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COLLECTION

DE

DOCUMENTS INÉDITS

SUR L'HISTOIRE DE FRANCE

PUBLIES PAR LES SOINS

DU MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE.

LETTRES

DE

CATHERINE DE MÉDICIS

l' U B L 1 1 E S

PAR M. LE G" HECTOR DE LA FERRIÈRE,

1IEMRRK NOS RÉSIDANT DL' COMITÉ DES TRAVAUX HISTORIQUES ET DBS SOCIÉTÉS SUANTE--.

TOME TROISIEME.

1567-1570.

PARIS.

IMPRIMERIE NATIONALE.

M DCCC LXXXVII.

t;3

SOMMAIRE.

Pages,

Introduction i à lxvii

CORRESPONDANCE DE CATHERINE :

Année 1567 1 à 99

Année 1 568 99 à 2 16

Année 1 &O9 217a 290

Année 1670 291 à 332

Appendice.

I. Additions au deuxième volume 333 et 33ù

II. Additions au troisième volume 335 à 33g

III. Additions 36 1 à 353

Table chronologique des lettres contenues dans le troisième volume 355 à 376

Table des personnes à qui sont adressées les lettres de Catherine de Médicis. . . . 377 et 378

Table des matières 379 à 628

Errata 628

INTRODUCTION.

Le second volume de la correspondance de Catherine de Médicis renfermait 608 lettres et s'arrêtait au 3i décembre 1 566 ; celui-ci, le troisième, renferme 607 lettres et part du ier janvier 1667 pour aboutir à la paix de Saint-Germain, grande ligne de démarcation qui, pour ainsi dire, s'imposait à l'éditeur.

La seconde et la troisième guerre civile remplissent presque à elles seules ces quatre nouvelles années de la vie de Catherine, et, dans ce court intervalle de temps, événements tragiques, morts soudaines et inattendues se succèdent sans interruption.

Du côté des catholiques, le grand connétable de Montmorency tombe à plus de quatre-vingts ans sur le champ de bataille de Saint-Denis, et le comte de Brissac, à la fleur de l'âge, sous les murs de Mussidan.

Du côté des protestants la mort se fait la part plus large encore : Condé est tué à Jarnac, d'Andelot meurt de la lièvre; puis vient le tour des plus vail- lants capitaines de l'armée protestante : à peu de distance les uns des autres succombent Mouvans, le chef des Provençaux; Boucart, Esternay, Chatellier-Por- taut, l'un des meurtriers du capitaine Cliarry, le favori de Catherine, et enfin l'Écossais Piobert Stuart, celui qui, à la bataille de Saint-Denis, avait frappé mor- tellement le connétable.

En Espagne, Elisabeth de Valois, la princesse de la paix, comme l'appelaient les Espagnols, est emportée à sa troisième couche, et Don Carlos, ce jeune tigre, qu'elle seule apprivoisa, meurt dans la prison Philippe II l'a séquestré et dont vivant il ne devait plus sortir.

En Ecosse, Darnley, ce fou imberbe, ainsi que le qualifie Catherine de Médicis, est assassiné, et Marie Stuart ne s'échappe du château de Lochleven que pour perdre sa dernière bataille et aller se livrer aux mains impitoyables de sa plus mortelle ennemie.

Dans plus d'une de ses lettres à la reine Elisabeth, Catherine ne sera que

Catukiïine de Médicis. III. A

MEBIÏ 111

i, INTRODUCTION.

l'interprète de la tendre et affectueuse compassion que Charles IX ressentait pour la pauvre captive, sous le charme de laquelle il était resté.

Au plus fort de ces guerres fratricides, sans trop s'émouvoir, sans se laisser détourner de ses desseins, Catherine poursuivra impassiblement la double négo- ciation du mariage de Charles IX avec l'une des filles de l'empereur Maximilien , et celui de Marguerite de Valois avec le roi de Portugal, et lorsque Philippe II. devenu veuf, prendra pour lui Anne d'Autriche, dont la main avait été si long- temps promise à Charles IX, elle se contentera pour son fils d'Elisabeth, la seconde fille de Maximilien.

Tel est dans son ensemble le résumé de cette nouvelle période, sanglante pré- face d'une plus terrible encore.

Dans l'introduction qui va suivre, l'histoire ne servira de cadre aux lettres de Catherine de Médicis que pour mieux déterminer le rôle prépondérant qu'elle joua dans ces grandes luttes politiques, et faire ressortir sa puissante personnalité qui sut si habilement maintenir et perpétuer sa domination, le but constant de sa vie, sur tous ceux qui l'entouraient, et sur le docile Charles IX.

I

Catherine passa tout le mois de janvier 1567 à Paris, les yeux fixés tour à tour sur l'Espagne et sur l'Angleterre.

Des deux côtés l'horizon était menaçant : Don Francès de Alava, l'ambassadeur d'Espagne, étant venu se plaindre et sur le ton de la colère de ce qu'on avait laissé sans réponse toutes ses réclamations : « Je suis à me demander, écrit-elle à Four- quevaux le 23 janvier, si cela vient de quelque autre occasion et que l'on ait envie de nous brouiller l. ■»

Mais ce ne sont que de vagues appréhensions; du côté de l'Angleterre le danger s'annonce plus sérieux: Smith, qui avait si longtemps résidé en France en qualité d'ambassadeur, débarque à Calais dans les premiers jours d'avril. Prévenue tout aussitôt par le capitaine Argosse, Catherine écrit au connétable : cr Smith doit arriver demain à Moret, et de peur de lui donner audience sans que y soyez, j'ai délibéré aller dimanche jusqu'à Nemours-."

Le connétable étant tombé malade et son indisposition se prolongeant, elle se

' Voir la lettre de la page 5 et la note qui l'accompagne. : Smith écrivait à Cécil le 17 avril: -Je ne sais encore quel jour j'aurai audience.^ (Calcmlar of State papers , 1567, p. 208.)

LVritODUCTION. . ,„

décide enfin à recevoir Smith et Sir Henri Noms, l'ambassadeur ordinaire de la reine Elisabeth, mais en présence de tout le conseil.

Après les compliments d'usage, Smith le premier prit la parole : et L'amiral Winter et moi, dit-il, nous sommes venus à Calais pour en réclamer la restitution et en prendre possession ; n'ayant rencontré personne à qui parler, nous nous voyons obligés de soumettre notre requête à Vos Majestés a1; puis entrant dans la discus- sion, il requit la restitution de Calais, chose juste et raisonnable2.

crJ'ai lieudem'étonner, répondit le jeune Roi, d'une pareille demande. Depuis longtemps ce conflit est définitivement réglé et je pensais n'avoir à m'entretenir avec vous que de la bonne amitié qui existe entre les deux couronnes. Je vais eu délibérer avec ceux démon conseil n, et il congédia les deux envoyés d'Elisabeth3. Lorsqu'ils lurent ramenés devant le conseil, c'est le chancelier de l'Hospital qui leur répondit : il s'appuya sur les propres termes de ce traité de Cateau-Cambrésis dont ils réclamaient l'exécution, termes formels, indéniables, qui déclaraient déchu de tous ses droits le premier qui par la voie des armes y porterait atteinte. Or, en occupant le Havre en pleine paix, l'Angleterre avait encouru cette peine de la déchéance prévue par le traité 4.

Cette tardive revendication sembla à Catherine un grave symptôme, un aver- tissement dont il fallait d'autant plus tenir compte que le capitaine Argosse signa- lait la présence d'une flotte anglaise qui croisait dans la Manche.

Pour voir plus clair dans ces ténèbres, elle fait partir pour Madrid L'Aubespine le jeune. 11 devait à tout prix, dans l'éventualité d'une nouvelle guerre avec l'An- gleterre, s'assurer de l'appui de l'Espagne.

Le bruit courait alors que Philippe II, en allant dans les Flandres, prendrait la route de l'Italie pour s'aboucher avec le pape et l'Empereur. Aucune commu- nication de cette entrevue n'ayant été faite à Catherine, L'Aubespine en devait pé- nétrer le but; mais, pour éviter une explication, Philippe II s'éloigna de Madrid et remit toute audience à une date éloignée. Catherine resta donc avec ses doutes. Ces causes réunies la déterminent d'abord à faire une levée de six mille Suisses, puis à convoquer à Saint-Germain-en-Laye les principaux conseillers de la cou- ronne. Coligny, resté à Châtillon, ne s'y rendit pas; le prince de Coudé, alors à Valéry, promit d'y venir. Toutefois le cardinal de Châtillon et Andelot assistèrent à la première séance qui eut lieu le 2 5 juin.

' Voir la lettre de la page 29. ' Record office, State papers, France. z Ibid. " Ibid.

Iv INTRODUCTION.

Le connétable s'y présenta suivi de ses trois fils, rie suis venu, dit-il au Roi, avec tous les miens me mettre à la disposition de Votre Majesté. u An- delot prit alors la parole, et désignant du doigt le connétable : «Sire, s'écria- t-il, il a été bien mal traité par les Espagnols; si Votre Majesté y consentait, il prendrait sa revancbe. Le dessein du roi d'Espagne est de se jeter à l'ira- proviste sur la France. Pourquoi ne pas le prévenir? Le prince de Condé, ainsi qu'il l'a lait offrir à Votre Majesté par Briquemault, est tout prêt à se porter à la frontière avec trois mille bommes de pied et de cheval de la nouvelle reli- gion. ■»

ff Je ne puis croire aux mauvais desseins qu'on prèle au roi d'Espagne, répondit Charles IX; il m'est trop proche parent1, n

Mais en dépit des assurances pacifiques données par Charles IX, le bruit s'étant répandu que Philippe II avait fait lever dans le Luxembourg quarante enseignes de gens de pied et trois mille chevaux, sur la proposition du connétable et par mesure de prudence, Andelot fut désigné pour aller sur la frontière de Cham- pagne avec cinq ou six mille hommes de pied, auxquels viendraient se joindre les six mille Suisses récemment levés-.

On s'attendait donc à une attaque prochaine de l'Espagne : «Nous sommes à la guerre*, écrivait M. de Gordes\

Condé, qui ambitionnait le commandement de la future armée destinée à agir contre les Espagnols, était plus que tout autre disposé à y croire. Le 3 juillet il arrivait à Saint-Germain.

Depuis la paix d'Amboise, il n'avait eu qu'à se louer de Catherine : le gou- vernement de Picardie lui avait été rendu, et le comté de Rotrou érigé en duché- pairie sous le nom d'Enghien-le-François. Charles IX avait bien voulu être le parrain du premier-né de son second mariage4; niais avec Catherine la politique de la veille n'était pas toujours celle du lendemain : soit que les principaux ca- tholiques lui eussent fait des représentations, soit qu'elle eût conçu quelque dé- fiance du trop grand nombre de protestants venus à Valéry pour les fêtes du baptême du fils de Condé, toujours est-il qu'elle était singulièrement refroidie. La veille du jour elle attendait le prince à la cour, elle avait écrit à M. d'Hu- nnères : « Quant à la guerre, il n'en est, Dieu merci, aucunes nouvelles. Nous

1 Bibl. nal., Dépêches des ambassadeurs vénitiens , filza VI. - Jbid. * Duc d'Aumale, Histoire des princes de Condé. ' Ibid.

INTRODUCTION. v

avons donné ordre de renforcer un peu les garnisons du coté de Champagne jusqu'à ce que l'on ait vu ce que deviendront les préparatifs qui se font au Luxembourg1, n

Gondé avait donc trop tardé à venir.

Le jour il se présenta à la résidence royale, Charles IX s'amusait dans le parc à faire tendre des toiles pour une chasse au sanglier. «Voici le prince, dit Catherine, il vient, mon fils, pour vous assurer qu'il n'a jamais eu la pensée d'un remuement. -n Le jeune Roi échangea avec Coudé quelques brèves paroles et retourna à ses toiles. Le revoyant le lendemain : te Quelles sont donc ces forces, lui dit-il, que vous m'avez fait offrir par Briquemault ? -n «Ce sont des Français, Sire, n « Alors ce sont mes sujets et moi seul j'ai le droit de leur com- mander-. 11

Ces paroles sévères auraient éclairer Condé, mais la guerre semblant imminente et Montmorency n'étant plus d'âge à la faire, à la première séance du conseil, les yeux fermés à toute lumière, il réclama pour lui l'épée de connétable ou tout au moins le commandement de l'armée qui se rassemblait.

Catherine ne fil qu'une réponse évasive; mais le soir même le duc d'Anjou lui dit sur le ton de la menace : «Le Roi mon frère m'a désigné pour son lieutenant général. Il ne permettra pas qu'un autre que moi commande l'armée. » ttLè roi de Navarre, mon frère, répondit le prince, l'a bien déjà commandée, v et Le temps n'est plus le mêmen, répliqua le duc. «Alors, je n'ai doue qu'à vous céder la place, dit Condé, et je vous la cède volontiers. -n

Lui, si ambitieux, être mis à son âge sous les ordres d'un enfant de seize ans. Quelle humiliation!

La 1 1 juillet, la rage dans le cœur, il retourna à Valéry. Sa dernière parole fut une menace : cr Je n'ai plus rien à faire ici3 15.

Voilà donc Catherine au plus mal avec Condé, et ne sachant pas à quoi tenir sur les intentions du roi son gendre, car LAubespine le jeune n'avait rapporté d'Espagne que de vagues réponses. Pour surcroit d'inquiétude, Don Fraucès de \lava vient lui demander pour quelles raisons, au moment la Flandre était pacifiée, elle avait levé six mille Suisses. «La turbulence du temps, dit-elle, veut que pour le dedans et pour le dehors, un roi si grand qu'est mou lils ait de quoi pourvoir à tout désordre4. i>

' Voir la letlre de la page 4i. * Bibl. nat. , Dépêches des ambassadeurs vénitiens, (ilza Vf. ' îbid 4 Bibl. nat., fonds français, 11° 10751, p. 868.

v, INTRODUCTION.

En tenant ce langage, Alava n'avait fait qu'exprimer la pensée secrète du roi son maître. Philippe II cene tendait à rien moins qu'à détacher les Suisses de la Fiance n. s Vous verrez, écrivait Fourquevaux à Catherine le 17 juillet, avec quels artifices ces gens veulent s'ingérer au cœur de vos confédérés et vous les soustraire petit à petit. Il vous faut garder vos frontières1, n

Elle suivit le conseil et voulut en personne se rendre compte de l'état des places fortes de la Picardie. \près un court séjour à Ecouen et à Chantilly, elle vint s'installera Compiègne2.

Les deux partis ennemis allaient s'y retrouver en présence : du côté des pro- testants, le cardinal de Châtillon et Andelot; du côté des catholiques, les deux cardinaux de Guise et de Lorraine et le jeune Henri de Guise. Andelot commença les hostilités : il se plaignit vivement du maréchal de Cossé qui ne lui obéissait pas. A lui seul pourtant, en qualité de colonel général de l'infanterie, il appartenait de donner des ordres. Les explications de la Reine ne l'ayant pas satisfait, il se retira en Bretagne. laissant le champ libre à ses adversaires3.

C'est donc en pleine brouille avec les protestants que Catherine quitte Com- piègne, le 6 août. Les Suisses récemment levés venaient d'entrer en France; elle veut les avoir plus à la portée de sa main, mais sans vouloir paraître y attacher de l'importance : «Le Roi mon fils n'a pas oublié, écrit-elle de Péronne au conné- table, le 21 août, que lui avez dit que vous avez fait voir autrefois au Roi mon- seigneur de belles bandes en ce pays-là, d'où approchant l'envie lui est venue que vous lui en fassiez autant des Suisses et que pour le moins il ait ce passe-temps-là

pour son argent4. i>

Des bruits alarmants continuent à courir, tantôt ce sont des paroles de me- naces contre Colighy attribuées au jeune duc de Guise5, tantôt ce sont les pro- Lestants qui accusent Catherine d'avoir accepté une entrevue avec Philippe II. lois de son prochain voyage dans les Flandres. Sous ce rapport ils étaient bien renseignés : lîuy Gomez avait tout récemment laissé entrevoir à Fourquevaux que lors du passage de Philippe II une entrevue avec la Reine mère était chose facile cl désirable, et elle s'y était montrée tout d'abord très favorable; mais par suite d'une indiscrétion, ce projet ayant été éventé, prise de peur, elle avait reculé et le 3 1 juillet elle avait écrit à Fourquevaux : «C'est chose à quoi je ne

' Bibl. nat., fonds français, 11" io7.r>i. " Cakndar of State papers , 1667. p. 3o5. ' lbid. Voir lettre de la page5i. s Cakndar of State papers, 1567. p. 307.

INTRODUCTION. m

trouve pas d'utilité et à quoi je ne saurais m' accommoder pour assez de rai- sons l.n

Mais tout en renonçant à ce projet d'entrevue, elle cherchait tous les moyens d'un rapprochement avec l'Espagne. Les dépêches d'un courrier envoyé par le duc d'Albe venant d'être enlevées, elle en profite pour rejeter tout l'odieux de ce guet-apens sur les huguenots : «Le Roi mon fils, écrit-elle à l'ambassadeur Alava, le 23 août, s'en sent grandement offensé. Gela procède de personnes qui sont bien marries de l'amitié et bonne intelligence qui est entre le roi mou beau-fils et nous, laquelle ils seraient aises par de tels déportements pouvoir altérer. Ils ne viendront pas à bout de leurs desseins, et si telles gens qui font telles mé- chancetés désirent la guerre, le Roi mon fils est délibéré de la leur faire par un bourreau'2, n

Le 2^1 août, nous la retrouvons à la Fère. De cette ville elle écrit au conné- nétable : rc Nous sommes arrivés en ce lieu avec le plus grand chaud qu'il est pos- sible. Mon fils l'a trouvé si beau qu'il veut y séjourner jusqu'à lundi prochain et il va ce même jour coucher à Marchais3. ■»

Jusqu'à ce moment nulle trace de ses appréhensions; le h septembre seulement, elle commence à s'inquiéter; elle écrit de la Fère au maréchal de Cossé : ce Es en- virons de Montargis et de Chàtillon il y a de grandes assemblées jusques à douze ou quinze cents chevaux, ce que je ne crois pas, encore qu'il y ait assez de bruits d'ailleurs de quelque remuement dont il n'y a aucune cause, vous priant mettre peine d'en savoir et aussitôt m'avertit* V-

En quittant Marchais l'avait reçue le cardinal de Lorraine, ce qui était bien imprudent dans l'état des esprits, elle écrit à Cossé : rl,e Roi couchera lundi à Gandelu, et la Reine sa mère à Monceaux, qui a envie de vous y trou- ver, et vous en prie bien fort et sans faire de bruit de peur que l'on vienne à 1 ap- prendre5. 15

Le 16 septembre, elle est enfin de retour à Monceaux. L'arrestation du comte d'Egmont , dont elle est avisée par une dépêche du 9 septembre, aurait lui ouvrir les yeux; elle aurait penser que les protestants y verraient une nouvelle me- nace pour leur propre sûreté, pour leur propre vie; mais elle se refuse à toute lumière. « Il a couru quelque; bruit sans propos, écrit-elle à Fourquevaux le 1 S sep-

' Voir la lettre de la page /18 el la note qui Tac- ' Voir la lettre île la page 5a.

compagne. ' Voir la lellrc de la page ■"><'>.

' Voir la letiro de la page "> 1 . Voir la lettre de la page ''7.

V[11 INTRODUCTION.

tembre, que ceux de la religion voulaient faire quelque armement; mais c'était un

peu de peur qu'ils avaient, se dit-on, et aussi tout cela s'est évanoui1.»

Sa confiance et ses illusions persistent : « Nous sommes depuis trois jours arrivés en ce lieu, mandc-t-elle le 19 septembre à M. de Gordes, en intention d'y faire quelque séjour, y étant tout le conseil assemblé, afin de donner ordre aux affaires qui se pourraient présenter, encore que maintenant tout soit, Dieu merci, autant paisible que nous saurions désirer 2. n

II

A très courte distance l'une de l'autre, deux assemblées avaient été tenues par les cfiefs protestants à Châtillon-sur-Loing et à Valéry. Dans toutes les deux Coligny avait conseillé la patience, et son avis avait prévalu; mais l'entrée des Suisses en France, que la pacification des Flandres ne justifiait plus, devint une nouvelle cause d'alarme. Coudé et Coligny vinrent trouver le connétable et le supplièrent d'avoir pitié de la France et d'obtenir leur renvoi, ce Ils sont payés, répondit laconiquement Montmorency; que voulez-vous qu'on en fasse si on ne les employait pas3 ?u

Sous le coup de cette incessante menace, une dernière réunion eut donc lieu à Valéry. Condé, Coligny, Andelot, Boucart, La Rocbefoucauld , La Nocle, Bri- quemault y assistèrent. Condé et l'amiral affirmèrent tenir d'un personnage in- fluent à la cour cl favorable à ceux de la religion, que tout récemment dans un conseil secret il avait été résolu de se saisir d'eux, d'en faire mourir l'un et de garder l'autre prisonnier 4, enfin d'envoyer deux mille Suisses à Paris, deux mille à Orléans, le reste à Poitiers, et de révoquer l'édit de pacification.

A cette révélation les esprits s'écbauffèrent : «Voulez-vous attendre, s'écrièrent les impatients, que l'on nous vienne lier les pieds et les mains et qu'on nous traîne sur les écliafauds de Paris? 11 n'est plus temps de temporiser, ■» «Si nous re- courons aux armes, opposèrent les prudents du parti, de combien de malédictions ne serons-nous pas couverts? On nous imputera les maux inévitables qui en seront la suite. »

1 Bibl. mil., fonds franc., n" io35i, p. ioi5: 3 D'Aiibigné, Histoire universelle , t. I, livre IV,

voir la noie. chap. vu.

- Voir la letlre de la page 5p, et la noie qui ' Voir de Tliou. Histoire universelle, i. V,

l'accompagne. livre XL11. p. 345.

INTRODUCTION. IX

Dans les assemblées délibérantes, les violents l'emportent toujours. La guerre fut donc décidée et le rendez-vous fixé fin de septembre à Rosay-en-Brie.

tr C'est une chose vraiment incroyable, dit le Vénitien Correro dans sa relation, que le secret de cette conspiration dont plusieurs milliers d'hommes avaient con- naissance. Elle fut conduite avec tant de précaution qu'il ne s'en répandit pas le moindre bruit jusqu'à ce que la chose fût tout à fait prête1;!! et il l'attribue à leur puissante organisation.

Partis de Valéry, l'amiral, Andelot et Condé passèrent la Marne à Trilbardou, et s'emparèrent de Rosay à la date convenue.

A la veille de tomber dans leurs mains, Catherine s'obstine à ne pas croire à l'apparence même d'un danger. Le o.h septembre, au matin, elle écrit à M. de Gordes : et Je vous prie de toujours faire vivre les sujets en toute douceur et tran- quillité à l'observation des édits2;n mais voilà que dans la soirée de ce même jour elle apprend qu'une troupe considérable occupe Rosay. Dans la nuit un conseil est tenu. Les Suisses, qui étaient à Château-Thierry, sont appelés en toute hâte, et le maréchal de Montmorency envoyé parlementer avec les chefs protestants. Cathe- rine affolée court se jeter dans Meaux et, jusqu'à la fin frappée d'aveuglement, elle en est à se demander pourquoi les protestants ont pris les armes, et Vous entendez, mande-t-elle de Meaux à Matignon, par ce que le Roi mon fils vous écrit, ce qui est ici advenu, dont nous sommes assez ébahis pour n'en connaître ni savoir aucune occasion 3.r>

Le connétable opinait pour qu'on restât à Meaux, ville fortifiée et tenable. tt Aller à Paris, c'était risquer une bataille toujours incertaine. Il serait honteux d'être vaincu, plus triste encore d'être vainqueur. t> L'Hospital l'appuyait : tt Quitter Meaux, c'était, trahir la patrie, et rendre toute pacification impossible.!! Tout au contraire le duc de Nemours et les Guises poussaient vivement au départ. Cathe- rine hésitait. Rentrer à Paris, c'était se remettre à la merci de ces Parisiens dont elle redoutait le fanatisme; elle inclinait pour rester à Meaux. tt Qu'il plaise à Votre Majesté, s'écria L. Pfifler, le colonel des Suisses, admis à ce dernier conseil, de confier sa personne et celle de la Reine mère à la valeur, et à la fidélité des Suisses. Nous sommes six mille hommes et à la pointe de nos piques nous vous ouvrirons un chemin assez large pour passer à travers de l'armée de vos ennemis'.!!

Cet avis énergique l'emporta et le départ fut décidé pour le lendemain à la

Dépêches des ambassadeurs vénitiens. - Voir ta lettre de la page 59. 3 Voir la lettre de la page 60 et la note cpii l'accompagne. ' Zurlauben, Histoire militaire des Suisses, I. IV, p. 35 1. Catiiebine de MÉDICI3. ni.

lll.ini.ril MTIOifJLC.

x INTRODUCTION.

pointe du jour. A cette heure critique le caractère violent de Charles IX se révéla. L'enfant parla en homme. « Avec plus de jurements qu'il ne faudrait, nous dit un contemporain, il s'écria : on ne me donnera plus de pareilles alarmes, j'irai jusqu'en leurs maisons et dedans le lit chercher ceux qui me les baillent. Je donnerai désormais la loi à qui me plaira, grands ou petits1.»

III

Une fois rentrée dans la capitale, Catherine ne perd pas une minute. Dans la nuit du 28 au 39 septembre : ce Vous entendrez, écrit-elle à Fourquevaux, l'in- fâme entreprise qui est en termes dont Dieu nous préservera2. i> Et le lendemain au duc de Savoie : « Jamais je n'eusse pu penser que si grands et malheureux desseins fussent entrés es cœur des sujets à l'endroit de leur roi ! Dieu nous a bien aidés d'être échappés de la plus grande méchanceté du monde 3. n

L'ambassadeur d'Espagne étant venu lui offrir l'appui du roi son maître, de sa propre main : « Votre ambassadeur, mande-t-elle à Philippe II le 39 septembre, comme celui qui sait votre volonté, n'a pas laissé de venir au-devant de nous et offrir au Roi votre frère tout ce que lui et moi nous ne doutons point que vous ne baillez pour nous secourir, dont nous ne vous pouvons assez remercier et vous supplier penser que, si nous avions besoin de votre secours, que ne le refuserions non plus que nous avons fait d'autrefois; mais, Dieu merci, nous nous sentons assez forts pour les bien châtier, espérant que Dieu nous en fera la grâce ". d

A quelques jours de elle se ravise : «Je m'assure, écrit-elle, que Votre Majesté ne nous faudra de secours, comme déjà le duc d'Albe et votre ambas- sadeur nous l'a offert de sa part5, t C'est que l'armée protestante venait de s'établir solidement à Saint-Denis.

Le plan de Coligny et de Coudé était d'affamer Paris, en arrêtant les arrivages de la haute et basse Seine et ceux de l'Yonne.

Les forces dont disposait le connétable étaient de beaucoup supérieures à celles des prolestants; néanmoins il fut d'avis de négocier, ainsi que le conseillait l'Hospital.

Le 3 octobre, accompagné de Morvilliers et de Saint-Sulpice, le chancelier vint donc à Saint-Denis. Après avoir reproché à Coudé et à Coligin d'avoir trahi

1 Lettre de Bouchefort à Renée de Fei'rare, Bibl. nat., fonds franc., 11° 3 3 A 7 . ' lîibl. nnt., fonds franc. , n" 10751, p. 1 o&o. 3 Archives de Turin. 4 Arch. nat , coliect. Simancas, K 1 .^07. ' Ibid.

INTRODUCTION. x.

leurs serments et leurs promesses, il leur proposa l'oubli du passé et un édit d'abolition qui en serait la garantie. Dans leur réplique, ils firent allusion aux conseils tenus récemment à Marchais, affirmant qu'ils n'avaient pris les armes que dans le cas de légitime défense, et ils promirent une réponse par écrit.

tf Toutes les divisions dont souffre la France, disaient-ils dans cette nouvelle requête, viennent des restrictions, modifications faites à l'édit de pacification. Un seul remède est possible, l'exercice delà religion sans limitation ni distinction* de lieux et de personnes. Le peuple se lamente d'être accablé de nouvelles imposi- tions, sans aucune nécessité de guerre, mais de l'invention de certains étrangers, surtout des Italiens, et sangsues qui tirent la substance d'un chacun.*- Pour con- clure, ils demandent la convocation des Etats généraux selon les lois et coutumes anciennes '.

Catherine prit pour une injure personnelle cette demande d'expulsion des Ita- liens; elle fit écrire par Charles IX à M. de Gordes : «Si vous en connaissez qui branlent pour venir secourir ceux de la nouvelle religion, vous les empêcherez de bouger par tous moyens possibles, et si vous connaissez qu'il soient opiniâtres et vouloir partir et venir, vous les taillerez et ferez mettre en pièces, sans en épargner un seul, car tant plus de morts, moins d'ennemis2. t

Effrayé des périls qu'il entrevoyait, l'Hospital hasarda quelques nouveaux con- seils en faveur d'une transaction. Ils furent mal pris par Catherine : ce C'est vous, dit-elle sèchement, qui avec vos grands mots de modération et de justice nous avez mis nous sommes, t

Le 7 octobre, les hérauts d'armes à la cotte fleurdelisée se présentèrent à Saint-Denis, et à haute voix ils sommèrent tour à tour le prince de Coudé, Coligny et le cardinal de Chàtillon de venir à Paris trouver le Roi qui les attendait à bras ouverts3.

La royauté inspirait encore un tel respect que, quand elle tenait un pareil langage, les rebelles, si endurcis, si fanatiques qu'ils fussent, courbaient la tête. Mis en demeure de se soumettre, les chefs protestants répondirent au Roi : «Nous protestons tous devant Dieu et ses anges que jamais ne nous est tombée au cœur la pensée d'attenter aucunement contre votre personne et contre votre Etat, du- quel nous désirons autant qu'autres de vos sujets l'accroissement et la prospérité, et de la Reine votre mère et de messeigneurs vos frères. Nous ne nous somme*

1 La Popelinière, Ilisl. de France, liv. XIV. ' Due d'Aumale, Histoire des princes de Coudé, t. I , ap- pendice, p. 3fi3. 3 Desjardins , Négociations diplomatiques avec la Toscane, p. 5io.

m INTRODUCTION

assemblés que par nécessité et contrainte de nos ennemi-, étant toujours prêts, avec la liberté du service de Dieu el notre sûreté, de sacrifier nos personnes et nos biens pour votre service1, n

Ce langage plus modéré pouvait faire espérer une réconciliation. Le connétable fut le premier d'avis d'essayer une dernière lois de traiter, el malgré l'opposition de Catherine, il offrit aux chefs protestants une entrevue qui eut lieu à la Cbapelle- Saint-Denis; mais par une de ces contradictions (pie la violence de son caractère sullit à expliquer, après avoir voulu tenter la voie d'un accommodement, il le rendit impossible par son opiniâtreté. Il déclara que l'édit n'avait été accordé' que provisoirement et que le Roi ne consentirait jamais à la coexistence de deux religions.

La rareté des vivres provoquait de violents murmures parmi celle population de Paris, de tout temps impressionnable et agitée, te Sans la présence du Roi, écrivait l'ambassadeur de Toscane Petrucci, elle se jetterait sur les huguenots. Le conné- table et ses fils sont accusés hautement de ces lenteurs et d'être favorables aux Châtillons, leurs proches parents'2. »

N'ullcinenl ému de ces injustes clameurs, le connétable attendit patiemment son heure. A la veille d'une bataille, Goligny et Coudé avaient commis la faute irréparable d'envoyer Monlgommery s'emparer de Pontoise'et Andelot de Poissy. Prévenu par ses espions, le connétable juge que le moment de l'action est venu. Le jo novembre 1 667, au matin, vigile de la Saint-Martin, il déploie l'armée royale dans la plaine de Saint-Denis.

Après tant d'autres, nous n'avons pas à raconter cette bataille. Bornons-nous à dire que, sans le trouble que la blessure mortelle du connétable jeta dans l'armée catholique, la défaite des protestants aurait pu se tourner en un désastre. La nuit leur vint en aide et leur permit de rentrer dans Saint-Denis. rSi le jour 11 Cùl failli, (''Clivait Catherine le 1 1 novembre à M. de Gordes, nous eussions poursuivi notre victoire, laquelle ne pouvait nous échapper3. t>

Rappelé précipitamment, Vndelot, le lendemain de la bataille, avec cinq cents chevaux, vint impunément brûler le corps de garde des catholiques à la Chapelle. Paris était pris de stupeur el de découragement ; le connétable était à l'agonie.

Le j3 novembre, Téligny vint en parlementaire. Au nom du prince de Coudé.

' La Popelinière, Hist. de France, liv. Ml, p. a 3. ' Desjardins, Négociations diplomat. avec la Tos- cane, !. 111. p. 54g. ' Voir lettre de la page 7-'!.

INTRODUCTION. nu

il supplia Charles I\ d'avoir pitié de ses pauvres sujets, k Soumettez-vous, ré- pondit le jeune Roi, et j'oublierai le passée

Celle démarche, tout porte à le croire, n'avait pour but que de couvrir la retraite des protestants. Ce même jour, sur les sept heures du soir, ils délogèrent de Saint-Denis. "Ils l'ont bien connaître, écrivait Catherine à M. de Gordes, qu'ils ne sont pas ils pensaient, et que, voyant grossir tous les jours notre armée, ils en fuiront, tant qu'ils pourront, la rencontre; mais j'espère qu'elle marchera bientôt si près de la queue, que nous les contraindrons ou à une seconde bataille ou pour le moins à une fort honteuse fuite1. n

1\

Les chefs protestants avaient donné rendez-vous à Montereau au comte de la Rochefoucauld, qui leur amenait les bandes de la Guyenne; mais, même ainsi ren- forcés, ils ne se sentaient pas assez eu nombre pour attendre l'armée royale. Dans le but sans doute de gagner du temps. Coudé envoya M. de la Gastin'e porter au Roi de nouvelles propositions de paix. Charles IX en prit connaissance et les transmit au duc d'Anjou. De son côté Catherine lui écrivit le 28 novembre et l'invita à les soumettre aux capitaines de son armée.

Le duc d'Anjou convoqua donc un conseil de guerre, et, le 29 novembre, il répondit à sa mère :

(x Ils sont tous d'une même opinion, qui est que. vu l'état auquel est ce pauvre royaume, la mande ruine qu'y apporte la guerre, outre la perte que le lîoi fait de ses sujets, vous leur devez accorder ce qu'ils demandent : qui est que les hauts justiciers et ayant pleins fiefs de haubert puissent avoir l'exercice de leur religion en leurs maisons pour tous ceux qui s'\ voudront trouver librement, sans con- trainte, sans armes, à la charge que èsdits lieux les catholiques vivent en même liberté et que le service divin y soit l'ail et dîmes et droits dus à l'église payés, ainsi qu'il a été fait par le passé. Cependant je ne laisserai pas de marcher, et demain avec toute l'armée nous allons coucher à Nemours 2.n

Le Roi, dès que la lettre de son frère lui fut parvenue, lit rédiger les articles suivants que l'on peut ainsi résumer:

Confirmation pure et simple de ledit de pacification;

1 Voir lettre de la page -h. ' Bibl. nul. , tonds franc. , orig. , n" 1 5543 , p. .'!■"•.

eu INTRODUCTION.

autorisation de l'exercice de leur religion aux hauts justiciers et possesseurs de pleins fiels de haubert en Normandie dans leurs maisons pour leurs familles et pour cinquante personnes au plus étrangères et sans armes;

liemise des places occupées;

Suppression du culte protestant dans les murs de Lyon, sa tolérance dans un village à deux lieues de la ville;

Interdiction à l'avenir des collectes de deniers, enrôlements d'hommes, associa- lions, monopoles et synodes.

Le duc d'Anjou s'était avancé jusqu'à Nemours, il soumit à son conseil ces articles signés de la main du Roi, que lui avait apportés Mauvissière, et il les transmit à Coudé par M. de la Gastine ' resté à son camp.

Coudé tout aussitôt répondit au Roi :

rrNous demandons l'édit de pacification fait à Orléans et dégagé de toutes les restrictions, déclarations et interprétations qui y ont été ajoutées depuis le 7 mars i563.

«En outre, nous demandons que le nombre des personnes admises à pratiquer l'exercice de la religion réformée ne soit pas limité à cinquante personnes.

et Nous admettons que les forces restent au Roi, mais, en ce qui touche Lyon, la restriction exigée est contraire à l'esprit de ledit. Quant à Paris et pour ceux de leur religion qui y résident, eu égard à leur grand nombre, nous demandons qu'un lieu soit désigné pour l'exercice de leur religion, et que les gentilshommes de la prévôté cl du bailliage de Paris jouissent des mêmes bénélices que tous les autres gentilshommes de ce royaume. Nous admettons la suppression des collectes de deniers, des enrôlements d'hommes, mais les synodes sont une nécessité pour ceux de la religion tout aussi bien que catéchismes, écoles, mariages, visites des malades . sépultures, consistoires et colloques. n

11 terminait en suppliant le Roi de leur assurer la liberté de conscience, la con- servation de leurs honneurs, vies et biens, avec les sûretés requises et néces- saires'2.

Les demandes de Coudé s'écartaient tellement des propositions du Roi, qu'un rapprochement, pour le moment du moins, semblait impossible.

Le 1 1 décembre l'armée protestante repartit de Montereau et reprit la route de Bray. Le plan de Coligny et de Condé était de s'ouvrir un passage à travers

1 Bibl. mit., fonds franc. , 1 5 5 A 3 , p. ko. J Bibl. oat., Cinq cents Colbert, 11° a'i.

INTRODUCTION. . iv

la Champagne pour aller au-devant des reitres que levait pour eux le duc Casimir.

le lils cadet du comte Palatin.

Les propositions de paix n'avaient donc eu pour but que de masquer leur retraite.

Toutes les mauvaises nouvelles vinrent à la l'ois à Catherine : à peine avait-elle été avertie de la marche des protestants qu'elle sut par Lansac, envoyé au camp de l'armée royale, que le conseil du duc d'Anjou avait décidé qu'on ne pouvait les empêcher de se joindre à leurs retires1.

D'un autre côté Tavannes, le cardinal de Lorraine et le duc d'Aumale ne lui dissimulaient pas qu'ils n'étaient pas de force à garder la frontière2.

Coudé, le 17 décembre, s'arrêta à Lpernay. De cette dernière ville, conln' toute attente, il rouvrit les négociations.

Le 3o décembre, Téligny vint en son nom trouver le Hoi à Paris et lui remit une lettre du prince.

(tSire, disait Condé, suivant le mémoire qu'il a plu à Votre Majesté d'envoyer signé de votre main, lequel j'ai t'ait voir aux principaux de cette armée, tous ont été de cet avis et moi avec eux d'envoyer vers Vos Majestés le sieur de Téligny pour vous supplier très humblement qu'il \ous plaise désigner certains nolables per- sonnages, lesquels avec Messieurs le cardinal de Châtillon, le comte de la Roche- foucauld et le sieur de Boncliavannes aient à se trouver en tel lieu qu'il vous plaira ordonner, et puissent conférer des points qui nous ont semblé sujets à interpré- tations et éclaircissements, afin que de la résolution que sur ce en sera prise, soit bâti un bon fondement de réunion et réconciliation entre vos sujets, que la paix en soit perpétuelle et le bien de votre Etat en parfaite sùrelé. comme de notre part, Sire, si affectueusement nous la désirons2. i>

Cliarlcs IX consentit à désigner des députés pour se ineltre en rapport avec ceux de Condé.

Toutes les chances semblaient donc encore une fois en faveur d'une prochaine pacification; mais tout en continuant a négocier, le Roi avait invité son frère, qui suivait de loin l'armée prolestante, à ne |>;is suspendre les hostilités3.

Le 21 décembre, le maréchal de Cossé s'empara du château de Sarry, et un détachement de l'armée royale se montra sur la rive gauche de la Marne*. On annonçait comme certaine l'arrivée prochaine du duc de Nevers an camp des

' liihl. liai., fonda franc,, if 1 5343 , j». 7 3. '' Tbid. ' Bibl. nat . <jin<| cents Colberl , ai, p. 1 33.

' lliid. , p. 1 35. ' Bil'I. nat., i55'i3, p. V>.

ivi INTRODUCTION.

catholiques avec dix mille hommes. Coudé et Coligny crurent prudent de prendre la route de la Lorraine. Ils partirent de nuit, el grâce à la rapidité de leur marche, ils gagnèrent une grande avance sur l'année royale.

A la première nouvelle de ce départ précipité, le duc d'Anjou fit savoir au Roi el à sa mère que les ennemis étaient déjà trop éloignés pour qu'il pûl les atteindre. il qu'il partait pour Vitry, il avait donné ordre à MM. de Nevers et d'Aumale de venir le rallier '.

La situation était vraiment bien étrange : tandis que l'armée prolestante à marches forcées se dirigeait du côté de la frontière pour faire sa jonction avec les reitres du duc Casimir, on continuait à parler de paix et le cardinal de Chà- tillon était encore à attendre à Chàlons-sur-Marne que Charles IX voulût bien envoyer les députés qu'il avait promis à Téligny de désigner.

Ce lut Catherine qui y vint en personne. Avant de quitter Paris, elle avait écrit le a janvier à Fourquevaux : r: Je pars pour aller faire un tour jusque dans notre camp, afin, s'il est possible, de fermer la porte à ceux qui ont été contraints de sortir du royaume pour aller au-devant de leurs reîtres2. t>

Arrivée le h janvier à Chàlons, elle passe tout un jour à conférer avec le car- dinal, et, au départ, lui donne rendez-vous à Paris à son retour du camp. Sa présence \ était bien nécessaire : tout était en confusion; elle seule pouvait mettre fin aux discordes qui paralysaient tous les mouvements de l'armée royale. Martigues el Carnavalet, que l'on traitait d'espions des protestants, étaient en lutte ouverte avec les autres capitaines. Tant bien (pie mal Catherine apaisa ces déplo- rables divisions. Malheureusement c'était trop lard. Le 19 décembre, le maréchal de Vieille\ille avait écrit au duc d'Aumale : «Je vous proteste que si M. de Nevers fût venu se joindre avec vous, les reitres n'eussent jamais entrepris de passer, comme j'ai fait ce matin entendre au Roi3, n Et à quelques jours de là, il répondait à Catherine lui faisant part du résultat de son voyage au camp : et Si le prince de Condé eût été bien suivi, il eût reçu un grand dommage. Jamais n'eurent plus grand'peur d'estre combattus, avant qu'ils fussent joints à leurs reitres, qu'ils avaient et non sans cause, car je vous promets, Madame, que je ne pense pas qu'ils eussent ensemble deux mille cinq cents chevaux de combat \-

1 BiH. nat., fonds franc., a' i5.r>43. p. 108. ' Voir lettre de la pajje 09. J Bibl. nat., fonds franc.. (5543. ' lbid.

INTRODUCTION. xtu

En rentrant à Paris le i5 janvier, Catherine retrouva la population surexcitée à un tel point par la nouvelle qui s'était répandue des pourparlers de la paix. qu'elle crut prudent de ne pas y laisser venir de jour le cardinal de Cliàtillon. De son côté, le Roi ayant hautement déclaré qu'il ne voulait ni le voir, ni trai- ter avec lui, force fut de l'amener de nuit au Louvre, il eut un entrelien de trois heures avec la Reine et le chancelier. Le 20, Catherine le revit au couvent des Bons-Hommes; mais les Parisiens voulaient à tout prix la guerre; ils offrirent au Roi un subside de six cent mille livres pour la continuer, somme qui n'était pas à dédaigner à un moment le trésor était à sec. La paix avait d'autres adversaires non moins opiniâtres dans les docteurs de la Sorbonne et dans l'ambassadeur d'Espagne1. Ils ne cessaient de représenter à la Reine qu'il était impossible de tolérer deux religions. Philippe II se mit de la partie : le 20 janvier, un courrier, parti en toute hâte de Madrid, apporta de sa part l'offre d'un million en or si l'on ne traitait pas. Enfin, pour ajouter aux difficultés du moment, le nonce exigea qu'on lui livrât le cardinal de Cliàtillon. La Reine répon- dit qu'il était venu sur la parole du Roi et qu'elle ne pouvait y manquer. rrUn excommunié de cette espèce, répliqua le nonce, est en dehors de toutes les lois humaines. i) Le maréchal de Montmorency, présent à l'entretien, prit fait el cause pour le cardinal : rll est garanti, s'écria-t-il , par une promesse du Roi; le livrer serait un acte odieux contre toutes les lois de la guerre et le -droit des gens 2. 1

Le cardinal put donc traiter en toute liberté; mais les conditions qu'il apportait étaient dures : il demandait que l'édit de pacification fût déclaré perpétuel et non révocable; que le Roi payât les reîtres enrôlés par Condé, et, ne se contentant pas de la parole royale, il exigeait que la paix fût ratifiée par le Parlement.

«J'entends, répondit le Roi, observer ce que par ci-devant je leur ai envoyé signé de ma main, à la charge toutefois que, se fiant à ma promesse, ils fassent au préalable retirer tous les reîtres et étrangers qu'ils ont par delà le Rliin. Quant à la sûreté qu'ils m'offrent de ne se mettre en armes à l'avenir, ni de faire aucune levée de deniers, et quant à ce qu'ils me demandent de les recevoir comme mes sujets et de leur faire connaître par effet que je les ai en ce monde en même estime que les catholiques, c'est chose que je suis tout disposé à faire et. pour \ mieux parvenir, je veux et j'entends qu'ils viennent part qu'il me plaira décla-

' Calendar of State papert, 1 5 8 , p. tio>. 2 Ibid

CmiEJIHB DE MtDlCIS. m. c

mrniiUfiE «»iiomu.

xvm INTRODUCTION.

rer et éclaircir le fait qui advint entre Paris et Meaux, et par ce moyen me lever

toute la mauvaise opinion (pie je puis avoir conçue d'eux l.i>

La négociation échoua donc complètement, et le Roi crut devoir, par une pro- clamation, en prévenir les chefs principaux de son armée2.

VI

L'armée protestante, nullement inquiétée, traversa la Meuse à Saint-Mihiel, et poursuivit sa route jusqu'à la Moselle. Ces dernières journées de marche furent bien dures : les vivres étaient rares, l'hiver dans toute sa rigueur.

La Moselle une fois franchie à Pont-à-Mousson, les éclaireurs de Pavant-garde signalèrent un corps d'armée qui s'avançait. Était-ce l'armée royale? Fallait-il se préparera livrer bataille? Il y eut un moment d'hésitation. Coudé et Coligny se mirent sur la défensive. C'était le duc Jean Casimir qui venait à eux. Depuis plusieurs heures les deux armées se côtoyaient. Alors, dit La Noue, «ce furent chansons et gambades. Les Gaulois sont toujours les mêmes, prompts à la colère et prompts à se réjouir 3. n

Prévenu de cette jonction qu'il lui eût été si facile d'empêcher, le duc d'Anjou écrivit le 1er janvier à Catherine :

* L'amiral et d'Andelot sont allés festoyer les capitaines et les chefs de leurs reîtres à Seurey, qui est à six lieues d'eux. On a dit qu'ils avaient fait porter cin- quante pots dhypocras pour leur faire meilleure chère, qu'ils ont eus du château de Voz qui est à l'évêque de Toul; ils leur ont apporté deux mille écus qu'ils ont eus des habitants de Simier, deux mille huit cents écus des habitants de Ligny, vingt mille pains, vingt muids de vin et vingt mille écus. La nécessité est si grande qu'ils ont fait un emprunt sur tous ceux qui sont en leur camp et jusqu'aux goujats. On dit qu'il leur manque encore seize cents écus pour payer leurs reîtres; ils veulent prendre le chemin d'Auxerre*.*

Le duc d'Anjou s'était d'abord décidé à ne pas quitter son camp avant d'être fixé sur le chemin que suivrait l'ennemi. Dès qu'il sut qu'il se dirigeait du côté de la haute Marne, d'après l'avis de Tavannes, il fit garnir de troupes toutes les petites villes de la Bourgogne.

L'armée protestante, laissant Commercy à sa droite, passa la Marne assez près

; BM nat., fonds franc., i5544. ! Calendar «f State papcrs, 1068, p. 6o3. ' La Noue, Discours politiques cl militaires. i Bibl. nat., fonds franc., 11° 101,18. p. 168.

INTRODUCTION. m

de sa source. De là, elle prit la route de la Bourgogne. Coligny et Coudé se ral- lièrent à Auxerre. Une attaque tentée sur Cravant ne leur réussit pas; ils s'en vengèrent sur Irancy, pauvre petite ville, qui fut mise à feu cl à sang. De là, ils franchirent l'\oune et se dirigèrent sur la Charité, ils traversèrent la Loire; puis ils entrèrent dans la Beauce.

Partout les catholiques se tenaient sur la défensive. Le Poitou était menacé; Monluc chargé de reprendre la Bochelle, qui s'était déclarée indépendante, n'avait que des forces insullisantes; d'Andelot venait de surprendre dans un village et de tailler en pièces trois compagnies de l'armée roude; le 11 février, Blois était pris; et à ce moment de suprême danger les catholiques en étaient encore à se quereller : Méru. le fds du connétable de Montmorency et Martigues avaient échangé des démentis et s'étaient menacés de leurs dagues1.

Dès le 5 février le gros de l'armée royale s'était replié sur Nogent-sur-Seine. La capitale se croyant menacée , le Boi annonça , le 8 , qu'il allait se mettre à la tête de ses troupes et cr qu'il emploierait le vert et le sec pour la défense de son royaume n. Cette proclamation ne rassura pas les Parisiens; les Suisses lurent rappelés et le duc d'Anjou vint en personne conférer avec sa mère à Villeneuve-Saint- Georges. Avec des forces aussi disséminées, il n'y avait pas à risquer une bataille; il fallait de toute nécessité attendre les reitres du duc de Saxe et du Bhingrave. Ils étaient encore bien loin. Le 26 février, Castelnau de Mauvissière mandait au duc d'Anjou : rrS'il n'arrive pas d'inconvénients et qu'ils marchent à quatre lieues le jour, et qu'ils prennent cinq jours pour la montre, vous les aurez dedans seize ou dix-sept jours2. ■»

Profitant de l'inaction de ses adversaires, le 21 février, Condé franchil vingt lieues en deux jours, et rappelant à lui les Provençaux qui, sous les ordres de Mouvans, marchaient sur Tours, il investit Chartres; mais l'argent lui manquait pour payer les reitres. Déjà Coligny avait prié l'ambassadeur Norris d'être leur intermédiaire auprès de la reine Elisabeth el de solliciter un subside; car il était à craindre que les Allemands ne les quittassent, surtout si l'argent de Catherine venait à les tenter; Elisabeth ayant fait la sourde oreille, Condé, le 22 février, écrivit au Boi et à la Beine mère pour les supplier de mettre lin aux calamités dont mourait la France3. Il leur demandait de vouloir bien désigner des person- nages notables pour traiter d'un accord. Le cardinal de Bourbon était présent

Uib. nal., fonds franc., n' l5giS, [>. 168. ' Ibid. ' Record otlice, State poper», France.

xx INTRODUCTION.

lorsque ce message fut remis à Leurs Majestés; s'ad ressaut à Catherine : « Si vous refusez les offres du prince, dit-il, vous assumeriez, Madame, une grande respon- sabilité l.D

Le jeune Roi se montrait très hostile à un accord : «Vous ne me forcerez pas, dit-il à Catherine, de faire la paix; je veux tirer punition de mes ennemis et je n'oublierai pas le nom de ceux qui m'engagent à traiter avec eux. •»

Il céda néanmoins, et Comhaut fut envoyé à Condé avec une réponse favo- rable. La négociation ne marcha pas aussi vite qu'on l'avait espéré; le cardinal de Chàtillon et ses collègues, venus à Lonjumeaupour conférer avec le maréchal de Montmorency, Biron et le sieur de Malassise, ne semblaient pas vouloir se con- tenter des concessions du Roi.

«Je ne sais ce qu'ils veulent, écrivait Catherine le h mars à Montmorency, d'autant que le Roi leur accorde à peu près ce qu'ils demandent, et afin de faire connaître sa bonne intention, il veut bien pour le regard de la conférence de leurs ministres qu'ils s'en adressent au gouverneur du pays qui leur donnera congé et y admettra un personnage pour y assister, afin qu'il ne s'y traite aucune affaire que de la religion. Voilà ce qui se peut faire, comme vous le ferez en- tendre 2. n

Si Catherine se montrait conciliante, c'est qu'une tragédie imprévue qui venai! de se passer en Espagne allait complètement modifier sa ligne de conduite. Une dépêche de Fourquevaux lui avait annoncé la séquestration de l'infant Don Carlos, sous la garde du prince d'Evoli. Jusqu'ici Don Carlos avait été l'obstacle au projet de mariage de Charles IX avec la fille aînée de l'Empereur, caressé depuis si longtemps par elle. Sans perdre une heure, elle écrivit à Fourquevaux :

«J'ai trouvé qu'il était nécessaire de vous envoyer ce porteur, faisant semblant l'envoyer visiter la reine ma fille en sa maladie et aussi le roi son mari de ce qui est advenu à son fils. Si la reine ma fille et le prince d'Evoli sont d'avis que parliez au roi d'Espagne en mon nom, du désir grand que j'ai de voir le roi mon fils marié avec l'une des filles de l'Empereur, priez-le vouloir être moyen que bien- tôt j'en puisse voir l'entière résolution; car pour vous dire la vérité, le Roi mon fils a délibéré d'être marié cette année, soit ou ailleurs, et il ne lui défaut de partis convenables, de maison bonne et grande et d'âge compétent, car de plus vieille que lui il dit que jamais n'en épousera. Nos affaires le requièrent et

' Record office, Stale papers , France (i5(î8), p. iaa. ' Voir la lettre de la page i3o.

INTRODUCTION. va

le bien de toute la chrétienté en a nécessité; car de l'union de ces trois princes en dépend le repos et tout branlera sous eux1.!)

Dès le 12 mars la paix était regardée comme assurée. Norris, l'ambassadeur d'Angleterre, voulut en avoir le cœur net. Reçu, le 10 mars, par Charles IX et Catherine : «La reine ma maîtresse, dit-il incidemment, paraît disposée à envoyer un de ses conseillers pour indiquer à Vos Majestés les moyens les plus honorables pour ramener leurs sujets à la soumission et à l'obéissance, v « Remerciez de noire part votre maîtresse, répondit Catherine, mais ce serait peine inutile, car la paix est dans de bons termes -. »

Le 22 mars, Montmorency en rapporta les articles définitifs, les fit signer par I.'. lîoi et repartit pour Lonjumeau. Le lendemain Coligny et Coudé les signèrent à leur tour.

L'édit d'Amboise était rétabli et dégagé des interprétations et restrictions qui l'avaient successivement amoindri; la Provence assimilée aux autres provinces pour IVxercice de la religion réformée, concession qui n'avait pas été accordée en 1 563. Le Roi devait avancer l'argent destiné à la solde des reîlres.

Quelle était la garantie de ces promesses? la seule parole royale.

Mais la Rochelle restait aux protestants; elle allait devenir leur lieu de refuge, leur citadelle, leur capitale. Coligny avait longtemps résisté; il s'effrayait des dan- gers inévitables d'une pareille paix; mais Condé la voulait, et, il faut bien le dire, la plupart des chefs la voulaient aussi. Déjà ceux du Poitou et de la Saintonge avaient quitté l'armée. Le 27, l'édit fut enregistré par le Parlement de Paris. Le Roi assista à la séance, car sans sa présence «les mutins de la ville ne l'eussent pas permis u.

