle important dans les récits populaires de l'ancien monde ainsi que dans les contes de fées pour enfants, où il est si fréquemment question de ces oiseaux, toutefois c'est un grand sujet de surprise pour bien des gens que d'apprendre que, même de nos jours, les cygnes sauvages sont parfaitement communs au Canada. Les oies sont sauvages et sur leur garde, mais le cygne est encore plus sauvage et plus circonspect. Son cou très long lui permet de pêcher sa nourriture dans des eaux trop profondes pour des oiseaux non plongeurs, et il peut séjourner sur une eau profonde pendant tout le jour, là où il est impossible de l'approcher à l'improviste. Il se rend rarement dans ces marais où l'eau est très basse et où le chasseur peut se cacher, ce qui fait que l'oiseau est rarement pris. Les épithètes données aux cygnes de l'hémisphère boréal témoignent des ressources extraordinaires de leur organe vocal; c'est ainsi qu'en Amérique nous avons le cygne d'Amérique (siffleur) et le cygne trompette; et qu'en Europe on a le cygne criard et le cygne muet. Des modifications singulières et compliquées de la trachée sous forme de circonvolutions variées dans certains recoins osseux du sternum sont certainement en relation étroite avec la voix, et leur complexité augmente en raison directe de la qualité de la voix telle que l'expriment les qualificatifs susdits; c'est ainsi que le cygne muet n'a aucune circonvolution trachéenne et que la plus haute complexité se rencontre chez le cygne trompette et le cygne criard. Genre — Olor. Cygnes. 180,. Le Cygne d'Amérique, {whistlitsig swan). Olor columbionus. L, 55. Très gros oiseau, tout blanc. Traits distinctifs. Le cygne d'Amérique peut être pris seulement pour le cygne trompette. Superficiellement on peut facilement le distinguer par sa plus petite taille seulement. Comme les cygnes n'arrivent à leur complet développement qu'au bout de plusieurs années, la taille peut n'être pas toujours en soi une preuve convaincante. Il y a une différence dans la forme du bec, mais elle est trop difficile à caractériser pour être bien décrite ici. L'enroulement de la trachée dans le sternum fournit le meilleur critère de ' IjCs autres gros oiseaux du Canada ont tous plue ou moine de noir sur les plumes des ailes. 85 différenciation. Chez le cygne d'Amérique la trachée fait une seule coiirl)e horizontale sur la surface du sternum, tandis que la trachée du cygne trompette a une courbe perpen- diculaire en plus. L'absence d'une tache jaune sur les lores du cygne trompette a été donnée comme une indication, mais cette tache est si souvent absente même chez les cygnes d'Amérique adultes qu'elle est sans utilité comme trait distiiictif. Indications sur le terrain. La taille et l'absolue blancheur. Les deux espèces ne peu- vent pas facilement être distinguées l'une de l'autre à l'état vivant, sauf par ceux à qui la voix de chacune d'elles est familière. Nid. Sur le sol, dans un nid d'herbes, de mousse et garni de duvet. Habitat. Il niche dans l'extrême Nord après avoir traversé le continent à l'ouest de la baie d'Hudson; il est de passage dans l'intérieur; rare ou absent sur la côte canadienne de l'Atlantique, mais commun par endroits sur les grandes routes fluviales de la région des grands lacs. Par le fait de son excessive prudence et parce que la couvaison se fait au loin dans le Nord, le cygne d'Amérique n'a pas vu son nombre sérieusement réduit dans les dernières trente années. La plus grande espèce congénère, celle des cygnes trompettes dont les parages recherchées pour la couvaison et compris dans la région colonisée furent dérangés de bonne heure, est sur le point d'être détruite entièrement. Les cygnes viennent rarement dans les marécages où l'eau est basse et où£le chasseur peut se cacher. Ils sont rarement vus sauf en bandes blanches, serrées, comme des plaques de glace au loin sur l'eau hbre ou en l'air volant très haut et hors de la portée des fusils. Leur passage régulier a lieu de nuit, ordinairement dans un grand silence, quelquefois cependant très bruyamment. C'est à de telles mœurs qu'il faut probablement attribuer le fait que peu de nos chasseurs même les plus experts coimaissent le cygne à l'état vivant, et qu'un plus petit nombre encore peuvent se vanter de l'avoir pris. Bien que des bandes de plusieurs centaines ap- paraissent chaque année sur le lac Saint-Clair, on n'en prend pas plus de deux ou trois par année. L'espèce se rencontre aussi en grand nombre sur la rivière Niagara où, par des nuits obscures ou de brouillard, au printemps, les cygnes sont entraî- nés avec le courant dans les eaux tumultueuses des rapides et sont emportés par-dessus les chutes sans possibilité d'en réchapper. Pareille catastrophe est arrivée plusieurs fois dans les dernières dix années et des centaines de cygnes ont perdu la vie de cette façon. Chez quelques-uns, tous leurs os sont brisés dans leur corps, d'autres ne sont que faiblement blessés. Les oiseaux morts qui ne sont pas entraînés sous la glace et emportés par le courant sont ramassés. Ceux à moitié morts sont achevés à coup de bâtons et ceux dont les blessures sont seulement légères sont tués d'un coup de fusil. Comme les oiseaux ne sont pas de force, dans les endroits resserrés, à s'élever au-dessus des fentes de la gorge, et répugnent à s'engager sous les ponts jetés par-dessus le bas de la rivière, tous se trouvent confinés dans les eaux étroites au-dessous des chutes, d'où ils ne peuvent s'échapper. La chair du cygne n'est guère bonne à manger et les oiseaux ont peu de valeur pour ceux qui les attrappent à moins que ce ne soit comme une curiosité. 181. Le Cygne trompette, (trumpeter swan) . Oior ftwcrnator. L, 65. Très gros oiseau, tout blanc. Traits distinctifs. Ne peut se confondre qu'avec le précédent auquel on vous renvoie. Indications sur le terrain. Taille et blancheur absolue; les deux cygnes ne peuvent pas se distinguer l'un de l'autre avec une entière certitude à l'état vivant. Nid. Sur le sol, dans un nid d'herbes et de duvet. Habitat. C'est un oiseau de l'intérieur des terres, qui niche à partir du centre de la rangée nord des Etats jusque vers le nord. 86 Tout cygne de plus de 56 pouces de long ou pesant plus de 20 livres appartient probablement à cette espèce. C'était autrefois un oiseau passablement commun sur les grands lacs, mais aujourd'hui il est si rare qu'on peut le regarder comme une espèce presque ou complètement éteinte. Son territoire de nidification est très au sud de celui du cygne d'Amérique et au milieu de terres cultivées et très peuplées, voilà pourquoi cet oiseau est rapidement détruit. Ordre — Herodiones. Echassiers d'eau profonde, Hérons, Cigognes et Ibis. Description générale. Ce sont d'habitude de grands oiseaux à longues jambes, long cou et long bec, bien bâtis pour marcher dans l'eau et pour y trouver leur nourriture sous la surface dans une eau plus profonde que celle où la trouveraient la plupart des oiseaux aquatiques. Les becs peuvent être ou droits et aiguisés (figure 18, p. 22) ou modérément recourbés et émoussés comme chez les ibis. Les jambes sont dénudées sur une grande distance au-dessus de l'articulation du talon, et les quatre doigts sont parfaits, bien formés et propres à percher aussi bien qu'à marcher sur un sol mou, avec ou sans membranes rudimentaires (figure 17, p. 22). Traits distinctifs. D'après cette description les oiseaux de cet ordre peuvent être confondus ou avec les grues ou avec l'un des courlis. Ils peuvent se distinguer des grues par leur front couvert de plumes. L'ibis des bois possède à la fois le front dénudé et le bec recourbé, mais il ne se trouve que rarement au Canada. Ils peuvent se distinguer de l'un quelconque des courlis par l'espace dénudé entre les yeux et la base du bec. Les individus canadiens de cet ordre se divisent en deux sous-ordres: les Ihides, qui comprennent les spatules et les ibis proprement dits; et les Herodias qui comprennent les hérons, les aigrettes et les butors. SOUS-ORDRE— IBIDES. LES IBIS. Ce sous-ordre comprend deux familles: les spatules qui ne se rencon- trent pas au Canada et les ibididés, dont un seul âe voit dans le Dominion mais rarement. FAMILLE — IBIDID^. LES IBIS. Description générale. Oiseau avec un bec long, recourbé, tout à fait émoussé à la pointe et la mandibule supérieure cannelée d'un bout à l'autre. Traits distinctifs. Bec recourbé, émoussé et fortement cannelé, ce sont là ses carac- tères. La griffe du doigt du milieu peut être élargie et endurcie sur le bord, mais n'est pas parfaitement pectinée ou pourvue de dents bien formées et en forme de peigne comme chez les echassiers pareils au héron du sous-ordre des herodias. (Comparez à la figure 19, p. 22). Il n'y a qu'un seul de ces oiseaux, l'ibis luisant, qu'on puisse trouver au Canada, et cela seulement comme un vagabond par aventure. Genre — Plegadis. Ibis luisant. 186. L'Ibis luisant, (glossy ibis, black curlew). Plegadis autumnalis. L, 24. C'est, en fait, un oiseau tout noir avec des reflets brun marron, verts et violets. Le jeune est brun avec les plumes de la tête légèrement bordées de couleurs claires, avec reflets verdâtres ailleurs. Traits distinctifs. L'ibis luisant ressemble beaucoup à un gros courlis, mais sa colo- ration presque noire, ou très sombre, le fera distinguer facilement du courhs. Son bec cannelé {voir plus haut la description de cette famille) le différencie d'autre part. Nid. Dans des marais à roseaux ou des buissons très bas. Habitat. Les régions tropicales et sous-tropicales. L'ibis est assez connu de nom comme l'un des oiseaux sacrés de l'an- cienne Egypte. L'ibis luisa^nt est apparenté à l'ibis sacré des bords du Nil et fait voir quelques-uns de ses caractères généraux. Il ne se rencontre qu'occasionnellement au Canada, le long de la frontière méridionale. 87 Valeur économique. Trop rare au Canada pour avoir aucune influence économique. SOUS-ORDRE— HERODII. ÉCHASSIERS HÉRODIENS. Comme ce sous-ordre est représenté au Canada par une seule famille, les ardéidés, il suffit de les décrire sous ce titre. FAMILLE — ARDEID^. HERONS ET BUTORS. Description générale. Ce sont des oiseaux qui ressemblent au héron, avec le bec droit et très pointu. L'espace devant les yeux est dénudé. Un trait particulier à ce sous- ordre ce sont les plages de très petites plumes, c'est-à-dire des assemblages de plumes bizarrement formées et qui donnent une poudre sèche dont l'usage est mconnu. Ces plumes se trouvent sur diverses parties du corps et cachées sous le plumage apparent. La griffe du doigt du miheu est pectinée, c'est-à-dire pourvue d'une rangée de dents bien caractérisées et ressemblant à celles d'un peigne (figure 19, p. 22) et qui ne sont pas seule- ment des points rugueux, comme chez les ibis. Traits distinctifs. Les oiseaux de ce sous-ordre pourraient être pris pour des grues, mais le front garni de plumes est distinctif . La partie de derrière du cou est dénudée, les plumes des côtés se continuant tout autour cachant la dénudation aux yeux de l'observa- teur distrait. Le doigt postérieur est très long et au niveau des autres doigts au heu d'être simplement un peu élevé comme chez les autres échassiers. Indications sur le terrain. Profil visiblement pareil à celui du héron, avec un cou long et gracieux; bec long et effilé (figure 18, p. 22) et pattes plus longues (figure 17, p. 22). Le cou se replie quand l'oiseau vole, mettant la tête tout près des épaules, les pattes pendant derrière. Les grues, avec lesquelles on peut confondre les ardéidés à l'état vivant, portent le cou étendu. Il n'y a peut-être pas d'oiseaux aussi bien connus du grand public que ceux-là par leur renommée et par l'observation, cependant nous ne les enten- dons jamais appeler de leur vrai nom. Les termes de héron, cigogne et grue sont employés à tort et à travers. Il n'y a pas de cigogne au Canada. Les grues ont leur habitat à l'ouest et sont rarement aperçues dans l'est du Canada. Les oiseaux que l'on appelle d'habitudes des grues sont de vrais hérons. La famille est divisée en deux familles: Botaurinœ, butors, et Ardeinœ, les hérons vrais et les aigrettes. Sous-fatnille — Botaurinse. Butors. Description générale. Habitent les marais, ressemblent aux hérons, d'une charpente plus lourde, d'un corps moins gracieux que les véritables hérons. Traits distinctifs. Bien que formant une sous-famille bien définie ces oiseaux sont difficiles à caractériser dans une description courte et non technique. Dans les espèces canadiennes la couleur est le meilleur guide et le plus reconnaissable. Si l'on en exceptg le petit butor de Cory, qui est très rare (voir à l'article Petit Butor, n° 191 p. 88) les espèces canadiennes ont de fortes quantités de jaune d'ocre sur leur plumage, couleur qui, en quelque grosse quantité, est absente du corps des véritables hérons. Les butors fréquentent les marais et les marécages. On ne les voit pas dans les lieux ouverts qui mènent à ces marais; mais ils se laissent choir dans le milieu ou sur les bords parmi les herbages ou les roseaux, s' approchant de leur proie sans bruit et à l'abri de cette végétation. Genre — Botaurus. Butors. 190. Le Butor d'Amérique, (ameeican bittern). Botaurus lentiginosus. L, 28. Planche VI A. Traits distinctifs. Avec sa coloration jaune répandue sur tout son corps, la même dans les deux sexes et à tout âge, le butor ne peut se confondre avec aucune autre espèce canadienne. Le petit butor est le seul autre oiseau de même conformation qui montre surtout du jaune, mais sa taille est si petite qu'il n'y a aucun risque de les confondre. Il peut y avoir des lignes noires depuis les côtés de la face, ou ne pas y en avoir, quels que soient le sexe, l'âge et la saison. Indications sur le terrain. Quand l'oiseau s'élève au-dessus des roseaux ou des her- bages, son long cou, ses pattes pendantes et sa coloration jaunâtre sont faciles à reconnaître. Vu d'une certaine distance, sa forme, sa tête rentrée dans le corps, et ses jambes tendues en arrière, ressemblent tellement à celles du héron que, si la lumière ne vient faire distinguer la coloration, la taille seule les fera distinguer l'un de l'autre. Nid. Sur le sol dans l'herbe, dans les champs de foin ou dans les marais à roseaux, un nid fait avec des herbes ou des roseaux. Habitat. Cet oiseau est commun dans toutes les parties habitées du Canada, nichant partout où on le trouve. Des allusions au mugissement solitaire du butor sont fréquentes dans la littérature anglaise. On ne peut guère prétendre que notre b.utor améri- cain «mugisse», mais son cri est très singulier et unique en son genre parmi les oiseaux américains. Les termes ordinaires de «pompe à tonnerre», «enfonceur de bâton», se rapportent aux bruits étranges qu'émet cet oiseau. Près d'un marécage on peut entendre un bruit pareil à celui que ferait quel- qu'un qui enfoncerait à coups de maillet en bois un pieu dans la boue liquide. C'est comme le bruit sourd d'un coup dont le liquide produit par succion l'écho, suivi immédiatement d'un autre coup. D'autres fois on entend des sons comme si quelqu'un manœuvrait une pompe aspirante qui tirerait de l'eau à une certaine hauteur, mais sans pouvoir la faire monter plus haut. Ce sont là des variantes du chant d'un butor, en amour, mais où il est impossible de distinguer des propriétés vocales. Valeur économique. Le butor fréquente les marais, mange des gre- nouilles, des écrevisses, des serpents, du fretin, des crustacés, des insectes, et même, probablement, des petits oiseaux et des souris. Il ne mange que peu, même point du tout, de matières végétales. Les butors sont inoffensifs en tant que classe, et peuvent être utiles. Genre — Ixohrychus. Petit Butor. 191. Le Petit Butor, (least bittern) Ixohrychus exilis. L, 13. C'est le plus petit échassier, ressemblant au héron, qu'on trouve au Canada. Sa coloration offre des amas de tons crème, d'ocre, de rouges indiens, avec un dos et une calotte noir ou brun, selon le sexe. Traits distinctifs. A cause de sa petite taille et de sa coloration frappante, on ne peut le confondre avec aucim autre oiseau du Canada sauf peut-être avec son parent très rap- proché et très rare le Petit Butor de Cory, 7. neoxenus. Chez ce dernier oiseau les tons crème et ocre sont remplacés par un brun phoque ou rougeâtre, et on ne sait encore de façon certaine si c'est ou non une phase de la coloration de l'individu ordinaire. Indications sur le terrai . Sa petite taille, et ses couleurs frappantes font qu'il est impossible de se méprendr'' au sujet de cette espèce. Elle est rarement vue, sauf de très près quand la couleur e la taille sont évidentes. Nid. Généralement au-dessus de l'eau dans un nid placé sur une plate-forme de joncs morts, dans un marais ou un bouquet de roseaux. Habitat. C'est un oiseau commun mais plutôt confiné dans certaines localités des parties méridionales de l'Ontario et du Québec. Il couve partout où il se rencontre au Canada. Le petit butor fréquente les marais où l'eau séjourne, où croît la mas- sette et qui, en outre, sont de quelque étendue; il n'est guère vu là que par ceux qui visitent son tranquille territoire. Le butor américain est souvent aperçu volant de marais en marais, mais le petit butor ne s'aventure guère plus loin que son marécage habituel. C'est un oiseau silencieux et qui n'a pas ou très peu de talents vocaux. 89 Sous-famille — Ardeinœ. Hérons vrais et Aigrettes. Description générale. Ce sont des oiseaux plus sveltes et gracieux que les butors et, en général, de plus grande taille. Les plus petits sont très peu plus petits que les butors d'Amérique et aucun n'est aussi petit que le petit butor. La couleur constitue la plus simple manière de les distinguer. Traits distinctifs. La couleur des hérons est habituellement le bleu d'ardoise ou les verts foncés, mais quelquefois les hérons sont tout blancs. Les butors, d'autre part, ont une couleur jaune prononcée. Bien des hérons ont de belles longues plumes sur la cou- ronne, le bas de la gorge, ou sur le dos, et toutes les espèces canadiennes, dans les plumages de la couvaison, font voir ces plumes plus ou moins longues sur l'un ou l'autre de ces points, mais elles sont habituellement absentes en automne. Indications sur le terrain. C'est le profil caractéristique pendant le vol, avec le bec très pointu, la tête rentrée dans les épaules, les jambes pendantes derrière, attitudes com- munes aux butors et aux hérons, lesquels sont reconnus plutôt comme espèce que comme sous-famille. Toutefois, tout oiseau de ce genre qui n'est pas manifestement un butor est probablement un héron. Nid. Les hérons bâtissent habituellement leurs nids en société au sommet des arbres de forêts humides, mais quelquefois dans les buissons ou sur le sol. Les hérons sont pêcheurs, dans des eaux de marais bien ouverts, recher- chant les parages herbeux moins que ne font les butors. Au lieu de poursui- vre leur proie, ils demeurent immobiles et attendent qu'elle soit à portée. Genre — Ardea. Grand Héron bleu. 194. Le Grand Héron bleu, la grue, (great blue héron). Ardea herodias. L, 42. Planche VI B. Traits distinctifs. C'est le plus grand héron trouvé au Canada; la grue de l'ouest du Canada est le seul oiseau avec lequel on puisse le confondre. Le front très garni de plumes est un trait bien distinctif. (Comparez les figures 18 et 20, p. 22.) Indications sur le terrain. Le profil comme celui du héron, la taille et la coloration générale sont les meilleures indications. Bien différent de la grue qui vole le cou tendu, le grand héron bleu, comme les autres hérons, voyage le cou replié et la tête rentrée dans les épaules. Nid. Il le bâtit généralement en société d'autres hérons dans les forêts humides, comme dans les marécages de tamarack, de frêne et d'orme; c'est un nid de grandes pro- portions fait de bûchettes au soromet des arbres. Habitat. Le Canada presque en entier; le héron niche partout où on le trouve. SOUS-ESPÈCES. Le grand- héron bleu comprend plusieurs sous-espèces dont l'individu type, le grand héron bleu de l'Est, Ardea heroidias herodias, est le seul qui se rencontre dans l'est du Canada. Le grand héron bleu recherche les eaux ouvertes et basses. Il fré- quente rarement les marais roseliers très épais, bien qu'on le trouve souvent sur leurs confins ou sur le bord des étangs qui s'y trouvent. Il préfère les abords découverts et peu profonds des rivières, ou ceux un peu plats des ma- rais ou des rivages que recouvre la marée. C'est un chasseur solitaire, qui tantôt avance avec prudence et des mouvements à peu près imperceptibles, tantôt aussi immobile qu'une statue, regarde l'eau jusqu'à ce que sa proie soit à sa portée, alors, avec la rapidité de l'éclair, il la saisit de son bec acéré. Les hérons, qui nichent en nombreuses compagnies sur des arbres humides se sont trouvés spécialement exposés à cette persécution insensée qui paraît s'attaquer à tous nos plus grands oiseaux. Circonspects et soupçonneux d'ordinaire ils perdent dans le voisinage de leurs nids beaucoup de leur pru- dence habituelle, et dans leurs héronnières haut perchées les hérons peuvent être tués en grand nombre. Les héronnières sont habituellement bien con- nues de toute la contrée environnante et, dans la saison de la couvaison, souvent visitées par le chasseur rural qui tue les parents et laisse les petits mourir de faim, lors même qu'un propriétaire de campagne a souvent assez à 90 cœur l'intérêt général pour protéger les héronnières sur ces terres à lui. Il résulte de là que cet oiseau si pittoresque se fait rare. Les héronnières une fois détruites de cette façon sont rarement, peut-être même jamais repeu- plées et de nouvelles s'établissent difficilement. Les oiseaux qui nichent en société sont rarement poussés vers de nouveaux parages pour leurs amours. Ils demeurent où ils sont jusqu'à ce que les individus qui composent leur bande soient exterminés. Le héron est un oiseau inoffensif qui mériterait d'être protégé de toute façon. Valeur économique. La nourriture du grand héron bleu est presque entièrement animale, de sa nature, puisqu'elle se compose surtout de gre- nouilles, de serpents, de fretin, le tout de nulle importance économique. Les grues visitent les champs pour leur nourriture, les hérons jamais. D'aventure le héron peut suivre un cours d'eau que parcourent les truites et dont les méandres sillonnent les prairies, mais ces cas sont rares et ne suffisent pas à condamner l'espèce. Il arrive souvent que les hérons recherchent les rets posés dans les étangs par les pêcheurs, mais la petitesse de leur gosier, les empêche de prendre quoi que ce soit de valeur et la suspicion des propriétaires de ces rets est bien gratuite. Bien que ne formant pas une classe systématiquement reconnue de hérons, il y en a plusieurs espèces pourvues d'un plumage absolument blanc et qui sont assez distinctes pour justifier qu'on en discute. Parmi quelques-unes de ces espèces, les aigrettes, le plumage de l'adulte est blanc; en d'autres c'est une apparence dichromatique, c'est-à-dire que l'espèce se présente sous deux phases de couleurs, l'une et l'autre normale, et ne pouvant se rapporter ni à l'albinisme ni au mélanisme, pas plus qu'au sexe, à l'âge ou à la saison. En d'autres espèces encore le blanc appartient à un plumage de jeunesse. Ces plumages blancs étaient une source de grande confusion pour l'identification des espèces aussi longtemps qu'on ne les avait pas soumis à une investigation complète. Tous les hérons blancs appartiennent à un habitat méridional et sont rares au Canada. Genre — Herodias. Aigrettes. 196. L'Aigrette blanche d'Amérique, (american egret). Hei'odias egretta. L, 41. Presque aussi grande que le grand héron bleu, mais toujours d'un blanc très pur. Dans la saison des amours, une manière de cascade de quelque cinquante plumes fines et droites commence au milieu du dos et tombe en festons sur le bas du dos et la queue. Traits distinctifs. Taille, couleur et profil,. manifestement de héron. Indications sur le terrain. Comme ci-dessus. Nid. En société, nids faits de branches sur les arbres ou dans des buissons au-dessus de l'eau. Habitat. Dans les Etats du Sud et du golfe du Mexique; ne se montre au Canada que comme vagabond de hasard. L'aigrette américaine, avec le héron blanc comme neige et une autre espèce de même nature, constituent l'origine de l'aigrette bien connue, c'est- à-dire de cette huppe de plumes que vendent les modistes. Comme ces plumes ne poussent que dans la saison des amours, et comme le voisinage immédiat des héronnières est le seul endroit où ces prudents oiseaux peu- vent être facilement approchés, il est évident que la récolte de ce magnifique ornement doit s'accompagner de beaucoup de cruauté. On se défend en disant que ces plumes sont ramassées quand elles sont tombées du dos des mâles. C'est un argument contestable, car si quelqu'un veut chercher dans les basses-cours pour y trouver les belles plumes que la volaille a jetées il 91 décrouvira vite que les plumes d'aigrette seront rares et de pauvre qualité. L'argument est d'autant plus douteux que les héronnières sont situées dans les marais compacts des régions tropicales où le sol n'est que boue et eau où la végétation est de nature à empêcher toute recherche minutieuse et méthodique. Le chasseur de plumes se cache d'habitude dans la héronnière et avec un fusil de petit calibre, tire les oiseaux l'un après l'autre jusqu'à ce que la troupe soit toute exterminée. Les plumes sont alors arrachées des corps qu'on laisse pourrir par terre. Les petits qui restent, meurent d'inani- tion en haut dans les nids. Des lois locales ont été édictées interdisant de tuer ces oiseaux, mais sans résultat. Il y a quelques années les étangs de la Floride et des Etats du golfe avaient encore tout l'embellissement que leur donnait la présence de ces oiseaux immaculés; aujourd'hui ces lieux ont à peu près perdu un de leurs plus grands attraits par l'imminente destruction de ces oiseaux. Comme on trouva impossible de distinguer les plumes étrangères des indigènes ou d'empêcher le trafic des unes tandis qu'on permettait celui des autres, une loi fédérale a enfin été promulguée aux Etats-Unis qui défend d'importer les plumes d'oiseaux à l'usage des mo- distes. Des lois semblables ont été depuis votées en Grande-Bretagne et dans ses colonies. Les aigrettes ne sont pas la seule espèce qui ait tant souffert; les sternes et d'autres oiseaux de mer, les oiseaux de Paradis et beaucoup d'espèces insectivores ont été victimes de la vanité et de la cupidité humaines. Genre— Florida. Petit Héron bleu. 200. Le Petit Héron bleu, (little blue heeon). Florida cœrulea. L, 22. C'est un petit héron très beau et gracieux. L'individu adulte a la tête et le cou brun marron, le reste du corps d'un bleu d'ardoise foncé. Des plumes finement pointues sur les épaules et sur le devant du bas cou. Le jeune est presque du blanc le plus pur teinté de bleu d'ardoise. Traits distinctifs. La couleur qui distingue l'oiseau adulte est décrite plus haut. Le jeune oiseau, tout blanc, ressemble beaucoup au petit héron de la Louisiane, mais peut s'en distinguer par les pattes jaune verdâtre et par les pointes bleu d'ardoise des primaires. Nid. Niche par groupes, nids faits de bûchettes dans les buissons ou sur les arbres au-dessus de l'eau. Habitat. L'Amérique tropicale. Couve dans les Etats du Sud et du Golfe. Sa présence au Canada est purement accidentelle. On voit rarement au Canada des oiseaux ayant le plumage de l'âge adulte. Les jeunes oiseaux sont les seuls qui soient susceptibles de s'égarer dans l'intérieur de nos frontières. Valeur économique. Trop rares au Canada pour avoir aucune impor- tance économique. Genre — Butorides. Hérons verts. 20!'l. Le Héron vert, (gkeen héron). Butorides virescens. L, 17. C'est le plus petit de nos hérons ordinaires. Le dos est d'un vert grisâtre brillant avec de courtes pennes, pareilles aux plumes et recouvrant les ailes. La face, les côtés du cou, et la gorge, aussi bien que les dessous, sont d'un riche marron. La tête a une calotte noire qui s'allonge en une petite huppe. Traits distinctifs. La description qui précède peut ressembler à celles de la dernière espèce, mais le vert briUant si visible du dos, l'absence des plumes du cou, la taille plus petite et la charpente plus lourde empêchent de les confondre sérieusement. C'est ici, d'aiUeurs, une espèce commune dans son territoire propre, et celle qu'on est assez sûr de rencontrer dans la région des grands lacs. Toute autre espèce qui pourrait lui être com- parable est très rare. Indications sur le terrain. Taille et coloration générale. Nid. Sohtaire et non par groupes; léger et ouvert fait de branches dans des buissons ou sur des arbres d'habitude au-dessus de l'eau. 28588—7 92 Habitat. Pas très commun dans le sud de l'Ontario, mais rare à l'est. Couve partout où on le rencontre au Canada. SOUS-ESPÈCE. Le héron vert forme des sous-espèces, mais le type, c'est-à-dire le héron vert du nord, est la seule espèce qu'on rencontre au Canada. Le héron vert n'est pas aussi porté à s'aventurer en pleine eau que l'est le grand héron bleu, ni dans les marécages herbeux, comme le butor. Les halliers d'aune en terrains inondés, les bords buissonneux de paisibles ruis- selets, les mares où s'attardent des courants endormis, les prairies où s'é- journent les castors, sont l'habitat préféré de ces hérons. Ils aiment la solitude plus que ne font les autres hérons au temps de la couvaison et, bien que plusieurs couples puissent occuper une localité particuhèrement favorisée, c'est la communauté d'intérêts et non l'instinct de la sociabilité qui les fait se réunir. Valeur économique. La nourriture du héron vert se compose d'écre- visses, d'insectes, de grenouilles et de fretin. On l'a accusé d'être nuisible à certains poissons, mais comme l'oiseau est petit et relativement rare, et comme les parages d'eaux dormantes qu'il fréquente d'habitude ne le mettent pas en contact avec beaucoup d'espèces importantes, on ne peut pas le considérer comme une menace bien sérieuse. Genres — Nycticorax et Nydanassa. Hérons de nuit. 202. Le Héron de nuit, leqtjac. (black-crowned nightheeon). Nycticorax nycticorax. L, 24. Plus petit que les grands bleus et plus grand que les hérons verts, plus semblable au butor comme taiUe. Le plumage de l'oiseau adulte est reconnaissable à première vue. Le corps est blanc, à ombres légères avec des teintes de gris clair. Le dos et la couronne sont noirs; de ceUe-ci tombent une ou deux plumes longues, fines, en forme de pinceau. Le jeune oiseau a une apparence tout à fait différente, il a des raies bnm grisâtre sur un fond blanchâtre. Traits distinctifs. L'individu adulte est caractéristique. Le jeune peut, à un coup d'œil hâtif, paraître ressembler au butor, mais il manque absolument de toute nuance bien jaime et le dessin très simple de la coloration est très différent, du schéma de couleur compHqué et finement vermiculé de cet oiseau. Nid. Souvent en société avec le grand héron bleu, nid fait ordinairement avec des bûchettes sur des arbres, quelquefois sur le sol. Habitat. Le héron de nuit est un oiseau dont l'habitat est irrégulier et local; on le rencontre dans l'est de l'Ontario, l'ouest de Québec et du Manitoba, en colonies occasion- nelles. Dans l'Ontario, depuis Kingston vers l'ouest, il est très rare. SOUS-ESPÈCES. Le héron de nuit se rencontre dans les deux hémisphères (est et ouest). L'oiseau du nouveau monde, appelé le héron de nuit d'Amérique, A'^. n. noevius, est une sous-espèce distincte de celle de l'ancien monde. C'est un héron d'une charpente plutôt lourde et qui, quoique non sans beauté ni sans grâce, n'a pas les lignes fines et élancées de la plupart des hérons et ressemble aux butors par sa charpente. Ses habitudes sont une combinaison de celles du grand héron et de celles du héron vert. Le héron de nuit à couronne jaune, Nydanassa violacea, se rencontre aussi au Canada, mais trop rarement pour qu'il en soit dit davantage. L'individu adulte est en général un oiseau couleur gris d'ardoise, finement rayé de noir sur le dos, et dont la tête est très distinctement noire et blanche. Le jeune héron est si semblable au héron noir qu'on l'en distingue difficile- ment, mais sa tête est plus foncée que le dos, et il n'y a pas trace de brun rougeâtre sur les primaires, ce qu'une minutieuse inspection fait voir sur le jeune héron de nuit qui est noir. Les jeunes hérons de nuit jaunes ne devraient être signalés au Canada qu'avec précaution. Valeur économique. Sa nourriture est semblable à celle du héron vert et son importance économique à peu près indentique. 93 Ordre — Paludicolae. Oiseaux de marais, Grues, Râles, etc. Description générale. C'est un ordre assez mal délimité; il comprend un certain nombre de familles d'oiseaux qui marchent habituellement dans l'eau et qui ne peuvent être assignés ni à la famille des hérons ni à celle des oiseaux de rivage, quoique ressemblant superficiellement à l'une et à l'autre. Ce sont des oiseaux qui ont quatre longs doigts bien développés, sans membranes, et avec des pattes bien faites pour marcher dans l'eau. On ne les définit que par la description des sous-familles. L'espèce canadienne ee divise en deux sous-ordres; les grues qui comprennent en outre les courlans, etc., et les ralli (râles) qui comprennent en outre les gallinules et les foulques. Du sous-ordre des griies à n'y a au Canada que les gruidés, les grues proprement dites. SOUS-ORDRE— GRUES. GRUES ET COURLANS. Comme le courlan, de la famille des aramidés, ne se rencontre pas au Canada, nous ne pouvons nous intéresser qu'à la seule famille des gruidés, c'est-à-dire aux grues. En ce qui concerne le Canada, ce sous-ordre peut s'appeler les «Grands Oiseaux de marais», expression, toutefois, qui ne se justifie que parce qu'elle est d'un usage commode. FAMILLE — GRUID^. GRUES. Description générale. Grands oiseaux ressemblant au héron; couleur bleu d'ardoise, terne, avec teinte de rouille, ou blanc, ou pur, avec primaires noires. Toutes les couleurs sont des teintes uniformes, sur tout le corps, et les oiseaux n'ont ni panache ni huppe. Traits distinctifs. Les grues se distinguent des hérons en ce qu'elles ont le front et l'espace autour de l'œil dénudé ou avec une très petite quantité de plumes bizarrement pareilles à des cheveux, et en ce qu'il leur manque la structure pectinée sur la griffe du milieu (voir figure 19, p. 22); le bec est plus petit, toute proportion gardée, que celui du héron, mais de forme plus lourde, soit comme matière soit comme forme (comparez figures 18 et 20, p. 22). Indications sur le terrain. Les grues volent le cou tendu au lieu d'avoir la tête rentrée dans les épaules comme les hérons et, contrairement aux habitudes des hérons, elles paissent en troupes dans les champs des régions cultivées. Genre — Gi^us. Grues. 206. La Grue du Mexique, (sandhill ceane). Grus mexicana. L, 40. Très semblable au grand héron bleu, mais sans plumes en aucune saison. Une couleur bleu uniforme par tout le corps lavée de rouge rouille ou de brun, surtout forte dans les phases de la jeunesse. Traits distinctifs. Elle se distingue du grand héron bleu par son front dénudé, etc., comme cela est décrit sous le titre précédent (comparez figures 18 et 20, p. 22). Autrement elle ne peut être confondue qu'avec la petite grue brune Grus canadensis, grue du Canada, dont elle se distingue imiquement par la taille — la longueur de cette dernière étant d'en- viron 36 pouces et la grue du Mexique de 40 pouces. Les spécimens intermédiaires, comme taille, n'étant pas rares, la différenciation n'est pas toujours facile à constater, et les deux variétés peuvent se rencontrer dans l'est du Canada. Une autre grue, la grue huante, Crrus americana, qu'on trouve dans l'Ouest, s'est rencontrée quelquefois dans l'Est, mais sa couleur d'un blanc très pur, ou lavée de couleur rouille, ses primaires noires, et sa grande taille — 50 pouces — la font facilement reconnaître. Indications sur le terrain. Le front dénudé de coloration rouge terne; elle vole le cou tendu au heu de lephé, et a plutôt les habitudes des locaUtés élevées. Nid. Dans des endroits humides, marécageux, fait de matières végétales de rebut. Habitat. L'ouest du Canada, nichant à l'intérieur des régions cultivées et vers le Nord. La grue du Mexique paraît avoir été un hôte plus commun de l'est du Canada, de la région des grands lacs tout au moins, dans les premiers temps plus qu'aujourd'hui. Elle n'est actuellement qu'un rare vagabond à l'est des provinces des prairies, bien que quelques individus continuent à nicher dans le sud du Michigan; il n'est pas impossible qu'il y en ait encore quelques-unes dans les parties adjacentes de l'Ontario. . 28588— 7è 94 Valeur économique. Cette grue est trop rare dans l'est du Canada pour y avoir aucune importance économique. Quoiqu'elle se nourrisse de grami- nées plus que ne font les hérons, et qu'elle visite, souvent en nombre, les terrains cultivés dans le temps des migrations, excepté lorsqu'elle se concen- tre en grand nombre dans une région limitée, elle fait peu de dégâts. La quantité d'insectes dont elle s'alimente est considérable. SOUS-ORDRE RALLI. PETITS OISEAUX DE MARAIS. En ce qui concerne le Canada, ce sous-ordre — comprenant les râles, les gallinules et les foulques— peut-être appelé celui des petits oiseaux de ma- rais, par comparaison avec celui des grandes grues. Ces oiseaux n'ont pas la forme du héron et ne peuvent pas être confondus avec les grues par rapport soit à la forme soit au port et à la taille. De ce sous-ordre il n'y a qu'une seule famille, celle des rallidés, qui se rencontre dans l'est du Canada. FAMILLE — RALLID^. OISEAUX DU TYPE RALE. Description générale. Doigts longs et effilés dans le but de couvrir un grand espace de terre moUe où le pied se fixe avec peine. Les caractères du pied sont un peu comme ceux des oiseaux de rivage, mais le doigt de derrière est aussi long et bien développé que les autres, et son insertion est au même niveau qu'eux au lieu d'être légèrement plus élevée. A cet égard, ils ressemblent aux hérons, mais peuvent s'en distinguer par leur forme qui n'a rien du héron et par leurs lores emplumés. Ce sont des oiseaux de marais, et bien typiques, qui se cachent dans les hautes herbes et les roseaux, qui courent rapidement sur des masses peu résistantes de végétation à moitié flottante, qui préfèrent se cacher plutôt que de voler à l'approche du danger. Ils nagent tous, quelques-uns tou- jours, les autres par occasion. La famille est divisée en trois sous-familles: Rallinœ, les râles vrais; GalUnulinœ, gallinules ou poules d'eau; et les Fulicinœ, ou foulques. Sous-famille — Rallinae. Râles vrais. Description générale. Oiseaux à corps très plat, comprimés latéralement, bien faits pour se glisser parmi des roseaux et des herbes qui croissent très serrés; aUes petites, arrondies et relativement faibles; la charpente totale de l'oiseau est lâche, lui donnant la flexibihté par sa tenue et son habitat, mais ne se prêtant pas à un effort considérable et continu. Traits distinctifs. Très facilement reconnaissable aux caractéristiques négatives: oiseaux semblables au râle, comme décrit plus haut, qui ne sont ni gallinules ni foulques; sans avoir la plaque frontale sur le front comme ces oiseaux (figures 23 et 25 p. 23). Indications sur le terrain. Les râles se dressent dans l'herbe droit sous vos pieds et partent d'un vol lent et incertain, les jambes pendantes, et le cou tendu. Ils s'enlèvent visiblement avec peine et précipitation, volent sans force à une petite distance au-dessus du marais et puis y retombent subitement. Les râles sont très habiles à se cacher dans l'herbe. Ils filent le long des étroites pistes entre les bouquets de hautes herbes avec l'adresse et la vitesse des souris. Ils se fient à leur adresse à se cacher bien plus qu'à leurs ailes pour ^échapper au danger, souvent ils se laisseront prendre dans la main plutôt que de s'envoler. Un râle s'enfuira une fois comme s'il était saisi de panique, puis se laissera choir tranquillement; on ne le forcera que rarement alors à reprendre son vol, et caché dans un petit bouquet il ne sera que peu souvent découvert, sauf par le flair subtil d'un chien. Les râles savent nager, mais ne s'y décident que rarement et seulement à une petite distance comme lorsqu'ils passent d'un bouquet d'herbages à un autre et qu'ils trouvent l'eau trop profonde pour s'y aventurer à pied. 95 Les râles font beaucoup de bruit, surtout de nuit et même de jour, un bruit soudain et inattendu fera naître dans le marais un concert de cris rau- ques et saccadés, lors même qu'aucun oiseau ne se fait voir. Nos râles canadiens peuvent se partager en deux divisions: un type à long bec et un à bec court (figures 23 et 25, p. 23). La première division comprend le râle élégant et le râle de la Virginie, deux espèces qui ont une coloration semblable; la seconde comprend le râle de la Caroline et le râle jaune, qui n'ont qu'une ressemblance générale quant à la couleur, mais tous deux ont un bec trapu très semblable. Genre — Raïlus. Râles. 