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PSAUfES
En *vers François 3
Retouchez fur l'ancienne ver/ïon de C u Marot & Th. deBezï,
jPat M. V. C o n r a r t ConfciUer & Secrétaire du Roy.
Se -vendent a Charente
— **r*ncnï a i, tarent on ,
Certain, a la BibJedor
bled M. DC. LXXIX
LES
PSAUMES
PSAUME PREMIER.
ffau&e de Doftrine, Beatus vir qui non abiitj
111101 Eureux cduy qui plein de pieté. Hait les Méchans Se leur Ibcieté, Qui des Pécheurs fuit la trompeufe voye, Et des Moqueurs la criminelle joye^
Qui craignant Dieu ne fe plaift qu'en faLoy, El jour & nuic la médite avec foy.
PSAUME II.
Ç Tel que Ton voie fur les hors d'un ruifleau Croître &c fleurir un arbre toujours beau, Qui lès doux fruits en fa laifon apporte, Sans que jamais (à feuille tombe morte, Tel eft le jufte , & tout ce qu'il fera Selon les voeux toujours profperera.
^ Mais les méchans n'auront pas même fort, On les verra diffipez fans effort, Comme la paille au gré du vent chartee: D'un noir remors leur ame étant preflée^ Ils n oléront paroître en jugement Du rang des bons bannis entièrement.
^ Dieu qui des Cieux veille fur les humains, Sodé leurs coeurs,voit rouvre de leurs mains, Et donne au jufte un vray bon-heur qui dure, Mais des méchans Dieu hait la voye impure: Ils fe verront toft ou tard mal-heureux^ Et leurs projets périront avec eux.
PSAUME 1%
ffattme de Prophétie, Quate ficmucrunt gcntc^J
P^iïiliMiliilîI ïpailf
JL>^ 'Où vient ce bruit parmy les Notions?
ipi^ili^ilîilll^liillllil
A quey Us porte une impuafonte haine?
PSAUME IL
Peuples, pourquoy dans vos illufions
Vous fiatez-vous d'une efperance vaine?
Je voy liguez les Princes de la terre,
Et Folement les Grans ont préfumé,
D'être affez forts pour déclarer la guerre
A l'Eternel , à fbn Oint bien-aimé. *§ C'eft trop , ont dit ces ennemis jaloux, C'eft trop loufïrir leurs rapides conquêtes3 Brifbns nos fers 9 rejetons loin de nous Le joug pefant qui menace nos têtes. Mais le Seigneur qui dans les Cieux habite îl Sans s'émouvoir rira de leur delîèinj Et fi contr'eux à la fin il s'irrite, Ils fendront combien pefe fa main. 1 f Du haut des Cieux l'Eternel parlera I Dans fa colère à nulle autre femblable, W 1 D'un pront effroy leurs cœurs il remplira.
PSAUME IL Par Ùl fureur ardente & redoutable. Ç Rois,dira-t4l, quelle eft vôtre entreprife? De ccBoyieul j'ay fait .élection, Je l'ay (acre , (à Couronne il a priic De ma main propre au faint mont de Sion.
V Pause. */
f Et moy ion Oint je publie après luy , Le laint décret de ce Juge fîiprême, Mon Fils , dit-il , je t'engendre aujourd'huy, Et fur ton front je mets mon Diadème.
Parle ou defire , 8c pour ton héritage Je rangeray les peuples fous tes Loix, Et ta puiiïance aura cet avantage, Qu'aux bouts du monde on entendra ta voix. ^ Tu domteras de Tune à l'autre mer Les ennemis qui te feront la guerre, Tu les tiendras fous un Scepre de fer, Pour les briier comme un vai fléau de terre,
Penfez-y donc,vous Monarques Se Princes^ Reconnoifîèz quel eft votre devoir; Grans de la terre , Arbitres des Provinces, Du Rov des Rois adorez le pouvoir, ^ A le fervir luy feul attachez- vous , Et que chacun craigne de luy déplaire , Vivez contens fous un Maître (I doux ^ Mais toutefois redoutez la colère.
Pvendcz hommage au Fils qu'il vous envoyé, Et rréveiirz un jufre jugement, Si vôtre erreur vous montre une autre voye,
PSAUME III. Vous périrez dans vôtre égarement, f Car tout d'un coup /on courroux rigoureux:, S'enflammera pour hâter fa vangeance , Heureux alors , & mille fois heureux, Qui met en luy toute fon efperance.
PSAUME III.
P fit u m* de Vottrœe. Domine quidmultiplicati fuiîf.
Q
Ue de gens , ô grand Dieu,
En tout tems , en tout lieu,
S'élèvent pour me nuire ! Qne d'ennemis jurez, Contre moy déclarez:, Cherchent à me détruire!
Par troupes je les voy
A iij
PSAUME II L Dire en parlant de moy , Pleins de haine & d'envie^
Non , le Dieu Souverain Ne luy tend plus la main,
C'eft en vain qu il le prie.
f Mais , ô Dieu, mon Sauveur,
Ta celefte faveur
Fut toujours mon partage*
Plus le mal eft prclïant,
Plus ton bras tout-puillànt
Relevé mon courage.
f Toujours quand j'ay prié,
Toujours quand j'ay crié,
Dieu touché de ma plainte,
Loin de me rebuter,
A daigné m'écouter
De fa Montagne fainte.
f Je me couche fans peur,
Je m'endors fins frayeur,
PSAUME IV. ' V™™
Sans crainte je m'éveille,
Car en tout tems je croy
Que Dieu veille pour moy,
Et jamais ne fommeille.
f Non je ne craindrois pas,
Quand j'aurois fur les bras
Une nombreufe armée ,-
Dieu me delivreroit,
Quand même elle tiendroit
Ma perfonne enfermée.
I[ Vien donc mon Dieu, mon Roy,
Te déclarer pour moy
Dans le mal qui me prefïè,
Roms leur injufte effort,
Puifque tu vois qu'à tort
Ils nunfultent fans celle*
f O Seigneur Eternel,
Ton fecours paternel
Eft feul nôtre défenfe,
Sur ton peuple en tout tems
Les trefbfs tu répans
De ta magnificence.
PSAUME IV.
pfkumc de friére. Cum invocarcm cxaudivic.
Eigneur à toy feul je m'addrelTe, A iiit
PSAUME IV.
Tu fais mon droit , £ày moy raifon;
Déjà , quand y étois en détrefîè,
Tu m'as retiré de la prefle,
Exauce donc mon oraifon»
Vous Grans, dont l'injuile puiflànce
S'élève contre mon honneur,
Jufques à quand voftre arrogance,
Que flâte mie taulle e(perance ,
Tronblera-t-elle mon bon-heur? f Sachez , puis qu'il faut vous le dire,. Que Dieu voulant un Roy pieux,.
I
PSAUME IV. Entre tous a daigné m élire, Et quauffi-tôt que je foupire, Il m'entend du plus haut des Cieux. ^ Dans la frayeur de là colère, Penfez , même en vos lits couchez, Combien il eft Juge fevere A qui s'obftine à luy déplaire, Et quittez enfin vos péchez, f Prefèntez-luy le lacrifiee D'une Ctinte & vive douleur; Car pour fè rendre Dieu propice, Il neft ni taureau ni genifle, Qui vaille l'offrande du cœur. Ç Les mondains diient , d'où fera-ce Que nous viendront biens & plaifirs > Mais , ô Dieu , montre-moy ta Face , Et me daigne accorder ta grâce,. Qui ièule remplit mes defirs. f Plus de joye au cœur m'eft donnée,. Par cette grâce du Très-haut, Qu'à ceux qu'une abondante année De blez & de vins couronnée Comble de tout ce qu'il leur faut.. f Ainfi dansvime paix profonde Jour & nuit je repoferay; Car , Seigneur* fur toy je me fonde, Par toy fèul , malgré tout le monde, Heureulemcnt je régneray..
Av
PSAUME V.
Pfdumede prjére. Vciba nicaauribJS percipe.
A lilÉ!iïIHIi^îiiiîIi!=
■*■ ^ Ux paroles que je veux: dire Daigne ton oreille prêter ^ O Seigneur , veuille t arrêter Sur ce qui fait que je foûpire
Dans ce martire,-
y Ecoute ma prière ardente
Mon Dieu 3mon Roy , dans ce moment ,
Puifque c'eft à toy iculement
Que dans ma douleur violente
Je la prefente. f Source de lumière & de vie, Dieu tout puiiîànt exauce moy ; Quand de z le matin devant toy J'implore ta grâce infinie,
Et m'y confie^ f La pureté de ton Elïence Te fait haïr l'iniquité , La fraude &c la malignité
PSAUME V* Ne trouvent jamais d'indulgence
En ta prefence. Ç L'orgueilleux ni le téméraire N'oferoient paroi tre à tes yeux Et toujours te font odieux Geux dont le plaifîr ordinaire
Eft de mal faire. .
V Pause. **
f Ta fureur confond Se ruine Le médifant & le menteur, Le Sanguinaire &c l'impofteur r - Ton bras par là force divine.
Les extermine. f Moy j'iray dans ta maifon fainte T'adorer pour tous tes bien-faits y. Efperant d'y pouvoir en paix Loin de péril & fans contrainte
Vivre en ta crainte.. JÇ Ne permets pas que je m'égare. Du droit fentier ou tu m'as misr Garde moy de mes ennemis, Et que de toy leur maîii barbare
Ne me fepare.. ^ Leur cœur eft la fource du vice Il eft trompeur 5 double, & couvert , Leur bouche eft un fepulcre ouvert. Leur langue eft pleine d artifice^
Et de malice. Ç Juge les tous en ta colère.
PSAUME Vï.
XovCC qu'ils font , & le défais Conïon-les dans leurs vains projets, Et puis qu'ils ofent te déplaire ,
Sois leur fevere. f Mais que les Bons le rcjcuilîent^ Et puis qu'ils efperent en toy , Qu'ils vivent heureux fous ta loy , Qu'aved plaifir ils t'obeiiTent,
Et te beniiïènt. f Ton bras eft toujours fecourable A l'homme jufte , ô Dieu Sauveur > Toujours ta pmflante faveur Eft le bouclier impénétrable
Du miferable..
Jpif PSAUME VI.
rfaurne deprïtre. Domine ne in furorc tuo arguas. Eigneur tu vois ma peine, Ne me prens point en haine, Ceife d'être irrité; Dans ta jufte colère.
PSAUME VI.
Ne fois pas fï fèvere,
■Que je l'ay mérité. î QHe plutôt ta tendreiïb Soulage ma foibleilè, Dans les maux que je fèns- Ma force m'abandonne, Et la douleur étonne Et mes os , & mes fens. Ç Ma triftefle redouble, Et mon eiprit fe trouble, De crainte & de foucy; Mon Dieu , mon elperance, Jufquà quand ma fouffiance Durerait-elle ainfy? C Helas ! Père de mrace. Tourne vers moy ta face, Et calme mon eftroy; Malgré ma fuite extrême, Pour l'amour de toy-même, O grand Dieu , (iuve-moy, Ç Privé de la lumière, Enfermé dans la bière, Peut-on pfilmodier; Et dans la fepulture, Purmv la pourriture
PSAUME VII.
Tes hauts foies publier?
V Pause. %*
f La nuit quand tout fommeille, Je fuis le feul qui veille Prelïë de mes douleurs J'ay la plainte à la bouche., Et le lit où je couche Eft noyé de mes pleurs. f Je fins méconnoillàble Le chagrin qui m'accable Se fait voir dans mes yeux- Et ma plus grande peine Eft la joye inhumaine Qn'en ont mes envieux. 5 Allez , hommes iniques, Fuyez perte* publiques, Abandonnez ces lieux- Mon Dieu fçait mes alarmes Et la voix de mes larmes A pénétré les cieux. <f Sa bonté finguliere Ecoute ma prière , Et m'exauce en tout tems, Quoy que je luy demande,, Sa clémence eft fi grande, Qu'il rend mes vœux contenu 5 Us s'en vont pleins de honte* Ma délivrance pronte Surprend mes ennemis,
PSAUME VIL Dieu confond leur malice , Et m'eft toujours propice, Comme il me Fa promis.
PSAUME VIL
rfaumcdeprjre. Domine Dois meus in tcfperavî,
iIlliPllilllifll=illllll
On Dieu, mon unique efperance «, J'attens de toy ma délivrance, Sauve moy .des cruelles mains De mes ennemis inhumains.. Leur ..chef connoiflant ma foiblellè, Comme un li-on que la faim preiïè, Me pourfuit pour me dévorer, M'atteint > & me va déchirer
PASUME VIT. f Grand Dieu, fur qui je nie repofe^ Si j'ay commis ce qiwl m'impoic , Et fi contre luy j'ay tenté Jamais la moindre lâcheté :
Si mal pour mal j'ay voulu faire A cet ingrat ; mais au contraire Si mon bras ne fût le fupport De celuy qui me hait à tort; Ç Je veux qu'en cette injufte guerre Il me fiiiïè mordre la terre, Et que pour comble de malheur Il triomphe de mon honneur.
Vien donc, Seigneur, viens en colère Regarde le d'un œil fevere, Et malgré mes fiers ennemis, Tien moy ce que tu m as promis^ J JQue de tous les climats on vienne Entendre ma caufe & la fienne ; Lors que far ton trône pompeux Tu voudras nous juger tous deux.
Là, des peuples fouverain juge, O Dieu, tu feras mon refuge * Pour me juger dans l'équité y JEt félon mon intégrité,
*f P A II S E, *+*
f Confon des mechans la malice , Et rens aux julics la juftice, Toy grand Dieu, qui fondes les reins, Et les cœurs fmeeres ou vains,
Diei
PSAUME Vïî.
Dieu' qui fut toujours ma defenfe 5 Êft l'objet de mon efperance , C'eft Iuy qui garde , & rend vainqueur Tout homme jufte & droit de cœur. f Dieu, dis-je, eft le juge équitable De l'homme jufte & véritable : Mais on le voit fe courroucer , Quand on s'obftine à Toffenfer,
Si celuy qui cherche à me nuire Ne veut promtement £è réduire > Dieu prendra contre ce méchant Son arc & Ton glaive tranchant r f S'il n'appaife Dieu par fes larmes , Dieu luy fera fentir Ces armes y Ses flèches donneront la mort- A ceux qui m'en veulent à tort.
De ce méchant l'humeur hautaine Conçoit du travail , de la peine. Et pour tout fruit de fon defîr N'enfante que du déplaifir. f Pour me creufer des précipice? ^ Il fe fert de mille artifices; Mais dans tous ceux qu'il creufera* Luy feul fe précipitera.
Je verray fondre fur fa tête L'horrible & funefte tempête , Dont j'eufte efté le feul objet y S'il euft accomply fon projet. f O Dieu je bénis ta juftice ,
B
PSAUME VIII.
Qui Te mon ire à mes vœux propice, Et tant que je refpireray i Ton faint nom je celebreray.
PSAUME VIIL
Tfiume faftion degrtces. Domine Dcus nofter.
V^/ Nôtre Dieu, tout bon,toutadorable,
Que ton fàinc nom eft grand & redoutable \
Ta gloire éclate & triomphe en tous lieux,
Et ta grandeur eft au deflus des deux. f Le tendre enfant encore àlamammelle, Prêche à nos yeux ta fàgeflè éternelle j Sa voix confond ceux dont l'impiété O/è attaquer ta haute Majefté. J Quand je contemple, en te rendat homage, Le firmament ton merveilleux ouvrage ; Les Cieux , la Lune 5 & les aftres errans , Que ta parole à placez en leurs rangs ; f Surpris 5 ravi , je te dis en moy même , Qu'eft-ce que l'homme, ô Majefté fîiprême J D'avoir d'aigné de luy te fou venir Et de vouloir fans ceffè le bénir }
.A • tic****!*-
PSAUME IX.
/* Pause. V' f Ta main luy fût en dons fî libérale ,' Que prefqu'en tout aux Anges il s'égale J Seigneur tu l'as d'honneur environnné , Et de rayons de gloire couronné, f Tu l'as fait Roy de ces œuvres lî belles, Que tu formas de tes mains immortelles, Tes ordres faints ont fans exception Mrs fous fes piez tout en fujetion. [ gnes, f Tous les troupeaux qui cherchët les mota- Le gros bétail qui paît dans les campagnes, Les animaux des deferts & des bois Portent fon joug , ou tremblent à fa voix. J Tous les oifeaux qui volent &qui chantent, Tous les poillbns , fî fecons , qui fréquentent Fleuves , Etangs , & les profondes mers. Tout eft fous luy dans ce vafte Univers. J O nôtre Dieu que ta gloire eft immenfè. Rien ne s'égale à ta magnificence, Ton bras s'étend en mille & mille lieux, Ton nom remplit 8c la terre & les Cieux*
PSAUME IX. *X*mAiin
Tfaume d'aftiQndegraces. Confitebor tibi Domine-
S
^ Ans celfe je te beniray ?
: gllll^iiliiiilliiiii
Seigneur , & je celebreray
Bij
PSAUME IX.
Toutes tes œuvres fans pareilles ,
Et la gloire de tes merveilles. ^ Je fens mon coeur s'épanouir Du plaifir dont il va jouir , Rendant par ce nouveau Cantique Ma reconnoiiîance publique.. Ç De ton bras la feule vertu Fît fuir fennemy bâtu ; On luy vit faillir le courage Dez que tu montras ton vifage , •f. Contre fon effort inhumain, Tu pris , Seigneur , ma caufe en main- Ton tribunal fût mon refuge , Où je t'éprouvay jufte Juge. 5 Ils font défaits mes ennemis , A mes piez tu les as fournis ^ Avec la fleur de leur armée Tu fis penr leur renommée.
V Pause I. \f
f Toy leur chef qui te crûs fi fin, As-tu pris nos villes enfin? As-tu rafé nos Citadelles? Leur nom eft-il mort avec elles?. J Non , non , le Monarque des Cieux Eft fur fon Trône glorieux.
PSAUME IX
Pour rendre à chacun la juftice, Rude aux méchans , aux bons propice.. Ç C'eft la qu'il juge les humains, Selon les. œuvres de leurs mains, Pefant dans fa jufte balance Et la peine , & la récompenfè. Ç Ce grand Dieu l'aziie fera Du foible qu'on opprimera, Et dans fa plus grande détreifë Luy fervira de fortereiîe. f Ainfi ceux qui te connoîtront, En toy, Seigneur, efpereront; Car jamais ta main n'abandonne L'homme droit qui fon cœur te donne, V Pause IL V
J Qu'on chante en toute nation Le Dieu qui refide en Sion, Et que le bruit de fes louanges Vole aux climats les plus étranges. J II aide au jufte en fon befoin, Il vange fon fangavec foin, Et jamais la plainte il n'oublie De l'affligé qui le fupplie. f Seigneur , difois-je , en mon efïroy Daigne jetter les yeux fur moy, Toy qui de la main ennemie Sus fi. bien garantir ma vie. f Permets qu'encore a l'avenir Taille en ton Temple te bénir ;
B ii>
PSAUME IX.
Laiile-moy te rendre la gloire Que je te doy de ma vi&oire. - f Jay vu tomber ces infenfez Dans les pièges qu'ils m'ont dreiïez, Leur pié léger s'eft venu prendre Aux filets qu'ils mont ozé tendre.
V Pause III. *;* f Ainfi le Monarque éternel Par un jugement folemnel, Leur a fait porter le dommage Que me vouloir caufer leur rage.
On verra toujours le méchant Ne pouvoir marcher qu'en bronchant, Ceux qui de Dieu n'ont nulle crainte, , Verront enfin leur race éteinte. • f Mais le fidelle humilié De Dieu n'eft jamais oublié; Jamais du jufte étant en peine Lefpcrance ne fera vaine. f Empêche , ô mon Dieu > mon fiïpport, Que l'homme ne foit le plus fort; Gîte les tous en ta prefence, Et les juge par ta puilïànce. f Qu'ils tremblent , & que ton pouvoir A tous les mortels fallè voir Que de quelque nom qu'on les nomme Le plus grand enfin nelt qu'un homme.
PSAUME X.-
ffttumt de ctnfaUùon fâdefriere. Utquid Domine.
T) lillilllliilllllllllli
'Où viétjSeigtir, que ton peuple âbatu
illi^Iiiii^ÉîilllIP^IllI
Si loin de Iuy te voit lès yeux couverts ?
II IliIIIlI^lElEllli=llIlIlilll
Etant fi bon , helas , te caches-tu, Pendant qu'il foufïre en ce fiecle pervers? Des orgueilleux les outrages divers
iIll=iliilIifIiilEilllIlliiiîfili
Font foûpirer l'innocent qu'on méprife,
m
m
Mais tourne,ôDieu,eontr'eux leur entreprife. I Dans (on péché le méchant s'applaudit. Et croit que tout doit repondre à les vœux, Le riche inique eft le feul qu'il chérit , îl hait le pauvre & fuit le malheureux*
Bravant le Ciel d'un air prefbmtiïeux j In rien jamais il ne fe veut contraindre
PSAUME X. Et ne croit point un Dieu qu'il Faille craindre.- f Tout luy fuccede , il fait mal fans cciïèr", Et dédaignant ton jufte jugement , Il le promet de pouvoir renverler Ses ennemis d'ûft loufflc feulement.
Qu'ay-je , dit-il, à craindre en ce moment? Qui peut jamais ébranler ma fortune , Quand tout me rit 3 & rien ne m'importune? f Son parler doux plein d'affectation Tient de fon cœur le noir venin caché : Nuire 3c tromper font fa profeflîon , Le mcnfbnee eft à fa laneiie attaché :
C'eft un voleur au coin d'un bois couche Qui tout d'un coup fur le paflànt fe jéte , Et tue ainli l'innocent en cacheté.
%* Pause *J*
^ C'eft un lion 3 un lion dangereux Qui dans fon fort couché fans faire bruit , Surprend ibuvent les juftes malheureux, Et fe repaît de leur chair jour & nuit:
Voyant jfà proye avec rufè il la fuit, Il fe tapit, il rampe contre terre , Et foudain livre une mortelle guerre. f Quand il commet fes crimes odieux , Il croit que Dieu n'en pourra rien f woir , Qif il les oublie 3 ou qu'il ferme les yeux , Qu'il eft trop loin pour s'en appercevoir.
Montre toy donc3Seigneur5 & luv fey voir Que lors qu'on veut opprimer l'innocence ,
Tor*
PSAUME XL
Ton bras vangeur eft prêt pour fa défenfe.
f Pourquoy l 'impie en Tes dits , en fes faits
Blafpheme-t-il contre le fouverain ?
De rien , dit-il , tu ne t'enquiers jamais ;
Tu vois pourtant,Seigneur5 fon noir deifein,
Et le voyant tu prens la caufè en main
De l'innocent , & du foible pupille
De qui ta grâce eil l'ordinaire aille,
y 'Ofte la force & fay faillir le cœur
Aux infblens dont l'orgiieil t'a bravé ;
En les jugeant laiile agir ta rigueur ,
Afin qu'au monde il n'en foit plus trouvé :
Quand ils auront ton courroux éprouvé
Tu régneras fèul dans ta terre fainte ,
Et des méchans fera la race éteinte.
f Alors, Seigneur, pour ton peuple on verra
Changer enfin cette rude faifon ,
Alors aufli ta grâce exaucera
Nos vœux ardens & notre humble oraifbn;
Ta main , faiïant aux opprelîèz raifon ,
L'home mortel, qui n'eft que cendre & terre,
A tes enfans ne fera plus la guerre.
PSAUME XL
pftume de confolatioa. la Domino confido.
■*■ Uifque l'on fait que furDieu je m'apuve
C
PSAUME XI.
Pourquoy vouloir qu'en des mots defertez
Comme un oiieau jour 8c nuit je m'enfuve. Ils tendent Tare ces médians emportez,
H!i!îB= !iiffiliiîllfii?l
Et coup fur coup par leurs flèches mortelles Aux cœurs des Bos', en des lieux écartez
Ils vont livrer des atteintes cruelles. ^ Mais on verra périr leur entrepriie, Dieu confondra tous ces audacieux Car quelle faute a le jufte commiie ?
Dieu s'eft bâti .Ion Palais dans les Cieux, Là fur ion trône eft Y éternel Monarque De ce haut fiege il voit tout de fes yeux. Et des humains la conduite il remarque. ^ Il fonde tout, Se le jufte il approuve -} Mais Thomme inique eft ion averfion , ït jamais grâce auprès de luy ne trouve.
Sur les médians , pour leur punition, On verra fondre un foudroyant orage,
PSAUME XII. Le feu du Ciel fera leur portion, Leur mets exquis & leur plus doux bruvage. f Dieu jufte juge à tous rend la juftice Et de ion cœur la tendre émotion A l'homme droit en tout tems eft propice.
PSAUME X 1 1.
Vfitiime defrUre. Salvum me fac Domine.
^SIlIiliilillîilIlillElIi
JL En nous la maii^SeigfirJte mal no9preflè, On ne voit plus d'homme jufte en nos jours; Plus de bonté \ de foy, ni de fagefïè;
Toy feul, ô Dieu , peus nous donner iecours, ^ Les gens du fiecle aiment la tromperie, Et le menfonge ; & le déguifèment, Leurs lèvres font pleines de flaterie, La bouche parle , & le coeur la dément, f Perce , Seigneur ? ces lèvres attrayantes Dont tous les jours nous fommes abufez * Puny, Seigneur, ces langues arrogantes Dont tous les jours nous fommes méprilèz, f L'homme mondain qui vit dans la licence,
PSAUME XI H.
Et qui du jufte eft fans celle jaloux; Médit.,, aceufe , accable l'innocence; Mentons , dit-il ,nos langues font a nous, f Mais l'Eternel que l'affligé réclame, Crieafon tour ,Je me réveilleray ; Ceux qu'on opprime, & de, ho te Se de blâme Malgré l'envie , enfin 5 je fauveray. f De ce grand Dieu la parole fe trouve Conftainment pure , ôc pures font fts loix, Comme l'argent lorfque le feu l'éprouve Et qu'on l'affine au fourneau par Jcpc fois. 5 Puis , donc Seigneur % que ton peuple nous
fommes, Montre toy pront & facile à nos vœux: Et reprimant la malice des hommes , Ten-nous la main en ce tems mal-heureux. 5 Car maintenant que les médians, dominent, L'autorité n'eft plus qu'entre leurs mains, Les plus abjets contre nous fe mutinent, Et -nous fervons aux plus vils des humains*
PSAUME XIII.
TfAums de prière. Ufciuccpo Domine objivifccris. J Ufques à quand , 6 Dieu des Cieux, Jufques à quand, loin de tes yeux,
PSAUME XIII.
|| lilllÊ|^iii;iii|iiiiiin^
Me laiiles-tu dans ces alarmes? Pourquoy te cacher à mes larmes
Quand ma voix t'appelle en tous lieux l ^ Faut-il que mon cœur agité Soit nuit & jour fi tourmenté , Trouvant tout à fes vœux contraire ! Faut-il qu'un cruel adver/àire S'élève avec tant de fierté ! f Grand Dieu , que ton regard pui(Iànt3 Ranime mon cœur languillànt, Et mes yeux éteints illumine , De peur que la mort ne domine Sur moy dans ce danger preflant. f Tu fais que fon plus grand fouhait Eli: de dire, je l'ay déficit, Afin que ceux qui me haïflent, M'infultent & le réjciiiirentf Mais . ô Dieu , détruy fon projet. f Mon Dieu , je n'efpere qu'en toy, Fay-moy grâce , & calme leffroy Qui caufe mes peines étranges, Et je chanteray tes loiianges Te voyant déclaré pour moy.
C iij
PSAUME XIV.
tfdutne de dcftr'mc. Dixit infîpicns in coidc,
A-*'Homme iiifenfédit au fond de Con caur Que Dieu n'eft point , & & créance impie
Corromt fes mœurs, 5c dérègle fi vie : Que d'efpnts vains fuiventavec fureur
La même erreur ! f Le tout puiiîànt a regardé des Cieux , Il a cherché même avec diligence Quelque efprit droit, qui plein d'intelligence De l'invoquer d'un cœur humble Se pieux
Fût curieux. Ç Mais après tout il a vu que chacun S'êtoit fouillé des ordures du vice : Ce n'eft par tout que fraude & qu'injuftice^ Nul n'eft exemt de ce défaut commun y
Non pas même un. Ç Privez de iens ils ne font de fouhaits Que pour le mal , <S: j amplis ils ne changent; Comme le pain mon pauvre peuple ils man- gent ,
PSAUME XV.
Dit le Seigneur , & n'invoquent jamais
Le Dieu de paix. $ Mais, tôt ou tardées méchans tremblerot Epouvantez du remors de leur crime; Quand l'Eternel de ion trône iublime Exaucera ceux qui l'invoqueront
Et l'aimeront. f Ah ! malheureux vous vous étudiez A vous mocquer de l'intention pure Que donne aux bons l'auteur de la nature f Et les voyans fur luy feul appuyez
Vous en riez, f Mais quand, Helas! quad de Sion viendra: L'auteur divin de nôtre délivrance ! Qui d'Ifraël bornera la fouffirance j Jacob alors de fes fers fortira
Et fleurira.
PSAUME XVe
J>fat4jne de doârine. Domine quis habitabit.
•*i-/ Ternel quel Homme pourra
Habiter dans ton tabernacle? ,
Qui fur ton f tint mont te verra ,
PSAUME XV.
Et qui de ta bouche entendra
ttflillïlllllllililii
Toujours quelque nouvel oracle? If Ce fera l'homme feulement Qui marche droit en toute affaire , Qui ne fait rien que juftement , Dont jamais la bouche ne ment Soit pour furprendre , foit pour plaire. ^ L'homme dont la langue ne foit Aucune injure ni dommage, Dont le cceur perfonne ne hait , Mais qui de parole , & d'effet Deffendfbn prochain qu'on outrage: f L'homme qui fuit les vicieux , Qui recherche ou qui favorifè Ceux qui craignent le Dieu des Cieux , Qui garde en tout tems en tous lieux r Même a fon dam la foy promile : f Enfin l'homme qui ne prendra Nulle ufiire de ce qu'il. prête , Qui jamais le droit ne vendra ^ Celuy qui ce chemin tiendra Ne trouvera rien qui Tarière.
PSAUME XVI.
Vf ' d'aftion de grâces (£ dt prophétie. Confcrva mr?
C^IËI If i^ÉilÉf Ililiïll
^ Ois, ô grad DIeu,ma garde & mo appui Car entoy feuî jay mis mon efperance y
Et toy, moname, à toute heure dis Iuy, Je fuis 5 Seigneur 5 fbûmiie à ta puifïànce 3
Et toutefois à quoy que je m'engage,
Il ne te vient de moy nul avantage, f Mon foin ne fert qu'àd5ner quelque appui A qui t'invoque 8c chante tes louanges.
Mais mal fur mal je dénonce à celuy Qu'on void courir après les Dieux étranges r Jamais ma main leurs vidtimes ne touche , Jamais leur nom ne fe trouve en ma bouche, 3* Le Seigneur eft le fond qui m'entretient', Et fur ce fond ma vie eft aflîiréc:,
PSAUME XVII.
Certes mon Dieu la part qui m'appartient En plus beau heu n'eu (l pu m être livrée. Car le meilleur de ton riche héritage Par ta bonté le trouve en mon partage.
** Pause *^f
f Beny ibit Dieu qui m'a fi fagement De Tes confciis donné la fainte addreflj , Même la nuit , j'y penfe inceflamment , Et ion efprit me guide & me redrelîè : Auffi toujours vers luy feul je regarde, Toujours fa main me fbûtient & me garde. f Dans céc état que je me trouve heureux ! Ma bouche chante , & ma chair fe raflûre , * Je ne crains point qu'au tombeau ténébreux Jamais mon corps fente la pourriture, Non, ta bonté ne veut pas que je croye y Que de la mort je demeure la proye. f Montre moy do~c,Seignettr5le droit (entier Qui feul conduit l'homme à la vie heureuie^ Car après tout nul plaifir n'efl: entier Si l'on ne voit ta Face glorieufe : C'eften toy feul qu'on trouvera fins cciïe Et les vrais biens & la vraye allegrefle.
PSAUME XVII.
Tfaume de prière. Exauctt, Domine, juftitiarrv Eigneur conferve mon bon droit 3
PSAUME XVII.
IIIliïI!IIIIlIIlliiIll£l^
Enten ma voix , lorfque je crie , exauce moy , quand je te priev
D'une voix humble , & d'un cœur droite De coy 3 qui connois toute chofè , Je veux mon Arrêt recevoir ,
Apres qu'il t'aura plu de voir
Quelle eft l'équité de ma caufe. f N'as-tu pas mon cœur éprouvé La nuit quand je fuis dans ma couche?: Il eft d'accord avec ma bouche , Seigneur tu Tas ainfi trouvé ?
Quelque mal qu on me puiiïe faire Je veux toujours fiiivre ta Lov > ! £t toujours éloigner de moy I Les méchans qui t'oient déplaire,.
PSAUME XVII,
f Dans tes (entiers conduy mes pas > Fay que ta main me les prépare y Fay que jamais je ne m'égare , Et que mes piez ne gliffent pas.
Grand Dieu fi je te prie encore C'eft que tu m'exauces toujours y Prête PoreiUe à mes difcours y Ecoute ma voix qui t'implore, f Fay qu on révère ta bonté , Et qu'on admire ta puillance , Pour ceux dont la perfeverance Combat ceux qui t'ont refifté.
Veiiiile fous l'ombre de ton aile Me mettre à couvert fûrement y Et me tien aufli chèrement Qu'on tient de fon œil la prunele.
\* P a us E
C Sans toy je ne puis échaper A ceux qui tant d'ennuis me donnent' A ces méchans qui m'environnent, Dont le bras eft prêt à fraper.
Ils crèvent d'orgueil & de grailfc y Leurs difcours font audacieux ; Et par tout leur œil envieux Tend des pièges à ma foibleilè. C Sur tout leur chef fuperbe de fier Eft tel qu'un grand lion qui quête , Ou qui voit un fin , & l'arrête Sortant fur luy de fon hallier ■
PS A-UME XVI IL
Previen-le donc , mets-le par terre 9 Délivre-moy de ce méchant : Frape-le du glaive trenchant Dont aux méchans tu fais la guerre - f Seigneur, fauve-moy par ton bras., De ceux dont refpoir ne je fonde Que fur l'appuy qu'ils ont au monde , Sans rien craindre après le trépas.
Leurs cœurs nagent dans les délices 9 Tout femble répondre à leurs vceux^ Et leurs enfans ont après eux Leur. abondance avec leurs vices, f Mais moy , Seigneur, je jouïray Du doux éclat de ta prefence, Quand, paré de mon innocence 5 Du tombeau je me leveray.
PSAUME XVIII.
Pf.Jact. de grâces *$ de propb. Diliga te Domine
£ t'nimerayjSeigîir, d'une amour tendre, Toy,dontle bras me fût fi bien défendre ;
llllilllili^lililllli
L'Eternel eft mon Dieu , mon protecteur 3
PSAUME XVIII. Ma forterefle i & mon libérateur.
Je trouve en luy l'appuy que je (buhaite , C'cftmon fccours, mon fàlut, ma recraite>
ÏI=£=I^ll^ïEiSÉÉ
Dis qu'au befbin je Pinvoque avec fov
liiii;iii^iiin^i!i!ij;iii
Des ennemis délivré je me voy*
|É^I"i;illlIil"-iIllliiii
Corne uft torret, ils penfoiét me furprédre,
il^IillillÈillililii
Cent fois la mort Tes filets me vint tendre : Et tous les jours quelque péril nouveau
Me conduifbit fur le bord du tombeau* 5 Mais dans mes maux , le grand Dieu que j'adore
PSAUME XVI M.
Prête l'oreille à ma voix qui l'implore , Et de mon cœur les ioûpirs écoutant Me fait ientir la prcfence à finftant.
En cet inftant tremblèrent les campagnes,, On vit frcmir les plus hautes montagnes , Et s'ébranler jufques au fondement , Tant fon courroux fût pront & véhément* f De tous cotez s'épandoic la fumée Qm s'exhaloit de fa bouche cnflàmée, Et là colère ardente fe montroit , Comme un grand feu que le vent foufleroit,
Le ciel s'abbaiffe , il y fait ouverture , L'air fous fes piez forme une nuit obfcure: Environné de chérubins volans , Son char de flâme eft tiré par les vens,
Pau sb I. 5 H fe couvroit des plus épaiifes niies 5 Comme une tente autour de luy tendues • D'où toutefois une vive clarté Chaiïbit foudain toute Tobfcurité.
Les feux ardens , la grêle 5 Se le tonnerre> S'entrechoquant épouvantoient la terre : Sa forte voix qui rouloit dans les airs , Ou devancoit , ou fuivoit les éclairs. 5 Des ennemis les frayeurs furent grandes^ Dieu foudroyant défit toutes leurs bandes y Et par fes traits 5 coup après coup 5 lancez Tous ces méchans fe virent renverfez :: Il fit tarir les abîmes de Tonde 3
PSAUME XVI IT.
Il découvrit les fondemcns du monde ; Quand des hauts cieux5ia main il me tendit, Et hors des e.iux fur le bord me rendit. f II diflipa tous les partis contraires Qu'avoient formez mes cruels adverCiircs , Ses yeux perçans ont prévu mon danger, Sa main puiiïànte a fû m'en dégager.
L'heureux iîiccee dont il me favorife, Finit ma peine , &c me met en franchiië^ Dieu de mes mains voyant la pureté Me rend enfin félon ma probité. J Car il lait bien que toujours avec joye Sans nul détour je luy la droite voye , Dans ce chemin j'ay pour guide fa Loy, Et là promette eft l'objet de ma foy.
Toujours fournis aux loix de fà juftice, J'ay combatu ma foiblelFe & mon vice* Et ce grand Dieu , voyant ma pureté , Me rend 5 enfin, félon ma probité. ** Pause II. V
J , Seigneur par tout jufte Juge on t'éprouve , Le bon très bon , le pur très put te trouve , Et le pervers , qui manque d'équité , Sent que pour luy tu manques de bonté.
Nul affligé fans efpoir tu ne laiilès Des orgueilleux le fourcil tu rabaiifes ; Tu m'as tiré de la nuit de mes maux; Et tu me fais briller par mes travaux. f Par ton fecours je gagne les batailles,
Pac
PSAUME XVIII.
Par ton fecours je force les murailles ; Ta Loy , Seigneur , eit un guide allure , Et ta parole eft de l'or épuré.
C'eft le rempart , c'eft la forte défence De ceux qui n'ont qu'en toy leur cfperance. Quel Dieu lemblable au nôtre fe peut voir ? Et quelle force égale fon pouvoir ? J" S o bras m'appuye &: foûtient ma courone , A mes deffeins d'heureux fuccez il donne % Aux piez des Cerfs il rend les miens égaux , Et m'affermit fur les lieux les plus hauts.
Par luy ma force & mon addrefle exquifè Font que du bras un arc d'acier je brife , Il me défend dans mon adveriité , Il nie guérit dans mon infirmité.. | Tant de faveurs que la bonté îrunvoye y ELaulIànt mon rang , ont élargi ma voyc^ Ont applani mon chemin fous mes pas , Et font qu'enfin mes piez ne gliflent pas.
J'ay pourfuivi jnfques à les atteindre, Des ennemis qui le faifoienttant craindre .- On les a veus tous percez de mes coups , Vaincus, captifs, embrallèr mes genoux..
V Pause III. %* f Ils avoiét crû m accabler par leur nôbre , Mais ils font tous difparus corne une ombre v Dieu me fit voir le dos des ennemis , Lors que (on bras en fuite les eut mis,
Ils ont crié 5 mais en vain à leur honte a
D
PSAUME XVIII. Même à mon Dieu, qui n'en a tenu conte ; A grands ruiiïeaux par tout leur iang couloir, Comme la boue aux piez on les fouloit. $ Dieu m'a fauve des fureurs populaires , Les nations il me rend tributaires ? Pour m 'honorer des peuples inconnu* Du bout du monde à mes piez font venus,.
Mille étrangers dilîimulant leur crainte M'ont révéré feulement par contrainte , Les rois voilins, redoutant mes efforts 5 Epouvantez , ont tremblé dans leurs forts. f Loiié foit donc l'Eternel plein de gloire , Le Dieu vivant, l'auteur de ma victoire , Par qui je voy mes outrages vangez 3 Par qui (bus moy les peuples font rangez.
Qrâd les plus gratis cotre moy fe foulé vêt, Au deflus d'eux fes fortes mains m'élévenc, Er du méchant il confond le deiHin i Que pour me perdre il couvoit das ion fein. f En tous climats jufques au plus étranges, Ma voix5Seigneur , portera tes louanges : Je beny Dieu qui pour ion Roy fut voir Les hauts effets de ion jufte pouvoir.
Il a fauve par fi faveur immenfe * David ion Oint y l'objet de fi démence a Et pour jamais ce Dieu de vericé Sera le Dieu de fa pofterit*.
psaume xrx;
T fouine de doclr'me. Ca:li cnariant gloriam Dci. -*— ' Es cieux en chaque lieu ,
Des merveilles de Dieu
3:::::
Difcourent aux humains ,
Dans leur immenfe tour ,
Ils content tour à tour
H
Les oeuvres de Tes mains. Le jour qui va devant En parle aujtour fuivant \
Par fon expérience :
èhhh*
Dij
PSAUME XIX.
il:;ilI|;;]l:;jii;Êi:;i;v;
Et de même la nuit A celle qui la fuit
Explique fa fcience.. $ Oiïy , toute nation , Sans autre inftru6Hoa Aux plus lauvages lieux 5 Sait difcemer le fon , Et la do&e leçon Du langage des Cieux..
Cette leçon s apprend \ Ce langage s'entend , Sur la terre & fur Fonde \ Sur tout quand le fbleil Sous ce daix fans pareil Vient éclairer le monde.. f Tel efl un jeune Epoux Qu'on voit riant & doux , Quand de fa chambre il fort y Tel un Prince pompeux , Dans un tournoy fameux , Se montre le plus fort ; f D'un jour à l'autre jortr Du monde il fait le tour,
PSAUME^ XIX.
Tant il coure jufte &c vite : Cet aftre glorieux Ne voit rien fous les Cieux, Qui la chaleur évite.
V Pause. V
5 La fàge & jufte loy De nôtre Divin Roy R'anime le mourant ; Et fes Oracles francs Toujours clairs & certains Inftruifent l'ignorant.
De ce grand Roy des Rois Les réglemens lont droits , Et Tame ils réjoiiillènt : Ses confeils précieux
Illuminent les yeux
De ceux qui les cheriiïènt.
J O qu heureux eft celuy
Q^ii met tout fon appuy ,
Seigneur, en ta bonté.
Tous tes commandemens
Et tous tes jugemens
Jont remplis d'équité. Ils font , dis-je un trefor
Bus pretieux que Tor
^u au creufèt on affine, t le miel eft pour nous
foins aimable , Se moins doux ,
Jue leur force divine..
D îij
PSAUME XX..
C Audi ton flrviteur Qui les grave en fon cœur En cft tout éclairé ] Ceux qui t'obciront De ta main recevront Un (Maire allure.
Mais qui peur fe vanter y O Seigneur 5 de conter Ses foutes innombrables? Gte de mes péchez Et connus 5 &c cachez Les tâches deteftables. ï QiLe to:ls ces grands forfaits Que par fierté j'ay faits , Ne régnent plus en moy ; Alors par ta bonté , - Dans mon intégrité Je vivray fans eftroy.
Ma bouche ne dira Mon cœur ne penfera, On ne me verra faire Rien 5 ô Dieu mon Sauveur , Rien , ô mon Rédempteur , Qui te puille déplaire.
PSAUME XX,
Tfaume de prière. Exaudiat te D ominus.
Ue le Seigneur tes vœux entende
PSAUME XX. Dans ta neceffité,
Que fon puiilànt nom te défende
Dans ton adverfité.. Que du Ciel, quand tu fais ta plainte Un pront fecours te vienne,.
|| !i|ll||i|p:i:l|:|;||:l|||lj^
Que de Sion , la maiion fiante
Nôtre Dieu te fbûtienne. Ç Que de l'ardeur de tes fervices.
Daignant fe iouvenir, Il falïè tous tes fàcrifices
En cendre devenir. Que par des fliccez fàlutaires ,
Tels que tu les demandes 5 Il rende heureufes tes affaires
Et petites & grandes. 3 J Dieu veuille exaucer tes prières
Et nôtre camp joyeux
PSAUME XX h Deploira toutes ils banieres
En ion nom glorieux. Le voilà , ce Dieu favorable ,
Qui montre au Rov la face r Er qui par fa main fècourable
Le fauve de difgracc. f L'un en Tes chars a confiance,
Et 1 autre en fes chevaux; Mais nous implorons ta puiflance
Seigneur, en tous nos maux.. Aufli voyons nous abolie
Leur vanité fi fîere j Et nôtre force rétablie
En fà gloire première. Ç O Seigneur „ veuille nous défendre T
Et fay que nôtre Roy Puiilè au befoin nos cris entendre
Et calmer nôtre efFroy.
PSAUME X x r.
Tf. d'à/lien de grtees. Domine in virtutc tua. Eigneur , le Pvoy te bénira ,
D'avoir fa délivrance
Par ta pronte afliftance,.
Grand
PSAUME _X X I. _
SI=iIIIiii=Il^IllliâllII=
Grand Dieu , quelle joye il aura De ce qu'il fe peut voir
Sauvé par ton pouvoir.
f L'heureufe fin de fon fouhait
Luy vient d'être accordée
Comme il Ta demandée :
Et bien que fa bouche ne l'ait
Qu'à peine prononcé,
Il le trouve exaucé.
f Tes biens même les plus exquis ,
Sur luy tu viens répandre y
Sans fa prière attendre ;
D'un Diadème de grand prix,
D'or richement orné,
Ta main Ta couronné.
f II t'avoit prié feulement
De garantir ià vie
Qif il voyoit pourfuivie :
Et par un heureux changement
Seigneur, tu luy permets
De régner pour jamais.
J Par ta grâce & par ta bonté,
lOn voit fa renommée
E
PSAUME XXI.
En mille lieux femee ■
Ta main la toujours ailifté ,
Tu Tas comblé d'honneur,
De gloire & de bonheur.
f Tu veux qu'aux fiecles à venir
Il (bit un grand exemple,
Où ta gloire on contemple:
Seigneur , tu Tas fait rajeunir
Luy donnant de tes yeux Un regard gracieux.
f Puifque le Roy dans tout alïàut
Met avec alfùrance
En Dieu fon efperance ;
Par Tappuy ferme du très haut,
Il eft feur déformais
De ne tomber jamais.
V Pause **
f Ta main, ô Roy , faura fraper, Et domter , & défaire Quiconque t'eft contraire. Ta main /aura, -dis-je attraper Tous ces lâches é(prits , Et punir leur mépris, y Ton brûlant courroux les -rendra , Semblables à la braife D'une ardente fournaife; Le Dieu des Cicux les détruira^ Par fes feux allumez lis feront confumez.
PSAUME XXI,
Ils périront entièrement Sans qu il refte de trace Ni d'eux, ni de leur race^ Et par un jufte jugement Rien ne fera conté De leur pofterité. J Ces méchans avoient entrepris Avec trop d'infblence , D'abbatre ta puilïance : Entr'eux le confeil étoit pris 5 Mais leur trop foible bras Ne l'accomplira pas. f La troupe de ces envieux Qui contre toy difpute , Tu te mettras en butte ; Et pour les fraper droit aux yeux 5 [Tes traits bien alîurez Contre eux feront tirez, f Vien donc, ô Dieu, vien donc , Seigneur , Fay pour nôtre défenfè Eclater ta puilïance -, "" nous obtenons ce bonheur,
on Nom nous bénirons,
es faits nous chanterons.
E y
n
PSAUME XXII.
Tf depriere,&defrofh. Dcrus, Deus meus, rcfpicc.
"kji if Pl^lfPlliilf if pPîl
OnDieu5moBieu3pourquoimas-tulailIc
iilli?iiIIiIlll=iIH^ Il
Loin de Jfecours , de mille ennuis preflç ,
iillïlilliililillîlliiiii
Et uns m'ouïr lors que j'ay prononcé Ma trifte plainte ?
IlIIPilii^illililii^î^ïlIllii^îi
Et nuit & jour je t'invoque avec crainte,
iilillïlilligiiiiiillfii
Sans qu'à mes cris reponde tavoixfainte, Enfin, Seigneur, ma vie eft prefqu éteinte
Par la douleur. 5 Ceft toy pourtant, ô puilïant redemteur, Qm d'Ifracl es le libérateur , pe tonfoint Nom il célèbre l'honneur
Et réternife
PSAUME XXIÏ.
Nos ayeux ont leur confiance mife~ En ton amour qui les tiens ifavoriiè , A leurs captifs tu rendis la franchiie
Par tes boutez. f Ils ont crié , tu les as écoutez, Et te priant dans leurs adverfitez Us ont fenti fans être rebutez
Ta grâce pronte. Moi,come un ver,que pour rien Ton ne cote, Bien moins qu'û home, & des homes la hôte, le ne fers plus que de fable & de conte
Au peuple bas. %*' Pause I. %*
f Chacun qui voit, Seigfir, que tu m'abbas ,: Rit de ma peine , & ne s'en cache pas , Me montre au doit , obferve tous mes pas ,
Branlant la tête. C'eft, difent-ils , à fon Dieu qu'il s'arrête , Il fait à Dieu requête fur requête , Qu'au jourd'huy donc fon fecouus il luy prête
S'il l'aime tant, f Par toy, Seigneur, je voy le jour pourtant, Tu me (butins dés le premier inftant Que l'on me vit les mammelles tétant
De ma nourrice. Et même avant que la clarté je ville , Tu me formas , tu me fus Dieu propice , Depuis auflî ta main fût ma tutrice ,
Quand je fus né.
Eiij
PSAUME XXII. ^ De moy ton œil ne (bit plus de tourné, En ce péril mon cœur eft étonné , Quand je me voy de tous abandonné
Dans ma difgrace. Des gros taureaux de îa plus forte race , Taureaux nourris à Bafan terre ara (Te Viennent vers moy pleins dune fierc audace
Me menaçant. f Et chacun d'eux qui me voit langaiflànt , Pour s'abbruver de mon fang innocent , Tel qu'un lion terrible & rugiflant ,
Sur moy s'élance. Je fens enfin fuccomber ma confiance , Je fens mes os déjoints par ma fouffrance -y Et de douleur tomber en déffàillance
Mon cœur fâché. V Pause II. **
C Mon corps n'eft plus qu'un fquelete féché Mon palais eft à ma langue attaché y Me voilà prêt d'être au tombeau couché %
Réduit en cendre. Des chiés cruels s'ameutent pour me prêdre, Leur nobre eft grad : qui pourroit s'en defen- Des enragez viennent percer & fendre [dre!
Mes piez ? mes mains. C Je puis conter mes os fècs & mal fains , Quad ces médias parleurs regards hautains De tous mes maux 5 avec mille dédains,
Font leur risée.
