THE LIBRARY BRIGHAM YOUNG UNIVERSJTY PROVO, UTAH I Digitized by the Internet Archive in 2011 with funding from Brigham Young University http://www.archive.org/details/lesremdesdeschOOsaff LES REMÈDES DES CHAMPS PREMIERE PARTIE COULOMMIERS. — TYP. PAUL BRODARD ET Cie. DOCTEUR SAFFRAY LES EMÈDES DES CHAMPS HERBORISATIONS PRATIQUES A L'USAGE DES INSTITUTEURS, DES ECCLÉSIASTIQUES :T DE TOUS CEUX QUI DONNENT LEURS SOINS AUX MALADES Ouvrage couronné par la Société libre d'instruction et d'éducation populaires PREMIERE PARTIE OCTOBRE A MARS contenant 75 figures CINQUIÈME ÉDITION PARIS LIBRAIRIE HACHETTE ET O* 79, ROULEVARD SAINT-GERMAIN, 79 1883 THE UBRARY m& UBRARY INTRODUCTION Le jour viendra sans doute où Ton organî- 3ra, dans les campagnes, un service médical ssez complet pour que la chaumière la plus auvre et la plus isolée puisse recevoir la visite u médecin toutes les fois qu'elle sera néces- aire. On verra en même temps disparaître la révention assez commune chez le paysan con- e la médecine officielle. Mais en prenant les hoses telles qu'elles sont aujourd'hui, il est fa- ile de constater, d'une part, que le nombre des îédecins est insuffisant, et que, de l'autre, l'ha- itant des campagnes donne volontiers la préfé- 3nce aux remèdes indiqués par un voisin ou ar un guérisseur de village. A la campagne, n se méfie des drogues de pharmacien, peut- tre un peu parce qu'elles coûtent cher, l'on a 1" PARTIE. 1 2 INTRODUCTION confiance dans les simples. De plus, la méde- cine des pauvres y reste souvent entre les main: de personnes charitables qui ne savent et ni peuvent employer que les ressources des champ où s'exercent leur officieux ministère. Leur bonne volonté, leur dévouement ont be soin d'être guidés, éclairés, et nous leur dédiom ce petit livre, dans lequel nous adoptons h forme familière d'entretiens d'un instituteu avec ses élèves les plus avancés. LES REMÈDES DES CHAMPS HERBORISATIONS PRATIQUES Nous nous proposons , dans ces herborisations ratiques, de diriger les instituteurs, les ecclésiasti- ues, les volontaires de Fart de guérir, dans lafor- lation de l'herbier des plantes médicinales qui oissent spontanément dans leur canton ou qui auvent y être cultivées. Nous indiquerons pour îaque plante son histoire, ses propriétés, son em- loi. Nous combattrons les préjugés , les erreurs Dpulaires qui attribuent à certains végétaux des îrtus imaginaires ou conduisent à en faire un im- udent usage ; car s'il est dangereux d'administrer ,ns connaissances suffisantes une substance éner- que, on peut arriver à un résultat non moins fa- 1 par l'emploi d'une substance inerte, alors que la edu malade dépend delà promptitude des secours. Dans les indications que nous donnerons au sujet i la médecine domestique, nous nous efforcerons >nc d'établir la propriété la plus marquante de 4 LES REMÈDES DÈS CHAMPS chaque plante, sa manière d'agir sur l'homme e sur les animaux, autant qu'on peut la connaître la limite de son emploi en l'absence du médecin et nous laisserons de côté tout ce qui est sujet controverse ou réclame de nouvelles expériences Nous ne craindrons pas de sortir souvent de notr cadre spécial pour étudier, au point de vue écono mique et industriel, les plantes dont nous nous oc cuperons, et nous saisirons toutes les occasion d'entrer à leur sujet dans des explications botani ques dont l'ensemble embrassera les notions élé mentaires indispensables à la formation du plu simple herbier. Nous ne nous Bornerons pas à indiquer lej moyens de reconnaître, de cueillir et de conserve les plantes ; nous donnerons aussi quelques ins tructions sur leur culture, afin que Finstituteu puisse leur consacrer une partie de son jardin. Tou tefois, on n'oubliera pas que les plantes sauvage: sont d'ordinaire plus énergiques que celles sou mises à la culture. Ce petit jardin botanique, s modeste qu'il soit, offrirait au maître une ressource importante pour ses leçons alors qu'une excursioi dans la campagne serait impossible, et lui permet trait de suivre jour par jour avec ses élèves le: phénomènes les plus curieux de la végétation. Mais c'est en pleine campagne, dans les prés, le: jachères, les bois , le long des fossés, au bord de: ruisseaux, près des marécages et sur les monta gnes, que se donneront les leçons les plus at- trayantes et les plus fructueuses. Là, dans une intimité qui rend la parole persuasive et la grav< sans effort dans la mémoire et dans le cœur, h maître causera de science, encouragera les ques- LES REMÈDES DES CHAMPS 5 tions, lancera à la piste d'échantillons, et, choisis- 1 sant un type convenable, trouvera moyen d'intéres- 1 ser son curieux auditoire, avant d'avoir glissé aucun 1 mot technique ou risqué un nom latin. Il se gardera bien de commencer par expliquer pendant plusieurs heures les mots Pétale, Pistil, Ovaire, Monocotylé- done, Phanérogame, etc. : ce serait effaroucher ses jeunes amis, ce serait faire de la science, et ils sont conviés à une promenade, à une partie de plaisir. Mais une fois l'intérêt éveillé, ils retiendront sans peine, à chaque séance, quelques termes étrangers, quelques mots rébarbatifs, et, au bout de quelque temps, ils auront acquis les éléments de la théorie en même temps que la pratique, et seront botanis- tes, sans le savoir. Que de choses on pourrait ap- prendre ainsi ! Comme il importe de cueillir les plantes à l'épo- que où les parties actives sont dans toute leur vi- gueur, nous avons divisé nos promenades par sai- sons au point de vue de leur récolte. Cette division ne peut être rigoureuse , puisque la floraison de beaucoup d'espèces et la maturation de leurs grai- nes ou de leurs fruits peut varier en France dans une limite de cinq à six semaines. Lorsqu'il s'agit d'une racine, d'une graine, d'une écorce, le moment de la récolte n'est pas toujours opportun pour étu- dier la plante qui la fournit ; dans ce cas, nous au- rons soin de la faire remarquer incidemment dans e cours de nos causeries et nous n'aurons qu'à rap- peler quelques détails quand nous en ferons l'étude complète. Voici quelle sera la manière la plus or- dinaire de procéder dans nos excursions : choisis- sant une plante comme type d'une certaine prq- 6 LES REMÈDES DE8 CHAMPS priété médicale, nous expliquerons son usage, son emploi, ses effets, son histoire, pendant qu'elle pas- sera de main en main. Nous dirons alors à quelle famille elle appartient, ayant soin d'avoir tout prêt un échantillon type de cette famille, au moyen du- quel nous indiquerons les principaux caractères qui la distinguent. Nous citerons alors les diverses plantes de cette famille qui nous sont familières, procédant toujours par associations de faits et d'i- mages. Puis revenant à la propriété médicale, nous grouperons autour de la plante type celles qui jouissent des mêmes vertus à divers degrés. Par ce moyen, nous espérons éviter l'aridité d'un cours de Botanique ou d'un traité de Matière mé- dicale. L'esprit sera toujours tenu en éveil par la comparaison des objets, l'enchaînement des idées, le rapprochement des faits. De nombreuses répéti- tions, dans un ordre préconçu, favoriseront la mé- moire. Les définitions, les termes techniques indis- pensables, appris peu à peu, sans effort, formeront, dans leur ensemble, les notions d'un cours élémen- taire de Botanique ; la curiosité sera toujours en- tretenue et satisfaite. Voilà sur quoi nous comptons pour faire aimer nos promenades et rendre fruc- tueuse notre école buissonnière. Nous chercherons toujours le langage le plus simple et conserverons avec soin les noms vulgaires des plantes qui sont les plus familiers; le nom latin, mis en regard des noms vulgaires, dans l'herbier, mais que les commençants ne seront pas tenus de connaître, suffira pour éviter toute erreur. Nous n'avons point la prétention d'offrir un traité complet, d'autant moins utile en pratique qu'il se- rait plus étendu. Nous présentons simplement un LES REMEDES DES CHAMPS 7 cadre que chacun pourra varier selon les circons- tances, selon ses goûts, ses études. En dehors de l'utilité spéciale de nos promenades, nous croyons qu'elles pourront contribuer à déve- lopper l'amour des champs chez ceux qui sont ap- pelés à y vivre. Il est certain que la démoralisante émigration vers les villes cessera lorsque le paysan comprendra la nature qui l'environne, les richesses qu'elle offre spontanément ou donne en échange du travail ; quand l'instruction, l'éducation, sources de moralisation et de bien-être, l'auront mis à même Centrer en pleine possession de son domaine. Les résultats immédiats, pratiques, ne manquent pas non plus d'importance. On envoie souvent les enfants faire de l'herbe, et, s'ils ne sont pas préve- nus, ils mêlent à leur récolte de fourrage des plantes malsaines ou de véritables poisons. Les pâturages sont quelquefois infestés d'herbes vénéneuses ; l'in- stinct n'en éloigne pas toujours les animaux, et l'on oréviendrait des accidents si l'on prenait soin de les ïétruire. Les pâtres pourraient utiliser les loisirs orcés de leur genre de vie en cueillant, dans les meilleures conditions possibles, les plantes médici- lales de leur canton, pour les vendre à la ville la dIus proche. Là où les secours du médecin sont forcément tar- lifs, où la médecine domestique est le plus souvent a seule à laquelle on ait recours, par suite de rou- ine, de préjugés ou de pénurie, il importe de vul- gariser la connaissance des plantes ; il est à sou- îaiter que chaque maison ait sa petite provision de •impies. On en usera avec prudence, en attendant e médecin ; on les aura sous la main, pour les em- îloyer selon ses prescriptions. 8 LES REMÈDES DES CHAMPS Les médecins de notre génération, même ceu:| des campagnes, négligent malheureusement l'étud< de nos végétaux indigènes. Beaucoup seraient em barrasses s'il leur fallait dire le nom et les proprié tés de plantes vulgaires que leur apporte un paysan beaucoup même ne reconnaîtraient pas dans la cani pagne celles qu'ils prescrivent chaque jour , e dont ils n'ont vu que des fragments dans les bo eaux d'une pharmacie. La mode a fait adopter de plantes de l'Inde ou de l'Amérique, dont le seu mérite est d'agir d'une façon plus énergique qu< celles douées des mêmes vertus sous nos climats Alors même que nous avions autour de nous de/ agents aussi énergiques, on a donné la préférence aux produits lointains ; puis est venue la médecin* chimique, par qui Yen végétaux ont été relégués ai, second rang, et même presque entièrement né gligés. Nous ne pensons pas avec Fernel qu'il existe en tre les plantes et les hommes d'un même clima une espèce de sympathie ou de congénialité qui le rendent spécifiques, mais nous sommes convainci que, de l'équateur au 60e degré de latitude, la Pro vidence bienfaisante a placé dans chaque pays toutes les plantes nécessaires à la guérison de nos maladies. Et cependant nous portons à l'étrangei des millions pour payer des produits dont nous fou Ions chaque jour l'équivalent sous nos pas. Il y a donc tout avantage à vulgariser l'étude dt nos plantes médicinales : on évitera des maux e des accidents, on élargira le domaine de la méde cine domestique ; le médecin se rendra plus popu- laire, et partant fera plus de bien, si l'on n'a pas l craindre daller chez l'apothicaire ; l'herboristerie f i LES REMEDES DES CHAMPS * Rendra une branche plus importante de corn- rce, et demandera ses approvisionnements aux )itants des campagnes. dissent ces considérations servir décourage- nt à ceux à qui nous nous adressons ; puissent* trouver dans ces promenades tout l'intérêt que is y prenons nous-même et faire en sorte que rs jeunes amis regardent comme une fête d'alleif •boriser sous leur direction, Lvant d'entrer en campagne, faisons quelques ommandations sur la manière d'herboriser et de mer un herbier. Jotre bagage sera des plus simples : une ou plu- irs boîtes en fer-blanc ou mieux en zinc ; quel- m cahiers de papier brouillard, maintenus entre ix planches et serrés par une ficelle, pour rece- r les plantes ou les portions de plantes les plus icates ; un bâton ferré d'une bonne houlette ; un iteau à plusieurs lames ; un sac pour les tuber- es, les écorces, etc., et, s'il se peut, une loupe, ir l'examen des parties les plus ténues des ve- aux. )ans bien des cas, nous ne pourrons pas recueil- le même jour toutes les parties d'une plante né* Isaires pour former un échantillon complet. S: s détachons une écorce pendant l'hiver , nous- ns obligés de revenir, pendant la belle saison, per un rameau en fleur, et plus tard cueillir un t. Nos herborisations étant faites au point de h spécial des vertus médicinales des plantes ou quelqu'une de leurs parties, nous devrons ré- 10 LES REMÈDES DES CHAMPS colter la partie dont nous avons besoin au temps; sa plus grande activité, afin de nous familiarij avec l'apparence, l'odeur, la saveur caractéristiqi| Puis, pour former une page d'herbier, nous y je drons la plante entière, ou un rameau, ou au mq une fleur et une feuille. La moisson du jour terminée, il faudra, le p tôt possible, sécher les plantes. Après avoir nett; et mondé les échantillons, on les plongera pendi quelques minutes dans de l'eau tiède légèrem alunée, et on les fera ressuyer entre des feuilles papier non collé, qui aura été d'avance passé à II d'alun et séché. Les plantes n'offrant plus de tra d'humidité à l'extérieur, on place chacune er, deux feuilles de papier aluné, et l'on superpose, échantillons , en ayant soin de mettre entre eux cahier de papier non collé. Dix ou douze échan; Ions seront alors fixés entre deux planches et s«: mis à une pression modérée, au moyen d'une pre. ou de poids quelconques. On augmentera graduq ment la pression pendant deux ou trois jours, ap lesquels les plantes seront exposées à un cour, d'air dans un endroit sec. Pour former les pages de l'herbier, on prem du papier collé un peu fort, préalablement aluné passant dessus une éponge imbibée d'eau d'alun, l'on y fixera la plante ou ses diverses parties moyen de bandelettes de papier retenues par épingles. On inscrira au bas le nom latin delà plar celui de la famille à laquelle elle appartient; noms vulgaires; le lieu et la date de la récolte; principales vertus médicales. Chaque page libre s recouverte d'une feuille de papier non collé etalu et l'on formera avec ces pages des cahiers peu vo LES REMÈDES DES CHAMPS il îux portant sur la couverture l'indication des lies qui s'y trouvent, suivie de la liste des plantes prenant seulement le nom français et le nom la- Chaque page étant numérotée, ainsi que chaque er, un catalogue général portant le numéro du 3r et de la page permettra de trouver immédia- mt l'échantillon cherché. herbier le plus feuilleté est celui qui se con- b le mieux, car il est moins sujet aux attaques insectes. On doit , dans tous les cas , saupou- de camphre les enveloppes de l'herbier, le con- 3r dans un endroit sec, et l'exposer souvent au d air. Celui d'une école se trouvera dans d'ex- ntes conditions , puisqu'il servira , pendant les 3 de pluie, à répéter les leçons données en plein Même si vous le destinez à une Exposition sco- , ne craignez pas de le laisser toucher par des ta un peu maladroites ou même susceptibles aisser quelques traces de leur pression. On ai- à, constater que vous n'avez pas fait une te collection de parade ; une tache par-ci, par- sera comme les trous de balles d'un drapeau, 12 LES REMÈDES DES CHAMPS PREMIÈRE SÉRIE DE PROMENADES. (octobre, novembre, décembre.) Vous me demandez, mes amis, si nous i bien loin chercher des plantes. Je ne le pense car nous trouverons partout des sujets d'ensei ment. Le chemin, le fossé, le buisson, abonder végétaux utiles. En voulez- vous un exemple : gardez à vos pieds, qu'est-ce que cela ? — Ce* la mauvaise herbe. — Oui, on l'appelle sou ainsi, et comme elle croît vite, comme elle a 1 dure, on dit : mauvaise herbe croît toujours. ( herbe, excellente, comme vous allez voir, c'ei Chiendent (Triticum repens), ainsi nommé p que les chiens et les chats la mangent pou purger, et surtout pour se faire vomir, Nous appelons le chiendent mauvaise herbe p qu'il nuit à nos cultures et qu'il est très-difïicil le détruire, à cause de ses longues racines ram dans toutes les directions et dont le moindre i ceau reproduit la plante. Goûtez ces racines noueuses et blanchâtres, je viens de découvrir, vous trouverez que les tendres, les plus jeunes, ont une saveur lég ment sucrée. C'est qu'en effet elles contiennenl sucre .et de l'amidon. Voilà pourquoi, si vous faites bouillir dans de l'eau, après les avoir un écrasées, vous obtiendrez une tisane adoucissa légèrement diurétique et rafraîchissante. Ces tisane commune des hôpitaux. Les médecin! rangent parmi les médicaments èmollients, c Chiendent. 14 LES REMÈDES DES CHAMPS à-dire capables de ramollir, de relâcher les pari « avec lesquelles on les met en contact, de calil c l'irritation, de diminuer la douleur. En se mê) avec le sang, ils le délayent, le rendent moins e:i tant, et par conséquent font cesser les inflamjl tions. Tous les médicaments de cette classe c1 tiennent de la gomme, ou de la fécule, ou du su' ou de Thuile, quelquefois plusieurs de ces su tances ; leur odeur est faible, leur saveur douceâ! Le temps le plus favorable pour récolter la rac' de chiendent est le mois d'octobre. On choisit les plus jeunes, on sépare avec s les tiges, puis on les bat pour enlever l'épidei qui. donnerait à la décoction un goût acre, on' fait sécher par petites bottes. Il ne faut pas ci server le chiendent plus d'une année, car les v l'attaquent facilement et en rongent la fécule. La composition de cette racine fait supposer ti d'abord qu'elle est nutritive. Les anciens Egypte lui reconnaissaient cette propriété ; ils la réd1 saient en farine qu'ils mélangeaient avec celle blé, dans les temps de disette. Les peuples du N<* ont quelquefois recours au même expédient, priri paiement en Pologne. On peut aussi en retirer sucre, et par la fermentation de ce sucre, obtej de l'alcool ; de sorte que l'on a quelquefois fabriq^ avec la racine de chiendent, une bonne bière' ménage. Voici comment on procède. Vous preii soit 4 kilogrammes de chiendent haché, vous' mettez dans un baquet et l'arrosez de temps temps avec de l'eau tiède, de manière à le mai tenir très-humide, mais sans le couvrir d'eau. bout de peu de jours vous voyez germer de petfl pousses blanches. Lorsqu'elles ont atteint envir LES REMÈDES DES CHAMPS 15 entimètre, vous mettez les racines dans un baril 1 kilog. de baies de genièvre concassées, 2 kil. acre brut et environ 60 grammes de levure de 5. Vous versez dessus 3 litres d'eau très-chaude muez ; le lendemain, vous ajoutez 8 litres d'eau ide et le troisième jour 9 litres, ayant soin de er un fausset d'évent pour le dégagement des produits par la fermentation. Au bout de cinq ix jours, vous soutirez dans un baril propre, >ux jours après vous pouvez boire cette bière et agréable. Vous voyez, mes amis, que ; une mauvaise herbe qui sert à quelque chose, faut avouer cependant que c'est un fléau pour amp qu'elle envahit, et vous devez désirer sa- comment faire pour la détruire, car vous avez idu dire souvent que c'était impossible. Quand e vous essaieriez de retourner la terre à la et d'arracher toutes les racines, il vous en pperait toujours quelques fragments qui bien- epeupleraient un grand espace. Le Chiendent loin d'humidité, il meurt dans une terre bien iblie, pendant les mois les plus chauds. Si cultivez dans le champ infesté une plante demande une terre bien préparée et un ou buttages, le Chiendent ne pourra résister, donnerez à la terre au moins deux labours ux hersages, pour la bien ameublir ; puis, en vous y sèmerez des pommes de terre en don- un troisième labour ; en juin vous y repiquerez betteraves. Les façons que nécessiteront en- ces plantes achèveront de tuer les derniers ons de Chiendent. usavonsditque le Chiendent est une herbe. Cette b appartient à la famille la plus nombreuse et 16 LES REMÈDES DES CHAMPS la plus utile des végétaux, la famille des Gramirt (du latin gramen, herbe). Ces plantes sont fac à reconnaître. La tige simple, ronde, ordinairem1 creuse, est divisée par des nœuds un peu renf1 d'où partent des feuilles étroites et longues embrassent en partie la tige ou chaume. La nat ne leur a pas donné les fleurs brillantes dont l'é et le parfum sont souvent l'apanage de végét! peu utiles. Les Graminées, qui comprennent j de 3000 plantes, constituent, en quelque sorte démocratie du règne végétal : elles représentent peuple, dont la vie simple, mais féconde, proc1 la richesse et la prospérité des nations. Ce sont Graminées qui forment ce tapis de verdure donJ terre se couvre naturellement dans tous les clin:1 tempérés. Nous leur devons l'herbe de nos pi ries, nourriture ordinaire des troupeaux. Le fruits ou graines sont la base de l'alimentation! l'homme : le Blé, le Seigle, l'Orge, l'Avoine, d les régions froides ou tempérées ; le Mil, le M le Sorgho, le Riz, dans les climats plus chau fournissent amplement à nos besoins. Leur cuit remonte à l'antiquité la plus reculée. Plusie graminées sauvages pourraient, au besoin, con1 buer à l'alimentation de l'homme : tel est le Patu aquatique (Poa fiuitans), dont la tige flotte sur eaux stagnantes, et que l'on appelle quelque; herbe-à-la-manne. En Prusse, les paysans la cueillent pour s'en nourrir. Les roseaux appartiennent aussi à la famille Graminées. Dans les pays chauds, les Bambc1 roseaux gigantesques, s'élancent à vingt-cinq i très de hauteur, et leur tige creuse, grosse corn celle d'un chêne de trente ans, sert à constrr LES REMÈDES DES CHAMPS 17 maisons, à fabriquer des meubles, des usten- s de ménage. Chez nous, les usages de la paille us sont familiers. Le sucre est produit, dans les itrées intertropicales, par l'évaporation du suc m roseau, la Canne à sucre ; on en retire aussi du rgho, et même du Maïs, dans les régions chaudes. Toutes les graminées sont utiles ; quelques-unes, is le voyez, constituent la principale richesse du loureur, et chose remarquable, il n'y en a que is ou quatre qui soient nuisibles à l'homme ou s animaux. Parmi celles-ci, vous connaissez rraie annuelle ou enivrante (Lolium temulen- îi), dont il est quelquefois difficile de débarrasser blés. La farine de ses graines, mêlée au pain ns la proportion d'un quinzième, cause déjà, z l'homme, des effets semblables à ceux de Ti- sse. L'ivraie annuelle est aussi un poison pour chiens, les moutons et le cheval. Il est donc portant de ne pas la confondre avec l'ivraie race ou faux froment (Lolium perenne) qui est contraire un excellent fourrage et dont on fait 3 prairies artificielles. i/ous voyez que le Chiendent, que vous appeliez it à l'heure une mauvaise herbe, est très-bien parenté. Il appartient à une bonne et nombreuse nille, sans laquelle l'homme mènerait une vie sérable. Ayez toujours chez vous une petite pro- îion de ses racines émollientes, adoucissantes et peu diurétiques. La tisane que l'on en fait est le pour les rhumes, la fièvre, et toutes les mala- îs inflammatoires. Mes amis, asseyons-nous à l'ombre, et faisons wentaire de notre récolte. lre partie. 2 18 LES REMEDES DES CHAMPS Nous avons parlé tantôt des remèdes émollicnt ou adoucissants. Voici deux plantes que j'ai eu sol d'arracher avec leurs racines, et qui appartienne!!1 à cette classe. Celle-ci est la Grande Consoud Sommité de grande Consolida. (Symphitum officinale) , vulgairement appelé Oreille-d'âne, sans doute à cause de la forme de se* feuilles, lorqu'elles ne sont pas complètement déve loppées. Quant à son nom de Consoude, il lui vien LES REMÈDES DES CHAMPS 19 une erreur populaire répandue par les médecins y a quelques siècles. Ils attribuaient à cette plante i vertu de consolider, de réunir les organes, de uérir les fractures et d'arrêter les hémorrhagies en catri^anfc les vaisseaux ouverts des plaies. La Con- >ude aime les terres grasses et humides, les prés, s fossés, les bois, le bord des ruisseaux et des Lares. La plante est vivaco, haute de 50 à 60 cen- mètres. La tige est un peu branchue, velue, char- ue, anguleuse : les feuilles sont grandes, sans ^coupures, mais seulement un peu ondulées sur s bords, de forme ovale aiguë; elles sont alternes, est-à-dire qu'elles ne partent pas deux à deux du ême point de la tige, mais se trouvent, en face ine de l'autre, séparées par un certain intervalle. Les fleurs, tubulées et un peu en cloche, se mon- ent en mai et juin. Elles sont disposées en épis courbés et pendants; il y en a de rouges, de jau- >s et de blanches. Les racines sont épaisses, à peine rameuses, bru- is à l'extérieur, blanches en dedans, succulentes, >uceâtres au goût, inodores, pleines d'un mucilage squeux auquel elles doivent leur propriété adou- bante. Il est bon de les récolter au mois d'octo- e ou de novembre. Après les avoir bien nettoyées i les coupe par tranches sur la longueur et on les che. Les surfaces mises à nu deviennent jaunes, liis brunes. La tisane de consoude se prépare en faisant bouil* \ dans un litre d'eau 60 grammes de racine dont i a eu soin d'enlever l'écorce. Pour toutes les pré- dations que je vous indiquerai, on doit employer fS vases de terre. La racine fraîche écrasée et ap- iquée sur les tumeurs enflammées, calme la dou- ' 20 LES REMÈDES DES CHAMPS leur. Un cataplasme bien chaud fait avec cette raj cine bouillie procure un soulagement notable danil les accès de goutte, non point par une vertu spéci fique contre cette maladie, mais seulement par l] propriété adoucissante, analogue à celle de .la Gui mauve, de la graine de Lin, et de beaucoup d'autre plantes dont nous nous occuperons. Il y a deux autres espèces de Consoude que Toi peut utiliser dans la petite culture, ce sont : 1; CONSOUDE A FEUILLES .RUDES et la CONSOUDE HÉRIS sée. On les sème de bonne heure dans une terr douce et profonde, et dès le mois d'avril elles four nissent un fourrage auquel les vaches s'accoutu ment aisément. La Consoude appartient à la même famille que 1; bourrache, celle des Borraginèes, qui tire son non de cette dernière plante, dont nous parlerons un< autre fois. Cette plante à feuilles oblongues, lisses, d'un ver clair tacheté de brun noirâtre, et dont la racin< forme deux tubercules de la grosseur d'une noi- sette, c'est TOrghis taché (Orchis maculata), don vous avez vu au mois de mai les jolies fleurs pour prées disposées en longs épis, et que vous nommes Pentecôtes. Examinées avec attention, ces fleuri offrent une disposition particulière qui en fait 1< type de la famille des Orchidées, famille peu rich* dans nos climats, mais qui, dans les pays chauds contribue pour beaucoup à l'ornement des forêts où elles vivent sur l'écorce des arbres. Là elles af- fectent les formes les plus étranges : il y en a qui res- semblent à un papillon, à une amphore, à un sabot à une sauterelle. Orchis taché. 22 LES REMÈDES DÈS CHAMPS Mais c'est de la racine que nous avons à noua1 occuper ; elle présente tantôt une forme ovale et régulière, tantôt celle que vous voyez dans cetl échantillon. Les racines proprement dites sont les' filaments qui entourent ces deux tubercules char-1 nus , réceptacles de matières dont se nourrira la' plante qui doit sortir de leur sommet. Le Dahlia' nous offre un exemple familier de tubercule. On donne aussi ce nom aux tiges souterraines renflées de la pomme de terre ; mais dans ce cas le terme1 n'est pas exact. Dans les tubercules vrais, ceux du1 Dahlia, de TOrchis, il n'y a qu'un germe capable de reproduire la plante, tandis que dans la pomme de terre il y en a un grand nombre, qui sont comme les bourgeons d'un rameau. Vous voyez que l'un des tubercules de l'Orchid est à demi desséché : c'est celui qui a été appauvri par la végétation de cette année ; l'autre, destiné è1 nourrir une nouvelle plante, est gorgé d'une espèce de gomme mêlée d'amidon. Ces tubercules, mondés,, passés à l'eau bouillante, séchés et réduits en grain? sous la meule, constituent le salep, substance alimen- taire très-estimée des Orientaux ^qui lui attribuent une vertu restaurante toute particulière. C'est de1 l'Orient que nous vient le vrai salep du commerce1 produit par diverses variétés d'Orchis dont les tu- bercules sont plus gros que ceux de notre Pente-1 cote; cependant ceux de notre pays ont la même composition, et le salep indigène peut rivaliser a ver jelui de la Perse. On pourrait employer le salep à l'extérieur comme la racine de Consoude, la Guimauve et le* autres émollients ; mais on en fait principalemenJ usage pour préparer des potages, des bouillies lé- ll LES REMÈDES DES CHAMP» 23 res, qui conviennent dans le commencement de convalescence des maladies graves, parce qu'ils it d'une digestion facile. Mais il faut bien prendre rde de croire, ainsi que les marchands essayent le persuader, que le salep soit comme unequin- sence d'aliment, de sorte qu'une très-petite dose ïise pour un repas. Il faut 60 grammes de lait ou bouillon pour dissoudre un gramme de salep, uel n'a pas plus de propriétés nutritives qu'un lange à parties égales de semoule et de gomme, lange que l'on vend quelquefois, par fraude, sous nom de salep. 3ette substance serait donc pour l'homme en me santé un aliment insuffisant et d'un prix ex- sif. Le médecin l'emploie avec succès dans les ladies inflammatoires de l'estomac et des intes- 3 ; mais c'est un remède de luxe, que l'on peut ireusement remplacer par la gomme et la fécule pomme de terre. ^uvez-vous me dire, mes amis, quelle est cette nte ? — C'est une Citrouille. — Un Potiron. — Pépon. — Une Courge. — Vous avez tous rai- t : la Citrouille (Cucurbita, pepo) porte tous ces ns. Si ce végétal nous était moins familier, nous is étonnerions de voir un fruit si volumineux duit par une tige si mince. Connaissez-vous Litres plantes qui ressemblent à celle-ci? — Le Ion. — La Gourde. — Le Concombre. — C'est i ; toutes ces plantes se ressemblent d'une ma- re frappante, et constituent une famille : celle des urbitacèes. Ce sont des herbes annuelles, ram- tes ou grimpantes , à tige creuse et rude. Les illes alternes, grandes, et couvertes de poils, sont 24 LES REMEDES DES CHAMPS fortement crispées. A l'aisselle de chaque feuille se développe un long filament appelé vrille , para, qu'il se contourne naturellement en spirale poui| embrasser les branches des arbres, les treillis, e, s'y accrocher avec assez de force pour soutenir le^ Concombre. ! K nn fruits pesants qui pendent de distance en distance u Avez-vous remarqué ces fleurs de deux espèce! es qui partent aussi de l'aisselle des feuilles ? Les une à sont petites, et passent presque inaperçues; les auiisa très forment un grand cornet jaune à cinq dents. 8 ie LES REMÈDES DES CHAMPS 25 détruisait sur un pied de citrouille les unes ou autres de ces fleurs à mesure qu'elles apparais- t, la plante serait stérile ; elle ne porterait pas fruits. Pour qu'une citrouille se développe à la ce de la grande fleur, il faut qu'une fine pous- e née sur la fleur la plus petite lui soit appor- par le vent ou par un insecte, qui passe de Tune autre. Vous expliquer ce mystère de la nature is entraînerait trop loin aujourd'hui ; nous y re- ndrons une autre fois. Pour le moment, je veux lement vous parler des propriétés de la Citrouille, ja pulpe de ce fruit, cuite, constitue pour l'homme aliment aqueux, rafraîchissant, et légèrement atif. Crue, on l'emploie avec succès, comme la nme de terre râpée, pour les brûlures qui n'ont pénétré au-dessous de la peau. Vous savez que itrouille est d'une grande ressource dans une me. Les porcs s'en trouvent fort bien, ainsi que vaches, dont elle augmente le lait, jes semences ne sont pas moins utiles que la pe ; elles contiennent environ le tiers de leur ds d'huile comestible et propre à l'éclairage. >yées avec du lait ou de l'eau gommée et sucrée, îs forment une èmulsion émolliente et rabai- ssante. Cette èmulsion (préparation liquide dans uelle se trouve intimement mélangé un corps s) se recommande, en outre, par un mérite tout cial, celui de tuer le ver solitaire, dont il est rdinaire très-difficile de se débarraser. Il y a ix siècles que cette vertu était connue de quel- îs guérisseurs des campagnes, sans que la mé- ine eût pris soin de la constater et d'en répandre ?age ; mais enfin ce remède indigène nous ayant envoyé comme nouveau de l'île de France, puis 26 LES REMÈDES DES CHAMPS i de l'île de Cuba, avec le prestige dont s'entoure qui vient de loin, a reçu l'approbation de plusieii médecins, et produit des cures nombreuses. Volre, voyez combien il est difficile d'être prophète en s de l'estomac, aiblesse géné- accompagnée ristesse et de que d'énergie, la colique et taux de tête, ne infusion entrée , em- àe en lotions lentes, au mo- d'une brosse ieu rude, peut re pour faire • le petit in- > de la gale, •oduit aussi de 1 effets, en lo- j, et surtout en gâtions, dans ques cas de ^ Brancne ac Thym. eurs nerveuses humatismales des membres, Les bains chauds, latisés avec du Thym, conviennent aux enfants 28 LES REMÈDES DES CHAMPS scrof uleux ou très-délicats ; on peut en mettre q. t ques branches dans la paillasse de leur lit. Le Serpolet (Thymus serpillum), si commu long des fossés, des chemins, et dans les pelov des bois secs, n'est qu'une variété du Thym Ton cultive dans les jardins et qui croît sponts ment dans nos départements du Midi. Il poss les mêmes qualités, mais à un degré un peu me dre. Le Thym et le Serpolet donnent, à la disti tion, une huile essentielle, très-fragrante, dont petite goutte, introduite dans une dent cariée, moyen d'un peu d'ouate, peut calmer pour quelj temps la douleur. Cette humble petite plante a donc quelque mé\ et l'on doit la trouver dans tous les jardins. Si V(j avez des ruches, plantez-en le plus que vous po; rez. Je me bornerai à vous dire aujourd'hui qu\ est de la famille des Labiées, dont nous auri souvent à nous occuper, car beaucoup de ses me bres possèdent à un degré remarquable les pj priétés stimulantes, dues principalement à li, parfum, comme le Romarin, la Menthe poivrée} Mélisse, la Sariette, le Basilic. Il faut récolter* Thym après la floraison, c'est-à-dire dans le courj d'octobre, et le suspendre par petits paquets da un lieu sec. Vous savez tous, sans doute , reconnaîtrez Laurier (Laurus nobilis), qui s'élève quelquef| jusqu'à six à sept mètres, l'un de nos arbres td jours verts, aux feuilles dures, coriaces, foncéesj lisses en dessus, un peu plus pâles en dessous. S fleurs, petites, d'un blanc jaunâtre, se réunisse en petits faisceaux ou corymbes, comme disent! LES REMÈDES DES CHAMPS 29 nistes, disposition dans laquelle elles forment espèce de parasol à rayons un peu inégaux. A fleurs succède un fruit de la grosseur d'un n de cassis et qui devient bleu en mûris- arbre fut dédié par les Grecs à Apollon, dieu arts, d'où lui vient son nom de Laurier des es ; on Tappelle aussi Laurier franc. Jadis une onne de Laurier était la récompense des vain- irs, des héros; plus tard elle devint une dis- ion académique, d'où le mot lauréat; aujour- i on la fait encore figurer sur la tête des sou- ins dont l'effigie est gravée sur les pièces de naie. Malgré ces illustres emplois, comme les ons-bleus de tous degrés font entrer ses feuilles le bouquet destiné à relever le goût de leurs arations, le Laurier noble a été baptisé démo- quement Laurier sauce, ce qui ne lui retire de sa valeur. appartient à la famille des Lauracèes; qui est ssez répandue dans les régions intertropicales, )mprend les végétaux les plus aromatiques. î lui devons la Muscade, la Cannelle, le Sassa- le Benjoin, le Camphre. Laurier possède des vertus stimulantes, qu'il à ses principes balsamiques. Il convient donc les affections qui affaiblissent les organes et ent les fonctions languissantes, tandis qu'il est e-indiqué toutes les fois qu'il y a irritation ou mmation. feuilles , acres au goût , sont aromatiques , des. Leur infusion est utile en lotions pour lier les ulcères; en bains, pour raffermir les s et fortifier les enfants délicats. On en extrait 30 LES REMÈDES DES CHAMPS une huile essentielle avec laquelle on pratique ■ frictions dans les névralgies, le rhumatisme, la ralysie restreinte. On retire aussi de ses baies fruits une huile volatile analogue à celle des fe les, connue sous le nom d'huile de Laurier, et est utile pour exciter les tumeurs molles, résoi; les engorgements. On brûle souvent des feuilles de Laurier ou d très végétaux aromatiques dans la chambre des lades, sous prétexte d'en purifier l'air. Mais l'od agréable qu'elles répandent ne peut que dissimi celles qu'on désirait faire disparaître. C'est le de tous les prétendus désinfectants, à l'exception chlorure de chaux. Au lieu de brûler du sucre, vinaigre ou des aromates dans la chambre d malade, n'y laissez jamais l'air se vicier, faites sorte qu'il se renouvelle constamment, et en d'épidémie, maintenez-y, dans une assiette, un de chlorure de chaux humide. Arrêtons-nous devant cette belle touffe de plai herbacées, hautes de plus d'un mètre, à grosses ges cylindriques, ftstuleuses, c'est-à-dire crei en partie, et couvertes d'une poussière glauc Voyez ces grandes feuilles profondément décour, en deux ou trois lobes, dentées, d'un beau ver! dessus, blanchâtres en dessous, et soutenues su tige par un pétiole fistuleux qui s'élargit beauc» vers sa base. C'est 1' Angélique (Angelica arch gelica). Vous vous rappelez sans doute avoir vu, pend l'été , ses fleurs verdâtres, petites et nombreui disposées en parasol à rayons égaux , formé même de petites touffes arrangées avec la mé LES REMÈDES DES CHAMPS 31 îtrie. Cet arrangement en parasol à rayons Sommité d'Angélique. s'appelle une ombelle, et les plantes dont 32 LES REMÈDES DES CHAMPS Y inflorescence offre ce caractère distinctif form une nombreuse et très-importante famille, celle Ombellifères. De ce nombre sont le Panais, le I sil, la Carotte, la Ciguë, le Céleri. L'Angélique doit son nom à l'odeur balsami de ses feuilles. Vous pouvez vous assurer de sa veur aromatique, un peu acre et amère. La rac: qui est la partie la plus employée en médecine, d'abord douceâtre, puis chaude, aromatique, am et provoque la salivation. A ces caractères , vous reconnaissez qu'elle avoir des propriétés stimulantes énergiques. Les feuilles d'Angélique perdent leurs vertus la dessiccation, aussi n'emploie-t-on en méde< que les graines et la racine. Cette partie est la ]| importante. On la récolte en automne. Après l'ai nettoyée, on la fend en morceaux, on la sèchl on la renferme dans des boîtes. L'infusion se prépare avec une once de ra dans un litre d'eau. C'est un des stimulants les utiles , principalement pendant la convalesd longue et difficile des maladies graves. Elle ei doucement le système nerveux et combat la torj de l'appareil digestif. Les jeunes tiges fraîches vent s'employer à la place de la racine. Les pétï confits au sucre et la liqueur produite par la cération des tiges dans de l'eau-de-vie, possède sous une forme très-agréable , toutes les qua médicales de la plante. L'Angélique croît naturellement sur nos mo gnes et prospère jusqu'en Laponie. Il ne faut la confondre avec I'Angélique sauvage qui m sur le bord des fossés et des ruisseaux, dans)® bois, les lieux ombragés et les prairies humi LES REMÈDES DES CHAMPS 33 plîe-ci est notablement plus petite et douée de opriétés plus faibles. On peut toutefois l'employer, ate d'Angélique vraie, en ayant soin d'augmenter f doses. Les peuples des contrées boréales, dont la flore t bien moins riche que la nôtre, et qui ont fait s rares végétaux de leurs climats une étude pra- ue des plus fécondes, estiment fort l'Angélique. È Norvège, en Islande, en Sibérie, on l'emploie nme aliment et comme condiment; on mange îc du pain les jeunes tiges crues dépouillées de ur épiderme. Les Norvégiens mettent un peu de cine d'angélique dans le pain. Les Lapons l'em- oient dans la colique, dans les affections de poi- ne. Ils mâchent sa racine, et croient que cette jante a la propriété de faire vivre longtemps. Un |>mmé Camous, qui mourut à Marseille à l'âge de fans, avait l'habitude de mâcher de la racine ngélique, et comme les Lapons, il attribuait à vertus stimulantes, toniques et restauratives, n étonnante longévité. (Maintenant que vous savez ce que c'est qu'une ante Ombellifère, voyons si vous pourrez m'en gnaler quelqu'une dans ce jardin. — Voici en fet deux bons échantillons, d'autant plus qu'ils )partiennent à la classe de remèdes dont nous cau- ►ns aujourd'hui : celui-ci est I'Anis (Pimpinella lisum), l'autre, le Fenouil (A ne thum fœniculum). n les désigne aussi sous les noms d'Anis bou- ige, Anis vert, Boucage à fruits sauvages ; Fenouil 3S vignes, Anis doux, Aneth , Aneth-fenouil. Elles îrent beaucoup de points de ressemblance. Ce >iit des végétaux herbacés : le premier, annuel ; te \*& PABTIE, $ 34 LES REMÈDES DES CHAMPS second, vivace ; à tige fîstuleuse, remarquables leur feuillage divisé en lanières étroites, principa ment vers le sommet de la plante. Ce que Ton ai pelle communément la graine de l'Anis et du F| nouil sont en réalité de petits fruits. Brisez un | ceux de l'anis, et vous y verrez les véritables gr;; nés, grosses comme une tête d'épingle. Ces fruits ou graines exhalent une odeur arora' tique assez intense, leur saveur est d'abord un pi sucrée, puis chaude et stimulante. Le principe ac' réside dans une huile essentielle, très-abondan' qu'on en sépare par la distillation. L'odeur d'Anis se retrouve, à divers degrés, da! un assez grand nombre de végétaux appartenani des familles très-éloignées, croissant sous tous 1 climats. Eh bien ! les indigènes de ces pays ont pa tout découvert les propriétés inhérentes à cet odeur, et emploient depuis longtemps ces planli comme stimulantes et toniques. Les vertus du Fenouil et de l'Anis sont les mêm l'irritation, de l'inflammation des parties, au lieu an stimulant, il serait nécessaire d'employer une iane de Chiendent, de Consoude, ou des lavements imidon, c'est-à-dire des remèdes émollients. A. côté des deux échantillons d'Ombellifères que us m'avez apportés, je trouve celui d'une plante i n'est pas de cette famille. Nous n'allons pas ins l'examiner. Ce qui a contribuée vous induire erreur, c'est la disposision du feuillage découpé fondement en lanières presque filiformes. Mais fleurs de celle-ci sont disposées d'une façon très- férente, chacune d'elles forme ce que l'on appelle capitule , c'est-à-dire une réunion de plusieurs tites fleurs très-simples, ce qui leur a fait donner nom de Composées. La grande Marguerite des ps en est un exemple. Ce que vous appelez une ille dans la fleur de Marguerite est en réalité une ir entière. 