Le 3o mars Condé envoya de Ronneval Roucart porter une lettre de sa main à Charles IX : «Sire, disait-il, il serait impossible de pouvoir assez très humblement remercier Votre Majesté de la grâce et laveur qu'il lui a plu faire à nous et à tout le royaume en octroyant un si grand Iténéfice comme celui de la paix3.»

La veille, Coligny avait également écrit à Catherine «qu'il s'applaudissait avec tous les gens de bien de ce qu'il avait plu à Dieu, en donnant la paix, délivrer ce pauvre royaume de tant de misères et de calamités que la guerre apportait '.

1 Bibl. nat., fonds franc., n" 1075t. |>. 280. ' Calendar of State papers, (568, |». 436. ' Bibl. nii. , Cinq cents Colbert, al, p. A10. ' ïbid.

xxi. INTRODUCTION.

VII

La paix de Lonjumcau, qualifiée par Coligny de paix et pleine d'infidélités, de paix sanglantes, ne- pouvait, être et ne fut qu'une bien courte trêve. Des deux côtés, on n'avait posé les armes que «pour reprendre haleine1»; des deux côtés les infractions à l'édit, les violences sont les mêmes.

A Rouen, le jour de la proclamation de la paix par le Parlement, la populace force les portes du palais de justice, en chasse les conseillers, se rue. sur les mai- sons des protestants, les pille, et massacre tous ceux qui lui tombent sous la main. Les jours suivants, ces actes sauvages se renouvellent et La Meilleraie écrit à Charles IX : «Cette multitude a perdu tout le respect à Votre Majesté et à la justice. n A Bourges, les portes des prisons sont enfoncées et l'on égorge ceux de la religion qui y avaient été enfermés2. Sir Henri Norris, l'ambassadeur d'Angle- terre, écrit de Paris, le 18 avril, à Cécil : te Chaque jour de nouveaux outrages se commettent contre l'édit de pacification; aux portes de la ville, on a tué plusieurs des protestants qui rentraient et jusqu'ici aucune punition de ces violences n'a encore été faite3. A Orléans, à Auxcrre, à Amiens, des meurtres sont également signalés. De sa propre autorité, le Parlement de Toulouse fait emprisonner le sieur de Piapin, maître d'hôtel du prince de Condé, qui, muni d'un sauf-conduit, apportait la nouvelle de la paix, et lui fait trancher la tète, et Charles IX répond aux justes plaintes de Condé : et J'ai plus tôt appris l'exécution que la condamnation ". «

Si les plaintes des protestants sont légitimes, celles des catholiques ne le sont pas moins, tt Aucune des places qui devaient être rendues au Roi, écrit le h avril l'ambassadeur vénitien Correro, ne l'ont encore été. Depuis le traité de paix, ajoute-t-il le 27, les protestants ont détruit un grand nombre d'églises et tué beaucoup de prêtres. A Blois, le jour de l'entrée du prince-dauphin, l'église a été envahie par les huguenots au moment de la célébration de la messe et l'autel a été profané. L'on en est venu aux mains et les catholiques ont eu le dessous. En Dauphiné ceux de la religion ont gardé leurs armes5, v

1 La Popelinière, Histoire de France. de Thou, Hist. universelle, t. IV, p. 55; Jean de

2 Bibl. nat., fonds franc., i55/i5, p. n5 Serres, Mémoires de la 3' guerre civile, p. 34; et 170. Bit>l- na*'! fonds franc., i5/i5.

3 Calendar of State papers , i5f>8, p. 43g. 4 BiBl. nat. , Dépêches des ambassadeurs vénitiens,

4 Crespin, Ilist. des martyrs, in-f°, 1 G08, p. 699 ; lilza VI.

INTRODUCTION. xx.h

Comment pacifier les esprits? Comment rétablir l'ordre? Charles IX a bien prescrit d'envoyer dans chaque ville un gentilhomme pour faire rentrer les pro- testants dans leurs maisons, et faire observer l'édit, mais nulle part cette sage mesure n'a été exécutée l. Catherine a bien écrit à Monluc, le 1 5 août : tt Le Roi veut que les choses s'établissent en repos pour délivrer ses sujets de tant de misères et calamités; ayez à vous garder de faire chose à ma sœur la reine de Navarre dont elle puisse éprouver dommage, d'autant que cela la pourrait aigrir de façon que ne viendrions peut-être jamais à bout de faire avec elle ce que nous avons délibéré pour remettre toutes choses en son pays en repos*. 11 Elle a bien écril à Tavannes : ce Ayez soigneusement l'œil ouvert, afin que les choses se puissent passer et rétablir en la paix et tranquillité que nous désirons voir renaître en ce royaume, en ayant la main à l'observation tant de ledit de pacification que du règlement que l'on vous a déjà envoyé, laissant rentrer es villes de votre gouver- nement tous ceux de ses sujets qui en sont sortis à l'occasion des troubles3, n Mais presque partout les moyens de répression font défaut; pour venir en aide aux villes écrasées par le séjour des garnisons durant la dernière guerre civile, on a permis le licenciement des troupes. rJe n'ai que cinq compagnies, écrit Tavannes au Koi, pour garder Mâcon et Chalon duquel on ne peut les bouger à cause d'une grande sédition advenue à Maçon entre catholiques et huguenots. Ma propre compa- gnie est débandée suivant l'ordonnance qui en a été publiée de se. retirer prompte- meiit en leurs maisons*, n a Vos soldats sont débandés, écrit également M. d'Es- paux au duc d'Anjou, les uns vont aux rebelles des Pays-Bas, d'autres au service du roi d'Espagne. « « L'on n'a pu empêcher, écrit à son tour Carrouges le 2 3 avril au Roi, qu'il n'ait été tué tous les jours de ceux de la religion prétendue réformée et encore hier deux; il n'y a pas force suffisante en cette ville.

Si au moins, pour remédier à tant de maux, il y avait dans le conseil celte unité de vues qui fait la force et raffermit l'autorité! Mais tout à l'opposé de Charles IX qui se montre affable et bienveillant vis-à-vis de La Rochefoucault, du cardinal de Chafillon et de Boucart, le duc d'Anjou affecte de les traiter avec un dédain marqué5. Déjà entre les deux frères se manifeste cette sourde jalousie qui ne fera que s'accroître avec les années, et loin de vouloir les rapprocher, Catherine cherche plutôt à les aigrir. Ses défiances ont été éveillées par une lettre interceptée dans laquelle Philippe H invitait Charles IX, maintenant qu'il a\ ait l'âge d'homme,

' Bibl. nat., fonde franc., «5545, p. i4o. ' Ibid., p. 19.'!. 3 Ibid., p. 34. ' Ibid., p. 39. Calendar of State papers , 1 568 , p. 43o.

an INTRODUCTION.

à reprendre le pouvoir en ses mains '. Effrayée néanmoins par tant de désordres, à bout de voies, elle convoque les membres du conseil privé pour leur demander leur avis sur les mesures à prendre dans des circonstances aussi critiques. Le jour de leur réunion avait été fixé au icr mai, mais prise ce jour-là même dune violente fièvre, elle ne peut y assister'2. Nous avons sous les yeux les noms des membres présents à cette mémorable séance : les cardinaux de Lorraine, de Bourbon et de Guise; les évêques de Limoges et d'Auxerre; l'archevêque de Sens, Montmorency- Damville et François de Montmorency, son frère aîné, le premier président de Harlay, le chancelier de l'Hospital, Lansac, Carnavalet, Morvillier et Sansac. Chacun peut librement parler et sur les causes du mal et sur les remèdes à y appliquer; mais, dans ce conseil, les opinions ne sont pas moins divisées que dans le pays : d'un côté, il y a des modérés qu'on ne tardera pas à appeler les politiques; de l'autre, des partisans des moyens violents, des mesures extrêmes.

Entendons d'abord les modérés : La principale cause des derniers troubles, selon Carnavalet, tient à ce que ceux de la religion prétendue réformée ont craint qu'on ne les exterminât.

Faisant allusion à l'antagonisme fatal des Guises et des Montmorency, «Quand tous ceux qui sont à l'entour du Roi seront unis, dit le premier président de Harlay, le reste du pays le sera, n

trLes derniers troubles sont venus, ajoute Morvillier, autant du bas âge du Roi que de la diversité de religion. Pour maintenir la paix, il est bon que chacun puisse être assuré de vivre en sûreté dans sa maison. i>

c.- Il est nécessaire, dit l'évêque d'Auxerre, le célèbre Amyot, d'oter aux sujets du Roi l'opinion qu'ils ont que l'édit de pacification ne sera pas gardé, et il faut enjoindre aux prêcheurs de ne prêcher que l'union et l'amitié entre tous les sujets de Sa Majesté. 11

C'est la dernière fois que la grande voix de l'Hospital allait se faire entendre : r-Que le Roi, dit-il, envoie dans chaque ville des conseillers appartenant à la reli- gion catholique, mais point de prélats; il ne faut pas armer les uns et désarmer les autres. Les forces en temps de paix ne doivent pas être aussi grandes qu'en temps de guerre. Que tout ce qui est porté par l'édit de pacification soit observé et maintenu. i>

Le maréchal de Vieilleville. les deux Montmorency, le cardinal de Bourbon opinèrent dans le même sens.

Calendar of State papers, i568, p. 43q. 44o. 5 Bibl. oat., Dépêchas des ambass. véniu, lilza VI.

INTKOiHiCTlON. xxv

Maintenant donnons la parole aux violents : f Le royaume ne peut être gardé, dit le cardinal de Lorraine, que si la protection vient de Dieu, ce qui équivaut à dire qu'avec le temps le Roi désire que chacun de ses sujets rentre en la religion catholique; il faut que personne n'aie les armes que ceux qui les ont par comman- dement du Roi et de .Monseigneur son frère lieutenant général. Que les prêtres soient remis en leurs églises et maisons, et l'on y contreviendra que les catho- liques en répondent, i

<t 11 faut que les forces demeurent entre les mains seules du Roi,n s'écrie Lansac, l'homme lige de Catherine, et rappelant les troubles récents d'Amiens, et le refus de ceux de la Rochelle de recevoir M. du Lude dans leurs murs, il demande qu'on en fasse sévère justice et punition.

-11 faut soutenir la religion catholique, dit l'archevêque de Sens, Nicolas de Pellevé, le futur agitateur de la ligue, et seulement tolérer la religion prétendue réformée; il faut que toutes les fautes commises depuis la publication de ledit tant d'un côté que de l'autre soient punies, que les armes soient retirées à tous ceux qui entrent dans les villes et qu'elles restent entre les mains seules du Roi. t>

Le duc d'Anjou parla le dernier, ou plutôt, ce fut le cardinal de Lorraine, son intime conseiller, qui parla par sa bouche : « Que le Roi reste fort, dit-il d'une voix brève, pour conserver les bons et châtier les mauvais. n

Le Roi clôtura la séance; d'un ton calme et radouci : a Je suis d'avis de mander à tous les gouverneurs des villes de faire garder et observer l'édit, de mettre en garde les uns aux autres ceux de chaque religion et d'envoyer dans chaque gouvernement des conseillers pour rendre la justice et les prévôts des maréchaux pour réprimer et punir les voleurs '.n

La maladie qui avait empêché Catherine de présider cette séance, fut longue, el durant une partie du mois de mai, la situation s'aggrave. Le 18, Rouillé écrit au duc d'Anjou : et Le bruit court que les huguenots ne peuvent se garder de braver les catholiques, qui est cause de faire quelque sédition, on croit qu'ils veulent recommencera, et dans une nouvelle lettre, datée du i5 mai, ails sont si secrets dans leurs ligues que l'on ne peut découvrir quelles sont leurs entreprises, mais par indices de leurs actions plusieurs jugent que Votre Majesté a plus d'occasion de pourvoir à tout ce qui est requis pour la conservation de votre royaume que

Voir le procès-verbal de celte séance que nous donnons, i554b du fonds français, p. i (minute presque illisible).

Catuemue de Mkdicis. m.

vrniutiii lâTlOHM.

sxvi INTRODUCTION.

jamais1. a M. de la Châtre, auquel M. d'Entragues n'a point envoyé les compa- gnies attendues, écrit de lîlois : rr Je suis dans l'impossibilité de faire exécuter ledit2. ■» Sanzay mande de Nantes que ceux de la Rochelle ne\eulent ni rece- voir d'ecclésiastiques dans leurs murs, ni obéir au Roi3.

Tous les yeux étaient fixés sur Coudé : il s'était d'abord retiré à Valéry, entouré de plusieurs de ses lieutenants, puis il était venu à son château de Muret en Pi- cardie, accompagné d'une si forte escorte que le gouverneur de Laon avait écrit au Roi pour savoir s'il devait, oui ou non, lui refuser l'entrée de sa ville. On lui attribuait les plus violentes menaces : et Tant que le cardinal de Lorraine sera à la cour, aurait-il dit, la paix ne se maintiendra pas. Je viendrai l'y chercher, et avec son propre sang je teindrai sa robe en rouge '. n

Ce n'étaient que d'inutiles et imprudentes bravades. Dans la seconde quinzaine de mai, Coligny formule une plainte qui, au premier abord, sembla plus grave et plus sérieuse- Suivant l'accord passé à Orléans, les protestants étaient tenus de fourni)' 5o,ooo écus pour solder les reîtres et les faire sortir de France. En l'absence du prince de Coudé, il s'était chargé de faire partir le reste de la somme, tt L'homme qui la portait, écrit-il au Roi le 21 mai, étant allé coucher à un lieu nommé Chevalines près d'Auxerre, la nuit, fut assailli par ceux de la garnison dudit Àuxerre, lesquels le forcèrent en son logis, pillèrent et volèrent les deniers. 11 y avait quelques gens de M. d'Andelot mon frère et les miens que j'avais baillés pour la conduite desdits deniers, lesquels ont été emmenés pri- sonniers liés et garrottés audit Auxerre. Il y en a eu de tués et de blessés, mais pour ce que je n'en sais bien la vérité, je me tairai5. t>

H était grand temps que Catherine reprît en main la direction des affaires. « Durant toute sa maladie la vie politique a été comme suspendue, n écrit le Véni- tien Correro1'. Le 27 mai seulement elle put se lever; mais déjà de son lit, le Ss4, elle avait répondu à Coligny : te Je ne puis rien ajouter à la lettre du Roi mon fds, sinon rendre assuré témoignage de la grande affection qu'il a de rétablir le repos en ce royaume et y contenir toutes choses doucement sous son obéissance, en faisant administrer également la justice à tous ses sujets, ce que vous connaîtrez d'autant mieux par la punition qu'il veut être faite des auteurs du fait donl vous avez écrit, envoyant à cette fin le prévôt de mon fils le duc d'Anjou

' Bibl. nat., fonds franc. , 1 5546 , p. 27. ' Bibl. nat. , Dépêches des ambass. vinit. , filza VI.

2 Ibid. '' Bibl. nat., fonds français, 11° 8'tg$< p. 29.

3 Ibid. " Bibl. nat, Dépêches des ambass. vénil. , lîlza VI.

INTKODI GTIOHi nni

sur le lieu pour eu informer et Faire châtier ceux qui s'en trouvent cou- pables '.■»

Si Catherine avait retardé l'envoi de sa lettre de quelques jours, elle aurait pu pour tonte réponse envoyer à l'amiral celle qu'elle reçut du maire et des échevins d'hixerre : et Les hommes, disaient-ils en effet, amenés dans notre ville ont été arrêtés dans un logis se trouvaient les perturbateurs du repos public: les deniers n'ont été ni pris, ni pillés, mais déposés en nos mains; nous n'en sommes que les dépositaires et prêts à les remettre à l'envoyé du Roi, et les ferons accom- pagner par une escorte sûre-. ••

De jour en jour, les nouvelles des provinces sont plus mauvaises : le gouverneur île Laon redoute une surprise; Tavannes écrit au Roi que les huguenots mil lue deux catholiques aux portes de Ghâlon et qu'ils se sont emparés du château de Germoles qui appartient à Sa Majesté. A Blois les bourgeois refusent de monter la garde et La Châtre ne répond plus de la ville3.

Les nouvelles de l'extérieur sont aussi inquiétantes que celles du dedans : Marie St uail à peine échappée du château de Lochleven, à la suite d'une nouvelle défaite, - est réfugiée en Angleterre. Sans perdre une heure, le 26 mai, Catherine écrit à la reine Elisabeth : cr Madame ma bonne sœur, qu'il vous souvienne de ce que souvent nous avez mandé touchant la reine ma belle-fille, et comme c'est une cause qui touche aux princes et principalement aux princesses, qui me faitassurer que à celle heure que c'est en votre puissance, vous ferez par effet ce que lui avez montré en paroles, qui me l'ail dire qu'elle est très heureuse d'être dans votre royaume'. ••

C'est sous l'impression de ces fâcheuses nouvelles que, le 1 1 juin. Catherine donne audience à Correro; aux protestations de dévouement qu'il lui témoigne, au nom des seigneurs de Venise : (tJe suis bien reconnaissante, répond-elle, de leur bon vouloir et de la part prise par eux à notre bonne et mauvaise fortune. La paix a été conclue uniquement par nécessité. Il v a de^ circonstances l'on est obligé <le se faire violence à soi-même pour éviter de plus grands maux et se soumettre à ce qu'on n'aurait pas voulu. Toutefois j'en attends lion effet.* V\i\< fai- sant allusion aux difficultés de la situation : r Voyez dans quel misérable étal nous sommes retombés. Nous qui étions habitués à aller en toute sécurité par loul le royaume; nous sommes obligés de rester en place et, si nous mettons les pieds dehors, ce n'est qu'entourés de gardes»; el baissant la voix : «Dans cette chambre

Bibl. nal., fonds français, n i5546, p. 89. Bibl. oat., fonde français, n" i55/i6, p.toi. BiW. oat., fonds français, a' 1 5546. ' Voir la lettre de la page 1 43.

hviu INTRODUCTION.

nous sommes, il y a peut-être des gens qui nous voudraient voir morts et nous tueraient de leurs propres mains; mais Dieu ne le permettra pas, notre cause est la sienne et celle de toute la chrétienté, il ne nous abandonnera pas\n

Pour porter remède à l'anarchie dont souffrait la France, Catherine avait à choisir entre deux voies : essayer d'entrer de force dans la Rochelle, ce foyer de la rébellion, ou bien investir le château de Noyers et s'emparer de Coudé et de Coligny; mais on vient de lui signaler la présence d'un corps considérable de pro- testants qui marche en Picardie sous la conduite du sieur de Coqueville; elle ne peut donc dégarnir ni la Picardie, ni la frontière, surtout au moment la latte est engagée entre le duc d'Albe et Louis de Nassau. Pour gagner du temps, la voilà réduite à calmer et à endormir les défiances de Condé : rcLe Roi mon fils, lui écrit- elle le -ih juillet, est bien marri de voir que vous soyez en la crainte vous êtes, d'autant que vous vous pouvez assurer que notre intention est du tout de faire garder l'édit de pacification et de conserver tous ses sujets tant d'une religion que de l'autre 2. n

Mais les événements lui viennent en aide : les bandes de Coqueville, à la veille d'entrer dans les Flandres, sont atteintes et dispersées par le maréchal de Cossé, lui- même se laisse prendre clans la petite ville de Saint-Valéry il s'était réfugié; le 21 juillet, l'armée de Louis de Nassau est écrasée à Gemmingen par le duc d'Albe, et la nouvelle delà mort de Don Carlos, tenue encore secrète , commence à s'accréditer. Libre cette fois d'agir, Catherine n'hésite plus : ce Faites acheminer en Rourgogne, écrit-elle le 29 juillet au capitaine Charrieu. les compagnies que vous avez part que sera M. de Tavannes 3. t>

Le lendemain , elle écrit également à Rarbesieux : et Le Roi monsieur mon fils envoyant M. de Vieilleville en Champagne, je lui ai donné charge de vous faire entendre certaine chose de ma part dont je vous prie le croire ce qu'il vous dira et nous ferez savoir le jour vous vous pourrez trouver à Châlons pour satisfaire à la charge que nous lui avons donnée4.1» Semblable lettre est écrite à VI. d'Espaulx.

De son côté, Charles IX mande à Tavannes : a Etant les affaires de mon royaume en état elles sont par les déportements d'aucuns ennemis du bien public, j'ai avisé pour vous renforcer et donner le moyen de conserver les places de votre gouvernement en notre obéissance de vous envoyer toutes les compa-

' Bibl. nal., Dépèches des ambassad. vénit., 126, lilza VI, p. 2/10. ' Voir In lettre de In page i5;j. 1 Voir la lettre de la page 160. ' Voir la lettre de la page 162.

INTRODUCTION. xm

gnies qui sont sous ie capitaine Gharrieu et vous donner pouvoir de commander en les provinces de Bourgogne, Champagne et Brie en l'absence du duc de Guise1, n A cela Tavannes répond : a Si Votre Majesté continue en cette opinion, que Mes- sieurs de Barbesieux et d'Kspaulx m'avertissent de l'état de tout ce pays-là, afin d'agir selon les occurrences. Attendre que l'on soit à l'affaire sera bien tard, si vous doutez qu'une partie des forces de la Champagne viennent le plus près qu'elles pourront pour se pouvoir plus promptement joindre à celles qui seront en ce gouvernement. S'il est besoin, nous appellerons les bandes qui sont en Lyon- nais -. n

Le plan de cerner Coudé et Coligny est donc bien apparent et Tavannes tout prêt à l'exécuter, mais par suite de graves nouvelles Catherine change brus- quement d'avis : a Je trouve bon, écrit-elle le 5 août au maréchal de Cossé. que les bandes du capitaine Gharrieu auxquelles il avait été mandé d'aller en Bourgogne, demeurent aussi près de vous et que vous faites incontinent partir celles de Gobas pour aller à la Rochelle il est besoin et plus que nécessaire qu'il y aille, et le plus promptement sera le meilleur; de ce côté-là il y en a qui si remuent bien fort, même qui ont pris un château nommé Taillebourg il y avail quelque artillerie, et est à craindre que, s'il n'y est promptement pourvu, ils ne fassent pire, se montrant comme ceux de la Rochelle plus désobéissants que ja- mais3.'):

Kl le s'est fait illusion sur la possibilité de venir à bout de la résistance de la Rochelle. Le i5 août, le comte de Sanzay lui mande : k Depuis huit jours est entré dans cette ville de trois à quatre mille hommes de pied, tant Gascons que Provençaux ".v Alors elle revient à sa première idée de faire diriger sur la Bour- gogne toutes les forces destinées d'abord au siège de la Rochelle, d'investir le château de Noyers et de se saisir de l'amiral et de Coudé. \ous trouvons la con- firmation de cette nouvelle résolution dans une dépèche de Noms, l'ambassadeur d'Angleterre. « Le Roi, écrit-il à Leicester, sur la nouvelle qu'il a eue que ceux de la religion ont de grandes forces dans la Provence et le Poitou et que le prince (I Orange se tient à Cologne avec 6,000 chevaux et i5,ooo hommes de pied, a renoncé au siège de la Rochelle et s'est décidé à envoyer toutes ses forces en Bour- gogne, de crainte que le prince d'Orange ne livre ses Allemands au prince de Condé 5. ■»

Bibl. oat., fonds franc., n" i5546. ' Ibid. ' Voir la lettre de la page 166. ' Bibl. «al., fonds franc., i55'i6. ' Caleiulur of Suite papers, i 5 G 8 , |j. 556.

m INTRODUCTION.

Catherine avait toutes raisons de compter sur Tavannes. « Déjà il avait, nous dit de Thou, essayé de surprendre le prince de Coudé, mais ayant manqué son coup, il attendait des troupes de tous les côtés pour le prendre de force Kv Brantôme, faisant allusion à cette tentative de surpris,- de Noyers, va plus loin encore : «Et disait-on alors que Al. de Tavannes en était l'inventeur 2. n

L'ambassadeur d'Angleterre est non moins affirma tif : «Tavannes, écrit-il à la reine Elisabeth, a promis d'envoyer à la fin du mois les têtes de Condé et de

I amiral3. n

Dans les Mémoires de son père, rédigés par lui, le fils de Tavannes lui donne le beau rôle et cherche à blanchir sa mémoire de l'odieux d'une entreprise «dressée de quenouille-» et au succès de laquelle il ne croyait pas". A l'entendre c'est son père qui aurait fait tomber dans les mains de Condé les billets destinés à le prévenir du danger qui le menaçait : « La bète est aux toiles, la cliasse est pré- parée. r>

Condé n'avait nul besoin de l'avis de Tavannes : «Il fut incontinent averti de la résolution de le venir attaquer, a dit Vieilleville dans ses Mémoires; car les guerres civiles ne manquent jamais de perfides et de gens qui, sous un beau sem- blant, trahissent des deux côtés ".r> Dès le i5 août, son prochain départ était an- noncé par l'ambassadeur Correro, et le même jour l'un des nombreux espions qui rôdaient autour du château de Noyers écrivait: «L'on tient que le prince de Condé doit partir en brief avec grandes compagnies qui le doivent aller prendre et conduire devers la Rochelle. Cela vient d'un de la maison 5. n

VIII

Catherine ne devait s'en prendre qu'à elle-même de celte nouvelle guerre ci- vile. Voilà le triste et inévitable résultat de sa tortueuse politique et de ses per- pétuelles tergiversations. Le 8 septembre, seulement elle annonce à Fourquevaux ce grave événement : «Depuis huit ou dix jours en çà, écrit-elle, le prince de Condé et l'amiral, prenant une fausse couleur et prétexte que l'on avait commandé de se saisir de leurs personnes, ont repris de nouveau les armes et se sont acheminés du côté de la Rochelle et du Poitou. Nous ne pensons à autre chose que d'assembler

' De Thou, Hist. universelle. ' Panthéon littéraire, Mémoires de Vieilleville,

Brantôme, édit. deL. Lalanne. b. VI, p. 1 18. p. 70'j. Calendar of State papers, i568, p. f>26. Bibl nat.. tonds franc., a' iB5à-j, p. 369.

IMIIODI CTION. as

au plus lui qu'il sera possible un hou nombre de forces pour leur courre sus et les défaire el ruiner avant qu'ils aient aucun moyen de se reconnaître cl assembler pour exécuter quelque cbose de pis et déjà fussions partis de ce lieu pour tirer du côté d'Orléans sans la rechute de la maladie qu'a eue ledit sieur Roi mon fils1.-

En écrivant ces lignes, Catherine exagérait les forces dont elle pouvait disposer et ne se faisait pas une juste idée de celles que leur puissante organisation allait mettre aux mains des chefs protestants. A chaque étape leur troupe grossissait . M. de la Châtre, en signalant le passage du prince et de l'amiral près du Blanc en Berry, mandait au Roi : n Tous les huguenots des villes et des villages les suivent. Il v a un monde de charrettes et de chariots, lesquels chevaux el chariots ils changent à tous les villages et ils en prennent, même pour les coches des dames et enfants. On tient pour certain qu'ils veulent mettre en sûreté leurs femmes et enfants à la Rochelle pour recueillir toutes les forces qu'ils peuvent avoir et l'artil- lerie pour s'emparer de quelques places sur la rivière de Loire. .le crois que celles qui sont de ma charge auront la première attaque'2.'»

Sur tous les points l'insurrection se généralise : en Picardie. Genlis, Boucha- vannes, Jean de Lannoy, sr de Morvillier; en Provence, en Dauphiné, en Lan- guedoc. d'Acier. Mouvans, Pierre Gourde, tiennent la campagne.

Le h septembre, Matignon écrit à Charles IX : rr Depuis deux jours se sont assemblés en un jour et une nuit dans une petite ville nommée Vire trois cents chevaux et quatre cents hommes de pied. J'ai eu avis que M. d'Andelot vient trouver le comte de Montgommery 3. n

Toujours disposée à négocier, ne fut-ce que pour gagner du temps, Catherine en toute hâte fait partir un gentilhomme pour supplier Coudé de s'arrêter dans ipielque ville à son choix elle viendrait conférer avec lui. Tentative inutile! Condé continue sa marche. Elle écrit également à Jeanne d'Albret, la conjurant de ne pas prendre part à cette nouvelle lutte. Sans tenir compte de ce message, la reine de Navarre se prépare a rejoindre Condé. Charles l\ promet hautement d'être clément; il l'ait répandre des proclamations pacifiques; mais les protes- tants ne se lient plus à ces belles promesses. C'est aux armes à eu décider el . tout comme en 1662, les protestants peuvent compter sur l'appui d'Elisabeth; elle est disposée à jouer le même jeu et à profiter de ces nouveaux troubles. Déjà La Meilleraie signale la présence d'une Hotte anglaise dans la Manche et il

1 lîibl.nat. , fonds franc. . 10752,]). i463. '' Bibl. nat., fonds franc. ,rn°ji 55ïï8 ; |». 346. ' IHd.

XIx„ INTRODUCTION.

redoute une tentative sur Honfleur1. L'ambassadeur d'Angleterre, Sir Henri Norris, boute-feu non moins actif, non moins redoutable que Tbrokmorton l'avait été en i562, pousse à une intervention armée : «r Jamais, écrit-il à Lei- cester, nous ne retrouverons une occasion plus favorable pour reprendre Ca-

lais'2, n

Ces perfides conseils trouvent des oreilles toutes disposées à les mettre à profil. Porteur des remontrances dont il était le véritable inspirateur, Norris vient trouver Charles IX. Affaibli par sa longue fièvre, le jeune Roi le reçut au lit. Après l'avoir patiemment écouté : et Monsieur l'ambassadeur, attendez quelques instants, dit-il, dans la galerie voisine, je tiens à consulter les membres de mon conseil.* L'ayant fait bientôt rappeler : rr Veuillez mettre par écrit ce que vous venez de médire et rapportez-le-moi. n Norris se relira et le lendemain revint avec un message rédigé à l'avance. Elisabeth affirmait, ce que les événements n'avaient que trop démenti, qu'elle n'avait pris aucune part à la dernière guerre civile; mais dans les circon- stances actuelles l'intérêt, la sauvegarde de ses propres sujets lui faisaient un de- voir, une obligation d'intervenir; puis rappelant les infractions à l'édil de pacifi- cation, les cruautés commises, elle déclarait que, s'il n'y étaitpas mis une prompte fin, elle se verrait obligée de parer aux dangers qui menaçaient ses propres Etats et elle offrait sa médiation.

Le maréchal de Montmorency fut chargé d'annoncer à Norris que l'évêque de Rennes irait porter la réponse de Catherine. Elle était très énergique cette réponse : «Le Roi ne veut recevoir ni juge ni médiateur entre lui et ses sujets, m autre moyen de conciliation que leur assurance pour l'avenir déplus d'obéissance. 11 prie ladite dame de se n'en mêler point, comme aussi ce serait contre toute rai- son. La conséquence est bien dangereuse pour son royaume, qui n'a pas toujours été très obéissant, et le mal est bien contagieux 3.n

Catherine ne s'en tient pas à une vaine polémique, elle a recours aux mesures de rigueur : des édits sont préparés qui interdisent l'exercice du culte protestant, et mettent les ministres en demeure de sortir du royaume dans le délai de quinze jouis, sous peine de la vie.

La publication de ces rigoureuses mesures ayant été retardée de quelques jours, Norris s'empresse d'en prévenir Cécil, et il l'attribue à ses remontrances. Pure illusion (I amour-propre! La cause était tout autre : le chancelier de l'IIospital

1 Bibl. nat., fonds franc., n" i5548, p. îa. ' Calendar of State papers , i568, p. 548. 5 Record office, State papers, l'rance.

INTRODUCTION. hjuh

s'y était opposé énergiquement et avait refusé d'apposer le sceau de l'Etat sur la huile du pape qui autorisait la vente des biens du clergé, à la condition d'en em- ployer l'argent à l'extermination des hérétiques. A ce sujet une violente discus- sion s'était engagée dans le conseil : et Pourquoi, avait dit le cardinal de Lorraine à i'Hospital, persistez-vous à refuser d'apposer le sceau de l'Etat sur la huile du pape? 7i «Vous voulez donc encore une fois faire entrer les Allemands dans ce royaume», avait répondu le chancelier. «Vous n'êtes qu'un hypocrite, avait riposté l'irascible prélat, et votre femme et votre tille sont des huguenotes. •- a Moi et les miens, nous sommes de bonne souche», s'était écrié I'Hospital. Alors le cardinal s'était levé et, sans l'intervention du maréchal de Montmorency, il aurait jeté bas le chancelier de son siège1.

Le 28 septembre, Catherine vint à Paris. La veille, on avait publié les sévères édits rendus contre les protestants. Elle assista à la procession solennelle l'on porta le corps de saint Denis , ce qui ne se faisait qu'à la veille des grandes guerres; mais le temps s'écoulait et l'armée royale ne se l'assemblait à Orléans que bien lentement. Le h octobre seulement, le duc d'Anjou, nommé généralissime, par- tait pour Étampes. Accompagnée des cardinaux de Bourbon, de Lorraine et de Guise, Catherine l'y rejoignit pour lui donner ses dernières instructions; elle y resta jusqu'au 9 octobre, jour elle rentra à Paris pour achever les préparatifs de la prochaine campagne. Le 1 8 , un courrier apporta la triste nouvelle de la mort de la reine d'Espagne. Tout ce jour-là elle fut tenue secrète. Le lendemain, les cardinaux de Lorraine et de Bourbon l'annoncèrent à Charles IX. Suivi par eux et par les principaux du conseil privé, le jeune Boi alla chez la Beine sa mère. Il n'avait voulu laisser à personne celte douloureuse tâche. Ce coup était si inattendu; si terrible que, frappée de stupeur, sans pouvoir trouver une parole, Catherine se retira dans ses appartements. Après avoir donné quelques heures à sa douleur, elle entra au conseil resté en permanence : «Messieurs, dit-elle, Dieu m'a enlevé loutes mes espérances en ce monde; de sa main seule j'attends la consolation et le secours. Je sécherai mes larmes et je me consacrerai uniquement à la défense de la cause du Boi mon fils, et à la défense de celle de Dieu. Que chacun de vous fasse comme moi et que les huguenots ne se pressent pas trop de se réjouir de cette mort; qu'ils n'espèrent pas (pie le. lieu qui unit ces deux couronnes soit en rien rompu »; puis la mère s'elfaçanl devant la femme politique: rrLc roi dEs-

1 Cakndar o/Stnle papers, 1 508- 1 B6(), p. 554.

Catueki>e dk Mkdicis. m. «

Ivrniki - ' I ' '

ïxxiv INTRODUCTION.

pagne ne peut rester veuf; je n'ai plus qu'un désir, c'est que ma fille Marguerite puisse prendre la place de sa sœur1.!)

IX

Les chefs protestants avaient largement profité de l'immobilité de l'armée royale. Entré le 18 septembre à la Rochelle, il avait mis en sûreté sa femme et ses enfants, rejoint le 28 à Arcbiac par Jeanne d'Albret, qui marchait à la tête de quarante enseignes de gens de pied et de huit cornettes de cavalerie, Condé pour agir n'attendait plus que d'Andelot et d'Acier qui lui amenait les Provençaux.

Ce n'est pas sans peine que d'Andelot put échapper à Martigues et traverser la Loire. Renforcé par Montgommery, rallié, chemin faisant, par Soubise, il prit Thouars et Parthenay. L'armée protestante, grossie en outre par les troupes sorties de la Rochelle sous la conduite de Goligny, enleva successivement Niort, Fontenay, Saint-Maixent et vint prendre position devant Angoulême. Le duc de Montpensier qui occupait Poitiers, dès qu'il fut rejoint par Martigues, crut pou- voir arriver assez à temps pour leur faire lever le siège; mais, apprenant en route que la ville s'était rendue, il rétrograda et se replia rapidement sur Péri- gueux pour tout au moins barrer le chemin aux Provençaux de Mouvans et de d'Acier. C'était jouer gros jeu : si Condé et l'amiral l'eussent poursuivi, il courait risque d'être pris et écrasé entre deux corps d'armée. Celte faute ne fut pas la seule commise par les protestants. Lavant-garde des Provençaux, marchant trop séparée du corps de bataille resté à Riberac, fut atteinte et culbutée dans son cantonnement entre l'isle et la Dronnc par Montpensier et Martigues : crVous verrez par la lettre du Roi mon fils, écrivait Catherine, le 2 novembre, au duc de Nemours, le bon et heureux commencement qu'il a plu à Dieu nous bailler de victoire sur nos ennemis, étant le hasard tombé sur les régiments de Mouvans et Pierre Gourde qui ont eu meilleur marché qu'ils n'eussent pas eu sans la fa- veur de la nuit qui nous surprit2, v

A la suite de la défaite de Mouvans, Condé et Coligny, apprenant que le duc d'Anjou s'avançait du côté de Chàtellerault et que le duc de Montpensier se trou- vait encore dans le voisinage de Périgueux, crurent avoir le temps de venir se placer

' Bibl. nat.. Dépèches des ambassad. vénil. , filza VI. ' Bibl. nat.. fonds franc., n* 3aa5, p. 57.

liNTRODUCTION. xxiv

entre ces deux corps d'année et de les combattre avant leur jonction. Mont- pensier s'étant rapproché du duc d'Anjou à marches forcées, leur projet lut dé- joué. Ils franchirent alors sans difficulté la Vienne et se préparaient à passer la Creuse pour traverser le Berry et gagner la Bourgogne; mais laissant derrière lui Chàtellerault et dépassant Poitiers, le duc d'Anjou marcha droit à eux. Une lettre du cardinal de Lorraine à Philippe 11 nous renseigne bien sur cette nou- velle situation des deux armées : te Elles sont, disait-il; à deux lieues près l'une de l'autre, cherchant leur avantage pour combattre et ne voulant les nôtres sans rai- sons rien hasarder, étant le dessein de nos ennemis de venir chercher passage entre la rivière de Loire et passer en Bourgogne, afin de se joindre au prince d Orange et au duc des Deux-Ponts, chose à quoi on essaye de remédier tant que l'on peut, \otre Majesté a été avertie par M. le duc d'Albe de l'heureux succès de vos affaires dans les Pays-Bas, mais cet orage tombe sur nous; car le prince d'Orange, et toutes ses forces conduites par vos rebelles, vient en ce royaume et entre par Cambrésis et, d'autre côté, le duc des Deux-Ponts a levé six mille reî- tres et quarante enseignes de lansquenets, la reine d'Angleterre et les princes protestants ayant fourni deniers 1.d

Le cardinal de Lorraine n'était que trop bien renseigné : tandis que l'armée royale et l'armée protestante se poursuivaient à tour de rôle, le prince d'Orange, le 17 novembre, entrait en France. Déçu dans l'espoir d'un mouvement qui devait se produire en sa faveur à Bruxelles, déjoué dans tous ses plans d'attaque par le duc d'Albe, son habile adversaire, toujours retranché eu face de lui dans des posi- tions inexpugnables, il s'était bien vu réduit à franchir la frontière. C 'était une lâcheuse complication et Charles IX la signalait, en ces ternies, le 2/1 novembre, au duc de Nemours : et Le plus mal c'est pour le côté du prince d'Orange qui est déjà entré dans ma frontière de Picardie et est celle de Champagne menacée du duc des Deux-Ponts; pour à quoi résoudre, il est nécessaire de promptemenl assembler aux environs de Paris le plus que l'on pourra de forces de tous cùté^. faisant d'icelles une seconde armée pour résister tant au prince d'Orange qu'au duc des Deux-Ponts2.1»

Sans se laisser décourager par ce nouveau danger. Catherine n'en poursuit pas moins ses projets de mariage avec la cour d'Espagne : «Quelque chose qui puisse être, écrit-elle à Fourquevaux, ne fera que je n'aie dans le cœur la perte

' Arcli. nat., collt'ct. Simancas, K îai'i, p. 108. ' lîibl. nat., fonds franc.; p. 3 a a a; Calendar 0/ State papers , i56g, p. 577; Gacliard. Correspondance du prince d'Orange, t. III. p. 3io.

XXXVI

INTRODUCTION.

que j'ai faite de la reine ma fille, et encore que je désire, comme mère, de voir, s'il est possible, sa sœur au même lieu, si est-ce que cela ne m'ôtera la douleur que j'en sens; mais, étant mère, je dois chercher, non pour mon réconfort, mais pour le bien de ce royaume et la conservation de la paix entre ces deux rois, tous les moyens pour essayer d'y parvenir. Et ayant vu le langage que le prince d'Evoli vous a tenu, je connais par qu'ils voudraient avoir la princesse Anne et que le Roi mon fils eut sa jeune sœur, et ma fille en Portugal. En première face, cela semble beau, les voyant tous accommodés et épousant les deux sœurs, que la paix sera par elles entretenue et cela serait bon, si l'on n'avait vu l'expérience, qui est récente, du Roy, mon beau-père, qui n'ayant autre alliance que la sœur du feu empereur Charles, ne laissa d'être toute sa vie en guerre avec lui; et ce serait le semblable. Le Roi mon fils envoie le cardinal de Guise pour se condouloir de noire perte commune, assistez-le, et ne lui dites rien de ce que je vous mande, encore qu'il vous en parle; mais aidez-lui en ce que connaîtrez nous y pouvoir servir, car je désire infiniment voir ma fille et que le Roi mon fils eût la fille aînée de l'Empereur. Rrùlez cette lettre, et m'en faites réponse par ce porteur même en une lettre à part l. »

Cette fin d'année allait se terminer sans qu'aucune grande bataille ne s'engageât. Des deux côtés on semblait l'éviter. Dans la journée du 17 novembre, les avant- gardes des deux armées se rencontrèrent aux abords du village de Pamproux elles devaient passer la nuit et s'en disputèrent la possession. On s'attendait à un combat le lendemain, mais les catholiques se replièrent sur Jazeneuil le duc d'Anjou s'était arrêté. Résolu à l'offensive, Coudé prit alors la route de Sanxai, mais égaré par un épais brouillard, il donna droit dans le camp du duc. Une nouvelle et vive escarmouche s'engagea. Elle fut comme la première interrompue par la chute du jour. Dans la nuit l'armée protestante se déroba, et dans sa retraite elle s'empara sans résistance de Mirebeau et vint menacer San mur.

Rentré dans Poitiers, le duc d'Anjou n'en sortit que le 22 décembre, et se porta sur Loudun. Voilà donc une seconde fois les deux armées en présence. Durant trois jours elles se déployèrent. L'hiver était dans toute sa rigueur, le verglas si glissant que la cavalerie ne pouvait charger. Des deux côtés on plia bagage. Condé se retira dans le Poitou; le duc se renferma dans Chinon.

1 Copio, Bibl. nat. , fonds franr;. , n" 107.^2, p. 90.

INTRODUCTION. xxxvu

Le 6 janvier 1669, Àlava écrivait au duc d'Albe : et Les maréchaux de Vieille- ville, Damville et de Montmorency se démènent comme des diables pour décider le Roi à faire la paix. Leur but, je n'en doute pas, c'est de s'allier au prince d'Orange, puis, après, tomber sur nous dans les Flandres '.n Pour mieux se renseigner, le 7 janvier, il vient à Saint-Maur-les-Fossés. Le conseil était rassemblé depuis le matin, et sa séance se prolongea si tard que Cathe- rine ce jour-là manqua la messe. Le duc de Nemours sortit le premier et dit en passant à Alava : et II faut que nous ayons un entretien, n A ce moment, Ca- therine parut et prenant l'ambassadeur par la main elle l'emmena dans la ga- lerie voisine. Elle semblait visiblement troublée. Alava n'ayant pu s'empêcher de sourire : et Pourquoi souriez-vous?^ dit-elle. « Votre Majeslé veut-elle me permettre de le lui dire? 11 «Parlez, parlez, n répliqua-t-elle vivement. «Eh bien, les yeux de Votre Majesté sont gonflés de sommeil; on dirait qu'elle sort d'un rêve, s ce Ce n'est que trop vrai, -n et les larmes lui venant aux yeux, «J'ai tout lieu de paraître songeuse; car je suis seule à supporter tout le poids des affaires. Revenez demain, nous causerons en présence du prince et des car- dinaux, t «Pourquoi Votre Majesté ne les fait-elle pas appeler tout de suite, puisqu'ils sont ici ? n te Soit, d et elle en donna l'ordre. «Vous seriez bien étonné, reprit-elle, si vous étiez au courant de ce qui vient de se passer. Je ne sais plus à qui me fier; ceux que je croyais tout dévoués au service du Roi mon fils se sont retournés et contrecarrent ses volontés. v «Si Votre Majesté, dit Alava, voulait bien s'expliquer plus clairement, n

Elle fit d'abord allusion aux craintes que lui inspiraient le prince d'Orange el la reine d'Angleterre, qui semblaient s'entendre pour lui faire la guerre; elle se plaignit de ce que le duc d'Albe n'envoyait point les secours promis. Alava avait sur lui une lettre du duc qui annonçait qu'il tiendrait bientôt ses engagements, il la lui lut. Cette lettre parut la rassurer, et venant enfin a ce qu'elle avait sur le cœur : «Je suis scandalisée de la conduite des membres du conseil; tous veulent que je fasse la paix. v>

A ce moment, les cardinaux entrèrent : «L'ambassadeur d'Espagne, dit-elle.

Arcli. nat. , coIIitIïoii Simancas. K 101/1.

uavm INTRODUCTION.

vient de me donner communication d'une lettre du duc d'Albe; il va vous la lire. Prêtez-y toute votre attention, v Tous semblèrent très satisfaits de l'assu- rance formelle d'un prochain secours. Prenant le premier la parole et s'adressant à Alava : ce Sachez que c'est la Reine seule, dit le cardinal de Bourbon, qui soutient la cause de la religion. Dans la dernière séance du conseil, c'est elle qui a répondu à toutes les objections qu'on a faites. 11

A ces paroles, Catherine ne pouvant de nouveau retenir ses larmes, le car- dinal de Lorraine s'écria : rr Vous avez cent fois raison, Madame, et c'est nous qui avons tort. Vous avez cru trouver un appui dans un personnage sur lequel jus- qu'ici vous aviez compté. Si aujourd'hui il est tout autre, ne nous imputez pas sa faute. i)

Catherine paraissant s'offenser d'un pareil langage, le cardinal de Bourbon se tourna du côté d' Alava : ce Vous ne pouvez savoir par quelles épreuves la pauvre Beine a passé aujourd'hui. Si la foi catholique se perd dans ce royaume, le roi votre maître en aura bien vite le contre-coup. Mon frère le prince de Condé et ses partisans pensent à jeter les huguenots et les Allemands dans les Pays-Bas. v

tfBépétez cela 11, dit la Beine au cardinal.

Il affirma de nouveau que c'était l'exacte vérité.

et II n'y a pas deux jours, ajouta le cardinal de Lorraine, que deux person- nages sont venus me supplier de parler dans ce sens.^

Mors les cardinaux s'adressant à Alava : et Que nous conseillez-vous de l'aire?^ ce Soutenir la cause de Dieu, et demander à saint Julien, dont c'est aujour- d'hui la fête, qu'il veuille bien vous éclairer, n Avant de se séparer, Alava tenait à savoir le nom de celui qui, dans le conseil, avait si vivement froissé la reine : rc C'est le duc de Nemours, répondirent les cardinaux; il veut être le chef de l'armée qui se rassemble à Château-Thierry l. -n

Une dépêche de l'ambassadeur de Venise complète le récit d' Alava :

rcCes propositions de paix, qui avaient soulevé tant d'orages dans le conseil, devaient être apportées officiellement par Boissy le grand écuyer, qui tout récem- ment avait été fait prisonnier dans son château d'Oiron par d'Andelot et que l'on tenait pour très favorable aux protestants2, d

A l'heure présente, c'est le cardinal de Lorraine qui surtout poussait à la continuation de la guerre et en cherchait les moyens dans la vente immédiate

' Arch. nal., collecL Simancas, K 1 5 1 lt. ' Bibl. nat. , Dépèches des ambassad. vénit., iîlza VI.

INTRODUCTION. um

des biens du clergé. A cette occasion, il avait eu une violente altercation avec le nonce qui y était très opposé : «Il ne faut pas, lui avait-il dit, que le pape lasse trop de remontrances au Roi au sujet de la vente des biens du clergé. Sans en pré\ e- nir le Saint-Siège, on en a vendu plus d'une fois; à l'avenir, l'on fera de même '. -

Pour échapper à de nouvelles instances en faveur de la paix, Catherine partit précipitamment pour Monceaux, elle prolongea son séjour jusqu'au îî jan- vier. Le 18, nous la retrouvons à Epernay; le 20, à Chàlons. C'est de cette der- nière ville qu'elle annonce à Fourquevaux la retraite du prince d'Orange : rrDieu merci, dit-elle nous sommes en bon chemin, puisque le prince, nous voyant marcher vers lui, a eu un tel effroi qu'il s'est retiré de delà la Moselle2, -n

Ce qu'elle n'avouait pas. c'est quede maréchal de Cossé avait député M. de Favelles auprès du prince d'Orange et qu'au nom de Charles IX il lui avait proposé «de le rétablir et d'augmenter ses grandeurs3-. Ce qu'elle n'avouait pas. c'est que Schomberg lui avait proposé des vivres et toutes les facilités pour sa retraite, à la grande indignation du duc d'Albe, qui aurait voulu que le maréchal allât le combattre. Le moment était bien favorable : abandonné en partie par ses mercenaires allemands, gagnés peut-être par l'or de Catherine, le prince n'avait plus autour de lui qu'une poignée d'hommes1.

Quelle que fût la cause qui eût motivé cette retraite, cela ne modifie en rien les projets de Catherine et elle continue sa route. Son objectif, c'est Metz, elle a donné rendez-vous à la duchesse douairière de Lorraine, chargée par elle de la négociation du mariage de Charles IX avec l'aînée des fdles de Maximilien. négociation que le cardinal de Guise poursuivait de son côté en Espagne et qui. pour le moment, semblait compromise.

Bien des bruits couraient sur ce voyage de Metz : rrOn s'attend dans cette ville à d'importantes conférences, mandait Norris à Leicesler et à Cécil. l'Empereur et le roi d Espagne doivent y envoyer de grands personnages; on y traitera de grandes alliances et du mariage de Charles IX avec la fille de l'Empereur, et de celui du roi d'Espagne avec la princesse Marguerite. Toutefois ce voyage me semble une imprudence, et les Allemands auront tout sujet des'eu alarmer5.- Le

Arch. nat., collect. Simancas, K iBi4.— En 3 Grocn van Prinsterer, irchiva de U maison

marge de la dépêche d'Alava, «m lit celte noie de d'Orange, l. III, p. 3i4. la main de Philippe II : Paroles inconvenantes du ' Voir la lettre de Ferais à Charles l\. arch.

cardinal de Lorraine. nat, , colleel. Siinuncas, K l5l l.

1 Bihl. nat., fonds franc.. 107ÛJ . p. 161. ' Calendav of State papers , i5C<j, p. ao.

xl INTRODUCTION.

6 février, il vint trouver Catherine à Joinville, elle séjournait depuis le ier du mois. Reçu par elle, le jour même de son arrivée, il n'aborda pas tout d'abord le sujet qu'il tenait à éclaircir. Il essaya de justifier les raisons qui avaient déter- miné la reine sa maîtresse à arrêter dans les ports d'Angleterre les vaisseaux espagnols : rr Je n'ai point à me mêler, répondit Catherine, de la querelle du roi d'Espagne avec votre maîtresse. Cela ne me regarde pas et ne me touche en rien; mais, du moment que la reine Elisabeth me fait l'honneur de m'appeler sa mère, j'ai lieu de m'étonner et de me plaindre de la voir envoyer de l'artil- lerie et des munitions aux rebelles de la Rochelle. Je veux bien croire que cela provient des gens qui sont autour d'elle; néanmoins le Roi mon fds trouve mau- vais que ses actes ne répondent jamais à ses promesses, n

Noms répliqua qu'il n'avait aucune connaissance de secours envoyés d'Angle- terre à ceux de la Rochelle : «Cela ne fait pas l'ombre d'un doute, reprit-elle, car ceux auxquels ils sont parvenus s'en vantent hautement; c'est d'ailleurs l'a- miral Winter qui a amené ces secours, n

Norris ayant persisté à tout nier et s'étant efforcé de rejeter la faute sur l'in- solence des sujets qui font assez de choses sans le commandement de leurs princes, et à l'appui de son dire ayant allégué l'exemple des propres sujets de Charles IX : rr Je n'admets pas cette comparaison, dit-elle, votre observation n'est pas juste. En Angleterre, tous les sujets sont de la même religion que la reine; en France, c'est tout autre chose. D'ailleurs, il y a eu déjà des tentatives sur Calais et sur d'autres villes; mais nous nous tenons sur la défensive et bien gardés '.^

Norris aiïirma qu'il n'en était rien; mais, tout interloqué, se retira sur cette dernière réplique.

Poursuivant sa route, Catherine était le 18 février à Toul, et le 2 1 à Nancy. L'argent lui faisant défaut, elle avait sollicité un nouvel emprunt du duc de Flo- rence et envoyé des joyaux en garantie. Le duc ne se montrait pas très accom- modant; il voulait faire estimer à nouveau le gage offert, l'ayant trouvé d'une valeur inférieure à celle qui avait été annoncée. Elle s'en plaint amèrement : tt J'ai grand'houte, que les bagues vous aient détourné d'avoir guères de parole2, r.

Enfin, elle entre à Metz le 22 février. Son séjour dans cette ville était entiè- rement subordonné à la réponse qu'elle attendait de l'Empereur et des électeurs de l'Empire. Une diète avait été annoncée comme devant se tenir prochainement.

' Calendar of State papers , 10G9, p. 29. ! Voir la lettre de la page 228.

INTRODUCTION. IU

XI

L'ambassadeur d'Espagne qui avait suivi la cour à Metz ayant demandé audience. Charles IX le reçut, le k mars, ayant à ses côtés le cardinal de Lorraine: «Le lïoi Catholique, lui dit-il de prime abord, n'a tenu aucun de ses engagements, n

Interdit par cette rude apostrophe, Alava protesta de la bonne volonté de son maître et devant une mauvaise humeur aussi manifeste allait se retirer, quand le retenant par Le bras: sPuis-je me lier, reprit Charles IX, à ce comte de Mansfeld que le roi mon frère nous a envoyé? C'est un Allemand et de plus un ami, un parent du prince d'Orange et de tous les chefs de ces reîtres enrôlés contre moi. Quelle confiance le roi votre maître peut-il avoir en lui ? n

ttUne confiance absolue*'), répondit Alava.

A ce moment, le cardinal de Bourbon entra dans l'appartement et s'adressant à Alava: c-Que pensez-vous de nos affaires, Monsieur l'ambassadeur? -n

ttLa guerre dure depuis six mois, répondit Alava, je crains bien qu'elle ne soit qu'à son début. Depuis qu'elle a commencé, la Reine mère et le cardinal de Lorraine n'ont cessé de dire que, s'ils avaient eu des forces suffisantes, ils auraient déjà livré bataille. Eh bien, vous les avez en main ces forces, vos adversaires sont affaiblis et vous vous consumez, vous vous ruinez en des dépenses par trop onéreuses. 15

A ce rude langage, les deux cardinaux se regardèrent et firent un signe d'assen- timent. Alors le cardinal de Bourbon se rapprochant du cardinal de Lorraine: r Voilà, Monsieur l'ambassadeur, celui qui jusqu'à ce jour nous a soutenus; sans son aide, il y a longtemps que nous serions perdus, n L'entretien fut interrompu par l'arrivée de Lansac qui apportait des nouvelles de la Reine mère, a Elle vou- drait bien vous recevoir, dit-il à Alava, mais elle ne s'en sent pas encore la force '.a

Durant les semaines suivantes la maladie de Catherine resta stationnaire. Enfin, le 20 maOàun mieux très sensible s'étant déclaré, elle fit demander Alava :

<f Je suis, dit-elle en le voyant , débarrassée de ma fièvre; je me suis confessée ce malin et j'ai communié t>; puis abordanl le sujet qui la préoccupait et faisant allu- sion à une lettre de Philippe II. qu'elle avait reçue dans les derniers jours de

Arch. nat.. collect. Simancas, K iôi/i.