PSAUME XXII. f Us ont entr'eux ma robe divifée > Et de concert ma vefte depofée > Afin qu au fort elle fbit expofée
A qui l'aura.- f Mais ô grand Dieu 5 ta grâce m'aidera 3 Bans ce befbin elle Te hâtera , Et de tes cicux le iècours m'envoyra
De ta prefence. En ce befbin , Seigneur 5 fois ma defenfè 9 Garenty moy par ta jufte puifïànce Des dents du chien, qui contre moy s'avance, s
Chien enragé. f O Seigneur, fay que bientôt dégagé Du fier lion qui me tient àfïïegé Je (bis auflï des licornes vangé,
Bêtes cruelles. Dans tous les tems aux fêtes fblemnèlles En ta maifon à mes frères fidelles J'anonceray tes vertus immortelles , Parlant ainfy. V Pause III. y
f Loiiez le Dieu que Ton adore icy y Fils de Jacob , n'ayez autre foucy, Graignez-le enfin , vous cTIfrâcl aufïi
La race entière : Car il entend de l'humble la prière ; Et l'éclairant de la douce lumière , Luy fait fentir fa bonté finguliere S'il eftprc lié,
E iiij ;
PSAUME xxir.
5" D'aucun péril n'étant plus menacé , Devant ton peuple en ton Temple amaile, [e publiray que tu m'as exaucé
Dans ma détreiîè. Les bons feront nourris avec large (fe , Et craignant Dieu le béniront fans ccflè , Giiy, vous fes Saints, quelque mal qui vous preflè,
Vos cœurs vivront, f De tous climats tous les peuples viendrot, A toy , Seigneur y ils fe convertiront , Et tous enfemble ils fe profterneront
En ta prefence. Tous les Humains rendront obeïi£tnce Au Roy des R.ois, dont la douce pniiïànce Le fait des cœurs 5 malgré leur refiltance ,
Le conquérant, f Depuis le riche heureux &c profperant ? Juftju au plus pauvre & foufïrât & mourant Ils feront vus > à tes pic x t'adorant y
Chanter ta gloire. Nos defeendans inftruits de ma victoire Te ferviront 5 en toy feul voudront croire, Et d'âçe en âge il fera fait mémoire
Du tout-puiflant. Ç Toujours quelqu'un tes bontez annonçant Au peuple fiint 3 à l'avenir naiflant 5 De mon Empire heureux Se fbriilant
Fera l'hiftoire.
PSEAUME XXIIT,
Tfiume i'allitn de grâces,. D< minus rcgit me.
|-vI61i|iÊlËl1ïlillilII|=I:ili
-V^ Ieu me foûtict par fo pouvoir fuprême, C'efl mo pafteur qui me garde & qui m'aime, Il m'a conduit aux plus gras pâturages,.
illllIilIlIlllliilillIillÎEililIllII?
Des clairs ruilïèaux je luy les verds rivages» Et /bus l'abry de Ion nom adorable,
Igil^lÉliflillIlîiHI
Ma route eft fûre , & mon repos durable»
If Je ne crains point , en tenant cette voye > Que de la mort je devienne la proye , Quand je ferois dans là valée oblcure ; Car j ô mon Dieu, ta houlete m'àflïïre.. Ma table auffi de tes biens- eft couverte Aux yeux de ceux qui défirent ma perte. f Tu m'es fî bon que par ta providence , Parfums , liqueurs , j'ay tout en abondance, Tant de douceurs accompagnent ma vie ,„
PSAUME XXIV.
Que mon bonheur fera digne d'envie . Et tu feras que dans ta maiion feinte Je palïèray tous mes jours en ta crainte.
PSEAUME XXIV.
Tfâcâottrinc. Domioicft terra & plenitudo cjus*
-■— f A terre au Seigneur appartient ,
Et ce que Cx rondeur contient ,
L'homme 8c les autres créatures •
Sa main fur la mer la pofa , .
Il l'enrichit & Tarroia
De fleuves & de fources pures. . f La montagne de ce grand Dieu Eft un augufte & iacré Heu, M ais qui peut y trouver fa place ? L'homme net de mains & de cœur, Qui n'eft parjure ni menteur , Qui n eiperc , 6 Dieu, qu'en ta grâce. .
PSAUME XXV.
Ç Cet homme Dieu le bénira ,
Dieu fou Sauveur l'enrichira
Des tréfors de la bienveillance ;
Telle eft l'heurcule nation
Qui cherche , avec dévotion ,
O Dieu de Jàcob , ta prefehee.
f Hauflèz vos têtes grans portaûx,
Huis Eternels , tenez vous hauts,
Laiflez entrer le R oy de gloire:
Quel eft ce Roy iî glorieux ?
Ceft le Dieu fort, le Roy des Cieux,.
Qui mène après luy la vi&oire.
f Haullèz vos têtes grans portaux
Huis Eternel tenez vous hauts ,
Pour recevoir le Roy de gloire :
Quel eft ce Roy fî glorieux } .
Le tout puiflanti, le Roy des Cieux,
Ge grand Dieu c'eft le Rov de gloire, -
PSEAUME XXV.
Tfuume de prière. Ad te, Domine , le vavî.
\ piliËliiiiPiiiililil
<£ \~ Toy -, mon Dieu mon cœur monte : : En toy mon efpoir j'ay mis , Serois-je couvert de honte
PSAUME XXV. Au gré de mes ennemis ?
Jamais on treft confondu
liyniiiÊii^pïmiiiiiii^
Quand for toy Ton fe repofe y Mais le méchant: eft perdu
niiïiiipiiii§fiiËiiïiiiiii^
Dés quàtes faints il s'oppofe. f O Dieu montre moy la voye y. Qui feule conduit à toy ; Fay que je marche avec joye } Dans les fentiers de ta Loy. Fay que je fuive toujours De ta vérité la route y. Et qu'ainfi de ton fecours Je ne fois jamais en doute. If Fay que ta mifèricorde Que j'éprouve de tout tems , A mes prières accorde L'heureux fuccez que j'attens. Mets loin de ton fouvenir Les péchez de ma jeuncllè y Seigneur daigne me bénir
PSAUME XXV, Et. me montre ta tendrelle. € Dieu fût toujours véritable , Il veut l'être, 6c le fera, Et du pécheur miferable , La voye il redreflèra. Aux bons il fera tenir Une conduite innocente, Et les fera parvenir Au ciel félon leur attente.
** Pause */
5 La juftice & la clémence Sont les fentiers du Seigneur Pour ceux de fon alliance -Qui lui consacrent leur cœur. O Seigneur, par ton fàint nom y Et par ta bonté fuprême^ Accorde moy le pardon De ma faute , quoy qu'extrême. f Qui craint Dieu , qui veut bien vivj& Jamais ne s'égarera; Car au chemin qu'il doit fiiivre Dieu même le .conduira, Cet homme comblé de biens Vivra jufqu au plus long âge j Et puis on verra les fiens Avoir fa terre en partage. ^ Dieu (on fècret communique A ceux dont les cœurs font droits ; Et ia -crainte leur explique
PSAUME XXV.
Son alliance & les loix. C'eft Dieu fcul qui me défend C'eft luy feul que je veux iîiivre Car des pièges qu'on me tend Toujours mes piez il délivre, f Jette donc fur moy ta veiie , Et que ta compaflïon Donne à mon ame éperdue Quelque confolation. Tu me vois prêt d'expirer Mon cœur fe fond de triftellè., O Seigneur, vien me tirer De cette horrible detreflè. f Fay luire fur moy ta face, Voy ma peine & mes travaux ; Et tous mes péchez efface , Qui me caufènt tous ces maux. Voy mes ennemis vainqueurs Dont le nombre eft innnombrable, Et qui pour moy dans leurs cœur? Ont une haine implacable. a| De leurs embûches fubtiles Eternel , dégage moy , Tous efforts font inutiles Contre qui fe fie en toy ; Soutien mon intégrité, Protège mon innocence, Et dans toute adverfité Pren dlfracl la defeiifè.
PSAUME XXVI.
P\aume de friérç. Judicamc, Domine. JL A y moy juftice , ô Dieu ,
Toy qui vois qu'en tout lieu., Je marche fans déguifèment: Quelques maux que j'endure, Sur mon Dieu je m allure,
Je ne tomberay nullement,
f Eternel fonde moy, Et que mon coeur par toy Comme l'argent foit éprouvé; Que toutes mes penfées Par le Feu foient pafTées , i
Pour voir quel tu m'auras trouvé* Ç A toute heure mes yeux, S'élèvent vers les Cieux, Je ne penfe qu'à ta bonté ;
PS EAU ME XXyi.
Et toute mon envie ,
Eft de régler ma vie „
Selon ta laitue vérité.
f Les clprits vains, flâteurs,
Volages ou menteurs
En vain voudroient me fréquenter ^
Ceux en qui l'artifice
Se joint à la malice
Sont obligez de m'évitera
f De leurs deflèins couverts^
De leurs complots divers ,
Je me fuis toujours écarté j
Enfin leur compagnie
J'ay de tout tems haïe
De crainte d'en être infeélé.
V Pauss V
f Je laveray mes mains Suivant tes ordres làints , Et puis au pied de ton Autel Je feray le fervice De Thumble facrifice , Qujon offre à ton nom immortel. 5 C'eft là que chaque jour , Brûlant de ton amour , Au ciel j'éleveray ma voix • Chantant tes fàints oracles y Et les frequens miracles <Jue pour nous tu fis autrefois. 5 Que j'aime ce laint liçu
Où
PSAUME XXVI. Où tu parois, mon Dieu, Sous ton pavillon précieux -y J'y trace en ma mémoire j Un crayon de la gloire | Qui t'environne dans les Cieux. fl Garenty moy , Seigneur a Des traits de ta fureur Quand les méchans tu fraperas -y Que ma vie innocente Soit de la peine exente Dont les crimes tu puniras. f Toujours un noir defïein Se couve dans leur fein y Complot , meurtre , acculation ^ Leur ame eft inhumaine Et leur main toujours pleine De rapine , & d'extorfïon. f Mais moy, par ton fecours Je veux tenir toujours Le droit (entier de l'équité; Fay moy miïericorde, O Seigneur , & m'accorde La grâce d'être racheté, f Mes voeux font exaucez, Mes ennuis font ceifez , Je fens mon chemin applany^ Pour ces grâces nouvelles , Au milieu des fidèles Par moy mon Dieu fera benv.
F
PSAUME XXVII.
Tfaume d'aftton de grâces. Dominas illuminatie-
ni|f l!ippllïliii;gj|||iii
*-* Ieu fût toujours ma lumière &c ma vie,
IfllillIIiiiEiiïliillilillIllI
Qui peut me nuire, ou qu ay-je à redouter?
iilIlllIlliliilillîllIlfilÊiiiiiiii
J ay pour foûtien la puillànce infinie • L'homme mortel peut-il m'épouvanter. Quad les Médias m'ont livré cent cobats , Et qu'ils m ont crû déchirer de leurs dents, Je les ay veus , ces ennemis ardens ,
Toujours bronchans tomber à chaque pas.
f Que tout un cap m'aproche Se m'environe,
Jamais pourtant mon cœur n'en tremblera;
Qu'en ce péril tout fecours m'abandonne,
Vn ferme efpoir toujours me fbutiendraj
PSAUME XXVIÏ.
C'eft qu'a mo Dieu je demade un ieul point , Et je fais vœu de Yen prier toujours , Qu'aufli long-tems que dureront mes jours De ici maifon je ne m'éloigne point, f. Afin qu'ainfy fans ceffe je contemple £)e Ton Palais l'admirable beauté , Et que je puiffe , en viiîtant fon Temple , Y méditer fa gloire & fa bonté. Au mauvais tems 9 fî je me fens preiEé , Son pavillon , qui m'eft toujours ouvert , M'eft un azyle où je fuis à couvert, Puis on me voit au plus haut lieu placé.
%* P a u s e. %*
f Oiiy , déformais , j'iray fans nulle crainte, La tête haute , entre mes envieux , , J'iray chanter dans cette maifon fainte Des chats de joye5& rëdre à Dieu mes vœux. Quand donc -, ô Dieu , je viens pour te prier , Fay que ma voix arrive julqu'à toy ; Et quand mes maux me forcent de crier , Veuille , Seigneur , avoir pitié de moy. f" Mon coeur entend ton celefte langage, Et de ta par-: me le répète ainfy , Sois diligent à chercher mon vifage , Tu vois , Seigneur, que je le cherche aulîy. Fais que de toy je ne fois jamais loin ; De ton courroux garenti moy , mon Dieu^ Tu m'as efté fecourable en tout lieu ., Ne veuille pas me lailfer au befoin.
PSAUME XXVIII, f Qnand je n aurois pour moy pcre ni mcrc , Abandonné de tout l! cours humain ; Le tout puiflànt , en qui mon ame eipere , Pour me ïauver me prendroit par la main : Conduy moy donc , ô Dieu qui mas aimé • Délivre moy de mes periecuteurs , Ferme la bouche à mes accusateurs T Ne permets pas que j'en fois opprimé, f Si je n'eufle eu cette douce efperance Qu\m jour , en paix , après tant de travaux, Des biens du ciel j'aurais la joui (lance, Je fuccombois fous le poids de mes maux. Toy d5c,mon ame,en ton plus grâd tourmêt Atten de Dieu la grâce & le fecours, Tu ien tiras qu'il t'exauce toujours ; Atten , mon ame , atten Dieu conftamment,
PSAUME xxvni.
Vfft'éne de prière. Ad te , Domine, clamaho.
Of|filll^l=§lip$^lll-:lli^ Dieu , ma haute fortereilè ,
C'eft à toy que mon cry s'adrdîe j
Répon moy, foulage mi peine,
Autrement ma fin eft prochaine,
PSAUME XX VII L
Et déjà je rellcmble à ceux.
Qui vont vers le fepulchre affreux, f Enten ma voix 5 lors que je crie , Exauce moy , quand je te prie 5 Du lieu fainr où je me viens rendre y \ O Dieu , ne veuilles me comprendre Pàrmy les méchans obftincz Qui (ont aux tourmens deftinez. f Dans la bouche ils n'ont que concorde i Mais leur cœur à tout mal s'accorde. Donne leur le jufte falaîre De tout le mal qu'ils ofent faire ; Er que chacun d'eux foit traité Selon ce qu'il a mérité. f Ils ont £iit à Dieu mille outrages -, Ils ont méprifé fès ouvrages y Et rejette la connoiilànce Des hauts effets de Cx puiiïànce» Mais Dieu les fera tous périr , Sans qu'on puiilè les fecourir. f Loiié foit Dieu , dont la tendrellè M'écoute 8c m'exauce lans celle $. Toujours (on fecours fivorable M'eft un bouclier impénétrable» Mon c<xm donc fe réjouira ?
F iij
PSAUME XXIX,
Ma bouche ion nom chantera. ■ J Car aux (iens des forces il donne , Et Ton bras foûtient ma couronne. Regarde , ô Dieu, ton héritage , Beny ton peuple d'âge en âge ; Nourry-le, comble-le d'honneur j Et fois toy-même (on bon-heur.
PSAUME XXIX.
Vfaume de doctrine. Affcrtc Domino. V Ous , que les loix , ou ie iang ,
Elèvent au premier rang , Rendez, rendez au Seigneur Toute gloire & tout honneur. Que vôtre reconnoiilance
Failè hommage à (a puillance, Et que dans (a maifon fainte^
PSAUME XXIX.
Chacun l'adore avec crainte, f Quand Dieu tonne dans les airs Sa voix fbuléve les mers $ Et fur les lambris des Cieux S'entend le Dieu glorieux. La vqix de D'eu fait connoître Que du monde il eft le maître 5 Sa voix haute inimitable Eft comme luy redoutable, - f ta voix de Dieu jette à bas Les grands Cèdres par éclats ., Et du Liban les plus hauts Tombent après mille aflàuts. Par fa violence extrême Hernion & le Liban même Bondilïènt comme aux bocages, Les fans des bêtes fàuvages. f La voix de Dieu foudroyant Fait voir le ciel flamboyant ; Par elle font ébranlez Les deferts plus reculez. Au fbn d'une voix fi forte La biche craintive avorte y Par les fureurs allumées Les forêts font confumées. f Mais pendant tout ce fracas Son peuple ne laifle pas
PSAUME XXX.
D'aller au Temple fins peur Chanter cet Hymne au Seigneur. Dieu fur les eaux du déluge ; Prefide en Souverain Juge, Son Trône eft inébranlable, Son règne à jamais durable. f Le Roy des cicux le Dieu fort. Des liens fera le fupport, Il les fera déformais Vivre heureux en pleine paix. Leur longue & tranquille vie De mille douceurs fùivie , Sans jamais être troublée ,. De tous biens fera comblée,
PSAUME XXX.
Vfuume d 'aftton de grâces . Exakabotc Domine. X-i Ternel ,. tu m as dégagé
Du péril où j'étois plongé,
Mes ennemis n'ont plus dequoy
Rire fi fièrement de moy;
Mais ,
P A SU ME XXX.
illlili^llfl^lililillïîl
Mais 3 puis qu ainfi mon fort tu changes ,
Doy-je pas chanter tes loiianges ? î Quand j'ay reclamé ta bonté y Tu m'as redonné la fanté ; Mes yeux éteints s'alloient fermer ? Quand il t'a plû me réanimer , Et prêt à perdre la lumière y Tu me rens ma vigueur première. f Vous qui rêverez fan pouvoir , Tel que les œuvres le font voir , Fidelles , chantez hautement Un Dieu Ç\ jufte & fi clément, Son courroux , qu'un moment vît naître s Un moment le voit difparoître. Ç Mais fon adorable bonté Dure autant que l'Eternité, Et fî par quelqu'un de fes coups Le deuil entre le foir chez nous , Auily-tôt que le jour fe montre Tout fujet de joye on rencontre.
V Pause. **
f Quand jfétois £iin & vigoureux , Quand tout fembloit rire à mes vœux ; Qui peut, difois-je, déformais Troubler mon bonheur & ma paix ?
G
PSAUME XXXI. Dieu me voit d'un œil favorable , C'eft mon rocher inébranlable. f Mais ton vifage étant tourné Soudain mon cœur s'eft étonné: Alors j mon Dieu, je t'ay prié > Et me fuis amfi récrié 5 Helas , faut-il donc que je meure ? Seigneur , quel profit t'en demeure ? f La poudre & la cendre 5 Seigneur, Chanteront-elles ton honneur ? Pourray-je ta gloire avancer , Et tes veritçz annoncer? Mon Dieu , regarde ma fouffrance 3 Seigneur 5 hâte ma délivrance. 5 Enfin , touché de mes foûpirs , Tu changes mon deuil en plaifirs , Au lieu d'un fac , par ta vertu , De joye & d'honneur revêtu, Ma bouche chante ta puiflance, Et mon heureufè délivrance.
PSAUME XXXI.
Pfaume de do&rlne. In te , Domine , fperavi.
'Ay mis en toy mon efperance^ Seigneur } je ne crains plus
PSAUME XXXI.
De me trouver confus ;
Accorde-moy ma délivrance ,
Et félon ta prômeiïè
Veille pour inoy fins ceffè. ^ Prête une oreille favorable A mes trilles difcours 5 Hâte , ô Dieu y ton fecours- Sois ma tour, ma place imprenable, Où je fauve ma vie Quand elle eft pourfuivie. f Tu fus toujours ma fortereilè, Je nay recours qu'à toy , Eternel , conduy moy ; Tu vois les pièges qu'on me drelîè , Et ta haute puifîànce Eft ma feule défenfè. f En tes mains je remets mon ame ; Car tu mas racheté , O Dieu de vérité, C'eft mon Dieu feul que je reclame ; Et dans toutes mes peines
PSAUME XX XL Je fuy les erreurs vaines.
V Pause I. \*
4[ Saify d'une fàinte allegrefle Je chanteray , Seigneur , Sans celle a ton honneur • Quand ta bonté dans ma détrfriïe D'un regard favorable Me fera fecourable. ^ Loin de livrer ma vie en proye A l'adverfaire armé , Qui m'avoit enfermé , Tu m'as fait une fuie voye , Je marche fans contrainte £xemt de toute crainte. 5 Seigneur , foulage ma foibleffè ; Maintenant que je fuis En de nouveaux ennuis y Mes yeux languiifent de trifteiïè , Mon ame s'inquiète > Mon corps ri'eft qu'un fquelete. ^ Les chagrins ont miné ma vie5 Et les fbucis cuifans Accourciiïènt mes ans ; De douleur mon ame eft faifie , Mes forces m'abandonnent , Mes os mêmes s'étonnent.
V Pause I I. */
. Ç Entre tous ceux qui me haïiïènt 7 Mes plus proches je voy
PSAUME XXXL
Se retirer de moy ;
Mes amis même me trahiilènt ^
Ils ont quand je me montre
Horreur de ma rencontre.
f Tel qu'un mort , hors de leur mémoire „
Je me voy méprifé
Comme un vafè brifé ,
On m'accufe 5 on noircit ma gloire ,
Mille maux me travaillent 5
Mille frayeurs m'aiïàillent.
f Soir 8c matin on délibère
Comment me mettre à mort :
Mais , ô Dieu , mon fîipport ,
C'eft en ta bonté que j'efpere ;
Et je dis en moy-même,
Oiiy 5 c'eft mon Dieu qui m'aime.
f Tu tiens mes jours en ta puiiïance J
Fay qu'à mes ennemis
Je ne fois point fournis ;
Sauve moy par ton affiftance
De la bande traitreiïe
Qui me pourfliit fans ceflè.
f Tu vois la main qui me menace,
Montre moy ta clarté ,
Qui fait ma fûretéj
Seigneur 5 fauve moy par ta grâce ,
De peur qu'on ne (e moque
De ceiuy qui t'invoque.
UJ
PSAUME XX XL V Pause III. %*
f Confon-les , & les fay defcendre Par un pront châtiment, Muets au monument; Sur le jufte ils ofènt répandre y Avec trop d'infolence, Leur noire médifànce. f O que de grâces {ans pareilles > Que de celeftes biens , Tu gardes pour les tiens y Que pour eux tu fais de merveilles 9. Même au monde où nous fommes ,. Aux yeux des fils des hommes. f Ton Sanftuaire eft leur retraite. Au tems le plus fâcheux Contre les orgueilleux; C'eft-là que ta bonté parfaite Défend contre l'envie Leur innocente vie. 5 Loué foit Dieu qui par fa grâce Pour mon fàlut fait voir Son merveilleux pouvoir ; Il m'eft une fi£>rte place, Qu'il n eft rien Jjir la terre Si feur en tems de guerre. 5 Un jour dans Texcez de ma crainte Je dis , Dieu m'a laifle , Helas , il ma challë ; Mais touché de ma uifte plainte
PSAUME XXXII Au fort de ma detrefle Tu {butins ma foibleflè^ f Aimez Dieu , vous âmes fîncères 5 Le cœur humble il bénit , Le fuperbe il punit , Tenez bon dans les tems contraires,: 5a grâce fortifie Quiconque en luy ie fie.
P SE AU ME: XXXIL
Tfaume de Prophétie. Beati quorum remifla foût* X XEureux celuy de qui Dieu par fa grâce. Et les erreurs &c les fautes efface ; Heureux celuy de qui tous les péchez Devant fou Dieu font couverts & cachez : Enfin heureux cent & cent fois j'eftime
illIii^ïPlliiliiiliPIl i
L'home àquiDieu n impute point Ton crime,
G iiij
PSAUME XXXII.
llEÏli§lIiiii!3lf 11111*^11
Et qui parmy les foibleflès qu'il (eut ,
IlIIiiiiiPIllfi^IIilt^pS
De toute fraude ait moins eft innoecnc. 5 Quand das mes maux qu'attiroit mo offènfe Trop peu touché j'ay gardé le filence, Quand de douleur j'ay crié fans ce lier, Mes os n'ont fait que fondre & s'abaiflèr. De plus en plus ta main apefantie Sur moy, Seigneur , jour ôc nuit j'ay fentie y Mon corps s'eft vu dans cette extrémité Plus iec qu'un champ dans l'ardeur de i'efté* f Mais auffi tôt que fans hipocriiie J'ay déploré les fautes de ma vie , Et que j'ay dit , confellbns mon forfait ,. De ton pardon jay reflèiity l'effet. Ainfî ecluy que ton amour éprouve Te cherchera dans le tems qu'on te trouve Et quand de maux un déluge courroie Jamais aucun de luy n'approcheroit. %* P a u s e. %*
If C eft toy qui m'es une fûre retraite ; G'eft toy qui fa:s que rien ne m'inquiète > Et chaque jour j'ay de nouveaux fujets De te louer des biens que tu me faits. Venez à moy , mortels 5 venez apprendre Le droit chemin qu'e ce mode on doit predre
FSAUME XXXIIL
En me fuivant vous ne broncherez pas , Je prendray foin de conduire vos pas, Ç Gardez vo9 bié d'être aux chevaux fëblables Privez de fens , farouches , indomtables ; Pour retenir leur fougue & leurs efforts , Vous leur donnez des brides & des mors : L'homme endurcy fera domté de même Par les douleurs d'un châtiment extrême; Mais quand quelqu'un prend fon Dieu pour
fou tien Son Dieu le comble & d'honneur & de bien, f Fidelles donc qu'en ce jour on vous voya Chanter , loiier l'auteur de vôtre joye, •Et que \o^ cœurs avec humilité De l'Eternel adorent la bonté.
PSAUME XXXIIL
Tourne dsdeclrine* Exultate )u&i in Domino.
JLV Eveillez vous % peuple jfidelle,
Pour loiier Dieu tout d'une voix :
Sa louange eft & jufte Se belle Dans la bouche des hommes droits»
PSAUME XXXI1L
Sur la douce Harpe,
Pendue en échirpe ,
Loiiez le Seigneur ;
Et que la Mufete,
Le Luth , l'Epinete ,
Chantent fon honneur. f Loiiez fon Nom par l'harmonie De vers nombreux & mefurez , Ajoutez y la fimphonie De tous les inftrumens facrez. Ce que' Dieu demande y Ce qu'il nous commande > Tout ce qu'il a fait, Et ce qu'il propofe, Et ce qu'il difpofe , Tout eft très parfait, f II aime d'amour fouveraine Qj^e par tout la Juftice ait lieu y Qui ne voit que la terre eft pleine
PSAUME XXXIII. ©e Pextreme bonté de Dieu. L'un & 1 autre pôle Sont de fa parole L'effet glorieux Par luy fût formée La brillante armée Des aftres des Cieux,.
V Pause. L ** f Sa main a les eaux amalïees Dans la mer comme en un vaillèau g Il a les ondes entaflées Comme un trefor en un monceau $ Que toute la terre Craigne fon tonnerre ^ Et qu'humiliez , Tous ceux qui l'habitent. Sa colère évitent, Soumis à fes piez. f La choie aufîï tôt qu'il l'eût dite Eût fon être dans le moment $ L'obeïflànce fût fubite Comme étoit le commandement*, L'Eternel mepriiè La vaine entreprife Des peuples divers, Sa j ufte puiilànce Confond la prudence Des hommes pervers, % Mais fa fagelïe invariable.
PSAUME XXXIII,
Jamais ne change fon deiïèin,
Et ià providence immuable
Marche toujours le même train ;
Heureufe la race
Que Dieu par fa grâce
Conduit en tout lieu ,
Heureux dans fon zèle
Le peuple fïdette
Dont il eft le Dieu.
V Pause II. **
J L'Eternel nuit Se jour regarde
Icy-bas du plus haut des Cieux •
A tous les hommes il prend garde
Et rien ne fe cache à fes yeux.
De ion trône aueufte o
Ce Roy feint & jufte
Voit diftin&ement
Tout ce qui fe pâlie
Dans Pimmenfe eipace
Du bas élément.
| Ceft Dieu feul qui par fa puiflànce
Fit le cœur de tous les humains -,
Luy feui juge avec connoiftïnce |
Toutes les œuvres de leurs mains.
Non, dans les allarmes
Ni camp , ni Gendarmes ,
Ne fauvent le Roy j
Le fer , le courage
Sont de nul ufàge 3
PSAUME XXXIII.
Eternel 5 fans toy ,
f En vain on penfe que peut-être
Un cheval adroit & léger
Pourra ieul dégager fbn maître
D'un mortel &c prellànt danger;
Mais Dieu de les ailes
Couvre les fidèles 9
Et veille toujours
Pour qui le révère
Et qui rien n'efpere
Que de fon iecours.
f Si la mort vient à nous pourfùivre
Il l'arrête , & retient fa main ;
Dans l'abondance il nous fait vivre
Quand par tout on manque de pain*
Qu'en tout tems nôtre ame
L'Eternel reclame
Et s'attende à luy $
Son trône immobile
Eft feul nôtre afyle,
Et feul nôtre appuy.
f Nos cœurs pleins de reconnoilïàiKe y
Béniront le nom du Seigneur,
Toujours fournis à fa puilïance
Ils célébreront fbn honneur.
Que ta bonté grande
Sur nous le répande ,
O Dieu nôtre Roy !
Remply nôtre attente *
PSAUME XXXIV.
Nôtre ame contente N'eipere qu'en toy.
PSAUME XXXIV.
TftumeAe dottrine% Bcncdicam Dcmino. Amais je ne feray
Sans bénir le Nom du Seigneur y
Je veux célébrer fon honneur
Tandis que je vivray.
Mon feul plaifir fera
De voir mon Dieu glorifié d
Et le fidelle édifié
A -mon chant fè. joindra»
PSAUME XXXIV..
f Sus donc du Roy des Rois
Elevons le nom jufqu'aux Cieux ,
Célébrons Tes faits glorieux
D'un cœur Se d'une voix.
Dans toutes mes douleurs
Je l'ay cherché d'un cœur ardent %
Et fa bonté me répondant
A calmé mes frayeurs.
f Qui le regardera
S'en trouvera tout éclairé ;
Jamais fon front deshonoré
Rougir on ne verra.
Le pauvre en fon befoin
Crie au Ciel , & Dieu l'exauçant
L'affifte par fon bras puillànt
Et de fes maux prend foin.
V Pause I. */
f Les Anges du Seigneur Campent en tout tems , en tout lien , Autour de ceux qui craignent Dieu Alïûrant leur bonheur. Venez donc aujourcThuy, Et goûtez combien il eft doux ; Heureux cent fois heureux vous tous . Qui n'efperez qu'en luy. f Craignez le Dieu très-haut 5 Vous dont le cœur eft pur & faint ^ Car à tout homme qui le craiitf Jamais rien ne défaut.
PSAUME XXXIV. Le lion affamé
Cherche &c fouvent ne trouve rien ^ Mais l'Eternel comble de bien Ceux qui l'ont réclamé. f Vous , Enfans bienheureux , Venez m écouter en ce lieu , Venez apprendre a craindre Dieu , Il entendra vos vœux. Eft-il quelqu'un de vous ÇHii veuille vivre longuement ^ Et voir couler tranquilement Ses jours calmes & doux ? 5 Que jamais du prochain Sa langue-n'attaque l'honneur, Qu*il ne loit fourbe , ni trompeur , Ni quereleux , ni vain. Fuy le mal , fay le bien , Garde la paix &c la pourfuy, Car l'Eternel aime celuy Qui tâche à faire bien.
|TV Pause IL *,
f Dieu d'un œil courroucé Voit les méchans Se tous leurs faits, Et veut que du monde à jamais Leur nom foit effacé. Le jufte en tous les maux A l'Eternel a fon recours , Et fbn Dieu par un pront lecours Met fin à Tes travaux.
J Prés
PSAUME XXXV.
Ç Prés des cœurs defolez Le Seigneur volontiers fe tient , Le Seigneur volontiers foûtient Ceux que Ton voit foulez. Tout homme qui va droit Pourra mille maux endurer , Mais Dieu fçaura bien l'en tirer En quelque état qu'il foit.
Par luy font garentis Tous fes os iî foigneuiement, Qu'on n'en peut caflèr nullement Un feul des plus petits. Le pécheur obftiné Périt toujours par ion forfait , Et celuy qui le jufte hait Bft enfin ruiné. §" L'Eternel fauvera L'homme qui louffre en le fervant , Quiconque efpere au Dieu vivant imais ne périra.
PSAUME XXXV.
Tfitumedefrtere. Iudica , Domine , nocentcs.
LjL Ccufe mes accufateurs 5 Et pourfui mes perfecuteurs,
PSAUME XXXV.
iMiiiiiii^i^i^iiifiii
Prens ô Dieu prens pour ma defenfè
iMilOlIi^llIillllilâiïliH
Le bouclier, l'épée Se la lance,.
Charge les pour les di fperier ,
Et les empêche d'avancer. .
Parle à mon ame en fa Frayeur ,
Et luy dy,je fuis ton Sauveur* f Que ces perfides ennemis S'en aillent honteux & fournis; Ces médians dont la noire envie Fait des complots contre ma vie. Qu'ils foient comme la poudre auvent, ^Que ton Ange les pourfuivant Leur livre la guerre par tout D'un bout du monde à l'autre bout» 5 Que leur chemin foit ténébreux, Qu'il foie par tout gliflant pour eux $ Qu'enfla l'Ange de Dieu les chajlè
psaume xxx v:
Jour & nuit , & de place en place : Car ils ont creufé le folle Où leur piège ils m'avoient dreiïé , Et tu connois que c'eft à tort Qu'ils oient confpirer ma mort. ^ Qi^'ainfi le méchant depourveu Soit f râpé d'un coup impreveu , Qu'au filet qu'il m'a voulu tendre Son pied même fe vienne prendre, Qu'enfin il tombe tout brifé Dans le piège qu'il a creufé ; Mon ame bénira mon Dieu Qui m'aura conduit en tout lieu.
r *;* Pause I, %*
f Tout en moy 5 mon coeur &c mes os Seigneur , te tiendront ces propos ; Eft il quelqu'un à toy femblable ? Ta main foûtient le miferable. Par toy l'innocent affligé Du plus puiiïànt le voit vangé. Tu iais que des gens révoltez M'impcfent mille fauilètez f Ces méchans qui ne craignent rien M'ont rendu le mal pour le bien , A moy qui pendant leurs alarmes Vêtu d'un fac , fondant en larmes , Formois dans mon fein mille vœux Pour les voir un jour plus heureux. Enfin > pour eux je m'étois mis
Hij
PSAUME XXXV.
Comme on fe met pour les amis. f Je marchois comme un fils en demi Donc on met la mère au cercueil ; Mais eux par une injufle haine N'ont fait que rire de ma peine. Jusqu'au bas peuple , à mon infû , Tous m'ont fait le mal qu'ils onr pu, A haute voix ils m'ont blâmé, Et par leurs chanfbns diflùmé. f Parmy tous mes persécuteurs Je vois mille lâches flateurs , Des eipnts bas & méprifables Qui vont médite aux bonnes tables. Seigneur , qui le vois 5 qui l'entens , Sera-ce encore pour longtems ? De ces lions délivre moy , Foible Se feul n'efperant qu'en toy ,
V Pause IL V
f J'iray te lciier , ô mon Dieu , Devant ton peuple , en ton fiint lieu y D'un plein concert dans l'ailembléc Qui de tes biens fera comblée. Ne IbufFre donc pas , ô Seigneur, Qu'on triomphe de mon honneur , Ny que d'un air injurieux On me montre au doit fous tes yeux* f Ces cruels ne parlent jamais D'accord, de trêve , ny de paix ; Alais plutôt par des tours obliques,
PSAUME XXXV. Ils oppriment les pacifiques. Toujours prêts à me diffamer lis ne cherchent qu'à me blâmer On les entend crier fur moy , Voila le méchant je le voy. f O , Seigneur , tu les vois aufiï 5 Jufqu'à quand riront-ils ainîi ; Faut-il que ta main m'abandonne, Quand tu fais que ma caufè eft bonne } Mon Dieu , mon Seigneur, leve-toy 3 Mon Dieu ? juge , Se juge pour moy -y Puny leur crime , Se ne permets Qu'ils pui fient rire déformais. f Qu'ils n'aillent plus difans entr'eux 3 C'cft fait de luy 5 foyons joyeux , Sa perte enfin eft aflurée, Sa vie enfin nous eft livrée. Fay , Seigneur , par un pront fecours Que ceux qui menacent mes jours y Ne recueillent de leur defir Que deshonneur Se déplaifîr. f Mais béni ceux qui fous tes loix Combâtent pour mes juftes droits ; Fay que pleins de réjouïflànce Leurs coeurs célèbrent ta puiiîànce.. C'eft toy 5 mon Dieu 5 c'eft toy qui fais Que mes jours vont couler en paix ; Mon ame aufïï te bénira , Ma bouche aufîv te chantera,
H iij
PSAUME XXX VI.
Tfdume d: do firme. Dixic injuftus ut. \Ay dit cent fois que le méchant Toujours impur , toujours péchant , N'a de Dieu nulle crainte • Bien que fon crime faflè horreur, Il s'applaudit dans Ton erreur , Et la fuit (ans contrainte. En vain il fait l'homme de bien • Il ne veut plus écouter rien Qui le porte à bien faire.
PSAUME XX X VL
La nuit même en fon lit couché Il médite un nouveau péché ,
Le mal fèul luy peut plaire. f Mais grand Dieu ta fidélité' Ta juftice & ta vérité Portent aux Cieux leurs têtes, Tes faines décrets hauts Se profons Sont des abîmes &c des monts, Tu nourris juf qu'aux bêtes.
O qu'admirable eft ta bonté ! Tes enfans iont en fureté-, A l'ombre de tes ailes , De biens m combles leurs defirs , , Tu les enyvres des plaifîrs Des fources éternelles, f Ce qui vit ne vit que par toy , Et c'eft le flambeau de ta loy , Qui nos yeux illumine; Continue , ô Dieu , tous Us jours A tes fidelles le fecours De ta grâce divine.
Seigneur , foûtien moy par ta main, Ne permets pas que l'homme vain
PSAUME XXXVIT.
M'mfulte ny in outrage 5
C eft: fait, les méchans tomberont,
Jamais ils n'en relèveront,
-La mort eft leur partage.
PSAUME XXXVII,
?f. de Dofir/ne. Noli armulari in malignanribus.
NUI miPiiiiiiiii;:iî!|| E t'aigris point, fi durant cette vie
llli!iiinîillllil^llll:lllllllil
Souvent tu vois profpererles méchans • Et garde-toy de leur porter envie. Attens un peu , tu les verras fechans,
:2":
Corne le foin qu'en peu d'heures on féne ,
Ils paieront comme l'herbe des champs» Ç Efpere en Dieu qui peut finir ta peine , Sa Canaan fera ta portion , Car fa promefle eft fidelle & certaine. Cherche en luy feul ta confolation ; Et des vrais biens qui fbuls te doivent plaire,
Tu
PSAUME XXXTI1.
Tu jouiras fous fa protection, ' J Remecs à Dieu le foin de ton affaire ., Êfpere enluy, fi main te donnera Tout ce qui peut tes defks latisfaire : Ta vertu pure au jour il produira , Et par fes foins ta vie Se jufte & bonne Comme un foleil en Ion midy luira. f Laiflè le faire , atten ce qu'il ordonne, Et n'ouvre point ton coeur au deplaifïr , Quand à quelqu'un d'heureux fuccez il done. D'aucun dépit ne te biffe faifir ; Et que jamais l'exemple ne t'engage A faire mal pour fuivre un vain defir. f Sur les méchasfod toujours quelque orage, Mais qui craint Dieu3qui la ttent confirment Poffedera la terre en héritage, Ouy, le pécheur périt fi promtement, Qif en vain on va le chercher dans fa place , On n'y voit plus fa trace feulement. V Pause I. %* f Mais quât aux b5s, Dieu les tigt en la grâce Et de fes biens les fait joiiir en paix, Veillant toujours pour eux & pour leur race. En vain contr'eux 5 fins fe laffer jamais , Et nuit Se jour l'homme inique machine^ Dieu confondra fes injuftes projets. • f Dans tous les. tems la juftice divine . Rit des méchans ) Se de fes yeux ouverts Voit avancer le jour de leur ruine.
I
PSAUME XXX VIT. De déchirer le fidèle innocent ; J Dieu juite Se bon ne le ïauroit permettre., Ni ne verra le jufte condamner , Quand à ion juge il fe viendra iôûmettrç. Suy donc fes loix , laifïe le gouverner , Tu jouiras de la terre féconde,, Et les médians verras exterminer, fj'ay vu l'inique heureux aux yeux du mode, Qui s'élevant croillbit &c verdiflbit Comme un laurier qui de rameaux abonde ; Puis repaiïant où fon tronc fleuriflbit , Je n'y vis plus ni branche ni feuillage, Alême du tronc rien ne me paroiilbit. f Pour vivre heureux pré garde à l'home fige, Voy l'homme droit , car enfin fon loyer Eft le repos \ & la paix fon partage. Mais les méchans pronts à fe fourvoyer Seront détruits ■ & leur jufte falaire Sera que Dieu les viendra foudroyer. § Enfin de Dieu la grâce fàlutaire De tous leurs maux les fiens foulagera , Et des méchans au tems le plus contraire Parjfo main forte il les délivrera. Car au Seigneur chacun d'eux voudra plaire, JEt chacun d'eux en luy s'aflurera.
m
PSAUME XXXV III,
Vfaumedefrtere, Domine, ne in furoretuo arguas, ^~J Seigneur dans ta colère
Iff: — -^ï-^^zz^ —
Si feverev Celle enfin de me punir ; Que ta fureur fe retire -
Quand j'expire,
Et ne fa y que devenir.. J Tes flèches fur moy tirées
Sont entrées Jnfqu'au dedans de mes os y Et ta main dure &c pefante
M'épouvante, Sans me laifler de repos. J Je n'ay plus ni chair \ ni veine ,
Qui ioit fàine , Bans Pétat où tu m'as mis :
iiij
PSAUME XXXVIIL
Et je voy dans ma fbufïrance
La vangeance Des péchez que j'ay commis. f Mon crime eft h déteftable
Qu:il m'accable ; Un cuifant remors m'abbat ,. Et trop foible pour la peine,
Qui me gêne , Je fuccombe en ce combat, 5 Mes blefîures trop cruelles
Sont mortelles , Nul ne les voit fans horreur 1 Et , ce qui rend ma miiere
Plus amere , Helas c'eft ma folle erreur.
V Pause I. V
Le mal qui me Eut la guerre , Vers la terre Courbe mon corps chancelant 5 Chacun voit comme avec peine
Je me traîne , Marchant d'un pas trifte & lent.. 5 Le feu brûlant dont mes veines
Sont fi pleines , Me confume nuit & jour- Et la fource de ma vie
Eft tarie ; Sans nul efpoir de retour. ç Jadis avant cette pefte
PSAUME XXXVIII. Si fiinefte, Rien n'éraloit ma vigueur ;
Al
Maintenant mourant & pale ,
Rien n'égale Mes tourmens & ma lanaueur, f Seigneur tu fais mes allarmes f
Car mes larmes Sont prefentes à tes yeux^ Tu fais dequoy je te prie ,.
Quand je crie 5 Sans que je m'explique mieux. f Voy mon coeur qui bat fans cefïè
De foiblefle, Mon corps languit tout perclus » Mes yeux perdent leur lumière
Toute entière : Mais , que dis-jé 5 ils ne font plus; f Le plus cher amy que j'aye 3
De ma playe Avec horreur fe tient loin ; Je puis faire à mon plus proche
Le reproche , Qu'il m'abandonne au befoim
" V Pause IL **
f Les uns à ma mort s'attendent,
Et me tendent Des pièges pour la hâter: D'autres des crimes fuppofent y
Qu'ils m'impofcnt
I iii}
PSAUME XXXVIIL
Pour mes ennuis augmenter. Ç Moy j'entens leurs artifices y
Leurs malices y Comme ne les oyant pas ; Je n'ouvre non plus ma bouche
Qu'une fouche Contre ces lâches ingrats. J Je fuis comme une ftatuc
Abbatue y. Sans vie & fans mouvement ,. J'écoute leurs calomnies
Infinies Sans dire un mot feulement, f Mais , ô Dieu > Père propice ,
Ta juftice Contre tous eft mon recours : Et puifqu'en toy feul j'e/pere 3
Mamifère Ne durera pas toujours, f Pren garde à ceux qui m'épient^
Et qui rient De Tétat où je me voy : Auffi tôt que mon pie glifle 5
Leur malice Fait qu'ils fe mocquent de moy.
V Pause II L V f Dans ma foiblefle mortelle
Je chancelé, Prêt de tomber a tous coups:
psaume xxxvin,
Car devant mes yeux {ans celle
Ma detreffe Me peint ton jufte courroux. ^ Quand dans mon cœur je repaffe
La difgrace Qui de mon crime eft l'effet ; Je me hay , je me tourmente,
Et j'augmente Le mal que je me fuis fait, f Seigneur, ceux qui m ont en haine >
De ma peine Font leur joye & leur pîaifir ; Sont heureux en toute chofe ,
Et rienn'ofè S'oppofer à leur defîr. J Tous poitrine nuire s'entendent,.
Et me rendent Toujours le mal pour le bien $ Leurs coeurs jaloux me haïlîent 5
Et s'aigriflent De me voir homme de bien, f O Dieu , montre-moy ta face g
Que ta grâce Me foûtienne en ce malheur*. Seigneur, fày quêta parole
Me conlble- Dans mon extrême douleur, f Tes tcndrelïes paternelles Des fidèles ,
PSAUME XXXVIXl- Te font toujours prendre foin : Hâte , ô Dieu , ma délivrance,
Ma foufîrance T'implore en ce grand befbin.
PSAUME XXXIX.
Vfaume de confoUùon. Dixi, euftodiam.
-rjiïiïii!iiiiiiiipii=ii|ii;ii|
*" E Tavois dit y que tant que je vivrois y Ma langue enfin je retiendrois , Que -le méchant me verroit endurer , Sans m'biiir jamais murmurer ,
i Quand je devrois pour ce fage deflein
Mettre à ma bouche un rude frein. f Chacun a veu le filence obftiné Auquel je m'étois condamné, J'ay tû le bien contre ma volonté Q^oy que mon coeur fût agité. Mais tout mon fang commençant à brûler:
PSAUME XXXIX,
Enfinilafalû parler.
f Dieu qui vois tout , ay-je dit à la finy
Fay-moy donc connoître ma fin ;
Au demy-pié tu mefîires le cours
Qvf il te plaît donner à mes jouis ;
Et tous mes ans arrangez bout à bouc
Prés des tiens ne font rien du tout:
f L'homme en effet if eft rien que vanité^
Qu'apparence & fragilité :
Toute fii vie eft un fonge paflànt;
On le voit toujours tracafïànt ,
Toujours cherchant des trefbrs5 fans fàvoir
L'héritier qui les doit avoir,
*àf Pause ***
f Helas 3 Seigneur , en qui puis-je efperer Si tu ne viens me ralfurer. ? Pardonne-moy les maux que j'ay commis r. Ne permets que mes ennemis , Ces infenfez qui méprifent ta loy, Exercent leur rage fur moy. f Je me fuis tu dans Pexcezde mes maux5 Je fus miiet dans mes travaux , Baifant ta main qui frappoittous .ces coups: Mais 5 ô Dieu, calme ton courroux , Guéris ma playe , & confble mon cœur Qui fticcombe fous ta rigueur. f Quand les pécheurs il te plaît de punir On voit leur éclat le ternir y On voit périr leurs ornemens divers^
PSAUME XL.
Comme un habit rongé des vers.
Enfin leur fort montre , tout bion conté,
Que l'homme n'eft que vanité.
f Ecoute,ôDieu,ma plainte & mes clameurs;
Ne te rens point- fourd à mes pleurs ;
Pauvre étranger comme étoient mes ayeux ,,
Je pafïèicy bas fous tes yeux-,
Retien tes coups , je fuis prêt de mourir,
Seigneur veuille me fecourir.
PSAUME XL.
Tf £ a ft ion Ae grâces, Expc&ans expctlavi Dnm?
^iliiiil=lii^iil"l;lllP
Prés avoir conftamment attendu; _
lliilïilllllli;i^=^
De l'Eternel la volonté ,
Il s'eft tourné de mon côté, **7
imsiiiiiiiiii 111111111=
Et par fa grâce enfin ma répondu :- Sa main d'un gouffre étrange ,
A'
p=pjjlÊpi=pf..
Profond & plein de fange
PSAUME Xi.
.Hautement m'a tiré.;
Mes piez bien affermis.,
Au droit chemin remis 3
Vont d'an pas alïuré. Par fes bontez il fait qu'en fbn honneur le chante un hymne de grand prix3 fat qui plufîeurs feront appris (jLs révérer les bontez du Seigneur :
/heureux eft l'homme au monde
^)ui fur fbn Dieu fè fonde , £ t s'en fait un rempart , f^aillànt les efprits vains
/Dans leurs mauvais deilHns
5'égarer à l'écart.
f Seigneur mon Dieu ,1a grandeur de tes faits
Surpaflè nôtre entendement ;
Quelqu'un pourroit-il feulement
Faire un calcul des biens que tu nous fais ?
Lors que j'en fais le conte
Le nombre me furmonte y
Tu ne veux plus ni fang,
PSAUME XL.
Ni sâteaux , ni fenteurs ,
Tu veux des ferviteurs ,
Et m'as mis en ce rang,
J Non 3 non , mon Dieu tu n attens point de
moy D'oblation pour le péché : Mais à ton ièrvice attaché, Me voicy , dis-je 5 ô Dieu > félon ta loy y Élevé dans ta crainte Cette loy jufte & feinte Bornera mes defirs-, Et tes Commandemens Réglant mes mouvemens Feront tous mes plaiiirs.
V Pause. ***
y J'ay publié ta juftice en tout lieu , Je n'en ay rien difïïmulé , Tu fçais comme j'en ay parlé , Et tu connois ma conduite 3 ô mon Dieu ! Ta bonté fi confiante., Ta grâce fi puifFante Je chante tous les jours , De ta fidélité 3 Et de ta vérité Je fais tous mes difeours. y Aulïy jamais ta confolation Seigneur, tu ne m'épargneras 9 Mais plutôt tu m'accorderas Les doux effets de ta compailion ;
PSAUME XL. Mes maux, fans celle augmentent^ Mes péchez me tourmentent, J'en ay Teiprit troublé • Je les lens plus nombreux Que ne font mes cheveux y Et j'enfuis accablé.
f Ta main me peut délivrer fuis effort, Hâte-toyde me fecourir, Hâte-toy de faire périr Tes ennemis qui conspirent ma mort. Avance la ruïne De la troupe mutine Qui méprife fon Roy $ Fayietomber fur eux L'opprobre fcandaleux Qu'ils preparoient pour moy : f Mais comble^ôDieUj de tes biens précieux ICeux quifuivent tes iaintes loix. Nous chanterons tout cfïlie voix, Gloire au Dieufdït^gloire au maître des çieux* Si je fuis miferable y ^ Le Seigneur fecourable De moy veut avoir loin ; Mon Dieu , tu m'as aydé 5 Mon Dieu , tu m'as gardé ^ Accours à mon befoin.