3ette plante qui nous occupe, c'est I'Aurone (Ar- %isia abrotanum), appelée aussi Armoise mâle, moise des jardins, Citronnelle, Armoise citron- le. Ces derniers noms viennent de ce qu'il suffît froisser légèrement ses feuilles pour développer 3 odeur de citron assez prononcée, fraîche et ex- mte. t)n peut cueillir pendant toute l'année les ra- iaux de I'Aurone pour les conserver. La dessic- 36 LES REMÈDES DES CHAMPS cation ne diminue pas sensiblement ses propriét C'est encore un médicament stimulant ; soninfusic d'un goût très-agréable, est utile contre les ven stomachique et légèrement anthelminthique, c'e à-dire capable de faire périr les vers intestinaux Vous avez dû remarquer, mes amis, que pc classer une plante, c'est-à-dire pour détermine: quelle famille elle appartient, j'ai d'abord exam ses fleurs. Ce sont elles, en effet, qui forment base de la classification des végétaux par famill Une des choses les plus intéressantes pour vo est donc de bien savoir ce que c'est qu'une fie et de pouvoir reconnaître les différences essent les qui les distinguent, aux yeux du botaniste, bl plus que leur couleur, leur taille ou leur parfum La fleur est l'ensemble d'organes destinés à p: duire un fruit, une graine,, c'est-à-dire, à assurer reproduction de la plante. Prenons-en une, un peu grande, celle de la < pucine, par exemple : nous en avons beaucoup se la main, et vous pouvez les cueillir pour suivre n explications. En regardant d'abord cette fleur par derriè vous voyez , insérée sur la tige , une enveloj en forme de cornet recourbé ou d'éperon , t minée à la partie supérieure par cinq dentelu aiguës. Cette première enveloppe s'appelle cali Elle est verte dans la plupart des fleurs, mais qn quefois elle se colore au point de ressembler à fleur même, comme nous le voyons ici. Bien (| sa forme soit très- variable, le plus souvent elle mbre de cinq, ce que vous appelez les feuilles de fleur ; en botanique, on les nomme pétales. Leur )mbre varie extrêmement. Il y a des fleurs qui Capucine. A, fleur. C, le calice et son éperon. n ont point : d'autres, comme les roses doubles, [Offrent cinquante, soixante ou davantage. Vous s étonnés de m'entendre dire que certaines fleurs nt point de pétales ; car pour vous, leur réunion, i3 nous appelons corolle, constitue la fleur. Ce 38 LES REMÈDES DES CHAMPS ne sont pourtant que des accessoires, si brillant qu'ils puissent être. Ce qui constitue véritablemen une fleur, nous le trouvons en arrachant un à û! Capucine. B, coupe verticale de la fleur. D, le pistil montrant les' différentes parties, ovaire, style et stigmate. E, une étamine.l F, fruit . G, coupe du fruit. les pétales. Ce qui reste suffit pour reproduire 1. plante, c'est la fleur; le calice, les pétales, ne son( que des enveloppes protectrices. Remarquez cei LES REMEDES DES CHAMPS 39 it petites masses ovales soutenues par de minces its : ce sont les ètamines; lorsqu'elles sont ar- ées à maturité, elles s'ouvrent et laissent échap- : une fine poussière qu'on appelle pollen. Celui la fleur de lis, abondant et d'un beau jaune d'or, us a fourni l'occasion de plus d'une espièglerie, tachons les ètamines. Il nous reste une tige di- ée à la partie supérieure, renflée à sa base, c'est pistil. La partie supérieure s'appelle stigmate ; tige, style; la base, ovaire. Jne ètamine, un pistil et un ovaire sont néces- res à la reproduction de la plante ; mais il peut faire qu'une fleur n'ait que le pistil, par exem- tandis qu'une fleur voisine n'a que l'examine, st ce qui a lieu pour la Citrouille. j ètamine constitue l'organe mâle ; le pistil, For- le femelle. Voyons comment ils produisent le it ou la graine. Le pollen tombe sur la surface tante du stigmate, s'y attache, et lance un fila- nt qui, traversant le style. , arrive dans Y ovaire, pénètre dans un germe, un petit œuf de plante, de le féconder, c'est-à-dire de lui donner la >priété de se développer. L'ovaire commence alors roître, et quand on voit cet organe grossir après shute des fleurs d'un arbre à fruits, on dit que fruits sont noués. /oilà ce qu'il vous est le plus essentiel de savoir sujet de la fleur. Les mots nouveaux que j'ai ployés vous deviendront familiers par l'habitude me les entendre répéter. Ne vous découragez , s'ils vous échappent pendant quelque temps, laintenant, revenons à nos plantes. Et, puisque is avons entre les mains des fleurs de Capucine, tâtons de l'occasion pour en dire quelques mots. 40 LES REMEDES DES CHAMPS Originaire du Pérou et du Mexique, où elle ei vivace, la Capucine (T ropœolum majus), nommé] Capucine. . aussi Cresson d'Inde, est une de nos plus joliej plantes grimpantes, qui fleurit jusqu'aux première LES REMÈDES DES CHAMPS 41 es. On mange ses fleurs en salade, et Ton confit inaigre les boutons et les fruits; mais on ne pas assez usage des feuilles à saveur piquante, >eu poivrée. Toutes les parties de la plante sont ulantes, et peuvent rendre de grands services : les cas de scrofules et de scorbut. La Capu- est de la famille des Gèraniacèes, dont nous ns occasion de parler dans la suite, qui a pour le Géranium. i fleur de Capucine donne lieu à Pun des phé- ènes les plus curieux que l'on ait lieu d'obser- dans les végétaux. Pendant les jours les plus ds de juin, si vous observez, au crépuscule du n ou du soir, la variété rougeâtre, vous la ver- >rojeter, de temps à autre, de petites étincelles, it la fille du botaniste Linné qui appela d'abord mtion sur ce fait. On a, de nos jours, décou- du phosphore dans la fleur de Capucine; tou- 3 sa présence ne semble pas expliquer le phé- ène des étincelles, qui ne ressemble en rien à îosphorescence du bois pourri, mais bien à la arge d'une petite machine électrique. On cons- quelquefois, la production d'étincelles sur res fleurs de la même couleur, l'Œillet d'Inde, s orangé et le Souci, plante trop dédaignée, à elle j'ai offert, vous voyez, une large hospita- Ne passons pas près de lui sans nous infor- de ses vertus. Souci (Calendula officinalis), de la famille des >osées, est une de ces plantes qui semblent amies homme, tant elles se reproduisent facilement iir de lui. Sans parler du Souci des champs, louci de vigne, celui de nos jardins s'y main- 42 LES AEMEDES DES CHAMPS tient sans culture et donne pendant plusieurs mffl ses belles fleurs orangées, qu'on dédaigne pari] qu'elles sont trop faciles à obtenir. Fleur du Souci. Toute la plante exhale une odeur aromatil pénétrante, un peu bitumineuse; la saveur amère et acre, surtout dans la racine et dans feuilles. A ces signes, on peut lui supposer d'abord des propriétés stimulantes, excitantes, appartient en effet à la classe de remèdes sur quels j'appelle aujourd'hui votre attention, et nous occupera souvent dans nos promenades, On doit toujours employer les boutons, fïeu] sommités de tiges à l'état frais; en séchant, ils viennent inertes. Les feuilles fraîches, écrasées, difient d'une façon favorable les tumeurs et les' LES REMÈDES DES CHAMPS 43 ns scrofuleuses, surtout si l'on prend en temps une infusion des boutons ou des fleurs, îilles écrasées, appliquées avec persévérance uemment renouvelées, peuvent faire tomber rues, les cors et les durillons. Enfin, comme excitant général, le Souci favorise l'excrétion ines et de la sueur. Voilà certainement des suffisants pour l'admettre dans notre col- ? terminer notre promenade, arrêtons-nous ; cette belle plante vivace à tiges simples, cy- ues, haute de 50 à 60 centimètres, et dont ,vez admiré pendant l'été les fleurs blanches )ées, surmontées de longues étamines, et dis- en épis. C'est la Fraxinelle (Dictamnus de la famille des Rutacèes, désignée sous ns de Dictame blanc et de Buisson ardent. >m ordinaire vient de la ressemblance dé son ge avec celui du frêne. Les feuilles, qui sont îs comme celles-ci de la réunion de plusieurs feuilles sur un même pétiole, s'appellent Dsèes. ous frottez légèrement une de ces feuilles, il égage une odeur pénétrante, aromatique, ana- à celle de la Citronnelle ; les fleurs sentent lent le citron. Cette odeur peut faire préjuger >priétés de la plante : nous sommes autorisés 'abord à la supposer stimulante, excitante et chique, comme toutes celles que nous avons es aujourd'hui. Le thé de Fraxinelle, d'un journalier en Sibérie, est aussi agréable que e TAurone, et possède les mêmes vertus, jorce de la racine, qui exhale une odeur de 44 LES REMÈDES DES CHAMPS bouc assez prononcée, était jadis vantée pour rir la fièvre, les scrofules, la peste, les fièvn termittentes. Il est certain qu'elle peut rendre services comme tonique stimulant ; mais les r tats obtenus sont trop peu décisifs pour en recommander l'usage. Cependant on la recud encore à l'automne, pour la livrer au commerce,' Vous avez été surpris, sans doute, quand je ^ ai dit que la Capucine et quelques autres fleurs rouge orangé devenaient, pendant les nuits cha et sèches de Fêté, de petites machines électri d'où partaient des étincelles lumineuses. La F nellc donne lieu, dans les mêmes circonstan un phénomène non moins intéressant. Nous sa que le parfum des plantes est dû à une huil sentielle volatile. Dans la Fraxinelle, cette hui sécrétée en abondance par de petites glandes breuses surtout sur les sommités. Par un t sec et chaud, cette huile s'évapore lentemen manière à former autour de la plante une at phère artificielle. Si on approche une allumett flammée, cette atmosphère prend feu et brûle dant quelques secondes en développant une flamme. Voilà pourquoi la Fraxinelle s'appelle son ardent. Voici dans la prairie une de ces plantes act vénéneuses même, qu'il faut se garder d'à nistrer sans l'avis du médecin, mais qui, entri mains habiles, peuvent produire les plus heu résultats ; c'est le Colchique d'automne (Colchi autumnale), qui sert de type à la famille des LES REMÈDES DES CHAMPS 45 acèes. Il a plusieurs noms vulgaires : Safran prés, Safran bâtard, Mort-chien, Tue-chien, euse, Veillotte, Chenarde, etc. > Colchique est une plante vivace, herbacée, consiste en un ognon ou, pour parler comme otanistes, un bulbe d'où sortent, en automne, ou quatre belles grandes fleurs d'un lilas ten- allongées en tube et découpées en six divisions îs, un peu aiguës. A ces fleurs succède un ou capsule, divisé en trois compartiments >lis de graines, qui mettent près d'une année à r . Les feuilles n'apparaissent pas en même s que les fleurs, mais se développent au prin- s suivant. Elles sont grandes, lancéolées, c'est- ovales et terminées en pointe comme une Les animaux n'y touchent jamais dans la ie, et s'ils en mangent, à Tétable, mêlées à res herbes, ils sont atteints d'une inflammation ntestins qui peut causer la mort. L'homme ive les mêmes accidents. aut veiller à ce que les jeunes enfants ne mâ- pas les fleurs de Colchique, car ils pourraient ^e sérieusement incommodés. La médecine les Die fraîches, mais se sert principalement des es et des bulbes. Voyez celui-ci, que j'ai arra- vec soin ; un côté est arrondi ; l'autre, un peu , présente un sillon à la base duquel apparaît me du nouvel ognon destiné à remplacer ce- li a fleuri et qui a perdu ses propriétés médi- C'est au mois d'août que le nouvel ognon est oute sa force, et c'est alors qu'il faut le cueil- qui n'est pas facile, à moins que Ton n'ait é d'avance sa place, car il n'y a alors ni s ni fleurs pour indiquer sa présence. Il n'y 4G LES REMEDES DES CHAMPS pas d'odeur saveur est cU de, amère, ad et si on le lai pendant unJ deux minute! contact aveq langue, elle meure a longtemps gourdie. Po conserver, coupe par t: ches, et o sèche au s ou au four, L'ognon j contient un cipe sucré; tard, on y tr une propo notable de le,et,Tébull lui faisant dre ses pro tés toxiqueâJ| peut dev€i comestible , moins pour animaux. Comme la part des plaJ très -actives,! Colchique a i essayé dans \i foule de m dies, princip ui LES REMÈDES DES CHAMPS 47 e lesquels la médecine est souvent impuis- , Les seuls résultats incontestables sont ceux us dans l'hydropisie , le rhumatisme et la e. Cependant il est rare qu'il guérisse radi- ent ces affections, qu'il détruise la prédispo- aux attaques futures; il calme la douleur le, ce qui est déjà beaucoup, plutôt qu'il ne isparaître le germe de la maladie. Il agit à egrés divers, selon les individus, sur Festo- ies intestins ou la vessie; mais on le consi- surtout comme diurétique et apéritif. deux mots demandent explication. On nomme ifs les médicaments que l'on suppose capa- le favoriser l'expulsion des matières dont la ice, dans le sang, donne lieu à des maladies, Ie la jaunisse, la goutte. C'est surtout par les que l'économie se débarrasse de ces substan- mtôt spontanément, tantôt sous l'influence de es propres à en augmenter la quantité, et que ppelle diurétiques. Les propriétés apéritives rétiques se rencontrent souvent dans le même : nous allons rechercher aujourd'hui des vé- : qui les possèdent. Toute boisson abondante rtout chaude augmente nécessairement la ité des sueurs ou de l'urine, puisqu'il lui faut )r une issue ; mais on doit réserver le nom de iques aux substances qui, par une action spé- iur les reins, les obligent à sécréter une urine bondante ou d'une composition anormale, ais vous dire deux mots d'une autre plante ique non moins active et dangereuse, la (Scilla maritima), de la famille des Lilia- jui a pour type le Lis commun. Elle croît sur rds sablonneux de l'Océan et de la Méditerra- 48 LES REMÈDES DES CHAMPS née. Son bulbe, gros comme les deux poil écailleux, produit d'abord uns hampe, puis de g, des feuilles lancéolées. Les fleurs, très-nombreû disposées sur la hampe en long épi, sont blanc avec une légère teinte de violet. On emploi écailles du bulbe, ayant soin de rejeter celles d surface et celles du centre. Voici un arbuste d'apparence bien modeste bougri, couché, tortueux; on dirait qu'il a I de vivre, et ses longues aiguilles ne sont pas fi pour attirer la main. Heureusement nous sa, qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Les fl si engageantes du Colchique sont vénéneuses^ a peut-être un trésor dans ce buisson hérisi, bourru. Cet arbrisseau vous est d'ailleurs familier : ci Genévrier (Juniperus communis), que l'on apJ aussi vulgairement Genièvre, Potron, Pétrot. ]j Il appartient à la famille des Conifères, presque tous les individus nous fournisse] produits fort importants. C'est déjà une boi commandation. Le type de cette famille est 1< remarquable par ses feuilles simples, minces,! tes, longues et aiguës, réunies en faisceaux d< trois ou cinq. Il porte pour fruits ce que voi pelez des pommes de pin, et ce que les bote nomment des cônes , d'où le nom de la faî,| Ceux-ci sont formés d'écaillés épaisses et d qui, après plusieurs années, se séparent et la| tomber la graine huileuse, féculente et com< Les Sapins, les Mélèzes, sont des Conifèn Thuyas, les Cyprès, les Ifs, les Genévriers, se classant dans la même famille,, s'en éi< LÉS REMÈDES DES CHAMPS 49 plusieurs caractères particuliers, entre autres orme et l'arrangement des feuilles. C'est à cette tille qu'appartiennent les plus grands végétaux nus. Il y a en Californie des espèces de Pins ts d'environ 130 mètres, et dont le tronc me- e 9 mètres de dia- re. On a enlevé d soin l'écorce d'un ses géants pour en 3,àSan-Francisco, parois d'une salle concert qui con- outre un piano, sièges pour qua- e personnes! ais revenons à no- arbuste. Vous le z réduit à des pro- ions rabougries, je qu'il ne refuse de croître dans mauvais terrains me celui-ci; mais m le plante en le terre , à une >sition bien chau- il s'élève à 4 ou 5 res, et fournit un bois d'Un grain serré, incor- ;ible, excellent pour fabriquer des seaux et très ustensiles. [i reconnaît facilement le Genévrier à ses feuil- inèaires, c'est-à-dire extrêmement étroites et ;ues, piquantes, fixées trois par trois à la tige, fleurs sont mâles et femelles, comme dans toute lr« partie. 4 Hameau de Genévrie» 50 LES REMÈDES DES CHAMPS cette famille, composées de petites écailles. Le fr de la grosseur d'un pois, vert pendant deux ans brun à l'automne de la troisième année, époquel sa maturité, ressemble à une baie charnue plu! qu'à aucun des autres fruits des Conifères. Cep dant la partie pulpeuse est produite par la tra formation des trois écailles, bien accentuées d les fruits verts. ! Ces baies du Genévrier ont une saveur d'abj douceâtre, puis chaude, amère et aromatique. E contiennent une huile essentielle abondante, di laquelle réside leur principe actif. Leur action j { nérale sur l'économie est stimulante ; elle donnq la vigueur, de la vitalité aux organes, et an l les fonctions des surfaces sécrétantes. Voilà ce ^ ment elles sont si utiles dans les débilités de 1 tomac, les engorgements, les maladies scrofuleu:, mais elles semblent agir spécialement sur les re et constituent un de nos meilleurs diurétiques, cfc tous les cas où il n'y a pas inflammation, mais atoj Elles rendent de grands services dans les hydropi simples, et dans l'état maladif qui succède soui aux lièvres intermittentes. On les emploie en il, sion , à la dose d'une poignée dans un litre d' On a coutume de pratiquer des frictions e tantes avec de la flanelle imprégnée des vape qui s'exhalent des baies de genièvre projetées des charbons ardents. Quelques gouttes de l'fc essentielle donneraient, avec moins de peine,|L résultat plus certain. La décoction du bois réduit en copeaux, dose de 60 grammes par litre d'eau, est unj6V( sudorifique. On s'en sert également pour lave L ulcères indolents. [^ 18 LES REMÈDES DES CHAMPS 51 Les baies du Genévrier, infusées dans l'eau, don- snt un Vin de Genièvre ou Genevrotte, qui est lubre et légèrement diurétique. Voici la manière procéder. Dans un hectolitre d'eau , on jette litres de baies et une poignée d'Absinthe; on sse fermenter pendant un mois environ, dans un droit frais, et l'on tire au clair. On peut pendant elque temps remplacer par de l'eau le vin que n a retiré. Le vin de Genièvre fournit, par la dis- ation, une eau-de-vie aromatique qui conserve léger goût de térébenthine; mais le Genièvre commerce est d'ordinaire préparé en distillant l'eau-de-vie sur des baies, ou même en y ajou- t simplement un peu de leur huile essentielle. 'huile de Cade, employée en médecine vétéri- re, provient de la distillation du bois du Genévrier Srcèdre. C'est une substance très-active, que l'on doit confier qu'à des mains expérimentées, fous voyez, mes amis, que l'humble Genévrier jroit à quelque considération. Les propriétaires forêts, le classant parmi les sous-bois do peu valeur, l'abandonnent d'ordinaire aux pauvres is, qui en font des bourrées : c'est un nouveau Vice qu'il leur rend, après leur avoir fourni des ssons salubres et des remèdes précieux, 'oyons, mon ami, ce que vous m'apportez là ; s avez l'air tout fier de votre trouvaille. Com- it appelez- vous cette plante ? — Coqueret. — A A peut-elle être utile? — Je n'en sais rien. — là justement ce que je veux que vous sachiez, vous a souvent servi de jouet ; peut-être même s-vous goûté de ses fruits, malgré qu'on vous lit, — ce qui est une erreur, — qu'ils étaient 52 LES REMÈDES DES CHAMPS vénéneux. Mais vous n'avez pas demandé si elle éta* bonne à quelque chose : ce que nous allons voir. \ Le Coqueret, ou Coquerelle, nom qui vient c| cette légère enveloppe rouge, s'appelle en botan que Alkèkenge (Physalis alkekengi) : c'est d mot un peu dur; mais que voulez-vous? il vieil de l'arabe! La plante est vivace; elle atteint < 40 à 50 centimètres de hauteur : on la renconti( fréquemment dans les champs et dans les vigne Sa famille est celle des Solanèes à laquelle appa: tient la Pomme de terre, dont les fleurs ressen) blent beaucoup à celles du Coqueret. La partie i plus remarquable, celle qui la rend familière à toi les enfants, sous le nom de Pommes d'amour i de Cerises d'hiver, c'est le fruit, qui, pendant l'ai tomne, devient rouge et ressemble assez à une c rise. Ces fruits sont comestibles, d'un goût anal) gue à celui de la tomate crue ; cuits dans du siroi ils constituent une bonne confiture. Remarqui comment ils se trouvent enveloppés par cette ca suie légère et demi-transparente, dont les nervuri forment une élégante mosaïque. Cette capsule n'e autre chose que le calice, qui, après la chute de fleur, a continué de croître, rapproché et soudé si découpures, de manière à mettre le fruit à l'at des intempéries. Les baies fraîches, à la dose de quinze ou vin§i sont diurétiques; l'infusion prolongée de baies s ches a la même propriété. Les feuilles peuvent se vir, comme celles de la Pomme de terre, à prépar. des cataplasmes émollients ; on a proposé les feu les, les tiges et les capsules comme fébrifuges, est certain qu'elles pourraient être utiles, si l'on 1 pouvait se procurer rien de mieux ; mais nous v LES REMÈDES DES CHAMPS 53 >ns que nous avons autour de nous plusieurs mèdes de cette classe d'une action plus éner- que. Tous nos pourvoyeurs sont revenus les mains eines : je n'ai que l'embarras du choix. Prenons ibord cette branche de Petit Houx (Ruscus acu- itus), autrement dit : Houx-Frelon, Fragon, Fra- n piquant, Myrte sauvage ou épineux, Housson, use, Buis piquant. La médecine n'emploie que la ine blanche et un peu amère de cet arbuste, à juelle on a reconnu des propriétés apéritives et urétiques. On en prépare d'ordinaire une décoc- n dans laquelle on met 60 ou 80 grammes de ine fendue par litre d'eau. L,e Petit Houx est de la famille des Asparagi- es, dont le type le plus vulgaire est l'Asperge, pour ne pas démentir leur origine, les jeunes nsses du Petit Houx sont comestibles. je port de la plante est celui du Myrte, d'où lui nnent plusieurs de ses noms vulgaires. Ce que i prend généralement pour ses feuilles ne sont ;re chose que des rameaux qui, au lieu d'être tds, s'élargissent et se terminent en pointe aiguë, /ous allez facilement vous en convaincre. Re- rquez où sont fixées les petites baies rouges qui succédé aux fleurs; elles se trouvent, sur la itendue feuille, à côté d'une petite écaille. Eh n, cette écaille, c'est la vraie feuille attachée au neau ainsi que le fruit. Nous avons donc ici, au i d'une monstruosité, une preuve nouvelle de simplicité avec laquelle la nature produit ses rvres, même lorsqu'elle les revêt des apparences l plus contrastées. M LES REMÈDES DES CHAMPS Cet échantillon est un rameau de Passerage (I pidium latifolium) ou Passerage à grandes feu les, grande Passerage, de la famille des Crw fèves. Le Chou, le Radis, le Cresson, le Raifort, Colza, la Giroflée sont aussi des crucifères, Dd cette famille, les fleurs ont quatre pétales rég liers, unguiculés, c'est-à-dire attachés au récepta par un prolongement mince et étroit du pétale* y a six étamines. L'ovaire très-allongé se trai forme, en mûrissant, en une gaîne formée de de valves qui s'ouvrent pour laisser échapper les gi nés fixées sur un châssis membraneux. Ces sor de fruits s'appellent siliques. La Passerage est vivace, amie des terrains o bragés et humides. Elle atteint près de 1 mètre 50 hauteur. De sa tige robuste et rameuse partent grandes feuilles d'un vert bleuâtre, ovales-lancéolé Les fleurs se montrent en juin-août, elles sont bk ches, très-petites, groupées en grappes serrées qui i ment une particule, nom que l'on donne à une esp< d'épi droit formé de la réunion de petites grapp Toute la plante, mais principalement les feuill offre une saveur poivrée, acre. Les feuilles c( tuses, appliquées sur la peau, la font rapidem< rougir. Cette action rubéfiante a été utilisée con les douleurs névralgiques et rhumatismales. 1 feuilles séchées n'ont plus de vertu, mais on p< récolter en automne la racine pour s'en servir toute saison à l'intérieur. On ne sait pas encore b régler l'emploi de la Persicaire, par conséquenl mieux est de s'abstenir. Pour ce qui est de guérii rage, comme l'indique son nom cette plante n'a ] une vertu plus spécifique que tant d'autres suce sivement préconisées et abandonnées par la mé< , ! !?Vh^ Branche de Petit Houx. 56 LES REMÈDES DES CHAMPS cine populaire. La cautérisation profonde de la pif doit, dans tous les cas, précéder les essais curati Pour éviter une confusion facile, notons qu'il 3 aussi la Petite-Passerage , Lepidium iberis, c croît dans les lieux arides, dont les feuilles se petites, étroites, qui porte une particule de flei écartées ; puis la Passerage sauvage , Lepidiv ruderale, amie des ruines, et enfin la Passer/) cultivée, Lepidium sativum, ou Cresson alén* dont les feuilles remplacent le Cresson. Toutes trois sont stimulantes, utiles dans le scorbut et maladies scrofuleuses. Nous avons fait aujourd'hui une ample réca dans la campagne et dans les jardins de quelqi amis que nous avons visités. J'espère que la qil lité va répondre à la quantité. Asseyons-nous bi à l'aise sur le gazon, et mettons un peu d'ortj dans ce fouillis. Cherchez vous-mêmes à réunir Graminées, les Solanèes, les Ombellifères et très familles que vous savez déjà reconnaître. P<| dant ce temps, et tout en répondant à vos qu tions, je vais mettre de côté quelques échantilL que je vous ai fait choisir à dessein, comme do de propriétés analogues sur lesquelles je me p pose d'appeler aujourd'hui votre attention. Voici sept plantes appartenant à des famil itrès-diverses, et qui rentrent dans la même cil de médicaments : les purgatifs. Avant de les è dier en détail, je suis obligé de faire une pei incursion dans le domaine de la médecine, p vous expliquer ce que c'est qu'un purgatif, d» LES REMÈDES DES CHAMPS 57 les circonstances on en doit faire usage, quelles srences on observe dans l'effet des remèdes de & catégorie. I doit être bien entendu entre nous, en principe, le médecin seul est réellement compétent pour rescription des remèdes, et que Ton doit con- er d'avoir recours à ses soins dès le commen- 3nt d'une maladie même peu dangereuse en irence. Mais en pratique il arrive que les habi- des campagnes ne recourent à l'homme de qu'à la dernière extrémité. Le malade est im- iatement assailli par des officieux, des guéris- •s, voire même des demi-sorciers, vantant à mieux mieux leurs recettes infaillibles. Il est 5 utile, nécessaire, de faire contre-poids à ces tences en vulgarisant les notions les plus élé- taires de la médecine. Il arrivera infaillible- que, dans le plus petit village, quelques per- tes déjà un peu instruites prendront goût à > étude et acquerront, sur les vertus et l'emploi plantes, des connaissances qui les mettront à ae de rendre de grands services. Leurs bons tes étant désintéressés, et leurs conseils appuyés ides notions saines, bien qu'incomplètes, elles arderont pas à remplacer les guérisseurs à ho- tires et les personnes d'ailleurs dévouées qui iraient pas les mêmes titres à la confiance. Plus , l'exercice de la médecine étant devenu une tion publique, chaque village aura son docteur ion officier de santé, les humbles volontaires de t de guérir abdiquant toute initiative, seront s ses ordres des auxiliaires précieux. Puisse ce ps être proche ! En attendant, faisons de notre ux pour que les souffrants, les pauvres, les dé- 58 LES REMÈDES DES CHAMPS laissés soient secourus dans les meilleures ce tions possibles. Revenons aux purgatifs. Ce sont des mé< ments qui augmentent et altèrent d'une mai sensible, mais passagère, les évacuations in nales. Ceux qui purgent doucement, sans ir tion, sont appelés laxatifs; on donne spécialei le nom de purgatifs à ceux dont Peffet est marqué; enfin, les drastiques sont ceux dont tion est très-forte et même violente. Comni€j| purgatifs sont presque toujours des remèdes I goût ou d'une odeur désagréable, on chercr masquer ce défaut par le sucre et des substa odorantes, ou bien on les administre sous form pilules. Quelques-uns sont très-bien absorbés, lavement ; d'autres sont assez énergiques j qu'on puisse les employer en frictions sur la p» Après avoir pris un purgatif, on éprouve du laise, le pouls s'accélère, on ressent une cont: tion pénible des intestins ; la sécrétion de la 1 du suc pancréatique et du suc intestinal est n< blement augmentée aux dépens de la partie liqi, du sang, d'où vient la soif qui accompagne résultats de cette médication. Il y a donc < effets bien marquants : augmentation des foncti vitales de l'intestin et des organes qui y déven leurs sécrétions ; diminution de la masse du ss qui équivaut dans presque tous les cas à une saigi Le besoin d'un purgatif est généralement il que par l'aspect blanchâtre de la langue, le dég< les nausées, le manque d'appétit. Si l'on donne remède dans l'espoir de soulager ou de guérir hydropisie, on se gardera de satisfaire ensuit* soif du malade, car il agit alors en augmentant Sommité de Belle de nuit. 60 LES REMÈDES DES CHAMPS fonctions d'absorption, par suite d'une élimini notable de liquides formés aux dépens du g. Dans les cas où il y a irritation, fièvre, il fat contraire réparer les pertes par des boissons éi lientes, bouillon aux herbes, bouillon léger, ti) de chiendent, etc. On évitera de se purger paj temps très-chauds ou très-froids, lorsqu'il n'y ; pas urgence; et, le jour où l'on aura pris méde«j on se préservera du froid et de l'humidité. i On a beaucoup abusé des purgatifs, puin réaction étant venue, on les a trop négligés. An nistrés à propos, ils peuvent faire avorter un g) nombre de maladies; pour beaucoup ils cou tuent un remède assuré. Nous trouverons souf dans nos promenades des plantes purgatives à \ degrés, au moins aussi efficaces que les remi exotiques les plus renommés, et pour lesquelle) n'aurait pas assez d'éloges si elles venaient de lj Nous qui ne cherchons dans la médecine qj mode, ni le luxe, nous étudierons leurs propril avec un soin tout spécial. ! Vous avez sans doute remarqué souvent dam jardins ces belles fleurs dont la forme campanu\ c'est-à-dire en forme de cloche, rappelle le List) des champs. Ce sont des Belles-de-Nuit (Mirat^ jalapa), type de la famille des Nyctaginèes, pla dont les fleurs ne s'ouvrent que le soir. Il y a variétés rouges, blanches, jaunes et panachées* Belle-de-Nuit est originaire du Pérou ; mais j s'est très-bien acclimatée en Europe. On la s*, sur couche, au printemps ; on la plante, en i, dans une terre légère et riche, et Ton jouit, de], juillet jusqu'aux gelées, de ses fleurs nombreij LES REMÈDES DES CHAMPS 61 sées en bouquets au sommet des tiges, qui *nent de 50 à 60 centimètres. On peut aussi îrver les racines dans un lieu tempéré pendant >r, et les replanter au printemps. Cette plante ;u chez nous plusieurs noms vulgaires : on elle Jalap à fleurs pourpres, faux Jalap, Jalap ène, Nyctage du Pérou. La partie active est cine en forme de fuseau, noirâtre en dehors, ;he en dedans, d'une odeur nauséeuse, et saveur acre, ssédant la Belle-de-Nuit, nous n'avons nulle- besoin du Jalap du Pérou ; notre Jalap indi- est tout aussi bon, et ne coûte rien. On peut linistrer en poudre, à la dose de 2 à 4 gram- dans un verre d'eau miellée ; il convient même infants, chez qui il tue et fait évacuer les vers tinaux. La décoction de 4 à 8 grammes de e concassée, dans 150 grammes de bouillon de ou de poulet, produit un effet un peu moins que la poudre, et sera donnée de préférence personnes délicates. On a obtenu de bons re- ts de l'emploi prolongé de la Belle-de-Nuit dans cas d'hydropisie simple, de rhumatisme chro- e, de maladies rebelles de la peau. En somme, une belle et bonne plante, à laquelle nous terons une place d'honneur dans notre herbier, >us rappelez-vous avoir vu s'ouvrir en décem- dans les plates-bandes couvertes de neige, la ière des fleurs, la jRose de Noël? Sa corolle antée de givre semble vouloir nous dire que ature est encore active pendant son sommeil ; nble plante s'épanouit en dépit des frimas, ne l'espoir survit aux épreuves. Entre les 62 LES REMÈDES DES CHAMP grandes feuilles coriaces, d'un vert triste, deis lées, profondément divisées et ouvertes comme! main, on voit apparaître sur une hampe nue un ] ton d'un blanc rougeâtre, d'abord courbé vers le mais qui se dresse peu à peu et déploie cinq pé rosés. Un faisceau d'étamines jaunes occupe le cei Les botanistes l'appellent Ellébore noir (H borus niger). Elle est de la famille des Renoue cées, dont nous aurons occasion d'étudier plusi individus très-importants : la Renoncule, l'Ace le Pied d'alouette, la Clématite, la Pivoine, i colie. Toutes ces plantes sont très-actives, et I qu'on les emploie avec intelligence, elles peui rendre de grands services. La partie la plus usitée de l'Ellébore noir es racine. C'est une sou noirâtre d'où partent fibres épaisses. On la cueille à l'automne, 01 sèche rapidement, et la conserve dans un 1 bouché. Elle perd as vite ses propriétés, et 1 doit l'employer fraîi autant que possible. La Rose de Noël ci Fleur u cAmoore blanc . . spontanément dans , montagnes d'Italie, de la Suisse et du midi de France, mais on la cultive partout en Europe. I aime un terrain sec, léger, une exposition à i soleil. On la multiplie généralement par éclats la souche. Les graines, semées aussitôt après 1< maturité, donnent des variétés à fleurs plus gn des ou plus colorées. LES REMEDES DES CHAMPS 63 anciens regardaient l'Ellébore comme le mr remède contre la folie, mais la plante Ellébore noir ou Rose de Noël. employaient diffère un peu de la nôtre. Ce- nt les aliénistes utilisent encore aujourd'hui >r te it 64 LES REMÈDES DES CHAMPS les vertus altérantes et Faction dérivative puiss de l'Ellébore noir dans les affections mentales j ne sont pas accompagnées de fièvre, d'inflan tion ou de désorganisation des organes vitaux L'Ellébore purge à la dose de 1 gramme à 4L 50 centigrammes de poudre, administrés dan l'eau miellée, du vin, etc. On prépare l'infusio la décoction dans la proportion de 1 à 5 grair par litre d'eau, que Ton fait prendre par vei mais on peut, sans inconvénient, mettre la ir. dose dans une quantité moitié moindre de liqi C'est une substance trop active pour l'empl comme purgatif ordinaire, même chez des s robustes, et Ton ne peut guère conseiller faire usage autrement que sous la direction médecin. Elle produit souvent de très-heu effets dans la paralysie, la goutte, le rhumatii les maladies chroniques de la peau. De nombre, expériences prouvent son utilité dans les cas cl dropisie passive fréquents chez les personnes^ habitent des contrées marécageuses. Les vétérinaires introduisent dans les séton^ fragments de racine de Rose de Noël, pour duire une inflammation artificielle. Il faut bien vous garder de confondre l'Ellé noir avec I'Ellébore blanc (Veratum album), pelé aussi Varaire, Vraire, Vérâtre blanc. Cel appartient à la famille des Colchicacèes. C'est plante que le médecin seul peut employer danger. J'ai mis ici à part trois échantillons d'arbri d'abrisseaux qui vous sont familiers : le Fusai) Bourdaine et le Nerprun. Tous trois appartient K LES REMÈDES DES CHAMPS 65 famille des Rhamnèes, et jouissent, à divers *és, de propriétés semblables, tenons d'abord le Fusain (Evonymus europœus). t, vous le voyez, un arbrisseau très-rameux, que rencontre partout dans les haies et les bois, l'appelle Bonnet de prêtre et Bonnet carré à e de la forme de ses fruits divisés en trois ou angles, et qui, dans le mois de septembre, nent, en mûrissant, une belle couleur rouge. rameaux sont toujours opposés, les feuilles s, ovales, lancéolées, bordées de fines dents, fleurs, qui se montrent en mai -juin, sont ;es, à quatre pétales oblongs, blanchâtres et sées en corymbe, c'est-à-dire en parasol à ns inégaux. Le Fusain se multiplie de semis e rejetons et on le cultive comme plante d'a- ent ; tous les terrains lui conviennent. ss feuilles , l'écorce et les fruits du Fusain lent une odeur désagréable, nauséeuse. Toutes >arties contiennent un principe irritant, acre, produit, chez l'homme et les animaux , des vo- ements et des selles accompagnées de coliques, jeunes pousses sont un poison mortel pour les lions, les chèvres et même les vaches. Les fruits, dose de trois ou quatre, purgent fortement et doit en adoucir l'action par des tisanes émol- es de mauve, de graines de lin, ou par du lion de veau. Le mieux est de ne pas s'en servir l'avis du médecin. Nous avons bien assez de purgatifs innocents pour ne pas recourir à dont l'emploi peut offrir quelque danger. Mais ctérieur, la décoction d'une once de fruits bien 3, dans un litre d'eau, aiguisée d'un peu de gre, est un remède populaire justement ap- 1'* PARTIE. 5 66 LES REMÈDES DES GHAMPS précié contre la gale. Elle peut aussi être uti pour animer et améliorer les ulcères indolents. I poudre des semences fait mourir les parasites < la tête. Enfin, les vétérinaires guérissent la gale i autres affections parasitaires des animaux av une décoction de feuilles, de fruits et d'écorce daijp du vinaigre. C'est donc une plante à la fois dang reuse et utile, qu'il vous importe de connaître. Le Fusain est employé dans Pindustrie. En oîj cinant avec soin dans des tubes de fer les ramea^j fendus en trois ou quatre brins, on obtient 1| crayons dits fusains, dont la trace s'enlève facil ] ment, ce qui les fait adopter pour tracer d^ esquisses. Les artistes s'en servent aussi pour faif rapidement de grands croquis. Le bois de Fusai^ calciné en vase clos, est un de ceux que l'on p4, fère pour la confection de la poudre. Passons à la Bourdaine ou Bourgène [Rhamn% frangula), appelée aussi Nerprun-Bourdaine, Aui noir et Bois noir. Elle croît dans les halliers, 1 taillis, surtout dans les terrains frais et ombrl gés. On la reconnaît facilement à ses tiges trèL rameuses , sans épines , couvertes d'une écorl noirâtre tachetée de blanc. En août-septembre J|e| montrent de petites fleurs jaunes ou verdâtrel axillaires, c'est-à-dire partant de l'aisselle desfeul les, et auxquelles succèdent de petites baies q| deviennent noirâtres en mûrissant. Ces fruits ca tiennent trois noyaux cartilagineux, coriaces. La partie la plus usitée est l'écorce moyen] , ou seconde écorce, c'est-à-dire celle qui se trou. entre l'écorce et l'aubier. On la récolte un p après la floraison, Elle peut se conserver assez Ion ic; LES REMEDES DES CHAMPS 67 ips. Cette écorce est jaune, d'une odeur nauséa- îde et d'une saveur amère. On peut remployer îs la teinture en jaune, ainsi que les baies, mais leur préfère avec raison les fruits d'une variété imune dans le midi de la France et que l'on d sous le nom de Graines d'Avignon. l'écorce de Bourdaine fraîche, surtout celle de la ne, est trop active, elle provoque des vomisse- îts en même temps que des selles douloureuses. s après sa dessiccation, elle constitue un pur- f dont l'action se rapproche de celle de la Rhu- )e; on n'a plus à craindre ses effets drastiques. fusion ou la décoction de 20 à 40 grammes de î écorce dans un demi-litre d'eau constitue un purgatif ordinaire qu'il est facile de se procurer out sans frais. On peut aussi administrer de c à trois grammes de poudre dans des confi- 3 ou du miel. Elle convient très-bien aux en- ;, si l'on a soin de proportionner la dose à leur car elle tue et fait évacuer les vers intestinaux. s fruits passent pour purgatifs, mais c'est une kr. On peut en manger un grand nombre sans re incommodé. e forte décoction de racine de Bourdaine dans kau et du vinaigre s'emploie à l'extérieur dans 'êmes circonstances que celle du Fusain, refois l'administration de la guerre avait le de mettre la Bourdaine en réquisition pour la ation de la poudre, mais maintenant on Fa- de gré à gré. Son bois blanc, fibreux et le sert à faire des allumettes, des chapeaux, niers et autres ouvrages. îi maintenant le Nerprun (Rhamnus cathar* £g LES REMÈDES DES CHAMPS tiens), vulgairement -Bourg-épine, Nerprun pu, unirais. Ses "rameaux épineux le rendent tre propre à former des haies impénétrables. Ses lieu Ses d'un blanc verdâtre, réunies en bouquets Fa Si des feuilles, fleurissent enavnl-mai ; el d'abord, et qui deviennent noires a la fin d octob époque à laquelle on doit les recueillir Une de ces baies bien mures, écrasée entre I doÏÏs donne un suc visqueux d'un rouge noiratr qui devient promptement d'un vert sombre! contact de l'air. Les fruits de Nerprun du ed Zce «ont souvent mélangés de Prîtes prune et de fruits de Troène. Voici le moyen de les j connaître. La prunelle renferme un seu noyau! baie de Troëne en contient deux ; tandis qu il y a quatre dans celle du Nerprun. I A ce propos, laissez-moi vous donner un 1 conseil. Lorsque vous cueillerez ou ferez eue! pour la vente quelque remède indigène attad Klus grand soin à ce qu'il remplisse toutes conditions que l'on est en droit d'attendre, etj tout ne vous laissez jamais tenter par la mautf pensée d'augmenter votre gain par la fraude. 1 Lnseriez-vous de l'herboriste ou du pharmaj aui en vous payant, mêlerait a des pièces d arg auelques pièces de cuivre argenté, pour dimuj sa dépense? Eh bien I en falsifiant un remède] l'addition de produits analogues en apparefl non-seulement vous donnez du cuivre en pi LES REMEDES DES CHAMPS OV irgent, mais vous exposez la vie de vos sem- ibles ! Le marchand vous volerait ; vous , vous lez et vous tuez ! Et cependant ces choses-là se it tous les jours. Dans le commerce des drogues, est habitué à ne plus ajouter foi qu'aux résul- s de l'analyse et du plus minutieux examen. A science de la fraude il a fallu opposer une autre ence qui en déjoue les pièges et les méfaits. La ix de votre conscience suffira pour vous empê- 3r de commettre une fraude qui peut avoir des iséquences funestes ou du moins constituer un ritable vol. Mais votre intérêt même vous y en- ^e. Quand un marchand s'est laissé tromper une 3, sa juste méfiance lui fait souvent une règle de plus rien recevoir de l'individu qui Ta trompé, souvent même il l'étend à tout un canton. Dans pays qui produisent la Salsepareille, le Ra- ihia, l'Indigo, le Quinquina, on a vu des pro- cès entières obligées de renoncer à une industrie rative parce que des spéculateurs malhonnêtes, isant de la confiance de leurs correspondants, dent envoyé quelques chargements adultérés, innocents ont souffert pour les coupables, on plus voulu entendre parler du produit de ces ions. Croyez bien que les choses se passent par- t ainsi sur une échelle plus ou moins vaste, et î si Ton veut faire revivre chez nous l'usage et conséquent le commerce des simples, la pre- re condition est d'y apporter le soin le plus upuleux et la plus rigide honnêteté, jes baies de Nerprun fraîches , écrasées , sont ères , acres , nauséeuses. Elles constituent un ■gatif énergique, drastique et anthelmintique, n effet sûr, et qui n'offre pas d'inconvénients 70 LES REMÈDES DES CHAMPS pour les tempéraments robustes. Voici les diffé- rentes formes sous lesquelles on peut l'adminis- trer : en décoction, 20 à 30 baies par litre d'eau suc exprimé : 8 à 30 grammes, édulcoré avec di sucre, du miel ou de la mélasse : sirop composé dé- parties égales de suc et de sucre, de trente à cen grammes. Enfin, on peut avaler tout simplement comme des pilules, de dix à vingt baies, fraîches oi sèches, en ayant soin de boire, à de courts inter valles, un mucilage de graines de lin, du bouilloi de veau, ou quelque autre tisane émolliente, afîi de prévenir les coliques. Les graines légèremen torréfiées et pulvérisées purgent bien à la dose d'en: viron 4 grammes en pilules ou dans du miel, dr sirop. On peut aussi en faire une décoction à 1 dose de 8 grammes dans une ou deux tasses d'eau On trouve dans l'écorce moyenne du Nerprun l| propriétés éméto-cathartiques du Fusain et de Bourdaine, mais il vaut mieux s'en tenir à l'usa de ses fruits. Nous allons maintenant nous occuper d'une pla fort intéressante, le Ricin (Ricinus vulgaris), la famille des Euphorbiacèes. Toutes les plant de cette famille sont douées de propriétés très-a tives. La plupart renferment un suc laiteux pli ou moins caustique ou un principe résineux âci Elles agissent à l'extérieur comme rubéfiantes; l'intérieur, comme émétiques et cathartiques, Que ques-unes constituent de véritables poisons. AJ groupe appartiennent le Réveil-matin, d'un usa populaire contre les verrues et les cors ; l'Epurj dont les semences sont purgatives et les feui vésicantes < Sommité de Rioin. 