208. Le Râle élégant, (king rail). Rallus elegans. L, 15. Bec long; les joues, le cou et la poitrine d'un brun cannelle; le dos noir brunâtre, chaque plume ayant une large bordiu-e d'ime teinte d'ocre de la couleur de la poitrine; les flancs rayés de blanc et de noir. Les jeunes ont même couleur, mais voUée de noir. • Traits distinctifs. Au Canada, ce râle ne peut être confondu qu'avec celui de Virginie, de même coloration, mais le râle élégant est beaucoup plus grand. Indications sur le terrain. Le vol sans force, qui est bien d'un râle comme il a'échappe de l'herbe; la taille, la coloration générale et le long bec brun rouge. Nid. Dans les marécages humides, dans un nid fait d'herbe. Habitat. Plutôt méridional, vient réguUèrement en dedans de nos frontières le long des régions inférieures des grands lacs, couve partout où on le trouve au Canada. Le râle élégant peut être regardé comme le type des râles à long bec (figure 23, p. 23). Il a un cou plus long, une tenue et une conformation plus gracieuses que le type du bec court. Cette série est l'une d'entre plusieurs séries américaines d'oiseaux où des espèces distinctes ne diffèrent l'une de l'autre que par la taille. Avec le râle élégant et le râle de Virginie cette série renferme le râle claquet, oiseau exotique des marais salants des côtes plus mériodionales et qu'on ne rencontre jamais au Canada. 212. Le Râle de la Virginie, (virginia rail). Rallus virginianus. L, 9 -50. Plus petit que le râle élégant, mais autrement, tout semblable à lui. Traits distinctifs. Il est facile à distinguer du râle élégant par sa plus petite taille, et du râle de la Caroline par son long bec rougeâtre et sa coloration générale. Les jeunes oiseaux sont fortement lavés de noir et ont souvent été pris à tort pour des râles noirs. Le râle noir est même plus petit que le râle jaune (5-0) et a un bec court; la présence d'aucun râle noir n'a été signalée au Canada sur un témoignage qui ne laissât aucun doute. On peut cependant le chercher dans la région des grands lacs, surtout dans le voisinage des terres basses de Saint-Clair, où il y a d'assez fortes preuves de sa présence, quoique aucun spécimen n'en ait encore été pris. Indications sur le terrain. La taille, la coloration, le long bec rougeâtre (figure 23, p. 23) et ce vol incertain bien typique du râle qui veut se sortir du marais. Nid. Dans les marécages humides, dans un nid d'herbe. Habitat. Le sud du Canada à travers le continent, et au nord des hmites actuelles des terres cultivées. Il couve partout où on le rencontre au Canada. C'est un râle beaucoup plus commun que le râle élégant et qu'on peut s'attendre à trouver dans tout marais ou dans toute prairie mouillée de son territoire. Ses habitudes ne diffèrent pas essentiellement de celles des autres râles. Valeur économique. Son habitat situé dans les terres où rien ne se récolte exclut l'idée que cet oiseau s'alimente de choses de quelque valeur. Sa nourriture cdnsiste largement en insectes, graines de marais et matières végétables. 96 Genre — Porzana. Râle des genêts. 214. Le Râle de la Caroline, (sorarail). Porzana caroUna. L, 8-50. Planche VII A. Traits distinctifs. Se distingue du râle de Virginie par son bec court et conique (figure 25, p. 23), sa coloration générale; et du râle jaune par une plus grande taille et par sa coloration. Indications sur le terrain. A son vol incertain et balancé, quand l'oiseau s'élève au-dessus des herbes, on reconnaît le râle; le bec court, la coloration générale et l'absence de blanc sur les ailes sont caractéristiques de l'espèce. Nid. Sur le sol dans le marécage mouillé, nid fait d'herbages, etc. Habitat. Situé beaucoup plus au nord que celui du râle de Virginie, mais s'étendant à travers le continent; couve partout où U se rencontre au Canada. Dans les premiers temps de la colonisation, le râle de la Caroline consti- tuait un gibier commun; mais l'assèchement des marais, et la facilité qu'a- vaient les chasseurs à en remplir parfois leur carnassière en ont bien diminué le nombre. Dans les marécages à marée, dans quelques-uns des Etats dits Atlantiques, on chasse régulièrement ce râle à la fin de l'automne. C'est le mieux connu de nos râles, et bien que le nombre en soit réduit comparé à celui que donnent les récits de nos anciens voyageurs, c'est encore un oiseau assez commun. Il ne lui faut pas, comme aux râles élégants et à ceux de Virginie, un haTaitat très étendu, il suffit parfois du plus petit bourbier au couple et à ses petits pour y passer la saison. Valeur économique. Pas très différente de celle du râle de Virginie. Genre — Coturnicops. Râle jaune. 215. Le Râle jaune, (yellow rail). Coturnicops noveboracensis. L, 7. C'est un râle plus petit, au bec court, un peu comme le râle de la Caroline. La coloration est aussi la même, comme effet général, mais les dessous sont lavés de hgnes couleur d'ocre, les plumes de derrière ont quelques lignes blanches très fines transversales au lieu de marginales. L'oiseau a aussi des plaques blanches aux ailes, ce qui est caractéristique de l'espèce. Traits distinctifs. Se distingue du râle de la Caroline par la taiUe et la coloration. Indications sur le terrain. La taille et les plaques blanches des ailes. Nid. Sur le sol, à la lisière humide des marécages; nid fait avec des herbes. Habitat. Plus septentrional que celui des autres râles et s'étendant bien au delà des terres actuellement cultivées; niche partout où il se rencontre. C'est de tous les râles le plus adroit à se dérober aux regards et à se tenir caché. Comme il est presque impossible de faire lever un râle, il se peut qu'il soit beaucoup plus commun qu'on n'est fondé à le croire. Selon les rapports actuels c'est un des oiseaux les plus rares au Canada. Ses habitudes ne semblent pas différer beaucoup de celles des autres râles, sauf qu'il ne lui faut pas autant d'eau dans son habitat et qu'il se rencontre plus souvent sur les bords herbeux du marécage que dans les endroits mouillés et pleins de roseaux. Sous-famille — Gallinulinae. Gallinules ou Poules d'eau. Description générale. Ce sont des oiseaux assez grands et ressemblant au canard, mais avec de longs doigts sans membrane ni partielle ni entière; bec conique qui s'étend sur le front et une plaque ou écu frontal (figure 26, p. 23). Traits distinctifs. Se distingue des canards par l'absence des membranes et par la forme du bec; et de la foulque par l'absence des lobes digitaux; mais, par ailleurs, ressemblant énormément à celle-ci. 97 Indications sur le terrain. Corps rond, de même forme que celui du canard; sa tenue quand il nage; coloration générale bleue ou gris bleu; bec et plaque frontale rouges; pattes et doigts longs, ou jaunes ou verts. Si l'on surveille tranquillement les voies libres qui traversent un marais, il arrive parfois qu'on aperçoive un oiseau nageur, au profil de canard, se tenant droit dans l'eau, la queue en l'air, et avançant avec une succession de mouvements gracieux saccadés, la tête tantôt en avant tantôt en arrière. Cela suffit presque à faire reconnaître les gallinules; mais le bec et la plaque frontale aux couleurs brillantes, visibles à une grande distance, et éclairés par un beau soleil, ne permettront plus aucun doute à cet égard. Quelque- fois c'est l'observateur qui les fait partir lorsqu'il avironne tranquillement le long des détours d'un étroit chenal; tout à coup elles partent éclaboussant tout à la surface et créant be^-ucoup d'agitation avant de prendre leur vol. Les gallinules nagent ordinairement et avec facilité, mais elles ne s'aventurent que rarement dans des eaux ouvertes comme les foulques, elles s'en tiennent à de petites mares dans les marécages, ou à des voies ou passages bien dégagés qui les dirigent. Genre — lonornis, Gallinule de la Martinique. 218. La Gallinule de la Martinique, (purple gallinule). lonornis martinicus. L, 13. Ressemble à la gallinule de la Floride, mais le cou et les parties de dessous sont irisés avec un bleu violacé très prononcé; la plaque frontale (figure 26, p. 23) est d'un bleu de plomb au lieu de rouge; les pattes sont jaunes au lieu de vertes. Les jeimes sont semblables, mais avec des tons réduits et seulement des traces d'irisation. Traits distinctifs. On ne peut la confondre qu'avec la gallinule de la Floride, mais les caractères susdits et l'absence des raies blanches évidentes sur les flancs constituent des différences. Indications sur le terrain. Un profil de gallinule ou de poule d'eau, une irisation bleue prononcée, pattes jaunes, et plumes sous la queue toutes blanches. Habitat. Amérique tropicale et sous-tropicale, toujours au nord des Carolines. Ne se rencontre qu'occasionnellement au Canada. Ne doit se cacher que dans les parties les plus méridionales. Genre— Gallinula. Gallinule de la Floride. 219. La Gallinule de la Floride, (florida gallinule). Gallinula galeata. L, 13-50. C'est un oiseau imiformément bleu d'ardoise plus foncé sur la tête; im peu plus clair plus bas, teinte d'un brun rougeâtre légèrement irisé; raies blanches très visibles sur les flancs et une petite bordure des mêmes raies sous la queue; le bec et la plaque frontale d'im rouge brillant (figure 26, p. 23); les pattes vertes avec jarretières rouges droit au-dessous des plumes. Traits distinctifs. Cette gallinule se distingue de la gallinule de la Martinique par les caractères sus-mentionnés; de la foulque, à laquelle elle ressemble tout à fait, par le bec rouge au heu de blanc et la plaque frontale également rouge, avec les hgnes blanches des flancs, le dos brunâtre et les doigts sans trace de membrane. Indications sur le terrain. Bec et plaque frontale rouges; raies blanches aux flancs, dos brunâtre, et toutes les pointes des secondaires foncées quand l'oiseau vole. Nid. Ordinairement sur un petit tertre tel qu'est un vieux nid de rat musqué dans les marais humides; le nid est fait de fragments de végétation de rebut. Habitat. Plus au nord que celui de la galUnule de la Martinique; celle de la Floride est généralement commune au Canada seulement le long des grands lacs des régions basses. Cette gallinule est la poule d'eau la mieux connue du Canada méri- dional. Sa taille assez grande et le bon goût de sa chair qu'il faut attribuer au riz dont elle est friande et à d'autres graines de marais, en font un gibier que les chasseurs recherchent. Elle demande plus que les râles des éten- 98 dues d'eau bien libres mais elle ressemble aux râles en général par des habi- tudes communes. C'est un oiseau plutôt bruyant, surtout la nuit, et qui, pendant le jour, fait sa partie dans le concert de cris qu'une agitation inac- coutumée et inattendue a fait éclater. Parfois un oiseau fera entendre tout d'un coup une volée de caquets que répéteront successivement tous ses pareils et pendant quelques instants ce marécage désert en apparence deviendra le théâtre d'un véritable petit sabbat de bruits d'oiseaux. Valeur économique. Sauf comme gibier, la gallinule n'a pas d'impor- tance économique. Sous-famille — Fulicinae. Foulques. Desa-iption générale Ce sont des oiseaux plutôt grands et semblables au canard, mais avec de longs doigts pourvus de lobes membraneux; le bec s'étend jusqu'au front en une plaque blanche frontale, espèce d'écu (figure 14, p. 21). Traits distinctifs. Très pareils à ceiix des gallinules; ces traits sont donnés à propos de la description des espèces dans la section suivante. Genre — Fulica. Foulques. 221. La Foulque d'Amérique, la poule d'eau, (american coot.) Fulica americana. L, 15. C'est un oiseau dont la couleur est uniforme, gris d'ardoise, plus foncée sur la tête, plus claire au-dessous; le bec et la plaque frontale (figure 14, p. 21) sont blancs avec des taches isolées d'un brun rougeâtre au sommet de la plaque et au bout des mandibules. Les pattes sont d'un vert terne et les doigts bordés d'ime dentelure de petits bouts de membrane (il y a de un à trois lobes à chaque doigt) . Traits distinctifs. EUe se distingue de la gallinule par un bec blanc et par les mem- branes digitales. Indications sur le terrain. La taille, la couleur gris d'ardoise, le bec et la plaque frontale de couleur blanche et, quand l'oiseau vole, la bordure blanche aux extrémités des pennes secondaires sur les ailes. Nid. Très semblable à celui de la gaUinule de Floride. Habitat. Plus au nord que celui des gallinules; on rencontre la foulque partout au Canada bien avant dans les terres cultivées; couve partout où elle se rencontre au Canada A la différence des gallinules, qui quittent tranquillement nos maré- cages quand commence l'automne, les foulques s'y attardent jusqu'assez avant dans la saison, et leur nombre, augmenté de celui des oiseaux de. passage venant du nord, se rencontre en larges troupes sur les petits lacs et les étangs où ils sont souvent tués par les chasseurs qui, un peu plus tard, trouvent peu de goût à leur chair. Valeur économique. La foulque se nourrit de matières végétales même plus que la gallinule; mais, à cause de son habitat, elle ne peut avoir d'autre importance économique que comme un but de chasse de deuxième ordre. Ordre — Limicolae. Oiseaux de rivage, Bécasses, Maubèches, Pluviers, etc. Description générale. Les oiseaux de rivage forment un ordre relativement facile à reconnaître mais difficile à décrire succinctement. Tous les oiseaux qui ressemblent à la bécasse ou au pluvier sont compris dans cet ordre. Ils ont des pattes qui varient de longueur depuis les peu longues jusqu'aux très longues, et qui ont des formes très fines, bien faites pour marcher dans des eaux peu profondes, et le long des bords des étangs; le cou et le bec son à l'avenant (figures 15, 21, 22, 24, p. 21-23). Les doigts peuvent être au nombre de trois ou de quatre, et ne sont guère faits pour percher. Ils peuvent n'avoir pas de membranes ou que des membranes partielles, soit situées à la base des doigts, soit formant des dentelures ou des bordures complètes aux doigts (voir Phalaropes). Le doigt postérieur, quand il existe, est petit, faible et légèrement élevé au-dessus des autres. Les ailes sont longues et pointues et les secondaires tout près du corps sont allongées. 99 Traits disiinciifs. Certains oiseaux de rivage montrent une ressemblance superficielle avec les râles, tandis que d'autres par certains traits caractéristiques (courlis) peuvent être pris pour des ibis ou des hérons, mais peuvent s'en distinguer par le doigt postérieur ou petit et surélevé, ou absent, et par l'absence de peau dénudée entre l'œil et le bec. Indications sur le terrain. Le profil général, le port, l'habitat et le vol sont des indi- cations caractéristiques faciles à reconnaître. Nid. Sur le sol; une espèce fait exception à la règle. Habitat. Cet ordre, celui des oiseaux de rivage, est cosmopolite, et il y a peu de régions du monde que les membres de cet ordre n'occupent pas. Les formes particulières à l'hémisphère nord de l'ancien et du nouveau monde sont étroitement congénères; quel- ques-unes sont identiques, plusieurs sont apparentées comme sous-espèce, et d'autres, en petit nombre, comme le tournepierre, se rencontrent partout. La plupart de nos espèces boréales nichent dans l'extrême nord, quelques-unes même aussi loin que ces régions ont été explorées, quoiqu'il arrive à un petit nombre de nicher sur nos frontières méridionales et au delà. Les oiseaux de rivage, dans les premiers temps où ils étaient abon- dants, constituaient un gibier très apprécié; aujourd'hui que le nombre en est si considérablement réduit on a perdu l'habitude de leur faire la chasse et on ne les tue que par occasion. Parmi les oiseaux de rivage de l'est du Canada, la bécasse et la grande bécassine sont les plus intéressants comme gibier. Les représentants de l'ordre dans le Canada oriental se divisent en six familles: Phalaropodidœ, phalaropes; les Recurvirostridœ, leséchasses et avocettes qui ne se rencontrent que par hasard dans l'est du Canada; Scolopacidœ, les bécassines et les bécasses d'Europe constituent le gros de nos espèces; Charadriidœ, le ■pluvier; ^p/imidœ, les tourne-pierres; Hœma- topodidœ, les huîtriers, jadis rares sur notre côte de l'est, aujourd'hui probablement disparus de cet endroit. Valeur économique. La plupart des oiseaux de cet ordre habitent les terrains déserts et n'ont que peu d'influence économique; d'autres, qui fréquentent les champs cultivés, sont plus importants et seront traités sous leurs noms d'espèces. De façon générale, cependant, cet ordre est ou inoffensif ou très utile à l'homme. FAMILLE — PHALAKOPODID^. PHALAROPES. BÉCASSINES DE MER. Description générale. Petits oiseaux, de 7-75 pouces à 8-75 de long, échassiers d'ap- parence mais au plumage serré et semblable à celui du canard. Ce fait, ajouté à celui de leurs doigts bordés de lobes membraneux, de bordures et de tarses aplatis, les rend re- lativement faciles à reconnaître. Traits distinctifs. Ce sont de petits échassiers caractérisés comme ci-dessus. Ne peuvent être confondus avec aucun autre oiseau. Indications sur le terrain. La taille et la façon de nager et de se nourrir en eau pro- fonde. Ce sont les seuls oiseaux de rivage qui nagent habituellement. Nid. Sur le sol; nid garni d'un peu de mousse ou d'herbe. Habitat. Dans le nord et dans l'ouest. Une espèce couve dans les provinces des prairies les moins élevées, les deux autres le long des côtes arctiques et des îles avoisinantes. Ce sont des oiseaux migrateurs ordinaires le long des côtes atlantiques de l'est du Canada et plus bas, dans la vallée du Mississipi, mais de purs vagabonds dans la région des grands lacs. Les phalaropes constituent une petite famille très originale d'oiseaux de rivage, dont les véritables rapports avec d'autres familles sont à peine bien compris ni bien établis. Ils nagent avec facilité et on les voit souvent en pleine eau, même en pleine mer, où ils sont autant dans leur élément qu'aucune espèce maritime. Originaux quant à leur structure et à leurs affinités ordinaires, ils le sont tout autant dans leurs habitudes. C'est la femelle, et non le mâle, qui représente par ses belles couleurs le cercle familial, qui prend l'initiative des 100 avances dans le temps des amours, qui fait toutes les démarches auprès du futur conjoint, personnage timide et au modeste plumage, auquel, après qu'elle a rempli ses devoirs de pondeuse, cette femelle laisse les soucis de la couvaison et de l'éducation des petits. Valeur économique. Ces oiseaux fréquentent l'eau ou les rivages sté- riles et n'ont aucune importance économique. Genre — Phalaropus. Phalarope roux. 222. Le Phalarope roux, (red phalarope, grey phalarope). Phalaropus fuli- carius. L, 8 • 12. La femelle adulte est facilement reconnaissable par la couleur iinif orme, bnm rougeâtre terne de l'avant-cou et des parties de dessous. Le dos est de couleur ocre et noire en raies. Le mâle est tout semblable, mais les couleurs sont voilées, brisées et moins distinctes. En hiver cette espèce est d'un gris d'ardoise dessus et blanc dessous. Traits distinctifs. Le phalarope roux peut se distinguer facilement de l'un ou de l'autre des deux membres de la famille par son bec et ses pieds, celui-là étant relativement large et plat. Les doigts sont palmés à la base et avec des dentelures des deux côtés. Voir l'espèce suivante. Indications sur le terrain. Ses manières d'être en général et son habitat. Dans la saison de la couvaison la couleur est la meilleure indication pour le reconnaître. Sur mer cette espèce laisse voir, parait-il, plus de noir au sommet de la tête et aux ailes que les autres phalaropes. Dans le cas du plumage incomplet, le bec relativement court et aplati est peut-être le meilleur moyen d'identification. Habitat. Cet oiseau niche tout le long de la côte arctique de l'Amérique; il voyage et descend sur les deux côtés de ce continent; il est rare à l'intérieur des terres dans la région des grands lacs. Genre — Lobipes. Phalarope hyperhoréen. 223. Le Phalarope hyperhoréen. (northern phalarope). Lobipes lobatus. L, 7 • 75. Femelle adulte : les parties supérieures, celles de derrière le cou, et la tête, sont couleur d'ardoise foncée; la gorge et le dessous sont blancs; les côtés du cou, qui se rejoi- gnent devant le bas du cou, sont d'un roux ardent, avec des Ugnes de la même covdeur le long du dos sur les ailes refermées. Le mâle est tout semblable, mais voilé et de covdeur atténuée. Les oiseaux d'hiver sont gris clair en dessus, blanc dessous, avec un simple soupçon de coloration en dessus. Traits distinctifs. Bec très mince en forme d'alêne; ressemble plutôt au phalarope de Wilson mais plus court; les pieds ont de petites membranes et des bords dentelés, comme le phalarope roux. Indications sur le terrain. Couleur générale et bec fin en forme d'aiguille. Le plus petit des phalaropes de l'est du Canada. Habitat. Le même que le précédent. Genre — Steganopus. Phalarope de Wilson. 224. Le Phalarope de Wilson. (wilson's phalarope). Steganopus tricolor. L, 8-75. Oiseau d'un plumage magnifique. La femelle adulte a des raies de couleur d'un contraste accusé sur la tête et le cou. Une couronne gris perle passant au blanc sur le derrière du cou, et au gris sur les épaules. Ligne noire passant par l'œil jusque sur le côté du cou et devenant d'un rouge châtain ardent et qui continue latéralement le long du dos. La gorge d'un blanc passant à une déhoate couleur vineuse au cou et à la poitrine, et qui revient au blanc dans les parties de dessous. Le mâle est brun grisâtre en dessus, et blanc en dessous, avec une apparence légère de la coloration plus brillante de la femelle. Traits distinctifs. Bec très long, 1-25 pouce, mince, forme d'aiguille, c'est l'espèce précédente exagérée. Les pieds ne sont pas palmés, mais sont pourvus de rebords mem- braneux étroits, et uniformes. Indications sur le terrain. Couleur, taille, bec très long et mince. Habitat. C'est une espèce du milieu de l'Ouest, et plus méridionale que la précédent*, couvant dans les provinces des prairies et qui n'apparaît que par hasard dans l'Est sur la partie inférieure des grands lacs. 101 FAMILLE — RECURVIROSTRIDyE. AVOCETTES ET ÉCHASSES. Description générale. Ces oiseaux sont parmi les plus grands de ceux de rivage et sont reconnaissables à leurs couleurs, qui contrastent entre elles de façon frappante, et à la longueur singulière de leurs pattes et de leur bec. Ces caractères sont poussés à l'ex- trême chez les échasses qui, toutefois, ne rentrent pas dans nos limites. L'avocette s'est rencontrée accidentellement dans nos contrées à l'est des prairies. Genre — Recurvirostra . A vocettes , 225. L'Avocette d'Amérique, (american avocet). Recurvirostrd americana. L, 16-50. Oiseau de rivage grand et très frappant, avec une tête et un cou de couleur vineuse très chaude passant au blanc dans les parties de dessous; le noir et le blanc se rencontrent sur le dos en contraste violent. Traits distinctifs. Bec très long, mince, en pointe, et qui se recourbe dans sa moitié extrême. Ce trait est toujours distinctif. Nid. Dans un petit creux près de l'eau. Habitat. C'est un oiseau qu'on rencontre à l'intérieur de l'Ouest central, qui niche dans les provinces des prairies et qu'on ne voit qu'accidentellement à l'est du Manitoba. Cette espèce n'est comprise parmi nos oiseaux que parce qu'on en rencontre quelques spécimens à l'est des provinces des prairies. FAMILLE — SCOLOPACID^. OISEAUX DU TYPE BÉCASSINE, «TIP-UPS», MAUBÈCHES, ETC. Desa'iption générale. Ce sont des oiseaux de taille petite ou moyenne, le courlis étant l'espèce la plus grande. Les pieds ne sont jamais entièrement palmés ni les doigts pourvus de bordures ou de marges membraneuses. Quelques espèces ont de petites membranes entre la base des doigts, ce qui a fait appeler ces oiseaux semi-palmés ou à demi-membranes. Toutes les espèces, sauf une, le sanderling, ont quatre doigts. Les becs sont longs, minces, et pointus; ordinairement droits (fig. 21 et 22, p. 23); mais quelquefois recourbés en dedans; à l'occasion, comme chez les barges (p. 108) ils sont très légèrement recourbés en dehors; plutôt flexibles et ordinairement un peu agrandis et très sensibles à la pointe. Traits distinctifs. Ce sont manifestement des oiseaux de rivage, généralement connus sous les noms populaires ci-dessus. Le bec ne finit pas en une pointe finement acérée, comme celui des familles précédentes, et n'a pas la base tendre et la pointe cornée des tourne-pierres et des huîtriers. Nid. Tous, sauf une seule espèce, le chevaUer solitaire, nichent sur le sol dans de petits creux garnis maigrement des matières végétales environnantes. Habitat. Le plus grand nombre niche dans l'extrême nord, quoique certaines espèces se rencontrent au sud de la frontière des Etats-Unis. Ils émigrent le long de nos rivages ou à travers l'intérieur selon qu'ils appartiennent à telle espèce ou à tel habitat. Quelques- uns de ces oiseaux suivent des routes intéressantes dans leurs migrations. Parmi ces oiseaux citons les bécasses et les bécassines des forêts humides et des marécages; les maubèches tachetées, à branle-queue et les autres maubèches que nous voyons le long de nos rivages et de nos rivières, et les courlis des hauts plateaux. Ces espèces formaient le gros des admirables compagnies d'oiseaux de rivage qui autrefois peuplaient nos rivages. Comme ils nichaient généralement bien loin par delà les limites des terres cultivées, l'occupation par les immigrants des terrains où ils avaient leurs nids n'a eu qu'une très minime influence sur leur nombre; mais c'est le fusil des chasseurs ignorants et stupides qui les a décimés. Comme ils volent en troupes serrées ils présentent une manière de cible facile à viser et on en a vu tomber quatre-vingts et davantage abattus par un seul coup de fusil ; il n'y a donc rien d'étonnant à ce que ces oiseaux soient devenus relative- ment rares. Valeur économique. Ils sont tout à fait inoffensifs ou même réellement utiles selon l'habitat. 102 Genre — Philohela. Bécasse. 228. La Bécasse d'Amérique, la bécassine, (american woodcock). Philo- hela minor. L, 11. Planche VII B. Traits distinctifs. Long bec (figure 21, p. 23) et les yeux situés très hauts dans la tête, couleur feuiUe morte des parties de dessous, les bruns très riches du dos sont distinctifs. Indications sur le terrain. L'habitat de cet oiseau, ajouté à son bec, à sa taille, à sa colo- ration ou d'un brun riche ou feuille morte la font aisément reconnaître à l'état vivant. Nid. Sur le sol parmi les feuilles mortes de l'année précédente avec lesquelles son plumage s'harmonise si bien. Habitat. Toujours dans le sud de l'Ontario, dans la partie basse des grands lacs, quoique des individus vagabondent accidentellement sur un espace bien plus étendu. Les bécasses fréquentent les plantations d'arbrisseaux simplement mouillés ou inondés, les bocages d'aunes ou de noisetiers, ou la lisière touffue des forêts humides. Si on les dérange, elles s'enlèvent soudain de terre, volent au hasard avec un singulier sifflement d'ailes et, passant par-dessus les broussailles, se laissent tout à coup tomber pour se cacher à quelques mètres de là. La génération présente se rappelle certainement que dans les clairières du sud de l'Ontario les bécassines pullulaient autrefois; tandis qu'aujourd'hui, les chasseurs pouvant donner carrière à leur passion, les terrains jadis délaissés ayant été déboisés et drainés, le chat domestique aidant peut-être aussi, la bécasse est devenue rare, presque introuvable. A l'inverse de la gelinotte huppée ou de la perdrix qui demandent des étendues considérables de terres vierges, il n'y a aucune raison essentielle qui empêcherait la bécasse d'être encore abondante et de procurer bien longtemps encore beaucoup d'exercice cynégétique aux amateurs. Il suffira aux besoins de cet oiseau de trouver le plus petit abri écarté parmi les arbrisseaux humides. La bécasse part pour le Sud peu après le com- mencement de la saison et ne reste pas longtemps exposée aux entreprises des chasseurs permissionnaires. Après l'homme, c'est le chat qui semble être le principal ennemi de la bécasse, et comme celle-ci vit et niche sur le sol, se fiant à la couleur de son plumage et à sa cachette pour la protéger, elle est singulièrement exposée aux attaques des félidés. 230. La Bécassine de Wilson. (wilson's snipe). Gallinago delicata. L, 11-25. Planche VIII A. Traits distinctifs. Il est très peu probable qu'elle puisse être prise pour une autre espèce au Canada, mais la queue d'un brun rougeâtre, qui devient blanche sur les plumes extérieures et barrée de noir, la distinguera bien assez, au besoin. Indications sur le terrain. L'habitat (prés herbeux bien découverts), long bec, vol curieux en spirale quand elle s'élève de terre, en sus de la taille, de la coloration générale de la queue d'un brun rougeâtre et blanchâtre. La bécasse et la bécassine rousse sont les seuls autres oiseaux semblables. Habitat. Couve partout sur le continent, tout juste en dedans des limites des terres cultivées, et irrégulièrement sur les confins méridionaux. Elle est commune d'un bout à l'autre du Dominion. Sous-famille — Ëroliinae. Maubèches. Genre — Limmodronus. Bécassines rousses. 231. La Bécassine rousse, (dowitcher, red-breasted snipe). Limmodronus griseus. L, 10-50. Adulte au printemps: la gorge, le devant du cou, la poitrine et toutes les parties de dessous sont très rougeâtres. Le dos et les parties de dessus sont nuancés de teintes analogues et d'un brun foncé. Plumage d'automne: brun grisâtre terne sur la tête, le cou, le haut de la poitrine, les flancs et le dos, nuancé d'un brun plus clair sur ces dernières parties; blanc en dessous. Le bas du dos est toujours blanc. Des teintes intermédiaires se présentent dans tout le plumage. 103 Traits distinctifs. La même apparence générale que chez la bécassine de Wilson, mais le devant est rouge, ainsi que les dessous, au printemps; en automne, les tons bruns si riches de cette espèce disparaissent. Le bec est plus long, comparé à la taille, que chez aucun autre oiseau, la bécassine de Wilson exceptée. Une poitrine rouge très semblable se voit chez la maubèche à poitrine rousse, mais le plus long bec de la bécassine rousse (L, 2 • 10-2 • 50 contre I., 1-30) est un moyen d'identification concluant. Indications sur le terrain. C'est à peu près la taille et le profil général de la bécassine de Wilson mais avec du blanc très en vue sur le bas du dos, et plus blanc sur la queue. L'habitat est aussi différent. Habitat. Il couve dans l'extrême Nord, dans l'Ouest, et probablement plus à l'est de la baie d'Hudson. Il est rare sur les grands lacs, plus commun sur la côte. Nos bécassines rousses de l'Est sont supposées être des oiseaux nicheurs du Nouveau-Québec, mais on n'a pas là-dessus des renseignements exacts. SOUS-ESPÈCES. Une sous-espèce qui se différencie un peu: la bécassine rousse à long bec, L. g. scolopaceus, se rencontre dans l'Ouest. Elle se distingue par sa taille légère- ment plus grande, son plus long bec, une poitrine plus fortement tachetée, et le rouge plus étendu en dessous. Il est difficile de différencier des plumages brillants; les oiseaux et les tout jeunes ne peuvent que rarement se distinguer les uns des autres. La bécassine rousse à long bec ne peut être cherchée dans l'est du Canada que dans la région des grands lacs et sa présence ne devrait pas être signalée à moins que le spécimen n'ait été dûment com- paré avec un exemplaire authentique. C'est un oiseau qui recherche les terrains boueux plutôt que les prairies herbeuses. Genre — Micropalama. Maubèche à longs pieds. 233. La Maubèche à longs pieds, (stilt sand piper). Micropalama himan- topus. L, 8-25. Taches brunes sur un fond de blanc mat; parties de dessous plus claires, celles qui sont foncées sont disposées en barres uniformes qui se changent en raies obscures sur le devant du cou et en taches fines sur la gorge. Le plumage d'automne ne montre aucune trace de ces barres caractéristiques; le dos a des teintes variées de brun en im dessin accusé; les parties de dessous sont presque tout à fait blanches, légèrement voilées de teintes ocreuses sur la poitrine et le devant du cou, où le brun présente des taches vague- ment foncées. Traits distinctifs. Les parties de dessous du plumage de printemps, uniformément barrées, sont telles qu'on ne peut pas s'y tromper. L'oiseau d'automne ressemble à plusieurs espèces. La longueur du bec, 1 • 50 et celle du tarse, 1 • 60, sont plus grandes que celles d'aucun autre oiseau de rivage de taille d'aiUeurs égale. La maubèche à dos roux a un bec d'à peu près égale longueur, mais il est plus massif et son bout extrême n'a pas le même élargissement abrupt en spatule. Indications sur le terrain. Le contraste entre sa petite taille et son très long bec. Les couvertures sus-caudales, au lieu des sous-caudales comme chez la bécassine rousse, sont claires au printemps et blanches en automne. Habitat. EUe couve sur la côte arctique au nord-ouest de la baie d'Hudson. Dans ses migrations elle est probablement plus commune dans l'intérieur que sur la côte. Elle est réguHère, mais rare en automne sur le lac Ontario. C'est un des oiseaux de rivage dans l'Est, et des plus rares, qui se trouve quelquefois en compagnie de la bécassine rousse et des grands chevaliers à pieds jaunes dans les marais boueux. Genre — Canutus. Maubèche à poitrine rousse. 234. La Maubèche à poitrine rousse, (knot, red-breasted plover). Tringa canutus. L, 10-50. Au printemps, les parties de dessus marbrées de différentes teintes brimes et ocreuses; la gorge, le devant du cou, et au-dessous des teintes brun rougeâtre, plus pâles vers la queue. En automne, un gris clair fumeux, blanc pur en dessous, la poitrine et le devant du cou un peu plus foncés avec des taches fines, im peu obscurcies. Traits distinctifs. Ces oiseaux au printemps peuvent, quant à la taille, être confondus seulement avec la bécassine rousse. Le bec court, L, 1 • 30, en contraste avec L, 2 • 10-2 • 50, de la bécassine, constitue une différenciation concluante. Les oiseaux, en automne, sont ^ 104 très semblables à plusieurs espèces de même coloration. La coloration gris clair du dos est tout à fait pareille à celle de la maubèche à dos roux, mais chez la maubèche à poitrine rousse chaque plume a, en marge, ime hgne à peine marquée de coulexir plus claire qui donne l'impression d'xme succession de demi-cercles, et qu'on ne voit chez aucun autre oiseau de rivage. Indications sur le terrain. Au printemps, bec pliis court que celui de la bécassine rousse à laquelle elle ressemble par ailleurs, avec une teinte grisâtre mais non très blanche sur la queue; c'est le meilleur signe indicateur. Habitat. C'est une espèce circompolaire qui voyage dans une étendue d'un rayon considérable. EUe couve dans les îles du cercle arctique et dans ses voyages d'hiver va dans l'Afrique australe, en Patagonie, en Nouvelle-Zélande, etc. Elle paraît être moins commune dans la région des grands lacs que sur la côte de l'Atlantique. C'est un oiseau qu'on rencontre sur les plages sableuses aussi bien que dans les marécages boueux. Genre — Arquatella. Maubèche pourprée. 235. La Maubèche pourprée, (purple sanpiper). Arquatella maritima. L, 9. D'un blanc grisâtre sur le dos, la tête comprise, et qui s'étend en travers du devant du cou, de la gorge, et le long des flancs. Plus pâle sur la gorge et très foncé sur le dos, blanc au-dessous. Sur les parties plus foncées on voit une coiileur pourprée vaguement étendue et légèrement irisée, plus ou moins marbrée de teintes claires sur le bord des plumes. Le plumage d'automne est semblable, mais les bords clairs des plumes sont plus étendus. Les pattes et les pieds sont orange au printemps. Traits distinctifs. C'est le seul oiseau de rivage avec im dos si uniformément noir. Indications sur le terrain. Au printemps, couleur sombre générale et pattes coiirtes orange. En automne, la saison même de leur arrivée est en elle-même presque \m signe indicateur, car elle arrive très tard, même presque en hiver alors que tous les autres oiseaux de rivage sont partis. Habitat. La maubèche pourprée de l'Est couve probablement dans les îles arctiques. Quand eue émigré, elle est plus commime sur la côte maritime que sur les grands lacs où elle est très rare. SOUS-ESPÈCES. La maubèche pourprée se rencontre dans les deux mondes, le nouveau et l'ancien. La sous-espèce qui se rencontre sur la côte est du Canada c'est la maubèche pourprée de l'Est, le type de la race. C'est un oiseau migrateur très tardif, qui arrive longtemps après que tous les autres oiseaux de rivage nous ont laissés. Les mois de novembre et de décembre sont les mois de leur arrivée. Leur apparente rareté peut être surtout attribuée à ce qu'elle arrive quand les rivages sont désertés par les chasseurs. Ils préfèrent les rivages rocheux au sable ou à la boue. Genre — Pisohia. Maubèches. 239. La Maubèche à poitrine cendrée, l'alouette des prés, (pectoral sand- piper). Pisobia maculata. L, 9. Les parties de dessus sont bien foncées, chaque plume étant bordée d'une teinte d'ocre pâle; les dessous et la gorge sont blancs; le bas du cou et la poitrine sont étendus d'un brun chamois pâle avec des raies serrées d'un brun foncé. Traita distinctifs. La taille et le devant qui est assez fortement rayé de brun chamois, sont bien distinctifs. La maubèche à croupion blanc et la maubèche de Baird peuvent lui ressembler à cet égard, mais le croupion de la première et la petite taUle des deux sont en évidence. Indications sur le terrain. Son habitat ordinaire dans les marécages herbeux fera de la bécassine de Wilson celle avec laquelle on pourra le plus facilement la confondre, mais la petitesse du bec de la maubèche à poitrine cendrée est manifeste. Celle-ci présente comme un oiseau d'un brun uniforme sans couleur claire au croupion ou ailleurs, assez semblable à une grosse maubèche de Wilson. Habitat. Elle couve sur la côte arctique, au nord-ouest de la baie d'Hudson. C'est un voyageur ordinaire dans tout l'est du Canada. 105 La maubèche à poitrine cendrée, comme la bécassine de Wilson, se rencontre dans les prés humides et herbeux, ou dans les terrains boueux, rarement sur les plages sablonneuse. Dans l'herbe un chien la tient faci- lement en arrêt, et la chasse en est parfois excitante. Sur le terrain de la couvaison le sac qu'elle a au cou peut s'enfler d'air de façon extraordinaire, et l'oiseau produit quand il vole, un chant qui est fort inaccoutumé chez les oiseaux de rivage qui sont généralement non chanteurs. 240. La Maubèche à croupion blanc, (white-rumped sandpiper). Pisobiafus- cicolîis. L, 7-50. Le dos et les parties de dessus sont brun foncé avec large bordure grisâtre et brun ocreux, le grisâtre prédominant. Le croupion et toutes les parties de dessous sont blancs, le devant du cou et le haut de la poitrine sont fortement et finement rayés de brun foncé. En automne la coloration est semblable, mais il y a plus de rouge ocreux au dos et les raies du devant sont plus fondues. Traits distinctifs. La taille et le croupion blanc la distinguent d'espèces analogues. La barge de la baie d'Hudson et la maubèche à longs pieds ont les couvertures sus-caudales blanches, mais le premier de ces deux oiseaux est beaucoup trop grand pour se prêter à une erreur, et le bec plus long et plus mince et la poitrine rayée du second sont bien distinc- tifs. Indications sur le terrain. Taille et couleurs générales; gros croupion blanc bien visible. Habitat. Cette maubèche couve sur la côte arctique à l'ouest jusqu'à la frontière prochaine de l'Alaska. Pendant la migration elle est commune sur la côte de l'Atlantique, plutôt rare dans la région des grands lacs. Cette espèce fréquente les terrains boueux et les rivages rocheux plutôt que les plages sablonneuses. Elle accompagne souvent les compagnies de maubèches de Wilson et de maubèches semi-palmées. 