PSAUME XLI.
rf.defriere&deproph. Bi-âtus vit qui intclligit. -*■ A Eureux celiiy qui par bote prend foin
Du jufte en Ton befoin :
Quand à Ton tour le mal l'affligera ,
Dieu le foulagera
Dieule rendra par fon fecours puiiftnt,
Et fàin & floriflànt^
Loin d'être en proye à Tes fiers ennemis^
Ils luy feront fournis. f Quâd il foûpire, où qu'il tobe en langueur , Dieu luy rend la vigueur ; Il change enfin Ion lit d'infirmité En un lit de iàot4
Ainfî
PSAUME X L I.
Àinfî , Seigneur , quand je m'addrelïè à toy
Toutne tes yeux fur moy ;
Guéri mon ame , efface mon péché ,
Qui ne t'eft point caché.
Ç Plufieurs à qui ma fin iemble tarder ,
Ne font que demander
Que fait-il donc ? mourra-t-il aujourd'huy,
Et Ion nom avec Iuy ?
Si quelques uns viennent me vifiter,
Ils ont beau me flàter ,
M on mal leur plaît , 8c chacun quand il fort
Va faire fbn rapport.
*^f Pause. *^*
f Tous ceux alors qui cherchent mon trépas, En dif courent tout bas , Ils voudroict tous5bië loin d'en être en diieil^ Me voir dans le cercueil. Il eft au lit 5 difent-ik , attaché , Pour quelque grand péché ; Il eft fi mal qu'il rien peut relever, Rien ne peut le fauver.- 5 Mon commenfal 5 mon propre confident À me nuire eft ardent, Il a levé le talon contre moy , M 'ayant manqué de foy. : Vien-donc , Seigneur, &pren compafïiojv De mon affîi&ion 5 Ren - moy la vie , & je leur feray voir Mon droit Se mon pouvoir,
K
PSAUME XLTL f Tu m'as déjà montre dans mes ennuis Combien cher je te fuis, Et Tenncmy qui mavôit infultc Voit qu il s'eft méconté : Quand j'ay glific, ta main in a retenu, Ton bras m'a foûtenu 5 Et voudra bien encore à l'avenir Jvfayder5me foûtenir. f Lotie foit donc le Seigneur Eternel , Le grand Dieu a Ifracl; De fiecle en fîede a luy foit tout honneur , Amen , amen , Seigneur.
PSAUME XLIL
Vf. deconfgUtion, Qucmadmodum defiderat. ^^ Omme un Cerf altéré brame ,
Cherchant le courant des eaux y
Ainfi ibupire mon ame ±
Seigneur , après tes ruiiîèaux.
EUeafbif du Dieu vivant,
PSEAUME XL1X
Et s'écrie en le fuivant :
Mon Dieu, mon Dieu , quand fèra-ce
Que mes yeux verront ta face ? f Mes larmes font mon bruvage Et nuit & jour en tout lieu, Quand on me tient ce langage, Qu'eft donc devenu ton Dieu ? O trop heureufe iaifon , Quand j'allois en ta mailbn Chantant avec les fidelles Tes louanges immortelles, f Mais quel chagrin te dévore 2 Mon ame , railure toy, Elpere en Dieu , car encore Il fera loiié de moy. Quand d'un regard feulement , Il finira mon tourment • Mon Dieu je fcns que mon ame D'un ardent delîr fe pâme. f Je penfe à toy depuis l'heure Que j'étois vers le Jourdain, Et vers la froide demeure D'Hermon où j'errais en vain ;
PSAUME XLII.
Et dans tous ces autres lieux Exilé loin de tes yeux , Par tout mes maux me pourfuivent , Comme des flots qui fe fliivent.
V Pause **
5" Les torrens de ta colère Sur moy cent fois ont paile ; Mais par ta grâce j'efpere Qu'enfin l'orage eft celle. Tu me conduiras le jour , Et moy la nuit à mon tour Je fàuray clianter la gloire De l'auteur de ma viétoire. C Dieu, dirai-je , en ma fbuffrance D'un efprit humble & fournis , Tu peux tout , & ta puilïànce M'expofe à mes ennemis : Je fens leurs médians propos Qm me percent jufqu aux os , Quand ils difcnt à toute heure, Où fait ton Dieu Cd demeure ? f Mais pourquoy mon ame encore T abbatre avec tant deffroy } Efpere au Dieu que j'adore 9 Il fera loué de moy. Un regard dans fà faveur Me dit qu'il eft mon Sauveur : Et c'eft aufïï luy P mon ame , Qu^en tous mes maux je réclame.
PSAUME XLIIL
Vftumt defriére. judica me,De«.is, & difccrnc,
-*• Rens , ô Dien , ma jufte querelle ,
Toy , qui me vois traitter ainfî. Par !a troupe injufte & cruelle ,
A tes propres defïrs rebelle ;
Seigneur, vien me vanger aufïï
Du méchant endùrcy*. * Toy qui fus toujours ma défiance y I e feul à qui mon cœur, s'attend y Peux-tu me cacher ta prefence , Et me livrer à finfolence
De Tennemy perfecutant y
Par qui je foufïre tant ?
5" Que fur moy ta clarté reluife „
Et me montre ta vérité $
Fay que ta grâce me conduite ,
Kiij
PSAUME XLIV. Et qu'enfin elle m'introduîfe
Dans le lieu fàint , où ta beauté Brille avec majefte. f La d'une fèinte hardicife , J approchera y de ton autel 5 Là , plein d'une jufte allegrcfle, Ma voix & ma harpe feins cefle Chanteront 5 ô Dieu d'Ifraël , Ton honneur immortel. f Quoy tes frayeurs durent encore ! Mon ame enfin rafsûre toy : Efpereau grand Dieu que j'adore , Car je le loiie & je l'implore ; Et comme mon Père & mon Roy , Il veillera pour moy»
PSAUME XLIV.
Tfaurne de prière Dciis,aiiribus noftris audivinaus.
c|f iii 1 iiiilliliiiiiill
Eigneur 5 le bruit de tes merveilles Refonne encore à nos oreilles r
Nous les fàvons de nos ayeux y
Pour qui tu les fis à leurs yeux ^
PSAUME XLIV.
Ta main a les peuples chailcz Tu mis nos pères en leur place , Ec tous ces méchans renverfèz
Y virçnt fleurir nôtre race.
J Non , ce n'eft point par leur epée
Qu'ils ont cette terre occupée ,
Dans les dangers quils ont courus ,
Ton bras failles a fecourus.
Eternel tu fus leur Sauveur,
Ta main , ta clarté falutaire ,
Leur témoignèrent ta faveur,
Trop heureux d'avoir pu te plaire!
f Grand Dieu c^ft ta force divine
Qui fur les Rois mêmes domine ,
Beny ton peuple bien aimé
De ton regard accoutumé :
Par toy feront humiliez
Tous ceux qui nous feront la guerre,
Par toy nous foulerons aux piez
Ceux qui voudroient nous mettre à terre.
f Ninion arc > ni mes autres armes,
PSAUME XL IV.
Ne peuvent rien dans les alarmes j. Le fer qui pend a mon côté Ne fit jamais ma fureté :
C'cft toy qui nous as def&ndusv Seigneur 5 contre nos adverfaires ^ Et par toy. feront confondus -t V Tous ceux qui nous feront contraires.
V Pause I. %f
§ Dieu feul fut toujours nôtre gloire, Ses faits font dans nôtre' mémoire , Et nous faifons vœu déformais De le célébrer à jamais :
Mais cependant tu te tiens loin , Le cœur nous manque en leur prefénee ,, Et de nos guerriers au befoin Tu n'animes plus la deftence. f Souvent nôtre armée eft réduite À prendre une honteufe fuite 5 Quand l'ennemy ie vient faifir De tous nos biens, à fon plaifuv
Diiperfez parmy ces méchans , Tu nous livres à leur furie , Comme des agneaux dans les champs- Deftinez à la boucherie, f Enfin ta nation élue Voit que pour rien tu l'as vendue, Et cependant tout bien conté, Tu n'en as de rien profité.
Seigneur , tu nous vois maltraitiez
b ■ p.
PSAUME XL IV. De ceux qui prés de nous habitent,
X fans celle perfecutez ^ar de faux contes qu'ils débitent. J Nous ne fervons comme nous Tommes f Que de risée aux autres hommes ; Chacun nous montre ,& nous choquant 3ranle la tête en fe moquant.
La honte marche devant moy-, La crainte m'abbat le courage- ?ar tout la trilteflè , ou TefFroy , Peignent leurs traits fur mon viïage, f Nous n'entendons que des injures , ils nous accablent d'impoftures 9 :t font prêts à fondre fur nous , 3our nous porter les derniers coups .
Mais dans ce grand abbaiflement \vons-nous par impatience Dublié ton commandement ,
Du méprisé ton alliances
V Pause II. V
' Ailleurs qu'à toy nôtre pensée ,
eigneur , ne s'eft point addrefsée ,
x nous avons de bonne foy
aiivile fentier de ta loy. Nous l'avons iuivi même aux lieux
)ùles ferpens font leur demeure ,
a mort prefentant à nos yeux
es noires horreurs à toute heure. Si d'unc^ur timide ou volage ,
P S A U M E X L I V-
Nous avions cefsé nôtre hommage , Si nous avions a d'autres Dieux Elevé nos mains & nos veux ,
Ne s'en fut-il pas apperçù , Ce grand Dieu , qui voit & qui fonde Tout ce que les cœurs ont conçu , Même les plus cachez du monde ? f Tous les jours encor nôtre zèle Nous fait foufEïr pour ta querelle , Comme brebis qu'on garde exprés Pour les égorger tôt après,
Helas a Seigneur , pourquoy dors-tu ? Réveille-toy pour voir nos peines y Réveille , dis- je , ta ver m , Et viens enfin rompre nos chaînes, f Pourquoy caches-tu ton viiage? Pourquoy quand chacun nous outrage N'as - tu quelque compaflïon De nôtre extrême affliétion?
La rigueur dont tu nous abbas , Nous fait une fi rude guerre , Que nos corps devenus tout plats , Semblent colez contre la terre. f Vien donc, Seigneur, & nous accorde Ta grâce & ta mifericorde , Et pour l'amour de ta bonté, J>élivre-nous d adverfité,
PSAUME XLV.
Pf dedottrine, Em&avit cor rficum vcrbum.
Miili^lllillflllilil On cœur trop plein de choies magnifiques
Veut les répandre & les rendre publiques [ Et quelque promt que fût un écrivain , Ma langue iroit plus vite que fa main. GrandRoy,c eft toy pour qui je veux écrire,
I|ililil^l^;illllJlÈ;ii|iiii
Toy.le plus beau qu'entre tous on admire; Dans tes propos la grâce & les douceurs
ll=Ê|ilPilPiilîi=Ill:||I^
Charment l'oreille & ravilïènt les cœurs» ff A ton côte mets l'épée invincible , Qui de ta force eft la marque viilble 9 De fon acier la brillante fplendeur Fait refpe&er ta Royale Grandeur.' Monte en ton char3 triophe,* la bone heure8
Lij
PSAUME XLV. Puis qu'avec toy font toujours leur demeure, La venté, l'honneur, la bonne foy , Ta main fera des coups dignes de toy. ^ De ton carquois les flèches font mortelles Pour tous ks cœurs quife montrent rebelles, Tes ennemis en feront tous percez 9 Et tomberont, à tes picz,renverfez.
OPrince,ô Dieu,ton Trône eft immuable, Aimable aux bons, aux méchans redoutable , Ton feeptre doux autant qu il eft puitïànt ^ Rend ton empire heureux 8c floriflant. 5 Tu ne chéris , ô Dieu, que la juftice^ Audi ton Dieu favorable &c propice De tes pareils t'ayant le plus à gré D'une iainte huile à jamais t'a (acre,
•Tes vêtemes quand tu fors de ta chambre, Parfument tout d'un air de mufe & d'ambre On les tira des coffres précieux , Pour te parer , & réjouir tes yeux.
*\* P A U S JU %*
y Des plus gradsRois les filles les mieux nées Sont prez de toy, de tes prefens ornées j Et la nouvelle époufe à ton côté , Qui d'or d'Ophir couronne fa beauté:
Ecoute , ô fille , & Reine fans pareille > Enten la voix du ciel qui te confeille > Père & patrie , il faut tout oublier , JEc d'autres nœuds plus étroits te lier. f t,e Roy touché de ta grâce divine
PSAUME XLVÏ. Pour fon époufe unique te deftine • Et puis qu'il eft 8c ton maure 8c ton Roy 9 Ton cœur lu y doit fon amour 8c la foy8
Tyr à tes piez portera fes richeflès , Le monde entier te fera des large fies, Mais la beauté de Te/prit & du corps , Surpafïè en toy tout l'éclat des trefors. J D'habits brodez pompeufement ornée ^ On la verra vers Le Prince amenée 3 Son char doré cent autres chars fuivront, Où des grands Rois les filles brilleront.
Voila qu au Prince enfin on la prefènre Avec fa troupe 8c parée 8c riante; ïl la conduit au fliperbe Palais y Où vont régner le bonheur & la paix. f Ne crain donc point de quiter père &merey Mais de grans biens5heureufe Reine,efpere, De cet hymen te naîtront des enfans , Que Ton verra par tout Rois triomphans.
Pour toy,Seigneur ? je conficre à ta gloire Des chants fierez d'éternelle mémoire y Par' qui fans fin 5 les peuples à venir Voudront aulîi te louer & bénir.
PSAUME XLVL
"Pfetum deviftoiré. Dcus nofter refugium.
Ezqivim mal cruel nous accable, L iij
PSAUME X L V T.
**:;rf==
Dieu nous tend Ci main fècourablcj
Souvent nous l'avons éprouvé,
Toujours prêt nous lavons trouvé.
La peur ne nous fait plus la guerre ,
Dûiïions-nous voir trembler la terre y
Et par des prodiges nouveaux
Les monts s'abymer dans les eaux. f Dûiïîons nous voir les mers profondes Bruire, écumer, enfler leurs ondes, Et par leur orgueilleux pouvoir , Les plus hauts rochers fè mouvoir • Au milieu des plus grands orales, Nos ruilïèaux baignant leurs rivages Réjouiront nôtre Cité Où Dieu fait voir la Majefté..
PSAUME XLVL f Dans cette ville fainte & belle Dieu fait fa demeure éternelle , Jamais rien ne l'ébranlera ; Car le Seigneur la fou tiendra.
Cent peuples contre nous s'émurent , Comme des torrens ils coururent : Du bruit des voix l'air fe fendoit -> Et fous eux la terre fondoit.
V Pause V
f Mais le Dieu qui prelîdë aux armes 5 Fût avec nous dans nos alarmes -> Le Dieu de Jacob , le Dieu fort, Sera toujours nôtre fupport.
Que chacun contemple en foy-même Ce qu'a fait fbn pouvoir fuprême ; Les Climats jadis habitez Qu'en ce jour on voit deiertez. f Enfin il fait ce lier la guerre , Et donne la paix à la terre, Il fait par tout brûler les chars - Biife les lances , & les dards.
Ceiïèz, dit-il , vôtre infoîence Mortels , rêverez ma puiiîànce , Craignez le Dieu de l'univers 5 Adoré des peuples divers. Ç L'Eternel , qui prefide aux armes ,- Eft avec nous dans nos alarmes 3 Le Dieu de Jacob > le Dieu fort , Sera toûjouis nôtre fupport.
L iii|:
PSAUME XLVU.
Jfanmt de réjoiiijfance. Omnes gentcs p!audit«. fc Ue tous les humains Frapent dans leurs mains •> Que tous en ce jour ,
liîiiliiii
Viennent tour à tour , D'un chant folemnel y Loiier L'Eternel >
C'eft le Dieu des Cieux , Qu'on craint en tous lieux , Le grand Roy qui fait
P S E À U M E XLVIÏ, Trembler en effet Les peuples divers
De tout l'univers, f Par fon grand pouvoir Il nous fera voir Nos voifîns bâtus 5 Les cœurs abbâtus^ Même humiliez, Jufques fous nos piez.
Car pour nôtre part3 Il a mis à part-, L'extrême faveur, Le fiiprême honneur Quà Jacob il fit Quand il le choifit, Ç Peuples , le voicy Qui fe montre icy , Qu'au ion des hauts-bois, Des luts , & des voix , On aille au devant Du grand Dieu vivant..
Chantez donc chantez De Dieu les bornez _
PSAUME XLVIIL D'un cœur plein de foy. Chantez ce grand Roy5 Le vray y le ieul Dieu , Qui règne en ce lieu. f Sages 5 rêverez Ses ordres lierez. Quand alTujecis On voit les Gentils- Baifer avec nous y Son trône à genoux.
Les peuples puifîans ,. Nous obeilïàns, Vers nous font venus x Pour être tenus Sujets du Dieu fàint, Qu'Abraham à crainte f Ce Dieu Souverairt Porte dans fà main De ce monde entier Le ferme bouclier, Toujours g'orieux , Au deflus des Geux..
PSAUME XLvriI,
T/, Aaftion degrac. Magnus Dominus & Jauciabilir..
mmmmmmmwÊE
C
«3
'£ft en ù très fàinte Cité
PSAUME XLVI1L Que Dieu Fait voir fa Majefté, La gloire <Sc la magnificence De fbn adorable prefènce*. La montagne de Sion S'élève au Septentrion y
lii^llilIPifiÉîi^^^iâ
Place au grand Roy confàcrée Dans une aimable contrée, Et la terre univerfelle
Ne le réjouit qu'en elle. f Dieu fouvent en elle a fait voir Et ion amour , & (on pouvoir ;.
PSAUME XLViri. Car un jour , les Rois s'alîèmblerenc,. Et joints enfemblc lafliegerent ;
Dieu fouffla fur leurs dciîèins ,. Et rendit leur efforts vains ; Son bras punît leur audace,. 11 leur fit quitter la place ; Et confondant leur conduite Les reduifit à la fuite. f Ils fentirent foudainement Comme un travail d'enfantement y Où Teffi:oy que caufe un orage Qm fracalïè & mats & cordage.
Les chofes que de ce lieu Ckoify par notre grand Dieu, Jadis on nous avoit dites , Même jufquaux plus petites, Aujourd'fiuy , Dieu des Armées A nos yeux font confirmées.
*/ Pause **
f Dieu fonda pour l'éternité Cette glorieufe cité -> C'eft-là qu'au milieu de ton Temple r O Seigneur ta grâce on contemple.-
Roy de la terre &c des deux > Ton grand nom vole en tous lieux y Et Ton entend tes loiïonges -y Aux climats les plus étranges. Ta main bonne & libérale , Par tourtes bien-faits -étale»
PSAUME XLIX.
5 Des filles de Juda les voix Chantent hautement tes exploits, Sion fait réfonner ta gloire Par des cantiques de victoire.
Pafïans , faites en le tour, Admirez de chaque Tour Les murs .3 les hauteurs y Y enceinte 9 Qui nous ont mis hors de crainte $ Et faites-les bien connoître Aux peuples qui font a naître, f Dieu feul règne éternellement, Son bras nous défend conftamment , Sa bonté feule nous fait vivre , Et même en la mort nous délivre.
PSAUME X L I X.
Tfaume de iûclrine, Auditc hxc omucs.
T>ïiiII!lll^iliii^lliP^IIllIli
*■*■ Euples divers , venez , &c m'écoutez^ Hommes mortels 5 qui le monde habitez > Riches hautains , & pauvres languiflàns ,
: Simples bergers, & vous Princes puilîans,
PSAUME X L I X.
|iiIi;i:!lilIlli1î§i:Êllili=
Faites fllence à mes fàintes chanfons y Prêtez l'oreille à mes fàges leçons ,
ill^iiiHiiiliiJifiisîHÎïllIi
Vous me verrez attentif fur ma lyre,
llll^lli=lli!lllf!îl]illllllill
H-
Vous annoncer ce que le ciel m'infpire. $ Pourquoy ferois-je en mes maux étonné? Bien que j'en ibis fans celle environnée Un ferme elpoir foulage mes douleurs , Et me foûtient dans les plus grands malheurs.
Les gens du mode aux honneurs parvenus, Se tiennent fiers de leurs grands revenus. Mais nul ne peut quand le mal eft extrême , En racheter ou fon frère , ou foy-même ! 5 Non, ce rachapt fe met à trop haut prix, Et vainement on auroit entrepris De vivre icy de longs Se d'heureux jours ; Sans que jamais rien en tranchât le cours ;
Chaque heure voit les plus fages mourir, Le fol le riche également périr ^ Laiilans leurs biens amalîèz avec peine , M ême fouvent à ceux qu'ils ont en haine. f Et toutefois tous les difeours qu'ils font,
PSAUME XLI5C
Sont qu'a jamais leurs maifons darcronr 9 Et qu'en donnant leurs noms à leurs palais, Leurs noms vivront 5 Se ne mourront jamais;
Mais ils ont beaufe dire grands Seigneurs, Et leurs palais , & tous leurs vains honneurs Cèdent au tems,eux-mêmes ont leurs chûtes^ Mourans enfin comme des bêtes brutes.
\* Pause. **
5 Tous leurs projets ne font que vanité , Pendant qu'on voit que leur pofterité Aime à les iliivre avec aveuglement , Et vit comme eux dans le dérèglement ;
Les voila tous en terre par monceaux , D'eux fe nourrit la mort dans leurs to beaux , Mais ceux qui n'ont qu'en Dieu leur efperace Auront un jour la luprême puiiïance, f Les orgueilleux à jamais périront , •Quand de leur lit au fepulchre ils iront ; M ais lors qu'à foy mon Dieu m'appellera , De la mort même il me rachètera.
Necrain doc poït quâd tu verras quelqu'un Devenir riche au delïus du commun ; Ni quand il meurt, fes trefors il ne ferre f Ni fes honneurs ne le fui vent fous terre* f En cette vie ils aiment les plaifirs , Et cherchent ceux qui flattent leurs defirs ; Mais ils fuivront leurs pères dans les lieux Où ne luit point la lumière des cieux.
Celuy de qui les biens ou les honneurs
PSAUME L.
Troublent le fens Se corrompent les mœurs, Celle d'être homme , aux bêtes il rellcmble, En qui périt lame & le corps enfemble.
PSAUME L.
Tfaume de cênfolation.. Qm'd gloriaris in maliria.
y iii^lllliiilIPiiliifii
1 4 E tout-puiiïànr,le Dieu fort parlera , Et d'un ton haut la terre appellera^,
SlliiilIIIilIiliiiilil?!^
T)e l'Orient jufques à l'Occident -,
illlllllllîllliiiiliiillll^
On le verra, plein d'éclat,defcendanr "Devers Sion des Villes la plus belle,
llililllilllllililil^lill
Ceint des rayons de fi gloire immortelle. ^ Devant fes pas marche un feu confumant, Autour de luy fbifffle un vent véhément, La terre ftable Se les deux dans leurs cours, Sont les témoins de fes graves difeours. Faites venir , dit-il , en ma p refence ,
Le
PSAFME L. Le peuple élu qui prit mon alliance. Ç 11 k jura même fur mes autels , Et me promit des honneurs immortels : Mais vous,ô Cicux5vous direz en tout lkuy Quelle fera la juftice de Dieu ; Et iî , pouvant exercer la vengeance , Il n'ufe pas de grâce & d'indulgence, f Vien, pourfùit-il, mon peuple, écouté moy, Car je pretens protefter contre toy : Je fuis ton-Dieu* ton maître, Se mon pouvoir Te montre allez mon droit , & ton devoir. Je ne dis rien icy de tes offrandes , Je voy ton culte , Se jentens tés demandes : 5". Mais penfes-tu qu'en aucune faifon J'euiîè befoin des bœufs de ta maifon , Ni-de tes boucs ; mais que dis-je des tiens > Mille troupeaux en mille monts font miens $ J'ayious ma main les oyfeaux dès motagnes, Et le- bétail qui paît dans les campagnes.
%*' Pause **
Ç Si j'avois faim je ne t'en dirois rien , Gar l'univers tout entier eft mon bien, Suis-je mangeur de chair de gros taureaux,.. Bois-je lé fang des boucs, Se des chevreaux ?. Non , fî tu veux te rendre Dieu propice i Prefènte luy ton cœur en fàcrifice. I Invoque moy dans ton adverfité , Je t'aiderav , tu diras ma bonté. Et toy , méchant 5 hipocrite endurcy ,
M
PSAUME LI.
J niques à quand veux tu donc vivre ainfy ? Que fait mon nom fi lbuvent dans ta bouche , Quand de ma part jamais rien ne te touche ; ^ Bien loin d'aimer ma jufte & fainte loy , Les malvivans font toujours avec toy -, On te voit fuivre, 8c défendre celuy Qui prend le champ, ou la femme d'autruy 5 Ta bouche impure a médire s'adonne Ta fauflè langue a nuire s'abandonne.. f Par tes dilcours injurieux ou vains , Tu ne te plais qu'a noircir tes prochains ,. Et lî je tarde à punir ces forfaits, Je te rellèmble , ou veux ce que tu fais 1 Mais, tôt ou tard, par ton propre fupplice , Tu fentiras fi jaime l'injuftice. f Vous donc,mortels, qui meprifez fes loix, Ceiïèz, enfin, d'être fourds à fa voix. Qui vcih , dit il , éviter ma fureur , Qujl me confacre, & fes vœux. Se fon cœur, Car qui m'invoque aura feu! l'a {finance , De fon falut , & de ma bien veiiillance.
PSAUME LI.
Vfaumedefnére. Mifcrerc mei Dcus, fecundum.
£j\. Ifericorde Se grace,ôDieu des cieux, Un grand pechewr implore ca clémence ,
PSAUME El'..
|Plliii=ili==ll II 11 lïl III Ifll
tJfe en ce jour de ta douceur immenfè
nninii mil iiiii iwm
Pour effacer mes crimes odieux.
O Seigneur, lave , & relave avec foin
llll^iilllliill liPIiilIli
De mon péché la tâche trop profonde , Répan fur moy dans un fi grand beioin
Toute ta grâce, où mon efpoir fe fonde, f Mon cœur remply de triftefte & d'effroy Gonnoît fa faute y & fent qu elle eft énorme ; Mon crime „ helas ! fous fa plus laide forme Me fuit par tout , & fe prefente à moy.
Devant toy feul j'ay commis ce forfait,' C'eft à toy feul à punir mon offènce , Et fi tu veux la punir en effet r Ma peine eft délie , & jufte eft ta vangeance. f Je le fay trop5& je fay toujours fû, J'étois pécheur y même avant que de naître; Helas 9 Seigneur , j'ay commencé de l'être,
M ij
PSAUME LI. Déz qu'en fon fein ma mère ma conçût Ec toutefois ta feinte Majefté
Demande un cœur où règne l'innocence y
Et tu m'avois donné par ta bonté
De tes fecrets la pure connoiilance.
f Avec l'Hyllope arrofe moy „ Seigneur ,
Lave mon ame 5 Se fcs tâches efface >
On me verra refleurir par ta grâce ,
Et l'emporter fur la neige en blancheur.
Si ta pitié fait otiir à mon cœur De mon péché la grâce entérinée , Mes os brifez reprendront leur vigueur r Que mes douleurs ont déjà ruinée.
%.* Pause. \*
f N'attache plus tes yeux fur mes forfaits y Ils ne pourroient. qu'embrafer ta colère ; Oublie enfin 5 pour finir ma mifere , Ce crime étrange , & tous ceux que j'ay faits,
Veuilles, Seigneur > veuilles en moy créer Un cœur nouveau reply d'un nouveau zele5 Et pour encor pouvoir mieux t 'agréer , Que ton elprit en moy le renouvelle, f Trop loin de toy je me vois reculé , Voy la douleur qui foit que je fbupire ; Que ton efprit jamais ne fe retire- Quand tu l'auras en moy renouvelle. Mon Dieu , ren moy ta confolation, Seule elle peut adoucir ma trirteilè 3 i
Que ton efprit 3 dans cette affii&ion3
PSAUME Et Par Ça vertu foulage ma foiblelïè. J Alors , Seigneur , rentré dans tes fèntiers., Aux égarez je les feray reprendre, A mon exemple on les verra s'y rendre, Et revenir à toy plus volontiers.
Dieu monSauveur,tout-puifsat,& tout bony Le fang verfé demande mon fupplice % Mais fi de toy j'en obtiens le pardon ,r Je chanreray ta gracè & ta juftice. f Ouvre , Seigneur , mes lèvres, déformais ^ Que mes frayeurs ont trop log-tems fermées,. Et; tu verras tes louanges femées En tous climats , par mes chants, à jamais.
Si tu vôulois que pour de tels péchez En holoeaufte on t'offrît des victimes , J'en euiîè offert , mais des cœurs fi tâchez Le fang des boucs n'efface pas les crimes, f1 Le facrifice agréable à tes yeux , C'eft la douleur d'une ame pénitente. Un efprit Humble , une prière ardente ; Le coeur brifé luy fèul t'eft précieux.
Témoigne encore à Sion ta bonté. Protège nous , ô Seigneur , fortifie Jerufàîem ta fidellé Cité, Haulfe fes murs, &c fes tours rédifie. f Alore nos coeurs étans bien difpofèz' Seront pour toy d'agréables offrandes ,. Les boeufs , alors , comme tu le commandes, Seront par nous fur ton Autel pofèz,
Mnj
PSAUME LU.
Vf. ie consolation. Quùi gloiiaiis in malitia.
FlSi^lgpli lîfpiillilll 1er cunemy qui te confies
En tonauthoiité,
Faut-il que tu te glorifies
De ta méchanceté.
Mon Dieu m'aime 5 & de fon fecours
Rien n'arrête le cours. f Ta langue impure qui feins celle M'acçufe injustement , Eft comme un fer trompeur qui blelîe En touchant feulement ; Ton cœur aime la faullèté , Et n'a point d'équité. f Les fculs propos qui peuvent nuire iont ceux où tu te plais : Aully le Seigneur va détruire Ta mailon pour jamais -,
PSAUME LIT,
Comme l'herbe qu'on voit fécher,. Il (aura t'arracher. f Ouy 3 foudain jufqu'à la racine Il fera retranché ; Les Juftes voyant fa ruine Auront le coeur touché; Mais , loin de plaindre fon foucy 3 Ils parleront ainfy y y C'efl luy qui n'a point voulu prendre L'Eternel pour ioûtien y G'eft luy qui toujours fit dépendre. Son bonheur de ion bien : Et fa malice & Ton orgueil Le mènent au cercueil., f Et moy-, grand Dieu, qui ne me fonde Qu'en ta feule bonté, On me verra j malgré le monde , Dans ta maifbn planté ; Tel qu'un Olivier verdiflànt, Qu'on voit toujours croillànt. f C'eft-là, Seigneur , qu'en ta prefence Je te celebreray; Sur ta divine providence Je me repoleray; Car le fidelle chaque jour Eprouve ton amour.
PSAUME Lin.
Tfêumede doctrine. Dixit infîpicns ia corde. JL/ E Méchant die en ion coeur folemcnt
HlillflIlî^liilfllillIiiliiÊiiiifn
QVcn vain on croit an Dieu qu'il faille craindre.,.
Il s'abandonne nu mal fans fe oonttaindre,,
Et chacun marche en cet égarement
Aveuglément. f Dieu qui des Cieux obierve les humains • En cherchoit un d'un cœur droit. & fïncere , Dont tout le foin s'attachât à luy plaire , Et qui n'eût point d'objets tropeurs & vains
. Dans Tes de (Teins, f Enfin les yeux, d'un de d'autre côté r N'ont découvert que faits abominables. Péchez crians , Se crimes deteftables v Nul homme enfin qui ne fût infecte
D'impiété, f .cont-ils privez de fens , dit le Seigneur , Ces furieux qui mon nom deshonorent 5 Corne du pain mon faint peuple ils devoret,
Et
PSAUME Lit.
Et pas un d'eux ne cherche ion bonheur
Dans ma faveur. ^ Loin du péril , fans nulle occafion , Ils trembleront ces lâches adverfaires, -Dieu renverfant leurs efforts téméraires 5 Tu les verras pleins de confufion
Sainte Sion. -f Un jour , un jour de ton fein fortira. Le Rédempteur de fon peuple fidelle, Qui finira nôtre peine cruelle > Iiraël libre enfin triomphera, Jacob rira.
PSAUME LIV. PjCtume de friért. Dcus , in nominctuo falvum.
\J Dieu tout puilîant fauve moy Par ta clémence paternelle, Soutien moy dans cette querelle , Où tout mon efpoir eu en toy.
Seigneur , quand je unvoqueray ,
N
PSAUME LV.
Si l^HIiïIIiHiÊi-liÉP^
Daigne te montrer fecourable, Prête une oreille favorable $
Aux vœux que je t'addrefïeray. ^ Des étrangers audacieux Qu'animent la haine & l'envie y Ont confpiré contre ma vie -, Us n'ont point Dieu devant leurs yeux.
Son bras toutefois les prévient Par le promt fecours qu'il me donne y Luy-même fe trouve en perfonne t Dans le party qui me foûtient. Ç Sur mon ennemy tombera Le mal qu'à tort il me fonhaite; Alors, Seigneur , par la défaite Ta promette s accomplira.
Alors en pleine liberté I/un cœur 'tendre , & fans artifice^, J'iray t offrir mon facrifice , £t rendre hommage à ta bonté. J Tu m'as retiré du danger Que m'avoit préparé leur rage, Et mes yeux ont eu l'avantage y De te voir promt à me vajiger.
PSAUME LY.
pfaumc de friere, Exaudi 3 Dcusoiacioncm.
Ellilliiilll:l= IllSlëliil Xauce i 6 mon Dieu, ma prière,
Ne me cache point ta lumière
Dans cette afïli&ion prefènte.
Enten mes cris , exauce moy ,
Quand trifte , & tremblant devant toy ,
Mon cœur s'agite & fe tourmente. f Dans tout le cours de mes difgraces , J'entens de cruelles menaces y De mes ennemis pleins de rage,
Leur fureur , & leur lâcheté , Qui m'ont toujours perfecuté , Sans celFe me font quelque outrage, ^ A Pentour de mon coeur qui tremble, La mort mille frayeurs alïèmble ; Comme un camp preft à me détruire.
Eta dansTexcez de mon tourment,
Ni)
PSAUME LV. Je feus la crainte à tout moment, A cette plainte me réduire: J Helas ! dans mes tranfes mortelles , Qui pourra me donner des ailes -§ Comme à la craintive colombe ,
J'irois foudain , fendant les airs , Chercher un afyle aux deferts , Depeur c]iùcy je ne fuccombe. § Là je garentirois ma tefte y Des coups de l'horrible tempefte , Que je voy forcir du nuage.
Diiperfe , ô Dieu , ces obftinez, Contre ton ordre mutinez ; Confon leur malice 8c leur rage. 5 Leur ville eft pleine de querelles f Et parmy ces peuples rebelles y L'aveuglement & la furie
Ne peuvent ibuffrir l'équité ; Ils joignent à la cruauté L'artifice & la tromperie.
*^* Pause. \*
^ Si le méchant dont lame noire Ne cherche qu'à flétrir ma gloire , N'eue pas diflîmulé û haine;
S'il n'eût par un femblant trompeur Caché le venin de fon cœur , Je m'en fulle gardé fans peine. L (f Mais tu me fais ce mal extrême, Toy que j'aii^ois comme moy-même ,
PSAUME LV.
Toy que je prenois pour exemple 5
À qui je diibis mon dcïlèin , Fr qui femblois m'ouvrir ton fein , M' ccompa°;nant toujours au Temple. Ç Dieu tcuc-puiflant, fay qu'ils periffenr5 C:s-pcrhuCb qui me trahiilènt, Chez-eux ixgne la violence,
La fourbe y tient le premier lieu ; Pour moy j'invoqueray mon Dieu , Et mon Dieu prendra ma defenfe. f Trois fois le jour dans mes allarmes^ Pa mes foûpirs & par mes larmes , J'implore du Seigneur la grâce ,
Le matin, à midy , le foir J'i ivoque fon divin pouvoir , Contre le mal qui me menace. f Dieu qui fût avant le tems même , L'Eternel, ce Juge fuprême, Ecoutera ma trifte plainte 5
Et par un îîiffe jugement Il détruira foudainement Ces médians qui n'ont point fi crainte , f Le traître fà main oie étendre , Sur fon amy pour le furprendre , Contant pour rien la foy donnée,
Les di (cours affectez qu'il fait Plus doux que le miel & le lait , Cachent une haine obftinée. Ç Sa parole bien que flateufè
N lij
PSAUME LVI.
Eft pénétrante & dangereufè, Comme un trait qui vole & qui blcfll* >
Mais efperons au tout-puiiîànt , Sa main protège l'innocent 5 Et le foûcient dans Ci foiblefïè. f Ccft toy , grand Dieu , dont la jufhce Fait tomber dans le précipice , Ceux qui s'éloignent de ta face,
Les meurtriers , les mal faifàns , Meurent en la fleur de leurs ans, Maismoy je m'afliire, en ta grâce.
PSAUME LVI
Tfaume de prière .Miferere mci ,Dcus , quoniam.
RllIllîllplEliyilillEilIii Egarde , ô Diea , l'innocent affligé,
lilllilIllIllilEillllIilIlli
Et nuit Se jour en mille ennuis plongé y Voy Tenncmy qui me tient afïïegé y
Qui m artaque, 8c meprclïè. Ses yeux par tout me pourfuiv et fans ccfler
z.
PSAUME LVL
S on camp nobreux joint la force à l'adrefle, Mais plus je fbuflfrë,& plus dâs ma detrcilè
Seigneur y j'efpere en toy. f Ta voix divine a rafsûré ma foy ; Tu m'as promis de combattre pour moy , Et déformais je verray fans efRoy
Ce que l'homme peut foire. Tous mes difcours partent d'un cœur fîncerc Mais leur malice y donne un fens contraire^ Enfin ma perte eftleur unique affaire,
Leur foin & leur efpoir. f Tantôt au jour ils montrent leur pouvoir, Tantô cachez ils tâchent de prévoir Quelle eft ma route, & font tout pour avoir
Ma vie en leur puiilance. Non, ce n eft point le droit ou l'innocence, Mais leur fierté qui fait leur aflurance ; Fay donc , Seigneur, que ta jufte vangeance
Avance leur trépas. *** P a u s E. **
f Tes yeux m'ont vu retourner fur mes pas? Dans tes vaiiïeanx mes larmes tu mettras : Ma moindre plainte auiïi n eft-elle pas
N iiij
PSEAUME LVII.
Dans tes livres écrite ? Ton bras puilïànt qu'à mon fecours j'invite, De l'ennemy la honte précipite ; Et quelque mal que fa haine médite ,
Tu fàuras m'affifter. f Auffi ta gloire on m entendra chanter, Et tes faveurs en tous lieux raconter , Quand y ô mon Dieu y tu me feras goûter
Le fruit de ta promelfr. Je ne crains plus 5 conduit par ta fageflè, Qil 'aucun mortel infiilte à ma foibleflè , Car en toy feul je veux chercher (ans celle
Toute ma fureté. f Je rendray donc , Seigneur5à ta bonté Les vœux ardens de ma fidélité , Après que j'ay par ta grâce évité
Une ruine entière. Et puifqu enfin ta faveur fmguliere Me laille encor jouir de la lumière 5 Tu me verras jufqu a l'heure dernière
Suivre ta vérité.
PSAUME LVII.
Pf.de prière, Miferere ir.c'i , Dcus, miferere.
Ien>5eigneui\>yië:,& pren pitié de moy, Car, ô mon Dieu , mon aine efpere en toy,
PSAUME LVII'.
gllillililllilllliïilillll'
Er jufqu'au bout de mes peines cruelles
Tu me verras tinvoquer avec foy v
Et me tenir à l'ombre de tes ailes, f • Au Dieu très-haut mon cry saddreflèra 5 Qui de fbn ciel à mon ayde envoira Sa feinte grâce y & fa foy que j implore \ De mes frayeurs il me délivrera , Et confondra celuy qui me dévore. ^ Helas ! je vis parmy de fiers lions , Environné de lâches efpions ; Leurs dés pour moy sot des Sèches morteles,- Leurs langues font dans mes affligions Des traits perçans & des lances cruelle s<
*** Pause. ^*
Elevé , ô Dieu , ta grandeur fur les cieux3- Qu en l'univers ton nom (bit glorieux : Dans leurs filets ils m'ont voulu fui prendre ; Et fous mes pas ces traîtres envieux Avoientdrefsé leurs pièges pour me prendre, f Mais les voila tombez dans le fofsé , Mon cœur en fent fon efpoir redrefsé,
Mon cœur en eft tout remply d'alïurance *> Et connoiiïantcjue tu m'as exaucé y
PSAUME LVITI. Je chanteray ta grâce Se ta clémence. f Maintenant donc ma langue éveille-toy ; M on luth, ma harpe5approchez-vous de moy, Au point du jour le repos j'abandonne, Et, devant tous5je veux , mon DieiynonRoy, Que ta louange en ma bouche refonne. f Jufques aux Cieux s'élève ta bonté 9 J niques aux Cieux atteint ta vérité. Soutien , Seigneur , tout l'éclat de fa gloire, Fay qu'en tous lieux ton grand nomioit vâté, Et qu'à jamais en vive la mémoire.
PSAUME LVHL
Pf. de confolatkn. Si verc utique juftitiam, 1V1 Alheureux juges que vous êtes , Vous qui confpirez contre moy , Prononcez-vous fclon la loy, Penfez-vous à ce que vous faites ? Hommes mortels , pretendez-vous
PSAUME LVIII.
Rendre ainfi la juftice à tous î f On fait que vos âmes vénales N'aiment que la méchanceté; Vous ne pefez. qu'iniquité Dans vos balances inégales. Au berceau même le méchant Découvre ion mauvais panchant, f Dés le moment de fa naiifance x Son fiel en tous lieux fe répand Comme le venin d'un ierpent > Qui fur le voyageur s'élance. Il eft tel qu'un afpic bouchant Son oreille aux douceurs du chant r f En vain la voix enchanterelïè S'efforce d'endormir (es yeux • Toy 5 Seigneur 5 de mes envieux Reprime la langue traîtrefîè ; De ces lions fiers & mordents Brife la mâchoire & les dents.
V Pause. */
f Soudain comme un torrent qui paiïe D'eux mêmes ils s'écouleront , Leurs traits briiez ne fcrviront Qif à confondre leur vaine audace^ Ils fondront de même façon Que l'on voit fondre un limaçon : ^ Comme un enfant qui perd la vie
PSAUME LIX.
Avant qu'il ait vu la clarté -y Comme un finit qui tombe avorté 3 Leur gloire eft de honte fuivie : Moins promtementeft coniûmé Un feu d'épines allumé. J Par une h jufte vangjeance Leur orauëil étant renversé . L'innocent qui fût offensé Baigne fes piez en afïurance Dans les flots du fang du pervers , Et foudain on chante ces vers : f Le jufte ne perd point fa peine > Le fruit en eft trop afsûré r Quelque mal qu'il ait enduré , Son efpemnce n'eft point vaine : 11 eft un Dieu qui juge icy Les bons & les médians aufly.
PSAUME L-IX-.
Tfaume de prière: Eripc me de immicis.
jLVJL On Dieu, rennémy m'environne y . Et fi ton fecours m'abandonne , Si tu ne me viens affilier;,.
4
PSAUME LIX.
Je ne faurois luy reiîfter.
Délivre-moy d'un adveriaire Qui n'a de plaifîr qu'à mal faire.
Sauve-moy des criielles mains
De ces meurtriers inhumains,, f Les voila qui par tout m'épient , Les plus forts contre moy fe lient ^ Sans que je me fois attiré Le malheur qu'ils m'ont préparé.
Tranfportez de haine 8c d'envie^ Ils courent pour m'ôter la vie -, Voy les, Seigneur 3 avance toy, Et vien camper entre eux & moy. f Toy dis-je , grand Dieu des armées 9 Toy dont nos Tribus font aimées > Ouvre les yeux fur l'univers , Et juge les peuples. divers.
N'épargne point dans ta colère Le méchant qui t'olè déplaire : Ceux-cy que la fureur conduit
PSAUME LIX.
Comme des chiens heurlent la nuit j 5 Ils ne font que courir les rues y Et mordre de leurs dents aiguës : Car 5 dilent-ils , quoy qu'il en (bit y Perlonne ne nous apperçoit.
Toy qui les vois &c les méprifes Tu riras de leurs entreprifes Et des peuples audacieux , Tu te moqueras à leurs yeux. 5 Leur force furpallè la mienne : Mais qui peut égaler la tienne , A toy ieul j'auray mon recours ^ Et feul tu feras mon fecours.
Mon Dieu me montrera (a faces Et me prévenant par fà grâce y Me fera voir mes ennemis A mes piez défaits & fournis*
V Pause. y
5 Mais n'éteins pas fi tôt leur vie De peur qu'Ifraël ne l'oublie-, Pour exemple au peuple à venir Ne fay d'abord que les bânir.
Mon Dieu ma force Se ma defenfc Mets-les en bute à ra vangeance. Leurs horribles emportemens Ont mérité tes jugemens. f Confon - les par leur orgueil même , Et par leur injuftice extrême , Par leurs fbuhaits y par leurs delïeins 3
PSAUME L I X.
Et par leurs fermcns faux & vains.
Que contre eux ton courroux s'allume f" Quentin ta fureur les conlume , Mais les conlume tellement Qu'ils perillent entièrement. ■J Dieu de Jacob fay toy connoître Pour le feul Se fouverain maître , Pay voir que tu règnes par tout D'un bout du monde à l'autre bout
On les re verra pleins d'audace, Courir le foir de place en place , Comme des chiens dont la fureur Remplit tout de bruit & d'horreur, È Mais qu'une faim prellante & forte Les chafïè enfin de porte en porte , Et que, loin de fe ioulager, Ils palfènt la nuit fans manger.
Pour moy d'une voix éclatante jEt d'une ame gaye & contente , Je chanteray dez le matin , ht diray ta bontévfans fin. If Tu fus toujours dans ma fouffrance JMa retraite & ma délivrance , Et je veux félon mon devoir Chanter ta gloire & ton pouvoir,
Tu fus toujours dans ma detrefle Ma haute tour., ma forterelfè, Tu fus dans mon adverfité , Un Dieu pour moy plein de bonté.
a
PSAUME I..V
tf. le friere Deus rcpulifti no».
JjglfP Plilliiîif! Il ggi
f Dieu qui nous as rejettcz >
Et de toy long-tems écartez
Tu t'éloignois dans ton courroux,
Celle enfin , 5c reviens à nous.
Ton pais faint fut ébranlé ,
La terre même en a tremblé^
Soutien nos Côtaux qui s'afîailïènt,
Soulage les maux qui nous preilènt* f Ifraël tomba rudement ^Quand d'un vin d'étourdifïement Tu permis qu'il fût abbruvé. Mais enfin tu Tas relevée
L'étandart
PSAUME LX.
L'étendart de tes ferviteurs Q^ii font ces vrais adorateurs, Par ta grâce en l'air le déployé , Et ckacun s'y range avec joye. f Fay , Seigneur, qu'à fes ennemis Ton peuple ne foit plus fournis , Sauve-nous par ton bras puillànt % Et foûtien mon cœur languilfint.
Mais quoy déjà tu m/as oiii > Et de ton faint lieu réjoui ; Sichem fera mon héritage , Le val de Succoth mon partage.
*^* Pause. *^
f Galaad ie donnant à moy , Me regarde comme ion Roy. Et Manaifé de tous les biens Veut encore augmenter les miens,
Ephraïm ce peuple fi fort Sera mon plus ferme fupport. Dejuda viendra l'ordonnance, Qm doit maintenir ma puiHànce, f Toy,Moab malgré ta fierté-, On verra ton pouvoir domté, Et tes princes humiliez A genoux me laver les piez.
Les fils d'Edom feront fujets Aux fervices les plus abjets , Philiftins. préparez la fefte Qui doit célébrer ma conquefte.
O
PASUME LXI. f Mais qui pourra ni ouvrir ces lieux Dont les Tours s'élèvent aux deux, Qui dans Edom m'introduira , Et quel guide m'y conduira.
N'eft-ce pas toy même,ô mon Dieu, Quoy qu'autrefois , en plus d'un lieu y Ton courroux privaft nos armées De tes faveurs accoutumées. J Veuille , Seigneur , en tout ailaut Nous donner ton fecours d'en haut y Le bras de l'homme lans le tien , Neft que foibleile , & ne peut rren.
Ouy, Dieu n'étant plus en courroux, Déploira fes forces pour nous , Et jaloux de fa propre gloire > Il nous donnera la victoire»
PSAUME LXI.
TJ.de fr'terc. Exaudi Dcus > clepiccationcm. XI Coûte moy \ je te prie , Quand je crie ; Eternel , exauce-moy 3
PSAUME LXI.
IMIPljjliyijilliliiili
Du bouc du monde mon ame Te reclame ,
Trifte Se ri efperant qu'en toy. f Souffle quenfin je m'approche
De ta roche ; Que l'accès m'en foie permis , G eft toy feul que je fouhaitc ,
Pour retraite Contre tous mes ennemis ^ Mon ame en ton fanécuaite
Se veut plaire Tout le cems que je vivray. Dans cet azile fidelle,
Sous ton aile, Content je repoferay. Ç A ce que mon cœur defire ,
Tout conipire Et de tov me vient ce don; Heureux d'avoir en partage
L'héritage De ceux qui craignent ton nom. f Toujours feront fortunées
Oi)
PSAUME LXH:
Les années , Du Roy que tu veux chérir 3 Et Ton verra la mémoire
Avec gloire De fiecle en fiecle fleurir, f Son trône fera fi ferme
Que pour terme 11 aura l'éternité , Et pour gardes immortelles
Et fidelles , Ta Grâce & ta Vérité. f Ceft auffi. par des cantiques
Magnifiques , Que mon cœur veut te loiier : Et jufqu à ce que. je meure 5
A toute heure Ses hommages te vouer.
PSAUME LXII.
ff. de confoUtion, Nonne Deofubjt&a eric. On ame en fon Dieu feulement Trouve tout fon contentement : Il eft mon rempart ? ma défenfe :
M
e_ psauM£ EXIr;
Mon fort, mon fecours éprouvé : Il eft. mon rocher élevé
Où je me tiens en aiïurance. y Ne cellèrez-vous donc jamais , Cruels 5 de troubler nôtre paix } Craignez la juftice divine.
Soudain tu vas périr , méchant , Comme on voit un vieux mur penchant Qin s'ouvre de qui tombe en ruine, f Dieu veut-il quelqu'un élever 5 Ces jaloux tâchent de trouver Mille détours pour le détruire :
Leurs propos plus doux que le miel , Cachent des cceurs remplis de fiel , Et qui ne fë plaifent qu'à nuire, f Toy mon ame en Dieu feulement Cherche tout ton contentement ; Et'alïure en fa bienveiiillance : )
Il eft mon fort & mon fauveur, Et protégé par fa faveur , Je ne crains plus que rien nVoffènfe
\* Pause. %*
f C'eft à Dieu que j ay mon recours 3
O iij
PSAUME LXIÎI, Tl eft ma force & mon fccours , Ec la grâce me rend tranquille 5
Vous peuples , dont il eft l'appuy , Répandez vos cœurs devant luy , Etqueluy icul foit vôtre azile. J Les hommes mortels ne font rien , Les plus grans,méme avec leur bien, N'ont qu'un faux éclat qu'on adore :
Et qui l'homme & rien pcieroit, Aufli-tôt il éprouveroit Que ce rien pelé plus encore. f N'appuyez jamais vos dcllèins Sur des moyens mauvais ou vains : Fuyezles eiperances foies.