72 LES REMÈDES DES CHAMPS Le Ricin est un arbre originaire des contre! chaudes de l'Afrique et de l'Inde, où il s'élève jul qu'à douze à quinze mètres. Dans les pays temp' rés où il s'acclimate facilement, ce n'est plus qu'u plante annuelle à croissance très-rapide, et qui || s'élève pas au delà de trois mètres. On la culti1 dans les jardins à une exposition chaude. Dans n départements du midi et particulièrement aux en^ rons de Nîmes, il est assez répandu pour fourr presque entièrement à la consommation de ' France. En serre, on peut le faire durer deux i) trois ans. C'est une des plus belles plantes de ir jardins, et l'on devrait la trouver partout où D cultive un coin de terre. On le sème au prîntemj dans un sol léger, substantiel et frais. Sa cultu tend à prendre beaucoup d'accroissement depr l'introduction en Europe d'une espèce de ver-à-sne, (Selon les doses et le mode d'emploi, agit ne vomitive, purgative, résolutive et rubé- e, ce qui la rend utile dans les hydropisies, la lysie, le rhumatisme, les affections catarrhales, vssenterie. Malheureusement ce n'est pas un hde à la mode, et peu de praticiens savent en j parti. Dans la médecine usuelle, nous ne de- la considérer que comme un purgatif capable emplacer le Jalap. Sèche et pulvérisée, on en e de deux à trois grammes. Le suc à la dose à 12 grammes dans du bouillon, produit tou- de bons effets, ainsi que la décoction de 10 à rammes par litre d'eau. On l'administre aux aux avec non moins de succès. La dose, pour œuf, est de deux à trois onces en décoction, pliquée à l'extérieur, la Bryone rend de grands ces. La racine fraîche pilée et cuite avec du oux forme une excellente pommade contre la Il suffît de cinq ou six frictions à un ou deux d'intervalle. La pulpe de racine fraîche exerce action excitante et résolutive sur les engorge- s indolents des articulations et sur les tumeurs lieuses. Comme rubéfiante et par conséquent ative, elle est apte à soulager les douleurs uses et rhumatismales. là des titres suffisants pour faire placer la îe au rang des plantes les plus utiles. Mais ce pas tout. Non-seulement elle se prête très-bien te la Clématite et la Vigne vierge à garnir les lies et les treilles, mais elle se contente de 76 LES REMÈDES DES CHAMPS toutes les expositions et des terrains même les p ingrats. Vivace et agreste, sa racine acquiert s< vent la grosseur de la cuisse. Si on la râpe dans1 l'eau et que Ton enlève par des lavages les pari! fibreuses légères et les principes acres qui en f1 un agent curatif, on obtient pour résidu une fée' aussi blanche et aussi saine que celle de la Pom de terre. La pulpe simplement lavée à grande I et soumise aux procédés ordinaires de fermentati' donne un alcool de bonne qualité. Enfin, ses gi1 nés nombreuses sont très-riches en huile, et m-, feraient d'être récoltées pour en extraire ce prod/ Il est donc à souhaiter que l'on multiplie la Bryc par semis ou par éclats de racines, dans les tem improductifs, à la lisière des bois, au pied des hî1 et le long des routes. Dans les cantons où la mt d'œuvre est à bon marché et les ressources abondantes, cette plante, trop longtemps néglif fournirait à l'industrie agricole une véritable chesse. j En attendant que nous arrivions en pleine pagne, je vais, mes amis, vous dire quelques n d'une plante qui vous est très-familière, mais é vous ignorez les propriétés : c'est le Buis. Il a pendant quelque temps, en Allemagne, d'une gr réputation, mais sous un nom supposé. Un honi possédait un remède secret pour la guérison fièvres, et l'on citait par centaines ses cures aut tiques. Le bruit en vint jusqu'à la cour, et Josep acheta le secret de ce remède au prix de 1500 rins. Son but était de vulgariser, en la publi; LES REMÈDES DES CHAMPS 77 découverte si utile. Mais quand on sut que le eux remède était simplement le Buis vulgaire jardins, le prestige disparut. Comment une se si commune pouvait-elle être bonne ? On ne lonna même plus la peine de l'essayer, la plante, ; appréciée lorsqu'elle était inconnue, tomba s l'oubli lorsqu'on apprit son nom, et depuis, lques amis des simples, exempts de préjugés, seuls conservé la tradition de ses vertus, e Buis (Buxus semper virens) est de la famille Euphorbiacèes, dont nous avons déjà étudié individu : le Ricin. C'est un arbrisseau qui croît itanément en Espagne, en Italie et en Suisse. is n'avons en France que deux forêts de Buis : e dans le Maçonnais, l'autre au mont Jura. Le 3 nain ou d'Artois, que l'on emploie en bordures s les jardins, se rencontre à l'état sauvage en sse et en Franche-Comté. porte des fleurs des deux sexes, petites, partant 'aisselle des feuilles. Le fruit est une capsule montée de trois petites cornes, correspondant à s loges contenant chacune deux graines. On t en faire des semis en terre légère ou le multi- r par marcottes. On greffe quelques variétés, lime le Buis panaché, ^es feuilles de Buis ont une odeur vireuse un aromatique. On les mêle souvent, par fraude, Biles du Séné. Elles sont purgatives à la dose ideux à trois onces en infusion ou en décoction s un litre d'eau, et de 3 ou 4 grammes en idre, sous forme de pilules ou mêlées à du miel, on action dans les fièvres intermittentes n'est moins réelle aujourd'hui qu'au temps de eph II. La meilleure manière de l'administrer 78 LES REMEDES DES CHAMPS est de donner de 2 à 3 grammes de feuilles en p dre, dans de Peau sucrée ou tout autre véhic au commencement de l'accès. On constate dès premières doses un changement notable, et obtient au bout de quelques jours, une guéri complète. Le bois de Buis râpé, et surtout celui de la racii à la dose de 30 à 60 grammes en décoction dans? litre d'eau, est un bon sudorifique, dont les effd sont en tout comparables à ceux du Gayac, dans ij affections rhumatismales chroniques et les accidejl qui en sont la suite, principalement les engoq ments d'articulations. On emploie quelquefois les feuilles de Buis augmenter l'amertume de la bière et diminue dépense de houblon. On reconnaît la falsificati l'apparence un peu trouble du liquide et à sa sa nauséeuse différente de l'amertume franche d bonne bière. Le Buis fournit le bois le plus dur et le compacte de nos climats. Sa densité égale ou s passe celle de l'eau. On l'emploie, comme v savez, à une foule d'usages. On en fait des peigni des boîtes, des toupies. C'est sur du buis que exécute les gravures dites sur bois. : Voici une bonne fortune. Cette belle plante vace, haute de plus d'un mètre, à tige simpl droite, d'où partent des feuilles opposées d'un vert, ovales, aiguës, à nervures longitudinales sa lantes, c'est la Gentiane (Gentiana lutea), auti ment dite Grande-Gentiane, Gentiane jaune. EU< donné son nom à la famille des Gentianèes do nous possédons en France plusieurs individus i Hameau de Buis. * 80 LES REMEDES DES CHAMPS téressants, entre autres, la Petite-Centaurée, nous parlerons plus tard. Les plantes de cett mille sont remarquables par la présence d' amertume franche douée de propriétés toniques tij: prononcées, propriétés qui ont été reconnues d les pays les plus éloignés et utilisées d'une f peu près uniforme. La Grande-Gentiane est commune dans les < partements du milieu et du midi de la France peut la multiplier de semis ou d'oeilletons, au temps, dans une terre fraîche, à mi-ombre, t sieurs variétés, entre autres la bleue, sont eut vées dans les jardins pour la beauté de leurs fl disposées en faisceaux à l'aisselle des derni ï feuilles, et qui s'ouvrent en juin-juillet. La partie active est la racine pivotante, fl h gieuse, rugueuse et ridée, qui atteint quelquefo grosseur du poignet. On la récolte au plus tôt | i fin de la deuxième année, après la chute des feu j Sa saveur est d'une amertume franche intense, i âcreté, i Vous entendrez dire que la Gentiane est dans la dyspepsie, les flatuosités, la diarrhée jid scrofules, la jaunisse, le scorbut, la goutte it fièvres intermittentes. Gela est très-vrai. Mais m tichaut, le Houx, la Chausse-trappe, le Sauelaii seront pas moins efficaces. Est-ce donc par un 1 1? tagonisme spécial que ces plantes agissent jkj ces maladies? Evidemment non. Leur effet ife siste simplement à produire dans les organes i n modification qui les rend capables de résistjit l'influence de la maladie et de rejeter, s'il y a ine les principes étrangers dont la présence troul i leurs fonctions. Le remède a donné du ton, d ): LES REMÈDES DES CHAMPS 81 aux nerfs, aux muscles, aux viscères : les1 îts capables de produire cet effet s'appellent to- les. La Gentiane en est un type parfait; elle it que par un principe amer pur. D autres, me la Camomille, l'Absinthe, sont à la fois to- es et excitants, parce que au principe amer ils lent un aromate. Il y a des plantes qui exer- une action tonique d'une espèce particulière, spécialement à la présence d'un acide ou le plus ent à celle du tannin, comme dans l'écorce de e : ce sont des toniques astringents. A l'exté- ils resserrent les fibres et peuvent ainsi s'op- aux hémorrhagies et aux écoulements mor- provenant d'un relâchement des tissus ; ils iennent ou diminuent l'inflammation en s'op- it à l'afflux du sang. A l'intérieur, ils agissent ne anti-putrides, et une fois mêlés au sang, le ont plus coagulable, ce qui explique leur uti- lans les hémorrhagies et les flux de toute na- Les toniques sont naturellement contre-in- 3S dans les maladies inflammatoires. Ces ipes bien simples étant posés, je vais tâcher, notre promenade, de vous montrer le plus i nombre possible de plantes appartenant à classe de remèdes, pour laquelle nous n'avons ument rien à envier à l'étranger. is revenons d'abord à notre Gentiane. Per- ne contestait ses vertus fébrifuges lorsque le quina était inconnu en Europe. Depuis, on les s absolument. Il n'en est pas moins vrai que intiane, administrée en poudre dans du vin, ; l'accès, soit seule, soit unie à l'écorce de ou d'Aune, ce qui vaut encore mieux, guérit itement les fièvres de printemps et d'automne, lte partie. 6 82 LES REMÈDES DES CHAMPS Dll et même les fièvres paludéennes. Elle offre de p! l'avantage de prévenir ou de guérir également h engorgements de la rate ou du foie, et l'état m?1! ladif qui persistent trop souvent après ces affecj tions. Aucun tonique n'est plus efficace dans Lj maladies scrofuleuses sauf peut-être le Noyer, ma dans ces cas, il est indispensable de placer le nrç lade dans des conditions hygiéniques convenable bonne nourriture, bon air et beaucoup de eoleil. La décoction de Gentiane concassée à la do de 30 grammes par litre d'eau, et prise à la do de 60 à 100 grammes par jour, continuée pendaj longtemps, est le meilleur tonique dans toutes affections produites par un manque de vi Le vin de Gentiane préparé en faisant ma 30 grammes de racine coupée dans 500 gramm vin, et pris par petits verres avant le repas, très-efficace contre la dyspepsie; les digestions < viennent plus faciles et la santé revient bientôt. _ Maintenant nous allons nous reposer un peu f je vais vous donner, au sujet des feuilles, quelqi !t connaissances botaniques que nous mettrons s Ji vent à profit. Vous avez tous remarqué des différences m notables dans la forme, la couleur et la disposi !< des feuilles des végétaux. Nous avons vu celles1111 la Capucine s'étaler en disque, celles du Genév ! ^ s'allonger en aiguilles, celles de la Rose de Noë f s séparer comme les doigts d'une main. Nous alli^ examiner aujourd'hui leurs caractères principe; es et nous familiariser avec les noms qui servent à ' P désigner. On distingue dans la feuille le limbe, partie PU! LES REMÈDES DES CHAMPS 83 ►ppée, et le pétiole ou support. Quelquefois le oie manque et la feuille est dite sessible. Celle part directement de la souche ou racine s'ap- 3 radicale. ne feuille est simple, si elle n'a qu'un limbe ; e, lorsque le limbe est divisé en plusieurs por- s obtuses ; et pennée ou composée, si plusieurs :s limbes qui prennent le nom de folioles vien- t s'attacher au pétiole par des pétiolules , me dans cette feuille de faux Acacia. Lorsque îtiole commun se ramifie et porte d'autres pé- s sur lesquels s'attachent des folioles, la feuille Délie décomposée. i feuille du Ricin est fide, c'est-à-dire fendue lusieurs parties ; quand les fentes arrivent jus- u pétiole, comme dans le Chanvre, la feuille est partite, ou palmée, comme dans le Marron- :aminons maintenant les nervures qui forment ne le squelette des feuilles. Dans le plus grand 3re, on voit une nervure principale qui va de se au sommet, et donne naissance à d'autres ures latérales disposées à intervalles à peu près x : le Laurier nous en offre un exemple. Sou- comme dans la Mauve, un certain nombre de ures principales, partant du pétiole, rayonnent les contours du limbe. On voit aussi des ner- 3 parallèles se diriger de la base du limbe au oet comme dans la Gentiane, l'Orchis. 3st un autre point qu'il nous importe de re- uer. Les feuilles ne sont pas disposées de la 3 manière sur la tige. On les dit opposées si sont placées en face l'une de l'autre à la même îur ; alternes, si le point d'insertion est diffé- 84 LES REMÈDES DES CHAMPS rent; verlicillèes, quand elles se trouvent gré Feuille composée. pées en touffes autour de la tige, comme dans Thym, le Genévrier, LES REMÈDES DES CHAMPS 85 pétiole des feuilles est souvent accompagné, Dase dune espèce de petite feuille que l'on une stipule, dont la forme est très-variable. Jquefois, comme dans l'Eglantier, il fait corps î le pétiole. r J même que la peau de l'homme et des ani- x est criblée de pores, ouvertures microscopi- i qui donnent passage à des liquides et à des lepiderme des feuilles est percé d'un grand bre destomates, orifices par lesquels s'évapore >ve et qui servent également à l'absorption et au gement de gaz nécessaire à la vie de la plante lurais bien d'autres choses intéressantes à vous au sujet des feuilles, mais je veux me borner notions les plus indispensables, sauf à entrer quelques détails, à mesure que l'occasion s'en fentera. Ne vous effrayez pas des mots nou- x. Limbe, pétiole, verticille, ne sont pas plus nies a retenir que substantif, adverbe, inter- >n que 1 usage vous a rendus familiers. Toute gestion est de n'en pas apprendre beaucoup à s et de les entendre répéter souvent, ce que ne manquerons pas de faire dans nos prome- plante vivace dont vous me voyez extraire la e racine pivotante, fibreuse, brune en dehors jaune en dedans, c'est la Patience (Rumex ntia), de la famille des Polygonacées. Cette fa- renterme un assez grand nombre de végétaux ces a feuilles alternes munies d'un stipule, et tvant leur développement, sont roulées en de- Nous lui devons la Persicaire, dont je vous ajouta l'heure; la Bistorte, un astringent 86 LES REMÈDES DES CHAMPS dont nous avons trouvé un exemplaire ; le Blé no T Oseille, la Rhubarbe. Les tiges de Patience, vulgairement Parel Dogue, sont hautes d'environ 1 mètre 50 centiir très, droites, cannelées, un peu rameuses. I feuilles pétiolées, sont grandes, ovales à pointe, peu ondulées. Elle développe en juin-août ses fleurs très-petit verdâtres, sans corolle, disposées en espèces d'é terminaux formés de nombreux verticilles. On cultive dans les jardins pour ses bourgeons et feuilles légèrement acides, que Ton apprête com celles de l'Oseille, et que l'on nomme Epinards i mortels. Il faut semer ses graines sur place à Yi tomne à toute exposition, dans une terre fraîche substantielle. Il y a plusieurs espèces de Patience, parmi 1 quelles la Patience sauvage ou Lampée {Rur\ acutus) ; la Patience crépue (Rumex crispus) e Patience a feuilles obtuses (Rumex obtusus). B toutes ont les mêmes propriétés. Leur action tonique, dépurative et même purgative à doses peu élevées. On fait surtout usage de la racint décoction à la dose de 30 à 60 grammes par fi d'eau. C'est un remède très-populaire dans campagnes, principalement contre les maladies la peau. Les feuilles contuses peuvent exercer | heureuse influence sur les ulcères indolents e engorgements lymphatiques. On prépare un onguent contre la gale en mélangeant parties ég d'axonge, de soufre et de pulpe de racine de tience ramollie en la faisant bouillir dans du naigre; mais il faut observer que le soufre contribuer pour une bonne part à la guérison, Bourgeon de Patience. 88 LES REMÈDES DES unAMPS La Bistorte (Polygonum bistorta) appartient! comme la Patience, à la famille des Polygonacèeè On l'appelle quelquefois Renouée-Bistorte. Un cou] d'œil donné à sa racine vous explique son noirt elle est contournée deux fois sur elle-même. Brun en dehors, rougeâtre en dedans, elle porte del sillons annulaires , d'où naît un chevelu de nom' breuses radicelles. Son principe actif est le tannin si abondant qu'on l'a employée au tannage. EU contient en outre beaucoup d'amidon que l'on petf en séparer et que l'on utilise en Russie en le mê lant au pain. Heureusement nous ne sommes pa réduits à cet expédient, et nous possédons, en oë de disette, bon nombre de plantes sauvages qil peuvent contribuer largement à l'alimentation. La Bistorte est assez commune dans les prés les pâturages ombreux. Les animaux, à l'exceptid du cheval, aiment à en brouter les tiges qui attej gnent 30 à 50 centimètres. Elles sont cylindrique striées, fistuleuses, noueuses, garnies de feuille ovales-lancéolées. Les fleurs, qui s'ouvrent en mai très-petites et très-nombreuses, forment à l'extr< mité d'une hampe grêle, un épi en forme de massw qui rappelle l'inflorescence du Roseau massette. | n'y a pas de corolle ; le calice, de couleur rosée, ej surmonté de longues étamines qui dépassent >| surface de l'épi. On peut semer la Bistorte à l'ombre, en automnl aussitôt après la maturité des graines, ou la pM pager par division des pieds. La souche ou racii se récolte à la fin de novembre, Je vous ai dit que je comptais vous parler d'uj Polygonacée que l'on appelle Persigaire (Polygi LES REMÈDES DES UHAMPS 89 pi hydropiper). C'est que je savais où en trou- en abondance. Nous y voici. Elle aime, vous ez, les lieux humides, on la rencontre dans les ses, les marais. Ses noms vulgaires sont nom- fux : Poivre d'eau, Piment d'eau, Renouée acre, rage, Herbe Saint-Innocent. Si vous goûtez ses ^lles, qui ressemblent à celles du pêcher, et sur- t ses petites graines triangulaires, vous leur trou- ez une saveur poivrée, acre et brûlante, qui ^once, à n'en pas douter, des propriétés éner- ftues. /ous reconnaîtrez la Persicaire à sa tige nue, lieuse, un peu rougeàtre, garnie de quelques ra- i^ux, haute de 30 à 80 centimètres, portant des illes alternes lancéolées aiguës ; mais principa- fientà ses fleurs très-petites, formées simplement in calice rosé, six ètamines et trois styles por- ^t chacun un stigmate. Ces petites fleurs sont iposées en épi grêle, filiforme, arqué, garni de fites écailles et s'ouvrent de juin à octobre, pn emploie la plante entière, fraîche, car les unes augmentent son activité. Elle perd beau- ip de son énergie par la dessiccation. k l'intérieur, la Persicaire agit comme stimulant argique ; mais c'est une de ces plantes injuste- >nt abandonnées des médecins, et dont les effets t été jusqu'ici mal étudiés. Le mieux est donc i ne pas l'employer à l'intérieur sans l'avis de omme de l'art, en attendant que des expériences fïï dirigées nous apprennent comment utiliser ses >priétés. Ses services à l'extérieur sont incontestables. Elle ut remplacer la moutarde dans la préparation des ^apismes. Une forte décoction tue l'acarus de la 90 LES REMÈDES DES CHAMPS gale. Le suc de la plante, pur ou étendu d'eau, < stitue l'un des remèdes les plus efficaces pour n ver les ulcères atoniques, séparer les chairs mo: et hâter la cicatrisation. Il est bon, dans ce < de mêler le suc à une décoction concentrée feuilles de noyer. Les vétérinaires connaissent bien cette propriété et se servent aussi de cj plasmes de Persicaire pour résoudre les engoi ments lymphatiques des articulations. Sa décod constitue en outre un bon gargarisme dans les d'angine, d'aphthes et d'ulcérations de la gorge, peut même calmer quelques maux de dents i veux. Il ne faut pas confondre la plante qui nous occ i avec la Persicaire douce (Polygonum persicai et la Persicaire amphibie (Persicaria amphibiu qui se distinguent par leurs fleurs en épis oblon cylindriques, compactes, et dont les propriétés e; encore mal définies. Voyons si vous avez retenu ce que je vous afc au sujet des différentes espèces de feuilles. — Q ment appelons-nous celle-ci ? — Feuille compoi — Pourquoi? — Parce qu'elle est formée de pet feuilles ou folioles, fixées par des pètiolules,i petits pétioles, h un pétiole commun qui leurd de support. — Fort bien. Vous voyez que la Br nique n'est pas si difficile à apprendre. Vous connaissez tous la petite plante que je vifl d'arracher. Elle croît dans les lieux humides I bien que les chevaux et les vaches la brouteni que les oies la recherchent, elle fait quelquefois! tort aux prairies où elle se multiplie trop. Les p(fl sont très-friands de sa racine et bouleversent! LES REMÈDES DES CHAMPS 91 pour s'en emparer. On l'appelle vulgairement gremoine sauvage, Bec-d'oie, Potentile ansérine. n vrai nom est Argentine (Potentilla anserina) à la couleur blanche soyeuse du duvet qui re- ùvre la partie inférieure des feuilles. Elle appar- ent à la famille des .Rosacées. La racine contient tannin et de l'amidon. Quant à ses propriétés sont, à un degré un peu plus faible, celles que us avons reconnues dans la Bistorte de sorte que us n'y reviendrons pas. Pour terminer notre promenade, nous allons dé- plier de ce vieux mur une petite plante presque pipante que vous avez vue partout sur les toits, décombres et dans les terrains arides. C'est la 3RMIGULAIRE (Sedum acre), d'une famille remar- table par l'épaisseur des feuilles et parfois des >es, celle des Crassulacèes , qui comprend ce que n peut appeler les plantes grasses de notre ch- at, entre autres la Grande Joubarbe. La Vermi- laire n'a pas manqué de parrains. On la connaît us le nom de Petite Joubarbe, Sédon acre, Orpin ûlant, Poivre des murailles, Pain d'oiseau, Herbe nnt-Jean. Il suffît de l'avoir vue une fois pour la recon- tître à ses tiges longues de 5 à 10 centimètres, m rameuses, à demi rampantes, couvertes de uilles épaisses, ovoïdes, et à ses petites fleurs unes en épis courts formant des corymbes ter- inaux. Il est à peu près inutile d'en faire une provision, ,r la dessiccation lui enlève ses propriétés. Heu- 'îusement on peut se la procurer fraîche sans diffî- ilté. Elle est d'un goût piquant, acre, qui fait n LES REMÈDES DES CHAMPS présumer des éléments très-actifs. Il faut, en effe, la manier avec beaucoup de prudence. Une om du suc produit un effet cathartique violent. Maisi doses modérées, entre les mains d'un médecin, eL Rameau de Vermiculaire. peut agir d'une façon remarquable comme remèd» altérant, c'est-à-dire capable de modifier les fonc tions des organes, de les mettre à même de réagiî contre la maladie. On a eu principalement à s'er louer dans le traitement du scorbut et do l'épi- lepsie, LES REMÈDES DES CHAMPS 93 i l'extérieur, on peut employer sans crainte le ) de Vermiculaire ou des cataplasmes faits avec plante pilée, pour provoquer la résorption des nchements, des engorgements glanduleux ou iphatiques, et surtout pour nettoyer et aviver vieux ulcères, même ceux qui affectent un ca- tère cancéreux. En pareil cas, la Vermiculaire îble agir avec plus d'énergie que la Persicaire it nous parlions tout à l'heure. Je passons pas devant ce buisson d'EpiNE-viNETTE s nous informer des propriétés de cet arbuste, la nature fait croître spontanément dans près- tous les terrains, et que Ton cultive dans les es et les jardins d'agrément. L'écorce de la tige jaunâtre ; celle des rameaux grise, les feuilles olées, obtuses, dentées en scie, sont disposées bouquets alternes. De fortes épines partent de la ssance des rameaux. Les fleurs paraissent en juin. Elles sont d'un jaune pâle, disposées en ppes pendantes. Leurs étamines, au nombre de offrent un curieux exemple de la sensibilité des ites. Si vous en touchez une avec la pointe le épingle, elle se contracte et va se poser sur istil. bus vous étonnez sans doute de m'entendre dire les plantes sont sensibles. Je ne prétends pas > par là qu'elles sont susceptibles de douleur ou plaisir, mais seulement qu'elles sont capables, s certaines circonstances, d'accomplir des mou- îents provoqués par les agents extérieurs. Vous 3z tous que les plantes dirigent leurs rameaux l'air et la lumière. Quelques-unes exécutent mouvements continuels. Si vous examinez 94 LES REMEDES DES CHAMPS attentivement une vrille de Bryone, vous la verre se dresser, se tordre et se contourner lentemen Vous avez entendu parler de la Sensitive, dont 1< feuilles se ferment au moindii attouchement. Mais il y a ur plante bien plus curieuse encor | c'est la Dionée attrape-mouche Ses feuilles, portées par un Ion pétiole si large qu'on le prendra volontiers pour la feuille ell« même, sont couvertes d'une 1 queur visqueuse qui attire 1< insectes. Mais si une mouci vient s'y poser, la feuille se rep les longs cils qui la bordent s tre-croisent, et le pauvre ins demeure captif pour toujou car la feuille ne s'ouvre qu'ap sa mort, alors qu'elle n'est p irritée par ses mouvements. Maintenant que vous savez les plantes imitent quelquefof les mouvements qui semble] n'appartenir qu'aux animaui' % vous n'oublierez pas , au prir temps, d'en faire l'expérience si TEpine-vinette ou Vinettier (Bai beris vulgaris) , appelée aus Berbéris, qui a donné ce nomi la famille des Berbèridèes , doi Bourgeond'Epme-vinette ,. , , , elle est le type. Toutes les parties de la plante sont utiles : racine et les tiges sont employées pour teindre « Sâuiie la laine, le fiJ , le coton et les cuirs ; le si Kpine-vinette, 96 LES REMÈDES DES CHAMPS des baies donne avec l'alun une laque d'un 1 rouge; la seconde écorce de la tige, et surtout < de la racine, est amère, tonique et légèrement ] gative; enfin ses baies rouges servent à prép une limonade préférable à celle de citron, très-i dans les cas de fièvres inflammatoires, typho ou bilieuses. La décoction acidulée des feu forme aussi une bonne tisane rafraîchissante. E on prépare avec ses fruits écrasés, macérés < l'eau avec du sucre brut et quelques aromates, piquette agréable. On récolte les fruits en automne, et on les sè< ils conservent toutes leurs propriétés. A côté de toutes ces qualités, l'Epine-vinei un défaut. Mais qui n'en a pas, même parmi plantes? L'important est de les connaître. Ces fait avéré que la transformation d'un champig microscopique qui s'y attache fait naître la ro: ou la carie sur le blé, le seigle et les autres céré qui croissent dans son voisinage. On fera donc de ne multiplier cet arbuste utile que loin des tures auxquelles il peut nuire. On peut en faire boutures, des marcottes, ou détacher des b geons enracinés. Malgré ses épines, il ne fait de bonnes haies, parce qu'il se dégarnit du bai ne souffre pas d'autres plantes près de ses raci qui épuisent le sol. Voici nos pourvoyeurs qui reviennent les m pleines. Voyons un peu ce qu'il y a de bon c tout cela. Pouvez- vous me dire le nom de cette brar «iU réole [Daphne laureola), dont les fleurs d'un jau1 verdâtre forment de petites grappes axillaires. & feuilles sont persistantes; elles ne tombent pi en hiver. Quant aux fruits, ils sont noirs et n»» pas rouges comme ceux du Mézéréon. Enfin il y a un autre arbuste de la même famill le Garou (Daphne gnidium), ou Sain-Bois, donne des fruits rouges, mais que l'on disting.' facilement des deux précédents par ses feuilles se' sites, éparses, très-nombreuses, déliées à la bas» étroites et lancéolées. Les fleurs, petites, odorante blanches ou un peu rougeâtres, sont disposées LES REMÈDES DES CHAMPS 99 trémité des rameaux en particule, grappe formée ^petits bouquets soutenus par un pédoncule com- n. On trouve le Garou dans nos départements du Ji ; mais dans ceux du nord, où on le cultive, il a pin d'être rentré dans l'orangerie pendant l'hiver, 'outes les Daphnacées réclament une terre subs- fcielle et fraîche. On les sème en pots à l'automne s de la terre de bruyère, et Ton repique Tannée [vante. Le Mézéréon, la Lauréole et le Garou ont des ïpriétés semblables. Un fragment de leur écorce, bé sur la langue, produit bientôt une sensation fiante, persistante, qui s'étend jusqu'à la gorge, k feuilles fraîches et les fruits, frais ou conservés, ►sent à peu près les mêmes effets. li dose un peu forte, les Daphnacées sont des bons violents, et il n'appartient qu'au médecin te'en servir, à l'intérieur, comme dépuratifs, fon- its et drastiques. Entre ses mains, elles peuvent taner des cures inattendues dans l'hydropisie, le kjmatisme chronique, les scrofules, les tumeurs plentes, les engorgements et les affections dar- kses. C'est un de ces agents énergiques, capables produire, par révulsion ou autrement, une per- pation salutaire, une crise, qui permet aux lanes d'éliminer les produits morbides, cause ou hltat de la maladie. :»n comprenant ainsi la manière d'agir des remè- |, on s'explique comment des plantes dont le (ificipe actif est très-différent peuvent produire >onêmes effets. Il n'y a pas de spécifique, c'est- |re de remède capable d'aller attaquer l'être ikginaire nommé fièvre, rhumatisme, jaunisse, et &le tuer en l'empoisonnant ou en se combinant 100 LES REMÈDE8 DES CHAMPS avec lui de manière à former un nouvel être im' fensif , de même que l'acide sulfurique, poison vï lent, en s'unissant à la chaux vive, autre poisc1 forme du sulfate de chaux, substance parfaitemc1 inerte. Il y a cependant des cas où les choses peJ vent se passer ainsi, par exemple dans la graver mais ce sont des exceptions. En général, nous igi rons quelle est l'essence des maladies, et nous de nons ce nom aux phénomènes, aux symptômes pJ duits par la lutte du principe vital contre le troulf survenu dans les fonctions ou dans la constituti des organes. Dans cette lutte, la nature est souve^ impuissante; les remèdes interviennent alors pd exciter la réaction si elle est insuffisante, la moc rer si elle est trop vive. Tel est leur vrai rôle, ne guérissent point, ils dirigent simplement efforts de la nature. Envisagée à ce point de v? la médecine se trouve dégagée de toutes les supej titions, de tous les mystères, qui plaisent, il vrai, au grand nombre, toujours ami du merve leux, et dont savent tirer parti les charlatans ou habiles, mais qu'il importe de faire disparaît pour le plus grand bien de ceux qui souffrent faut que la confiance du malade, cet auxilia puissant de la thérapeutique, au lieu de se font sur les vertus occultes de quelque remède secil compte sur la sympathie et sur le savoir éclairé médecin. J'espère que vous avez compris ma petite digr/ sion ; mais comme je tiens à vous bien inculqt ces idées, j'y reviendrai à l'occasion, lorsqu'i' plante me fournira une application remarqua des principes que je viens de vous énoncer. Il est donc bien entendu que l'emploi des Daj:' LES REMÈDES DES CHAMPS 101 eées à l'intérieur est réservé à des mains habiles [expérimentées. A l'extérieur, leur emploi n'offre s les mêmes dangers, et la médecine usuelle peut j compter parmi ses agents les plus utiles. C'est porce séchée que l'on emploie d'ordinaire. La s énergique est celle du Garou. écorce de Garou, ramollie par un séjour de lques heures dans de l'eau, et mieux dans du aigre, appliquée sur la peau et maintenue en ce par un bandage, produit au bout de vingt- itre heures la rubéfaction, et au bout de qua- ite-huit heures une vésication complète ; elle a les cantharides l'avantage de ne pas irriter voies urinaires, de donner lieu à une exsudation liquide plus abondante et plus prolongée, et de pas laisser de traces. On lui reproche de causer fois une démangeaison pénible et une irritation parties environnantes ; mais une décoction de feuil et de fleurs de Sureau suffît pour calmer petits accidents. Il sera donc bien d'employer le ou toutes les fois qu'il n'y aura pas besoin d'ob- r une vésication rapide. on nom de Bois d'oreille vient de l'usage que en faisait communément dans quelques con- s du midi, avant qu'il fût connu des médecins, l'employait comme révulsif derrière les oreilles enfants, dans les engorgements des glandes du , les maux d'yeux et les dentitions pénibles. Le pu figure aujourd'hui dans les pharmacies ; mais bien d'autres plantes non moins utiles, dont les itants de la campagne, sans autre guide que la ition, mettent chaque jour à profit les services, Ifndent leur place dans les livres classiques et 13 les officines î 102 LES REMÈDES DES CHAMPS Passons à ce pied de Pariétaire (Parietaria off\ cinalis), que l'on a eu soin d'apporter tout entiei et qui fera un excellent échantillon. Vous dirai-; tous ses noms vulgaires? Voici ceux que je coi nais : Perce-muraille, Casse-pierre, Herbe de Notr Dame, Espargoule, Vitriole, Panatage, Epinard ( muraille. Elle appartient à la famille des Urticèt qui renferme, en outre de l'Ortie, d'où lui viei son nom, l'Orme, le Chanvre, le Houblon, Mûrier. Elle croît sur les murs et les décombres. S tiges atteignent de 50 à 60 centimètres; elles soij fragiles, rameuses, légèrement couvertes de poil garnies de feuilles, alternes, pétiolées, ovales-obloil gués, velues et un peu rudes. Les fleurs, verdâtre très-petites, ont besoin d'être examinées à la louj pour bien reconnaître leurs caractères, qui méritei de fixer notre attention. Ces fleurs sont réunies à l'aisselle des feuilles, i nombre de 3 ou 5. Dans chaque groupe, il y a ur fleur bisexuée, c'est-à-dire contenant des étamini et un pistil, une fleur mâle, dans laquelle le pis* ne s'est pas développé, et enfin une fleur femell qui n'a qu'un pistil sans étamines. Nous trouvo ici un nouvel exemple de l'irritabilité de cert organes chez les végétaux. Si vous touchez uij étamine avec la pointe d'une aiguille, elle se rj dresse comme un ressort qui se débande; l'a thère s'ouvre, et laisse échapper un nuage pollen. La Pariétaire offre une saveur un peu salée, d à la présence d'une notable quantité de nitre (nitrc de potasse) qu'elle contient, et auquel on doit att: buer ses propriétés rafraîchissantes et diurétiqw 4 ^\ Wi ^ M \r. - Ki m Pariétaire. 104 LES REMÈDES DES CHAMPS C'est un remède populaire dont on abuse un pe cependant son infusion à la dose de 30 gramrci par litre d'eau peut agir comme calmant dans cas d'inflammation des voies urinaires. Pour conserver, il faut la sécher rapidement à Pétuve au feut Il suffît d'avoir vu une fois l'arbrisseau dont vc avez ici une branche pour le reconnaître mê de loin. Il croît naturellement dans le midi deii France, aime les terrains secs et pierreux. On p<| le cultiver à l'exposition du levant, dans une tel légère. Il se multiplie facilement de semis ou boutures faits en automne. La tige, qui atte 3 à 4 mètres, porte des branches très-ramifié Técorce est rude, cendrée et un peu rougeâtre feuilles, alternes , très-petites, en forme d'écail ressemblent à celles du cyprès. Les fleurs fornl un chaton écailleux qui donne naissance à un p cône qui devient charnu en mûrissant, comm- fruit du Genévrier. Cet arbrisseau, toujours vert, c'est la Sabine (. niperus Sabina), autrement dite Genévrier-Sabij Savinier , de la famille des Conifères. Toute! plante et particulièrement les rameaux sont dcl d'une odeur pénétrante, peu agréable, et d'une i- veur amère, acre, résineuse. Son principe actif! une huile essentielle, analogue à celle du Genévii mais qui semble plus excitante. On ne doit l'employer qu'à doses très-modéniS par exemple, l'infusion de 2 à 8 grammes de feu 3 fraîches par litre d'eau, prise en petite quan| est la meilleure préparation. Elle peut être dans les affections goutteuses et rhumati reile iSBJtf LES REMÈDES DES CHAMPS 105 ioniques, sans inflammation. La décoction con- trée est utile pour aviver les ulcères et favoriser r cicatrisation. Les propriétés excitantes de la Sabine sont bien linues dans les campagnes ; les femmes abusent vent de ce remède, qui demande à être employé c beaucoup de circonspection. Elles feraient bien ne jamais en faire usage sans avoir consulté le iecin. oici un plant de Morelle (Solarium nigrum), elée quelquefois Morette, Crève-chien, Herbe aux faciens, Raisins de loup. C'est une Solanèe an- ille, qui croît spontanément le long des chemins, les décombres et dans les terrains arides. Pour ultiver, on la sème au printemps. 'a tige herbacée, anguleuse, est haute de cin- nte centimètres. Les feuilles pétiolées, lisses, ïrement dentées, sont d'un vert sombre, elles ex- jnt une odeur un peu fétide. On voit paraître uillet-août les fleurs blanches, petites, disposées corymbes renversés. Elles donnent naissance à )etites baies qui deviennent rouges et noires en rissant. 'es baies de Morelle sont légèrement narcotiques, ïs il en faudrait manger une grande quantité n distingue dans Pécorce Yèpiderme, pellicule ice qui se dessèche, se fendille et se détache fa- ment, mais se reproduit aussitôt. Au-dessous répiderme se trouve le suber, partie non fi- use, qui se développe parfois d'une façon remar- fi.Sc Coupe du tronc d'uu jeune chêne. le, comme dans le Sapin et surtout dans le e-liége. Enfin, entre le suber, que Ton peut 1er première écorce, et Paubier, on rencontre er ou seconde écorce. Celle-ci a pour caractère ictif d'être ordinairement formée de fibres plus es, plus minces et plus tenaces que celles de er et du bois. C'est du liber que l'on retire bres textiles du chanvre et du lin. Quelquefois ftient de l'amidon, de la gomme, et peut être iéré comme alimentaire, |42 LES REMÈDES DES CHAMPS Si vous regardez attentivement la section jeune arbre, vous verrez que les diverses co dont nous venons de parler sont séparées par très couches, ordinairement assez minces, qui toutes criblées de petits trous et que Ion ob ■ ces trous même dans la partie la plus compac I bois. C'est que les plantes sont traversées dans 11 leur longueur par de petits canaux qui sont col leurs artères et leurs veines, et dans lesquels culent la sève et les liquides élabores par sa tiP formation. , ., L'Erable jeune est un des arbres ou Ion pe mieux observer la constitution des végétaux, ie viens de vous donner une idée. Je conserve à cet effet une section de tronc Erable de deux ans, et je l'ai apportée pour vc faire examiner. Vous voyez que 1 on distingc cilement le bois de la première année (accolac celui de la deuxième année accolade 2 et les ties constituantes de l'écorce (accolade 3). Auc est la moelle, entourée de «aisseaux bien disj toujours les malades qui souffrent de la gravel1 La Busserole n'agit point , dans ce cas , par u" Fleur d'Arbousier. LES REMÈDES DES CHAMPS 123 ftu spécifique, mais elle exerce une action locale n marquée sur les organes affaiblis et leur pér- it d'opposer à la maladie une réaction suffisante. p action légèrement tonique sur le système ner- ix Ta fait employer avec succès pour combattre jïébilité extrême qui accompagne certaines affec- s chroniques des voies respiratoires, mais elle aucun pouvoir contre la phthisie véritable, qui lique la présence de tubercules dans le poumon. jis ce cas les toniques n'agissent que comme pal- ifs ; ils ne guérissent pas, mais peuvent prolon- de beaucoup l'existence du malade. /bus savez tous le nom de ces grandes rosettes «tes, un peu semblables à des têtes d'artichaut, cernent plein de grâce dont la nature pare toute anée les toits de chaume. A ses feuilles épaisses et fyrnues, vous reconnaissez une plante de la famille | Crassulacèes, qui remplacent, dans nos climats, àCactus des régions chaudes. On la multiplie facile- isat de drageons que l'on plante dans un terrain sec. La Joubarbe (Sempervivum tectorum), nommée |si Grande Joubarbe, |r la distinguer du lion brûlant ou Pe- i5 Joubarbe, dont nous bns parlé dans notre [mière promenade, est liïimée aussi Herbe k cors, Artichaut sau- le. Elle fleurit en Met-septembre. Les , r . Fleur de joucarbe. urs roses, purpun- i L sont disposées en corymbe irrégulier à l'ex- I 124 LES REMÈDES DES CHAMPS trémité (Tune grosse tige simple garnie de feui moins grandes et plus minces que celles de la ba| celles-ci sont les seules dont on fasse usage. E sont plus actives avant et après la floraison. L<( saveur est à la fois fraîche et un peu astringerJ Le suc de Joubarbe et ses feuilles pilées calm» l'irritation des dartres vives, des ulcérations, brûlures, soulagent les maux de têtes fébriles, r dans tous les cas il est nécessaire d'en renoua souvent l'application. Le nom d'Herbe aux cors a été donné à cause de son emploi populaire pr^ détruire ces callosités de la peau. Il y a, voust savez, une foule de remèdes contre les cors feuilles de Souci , de Chou rouge , de Lierre ; petite Joubarbe ; les uns s'emploient à l'état naJ rel, les autres macérés dans du vinaigre. Il porte, surtout, de maintenir pendant longtemps le cor une compresse humide, rendue active un acide qui aide au ramollissement de la peau durée, la gonfle, et permet de l'enlever sans drf leur. Si le remède est légèrement caustique, il détruire les parties profondes du cor, et prévei1 sa reproduction, à la condition que la chaussure | goit pas une cause constante de récidive, En attendant que le soleil printanier fasse éc les premières fleurs, nous allons nous occuper jourd'hui d'écorces, de bourgeons ou de plan toujours parées de verdure. Le réveil de la donne déjà des vertus plus énergiques aux par jeunes des végétaux, c'est le temps propice recueillir plusieurs produits précieux. Voici un arbre familier, le Bouleau (Betula al LES REMEDES DES CHAMPS 125 pe de la famille des Bètulinèes, qui mérite quel-» es moments d'attention. On appelle aussi Bouleau blanc, ble, Bouillard, et du temps où l!p. croyait qu'un bon faisceau d, verges était indispensable à la fycipline d'une classe, on l'avait ïpnommé le Sceptre des maî- m d'école. Le nom et la chose tyt heureusement tombés en Dlbli. "lie Bouleau se contente de tou- ;< les expositions, de tous les K^ains, et croît dans les régions îréales jusqu'aux limites de la Kjétation des arbustes. Les Ulles ont une odeur agréable, lb saveur un peu amère et as- figente, leur décoction est lé- j.*ement diurétique et excitante, i on l'emploie dans le Nord pme dépurative et anti-rhu- itismale. Les bourgeons ont impropriétés plus énergiques. à& partie la plus intéressante i, l'écorce. L'épidémie, très- m, se lève par couches argen- 13 enduites d'une résine en pou- |î aussi on l'emploie pour faire | torches. Les Suédois , les 90ns, couvrent leurs cabanes c l'écorce de Bouleau, ils en ,t des corbeilles, des cordes, Purgeons de Bouleau. vases capables de contenir des liquides, Au 126 LES REMÈDES DES CHAMPS Kamtchatka , on mange la seconde écorce et on prépare une sorte de bière; Pépiderme sert de ] pier. La distillation de Fécorce de Bouleau foui une huile empyreumatique employée en Russie l préparation des cuirs, auxquels elle communie une odeur agréable, et la propriété de n'être po attaqués par les insectes. Enfin Fécorce, comme feuilles, sert à teindre en jaune. Quant à ses p priétés médicales, ce sont à peu près celles bourgeons ; on les met surtout à profit dans maladies de la peau et les affections scrofuleuses Les jeunes Bouleaux servent à faire des cercl des jantes de roue, des sabots, avec les branches fabrique des balais, Les habitants du Nord, moins favorisés que n< sous le rapport de la diversité des végétaux uti tirent également parti de la sève sucrée de arbre. Un peu avant le développement des feuil on fait dans le tronc, au moyen d'une vrille, trou un peu profond dans lequel on enfonce bout de roseau, et l'on dispose au-dessous un v; pour recevoir la sève qui coule par cette blessu Quand elle ne tombe plus que goutte à goutte, bouche le trou avec un fausset pour que l'arbre s'épuise pas. Ce liquide donne, par PévaporatH un sirop qui remplace la mélasse. On en prép; aussi une boisson fermentée. C'est ainsi que cU les pays les plus dénués, sous le climat le plus ru l'industrie de l'homme découvre et met à profit rich esses naturelles que l'on ignore ou que l'on daigne dans les régions plus favorisées. Pendant que nous nous reposons au pied de Chêne, je vais vous faire en peu de mots l'histo: Chêne, 128 LES REMEDES DES CHAMPS de ses qualités. On le considère à bon droit coi le plus utile et le plus bel ornement de nos foi Fleurs mâles de Chêne. où il acquiert des dimensions énormes. Son b\ solide et durable est recherché pour la charpenj les contructions navales, le charronnage et la n$ LES REMEDES DES CHAMPS 129 uiscrie. Le Chêne, ou Chêne-rouvre (Quercus ibur) est de la famille des Cupilifères, comme le être, le Coudrier, le Charme, le Châtaignier. On la istingue par sa floraison remarquable. Les fleurs lâles en chatons allongés sont composées d'éta- ines et d'un calice. Les fleurs femelles sont réunies par deux ou trois Chêne. — Fleurs femelles. Fruit. ns une enveloppe commune qui plus tard s'accroît îse transforme en une espèce de coupe à laquelle nère le fruit, comme on le voit dans le gland, ou }i le recouvre tout entier, comme dans la noisette. L'écorce recueillie sur les jeunes branches de Cène est lisse, d'un blanc verdâtre en dehors, rou- gitre en dedans. L'odeur est fade, la saveur as- ti igente, à cause de la grande quantité de tannin I elle contient. C'est ce principe astringent qui la rîd précieuse pour le tannage. Aucune autre &>rce ne donne d'aussi bons produits. lre PARTIE. 