241. La Maubèche de Baird. (baird's sandpiper). Pisobia bairdi. L, 7-40. Le dos jusqu'au sommet de la tête est brun foncé bordé d'une teinte ocreuse légère; au- dessous et à la gorge, du blanc; une bande d'un chamois pâle en travers de la poitrine; le bas du devant du cou est vaguement rayé de lignes bnmes assez fines. Traits distinctifs. Elle ressemble à la maubèche précédente mais avec le croupion plus foncé et plus de chamois étendu en travers du devant. Extrêmement semblable aussi à la maubèche de Wilson, mais plus grande. Indications sur le terrain. Elle ressemble à une grande maubèche de Wilson avec du chamois étendu sur la poitrine. Habitat. Couve sur la côte arctique d'un bout à l'autre du continent. Plus com- mune dans ses migrations vers les provinces des prairies que sur les côtes. N'est pas rare dans la région des grands lacs, mais l'est davantage plus à l'est. Les parages sablonneux et boueux semblent attirer également cette espèce. On la trouve souvent en compagnie de maubèches de Wilson et de maubèches semi-palmées, quoiqu'elle soit moins dépendante de l'eau que plusieurs des membres de cette famille. 242. La Maubèche de Wilson. (least sandpiper). Pisobia minutilla. L, 6. Les parties de dessus et la couronne sont brun foncé et bordées plus ou moins de diverses teintes de chamois ocreux et d'un rouge vermeil; blanc en dessous. En travers de la poitrine et du devant du cou une teinte foncée étendue et quelquefois nuancée de chamois avec plus ou moins de raies et de taches d'un noir foncé. Traits distinctifs. Cette maubèche se distingue de toutes les autres espèces, sauf de la maubèche semi-palmée, par sa taille minuscule, et de la maubèche semi-palmée par l'absence des membranes entre les doigts. Indications sur le terrain. Elle se différencie de la maubèche semi-palmée par la couleur verdâtre foncé au heu de noire des pattes. Habitat. Elle couve sous les hautes latitudes, d'un rivage à l'autre du continent et, dans l'Est aussi loin, au sud, que les îles de la Madeleine dans le golfe du Saint-Laurent. EUe est commune, pendant ses voyages, à travers tout le Canada oriental. 106 C'est un des oiseaux de rivage les plus répandus. Il est probable que sa toute petite taille l'a protégée contre les chasseurs, lors même que de ses troupes serrées on en peut tuer un grand nombre d'un seul coup de fusil. Elle fréquente les plages sablonneuses et les terrains boueux, c'est un oiseau apprivoisé et confiant. Elle se mêle volontiers à des troupes d'autres espèces que la sienne, bien que, si on l'effraie, elle s'en sépare pour les rejoin- dre plus tard. Elle arrive et repart plus tôt dans l'automne que les semi- palmées. Genre — Pelidna. Pelîdnes. 243. La Maubèche à dos roux, (dunlin, red-back sandpiper). Pelidna alpina. L, 8. Cet oiseau printanier est trop fortement caractéristique pour qu'on le confonde avec aucun autre. Le dos brun foncé a une si large bordure de rouge ocre que d'en être presque tout rouge. Une grande tache plus ou moins diffuse, presque noire, occupe la surface abdominale. Le bec est légèrement courbé en bas (figure 22, p. 23). L'oiseau d'automne manque de ces caractères frappants. La surface de dessus est presque uni- forme, d'im gris brunâtre, pâle, étendu en travers de la poitrine et du bas du cou. Les dessous et la gorge sont blancs. Traits distinctifs. Sa couleur d'automne est semblable à celle de la maubèche à poitrine rousse dans la même saison, mais sa plus petite taille et l'absence des demi-cercles pâles sur les bords des plumes la différencieront toujours, même en l'absence de traces accidentelles de plumage printannier. Cette coloration peut aussi faire penser au courlis ou bécasse de mer, mais les couvertures sus-caudales sont foncées au lieu de grisâtres. Indications sur le terrain. Au printemps, le dos rouge et la tache noire en dessous sont très visibles. En automne, dos gris uniforme et, quand l'oiseau vole, une Ugne de blanc sur l'aile. La recourbure du bec vers le bas quoique assez légère est cependant distincte et facilite l'identification. Habitat. L'individu européen compris, cette espèce est circompolaire. Cette mau- bèche à dos roux d'Amérique couve par places sur la côte arctique, à travers le continent. C'est un migrateur ordinaire dans tout le Canada oriental. SOUS-ESPÈCES. Le représentant de cette maubèche dans le nouveau monde est une sous-espèce. La maubèche à dos roux d'Amérique P. a. sakhalina, ne se distingue de celle de l'ancien monde que par sa taille légèrement grande. Cet oiseau fréquente les bancs de sable, les terrains boueux ou les prés salés. Il est parmi les tout derniers des oiseaux de rivage à arriver à la fois au printemps et en automne. Genre — EroUa. Mauhèches. 244. La Maubèche courlis, (curlew sandpiper). Eroliaferruginea. L, 8. C'est une petite maubèche à poitrine rousse. Oiseaux d'automne brun grisâtre en dessus et blanc en dessous. Traits distinctifs. Elle ressemble à la maubèche à poitrine rousse ou à la bécassine rousse en ce qu'elle a la poitrine rousse, mais elle est beaucoup plus petite et de charpente plus légère. Habitat. Elle couve dans la Sibérie arctique. Ne se rencontre que par hasard dans le Canada oriental. On l'a signalée plus souvent sur la côte de l'Atlantique que dans l'intérieur bien qu'elle l'ait été une fois près du lac Ontario. C'est un oiseau de l'ancien monde vu quelquefois dans le nouveau. On dit qu'il pessemble à la maubèche à dos roux par le port, mais il est trop rare dans l'est du Canada pour en parler comme d'un visiteur régulier. Tout signalement de la présence d'un courlis doit être appuyé par des spécimens bien déterminés et soumis à un rigoureux examen. 107 Genus — Ereunetes. Mauhèches semi-palmées. 246. La Maubèche semî-paltnée. (semipalmated sandpiper). Ereunetes pusillus. L, 6-30. Les parties de dessus, y compris la couronne, sont bordées d'un brun foncé avec un ocre ou un chamois pâle, blanc en dessous avec une bande vague légèrement plus foncée en travers de la poitrine avec raies et taches obscures. Traits distinctifs. Elle ressemble beaucoup par la taille et la coloration à la maubèche de Wilson dont on ne peut pas toujours la distinguer à moins de l'examiner de très près. Les pieds, toutefois, ont de petites membranes entre leurs doigts, d'où vient à cet oiseau le nom de semi-palmé. Indications sur le terrain. Elle diffère de la maubèche de Wilson par sa taille légère- ment plus grande, son dos d'un gris plus pur et la poitrine plus blanche et plus clairement délimitée. Les pattes et les pieds sont noirs au lieu d'être d'un vert olive foncé. Habitat. Couve le long de la côte est du pôle, au sud du Labrador méridional. C'est un migrateur ordinaire dans tout le Canada oriental. Cette maubèche est très semblable par son port et son apparence à la maubèche de Wilson (page 105). La maubèche de l'Ouest, Ereunetes mauri, est un individu très parent qui peut n'être qu'une sous-espèce de la mau- bèche semi-palmée. Elle se distingue par un bec légèrement plus long et par une plus forte quantité de roux sur le dos, spécialement au derrière de la tête. Il est fort douteux qu'on la rencontre dans la région des grands lacs. Genre — Crocethia. Sanderling. 248. Le Sanderling. (sanderling). Crocethia leucophœa. L, 8. Au printemps: les parties de dessus, y compris la couronne, brun foncé, panaché de beaucoup d'ocre rouiUeux pâle ou de blanc, ou de l'un et de l'autre. En dessous, du blanc. La gorge, le cou, et le haut de la poitrine sont étendus de plus ou moins d'ocre rougeâtre et tachetés de brun. Les détails de ces colorations sont extrêmement variables. Le dos peut montrer assez de ces différentes couleurs pour le rendre ou généralement grisâtre, ocreux, ou rouil- leux, tandis que la gorge colorée et tachetée peut être d'un blanc presque immaculé. L'oi- seau d'automne est semblable sans avoir beaucoup de teintes chamois, ou de roux ou d'ocre; il est d'un blanc pur en dessous et sur le devant, et souvent, principalement gris ou cendré pâle en dessus. Traits distinctifs. A partir de simples traces jusqu'à de fortes teintes de rouille sur le cou et autour de la tête, au printemps, et à la blancheur générale en automne. Le sanderling peut se distinguer de toutes les autres maubèches par les trois doigts, au lieu de quatre, de son pied. Indications sur le terrain. Teinte d'un brun rougeâtre répandue près de la tête chez quelques oiseaux de printemps; un contraste du blanc et du noir assez général sur l'aile; dans tous les plumages une ligne blanche le long de la base des plumes qui servent au vol. En automne, la poitrine d'un blanc très pur est également caractéristique. Habitat. Couve dans les îles de l'Ouest du pôle arctique jusque dans l'Alaska. C'est un migrateur ordinaire sur les rivages sablonneux dans tout le Canada oriental. Cet oiseau des plages sablonneuses fréquente rarement les terres bou- euses. C'est un des petits oiseaux de rivage les plus beaux et intéressants. Il aime le bord de l'eau, suit volontiers la vague qui se retire, battant vite en retraite avant qu'elle revienne, menacé à tout instant d'être submergé par le ressac, mais y échappant tout juste. Quand ces oiseaux s'envolent au- dessus de l'eau bleue, que le soleil brille sur leur plumage étincelant, ils forment un tableau ravissant; tantôt tournant leur dos .délicatement coloré de blanc et de noir, tantôt, comme obéissant à une seule et même impulsion, frôlant l'eau dans un vaste contour et montrant la blancheur éclatante de leurs dessous. 28588—8 108 Genre — Limosa. Barges. 249. La Barge marbrée, (marbled godwit). Limosa fedoa. L, 18. C'est un gros oiseau de rivage; couleur générale: un chamois pâle vaguement teinté de rose sur tout le corps, sauf à la gorge, qui peut être blanche. Le dos, du derrière de son cou jusqu'à la couronne, nuancé de brun foncé et de teintes légères; la poitrine et les flancs plus ou moins rayés de lignes fines de la même couleur foncée. Traits distinctifs. PareUs à ceux du courUs par son apparence générale, mais le bec est légèrement tourné en haut au lieu de l'être minifestement en bas. Se distingue de la barge de la baie d'Hudson par une marbrure fine, foncée sur le chamois rosé des primaires. Indications sur le terrain. Les barges sont parmi les plus gros de nos oiseaux de rivage, d'une taille à peu près égale à ceUe des courlis. Leur bec, qui n'est pas recourbé en bas, les fera distinguer des courHs. Habitat. Couve dans les provinces des prairies et aussi dans quelques régions cul- tivées; voyage vers l'un et l'autre océan et se rencontre quelquefois dans l'est des provinces maritimes. La barge n'abonde jamais dans le Canada oriental, cette espèce ayant été malheureusement décimée autant que d'autres gros oiseaux. Il n'est pas douteux que son habitude de nicher dans les régions cultivées ne soit la cause principale de sa disparition graduelle. 251. La Barge de la Baie d'Hudson. (hudsonian godwit). Limosa hœmastica. L, 15. Au printemps: les parties de dessus brvm foncé jusqu'à la couronne, maculées de plus ou moins de grisâtre ou de chamois, avec des marques rouilleuses; les parties de dessous brun rougeâtre, plus ou moins rayées de teinte foncée étendue jusqu'au devant du cou. En automne: les parties de dessus sont uniformément gris brunâtre; celles de dessous, blanc chamois ou blanc sale; la poitrine plus grise. Traits distinctifs. Elle se distingue soit des courHs par le bec légèrement tourné en haut au Keu de tourné en bas, soit de la barge marbrée par les dessous roux au printemps; en toute saison par les primaires toutes foncées, à tuyaux blancs sans marbrure. Cette espèce fait voir des variations presque interminables entre les susdits plumages, mais certaines données de la coloration printanière sont ordinairement reconnaissables chez tous ces oiseaux à l'exception des plus jeunes. Indications sur le terrain. La grande taille, le bec droit ou recourbé légèrement, le croupion blanc à la base d'une queue noire feront distinguer cette barge soit des courUs de la barge marbrée, les seuls oiseaux qu'on serait tenté de confondre avec elle. Habitat. Couve dans le nord-ouest, au delà des hmites de la civilisation. Très commune à l'est des prairies jusqu'aux provinces maritimes en automne, et dans l'intérieur au printemps. La barge de la baie d'Hudson est un bel oiseau bien près de disparaître complètement. Comme il arrive fréquemment, cet oiseau sembla disparaî- tre tout à coup et avant qu'on se fût douté de sa rareté. On peut douter que les chasseurs soient absolument responsables de cet état de choses. Quand la quantité d'une espèce est déjà très réduite par une cause quelconque, toute autre influence adverse et qui sera relativement de peu d'importance, pourra suffire à éteindre cette espèce d'une façon inattendue. Toute protection est inefficace qui se fait si longtemps attendre que le nombre des individus reproducteurs est devenu trop réduit pour reconstituer l'espèce. Sous-famille — Numeniinae. Maubèches et Courlis. Genre — Totanus. Chevaliers à pieds jaunes. 254. Le Orand Chevalier à pieds jaunes, le chevalier aux pattes jaunes, (greater YELLOW-LEGs). T otanus melanoleucus . L, 14. C'est un oiseau de rivage plutôt grand. Les parties de dessus jusqu'à la couronne vont d'un brun foncé au noir, avec de petites marques blanches ou grises avec plumes grises intrusives, faisant un effet gris, sans trace de chamois ou de brun rougeâtre. Les parties de dessous sont blanches, rayées sur le devant du cou, la poitrine et les flancs avec des raies distinctes ou des lignes de la même couleur foncée que sur le dos; pattes très longues et jaunes. 109 Traits distinciifs. La taille, les pattes jauues et l'absence de tout signe de chamois ou de rouille où que ce soit, sont les traits distinctifs des deux chevaliers à pattes jaunes. Dans les jeunes oiseaux d'automne les marques à la poitrine et au cou peuvent être voilées et indistinctes. Cette espèce et la suivante, prises à part, ne diffèrent que par leur taUle. Indications sur le terrain. Pattes longues, minces, absence complète de couleur ocreuse, la taille, et la grande quantité de blanc ou de couleur blanchâtre sur la queue et le croupion. Dès qu'on a appris à le connaître son vol est très reconnaissable. Habitat. Il couve dans les hautes latitudes d'un bout à l'autre du continent. Dans l'Est, on le trouve au sud jusqu'à l'île d'Anticosti et au rivage nord du golfe du Saint- Laurent; il est commun dans les migrations par tout le Canada oriental. Le grand chevalier à pattes jaunes est un des oiseaux de rivages les mieux connus. A cause de sa taille et du grand nombre relatif de ses congé- nères les chasseurs le recherchent beaucoup, et il paraît avoir tenu tête à leurs entreprises beaucoup mieux que d'autres espèces qui semblaient en être aussi capables que lui. Il aime les rives marécageuses et la boue plutôt que le sable, et on peut le voir au loin pataugeant dans ces marais, où il entre jusqu'aux cuisses, dans une eau trop profonde pour de plus petits échassiers. Son sifflement clair, comme flûte, en trémolo, et en gamme descendante est un son qui fait battre le cœur à tout vrai chasseur ou à l'ornithologue de profession. Cette espèce ne semble pas être aussi nombreuse, et montre à coup sûr plus de circonspection que le petit che- valier. Avec cette réserve notre description s'applique à tous les deux. 255. Le Petit Chevalier à pieds jaunes, (lesseeybllow-legs). Totanus flavipes. L, 10-75. Edition abrégée de la précédente espèce. Habitat. Il niche partout sur le continent dans les hautes latitudes. C'est un migra- teur ordinaire dans tout le Canada oriental. Genre — Tringa. Chevalier solitaire. 256. Le Chevalier Solitaire, l'alouette solitaihe. (solitart sandpiper). Tringa solitaria. L, 8-40. Les parties de dessus foncées, presque noires, avec un lustre légèrement verdâtre relevé par quelques petites taches blanches; les parties de dessous et la gorge, blanches; le bas du cou, la bande pectorale et les côtés des flancs, barrés et rayés avec des teintes plus claires de la couleur du dos; aucune trace de chamois ou d'autres nuances. Traits distinctifs. Taille et coloration générale; les plumes axiUaires blanches, rayées de noir, constituent un trait décisif. Indications sur le terrain. Il ressemble à la fois à la maubèche tachetée et au petit chevaher à pieds jaunes. Il se distingue de la première par l'absence d'une Ugne blanche sur l'aUe déployée et par les barres blanches très visibles sur la queue et du second par la taiUe et par le croupion noir au lieu de blanc. Nid. Pendant longtemps les habitudes du couvage de cette espèce demeurèrent inconnues et le problème de sa façon de nicher ne fut pas résolu jusqu'à ce qu'on eût décou- vert que cet oiseau se servait des nids abandonnés d'oiseaux percheurs dans les arbres et les buissons. La maubèche verte d'Europe, qui lui est très apparentée, a la même habi- tude. Habitat. Il niche vers le nord à partir des Umites intérieures des terres cultivées; il est assez commun dans tout le Canada oriental comme migrateur. SOUS-ESPÈCES. Le chevalier sohtaire est représenté au Canada par deux sous- espèces, dont une seule, le solitaire de l'Est, l'individu type, se rencontre dans l'Est. Ainsi que l'indique le nom, cette espèce est plutôt un oiseau solitaire qu'on rencontre soit tout seul soit avec un compagnon plutôt que par bandes, même au temps de la migration. Il fréquente les étangs fangeux et, comme la maubèche tachetée, il est le seul échassier qu'on voit ordi- nairement près de ces petits réservoirs d'eau tels que les fossés de drainage, ou le long de la lisière des bois submergés. 28588— SI 110 Genre — Catoptrophorus. Chevalier semi-palmé. 258. "Le Chevalier semi-palmé." (willet). Catoptrophorus semipalmattis. L, 15. Un gros oiseau de rivage; les parties de dessus gris chamois avec marques brimes plus foncées; les parties de dessous sont blanches étendues d'un pâle chamois grisâtre avec barres et raies gris foncé sur les flancs, la poitrine et le devant du cou; croupion blanc. Traits distinctifs. Taille, coloration générale claire et grise; barre blanche de l'aile très visible sur les primaires, croupion blanc, et plumes axillaires noires. Le bec carac- téristique de la maubèche fera distinguer ce chevaUer du pluvier à bec noir qui a aussi ces détails du croupion et des axillaires. Indications sur le terrain. Par la taille il ressemble aux barges plus qu'à tout autre oiseau, mais le gris cendré et les aUes blanches et noires si visibles sont distinctives. Habitat. Il couve au sud de notre pays, d'habitude depuis la Virginie jusqu'à la Nouvelle-Ecosse dans l'Est, et vers l'Ouest jusqu'aux parties centrales des provinces des prairies. Aujourd'hui il est très rare sur la côte, assez irréguUer dans la région des grands lacs, et assez commim dans l'Ouest dans certaines parties des provinces des prairies. SOUS-ESPÈCES. L'espèce est divisée en deux sous-espèces: l'orientale et l'occi- dentale, celle-ci basée sur vme taiUe un peu plus grande et sur une couleur plus grise. Le status précis de l'oiseau des grands lacs, en qualité de sous-espèce, n'est pas établi de façon satisfaisante. Très probablement le petit nombre de ces oiseaux qui reste dans les pro- vinces maritimes sont des chevaliers de l'Est, tandis que ceux des grands lacs peuvent être le chevaUer de l'Ouest, C. s. inornatus, ou quelque oiseau intermédiaire. Nous avons trop peu d'échantillons sous la main pour nous prononcer à cet égard de façon définitive et, à moins que l'espèce ne recouvre quelques-uns de ses représentants originaux, nous ne serons probablement jamais capables d'étabhr de façon satisfaisante les Limites du terri- toire spécial à ces deux formes. Le chevalier semi-palmé est une autre et importante espèce dont le nombre va disparaissant vite, disparition due peut-être surtout au vaste territoire où il niche et à l'imparfaite protection dont il est victime. Genre — Bartramia. Maubèche à longue queue. 261. La Maubèche à longue queue, (upland plover). Bartramia longicauda. L, 11-50. Parties de dessus foncées; plumes à larges bords chamois, couleiu: qui s'étend fortement sur la tête, la poitrine et le cou. Marques foncées en forme de V sur la poitrine qui se changent en barres sur les flancs et en raies sur le cou; parties de dessous, ternes, blanc crémeux. Traits distinctifs. Si l'on se rappelle que cette espèce est une maubèche et non un véritable pluvier, on trouvera que la taille et la teinte chamois sont caractéristiques. La barbe intérieure de la première primaire, fortement marquée de dents de scie pointues, foncée sur un fond blanc sur presque toute la longueur, est un caractère qui ne se présente chez aucun autre oiseau de rivage canadien qu'on puisse lui comparer. Le courUs de la baie d'Hudson présente un dessin semblable mais sur un fond chamois. Indications sur le terrain. Le pluvier des hautes terres est à peine reconnaissable sur le sol, comme étant un échassier par ceux qui ne le connaissent pas, car il ressemble à une jeune gelinotte bien plutôt qu'à une maubèche. Quand il vole, toutefois, il fait voir sa véritable parenté. Sa taille, sa couleur générale, chamois, son habitat des plateaux sont des traits distinctifs. Son beau sifflement prolongé quand ime fois on l'a entendu ne peut plus vous tromper. Habitat. C'est probablement un oiseau de la région des prairies, mais qui, probable- ment, se propiagea vers l'Est quand les forêts furent abattues. Il couve dans les parties plus méridionales du Canada oriental et dans les provinces des prairies, faisant d'occa- sionneUes apparitions sur la côte de l'Atlantique en qualité de migrateur. Bien qu'on l'appelle pluvier, cette espèce est une véritable maubèche. Le terme de maubèche bartramienne est plus satisfaisant et devrait être généralement employé au lieu de pluvier des plateaux. Infiniment plus comr un jadis, qu'il ne l'est aujourd'hui dans la région des grands lacs, il est à présent fort rare. L'espèce nichait dans les contrées cultivées et y était exposée aux dangers que présentent ces localités: empêchement que 111 les travaux agricoles opposent à la couvaison; le jeune homme toujours là et toujours armé de son fusil; le braconnier et le sportsman. Sa taille et sa facilité à s'apprivoiser ont été la cause de sa disparition alors que le plus petit et le plus prudent pluvier Kildir a su survivre dans des conditions analogues. Comme son nom l'indique cette espèce a déserté l'habitat ancestral trop humide de sa famille et s'est transporté vers les prairies des plateaux et leurs pâturages plus secs. Il est cependant rare de le trouver très éloigné de quelque petite nappe d'eau. Il se pose volontiers sur les barrières, sur les maisons ou quelquefois sur les arbres. Valeur économique. Comme elle fréquente les terres cultivées, cette espèce se nourrit principalement d'insectes, de sauterelles, de chenilles et d'autres ennemis des cultures fourragères. On a vu de quelle importance elle pouvait être pour combattre le fléau des sauterelles; elle doit donc être parmi les espèces les plus utiles à l'agriculture et qui méritent d'être épar- gnées. Gewe — Tryngites. Mauhèches à poitrine jaunâtre. 262. La Maubèche à poitrine jaunâtre, (bupf-breasted sandpipeb). Tryn- gites subruficollis. L, 8-50. Le dos et la couronne sont foncés, les plumes du bas du dos sont finement bordées de jaune crème, les parties de dessous sont blanches; la gorge, le cou, la poitrine et les flancs sont étendus de jaune chamois, couleur qui teinte presque toutes les parties de dessus. Traits distinctifs. Petite taille et couleur généralement chamois; le dessous des barbes internes des primaires est finement moucheté de tons foncés sur du blanc. La surface de dessous de l'aile est admirablement marbrée d'une façon qui ne se retrouve dans aucune autre espèce de l'Est. Indications sur le terrain. Petite taille et couleur généralement jaune chamois. Sur les hautes terres elle peut ressembler à la maubèche à longue queue mais elle est beau- coup plus petite que cette dernière. Habitat. Elle couve sur les rivages arctiques de l'extrême nord-ouest, voyageant au sud le long de la vallée du Mississipi; de là vient qu'elle est très rare dans les provinces maritimes, peu nombreuse dans la région des grands lacs, et plus commune vers l'ouest. Valeur économique. Ce qui a été dit de la maubèche à longue queue est probablement vrai aussi de cette espèce-ci. Genre — Actitis. Maubèche tachetée. 263. La Maubèche tachetée, l'alouette branle-queue, (spotted sandpipek) . Actitis macularia. L, 7 • 50. Planche VIII B. Traits distinctifs. Les adultes ont très manifestement des taches rondes à la poitrine et un éclat légèrement verdâtre sur le dos. Les jeunes oiseaux d'automne ressemblent au chevaUer sohtaire, mais se distinguent par des axiQaires blanches au heu de barrées. Indications sur le terrain. La taille et les taches rondes bien distinctes sur la poitrine. Quand cet oiseau vole on peut le distinguer du chevaUer sohtaire, auquel il ressemble le plus, par la ligne blanche le long des bords des secondaires et par la beaucoup plus petite quantité de barres noires et blanches sur la queue. Le vol, quand l'observateur le connaît bien, est aussi très caractéristique. Nid. Un petit creux dans le sol non loin de l'eau, abrité par un bout de buisson ou d'herbe. Habitat. Couve dans tout le Canada oriental jusqu'aux parties les plus septentrionales du Nouveau-Québec. Elle est commune dans toute l'étendue de ce territoire. C'est la plus commune des maubèches d'été du Canada; quelquefois des couples sont vus le long des plus petits cours d'eau. Elle fréquente toute sorte de terrains, les plages sablonneuses, les bancs de gravier, les terrains fangeux ou les côtes rocheuses. Presque toute maubèche qu'on 112 voit en été près de nos cours d'eau ou de nos étangs peut être regardée comme appartenant à cette espèce, à moins qu'il n'y ait de fortes raisons pour la croire d'une autre espèce. Son habitude de balancer parfdis son corps de haut en bas, même quand on la croit au repos, ou très rapidement quand elle est agitée, lui a fait donner le nom de «Tip-up». Ses ailes à barres blanches, son vol bizarre où quelques battements d'ailes sont suivis d'une courte envolée avec les ailes rabattues, et son cri triomphant de (.(piou-H-piou-it-piou-it » quand elle se laisse choir sur le bord de la rivière, bien en avant de l'observateur, sont suffisamment connus de tous. On peut la chasser d'un lieu, à un autre, jusqu'à une certaine distance de son nid, quand, rattrapée par son camarade, elle viendra voler en cercle autour de l'intrus et puis retournera à la place d'où elle partit. Valeur économique. Bien qu'elle fréquente d'habitude les bords de l'eau elle est souvent vue dans les champs voisins courant entre les sillons de la terre fraîchement retournée ou entre les rangs des plantes grandis- santes. Sa nourriture se compose principalement, sinon entièrement, d'insectes, par où elle rend service à l'agriculture. L'espèce ne semble pas avoir beaucoup à souffrir du fait des chasseurs et paraît se maintenir dans les parages les plus cultivés. Genre — Niimenius. Courlis. Description générale. Ce sont de gros oiseaux de rivage, entre 13 pouces -50 et 24 pouces de long. La coloration est de diverses teintes depuis le jaune crème au bnm clair, pommelée en dessus, plus claire en dessous; le cou et la poitrine finement rayés, avec im jaune chamois, plus ou moins étendu ou seulement indiqué sur le tout. Les becs sont longs et recourbés vers l'intérieur. Traits distinctifs. Taille grande; bec recourbé en dessous; couleur générale chamois. Se distingue des barges par le bec recourbé vers le bas au heu de l'être légèrement vers le haut. Indications sur le terrain. Taille grande, bec recourbé, couleur chamois par tout le corps. Un grand corps constitue pour les oiseaux une menace certaine à leur existence. Les courlis en sont un bon exemple, et à moins que d'intelli- gentes mesures ne soient prises bientôt pour les protéger il n'en restera bientôt plus. Dans l'Est les courlis ont à peu près disparu, mais il en reste encore passablement dans l'Ouest. La partie végétale de leur nourriture est surtout le fruit sauvage, et dans les provinces maritimes ils fréquentent les marais déserts et ceux des plateaux pour y trouver les airelles et les myrtilles dites atocas. Dans les champs cultivés les insectes sont leur principal aliment, et comme beaucoup d'espèces nuisibles, les sauterelles incluses, sont mangées, la présence des courlis est certainement profitable au cultivateur. 264. Le Courlis à long bec. (long-billed curlew). Numenius- americanus. L, 24. C'est le plus grand de l'espèce. Sa coloration de tous les courhs est tout à fait la même. Mais le courhs à long bec est visiblement chamois en dessous au heu du blanc crémeux (voir titre précédent). Traits distinctifs. Chez les spécimens de belle taUle, la longueur extrême du bec (6 pouces) de cette espèce est un signe déterminant, mais, comme dans beaucoup d'autres espèces ou très spéciahsées ou très grandes, la taille continue à croître pendant quelque temps après la maturité, ce caractère ne suffit pas à lui seul à nous guider. La couronne, les axiUaires et les caractères des primaires sont toutefois d'exceUents critères pour les courhs. Chez cette espèce la couronne est foncée, uniformément tachée de points clairs non réunis en une hgne médiane, et les barbes intérieures des primaires sont marquées de dessins dentelles foncés sur un fond chamois pâle. Les axiUaires ont une coloration totale sans raies. 113 Indications sur le terrain. Pour reconnaître le courlis voir la page précédente. On ne peut pas distinguer séparément les courlis à l'état vivant avec une certitude absolue. Habitat. Il couve dans les provinces des prairies et tout à fait vers le sud. On le signalait à l'origine comme un migrateur plus ou moins commun sur la côte de l'Atlantique, au nord des provinces maritimes, mais on ne l'y rencontre pas actuellement; on le signale aussi dans la région des grands lacs mais sans preuve suffisante. La confusion qu'on fait de ce courlis et du courlis de la baie d'Hudson a été la cause de nombreuses fausses identifications dûment constatées et l'espèce ne devrait, à l'avenir, être signalée dans le Canada oriental que sur le témoignage irréfutable de spécimens probants. 265. Le Courlis de la Baie d'Hudson. (htjdsontan curlew) . Numenius hudsonicus. L, 17. C'est un courlis plus petit que le précédent, mais plus grand que le suivant. Il est de la même coloration générale, mais le courlis de la baie d'Hudson est moins jaune chamois que celui à long bec, les dessous étant jaune crème mat; voir le titre du courlis, page précédente. Traits distinctifs. Il a souvent été pris pour le courlis à long bec, mais il peut aisé- ment se distinguer des autres courlis par la raie médiane très prononcée sur la couronne, plutôt que par les taches uniformément distribuées, ajoutée aux marques en dents de scie dans les barbes intérieures des primaires et les axillaires barrées. Indications sur le terrain. Pour reconnaître les courlis comme tels, voir Courlis, page précédente. Les courlis ne peuvent pas être facilement distingués à l'état vivant, avec une absolue certitude, mais la grosseur et la longueur du bec peuvent y aider. C'est la seule espèce de courMs qu'on ait quelque chance de rencontrer dans l'est du Canada. Habitat. Il couve dans le nord-ouest du pôle. Il voyage le long de la côte du Paci- fique et à travers le continent jusqu'à l'Atlantique où il est plus commun que dans l'intérieur. C'est un migrateur régulier quoique peu abondant dans la région des grands lacs. C'est le seul courlis authentique dans la partie inférieure des grands lacs. L'expérience lui a appris à être un oiseau sauvage et prudent et comme il ne se rencontre actuellement en grand nombre que dans l'extrême est, on n'en prend que fort peu. 266. Le Courlis du Nord, le corbigeatt des esquimaux, (eskimo curlew). Numenius borealis. L, 13-50. C'est le plus petit des courlis. De la même coloration générale que le courlis de la baie d'Hudson. Traits distinctifs. Facilement distinguable de l'un quelconque des autres courlis par sa plus petite taille et ses primaires, sans marque, bien que les axillaires soient barrées comme chez le courUs de la baie d'Hudson et que la couronne soit tachetée uniformément, sans raie médiane, comme le courlis à long bec. Indications sur le terrain. Voir l'espèce précédente. Cet oiseau est cependant trop rare de nos jours pour qu'il suffise de l'avoir vu pour en parler. Habitat. Couve sur les terrains déserts de la région du Mackenzie. En automne il émigré vers le Labrador et puis il descend le long de la côte. Au printemps il remonte la vallée du Mississippi. Cet oiseau est bien près de disparaître. Qu'une chasse, ou permise ou illicite, soit ou non la cause principale de la grande diminution de cette espèce, car d'anciens récits parlent de ses bandes immenses, elle y a cer- tainement contribué. C'est un nouveau cas de l'extinction d'une espèce avant qu'on ait aperçu la nécessité de la protéger, et de la menace de voir se perdre une espèce qui ne pourra plus se remplacer. FAMILLE — CHARADRIID^. PLUVIERS. Description générale. Les pluviers ont un corps plus gros et massif que les oiseaux du geiu-e bécasse. Leur bec est plus court, mou à la base, mais terminé en pointe cornée et dure (fig. 24, p. 23). Le doigt postérieur manque dans toutes les espèces sauf dans celle à ventre noir (n° 270, p. 114) dans laquelle il est très petit, presque rudimentaire. Traits distinctifs. Avec la susdite description le pluvier ne court pas le risque d'être confondu avec aucun autre oiseau. 114 Nid. Sur le sol dans un petit creux généralement garni d'un peu d'herbe, de mousse, d'autres végétaux, de rebut ou de petits cailloux. Habitat. Représentée par des variétés très proches parentes ou presque identiques, la famille est circompolaire, couvant siurtout au nord des régions habitées. Les pluviers sont très connus des chasseurs. Leur taille moyenne est plus grande que celle des bécasses, et quelques-uns qui trouvent leur nourriture dans les champs des plateaux font passablement trimer les chasseurs. Valeur économique. Considérés comme une famille, les pluviers recherchent les terres cultivées plus que ne font les autres oiseaux de rivage, ce qui les rend plus intéressants au point de vue économique. Ils prêtent à l'homme une assistance efficace. Genre — Squatarola. Pluvier à ventre noir. 270. Le Pluvier à ventre noir, le vanneau gris, (black-bellied plover). Squatarola squatarola. L, 11. Plumage de printemps: dos, presque noir avec beaucoup de pointes de pennes larges et blanches rassemblées sur les ailes, couronne, arrière-cou et croupion blancs ou presque blancs; joues, gorge, partie antérieure et poitrine jusqu'à l'abdomen sont noir pur, montrant souvent des plumes blanches qui survivent à la période d'imparfait développement. Plumage d'automne: dos, brun pâle avec bouts de pennes crème ou jaunâtres jusqu'au sommet de la tête; gorge, avant-cou et dessous blanchâtre terne avec bande indistincte de poitrine formée de raies voilées. Tous les plumages inter- médiaires sont pris en dedans de nos frontières. Traits distinctifs. A tous les caractères du pluvier; ne pourra être confondu qu'avec le pluvier doré auquel il ressemble tout à fait. La présence d'un doigt postérieur petit quoique bien formé est particuher à cet oiseau, car c'est notre seul pluvier qui ait un qua- trième doigt. Indications sur le terrain. Il ne doit être distingué que du pluvier doré: une bande assez peu distincte sur l'aile étendue; les axillaires noires, en violent contraste avec l'arrière- plan des dessous de l'aile quand l'oiseau vole, et croupion blanc qu'on pourra voir si les circonstances s'y prêtent. Habitat. Espèce circompolaire couvant en Amérique le long des rivages polaires au nord-ouest de la baie d'Hudson. Plus ou moins commune pendant ses migrations vers des habitats propices dans tout l'est du Canada. Genre — Pluvialis. Pluviers dorés. 272. Le Pluvier doré d'Amérique. (american gouden plover). Pluvialis dominicus. L, 10-50. Plumage de printemps: dos presque noir jusqu'au sommet de la tête, avec de nombreuses pointes de plumes jaimes, plus rares sur la couronne; le front et la ligne sur l'œil, qui descend vers les côtés de la poitrine, sont blancs; la gorge, le devant du cou et tous les dessous sont tout noirs. Plumage d'automne: dessus, brun terne avec beaucoup de taches d'un jaune crémeux sur le bord des plumes, se réunissant sur le crou- pion et la couronne; la gorge et la face légèrement tachetées de blanc; la poitrine et tous les dessous vaguement barrés d'un blanc mat et de légères teintes du même brun que sur le dos. On peut voir là tous les plumages intermédiaires. Traits distinctifs. C'est un oiseau un peu plus petit que le précédent, mais avec lequel il est facile de le confondre. La forte quantité de jaune sur le dos du plumage de prin- temps et les barres indistinctes de la poitrine et des dessous en automne sont caractéris- tiques. L'absence de toute trace du doigt postérieur est une indication dans tout plumage. Indications sur le terrain. Il n'est besoin que de le distinguer de l'espèce précédente. L'aile déployée ne porte aucune indication de bande blanche; les axillaires sont gris fumée au lieu de noir très marqué; le croupion n'est pas blanc. Habitat. Couve sur les terrains stériles depuis la baie d'Hudson vers l'Ouest. Il passe pour suivre des routes étranges dans ses migrations. En automne il se dirige à l'est vers le Labrador, puis au sud à travers le golfe du Saint-Laurent, jusque dans la Nouvelle- Ecosse, d'où il traverse la mer jusqu'au Brésil sans toucher de terre intermédiaire à moins d'être entraîné par la tempête. Du Brésil il gagne les Pampas de l'Argentine. Au prin- temps il touche à l'ouest de l'Amérique du Sud, vers la république de l'Equateur, traverse 115 l'isthme de Panama et le golfe du Mexique, puis remonte la vallée du Mississipi pour regagner les terrains où il a niché. Le fait que cet oiseau traverse au vol l'immense Atlan- tique sans se reposer, semble trop extraordinaire pour être vrai, mais comme il n'est pas nageur émérité, capable de se reposer sur l'eau, à volonté, il faut bien en croire des faits évidents. SOUS-ESPÈCES. Le pluvier doré d'Amérique comprend deux sous-espèces; mais seul, le pluvier doré de l'Est comme forme typique, se rencontre dans le Canada oriental. Il était jadis plus commun qu'aujourd'hui; on en voyait régulièrement des bandes considérables du vivant même des chasseurs de nos jours; aujourd'hui on n'en rencontre plus que par hasard. Ce pluvier est proche parent du pluvier doré d'Europe. Genre — Oxyechus. Pluvier Kildir. 273. Le Pluvier kildir. (killdeer plover). Oxyechus vociferus. Ij.lQ-bQ. Plan- che IX A. Traits distinctifs. Comme le pluvier Kildir est le plus grand des pluviers semi- palmés il ne peut guère être confondu avec ses congénères plus petits que lui. La bande double, au lieu de simple, de la poitrine l'en distingue aussi. Indications sur le terrain. La taille, deux bandes de poitrine au lieu d'une, une queue et un croupion de couleur ocreuse, et un cri très particuUer qui dit Kildi-kildi-kildi-kildi. Nid. Un simple trou dans le sol maigrement garni de fragments de végétaux. Habitat. C'est une espèce dont le territoire est remarquablement étendu, car elle couve depuis les Umites nord de la culture agricole au Canada, jusqu'au golfe du Mexique. Elle est rare ou même absente des parages de l'une ou de l'autre côte. C'est un oiseau d'été commun par tout le Canada sauf dans les districts de la côte maritime. Son cri sonore est bien connu des habitants du pays et même des gens de passage. Quoique véritable oiseau de rivage, il fré- quente les hauts plateaux desséchés, et les champs cultivés, faisant souvent son nid dans les sillons labourés au sein des récoltes, mais quand ses petits sont éclos il a coutume de les mener vers l'eau, toujours vers quelque étang prochain et paisible, et sitôt qu'ils sont capables de se conduire tout seuls ils se rassemblent en petites troupes séparées. Le fait que cette espèce a pu survivre et prospérer au sein même des régions cultivées et de la civilisation, alors que d'autres espèces tout aussi capables, en appa- rence, de se protéger ont cependant succombé, s'explique probablement par ses habitudes relativement solitaires et parce qu'elle n'a pas coutume de se rassembler en troupes serrées dont la chasse est avantageuse. Valeur économique. Sa nourriture se compose largement d'insectes, et pendant le printemps et le commencement de l'été il fréquente des terres où il peut faire beaucoup de bien. Genre — Charadrius. Pluviers à collier. 