Meprifez L'oÂ& les honneurs, Et n'attachez jamais vos cœurs , A des biens trompeurs <Sc frivoles, f Le Seigneur dont j'entens la voix , A prononcé plus d'une fois Qu'en fà main feule eft la pui fiance , Et nous (avons Dieu jufte & doux , Qu[enfin ru nous donnes à tous , Et la peine , & la recompenfe.
M
P S A U M E L X 1 1 1.
Vf. de prière. Deus > Dcusmeus, a3 te.
^P^:llll-iil!iP^11llI
On Dieu, toujours mon fèul efpoir,
PSAUME LXIIL
Des le^matin je te reclame ,, Eternel je fens dans mon ame Une ardente foif de te voir. Mes yeux éteints , mes veines vuides, . Mon cœur flêtry5preft d'expirer, Ne celîènt de te defaer
Au fond de ces defèrts arides. f Souffre ô Dieu qu'encore une fois Cherchant feulement à te plaire , Je puilîe dans ton fàn&uaire Voir ta gloire , entendre ta voix.
Ta grâce vaut mieux que la vie , Ton nom fi grand, fi redouté , Toujours par moy fera chanté, Avec une ardeur infinie. f Eternel tant que je vivray t
PSAUME LXIIÏ.
Te louant , marchant en ta crainte Implorant ta majefté feinte , Mes mains vers toy j'éleveray,
Ravy de jôye en ta prefence Et de tes biens rallàlié, Mon coeur qui te fut dedié Pubhra la rcconnoiflànce,
\* Paus e V
f Dans mon lit même il me fouvient De la gloire de tes merveilles , Et mon e {prit durant mes veilles Toutes les nuits s'en entretient.
Er puifqu'en mes douleurs mortelles Tu me fis ientir ton fecolirs , Je veux me confoler toujours , Couvert de l'ombre de tes ailes. Ç Mon ame t'embraflè & te luit Et s'attache à ta bienveiiillance. Auffi ton bras par ta puilïànce Eloigne tout ce qui me nuit.
Mais ceux qu'une noire malice Engage à pourfuivre ma mort , Tomberont par leur propre effort 5 Dans le plus bas du précipice. € Un jour , un jour tous ces méchans Paflèront au fil de l'épée , Et les renards feront curée De leurs corps épars dans les chams. Ainfi plein de joye & de gloire 3
Seigneur
PSAUME LXIV*
Seigneur , le Roy te bénira ,
Et ton (àint peuple mêlera
Son chant à mon chant de vi&oire.
^ Ainfî le menteur étonné ,
Malgré ïà première infblence >
Demeurera dans le filence
Auquel Dieu laura condamné.
PSAUME LXIV.
Tf.de friere. Exaudi , Dcu^orationem.
V^/ Dieu , voy ma peine infinie.;
Mon cœur fe répand devant toy y
Enten mes cris , exauce - moy :
Et contre une troupe ennemie
Défen ma vie, f Garenty-moy des mains cruelles De ces méchants fins & couvers : Diffipe les complots divers > Et les émeutes criminelles
V
PS AU ME LXIV.
De ces rebelles. ^ Ils ont des langues acérées Plus perçantes que des poignards ., Leurs ducours font comme des dard>5 Dont les âmes font pénétrées ,
Et déchirées. 5 Le jufte eu a reçu l'atteinte Dans les lieux les plus reculez > Par leurs coups iouvent redoublez Ils ont prefque fa vie éteinte
Sans nulle crainte. ^ Le crime leul plaît à leur aine , Ils tendent leur piège en fecret, Et péchant fans aucun regret , Qui voit 5 dilent-ils , cette trame ^
Et qui nous blâme. *^* Pause. * J*
^ Il n'eft rien que leur cœur n'invente Pour contenter leur paillon -y La plus fincere intention , Leur malice injufte & favante
La fait méchante, f Mais le Dieu fur qui je m'alïure ^ pour détruire ces malheureux , Lancera mille traits fur eux, Dont chacun fera fa bleflure
Soudaine & fure. Ç Par leur propre langue damnablc Je les vois déjà confondus ,
PSAUME LXY. Ils courent par tout éperdus s Gemiilànt du mal effroyable
Qui les accable. ■5 Tout enfin rendra fes hommages Au pouvoir du Dieu fouverain. Tout craindra l'effort de la main, Dont on voit tant de témoignages
Dans fes ouvrages. f Sur tout le jufte en fa prefence Le bénira d'un hymne fàint, Et le fidelle qui le craint 5 Chantera plein de confiance ,
Sa providence.
PSAUME LXV.
?f Xaft'ton&e grâces % Te deect hymnus.
OfilIlIlIIilllMlilIIl^ Dieu la gloire qui t'eft deuc
T'attendra dans Sion,
Elle t'y doit être rendue
Avec dévotion. Et puifque tu daignes entendre
fi
PSAUME LXV.
Nos vœux &c nos foupirs ,
Tous les peuples viendront s'y rendre
Avec mêmes defîrs, <J Helas ! mes erreurs & mes vices M'éloignerent de toy .Mais , Seigneur , tes bontez propices T'ont rapproché de moy.
Trop heureux l'homme fè peut dire Que tu veux protéger, Dyis tes parvis il fe retire Au plus fort du danger. 5 Des biens que tu nous voudras faire Nos coeurs fe rempliront, Des douceurs de ton jfan&uaire Nos âmes jouiront,
Tes jugemens impénétrables, Grand Dieu, qui nous foûtiens , Par des vangeanccs effroyables Rendent juftice aux tiens, f Seigneur, tous les peuples du monde Lèvent les yeux vers toy -, Par tout , fur la terre & fur Tonde Tout dépend de ta loy*
PSAUME LXV,
Ceint de tes forces redoutables > De grandeur revêtu, Tu rens les monts inébranlables Par ta feule vertu. Ç Ta voix fait de la mex bruyante Les vagues abbaillèr j Des peuples l'émeute inconftante D'un mot tu fais ceilèr..
Voyant tes œuvres fans pareilles Les peuples étonnez Admirent tes hautes merveilles y Même aux lieux éloignez.
*/ Pause ^ %*
f Des bords où le Soleil fe levé Ramenant la clarté 5 Aux bords où fà courte s'achève Tout chante ta bonté.
Si nos gnerets & nos prairies Languiflent faute d'eau , Tu leur rens par tes riches pluyes Un air riant & beau, f L'eau qui de tes canaux regerge Vient la terre nourrir 5 Afin que le froment & l'orge Puillènt croître & meurir.
Quand tu vois fa foif appaifée ? Ses filions applanis, Par la pluye & par la rofée Son germe m bénis.
P iij
PSAUME LXVL
J L'Automne de fruits couronnée Vient réjouir nos yeux ; Tu fais pleuvoir toute Tannée y Tes biens du haut des cieux.
On voit jufqu aux plaines defertes Les bergers en jouir 5 Les côtaux & leurs croupes vertes Semblent s'en réjouir. 5 On voit enfin dans les campagnes Mille troupeaux divers , Les valons au pîé des montagnes 5 De grans bleds tout couverts.
Et cette richelïè champêtre > Par de muets accords 5 Célèbre Tairteur de fon être, Qui répand fès trefors.
PS AU M E LXVL
Tf-iume AuBhn de grâces. JubilateDco omnis teira
-plfllllplll^ïlllplilllli
X Euples venez, & que Ton donne
Des louanges à l'Eternel >.
Qu'en tous lieux fon iaint nom refonne
PSAUME LXVL
Par un cantique folemneL
Dites luy tous , ô Dieu terrible r Qu'on te vaic grand en tous tes faits ! Celuy qu'on croyoit invincible
S'abbaiifé pour avoir la paix„
î QH? ta Majefté glorieufe Soit adorée en l'univers ; Que ta louange precieufe Soit la matière de nos vers.
Venez luy rendre vos hommagesy Peuples 5 & d'un commun accord Jugez par les divers ouvrages Si ce Dieu n'eft pas le Dieu fort. f Ifraël vit la mer profonde 5 Tout d'un coup tarir a fes yeux » Le fleuve retenant lbn onde, Fit un chemin à nos ayeux.
Sa providence univerfclle Regarde fur les nations y
P iiij
PSAUME LXVI. Ht du fuperbe & du rebelle Il rend vaines les pafïïons. f Venez donc, peuples3quon vous voye Entous lieux bénir le Seigneur, Faites retentir avec joye Un feint cantique à fon honneur.
C'eft luy qui garde nôtre vie, Qui guide & qui conduit nos pas , C'eft luy dont la force infinie Nous a garentis du trépas. J Grand Dieu ta juftice divine Voulut épurer nôtre foy, Comme l'argent que Ton affine Pour le rendre de fin alloy.
Tu nous avois mis dans les pièges , Que nous tendoient nos ennemis , j\u joug de leurs loix facrileges Ton courroux nous avoit fournis.
V Pause V
f Ces médians montoient fur nos teftes^ Comme fur le dos des chameaux , On nous menoit comme des beftes ,. Et par les feux & par les eaux.
Enfin rafftaichis par ta grâce , Nous verrons des jours plus heureux , Et moy , Seigneur, devant ta face Je doy t aller rendre mes vœux ; f Ces vœux ardens qu'en ma fouffiance, Et durant mes malheurs paflez ,
PSAUME LXVÎ.
Mon cœur formoit en ta prefence, Et que ma bouche a prononcez.
Tu verras fous tes yeux propices L'holocaufte fe confumer, Et des agneaux & des genilles La chair & la graille fumer, f Vous qui rêverez fa puiflance % Soyez moy témoins en ce lieu I>e la jufte reconnoifïance Que jay des bien- faits de mon Dieu*
Quand ma bouche fait fà prière Ce grand Dieu répond à ma voix, -Àinfi chaque jour jay matière De le bénir cent & cent fois. § S'il euft connu que l'inpiftice Se fût mêlée à mes defirs , Bien loin de m'étre fî propice Il euft méprife mes fbûpirs.
Mais enfin, je puis bien le dire,. Jamais je ne le prie en vain ,. Et quoy que mon ame defîre , Mon Dieu me tend toujours la main» f Beny donc ce grand Dieu, mon ame, Luy qui m'a toujours écouté , Et qui, lors que je le reclame; Toujours laille agir fà bonté*.-
PSAUME LXVII.
Tfaume iaftton degrtces. Dcus mifcrcrc noftri.
feu nous veuille être favorable y Et nous bénir par fa bonté y Dieu veuille de fa face aimable Répandre fur nous la clarté :
Afin qu'avec joye On montre la voye
À tous les humains 5
Que chacun 1 adore,
Et. que nul n*îgnore
PSAUME LXVIIL
L'œuvre de fes mains, f Seigneur v que les peuples te vantent Que chacun te vante, Seigneur ! Qu'ils te célèbrent & te chantent > Qu^on pfàlmodie en ton honneur t
Car ta providence. Sans celle difpenfe Ses bien-faits à tous ; Et dans tes ouvrages Montre aux plus fauvages Un Dieu jufte & doux. | Grand Dieu, tous les peuples du monde Chanteront ton nom glorieux ; La terre en fruits fera féconde Ta main nous bénira des cieux r
Ouy, Dieu par fa grâce,. Nous montrant fa face, Nous veut délivrer ;. Tout ce qui refpire Dans Ion vafte empire Le doit célébrer.
PSAUME Lxvin;.
Tf.de louange. Exurgat Deus & di.Upemur.
Ue Dieu Ce montre feulement.
PSAUME LXVlîL
Et l'on verra fbudainement
Abandonner la place;
L e camp des ennemis épars >
Epouvanté de toutes parts Fuira devant £i face.
Dieu , dis-je , les fera fiiir Comme Ton voit évanouir
Un amas de fuméej
Connue Ta cire fond au feu ,
PSAUME LXVI1Ï.
Ain fi des méchans devant Dieu
La force eft confùmée. J Mais enprefence du Seigneur Les Juftes chantent Ton honneur , Sa force & fà fagelïe, Et dans les vifs tranfports qu'ils ont Voyant les méchans qui s'en vont , Ils fautent d'allegreifè,
Juftes, chaînez tout d'une voix Du Dieu des deux , du Roy des rois La louange immortelle $ Car fur la niie il eft porté , Et d'un nom plein de majefté L'Eternel il s'appelle. f Réjoiiillèz vous devant luy , Il eft des orphelins l'appuy ,
Le defenfèur, le pere^
Des veuves l'unique recours $
Luy qu'on adore tous les jours
Dans fon fàint fandtuaire. Ce Dieu puiiïèmt par fa bonté
Ramené la fécondité
Dans tes naaifôns fteriles;
Du captif il brife les fers,
PSAUME LXVIIL
Et tient le rebelle aux dcfèrts Relégué loin des Villes.
V Pause I. \f
f Quand par tes foins & par ta yoix Tu menois ton peuple autrefois Dans le défère horrible, Les Cieux fondirent en fueur , La terre trembla de frayeur , A ton afpecft terrible.
Le mont de Sina tout troublé , Dieu cf Ifraël , fût ébranlé En voyant ton vifage; Ce fût ton merveilleux pouvoir y >Qui dans le befbin fit pleuvoir Sur ton faint héritage. § Seigneur , tu le mis en oubly, Mois enfin tu Tas rétably y Ton troupeau s y retire ; Tu le bénis 5 tu le foûtien? 9 Et ton peuple comblé de biens A tout ce qu'il defire.
Du Seigneur les exploits divers Ont fait parler tout l'univers , La fefte fût publique , •Quand voyant Tennemy fuir Nos vierges pour fe réjouir Chantèrent ce cantique-, f Les grans Rois ont tourné le dos , Et nous, dans un profond repos ,
PSAUME LXVIII.
Ne craignons plus d'allarmes: Celles qui gardoient la maifon Sortant enfin de leur priion Vont partager leurs armes.
Vous guerriers qui dans les travaux Avez enduré tant de maux , Afin de nous défendre , Vous parûtes iècs & noircis Comme ces malheureux tranfis Qui couchent fur la cendre. 5 Mais vous luirez comme feroir L'aîle d'un pigeon qui feroit D'argent bruny parée, Ou qui d'un émail fans pareil Paroît aux rayons du foleil Azurée &c doreé.
Quand Dieu qui prefide aux combats Difïipa des fiers potentats La troupe facrilege , Tout le païs devint plus beau Que Salmon quand fur foncoupeau On voit briller la neige.
V Pause IL V
f Le mont de Dieu plus merveilleux^ Que Bafan même l'orgueilleux. S'élève jufques aux nues. Vous qui le devez refpeârer Hauts monts voulez vous le hurter De vos ximes cornues.
PSAU ME LXVIIL
Dieu nous fait voir avec plaifir Sur ce mont qu'il voulût choilir Sa prefence a toute heure , L'Etemel , dis-je , déformais > Sur ce iacré mont à jamais Yeut faire fa demeure. 5 Icy d'Anges par millions 11 compofe fes légions, •Qui font ce qu'il defire ; Et parmy ces efprits heureux Icy , comme en Sina , fur eux S'exerce fon Empire.
Quand tu montes dans les hauts lieux^ Triomphant de tes envieux , Tu les charges de chaînes , Et puis te tournant vers les tiens , Seigneur tu les combles de biens , Et mets fin à leurs peines, § Même on voit l'étranger fournis , Pour être au rang de tes amis , Chercher ton alliance. Peny foit donc le Dieu des cieux , Qui par tant d'effets glorieux Nous marque fa prefence.
L'Eternel eft nôtre iauveur , Il nous fait voir par Ci faveur Plus d'une délivrance : Ceft luy qui fut nôtre fupport , Et qui tient les clefs de la mort
Luy
PSAUME LXVIII.
Luy feul en fa puiflànce.
V Pause III. %* J C'eft le Seigneur même qui romc Par fon bras la tête & le front De la troupe ennemie : Sa main frape ces malheureux , Qui ne furent jamais honteux De leur méchante vie.
Mon peuple fàint , dit le Seigneur,. Se tirera par ma Eiveur De Bafan Torgûeilleufe 5 Et , pour le conduire au repos y. Je le garentiray des flots y De la mer perilleufe. f Ses piez enfin il baignera Dans le fang qui regorgera Par l'effort de fes armes: Et fes chiens mêmes lécheront Les corps de ceux qui tomberont Dans ces rudes, allarmes.
Seigneur , on te vit autrefois Triomphant après mille exploits Marcher avec ton Arche ; Les chantres faints tedevancoient, Les joueurs d'inftrumens fuivoient , D'une même démarche, f Les vierges dans leurs beaux atours If joignoient au fon des tambours Mille voix redoublées j
PSAUME LXVHL
Difant, ô peuple dlfraël, Que chacun chante l'Eternel Aux (aimes aiîèmblées.
Là Benjamin fût apperçû Qui , bien que petit , s'étoit vu Chef des autres provinces. Là Juda le fort ie trouva , La Nephtaly même arriva, Zabulon & tes princes.
V Pause IV. '%* f Ifracl . ton Dieu ta fait voir Et ion amour & fon pouvoir, Dans toute ta conduite : Grand Dieu^ montre encore en ce jour De ce pouvoir , de cet amour Les effets & la fuite.
Protège toujours ta cité * Et les Rois malgré leur fierté Te viendront rendre hommage : Roms les dards de tes ennemis , Et fais qu'enfin étant fournis , Ils dépouillent leur rage. ^ Domte la force des taureaux , Et des peuples qui par troupeaux «S'aflèmblent pour nous nuire -y Difîipe les mauvais deiîèins , De ces ennemis fiers & vains Qui veulent nous détruire.
Les Princes d'Egipte viendront
PSAUME L X f#t
Iles Mores leurs mains te tendront
Dans ta demeure fàinte.
Approchez vous Princes Se Rois ,
Célébrez Dieu tout d'une voix
Et vivez en fa crainte.
f Loiiez ce Dieu fî glorieux,
Qui voit ibus les piez les hauts deux 5
Qu'il a formez luy même ;
Et de qui la tonnante voix
Fait trembler & peuples & Rois,
Par fà force fupreme.
Soumettez vous à l'Eternel Et confeiïèz qu'en Ifraël Sa gloire efteftablie; Comme on voit luire dans les airs^ Parmy la foudre & les éclairs a Sa puiflànce infinie. f Seigneur, que ton nom glorieux Se fut craindre de ces fàints lieux Qu'honore ta prefenec: A toy qui fus notre bonheur A tov, çrand Dieuibit tout honneur,, Force & magnificence. -
PSAUME LXIX.
Tftume de Vropl.etie £j? de prière. Saivum mt fa<%
Elas,Seigneur^accours & fauve-moy.
PSAUME LXIX.
Les groiïès eaux vont gagner fur ma tête;
IHïlIliïÉÉ 1 IHîlïlI lilill
Trop loin du bord poulie par la tempête, Dans le limon enfoncé je me voy. Le flot m'entraîne , &c je me fens fi las
illlliliilllililillllilfllllillli
Que je n'ay plus la force de me plaindre , Et ton fecours , ô Dieu > ne venant pas ,
i^llllllll^flll!liï§fi!lïli:i1
La voix me manque & m?s yen* vont s'eteindre, J Plus d'ennemis me ponrfuivent à tort, Que de cheveux ne croifîcnt fur ma tête, Ceuxdont la main à ma perte s'apprête Pour m 'accabler vont chercher du renfort*
Toy qui vois tout.à qui rien neft caché, Tu fais ma faute Se quelle efl mon offenfe , Tu fais grand Dieu , tu fais fi jay péché , Et s'ils ont dû prendre cette vangeance.
PSAUME LXIX.
f Je fouflre , helas ! fansi'avoir mérité, Ne permets pas que mon malheur extrême Soit en fcandale aux juftes 3 à moy - même ,, Quand je t'invoque en moaadverfité.
Ne permets pas que t'ayant reclamé Je fois confus & qu'on me falïe outrage; C'eft pour toy leul que tu me vois blâmé , Pour toy la honte à couvert mon vilage.
V Pause I. V
f Mes frères m'ont tenu pour étranger, J'ay fiit horreur aux enfans de ma mère , Rongé toujours de mon zèle ordinaire Pour ta maifon au plus fort du danger.
Quand ces méchans ont parlé contre toyy J'en ay fur moy fenti tomber le blâme , J'en ay pleuré , jeûné,mon Dieu 5 mon Roy„ Mais ma douleur n'a pu toucher leur ame. f Je m'affligeois de toute^les façons , Vêtu d'un fie 5 la mort peinte au vifage , Mais ils n'ont fait qu'en rire davantage, Et les beuveurs m'ont mis dâs leurs chanfons.
C'elt doc a toy, mon Dieu5que j'ay recours Dans ce dur tems où le péril me preiie ^ Fay moy fentir l'effet de ton fecours , Et viens enfin dégager ta promeiïe. f Délivre-moy de ce bourbier profond Et de lajuain de ceux qui me ha'rflent , Retire-moy de ces eaux qui grofïiirenr , Et qui n'ont plus ni rivage ni fond.
Qjij
TSAUME LXTX.
Que le courant , Setgneur , où je me voy Ne me furmonte & qu au gouffre je n'entre,. Que l'on verroit le refermer fur mov Et m'engloutit au plus creux de Ion ventre,. Ç Par la grandeur de ces comparions Daigne en ce jour écouter mes demandes , Répan fur mov tes bontez les'plus grandes , Et me foulage en mes afflictions.
Ne cache point la clarté de tes yeux A l'affligé que tu vois en détrellè , Mais hâte toy d'ouïr du haut des deux Les voeux ardens que fa douleur t'adrciïe.
V Pause II. V
f Viens à mon ame en cette extrémité^ Viens à mon ame, & racheté ma vie ; Délivre-moy de la main ennemie ; Et nie remets en pleine liberté.
Tu vois l'état ou leur fureur m'a mis , Tous leurs mépris, l'injure qu'ils m'ont faite, Tu fais le nom de tous mes ennemis , Ettu les vois jufques dans leur retraite. 5 Ce grand opprobre a déchire mon cœur, En vain j'attens qu'un ami me confole , Jamais un fcul d'une feule parole N'a foulage ma mortelle langueur.
De cesméchans qui veuîen: mon trépas En cent façons j'av la rage éprouvée : Ils m'ont donné du fiel dans mon repas , Et de vinaigre ont ma foif abbruveé..
PS AUME LXIX.
f Fay qu'à leur tour les feftins qu'ils feront Soient un poifon qui leur vie extermine , Fay leur tourner en mortelle ruine Et les plaifirs ? & le repos qu'ils ont.
Pour réprimer leurs difcours infolens Plonge leurs yeux dans une nuit profonde 3 Fay que leurs reins fbient-toûjours chancelas, Que ton courroux les perde > & les cofonde,1
" %* Pause III. \*
5 Répan fur eux ton indignation 5 Qu'ils fbient livrez à ta jufte vanaeance. Qu'en leurs palais ,, où regnoit l'abondance,, ; Ce ne foit plus que defolation.
Car d'infulter l'innocent aux abois Ces inhumains n'eurent jamais de honte 3 ; Et lî quelqu'un tu frapes quelquefois, Loin de le plaindre ils n'en font aucun conte, f Mets mal fur mal pour punir leur péché ^ Et que pour eux ta bonté foit tarie y Ote leur nom de ton livre de vie 5 Qujivec les bons il n'y foit point couché.
M oy 5 je m'afîure en mes plus grans ennuis Que tu feras ma force & ma retraite 5 Auflï ma bouche Se les jours Se les nuits Célébrera ta louange parfaite, f Mes hymnes fàints plairont à l'Etemel Mille fois mieux que taureaux ny geniiles y Les bons aulïy pour de tels facrifices Me répondront dans un chant folemnel,
PSAUME LXX.
La joye alors en nos cœurs renaîtra , Sachant que Dieu prend loin des miferables, Et qu'en tout tcms des deux il entendra De (es captifs les plaintes pitoyables. J Vous, Terre & Cieux,publiezfcsbontez, Mer& poiflbns , célébrez la puiflance, Car de Sion Ci main prend la defïènce, Et de Juda rebâtit les citez
Là le verront les élus du Seigneur Eux 8c leurs fils profperer d'âge en âge ;, Tons ceux enfin qui cherchent fon honneur Polïèderont la terre en héritage.
PSAUME LXX.
Tfiume de prière Dcus in adjutoriam..
OSlIllIiliiiiflilIlil Dieu 9 c'eft en toy que j'ay mis
Mon efpoir Se ma confiance ;
Seigneur , hâte ma délivrance -r
Vien confondre mes ennemis.
Que
PSAUME LXX.
Que ceux qui menacent ma vie ?
Fouirez de rage contre moy ,
Soient veus pleins d'un mortel effroy
S'enfuir avec ignominie. Ç Frapons, difbient-ils fièrement ; C'etè à ce coup qu'il faut qu'il meure i Mais que la honte leur demeure Pour prix de leur emportement.
Fay qu'en toy feul le réjouiîlënt Tous ceux , ô Dieu, qui t'ont aimé Sauve ceux qui t'ont reclamé Et que ton {aint Nom ils bénifïent. f Mon Dieu 3 tu connois mon tourment ,-i Tu vois la douleur qui m'accable : Prête-moy ta main favorable, Seigneur, fecours-moy promptement,
W(^
R
J
PSAUME LXXÎ.
Ff.de prière. In te, Domine, fpciavi.
'Efpere en ta grâce infinie ; Garenty-moy 5 Seigneur, D'un mortel deshonneur.
il "III ii^^î=Ê|^p||ipi;?||
grand Dieu , qui prens loin de ma vie, Veuille par ta clémence
Hâter ma délivrance.
J Daigne écouter mes tri (les plaintes]
Je n'ay recours qu à toy :
Eternel 3 fauve-moy ,
Eternel 5 diiïipe mes craintes ,
Et fois ma forterefle
Quand le péril me prefle.
J Déiivre-moy de Tinjuftice
Du méchant inhumain :
O Dieu ! retien fa main ,
PSAUME LXXL
Et me garde de fa malice , Car dez ma foible enfance J'invoquay ta puillànce. J Au fortir même des ténèbres Où j'étois renfermé , Quand ta main m'a formé , Je joignis aux hymnes célèbres Que ton peuple te chante 3 Ma voix foible ôc tremblante.
** Pause I. *^* f J'ay Pa^ Pour un monftre étrange , Mais tu m'as revêtu De force & de vertu > Auïïï j'annonce ta louange Et ta gloire immortelle, A ton peuple fidèle, f Au tems de ma douleur extrême , Languiiïant 5c cafsé 3 Serois-je delaifsé : Que plutôt ta bonté fïiprême, Quand ma vigueur me laifïe y Soutienne ma foibleflè. § Ces méchans qu'anime la haine Propofent tour à tour , De me priver du jour ; Et pour y reuflir fans peine 5 Tous contre moy fe lient , Et nuit & jour m'épient, f Sus, difent~ils, qu'on le fàififlè,
Ri)
PSAUME LXXI.
Dieu jadis Ton appuy , Ne lcft plus aujourd'huy. Kl ais, Seigneur , qui me tus propice, Hàce-toy de defeendre Afin de me deffendre. J Puifquils en veulent à ma vie, Que même c'eft à tort, Rcpoulïè leur effort, Et confon leur injufte envie ; Pendant qu'avec confiance J'atteus ton alïïftancc.
V Pause II. V
tf Avec ta louange ordinaire Que je celebreray , Par tout je publîray Les biens qu'il t'aura plu me faire -y Bien que , fi. je les conte , Leur nombre me furmonte. f Je marcheray fans nulle crainte, Ne penfant déformais, Seigneur , qu'à tes hauts faits. De ta jufticc pure Se iainte Je conteray Thiftoire Gravée en ma mémoire. * Tu m'as inftruit dez ma jeuneifè Et moy j'ay recité Ta çîoire & ta bonté Touché de ma blanche veillefïè, Donne-moy ta lumière
PSAUME LXX'I.
Jufqu'à l'heure dernière. f Lailïè-moy conter ta puiflànce 3 Tant aux vivans qu'à ceux Qui naîtront après eux. Car ta juftice 8c ta clémence En Siori iî connues y S'élèvent jufqu aux nues.
V PauseIII. V
f Eft-il quelqu'un à toy femblable } Apres de ii grans maux y Après tant de travaux , Ta mai» puiflante & fecoarable, Qui toujours me délivre 5 Me laiile encore vivre. f Des creux abymes ce la terre Il t'a plu me tirer ; Tu m as fait profperer ; Et lorfquePon ma fait la guerre, Ta divine prefence M'a rcmply d'aflurance. Ç Auffi, Seigneur , dans ma retraite Ton nom fi redouté Par moy fera chanté. Grand Dieu , pour ta bonté parfaite Je veux que mon luth joue Les airs que je te vouer. f Ma bouche d'une joye extrême , Sans celle veut , Seigneur y Chanter à ton honneur.
R ni
PSAUME LXXIT.
Mon ame en veut faire de même Par Ion zèle élevée , Vers toy qui Tas fauvée. f Ma langue auiïï de ta juftice y Et de tant de bienfaits , Ne fe taira jamais : Car je te dois , ô Dieu propice ," Par ta grâce infinie , Et l'honneur &c la vie.
PSAUME LXXII.
Tf.de Doctrine. Dcus, judicium tuum.
D
Onne tes loix , Dieu véritable y
Au Roy pour bien régner :
Au fils du Roy , Maître adorable,
Daigne les enfeigner.
Qu^à ton peuple il rende juftice
PSAUME LXXÏI. Avec intégrité ; Qu'à tes pauvres il (bit propice
En leur neceflîté. Ç Que le peuple voye aux montagnes La paix croître & fleurir, Et les côtaux & les campagnes La juftice nourrir.
Que des malheureux dans leur peine Il foie le protecteur , Et qu'il faite fentir fa haine A leur perfecuteur. f Ainfi tous d'une ardeur commune Grand Roy , t'honoreront, Tant que le Soleil & la Lune Au monde éclaireront.
Telle vient la rofée aimable Sur les filions féchez , £t la pluye eft moins favorable Aux prez qu'on a fauchez. f Les juftes fous fa main puifïànte Fleuriront en tous lieux , Tant que la Lune diligente Fera le tour des Cieux.
Riaj
P A U S ï. Y
PSAUME LXX1K
Par tout fur la terre & fur Tonde Ce Rov dominera , Fr de l'Euphrate au bout du inonde On le célébrera.
* Ceux des deferts quittant leur terre Viendront humiliez , Ft aux qui luy faifoient la guerre Jmx baiferont les piez.
Les Pvois de Tarfis & des Ifles Luy feront complaifans : L'Arabe & les plus riches Villes Luy feront des prefens.
* f Enfin du Couchant à l'Aurore
1 es peuples & les Rois ,
Ceux de Tyr , P indien , le More y
Recevront tons fes loix.
Les affligez dans leur fouffrance |j 'auront recours qu'a luy, Et (on bras fera la deJrenfè Des foibles fans appuy. f 11 entend les cris pitoyables Des pauvres indigens , Ft rend la vie aux mile râbles Par fes foins dïligens.
Il reprime la violence Des méchans fiineux 9 Des bons ia vie &: Piniiocence Sont chères a fes yeux.
PSAUME LXXIL
Ç Oiiy le fin or de l'Arabie Ses coffres remplira y Tous feront des vœux pour fa vie Chacun le bénira.
Aux monts peu de grains fans culture Produiront chacun an % Des blez imitant le murmure Des arbres du Liban, f On verra y par fes foins utiles 3 Les bourgeois , les marchons 3 Fleurir & croître dans les Villes Comme l'herbe des chams.
De ce Roy jufte & plein de gloire ^ Et d'un nom fans pareil ? On verra durer la mémoire Autant que le Soleil. $ Enfin tous les peuples du monde Sous ce Roy glorieux Jouiront d'une paix profonde, Et le diront heureux.
Beny foit donc dans tous les âges Le Dieu fort , l'Eternel , Seul admirable en fes ouvrages Et fcul Dieu d'Ifraël. f Qu'on vante fa grandeur immenfê Dans les climats divers , Et que le bruit de fa clémence Remplifïè l'univers.
PSAUME LXXIIT,
Tf.de do arme. Q^iani bonus Ifraël Deus.
Ue le Seigneur cft bon & doux
A fon Ifraël , même à tous ,
Quand d'un coeur exemt de malice
On fuit les loix de la juftice.
J'eus pourtant Tefprit fi troublé
De voir les méchans profperer ,
Que j'étois prêt à murmurer ,
Et ma foy-même a chancelé. f Je regardois d'un œil jaloux Les avantages de ces foux, De ces infenfez dont la vie
PSAUME LXXIII.
Eft de mille plaifirs fuivie.
Ils ne féchenc point de langueur 5 On les voit mourir doucement > Leur robufte tempérament Joint rembonpoint à la vigueur. J Pendant qu'on foufïre mille maux Ils n'ont ny peine , ny travaux , Et Ton ne voit pas qu'ils patiifent -Tandis que les autres gémi lient. Audi lorgiieil, comme un carcan y Entoure leur col arrogant Us (ont revêtus de fierté , D'injuftice & de cruauté. ^ Tout rit à ces audacieux , La graille leur couvre les yeux. Leurs cœurs après rien ne foûpirent 5 Car ils ont plus qu'ils ne défirent ;
Vivant au gré de leurs fouhaits Ils content les maux qu'ils ont faits 5 Et fuivant leur caprice vain Ils affectent un air hautain.
V Pause T. ** f Leur bouche ofe bien jufqu'au Ciel Porter Ion venin & fon fiel , Et leur langue légère &c vaine Par tout le monde fe promené. Cependant le jufte en foucy Eft comme enyvré de fes pleurs 5 Et dans fexcez de Tes douleurs
PSATJM E LXXIII.
]1 s'afflige , de fe plaint ainly.
J Dieu liir fon fiege glorieux
Ne dort-il point dans les hauts Cicux ?
Eft-il poiïîble qu'il regarde
Icy bas pour y prendre o^irde ?
Il fouffte que ces inhumains Soient toujours heureux 3c contens» Il verfê fur eux en tout tente Des richcfTes à pleines mains, f C'eft donc en vain que j ay tâché D'éloigner mon cœur du péché 3 Et de laver dans l'innocence Et mes mains & ma confcicnce.
C'eft à tort que de mes malheurs. Rien n'arrête le rrifte cours j Et c'eft à tort que tous les jours Je voy renaître mes douleurs. ^ M^is cedifeours précipité Offenfe la divinité > Bleffe fes vertus immortelles > Et fait outrage à fes fidelles.
Ainfî rappellant ma raifon J'ay tâché de la redreflèr : Mais mon trouble n'a pu céder Seigneur , qu'en ta fainte maifoiu f C'eft là qu'en prefence de Dieu y Méditant dans ce facre lieu , Des méchans la dernière iiTùc S'offrit aufli-tôt à ma vette.
PSAUME LXXÏIL
Là je compris que le chemin , Qje tiennent tous ces faux-heureux Eit ii ghflànt , fi dangereux Qu'un précipice en eil la fin.
*" V Pause II. %*
^ Chacun alors eft étonné De voir leur fort infortuné , Et cette chiite grande & pronte Qui couvre leur orgueil de honte.
Un moment fait voir effacé L'éclat trompeur de leur faux bien , Comme un fonce qui n'eft plus rien Dés-que le fommeil eft celle. 5 Helas je fus fourd à ta voix Javois prefque, oublié tes loix ; Le chagrin troublant mes penfeés Je n'en formols que d'infenfées.
Mon Dieu javois perdu Tefprit 3 J'étois abruti devant toy , Ma raifon n'étoit plus à moy 3 Quand ce defefpoir me furprit. f Mais , Seigneur je veux déformais M'attacher à toy pour jamais Puifque ta main toute puifTmtc Soutient mon ame languifïante. Je fui tes conièiis en tous lieux Comme des guides ailurez , Par qui mes veux font éclairez Pour me conduire dans les Cicux,
PSAUME LXXIV,
Ç Car de tout ce qu'au Ciel je voy Qui peut eftre mon Dieu que toy } M'iray-je forger dans le monde • Quelque divinité féconde ?
Le cœur me manquoit tous les jours Et mon corps féchoit de douleur , Mais ta bonté dans ce malheur Fût mon afile & mon recours, f Ceux qui de toy s'éloigneront Seront confus & périront , Tous ceux qui quittent ton fervice Tomberont dans le précipice.
Pour moy , m'approcher du Seigneur Sera toujours mon plus grand bien, Je ne veux plus penfer à rien Qua bien célébrer fon honneur.
PSAUME LXXIV.
îfeume de prière, Ucquid, Deus, repulifti. J^J 'Où viét,ô Dieu,que nous somes épars; Depuis long-tems ta colère enflammée Jette fui nous fon épailFe fumée.
PSAUME LXXIV*
Sur nous, Seigneur, les brebis de tes parcs*
f Le peuple élu qui toujours s'eft vanté
D être ton peuple, & ton faint héritage y
A-t-il perdu cet heureux avantage ,
Et n'eft-il plus l'objet de ta bonté l
Ç Viens promtement , viens pour exterminer
Des ennemis les troupes infidelles
Dont on a vu que les mains criminelles
Ta Maifon iainte ont ozé ruiner.
J O ù tes hauts faits jadis furent chantez.
Ces malheureux , ces peuples exécrables
Remplirent l'air de leurs cris effroyables y
Là même ils ont leurs étendars plantez.
f Sous les efforts des foldats infblens
On vit tomber tes Gantes fortereilès
Comme Ton voit dans les forefts épaiflès
Les hauts lapins fous la hache tremblons,
f Ce beau lambris taillé fi richement
Dont autrefois ta maifon fut ornée,
En mille éclats volant fous la coignée,
Eft renverfé du faîte au fondement.
f Ils ont , helas ! de leurs mains prophané
Ton fanétuaire & tes fàints tabernacles
Où nous allions entendre tes oracles y
Par leur fureur ils ont tout ruiné.
f Pillons , brûlons , ont dit ces furieux ^
Et nous faifant une cruelle guerre
FSE AU ME LXXIV.
Ils ont par tout ravage nôtre terre Et par le feu confumé tes (aines lieux, V Pause I. */
f Nous n'avons plus aucun figne pour nous, Déjà par tout nous manquons de prophètes, De condudLurs , de lacrez interprètes , Quand s'éteindra le feu de ton courroux } f juiques à quand Dieu (i faint 3c Ci bon , Julcjues à quand faut-il qu'on nous outrage? Souffriras -tu que leur aveugle rage Méprile ainfî la vertu de ton nom ? f D'où vient qu'ainfi tu te tiens loin de .ous, Et que ta main dans ton £ein fe retire j Encor faut-il un jour qu'elle s'en tire Pour aux médians faire fèntir fes coups. ^ jadis , helas ! tu me gardois toujours , Et foûtenu par ta jufte puilTmce , Des plus grands maux j'obtins ma délivrance, Et mille-fois j'éprouvay ton fecours. f Ton bras fendît la mer dans un moment, Tu fis motir'r dans les eaux les baleines ; De tous cotez les rives étoient pleines Des monftres morts dans cet événement. 5 Ta main donna le grand monftre des eaux Dans le ddèrt aux bêtes pour pâture : Tu fis fortir du roc l'eau vive & pure Qu'on vit couler en cenz & cent ruilfeaux. f Tu fis tarir des grans fleuves le cours , Le jour eft tien, tienne la nuit humide,
Et
PSAUME LXXIV. Et c'eft ta main qui mefure &c qui guide Le tour réglé du grand Aftre des jours, f Ceft toy , grand Dieu , de qui la volonté Borna jadis de ce monde Pefpace : L'efté brûlant , & i'hyver plein de glace Sont les effets de ta fage bonté.
V Pause II. V
f Tu fçais , Seigneur, comme tes ennemis Insolemment ta gloire ont rabaiflée : Souvien-toy donc de leur foie penfée , Voy leur fureur qui fè crût tout pet mis.
Protège nous, & n abandonne pas A ces méchans ta foible Tourterelle , Sois plus fenfible a la peine cruelle De tes enfans qu'on deftine au trépas. 5 Jette tes yeux , Seigneur , fur ton traite 5 Sur ta divine & confiante alliance : Vien reprimer 1 imufte violence Qni^fait gémir ta fidelle Cité.
Délivre-nous du joug rude & honteux De ces cruels dont nous fommes la proye : Rempli nos coeurs de douceur & de joye, Quand à toy feul nous adrefïbns nos verux . f Réveille-toy , défen tes droits, Scioncur, Voy ces pervers de qui la langue infime Noircit ta gloire, & te couvre de blâme , Et qui par tout déchirent ton honœur.
Voy leur malice, 8c leur cœur plein de fiel* Pour nous braver ils te bravent toy-meme >
S
PSAUME LXXV.
Hnten leurs cris qui vont jufqu'au bldfpheme, Comme des traits poullèz contre le Ciel.
PSAUME LXXV.
pf. d'AÏl Je grâces Ç$ de dêâ /me. Confitcbimur tibi.
i3 Eigiieur , on te bénira , Et le bruit harmonieux De tes exploits glorieux En Sion retentira : Car appaifmt ton courroux ,
Tu tes rapproché de nous.
Î Quand le temps fera venu , e veux juger droitement ; L'état n eft en ce moment Ni fondé, ni foûtenu : Xlais fes piliers tout-dé joints
PSAUME LXXV.
Seront refaits par mes foins. f Quittez cette vanité, Diray-je à ces étourdis : Et vous pécheurs trop hardis, Rabaifîez vôtre fierté , Vivez plus modeftement, Et parlez moins fièrement. f Ce n'eft d'aucun des Climats Que vient l'élévation ; Les foins , ni l'ambition Ne font le rang haut ni bas , C'eft Dieu juge qui punit, Et c'eft luy feul qui bénit. f L'Eternel tient en fes mains D'un vin qu'il a préparé , Que /à juftice a fon gré , Verfe aux fragiles humains ; Tous les méchans en boiront , Et la lie en fucceront. $ Pour moy , je loue en mes chants ± Du Dieu de Jacob les faits , Je veux confondre à jamais Le vain orgueil des méchans : Les bons feuls par mon fecours S'élèveront tous les jours.
S ii
PSAUME LXXVI.
Tf. d'aiiiê» de grâces, N .tus in JutkaDcus.
DflIIIIl^FiillltfiJill Ans la Judée à tout moment
Se fait connoîcre le Seigneur ;
CVft en Ifracl conftamment
Qif on voit éclater Ton honneur :
En Salem font fes tabernacles 9
En Sion Tes divins oracles, f La par Ion bras font fracailèz En un clain d'œil & fans travail , Glaives , écus, traits entaflèz, La guerre & tout fon attirai!. Grand Dieu, par tout brille la gloire Qui fuit l'éclat de ta viftoire. f Onics a frapcz endormis , Ces cœurs fi fiers oc fi hautains; E>e cpus ces yailbns ennemis,
PSAUME LXXVI,
Un (eul n'a lu trouver fes mains. Dieu, quand il veut, dans les allaîtnès Endort & chevaux 8c gendarmes, f Devant toy marche la terreur -y Tes yeux remplilfent tout d'efFroy : Et fi tu te mets en fureur , Q^i peut fubfifter devant toy ? Ta voix grondant par ton tonnerre, Seigneur, a fait trembler la terre. 5 Elle fc tût pour t'écouter Quand tu t'aflïs en jugement, Et prononças fi hautement Que tu viendrois nous affilier. Plus le méchant a d'arrogance , Et plus éclate ta puiflance. f Un jour Dieu viendra vandanger Le refte de ces furieux : Vous donc qui.lçavez vous ranger Auprès de luy dans fes fàints lieux ? Fidèles , offrez-luy fans ceflè Vos vœux & vos chants d'allegreflè. 5 Offrez-luy vos dons à genoux , Comme il vous Ta Iuy-mcme appris j Car fouvent fon julte courroux Des plus grands abbat les efprits : Et fa vangeance eft redoutable Aux Pxoys de ta terre habitable.
S iij
PSAUME LXXVII.
Tourne de dottrine. Vox mca ad Dominuro; jl.j Ame de douleur atteinte Je fis au Seigneur ma plainte : Et mes cris au Ciel montez Par luy furent écoutez.
C'eft à Dieu qu'en ma detreffè |EE:î?E;5E$ $=:£E??*EE£?? yrg==z==
Soir 6c matin je m'adrefle • Vers luy j'élève ma main ,
Et ce n'eft jamais en vain, f Mon ame dans ma fouffranee Refufbit toute affiftance ; Mon Dieu-même m'étonnoit.
PSAUME LXXVIU.
ST-tôt qu'il m'en fouvenoit :
Quand je faifbis mes demandes, Quand je voiiois mes offrandes , Mon cœur en perplexité Etoit fans celle agité, f Seul fans fermer les paupières r Je palïbis les nuits entières , Et mon efprit en langueur Etoit trifte Se fans vigueur.
Sion3 ta première gloire Me revint en la mémoire: Et tous les fîecles partez Furent par moy retracez. f De ma harpe avec triftelîe Il me fouvenoit fans celle ; Et mon cœur remply d'ennuis Soûpiroit toutes les nuits.
Ma trop foible intelligence Cherchoit avec diligence La caufe de mon foucy ; Et je me plaignois ainfi : f L'Eternel cache fa face, Voudroit-il m'ôter fà grâce? Et croiray-je déformais Qiul ne m'aymera jamais ?
Cette bonté fi prisée Eft-elle toute épuisée : La promette de mon Dieu N'auroit-elle plus de lieu? -
PSAUME LXXVIL
V P A U S E. V
f Peut-il oublier luy-même
Quelle eft fi clémence extrême ,
Et fon courroux indomté
peut-il vaincre fa bonté ? C'eft, ay-je dit, à cette heure,
Qne mon Dieu veut que je meure,
L'Eternel a retiré
La main qui ma délivré.
f Puis je repaiïay ma veuë
Sur la gloire fî connue j
Et fur mille 5c mille effets Des grans efforts qu'il a faits. Toutes fes œuvres facrées Par moy furent admirées y
Et dans ce raviflemcnt Je m'écriay hautement j
f Grand Dieu 3 ce eue tu fais faire Se voit dans ton Sanctuaire x Et quelle divinité S'égale à ta majefté ?
Seigneur 5 toutes tes merveilles Sont grandes ôc fans pareilles :. Et de.vai;t tous tu fais voir Ta'fàgefle ôc ton pouvoir. 5 A ton bras , à ta puiilance Jacob doit fa délivrance : Et de Jofeph les enfans Par to y furent rriemphans*
Les
PSAUME LXXVIII.
Les eaux , les eaux avec crainte Ont vu ta majefté fainte; Le gouffre le plus profond En a tremblé jufqu'au fond, f On vit éclater les nues, Comme en torrens répandues 5 Et du bruit qu'on entendiç Le Ciel-même fe fendit.
Tes traits en tous lieux volèrent, Tes gros tonnerres roulèrent : Et d'un éclair enflammé Le monde fût allumé. f La terre fût toute émue, Et ta puilïànce abfoluë Sans trace , au milieu des eaux 3 Leur fit des chemins nouveaux.
Enfin , tu mis en franchife y Par Aron& parMoyfê, Ton peuple qu ils ont mené Vers fon fejour deftiné.
PSAUME LXXVIIL
ff.dedofi* ($d?exhor. Attendue, populus meus.
^lillliilllliilf if ïlïlïii
i3 Ois attentif/non peuple , à ma parole
Enten ma voix qui guide , & qui confole,
T
PSAUME LXXVIIL
Laifle à l'écart les vanicez présentes
Pour méditer des leçons excellentes.
Car fur des tons 5 & graves , & hardis
Je veux chanter les oeuvres de jadis. ^ Nous les avons autrefois écoutées , Quand nos ayeux nous les ont racontées ; A nos enfens nous les ferons connoître, Et même à ceux qui font encore à naître ^ De l'Eternel nous leur ferons £ ivoir Et la fagefle 5 & le divin pouvoir, Ç Avec Jacob Dieu fît fon alliance Et d'Ifrael /à loy fût la fcience, Il commanda quelle fût enfeignée De père en fils, de lignée en lignée > Et qu on tranfmît à la pofterité Ce monument de fa rare bonté. ^ Dieu veut qufen luy foit toute leur attente % Que fa bonté leur foit toujours prefente, Et qu a fes loix ils demeurent fidelles , Loin d'imiter leur Ancêtres rebelles , Qui fe perdant dans leurs ég iremens Furent fi foiuds à Ces commandemensê
PSAUME LXXVIIL V Pause. L V
"f Tels d'Ephraim les enfans fe montrèrent , Qui5bic qu'adroits à lare dot ils s'armèrent, Dans le combat ne firent rien qui vaille, Tournant le dos au jour de la bataille , Qui n'ont de Dieu le culte maintenu , N y de fa loy le droit chem'n tenu. f De l'Eternel les divines merveilles Qujl fit pour eux grandes & fins pareilles: Par ces brutaux furent tôt oubliées y Ses vertus 5 dis-je , en Soan déployées , Et que l'Egypte éprouva fous les yeux De leurs ingrats & perfides ayeux. f Son bras fendit les eaux les plus profonde^ Il fit palier fon peuple entre les ondes En retenant la mer emmoncelée. De jour la troupe eft conduite & voilée Par le nuage ; & la flame à fon cour, Fait dans la nuit pour eux un nouveau jour, f Des durs rochers frapez pair fi puilïàncc Il fit fbrtir des eaux en abondance , On vit couler de leurs arrides veines, Par mille endroits, mille & mille fontaines,; Et fe former des lacs 8c des ruifïèaux Pour rafraichir le peuple & fes troupeaux.
V Pause, II. %* ^ Mais endurcis dans leur vieille habitude N'ayant pour Dieu que de l'ingratitude , Se défiant de fa bonré fuprême
PSAUME L XXVII I.
Ils ont douté de fa puiiïànce même , Et dégoûtez de la manne des deux Ont defiré de la chair en tous lieux* J Dieu, dirent-ils, dans ces terres defertes Nous feroit-il voir nos tables couvertes? Du roc frapé mille fouices coulèrent , Qui par torrens les plaines innonderent \ Mais pour r oit-il foire trouver icy Du pain au peuple &c de la chair aully* f Dieu les oiiit ; fa colère animée Contre Jacob fût foudain enflammée j De ces ingrats l'injufte défiance Du fouverain reveilla la vangeance; Quand méprifànt fa force & fon appuy , Ils n'eurent plus leur efperance en luy. f Car , même avant ces plaintes avenues , Il avoit fait commandement aux niies , Comme s'il jeuû du Ciel ouvert la porte 9 Que de la manne il pluft en telle forte Que ces médians qui crioient à la faim Viilènt pleuvoir du Ciel même du pain. ^V Pause III. \*
f L'homme mortel , ô merveilles étranges ! Etoit nourry du pain même des Anges, Que , le matin \ on reciieilloit fans peine ; Ce n'eft pas tout, d'une force foudaine > Il fit lever en Pair un double vent ; L'un au midy , l'autre vers le levant. J Un tourbillon de vent & de pouflî&re
PS AU ME LXXVIII.