<wHeni>E de Médius. m. ..

llrKMMl HUI

xi.ii INTRODUCTION.

lévrier dernier, lettre dans laquelle il manifestait son intention bien arrêtée de prendre pour lui la princesse Anne d'Autriche, promise à Charles IX: rll serait bien dur pour mon fds de renoncer à la princesse Anne sur la main de laquelle il avait droit de compter. Pourquoi le roi votre maître n'épouserait-il pas ma fille Marguerite ?n

et N'y comptez en aucune façon, Madame, répondit brusquement Alava. Si Votre Majesté m'avait fait l'honneur de m'en parler, il y a longtemps que je lui aurais tenu le même langage. ■»

Le visage de Catherine trahit son désappointement; mais maîtrisant son émotion : cf S'il en est ainsi, je poursuivrai le projet du mariage de ma fdle avec le roi de Portugal; mais avant tout, il faut s'occuper de celui du Roi mon fils, c'est un homme maintenant; si on ne le mariait pas vite, je craindrais qu'il ne lui passât par la tête quelque fantaisie. r> « Personne plus que le Roi Catholique, répliqua Alava, ne désire le prompt accomplissement du mariage du Roi votre fils et de celui de la princesse votre fille. r>

D'un geste elle lui fit signe qu'elle se sentait fatiguée et qu'elle désirait qu'il se retirât. Il s'inclina et sortit1.

C'est dans la nuit de ce même jour que M. de Losses apporta la nouvelle de la victoire de Jarnac. Prévenu tout aussitôt, le jeune Roi se jeta à bas de son lit et se mit en prières. Le matin même, il fit chanter le Te Driun.

Comment les deux armées, après avoir tant de fois évité de se combattre, avaient- elles enfin livré bataille? C'est que les protestants avaient commis la même faute qui leur avait fait perdre la journée de Dreux. Ils n'avaient pas plus défendu le passage de la Charente, barrière naturelle entre leurs adversaires et eux, qu'ils n'avaient défendu celui de l'Eure. Leur avant-garde, conduite par Coudé, se diri- geait déjà du côté de Cognac, lorsque surpris en pleine retraite, contraints de se mettre en ligne sous le feu d'une armée supérieure en nombre et passée tout entière et sans obstacle sur l'autre rive, ils furent bien vite culbutés, débordés. Un instant Coliguy maintint sa position, mais à son tour il se vit forcé de reculer.

C'est à ce moment suprême qu'il rappela à lui Coudé, ordre fatal aussitôt contre- mandé que donné. Le prince accourt avec ce qu'il avait sous la main, trois cents cavaliers à peine. La veille, il s'était blessé en tombant de cheval, mais, ace cœur de lioim n'était pas de ceux qui reculent. 11 demande ses armes et son cheval. Au

' Arch. nat. , collcct. Simancas , K 1 5 1 h ; Dépêches des ambassadeurs vénitiens , filza VI .

INTRODUCTION xliii

moment de se mettre en selle, une ruade de celui de La Rochefoucault lui brise la jambe. L'os troue sa botte, n'importe : «Doux est le péril pour Christ et le pays», s'écrie-t-il , et s'adressant à ses compagnons : « Noblesse française, voilà le moment tant désiré, » Chargeant avec la même furie qu'il avait chargé à Dreux, il pénètre jusqu'aux plus épais escadrons ennemis. «Mais, s'écrie tristement d'Aubigné1, que pouvaient deux cent cinquante gentilshommes arrêtés de deux mille en tète, enveloppés de deux mille cinq cents reîtres à la droite et de huit cents lances à gauche, » 11 n'y avait plus qu'à mourir. Tous tiennent à honneur à lui faire un rem- part de leur corps. Un vieillard, le capitaine Lavergne, se fait tuer avec quinze de ses fils et de ses neveux : il en avait amené vingt-cinq. Frappé d'un coup de feu, le cheval de Condé s'abat; lui n'a plus la force de remonter sur un autre. Apercevant d'Argences et Saint-Jean qu'il a connus autrefois, û les appelle, lève sa visière et se rend à eux. Tous deux répondent de sa vie, mais les gens de Monsieur arrivent au galop, Montesquiou à leur tête, criant tue, lue. En les apercevant: «Tu ne me sauveras pas, d'Argences n, dit le prince. Montesquiou à bout portant décharge sur lui et par derrière son pistolet. La balle traverse la nuque et ressort par l'œil droit. Le prince mort, Châtellier-Portaut, l'un des meurtriers du capi- taine Charry, et l'Écossais Stuart qui avait frappé le connétable à la bataille de Saint-Denis sont tués de sang-froid, ce dernier de la main de Villars. «Que faire des autres prisonniers ?d demande-t-on au duc. «Qu'on les tuer, répond-il; et les Suisses se chargent de la besogne.

Le grand François de Guise avait rehaussé la victoire de Dreux en partageant sa couche avec Condé son prisonnier; le duc d'Anjou déshonora la sienne en fai- sant jeter ce glorieux cadavre sur un âne, bras et jambes pendants, et en le lais- sant deux jours exposé à la risée de toute son armée.

Ni l'infanterie ni l'artillerie protestantes, parties en avant, n'avaient donné dans celte journée. Le soir même elles s'étaient enfermées dans Cognac. Le lendemain. l'amiral avec toutes les forces qu'il avait ralliées rejoint les princes à Saintes. De cette ville, dans toutes les directions, partent des lettres signées par lui et par Henri de Navarre qui rétablissent les faits et atténuent la portée de cette première bataille'2.

Maintenant, si l'on veut se faire une juste idée de la haine implacable que les Espagnols portaient à Coligny, voici ce que, le 3 avril, Alava mandait de Metz à Philippe II : k L'amiral a écrite Genève et à toutes les églises qu'elles devaient rendre

' D'Aubigné, Histoire universelle, liv. V, eh. a. 2 Voir notre livre /-'■ m nieh ci les Valois.

xliv INTRODUCTION.

grâces à Dieu d'avoir retiré de ce monde le prince de Coudé; car c'était l'homme qui avait empêché la religion protestante de s'étendre et de s'agrandir dans le royaume. Il n'avait d'autre dieu que son ambition; son orgueil avait été l'unique cause de sa mort et de celle des principaux de son armée. Après avoir juré de mettre à la tête de ceux de la nouvelle religion le prince de Navarre, il n'avait pas tenu son serment. Rien que pour ce manque de parole il avait mérité la mort1. «

XII

Catherine avait trop présumé de ses forces, sa maladie se prolongea jusqu'aux premiers jours d'avril. La première fois qu'elle reçut Alava, ce fut au lit. Après avoir échangé quelques paroles banales, elle lui promit de le revoir dès qu'elle serait levée, ce qu'elle espérait dans deux ou trois jours. Lorsqu'il revint : «Comment vont nos affaires hi lui dit-elle.

« Pas aussi bien que je le voudrais ! v

Se rapprochant vivement de lui : «Ne parlez pas si haut», et elle lui désigna du doigt le cardinal de Lorraine qui pouvait les entendre; puis appelant la du- chesse de Lorraine et la jeune Marguerite de Valois: «Vous pouvez parler devant elles et me dire hardiment ce que vous pensez des affaires du royaume, puisque vous semblez en être si mécontent. -

«Eh bien! Madame, Dieu a daigné accorder une grande victoire au fils que vous chérissez, pourquoi n'en profite-t-il pas? Voilà vingt jours perdus dans l'inac- tion; on a laissé à l'amiral tout le temps de réorganiser son armée, n

ce Je ne puis en disconvenir ■», dit-elle, et passant brusquement à un autre sujet : «Vous savez qu'ils ont pris pour chef le jeune Henri de Navarre et qu'il en est tout fiem; puis, baissant la voix : «Je n'ai qu'une crainte, c'est que l'amiral ne livre la Rochelle aux Anglais; ce serait un grand malheur'2.')! L'entretien en resta là.

Les reproches d' Alava étaient-ils vraiment fondés? Le duc d'Anjou aurait-il pu mieux profiter de sa victoire? Une lettre de Henri de Guise au duc de Nemours, datée du 8 avril, détermine bien les causes qui avaient motivé l'immobilité mo- mentanée de l'armée royale : «Depuis Jarnac, nos ennemis n'ont encore aban- donné le côté de Saintes et de Saint-Jean-d'Angély. Il est vrai que nous sommes

1 Arch. nat., collect. Simancas, K i5i4, n" 76. ! Idem, K 1 5 1 4.

INTRODUCTION. xiv

bien avertis qu'ils eussent volontiers trouvé chemin à propos ou pour aller du côté de Bourgogne à leurs reîtrea ou en Gascogne à leurs Vicomtes; mais nous sommes icy en lieu si mal à propos pour eux qu'ils ne sauraient marcher de quelque côté que ce soit que nous n'ayons toujours l'avantage. Je crois que, si la guerre nous commence à fâcher, ils n'en ont pas moins de leur côté et, s'en allant cent hommes de notre côté, il s'en va quatre cents du leur, de sorte qu'ils seront en brief un bien petit nombre, et avec l'aide de Dieu en aurons bonne raison. Je ne veux pas celer que, si les reitres continuent à se retirer, comme ils font, que nous ne soyons bien mal accompagnés. Toutefois il nous en reste tou- jours quelques-uns, et à eux rien '. n

Le duc de Guise aurait pu ajouter que l'argent était aussi rare d'un côté que de l'autre.

Catherine, reprise de nouveau par la fièvre, avait beaucoup maigri, et sa fai- blesse était grande; néanmoins elle se décida à quitter Metz et, le 17 avril, elle arrivait à Verdun. Elle se vit obligée d'y séjourner jusqu'à ce qu'elle fût fixée sur la marche du duc des Deux-Ponts. A cette date il se tenait entre Montbéliard et la Bourgogne, brûlant tous les villages sur son chemin. Au moment l'on s'\ attendait le moins, Castelnau de Mauvissière amena à Verdun un envoyé' du duc. Alava en eut vent et se fait l'écho des bruits qui coururent sur cette mission, r On affirme, écrit-il, que le duc des Deux-Ponts demande le maintien de l'édit de janvier, le remboursement de toutes les dépenses qu'il a faites, et trois places de sûreté sur les dix ou douze que tiennent les protestants. i>

Le 23 août, le Boi reçut cet étrange envoyé, et voici ce qu'il en écrit au duc de Nemours : <t II ne m'a rien dit de bouche et ne m'apporta rien de particulier, sinon deux écrits vilains et infâmes d'être présentés à un prince tel que je suis. lesquels sont composés de façon qu'il est aisé de juger qu'ils procèdent de la hou- tique et invention de nos rebelles qui sont en sa compagnie2. -n

De Verdun la cour alla à Chàlons, puis à Reims, chassant chemin faisant. Dans cette dernière ville Catherine eut un nouvel entretien avec Uava. Le duc des Deux-Ponts était 5a grande préoccupation. crJe crains, dit-elle, qu'il 11c prenne le chemin de la Normandie pour se joindre aux Anglais, n

ail ira plutôt rejoindre l'amiral, répondit Alava, et le duc d'Anjou votre fils court grand risque de perdre la réputation qu'il s'est acquise. 1

Bihl. nat., fonds franc., 11° 3336, p. 33. ' Bibl. liât., fonds franc., ."î -2-27. p. 1.

x,.v, INTRODUCTION.

r Vous no, dites que trop vrain, reprit-elle, puis venant à parler de l'amiral : «J'ai su par la reine d'Angleterre que, bien avant la mort du Roi mon seigneur, il avait projeté de le taire tuer à la chasse. Cet liommeest plus lâche qu'une femme. i> A ce moment le cardinal de Lorraine étant entré dans l'appartement, elle changea de propos et Alava se retira '.

Un nouvel incident la força de s'arrêter encore en chemin : le bruit s'était ré- pandu que le maréchal de Montmorency chercherait à s'emparer de la personne du Hoi avant son arrivée à Paris. Prévenu des mauvais desseins qu'on lui attri- buait, le maréchal accourut avec quatre-vingts chevaux seulement et amena avec lui sa femme Diane de France, suivie comme de coutume de ses chiens, de ses faucons et de ses veneurs2. Si Catherine fut rassurée de ce côté, de mauvaises nouvelles lui vinrent de la marche du duc des Deux-Ponts : à la suite d'un enga- gement sans résultat dans le voisinage de Dijon, il avait atteint Beaune, puis Vezelay, suivi de loin par l'armée très affaiblie du duc d'Aumale. L'heure favo- rable était passée : c'était à son entrée en campagne qu'il aurait fallu le com- battre; mais jamais les Espagnols n'avaient permis à l'armée royale d'entrer dans la Franche-Comté les Allemands auraient pu être si facilement arrêtés, tant les passages étaient étroits. Catherine s'en plaindra amèrement : te Tant s'en faut, écrira-t-elle à Fourquevaux, qu'ils aient empêché le duc des Deux-Ponts en son passage que, étant audit pays de Franche-Comté, il y a été accommodé de vivres et de ce qu'il a eu besoin et rejeté dans ce royaume 3. v

En présence de ce nouvel adversaire, le duc d'Anjou modifie son plan de cam- pagne. rtLe duc des Deux-Ponts, écrit-il le 10 mai à Charles IX, peut avoir che- miné sept à huit jours et se serait ainsi fort approché de la rivière de Loire. Je suis donc obligé de prendre parti et, à mon grand regret, de laisser libre le passage par les ennemis qui sont en ces quartiers peuvent aller au-devant de lui par le pays du Berry. Le meilleur serait de marcher jusqu'à Bourges avec l'armée je pourrais opérer ma jonction avec Messieurs de Nemours et d'Aumale, et tous ensemble combattre le duc des Deux-Ponts, v Dans une nouvelle lettre datée du lendemain, rr Le duc d'Aumale a passé la Loire et se trouve auprès de Bourges. Les ennemis sont à la Charité. J'ai été obligé de venir en cinq jours de la Roche- foucauld jusqu'au Blanc. L'amiral est en Saintonge il amasse ses forces. Il fau- drait combattre le duc des Deux-Ponts avant sa jonction, les armées sont de même

' Arrli. oal., collect. Simancas, K 1016. ! Calendar of State papers, i56g, p. 78. 3 Bibl. nat., fomk franc., a" 1075a, p. 968.

INTRODUCTION. u.vi.

force, environ sept mille hommes. Ce seroil hasardeux. Le marquis de Bade etles Italiens ne sont pas encore arrivés, il faut les hâter '. i>

C'est à Monceaux, Catherine s'était arrêtée en venant de Reims quelle apprend tout à la lois la mort du jeune Brissac tué à l'assaut de Mussidan, et la prise de la Charité; mais à peu d'intervalle un nouveau courrier lui apporte la nouvelle certaine de la mort de d'Andelot décédé dans la nuit du 6 mai. Dans la lettre elle en fait part à Fourquevaux, sa joie déhorde : rt Cette mort nous a fort réjouis. J'espère que Dieu fera aux autres à la fin recevoir le traitement qu'ils méritent. L'on dit aussi que Beaudiné est mort et que la peste est parmi eux à Saintes ils sont encore. Envoyez-moi par la première commodité deux dou- zaines d'éventails pareils à celui que je vous envoie avec la présente 2. -n

Sans que rien pût faire prévoir une si hrusque résolution, elle se décide à aller rejoindre son fils le duc d'Anjou. L'amhassadeur Norris en atlrihue le motif à une lettre du duc datée du 26 mai, dans laquelle il se plaignait vivement du cardinal de Lorraine et du duc d'Aumale. et Les reltres de l'armée royale, avait-il écrit. n'ayant pas été payés, quoique l'argent de leur solde fût parvenu au duc d'Au- male, ils ont laissé par leur couardise et leur négligence passer l'armée du duc des Deux-Ponts et je me vois ainsi exposé à perdre la réputation que j'ai ac- quise 3. T)

Catherine emmène avec elle le cardinal de Lorraine qu'elle voulait à toul prix réconcilier avec son fils. Difficultés, dangers de la route, elle brave tout. Dès le 1 1 juin, elle écrit de Limoges à Charles IX : et II y a huit jours que je suis arrivée en cette armée, pour voir mon fils et ne l'ai abandonné jusqu'en ce lieu. Nous pensions avoir la bataille, mais le duc .les Deux-Ponts, le sentant joint avec les forces qu'amenait le duc d'Aumale, a fui de telle façon et par tels chemins qu'il n'a su le combattre et s'est joint avec l'amiral. i> Dans une nouvelle lettre, elle se prend aux reîtres de cet échec : tt S'ils eussent voulu marcher jeudi, jour de la Fête-Dieu, je me pouvais dire la femme la plus heureuse et vous eus l'ail le plus glorieux, car vous eussiez eu la fin de cette guerre, étant le duc des Deux-Pont^ réduit en ce lieu il était à nous'1.'»

La jonction de l'amiral et du duc des Deux-Ponts étant un fait accompli, l'armée royale prit position dans un lieu nommé l'Ile appartenant à l'évêque de Limoges et au delà de la Vienne ira deux jets d'arc de l'armée protestante v.

' liil)!. imji. de Saint-Pétersbourg. ' Bibl. nal., fonds franc., n" 1075a, \>. •>.'!•!. ' Calendarof State papers, 1569, p. 83. ' Bibl. imp. 'le Saint-JPétersbonrg.

"Mil INTRODUCTION.

Chaque jour de vives escarmouches s'engagèrent et Catherine assista à l'une d'elles : cr J'avais le plaisir, écrit-elle à Charles IX, d'être si près que je vis prendre un prisonnier des leurs. Le jour précédent nous avons été avertis de la mort du duc des Deux-PontSD et elle ajoute de sa main : cr Voyez mon fils, comme Dieu vous aide plus que les hommes, il vous les fait mourir sans coups frapper. Voyez comme il en a pris depuis la bataille, Boucart, Esternay et le principal après le comte de Mansfeld qui est extrêmement malade. Vous avez grande occasion de remercier Dieu et de ne l'offenser pas et de le bien servir1, n

Le 17 juin elle va coucher à Saint-Liénard. Le lendemain elle passe en revue les mille arquebusiers et corselets que le pape leur envoyait sous le commande- ment du comte de Santo-Fiore. Sur l'assurance qui lui est donnée que les reîtres du duc des Deux-Ponts ne veulent pas marcher sans être payés, elle envoie de tous côtés pour essayer de les gagner : et Je fusse déjà partie , écrit-elle à Charles IX , mais il me lâche de ne vous emporter quelque chose qui vous puisse contenter, encore que celte fois ce soit mieux que quand je fus à Vitry, car le duc des Deux-Ponts pour le moins y est demeuré. i> De Limoges, elle était encore le 21 juin, elle invite le cardinal de Guise qui était resté en Espagne de tout faire pour hâter l'envoi des quatre mille arquebusiers offerts par le Roi Catholique, qui se faisaient bien attendre. Enfin elle reprend le chemin d'Orléans. Elle y ap- prend, à son arrivée, qu'une sanglante escarmouche s'est engagée à la Roche- l'Abeille et que Strozzi a été fait prisonnier; mais en revanche une bonne nou- velle lui arrive d'Espagne : le cardinal de Guise lui donne l'assurance définitive du mariage de (maries IX avec Elisabeth d'Autriche et de celui de Marguerite

avec le roi de Portugal2.

XIII

Au lendemain du combat de la Roche-l'Abeille, les chefs protestants, par l'en- tremise du maréchal de Montmorency, firent des propositions de paix. Leur requête était respectueuse et se terminait ainsi : «Nous supplions Votre Majesté de considérer s'il est plus à propos d'attendre des deux armées qui sont mainte- nant assemblées une funeste et sanglante victoire de laquelle le vaincu rapporte autant de fruit que le vainqueur, ou bien les employer ensemble pour le service de Votre Majesté et le bien de ses affaires en beaucoup de belles occasions qui se

' Bibl. imp. do Saint-Pétersbourg. ; Bibl. mil., fonds fianç. , 10752, p. 277.

INTRODUCTION. ra

présentent aujourd'hui, et par ce moyen renvoyer l'orage et tempête au lieu d'où elle est venue; en quoi nous sommes résolus, comme en toutes autres choses il ira du bien et grandeur de votre Etat, d'employer nos personnes et biens et tous moyens que Dieu nous a donnés, jusqu'à la dernière goutte de notre sang1, a

Le Roi refusa de recevoir cette requête, et le 20 juillet le maréchal de Mont- morency informa l'amiral de l'insuccès de sa démarche. La guerre recommence donc et dans des conditions très défavorables pour les catholiques. Coup sur coup les chefs protestants s'emparent de Lusignan et de Ghâtellerault; enhardis par ces premiers avantages, ils poussent jusqu'à Poitiers. C'était contre l'avis de 1 amiral qui aurait préféré s'emparer de Saumur d'où il se proposait de marcher plus tard sur Paris; mais le duc de Guise et le marquis du Maine, son frère, s'é- tant renfermés dans Poitiers, ce siège était tentant. Quels otages en effet, quelles rançons en perspective! Il y avait de quoi faire prendre patience à leurs reitres affamés. Le ih juillet la ville est investie; mais elle s'était munie de gens et tient bon. Chaque jour la garnison répare les brèches faites à ses murs et souvent tente des sorties. A la longue elle aurait succombé. De toute nécessité il fallait venir en aide à ses héroïques défenseurs. Le moyen le plus pratique, c'était d'essayer une diversion sur ChâteHerault. Parti du Port-de-Piles, le duc d'Anjou se loge, le lundi 5 septembre, à un quart de lieue de la place que dès le lendemain il ca- nonne. L'amiral se voit donc forcé de lever le siège de Poitiers et de se porter au secours de ChâteHerault. La manœuvre avait réussi. Des troupes fraîches entrent dans Poitiers et le duc de Guise et son frère à qui revenaient l'honneur de cette belle défense peuvent en sortir. Parvenu à ses fins, le duc d'Anjou rentre à In- grande sans vouloir engager la bataille. Les jours suivants il licencie son armée pour lui permettre de se rafraîchir jusqu'au icr octobre et vient retrouver Cathe- rine au Plessis-lès-Tours. De son côté, l'armée protestante repasse la Creuse et la Vienne et se cantonne dans les environs de Faye-la-Yineuse.

Le 20 septembre suivant Charles IX écrivait à Fourquevaux : et II n'est rien sur- venu de nouveau, nos ennemis s'étant toujours tenus à Faye-là- Vineuse au delà la rivière, et mon frère, le duc d'Anjou, à Chinon, attendant les forces qui lui viennent. Maintenant qu'il les a jointes avec lui, il a commencé à faire passer les Suisses, le bagage et l'artillerie au delà de ladite rivière, en délibération de la passer aujourd'hui a\ec le reste de l'armée pour aller trouver les ennemis et les

Perrault, Vies des hommes illustres de la France, i. \V, p. 2âg.

Catocb^e de Médicis. III. c

mrtiMCMl ..noMLt.

t INTRODUCTION.

combattre pendant que la saison y est propre. Par les avis qui lui sont venus il a entendu qu'ils sont décampes de ils étaient. Il n'est pas certain quel chemin ils veulent garder l.v

L'amiral en effet, ne pouvant rester plus longtemps à Faye-la-Vineuse, lieu de mauvaise assiette et les vivres et les fourrages lui manquaient, le 26 sep- tembre avait levé son camp et était venu se loger tout près de Moncontour. Il était si mal renseigné sur les mouvements du duc d'Anjou que dans l'après-midi du 3o son avant-garde, qui marchait à l'aventure sous la conduite de Mouy, vint donner dans celle de l'armée royale. Biron, qui la guidait, se sentant de beaucoup supérieur en nombre, chargea les escadrons de Mouy, et les culbuta. Sans un passage trop étroit qui ne permettait qu'à vingt cavaliers 'de passer de front, l'armée protestante pouvait essuyer ce jour-là un désastre irréparable. Le lendemain, icr octobre, les deux armées se retrouvèrent en présence. La Dive les séparait, le duc d'Anjou ne pouvait tenter de la franchir; il en suivit la rive, et remonta jusqu'à sa source. Dans la soirée, une nouvelle escarmouche s'engagea, interrompue par la chute du jour et sans résultat décisif comme la première. Be- joint par les princes accourus avec quelques centaines de chevaux, l'amiral avait la nuit pour se retirer et gagner une position plus avantageuse tout près d'Air- vaut la rivière qui y passe aurait pu arrêter ses adversaires. Un conseil de guerre en décida autrement : se dérober de nuit sembla une honte. La retraite com- mença donc à la pointe du jour, mais au moment de marcher les reîtres s'y refu- sèrent, si on ne les payait pas. Deux heures furent ainsi perdues et l'heureuse chance de pouvoir atteindre une position plus forte. Il n'y avait plus qu'à com- battre dans cette plaine d'Assai l'on était. De part et d'autre l'hésitation fut longue; on s'observa longtemps, ne cherchant qu'à éviter le feu de l'artillerie. Sur les trois heures du soir, Tavannes, qui avait reconnu les positions de ses ad- versaires et jugé d'un coup d'œil que -la partie était belle, galopa jusqu'au duc: "Le moment est venu, Monseigneur, dit-il, il faut aller de l'avant. •» Les trom- pettes sonnèrent tout aussitôt la charge; elle fut furieuse; La Noue et Laloue à la tète de l'avant-garde plièrent sous ce choc. Venu à leur aide, l'amiral chargea à son tour et si vigoureusement qu'autour de lui, un instant, on cria victoire. De sa propre main il tua le Bhingrave, mais atteint en plein visage par la balle de son adversaire, il se vit obligé de reculer. A partir de ce moment, augurant mal

1 Bilil. nat. , fonds franc., 1075-2, p. 110.

INTRODUCTION. u

de la fin de la journée, il fil donner l'ordre aux princes de se retirer du champ de bataille. Ils obéirent les larmes aux yeux et suivis de plus de cavaliers qu'ils n'en avaient amenés; leur retraite acheva de jeter le découragement dans cette armée déjà si affaiblie. C'en était fait, la bataille était perdue. Étouffé par le sang qui coulait de sa blessure, l'amiral avait été emporté. Alors le comte Ludovic et Mansfeld ralliant leurs escadrons épars et faisant bonne contenance se retirent au pas et en bon ordre. Il ne restait plus sur le champ de bataille que les lans- quenets. Se voyant perdus, les mains jointes, à genoux, ils criaient merci. Les Suisses, leurs mortels ennemis, auxquels on les livra, entrèrent dans leurs rangs rr comme dans une brèches et les massacrèrent jusqu'au dernier. Cette fois le duc d'Anjou se montra pins humain qu'à Jarnac; il sauva La Noue et d'Acier, faits prisonniers à la première charge, et épargna quelques centaines de Français.

Dans la nuit qui suivit, l'amiral put atteindre Parthenay. Il y tint un conseil de guerre et à trois heures du matin en repartait pour Niort il trouva Jeanne d'Albret accourue rrpour tendre sa main aux affligés ' n. De Niort, dont il confie la garde à de Mouy, il va à Saint-Jean-d'Angély il laisse de Piles, son plus éner- gique lieutenant; le 16 octobre, il est à Saintes; là, il apprend qu'il a été con- damné à mort par le Parlement de Paris, que ses armoiries ont été traînées dans le ruisseau, qu'un mannequin à sa ressemblance a été pendu au gibet de Mont- faucon. Sans se laisser abattre : «Si c'est la volonté de Dieu, écrit-il à ses enfants, que nous endurions ou en nos personnes ou en nos biens quelque dommage pour la religion, nous devons nous en réputer bien heureux2. Puis, après avoir assuré la sûreté de la Rochelle, à la tête de trois mille chevaux il franchit la Dor- dogne, traverse le Rouergue, le Quercy, et le 22 novembre il entre à Mon tau- ban d'où il écrit au cardinal de Chatillon pour lui annoncer que, quand il le voudra, il se joindra aux Vicomtes et à Montgommery 3.

Le duc d'Anjou, s'il eût poursuivi cette armée vaincue, harassée, avait la par- tie belle; mais se bornant à reprendre une à une les places abandonnées par les protestants, il vient mettre le siège devant Saint-Jean-d'Angély, siège qui fut aussi désastreux pour l'armée catholique que l'avait été celui de Poitiers pour l'armée protestante.

Jaloux de la gloire de son frère et voulant en prendre sa part, Charles IX se rendit au camp, mais pour assister à des assauts meurtriers, pour voir sous ses

VAabigaé,Hût. universelle, liv.V,ch. xvm. ' Hotmail, Vie de Co%ny,p. io5.— 3 Record office,

State papers , France. Voir noire livre, Le a y 1' siècle et les Valois, p. a8o.

m INTRODUCTION.

yeux son armée décimée par les maladies. Il était loin de s'attendre à pareille résistance. Dès le premier jour, plein d'illusion , il écrivait à Fourquevaux : « J'espère donner si bon ordre à toutes choses et fortifier tellement mon armée que bientôt j'aurai l'issue de cette guerre telle que je la désire, étant nos ennemis en tel état qu'ils ne peuvent se résoudre à quoi que ce soit \ «

XIV

Pendant qu'on se battait, chaque jour, sous les murs de Saint- Jean-d'Angély, des pourparlers de paix avaient été échangés entre Jeanne d'Albret et Castelnau de Mauvissière. M. de Losses étant venu les reprendre à la Rochelle, la reine de Navarre crut devoir en faire part à son fils et au prince de Condé son neveu.

rcMe de Losses, leur écrit-elle le 20 novembre, me parla de m'employer à une bonne paix; je lui répondis qu'elle était entre les mains du Roi, que ce n'était à nous de la demander, que nous n'avions pris les armes pour autre occasion que pour jouir de l'exercice libre de notre religion qui nous avait été accordé par ses édits et qu'une bonne paix serait bien aisée à conclure si l'on ne voulait res- treindre ledit exercice à la noblesse seulement et en leurs maisons secrètement; mais si le Roi était opiniâtre à ne jamais permettre qu'il y eût aucun exercice de religion en France, c'était en vain de parler de la paix et il se fallait ré- soudre de mourir tous plutôt que de quitter le pur service de Dieu. Lors me dit M. de Losses qu'il y avait beaucoup de gens de bien en notre armée, que si je voulais croire, ne me conseilleraient pas cela et qu'ils se contenteraient de raison; mais je l'assurai que, quand tous ces gens de bien qu'il ne m'a pas voulu nommer y consentiraient, que l'on ne trouvera jamais le seing de Jehanne et de Henry à une telle paix. 11 me voulut faire mille sottes peurs et me dit n'avoir charge de me dire toutes ces choses que de sa bonne volonté et aussi pour savoir si je ne lui voudrais point commander de dire quelque chose au Roi de ma part, je le priai qu'il présentât mes très humbles recommandations au Roi et à la Reine et à Monsieur et que je suppliais très humblement le Roi d'avoir pitié de lui-même et de son pauvre État, qu'il était en sa main de le remettre en son entier, mais qu'il se hâtât et qu'il vous trouverait, moi et tous ceux qui sont avec vous très affectionnés à la conservation de sa grandeur, n

'■ Bibl. nat. , fonds franc.. 1075.

INTRODUCTION. L11I

Puis abordant les conditions de la paix et les discutant avec son fils et son neveu :

a Si nous nous départons du fondement principal, et je puis dire unique, de la cause de la religion pour la défense de laquelle nous avons de commencement et depuis continué par force et par nécessité les armes, il est certain que toutes les ruines dont nous avons été faussement accusés jusques à maintenant nous demeu- reront ci-après sur nous et toute notre postérité, et si aucuns se veulent contenter de demeurer paisiblement en leurs maisons sans aucun exercice de religion, il faut qu'ils estiment qu'étant question, comme il est, de l'exécution du concile de Trente, que lorsque la cause delà religion, laquelle seule nous a unis et conservés jusques ici n'aura plus de lien entre nous et que toutes intelligences des églises seront rompues, il faudra par force que ebacun en particulier fasse ce qui lui sera commandé par l'évèque de son diocèse. C'est la fin pour laquelle ils mettent en avant que, la paix faite, vous et moi soyons près du Roi pour nous retenir bridés en leur puissance et envoyer Monsieur l'amiral en Allemagne pour qu'il ne de- meure plus personne sur laquelle ceux de la religion puissent jeter les yeux pour se rallier, afin d'éviter par les armes l'oppression on les veut faire tomber par le traité de paix. Aux deux autres guerres passées on n'a pu entièrement jouir du bénéfice de la paix, encore que le Roi eût été contraint par une force égale ou plus grande que la sienne de l'accepter, je demanderais volontiers à un bomme qui a quelque jugement, s'il y a apparence aucune que nous en puissions jouir, étant nos affaires telles qu'elles sont aujourd'hui, n

Ce qui surtout mettait Jeanne d'Albrct en défiance, c'est que tous ceux qui venaient du camp des catholiques l'assuraient que le cardinal de Lorraine était très désireux de la paix; aussi, à la fin de sa lettre, a-t-elle bien soin de dire à son fils et à son neveu : ftCela nous montre au doigt et à l'œil la fin et le but auquel visent nos ennemis1.')!

M. de Biron profita d'une courte trêve, qui avait été accordée aux défenseurs de Saint-Jean-d'Angély, pour reprendre avec M. de Piles, le gouverneur de la place, les pourparlers entamés par Castelnau et de Losses avec Jeanne d'Albret. Cette ouverture lui semblant sérieuse, de Piles envoya François de la Personne, un de ses lieutenants, en faire part à l'amiral et aux princes, afin de savoir d'eux s'il devait y donner suite. Leur réponse ayant été favorable, à son retour La

RoconI office, State papers, France.

liv INTRODUCTION.

Personne fut reçu par Charles IX le 26 octobre, en présence de tous les mem- bres du conseil privé : « Sire, dit-il, les princes et l'amiral sans l'exprès comman- dement de Votre Majesté n'auraient osé se hasarder de vous requérir d'aucune chose; mais ils vous demandent de leur faire entendre, comme roi, votre inten- tion et votre loi; ils feront voir alors de quelle volonté ils cheminent pour le re- gard de voire service et de l'obéissance qui vous est due et quel zèle ils ont au bien et repos de ce royaume. Si Voire Majesté trouve bon qu'ils lui demandent la paix, ils la demanderont, le genou à terre. n

Cette requête était si respectueuse que rie bouche Charles IX répondit : <rLa Personne, à mon grand regret, j'emploie mes forces à requérir ce qui, de tout temps, est mien, et aimerais mieux voir mes sujets réunis avec les bons qui me servent pour m'aider à agrandir ce royaume que de le voir ruiné, chose que, s'ils ont la volonté telle que vous me dites, je veux oublier; et se reconnaissant en mon endroit comme m'assurez, je leur ferai connaître qu'ils ne sauraient avoir jamais un meilleur roi qui les veuille mieux traiter. Baillez-moi par écrit ce que vous m'avez dit, je leur ferai telle réponse que, s'ils ont la volonté comme les paroles, ils auront occasion de se contenter x. n

La Personne incontinent mit par écrit ce qu'il avait dit de vive voix et, l'ayant rapporté et signé de sa main, le Roi déclara qu'il prendrait en bonne part qu'ils dé- putassent tels ou tels qu'ils aviseraient et qu'à cette fin les passeports nécessaires seraient donnés à M. de Chemerault pour la sûreté de ceux qui viendraient - et leur adjoignit Biron et Malassise chargés de porter verbalement aux princes et à l'amiral les conditions qu'il mettait à la pacification.

XV

Charles IX attendit quelques jours à Coulonges-les-Royaux les députés de l'amiral et des princes; comme ils tardaient trop, il ne crut pas de sa dignité d'y prolonger son séjour 3 et vint à Angers ils arrivèrent enfin le h février.

Leurs demandes peuvent se résumer ainsi : Exercice de la religion réformée en toute liberté dans tout le royaume et sans aucune exception; restitution des biens, dignités et charges; annulation des jugements ou arrêts rendus, et, pour garantie, les sûretés requises que seul le Hoi avait le pouvoir de concéder4.

' Record oflice, State papers, France. ' Ibid. - ' Ribl. nat. , Dépêches des ambassadeurs vénitiens. lîlza VI. ' Ribl. uni., fonds franc., 3a3g.

INTRODUCTION. LV

Charles IX, en réponse à celle requête, formula ses conditions : Entier oubli du passé; suppression de tous les jugements rendus; restitution des biens, charges et pensions; promesse qu'aucune recherche ne serait exercée pour les intelligences pratiquées soit avec des personnes privées, soit avec l'étranger; interdiction à l'avenir de toutes assemblées et de levées de deniers; rapatriement des étrangers; remise en ses mains des villes occupées et licenciement de l'armée protestante.

Quant à la religion, entière liberté de conscience, et, pour sûreté, la possession de deux villes.

Les députés protestants, ayant déclaré n'avoir pas pouvoir suffisant pour accep- ter de pareilles conditions, demandèrent à en référer à l'amiral et aux princes, ce que le Roi leur accorda en leur adjoignant pour les accompagner M. de Biron et Henry de Mesmes, s1' de Malassise, auxquels il remit une lettre particulière pour Jeanne d'Albret. De son coté Catherine écrivit à Jeanne d'Albret qui y ré- pondit le 10 février. De sa lettre1 nous ne détacherons que ces quelques lignes l'ironie s'allie si bien à l'énergie : «Le cœur, Madame, m'a saigné qu'il faille que ce cardinal de Lorraine et, ses adhérents soient auteurs de ces indignes pra- tiques, jouant ainsi à la pelote de la réputation de Vos Majestés. Je m'ébahis, Madame, vu que de tant de pareilles menées qu'il a faites vous n'avez jamais vu une bonne fin, comme il vous peut, sans changer de main, ainsi souvent trom- per.-n

Pour mieux la convaincre, elle lui cite les propres termes d'une lettre du cardi- nal au duc d'Albe, lettre interceptée, et dans laquelle il n'épargnait guère Cathe- rine.

»r Quelque assurance que la Reine mère me fasse, disait-il, ne m'en ptiis-je assurer et crois de vrai que, si n'étoit le personnage que savez, elle se laisse- rait bientôt aller; elle est si dissimulée que, disant l'un, elle pense l'aultre. Partant avisez de vous tenir sur vos gardes et donnez si bon ordre à la conser- vation de ce que vous avez en charge que, s'il advient le contraire de ma volonté. vous puissiez repousser l'effort de l'ennemi. N'étant son dessein autre que de commander, comme elle a fait; car du reste je sais qu'elle ne s'en donne peine2, n

Le lendemain du départ des députés protestants, Alava tenant la paix pour faite et d'autant plus inquiet que Catherine venait d'envoyer un gentilhomme à

Noua publions cette lettre enentierà l'appendice. * Arcli. nat., collect. Simancas, K 1 5 1 S.

Lv, INTRODUCTION.

Rome sans en avoir prévenu le nonce, alla trouver Charles IX. Le jeune Roi lui parut très affaibli, très malade, et il ne put en tirer aucun éclaircissement. Alors se faisant accompagner par Don Pedro Henriquez, arrivé récemment pour féliciter Leurs Majestés de leur dernière victoire, il alla chez la Reine; en ce moment elle avait auprès d'elle le cardinal de Lorraine. En les voyant, et sans leur laisser le temps de prendre la parole : «Les huguenots, dit-elle, nous demandent deux petites places sans importance 1 1> «Si petites qu'elles soient, répondit Alava, il en feront bien vite une autre Genève, v

Sans vouloir lui répondre, elle prit à part Henriquez et le laissa seul avec le cardinal.

«Nous sommes en désaccord avec le nonce, lui dit le cardinal, il. voudrait qu'on ne laissât aucune place aux huguenots. r>

rLe nonce raisonne en vrai catholique, répondit Alava; pour peu qu'ils en aient une, ils ne tarderont pas à avoir l'exercice de leur religion dans tout le royaume et alors ils seront tout prêts à reprendre les armes, quand l'occasion leur semblera favorable. Si au contraire vous ne leur laissiez aucune place, il leur sera difficile de rassembler leurs partisans. * ce Mais le Roi restera seul armén, riposta le cardinal. «Vous avez déjà traité avec eux à de pareilles con- ditions, et toujours le Roi s'est trouvé désarmé; d'ailleurs, si vous consentez à payer leurs reîtres, comme vous l'avez déjà fait, alléchés par le gain, ils revien- dront à leur premier appel, n «Pauvre pécheur que je suis, s'écria le cardinal, les mains jointes et les yeux levés vers le ciel, ni le Pape, ni le Roi Catholique, ni vous Monsieur l'ambassadeur, vous ne me comprenez. 11 « Sans en avoir l'air, je vous comprends très bien», dit Alava. «Si vous me comprenez, dites-le. v «Eh Lien ! quand même le Roi adhérerait à toutes les conditions des hugue- nots, l'amiral ne voudra jamais faire la paix, car il voit clair dans votre jeu; il s'aperçoit bien que, une fois les places rendues et les princes attirés à la cour, il se trouvera seul et que désormais personne ne viendra à lui. n tr C'est bien ce que nous voulons, répliqua le cardinal en lui serrant la main. Surtout n'en parlez à qui que ce soit, -n

A ce moment la Reine vint à eux, mais avec l'intention bien visible de ne pas continuer l'entretien. Chaque fois qu' Alava voulut prendre la parole, elle l'in- terrompit.

cr Veuillez donc, Madame, entendre l'ambassadeur v, dit respectueusement Hen- riquez. Elle fit un signe d'assentiment. «Madame, reprit alors Alava, l'amiral et

INTRODUCTION. L,„

les huguenots n'auraient-ils qu'un simple village qu'ils en feront bien \ ite une place forte.» ce Mais on ne les laissera pas se fortifier, répliqua-t-elle, et d'ailleurs dans chaque ville, il y aura un gentilhomme désigné par le Roi.» rr S'il en est ainsi, l'amiral ne sera pas assez naïf pour s'y enfermer; il ne se liera pas les mains et d'ailleurs rien ne l'empêchera de tirer des subsides des églises, comme par le passé. » a II ne le pourra plus, puisqu'il n'y aura dans le royaume ai ministres ni exercice de la religion prétendue réformée.» «Mais, Madame, l'exercice secret sera encore plus dangereux que l'exercice public.» ttEn ce cas, nous sévirons, s'il le faut, c'est notre intention bien arrêtée.» rr Alors, à votre pre- mière démonstration, ils prendront les armes; tenez-vous sur vos gardes, et ne vous laissez pas tromper une quatrième fois.» ttll y a une chose que vous ne savez pas, dit-elle, et qui est pourtant l'exacte vérité, c'est que je n'ai plus la même autorité dans le conseil; mes fils sont des hommes aujourd'hui. Le Roi est d'un bon jugement; depuis quatre mois qu'il s'est mis aux affaires, il prétend n'agir qu'à sa volonté; son frère le duc d'Anjou fait de même et je n'ai plus la haute main dans les affaires, comme autrefois.» rrCe n'est point à moi, Madame, que vous ferez croire cela; car, en dépit du bon jugement du Roi et de celui du duc d'Anjou, si vous n'étiez pas pour tout diriger avec votre prudence habituelle, vos fils seraient vraiment en grand danger. Je me garderai même de 1 écrire au roi mon maître, car il aurait grand sujet de s'inquiéter.»

Cette déclaration parut la satisfaire; s'adressant à Henriquez et revenant sur le passé, elle lui dit que, depuis la mort du duc de Guise, elle avait été forcée de prendre en mains le pouvoir; elle énuméra les batailles qu'elle avait fait livrer et sa conclusion fut que seule elle avait tout fait, tr Eh bien, Madame, reprit \lava. tout ce que vous avez fait jusqu'ici, ce sera en pure perte, si vous n'aboutissez pas à une bonne fin; vous avez à choisir entre la gloire qui vous en reviendra, si vous réussissez, ou le mauvais renom, auquel vous n'échapperez pas, si vous échouez. N'en finirez-vous pas une bonne fois avec l'amiral et Montgommery '.'•• Le retenant par son manteau : rr Que pareille parole ne sorte plus de votre bouche » , et en le regardant fixement, elle chercha à lui faire comprendre qu'elle y pensait.

En sortant de chez Catherine, Alava se rendit chez le nonce. 11 lui parut tout à la fois irrité contre la Reine, qui, disait-il, s'étail jouée de lui, et non moins cour- roucé contre le cardinal de Lorraine. C'était une excellente occasion de le faire expliquer sur le compte du cardinal: Mava ne la laissa pas échapper. irSans se faire trop prier, il n'y a personne en France, lui dit-il, plus hostile que lui au

C.uuïime de Miniers. m. u

IMMIHtfttC Ki-

m„ INTRODUCTION.

roi votre maître. Maintes lois il m'a dit : Le Roi Catholique se réjouit des Iroubles de la France et de son affaiblissement; son unique désir c'est que la guerre con- tinue, car pour un écu dont il nous aide, il nous en l'ait dépenser cent mille. H n'y aurait pas de mariage plus favorable à la cause catholique que celui de Marie Stuart avec le comte de Norfolk. Eh bien, c'est lui seul qui s'y oppose, t

Si le cardinal de Lorraine se montrait si favorable à la paix et si ennemi de l'Espagne, c'est qu'en réalité il ne se souciait pas du mariage de Marguerite de Valois avec le roi de Portugal. 11 avait d'autres vues sur elle et à l'heure présente il travaillait pour les siens.

\ quelques jours de là, Alava étant parvenu à découvrir ses secrets desseins écrivait à Philippe II : «Monsieur de Cordes est venu me dire que- le mariage de Madame Marguerite avec le roi de Portugal ne s'effectuerait pas; car on veut la donner au jeune duc de Guise. Pour faciliter ce projet, le cardinal de Lorraine a proposé par deux fois le mariage du prince de Béarn avec la fille ainée du duc de Lorraine. La Reine mère s'en est faite l'intermédiaire; mais Madame de Vendôme se fait scrupule de marier son fils avec une catholique l.-i>

XVI

Dans les premiers jours de mars, Biron accompagné de Malassise vint de nou- veau à la Rochelle il eut de longs et inutiles entretiens avec Jeanne d'Albret, car à l'amiral et aux princes seuls appartenait le pouvoir de traiter. Ralenti dans sa route par Téligny, qui ne cherchait qu'à gagner du temps, il put enfin atteindre Montréal se tenait l'amiral, à trois lieues de Carcassonne. Le 1 1 mars, il fit offi- ciellement connaître aux chefs protestants les articles proposés par le Roi. En leur nom, Pons de la Case lui répondit que la privation de l'exercice de leur religion, l'une des conditions imposées, était pour eux pire que la plus cruelle mort. Ce n'était pas avoir la liberté de conscience que d'être privé de la parole de Dieu-. L'accord semblait donc impossible et une lettre de Biron à Charles IX nous ren- seigne bien sur les difficultés qu'il eut à surmonter pour éviter la rupture de sa négociation :

a L'intention de Votre Majesté a esté receue avec tout respect et humilité, comme aussi le commencement des articles; mais venant sur le point de la res-

' Arch. nal.. collecl. Simancas. K i5i4. ! La Popelinière, Histoire, liv. XXII, p. 171.

INTRODUCTION. LK

triction de l'exercice de religion, il n'a pas esté inieulx receu qu'à la Rochelle, comme aussi la reine de Navarre en avoil assuré le s1" du Crocq et moy. Si j'eusse pensé ne vous déplaire, je m'en fusse retourné de ladite la Rochelle. Néanlmoins depuis ayant particulièrement parlé et persuadé à .Monsieur l'amiral, aux sei- gneurs qui le suivent et à Messieurs les princes de Navarre et de Condé à rendre i vsponse telle que par ilz montrassent par effect la volonté quilz disent avoir de vous obéir, il s'est trouvé en l'assemblée plusieurs différentes opinions. Enfin les plus sages ont apaisé les moings et ont résolu de renvoyer par devers Vostre Majesté' les sieurs de Téligny et Beauvais-la-Nocle avec tout pouvoir, taisant estât que, après que aurez oy leurs remontrances, vous ne leur dénierez quelque exer- cice de religion, combien que je les aye fort asseurés de vostre dernière résolu- tion. Toutefois, Sire, les oyant ne peult nuyre pour en prendre ce qui sera bon et descouvrir leurs volontez et but, comme je vous feray entendre plus au long, mais que je sois parvenu devant Vostre Majesté, qui sera le plus tost qu'il me sera possible 1.*

\oilà donc Biron et Malavisé réduits à reprendre le chemin par ils étaient venus et accompagnés par Téligny qui emportait tout à la fois la réponse des confédérés aux propositions de Charles IX et une lettre de Coligny qui témoi- gnait de ses dispositions favorables à un accommodement :

«Je ne sçaurois assez suffisamment à mon gré, disait-il, déclarer à Votre Majesté l'aise et le contentement que j'ai receu, oyant les propos que Messieurs de Biron et de Téligny m'ont tenus de vostre part et de l'assurance qu'ils m'ont donnée de vostre bonne grâce, laquelle je désire sur toutes les choses de ce monde el , pour ce que le sieur de Téligny m'a dit que le dernier propos qu'il plust à \oslre Majesté luy tenir, ce fut qu'il ne tiendroil qu'à moy que je ne rentrasse en vostre bonne grâce, autant que jamais, je la supplieray très humblement ne trouver mauvais si je lui dis que je n'ay jamais pensé ni eu la volonté de faire chose qui m'en deust tant soit peu esloigner, sçachant bien que la plus grande charge que mes ennemis me vouldroient imputer, ce seroit de la prise d'armes qui a esté faicle, mais j'appelle Dieu à tesmoing que, devant d'en venir là. j',i\ laict et dict tout ce qui m'a esté possible pour pourveoir aux inconvénients que la prise des armes pouvoit apporter, et (pie ce que j'en ay faicl ça esté par force et contrainte, et je vous supplieray que, si j'ay eu ce malheur d'estre esloigné de

Bibl. niit., fonds fraoç. , filial. [>. îfii.

lx INTRODUCTION

vostre bonne grâce, je puisse avoir le bien d'y rentrer et pour y parvenir je n'ob- mettray un seul moyen, me tenant bien asseuré que Vostre Majesté ne voudra pas que j offense ni ma conscience ni mon bonneur. Il est impossible. que ceux qui n'ont point la crainte de Dieu devant les yeux puissent servir fidèlement aux hommes1, n

La négociation, néanmoins, marchait plus lentement qu'on ne l'avait d'abord espéré. Le 27 mars, Catherine écrivait à la duchesse de Nemours : et Nous avons eu des nouvelles de Biron que les ennemis s'en vont du côté du Dauphiné; quant à la paix il ne nous en mande rien, sinon qu'il sera bientôt de retour2. t> Mais si éloignée que fût encore l'éventualité d'un accord, il fallait par avance en faire entendre les nécessités et les conditions à Pie V. Catherine chargea l'évèque du Mans de cette mission délicate et lui traça en ces termes le langage qu'il devait tenir au Saint-Père : «Ce sont les protestants qui humblement ont demandé la paix; le Roi semble assez disposé à leur pardonner; toutefois, s'il les rétablit dans leurs biens, charges et dignités, il ne leur concédera pas l'exercice public de leur religion. Dans le cas ils n'accepteraient pas ces conditions, Leurs Ma- jestés comptent, comme par le passé, sur l'appui de Sa Sainteté pour continuer la guerre. 11

A cette ouverture dissimulée sous de si adroites réticences, le pape répondit à l'évèque : te Le Roi votre maître n'a plus besoin de secours, puisque la paix est faite; je le tiens de source certaine. n

L'évèque ayant énergiquement démenti ces bruits : ce Je me plais à reconnaître la bonté et la douceur du Roi, reprit Pie V; on en abuse; mais Dieu, qui est par- dessus tout, daignera y mettre la main3».

Riron devança de quelques jours Téligny qui se disait malade et venait en li- tière. Il fut reçu avec une très grande joie. Tous les courtisans criaient : Paix, paix. L'ambassadeur d'Angleterre rencontrant Alava lui dit ironiquement : « Savez-vous comment on appelle Riron? le père de la paix\n Reauvais-la-Nocle étant tombé malade en chemin, Télignv et la Chassetière arrivèrent le 22 avril à Chateau- briant. Le même jour, Téligny fit sa révérence au Roi et le lendemain eut une secrète conférence avec la Reine 5.

k La Chassetière et Téligny sont icy, écrivait le cardinal de Lorraine à la du-

Bibl.nat., fonds franc., n" ioG3y, p. 279. ' Arch. nat., cnllect. Simancas, K lûii.

2 Ibid., n" îoa/io, p. 3o5. '" Bibl. nat, Dépêches des ambassadeurs vénitiens ,

3 Ibid.,n° i6o39. filza VII, p. i5/i.

INTRODUCTION. ixi

chesse de Nemours, ils se montrent frais comme chesne de puis1; on n'a pu en tirer autre chose, sinon qu'ils demandent le dernier édit tout chaussé, tout vestu et retenir toutes les villes qu'ils tiennent. Ce sera pour demain les grands coups. On leur offre huit lieux, outre la liberté des gentilshommes pour eux et leur famille seulement, qui est, disent Leurs Majestés, leur finale résolution. Je vous manderay tout au vray, vous suppliant que cette lettre serve à votre mari et à vous, puis au feu. Je liens certain que dans deux jours ce sera fait ou lailly 2. n

L'ambassadeur de Venise, toujours si bien renseigné, complète les détails donnés par le cardinal de Lorraine : ttlls réclament, écrivait-il, l'exercice de leur religion dans tout le royaume et, dans le cas la reine de Navarre et les princes vien- draient à la cour, la liberté de faire prêcher dans leur logis; en outre ils exigent la restitution de leurs biens, des places de sûreté, le payement de leurs reîtres par le Roi. l'approbation des ventes qu'ils ont faites des biens du clergé et enfin une chambre mi-partie dans tous les parlements du royaume3. v

Le a3 avril, Téligny fut entendu en présence du conseil privé. On espérait qu'il rabattrait beaucoup de ses exigences, mais tout au contraire, quand il en vint à la désignation des places de sûreté, ayant demandé Calais et Bordeaux, Charles IX, pris de fureur, mit la main sur sa dague, et l'en eût frappé, si on ne l'eût arrêté'1. On put donc croire un instant que tout était rompu. Le maréchal de Cossé, disait-on. devait aller combattre les princes et l'amiral; mais «tout se rhabilla». Téligny partit en poste pour aller trouver la reine de Navarre à la Rochelle, «sans doute pour prendre son avisn, mais il ne rapporta pas une réponse plus favorable; aussi le cardinal de Lorraine écrivit-il à la duchesse de Nemours : «Nous n'avons rien pu faire icy et faut que M. de Biron retourne encore un coup vers l'amiral et avec lui M. de Malassise, n'ayant voulu le Boy leur accorder autre chose que liberté aux gentilshommes en leurs maisons et trois villes, à sçavoir: la Rochelle , Montauban, Sancerre, qui demeureront entre leurs mains pour trois ans jusqu'à ce que seurement ils puissent retourner en leurs maisons, et toutes fois, encore que ce soient de belles conditions, ils ne les ont voulu accepter ni refuser, ayant prié d'aller encore un coup de delà5, n

Biron et Malassise reprirent donc la route par ils étaient venus. Ils revirent d'abord Jeanne d'Albret à la Rochelle, mais sans pouvoir rien en tirer. Le contrôleur de la maison de la Reine dit à Biron : «r Demain nous envoyons un courriel- porter

' Chaîne de ■puits. 2 Bihl. uni., l'omis franc., n" 32.33, )>. 5g. ' Dépêches des ambassad. vinit., filza VII. " Bihl. nat., fonds franc., 8187, p. 93. T' Ibid., n" 3996.

tHi INTRODUCTION.

des dépèches aux princes; voulez-vous leur écrire par la même voie et leur faire parvenir les articles proposés par le Roi; ce serait le plus sûr moyen d'avancer la négociation. * « Ce que nous avons à dire, répondit Biron , nous devons l'exposer de vive Voix, h En faisant part de son refus au Roi : a Ce qui est caché, dit-il, sous cette demande, c'est de donner le loisir a l'amiral de se munir contre la soudaine acceptation que pourrait faire la noblesse de ce qu'il plaît à Votre Majesté leur accorder de liberté de conscience et peut-être disposer les choses autrement que peut-être elles ne sont, si nous avons moyen d'être ouïs en assemblée publique avant qu'on puisse faire quelque menée au contraire '.n

L'amiral n'était plus à Montréal Biron et Malassise l'avaient laissé une première fois; à la tête d'une armée volante, composée de quelques milliers de cavaliers, il ne s'était proposé rien moins qu'une marche de quatre cents lieues pour aller jusqu'à Paris et imposer la paix. Après un court séjour à Uzès et à Nîmes, il avait pénétré dans le Vivarais et de dans le Forez; mais il s'était vu arrêté à Saint-Etienne par une violente fièvre, qui un instant mit ses jours en danger. De sa seule volonté dépendait si bien la guerre ou la paix, que, s'il lût mort, écrivait La Noue, «on ne saurait affirmer si on eût continué la carrière ou non2fl.

