PQ 1905 .IV125 1909

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LES PIERRES TOMBALES

de Racine et de Pascal

A Saint-Etienne-du-Mont

PAR

Ch. MANNEVILLE

ASSOCIÉ-CORRESPONDANT DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE DES ANTIQUAIRES DE FRANCE

PARIS

. Chez H. CHAMPION Libraire de la Société de THistoire de PêtIs QUAI MALAQUAIS, 5

1909

BIBLIOTHECA \

i9o:f

LES PIERRES TOMBALES

De Racine et de Pascal

A SAINT-ÉTIENNE-DU-MONT

L'église de Saint-Étienne-du-Mont, à Paris, possède, depuis l'an- née 1818, les pierres tombales de Jean Racine et de Biaise Pascal. Actuellement on les peut voir apposées à l'entrée de la première cha- pelle du collatéral du chœur à main droite, chapelle placée sous le vocable du Sacré-Cœur-

On ignore à peu près complètement dans quelles conditions ces pierres tumulaires ont été, à cette époque, remises à l'église, et l'on connaît peu de chose de la cérémonie mi-littéraire et mi-religieuse qui fut célébrée le jour de leur apposition sur les murs de ce sanc- tuaire. Le Moniteur Universel et le Journal du Commerce, de poli- tique et de littérature furent les seuls journaux de l'époque qui parlèrent de cette solennité (1) ; et encore tournirent-ils sur elle des renseignements des plus sommaires.

On lit, en eflet, dans le Moniteur Universel du mercredi 22 avril

1818:

Paris, le 21 avril 1818.

Une intéressante cérémonie a eu lieu aujourd'hui à l'église Saint- Étienne-du-Mont, l'on a célébré par un service funèbre le placement de

(1) II convient de signaler, cependant, que dans un entrefilet, présentant tous les caractères d'un communiqué administratif, le Journal des Débats, du ven- dredi 17 avril 1818, annonça cette cérémonie et donna sur l'épitaphe de Racine des renseignements circonstanciés.

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la pierre tumulaire de Racine et de celle de Biaise Pascal dans la chapelle de la Vierge au-dessus du caveau les dépouilles mortelles de ces deux grands hommes ont été déposées.

Sans être bien complets, les détails donnés par le Journal du com- merce, de politique et de littérature, dans son numéro du mercredi 22 avril 1818, sont pourtant moins succincts que ceux tournis par le Moniteur.

Aujourd'hui, à onze heures, on a placé dans la chapelle de la Vierge, à Saint-Etienne-du-iMont, les pierres tumulaires de Biaise Pascal et Jean Racine. Cette cérémonie a été suivie d'un service funèbre. La messe a été célébrée par M. l'abbé Sicard. MM. le maire et les adjoints du XII'= arron- dissement, des parents de Pascal et de Racine, des membres de l'Académie française, de l'École normale, etc., y assistaient. Le cortège s'est rendu en- suite sur le tombeau des deux grands hommes, M. Bizet, curé de la paroisse, a béni les deux pierres tumulaires; l'église était remplie de fidèles.

Dans une étude ayant pour titre : Racine et Port-Royal, M. A. Gazier a, de son côté, donné des renseignements très précieu.x sur ce que devint la pierre tombale de Jean Racine depuis le jour où, au cours du vandalisme sacrilège qui détruisit la pieuse nécropole de Port-Royal, elle fui arrachée de la muraille sur laquelle elleavait été scellée, jusqu'au moment de sa remise à l'église de Saint-Étienne- du-Mont.

Quanta la pierre tombale de B. Pascal, autrefois dans cette église et disparue pendant la tourmente révolutionnaire, aucun renseigne- ment n"a été fourni.

Ayant eu l'occasion de compulser le registre des Actes de la Mu- nicipalité du XII" arrondissement (aujourd'hui le V«j, pour la période commençant en 1814 et se terminant en i85i, nous avons eu la bonne fortune d'y trouver, en original : i" le texte de la délibération municipale qui fixa le jour de la pose des pierres dont il s'agit à Saint- Étienne-du-Mont ; le procès-verbal de cette cérémonie rédigé par le maire du XI I" arrondissement, M. Jacques- Denis Co- chin (i).

( I ) Jacques-Denis Cochin, avocat, fut maire du .\II' arrondissement du 2 1 sep- tembre i8i5 au 16 février 1825. Louis XVIII le créa baron, mais ni lui ni son

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Ces deux documents sont inédits. Nous les reproduisons in extenso, en les faisant suivre de renseignements qui nous ont paru de nature à les expliquer et à les compléter.

Fixation du jour de la pose des pierres tumulaires de Racine et de Pascal dans l'église de Saint-Étienne-du-Mont (i).

Du dix mars mil huit cent dix-huit.

Nous, Jacques-Denis Cochin, Nicolas Roger et Louis-Jacques- Félicité Bacq, maire et adjoints du douzième arrondissement de Paris,

Vu : 1" La lettre de M. le comte Chabrol, préfet du département de la Seine, en date du vingt-trois février dernier, par laquelle ce magistrat nous invite à nous occuper du placement dans l'église paroissiale de Saint-Étienne-du-Mont, des pierres sépulcrales de Jean Racine et de Biaise Pascal, et à fixer les jour et heure de cette cérémonie, à laquelle seront appelés les parents existants de ces deux hommes illustres, et les personnes préposées par M. le Préfet pour y assister.

Les mémoires et documents historiques établissant que Jean Racine est décédé le vingt et un avril mil six cent quatre-vingt-dix- neuf.

Arrêtons que la pose des pierres tumulaires de Jean Racine et de Biaise Pascal dans l'église de Saint-Étienne-du-Mont, et la cérémo- nie religieuse qui doit avoir lieu à la suite sont fixées au vingt et un avril prochain, jour anniversaire de la mort de Jean Racine.

Arrêtons en outre que les parents connus de ces deux grands

fils ne portèrent ce titre, estimant qu'il valait mieux être l'un des plus anciens parmi les bourgeois que l'un des plus récents parmi les nobles.

Il eut pour successeur à la mairie son fils, Jean-Denis-Marie, à Paris le 14 juillet 1789, décédé en 1 841 . Avocat aux Conseils du Roi (Cour de cassation!, Jean -Denis-Marie Cochin fut un philanthrope éclairé. Il fit de longs et louables eflorts pour propager l'instruction dans la classe ouvrière.

Fondateur de salles d'asile dans l'arrondissement, il créa une maison de refuge et de travail que l'administration préfectorale ferma en i832. En i835 le XII" ar- rondissement le nomma député, mandat qu'il remplit jusqu'à sa mort.

(i) Actes de la Municipalité du XII^ arrondissement, 18 14-1851 (Archives de la Seine, V. D.2).

hommes, qui résident à Paris, et que les personnes déléguées par M. le Préfet, seront invités par nous pour assister à cette cérémo- nie.

Fait et délibéré en séance de mairie les jour, mois et an susdits.

Bacq,

Roger.

COCHIN.

Placement des pierres tumulaires de Racine et de Pascal dans léglise de Saint-Étienne-du-Mont i).

L'an mil huit cent dix-huit, le mardi vingt et un avril, onze heures du matin. Nous. Jacques-Denis Cochin, maire. Nicolas Roger et Louis-Jacques-Félicité Bacq. adjoints du douzième arrondisse- ment municipal de Paris.