Eft moins obfcur que n'eft la fourmilliere D'oifeaux volans tombez dans cet orage $ La mer a moins de fable en ion rivage 5 Qu'il n'eft d'oiieaux par tout le camp femez, Pour contenter ces mutins affamez. f De ces ingrats l'avidité fi granc e Jufqu'à l'excez fe gorgea de viande, Dieu remplillànt leur vafte convoitife Leur faim ceflà , non pas leur gourmandife^ Car on voyoit les corps froids & mourans Avoir encor la chair entre les dens. f De l'Eternel la main jufte & fevere Sur les plus grands fit tomber fa colère^ Il retrancha de fon faint héritage Les plus vaillans dans la fleur de leur âge. Et toutefois ce peuple furieux N'entendit point la voix du Dieu des Cieux*
%* Pause IV. V f Depuis anffi tous virent leurs années Par fon courroux foudainement bornées : Chacun enfin fèntant fa mort prefente Craint5mais trop tard, de Dieu la main pefâtej Dés le matin on les voit apprêtez A reclamer du Seigneur les bontez. f Chacun alors dit &c redit fans celle Qu'en tous les tems Dieu fût leur forterelïe, Et que toujours fa bonté fouveraine Fut leur refuge & les tira de peine : Mais ce langage hvpccrite & trompeur
Tiij
PS EAU ME LXXVUt
Eft d ns leur bouche un effet de la peur. 5 J «.mais leur ame inconftante & légère ÎS]c fut foûmifc aux I oix de Dieu leur Perej Et cependant fa grâce fècourable Couvrit fouvent leur crime deteftable $ Dieu modéra le feu de fon courroux , Et fe retint , tant il eft tendre &doux. f II fefouvintque la nature humaine N'eft , après tout , qu'une figure vaine > Qv; fait foudain comme le vent qui palier Combien de fois , pendant un long c-fpace^ Ces peuples fiers Font-ils mécontenté ? Combien de fois dans le defert tenté ?
V Pause V. V
5 A Toffèncer cette race adonnée A Ion murmure eft toujours retournée : Sa défiance a donné des limites Au Tout-puiflànt 5 Dieu des Ilraelites, Contant pour rien les maux qu'il fit fentir Aux ennemis qui penfoient l'engloutir* f L'Egypte vit fes miracles terribles, Soan trembla des prodiges horribles Que ià fureur fit en mille manières; L eau devint fana; aux fources , aux rivières, Et chacun vit avec étonnement Qu'on ne pouvait en goûter feulement. ^"11 envoya toutes fortes de mouches Les dévorer même jufqifen leurs couches j Il les couvrit des plus files infe&ei i
PSAUME LxXVt
Et du limon des grenouilles infe&es 3 Donnant aux vers les fruits de ces méchan$y Et leurs moiflons aux cigales des champs, f Leurs pampres verds fentirët fes tempêtes , De leurs figuiers il abbatit les têtesy Et leurs troupeaux confondus pefle méfie, Furent frapez des feux & de la gréje : Tout éprouva fon courroux rigoureux, Et fa fureur fondit toute fur eux.
ÎLes meflagers de fà jufte vangeance es pourfuivoient par tout à toute outrance; Pour leur fupplice une mortelle pefte Fit en tous lieux un ravage funefte , Et tout d'un coup , leurs yeux virent perû" Tout le beftail qui les devoit nourrir. V Pause VI. **
f Leurs premiers nez par un choix déplorable Furent frapez de l'Ange redoutable; Aux pavillons de Cham race traitreiîe Dieu retrancha les chefs de la jeuneflè , Puis il mena fon peuple à grans troupeaux Dans le defert par des {entiers nouveaux, f D'un Roy barbare on vit l'armée éteinte Dans cette mer, où nos ayeux fans crainte, Tous à pié fec trouvèrent leur pailàge , Dieu les menant de rivage en rivage Au lacré mont , qu'après divers combats If s'elï acquis luy-même par fon bras» | De devant .eux les nations il chaflè ,
T iiij;
PSAUME LXXVIIL
Dans leur pais met fon peuple en leur place , Luy partageant leurs maifbns dcfolécs ; Mais oubliant ces grâces fiçmalées , Ils ont toujours ofïènfé l'Eternel y Et niéprifé fon traité fblemneL 5 Leurs cœurs ingrats & leurs âmes légères Ont reculé , comme avoient fait leurs pères , A Tare qui plie ils ont efté femblables i Servat l'idole en leurs hauts lieux damnables, Ils firent tant que le grand Dieu jaloux JLaifTa fur eux déborder fon courroux. V Pause VIL V
f Dieu fût enfin fi las de leurs caprices y Si m'écontent de leurs noires malices y Qu'il dédaigna fi nation choifie , Ayant laiile-ia maiion fi chérie 5 Et de Silo le facré lieu quitté , Où fi long-tems il avoit habité, IJ Son bras livra fon arche prifonniere A la iriercy d'une main meurtrière 5 Et délaiflant les fîens dans les allarmes Les fit périr par la force des armes , Tant fon courroux fût alors enflammé Contre Ifracl jadis fon peuple aimé. § Des feux ardens les jeunes dévorèrent, Dans le mépris les Vierges demeurèrent Sans polfeder l'honneur du mariage; Les Prêtres fiaints churent dans le carnage y Les veuves même , en de fi grans malheurs ,
PSAUME LXXVIIT.
A peine ont pu laiilèr couler leurs pleurs, J Enfin pourtant, corne l'on voit qu'un home Plein de vapeurs & vaincu par le fomme y Tout en furfàut s'écrie ôc le reveille , Dieu ie leva pour rendre la pareille Aux ennemis qui fuy oient devant ïuy , Et les plongea dans un mortel ennuy.
V Pause VIII. ** J Mais il priva Joieph de ià prefènce ; Pour Ephraim il n'eut plus d'induloence y Et Juda leui fût là Tribu chérie; C'cft en Sioii qu'il règne 5 &c qu'on le prie^ C'eit fur ce mont qu'il a gratifié , Qu'eft le Palais à ion nom dédié. § Cette montagne à fcm nom confacrée Eft par fà main fortement aflîirée , Autant 8c plus que le globe du monde ; Et Dieu, qui voit les coeuf$,& qui les fonde,, Choifit David qu'à peine on connoiflbit Le retirant des troupeaux qu'il paiilbit. f II le chercha jufquen ce lieu champêtre > Et Iuy donna ion peuple pour le paître, Il luy commit liîaèl ion partage, Son peuple aquis , & ion iàint héritage j Ainfy David Ta iàgement mené , Et fous (à main jugement gouverné»
PSAUME LXXIX,
Tf. de prière, DcUs , venerunt gentes.
L|i||ÊiilPi=ll"i;;i"ll^iifill| Es étrangers font dans ton héritage ,
Ton Temple faint a fenti leur outrage: Enfin , Seigneur , Jerufàlem détruite Eft par leur rage en mafures réduite; Ils ont donné les corps- De tes fèrviteurs morts Aux oifeaux pour pâture, De la chair des mourans Les animaux des chams-
PSAUME LXXIX*
Ont Eût leur nourriture, f Autour des murs où Yo no9 vint furprédrc, Nos triftes yeux ont vu leur fàng répandre Comme de Teau qu'on jette à Tavantuie, Sans que Ton pûft leur dsnner fopukure,
Nos voifrns violens
Par des mots infoiens
Sans celle nous irritent :
Nous fouîmes le mépris
De ces lâches efprits
Qui^prés de nous habitent. ^ Helas ! Seigneur, jufques à quand fera-ce Quj* tes Elus tu cacheras ta face ? De ton courroux qui fur nous étincelle, I/ardeur enfin fera-t-elle éternelle ?
De tes affligions
Frape les Nations
Qn^font fans connoifîance :
Fay tomber ce courroux
Sur d'autres que fur nous
Qui craignons ta Puiiïance^ Ç Tes ennemis ont prefque toute éteinte Du bon Jacob la pofterité fiinte $ Us ont changé fon Palais admirable En un defert affreux & déplorable».
Sauve-nous du trépas ,
Ne nous impute pas
PSAUME LXXIX.
Les péchez de nos Pcres :
Tu vois nôtre tourment ,
Seigneur 5 vien promptement
Soulager nos miferes. f Jette fur nous un regard favorable , Et nous foûtien par ton bras redoutable^ A tes enfans fci> clément & propice , Et fiuve-nous des coups de ta Jufticc
Les prophanes Gentils
Nous demander oient-ils
Quel Dieu peut nous défendre*
Vien vanger à nos yeux
Ce fmg fi précieux
Qu'ils ont ofé répandre. f Que des captifs la plante à toy parvienne, Qifelie te tcuche & leur faim obtienne. Daigne , Seigneur , leur cenierver la vie, Qui^fous tes yeux va leur être ravie.
De ces mechans aufiî
Vov le cœur endurci ;
Yeîiille fept fois leur rendre
Ce qu'à ton deshonneur ,
Et contre toy , Seigneur ,
Ils ofent entreprendre. f Alors , a Dieu ! nous ton propre héritage, Le Peuple acquis qui t'échût en partage y Nous chanterons tes bontez fecourables y Même au delà des fiecles innombrables.
PSAUME LXXX.
Pjkume de prière. Qui régis Ifraël , in tende." V*/ Pafteur d'Ifraël écoute, Toy qui dans une fure route Conduis Jofeph comme un troupeau , Viens avec un éclat nouveau , Toy qu'on voit plein de majefté
Entre les chérubins porté* J Grand Dieu marche avec ta puifïànce > Guide Ephraïm par ta prefènee, Qua Manaflë, qu'à Benjamin Ta voix montre auffi leur chemin , Et fay qu'après tant de travaux Nous puiflions voir finir nos maux, f O Dieu , qui vois comme on nous traite, Veuille être encor nôtre retraite , Accorde nous du haut des deux
PSAUME LXXX. Ton regard doux 8c gracieux , Fay luire fur nous ta clarté , Et nous ferons en fureté. y Jufques à quand , Dieu des armées , Seront tes fureurs allumées Contre les prières des tiens , Tu nous as privez de tes biens , N ourris d'ennuis , & de douleurs , Et long-tems abbruvez de pleurs. y Tu noui fais fouffrir de nos proches Et des mépris tk des reproches , Et nos ennemis emportez Ont ry de nos adverfitez ; Mais ô Dieu ren nous ta clarté Et nous ferons en fureté.
7 V Pause. **
f Ta v'g'ie en Egypte portée Fût par toy depuis tranfplantée Aux lieux, où les peuples chalïez Virent nos pavillons dreiïèz, Et defès pampres toujours verds, Les chams revêtus & couvers. y On vit fbn ombre répandue Cacher des hauts monts retendue , Ses jets à la hauteur montez , Des cèdres au Liban plantez, Et les grans rameaux qu'ils pouflbienr Du fleuve à la mer s'avançoient. f D'où vient que fa haye eft briféej
PASUME LXXXfcL Qu'elle eft aux paflans expofée ? Que les fangliers fortant des bois La ravagent toute à la fois , Qi^enfin tant de fiers animaux Ont dévoré tous fes rameaux? f Tu vois nos âmes alarmées , Reviens à nous , Dieu des armées % Revien ta vigne vifîter , Que ta main a daigné planter 9 Ses provins par toy cultivez y Et que tes foins ont élevez. f Tu la vois en cendre réduite , Elle eft entièrement détruite , Nous periflbns par ton courroux ; Mais ô Dieu pren pitié de nous : Que ta main foutienne aujourd'huy Juda dont elle fût l'appuy. f Seigneur, accorde-nous ta grâce % Tu nous verras chercher ta £ice5 Et toujours chanter ton honneur : Rétabli nous donc, ô Seigneur, Fay luire fur nous ta clarté , Et nous ferons en fureté.
PSAUME LXXXL
Tfaume d'aéllon de grâces. Exultatc Deo adjutorï,
V~/ Hantez du Seigneq*
PSAUME LXXXL
La j ufte pui fiance ,
Loiiez là grandeur ;
Car c'eft l'Eternel ,
Qui feul d'ifracl
A pris la deffènce. 5 Q^e pour vos chanfons - Toute la mufîque Epuife fes tons : Et que tour à tour, Et fifre ëc tambour Soient de ce Cantique, f Au premier du mois Sonnez la trompeté • Et toutes les fois Que pour faire honneur A ion vray Seigneur, Ifraël s'apprête, f Touchant Ifraèl , Telle eft l'ordonnance ;
Et de
PSAUME LXXXI.
Et de l'Eternel C'eft la volonté 5 Comme il eft porté Par fon Alliance, f Quand Dieu l'eut tiré D'un long efclavaee > Et i eut délivré , Sans qu'en ce danger D un peuple étranger Il fûft le langage.
V Pause, l ?*
J De deiïîis ton dos J'ay la charge ôtée , Du travail des pots , Travail inhumain a J'ay fait que ta main Se trouve exemtée. <J Je fus ton recours , Quand tu fus en guerre y Mon divin fecours > Sans me faire voir , Montra mon pouvoir Parmy mon tonnerre : § Puis je t'éprouvay Aux eaux de querelles y Et quand je trouvay Ton cœur endurcy y Ma juftice ainfi Reprit les rebelles,.
PSAUME LXXXL
f Mon peuple , enten r&oy ,
Traittons alliance
Ton Dieu parle à toy ,
Au moins cette fois
Ecoute fa. voix
Avec révérence.
5 Chez toy tu n'auras
Aucun Dieu frivole,
Tu ne ferviras
Qu'un Dieu fouverain,
Et d'or n'y d'airain
N auras nulle Idole.
f Car je fuis ton Dieu
Ta garde fidelle ,
Qui fèul en ce lieu
Te fais habiter,
T'ayanr fait quitter
l'Egyte cruelle.
V Pause II. %* f Ne prens autre loin Que d'ouvrir ta bouche, Car en ton befbin Je la rempliray, Et ne manqueray A rien qui te touche. f Mais mon peuple élu L'oreille me tendre N a jamais voulu , Qnoy qu'avec bonté
PSAUME LXXXI. Je Teiille exhorté A vouloir m'entendre. f Moy donc irrité Je le mis en proye A la dureté De fon cœur pervers Qui va de travers Pour fuivre là voye. f Ha peuple infènfé! Que n'étois tu fage ? Que n'as-tu penfé A fuivre ma loy , Sans être pour moy Ingrat & volage? J Si à un cœur confiant' Il nfeuft voulu plaire J'eullè en un infiant Etendu mon bras,. J'eulïe mis à bas Son fier adverfaire.* f Tous fes ennemis Remplis de triftefie Luy fëroient fournis , Et ce tems heureux Surpaflant fes vœux Eût duré fans celle, f JeufTe largement Payé fes fervices y La fleur de froment ,'
PSAUME LXXXIL
Et le meilleur miel Defcendant du Ciel Feroient Tes délices.
PSAUME LXXXIT.
ffaume de doftrint, Dcus ftetic in fynagogua.
-p. Hilli îiiiiîiiiililfiiiiî
JL>/ Ieu fur tous les Juges prefide ,. Il voit comme chacun décide ; Affîs au milieu de ces Dieux Il pénètre tout de fes yeux. Pourquoy donc, ô Juges iniques y
ililliiillllliillilllili^
Rendez-vous des arrefts obliques , Traittant le jufte avec rigueur >
PSAUME LXXXIÎ.
Et le méchant avec faveur. J Faites également juftice Au pauvre qu'on voit fans malice , A l'orphelin s'il eft foulé , Au foible s'il eft accablée
Ecoutez l'affligé qui prie , L'innocent qui iouffre & qui crie 7 Et le tirez d'entre les mains De' fes opprclïèurs inhumains.. f Mais pourquoy cette remontrance A des gens fans intelligence . Qui luivent leur aveuglement Dans ce commun dérèglement.
Vous êtes Dieux, je le veux croire 3 Reprefentant de Dieu la gloire y "Vous êtes 3 dis-je , triomphans Comme étant de Dieu les enfans. J Mortels pourtant comme nous fommes- Mourant comme les autres hommes ; Oiiy, vous Grans, vous paflèrez tous, Et mourrez de même que nous.
O Dieu prens en main le tonnerre 3 Et vien juger toute la terre ; Car à toy la terre appartient > Avec tout ce qu'elle contient^
Y ii|
PSAUME LXXXIir.
Pf.de friere. Dcus , quis fimilis erit tibi.
o
nôtre Dieu reveille toy ', Parle & te montre en cet- efEoy , Viens & plus long-tems ne i arrête ; Car tous tes ennemis enlemble Attaquent ton peuple qui tremble-^
iil^lifllilliiilliilijlllll
Et contre toy lèvent la tête, f Ils ont d'un & d'autre côté Contre ton peuple concerté Ce que leur malice imagine ; Et de ceux que Ton voit fe plaire A l'ombre de ton Sanduaire Ils ont refolu la ruine. f QluIs foient , difent-ils , tous défaits j Que*de ce peuple & de fès faits Tombe à nos pieds toute la gloire y Et qu enfin des Ifraelices
PSAUME LXXXI1X
De leur nom ny de leurs limites Il ne refte plus de mémoire;, Ç Tous ont contre toy confpiré ,. Tous d'un accord ont conjuré, L'Idumée & la Paleftine, De Moab &c d'Agar la race, *
Hammon qui fuit la même trac? 5 Et la Nation Gebaline.. f Amalec & les Tyriens r Ifmaël , les Allyriens Toutes leurs forces y déployent : Dans la fureur qui les tranfporte , Leur but eft de donner main-forte^ Aux fils de Lot qui les employent. f Fay leur comme en autre faifon Tu fis lîir les bors de Cifon A Madian en pleine guerre , Quand Sifare & Jabin périrent Aux chams d'Emdor , & ne fèrvirent Que de graifle à fumer la terre..
"V Pause. **
f Rcnverfe leurs Chefs comme Orefv Et comme l'orgueilleux Zeeb , Zébée & Salmana leurs Princes : Car pouflèz d'une aveugle rage , Us voudroient que ton héritage Devint une de leurs Provinces. f Comme une boule va roulant, Comme un tourbillon violent
PSAUME LXXXIW A (on gré le chaume promené : Comme un feu qui réduit en cendre Une foreft y Se qui fait fendre Des rochers la cime hautaine; ? Qujainfi ton orage , ô mon Dieu f Les épouvante ; Se qu'en tout lieu Ta foudre gronde fur leur tête j Que la honte en leur front foit peinte, Et que par amour Se par crainte A te fervir chacun s'apprête, f Que de frayeur tout éperdus , Que de honte tout confondus Ils craignent ta juile puiflànce , Qu'au nom de Seigneur que tu portée Le monde entier en toutes fortes Rende une promte obeïfïancer
PSAUME LXXXIV-
Tfaumedefrtere.Qwivn dilc&a tabernacula.
Oy des Rois 3 Eternel mon Dieu ,
Que ton Tabernacle eft un lieu ,
Sur tous les autres lieux aimable î
Mon
PSAUME LXXXIV.
Mon cœur languit , mes fens ravis
Ne relpiretxt que tes parvis ,
Et que tapréfence adorable;
Et mon ame au Ciel s'élevant
Cherche ta face, ô Dieu vivant. J Helas ! on voit le moindre oifeau, L'hirondelle , le palïereau Trouver leur nid & leur retraite : Et moy ton Oint b Dieu dllrael, En vain au pie de ton Autel Inceflamraent je me fquhaite. Heureux qui peut dans ta Maifbn Te louer en toute iaifon ! f O mille fois heureux celùy De qui toujours tu fus Tappuy, Et qui d'une route confiante Paffb y pour te rendre fes vœux, * Bacca , ce valon fablonneux , Sans que la peine l'épouvante^
* Ce motftgnifie deux eh o fes diverfcs la V*Ue dei meurimt
X
*
PSAUME LXXXIY.
Par tout où (a main crcufcra , L eau du ciel fes puis remplira.
V Pause. *>
f Pleins de courage ils marcheront Jufquà ce qu'enfin ils viendront A Sion devant Dieu fe rendre* Toy qm veilles fur Ifraël, Grand Dieu ! de ton Trône éternel Daigne mes prières entendre ; Dieu de Jacob , exauce-moy , Qjjand j élevé mes mains à toy. § O Dieu plein de compafficn , Voy ton Oint dans l'aflli&ion ! Il aime mieux en toutes fortes Un jour chez toy que mille ailleurs s Et croit les emplois bien meilleurs Des (impies gardes de tes portes , Que d'eftre craint &: refpe&é Au fejour de l'impiété. Ç Ta main eft un bouclier pour nous, Tes yeux un Soleil clair & doux : Tu donnes la gloire . & fais grâce , Jamais ta divine Bonté, A qui vit dans l'intégrité , De faire du bien ne fe lalïe. O mille & mille fois heureux Celuy qui t'adrefle fes voeux.
W
PSAUME LXXXV.
Tfoume de doétrine. Bencdixifti, Domine, terram. jLjL Ux tiens^Seign^tu veux doner la paix, Jacob a vu fes captifs relâchez , A tes enfans tu remets leurs forfaits ,
ll::|lllliillllllllfÊiillil^lHl=
Et ta bonté va couvrir nos péchez - De ta fureur»le feu s'eft modéré 5 Et femble aulTy s'être un peu retiré j
lïllElilIliyi^iililli^ili
Mais o grâd Dieu qui te motras pour nous
Achevé enfin dappaifèr ton courroux, f Eft-ce à toujours que tu veux nous punir? Eft-ce à toujours que ta main frapera? Plutôt, Seigneur, tu viendras nous bénir f
Xij
PSAUME LXXXVI.
Et tout ton peuple auiïy te bénira.
Dieutout-puiffmt quoy que nousayos fait De ton pardon fay nous fentir l'effet , Et nonobftant nos crimes odieux Accorde-nous ton ialut glorieux. £ Mais écoutons ce que mon Dieu dira , Pour ceux qu'il aime,& qui le chercheront : Ce Dieu clément de paix leur parlera , Et de leur faute ils fe repentiront.
A qui le craint Dieu ne manqua jamais, ]1 eft lî bon qu'il prévient nos fouhaits , Et nous verrons encor par fon fecours Nôtre bonheur renaître dans nos jours: £ A la bonté la foy fe joindra mieux $ Et la juftice à la paix s'unira; La foy d'en bas regardant ve^ les deux p Des rieux la paix en bas regardera ;
Dieu bénira nos chams & nos moiiïbns , Pour nous donner des fruits en leurs faifons^ Et nous verrons ce doux gouvernement Durer toujours fans nul empêchement.
PSAUME LXXXVI.
p[aume âtfriire* Inclina, Domine, autem*
^|P=il||:|liË||Ë|i|i|=
XVL Oa Dieu prête moy l'oreille Par ta bonté fans pareille \
:#-
PSAUME LXXXVt
Voy la mifère où je fuis ,
Et foulage mes ennuis f
Mon Dieu , fàuve-moy la vie ;
Car te plaire eft mon envie y
Et dans mon plus grand malheur
Je m allure en ta favemv $ Délivre-moy par ta grâce Du péril qui me menace , Quand plein de zèle &c damoutf Je t'invoque nuit & jour*
Veuille- confoler mon ame y Qui fans celle te reclame , Et qui vers toy,Dieu des Dieux., S'élève jufques aux cieux^ f Seigneur ta bonté fiiprême,. A qui te craint , à qui t'aime , Fait rcilentir tous les jours
X iij
PSAUME LXXXVL Les effets de ton fecours.
Quand donc a toy je m'arrête Seigneur y enten ma requête , Et pmfque j'efpere en toy, Daigne prendre foin de moy, 5 A toute heure , en ma fouffrance > J'implore ton affi fiance, ; £t ta bonté chaque fois Refond à ma trifte voix.
Eft-il quelque Dieu femblable A toy fèul Dieu redoutable i Qui peut imiter tes faits , Et qui l'entreprit jamais }
V Pause *#*
f Sage auteur de la nature > Le monde ta créature Un jour viendra tout entier A tes piez s'humilier.
Car tes divines merveilles Sont grandes &c fins pareilles* Et tu règnes en tout lieu, Comme le ieul & vray Dieu. ^ Seigneur , montre moy ta voye , Fay que jy marche avec joye ; Et que , félon fon devoir , Mon cœur craigne ton pouvoir.
Mon Dieu.je bcnis fans c Aie Ta puiilànce & ta figellè, Et je te celebreray
PSAUME LXXXVIÏ,
Tant que je refpireray ; f Car , bien que j'en fuile indigne y J'éprouvay ta grâce infigne 5 Quand des portes de la mort Je revins par ton fupport.
Tu vois la haine & l'envie Sans cefle attaquer ma vie , Tous s'unifient contre moy Sans aucun rcfpedt pour toy, ^ Mais ta bonté favorable Te rend tendre & iècourable , Toujours lent à t'irriter, Toujours pront à m'afïifter.
Viens donc , viens , & me regarde y Que ta force foit ma garde , Puifqu étant né fous ta loy Je fuis doublement à toy : f Donne-moy par ta clémence Un figne de ta prefence , Mes ennemis auront peur Te voyant mon protedteur,
PSAUME LXXXVII.
Tf, de frofhetie ($ de prière. Fundamcma ejus.
Otr? grad Dieu pourrendre fês oracles»
Des monts fàcrez a fait élection ,.
X iiij
PSAUME LXXXVIT. Il aime mieux les portes de Sior ~
Que de Jacob les anciens Tabernacles. J Qujai ton honeur de merveilles font dites, Jerufàlcm, ton deftin fera tel Que Ton verra d'Egypte & de Babel Le peuple entier rangé dans tes limites». ^ Du Tyrien , du Philiftin , du More , ]1 fera dit qu'ils fortent de ton fein, Tous s'uniflant par un pieux deflein , Craindront le Dieu qu'en Sion on adore, f Ceft-là que Dieu déployant fa puillance^ Tout autre peuple à Ton peuple joindra , Enfin chacun de Sion fè dira Et de Salem vantera fa naifïànce. f Des chantres faints Pagreable harmonie Retentira par tout en fon honneur. Je répandray fur toy , dit le Seigneur r De mes trefors l'abondance infinie,.
PSAUME LXXXVHL
Tfaume de fr'tére. Domine > Dcus falutis me*.
XVJL On Dieu 3 mon unique Sauveur,
PSAUME LXXXVIIT.
iiiif=ifiii?lEiiiiiiÊiiiiPiiJii=
Nuit & jour devant toy je crie ; Fay que ma voix quand je ce prie Parvienne à toy par fà ferveur, Veuille ton oreille me tendre,.
lIllIIil^IflilMI^ilïyiliPI
Et mes triftes clameurs entendre, f Seigneur, aime vois furmonté Par les maux qui me font la guerre j Entre les morts que 1 on enterre , Déjà je puis être conté : Abâtu par un long orage Je pers la force & le courage^. <J Je me trouve feul au befoin,. Preflë d'une douleur trop forte, Et tel qu'une perfonne morte , Dont tu ne prens plus aucun foin ; Que ta main propre à retranchée ^ Et dans le fèpulchre couchée, f Helas ! Seigneur 5 tu m'as jette Dans des gouffres épouvantables,
PSAUME L XXXVIIL
Et tes jugemens redoutables En tous lieux m'ont perfècuté ; Ton courroux à couvert ma tète De tous les flots de ta tempête f Tu m'as privé de mes amis, A qui je deviens exécrable , Des mortels le plus milèrable Au trifte état où tu m'as mis Sans fecours 5 fans nulle efperance De voir jamais ma délivrance.
*#* Pause %*
f Mes yeux font ternis de langueur, Et tu me vois devant ta face Expirant , implorant ta grâce -, Helas î attendras tu , Seigneur y A montrer ta force divine En ceux fur qui la mort domine. f Verra t'on du tombeau fertir Les morts , pour chanter tes merveilles ? Et tes louanges fans pareilles Datas le lepulchre retentir? Ta grâce & ta vertu reluire Où la mort a pu tout détruire* f Ta bonté peut elle fe voir Dans les ténèbres accomplie , Et fous la terre où tout, s'oublie Ta clémence s'appercevoir ? Moy , Seigneur , fans fin je t'adore y Et dez le matin je t'implore >
PSAUME LXXXIX.
f Pourquoy donc m as-tu rejeté , Pourquoy caches-tu ton vifage l Je fons en pleurs dez mon jeune âge En mille fortes tourmenté j. Craignant tes menaces mortelles y Accablé de douleurs cruelles, f Tes fureurs ont paifé fur moy 5 Tes vangeances les plus terribles , Comme des déluges horribles , Nuit & jour m'ont rempli d'efftoy 5 Et mille périls dont je tremble M'ont environné tous enfcmble*. f Ton courroux éloigne de moy JL'amy que j'avois crû fidelle , C'eft en vain que ma voix l'appelle ^ Dans le malheur où je me voy^ Car au plus fort de ma detrefle , Chacun s'éclipfe & me delaiflè.
PSAUME LXXXIX-
T/lde ffiêre. Mifcricordias Domini.
E chanteray5Seignr5(ans celle ta bonté^
|lÊlfI;lpi|Ep||l|!|l||li;fïIli^
Je parleray toujours de ta fidélité 5
Je diray ta bonté dont, la terre eft remplie^
PSAUME LXXXIX. Et ta frdclité dans les cieux établie : Car de ces vaftes cieax la courfe invariable
U^IMillif Pilllill .iiii^miiii l
Eft un figne certain de ta grâce immuable, f J'ay fait avec David un accord allure ^ Oûy j ay,dit le Seigneur.par moy-méme juré AuRoy que j'ay choifi,que j'aimerois fà race,. Et que de fils en fils , je luy ferois la grâce , Que du trône Royal on verroit l'héritage Paffer à fes enfans , & durer d'âge en âge, J Les cieux parlent, Seigneur , de tes faits-
merveilleux ,. Et ta fidélité mérite tous nos voeux.- Qui fàuroit imiter dans l'air , ou fur la terre, La force de ton bras qui lance le tonnerre? Et dans les plus hauts cieux eft-il quelque
puilïànce Qui fe doive égaler à ta divine elîcnce ? f Sur un Trône éclatât Dieu plein de majcfté Brille au milieu des faints,dont il eft refpe&é: O Seigneur,d'ot la force eft feule redoutable, O puiilànt Eternel, nul n eft à toy femblable :- Ta fuprême grandeur eft entourée Se ceinte Des rayons lumineux de ta vérité faintc.
PSAUME LXXXIX. %* Pause I. %*
f Quad tu veux,de la mer tu foule ves les flots, Et dïin mot tu luy rens le calme &c le repos.
Ton bras vainquit l'Egypte , ainfi qu'à coups
dit f epee,
Ton bras des ennemis la force a difïïpée :
Tout ce grand univers te reconnoit pour
maître -,
A tout ce qu'il contient ta main a donné
l'être*
f Tu créas le midy , tu formas l'aquilon,
Hermon 8c leTabor font refonner ton nom,
Ton bras eft tout-puiflant , ta main forte 8c
robufte , Ta dextre eft élevée, & de ton trône augufte L'équité , la juftice ont affermi la place ; La clémence & la foy,marchët devât ta face, f Que le peuple eft heureux qui te fait
révérer ! On le verra toujours fleurir 8c profperer , Et fuivre de tes yeux la clarté falutaire ; Ton nom fait le fujet de là joye ordinaire y Quad il te plaît, Seigneur, de ta bonté fidelle Luy donner, chaque jour , quelque marque
nouvelle. f Si nous fommes vainqueurs , l'honneur
t'en appartient , Et fi no9 triomphos5ce bonheur ne nous vient Que de tafeulemain, & de ta bienveuillance
PSAUME LXXX1X.
«Qui fait das les perils5nôtre unique allûrace : Du Roy qui no9 détend la force ni faddrc lie, Sans leSaint d'Ifracl ne feroient que foiblelle*
V Pausï IL v
5 Autrefois ? par ta grâce , avant tous nos
malheurs 9 Parlant par vifions à nos predeceflèurs , J'ay promis, leur dis- tu, ma divine afïïftancfc Au plus fort d'entre-vouSjîié das mo alliance, Je veux dire à David mon ferviteur fidelle, Que j ay pris d'entre ceux que mon peuple
j appelle, f Comme par ma fainte huile il me fut dédié, Je veux que de ma main il fe (ente appuyé ; Mo bras le fbûtiendra das toutes les allarmes, Et jamais abâtu par la force des armes Il ne foûpirera fous un joug tyrannique, Ni ne fera foulé d'aucun tribut inique. Ç Ceft moy qui détruiray les plus forts
ennemis , îls feront à fes piez , & vaincus > & fourni? f Ma grâce & ma bonté feront fa compagnie , Sa force s accroîtra par afet force infinie , De Tune de fès mains la mer il pourra predre, Et de l'autre il pourra jufqu'au fleuve s'étëdre* f Q mon père & mon Dieu , qui feul es
mon recours , Me dira-t-il5£ms cefTe,implorat mo fècoùrs ; Moy pour mo fils aîné je le feray connoître ,
PSAUME LXXX1X. ^ Et des plus pniiïas rois je le rëdray le maître $ Ma faveur luy fera pour jamais alfurée , Et ferme l'alliance avecques luy jurée. ***3 î J'établiray les liens à perpétuité , Son règne d'aucun rems ne fera limité, Tel que le cours des Cieux;& fi jamais fa race Trop ingrate ou légère, abufe de ma grâce, Et .tranfgreflè les loix de ma fiinte alliance, ïlsfentiront les coups de ma jufte vangeancei ^Je fauray m cquerir &c d'eux &de leurs faits, Leur reprocher leur faute , .& punir leurs
forfaits ; «
Mais ma grâce pour eux ne fera -point éteinte, Et biëtôt mes botez feront celïèr leur crainte, Car rie ne peut châger l'effet de ma promeiïè, Et je veux par pitié fupporter leur foibleflè. 5 Ouy3 j'ay par mon nom faint une fois fait
ferment, [ment ,
Et pour David mon Oint je le tiens conftam- Qu'à fà pofterité je feray favorable , Et que fon trône enfin fera ferme & durable , Comme font le fbleil & la lune luifante CJuimarquëtdâslescieuxma vérité coftate. 5 Et toutefois , Seigneur , tu Tas abandonné. CeRoy par toy chery, par ta main couronné^ Irrité contre luy tu roms ton alliance , Et tu foules aux piez C\ gloire & fa puilîance , Tu fais toberles murs de les plus fortes places, Et rien n'égale, enfin, fes cruelles difgraces.
PSAUME LXXXIX, V Pause IV. V 5 H fè voit fans fecours y aux pallàns expofe , 11 eft de fes voifîns durement méprife : Tu relevés le coeur de lès fiers avcrfàires , Et tu fais piofperer ceux qui luy sot cotraires- Loin de le foûtenir , ta main , dans la bataille, De fon épée émouflè, Se la pointe^& la taille. y Ainfy tout fon éclat on te voit effacer y Et de ta propre main ion trône renverser ; Tuietranches,Seignr5le cours delà jeunelfè , Et le couvres par tout de honte & de triftelïè, Eft-ce donc à jamais que cachant ton vifige JLe feu de ton courroux détruit ton héritage ? f Ha! ibuvien toy plutôt combien nos jours
. font courts , Et qu envain tu nous fis^iî tu ne nous fecours ; Car où vît -on quelqu'un que la mort ne
furpréne , Et<jue la forte main du fepukhre n'entraîné; Cette bonté,Seigneur , fi grande & fi connue Tant promife à David, queft-elle deveniie > f Seigneur, daigne penfer aux affronts qu ou
nous fait, Et voy des Nations lorgiieil &: le forfait. J'en ay le cœur ferré; leur malice infblente Nous dit que de ton Chrift la démarche eft
trop lente; Mais ton nom foit béni-, car ton peuple fidelle Te doit toujours voiierune amour éternelle.
PSAUME
PSAUME XC.
Oraif, de M ojfeferv tteu r de Die té D o m i n c> r c l U gi u m . X Oûjpurs,Seigneur3tu fus nôtre defenfe Nôtre fecours nôtre fmc retraite,
|^ll^:|?Ê|îiliiiï!:|l|l=|i:î|lll
Car même avant que la terre fût faite
g:lÊ|iîi;iEiiliÊ|iiiiii^iiiiHllIili
Avat qu'on vit des hauts mots la naiffance^, Tu fus toujours vray Dieu comme tu les,.
Et comme autfi tu dois l'être à jamais. f Quad il te plaît tu peux nos corps dillbudre En leur difantv créatures mortelles ,. Celfez de vivre , &. retournez en poudre.
Mille ans à toy , qui l'Eternel t'appelles , Sont comme à nous le jour-d'hier qui s'enfuit^ Où feulement une * veille en la nuit, f Dés que fur eux tu fais tomber l'orage, Ils s'en vont tous comme un fonge qui paile^ Qruivecle jour un pront réveil efface.
* Les Hébreux divifcient les nuits ettqHttr* veilles de trois heures ehnsunex
Y
PSAUME XC.
Où corne aux chas on voit un verd herbage Frais le matin , dans la plus belle fleur , Perdre le loir là grâce & fa couleur. f To jugement nous trouble 6c nous accable Nous furprenant dans le vice où nous f ornes Quand tout d'un coup ta fureur redoutable Met devant toy tous les péchez des homes, Car tu vois tout ; tes yeux toujours ouverts Sondct le fond des coeurs les plus couverts.
*£ Pause %*
f Par ton courroux nôtre courfeeft bornée,. Et nôtre vie aully vite s'envole, Que fait en l'air le ion de la parole-, Des plus longs jours la fuite eft terminée A feptante ans , ou quatre-vingts en ceux Que Ton vît naître & fains 5c vigoureux -, f M ême la fleur de cette vie eft telle ,. Qif on n'y relient que peine & que miferc Elle s'enfuit, nous fuyons avec elle; Helas! qui lait jufqu'où va ta colère, Et qui connoît ce qu'elle nous fait voir De ta vangeance & de ton grand pouvoir? ^ Done-nous donc, Seignr, de bien entendre Combien eft court le tems de nôtre vie y Pour déformais n'avoir plus cT autre envie Que de pouvoir tes fiintes loix apprendre y Reviens, Helas ! combien languirons nous i Montre à ton peuple un vifige plus doux. 5 Q2j?u p°*nt du jour ta bonté nous beniflè^
PSAUME X C I.
Qu'à nos befoins fans ceiFe elle pourvoye , Que nôtre courte heureufcmcnt finillè , Ec que les pleurs fartent place à la joye -y Enfin au lieu de nos maux rigoureux, Ren-nous ta grâce Se des jours plus heureux. J Dieu tout-puilïànt,que ton œuvre éclatante De fiecle en (iccle en nos enfans reluife , Que ta faveur nous fbit toujours prefente ^ Que ta lumière à jamais nous conduiie3 Oiïy , de nous tous miferables humains Conduy, Seigneur3& les cœurs & les mains.
PSAUME XCL
Vf, de àottrtne iQjJ habitat in adjutorio»
QillPËîlliiiîPHilÊiii iil^ UI fous la garde du grand Dieu .
Pour jamais ie retire y
Sous (on ombre , en un fî haut lien
Aflîiré fe peut dire.
Dieu feul eft mon libérateur y
Yij
PSAUME XCI.
ilîiilillîillillliiiiiii]
. M on elpoir , mon azyle ,
Sous la main d'un tel protecteur,.
Mon ame, fois tranquille? f Des filets du rusé chailèur C'eft luy qui te délivre ; Malgré le cruel opprcffcur Sa bonté- te fait vivre.
En tout tems il te couvrira De l'ombre de ies ailes : Son bouclier te garantira
o
IJes atteintes mortelles.
^ Tu ne craindras jamais la nuit^
Les ibudinines allarmes ,
>Ji le jour quand le Soleil luit
Le dur effort des armes -r
>Jy la pefte nous furprenant Loriqu'endormis nous fommes, Ny la fureur exterminant En plein midy les hommes. 5 Mille à ta gauche tomberont , Des traits qu'elle décoche : Dix mille à ta droite en mourront 3 Sans qu'aucun mal t approche,
V S AU ME X C t
Sans crainte en tout tems y en tons Heine Tu les verras deffàire y Quand ces médians devant tes yeux Recevront leur lalaire.
V Pause. \+ § Et cela pour avoir en Dieu , Ton efpoir&ton juge , Sous fon ombre, en un fî haut lieu,, Su choilîr ton refuge...
Nul mal ne te pourra toucher 3 Ny bleflure 5 ny playe , Ny de ta maifon approcher Aucun mal qui t'effraye. f Car il luy plaît de commander- Aux Anges Tes miniftres y D'être avec toy pour te garder D'évenemens finiftres,
En leurs mains ils te porteront v Rendant ta route fure ; Tes piez jamais ne heurteront Contre la pierre dure, f Tu pourras fouler les afpics % Les lions pleins de rage ,. Les dragons & les bafilics , Sans danger 5 ny dommage.
Car Dieu dit en parlant de toy r. Il me craint 5 il m'honore ,; Seroit-il dèlaifsé de moy , Luy qui mon nom adore.
Y H
PSAUME XCIL
4[ A fcs deiirs je répondray Quoy qu'il puilïc entreprendre, Auprès de luy je me tiendray Afin de le défendre.
A fouhait il verra fes jours x Et profperer &c croître : Et toujours pour luy mon fecours- Sera prêt à paroître
PSAUME XCIL
Tf<*#me de confoUtioniïonmm eft conficcriDomino. V^ Ue 1 entreprife eft belle
De te louer, Seigneur,
De chanter ton honneur
D'un cœur tendre & fidelle;
Quand le jour vient à naître
D annoncer ta bonté *
PSAUME XCIL Et ta fidélité
Quand Ta nuit veut paroître- f A la douce harmonie Que forme nôtre voix r Des kits & des haut-bois Joignons la fymphonie.
Le cœur plein d'allegreile r Je publie aux humains , Qu'aux oeuvres de tes mains On connaît ta fagcfîè. | Grand Dieu, quelle eft ta gloire En tout ce que tu fois ; Et que tous tes hauts faits, Sont dignes de mémoire.
Seulement une chofe Trouble l'homme inienfé y Son cœur eneft bleffé, Quand il iè la propofe. y Les pervers qui fleuri (lent Comme l'herbe des chams £ Les projets des médians Qui fouvent reiiflïiïent..
Leur gloire peu durable Périra toutefois ; Mais grand Dieu^ Roy des rois>
psaume xcn.
Ta force eft immuable.
V Pause. +*
f De tous tes adverfaires La race périra j Ton bras diffipera Ceux qui te font contraires,
Moy , Seigneur , par ta grâce Je me releveray ; Par tout je marcheray Plein d'une noble audace. f Vivant dans l'abondance Je verray de mes yeux , Sur tous mes envieux, Les coups de ta vangeance p
Et de tous ces rebelles,.. Dont l'orgueil tombera ;: Chaque jour m'apprendra Daçreahles nouvelles, f Mais on verra le jiiftc* S'élever chacun an, Tel qu'un Cèdre au Libajv. Où la palme robufte ;
Et les heureufes plantes De la maifon de Dieu,,, Seront en ce feint lieu Belles 8c flcuriilantes. f On y verra fans celle Des arbres toujours verts, Chargez de. fruits divers
Même
PS AILME XC1IL
M ëme dans leur vieillefïe.
Àinly mon Dieu propice, Qui des fiens eft l'appuy, Ne laiflè voir en luy Nulle ombre d'injuftice.
PSAUME XCIIL
Tf. de confoUtion. Dominus regnavic.
-^ïiiiTiïiiiiiiiiiifPÉiiiii-fiiii
1 J Ieu règne feul de fplendeur revêtu,
Toujours paré de force & de vertu ,
Il a la terre afliie fermement,
Et rien n'en peut mouvoir le fondement* (f Tu fus ô Dieu de toute éternité ; Ton trône eft ftable à perpétuité ; Des Gieux tu vois les fleuves s'augmenter,' Et de la mer les vagues s'irriter, f Tu vois les flots l'un fur l'autre entaflez Comme en fureur jufqu'au ciel élancez ; Mais ton pouvoir reprime leur courroux , Et d'un feul mot les rend calmes & doux, f Dieu tout-puiiTant, dont les oracles iàints
Z
P.SAUME XCIV\ Furent toujours fidclles & certains , Fay qu'on te craigne , & qu'en toute failbn La làinteté rcluife en u maifon.
PSAUME XCIV.
Tf. de confoUtion. Deus ultionum Dominus.
D^flIlIfPiiiUlfliii^Ill Teu tout-puiflant,Dieu des vangeanecs
Toy qui fais punir les ofFenfes ,
Viens ôc te montre hautement*,
Grand Dieu qui régis l'univers ,
Fay qu'enfin l'orgueil des pervers
Eprouve un jufte châtiment. ^ Jufques à quand ces infidelles Qui te furent toujours rebelles , Jouiront-ils de leur bonheur ? Jufques à quand leurs fiqrs propos Xfoubleiont-ils nôtre repos ^
PSAUME XCIV. Nous ôtant les biens & 1 honneur ? cj Voy, Seigneur, comme ils nous outragent, Ton iaint héritage ils ravagent -} Et même leur ccrur endurcy Livrant à de mortels dangers Veuves , orphelins , étrangers , Ofè encore parler airtfy • f L'Eternel n'en fait rien fans doute , Le Dieu de Jacob n'y voit goûte , Nos faits font trop bien concertez : Méchans , miferables humains, Serez-vous toujours faux & vains, Toujours folement emportez? J Celuy qui par tant de merveilles Fit les yeux , forma les oreilles ; N'entendra donc,ni ne verra > Luy qui difpenfè le lavoir , Qui par tout montre fon pouvoir ; Jamais ne vous reprimera?
V Pause ** 5 Non , Dieu connoît ce que nous fornmes, Il fait que les defïrs des hommes f Ne font que pure vanité. Heureux, Seigneur, qui dans ta loy 9 Inftruit & redrefle par toy , En a fagement profité. f Quand le dur tems à luy s'oppofe Tu fais que tranquille il repofè Au milieu de i'adverfité.
Zij
PSAUME XCIV.
Pendant qu'il voit le tombeau creux S'ouvrir au méchant malheureux , Pour fin de là félicité. J Nôtre Dieu ne veut en nul âge Abandonner fon héritage, Car de fon peuple il eft l'appuy ; Et quand le tems propre viendra , JLa juftice à tous il rendra , Et les bons iront après luy. f Un feul amy dans ma fouffrance M'a t'il offert fon aiïïftance, M'a t'il cpnfolé feulement ? Privé de tout fecours humain , Si Dieu ï\£ m'eût tendu la main , J'allois defeendre au monument, f Seigneur, îors que mes piez gliiïèrent, Et qu à toy mes voeux s'addreffèrent , Tu me foûtins par ta bonté. Et r 'animant tous mes eiprits 5 Qj^e la frayeur avoit furpris , Me rendis la tranquillité. 5 Car aufly comment ta juftice Souffriroit-elle la malice , Qui ne fe plaît qu'à faire tort : Ces méchans qui ne craignent rien t Font mille maux aux gens de bien , Et mettent l'innocent à mort. f Mais le Dieu fort , ce jufte juge Eft mont elpoir > Se mpn refuge $
PSAUME XCV, ïl punira tous leurs forfaits , L'Eternel les accablera, Et fon courroux les détruira Parles maux mêmes quils ont faits,
PSAUME XCV.
Tf. de doélrine. Vcnitc exultemus Domino.
Êjoiïiflbns-nous au Seigneur y Alïemblons-nous en fon honneur, Car il eft feul nôtre defenfè ; Courons à fon temple aujourd'huy
lii "ilili il^llllili^^
Afin de chanter devant luy \
Et fa grandeur ôc fa puilïa»cee f Ceft le Dieu fort & glorieux , Le Roy des Rois , le Dieu des Dieux, Qui feul dans les mains tient le monde ? Qui domine fur les hauts monts y
Z iij
PSAUME XCV. Ec dans les abymcs prcfons , Maine de la terre &; de l'onde, f La mer & lès eaux font à iuy , 11 en eft fauteur & fappuy • La terre eft aiiiïï ion ouvrage ; C'eft le Dieu qui nous forma tous , Allons adorer à genoux Ua maître C\ grand &c fi fage. f 11 eft nôtre Dieu tout-puilfant, Nous fommes fon troupeau paiflant Sous fa main qui nous eft propice: Oyez donc aujourd'huy fa yçixf Et prenez garde cette fois Que vôtre cœur ne s'endurcilfe. $ Autrefois vos pères pervers Se mutinant dans les deferts , Contre Dieu même s'élevèrent; C'eft-là, dit-il, qu'ils m'ont tenté , Quand , malgré leur legereté , Cent fois ma grâce ils éprouvèrent- f Durant quarante ans en effet , Cette race indigne n'a fait ' Que m'offènfer par mille outrages; Leur cœur ingrat s'eft égaré, Et n'a jamais confidevé Ma volonté , ni mes ouvrages» f Enfin de ma gloire jaloux ; Et pouflé d'un jufte courroux -y J'ay cette parole jurée y
PSAUME XCVL Que jamais ce peuple endurcy, Puis qiwl me refiftoit ainfï, Dans mon repos n'auroit entrée8
PSAUME XCVL
fftume de Praphette & £<tiï. degrac% Cantate Dno.
V-/ Hanter à Dieu , peuple fidelle , Chantez, ô terre univerfèlle^
Beniffez-le de jour en jour -r
Que chacun chante tour à tour
L'œuvre de fa main immortelle, f Célébrez fans celle fà gloire y Et fes faits dignes de mémoire -f C'eft l'Eternel; peut-on douter Qu^il ne foit plus à redouter 5 Que des Dieux de bois ou d'yvoire ? f Ces Dimx à qui le monde encenfè ; Sont des idoles fans puitïance; Mais l'Eternel a foit les Cieux,*,
Z iiij
PSAUME XCVt Il voit marcher devant fes yeux La pompe & la magnificence. 5 La force & la grandeur non feinte Eclatent dans fà Maiion fainte ; Mortels qui voulez être heureux, Venez , de luy rendez vos vœux , Avec amour , rcfpeâ:, &c crainte.
V Pause V
J Chantez fà gloire en toute forte , C'cft fa bonté qui vous fupporte , Entrez au Temple, nations, Portez luy vos oblations , Sa grâce vous ouvre la porte. ^ Reniflez fon nom tous enfèmble ,_ Que le monde entier fe railèmble , Qo^on s'humilie en ce fàint lieu , Pour rendre hommage à ce çrand Dieu *y Que devant luy la terre tremble. J Peuples, que fa jufte puiiïànce Trouve une promte obeïflance j Car il jugera l'univers , Et Ton bras des crimes divers Va faire bien-tôt la van^eance. 5 Qu'on voye enfin fous fon Empire- Les Cieux chanter , la Terre rire , Tonner l'Occean écumeux , Les chams , les forefts avec eux , Ses louanges dire 6c redire, f II vient ,.il vient, il va paroîrre,.
PSAUME XCVIX
Il vient comme fouverain maître Régir le monde juftemenc -y Et fous fbn doux gouvernement -La joye en tous lieux va renaître.
PSAUME XCVII.
Tf.de doft,($ de prophétie, Dominus regnavitv \J Ieu règne y Se règne en Roy S;
Terre rejoûy toy,
Ifles faites, la fête: De fa grande conquête.. L'ombre & robfcurité Couvrent fà majefté; Ses divins jugemens
PSAUME xcvir.