Biron et Malassise restèrent à Saint-Etienne pour attendre son rétablissement. Dans le camp protestant, il y avait bien des impatients, qui, lassés de la guerre, s'élonnaient et se plaignaient de ce que la maladie de l'amiral interrompit la négociation. «Viendrait-il à mourir, disaient-ils, d'autres ne pourraient-ils pas traiter en son lieu et place ?d «S'il mourait, leur répondit Biron, nous ne vous offririons pas même un verre d'eau; son nom, à lui seul, vaut plus pour vous qu'une nouvelle armée ajoutée à la vôtre 3. »

Dès que l'amiral fut hors de danger, il reçut Biron et Malassise en présence des princes. Le refus du Roi d'accorder l'exercice public du culte coupait court à tout accord. Néanmoins il répondit à Biron que des députés seraient de nouveau envoyés auprès de Sa Majesté pour essayer d'obtenir de plus douces conditions, et comme Biron et Malassise insistaient pour une trêve, il la refusa. «A voir, dit Bossuet, comme il tenoit ferme, on eût dit qu'il eût été le vainqueur1. n

1 Bibl. nat., fonds franc., 6621. ' Hotman, Vie de Coligmj, p. 116.

' La Noue , Discours politiques et militaires, 1687, " Bossuet, Abrégé de l'histoire de France, 17^7.

in-f*. p. 70. in-12, t. IV, p. &85.

INTRODUCTION.

\\ Il

Tout on parlant de paix, tout en cherchant à traiter, ou était encore en pleine guerre, et Charles IX, en dépit de l'engagement malheureux de la Roche-l'Abeille et de la défaite plus récente de Puy-Gaillard1, aurait bien voulu que Cossé en vint aux mains avec l'amiral; mais le maréchal avait affaire à un ennemi invisible. «■ Il nous est impossible, écrivait-il le 3 juillet, de les joindre qu'avec leur grand avantage, avec notre armée composée de gens de pied et artillerie qui ne peuvent faire la moitié de la journée qu'ils font, qui est de huit ou dix grandes lieues et par montagnes l'artillerie ne peut guère marcher, et en ce faisant ils ont tou- jours moyen de gagner devant. Ils seront demain à la Charité et mov entre \u\erre. Cosne et la Charité pour toujours couvrir le coté de Paris-, v

Dans de telles conditions, la guerre tendait à se prolonger indéfiniment et le pays se trouvait exposé à de continuels ravages. Fort heureusement Coligny lui- même désirait la paix. Il n'avait pas été un des derniers à savoir qu'à la diète tenue tout récemment à Spire les catholiques plus nombreux avaient eu le dessus ri qu'il n'y avait plus à espérer un nouveau secours de l'Allemagne.

Riron et Malassise avaient pressenti la secrète intention de l'amiral; à leur re- tour, ils remontrèrent au Roi que, pour parvenir à un accord définitif, le meilleur moyen ce serait de convenir d'une trêve; il se rendit à leur avis et le 9 il man- dait à Cossé qu'il envoyait à l'amiral M. de Reaupuy, qui. en passant par son camp, s'entendrait avec lui sur les conditions de celte trêve, toutefois sous la réserve que chaque armée resterait dans les positions qu'elle occupait3.

Cette trêve fut acceptée comme un acheminement à la pacification. Les vivres manquent à l'amiral, Cossé lui fournit soixante mille pains1. Mais qui l'aurait pu noire ? Après avoir été si longtemps partisan de la paix, c'est le cardinal de Lorraine qui s'y montrait le plus hostile. La caiM- de ce subit revirement tenait

' Au sujet de cetle défaite, voici ce qu'écrivait furent morts ou pris, leurs arquebusiers tue's. le

La Noue, le aojuin, au cardinal do Châlilion : * J'a- reste se sauva, de sorti' que ces deux BUperbes

vois pour adversaire Puy-Gaillard. qui commande jjiments, Heurs de l'iiilanlerie française, on) est»

aux troupes de deçà et le régiment de la garde du défaits à plate 1 tare. - 1 Record "iii<v. Suite papi

Iïoy, el je n'avois à opposer q leux cents chevaux France. 1

et huit cens hommes de [lird. Ji> lis iliarjfi'av ei mis ' Bibl. nat. , fonds franc.. Tu" 1 555a, p. 1 1 3

en déroute et | reuivis jusqu'auprès de Ponte- ' Ibid.

aay. Quasi tons les capitaines des deux régiments Ibid

lmv INTRODUCTION.

peut-être à ce qu'il entrevoyait dans le prince de Navarre un prétendant à la main de Marguerite plus redoutable que le roi de Portugal. Ne disait-on pas tout bas que ce projet d'union était une des conditions secrètes qu'on ne pu- blierait que plus tard. 11 fallait donc que son neveu, le duc de Guise, renonçât à un projet caressé de si longue date. Aussi , boudant la cour, le cardinal se tenait-il enfermé dans son château de Meudon. Alava étant venu l'y trouver : ce Monsieur l'ambassadeur, lui dit-il tout d'abord, la Heine m'a fait appeler, mais je n'irai pas, je lui ai fait répondre que j'étais malade. n Indisposition peu grave, car dès le lendemain il partait pour son abbaye de Saint-Denis '. Un autre motif l'avait déterminé à s'éloigner. Il avait eu connaissance sans aucun doute de la scène violente que Marguerite de Valois, dont l'inclination pour son'neveu, Henri de Guise, n'était plus un mystère, avait eu à subir le 2 5 juin dernier. Alava, averti un des premiers, crut devoir l'écrire sur-le-champ à Philippe II. Le récit qu'il en donne ajoute un piquant chapitre aux amours de Henri de Guise et de Marguerite.

crA cinq heures du matin, Charles IX, tout en chemise, et accompagné du comte de Retz, est venu chez sa mère. Après s'être entretenus quelques instants, tous deux ont fait appeler la princesse. Au bout d'une demi-heure elle est venue avec Madame de Retz. Renvoyant tout aussitôt la comtesse et laissant le comte pour garder la porte et empêcher que personne n'entrât, la mère et le fils se sont jetés sur Marguerite et l'ont frappée rudement et à qui mieux mieux. Au sortir de leurs mains, ses vêtements étaient si déchirés, ses cheveux si en désordre que la Reine sa mère, de crainte qu'on s'en aperçût, à passé une heure à rajuster la toi- lette de sa fille'2. n

Il y avait bien de quoi éveiller les soupçons de Philippe II; il en était arrivé à ce degré de défiance et d'exaspération qu'il doutait même du duc d'Anjou. On l'avait ecrèLement averti que l'amiral avait éveillé l'ambition du jeune prince, et cherché à le tenter, en lui offrant de lui aider à conquérir les Flandres et de s'y tailler un royaume, rc Ayez les yeux ouverts, écrivait-il le 26 juin à Alava, lâchez de savoir s'ils n'ont pas de secrètes intelligences avec mes sujets des Pays-Bas n; et dans une nouvelle lettre du 27 juillet suivant: et Les changements en France sont si fréquents et si brusques que je suis à me demander ce qu'il faut penser de ces pourparlers de paix. Est-ce un jeu? Est-ce sérieux? Le Roi et la Reine finiront par

1 Bibl. nal., Dépêches des ambassadeurs vénitiens, filza VI. ; Airh. unt.. colloct. Simancas, K i5i4.

INTRODUCTION. LIV

se perdre lout à fait; du moins il me restera la satisfaction de les avoir toujours assistés de nos conseils1. -

De son côté le pape avait écrit à Catherine : rr Si nous pensions qu'il pût \ avoir on accommodement entre le Roi Très Chrétien et d'ahominahles hérétiques au moyen desquels la religion catholique obtiendrait des avantages et la tranquillité de ce royaume fût plus assurée, nous n'aurions pas tellement horreur de ce mot paix. Influencez l'esprit du Roi votre fils, afin qu'il anéantisse ce qui reste encore des débris de la guerre civile2. n

Il ne s'en tint pas là; le 2 3 avril il écrivait à Charles IX: cr Cette paix qu'on dit déjà conclue entre vous et les hérétiques deviendra la source des plus grands maux pour la France3. n

Enfin, Téligny arriva à Saint-Germain le 29 juillet et dès la première heure il s'enferma avec la Reine et ses trois fils. Au sortir de ce premier entretien il dit tout haut à l'un de ses amis qui s'empressa de le répéter : « Vous pouvez rendre grâce à Dieu, la paix est conclue4. n Toutefois, il restait à se mettre d'accord sur la désignation des places de sûreté.

Il repartit pour aller s'en entendre avec l'amiral. Au lieu d'Angoulème et de Sancerre que demandaient les protestants, on finit par leur concéder la Charité et Cognac.

Le retour de Téligny avait été précédé par une lettre de l'amiral à Catherine, lettre datée de Neuvy le 2 9 juillet, qui témoignait de son désir d'en finir, et à laquelle nous n'emprunterons que cette dernière phrase: cr Quand Vostre Majesté épluchera toutes mes actions depuis le temps qu'il y a quelle me cognoit jusques à aujour- d'hui, elle confessera que je suis tout autre que l'on m'a voulu dépeindre. Je vous supplie. Madame, croire que vous n'avez point de plus affectionné serviteur que j'ay esté et voulu estre0. n

Catherine le fit prier de venir à la cour, mais il s'en excusa0.

Trois séances du conseil privé furent tenues le 5 août; à la dernière, qui se pro- longea jusqu'à onze heures du soir, assistèrent les ducs d'Anjou et d'Alençon, les cardinaux de Bourbon, de Pellevé et de Guise, les maréchaux de Montmorency et de \ ieilleville, le marquis de ViUare, l'évoque de Limoges, Birague, Lansac

Irch. ii;ii.. collect. Simancas, K i5ii. ' Bibl. nat., Dépêches des ambassadeurs vénitiens,

' Lcttresde Pie V, traduites par de Potter; Paris, filza VII. Ponthien, 1810. Bibl. nat.. fonds français, n" 3193. p. 61.

10ÛJ " Dèp. des ambassad. vénit., lilza VII.

CàTHSMM ht: Méon is. m. I

■1 ■> molli I

IAV, INTRODUCTION

Saint-Sulpice, Villequier, de Beliièvre. Il est important de remarquer l'absence du

cardinal de Lorraine, toujours éloigné de la cour et en pleine disgrâce.

Ce l'ut Villeroy qui fit la lecture des articles concédés par le Roi ', dont voici les principaux :

Exercice public du culte protestant dans tous les lieux il fonctionnait avant

la guerre;

Concession de cet exercice dans les faubourgs des deux villes désignées par chaque gouvernement;

Liberté du culte dans les demeures des seigneurs hauts justiciers; mais son interdiction à la cour, à deux lieues de chaque résidence royale, et à dix de Paris;

Partout ailleurs simple liberté de conscience;

Admission sans distinction de religion dans les universités, écoles et hôpitaux;

Cimetières particuliers affectés aux protestants;

Amnistie générale et mise en liberté des prisonniers;

Réintégration des protestants dans leurs biens, charges et dignités;

Droit à la récusation des juges devant les parlements;

Enfin, les quatre places de sûreté stipulées.

Une fois cette lecture faite, le jeune Roi prit la parole: ce J'ai reconnu, dit-il, que je ne pouvais par les armes mettre fin aux troubles de mon royaume et j'ai résolu d'accorder aux princes et à l'amiral les articles qui viennent d'être lus. Ils seront sanctionnés par un édit qui rétablira la paix en ce royaume. J'espère qu'à l'avenir l'obéissance me sera mieux rendue, et mes ordonnances mieux observées. Je prie mes frères, les princes et les seigneurs ici présents de jurer entre mes mains d'observer de point en point le contenu auxdits articles, et de faire entre- tenir et observer l'édit de pacification qui eu sera dressé. «

La Reine répondit : « Je suis heureuse que le Roi mon fils soit en âge de se faire mieux obéir que par le passé. Je l'assisterai de mes conseils et de tout mon pou- voir; je lui aiderai à faire observer les articles qu'il a octroyés, ayant toujours désiré de voir le royaume remis au même état que du vivant des rois ses prédé-

cesseurs. v>

\ son tour le duc d'Anjou promit de ne pas plus s'épargner à maintenir la paix qu'il ne s'était épargné durant la guerre. Le duc d'Alençon fil le même serment, qu'après lui les princes et les seigneurs répétèrent2.

' Record office, State papers, France. Voir Recueil de Fontanon, t. IV, p. ooo. Le Parlement de Paris, le 1 1 août, enregistra l'édil de pacification. ! Record office, State papers, France.

INTRODUCTION. «vu

Les concessions faites par le Hoi furent jugées sévèrement par les défenseurs exaltés de la cause catholique : tt i\ous h;s avons battus et rebattus, écrit Monluc dans ses Commentaires, mais ce nonobstant ils avoient si bon crédit au conseil du Roy que les édits étoient toujours à leur avantage. Nous gagnons nous par les armes, eux par ces diables d'écritures '. «

Mais en revanche, cette paix était jugée (dus favorablement par ceux qu'on appelait déjà les politiques : <r C'est finir par nous devions commencer, écrivait Etienne Pasquier; mais en de telles affaires, il nous en prend comme des procès, auxquels il ne faut jamais parler d'accord que nous n'ayons premièrement épuisé le fond de nos bourses2.1»

Monluc, Commentaires, édil de M. de Ruble. ' Pasquier, Lettres, livre V. lettre 10.

LETTRES

DE CATHERINE DE MÉDICIS.

1567. 7 janvier. Orig. Ribl. uat. fonds franrais, 3 j 90 . P hU.

A MONSIEUR DE MATIGNON.

Monsieur de Matignon, encores que je m'as- seure, n'ayant poinct de nouvelles, qu'il n'y a riens de vostrecosté qui n'aille bien, le Roy monsieur mon Clz a bien voullu encores en estre adverty par voz lettres, et sçavoir est le conte de Montgommery; en quoy je vous prie nous satisfaire le plus tost (]ue vous pour- ri'/ et continuer à contenir toutes cboses, ainsy que vous ave/ bien i'aict jusques icy. Priant Dieu, Monsieur de Matignon, vous avoir en sa garde. Escript à Paris, le vu0 jour de janvier 1^07.

Cateriive. De i.'Acbespine.

1567. g janvier. Orig. Bibl. Dot. fond» français, KZi , f n5.

A MONSIEUR DE TAVANNES,

LIEUTENANT CÉSEIUI. LU IlOT AU <;0UVIJI> LM8NT DE DOUI1CO0NB.

Monsieur de Ta van es, te Roy monsieur

CATiir.niNL Médius. m.

mon filz faict ample response à voslre der- nière despesclie, et vous mande son intention sur ce qui s'offre par delà, laquelle, je m'as- seure, vous sçaurez bien suivre, sans souffrir que ceulx qui sont ainsy cbassez des terres de Monsieur de Savoye soient reccuz en vôz villes pour assez de raisons.

Au demourant, j'ay sceu que à Trichasteau ' il y a des marbres qui seront fort propres pour mon basliment des Thuilleryes, dont je vous envoyé le mémoire qui m'en a esté baille par gens qui m'en! asseuré que l'on sera bien contant de m'en accommodder, \ous priant les veoir et faire veoir, et arrester avecque reulx ausquelz ilz appartiennent le marché de ce qu'ilz en veullent avoir pour m'en adverlir. ei du moyen qu'il y auroit de les taire venir le plus tost que vous pourrez, affin que je \ puisse ayecques vostre moyen donner tanl plus tost ordre. Priant Dieu, Monsieur de Ta- vanes, vous avoir ni sa garde. Escript à Paria, le i\' jour de janvier 1667.

Catbmne.

De l'Aubespixe.

1 Trio-Château, Oise, arrondissement de Beauvaù,

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

1 5G7. 10 janvieri

Orig. Bîbl. mil. fonds français, 3178» PJ 45.

\ MONSIEUR D'HUMIÈRES,

CODVEUSEUn DE PBnowE.

.Monsieur d'Humyères, j'ay receu vostre lettre du v" de ce moys et par icelle entendu les nouvelles que aviez eue. de lu deffaicte l'aide entre Tournay et Valientiennes, qui se conforment aux autres que en avions d'ail- leurs '. Vous ne sçauriez mieulx faire que de meclre |ioine d'en sçavoir ordinairement des plus seures e1 véritables, allin de nous en faire part, tenant aussy la main que toutes choses soient contenues en Iransquillilé en vostre place el que riens ne se débauche des nostres, de sorte que, averques la grâce de Dieu, le Roy monsieur mon fils, ses subjeets et son Floyaulme puissent joyr du repoz qu'il luy a pieu nous donner, qui est le plus grand ser- \ ici' que vous luy sçauriez faire de vostre cous- lé. Quant à l'office dont m'avez escript, s'il nestoyl de ceuix qui sont supprimez, vous en eussiez volontiers esté accommoddé. Ce sera pour aultre occasion. Pryant Dieu, Monsieur

1 Voici ce qu'avait écrit sur celle défaite Maximilien de

Berghes au cardinal de Granvelle, à la date du h jan-

vier : trLIno troupe s'eloit mise ensemble de v à vi mil

hommes accompagnez de trois à quatre centz bons soldais

qui lil à til esloienl venuz de France se mettre avecques

:ulx, et venoient au secours de ceulx de Valentiennes ,

lesquelz se sonl ouvertement rebellez contre S. M.; car

ceulx de ladicte trouppe en passant onl brullé quatre

monastères, quelques maisons des catholiques, mesmesde

lîbommes el pillé leurs maisons; mais Dieu a donné

grâce que, I" kk' 'lu mois passé, Monsieur de Noire-

cennes, avec les gens de guerre qu'il a\oit à l'entour de

Valenciennes pour y coupper les vivres, a defaict ladicte

trouppe si à plat que l'on peull dire qu'il n'en n'y a pas

-(happe/ mil. m (Edmond Pnullel, (.urvi<sfiimdttnce du

ordinal de Granvelle (i565-i586); Bruxelles, 1880,

Voir l'aillant, Mém. hist. de l'arrondisee-

t alencitnnet, t. VI.

d'Humyères, vous avoir en sa garde. Escript à Paris, le x" jour de janvier 1567.

Catkrine.

De i.'Aubespine.

1507. 18 janvier. Minute, llibl. nat. fonds français, 23193, f* sa.

V MONSIEUR DE C\RROUGKS.

Monsieur de Carrouges, je ne vous sçauioys plus dire du contentement que le Roy mon- ! sieur mon fdz a receu du service et lion mes- saige que vous luy avez faict aux baulx et fermes des Aydes des bai liages de Rouen et. Evreux l, comme ce que vous en verrez par ce que luy mesmes vous en escript2 et tesmoigne par sa lettre et s'asseure bien que en ce que vous avez encores à exécuter vous n'oublierez riens qui se puisse faire pour en tirer tout le proffict et avantage que vous pourrez et aussi vous ay-je faict accorder que vous serez payé de lamoictié de la pension qui vous est deue sur l'augmentation que vous avez faictejà es baulx dcsdiles fermes et l'aultre moictié sur celle qui sortira de l'exécution de ces commissions; et quant à la taxe du sr de Lizores vostre col- lègue pour esdictes commissions, les inten- dants des finances m'ont dict y avoir pourveu ; comme aussi veulx-je bien vous tesmoigner

1 Carrouges, le 1 9 janvier précédent , écrivait au Roi : «Ayant exécuté la commission qu'il a pieu à Vostre Ma- jesté m'adresser, en tant qu'est de rebailler les qualriesmes

et quelques autres fermes de ceste ville de Rouen, je n'aj voulu faillir d'envoicr inconlinant l'estat à V. M., par lequel se voict l'augmentation se monter à trente-trois mil deux cens mi livres sept sois, qui est. à ce que j'en puys congnoistre par une bien dilligente recherche qu'en aj l'aide, le plushaull qu'ilz peuvent monter, dont à reste

tsion ;<\ faict bail en la plus grande partie pour quatre

ans.» (Bibl. nat., fonds français, n" 23io,3, 5.)

2 Voir la minute de la lettre de Charles IX (n vol., p. 207).

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

que le Roy mondict sieur et fils a eslé bien aise d'entendre ce que vous avez mandé du bon debvoir qu'il rend de sa pari en ce qui concerne le bien de son service et lui en sçail Ibrl bon gré et moy pareillement qui prie Dieu, Monsieur de Carrouges, vous avoir en sa sainte garde.

(.4m dos.) A Monsieur de Carrouges, du uni jour de janvier i 567.

1507. 20 janvier. Orie;. Bihl. nal. fonds français. 3ie,o, f" 45.

V MONSIELR DE MATIGNON.

Monsieur de Matignon, le Roy monsieur mon filz a eslé bien ayse d'entendre par le contenu en la lettre que m'avez escripte du xvi" de ce moys, que je luy ay faict veoir, que vous ayez procédé avec le s' de Fourneaux au bail des fermes des Aydes en ce qui esloit de voslre département, et que le mesnaige et l'augmentation s'y soyl trouvée telle que vous en donnez espérance par voslredicle lettre; dont si tost que tous les baux el adjudications desdicles fermes auront esté parachevées, vous nous envoierez ung estât signé de \o/. mains et ung autre au général de la charge; affin que sur icelluy l'on puisse l'aire estai de la- dicte augmentation pour le secours des affaires du Roy mondict sieur el (il/.; et quant à la su- brogation que Claude Perin et Jeban Nicole avoient cy- devant oblcnuc pour faire le ra- chaptdes quatriesmes venduz et engaigez en l'élection de Vire, la charge de les nous rendre et remeclre entre mains franez et quicles de tous remboursemens au bout de dix années, j'aj adverty les intendans îles finances de ce que m'en avez escripl , et mesmes de l'abbuz que vous avez vérillié avoir esté par eux commis en cest endroict, affin qu'ilz se

gardent de leur faire expédier provision ou dé- claration qui [misse préjudiciel' en cela au service du Roy mondict sieur et filz, lequel veult et entend que vous laides crier et pu- blier lesdicts aydes sur l'ollre qui vous ,-. faille de les prendre pour cinq années avec les troys dont les autres ont joy, et de indemniser le Roy mondict sieur et filz de tous despens. dommaiges et intérestz, el en lin desdictes cinq années de luy remectre entre mains les dictsaides f'ranczde Ions remboursemens, pour. lesdictes criées et publications l'aides d les solempnitez en tel cas requises, gardées el ob- servées, en faire bail et adjudication à celluj ou ceulx qui feront la condition meilleure et plus avantageuse pour son profile! , estant bien asseurée que, pour ce qui reste à exécuter tant pour le regard de son dommaine que des terres vagues, vous userez de la dilligence el fidélité qu'il s'est tousiours promise de vous en sem- blables occasions; et ayant, au demeurant, esté bien fort ayse d'avoir vu par voslredicle lettre que toutes choses soient par delà en la pacification qu'il désire et que requiert le bien de son service et le repoz de son Estât. Prianl Dieu, Monsieur de Matignon, qu'il vous ayl en sa saincle garde. A Paris, le xxc jour de janvier 1567.

Caterine,

ROURDIN.

Iâ07. no janvier.

Orig. Archives de Modcnc. A MON COUSIN

MONSIEUR LU DUC DE FERRARE.

Mon cousin, il failli que avecq grand regrel j'accompagne la lelre du Roy monsieur mon lilz ' en l'excuse qu'il vous faid par le s' de

' La lettre 1I11 Roi n'ajoute lien à i .il.- 1), l.i (innr

1 .

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

Montmorin ' l'un de ses gentiizhommes scr- vans présent porteur de n'avoir peu faire sa- Lisfaire au payement de ce que vous deviez avoir l'année dernière et que je vous prye croyre que c'est chose qui m'a donné beau- coup de déplaisir cl m'en fasrheroys davantage, n'estoil l'expérience que nous avons de trop Ion;;- temps faicte de l'affection grande que vous portez au Roy mondict lilz et au bien de ses affaires; en quoy j'ay assez eongneu que vous n'avez jamais riens espargné jusques à présent, comme un des meilleurs et plus proches parens qu'il ayt poinct; estant asseu- rée que cela \ous fera plus doucement rece- voir ccsle mienne excuse et vous accomoder à re que nous pouvons, vous tenant pour cer- lain aussi que en reste année vous serez payé de ce qu'il vous escrit, et que nous nous in- commoderons plus tost de toute autre chose que de faillir, ainsi que j'ay donné charge audict Montmorin vous dire plus avant de ma pari, dont je vous prye le croyre. Pryant Dieu, mon cousin, vous avoir en sa sainte et digne garde. Escript à Paris, le xxir" jour de jan- vier i 567.

I ."j(i7. 36 janvier. Orig, Bibl. nat. finis français, a3i()3, 37.

\. MONSIEUR DE LA MEILLERAIE.

Monsieur de la Meilleraye2, l'occasion pour laquelle je vous faiclz ceste dépesche est prin- cipalement pour vous prier que vous vous in- formiez qui sont les plus expérimentez pilottes de toute la coste de Normandye et qui ont

Becloi de Montmorin, capitaine delà garde do Roi. (Bibl. nat., cabinet des titres, 11° 20:!.").)

' Jehan de Moy, sr de la Meilleraie, vire-amiral de France, lieutenant général en Normandie. C'est ainsi qu'il s'intitule dans une quittance signée par lui, dans le 10 i38 du fonds français, p. '1 1 .

plus d'expérience de la navigation du costé du norl et nous en envoyez incontinent deux ou troys des meilleurs avec leurs caries et des- criptions, affin de nous pouvoyr csclairc\r d'aucunes choses que nous désirons entendre d'eulx pour le bien du service du Roy monsieur mon filz et pour ce que le s'' de Danzay qui est son ambassadeur près du roy de Danemaich nous a advertys que le roy de Poullongne a armé quinze navires de guerre pour s'opposer à ceulx qui vouldront aller au voiaige de.. . . et qu'il y a apparence que ledict voyaige sera encores ceste année plus plein de dangiers et difficullez qu'il n'a esté du passé, vous adver- lirez ceux de Dieppe ' qui ont accoustumé de faire ceste entreprise de ce que je vous en es- criz, aflin qu'ilz advisent d'heure aux moyens qu'ilz auront à tenir pour se garder et exemp- ter de tout inconvénient, et, s'ilz ont besoin de lettres de recommandation du Roy mondict sieur elfdz audict roy de Poullongne, je les en feray favoriser et ailleurs, ainsy qu'ilz m'en requéreront. Priant Dieu, Monsieur de la Meilleraye, qu'il vous ayt en sa garde. Escripl à Paris, le xxime jour de janvier i 567.

Je vous prie au demeurant, s'il y a quel- ques pirates et déprédateurs qui se soient re- tirez à Dieppe, les faire saisir et an-ester pour puis après vous en faire entendre l'intention du Roy mondict sieur et filz.

Catbrine.

ROURDIN.

(15C7. 2") janvier.)

Minute. Bibl. nal. fonds français, s3i93 . f '>''>

A MON COUSIN

LE PRINCE DE CONDÉ.

Mon cousin, pour ce que vous entendrez

1 Voir dans le 1 783-> du fonds français, I* 128 v°, l'analyse d'une dépêche à M. de Danzay.

LETTRES DE CATHERINE DE MÈDICIS.

par la lettre du Roy monsieur mon filz ' quel est le règlement - qu'il a faiet dresser el expé- dier pour pourveoir aux abbuz qui se sont cy- devant pour la plus part commis en l'adminis- tration des deniers des fortifications de ses places fortes, et quelle est la somme qu'il envoyé présentement en Picardie pour com- mencer à y besoigner, je ne vous en feray aultre redille parce petit mot de lettre, mais unis vous asseurerez bien que, encores que pour ce commancement vous ne soyez con- Irainct de commencer, pour le moins je ne cesserai à tenir la main si roidde au par- (burnistement de ce qui a este' ordonne' en ceste année pour leurs ouvraiges qu'il ne tien- dra à argent que l'exécution ne s'en suive suivant ce que nous en résolusmes avec vous dernièrement pour la seureté des places et le bien du service du Roy monsieur et filz, et n'ayant pas pour l'heure de quoy taire la pré- sente plus longue, je vais prier Dieu \ous avoir en sa saincte et digne garde.

1B07. t>0 janvier.

Orig. Bihl. nat. fonds français, 107J1, fos 66a et suiv.

V MONSIEUR DE FOUROIEYAULX.

Monsieur de Forquevauls, vous verrez par la lettre du Roy monsieur mon fils la cholère est entre' l'ambassadeur d'Espaigne. Je ne scay sur quoy elle est fondée, ny si elle pro- cède de sa maladie ou de quelque autre occa- sion ; mais je la trouve bien hors de propos el luj bien esloigné des termes de la raison. Or je ne doubte point que, puisqu'il en est venu si avant, ce m; soit pour passer oullre el en escripre par delà. Le Roy raondict sieur

1 Voir la minulc de la lellre du Roi dans le n" -.'.'.S 1 q3 du fonds français, p. 73.

Voir dans le n" 17832 du fonds français, p, 1 .'i , l'analyse d'une dépêche an sujet de ce règlement.

et fils vous escript > la vérité du tout et vous puis asseurerqu'il ne m'a jamais este si tosl faicl plainte de quelque chose que je n'aye plus los! plus prompte à y faire donner l'ordre que l'on a peu, que trop tardive à y pourvoir. Vous essayerez de sçavoir de la royne madame ma fille ou par quelque autre moyen, si elle en aura rien entendu et s'il en aura rien mandé par delà et, si l'on vous en parle, vous en res- pondrez de façon que l'on connoisse qu'il n'a occasion de se plaindre; mais n'en parle-; point si l'on ne commance, et cependant pourrez dire à la royne madame ma fille que je trouve merveilleusement estrange ceste fa- çon de faire dudict ambassadeur, veu qu'ayant accoustumé jusques icy de faire de bons of- fices, je ne puis penser qui l'en détourne main- tenant, si ce n'est que cella vint de quelque autre occasion et que l'on eust envie du coslé

1 Voici ce qu'écrivait Charles IX le même jour: ttJe ne sçay quelle mouche a picqué l'ambassadeur d'Espagne, qui devant hier, de belle cholère, envoya devers la Royne madame ma mère se plaindre extresmement qu'on ne luy faisoit point justice de mille choses qu'il avoil proposées, et qu'il s'en plaindrait au roy son maislre, avec une in- finité d'autres paroles assez mal à propos el hors des termes dont il avoit accoustumé user. Elle trouva cetl ! harrangue aussi estrange, comme elle devoit, pour avoir par ses aclions et moy par son conseil et prudent advis faict beaucoup de choses dont il luy sembloit qu'il avoil plus d'occasion de se louer. Il se plaignoit principale- ment de la prise de deux barques par les navires que conduisoil feu Moulue; elle n'en avoit ni moy rien en- tendu, et ce que nous avons peu faire a esté de nous en informer et faire arresler les navires avec toute la mar- chandise et autres choses par eux prinses jusques à ce qu'on ail sceu à qui elles appartenaient pour en faire restitution el réparation telle qu'elle y écherrait; et quanl aux autres plaintes tombant le frère de Sourdeval. au mesme instant il a esté escript au sr de Martigues, gou verneur de Bretagne, pour en envoyer informer, et si elle se trouve véritable, le faire arresler. séque tranl le navire et la robhe pour en faire- faire el pugnition et res- titution. (Bihl. nai., fonds français, n" 107Û1, f et suiv.)

LETTRES DE CATHERINE DE MED1GIS.

de delà de nous brouiller; à quoy vous la prierez de prendre garde, comme chose qui louche îi son repos et de lous ces deux royau- mes, et vous, de vostre roslé, y travaillerez aussi, afin de sentir s'ils auront point d'envie de rien remuer sur ceste occasion, pour nous en advertir. Au demeurant, le Roy monsieur mon (ils escript à la royne madicte dame el fille en laveur du prieur de l'église de Malthe, qui lui a este recommandé infiniment par beaucoup de grands personnaiges; je vous prie vous v employer et l'aire en sorte que nous en ayons quelque response. Priant Dieu, Mon- sieur de Forquevauls, vous avoir en sa sainte et digne garde.

De Paris, ce vinl-sixiesme jour de jan-

\ ier i 567.

Caterine.

1567. 97 janvier. Copie. Bibl. nal. fonds français, 3io,o, 67.

A MONSIEUR DE MATIGNON.

Monsieur de Matignon, nous avons estime les occasions pour lesquelles ont esté faicles les inhibitions et deffenses qui vous sont pré- sentement envoyées si nécessaires pour la disposition du temps nous sommes qu'il a semblé au Roy monsieur mon filz n'en devoir- plus longuement faire différer l'expédition '; mais pour ce que ce n'est riens laid de bien ordonner el commander une chose, si l'exé- cution ne s'en ensuyl de la part de ceulx à qui il touche de la faire faire, je vous prie que vous procédez à l'exécution des lettres des- dicles inhibitions et deffenses selon qu'il vous est mandé par icelles, et que le Roy tnondicl sieur et filz le vous escript par sa lettre ' el

1 Charles IX voulait obvier an grand nombre d'étran- gers qui se retiraient en Fiance, la plupart artisans, ens <le métier, vagabonds, dont il redoutait lesdépor-

ce touteffoys avec la considération qui est né- cessaire pour nYslranijer les bons marchans qui ont accoustumé de trafiquer en ce royaume ny ceulx qui s'y sont habituez pour manufac- tures, marchandises et aultres légitimes occa- sions. Priant Dieu, Monsieur de Matignon, qu'il vous ayl en sa garde. Escript à Paris, le xxvn" jour de février 1667.

Caterine. Bourdin.

(1567. 3o janvier.)

Minute. Bibl. nat. fonds fraurais, 9310.3, 5g.

A MONSIEUR DE TRANCHELYON'.

Monsieur de Tranchelyon, d'autant que le Roy monsieur mon fils vous faict particulière el ample dépesebe, et response tant sur le con- tenu de vos lettres du xix" de ce moys que de vostre instruction je ne me travaille ray à vous en faire icy autre reditle et seullement vous asseureray-je que vous y ferez service agréable de tenir main que ses édietz soient inviolable- ment observez et entrelenuz de part et d'autre, ainsi comme je vois que vous le l'a ictes soigneu- sement. J'ay veu l'adviz que vous avez eu des choses des Pays-Bas2, où, ainsi que nous en- tendons, tout s'en va pacifiant et accommo-

temeiits. Il signalait plusieurs vaisseaux ayant débarqué en Normandie une infinité d'hommes et de familles. (Fonds français, 3 190, p. 46.)

1 Le 9 janvier précédent Tranchelyon avait écrit au Roi : «Deux choses défaillent pour faire observer nos édietz, qui sont qu'il n'y a nul officier de ceux que Vostre Majesté a ordonnés pour rendre la justice qui exerce la justice, l'autre que Vostre Majesté nous a défendus de porter arquebuses et pistollels; nous n'en osons porter ni faire porter.^ Il termine en demandant d'autres instruc- tions. (Ribl. nat., fonds français a3ig3, f si.)

s Voir dans le n" s3ig3, f" «7, les avis que donne Tranchelyon sur les trouhles des Pays-Ras, et dans le 11° 1788a du fonds français, p. i3o, l'analyse d'une ré- ponse au rapport qu'il a adressé.

LETTRES DE CATHERINE DE MEDIC1S.

ilanl de jour en jour selon le bon ordre que nia sœur la duchesse de Parme y donne con- tinuellement. J'ay ordonné que l'argent de voslre quartier tous soyl asseuré suivant le placet qui \ous en a esté dernièrement res- pondu, je vous puis asseurer qu'il n'y a nul moyen de le faire sur les deux premiers quartiers de ceste année pour les charges qui y ont esté rejetées et qu'il en faull acquicter nécessairement; mais qu'il se douve sur les deux derniers qui sont juillet et octobre qu'il se puisse faire, j'embrasserai vos affaires pour tous faire cognoistre combien je désire que vous soyez bien favorablement traiclé.

1567. 3o janvier. Copie. Bibl. nat. fonds français, n" 10751, 668.

\ MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, nous vous fismes, il n'y a que quatre ou cinq jours, une des- pecbe pour \ous advertir de la cholère de l'ambassadeur d'Espaigne; despuis elle a con- tinué de façon qu'il envoyé son docteur pour se plaindre, comme il dict, du peu d'amitié qu'on porte à son maistre et du peu de jus- lice qu'on faict à ses subjects. Je me double, quant à mo\, qu'il ne nous trompe point de dire qu'il y va pour ceste occasion et qu'il ne laid ce voyage que pour faire quelque mau- vais office contre nous el mettre peine de nous brouiller; à quoy il faut que vous avez l'œil ouvert. Que si d'ailleurs vous n'en pouvez sen- tir ' ny apprendre aucunes nouvelles que plus losi vous en advertissiez la royne madame ma fille, el la supplier de mellre peine de sçavoir l'occasion de son allée et prendre garde qu'il ne face aucun mauvais office, d'au- lanl que celia importe grandement à son

entendre.

repos. Si elle en entend quelque chose, je m'asseure quelle ne Faudra de vous en dire ce qu'elle pourra et vous ne faudrez inconti- nent de m'en donner advis par courrie ex- piez el nous ad\erlir de la résolution qu'aura prins le roy d'Espaigne sur la nouvelle qu'il aura eue que les eboses de Flandres se vont accommodant, et si relia fareslera point. Priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa saincte et digne garde. De Paris, ce \\\ jour de janvier 1 5 7 .

Vous direz à la royne ma fille qu'elle ne soufre que Don Francez d'Alava soi! révoqué; car j'espère, niais qu'il soit guéri, qu'il comme à faccouslumée. Et asllieure il esl certainement si malade que je pense qu'il ne trouve rien bon de ce pays pour le mal qu'il v a eu et y a encore; qui me le faict excuzer et ne prendre à mal toutes ses cholères. Mon- trez cecy à la royne ma fille.

I 567. 3i janvier.

Minute Bibl. nat. fonds français, 2310,3, f" 73.

A MONSII-in LE PRIXCE DE CONDÉ.

Mon cousin, ce m'a esté plaisir d'entendre par voz lettres du xxvn" du mots el par ci' que ce porteur m'a dict de vostre pari (pie vous soyez résolu de me venir trouver à Fon- tainebleau, où je vous prie que ce s<i\i à mon arrivée el queavecques cela vous ache viez de donner si bon ordre à vos affaires (pie lors il ne vous rote plus riens à faire qui vous en puisse divertir el empeseher. J'eusse esté bien ayse que vous eussiez fail en Picardye le voyage que m'escripviez pour l'utilité (pie voslre œil et la Visitation el reconnaissance que vous eussiez faicl des places, j'ay or- donné que l'on besoigne, eusl apporté à di telsouvraiges; mais vous sçavez ce que je vous en ai par cydevant escripl: el. n'estans cessé

-

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

les occasions dccesle première difficulté, je ne suis pas d'advis que vous entrepreniez ledict voyaige encores pour le présent et jusqu'à ce que nous ayons veu ce que le temps nous apprendra du coste' de nos voisins. Cependant je vous prie de ne laisser de donner advis au sr de Senarpont de tout ce que vous cog- noistrez eslre pour le mieulx. Quant à ce que cedict porteur me l'aict entendre, de vostre part, touchant l'establissement du lieu pour l'exercice de la religion prétendue réformée au baillage de Soissons, je suis bien contente que ce soit en quelque village des vostres; mais plus vous l'esloingnerez de la ville de Soissons cl des fauxbourgs, plus vous ferez chose qui me sera agréable pour le désir que j'ai que Ton donne en cela à ma cousine l'ab- besse de Soissons, vostre sœur, le plus de contentement que Ton pourra.

1567. 1" février.

Orig. Bibl. nat. fonds français , 39l8,f° 9. A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, j'ai receu la lettre que vous m'avez escrite et veu par icelle ce que me mandez du désir que vous auriez qu'au lieu des deux cents Suisses de garde que uous met- tons à Lyon, on y meil autant de Françoys pour les raisons que me mandez par vostre- dicle lettre; sur quoy je vous dirai qu'ayant déjà eu nouvelles que lesdicts Suisses sont le- vez, il ne nous seroit possible de révocquer maintenant cella, et si bien le payement des- dicts Suisses se montera ung petit plus que ne feroit celluy des Françoys. Toutesfois, mon cousin, les considérations pour lesquelles nous ,i\ mous mieulx par delà les Suisses que les Françoys, comme je vous dy dernièrement, .nous l'ont tousjours demeurer en nostre pre-

mière résolution, vous pouvant asseurer au reste que j'aurai moyen de faire quelque chose pour le capitaine Allonse Lazero, je m'y emploïeray tousjours de bien bon tueur pour l'amour de vous; qui est, mon cousin, tout ce que je vous diray pour ceste heure, si n'est que j'attends en bonne dévotion que vous me puissiez mander de bonnes nouvelles de l'ac- couchement de ma cousine vostre femme, à qui je me recommande, priant Dieu, mon cousin, qu'il vous ayt en sa sainte et digne garde. De Paris, ce premier jour de février.

(De sa main.) Mon cousin, fayte accucher

vostre femme 1, afin que nous veniés retrover

tou deus2.

Vostre bonne cousine,

Catemne.

1507. 1" février. Orig. UiM. nal. fonds français, 3178 , C 67.

A MONSIEUR D HUMIÈRES.

Monsieur de Humyères, le Roy monsieur mon fils a l'aict délivrer depuys cinq ou six jours en çà au trésorier des réparations de Picardye la somme de xxx m 1.; en actendant que l'on luy ayt fait parfournir jusques à la concurrence de ce qu'il doibt avoir pour ce premier quartier; et pense que ledict argent sera bien tost par de , dont l'on a adverty le sr de Senarpont, aflîn qu'il preigne garde à la dilligence de laquelle ledict trésorier usera à l'envoy, en face le département par les places , et face aussi observer le reiglement que le Roy mondict sieur el fils a l'aict expédier pour obvier aux abbuz qui s'y sont faietz cl

1 La duchesse de Guise accoucha le 9 février. Voir la lettre du 9 février (Bibl. nat., fonds français, n" 3ai8, p. ta).

2 Voir la réponse de la duchesse de Nemours à la Reine (Bibl. nat., fonds français, n" 3ai8, p. 18).

LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1CIS.

commis du passé; à quoy je vous prie tenir la main en ce qui sera pour vostre place, vous advisant que le Roy mondict sieur et lilz a esté bien ayse d'avoir veu par la lettre que m'avez «scripte du \x du passé les advis que m'avez donnés des choses de Flandres, elles com- mencent à s'accommoder plus gracieusement que l'on ne pensoyt du commencement. Ainsi que vous en entenderez chose qui le mérite, \ous me ferez plaisir de continuer à nous en advertir. Priant Dieu. Monsieur de (lumières, qu'il vous ayl en sa saincte garde. Escript à Paris, le premier jour de febvrier 1567.

Caterine.

BotJBDIN.

1507. '1 février.

Copie. Bibl. nat. fonds français, 10751, 67 .

V MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, vous verrez par la lettre du Roy monsieur mou filz ce qui est survenu depuis la dernière lettre que nous vous avons escripte par le docteur qui est avec l'ambassadeur d'Espagne estant pardcçà1; à

1 Voici ce qu'ajoutait Charles I\ : •• Despois vous avoir faicl la despéche que vous porte le docteur qui est avec les' don Francès d'Alava, j';ii eu nouvelles de Flandres comme l'on a semé un bruit par delà qu'il y avoit quatie ou cinq cents de mes subjeclz dans Valentiennes, et pour- oil bien 1 stre que ledicl docteur porterait ceste nouvelle I ardelà, mais c'est chose que je ne puis croire poiirl'cs- troicte dclfense que j'ay laid faire à nosdits subjects, de quelque qualité nu condition qu'ils soient, de n'aller au- dicl Flandres el pareillement le soing et vigillance dont m a lieutenans el gouverneurs des places eslans sur ma frontière ont usé el usenl journellement pour en attraper quelqu'un-, et loulldnis pour en savoir' nouvelles, j'av envoyé jusquea sur les lieux ri commandé faire toutes 1 b'oses possibles pour le vérifier et descouvrir s'il est vray ou non.» En terminant il ajout que «si cela étoit vrai, ce seroil contre sa volonté-.. 1 G-pie. Bibl. nat., fonds français, n" 1 a-')i , f* 670.) \ "ii à ce sujet une nouvelle lettre de Charles IX , même vol., p. 677.

ClTBBBIBE 1>K Mkiucis. III.

quoy il faut bien que vous preniez garde, el que, si l'on vous en parie, vous respondez con- formément à ce qu'il vous escript. Je m'attends que nous aurons bientost de vos nouvelles . q response de deux ou trois despeches que nous avons faictes depuis quelques jours cl n'ayant de quoy allonger la présente, je Gniray après avoir prié Dieu, Monsieur de Forquevauls, i avoir dans sa saincte garde. De Paris, cequa- triesme jour de février 1 56-j.

Je vous prie bailler à la reyne ma lille ces junchès que j'é trové à la foire, sachant qu'elle en désire.

Caterine,

lu 67. 10 février.

Orijj. Archives du Rhôce.

A MONSIEUR DE MAUGffiON,

CHEVALIER DE L'ORDRE PI* HOÏ MONSIEUR MON FILZ.

Monsieur de Maugiron, j'ay bien au long enlendu, tant par vostre lettre que le sieur de Monlbrun, présent porteur, m'a bailliée, que ce qu'il m'a dict de vostre part, comme est passé le faict pour raison duquel vous avez esté desmis de la lieutenance généralle de Daulphiné, dont je suis bien marrye qu'il n'y a moyen, pour ceste heure, de vous po- voir faire aullre raison, et vous prye ne vous en mectre plus en peyne, vous povant bien as- seurer que des premières belles et honorables charges qui se présenteront pour vous em- ploi er, vous cognoistrez que je n'aura y oublyé la promesse que je vous en a\ faille, el la- quelle je vous \eulx bien rafreischir enc présentement, oultre ce que j'en ay dict plus au long audict sieur de Montbrun pour le vous faire entendre de nia part, et lequel vous croirez en cesl endroict comme nous vouldriez faire moy mesmes. suplianl le Créateur qu'il vous

10

LETTRES DE CATHE

ayl. Monsieur de Maugiron , ni si saincle el 1 1 j j j-i 1 1 garde.

Caterinb.

ftOBRRTBT.

I 5(>7. îa février. Minute. uibl. nul. fonds français, a3iç)3. lia.

V MONSIEUR DE VAUPERGNE.

Vaupergne, j'ay recceu voz lettres du »*medu moys et le mémoire que m'avez envoyé et veu les nouvelles que vous avez eues des Pays-Bas él m'assure que pour autres particularités, que vous estimerez véritables cl d'importance, vous ferez service au Roy monsieur mon lîlz de continuer à nous en donner advis. Quant à la somme qui a esté ordonnée pourestre em- ployée aux ouvrages de \ oz places, le sr de Seni- gham ', et suivant le mémoire de ce qui a esté départi pour toute la Picardye , est chargé d'en faire faire la distribution; au moyen de quoy vous luy en adresserez advis et vous tiendrez main que ce qui lui sera envoyé soyt employé aux endroictz les plus nécessaires et bien fidè- lemenl mesnagé.

1567. l 'i février.

Orig. Arcli. des Médicis à Florence . dalla Glza 6736 . nuova numerazione, p. 331.

VU DUC DE FLORENCE.

Mon cousin, lorsque le sieur de Tournon fut dépesché pour aller à Rome ambassadeur pour le Roy monsieur mon filz, je luy donnay charge, passant par Florence, de vous prier d'avoir aggréable que ma cousine la Princesse de Florence voslre femme priât à son service pour l'une de ses filles damoiselle Ysabelle de Baldovinetti, niepeede la damoiselle de la

Bussy, s' '!'• Seninghem.

RINE DE MÉDICIS.

Motbe-au-Groing, l'une de nies dames; ce que vous accordastes en ma faveur, et deslors coni- mandastes qu'elle feust retenue pour avoir la première place, ainsy que m'a depuis mandé ledict sieur de Tournon, dont je vous a\ bien voulu remercier par la présente. Et pour ce que j'ai entendu, que l'une des filles da- moiselles de madietc cousine a esté puys peu de temps en ça mariée, je vous ay bien voulu faire ceste recharge, pour vous recommander ladicte de Baldovinetti, et prier, mon cousin, suivant voslre promesse, faire qu'elle soit re- ceue en la place de celle qui est mariée, m'as- seurant que madicte cousine recevra conlan- lementde son service, oultre ce qu'elle est fille de maison fort ancienne. Et vous me ferez bien fort grand et aggréable plaisir, priant le Créateur, mon cousin, qu'il vous ail eu sa très saincle et digne garde. Escript à Paris, le xiiii"'" jour de février i 56y. Voslre bonne cousine,

Caterinb.

FlSES.

1507. 23 février '.

.Minute. Bibl. nat. fonda français. 30193, i3g. A MONSIEUR

LE MARÉCHAL DE MEILLEVILLE.

Mon cousin, renvoyant ce porteur à Stras- bourg avec la responce aux paequetz qu'il nous a aportez de delà, j'ai bien voulu vous faire ce mot de lettre pour vous advertir que le cbe- valier de Grantvillar l'ait l'aire grande instance d'estre enrôlé au service du Roy monsieur mon filz avec estai et entreténemenl de colonel d'un régiment de lansquenetz; et pour ce que le nombre des collonelz que le Roy monsieur mon filz veull enrosler en son service est entiè-

1 Au dos: A M. le maréchal de Vieilleville. du as fé- vrier 1567.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

11

renient remply el que, avant que l'aire Taire responce audict chevalier de GranvHar, je de- sireroys bien sravoir de vous ce que vous avez cogneu de luy. s'il esl homme de guerre el a ses maisons, ainsi qu'il dicl, en lieu pour en I i rer un bon service, comme aussv, s'il unis semble que vous 1\ puissiez retenir en luv baillant seulement pension pour sa personne sans pailer d'eslal et apointemcnl de colionel el cappi laines entretenus. En attendant que on en visl ce que le temps en conseilleront, je vous prie, mon cousin, si vous n'estes bien in- forme'de toutes ses prétentions, quevous uiec- l i<-/. peine de sçavoir comme esl à la vérité et en mandez librement voslre advis de ce quevous connaissez que le Roy monsieur mon lllz de- vra faire en cela pour le bien de sou service, allin que , venant voslre responce , il s'en puisse resouldre.

I MIT. février.

Imprimé dans Y Album au Yivarais, par Allierl ilti Boys (Grenoble, i84a ).

A M0\ COUSIN

v moine de crussol .

lu < IITZtS.

Mon cousin, nous eûmes hier des nouvelles du Languedoc el un a\is que vos deux frères Reaudinc - et Galliot3 ont avec eux bonnes troupes, cl tous les jouis en voient le ver gens el argent, on ne sait à quelle occasion, et sem- blent qu'ils veulent remuer des premiers. Ce (jue je m'assure que vous ne leur conseilleriez pas, si étiez par delà, mais au contraire les Feriez marcher d'une autre façon. El d'au- tant que je suis assurée qu'ils croiront du tout

' Voir La France protestante , t. III, article Cruuol. Jacques de Crussol ; en i.'di- il pril le nom d'Aciei cl devint en 1576 duc d'Uzès.

' Charles de Crussol, tué à la Saint- liai tliéleim.

ce que vous leur manderez, je vous prie, mon cousin, de leur écrire une bonne lettre, el leur faire bien entendre que le Roi mon lils n'esl pas délibéré d'endurer leurs méfaits, don! j'ai bien voulu vous avertir, afin que vous \ donniez ordre, pliant Dieu, mon cousin. qu il vous ait en sa sainte el bonne garde.

Je vous prie, mon cousin, de bien faire en- tendre à vos deux frères qu'ils se gouvernenl d'autre façon, el de suivre votre chemin, el non pas de faire ce qu'on dit qu'ils font; cal ceux qui leur l'ont faire n'auront pas moyen de les conserver, comme vous aurez, s'ils croient votre conseil, qui, je sais, ne sera jamais que pour le service du Roi et repos du royaume.

Caterine.

1507. a3 février. .Minute. Bihl. nat. fonds français, a3io,3, iu3.

A MONSIEUR DE C.VRROUGES.

Monsieur de Carrouges, ce petit mol ne sera que pour vous advertir de la réception de vostre dépesche du xx'mc de ce nioys el que le Roy monsieur mon filz a veu l'estal que vous avez envoyé des pièces d'artillerie, pouldre, balles el munitions qui se sont trouvées è- villes du baillage de Rouen et d'Évreux sui- vant que vous en avez faicl faire. Je ferai mettre voslre eslat avec d'autres qui oui esté reçus de ' qui est capitaine de l'ar- tillerie, pour envoyer le tout au sr d'Estrées, afin i]u'il en charge ses secrétaires et advise au rabillage qu'il en fauldra faire, si l'occa- sion le requiert, et au demeurant, si vous en- tendez au vray quelque chose de ceste levée d'argent el des secours pour Flandres dont il vous a esté escript, ne faillez, je vous prie, de nous en donner advis.

1 Mot laissé en blanc.

12

LETTRES DE CATHE

1 507. a 3 février.

Orig. Bibl. nat. fonds français, n" 3178 , f" 3.

V MONSIEUR D'HUMIERES,

GOI riVHBDB DE FÉltONNK.