9 130 LES REMÈDES DES CHAMPS i C'est également a ses principes astringents q cette écorce doit ses propriétés médicales, d'auta plus appréciables, qu'on peut se la procurer parto sans frais. Il ne faut l'administrer à Pintérie qu'avec circonspection, à la dose de 2 à 4 gramme pour combattre, les flux muqueux chroniques, a compagnes d'une relaxation générale des tissi dans la dyssenterie, les hémorrhagies scorbutiqu ou provenant de débilité des organes. Au lieu < Técorce en poudre, on peut donner la décocM préparée avec 10 à 15 grammes d'écorce broy dans un demi-litre d'eau. On a cru qu'elle étà douée d'une haute vertu fébrifuge, et lors du bloc continental, sous le premier empire, le Quinqui; ayant atteint le prix énorme de 12 francs l'once, < vendait sous le nom de Quinquina indigène, î mélange à parties égales de poudres d'écorce Chêne, de Camomille romaine et de Gentiane. < mélange eut un effet excellent pour guérir les fièvi intermittentes récentes ou anciennes, mais il n'e pas plus infaillible que les autres fébrifuges, et médecin a besoin de beaucoup de tact pour bi choisir le remède qui convient le mieux à chaque cî A l'extérieur, Técorce de Chêne rend aussi nombreux services. La décoction de tan (nom l'écorce en poudre) employée en lavement ou lotions, est très-utile comme astringent, dans diarrhée, la dyssenterie, les écoulements muqu< lorsqu'il n'y a pas d'inflammation, mais man( de vitalité des organes. On peut aussi en faire d| gargarismes dans les cas de maladies ulcéreus de la gorge. Les personnes obligées de travail) habituellement les pieds dans l'eau, se trouve très-bien de saupoudrer leurs chaussures avec =^~ Chêne. — Tronc. âjtj LES REMÈDES DES CHAMPS tan ou de garder la nuit des bas qui en sont légè remeïïcouferts. Les gerçures de la peau se c:* Sent et les parties ramollies se -«ernussent J T. a décoction concentrée de tan ou aeooiu fraîche de Chêne assainit la surface des ulcères S leur cicatrisation. On peut aussi les saupo Ïer avec un mélange de tan et de poudre c charbon qui, agissant à la fois comme astnngen absoroan^et désinfectant, est principalement _ u Sus les cas de gangrène, de poumture dhopita et d'ulcères sanieux. . On trouve dans le commerce, sous le nom café de glands, une poudre composée de glan< torréfiés et broyés. Lorsqu'elle est bien prepar et que fa fraude'n'y ajoute pas une forte propose d'orge, l'infusion de cette poudre est employ avec avantage pour combattre les acciden s scr Meux chez les enfants, ranimer les fonctions Sper les engorgements, entre autres le carrea On sait que malgré leur amertume et leur astn inr les glands5 sont fort recherchés des pou Suî'- cette nourriture les engraisse rapidemei fi que les fruits du Chêne contiennent u grande quantité de fécule. Vous avez remarqué sans doute sur les toi eeons, les pétioles et les jeunes branches du Che les excroissances dures, ligneuses, * .surface n , ou lisse, ce sont des galles ou noix de ff«"^L résultent de la piqûre d'un insecte qui y dépose 25 autour duqVel s'accumule peu a peu cet* M croissance. Un petit ver sort de l^- pu«S transforme en mouche, comme la ■<*^»£ forme en papillon, et perce la galle pour s envo LES REMÈDES DES CHAMPS 133 ^es noix de galles possèdent à un haut degré les iropriétés astringentes de Pécorce de Chêne. Leur rifusion donne, avec les sels de fer, un précipité ►leu noirâtre, et Ton utilise cette action pour fabri- quer l'encre et pour la teinture en noir. i Nous avons sous la main un autre objet d'étude, foyez ce Lierre qui grimpe autour du tronc du fhêne plusieurs fois centenaire et semble vouloir ficher sa vétusté sous les guirlandes d'un feuillage ^ujours vert. Ce n'est point un parasite ; il ne de- mande qu'un appui à l'écorce crevassée dans la- quelle il enfonces ses crampons comme des racines. |j Toutes les parties du Lierre sont utiles. Les fruits jji baies noires, de la grosseur d'un pois, qui mu- ssent en janvier-mars, constituent, à la dose de x à douze, un purgatif très-én6rgique dont on use un peu dans les campagnes. A la dose de jux grammes en poudre, elles ont guéri des fié- es vernales et automnales, mais c'est un médi- ment qui demande de nouvelles expériences. Ivec le bois de Lierre on fait des pois à cautère, |ii entretiennent très-bien l'irritation de la petite aie sur laquelle on maintient une feuille de la ante. Enfin les feuilles, cuites à l'eau et réduites u pulpe, opèrent un changement favorable sur les itères indolents et les plaies de mauvaise nature ; is cataplasmes agissent aussi comme résolutifs sur h engorgements froids. L'infusion d'une poignée i feuilles dans du vinaigre, employée en lotions 3atin et soir, guérit la gale en huit à dix jours. Il ne faut pas confondre le Lierre grimpant fife- <,ra hélix), de la famille des Araliacèes, avec le Ierre terrestre (Glecoma hederacea), qui est une 134 LES REMÈDES DES CHAMPS Labiée, et dont nous aurons occasion de nous ex cuper plus tard. Le Lierre commun, arbuste rana Lierre. pant ou grimpant, qui croît naturellement en Ei rope et que Ton cultive principalement pour cach les murailles des jardins, ou former des bordure LES REMÈDES DES CHAMPS 135 k reconnaît à ses feuilles coriaces et luisantes bhancrees en cœur à leur base ; à ses petites fleurs lun vert jaunâtre, disposées en corymbes globu- eux, et a ses fruits qui deviennent noirs en Sûris- iant. La tige, grêle dans nos climats, acquiert dans estons chaudes un volume beaucoup* plus con- iderable. Elle laisse exsuder une gomme résine .romat.que dont on n'a pas encore bien étudié les 'rOpriclGS. Le Lierre, vous voyez, n'est pas seulement des- ne a donner un aspect pittoresque aux murailles ues aux ruines et aux troncs délabrés, c'est une lante vraiment utile, et comme telle nous la ferons gurer dans notre collection. mffuseunrS df0ntAtronC «Nui les rameaux uffus, un peu tombants, et le feuillage toujours K forment pendant la saison rigoureuse le Zs 1,1 ~ent d* "os paysages, c'est le Pm sT br/ÇnWS s^es<™). ou Pin commun Pi- astre, Pin sauvage. Il s'élève souvent à plus de fnte mètres. On le distingue des autres arbres hours verts de la même ffmille, par ses feuÏÏes mgues d'environ cinq centimètres ,dures é Ss nnant gouttière, aiguës au sommet, réuniesX :deux dans une gaîne molle. Les fleurs mâles :t,SC! f ^ tr0n^ée' arr°ndie, tandis )bule„x il dleS i°nt réUniGS en un chaton tL 1,7;^^ °Vair? de CGS fleurs> «'accroissant inf,i feco"datlon,' don«ent naissance à des cônes in us pendants, formés d'écaillés ligneuses entre quelles se trouve les graines. U Pin sylvestre sert de type à la famille des Co- res, qui comprend, en outre du Genévrier et .qg LES REMÈDES DES CHAMPS <\P la Sabine que nous avons étudiés, les espèce nombreuÏÏ de Pins, les Sapins dont les feuille w énarses et les cônes formés d'écaillés mince TondS es Mélèzes, les Cèdres, les Cyprès. Les Pins et les Sapins fournissent un bois exce lent et l'on en retire un grand nombre de produ. nd spensablesà l'industrie : la téré benthine U tr sine le brai sec, le brai gras, la poix blanche Fleur mâle. Pin sylvestio. Fleur femeile. noire le noir de fumée, l'essence de térébenthir iï Tbenz ne, des huiles essentilles légères employ^ dans Sairage, la paraffine dont on fabrique* bouges, le goudron, le vinaigre de bois, la cw sote l'acide phénique ou carbolique Vous voj que peu de végétaux sont aussi précieux. Mais Kt pas tout encore. Les Lapons mangent la « conde écorce du Pin, qui est nutritive, tandis q ^première écorce est assez légère pour remM lo lié-e des filets. Les semences du Pin a Ital.csc] bapm 138 LES REMÈDES DES CHAMPS comestibles, celles du Pin sylvestre convienn aux volailles, et le cône est un excellent comb tible. Enfin les feuilles de ces arbres, bouillies d' une solution de c bonate de soude, lavl et cardées, fournissl une espèce de laine | gétale dont on cont tionne des flanelles giéniques , des étoi moelleuses et chaud et dont on peut d'excellents matelasj me faudrait de longi heures pour vous ex]i quer tout cela en détj et je dois me borne vous indiquer , paît les produits des Pint des Sapins, ceux sont le plus emplo; en médecine. Les bourgeons, infusion prolongée en décoction dans Te; le petit lait, le cidre; vin, et surtout labié à laquelle ils donnent un goût agréable, constitua un excellent remède antiscorbutique. Leurs pi priétés toniques, excitantes, diurétiques, sudori» ques, favorisent puissamment la réaction nécessa» pour triompher de l'affaiblissement général fl accompagne non-seulement le scorbut, mais la pi part des maladies chroniques contractées par sir Cône de Pin. LES REMÈDES DES CHAMPS 139 e mauvaise nourriture et d'une habitation mal- 3, La décoction concentrée avive les ulcères lents. Les fumigations dans lesquelles la vapeur i est mêlée aux vapeurs des bourgeons sont loyées avec succès dans le rhumatisme. >, térébenthine que Ton recueille d'incisions |S au tronc des conifères est un excitant du sys- ^ nerveux, et porte particulièrement son action les membranes muqueuses. A la dose d'un me élevée progressivement jusqu'à vingt au n, administrée avec du miel ou autrement, st presque toujours très-utile dans les catar- chroniques du poumon ou de la vessie, la diar- |atonique, c'est-à-dire causée ou entretenue par lâchement des tissus et le manque de vitalité, écoulements muqueux, les névralgies, le rhu- Eme chronique . Son principe actif réside dans nce de térébenthine que Ton isole par distilla- i Celle-ci s'administre à doses graduées, depuis hues gouttes jusqu'à deux grammes, et semble Itr une action plus marquée sur le système teux. Elle triomphe souvent de sciatiques re- [3, Dans ces cas on peut élever la dose à huit limes par jour, pris dans du miel, en plusieurs &Si le remède n'a pas produit d'effet au bout de l| huit jours, on doit y renoncer, ■l'extérieur, l'essence de térébenthine est très- ! comme rubéfiante, et produit une révulsion | dans la bronchite chronique, la coqueluche, évralgies superficielles, les rhumatismes mus- ses. goudron, produit impur et complexe de la dis- ion du bois des conifères, jouit des propriétés térébenthine, et augmente plus qu'elle lessé- I 140 LES REMÈDES DES CHAMPS crétions urinaireet cutanée. On en prend de d( à quatre grammes en pilules. Cependant son us1 en nature est peu avantageux. L'eau de goudi1 c'est-à-dire qui a séjourné pendant quelque te en contact avec cette substance, lui est justen1 préférée, surtout dans les maladies des broncb La poix blanche ou poix de Bourgogne, en plâtre, usitée dans les affections pour lesquellei conseille la térébenthine, est d'un emploi gêm on la remplace avec avantage par des frictions à sence. La poix noire est employée dans les can1 gnes pour faire mourir les vers intestinaux poulains. La créosote produite par la distillation du § dron n'est réellement utile qu'à l'extérieur. Diss< dans dix fois son volume d'alcool, on s'en sert i succès contre la carie, la gangrène, pour le pal ment des plaies et des ulcères de mauvaise nat et aussi pour arrêter les hémorrhagies peu gra une goutte fait cesser la douleur des dents gâl La distillation du goudron fournit aussi l'a phénique ou carbolique que Ton a cru capabl détruire les miasmes du choléra, mais qui n' qu'à l'état de solution concentrée et caustique. I ce cas, il détruit véritablement les virus. Dans la pustule maligne et le charbon, après a fendu en croix la tumeur et cautérisé profondén au fer rouge, on fait avaler à l'animal (bceu cheval) de huit à dix grammes d'acide phén dissous dans un litre d'eau, et l'on administi même dose en lavement. Ce traitement se ré deux ou trois fois par vingt-quatre heures pen trois jours ; le quatrième, on n'administre qu ou deux doses, Pendant ce temps, l'animal r LES REMÈDES DES CHAMPS 141 | nourriture fortifiante, boit de l'infusion de gen- p, du vin , et on le frictionne avec de Pessence térébenthine. On trouvera ce traitement beau- p plus certain que celui qui consiste en applica- s réitérées de feuilles de noyer contuses, sur la 3 débarrassée de son épiderme, sans préjudice pégime tonique. Des expériences récentes ten- ; à prouver qu'il y a une variété de pustule sans ignité réelle, sans virus contagieux, que l'on fit par simple incision suivie de l'emploi des ilients. Peut-être les cas nombreux de guérison les feuilles de noyer rapportés par des médecins, irtenaient-ils à cette variété. Toutefois, la ques- ] n'est pas encore résolue, et dans le doute, on citera pas à choisir l'acide phénique. en que notre promenade ait duré déjà plus que itude, je ne la terminerai pas sans vous don- uelques notions intéressantes sur les propriétés aule blanc (Salix alba), qui sert de type à la lie des Salicacèes, comprenant le Peuplier, le e pleureur, le Saule herbacé, le Tremble. Dans h famille, les fleurs mâles et femelles sont sépa- i, elles n'ont ni calice ni corolle. Les ètamines Ml'une, Yovaire de l'autre, sont placés à l'ais- 1 d'écaillés formant des chatons touffus allon- i 3kécorce du Saule est très-amère et astringente, l'emploie au tannage. Celle des rameaux de deux fois ans, récoltée avant la floraison, est la plus il>e. Elle contient beaucoup de salicine, sub- Bice que l'on fabrique en grand, comme succé- $ de la quinine, principe éminemment fébri- ui, retiré du Quinquina. Il a fallu du temps à la 442 LES REMÈDES DES CHAMPS médecine pour adopter ce tonique et fébrifuge pulaire, d'un usage général dans les campagr. Aujourd'hui il est officiellement reconnu que malades qu'il a guéris par milliers n'ont pas victimes d'une illusion. On administre avant l'accès de 10 à 30 grami Chaton femelle de Saule. Chaton mâle de Sauh de l'écorce en poudre, ou bien une décoction 60 grammes dans un demi-litre d'eau. Maintenant, deux mots sur les fièvres. Il J deux grandes classes : les unes revenant à in1 valles réguliers, ou intermittentes; les autres c tinues. Celles-ci réclament des émollients, des aoici pour calmer l'inflammation, un vomitif ou un pr gatif pour produire une dérivation sur l'apj LES REMÈDES DES CHAMPS 143 stif, des toniques et des excitants si la nature de trop faible pour réagir contre le mal. Le Saules. □le fébrifuge est réservé aux remèdes destinés ) battre les fièvres intermittentes. Le plus sûr et b prompt est le Quinquina ou le sulfate de 144 LES REMÈDES DES CHAMPS quinine, qui en dérive. Mais il ne guérit pas jours, et Ton est souvent obligé de lui associer1 astringents et des toniques. Son grand défau1 de coûter fort cher, et c'est ce qui a fait chercha le remplacer par des végétaux indigènes, parmi quels le Saule figure au premier rang. Puis v nent les plantes qui contiennent à la fois un p< cipe amer et du tannin, comme le Chêne, le ïi ronnier, et tant d'autres que nous avons étud Mais comment expliquer qu'un tonique amer 1 comme la Gentiane , fasse disparaître la fi« intermittente? Simplement parce que la nature à guérir, et n'a souvent besoin que d'un peu d'E un peu plus de force, pour mettre le mal à la p< pourvu que le malade ne vive pas continuelle! au milieu des circonstances qui ont altéré sa sa Bien plus, les fièvres intermittentes chronk semblent, dans bien des cas, ne continuer que suite d'une habitude des organes soumis à fluence nerveuse. Alors, non-seulement les toni< amers, les astringents, les antispasmodiques i merveille, mais tout ébranlement violent du systw nerveux, toute réaction vive des organes, un :n très-froid, un purgatif ou un vomitif énergiqs, un excès de table, l'ivresse, suffiront pour ronre l'habitude. La foi vive en un remède peut être m n puisqu'il ne manque pas de gens guéris au msphère les éléments nécessaires à son accroisse- nt. Aussi trouvons-nous, dans ce sujet, âgé à de quelques jours, les cotylédons flétris et lises. fe vois avec plaisir, mes amis, que vous vous in- essez à ces notions élémentaires, et que vous ne îs laissez pas effaroucher par quelques mots un 1 grecs ou latins ; c'est la preuve que vous pre- 5 goût à nos causeries. Continuons ainsi, et tout nous promenant, tout en recueillant des plantes, remêlant la pratique et la théorie, nous appren- >ns peu à peu, sans efforts, les éléments de la ;anique. Maintenant , aux champs , cueillez de >ite et de gauche, et dans votre moisson je ferai 3hoix des plantes qu'il vous importe le plus de maître. x tout seigneur tout honneur. Saluons la Vio- le, qui se montre timidement entre les feuilles, jmière fleur, premier parfum, emblème juste- nt cher aux poètes. 148 LES REMÈDES DES CHAMPS La Violette odorante sert de type à la famille (ty Violarinêes, à laquelle appartient aussi la Pensé/] Les feuilles sont radicales, cordiformes, c'est lire échancrées en cœur, soutenues par un lo: Violette. pétiole, et légèrement duveteuses. Les fleurs, rad\ cales comme les feuilles, sont portées par un lomi pédoncule grêle qui se recourbe au sommet. De [ cinq pétales de la corolle, le supérieur, plus gran que les autres, se termine en éperon à sa base. Toutes les parties de la plante sont utiles. Le* LES REMÈDES DES CHAMPS 149 filles fraîches forment un cataplasme émollient. jur suc, à la dose de deux onces, constitue un tif doux. Les fleurs au parfum à la fois suave ;rès-diffusible, sont émollientes, légèrement dia- rétiques, et, comme telles, d'un emploi journa- en infusion théiforme, à la dose de 4 à 10 mes par litre d'eau, dans les bronchites, les irrhes, les fièvres éruptives. Fraîches, elles sont Deulaxatives. La racine possède une propriété vo- tive à peu près analogue à celle de l'Ipécacuanha, ;ieut très-bien le remplacer dans les cas où ce hier semble indiqué, soit à dose nauséeuse, soit ose vomitive, surtout chez les enfants et les per- foes délicates. Elle peut rendre aussi de grands i'ices dans le catarrhe pulmonaire chronique, la ueluche , la dyssenterie. La dose vomitive et Ijative pour un adulte est de huit à douze tnmes de poudre de racine ou de racine coupée i-menu, en décoction dans un verre d'eau, pris lêux fois. Si l'on recherche surtout l'effet vo- ïf, il vaut mieux administrer de deux à quatre i* nmes de la poudre récente dans de l'eau sucrée. Si Violette sauvage, Violette inodore ou Vio- t de chien (Viola canina) est sans odeur. Les Iriétés de sa racine sont à peu près les mêmes I celles de la Violette odorante, mais ne paraissent ll'un effet aussi certain. Sus savez que la culture a produit des variétés prquables de cette fleur, entre autres la Vio- K de Parme, et celle dite remontante, qui donne Iseconde floraison en automne. Sa culture de- lie peu de soins, on la multiplie par semis, par *3 de pieds, elle prospère surtout dans une le terre, à mi-ombre. 450 LES REMÈDES DES CHAMPS Voici une plante amie de l'homme, vulgaire, partant peu appréciée dans les villes, où l'on ai* ce qui est rare, ce qui vient de loin et se paye chy Mais pour nous qui cherchons à combattre ce tendance, en vulgarisant la connaissance des chesses naturelles que nous offrent les champs,! vulgarité ne peut être qu'une bonne recomman(| tion. Vous la connaissez bien, cette plante; croît partout : dans les prairies, au bord des clj mins, les chèvres, les moutons et les vaches la cherchent malgré son amertume, et vous vous ê souvent amusés à disperser d'un souffle vigourci ses fruits à longues aigrettes. C'est le Pissek (Leontodon taraxacum) , nommé aussi Flor i d'or, Dent de lion. La racine, vous voyez, est grosse comme le doi d'un brun rougeâtre en dehors, blanche en deda Elle possède les mêmes propriétés que les feuill longues et profondément découpées, mais c nous ce sont surtout celles-ci qu'on emploie. L« amertume franche n'a rien de désagréable, ai les mange-t-on en salade au printemps. Plus tj elles deviennent coriaces et contiennent plus principe actif. La décoction de pissenlit, à la dose de 3C 60 grammes de feuilles fraîches, leur suc à la d de 50 à 150 grammes, agissent comme antiscorl tiques, toniques, diurétiques et dépuratifs. L< emploi prolongé est utile dans les affections ch* niques de la peau, la débilité des organes digestif efficace dans les engorgements du foie et de la r1 qui accompagnent si souvent les fièvres de marc, ainsi que dans les maladies bilieuses. Nous en u rons largement, en dépit de la mode, et soyez s1 LES REMEDES DES CHAMPS 151 ue nous nous en trouverons bien. Il est toujours toile de se procurer la plante fraîche, cependant Aûeur de Bleuet. — Pissenlit. G, capitule en fleurs. — H, le |ême avant son épanouissement. — K, ensemble des fruits. — u, un de ces fruits isolés. ) peut récolter la racine au milieu de l'été pour raire sécher. 152 LES REMÈDES DES CHAMPS La fleur de Pissenlit mérite de fixer un instai Votre attention. Elle est de la famille des Composé* ou Synanthèrèes, Tune des plus nombreuses, marquable par la disposition de ses fleurs réuni! en capitule et insérées sur une sorte de platea Dans ces agglomérations , dont l'ensemble pars former une fleur unique, les fleurons sont tant» complets, comme dans le Bleuet, tantôt , comn dans le Pissenlit, la Chicorée, ils consistent seul ment en une étroite languette ou demi- fleuron Leur fruit est d'ordinaire couronné par une a grette plumeuse, parachute élégant qui permet z vent de les disséminer au loin. Parmi les composées, je vous citerai la Margu rite, la Laitue, les Salsifis , les Chardons , l'Art chaut, la Camomille , l'Arnica, l'Immortelle. L caractères de cette famille sont des plus frappant et vous n'aurez pas de peine à les retenir. Il y a des fleurs dont le nom seul est un poëm telles sont la Violette, l'Aubépine, la Primevèr Les voir, y penser même, c'est rappeler à l'instai des scènes du premier âge, des heures délicieuse de la jeunesse, des impressions toujours vives toujours heureuses. Enfants, nous avons tous fa! des bouquets , des guirlandes avec ces Coucoi dorés que mars sème le long des haies et dans 1( prairies. Je vois que plusieurs d'entre vous 01 amplement renouvelé connaissance avec ces fleui favorites. Je vais en profiter pour vous dire à qu< elles sont utiles. La Primevère (Primula officinalis) est le ty de la famille des Primulacèes, C'est une plante vivace dont une longue cultur Primevère, 154 LES REMÈDES DES CHAMPS a obtenu les variétés à grandes fleurs de cou' variées qui font, en cette saison, l'un des prei ornements des jardins. La racine est une horizontale d'un rouge brun, garnie de fibres châtres. Il n'y a pas de tige, les feuilles oblonj dentées, ridées et légèrement velues, s'aminciï en pétiole vers leur base. De la souche part 1 hampe qui supporte une ombelle penchée de fil jaunes, tachetées d'orangé, dont la corolle dépl peu le long tube du calice. Les gens de la campagne emploient sa rai dans la gravelle et comme fébrifuge, mais c'es remède très-incertain, et en tout cas peu énergii auquel on ne doit attacher aucune importance.» Les fleurs ne manquent pas d'une certaine i vite. Elles n'ont jamais mérité à la Primevère nom d'Herbe à la paralysie qu'on lui donne pari mais elles exercent sur le système nerveux action calmante, antispasmodique, comparai)' celle du Tilleul. On pourra donc user avec aV tage de l'infusion en vase clos de ces fleurs,1 joint à une belle couleur d'or une odeur et saveur agréables. Le sous-arbrisseau grimpant que vous voyez rouler ses rameaux sarmenteux aux arbustes d]les récolte avant l'apparition des feuilles ou à l[n de l'été : au bout d'une année elles commen- ce à perdre une partie de leurs propriétés. la meilleure préparation est la décoction des ra- Ll.ux coupés et fendus, dans la proportion de 15 |) grammes graduellement augmentée jusqu'à tyt90 grammes par litre d'eau à prendre en vingt- ijjtre heures. i[a Douce-amère est stimulante, sudorifîque, dé- ijative et faiblement narcotique. Son action varie En les constitutions et les désordres apportés ss l'économie par la maladie, mais d'ordinaire Ij agit directement sur le tube digestif et secon- dement sur le système nerveux. A haute dose, I cause des vomissements et des évacuations [aidantes, provoque la sueur, augmente la sécré- 'i de l'urine ; puis viennent des crampes, des tlirdissements, des vertiges. Lprès avoir joui d'une haute réputation, la Douce- fôre est tombée dans un oubli aussi injuste que louanges des anciens auteurs étaient exagérées, pt ainsi que la médecine abandonne souvent des snts actifs, et d'une utilité incontestable, tans nier absolument les avantages qu'on a pu obtenir dans Phydropisie et les scrofules, il vaut 156 LES REMEDES DES CHAMPS mieux combattre ces maladies par des remèdes j| certains, et réserver notre Solanée pour quelqi cas de rhumatisme chronique, les catarrhes in! térés, la coqueluche, les ulcères indolents, les dj leurs dans les os ou leur enveloppe, et principe] ment pour les dartres et autres maladies rebe de la peau. Mais un point important, c'est de ô ner des doses suffisantes, jusqu'à produire mê quelques accidents légers, maux de tête, étourc, sements, et de continuer la médication pendant, temps assez long, non-seulement pour dissiper , symptômes actuels, mais pour combattre la disi sition morbide ou le principe même de la maladj Que d'insuccès on n'aurait pas à enregistrer, si 1 administrait toujours des remèdes bien choisis, bien conservés, préparés avec soin, et contini avec persévérance ! Les feuilles de Douce-amère offrent à un tri, faible degré les propriétés calmantes des feuilles , Morelle et des autres Solanèes, mais elles sq émollientes, et, comme telles, peuvent être eij ployées en cataplasmes sur les tumeurs simples, les contusions. , La Douce-amère se multiplie facilement , pj graines, par boutures, marcottes ou éclats du pie On en garnit les tonnelles, les murailles, qu'ei décore, pendant toute la belle saison, par ses gra pes de fleurs violettes et de fruits rouges. Le Narcisse des prés (Narcissus pseudona< cissus) vous est aussi familier que la Primevèr^ Comme elle, il se montre de bonne heure dans I prés et les bois. Il est de la famille des Amaryll dèes, qui compte parmi ses membres Todoran, LES REMÈDES DES CHAMPS 157 foéreuse. Il est connu sous les noms de Narcisse kjvage, Faux-Narcisse, Aiault, Porion, Jeannette, pchette des bois. M'est une plante bulbeuse dont Pognon lisse ps comme le pou- lionne naissance [ine tige haute l'iviron 30 centi- mes, rem arqua - ftpar ses deux an - H; saillants , en- pfrée de cinq à six Viles moins hau- tfqu'elle, lisses et Ifngées en forme r)ée. Avant leur tieloppement, les 1rs sont renfer- ps dans une en- oppe ou spathe i se fend et per- te sur la tige. Ces rs d'un jaune i, penchées sur hampe, présen- ; très -distincts caractères de la ille dont elles t le type, .'enveloppe des ânes reproducteurs, ou enveloppe florale, forme long tube, étroit et simple dans sa partie infé- ire, mais qui s'élargit et se dédouble de ma- re à former deux limbes, l'extérieur divisé en Fleurs de NatcUse cultivé. 158 LES REMÈDES DES CHAMPS six languettes lancéolées, l'intérieur d'un jaune' formant une couronne un peu évasée. On peut récolter en tout temps les bulbeM Narcisse. Quant aux fleurs, il y a deux manid de les préparer. On les sèche rapidement danïj four peu chaud, ou bien on les expose à l'humi de manière à ce qu'elles perdent lentement li sucs et prennent une couleur verdâtre. A cette férence dans la manière de les sécher corresj dent des propriétés diverses. Le bulbe de Narcisse est vomitif, mais on Y ploie peu. On préfère les fleurs, d'un usage ji sûr et plus facile, et l'on choisit celles qui sont venues vertes par la dessiccation lente. L'eau boi lante développe singulièrement leurs propriétés la décoction d'une vingtaine de fleurs produit f joursftjl'effet désiré. Ces fleurs agissent comm racine de Violette, et peuvent comme elle r{ placer l'Ipécacuanha , à dose nauséeuse, surf chez les sujets délicats, dans les catarrhes pull naires, la période non inflammatoire de la coq luche ; à dose vomitive dans le début inflammat1 de cette maladie, dans les diarrhées chronique; même quelques dyssenteries. Quant à son ut dans les fièvres intermittentes due en partie à pouvoir légèrement narcotique, elle est trop fa pour qu'on y ait recours dans les circonstances dinaires. Lorsque l'on veut utiliser les proprit antispasmodiques et narcotiques des fleurs , il i1 choisir celles qui, séchées rapidement, ontconse leur couleur jaune. Vous connaissez les variétés de Narcisses ol hues par la culture. Elles sont certainement p bdorantes que le Narcisse sauvage, mais celu LES REMÈDES DES CHAMPS 159 t à l'élégance et à la grâce champêtres des qua- i qui nous feront lui accorder une place dans e collection. 3ur terminer notre promenade, je vais vous er du Pêcher, que nous voyons ouvrir ses rs précoces aux rayons déjà vivifiants du soleil aars. iS fleurs, d'un rose tendre, ont une odeur ie, agréable et une saveur amère, Elles sont •ement purgatives et anthelminthiques. L/infu- dans du bouillon de veau ou dans du lait, à la d'une petite poignée de fleurs par 500 gram- jde liquide, convient très-bien aux enfants, il faut l'administrer par portions de demi- e en demi-heure, jusqu'à ce que l'action du jde commence à se faire sentir. 3 feuilles et la seconde écorce sont purgatives jbrifuges, anthelminthiques et diurétiques. La ijtion de 30 grammes de feuilles fraîches dans grammes d'eau purge aussi bien que le Séné, ^nistrée entre les accès d'une fièvre intermit- L elle opère en peu de jours la guérison. 11 avoir soin dans ce cas de graduer les doses manière à n'obtenir qu'une légère purgation. |conde écorce s'emploie de la même manière. Sites les parties du Pêcher contiennent , en it.ité très-minime, un poison violent, 1 'acide tique, qui leur donne une vertu sédative. Un spasme des feuilles pilées calme la douleur des tîs enflammées, des ulcères, des contusions. »yées. Quant aux fruits, ils sont dépourvus de alités délétères, ils sont simplement laxatifs et ivent, comme tels, rendre quelques services. La boction des feuilles, administrée à petites doses, lit on surveille avec soin les effets, a donné quel- les bons résultats dans les affections rhumatis- mes. Quant aux propriétés emménagogues de cette jlnte, elles ne sont nullement prouvées tandis que h a constaté des accidents mortels à la suite de <. usage. En somme, c'est un arbre qu'il faut con- tre plutôt pour s'en abstenir que pour essayer j vertus curatives. lais s'il doit être rejeté de l'usage médical, l'If !» précieux pour l'industrie. Son bois , presque ourvu d'aubier, est d'un rouge orangé; le cœur i ; à faire des ouvrages de marqueterie, de tour et ,)énisterie. Son élasticité et sa durée le font re- lrcher pour le charronnage ; enfin la facilité avec rielle cet arbre se prête à la taille le faisait re- ïrcher autrefois pour certains ornements bizarres i jardins heureusement passés de mode, e passons pas devant ces touffes de Pervenches af? leur donner quelques moments d'attention. Il 172 LES REMÈDES DES CHAMÎ>g est probable que cette plante doit plus à ses qu lités extérieures qu'à ses vertus intrinsèques. S feuillage toujours vert, le port gracieux de ses ti| sarmenteuses, rétoile bleue ou blanche de ses flei qui parent, au mois de mai, les bois et les part ombreuses des jardins, en attirant sur elle une j tention sympathique, ont bien disposé les obsen teurs à l'admettre au nombre des plantes bienf santés. Autrefois les sorciers l'employaient da leurs philtres, d'où son nom de Violette des s(- ciers, et en Flandre on en semait sous les pas (M jeunes mariées d'une réputation intacte; en Ita| on dépose encore des couronnes de pervenches se la tombe des jeunes filles. La vue de cette fM reportait Jean- Jacques Rousseau aux souvenirs c'a Charmettes, et Mme de Se vigne recommandait àf fille « la bonne petite Pervenche » pour les mas de poitrine dont elle souffrait. Tout en rendant hommage à cette favorite cjj jardins et des bois, nous ne pouvons pas, au poil de vue qui nous occupe, lui accorder une place bit] importante. La Pervenche (Vinca minor) appartid à la famille des Apocynèes, dont nous n'aurci guère à nous occuper. On l'appelle , en certain endroits, Herbe à la capucine. Les feuilles seul? sont usitées en médecine. On les récolte d'ordina avant la floraison, mais on peut les recueillir toute saison. Leur saveur, amère à l'état frais, i vient astringente après la dessiccation. Elles cèd facilement à l'eau leur principe amer et une qua tité notable de tannin, ce qui la rend utile tou les fois que l'on a besoin d'un astringent peu énc gique. Maintenant, arrachons une de ces touffes et éi Pervenche. 174 LES REMÈDES DES CHAMPS M dions un peu la structure générale, le port de c plante. Vous voyez que les rameaux qui poriat les fleurs sont groupés de distance en distance îr un renflement qui forme souche et d'où partent ?s racines, et que ces souches sont reliées entre e3S par une partie assez grosse, solide, et que l'on pcr< rait, de prime-abord, prendre pour une racine j* couverte. Cette portion de la plante est la t'A Après avoir rampé à quelque distance sur la te:^ elle a donné naissance, à courts intervalles, à m nœuds d'où partent des rameaux qui se dressai pour porter des feuilles et des fleurs, et des racid qui s'enfoncent dans le sol pour procurer à la plaJ un nouveau centre de vie. C'est ainsi que le Fraù» produit des filets, des stolons origine de plai» nouvelles. Le marcottage des jardiniers est \ imitation de ce procédé naturel. Puisque nous avons ï'occasion d'étudier les ti des plantes, je vais vous donner, pour ce qui concerne, quelques indications générales. La tige est la partie de la plante qui porte feuilles, les fleurs, les fruits. Mais la tige peut ê| souterraine sans pour cela devoir être nomni racine comme on le fait souvent dans le lang; usuel. On donne le nom de rhizome aux tiges rampent dans le sol donnant naissance à des meaux et à des racines. Lorsque la tige très-charr présente une forme arrondie, comme dans la pom de terre, c'est un tubercule, si l'apparence es peu près celle de l'ognon, comme dans le Colchiq le Lis, on lui donne le nom de bulbe. Quant a tiges proprement dites, celles qui vivent à lair lib il y en a de dressées, de couchées, de rampant LES REMÈDES DES CHAMP 175 ques-unes, comme celles du Liseron, du Hou- , trop faibles pour se tenir dressées, s'enroulent ur des troncs, des branches qui se trouvent i leur voisinage, d'où leur nom de volubles ou biles; d'autres, comme les Pois, la Bryone, la ie, se servent de vrilles pour s'accrocher et ter vers la lumière, ce sont des tiges grim- l.es. trsquune tige, au lieu de grandir par la pro- ion successive de rameaux, s'allonge seulement Ile sommet, comme nous le voyons dans les kiers, on l'appelle stipe; si la tige forme, de jnce en distance, des nœuds comme dans le !, les Céréales, elle prend le nom de chaume beut être plein comme dans la Canne à sucre, -plein comme dans le Maïs ou fistuleux, c'est- e creux, comme dans les céréales. Enfin lorsque je est formée de plusieurs couches concentri- ( comme nous l'avons vu en examinant la struc- 'ies bois, et se dédouble à partir d'une certaine Liur en branches et en rameaux, elle constitue onc. On a classé, en outre, les tiges, par rap- m leur durée, en annuelles, bisannuelles et lies. ►fis avons dit qu'il ne fallait pas confondre une souterraine avec une racine, et nous avons S- parmi les tiges le tubercule de la pomme de i ce qui vous a fort étonnés. Mais si nous con- I ns comme signes distinctif s de la tige la pré- o de feuilles ou de cicatrices laissées par la lïou l'avortement de ces organes, nous ne cour- plus risque de faire une confusion. Toutefois, : la pomme de terre, la tige souterraine était i etite au moment où elle portait des feuilles, 176 LES REMÈDES DES CHAMPS et ces organes, à l'état rudimentaire, sont tombé laissant sur le tubercule qu'une cicatrice peu ble, il est vrai, mais que Ton ne trouve pas da racine du Dahlia. I Bien que notre promenade se soit prolongée que de coutume, je veux encore vous parler c plante qui vous est familière, la vigne, sur la je vous donnerai quelques détails tout en gnant notre école, me bornant d'ailleurs, fau temps, aux applications médicales qu'elle est ceptible de recevoir. La Vigne ( Vitis vinifera) est le type de la fa de Ampelidèes. Je n'insisterai pas sursonpor feuilles, ses vrilles, mais j'aurai occasion de faire remarquer ses fleurs, disposées en gr composée et dans lesquelles les organes de r* duction sont très-distincts après la chute des pèt Les feuilles de vigne sont astringentes, et co telles, utiles dans la dyssenterie, la diarrhée < nique, les hémorrhagies passives, c'est-à-dire duites par un manque de tonicité, de vitalité des ties. Vous avez entendu peut-être les comnl vanter comme remède des ophthalmies la sèvecrj line qui découle, au printemps, des incisions 1 aux rameaux, mais c'est une des nombreuses en populaires que je m'applique à vous signaler] pleurs de vigne sont tout à fait inertes. Les raisins bien mûrs sont nourrissants, ni chissants et un peu laxatifs, leur usage est| vent utile, dans les maladies chroniques, aui sonnes d'un tempérament sanguin ou bilieux, constitution sèche, irritable. Aussi ffcsauco malades se rendent-ils chaque année en Ba ta, LES REMÈDES DES CHAMPS 177 i Suisse pour y faire la cure aux raisins. Chaque Grappe de Vigne en fleur. [nne en mange de 1/2 à 4 kilogrammes par lre partie. 12 I |78 LES REMEDES DES CHAMPS iour, en trois, quatre ou cinq fois, et autant (fi possible le malade cueille lui-même son repas em promenant ; de sorte qu'il faut tenir compte» l'influence salutaire des conditions hygiemq| Élans lesquelles il se trouve. Le raisin agit par propriétés alcalines, laxatives et diurétiques Le suc de raisin vert ou verjus est fort 1 comme tempérant dans les maladies inflammatoi* les fièvres bilieuses, les irritations de 1 estomaet des intestins, et quelquefois comme gargame dans les angines, le ramollissement des gencives «, On l'emploie comme boisson a la dose de 100 a DU grammes par kilogramme d'eau Quant au vin, il n'y a guère que le médecin» puisse bien apprécier l'opportunité de son emlo dans les maladies et les doses convenables ]Ut chaque cas. Il convient dans toutes les maladieou la faiblesse n'est pas causée par une inflammail On le donne avec avantage dans la période de ] » tration de la fièvre typhoïde et des affections ce] eieuses, dans certaines pneumonies qui ne dei J dent pas la saignée. Enfin, bien que ce mode j ministration ne se soit pas généralise, il rej d'expériences bien faites que des lavements de j de 150 à 200 grammes précédés d'un lavement | tiède qui débarrasse l'intestin, produisent d(* lents résultats dans les maladies chroniques convalescence des maladies aiguës. Je nai vous parler ici des dangers de l'abus du vm É tes connaissez sans doute ; je vous dirai seu j que l'ivrognerie prolongée cause une affreus P ladie, le delirium tremens, sorte de folie; q« excès de boissons alcooliques procurent aux M cins au moins un quart de leur clientèle. LES REMÈDES DES CHAMPS 179 Mes bons amis, si vous vous intéressez à nos Pro- nades, ainsi que j'ai lieu de le croire, nous les ptinuerons pendant la belle saison. Les notions (jmentaires que vous avez acquises nous permet- Hit d'aller un peu plus vite dans notre étude des ftples et de faire une riche collection de « bonnes pitcs, » i FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE; = Au /u 98 r évrier 48 « tiane 78 b 112 'X (Petit) 53 182 TABLE ALPHABÉTIQUE DES PLANTES If Joubarbe • I Lauréole Laurier Lierre grimpant Marronnier d'Inde Mézéréon • Morelle I Narcisse des prés 1 Nerprun I Orchis taché I Pariétaire .-. I Passerage Patience Pêcher Persicaire Pervenche Pin sylvestre Pissenlit . Pivoine Pommier Primevère Ricin ■ Sabine Saule Souci. Thym •;?••? Vermiculaire Vigne Violette odorante ï~é K~ us U/ha^ùsî / // / / yh o h- Coulommiers. - Typ. Paul BRODARD et Cie. / I INTRODUCTION Le premier volume des « Remèdes des jiamps » est formé de deux séries de Prome- ides comprenant les mois d'octobre, novembre, icembre, janvier, février et mars. Ce volume •ntient deux autres séries, d'avril à octobre, et mplète le cadre de l'ouvrage. Les éléments les plus indispensables de Bota- ! que, et les notions premières sur l'action des !mèdes ayant été, en grande partie, étudiés i-ns le premier volume, nous pouvons, dans lui-ci, réserver plus de place à l'objet spécial nos herborisations et passer en revue un plus iand nombre de plantes. Toutefois, les richesses de ces mois féconds 2e PARTIE. 1 2 INTRODUCTION sont si nombreuses que nous serons obllé d'omettre beaucoup de simples fort intéressât pour ne pas dépasser les limites de ce ;|t livre. LES REMÈDES DES CHAMPS TROISIÈME SÉRIE DE PROMENADES (avril, mai, juin.) Nous entrons, mes amis, dans la saison la plus ropice pour nos excursions dans la campagne. De uelque côté que nous dirigions nos promenades, s prés, les bois, les buissons, les jardins vont dus offrir une abondante moisson de plantes utiles ; nous constaterons souvent que beaucoup d'entre les joignent, aux qualités solides qui nous les font chercher et étudier, les agréments extérieurs qui ms les rendent plus attrayantes. Puisque vous fez continué de vous intéresser à nos études pen- tnt la saison rigoureuse, alors que la nature n'of- iit à l'observateur superficiel rien qui méritât son tention ou ses suffrages, je suis sûr que les in- lences bienfaisantes du printemps vont doubler »tre zèle et que les impressions reçues dans ces ^constances favorables laisseront dans votre es- it une durable impression. 