En exécution des arrêtés et instructions à nous adressés par M. le Conseiller d'État, Préfet du département de la Seine, en date des dix-neuf août, quatre septembre et vingt-trois février derniers, par lesquels ce magistrat nous charge de présider à la cérémonie du placement des pierres sépulcrales de Jean Racine et de Biaise Pascal au jour qui sera par nous indiqué, de constater cette opération et de convoquer pour y assister les parents connus de ces deux hommes illustres ; ayant arrêté par notre délibération du dix du mois der- nier, que la cérémonie dont il s'agit aurait lieu ce jour vingt et un avril, qui est anniversaire de la mort de Racine, nous nous sommes transportés dans l'église paroissiale de Saint-Étienne-du-Mont nous avons trouvé MM. les curé et administrateurs de la fabrique, les membres des familles de Racine et de Pascal, et autres personnes notables, que nous avions invirées par billets à domicile, et dont les désignations plus particulières seront énoncées ci-après.

Nous avons également trouvé réunis dans ladite église :

MM. Hippolyte Godde, architecte de la préfecture, inspecteur en chef pour les églises et les temples ; Georges-Pierre Larribe, chef de bureau adjoint de la préfecture et conservateur des monuments de

fi) Actes de la Municipalité du XII' arrondissement, 1814-1851 (Archives de la Seine).

Une copie incomplète et très incorrecte de ce document figure dans la collec- tion Parent de Rosan, volume 25 (Hôtel de Ville, n" 1574).

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la Ville de Paris et Pierre-François Capron, économe de la même ville.

Lesquels ont été spécialement chargés par M. le Préfet du trans- port et du placement desdites pierres, objet de la cérémonie de ce jour.

Lesdites deux pierres sépulcrales, incrustées chacune dans un encadrement de pierre dure de pareille dimension pour être mises en regard, ont été, par les soins et sous la direction de MM. les délé- gués spéciaux du Préfet, ci-dessus dénommés, placies en notre pré- sence dans la chapelle de la Vierge et appliquées perpendiculaire- ment contre le mur intérieur de ladite chapelle et dans des enfonce- ments préalablement pratiqués pour les recevoir, savoir : celle de Jean Racine à la partie droite de ladite chapelle et celle de Biaise Pascal à la partie gauche et en face de la première. Nous avons ainsi reconnu que ces monuments placés dans ladite chapelle de la Vierge se trouvent au-dessus du caveau furent posées les dé- pouilles mortelles, i" de Biaise Pascal immédiatement après sa mort, arrivée le vingt-deux août mil six cent soixante-deux ; 2" de Racine, le deux décembre mil sept cent douze, après que sa famille, à l'occa- sion de la destruction de Tabbaye de Port-Royal des Champs, eut obtenu que son corps, inhumé dans le cimetière de cette abbaye immédiatement après sa mort arrivée le vingt et un avril mil six cent quatre-vingt-dix-neuf, lut transporté à Saint-Étienne du Mont, et placé auprès de la tombe de Pascal.

Nous avons ensuite recueilli de MM. les agents de la Préfecture divers détails circonstanciés sur la découverte inespérée de la pierre sépulcrale de Racine, et sur le déplacement de celle de Pascal, et après avoir examiné et comparé ces renseignements, et les avoir reconnusentièrement conformes aux communications officielles qui nous ont été transmises à ce sujet par M. le Préfet, nous avons jugé utile d'en consigner les principaux résultats dans le présent procès- verbal.

1. Pierre sépulcrale de Racine.

Cette pierre qui contient l'épitaphe latine rédigée par Boileau à la gloire de son ami, fut probablement confondue dans les démolitions de l'abbaye de Port-Royal. L'opinion générale supposait cette pierre

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perdue ou anéantie, et Racine le fils, dans ses mémoires sur la vie de son père, déclare lui-même que « cette pierre ne subsiste plus ». Ce ne fut qu'en mil huit cent huit qu'elle fut retrouvée dans Téglise de Magny-Lessart, ou les Hameaux. On doit cette intéressante décou- verte à feu M. Masson, ancien syndic de la Chambre des huissiers de Paris. En mars mil huit cent dix-sept, M. Lavoine, employé supérieur dans l'administration de l'enregistrement, qui, de concert avec M. Masson, avait reconnu cette découverte, sollicita l'attention de Son Excellence le Ministre de l'Intérieur sur l'avantage et la convenance du transport de cette pierre à Saint-Etienne-du-Mont.

Une enquête sur les lieux ayant été ordonnée par Son Excellence, M. Perrin-Dulac, sous-préfet de l'arrondissement de Rambouillet, remplit cette mission avec zèle, et mit l'autorité à même d'ordonner en connaissance de cause, l'extradition et la restauration de ce docu- ment.

Il résulte du rapport de cet administrateur que la pierre, sur laquelle avait été gravée l'épitaphe latine de Jean Racine, était pla- cée dans l'église de Magny-les-Hameaux, elle servait de dallage au devant du maître-autel ; que cette pierre avait été brisée en plu- sieurs morceaux ; qu'une partie de ces morceaux n'existait plus et avait été remplacée par du plâtre ; que beaucoup de lettres avaient été usées par le frottement des pieds, et que les mots Joafines Racine avaient été enlevés à l'aide d'un ciseau dont on apercevait encore la trace.

Par suite de ce rapport, M. le Préfet de la Seine ayant été chargé par Son Excellence du placement à Saint-Etienne-du-Mont de cette pierre tumulaire, M. Capron, ci-dessus qualifié, fut nommé Com- missaire de la Préfecture pour l'enlèvement, le transport et la répa- ration de ladite pierre. Les six morceaux retrouvés furent transpor- tés à l'Hôtel de Ville de Paris l'on exécuta les réparations néces- saires. Ces morceaux furent rapprochés et placés au milieu d'un encadrement en pierre dure incrusté, et le morceau manquant fut remplacé au moyen du dédoublement d'une portion restant. Après ce travail préparatoire, toutes les anciennes lettres laissées dans l'état on les découvrit furent teintes en noir ; quant aux lettres usées, ou qui manquaient, on en fit de nouvelles, et afin de les distinguer des anciennes on les teignit en rouge.

Ces corrections et remplacement de mots ou de lettres ont été faits sous la direction de M. Walckenaer, membre de l'Académie des

Inscriptions et Belles-Lettres et secrétaire général de la préfecture, après un examen critique des différents textes de l'épitaphe en ques- tion qu'on trouve dans plusieurs ouvrages et qui tous présentent des variantes avec l'inscription trouvée.

Nous insérons ici la copie de cette épitaphe transcrite sur la pierre restaurée, et nous indiquons les caractères rétablis et teints en rouge sur le monument par des caractères italiques ou soulignés.

D. O. M-

JACET JOANNESRAcInE

Hic i NobIlIs vIr ^ Francis

ThesaurIb pr^fectus RegI a secretIs atque

A CUfiicULO, NEC NON VNUS È QUADRAgInTA

GallIcan^ Académie viRJs, Qui post quam profana TragedIaru.m argumenta DJu cuM Ingentî homInum admIratIone tbactasset, Musas tandem

suas UnI DeO CONSECPAVJT. OMNEMQUE InGENJI vIm

In eo laudando contuljt. quI solus laude

dIgNUS. CÙM EUM v'iTJE NEGOtIorUMQUE RATiONES MULTJS NOMiNJBUS A(tL^ TENERENT ADdIcTUM, TAMEN

JN frequentI homLnmm consortIo omnïa pîetatIs

AC RELJGiONJS OFFicJA COLuIt. A CRiSTlANisSÎMO ReGE

LuDOvicO MAGNO SELECTVS, UNA CUM FAMiLÎARi

iPSiuS AMICO FUERAT, QUI RES, EO REGNANTE, PRyECLARE ,

AC MiRABiLJTER GESTAS PERSCrIbERET, Huic JNTENTUS

OPErI REPENTE In GRAVEM ^QUE ET DÎUTURNUM

MORBUM iMPUiciTUS EST : TANDEMQUE AB HAC SEDE

mIsErIaRUM, iN MELiuSS (l) DOMJciLÎUMTRANSLATUS,

ANNO /ETATis SU^ lIx QUI MORTEM LONgIor! ADHUC

iNTERVALLO BEMOTAM VALDÈ HORRUERAT, ElUSDEM

PR^SENTis ASPECTU.M PLACioA FRONTE SUStInuIt,

obïItque, spe multo magIs ET pIa In Deum fIducIa

ERECTUS, QUAM FRAGTUS METU : Ea IaCTURA OMNES

IllIus amIcos, e quIbus nonnullI Inter Regnï prImores emînebant, acerbissImo dolore perculït.