Monsieur de Humyères, si tost que j'ay eu receu rostre lectre du xv"'"' de ce moys j'ay faict faire une dépesche au premier président de Paris pour sçavoir l'occasion pour laquelle il veult plus tost l'aire la convocation et assem- blée pour la rédaction des cousluines du gou- vernement de I'éronne à Monklidier que en la ville dudict Péronne, qui est le premier et principal siège dudict gouvernement, et luy a esté mandé que le Roy monsieur mon (ilz, ne voullant qu'il soytencela préjudicié à l'auc- lorité de iadicte ville, qui luy a esté recom- mandée pour beaucoup de considérations, en- tend que Iadicte convocation et assemblée se face audict Péronne cl que à ceste cause je vous en envoyé les despesebes pour eu faire l'aire la publication; à quoy je ne pense pas qu'il face faulte ny difficulté; et si d'avanture il la faysoyt, je liendray main qu'il y sera pourveu suivant l'intention du Roy mondict sieur et filz et selon qu'il est de raison. Priant Dieu, Monsieur de Humyères, qu'il vous ayl en sa saincte garde. Escript à Fontainebleau, le xxme jour de febvrier i f> G 7 .

Caterute. Rourdin.

1507. as février. Copie. Bibl. nal. fonds français, 1075» , f" 700.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, j'ay à \ous res- pondre par cesle icy à deux despeebcs que nous avons resceues de vous, l'une du vinl-huic- liesnic du passé et l'autre du quatriesme de

R1NE DE MÉDICIS.

ce mois1. Par la première vous nous mandez combien ils désirent par delà que le roy d'Es- paigne pourvoye à ses affaires du costé du Turc qui le pressent, et suis merveilleusement aise que maintenant ils louent et approuvent en leur faict ce que autresfois l'on a tant voulu blasmer au nostre, quand l'on vouloir, que pour la cause qui se présenloit nous achevas- sions de ruiner ce royaume. Ils esprouveronl quel il y faict2 et combien sonl empeschez ceulx qui s'y trouvent. Quaui à moy, je loue Dieu de quoy nous en sommes dehors et le prie de très bon cœur de ne nous y laisser ja- mais retomber. J'ay esté aussi fort aise d'avoir veu par ce que la royne madame ma fille vous a dict par deux fois et semblablement le prince d'Evoli, que le roy monsieur mon beau-fils ait prins de si bonne pari, comme il a faict, la response que nous avons faicte à son ambassadeur sur le passage qu'il nous a de- mandé; mais je m'asseure bien qu'on peut avoir changé cella comme nous avons veu par voslre despeche du quatriesme es propos que le duc d'Albe vous a tenus, par lesquels il est aysé de voir qu'il ne se conteuloit, puisqu'il en parloit, comme de chose que l'on feroil,

1 Dans le 1 0 7 ."> 1 .qui renferme toutes lesdépèchesdu sieur de Fourquevaux, il ne se trouve que la dépêche du Zi février qui mérite d'être reproduite pour expliquer celle-ci : f Le Roi Catholique m'a dit, écrivait-il, que Voz Maiestez doivent avoir devant les yeux (pie, si Flandres ne se réduit à entière obéissance, la France estant, comme elle est desjà, divisée de religion et opinions, se divisera davantage tant sous le prétexte qu'autres occa- sions qui pourront naistre à la journée, si bien qu'il n'y aura faute de chefs ni de suite pour troubler vos Estatz aussi souvent qu'une mouche leur passera devant le nez; par conséquent Voz Majestez et ce roy viviez en soucy et danger toute voslre vie. Tant ) a, Madame, que je lui répondis froidement que, de vostreparl, yavoil toujours eu telle correspondance d'amitié comme L'alliance requé- rait.» (Bibl. nat., fonds franc., v. 10751, p. 645.) - Quel il faict, de quelle importance cela est.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

13

s'assturant que nous ne luy sçaurions refuser. Vous verrez sur cela ce que le Ro\ monsieur mon fils vous en respond '. Je trouve bien es- trange comme maintenanl ilpresche tantceste bonne intelligence qui doibt estre cuire nous, qu'il recommande tant ceste union el accrois- sement d'amitiez, veu que, quand nous l'en avons luy mesme recherché à Bayonne, il a tant faict le froid que je ne pensoisque jamais il luy en peul venir envie. LeRoymondicI sieur et (ils fera toujours pour le roy son frère tout ce qui scia convenable à la bonne amitié qui

1 kII semble, écrivait Charles IX, qu'ils veulent entre- prendre ce passage par la Fiance, comme estant certains que je ne leur puis refuser. Je ne double point que vous n'ayez sur cela bien respondn, suivant ce que je vous avois mandé, que ce refus ne vient pas de faute d'amitié et bonne volonté, mais de crainte que celte sienne commodité m'incommode tant que ses affaires ne s'en portent pas mieux. Kl en cella, s'ils vous en reparlent, il faut toujours tenii ce même langage, alléguer l'eslérililé '!" livres par <v>.le lisi.-r de mes pays, la difficulté des chemins, et le danger éminent qu'il y auroit, comme vous a 1res sagement dict le prince d'Evoli, que ceste grande compagnie Gel armer eleslever ceux de la nouvelle religion qui sont en mon royaume. Et quant à la capitu- lation que j'ajf faicte avec mes subjects, dont ils ont élé si marris, aprez que j'ay veu les combats tant de Ibis réi- tère», les batailles données, les villes prinses d'assaut ne profilant de rien que de me ruvner déplus en plus et me faire perdre tous les jours des plus grands houmes de aies subjects qui fussent en la chrétienté, j'ay mieux aymé . parl'advis el conseil de mes plus fidèles serviteurs, faire ce que j'ay faicl que de perdre le reste, et Dieu m'a faict si heureux qu'an lieu de la ruine que je voyois préparer dans peu de temps el de l'autre la subversion de tout mon Estât, qui étoil par trop apparente, je vis en repos et mon royaume se refaict tous les jours. Ils y sont maintenant ,

rou il que c'esl 1 1 ce nbien ceux qui s'j trouvent

sont empeschez, el mais qu'il/ ayenl hasardé deux ba- tailles, comme j'ay faict, l'on verra comment ils s'en trouveronl et s'ils en sont quittes à meilleur marché que je n'a) esté; mais tant y a que pour qui que ce soit ni pour quelque caui i qui puisse subvenir, je me garderay, lant que je pourray, d'y revenir.» (Fonds Iran m' io7.,,. p. 697.)

est entre eulx; à quoy il ne manquera jamais: mais aussi il mettra toute la peine qu'il pourra à ne fayre chose dont il luy puisse arriver, el à son royaume, trouble, ruine ou dommage. Vous m'avez faict fort grand plaisir de m'ad- vertir de la grossesse de la roy ne madame ma fille, comme elle-mesme me l'a asseuré. Si cella est et qu'elle doive suivre son mari, je crois qu'il ne la mettra en mer et qu'elle pas- sera par ce royaume. Vous mettrez peine de descouvrir ce qui en sera et de nous en advertir de bonne heure. Bien les pourrez vous asseu- rer, s'ils vous en patient, que cella ne nous peut estre que. très agréable et que le Roj monsieur mon fils et moy serons tousjours in finiment aises de la voir, mais que vous nous en advertirez pour sçavoir ce que nous aurons sur cella à vous commander. Quant à la pour- suite que faict la ge'ne'ralle d'Elbevne contre vous, le Roy mondict sieur et fils luy a escrip! pour la prier de la superce'der et de vous bailler main-levée des terres qu'ils vous ont saisies avecques asseurance de la payer et de luy satisfaire de ceste debte, sans qu'elle s'en attache plus à vous, d'autant que le Rov mon- sieur mon fils en est débiteur, lequel lapa] et vous en faicl don de très bon cœur, afin qui vous en demeuriez en repos et que cella ne vous nulle en peine. Priant Dieu. Monsieur de Forquevaulx, vous avoir en sa saineti digne garde. De Fontainebleau, ce \\\r jour de febvrier 1 567.

Catehine.

1 1567. »7 février '.]

'ni Bibl. h fonds français, n* 8991 , 39.

A HONSIE1 11

LE CONESTABLE l>E MONTMORENCY.

Mon coin;. ère. j'é a\slé bien ayse d'avoir veu

1 Charles l\ écrivait au connétable, de Pontaim bleau >■! de <.'i main, le 1- février 1&67 I ffje

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

par vostre lelre que comensés à vous guérir, ayspérant que Dieu vous rendre' byeutot asés sayn pour nous \cnir Irover, cet que je désire ynfinimenl. Quant à nos novelles, nous enn oyons de beacoup de lyeulx, corne si fous avoyst envye de recomenser encore quelque malheur, come je croy que aurés ccu de seulx qui oui aysté prias enn Avignon, de quoy l'on ne sel encore la vérité; mes le Roy mon fils ha mandé au sr de Joyose1 de s'ann aler el savoyr du2 le tout vyent, ausi de Nerbonne parellement et depuis eune myne que le prési- dent de Birague3 et Cbambero diset avoyr découverte à la sitadellcde Lion et sont après à savoyr dont elle a comensaye. J'espère, mon compère, puisque toutes ces cbauses sont couvertes, si ayle sont fayste pour recomanser, que c'et sine que Dyeu ne le veult permetre; car je m'aseure que. Ton y donnera si bon hordre qui n'oront plus moyen de achever sy tout" mauvèse volante, et toutes ces chauses aveques d'aultres que vous dyré de la réponse du duc de Ferrare touchant l'Ampe- reur me font désirer que soyés ysi; qui me fayst vous prier vous en volouyr venir le plus tost que pourés et en set pendent prïré Dyeu vous donner très bonne santé. Vostre bonne coumère et amye,

Catemne.

prie de vous guérir bientost àceste fin que vous nous ve- niez trouver, afin de participer au plaisir que nous avons isyi. (Bibl. nat., fonds fiançais, 3207, p. 43.) Cathe- rine ajoutait de sa main : trJe suis bien marrye de vostre mal, mes que soyez bientost guéri , je ne seré pas marrye que conoysiés que n'este seyn en neul lyeu tentque aveques nous, qui me fayst désirer qu'i venyés bientost.)!

1 Jnyose, Joyeuse.

2 Dm, d'où.

3 A la fin de septembre i565, le président de Bi- rague avait remplacé M. de Losses en sa qualité de gou- verneur de Lyon. Voir Péricaud, Noies surLyon; Archives du llhône, t. VIII, p. 25; t. X, p. 3o5.

4 Sy tout , si tost.

[1566. 37 février.]

Aut. Bibl. nat. fonds fronçais. 3aga , f" 1. A MON COMPÈRE

MONSIEUR LE CONESTABLE.

Mon compère, le Roy mon fils vous envoy cet courier pour vous averlyr des novelles qu'il a eue lent des costé Erigletere et Alemagne, el veyré que set jeune lu ' n'a pas aysté Ion- temps roy ; s'il eut aysté plus sage je croy qu'il l'eut encore en \ye'2. C'eyt grent heur pour la royne ma fille d'enn estre défayste au condi- sion que nous avons entendu par le Croc que la voyt. Nous somes arivés en cet lyeu3 qui aysl si embely que je vous aseure que le Roy mon fils l'ayme bien tort et dist qu'il ne voldroyl aystre encore à Parys. Je vous ay si bien fayst loger el acomoder que je voldroys que fusiés dejeà ysi , m'aseurant que vous y troverés byen. Vous voyrés cet que est veneu d'Avignon et la provision que le Roy mon fils y a donnée. Je vous aseure qu'il y a déjean'' qui ont belle envye de remeuer ménage; à quoy y nous fault bien prendre guarde el prier Dieu de nous conserver le repos nous somes, cel5 que je luy supplie et vous donner cet que dé- sirés.

C\TER1NE.

1 F«, fou.

3 Dainley fut assassiné le 10 février, à 2 heures du matin. Voir les Lettres de Marie Sluurt, publiées par Labanoff, t. VII, p. 108 el 109; Melvil, Mémoires, p. 17/1 ; Miss Strickland, I. V, p. 177 et suiv.; Chalmers, Vie de Marie Stuiirt ; Gaulthier, Vie de Marie Stuart , t. I, p. 3up, et 35g; Teulet, Relations de la France avec l'Ecosse; Calendar oj State papers (1 566-1 568), William Drury to Cecil , p. 176 et 178.

1 Fontainebleau.

'' Déjean , des gens.

5 Cet, ce.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

15

1567. :>7 février.

Ortg. Bibl. nat. fonds français, n" 3to,o , f* i8.

\ MONSIEUR DE MATIGNON.

Monsieur de Matignon, ce porteur vous va retrouver, amplement instruit de l'intention

du Roy monsieur mon (ils sur ce qu'il lui est venu dire de voslre part, et m'aseurant qu'il vous en rendra lion compte, ce petit mot ne sera davantaige que pour vous dire que je ne sçay que vous répondre quant aux baux ' et rennes des tailles que ceulx du conseil nesoienl arrij \ ez] pour ce que s'y est l'aicl a esté par leur advis. Je vous pronielz bien que si les sieurs de Carrouges et de la Meilleraye demeurent commissaires en ce qui est de leur département, je ne pcrmecleray que vous soyez moings favo- risé que eulx, comme celluy qui n'a moings de moyen de faire un bon service au Roy mon- sieur mon fdz, et qui n'a le soulaigement de -on propre peuple en moindre recommandation. Priant Dieu, Monsieur de Matignon, qu'il vous ayt en sa garde. Escript à Fontainebleau, le xxvue février 1 5(J7-

Catebine.

BoUBDIN.

[1567. Mars.]

\ut. Bibl, nat. fonds français, 339a, P a3. A MA COUSINB

LA DUCHESSE DE NEMOURS.

Ma cousine, j'é reseu voslre letre par Jean- Batiste et veu i|ue n'estes encore si sayne que je pansoys et ausy n'estes relevée, qui m'a y l'aysl panser que avés aysté byen plus malade que de coteumes. Je voldroys que fnt-iYs ysi pour voyr le plus beau heu qu'yl est

' Mois brûlés, mais que nous rétablissons d'après une ordonnance de Charles IX. (Même volntue, p. '19.)

posible ' et prinsipalement pour vous avoyr auprès de moy; et quant à cet que ledisl Jean- Batiste m'a dist,je métré pouinede fayr avoyr la consellerieà l'avocat, mes que ne souyt du nombre de celés que son seigneurable. Je luy ay dist qu'i ballast au sr de Lansac vostre mé- moyre, afin de reguarder tout cet que Tons \ poura fayre, cet que devés aystre aseuraye que m'anployré tousjour pour vous et vostre man et cet qui vous touche d'ausi bon cour et vo- lante que parante que ayés. Vostre bonne cousine,

Catebinb.

1567. 1" mars. Copie. Bibl. nat. fonds français, 10761 , 705.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, j'ay veu par la lettre que m'avez escripte du quinziesme du passé les calomnies que les Genevois2 ont voulu mettre en avant par delà après la mort de sr Pietro Corso du secours que je luy don- nois. Et pour ce que cest une pure mensonge sans fondement ny apparence, je suis d'advis qu'il ne faut, sinon s'en mocquer, ny vous mettre en peine de rabbatre tels coups. Le clymal de leur pays est subjecl au \ice, et le peu d'affectiou qu'ils ont de tout temps porté à ceste couronne les induira tousjours assez à le suivre. Pour relia ne lairrons nous d'en- voyer au s1" Nicolo de Grimaldi le passeport qu'il désire et dont vous nous avez cy-devant escript ; et pour vous avoir au long escript par vostre courrier, cella me gardera de vous dire rien davantage, si n'est vous prier que uous ayons de voz nouvelles le plus souvent qu'il

1 La cour était encore à Fontainebleau. Voir une lettre de l'ambassadeur vénitien Correro. (Bibl. nat., lilza V, p. 99.)

5 Génois.

Ifi

LETTRES DE GATHi:

vous sera possible; à quoy me voulant pro- inelre que ne faudrez,je prie Dieu, vous avoir en sa saiucte et digne garde. Escript à Fonlai- bleau, le premier jour de mars 1667 '.

Caterime.

1567.— 1" mars. Orig. Bibl. nat. fonds français, 3178, 5i.

A MONSIEUR D'HUMIÈRES.

Monsieur d'Humyères, ce petit mot de lettre que je vous faictz présentement n'est à autre intention que pour vous prier que vous me recouvrez le plus que vous pourrez de cignes masles et femelles, de ceulx qui n'ont poinct encore d'œuf, et me les envoyez en ce lieu par hommes exprès que je feray payer des liai/, qu'il aura faictz en son voyaige. Priant Dieu, Monsieur de Humyères, qu'il vous ayt en sa saincte garde. Escript à Fontainebleau, ce premier jour de mars 1667.

Caterine. Bourdin.

1567. 2 mars.

Copie. Arch. nat. H. 178a , f* m< uh"h.

A MESSIEURS

LES PRÉVOST DES MARCHANS

ET ESCHKVI>S

DE LA VILLE DE PARIS.

Messieurs, le Roy monsieur mon filz m'a accordé que, pour me délivrer et satisfaire à plusieurs grosses debtes que j'ay esté par né- cessité contraincte de créer depuis six ou sepl ans en ça autant et plus pour son service et affaires que pour les myenncs, je \ous nm- stitue quarante mil livres tournoys de rente,

' Voir dans le n" 10751 du fonds français, p. 703, un. lettre de Charles IX à M. de Forquevaulx du même jour; elle ajoute quelques détails à celte de la Heine.

RINE DE MÉDICIS.

et pour seureté d'icelles je vous vende et aliène à condition de rachapl perpétuel les dom- inâmes des contez de Senlis, Clermont en Beau voisin, Meaux et Crécy, ensemble les fermes des aydes desdits lieux dont il m'a cy- devant donné la jouyssan.ee , tant pour IVntre- lénemenl de mon estai et maison que pour le payement d'une partie de mes debtes et pour que, à présent, yl m'est besoing de faire ladicte constitution ou vendilion, allin de recouvrer l'argent pour me délivrer d'une infinité de personnes ausquelles je doibz, je vous prie, Messieurs, voulloir accorder et accepter la restitution de xlm livres de rente ou alliéna- tion desditz contez et fermes des aydes, la- quelle j'entends vous faire avecques toutes les seuretez que trouverez esire requises et né- cessaires que j'aille faire ratiflîer par le Roy monsieur mon filz suyvant ce que présente- ment je vous en escriptz et mande. Ce faysanl vous me ferez bien grand plaisir et service que me trouverez preste de reconnoistre en tout ce que vous me vonldrez employer, et sur ce je supplie Dieu. Messieurs, vous avoir en sa saincte garde.

Caterine.

Fisiïs.

Escript a Fontainebleau, le 11e jour de mars mil V i.wii.

1567. 8 mars. Copie. Record office , Stale papers . France.

V MONSIEUR DU CROC.

Monsieur de Crocq , estimant que nous ne sçaurions donner plus de contentement à la royne d'Escosse, madame ma belle-fille, que de tenir près d'elle personne qui la puisse consoler de la part du Roy monsieur mon fils et de la mienne, et donner faveur à ses af- faires en la poyue et ennuy elle peult eslre ,

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

17

le Roy mon fils a advisé vous y renvoyer in- continent, ce qui me faict vous prier nous venir retrouver sitost que vous aurez repceu cetle lettre. Cependant je feraj tenir vostre dépesche, afin que vous ne perchez point de temps. PriantDieu, Monsieur de Crocq, vous donner ce que désirez. De Fontainebleau le

mu jour de mars 1667 l,

Catehihb.

1567. 10 mars. Orig. Bil>l. uat. fonds français, n1 3178, 5s.

A MONSIEUR D'HUMIÈRES.

Monsieur de Humières, j'ay esté bien ayse d'entendre par vostre lettre du \f de ce nioys t]u'il soit arrivé à Péronne de quoy faire tra- vailler auxouvraiges delà fortiffication etque vous ayez faict pourveoir à la scureté des vi"' livres, qui vous ont esté envoyez pour y commencer suivant le reiglement qui en a esté l'ait; qui est pour obvier auxabbuzqui y sou- loient y mectre les trésoriers, et tellement as-

' Voici une lellre de Charles IX à la reine Elisabeth, datée il- Fontainebleau le 8 mars :

ttTrès hantte et 1res excellente princesse, très chère el très amée seur et cousine, l'inconvénient advenu en Ecosse est cause que nous envoyons présentement par Me la le s' du Croc nostre conseiller et maistre d'hostel ordi- naire présent porteur pour consoler en ceste afliction nostre tics chère et très amée seur la royne d'Escosse et résider auprès d'elle nostre ambassadeur, ainsi qu'il vous fera entendre, l'ayant chargé aussi vous visiter en

passant de nostre pari et remercier de la nstration

que vous faites à la continuation de nostre mutuelle ami- tié, en laquelle nous vous prierons croire que vous ne trouverez jamais de nostre costé que toute correspon- dance, comme il vous fera plus au long entendre, dont

vous le croirez, s'il sous plaist, comme vous feriez nous-

mesme, qui prions Dieu, très haulle el lus excellente princesse, nostre lies chère el très aînée sein', sons avoir

en sa trèssaincte el digne garde. Escripl .i Fontainebleau, le vi il" jour de mars 1567.71 (Record office, StaU / ' pirs, France, vol. 5o.)

Cathsbihb ut; Mioicis, ut.

seurer lesdiclz deniers qu'il ae soit plus en leur discrétion d'en retenir, mais soient tous employez es elfeelz pour lesquels ilz sont or- donnez et destinez; à quoy je vous prie avoir continuellement l'œil ouvert el surtout que lesdiclz ouvraiges se lacent suivant les des saings si bien et à propos que une erreur ne nous face poinct perdre ce que l'on y aura employé et de temps et d'argent. Mais que vostre homme que vous avez envoyé vers Va- lentianes soit de retour, vous ferez service bien aggréable au Hoy monsieur mon lilz de luy mander toutes les parlicularitez qu'il vous en aura rapportées, el si d'ailleurs il nous vient chose qui en soit digne. Il vous a accordé la prébende de Péronne dont vous m'avez es- cript, et sera bien ayse el moy aussy, si vous nous pouvez recouvrer et envoyer la demye douzaine de cignes, dont vous faictes mention par vostredicte lettre. C'est pour en peupler les canaulx et l'estang de ce lieu. PriantDieu , Monsieur de Humières , qu'il vous ayt en sa saincte garde. Escripl à Fontaine- bleau, le \c jour de mars 1JG7.

CaTEMKE.

BoiJRDlN.

1567. 10 mars.

Orig. Uii.l. uni. fond* français , n" .')a i S - f> 3o. A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, vous verrez bien au long par la Lettre du Roy monsieur mon 61s ce qui est advenu à Lyon ' el les provisions que nous y

1 Correro, l'ambassadeur de Venise, dans une dépêche du 30 mars fait mention d'une surprise tentée sur la ci- tadelle de Lyon et déjà mentionnée dans une lettre du 37 février. sBirague le gouverneur en lui si effrayé, qu'il a gardé, dit-il, trois compagnies qui devaient partir pour le Piémont. On a usé de représailles et brûlé

3

1 uni MAI i"1AH.

18

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

avons données; sur quoy je vous prye nous vouloir ung petit mander vostre advis, et si vous n'espérez pas que par le moyen des- dietes provisions ladicte ville sera pour demou- rer en paix, et attendant de voz nouvelles je prye Dieu, mon cousin, vous avoir en sa saincle garde. De Fontainebleau, le xc jour de mars 1 5 G 7 .

(De sa main.) Mon cousin , je n'eseryps poynt pour cet heure à votre femme, mes sete-ci sera pour tou deus, car je lui veulx mender la résolution de toutes vos afayres auquèles je y fayré de sorte que j'espère que conoystrés la bonne volante de

Vostre bonne cousine,

Caterine. . robertet.

1567. la mars '.

Minute. Bild. nat. fonds français, 2.3193, 193.

AU CAPITAINE BREUL.

Capitaine Breul, le Roy monsieur mon filz \ous sçait fort bon gré du service qu'il a reçu de vous2 d'avoir laid an-ester Boullant, qui estoil receveur général de Paris et qui s'estoit absenté, pour estre demeuré redevable d'une bonne somme d'argent. Et pour ce qu'il dé- sire le faire venir à Paris pour la vérification de son deu et recouvrement d'icclluy, il mande au s de Matignon qu'il l'envoyé prendre et le faire amener seurement audicl Paris, ainsi que vous verrez par la lettre qu'il vous en es- rript, au contenu de laquelle je suis si asseu-

les bancs du tempte protestant.* (Bilil. bât., Dépêches des ambassadeurs vénitiens, lilza V, p. <)Q.)

1 An clos est écrit : I.etlre de la royne au capitaine tîrenl du xu" jour de mars 1067.

- Voir la lettré clé Charles IX, mène volume, p. 191.

rée que vous ne l'auldrez de satisfaire que cela me gardera de vous en dire rien davantaige, mais vous asseureray bien que ce que le susdict Boullant doyt est assigné à des parties si for- cement nécessaires et importantes au service du Roy tnondict sieur et filz qu'il n'en peut estre délivré ailleurs, sans cela j'eusse pris à aussi grand plaisir de vous faire gratiflier de la meilleure partie de sa deble au payement de ce que vous distes vous estre deu, comme je voy que vous avez procédé en l'arrest du- dict Boulant en serviteur qui ayme le service de son maistre,et sur ce, capitaine Breul, je prie Dieu vous avoir en sa saincle garde.

1567. i5 mars.

Orig. Archives de Modène. A MON COUSIN

LE DUC DE FERRARE.

Mon cousin, avec loutz les regretz de ce monde je vous commenceray ceste lettre pour vous pryer que, mectant par vous en considé- ration la qualité du temps et Testât de notre royaulme, vous ne vuellyez trouver estrange ni attribuer à faulte de bonne volonté, si en laict des payements de vos debtes l'on ne s'est peu estendre pour ceste présente an- née en plus avant que à ce que nous vous avons cy-devant escript par le sr de Montmo- rin et l'avons encores dict présentement au che- vallyerBernyer présent porteur; ce que je vous prye, mon cousin, vouloyr prendre de bonne part et non penser que cecy procedde d'autlre endroict qu'à l'impossibilité qu'il y a de vous faire myeulx, laquelle cessant, dont Notre Dieu nous en fera la grâce cy après, vous debvez aussi attendre et espérer de nous les mesmes bons et favorables traictementz que le Roy monsieur mon (ilz et moy désirons estendre

LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1GIS.

19

et contiuuier à l'endioicL d'un» si proche et affectionna parent que vous nous estes; et pour ce que sur ce faict je me suys bien au long iaysse' entendre audit cavallyer Bernyer, je ne vous eu diray davantage, en pryant Dieu, mon cousin, vous avoir en sa saincle garde. De Fontainebleau, ce xve jour de mars 1 5 < j 7 .

Votre bonne cousine,

Caterine.

1507. 1 mars.

Orig. Record office, Staie yapers , vol. XL.

A MONSIEUR L'AMBASSADEUR

DE LV ROYJVE D' VMILKTERRE,

MADAME MA EONNE SEUH.

Monsieur l'Ambassadeur, j'ay ou responce des commissaires depputés à l'aire le procès du cappilaine Pierre Paul ', prisonnier à Bour- deaul.x pour aucunes déprédations dont il est chargé et entre autres d'une concernant au- cuns subjecls de la royne d'Angleterre ma- dame ma bonne sœur voslre mailresse, dont voue me feistes bailler les informations que je leur a\ois envoyées. Ils escripvent qu'ils n'ont besoing que des témoins y nommez. Les prinripaulx desquels sont Anglois. Si vous vouliez envoyer lesdicls lesmoings, le

1 «Extrait d'une lettre escripte au Roy par les com- missaires depputes à faire le procès de Pierre l'aul :

rSyre, nous trouverions très bon pour l'exécution de vos commandements s'il estoit vostre lion plaisir dire à Monsieur l'Ambassadeur d'Angleterre que les marchands dudict pays qui se plaignent de la dicte deppn'clalioii mentionnée .<ux informations qu'il a mises par devant Vostre Majesté pour estre satisfaiçl à la répa- ration qu'il demande; car partie desdits tesmoingg sont

Ari|;lois en lesquels nous sei on! mal aises que nous pensions

recouvrir sans son ayle, ou des marchands plaintifs, et à (es fins nous renvoyons ces informations qu'il vous a pieu envoyer andicl sieur président, ayant l'original par devers iioiis.t (Record »//"'•, France, vol. 5o.)

procès dudict prisonnier sera bientosl faicl

et est le plus expédient, ainsy que vous pourrez mieulx entendre par ung extrait de leurs lettres que je vous envoyé avecoues lesdites informations, désirant que en cela et toute autre chose qui concernera la dicte dame royne, vous ayez ici toute satisfaction. Pliant Dieu, Monsieur l'Ambassadeur, vous avoir en sa saiucte garde.

Escript à Fontainebleau, le \vic jour de mars 1 5O7.

De i.'Aibespixe.

Caterine.

1567. 91 mars.

Copie. Ribl. nat. fonds français, a3io,3, 237.

VI CAPITAINE VRGOSSE1.

Capitaine Argosse, vous verrez ce que le Roy monsieur mon filz vous escript- pour ne permettre que Italien ny autre estrauger de quelque nation qu'ilz soyent, puisse se retirer et habiter en sa ville de Calais, pour ce que, estant place de frontière si enviée, il ne nous l'ault dedans que des Francoys naturels; à quoy vous donnerez l'ordre que le Roy mon- dict sieur et filz vous mande par sa lettre el aurez l'œil sy ouvert sur ceuh qui vont cl viendront dedans, qu'il ne vous en puisse estre riens celé ny desguisé, et n'ayant accoinc- tance et intelligence avec aucuns des habitai!.- de ladicte ville que vous n'en scachiez la vérité. Priant Dieu, capitaine Argosse, qu'il vous ayl en sa garde.

(Au dos.) Au capitaine Argosse, du .vu' jour de mars 10C7.

1 Le n" n3i(|.'i du fonds français renferme plusieurs lettres du capitaine Arrjosse, toutes datées de Calais. 1 Voir la lettre du lioi qui anonq>a;;ne celle-ci. I Meule

volume, 1 -?o.G.)

3.

•20

LETTRES DE CATH

1567. 21 mars.

Orig. Itilil. nat. fonds français, 3aoi , f' '17.

A MON COMPÈKE

MONSIEUR LE CONTESTABLE.

Mon compère, j'eusse bien voullu que les nouvelles que ce porteur nous a dicles de vostre part eussent esté meilleures et de plus grande santé, que je prie Dieu vous renvoyer bien losl, aflin que nous vous puissions aussy tant plus lost reveoir icy. Nous avons veu le roolle des commisseires que avez cboisis poul- ies monstres de la gcndarmerye, ausquelz j'en fera y expédier les commissions; et cependant le trésorier des guerres Bâillon a advisé vous renvoyer le département que vous avez fa ici des compaignies et uug aullre qu'il a dressé pour la commodité des payemens selon les as- signations qu'il a eues, allîn que sur l'un et l'aultre vous nous mandiez vostre advis et que, suivant icelluy, il despesche les payeurs pour le recouvrement des assignations , et quant à la publication des monstres les despesehes en ont esté envoyées suivant le roolle des gar- nirons que vous en baillastes au trésorier der- nièrement qu'il lui devers vous; en quoy ne se peult plus riens changer, vous priant, pour fin de la présente, nous tenir le plus souvent que vous pourrez advertiz de vostre disposition. Priant Dieu, mon compère, vous avoir en sa saincle et digne garde. Escript à Fontaine- bleau, le xxi° jour de mars 1 5G7.

[De sa main.) Mon ropère, je suis bien marrye que si so\ent vous retombiés malade et je panse que, jeusques à cet que soyés ave- ques nous, ne seré bien guéri et j'é veu que trovés bon cet que avons délibéré et que vostre opinion est conforme à cet que a\ions pansé, quv sera cause que plus hardiment nous les dépécheron. VI est passé par i Don Antonio

ERINE DE MÉDIGIS.

de Mendose que le roy d'Espagne envoyé pour fair pa-ser les Ayspagnos par Lorayne, les- quels ne sont encore embarqués. Guérisé-vous bien tost el croyés vostre femme, afin que ne retombiés plus et que vous en puissiés venyr ysi.

Vostre bonne coumère et amye,

Caterine.

1567. 23 mars.

Minute. BiLI. nat. fonds français, a3io,3, aa8 v°.

A MONSIEUR*

LE MARÉCHAL DE MONTMORENCY.

Mon cousin, je n'adjousteray riens à la lectre que vous escript présentement le Roy monsieur mon filz ' et sera seullement ce petit mot pour vous dire que le plus grand service que vous lui sçauriez l'aire c'est de vous en aller à Paris pour y donner ordre que ceulx de la religion prétendue réformée s'y comportent doresna\ant plus modestement qu'ilz n'ont faict parle passé, d'aultant qu'il y auroit à craindre, s'ilz continuoienl en leurs contraventions, que cela ne nous amenast un grand trouble, non seullement en ladicte ville, mais aussi par tout ce royaume dont

1 Voici ceque lui écrivait Charles 1\ : r- Ayant vu le mé- moire que Trifjnac m'a apporté de vostre part, j'ay esté bien aise d'entendre que vous avez envoyé devers les princi- palx de la religion prétendue réformée estans à Paris pour leur remonslrer qu'ilz ayent à se contenir. » [Tbxd. . p. 233.) Dans le mémoire que Trignac apporte au Roi nous lisons : « Aucuns de la religion se voyans tra- vaillez el à leur advis trop rigoureusement recherchez par les ministres de la justice de ce qu'ilz faisoient dans leurs maisons sansauruns scandalle ne esmolion eussent volon- ti'Ts faict d'une cause particulière celle commune et gé- nérale s'ilz n'eussent esté retenuz par ceux qïTe M. le ma- réchal a employez.^ (lhiil., p. -m 8.) Voir une lettre de Montmorency à la Reine, du mars suivant, pour lui annoncer qu'il s'est rendu à Paris et qu'il répond de sa tranquillité. (Ibid., p. -v'i i.)

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

21

vous sçavez bien que nous n'avons pas de besoing et qu'il en l'aull oster de bonne beurc toutes les occasions, n'estant riens plus néces- saire pour prévenir un tel mal que de faire exactement observer les édilz du Roy înon- dict sieur et lilz et contenir un cbascun soubz l'observance d'iceulx, ce que vous estant assez recommandé, je ne vous en diray riens da- vantaige ny feray la pre'sente plus longue que pour prier Dieu vous a\oir en sa sainte et digne garde.

1507. 9.3 mars.

.Minute. Bibl. nat. fonds français, a3ig3, a36.

\ MONSIEUR DE TRANCHELION.

Monsieur de Trancbelyon, j'ay receu voslie lectre du xvne de ce moys 1 et veu par icelle et par le mémoire que m'avez envoyé ce que vous avez pu apprendre de Testât des cboses de voz voisins, dont nous avons eu advis de noslre ambassadeur, mesme de leur deffaicle ad- venue près Anvers. Il est vray que nous n'avons riens sceu de ceste sédition de Cambray dont parle voslre mémoire. Vous mectrez peine de sçavoir^i la cbose aura passé plus oultre et, - il y a riens qui le mérite, ferez service au l'm\ monsieur mon filz de l'en advertir bien particulièrement. Priant Dieu, Monsieur de

1 Voir dans le n" fl3io,3, p. ao6, relte letti-- de Trancbelyon à la Reine. Il lui annonce que le comte d'Egmont et le sieur d'Arscot sont partis de Bruxelles mercredi dernier, et que, arrivés samedi dans le voisinage de Valenciennes, ils vont tenter d'y entrer. Ceux de la ville sommés par eux de se rendre ont demandé le temps d'en délibérer. Dans le mémoire joint à sa lettre, il parle d'une défaite près d'Anvers et d'un tu- multe survenu à Cambrai. C'est au combat d'Aus- Iruweel qu'il fait allusion. Voir les détails de' cette ba- taille dans la Corrttpondancê du cardinal de Granvelle

publiée par Edmond t'oullel. I. II. p. 3lO.

Trancbelyon, de vous avoir en sa saincte el digne garde.

(Au dos.) A Monsieur de Tranchelyon, du 2 3e jour de mars 1 56^.

15C7. 20 mars.

Orig. Arc]), des Médias à Florence, dalla liiza U-iO. nuova uuuierazione. p. aa&.

A MON COI SIN

MONSIEUR LE PRINCE DE FLORENCE.

Mon cousin, pour ce que je désire singuliè- rement que la statue que je faiz l'aire à Rome soit achevée , et mise en telle perfection qu'elle puisse correspondre à l'excellence d'un;; cheval qui est faict pour servir à ceste en- core, je vous prye \ouloir pour quelque temps licentier et bailler congié à ung nommé Je- ban Boullongne, sculpteur, qui est à vostre service, pour s'en aller à Rome besongner et mectre la main à ce que dessus, suivant ce que lu\ dira et fera entendre de ma part le sieur Hannibal Rucelay, aucquel je escriptz bien particulièrement pour ces! ellecl. Et m'asseu- ranl que en ce vous serez coulant de me gratifier, je ne vous*feray la présente plus longue, si n'est pour prier Dieu, mon cousin, qu'il vous ait en sa très saincte et digne garde.

Escript à Fontainebleau, le \\\ jour de mars i ')(>-.

(De sa main.) Je vous prie, mon cousin, ne me refeuser de comender au dict Jean Bolo- gnese de aler à Rome pour l'ayre la slateuedu

Roy mon seigneur, et se vous fays es cel

plésir je métré poine de le reconestre, corne eun plus grent que pour cel heure je puisse recevoyr, et m'asseurent que ne me refeuse- n;s, nevous en fané plus long' di>cours.

\ ostre bonne cousine,

Gatbrinb

l'IZF.S.

-)•)

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

1567. 38 mars.

Minuit-. Bibl. nal. fonds français, n' a3io,3, soi.

AU MVRÉCHVL DE MONTMORENCY.

Mon cousin, je ne sçauroys que adjouler à la lettre que vous escript présentement le Roy monsieur mon filz, sinon que je vous prie de ma part que en affaires de telle importance que celle qui se veoit, vous donniez si bon ordre le long de la frontière de Picardye pour empescber l'entrée et retraicte en ce royauline à ceulx des Pays-Bas qui, au trouble ilz sont, s'en retournant, pour ceste raison, s'y \ouldroient bien retirer, que nous n'en soyons poinct en danger de veoir noz villes ny le royaulme plein d'une telle sorte de gens l, desquelz, à le bien prendre, je ne voiz pas que l'on puisse tirer aulcune utilité, mais plus lost un mezcontentement parmy la plusparl des subjectz du Roy monsieur mon filz et trop plus de deffiance qu'il ne seroyt requis pour la conservation du repoz et la Iranquilité en laquelle nous vivons. Dieu mercy; qui me faict \ous prier, encores ung coup, d'y faire selon la fiance que le Roy mondict sieur et filz a en vous et que vous sçavez estre nécessaire pour 1 exécution de ses intentions. Encest endroict, je ferav fin, priant Dieu, mon cousin, vous avoir en sa saincte et digne garde.

[Au dos.) Au mareschal de Montmorency, du \\\m mars 1 5 G 7 .

1567. 39 mars. Oriff . Bibl. nat. fonds français, n" 3178, f* 55.

A MONSIEUR D'HUMIÈRES,

corvBBSEin ph pébosîïb.

Monsieur de Ilumières, ce petit mot de

1 Voir i i-f sujet une lettre de Tranclielion à Caltie- rine. (Bibl. nal., fonds français, a3ip,3, a6i.)

lettre ne sera que pour vous ad\ertir de la ré- ception de vostre lettre du xxv° de ce mois, par laquelle j'ay entendu toutes les nouvelles que m'avez faict sçavoir des cboses de voz voisins qui m'ont esté confirmées de tantd'en- droictz, que je les tiens pour bien véritables, et toutes cboses en si bon train pour le ser- vice du Roy Catolicque mon beau-fils que j'espère qu'il n'aura besoing d'envoyer de grandes forces en ses Pays-Bas pour y resta- blir son obéyssance toute telle qu'il la voul- j dra avoir de ses subjects. A mesure qu'il vous ' en viendra aultres advis, vous continuerez à m'en adverlir, s'il y a cbose qui le mérite. Priant Dieu, Monsieur de Huinières, qu'il vous ayt en sa saincte garde. Escript à Fontai- bleau, le xxix0 jour de mars 1567.

Catekine. Bourdin.

1567 3o mars. Copie. Bibl. nal. fonds français, 10751, 739.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, par la lettre que le Roy monsieur mon fils vous escript ' vous vous trouverez bien avant satisfaict et respondu aux deux despecbes que noiis avons eues de vous, la dernière du quinziesme de ce moys qu'il faut dire avoir esté laissée à Paris en passant par le secrétaire du conte d'Orne, si tant est qu'il en fut le porteur, et sommes atteudents ce que vostre dernière despeche promet de nous faire eutendre plus au long de toutes choses de delà j'estime que l'on aura bien tost sceu la redilion de Valentiennes 2 et comme les autres villes des Païs-Bas commen-

1 Voir celte lettre, mime volume, page 735.

2 Le prévôt Morillon écrivait le k mars de Saint-Amand au cardinal de Granvelle : trCeulx de Valenchiennes sont esté sommés le dernier du mois passé, lorsqu'ilz ont bruslé leurs faulxbourjjs, et le premier du présent; et ont

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

23

eoint ce que l'ambassadeur d'Espaigne mesme, qui est icy, m'a escript) à s'accommo- der, de- sorte qu'il y a espérance, ainsi que nous esçript aussi le secrétaire que le Roy mondict fils lient auprès de ma seur la du- chesse de Parme, que les affaires y passeront plus doucement que l'on n'avoit eu occasion de juger jusques icy; qui sera pour rellever le Roy Catholique de despence d'y faire passer aucunes forces, dont le pais ne soufriroit ainsi que charge et foui le. Vous aurez bien sceu par nos dernières comme le Roy mon fils a laid accommoder les gens dudict sr Roy Catholicque de six mille charges de bled pour subvenir à la nourriture de ses forces es pais de Savoye, Bresse et la Franche Comté, dont les despecb.es furent envoyées au sr Francisco di Barra qui est en Piedmont et n'y a rien en quoy nous ayons peu favoriser ses affaires qu'il n'en ait esté volontiers salisfaict, comme j'es- time que luv aurez bien faict entendre et en- eores despuis deux jours son ambassadeur a faict instance de pouvoir faire passer par ce royaume vint et six mille marcs d'argent en plalle qu'i] dit appartenir à son maistre et qu'il faict venir parBayonne. pour mener es Pays- Bas ou Italie, disant que c'est le sr Buy Gomez qui luy en aescript pour en faire la requesteau Roy mon fils, soubs le nom de certains mar- chands espaignols que vous verrez parle mé-

faict de grandes saillies. Hz ont aussi tué et navré aul- 'ihi;;/ des noslres. L'on tient que, sans les prédieants >'i Micbid Berlin, ilz se fussent piéçi rangez. Hz parle- mentarent hier, mais comme ilz vendent mectre condi- tions. Monsieur de Noircarmes les a repoussé. L'on est certain qu'ilz n'ont nul estrangiers, qu'ilz ont fanlte de hled et beaucoup d'autres choses, qu'ilz n'ont que six enseignes rli>< bourgeois, que le nn-nio peuple s.' louve esbahi et fasclié. L'on doilit eejoardhui commencer tes Irenrliiz et il laid à croire que, v.inls le canon, ilz se

rendrniil viliip|i'Uieut.-< I Poul.l . ' .«nvif» mlttin '■ ilil mr-

dmal de Granvell», t II. p. 191.)

moire ci-enclos avec les lettres que m'en a es- criptes l'ambassadeur. Et encores que nous ayons sceu qu'il s'est faict infinis abus soubs semblables occasions et que ayans plusieurs plainctes des deniers qui se passent par ce rovaulme par couriers qui feignent aller pour le service et affaires dudict sieur Roy Catho- licque et qu'il y ave ordonnance très expresse de n'en laisser passer un seul escu, sinon que la moytié ou le tiers en demeure en ce royaume, néantmoins, pour monstrer combien nous désirons le gratifier, luy a esté accordé ledict passeport. Si est-ce qu'il faut que je vous die que je trouve un peu estrange que, quand le roy mon beau -fils a besoing de telles faveurs, qu'il ne nous en escrive point, joinct que se Iraictant telle négotiation par main de marchands, il n'est pas sans soubson qu'il n'y est plus de leur particulier que d'aultre chose; désirant pour cette occasion que vous ayez à luy en parler dextremenl el vérifier si relia est de luy et de son comman- dement et m'adverlissiez de ce qu'en aurez descouvert , n'estant pas , comme vous avez bien sceu, le premier passe-port qui a esté ci-devant pour semblable respect accordé; car il v a quelque temps qu'il y en eust un attire de qualre-vint mille. Ce que j'en dis est que soubs ce prétexte il s'en tire et emporte beaucoup d'autres de ce royaume, quel bon ordre qui y soit donné, et il n'est pas résonnable. comme vous entendez assez, que le plaisir que l'on fairt aux amis soit préjudiciable. Il me reste seulement à vous dire que j'av consi- déré ce que vous m'escripvez par vustre lellrt du second de ce moys des bruits que l'on faict courir par delà que nous sommes cause de la veniie qu'ils craignent de l'armée de mer Ttircquesque ', donl vous désirez sçavoir si vous

1 La lettre à laquelle Catherine fini aMoàon ne se trouve pas dans le recueil des lettres de Fourquevani . mais dan

24

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

faites plaincte de noslre part, chose peu né- cessaire pour n'y avoir aucune apparence; mais vous pourrez bien dire partout que, si le Roy mon fils avoil autre que bonne intention à l'endroit dudict sr Roy Catholique, il la feroit connoislre comme il appartient à prince d'hon- neur, el au contraire on voit quels y sont ses desportements, bien qu'il ne veuille pas sans grande cl utille occasion chercher à se faire un si puissant prince ennemi, envers lequel néanlmoins peut-estre que le moyen qu'il a pourroil quelque jour estre utile au Roy Ga- tholicque et, s'en offrant l'occasion, le Roy mon fils ne luv espargneroit pas ce qui seroit en sa puissance. Priant Dieu, Monsieur de Forqucvaulx, vous avoir en sa saincte et digne garde. Escript à Fontainebleau, le x\x° jour de mars 1 5G7.

Je vous prie bailler ce petit paquet à la royne ma fille et le luy l'aire lire et brusler eu \oslre présence, ou advenant qu'elle vous le baille, bruslés-le estant en voslre maison.

à L'Aubespine que avés la goutte, dont je suis bien marrye; niés je vous dire que touttes les foys qu'estes aur d'aveques nous, que ne l'allés d'estre malade, qui vous monttre byen que ne devés demeurer guière san nous revenyr trover. Nous avons novelles d'Espagne que le duc d'Albe pase à la fin de cet moys 1 el le roy son mestre eun moys après. Nous voyrons ce qu'il an sera. La royne ma fille m'escript que cet duste'2 d'estre grosc, mes que ne lara de paser aveques son mary. Vêla mylleure novelles que ayons eue depuis Paris. Je prie Dieu que n'an n'ayons jeamès d'aultres, el qu'il vous douinl ausy bonne santé que la vous désire

Voslre bonne coumère et amye,

Caterine.

[1567.— Avril.]

Aul. liibl. nat. fonds français, 339a , 23. A MON COMPÈRE

MONSIEUR LE CONESTABLE.

Mou coopère, j'é veu par cet que ayscrivés

une autre lettre de celui-ci datée du s5 mars, nous lisons : itLe duc. de Florence a escript au Roi Catliolicque qu'il est très bien adverti que le Roy de France veult conqué- 111 l.i Corsegne, nssislr de l'armée turquesque. Par ainsi 1 1 leste Majesté le trouve hon , il s'offre d'aller deiïaire et chasser I" filz aine de San Pielro, et les rebelles, pour- wu que l.idicle isle luy demeure souliz la reconnaissance qu'il fera de la tenir du lioy, autrement il voit l'Italie et l.i Toscane subjectes des François.» (Bibl. nat., fonds fran- çais n nr.'ii, 1* 1 î.i Voir une dépêche de l'ambassa- deur vénitien Correro au sujet de cette Botte turque. (Bibl. nat.. Dépêches des Ambauad. vénit., lilza VI, p. !,'. v°.)

1567. 2 avril.

Orig. Bibl. nat. fonds français, n" 663a , 116.

A MONSIEUR DE TVVANNES,

UECTESANT GÉNÉRAL DD «OT AU GOUVEI1NEME7IT DE BOCTICOGSE.

Monsieur de Tavannes, nous n'avons pas grand chose à vous faire sçavoir pour le pré- sent, sinon la réception de voz lettres du xtii* du passé, et lecontantement que le Roy mon- sieur mon filz a du bon ordre que vous donnez à contenir toutes choses de delà en paix, ce qu'il fault continuer, affin que, avecques l'ayde de Dieu et le soing des bons serviteurs de voslre maistre , toutes menées soient dissippées, et chacun maintenu en repoz soubz l'obéis- sance de ses esdietz. Si les nouvelles que nous avons d'Espaigne sont vrayes, bien tosl les

1 Le cardinal de Granvelle écrivait au prévôt Morillon . de Rome, le 3 avril 1 567 : ttje m'esbays que le dur d'Albe ne soit en Italie, François d'Vlliaira (le commissaire général des armées) a fort préparé ce que sert à son passaige.» (Poulet, Correspondance du cardinal de Granvelle, t. II, p. 337.)

2 Cet dusie, se doute.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

2:.

forces venans d'Ilaiye approcheronl do vous; mais par adveulure que la reddition de Val- lenlienaes1 el l'accommodement des affaires des Pays-Bas pourront bien leur faire changer de desseing, donl je serois bien aise. De ce (]iii en viendra de certain vous serez inconti- nant adverly. Priant Dieu, Monsieur de Ta- vanes, vous avoir en sa garde. Escript à Fon- tainebleau, le il0 jour dapvril 1 3 0 7 .

Catbbine. De l'Aubespine.

1567. a avril.

Cojiîe, Bibl. nat. fonds français, 10751. P-.Si.

V MONSIEUR DE FÔURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, par voz lettres et ce que la Royne ma fille m'a escript, j'ay sceu la conclusion prinse du passage du Roy Catholicque en Italie2 el l'asseurance qu'elle a de venir quant el luy, ce que j'altendray à croire plus fermement, quant j'en auray autre

' Le prévôt Morillon écrivait au cardinal de Granvelie le 9 '1 mars 1067 : tfCe matin me sont venues les bonnes nouvelles de la reddition de Valenchiennes, t|in se feict hier à trois heures, et se sont miz à la miséricorde de Sa Majesté, après avoir refusé si bons partis que l'on leur a offert.» (Edmond Poulet, Corretpondance du cardinal de Granvelie, t. II, p. oa5.) Voir une seconde lettre de Mo- rillon , p. 5-jy.

Le prévôl Morillon partageait les mêmes doutes que Catherine; il écrivait de Bruxelles, te à avril 1.M17, au cardinal de Granvelie : n Aulcuns ont advis que l'on habil- loit 1rs serviteurs et officiers de Sa Majesté et qu'Elle sui- veroyt de bref, selon que en parolle royalle elle avoit promis au ducd'Albe. huîtres disent que la venue esl en- corcs peu apparente; que pcult eslre l'on vouldi.it at- tendre l'accouchement de la royne, qu'est grosse de quatre ou cinq mois. Sans la venue de S. M. je ne vois |''ls '|"c celle du duc d'Albe puisl beaucolp Bervir, sinon pour esmouvnir le pays et causer que les Estais et gens de bien m joignent pour tenir le dur dehors.» I Edmond Poulet, Correspondance du cardinal de Granvelie, I. Il, p. 35a.)

CironiM de Msdicw. ni.

advis que le temps apportera1; car en Testai

auquel elle sera lors, il y a bien à penser; de quoy je vous prie mettre peine de vous es claircir le mieux que vous pourrez pour m'en donner advis el des autres choses qui seront survenues. Les lettres du Roy monsieur mou fils sont si amples pour responsc aux voslres et aussi de ce qu'il désire pour ses pauvres sùbjects détenus sur les gallères, que je m'\ reinelray en vous priant néantmoins faire tout office pour avancer une si bonne œuvre, donl je ne voy pas que plus on se puisse excuser, vous avisant au surplus que j'ay liés bien faict entendre au Roy mondict fils quel de- voir \ous faicles par delà à son servisce el combien il est raisonnable que vous ayez moyen de continuer et mieux faire encores, s'il est possible, durant ce graul voyage que se déli- bère faire le Roy Catholique le soin;; el la dextérité d'un digne serviteur Ici que vous lu\ esles soûl fort nécessaires; ayant pour ceste occasion résollu de vous y accommoder de lelle sorte que vous aurés de quoy y faire ce (jue vous désirez pour le bien de son service, el, quant les gents de ses finances seront reve- nus icy, y prendrons uni' résolution de laquelle vous serez adverti par la première despesche, qui est (oui ce que vous aurez de iim\ pour le présent, priant Dieu, Monsieur de Forque- vauls vous avoir en sa saincte et digue garde.

1 Fourquevaulx répondit à la Urine le l5 avril : -Il sera bon, Madame, qu'il VOUS plaise escrire un mol à la

duchesse d'Albe pour lui recommander la personne el la santé de la royne vostre Cite, et de luy faire faire .\.i- cice, car ces gens ne vouldioirni qu'elle leii jamais un pas sinon en litière, ou portée Sur une chèse, et néanl moins S. M. voudroil cheminer modérément parmi le pa- lais ou au jardin, quand elle J est, ce que il sera bon pareillement qu'il vous plaise escrire à Don Jehan Man- rique.car l'exercise, comme V. M. luy a escript, fera grand bien à la roinc.ri (Bibl. nat., fonds français, n" 10751, f' 758 v\)

26 LETTRES DE C \TIIE

Escripl à Fontainebleau, le jour d'apvril

i ."> 0 7 .

Catbbine.

1 567. 7 avril.

pie. Bibl. n.it. fonds français, 17833, P i35 ï".

\ MOJSSIEUR DE DANZAY.

Monsieur de Danzay, n'ayant riens à ad- jouster i'i la lettre que vous escript présente- ment le Roy monsieur mon filz en responce îles deux vostres des xxvi février et v mars ', je vous prieray seullement que vous regardez de faire les excuses de ce que le Hoy mondirl sieur el filz ne peult accorder la le\ée desliar- quebuziers ny l'allée des genlilzbommes et cappi-taines françoys que le roy de Danne- raarch demande, si à propos, et à fortifier vos remonstrances de tant de raisons selon ce qu'elles sont pour la pluspart desduictes et discourues par le contenu de sadicte lettre, que ledict roy de Dannemarch cognoisse que, s'il n'a ce qu'il demande, ce n'est faulte de bonne volonté et amytié qu'il doyve espérer de ce costé, mais par nécessité qui nous en em- pesche , car nous despourvoir de noz gens de guerre et cappilaines, estans les armes es- chauffées parmy noz voysins, et les préparatifs qui se font de toutes parts pour la guerre si grans que nous les voyons, nous ferions ce que ne l'i'il jamais prince bien conseillé, joincl aussi que, si nous voulions conserver l'amytié que nous avons avec ces deux roys, il n'en fa 11 1 1 passe départir des offices d'amy commun el en secourant l'un se faire l'aultre ennemy. Vous avez jà, ainsi que \ous nous escripvez, si bien lait gouster audicl roy de Dannemarch

1 Charles IX rappelle dans sa lettre qu'il a fait défense à ses sujets de quelque condition qu'ils soienl , de sortir 'In royaume. (Fonds français, n" 1783»,' p. 1 36.) Voir,

1 e l Un de ' liarles IX. m -.7s:: 1, F i36.

H1NE DE MÉDIC1S.

lesdicles excuses que j'espère qu'il ne recevra ce que vous luy en remonstrerez de nouveau que en fort bonne part. Priant Dieu , Monsieur de Danzay, vous avoir en sa saincte garde.

Catebike.