4 LES REMÈDES DES CHAMPS Chacua de vous, je vois, a fait déjà sa cueillettj et je n'ai vraiment que l'embarras du choix. Je va mettre à part six ou sept échantillons îrès-diff rents d'aspect, mais qui présentent tous, bien qu des degrés divers, des propriétés semblables. Vous vous rappelez sans doute les explicatioi que je vous ai données au sujet des remèdes pu gatifs, parmi lesquels nous avons étudié la Belle < nuit, l'Ellébore, le Fusain, la Bourdaine, le Ne prun, le Ricin, la Bryone, etc. Ces médicament vous le savez, augmentent et altèrent d'une manié) passagère les évacuations intestinales. Mais il y « a qui agissent en même temps sur l'estomac et pr voquent des vomissements , ce sont les èmètc- thartiques. Les plantes que je viens de choisir app tiennent toutes à cette classe de médicaments. Commençons par ce beau spécimen que voi avez entendu nommer Flambe, Glaïeul bleu, Cou trai, Lirguo, Flamme, mais dont le vrai nom Iris commun ou Iris germanique (Iris germanica type de la famille des Iridacèes. Cette belle plant à qui il ne manque, pour être recherchée et admiré que d'être exotique, rare et chère, croît spontan ment dans les lieux arides et incultes, les ruine! les toits de chaume, auxquels elle donne un aspe< riant et pittoresque. Il n'est guère de jardin où To n'en trouve des touffes à l'ombre, dans quelque coi perdu. Ce que l'on nomme vulgairement sa racin est une tige souterraine ou rhizome noueuse épaisse, charnue, blanchâtre, produisant beaucou de chevelu. La tige aérienne, qui atteint de 50 70 centimètres , est garnie à sa base de feuille planes, aiguës, ensiformes c'est-à-dire en form d'épée. Les grandes et belles fleurs d'un bleu viole Tige souterraine ou rhizome de l'Iris, 6 LES REMÈDES DES CHAMPS agréablement veinées se montrent à l'extrémité la tige, au nombre de cinq ou six dans les mci d'avril et mai. On peut recueillir en été îe rhizome, le gratt et le faire sécher promptement au soleil, dans \ lieu bien ventilé. Toutefois la dessiccation lui h perdre beaucoup de son activité. A l'état frais, exhale une odeur désagréable ; sa saveur est amèi acre, nauséeuse, et un peu styptique. A petite dose, la racine fraîche est excitante, e pectorante, diurétique et anthelmintique ; à do plus forte elle produit des évacuations de l'estom et des intestins. On l'a employée avec succès dai les hydropisies , mais il ne faut pas oublier qi lorsque cette maladie est liée à des lésions organ ques du foie ou du cœur, les évacuants ne peuvei y apporter qu'un soulagement temporaire. Dans c< cas, on peut donner le suc frais de la racine à dose de 15 à 30 grammes, mêlé à une tisane guimauve, édulcorée et aromatisée. Cette dose do être prise, en deux ou trois fois à une heure d'inte: valle. Si Ton négligeait d'étendre le suc dans un boisson mucilagineuse, il causerait pendant long temps une sensation de chaleur acre et brûlant* qui en a souvent fait proscrire l'emploi. Lorsqu'on se propose de produire une action tèrante continue, comme il convient dans beauco de maladies chroniques, on administre avec av tage la poudre de racine sèche à la dose de 1 à grammes chaque jour. On peut aussi préparer vin d'Iris en faisant macérer pendant quelques jo 120 grammes de racine fraîche broyée-dans un de litre de vin. La racine d'Iris germanique sèche possède, à Fleurs d'iris 8 LES REMÈDES DES CHAMPS faible degré, Podeur de violette qui fait rechero celle de Y Iris de Florence et ne lui est pas inf érie pour la fabrication des petites boules nommées i à cautères destinées à entretenir par suite de gonflement, l'irritation de ces petites plaies ar cielles. LIris fétide (Iris fœtidissîma) nommé aussi gigot, Glaïeul puant, Spatule, Glaïeul sauvage TIris jaune (Iris pseudo-acorus) ou Iris des mai Iris faux acore, Iris glaïeul, Flamme bâtarde, Flan d'eau ont des propriétés analogues à celles de Y germanique. I! La plante que voici, PAsclé^iade blanche (As pias vincetoxicum) ou Dompte-venin, de la fan des Asclépiadèes, se rencontre communément les bois, les terrains incultes. Les animaux la j pectent, si ce n'est les chèvres qui broutent vol- tiers l'extrémité de ses tiges. Les chevaux ne la iï;j gent que pressés par la faim, et après que la g-j lui a fait perdre la plus grande partie de son âcrj La racine est une souche tuberculeuse longue d^ viron cinq centimètres; les tiges, hautes de 4; 60 centimètres, simples, droites, flexibles, port des feuilles opposées, cordiformes , entières, peu coriaces, pubescentes sur les bords et les p vures. Les petites fleurs blanches, v'isposées en tits bouquets se montrent en mai et août; ce sont( étoiles à cinq lobes ; le frurô oblong, ventru, r, ferme de nombreuses graines ovales, aplaties, geâtres, munies d'une aigrette soyeuse. On emploie les feuilles et la racine qui perd be coup de ses propriétés par la dessiccation. Celle^ fraîche, exhale une odeur nauséabonde qui rapp^ i ' LES REMÈDES DES CHAMPS 9 le de la valériane ; la saveur, douceâtre d'abord, ient bientôt acre et amère. On administre la dé- tion de racine à la dose de 15 à 30 grammes par )gramme d'eau, pour augmenter la sécrétion des nés ou celle des sueurs ; dans les affections dar- îses, les engorgements lymphatiques et glandu- s; la poudre des feuilles à la dose de 1 1/2 à rammes comme vomitif, ette plante ne niérite nullement le nom de npte- Venin que les anciens lui avaient donné à se de prétendues vertus alexipharmaques. On Cultive dans les jardins quelques espèces exoti- s remarquables par les houppes de soie cha- inte qui accompagnent les graines, 3 vous ai promis de mêler peu à peu, à l'étude îiale que nous faisons des plantes médicinales, lotions théoriques les plus indispensables pour 3 initier aux éléments de la Botanique, et, comme 3 avez pu le remarquer, j'évite de suivre une che didactique et de fatiguer votre mémoire de s qui, sans doute, auraient peine à s'y fixer. Je re vous entretenir aujourd'hui de ce que l'on slle la classification des plantes. C'est d'ordinaire chapitre fort compliqué, aride; mais, comme je point la prétention de vous faire ici un cours Jotanique, je me sens libre de trancher dans le t à ma guise pour l'adapter au but que je me >ose. l'on examine chacun des individus-plantes qui jtituent un champ de blé, on reconnaît facilement s sont de même nature, qu'ils appartiennent à la le espèce, et Ton s'attend à ce qu'ils reprodui- dcs individus semblables à eux, Mais la culture, 10 LES REMÈDES DES CHAMPS le climat et d'autres influences peuvent appo chez quelques individus des différences notabl qui se reproduisent de manière à constituer < sous-variétés, des variétés, des races nouvelles Si Ton rassemble des espèces dont les traits pr cipaux sont très-rapprochés, par exemple la Ros cent feuilles, YEglantine et la Rose du Bengz on formera naturellement le genre Rosier. Nous avons déjà remarqué des plantes Phané games et Cryptogames , c'est-à-dire dans l quelles les organes reproducteurs sont visibles; cachés; voilà un élément utile de distinction, étudiant la germination du Haricot, je vous ai] remarquer les deux cotylédons ou parties charm qui enveloppent puis nourrissent Y embryon ; i bien ! il y a des plantes, comme la Fougère; Champignon, dont les graines sont dépourvues) ces organes ; d'autres , comme le Blé , le Lis , l'( chis, l'Arum n'ont qu'un cotylédon et sont ap lées Monocotylèdones. Maintenant , parmi t plantes Dicotylédones (à deux cotylédons) il y a dont les fleurs n'ont pas de pétales comme l'Ai toloche , le Plantain ; d'autres qui n'en ont qu'i par exemple le Bleuet, le Sureau, la Laitue ; d'« très enfin qui en ont plusieurs, comme l'Angéli le Pavot, le Rosier; de sorte que l'on peut et les grandes divisions de plantes Apétales , Mo pétales , Polypètales , c'est-à-dire sans pétale, pja sédant un , possédant plusieurs pétales. Chac de ces grandes divisions peut se scinder en clas ou familles qui seront reconnaissais à la dis sition et au nombre des organes de la reprod tion ; telle est, en abrégé, la méthode de classifià tion de Jussieu, LES REMÈDES DES CHAMPS 14 mme vous voyez, vous saviez déjà une partie > que je viens de vous dire ; la plupart des mots liques, tirés du grec, vous étaient familiers, de i que vous avez pu saisir en quelques instants jrincipes, fort simples d'ailleurs, mais qui sont ent une pierre d'achoppement dans les livres iques de Botanique. — Cela dit et retenu, re- ns à nos plantes. fete petite Labiée à fleurs purpurines dont les cilles très -rapprochés forment un épi ter- jl , c'est la Bétoine (Betonica officinalis), qui Idans les lieux ombragés, les bois, les taillis, pairies. Sa tige, haute de 30 à 60 centimètres, le , droite , carrée , un peu velue , porte des les opposées oblongues, pubescentes, dont les les diminuent en se rapprochant du sommet. est peu d'accord sur ses propriétés. Louée à nce par quelques médecins , elle en a vu es lui refuser toute efficacité. Réduites à leur valeur, ses propriétés n'en sont pas moins usantes. La poudre des feuilles, administrée un jaune d'œuf à la dose de 3 à 6 grammes e heures après la fin de l'accès, dans les fièvres inales rebelles, produit une révulsion si- e par un effet éméto-cathartique, après la- > l'usage des toniques achève la guérison. On iussi employer la poudre de racine à la dose i 3 grammes, pour obtenir des évacuations de nac et des intestins. Pour préparer l'infusion juilles la dose est 10 à 20 grammes par kilo- pe d'eau. On emploie la poudre des feuilles Je sternutatoire pour combattre les maux de erveux, 12 LES REMÈDES DES CHAMPS Souhaitons la bienvenue à cette fleur charnel des bois, Tune des premières et des plus sti productions du printemps. Un parfum qui rapt celui de la fleur d'oranger se dégage de ses pe fleurs blanches en grelot attachées au nombtf douze environ aune hampe grêle, haute de 15 centimètres , embrassée à la base par deux» gués et grandes feuilles radicales. C'est le Mt ou Lis des Vallées (Convallaria maialis). On emploie en médecine le rhizome, les fto et les petites baies tachetées d'abord puis ro qui leur succèdent, on récolte les fleurs au moï où elles s'ouvrent, il faut séparer les pétales è sécher à l'étuve ou dans un four peu chaud dessiccation détruit leur odeur mais n'en altèrt la saveur amère, acre, nauséeuse, qu'elles cornu quent à l'infusion aqueuse. Les baies, et les cines que Ton peut cueillir en toute saison, ce aussi à l'eau des principes amers et acres i abondants. On a employé le muguet comme antispasn que, mais avec un succès douteux. Il suffît de< tre à profit son action sur l'estomac et sur PiJ tin. JLa racine surtout a la propriété de faire v4 et de purger selon les doses que l'on adminis malheureusement on ne règle bien ces doses, >! chaque cas , qu'après quelques tâtonnements sorte que, s'il n'y a pas de temps à perdre, ' plus prudent d'employer un éméto - cathartlti d'un effet plus certain ou plus constant grammes de fleurs fraîches broyées avec du < produisent d'abondantes évacuations intestin;^ accompagnées de coliques peu durables que apaise d'ailleurs en prenant quelques tasses*! LES REMEDES DES CHAMPS 13 lion de veau pendant l'action du remède. Si augmente la dose, on produit des nausées, puis jmissement. Ce que nous avons dit au sujet autres remèdes éméto-cathartiques dans le 3ment des fièvres intermittentes s'applique à ge du Muguet : il agit surtout en causant une irbation salutaire, et l'on doit compléter ou as- t! la cure par l'emploi prolongé des toniques s et astringents. Quant aux baies, que l'on a nmandées comme antiépileptiques à la dose à lô grammes, elles ne doivent guère inspirer Dnfiance contre cette maladie qui a le triste lége de compter plus de remèdes que toute au- >ar cela même qu'on n'en a pas encore trouvé îrtain , même pour les genres d'épilepsie qui suceptibles de céder à un traitement rationnel, •ésence de cette terrible maladie et de celles qui itent les symptômes, il est impossible de choisir p sûr, dans chaque cas, le remède qui guérira; pourquoi on est obligé de recourir à des es- te toute sorte dans l'espoir, fondé d'ailleurs, de er le médicament le mieux approprié à cha- irconstance. ? fleurs de Muguet, pulvérisées après dessicca- forment comme les feuilles de Bétoino, un îternutatoire , dont l'action révulsive sur la Drane muqueuse du nez est souvent utile dans ouleurs de tête invétérées, les fluxions chroni- des yeux et des oreilles, tons en passant que par la culture on a pro- me variété de Muguet à fleurs plus grandes, on possède deux sous-variétés : l'une blanche 1rs doubles, l'autre à fleurs simples d'un beau ï Elles sont traçantes comme l'espèce sauvage, 14 LES REMÈDES DES CHAMPS on peut les multiplier comme elle par sépan des touffes après la floraison ou par semis, ex< pour la sous-variété double. Mes amis , lorsqu'on n'a vu les plantes mé nales que dans la boutique de l'herboriste, oui magine facilement que les plus laides sont les ïi| leures, et que les vertus plus ou moins occi qu'on leur suppose, n'agissant d'ailleurs que une série de sensations désagréables, excluent t idée de beauté, de grâce , de fraîcheur, dan végétaux-remèdes. Il faut avouer que cela est quelquefois , mais aujourd'hui , vous voyez nous pouvons former un vrai bouquet chamf avec les sujets que j'ai triés pour notre causi Que chacun de vous prenne en main une de branches fleuries de Genêt; leurs belles gra] jaunes méritent de nous occuper quelque ter Vous l'avez peut-être entendu nommer Sparti balai, Genettier, Juniesse; pour nous, c'es Genêt a balai (Spartium scoparium) de la fac des Légumineuses* Avant d'aller plus loin, je veux vous dire q ques mots de cette famille très- intéressante, s quelle appartiennent le Haricot, le Sainfoin, l'Ac*1 la Lentille, le Trèfle, la Luzerne. Toutes ces ! gumineuses sont réunies sous la dénominatioi Papilionacèes à cause de la forme caractérisa de leurs fleurs que nous allons étudier en détai Si vous examinez attentivement la fleur de 1* de ces plantes, vous verrez qu'elles se rappor toutes à un type qui vous est bien familier, la du Pois cultivé. Comme vous voyez, la prem pièce de la corolle est un grand pétale évasé, fei I les remèdes des champs 15 îhaut, qui semble destiné à recouvrir, à protéger ) autres parties : on le nomme le pavillon ou endard.Si vous détachez ce pétale, vous remar- â qu'il est emboîté solidement avec les deux Corolle papilionacée tes inférieurs ou ailes qui se réunissent pour •mer les organes de reproduction soutenus a artie inférieure par deux pièces recourbées ne la proue d'une barque, d'où leur nom de le. Si nous continuons à disséquer la fleur, trouvons, dans le genêt, dix ètamines, un 'e surmonté d'un style simple un peu courbé rminé par un stigmate. Le fruit est, comme du pois, une gousse dans laquelle les graines attachées par un pédoncule nommé funicule. Jrme particulière de fruit appelée gousse est le | caractéristique des légumineuses, et la forme Hir que nous venons d'étudier a fait ranger 16 LES REMÈDES DES CHAMPS toutes les légumineuses qui en sont pourvues cm la tribu des Papilionacèes, dont le Genêt estai représentant digne d'intérêt à tous égards. Le Genêt est un sous-arbrisseau, c'est-à-dire m sa tige est dure, ligneuse, tandis que ses ramea sont tendres, herbacés, Vous voyez que ses fui les ovales, pubescentes, deviennent plus petit! mesure qu'elles se rapprochent de l'extrémité'! rameau et perdent peu à peu leur pétiole poui venir sessiles. Il croît abondamment dans les rains secs et fleurit en mai et juin. Toutes parties offrent une odeur désagréable, une san amère et nauséabonde. On emploie en nq cine les rameaux, les fleurs, les graines, l'éce et Ton obtient, selon les parties et les d< des effets diurétiques, purgatifs ou éméto-cat tiques. Une décoction des rameaux et sommités flei (30 à 60 grammes par kilogramme d'eau) admi trée à dose altérante ou légèrement laxative e: tcutes les sécrétions, notamment celle des uri et peut rendre de grands services dans le rhi tisme chronique, la goutte, les scrofules, les n dies chroniques du foie et de la peau ; à dose forte, c'est un des meilleurs remèdes à essayer t les infiltrations aqueuses et les diverses foi| d'hydropisie. Pour cette dernière maladie, o:J trouve très bien de l'usage d'un vin préparé .1 500 grammes de cendres de genêi dans 2 grammes de vin blanc, à la dose de 125 gramfl chaque matin. Mais ce remède, comme tous se de 4 à 15 grammes par kilogramme d'eau, est i sudorifique d'un emploi vulgaire, tandis qu'une tcoction de fleurs fraîches agit comme diurétique I purgatif ainsi que celle des feuilles (30 grammes I kilogramme d'eau) qui est d'ailleurs moins itée. La partie du Sureau qui a le plus d'énergie à tat frais est la seconde écorce, c'est-à-dire l'écorce irte qui se trouve immédiatement au-dessous de piderme grisâtre. Une décoction de 60 à 70gram- ps dans un kilogramme d'eau, coupée avec moitié ht et administrée quatre ou cinq fois par jour à ses croissantes de 60 à 100 grammes, a souvent lié de bons résultats dans l'hydropisie ; iï en est même du vin de sureau préparé en faisant in- 3er 1 50 grammes de seconde écorce dans un kilo- amme de vin blanc. On peut aussi donner le suc l'écorce par doses de 15 à 60 grammes par jour. >ur obtenir un résultat, il faut causer de copieuses acuations. Toutes ces préparations, bien que spé- tlement purgatives agissent aussi comme vomitif ?squeles doses sont un peu fortes. ÏLaissez-moi choisir d'abord dans votre cueillette Jtte petite plante remarquable par son odeur de uc qui croit sur les vieux murs, les décombres, 20 LES REMEDES DES CHAMPS les lieux frais et incultes, où elle fleurit pei toute la belle saison, Vous l'entendrez appe Herbe à Robert, Bec de grue, Géraine robert Géranion. Herbe à l'esquinancie. Pour nous, c'est le Géran (Géranium Robertianum), plante bisannuelle 30 à 35 centimètres, aux rameaux rougeâtres, Les remèdes des champs 21 tirs rosées, dont le fruit velu se termine en bec ongé, type de la famille des Gèraniacèes. ''3'est un astringent faible, usité parfois en gar- ♦isme dans l'angine et à l'intérieur dans les hé- rrhagies; la dose est de 15 à 30 grammes dans > grammes d'eau. Si vous examinez attentivement le fruit du Géra^ n, vous verrez que les graines sont renfermées îs de petites loges enchâssées au bas d'un axe >ngé et soutenues par des filets qui partent du bmet de l'axe. A la maturité, les loges s'entrou- nt et les filets se recourbant subitement vers le timet, lancent les graines de manière à les semer ne certaine distance. fous pouvez admirer dans beaucoup de plantes lilières cette prévision de la nature pour la dis- lination des graines par la force mécanique dé- )ppée à un moment donné par les parties élasti- 5S du fruit, et vous avez sans doute provoqué jouant cette détente des fruits de la Balsa- /ie. le que vous me présentez ici est un membre de amille des Fougères, nommé parfois Adiante, îveux de Vénus, qui croît abondamment dans lieux humides et ombreux, surtout dans le midi la France, et dont les feuilles ont acquis en mé- ine une réputation fort exagérée. La Capillaire iliantum capillus Veneris) est légèrement styp- iue et amère, son odeur agréable se développe lis son infusion. C'est un remède vulgairement jjployé comme bèchique dans les affections de la )!trine, mais assez insignifiant. On appelle 6é- y'ques des médicaments doux, émollients, cal- 22 LES REMÈDES DES CHAMPS mants qui apaisent la toux et les irritations d( poitrine. Voici un autre remède béchique, mais plus ui parce que ses propriétés sont plus actives et pj nombreuses, c'est le Tussilage (Tussilago farfai de la famille des Composées, appelé aussi Pas d'âi Pas de cheval, Herbe de Saint-Quirin, ou de Sai.1 Guérin, Taconnet, Procheton ; c'est une plante vace qui se trouve dans les terrains argileux, a bords des fossés, des ruisseaux, les tiges se des hampes simples, longues de 10 à 15 centin très, garnies de nombreuses écailles et qui porte chacune en avril-mai une fleur d'un beau jau de soufre à laquelle succède un fruit (akèi oblong, cylindrique, couronné par une aigreti Les feuilles, radicales, pètiolèes, cordiform* lisses, dentées, d'un beau vert en dessus, sont blat châtres et cotonneuses en dessous, et ne se montre qu'après les fleurs ; pour les conserver il faut dessécher avec soin, car l'humidité les déti promptement. Les fleurs d'une odeur forte, agréable, d'une s veur douce et aromatique, sont rangées parmi 1 espèces pectorales ou bachiques, comme la Mauv) le Bouillon blanc, la Violette. Quant aux feuille que l'on emploie en décoction à la dose do 60t 100 grammes et plus par litre d'eau, elles passaie depuis longtemps pour efficaces dans les affectioi scrofuleuses, lorsqu'il s'éleva sur leurs vertus d< doutes exagérés qui ne sont pas encore banris c l'esprit des médecins. Des expériences con3cieii cieuses reprises depuis quelques années ont prom qu'elles constituent une ressource précieuse, poij LES REMÈDES DES CHAMPS 23 anipagnes, dans la scrofule et ses complications rses, soH seule, soit •ûdée par l'usage du vin entiane. Le traitement est toujours long, quels (soient ies remèdes employés, aussi ne faut-il me rebuter après les premiers essais. On fera \\ de donner chaque jour 60 grammes de suc Veuilles, en augmentant progressivement jus- ji 100 grammes. Pouf boisson on préparera une iction de 50 grammes de feuilles sèches dans un gramme d'eau, à prendre dans la journée. Pour lige externe, le Tussilage est avantageusement fôlacé par des plantes plus énergiques, comme Jlexemple les feuilles et les sommités de la sa- laire dont nous allons maintenant nous occuper, Ji Saponaire (Saponaria officinalis), de la famille \Caryophyllèes, vulgairement Saponière, Sa- ère, Herbe à foulon, est une plante vivace, Inune auprès des rivières, des ruisseaux, des '5S, des haies, etc. D'une racine grêle, d'un blanc iâtre, allongée, rampante, s'élève une tige her- e peu rameuse, haute d'environ 60 centimè- \ garnie de feuilles opposées, lisses, d'un vert Ire, et terminée par un corymbe-ombelliforme i>lies fleurs blanches ou rosées à cinq pétales, paraissent en juillet-août. Toute la plante con- t une substance nommée saponine, solubledans i, à laquelle elle communique toutes les pro- ies de l'eau de savon ; aussi l'emploie- t-on pour chir le linge et enlever les taches des vête- ts. On s'en servait autrefois pour préparer les es de laine avant la teinture, d'où son nom rbe à foulon. La eaponine se rencontre aussi le Mouron rouge, l'Œillet, l'Arum, les jeunes 24 LES REMÈDES DES CHAtoPS pousses de Pomme de terre et dans un grand noi de végétaux exotiques. La culture a produit deux variétés de Sapona e à fleurs simples et semi-doubles, elles déniant! un sol frais et un peu d'ombre. Cette plante est spécialement dépurative, c'esi dire capable .non pas de délivrer l'organisme! quelque matière impure qui s'y trouve toute f orrlj comme on le croyait autrefois, mais capable! donner aux tissus, par son action tonique, apij tive, fondante et légèrement diurétique, la forci sécréter et d'absorber dans des conditions normad C'est en effet un agent excitant, tonique, propJ augmenter les sécrétions et à stimuler les foncti de nos organes. On comprend dès lors qu'elle* utile dans les maladies chroniques, comme adju'J du traitement spécial, ainsi que dans les convai cences. Elle rend parfois de grands services ai les affections dartreuses, et son emploie n'c{ aucun danger. Pour préparer la décoction on emploie de 30 grammes de racine broyée, ou de feuilles racines sèches, par kilogramme d'eau. Ce que nous venons de dire au sujet des ]J priétés médicales de la Saponaire s'applique,» grande partie, à celles de la petite plante que rM avons ici, la Fumeterre (Fumaria offîcinalis)^ la famille des Fumariacées, qui est tonique, il dante, dépurative et légèrement vermifuge. tante, fibreuse, donne naissance à une tige |ce, étalée, longue de 25 à 30 centimètres, portant krès-petites feuilles d'un vert bleuâtre ou cendré, imposées, et dont la disposition rappelle celle feuilles de Persil. La fleur, d'un bleu rougeâtre, i.etée de pourpre au sommet, forme des grappes linales lâches qui se montrent de mai à oc- e. n récolte la Fumeterre un peu avant l'éclosion fleurs, et on la dessèche promptement. Le suc rimé se donne à la dose de 60 à 100 grammes, | ou mêlé au petit-lait, on prépare un sirop en loutant son poids de sucre. Pour l'infusion ou écoction on emploie de 30 à 60 grammes de la ite sèche par litre d'eau, de bière ou de vin. y a quelques autres espèces de Fumeterre, e autres la Fumeterre bulbeuse (Fumaria bul- i) dont la racine qui contient de l'amidon est 26 LES REMÈDES DES CHAMPS mangée par les Kalmoucks, mais elles ne renûh cent pas bien celle dont je viens de vou3 parleil à Voici encore une plante qui jouit de prcpr ji dépuratives, mais à un degré moindre que les ty cédentes : c'est la Pensée sauvage ( Viola, trico r) ou Petite jacée, Fleur de la Trinité, Herbe I clavelée, qui vous est trop familière pour al besoin de description. Elle appartient à la failli des Violarièes. On récolte l'herbe entière et fiera pendant toute la belle saison, et il faut prell soin de la dessécher promptement. On prépare l'infusion avec 30 à 60 grammeiq plante sèche par litre d'eau. Elle semble spécli ment utile dans les croûtes de lait, cette ma.il commune de l'enfance qu'il faut s'empresse)» guérir aussitôt qu'elle se manifeste, malgré le n jugé populaire qui veut qu'on les respecte coij un travail utile de la nature. Pour cela, ona macérer pendant la nuit de 4 à 8 grammes de pi sèche dans 250 grammes d'eau chaude ; le ir; on fait bouillir, on coupe avec un quart de h sucré et l'on administre à jeun. Il faut donne | remède pendant deux ou trois semaines. La racine de Pensée sauvage est émétique, cori celle de Violette. Voici, mes amis, une plante plus connue dan a jardins potagers qu'à l'état sauvage, mais qui.a pendant, croît spontanément dans les terrains lé « et sablonneux: c'est I'Aspefige (Asparagus office lis), de la famille des Liliacèes. La souche, que les jardiniers appellent griffem formée d'un faisceau de racines jaunâtres ou n siste en une simple petite écaille brunâtre. 1 fleurs mâles et femelles se trouvent d'ordinaircta des individus différents, ce sont donc des fm dioïques; elles consistent en petites clochette six découpures, qui produisent une baie gli leuse, d'abord verte, qui devient d'un rouget en mûrissant. Il n'y a guère qu'une préparation d'asperge ressante en médecine, c'est la décoction de raci la dose de 15 à 60 grammes par kilogramme d' Elle possède la propriété d'activer la sécrétion naire, et comme tous les diurétiques, serait sible dans le cas d'inflammation des reins, turions jouissent de la même propriété, mais à faible degré. L'asperge donne aux urines odeur caractéristique désagréable. Cette plante est une de celles qui s'amélio le plus par la culture, et qui récompense le miji les soins industrieux et persévérants. Le jardi peut transformer un sauvageon sans valeur en des produits les plus recherchés de nos tables. ! Je vous ai dit tout à l'heure que les fleuri l'Asperge étaient dioïques, c'est-à-dire que les fié de sexe différent étaient portées par des plai différentes. Voici maintenant une plante à fie LES REMEDES DES CHAMPS 29 lioïques c'est-à-dire de sexe mâle et femelle sur i eul pied, comme nous l'avons vu dans la ci- idlle; c'est I'Ortie (Urtica), vulgairement Ortie fehê, Petite Ortie, Ortie brûlante, type de la lie des Urticèes; mais dans cette même famille, I i fiW Ortie. trouvons YOrtie dioïque (Urtica dioicà), vul- iment Grande Ortie, Ortie vivace, dans laquelle 3 leurs de sexe différent sont séparées comme ls de l'asperge. La deux espèces croissent abondamment dans décombres, les lieux incultes, les haies. La Pe- Ortie possède à un bien plus haut degré que la 30 LES REMÈDES DES CHAMPS grande, la propriété de produire sur la peaiu cuisson douloureuse accompagnée de déniant son, dont la médecine se sert parfois comme r/i sif et dérivatif, ia les douleurs rhta tismales, sous leic d'urticntion. L feuilles sont corç tes de poils à lam desquels se tjl une petite véiU pleine d'une lice caustique qui il dans la piqûre, m que les poils pénétrant dans la peau, compria le réservoir. Toutefois l'habitude rend à peu I insensible à l'effet de ce venin. Fleur mâle d'Ortie. Fleur femelle d'Ortie, sntiêre et coupée. La seule propriété médicale indiscutable petite et de la grande Ortie, c'est d'arrêter prfll tement les hémorrhagies. Pour cola, on ci Surtout le suc des tiges et des feuilles à la do i Lamier blanc ou Ortie blanche. 32 LES REMÈDES DES CHAMPS : 100 à 200 grammes, répétée assez souvent, sivai les cas. Ce suc introduit sur du coton dam narines, arrête facilement les saignements dae: En Suède on cultive la Grande Ortie comme mi rage. Elle donne de la nourriture aux bestiauldt le commencement du printemps, et Ton eM pendant l'été deux ou trois coupes que l'ontoi serve pour l'hiver. Les volailles aiment ses giini et mangent ses feuilles après qu'elles sont fanjB ne peuvent plus leur piquer le palais, celles-cB utiles surtout aux jeunes dindonneaux. Enfll peuples du Nord retirent de la racine une coB jaune et emploient les fibres des tiges à la plaB chanvre. Vous voyez, mes amis, que malgriB abord peu attrayant, cette plante si vulgaiil une de celles qu'il nous importe de connaîW que l'on n'utilise pas assez chez nous. Il ne faut pas confondre les plantes que noiB nons de décrire avec l'Ortie blanche qui appa à la famille des Labiées, appelée en botaniqu MIER BLANC Nous avons ici une des plus belles plan notre climat, remarquable par ses feuilles sag longues de 25 à 30 centimètres, souvent mar de taches blanchâtres et brunes, et par la g fleur qui termine la tige. Cette fleur est ca ristique de la famille des Aroidèes. Au lie calice elle présente une spathe ou enveloppe braneuse en forme de cornet, dans laque trouve un spadice formé par la réunion d( ganes reproducteurs. LES REMÈDES DES CHAMPS 33 /Arum (Arum maculatum) a reçu les noms de jet, Pied de veau, Vaguette, Langue de bœuf, 'erbe àpain,Raci- imidonnière,Her- iragone. C'est une ite vivace com- pe dans les lieux pides. Sa racine juin rhizome char- Ijbrunâtreà Pexté- itr, blanc intérieu- £.ent, imprégné ta suc laiteux très- M de saveur brû- 1*6, mais dont les ipriétés nuisibles Paraissent par le- ijition ou la torré- [ion, de sorte que peut alors le iger sans crainte 3n retire un ami- de qualité supé- ^e. Les feuilles îhes , contuses, I employées pour luire la rubé- ;ion ou la vésica- . A l'intérieur on îinistre surtout icined'unan,qui a plus énergique, doit autant que ûble l'employer fraîche, caria dessiccation lui fait 2e PARTIE, 3 Fleur d'Arum. 34 LES REMÈDES DES CHAMPS perdre beaucoup de son activité. Elle rend des ir- vices incontestables à la dose de 1 à 2 grammes conrc altérant; de 4 à 10 grammes comme purgati.w éméto-cathartique, dans de l'eau de gomme ouk mucilage de graine de lin. On remploie avec suc'ft à dose un peu forte, dans le rhumatisme, mais sunal dans les affections chroniques des organes respn- toires. Du reste, il ne faut pas oublier que I'AiEcé est un poison violent, et Ton doit veiller à ce quep enfants n'aient pas occasion d'y goûter. Rete^ d'ailleurs que l'Oseille possède la propriété de ritf traliser le principe acre de l'Arum, de l'Euphoi^ de la Bryone, du Garou, et qu'il suffit d'en mâcpi pour faire disparaître l'inflammation de la bouii produite par leur contact. Je vous ai parlé plusieurs fois de remèdes ai rants, et nous allons avoir aujourd'hui l'occasw d'en étudier plusieurs, aussi je veux vous donn< à leur sujet quelques mots d'explication. On appti ainsi des médicaments qui exercent sur l'éconoij une action insensible d'abord, lente, continue, fo manière à altérer les conditions de vitalité m organes. Ils sont spécialement utiles dans les M fort nombreux où les désordres causés dans l'or* nisation, ne se manifestent pas avec les symptôi^ d'une maladie bien déterminée, et dans beaucij de maladies chroniques. Ne négligeons pas cette humble plante qui cil partout, dans les lieux cultivés, les décombres, 3! terrains pierreux. Les noms un peu gaulois lui al été prodigués, on l'appelle Foirolle, Chiole, Cal- relie, Caquenlit, Rinberge. Pour nous, c'est là Mercuriale (Mercurialis annua), de la famille M( A. FA&UET- I8S5 Tff/EBAULT Sommité d'Ancohe. 36 LES REMÈDES DES CHAMPS Euphorbiacèes, remarquable par son odeur fétin sa saveur amère et salée. On n'emploie que la plari fraîche. La décoction de 20 à 50 grammes dans un (- mi-kilogramme d'eau est laxafcive ; pour obtenir us action purgative, il faut employer de 30 à 100 graL mes de suc. Dans les cas très-rares où il est utile I rappeler les croûtes de lait dont la suppression bn>. que causerait une maladie interne, il paraît que Ai applications de mercuriale contuse, chaude, ffo revenir l'affection cutanée. Je trouve dans notre cueillette cinq plantes d'ui famille dont nous avons déjà étudié deux espèces! l'Ellébore noir, et la Pivoine : celle des RenoncÀ lacées» Je ne puis entrer ici dans les détails bot- niques nécessaires pour vous décrire cette familî] Qu'il me suffise de vous dire qu'elle se divise i plusieurs tribus bien distinctes : les Clématites, 1 Renoncules, les Ellébores et les Pivoines. Presqa tous les végétaux qui la composent sont doués pi propriétés très-énergiques, quelques-uns sont en poisons violents. Choisissons d'abord Y Ancolie( Aquilegiavulgarïï nommée aussi Gant de .Notre-Dame, Aiglantii.l Colombine, qui se trouve dans les bois montued et que l'on cultive dans les jardins où elle fouriM des variétés nombreuses, à fleurs simples ou dc-j blés, rouges, roses, bleues, blanches et panachéi] C'est une plante herbacée vivace, haute de 50 à il centimètres; sa tige rameuse porte à différenU hauteurs des feuilles blanchâtres en dessous, M formes très-diverses. Ses belles fleurs bleues pe» dantes sont employées dans la teinture. Les racines, les feuilles, les fleurs, les grairil LES REMÈDES DES CHAMPS 37 ossèdent des propriétés diaphoniques, très-pro- res à exciter l'évolution normale des maladies ruptives lorsqu'elle e semble pas suffi- amment développée ar la peau. On em- loie la poudre de se- îences à la dose de 2 4 grammes, enémul- ion dans du jaune 'œuf, ou l'on fait une ifusion de 4 à 8 gram- ies dans un demi- 'tre d'eau. L'infusion ^un ou deux grammes ) fleurs, édulcorée, Çit comme sédatif pis l'irritation des jonches, et calme no- blement la toux. Elle ninue aussi, à son l'but, l'effervescence â)rile. On multiplie i? Jicolie par semences f par éclats de pieds, i automne : elle aime te exposition om- I.igée et la terre de hyère. fe vous dirai peu de f\exà d'Aciée. i)se au sujet de ce taimen d'AcTÉE (Actsea spicata), Herbe de Sainl- ristophe, Faux Ellébore noir, Herbe aux poux, Sommité d'Actée. 38 LES REMEDES DES CHAMPS plante vivace des bois ombragés et montueux qut atteint de 40 à 80 centimètres, à feuilles découpée^ décomposées, d'un vert foncé au dessus, blanchâtri en dessous, qui montre, en mai-juin, des grappe compactes de petites fleurs blanches. Il est pruderj de ne pas employer à l'intérieur les préparations c cette plante qui agit à la manière des poisons narcq tico-âcres. La racine fraîche est un purgatif violeij analogue à l'Ellébore noir,dont les vétérinaires useï quelquefois. Dans la médecine humaine, on doit borner à employer la poudre et la décoction de plante dans les maladies parasitaires. Remarquez bien, mes amis, cette plante couvei de longs poils soyeux à feuilles radicales deux trois fois pennées, comme celles du Persil, < montre d'avril à juin à l'extrémité de chaque tig une fleur dans laquelle le calice d'un bleu violl velu et soyeux, remplace la corolle. Elle habite fl lieux arides, les bois sablonneux, les coteaux cJ caires, où Ton doit la récolter avant la floraisJ Ses propriétés, extrêmement actives lorsqu'elle m fraîche, diminuent de beaucoup par la dessicf tion. C'est la Pulsatille (Anémone pulsatilla), c( nue sous les noms de Coquelourde, Herbe au vej Fleur de Pâques, Teigne-Œuf, Passe-fleur, Fle| aux-Dames. Elle se rapproche beaucoup de VA\ mone des près (Pulsatilla nigricans) et les d< plantes rendent en médecine les mêmes servie La pulsatille est acre et irritante. Pilée fraîche appliquée sur la peau, elle produit de la roug( puis la vésication, et enfin l'ulcération de la pai Les paysans l'emploient ainsi autour des poign«, comme sinapisme, pour guérir les fièvres intei LES REMÈDES DES CHAMPè 39 ntes, mais elle ne peut agir efficacement que si )na au préalable administré un vomitif et un pur- itif. Le suc frais produit sur la langue un senti- Lent d'âcreté brûlante, il suffit de le respirer pour rovoquer l'éternuement, et la poudre des fleurs et 3S feuilles sèches est un bon sternutatoire. Il sem- e que la Pulsatille agisse d'une manière très-effi- ice dans la coqueluche. On emploie l'infusion de grammes, au plus, de feuilles fraîches, dans 200 ranimes d'eau édulcorée. La même préparation, à 3ses répétées, est utile contre les maladies dar- euses, mais il faut en surveiller l'effet. 'Pour ce qui concerne la Clématite des haies Uematis vitalba), qui vous est famillière sous l'un fis noms de Cranquillier, Aubervigne, Berceau de \ Vierge, Viorne, Vigne blanche, Herbe aux gueux, fln'ai qu'un conseil à vous donner, c'est de vous Sstenir de l'employer en médecine, si ce n'est tanne vésicant, à la manière de la Pulsatille, car | n'est pas encore bien fixé sur ses propriétés qui tat très-actives , et par conséquent dangereuses ttre des mains inexpérimentées. Son nom d'Herbe ix gueux vient de l'usage qu'en font certains men- ants pour former des ulcères superficiels afin attirer la commisération sur une fausse infirmité. ^Peu de plantes ont reçu autant de noms que fie que je tiens ici. On l'appelle suivant les pro- pices ou les cantons, Coqueluchon, Capuchon, f. ore, Madriélet, Capuce de moine, Tue-Loup, Pis- fets, Napel. En botanique, c'est I'Aconit napel conitum napellus), plante vivace qui croît dans f lieux ombragés, principalement sur les monta- 40 LES REMÈDES DES GHAMïft gnes. On la cultive dans les jardins, mais elle g- vrait en être bannie, car de toutes les Renoncra- cèes c'est la plus énergique et la plus dangerene. Toutefois, comme elle a été étudiée avec soin, tle peut rendre en médecine de grands services. La racine noirâtre ressemble assez à un jtit Fleur d'Aconit Fruit d'Aco navet (d'où son nom latin) accompagné de rhizcies latéraux, les feuilles sont profondément incisétw lanières étroites. Les fleurs disposées en gra;Dei terminales allongées, sont remarquables par la f(0M d'une portion du cah'ce nommée casque qui n\)U vre comme un capuchon les deux ailes ou pélei latéraux. Le gynécée, ou ensemble des organe fe melles, se développe en un fruit formé de trois ar pelles, sortes de cornets membraneux qui rei ment les graines. Sommité d'Aconit, 42 LES REMÈDES DES CHAMÊS La racine est la partie la plus active. On la il coite à l'automne. Celle qui provient des montagi s du midi est la plus énergique. On ne peut emplo;r avec précision les feuilles qu'à l'état frais, car e mode de dessiccation et le temps pendant lequel n les a conservées changent complètement leur vakr thérapeutique. On devra commencer l'usage de cette plante m des quantités très-faibles et surveiller son effe à mesure que l'on augmentera les doses. Il n'y a % à s'inquiéter du fourmillement que produit l'Ace it sur la langue et dans la bouche, ni même de Fait- tement causé par une dose un peu forte, mais on.e doit pas aller jusqu'à produire de la somnole» accompagnée de frissonnements. L'empoisonnemit par l'Aconit se manifeste par la froideur de la pei, des douleurs violentes de tête, des vomissements la diminution très-notable de la force et de la :t quence du pouls. On emploie souvent l'Aconit avec succès contre» névralgies rébelles à TOpium, à la Jusquiame et la Belladone ; il agit comme stupéfiant de la doultf par suite de son action sur la circulation et suie système nerveux; c'est de la même manière q il se comporte dans quelques maladies inflammatoi^J principalement dans le rhumatisme aigu. Coi les autres Renonculacées que nous venons d'ex* ner, il peut rendre de bons services dans la co( luche. Entre les mains du médecin, l'Aconit est arme puissante, mais elle est dangereuse danij médecine domestique, et l'on ne peut guère conseiller l'usage aux personnes inexpérimente On emploie la teinture alcoolique (préparée une partie de racine fraîche broyée pour cinq d| LES REMÈDES DES CHAMPS 43 ol) à la dose de 1/2 à 2 grammes, l'extrait aqueux a dose de 5 à 30 centigrammes, ce sont les seules éparations qu'il soit utile de vous indiquer. Comme nous ne manquons pas de remèdes énergi- es sans être dangereux, nous devons nous appli- er à les bien connaître, afin d'en tirer tout le parti ssible, et ne pas nous laisser entraîner, par l'at- tit des difficultés vaincues et des dangers évités, iser sans une préparation scientifique suffisante, s moyens d'action qui réclament des connaissan- $ approfondies. Les notions pratiques, élémentai- î, que je vous donne dans nos entretiens, excluent j détails techniques sans lesquels l'emploi de cer- ps végétaux actifs pourrait causer de terribles pidents. fous allons nous occuper spécialement aujour- Fui d'une famille fort intéressante, dont beau- îp d'individus vous sont familiers, et dont les actères botaniques sont simples et bien définis, veux parler des Crucifères dont nous avons ici nombreux échantillons. e prendrai pour type la Moutarde. Le nom Crucifères donné à cette famille vient de la dis- iiition en croix des quatre pétales, dont se com- te la corolle. Ce sont presque toutes des plantes bacées ; beaucoup d'entre elles sont alimentai- , comme le Chou potager, le Chou-fleur, le Navet, iave; le Radis, le Cresson; d'autres, comme la oflée, le Thlaspi, la Julienne, sont cultivées pour ps fleurs ; le Colza fournit une huile employée is l'éclairage; on retire de la Guède un principe 44 LES REMÈDES DES CHAMPS colorant bleu, nommé pastel. Un des caractères» plus saillants des Crucifères, c'est la dispositioife leur fruit qui consiste en une membrane épaw sur laquelle sont attachées les graines, recouverte» Moutarde sauvage. E, silique; D, gne. deux valves qui s'écartent à l'époque de leur m M rite : on appelle siliques les fruits de cette nall qui se retrouvent du reste dans d'autres famille) j Ce spécimen que vous avez récolté appartieH la Moutarde sauvage {Sinap is arvenis) , plante veM LES REMÈDES DES CHAMPS 45 leurs jaunes, très-abondante dans nos champs/ il est presque impossible de la détruire, mais 3 l'on n'emploie pas en médecine, parce que ses >priétés sont moins énergiques que celles de la utarde noire {Sinapis nigra) qui est l'objet d'une ture assez importante, On la sème à la volée au ntemps, dans une terre douce, légère et bien eublie et on la récolte vers la fin d'août. Juand on écrase la graine de moutarde on y re- naît une odeur assez forte et une saveur acre piquante, mais pour développer l'huile volatile constitue son principe spécial, il faut l'im- r d'eau à la température de 10 à 30 degrés, t à la présence de cette huile volatile que la ine de Moutarde doit sa propriété la plus impor- e, que l'on met en œuvre lorsque l'on emploie sinapismes ou cataplasmes de cette graine lilue, pour produire la rubéfaction de la peau |lme médication révulsive, c'est-à-dire capable llétourner des parties profondes le cours du sang \? l'appeler à la surface, et aussi de produire un j sèment dans certains organes par l'action ner- be mise en jeu en certains points. Il faut bien larder de préparer les sinapismes avec de l'eau |?grée, à moins que l'on ne veuille diminuer ilon de la Moutarde. L'application de ce remède ■ lier réclame une certaine surveillance, car son n- trop prolongée pourrait donner lieu à des lents surtout chez les enfants ou chez les pèr- es dont la sensibilité est émoussée par la mala- eOn emploie les sinapismes pour produire une tation générale dans les fièvres de mauvaise re, alors qu'au mouvement fébrile a succédé Prostration extrême et inquiétante; dans la pa* 46 LES REMÈDES DES CHAMPS ralysie, l'apoplexie ; pour produire vers la sui la dérivation de quelques affections, canin* goutte, le rhumatisme, les dartres ; enfin pour c% battre la douleur dans des cas de point de côté F névralgies, ou pour rappeler des écoulements s primés. Au lieu de l'employer en cataplasmes, la mêle parfois à l'eau de maniluves ou de pédiluj La graine de moutarde pulvérisée et mêlée èl vin blanc est très-utile dans le scorbut, mal» dont je vais vous parler tout à l'heure. On l'a en née avec avantage (15 grammes en décoction en 150 grammes d'eau) dans la fièvre putride maliè et aussi dans la période de calme des fièvres inl mittentes , l'angine , le rhumatisme chroni ue L'huile douce que l'on retire des semences est jir gative à la dose de 60 grammes et anthelmintil Lorsqu'on a besoin d'un vomitif prompt et Jj comme dans les cas d'empoisonnement, on aej nistre une cuillerée de farine de graine de ni tarde dans un verre d'eau. On en fait aussi un | gargarisme contre l'angine tonsillaire. Mais si la moutarde rend de grands service! personnes lymphatiques et aux malades épuisé la souffrance, elle serait nuisible aux sujets veux, irritables, disposés à l'inflammation et congestions. I On administre quelquefois , une cuillère» graines de moutarde, entières, comme laxatit I les cas d'atonie de l'intestin chez les hypodi driaques, les paralytiques, les vieillards, mail lui préfère, pour cet usage, les graines de M tarde blanche (Sinapis alba) qui sont moitié* grosses. Le charlatanisme qui s'annonce darifl journaux a fait un sujet de réclame des prdf LES REMÈDES DES CHAMPS 47 s incontestables mais limitées de cette graine et i transformée en une panacée; vous saurez mainte- mt l'appréciera sa juste valeur. | Pour préparer le •ndiment nommé moutarde, on fait macérer pen- ait trois ou quatre jours les graines de Moutarde )ire dans une quantité de vinaigre suffisante pour 3 mouiller, puis on les broie au moulin ou dans i mortier : on peut y ajouter de l'Estragon, du ?rsil, du Cerfeuil, de l'Ail, de la Cannelle pour [tenir un produit aromatisé. ! Je vous disais il y a quelques instants, que le vin \ Moutarde était utile contre le Scorbut ; je tiens yous donner ici quelques indications sur cette f,ladie, dans laquelle sont utilisées toutes les plan- , dont nous allons nous occuper aujourd'hui. Le jrbut consiste principalement dans l'appauvris- sent du sang, causé par un mauvais régime con- fié pendant un temps assez long. Le manque ir, d exercice et de soleil, joint à une nourriture fi variée suffit pour développer cette maladie qui it surtout au printemps. L'usage prolongé des ides salées et la privation de légumes frais ren- 3nt autrefois le scorbut redoutable pendant les |ages au long cours; aujourd'hui, les marins en ffrent beaucoup moins parce que l'emploi des âmes conservés, du vinaigre, des citrons, des îmes de terre crues, retarde ou prévient le dé- t>ppement de la maladie. Les symptômes prin- |ux sont le gonflement des pieds, la bouffissure fa face qui prend une teinte jaune, l'engorgement ^ gencives qui deviennent saignantes et ulcérées, îaignements de nez, enfin des taches rouge-vio- >s de sang retenu dans les vaisseaux superficiels. 43 LES REMÈDES DES CHAMPS Vous connaissez tous le Cresson (Sisymbriu nasturtium), je n ai pas besoin de vous le décrir I] contient du fer, de l'iode, du soufre, des pho phates, c'est donc une plante riche en minéraux ; \ Cresson, est stimulant, diurétique, diaphorétique et an corbutique, utile dans les engorgements de la qui accompagnent les fièvres intermittentes ou 1 succèdent ; dans les scrofules, certaines hydropis et dans une foule de maladies chroniques. Si l'or mange la plante en nature, le suc exprimé eg Cochléaria, rameau fleuri. RTIE. 4 50 LES REMÈDES TES CHAMPS meilleure préparation ; on le donne à la dosedô 60 à 150 grammes coupé avec du lait, du petit lit ou d'autres sucs d'herbes. On le mâche pour li- fermir les gencives ramollies et ulcérées par le s>r- but. Il est avantageux d'employer, en même te:|ps que le Cresson, les boissons ou les plantes aciduS: cidre, Oseille, Épine-vinette. Ce que je viens de vous dire se rapporte cg.e- ment au Coghléaria (Cochlearia offtcinalis) ou He aux cuillers, Cranson, Herbe au scorbut, qui flejrit en mai-juillet dans les lieux humides, au bore* la mer et sur les montagnes; à la Cardamine ((ir- daminepratensis), dont vous avez remarqué ;ta doute, au printemps, les jolies fleurs d'un bfo< rosé ou lilas, disposées en corymbe ou en grapt terminale, nommée aussi Cresson des prés, Creipr élégant, Cresson sauvage, Passerage sauvagejelî au Raifort sauvage {Cochlearia armomeiam Moutarde des capucins, Moutarde des Allemajh Radis de cheval, Cran de Bretagne, Rave sauvfc qui croît spontanément dans les fossés, au borefc ruisseaux, et que l'on cultive dans les jardinsjïj emploie surtout sa racine forte, charnue, très-» gue, d'un blanc jaunâtre à l'extérieur, blanchjB dedans, qui contient une huile assez semblable ]■ les propriétés à celles de la Moutarde. Après Yëm râpée, on l'emploie comme assaisonnement ou» en prépare du vin, de la bière, un sirop à la ■ de 30 à 40 grammes par kilogramme de liqxfljj C'est aussi un bon rubéfiant. Le Vélar (Erisymum officinale) ou Sinapi, bft telle, Moutarde des haies, Herbe-au-chantre, est» plante annuelle qui croît spontanément dansta Gochléaria. -~ Port de la Plante. 