Sont les flirs fondemens
De Con trône exalté.
f Devant luy font roulans Des feux étincelans Pour les méchans furprendre Et les réduire en cendre.
Son éclair foudroyant Qui vole flamboyant Fend le vague des airs Et la terre & les mers Tremblent en le voyant. f Comme la cire au feu En prefence de Dieu Les plus hautes Montagnes Fondent dans les campagnes..
Les deux à haute voix Prêchent fes faintes loix , Et du vafte univers Tous les peuples divers Chantent le Roy des rois.
V Pause V ^ Loin de nous à jamais Tous ces Dieux contrefaits , Et les nations foies
PSAUME XCVIL
Qui fervent les idoles.
Vous , Anges, venez tous L'adorer a genoux , Chacun qui l'entendra Plein de zèle voudra L adorer avec vous, f Sion chante, Seigneur, Un hymne à ton honneur^ Les filles de Judée Ta gloire ont célébrée.
Dans ton éternité Ta haute majefté S'élève fur les deux; Et là fur tous les Dieux Tu te vois exalté, Ç Vous donc que l'Eternel,, Par un foin paternel , Engage à luy complaire, Gardez-vous de mal-faire.
Car il tient en fes mains* Les jours des hommes faints y. Si Von veut les toucher Il les peut arracher Aux tyrans inhumains, f De tous fes bien-aimez Les fentiers (ont femez De joye & de lumière , Tant fa grâce eft entière.
Vous donc fon peuple heureux ,
psaume xcvrn.
Rallumez vos laints feux ; Célébrez du Seigneur La force & la grandeur , Et luy render vos vœux.
PSAUME XCVIH.
Tf.de iê&. {y de prophétie. Cantate Domino. X Euples chantez un fàint cantique
II 1^1 II^i^lllÉflli^iliiifii^l-^ H
A l'honneur du grand Dieu des deux ;
ilMlilfPiflIiJlifltlIIl^
Qui par fa force magnifique
Eft demeuré vi&oiieux.
Son grand pouvoir s'eft fait connoître
Quand fà main, nous a garentis r
Sa juûice il a fait paroître
PSAUME XCVIII.
Pour nous au milieu des Gentils* f Dieu de fà bonté favorable A bien voulu fe fou venir; Selon Ca promette immuable , Il veut (on peuple maintenir.
Le falut que Dieu nous envoyé n Jufqu'au bout du monde s"eft vu -y Que donc d'allegrellè & de joye L'univers entier ibit émû ? f Qil? Par touc devant Dieu refonnent / Et les inftrumens , & les voix ; •Que par tout les trompètes fonnent, Et les clairons, & les haut-bois.
Quen {à prefènce glorieufe Tout pouflè des ions éclatans ^ La mer bruyante & furieufè , La terre avec les habitans* f Que devant Dieu les fleuves mêmes Battent des mains, de joye épris , Et que par des tranfports extrêmes Les monts faflent oiiir leurs cris.
Car Pieu vient gouverner le monde Dans la juftice & l'équité ; Et par fa bonté iàns féconde Le combler de félicité.
PSAUME X C I X.
Wf. de confoUtio». Oominus rcçnavit, irafcantur. X_J Ieu fcul maintenant Au monde eft régnant, Peuples éloignez, Soyez étonnez; Ses Anges fous luy Luy fervent dappuy; Qvip toute la terre
Craigne fbn tonnerre, C A ce Dieu f\ grand Tout honneur (e rend Au mont de Sion ; Toute nation
PSAUME XCIX. L y voie adorer , Y voie célébrer De Ion nom terrible La force invincible. 5 Ce Roy renommé A toujours aimé Un gouvernement Réglé juftement, Tel qu'on voit celiiy Qj^encore aujourd'huy De Jacob la race Eprouve en (à grâce. 5 Peuples en ce lieu Louez nôtre Dieu-, Tous humiliez Tremblez à fes piez , Car faint eft Con nom» Moyfe & Aron Ont fait le fervice De fbn facrifice*
** Pause **
f Cétoit 1 Eternel A qui Samuel Addrefïbit ià voix , Quand tout à la fois Son peuple crioit, Et Ion Dieu prioit, Et qu'à (a fèmonce Dieu faifbit réponfè,
PSAUME XCIX-
5 II parla des deux Montrant à leurs yeux5 Au jour le plus clair Sa colonne en l'air ; Son peuple avec foy Soumis a fd loy, Suivoit l'ordonnance De fon alliance, f O Dieu glorieux Du plus haut des deux, Tu les entendois, Tu leur repondois, Et ton bras puillànt, Même en punifïant Et Lifànt juftice , Se montra propice. 5 Que nôtre Dieu fàint Soit aimé , foit craint , Que chacun de nous L adore à genoux, Au mont qui luy plaît. Car luy feul il eft Le Dieu plein de gloire, En qui Ton doit croire.
PSAUME
PSAUME C.
Pfaume Ëaftion de grâces \ Jubilacc Dco omni& V Ous tous qui la terre habitez,
Chantez à haute voix , chantez ;
Réjoiiilîèz vous aa Seigneur ,
Cherchez en luy votre bonheur. f Sachez qu'il eft le fouverâin Qui. fans nous nous fit de fà main , Vous le peuple qu'il veut chérir Et le troupeau qu'il veut nourrir. f Entrez dans ion Temple aujourd'huy Venez vous prefenter à luy \ Célébrez Con nom glorieux Et rélevez jufques aux deux, f C'eft un Dieu remply de bonté j D'une éternelle vérité- Il prévient toujours nos fouhaits5 Et fa grâce dure à jamais..
PSAUME CI.
■pftume de docirint . MUciiconliam & judicium.
D^§^iîlIIïPiPll1ïlIli leu tout puiflànt à mes vœux 1i propice,
Je veux chanter ta grâce 8c ta juftice ,
Ouy fans ceffer je chant cray, Seigneur,
A ton honneur, f V'ien donc,ô Dieu/oûtien moy par ta grâce, Tu me verras marcher devant ta face y Dans ma maifon la juftice toujours
Aura fon cours. f Jamais le mal ne flduira mon ame , Car des médians j? hay la voye infâme, Ils me craindront5& n'oferont chercher
A m'approcher. f Ceux qui fuivront une route égarée Jamais chez moy n'auront aucune entrée , L'on n'y verra nul d'entre eux écouté ,
Ny iupporté. ^ Je detruiray ceux dont la médifànce Tâche en fecret d'opprimer l'innocence y Et je fàuray hânir loin de mes yeux
Les orgueilleux.
PSAUME CIT.
f Des innocens je prendray la defenie, Les bons auront tonte ma confiance, Et qui toujours le droit chemin tiendra
Me fervira. f Ni les flâteurs , ni les trompeurs iniques Ne feront point entre mes domeftiques , Et les menteurs ne recevront jamais
De mes bienfaits. f Du pais faint j'ôteray de bonne-heure Tous les méchas5fans qu'un feulen demeure -y Mes foins , Seigneur , purgeront ta cité
D'iniquité.
PSAUME CIL
Tfaume de friere.. Domine exaudi orationem. *
v3 Eisneur enten ma prière Par ta bonté finguliere,
=jfc=
EmMmmmWm
Et quand ma voix monte à toy
Ne t'éloigne point de moy.
Dans ma douleur fans pareille
Aa ij
PSAUME CH;
Bill illilllli^ âlllillll I
Tourne vers moy ton oreille ,
ti^iiiiiiiiiiiiçii^^
Approche toy je te prie ,
Pour m'ouir lors que je crie..
^ Car ma force confumée.
S'en va comme la fumée ,
Et mon corps fec &c tranfy
EU comme un tifon noircy , Toute ma vigueur fe pafîe
Comme une fleur qui s'efïàce ,
Dans les tourmens que j'endure J abhorre la nourriture.
5 Ma peau flétrie & fechée
A mes os eft attachée ,
Et toujours prêt d'expirer Je ne fay que (empirer.
Comme un hibou fblitaire Je fiiis le jour qui m'éclaire > . Je reflèmble à la chouette
Qui fait aux bois fit retraite. 5 Comme durant fbn veuvage La tourterelle , à l'ombrage > Nourrit /es triftes ennuis, Seul je pafle ainfy les. nuits.
psaume crn
Chacun s'empreflè à me nuire , Tous cherchent à me détruire , Leurs cœurs contre moy s'uniilènt 3 Et leurs langues me maudiiîènr.
V Pause I. *** f Ma nourriture ordinaire Eft la cendre & la pouffiere y Et je fais y dans mes douleurs 9 Mon bruvage de mes pleurs,
Helas ! c'eft dans ta colère Que ta juftice fèvere 5 Du foîte de la puiflànce M'a plongé dans la foufrrance. f Mes jours palïèntcomme une ombre 3- Qui fe perd dans la nuit fbmbre , Et je fuis plus defleche -, Que le foin qu'on a fauché.
Mais ton trône toujours ferme Demeure fans fin ny terme , Et de ton nom plein de gloire Dure à jamais la mémoire, f Viendonc &fans plus attendre 5 Hâte toy de nous défendre , Aye , ô Dieu , compaffion De ta fidelle Sion:
Il eft tems que ta clémence Parle pour fa délivrance , Et déjà l'heure te prefle De dégager ta promelle.
A a iij
PSAUME Cil.
Ç Ton peuple en fes maux extrêmes En aime les pierres menus. Et ne voit qu'avec des pleurs Sa riiine, & fes malheurs.
Les nations allarmées Craindront le Dieu des armées > Les Rois malgré leur puiiïance Redouteront la vançeance. f Car la cité démolie Sera bientôt rétablie, Son Dieu qui l'aime toujours Vient des deux pour fon fecours ;
Ses yeux ont veu les miferes De. Tes trilles folitaires , Et Ton oreille attentive Ecoute leur voix plaintive,
V P.ause II. V
f Ses hauts faits (1 pleins de gloire S'écriront dans nôtre hiftoire Afin d'en entretenir Tous les peuples à venir.
Le nouveau peuple avec joye,, Suivant du Seigneur la vove , Chantera plein d'allegrefle Et fi force & fa fàgelîè. f Dieu de fon faint fan&uaire Ne nous fera plus contraire , Se baillant du haut des Cieu& Sur nous il jette les yeux.
PSAUME CIL
Il voit les cruelles peines De Tes enfans dans les chaînes, Et les fauve par fà grâce De la mort qui les menace. f II veut que dans la Judée La mémoire en {bit gardée , Et qu'en Sion fbient chantez Les effets de fes boutez ;
Là les nations mêlées Par luy feront afTemblées5 Et les Rois fans refïftance Luy rendront obeïlîànce.
V Pause III. V f Ma force étant abbatiïe, Et la douleur qui mê tue Abrégeant mes triftes jours, J ay dit 5 ô Dieu mon fecours ,
Ne me pers pas fans reifource Dans le milieu de ma courfe 5 Toy , grand Dieu , dont les années Ne feront jamais bornées. f La terre fût ton ouvrage, C'eft ta main piaffante & fige Qui^ fût les cieux compafïer Et tout cela doit palier.
Pendant que tu te repofes Tu vois vieillir toutes chofès Et fe confumer par l'âge Comme un habit par Tufàge ->
psaume cm.
ff Comme une robe qui change Avec le tems qui la mange , Terre & Cieux, tout changera , Et leur éclat pailèra y
Mais ta majefté fuprême Demeure toujours la même, Et ta confiante durée Eft pour jamais aflîirée. f C'eft donc par ta feule grâce* Que Ton verra nôtre race Dans ta maifon pour jamais Vivre & repofer en paix.
Nos enfin s par ta clémence Jouiront en ta prefence , Et fous ta main adorable D'un bonheur toujours durable*.
PSAUME cm.
Vf ' tTstflicn de grâces ; Bcncdic, animamcî?0
TY^lillIliiFllIililllîIlIi
-D Enilfons.Dieiynon ame,en toute chofe,
Puifque fur luy mon efpoir fe repofè ,
Chantons ion nom fans nous lafler jamais*
Que
PSAUME CI IL
liiiiiiïiiiiiiiiiiiiii
Que tout en moy célèbre fà puiflànce,
fi:iÊliïliiI^li;iiIII!ii
Sur tout , mon aine 3 exalte fa clémence ,
Et conte icy tous les biens qu'il ta faits, J C'eft ce grand Dieu qui par la feule grâce Et te fupporte & tes péchez efface , Qui te guérit de toute infirmité;
Du tombeau même il retire ta vie, Et rend tes jours heureux malgré 1 envie, T'environnant par tout de fa bonté, f Ceft ce grand Dieu, dont la riche largeiïc Te rallafie , & fait qu'en ta vieilleflè Telle qu'une aigle on te voit rajeunir.
Aux opprimez il eft doux Se propice, Et tous les jours fà divine juftice Montre qu'il fait &c fauver & punir. J Jadis Moyfe, avec crainte y avec joye Vit du Seigneur la merveilleufè voye ; Tout Ifracl vit auflî fes hauts faits ,
Toujours clément , & rarement fevere , Pront au pardon , & lent à la colère 3 Il eft fi bon qu'il prévient nos fbuhaits. ^ Si quelquefois abufant de fa grâce Nous Toflenfons, il s'irrite, il menace $
PSAUME C II L
Mais la rigueur ne dure pas toujours;
Il nous épargne , & la jultc vangeancc N égale pas les peines a l'ofïènce , Car là pitié vient à nôtre fecours. J A qui le craint , à qui pleure fa faute Sa grâce , enfin , fe fait voir auflï haute Que Fur la terre il éleva les Cieux ;
Aufîî loin qu'eft la plage Orientale De l'Occident ,£t bonté fans égale Met loin de nous nos péchez odieux. *^ Pause \*
^ Comme à fon fils un père eft doux & tédre, Si nôtre cœur vient au Seigneur fe rendre , Il nous reçoit avec compagnon :
Car il connoît de quoy font faits les homes Il lait, helas! il fait que nous ne fommes Que poudre, & cendre , & que corruption. ^ Les jours de l'homme à l'herbe je compare Dont à nos yeux la campagne fe pare , Qu'un peu de tems a veu croître & meurir,
Mais qui foudain , de l'Aquilon batiïe, Tombe , & fe paflë , & n'eft plus reconnue Même du lieu qui la voyoit fleurir. ^ Mais les faveurs de Dieu font éternelles Pour qui le craint , &c toujours les fidelles De fiecle en fiecle éprouvent fa bonté ;
Il garde ceux qui l'aiment, qui le fervent , Ceux quifes loix fincerement obfèrvent, Tous ceux , enfin , qui font fà volonté.
PSAUME CIV. f Dieu, qui des Cieux voit tout ce quireipire Dans ces lieux hauts a bâti fon empire , Tout l'univers eft fournis à (es loix.
Joignez-vous doc peur châter Tes louanges Elprits divins,Chœurs immortels des Anges 5 Vous qui volez où commande fà voix -> f Benilïèz Dieu ïà celefte milice Miniftres iaints , hérauts de ïa juftice •Qui de luy plaire êtes toujours foigneux.
Qu'en tout climat a tout peuple & tout royaume Tout le benillè ., & pour finir mon Pfàume Beny-le auffi , toy mon ame , avec eux*
PSAUME CIV.
Pf. de louange, Benedic , anima mca j Domino. X L faut,mon ame3en tout tems3 en tout lieu Faire éclater les louanges de Dieu :
lilllllllliiliiliil'iiiiliilillii
Dieu tout-puiflànt feul digne de mémoire ,
illlill=l^illllilllls=
le te contemple environné de gloire,
Bb ij
PSAUME CIV.
Ceint de lumière , & paré richement
Il'lliililllilllllfllilililîîlll
De ta fplendeur, comme d'un vêtement -y Pour pavillon à ta majefté fainte
Slllïlîlililllllllïlillilliii
Ta main forma des deux la vafte enceinte. If Ton haut Palais eft d'eaux tout lambriilë , Pour toy la niie eft un char exaucé ; Les vents ailez redoublent leurs haleines Pour te porter lorfque tu te promenés ,
De ces efprks , auiïi pronts , que légers , Quand il te plaît , tu fais tesmellàgers , Et ii tu veux exercer ta juftice , Les feux brulans font prêts à ton ïèrvice. tj Tu fis la terre 6c laffis fermement, Son propre poids luy fert de fondement, Rien ne Tébranle 3 & Ton ia voit paroître Telle aujourd'huy , qu'au jour qu'on la vit naître.
Auparavant d'un grand abyme d'eau Tu la couvrois comme d'un noir manteau , Les eaux flottoient encorfur les montagnes, Comme elles font dans les balles campagnes ;
P A SU ME CIV.
^ Mais d'un feul met qu'il te plût proférer Toutes foadain tu les fis retirer , Ta forte voix qui forme le tonnerre Avec frayeur leur fit quitter la terne.
Alors on vit mille monts fe hauflèr 5 Mille valons à leurs piez s'abbaiflcr, Tous fè hâtans pour occuper la place Qu'il t'avoit plu leur marquer par ta grace^
V Pause. I. V
f Alors la mer fous tes yeux fe forma ^ Et dans fes bords toute fe renferma , N'olant franchir les bornes éternelles i Qui de fes flots font les gardes fidelles*
Entre les monts tu fis faillir les eaux * Tu fis par tout couler mille ruiiïeaux, Qui defeendant des plus hautes colines , Vont rafraîchir les campagnes voifines.. I[ C'eft là qu'on voiries animaux chercher y Soir & matin 5 à leur foif étancher y Tous à l'envi , même l'âne làuvage 3 Courent en foule à ce commun bruvager
Le long des bords de ces ruiiïèaux courans On voit voler mille oifeaux difl*èrens 3 Qui le pofant fous le fombre feuillage , Font tour à tour entendre leur ramage.* f Du haut des Cieuxrles mots5(àns art humain, Sont largement arrofez de ta main 3 Et des- doux fruits de ton travail fins peine Toute la terre heureufemenc efr pleine -r
Bb rij
PSAUME CIV.
Elle foûticnt l'homme & les animaux ,. Elle produit l'herbe pour les chevaux , Les bleds , la vigne y & toute autre verdure Pour le piaifir , ou pour la nourriture , f Le pain qui fait la force & la vigueur y Le vin qui fert à rejoiiir le cœur y Et riiuile , enfin , dont l'agréable ufage Rend la fraicheur de la joye au vifage ,
C'eft par tes foins que croifïent chacun an Tes arbres verds fur le mont du Liban > Les Cèdres hauts que ta bonté fuprème Sans artifice a plantez elle même, f Là font leur nid mille petits oifeaux , En ïè couvrant des plus épais rameaux , Mais 3 plus que tous, la cigogne diferete Sur les fapins va choifir fa retraite..
C'eft vers les mots que le chevreuil s'enfuit, Pour s'éloigner du chaiîeur qui le fuit y Et le lapin que la peur accompagne Dans les lieux creux fe fauve à la campagne..
V Pause IL V f Tu fis la Lune & tu reglas (on cours , Pour nous* marquer & les mois & les jours, Et le Soleil auffi tôt qu'il fe levé Sait où le foir ù carrière s'achève.
Tu couvres Tair dïin voile ténébreux ^ Qui de la nuit rend le vifage affreux , Et c'eft alors que les bêtes fiuvages
* LtiHcbmtx mesuraient lestemspar le cents de [a Lune*
P S A U M E C [ V.
Sortent des bois , cherchant les pâturages* | Le Lionceau dans Ion bcioin preilànt > Apres la proye en fureur rugiilànt, De toy ? Seigneur 3 auteur de la nature Par Ton cry même attendu nourriture,
Puis le Soleil nous ramenant le jour, Tigres ? lions 5 rentrent dans leur féjour , Tous s'en revont dans leur demeure fbmbre, Pour y trouver du repos & de l'ombre. Ç L home,à fon tour/e motre,& fans danger A fon travail on le voit fè ranger , Chacun s'emprefïè y &c ià tâche étant faite , Chacun aufly va chercher fà retraite.
Grand Dieu , combien dans ce vafte univers Sont merveilleux tes ouvrages divers v Tu les fis tous avec ordre Se f agefïè y Et tu bénis la terre avec largefïe. f Mais qui pourroit décrire maintenant Ce que la mer eût toujours d'étonnant ! Tout ce qui vit & qui nage en Ion onde > Tant de poilfons dont elle eft fi féconde.
Là , jour &c nuit , voguent mille vaiflèaux 3 Là tu formas le grand monftre des eaux, I/effroy des yeux 5 cette énorme baleine , Qui far les flots , à fon gré , fè promené.
V Pause lit V
^" Enfin, Seigneur, à ton divin fecours Tous animaux fans celle ont leur recours , Chacun attend , en Ion befoin extrême ,
Bb iiij
PSAUME CIV.
Que ta bonté le nourriire elle-même.
Tu leur répans ces biens ciu haut des deux, Et tous en foule y courent en tous lieux, Rien ne leur manque , & par ta providence , ils vivent tous dans l'aife & l'abondance. ^ Que fi ta main feulement le retient , Si tu reprens Fefprit qui les loûticnt, Dans on clin d'oeil on les voit fe diflbudre , Et défaillir , & retourner en poudre.
Mais ton courroux venant à fe calmer, Si ton efprit veut leur poudre animer, IHeur redonne une vigueur nouvelle T Et tout reprend une face plus belle. 5 Peni fait donc le fàint nom du Seigneur % Que tout confpire à vanter fbn honneur , Et qu'à jamais fès yeux daignent fe plaire Aux grands objets que fa main a fû faire.
C eft luv qui peut, d'un regard feulement, Faire trembler tout ce bas élément , Et qui donnantaux monts la moindre atteinte Les fait fumer , les fait fondre de crainte. f Pour moy , fans fin 5 tandis que je vivray , Par mille vers Con nom je beniray , Et chaque jour , par de nouveaux cantiques, Je publiray fes oeuvres magnifiques.
Dieu voit des Cicux mes pienfes leçons, Il prend plaifif à mes fiintes chanfbns, Retirez-vous , douleurs , foucis , triflc lie, Je veux en hiy me réjouir fans cefïè*
PSAUME CT. f Que les médians dans leur crime obftinez Soient de la terre enfin exterminez -,. Mais , toy mon cœur, beny le Roy du mode, Et qu a ma voix tout l'univers réponde-
P S AU ME CV.
ff% d'à iï \de grâces ,.CcnS;emini Domino»
^rlffllill^lIllffËIIili
V Enez , & du Seigneur fans ceffe
Louez la force & la fàgelïè r
Que Ion grand nom par tout femé
Soit aufly par tout reclamé ,.
Qu'on falTe éclater en tous lieux
Le bruit de fes faits glorieux* f Qu on s'afllmble, qu'on pGilmodie^. Que fes merveilles on publie , Que tout fidelle qui le craint Chante & triomphe en ion nom faïnt 9.
PSAUME CV*
Qu'enfin tout cœur ixconnoiflànt Soit joyeux en le bemilant. î Qiic chacan cherche fa prefcnce *T Qu'on vante Ci magnificence -, Que les hauts faits foient admirez > Et Tes oracles rêverez ; Qu'on cekbre Tes jugemens, Ses bienfaits 5 & fes chàtimens.. f Vous Iiraël , race immortelle D'Abraham fon lu jet fidelle ,. Vous enfans de Jacob venus, Que Dieu pour liens a retenus , Vous lavez qu'il eft vôtre Dieu, Luy qu'on voit régner en tout lieu.
V Pause I. V
f Ce Dieu dont la grâce efl: immenfe, 5e fouvient de fon alliance y Il la fit félon fes fouhaits Pour la conferver à jamais % Avec Abraham il traitta Les articles qu'il arrêta. C Pour Ifac elle fut jurée Depuis à Jacob alïurée f Ainfy l'on peut dire qu'elle efl: Un ferme , un éternel arrêc , Un traité faint, & folemnel Du Seigneur avec Ifraël. ^ Je veux 3 dit-il , que d'âge en âge Canaan foitton héritage 5
PSAUME CV.
Quoy que {bibles, quoy que étrangers^. Tes enfâns y malgré les dangers 5 Auront, ce partage allure Que ma main leur a préparé. - f D'un pais à l'autre ils paflèrent 5 Divers climats ils traverferent , Mais Dieu ne permit nullement Qu'on leur nui fit impunément > M ême à caufe d'eux quelquefois , Il a puni de puiiî'ms Rois.
V Pause II.. **
f Refpe&ez , dit-il 5 mes Prophètes 9 Mes oints façcezt, mes interprètes 3 Par tout il fit venir la faim y Par tout il fit manquer le pain ; M ais aux liens ia bonté pourvût D'un ftintprécurfeur qu'il élût. f C'eft Jofeph qu'une injufte rage Vendît & mit en efclavage - Captif dans fes plus jeunes ans, Chargé de fers durs & pefàns 5 Jufqu'au t.ms qu'il fut reconnu Pour Prophète du Ciel venu, f Quand la divine providence Eut éprouvé fa patience r Le Prince des Egyptiens Envoya rompre fts liens y Ce roy d'un grand peuple chery- Fit d'un efclave un fàvory,.
PSAUME CV.
f De ferviteur il le fit maître , Pour tel il le fit reconnoîtré , Et les iujets grands & petits Luy furent tous aflujetis y Seul il donnoit inftru&ion- Aux faces de la nation.
V Pause IIH */ f Jacob , alors , fît fon entrée En Egypte , Se dans la contrée, Que Cham autrefois partagea, C'eft-là qu'Ifraël fe logea -y Et s'accrût iï fort en bonheur, Que l'Egypte même en eût peur. f Le tems vint que Dieu jufte ôc fage Permit que ce peuple fauvage Fuft enfin de haine animé Contre fon peuple bien aimé -y Qiul l'accablâtde durs travaux, Et luy fift fbufïrir mille maux. f Mais pour punir cette entreprife , Il envoyé Aron & Mcyfe , Et ces deux zu:z ferviteurs , Sur les cruels perfecuteurs , Par cent prodiges firent voir L'effet d'un celé (le pouvoir, f Soudain , par d'épaifT s ténèbres ,; Dieu rendit tous les lieux funèbres , Les deux frères obcyffànt Aux ordres iàints du tout-puiilànc y
PS AUME CV. .En (ang il changea les rui fléaux , Tuant les poiflbns dans les eaux.
%-* Pause IV. %* f II fit entre plusieurs infe&es Naître des grenouilles infeétes Jufques dans les Palais des Rois ; Il parle , &: foudain , à fa voix , On voit en tous lieux dans les airs Voler des moucherons divers. ^ Au lieu de pluye on voit la grêle ^ Avec la foudre pèle & mêle, Abbatre vignes & figuiers, Et leurs autres arbres fruitiers , Les fauterelles , par monceaux , Leur font mille dégâts nouveaux , 5 Leur herbe par tout eft rongée 9 Et leur campagne ravagée ; Dans leurs maifons les premiers nez Sont par un Ange exterminez , Ces premiers fruits de leur amour Tous à la fois perdent le jour, f Enfin , de l'Egypte effrayée , Et de larmes toute noyée , Le peuple pront & diligent Sortît chargé d'or Se d'argent $ L'Egypte qui les redoutoit , Avec plaifir y confentoit,
V Pause V. **
f Pour leur couverture , une niie
P S A U M E C V.
De jour fût en l'air étendue y D'un grand feu qui luifbit la nuit , Tout ce grand peuple étoit conduit , Et lors qu'il voulut de la chair , U leur plût des oifeaux de l'air. f Dieu les repût de pain celefte , Et quand par une foif funefte , Ils eurent des tourmens nouveaux , D'un roc il £t fortir des eaux^ Car il luy fouvint du traité Avec Abraham arrêté. 5 Ainfy tiré de l'efclavage Son peuple eût encor l'avantage 3 Qu'après divers peuples défaits ^ Il jouit-dune douce paix , Enrichi des pofleiîîons , Et du travail des nations. 5 Mais 3 enfin , il leur fit ces grâces^ Afin que drivant d autres traces Et plus fidclles qu'autrefois , Ils obeïfïent à les loix , Nous aufïï, d'un vœu iblemnel 5 Servons 8c louons l'Eternel-
PSAUME CVL
Pf. de confoUtsQit. Confîcemini Domino.
j lilliilirlillIlliii^E
JLw OUez Dieu , loiier /à bonté
PSAUME CVl
Dont le cours n'eit point limité: Mais qui fes merveilles étranges Pourroit icy reprefenter? Qui pourroit toutes fes louanges A fiez dignement reciter?
o
f Heureux , Seigneur , qui fous ta loy Sait toujours marcher devant toy : Mon Dieu, qu enfin il te fouvienne Que tu me mis au rang des tiens 5 Mon Dieu,que ta main me foûtienne , Comme tes élus tu foûtiens. f Fay que par un iuccez heureux J'éprouve ta grâce avec eux , Et qu'entrant moy même en partage Des biens dont tu les fais jouir, Du bonheur de ton héritage Mon coeur fè puifTe réjouir.
V Pause I. \*
f Nous avons y nos pères Se nous ,
PSAUME CVL Attiré ton julte courroux En mépniant tes faints oracles ; Même nos pères malheureux Eurent peu touchez des miracles Qu'en Egypte xu fis pour eux ; Ç Ingrats a de ii grands bienfaits Leurs cœur n'y penferent jamais ., La mer rouge les vit rebelles ; Mais Dieu, toujours puilîànt. & bon, Sauva leurs troupes criminelles Pour la gloire de ion grand nom. 5 H parle & la mer des rofeaux , S'ouvre , &c leur montre entre fes eaux A travers fes gouffres horribles , Un chemin fur qui les conduit A pie fec, loin des coups terribles Du fier Tyran qui les pourfuit. 5 Dieu les garentit de l'effort D'un ennemy puilîànt & fort, Sur qui tous les flots retournèrent , Et fes chars étant fubmereez
o
Nos pères fur les bords chantèrent Le bras quilesavoit vangez.
V Pause II. %*
f Mais ils oublièrent foudain Les merveilles du fouverain , Ils rentrèrent en défiance, Et de leurs vains defîrs furpris lis parlèrent de fa puillànce
Atcc
PSAUME CVI.
Avec un infblent mépris.
f Par un indulgente bonté
Dieu remplît leur avidité y
Mais plufieurs en langueur moururent ,
De Moyfe enviant l'honneur
Tous au camp contre luy s5 émurent ,
Et contre Aron l'oint du Seigneur -
Ç La terre s'ouvrit ions Dathan ,
La terre couvrit Ahiram ,.
Des flammes à leur camp le prirent,
Le feu plufieurs en dévora,
Les autres un veau d'or fondirent ,
Qu'en O.œb le peuple adora.
ÎAinfi fût changé le Seigneur Jadis leur gloire, & leur bonheur ,. En l'image d'un boeuf qui broute ^ Luy même & fes faits publiez Et dans l'Egypte & fur leur route Furent auffi-tôt oubliez..
V Pause. IÏI. V f ils n'écoutèrent plus fes loix , Ils mepriferent les exploits Que * Cham & la mer rouge même Àvoient vu faire en leur faveur ; Aufly fa patience extrême Se changea contre eux en fureur» f M oyfe , comme en un allàut , Se mit au devant du très-haut,
* Signifie l'Egypte,
Ce
PSAUME CVX Pria 5 gémit en fa preferxe , _Et cette fois fût détourner Les coups d'une horrible vangeance Qui les alloit exterminer, f Dégoûtez de ce beau pais , Que leur Dieu pour eux eût conquis, Ils doutèrent de là promette , Et murmurant cent & cent fois , Loin de fliivre Ca iàinte addrcfïe r Ils firent les fburds à fà voix. f Dieu 5 que leur conduite irrita , La main haute , leur procéda Qifil les perdroit eux & leur race , Qifils languiroient dans les deferts Et gemiroient loin de fà fice Sous le joug des peuples divers.
V Pause IV. f Cependant ces mechans encor Firent des vœux à Belpeor ; Mangèrent des morts les offrandes, Et Dieu plein d'indignation Punît par des peines plus grandes Leur aveugle dévotion. <J Phinée homme plein de vigueur x Vangeant l'injure du Seigneur Fit aufly ceflèr la colère j Ce coup fut du ciel avoiié , Et jufte , autant qu'il fut fèvere, U en fera toujours loué..
*
PSAUME CVL f A Mériba Dieu méprifé , D'un nouveau courroux embrazé N'épargna pas même Moyfe , Lors qu aigri d'un fi long tourment , Il douta de fon entrepnle, Et parla trop légèrement.
V Pause V. */'
f Au lieu d'avoir exterminé Un peuple de Dieu condamné , On les vit tomber dans le piège y Ils adorèrent- les faux Dieux, Et , par un culte facrilege v Firent mille actes furieux. f On vit les pères inhumains Immoler de leurs propres mains Au Démon leurs fils & leurs filles , Et faire des oblations Du iang même de leurs familles Aux idoles des nations, f Ainfy fût fouillé leur pais Par tant de meurtres inoiïis , Et dans ce culte abominable Le peuple au crime abandonné , Par cette débauche exécrable , De fon vray Dieu s'eft détourné. f Aulïy fon courroux s'alluma j Et contre eux fi fort s'enflama Qinl rejeta fon héritage , Et. depuis , parmy les Gentils ,
Ce ij
PSAUME CVI. Sous un rude , & long efclavage , Il les rendit aiTujetis.
y Pause VI. V
f Ils ic virent long-tems fournis , Dans les fers de leurs ennemis , Et fbuvent Dieu brifa leurs chaines > Mais , toujours au mal obftinez , Toujours à de nouvelles peines Ils fe trouvèrent condamnez* 5 Enfin, d.uis leur affliction, Dieu touché de compailion Se fouvint de ion alliance y Et voulut bien fe repentir Des maux que fa jufte vangeance y Si long-tems leur faiioit fentir. ^ Pour eux il adoucit les cœurs De leurs cruels perfecuteurs ; Grand Dieu veuille , par ta clémence , Railèmbler ton peuple écarté , Et f \y que libre en ta prefence 7 Il puiflè loiier ta bonté. 5 Dez ce jour au Dieu dlfraël Vouons un culte folemnel , Célébrons fa gloire fans cefïê , Que chacun chante 5 à fon honneur , Avec une fiinte allegrellè , JLoUc foït le nom du Seigneur,
PSAUME CVII.
jfatime de à'odnne^ Confîtemini Domino.
, -° f A -I* » * -— -
Q
U'en tout tems on benilïè
Dieu qu'on voit fi clément,
Wk]
&z-:ê
Car £a bonté propice Dure éternellement.. Que ceux , qu il a tirez
De peine & de foufftance , Se voyant délivrer,
Célèbrent Ta clémence, f C'eft luy qui les r'ameine D'Orient, d'Occident, Du Nord où le froid règne , Et du midy brûlant.
Ce iij
PSAUME CVIL.
S'ils vont dans le dcfert Aride , & (ans culture, N'ayant point de couvert Errans à l'avanture: f Si la faim les tourmente Par fon âpre rigueur y Ou fi la ioif ardente Confîime leur vigueur:
Pourvu qu'à leur bcfoin Au Seigneur ils s'addreflent, Il éloigne, avec foin , Tous les maux qui les prelïent,. C Par les routes fidelles Qïnl leur a fait tenir Aux villes les plus belles On les voit parvenir.
Qu'ils aillent donc chantant Ses. divines merveilles ,. Et par tout racontant Ses Bontez fans pareilles, ** Pause I. f Le pauvre il ralïafie , Qui de faim languillbit , Il rafraîchit la vie , Qui de loif perilloit.
Ceux qui font enchaînez Dans les pnfons obfcures, Prêts d'être abandonnez Aux peines les plus dures.
*
PSEAUME CVin
î Qui ,. par un vain caprice , Ont méprifé fa voix , Ou qui par leur malice Ont violé fes loix;
Quand leurs cœurs affligez La triftefTe defole, Sans qu'ils foient foulagez D'aucun qui les confole ^ , f Au fort de leur mifère. Implorant le Seigneur,, Il calme fa colère , E trieur rend fa faveur £
Il les vient: retirer De leurs mortelles peines 5> Il les vient délivrer ,. De leurs pelantes chaînes». f Qîie Par reconnoiflànce „ Etant, en liberté , Ils. vantent fa pniflànce , Et fà rare bonté.
Il brife de fa main Les prifons les plus fortes r Rompt le fer Se l'airain Des grilles & des portes.. f Ceux qui font à leurs vices Folement attachez, Qui foufftent les fupplices Quattiroient leurs péchez*
Malades y en danger
psaume cvir,
De perdre la lumière ,
Abhorrant le manger
Pi es de l'heure dernière;
f Qu'au Seigneur ils s'addreilentr
En de fi grands befbins ,
Tous les maux y qui les prelïènt ,
Celle ront par fes foins.
Dans les plus durs travaux Luv-mème il les confole,.. Il guérit tous leurs maux D'une feule parole, î Qiiainly donc on les voye y Revenus en fànté , Célébrer avec joye Sa divine bonté.
Qu'ils offrent au Seigneur Leurs cœurs en facrifice , Vouant à fon honneur Leur vie & leur fervice.
V Pause IL V
J Ceux qui pour des voyages Montent fur les vaifleaux -y Qui malgré les orages , Trafiquent fur les eaux :
Ceux-là fçavent de Dieu Les œuvres merveilleufes y Quand ils font au milieu Des vagues perilleufes. 5 Les vents , dés qu'il commande ,
Font
PSAUME CVII.
Tout foule ver les flots, Et leur fureur trop grande Trouble les matelots.
Le vaiileau monte aux cicuxa Il retombe aux abymes j L'élément furieux Demande fes vi&imes : J A la crainte ils fe livrent, On les voit chancelans, Tels que ceux qui s'enyvrent , Et qui perdent le fens.
Mais fi dans ce befoin Leur plainte à Dieu s'addreffe , Il éloigne avec foin Le péril qui les prefle : y Il impofe fllence Aux vents trop irritez , Calme la violence Des flots précipitez:
L'orage retiré , La peur cède à la joye 3 ,Quand au port deïiré Le Seigneur les envoyé* f Alors , fur le rivage , En pleine fureté , Ils luy rendent hommage 3 Et chantent £1 bonté.
Au peuple curieux , Au confeil des plus fages
I>dr
PSAUME C V 1 1. Du Monarque des deux Ils content les ouvrages.
V Pause 1IL %*
f Des eaux les plus profondes Il découvre le lit, Et des fources fécondes Le cours il divertit;
Pour punir les méchans Il renverfe leurs villes , Et des fertiles champs Fait des fables fteriles. f Dans les arides plaines Il fait faillir les eaux , Y forme des fontaines Et des fleuves nouveaux.
Là même on voit venir Des troupes affamées Qui 5 pour s'y maintenir , Font des villes fermées, f Les chams par la culture, Paroilïènt Ce hâter De rendre avec ufure De quoy les contenter.
Dieu oenit leur travail , Et fà grâce abondante Fait croître leur bétail , Et leur richefle augmente. •J Mais lorfque fà colère frape fut le pécheur,
PSAUME c vu r.
On voit que la miferc Y fuccede au bonheur.
Il abbat les plus grands / Les chaffe y &c les envoyé Errans à travers chams 3 Et fans guide & fans voye. f Les pauvres il délivre De leur prefïànt ennuy y Les garde & les fait vivre .Comme un troupeau fous ltwv
Que le fage entendu , Ces merveilles admire ? Que trifte & confondu Le moqueur fe retire.
Que le jufte fans celle Médite dans ion cœur La bonté , la fàgefïè De leur divin auteur.
PSAUME CVIIL
7faumedefrterem Paratum cor mcum , Dcus,
IVjL On cœur eft tout prêtjô mon Dieu, Mon cœur eft tout prêt en ce lieu
îflllllllîliiillliii^eà-
De te louer tout à la fois ,
Ddij
PSAUME CVIIL
Et de la main & de la voix. |ïl:ll= ^pî=Ê|lÊl?fÎE|ÊËp? = |j| = Ma harpe , vien, réveille toy ;
Ma lyre auffi féconde moy ;
Car devant Dieu je veux paroître
Dez que le jour commence à naître* f Seigneur, je te celebreray y En ton honneur je chanteray ;
Îe veux remplir les nations )e Téclat de tes a&ions. Car ton éternelle bonté Plus haut que les cieux a monté., Et ta fidélité connue S'élève jufques far la nue, 5 Grand Dieu 5 fay voir du haut des cieux Ton bras toujours vi&orieux , Et pour me mettre hors d'eflroy Ten moy la main 5 exauce moy.
Mais quoy ! déjà la voix de Dieu Ma répondu de (on fàint lieu 5
PSAU ME CVIH*
Sichem fera de mon domaine y Succoth va nVobeïr fans peine,
\* Pause. **
<f Galaad aulfy fous ma loy N a plus d'autre maître que moy -y Et c'eft pour moy que Manaflè Avoit un grand peuple amaile. Ephraim encor plus que luy Sera ma force & mon appuy ^ Et Jfuda chef de la police Rendra le droit & la juftice, Ç Les Moabites ennemis y Enfin abâtus & fournis Ne ferviront dans leur malheur , Que de vaillèaux à deshonneur.
Les Iduméens châtiez Se verront foulez fous mes piez ; Vous , Philiilins , que Ton vous voye Suivre mon triomphe avec joye. f Mais par qui feray-je eleorté Jufques dans la forte cité ! Qui me conduira dans Edom ? Et dans fes places de grand nom i
Ce fera toy Dieu tout puiflànt , Toy même qui nous punilïant As fouvent privé nôtre armée De ta prefence accoutumée, f Grand Dieu , vien du plus haut des deux, Et nous accompagne en tous lieux ,
Dd iij
PSAUME C I X,
Car qui fe fie au bras humain > Voit enfin qu'il s'y fie en vain.
Elevons tous à Dieu nos cœurs ; Il nous rendra plus que vainqueurs 3 Et nous donnera l'avantage Sur Pennemy qui nous outrage.
PSAUME CIX.
Tfitumedefriere. Dcus , landem tuam.
On Dieu , ma force,& ma defenie^
Ne te tiens plus dans le fîlence , Tu connois la langue traitrelïe Qui^ me perfeeute fans celle -y Tu. connois la bouche qui ment.
Et qui m'accufe faufïement.
f Leur malice cherche à me nuire ; Sans cauie ils voudroient me détruire y
PSAUME CIX, fuyant mon amitié fidelle D'une haine injufte & cruelle -y Mais la prière fût toujours Le remède où j'eus mon recours. t Le méchant , qui caulè ma peine 5 Pour l'amour m'a rendu la haine 5 Seigneur 5 par ta jufte vangeance , îay qu'il tombe fous la puillànce D'un adverfàire furieux Qui foit toujours devant ies yeux, î Qgand il ira devant fbn juge , Qu^au lieu d'y trouver du refiige 3 Sa defenfe inutille & vaine Ne falîè qu'aggraver fa peine ; Qujl meure jeune , & dans l'ennuya Qu'un autre ait fa charge après luy. f Qu'il laifTe fes fils en bas âge 5 Sa femme pauvre en Ion veuvage ; Que dans une trilte indigence Ses enfans trainent leur fouffrance y Que leur mifèrable maifon Soit deferte en toute fufon.- f Que rultirier fes biens attrape y Qjij à l'étranger rien n'en échape ; Q^ie perfonne 5 dans fa miferc , Ne plaigne fa douleur amere ; Que nul aufïï , par amitié , De fes orphelins n'ait pitié.
Dd îiij
PSAUME CIX. V Pause. I. V ? Qu'après ® morc ^ race indigne S'éteigne en la féconde ligne *y Que la trace en foit abolie ; Que le Seigneur jamais n'oublie Et les crimes , & les péchez Dont (es pères furent tachez. Ç Jamais ne foit la faute éteinte Dont fa mère fe vit atteinte ^ Que tant d'injuftices criantes Aux yeux de Seigneur foient p refentes 5; Que du monde entier foit ôté Son nom à perpétuité. Ç Car loin de donner affiftance A l'affligé dans fa fouffrance y Si tôt qu'il le voit miferable , De nouveaux malheurs il l'accable ^ Et le perfecutanc à tort, Il le pourfuit jufqu'à la mort. 5 Le mal d'autruy fit fes délices , Qu'il fente à fon tour des fupplices j Le bonheur des autres l'ennuyé , Que tout bonheur de luy s'enfuye : Et que toujours un mal nouveau L'envelopc comme un manteau, f Qu'il ne boive plus qu'amertume \, Que la triftclfè le confume , Que comme une huile pénétrante Jufques d*ins les os il la fente ^
PSAUME CIX.
'Quenfin le mal foie conftamment
Sa ceinture & fbn vêtement.
| Tel fera le jufte fàlaire
Que Dieu garde à mon adverfàire,
Au méchant dont la haine ouverte
Du jufte a confpiré la perte ..
Vien donc , Seigneur , approche toy,,
Et pour ta gloire fauve moyv
V Pause II. *£ f Eternel fois moy favorable, Reçois les vœux d'un miferable Qui fuccombant dans la detrefîe Languit & fbûpire fans ceflè y Qui pallè , &c qui ie fent déchoir, Ainfi qu'une ombre furie foir ; f Toujours comme une fauterelle , Je cherche une place nouvelle , Je jeufne , ôc les maux , qui m agitent, Font qu'enfin mes farces me quittent % Mon corps , jadis robufte Se fort, N'a plus que les traits de la mort : f Même, dans mes peines fï dures y Ces cruels me chargent d'injures , Et par mépris ou par colère , Ils infultent à ma mifère ; Mon Dieu montre moy ta faveur , Et te déclare mon fauveur. f Seigneur , veuille foire connoître Que ta main , qui ni a donné l'être *
PSAUME CX. Eft celle qui par fa puiflâncfc, Me donne aufli ma délivrance : Mon ennemy me maudira , Mais le Seigneur me bénira ; f Ils font pleins d'une fiere audace i Mais ta colère les menace , Et bien-toc ta force infinie Les va couvrir d'ignominie, Comme d un long habit de deuil, Jufqu'à ce qu'ils foient au cercueil : f Ma bouche aufïi, par les cantiques y Toujours dans nos fêtes publiques • Fera refonner ta clémence ; Quand ton bras , par fon aflîftance t M'aura garenti de l'effort Des mechans qui veulent ma more*
PSAUME CX.
ff. de Doflrine. Dixit Dominus Domino meo^
ilililli^llllllllliiiilll
J a E Seignr dit à monSeigneur &Maître, Vîen , à ma droite^ t'y fïeds déformais-
iIliliil=I!!iii§Iil=i!I^I:^
Tes ennemis n'ozeronc plus paroître ,
PSAUME CX.
Je les mettray fous tes piéz à jamais. f Le feeptie heureux de ton puidant empire Va de Sion s'étendre en mille lieux ; Le Tout-puifîànt luy-même te vient dire , Règne au milieu de tous tes envieux, f Ta nation nombreufe & floriflante , Pour ton triomphe en ton camp paroîtra $ Comme au matin la rofée abondante,. En tes enfans ta vigueur renaîtra, f 11 Ta juré , ce Dieu fous qui tout tremble ^ Et ion ferment ne peut être fuiped -y C eft qu'à jamais tu feras tout enfèmble Grand Prêtre 8c Roy , comme Melchifedec. f A tes cotez ce même Dieu ton père. Secondera tes belliqueux exploits ; Et fa vangeance au jour de ià colère > Renverfera les Princes & les Rois. f Des nations fon bras fera juftice , Et de corps morts les chams étant couverts^ Il détruira par un dernier fupplice Le fier tyran de cent peuples divers, f II pourfuivra lennemy dans la plaine ^ Sans s'arrêter , au torrent il boira 5 Et fa vi&oire étant pleine & certaine La tête haute enfin il marchera,.
psaume cxr.
?/. &attton de grac. C on fi rcbor tibi , Domine.
DBIIMÉ1111 lll^:-lill Ilflii £ tout mon coeur,dans tous les lieux
Où les hommes droits & pieux
Forment leurs fûmes aficmblées r
llïliilirlIllillilIPiilillii^
Je rendray mes vœux au Seigneur >
Et je chanteray fbn honneur
Par mille chanfons redoublées. ^ Qu'ils font grands i ô Dieu y tes bienfiits l Qu'ils font merveilleux tes hauts faits 1 Que Tétude en eft agréable ! Par tout brille la majefté, Et toujours ta rare bonté Eft immenfe , eft inépuifable. f Par des miracles glorieux Son bras puiflTuit devant nos yeux A f lit éclater fa clémence , Sa faveur les juftes foûtient,
PSAUME CXIL
Et pour Jacob il fe fouvient De fon éternelle alliance.
V Pause V
5 Ceû ce qu'à fon peuple il fit voir , En luy donnant par lbn pouvoir Des autres peuples l'héritage -, Par tout brille la majcfté , Et par tout fa rare bonté Se fait connoître dage en âge, f Les faints reglemens qu il a faits Ont été fondez pour jamais Sur l'équité , fur la droiture • Il a fon peuple délivré, Et jadis avec luy juré Un faint accord qui toujours dure.
f Son nom eft redoutable &c faint ,
Qui le révère & qui le craint
A la fource de ia fageile :
Heureux l'homme qui vit ainfy ,
Car il peut s'aifurer auily
Qifil en fera loué fins ceiïe.
PSAUME CXIÏ.
Vf. de confgUnon. Beatus virqui timuicDominum. XJL Eureux qui révère avec crainte Du Seigneur la majefté iàinte ^
PSAUME CXII.
iHilIIIiiiligl^ll^
Et qui fuit fa loy filutaire ,
Sa famille fera puifïànte ,
Car Dieu rend toujours floriilànte
La maifon qui cherche à luy plaire*
f Sa pofterité vertueufe
Sera toujours riche & nombreufe,
Et fa félicité durable:
Dieu dans la nuit la plus obfcure
Luy montre fa lumière pure
Toujours clément & favorable.
^ L'homme de bien & donne & prête,
Toujours fincere en ce qu'il traite ,
Sa conduite n'ell point douteufè 3
Et de celuy qui fuit le vice 9
Et qui n'ayme que la juftice,
La mémoire eft toujours heureufè.
f Jamais une attente incertaine
Ne tient fon efpxix à la gêne ,
Car en Dieu feul il fe confie ,
Et tranquille en fà confciencc
Il attend fans impatience ,
PS AUME CXIIl Qne Dieu fes ennemis châtie. Ç Ses biens largement il difpenfe A ceux qui font dans l'indigence , Aucun mal fa vertu ne trouble , Et fî de Tâbatre on s'efforce On fent , à la fin ? que fa force Dans les maux mêmes fe redouble. ^ Les méchans d'un œil plein d'envie Voyant la gloire de fa vie En grincent les dents de colère j Us font rongez par leur malice 9 Et Dieu qui voit leur injuftice Les fait périr dans la mifere.