I :.G7.

g avril,

Orig. Arcli. des Médias a Florence, dalla filza 0711G . nuova nunierazione , p. 536.

A MON COUSIN

LE DUC DE FLORENCE.

Mon cousin, ayant entendu l'acoucbeinenl de nia cousine la Princesse vostre belle-fille '. j'en ay eu trè grand et singulier plaisir, comme j'auray tousjours de tout ce que je congnoistroy vous estre agréable, et qui con- cernera le bien et grandeur de vostre maison. N'ayant voulu faillir de m'en resjouyr et con- soller avec vous, comme je fais par ceste pré- sente, en priant Dieu qu'il vous ayt, mon cousin, en sa très saincte et digne garde.

Escript à Fontainebleau, le ix' jour de avril i 5O7.

Vostre bonne cousine,

Catebine.

RoBEBTET.

1 007. y avril. Copie. Bibl. nal. fonds français, 33in,3, P 3ia.

AU CAPITAINE ARGOSSE2.

Capitaine Argosse, le Roy monsieur mou

1 Pareille leltrc fui écrite au prince de Florence, François Je Médicis, marié à Jeanne d'Autriche, p. 2s5.

2 Le capitaine Argosse avait écrit à Cliarles IX, le 1" avril précédent : «L'ambassadeur duquel j'avoys ad1 vartv V. M. quy vous deljvoil venir demander Callajs vient d'à: river, lequel se nomme Smith, ensemble le ris-admy- tnl , qui se nomme Wynter, ausquelz jen'ay parlé pour en- 10 ces; maisj'ay parié à quelques Françoys qui sont arive* a\ canes eux, mesmes aux lacquays de l'ambassadeur,

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

■11

tilz a eslé bycn ayse que vos Angloys soient départys de Calais et que vous ayez usé en leur endroicl de tout l'bonneste traitement qui vous a eslé possible, convenable à l'amitié qui est entre nous et lu royne d Angleterre que nous désirons conserver, et pour ce que vous verrez par la lettre du Boy mondicl sieur el lilz quelle est son intention sur le faict du {jrosissement de la garnison dudicl Calais, dont vous luy avez escript et l'ordre qu'il a faict donner pour remettre en estai l'artillerie de ladicte place, je ne vous en feray d'autre re- dicte ni la présente plus longue que de prier Dieu, capitaine Argosse, qu'il \ous ayt en sa garde.

Caterive.

(Au dos.) Le i\" jour d'apvril 1 5 (> y .

1567. 1 1 avril.

Rilil. nnt. fonds français. ItGSi , 117.

\ MONSIEUR DE TVVVNNES,

Ueltk^st QMSBIL DC ROY AL' EOOTBORBMSIIT LE BODBGOGlfE.

Monsieur de Tavanes, je vous prie eslre asseuré et croyre que, si en l'occasion qui s'est offerte par la mort du feu marescbal de Bor- dillon il y eust eu moyen de vous donner ce

lequel a apporte unj; pacquel adressant ;i V. M. par le- quel je cioy que serez adverty de loules choses, lesquels m'ont dit! que il y avoyt deux cenlz navyres hors el que ilz eu virreut hier sortir le nombre .î< cinquante; mays je suplyray V. M. croyre que je y usera] d'ung tel soin;; et \i;;illeuse que, avec l'aide de Dieu, il n'y adviendra poincl de failli.'. « (Bibl. bat., fonds français, 33ig3, a6ô.) Voir d'autres lettres d'Arfjossc à Charles IV sur l'arrivée el le séjour à Calais d.s envoyés de la reiue Elisabeth, (lbid., p. -j-o el a8i.) Voir les instructions donné S à Thomas Smith et à sir Ihnrv N'oins. 1 ImIvhiIuv 0/ State papert, 1 5(17, 19.5.) Ils venaient demander la restitution de Calais, aui termes du traité de Cateau- Cambrésis et en prendre possession. En cas de refus du gouverneur, ils devaient protester.

contantemenl que je vous désire, c'est chose quej'ay en si bonne souvenance que vous l'eus- siez mieulx congneu. mais comme il advinl que, lorsque le marescbal de Dampville fui pourveu à Moliinsde l'eslal qu'il a pour gra- tifier Monsieur le Connestable, lequel le s' de Gonnord l prétendoit, pour eslre sorlv du feu marescbal de Brissac son frère, le Roy mon- sieur mon filz, pour leconlanter, luy feist pro- messe devant tous les princes de son sang el des grans,qui estoienl près de luy, du premier grand estât qui viendroyt à vacquer; de sorte que en ceste occasion il n'a peu faillira sa- dicte promesse. Vous pryant à ceste cause el en l'asseurance que vous devez avoir de la bonne vol Ion que vostre maistre vous porte et moy aussi, tenir pour certain que, surve- nant attire occasion, vous ne serez pas ôublyé, et que je sçay lotit ce que vous méritiez el l'affection que vous portez à son service que je seray non moings ayse que vous de vous en veoir bien salisfaiet, comme je l'ay plus avant déclairé à ce porteur. Pryanl Dieu. Monsieur de Tavannes, vous avoir en sa saincle etdignc garde.

Escript à Fontainebleau, le \t jour d'à, ri I i567.

De l'Aubespine.

Caterini .

1567. 1 1 avril. Minute. Bibl. uni. fomls français, a3ig3 , f" 3iG.

\ MONSIEUB DE GOUBDAN.

Monsieur de Gourdan, je n'av rien à ad- jouster à la lettre que vous escript le Bov

monsieur mon lil/.-; niais je vous dirav bien

1 Artus de Cossé.

2 Voir la lettre de Chai le. l\. \l, '■ 1 oImiii.- , p. ,'i 1 .'! ,

3 1 /• ; fonds français; n" fjSka, I" 1 36 l°.)

4.

28 LETTRES DE CAT11E

que, quand il sçaura que vous serez arrivé à Calays, il en sera bien ayse el en demeurera d'autant en plus grand repoz pour s'asseurer qu'il n'y srauroit avoyr ung plus songneux et clairvoyant compagnon el cappitaine que vous. \ vostre arrivée à Calais vous me ferez sçavoir des nouvelles de loutes choses el aurez l'oeil sur les bandes qui sont dedans et qu'elles soient complètes et pleines de bons soldatz, cliuse qui louche tant à la seureté de la place el à vostre honneur que je m'asseure qui' vous ne unis y endormirez pas.

(Au dos.) Du 1 1 avril î 5 < 3 7 .

1 567. 1 2 avril.

Copie. Dibl. nal. fomls (Vannais, n°3aia, iaa.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE LAiNDGR YVE DE HESSE '.

Mon cousin, vous entendrez parla lectre que vous escript le Roy monsieur mon filz le peu de moyen qu'il y a aujourd'huy en ses finances de pouvoir promplement acquiler lout cei[ui vous est dru de voz estât et pension cl l'espérance qu'il a que ce pourra estre en l'année prochaine, sinon pour le tout, pour le ooings pour la meilleure partye; en quoy je

us pi'ic croire que je ne vous deffauldray de loule la faveur que je pourray. Cependant l'on afaicl bailler ;'i ce porteur l'assignation d'une année de vosdiclz estât et pension sur les de- niers du quartier d'octobre prochain, qui est celluy qui a esté réservé el destiné pour sem- blables payemens ri s'il y avoit moyen de l'aire mieuht, \ous pouvez croire que nous

n'espargperions rien pour vous dm r en

cela iiuii contentement.

Prianl Dieu, mou cousin, qu'jl vous ayl en

1 Guillaume l\ . dit !" Sam

1 \0

R1NE DE MÉD1CIS.

sa sainclc garde. Escript à Fontainebleau, le xiic jour d'avril 1 5 (J 7 .

Catbrikb.

(Au dos:) La Royne au langrave de Hesse. du xii° jour d'avril 1567.

1507. 1 a avril. Minute. Bibl. nai. fonds français, 9.3193, p. Ssi.

A MONSIEUR DE GRVNTRIE.

Monsieur de Grantrie, connnenceray la responec que j'ay à vous faire à voz deux de- pesches des îx el pénulliesme du passé pour cequi concerne Aîuallerio Rollo, les praticques duquel le s'' de Bellièvre nous a mandé avoir si bien traversées et faict si clairement cognoistre sa meschancelé à la dernière diète des cinq cantons tenue à Lucerne, qu'il n'y a eu celui qui ne se soit imprimé dudit Rollo un très grand mécontentement et espère ledicl Bellièvre à la première après Quasimodo d'a- chever à lui dresser un bon cas, que avec l'ordre que leur y a\ez donné du costé des Grisons, qu'il nanroit pas grand moyen de faire mal pour l'advenir. Il est après à pour- suivre au faict du comte Jehan d'Angousolle. auquel l'on avoit bien besoin de la prudence et dextérité de tous les bons serviteurs du Roy monsieur mon filz; car estans ses praticques de longtemps commencées, elles ne sont pas sans quelque faveur, ni nous aussi sans espé- rance qu'elles profileront aussi peu que du passé, à ceste heure mesmement que le pays sera plain de l'argent qui a esté envoyé par delà pour le payement des pensions. Nous avons bien veu par les avis qui leur sonl venus de Milan el les préparatifs qui se font pour leur armée, mais nous n'avons point sceu qu'il y ayl encores riens qui s'en soil acheminé en Piémont. S'il en estoit quelque

LETTRES DE CATH

,1km', il seroit bien malaisé que nous en eus- sions çertaineté du mesme lieu. Bien avons- nous sceu que les soldais ont cslé payez pour autant de temps qui est convenu en vostre dernière lettre, ne trouvant pas estrange que les Grisons à la vue de telles forces ayenl muni leurs frontières comme sages el prudents seigneurs qu'ils sont. A mesure que vous en- lendrez d'autres nouvelles, vous ferez service au Roy mon fils de continuer à l'en tenir aussitôt adverly.

{Au (/os.) \ Monsieur de Grantrie, du

\n avril 1 0G7 '.

EP.INE DE MEDICIS.

29

pasant par Paris, l'on vous payré voslre Car- tier, ynsin que le maréchal de Cosé vous men- dera, qui me guardera vous fayreplus longue letre, el priré Dieu vous donner très bonne saule i'l la puysanse d'estre byen tost \ si. Voslre bonne coumère et amye,

Caterine.

1567. (Du i5 au 30 avril.)

Aut. Bibl. nat. fumls français. 3aga, !" 37.

A MON COMPÈRE

MONSIEUR LE CONÉSTABLE.

Mon compère, je entendu que vous aystes encore trové mal, qui est cause que vous ay envoyé cet pourteur pour savoir de vos no- velies el ayspèce que vostre mal aystveneu à rosi' de l'ayglise, Laquele aystent pasaye, ausi vous porterès bien et parlirés pour veuyr tro- ver le Roy mon fils come \l vous prie et moy bien fort; car Simis-que la royne d'Engletere envoy ver le Roy mondisl fils douyst ariver demain à Morel3 et, de peur de luy donner au- dianse, san que y soyés il cet délibéré aler dimenche jeusques à Nemours, ayspérant que cerés ysi mardi au mécredi, qui faysl son conte y revenir, et ha donné ordre que, eu

1 Grandchamp, rieur de Grantrie. Smith; il avait été envoyé par la peine Elisabeth, ainsi que nous l'avons dit dans une note précédente, pour réclamer la institution de (.niais. Voir dan» le t.nlfiiilnr l State popers ( l 566- 1 .'iii- ) une dépêche de Smith à Céeil datée du chuteau de Moret, le 17 avril, I a 08. Le château de Moret, près de Fontainebleau.

1 1564. Du 20 au 3o avril.]

Aul. Bibl. nat. fonds français, 3392 , !' 3".

\ MON COMPÈRE

MONSIEUR LE CONESTABLE.

Mon compère, voyent voslre maladie et dé- sirant le Roy mon fils que coyés ysi quant Simi ' parlera, y s'et résoleu d'aler jeusques à

1 Smilli el Norris n'eurent leur audience à Mon 1 que le n'i avril. Dans sa dépêche du 1" mai à Elisabeth, Norris la prévient que le connétable sera longtemps absent de la cour. ( Cuieudur qf State paperi . 1 566- 1 567, sij.) Voici, d'après leur récit, ce qui se passa dans celte conférence :

-Le sieur de Smith, envoyé de la royne d'Angleterre, accompagné du sir de Norris, ambassadeur de ladicte dame, résidant en France, vint 1" nm'jourd'apvril mil cinq cent soixnnle-sept trouver le roy à Saint-Maur, au- quel il fait entendre que, veoyanl la royne sa mai-ti les huit ans passés dedans lesquels par le traisté derniè- rement faicl au Chasteau-Cambresis entre le feu Roj Henry son père et ladicte dame, Callays luy doibl estre rendu, elle avoit dépesché le sieur de Winter, son vys- admiral .1 ledicl Smyth aussy peur venir audicl Gat- lais en demaiuler la resl lulien. auquel lieu ils n'avoienl

Il personne qui les aurait ouis, de sorle que, suivant

la charge qu'il avoit de sadicte maistresse, il - sioii pass oullre, el venu devers Sa Majesté, la requérir, en vertu dudicl traité, de la restitution île ladii-le plue <i „« appartenances, coi : de chose juste et raisonnable.

f La reaponse du Roj lui qu'il s'esbahissoil grandement

.1 sic demande, d'aullaut qu'il avoit lousjours estime

et leuoit pour certain, veu les choses passées depuis li dict traité, qu'elle n'y avoit plus riens, et lui sembloil qu'il n'en falloii plus parler, mais seulement de l'onlre- ténemenl delà bonne paix el amitié qui estoil entre eul\ en laquelle Sa Majesté désirai! continuer, >i faire con

30

LETTRES DE CATHERINE DE M ÉD ICI. S.

MoBseaulx el ne cera de retour ysi que lundi

gnoistre à ladicte dame sa maislresse l'envie qu'il a de luy demeurer bon el parfaict frère et amy; que néant- moins, s'il ne se contenloit do cesle responce, et en vou- loit sç.ivoir les raisons plus particulières, il feroil en- tendreà son Conseil ce que ledici ambassadeur luy avoit dict, et luj m ■■suies, s'il vouloit, j serait ouy, auquel on luy satisferait plus amplement.

-Là dessus se retirèrent lesdicts ambassadeurs, et ayant le roy communiqué aux princes de son sang et seigneurs de sondicl Conseil assemblés, fol advisé d'entendre plus particulièrement dudict sieur Smytli ce qu'il aurait à dire dessus; lequel, retourné qu'il fust, commença à remonstrer que par ledit! Iraicté le Roy, comme successeur à cesle couronne, esloit tenu rendre ladicte \ille de Callais, laquelle il avoil charge de Sa Majesté de demander, et le sommer d'j satisfaire, el al- légua plusieurs raisons pour conforter ladicte demande, toutes fondées sur ledici traité, entre autres que, si on vouloit prétendre quelque innovation l'aide audict traiclé, '•"esloit du coste du Roy que l'on y avoit commencé, allé- guant les armoyries d'Angleterre prises par la royne d'Escosse, vivant le Roy François son mary, ce qu'il avoit toléré; aussy que sadicte maislresse avoil plusieurs lettres interceptées, par se verra que les cappilaines et gens de guerre françois, qui estoienl lors en Escossc, n*avoienl pas seullement cliarge de conserver ledict pais, mais d'en- treprendre sur le royaume d'Angleterre; par elle pré- lend que rinnovalion première est du coslé du Roy.

"Il luy fut respondu par Monsieur le chancelier que, ledict traicté bien entendu, il se verroyt clairement qu'elle esloit destbeue de ce qu'elle prétendoit audict ("allais, en ce qu'il porte que celuy qui commencera à attenter par armes eslexclud et privé de tout droict; qu'il istoil clair et sans difficulté que, se saisissant du Havre de Grâce, elle esloit tombée en la peine dudict traité; que fonder rinno\ation de noslre costé pour les armoy- ries prises par ladicte royne d'Escosse. c'esloit chose qui ne regardoit point le lloy el ne le loucboit aucunement; qu'il fauldroit qu'ils s'adressassent à elle, si raison y avoit, et encore, quand il fauldroit commencer de ce temps- à regarder qui anroil failly le premier, il se trouverait que ce serait ladicte dame royne d'Angleterre, d!aullaiil que l'on sçavuit bien le secours, faveur et assistance de gens, d'argent, artillerye et luunilious qu'elle avoit en- voyées audict pays pour défendre les Escossois, lors ses subgecls et desobéissans, et pour lesquels chastier et re- .•nettre en obéissance, Sa Majesté avoit envoyé ses forces

prochayn et j'espère (juc lors cerés si sayn que

par de li, et non à aultre occasion; en quoy ils furent empesi liés par l'armée que y avoit par mer et par terre ladicte dame royne d'Angleterre, qui mesmes tint la ville du petit Lielli longuement assiégée; par elle faisoil ouverte dérlaraliun il'boslilités, et contrairement audict traicté, el par ce moyen perdoille droicl que ledict traicté de Cambresis lui laissoil surledictCalIais.Quantauxdiçles lettres interceptées, quant il yen aurait de celle substance ou non, d'aultant que l'on sçait que jamais le Roy n'eut cesle intention, ce serait ung fondement qui ne serait assis que sur opinion, et ledict traicté parie clairement, quant il dict par armes, ainsy qu'il s'est veu que, du costé de ladicte royne d'Angleterre, «elle a faict audict pais d'Escosse et depuis au Havre de Grâce, et à Roen mesmes, beaucoup de sessubgects furent trouvés à la reprise de ladicte ville de Roen.

sPour davantage justifier audict sieur de Smylb ce qui regarde le faict d'Escosse, Sa Majesté vouloit que l'évesque de Valence luy touchasl particulièrement de ce qu'il en scavoit, comme cellui qui y fust lors envoyé, et demeura par delà jusques à la résolution des eboses, lequel dé- clara que la principalle occasion, pour laquelle il y alla, esloit pour oster à ladicte daine royne d'Angleterre le souspeçon qu'elle disoit avoir des forces de France, of- frant, si elle vouloit en faire relirer ses gens, de faire revenir les François qui y estoient, après que l'obéissance y serait rendue, y laissant seullement nombre suffisant el nécessaire pour la garde des places fortes ; mais , comme long temps auparavant elle avoit traicté avec lesdicts Escossois (umulluans, elle ne voulut recepvoir aucune condition, jusques à ce que (inallement elle les réduisit avecq la faveur desdicls Escossois, et l'armée grosse qu'elle y avoit dedans le petit Liet, et les y tint assiégés l'espace de deux mois , et jusques an traiclé qui y fut faict ; par ils lurent contraints de retourner et laisser ledict pais en la puissance desdicls rebelles, lequel traiclé ne fut néantmoins point ralillié par ledici roy François, d'aultant que lesdicts Escossois devoyent envoier devers Sa Majesté dedans certain temps après, ce qu'ils ne foi- rent, et cependant intervint son décès, de manière que ladicte dame royne d'Angleterre, quant bien il luy pou- voit servir, ne s'en sçanroit ayder, n'ayant pas eslé ap- prouve du prince, par la mort duquel nous demeurons despourvus de ce qui concerne ledict royaume d'Escosse. nLedict sr de Smylb, laissant à part ledict faict d'Es- cosse, retournait lousiours sur l'obligation dudict traicté de Cambresis, disant que le Roy ne se pouvoit raisonna-

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

31

nous ariverons tous ensemble; cet que je prie Dieu et me remelré sur la suiisanse du sieur de Sanse pour touttes nos novelles. Vostre bonne coumère et amye,

Caterine.

blement excuser de la restitution de ladicle ville de Cal- lais, d'aultant que co que ladicfe royne d'Angleterre avait faict, s'impa Ironisant dudict Havre de Grâce, n'avoit esté que pour le l>if n de ses affaires et le luy con- server es troubles dont son royaume estoit travaillé, fai- ,mi eu cesl endroil office que I is princes amys doibvent à lent s voysins jeunes et en affliction, connue elle avoit asseï déclare par plusieurs escripts qu'elle avoit faict pu- blier, insistant lousiours à ladicle re>litutii>n et davan- tage à la peyne de cinq cens mil escus portés par ledict traicté, au cas de refus. A quoy luy fut répliqué, qu'elle avoit fort mal faict paroislreen L'exécution de ceste sienne publication qu'elle eut ceste intention; car comme il eut pieu à Dieu pacifier ce royaume et ung chacun retourner en l'obéissance accoustumée du Roy, elle avoit esté re- quise se départir dadicl Havre et en retirer ses forces; pour lequel cffe.ct feurent envoyés plusieurs bons p rson- nages deveiï elle; mais, au lieu d'y satisfaiie, elle en feist sortir tous les François qui estaient dedans, renforça la garnison qu'elle y avoit de plus grand nombre d'hommes, d'artillerie et munitions presque incroyables, et telles de toutes armes, équipage, decbevaulx et aubes provisions do vivres, qu'elle laissoit assez à penser qu'elle n'avoil pas seullement volonté de se contenter dudicl Havre, mais d'estendre ses aisles plus avant, se laissant entendre qu'elle le gardoit seullement en attendant que l'on luy eusl faict raison dudict Sellais, faisant tacite- ment congnoisliv par qnVlle \eoyoil bii n du loul avoir

perdu dallais, ei vouloil faire ung nouveau dudicl Havre, elle s'opiniastra tellement que le Roy fui contraint y envoyer une armée qui tint lediet Havre lengui ment as- siégé, non pas trop cstroilemenl, en espérance qu'elle se recongnoisteoil, et les choses y passeroient plusdoul- cement, ce qui ne profila de rien; de sorte que Sa Ma- jesté y foisl marcher Monseigneur le connestable, et ses prinripaiilv rappilaines en inten I ion il<- lr* «omo ru per- sonne; mais il advança tellement l'affaire que conlx de dedans, qui estoient en nombre de plus de six mille bomnies, se venyant prestement d'eslre forcés, s'accoin- modèrenl .1 le rendre; en qdoj ils furent pour le respect de ladicle dame royne, de laquelle le Roy a tousjours eu l'amitié en recommandation, gracieusement et fovo-

15(57. ->o avril. 1 opie. Record office , Statt faptrt , France, vol. XL.

\ SU! IIEM'.Y NORRYS,

iMBiSSiDEUO !>' IKOLB 1 URB.

I Monsieur L'Ambassadeur, pour plus grande

commodité , le Roy monsieur mon filz a advisé s'en aller droief à S' Maur, donl je n'ay voulu faillir de vous adverlir, affin que vous ache- miniez à Paris et le sieur de Smith aussy vous serez mieulx logez, el sitosl quejesçauraj que vous y serez, vous leray sçavoir le temps que vous nous pourrez venir voir, priant Dieu,

rablement Iraittés: par tout le monde peult jn elle a raison de venir à présent demander Callais, qui est ung vrai héritage et palrimnyne de la couronne de France, que ce n'est du leur ni conqu si faict sue eulx, mais chose remise en son ancienne el naturelle obi is sauce, fort esloignée d'cnlx que Dieu a divinenienl si pa- rés de nous, ayant voulu par le succès (1 IS choses, que dict est, cy dessus passées, nsl r toute occasion l'advenir de querelle et guerre entre ces deux nations, et assurer le moyen de faire durer perpétuellement 1 ritre eulx la bonne paix et amitié qui j est, que Sa Majesté désire conserver de sa part, encores qu'il eust assez oc- casion île demander à ladicle royne récompence des

grands frais el dépenses qu'il a esté conliainl défaire pour le recouvrement dudicl Havre, et aultres dommages par luy soufferts, dont il ne veult faire à cet instant: m

i à tout cela préférer l'amitié de ladicle dame, laquelle le Roy s'assure, qu'ayant bien considéré toutes ces rai

i demeurra satisfaicle, el en non moins désir de conserve] l'amitié, el bonne intelligence de Sadicte Majesté.

- Ne lut auss blié fur entendre audii 1 sieur Smith

que ledict Oairie porte que l'on ne pourra retirer, sup porter ni favoriser les snbgects l'ung de l'anlre pi un sans cootrevenlion dudict traicté, et que ladicle dame

j royne d'Angleterre sçayl bien ce qu'elle a faict à l'endroict dosliscossois, el aussy combien de Françoiselle a retenus

| et recelés en son royaolme fugitifs el proscripts de ces

royaumes, sans qu'elle les a\l jamais voulu rendre sui- vant ledicl traicté, quelque instance et interpellation qui

luy en ait esle laide de la pari de Sa Majesté-, qui sont

toutes choses qui empirent sa cause, comme il est aysé à juger. 1: (Record office, State poser*, France, copie du

temps.)

32 LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS

Monsieur l'Ambassadeur, vous avoir en sa

garde.

Escript à Chantilly ', le x\° jour d'avril

i5G7.

Catebink.

1507. ^3 avril. Ori(j. Bihl. nat. fonds français, n" 3178, !" ~>k.

\. MONSIEUR D'HUMIÈRES,

coivEnsBin m: riinONSB.

Monsieur d'Humyères, les nouvelles que m'avez cscri]>les des Pays Bas du xvni""10 de ce mois se conforment en beaucoup de choses à celles que nous avons d'ailleurs et m'est grant plaisyr d'estre ainsy bien adverlye; ce que je vous prie continuer de ce qui s'offrira, et aussy à tenir main que voz ouvraiyessoyent bien dilligenlés et l'argent bien et utillement emploie aux choses plus nécessaires saus laisser perdre une seulle heure de cesle belle sayson; à quoy vous ferez service très agréable au Roy monsieur mon ûlz d'avoir l'œil à prendre garde. Quant à la permission que demande l'abbé de S1 Waast d'Arras de vendre cent livres de rente qu'il a du villaige de Breny, d'autant que cella serait contre les deffenses et prohibitions qui en ont esté encores naguères reytérées et que ceulx de delà en ont desjà tant aliéné qu'il leur en reste bien peu, a esté ad- visé par le conseil du Roy mondict fils qu'il faut clore la main à telles permissions; au moien de quoy celle qu'il demande ne se peult

1 Catherine de Médicis était venue trouver le conné- table de Moulmorency à Clianlilly. i\ous savons par une dépiklie do sir Henri Norrys que le connétable ne voulait pas quitter celle résidence sans avoir l'assurance c|ue sa charge passerait à son lils François de Montmo- rency, et que Charles IX , pour obtenir sa présence au Conseil , lors de la demande de la restitution de Calais, lui avait l'ail don de :io,ooo livres, (ùdendar of Slatr papen , 563,f 91g.)

accorder pour le présent. Le gouverneur de

l'bilippcville est passé bien près d'icy, mays

nous ne l'avons point veu et encores qu'il eusl

donné quelque espérance du secrétaire que le

Roy mondict lilz a en Flandres qu'il nous en

diroit des nouvelles. Pryant Dieu, Monsieur

d'Humyères, vous avoir en sa garde. Escript à

Chantilly, le xxn" jour d'avril i 50 7.

Catherine. De l'Aibespine.

1!)G7. 3o avril.

Oiig. Record office , State papevs (France), vol. XL. A TRÈS HAULTE ET TRÈS EXCELLENTE PRINCESSE.

NOS IRE TRÈS CHÈRE ET TRES AMEE SEIR ET COUSINE,

LA ROYNE D'ANGLETERRE.

Très haulte et 1res excellente Princesse, nostre très chère et très aînée seur et cousine, le sieur de Smith vostre conseiller, présent porteur, vous sçaura bien faire entendre, comme il a esté bénignementoy du Roy nostre très cher seigneur et fils de ce que luy avez commandé en l'honneste responce, qui sur ce luy a esté faicte, laquelle nous nous asseurons vous trouverez sy raisonnable que vous en de- mourrez satisfaicle, comme nous désirons et de veoir que la réconciliation de nostre mu- tuelle amytié aille se forlifliant de telle sorte qu'elle dure autant et sy longuement que nous l'estimons nécessaire et utille pour le bien de ces deux couronnes, en priant Dieu sur ce, très haulte et très excellente Princesse, nostre très chère et très amée seur et cousine, vous avoir en sa très saincle et digne garde.

Escript à S' Maur des Fossés, le xxx' jour d'avril 1 5t>7-

Vostre bonne seur et cousine,

Caterise. De i.'Aubespine.

1567. k mai.

Orig. Arch. d«s Médicisà Florence, délia lilra «736 Duova numerazione, p. aa8.

A MON COCSIN

MONSIEUR LE DUC DE FLORENCE.

Mon cousin, encores que le Roy monsieur mon (ilz vous escripve présentement en faveur du seigneur Jehan de Cavalcanli l, j'ay bien voulu acompaigner sa lettre de la présente; et vous prier qu'en considération des bons et agréables services que j'ay receus de long temps et reçois journellement de luy et de sa mai- son, qui le rendent tant recommandable en mon endroict, que je ne sçaurois moings faire que d'embrasser la protection de ses affaires pour luy ayder de ma faveur en tout endroict il aura de besoing, m'ayant faict entendre, ainsi que verrez bien au long par ladicte lettre du Roy mondict seigneur et filz, comme jus- ques à présent est passé le faict du mariage d'entre son filz Meynard de Cavalcanli et Lucresse Gagliano, avec le consentement de la mère de ladicte Lucresse, et aullres ses pa- ïens, lesquelz avoient puissance de la marier, et mesmes suivant l'intention de son l'eu père, qui l'avoit ainsi expressément ordonné. Je vous prie, mon cousin, ne donner aucun em- peschement à l'effect dudict marriage futur, mais icelluy avoir agréable, el le favoriser tel- lement qu'il puisse réussir selon les conven- tions qui en sont dressées. El pour le bien que je veulx à la maison desdicls Cavalcanti vous ferez chose que, en ce faisant, j'auray très agréable, ainsi (|ue oultre tout ce que dessus, vous entendrez par ce gentilhomme, qui est de ma maison, lequel vous est pour cesleffect expressément dépesché. Priant le Créateur, mon cousin, qu'il vous ayten sa saincle garde.

1 La lettre de Châties IX se trouve aux archives de Fi née, lilza '1727.

CiTUElIlKE Dl MtDICIS. [II.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS. 33

Escript à S'-Maur-des-Fossés , le 1111e jour de may 1567.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1567. '1 mai.

Copie. Bibl. nat. fonds français. 10751, 79a.

A MONSIEUR DE FOUROUEVAUX.

Monsieur de Forquevauls, le mémoire dont est chargé le jeune L'Aubespine ', présent por-

1 Voici ce que nous lisons dans ce mémoire : «La prin- cipale occasion de la dépêche dudict de L'Aubespine est en apparence sur la Visitation de Leurs Majestez Catho- licques et désir de sçavoir nouvelles de la santé de la royne sa sœur, aussi pour le faict de Calais et aussi pour faire entendre au sr de Fourquovaulx le désir m quoy sont le Roy et la Royne sa mère percer plus avant qu'ilz n'ont peu faire jusques icy aux desseings dudict s' Roy Catholicque sur tant et divers advis qu'ilz ont de son pas- sage en Italie, l'on dict que doibt se faire quelque en- trevue du Pape, de l'Empereur et de luy, laquelle, connu. il est vraisemblable , ne s'achèvera pas sans la résolution de beaucoup de choses d'importance sous prétexte du bien de la chrétienté, mesmement qu'il se parle de ligue 'Mitre eux, et y adjoindre tous les princes et potentats d'Italie et beaucoup d'autres dont les discours communs sont pleins, s'esbaïssant grandement Sa Majesté que luy, qiù est île- plus grands, ne soit mis en aucun compte. Toutlefois ayant considéré un article de la dépêche dudict Fourque- vaulx faisant mention que le prince d'Évoli lui a dict que pour certain le Roy Cacholicque passera en Flandres, mais (pièce peut estre que durant le mois de novembre, qui sera après l'ac-ruin ■heuieiil de la Royne (.'.alhtihrque s.i femme, et que lors se pourra moyenner une entrevue très nécessaire entre le Roy, la Royne sa mère et ledicl Roj et Royne Catholicque pour conjoindre et allier encore plus estroitement qu'ilz ne sont el tellement qu'il ne puisse jamais subvenir jalousie ne delliance entre eux. ains s'entendre à conqnester sur les infidèles, et que s'il ne s'est faict jusques à présent, c'est que les choses n'y es- toient si bien disposées d'une part et d'autre, soit à faulte de l'aagc et autres occasions. H pourra, pour y entrer

plus avant, leur re QStrer avoir entendu de quel zèle et

de quelle affection la Royne unie se discourut el laissa entendre au duc d'AIbo estant à Rayonne et la bonne -i

lurniucatt «iTioxill.

3/i LETTRES DE GATHE

leur, el ce que à bouche vous entendra de iuy de l'occasion de son voyage sera cause que ceste lettre ne sera pas longue, après vous avoir prié le croire de ce qu'il vous dira, et, toutes choses bien et meurement conside'rées, nous le renvoyer si bien inslruict sur le tout que j'en puisse avoir la lumière el la satisfac- tion que j'en désire. Priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa sainctc et digne garde. Escript à Sainct-Maur-des-Fossez, le ive jour de may 1 567.

Caterine.

[1567. Il mai1.]

Aut. Arch. nat. eollect. Simancas. K i5o8, pièce 6.

A MONSIEUR MON FILS

LE ROY CA.TOLIQUE.

Monsieur mon fils, envoyent le Roy mon tils le jeune L'Aubespine ver V. M. el pour l'au- casion qu'ele entendre de son embasadeur pour tousjour contineuer à lui l'ayre conoystre que l'amitié qu'il porle à V. M. est tieuie qu'i ne lui vyendra ne petite ni grende aucasion qu'i

([rande votunté qu'elle a toujours démontrée au bien commun de ces deux grands rois qu'elle lient ses plus chers enfans, oultre le bien qu'elle a toujours cherché à la chrétienté, estant indubitable que, s'il y avoitentreeux la ferme intelligence digne de l'amitié giande et alliance qu'ilz ont ensemble, tout le reste de la cbreslienté au- roil à les regarder, et leur seroit aisé, leurs deux mai- sons bien unies, de fortifier davantage ensemble, comme il y a assez dequoyde faire à la chrestienté, le bien dont elle a besoing, assistez comme ilz seront de la grâce de Nostre Seigneur, en l'bonneur et la gloire duquel il sçait que ladicte dame a spécialement et devant toutes cboses recommandation; et de cela essayera à tirer quelque lu- mière, faisant bien entendre audict prince qu'il a tou- jours monstre grande affection de ce costé et que ce seroit le comble de son heur, s'il avoit achevé une si grande chose." (Bibl. nat., fonds français, 10751, p. 3o,(î.) 1 La lettre précédente, qui fait mention de la mission iln jeune L'Aubespine, nous donne la date de celle-ci.

RINE DE MEDICIS.

neveule lui fayreenlcndre et luy communiquer, et pour en ayslre bien ynslruit, ne lui en faire redisle et ceste présante sera pour la prier de volouir comender alla royne sa femme de ce mieulx guarder que n'a fayst les aultres fo\s et qu'ele pregne plus d'exersise prinsipalement en son neufieme moys, afin que Dieu nous (louint la grase de la voyr acoucher ausi heu- reusement, corne le désire celé qui vous suplie la conserver envostre bonne grase selon la vo- lante que ha de conserver et augmenter l'amy- tié entre nos deus Roys de, qui ha l'hauneur d'estre à tu deus

Vostre bonne mère et sœur,

Caterine.

[Ecrit au dos.) Réponse le xxn juin.

1567. k mai.

Orig. Arch. nat. collcct. Simancas, K i5o8. pièce 7.

A DON FRANCES DE ALAVA,

AMBASSADEUR D'ESPAGNE.

Monsieur l'Ambassadeur, aflin que vous soyez plus satisfaict de l'affaire du pillote por- tugais, le Roy monsieur mon fils pardessus ce qui avoit été résolu en son conseil a vouHu que le lieutenant criminel congneust de son faict, et luy escript, comme vous verrez1, y procéder au plus tost, chose que je désire de ma part, allin qu'il soit traicté comme il mé- rite.

Quant aux brigantins que vous m'escripvez avoir eslé prins sur les Genevoys- par le com- mandement du baron de la Garde, sur les- quelz y avoit des Espaignolz el marchandise

1 Charles IX dans sa lettre prévient Alava qu'en outre du procès suivi à Rouen il a chargé le lieutenant criminel d'en faire l'instruction. (Collect. Simancas, K i5o8, Philippe II, pièce g.)

5 Génois.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIUS.

35

espaignolle , qui seroit contre le traiclé de paix , par ce que Ion m'en escript, il ne se trouve point qu'il y eust ny personnes ne robbe es- paignolle, et ce que ledict baron de la Garde en a faict, est pour avoir raison d'une injure que lesdictz Genevoys luy ont l'aict à un bri- gantin qu'il envoyoyt en Italyc qu'ilz ont prins, Irainé les armes du Roy monsieur mon filz dedans l'eaue , tué" quelques ungs de ses sub- jeclz qui estoient dedans et les autres mys à la chesne. Jugez qui se doit plaindre, puisqu'ilz ont commencé les premiers et s'il est pas rai- sonnable qu'ilz réparent aussy les premiers la l'aulle qu'ilz ont faite, dont j'ay bien voullu vous advertir, voyant bien par vostre lettre qu'ils ne vous ont escript que ce qui leur sert. Priant Dieu, Monsieur l'Ambassadeur, vous avoir en sa garde. Escript de S'-Maur, le inie jour de may 1567.

Catemne. De l'Aldespixe.

1567. 10 mai. Orig. Bibl. nat. fonds français, £G3a . 118.

\ MONSIEUR DE TAVANNES,

LIECTIKUT CEjÉlUL DU ïiOY AD COC VBBSEUE>T DE DOCI1GOCIIE.

Monsieur de Tavannes, vous verrez ce que h- Roy monsieur mon filz vous escript de l'ordre i[u il désire estre mis en Bourgongne pour éviter ([iielesvillesdudicl paysne tombenten l'incon- vénient de beaucoup d'autres de ce royaume, dont je m'asscure que vous sçavez assez de nouvelles1. Et pour ce que c'est le plus grant

' Voici ce que nous trouvons dans les Mémoires de Tavannes : tLos surveillants de Genève, sans avoir été en France, y arrivant avec leurs mémoires et instruc- tions, exécutant ce qui leur étoil commis, établirent les finances el recettes, réservant le tiers des butins pour employer à leur cause. Postes a pied, signes, con- Iressignes, écritures couvertes, chiffres ne soui espar-

service que pour ceste heure vous luy sçauriez faire, je vous prie ny oublier ne y espargaer riens, et que pour cest eiïecl ne craindre poinct de vous faire si fort que vous ayez de quoy commander à la fureur de ce mal. el empesclier qu'elle ne passe plus oultre; qui sera ung service l'aict à vostre niaistre et à moy, dont nous aurons à jamaiz souvenance. Pryant Dieu, Monsieur de Tavannes, vous avoir en sa garde. Escript à Paris, le jour de may iSGj.

Depuis ceste lettre escrite est arrivé vostre courrier avecques vos lettres, par nous avons veu que vous ne pouvez mieuk faire que vous avez faict. Et afin que vous puissiez achever de donner par delà l'ordre qui y est nécessaire, le Roy mondict filz vous faict eu- tendre son intention survosdictes lettres, que je m'asseure vous sçaurez bien suyvre et exé- cuter, dont je vous prye bien fort et de n'ob- mectre riens pour lui conserver l'obéissance et faire rendre celle que l'on luy veult oster.

Caterine. De l'Aubespim:.

156". 1 1 niai.

Orift. Dibl. nid. fonda français, n" 3178. S'J.

\ MONSIEUR DHUMIÈRES.

coi:vKnxe<jn de perosxe.

Monsr d'Ilumyères, le Roy monsieur mon filz \ous faicl par sa leclre entendre son in- tencion ' sur le faict duniaieur de Montdidier

gnés; les églises, les ministres, les surveillants plus lidi'lcs avcrlis, t >i 1 1 se prépare au\ surprises.-! (Kdilion du Panthéon littéraire. 1

Charles l\ m. nul. ni de son côté : sj'aj 1 > - r veu ce que avez naguères esrript à la Roync ma mère de la lirouillene qui s'est cuydé mectre entre les bahitans >1 Montdidier de l'élection du iiiaveur, souliz prétexte de

36 LETTRES DE CATH

que je désire quant à moy eslre choisy le plus propre et utille que faire se pourra, considé- rant le temps et la voysinanre de ceulx qui sont de présent en trouble; à quoy je vous prye pourveoir le plus dextrement que faire se pourra. J'ay aussy receu deux de voz leclres des m et ixc de ce inoys : par la première en- tendu que vous avez trouvé la fondation du boullevart d'autre sorte que vous ne pensiez et qu'il y fauldra besongner sur platte forme; au moyen de quoy les deniers y ordonnez n'y pourront pas suffire, dont je suis bien inarrye pour la difficulté que je veoy de vous pour- veoir ceste année de plus grande somme. H fault nécessairement que vous facyez le mieulx que vous pourrez de ce que vous avez pour cestedicte année et quant à la compaignye du cappitaine Cabanes, que le Roy mondict filz vous a mandé envoier à Ardres, il sera pour- veu à vous en remplir bien tost d'une autre, affin que soiez tousjours en plus grande seu- retté. Pryant Dieu , Monsieur d'Humyères, vous avoir en sa garde. Escript à S'-Maur, le xie jour de may 1567.

Caterine. De l'Aubespine.

quelzques lettres patentes qui y ont esté présentées par ceulx de la religion prétendue réformée, lesquelles j'ay laid voir à mon conseil et se trouvent conformes à mes éditz pièçà faidz, qui prohibent que ceulx de la robbe longue ne puissent entrer en telles charges, et désire bien que lesdietz eeditz soient, en cest endroict observez, s'il y a autres gens cappables et dignes d'icelles, mais, d'autant aussy que ladicte ville est de frontière et prochaine des Pays-Bas, que lesmagistralz qui y seront soyent gens sans passion particulière. Vous priant, à cesle cause, tenir main que ladicte ellection se face de plus de gens de bien et plus propres à maintenir le repoz parmy les subjeclz et conserver madicte ville en seureté.» (Bibl. nat., londs français, 3178,1*567.)

ERINE DE MÉD1CIS.

1567. 21 mai. Copie. Bibl. nat. fonds français, 10751, 8i3.

A MONSIEUR DE FOURQUEVA.UX.

Monsieur de Forquevauls, je vous ay bien voulu faire ce mol pour vous dire que je dé- sirerais que feissiez trouver façon à Monsieur de Sainct-Estienne 1 de venir jusques icy me trouver et que personne ne se double que ce soit de mon mandement non seulement vous estes, mais icy mesme, d'autant que per- sonne ne sçait ceste despeche que moy seulle, qui me faict vous prier que cecy soit mené secretlement et qu'incontinent la présente res- ceue trouviez le moyen qu'il parle. Je l'escripts à la royne ma fille par la lettre icy enclose. Dictes-luy que nul ne le sache et luy faictes lire la lettre en vostre présence et la reprenez pour la brusler en vostre logis. Je m'asseure vous en avoir assez dict pour entendre ma vo- lonté que vous mettrez peine d'en suivre, qui sera cause que fairay fin, priant Dieu vous avoir en sa saincte garde. De S'-Maur, ce xxie jour de may 1 567.

Caterine.

1567. 37 mai. Copie. Bibl. nat. fonds français, 10751, 811.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAUX.

Monsieur de Forquevauls, ce mot vous sera faict à la haste pour avoir présentement esté advertie par l'ambassadeur d'Espaigne du parlement de ce courrier et comme il m'en a donné l'advis par un de ses gens, il m'a aussy faict dire que l'ambassadeur du roj son maistre, qui est à Gennes, luy avoit escripl qu'il estoit parti de Marseille, ces jours passez, une nef chargée de bleds, munitionnée de vinl

1 Saint-Eslienne était resté attaché à la personne de la reine d'Espagne.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

37

mille escuts en argent et de cent soldats Gas- cons s'en allant en Coursegne en faveur des Corses; sur quoy je luy ay mandé par son- dict homme que c'esloit la première nouvelle que j'avois entendue de telles choses et que nous estions hien marris, dont on n'avoit ar- restez lesdicts vint mil escuts, pour ce que c'estoit argent de contrebande , n'estant permis d'en sortir Lors du Royaume sans congé, et nous heussent faict grand plaisir de l'arrester, mais il eust esté bien mal aisé, car ce n'est qu'une vraye imposture et mensonge; et par vous pouvez voiries bons offices qui se font à Gennes; de quoy, je vous prie, Monsieur de Forquevauls, ne faillir de parler, quand il viendra à propos, comme de ma part. J'en mande mou advisà la royne madame ma fille par la lettre cy enclose que vous luy baillerez. Au demeurant vous sçavez et ainsi le vous manday lors comme, au commencement de ceste année, voyant que tant de choses se re- muoint de tous costez et désirant le Roy mon- sieur mon fils de n'estre moyns fort et en bon eslat de se bien garder et conserver que les autres princes ses voisins, nous arrestammes de fayre lever six mille Suysses ' et des gens de pied François pour l'effect dessusdict, dont des- puis, ayant eu nouvelles que ladicte levée esloit preste, nous la faisons présentement marcher et acheminer en ce royaume et oultre icelle faisons encore lever jusques au nombre de dix mille hommes de pied françois, el avec ceila toutes les compagnies de gens d'armes font leurs monstres pour deux quartiers, en armes, au premier jour de juin prochain pour estre puis aprez desparties aux frontières de ce royaume et y tenir garnison avec 1rs Misdirles loncs de gens de pied, espéranl que parce moyen noz affaires ne s'en porteront que mieux;

1 Voir dans len° 30(167, p. ao, une longue lellre de \l. de Grandie au sujet de cette levée.

et pour ceste cause, ensemble de l'occasion susdicte, je vous prie vouloir donner advis au Roy Catholieque mon bon fils tant en confor- mité de ce que je vous en mande présentement que de ce qui vous fust aussi escript et donné charge de luy en dire, quand nous vous ad- vertimes premièrement de la levée des Suysses. Et pour n'avoir à vous dire rien davantage . attendant bien tost le retour de L'Aubespine. je prie Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa saincle et digne garde. De Paris, ce xxviic jour de may 1 5G7.

Caterine.

1567. 1" juin.

Record office, State papers , France, vol. XL. A TRÈS HALLTE ET TRÈS EXCELLENTE PRINCESSE.

NOSTRE TRÈS CHÈRE ET TRES AMÉE SEl'R ET COCSINE ,

LA ROYNE D'ANGLETERRE.

Très haulte et très excellente Princesse, nostre irès chère et très amée seur et cousine, salut. Estant le sieur de Villeroy présent por- teur despesché du Roy nostre très cher seigneur et fils par de pour l'occasion que vous en- tendrez de luy1, nous luy avons donné charge vous dire, en passant , de nos bon nés nouvelles . et la continuation de nostre affectionnée bonne volluuté envers vous au bien de nostre com-

1 \ illeroj «'■lait envoyé en Ecosse pour lâcher de venu en aiilo à Marie Stuart; il devait, en passant» Londres, solliciter l'intervention de la reine Elisabeth. Elle ré- pondit à cette ouverture qu'elle était toute affligée des mal- heurs de la reine sa sœur et disposée à la faire remettre en liberté , et elle engagea Villeroy, dans le cas il ne pourrait pas arriver jusqu'à la prisonnière, de s'adresse) mais en son nom particulier, aux Ilamiltons. ( Calendar qf State paper» , i5f>7, dépêche de Throckniorton à Cecil. p. -7'J.) L'anihassadeur Virris dans um- dépèche à O- cil du 16 juillet 1.567; '"' Mnonce que Villeroy venait de rentrer en France, sans avoir pu voir Marie Stuart. [Ibul. , p. 28.) Voir Teulet, Relations de YEeoue et de la Fiance, dépèches de Du Croc, p. 3l3 et 3a5.

38

LETTRES DE CATHE

mune parfaicle amytié, aussi nous rapporter des vostres; vous pryant tant el si affectueu- sement que faire pouvons le voulloir sur ce croyre, tout ainsy que vous feriez nostre propre personne. Pryanl Dieu, très haulte et très excellente princesse, nostre très chère et très amée seur el cousine, vous avoir en sa très saincte et digne garde.

Escript à Paris, le premier jour de juin}; i567.

Vostre bonne cousine,

C\TER1NE.

De l'Aubespine.

1507. 7 juin.

Copie. Bibl. nat. fonds français, 10751, f* 859.

V MONSIEUR DE FOURQUEVAUX.

Monsieur de Forquevauls, de maistre flu- goniùs présent porteur sçaurez-vous l'occasion de son voyage, et pour ce qu'il est bon et digne personnage, je vous prie que en ce qu'il aura besoin de vostre aide et faveur vous lui faciez tout le plaisir que vous pourrez. Priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa saincte et digne garde. Escript à Gail- lon, le vne jour de juin 1567.

Catekine.

1567. 12 juin. Copie. Bibl. nat. fonds français, 10751, 819.

\ MONSIEUR DE FOURQUEVAUX.

Monsieur de Forquevauls, encores que voz lettres dernières m'ayent grandement satis- faict de toutes les nouvelles de delà, si suis- je attendent en grande dévotion le retour de L'A ubespine, lequel, à ce quej'ay veu parcelle du trentiesme de may, n'avoit point encore veu le Roy Catholicque, poursçavoir plus certaine- ment la vérité des choses et l'espérance qu'il

RINE DE MÉDICIS.

y a au passage dudict roy et venue de la royne ma fille et ce que vous aurez peu des- covrir de ses desseings, jusques icy il y a peu de lumière; qui me faict quasi penser qu'il n'est pas bien résolu de ce qu'il a à faire, n'y ayant rien, comme il me semble, qui l'appelle trop expressément à sortir de il est. J'ay bien considéré ce que vous m'es- criviez des discours d'Alméde x sur le faict de Portugal et sçay bien que c'est le but de ceux de delà; mais si l'on considère ce que porte un article du mémoire dudict Laubespine, on connoistra que c'est temps perdu de s'y at- tendre, car le Roy mon fils veut une femme et non pas une seconde mère, en ayant assez d'une2. Le temps nous faira voir plus clair. Cependant j'auray plaisir qu'avecques vostre soing et vigillence accoustumée vous mettiez peine de sçavoir comme tout ira par delà pour m'en donner advis au jour la journée. L'am- bassadeur d'Espaigne demeuré à Paris pendant que le Roy monsieur mon fils est venu faire une saillie à la chasse de deçà, m'a envoyé le paquet qu'aviez baillé au conte de ÎNogaroI et escript qu'il avoit délibéré de venir baiser les mains du Roy mondict fils, loutesfois il y a desjà deux jours et il est encore là. Je ne sçay s'il a quelque chose à nous dire, mais pour le moins ce me sera plaisir d'avoir la lettre qu'il a à moy de la royne ma fille et sçavoir de sa bonne santé. Vous avez très bien faict d'avoir adverti le sr de Monluc de l'armée

1 Antonio Almeida, ce Portugais employé souvent par le feu roi de Navarre.

2 Voici ce que portait le mémoire remis à L'Aubespine le jeune : «Il sera très à propos que le sieur de Horque- vaulx, parlant à la Royne Catholique, lui fasse sentir qu'elle se souvienne que la Reine sa mère luy a toujours dit que le Roy son frère n'estoit pas pour épouser femme plus âgée que lui. m C'est la sœur de Philippe II, la reine de Portugal, qu'elle désigne. (Fonds franc., n" 1 0 7 ."> 1 . p. 80a.)

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

39

que font les Portugois et la délibération qu'ils ont de faire un ravage quelque part en ce royaume, afin d'y prendre garde, connue aussi n'ay-je failli d'en l'aire eseripre partout e( donner ordre qu'ils ne puissent rien trouver d'importance à descouvert. Je ne sçay pas comme le roy du Portugal se veult porter en cest endroit, mais s'il entame la paix que nous avons ensemble par ce moyen , peut-eslre qu'il n'y gaignera rien, ne voyant pas que ce qui est advenu à la Madère luy soit cause suf- fisante, pour estre cbose sunenue par l'inso- lence des siens; en quoy les gentils-hommes qui furent au voyage prétendent avoir esté provoquez l. Je sçay que vous estes ils seront tousjours bien aises que nous ayons peu d'amis et point de ce costé là, mais il y a beaucoup à dire de n'estre pas ennemis, et s'il y avoit moyen que puissiez descouvrir en quel endroit serait pour tumber leur nuée pour nous en advertir, ce serait un servise laid fort à propos. C'est tout ce que j'ay à vous faire sçavoir pour le présent, sinon que, grâces à Dieu, les affaires de ce royaume, quel- que cbose que l'on en puisse eseripre, sont en dès bon estât, ne voulant vous répéter ce qui \ous fut dernièrement escript de la levée des six mille Suysses que nous feismes faire dernièrement, afin de tenir noz affaires en plus de soureté; mais je veux bien que vous sachez qu'il y a un conte d'Angousolle en Suysse, soubs couleur de faire renouveler le commerce de Milan, qui faict de très mauvais offices, dont il ne sera que bien à propos que vous touchiez quelque mot au Boy Catbolicque, qui, je m'asseure, ne l'entend pas2. Prianl Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir

1 Elle fail allusion ;'i l'expédition du jeune Moulue.

voir dans le volume précédent, p. ùoo, i noie à ce

sujet.

Voir la lettre du volume précédent, p. a38.

en sa saincte et digne garde. Escrit à Lions1, le xn" jour de juing l567.

Caterihe.

1567. ig juin. Copie. Bibl. nat. fonds français, n" 10761, f* 86a.

A MONSIEUR DE FOLROI i;\ \LX.

Monsieur de Forquevauls, vous entendre/ l'occasion de ceste depesche par la lettre que le Roy monsieur mon fils vous escript, qui est telle qu'il me semble qu'elle mérite que vous l'embrassiez à bon escient pour avoir ces pouvres gens et les mettre bois de la cala- mité en laquelle ils sont, n'y ayant ne propos ny apparence à l'excuse que en a faiete le duc d'Albe, ne à ceque dit Don Jelian André Doria. et ne pense pas que son maistre le vueille ad- vouër de cella; car luy acbaptant ceulx qu'il dict avoir eus pour argent, il aurait autant failly que ceux qui les luy aurdiril vendus, puisque c'estoit contre le traicté, ce que vous luy sçaurez bien remonstrer et aussi à l,i royne ma fille, à ce qu'elle y veuille mettre la main et l'en priez bien fort ma part. Le docteur Lambeie m'a dict sa bonne santé et de l'Infante, qui m'a esté grand plaisir; mais vostre lettre que vous dictes du xw" du passé n'avons-nous point eue, bien une <lu vu", xxiiu'*, xxvc. ne sçay s'il y aurait point eu de l'aulc aux daltes; qui est tout ce que vous aurez de moy pour le présent, priant Dieu, Monsieur de Forquevauls , vous avoir en sa saincte et digne garde. Escript à Sainct- Léger, le xix"jour de juin i ô 7 .

Catekixe.

En signant reste lettre, vostre paquet du xxic du passé nous a esté apporté et ésl venu par le chemin île Nârb 1e.

1 Lioiis-la-l'onH , d';|>ai li'iii. ni d" l'I'cn •'.

/,0 LETTRES DE CATH

1567. ai juin.

Orig. Archives de Manloue. A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE MANTOUE.