52 LES REMEDES DES CHAMPS lieux incultes, au bord des chemins, où elle monlî en mai-juin ses très-petites fleurs jaunâtres disp- sées en épi grêle, est une auta crucifère qui, inusitée dans i médecine urbaine, n'en mérl pas moins son ancienne réputé tion populaire dans Penroii ment, les extinctions de voix t les affections catarrhales. C'« une des rares plantes de cei famille qui ne perd qu'une assi faible partie de ses propriéll par la dessiccation. Toutefois vaut mieux l'employer fraîcll On donne le suc à la dose de j à 30 grammes ; on prépare Fjà fusion avec 30 à 60 grammes pr litre d'eau. Je vous mentionnerai en pi sant une autre crucifère, 1\ liaire (Erisymum alliaria) Herbe aux aulx, Julienne, Vél alliaire, qui jouit des proprié A déjà étudiées dans les individf de cette famille , et qui contieji la même essence que I'Ail (À lium sativum), de la famille ca A! I Liliacèes, dont je vais vous M tretenir pour terminer cette pi- menade. Le bulbe de l'Ail contient ui huile volatile d'une saveur piquante et chau(, d'une odeur caractéristique extrêmement diffusito. Ail. LES REMÈDES DES CHAMPS 53 ui a de l'analogie, quant à ses effets, avec celle de i Moutarde. On a tour à tour vanté et abandonné l'usage de Ail dans presque toutes les maladies. Autrefois n lui attribuait la vertu d'éloigner les maléfices, omme on le croit encore capable de préserver des pidémies. Pris à dose ordinaire, comme assaison- ement, il augmente l'appétit et favorise la diges- on ; son action excitante se manifeste par une plus irande activité des organes sécréteurs et absor- ants ; peut-être que c'est simplement par ses pro- riétés toniques qu'il préserve des fièvres paludéen- es ou qu'il les guérit ; c'est d'ailleurs un bon srmifuge. On peut employer contre la fièvre d'ac- îs ou contre les vers, une décoction de 4 à 15 rammes par 500 grammes d'eau ou de lait. On Ta )nné avec succès dans le croup et dans la période gide (de refroidissement) du choléra. Dans ce cas, h l'applique pilé en frictions et en cataplasmes. .'est un rubéfiant et vésicant fort utile, et l'on use omme antiseptique, pour le pansement des plaies 1) mauvaise nature, des ulcères, un vinaigre d'ail iréparé par infusion. Enfin, appliqué sur les cors lix pieds, un bulbe d'ail écrasé détruit le reste de àtalité de la partie dégénérée que l'on détache faci- iment après un pédiluve prolongé. J Comme vous le voyez, l'Ail se rapproche par ses ropriétés des Crucifères, dont il exagère pour ainsi rre les vertus médicales. Quant à l'inconvénient î son usage à cause de son odeur, c'est une ques- pn de peu d'importance dans les campagnes et tii ne devrait jamais arrêter, dans les villes, lors- [ie son emploi est indiqué. On peut d'ailleurs neu- aliser sensiblement son odeur en mâchant des 54 LES REMÈDES DES CHAMPS feuilles de persil ou de cerfeuil. L'Ognon (Allh cepa) réunit, mais à un degré moins développé, s propriétés précieuses de l'Ail. Maintenant que vous avez tous fait votre cué* lette, nous allons nous asseoir à l'ombre, sur I beau gazon, avec le ciel bleu sur nos têtes, éccl tant les gazouillements et les chansons du ruisseA des pinsons et des fauvettes. C'est dans un miljl comme celui-ci que l'on retire le plus de profit 1 l'étude de la nature ; l'attention que nous donnes aux détails est rendue plus fructueuse par les il pressions de l'ensemble. Je suis obligé d'éliminer bien des plantes util! parmi celles que vous avez récoltées, mais le tercs que nous pouvons dédier à ces leçons ne nous p| met pas de nous occuper des remèdes d'une imp* tance secondaire ou d enumérer tous les végétai qui peuvent remplir le même but. D'ailleurs, 1 cherchant à rendre notre étude plus complète! me faudrait surcharger votre mémoire, et courire risque de vous voir tout oublier pour avoir vow trop apprendre. J'ai mis à part trois plantes de la même îamill celle des Composées qui nous a déjà fourni ïM rone et le Pissenlit. Voici d'abord r Armoise (Artemisia vulgaris) u Herbe de la Saint- Jean, que vous reconnaître: à ses feuilles décomposées d'un vert sombre en d% sus, blanches et cotonneuses en dessous, qui « viennent linéaires à l'extrémité des rameaux. CeJ ci portent une particule longue et étroite de flei's LES REMÈDES DES CHAMPS 55 ^posées en épis axillaires, c'est-à-dire attachés à ((,xe principal. Ces fleurs d'un jaune verdâtre en rme de capitule de forme ovoïde s'ouvrent en jai-juin. C'est une plante vivace, haute d'un mètre plus, que Ton rencontre dans les terrains incul- 3, les ruines, et qui se plaît dans les lieux arides. iSes propriétés se rapprochent de celles de l'Ab- pthe, mais elles sont moins énergiques ; elle est inique, stimulante, antispasmodique et emmena- hgue, c'est-à-dire capable de rappeler les écoule- ents naturels supprimés, l'odeur des sommités t aromatique, leur saveur un peu amère. On ré- veille les sommités au moment de la floraison et x les sèche avec soin. Elles servent à préparer avec > l'eau ou du vin une infusion dans laquelle on nploie de 10 à 30 grammes de la plante par litre b liquide. Ce que je viens de vous dire s'applique à la Ma- iiGAiRE (Matricaria parthenium), qui montre un 3U plus tard ses fleurs assez semblables à de pè- tes pâquerettes, disposées en corymbes à l'extré- ité des rameaux, nommée vulgairement Espar- Dutte, Œil de soleil; et aussi à la Matrigaire imomille (Matricaria chamomilla) dont le feuil- ge se rapproche de celui de l'Armoise, mais dont is fleurs, plus grandes que celles de la Matricaire, > montrent isolées à l'extrémité des rameaux. Vous avez remarqué sans doute, dans les lieux m», sablonneux, le long des routes, cette plante à ges étalées, demi-couchées, hautes de 30 à35centi- îètres, aux feuilles composées de nombreuses dé- Nipures linéaires, courtes, un peu velues, aux 56 LES REMÈDES DES CHAMPS fleurs un peu plus petites que celles de la toi caire : c est la Camomille romaine (Anthémis L lis) dont les propriétés sont malheureusemet e raison inverse de la beauté des fleurs quel'o double par la culture. On récolte celles-ci de i lie a septembre, un peu avant leur entier épanois* ment, et on les sèche à l'étuve ou au soleil. | n faut pas k confondre avec la Camomille pint (Anthémis cotula) ou Maroute, Bouillot Anu roche, qui d'ailleurs, à part son odeur désagrège s en rapproche beaucoup par ses propriétés, et3u est fort utile contre les accidents nerveux. Comme les plantes dont nous venons de paier la Camomille est tonique, stimulante, fébriige anthelmmtique, antispasmodique. Il est util|$ remarquer que la décoction est particulière^ tonique, tandis que l'infusion, plus chargé*. d< principes volatils, est spécialement excitant e antispasmodique. L'une et l'autre se préparent trei 4 a 8 grammes de fleurs par litre d'eau. L'infuiorl est fort utile dans les coliques venteuses, les ;ci- dents nerveux, l'affaiblissement qui accompirm la fièvre typhoïde et aussi contre quelques néiid- gies ; elle favorise l'action des vomitifs. Les tins de Camomille rendent de grands services aux n- fants débiles, scrofuleux. L'infusion concentrée (8 à 15 grammes par ;re a eau), ou la poudre des fleurs à la dose de ftà 8 grammes dans du vin ou en pilules constituun excellent fébrifuge, soit qu'on l'administre sele, soit qu'on lui adjoigne d'autres remèdes de cte classe, amers ou astringents, comme la petite Ca- taurée, la Benoite, l'Ecorce de saule. Mais ni bhons pas, à propos des fièvres d'accès ou fiè^ :: Camomille cultivée. 58 LES REMÈDES DES CHAMPS intermittentes, que Ton est souvent obligé de vai>r la médication et que le même traitement donne <« résultats très-divers selon les individus, les lie:, les saisons. C'est ce qui a fait adopter et rejeter sj.s fondement beaucoup de remèdes. D'ailleurs ve impression physique très- vive ou une émotion ru- rale ont réussi dans quelques cas où la médec e avait échoué. Il est donc prudent lorsqu'il s'ait d'apprécier la valeur d'un remède, de se tenir égï*- ment éloigné d'un scepticisme de parti pris et d'ue crédulité amie du merveilleux. Il reste encore bei- coup à découvrir, mais surtout beaucoup à sif plifier dans l'étude des remèdes et de leur mu d'action ; en attendant les progrès de la scieri! contentons -nous de quelques notions saines sûres. La Rue (Ruta graveolens), type de la famille < Rutacêes, à laquelle on a donné les noms de Pé^ nion, Rouda, Ruda, Herbe de grâce, croît natui lement dans les lieux montueux et arides du m de la France. On la rencontre aussi dans les ent- rons de Paris. C'est un arbuste d'un mètre de ha- teur dont les rameaux supérieurs, herbacés, sut parsemés de petites glandes qui contiennent ib huile volatile odorante. Les feuilles d'un vft bleuâtre, épaisses, sont décomposées, à folio* ovales ; les petites fleurs jaunes, à quatre ou ciq pétales, montrent leurs coryrnbes terminaux û juin-août. Appliquée sur la peau, elle produit une rubéf - tion intense, surtout lorsqu'elle est contuse. Oia mis à profit cette action irritante dérivative en f- sant porter sur la poitrine un linge imprégné de LES REMÈDES DES CHAMPS 59 1 ou trempé dans sa décoction concentrée, pour Rue, térir des catarrhes chroniques. C'est un an ti-para- ;aire fort utile en lotions contre les poux,» la gale, 60 LES RElVfÊDES DES CHAMPS la teigne, les larves de mouches qui se trojl# parfois dans les plaies ; et pour déterger les ullle* atoniques. En lavement elle fait périr prompteft# les vers intestinaux. On obtient le même réstta chez les enfants en frottant le ventre avec de l'iil d'olive ou d'oeillette dans laquelle on a fait in «se des feuilles de Rue ; elle peut être utile dan le accidents nerveux, et possède des propriétés enié nagogues incontestables, mais dont il faut se gsfle d'user lorsqu'il existe une cause quelconque in flammation. Il faut récolter les tiges avant l'épanouisser«v des fleurs ; la dessiccation ne diminue pas ses *>. priétés. On prépare l'infusion avec 2 à 10 gramies par litre d'eau, à prendre par tasses ; on donn h poudre en pilules à la dose de 1/2 à 3 gramns, La Rue se sème au printemps, sur couche, oien pleine terre à une bonne exposition. Ses totfes restent vertes pendant les hivers peu rigoureK;^ mais si le froid et l'humidité font périr les rameltt et les tiges, la racine reproduit une plante nouvce^ J'ai appelé plusieurs fois votre attention sures; plantes à tige couchée, traçante, d'où partent s§> vent des racines ; nous en avons un exemple dll celle-ci, la Véronique ( Veronica offtcinalis) ou lé d'Europe, Herbe aux ladres, qui appartient à a famille des Scrofularièes. Vous la reconnaîtrez > cilement à ses jolies grappes axillaires de petis fleurs bleues, longues de 8 à 12 centimètres, qui flu- rissent en juin-août, et à ses fruits en forme decœv. On la récolte dans les lieux arides qu'elle affc- tionne, pendant ou peu de temps après la fïoraiso; on emploie en infusion les feuilles et les sommili LES REMÈDES DES CHAMPS 61 I sont légèrement toniques et excitantes, utiles jrts les catarrhes pulmonaires chroniques, les fla- gsités, la dyspepsie. Quant aux autres vertus de Véronique, elles ne sont nullement prouvées. Il Véronique. >!te plusieurs variétés qui peuvent remplacer le-ci, ce sont : la Véronique petit chêne, remar- »ble par les deux rangées de poils des rameaux, /kronique a épi et la Véronique Germandrée, à 62 LES REMÈDES DES CHAMPS fleurs plus grandes, commune dans les bois^; amère que les autres espèces. La plante vivace que vous voyez ici, croît pa dans les lieux incultes, sur les ruines, les ro< on l'appelle E Herbe d'hiron Felougène , dentaire, nous , c'est la lidoine (Ch nium majus) famille des veracèes, su quelle ]e vou nerai, tout à re , quelques tails. La raci forme de fu chevelue brun roug donne naissa une tige hau 4 à 7 décim fragile, garn longs poils, p des feuilles alternes, molles, à segments o crénelés, et terminée par une ombelle de cinq petites fleurs jaunes à quatre pétales qui se trent d'avril à septembre, et sont remplacée des fruits en forme de silique. Toutes les parties de la Chélidoine sont ut on la récolte de préférence un peu avant la fl son. A l'état frais elle a une odeur désagr Chélidoine. LES REMÈDES DES CHAMPS 63 îmi couvé. Sa tige renferme un suc jaune, caus- ée, acre et amer qui contient de la gomme-gutte. û dessiccation diminue son âcreté et augmente il amertume. La racine est plus active que la ipte. JA. la dose de 60 à 90 grammes, le suc frais de jjélidoine tue un chien de taille moyenne. C'est un Îison narcotico-âcre qui agit d'abord en irritant les 2>anes de la digestion, puis en produisant le nar- Ltisme ou assoupissement accompagné de délire, hallucinations. ^L'activité de cette plante, employée avec précau- ,n, la rend fort utile dans les engorgements, Thy- jOpisie, les scrofules, la goutte, les dartres. Elle C excitante, diurétique, purgative et vomitive; e possède en outre une vertu altérante qui la „id précieuse dans beaucoup de maladies chro- jues. On donne, dans les cas que je viens de ;er, 5 à 6 grammes de suc frais dans 700 gram- G environ de petit lait, à prendre chaque jour en isieurs doses. Comme purgatif ou vermifuge, on pie le suc à du jaune d'œuf , du mucilage de Gui- Luve ou de graine de Lin; la quantité varie de [.elques gouttes à une cuillerée à café ; cette der- bre dose agit souvent comme éméto-cathartique. • suc étendu d'eau forme une lotion détersive et citante pour les ulcères de mauvaise nature ; il m rendre aussi des services comme anti-parasi- re; quant à son emploi contre les verrues, il est fu efficace et produit l'inflammation des parties fisines. jLorsqu'on ne peut pas employer le suc frais, on ^ministre l'infusion ou la décoction de plante sèche m dose 15 à 30 grammes par litre d'eau, à pren- 64 LES REMÈDES DES CHAMPS dre par tasses dans les vingt-quatre heures, ai 1 emploie la racine, on diminue la dose de près moitié; on peut aussi préparer par infusion, un ou une bière de Chélidoine. Son nom d'Eclairé via btWIâUl Coquelicot. — A, fleur et bouton. — C, fruit. — E, graine. de Pusage populaire que Ton en fait, non sans si ces, dans les campagnes pour la guérison des opj thalmies chroniques. On emploie dans ce cas, collyre composé de 4 gr. de suc étendu dans 6( LÈS REMÈDES DES CHAMPS 65 )0 gr. d'eau, dans lequel on baigne les yeux une i deux fois par jour. Je viens de vous annoncer quelques détails sur famille des Papavèracées. En voici un type farai- îr, c'est le Coquelicot (Papaver rhœas) ou Pon- au, Mahon, Pavot des champs. On reconnaît les antes de cette famille au calice formé de deux pales, à la corolle composée de quatre grands taies, renfermant de très-nombreuses ètamines i un ovaire qui plus tard devient, dans presque utes les espèces, une capsule à nombreux com- rtiments surmontée d'une espèce de collerette. iis feuilles, semi-composées, dentées et pileuses, nt profondément incisées. Le Coquelicot, ornement de nos champs où il se iltiplie parfois outre mesure, fournit à la méde- le ses pétales dont on emploie l'infusion (3 à 4 icées par litre d'eau) à titre de calmant dans le ïarrhe pulmonaire, la coqueluche, les coliques 3 enfants. La décoction des capsules est plus srgique, et peut dans quelques cas remplacer mtageusement l'opium. Dans les jardins on sème le Coquelicot au prin- nps, ou mieux à l'automne, dans un sol bien Lendé; la culture produit des variétés blanches I dettes, panachées et semi-doubles, qui se repro- lisent par semis. 3n a donné à la petite plante que voici les noms ^Surelle, Pain de coucou, Oseille de Pâques, Trèfle H:re : c'est TAlléluia ou Oxalide {Oxalis aceto* 2# partie, 5 66 LES REMÈDES DES CHAMPS sella), de la famille des Oxalidacèes. Remarc son rhizome écailleux, traçant, d'où partent dii tement de petites feuilles semblables à celles trèfle, pileuses et blanchâtres en dessous, et | petites fleurs blanches solitaires sur un long pécw cule. C'est une plante vivace, abondante dans m lieux ombragés. Ses feuilles fraîches ont une sav| acide agréable : on en prépare une boisson raf:j chissante, tempérante, diurétique, antiscorbutu qui remplace très-bien la limonade dans les mj dies inflammatoires, putrides, les fièvres malii certains désordres de la digestion. Elles dor leurs propriétés à un oxalate de potasse (sel seille) employé en teinture et dont on se sert enlever les taches d'encre. L'extraction de ce se] fait en Suisse et en Allemagne. Appliquées contuses sur des tumeurs sci leuses, des abcès froids, les feuilles d'Alléluia a{ sent comme maturatif. Tout ce que je viens de vous dire au sujet) l'Alléluia s applique à TOseille sauvage ou Sun et à I'Oseille commune (Rumex acetosà) culti dans les jardins potagers. Il y a, mes amis, des végétaux qui semblent do de qualités sociales par rapport à l'homme, ■ l'accompagnent partout, et semblent croître spi tanément sous ses pas. Celle-ci en est un exeixB frappant. En Europe, en Asie, en Amérique, si les climats tempérés comme sous l'équateur, pi tout où l'homme a construit une cabane, mêmejl sein de forêts vierges, on ne tarde pas à voir off plante amie, la Mauve (Malva sylvestris), type d< famille des Malvacèes. Dans ses fleurs que l'on Mauve, 68 LES REMÈDES CES CHAMPS ploie en tisane, dans ses feuilles dont on fait ci cataplasmes, dans ses racines riches en mucila réside la même vertu émclliente, adoucissante, ut| dans les maladies aiguës toutes les fois qu'il j inflammation. L'infusion des fleurs (10 à 15 gra mes par litre d'eau) est la préparation la plus usit On recueille les fleurs et les feuilles au commen ment de l'été : la racine, moins employée, n guère usitée qu'à l'état frais. La Guimauve (Altl offlcinalis) a des propriétés identiques. Disons en passant que le Cotonnier, le roi l'industrie, comme l'appellent les Américains, partient à la même famille que la Mauve. Il faudrait écrire un livre pour relater toutes propriétés de la plante que vous voyez ici , travaux auxquels elles ont donné lieu, les ex riences des médecins au sujet de cet agent précic et redoutable en même temps. Je vais essayer né moins de vous le faire connaître, dans la mes* que comporte la nature de nos entretiens : La Belladone (Atropa belladona) appartient à famille des Solanées qui nous a déjà fourni com sujets d'étude la Morelle, la Pomme de terre, Coqueret, la Douce-amère. Les noms vulgaires lui font pas défaut; on la nomme : Beile-dai Morelle furieuse, Mandragore baccifère, Parm ton, Guigne de côte, Herbe empoisonnée. Elle c dans les lieux ombragés, le long des haies, murs. La racine vivace est épaisse, longue et meuse; la tige, un peu velue, porte d'assez gran feuilles ovales-aiguës entières, molles, d'un sombre, et de leur aisselle partent des fleurs d pourpre obscur, solitaires ou deux à deux, for èommité de la C?uimauv«j 70 LES REMÈDES DES CHAMPS u d'une corolle en cloche allongée à cinq divisi obtuses auxquelles succèdent des baies de la gil Belladoue. seur d'une petite cerise, d'abord vertes, puis roi et enfin noires, accompagnées du calice en éto> LES REMÈDES DES CHAMPS 71 inq divisions, qui ont causé de nombreux em- oisonnements. Elle fleurit de juin à septembre; on écolte les feuilles en juin, les baies en août, la acine en mai et juin. Toute la plante est douée d'une odeur vireuse et 'une saveur un peu acre et nauséabonde. C'est un oison narcotico-âcre qui cause d'abord une excita- on générale, des nausées, puis une véritable folie imulant l'ivresse, un délire furieux, des spasmes t la mort. Cependant elle est recherchée par les ipins, les moutons, les cochons, et ne leur fait au- an mal. La Belladone semble être le remède par excel- înce des névralgies. Lorsque l'affection est super- cielle, il suffît d'appliquer sur le siège de la dou- )ur un cataplasme de feuilles fraîches contuses ou iieux de racine écrasée; dans les autres cas, on bnne par jour, à la dose de 30 à 60 grammes, avec récaution et progressivement, l'infusion préparée /ec 2 à 3 grammes de feuilles par litre d'eau. C'est n remède excellent pour calmer la douleur, émous- )r la sensibilité, prévenir ou arrêter les convulsions, s spasmes qui accompagnent les crises nerveuses i le tétanos. Il compte de nombreux succès dans les )liques sèches, les vomissements nerveux, la toux, s palpitations, l'asthme, l'angine de poitrine, les mstrictions spasmodiques, les hernies étranglées, incontinence d'urine. Entre les mains des ocu- stes, il rend de grands services pour dilater la jpille et contribue, par ses vertus sédatives, à la uérison des ophthalmies. Dans la coqueluche, la Belladone est peut-être le jmède sur lequel on peut le plus compter. Aus- tôt que la période catarrhale et inflammatoire est 72 LES REMEDES DES CHAMPS dissipée, on administre de quatre heures en quai heures de 2 à 5 centigrammes de poudre de raci augmentant, suivant lâge et les circonstances, ji qu'à 25 centigrammes. Ce traitement qui mode promptement les quintes, amène souvent la gi rison au bout de trois ou quatre septennaires. En il semble prouvé que l'usage de petites doses Belladone, deux ou trois gouttes de la teinture pq des enfants de deux à quatre ans, préserve de scarlatine. Il arrive pour ce médicament, comme pour bes coup d'autres, que Ton n'en retire pas tout le b} possible, ou même que l'on échoue dans son ei ploi, faute d'en continuer assez longtemps l'usa ou d'arriver à des doses assez fortes. Lorsque symptômes à combattre sont graves, il est née saire d'augmenter ou de rapprocher sufïisammc les doses pour produire ce que l'on appelle Yef physiologique du médicament, c'est-à-dire les tr< blés qui précèdent les accidents auxquels des qu tités trop fortes pourraient donner lieu. Ce que je viens de vous dire au sujet de la Bel donc peut s'appliquer, en grande partie, à une au Solanèe dont nous avons cueilli un exemplaire Jusquiame (Hyoscyamus niger) ou Ilanebane, Po lue, Herbe aux engelures, Herbe à la teigne, P< celet , Mort-aux-poules ; plante bisannuelle tr commune près des lieux habités et qui, malgré propriétés toxiques pour l'homme, ne cause auc accident aux chèvres, aux vaches, aux cocho aux brebis. La racine épaisse et ridée, brune en dehors, bhl che en dedans, a quelquefois été prise pour cellel LES REMEDES DES CHAMPS 73 îorée. La tige velue, haute de 50 à 60 centime- 5, est garnie de longues feuilles cotonneuses, lan« fnsqutacne. 'ées, profondément découpées; les fleurs cam- iulèes, d'un brun jaunâtre, veinées et marquées pourpre, forment d'un seul côté des sommités 74 LES REMEDES DES CHAMPS Capsule de Jusquiame. feuillées un long épi recourbé; elles paraissent mai à juillet et sont remplacées par une capsini deux compartiments qui su» vre comme une boîte à sa\u- nette , pour laisser échajl les graines mûres. On réel la plante comme la prl dente, un peu avant la flcl son. La Jusquiame est un I son narcotico-âcre qui affl spécialement le système I veux, et produit, mais à d I plus élevées, des effets ;l logues à ceux de la Bellad<| On prépare l'infusion 2 à 4 grammes de feuilles sèches par litre d'eaul donne le suc à la dose de 1 à 4 grammes et jl gressivement. J'ai mis de côté pendant notre promenade trois plantes vénéneuses de la même famille, I que vous soyez à même de les examiner comp 1 tivement et de les distinguer d'autres végétl inoffensifs. Voici d'abord la Ciguë (Conium me* latum), ou Ciguë commune, Grande Ciguë, Cil tachetée, qui est le type de ce genre, et la s|| employée en médecine. C'est une Ombellifère\ croît dans les lieux frais, les terrains gras et cultes. La racine bisannuelle, blanche, pivota grosse comme le petit doigt, est longue de i 25 centimètres. La tige épaisse, fistuleuse, un Bj striée, d'un vert clair tacheté de pourpre violac<| de brun noirâtre, atteint de 1 à 2 mètres de , LES REMEDES DES CHAMPS ir; elle contient un suc blanc. Les feuilles alter- s grandes, un peu molles, sont décomposées Ciguë. leurs folioles aiguës, incisées, ressemblent assez celles du Persil sauvage. Les fleurs blanches, très- 76 LES REM2DES DES CHAMPS petites, forment des ombelles terminales de 1C 12 rayons; elles paraissent en juin-août. La plai répand une odeur fétide. La Ciguë vireuse (Cicuta virosa), plante viva se distingue par un suc jaune, une odeur de pers une tige sans taches, un feuillage plus délié à lioles très-étroites, elle habite le bord des eai Enfin la Petite ciguë (JEthusa cynapium), plar( annuelle, qui habite les lieux cultivés, n'atteint p, plus de 45 à 60 centimètres de hauteur, elle contic un suc incolore, sa tige est tachetée de violet à base, et son odeur vireuse se rapproche de celle la Grande ciguë , mais ses ombelles très-garni sont planes, et son feuillage tient le milieu en^ ceux des deux espèces précédentes. Un peu d'attention suffira donc pour ne pas cq fondre les Ciguës avec le Persil dont l'odeur est pi aromatique que celle de la Ciguë vireuse, et de les folioles sont larges, trilobées et en forme de coi On récolte avant la floraison les sommités Ciguë, que l'on sèche à l'abri de la lumière. M il vaut beaucoup mieux employer la plante fraîcl ou un extrait de son suc préparé à une très-bas température. Cette plante, qui constitue dans ] pays chauds un poison narcotico-âere, perd ra{ dément de ses propriétés à mesure qu'on avan vers le Nord. Pour préparer J'infusion, on emplû de 20 à 40 grammes de feuilles par litre d'eau ; < donne la poudre de feuilles par doses progressiv de 10 centigrammes jusqu'à 4 grammes. La Ciguë n'affecte ni les chèvres ni les moutor mais elle empoisonne les lapins, les bœufs, les en, vaux. Chez l'homme, les doses toxiques produise la soif, les vomissements, des douleurs de tête 1 LES REMEDES DES CHAMPS 77 itomac, des vertiges suivis de défaillance, de re, et enfin d'un refroidissement général qui 3ède la syncope et la mort. Les Grecs faisaient •e aux condamnés à mort un breuvage dont la uë formait la base : c'est ainsi que mourut So- ;e, le plus grand philosophe de 1 antiquité, a propriété la plus importante et la moins dis- >e de la Ciguë, consiste à modifier la vitalité des eurs, des engorgements, des éruptions dartreu- de manière à produire leur résorption partielle complète. On l'emploie pour cet effet à l'inté- m et à l'extérieur. Pour ce qui est de guérir le l cancer on n'a encore aucune preuve qu'elle ide jusqu'à lui sa puissance résolutive. Elle peut Ire de bons services comme stupéfiant du sys- e nerveux dans la phthisie, les névralgies, mais emploi est assez incertain. Fraisier. mx mots, en passant, à propos du Fraisier \gavia vesca) , de la famille des Rosacées, doiit 78 LES REMÈDES DES CHAMPS les feuilles et les racines sont diurétiques et lé ment astringentes, tandis que ses fruits sont ra chissants et tempérants. Cette plante nous offre un exemple, plus rej quable que la Pervenche et la Véronique, de ^ taux chez lesquels il semble qu'il n'y a pas de| proprement dite. Les racines, à peu près de taille, partent d'un même point sans dépendre axe plus considérable; au-dessus s'élève une ro de feuilles qui couvre la terre. Mais il n'y a feuilles sans tige, et nous devons admettre à ce Taxe qui se montre à la surface du sol. Cet axe d naissance à de véritables rameaux ou nouveaux nommés coulants munis d'appendices à l'ais desquels naissent de nouveaux bourgeons qu veloppent bientôt des feuilles et des racines. Vous me demandez, mes amis si l'ÉoLAi (Rosa canins) est bon à quelque chose. Tl - Fruit de l'Églantier. vraiment regrettable que cet ornement de nos \ et de nos buissons n'eût d'autre attrait que cel^ LES REMEDES DES CHAMPS 79 fleurs rosées, jaunes ou rouges, selon les va- és. Vous avez reconnu déjà que c'est un membre Hi famille des Rosacées qui nous a fourni deux ijfcs intéressants : le Pommier et le Pêcher. \ médecine emploie surtout la .Rose de Pro- 5 {Rosa Gallica) naturelle du midi delà France, 80 LES REMÈDES DES CHAMPS qui est astringente et tonique à un faible deg convient aux personnes délicates. On prépare fusion avec 8 à 15 grammes de fleurs sèchesl litre d'eau. On administre la poudre à la dom 4 à 8 grammes , dans du miel , du jaune d'il L'églantier commun nous fournit ses fruits (cym rhodons) dont on prépare, en les écrasant avel sucre, un sirop astringent qui réussit bien ccl les diarrhées des enfants. On a soin de dépoil les fruits des poils dont ils sont recouverts, à rrl que Ton ne veuille produire un effet anthelmintil car ces fines aiguilles, qui causent, appliquées! la peau, une démangeaison insupportable accorl gnée de gonflement et de douleur, n'affectent pi muqueuse qui tapisse la bouche, l'estomac m intestins, et vont s'implanter dans la peau des! qu'elles font promptement mourir. Je vous citerai, en passant, une autre Rosacé Ronce (Rubus fructicosus) , dont les fruits peu fournir un sirop rafraîchissant, et dont les tigl les feuilles, en décoction concentrée et miellée, I nent un bon gargarisme astringent pour les ri de gorge et les maladies des gencives. Nous avons vu déjà que l'un des caractèrefl Rosacées est d'avoir au plus cinq pétales et qui portent de nombreuses étamines. Ces derl organes, transformés en pétales par la cull donnent à la rose double sa physionomie. Il 1 arriver aussi, que par suite d'un excédant de I lité, l'ovaire devienne foliacé, et donne naissai| un nouveau bouton qui s'épanouit au-dessus première fleur, c'est ainsi que l'homme a cri Rose prolifère. De ces faits vous pouvez déduire que Thom si LES REMÈDES DES CHAMPS 81 it pas se borner au rôle de spectateur curieux ou Rose prolifère. îousiaste de la nature, mais qu'il doit mettre à ^ît les leçons reçues d'abord du hasard, puis 2e partie. 6 gO LES REMÈDES DES CHAMPS complétées par l'expérimentation , pour cherche! bien connaître les lois qui régissent la matière brul afin de la plier à ses besoins matériels et intellJ tuels dans les conditions les plus avantageuses^ de manière à retirer de ses efforts la plus grarj gomme possible de connaissances et de bien-êtro. Vous voyez, mes amis, que j'ai dirigé aujourd' vos recherches de manière à former de gros b quets de plantes odorantes. Asseyons-nous, tril notre cueillette , afin que chacun de vous ait exemplaire de chaque espèce et préparez pour une de ces collections. Dans toutes ces plantes, nous n'avons guère résumé, qu'un seul remède. Cela ne veut pas c qu'une seule pourrait , dans la pratique , les r< placer toutes, parce qu'elles offrent, dans leur m d'action, quelques différences de détail, et que même substance ne produit pas les mêmes ef chez tous les sujets et dans tous les cas, de s< qu'il est très-utile d'avoir sous la main, des remè de rechange pour ainsi dire. De même que ces plantes sont douées de priétés médicales à peu près identiques, sauf différences d'énergie de leurs principes actifs, < appartiennent toutes à la même famille, celle Labiées, dont nous connaissons un membre au( nous allons revenir comme type % botanique cette famille : c'est le Thym. Chez les Labiées, plantes herbacées, presque jours vivaces, la tige et les rameaux de forme rée portent des feuilles simples, opposées, ove , rameau en fleur; — B, calice au milieu duquel s'élève le pistil j — C, fleur entière; — D, corolle étalée portant les 4 étamines; — E, petite étamine; — F, grande étamine; — G, ovaires; — H, coupe de l'ovair*. 84 LES REMÈDES DES CHAMPS aiguës, c'est-à-dire chez lesquelles une extrémit, de l'ovale se transforme en pointe, dentées et d surface ridée. Les fleurs disposées en petites cime superposées, pressées à l'aisselle des feuilles supé rieures, sont irrègu Hères et renferment les organe' reproducteurs mâle et femelle. Le calice est mo nosèpale ou d'une seule pièce ; la corolle est mo nopètale, c'est-à-dire d'une seule pièce aussi, maisc pétale unique est fendu profondément de manier! à former comme deux lèvres, d'où le nom de La biée (du latin labium, lèvre). Les étamines sont a, nombre de quatre, deux petites et deux grandes. L pistil est fendu à la partie supérieure de manière y former deux stigmates; le style pénètre dans u ovaire qui présente, à la partie supérieure, quatr bosses qui correspondent à quatre loges renfermai chacune un germe ou ovule. Une fois mûres, ce loges ou segments du fruit s'appellent des akène* Maintenant que vous connaissez bien les carac tères que présentent les Labiées, vous serez à mêm' de noter les différences de détails faciles à recofl naître dans les diverses espèces. Toutes les Labiées possèdent, à un degré plus o1 moins prononcé, des propriétés stimulantes, excl tantes, dues à un principe aromatique volatil o fixe. Quelques-unes contiennent, de plus, une subi tance amèrequi augmente l'effet et surtout la dure de leur action qui est alors excitante et tonique à fois. Laissez-moi fixer clairement dans votre espr le sens médical de ces deux mots. Un remède excitant ou stimulant administré l'intérieur agit d'abord sur l'estomac dont il actiV la sécrétion, où il détermine une sensation de ch; leur ; puis, passant dans le sang, il accélère la circi LES REMEDES DES CHAMPS Rfc ition, augmente la vitalité et cause une fièvre pas- agère pendant laquelle toutes les fonctions se rouvent surexcitées. Quelques stimulants , outre îur action générale, semblent propres à concentrer avantage leur influence sur quelques organes, )ut en agissant d'une manière sensible sur toute économie. Mais l'excitation que procurent ces °;ents est bientôt suivie d'une ré iction pendant et près laquelle les forces se retrouvent au même point a même plus bas qu'avant l'emploi de moyens ar- ifîciels d'excitation. Le propre des stimulants est pnc de donner à la vitalité générale ou locale une lergie factice, temporaire. Un pareil résultat est rt utile dans une foule de cas où l'on est obligé de 'irer au plus pressé, et dans beaucoup d'indisposi- )ns fugaces qui pas plus que la médication, ne issent de traces de leur passage. Mais lorsqu'il s'agit de relever graduellement la talité et de la maintenir en cet état pour attendre développement, le déclin et la convalescence na- relie des maladies, ce n'est plus aux stimulants 'il faut avoir recours d'une façon régulière, mais jX toniques, spécialement aux amers et aux astrin- nts, dont l'action lente, mais persistante, rétablit |me manière permanente l'équilibre des fonctions fi constitue la santé. Pavais besoin de vous donner au moins ces ex- cations, pour vous mettre à même de juger dans 3lles circonstances et dans quelle mesure on est ! droit d'attendre des services de la classe de re- ndes qui nous occupe. Jusque vous voilà édifiés sur les généralités qui «rapportent à l'usage médical des Labiées, il me 86 LES REMÈDES DÈS CHAMPS suffira de vous faire une énumération rapide celles que nous avons recueillies, n'insistant q sur les points les plus intéressants de leur histoir Le Marrube (Marrubium vulgare) ou Marroch min, Herbe vierge, croît partout dans les lieux i cultes; les fleurs, petites et blanches, se montreri de mai à octobre. On recueille, avant le développa ment des fleurs, les sommités, qui perdent par 1 dessiccation leur odeur aromatique un peu musqué* mais conservent leur saveur chaude, amère, nat séeuse et un peu acre. 11 contient un principe a tjringent et un peu de fer. Comme le Lierre-terrea tre, THysope, il paraît agir spécialement sur 1 système pulmonaire, d'où son emploi dans le catai rhe chronique, l'asthme humide, la toux rebelll C'est aussi un bon détersif des ulcères. L'Aoripaume (Leonorus cardiaca) ou encore Cai diaque, Cardiaire, Herbe aux tonneliers, affec tionne les alentours des habitations rurales, lesta rains incultes. Elle atteint de 60 à 80 centimètres les feuilles sont palmées et pubescentes, les fleu un peu velues à l'extérieur, roses ou blanches, pon tuées de pourpre, s'ouvrent de juin à septembre. Cj récolte avant et pendant la floraison les sommité d'une odeur aromatique peu agréable, d'une savei amère et âcro. On l'appelle vulgairement Cardiaqi parce qu'elle peut guérir les palpitations chez 1 enfants, lorsqu'elles n'ont pas d'autre cause que présence des vers qu'elle tue dans les intestins. Le Lierre-terrestre (Glecoma hederacea), vu gaircmcnt Glécome lierre, Couronne de terre, lier de Saint-Jean, Rondette, Terrette, Drienne, se rei LES REMÈDES DES CHAMPS 87 ntre dans les endroits frais et ombragés, au pied lis murs, des haies. Ses fleurs sont bleuâtres ou Jsées. On recueille les sommités en juin ou au jmmenccment de juillet. Son odeur est forte, aro- jatique ; sa saveur, balsamique, amère et un peu re. Comme le Marrube, il semble exercer plus écialement son influence sur les organes de la spiration, et on l'eir ploie avec avantage dans les Uadies chroniques de la poitrine. Peu de plantes médicinales ont reçu autant de langes que la Sauge (Salvia officinalis), nommée ssi Sale, Herbe sacrée, Thé de la Grèce. C'est un Us-arbrisseau que Ton trouve à l'état sauvage ns le midi de la France et que l'on cultive dans i jardins. Elle demande un terrain léger et un peu aud. On peut cueillir pendant toute la belle sai- n ses feuilles épaisses, comme chagrinées, qui ne irdent pas par la dessiccation leur odeur aromati- leur saveur chaude, piquante et un peu amère. Il trouve du camphre dans l'huile essentielle qu'elle Intient en assez grande quantité. Elle est utile ins les faiblesses d'estomac, les sueurs nocturnes, diarrhée des enfants débilités, les catarrhes roniques, les fièvres rhumatismales. C'est un bon itersif qui favorise la cicatrisation des blessures et is plaies suppurantes. Voici une autre plante qui contient du camphre, st la Germandrée maritime {Teucrium marum), lgairement Marum, Herbe aux chats. Ce dernier im lui vient de ce que les chats l'aiment autant e la Cataire et la Valériane, de sorte qu'on est iligé de la cultiver dans une cage grillée ou en gg LES REMÈDES DES CHAMPS pot suspendu. C'est un sous-arbrisseau aux tig< cotonneuses et blanches, qui croît naturellemei sur les bords de la Méditerranée. Les feuilles soi d'un vert grisâtre en dessus, duveteuses et blai ches en dessous ; les fleurs purpurines, peu non breuses, un peu campanulées, se montrent en jui let-août. L'odeur de la Germandrée est balsamiqu très-pénétrante, sa saveur aromatique et très-amèr elle contient plusieurs principes astringents et ui huile essentielle camphrée, On peut lui substitu la Sauge, le Romarin, la Menthe poivrée, dont 1 propriétés sont analogues, et que l'on a ton j ou sous la main. Il y a plusieurs variétés de Germai drée qui croissent spontanément dans nos départ ments du centre, mais leurs vertus sont assez fs blés. La Menthe poivrée (Mentha piperita), originai; d'Angleterre, ce qui la fait nommer Menthe ai glaise, est cultivée dans nos jardins. On récolte « juillet, un peu avant la floraison, ses feuilles dei tées en scie, d'un vert foncé en dessus, un peu di veteuses en dessous. Elle est remarquable par se odeur vive, camphrée, balsamique, une savei chaude, poivrée et camphrée qui laisse dans la bo che une sensation de froid caractéristique, fournit une huile essentielle abondante dans quelle résident ses propriétés de stimulant difïi sible, analogue, pour ses effets, à ceux de l'éther du camphre. On remploie avec succès dans les a fections que nous avons déjà citées comme cédai à l'action des labiées, et aucune ne semble aus( efficace contre les désordres provenant d'atonie 4 l'estomac, gastralgies ou dyspepsies sans inflarç LES REMÈDES DES CHAMPS 89 ation. Les autres variétés de Menthes nombreuses ns nos campagnes, utiles dans les mêmes cas, nt moins énergiques. Menthe poivrée. tisons un seul groupe de ces quatre espèces J; les propriétés sont à peu près identiques : la iette (Saturera hortensis), ou Sadrée, Savou- LES REMEDES DES CHAMPB , vée, Herbe de Satot-Juli le Serpolet (Thymus sei lum), nommé aussi Thymtii vage, Serpoule, Pilolet, leur, Pouliet; I'Origan (\ ganum vulgare) ou Marjolj sauvage; enfin TIIyssopeC/j sopus officinalis) naturel midi de îa France et cuit dans les terrains légers calcaires, pour les besoini la médecine et de la pai merie. Toutes ces espèces jouis; de propriétés à peu près in emploie avec avantage, dans le traitement de goutte et du rhumatisme, la décoction de 50 à I grammes de feuilles sèches par litre d'eau, prise petites tasses deux ou trois fois par jour après igestion. Ce médicament d'un effet purgatif un inconstant, agit sans doute par dérivation de [lammation sur le canal intestinal, nfin la décoction de semences (10 à 30 grammes ,litre d'eau) est diurétique, et à forte dose purge ,ux que les feuilles. 94 LES REMÈDES DES CHAMPS La manne est un suc qui découle d'incisionjl tes, dans les climats méridionaux, au tronB quelques variétés de Frêne. La cantharidm avide de ses feuilles et Ton récolte ces ;nsect< secouant le matin les branches où ils sont en< dis par la fraîcheur de la nuit. Son bois von est recherché pour Tébénisterie; avec les gr branches, on fabrique des instruments arat< des brancards ; ses feuilles fournissent aux bes un fourrage d'hiver. La famille des Asparaginèes , qui nous a fourni comme sujets d'étude, outre PAsperg Petit houx et le Muguet, nous offre ici une p dont la tige souterraine, accompagnée de ra adventives, peut servir de type de ce que Foi pelle un rhizome, c'est le Sceau de Salomon (\ vallaria polygonatum) ou Muguet anguleux, nouillet, Signet, Herbe aux panaris, commun les bois, les lieux ombragés. La tige aérienne] atteint de 30 à 60 centimètres, porte de grc feuilles ovales oblongues; de leur aisselle pei de petites fleurs d'un blanc verdâtre, tubuleus gans calice. La racine, d'une saveur douceâtre, visqueus< peu acre, est légèrement astringente, mais au de vue médical je ne puis que vous dire de ne ajouter foi aux propriétés qu'on lui accorde| gratuitement. Dans les campagnes, on vante, hfiter la maturation, puis la cicatrisation des ris un cataplasme formé de la racine cuite s< cendre et broyée avec quantité égale de sain< Comme maturatif , l'oignon et le saindoux sont ^érables; et obur favoriser la cicatrisation Frêne, 9G LES REMEDES DES CHAMPS trouve beaucoup mieux de lotions d'eau-de-vie ble. D'ailleurs, toutes les fois qu'un panaris bien reconnu, le moyen le plus prompt et le p sûr de s'en débarrasser consiste à le fendre su: Sceau de Suloinou. samment pour donner, de bonne heure, une is^ au sang décomposé; on évite ainsi beaucoup souffrances inutiles, et l'on prévient les accide; causés par les progrès du mal, LES REMÈDES DES CHAMPS 97 Vous avez vu souvent dans les bois et les prés tmides ou sur le bord des ruisseaux, la Reine des 'és (Spirea ulmaria), de la famille des Rosacées, 'nnue sous les noms populaires de Spirée, Ul- lire, Ornière, Barbe de chèvre, Herbe aux abeilles, ed de bouc, Vignette, Grande potentille. D'une uche assez grosse, noirâtre en dehors, sort une e garnie de grandes feuilles composées vertes en gsus, d'un blanc cendré et pubescentes en dessous, s fleurs blanches, très-petites et très-nombreuses, ment en juin-juillet, à l'extrémité jdes rameaux, \ particules corymbiformes. Par la dessiccation les feuilles prennent une teinte »t-grisâtre, mais les fleurs, jaunies, conservent, n qu'atténué, leur arôme primitif. Les feuilles et •tout la racine contiennent du tannin, leur sa- ir est légèrement styptique. On retire des som- tés fleuries une couleur jaune, solide, employée teinture. Pour Pusage médical, on récolte ces nmités avant l'épanouissement complet des 1rs. e thé des fleurs, plus agréable que celui de Su- u, peut le remplacer comme sudorifîque; lors- on n'a pas besoin d'un agent actif la décoction la plante entière est légèrement astringente et ique. ]n somme, la Reine des prés ne mériterait guère sortir de l'oubli dans lequel elle est longtemps neurée, si l'on n'avait constaté que la racine, la 3, les feuilles et les fleurs possèdent des proprié- diurétiques incontestables que l'on a mises à •fit dans diverses espèces d'hydropisies. On ad- listre par verrées l'infusion ou la décoction prê- tée avec 10 à 30 grammes de plante par kilo* %m PARTIE. 7 98 LES REMÈDES DES CHAMPS gramme d'eau. Cette préparation dont l'usage d être continué assez longtemps, offre l'avantage ne pas fatiguer l'estomac et de ne pas occasion! de troubles nerveux. Cette plante dont je viens de vous distribuer < exemplaires est le Chardon-bénit (Centaurea bel dicta) appelée aussi Centaurée bénite, Cnicus béi On le cultivait depuis longtemps dans les jardin cause de ses propriétés médicinales, comme pla importée de l'Inde, lorsqu'on reconnut qu'elle ci spontanément dans nos départements méridional Heureusement elle ne cessa pas d'être réputée u lorsqu'on sut qu'elle ne venait pas nécessairem de loin. La disposition de ses fleurs qui forment capitule terminal composé de vingt à vingt-c^ fleurons jaunes, auxquels succèdent de petits fri longs à aigrettes, vous la font reconnaître faci ment pour une Composée. La racine est blanc fibreuse, rameuse ; la tige rameuse, cannelée, r geâtre, couverte d'un duvet laineux, s'élève à 30 40 centimètres. Les feuilles alternes, poilues, p fondement dentées, portent une petite épine achat denture; on récolte en juin, avant l'entier épano^ sèment des fleurs, les feuilles et les sommités. Cette plante est douée d'une saveur amère inter mais dont l'effet est peu durable; elle pour! servir à la place de houblon dans la fabrication la bière. A doses ordinaires elle est sudorifiqi diurétique, vermifuge, tonique et fébrifuge. A 1 térieur, sa décoction modifie heureusement ulcères de mauvaise nature. On peut l'emplo comme succédané de la Centaurée et delaGenti lorsque les circonstances n'exigent pas une m< LES REMÈDES DES CHAMPS 99 cation très-active : elle rend des services incontes- tables dans la faiblesse d'estomac, la dyspepsie, les fièvres intermittentes. On administre l'infusion préparée avec 15 à 60 grammes de plante par litre d'eau ou de vin ; le suc rougeâtre, qui gonfle les feuilles un peu avant la floraison, à la dose de 30 à 100 grammes ; on excite et déterge les ulcères avec la décoction concentrée ou la poudre des sommités. On peut considérer comme tonique amer du même genre, le Chardon Marie (Carduus Marianus) ou ) Artichaut sauvage, Chardon argenté, Chardon Notre-Dame, dont les têtes assez coriaces rempla- cent quelquefois celles d'artichaut, et qui est re- marquable par ses grandes feuilles épineuses tachetées et marbrées de blanc. La Verveine (Verbena officinalis), appelée com- munément Herbe du foie, Herbe sacrée, Herbe de sang, est le type de la famille des Verbènacèes. On la rencontre sur le bord des chemins, des haies, dans les lieux incultes. Les tiges triangulaires , rougeâtres, cannelées, portent des feuilles profon- dément découpées en lobes inégaux; les petites fleurs d'un blanc violacé, qui s'ouvrent en juin- août, sont disposées en épis très-allongés. On cueille, avant la floraison, les feuilles et les som- mités que l'on fait sécher promptement afin qu'elles ae se décolorent pas. Autrefois la verveine guérissait les fièvres inter- mittentes, la pierre, la jaunisse, l'hydropisie, les Soliques, les maux de gorge, les vapeurs, les ulcères, la pleurésie, la céphalalgie, l'ophthalmie; ou du moins la crédulité, les préjugés populaires, des ■^ çî%? 