274. Le Pluvier semi-palmé, (semi-palmated plover). Charadrius semipalma- tus. L, 6-75. C'est un petit pluvier qui ressemble de façon générale au Kildir, mais avec une seule au lieu de deux bandes foncées sur la poitrine, et sans le croupion et là queue couleur d'ocre de cette espèce. Les oiseaux d'automne sont semblables, mais leurs couleurs sont délavées et sans un noir pur où que ce soit. Traits distinctifs. Avec sa taille et la description susmentionnée ce pluvier ne peut être confondu qu'avec le pluvier criard, mais la coloration du dos est à coup sûr brunâtre dans tous les plumages au lieu de gris fumée ou sable sec; la bande pectorale est toujours large, continue et bien marquée même en automne, et les couvertures d'oreilles derrière et au-dessous de l'œil, sont toujours parfaitement noires au Keu d'un blanc pur. Les pieds avec de petites membranes expliquent le surnom; c'est le seul pluvier au Canada qui ait cette membrane. 116 Indications sur le terrain. Sa taille et la bande pectorale unique au lieu de double distinguent ce pluvier du kildir, et le dos très foncé comme du sable mouillé le distingue du pluvier criard qui est plus clair et gris comme du sable sec. Nid. Dans un creux du sol ou dans des déchets de rivage. Habitat. Il couve dans l'extrême nord à travers le continent; au sud, dans l'est, jusqu'au golfe du Saint-Laurent. Il est commun dans ses migrations vers les localités qui lui agréent dans le Canada oriental. C'est un joli petit pluvier qui fréquente indifféremment les lieux fangeux ou les plages sablonneuses. Très proche parent du pluvier rayé d'Europe et ne s'en distingue que par une plus petite taille et quelques menus détails. 277. Le Pluvier criard, (piping plover). Charadrius melodus. L, 7-10. Plu- mage de printemps: mêmes marques que celles du semi-palmé précédemment décrit, mais le dos a des couleurs plus claires. Le dos et la couronne sont gris fumée clair, une barre noire en travers du devant de la couronne; le dessous jusqu'à la gorge, le col autour du cou et le front sont blancs, un anneau noir autour du cou, droit au-dessous du col blanc, quelquefois brisé au centre de la poitrine. Oiseaux d'automne: semblables mais sans l'anneau noir et généralement de coloration plus faible. Traits distinctifs. Ne peut être confondu qu'avec le semi-palmé, mais facilement distinguable par les caractères indiqués sous ce titre. Indications sur le terrain. Distinguable du pluvier semi-palmé par sa coloration plus claire, comme le sable sec du sable mouillé. Son chant mélodieux ne s'oublie plus une fois entendu. Nid. Dans un trou fait dans le sable par l'oiseau et ne contenant que quelques petits cailloux, des grains de sable ou des fragments de coquilles sur lesquels reposent les œiifs. Habitat. Il couve sur les rivages sablonneux dans des endroits situés entre les pro- vinces des prairies, le golfe du Saint-Laurent et l'île au Sable. C'est un petit pluvier surnommé meloda, et un oiseau de plage sablon- neuse qu'on ne voit jamais dans des places herbeuses ou marécageuses. Chez certains individus les bandes pectorales noires sont brisées, chez d'autres elles sont entières. Ces derniers ont été pendant quelque temps considérés comme une sous-espèce; tous, actuellement, ne constituent plus qu'une seule espèce. Le pluvier neigeux, œgialitis nivosa, a été pris sur le lac Ontario, mais on ne l'y reverra probablement plus. Il est un peu plus petit que le pluvier criard, de la même coloration mais avec une mouche noire sur l'oreille ou la joue, et seulement une tache noire sur les côtés de la poitrine au lieu d'une barre complète ou presque parfaite en travers. Un oiseau qu'on surprendrait plus au sud ou à l'ouest ne pourrait être qu'un vagabond. FAMILLE — APHRIZID^. (SURF-BIRDS) TOURNE-PIERRES Description générale. Oiseau de rivage de taille moyenne avec un bec quelque peu court (figure 27, p. 24) corné en sa moitié terminale, le bout légèrement aplati (sur un plan horizontal) mais non distinctement agrandi comme chez le pluvier. C'est une petite famille dont l'habitat est le monde entier. Il n'y en a qu'une seule espèce dans l'est du Canada. Sous-famille — Arenariinae. Tourne-pierres. Genre — Arenaria. Tourne-'pierres. 283a. Le Tourne-pierre à poitrine noire. le tourne-pierre, (turnstone). Arenaria interpres. L, 9 • 50. Traits distinctifs. C'est un oiseau d'une coloration frappante. Le dos présente des amas assez étendus de rouge mat, de noir, et de blanc, couleurs plus ou moins entremêlées. Le croupion et la tête blancs, la couronne a des raies brunes ou noires. Les dessous d'un 117 blanc pur, avec bande pectorale noire, allant des côtés du cou jusqu'à la face où elle fait un cercle en travers de l'œil et autour d'une tache blanche locale. Les oiseaux d'automne ont leurs couleurs diffuses et la coloration du dos ou perdue ou vaguement indiquée, mais il reste toujours assez de marques sur la face de la poitrine pour faire admettre les traits distinctifs susdits. Indications sur le terrain. La singulière mixte coloration de rouge, noir et blanc du plumage de printemps. En automne les couvertures blanches du bas du dos et celles du dessus de la queue sont séparées par une barre noire. Nid. Dans un creux du sol garni de quelques feuilles mortes ou de fibres végétales. Habitat. Le tourne-pierre considéré comme espèce a un des habitats les plus vastes de la gent volatile; il y a, en effet, peu de pays où il ne se rencontre pas. La sous-espèce américaine, le tourne-pierre à poitrine noire, couve depuis le rivage polaire, à l'ouest de la baie d'Hudson, vers le Nord; il est plus commun sur la côte de l'Atlantique que sur celle du Pacifique. Dans ses migrations, il est commun dans la région des grands lacs. SOUS-ESPÈCES. Le tourne-pierre est représenté en Amérique par une sous-espèce A. i. morinella, le tourne-pierre à ventre noir, bien que la forme typique se rencontre, dit-on, dans l'ouest de l'Alaska. C'est un oiseau des rivages sablonneux, boueux ou rocheux mais qui préfère les premiers. Son nom lui vient de son habitude de retourner les petites pierres et les cailloux de la plage pour chercher dessous ce dont il se nourrit ; il est surprenant de voir quelles pierres, relativement grosses, il peut retourner. Il fait pénéter son bec sous le bord, donne une petite secousse et la pierre s'en va rouler ou glisser sur la plage à une grande distance. Cet oiseau est bon nageur. Il diffère du tourne-pierre de l'ancien monde par sa taille un peu plus petite, par moins de noir sur les dessus, et par une coloration plus forte des jambes. FAMILLE — HiEMATOPODID.^. HUÎTRIERS. Description génà-ale. C'est un grand oiseau de rivage, de charpente plus lourde que ce n'est l'habitude dans cet ordre; gros bec corné, aplati sur les côtés vers la pointe. Il n'y a qu'une seule espèce qui peut, peut-être, se rencontrer dans l'est du Canada. Genre — Hœmatopus. Huîtriers. 286. L'Huîtrier d'Amérique, (american oyster-catcher). Hœmatopus pallia- tus. L, 19. La tête, le cou et le haut de la poitrine sont noirs; le dos, brim olive, avec, en contraste, des plaques blanches aux ailes et au croupion. Tous les dessous, blanc pur; le bec, grand, rouge brillant. Habitat. La côte de l'Atlantique du nord jusqu'en Virginie; autrefois jusqu'au Nouveau-Jersey et accidentellement au Nouveau-Brunswick. Il nichait à l'origine probablement dans toute l'étendue de son habitat. L'habitat nord de cet oiseau remarquable était une fois sur nos côtes maritimes méridionales. Il y a longtemps qu'on l'a considéré comme disparu du Canada, et il y a peu de chance qu'il s'y représente de nouveau. Ordre — Gallinae. Gallinacés. Ainsi que l'indique leur nom anglais «Scratching birds» ces oiseaux sont organisés pour obtenir leur nourriture en grattant la terre. Le type le plus populaire en est la volaille ordinaire de basse-cour, mais cet ordre se confond presque imperceptiblement avec les pigeons d'une part et les oiseaux de rivage d'autre part. Ils se trouvent dans presque tous les pays du globe. Au Canada nous n'avons qu'un seul sous-ordre de ce groupe, celui de Phasiani, les poules vraies. 118 SOUS-ORDRES— PHASIANI. POULES VRAIES, FAISANS, CAILLES, GELINOT- TES ET LAGOPÈDES Description générale. Ce sous-ordre se compose d'oiseaux poiirvus de pieds forts, compacts, quatre doigts avec ongles obtus propres à gratter la terre (figure 28, p. 24). Bien qu'ils s'adaptent mieux à la vie terrestre ils se perchent facilement sur les arbres et bien souvent y mangent et s'y reposent. Bec court, corné avec culmen fortement arqué (figure 29, p. 24); narines enfoncées dans \me matière moUe à la naissance du bec; ailes courtes et arrondies. Ces oiseaux se servent rarement de leurs ailes, sauf pour franchir de courtes distances ou en cas de danger immédiat. Nid. Ils nichent à terre, déposent leurs œufs sur l'herbe ou les feiulles mortes avec peu ou point de préparation. Habitat. On trouve des espèces de ce sous-ordre dans toutes les parties du Canada. La geUnotte huppée, le tétras et le dindon sauvage sont des oiseaux des bois; la caUle, la poule des prairies et la gelinotte à queue aiguë fréquentent la prairie; et le lagopède fré- quente les terres stériles de l'extrême nord. Trois familles de cet ordre sont représentées au Canada, savoir: Odontophoridœ, la caille d'Amérique, Tetraonidœ, la gelinotte, et Meleagridœ, le dindon. '' Valeur économique. — Ils sont à la fois insectivores et végétariens, et mangent indifféremment grains, bourgeons, feuilles, fruits et insectes. Comriie plusieurs espèces fréquentent les terres cultivées, leur régime économique intéresse particulièrement le cultivateur et a été l'objet de beaucoup de recherches dont les résultats démontrent qu'ils comptent parmi les oiseaux les plus utiles de la ferme. Le type d'insectes qui cons- tituent une partie de la nourriture de certaines espèces est manifestement très malfaisant et l'on a très peu à se plaindre quant au reste de leur menu qui se compose principalement de déchets ou de matières sauvages de peu ou point d'utilité pour l'agriculteur. De même que la plupart de nos grands oiseaux, leur nombre a été considérablement réduit et il faudrait qu'ils fussent protégés et que la chasse en fût limitée au surplus annuel de la reproduction afin de conserver en permanence un nombre plus que sufl&sant de reproducteurs. FAMILLE — ODONTOPHORIDŒ. CAILLES d'aMÉRIQUE. Description générale. Ce sont les plus petits oiseaux de ce sous-ordre au Canada. La narine est en partie recouverte d'une lame charnue qui n'est pas aussi bien dissimulée dans le plumage que celle de la gelinotte. Cette famille n'est représentée que par ime seule espèce dans l'est du Canada. Le nom de «caille» est improprement employé pour nos oiseaux canadiens. Ils n'ont rien de commun avec la caille d'Europe, mais ce sont de véritables perdrix. Par contre, nos «perdrix» sont des gelinottes. Voilà des exemples de noms européens improprement appliqués à des formes du nouveau monde. Il y a beaucoup de cas semblables, ce qui donne lieu à la confusion au début, mais ils sont tellement implantés dans les usages nationaux qu'il est maintenant trop tard pour les corriger. Cette famille habite plutôt les régions méridionales et c'est dans les états du Sud-Ouest et au Mexique qu'on trouve en plus grand nombre tant les espèces que les individus. Genre — Colinus. Cailles d^ Amérique. 289. La Caille d'Amérique, (bob-white, amebican qxjail). Colinus Virginia- nus. L, 10. Planche IX B. 119 Traits distinctifs. Ne peut être confondu avec aucun autre oiseau au Canada. Taille et couleur avec traits distinctifs des gallinacés. Indications sur le terrain. Petites perdrix qui s'enlèvent soudainement et volent par battements rapides avec des coups d'ailes qui s'entendent de loin. Habitat. La caille d'Amérique et ses sous-espèces alliées sont répandues sur toute la partie est de l'Amérique du Nord, dans l'Ontario-sud et plus au nord. SOUS-ESPÈCE. La sous-espèce indigène à l'est du Canada est le spécimen type: la caille de la Virginie. La caille d'Amérique n'apparaît, au Canada, que dans le sud de l'On- tario où elle est connue de tous les habitants de la campagne. A l'automne, le chasseur la poursuit avec des chiens et, au printemps, le laboureur et ses enfants trouvent son nid au cours des travaux de la ferme où chacun connaît son sifflement perçant qui semble crier «Bob-white » ou ainsi que d'autres l'interprètent «More-wet». Ce n'est pas une espèce solitaire qui se retire dans les plus profonds sous-bois à l'époque de la culture; mais elle se tient dans les clairières, sur les lisières des bois, les lignes d'ar- brisseaux, le long des clôtures ou des taillis incultes au voisinage immédiat des champs. Quand elle manque de nourriture elle s'aventure dans la basse-cour pour manger avec les volailles. Elle mange dans la plaine et s'abrite dans les broussailles contre le danger. Avant que les terres fussent déboisées, la caille d'Amérique était peut-être rare au Canada, mais les progrès de la colonisation lui ont ouvert de nouveaux terrains. Même dans les parties les plus méridionales du pays aujourd'hui cet oiseau demeure de façon précaire et en nombre très variable; il est évident qu'il ne s'adapte pas très bien à cette limite septentrionale de son habitat. Il est très prolifique cependant, et à la suite de quelques hivers propices, si l'on en interdit la chasse, le nombre d'individus se doublera plusieuçte fois; mais les abris sont presque invariablement mitraillés et les durs hivers réduisent périodiquement le nombre de ces oiseaux. Les conditions naturelles les plus dures qu'ils aient à combattre résultent de l'épais manteau de neige recouvrant la terre qui leur fournit à manger, comme de l'humidité glacée et du grésil qui non seulement les gèle mais les emprisonne sous une croûte de glace lorsqu'ils se réfugient dans la neige la nuit. On dit, avec des preuves à l'appui, que le faisan à cou annelé qui est devenu un gibier très recherché est hostile à ces oiseaux. En sus de son importance comme gibier, la caille d'Amérique mérite d'être protégée par les cultivateurs au seul point de vue économique et, pour cette raison, on ferait très bien de le rayer de la liste des oiseaux-gibiers. On a eu beaucoup l'habitude de repeupler les terrains de chasse épuisés avec des oiseaux importés des Etats du Sud. L'on ne s'est pas encore rendu compte si l'introduction de ces animaux non habitués au climat du nord a eu pour effet d'affaiblir la constitution des oiseaux indigènes. Plu- sieurs sous-espèces de la caille d'Amérique se présentent dans le Sud et, à cause des importations, il est devenu difficile de reconnaître les véritables caractères de nos oiseaux indigènes, lesquels ne peuvent maintenant être reconnus que sur des spécimens antérieurs à ces introductions. Valeur économique. La caille d'Amérique se nourrit principalement de graine d'ivraie. Le grain qu'elle mange se compose de déchets glanés sur la terre. La partie insecte de sa nourriture, bien que plutôt faible, comprend certaines espèces que ne mangent pas ordinairement les autres oiseaux, c'est pourquoi elle est particulièrement importante. C'est l'un des rares oiseaux qui mange les doryphores ou insectes de la pomme de terre. 120 FAMILLE — TETRAONID^. TETRAS. Le tétras a les narines dissimulées sous un plumage qui occupe une plage de pénétration à la naissance du bec sur les côtés (figure 29, p. 24). Le tarse est soit complètement soit partiellement emplumé, et chez le lagopède, le plumage recouvre les doigts. Les doigts, s'ils ne sont pas emplumés, sont bordés de chaque côté d'une petite frange composée d'é- cailles cornées ou pectineuses (figure 28, p. 24), qui tombent au milieu de l'été. Le tétras du Canada, vulgairement appelé perdrix, est le gibier de savane le plus répandu de nos plaines et c'est l'oiseau favori de nos chas- seurs. Les deux sexes sont semblables ou à peu près et, si l'on excepte le lagopède, subissent de légères variations saisonnières quant au plumage, et ces oiseaux n'émigrent généralement pas. Le lagopède à qui on peut attribuer l'inverse de ces remarques est d'autre part tellement bien carac- térisé qu'il n'y a pas de confusion probable. Toutes les espèces font leur nid à ras de terre sans beaucoup de préparation pour les œufs. Ils pondent ordinairement beaucoup d'œufs, de six à dix-huit, et les petits, comme des poussins, suivent la mère dès qu'ils sont sortis de la coquille. Genre — Canachites. Tétras du Canada. 298. Le Tétras du Canada, la perdrix de savane, (spruce partridge, CANADA grouse). Canochites canadensis. L, 15. Planche X A. Traits distinctifs. Facile à distinguer par sa couleur, etc., de la gelinotte à fraise qui est à peu près la seule espèce dans l'est du Canada avec laquelle on peut le confondre. Il y a dans l'extrême Ouest certaines espèces qui lui ressemblent étroitement. Indications sur le terrain. Couleur généralement bleuâtre et noire du mâle. Absence de huppe ou de collier de plumes et présence d'une crête remarquablement rouge au-dessus de l'œil, tant chez le mâle que chez la femelle, mais plus en évidence sur celui-là. Habitat. Habite en permanence là où il se trouve dans les régions boisées de conifères du nord du Canada. SOUS-ESPÈCES. Le tétras du Canada comprend plusieurs races géographiques dont deux, la gelinotte noire d'Amérique, Canachites canadensis canadensis, la forme type, et le tétras du Canada C. c. canace, fréquentent l'est du Canada. Le premier de ces oiseaux habite le Labrador et les collines plus au nord; le deuxième habite le Nouveau-Brunswick, le sud de l'Ontario, etc. Ils se ressemblent trop cependant pour qu'on les différencie dans un ouvrage de vulgarisation. C'est un oiseau septentrional des épinettières. Son naturel confiant lui a fait donner le nom de «Fool Hen», car si l'on ne fait pas beaucoup de bruit, on peut souvent le tuer avec un bâton ou avec des pierres. Du fait qu'il se nourrit beaucoup de bourgeons de mélèze ou de conifères, sa chair a un goût trop fort pour un palais ordinaire. Valeur économique. Comme il habite au nord et dans des forêts de conifères, il n'a aucune influence économique. Genre — Bonasa. Gelinotte à fraise. 300. La Gelinotte à fraise, la gelinotte huppée, la perdrix de bois franc, (rupfed grouse, partridge). Bonasa umbellus. L, 17. Planche X B. (Pieds et bec, figures 28, 29, p. 24). Traits distinctifs. La gelinotte à fraise avec sa fraise soyeuse noire, sur les côtés du cou, sa grande queue en éventail et ses nombreuses petites taches semblables à des yeux sur le croupion et le bas du dos, ne saurait être confondue avec aucune autre espèce. Indications sur le terrain. Grande taille et queue en éventail. Habitat. Le gelinotte à fraise habite toutes les régions boisées du Canada vers le nord jusqu'aux limites des arbres. 121 SOUS-ESPÈCES. On reconnaît plusieurs races géographiques de la gelinotte à fraise. L'oiseau type habite le sud et est remplacé dans l'est du Canada par la gelinotte du Canada Bonasa umbellus togata qui est caractérisée par une coloration plus grise ou moins rouge. C'est la «perdrix» de la plupart de nos chasseurs canadiens. Elle habite le fond des bois au milieu des brousailles, se cache à ras de terre, s'enlève comme une petite explosion et vole avec une grande rapidité à travers la forêt sombre de façon à éprouver l'habileté et l'adresse de tout bon tireur, La gelinotte du Canada ne se rencontre aujourd'hui que dans les coins de forêts où elle trouve suffisamment d'espace et d'abri pour se protéger et sur les lisières des terrains cultivés où elle n'existe encore qu'à titre précaire. Les changements subits de température sont très mauvais pour cette gehnotte. Les printemps froids, humides, sont mortels pour les jeunes et un bon nombre d'oiseaux reproducteurs périssent en hiver par l'effet du grésil. Durant les hivers rigoureux, elle cherche un abri sous la neige ou se laisse recouvrir par ses tourbillons. Après un dégel suivi de temps froid, comme il arrive souvent, elle est gelée sous une croûte qu'il lui est impos- sible de briser et par suite elle périt. Le tambourinage de la perdrix est un bruit familier à tous ceux qui fréquentent les bois. C'est une série de palpitations sourdes et retentis- santes produites par le battement rapide des ailes, et ce bruit a une inten- sité pénétrante qui fait qu'il est difficile de se rendre compte d'où il vient. Les battements commencent lentement et augmentent en vitesse jusqu'à ce qu'au bout de peut-être cinq secondes ils se confondent et se perdent dans un bruissement confus. L'oiseau se pavane ordinairement sur un tronc d'arbre renversé lorsqu'il s'arrête pour tambouriner. Durant ce tambourinage, il déploie tous ses ornements — queue, crête et collerette — et, bien que debout et immobile, ses ailes se perdent dans un brouillard de mouvement. On explique de deux manières cette espèce de tambouri- nage, soit pas le frottement des ailes l'une contre l'autre au-dessus du dos, soit par leur battement sur les côtés du corps. L'effet peut être produit de l'une ou de l'autre ou d'aucune de ces façons. Le bruit produit par le battement des ailes au moment où l'oiseau prend son vol est de même nature sauf en intensité et en mesure, et le seul battement de l'air semble suffire à produire cet effet. Le but de ce geste est évidemment d'attirer la femelle, comme fait la roue du paon ou du dindon. C'est au printemps surtout que l'on entend ce roulement, mais il se produit plus ou moins pendant tout l'été et encore plus fréquemment à l'automne. Chez la gelinotte huppée du Canada, Bonasa umhellus togata, il se présente deux phases de coloration bien définies qui ne dépendent ni du sexe ni de la saison ni de la localité. Il y a une certaine espèce qui est très rouge ; un autre type rare a les huppes plutôt cuivrées que noires, la queue est remarquablement rouge et cette même couleur se retrouve plus ou moins sur les autres parties. Chez la gelinotte grise qui est peut-être la plus typique, la queue est manifestement grisée, il y a moins de rouge autre part et les huppes sont noires avec un faible éclat verdâtre. On rencontre toutes sortes de types intermédiaires. Valeur économique. Comme cette espèce vit dans les bois on ne peut guère avoir à s'en plaindre et, à part son intérêt au point de vue senti- mental et des plaisirs cynégétiques, elle n'a que peu d'importance écono- mique. 122 Genre — Lagopus. Lagopèdes. Description générale. Le lagopède est un tétras plus septentrional et remarquable pour l'étonnante variation saisonnière de son plumage. En hiver il est tout blanc; en été il est rayé de diverses teintes de rouge, brun et ocre, principalement de rouge. Ses pieds sont emplumés jusqu'à l'extrémité des doigts et il fait régulièrement de longues mi- grations, allant à pied sur la majeure partie de leur parcours mais volant quelquefois d'un point à un autre ou pour traverser de grandes nappes d'eau comme par exemple le détroit d'Hudson. Comme il lui reste même en été des taches irrégulières de blanc à son plumage et que son pied est toujours emplumé jusqu'aux doigts, il est impossible de ne pas le recon- naître. Il habite les régions polaires et se trouve tant sur l'ancien que sur le nouveau continent. De même que bien d'autres oiseaux arctiques les lagopèdes sont très répandus au sud le long des chaînes de montagnes où l'altitude transporte le climat boréal aux latitudes moins élevées. La gelinotte rouge d'Ecosse est un lagopède intéressant qui a perdu sa faculté de devenir blanc en hiver et, toute l'année, sa coloration estivale sub- siste. Il y en a deux espèces dans l'est du Canada. En raison de la grande variabilité de cette espèce, les lagopèdes américains ont été divisés en un grand nombre de sous- espèces qui ne peuvent être distinguées que par un spécialiste pourvu de nombreux spéci- mens de comparaison. Au point de vue économique, le lagopède a peu d'importance sauf comme source d'ahmentation pour les trappeiu:s, les chasseurs et les prospecteurs de l'extrême nord. 301. Le Lagopède des saules, la perdrix blanche, (willow ptarmigan, wiLLow grotjse). Lagopus lagopus. L, 15. Tout blanc en hiver, sauf la queue qui est tout à fait noire. En été il est presque uniformément rayé de noir sur tout le corps et de diverses teintes de brun, d'ocre et de rouille. Ce peut être soit l'ocre soit la rouille qui domine. Traits distinctifs. En hiver, c'est la tête toute blanche et l'absence de ligne noire à travers les yeux qui le distingue du lagopède des rochers. En été sa taille supérieure qui se distingue surtout par la comparaison des becs le rend très facile à reconnaître. Habitat. Régions polaires, à travers tout le continent, émigré au sud en hiver jus- qu'aux frontières de la civihsation. SOUS-ESPÈCES. La sous-espèce apparaissant dans la majeure partie du Canada est l'oiseau type. Une autre sous-espèce, le lagopède d'Allen L. l. alleni, se rencontre en Terreneuve et celle du lagopède L. l. ungavus se trouve dans l'extrême nord du Québec. 302. Le Lagopède des rochers, (rock ptarmigan). Lagopus rupestris. L. 13. Tout blanc en hiver sauf la queue qui est noire et une ligne à travers l'œil jusqu'à la nais- sance du bec. En été, il ressemble beaucoup à l'espèce précédente. Traits distinctifs. En hiver, ligne noire des yeux. En été, on le reconnaît à sa petite taille, particulièrement celle du bec, comparée à celle du lagopède des saules. Habitat. Régions polaires à travers tout le continent; en hiver habite un peu plus au nord que l'espèce précédente. SOUS-ESPÈCES. Trois sous-espèces de lagopèdes de rochers sont reconnues au Canada: le lagopède de Reinhardt, L. r. reinhardti, dans l'extrémité nord du Nouveau- Québec; le lagopède de Welsh, L. r. welchi, en Terreneuve; et la forme type, le lagopède arctique, dans les autres régions. Genre — Tympanuchus. Gelinotte. 306. La Poule des prairies, (prairie chicken). Tympanuchus americanus. L, 18. Une gelinotte de la même taille que la gelinotte huppée, colorée avec des teintes de brun, d'ocre clair et de blanc, mais sans la longue queue en éventail, et dont la huppe souple est remplacée par quelques longues plumes droites et raides, dirigées de haut en bas au-dessus des épaules. Les rayures sur le ventre et la poitrine sont nettes et distinctes et se continuent à travers le dos, puis sur les parties supérieures et inférieures. Traits distinctifs. Les indications précitées distinguent facilement cette espèce de la gelinotte huppée. On peut tout aussi facilement la distinguer de l'espèce suivante — la gehnotte à queue aiguë — par sa poitrine rayée au lieu d'être recouverte de marques en forme de V. Les autres caractères distinctifs sont les longues plumes raides sur les côtés du cou et la queue courte et raide ne se terminant pas en pointe quand elle est fermée. SOUS-ESPÈCES. Deux sous-espèces de poule des prairies sont reconnues. Celle qui se rencontre au Canada est la race type — la poule des prairies du Nord. 123 C'est la véritable poule des prairies qui fréquente les prairies de rOuest, bien que dans l'ouest du Canada, on donne vulgairement et im- proprement ce nom à l'espèce dont la description va suivre. Nous la faisons figurer ici seulement parce qu'on en a pris des spécimens dans le sud de l'Ontario qui semblent s'être répandus à partir du côté de Michigan de la rivière Détroit où elle était autrefois commune mais est devenue rare et restreinte à un petit nombre d'endroits. D'après les souvenirs de la présente génération, dans certaines parties de l'Ouest elle a considéra- blement empiété sur le territoire de l'oiseau suivant qu'elle a fini par chasser. Valeur économique. — Cet oiseau est trop rare dans l'est du Canada pour être étudié au long ici. Dans l'Ouest où il est très répandu, son importance économique est considérable, mais il n'est aucunement nuisible. Genre — Pediœcetes. Gelinotte à queue aiguë. 308. La Gelinotte à queue aiguë, (sharp-tailed grouse). Pediœcetes phasia- nellus. L, 17-50. Décorée de vagues dessins de couleur rouge blanc ou crème sur les parties supérieures, qui se transforment en rayures seulement sur les épaules; parties inférieures d'un blanc pur. Sur la poitrine chaque plume est bordée d'un dessin foncé en forme de V qui se change en rayure vers le cou et en fines taches sur la gorge qui est de couleur crème. Traits distinctifs. Les marques en V sur la poitrine et la pointe molle et aiguë de la queue lorsqu'elle est fermée constituent des marques d'identification concluantes et faciles à reconnaître. Habitat. L'espèce est plus septentrionale et moins nettement une poule de la plaine que la poule des prairies. Elle habite tout le continent au nord des terres actuellement cultivées dans l'Est mais ne se rencontre que par endroits isolés alors qu'il se trouve de vastes territoires où elle fait défaut ou ne se rencontre que rarement. Elle vient irré- gulièrement vers le sud à l'automne jusqu'aux confins des terres cultivées. Dans les provinces des prairies elle s'avance au sud jusqu'aux frontières des Etats-Unis et au delà. SOUS-ESPÈCES. Cette espèce est divisée en plusieurs races géographiques. Le long de la frontière manitobaine, on peut s'attendre à trouver la gelinotte des prairies à queue aiguë, Pediœcetes phasianellus campestris; dans les autres parties de l'est du Canada c'est la gelinotte à queue aiguë typique ou du Nord. Dans l'Ouest cet oiseau est bien une poule des prairies mais, par endroits, elle est remplacée par l'espèce précédente. FAMILLE — MELEAGRIDrE. DINDONS. Genre — Meleagris. Dindons. C'est le plus grand de nos gallinacés, et il est si connu sous sa forme domestique qu'il est inutile d'en donner une description détaillée. Nous n'en avons eu qu'une seule espèce au Canada. 310. Le Dindon sauvage, (wild turkey). Meleagris gallopavo. L, 48-50. Ressemble tellement à notre dindon domestique qu'une description spéciale serait superflue. Traits distinctifs. Le seul oiseau dont il a besoin d'être distingué c'est la variété apprivoisée ou domestique. Celle-ci est d'origine mexicaine et, par conséquent, a toujours un peu de blanc au bout de la queue. La queue du dindon sauvage se termine toujours en une bande brun cendré. Le sang d'une race apprivoisée est toujours indiqué par le bout blanc de la queue. Habitat. Primitivement distribué sur toute la partie est de l'Amérique du Nord jusqu'au Maine et au sud de l'Ontario. SOUS-ESPÈCES. On reconnaît plusieurs sous-espèces de dindon sauvage. L'oi- seau type habite le Mexique. Le spécimen canadien est le dindon sauvage du Nord, Meleagris gallopavo silvestris. 28588—9 124 Le dindon sous sa forme sauvage n'a paru au Canada que dans le sud de l'Ontario et il a maintenant disparu depuis un nombre d'années. Ac- tuellement le dindon sauvage n'habite plus que les régions boisées les plus reculées des Etats-Unis du Sud les plus déserts et même là, il tend à bientôt disparaître. Il y a probablement beaucoup de sang sauvage indigène chez les troupeaux de dindons apprivoisés, le long du lac Erié, et il y a un bon nombre de spécimens de soi-disant dindons sauvages qui sont certaine- ment au moins à demi mêlés de sang domestique. Ordre — Columbae. Pigeons et Colombes. Cet ordre, d'une distribution mondiale, est divisé différemment par les divers auteurs. D'après le système de classification de l'Union des Ornithologistes américains, toutes nos espèces américaines sont comprises dans une seule famille, les Columbidœ. Ils ont tout à fait la forme typique du pigeon, c'est pourquoi on peut les appeler les pigeons authentiques. FAMILLE — COLUMBIDŒ. PIGEONS VRAIS ET COLOMBES. On peut dire d'une façon générale que les pigeons et les colombes res- semblent, quant au profil et aux habitudes, à notre race domestique. Leurs caractères sont plus faciles à reconnaître qu'à décrire. C'est surtout à leur bec qu'on peut les reconnaître. Il est dur et corné à la pointe, laquelle s'élargit très légèrement. Il est pourvu, à la base, d'une membrane molle légèrement renflée dans laquelle s'ouvrent les narines (figure 35, p. 25). Les pattes et les pieds sont faibles, ne pouvant servir qu'à marcher sur une petite étendue plane ou pour simplement se percher. Nos pigeons domestiques ordinaires qui descendent du Biset d'Europe présentent tous les caractères les plus distinctifs de cette famille. Il n'existe aucune diffé- rence reconnaissable ou taxonomique entre ce qu'on appelle les pigeons et les colombes. Genre — Ectopistes. Pigeons voyageur. 315. Le Pigeon voyageur, la tourte, (passenger pigeon). Ectopistes migra- torius. L, 16-29. Planche XI A. Traits distinctifs. La tourterelle de la Caroline est si souvent prise pour le pigeon voyageur que ces deux espèces devraient être distinguées l'une de l'autre avec soin. Le pigeon est un oiseau beaucoup plus grand; le mâle a la poitrine visiblement rouge avec la tête et les parties supérieures bleu ardoise; la femelle n'a pas le bleu foncé sur le dos mais la tête garde une teinte bleuâtre qui ne se rencontre jamais chez la tourterelle de la CaroUne, laquelle a une couleur plus régulièrement fauve clair ainsi qu'une petite tache noire sur le côté du cou, droit au-dessous de l'oreille. Indications sur le terrain. Cette espèce étant maintenant tout à fait éteinte, toute indication serait inutile. Nid. Les pigeons voyageurs se construisaient un nid grossier de branchettes dans les arbres et nichaient par bandes. Habitat. Cet oiseau couvait dans les sections boisées de la majeure partie du Canada à l'est des montagnes et au sud jusqu'aux Etats-Unis du Centre, et hivernait dans les Etats du Sud et au delà. Les immenses troupes de pigeons voyageurs qui autrefois obscurcis- saient le ciel étaient l'une des merveilles de l'Amérique. Si les descriptions de leur nombre n'étaient accompagnées de témoignages détaillés, rapportés par des personnes absolument dignes de foi, elles sembleraient purement fantaisistes; des troupes, tellement compactes qu'un coup de fusil au hasard en aurait abattu des quantités, voyageaient avec rapidité, formant un front de plusieurs milles de largeur sur une longueur telle qu'il fallait des heures pour les voir passer. Audubon estime qu'une seule de ces troupes renfermait au delà d'un milliard d'oiseaux, en basant ce chiffre 125 sur la densité et l'étendue du groupement et non sur une simple conjecture. Ils couvaient dans de denses refuges à corbeaux où leur poids brisait souvent les arbres de la forêt. On coupait les arbres qui renfermaient leurs nids et bien que chaque nid ne contînt qu'un seul pigeonneau, il y en avait tellement que l'on fit venir des cochons pour les leur donner en pâture. Plus tard les oiseleurs de profession les prenaient au filet et les expédiaient par pleins wagons aux divers centres de population. On comprendra que même ces immenses troupes de pigeons voyageurs ne purent pas résister à de pareill-eâ attaques et graduellement ils ont diminué. Il a été question de mettre un terme à ce massacre à cette époque mais ces dé- marches n'ont fait que provoquer des risées. L'on disait que leur nombre était inépuisable, mais aujourd'hui l'espèce est éteinte et le dernier survi- vant, un oiseau captif, est mort il y a peu de temps à Cincinnati. Leur dernier grand ralliement fut près de Petoskey, Mich. A l'automne de 1878 les pigeons sont repartis pour le but accoutumé de leur voyage sans toutefois revenir en nombre exploitable le printemps suivant. Pendant quelques années, par la suite, on en a aperçu parfois de petits troupeaux et quelques ralliements isolés furent signalés, mais comme les oiseleurs ont suivi chaque cas de très près, il est devenu évident qu'il n'y avait plus rien à faire pour les chasseurs de pigeons. Ces oiseaux devinrent ensuite de plus en plus rares tous les ans jusqu'à ce que finalement on n'en ait plus aperçu du tout. Il y a même encore parfois des rumeurs que des bandes ont été vues en des endroits éloignés dans les montagnes occidentales du Mexique ou de l'Amérique du Sud et autre part, mais dans chaque cas, les recherches ont démontré qu'il s'agissait d'autres espèces ou qu'on avait été mal informé. Pendant plusieurs années une forte récompense a été offerte à quiconque signalerait un couple repro- ducteur. Il va sans dire que la personne qui a offert la récompense a été inondée de lettres mais aucun des cas signalés n'a rien fait découvrir et la récompense n'a pas été gagnée; finalement cette offre a été retirée. Dans l'Est, c'est ordinairement la tourterelle de la Caroline que l'on prenait pour le pigeon voyageur et, dans l'Ouest, le pigeon à queue rayée. Même encore, de temps en temps, on entend certaines personïies raconter, avec force détails, qu'ils ont vu cet oiseau dans leur enfance, mais il n'est guère douteux que l'espèce est éteinte. Genus — Zenaidura. Tourterelle de la Caroline. 