MANAvIt EtIaM ad ipSUM ReGEM TANT! vIrÎ

DEsioERiuM. Fecït modestIa Eius singularIs, et

PR^ciPUA ÏN HANC PORTUS RegII DOMUM BeNEVOLENtIa,

UT In isTO C.î:METERio pIe magIs quam magnIfIce (i)Sic.

sepelIri vellet, adeo QiE Testame.nto CAVir, UT

CORPUS SUUM iuXTA piOBU.M HOMÎNUM, Qui HÎC

JACENT, CORPORA HUMARETUR.

TuVErO) QUiCUMQUE ES, QUEM In HUNX (l) DOMUM PÎETAS

ADDUCJT. TVM iPSE MORTALiXATis. AD HUN'C ASPECTUM,

RECORDARE, ET ClARISSIMAM TANTl vIrI MEMOrIaM

PRECiBUS POTIÙS QUAM ELOOiis PROSEQUEBE (2).

La restauration de cette épitaphe étant achevée, M. le préfet jugea convenable d'y ajouter une nouvelle inscription pour perpétuer la mémoire du rétablissement de ce monument funéraire; cette inscrip- tion, composée par TAcadémie des Inscriptions et Belles-Lettres, fut gravée sur un marbre noir, qui est aujourd'hui incrusté dans le socle de la partie neuve du monument. Elle est conçue en ces termes :

EPITAPHIUM QUOD NICOLAUS BOILEAU, AD AMICI MEMORIAM RECOLENDAM, MONUMENTO EJUS IN PORTUS REGII ECCLESIA INSCRIPSERAT EX ILLARUM ^DIUM RUDERIBUS, ANNO M. DCCC. VIII.

EFFOSSUM (3), G. J. G. coMES CHABROL de volvic

RR.-EFECTUS URBI, HEIC UBI SUMMI VIRI RELIQUI.E DENUO DEPOSITyE SUNT, INSTAUKATUM TRANSFERRI ET LOCARI CURAVIT. A. R. S. M. DCCC. XMII.

II. Pierre s:îpulcrale de B. Pascal.

L'épitaphe sur marbre de Biaise Pascal fut mise au-dessus de sa tombe, à Saint-Étienne-du-Mont par les soins de sa famille, après la mort de ce philosophe chrétien arrivée le vingt-deux août mil six cent soixante-deux. Cette épitaphe a été conservée dans cette église jusqu'à la Révolution, é.poque à laquelle elle fut enlevée et déposée au Musée des Monuments français, rue des Petits-Augustins. La réintégration et le rétablissement de cette inscription funéraire ayant été sollicitée auprès de M. le Préfet par nous composant l'admi- nistration municipale de l'arrondissement, à l'occasion delà décou- verte de l'épitaphe de Racine, ce magistrat, déférant à nos récla- mations, a pris des mesures pour faire retirer cette épitaphe du

(i)Sic.

(2) Pierre de i m. 3o de hauteur sur o m. 67 de largeur,

(3) Peu exact.

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dépôt indiqué, et a ordonné qu'elle fût incrustée dans un encadre- ment de pierre dure de même dimension que celui de l'épitaphede Racine, afin que ces deux documents rétablis fussent, dans une même cérémonie, placés en regard dans l'église de Saint-Etienne-du-Mont. Suit la copie de l'inscription de B. Pascal.

PRO COLUMNA SUPERIORI, SUB TUMULO MARMOREO,

JACET BLASIUS PASCAL CLAROMONTA NUS Stepha.Ni Pascal in suprema apud Arvernos subsidiorum (i) curia Pr^si- dis filius, post aliquot annos in seve- - riori secessu et divine legis medi- tatione transâctos, feliciter et religiose in page christi vita func- tus, anno 4662. /ectatis 39°. die 1 9-*- . AuGusTi. Optasset ILLE QUIDEM PR^ paupertatis et HUMILITATIS STUDIO ETIAM HIS SEPULCHRI HONO- RIBUS CARERE, MORTUUSQUE ETIAM- NUM LATERE QUI VIVUS SEMPER LATERE VOLUERAT. VeRUM EJUS IN HAC PARTE VOTIS CUM CEDERE NON POSSET FlORINUS PeRIER IN EADEM SUBSIDIO- rum curia consiliarius, gllbertve Pascal Blasii Pascal sororis conjux amantissimus, hanc tabulam posuit qua et suam in illum pietatem significaret, et chistianos ad christiana precum officia sibi ac defuncto profutura cohortaretur (2).

Immédiatement après la pose des deux monuments, il a été pro- cédé à une pompe funèbre et religieuse qui a eu lieu spécialement dans le chœur; la messe haute d'anniversaire pour les morts a été •célébrée par M. l'abbé Sicard, instituteur des sourds et muets, et membre de l'Académie française. Après cette messe, un nombreux clergé, ayant à sa tête M. l'abbé Bizet, curé de la paroisse de Saint- Étienne-du-Mont, s'est porté, processionnellement et en chantant, à

(1) Subsidiorom sur le marbre.

(2) Marbre blanc de i mètre de hauteur sur o m. 68 de largeur.

I

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la chapelle de la Vierge, où, étant arrivé, M. le curé a successivement béni les pierres tumulaires de B. Pascal et de Racine. Le même cortège est retourné dans le même ordre au chœur le célébrant a achevé les prières et cérémonies d'usage pour les anniversaires.

A cette pompe funèbre, à la fois civile et religieuse ont assisté avec nous :

Messieurs le curé et officiant ci-dessus désignés et dénommés.

2" Messieurs les membres de la fabrique de Saint-Etienne-du- Mont, savoir :

Messieurs :

Daire, Président du Conseil. Delaunoy, Secrétaire. EsTiENNE, Trésorier. Régnier.

Ronsard, membre du bureau. Bruzard.

Chrétien de Poly. Delvincourt, Président du bureau. et Devillers.

3" Messieurs les délégués de la Préfecture ci-dessus désignés et dénommés. 4" Les membres de la famille de Biaise Pascal, savoir :

Messieurs :

Ange-François-Faron-Mathurin Guerrier de Ramagniat, capi- taine de cavalerie, chevalier de la Légion d'honneur:

Louis-Étienne-Hector Lepelletier, comte Hector Daunay, maire du Vil" arrondissement, chevalier de la Légion d'honneur et de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem;

Louis-Etienne Lecocq, commissaire en chef des poudres et sal- pêtres à Paris, chevalier de la Légion d'honneur.

Tous trois arrière-petits-neveux.