PSAUME CX1II.
j>f d'attun de grâces. Laudate pucri , Dominum. V Ous qui fervez le Dieu des Cieux,
Célébrez fon nom glorieux ,
liiïllillIPllEliiïli^:^^
Prêchez fa force & ià façeflè ;
5:
Unis par un vœu folemnel
PSAUME CXIIL
Lolicz le nom de l'Eternel
Et dés maintenant , Se fans celïi\ f D'Orient jufqu en Occident Son pouvoir le rend évident % Digne d'éternelle mémoire j Elevé par delïiis les deux, Sa force s'étend en tous lieux Et par tout refonne fa gloire -, f Quel Dieu reflemb'le à nôtre Dieu, Qui tranquille dans ce haut lieu y D'où Ùl voix forme le tonnerre , Veut bien fes regards abailîèr , Et toujours bon daigne penfer A ce qui fe fait fur la terre. Ç Le j ufte qu'il voit affligé, Le pauvre qu'il voit négligé Il le retire de la boue • Il Téleve aux plus grands honneurs f Et le met entre les Seigneurs Du peuple même qu'il avolie. g Quand il luy plaît par la bonté Il donne la fécondité A la femme qui fût fterile, Et luy fait la grâce de voir Quelle devient par fon pouvoir Une mère heureufè & fertile.
PSAUME
PSAUME CXIV.
Tfaume d'aclion de grâces , In exitu Kiacl de- Egyp. V^ Uand Ifracl de l'Egypte fortit ,
Quand de Jacob la famille partit
De ce pays barbare :
Juda fût fait le peuple élu de Dieu -y
g eu iiiiiiiiîiii liiiif ii^f il mu
Dieu fe montra prince du peuple Hebrt'a
Par un exemple rare. f La mer le vid & s'enfuit foudain , On vid les flots du rapide Jourdain Remonter vers leur iburce j. Comme moutons les montagnes bondir , Et vous , côtaux , comme agneaux treilàillir Dans leur timide coiufe. - f Qu'avois tu , mer , à t enfuir foudain, Qui te faifoit ô rapide Jourdain Remonter vers ta fburce : Monts qui vous fit comme moutons bondira
Ee
PSAUME CXV. Et vous y côtaux , comme agneaux treflliillicr Dans leur timide courfè. f Vous redoutiez le Monarque des cieux Qui fait trembler la terre fous fes yeux , Tant il la rend craintive : Je dis le Dieu qui d'un coup étonnant , Brife le roc , d'où fortent bouillonnant Mille fources d'eau vive.
PSAUME CXV.
Tourne de prière. Non nobis f Domine.
Xx On,ce n'eft point à jio9-mêmes,Seignr j ;
Mais à toy feul qu'en fera dû l'honneur,
Si tu nous fais revivre :-
Nul ne pourra dire comme autrefois,
|IiiilfIl|li3§lÊfÊi|i|li;:|||
Quel eft ce Dieu ciont ils vantent les loix i
IIî=lf§IIiiÉPI:lIii^^É •
Voit-on qu'il les délivre?
PSAUME^ CXV. f Oiîy y nôtre Dieu refide dans les deux, D'où comme il veut 5 il régie ces bas lieux ; Èc tous tant que nous femmes • [gent> Mais ces faux Dieux 5 ces Dieux d'or ôc dar- Que vous fèrvez d'un zèle diligent Ne font qu'ouvrages d'hommes. Ç Ils ont des yeux &.ne peuvent rien voir , Leur bouche eft clofe & ne peut fe mouvoir^ C'eft une chofe morte : De leur oreille ils ne fàuroient oliir , Ils ont un nez , mais qui ne peut jodir D'odeur douce ni forte. fils ont des mains fins pouvoir rien toucher^ ils ont des piez qui ne iauroient marcher 3 Un goiier inutile :
Tels foient aufly les hommes qui les font , Ceux qui prez d'eux folement chercheront Leur aide & leur afyle.
V P a u s e %f
f Fils de Jacob ne mettez vôtre efpoir Qif en l'Eternel, dont le divin pouvoir Eft feul vôtre défenfe;: Maifon d'Aron n'efpere auify qu'en luy • Il eft ta force 5 & ton unique appuy 5 Ne crains pas qu'on t'offènfe.. f Repoféz-vous fur ion foin paternel y Vous que Ton voit craindre de l'Eternel La majefté fuprême ; Il vous chérit , il fe fouvient de vous •
Eè ij
PSAUME cxvn
n bénira les fils cTAron fur tons ,
Tout Ifraël de même.
Ç Les hommes Ciints qui fervent le vray Dieu
Grans , & petits, en tout tems, en tout lieu y
Sont l'objet de fi grâce.
Vous avez vu furpallèr vos fouhaits,
Et vous verrez répandre fes bienfaits
Sur toute vôtre race.
^ O trop heureux , vous qu'il a tant aimez ;
Car ce grand Dieu les hauts deux a formez ,
Et la terre où nous fommes y
11 s'eft bâti ion trône dans les deux y
Et pour la terre & fes biens précieux y
Il en fit don aux hommes.
f Grand Dieu,les morts ne fauroient te prierr
Ton nom fi faint ne peut fe publier
Où règne le filencey
Mais nous vivans > nous {aurons te bénir %
Et faire entendre aux fiecles à venir
Ta force & ta clémence..
PSAUME CXVX
7f d'afttondegrdces. Diicxi quonia.n.
^iii"lllllll^|Êliii==||Êi=p;i"|f||
'Aime mon Dieu, car fon divin fecours
J
Montre qu'il a ma clameur entendue j.
psaume cxvr.
Puis qu'à mes vœux Ton oreille eft tendue
Je vœux aufli l'invoquer tous les jours*
J Je n'avais plus ny trêve ny repos , Déjà la mort me tenoit dans fes chaînes ; Mon cœur fouffioit les plus cruelles peines^ Quand je luy fis ma prière en ces mots. f Ha fauve moy du péril où je fuis f Et dés-lors même il me fût favorable L'Eternel, dis-je, eft bon, de fècourabîe, Et toujours pront à calmer nos ennuis ; f Quand j'êtois prêt à périr de langueur y Il me fbutint ce Dieu que je reclame ; Retourne donc en ton repos 3 mon ame , De tes tourmens il finit la rigueur. f Sa main puiflante a détourné ma mort , Séché mes pleurs, terminé ma fouârance^ Auffi , mon Dieu , j'implore ta puiflance , Et cherche en toy mon unique fupport. V Pause II. Y
f Helas ! je crûs ; & puis trop agité, Trop abâtu de douleur & de crainte, Dans le péril je formay cette plainte , Tout homme eft faux, & n eft que vanité. f Mais que rendray-je à Dieu pour fes bien- faits y
E e iij
PSAUME CXVII.
Kfa niain prendra la coupe des loiianges ; Ma voix volant jufqu'aux climats étranges De Tes bontcz ne Te taira jamais., ^ Dés-ce moment je luy rendray mes vœux, Devant Ton peuple , & dans fon iandtuaire y Gar de tous ceux qui cherchent à luy plaire Les jours luy font & chers & précieux, f Enfin 5 Seigneur , tu fais ce que je fuis , Ton ferviteur ,. le fils de ta fer vante ; Rompant mes fers 9 m pafles mon attente y Etmoy je veux t'offrir ce que je puis. Ç Je veux t'offiir l'amour que je te dois , Chanter ta gloire , invoquer ta puiilance v Et devant tous plein de reconnoi (lance , Te célébrer du cœur & de la voix, f Dans ta maifon je diray ton honneur^ Dans ta cité Jerufalem la iaintej- Que chacun donc , avec joye avec crainte y Lotie en ce jour le faint nom du Seigneur. -
PSAUME CX VIL
Vf% d'exhortation. Laudate Doininum , omnes, jL\| Ations loiiez le Seigneur, Peuples chantez à fon honneur^
iHaume ex vu i
Car fon amour 5 6c tendre & doux y
Reluit de plus en plus fur nous,.
Et fà confiante vérité
Demeure à perpétuité.
PSAUME CX VIII.
Pf.éfacï, de grâce s. Confire mini;
Cl£i5:±l;zSS3SîErSE3SïSS;ïx!É3 Elebrons tous le Dieu fuprême,
Gar il eft doux , il eft clément*,.
Et ià bonté toujours la même
Dure perpétuellement. Qu^Ifraël aujourd'huy s'accorde
PSAUME CXVIÏL
fgf^fSlIiflfllIllIll^^
A chanter folemnellement , Que fa grande mifcricorde
Dure perpétuellement. 5 Que la mail on d'Aron entière Vienne auffy chanter hautement , Que fa clémence fîngulierc Dure perpétuellement.
Que ceux qui vivent dans fa crainte Viennent tous publier comment Sa grâce, toujours pure &c lainte, Dure perpétuellement, f Aufly-tôt que dans ma detreflê , J'eus mon recours à fa bonté : Sa main me tira de la prellè , Et me remit en liberté.
Le tout- bliitfânt , qui m'entend plaindre, M'exauce au pie de fon autel ; Aurois-je quelque chofe à craindre De la part de l'homme mortel î
V Pause 1/ V
€ Contre tous il prend ma defenfe , M'aydant comme il me la promis , Et mes yeux verront fà vangeance
Fondre
PSAUME CXVIIk
Fondre fur tous mes ennemis.
Il vaut mieux avoir eiperance En l'Eternel , qu'en l'homme vain 3 Il vaut mieux avoir confiance En Dieu 5 qu'au Prince fouverain. 5 On vit leurs troupes animées M 'environner de tous cotez, Mais 9 au nom du Dieu des armées 3 Mon Bras les a tous écartez.
Ils étoient revenus encore Cherchant à me faire mourir. Mais au nom du Dieu que j'adore , C'eft moy qui les ay veus périr. 5 Tels qu'un épais eifein d'abeilles Ils fondoient fur moy ces hautains ; Us (ont par le Dieu des merveilles ? Comme un feu d'épines éteins.
Cruel qui nie faifois la guerre ^ Tu m avois vivement preile , Tu croyois me jetter par terre , Mais le Seigneur t'a repoufle. f Le Dieu des cieux eft ma puiiïànce $ C'eft le iiijet c'eft le difcours De mes chants de réjoiïiflance, C'eft Iuy qui me donne fecours.
Aux tentes de fon peuple jufte On loue on chante le Dieu fort , Chacun dit que fon bras robufte A fait un merveilleux effort.
Ff
PSAUME CXVHI.
V Pause II. *j
f De l'Eternel la main puiifante à'eft fignalée à cette fois , C'eft-la ce que fon peuple chante , Tout d'un cœur Se tout d'une voix.
Me voila donc , malgré l'envie , Des mains de la mort racheté , Mon Dieu m'a prolongé la vie, Dois-je pas louer fa bonté ? f II m'a fait fentir fa colère , Il m'a châtié rudement , Mais par Ca clémence ordinaire , Je n'ay point vu le monument.
Qu'on m'ouvre les portes li belles Du faint Temple au Seigneur voilé , Et qu'en prefence des fidellcs , Son nom y foit par moy lotie. f Ces grandes portes ibmtiieufes Sont les portes de nôtre Dieu , Toutes les perfonnes pieufès , Par elles vont en fon faint lieu.
C'eft-là que fa gloire fuprême Sans cefle je veux célébrer, Puifque dans ma douleur extrême Sa main a fû me délivrer,
V Pause III.
f La pierre , qu'avoient méprifée Les conducteurs du bâtiment A l'angle eft affife & pofée
PSAUME CXVIII. En fait la force & l'ornement :
C'eft fans cloute une œuvre celefte 3 Faite par le grand Dieu des cieux , C'eft un miracle manifefte Que nous avons vu de nos yeux. 5 Voicy cette heure ufe journée, Que Dieu fît pour nous réjoiiir, Si fa bonté nous la donnée, Quel bonheur à nous d en jouir!
Grand Dieu 5 j'invoque ta puilïancc, Carde ton Oint Se le foûtien , -Grand Dieu 3 nôtre unique efperance , Beny nous tous & nous maintien. Ç Beny foie qui cette journée , Au nom du Seigneur vient icy, O vous de fà maifon làcrée , Nous vous benillbns tous aufly.
Dieu feul eft puiflant & propice 9 Dieu feul nous éclaire à fon gré^ Liez le bœuf du facrifice Aux cornes de l'autel fàcré. J Toy feul es le Dieu que j'honore, Sans fin je te celebreray, Toy feul es le Dieu que j'adore , Sans fin ton nom je beniray.
Célébrons tous le Dieu fupréme, Car il eft doux , il eft clément > Et fà bonté toujours la même Dure perpétuellement.
Ff ij
PSAUME CX1X.
Tfétumede covfoUtion. Beati immaculati. I. N A LE PH.
XX Eureux celuy qui par un jufte choix >
iillliiiiililililllliiliili
S'abftientdu mal,& vit dans l'innocence^ Qm craignant Dieu fe foûmet à (es loix ; Heureux celuy qui , plein d'intelligence, Garde avec foin fes ftatuts précieux,
iliillili=iillllii;illlis=
Dont il a fait fon unique fcîenee, f Loin de fe plaire en des faits odieux Le jufte marche ainfy que Dieu l'ordonne Par le chemin qu'il nous marque des Cieux#
Tu veux^Seigikjqu'en ce mode on s'adone À fe forrqer fur ton commandement , Et que ta Loy jamais on n'abandonne: f Mais par tagrace.ô Dieu jufte & clément, Guide mes pas où ta voix me convie ,
PSAUME CXÏX.
Sans que jamais je bronche feulement*
Aucun malheur ne troublera ma vie ^ Si mon efprit en ta voye arrêté De t'obeïr ne perd jamais l'envie;
Tu me verras célébrer ta bonté Si j'en obtiens la grâce de comprendre Tes jugemens qui font pleins d'équité.
C'efi. là le but où mon ame doit tendre ^ Mais j'ay befoin dans mon infirmité y De ton lecouis , fans qu'il fe fafle attendre,
V IL 3Beth. V
• Les jeunes gens veulent-ils s'amender? Qujls prenët doc pour guide Se pouradrefife Ce qu'en ta Loy tu voulus commander.
Pour moy, Seignr, je te cherche fans cefïèy Mais je pourrais tomber à tout moment Si ta bonté n'appUyoit ma foiblefle.
J'ay dans mon cœur gravé profondement 7 es ordres faims , de peur de te déplaire, Et )'ay tâché de vivre faincement.
Ton nom eft grand .> & chacun le révère > Chacun te craint d'un cœur humilié 5 Fav moy fentir ta grâce falutaire. f Ma voix , Seigneur , a toujours public Les jugemens de ta bouche équitable, Sans que jen aye un feul point oublié.
Ta droite voye & ta Loy véritable Font ma richeffe, & je les veux chérir Plus qu'aucun bien de la terre h birable,
Ffiij
PSAUME CXIX.
f De tes Edics je fauray difcourir , Et fi j'en ay la pleine connoillance Dans tes fentiers on me verra courir.
On me verra révérer ta puiflance , Taimer toujours , même plutôt mourir Que d'oublier ta divine ordonnance.
V III. a Guimel. V f Répan tes dons fur moy ton ferviteur, R'anime, ô Dieu , ma languifiante vie , Et je fuivray tes Loix de tout mon cœur,
Ren la lumière à ma veuë affoiblie , Et fur ta Loy j'attacheray mes yeux Pour contempler ta grandeur infinie. 5 Comme étranger je palïè dans ces lieux, Ten moib main en quelque part quej'aille, " Et me conduy dans le chemin des ceux.
Soir & matin mon efprit fe travaille > Et fur ta loy veillant inceiîamment, Je crains qu'enfin le coeur ne me défaille, f Tu maudis ceux qui pèchent fièrement Contre te culte où ta loy nous engage, Et qui font fourds à ton commandement* Sauve moy donc de la main qui m'outrage, Et du mépris que je fouffire pour toy , Qnad à toy feul on me voit rendre hômage. f Ce font les Grands qu'à toute heure je voy Rire de moy d'une rifée amere Pendmt , Seigneur , que je penfe à ta loy; Maiscependât je veux toujours m'y plaire*
PSAUME CXIX.
Ceft le confeil que je tiens prés de moy , Pour m'en fervir au tems le plus contraire.
V IV. 1 D AL ET H. %*
f Je fuis , helas ! furie bord du tombeau , Fay moy fentir l'effet de ta promeife y Et de mes jours r allume le flambeau •
Souvent 3 Seigneur 3 en pareille détrefTe A mes foûpirs tes foins ont répondu , Fay que ta voix nunftruife & me redrefïè. f Dés que j'auray clairement entendu Ta volonté que ta loy nous prefente A t'obeïr fauray i'efpril tendu.
Tu vois mon ame & trifte & languiflfonte, Je n'en puis pins , veuille me l 'aifurer Par ta parole efficace & puiffante. f Dans cet état où je puis m'égarer Que ta clémence un pront fecours m'envoye Qji du péril me vienne retirer.
Car j'ay choifila fure & droite voye, Et mon efpiit à tes loix attaché Dans tous les tems les veut fuivre avec joye. f Pois donc, Seignr, que toujours j'ay tâché A maintenir ta divine alliance, Garenti moy de honte & de péché.
Tu me verras marcher en ta prefence Lorfque mon cœur des faux biens détaché, Aura receu de toy fa délivrance.
*** V. n He. V
f De tesftatucs qui font tous mes Souhaits
Ff liij
PSAUME CXIX.
Veuille,Scignr,le droit chemin m'appredre, Car je pretens le fuivre déformais.
Accorde moy le don de les comprendre, Et m'efForçant à les bien retenir, Je tâcheray de ne m'y plus m'éprendre. 5 Conduy mes pas > & me fay parvenir -Au droit fentier d'une vie innocente , Et mon plaiiîr fera de m'y tenir»
Fléehy mon cœur par ta vertu puiflante t Qu^à t'obeïr mes defirs foknt bornez, Et que jamais nul faux bien ne me tente. 5Q^e de tout mal mes yeux foiêt détournez, Que ton efprit m'ayde & me fortifie Dans les confeils que tu m'auras donnez»
Fay qu'en mon cceur ta grâce ratifie Ce que ta voix répondit à mes vœux , Car en toy feul mon ame fe confie. ^ Garenty moy d'un opprobre honteux> Car je le crains 3 ôc ta loy véritable Eft jufte & bonne,& doit me rendre heureux*
Ouy pourtaloy toujours fainte & louable Mon cœur fournis veut r'allumer fes feux, Fay moy fentir ta grâce fecourable.
V V I. i V a u. V
f Tu fais.grand DieuJ'état où Ton m'a mis, Délivre moy des dangers de ce monde Pour accomplir ce que tu m'as promis ;
Afin qu'auflyles médians je confonde, Par qui je fuis à toute heme infulté
PSAUME cxrx.
Sur ce qu'en toy tout mon efpoir fe fonde $ f Qu'ainfi toujours ta ferme vérité Soit dâs ma bouche,&rque je m'en fbuviéne, En y tenant mon efprit arrêté.
Qu'en tous dâgers ta force me foucienne^ Et Ton verra que félon mon devoir Ma volonté fe conforme à la tienne, f Chacun , alors y pourra m'appercevoir Marchant au large y à caufe que je fonde Tes faints décrets , &c tâche à les (avoir.
A haute voix devant les grands du monde Tes jugemens alors fannonceray, Sans que jamais la honte me confonde. f De tout mon cœur je me réjouiray En cette loy que tu nous as laiflee, Je Tay chérie, & je la cheriray*
A t'obcïr j'auray l'ame emprefféc, Avec ardeur ta voix j'écouteray Pour te fervir dr'effet & de penfée»
V VII. t Zain. %* f Ha ! fouvien toy que tu me Tas promis J A moy, Seigneur, qui, depuis ta promeffe Efpere en toy d'un cœur humble Se fournis £
C'eft cet efpoir qui foûtient ma foiblelTe, Qui me fait vivre , &c qui rend la vigueur A mon efprit , quand la douleur le preffe. f Les orgueilleux ont ri de ma langueur, Et bJafpherné contre ton alliance,
PSAUME CXIX. Mais fans pouvoir en détourner mon cœur. Je me fouviensdc ta jufte vengeance Q^and leurs pareils en fentirent Pcflfet, Et cjla même adoucit ma fouffrance. 5 Je tremb!e encor penfant à leur forfait te je les hay d/avo:r ta loy lailfée Mille fois plus que da tort qu'ils m'ont fait. Parmy les maux dont mon ame eft prefTée, Dans le fejour peu durable où je fuis , Mes hymnes faints t'expriment ma penfée : f Je les répète & les jours & les nuits , Gardant ta loy , marchant devant ta face, Et t'invoquant dans mes plus grans ennuis :
Enfin , Seigneur 5 tu me fais cette grâce y Que fous ta main je veux tant que je puis , De tes fentiers fuivre toujours la trace. V VIII. n Heth. V f C'eft mon partage , ay- je dit , ô Seigneur, C'c ft mon vray lot de garder ta parole , Qui feule fait ma gloire & mon bonheur. Ta feule grâce & m'ayde t & me on; oie , Tu Tas promis , &c même avec ferment , Et ton ferment ne peut erre frivole, f Mon cceur,mes faits je fonde exaftemfnt, Et par mes foins je m'efforce à me mettre Au dioit chemin de ton commandement» Je n'a y voulu ni tarder , ni remettre , Mais fous ta loy mon efpiit s'eft rangé, A tes Edits il s'eft venu foûmettre -y
PSAUME CXTX.
f Tes ennemis m'ont cent fois outragé , Mais nonobftant leur fureur fi cruelle , Pour toy^Seign, mon cœur n'a point changé.
Ta loy m'enflamme y & meparoît fi belle-, Que je me levé à minuit pour chanter De ton (oint nom la louange immortelle, f Tes feuîs enfans on me voit fréquenter Qui font inftruits à vivre dans ta crainte T Et qui tes loix veulent exécuter.
Par toy la terre eft pleine en fon enceinte De mille biens qui fe font fouhaiter y Mais je me borne à ta doftrine fainte.
***. ix. d Teth. v
J Sur moy , Seigneur , ta main a répmdu Mille bienfaits me tenant ta promeffe, Comme toujours je m'y fuis attendu :
Mais veuille encor me donner ta fageffe^ Puifque déjà je m'avance avec foy Dans le chemin où ta benté m*adreffê; f Avant que d'être ainfi bâtu par toy Je m'égarois 3 j'allois à l'avanrure , Mais maintenant je vis félon ta loy.
O Dieu,qui vois to9 les maux que j*endurc Toujours fi bon 5 fi pront à m'exaucer , Ren moy favant dans ta do&rine pure. f Mes ennemis me blâment fans ce (fer % Mais c'efl: à tort , & pour moy je ne celïc D'aimer tes loix & de les embraffer.
Leur cœur féduit fe fond dans la mollefïe,
PSAUME CXIX.
Et moy , Seigneur , je ne puis recevoir De vray plaifir qu'en ta feule fagelTe. f Le plus grand bien que je pouvois avoir Ce fut le mal dont j'eus l'ame preiféey Avant cela j'ignorois mon devoir.
D'or ovt d'argent l'abondance amaiïce N'égale point le bonheur de lavoir Laloyquauxtiensta bouche a prononcée,
V X. I lOD. V
fTes propres imins5ôgiàdDieu,m'6t formé, Fay que ta guace & me guide & m'éclaire , Et qu'en ta loy mon cceur foit confirmé.
Tout homme , alors , qui defire te plaire , En me voyant fur ton bras appuyé Te bénira de ce que je profpere. f Avec raifon ta main m'a châtié, J'ay mérité ta fevere vengeance, Mais que mon crime enfin foit oublié.
Veuille, Seigneur , par ta grande clémence Me foulacrer dans mon affliction , C'eft ta promette , & c'eft mon efperance* f Voy mes ennuis avec compaflion; Suivant tes loix fans aucune contrainte J'y chercheray ma eonfolation. [ crainte,
Confon, Seigneur,ceux qui n'ont point ta Mon coeur alors échapé du danger Ne penferi qu'à ta vérité fainte. ^ Qu'auprès de moy reviennent fe ranger Ceux qui voudront le plaire à tonfervice,
PSAUME C.XIJT.
Et qui fuivront ta voix d'un pas léger.
.QjVeiïfin mon cœur fincere & fans malice D'aucun regret ne fe fente ronger , Mais qu'il le ployé aux loix de ta juftice.
V XI. 3 Caph. *#■
f J'attens , Seigneur., l'effet de ton fecours, Pour de mes maux voir enfin quelque ifluc» Sans quoy la mort va terminer mes jours,
Déjà laifé d'avoir en haut la veuc J'ay dit,ô Dieu, qui rivas humilié, Quand ceflera la douleur qui me tuë ? f Je fuis flétry , tant je fus ennuyé , Comme une Heur que le vent a ternie, Mais de ta loy je n'ay rien ^oublié.
Quel terme enfin as-tu mis à ma vie , Et quand ta main nous fera- t-el!e voit De ces méchans Finjuftice punie ? 5 Us mont creufé ,penfant me faire choir, Des puits profonds5par des rufes damnables, Contre tes loix , & contre leur devoir.
Mais tes Edits font toujours équitables, Et puis qu'à tore je fuis perfecuté Fay moy fentir tes bontez fecourables.' Ç Peu s'en falût que leur iniquité N'euft le plaifîr de ma ruine entière Sans que de toy je me fois écarté.
Ren moy, Seigneur , tacelefte lumière, Mon cœur ravi de ta rare bonté. Te bénira jufqu'à l'heure dernière. i
PSAUME C X I X.
V XI I. h Lamed. V
f Dans ces hauts lieux, que tu formas jadis. Se lit toujours vifîblement gravée La fermeté de tout ce que tu dis ;
On Ta toujours d'âge en âge éprouvée, Témoin la terre attife au même endroit Où par ta main fa place elle a trouvée; 5 Même anjourd'huy perfeverer on voie Tout Tunivers fous ta feinte conduite, Suivant toujours tes loix comme il le doit;
Et fi mon ame atifli n'êtoit inftruite A ne chercher qu'en toy tout fon fupport, C'en etoit fait , ma vie êtoit détruite. 5 De tes ftatuts , dont je fais tout mon fort. Avec plaifir la mémoire je garde , Par eux ta main m'a tiré de la mort.
Je fuis à toy , que ton œil me regarde j A bien (avoir ta fainte volonté , Sans me laffer 5 jour &c nuit , je prens garde, f Mes ennemis par tout m'ont tourmenté, Et moy toujours à ta pure do&rine De tout mon cœur je me fuis arrêté.
On ne voit rien que le tems ne ruine , Tes ordres feuls ont de la fermeté, Et leur vertu jamais ne fe termine.
V X 1 1 1. o M e m. V
f O que ta loy me fut undouxfecours , . Je la chens d'un coeur rempli de zèle , Je l'étudié & les nuits & les jours $
PSAUME CX IX.
Elle m'éclaire , & ma conduite eft telle, Que je confons mes plus fiers ennemis , Parce qu'elle eft ma compagne fidelle. 5 Ta grâce en moy Tes plus grans dons a mis, Et des Do&eurs je paile la feience, A tes décrets mon efprit eft fournis. Des plus âgez la longue expérience Cède aux rayons dont tu m'as éclairé En m'élevant dans ta fainte alliance. 5 Des mauvais pas je me fuis retiré , Et je tiendray , fi. ta main me délivre , Le droit chemin que tu m'as préparé.
Tes ordres faints fans cefle je veux fuivre, Car je connois que tum'apprens par eux Comme je dois & bien faire ôc bien vivre, f Ta loy qui fait la règle de mes vœux , Nourrit mon ame 9 &: j'en aime i'ufage Plus que le miel exquis & favoureux.
Tes faints confeils peuvent me rendre fage3 Et des chemins eliftans & dangereux Ta vérité fans celle me dégage.
V XIV. : Nun. V f Ta loy pour nous eft un flambeau qui luir, Elle me guide 5 &c fa vive lumière Me vient montrer tes fentiers dans la nuit.
En ten , Seigneur , mon ardente prière , J^ i'ay juré, je veux pardeiïus tout Aimer ta loy d'une amour finguliere f Voy les médians qui me pouffent à bout 9
PSAUME CXIX.
Eay moy lentir ta bonté toujours grande, Fay moy revivre, Se me remets debout.
Daigne , Seigneur, recevoir mon ofKandef Je te la fais du coeur & de la voix; Enfeigne moy ce que ta !oy commande* 5 Ma vie , helas , eft réduite aux abois , Elb eft fans celfe aux dangers expofee , Sans que jamais j'aye oublié tes loix.
Sur mon chemin une forte eft creufée, Mais nul péril ne m'éloigne de toy , Et ta loy peut rendre ma route aifée. 5 La choififlant j'ay fait ce que je doyi Elle eft mon fonds , mon plus riche héritage, Ce feul trefor a des charmes pour moy.
Malgré mes maux je veux avec courage Suivre toujours les fentiers de ta Loy , Et chercher là mon plus grand avantage*
V XV. 0 Samech. ***
f J'ay du mépris & de l'averfion Pour le méchant qui fans cefle t'ofïènfe , J'ay pour ta Loy beaucoup d'affeftion.
Tu fus toujours mon bouclier, ma défenfe^ J'ay mon refuge & mon fecours chez toy, Et ta promefle eft ma ferme afsurance. Ç Que les pervers s'éloignent donc de moy, Je ne veux plus que mon efprit s'amufe, A de faux biens , je veux aimer ta Loy.
Ne permets pas que mon efpoit m'abufe, Garde ma vie , ô mon Dieu mon foûtien !
Quand -
PSAUME CXIX. Quand on l'attaqué &c par force 8c par rufe. ^ Sois mon appuy je necraindray plus rien, Car quelque mal qui me prelfeou menace, Ta Loy fera mon unique entretien*
Leur crime en vain cherche à fuir ta face, Car tôt ou tard aux piez tu fouleras Ces impofteurs indignes de ta grâce, f Comme l'écume au feu tu jetteras Tons ces médians dont le cœur t'abandonne, Moy je voudray tout ce que tu voudras.
Ton Jugement m'épouvante & m'étonne Q^nnd leur arreft tu leur prononceras , Et de frayeur tout le corps m'en frilFonne*
V XVI. y Ha un. V
Ç Aies jugemens ont fuivy l'équité, Et voudrOiS-tu que je fulTe la proye De ceux qui m'ont à tort perfecuté }
Fay que pour moy ton iecoursfe déployé, Pren ma défenfe, empêche, ô Dieu clément ! Qne T orgueilleux ne m'opprime avec joye. f Mes yeux font las attendant vainement D'où me viendra l'appuy que je fouhaite, Et que tu m'as promis avec ferment. Tu vois,Seigneur5ce que mo cœur fouhaite^ Vien me conduire , & me fais recevoir De tes Statuts la feience parfaite, f Je fuis à toy , rempli-moy de favoir Afin quencor par tes clartez jepuifle Plus dignement tes fecrets concevoir.
PSAUME CXIX.
Qu'aux yeux de tous écfote ta Juftice; Cai les médians aboliilentta Loy , Et rien ne peut reprimer leur malice, f Auffitu fais, mon Seigneur & mon Roy, Q^e plus que l'or ou qu'autre chofe exquife Tes faines Statuts font eftïmez de moy.
Comme un trefor je les aime & les prife, Ils font la règle & l'objet de mafoy ; Je blâme aufïi toute injufte entreprife.
V xvn. a P*< v
f Dans ces EditSj Seigneur, font contenus Tes grands fecrets , ta fagefle profonde , Auiïï toujours je les ay maintenus.
Ouy,dans ta Loy tant de lumière abonde, Que dés rinftant l'œil en eft éclairé, Et qu'elle inftruit les plus (impies du mode, f Helas ! ma bouche a fouvent foupiré Dans ledefTein que j'aurois de te plaire Comme ta Loy de nous l'a defiré,
Regarde-moy d'un regard falutaire, Comme à tous ceux qui t'aimëc de bon ccrur Tu fais fentir ta faveur ordinaire, f Garenty-moy d'ignorance Se d'erreur, Que tonefprit jamais ne m'abandonne, Et que le mal ne foit pas mon vainqueur.
Voy le danger qui toujours m'environne, Délivre-moy de cette adverfité , Et je feray ce que ta Loy m'ordonne, f Répan fur moy ta divine clarté,
PSAUME C X I X. Ouvre mes yeux, & m'enfeigne à comprëdre Ce que nous dit ta fainte vérité.
Les triftes pleurs que Ton me voit répandre, Montrent l'ennuy dont je fuis tourmente Lorfqu'a tes Loix on rcfufe d'entendre.
V XVIII. VTSADY. V
5 On te voit jufte en tes commandemens ; Jufte en tes faits,toujours,quoy que tu fa (H: s j L'équité règne en tous tes jugemens. Tu veux,Seignr,qu'onmarche fur les traces. Que nous marqua ta pure & fainte JLoy, Et qui les fuit eft comblé de tes grâces. f Mais je tranfis, Seigneur, lorfque je voy Pat les médians ta parole oubliée, Et leurs defteins s'élever contre toy.
Elle eft fi fainte & fi purifiée Que j'en ay fait toute ma paffion , Et qu'à l'aimer ma vie eft dédiée. J Dans mes malheurs , dans mon affliction , Quelle que foit ma peine & ma fouffrance, Ta Loy fera ma confolation.
Car ta juftice égale ta puilfance, Et l'on verra ta ferme vérité Remplir toujours nôtre jufte efperance. f De mille maux je fuis perfecuté, Et Ton diroit que ma perte eft jurée , M vis tes décrets règlent ma volonté*
Ta juftice eft d'éternelle durée , Vien me l'apprendre, ô D ieu plein de bonté J
PS AU ME CXIX. Je joiiiray d'une vie afsûrée.
V ' XIX. p Coph. V
5 Je tJay prié, Seigneur , à haute voix, 1 Accorde-moy l'effet de ma. demande,
Et je feiay ce qu'ordonnent tes L( ix.
Je te reclame , & te fais mon offrande * Sauve- moy donc pour me voir maintenir Le culte faint quêta Loy nous commande, f Combien de fois m'as-tu vu prévenir Le point du jour quand je prie ou médite, De tes Statuts gardant le fouvenir.
Avant le Guet qui les quartiers vifite, Je veille encore j &c j'ay les yeux ouverts Sur cette Loy que tu nous as prefciite. ^ Enten ma voix dans mestourmens divers,. Et rétabli mes forces qui languiffent, Délivre- moy de l'effort des pervers. [fifTenc Leur troupe approcher& leurs mains me fai- Pendant qu'ils vont d'un pas précipité Loin de tes Loix &c te defobeïirent. f Mais tu te tiens i Seigneur y à mon coté Toujours fidèle & toujours fecourable , Et ceft ainfî que tu l'as anêcé.
Ton alliance eft ferme, eft immuable, Jamais 5 Seigneur , mon coeur nçn a douté, Le fondement en eft inébranlable»
V X X. 1 R E S C H. V
f Regarde, ô Dieu ! l'état où je me voy, Mets quelque fin à ma peine mortelle^
PSAUME CXIX. Puifque jamais je n'oublîray ta Loy»
Protège- rooy dans ma jufte querelle,, Fay-moy revivre 3 & me vienfecourir Pour dégager ta promefife fidèle. J Mes ennemis ne daignent s'enquérir De tes Statuts ; mais ta jufte vangeance Ne peut manquer de les faire périr. Pour inoy^Seigneur,!* efpcre en ta clémence, Aime-moy donc, comme tu m'as aimé, Et réjcuy mon ame en fa foufFrance. f Je iuy toujours ton ordre accoutumé, Je m'y foûmets , bien que je fois la proye De tout un peuple à ma perte animé.
Je meurs , lielas ! lorfqu'il faut que je voye Tous ces ingrats ozer fi lâchement De ton falut abandonner la voye. f J'aime toujours ton faint commandemer, Jette fur moy quelque regard propice Et me foûtien dans cet accablement. Que ta prome(Te3ô grand Dieuîs'accôpliile, Comme fera le jufte jugement Qu'en tous les temps prononce ta Juftice,
V XXI. V SCHIN. V
J D. s Grans , à tort , je fuis perfecuté -y Mais je crains peu leur in jufte puiftance 5 Ton courroux feul m'avoit épouvamé* J'ay plus de joye & plus de confiance Par tes leçons , que fi j'avois trouvé Quelque trefor d'une richefle immenfe*
PSAUME CXIX.
f Je hay la fraude , & jay bien éprouve Qiul n'eft de chofe au monde plus médiate; Mais ta Loy m'eft an plailir achevé.
Sept fois le jour à ta gloire je chante En admirant les ordres merveilleux Dont nous inftruit ta vérité confiante, f Un doux repos eft refervé pour ceux Qui font fournis à ta Loy fouveraine , Et jamais rien ne leur eft dangereux.
C'eft toy ? Seigneur, qui peus finir ma peine, Auflî ta Loy toujours par mon fouhait Sera ma guide & ma règle certaine, f A tes EJits mon cœur fe rend fujet , Et ne fuit rien comme de te déplaire T'aimant toujours d'un amour tout parfait.
Ta parole eft mon étude ordinaire, Et tu fais bien quel je fuis en effet, Puifque tes yeux font le jour qui m'éclaire.
V XXII. n Thau. V
f Ma voix , 6 Dieu ! puiffe aller jufqu'à toy, Et m'obtenir le don d'intelligence, Tu las promis , Seigneur , exauce-moy.
Que ma prière arrive en ta prefence, Ten-moy la main dans cette extrémité Comme ta voix m'en donna l'efperance. f Par tout , Seigneur , je diray ta bonté, Si ta pitié veut m'accorder la grâce De bien favoir ta fainte volonté. I>e Tcnnemy méprifant la menace
PSAUME CXX.
Je parleray , je diray hautement Qrie de tes Loix je veux fuivre la trace, f VeuilleSjSeigni^veîiillesdoc prompcemer, Pour me fauver , ta forte main étendre, Car je m'attache à ton commandement.
C'eft de toy feu! que )i veux tout attendre, Et déformais je n'auray de pîaifîr Que le plaiiir qu'en ta Loy je veux prendre. f Si j'ay de vivre encor quelque defir, C'eft: pour ta gloire , & moname éclairée Pour ion objet veut toujours la choifir.
Helas ! je fuis la brebis égarée 3 De me chercher, Seigneur, pren te loi(îr? Car dans le cœur ta Loy ra'eft demeurée.
PSAUME CXX.
P/. de prière. £§ de confilttion. Ad te Dominum.
V^Uand de douleur j'ay lame atteinte A mon Dieu j'addrefîè ma plainte , Et mon Dieu , loin de me confondre , Eft toujours prêt à me repondre.
PSAUME CXX.
Seigneur, de ces lèvres flàteufes y
lIII=^^ïili^II-:i= Èlilllill
Seigneur, de ces langues menteufes Délivre moy par ta bonté ,
Et mets ma vie en fureté. f Dy moy , menteur, quel avantage Te revient d'un fi faux langage > . A quoy te feront profitables Tes medilànces deteftables ?
Ce font des flèches acérées D'une piaffante main tirées ^ Et tes difcours envenimez Sont des genevres enflammez. f Helas ! qu'elle m'eft ennuyeufe Cette demeure malheureule y Au milieu des tentes maudites De Kedar, &c des Mefochites.
Parmy ces nations cruelles Qui n'aiment rien que les querelles , J'ay trop enduré déformais , Moy qui ne cherche que la paix.
En vain mon ame la délire >
Jamais
PSAUME CXXI.
Jamais aucun d'eux n'y conlpire -, Quand je la propofe avec larmes C'eft alors qu'ils courent aux armes.
PSAUME CXXI.
P/. de confolation. Lev-avi oculos mcos.
*7mmmmmmimmî
V Ers les monts j'élevois mes yeux.
j
D'où j'attendois toujours
Que viendroit mon fecours ,
Mais fur Dieu , qui fit les hauts deux ,
£t la terre féconde 9
Déformais je me fonde. 5 Pour te confèrver fûrement On le verra veiller , Sans jamais fommeiller. D'Ifraël , dis-je , conftamment La garde toujours veille,
Hh
PSAUME CXXIL
Et jamais ne fommeille.
5 II eft ton guide & ton confeil ,
Nuit Se jour tu pourras
Marcher d'un même pas,
Sans craindre l'ardeur du Soleil $
Sans craindre de la lune
La froideur importune.
f De tout mal fa puiflante main
Ton ame gardera •
Il te protégera-
Donnant toujours à ton deflein,
Et l'entrée agréable ,
Et la "fin favorable.
PSAUME CXXIL
pf, de confiUtton, Lœtatus fum in his. V^ Uand j'eus oui ce doux propos ,
Allons viiîter le faint lieu Où veut habiter nôtre Dieu , Que j'eus de joye & de repos !
PSAUME CXXIL
Nos piez Centreront donc chez toy s Jerufàlem , & fans effroy Nous y paiïerons nôtre vie ; Chez toy , Jerufàlem , qui vois
Revivre la vigueur des loix y
Ville fainte , heureufe & munie. J Là nos tribus vont s'affembler, Les tribus , dis-je , du Seigneur Pour y célébrer fon honneur , Sans que rien les puilfe troubler.
Là fe voit le fiege ordonné Aux fils de David deftiné, Pour régner comme il fit luy même* Priez pour la fainte cité, Priez pour fà profperité , Et pour tout fidelle qui laime. f PuilTent l'abondance & la paix
Hhij
PSAUME CXXIIL
Tleurir à jamais fur tes bords , Puiiîè le ciel de fes trefors Remplir -tes fuperbes Palais.
Ouy , Sion , pui{qu enfin je voy Mes frères refider chez toy , Pour toy je veux prier Cms celle -y Mais plus encor pour le faint lieu Où veut habiter nôtre Dieu, Je veux augmenter ta richefle.
PSAUME CXXIIL
Vf. &e prière Ad te levavi oculos.
vïlllII=l^i^iMiilIiIilI
' V Els toy,grad Dicu,qui règnes dâs les Gcm , Nous élevons nos yeux ; Le ferviteur implore en fa foufîrance Du maître la clémence, Et la fexvaate , au0i-tôt qu'on la bleflè 5 A T-oril fur fa maltreffe ,
PSAUME CX XIV.
Aiiify fur Dieu nos yeux font arrêtez
Implorant fes bontezv f Helas , Seigneur , appaife ton courroux y
Et pren pitié de nous , Nos ennemis nous accablent d'injures
Et piquantes & dures : De traits perçans fins cefFe ils nous déchirent:
Et nos cœurs en foupirent, Ne pouvant plus fouffrir les fiers mépris-.
De ces lâches efprits.
PSAUME CXXIV.
Pf.iïattion &e grâces .Nifî quia Dominus.
-*i Srael doit avouer en ce jour Que û le ciel pour nous n'eût point êcé ,
Ê-
Sile Seigneur n'eût ion peuple affifté ,
C'en êtoit Eut fans efpoir de retour
H h îij;
PSAUME CXXV.
Quand l'ennemy fur nous fe fut jette, f Nous fuccombions fous un joug rigoureux* Prêts de fervir de proye à ces pervers ; Nous perifîîons par leurs complots divers ^ Des grolfes eaux le cours impétueux Nous euft foudain emportez & couverts» f Des conjurez les rapides torrens Eulïènt fur nous cent & cent fois paifé: ~bA ais,gloire à Dieu,qui n'eft pi9 courroucé, Et qui n'a pu permettre à ces tyrans D'engloutir tout comme ils l'avoient penfé.. f Corne d'un !aqs on voit rompre les nœuds Par les oifeaux qu'il avoit attrapez , De leurs filets nous fommes échapez y Celuy qui fit & la terre & les deux 3 Par fon fecours nous a developez. PSAUME CXXV.
TJl de âottrlne. Qa^confidunt in Domino.
V^ Ui met en Dieu fon efperance Il eft fur déformais De ne tomber j amais y
PSAUME CXXV.
Telle fera (on affûrance
Que Sion mont inébranlable
N'eft pas plus fiable. f Comme Jerufalem eft ceinte De monts de toutes parts Comme de hauts rempars ; Ceux qui du Seigneur ont la crainte A leurs cotez pour leur defenfe Ont là prefènce.
f • Ce n'eft pas pour toujours qu'il laillè Les fîens entre les mains Des tyrans inhumains , Car il craindroit que leur foiblefïè Ne les portât à luy déplaire Dans leur mifere. f O grand Dieu, beny les fidelles, Et lailîe les pervers Dans leurs fen tiers couverts Se perdre comme e(prits rebelles } Fay qu'en paix 1 forci fleurilïè Par ta juftice.
Hh iiij
PSAUME CXXVL
<Pf d'ftéi, de grâces. In convcrtcndo Dominus.
Uand Dieu tira par (a bonté Son peuple de captivité , Cet admirable événement Parût un fonge feulement^ Soudain l'allégrelle publique Eclata par un Giint cantique 5 Et chacun difbk des Hébreux ,
Dieu fe déclare bien pour eux. f II eft vray qu'en cet heureux jour Dieu nous montra bien Ton amour y Car enfin c'eft de toy , Seigneur , Que nous vient tout nôtre bonheur^
PSAUME CXXVIL
Grand Dieu, r'aflfemble toute entière Nôtre nation priionniere ; Comme quand on voit les defèrts D'eau vive arrofez & couverts^ f Souvent le trifte laboureur Semé fa terre avec douleur ; Mais l'abondance des moiiïbns Vient changer fon deiiil en chanfbns t
Dans une efperance incertaine , ils jettoient leur grain avec peine , Mais joyeux ils remporteront Les gerbes qu'ils recueilliront.
PSAUME CXXVIL
Tfattme de doclrirœ, Nîfi Dominus aedificaverit. \^/ N a beau (a maifon bâtir
Si le Seigneur n'y met la main-y
Car ce n efl: que bâtir en vain :
Et pour les villes garentir
En vain le £oldac veillera ^
PSAUME cxxvir,
Sans Dieu rien ne profperera- f On a beau fe lever matin 5 Se coucher tard , vivre en douleurs 5 Etnefe nourrir que de pleurs- Dieu feul fait tout nôtre deftin -, Et c'eft luy (eul qui donne aux (îens ? Et le repos & les vrais biens., f Quand V homme jufte peut avoir Un fils qui iuccede après luy , C'eft de Dieu qu'il tient cet appuy y C'eft de Dieu qu'il doit recevoir Comme un effet de fa bonté Une heureufe pofterité. ^ Ses fils pleins d'une vive ardeur Se montrent robuftes & forts 9 Capables des plus grands efForts j Et le trait lancé de roideur Par un bras ferme & bien adroit Ne va pas fi jufte 8c fi droit, f Heureux les pères qui feront De telles flèches bien munis ; Si leurs carquois en font fournis Jamais ils ne fiiccomberont : Mais ils vaincront facilement Leurs ennemis en jugement-
PSAUME C XX VIIL
ffeume de doéirine ■... Bcati omnesqui timent.- XJl Eureux l'homme ridelle Qui fert Dieu volontiers y Heureux qui plein de zèle Suit fes juftes {entiers j
i^li^llfell^illllllil^
D'un travail qui profpere
Il vit innocemment,
Et pour luy toute affaire
Succède heureufèment. f Par un bonheur infigne Sa femme en fa maifon Sera comme une vigne^
PSAUME CX XIX-
Feconde en la faifon.
Elle ornera fa table D aimables héritiers Tels qu un rang agréable De jeunes oliviers. f Des plus pures délices Jouit l'homme innocent Qui detefte les vices, Et craint le tout-puillànt.
Vivant dans cette crainte il verra profperer Jerulalem la fainte y Et fà gloire durer. f II verra de fa race Double pofterité ■ Et de toute dilgrace Ifrael exemté--
PSAUME cxxix.
jy. d'uft. de grâces \. S^pc expuernaverunt.
\_J Ezmajeunelîè5aumiliv.u;e5 travaux,.
lIiliIEil;Illilililïilïllil;-iIËl^
Tout Ifrael aujourdlmy le peut dire ; Dez ma jeunelTe ils m'ont fait mille maux i
PSAUME CXXX.
Mais toutefois ils n'ont pu me -détruire. 5 J'en porte encor les marques jufqu aux os. Et Ton diroit qu'une forte charlie A grans filions m'a labouré le dos i Trainant le foc fur ma peau toute nue. 5 Mais du Seigneur le jufte jugement De ces méchans a rompu les cordages ^ Puilîènt ainfy périr honteufement Tous ceux qui font à Sion tant d'outrages, f Puillènt-ils tous à l'herbe refïèmbler, Que l'on voit naître au bord d'une muraille 5 Qui fe flétrit > fans que pour Faiîèmbler^ Le laboureur en nul tems ie travaille. § On ne voit point un ardent moiilbnneur En mettre bas la javelle à braflees 3 On ne voit point un avide glaneur En remporter des gerbes amaflees. § Pour elle autfy jamais aucun partant N'a dit, Que Dieu vo9 garde & vous benifîe; Jamais pour elle aucun s'interelïànt N'a dit, Que Dieu de fes biens vo9 rempliilè^
PSAUME CXXX,
Vftumedefricre. De prof andis clama vi.
U fort de ma triûeiTe,
A
PSAUME CXX5C Dans mes profonds ennuis • A toy feul je m adrefïe , Et les jours & les nuits -
lïlltfl^llîlllllill^
A ma voix qui t'éveille Par des cris éclatans
iliilliliii^lilii'riliiiliii^
Seigneur 5 prête l'oreille ;
Seigneur 9 il en eft tems. 5 Si ta rigueur extrême Nos péchez veut conter, O majefté fuprême , Qui pourra fubfifter 1
Mais ta jufte colère Fait place à ta bonté , Afin qu'on te révère Avec humilité.
PSAUME CXXXL f En Dieu je me conlble .Dans mes plus grans malheurs 9 Et fà ferme parole Appaife mes douleurs.
Mon cœur vers luy regarde Brûlant d'un faint amour Plus matin que la garde Qui devance le jour. 5 Qulfiraël fur Dieu fonde 9 En tout tems fon appuy • En luy la grâce abonde % Le fecours vient de luy.
f De toutes nos (bufirances Dieu nous délivrera, Et toutes nos offènces Il nous pardonnera.
PSAUME CX XXL
PfJe confolation. Domine non cfl cxaltatum cor. O Eigneur je n'ay point Tefprit vain
Je nafpiray jamais trop haut; Et je n eus jamais le défaut
PSAUME CXXXIL
De tenter un trop grand dellein. ;f Si toujours la docilité Ne me rendit obeïflant, Comme un tendre Se foible innocent A qui le lait vient d'être ôté. 5 Si je ne fuis 5 dis-je , en ce point De vains defirs plus de'ivré Qu'un tendre enfant nouveau fèvré , O Seigneur , ne m'écoute point. f Attendons de Dieu le fecours Dans toutes nos adverfitez, Ht qu en fes divines bontez Ifraël efpere toujours.
PSAUME C XXX IL
Tfdume defnire* Mémento ^ domine , David.
xVjL Ou Dieu, daigne te fouvenir
De David & de fon tourment ,
De fes vœux &c du grand ferment
Qu'il fit & qu'il voulut tenir
Au
PSAUME CXXXII.