316. La Tourterelle de la Caroline, (mouening dove). Zenaidura macroura. L, 11-85. Planche XI A. Traits distinctifs. Plus petite et d'un fauve plus brunâtre que le pigeon voyageur, sans le rouge caractéristique sur la poitrine ni le bleu sur le dos; porte une petite tache noire sur le côté du cou au-dessus de l'oreiUe. Ne saurait être confondue qu'avec l'espèce précédente. Nid. La tourterelle de la Carohne se bâtit une simple plate-forme de bûchettes dans les branches inférieures des arbres ou les parties supérieures des buissons, rarement sur le sol. Elle niche solitairement et non par bandes. Habitat. Elle couve sur les frontières méridionales de l'est du Canada et hiverne sur place dans les parties les plus méridionales et dans les Etats-Unis immédiatement au sud de la frontière jusqu'aux tropiques. SOUS-ESPÈCE. La tourterelle plaintive (Mourning Dove) qui habite la majeure partie de l'Amérique du Nord est bien la tourterelle de la Caroline. Z. m. carolinensis, et c'est la seule sous-espèce généralement reconnue comme apparaissant dans l'est du Canada. L'oiseau type dépasse habituellement les hmites de son habitat. Bien que le pigeon voyageur ait complètement disparu, la tourterelle de la Caroline existe encore et il est probable que le nombre en a co)isidé- 28588—9* 126 rablement augmenté depuis que l'on déboise le pays. Les régimes d'ali- mentation de ces deux oiseaux se ressemblaient beaucoup sauf quant à la proportion des divers éléments de nourriture. La tourterelle de la Caro- line mange facilement des fruits d'arbres forestiers mais ceux-ci consti- tuaient l'aliment principal du pigeon lequel était donc plutôt un oiseau forestier. La tourterelle de la Caroline a des habitudes plus solitaires et se rencontre rarement par bandes. Elle couve tout à fait seule. C'est probablement ce qui a le plus contribué à conserver l'espèce alors que son congénère de plus forte taille n'a pas survécu. La maladie ne pouvait pas se propager parmi ces oiseaux aussi complètement et toute autre calamité affectant les individus ou les petits groupements n'englobait pas toute l'espèce. Dans plusieurs sections, la tourterelle est considérée comme ou oiseau-gibier, mais le code de la chasse ne lui reconnaît pas ordinairement cette qu\alité. Il s'en tue cependant de grands nombres accessoirement aux autres chasses, malgré qu'elle soit protégée par la loi, et l'on ne peut pas dire que la vie de cet oiseau ne soit pas toujours exposée. C'est cependant une race forte et elle ne court en ce moment que peu de danger. Son long cri plaintif ((0-ivoe-woe-woe)) est très connu et c'est ce qui lui a^ valu son nom anglais de «Mourning Dove». C'est un son très bizarre comme celui que l'on obtient en soufflant légèrement dans le goulot d'une bouteille vide. Valeur économique. Bien que se nourrissant surtout des fruits d'arbres forestiers (glands, châtaignes et autres fruits semblables à l'écorce tendre), elle mange très bien le grain et aussi passablement d'insectes. Le grain qu'elle mange se compose en grande partie de déchets et la semence bien plantée et recouverte ne peut avoir à en souffrir, car elle ne gratte jamais la terre. On ne peut lui reprocher aucun dommage aux récoltes qui ne soit facile à prévenir et le bien qu'elle fait est manifeste. Ordres — Raptores. Oiseaux de proie. Description générale. Ce sont des oiseaux mangeurs de poissons avec quatre doigts bien développés (figures 31 et 32, p. 25), armés d'une griffe puissante et crocliue pour saisir et retenir leur proie. Le bec est recourbé (figures 30, 33a et b, et 34, p. 24 et 25) et la base en est revêtue d'une membrane gonflée et molle ou cire au sein de laquelle sont situées les narines. Les oiseaux de proie diffèrent des autres en ce que les femeUes sont de beau- coup plus forte taille que les mâles, ce qu'il faut probablement attribuer aux plus grands efforts qu'elles doivent faire pour nourrir leurs petits; comme ce travail exige de la force, de la pesanteur et de l'endurance plutôt que de la finesse et de la dextérité, la femelle pos- sède ces qualités à un plus haut degré que le mâle lequel, bien qu'il puisse porter secours à sa compagne, n'a pas la responsabilité finale d'élever la famille. Habitat. Les rapaces sont distribués par tout le monde sauf dans le continent antarc- tique où ils sont remplacés par les stercoraires, mouettes et autres rapaces de la mer. Bien que la classification de cet ordre soit loin d'être satisfaisante et qu'elle doive être revisée, c'est l'habitude américaine de diviser notre espèce en trois sous-ordres: Sarcorhamphi, les vautours d'Amérique, qui sont différents de ceux de l'ancien monde; Falcones, les oiseaux de proie diurnes; et Striges, les oiseaux de proie nocturnes ou hiboux. Valeur économique. Il n'est peut-être pas d'oiseau plus connu et en même temps plus mal compris d'une façon générale dans ses rapports économiques. Tout le monde connaît les éperviers, les hiboux et les 127 aigles et leurs habitudes de carnivores, mais peu de gens se rendent compte que certains d'entre eux comptent parmi les meilleurs amis de l'homme et que la manie de les tuer à première vue est désastreuse. Il y en a qui sont très malfaisants, mais c'est une très grave erreur au point de vue économique que de les condamtier tous en bloc. Ceux de la première famille, les vautours, sont des oiseaux repoussants mais ils sont précieux pour faire disparaître les déchets et il n'y a vraiment rien à redire à leur sujet. Quant aux deux autres divisions, les rapaces diurnes et nocturnes, la différence de leurs habitudes donne lieu à beaucoup de malentendus. Nous sommes heureux, en ce sens, de pouvoir donner une opinion basée sur des faits établis et non sur de simples théories. Le service biologique des Etats-Unis a fait une étude approfondie sur le régime d'alimentation des éperviers et hiboux d'Amérique et ses conclusions s'appuient sur l'examen de quelque 2,700 estomacs pris dans toutes les saisons de l'année dans diverses parties des Etats-Unis et du Canada. Toutes ces recherches accompagnées des témoignages qui en établissent l'authenticité pont publiées sous forme de rapport intitulé: «The Hawks and Owls of the United States», par le Dr A. K. Fisher^ Bien que ce travail soit fait au pays voisin pour son propre usage, toutes les espèces canadiennes sont étudiées et les résultats s'appliquent tout aussi bien au Canada qu'aux Etats-Unis. Comme certaines des espèces les moins malfaisantes n'ap- paraissent pas au Canada, les proportions ci-dessous devront être légère- ment corrigées pour notre usage mais pas suffisamment pour modifier sensiblement les conclusions générales. Six seulement parmi les soixante- tt^eize espèces étudiées sont malfaisantes, dont trois qui sont extrêmement rares au Canada et une ne mange que des poissons. Quant aux autres, 56 pour cent des estomacs examinés contenaient des souris et des petits mammifères, 27 pour cent des insectes, et seulement 3| pour cent des volailles ou oiseaux-gibiers. En divisant les rapaces de l'est du Canada, en plusieurs groupes, il se trouve que trois espèces sont bienfaisantes et absolument inoffensives; seize sont principalement bienfaisantes et font véritablement plus de bien que de mal; quatre font à peu près autant de bien que de mal; et six sont manifestement malfaisantes. Trois seule- ment de ces dernières sont assez communes pour qu'on s'en occupe, et deux seulement, l'épervier brun et l'épervier de Cooper, qui sont assez répandus dans les localités à population dense, pour qu'on se prémunisse contre eux. L'autour à tête noire est une espèce plus septentrionale dont la distribu- tion s'étend au delà des régions habitées dans le nord. Il est difficile de déterminer ce qui peut être considéré comme un juste milieu entre le bien et le mal que font ces oiseaux; la perte d'un poulet est une chose définie, facile à estimer, tandis que la disparition des souris et des insectes emportés par un oiseau de proie e^t un vague avantage difficile à vérifier ou à appré- cier. SOUS-ORDRE— SARCORHAMPHI. VAUTOURS D'AMÉRIQUE. Ce sous-ordre se compose de vautours d'Amérique, lesquels sont de par la classification très distincts de ceux de l'ancien monde. Une seule famille est représentée au Canada, Cathartidœ, les vautours. Les vautours se nourrissent de chair corrompue, recherchent la chair morte et ne s'atta- quent pas à une proie vivante à moins que celle-ci ne soit au dernier degré 'Voir aussi "The Hawks of the Canadian Prairie Provinces; their relation to agriculture". Commission géolo» gique du Canada, Bulletin du Musée, n° 28, 1918. 128 d'épuisement. Ils ne touchent ordinairement rien que de la viande en décomposition. L'on se figure ordinairement que c'est une question de choix, mais ce peut-être une nécessité, puisque leurs pieds ne sont pas constitués pour saisir la proie et leur bec est relativement faible. Ils sont donc peut-être incapables de déchirer de grosses carcasses encore saines et forcés d'attendre la décomposition qui rend la matière moins réfractaire. FAMILLE CATHARTID^. VAUTOURS. Description générale. Ce sont de grands oiseaux, presque uniformément noirs de couleurs. Bec relativement long et moins fortement recourbé que chez les autres rapaces (figure 30, p. 24). La tête et le haut du cou sont dépourvus de plumage et ont une res- semblance superficielle avec ceux du dindon moins les caroncules ou excroissances verru- queuses. Pieds semblables à ceux du poulet plutôt qu'à ceux de l'épervier. Les griffes sont sans pointes et le pied dans son ensemble n'est pas conformé pour saisir ou retenir une proie. Habitat. Le vautour est essentiellement un oiseau des pays chauds. Il ne pénètre dans l'est du Canada que sur les frontières les plus méridionales. On ne peut utilement étudier les vautours au Canada. Dans les Etats-Unis du Sud on peut les voir à chaque heure du jour planant haut dans les airs avec leurs ailes immobiles, fouillant la région de leurs yeux télescopiques pour y découvrir de la chair corrompue. Lorsqu'un animal meurt (ou même avant) il est tout de suite aperçu et une forme noire vient du ciel s'abattre auprès de lui; celle-ci est bientôt suivie d'une autre et, dans peu de temps, un endroit où l'on ne voyait pas un seul oiseau se trouve peuplé de ces rapaces s'arrachant cet infect repas. Bien que l'on constate à la dissection, de très puissantes narines, les vautours ne semblent pas être guidés d'une façon appréciable par l'odorat. On reconnaît par expérience qu'ils comptent sur la vue seule pour découvrir leur nourriture. Le vol du vautour constitue l'un des phénomènes qui émerveille le physicien. Cet oiseau reste suspendu dans l'air ou même s'élève à perte de vue sans aucun effort visible. Sur des ailes à demi étendues et immobiles il s'élève dans des spirales ascendantes, s'élevant toujours de plus en plus haut, et ensuite, toujours en tournant, maintient sa position dans l'air pendant des heures à la fois, sans apparemment donner un seul coup d'aile. Plusieurs explications de ce phénomène ont été apportées mais aucune jusqu'à présent ne saurait être concluante. Nous n'avons au Canada qu'une seule espèce dont l'habitat soit régulier bien que limité. Il y en a une autre qui n'ap- paraît qu'à de rares intervalles. Valeur économique. Les vautours ne sont pas des oiseaux de proie dans l'acception ordinaire de ce terme, car ils ne tuent pas ce qu'ils mangent mais se nourrissent entièrement de charognes. On les a accusés, et peut- être avec raison, de précipiter parfois la mort d'un animal, mais ils ne s'attaquent jamais à une proie qui n'est pas à la dernière phase de son existence. Cette espèce n'a que peu d'importance économique au Canada, mais dans le Sud, du fait qu'elle fait disparaître les chairs corrompues c'est une bonne sauvegarde pour la santé des familles sans précautions et dans bien des endroits ils sont vigoureusement protégés par la loi dans un but purement sanitaire. Ge nre — Cathartes. 325. Le Vautour aura, (turkey vulture). Cathartes aura. L, 30. Un oiseau tout noir; la tête et le cou sans plumage ou, chez les jeunes, recouverts d'un duvet brun grisâtre semblable à de la fourrure. 129 Traits distinctifs. Cette espèce ne saurait être confondue qu'avec la suivante, mais comme l'habitat de chaque espèce au Canada est bien distinct il n'y a guère de danger que l'on se trompe. La base du bec est d'un rouge vif chez l'adulte, et la tête et le cou d'un rouge sombre. Les surfaces sous les ailes sont dépourvues d'éclat argenté. Indications sur le terrain. La tête et le cou sans plumes constituent la meilleure marque d'identification des vautours. On reconnaît cette espèce à la couleur rouge de ces parties. Nid. Sur le sol, généralement dans un tronc d'arbre creux. Habitat. Presque toute l'Amérique septentrionale, au nord de la frontière canadienne, qu'il ne traverse, dans l'Est, qu'au sud de l'Ontario. Il peut s'en introduire quelques-uns, plus ou moins réguUèrement, qui viennent du Manitoba. SOUS-ESPÈCES. L'espèce qui occupe la majeure partie des Amériques du Nord et du Sud est divisée en sous-espèces. Celle qui se présente dans le nord du Mexique est le vautour du Nord, Cathartes aura septentrionalis. Valeur économique. Comme cette espèce se nourrit de chairs corrom- pues il n'y a rien à lui reprocher. Genre — Coragyps. Vautour noir. 326. Le Vautour noir, (black vultuee). Coragyps urubu. L, 24. Très sem- blable au vautour aura mais un peu plus petit. Traits distinctifs. On le distingue du précédent par le cou, la tête et la base du bec qui sont blancs au Ueu de rouges ou roses. Indications sur le terrain. L'aspect généralement noir de la tête sans plumes et l'éclat argenté de la surface sous les ailes permettent de recormaitre l'animal vivant. La queue est plus courte et l'oiseau paraît plus noir que chez le vautour aura. Habitat. Il est plus répandu dans l'Est que le vautour aura. Réguhèrement il vient du sud de la Virginie et s'égare parfois à travers nos frontières dans les provinces mari- times. Cet oiseau fréquente trop peu le Canada pour qu'on s'y arrête longue- ment. On ne peut s'attendre à le rencontrer que par occasion dans les provinces maritimes. SOUS-ORDRE— FALCONES. OISEAUX DE PROIE DIURNES. Description générale. Bec fortement recourbé à partir de la base (figure 33, p. 25) où il est recouvert d'une cire renflée ou d'une masse de tissus cireux jaunâtre dans laquelle apparaissent les narines. Ce tissu est nettement plus mou que le bec proprement dit et ordinairement de couleur jaune. Les pieds sont forts et pourvus de puissantes serres pour capturer et retenir une proie vivante (figure 31, p. 25). Traits distinctifs. Les membres de ce sous-ordre diffèrent des vautours en ce qu'ils ont le bec plus court et plus fortement recourbé, et la tête emplumée au lieu de sans plumes (à comparer les figures 30 et 33, p. 24 et 25); et ils se distinguent du sous-ordre suivant, les hiboux, en ce qu'ils ne possèdent pas les disques faciaux (figure 34, p. 25) autour des yeux qui obligent ces oiseaux à regarder droit en face au lieu de pouvoir regarder de côté comme la plupart des autres oiseaux. Ce sont les oiseaux généralement connus sous les noms de faucons et aigles. Ils sont représentés au Canada par trois familles: Buteonidœ, les buses communes et les aigles: Falconidœ, les faucons vrais et caracaras; et Panâ^onidœ, les orfraies ou aigles pêcheurs. FAMILLE — ^BUTEONID^. BUSES, MILANS, ÉPERVIERS, BUSARDS ET AIGLES. Description générale. La naeilleure façon de décrire les éperviers, c'est de dire que ce sont ni des faucons ni des orfraies. Traits distinctifs. Ailes courtes arrondies et concaves savif chez les milans et les busards, et leur vol est relativement lourd. Le bec (figure 33b, p. 25) est dépourvu des dents aiguës de" chaque côté de la pointe (figure 33a, p. 25) qui caractérisent celui des faucons. Les pieds (particulièrement sur la surface inférieure) n'ont pas de corrugations dures et aiguës pour retenir une proie glissante comme chez les orfraies ou aigles pêcheurs. 130 Cette famille est composée d'un certain nombre de genres bien carac- térisés dont chacun est relativement facile à reconnaître. Ces genres com- prennent la majorité de nos oiseaux de proie. Bien que véritablement rapaces de nature, ils n'ont pas l'audace, l'adresse à l'attaque ou la robuste endurance des faucons vrais, et c'est pourquoi les anciens fauconniers les appelaient «éperviers méprisables». Genre — Elan&ides. Milans. Les milans sont des oiseaux qui habitent le Sud et l'on n'en a jamais pris qu'une espèce au Canada. 327. Le Milan à queue d'aronde. (swallow-tailed kite). Elanoides forfica- tus. L, 24. (Les plumes extérieures de la queue avancent de 8 pouces sur celles du milieu). Un épervier plutôt petit, qui semble long en raison de la longueur démesurée des plumes extérieures de sa queue qui dépassent de 8 pouces celles du milieu. Ailes et queue d'un noir pur; tout le reste, y compris la tête, les épaules et la partie supérieure du dos, est blanc. Cet oiseau est remarquablement coloré en blanc et noir intenses; la queue pro- fondément fourchue; il a les aUes longues et pointues d'une hirondelle des granges; il n'est guère possible de confondre cette espèce avec une autre. Habitat. Régions tropicales et semi-tropicales de l'Amérique. Apparaît très rare- ment le long de notre frontière méridionale. Cette espèce est de toute beauté mais trop rare au Canada pour méri- ter plus qu'une simple mention. Valeur économique. Sa principale nourriture se compose d'insectes, de limaces et de reptiles; il ne touche jamais aux mammifères ou aux oiseaux. Genre — Circus. Busards. - 331. Le Busard des marais, (marshhawk). Circus hudsonius. L, 19. Planche XI B. Traits distinctifs. L'espèce se distingue par un cercle incomplètement garni de plumes autour des yeux qui rappelle un peu ceux du hibou. L'adulte possède d'une façon générale les couleurs de la mouette et les jeunes sont caractérisés par des tons rouge chaud. Indications sur le terrain. Les meUleures indications sont la coloration générale et le croupion blanc que l'on distingue très bien quand l'oiseau vole. Les longues ailes pointues et sa longue et étroite queue lui donnent la silhouette d'un faucon au vol, mais son mouve- ment est entièrement différent. Nid. Il niche à terre sur un heu sec des marais ou dans un champ de foin. Habitat. Tous les Etats-Unis et tout le Canada jusque près des régions polaires. Couve dans tout le Canada. L'un des plus communs d'entre nos éperviers, se rencontre presque partout dans l'est du Canada. Il fréquente les marais découverts, les prés et les champs; on peut le voir s'agitant de haut en bas, parcourant et fouillant le terrain comme un chien de chasse bien dressé. Pendant un moment il voltige au-dessus de sa proie et s'abat dessus pour s'élever un instant après et se poser sur un poteau de clôture ou autre élévation de cette nature afin de dévorer sa capture. Les jeunes ne sont pas sans méfiance, mais les adultes de couleur bleue comptent parmi les oiseaux les plus prudents et sont assez rarement atteints par le fusil du chasseur. Valeur économique. Sur 116 estomacs qu'on a examinés, 7 contenaient des volailles ou oiseaux-gibiers; 34, d'autres oiseaux; 57, des souris; 22, d'autres mammifères; 7, des reptiles; 2, des grenouilles; 14, des insectes, et 1 des matières indéterminées. Donc, sur 144 contenus alimentaires, 41 étaient nuisibles, 93 utiles et 10 indifférents. Sur les 41 aliments auxquels 131 on peut trouvera redire, 3 seulement étaient des oiseaux de basse-cour et le reste des oiseaux sauvages, se composant de 46 individus de valeur beaucoup moindre que les variétés domestiques. Les 99 souris et 22 autres mammifères comprenaient environ 117 individus. Les insectes étaient surtout des locustes, des sauterelles et des coléoptères. La balance penche évidemment en faveur de cette espèce qui est incapable d'emporter des volailles, si ce n'est des jeunes, et seulement lorsque celles-ci s'aventurent jusque dans leur habitat. Si l'on élève des poules autour de la maison, elles sont pour ainsi dire parfaitement protégées contre cet oiseau. Comme il fréquente les marais, les plaines herbeuses et les haies embroussaillées, c'est l'ennemi naturel des souris des champs, et il contribue probablement plus que toute autre influence naturelle à réduire comme il convient le nombre de ces rongeurs. Genres — Accipiter et Astur. Accipitres, Eperviers aux courtes ailes. Description générale. — Eperviers à ailes courtes et arrondies et à longue queue. Les accipitridés sont des oiseaux des bois qui voltigent autour du som- met des arbres ou sur les Usières des bois; ils n'ont pas l'habitude de s'élever très haut dans les airs. Ils prennent leur proie par surprise et attaquent vivement plutôt qu'après une longue poursuite. Leurs courtes ailes et leur longue queue leur permettent de prendre de rapides élans de vitesse et de faire de brusques évolutions, mais ne se prêtent pas à un effort soutenu. Valeur économique. Ce sont les seules espèces communes d'éperyiers canadiens qui peuvent être tant soit peu utiles. Ils sont pleins de vie et d'activité, et bien qu'ils n'aient pas la force et l'endurance des faucons vrais, ils font en réalité beaucoup plus de tort que leurs plus grands et plus puis- sants congénères. C'est d'après cet oiseau que l'on donne vulgairement le nom de «Chicken Hawk» à tous les petits eperviers. Ils ne mangent jamais de chair corrompue, ne cherchant toujours que la viande fraîche, et ne reviennent presque jamais à une proie déjà en partie dévorée. Heu- reusement les deux espèces les plus communes sont les plus petites, ce qui réduit d'autant le tort qu'ils peuvent faire. Le seul gros et puissant oiseau de ce groupe est l'Autour, mais il est moins répandu et, sauf au cours de certains hivers, il se rencontre rarement dans les parties les plus habitées du sud du Canada. 332. L'Epervier brun, l'émerillon. (sharp-shinned hawk). Accipiter velox. L, 11-25. Planche XII A. Traits distinctifs. En règle générale, c'est par la taille que l'on distingue l'éperyier brun de tous les autres, sauf du faucon épervier, mais on ne le confondra pas avec celui-ci car il ne possède aucunement les caractéristiques du faucon. Une forte femelle est à peu près de la taille d'un petit épervier de Cooper mâle dont elle est une parfaite miniature coinme coloration. Elle diffère de cette espèce par la queue qui est rectangulaire au lieu d'être arrondie; quand elle est fermée, les plumes extérieures sont tout aussi longues que les intérieures au lieu d'être manifestement plus courtes. Le tarse est relativement plus mince et plus élancé, une différence très perceptible quand on compare les spécimens. Indications su7' le terrain. Leurs ailes courtes et arrondies, leur longue queue et leur vol par coups rapides et uniformes, et leurs courtes envolées aideront à reconnaître cette espèce comme un accipitridé. Sa queue rectangulaire au lieu d'arrondie facilitera son iden- tification d'avec l'épervier de Cooper, mais c'est la taille qui constitue la principale diffé- rence. Nid. Sur les arbres, ordinairement des conifères à une hauteur de 10 à 40 pieds. Habitat. Presque toute l'Amérique du Nord, probablement jusqu'aux limites des régions boisées au nord. Dans l'est du Canada, il se reproduit partout, sauf dans la partie la plus méridionale de la région inférieure des grands lacs. 132 C'est l'un des plus petits éperviers que nous ayons. Il n'a pas la vigueur soutenue ou la persistance des «faucons nobles » mais il est actif et agile. Il attaque sa proie avec fureur mais revient rarement à la charge et n'attaque presque jamais sa proie au vol comme le font les «oiseaux de proie nobles». Valeur économique. C'est cette espèce qui aurait dû s'appeler le faucon épervier au lieu du petit faucon auquel on a attribué ce nom. C'est un parent rapproché de celui-ci et c'est le représentant américain du faucon- épervier d'Europe, lequel est aussi un accipitridé. Le nom de «Sparrow Hawk )) lui conviendrait très bien puisqu'il se nourrit surtout de moineaux et autres petits oiseaux. Sur 107 estomacs examinés, 6 contenaient des volailles ou des oiseaux gibiers; 99, d'autres oiseaux; 6, des souris, et 5, des insectes. Cela nous donne 105 aliments qui condamnent l'oiseau contre 11 qui le font utile. Les souris ne se composaient pas de plus de 9 individus, mais les petits oiseaux se chiffraient à 115, dont la taille variait entre celle du roitelet et celle de la tourterelle. C'est un fort argument contre cette espèce qui autrement est très intéressante. Un bon point qu'on peut relever en faveur de ce petit épervier c'est qu'il est friand des moineaux domestiques et qu'il en supprime des compagnies aux abords des petites villes. La pointe Pelée sur le lac Ontario, est un endroit favori de cet épervier et, tous les ans, il y a de grands nombres de grives, vireos, moineaux et autres petits oiseaux qui tombent victimes de ces entreprenants petits maraudeurs. 333. L'Epervier de Cooper. (cooper's hawk). Accipiter cooperi. L, 15-50. Semblable à l'épervier brun mais plus gros. Traits distinctifs. Un petit épervier de Cooper mâle peut se rapprocher beaucoup comme taille d'une forte femelle de l'épervier brun, et une forte femelle de la même espèce peut ressembler à un petit autour mâle. L'épervier de Cooper peut être distingué de l'épervier brun par sa queue arrondie au lieu de rectangulaire et par son tarse relativement plus court et plus épais. Il ne possède à aucun âge la coloration de l'autour, mais chez les tout jeunes, les plumages se ressemblent beaucoup. La meilleure indication pour les distinguer c'est le plumage du tarse; il y en a environ un tiers de revêtu chez l'épervier de Cooper, et la moitié chez l'autour. Le plumage des jeunes peut aussi ressembler à celui de la buse à manteau roux (voir cet oiseau). Il peut aussi être pris facilement pour le jeune de la buse de Pensylvanie, mais il a les quatre premières primaires au lieu des trois primaires extérieures brusquement rétrécies ou émargées. Indications sur le terrain. On le reconnaît d'abord à sa taille et sa silhouette d'accipi- tre. Sa queue arrondie au lieu de rectangulaire aidera à le distinguer d'avec l'épervier brun. La coloration des adultes est la seule indication sur le terrain, outre la taille, pour le différencier d'avec l'autour. Nid. Il niche sur les arbres à peu près comme l'épervier brun, mais rarement sur des conifères. Habitat. Depuis les frontières septentrionales des régions habitées en allant au sud à travers tous les Etats-Unis. C'est une espèce plus malfaisante même que l'épervier brun, puisque sa plus forte taille lui donne plus de puissance et plus de moyens de nuire. Avec presque autant d'activité il poursuit une plus grosse proie et peut très bien emporter un poulet de taille ordinaire. Il s'attaque rarement à une poule adulte, à moins que celle-ci ne soit faible. Valeur économique. Sur 94 estomacs examinés, 34 contenaient des volailles ou des oiseaux-gibiers; 52, d'autres oiseaux; 11, des mammifères; ], une grenouille; 3, des lézards; et 2, des insectes. Les mammifères se composaient d'animaux rongeurs, la plupart malfaisants, mais il y avait cependant un écureuil gris. Cela fait un total de 87 aliments qui condam- 133 nent l'espèce, 12 en faveur, et 4 indifférents. Comme c'est un épervier relativement commun dans un grand nombre des régions habitées du pays, c'est certainement une menace et il est, en bonne partie, cause de la mau- vaise réputation de tout cet ordre d'oiseaux. Genre — A stur. A atours. 334. L'Autour à tête noire, (american goshawk). Astur atricapillus. L, 22. Planche XII B. Traits distinctifs. Les adultes, avec leur coloration caractéristique bleu ardoisé et finement vermiculaire, ne peuvent être confondus avec aucun autre oiseau d'Amérique. Les jeunes cependant sont très semblables aux autres jeunes accipitres et souvent un jeune mâle aura presque la même taille qu'une forte femelle de l'épervier de Cooper. Dans un pareil cas, on pourra les distinguer par le tarse qui est revêtu de plumes sur la moitié au lieu du tiers de sa longueur et par la légère teinte de chamois sur le blanc des parties inférieures de cette espèce. Indications sur le terrain. Les adultes se distinguent par leur coloration. Les jeunes se reconnaissent à leur taiUe et leurs silhouettes d'accipitres avec une longue queue et des ailes courtes et arrondies. Nid. Sur les arbres. Habitat. Il couve sur tout le continent dans les limites des régions habitées. Les mouvements migratoires sont ordinairement de peu d'étendue, bien qu'il visite parfois nos frontières méridionales en nombre considérable. De même que dans le cas du harfang, ces bandes se composent surtout d'individus adultes, bien que, normalement, les jeunes soient beaucoup plus communs au sud de la région où ils se reproduisent. Il est probable que ces envolées occasionnelles sont causées par une disette périodique de lapins dans leurs habitats usuels. SOUS-ESPÈCES. L'autour à tête noire est divisé en deux sous-espèces, mais la forme typique seulement — l'autour de l'Est — se rencontre dans l'est du Canada. C'est le représentant américain de l'autour d'Europe ou «Goose Hawk», désignation qui semble avoir été son nom primitif. C'était le seul épervier aux courtes ailes qui servît régulièrement dans l'ancienne faucon- nerie. On lui faisait chasser les lièves, les perdrix, et ce genre de gibier de terre, que sa longue queue et ses courtes ailes lui permettait de suivre à travers les détours brusques et enchevêtrés, tandis que sa taille lui per- mettait de tuer du gros gibier. On ne le considérait pas cependant comme un oiseau chasseur de haut vol, parce qu'il n'avait pas la vigueur et l'énergie des faucons aux lôii^ues ailes e^t sa chasse n'excitait pas le même intérêt que les «oiseaux de proie nobles. » Valeur économique. Heureusement, cet oiseau n'est qu'un hôte irrégulier dans nos régions les moins habitées. Autrement il serait une menace sérieuse pour les basses-cours. Sur 20 estomacs examinées, 9 con- tenaient des volailles ou oiseaux-gibiers; 2, d'autres oiseaux; 10, des mam- mifères; 3, des insectes; et 1, un mille pattes. Sur les 10 mammifères, 3 étaient des lapins et 1 un écureuil gris, deux espèces que l'on peut consi- dérer comme utiles. Cela nous donne un total de 15 aliments qui con- damnent l'oiseau, 15 en sa faveur et 1 qui est indifférent. Il n^y a aucun doute que cette espèce est plutôt malfaisante. Sa taille lui donne assez de puissance pour enlever un poulet et même une poule, et elle fait de la gelinotte du Canada sa nourriture favorite. Bien que le véritable habitat de l'épervier à tête noire soit dans les forêts les plus septentrionales sur les lisières des terres cultivées, lorsqu'une fois ils s'établissent au voisinage d'une ferme, on peut s'attendre à leur visite tous les jours. Ils fondent subitement, au-dessus ou autour des bâtiments, sur un troupeau de volailles, saisissent leur victime et l'emportent avant que le fermier ait le temps de la protéger. 134 Genres — Buteo et Archihuteo. Buses vraies. Description générale. Eperviers solidement bâtis, de taUle moyenne ou forte, le bec dépourvu de dents (figure 33b, p. 25). Les ailes sont plutôt courtes et arrondies et la queue longue et ample qui s'étale en un grand demi-cercle. Le genre Buteo a le tarse nu mais V Archihuteo est emplumé jusqu'à la base des doigts. Indications sur le terrain. L'arrondissement des ailes et la largeur, l'ampleur de la queue constituent les meilleurs signes pour reconnaître les buses. Ce sont les buses vraies. Le vautour d'Amérique (Turkey Vulture) est quelquefois improprement appelé buse dans le Sud. Les buses n'ont pas tout l'élan, la rapidité et la vigueur soit des faucons soit des accipitres; elles sont moins agiles, moins rusées et ne chassent que le petit gibier. Ce sont les eperviers de haut vol de la saison d'été, on peut les voir tourner en cercles dans les régions supérieures, mais c'est assez rare qu'ils se précipitent autour de fourrés comme les agiles accipitres. Si l'on excepte la buse de Pensyl- vanie, leur habitat caractéristique est le plein air, bien qu'ils fassent leur nid habituellement dans la forêt. Valeur économique. D'une façon générale, le fait qu'ils mangent les souris et les insectes fait plus que compenser le tort incontestable que font certains individus de quelques espèces. Bien que les buses comprennent quelques-uns de nos plus grands eperviers, le tort qu'ils font n'est pas du tout comparable à celui qu'on peut attribuer aux plus petits accipitres. De fait, la plus grande espèce de ce groupe, la buse pattue, est la plus inofïensive. Ces oiseaux se nourrissent principalement de souris, d'autre petits mammi- fères, de reptiles et d'insectes; et Ifi taille d'un bon nombre de ces bêtes nui- sibles est un témoignage du bien qu'ils font sur une très grande échelle. 337. La Buse à queue rousse, (ked-tailed hawk). Buteo bwealis. L, 20. Planche XIII A. Traits distinctifs. C'est notre plus grand épervier commim; on le distingue ordinaire- ment de tous les autres par sa taille. La buse pattue qui est de taille égale ou plus forte peut être distinguée facilement par son tarse emplumé. Une large queue rouge est un signe distinctif chez l'adulte. Les jeunes ne varient que très peu d'avec les buses à man- teau rouge du même âge mais plus gros. A part cela, la différence la plus frappante entre les deux c'est l'absence de rouge chez cette espèce sur les épaules ou sur les couvertures supérieures des ailes et la présence d'une surface à peu près circulaire, sans taches, sur la poitrine. Indications s%ir le teirain. On peut spécifiquement reconnaître les adultes sur le terrain par leur queue rouge, et tous les âges, génériquement par le profil, propre aux buses, des courtes ailes et de la large et ample queue arrondie. Les jeunes seulement peuvent être pris pour des buses à manteau roux, et c'est probablement par leur poitrine blanche et leur cri qu'on peut mieux les distinguer de celles-ci. Le chant de la buse à manteau roux est identique à certains cris du geai huppé. Les notes de celle-là sont semblables mais il y a une assez forte différence dans le timbre et dans l'exécution pour les reconnaître quand une fois on les a entendues. Nid. Sur les hautes branches des arbres dans les grandes régions boisées. Habitat. L'est de l'Amérique du Nord jusque près de la limite des régions boisées. Couve au Canada partout où il se trouve. SOUS-ESPÈCES. La buse à queue rousse est représentée au Canada par plusieurs sous-espèces mais on ne trouve guère dans l'Est, que la forme typique, la buse à manteau rouge de l'Est. La buse à queue rousse est un épervier timide et prudent. On la voit plutôt planer en grands cercles dans les régions élevées que près du sol. Elle exige pendant l'été des bois plus grands et plus sauvages que la buse à manteau rouge, bien que, comme cette autre espèce, elle chasse dans la contrée découverte du voisinage. 135 Valeur économique. Ce grand et magnifique oiseau occupe une position discutable au point de vue de son utilité et cela dépend tellement des condi- tions locales et des caractéristiques personnelles de l'individu qu'on ne peut guère arriver, à son sujet, à une conclusion certaine et définitive. Sur 473 estomacs examinés, 54 contenaient des volailles ou oiseaux-gibiers; 51, d'autres oiseaux; 278, des souris; 131, d'autres mammifères; 37, des batra- ciens ou reptiles; 47, des insectes; 8, des écrevisses; 1, une mille-pattes; et 13, des restes. Parmi les autres mammifères, 16 étaient des lapins ou des écureuils gris. Cela nous donne environ 121 aliments qui condamnent l'oiseau et 464 en sa faveur et il y en a 48 qui peuvent être considérés comme indifférents à part les 13 qui se composent de restes qui ne peuvent être comptés que comme favorables. Il faut aussi se rappeler en étudiant ces aliments que ceux de ces oiseaux qui se rapprochent le plus des fermes sont les plus exposés à se faire tirer et se faire examiner l'estomac. Il y a ainsi unfe certaine sélection défavorable contre l'ensemble de l'espèce dans le choix des témoignages. D'une façon générale cette espèce est extrêmement utile et fait beau- coup plus de bien que de mal. Certains individus, cependant, prennent souvent l'habitude de visiter régulièrement la basse-cour. Ce sont presque toujours de jeunes oiseaux de l'année à la recherche d'une proie facile. Les vieux oiseaux sont ordinairement trop prudents pour s'aventurer ainsi. Il est évident que ces individus devraient être éliminés le plus tôt possible, mais on ne peut certainement pas soutenir qu'une espèce généralement utile devrait être systématiquement persécutée en raison des méfaits de quelques- uns. En économie ornithologique c'est une bonne règle à suivre, quand les témoignages sont à peu près également divisés, que d'accorder à l'oiseau le bénéfice du doute. 339. La Buse à manteau roux, (red-shouldered hawk). Buteo lineatus. L, 18-30. Planche XIII B. Traits distinctifs. Parties inférieures rougeâtres des adultes. Le plumage des jeunes peut être semblable à celui de la buse à queue rouge, mais leur plus petite taille et la pré- sence d'au moins une indication de teinte rougeâtre sur les épaules ou les couvertures et les mouchetures au milieu de la poitrine faciUteront la distinction. Indications sur le terrain. Avec son profil caractéristique de buse et ses habitudes, elle n'est guère susceptible d'être confondue avec aucune espèce autre que la buse à queue rouge. L'absence de queue rouge et la teinte rougeâtre des parties inférieures feront reconnaître les adultes. Pour ce qui est des jeunes, le chant et la taille sont probablement les indications les plus sûres. Le chant de cette espèce ressemble tellement à certains cris du geai huppé qu'on ne peut les différencier qu'avec difficulté. Les cris aigus de la buse à queue rouge sont de même nature mais très faciles à distinguer. Nid. Sur les arbres, à une hauteur de 35 à 75 pieds de terre. Habitat. Dans tout l'est de l'Amérique du Nord jusqu'aux limites des régions habi- tées. Couve partout où on la trouve au Canada. SOUS-ESPÈCES. On reconnaît plusieurs sous-espèces de la buse à manteau roux mais une seule, l'oiseau type, la buse à manteau roux de l'Est se rencontre dans l'est du Canada. C'est probablement l'épervier le plus répandu dans l'est du Canada. Il a les mêmes habitudes que la buse à queue rouge, sauf qu'il ne recherche pas les bois profonds pour y faire son nid, qu'il pourra cons- truire dans n'importe quel petit bois, quelquefois à une surprenante proxi- mité des habitations. Valeur économique. Cette espèce est, dans le fond, très semblable, quant à son régime alimentaire, à la buse à queue rouge, mais comme elle est plus petite et plus légère elle peut faire proportionnellement moins de tort, 136 tandis que les services qu'elle peut rendre sont à peu près sans mélange. Sur 206 estomacs examinés, 3 contenaient de la volaille; 12, d'autres oiseaux; 102, des sourîs; 40, d'autres mammifères; 20, des reptiles; 30, des batraciens (grenouilles, etc.); 92, des insectes; 16, des araignées; 7, des écrevisses; 1, un ver de terre; 2, des restes de table; et 3, du poisson. On peut ainsi voir que sa nourriture est très variée. Il est difficile de décider si les musaraignes, grenouilles, reptiles et araignées doivent être comptés comme condamnant l'espèce, mais le grand nombre des souris et d'insectes contre 3 aliments se composant de volailles et 12 d'autres oiseaux, suffit évidemment à exonérer cette espèce de l'accusation de faire beaucoup de tort. 342. La Buse de Swainson. (swainson's hawk). Buteo swainsoni. L, 20.  peu près de la même taille que la buse à manteau rouge. Elle peut se présenter sous une phase soit presque noire, soit plus claire, soit entre les deux. Le plumage clair carac- téristique laisse voir un dos, une tête et des parties supérieures imiformément bruns, des parties inférieures blanches avec une bande Ue de vin sur la poitrine et de légères indications de bandes de même couleur sur les flancs. Traits distinctifs. Beaucoup d'oiseaux ont l'extrémité de leurs primaires réduites en largeur comme si on avait taillé le bord avec un canif. Chez cette espèce, les trois primaires extérieures sont ainsi atténuées ou émargées. Chez la buse à manteau roux avec laquelle on pourrait confondre certains plmnages, quatre des primaires sont ainsi émargées. Habitat. Les provinces des prairies et les régions à l'ouest. Au nord jusqu'atix régions polaires s'aventurant quelquefois jusqu'aux grands lacs des régions inférieures. L'espèce n'apparaît dans l'Est que comme un traînard venant de l'Ouest; il faudra beaucoup de précaution pour l'identifier. Bien que ce soit un oiseau de proie, il ressemble trop aux espèces précédentes et se voit trop rarement pour mériter une description détaillée. 343. La Buse de Pensylvanie. (broad-winged hawk). Buteo platyptertcs. L, 15 -89. La plus petite de nos buses. Adulte: brun aux parties supérieures, parties infé- rieures toutes rayées de brun rougeâtre et de blanc d'une façon plutôt irréguUère. Jeunes: parties supérieures brunes plus ou moins tachetées de blanc; aux parties inférieures, bandes blanches et brunes sur la poitrine jusqu'à la gorge, et rayures sur les flancs et les pattes. Traits distinctifs. Les jeunes de cette espèce se distinguent des jeimes buses à man- teau roux par leur taille. L'espèce se distinguera, tant d'avec celle-ci que d'avec l'épervier de Cooper avec lequel elle peut aussi être confondue, par ses trois primaires atténuées ou émargées au Ueu de quatre. (Voir l'espèce suivante). Indications sur le terrain. La taille, la coloration générale des adultes, et son cri allongé, aigu, ressemblant au grincement prolongé que fait la charnière rouillée d'une porte de grange, sont de bons signes pour la reconnaître. Nid. Sur les arbres, à une hauteur de 25 à 70 pieds. Habitat. L'est de l'Amérique du Nord jusqu'aux limites des régions habitées. Couve par endroits dans l'est du Canada, dans toutes les parties de l'Ontario sauf les plus méri- dionales et très loin au sud dans la vallée du Mississipi. N'habite que certains endroits et préfère les régions les plus sauvages. Valeur économique. Sur 57 estomacs examinés, 2 contenaient des petits oiseaux; 15, des souris; 13, d'autres mammifères; 11, des reptiles; 13, des batraciens (grenouilles, etc.); 30, des insectes; 2, des vers de terre; 4, des écrevisses. Sans pousser plus loin l'examen, ces données sont suffisantes pour exonérer cette espèce de tout blâme. Genre — Archibuteo. Buse pattue d^ Amérique. 