5" Les membres de la famille de Jean Racine, savoir :

M. Claude-Louis-Jacobé de Naurois, chevalier de Légion d'hon- neur, directeur de la manufacture des glaces, arrière-petit-fils de Jean Racine;

Demoiselle Emilie Hariague, épouse de M. Etienne-Marie Ha- RiAGUE, arrière-petite-fille, et M. Pierre-Léon-Chéramène Hariague,

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employé au ministère des Affaires étrangères, et demoiselle Marie, Aricie Hariague, leurs enfants;

Demoiselle Antonia de Gontaut d'Arros, épouse de M. Anne- Marie deTrémault, officier et chevalier de Saint-Louis, petit-arrière- petit-fils;

M. Louis-Claude Rigollot, contrôleur ambulant des Contribu- tions indirectes du département de la Seine, époux de Simonne- Bernarde Fourrel de Fraites, elle petite-arrière-petite-fille ;

M. André Dumez, employé à la Préfecture du département de la Seine, arrière-petit-neveu;

M. Marie-Etienne Grignard, ingénieur et vérificateur du cadastre du département de la Haute-Loire, arrière-petit-neveu;

M. Pierre-Nicolas Perron, sous-chef au Ministère des Finances, et demoiselle Marie-Victoire Aubry, son épouse, elle petite-arrière- petite-nièce ;

M. Jean-Louis Delagroue, propriétaire, arrière-petit-neveu;

M. André-Michel Denevers, plumassier ; Pierre-François Rouyer, plumassier fleuriste ; Claude-Antoine Enard, propriétaire, tous trois gendres deM. Delagroue et leursépouses petites-arrière-petites-nièces;

M. Louis-Antoine comte Pille, lieutenant général des armées du Roi, arrière-petit-cousin.

Des membres de l'Académie françaLse, en costume, savoir :

Messieurs Raynouard, Daku, Alger, Laya et Lacretelle jeune.

7" Des élèves de l'école normale.

8" Des hommes de lettres et des personnes notables connues par leur vénération pour les grands hommes dont cette réunion hono- rait la mémoire, et notamment M Boullard père, chevalier de la Légion d'honneur et ancien maire du onzième arrondissement, M. Hardy, avocat aux conseils du Roi et ancien maire adjoint du douzième arrondissement et M. Lavoine qualifié ci-dessus.

De tout ce que dessus a été dressé le présent procès-verbal pour servir et valoir ce que de raison, à qui de droit, et en être délivré les expéditions nécessaires.

A Paris, les jour, mois et an que dessus.

Et avons nous. Maire et adjoints du douzième arrondissement

municipal, signé le présent.

Bacq,

Roger,

COCHIN.

- i6

M. Denis Cochin commence son procès-verbal en indiquant les arrêtés et instructions qui lui ont été adressés à cette occasion par le préfet de la Seine. De ces instructions, il semble ressortir que l'ad- ministration préfectorale se désintéressât à peu près complètement de cette cérémonie. Elle invite, en effet, le maire du douzième arrondissement à prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer la pose des pierres dont il s'agit et le charge de présider cette solennité.

En même temps qu'il avisait la municipalité du douzième arron- dissement, le préfet de la Seine écrivait au Conseil de fabrique de Saint-Etienne-du-Mont pour lui demander que le service, qui devait avoir lieu à la paroisse, fût fait avec toute la pompe et la décence dues à la mémoire des deux illustres morts. Il ajoutait que son administration ne disposant que d'un budget très limité pour les dé- penses du culte, il ne pouvait consacrer à cette cérémonie qu'une somme de soixante-dix francs. La fabrique, dans le but de répondre au désir qui lui était exprimé et de seconder les intentions du pré- fet, accepta cette légère rémunération (i).

PIERRE SÉPULCRALE DE RACINE

Racine mourut à Paris le 21 mai 1699, et fut inhumé deux jours plus tard dans le petit cimetière de Port-Royal-des-Champs. Il y reposa jusqu'au jour Louis XIV signa l'ordre de destruction de Port-Royal et de son cimetière, c'est-à-dire jusqu'à l'année 171 1. Les restes du poète furent alors transportés à Paris pour être dépo- sés à Saint-Etienne-du-Mont.

En permettant cette translation, l'archevêque de Paris, le cardinal de Noailles. avait mis pour condition que la cérémonie funéraire serait exécutée de nuit et sans aucune pompe. On obéit, et le 2 dé- cembre 171 1, les restes de Racine furent inhumés à Saint-Etienne- du-Mont, derrière le chœur, dans la cave de Saint-Jean- Baptiste (2), sous les sépultures d'un M. de Boisroger et d'un M. Thomas du

(i; Archives de la paroisse.

(2) L'abbé Irailh, Querelles littéraires, tome II, p. 814 et 3i5.

'7

Fossé, à gauche de la tombe de Pascal, en regardant l'autel de la Vierge (i). Voici l'acte de cette inhumation (2) :

Le mercredi deuxième du présent mois de décembre (171 1) ont été transportés de l'abbaye de Port-Royal-des-Champs pour ensuite être en- terrés dans cette église, aussi avec la permission de Monseigneur le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, en date du sixième du mois de novembre dernier mil sept cent onze, signée par Son Éminence, puis Chevalier, les corps de défunts Isaac-Louis le Maître, prêtre, mort le quatrième janvier mil six cent quatre-vingt-quatre, le corps de Maître Antoine le Maître, avocat au Parlement, conseiller du Roi en ses conseils, mort le quatre novembre mil six cent cinquante-huit, le corps de Messire Jean Racine, secrétaire du Roi, gentilhomme ordinaire de sa chambre, un des quarante de l'Académie françoise, mort le vingt-deux avril mil six cent quatre-vingt- dix-neuf, lesquels nous ont été présentés par Nicolas Vion, diacre de l'église de Rouen, quia assisté au tranport et inhumation des dits corps en présence des soussignés.

Racine

Racine

Catherine de Romanet.

J. Issaly

Issaly

Françoise-Marguerite de Soncoux,

Racine

Garbe

J. C. Garbe.

Racine

Targe

H. Vion, ind. diacre.

Demonm

orel

Desalleurs

F. Sabri.

Brulard, prêtre.

Cette PIERRE qui contient l'épitaphe latine rédigée par boileau...

Cette affirmation n'est pas rigoureusement exacte. Boileau ne rédigea pas en latin, mais en français, l'épitaphe deson illustre ami, et ce fut le célèbre latiniste Dodart qui la traduisit (3).

Ajoutons qu'une autre épitaphe, rédigée elle en latin, fut composée à la mémoire de Racine par M. Tronchai. En voici la traduction :

Ci-gît messire Jean Racine, trésorier de France, secrétaire du Roi, gen- tilhomme ordinaire de Sa Majesté et l'un des quarante académiciens de l'Académie françoise. Ayant reçu une éducation toute sainte, il se relâcha

(i) Testament de la veuve de Racine, dans les Lettres inédites de Jean Racine, par l'abbé de la Roquk, p. i85.

(2) Registres de la paroisse.