100 LES REMÈDES DES CHAMPS expériences conduites sans méthode, lui avaie conservé les vertus légendaires qu'oi' lui attribuait dans les temps an ciens. Aujourd'hui, il est bien reconn que cette plante sans arôme, mais 1( gèrement amère, et qui contient un très-faible proportion de tannin, peut guère rendre de services comm remède interne. Il est vrai que les feuilles écrasée* cuites dans du vinaigre, et appl quées en cataplasme sur le côté o sur la tête, calment parfois les m graines ou le point de côté des plei résies, mais on doit, dans ces cas tenir compte de l'action légèremer révulsive du vinaigre. La culture a produit de remarqua blés variétés de Verveines blanches roses, rouges et violettes. On pei les semer en place dans les parterre au commencement du printemps elles fleurissent pendant toute label] saison. On les multiplie aisément boutures et de marcottes faites à fin de Tété. Si Ton rentre pendar l'hiver, dans la serre froide, ce jeunes plantes mises en pots, on a c bonne heure des sujets vigoai dont on forme des massifs de co a . , w leurs assorties. Epi de Verveine. Je n'ai guère besoin de vous décrire le CnÈvRfi LES REMÈDES DES CHAMPS 101 feuille (Lonicera periclimenum), type de la fa- mille des Capri foliacées, qui croît spontanément dans les haies et les bois et dont on cultive plu- sieurs espèces ou variétés. Les feuilles sont souvent per/biiées, c'est-à-dire quelles embrassent toute la circonférence de la tige, qui semble les traverser. Les fleurs, disposées en fascicules à l'extrémité des rameaux, présentent une corolle mènopètale en tube très-allongé, fendue en deux lèvres, dont la supérieure est incisée en quatre lobes peu profonds, 'tandis que l'inférieure, très-étroite, est roulée en dessous; elles produisent des baies d'un jaune clair. A défaut d'autres agents plus actifs, on pourrait employer l'infusion des fleurs sèches (4 à 8 gram- mes par litre d'eau), comme antispasmodique et nissi comme tonique dans les catarrhes, mais il st rare que Ton n'ait pas sous la main des prépa- ations plus sûres et plus énergiques. Je crois néanmoins que le Chèvrefeuille est un rès-bon remède, à la condition de le laisser là où est, dans les bois, les buissons, qu'il égaie et u'il embaume. Conduisez les malades, les conva- îscents, dans les endroits privilégiés, où il pourra > respirer en pleine nature, et vous ne pourrez îanquer de constater les heureux effets des influen- 3s printanières sur les organisations que la mala- ie a rendues éminemment susceptibles de recevoir ; de transformer les impressions. C'est là une médication bien simple, que l'on apprécie pas assez. L'exercice modéré, l'air pur îs champs ensoleillés, la vue de paysages, de an tes, que des souvenirs rendent chers, le chant oiseaux favoris, les parfums agrestes dont les fluves pénétrantes ravivent toutes les facultés et 102 LES REMEDES DES CHAMt'S toutes les fonctions ; toutes ces influences employée* à propos, sont plus utiles que les préparations plus ou moins déplaisantes auxquelles on réserve à tort le nom de remèdes : un rayon, un chant, un par-i fum peuvent être des remèdes aussi. les remèdes des champs 103 QUATRIÈME SÉRIE DE PROMENADES (JUILLET, AOUT, SEPTEMBRE.) Avant que les remèdes exotiques eussent envahi 3 pharmacies et pris la place des produits de nos mpagnes avec lesquels nos aïeux savaient fort jen se guérir, cette petite plante dont j'ai arraché ielques pieds pour notre leçon était réputée Tune s plus utiles parmi celles qui croissent spontané- an t dans nos climats. L'Ipecacuanha ayant été .porté d'Amérique, réunissant deux inconvénients e l'esprit humain a transformés en qualités de invention : venir de loin et coûter cher, l'humble inte de nos bois a été bannie de la médecine ur- ine. Aujourd'hui, c'est à peine si, dans les cam- gnes, on conserve la tradition des services qu'elle idait autrefois et quelle tient toujours aux or- 3S de ceux qui savent l'employer à propos. C'est .saret (Asarum europœum), que Ton appelle 3si Asarine d'Europe, Oreille d'homme, Oreil- te, Rondelle, Nard sauvage, Cabaret, Roussin, *ard. Il appartient à la famille des Aristolochièes i fournit beaucoup d'espèces précieuses à la mé- ;ine, mais la plupart exotiques, ja racine est une souche horizontale ou rhizome |)sse comme une plume d'oie d'un brun grisâtre, leuse, munie de fibres blanchâtres. Les tiges sque nulles se terminent par deux feuilles en me de rein, coriaces, vertes et luisantes en dessus, 104 LÈS REMÈDES DES CHAMPS pâles et duveteuses en dessous, portées par un lo pétiole. Les petites fleurs solitaires, d'un pourj noirâtre, se montrent en avril et mai à la bifur tion des pétioles, ce sont des clochettes, formées { le calice. On récolte les feuilles pendant l'été ; le odeur, leur saveur et leurs propriétés sont, à degré un peu moindre, celles do la racine. Celle doit se récolter deux fois par an : au printen) avant la floraison, et à l'automne, car ses proprié changent rapidement à mesure qu'on la conser Fraîche elle est vomitive et purgative ; après mois elle n'est plus vomitive; après deux ans c ne purge presque plus, mais elle possède alors < qualités diurétiques. Fraîche ou récemment sécl elle est douée d'une odeur camphrée et térébenthi] agréable et pénétrante ; sa saveur, comme celle i feuilles, est acre, amère, nauséeuse. Toute la plante est excitante, émétique, purgati anthelmintique et sternutatoire. Lorsque Ton propose seulement d'opérer une perturbation al rante dans la bronchite chronique, la diarrhée coqueluche, de 10 à 20 centigrammes de poudré racine remplissent très-bien le but. Pour îè vomir, on donne de 60 à 80 centigrammes; i dose plus forte agit en même temps sur l'estoii et l'intestin. Si l'on commence par une ou d^ doses d'Asaret le traitement des fièvres quartes en vient facilement à bout. Les vétérinaires \\ ploient contre le farcin et les vers. Le nom de < baret lui vient de ce que les ivrognes en ont pour se faire vomir afin de recommencer à boi mais c'est en même temps un remède contre la i ladie qui consiste dans le désir irrésistible de e ritueux; il relève l'appétit et, pour peu que le t LÉS REMÈDES DES CHAMPS 105 pment moral lui aide, dissipe ou éloigne le besoin iitctice. ; La poudre des feuilles, qui peut dans tous les cas lîmplacer, — mais à dose un peu plus forte, — celle |b la racine, est un bon sternutatoire, utile dans ($s maux de tête invétérés ; fraîches, ces feuilles ont sialagogues, c'est-à-dire augmentent, lorsqu'on iis mâche, la sécrétion de la salive, et peuvent ainsi (aimer quelques névralgies des dents. | Toutes les autres plantes dont nous allons nous (ccuper aujourd'hui appartiennent à la famille des fmbellifères , qui nous a déjà fourni une espèce inportante, l'Angélique. Toutes offrent, à des de- grés divers, un caractère dominant, celui d'agir sur (organisme comme stimulant des actions vitales, lais en outre de cette propriété commune, chaque spèce est douée de vertus spéciales que nous allons cudier en détail. L'Ache (Apium graveolens) ou Céleri des marais, éleri sauvage, Persil odorant, est une plante bis- muelle de 60 à 90 centimètres de hauteur, qui oît communément dans les lieux humides. Cul- vée depuis longtemps dans les jardins elle a pro- iiit une variété qui est le Céleri ou Ache douce , ais une sous-variété nommée Céleri-rave à cause 3 la forme globuleuse de sa racine charnue. Les îevaux ne touchent jamais à ses feuilles une ou 3ux fois décomposées, solides, larges, incisées ou întelées, mais elles sont mangées par les moutons, s chèvres et les vaches. Les tiges ressemblent îsez à celle de l'Angélique ; les fleurs très-petites, cinq pétales disposés en roue, forment des om- \illes à Faisselle des feuilles et à l'extrémité des 1 06 LES REMÈDES DES CHAMPS rameaux. On emploie fraîches les feuilles d'un odeur aromatique particulière et d'une saveur acre La racine qui est bisannuelle, courte, pivotante, rs meuse, roussâtre en dehors, blanchâtre en dedans doit être récoltée pendant la seconde année ; c'es alors seulement qu'elle possède toutes ses pro priétés actives. La dessiccation lui fait perdre so odeur désagréable, un peu vireuse. Quant au frui qui est un akène oblong, rayé, grisâtre, il est arc matique, stimulant, stomachique. La décoction des feuilles (30 à 60 grammes pa litre d'eau) coupée avec du lait frais et prise à jeui a été utile dans l'extinction de voix, l'asthme hu mide et le catarrhe pulmonaire chronique. L< feuilles pilées et appliquées, seules ou avec additio de vinaigre et de sel, sur les contusions, les engo gements froids, les engorgements laiteux, agisser comme résolutif. Leur suc est antiscorbutique, c'ei un bon gargarisme pour les ulcérations de la gorg un topique détersif pour les ulcères cancéreux. Enfin, pour guérir les fièvres paludéennes inte mittentes avec leurs complications, engorgemei de la rate, gonflement des pieds, etc. On obtiei d'excellents résultats en faisant prendre en tro doses, entre les accès, de 150 à 200 grammes de si de feuilles d'Ache dans une décoction concentrée la racine sèche. Il faut noter que ce traitemen comme toutes les médications fébrifuges, doit et continué pendant deux ou trois septennaires apr la cure apparente, en ayant soin toutefois de dim nuer et d'éloigner les doses; que l'on abrège assure la guérison par une bonne nourriture, ij air sain, et l'usage de toniques amers et astri; gents. LES REMEDES DES CHAMPS 107 \ spécimen que je tiens ici vous est certainement lier, car cette plante, qui croît spontanément [ le midi de la France, est cultivée dans tous ardins potagers pour les besoins de la cuisine ; un assaisonnement agréable, toujours prêt, et he coûte rien. î Persil (Apium petroselinum) , appelé dans ques campagnes Persin ou Ache persil, fréquem- t employé par les paysans dans leur méde- traditionnelle, a été étudié à nouveau depuis que temps par les médecins et les chimistes, science officielle y ayant reconnu la présence principe actif bien déterminé , de nouvelles iriences ont confirmé les données existantes sur Propriétés thérapeutiques. Parmi les végétaux m que nous avons étudiés, un grand nombre jident encore cette sanction ou ce passe-port de rience doctrinaire, et guérissent tout bonnement bonnes gens qui y croient parce qu'ils les ont à l'œuvre. 1 n'aurais pas besoin de décrire une plante si lière, s'il n'était fort important de savoir la dif- ncier de la Petite ciguë. Celle-ci exhale une ir nauséeuse, la racine est petite, la base de la 1 est violette ou rougeâtre, couverte d'une pous- ') glauque; ses feuilles, plus aiguës que celles Wsil, sont d'un vert noirâtre. La racine du Per- 'st assez grosse, les tiges atteignent près d'un te de hauteur, elles portent des feuilles compo- ' d'un beau vert, les fruits sont ovoïdes, allon- C'est une plante bisannuelle qui ne monte à ne que la seconde année. 3 Persil vient dans tous les terrains, mais il ère les terres fraîches et légères peu fumées. En 108 LES REMÈDES DÉS CHAMPS hiver il faut le couvrir de paillassons pour le pré Sommité de Persil. ver de la gelée à laquelle d'ailleurs il résiste mie LES REMÈDES DES CHAMPS 109 tre un mur exposé au nord qu'à l'exposition du li. On le sème depuis le printemps jusqu'à la de l'automne. Si l'on coupe les tiges à mesure elles se montrent, on peut le faire durer trois . On cultive deux variétés de Persil frisé dont » très-petite qui se reproduit bien de graine, dis que l'autre dégénère quelquefois en l'espèce imune» |a décoction de racines de Persil, fraîches ou jies à la dose de 30 à 90 grammes par kilo- mme d'eau, est stimulante et apèritive, c'est-à- capable d'ouvrir une voie d'élimination par les les ou les sueurs dont elle provoque la sécré- ; aussi rend-elle des services dans les engor- tents du foie, Thydropisie, les irrégularités de irculat;on du sang. Les feuilles pilées appli- ss sur les contusions, les tumeurs froides, les îrgements laiteux produisent le même effet ré- tif que les feuilles d'Ache, en stimulant la cir- tion et l'absorption dans la partie affectée; elles aussi la propriété d'aviver, de déterger les ul- 3 de mauvaise nature et de les pousser à la risation. Ce topique peut rendre des services les ophthalmies purulentes. Pour ce qui est de 3mploi pour hâter la cicatrisation des coupu- il est fondé sur un préjugé populaire qui a fait iter une foule de recettes destinées à ce but. Mais [ue les bords d'une coupure ou d'une plaie sim- ont rapprochés avec soin et maintenus en place, ture se charge de la guérison soit en produisant réunion immédiate, véritable soudure des tis- qui commence au bout de quelques heures et ure qu'une semaine ou deux ; soit par la pro- on de tissu intermédiaire qui remplit les espa- 440 LES REMÈDES DES CHAMPS ces vides et réunit les parties lésées. Dans le mier cas, il n'y a absolument rien à faire, peine de contrarier le travail naturel de répara dans le second , comme il y a formation de l'eau tiède est le meilleur cicatrisant. Cepei chez les sujets d'une mauvaise constitution ou mis à une hygiène défavorable, il arrive que fois que les plaies, les simples coupures/ au 11 tendre naturellement à la cicatrisation, s'ulcèr se recouvrent d'une espèce de membrane d'oi coule un pus couleur de rouille, d'une odeur r# santé. C'est alors que l'on emploie avec profî cool dilué ou les remèdes que nous avons aj détersifs pour faire tomber la membrane, a les bourgeons charnus, faire sortir un pus h et ramener l'ulcère à la condition de plaie ordi La propreté locale et générale , un air salubr* quemment renouvelé , une bonne nourriture d'ailleurs indispensables au succès. De plus, tat anormal de la plaie est causé ou mainten un vice du sang, par une maladie chroniqu doit combattre ces causes dans leur source p remèdes appropriés. Les stimulants et les tort amers seront presque toujours utiles. Mais revenons au Persil pour constater qu'i sède comme l'Ache des propriétés fébrifuges i testables. Il convient de donner de 150 à 200 mes de suc au moment de l'accès, lorsqu'il seulement de combattre les fièvres de printen d'automne de nos climats. ■ Les détails que je vous ai donnés sur le PerS dispensent de vous parler longuement du Cei (Scandix cerefolium) dont les propriétés , u ;> :; li iû LES REMÈDES DES CHAMPS 111 noins actives, sont de même nature, mais sur le- [uel on ne peut guère compter comme fébrifuge. En •evanche, le suc de celui-ci est plus efficace commo pplication externe dans les ophthalmies. Notez butefois que si la maladie des yeux est liée à une îaladie constitutionnelle., scrofuleuse ou autre, au- un remède local ne jrocurera une guéri- ton durable si Ton ne létruit en même jmips, par un traite- ment interne, la cause es accidents locaux. \ y a une variété de ierfeuil dite Cerfeuil îUsqué , (Scandix \iorata) doué de pro- priétés plus énergi- ques; les racines char- mes et féculentes du iERFEUIL BULBEUX ^hœrophyllum bul- osum) sont alimen- ires; mais il faut /iter le Cerfeuil sau- ige (Chœrophyllum sylvestre) ou Persil d'âne, pli se trouve dans les endroits humides et cou- rts, car il agit à la manière des poisons narcoti- ;>-âcres. Ses tiges n'atteignent pas plus de 50 à 60 ntimètres, les folioles sont un peu pliées en gout- jre, il ressemble assez à la Ciguë. Cerfeuil. Le Phellandre (Phellandrium aquaticum) ou guë aquatique. Fenouil d'eau, Millefeuilles, aqua- .g H 2 LES REMÈDES DES CHAMPS tique, Persil des fous, a beaucoup de rapports a| la Ciguë, mais il habite toujours l'eau ou les li marécageux; de plus, il exhale une odeur aromatiq| contient un suc incolore, et ses tiges ne sont tachées de pourpre. Mangé vert par les chevaux! les paralyse. Il exerce une action notable sur le si tème nerveux, et à faibles doses, agit comme c mant sans donner lieu aux effets désagréables l'opium. Il est prudent de ne l'employer que d les affections catarrhales chroniques. On donne deux en deux heures la poudre des semences dose 1/4 de gramme augmentée graduellement j qu'à 2 grammes. il' H : t( Quant à I'Œnanthe (Œnanthe crùcata) ou P sacre, qui croît dans le nord et l'ouest de la Fran je vous inviterai seulement à la reconnaître p< n'y jamais toucher. C'est un poison narcotico-â violent dont la médecine n'a pas encore méthod l'usage. Son port rappelle le Phellandre et le PJ sil, mais les tiges brisées ou incisées exsudent suc jaune caractéristique, plus abondant que ce de la Ciguë vireuse. On a proposé cette pla pour guérir la lèpre, mais elle n'a pas été soumis des expériences concluantes et son usage a causé graves accidents. En même temps que nous app nons à bien connaître nos amis, rangeons aumo parmi les suspects les végétaux actifs, vénénei dont les experts seuls pourront découvrir l'utilité la rendre pratique. Surtout gardez-vous bien de vc laisser aller à la tentation d'expérimenter les eff des végétaux qui vous sont signalés comme acl et dangereux et de substituer ainsi, au désir bien, la satisfaction d'une curiosité coupable pu: i LÉS REMEDES DES GHAMPé 113 u'elle vous exposerait à causer de terribles acci- ents. Vous devez vous contenter de suivre les che- lins battus, et laisser à des personnes autorisées 3 soin d'élargir le champ de vos travaux. Si notre herborisation d'aujourd'hui n'a pas été bondante, elle va du moins nous fournir comme ajet d'études des plantes douées de propriétés jiergiques et bien définies, fort intéressantes au pint de vue spécial de nos excursions. ' Commençons par ce type de la famille des Con- olvulacéesAe Liseron (Convolvulus sepium), au- cment dit Liseron des haies, Grand Liseron, isette, Manchette de la Vierge. Cette famille corn- 'end des herbes, des arbrisseaux et même des tores, mais la plupart des espèces qui la compo- nt sont herbacées, à tige longue, flexible, qui enroule autour des tiges et des branches à sa )rtée, d'où le nom de tiges volubiles et aussi le pm de la famille. Les feuilles alternes munies jun assez long pétiole sont entières ou lobées ; les 3urs, ordinairement grandes, sont solitaires ou réu- es au nombre de deux à quatre à l'aisselle de feuil- s ; la corolle monopètale présente la forme d'une oche ou d'un entonnoir ; avant l'épanouissement le est plissée comme un filtre de papier. Aux fleurs iccède une capsule à deux ou quatre loges, re- >uverte par le calice. La racine charnue contient le résine acre, purgative, que l'on ne trouve pas, utefois, dans celle de la Patate et de quelques itres espèces comestibles. Cette définition générale me dispense de voua 2e partiu 8 114 LES REMÈDES DES CHAMPS décrire en détail la plante si familière qui nous Tige de Liseron. cupe, remarquable par des tiges longues de LÈS REMÈDES DÈS CHAMPS 115 sieurs mètres et ses très-grandes fleurs blanches îans parfum. Le Liseron est très-commun dans les iaies, les buissons où il fleurit depuis juin jusqu'en )Ctobre. C'est aux mois de juillet et d'août qu'il îonvient de le récolter pour en conserver le suc ou a racine, Les feuilles et surtout les fleurs sont imères ; la racine possède une saveur un peu acre, ! Une dose de 6 à 2 grammes de euilles contuses , hfusées dans de eau , forme une onne potion pur- ative. Pour éviter )ute irritation , il st bon d'y ajouter n peu de miel ou deux du mucilage s racine de Gui- iauve ou de graine ) Lin. Scchées à Dmbre , pulvéri- ses et mêlées à du iel , les feuilles ►nservent bien leurs propriétés purgatives. Le suc laiteux de la racine, épaissi en consistance b sirop, est un des purgatifs les plus efficaces, il [>ère comme le Jalap, et convient particulièrement la dose de 1 gramme et plus, assez souvent répé- ta dans les hydropisies et les maladies constitu- jmnelles chroniques. Les enfants prennent sans pugnance une dose proportionnée à leur âge. ]Le Petit Liseron ( Convoi oulus arvensis) ou seron des champs, Petit Liset, Campanette, à Fleur de Liseron. \\§ LES REMÈDES DES CHAMPS fleurs petites, d'un blanc rosé, est doué de proprié tés analogues à celles du Grand Liseron. La culture a produit un grand nombre de sous variétés de Liserons de diverses couleurs, que le sème en place au printemps et dont les fleurs succèdent sans interruption depuis l'été jusqu a fin de l'automne. Ses guirlandes, mariées a cell de la Capucine et du Haricot d'Espagne, forme aux croisées le plus gracieux encadrement. C plantes amies fournissent à la plus humble ma sarde un jardin de fenêtre et une tonnelle qui exe cent une heureuse influence sur l'esprit et par su: sur la santé de ses habitants. L'Eupatoire (Eupatorium cannabinum) est u plante vivace, élégante, très-commune dans les pr ries humides, les marais, et au bord des eaux M quilles. On l'a nommé aussi Origan des mara Herbe de Sainte-Cunégonde. Elle appartient a famille des Composées, qui nous a déjà fourni iU rone, le Pissenlit, le Tussilage, l'Armoise, la Car mille, la Matricaire. La tige un peu rameuse, parfois rougeatre, du teuse, pleine de moelle, s'élève à un peu plus d mètre. Elle porte des feuilles divisées en trois s ments lancéolés et dentés. J^es fleurs, de coul pourprée, disposées en corymbes à l'extrémité rameaux, s'ouvrent de juillet en septembre. On < cueillir la plante un peu avant la floraison ; quar la racine oblique, blanchâtre, un peu fibreuse, la grosseur du petit doigt, d'une saveur amer, piquante mais sans odeur, il faut la récolter printemps. Une partie des contradictions que observe dans l'appréciation des simples provien 7 LES REMÈDES DES CHAMPS 117 ce que les diverses parties n'ont pas été récoltées, préparées, conservées et administrées ainsi qu'il convenait. Si Ton ne se procure une racine qu'après lia maturation des graines, alors que la plante a jdépensé à leur profit toute la sève et les principes jStctifs de sa base, il est certain que l'on n'aura plus Qu'une substance à peu près inerte, au lieu d'un médicament énergique. En médecine pratique, il est bon de se borner à itiliser les propriétés toniques des feuilles d'Eupa- ;oire dont on prépare une infusion à la dose de 30 à 50 grammes de plante par litre d'eau, et la vertu purgative de la racine qui produit des évacuations jans causer d'affaiblissement. Pour cet effet on Administre la décoction ou l'infusion de 30 à 60 gr. le racine broyée dans 250 grammes d'eau ou de vin. La famille des Euphorbiacées nous a déjà fourni leux espèces intéressantes : le Ricin et la Mercu- iale. Nous allons maintenant nous occuper de l'Eu- horbe Epurge (Euphorbia lathyris) ou Grande ilsule, Euphorbe catapuce, Euphorbe lathyrienne, ^ithymale épurge. Elle est commune sur la lisière es routes, dans les terrains sablonneux et boisés. )'une racine droite, en forme de fuseau, s'élève à mètre 50 centimètres environ une tige lisse d'un ert rougeâtre ramifiée en forme d'ombelle, portant es feuilles lisses, très-étroites, d'un vert bleuâtre. ]n juin et juillet se montrent les petites fleurs d'un aune verdâtre, renfermées dans des appendices bractées) situés à la bifurcation des rameaux. Les leurs mâles, au nombre de quinze ou vingt, consis- ent en une simple étamine; elles entourent une leur femelle formée d'un ovaire à trois l@eres 118 LES REMÈDES DES CHAMPS muni de trois styles, qui produit trois capsules réunies dont chacune renferme une graine dont 01 extrait par expression une huile purgative. Cett< Momordique. huile, lorsqu'elle est fraîche, agit d'une manièi1 très-douce, à la dose de deux à trois gouttes cm les enfants, de six à huit chez les adultes ; mais ur LES REMÈDES DES CHAMPS 119 lis rance, elle cause des coliques. Appliquée sur la 3au elle détermine la formation de boutons, d'am- ples, et son action dérivative, qu'il faut d'ailleurs irveiller, peut être utile dans les catarrhes, les jvralgies et autres maladies chroniques. L'huile olive ou d'œillette dans laquelle on a fait macérer îs graines concassées d'Epurge devient également ritante. Les paysans emploient souvent pour se purger ) six à douze graines d'Epurge. Ils les concassent i les mâchent avec soin, selon l'intensité d'effet l'ils recherchent. Quatre ou cinq feuilles, broyées ,ns du miel, peuvent remplacer les graines. Comme tous les drastiques, l'Epurge a été van- 3 pour la guérison d'une foule de maladies, mais îst dans les diverses espèces d'hydropisie qu'elle mble le mieux réussir. Le suc des tiges est vul- irement employé pour détruire les cors et les rrues. De nombreuses espèces de cette plante croissent ns nos campagnes : elles sont moins bien côn- es, et il est prudent de ne pas les employer. La is active est Y Euphorbe des marais (Euphorbia lustris) nommée aussi Grande Esule, Tithymale 3 marais. Vous vous rappelez, mes amis, que la famille des curbitacées nous a déjà procuré deux sujets d'é- ie : la Citrouille et la Bryone. Nous allons conti- ter l'examen des remèdes purgatifs drastiques [• un autre membre de cette famille. Plus d'un j%mi vous s'est amusé avec les fruits singuliers cette plante sans so douter de ses qualités éner* lues, {20 LES REMÈDES DES CHAMPS La MOMORDIQUE OU COMCOMBRE SAUVAGE (MOÏTIO dica elaterium) a reçu les noms de Gôlante, Con combre d'âne, Pomme de merveille. Elle est vivace croît spontanément dans le midi de la France; on | sème dans les jardins, au printemps, dans un te rain pierreux et sec. La racine blanche, charnue, épaisse, assez sen blable à celle de la Bryone , mais moins grossi purge sans coliques après avoir été desséchée. M^ c'est le suc des fruits privés de semences que l'< emploie d'ordinaire. Les tiges sont rampantes, sa) vrilles, et couvertes de poils courts ainsi que 11 feuilles cor di formes. Le fruit, en forme d'oliv, gros comme une petite noix, se détache très-facilj ment de son pédoncule, et l'élasticité des parois q se resserrent fait jaillir avec force les graines ei tourées d'une espèce de mucilage. L'extrait du suc de ces fruits, nommé èlatèriui d'une saveur amère, désagréable, purge ordinaiil ment à la dose de 30 à 90 centigrammes. C'est \ purgatif drastique qui exerce une action irritante si l'appareil digestif, et un hydragogue, c'est-à-dire 1 purgatif qui agit spécialement en rendant beaucoi plus abondante et plus liquide la sécrétion des j testins, de manière à procurer des selles fluiô très-copieuses. Le fluide ainsi évacué étant pris la partie aqueuse du sang, celui-ci a besoin de réfl pérer le liquide perdu ; si on ne le lui rend pi par des boissons et qu'il y ait dans Torganisu quelque dépôt anormal de liquide , comme dai l'hydropisie, l'absorption de ce liquide est favoris par l'énergie avec laquelle le sang tend à absorb les fluides sur son parcours pour compenser I perte qu'il a subie. ' LES REMÈDES DES CHAMPS 121 Si on laisse déposer lentement le suc frais de Mo- ordique, on peut recueillir au fond du vase une oèce de fécule cinq ou six fois plus énergique que Ixtrait, et qui réclame la plus grande circonspec- jn dans son emploi. Quelle que soit la préparation dont on fait usage, test prudent de commencer par des doses trop blés afin d'essayer la sensibilité du malade. On augmente graduellement et Ton continue à pro- ire une purgation copieuse tant qu'il ne survient 3 du côté de l'estomac ou des intestins une irrita- in qui indique la nécessité de changer de remède (de suspendre le traitement. Les émollients, peu iués, sont souvent nécessaires pour calmer l'irri- ion que Ton a ainsi causée dans l'appareil di- ïtif. Ûe que je vous ai dit aujourd'hui et dans d'autres tretiens sur les purgatifs et l'indication de leur ploi me permet d'être bref en vous signalant ce- -ci. C'est la Coloquinte (Cucumis colocynthis) oelée vulgairement Chicotin, plante originaire de (rient mais naturalisée chez nous où elle vient xi de semis dans une terre substantielle, exposée tmidi. Les tiges rampantes, anguleuses, poilues, munies \vrilles, portent de grandes feuilles à cinq lobes, nnchâtres et parsemées de poils à leur face infé- fure. Aux fleurs femelles , petites et jaunâtres , bcedent clés fruits d'abord verts, puis jaunes ou taachés, qui atteignent la grosseur d'une orange, masse blanche, spongieuse qu'ils renferment est née d'une saveur nauséeuse et extrêmement iière. Une dose de 10 à 60 centigrammes de cette 122 LES REMÈDES DES CHAMPS pulpe tenace pulvérisée au contact de gomme ou sucre bien sec, ou encore 8 à 30 grammes d'un \ dans lequel on a mis à infuser 1 partie de pul sur 6 de liquic constitue un pi gatif énergique. ( l'emploie avec vantage dans ] maladies nervej ses , les affectio du foie, les déra gements delà c culation, la goût le rhumatisn chronique, les € gorgements ato ques, les malad de la peau. La puipe fraîcl de Coloquinte, teinture, l'infuse aqueuse, l'extra appliqués sur ventre, produisel au bout de quelq temps le même eûl que si on les av4 administrés à l'i térieur, et Ton pei ainsi mettre à profit les qualités vermifuges < cette plante, chez les enfants auxquels il est di ficile de faire prendre les préparations d'un go désagréable, Coloquinte. LES REMÈDES DES CHAMPS 123 >our en finir avec le sujet qui nous occupe spé- lement aujourd'hui je vais vous dire quelques ts de la Gratiole (Gratiola officinalis), de la îille des scrofularièes , c'est une plante vivace s Ton trouve dans les lieux humides et maré- >eux. On la récolte avant ou pendant la florai- t qui a lieu de juin à septembre. La dessiccation fait perdre un peu de son énergie, ce qui n'est I un mal. Vous la reconnaîtrez à sa tige herba- I noueuse, creusée de sillons latéraux, haute de |k 45 centimètres, portant des feuilles d'un vert pâtre, ovales-lancéolées dentées, à trois nervu- j; et à ses petites fleurs solitaires, tubuleuses, p blanc jaunâtre ou rose. Elle a reçu, selon les btons, des noms très-variés : Grâce de Dieu, site Digitale, Herbe à pauvre homme, Centau- re, Séné des prés, Herbe à fièvre. Voilà certes noms qui valent des titres de noblesse. Je x bien convenir que la Gratiole les mérite tous, la racine, d'un effet peu constant, est émé- e à la dose de 1 à 2 grammes, et le reste de la ute agit comme purgatif violent. « Tout est dans », peut-on dire à propos de bien des remèdes sites « héroïques », mais à la condition de savoir jrécier les circonstances favorables à leur usage s principes qui doivent en régler l'administra* |n donne par cuillerées la décoction ou l'infusion à 12 grammes pour 120 grammes d'eau ou de 1/2 à 2 grammes de poudre en pilules ou dans iaune d'œuf . t médecine urbaine a délaissé la Gratiole comme d'autres produits naturels de nos campagnes, le adopter des végétaux exotiques dont l'emploi 124 LES REMÈDES DES CHAMPS _ ne demande pas moins de prudence et de pn tions. Puisse la mode qui envahit môme la sci( par un de ces retours qui lui sont fréquents ailli ramener les esprits observateurs et curieux, i des moyens d'investigation des méthodes mode} vers l'étude si attrayante de nos remèdes. Laréq la culture et le commerce des simples, leurs pi] rations pharmaceutiques , deviendraient poun campagnes comme pour les villes une noui source de richesse. En attendant , lorsque : avons à soigner , aidés de connaissances plus moins limitées, l'habitant de la plus modeste ci mière, sachons trouver dans le champ, sur la ) au bord du chemin ou du ruisseau les remèdes) la Providence semble avoir semés autour de l'hoi partout où la maladie peut atteindre son cot comme elle lui donne partout contre les défaille de l'âme des parfums, des couleurs attrayantes) chants d'oiseaux et des rayons de soleil, | f i Asseyons-nous, mes amis, sous ce grand N< qui va nous fournir son ombre , une atmospj balsamique et un sujet d étude fort intéressant me dis souvent en parcourant nos campagnes : i sommes trop riches, nous sommes gâtés ; nous | vons guère le temps et l'occasion d'apprécier ; nos trésors et nous passons avec indifférence dei des végétaux qui seraient presque l'objet d'un C dans des régions moins favorisées. i Le Noyer (Juglans régie) appartient à la faq des Juglandèes ; il vous est assez familier pour I je n'aie pas besoin de vous le décrire. Toutes! LES REMÈDES DÈS CHAMPS 125 ties de Parbre , excepté le bois très-recherché I l'ébénisterie, sont utiles en médecine : écorce tiges et des racines, feuilles, fleurs mâles dis- ées en longs chatons cylindriques, drupe verte |>u), épiderme de la noix , enfin la noix elle- tne. L'amande de la noix contient la moitié de poids d'une huile siccative utilisée dans les \, et que l'on a employée comme tœnifuge à la le de 150 grammes à jeun pendant quinze jours, itefois pour assurer son action il faut y faire in- r cinq ou six gousses d'ail. L'épiderme qui en- Dppe l'amande, d'une saveur astringente et amère squ'il est frais, est un tonique astringent riche (tannin1; il en est de même du zeste qui sépare les (es de l'amande. La seconde écorce des jeunes (nches, enlevée au printemps à la dose de 2 à 4 mmes, et la seconde écorce des racines trempée dant une heure dans du vinaigre, peuvent s'em- yer comme rubéfiant et vésicant. Dans les cas 1 compliqués de fièvres intermittentes, un bra- 3t de cette nature appliqué et bien maintenu au- r du poignet trois ou quatre heures avant Tar- ée présumée de l'accès pourra en prévenir le our par son action révulsive et perturbatrice. On ise la plaie produite par ce vésicatoire avec des illes de noyer enduites d'un corps gras, louant aux feuilles, leur infusion ou leur décoc- a (15 à 30 grammes par kilogramme d'eau), ployées extérieurement en lotions, en garga- irâies ou en bains, et administrées à la dose de q à six tasses par jour, semblent le remède par îellence des maladies scrofuleuses : engorge- nts, ulcères, ophthalmies. L'action du traitement I lente, et ne commence guère à se manifester I \ 126 LÈS REMÈDES DES CHAMPS avant la fin du premier mois, mais les guéri qu'il obtint sont généralement permanentes, et peut espérer un plein succès dans les trois qi des cas. Ces préparations sont en outre vermifJ et utiles contre la teigne; elles constituent 1 des meilleurs lotions astringentes contre les écd ments de mauvaise nature. On peut remplacer les feuilles par le brou à double. Le suc du brou de noix, étendu d'eau, rête facilement les diarrhées, et constitue un gargarisme dans les angines chroniques. Vous le voyez, mes amis, quand même nous vrions réduire à une vingtaine les végétaux quels il nous serait permis de demander des mèdes, le noyer occuperait une place d'honn même dans ce petit nombre. Tout à Theure, en vous parlant du fruit du No j'ai employé le mot drupe dont je ne m'étais! encore servi dans nos causeries. Comme nous trons dans la saison des fruits, et que je ne vou parlé qu'incidemment de cette partie des plan je vais vous donner aujourd'hui quelques notl élémentaires sur leur nature et leur classificatioi Une fois que les fleurs ont été fécondées les ganes femelles de reproduction absorbent tout vitalité et la concentrent dans Yovaire qui d mence à s'accroître sous le nom de pèricarp dans Yovule qui devient la graine : le péricè et la graine constituent le fruit. Celui-ci est i ou charnu. Parmi les fruits secs, il y en a s'ouvrent pour laisser échapper les graines, on appelle déhiscents, tels sont ceux de l'Aconiti la Jusquiame, de la Moutarde; d'autres noml LES REMEDES DES CHAMPS iîl fines sont indéhiscents, c'est-à-dire ne s'ouvrent s; vous connaissez ceux de l'Angélique, du Pis» ;ilit, du Persil, et bien d'autres. Si Yakène est ^ni d'une sorte d'aile membraneuse, comme celui î hêtre, il prend le nom de samarre. jParmi les fruits à péricarpe charnu on distingue drupes, comme la Cerise, la Pêche, la Prune, qui Fraise. Framboise. t un noyau, et les baies dont les graines ne sont 5 protégées par une enveloppe ligneuse, comme le voit dans le Groseillier, le Cassis, tiais la formation, la structure et l'apparence des lits donnent lieu à des phénomènes très-com- xes que je ne puis étudier ici avec vous. Ainsi il rive pour quelques-uns que ce n'est pas l'ovaire i devient la partie succulente et comestible, mais réceptacle ou le pédoncule de la fleur. Dans Fraise le réceptacle de la fleur s'accroît, se ifle de suc et porte à sa surface les fruits nom- mx qui sont des akènes, tandis que la Framboise 128 LES REMÈDES DES CHAMPS est formée par la réunion de petites drupes Î3 distinctes. Dans la Figue, ce que l'on appelle comi nément les graines sont des akènes produits c cun par une des fleurs nombreuses renfermées d un réceptacle commun qui devient charnu et s culent. Si je vous faisais un cours de botanique j'en rais ici dans des détails fort intéressants au si des fruits, mais je dois me borner, ainsi que jev •Pai promis, aux définitions les plus indispensab de crainte de fatiguer votre mémoire et de v éloigner du but pratique de nos promenades I j i Vous avez déjà reconnu à la forme papiliona de ses fleurs et à la gousse qui leur succède que o plante appartient à la famille des Lèguminew Elle est remarquable d'ailleurs par ses tiges du étalées ou couchées, hautes de 40 à 60 centimèt par ses feuilles trifoliées, par sa racine traçai très-forte, grosse comme le petit doigt, qui o parfois à la charrue un obstacle assez fort p l'arrêter, d'où son nom d'Arrête-bœuf. De dista en distance la tige porte de longues épines qu^ sont autre chose que des rameaux avortés. L'Arrj boeuf (Ononis spinosa) est une plante vivace c( mune dans les terres incultes, les terrains sabl neux ; les vaches et les chèvres la broutent, n elle est délaissée par les cochons, les moutons et chevaux; on lui a donné les noms de Bugrane, BJ grane, Bougrande, Chaupoint, Tenon, Herbe ânes. On peut arracher en tout temps la racine ^ l'odeur est désagréable, la saveur douceâtre et ^ séabonde. Une fois séchée elle est grise en dent, n LÉS REMÈDES DES CHAMPS 129 tanche en dedans, et la cassure montre des rayons a centre à la circonférence. La décoction de cette tcine (30 à 60 grammes par litre d'eau), forme une anne tisane diurétique, utile dans les infiltrations , s engorgements produits par les désordres des ans ou du foie. La décoction très-concentrée des uilles et des fleurs est un bon gargarisme pour s maux de gorge ; elle possède aussi des propriétés urétiques. La Valériane (Valeriana officinales), type de la mille des Valèrianacèes, appelée vulgairement erbe à la meurtrie, Herbe Saint-Georges, Herbe ix chats, est une plante bisannuelle qui croît dans 3 bois et les lieux humides. Les tiges fîstuleuses, nnelées, hautes de 1 mètre à 1 mètre 50 centimè- bs, sont garnies de feuilles ailées. Elle montre de jin à octobre ses jolies cymes en forme de corymbe, mposées de petites fleurs rougeâtres. La seule rtie usitée en médecine est la racine fibreuse, une odeur forte, nauséeuse, d'une saveur acre et 1ère, brune en dehors, blanchâtre en dedans. On récolte au printemps avant la pousse des tiges, oisissant de préférence, comme plus active, celle i croît dans un terrain sec. On administre la poudre de racine de Valériane a dose de 2 à 30 grammes, dans du vin ou mêlée à du B; l'infusion à la dose de 15 à 30 grammes par ?e d'eau ; ce sont les préparations les plus usitées. La Valériane a été employée avec succès comme trifuge dans les fièvres d'accès et aussi dans les vres putrides; c'est un vermifuge peu énergique 'lis nullement à dédaigner ; enfin, par son action ctive toute spéciale sur le cerveau et la moelle 2e partie. 9 13Ô LES REMÈDES DES CHAMPS épinière, elle est indiquée dans le traitement ci maladies qui dépendent des centres nerveux ■ principalement lo: « qu'il s'agit de i| [ peurs , maux 1$ nerfs, spasmes, i compagnes ou n de battements ou bruits dans la tê de frissons, de boi fées de chaleur visage , d'impatu ces , de brûlemei d'entrailles. Pq tous ces troubles n définis de l'organ me, la Valériane d'une utilité incc testable, on peut dj même incomparal} Elle est douée d'u action excitante système nerveux c se manifeste sur chats comme celle| la Cataire, et d(j l'empirisme a t) très-bon parti cl l'homme. Quant à ses p tendues vertus an épileptiques, elles bornent à soulager ou à guérir les convulsions é| leptiformes, mais demeure impuissante, comj Valériane, LES REMÈDES DES CHAMPS 13l is les agents connus, contre la vraie épilepsie, le nous offre un nouvel exemple des difficultés i entourent l'art de guérir, de l'exactitude rigou- ise et de l'expérience que réclament les observa- ns sur l'effet thérapeutique des médicaments. fe trouve dans notre cueillette une plante sur [uelle je suis bien aise d'avoir l'occasion d'appe- I votre attention bien que je n'aie pas à vous en |seiller l'emploi. Vous la connaissez peut-être s l'un des noms suivants : Plantain aquatique, teau plantagine, Fluteau trigone, Pain de cra- d, Pain de grenouille. C'est le Plantain d'eau isma plantago), de la famille des Alismacèes, Ute vivace commune au bord des eaux tranquil- i Les feuilles sont radicales, grandes, entières, |les, aiguës, soutenues par de très-longs pétio* I; les tiges hautes de 40 à 50 centimètres se iainent en verticilles qui portent, de juin à sep« Ibre, de nombreuses petites fleurs rosées, e Plantain d'eau a eu ses jours de renommée : disait avoir enfin découvert en lui un spécifique r.re la rage. Mais une fois soumise à des expé- ces méthodiques, cette plante a failli à sa répu- >n. L'Allemagne compte une vingtaine d'anti- ques, la Russie bien plus encore, les Indiens de lérique du sud en vantent plusieurs ; chez nous i prôné et abandonné tour à tour l'Aconit, le ron rouge, l'Armoise, TEupatoire, le Genêt, la riane, la racine d'Églantier, les cantharides et te la fiente de coucou, les coquilles d'huîtres, [personne n'a guéri un cas authentique de rage fcrée. Comme je vous l'ai déjà indiqué, ce qui a |é et continué les illusions au sujet de la vertu 1§£ LES REMÈDES DES CHÀMÊ& de certains médicaments dans cette horrible ma die, c'est qu'il existe une hydrophobie ou horrc des boissons qui peut devenir rabique mais d< l'origine toute nerveuse n'a rien de commun a^ la rage véritable, et qui cède à un traitement ar spasmodique et tonique lorsqu'on l'emploie au dél des accidents. Remarquons toutefois que les personnes qui i la prétention de guérir la rage emploient le p souvent des remèdes capables de provoquer \ transpiration abondante ou obligent le malade à> exercice violent. Cela tendrait à expliquer et à c firmer les observations faites sur les bains de peur seul traitement qui semble avoir réussi er, les mains de médecins. Mais puisqu'il existe i sorte de rage guérissable, si l'on est en présence d j personne qui se croit menacée d'hydrophobie, on ^ essayer les remèdes populaires connus, ne fût-ce pour agir sur son moral. Quanta la rageelle-me la succion du venin par des ventouses et la caut, sation profonde de la plaie sont seuls capables ^ prévenir le développement, et contre la maladie , clarée, on ne connaît pas de remède, si ce n'est p être le bain de vapeur à une très-haute tempérât] que l'on peut improviser en faisant bouillir| l'eau dans une chaudière dans une petite cham Nous allons inclure dans notre causerie 4 jourd'hui l'examen de deux plantes qui ne croisa pas spontanément en France, mais qui, se trou à la portée de tous, et possédant des propriétés marquables, ont droit, par exception, à entrer < LES REMÈDES DES CHAMPS 133 tre cadre d'étude. Mon jardin, bien modeste, nous fournit les spécimens. 'Parlons d'abord du Pavot (Papaver sornnife- Wi), de la famille des Papavèracêes, dans laquelle us connaissons déjà la Chélidoine et le Coque- 3t. Les détails dans lesquels je suis entré au sujet ce dernier m'exemptent de vous décrire longue- >nt le Pavot, qui est un Coquelicot augmenté dans Ltes ses proportions. Remarquez cependant que feuilles, très-grandes, d'un vert bleu cendré, ne it pas incisées comme celles du Coquelicot. Quant s fleurs, elles sont blanches, pourpres, violettes panachées. La culture a produit des Pavots dou- s de toutes couleurs sauf le bleu. On les sème en ce en février ou mars pour obtenir la floraison blême année, ou en septembre pour obtenir la *aison en juin et juillet de l'année suivante. On tive aussi une espèce vivace. 