347a. La Buse pattue d'Amérique, (rough-legged ham^k). Archibuteo lago- pus sancti-johannis. L, 22. Le plus grand de nos vrais éperviers. Il se présente sous deux aspects: l'un tout foncé, presque noir, et l'autre clair, d'une variété presque infime de nuances et de dessins; il y a aussi toutes les phases intermédiaires. La forme la plus 137 commune a les parties supérieures brunes plus ou moins mêlées de jaune d'oore, particu- lièrement, autour de la tête, et les parties inférieures jaune d'ocre avec large bande foncée sur l'abdomen et des rayures éparses sur la poitrine et la gorge. C'est à cause du tarse emplumé jusqu'aux doigts que cet oiseau est ainsi nommé, et c'est là un trait caractéris- tique du genre. Traits distinctifs. On la distingue par sa forte taille et son tarse emplumé jusqu'à la base des doigts. Indications sur le terrain. Forte taille, larges amas noirs sur les parties inférieures, queue blanche à la base (le croupion n'est pas blanc) et taches noires très visibles sur la surface inférieure de l'aile. Nid. Dans l'extrême nord, elle niche à terre sur les bancs rocheux ou sur les arbres. Habitat. Habite, en tant qu'espèce, les parties du nord de l'hémisphère boréal. Le représentant américain se rencontre depuis le Mexique jusqu'aux régions polaires. Couve dans les terrains incultes ou du voisinage. SOUS-ESPÈCES. La buse pattue est représentée dans l'ancien et le nouveau con- tinent par deux sous-espèces. Celle qui est propre à l'Amérique est la buse pattue d'Amé- rique A. l. sancti-johannis et se distmgue de celle d'Europe et d'Asie par sa couleur légère- rement plus pâle et la plus grande rareté, chez cette espèce, de la phase noire. Ce grand épervier n'est que passager dans les régions habitées du Canada et les terres incultes du nord. C'est un oiseau des grands marais et on peut le voir voleter au-dessus des prés jusqu'à une heure avancée delà nuit à peu près comme le busard des marais. On le voit ordinairement, cependant, dans les hautes régiori^^, fa,ire de nombreuses évolutions en cercles interrompus par des pauses pour retrouver son chemin vers les lieux de nidification. En raison du dichromatisme de l'espèce il faut s'attendre à trouver chez elle une variété infinie de plumages. Valeur économique. Bien que ce soit notre plus grand épervier, c'est l'oiseau le moins malfaisant. Sur 47 estomacs examinés, 40 contenaient des souris; 5, d'autres mammifères; 1, un lézard; 1, était vide. Un pareil résultat suffit pour condamner la destruction générale des éperviers. Les pieds de la buse pattue sont faibles et incapables de retenir une grosse proie; c'est donc un épervier chasseur des souris par excellence. Il se nourrit également de sauterelles et l'on sait qu'il a largement contribué à suppri- mer les fléaux occasionnés par ces insectes destructeurs. Genres — Aquila et Haliœtus. Aigles. Les aigles sont nos plus grands oiseaux de proie. La taille seulement les distingue des éperviers. Tout oiseau de proie de plus de 30 pouces de long et de 6 pieds d'étendue est un aigle. Contrairement à l'idée répandue, l'aigle ne compte pas parmi ce qu'on appelle les oiseaux de proie nobles. C'est tout simplement une buse de taille démesurée. Il se nourrit en grande partie de grosses proies mais il est rarement funeste aux intérêts de l'homme. Dans certaines régions il est quelquefois une menace pour les jeunes agneaux mais, dans l'est du Canada, on peut les considérer plutôt comme nettoyeurs de déchets qu'autrement, puisqu'ils n'enlèvent presque rien qui soit de valeur économique et qu'ils se nourrissent principalement de restes. 349. L'Aigle doré, (golden eagle). Aquila chrysaëtos. L, 30. Un grand aigle brun foncé, la tête saupoudrée de jaune d'ocre, ce qui fait qu'on l'appelle doré, et la première moitié de la queue ornée de barres grisâtres sur un blanc terne. Tarses emplumés jusqu'aux doigts. Traits distinctifs. L'aigle doré est entièrement différent de l'aigle à tête blanche adulte, mais très semblable au jeune de cette espèce. On peut toujours, cependant, quel que soit le plumage, le reconnaître à son tarse emplumé, l'aigle à tête dorée ayant toujours des pattes nues d'un jaune brillant. Nid. Sur les rochers, les sailHes rocheuses ou sur les arbres. 138 Habitat. Dans la zone tempérée des deux hémisphères. En Amérique, il habite toute la partie nord, sauf l'extrême nord, et va au sud jusqu'au Mexique dans les plaines et les montagnes occidentales et sur les hautes terres de l'Est. Ne fréquente qu'acciden- tellement la région des grands lacs. L'aigle doré est trop rarfe dans l'est du Canada pour qu'on s'y arrête longuement dans cet ouvrage. C'est un oiseau magnifique et comme, de sa nature, il est moins porté à enlever des animaux ou des déchets, il s'adapte mieux dans la conception populaire que l'aigle à tête blanche, au titre de roi des oiseaux. Valeur économique. Le point de vue économique de cet oiseau doit être considérablement influencé par les conditions locales. Il se nourrit surtout de mammifères et sa forte taille lui permet d'en enlever qui sont d'un poids considérable. Ce sont principalement des animaux sauvages, tels que marmottes, lapins et rongeurs malfaisants, mais il enlève de préférence les animaux nouveau-nés. Dans les régions de l'Ouest où l'on élève des mou- tons, les dégâts occasionnés par un certain nombre d'aigles dorés peuvent être sérieux, mais ils ne le sont jamais dans l'Est. Heureusement l'espèce est trop rare dans l'est du Canada, pour qu'on trouve beaucoup à redire; de fait, c'est à peine si l'on rencontre en moyenne un seul individu dans une année. On pourra donc voir apparaître l'un de ces magnifiques oiseaux dans l'Est plutôt avec plaisir qu'avec crainte. Par occasion, cette espèce pourra se repaître de chair corrompue mais ne semble pas exiger cette nourriture comme son congénère l'aigle à tête blanche. 352. L'Aigle à tête blanche, (baldeagle). Haliœeteusleucocephalus. L, 32-85. L'adulte est d'un brun foncé avec la tête, le cou et la queue de couleur blanche. Les jeunes sont tout bruns avec plus ou moins d'indices, suivant l'âge, des parties qui devien- dront blanches. Traits distinctifs. Bien que le plumage du jeune oiseau soit semblable à celui de l'aigle doré on pourra toujours le reconnaître, l'identifier à ses pattes jaunes et sans plumes. Indications sur le terrain. Le profil de l'aigle et sa taille sont très caractéristiques quand on les connaît bien. Le grand bec recourbé, le culmen qui s'avance en hgne droite avec la couronne et qui rempht toute la surface du front sont très apparents et tout de suite reconnaissables. Le blanc de la tête et de la queue sont des signes infaUUbles pour reconnaître l'adulte et, en raison de la grosseur des détails, on distinguera les jeunes d'avec l'aigle doré plus facilement qu'on ne serait porté à croire. Le ton fauve doré sur le haut du cou chez l'aigle doré est très en évidence tandis qu'il ne se voit pas chez l'aigle à tête blanche. La queue blanchâtre ou mouchetée laisse voir par en dessous une pointe terminale qui forme un perceptible contraste avec sa base, variant de 2 à 4 pouces de profondeur, suivant l'âge; tandis que la queue du jeune aigle à tête blanche est entièrement d'un blanc sale avec peu ou point de bande terminale distincte, mais présentant à tout âge un aspect imi- formément moucheté. Tout aigle remarqué dans l'est du Canada doit être provisoirement reconnu comme un aigle de cette espèce, à moins qu'il n'y ait des raisons claires et con- cluantes pour que ce soit un aigle doré. Habitat. Dans tous les Etats-Unis et le Canada, sauf sur les côtes extrêmes des régions polaires. SOUS-ESPÈCES. Il y a deux sous-espèces dont une seule, l'aigle doré du nord, H. l. alascanus, a été rencontrée jusqu'à présent au Canada. La race typique habite plutôt le Sud. Tandis que l'aigle doré est un hôte typique des montagnes et des pla- teaux, l'aigle à tête blanche est un oiseau de rivage et se rencontre rarement loin de l'eau. Bien qu'il fût autrefois une espèce typique des contrées de l'Est il est devenu tous les ans plus rare, et à l'heure qu'il est c'est tout un événement quand on en aperçoit un. L'aigle à tête blanche est une espèce à peu près iaoffensive. te dommage qu'il cause est iasignifiant et à titre d'élément sauvage caractéristique de nos paysages lacustres cet oiseau pitto- resque devrait être conservé. 139 Valeur économique. Sur 15 estomacs examinés, 1 contenait du gibier; 5, des mammifères; 9, du poisson; et 2, de la chair corrompue. En exami- nant ces données, il est à remarquer que les 6 estomacs contenant des mam- mifères et du gibier étaient des spécimens d'hiver et, à l'exception d'un seul, furent pris à une certaine distance de l'eau. Si les spécimens étudiés fussent provenus des lieux de nidification en été, les mammifères et oiseaux- gibiers eussent probablement été remplacés par du poisson, car c'est surtout de cet aliment que se nourrit l'oiseau. Il s'en nourrit de diverses façons. Il plonge pour atteindre le poisson à la vraie manière de l'orfraie quand c'est nécessaire, mais d'habitude il le ramasse mort sur le rivage ou bien, là où les orfraies sont communes, il les lui enlève de force. Pour arriver à cette fin, il poursuit et tourmente l'oiseau pêcheur jusqu'à ce qu'il lâche sa proie que l'aigle, rapide comme l'éclair, attrappe dans l'air et emporte en triomphe. L'aigle à tête blanche n'est pas d'habitude aussi habile à ce manège que les oiseaux plus rapides, mais il est prompt à se saisir des canards ou autres oiseaux-gibiers blessés ou meurtris dans les marais. Quand l'occasion se présente, l'aigle à tête blanche mange volontiers des restes. On reconnaîtra qu'un nombre raisonnable de ces aigles ne peut être une grande menace pour l'humanité. Ils s'attaquent rarement à la volaille. Le poisson qu'ils prennent n'est qu'une bagatelle, se composant surtout de déchets ou du surplus d'une grande abondance. Ils font beaucoup de bien comme enleveurs de déchets et dans l'Est surtout doivent être plutôt encouragés que réprimés. FAMILLE — FALCONID^. FAUCONS ET CARACARAS. La famille des falconidés comprend deux sous-familles: les faucons vrais, Falconidœ, et les caracaras, Polyborinœ. Cette dernière sous-famille habite le Sud et il n'a été trouvé au Canada qu'un seul caracara. Sous -famille. — Falconinae. Faucons vrais. Les faucons étaient désignés par les anciens fauconniers sous le nom d'oiseaux de proie nobles ou aux grandes ailes et, en raison de leur vigueur, de leur force et de leur adresse, c'étaient les oiseaux préférés pour la chasse. Leurs longues ailes leur donnent une grande rapidité, qu'une longue endu- rance leUk" permet de maintenir. Ils sont hardis et puissants et fondent sur leur proie pour la saisir quand c'est possible, mais, contrairement aux accipitres, ils ne se découragent pas s'ils ont manqué leur coup. Leur pre- mière idée est de s'élever au-dessus de leur proie, ce qu'ils font au moyen d'une longue ascension en spirale. Une fois au-dessus de leur proie, ils fondent dessus et la frappent en même temps de leurs puissantes serres. Le vol du faucon est très reconnaissable, il avance par coups rapides de ses ailes pointues, ne plane que très peu. Vue de près, la mandibule supérieure pourvue d'une dent, distingue toujours le faucon des autres éper- viers. Par bonheur, il n'y a que les plus petits et les plus inoffensif s de cette sous-famille qui soient communs dans les régions cultivées, et ceux que leur taille rend redoutables sont ou très rares ou ne fréquentent que l'extrême nord où leurs déprédations ne peuvent du tout nuire aux cultivateurs. Même ceux qui apparaissent parfois dans les régions cultivées sont généra- lement sauvages et assez prudents pour se tenir éloignés du voisinage immé- diat des habitations. 28588—10 140 Genre — Falco. Faucons Sous-genre — Hierofalco. Faucons. Faucons. Description générale. Grands rapaces de 20 à 22 pouces de longueur, ordinairement d'une coloration très blanche, quelquefois presque noire. Leur forte taille distingue ces oiseaux de tous les autres de la sous-famille. Les faucons étaient très hautement prisés pour la chasse par les anciens fauconniers et, suivant les lois restrictives de l'époque, leur usage était réservé aux personnages du plus haut rang. Ils possèdent à la fois toute l'ardeur et l'endurance des petites espèces avec une plus forte taille et plus de vigueur; c'est pourquoi ils étaient utilisés pour le plus gros gibier qui pouvait se chasser avec des oiseaux. Les faucons habitent l'extrême nord du Canada et sont très rares dans les contrées habitées ou dans les terrains de chasse, sans quoi il faudrait probablement leur livrer une guerre d'extermi- nation, car ce sont incontestablement de terribles destructeurs. Il y a, au Canada, deux espèces. Elles habitent les régions polaires et se présentent dans les parties boréales de l'ancien et du nouveau continent. 353. Le Faucon blanc, (white gyrfalcon). Falco islandus. IL, 22. Un très grand faucon, presque tout blanc avec quelques petites taches distinctes d'un brun clair. Traits distinctifs. La blancheur prédominante et l'absence de taches sous les couver- tures des ailes distingueront cette espèce de la suivante. Sa forte taille et ses caractéris- tiques visibles de faucon le feront tout de suite reconnaître. Nid. Sur des sailUes rocheuses. Habitat. Les régions polaires. Couve dans le Groenland et les contrées voisines en Amérique. Ne se montre que par occasion dans les parties habitées du Canada. Aucun des faucons n'est commun dans les régions habitées du Ca- nada, c'est pourquoi nous ne les étudierons pas en détail. 354a. Le Faucon noir, (gyrfalcon). Falco rusticolus. L, 20. De même taUle que le faucon blanc mais d'une coloration beaucoup plus foncée, parties supérieures brun ardoisé, plus ou moins bordées ou rayées de crème ou de blanc. Tête et parties inférieures blanches ou blanc de crème rayé de noir. Traits distinctifs. Chez le faucon blanc, c'est de beaucoup le blanc qui domine, tandis que chez le moins foncé de cette espèce le blanc et le brun ardoisé sont à peu près également répartis et, chez le plus foncé, c'est le brun qui l'emporte de beaucoup. Les couvertures inférieures de la queue sont toujours quelques peu rayées. Nid. Sur les rochers ou sur les arbres. Habitat. Les régions polaires de l'hémisphère boréal; ne fréquente qu'accidentelle- ment les régions cultivées. SOUS-ESPÈCES. Le représentant aînéricain de cette espèce a été divisé en trois sous-espèces ou races géographiques, basées sur le degré de coloration foncée, le faucon gris, F.r. rusticolus; l'oiseau type, le faucon, F.r. gyrfalco; et le faucon noir, F. r. obsoletus. Certaines de ces subdivisions sont peut-être basées sur les plumages propres à l'âge ou sur la variation chez les individus et seront peut-être trouvées inutiles. Les divers noms se rattachent aux différences de couleur. Le premier a la tête largement rayée de noir sur un fond presque blanc, le deuxième a la tête presque complètement foncée et le foncé du dos est bordé d'une large bande plus claire, et le troisième a le dos presque noir et les parties inférieures si fortement rayées qu'elles sont presque noires. 356. Le Faucon pèlerin, (peregrine falcon). Falco vereqrinus. L, 16-50. Planche XIV A. Trciits distinctifs. La coloration représentée planche XIV A, la taille comparative et son véritable bec et son aile de faucon doivent servir à faire reconnaître cet oiseau. 141 Indications sur le terrain. Ses longues ailes de faucon, sa coloration et sa taille sont caractéristiques. Son vol est aussi facile à reconnaître: il bat rapidement des aUes sans beaucoup planer. Nid. Habituellement sur des bancs de saillies rocheuses, parfois dans des branches creuses des grands arbres. Habitat. Il habite dans la plupart des régions polaires et tempérées de l'hémisphère boréal, n'étant commun nulle part mais vivant par couples isolés et retournant au même endroit tous les ans. SOUS-ESPÈCE . Le faucon du nouveau monde qui porte le nom de faucon pèlerin est le seul représentant de l'espèce qui se rencontre dans l'Amérique orientale. Le représentant américain de cette espèce est une sous-espèce du fameux faucon pèlerin de l'ancien continent, qui, après le faucon proprement dit, était l'oiseau de chasse le plus recherché par les fauconniers, et notre fau- con pèlerin est presque impossible à distinguer de l'oiseau européen. Bien qu'il se rencontre dans toute la majeure partie de l'hémisphère boréal, il est partout rare et n'apparaît que comme visiteur ou reproducteur casuel. Valeur économique. On est étonné de la taille de la proie dont peut s'emparer cet oiseau. On l'a vu souvent abattre même un canard ordinaire pesant quelquefois trois fois autant que le faucon. L'auteur de cet ouvrage a trouvé autour d'un nid dans le district de Muskoka, les restes de plusieurs gelinottes de taille normale qui ont dû être transportées là de toute pièce. Un examen du contenu des estomacs de 16 spécimens ont donné les résultats suivants: 7 contenaient des volailles ou oiseaux-gibiers; 9, d'autres oiseaux; 1, des souris; et 2, des insectes. Heureusement il est pour lui- même aussi prudent que plein de vie. Les adultes se cantonnent ordi- nairement dans les champs et les marais où ils ne peuvent causer directe- ment que peu de dommages. Sous-genre. Tinnunculus. Faucons des figeons. 357. Le Faucon des pigeons, l'émekillon. (pigeon ha wk). Falcocolumbarius. L, 10. Un petit faucon. Adulte mâle: bleu ardoisé foncé en dessus, plus bleu sur le bas du dos et le croupion. Partie inférieure rayée de brun sur un fond jaune d'oere, les rayures se réunissant légèrement sur le bas de la poitrine. Jeunes: semblables, sauf que le dos est brun au lieu de bleu ardoisé. Adultes femelles: entre les deux. Traits distinctifs. Caractères du faucon vrai: la prédominance de coloration foncée et la petite taille de ce rapace sont caractéristiques. Indications sur le terrain. Le vol et le profil du faucon, avec sa petite taille et sa couleur foncée, sont des signes distinctifs. Nid. Dans les branches creuses des arbres ou sur des bancs de rochers. Habitat. Toute l'Amérique du Nord jusqu'au nord de l'Amérique du Sud. Couve au sud jusqu'aux confins des régions cultivées dans l'est du Canada. SOUS-ESPÈCES. Il y a plusieurs sous-espèces du faucon des pigeons au Canada, mais on ne rencontre dans l'Est que l'oiseau type, le faucon des pigeons de l'Est. Au point de vue de la vie et de l'activité c'est une miniature du faucon pèlerin, mais il est beaucoup plus commun qu'aucun des faucons précités. On dressait aussi cette espèce pour la fauconnerie royale. Valeur économique. Ainsi que l'indique son nom, le faucon des pigeons s'attaquait probablement beaucoup aux pigeons sauvages. De nos jours, cependant, il poursuit ordinairement le petit gibier. Sur 51 estomacs exa- minés, 2 contenaient des jeunes poulets; 41, des petits oiseaux; 2, des souris; et 16 des insectes. On verra d'après ce résultat que le faucon des pigeons est funeste aux petits oiseaux sauvages, mais trop petit pour nuire sérieusement à l'éleveur de volailles. Il poursuit souvent les oiseaux de rivage et semble particulièrement friand du pluvier à ventre noir. Bien que plus répandu que le faucon pèlerin il n'est encore nulle part un oiseau commun. 28588—10* 142 Sous-genre — Cerchneis. Crécerelles. 360. Le Faucon-épervier. (AMERICAN sparrow hawk). Falco sparverius. L, 10. Planche XIV B. Traits distinctifs. La coloration de cet oiseau le rend impossible à confondre avec aucune autre espèce. Indications sur le terrain. Avec son profil de faucon et sa petite taille on ne peut le prendre pour aucun oiseau sauf peut-être le faucon des pigeons. Sa forme plus svelte et sa plus longue queue le différencieront tout de suite quand ses vives couleurs ne sont pas perceptibles. Nid. Dans des trous de pics abandonnés ou des cavités naturelles de bois mort. Habitat. La majeure partie de l'Amérique du Nord, à partir des régions habitées jusqu'au golfe du Mexique. Couve partout où û se trouve au Canada. SOUS-ESPÈCES. Deux sous-espèces de faucon-épervier sont reconnues au Canada, mais seulement l'oiseau type, le faucon-épervier de l'Est, se rencontre dans l'Est. C'est le seul faucon qui soit commun en ce pays. C'est un magnifique oiseau, c'est lui qui de tous nos oiseaux de proie possède les couleurs les plus vives. Il chasse en plein champ et ses points d'observation préférés sont sur les plus hautes branches mortes d'arbres solitaires dans les champs ou sur les lisières des prés; dès qu'il aperçoit sa proie il hésite un moment en battant rapidement des ailes, comme un martin-pêcheur, et alors il se précipite sur sa proie. Le nom de faucon-épervier devrait plus proprement s'appliquer à l'épervier brun; c'est ce que l'on reconnaît dans l'ancien continent où le nom de faucon-épervier s'applique à un petit accipitre qui se rapproche beaucoup de cette espèce. Faucon des sauterelles sefâit un nom qui dési- gnerait beaucoup mieux cet oiseau, puisqu'il se nourrit en grande partie de ces insectes. Quand on le prend jeune dans son nid, ce petit faucon s'apprivoise facilement. Valeu7' économique. Bien que ce soit un épervier, cet oiseau est l'un des plus actifs et efficaces protecteurs de la ferme. Sur 291 estomacs exa- minés, 1 contenait un oiseau-gibier (caille)'; 53, d'autres oiseaux; 89, des sou- ris; 13, d'autres mammifères; 12, des reptiles ou batraciens (grenouilles, etc.); 215, des insectes; et 29, des araignées. Sur les oiseaux examinés, 43 furent pris pendant les mois d'hiver entre décembre et avril. Parmi les spécimens pris au cours de la saison pendant laquelle il y a des insectes, 10 estomacs seulement contenaient des oiseaux, ce qui prouve que ce faucon détruit les oiseaux plutôt par nécessité que par goût. Les «autres mammifères» sont surtout des rongeurs malfaisants avec seulement quel- ques écrevisses. Les insectes sont ordinairement des sauterelles qui font beaucoiip de mal et dont il est difficile de se débarrasser. D'après ce témcôgnage il es^ évident que le faVicon-épervier est bienfaisant et devrait être protégé. FAMILLE — PANDIONID^. BALBUZARDS, AIGLES-PÊCHEURS. Les balbuzards ou aigles-pêcheurs forment une famille de rapaces se nourrissant entièrement de poissons, qu'ils capturent en plongeant en eau peu profonde. Il y a d'autres oiseaux qui mangent du poisson, mais ce sont ordinairement des poissons morts ou arrachés à des oiseaux pêcheurs. Comme il n'y a qu'une seule espèce d'aigle-pêcheur en Amérique il sera inutile d'en étudier la famille. 143 Genre — Pandion. Balbuzards. 364. Le Balbuzard d'Amérique. l'oefraie d'amérique, l'aigle-pêchbur. (osprey). Pandion haliaëtus car olinensis. L, 23-10. Planche XV A. Traits distinctifs. La coloration de l'orfraie est tout à fait caractéristique. Ses pattes bleu pâle et ses pieds recouverts d'écaillés hérissées particulièrement sur la plante et les serres sont des caractères distinctifs. Indications sur le terrain. L'envergure de cet oiseau est telle qu'on le prend souvent pour un a-igle. Il est cependant beaucoup plus petit qu'aucun des aigles et il se distingue de ceux-ci par le blanc de ses parties inférieures. Nid. Se compose d'un gros amas de bûchettes sur les arbres ou à terre, et comme il est augmenté d'année en année, il devient parfois de la taille d'une petite veillote. Habitat. L'orfraie se rencontre dans la majeure partie de l'Europe, l'Asie, l'Afrique et dans le sud de l'Amérique jusqu'au nord de l'Amérique du Sud. Le balbuzard d'Amé- rique couve par endroits au Canada sauf dans les régions méridionales. SOUS-ESPÈCES. L'orfraie qui habite et l'ancien et le nouveau monde est divisé en races sous-spécifiques dont le balbuzard d'Amérique est le représentant américain. Sa distinction d'avec le type européen est fondée sur des caractères trop subtiles pour être étudiée ici. L'orfraie est un oiseau des plus pittoresques. Il plane en hauteur au- dessus de l'eau, s'arrête un moment, et puis fond soudainement, non pas comme une sonde, ainsi que fait le fou de Bassan, mais en décrivant une longue spirale et vient s'abattre sur l'eau les pieds devant et les ailes redres- sées au-dessus du dos. On voit rejaillir en l'air une poussière blanche et l'oiseau remonte avec un poisson enfermé dans ses fortes serres. Les orfraies fréquentent les bas-fonds larges, les platières de marées et les baies peu profondes, plutôt que les endroits à eau profonde où il faudrait compter sur la chance de trouver des poissons à la surface. Dans la région des grands lacs, l'espèce devient plus rare. Son gros nid massif augmente d'une année à l'autre jusqu'à ce qu'il atteigne des proportions telles qu'il devient un point de mire dans tout le voisinage et s'attire ainsi les attaques des dénicheurs d'oiseaux, de sorte que ce n'est maintenant que dans les endroits les plus retirés que cet oiseau peut couver en toute tranquillité. Il est encore assez répandu le long des côtes de l'Atlantique et du golfe Saint-Laurent, mais, à l'intérieur, il est rare. Valeur économique. Lors même que l'orfraie se nourrit entièrement de poisson, l'antipathie qu'éprouve le pêcheur à son égard est plutôt exagérée. Comme il ne pêche qu'en eau peu profonde il ne prend que peu de poissons d'importance économique. Sur la côte c'est le carrelet, la petite morue ou tacaud et autres petites espèces qui constituent la majeure partie de sa nourriture. Sur les lacs d'eau douce c'est le crapet jaune, la perche et la carpe qui semblent composer son régime alimentaire. Le nombre de poissons gibiers ou de poissons marchands qu'il prend est incontestablement faible. Sur onze estomacs examinés, il n'y en avait pas un seul. Les truites de ruisseaux ne sont pas recherchées par cet oiseau et la plupart des poissons marchands tel que l'achigan et le brochet sont en eau trop profonde pour qu'il puisse les atteindre. SOUS-ORDRE— STRIGES. OISEAUX DE PROIE NOCTURNES. HIBOUX. Les hiboux sont facile à reconnaître. La cire dissimulée dans le plu- mage de la face et les cercles faciaux très en évidence autour des yeux (figure 34, p. 25) sont des signes distinctifs pour l'observateur le plus ordi- naire. Ils sont principalement nocturnes, la chouette épervière et le harfang étant les seules espèces de l'est du Canada qui chassent habituelle- 144 ment de jour. Même les oiseaux nocturnes cependant voient très bien le jour. Ils peuvent se trouver momentanément éblouis lorsqu'ils sont soudainement transportés de l'obscurité à la pleine lumière et certaines espèces ont tellement de confiance dans leur immobilité pour se dérober à la vue qu'on pourrait presque les prendre à la main. Le plumage est un des traits les plus intéressants chez les hiboux. Les plumes sont singuhèrement molles et se tiennent ensemble de façon à empêcher l'air de passer à travers les petits interstices, ce qui leur assure un vol silencieux. Un hiboux pourrait passer assez près de vous pour vous éventer la figure de son aile sans qu'on ait rien entendu. Deux familles sont représentées au Canada: Aluconidœ, effraies com- munes, représentées par une espèce qui est un visiteur accidentel du sud, et Strigidœ, connues sous le nom de hiboux à aigrettes, lors même que beau- coup d'espèces canadiennes ne sont pas pourvues de ces ornements. FAMILLE — ALUCONIDŒ. EFFRAIES. Les effraies, appelées quelquefois chouettes à figure de singe, d'après la forme en cœur de leurs cercles faciaux réunis, sont représentées au Canada par une seule espèce laquelle est assez rare. La serre médiane est pectinée, étant munie de dentelures sur son bord intérieur comme le héron (figure 19, p. 22) et le pouce est aussi long que le médian au lieu d'être un peu plus court comme chez les hiboux à aigrettes. Genre — Tyto. Effraies. 365. L'Efifraie d'Amérique, (american baen owl). Tyto pratincola. L, 18. Couleur générale de fond ocre rougeâtre, plus claire en dessous, cercles faciaux blanc sombre avec bordure extérieure d'un ocre plus foncé tirant sur le brun. Le dos jusqu'au sommet de la tête recouvert de gris cendré, œillé de nombreuses petites taches contour- nées de noir. Parties inférieures, gorge et tour de la face mouchetés de noir. Traits distinctifs. Le disque facial en forme de cœur, clairement et nettement déUmité, la coloration jaune claire avec nuance rosâtre et les tarses presque nus sont des traits distinctifs. Nid. Dans des tours, clochers, greniers, terrasses ou arbres. Habitat. Depuis le golfe du Mexique jusqu'aux Etats du miUeu de l'Atlantique sur tout le continent. Il n'apparaît au Canada qu'à titre de vagabond le long de la frontière sud. C'est le représentant américain de la chouette européenne qui hante les ruines dans les vieilles légendes et chansons. Elle est d'une activité étonnante pour détruire les souris et, de ce fait, un oiseau précieux, mais elle est plutôt rare au Canada. FAMILLE — STRIGIDŒ. HIBOUX 1 AIGRETTES. Cette famille est caractérisée par un développement plus ou moins considérable de plumes formant aigrette au-dessus des oreilles qui ne se retrouve pas cependant dans toutes les espèces. Les pieds sont emplumés jusqu'à l'extrémité des doigts (figure 32, p. 25). Cette famille comprend tous les hiboux canadiens sauf l'effraie (Barn Owl) que nous venons de décrire. Genre — Asio. Hiboux à oreilles. 366. Le Hibou à oreilles longues, (american long-eared owl). Asio wilsoni- anu8. L, 14 • 80. Hibou de taille moyenne ressemblant comme coloration au;*duc de Virginie (p. 148) mais beaucoup plus petit et de charpente plus légère. 145 Traits disiinctifs. Bien que sa coloration se rapproche de celle du duc de Virginie, la différence de taille sert à les différencier. On peut le distinguer des hiboux à oreilles courtes par les touffes de plumes très apparentes au-dessus des oreilles qui se dressent sur le front à peu de distance l'une de l'autre, par l'absence générale de raies dans sa coloration et par la quantité de blanc et de noir étendue sur tout le corps. Indications sur le terrain. Les aigrettes proéminentes se dressant presque verticale- ment au milieu du front, et le disque facial brun rouilleux différencient cette espèce de la suivante, la seule avec laquelle on pourrait la confondre. Nid. Sur les arbres, s'empare ordinairement des nids abandonnés de corneilles ou d'éperviers, à une hauteur de 20 à 40 pieds du sol. Habitat. Dans toute la zone tempérée de l'Amérique du Nord jusqu'aux limites des régions cultivées. Cette espèce habite de préférence des fourrés d'aunes ou de conifères sur les bords des marais, pendant la migration, on les trouve quelquefois en compagnies, se reposant le jour dans les retraites sombres des forêts humides. Valeur économique. Sur 92 estomacs examinés, 1 contenait un oiseau gibier (caille) ; 15, d'autres oiseaux; 84, des souris; 5, d'autres mammifères; et 1, des insectes. D'après ces données, il est évident que l'espèce n'est pas très malfaisante. Sa préférence pour les souris suffit à en faire un oiseau utile et sa petite taille de même que ses habitudes nocturnes l'empêchent de s'attaquer aux jeunes volailles. 367. Le Hibou à oreilles courtes, (american short-eared owl). Asio flam- meus. L, 15-50. Hibou de taille moyenne à aigrettes courtes, à peines visibles. Couleur d'ensemble jaune d'ocre avec passablement de petites plumes blanches en dessous sur la face et des raies de brun nettement définies sur tout le corps, plus étroites en dessous et plus élargies au-dessus. Traits distinctifs. La couleur générale chamois clair et les raies sont distinctives. Les aigrettes sont quelquefois indistinctes; lorsqu'elles sont perceptibles, elle se dressent ver- ticalement comme celles de l'espèce précédente entre les yeux. L'absence de dessins noir et blanc dans la coloration sert à distinguer cette espèce d'avec le hibou à oreilles longues. Indications sur le terrain. La couleur chamois constitue la meilleure marque sur le terrain. Habitat. A peu près cosmopoUte. Se rencontre partout au Canada et couve aux endroits où il se trouve. C'est un véritable hibou des marais; il est un peu plus diurne dans ses habitudes que beaucoup de ses congénères. On l'aperçoit souvent sur la brune survolant les marais avec un vol puissant comme celui des éperviers. Comme il vit dans les marais sur les lisières broussailleuses, il en est tous les ans un grand nombre de tués par les chasseurs. Valeur économique. Sur 97 estomacs examinés, 11 contenaient de petits oiseaux; 77, des souris; 7, d'autres mammifères; et 7, des insectes. D'après ces données et par le fait que les lisières des marais, les lopins de terre incultes, les rangées de clôture que cet oiseau fréquente, sont précisé- ment les endroits à partir desquels les petits rongeurs se répandent dans les terrains bien cultivés, il est évident qu'il s'agit ici d'une espèce très utile, qu'en l'exterminant on se priverait de l'un des plus efficaces destructeurs d'innombrables fléaux. Genre — Strix. Chouettes du Canada. 368. La Chouette du Canada, (barred owl). Strix varia. L, 20. Planche XV B. Traits distinctifs. Il est presque impossible de ne pas reconnaître cet oiseau. La seule chouette sans aigrette qui lui ressemble est la chouette cendrée. La chouette du Canada peut être reconnue par sa petite taille, ses yeux noirs au lieu de jaunes et ses raies et barres bien caractérisées en dessous. C'est le seul hibou avec l'effraie qui ait les yeux noirs. 146 Indications. Taille, l'absence d'aigrettes et couleur générale brun grisâtre avec bandes sur la poitrine. Nid. Niche dans des arbres creux ou dans des nids abandonnés ou corbeaux ou d'éperviers. Habitat. L'est de l'Amérique du Nord depuis les limites de la colonisation jusqu'aux Etats de Kansas et Georgia. SOUS-ESPÈCES. Il y a plusieiirs sous-espèces de cette chouette dont deux se présentent au Canada. L'oiseau type qui se rencontre dans l'est du Canada est la chouette du Canada de l'Est. Bien qu'apparemment d'assez forte taille cet oiseau, une fois dépouillé de ses plumes, est relativement petit. De plus, il est d'une nature plutôt douce et n'a pas le tempérament agressif de quelques-uns de ses congénères. Son cri retentissant et étrange s'entend de loin au milieu d'une nuit tran- quille. Valeur économique. Lors même qu'on a vu souvent des volailles per- chées impunément dans des arbres d'où l'on entendait tous les soirs le cri de cette chouette, elle est ordinairement considérée comme malfaisante et tuée sans merci. Sur 189 estomacs examinés, 5 contenaient des volailles ou oiseaux-gibiers; 13, d'autres oiseaux; 46, des souris; 18, d'autres mammi- fères; 4, des grenouilles; 1, un lézard; 2, des poissons; 14, des insectes; 2, des araignées; et 9, des écrevisses. Les deux cas où l'on a trouvé des volailles peuvent être considérés comme accidentels, puisque celles-ci ont été prises en janvier alors qu'elles devaient être arrivées à toute leur taille et par conséquent trop robustes pour être abattues par cette faible chouette. La valeur économique de cet oiseau est très satisfaisante. Genre — Scotiaptex. Chouettes cendrées. 370. La Chouette cendrée, (cinereous owl). Scotiaptex nebulosa. L, 27. A peu près de la même couleur générale grisâtre que la chouette du Canada, mais de beaucoup plus forte taiUe. Traits distinctifs. Le plus gros, tant en apparence qu'en taille, de tous nos hiboux, mais une fois dépouillé de son volumineux plimaage, on est étonné de la petite taille de l'oiseau. Semblable à la précédente quant à la coloration et à l'absence d'aigrettes; mais les yeux sont jaunes au heu de noirs et la coloration de la poitrine et du dessous est diffuse et dépourvue de raies et de bandes bien définies. Indications sur le terrain. Taille, coloration grisâtre et absence de bandes sur la poi- trine. Nid. Sur les arbres. Habitat. Les forêts du Nord, à travers tout le continent; émigré parfois en hiver dans les régions cultivées. SOUS-ESPÈCES. La chouette cendrée se présente dans les parties nord de l'ancien et du nouveau monde, mais dans chacun sous une sous-espèce distincte. La forme euro- péenne est la chouette de Laponie, S. n. lapponica, et l'américaine, la chouette cendrée qui est la race type. Cet oiseau n'est qu'un visiteur occasionnel dans les régions habitées du Canada. Valeur économique. La valeur économique, autant qu'il peut en avoir, est plutôt bienfaisante. On a peu de données sur son régime alimentaire. Sur 9 estomacs examinés, 1 contenait un petit oiseau; 7, des souris; et 4, d'autres mammifères. C'est évidemment un bon destructeur de souris. Genre — Cryptoglaux. Nyctales. 371. La Nyctale de Richardson. (arcticsaw-whetowl). Cryptoglaux funerea, L, 10. Petite chouette grise sans aigrettes. Brun cendré au-dessus, avec points blancs; blanchâtre au-dessous, avec raies indistinctes. Les taches de couleur sont légères et le dessin en est vague et diffus. 147 Traits distinc.tijs. Cette espèce ressemble au hibou maculé quant à sa taille et à la coloration générale mais pas autrement; elle n'a pas d'aigrettes et les taches de couleur n'ont nulle part de contours définie. La disposition des couleurs est trop indistincte pour être facilement différenciée d'avec celle qui caractérise la nyctale d'Acadie. On la recon- naîtra cependant à sa taiUe manifestement plus forte. Indications sur le terrain. Elle est trop rare pour être identifiée au moyen des vagues indications que nous pourrions donner. Nid. Ordinairement dans des trous sous les arbres. Habitat. Dans les forêts du Nord, jusqu'aux limites des régions boisées, depuis la vallée du Mackenzie en allant vers l'Est. SOUS-ESPÈCE. C'est une espèce européenne en même temps qu'américaine, mais le type habitant le nouveau monde est une sous-espèce distincte de celle de l'ancien et porte le nom de chouette de Richardson, C. f. richardsoni. C'est peut-être l'espèce la plus rare de tous les hiboux canadiens, et qui ne peut être considérée, dans l'est du Canada, que comme un oiseau passager d'hiver très irrégulier. Valeur économique. Bien que trop rare pour avoir une valeur écono- mique notoire on peut considérer cette espèce comme plutôt bienfaisante. Sur 9 estomacs examinés, 1 contenait un petit oiseau; 7, des souris; et 4, d'autres mammifères, 372. La Nyctale d'Acadie. (saw-w'het owl, acadian owl). Cryptoglaux acadia. L, 8. Une très petite chouette. Le dessous est d'une couleur brun cendré chaud, vague- ment marqué de taches blanches peu apparentes, parti cuhèrement sur le derrière du cou, se transformant sur la tête en de fines raies distinctes qui se réunissent en une seule ligne au-dessus du disque facial. Le dessous est blanc avec petites raies brun clair et une vague tendance à former une bande massive, sur la poitrine. Certains individus ont un rare plumage qui leur a fait donner le nom de chouette de Kirtland; l'on a reconnu, cependant, que ce n'était qu'une phase passagère du plumage des jeunes nyctales d'Acadie, bien que l'on ne s'explique pas la raison de sa rareté. Le dessus est complètement brun, un peu plus rougeâtre que chez l'adulte et cette couleur se prolonge à travers la poitrine en une bande presque rouge; le dessous est d'un jaune d'ocre uniforme. Le disque facial autour des yeux est presque noir formant un contraste saillant avec le blanc qui surmonte et sépare les yeux. Traits distindifs. Son plumage ordinaire est tellement semblable à celui de la chouette de Richardson qu'on ne peut les distinguer que par la taille. L'absence d'aigrettes et de taches de couleurs nettement dessinées la rend facile à reconnaître d'avec le hibou maculé. Indications sur le terrain. Très petite taille et absence d'aigrettes. Nid. Dans des trous sur les arbres, quelquefois des trous naturels, d'autres fois dans ceux faits par les pics et les écureuils. Habitat. Principalement la zone tempérée de l'Amérique du Nord. Elle couve d'une façon irrégulière et ordinairement dans les parties nord de son habitation à de hautes alti- tudes plus au sud. SOUS-ESPÈCES. Il y a plusieurs sous-espèces de «Saw-whet Owl» au Canada, mais une seule, l'oiseau type, la nyctale d'Acadie, se rencontre dans l'Est. Cette miniature de chouette est le plus petit des oiseaux de proie de l'est du Canada. Elle fréquente les sombres fourrés des marais de cèdre et de tamarac, passant la journée accolée à un tronc d'arbre de façon que son plumage se fond imperceptiblement avec la couleur de l'écorce. Elle a tellement confiance en sa coloration pour se protéger qu'on peut l'approcher de très près et même parfois la prendre avec les mains. Son nom indigène de «Saw-whet» vient de son cri d'appel que l'on dit ressembler au son produit par une scie que l'on affûte. Valeur économique. Sur 19 estomacs examinés, 1 contenait un moi- neau; 17, des souris; et 1, une mite. Ce résultat devrait suffire pour que l'on protège l'espèce. 148 Genre — Otus. Hiboux maculés. 