(3) A. Gazier, Racine et Port-Royal.

trop tôt, hélas ! de sa première charité. L'ensorcellement des niaiseries du monde obscurcit le bien qui se trouvoit en ce jeune homme ; les passions volages de la concupiscence lui renversèrent l'esprit. Bientôt devenu sans peine, mais malheureusement pour lui, le prince des poètes tragiques, il fit longtemps retentir les théâtres des applaudissements que l'on ydonnoit à ses pièces. Mais enfin se ressouvenant de l'état d'où il était déchu, il en fit pénitence, et rentra dans la pratique de ses premières œuvres. Il frémit d'horreur au souvenir de tant d'années qu'il ne devoit employer que pour Dieu, et qu'il avoit perdues en suivant le monde et ses plaisirs. Détestant dans l'amertume de son cœur les applaudissements profanes qu'il ne s'étoit attirés qu'en offensant Dieu, il en aurait fait une pénitence publique s'il lui eût été permis. N'étant plus retenu à la cour que par l'engagement de ses charges, et non par aucune passion, il s'appliqua aux devoirs de la religion avec d'autant plus de soin qu'il avoit plus de douleur de n'y avoir pas été toujours fidèle. Comme il travailloit à l'histoire du règne de Louis le Grand, qui l'avoit choisi pour l'écrire, il mourut le 21 avril 1699, ^8^ ^^ 59 ans, et fut extrêmement regretté de ses amis, de quelques seigneurs du royaume et du Roi même. Sa modestie et son affection particulière envers cette maison de Port-Royal, lui firent souhaiterd'être inhumé dans ce cime- tière plutôt avec les marques d'une humble piété qu'avec pompe. Passant, joignez vos prières aux larmes de sa pénitence (i).

Ce ne fut qu'en 1808 qu'elle fut retrouvée... .

Il va une erreur de date. L'existence de la pierre tombale de Racine fut constatée dès i8o5 par Eutache Degola, prêtre génois, qui fit à cette époque le relevé des pierres qui garnissaient le sol de l'église de Magny-les-Hameaux (2).

O.N doit cette intéressante découverte a m. Masson, ancien syn- dic... ETC.

L'épitaphe de Racine fut signalée au public en 18 10, dans une brochure a^ant pour titre : Monument 7~etrouvé. Épitaphe de Jean Racine, placée depuis un siècle dans le chœur, au-devant du maître-autel, près le premier pilier, à Magny-Lessart, paroisse dans rétendue de laquelle sont situées l'abbaye de Port-Royal dé- truite en 1709, et la ferme des Ganges (3). D'après l'auteur de cet opuscule, l'honneur de cette découverte doit revenir à un certain M. M... Ce personnage ne peut être que le sieur iMasson men-

(ï) Nécrologe de Port-Royal, p. 168 et 169. {2) A. Gazieb, Ouvrage cité. (3) Brochure de 4 pages, in-4.

l'ierre tombale de Racine.

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tionné dans le procès-verbal de M. Denis Cochin, et il ne serait pas impossible que l'auteur de la brochure fût un nommé Lavoine, qui, en 1808, avait accompagné M. Masson dans ses recherches, et que l'on voit, neuf années plus lard, demander le transport de cette épitaphe à Saint-Étienne-du-Mont.

M. Masson, du reste, dans une lettre adressée à Grégoire, à la date du 24 juillet 1810, explique, très simplement, dans quelles con- ditions il reconnut Tépitaphe de Racine. Voici cette lettre publiée pour la première fois par M. A. Gazier (i):

24 juillet 1810. Monsieur le Comte,

Après dix voyages à Port-Roval, le 17 juin dernier, j'ai visité de nou- veau ses ruines célèbres, votre ouvrage à la main. Que de souvenirs !

Dès 1808, j'avais reconnu à la lecture i'épitaphe de Racine, que je savais par "cœur dès l'enfance ; je n'ai pu retourner à Magny que le mois der- nier, et j'y ai copié I'épitaphe avec deux arnis plus instruits que moi ; c'était une véritable fête pour nous et nos enfants.

Vous avez pu remarquer à la dernière page des Mémoires de Louis Racine qu'il assure que le monument ??e subsiste plus

Je ne dois pas vous inviter, Monsieur le Comte, à engager MM. les mem- bres de rinstitut, vos confrères, à demander que la tombe de Racine soit réunie à son corps, parce que vous savez mieux que moi ce que vous avez à faire. Je n'ai que du zèle, mais je donnerais l'idée de laisser à Magny I'épitaphe, après l'avoir enceinte et restaurée : dans ces lieux cham- pêtres un pareil monument parle au cœur : c'est un reste de Port-Royal, -dans la commune de Port-Royal même. Toutefois Racine ne peut rester plus longtemps confondu avec la foule des morts. Qu'on se rappelle les honneurs rendus à Virgile sous Auguste, et on ne doutera pas que sous le grand Napoléon, le prince des poètes français n'obtienne une pierre sépul- •chrale.

J'ai l'honneur d'être avec respect. Monsieur le Comte, votre très hum- ble et obéissant serviteur.

E. Masson, Huissier impérial, membre du Collège électoral, élève de l'ancienne Université de Paris.

Rue de l'Échiquier, n''32, faubourg Poissonnière.

J'adresse un exemplaire à chacun de MM. de la classe de langue et lit- térature françaises, et à .\1.\1. de la classe d'histoire et de littérature anciennes.

(1; Quvrage cité.

2 1

Et M. Gazier ajoute que les recherches faites tant dans les archi- ves de l'Institut que dans les anciens registres de l'Académie fran- çaise n'ont pu faire retrouver cette lettre.

En 1811, sous le titre « Découverte d'une pierre tombale », l'an- nuaire du département de Seine-et-Oise publia le texte complet de l'épitaphe de Racine avec la traduction française en regard. Ce texte était accompagné d'une explication signalant que la découverte de cette inscription avait été faite par M. Masson « parmi les nombreu- ses pierres de ce genre qui couvrent aujourd'hui toute la surface de l'église de Magny-Lessart, plus connue sous le nom de Magny-les- Hameaux », et exprimant l'espoir que ce monument « ne soit bien- tôt mis dans un plus grand jour».

En mars mil huit cent dix-sept, m. Lavoine, employé supérieur

DANS l'administration DE l' ENREGISTREMENT QUI, DE CONCERT AVEC M.

Masson, avait reconnu cetie découverte, sollicita l'attention de Son Excellence le Ministre de l'Intérieur sur l'avantage et la convenance du transport de cette l'iERRE A Saint -étienne-du-Mont.

Cette partie du procès-verbal apporte un renseignement nouveau très intéressant. Jusqu'ici on pensait que le gouvernement de la Restauration, d'accord avec le desservant de la paroisse de Magny, l'abbé Hue, frère du valet de chambre de Louis XVI, avait fait enlever cette épitaphe par surprise et sans consulter la fabrique et la municipalité. Cet enlèvement était expliqué par l'admiration que le roi professait pour l'illustre poète qu'elle concernait (i).

Cette conjecture très ingénieuse, et nous dirons même très vrai- semblable, est erronée. Le procès-verbal de M. Denis Cochin ne permet aucun doute sur ce point ; celui qui provoqua le transport de l'épitaphe fut un simple particulier, M. Lavoine, qui, dix années plus tôt, l'avait reconnue en.compagnie de M. Masson.

Mais est-il le seul promoteur de cette tardive réparation ? Il est permis d'en douter. Nous inclinons à penser que M. Lavoine, mo- deste fonctionnaire, n'aurait pas eu, seul, l'influence nécessaire pour la réalisation de cette mesure si une autorité, supérieure à la sienne, n'était intervenue à cette fin.

Cette intervention n'est-elle pas celle de M. Denis Cochin ?

On trouve dans le « Registre des actes de la Municipalité du

(i) A. Gazier, Ouvrage cité.