1 y a deux variétés du Pavot somnifère : le blanc le noir ; c'est le blanc que l'on emploie de préfé- ce en médecine. Tous deux, originaires de FO- m, sont cultivés dans le midi de la France pour rs fruits ou capsules destinées aux pharmacies, 'ians le Nord pour leurs graines dont on retire 'aile d'œillette. /odeur du pavot est nauséabonde , sa saveur ère et acre. Les capsules contiennent une petite mtité d'opium, dans lequel résident leurs pro- 5tés médicinales. Dans les pays orientaux où le jot acquiert des qualités plus actives que sous Ire climat, on pratique sur les capsules des inci- iis obliques d'où s'écoule lentement un suc qui baissit en gouttelettes, ce suc séché constitue rium, substance très-complexe dans laquelle les 434 LES REMÈDES DES CHAMPS chimistes ont découvert une quinzaine de subst ces dont plusieurs et principalement la Morph sont usitées en médecine. L'opium est le narcotique par excellence : il p duit graduellement la somnolence, puis le relâd ment complet des forces physiques et intellectuel A dose trop forte il cause des vomissements, mouvements convulsifs, la torpeur et la mort petites doses, il excite et régularise la circulation même temps qu'il calme, émousse la sensibilité r veuse. Cependant il y a des personnes qui ne p vent en supporter les doses les plus faibles et c lesquelles il agit toujours comme excitant. En s3 posant à l'élément douleur, à la fois résultai cause dans bien des maladies, en régularisam circulation et par là beaucoup de fonctions, ei autres celles de la peau, l'opium est utile dans très-grand nombre de cas, en même temps « d'autres médicaments attaquent le mal dans siège spécial ou sa cause déterminée. Il renc grands services dans les maladies nerveuses, affections des organes respiratoires, les coliques diarrhée, la dyssenterie; mais il est contre-indi au commencement des inflammations aiguës, d les fièvres malignes, chez les enfants et chez vieillards. Il ne faut pas oublier que l'infusion de têt Pavot (1 ou 2 capsules par litre d'eau) contie l'opium et que l'on doit être très-prudent dans ministration de ce remède. Des nourrices coup et des mères ignorantes la donnent aux jeune fants pour leur procurer un calme trompeur; nombreux accidents sont résultés de cette prati( Seul le médecin peut prescrire l'emploi des na . |36 LES REMÈDES DES CHAMPS tiques pour les jeunes enfants. Pour les adul cette infusion peut s'employer en fomentations dl les cas d'inflammation, d'irritation, ou en laver» contre les coliques, la dyssenterie, la diarrhée, nj toujours avec de grandes précautions. L'autre plante exotique dont j'ai à vous par c'est le Tabac (Nicotiana Tabacum), qui a nommé Petun, Jusquiame du Pérou, Herbe; l'ambassadeur, Herbe sainte, Herbe à tous maux, etc., etc. D'une racine rameuse blanch part une tige un peu fistuleuse, rameuse, lég ment velue, haute de 4 mètre 50 centimètre 2 mètres, portant de grandes feuilles ovales-1 céolées sans pétiole, d'une saveur amère et âc les fleurs rosées ou purpurines forment, en jui et août, des panicules terminales. La corolle, v< en dehors, a la forme d'un tube renflé surmc d'un limbe divisé en cinq lobes. Les fruits s des capsules ovales qui s'ouvrent par le somme contiennent des graines nombreuses. Dans une autre espèce de Tabac (Nicotù rustica) les feuilles sont pétiolées,^ les fleurs vei très et disposées en panicules serrées. Le tabac i tique se reproduit naturellement dans beauc* d'endroits. Les Indiens du nouveau monde ne se coni taient pas de fumer le tabac, ils l'employaient médecine, et lors de son introduction en Eure on soumit cette plante à de nombreuses expérier qui ont prouvé son utilité, à l'état frais, dans cas assez nombreux. Toutefois, les expériences centes font défaut et il vaut mieux s'adresser à agents mieux connus et moins dangereux. Qu LES REMÈDES DES CHAMPS 137 ^u tabac auquel on a fait subir des préparations Floraison du Tabac. [pédales pour développer les qualités qui le font 138 LES REMÈDES DES CHAMPS rechercher des priseurs, des chiqueurs et des fi meurs, je n'ai pas à faire ici le procès de cette pi paration acre, puante et sale, qui agit intérieui ment comme poison narcotico-âcre et qui, appliqu à l'extérieur, comme anti-parasitaire, peut encd occasionner de graves accidents. A quelque poi de vue que je me place, je vous conseille donc Vé stention. Revenons aux végétaux de notre pays, qui n'a rien à envier à ceux des contrées lointaines, si n'est d'avoir été l'objet d'études méthodiques p des personnes compétentes, depuis les derniers pi grès de la médecine. La Laitue vireuse (Lactuca virosa) ou Lait sauvage, Laitue fétide, Lerceron, est une composé La tige, simple, bleuâtre, ramifiée en panicule sommet, porte des feuilles d'un vert bleu cendr les unes, à la partie inférieure, grandes, oval^ dentelées ; les autres, placées vers l'extrémité, p tites, aiguës et incisées. Les fleurs jaunes forme des particules rameuses à l'extrémité des branche Les fruits sont couronnés par une aigrette soyeu et nacrée. La laitue sauvage est bisannuelle. On la trou1 dans les lieux arides, les chemins, les haies, I décombres. On la récolte au milieu de l'été, un p avant l'épanouissement de ses fleurs. Elle contiel un suc laiteux abondant, de saveur acre et amè:' doué de propriétés narcotiques comparables à cel? de la jusquiame. On administre le suc exprimé la plante fraîche à la dose de 1 à 60 grammes ; l'extrait de ce suc à la dose de 10 centigramme^ 1 gramme. I e a a LES REMÈDES DES CHAMPS 139 Il y a souvent beaucoup d'avantages à substituer à l'opium qui produit la constipation, un calmant légèrement laxatif, et la laitue vireuse rend ainsi de grands services dans les cas d'engorgement des i viscères. Elle est également précieuse dans les ma- ladies où l'action excitante de l'opium sur la circu- lation, tendrait à augmenter une congestion, ou bien lorsque le malade ne peut pas supporter ce médicament, même à faible dose. Le seul inconvé- nient que présente l'usage des préparations de laitue vireuse, c'est qu'il est difficile de prévoir quelle quantité produira l'effet voulu. On ne doit pas icraindre d'ailleurs de commencer par une assez forte dose et de l'augmenter rapidement. La plante que voici a reçu les noms de Pomme ppineuse, Pomme du diable , Pommette, Herbe du diable, Herbe aux sorciers, Chasse-taupe, Endormie. Pour nous, c'est la Stramoine (Datura stramonium) , de la famille des Solanèes. C'est une plante annuelle qui atteint 1 mètre de hauteur, Elle est remarqua- ble par ses grandes feuilles , d'un vert sombre , molles, anguleuses, à dents aiguës, et ses fleurs blanches ou violettes, en forme de long cornet ter- miné par cinq dents pointues, correspondant à cinq plis de la corolle. Le fruit est une capsule de la grosseur d'un œuf de poule, d'abord verte, puis Drunâtre à maturité, hérissée de fortes pointes, livisée en quatre loges contenant des semences m forme de rein, noirâtres et chagrinées. Elle croît lans les lieux incultes où Ton récolte ses feuilles m juillet. La dessiccation détruit leur odeur et leur tëiveûr sans nuire à leurs propriétés. Les feuilles exhalent une odeur vireuse péné- 140 LES REMÈDES DES CHAMPS trante; leur saveur est acre, nauséeuse et un pe amère. Son action narcotico-âcre, analogue à cel de la Belladone, est plus irritante. On l'utilise sui tout dans les névralgies, les spasmes et parties lièrement dans l'asthme. Pour toutes les maladie des organes respiratoires, on aspire sa fumée e fumant des cigarettes préparées avec les feuilles séchées, soit seules, soit mêlées à celles de Sauge ; o peut aussi bien les fumer dans une pipe. De même que la Belladone, la Stramoine calm facilement les douleurs, surtout dans les névralgies On administre à cet effet l'infusion ou la décoctio à la dose de 20 à 50 centigrammes par 125 gram mes d'eau. Le même remède s'est montré efïîcac dans la coqueluche et autres toux nerveuses, dan le rhumatisme aigu ou chronique. A l'extérieui on l'applique en cataplasmes, ou en lotions, seul ou unie à la Jusquiame, sur les engorgements, le tumeurs douloureuses. Les doses ordinaires sor les suivantes : poudre des feuilles de 5 à 30 cent grammes dans les vingt-quatre heures, augmentai jusqu'à 1 gramme; suc exprimé de 30 centigramme à 1 gramme. A moins d'urgence, on ne l'adminis trera que sur l'avis du médecin, et dans tous le cas il est nécessaire de surveiller les effets de cett solanée et de s'arrêter aussitôt que son actio' physiologique se manifeste par de légers vertige accompagnés de troubles de la vue et de propensio au sommeil. Notons en passant que l'opium nei tralise assez complètement les effets de ce médi cament. Je viens, mes amis, de vous distribuer des échan tillons d'une plante, commune dans les bois et 1 LÉS REMÈDES DES CHAMPS 1 41 iong des routes, que vous connaissez sous les noms I Digitale. ieGant Notre-Dame, Gantelet, Doigtier,Gaudis, etc. 3'est la Digitale (Digitalis purpurea), membre de 142 LÈ8 REMEDES DÈS CHAMPS la famille des Scrofularièes dans laquelle nous avon étudié déjà la Véronique. C'est une plante herbacé bisannuelle, haute de 60 à 90 centimètres, à tigl simple velue, à feuilles longues, ridées, duveteuse et blanchâtres à la partie inférieure; aux fleur tubuleuses, garnies de poils à l'intérieur, de cou leur rose pourpre et tigrées de brun, disposées ei! bel épi terminal et penchées d'un côté de la tige, La Digitale n'a presque pas d'odeur , mais s saveur est amère et acre. Elle agit sur l'économie i la manière des poisons narcotico-âcres ; irrite d'a- bord l'estomac, puis cause des nausées, des vertiges des désordres visuels, de la somnolence et du délire! A dose médicinale, elle est diurétique et se faii remarquer par sa propriété spéciale de ralentir les battements de cœur, surtout lorsqu'ils ne sont pas accélérés par un trouble nerveux. On récolte les feuilles de Digitale en juin et juil let. L'infusion préparée avec 1 à 4 grammes dé feuilles par litre d'eau, agit comme diurétique utile1 dans les hydropisies ; pour obtenir un effet spécial sur le cœur et la circulation du sang, l'infusion d'un1 litre se fait avec 4 à 12 grammes de feuilles, et on1 l'administre par petites tasses. Son usage réclame1 la plus grande prudence, et le mieux est de n'en faire usage que sur l'avis du médecin ■( En passant près de cette chènevière, vous aves remarqué l'odeur vireuse, pénétrante qu'elle exhale.1 Par une journée chaude, il serait imprudent de1 s'endormir dans cette atmosphère qui produit un1 effet narcotique, dû à l'évaporation d'une huile es- i LES REMÈDES DES CHAMPS 143 mtielle volatile contenue dans les parties vertes n chanvre. Vous avez noté aussi que le ruisseau ans lequel baignaient des paquets de la plante mlait des eaux brunes et qu'il s'en échappait 3S émanations putrides fort désagréables. Ces iux ont empoisonné les poissons qui s'y trou- aient autrefois, et les miasmes qui s'en dégagent >nt, pour l'homme, une cause de maladie et sur- ut des fièvres intermittentes. Voilà donc une ante qui peut faire beaucoup de mal. Toutefois, t ce qui regarde le chanvre , comme dans presque utes les autres circonstances analogues, non seu- ent la somme de bien qu'il peut procurer à iiomme dépasse énormément la somme de mal pi occasionne parfois, mais l'étude de la nature des causes du danger, puis les progrès de l'in- Lstrie permettent presque toujours d'éviter les commodités et de mieux profiter des avantages, est facile de ne pas se laisser aller au sommeil jns une chènevière, et quant au rouissage, l'au- ité désigne pour cette opération certains étangs cours d'eau et l'on peut prendre le soin de ne s habiter dans leur voisinage. D'ailleurs on a u d'espérer que des procédés chimiques et méca- jues plus rapides et peut-être moins coûteux, Dduisant des fibres plus belles, permettront de îoncer entièrement au système actuel. La dispa- on des rouissoirs produira, dans certains can- is, une amélioration notable de l'état sanitaire. je Chanvre (Cannabis sativa), originaire des les Orientales, est naturalisé par la culture dans ite l'Europe. Il appartient à la famille des Urti- ées, dans laquelle nous avons étudié l'Ortie, la .'iétaire, Ses feuilles sont digitèes, c'est-à-dire 144 LES REMÈDES DES CHAMPS fendues jusqu'au pétiole de manière à former longues folioles étroites. Les fleurs qui s'ouvre en juillet, sont dioïques, c est-à-dire, vous le save 3ue les fleurs mâles et femelles paraissent s es pieds différents ; les mâles forment de petit grappes lâches, composées seulement d'un calice cinq sépales et de cinq étamines ; dans les femelle un ovaire surmonté d'un style fendu et velu, e enveloppé d'une sorte de spathe ou calice d'ui seule pièce. Le fruit est un akène lisse qui re ferme une graine blanche et huileuse. Lorsque le rouissage a suffisamment désagré le tissu cellulaire qui réunit les fibres dont est fc mée en grande partie l'écorce du chanvre , celui est soumis SLuteillage, puis aupeignage, pour isol et lisser les fibres dont on fait de belles et fort toiles. Le fruit, communément appelé graine, fc recherché des oiseaux, convient à la volaille ; on retire une huile employée pour l'éclairage et peinture, dont les tourteaux servent à engraisser bétail. On cultive dans l'Inde une espèce de Chanv (Cannabis Indica) doué de propriétés plus acti\ que celui des pays moins chauds, et dont on pi pare un extrait nommé haschisch, employé p les Orientaux pour se procurer une excitation céi brale qui se manifeste par une exhilaration accor pagnée le plus souvent d'une sorte de délire suivie de somnolence et de torpeur. Notre chanv possède à un moindre degré, des propriétés an logues. L'infusion des feuilles de chanvre (30 à 60 gra mes par litre) a donné de bons résultats dans rhumatismes chroniques et les dartres ; elle aj Rameau de Guanvre mâlefet femelle. i2e PARTIR. 10 146 LES REMÈDES DES CHAMPS comme diurétiqi etsudorifique.Toi tefois, on s'abstiej dra de l'employa si son usage occi sionne des nausée ou des maux c tête. Il est probab que la médecir tirera mei Heur pa: ti plus tard de médicament encoi mal étudié. Passons à u autre individu c la même famille le Houblon ( Hi mulus lupulus plante grimpanl qui croît sponte nément dans le haies, et que Po cultive en gran dans quelques cor trées. Remarquez le fleurs mâles disp< sées en petite grappes , et le fleurs femelles rei fermées dans k écailles de ces côm verts qui passen * jioublon. i LES REMÈDES DES CHAMPS 147 en mûrissant, au jaune roux, et renferment de petits kènes. Ces écailles laissent exsuder de leur base ne résine odorante et amère nommée lupuiin, qui 148 LES REMÈDES DES CHAMPS possède une partie seulement des propriétés d cône entier. Les cônes florifères constituent le houblon d commerce. On les récolte à la fin d'août et on le soumet, au four ou à l'étuve, à une dessiccation qi n'altère ni leur arôme ni leur saveur. On emploi ces cônes à parfumer la bière et à lui donner l'a mertume peu persistante que Ton recherche dan cette boisson. Mais leur prix élevé les fait remplace souvent par d'autres plantes amères, telle que 1! Trèfle d'eau, l'Absinthe, le Buis, le Quassia qui hi communiquent des propriétés, sinon malfaisantes a moins inutiles, et laissent souvent distinguer danl la boisson un goût acre fort différent de l'amertuml franche du houblon. On pourrait employer les pointes, les feuilles é même les sarments de Houblon à préparer de la pé tite bière si le gouvernement autorisait les particu liers à fabriquer pour leur usage cette boisso saine et économique. Dans le nord, on mange, en guise d'asperges, lé jeunes pousses de Houblon ; les bestiaux recheri chent son feuillage; on en fait des berceaux, de tonnelles; les sarments qui contiennent des fibre tenaces, comme c'est le cas pour beaucoup de plaii tes de la même famille, une fois ramollis par u rouissage incomplet, servent à faire des liens foi utiles dans les fermes. ( Le Houblon mérite une place d'honneur para1 les toniques amers, et peut se ranger immédiate! ment après la Gentiane. Il n'y a guère de maladi1 chronique dans laquelle il ne puisse être utile pou! relever l'appétit, activer la circulation. Il rend de! services du même genre dans les convalescences e LES KËMÈDËS DES CHAMPS 149 suffit souvent pour ramener à la santé les personnes affaiblies par de mauvaises conditions hygiéniques : nourriture insuffisante ou trop peu variée, habita- tion humide, à la condition, bien entendu, de faire pesser d'abord la cause du mal. Dans les affections pcrofuleuses, les dartres, le carreau, les tumeurs Manches, les diarrhées chroniques, le scorbut, les engorgements du foie et de la rate, le Houblon est (Lin remède précieux ou un adjuvant utile de la mé- dication spéciale de chaque maladie. Enfin il est employé avec succès à haute dose contre les vers intestinaux, et réussit très-bien dans le traitement îles fièvres automnales après l'usage d'un vomitif et l'un purgatif. En outre de son action remarquable sur la circu- ation et la nutrition, le Houblon est doué d'une fertu sédative due surtout au lupulin, qui se mani- este spécialement sur le système nerveux, et contri- bue aux bons résultats de son emploi. La décoction »u l'infusion se préparent avec 15 à 60 grammes do f-ônes par litre d'eau. Un parfum suavo et pénétrant vient d'attirer otre attention sur cet arbre au port élégant, au euillage touffu, aux fleurs odorantes : c'est le Til- eul (Tilia Europœa), type de la famille des Ti- facèes, nommé parfois Tillot ou Thé d'Europe. Il roît naturellement dans nos forêts ; mais sa beauté î fait cultiver dans les parcs et les jardins où il purnit une ample moisson de fleurs d'un blanc jau- âtre, disposées en petit corymbe dont le pédon- ule est soudé en partie à une bractée membra- euse. On récolte ces fleurs dans les mois de juillet et 150 LES REMEDES DES CHAMPS d'août. Il serait bien de séparer les bractées afin de no les employer que dans les cas où Ton désire augmenter l'action diurétique et diaphorétique des! fleurs qui sont douées surtout de vertus calmantes et légèrement antispasmodiques. L'infusion des Rameau de Tilleul. fleurs, d'une odeur et d'un goût agréables, est d'un usage familier dans la migraine, les vomissements, les indigestions, il remplace avantageusement le1 Thé qui cause souvent une irritation nerveuse. On l'emploie aussi avec avantage dans les diarrhées chroniques, les courbatures, les coliques, les fris-1 i LES REMÈDES DÈS CHAMPS 451 ons fébriles. Pour la préparer on emploie de 4 à 0 grammes par litre d'eau. Pour les diarrhées chroniques dans lesquelles les astringents ne réussissent pas à cause de l'irrita- ion de la membrane muqueuse qui tapisse l'intes- in, on obtient souvent de bons résultats en era- loyant avec persévérance un mucilage produit par % décoction d'écorce de Tilleul. Cette préparation end aussi de grands services, appliquée sur les laies enflammées, les brûlures. Les feuilles, qui ont aussi mucilagineuses, peuvent remplacer celles e Mauve comme émollient. La seconde écorce du Tilleul, très-fibreuse, sert n quelques pays h fabriquer des sacs d'emballage, es nattes, des cordes. On l'assouplit aisément par ne simple macération dans l'eau. Son bois, tendre t d'un grain égal, est employé par les layetiers, îs sculpteurs, les tourneurs; il donne un charbon îger dont on fait des fusains pour esquisser, et ue l'on emploie en médecine, une fois pulvérisé, omme celui de Peuplier, dans la dyssenterie, la yspepsie. On l'applique aussi comme antiseptique ar les plaies, les brûlures. Ainsi toutes les parties e cet arbre sont utiles, et nous devons le consi- érer comme Tune des essences les plus précieuses e nos forêts, ; C'est dans mon jardin que nous allons terminer otre promenade. Arrêtons-nous devant cette plante aute de 40 à 60 centimètres à tige herbacée, creuse \) poilue. Remarquez ses grandes feuilles radicales buchées sur la terre et celles de la tige, plus peti- ts et allongées ; toutes sont ridées et velues comme |,tige. A l'extrémité des rameaux s'étalent des pa- 152 LES REMÈDES DES CHAMPÔ nicu.les de fleurs quelquefois blanches, mais ordî nairement purpurines, qui passent au bleu foncé l mesure qu'elles s'épanouissent. Le calice forai( une étoile à cinq rayons sur laquelle s'applique l'é toile bleue de la corolle, dont les pointes se trou- vent placées entre celles des sépales. Vous connaissez tous cette plante, qui se pro page d'elle-même dans les jardins, et dont les fleure disputent à celles de la Capucine Phonneur de cou- ronner les salades : c'est la Bourrache (Borrago of- ficinalis), type de la famille des Borraginèes qui nous a déjà fourni comme sujet d'étude la Grande Consoude; on l'appelle aussi Buglose à larges feuil les. On cueille en été les fleurs, et pendant toute 1 belle saison les tiges non encore fleuries, que Po: fait sécher à Pombre. L'infusion des fleurs possède les propriétés de celles de Mauve et de Violette et se prépare de h même manière. La plante contient, au moment de la floraison, un mucilage épais dont on utilise les qualités émollientes dans les maladies inflamma toires ; pour cela on prépare une décoction avec 30 à 60 grammes de plante par litre d'eau. Il ne faut pas demander à la Bourrache des pro- priétés énergiques , pas plus qu'à la Guimauve (Althœa officinalis) ou au Bouillon blanc (Verbas- cum thapsus) qui doit à ses grandes feuilles blan châtres, douces et molles, le nom de Molène. Ces remèdes émollients ne sont point appelés à pro- duire des effets capables de frapper l'imagination, mais l'infusion ou la décoction de ces végétaux, dont les fleurs sont légèrement sudorifîques et diu- rétiques et dont la racine, les tiges ou les feuilles Bourrache. 1!>4 LES REMÈDES DES CHAMPS cèdent à l'eau leur mucilage, constituent une res source précieuse qui suffît à la guérison d'indis positions, et favorise, dans les cas plus graves l'action des agents plus énergiques. Ce sont le: matériaux toujours prêts de breuvages qui, poui être simples et peu coûteux, n'en sont pas moins utiles et dignes d'intérêt. Examinons encore, avant de nous quitter, ce Lu blanc {Lilium candidum), et avant de nous enqué Fleur de Lis blanc. rir de ses propriétés médicinales, considérons un instant les signes distinctifs de la famille des Liliai LES REMÈDES DES CHAMPS 155 S, à laquelle il appartient, et dont nous avons iié déjà plusieurs individus : la Scille, F Ail, iperge. ï vous analysez la fleur du Lis, au parfum &i w; y Bulbe de Lis coupe. e et si pénétrant, vous ne pouvez pas, au pre- coup d'œil, distinguer les trois pièces du es, des trois autres qui constituent la corolle, car ont toutes une forme et une couleur à peu I identiques. Les étamines, très-longues et dé- 156 LÈS REMEDES DES CHAMPS liées, supportent des anthères mobiles qui laiss sortir en s'ouvrant un abondant pollen d'un jai Bulbe de Lis. vif : le pistil est formé d'un ovaire à trois loi surmonté d'un long style terminé par un stigtn triangulaire, LES REMÈDES DES CHAMPS 157 La conformation de la tige ornée de petites feuil- g et supportant des bouquets de fleurs pourrait ire croire qu'au-dessous de cette tige il n'y a que s racines. Cependant si nous arrachons un de ces ants, vous allez voir qu'entre les racines et la je aérienne, il y a un organe important : Yognon, immé en botanique bulbe. Celui-ci est formé par superposition de lames ou écailles disposées au- ur d'un axe , comme nous le rendons manifeste les arrachant ou en coupant le bulbe par la Oitié. De plus, à l'aisselle d'une ou de plusieurs ailles il y a un bourgeon capable de reproduire la mte ; de sorte que l'ognon est réellement une tige jterraine, vivace. Dans quelques espèces, l'As- rge par exemple, la forme du bulbe est considé- 3lement modifiée, mais on y retrouve toujours ï caractères essentiels. Le Poireau, POgnon, la lipe, la Jacinthe, appartiennent à la famille qui us occupe ; elle peut donc se vanter de fournir à omme des remèdes, des aliments et quelques- es des fleurs les plus remarquables pour leur rt, leurs couleurs et leur parfum, je bulbe de Lis est mucilagineux : bouilli dans ni ou le lait, ou bien cuit sous la cendre et mêlé lu saindoux, on l'emploie comme émollient et turatif sur les furoncles, les engelures, les pa- ns, les plaies enflammées. je Lis, emblème de pureté et de paix, fleurit en [let. On le multiplie, dans un terrain meuble, ,)Osé au midi, soit par graines, soit par les bul- les que l'on détache à l'automne des bulbes adul- I Le Lis bulbifère porte des bulbilles à l'aisselle [quelques feuilles de sa tige aérienne. La culture roduit une variété dans laquelle les fleurs sont 1 458 LES REMÈDES DES CHAMPS remplacées par un épi de feuilles modifiées de c leur blanche. Il y a un assez grand nombre de riétés de Lis jaunes, rouges, rosés et tigrés, pi que tous assez rustiques pour orner le jardin plus modeste ou même le bord d'une fenêtre. J'espère, mes amis, que vous vous rappelez1 explications que je vous ai données au sujet propriétés et de l'administration de quelques-l de nos toniques amers. En vous reportant à ce je vous ai dit au sujet de la Gentiane, de la Car! mille, du Chardon bénit, vous verrez que ces s pies appartiennent à la même classe de remèc que leur emploi est indiqué dans des circonstani analogues et qu'ils agissent spécialement en vé de leurs principes toniques. J'ai insisté sur leur! fluence heureuse dans les états de faiblesse gé1 raie causés par de mauvaises conditions hygié ques, le manque d'air, de lupaière, de nourrit suffisamment abondante ou variée. Vous sa aussi que dans les maladies chroniques et pend la convalescence des maladies aiguës ils prépar» l'organisme à l'action des médicaments spécial ou ajoutent à leurs effets, ou rétablissent l'haro nie des fonctions en augmentant la vitalité organes. En vous signalant comme fébrifuges les amers astringents, j'ai insisté également sur le danj qu'il pourrait y avoir à se méprendre sur les pèces de fièvres dans lesquelles ils donnent de bC résultats, sur la manière dont ils opèrent. Je vais vous parler maintenant de la Petite C LES REMÈDES DES CHAMPS 159 iUrée (Gentiana centaurium), de la même famille ^e la Gentiane, et qui s'en rapproche beaucoup xv ses propriétés. C'est une plante annuelle assez jmmune dans les bois, les prés, les terres sablon- mses. On l'appelle Herbe au Centaure , Centau- 11e, Chironée, Fiel de terre, Herbe à la fièvre. D'une racine blanchâtre, ligneuse, part une tige êle haute de 30 centimètres , entourée d'une ro- tte de feuilles radicales et garnie d'autres feuilles . fis petites ovales-aiguës, terminée, de juin à sep- ,mbre, par un corymbe de petites fleurs roses à irolle tubulèe dont le limbe est divisé en cinq |rties. On récolte les sommités au plus fort de la raison, on les dessèche rapidement et on les garde jns des cornets de papier pour conserver leurs fileurs et leur saveur d'une amertume intense, ji se communique à l'infusion préparée habituel- nent avec 10 à 30 grammes de plante par kilo- jamme d'eau. Au commencement Cte son emploi , la Petite (ntaurée cause parfois une irritation de l'estomac ides intestins. Si cet effet persistait, on devrait îoncer à son usage car il existerait une inflam- tion qui indiquerait le besoin d'émollients et il de toniques. pn prépare un bon fébrifuge en faisant infuser grammes de Petite Centaurée et 20 grammes de momille dans un litre d'eau, que l'on donne à dose d'un verre de quatre heures en quatre ires pendant l'accès. N'oubliez pas d'ailleurs que remède et d'autres analogues réussissent tou- rs mieux après l'administration d'un vomitif et n purgatif. I ne faut pas confondre la piante qui nous |50 LES REMÈDES DES CHAMPS occupe avec la Grande Centaurée (Centaurea c taurium) , qui est une Composée, et dont les p priétés sont bien moins prononcées. Laissez-moi vous mentionner une autre Gem née que la Providence semble avoir répandu' dessein près des étangs , dans les marais , p offrir un remède toujours prêt contre les mala( paludéennes ; c'est le Menyanthe ( Menyant trifoliata) ou Trèfle d'eau, excellent tonique, brifuge, vermifuge et antiscorbutique. Je vais vous dire quelques mots d'une C« posée, la Millefeuille (Achillea mille folium) , a! nommée à cause de ses feuilles longues, un velues, divisées en segments étroits et dent qui lui donnent l'apparence d'une feuille comp^ à folioles linéaires. Si les noms populaires végétaux pouvaient donner une idée un peu ex de leurs propriétés, celui-ci aurait droit à notre time sans autre examen que la liste de ses titr Herbe aux charpentiers, Herbe aux coupures, He aux voituriers, Herbe aux militaires, Endove, Se cil de Vénus , Herbe au cocher, Herbe Saint-J< La Millefeuille est très-commune dans les li incultes où elle montre, du mois de juin au n d'août , ses capitules de petites fleurs blanches rosées réunis en corymbes à l'extrémité des rames Oti la cultive dans les jardins où l'on en trouve sieurs variétés, mais on doit préférer pour l'us médical, celle qui croît spontanément dans un rain sec. La racine, traînante, fibreuse, a une odeur c; phrée; la tige et les feuilles, très-peu odoran sont amères et astringentes , tandis que les flei Fleurs de petite Centaurée. 2e PARTIE, 11 452 LES REMÈDES DES CHAMPS amères aussi , contiennent un principe aromat que. L'infusion de Millefeuille, qui se prépare avec à 20 grammes de racine broyée ou de sommiti fleuries par 500 grammes d'eau , se décompose r pidement au contact de l'air. On ne la prépa qu'au moment de l'administrer. Les tiges et l! sommités agissent comme tonique amer et peuve; être utiles dans les cas très-nombreux que je va vous signaler comme réclamant l'action de c agents, tandis que la racine jouit de propriété excitantes. . Les noms d'Herbe aux charpentiers, Herbe ai' coupures ont été donnés à la Millefeuille à eau de ses propriétés prétendues cicatrisantes. L paysans l'appliquent souvent, en effet, sur leu coupures, et le travail de cicatrisation, bien qi retardé par la présence d'une substance irritant s'opère selon les lois naturelles, en dépit de la Mj lefeuille qui n'en reçoit pas moins le mérite du r( sultat. ^ , Il y a plusieurs autres espèces de Millefeuille dont les propriétés sont à peu près semblables : i w plus énergique est la Millefeuille noire (Achilli B atrata) ou Genipi noir dont les fleurs sont jaun au centre, blanches à la circonférence et qui de son nom à la bande noire des écailles qui leur se vent de base. Cette espèce, très-aromatique, croL sur les montagnes élevées ; c'est un bon toniqi; excitant. , . . i Tous les spécimens que vous voyez ici appartie^ • nent à une seule famille, celle des Renonculacèes, laquelle nous devons plusieurs de nos remèdes a< LES REMÈDES DES CHAMPS 163 ïifs et aussi de nos poisons les plus dangereux. Bile nous a déjà fourni des purgatifs énergiques : l'Ellébore noir, l'Actée ; des rubéfiants et des vé- sicants : la Clématite, la Pulsatille ; un antispasmo- iique : la Pivoine ; des altérants : TAncolie et sur- tout l'Aconit. Nous devons nous attendre à trouver, dans les tadividus de cette famille que nous venons de îueillir, des propriétés énergiques , nous rendre >ien compte des circonstances qui réclament leur mploi et connaître la mesure prudente de leur pplication. Le spécimen que je vous présente ici ne croit 'pontanément que sur les plages de nos côtes mé- idionales, mais on le cultive dans les jardins où ion repique au printemps les pieds qui ont été se- llés à la fin de l'été. C'est une espèce de Pied d'a- jmette, nommé Staphysaigre (Delphinium Sta- hysagria), appelée communément Pied d'alouette aphysaigre, Dauphinelle staphysaigre, Herbe aux 3ux, etc. On n'emploie que les petites graines, bru- s, ridées, courbées, anguleuses et rudes, connues mis le commerce sous le nom de graine de ca- ucin. On a administré la poudre de ces graines à Fin rieur, à la dose de 50 centigrammes à 1 gramme, >mme éméto-cathartique et anthelmintique, mais >n action irritante, capable de produire, à dose un ;u plus forte, une inflammation mortelle, doit faire jeter absolument son usage interne. On se bor- Ta donc à mettre à profit les vertus anti-parasi- ■ires de cette graine, pour détruire les poux'ou la (le. A cet effet, on emploiera soit la poudre soit îe pommade composée d'une partie de poudre 164 LES REMÈDES DES CHAMPS pour 20 d'axonge, soit une décoction de 15 à ! grammes dans un litre d'eau. Il ne faut pas oublii d'ailleurs que la peau, surtout lorsqu'elle est exc«| riée, laisse passer dans le sang les substances si lubies avec lesquelles elle se trouve en contact, i qu'en appliquant à l'extérieur un remède énerg que il est nécessaire d'en surveiller l'effet, car l'a) sorption cutanée pourrait produire les mêmes a1 cidents que l'ingestion dans l'estomac. j Ce que je viens de dire s'applique à cette plan! annuelle , commune dans nos moissons où el montre en juin et en juillet ses particules de fleuJA ordinairement bleues , quelquefois blanches ou r i sées, et dont la culture a produit des variétés do^ blés, panachées, qui forment de très-jolis massii C'est le Pied d'alouette (Delphinium consolidé nommé aussi Dauphinelle des blés, Consou&p Herbe du cardinal. Vous le reconnaissez à sw feuilles duveteuses fendues en folioles linéaires;» ses fleurs longuement éperonnées. |a La plante et les semences possèdent, à un moi!* dre degré, les propriétés de la Staphysaigre. Da' «i gereux à l'intérieur, le Pied d'alouette, en décdu tion, peut rendre des services contre la gale et • a maladie pédiculaire; mais il serait imprudent l»| lui demander davantage. i iH .j Au premier abord, la plante que voici ressemlm assez au Fraisier : c'est la Renoncule acre (Ranui r culus acris), vulgairement Clair bassin, Jaunearv Herbe à la tache, Patte de loup, Codron, Grenoujes lette, Renoncule des prés, Bouton d'or. D'une racill presque horizontale partent des feuilles palmèeè LES REMÈDES DES CHAMPS 165 )bes incisés, dentés, et une tige haute de 35 à 60 bntimètres, portant des feuilles de plus en plus fcroites et des fleurs à cinq pétales d'un beau jaune oré, comme vernissées, supportées par un long et Mnce pédoncule. Elle croît spontanément dans les pis, les prés, les lieux humides, où elle fleurit au ilieu de l'été. Cultivée dans les jardins, elle pro- îit le Bouton d'or à fleurs doubles. La plante jouit 5 toute son énergie un peu avant la maturation îs fruits. On ne l'emploie qu'à l'état frais, car la bssiccation lui fait perdre ses propriétés, ce qui plique son innocuité mêlée aux fourrages. Le Bouton d'or préfère une terre un peu forte et imide : on le multiplie par division des touffes au intemps, et l'on a soin de le changer de place tous I deux ans si l'on veut l'empêcher de dégénérer. Avant de vous parler des propriétés de la Renon- ce acre, je dois vous signaler quelques autres pèces importantes : la Renoncule scélérate (Ra- \inculus sceleratus), nommée aussi Renoncule des arais, Grenouillette d'eau, Herbe sardonique, Mort x vaches, dont les feuilles sont moins découpées, 1$ fleurs très-petites, et dont les fruits fort nom- jeux forment une masse ovoïde; la Renoncule |lbeuse (Ranunculus bulbosus), aux fleurs très- andes, aux feuilles plus divisées que celles de spèce précédente, et remarquable par l'expansion lbeuse de sa racine, qui lui a fait donner le nom Rave de Saint-Antoine. Je vous citerai encore la inoncule Thor (Rauunculus thora), qui croît les hautes montagnes, et dont le suc concentré fvait à nos ancêtres pour empoisonner leurs fie* bs. Il y a environ cent cinquante espèces de Renon- *f)6 LES REMÈDES DES CHAMPS cules, mais celles que je viens de vous signale sont les plus importantes à connaître au point d vue qui nous occupe. Leurs propriétés médicinale sont à peu près identiques, toutefois il y en a don le principe actif est plus concentré dans la racini ) que dans les autres parties ; c'est ce que l'on remar que dans la Renoncule bulbeuse. Les Renoncules ont des propriétés trop acres trop irritantes, pour qu'on en fasse usage à Tinté rieur. On doit seulement mettre à profit leur actioi rubéfiante, vésicante et même caustique, en le appliquant sur la peau dans le but de produire un dérivation ou une substitution salutaire par la quelle on remplace l'irritation d'un organe par cell d'un autre moins important. C'est ainsi que l'o: peut prévenir un accès de fièvre au moyen d'u bracelet de Renoncule pilée , guérir ou soulage des rhumatismes, des névralgies, quelques mau d'yeux, par des sinapismes ou des vésicatoires di même genre. Mais il n'est pas toujours facile d limiter l'action des Renoncules, et chez les per ' sonnes délicates à peau fine, leur application peu amener la mortification des parties si elle n'est pa l'objet d'une surveillance intelligente. Les feuille de Bouillon-blanc écrasées constituent le meilleu adoucissant en cas d'accidents de ce genre. Comme les Renoncules sèches sont inertes, i serait utile de conserver pour l'hiver la teintur préparée avec 1 partie de plantes et 4 parties d'eau de- vie ordinaire ou du vinaigre fort. Tout ce que je viens de vous dire au sujet dei Renoncules s'applique à cette autre espèce de h même famille : I'Anémone (Anémone pratensis) Renoncule acre. 168 LES REMÈDES DES CHAMPS connue sous les noms vulgaires de Bassinet, Syl vie, Pulsatille noirâtre. Sa racine, de la longueur du doigt, est noirâtr et fibreuse; les tiges velues n'ont pas plus de 15 20 centimètres; les feuilles radicales, sont inciséej en découpures menues; la fleur est solitaire, pen dante, d'un violet presque noir. Cette plante est inodore mais très-acre. Son usag à l'extérieur est indiqué dans les mêmes cas qu ceux pour lesquels on emploie les Renoncules, sujc aux mêmes inconvénients, et réclame la même sui veillance. On peut en préparer une teinture dans l vinaigre ou l'eau-de-vie, dont on mouille des comi presses pour obtenir l'effet désiré depuis la simpl rubéfaction jusqu'à la vésication. Vous entendrez dire quelquefois, au sujet dej plantes que je proscris comme médicament intern ou dont je limite les doses avec parcimonie, qui l'emploi des unes ou de fortes doses des autres on amené des cures, sinon merveilleuses, au moin retentissantes. Je vous conseille de vous tenir e: garde contre l'entraînement que de pareils résul tats, fussent-ils vrais, pourraient causer dans Vu sage de nos simples. Il est certain que dans quel ques maladies un remède dit héroïque, lancienn médecine Leroy si vous voulez, qui était un pur gatif violent, peut causer dans l'économie une per turbation assez forte pour donner un cours nouveau à la maladie, et susciter une crise favorable. Mai ces moyens énergiques ne sont point du ressor des personnes inexpérimentées. Entre leurs mains leur emploi serait aussi peu sage que de jouer pile ou face la vie du malade : le médecin lui-mêm< se permet rarement de semblables hardiesses, qui Anémone. 170 LES REMÈDES DES CHAMPS pour n'être pas coupables, ont besoin de la sanctior d'une science éprouvée. ii Voici Tune des plantes les plus justement recher chées par la médecine usuelle, c'est un membre d< la famille des Composées dans laquelle nous avoni, trouvé déjà l'Aurone, le Pissenlit, le Tussilage l'Armoise, la Camomille, la Matricaire, le Chardo^ bénit, l'Eupatoire et la Laitue vireuse. Tous le| échantillons que j'ai choisis dans votre moissoij d'aujourd'hui appartiennent à cette famille ausaj nombreuse qu'utile. Examinons d'abord cette Chicorée sauvage (Ci| chorium intybus). C'est une plante vivace qi^ croît abondamment partout. Remarquez' sa racine^ de la grosseur du doigt, pivotante, brunâtre à l'ex^ térieur ; les longues feuilles à lobés anguleux qi|t garnissent la base de la tige, tandis que celle-ci e: porte de petites qui sont entières ; les grandes fleuri bleues, quelquefois blanches, solitaires ou disposée^ deux à deux, sur les rameaux ou à leur extrémité qui se montrent en août et septembre. La Chicorée n'a pas d'odeur, mais possède un saveur amère franche et agréable, plus prononcé dans la racine que dans les feuilles, et qui diminu beaucoup dans les espèces cultivées. On donne l'infusion des feuilles fraîches, la d coction des feuilles sèches ou de la racine, à la do^ de 15 à 60 grammes de plante par kilogramme d'eau ; le suc exprimé des feuilles, seul ou uni a suc de Crucifères ou de plantes amères, à la dos de 30 à 120 grammes, comme médicament tonique LES REMÈDES DES CHAMPS \1\ peritif, laxatif et fébrifuge, dont l'usage, continué >ngtemps, est utile, au moins comme adjuvant ans 1 atonie des fonctions di^restives, les emmrffe- lents des viscè- p, les fièvres lè- pres du printemps les maladies ironiques do la au. On cultive en and la chicorée uvage, dans nos partements du >rd, pour sa ra- ie qui , séchée, yréfiée et réduite poudre, se vend us le nom de ifè chicorée. Itte poudre est ivent mêlée, par iude, au café bulu, et pour bstater sa pré- ice il suffît de sser tomber une îcée du mélange pect à la sur- e d'un verre d'eau Fleurs de Chicorée sauvage. la chicorée, promptement pregnée par le liquide, tombe au fond et le café r surnage. La racine, enterrée dans une cave idant l'hiver, fournit de longues feuilles étiolées, m blanc jaunâtre, que l'on prépare en salade sous ■tiom de Barbe de capucin, 172 LES REMÈDES DES CHAMPS Cultivée dans les jardins, la chicorée sauvage i produit, par des modifications successives, plusieur l espèces ou variétés à feuilles planes ou frisées qu " Ton mange crues en salade, ou cuites comme le , épinards. I>' La plante vivace que vous voyez ici ressembli'1 assez, en petit, au Soleil ou Hélianthe; elle attein11 quelquefois près de 2 mètres de hauteur, dans le; prés gras, les lieux ombragés, le long des fossés des étangs. C'est FAunée (Inula helenium), appelée J aussi Inule, Héléniaire, Lionne, Œil de cheval. Li1'1 racine, grosse, charnue, rameuse, d'un jaune bru1111 nâtre en dehors, blanche à l'intérieur, est la seulfe partie usitée en médecine. Elle a une saveur amère B aromatique, piquante et acre ; une odeur forte, pé-*ei nétrante, agréable, qui, par la dessiccation, serap!a proche de l'arôme de l'Iris ou de la Violette. Lein feuilles, longues de 30 centimètres et plus, molles!10 crénelées, vertes et ridées en dessus, paraissent, erf1 dessous, blanchâtres et cotonneuses. En juillet e''e août se montrent les fleurs terminales, grandes!}1 formées de fleurons jaunes, auxquelles succèdent des akènes surmontés d'une aigrette d'un blanc'1 roussâtre. !: L'Aunée est un bon tonique excitant et peut^ comme telle, favoriser l'expectoration, les sueurire ou le cours des urines. On emploie avec avantage l'infusion de 15 à 30 grammes de racine par litnjn d'eau dans la faiblesse des organes digestifs, leP catarrhes et la diarrhée chroniques, l'asthme hu^ mide, dans les cas de débilité générale et dans leè^ convalescences. Mêlée à de Teau rouillée, elle esi ( très-utile dans l'anémie, la chlorose et autres maJ1!1 ne LES REMÈDES DES CHAMPS 173 adies dans lesquelles dominent l'appauvrissement u sang et la torpeur des fonctions vitales. La décoction qui est acre a été employée à Tinté- ieur contre les dartres, et à l'extérieur contre la ;ale. Pour celle-ci, il vaut mieux appliquer une ommade composée de 2 parties de racine d'Aunée n poudre et 1 partie de saindoux. Vous avez remarqué souvent sans doute de pe« ites boules couvertes de pointes recourbées qui 'attachent aux vêtements et forment parfois des imas enchevêtrés dans la laine des moutons. En les pgardant de près vous reconnaissez que ce sont les jivolucres ou bases à sépales à demi recouverts js uns par les autres, qui soutiennent les fleurs en p,pitule de la plante que je viens de faire passer mtre vos mains. La Bardane (Arctium lappa), ommée communément N^polier, Dogue, Glou- ron, Herbe aux teigneux, est commune le long ps chemins, près des masures, sur les terrains in- iltes. Sa racine bisannuelle grosse, pivotante, noi- itre en dehors, blanche en dedans, inodore, est 'une saveur légèrement amère et astringente. La ge annuelle, herbacée, striée, rameuse, haute 3 60 à 90 centimètres, porte de grandes feuilles ès-amères en forme de cœur, crénelées, légère- ment cotonneuses en dessous. Les fleurs forment i capitule arrondi de couleur purpurine qui sort un calice globuleux dont chaque sépale se ter- mine par une pointe en crochet ; elles sont disposées î particule irrégulière et feuillée. On récolte en octobre la racine de la première imée, et celle de la seconde année au commence- ent du printemps, mais on peut l'employer fraîche 174 LES REMÈDES DES CHAMPS en toute saison. La décoction de racine ou dsinthe 175 ;he CfeAC/l* 105 tée « 37 onit napel 39 jripaume 86 1 52 icolie 36 ^émone ]66 Léluia 65 moise 54 rête-bœuf 128 um 32 laret.. . . « 103 clépiade blanche 8 perge 26 née 172 rdane 173 toine 11 lladone 68 urrache 152 lament 91 momiiie romaine 56 pillaire 21 taire 90 ntaurée (petite) 158 rfeuil 110 I anvre. • 143 Lardon bénit , , 98 184 TABLE DES MATIÈRES Chélidoine Chèvrefeuille .... jlni Chicorée sauvage l'h Ciguë e • f Clématite des haies . ;iiv Cochléaria • h Coloquinte W Coquelicot ijie Cresson / Digitale 1 Eglantier Eupatoire 1 Euphorbe épurge il Fraisier w Frêne 0» Fumeterre Sfp Genêt à balai l|r Géranion gin Germandrée maritime gx Gratiole 12|r Houblon 14i" Hyssope , 9|a Iris commun » jr .Tusquiame 7^1 Laitue vireuse 13$i Lavande 9il Lierre terrestre 8k Lis blanc 15 |a Liseron 11 Marrube 8i Matri caire 5 Mauve 6i Mélisse 9! Menthe poivrée 81 Mercuriale & Millefeuille 16< Momordique 12< Moutar de noire ♦ , . . 4£ TABLE DES MATIÈRES 485 jguet » *..**.. 12 >yer , 124 lanthe , . . . . 112 igan 90 tie 29 vot 133 nsée sauvage /. 26 ■rsil 107 ellandre 111 3d d'alouette 164 intain d'eau : 131 lsatille 38 ifort sauvage , 50 ine des prés 97 noncule acre 164 e 58 ponaire 23 riette 89 âge. . : 87 eau de Salomon 94 polet 90 reau 18 iphysaigre • . . . 163 •amoine , 139 bac 136 naisie 174 ieul 149 ssilage 22 .lériane 129 lar 50 ironique 60 irveine * è ....,•• 99 FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES. / erv Coulommiers. — Typ. Paul BRODARD et Gie. Date Due Ail library items are subject to recall at any time. NOV ? ° ?n*î 3 VâR 1 6 2011 SEP 1 5 2011 Brigham Young University Hlîlr»niilir,ffi^u^vERs,TY 3 1197 21102 0588