373. Le Hibou maculé, (screech owl). Ottis asio. L, 9-40. Planche XVI A. Traits distinctifs. Cette espèce est dichromatique, c'est-à-dire, se présente sous deux couleurs très distinctes sans égard au sexe, à l'âge ou à la saison. L'un des types est d'un beau brun avec nuances de gris et de blanc,.et chez l'autre le gris est remplacé par un rouge vif. Le dessin du plumage est le même chez les deux types. Il se rencontre beaucoup de phases intermédiaires. Sa taiUe apparente varie entre celles des chouettes de Richardson et d'Acadie, mais la présence d'aigrettes bien caractérisées sur les côtés de la couronne et le dessin nettement défini de ses panachures sont caractéristiques. Indications sur le terrain. La taille et les aigrettes bien en vue sont les meilleures indications. Nid. Dans les arbres creux. Habitat. Toute la zone tempéré de l'Amérique du Nord. Couve au Canada partout où U se trouve. SOUS-ESPÈCES. Le hibou maculé comprend un grand nombre de sous-espèces: le catalogue de l'American Ornithologists' Union en reconnaît neuf races géographiques dans l'Amérique du Nord. La seule trouvée dans l'est du Canada, cependant, est l'oiseau type, le hibou maculé de l'Est. Lors même qu'on l'appelle «Screech owl», le chant de cet oiseau est mélodieux et agréable avec une note mélancolique et n'a rien de dur ni d'irritant. Son cri le plus ordinaire est un long sifflement, doux et chevro- tant sur un ton uniforme ou une gamme descendante. Parfois ce sont des fredonnements ou glouglous ou autres notes tranquilles et familières. Ce petit oiseau quoique inoffensif fait preuve toutefois d'un courage étonnant pour défendre ses petits. Le soir, il s'abat sur la tête de tout intrus en émettant un sinistre «hou-hou» au son creux et faisant claquer son bec. Juste au moment de frapper, cependant, il s'écarte un peu pour fondre avec plus d'élan. Ces attaques, bien que déconcertantes, sont loin d'être dan- gereuses. L'habitude qu'il a de faire son nid dans les vieux pommiers creux de la ferme où la chasse qu'il fait aux souris est de toute première importance, en fait pour le cultivateur un oiseau très précieux. Valeur économique. Les recherches sur le régime alimentaire du hibou maculé indiquent qu'il doit être protégé. Sur 212 estomacs examinés, 1 contenait de la volaille; 38, d'autres oiseaux; 91, des souris; 11, d'autres mammifères; 2, des lézards; 4, des grenouilles et crapauds; 1, du poisson; 100, des insectes; 5, des araigriëes; 9, des écrevisses; 7, des aliments divers; 2, des scorpions; et 2, des vers de terre. L'élément volaille doit être considéré ici comme accidentel, car l'oiseau en question, qui était un pigeon, est une proie de trop forte taille pour ce hibou. Genre — Buho. Grands Ducs. 375. Le Duc de Virginie, (great horned owl). Bubo virginianus. L, 22. Planche XVI B. Traits distinctifs. C'est notre seul hibou de plus de 15 pouces de longueur qui porte des aigrettes. Sa coloration ocreuse, et noire et blanche, est le signe distinctif. Indications sur le terrain. Forte taille, couleur ocreuse et aigrettes proéminentes. Nid. Niche ordinairement dans des nids abandonnés d'éperviers ou dans des arbres creux. Habitat. Plusieurs sous-espèces du duc de Virginie fréquentent toute l'Amérique du Nord. Pour celles qui habitent le Canada, leur nom indique suffisamment leur habitat. SOUS-ESPÈCES. Cette espèce comprend dans l'Amérique du Nord un grand nom- bre de races géographiques ou de sous-espèces dont quelques-unes apparaissent comme migratrices dans l'est du Canada. Le spécimen arctique B. v. subarcticus est presque blanc de couleur et manque presque totalement des parties ocreuses et rousses de la variété com- mune, et les taches noires sont très réduites. Le duc de Virginie de l'Ouest, B. v. pallescens, est à peu près de taille intermédiaire entre celui de la région polaire et celui de 149 l'Est — l'oiseau type représenté par l'illustration. Celui du Labrador est un oiseau très foncé. Attendu qu'il y a encore, entre ces sous-espèces, des variétés intermédiaires diffi- ciles à distinguer, et qui dépassent leur habitat dans les migrations, on ne saurait les désigner qu'avec beaucoup de circonspection, sauf dans les cas de plumages distinctifs, et seulement après comparaison avec des spécimens authentiques. Le duc de Virginie est le mauvais génie des bois. Il s'infiltre silencieu- sement à travers l'ombrageux feuillage et règne en maître, sauf sur les plus grands animaux. L'animosité qu'éprouvent les corbeaux à l'endroit de cette espèce doit résulter d'une cruelle expérience. Valeur économique. La valeur économique de cet oiseau dépend de la contrée qu'il habite. Dans les bois profonds, loin des habitations, il est évidemment inoffensif à l'homme, et il n'y a que les animaux sauvages lui servant de proie qui ont à en souffrir. Mais, dans les régions habitées, il faut de toutes les façons possibles se mettre en garde contre lui. Sur 110 estomacs examinés, 31 contenaient de la volaille ou des oiseaux-gibiers; 8, d'autres oiseaux; 13, des souris; 65, d'autres mammifères; 1, un scorpion; 1, du poisson; et 10, des insectes. Ce relevé est donc manifestement défavorable à l'oiseau. On peut lui faire la guerre sans craindre de l'ex- terminer puisqu'il est parfaitement capable de se défendre, et il y a de va'stes régions sauvages où l'espèce peut régner en souveraine sans être molestée. Genre— Nyctea. Harfangs. 376. Le Harfang. le hibou blanc, (snowy owl). Nyctea nyctea. L, 25. Un gros hibou blanc avec des bandes courtes et distinctes d'un brun foncé sur presque tout le corps, sans aigrettes visibles. L'adulte arrivé à son plein développement est souvent presque tout blanc. Traits distinctifs. Le seul hibou qui soit distinctement blanc, sauf le duc de Virginie de la région polaire qui parfois s'en rapproche. Toutefois l'absence d'aigrettes ou d'oreilles le distingue. Indications sur le terrain. Presque tout blanc, sans aigrettes. Nid. Sur le sol. Habitat. Régions polaires de l'Amérique du Nord, émigré au sud en hiver jusqu'à la latitude des grands lacs, sur tout le continent. Il apparaît à titre de visiteur en hiver dans les régions habitées du Canada. Il fréquente les marais gelés et les rives des lacs et c'est typique- ment un oiseau de plein air. Habituellement les spécimens qui viennent du Nord sont des jeunes passablement blancs, mais il s'en présente parfois des vols parmi lesquels les adultes tr^s blancs et presque sans taches sont en majorité. Il est probable que les jeunes sont naturellement plus vagabonds que les adultes, lesquels n'émigrent au loin que lorsqu'ils y sont forcés par le manque de nourriture ou attirés vers le Sud par une grande abondance de lapins. Valeur économique. La nourriture du hibou blanc se compose surtout de la gent à plumes. Sur 26 cas examinés, 2 estomacs contenaient du gibier; 9, d'autres oiseaux, et 20 des souris, des rats et des lièvres. N'était- ce que ce hibou se mêle à la civilisation quand la plupart des autres oiseaux l'ont quittée, il pourrait faire beaucoup de mal. Dans l'Est il en cause probablement assez peu même en hiver alors qu'ils sont plus abon- dants; mais dans l'ouest, vers ce temps-là, dans les plaines à ciel ouvert, où se trouve son habitat préféré, il peut exercer une influence sérieuse sur la poule des prairies et d'autre gibier des terres déboisées. 150 Genre — Surnia. Chouettes épervières. 377. La Chouette épervière. (hawk owl) Siirnia ulula. L, 15. Une chouette de taille moyenne ayant à peu près la charpente et les habitudes de Fépervier. Les parties de dessus sont d'un beau brun chaud diversement maUlé de blanc. Toutes les parties inférieures et la poitrine sont nettement et réguhèrement barrées de brun et de blanc. Une Ugne d'un beau brun de phoque contourne extérieurement les disques faciaux dont les deux côtés se rencontrent sous la gorge. Le disque facial n'est pas aussi parfait. Traits distinctifs. Figure moins aplatie et moins typique de la chouette, queue longue et parties inférieures distinctement et régulièrement rayées. Indications sur le terrain. Les habitudes diurnes, sa coloration générale et sa longue queue sont de bonnes indications. Tout hibou chassant durant le jour ou perché ouverte- ment en pleine lumière du jour appartient probablement à cette espèce, bien que les chouet- tes à oreilles longues et à oreilles courtes en fassent parfois autant. Nid. Sur les arbres conifères ou dans des trous d'arbres morts. Habitat. Régions septentrionales boisées du continent; ne se présente que rarement en hiver dans les régions habitées. SOUS-ESPÈCE. La chouette épervière habite tout le nouveau ainsi que l'ancien monde à titre de sous-espèce, mais le type est européen. La chouette épervière d'Amérique, S. u. caporoch, est la seule qui se trouve au Canada. C'est la plus strictement diurne parmi les chouettes du Canada. Elle possède bien la forme et le mouvement de l'épervier étant plus svelte et d'une charpente plus légère que les autres membres de cette famille. On la voit souvent perchée à l'extrémité d'un tronc d'arbre sec, et elle rappelle beaucoup le faucon-épervier, tant par son profil que par sa façon distinc- tive d'agiter sa queue. Valeur économique. C'est un oiseau septentrional qui n'apparaît que dans les régions cultivées, seulement en hiver et peu souvent. Nous n'avons que peu de renseignements sur son régime alimentaire, mais il doit sans doute se nourrir de souris car il est trop petit pour s'attaquer à de plus gros animaux. Ordre — Coccyges. Coucous et Martins-pêcheurs. Les zoologistes à système ne s'accordent pas dans la classification de ces oiseaux. Le catalogue de l'Union américaine des Ornithologistes (édi- tion de 1910) les reconnaît comme constituant un ordre complet, et divise ceux du Canada en deux sous-espèces: Cuculi, comprenant les coucous américains et les familles qui vivent au delà de leur habitat, et Alcyones, les martins-pêcheurs. Les traits distinctifs sont donnés sous les titres de la sous-famille et des diverses espèces. SOUS-ORDRE— CUCULI. COUCOUS, Etc. Ce sous-ordre est représenté en Amérique du Nord par une seule famille, les Cuculidés, comprenant les Anis et deux groupes de coucous. FAMILLE — CUCULID^. COUCOUS d'aMÉRIQUE. Cette famille est représentée dans l'Amérique du Nord par trois familles dont une seule est représentée au Canada, les Coccyzinés, coucous d'Amérique. 151 Sous-famille — Goccyzinae. Coucous d'Amérique. Description générale. Cet oiseau a le pied faible et les doigts conjugués; deux doigts sont dirigés en avant et deux en arrière (figure 37, p. 26). Le bec est plutôt long, légère- ment recourbé et pointu. Le plumage est doux et lâche, manque de cohésion et est très soyeux au toucher comme celui de nombreuses espèces des tropiques. La queue est longue, molle et graduée. Traits distinctifs. On le distingue du pic, qui a également les doigts conjugués, disposés par paires, par la différence entre les becs et les queues. Chez le pic, les becs sont droits, gros, avec le bout en ciseau, et la queue est courte, très rigide, et hérissée à la pointe. Les coucous habitent principalement les tropiques. Les deux coucous canadiens descendent de la souche principale de l'espèce dans les plus chaudes latitudes. Ils possèdent une grâce sensuelle et une élégance tro- picale incompatible avec les climats du nord. C'est ce que l'on constate dans leur tenue souple et sinueuse, leur belle gorge profonde et arrondie, leur queue longue et élégante, et leur plumage mince mais doux et soyeux. Ils fré- quentent les jungles d'arbrisseaux chaudes et humides et planent rapidement à travers les espaces déboisés avec un vol silencieux et onduleux qui semble bien en rapport avec leur nature exotique. On trouve dans la littérature anglaise beaucoup d'allusions au coucou, mais qui n'ont que peu de rapport avec le coucou canadien. Ce coucou n'est pas une espèce qui apparaît de bonne heure: elle arrive doucement et silencieusement au printemps, de façon que pendant un certain temps après son arrivée on ignore sa présence. Son cri est aussi tout différent de celui que nous ont maintes fois décrit les auteurs européens. Ils est moins musical mais il possède un charme parti- culier et un caractère exotique estraordinaire qui s'harmonise avec sa nature. Les deux espèces canadiennes ont à peu près les mêmes cris ; son cri saisissant de (icaou-caou-acou)) est l'un des plus caractéristiques et par un temps calme en été, on peut l'entendre d'un quart de mille ou de plus loin encore. Us ont un autre cri de acouc-couc-couo) rappelant le bruit d'une grosse horloge qui marque les secondes; celui-ci n'a pas autant de portée que l'autre mais il s'entend aussi à une distance considérable. En ce qui concerne les soins maternels, nos oiseaux semblent beaucoup mieux se rendre compte de leurs responsabilités que ceux d'Europe. Us sont légèrement parasites dans leurs habitudes, c'est-à-dire qu'ils déposent parfois leurs œufs dans les nids d'autres oiseaux auxquels ils confient le soin d'élever leurs petits, mais ils n'en font pas une pratique commune. L'ancien nom anglais de «Cuckold» se rapporte à cette habitude de l'oiseau européen. Quant à l'américain, ce n'est pas chez lui une pratique habituelle comme chez son congénère d'Europe, mais plutôt accidentelle. Valeur économique. Les coucous se nourrissent presque exclusivement d'insectes mais mangent aussi parfois des fruits sauvages. Us sont particu- lièrement précieux en raison de leur préférence pour certains insectes aux- quels les autres espèces ne touchent presque jamais. Les chenilles velues, qui, en raison de leur manteau hérissé, sont à l'épreuVe des oiseaux les plus dédaigneux sont une proie favorite des coucous. On trouve l'intérieur de l'estomac du coucou tapissé de poils épineux de chenilles fixés aux parois et formant comme une fourrure. Genre — Coccyzus. Coucous. 387. Le Coucou à bec jaune, (yellow-billed cuckoo). Coccyzus americanus. L, 12-20. Planche XVII A. 152 Traits distinctifs. Le coucou à bec jaune ne peut être confondu qu'avec son congénère le coucou à bec noir. Le jaune sur le bec d'où lui vient son nom est le meUleur signe d'iden- tification. Les autres marques distinctives sont, une grande surface de couleur cannelle répandue sur les ailes, que l'on aperçoit quand l'oiseau vole et beaucoup plus de blanc à l'extrémité des plumes de la queue. Indications sur le terrain. Le long et flexible profil quand U vole et la coloration générale de cet oiseau le font reconnaître, comme un coucou. L'espèce se distingue par sa mandibule inférieure jaimâtre, ses marques couleur cannelle sur l'aile, et la forte quantité de blanc sur sa queue. Nid. Construit avec des branchettes non loin du sol. Habitat. Cette espèce habite plus au sud que la suivante, mais les relevés semblent indiquer une augmentation du nombre et une extension de l'habitat durant les trente dernières années. Son habitat dépasse tout juste les frontières méridionales d'Ontario, de Québec et du Xouveau-Brunswick. SOUS-ESPÈCES. On reconnaît deux races de cette espèce au Canada. Le coucou de l'Est — l'oiseau type — est répandu dans l'Ouest jusqu'aux plaines. 388. Le Coucou à bec noir, (black-billed ctjckoo). Coccyzus erythrophthal- mus. L, 11-85. Planche X^;il A. Traits distinctifs. Se distingue du coucou à bec jaune par son bec tout noir, l'absence de teinte cannelle sur les ailes et la quantité beaucoup moindre de blanc à l'extrémité de la queue. Indications sur le terrain. Son habitat est plus répandu et plus septentrional que celui du coucou à bec jaime; il fréquente irrégulièrement les parties habitées de la région au sud du goKe Saint-Laurent et à l'ouest de la frontière manitobaine. Xid. Structure lâche de branchettes non loin du sol. Habitat. Son habitat est plus vaste et plus septentrional que celui du coucou à bec jaune; fréquente irréguhèrement les parties plus peuplées de la région au sud du golfe Saint-Laurent et à l'ouest de la frontière du !NIanitoba. SOUS-ORDRE— ALCYONES. MARTINS-PÊCHEURS. Les martins-pêcheurs représentent un groupe bien caractérisé dans presque toutes les parties du monde. Bien qu'é\^demment ils s'adaptent bien à la pêche, quelques-uns ont abandonné leurs habitudes ancestrales et le bord des eaux pour aller dans les bois se nourrir d'insectes et de vers de terre. Cependant tous ces t\'pes exceptionnels \'ivent en dehors de leur habitat et principalement aux tropiques; le «Laughing Jackass» d'Aus- trahe est un grand martin-pêcheur anormal. Les martins-pêcheurs de l'Amérique du Nord sont tous compris sous une seule famille, celle des Aicédinidés. FAMILLE — ALCEDINID^. MARTINS-PECHEURS. Attendu qu'il n'y a qu'une seule espèce de cette famille au Canada la description de cette espèce ser^'ira pour la famille entière. Genre — Ceryîe. Martins-pêcheurs. 390. Le Martin-pêcheur, (belted kingfisher). Ceryle alcyon. L. 13 02. Planche XVII B. Traits distinctifs. Avec sa grosse touffe hérissée et son dos ardoisé, le martin-pêcheur ne peut guère être confondu avec aucun autre oiseau d'Amérique. Les pieds faibles, les trois doigts en avant avec les deux extérieurs réimis (figure 36, p. 26) sur la moitié de leur longueur, et les surfaces singuhèrement grossières des doigts sont des signes distinctifs des martins-pêcheurs. Indications sur le terrain. Sa huppe hérissée et sa grosse tête, sa coloration générale et son habitude de rester perché sans mouvement au bout d'une perche surplombant la rivière, puis de plonger avec fracas, permettent de reconnaître facilement le martin-pêcheur à l'état vivant. Nid. Ordinaiiement sur le sol, à l'extrémité d'un turnel percé dans la paroi d'un talus. Habitat. Toute l'Amérique du Noid; couve partout où il se trouve au Canada. 153 Tous les habitués des eaux canadiennes connaissent le martin-pêcheur. Il s'installe immobile sur une perche qui domine la rivière, afin de guetter le poisson qui peut se trouver au-dessous. Tout-à-coup il s'enlève, reste suspendu un moment dans l'air et se précipite dans l'eau avec grand fracas pour remonter un instant après avec un malheureux poisson dans son large bec et disparaît au tournant du cours d'eau. Dans la région qu'il fréquente journellement le martin-pêcheur connaît toutes les perches ou les branches du haut desquelles il peut avoir une bonne \nie sur ses heux de pêche. Il ne fréquente pas seulement les cours d'eau, on le remarque également au bord des étangs, des lacs et même de la mer. Ces oiseaux pèchent quelque- fois à des distances considérables de leurs nids et souvent on les aperçoit dans des endroits où les talus dont ils ont besoin peur faire leurs nids sont rares. Cependant ils s'adaptent aux conditions qui se présentent, si bizarres soient-elles; Us utiliseront, par exemple, la terre qui s'attache aux racines d'un arbre renversé ou les parois d'un fossé d'égouttement. Valeur économique. Le martin-pêcheur se nourrit de menu poisson et l'on ne saurait dire sans hésitation si oui ou non cela constitue un grave danger au point de vue économique. Les tout petits poissons que capture cet oiseau, dans nos grands cours d'eau, étangs ou lacs, sont certainement sans importance mais lorsqu'il fréquente les petits ruisseaux à truite réser- vés, il peut parfois commettre des dégâts sérieux. Leui' influence sur les grandes rivières où l'on pêche le saumon est moins é^'idente. Ordinai- rement le poisson qu'ils prennent se compose de petites perches, ablettes barbeaux et autre fretin qui fréquente les eaux chaudes de surface ou peu profondes. Le nombre de poissons-gibiers qu'ils prennent ne saurait être bien grand. Quant aux eaux réservées à la culture de la truite, c'est une autre question. Les poissons dont ils se nourrissent en ces endroits sont relativement assez gros et, même s'ils ne sont pas très nombreux, le pêcheur à la ligne ne peut pas voir cet oiseau d'un bon œil. Sur les rivières à saumon les martins-pêcheurs sont très mal "^tls et les gardes-pêche s'emploient ordinairement à en réduire le nombre par le fusil et au piège, chaque fois que l'occasion s'en présente; ils offrent même des primes pour leurs têtes et leurs nids. On peut se demander jusqu'à quel point ils ont raison. Dans beaucoup de ces cours d'eau les poissons ne trouvent guère d'autre nourriture que les plus petits individus de leur propre espèce. Tous les gros poissons, sauf les reproducteurs du printemps, se nourrissent des petits. Le fretin se nourrit évidemment de micro-orga- nismes et de planctons, de saumoneaux, et ainsi de suite. Ce sont les sau- moneaux que prend le martin-pêcheur. Or, si le nombre final de saumons adultes dépend des saumoneaux, si le saumoneau constitue la phase critique de la vie du saumon, au delà de laquelle ses chances de survi^Te sont con- sidérablement augmentées, le martin-pêcheur est susceptible de com- mettre des dégâts appréciables; mais si, d'autre part, cette phase critique se produit plus tard, pendant la "^^ie marine du poisson, par exemple, le résultat de l'enlèvement de même un nombre considérable de digitales sera sans importance. De toute façon il faudra plusieurs martins-pêcheurs pour faire autant de tort qu'un seul relativement petit poisson dans les eaux fréquentées par le saumon. Il semble donc que l'on peut facile- ment exagérer le mal fait par le martin-pêcheur. 154 Ordre — Pici. Pics. Ce groupe répandu par tout le monde est une division plutôt hétérogène comprenant de nombreuses subdivisions et les opinions sont très partagées quant à leurs exactes relations. Il n'existe au Canada qu'une seule famille de cet ordre — Picidœ, les Pics. FAMILLE — PICIDŒ. PICS. Description générale. Les pics sont des oiseaux faciles à reconnaître. Ils ont soit trois, soit quatre doigts armés d'ongles recourbés leur permettant de bien se cramponner après l'écorce rugueuse des arbres. Ils sont comme ceux du coucou, niais deux des doigts sont situés en avant. Chez l'un des groupes celui des pics à trois doigts, l'un des doigts postérieurs fait défaut. Le bec est droit, fort et se termine en forme de ciseau (figure 41, p. 27). La queue est ben développée, pas remarquablement longue mais forte et hérissée, usée par le frottement contre les rugosités de l'écorce. Traits distinctifs. Les particularités des pieds, du bec, et de la queue constituent de bons signes distinctifs. Indications sur le terrain. Cet oiseau grimpe sur les arbres; vole par une série de coups d'ailes rapides interrompus par de courtes pauses, ce qui donne à son parcours une direction onduleuse formant comme une succession de festons. Nid. Dans des trous creusés dans les arbres ou dans les souches. Le pic est très connu par sa faculté de se maintenir avec ses doigts sur des surfaces verticales ou surplombantes. Son fort bec en forme de coin se prête admirablement à la perforation du bois d'oii il peut extraire des lar- ves de xylophages ou autres insectes. La langue est modifiée en une longue lance extensible munie d'une pointe aiguë et armée de barbes minuscules lui permettant de retenir sa proie transpercée et l'extraire du bois. Les os hyoïdes sont tellement longs qu'à son état normal de repos, ils s'en- roulent par dessus la base de la tête, le long de la couronne, et, chez certaines espèces, pénètrent les narines au-dessous de l'étui du bec et enfin appuient leurs extrémités près de la pointe du bec. Pour leur faciliter le travail la langue est enduite d'une matière visqueuse à laquelle se prennent les petits insectes. Quelques-uns de ces oiseaux, par exemple les «pics maculés», ont le bout de la langue élimé de façon à ressembler à une sorte de brosse qui doit servir évidemment à recueillir la sève. Valeur économique. Il ne peut guère y avoir de doute quant à l'utilité des pics, si l'on excepte le pic maculé. Ils sont presque entièrement insec- tivores. Ils poursuivent les vers percebois en formant des trous même dans des arbres d'apparence saine mais réellement infestés, et sont ainsi plutôt utiles que nuisibles. Genre — Dryohates. Pics chevelus et Pics minules. 393. Le Pic chevelu, (hairy woodpecker). Dryohates villosus. L, 9-40. Presque exactement semblable à l'espèce suivante mais plus gros. Planche XVIII A. Traits distinctifs. Le pic minule est la seule espèce avec laquelle on peut confondre cet oiseau. C'est surtout par la taille qu'on le reconnaîtra, mais il y a aussi le blanc des plumes extérieures de la queue qui est intact au lieu d'être rayé de noir. Indications sur le terrain. La coloration blanche maillée de noir caractérise le genre, et c'est par la taille qu'on le distingue du pic minule. Nid. Dans des trous approfondis dans des arbres sains ou des souches. Habitat. Le pic chevelu avec ses diverses sous-espèces se trouve dans toutes les régions boisées du Canada et couve partout sauf peut-être dans les parties méridionales de l'Ontario. 155 SOUS-ESPÈCES. Cette espèce, dans l'est du Canada, comprend deux races géo- graphiques: le pic chevelu de l'Est qui est l'oiseau type, et le pic chevelu du Nord, D. v. leucomelas. Ce dernier est ordinairement mais improprement représenté comme l'oiseau du Canada méridional. Il est légèrement plus gros et habite plutôt le nord; il s'avance seulement par occasion dans les régions habitées, en hiver, mais ne se montre peut-être jamais dans la région des grands lacs inférieurs. Le pic chevelu est nommé d'après ses plumes blanches sur le dos, les- quelles retombent sur les bordures noires d'une manière éparse et lâche de façon à représenter vaguement une touffe de cheveux. C'est l'un des pics communs et il représente bien le type de la famille par ses habitudes. On ne le rencontre pas aussi familièrement autour des habitations et des vergers que le pic minule, car il préfère les bois aux vergers et aux arbres feuillus. Valeur économique. Le 77 pour cent de la nourriture de cette espèce se compose d'insectes; ce sont en partie des escarbots mais il y a aussi des fourmis, des silphes et des mouches à scie; le 22 pour cent se compose de matière végétale, presque entièrement de fruits sauvages. 394. Le Pic minule. (downy woodpecker). Dryobates pubescens. L, 6 '83. Planche XVIII A. Traits disiinctifs. Le pic minule se distingue du précédent par sa taille plus petite, et les ra3aires noires sur les plumes extérieures de la queue. Indications sur le terrain. La taille est la meilleure indication. Nid. Dans des trous creusés dans des arbres morts et dans des souches. Habitat. Le pie minule avec ses diverses sous-espèces occupe toute la zone tempérée de l'Amérique et couve au Canada partout où il se trouve. SOUS-ESPÈCES. Cette espèce comprend plusieurs races géographiques; ceUe de l'est du Canada — le pic minule du Nord, D. p. medianus — ne se distingue de l'oiseau type que par une légère différence de taille. Le pic minule est notre pic le plus commun. Il vient tout près des maisons et se sent tout à fait à l'aise dans les vergers et au milieu des arbres ombreux des villes et des parcs. Comme il habite le Canada toute l'année, c'est un oiseau particulièrement utile au cultivateur. Valeur économique. Ce pic étant le moins sauvage de toutes nos espè- ces et se rapprochant des fermes et des habitations où il rend les plus grands services, est un oiseau extrêmement précieux. En fouillant dans toutes les fentes et crevasses des arbres feuillus et des arbres fruitiers, et en les perforant pour extraire les insectes qui sont plus au fond, cet oiseau complète très bien le travail des mésanges et des sittelles. De fait, ces trois espèces voyagent souvent en compagnies pendant l'hiver et très peu d'insectes sont oubliés quand toutes les trois travaillent ensemble. L'ali- mentation du pic minule est la même que celle du pic chevelu, mais, comme l'on pourrait s'y attendre en raison de sa plus petite taille et de sa présence plus commune en été, elle comprend un plus grand nombre des plus petits insectes. Ce sont les divers coléoptères qui composent la majeure partie de sa nourriture et il capture plus de larves de teignes, y compris la teigne des tentes et la pyrale des pommes. Genre — Picoides. Pics. 400. Le Pic arctique, (aectic three-toed woodpecker). Picoides arcticus. L, 9 • 50. Planche XVIII B. Traits distinctifs. Ce pic n'a que trois au lieu de quatre doigts et le dos est d'un nuir uniforme. 28588—11 156 Indications sur le terrain. Si l'on excepte le pic à tête rouge, c'est le seul pic à dos noir de l'est du Canada. On reconnaît l'espèce à son dos noir et le genre à la tache jaune sur la couronne du mâle. (Planche XVIII B). Habitat. Les forêts de conifères du Nord, et vers l'ouest jusqu'aux provinces des prairies. C'est un oiseau des forêts de conifères du Nord, qui se présente rare- ment à la vue d'un observateur ordinaire sauf sur les confins des régions habitées où il apparaît régulièrement. Valeur économique. Ce pic devient plus important pour la protection des forêts de conifères contre les fléaux d'insectes importés ou autres qui ont considérablement augmenté en ces dernières années. 401. Le Pic d'Amérique, (americanthree-toed woodpecker). Picoides anieri- canus. L, 8-75. Presque absolument semblable au pic arctique, sauf que le milieu du dos est raj^é de blanc. Traits distinctifs. La couronne jaune chez le mâle est un signe distinctif du pic d'Amérique. On peut distinguer cette espèce de la précédente par son dos rayé de blanc au lieu d'être tout noir. Si l'on excepte le pic à ventre rouge, c'est le seul de l'espèce dans l'est du Canada qui ait le dos rayé. Indications sur le terrain. La couronne jaune du mâle et les raies blanches au milieu du dos. SOUS-ESPÈCES. C'est le pic d'Amérique de l'Est — la race type de l'espèce — que l'on rencontre dans l'est du Canada. Dans l'Ouest, il présente d'autres formes. C'est un oiseau beaucoup plus rare que le précédent mais il lui est identique au point de vue des habitudes et de l'habitat; il y en a cependant des sous-espèces répandues dans les montagnes de l'Ouest. Genre — Sphyrapicus. Pics ?naculés. 402. Le Pic maculé, (yellow-billed sapsucker). Sphyrapicus varius. L, 8-56. Planche XIX A. Traits distinctifs. La calotte rouge bien caractérisée sur le sommet de la tête permet de distinguer cette espèce. Certaines femelles ont une couronne noire, mais la coloration générale est toujours reconnaissable même chez les jeunes, bien que chez ceux-ci, eUe soit voilée et plutôt indiquée que affirmée. Indications sur le terrain. La calotte rouge chez les deux sexes et la gorge rouge chez le mâle sont les signes les plus apparents. Dans d'autres plumages la large bande blanche qui s'aperçoit au bord de l'aile et la tache noire au-dessous de la gorge sont des signes distinctifs. Nid. Dans des trous d'arbres morts. Habitat. L'est de l'Amérique du Nord depuis les régions cultivées du Nord en allant au sud. Couve partout dans l'est du Canada sauf dans les parties les plus méridionales. SOUS-ESPÈCES. Le type de l'Est du pic maculé, représente la race type — le pic maculé de l'Est. Une autre sous-espèce se rencontre dans l'extrême Ouest. Cette espèce semble avoir abandonné ses anciennes habitudes de piquer le bois. Bien qu'elle soit très répandue durant la migration à travers le sud du Canada, elle couve rarement dans la région des grands lacs inférieurs tout en étant commune dans les autres endroits. Valeur économique. C'est le seul oiseau de cette famille qui semble être nuisible. Il cause des dommages aux arbres fruitiers et autres arbres à écorce lisse en en extrayant le suc dont il se nourrit; pour cela il pratique autour des troncs et des branches des trous carrés régulièrement espacés, en lignes horizontales, pénétrant à la fois l'écorce externe et l'écorce interne jusqu'à l'aubier. Il entreprend ainsi quelquefois plusieurs arbres à la fois et les visite à tour de rôle à mesure que le suc se dégage. Lors même que 157 c'est principalement le suc qu'il recherche il mange également les insectes qu'il rencontre, car bien que la sève des arbres soit son principal aliment, il lui faut aussi des insectes comme nourriture. Le dommage causé aux arbres qui sont ainsi perforés est loin d'être aussi considérable qu'on pourrait le croire, mais ceux-ci sont parfois en- dommagés pour toujours et peuvent même mourrir. Tous sont affaiblis et deviennent un repaire de végétation fongoïde et d'insectes. Si, cependant, ils ne sont pas sérieusement et à plusieurs reprises attaqués, la plupart des arbres survivent. Même la végétation forestière est sujette à des dégâts considérables de la part de cet oiseau; de bons arbres à bois de service sont attaqués et les nœuds et les tâches qui en résultent dans la fabrication qui sont des marques des anciennes blessures maintenant refermées, faites par le pic maculé, réduisent la valeur marchande des bois de construction. Toute cette question des dégâts occasionnés par le pic maculé a été traitée à fond dans un Bulletin du Service biologique des Etats-Unis, le numéro 39, intitulé: «Woodpeckers in relation to trees and wood products» par W.-L. McAtee. Sous le titre de mesures défensives contre les pics maculés, l'au- teur conseille un usage modéré du fusil là où l'espèce cause des dommages appréciables, ou bien l'usage du poisson. Si l'on emploie le fusil, il faut prendre bien garde de ne tuer que les pics maculés et, quant au poison, il ne faut pas oublier que les oiseaux-mouches et autres petites espèces, particulièrement les fauvettes, peuvent être également atteints. Genre — Phlœotomus. Pic à huppe écarlate. 405. Le Pic à huppe écarlate. (pileated "WOOdpecker). Phlœotomus pileatus L, 17. Planche XIX B. Traits distinctifs. Grâce à sa taille, ce pic est facile à reconnaître. Il ne peut être confondu avec aucun autre pic canadien. Indications sur le terrain. Forte taille, huppe rouge remarquable et taches blanches sur les ailes déployées. Habitat. Autrefois répandu sur tout l'est du Canada, il se cantonne maintenant dans les régions les plus sauvages et incultes du Nord. SOUS-ESPÈCES. Le pic à huppe écarlate comprend deux sous-espèces, dont le pic à huppe écarlate du Nord, P. p. abieticola est la seule qui se rencontre au Canada. Par suite de la destruction immodérée de ce magnifique oiseau qui était autrefois très répandu, on ne le trouve plus maintenant que dans les parties retirées des forêts du Nord. Le nom vulgaire de «Cock-of-the- wood» qui lui est assigné est devenu par corruption dans le Nord, «Wood- cock )) et l'emploi de ce nom pour cette espèce est une source de confusion et de malentendus. Le pic à huppe écarlate n'est pas proprement dit un oiseau gibier; il n'est pas «tenu en arrêt par le chien», ne peut pas être chassé par les méthodes habituelles des chasseurs et il est trop petit pour être servi sur la table, mais il est très précieux pour la conservation des forêts. Il faudrait donc une loi sévère pour le protéger au point de vue tant économique que sentimental. Valeur économique. Le pic à huppe écarlate se cantonne maintenant dans les régions les plus sauvages. Il est principalement utile pour la protection des arbres forestiers et, par conséquent, c'est un oiseau pré- cieux pour le marchand de bois. Son régime d'alimentation est à peu près le même que celui des autres pics mais il est plus robuste, ce qui lui permet de creuser plus profondément et d'extraire des larves et des insectes qui sont à l'épreuve d'un oiseau moins puissant. 28588— lié 158 Genre — Melanerpes. Pics. 406. Le Pic à tête rouge, (red-headed woodpecker). Melanerpes erythrocepha- lus. L, 9-75. Planche XX A. Traits distinctifs. La tête d'uB rouge vif et les contrastes de masses blanches et noires dans le plumage du corps sont faciles à reconnaître. Indications sur le terrain. La coloration i-emarquable de cette espèce la rend facile- ment reconnaissable. Nid. Généralement dans des trous d'arbres morts et parfois dans des poteaux télé- graphiques ou autres. Habitat. Cet oiseau habite plutôt le Sud, ne pénétrant régulièrement et fréquemment au Canada que par la frontière sud le long des grands lacs inférieurs. Le pic à tête rouge est une des espèces communes autour des vergers et des terres à bois. Il est par conséquent bien connu partout où il se trouve. Il possède un peu moins les habitudes des pics que les espèces déjà étudiées, ou bien il s'est développé chez lui des aptitudes de gobe- mouches en sus de celles qu'il possédait déjà. Valeur économique. Ce pic détruit moins de larves et de vers que les autres espèces, et des coléoptères plus utiles, les carabes. Toutefois, il est encore plutôt bienfaisant que nuisible, car alors même qu'il mange des fruits, sa nourriture se compose en grande partie de hannetons ou de scara- bées de et charançons. On l'a accusé de manger des fruits et, sans doute, l'accusation n'est pas sans fondement, mais une étude approfondie a dé- montré que ce sont des cas spéciaux se bornant à des régions restreintes et peut-être à de certains individus. Genre — Centurus. Pics de la Caroline. 409. Le Pic de la Caroline, (red-bellied woodpecker). Centurus carolinu^. L, 9-50. Dos entièrement noir et parties supérieures nettement et réguUèrement rayées de noir et de blanc. Tout le dessus du cou jusqu'à l'épaule et, chez le mâle, le sommet de la tête, d'un rouge vif. Tout le reste et les parties inférieures d'un blanc cendré avec légère teinte olivâtre. Abdomen légèrement teinté de rouge. Traits distinctifs. Les rayures uniformes sur tout le dos et le rouge de la couronne et de la nuque sont faciles à distinguer. Habitat. Depuis le golfe du Mexique jusqu'au nord des Etats-Unis; apparaissant à titre de vagabond jusqu'au nord de la frontière dans le sud de l'Ontario. Ce pic n'apparaît que rarement et par endroits, seulement, au Canada. Sa valeur économique est satisfaisante bien qu'il soit friand de fruits sau- vages et que parfois il se nourrisse des variétés cultivées. Genre — Colaptes . 412. Le Pic doré, le «pivert.» le «pivart». (flicker). Colaptes auratus. L, 12. Planche XX B. Traits distinctifs. Un pic de forte taille avec les surfaces inférieures des ailes et la queue d'un jaune brillant. Indications sur le terrain. Habitudes générales des pics; taille; le dessous des ailes jaunes et le croupion blanc se voient bien quand l'oiseau vole. Nid. Dans des trous creusés dans les troncs d'arbres morts, ordinairement en plein air et rarement sinon jamais dans les épaisses forêts. Les singulières relations entre des espèces distinctes sont bien mises en évidence par cet oiseau. Les trous, qu'il a approfondis pour lui servir de nid, une fois abandonnés, sont utilisés par beaucoup d'autres espèces incapables de creuser les leurs propres. Par exemple les faucons éperviers, les hirondelles bicolores, les moucheroUes huppés et autres espèces utiles sont ainsi directement tribu- taires du pic, particulièrement du pic doré pour l'étabMssement de leurs nids. Il existe dans la nature bien d'autres cas semblables de dépendance mutuelle; il y en a qui sont 159 bien en évidence et très connus, d'autres que nous supposons, et il peut s'en trouver d'autres encore que nous ne soupçonnons pas et ne pouvons même pas actuellement soupçonner. Voilà précisément une bonne raison pour agir avec circonspection avant de rien déranger à l'ordre établi de la nature. Habitat. Les diverses sous-espèces du pic doré sont répandues sur toute la partie est de l'Amérique du Nord en allant au nord jusqu'aux limites des régions boisées. Il couve partout où il se trouve au Canada. SOUS-ESPÈCE. Le pic doré comprend plusieurs sous-espèces; la variété propre à l'est du Canada est désignée sous le nom de pic doré du Nord, C. a. luteAis. C'est celui des pics qui est le plus connu du public en général, ainsi qu'on peut le voir par le grand nombre de désignations populaires qui lui ont été assignées; on l'appelle en anglais: «Golden-winged Woodpecker, Highhole, Yellow-hammer )) ; et, en français: «Pivart» ou «Poule des bois». Le cri aigu de nFliqueu, fliqueu, fliqueu)) que fait entendre le mâle et le strident «Pi-iu-iou » propre aux deux sexes sont des sons très connus et faciles à reconnaître. Bien que ce soit un vrai pic, le pic doré se nourrit essentiellement sur terre et est particulièrement friand de fourmis, lesquelles composent bien souvent une bonne partie de son alimentation. Il prend plaisir à se cramponner à un tronc d'arbre, creux, sonore, et à le frapper à coups de becs rapides et retentissants que l'on entend de très loin. Il semble faire ce bruit pour appeler sa compagne ou alors c'est quelquefois pour donner livre cours à sa bonne humeur. Les facultés de reproduction de cet oiseau sont phénoménales. En enlevant les œufs à mesure qu'ils sont pondus, on a pu en recueillir trente ou plus en une seule saison. Il semble pouvoir en déposer tant que la série n'est pas complète. Valeur économique. Près de la moitié de sa nourriture se compose de fourmis. Les autres insectes dont il se nourrit sont des espèces soit utiles soit nuisibles, mais ce sont surtout ces dernières qui l'emportent. Il mange aussi des fruits, du grain et des fruits d'arbres forestiers; mais, dans l'en- semble, on peut le considérer comme utile plutôt que nuisible. Peut-être bien que la plus grave accusation qu'on puisse porter contre cette espèce est de disséminer les graines du chêne et du sumac vénéneux et contribuer ainsi à répandre ces plantes nuisibles. Ordre — Macrochires. Engoulevents, Martinets et Oiseaux- mouches. Dans cet ordre sont groupés un certain nombre d'oiseaux qui, après des recherches plus complètes pourront être classés différemment. La classification actuelle de l'Union des Ornithologistes américains, est censée être provisoire et n'est adoptée que jusqu'à ce que l'on puisse s'entendre pour établir un système permanent. Les divers sous-ordres de la division sont plus faciles à reconnaître par leurs différences que par leurs concor- dances et nous appuierons plutôt, dans les descriptions qui vont suivre, sur les traits qui les différencient. SOUS-ORDRE— CAPRIMULGI. ENGOULEVENTS. Ce sous-ordre est très répandu et divisé en plusieurs familles. Une description de l'unique famille représentée dans l'Amérique du Nord servira à faire reconnaître l'espèce indigène. 