22

XII"^ arrondissement », à la date du 28 juin 1817, et sous la signa- ture de M. Denis Cochin, le texte d'un arrêté (i), invitant l'Admi- nistration préfectorale à rétablir, dans les églises de l'arrondissement, un certain nombre de mausolées et monuments détruits au cours de la période révolutionnaire. Les monuments dont on demandait alors la réédification étaient :

Ch. Lebrun et sa mère, provenant de Saint-Nicolas-du-Char-

l donnet.

i Bignon, provenant de Saint-Nicolas-du-Chardonnet.

. xj- , ) Paulmy d'Argenson, provenant de Saint-Nicolas-du-Char-

, ^, , < donnet.

du-Chardonnet. , , j o w

Bouchon, provenant de Saint-Victor.

I Santeuil, provenant de Saint-Victor.

[ Guillaume Dauvergne. provenant de Saint-Victor.

Guillaume Du Vair. provenant des Bernardins. [ Le cardinal de Bérulie. provenant de l'Oratoire (Enfants- A Saint-Jacques- ] Trouvés).

du-Haut-Pas. \ Dormans, provenant des Chartreux.

( Pierre de Navarre, provenant des Chartreux. [ Daligre, provenant de Sainte-Pélagie. A Saint-Médard. ' Séguier, provenant de l'hôpital des Cent-Filles. ( Neubourg, provenant de Saint-Hippolyte. / Descartes, provenant de Sainte-Geneviève. i Le Cardinal de La Rochefoucault, provenant de Sainte-Ge- neviève. Boullenois, provenant des Carmes (place Mauberti. Gobinet, provenant de Saint-Jean-de-Latran. Jacques II, roi d'Angleterre, provenant du Séminaire des Écossais.

A Saint-Etienne du-Mont.

Au sujet de cette dernière paroisse, l'arrêté ajoutait :

Dans cette église et so?i petit cimetière ont été inhumés Racine^ Pascal, Tournefort, Perrault et Lesueur, et plusieurs de ces grands hommes y avaient des épitaphes qu'il importerait beaucoup de ?-éta- blir.

Et l'arrêté se terminait par un article 4, portant ;

M. le Préfet sera spécialement sollicité à l'égard des pierres tu?nu- laires de Jean Racine et de Biaise Pascal.son illustre ami, dont les restes reposent encore dans Véglise de Saint-Etienne-du~Mont, d'or- donner toutes les dispositio?is convenables à leur prompt rétablisse- ment pour que l'étranger et le régnicole en visitant cette église reconnaissent les soins que le gouvernement donne à la mémoire du

(i) En original.

23

grand poète et du philosophe chrétien, son illustre ami, qui l'un et Fautre ont honoré leur siècle, leur patrie et la religion.

Signé : Cochin.

Ainsi, six semaines avant la première instruction préfectorale relative à la pose des pierres tumulaires de Jean Racine, à Saint- Étienne-du Mont, le rétablissement de ces deux épitaphes avait été demandé par Denis Cochin. Il n'est donc pas téméraire de supposer que l'intervention du maire du XIP arrondissement ait pesé d'un grand poids dans la décision que prit l'Administration.

Il résulte du rapport de cet administrateur que la pierre, sur

LAQUELLE AVAIT ÉTÉ GRAVÉE l'ÉPITAPHE LATINE DE JeAN RaCINE, ETAIT PLACÉE DANS l'ÉGLISE DE MaGNY-LES-HaMEAUX, OU ELLE SERVAIT DE DAL- LAGE AU-DEVANT DU MAITRE AUTEL...

D'après ce texte, la pierre tumulaire de Racine servait encore de dallage devant le maître-autel de la petite église de Magny-les- Hameaux, quand on la déplaça pour la porter à Saint-Etienne-du-

Mont.

Cependant, dans son étude : Racine et Port Royal ( i ), M. A. Gazier rappelle que, d'après les traditions locales, la dalle aurait été, en 1 8 1 o, placée le long du mur de gauche de l'église, à la place se trouve aujourd'hui celle de Robert Arnauld d'Andilly. Laquelle des deux informations est exacte?

Celle rapportée par M. A. Gazier est si précise dans ses détails qu'il semble que l'on doive y accorder une créance absolue. Mais l'on sait combien les traditions locales sont, la plupart du temps, sujettes à caution et qu'il est prudent de ne les accepter qu'avec une extrême réserve. Cette circonspection s'impose surtout quand on les consulte longtemps après les événements dont elles perpétuent le ' souvenir. C'est, du reste, ce qu'a fait M. A. Gazier, qui s'est con- tenté de mentionner l'opinion généralement répandue dans la con- trée, sans se porter garant de son exactitude. Aucun document sur ce point défait n'étant connu au moment écrivait l'éminent pro- fesseur, la tradition locale puisait, de ce manque de renseignements, une certaine force, et il était, par suite, utile de la mentionner, ne fût-ce qu'à titre d'indication.

(i) Ouvrage cité.

24

Aujourd'hui, grâce au procès-verbal de M. Denis Cochin, il n'en est plus de même, et ce petit point de détail demeure définitivement fixé.

Remarquons que l'Annuaire du département de Seine-et-Oise indiquait formellement, en 1811, que la pierre servait encore, à cette date, de dallage à l'église ; elle n'avait donc pas été placée contre un mur en 1810.

D'un autre côté, il ressort de l'enquête faite, en 18 17, par le sous- préfet de l'arrondissement de Rambouillet, que la pierre tumulaire de Racine servait encore de dallage à cette époque. Les termes du procès-verbal rédigé par M. Denis Cochin, qui résume le rapport de ce fonctionnaire, sont formels, et il n'v a aucune raison de penser que le maire du XII"^ arrondissement n'ait pas analysé fidèlement la déclaration du sous-préfet de Rambouillet, déclaration qu'il eut cer- tainement entre les mains.

... Que cette pierre avait été bpisée en plusieurs morceaux; qu'une partie de ces .morceaux n'existait plus et avait été rempl.acée par du platre ; que beaucoup de lettres avaient été usees par le

frottement des pieds, ET QUE LES MOTS JOANXES RACINE AVAIENT ÉTÉ ENLEVÉS A l'aIDE d'uN CISEAU DONT ON APERCEVAIT ENCORE LA TRACE.

Non seulement les mots Johannes Racinf; avaient été enlevés à l'aide d'un ciseau, mais encore le mot Jacet, de Hic Jacet, avait été elTacé de la même façon, ainsi qu'on le peut voir encore actuelle- ment.

Sans le transfert de 181 8, et les réparations qui y furent apportées, il est plus que probable que cette épitaphe serait aujourd'hui com- plètement perdue.

... Après ce travail réparatoire, toutes les anciennes lettres

LAISSÉES dans l'ÉTAT OU ON LES DECOUVRIT FURENT TEINTES EN NOIR; QUANT AUX LETTRES USÉES, OU QUI MANQUAIENT, ON EN FIT DE NOUVELLES, ET AFIN DE LES DISTINGUER DES ANCIENNES, ON LES TEIGNIT EN ROUGE.

Il n'en est plus ainsi. Les lettres de l'épitaphe sont aujourd'hui uniformément peintes en rouge. On ne peut que regretter qu'on n'ait pas cru devoir maintenir la distinction faite, en 1818, entre les carac- tères primitifs et ceux qui avaient été rétablis.

25

PIERRE SÉPULCRALE DE PASCAL (i)

L'épitaphe que l'on voit aujourd'hui n'est pas la seule qui ait été placée à Saint-Étienne-du-Mont à la mémoire de Pascal.

Après l'inhumation du grand philosophe dans l'enceinte de l'église, au pied du pilier d'ouverture de la chapelle de la Vierge, à main

(i) Deux tentatives furent faites pour la translation des restes de Pascal au Panthéon.