Mon cousin, allant présentement mon cousin le sieur de Foix résider nostre ambas- sadeur à Venise au iieu du sieur du Ferrier que nous en retirons et faisons retourner par deçà, nous n'avons voulu laissé partir le- dict sieur de Foix1 sans lui donner charge de vous l'aire entendre son arrivée et charge par delà et le commandement qu'il a de nous, si durant icelle vous avez en quelque endroict besoing de son secours et assistance de la part du Roy monsieur mon filz, il ait à y user de tous les bous offices dont il se pourra adviser pour l'entière amitié et bonne volonté que nous vous portons selon que plus amplement vous pourra tesmoigner, de nostre part, ledict sieur de Foix, lequel je vous piïeray croire en cet endroict, comme vous vouldriez l'aire nous- mesmes, et je supplieray le Créateur vous don- ner, mon cousin, ce que désirez. Escript à Sainct-Léger, le xxi°jour de juin 1667.

Vostre bonne cousine,

Caterine. robertet.

1567. at) juin.

Orig. Archives de Mantoue.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE MANTOUE.

Mon cousin, ce mot sera pour toujours vous tesmoigner combien le Roy monsieur mon filz et moy désirons que le différent d'entre vous et le président de Saluées soit terminé par quelque bonne composition, par quoy en

1 Voir la lettre de Charles IX annonçant le 16 juin à M. de Foix sa nomination. ( Bibl. nat. , fonds français, n" 10735, p. 360 v\ )

ERINE DE MÉDIC1S.

conformité de ce que ledict sieur Roy mon filz vous en escript présentement je vous prie bien fort, mon cousin, d'entendre à ladicte compo- sition par les ouvertures que vous en fera à ce coup ledict président, et que cela se passe si doulcement selon l'instance que nous en avons ci-devant faite que nous puissions fina- lement cognoislre combien nos prières ont de verlu en vostre endroict et m'assurant que vous vous y laissez d'autant plus facilement aller que la chose est de soy très juste et rai- sonable, je prie Dieu, mon cousin, qu'il vous donne ce que désirez.

Escript à S'-Germain-en-Laye, le xxixe jour de juin 1567.

Vostre bonne cousine,

Caterine. Robertet.

1567. 3o juin.

Archives de la maison de Condé , communiqué par M. te duc d'Auraale.

A MONSIEUR DE GORDES.

Monsieur de Gordes, ceste petite dépesche que le Roy monsieur mon filz vous fait présen- tement est sur la nouvelle qu'il a eue du fait des estrangiers banniz du contât d'Avignon, lesquels peu à peu s'en approchent le plus qu'ilz peuvent, chose qui pourroit avec le temps donner occasion de mauvais souspeçon; à quoy il est bien besoing de pourveoir par les moyens et ainsi que ledict sieur Roy mon filz le vous escript et mande par sa lettre; sur la- quelle me remeclant pour ne vous user de redicte, je ne vousferay la présente plus lon- gue, priant Dieu, Monsieur de Gordes, qu'il vous ait en sa très saincte garde. Escript à Saint-Germain-en-Laye, le dernier jour de

juins 1567.

Caterine.

Robertet.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

U\

1567. Juin.

Aul. Bibl. nal. fonds français. loaAo. P77.

A MA COUSINl

LA DUCHESSE DE NEMOURS.

Ma cousine, vous garés l'aucasion de cet

pourteur, lequel n'é voleu qui çoyt parti san se mot pour vous dire que je suis byen ayse que voslre mari et vous soye's contens et que cela souit cause de vous fayre demeurer plus lontemps auprès de nous, car j'é grent re- gret quant l'on veult fayr croyre et que le bruyt ayst partout que je ne veuh neul grent près du Roy mon fils, mes tous jeans de peu, corne cet1 je craignis que le Roy mondict fils ne feut corne je le peu désirer et san duste de changer. Yl fault que je vous parle tous- jours librement. L'on me fayst tort, se me semble, car j'é mys pouine de contenter tou le monde et vous le savés. Or, ma cousine, je vous prie, cet enn oye's parler, reponde' pour moy cet que ayst de vérité', corne je voldrès fayre pour vous. .\ous alons à Paris demayn fayre la Peste-Dieu et le landemayn à \ iller-Couslré pour fayre nostre voyage en Picardie et voir plase qui se font achever. J'espère que nous troverés en cet quartier el eu cet pendant je prie Dieu vous ramener bientost.

Vostre bonne cousine,

Cateri.ne.

1567. 3o juin.

Orig. Arcb. de Modène.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE FERRVRE.

Mon cousin, ayant entendu par le cheval- lier Berayer tout ce qu'il m'a dict de rostre

part tant sur vostre voyage de Hongrye que les autres particniaritez «pie vous luv avez donné charge nous racompter. je ne puys sinon vous remercier de la continuation de vostre entière affection envers le Roy monsieur mou lilz et moy. en laquelle je vous prie ne vous lasser de persévérer; croyant que si, pour la nécessité en quoy se retrouvent présentement ses finances, nous ne vous pouvons contanter et satislfaire pour reste heure sur ce dont nous a requis et faict instance ledicl Bernver, de vostre part, c'est bien à nostre grand regret : car nous désirons infiniment vous faire toujours paroistre par effect, comme aussi ferons-uous en toutes occasions, combien nous désirons vostre satisfaction et contente- ment, ainsi que j'ay dit plus amplement au- dict chevalier Bernyer pour le vous rapporte! de ma part; et à quoy me remectant, je su- pliray le Créateur vous donner, mon cousin , ce que désirez. Escript à Paris, le dernier joui dejuing 1567.

Vostre bonne cousine,

Caterine. Robertet.

1567. a juillet. Orig. Bibl. nat. fonds français, a' 3178. f 58.

\ MONSIE1 R D'HUMIÈRES,

COIÏBH.XBLB DB rbKUMS.

1 Cet , si.

CiTBERlrU ni. Médius.

Monsieur d llumyères, j'a\ entendu par vostre lettre du dernier jour dejuing la dilli- gence qui se fait en voz ouvraiges, dont j'aj esté très aise et vous prye donner ordri qu'il ne s'y perde une seulle heure de temps, et que toutes ihoses demourenl en la seuretlé qu'il appartient. Quant à guerre, il n'en est. Dieu mercy, aulcunes nouvelles. Rien avons- nous donné ordre de renforcer ung peu les garnisons du cous de Champaigne, jusques

6

IM 'RIME III NITtOXILE.

'i2 LETTRES DE CATH

à ce que l'on ayt veu que deviendront tant de pré para tifs qui se font en Luxembourg les Espaignolz marchent.

Ji'ay l'aicl la requesle nu Roy monsieur mon lils de la confiscation dont m'avez escript, qui la vous a vollunliers accordée, ainsy que \enez par le brevet que je vous en envoyé; sur lequel s'en fera lousjours l'expédition, et me trouverez que en ce qui vous touschera lousjours prest à vous faire tout plaisir. Prynnt Dieu, Monsieur d Humyèrcs, vous avoir en sa garde; Escript à Saint-Germain-en-Laye, le ii' jour de juillet 1 067.

(iATKRINK,

De i.'Aubespine.

1567. a juillet.

Copie, lîibl. nat. fonds français. 10751, f' 868.

\ MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, vous n'avez pas aecouslumé de nous tenir si longuement sans nous faire sçavoir de voz nouvelles, qui me l'aiet craindre que L'Aubespine n'ail eu quelque empeschement par les chemins. S'il est ainsi qu'il ail esté si tosl despéché que dist l'ambas- sadeur d'Espaigne, ainsi que le Roy monsieur mon fils le vous escript, jusques à l'arrivée duquel je ne seray point bien satisfaicte mesme du désir grand que j'ay de sçavoir la conti- nuation de la bonne sanlé de la royne ma fille, en Testât auquel elleesl, laquelle j'atoys lousjours eu en espérance voir approcher de nous jusques à ces te heure que l'ambassadeur - e*l laissé entendre qu'elle ne doibl bouger de et que le roy son mari le lny a l'aiet sçavoir; mais je n'en croyrav rien que je n'en sois ad- \ertie par ses lettres. Par relies du Roy mon lils vous sçaurez l'occasion de ces te despeche, qui tend spécial lement à osier et l'aire perdre loule opinion par delà que nos préparatifs

EIUNE DE MÉDIC1S.

soint à autre fin que pour nous garder. Je sçay bien qu'il y en a assez qui interpretlenl toutes choses à mauvaise intention et corne- roient volonliers la guerre, mais nous sommes trop esloignés de reste volonté, pourveu que rhascun se contente faire le semblable. Rien pouvez- vous juger, s'il estoit raisonnable parmi cesle turbulence d'armes, qui est partout, que nous fussions à la mercy de celluy qui nous voudrait commander quelque chose, puisque les roys de ce royaume sont en possession de bailler la loy aux autres, qui est un privilège et une dignité que le Roy mondicl fils ae veult pas perdre, trouvant un peu estrange , à vous dire vray, que l'on ne vous ait l'aicl autre part et communication plus privée de ces grands préparatifs, bien qu'ils ne regardent que leurs affaires particuliers. L'ambassadeur d'Espaigne, qui ne nous a vous depuis si\ inoys, a demandé audience pour demain, qui est signe qu'il a quelque chose de nouveau à dire, qui est cause que je feray garder çeste dépesche à partir, afin d'y adjouster ce que j'aurav aprins de luy, et pour ce ne vous l'e- rai-je cesle lettre plus longue. Priant Dieu. Monsieur de Forquevauls, vous avoir en s;i saincte et digne garde. Escript à S'-Germain- en-Lave, le 11e jour de juillet 1667.

Caterine.

Je n'ay pas voulu signer celte lettre tant que l'ambassadeur eust parlé à nous, comme il a faict ce jourd'huy, iii° de ce moys, duquel je n'ay pas apprins grand chose de ce qui touche les affaires du Roy monsieur mon lils. et celles de son maislre. 11 nous a dict seule- ment l'affeclion qu'il a à Pentretenement de l'amitié commune et combien il désire la con- tinuer, s'esbahissant que nous soyons en soub- son des forces qu'il l'aicl passer, attendu que ce qu'il m'en a déclaré pieçà jusques à me

LETTRES DE GATA

dire que si j avois bonne mémoire il m'en de- voit souvenir el que ce n'estoit que pour réu- nir ses sulijccls et les remettre en son obéis- sance, n'estant pas grand besoing d'avoir faict la levée des Suysses ne autres préparatifs pour eeste occasion; à quoy je luy ay bien l'aict en- tendre que ce n'est point pour aucun soupçon ne double (pie nous eussions de sa bonne in- tention, mais que la turbulence du temps \ou- loit que pour le dedans et pour le dehors un roy si grand que cestuy-cy eust de quoy pour- voir à tout désordre qui pouvoit advenir, bien que nous veissions touts les gubjecls entière- ment disposez à toute obéissance pour son ser- visse el que ce n'estoit que pour se garder et non pas offencer ne donner umbiv à personne, dont on se pouvoit asseurer; et qu'il y avait trop d'amitié etd'alliance entre eux deux pour en doubler d'une part ny d'autre. Il s'est plainct aussi de l'ambassadeur que le Roy mon fils a en Suysse, lequel avoit enjpesché tant qu'il avoit peu que le roy son maistre ne tiras) de quelques Suysses pour amener de deçà à son servisse, disant en pleine dielte que ce seroit mettre Suysse contre Suysse, par il se peut inférer que nous avons l'aict la levée des Suysses pour employer contre sondict maistre. Je luy ay respondu que peut-estre il n'estoit pas bien informé et que, s'il se lailloit plaindre des choses faictes en Suysse, ce se- roil à non- du conte d'Angoussole, qui faisoil infinis mauvais offices contre le servisce du Roy mondicl lils, que je ne luy voulois pas loucher particulièrement, mais bien l'advertir que par les trairiez que nous avons avec les- dicts Suysses nul autre prince n'en peut tirer gents, ne eux le permettre, sans y conlre\enir el qu'il pouvoit bien eslre, si nostre ambassa- deur avoit conneu que ledict conte se fus! in- géré d'en- l'aire la pratique, qu'il en anroil laid les remonslran.es convenables el que,

ER1INE DE MÉDICIS. ',;;

quand bien il auroit dicl que ce seroit mettre Suysse contre Suysse, cella nes'enleudoit pas pour ce coup, mais pour tousjours et que bien souvent le temps porle des occasions que les hommes n'ont pas pensé ce que l'on n'estime pas voir jamais advenir entre ces deux roys mes enfants si amis. De il est venu à parler de la Corse, qui estoit assistée de nostre part, et que le baron de Lagarde avoit faict prendre un briganlin des Geunevois el qu'il v avoit infinis François, et beaucoup d'argent qui y alloil de Provence. Je luy ay dicl quant aux François qu'il sçavoil les deffenses.que le Roy mon fils avoit l'aides tant expresses que nuldesessubjecls n'euslàsorlirde ce royaume pour aller au servisse d'auliuy, el que s'il y en avoit, c'esloit contre sa volonté el saus son sceu, dont il luy desplairoit, et les vouldroil tenir pour les faire chastier, aussi bien que ceux dont les Huguenots luy ont faicte plainte ([in sont, ce disent-ils, parmi les Espagnols qui marchenl; que ce son! soldats mal aisez à contenir; et quant à l'argent que jesçavoisbien qu'ils n'en a\oint point eu du Roy mondict lil~ et pourroit bien estre que les Huguenots (je dis ceulx qui seroient bien aises de voir les affaires du monde plus brouillez) yen pour- raient avoir envoyé pour tenir toujours le l'eu allumé; mais quand tout est dicl, que cella ne regardoit point le roy son maistre et ne tou- choil que les (iennevoys, lesquels à la vérité se portoinl assez insolemment; car ils avoinl prins une frégate dudict baron de Lagarde, lue quelques-uns de ses gens, les autres mis à la chesne el traisné en l'eau les bannières aux armoiries du ftoj mondicl fils, dont il ne se failloit pas esbaïr si ledicl baron de La- garde, ayant la charge qu'il a, se resentoit. dessus, il m'a dicl que le-dicts Genevois es- fcoienf en la protection du roy son maistre; el moy, qu'il ne trouverait jamais faute de nostre

6.

ll'l

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

costë en l'observation des traitez. Il est après enlré sur les pyrales, niesmes parlé de Sour- deval; à quoy luya esté bien satisfaict et dicl i|ii il n'\ a rien qui plus nous desplaise ne à quoy nous désirions plus mettre un bon expé- dicnl et qu'il \ a plus de six mois que nous le voulions faire appeller pour y adviser, de quoy nous sommes demeurez d'accord et que sitosl qu'il s i sera baigné, il retournera icy et sera ad visé quelque moyen avecques Mons* l'amiral qu'à reste fin y faisons venir tant pour le re- gard des Anglois, Porlugois, que Espagnols, afin que la mer puisse estre nette de telle ver- mine et les médians chasliez. Le reste de ses plaincfes et remonslrances a esté de l'ambas- sadeur de Portugal déprédé du temps de la guerre, vivant le Roy monseigneur: à quoy je luy ay dict que je ne sçavois que c'estoit, es- tant morts louis ceux qui en pourroienl parler il ne voyois pas grand moyen qu'il en peut avoir raison, d'autant qu'il n'y avoit point de lumière de ceux qui l'avoint faict. De toutes ces choses avoit-il lettres particulières du Roy (iatbolicque et me semble qu'il en a esté si bien satisfaict par le Roy mon fils et par moy qu'il a monstre en eslre content.

Après il a tire' autres lettres du roy son maistre, qui nous advertist qu'ayant conneu le bon devoir qu'a l'aict ledicl Don Francez, es choses qu'il luya comises icy sans filtre d'am- bassadeur et croyant que ce qu'il a ne'gotié a esté à nostre contentenient , il luy a bien voulu donner ce tiïtre el l'y laisser encore, estimant qu'il nous sera agréable, chose qui a esté fort bien resceue du Roy mon fils el de moy, el encore mieux la promesse que nous a faiL le- dicl ambassadeur de faire de mieux en mieux louis olliees bons et convenables à l'entreténe- mentdeceste mutuelle amitié; en quoy il s'est eslendu assez avant, nous donnant tousjours tant plus d'espérance que il v rendra tout

devoir et m'a priée que le Roy mon fils en escripvist au roy son maistre et moy aussi . comme nous faisons pardeux lettres de créance que vous luy présenterez de nostre part el luy direz combien cella nous a esté agréable et les bonnes nouvelles qu'il nous a dict de luv, et de son enlière el parfaicte affection envers le Roy mon fils, duquel il peust attendre toute correspondance, adjoustant à cella toutes le- honnestes parolles dont vous vous pourrez ad- viser pour luy faire connoislre combien il nous demeure de contentement de. telle démonstra- tion. Ledict ambassadeur m'a confirmé le pas- sage de son maistre vers la fin de septembre ou oclobre el que la royne ma fille ne bougera de pour y commander comme régente. Cesl tout ce que j'ay peu recuillir de ses discours que je vous ay bien voulu faire par le menu pour en respondrelà ainsin qu'il sera besoing. et à propos.

CaTERINE.

1567.— 'i juillet.

Orig. Arcli. nat. collect. Simaneas, K i5o8, pièce 3.

A MONSIEUR MON FILS

LE ROY CA.TOL1QUE.

Très hault, très excellent et 1res puissant prince, nostre très cher et amé frère, fils el cousin, si la sanlé du sr Don Frances eusl esté meilleure, nous estimons que plus tost nous eussions sceu la résolution que vous avez prinse de luy donner la letlre de vostre am- bassadeur icy, mais tant avons-nous congneu de bonne vollonlé el de dignes depportemens en luy à l'avancement de l'amylié et alliance qui est entre le Roy nostre très cher seigneur et filz et vous et au bien commun de vos Ks- lalz que tost ou tard que avl peu venir ceste nouvelle, elle nous a esté très agréable el , de nostre part, en avons receu très grand plaisir

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDieiS.

'.:.

et d'entendre aussy par luy si avant de \oz bonnes nom elles et la continuation de voire boune vollonté e( affection envers nous; en quoy nous vous prions tout affectueusement i|ue faire pouvons estre assenré que vous trou- verez en toutes choses sincère correspondance, comme du sr de Fourquevaulx entendrez plus avant de noslre part, en lui donnant foy et le croyant de ce qu'il vous en dira. Pryant Bieu, très haut, très excellent et très puissant prince, noslre très cher et très aine frère, vous avoir en sa très saincte et digne garde. Escript à S' (iennain-en-Laye, le im'jourde juillet 1 567. Vostre bonne seur et mère,

Caterine. De l'Aubespine.

1567. 1 1 juillet.

Orig. Archives du Rhône.

v MONSIEUR DE M VI GIRON,

CBBVAL1ER DE L'OBDBE DU BOT MOSSIEIB MOS FIEZ ET C1PITAI3S DE CIXQLA1TE HOÎ1MES D'ARMES DE SES OBDOTiMHCES.

Monsieur de Maugiron , j'ay reccu les lettres que vous m'avez escrîptes par le présent por- teur, et ay entendu bien au long ce que vous luy aviez donne' charge de medyre, tant pour le regard du mariage de vostre niepce, que pour vos assignations. Sur quoy je luy ay faict response que je seray tousjours très ayse de voyr vostredicte niepcebien pourvue. Et aùssj tiendray la main que, en vosclictes assigna- lions, vous soyez le myeulx satisfaict qu'il sera possible et comme les finances du Roy mon- sieur mon Blz le pnurroyeiit porter, ainsi que j'ay dict plus au long à cedicl porteur. Pryanl en cesl endroict le Créateur qu'il vous ayl en sa saincte garde.

De Sainct-Germain-en-Layc, ce m" jour

de juillet 1.JC7.

Caterine. Rorbrtbt.

1567. | Du ."1 au 1 5 juillet.]

lui, Bflrl. nal. fonds français, n' 3ao.S , f* i.'i.

A MA COUSINE

MADAME LA DUCHESSE DE NEMOURS.

Ma cousine, s'en retournant Clervo, volu que ce souit aysté san cet mot pour vous dyre que j'é esté byen ayse de savoyr de vos 110, elles et de cet que m'avés aseuré de vostre retour bien lost; et quant à nos novelle, je vous puis aseurer que nous portons tous 1res byen et si conlemps d'avoyr mon lils el ma tille de Lorayne auprès de nous, qui de leur coulé ne sont moyns ayse; car vousdirié bien à \o\i qui sont an leur naturel. Je voldrès que feu- iiés ysi pour nous donner eun festin an vostre mayson , corne font tous ces prinses et signeurs uns après l'aultres et demayn je fayré le myen au Tuelerie et bien lost nous ennalons à Écouan, Chaulilli. et Nanteul el Monseau el reviendron en sete ville pour comenser noslre voyage le premier jour d'ault '. Velà corne nous soumes. faysant, Dieu mersi, bonne chère, lequel je prie vous donner cet que dé- sirés.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1567. 16 juillet.

Record oflice . State paperi , France, vol. M..

A THÉS IIAU'TK ET TRÈS EXCELLENTE PRINCESSE

•o« 1 m 1 ai 1 m m m 1 aàs mit sei u bi i 01 sise ,

LA ROYNE D'ANGLETERRE.

Très baulte el très excellente Princesse, noslre très cbère et 1res amée seur et cousine. Envoyant le Roy noslre très cher seigneur el lils le sieur de Lignerolles, gentilhomme de sa chambre, présent porteur en Esco se pourl'oc

1 Ault, août.

J6

LETTRES DE CATHERINE DE UED1C1S.

casion qu'il vous escripl l, nous luy avons donné charge \on - visiter eu passant de nostrc pari, affin de confirmer et conforter par tous bons offices ia commune, sincère et parfaicte atnitvé qui est entre nous. Vous priant très af- fectueusement1 le croire et ad jousler foy à tout ce que since il vous fera entendre de par nous loul ainsj (|iie feriez à notre propre personne, j >r\ a ii I Bieu, Iri'S haulte et très excellente Princesse, nostre 1res chère et 1res aînée seur fi cousine, vous avoiren sa très saincte et digne garde.

Escript de Kscouen, le xvi" jour de juillet i567.

\oslre lionne seur et cousine,

Cvterink. De l Aubespine.

1567.— 18 juillet.

Copif. Bibi. nat, fonds français, d-1 95 1 . 911.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAILX.

Mons' de Forquevauls, n estoit le temps qui presse du partemenl prochain du Roy Catho- licque , qui ne peut plus guères tarder, il n'y avoit pas grande ocasion de vous envoyer ce pourleur, mais c'a esté afin que fussiez se- couru de mil esculs que le Roy monsieur mon fils \ous donne pour aider aux frais de \ostre voyage et vous tenir adverty de son intention que vous sçaurez par le mémoire que luy a esté baillé et ce qu'il vous dira de bouche; sur quoy je me remellray, après vous avoir prié que nous ayons de voz nouvelles le plus sou- vent que vous pourrez et espéciallement de celles de la roype nia fille. Pliant Dieu, Monsieur de Fourquevauls, vous avoir en sa

1 M. Teulel a publié , ilans les Relations politiques de la France et de l'Ecosse, les instructions données à Lipne- rolles d'après le a i 8 du fonds Saint-Germain, t. II, p. 337.

saincte et digne garde. Escrit à Eseouen, le xvui" jour de juillet 1667.

CiTERINE.

1567.— 18 juillet.

Copie. Bibl. nnl. fonds français, d" 10751, f 917.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forque\auls, j'ai voulu vous faire ceste lettre particulière pour vous dire que j'ay considéré le contenu en la voslre sili- ce que je désirois advenir du coslé d'Italie; si les choses s'i fussent addressées, mais estant le chemin changé, je ne vois pas que cella ainsin faict inopinément, fust pour apporter autre chose, sinon grande jalousie et peu d'effect; au moyen de quoy il est besoin y penser plus avant et qu'il y ait autre fondement procédant d'un mutuel accord et désir. J'ay noté les honnesles propos du second mémoire que Ruy Gomes vous a tenus de l'affection qu'il y a et du bien et utilité qui en peut sortir, et ce que vous luy avez dict aussi et l'asseurance que son maistre doibl avoir de nostre coslé et de l'amitié que désirons continuer et fortifier par tous moyens, qui est un beau commancemeut; mais pour l'effect de ceste sienne bonne volonté il seroit nécessaire qu'il préparast et disposas! les choses de telle sorte que l'on peut venir au fruict qui s'en doibt attendre et ne sçauriez mieux faire, le remettant, comme il vous sera aisé sur ces termes à propos d'entrer, comme de vous-mes- mes, plus avant avecques luy sur les moyens de l'entreveue, pour descouvrir plus profondé- ment ce qu'il y auroil d'espérance et comment il luy semblerait que cella pourrait advenir et m'advertir de ce que vous en apprendrez, chose qui me pourra donner lousjours plus de lumière, estant bien marrie au demeurant d'entendre les mauvais ollices que faict Don Fiancez, car il n'en a une setille occasion et

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

hl

eneores moins de me soubsonncr de ce chiffre ' pour estre chose à quoyje n'a y jamais pensé ne serviteur que ait le Roy monsieur mon Bis et peu s'en est faillit que je ne luy en aye dict à hon escient ce qu'il m'en semble; mais j'ay différé pour \oslre considération, vous ad\i- -ant que je donuerav ordre qu'il sera un peu mieux observé cy après qu'il n'a esle' par le passé et tenu en meilleur office, ce dont il a esté excusé pour sa longue maladie, mais si est-ce que la vérité et syncérité de noz actions \aincra tousjours toutes les calomnies; qui est tout ce que j'ay à vous dire pour le pré- sent, priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sasaincteet dignegarde. Escript à Ecouen, le xvinejour de juillet 1567.

Je vous prie dire à la royne nia fille qu'a- vant que le roy son mari parte, qu'elle sache de luy résolument ce qu'elle deviendra, et au cas qu'il la laissast gouvernante en Espagne, diles-luy, de nia part, qu'elle se monstre digne de ceste place et ne se laisse mener à ceulx qui demeureront auprès d'elle, mais qu'en faisant la niaislresse elle l'ace le service du roy son seigneur, en sorte qu'en cas qu'il denieurast en Flandres plus que de cesthyver, qu'elle aye congé d'y passer au printemps et ne se laisse repaistre d'une promesse comme elle feit quand il alla aux Cartes de Monsson; casa ceste heure ayant ou peu s'en l'ault deux enfans, il ne faut plus qu'elle se laisse mener, comme si elle estai) en pupillage; car on i'al- Iribueroil à faute de cœur et d'entendement, ce que je m'asseure qu'elle n'a ny ne doihl avoir. Monstrez-luy ce que j'aj escript i<y de ma main.

1567. 96 juillet!

Copie. An-h. nat. [I 1784, S" m un cthi

\ MONSIEUR DE VILLEROY,

CONSEILLE!» ET SECRÉTAIRE DES FINANCES DU ROY MONSIEUR MO» F1LZ ET PRÉVOST DES MARCJIANS DE PARIS.

Monsieur de Villeroy, vous savez comme le Roy monsieur mon lilz et moy vous avons recommandé l'establissemenl de ses cènleniers pour estre chose qui regardé spécial lement le repos de votre ville et pour ce que jen'ay point sceu depuis ce qui y a esté laid, mais bien que ces meurtres el assassinalz se continuent en ladicte ville plus que devant, le Roy mon- sieur mon filz escript pour ceste cause à votre compaignie la lettre que vous verrez, affih qu'il y soit au plustost pourveu ; à quoyje vous prie tenir la main, tellement que son inten- tion puisse avoir en cesl endroisl IVlVect qu'il désire et m'advertir coin. ne tout yra. Priant Dieu, Monsieur de Villeroy, vous avoir en ^< garde.

Escript à Compiengne. le xxvi' jour de juillet 1567.

Catehim-:. Dr l'Adbbspine.

' Allusion an chiffre Prani es.

' 1 1 avait été dérobé i Do

1507. .'Si juillet. Uibl. nat. fonds français , 10731, fgi.

\ MONSIEUB DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, vous aurez bien sceu par la desperbe que vous a portée le s' de Laguian que toutes \oz despeches précé- dentes sont seulement arrivés icyet vous trou- verez aussi satislaicl; «pianl aux passeports dont L'Aubespincavoil apporté les mémoires, despuis j'en ay faici despescher un général

(jui a esté baillé à l'ambassadeur d'Espagne pour tous les rhevaulx et bardes que Ifi Roy Catheljcque mon beau-fils vouldra faire pa ser

46

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

par ce royaume el des seigneurs de sa suyte, officiers et serviteurs, et davantage mandé au \iconte d'Orlhe gu'il baille gentilhomme* pour conduire et accompagner les trains et chevaulx de luy, du prince son iils, des princes de Bohesme el du s* Jehan d'Austrie, s'ils en veu- lent, de sorte qu'il n'y aura faulte de toute la courtoisie, faveur et commodité dont on se pourra adviser, continuant ce que nous eu avons faict jusques icy, ayant veu par voz let- tre-; quel devoir vous avez faict et la peine que vous avez prinse pour eslre au vray esclaircy du temps du parlement dudict sr roy que j'es- time, s'il sera, ne devoir pas estre loing de ce que vous nous eu avez escript; mais je n'en tiendray rien de certain jusques à ce que par le courrier que vous retenez par delà vous nous faciez sçavoir le jour qu'il sera party pour aller s'embarquer; à quoy je vous prie ne laisser perdre une seule heure de temps. El pour ce que bien tost aprez j'espère que nous vous aurons icy, je ne vous en diray rien da- vantage. Bien vous advertiray que despuis quatre jours est passé un courrier de l'Empe- reur allant en grande diligence vers ledict sr Roy Catholicque, dont il n'y aura point de mal que vous mettiez peine de sçavoir l'occa- sion, s'il est possible; qui est tout ce que vous aurez de moy pour le présent, remettant le surplus à ce porteur, après vous avoir asseuré que le Roy mon fils a tant de satisfaction du bon devoir que vous faictes en ceste charge, et sçavons d'ailleurs et de long temps ce que vous méritez, que vous devez eslre certain qu'il ne vous oubliera pas, et de ma part je/ y tien- dray la main autant que je sçay qu'il est ré- sonnable. Priant Dieu, Monsieur de Forque- vauls, vous avoir en sa saincle et digne garde. Escript à Compiègne, le dernier jour de juil- let 1 567.

Cateiune.

1567. 3i juillet. Bibl. mit. supplément français , a9 sa5 , 934.

V MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, par vostre lettre particulière j'ay entre autres choses sceu la ré- solution prinse que la royne ma fille doibl demeurer seuil e par delà governante, el con- sidéré l'occasion dont j'ay esté très aise, puis qu'ainsi est que son mari ne veut pas qu'elle le suive en sou voyage, chose néantmoins que j'eusse bien désiré, comme je luy escripts. Et qu'elle face ce qu'elle pourra envers luy à ce qu'elle ait toute asseurance que la promesse qu'il luy faict de la mander, s'il séjourne es quartiers de deçà, ne sera pas sans eiï'ecl el n'aura pas grand peine à obtenir le passage par ce royaume. Quant au propos duquel la lettre de vostre main apportée par le jeune L'Aubespine faisoit mention touchant le pas- sage devant Boloigne, que vous me remémo- rez encore par vostre lettre particulière du seiziesme de juillet, c'est chose je trouve peu d'utillité el à quoy je ne serois pas pour m'accoininoder pour assez de raisons; n'estant pour ceste cause besoing que vous vous en laissiez aucunement entendre au roy mon beau-lils ne à Ruy Gomes et dessus je vous diray que la nouvelle de cella a assez coureu et court encores par desçà, voir parmi le Pa- lais à Paris et néantmoins sçay-je bien que vostredicte lettre ne le contenu n'a esté veu ny entendu de personne vivante, hormis troys desquels je suis bien asscurée qu'il n'est rien sorti; parquoy vous penserez si vous en auriez point escript ny parlé ailleurs pour m'ad- verlir d'où vous doublerez que cella ce soites- venté, estant chose dont le bruit ne peut estre par deçà que de grande conséquence, joint à cella ce que vous m'escrip\ez avoir entendu

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIUS.

V.i

du mince du pape louchant les alliances et confédérations donl il vous a plarlé et de l'en- Ireveue qu'il se persuade en devoir sortir; en quoy il n'y aura point de mal qu'avant vostre parlement vous l'enfonciez comme de vous mesmis plus avant, pour tirer, s'il est pos- sible, d'où il le tient el les moyens, alin de vous esclaircir par et moy quant et quant des desseings des uns el des autres et sembla- blement qui est ce légal qui doibl venir pour Angleterre; car jusques icj n'en avons-nous aucunes nouvelles ny de l'intention el Fonde- ment de tel voyage. Escript à Compiegne, le dernier jour de juillet 1 5G^ '.

Caterine.

\oici ta réponse de Fonrquevaux : -Quant àee qu'il vous a pieu, Madame, m'escripre par Trégoin du dernier juillet, me commandant de sonder le nonce du pape, il vous plaira .-.ravoir que - joui pas» z il m'a dict avoir communication de Sa Sainctelé de solliciter le passage en Flandres le plus chaudement qu'il pourra el de procu- i que Voz Majestez el ceste-q vous voyez, chose qu'il

I anl poussée que ce roy lu; a donné parole d'y en- ndre, mais qu'il -"il en -es Pays-Bas. et pour ce qu'on

que ce royage -"il rompu ou retardé el néantmoins qu'il pourra cesl hyver aller lenh" les cours d'Arragon el passer jusqu'à Barceilone, le nonce me djsoil qu'il verra d'en redresser les propos pour vous entrevoir à Perpi- gnan ou i Narbonne, s'il sçail que, de voslre coslé, \ ait ne pondance. J'ai ivspondu en homme qui

n'en a peint de charge. An regard, Madame, de ce qu'on

de vous entrevoir vers Bologne, ce n'esl argument suffisant pour devoir soubconner que cella suit sortj de tous n\ des sieurs qui onl veu mes lettres en voslre con- seil. Ains n'esl pas inconvénient, si j'aj eu l'esprit de m'adviser dudict parti, que d'autres infinis plu- subtils que je ne mus, s'en sont pareillement adiisez et ont dis couru que Vostre Majesté pourrait faire ce que j'escri- vois à ouïr parier du voyage pour Flandres et n'y a celui qui ignore que, pour aller en Flandres par mer, il faut qu on passe .1 la veue de Boulogne el par le pays de Ca- lais; mais quand ce bruil seroil mille fois plus commun

qu'il n'est au palais de Paris, je Bçaj très bien que je

n en -uis pas cause et ne se trouvera pas que je L'ai

script, fait dire ou escripre à nul autre qu'a

ClTBiailUI m; Mtuicis. [11,

1 5<i7. 5 août.

Copie, ireb. u.-it. tt i-8i , frj un . \ MESSIEURS

LES PRÉVOST DES MARCHANS ET ESCHEVINS

DE I. V VILLE tlh PARIS,

Messieurs, par la responce que le Roy monsieur mon filz vous l'aict et de votre pro- cureur ledict porteur vous enlcnderez le con- tentement qu'il a du bon commencement que vous avez donné à l'establissemenl nécessaire au repos de votre \ille et comme il désire qu'il suit achevé' et au plus tost qu'il scia possible, mais en tel estât que le fruit qu'il espère en sorte; à quoy je ne sçaurois que adjousler e( vous dire que je m'alends que vous ferez réé- lection des personnes qui y seront employez de gens paisibles el advisez, qui y seau roui bien satisfaire selon son intention, qui ne tend que à la transquilité d'icelle et bien de son service. Priant Dieu, Messieurs, nous avoir en >a garde. Escript à Compiengne, le cinq"' jour d'aoust 1 .">ii-.

Caterine.

De l'Aubespihb.

Voslre Majesté, lu demeurant, Madame , le roy d'l>- pagne l'ait faire In cour à ce nonce par Ru\ -G im ■/, alin qu'il moyenne ave. notre Saint Père que, si la croisade ne doil 1 sire continuée en ce royaume à prix d'argent, comme Sa Sainteté n'y \eull consentie, que ce soit donc telle autre subvention qu'il lui plaira, et sous tel tiltre qu'on luy voudra donner, pourvu qu'elle lus rende de quatre à cinq cents mil escus par an comme ladicle croi- lade luy souloit valoir. Je ne sçay quel office fera le nonce là-dessus, mais il estoit tout confus de ce qu'on lui a l'aict escrire plusieurs fois 1 promettre à Sa Sain teté que le royage en Flandres se feroit et il voil à 0 st< heure icj qu'il temporise sans exprimer ni le temps ni le jour de son parlement.» (Bibl. nat., fonds fran 10751, p. o56. 1

■«iriwl.lt RATIOIAll

50

1567. ig août.

Copie. Arch. oat. H 178'! . f BU" ».

A MESSIEURS

LES PRÉVOST DES MARCHANS

ET ESCHEVINS

DE LA VILLE DE PAniS.

LETTRES DE CATHERINK DE MÉDIGIS.

autre chose et n'aurez de moy plus longue lettre pour ceste heure que pour prier Dieu qu'il vous ayt. Monsieur de Gordes, en sa saincte et digne garde. Escript à Ghaunes, le xxe jour d'aoust 1 567.

Cateriîse.

RoBERTET.

Messieurs, vous congnoistrez bien par ce que le Roy monsieur mon filz vous escript et l'approbation qu'il l'aict de ceulxque vous avez eslevez comme il désire que votre ville soit maintenue en toutes ses préhe'uiinances et en cela et toutes autres choses qui seront utilles et convenables au bien d'icelle, vous pouvez vous asseurer de recevoir de lui toute faveur et con- lentement; à quoy je ne sçauroys avoir plus de plaisir que de m'employer et vous faire de plus en plus congnoistre combien j'ay *l la ville et les bons et fidelles subjectz que le Roy monsieur mon filz y a en chère recommanda- lion. Priant Dieu, Messieurs, qu'il vous ayt en sa garde.

Escript à Ghaulne, le xixr jour d'aoust

1567.

Caterine.

De l'Aubespine.

1567.

r!0 août.

trehives de lu maison de Condé, 1 ommuniqué par M. le duc d'Aumale.

A MONSIEUR DE GORDES,

iiHUMvr GBilBBAIi AU UOOVSBnSHXnT PE DAUIFB1KB RU l'AMBRCS M U'H coi Ml LE Dl'C PK HONTPUSIBR

Monsieur de Gordes, je n'ay à vous faire autre response au contenu de vos deux der- nières dépesches que celle que vous verres par la lettre que vous escript présentement le Roy monsieur mon (ils, à laquelle je n'adjouteray

1 567. --20 août.

Oriij. Bibl. nat. fonds français, 3ao , 60. A MON COUSIN

LE DUC DE NEVERS,

PAIR DE M. '.S' 1 . i.nl m |:M 1 I' F.T LIEUTEIANT GENERAL DE LA LES MO.ITZ.

Mon cousin, vous entendiez par la lectre que le Roy monsieur mon filz vous escript présentement comme il a advisé d'honorer do son ordre le sr Adrian Raillou ', présent porteur, et vous en envoyer la dépesche par luy mes- mes, afin que le luy baillez, ce que je vous prie faire le plus honorablement que vous pour- rez , estant personnaige qui mérite et lequel pour ses longs services à ceste couronne nous avons en singulière recommandation, vous asseurant que si nous eussions l'aict des che- valiers françois nous n'eussions oublié le s1' de Giry pour le respect tant de ses services que de vostre recommandation, ainsi que vous mande ledict sieur Roy mon filz par sadicte lectre, à laquelle n'ayant à adjouster pour ceste heure autre chose je supplieray le Gréateur vous donner, mon cousin, ce que désirez. Es- cript à Ghaune, le xx° jour de aousl 1567.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

RoBF.BTET.

1 Adrien Bâillon était gentilhomme de la chambre de Charles IX. La lettre du Roi, datée du iSaoùt, n'ajoute rien à celle de la Reine sa mère. (Même vol., p. 5.)

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

:>i

1567. 21 août.

Orig. Dibl. nat. fonds français. 3«oi, 5l. A MON COMPERE

MONSIEUR LE CONESTABLE.

Mon compère, vous congnoissez bien par ce que le Roy monsieur mon lîlz vous escript qu'il n'a pas oublye' ce que vous luy ave/, au- trelïbys dit que vous aviez l'ait veoir au Roy monseigneur de sy belles bemles en ce pays là, d'où approchant , l'envye luy est venue que vous luy en facyez autant des Suysses et que pour le inoings il ayt ce passe-temps pour son argent; sur quov je vous prie que nous aions au plus tost responce de vous et de voz nouvelles. D'une chose vous veulx-je adverlir que l'on nous a escript de Bourgongne que les- dictz Suysses de'sirent et seront mieulx d'estre logez en quelque villaige tous ensemble, le long d'une eaue et près de quelque boys pour se camper là, sans leur bailler trop découvert ; à quoy vous sçaurez bien pourveoir et mieulx juger sy les lieux dont vous escript le Rov mon- dict filz seront à propoz, priant Dieu, mon compère, vous donner santé'.

Escript à Péronne, le xxr jour d'aousl i567.

(De sa main.) Mon conpère, nous avanson nostre voyage el en suys bien ayse d'aultent que vous voyron plus tost; nous avons veu Corbie Pons ha bien employé l'argent que le Roy leur avoyst ordonné, ynsin que \oiis conterons et de celé ysi ' qu'iron tentost voyr. Je vous prie, mon conpère, de me l'avre eiiu plésirde mander au cardinal deChalillon qu'i la»e ici pli'sir au Roy mon lils et à moy pour quelqu'eun de 088 cerviteurs luy volouvr ballei' h' prioréde la Réole, el m'aseuranf que nous

Péronne.

fayré cet plésir de lui mender, ne vous en dire davantage.

Vostre bonne coumère et amye,

Catkrine.

1 567. aa août.

Oi-jg. Arcii. nat. collect. Siroancas, K i5o8, pièce 48.

^ DON FRWCÈS DE AL\\ v.

AMBASSADEUR D'ESPAGNE.

Monsr l'Ambassadeur, j'ay receu beaucoup

île plaisir d'entendre les nouvelles que vous m'avez mandées de la bonne santé du rov monsieur mon beau-fils et de la royne ma- dame ma lille, mais j'ay en récompense esté infiniment ennuyée de la vollerye qui a esté l'aiete au courrier du duc d'Albe, tant pour le faict de soy, qui est très meschant et malheu- reux et dont le Roy mon fils se sent grande- dement offensé, que pour voir par chose que vous pouvez aisément cognoislre que cela procedde de personnes qui sont bien marriz de l'amityé el bonne intelligence qui est entre le roy monsieur mon beau-filz et nous, laquelle ils seroient bien aises par tels depportemens pouvoir altérer; mais ils ne viendront par à hout de leur desseing et si telles gens qui l'ont telles meschanehetés désirent tanl la guerre, le Roy mondict sieur el filz est bien délibéré de la leur l'aire faire par ung bour- reau si roide qu'ils en seront les premiers marriz , et allin que vous cognoissiez combien il prend ce laid à cueur, il mande présentement à Monsieur de Lansac, qui est en ces quar- tiers là, homme de bien cl d'honneur et qui n'a aultre inlenlion que de fidèlement exécuter les commandeniens de son maistre, de l'aire ung tour jusques à la poste a esté faille ladicte vollerye, se saisir tant du malice il'' posle que du postillon qui couroil avec le cour rier el chercher par tous moyens m Ion des-

7-

52

couvrira point d'où est proceddé cola, et qui uni esté ceulx qui Font exécuté, ad ce qu'on en face faire une si rigoreuse punition qu'elle justillie envers Dieu et le monde l'ennuy et desplaisir qu'en ressent le Roy mondict sieur et fils et qu'elle serve pour empescher que doresuavant l'on n'y retourne plus. Si, de voslre part, vous nous pouvez ayder à vériffier cela, et en a\ez quelques nouvelles, je vous prye le faire, car je vous puis asseurer que vous me ferez grandissime plaisir pour le désir que j'ay défaire faire une punition exemplaire. Et à tant, Monsieur l'Ambassadeur, je prye Dieu vous donner sa saincte grâce. De IV- ronne, ce xxn° jour d'aoust 1567.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1CIS.

Caterine.

RoBERTKT.

1567.— a3aoûl.

Orig. l'ibl. nal. fonds français, 3317, a. A MON COUSIN

MONSIEUR LE MARESCHAL DE COSSÉ.

Mon cousin, avant que recepvoir voslre lettre du xxie de ce moys, j'avois desjà en- Icnclu par ce que m'avoit escript Grantville, ce (|ue vous aviez fait, passant à Paris, pour veoir clair et asseurer le payement de la gen- darmerye, tant envers les députés des comp- tables ausquels le Roy monsieur mon filz a faict grâce que pour l'advancement de la renie de la ville et parfournissemeut du surplus dudict payement en reculant quelques par- tyes sur le quartier d'octobre, comme j'en a\ encores esté plus avant asseurée par voslre- dicle lettre, qui m'a esté très grand plaisir, désirant, au demourant, que vostre diette soit si bonne et utillc à vostre santé que bien losl vous nous puissiez venir retrouver. Priant Dieu, mon cousin, vous avoir en sa saincte

garde. Escript à la Fère, le xxni8 jour d'aoust )567.

Voslre bonne cousine,

Caterine.

1 507. -i'i août

Orig. Biiil. nat. fonds français. 3in/i , fa 93. A MON COMPÈRE

MONSIEUR LE GONESTABLE.

Mon compère, nous attendons vostre res- ponse sur ce qui vous a esté mandé pour les Suisses que le Roy monsieur mon fils désire veoir, et cependant je n'ay voullu faillir vous ad- vertir que j'ay nouvelles de ceulx des finances à Paris, qu'il a esté donné tel ordre que le payement du quartier de la gendarmerye sera prest au xm° d'octobre, ainsy que avons advisé; au moyen de quoy il est temps, quand vous vouldrez , de faire faire les despesebes de la pu- blication des monstres qu'il ne sera que bon . ce me semble, pour plus de seurclté, remettre au xvc dudict mois, dont vous advertirez le contrerolleur général. Cependant je ne cesse- rav de faire bien solliciter ceulx desdictes fi- nances à ce que telle dilligence se face au- dict payement qu'il n'y ayt point de faulte. C'est tout ce que j'ay à vous escripre pour le présent, priant Dieu, mon compère, vous donner ce que plus désirez. Escript à la Fère , le xxiinc jour d'aoust 1 5 G7.

(De sa main.) Mon conpère, nous sommes à nuyst arivé an cet lyeu de la Fayre aveques le plus grent cbaull qu'il est posible et le Roy mon fils l'a trové si beau qu'il y veult sogiorner jeusques à lundi proebayn, qui cera le pre- mvr de sebtembre et yra cet mesme jour coucher à Marchés au y s'aient vous trover el ausi fayst,

Voslre bonne coumère et amye,

Caterine.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

53

1567. 96 août.

Origf. Bibl. Dftt. fonds français. 3178, 5ç).

V MONSIEUR D'HUMIÈRES.

Monsieur d'Un tuyères, j'ay esté 1res ayse d'entendre par vostre lettre du xxuii" les nou- velles qu'avez apprises du courrier venant d'Espaigne el l'occasion sur laquelle il forme un si soudain changement, chose bien mal- aisée à croire, pour le peu d'apparence qu'il \ a el les advis que nous en avons tous con- iraires, tant par l'ambassadeur du Roy mon- sieur mon lilz résident par delà que d'autres endroicts. Toulellbys il n'est que bon d'ap- prendre tousjours deceulx qui passent, et nie fairés grand plaisir de m'en advertir, vous priant de continuer le plus souvent cjue vous pourrez. Priant Dieu, Monsieur d'Humyères, qu'il vous avt en sa garde. Escript à la Fère, le xxvi0 jour d'aoust 1567.

Çaterïne. Dr l'Aubespine.

1567. a G août. Copie. ïîibl. nat. fonds français, 10751, r* 968.

A MONSIEUR DE FOI RQ1 EVAÏ LX.

Monsieur de Korquevauls, considérant qu'il

\ a un moys (pie vous ne nous avez escript el que vous ne pouvez ignorer que cesle lon- gueur de temps avec la diversité des bruits, qui courent d'heure à autre si eslranges qu'il n'est possible davantage, ne nous doive mettre en grand peine, je vous av voulu envoyer ce courrier voilant pour vous en advertir el vous dire qu'estant si grosse la royne ma fille, rumine elle est . je ne puis que craindre qu'elle se trouve mal el luesinemeiit n 'avant resreu de ses lettres par vostre dernière despèche. Je VOUS plie doiupies incontinent que ce courrier

sera arrivé me despécher un paquel parla

voye de Rayonne et me le renvoyer peu de temps après avecques ce que vous avez peu entendre de toutes occasions qui se préseo lent aujourd'huy et continuer de Imict en buict jours de me tenir advertie de tout ce qui s'offrira >, avant commandé à ce courrier que, s'il vous trou voit parti, et qu'il vous ren- contrait parles chemins, de vous bailler ceste, lettre et passer jusques sera la royne ma fille, afin de me ra porter nouvelles de sa santé, qui est, Monsieur. de Forquevauls, tout ce que je vous diray, priant Dieu vous avoir en sa saincte et digne garde. De la Fère, ce xxvi' jour d'aoust 1 50 7.

Caterine.

1567. - 3o août. (*ri^. Arco. nat. collect. Siniancas, K i5oS. pièce 5i.

V DON FRANGES DE iXAVA,

AMBASSADEUR D'ESPAGNE.

Monsieur L'Ambassadeur, il me desplaist

grandement de ce qu'il se faict tant de dé- prédations (pie ni'escripvez sur les subjects de vostre niaistre par les noslres dont vous ne pouvez avoir plus d'ennuy que nous n\ plus désirer qu'il s'en l'ace une bonne punition, pour lequel ell'ecl vous ne pouvez dire que jusques icj il vous ayl esté desnyé ung seul remedde de justice, dont vous nous ayez re- quis et que, au mesme instant que la plaincte a esté faietc, nous n'ayons mandé et commandé aux juges îles lieux d'eu informer el d'en faire l'aire telle punition des pirates el déprédateurs connue requiert l'amityé qui est entre le roj vostre inaislreel nous. Il y a tant de longueurs

el subterfuges es procès el mesmemenl d<

telles choses que, si faulte il y a. elle vient plus du coslé des juges que non pas de DOS

commandemens, el vous sçavez vous mesmes comme en Espaig n pareilles choses ils ne

M LETTRES DE CATH

sont pas plus diligens que les nnstres. Toutle- foys, afin que vous congnoissiez combien telles laçons desplaisent au Roy monsieur mon fils et à moy, nous envoyons présentement ce porteur jusques sur les lieux vérifier ce qui en est de la plaincle que vous nous laides, et leur rendra et restituer ces marchandises et punir, s'il est possible de les appréhender, ceulit qui auront fait ladicte prinse, auquel il a donné charge par mesme moyen d'aller à Bordeaux devers Monsieur de Candalle, affin que, si ce que vous distes est véritable, défaire rendre et restituer les marchandises aux sub- jects du roy vostre maistre. Regardez doncq si vous voulez envoyer quelcun avecques luy, qui ait quelque cognoissance de ce faict pour en instruire les officiers; priant Dieu, Monsieur l'Ambassadeur, qu'il vous ait en sa saincte et digne garde. De la Fère, le xxxe jour d'aoust i5G7.

[De sa main.) Cet1 vous m'escrivés plus de teles fins de letres, je l'anvoyeré au roy mon- sieur mon beaulx-fils, lequel conoyst mieulx ma bonne volante que vous ne faysles.

Catf.rine. De l AiBtspiNE.

1507.

Fin août.

Aut. Bihl. nat. fonds français, 3açj3 , f" n. Copie. British. Mus. collecl. iLgerton , n" 9/17, f' 3.

A MON COMPÈRE

MONSIEUR LE CONESTARLE.

Mon coopère, vous dire bien que je foys mes entreprises segrètes \eu que le Roy mon fils lia voleu.aystenl ysi , aler jeusquesà Corbie et de à IVronneel à Han et à Sin Quantinet à Guise et à la Fayre et fayst son conte aystre

1 CW,?i.

ER1NE DE MEDICIS.

| le vinle-selieme de cet moy s à Folambré et le premier au second de sebtembre à Marches, au nous atendonsvous voyr et vous conter de cet que aurons veu en ces plases et vous prie ne panser que, cet j'euse aysté d'avys d'i aller, quand vous nous lésâtes, que ne le vous euse dist, et tent présé que feusiés veneu aveques nous. Monsieur de Sénerpont nous est veneu trover ysi, au je vous aseure que le mestre de la méson nous y fayst bonne chère, et c'et euu beau lyeu et joly méson. Nous avons eu des

! novelles de Suyse que vous envoy, qui nie guardera vous en fayre rediste. Je vous prie vous si bien guarder que vous revoyons ausi sayn que le désire,

Vostre bonne coumère et aniye,

Caterine.

1 5fi7. -i septembre.

Orig. Archives de Modene.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE FERRARE.

Mon cousin , j'ay présentement reeeu letres de mes filz et fille les duc et duchesse de Lor- raine par lesquelles ilz me mandent l'incon- véniant advenu depuis troys moys en au sieur Fabrice de Maze, l'un de voz subjectz, pour le meurtre par luy commis en la per- sonne d'un nommé Francisque de Colme, le- quel l'avoit par plusieurs fois assailly, et que au moyen de ce il auroit esté par les ministres de vostre justice condempné à senir en voz gallaires; me supplians vous en escripre en faveur dudict sr Fabrice, à ce que aiant esgard à son vieil aage, qui est de soixante quinze ans et que ledict de Colme a esté tonsjours agresseur, il vous pleust luy oclroier grâce et rappel desdictes gallaires, ce que j'ay bienvou- lu faire; et pour reste cause, je vous prie, mon cousin, bien affectueusement, actendu

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIG1S.

55

ce que dessus, de luy vouloir, pour L'amour et en laveur de moy, octroier ladicte grâce et rappel des gallaires, le remeltaut à ses bonnes laine et renommée et en ses biens , si mêmes avoient esté pour raison de ce confisquez, et pour cest effect luy eu faire expédier toutes letres requises et nécessaires. Ce faisant vous me ferez très agréable plaisir, et sur ce, mon cousin, je prieray le Créateur qu'il vous ait en sa très saincte et très digne garde. Es- cript à Marrhayz, le u""' jour de septembre

i567.

Voslre bonne cousine,

Fises.

Catbrinb.

1567. 3 septembre.

Copie transmise par M. île Mervat.

A MONSIEUR DE SÉNARPONT,

«HT GBIfÛlL Ali OOUYBfllflMIEIT HK PIC&BDTI.

Monsieur de Sénarponl, j'ay receu ia lettre que m'avez escriple par ce porteur et enten- du de luy tout ce qu'il m'a dicl de rostre pari; sur quoyje luy ai déclaré mon advis et inten- tion dont je m'asseure qu'il vous sçaura rendre si bon compte, qu'il ne fault poincl que je vous en face plus long discours par la présente, mais seullemenl vous prieray que vous vous employez en l'affaire pour lequel vous vous en estes retourné par delà selon la fiance (pie le Roy monsieur mon lilz en a en vous et en l'affectionnée volunté que vous portez au bien de ce royaume, n'estant pas d'advis que vous alliez à Orléans, car otillre le déplaisir que j'auroys que vous y fussiez retenu, ce vous serait osier le moyen de faire le service que nous attendons de vous en af- faire si important. Priant Dieu. Monsieur de Sénarponl , qu'il rous a\ i en sa saincte garde.

Escript à Marchais, ce ni'jour de septem- bre 1567.

Catkbihe.

BoiRDIN.

1567. /1 septembre.

Orig. Arch. des Mé.licis a Florence, dalla filza 67:16. nuova nuuieratione, p. s3o.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE FLORENCE.