160 FAMILLE CAPEIMULGID^. ENGOULEVENTS. Description générale. Les engoulevents ont la tête aplatie, le bec très petit avec une large ouverture qui se prolonge jusqu'au-dessus des yeux (figure 38, p. 26). Les pieds sont petits et très faibles et l'ongle médian est pectine ou pourvu de dentelures en forme de peigne coname chez les hérons (figure 19, p. 22). Le plumage est d'une texture très mofle et coloré de brun cendré de chamois et de gris. Traits distinctifs. Les traits précités devraient suffire à distinguer cette famille puisqu'ils ne se rapportent à aucun autre oiseau canadien. Le nom de «Goatsuckers» ou «Tète-chèvre» leur a été attribué parce que l'on croyait autrefois, évidemment à tort, qu'ils suçaient le lait des chèvres dans les prairies au-dessus desquelles on les voyait tournoyer, et leurs immenses bouches de même que leurs gorges roses semblaient appuyer cette croyance populaire. De fait, les oiseaux que l'on voyait ainsi survoler les pâturages étaient en train de chasser au vol les insectes attirés par ces animaux. Les oiseaux de cette famille sont nocturnes ou crépusculaires. Ils se nourrissent exclusivement d'insectes attrapés au vol et n'atterris- sent que rarement sauf pour nicher ou se reposer. Leurs pieds sont trop petits et trop faibles pour se fixer fermement à une branche et quand ils perchent ils s'assoient normalement sur de grosses branches, mais en lon- gueur et non pas en largeur comme font la plupart des oiseaux. Genre — Antrostomus. Engoulevents criards. 416. L'Engoulevent de la Caroline, (chuck-will'swidow). Antrostomus caro- linensis. L, 12. Un .gros engoulevent criard. Fotr l'espèce suivante. Traits distinctifs. Taille; il est de beaucoup plus forte taille que l'engoulevent criard; il a de longs poils autour de la bouche recouverts de petits cheveux à leur base au lieu d'être dénudés sur toute leur longueur. Habitat. Etats-Unis du Sud. Ne se présente qu'accidentellement à l'intérieur de nos frontières. Nous faisons figurer cet oiseau dans notre ouvrage parce qu'il en a été trouvé un spécimen à la pointe Pelée sur le lac Erié, et un autre à Pictou (Nouvelle-Ecosse). Il est plutôt rare et ressemble à l'engoulevent criard quant à son apparence, à ses habitudes et à son chant. 417. L'Engoulevent criard, le bois pourri, (whip-poor-will). Aiitrostomus vociferus. L, 9-75. Marbré de bnm cendré et de gris avec légères teintes de roux et d'ocre jaune. Il n'y a pas de tache dominante dans la coloration, mais beaucoup de petits détails. Les parties inférieures ne laissent voir qu'une faible indication de rayures et la coloration de l'ensemble est semblable à celle d'une grosse teigne brune. Traits distinctifs. Ne saurait être confondu qu'avec l'engoulevent d'Amérique et l'engoulevent de la Caroline. On le distingue du premier de ces oiseaux par les trois signes suivants: la gorge est foncée au lieu de blanche; il y a une étroite bande blanche au bas de la gorge; la moitié extérieure des pennes de la queue, sauf les deux du centre, est blanche chez le mâle et se termine en blanc nuancé de chamois chez la femelle. L'aile déployée ne laisse voir aucune tache blanche. Nid. Dépose ses œufs à terre ou sur les feuilles mortes. Habitat. Très répandu sur toute la majeure partie des régions habitées de l'est du Canada; plus rare dans l'extrême Est, et plus commun dans les sections moins fréquentées que dans là où il se fait beaucoup de culture. SOUS-ESPÈCES. On reconnaît deux espèces d'engoulevent criard dans l'Amérique du Nord dont l'oiseau type — l'engoulevent criard de l'Est — est la seule qui se présente au Canada. Il n'y a pas dans nos bois canadiens de cri à la fois plus poétique et lugubre que celui si fréquemment entendu de l'engoulevent criard. Il faut ordinairement assez d'imagination pour exprimer par des paroles le chant des 161 oiseaux mais celui-ci semble dire bien dictinctement : «.Whip-poor-will, whip- poor-will)) ou encore ((Bois pourri.)) Pour faire entendre ce cri il s'ins- talle sur une perche se détachant d'un tronc d'arbre mort, sur une branche défeuillée, sur un toit de bâtiment ou même un mât de tente. Il fréquente régulièrement ses diverses stations chaque soir et semble y revenir à tour de rôle. Entre ses périodes d'appel, l'oiseau voltige et tournoie au sommet des arbres en formant de grands cercles entrelacés et vient s'abattre parfois vers la terre en un long mouvement de balancier. Dans le jour il cherche un coin de terre tranquille sous la brousse où il passe sa journée au repos. S'il est dérangé par un intrus, il s'enlève d'un vol lâche et maladroit qui ne donne aucune idée de sa merveilleuse maîtrise de l'air; en d'autres temps, il voltige à peu de distance au-dessus des broussailles et retombe de nouveau à terre. L'engoulevent criard est souvent regardé comme identique à l'engoule- vent d'Amérique, ce qui est une erreur très naturelle quand on les voit côte à côte, car ils sont assez semblables pour être confondus. Valeur économique. Cet oiseau se nourrit principalement de coléop- tères nocturnes particulièrement de hannetons et de scarabées. Genre — Chordeiles. Engoulevents d'Amérique. 420'. L'Engoulevent d'Amérique, le mangeur de maringouins. (nighthawk) Chordeiles virginimius. L, 10. Planche XXI A. Traits distinctifs. L'engoulevent d'Amérique et l'engoulevent criard sont souvent pris l'un pour l'autre. Cette espèce peut être distinguée d'avec l'autre cependant par les traits suivants: la gorge est blanche au lieu de foncée; il n'y a pas de bande blanche au- dessous de la gorge, et les longs poils de la bouche font défaut. La queue est légèrement fourchue au lieu d'être arrondie et laisse voir peu ou point de blanc sauf une étroite bande semi-terminale. Les parties inférieures sont distinctement rayées et les aUes ont une tache blanche à la base des primaires au lieu d'être tout à fait noires. Indications sur le terrain. L'engoulevent d'Amérique voltige en plein jour et à la tombée de la nuit, tandis que l'engoulevent criard ne vole jamais en plein air avant le soir. On aperçoit très distinctement, au vol, une tache blanche à l'aile, qui, vue d'une certaine distance, ressemble à un trou de baUe bien tranché. Sa façon de se précipiter comme une flèche vers la terre avec accompagnement de bruit sourd est aussi caractéristique de l'espèce. Nid. Niche sur le sol en un endroit découvert, ordinairement sur les sommets dénudés de rochers aplatis, en plein air. Il dépose ses œufs par terre avec peu ou point de prépa- ration; il les dépose aussi souvent sur les toits plats de constructions recouverts de graviers. Habitat. L'Amérique du Nord et du Sud en allant au nord jusqu'aux limites des régions boisées; couve au Canada partout où U se trouve. SOUS-ESPÈCES. On reconnaît au Canada plusieurs sous-espèces de cet oiseau, mais la seule qui apparaisse dans l'est du Canada est l'oiseau type — l'engoulevent du Canada de l'Est. Bien qu'on l'appelle «Nighthawk» cette espèce n'a aucun rapport avec les rapaces quant à la tenue, à sa structure ou à son apparence extérieure. Les grands yeux dirigés légèrement de face le font quelquefois prendre pour un hibou par un observateur d'occasion. Niche assez souvent sur les toits plats des constructions, recouverts de graviers. On peut voir ces gracieux aéronautes évoluer à la tombée de la nuit, au-dessus des villes et exécuter avec leurs ailes très longues et résistantes des mouvements bizarres, longs, puissants, mais légèrement irréguliers. A un moment donné, on en voit un monter de plus en plus haut dans l'espace en rapides spirales, puis alors se retourner vers la terre et se précipiter verticalement comme une pierre qui tombe. Au moment où il tombe en entend un bourdonnement 162 sourd en trémolo. Juste à l'instant où l'observateur s'attend à le voir at- teindre la terre, l'oiseau se ressaisit et remonte en l'air pour recommencer les mêmes évolutions. Son chant n'est pas mélodieux et, cependant, du haut des régions supérieures son cri aigre et perçant nous arrive adouci et harmo- nisé par la distance. Valeur économique. Il est peu d'oiseaux dont on peut dire autant de bien et si peu de mal. Il se nourrit exclusivement d'insectes et les prend presque tous au vol dans les hautes régions où ils s'accouplent et à une épo- que où leur destruction rend le plus de services. On est étonné de voir comme l'oiseau est petit une fois dépouillé de son épais manteau de plumes molles, mais il exige une forte quantité de nourriture. La liste des espèces qu'il capture comprend un grand nombre de fourmis, de scarabées, de punaises de courges, de punaises des bois, de jasses, et autres espèces nuisibles. L'habitude assez commune, par endroits, de se servir de cet oiseau comme point de mire pour s'exercer au tir est inexcusable, et ceux qui s'en rendent coupables devraient être sévèrement punis par la loi. L'on devrait se rendre compte que chaque infraction aux lois qui protègent les insectivores est plus grave qu'une contravention en principe contre l'Etat; c'est une attaque directe contre le bien-être de la communauté. SOUS-ORDRE— CYPSELI. MARTINETS. Un sous-ordre très répandu composé d'une famille dont nous n'avons dans l'est du Canada qu'une seule espèce. FAMILLE — MICROPODID^. MARTINETS. Les martinets de l'Amérique du Nord sont divisés en deux sous- familles dont une seule, Chœturinœ, est représentée dans l'est du Canada. Sous-famille — Ghaeturinïe. Chœtures, Martinets à queue épineuse. Les martinets forment un groupe d'oiseaux ressemblant superficielle- ment aux hirondelles, mais ils sont d'une structure très différente, la simi- litude étant occasionnée par des besoins communs et non par des rapports mutuels. Nous donnons, sous le titre spécifique qui suit, une description qui s'applique à la famille entière. Genre — Chœtura. Martinet des cheminées. 423. Le Martinet des cheminées, l'hirondelle des cheminées, le ramoneur. (CHIMNEY swift). Chœtuva pelagica. L, 5-43. Planche XXI B. Traits distinctifs. La couleur brun de suie uniforme devenant plus claire à la gorge et plus foncée vers l'anus suffit presque pour faire reconnaître l'oiseau. On le reconnaît aussi tout de suite à ce que les tuyaux des pennes de la queue (figure 39, p. 26) dépassent les barbes sous forme d'épines hérissées et aiguës. Indications sur le terrain. Leurs ailes bizarres, longues, étroites, en forme de massue, que l'on remarquera très bien dans l'illustration; le battement rapide et presque continu des ailes; la coloration très foncée; et l'habitude de pénétrer dans les cheminées sont des signes distinctifs et caractéristiques. Nid. Autrefois dans le tronc des arbres ou dans une fissure de rochers et, maintenant, sur la majeure partie de son habitat, dans des cheminées abandonnées. Le nid est une Bohde structure de bûchettes cimentées ensemble au moyen d'une glu naturelle sécrétée par les glandes salivaires. Les nids comestibles qui sont si recherchés par les épicuriens chinois se composent d'un ciment produit par un proche parent de ce martinet. Habitat. L'est de l'Amérique septentrionale en allant au nord jusqu'aux limites des terres cultivées. Couve au Canada partout où il se trouve. 163 C'est une espèce intéressante, ressemblant à l'hirondelle quant à son apparence extérieure et à sa manière de poursuivre les insectes, mais elle est d'une structure bien distincte de celle de l'hirondelle. C'est un curieux exemple d'un développement parallèle de caractères absolument différents déterminé par des besoins de même nature. Les habitudes de cet oiseau ont complètement changé depuis l'apparition de l'homme blanc, et, après avoir abandonné les arbres creux, il ne compte plus guère maintenant que sur les cheminées pour y établir son nid. On ignore où ce martinet va passer l'hiver. Il ne faut pas cependant exagérer ce mystère, car il y a un grand nombre de martinets dans l'hémisphère occidental qui ressemblent beau- coup à celui-ci et on l'a probablement perdu de vue dans ses refuges d'hiver ou confondu avec des congénères étroitement alliés. Le martinet est la plupart du temps au vol et s'arrête rarement pour se reposer sauf dans une cheminée ou un arbre creux. A l'automne, avant la migration, de grands nombres se rassemblent et, vers le soir, viennent s'abriter dans une vaste cheminée pour y passer la nuit. On peut les voir, sur la brune, sillonner l'air en tous sens auprès de la cheminée de leur choix, et, lorsque le soleil se couche, tournoyer jusqu'à ce que, ayant redressé leurs ailes verticalement au-dessus du dos ils se laissent tomber en battant des ailes dans ce refuge de nuit, les uns à la suite des autres comme dans un semblant de gouffre en miniature. Ils se cramponnent en masses, par centaines, aux parois verti- cales de la cheminée comme autant d'amas de suie. Parfois il en est un, mal affermi, qui se détache et tombe de quelques pieds en faisant lâcher prise à d'autres au-dessous de lui. On entend un moment battre des ailes, puis un résonnement de fines brisures qui tombent jusqu'à ce que les oiseaux se cramponnent de nouveau et s'installent pour la nuit. SOUS-ORDRE— TROCHILI. OISEAUX-MOUCHES. Ces tout petits oiseaux ressemblent à des insectes, avec leur brillante coloration pareille à celle des fleurs, leur vol semblable à celui des insectes et leur remarquable diversité de formes, constituent un ordre typique- ment américain. D'une certaine façon, ils occupent beaucoup la même position dans le nouveau monde que les Souïmangas dans l'ancien, mais la ressemblance entre les deux n'est que superficielle et il n'y a aucun lien de parenté. Beaucoup d'espèces sont éminemment spécialisées et laissent voir les formes les plus étranges dans le monde ailé, comprenant aigrettes, fraises, volants, et manchons, queues fantastiques, pennes démesurées et becs énor- mes en formes de sabres ou effilés en forme d'alênes; mais le trait le plus remarquable chez ces oiseaux est la coloration d'un brillant métallique qui recouvre les diverses parties du corps et reluit au soleil. Ils se nourrissent principalement du suc des fleurs. La langue est très longue et extensible comme chez les pics, avec ses rebords tournés vers le milieu de façon à for- mer un double tube usé à son extrémité comme la pointe d'un pinceau, constituant un excellent organe pour sucer les liquides. Ils absorbent ce- pendant un grand nombre de petits insectes avec le suc des fleurs, lesquels d'après des expériences d'alimentation pratiquées sur des sujets en captivité, semblent être nécessaire à la santé de l'oiseau. Ce sont ordinairement des insectes minuscules qu'ils trouvent sur les fleurs dont ils extraient le suc. En tant que groupe ces oiseaux fréquentent les régions tropicales et sous-tropicales et sont beaucoup plus nombreux en allant vers le sud; il y a cependant une espèce dans l'Est qui visite le climat du Nord. 164 FAMILLE TEOCHILID^. OISEAUX-MOUCHES. Comme il n'y a qu'une seule famille d'oiseaux-mouches représentée dans l'est du Canada, on pourra consulter les rubriques précédentes et sui- vantes pour en trouver la description générale. Genre — Archilochus. Colibri à gorge rubis. 428. Le Colibri à gorge rubis, l'oiseatj-mouche. (ruby-throated hxjmming- bird). Archilochus colubris. L, 3-74. Planche XXII A. Traits distinctifs. La taille, le bec ténu (figure 40, p. 26) et la coloration métaUique sont des traits distinctifs. Nid. Une petite merveille de construction recouverte avec des parcelles de lichens et des toiles d'araignées, fixée au sommet d'une branche. Habitat. L'est de l'Amérique du Nord jusqu'aux Hmites des terres à culture. Les oiseaux-mouches volent en avant, en arrière, à droite, à gauche ou restent complètement suspendus dans les airs sans le moindre effort — un autre exemple de développement parallèle — un oiseau qui vole comme un insecte et qui possède cependant tout à fait la structure de l'oiseau. La vibration des ailes est tellement rapide qu'on ne peut la mesurer qu'au moyen du diapason employé pour l'étude des insectes. Ce système de vol est fondamentalement différent de celui des autres oiseaux et, par consé- quent, les ailes diffèrent du type habituel. Elles sont longues, étroites, non flexibles, et le bréchet du sternum est très considérablement approfondi afin de servir d'appui aux grands muscles qui les mettent en mouvement. En proportion de son envergure l'oiseau-mouche a un bréchet trois fois plus grand que celui du pigeon qui est un oiseau de vol normal, ou quarante fois plus grand que celui de l'albatros. Valeur économique. Si l'on se rappelle que certains petits insectes nuisibles sont les plus destructeurs, on pourra se rendre compte que l'impor- tance économique de l'oiseau-mouche peut être beaucoup plus considérable qu'on ne le soupçonne. A part le suc des fleurs, son régime alimentaire comprend des moucherons, des cousins, de minuscules abeilles, des guêpes et autres insectes qui se posent sur les fleurs et se nourrissent de pollen. Il ne semble pas qu'on puisse accuser cette espèce d'aucun dégât et, par contre, elle peut rendre des services tout à fait hors de proportion avec sa taille. Ordre — Passeres. Oiseaux percheurs. L'ordre des passereaux ou oiseaux perchetirs constitue la division la plus considérable et la plus importante des espèces modernes. Les types inférieurs et plus généralisés d'oiseaux étaient autrefois en majorité; mais aujourd'hui ce sont les passereaux aux innombrables espèces qui dominent; ils constituent à peu près, sinon tout à fait, la moitié de tous les oiseaux vi- vants et sont placés en tête de la classification par des savants méthodiques. Ils possèdent en plus grand nombre qu'aucun autre ordre, de traits qui leur sont propres à chacun, mais qui sont spéciaux relativement aux autres ordres, comme par exemple un appareil vocal muni de muscles spéciaux très compliqués, et bien d'autres caractères particuliers. En règle générale on peut assigner un tel oiseau à cet ordre par voie d'élimination, en consta- tant qu'il ne relève d'aucun des ordres précédents. Les pieds (figure 42, p. 27) ne sont pas palmés, le doigt de derrière est aussi long que celui du 165 milieu, et tout le pied est bien constitué pour que l'oiseau puisse percher. Le bec est dur ou corné sans cire ou membrane de base, et les narines ne communiquent pas entre elles comme dans certains autres ordres. Deux sous-ordres sont représentés au Canada: Clamatores, les oiseaux criards, et Oscines, les oiseaux chanteurs. SOUS-ORDRE— CLAMATORES. OISEAUX CRIARDS. Ce sous-ordre est constitué sur une base de structure anatomique. Le nom anglais «Songless» — on les appelle en français «Criards» — n'implique pas qu'ils sont silencieux, mais que leur chant est moins harmonieux que celui des chanteurs et leur larynx moins spécialement développé. Une seule famille de ce sous-ordre apparaît au Canada, les Tyrannidés ou Moucherolles. FAMILLE — TYRANNID^. MOUCHEROLLES. Description générale. Il est très facile, parmi les oiseaux canadiens, de reconnaître les moucherolles à leur bec (figure 42, p. 27) qui est relativement long, un peu aplati et élargi à la base, plus large que haut et légèrement recourbé à son extrémité. Indications sur le terrain. Facile à reconnaître à l'état vivant par ses habitudes et ses attitudes caractéristiques avec lesquelles un observateur attentif arrive à se familiariser. Quand ils perchent ils se posent ordinairement dans une attitude verticale et restent im- mobiles sauf à s'ébranler parfois par un coup de queue. S'ils voient passer un insecte ils s'élancent et l'attrappent au vol d'un mouvement et d'un coup de bec rapide. C'est l'une des familles les plus difficiles à identifier au point de vue de l'espèce. Certains moucherolles sont nettement caractérisés, mais, parmi les plus communs, il y a plusieurs espèces qui se ressemblent au point d'in- triguer un ornithologiste expérimenté quand ils sont silencieux ou hors de leur habitat normal. Pour les identifier à l'état vivant il faut bien tenir compte de leur chant. Le chant de l'oiseau et le type d'habitat où on le trouve sont de bonnes indications pour le différencier quand il s'agit des espèces les plus embarrassantes. Valeur économique. Ils se nourrissent presque entièrement d'insectes attrapés au vol, leur large bec se prêtant très bien à ce genre de capture. Comme ils prennent la majeure partie de leur nourriture dans l'air non loin du sol, ils attrapent des variétés d'insectes que ne prennent pas les autres oiseaux. Les espèces trouvés dans leurs estomacs se composent de coléop- tères, mouches, guêpes, tipules, fourmis, sauterelles, teignes des tentes et mites. De fait, ils s'attaquent à presque toutes les espèces d'insectes nui- sibles et doivent être classés parmi les oiseaux très utiles. Genre — Muscivora. Moucherolle à queue en ciseaux. 443. Le Moucherolle à queue en ciseaux, (scissoe-tailed pltcatcher). Mus- civora forficata. L, 13 (à peu près). (Queue, 9). Ce moucherolle est un visiteur occa- sionnel à l'intérieur de nos frontières, venant de l'Amérique sous-tropicale. Il est impos- sible de ne pas reconnaître cet oiseau : il est à peu près de la taille du moucherolle de la CaroUne, de couleur cendré clair, avec les ailes plus foncées, la calotte écarlate ou orangée, même couleur sous le sailes, et avec une queue longue de 8 à 9 pouces, fendue à une pro- fondeur de 6 pouces ou davantage, laquelle lorsque l'oiseau est au repos, s'ouvre et se referme comme une paire de ciseaux. Chose assez curieuse, l'un des meilleurs spécimens reconnus authentiques que nous ayons à notre disposition provient de York Factory, sur la baie d'Hudson. En présence d'un pareil spécimen de cette provenance, il est difficile d'affirmer positivement quelle espèce peut ou ne peut pas se trouver au Canada. 166 Genre — Tyrannus. Moucherolles de la Caroline. 444. Le Moucherolle de la Caroline, le tritri. (kingbird, bee martin) , Tyrannus tyrannus. L, 8-51. Planche XXII B. Traits distinctifs. Coloration noire et blanche; la tache orangée de la couronne apparaît dans des moments d'excitation, et la queue noire visiblement terminée de blanc comme si on l'eût trempée dans de la peinture blanche. Indications sur le terrain. Facile à reconnaître à l'état vivant au moyen des marques précitées. La couronne orangée cependant se voit rarement. A l'état vivant, la tête et la queue semblent être d'im noir mat en opposition vive avec le blanc des parties infé- rieures. Nid. Sur les arbres, de 5 à 40 pieds au-dessus du sol; le nid est vme jolie structure composée de tiges, d'herbes, et de débris végétaux, tapissée de duvet végétal, de radicelles et de fines herbes. Le fait que cet oiseau vient souvent nicher dans les vergers et non loin des terres à culture est beaucoup en sa faveur. Habitat. L'Amérique du Nord vers le nord jusqu'aux limites des bois. Couve au Canada partout où il se trouve. Le moucherolle de la Caroline est une espèce familière que l'on voit autour de nos maisons et de nos vergers, e^ la présence d'un couple venant nicher dans le voisinage est l'une des meilleures garanties contre les dégâts des éperviers ou des corbeaux. Ces oiseaux ne se montrent pas aux abords de son nid sans être vigoureusement poursuivis. Ce moucherolle se met à la poursuite des intrus avec une énergie qui étonne chez un oiseau si petit et si faible. Il ne peut pas leur faire grand mal, mais il sait les repousser et ses hauts cris annoncent de loin qu'il faut se méfier. Grâce à sa petite taille et à ses mouvements agiles dans l'air il peut attaquer un gros oiseau de tous côtés et se mettre en garde contre tout oiseau plus fort et moins agile. Valeur économique. Le nom de «Kingbird» s'explique par lui-même^ mais celui de «Bee Martin » qu'on lui assigne également donne naturellement lieu à des soupçons sur son régime alimentaire. On l'accuse de capturer les mouches à miel et l'on a des preuves irréfutables qu'il n'est pas sans repro- che à cet égard. Le relevé que nous donnons ci-après montre que l'accusa-, tion est en partie fondée, mais il fait voir aussi que les abeilles capturées sont en majeure partie des bourdons dont on peut très bien se passer. L'ancienne croyance que le moucherolle étale sa brillante huppe pour amorcer l'abeille qui est à sa portée, en lui faisant croire que c'est une fleur, peut être mise de côté, comme étant de la pure légende, malgré que beaucoup de personnes y aient ajouté foi. Sur 264 estomacs de moucherolles de la Caroline, examinés en 1911, par le ministère de l'Agriculture des Etats- Unis, 22 contenaient un total de 61 abeilles, dont 51 étaient des bourdons, 8 des ouvrières et 2 indéterminées. Le reste des aliments se composaient d'autres insectes, comprenant de nombreuses espèces nuisibles, puis quelques fruits sauvages et des baies. Genre — Myiarchus. Moucherolles à huppe. 452. Le Moucherolle à huppe, (crested flycatcher). Myiarchus crinitus. L, 9-01. Parties supérieures d'un brun olivâtre tournant au roux sur les barbes internes de la queue. Gorge et haut de la poitrine d'un gris cendré. Parties inférieures d'un jaune soufre. Traits distinctifs. La coloration précitée est distinctive. Aucun autre moucherolle dans l'est du Canada n'est ainsi coloré. Indications sur le terrain. La couleur jaune vif des parties inférieures et la longue queue rousse sont les marques les plus frappantes. Son cri aigu, strident et prolongé de «OMi-i-i-p » et celui plus faible de «ouip-ouip-ouip » sont très caractéristiques, bien qu'on les confonde quelquefois avec ceux du moucherolle aux côtés olive. 167 Nid. Dans des trous abandonnés par les pics. Cet oiseau fait voir une prédilection pour les vieilles peaux de serpents dans la confection de son nid. C'est à peine si l'on trouve un nid appartenant à cette espèce qui n'en contienne une ou plusieurs. Habitat. L'est de l'Amérique du Nord au Canada, tout le long de la frontière méri- dionale; couve partout où il se trouve. C'est un moucherolle du sommet des arbres dans les bois touffus. On entend son cri constamment pendant Tété, mais rarement à une distance quelconque d'une épaisse forêt. Valeur économique. Son régime alimentaire se compose surtout d'es- carbots, sauterelles, fourmis, grillons, mouches et teignes. Il capture plus de guêpes parasites et d'escarbots que la plupart des oiseaux mais pas suffisamment pour contrebalancer ce qu'il détruit d'insectes malfaisants. Genre — Sayornis. Moucheroïles bruns. 456. Le Moucherolle brun, (phœbe). r- '^ > ,ii A. L'Êtourneau des prés (p. 179). B. Le Loriot de Baltimore (p. 180). Mâle Femelle 280 Planche XXVIII. A. Le Mainate bronzé (p. 181). ^ ^l iy. ^s B. Le Gros-bec des pins (p. 184). Femelle Mâle 281 Planche XXIX. A. Le Pinson pourpré (p. 184). Mâle Femelle B. Le Moineau domestique (p. 185). Mâle Femelle 282 Planche XXX. rcHvm^^ A. Le Chardonneret jaune (p. 190). Jeune Femelle Mâle B. Le Plectro])hanc des neiges (p. 191). 283 Planche XXXI. A. Le Pinson à ailes baies (p. 192). B. Le Pinson à couronne blanche (p. 19G). Adulte Jeune 284 Planche XXXII. A. Le Pinson à gorge blanche (p. 196). Adulte Jeune B. Le Pinson de montagne (p. 197). 285 Planche XXXIII. A. Le Petit Pinson à couronne rousse (p. 197). Jeune Adulte B. Le Pinson niveroUe (p. 19&^. Femelle Mâle 286 Planche XXXIV. ■ii* A. Le Pinson chanteur (p. 199). B. Le (iros-bec à poitrine rose (p. 203). Mâle Femelles 287 Planche XXXV. A. Le Tangara écarlate (p. 205). Le mâle change son plumage à l'automne Mâle Femelle B. L'Hirondelle pourprée (p. 207; Mâle Jeune 288 Planche XXXVI. X m. A. L'Hirondelle des granges (p. 208). B. L'Hirondelle bicolore (p- ■-^OD). 289 Planche XXXVII. A. L'Hirondelle de rivage (p. 209). ,Ug£| 13. Le Jubeur du cèdie [[). 210,-. Adulte Jeune 290 Planche XXXVIII. A. La Pie-grièche à croupion blanc (p. 212). B. Le Vireo aux yeux rouges (p. 214). 291 Planche XXXIX. \yM ,«j.,-isï8SïW5;-K A. Le Vireo gris olive (p. 215). V f B. La Fauvette noire et blanche (p. 218). Plumage du printemps Plumage d'automne 292 Plaxche XL. A. La Fauvette jaune (p. 222) Mâle Femelle B. La Fauvette bleue à gorge noire (p. 222). Mâle Femelle 293 Planche XLI. A. La Fauvette à croupion jaune (p. 222). Femelle Mâle B. La Fauvette à tête cendrée (p. 223), Femelle Mâle 294 Plaxche XLII. A. La Fauvette de Blackburn (p. 225). Mâle Femelle B. La Fauvette à poitrine noire (p. 225). Mâle Femelle 295 Planche XLIII. A. La Grive couronnée (p. 22S). B. La Fauvette trichas du Nord (p. 231). Mâle Femelle 296 Plaxche XLIV. A. La Fauvette à queue rousse (p. 232) . Mâle Femelle B. La Grive de la Caroline (p. 234). 297 Planche XLV. A. La Grive rousse (p. 235). ^' B. Le Troglodyte aédon (p. 237). 298 Planche XLVI. ''«e^ff A. Le Grimpereau d'Amérique (p. 239). B. La Sittelle de la Caroline (p. 24Uj. 299 Planche XLVII. ^r A. La Mésange à tête noire, (p. 242). rr B. Le Roitelet huppé. Mâle Femelle Le Roitelet à couronne rubis (p. 244). Mâle Femelle 300 Planche XLVIII. % %4» ****** •* A. La Grive des bois (p. 246). ■-ms!S0 B. La Grive de Wilson (p. 240). 301 Planchk XLIX. A. La Grive d'Alice (p. 247;. La Grive de Swainson (p. 247). B. La Grive solitaire (p. 247). 302 A. Le Merle d'Amérique (p. 248) . Adulte Jeune Planche L. B. Le Rougc-gorgo bleu (p. 249). Mâle Femelle 303 INDEX A. PAGE Acanthis 188, 189 Accipitres 131 , 132 Actitis 111 iEthiinse 48 Agelaius 179 Aigles 25, 129, 137, 138 Aigles-pêcheurs 142, 143 Aigrettes 89, 90 Aix 73 Alaudidse 170 Alca 49 AlcediuidsB 152 Alcidse 47 Alcyones 152 Allinffi 50 Alouettes 27, 104, 109, 111, 170, 275 Aluconidae 144 Ammodramus 193 Anas 70 Anatidse 67, 68 Anatinse 69 Anser 82 Anseres 67 Anserinse 81 Anthus 233 Antrostomus 160 Aphrizidse 116 AquUa 137 Aramidse '. 93 Archibuteo 134, 136 Archilochus 164 Ardea 89 Ardeidae 87 Arenarinse 116 Arquatella 104 Asio 144, 145 Astragaliaus 190 Astur.... 131, 133 Auks 49, 50 Autour 133, 264 Avocettes 101 B. Bseolophus 241 Balbuzards 142, 143, 267 Baldpate 71 Barges... 108 Bartramia 110 Batchelder 8 Bécasses 98, 102, 259 Bécassines 23, 99, 101, 102, 260 Becs-croisés 28, 187, 188 Becs d'oiseaux 19-31 28588- PAGE Becs-scies 68, 69 Bemaches 20, 83, 257 Bibliographie 14 Bitterns 87, 88, 258 Blackbirds 178, 179, 181 BluebiUs. Voir Morillons. Bluebird 249 Bob-white 118 Bobolink 177 Bois pourri 160 Boîtes a oiseaux 14 Bombycillidse 210 Bonasa 120 Botauriuse 87 Brant (Branta) 83 Broad-bills. Voir Morillons. Bruants 182 Bubo 148 Bucéphales 76, 77 Buffle-head 77 Bimtmgs 191, 204 Busards 129, 130, 263 Buses 10, 129, 134-136, 265 Buteo 134-136 Buteonidae 129 Butorides 91 Butors 87, 88, 258 C. Cailles. 24, 118, 261 Calcarius 191 Canachites 120 Canards 20, 68-82, 255-257 Canne de roche 78 Canvas-back 74 Canutus 103 Caprimulgi 159 Caracaras 139 Cardinal 10, 202 Carinatse 43 Carpe allemande 75 Carpodacus .- 184 Catbird 234 Cathartidse 128 Catoptrophorus 110 Centurus 158 Cepphus 48 Cerchneis 142 Certhiidse 239 Ceryle 152 Chseturinse 162 Chapman, Frank 5 -22 304 PAGE Charadriidae 113 Charadrius 115 Chardonnerets 190, 282 Charitonetta 77 Chat 231 Chaulelasmus 71 Chebec 170 Chen 82 ChevaUers 108-110 Chicken, Prairie 122 Chikadees 242,243 Chondestes 195 Chordeiles 161 Chouettes 145, 146, 150, 267 Chuck-will's Widow 160 Cigognes 86, 87 Circus 130 Cistothorus 238 Clamatores 165 Clangula 76 Classification 5 Coccyges 150 Colaptes 158 Colibri 164, 274 Colinus 118 Colombes (Columbse) 124 ColjTubidae 44 Compsothlypis 218 Coots 98 Coragyps 129 Corbeau 173 Corbigeau 113 Cornîorans 65 Corneilles 27, 171, 173, 174, 277 Corvidae 171 Coturnicops 96 Coucous 10, 26, 160-152, 269 Courlans 93 Courhs 86, 101, 106, 108, 112, 113 Cowbird 177 Crâne 93 Crécerelles 142 Creeper 239 Crocethia 107 CrossbiUs 187, 188 Crow 174 Cryptoglaux 146 Cuckoos 150-152 Curlews 86, 106, 112, 113 Cyanocitta 172 Cygnes (Cygninae) 68, 84, 85 Cypseli 162 PAGE Dovekie 50 Dowitcher 102 Dryobates 154 Ducs 148, 268 Ducks 68-82 Dumetella 234 Dunlin 106 E. Eagles 129, 137, 138 Échasses 101 Êchassiers 21, 86, 87 Ectopistes 124 Effraies 144 Egret 90 Eiders 78-80 Elanoïdes 130 ÉmeriUon 131 , 141 Empidonax 168-170 Engoulevents 26 , 159-161 , 273 Êperviers..25, 129-132, 142, 150, 264, 266 Ereunetes 107 Erismatura 81 Erolia 106 Eroliinse 102 Esterlette 58 Etourneaux 28, 175-179, 278, 279 Euphagus 181 F. Faisans 118 Falcons 139-142 Falcones 129 Falconidae 139 Farlouse 10, 29, 233 Faucons 10, 25, 139-142, 266 Fauvettes 29, 216-232, 243, 291-296 Finch 184 Fleming, J.-H 5 Flicker 158 Florida 91 Flycatchers 165-170 Foulques 21, 98 Fous de Bassan 20, 64 Fraterculinse 48 Fringillidse 182 Fulicinse 98 Fuligulinse 74 Fulmars 61 Dafila 72 Dendroica 221-227 Dickcissel 10, 205 Dindons 123 DoUchonyx 177 Dove 125 G. GaldwaU 71 Gallinacés (Gallinse) 117 Gallinago 102 Gallinules 23, 96, 97 Gannet 64 305 PAGE Garrulinse 172 Gaviidse 46 Geàis 10, 27, 171-173, 276 Geese 82,83 Gelinottes 118, 120, 122, 123, 262 Geothlypis 229' Glaucionetta 76 Glossaire 249 Gnatcatcher ♦ 245 Gobe-mouches 243, 245 Godwits 108 Goélands 20, 52-56, 254 Goglu 10, 28, 177, 277 Golden-eye 76 Goldfinch 190 Goosander 68 Goose. Voir Geese. Goshawk 133 Grackle. Foir Blackbird. . Grèbes 21, 44, 45, 253 Green-head 70 Grièches 211, 212 Grimpereaux 30, 218, 239, 298 Grives. .10, 30, 31, 228, 229, 234, 235, 245- 247, 295-297, 300-301 Gros-becs (Grosbeaks) . . 10, 28, 183, 184, 203, 204, 280, 286 Grouse 120, 123 Grues 22, 89, 93 Guillemots 21, 47-49 Guiraca 204 GuUs 54-56 Gyrfalcon 140 H. Hsematopodidse 117 Haliseetus 137 Harelda 77 Harfangs 10, 149 Harlequin 78 Harles 20, 68, 69, 255 Hawks 130-136, 141, 142, 161 Helmitheros 218 Hennessey, Frank 5 Herodii 87 Herodiones 86 Hérons 22, 86-92, 258 Hesperiphona 183 Hiboux 25, 143-150, 268 Hierofalco 140 HirondeUes. . .28, 162, 206-209, 287-289 Hirundinidae 206 Histrionicus 78 Hochequeues 228, 233 Huard 46 Huîtriers 117 Hummingbird 164 Hydrochelidon 60 Hylocichla 246-248 I. PAGE Ibididae, Ibis 86 Icteria 231 Icteridae 176 Icterus 180 Index méthodique 31 lonornis 97 Iridoprocne 209 J. Jaegers 51 , 52 Jaseurs 29, 210, 289 Jays 172, 173 Johnson, Claude E 5 Junco 199 K. Kakawi 77 Kildeer 115 Kingbird 166 Kingfisher 152 Kinglets 244 Kite 130 Kittiwake 53 Knot 103 Labbes 20, 51, 52 Lagopèdes (Lagopus) 10, 118, 122 Laniers. Voir Grièches. Laniidœ 211 Lanivireo 214 Laridse 52 Lark 170 Larus 54-56 Limicolae 98 Limmodronus 102 Limosa 108 Linnet 189 Linottes 182 Littérature ornithologique 14 Lobipes 100 Longipennes 50 Longueur des oiseaux, manière de les mesurer 4 Longspur 191 Loons 46, 47 Lophodytes 69 Loriots 10, 28, 180, 279 Loxia 187 M. Macareux 47, 48 Macoun, John et James M 4, 5 Macreuses .20, 80, 81 306 PAGE Macrochires 159 Magpie 172 Mainates 28, 181; 280 MaUard 70 Mangeur de maringouins 161 Mareca 71 Margot 64 Marila 74-76 Marmette 48 Marsh hawk 130 Martin 207 , Bee. Voir Kingbird. Martins-pêcheurs 26, 150, 152, 269 Martinets 26, 159, 162, 273 Maubèches 23, 98, 101-1 il, 260 Mauve 56 Meadowlark 179 Melanerpes 158 Meleagridse 123 Melospiza 199 Mergansers 68, 69 Merginae 68 Mergules 50 Merles 234, 248, 302 Mésanges 10, 30, 241-243, 299 Micropalama 103 Micropodidse 162 Migration 10 Milans 129, 130 Milouins 74 Mimidse (Mimus) 234 Mniotiltidœ 216 Mniotilta 218 Mockingbird 234 Moineaux 10, 28, 182, 185, 281 Molothrus 177 Moqueurs 234 Morillons 75, 76 MotaciUidae 233 MoucheroUes 27, 165-170, 274, 275 Mouettes 53 Moyac 79 Murre 48 Muscivora 165 Myiarchus 166 Myiochanes 168 N. Nageurs. Voir Palmipèdes. Nannus 238 Nettion 71 Nighthawk 161 Nomenclature 7 Numeniinse 108 Numenius 112-113 Nuthatches 240, 241 Nuttallomis 167 Nyctales 146, 147 Nyctanassa 92 Nyctea 149 Nycticorax 92 O- PAGE Oceanites, Oceanodroma 63 Odontophoridae 118 Œnanthe 248 Oidemia 80 Oies 21 , 68, 81-83 Oiseaux blancs 191 chanteurs 170 criards 165 de marais 93, 94 de proie 126-151 de rivage 98-117 du type bécassine 101 râle 94 , manière de mesurer les. ... 4 mouches 26, 159, 163, 164 _ moqueurs 234 nageurs. Voir Palmipèdes. percheurs 27 , 164 plongeurs 43 , 76 rouges 184 Old-Squaw ou Old Wife 77 Olor 84 Oporomis 229 Orfraies. Voir Balbuzards. Orioles. Voir Loriots. Ortolan 170 Oscines 170 Osprey 143 Otocoris 170 Otus 148 Outarde 83 Ovenbird 22 Owls 144-150 OxyechuB 115 Oyster-catcher 117 Pahnipèdes 20, 50, 60, 61, 64, 67 Paludicolse 93 Pandionidse 142, 143 Paridse 241 Partridge 120 Passer 185 Passerculus 192 Passereaux 182 Passerella 201 Passeres 164 Passerherbulus 194 Passerina 204 Pediœcetes 123 Pélicans (Pelecanidae) 66 PeUdna 106 Penthestes 242, 243 Percheurs. 27, 164 Perdrix 120, 122 Perisoreus 173 Perroquet 48 Pétrels 21, 61-63 Petrochelidon 208 Pewee 168 307 Phalacrocoracidae 65 Phalaropes (Phalaropodid8e)...21, 99, 100 Phasiani 118 Philohela 102 Phlœotomus 157 Phœbe 167 Pica 172 Pics (Pici) 10, 27, 154-158, 270-272 Pieds d'oiseaux 19-31 Pies 172, 173 Pies-grièches 10, 29, 211, 212, 290 Pigeons 25, 124, 141, 263 Pingouins 21 , 46-50 Pinicola 184 Pinsons 10, 28, 182, 184, 192-202 206, 281-286 Pintail 72 Pipilo 202 Pipits 29, 233 Piranga 205, 206 Pisobia 104, 105 Pivert 158 Planesticus 248 Plautus 50 Plectrophanes (Plectrophenax) . 10, 191, 282 Plegadis 86 Plongeons 19, 46, 47, 253 Plongeurs 43, 74, 76 Pluviers (Plovers). .23, 98, 103, 110, 113-116, 261 Posecetes 192 Podilymbus 45 Polioptilinse 245 Porzana 96 Poules 98, 118, 122 Poulets de la mère Carey 63 ProceUariidse 61 Progne 207 Protection 12 Protonotaria 218 Ptarmigans 122 Puffin 48 Puffins (Puffininœ) 61, 62 Pygopodes 43 0. Quac 92 Quails 118 Querquedula 72 Quiscalus 181 R. Râles (Rails, RalU) 23, 93-96, 259 Ramoneur 162 Raptores 126-150 Ratitse 43 Raven 173 Recurvirostridae 101 PAGE Redhead 74 RedpoUs 188, 189 Redstart 232 Regulinaî 243, 244 Remerciements 5 Ring-neck 76 Riparia 209 Rissa 53 Robin 248 Roitelets. .10, 31, 236-238, 243, 244, 299 Rossignol 199 Rouge-gorge bleu 10, 249, 302 Sanderling 107 Sandpipers 103-111 Sapsucker 156 Sarcelles 71, 72, 256 Sarcorhamphi 127 Saunders, W.-E 5 Saw-bill 68 Sayornis 167 Scaup 75 Scolopacidse 101 Scoters 80, 81 Scotiaptex 146 Seiurus 228, 229 Setophaga 231, 232 Sharp-tail, Nelson's 194 Shearwaters 62 Sheldrakes. Voir Harles. Shoveller 72 Shrikes 212 Sialia 249 Siffleurs 71, 196 Siskin 190 Sittelles (Sittidse)..10, 30, 240, 241, 298 Sizerins 188, 189 Snipe 102 Somateria 78 Sora Rail 96 South-southerly. Voir Old Squaw. Sparrows 185, 192-902 Spatula 72 Sphyrapicus 156 Spinus 190 Spiza 205 Spizella 197, 198 Spoonbill. Voir Shoveller. Squatarola 114 Starlings 175, 176 Stéganopodes 64 Steganopus 100 Stelgidopteryx. 209 Stercoraires (Stercoriidae) 51 , 52 Sternes (Steminse) 52, 57-60, 254 zone d'habitat 9 , 10 migration (St. arctique) 11 Striges 143 Strigidse 144 308 PAGE Strix 145 Stumella 179 Sturninidse 175 Sulidae 64 Sumia 150 Swallows 208-209 Swans 84, 85 Swifts 162 Swimmers. Voir Palmipèdes. Sylviidae 243 U. Uria . PAGE 48 V. Vanneau gris 114 Vautours 24, 127-129 Veery. "Foir Wilson' s Thrush 246 Vermivora 218-220 Vireos 10, 29, 213-216, 290, 291 Vultures 128, 129 Tangaras (ïanagers) . .28, 205, 206, 287 Tarins 190 Teals 71, 72 Telmatodytes 238 Tems 57-60 Tétras (Tetraonidae) 24, 120, 262 Thrasher . . . 235 Thrushes 228, 229, 245-247 Thryomanes 237 Thryothorus 236 Tinnunculus 141 Tip-Ups 101 Titmouse 241 Totanus 108, 109 Totipalmés, palmipèdes 19 , 64 Tourne-pierre 24, 116 Tourte 124 Tourterelle 125, 263 Towhee 202 Toxostoma 235 Traquet motteux 248 Tringa 109 Tritri 166 Trochili 163 Troglodytes (Troglodytidse) 30, 236-238,297 Tryngites 111 Tubinares 60 Turdidse 245 Turkey 123 Tumstone 116 Tympanuchus 122 Tyrannidœ 165 Tyto 144 W. Warblers 218-232 Water-Thrushes 228, 229 Wavey . Voir Snow goose 82 Waxwings 210 Wheatear 248 Whip-poor-will. 160 White-throat 196 Widgeon 71 Willet 110 Wilsonia 231, 232 Wilson's thrush 246 Woodcock 102 Woodpeckers 154-157 Wrens 236-238 Xanthocephalus 178 Yellow-legs 108, 109 Yellow-throat 230 Z. Zamelodia 203 Zanaidura 125 Zonotrichia 195, 196 DATE DUE GAYLORD PRINTEO IN U.S.A. BOSTON COLIFGF 341054 3 9031 01766770 0 01*685 Tarerner, P, A* .T32 Bapst Library Boston Collège Chestnut Hill 67, Mass.