En 1796, un nommé Le Sieur, employé aux transports militaires, écrivit à Lenoir pour lui signaler combien il serait heureux de profiter de la fête de Des- cartes pour porter les cendres de Pascal au Panthéon. A cette fin, il sollicitait du Conservateur des Monuments des Arts l'autorisation de faire procéder à l'inhumation qu'il proposait, que rien, d'après lui, ne devait empêcher (plu- viôse an IV; janvier-lévrier 1796).

Lenoir répondit immédiatement, sous la date du i5 pluviôse (4 février), que « l'idée était merveilleuse » et « qu'il y avait songé lorsqu'il avait fait faire la recherche du corps de Descartes », mais que les circonstances ne lui avaient pas permis de réaliser ce projet. Au sujet de l'autorisation qu'on voulait bien lui demander, il faisait remarquer à son correspondant qu'il ne pouvait l'auto- riser à rien, « n'ayant aucune mission ad hoc ». Saint-Ètienne-du-Mont étant rendu au culte, il fallait, n\ pour ne point scandaliser les bourgeois de ce pays- », avoir un ordre du gouvernement. Cet ordre, le ministre de l'Intérieur pou- vait seul le donner. Puisque Le Sieur connaissait Chénier, il lui était facile d'obtenir l'autorisation nécessaire, non seulement pour Pascal, mais encore pour Racine « qui peut marcher de compagnie ». Si cette autorisation était obtenue, ajoutait kenoir, il accepterait l'offre obligeante qui lui était faite et il ordonne- rait un tombeau à ce grand homme.

Malgré cette fin de non-recevoir, Le Sieur insista. Dans une seconde lettre à Lenoir, il fit remarquer que les difficultés que celui-ci entrevoyait n'étaient pas insurmontables. Bien que le lieu dans lequel reposait Pascal ait été rendu au culte catholique, il était possible de l'en retirer sans avoir besoin d'un ordre du gouvernement. La tombe se trouvant placée dans le lieu le plus dévasté de l'église, elle était, de ce fait, éloignée de l'enceinte s'exerçait le culte. Quant aux catholiques, ils ne pouvaient apporter aucun empêchement aux travaux qui pouvaient être ordonnés dans les édifices qui leur avaient été cédés, ou plutôt prêtés (21 pluviôse, an IV, 10 février 1796).

La proposition de Le Sieur n'eut aucune suite, et il nous faut arriver en l'an VIII (1800), pour voir Lenoir lui-même solliciter l'exhumation des restes de Pascal et de Racine. Dans une lettre, en date du 24 pluviôse an^ VIII (i3 février lî^oo), Lenoir écrivit aux citoyens administrateurs municipaux du XIP arrondissement, pour leur demander l'autorisation de « faire lever promp- tement de terre » les restes de Biaise Pascal et de Jean Racine, reposant au temple décadaire de l'arrondissement, afin de « les faire porter au Jardin-Élysée des Monuments français, un monument leur serait élevé ». (Archives du Musée des Monuments français^ t. II.)

Cette seconde tentative échoua complètement; les restes des deux illustres morts restèrent à Saint-Étienne-du-Mont, ils sont encore aujourd'hui.

26

droite, on ferma sa tombe par une dalle sur laquelle Florin Périer conseiller à la Cour des aides de Clermont, son beau-frère, fit gra- ver l'inscription suivante :

Hic jacet Blazius Paschalis, claromontanus, Stepham Paschalis in suMMA Arverni^ subsidiobu.m curia pr.î;sidis filius, post aliquot annos

IN SEVERIORE SECESSU ET DIVIN.ï LEGIS MEDITATIONE TRANSACTOS, FELICITER ET RELIGIOSE IN PACE ChRISTI VITA FLNCTUS, ANNO 1662, DIE IQ AUGL'STl, -ÎTATIS 39, SUPRA ANNUM MENSE SECUNDO. OPTASSET ILLE QUIDEM PR^ PAU- PERTATIS ET HUMILITATIS STUDIO ETIAM HIS SEPULCHRI HONORIBUS CARERE, MORTUUSQUE ETIAMNUNC LATERE, QUI VIVUS SE.MPER LATERE VOLUERAT. VeRUM HAC in parte EJUS VOTIS CEDERE NON POTUIT FlORINUS PeRIER, IN EADEM SUBSIDIORUM CURIA CONSILIARIUS, ET SORORI GlLBERT^E PaSCHALI MA- TRI.MONIO JUNCTUS, QUI HANC IPSI TABULA.M POSUIT, INDICEM SEPULCHRI ET SU^ IN EUM PIETATIS. PaRCE TAMEN LAUDIBUS, QUAS IPSE SEMPER SUMMOPERE

aversatus est, et Christianos AD christiana precum officia et sibi et

DEFUNCTO PROFUTURA COHORTARI SATIS HABEBIT (l).

Cette inscription, gravée hâtivement et dans une pierre probable- ment trop tendre, ne tarda pas à s'elTacer sous les pas des fidèles. Pour remédier à cet inconvénient, la famille fit composer une seconde épitaphe que l'on apposa sur un des piliers de la chapelle de la Vierge, exactement au-dessus de la tombe. Cette seconde inscription, tracée sur une table de marbre, est celle que l'on voit de nos Jours. Son texte est sensiblement le même que celui que l'on lisait- sur la pierre tombale. Il n'en diffère que par deux légères variantes dans la rédaction du commencement et dans celui des dernières lignes :

Pro columna si'periori, sub tumulo marmoreo, jacet.... Florinus Pebier, Gilbert^ Pascal, BlasH Pascal sororis conjux .\.mantissi.mus, hanc ta- bulam posuit qua et suam in illum pietatem significaret et christianos

AD christiana PRECUM OFFICIA, SIBI AC DEFUNCTO PROFUTURA COHORTA-

retur.

Cependant, l'épitaphe de la tombe continuait à disparaître et bientôt elle devint complètement illisible. Vingt-cinq années environ après la mort de Pascal (2), et afin que sa tombe ne devint pas anonyme, la famille remplaça la dalle primitive par une nouvelle pierre sur laquelle fut gravée l'inscription ci-après :

(i) Emile Raunier, Épitaphier du vieux Paris, t. III. (2) Emile Raunier, ouvrage cité.

i M \ ! n M I s r n ". i . ^ M i < ( ( > 1 . \ N N ! ) V 1 \ m >_■ j.

lUORI SttESÎ.V/ KT UIVIN4. l l.G'S MtDl I AnONt. TRAN "^At rf>s. I M. l K II L !1 I; T RLLlGlÔJ^h IN TAC l. ( H i; 1 M 1 V ri A VUNt TUS. ANNO lf>(^"' 4r\iis -y ri\v in " U-ll». Tl . (") .->. rAVl'F. )' : STUDIO ^•n,\:•; ,,.,. ,. , ,.,...,,.■,. riw-.o

lîlHUS ( AR t I^E. MOU"Ti:UStiUf. ITIAM- NUM LATERE qiM VIVUS .SKMI'EH lATEKE \rH UER.-Vr VtRUM tJl'î. Iv.hac TAUTE

' '"'•■'■' é. •■^]u\n

. I T>T/E

.' , . , > , i. ^^ V ONJUX

\M ANTIS5IMUS. HANC TAUVI.AM VnsUIT ilH ET SUAM IN ILLUM PIETATEM .1 vlFICAHET. ET CHRlSTIA^•OS AD 1 ISTIANVT PHECUM OKHCIA SIB{ AC

^- . ô ri o I l: i ; ' ":^^lr^APLTl'R

Pierre tombale de B. Pascal.