Au Dieu de Jacob conftamment. f En ce jour , dit-il , je promets , Que jamais je ne cefleray , Qii^en mon Palais je n'entreray, Que je ne dormiray jamais , Ni mes yeux je ne fermeray ; î Qu'après avoir trouvé le lieir, Qu^au Seigneur je dois préparer r Et que je veux fi bien parer , Que de Jacob le piriflant Dieu Y vciiille toujours demeurer. f Nous lommes inftruits qu'autrefois Ephrata feul plût à fes yeux ; Mais depuis ce Dieu glorieux Des chams de la foreft fit choix Et fe manifefte en ces lieux.. ^ Là dans fes tentes à genoux Nous adorerons fon pouvoir , Difànt, Eternel, nôtre efpoir, Vien donc 5 vien repofer chez-nous Avec T Arche où tu te fais voir, f Revêts de ta vertu , Seigneur y Les faints miniftres de ta loy 5 Que chacun te loue avec moy, Et que David ton ferviteur Soit toujours appuyé fur toy,
ïi
PSAUME cxxxir,
* ** Pause * *
f Dieu tic un traitté folcinnel Avec David &c le jura ; De ton fang , dit-il , on verra Sur ton trône perpétuel Quelqu'un que ma main y mettra.. € Si tes fils gardent bien mes loix ; Que de moy-même ils apprendront y Heureufement ils régneront, Et leurs enfans de rois en rois , A ton feeptre fuccederont. ^ Le Seigneur a daigné choifir S ion afin de s'y loger ; Je ne veux 3 dit-il y plus changer , Ce lieu me plaît , c'eft mon delîr y Et rien ne m'en peut dégager, f Sur tout Ton peuple à pleines mains L'abondance je répandray ; Ses Prêtres je protegeray , Et favorable à leurs defleins De mes biens je les combleray, f Je rendray David florillant^ Et la puiiïànce s'accroîtra ; Par tout fa gloire reluira ? Et le bruit de Ton nom puilÏÏmt En tous climats retentira. f Enfin de honte & de malheuc J'accabîeray fes envieux , Faifànt éclater à leurs yeux
PSAUME CX XXI II. Sur fon front brillant de fplendeur Son diadème glorieux.
PSAUME CXXXI1I.
Pfaume de doiïrine. Ecce quam bonum.
A !qu il eft doux, & qu il eft defirable
H
De voir ainfy dans une paix durable
:"3^=
De vrais frères s'entretenir;
Ce faint accord me fut relïbuvenir
De Fonction dont confacrer je voy
Aaron grand Prêtre de la Loy.
î Je voy ftir 1my ^e Parfum & répandre, Et par ruilïèaux de la tefte defeendre jufqu'aux bors du iàcré manteau ; Tel que Ton voit de riches fources d'eau, Qui le roulant du haut de nos deux monts y Vont rafïraichir tous nos valons.
iiij
PASITME cxxxiv;
5 Ainfy (ans fin cette heureuiè aflemblée Des biens du ciel à toute heure comblée En recevra de nouveaux dons.
PSAUME CXXXIV.
Vf àe dottnne. Eccc nunc benedicite Dominum.
Ous faints Miniftres du Seigneur,
Qui , dévoilez à ion honneur,
Veillez la nuit dans fa maifon ,
Prefentez luy vôtre oraifon. Ç Levez vos mains vers le faint lieu Où vous contemplez nôtre Dieu , Et pour luy plaire recitez Les merveilles de Tes bonrez. 5 Dieu qui fît la terre & les deux , Et qui toujours prend foin des fiens De Sion fî chère à Tes yeux Te garde , &c te comble de biens.
m
PSAUME CX XXV.
Tfaume de do firme. Laucktc nomen Domini.
lii?l5iiÊ^^?ii =1=5
iVx Iniftres de Y Eternel , Loiiez fans fin le Seigneur, Venez pour luy faire honneur r
Par un culte fblemnel , Vous qui priez au milieu
Des parvis de nôtre Dieu. f D'un Dieu fi bon & fi doux Chantez icy la bonté % Loiiez fa fidélité, Car pour fon peuple , entre tous y C'eft Ifraël qu'il a pris Comme un trefor de grand prix. f Ha ! j'ay bien connu qu'il eft Plus grand que les autres Dieux : Sur la terre 8c dans les cieux Il fait tout ce qu'il luy plaît ;
Ii iij
PSAUME CXXXV. La mer profonde il émeut. Et la calme quand il veut. f Les vapeurs il fait monter De la terre dans les airs ^ Et puis après mille éclairs On voit les eaux dégoûter: Il tire de fes trefors Les vents terribles & forts,
V Pause I. ** f On vi: périr par Tes mains D'Egypte les premiers nez y Tous furent exterminez
Le bétail & les humains j> Egypte alors tu pus voir Les effets de fon pouvoir. f II a détruit Pharaon Et toutes fes légions , Les Roys & les nations ; Témoin l'orgueilleux Sehon y Témoin le Roy de Bafan, Et tous ceux de Canaam.. f A fon peuple d'ifraël Leurs pays ils ont cédé r Qui l'a depuis pofTedé A titre perpétuel ; Seigneur ton nom glorieux Doit durer plus que les deux.
V Pause II. %* f De Dieu le nom floriflant.
PSAUME CX XXV.
D'âae en âge durera :
Son peupld il protégera
Par ion bras toujours puiilànt ;
Pour nous fà fèverité
Fera place a la bonté.
f Ces Dieux faits d'or & d'argent 3
Qu'adorent les nations,
Ne furent qu'inventions
D'un ouvrier diligent-,
Leur bouche eft fans fe mouvoir,.
Et leurs yeux ne fauroient voir.
f Sans oiiir, fans refpirer
Ils fc montrent tels qu'ils font ;
Tels foient tous ceux qui les font 5
Ou qui les vont adorer,
Tels ceux qu'on voit arrêtez
A ces foies vanitez.
f Mais vous , enfans d'Ifraeî ,
Vous pour qui Dieu fut fi bon ,,
Et vous, famille d'Aron,
Beniflez tous l'Eternel ;
Maifon des Lévites faints
Montre auiïy qne tu le crains..
$ Vous tous qui le rêverez
Louez fbn nom glorieux ;
Beny foit le Dieu des cieux
Qu'en Sion vous adorez , ;
Et qui veut fans plus changer
Dans Jerufalem loger.
PSAUME c XX x v r,
Tftumei' action de grâces, Confitcmini Domino.
pggpiliilfliigi
V^ Elebrez Dieu hautement, Car il eft doux & clément , Et Ton extrême bonté
Dure à perpétuité. f Chantez le Dieu glorieux. Elevé fur tous les Ceux- Car Ton extrême bonté Dure à perpétuité. f Rendez à Dieu tous honneurs Comme au Seigneur des Seigneurs •- Car ion extrême bonté Dure à perpétuité. Ç Dites que ce Roy des Rois A fait mille grans exploits y Car Ton extrême bonté Dure à perpétuité ; f II fit d'un mot feulement Les Cieux & leur mouvement; Car fon extrême bonté Dure à perpétuité»
Cette
PSAUME CXXXVI.
' 5 Cette terre il étendit 3 Et fur l'eau la fufpendit; Car fbn extrême bonté Dure à perpétuité. y II mit aux Cieux deux flambeaux Toujours lumineux & beaux.} Car fon extrême bonté Dure à perpétuité. f Le Soleil qui dans fbn tour A feul Pempire du jour ; Car fbn extrême bonté Dure à perpétuité. 5 La Lune qui dans la nuit Sur tous les aftres reluit; Car fbn extrême bonté Dure à perpétuité. f D'Egypte les premiers nez Purent tous exterminez^ Car fbn extrême bonté Dure à perpétuité. 5 H a retiré d'entreux Son peuple félon Tes vœux^ Car fon extrême bonté Dure à perpétuité. 5 U la fàuvé par l'effort De fon bras puifïànt & fort; Car fon extrême bonté Dure à perpétuité,
PSAUME C XX XVI. * / Pause *£
^ Sa main divifant les eaux
Y fit des chemins nouveaux -y
Car fbn extrême bonté
Dure à perpétuité.
Ç Entre les flots entalïcz
Tous les enfans font pallcz ;
Car Ion extrême bonté
Dure à perperuité.
5 Son bras même les vangea
Du Tyran qu'il fubmergea ;
Car fon extrême bonté
Dure à perpétuités
5 Dans le defert jour Se nuit
Son grand peuple il a conduit $
Car fon extrême bonté
Dure à perpétuités
5 Son courroux plus d'une fois
Renverla Princes .& Rois y
Car fon extrême bonté
Dure à perpétuité.
5 Le tout puillant par fon bras
A mis cent peuples a bas $
-Car ion extrême bonté
Dure à perpétuité.
C Sehon Prince Amorheen
Fut depoiiillé de fon bien :
Car fon extrême bonté
Duie à perpétuité.
PS AUME CXXXVL $ Pour peine de ion forfait Hog aufli le vit défait; Car ion extrême bonté Dure à. perpétuité ; f Pour ion peuple il a conquis Un grand & riche pais; Car fon extrême bonté Dure à perpétuité ; f II y fonda d'Ifraël L'Empire perpétuel • Car fon extrême bonté Dure à perpétuité. *J Quand nous étions affligez Sa main nous a foulagez $ Er ion extrême bonté Dure à perpétuité ; f II nous a tirez des mains Des ennemis inhumains j Car fon extrême bonté Dure à perpétuité 5 Luy ieul conferve & fbûtiei^t <> que l'univers contient -y Car fon extrême bonté Dure à perpétuité, f Enfin du grand Dieu des deux Louez le nom glorieux; Car ion extrême bonté Dure à perpétuité,
Kk ij
TSAUME CX XXVII.
pj] de fUinte. Super flumiaa Babylonis.
ÈilliiglilliiîÉlëlflil
A
S fis aux bords de ce fuperbe fleuve ,
lIlIll-iHîlIlIllillil^lEii-lfïIIZIl
Qui de Babel les campagnes abbreuve , Nos triftes cœurs ne penfoient qu'à Sion, Chacun de nous dans cette affliction ,
lllilîillïlllllllllllllliillïlilîfi
Fondant en pleurs, La mort peinte au vifage
illllilillliiiilll:îjis=
Pendit fa harpe auxfàules du rivage. C Ceux qui captifs en ces lieux no° menèrent Nos hymnes iaints alors nous demandèrent, Nous conviant de les leur reciter • Ha ! dîmes-nous , ha ! qui pourroit chanter ! Et faudr oit-il prophaner les louanges De nôtre Dieu dans des terres étranges. J Puiffe ma main oublier fa feience 9 Éc pour jamais languir dans le fîlence, Si de Sion je perds le fou venir*
PSAUME CXxXflîl Ptiilîè ma langue à mon palais tenir Jeruialem y fî jamais j'ay de joye, Qu'0auparavant libre je ne te voye. f M aïs toy 5 Seigneur, grave dans ta mémoire Des fils d'Edom la cruauté fi noire , Quand en fureur ta ville ils ruinoient j Ha ! ibuvien toy eu5 à Tenvy tous choient y Vite , abâtez j, quelle Toit embrafée 3 Et jufqu'au pied du fondement rafée. f Fiere Babel, qui réduis tout en cendre , Heureux celuy qui doit un jour te rendre Les maux cruels que ta main nous a faits :- Heureux qui doit te détruire à jamais ; Qui t arrachant tes enfans des mammelles Eerafèra leurs têtes infidelles.
PSAUME CXXXVIIL
Vf d'acl. de grâces. Confircbor tibi , Domine.
Jfc. L faut, grand Dieu, que de mon cœur La feinte ardeur
Te glorifie ;
llPiilf PI "PiP'lilIllll
Et: que même devant les Ro:s
K k iij
PSAUME CXXXVIIT.
Tes hauts exploits Ma voix public, f Jiray t'adorer y ô mon Dieu , Dans ton faint lieu Et plein de zèle. Je chante ray ta vérité, Et ta bonté
Toujours fidelle.
J Ton nom eft célèbre a jamais Par les effets De tes paroles ;
Quand je t'invoque eu m'entens 5
PSAUME CXXXVIN,
Quand il cft teins
Tu me confbles 3 Ç Tous les Rois, viendront a tes piëz
Humiliez
Prier fans celle ; Lors qu'ils verront dans ta bonté
La fermeté
De ta promefle. J Ils rempliront par leurs concerts ],
Tout l'univers
De tes louanges,. Les publiant dans leurs tranfports
Jufques aux bords
Les plus étranges, f Grand Dieu tu vois de tes hauts Gieux
Dans ces- bas lieux
La moindre chofe ; Qgpy que tu fembles être loin ,
C'eft fur ton foin,
Que tout repofe.- f Si mon cœur dans Padverfité
Efl: agité ,
Ta ma'n Pappuye ; C'eft elle qui fauve des mains
Des inhumains
Ma trifte vie. Ç Quand je fuis le plus abâtu ,
Ce fi ta vertu
Qui me relevé ;
Kk nij
PSAUME CX XXIX, Ce qu'il ta plû de commencer , Et d'avancer , Ta main l'achevé.
PSAUME CXXXIX,
îf. de confoUtion* Domine , prebafti me.
G'ill^ll^liillilillliiliilil Rrand Dieu, tu vois ce que je fuis,.
Kl=l-:îI"il:=l^lfPiiiilliïillliI^I
Ce que je fais , ce* que je puis ;
Que je fois affis ou debout
Tes yeux me découvrent par tout,
Et tu pénètres ma penfée
Même avant qu'elle foit tracée, f Soit que je marche ou fois couché. Je ne te fuis jamais caché , Ta veuë éclaire mon ièntier, Et tu me connois tout entier. Le mot à peine eft fur ma langue
PS AU ME CX XXIX,
Que déjà tu fais ma harangue. J Soit quand je vais , ou quand je viens Je me fens pris dans tes liens , Seigneur , ton pouvoir fouverain ,. Me mît en naiflànt fous ta main , Et comment. pourroit ma foiblellë Atteindre à ta haute fàgelïè? f Si ton efprit veut me chercher 9, Comment pourrois-je me cacher, Puis-je me fiuver devant toy ? Si je monte aux cieux je t'y voy g Et fi je defeens dans 1. abîme T'y voila pour punir mon crime.. Ç Quand l'aurore m'auroit prêté: Ses aîles , fa rapidité , Et que j'irois en fendant Fait, Aux bords oppofez de la mer, Ta main , s'il te plaît de Té tendre 5 Viendra m'y pourfuivre &c m'y prendre*. y Si je dis , la nuit , pour le moins 5. M e cachant aux yeux des témoins De Ton ombre me couvrira y La nuit même m'éclairera , Car l'ombre la plus tenebreufe Eft pour toy claire Se lumineufe,. Ç Tu fondes mon cœur &c mes reins 3. Toy , Seigneur, qui fis de tes mains Tout mon corps fi bien ailbrty Dans les flancs d'où je fuis forty „
PSAUME C XXXIX.
Et pour ces merveilles étranges Ma bouche chante tes louanges.
V Pause.. ' */
f Seigneur 5 les biens que tu nous fais v Ta puillànce , & tous fes effets N 'ont jamais pu le concevoir ; M on ame tache à les lavoir y Mais toy qui feul mas donné l'être Seul auiîy ai peux me connoître. Ç Tu m'as richement façonné Aux lieux fëcrcts où je fuis né ; Tes yeux me virent imparfat , Et de mon corps rien n'etoit fait , Rien n'avoir commencé de vivre 5 Que mes jours êcoient fur ton livre,, f Grand Dieu, tes faits li glorieux Me furent toujours précieux 5 On ne les lauroit fupputer j Et fi je les voulois conter, Il s'en trouueroit d'avantage Que de grains de fable nu rivage ,.- f J'y fonge durant mon (ommeil , J'y penfe encore à mon réveil : Mais 5 Seigneur 5 quand detruiras-tu Mes ennemis par ta vertu l Quand viendras-tu 5 par ta puillancc Les éloigner de ma prefence ?• . f J'entens ces orgueilleux, Seigneur, Qui s'en prennent à ton honneur.
PSAUME CXLé Qui t'ofènt blâmer faullèment, Et qui s 'élèvent fièrement; Car, mon Dieu, je leray contraire- A ceux qui toferont déplaire, f Je les veux haïr (ans retour , Tant que mes yeux verront le jour y Eternel, je te le promecs, Mon cœur n'y manquera jamais ; Toy qui Tas fait tu peus connoître S'il eft peur toy tel qu'il doit être. § Dieu jufte & bon5éprouve moy3^ Voy ii mon cœur aime ta loy % Ou s'il s'eft jamais arrêté Au chemin de l'iniquité - Et que ta grâce où je me fonde Soit .toujours- ma guide .en ce monde,
PSAUME CXL
Vf. de priera. Eiipe me3; Domincv
\^/ Dieu reprime Tinfolence
£i^iliiiî^-:iiis^SE
D'un ennemy malicieux. Sauve mov de fa. violence
PSAUME CXL
Et de fes defïeins furieux. f Avec les fiens qui luy rcllèmblent Il me prépare mille maux , Et toutes les fois qu'ils s'afïemblenty Je vois augmenter mes travaux. Ç Leur langue perçante 6c légère Eft une langue de lèrpcnt , C'eft un noir venin de vipère ,. Qui de leurs lèvres Ce répand. Ç Délivrc-moy des mains cruelles Du méchant qui guette mes pas,. Confon fes rufes criminelles , Et me garenti du trépas, f Mes ennemis pleins de finefle Au tour de moy s'étoient rendus ,. Sur mon chemin avec addrellè , Ils nVavoient leurs pièges tendus, Ç Mais moy remply de confiance,. Seigneur, ay-je dit, fouvien toy Toy qui fus toujours ma defenfe , Voudrois tu t'éloigner de moy l
V p A u s E- V
Ç Grand Dieu dans toutes mes allarmes- Tu fus promt à me protéger, Et tu me couvris de tes armes Au milieu du plus grand danger. f N'accorde jamais à ces traîtres
PSAUME CXLL L'effet d'un injufte defir ,
S'ils pouvoient fe rendte les maîtres 9 Ma perte feroit leur plaihr* J Que le chef d'une troupe infâme Qui me pourfuit , puilTe encourir Autant de honte , autant de blâme Que Ci rage m'en fait fouffrir ; 5 Qu'une foudroyante tempête Les- furprene foudainement, Sans qu'ils puiffent fauver leur tête Des coups d'un jufte jugements <J Celuy qui tient un faux langage En nul lieu ne s'affermira , Et qui fe plait à faire outrage , Le mal qu'il fait le pourfuivra. f L'Eternel tient prêt le fupplice Pour vanger le jufte affligé 5 Et qui fait au pauvre injuftice De Dieu même fera jugé. 5 Ainiy , Seigneur 5 en ta prefence > Les juftes te célébreront , Et toujours par ta providence Les fidelles profpereront.
PSAUME CXLL
Tfaume de prière, Domine , clamavi ad te.
Rand Dieu , c'eft toy que je reclame,
PSAUME CXLI.
Ten moy l'oreille , exauce mov j Enten mes cris , &c hâte toy
De -venir confoler mon ame : -J Voy monter au ciel ma demande > Comme tu vois monter l'encens ; Rcçoy mes mains que je tens , Comme au loir tu reçois l'offrande* Ç Ferme de mes lèvres la porte , Garde les toy même , ô mon Dieu j Afin qu'en nul tems , en nul lieu , Aucun mauvais difeours n'en forte. Ç Eloigne mon cœur des délices Dont les médians font enchantez ; Si je goûtois leurs voluptez , Je pourrois prendre auffi leurs vices* Ç Que le jufte me foit fevere , Ses reproches me feront doux ; Et pour moy (es plus rudes coups Seront un ibaume falutaire. f Mais en vain l'inique & l'impie Voudroient me flâter par leurs foins ; Tous mes vœux n'en feront pas moins Contre leur criminelle vie*
PSAUME CXLIf.
5 Car loifque leurs chefs dcteftables
Seront en bas précipitez ,
Mes difconrs feront écoutez ,
Par les efprits plus équitables.
f Comme on voit qu'en fendant la pierre ^
Il en éclate xent morceaux -,
Ces méchans auprès des tombeaux
De nos os ont couvert la terre.
f Mon Dieu tu fais .que Ton m'outrage
Aies yeux (ont attachez fur toy ,
Ta grâce eft l'appuy de ma foy .,
Veuille Soutenir mon courage .
f Seigneur , garenty moy du piège
Des averiaires inhumains-
Seigneur 5 garenty moy des mains
De cette trouppe qui m'affiege ,
5 Fay qu'enfin chacun d'eux trébuche
Dans le piège qu ils m'ont tendu 5
Pendant que ton foin aflidu
Me tirera de leur embûche.
PSAUME CXLIÏ.
Vf. de frierc. Voce mca ad Dominum clamavi, V Ers Dieu, dans les derniers abois, Vers Dieu j'élève encox ma voix,
PSAUME CXLII.
f i^=lili:||pÊ|l||l||i|£|fll 1 Mon cœur fe répand devant luy ,
Et luy déclare fon ennuy.
^ La frayeur dont je fus furpris
Énvelope encor mes elprits ,
Toy ieul > £ Dieu , dans mes travaux
Peux trouver Filllië à mes maux.
J ils ont fû leurs pièges dreiîer
Aux lieux où je de vois pallè^ ,
Par tout mes yeux cherchent ^n vain
'Quelqu'un qui me tende la main.
f Helas! tout efpoir m'eft oté
D'échaper à leur cruanté , Et perfonne ne prend le foin
De m'affifter en ce befbin.
f Seigneur , je t'addrefle mes voeux ,
Tu peus me lauver fi tu veux 3
Car tu fus toujours mon loutien,
Et tout le refte ne in eft rien.
5 Enten mon cry voy mes ennuis ,
Voy le trifte état où je fuis
Garde-moy de mes envieux
Qui vont me détruire à tes yeux.
f Tire-moy de cette prifon ,
Afin que je chante ton nom , 1 c
Les juftes fe joindront à moy
Si je fuis appuyé de toy. psAJJi **
PSAUME CX LUI.
Vptume de prière. Domine, exaudi oratienem. i3 Eigneur , voy ma peine & ma crainte v
Daigne entendre ma tïifte plainte -,
R e çoy ma fupplication \
Et félon ta promeiîe fainté
Adoùcy mon affliction.- f J'ay trop mérité ta colère, Mais que ta juftice fevere N'entre point en conte avec moy ; Gar qui peut dire qu'il efpere Paroître jufte devant toy ? f L'ennemi qui me fait la guerre M'a défait, m'a couché par terre, Et par un cruel traittement En ce lieu fombre ii me reflèrre Comme en un trifte monument, f Mon ame de douleur preil'ée Croit que ta clémence eft lalîëe , 5 Et que tu m as abandonné y
Ll
PSAUME CXLI1L La frayeur trouble ma penfëe , Et mon cœur en efh étonné.
f Au fond de cette grotte noire J'ay rappelle dans ma mémoire Le tems de mes profperitez , Et tes hauts faits fi pleins de gloire Ont ete par moy récitez.; ^ Délivre-moy de ce martyre , Je te tens les mains , je fbupire , Et mon ame en ce mal nouveau-, Eft altérée , Ct te defire Comme un champ fec defire l'eau,
%» Pause. %*
f Montre-moy ta face adorable , Mon cœur s'abbat, le mal m'accable , Hâte toy de me fecourir, Car je fuis déja^out fëmbîable A ceux qu on voit prêts de mourir. € Fay moy dés le matin entendre Ta bonté paternelle & tendre, 'Sur qui le repofe ma foy, Dy moy la route qu'il faut prendre, Car mon ame s'élève à toy. f Grand Dieu , mon unique defence, Garenty moy par ta pui lia nce Des filets de mes ennemis ; Je mets toute mon efperance tAufècoius que tu m'as promis. f Enfeigne moy ce qu il faut- faire
P S A U M E C X L I V.
Pour t obéir , & pour te plaire , Et qu ainfy dans le droit chemin Ton eïprit me guide &: m'éclaire Dez cette heure 5 & jufqu'à ma fia. 5" Qu£ ta grâce où je me confie Me louticnne , & me fortifie En cette dure extrémité 5 Et qu'elle r'anime ma vie Pour fiiire éclater ta bonté, f Seigneur ,. que ta force divine A mes yeux , enfin , extermine Mes injuftes perfecuteurs 5 lis détruiroient dans ma ruine Un de tes vrais adorateurs..
PSAUME CXLIV.
Vf d'aftien de grâces, Bencdï&us Dominus.
J3 Eny foit Dieujuy qui dans les allarmes Drelïè mes mains à manier les armes ,
Qm fortifie , & qui fbutient mon bras ,
Et qui me rend invincible aux combats. i. Ll ij
PSAUME CXLIV.'
Ilililïllllllili if gililî \ ËIIÉ
Il cil mon fort y mon rempart , ma dcfence, Sous fa faveur je vis en aiïiïrance ,
il îËg^iiiiiifiiiiiîi-igË^i
Et c'eft fa main , malgré mes ennemis,
Qm tient mon peuplé a mon fceptre fournis, f Qu'eft-ce que l'home en fa fobk lie extrême j Qutft-ce que l'homme , ô majefté 1 uprême5 D'avoir daigné de luy ce fouvenir , Et de vouloir fans celle le bénir, f L'homme 5 en effet 5 ira qu'une courte vie A mille maux , en tout tcms , aiïèrvie , Ses plus beaux jours que termine une nuit Ne ibnt enfin qu'une ombre qui s'enfuit, f Bailfe les cieux , hâte toy d'en defcendre , Frape les monts , fiy les fondre 8c fe fendre, Et pour punir tant d'ennemis divers Lance ta foudre, allume tes éclairs, f Ten - moy d'en haut tes deux mains
fecourables Renre-moy des torrens effroyables , Délivre-moy d'un fi prcllànt danger,. Et de la main d'un cruel étranger»
PSAUME CXLIV:
%* Pause. V f Ils ont la bouche infolente & menteufè £ Ils ont la main mal- feulante '& trompeufe ^ Et moy 5 Seigneur 5 tu fais que mille fois J.e t'ay loiié des mains & de la voix. jCeft toy,mo Dieu5c'eft toy dot la puifïànote Garde les Roys & s'arme en leur defence v David par elle évite des méchans Les noirs complots, & les glaives tranchans.. f F^iy donc qu'encor je refifte à la rage D'un ennemi qui m'infuke & m'outrage y De qui le cœur eft toujours infe£te Par le menfonge & par l'impiété. | Que nos fils fbient corne de jeunes plantes Fraiches toujours & toujours fleuriiïàntes 5 Et qu'en beauté nos vierges foient aux yeux De hauts piliers d'albâtre précieux, f Que de tes biens chaque maifon loit pleine., Que les troupeaux de nos bêtes à laine Par millions croiiîànt de toutes parts Couvrent la plaine & remplirent nos parcs, f Que dâs nos bœufs foit la force & la graille^ Et que jamais l'ennemi ne nous preilè ; Que nul efïroy ne trouble nos moilïbns 5 Et ne nous force à quitter nos maifons. f Heureux le peuple à qui Dieu dés ce mode Donne une paix fi douce & fï profonde , Heureux le peuple5en tout teins, en tout liea> Dont l'Eternel veut bien être le Dieu,.
fcl iij
PSAUME CXLV.
Tf d'diïion- de grâces, Exaltabo tcyDeus meus.
Mil iiiii affiiîifps li OnDieiynon rov, tandis que jevivravr
^^mWWMMM if §I§i
Jufques aux Cieux ton nom j'exalteray ,
B§i^=ilil~li^illiâiill
Oiiy, jufte Dieu, je veux dans tous les tems >t Chanter ton nom fur des tons éclatans. Dieu ne voit rien qui luy foit comparable r
Ililiill^^lllilîllllrllïïl
Nul ne conçoit fa puiiîànce adorable ,
De fîecle en fiecle on célèbre fa gloire ,
Et rien n'en peut éteindre la mémoire, f Ma bouche, ô Dieu, chantera la fplendeur Dont fe revêt ta divine grandeur , Et pour Ioiier tes miracles divers J'emprunteray la voix de Y univers.
PSAUME C X L V.
Les Cieux , la terre, & tes autres ouvrage? De tes vertus font les vives images , J'apprendray d'eux à publier fans celle £t ta puilïance & ta haute lagel£v f On les voit tous de plaifîr tranfportez Nous raconter tes immenfès bonté z ', Et chacun d'eux nous dit à tout moment Que tu conduis le monde justement.
Dieu fut toujours clément &: de bonnaire3; Pront au- pardon 3 & lent à la colère , Et fes bontez en tout tems éprouvées Dans l'univers en tous lieux- font gravées.
*,* P A il S E. */
f A Lilly , Seigneur , les œLivres que tu fais De ta bonté ne le tairont jamais, Mais tes en fans touchez plus vivement Te loueront encor plus dignement.
A haute voix , & d'un chant de vi&oire De ton empire ils vanteront la gloire , En tous climats ils te feront connoître , Et tous enfin te recevront pour maître. f Ton reçue, ô Dieu, fub liftera toûjoLirs ^ Rien ne fauroit en arrêter le cours y Ta main retient l'homme qui va tomber, Ta main fondent ceux qu'on voit iuccomber.
A toy,Seignr, les yeux de tous s'attendent 5 Tes biens fur tous,quand il faut,fe répandent, Ta main s'ouvrant , toute chofe vivante Se rallàfie & remplit Ion attente.
PSAUME CXLV1. f Dieu fût toujours un Dieu clément 5 &
doux , Plein de tendrefle &de bonté pour nous , Il le tient prés de ceux qui tous les jours D'un cœur fidèle implorent fon iecours.
Sa providence à ceux qui le révèrent Donne toujours ce que leurs cœurs cfperent , Il fait leurs maux , il voit leurs triftes larmes , Et les confole en toutes leurs allarmes. f Enfin qui L'aime éprouve fa bonté , Et le pervers lent fa feverité : - Ma bouche audi fon faint nom chantera > . Le monde entier aulïy le bénira.
PSAUME CXLVI.
?f> a tel. de grâces, . Lauda , anima mca , Dnm. jLVjL Oname, tout nous convie
A lolier Dieu .hautement \ Confierons luy nôtre vie ,
Et. le louons constamment».
Tant
PSAU ME CXLVI.
Tant que je refpireray
Son fiint nom je beniray. ^ N'ayons jamais d'eiperance En aucun fecours humain , C'eft une foible alïïkance Que le bras de l'homme vain. Le jour qu'il expirera En poudre il retournera, f Avec luy s'évanoiïiiïènt Ses projets ambitieux ^ Mais heureux ceux qu'affèrmilïent Les mains du Dieu glorieux ; Heureux qui pour tout fecours A Dieu fèul a ion recours, f II eft le fbuverain maître Et de la terre & des deux, 11 fit tout ce qu^on voit être Dans leur cercle Ipacieux ^ C'eft luy dont la vérité N'a point de cours limité.
V Pause V f C'eft luy qui juge & délivre Ceux que Ton voit opprimez j Qui donne du pain pour vivre A ceux qui font afiàmezj
Mn*
PS AU M E CX L VII.
C'eft luy qui brifè les fers De ceux qui les ont 1 ouffèrts. C Sa main toujours favorable De l'aveugle ouvre les yeuxj îl défend le miferable Qu'opprimoient fes envieux ; L'Eternel eft le foûtien De tous ceux qui vivent bien, f L'Eternel eft un azile Au pauvre, & foible étranger ; C'eft par luy que le pupile Se retire du danger ; La veuve à qui l'on fait tort Rencontre en luy fon fupport. € Par fon pouvoir il renverle Les faux complots des pervers $ Et la juftice s'exerce Dans tout ce vafte univers ^ Sion , ton Dieu redouté Règne à perpétuité.
PSAUME CXLVIL
ff.ftaftionde grac. Laudatc Dominum cjuoniam. \j Elebrez Dieu , peuple fidèle , JE t renouveliez votre zèle j
PSAUME C'XLVIL
Car c'eft une choie aereable De louer un Dieu fi louable. Puifque ceft luy qui , par fà grâce , Jerufilem a rétablie 0 Il faut que toute nôtre race
Par fes foins, enfin , iè r'alie. ^ Il foulage les miferables Dont les maux fembloient incurables ; <ïuerit leurs mortelles bleffures, Et vange toutes leurs injures.
Il connoît le nombre innombrable. Des Etoiles qu'il a femées -, Et c'efl de fa bouche adorable Que toutes ont été nommées. 5 Ce grand Dieu qui nous donna l'être De tout l'univers eft le maître ; Tout cède à fa fagelfe immenfe,
Mm ij
PSAUME CXLVII.
Et rien n'égale la puilfmce.
L'Eternel lbûtient Se foulage Les bons que 1 injuitice opprime , Et les médians , malgré leur rage, Periflent enfin par leur crime, f Que donc fa louange on publie , Qifen Ion honneur on plalmodie j Il élevé au ciel les nuages Dont fa main forme les orages.
De là même fa providence Nous verfe fa riche abondance, Et fait croître l'herbe aux montagnes De même que dans les campagnes. V Pause. V f II donne aux bêtes leur pâture, Il prépare la nourriture Aux jeunes corbeaux qui , fins celle , L'implorent , quand la faim les preile.
Il ne regarde en la bataille \ Ni la viteflè \ ni la taille \ Soit du cheval % foit des gendarmes , Ni la fine trempe des armes. |[ Mais il voit d'un regard propice Ceux qui révèrent fi juftice , Et qui tout leur bonheur attendent De fa bonté dont ils dépendent.
Jerufalem fi cité fainte Célèbre l'Eternel en crainte ? Sion , d'un cœur tendre & fidclle >
PSAUME CXLVII. Chante là louange immorcelle, f C'eft luy qui rend fûres & fortes, Et tes murailles & tes portes , Et qui fait fourmiller tes places D'enfans qu'il comble de les grâces.
Par luy tes hameaux font tranquiles y C'eft luy qui rend tes chams fertiles > Qui te remplit , & qui t'engraifïè Du froment le plus pur qui nàiflè. f C'eft luy , dont on voit la parole Voler de l'un à l'autre pôle , Et foire entendre à tout le monde Quelle eft fa fxgclle profonde. Il couvre de neige la plaine Comme de gros flocons de laine y Et quand il veut il fait répandre Des frimats plus menus que cendre.
f C'eft par là main que font lancées Comme des flèches d'eaux glacées j
Et qui peut fouffi-ir fa froidure
Quand elle eft fi forte & /î dure? Mais un feul fotiflFlc de f,\ bouche
Dillbut ces corps , dés qiul les touche^
Et les glaces étant fondues
Ce ne font plus qu'eaux répandues.
f Enfin crcft luy qui manifefte
A Jacob ion vouloir celefte >
Et par luy , de fon ordonnance
Ifrac'l fcul a connoillance.
Mm iij
PS AUME CXLVIIf Nul autre peuple en aucun âge N'a receu le même avantage , Et fes ordonnances facrées A nul autre il n a déclarées,
PSAUME CXLViU.-
J>jxume d'.iiï. de grâces. LainfateDominum <lz c*lis' V Ous habitans des plus hauts lieux v
liifllllI'IIiïlMillÉll
Vous tous qui logez dans les Cieux. Chantez les miracles divers Du Monarque de l'univers ... Vous chefs des celcftes armées Anges dont elles font formées , Feux de la nuit étincelans
PSAUME GXLVIIÎV
Lune & fôleil y aftres brillans , f Cieux qui roulez fur ces flambeaux, Air & nuages , fources d'eaux, Tous d\m concert perpétuel Louez le nom de l'Eternel ;
Un feul mot de fa bouche faintc Forma des cieux la vafte enceinte^ Leur cours par luy fut mefuré > Heur ordre à jamais allure. f Cet ordre dure conftamment; Qujm célèbre Dieu hautement , Sur terre, fur mer, dans les creux Des abymes les plus affreux.
Baleine en ces lieux effroyables Annonce Tes faits admirables -y Annoncez les, foudres, éclairs ,- Grêle , neige au milieu des airs , f Tourbillons des vents irritez Miniftres de fès volontez, Montagnes , colines , côtâux Arbres fruitiers , Cèdres fi hauts. <
Reptiles froids , bêtes fauvages , Troupeaux errans dans les pafcages 3 Chantres de l'air légers oifeaux Loiiez Dieu qui vous fit fi beaux. f Afltmblez-vous peuples Se Rois Pour le louer tout d'une voix ,
Mm iiijj
PSAUME CXLIX.
Verges , jeunes enfans 5 vieillards Louez fon nom de toutes parts. Car du haut fîege de fa gloire Aux Tiens il donne la vidl:oire) Et toujours il aime Ifracl D'un amour tendre &c paternel.
PSAUME CXLIX.
Tf. a \ aftiçn de grâces \ Cantate Domino canticum.
liillfllllillilll Illli
Hantez par de nouveaux cantiques
3t— £— :
ËEE;±EEfe
De Dieu les grandeurs magnifiques , Qu'en Ton Temple chacun fe range
Pour chanter Ci louange* Qu'Ifraël d'un zèle parfait , Chante un hymne au Dieu qui l'a fut 9 Et que fous ce-Roy tes enfans y
PSAUME CXLIX,
Sioiij foient triomphans. f Qu'en Ton nom du tambour on fbnne 3 Qu'en fon nom la flûte refonne > Et qu'avec la lyre touchante Ses louanges oa chante.
En ion peuple Dieu prend plaifïr > Depuis qu'il Ta daigné choifir $ Les juftes il délivrera, Et mmtbtm les élèvera.
Ç Un jour les fidèles qu'il aime Joiiillànt d'un bonheur extrême
Chanteront en paix fur leur couche
Du cœur & de la bouche. Par tout leurs hymnes s'entendront y
Et leurs fortes mains porteront
Un large glaive a deux tranchans
Pour punir les médians .
f Pour punir , dis-je y Se pour défaire
Tout peuple à fon peuple contraire y
Et faire de leur infolence
Une j ufte vangeance. Leurs Tyrans , leurs injuftes Roys
A leur tour , fubiront nos loix ,
Et porteront les mêmes fers
Qu'Ifraël a %ifFerts.
f Tel cft le jugement fevere
Que Dieu prononce en ia colère >
PSAUME CL. Telle fera des j&ihts la gloire 5 Ex telle leur vidtoirc.
PSAUME CL
T/.d'aÛ. de grâces ,Lau date Dominum in. JL Euples loiiez le grand Dieu Qui rdîde en Con faint lieu Luy qui d'un mot feulement A créé le firmament Loiiez fa magnificence Loiiez le pour les bienfaits Et pour tant de grans effets
De fa divine puiflànce»
PSAUME CL,
f J°*gnez aux P^lls belles voix. La trompeté-, les haut-bois ; Faites entendre à leur tour Et la harpe & le tambour
Et les orgues refonnantes ; Accordez, à l'uni lîbn, Des flûtes douces le fon Et les cimballes bruyantes., f Que jufqu'en l'éternité On célèbre fa bonté, Et que fon nom glorieux Soit exalté jufqu'aux Cieux.
Qu'en fin tout ce qui refpire, Qui vit , qui peut fe mouvoir Loue avec moy ion pouvoir Et l'éclat de fon Empire.,
FIN DES PSAUMES
é?j#S**$^ jS*S**«^ *£**#j? J
LES COMMANDEMENS
DE DIEU-
EXODE XX.
JL-/ Coûte Ifraël avec crainte
Dieu tonnant au mont de Sina y
Sois attentif à la Ioy fainte
Qae de Q. bouche il te donna. f Je fuis 5 dit-il , ton Dieu eclefte 5 Qui déployant mon bras pour toy y T ay délivre d'un joug fanefte ; Tu n'auras point de Dieu que moy. % Jamais devant aucune image Tu ne fL chiras les genoux ; Si tu luy rendois quelque hommage ■ Le Dieu fort en feroit jaloux. % Ne jure point en téméraire
LES COMMANDEMENS DE DIEU.
Le lacré nom du Souverain :
Car il fe montrera fevere
Pour qui prendra ion nom en vain.
f Six jours travaille , & le feptieme
Garde le repos du Seigneur ;
Car tu fais que ce jour là même
Se repofa le Créateur.
5 Honore ton père &: ta mère,
Et Dieu prolongera tes ans
Sur la terre que pour falaire
Il a promife à fes enfans.
5 Ne tiie & nofïènfe perfonne ;
Fuy toute luxure avec foin ;
Au larcin jamais ne t 'adonne •
Ne fois menteur ni faux témoin.
^ Ne defire point en ton ame
La maifon ni les biens d'autruy,
Son bœuf, fon eiclave , ou fa femme,
Ny rien enfin qui foit à luy.
f Grand Dieu que ta voix efficace
Nous convertille tous à toy ;
Dans nos cœurs imprime la grâce
De te fervir félon ta loy.
L
LE C A N T I QJJ E
DE SIMEON.
LUC IL
: Aille moy déformais
Seigneur^ aller en paix
Car félon ta promefîè
Tu fais voir à mes yeux
Le falut glorieux
Que j'attendois fans celle., J Salut qu'en l'univers Tant de peuples divers Vont recevoir & croire • Reflburce des petits, Lumière des gentils, Et d'ifraël la gloire.
LOUE' SOIT DIEU.
TABLE DES PSAUMES de cette nouvelle revijîon.
AA U x paroles que je A toy mon Dieu %9
Aecufè mes Apres avoir
Aux tiens Seigneur gf
Au fond de ma détreffé i5o
A (lis aux bords T.~
B Eniflbns Dieu lQ.
3eny foie Dieu x
B C
c
144
Omme un cerf
—^Ceft en fà 4g
Chantez du gl
Chantez à Dieu 6
Célébrons tous Ilg
Célébrez Dieu 1;6-
Célébrez Dieu peuple l47
Chantez par de x *
D
D'Où vient ce bruit D'où, vient Seigneur Dieu me (bû tient Dieu fot toujours Dés qu'un mal . ç
Dieu nous veuille 4sr. ^
Donne tes loix 7i
D'od vient ô Dieu 74
Dans la Judée ~6
Table des Pfaumcs
Dieu* fur tous
Dieu règne feul
Dieu tout-puiflanc Dieu
Dieu règne & règne
Dieu feul
Dieu tout-puiïïant à mes voeux
De tout mon caur
Dés ma jeunefle
E
ETerncl quel homme Eternel tu m'as Exauce ô Ecoute- moy
F
FAy moy jufticc Fier ennemy
G
GRand Dieu tu fuis Grand Dieu c'eft toy H
HEureux celuy qui plein Heureux celuy de qui Heureux celuy qui par bonté Helas Seigneur Heureux qui révère Heureux celuy qui par un Heureux l'homme iidelie Ha ! qu'il cft deux
JUfques à quand ô Je t'aimeray Seigneur J'ay mis en toy Jamais je ne J'ay dit cent Je l'avois dit que
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95
54
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9> loi
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16 $*
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L
de la nouvelle revïiïm.
J efpere en ta ^
Je chanteray Seigneur 7l
Il faut mon 8 >
J'aime mon Dieu IO*
Ifraèl doit avouer u6
Il faut mon Dieu l24
L I}8
Homme infènfé
L?s cicux en x*
La terre au 79
le tout-puiffant le 24
te méchant dit 5°
L'ame de douleur ^
Les étrangers ?7
louez Dieu ioliez 7^
Le Seigneur dit Ic6 Loliez ['ans fin
MM ^
On Dieu mon unique efpcrance ~ Mon Dieu mon Dieu
Mon cœur trop 1L
Mifericorde & *S
Malheureux Juges *l
Mon Dieu lennemy *8
Mon ame en r9
Mon Dieu toujours i&
Mon Dieu prête *
Mon Dieu mon unique Sauyeur g* Mon cœur eft tout
Mon Dieu ma ,C? Mon Dieu, mon Roj Mon ame tout
N E t'aigris point Nôtre grand Dieu
N
Nn
:4<î
37 «7
*7
Table des Pfaumes
Non ce n'eft point irf Nations louez
O
O Nôtre Dieu tout bon
O Die» ma haute 2g
O Seigneur dans ,g
O Dieu tout j .
O Dieu cjui nous 60
O Dieu voy ma ^4
O Dieu la gloire 6>-
O Dieu c'efi en 70
O Pafteur d'Ifrael $0
O nôtre Dieu réveille 85
Gn a beau fa maifon ny
O Dieu veuille te 331
O Dieu reprime î4o S
PtTifque I on fait n
Prens ô Dieu ïr3 43
Peuples divers 49
Peuples venez 66
Peuples chantez , 9 g
Peuples louez Tjo
/^\re de gens ô 3
^< Que le Seigneur tes 10
Que tous Jes 47
Que Dieu fe 68
Que le Seigneur eft 73
Qui fous la 91
Que i'entreprife ^
Qu'en tous tems 107
CJuand Ifraè'l de n4
Q^and de douieiis izo
Quand C£ mot ui
de la nouvelle revifon.
Qm met en Dieu nj
Quand Dieu n£
R
Eveillez-vous 35
Regarde ô 56
Roy des Rois 84
R^jouiilbns-nous $f
SEigneur à toy feul Seigneur tu vois
4 6
Sans ce/le je te- 9
Sois 6 grand 16
Seigneur conferve 17
Seigneur le Roy 11
Seigneur le bruit 44
Seigneur on te 75*
Sois attentif 7$
Seigneur enten ma Joz
Seigneur je n'ay point 151
Seigneur que j'implore
T
TEn-nous la main 11
Toujours Seigneur tu 90
Toujours quand Xz. douleur izo V
VOus que les 19
Vien Seigneur [ S?
Vous tous qui 200
V^nez & du Jor
Vous qui fervez 115
Vers les monts 111
Vers toy grand Dieu 123
Vous faims MiniftréS i\ +
Vers Dieu dans x'41- *Vous habitans
FIN,
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TABLE DES PSAUMES
de l'ancienne verjion pour les trouver dans la nouvelle revifion.
A
ATJx paroles cjue je veux dire $
A toi , mon Dieu , mon cœur 2f
Apres avoir con (laminent attendu 40
Ainfi qu'on oit le cerf bruire 41
A y es pitié, ayes pitié de moy j7
A Dieu ma voix j'ay hauiFée 77
Avec les tiens , Seigneur , tu as 8;
Alors qu'affliction me prefle izo
A toy 6 Dieu, qui eit là haut mj
Alors cjue de captivité 116 B
BTen-heureufc eft la perfonne ir^
Bien heureux cfl quiconqfres 128 C
C'Eft en (a tres-iainte cité 48
C'eft en Judée proprement y 6
Chantez gayement 81
Chantez à Dieu chanfbn 96
Chantez à Dieu nouveau 98
Chantez de Dieu le renom « i$j-
Chantez à Dieu chanfon 149 D
DE tout mon cœur t'exaltcray 9
D'où vient cela, Seigneur, 10
Donne fecours , Seigneur, 12
Dcba contre mes debateurs 35-
Du malin le méchant vouloir £
Table des Pf de l'ancienne verfîon.
Dés qu'adversité nous orTènfe Dy moy , malheureux qui te fies Dieu nous foit doux & D'où vient , Seigneur, que tu- Dieu eft afîis en l'aflemblée Dieu pour fonder Ton tres-feur Du Seigneur Jes bontez Dieu eft régnant de grandeur Donnez au Seigneur gloire Du Seigneur Dieu en tous Des ma jeunefle ils m'ont Du fonds de ma penfée E
EXauce, ô mon Dieu ma prière Entre vous confeillers qui elles Enten à ce que je crie Enten a ce je veux dire Ewfans qui le Seigneur fervez EuSns aflîs aux rives aquatiques
H H
Elas ! Seigneur, je te prie
JUfques à quand as eftabli Je t'aimera y en toute obeïflance Jay mis en toy mon efperance Jamais ne cerîêray J'ay dit en moy , De prés J'ay mis en toy mon efperance J'aime mon Dieu , car lors que Incontinent que j'eus ouï Il faut que de tous mes efprits J'ay de nia voix à Dieu cric L
LE fol malin en Ton coeur dit Les cieux en chacun lieu
Nn iij
Table des Pfliumes
le Seigneur ra prière entende ïo
La terre au Seigneur appartient z\.
Le Seigneur eft la clarté 27
Las ! en ta fureur aiguë 38
•Le Dieu, le Fort, l'Eternel 50
Le fol malin en fem cœur dit & f$
Les gens entrez font en ton 79
L'Eternel eft régnant 97
Louez Dieu, car il eft bénin 106
Le Toùt-puiflant à mon ito
Loiiez Dieu tout hautement 136
Loué foit Dieu, ma force If4
Loiiez Dieu , car c'eft chofe 147 M
N/f On Dieiîj'ay en roy efperance 7
.* Mon Dieu , mon Dieu , 21
Mon Dieu me paît fous la 23
Mirericorde au pauvre vicieux ji
Mifericorde à moy pauvre 56
Mon Dieu, l'ennemy y9
Mon ame en Dieu tant 62
Mon Dieu prête moy l'oreille S£
Mon cœur eft difpos , ô mon 108
Mon Dieu, mon Roy , haut je 1 4-; N
NE veuilles pas ô Sire, 6
Ne fois fâché fi durant 37
Non point à nous , non point il y O
O Seigneur que de gens $
O nôtre Dieu & Seigneur 8
O Dieu qui es ma forterefle 28
O bienheureux celuy dont 32
O bienheureux qui juge 41
Or avons nous de nos oreilles 4 4*
de l'ancienne verfion.
Or fus tous humains 47 >
O Dieu tout-puiilant fauve 5-4.
O Dieu qui nous as déboutez 60
O Dku je tfay Dieu fors que 6\
O Dieu la gloire qui t'eii deuë 6ç
Or fus loiiez Dieu tout le 66-
O Dieu où mon efpoir 70
O Seigneur loué fera 7 y
O Pafteur d'Ifraèl écoute 80
O Dieu ne fois plus à recoi g$
O Dieu des armées combien $4*
O Dieu Eternel mon Sauveur 88
O que c'eft chofe belle 9%.
O Eternel Dieu dès vangeances' 94
Or eft maintenant l'Eternel 59
O Dieu mon honneur & ma io9
O'bienheureufe la perfonne iii
Or peut bien dire Ifraèl 114
Oh a beau fi n^aifon bâtir 127
O combien ëft plaifant & 13 3
Or fus ferviteurs du Seigneur 134..
O Dieu tu connois que je fuis 139
O Dieu donne moy délivrance I40
O Seigneur, à toy je m'écrie 141
Or fou lolîc l' Eternel 150 P
POurquoy font bruit & a
Propos exquis faut que de mon; 45-
Peuples oyez & l'oreille preniez 49
QtTi au confeil des malins 1
Quand je t'invoque, helas i 4
Qui eft-ce qui confervera 1/
Que Dieu fe montre feulement- é8
Qm en la garde du haut Dku 93
2
Table des Pf. de P ancienne verjïoh Quand Ifrael hors d'Egypte R
R Eveillez-vous peuple fidelle Revenge moy pren ma querelle Rendez à Dieu louange &
S Ç Ois m3y , Seigneur , ma garde ^ -* Seigneur T enten à mon Seigneur , le Roy s 'cj ou ira Seigneur, garde mon droit Seigneur, puis cjue m'as Si eft-ce que Dieu eil Sois ementif mon peuple Sus egavons-nous au Seigneur Seigneur, enten ma requefte Sus, louez Dieu , mon ame en .Sus, fus, mon ame il te faut dire Sus, qu'un chacun de nous Seigneur , je n'ay point le cœur Seigneur Dieu oy l'oraifon Sus , mon ame qu'on benie T
TEs jugemens , Dieu véritable Tu as efté, Seigneur, noftre Toutes gens lolicz le Seigneur Tout homme qui ion efperance V
VEu que du tout en Dieu mon Vous tous Princes & Seigneurs Vous tous qui la terre habitez "\ ouloir m'a pris de mettre en Vers les monts j'ay levé mes \ ueillcs , Seigneur, eftre recors Vous tous les habitan s des FIN.
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