- 28

Hic jacet Blasius Pascal, Clabomontanus, e vivis erep tus anno domini mdclxii, yetatis xxix, die xix ai'gusti. Adjacet Blasius Perier sub DiACONus, Blasii Pascal nepos ex matre, pietate et ingenio avunculum referens, mortuus

ANNO ChRISTI MDCLXXXIV, /ETATIS XXXI, die XV MARTII.

Fratri et filio apposita est Gilberta Pascal, Blasii Pascal soror dignissima ET Florinî Perier conjux

CARISSIMA. ObIIT DIE XXV APRILIS, ANNO SALUTIS MDCLXXXVI, ETATIS LXVI Pax ILLIS.

Ce texte était surmonté d'un écusson timbré d'un casque à lam- brequins et décoré dans le bas de deux autres écussons accolés et entourés d'une cordelière (i). Vraisemblablement les deux écussons portaient l'un, les armes de familles. De gueules à lag7ieau pascal, la banderolle chargée d'une croix de gueules ; l'autre, celles particu- lières du défunt, un œil dans une couronne d'épines [en souvenir d'un mal d'œil dont Pascal avait été guéri par l'attouchement de la sainte Épine du Port-Roval de Paris) (21.

Cette pierre tombale a disparu dans les dévastations que subit l'église pendant la période révolutionnaire ; on sait que cette partie du monument a été tout particulièrement éprouvée à cette époque.

... Cette épitaphe a été conservée dans cette église jusqu'à la révolution, époque a laquelle elle fut enlevée et deposee aux Monuments français, rue des Petits-Augustins.

L'épitaphe actuelle, qui, comme nous le savons, était celle que l'on voyait fixée sur un des piliers de la chapelle absidiale, fut enlevée de Saint-Étienne-du-Mont, en vendémiaire an III (octobre

(1) Emile Ralnier, ouvrage cité.

(2) Emile Ralniep, ouvrage cité.

2Q

1794)- On trouve, en eflet, dans le relevé, dressé par Lenoir, conser- vateur des Monuments des Arts, des objets entrés dans le dépôt des Petits-Augustins, du i5 au 3o vendémiaire an III (6-21 octobre 1794), l'indication suivante :

J'ai reçu du citoyen la Salle, qui in a dit être einployé par la Co?7imission des travaux publics, quantité' de petits morceaux de marbre..., le tout pris à Saini-Élienne-du-Motit.

Et en note :

Parmi ces fnarbres. J'ai découvert l'épitaphe de Pascal ; celle de Racine ne s'est pas trouvée (i).

LA RÉINTÉGRATION ET LE RÉTABLISSEMENT DE CETTE INSCRIPTION SEPUL- CRALE AYANT ÉTÉ SOLLICITÉE AUPRES DE M. LE PrÉFET PAR NOUS COMPO- SANT l'Administration municipale de l'arrondissement, a l'occasion

DE la découverte DE l'ÉPITAPHE DE RaCINE, CE MAGISTRAT DÉfÉRANT A NOS RÉCLAMATIONS,... etC.

Nous avons vu qu'à la date du 28 juin 1817, M. Denis Cochin avait pris un arrêté sollicitant du Préfet de la Seine le rétablisse- ment de répitaphe de Pascal, en même temps que celle de Racine, dans l'église de Saint-Etienne-du-Mont. Dans son procès-verbal, M. Denis Cochin mentionne que le Préfet déféra aux réclamations de l'Administration municipale du XII« arrondissement. Ce pluriel semble indiquer que M. Denis Cochin insista à plusieurs reprises auprès des autorités compétentes pour cette restitution, et l'on peut en inférer que l'arrêté pris par le maire du XIP arrondissement et ses adjoints, le 28 juin 1817, n'a été, dans la circonstance, que le complément de pressantes interventions antérieures.

Cet arrêté a-t-il provoqué la décision ministérielle, qui fut prise alors, tendant à rendre aux églises les monuments funéraires leur ayant appartenu avant la Révolution? Peut-être. Cependant, on ne peut rien affirmer sur ce point. Constatons, néanmoins, que le gou- vernement invita, deux mois plus tard (août 18 17), les Fabriques à faire connaître les monuments existant autrefois dans leurs églises et dont elles désiraient voir la réédification. Le rapprochement de ces deux dates est significatif.

Dans un état, daté du 11 avril 181 8, et signé du Préfet de la Seine, Chabrol, des monuments réclamés par les Fabriques des églises de

(i) Archives du Musée des Monuments français, t. III.

3o

la Ville de Paris, en exécution de la décision ministérielle du mois d'août 1817, Saint-Etienne-du-Mont est portée comme ayant demandé, le 14 octobre 1817, la restitution de Tépitaphe de Pascal.

Les épitaphes de Jean Racine et de Biaise Pascal furent appliquées perpendiculairement contre le mur intérieur de la chapelle de la Vierge : celle de Racine à droite et celle de Pascal à gauche, quand on regarde du côté de l'entrée principale. Le visiteur les y cherche- rait vainement aujourd'hui. On les déplaça, en 1840, pour le ma- rouflage de deux très belles peintures de Caminade : la Visilaiion de la Vierge et l'Aiinojiciatioji. Depuis cette époque, comme si leur destinée voulut qu'elles ne trouvassent jamais le repos, on les vit au collatéral du chevet ; sur le mur occidental de la nef, auprès d'une des portes de l'église ; et enfin dans le petit cloître personne ne les remarquait. Sur une intervention de AL de Guilhermy (i), elles sont aujourd'hui à l'entrée de la première chapelle du chœur, du côté sud.

Dans ces dernières années, on a rappelé leur ancienne présence dans la chapelle de la Vierge par deux inscriptions portant :

Celle de droite :

LES RESTES DE

JEAN RACINE

MORT LE 2 1 AVRIL lÔQQ

ONT ÉTÉ RAPPORTÉS DE

PORT-ROYAL DES CHAMPS

ET INHUMÉS

PRÈS DE CE PILIER

LE 2 DÉCEMBRE I 7 I I

R. I. P.

Celle de gauche :

LE CORPS DE

BLAISE PASCAL

.MORT LE 19 AOUT 1662

(1) F. DE GuiLHEB.MY, Itiscriptions de la France, t. I.

3i

SUR CETTE PAROISSE DE

SAINT-ÉTIENNE DU MONT

A ÉTÉ INHUMÉ

PRÈS DE CE PILIER

R. I. P.

On ne pouvait plus mal choisir l'endroit sont aujourd'hui les pierres tombales de Racine et de Pascal. Placées dans un coin sombre, derrière une des portes du jubé, elles échappent aux regards. Ne pourrait-on pas les mettre plus en vue ? Comme l'a fait très jus- tement remarquer M. A. Gazier, « un nouveau déplacement est indispensable, et puisque Racine et Pascal ont aujourd'hui leurs bustes dans deux chapelles latérales (i) de Saint-Étienne-du-Mont, il esta désirer que leurs épitaphes soient transportées dans ces cha- pelles, en pleine lumière et à proximité des deux bustes » (2).

Espérons que ce déplacement que tout indique ne se fera pas trop attendre.

(i) Le buste de Racine dans la chapelle dite de fAnge gardien et celui de Pascal dans la chapelle dite de Saint-Louis. Ces deux chapelles sont situées dans le collatéral gauche de la nef. (2) A. Gazier, ouvrage cité.

14762. —Tours, imp. E. Arrac-lt et Cie.

309

919S)S0C

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