Mon cousin, j'escriptz présentement à mon cousin Monsieur le duc de Ferrare, le priant qu'il veuille en ma faveur, prière et re- queste, octroier au seigneur Fabrice de Maze, l'un de ses subjectz, la grâce et rappel des galbai res, en quoy il a esté par le ministre de sa justice condempné pour l'homicide par luy commis en la personne d'un nommé Fran- cisque de Colme. Et pour ce que j'ay entendu que ledict seigneur Fabrice est de présent sur voz gallaires, je vous ay bien voulu escripre la présente, d'autant qu'il m'a esté recommandé par mes lilz et fdle les duc et duchesse de Lor- raine, et prier, comme je faiz bien affectueu- sement, mon cousin, de vouloir pour l'amour et en faveur de moy mectre en liberté ledicl seigneur Fabrice, lequel à ce que j'av en- tendu est âgé de soixante quinze ans. m'as- seurant que mondicl cousin le duc de Fer- rare luy octroira sadicte grâce et rappel des gallaires, suivant la prière que je luy en faiz. El ce faisant, mon cousin, vous me ferez 1res agréable plaisir, priant sur ce le Créateur qu'il vous ait en sa très saincte et très digne garde.

Escript à Marrbaiz, le un"* jour de sep- tembre i 5G7.

\ ostre bonne cousine,

Caterme. Fises.

56

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIG1S.

15f>7. 'i septembre.

Orig. Bibl. nat. funrts français, 3317. 1* 6. A MON Cl il si \

MONSIEUR DE COSSÉ,

MARÉCHAL IIF. FRANCE.

Mon cousin, l'on nous a avertis que es en- virons de Montargia cl Chatilion il \ a com- mencemenl de grande assemblée jusques à douze à quinze cents chevaulx, ce que je ne croy pas, encore qu'il y ait assez de bruitz d'ailleurs de quelque remuement, dont il n'v a aucune causé; mais pour en estre esclaircy, de vostre coste', ay pensé vous envoyer ce cour- rier en toute dilligence, vous priant mectre peine d'en sçavoir el aussitosl m'advertir de la vérité; priant Dieu, mon cousin, vous ame- ner bien tosl icy sain. De Marclicz.ce iiiic de septembre 1667.

[De sa main.) Je vous prie, mandés nous la vérité s'il i a asemblée et jeans ' en l'au- teur de cedist Chastillon et Montargis pour nous venir trover.

Vostre bonne cousine.

Caterine.

i .j67. 6 Beptembre. >pie. Bibl, nat. ancien fonds français , n 10751, f 986.

\ MO NSI El H DE FOI RQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, voz lettres nous ont fort salisfaict de toutes nouvelles et prin- cipalement celles du xxv" du passé par jay grande lumière de beaucoup de choses qui a\ esté très aise d'entendre, y trouvant beaucoup de vérité et d'apparence et me sera grand

plaisir, puisque vous estes arreslé par delà ainsi que je le juge par voz advis et pour

Jeant en l'auleur, gens à l'entour.

beaucoup d'autres considérations qui louclienï au mesme subject, duquel vous avez tiré les- dicls advis, vous continuez avecques tout soing et le plus souvent que vous pourrez n me faire part de ce que vous punirez desrouvrir. ayant advisé pour la peine en quoy je ^uis île la perte que la royne ma fille a l'aide de son médecin (dont jay peur qu'elle ait faute à ceste prochaine sienne necessilé) vous ren- voyer ce porteur en toute diligence, par je luy en escripts bien au long les lettres que vous luy baillerez, respondant quant et quant aux siennes, vous priant que au plus tost j'av sur ce sa response elque puissions sçavoir au vray ce qu'il faut espérer de ce passage. Priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa saincte et digne garde. Escript à Mar- chez, le vi' jour de septembre i r> G 7 '.

Caterine.

Je vous prie faire de sorte envers le ro\ d'Espaigne et Huy-Gomez (pour le lui .'aire trouver bon) que je luy puisse envoyer un médecin et asseurez le que ce n'est que jus- ques à ce qu'elle soit acouebée et relevée el qu'il sera bon catholique.

1 De son côté le Roi écrivait à Pourquevatrx, le même jour : ttLes propos que vous avez eus en vostre dernière audience avec le Roy Catholique mit l'expédition des ar- ticles remis à résouldre du dernier voyage du jeune 1. \11I1 spine, que je trouve si froidement respondus , que l'on fait connoitre qu'il n'y a grande espérance de sa- tisfaction, J'en paileray ici à son ambassadeur afin qu'il connoisse le peu de contentement qui m'en demeure, bien ébahi au demeurant de l'irrésolution en quoj voua trouvez le parlement dudict roy que l'on peul aisément juger du lout rompu pour ceste année, estant la saison si avancée qu'elle est, joiiut aussy que je nevovs pas grande occasion qui l'appelle de deçà, s'il n'v a affaire que pour ses Pays-Ras, d'autant que tout y esl réduit en son entière tranquillité, le duc d'Ail»' dedans le pavs qui y a misses garnisons el ainsi que bon lui a semblé et n'a trouvé pa lient que toute obéissante.- I Même volume, p. 98 1 à.)

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

57

1567. i o septembre.

Ori(j. Bibl. nat. fomls français, 3a 17, I. A MON COOSIK

MONSIEUR LE MARESCHAX DE COSSÉ.

Mon cousin, j'ai receu vostre lettre par le commissaire Beauchesne et entendu ce qu'il m'a il ici de Rostre part; par où, à ce qu'il ilicl, il n'a riens trouve' aux endroictz il a esté, ce que je croys bien; mais d'ailleurs avons-nous sceu que cesbruitz n'estoient poinct -ans cause, comme je vous dirav, quant je vous reveray, vous priant pour ceste cause que ce so\i lundvà Monteeaux, je me ren- dray devant pour y actendre le Roy monsieur mon fds, qui pourra estre ung jour ou deux à Gandelu, et me ferez plaisir de n'y faillir poinct. Pryant Dieu, mon cousin, vous avoir en sa garde. Escript à Fère, le xc jour de sep- tembre 1 0G7.

(De sa main.) Le Roy coucbera loundi à Gandelu et la Royne sa mère à Monseaulx qui a envie de vous- y trover et vous en prie bien fort et sans en fayre bruyt, de peur que l'on l'avint l'aprendre. Lons ha envoyé en cet court, de Paris, eune rime en réponse d'eun hadieu que Ions ha l'est. Je le vous envoyé en lyeu des beaulx orlilles ' qu'il ont semé et m'avés envoyé.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1 567. 1 1 septembre.

Copie. Arcli. nat. H 178a, f' un' vil. A MESSIEURS

LES PRÉVOST DES M VHCHANS ET ESCIIEYINS

DE LA TILLE DE PA11IS.

Messieurs, le désir que a le Roy monsieur

1 OrtSUê, orties.

ClTIIElUNE DE MÉDICIS. III.

mon filz de veoir passer ceste [émotion] le plus doulcement que faire se pourra , pour s'estre cslevéc sans cause ne raison, c'est l'oc- casion de la despéche qu'il faict à mon cou- sin le seigneur de Méru pour vous faire en- tendre son intention, vous priant, de nia pari, tenir main, et faire en sorte, de votre pari , que toutes choses se remectent en la doulce trans- quilité qu'elles estoient auparavant cl bien advertir vos centeniers qu'ilz se gardent bien de faire aucune insolence, ne mal user des armes qui ne leur ont esté baillées que pour maintenir la transquilité entre tous ses subjectz. Priant Dieu, Messieurs, vous avoir en sa saincte garde '.

Caterink. De l'Aubespine.

1567. i3 septembre.

Orig. Bibl. nat. fonds français, 3178, f* 6a.

\ FWELLES,

ESTAST POUR LES AFFAIRES OU ROT MOSSIECR MOS P1LZ ES PAYS-BAS.

Favelles, ce porteur a faict si bonne dilli- gence que, la nuict passée, nous eusmes l'advis contenu en voz lettres, dont j'ay esté très ayse non que je ne voulsisse bien les choses passées

1 Voici la lettre de Charles IX : s Très cliers et bien amez, nous avons entendu par ce que nous a csrripl mon cousin, le seigneur de Méru, l'estat auquel il a trouvé vostre ville et la volunté que chascun de vous démontre à faire que la transquilité se observe et continue entre vous, qui est la chose du monde que nous désirons le plus, bien marris des bruits qui ont couru sans appa- rence aucune et fort eslongnez de notre intention, dont quelques unjjs ont prins ombre et sont entiez en suspi- tion; pour lequel faire cesser du tout, nous escripvons à icelluy nostre cousin vous faire sur ce entendre quelle est noslre intention, dont vous le croirez. Et au demeu- rant, donnez ordre que les centeniers par nous or- donnez, comme vous savez, pour servir à maintenir la transquilité en icelle ville et tenir la main à nostre justice, ne s'employent pas a aultre efleet, comme plus amplement vous le fera entendre icelluy notre cousin.»

8

i>rimtiu HiiioiALC.

58

plus doulcement moyennanl que ce feust à l'avantaige des affaires du Roy Catolicque monsieur mon beau-filz, el pour ce que j'es- limc que de ce commencement il sorlyra plus cirant eschet, ne faille?, à nous en tenir d'heure à autre adverliz, tant que vous serez el mectre peyne sur voslre retour de péné- trer aux choses plus importantes pour nous en rapporter le plus de lumyères que vous pourrez. Hier l'ambassadeur d'Espaigne nous feisl sravoir (pue le duc d'Albe devoyt deis- pescher cun;; gentilhomme devers le Roy monsieur mon fils, lequel nous actendons et desçavoir par luy plus particulièrement toutes choses. Pryant Dieu, Favelles, vous avoir en sa saincle garde. Escript de Fère, le xmc jour de septembre 1667 '

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

Catemne.

De i.'Aubkshne.

1567. 18 septembre.

Copie. Bil)l. nat. fonds français, 10751, f' I0l5.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forqucvauls, je vous ay in- continent renvoyé vostre courrier pour avoir par luy à son retour nouvelles du bon porte- ment de la royne ma fille, etsça\oir si elle aura point, besoing d'un aultre médecin, ayant perdu le sien, et suis attendant en bonne dé- votion son retour, désirant aussi sçavoir au vr.iy ce qu'est à espérer du passade du Roy Catholicquc-, duquel je double encore plus

1 Charles IX écrivait le même jour à Favelles : rJ'ai sceu par vostre lettre du ix" de ce moys ce qui est sur- l'ini par delà, el comme on a usé à L'endroit des contes d'Ornes el d'Aigmont, dont j'ay esté grandement esbahy, d'autant que i'eslimois qui' les choses de delà, veu les commencements dont avoit usé le duc d'Alve, feussent pour prendre autre et plus gratieulx acheminement.» \ 3178, P60.)

Voici ce qu'écrivait Fourquevaux an lîoi le a'J sep-

pour les nouvelles que j'ay ces jours passez eues de Flandres : que le duc d'Albe a faicl ar- rester prisonniers les contes de Home el d'Ai- gamont, ce qu'il a voulu, à mon advis, eslre faicl sans luy el en son absence. Vous en au- rez incontinent eslé adverli , car sur l'heure fut despeché par ledict duc un courrier vollanl par delà, pour en porter des nouvelles; qui est tout ce que j'ay à vous escrire pour le présent, n'eslanl rien survenu depuis le par- lement dudicl courrier, si ne vouloir vous dire qu'il a couru quelque bruit sans propos que ceulx de la religion vouloient faire quelques remuements, mais c'estoit un peu de peur qu'ils avoienl, se dicl-on, et aussi tost cella est esvanuï. Priant Dieu, Monsieur de For-

tembre : «On a sceu par le dernier courrier qui est ar- rivé le dix neuf"" du présent la prinse des contes d'Ai- guemont, Homes, et autres. Ils eussent bien faict d* eslre délogez de belle heure avec le prince d'Orange, car ils esloient icv defférés pour fauteurs des séditieux et en très mauvaise considération, ainsi que j'ay quelquefois escripl à Voslre Majesté, et le même jour ont été faicts prisonniers le sr de Monligny et le comte de Lalain, lesquels seront menez en divers chasleaux tenir prison; el dil-on (pie h's s" d'Aiguemont et nulres viendront en Espagne, alin d'y estre perpéluez. Pour le moins, voilà l'amitié que le duc d'Albe luy montrait, lequel partit de Bruxelles pour aller à Anvers oster les armes aux habitants, comme il désarmera scmblablement les autres villes fortes.» (Uihl. nat., fonds français, 10751, p. 995.)

Le duc d'Albe mandait à Philippe II : tiJe prendrai de même leurs chasleaux, mais je tenais à bien préparer ces gens avec mes juleps avant de leur faire avaler la purgation.» (Forncron, Histoire de Philippe 11,1. II. p. a57.)

Nous lisons dans une lettre du prévôt Morillon au car- dinal de Granvelle : «Le comte d'Egmont est merveil- leusement plaint de tous, veoir de ses propres en- nemis.)) (Poulet, Correspondance de Granvelle, I. III, p. 5; voir Slrada, édition de i65o, (. Il, p. 81; Mé- moires anonymes des troubles des Pays-flayt, I. V, p. 18 et suivantes; Commentaires de llernardino Mon - doza, t. I", p. 61 et suivantes; Correspondance de Phi- lippe 11,1. II, p. 3g3.)

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.

59

quevauls, vous avoir en sa saincte et digne garde. De Monceauls, le mil" jour de septem- bre 1 5G7 '.

Caterine.

1567. 1 g septembre.

Archives de la maison de Coudé. Communiqué par M. le duc d'Aumale.

A MONSIEUR DE GORDES,

UBOTE1UNT CK.1B11AL AU COI VEHVE11EVT DR DUIPUIVE.

Monsieur de Cordes, j'ay receu la petite lectre que vous m'avez escripte du 1111° du moys, venue avec celle du Roy monsieur mon (ilz, qui vous y faict présentement responce, laquelle est si ample pour si peu qu'il avoit à vous dire pour ceste heure, que je me re- niée tray dessus pour ne vous faire la pré- sente plus longue, si n'est pour vous dire que depuis troys jours nous sommes arrivez en ce lieu, en intention d'y faire quelque séjour, y estant tout le conseil assemblé, allin de donner ordre aux affaires qui se peuvent présenter, encore que tout soit maintenant, Dieu mercy, autant paisible que nous sçaurions souhaiter. Sur ce, je (nie Dieu vous donner, Monsieur de Gordrs. ce que plus désirez. De Monceaulx. ee xix" jour de septembre 1567.

Gâterie.

RoBERTET.

1 Bouclu'fort écrivait le 1 6 septembre à la duchesse de Ferrari! : trLa Rnyne ariva hier soir assez de bonne heure en ce lieu >l" Monceaulx et lit tous les logis au cliasteau tous autres que le passé, louteflois commodément pour chascun. Les Suisses doivent faire monstre le xxu ou le xxv de ce moys à Chasleau-Thierry et se parle de les faire venir à Meaus et à Paris.» (Bibl. nal. , fonds fran- çais, n' .'U'17, p. 28.)

1 567. a3 septembre.

Orig. Bibl. oat. fonds français, 3igo, 6a.

A MONSIEUR DE MATIGNON.

Monsieur de Matignon, je me remectray sur ce que le Roy monsieur mon lilz »ons escript présentement en responce des lettres que nous avons recettes de vous du tx* de ce moys, m'asseurant que vous seaurez bien sa- tisfaire à ce qu'il désire de vous; aussi je ne vous feray autre redicte, priant Dieu. Mon- sieur de Matignon, vous avoir en sa saincte garde. Escript à Monceaulx, le xxni0 jour de septembre.

Caterihe. De l'Aijbespine.

1567. ai septembre.

Archives de la maison de Conâé. Communiqué par M. le duc d'Aumale.

A MONSIEUR DE GORDES,

LIEUTENANT CÉKÉRAL EN DACLPUIVÉ.

Monsieur de Gordes, vous verrez ce que le Roy monsieur mon lilz vous escript présente- ment touchant le désir et inteucion qu'il a de faire chastier et pugnir ceulx qui ont fait l'in- solence dont vous nous escripvez au passaige du cardinal Sainte-Croix; à quoyje vous prie, de vostre part, donner ordre et tenir la main et au surplus de faire toujours vivre les sub- jects de delà en toute doulceur et Iranquilité à l'observation îles édicls et ordonnances. El je prieray Dieu vous donner, Monsieur de Gor- des, coque plus désirez. Escript à Monceaulx. b' xxmi0 jour de septembre thG-j.

Caterine. Robertet.

60

1567. 27 septembre. Orig. Bibl. uat, fonds français, n1 3190, f' G3.

\ MONSIEUB DE MATIGNON.

Monsieur de Matignon, vous entendrez par ce que le Roy monsieur mon fils vous escript ce qui est ici survenu de nouveau, dont nous sommes assez esbahis pour n'en congnoislre ne sçavoir aucune occasion ! , vous priant pourvoyr de vostre côté que toutes choses soient, s'il est possible, maintenues au repos auquel elles estaient, et que les subjeclz ne se laissent persuader chose à quoy on n'a ja- mais pensé, et qui est aussi trop esloignée de

1 La maréchale de Brissac écrivait à son Cls : «Ils ont délibéré de prendre le Roy et tous Messieurs ses frères, tuer la Reyne et tous ceux qui leur feront résis- tance. Tous lesdits huguenots les plus sages ont renvoie quérir l.Mirs Clz qu'ilz ont à la court et ont averty secrète- ment de leurs amis pour fayre le semblable, disant qu'ilz ne voullent point eslre meslés en cette faulte. Je vous ay escrit comme ils étoient partis tant de ce péis que de Picardie. J'ay veu un gantilhomme qui en a rencontré cestc nuit quarante à cheval avecques le cors de cuirasse. On doute que se douest estre sur la fin de la prochaine semaine. 11 ne sera pas temps, quand ils seront aux envi- rons de Mouseaux d'en partir. Si vous avisez qu'il soit lion , dites ce que dessus au Roi et à la Reiue que l'aver- tissement est véritable. Il vient de capitaines de cinquante hommes d'armes, de chevaliers de l'ordre, huguenots qui ont envoyé quérir leurs enfans, et ont faict les malades de peur de s'y trouver.» (Bibl. nat., fonds français, n°ao528, f°8.)

Voici encore quelques détails donnés par Bouchefort à la duchesse de Ferrare sur la journée de Meaux :

•Madame, voyant hier le roy desloger de Monceaux après disner pour venir à Meaux, lieu fort, à l'occasion de l'alarme qu'on luy avoit donnée la nuit que les hu- guenots esloient troysmil chevaux ensemble qui venoient le tuer et que aujourd'huy il se rendoit au bois de Vin- cennes, je me suis acheminé davant et ay trouvé Fran- çoys à quatre lieues de Paris; pour quoy je m'en retourne à la court pour bailler voz lettres à Madame de Nemours it en tirer response. Monsieur de Nemours estoit au lil. Le Roy le vint voir avant hier et y fut longuement; aussi fit la Royne qui firent promellrc à Mr de Nemours de

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

'intention et désir du Roy mondict filz et de

moi. Priant Dieu, Monsieur de Matignon, vous avoir en sa saincte et digne garde. Escript à Meaulx, le xxvn" jour de septembre 1 667.

Caterine. De l'Aubespine.

1567. a8 septembre.

Orig. Bibl. nal. fonds français, 3a2i, fu 3. A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.

Mon cousin, je ne puis rien adjouster à la lettre que le Roy monsieur mon filz vous es- tes accompagner à Paris et bois de Vincennes et autres lieux et leur dit que, quand il faudra monter à cheval, la goutte ne l'empeschera. Ces alarmes se font toujours sur le soir alors qu'on devrait reposer; je ne sache cer- veau si rassis qui ne s'en fachast pour le mal que luy en peult prendre. On sçait comme il advint au roi Charles VI pour une peur qu'on luy fit près du Mans. Ils furent en conseil toute la nuit, dépeschèrent haster les Suisses et le régiment de Strossi qui est en Picardie et autres forces et les gentilhommes de la maison, toutes les gardes et dira-t-on pour vray que le Roy, avecques plus de jurement qu'il ne faudrait, dit qu'on ne luy baillera plus d'alarmes, ains yra chercher jusques en leur maisons et dedans le lit ceux qu'on dit qui la luy baillent, ou bien en quelques lieux qu'ilz se puissent trouver en son royaume et monstrera qu'il donnera telle loy qu'il luy plaist à crans et petis. Quant à ceste ville (Paris), je vous advise que tous ceux de la religion sont partis el parlent ce- jourd'huy. Les bons de Paris de la religion romaine n>- s'en esjouissent point et les mauvais voient qu'ils ne les prendraient point au trébuchet m par blandissemens. Je voy la misère fort aprocher et grande, si Dieu n'y mest la main. Ils disent aux pauvres gens : Pourquoi vous en allez-vous? et ils respondent : pourquoi avez-vous ren- dus de l'hoslel de ville les armes à tout le peuple? est-ce pour bien faire ? on n'oit que coups de pistolets et de harquebuses. Mr d'Aumale est en ceste ville et va aux conseils des ciloiens à l'hoslel de ville. Il vient d'arriver un chevaucheur qui dit que l'alarme est refroidie à la cour ils veulent que les Sui^s soient pour les accom- pagner.» ( Voir dans l'Introduction le récit de la journée de Meaux. |

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

61

eript présentement1, si n'est que vous jugerez assez en quelz termes nous en sommes et combien il est besoing que vous ayez l'œil ouvert à la conservation de ce dont vous avez la charge, ne s'estant pas commencé ce jeu-là sans que ceulx qui l'entreprennent ayent beau- coup d'intelligence partout et mesine de voslre costé; à quoy je vous prie bien fort prendre garde de bien près, n'y allant de rien moings que de la perte de cest Estai et du danger de noz vies, et congnoissant de quelle affection vous vous emploirez à rompre telz et si mal- heureux desseins, je ne vous en diray rien davantage, priant Dieu, mon cousin, vous donner ce que plus désirez. De Meaulx, ce xxvin" jour de septembre 1567.

(De sa main.) Mon. cousin, véné vous en et nous amenés les plus de jan que pourés asambler et le plus tosl.

Caterine.

RoBERTET.

1507. 38 septembre.

Copie. Bibl. nat. suppl. français, 1073), f 10/10.

\ MONSIEUR DE FOLRQIEYALLX.

Monsieur de Forquevauls, vous entendrez, par ce que le Roy monsieur mon fds vous escript. en quel estât sont les affaires de dec.à et l'infâme entreprinse qui est en termes dont Dieu nous préservera , s'il luy plaist , vous laissant à penser l'ennuy auquel je suis de voir ce royaume revenu aux troubles et mal- heurs dont par sa grâce j'avois mis peine de le délivrer et entretenir, faisant vivre lessub- jects en repos et tranquillité jusques à ce

1 Voir celte lettre de Charles IX dan? ce même volume, p. 17; pareille lellre et dans les mêmes termes fut adressée à tous les gouverneurs, notamment à M. de Gordi 1 \" lu-,. -s de la maison de Condé. i

jourd'huy. Priant Dieu, Monsieur de Forque- vauls, vous avoir en sa saincte et digne garde. Escript à Paris, le xxvinc jour de septembre

i5G7 '.

Caterine.

[1567. 28 septembre.] Aut. Arcli. nat. collect. Simancas, K 1JO7, pièce 3o.

\ MR MON FILS LE ROY CATOLIQUE.

Monsieur mon fils, le Roy vostre frère, qui n'a jeamès acoteumé d'avoyr grent ne petit afayre qui ne le vous aye comeuniqué, vl i voleu eu cete méchante entreprinse que ses sugès désobéisans luy ont fayste vous en n'a- vertir et en mender à son ambassadeur corne la chause est pasaye por le dire à Y. M., s'aseurant que, avecques le déplésir que \l aura de nous voyr retourné en tele maleure, \1 resevera le plésir ausi plus grent de savoyr que, Dieu mersis, nous sommes ayehapés et armés en sete vile de Paris pour povoyr pro- voyr à cet q'yl conestra aystre nésesère pour I auneur de Dieu et conservation de son royaume; à quoy je asseure V. M. que yl ne perdra temps et voslre ambasadeur, corne seluy qui cet nostre volonté, n'a pas l'a 1 1 \ de venyr audavent de nous et aufrir au Roy voslre frère tout cet que ne luy ne moy ne douloii poynt que ne nous ballysié pour nous secourir, dont ne vous en pouvons asés remer- sier et vous suplyer panser que, cet avyons besouyn de vostre secours, que ne le refeuse- rions non plus que avons fayst d'aultre foys;

1 Cette lettre a été écrite à l'arrivée du Roi cl de la Reine à Paris dans la soirée du 38 septembre. D'après deTliou et Castelnau ils n'auraient quitté Meatu que le 29. C'est une erreur que le duc d'Aumale dans son His- toire de Conii avail déjà rectifiée. Il a en effel cité dans l'appendice (n° xxiii) une lettre commencée à Meauj le 28 et dont !'■ posl-scriptum est daté de Paris, le nièiui jour.

62 LETTRES DE CATH

mes, Dieu tnersi, nous nous santons asés fors pour les bien chasticr, el spe'rons que Dieu nous en l'ayra la grase, cet que luy suplye et de donner à V. M. heun beau fils aveques Tau- lière santé de la mère. Vostre amie mère etseur,

Caterine.

ER1NE DE MÉD1GIS. d'un beaulx fils aveques la bonne santé de la

[1567. 29 septembre] Aut. Arch. nat. collect. Simancas, K 1507, pièce ag.

A M" MON FILS LE ROY CATOLIOUE.

Monsieur mon fils, vous entendrés parle sieur de Furquevaulx cet que le Roy vostre frère lui ha mandé pour vous dire et vous fayre entendre de sa part Testât de ses affayres, lesquels j'espère avecques Tayde de Dieu qu'il iront pour son honneur et pour la conserva- tion de cet royaume, de sorte que tout retour- nera à sa gloyre et au contentement de toulte la crétienté, veu la méchanseté qu'il ontvoleu fayre à leur Roy de le prendre sans leurs en n'avoyr donné jeamès neule aucasion, mes aystent eune peure1 tréyson, qui nousaseure que V. M. ne nous fauldra de tout le securs que la requiert, corne dejeà le duc d'Albe et vostre ambasadeur nous Ta offert de sa part, dont, ne la pouvons asés remersier et aseurer V. M. que ynsin qu'i luy plest nous securyr que tout cet que le Roy mon fils ha de forses sont à son comandemenl et ynsin m'a priée le fayre entendre à V. M., la priant de s'aseu- rer que ynsin que cete ayfayst ayst comeun à tous prinses, que ausi ne veulsi fallir de cet monstrer en tou se que aurés à fayre ausi bon frère corne yl vous ayst de volante et vous enn aseure cella - que prie Nostre - Si- gneur avoyr bientost novelles que soyés père

1 Peure, pure.

2 Cella , celle-là.

mère.

Vostre bonne mère et seur,

Caterine.

1567. 29 septembre.

Aut. Archives de Turiu.

A MON FRÈRE

MONSIEUR LE DUC DE SAVOYE.

Mon frère, par la lelre que le Roy mon- sieur mon fils vous escript présentement, vous entendrez l'occasion de ceste notre depesche, qui est telle que jamais je n'eusse peu penser que si grandz el malheureux desseings feus- sent entrez es cueurs des subgectz à Tendroict de leur Roy, estimant que vous n'en. serez pas moings estonné que nous, quand vous congnoistrezque cella ne tend pas à moings que d'une subversion de tout ung Estai et du danger de noz propres vyes; mais Dieu , qui est juste juge, pourvoira, s'il luy plaist, à tout, le suppliant cependant, mon frère, vous avoir en sa très saincte et digne garde. Escript à Paris, ce xxixmc jour de septembre 1 5C7 '.

1 Voici une lettre écrite par Cbarles IX au duc de Ferrare: tt Mon oncle, je vous fais ceste depesche pour vous tenir adverty que, depuis trois jours, s'est descou- verte une incroyable et jamais oye conspiration, faicte contre moy et mon Estât et qui va jusques à la vie de la Reyne ma mère, de mes frères el de moy, si les advis que j'en ay d'inliniz endroit* sont véritables, chose qui m'est de tant plus apparue que hier retournant de Meaulx en ceste ville, accompagné d'une lipuppe de Suisses, cculx qui ont cy devant troublé mon royaume s'estant, depuis deux jours, emparez d'aucunes villes de mondicl royaume, avoient fait approcher du che- min grant nombre de cavallerie, avecques laquelle ilz me vindrent rencontrer et essayèrent de nie combattre ri .illenter à ma personne; mais Dieu voulut qu'il! n'en rapportèrent que honte, et se descouvrit daire- nient leur intention, laquelle ne se peult plus couvrir du manteau de religion, car jusques alors ne leur avoit esté donné aucun empeschement en la joissance

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S

(De sa main.) Mon frère, vous m'escusere's , cet ne vous ayscrips de ma maya, car les afayres au Dyeu nous lia mis sont cause que ne vous puis fayre que cet mot pour vous due que Dyeu nous lia bven avdé désire e'chapés de la plus grande méVliansete' du monde. Votre bonne seur,

Caterine. robertet.

<)3

[1567. Oclobre.] Copie. Imprimé. Vie du maréchal de Matignon , par Cailiière , f* g*,

A MONSIEUR DE MATIGNON.

Monsieur de Matignon, vous verrez par la lettre que le Roy monsieur mon fils vous es- cripl, comme il a besoin de ses bons et loyaux serviteurs tel que vous estes. Je suis si asseu- rée de vostre bonne affection à son senice, que je ne vous feray plus longue cette lettre, si n'est pour vous prier d'apporter toute dili- gence possible à l'exe'cution de ses ordres, priant Dieu, Monsieur de Matignon, qu'il vous tienne en sa saincte garde.

Caterine. De l'Aubespine.

I - édita que pour ce j'avoys cy-devanl faitz, estant chose si horrible que je m'asseure fil.' devra estre trou- vée aussi eslrange de tous les princes du monde qu'elle ■si malheureuse pour y prendre exemple, et courir au- devant du mal qui en peult sortir à tous, voulant que vous sachez comme Dieu m'a ramené en ceste ville, je suis bien accompagné, et espère qu'il me fera le grâce de pourveoir à tout et que j'ay d'antres si bons subjecta qu'ilz ne me délaisseront en affaire si urgent, eneorea que cenbi-cy m'ayenl (pour ma bonne et naturelle affection envers tous mes subjetz et le désir qui' j'avois de maintenir mon royaume et eulx en repos) prins assez à l'improviste et qu'ilz facent compte de me venir assiéger

iry dedans; ni quoy je promets que \n-liv-Seigueur

ne ni" délaissera point, car il ne m'a si peu destitué de forces et de moyens que je n'aye de quoy les renier à In raison et me faire d'euh recongnoistre pour tel qu'il luy

[1562. Octobre.]

Aut. Bihl. nat. fonds français, n* 3«2l, f* 76. A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.

Mon cousin, je m'aseure que n'ave's aysté sans pouine de savoyr l'eslal de nos afayres, lesquels ne sont pas corne Tons l'a mendé, mes beaucoup myeulx; car encore qu'i souiul à la campagne et nous en sete vyle l, nous y somes si byen aconpagnés que bien tost y conestron leur Roy et que, cet'2 Dieu plest, aura la réson de la méchanseté que l'on luy a voleu fayre, corne vous dyra cet pourteur plus au long et vous prie le croyre come fayrié

Vostre bonne cousine,

Caterine.

[1567. Octobre.]

Orig. Bibl. nal. fonds français, n1 3aai , 78. A MON C0DSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEVKIIS. Mon cousin , j'é ayste bien ayse d'avovr ceu 3 de vos no\ elles, et quant au nostres, elle sont 1res bonnes; car, Dieu mersi, nous portons

a pieu que je soys par sa très saincte garde. Escripl à Paris, le XXIS'"0 jour de septembre 1567.

r.Mon oncle, je vous avois l'ail les depesches CJ dessus à mon arrivée de Meauls en ceste \ille, lesquelles à ce que j'ay entendu ont este perdues et depuis ce temps lu ceulx qui se sont eslevez contre moi se sont tenuz quclz- ques jours àClaysel ses environs, et après se sontvenuz loger à S" Deuys, ayans bruslé quolsques moulins à vent des faulxbonrgs dùdict S' Denis et S' Martin , ils assem- blent leurs forces atmoj les miennes, ansquelles j'espère que les leurs ne seront pour respondre moyennant l'ayde de Dieu et celle de mes liens et loyaux subgelz, qui ne me deffauldront en cesl affaire. C'est de Paris, ce jour d'octobre 1567.)) (Original, archives de Modènc.)

1 Paris.

a Cet, si.

1 Ceu , su .

G4 LETTRES DE CATH

1res bien, et spérons aveques son ayde, et tant de jean de bien qui nous vyene trover, que nous aurons la victoyre et vous prion de vous haster et vous réduyre de touttes les forses que nous devés mener à cet que le Roy mon fils vous en niendc; et je fayré fin, prient Dyeu vous donner cet que désires. Voslre bonne cousine,

C\TER1NE.

ERINE DE MÉDICIS.

mender par cet pourteur cet que enn et à la vérité, qui cera l'endroyt je priré Dyeu qu'i vous douynt cet que désirés. Vostre entyèrement bonne nyepse,

CvTEniNf:.

[1567. Octobre.]

Aut. Bibl. nat. fonds français, 3a 18, f Ga. A MADAME MA TANTE

LA DUCHESSE DE FERR\RE.

Madame ma tente, ayenl envoyé à S1 De- nis le chevalier de Seure : pour ayséyer moyen d'apéser cest méchent et malheureus (rouble, volant le Roy mon fils tout aublier pour ramener tous sessugès grens et petis en son aubéysanse et pour toute réponse yl ont dist que vous leurs avés envoyé eun houme aveques eune lettre au prlnse de Condé et des articles que je vous en renvoyé le duble et que cela, cetdise-ti2, ayst cause que yl ont pansé que n'avés la\st cela sans que le Roy vousaye l'a y s t entendre que le Iroverè bien, chause, Madame ma tente, que savés que ne le Roy q\ moy n'y avons jeamès pansé, ne vous enn avions ryen mendé, qui me fayst croyre que n'au ni' ryen et tout ynsin trové pour quelque aullre aucasiôn que je ne puys panser, qui me fayst vous suplyer nous en mender cet que enn est à la vérité 3, et vous suplye nous en

1 Bobertet écrivait le Î17 octobre au duc de Nevers : it Combien (|uc M. de Seurre ait fort praticqué la paix, je n'y vois pas d'apparence.» (Bibl. nat., fonds français, 3aai, p. 44t.)

! Cet dise t'i, se disent-ils.

3 Voir dans le n" 10751 du fonds fiançais, p. 1191 et suivantes, le mémoire envoyé par le roi à M. de Four- quevaux. Il relate toutes les négociations engagées pour

15C7. 6 oclobrc.

Copie. Bibl. nat. ancien fonds français, n°3i78, f' 68.

A MONSIEUR DHUMIÈRES.

Monsieur d'Humyères, j'ay entendeu par la petite lectre que m'a baillée le courrier du jour d'hier, celluy à qui vous deviez aujour- d'huy parler, duquel je seray bien aise d'ap- prendre ce que vous aurez aprys, vous priant si tost que vous aurez receu le pacquet que je vous envoyé pour le sr Durcsçu, qui est en Flandres, le luy faire tenir en la plus grande dilligenec et seuretté que faire se pourra. PryantDieu , Monsieur d'Humyères, vous avoir en sa garde. Escript à Paris, le vie jour d'oc- tobre 1567.

CvTERINE.

De l'Aubespine.

1567. 5 octobre.

Archives de la maison de Condé. Communiqué par M. ie duc d'Aumale.

A MONSIEUR DE GORDES,

LIEUTENANT CRSÉBAL EN DAULFUfflf.

Monsieur deGordes, encores que les cour- riers que nous vous avons puis naguères dé- peschez pour vous faire part de noz nouvelles aient esté dévalisez par les chemins et les pacquetz perduz, si est-oe que je m'asseurc

arriver à la paix. Voir aussi le mémoire envoyé au prince de Condé et sa réponse aux propositions qui lui étaient faites (lbid., p. 1193 et suivantes); dé- pécbe de Norris à Cecil ( Calerular 0/ Slate papers, 1 567, p. 355).

LETTRES DE CATHERINE DE MEDIUS.

G5

bien, vous en aurez ouy parler; mais aflïn de înieul* vous représenter les choses à la vérité, vous verrez le premier discours que nous vous en faisions par le double qui vous est présente- ment envoyé delà dépesche desdicls courriers contenu par la lettre que le Roy monsieur mon filz vous l'aict quant et quant, vous apprendrez ce qui est depuis succédé, dont je ne vous en feray cy aucune redicte ny repeti- cion, sinon de vous prier, Monsieur de Gor- des, que, suivant ce que ledict sr Roy mon filz vous escript, vous donniez ordre et pourvoyez au inieulx qu'il vous sera possible à la seuretté et conservacion des places de vostre gouverne- ment. Et je supplie le Créateur qu'yl vous aict en sa saincte garde. Escript à Paris, ce vc jour d'octobre 1567.

Caterine. robebtet.

1567. 8 octobre.

Archives de la maison de Condé. Communiqué par M. le due d'Aumale.

\ MONSIEUR DE GORDES,

LIBUTEJOT GÉsÉlUL AU GOITEB5EUE.VT DE DAIXPHHÉ.

Monsieur de Gordes, encores qu'il ne me reste aucune chose à vous dire après ce que vous aurez veu par le contenu de la lectre du Roy monsieur mon filz1, touleffois je ne l'ay

1 Voici celte lettre de Charles IX :

"Monsieur de Gordes, ancores que je estime que suivant le premier advis que je vous av donné despuis liuit jours des nouveaux remuements de ceux de la nou- velle religion, vous aurez donné si bon commencement à pourvoir à la seuretté et conservation à mon obéys- sance des villes et pais de vostre gouvernement et vous aurez prévenu l'exécution des entreprinses et desceings de ceulx qui se sont peu voloir dévoyer et que pour les maintenir en madicte obéyssance vous aurez faict telle assemblée de forces qu'il n'en pourra advenir aulcung inconvénient, si est-ce, continuant de plus en plus

Cathbuihb de Médicis. 111.

[ voullu laisser partir sans y adjoucter ce petit

mot pour vous dire que c'est mainctenant, si

jamais il en l'eut besoing, que les bons et

lovaulx serviteurs et subgecls dudict sr Roy

mon filz doibvent monstrer le zelle et bonne

affection qu'ilz ont à son service et au bien de

ses affaires; àquoy de vostre part vous sçaurez

très bien tenir la main, selon que toute cesle

compagnie en a en vous parfaicte et entière

fiance, qui est ce que vous aurez de moy

pour ceste heure. Priant Dieu, Monsieur de

Gordes, qu'il vous aict en sa saincte et digne

garde. Escript à Paris, le viiie jour d'octobre

1067.

Caterine.

RoBERTET.

lesdicts remuements et ne voyant aulcung moyen de les paciffier, je ay bien voleu vous en advertir de rechef à ce que vous regardiés par tous moïens pos- sibles à mettre lesdictes villes de vostre gouvernement en bon estât et seuretté que j'en puisse demeurer en repos, adverlissant tous mes bons et loyaux subgets de monstrer par effect en ceste occasion combien ils me sont affectionnés et désirent la conservation de ma personne et de mon Estât pource que en meilleure saison et plus nécessaire que ceste-cy ne me sauroient-ils jamais tes- moinage donner du bon zèle et affection qu'ils ont de me faire service, faisant par vous lever le plus de corps que vous pourrez pour vous aider et adsister à ce que dessus tant de gentz de cheval de pied et mesmes les arrière bans légionaires du pais, en sorte que vous puissiés gar- der que personne ne s'csmeuve et fasse la moingdre chose que ce soit préjudiciable à mes affaires, tellement que la force demeure tousjours de mon cousté , et vous en sentiriés aulcungs qui branlent seulement pour venir secourir et ayder à ceux-cy de la nouvelle religion vous les empescherés de bouger par tous moiens pos- sibles; et, si vous connoissés qu'ils soyent opiniaslres et ne voulloir venir et partir, vous les taillcrés et ferés met- tre en pièces sans en espargner nng seul , car tant plus de morts , moings d'ennemis. Qui est tout ce que je vous puis dire pour ceste heure, priant Dieu qu'il vous ayl, Monsieur de Gordes, en sa digne garde. Escript à Paris, ce xiu" jour d'octobre 1867.

-R.OBERTET."

( Arch. de Briançon , livre des rois.)

mitmcan stTioiiLi.

66

LETTRES DE CATH

1567. 8 octobre.

Oriij. Archivée de Modènc. A MO.N COI SIN

MONSIEUR LE DUC DE FERRARE.

\l<m cousin, vous verrez par la lettre que le Roy monsieur mon filz vous escript présente- ment à quoy nous en sommes et comme à l'occasion des troubles nouvellement survenus in son royaulme de la part d'aucune fie ses subjectz, il a esté contrainct de s'aider à ce besoins des denyers qui vous son! deutz de reste pour voslre assignation de ceste présente année; sur quoy j'ay à vous dire que, tout ainsi que sachant la bonne affection que vous nous portez, j'ay tousjours asseuré ledict sieur Roy mon filz que vous prendriez cella de bonne pari pI excuserés la nécessité du temps; aussi debvez-vous croire que par ey-après l'on don- nera tel ordre à voz assignations qu'elles ne vous seront jamais discontynuées, ainsy que j'ay asseuré par lettre le sieur Hercole Janella, sur lequel me remetant, je ne feray la présente plus longue, priant le Créateur, mon cousin, vous avoir en sa très saincte et digne garde. Es- cript à Paris, le vin0 jour d'octobre 1567.

Vostre bonne cousine ,

Catbbine.

ERINE DE MÉDICIS.

lizé par les chemins et son pacquet perdu , si est-ce que, je m'asseure bien, vous en aurez ouy parler; mais afin de mieulx vous repré- senter les choses à la vérité vous verrez le premier discours que nous vous en faisons par le double qui vous est présentement en- voyé de la dépesche dudict courrier; et parla lettre que le Roy monsieur mon fils vous laid quant et quant, apprendrez ce qui est depuis succédé, dont ne vous en ferai icy aulcune reditte ne répétition, suppliant le Créateur vous donner, mon cousin, ce que désirez. Es- cript à Paris, le ixe jour d'octobre 1 567. Vostre bonne cousine,

Catf.rine.

P. S. Mon cousin, je vous escrivys par mon autre lettre que vous vous en vinssiez trouver le Roy monsieur mon lilz avec le plus de forces et compagnyes que vous pourrez, ce que je vous prye voulloir faire incontinant, la présente receue. Robertet.

1507. ;) octobre.

Orig, l'.ihl. iiat. fonds Fronçais, nc 3îa8, r 16

\ MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.

Mon cousin, encore que le courier que nous vous avons puis naguères dépesche ' pour vous faire pari de noz nouvelles ait esté déva-

1 Le mémo courrier portait des lettres du Roi et de Catherine au duc de Savoie et au duc de Ferrare, et dans des termes identiques, ce qui nous dispense de les publier.

1567. 10 octobre.

Copie. Bibl. nat. fonds français, n" 10751, 1003.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, j'ay esté très aise d'entendre par voz dernières lettres que la disposition de la royne ma fille soil si bonne et la continuation de sa grossesse soit telle qu'il y ait espérance que Nostre-Seigneur l'aura conduicte jusques à bon terme, lequel devra estre escheu maintenant. Dieu veuille que ce ait esté ou soit à son contentement, de quoy j'attends nouvelle en bonne dévotion. Des nouvelles scaurez-vous assez par celles que Monsieur mon fils vous escript, et de ce porteur qui nous a trouvez retournez en la calamité passée; à quoy il faut espérer que

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

67

Nostre- Seigneur pourvoira, s'il luv plaist, aiusiu qu'il sçait estre nécessaire à son hon- neur et au repos de son peuple. Priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa saincte et digne garde. Escript à Paris, le xc jour d'octobre 1567.

Caterine.

1567. 13 octobre.

Irch. des Uédieisa Florence . dalla Ulza «730 . nuova numerazione, p. 55.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE FLORENCE.

Mon cousin, estant le sieur d'EIbène pré- sent porteur bien au long instruit et informé de nos nouvelles et luy ayant donné ample charge et commission pour vous faire entendre aul- cunes particularitez de nostre part, cela sera cause, si nous ne vous faisons par luy longue lettre, mais seulement je vous prieray que sur ce qu'il vous dira et proposera de la part du Roy mon fdz et la mienne vous le voulliez ouir et croire, comme vous feriez nous-mcsme, et en cest endroict je prie Dieu, mon cousin, qu'il vous ayt en sa saincte et digne guarde. De Paris, ce xnc jour d'octobre 1 5O7.

Mon cousin, vous entendiez par ce porteur l'occasion de son voyage et m'asseurant de vostre bonne volonté en mon eudroict et ne me la açauriez en meilleure occasion me la monstrer et nous obliger le Roy mon filz avecques tous ses frères. -Vostre bonne cousine.

TERINE.

1567. 1 2 octobre. Orig. Itibl. nat. fonds français, 463a, 119.

A MONSIEUR DE TU WNES,

LIEUTENANT GÉNKilAL DU ROT AU COI VEHIIESUST IiK Ku l 11COGM. .

Monsieur de Tavannes, le besoing que le

,.'

Roy monsieur mou fils a de l'ayde et secours

de ses bons serviteurs est tel qu'il vous en

faict ceste recharge bien expresse, que je n'ay

voullu faillir accompagner de la présente; en

vous pryant, tant que je puys, n'y perdre

une seulle heure de temps, cl croyre que

jainaiz vous ne luy ferez service plus à pro-

poz. Pryant Dieu, Monsieur de Tavannes, von^

avoir en sa saincte et digne garde. Escript à

Paris, le xn°jour d'octobre 1 5G7.

Caterink. De l'Aubespine.

1567. i3 octobre. Orig. Archives d'Angers, registre BH3i. (*' 101-109 v°.

A MESSIEURS

LES LIEUTENANT GÉNÉRAL,

JUGE, PRÉVOST, ADVOCATZ

ET PROCUREUR DU ROY MONSIEUR MON EJUZ,

AU SIEGE PRESIDUI. D'AHOUMIS .

MAIRE, ESCUEVIisS, MAMANS ET HABITAS» DLDIT LIED.

Messieurs, le Roy monsieur mon filz vous faict présentement responce à tout ce que luy avez escript et est très contant et satislaict de vous de ce que vous luy avez conservé jusques icy la ville et chasteau d'Angiers, sçachanl bien l'importance dont elle luy est tant pour son service que vostre repos et seuretté et, a Hi 11 (jue vous puyssiez de mieux en mieux continuer, il vous envoyé trois commissions pour en l'aire ce que ledict seigneur vous mande, vous priant au sourplus d'avoir l'œil ouvert à vostre conservation et de vostre ville. à ce que par négligence vous rie soyez sui- prins, m'asseurant que vous avez en recom- mandation h' service dudict seigneur monsieur mon filz, vous estans montiez tousjours bons loyaulx et affectionnez subgectz, comme \<ni- vous ferez et continuerez cy après et s'il se

68

faict quelques assemblées en armes de gens qui viennent au secours de ceulx qui se sonl ellevez contre ledict seigneur, vous luy ferez service très agréable de les empescher de pas- ser oullre et de les rompre, si faire se peull, ilz vouldroient faire du contraire, priant Dieu, Messieurs, qu'il vous ait en sa saincte et digne garde. Escript à Paris, le xin° jour

d'octobre i 5G7.

Caterine.

PlOBF.RTET.

LETTHES DE CATHERINE DE MEDICIS.

[1567. 17 octobre.]

Aut. Archives de Turin.

A MON FRÈRE

MONSIEUR LE DUC DE SAVOIE.

Mon frère, j'é reseu votre letre et entendu

cet que cet jeantilhomme m'a dist de votre part,

et encore que n'ay dutision 1 de votre bonne

volante et afection tent en l'androyt du Roy et

de cete couronne que du myen, si e-se2 que

le renovelement que vous en ira fayre cet

pourteur en cete nésésité nous aublige tele-

ment que vous pores aseurer que le fils ny

la mère ne le metront en obly et le reconoys-

tron, et pour se que d'Albene, qui estoyt déjeà

dépêché et que n'avyons atendu d'avoyr plus

de témoynage que celuy que de toust temps

avons de votre amytyé en nostre endroiyt et

l'avyons chergé vous dyre cet que pour le pré-

sant le Roy et moy désirons de votre ayde et

Payent de rechef dyst à cet pourteur, ne vous

en feyron rediste et fayré fyn , me remetent sur

d'Albene et cet présant pourteur, prient Dyeu

vous donner cet que désirés.

Votre bonne seur,

Caterine.

1 Dutision, doute. 5 Si eae, si est-ce.

1567. 19 octobre. Orig. Bibl. nat. fonds français, 8l9i, P -i3. A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.

Mon cousin, le sr comte Lois de Montalfier > s'en va en Piedmont pour lever une compaignie de deux cens chevaulx légiers, dont le Roy monsieur mon fils lui a donné la charge, et pour ce que nou6 ne luy avons donné pour le présent aucun moien pour faire ladicte com- paignie, je vous ai bien voullu faire par luy la présente pour vous prier, mon cousin, de la voulloir traicter comme vous avez fait à l'endroict des aultres cappitaines qui sonl de delà, dont, pour i'asseurance que j'en ay, je ne vous en diray aultre chose et prieray Dieu, mon cousin, qu'il vous ait en sa saincte et digne garde. De Paris, ce xix" jour d'octobre 1 5G7.

Voslre bonne cousine,

Caterine.

[ 1567. 20 octobre. J Aut. Archives de Turin.

A MON FRÈRF

MONSIEUR LE DUC DE SAVOIE.

Mon frère, d'Elbenc vous dira l'ocasion de son voyage, lequel nous ayst si nésésayre que le Roy mon fils et moy nous aseurons que en cet que aurons à fayre vous nous y ayderés cet que tou dus2 vous prions, nous remetant sur luy de touttes novelles, qui cera l'androyt eu je priré Dieu vous donner cet que désirés.

Votre bonne seur,

Caterine.

1 Louis de Montafié, un des assassins de Lignerolles; sa veuve épousa le prince de Conli. '■ Tou dus, tous deux.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

09

1567. 20 octobre.

Orig. Bibl. nat. fonda français, n" 3aai, sG. A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.

Mon cousin, le sr Raphaël et Nicolas Tri-

vullio, frères, s'en vont en Piedmont pour lever

deux compaignies de deux cens chevaulx lé-

giers, dont le Roy monsieur mon filz leur a

donné la charge, et pour ce que nous ne leur

avons donné pour le présent aucun moien

pour faire lesdictes compaignies, je vous en ay

bien voullu escrire par eux la présente pour

vous prier, mon cousin, de les voulloir traie ter

comme vous avez faict à l'endroict des autres

cappilaines qui sont de delà, dont pour t'as-

seurance que j'en ay ne vous en diray au lire

chose et prieray Dieu, mon cousin, qu'il vous

ait en sa très saincte et digne garde. Eseript à

Paris, le xx" jour de octobre 1567.

Vostre bonne cousine,

Catebine.

1507. afi octobre.

Orig. Bibl. nat. fonds français , 33 2 i, 36 , et n0 3l5o, , 1G7. A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.

Mon cousin , je ne vous diray aultre chose de no/, nouvelles, si n'est de vous prier de nous venyr trouver en la plus grande dilli- gence qu'il vous sera possible et sans vous arresler à riens que à cela pour la liaste et le besoing que nous avons de vous, usant en cecy de l'alleclion que je sçays que vous por- tez à nostre service; qui me gardera vous dire davantaige, en priant Dieu, mon cousin, vous avoir en sa saincte et digne garde. De Parys, ce xxnu" jour d'octobre 1 5C7.

(De sa main.) Mon cousin, basté vous.

Catkhink.

liOBERTET.

1567. 29 octobre.

Archives de la maison de Coudé. Communiqué par M. le duc d'Aumale.

A MONSIEUR DE CORDES,

LIEUTENANT GÉNÉRAL AU GOUVERNEMENT DE DAULRHUÉ.

Monsieur de Gordes, vous n'aurez de moy autre réponse à vostre lettre du xx" de ce mois que ce que vous verrez par celle que le Roy monsieur mon filz \ous eseript présente- ment pour n'avoir rien à y adjouter davan- taige, me contentant de vous recommander la dilligence à voz genz et à remectre en l'obéis- sance dudict sieur Roy mon filz les villes de vostre gouvernement qui ont esté saisies, comme je m'asseure que vous n'y oublierez rien. Et sur ce, je suplieray le Créateur qu'il vous ayt, Monsieur de Gordes, en sa saincte et digne garde. Eseript à Paris, le xxixe jour d'octobre 1667.

Caterine.

ROBERTET.

1507. 3o octobre. Orig. Bibl. nat. fonds français. u{i32 , f" iao.

A MONSIEUR DE TAVANNES,

LIEUTENANT GÉNÉRAL DU ROT AU COUVERSBMENT DB BOURCOCNE.

Monsieur de Ta van nés, j'ay bien au long entendu de voz nouvelles, et mesmes le dis- cours que vous m'avez mandé par Des Francz1 vostre nepveu; et encore que ce soyent choses bien considérables, et que il y ayl grande ap- parence, loules l'oys pour ce que vous n'estes poinct icy présent et ne pouvez juger de ce que nous voyons si bien que vous ferez quant vous y serez, demeurant en nostre premyère oppinyon, je vous ay bien voulu faire ceste despesche pour vous pryerde vous en venyr incontinant nous trouver avecques toutes les

1 II était fils de Bénigne de Saulx, mariée le 19 no- vembre 1 533 à Léon de Neachezee, srdes Praocx.

70

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

forces que vous avez cusamble, pour nous faire le service que nous attendons de vous en ces affaires icy, y usant de toute la plus grande dilligence qu'il vous sera possible, d'aultant que le besoing que nous avons d'avoyr les- dictes forces et vous avec est tel que, vous congnoyssant si fidelle et affectionné serviteur, comme vous estes, je \eulx croyre que vous vous achemynerez incontinent ensemble les- dicles forces, ce dont je vous prye encor ung coup. Vous trouverez les passaiges ouvertz par- tout, pour ce que tout a couru icy, et n'y a plus riens par les chemyns qui \ous puisse donner aulcun empescbement, qui me faict croyre que nous vous auront bien tost, dont instamment je vous prye, Monsieur de Ta- vannes, me donner ad\is par cedict porteur, ce que attendant, je prye Dieu, Monsieur de Tavannes, qu'il vous ayt en sa saincte garde.

De Parys, ce xxx" jour d'octobre 1 5G7.

Caterine.

1 5tj7. -io octobre,

Orig. Archives île Turin. A MOH FRÈRE

MONSIEUR LE DUC DE SAVOIE.

Mon frère, cesle présente despescbe vous est faicte pour vous pryer bien fort de vous vouloyr souvenyrde la promesse que vous avés faicte au Roy monsieur mon fils et à moy de nous secouryr el assister de quelques forces en l'occasion qui s'offre présentement el la- quelle continuant lousjoursje m'asseure aussi que, de votre costé, vous continuerez en ceste mesme bonne volonté el nous envoyerës au pluslot qu'il vous scia possible lesdictes forces et d'aultant. mon frère, que nous avons mandé ces jours passés à mon cousin le duc de N\- vernoys de nous amener des forces qu'il a par

dellà et de s'en \enyr nous trouver en toute dilligence , je desireroys, mon frère, que vous voulussyés donner ordre afin qu'au parlement que fera mondict cousin de Ny vernoys avecques lesdictes forces celles dont vous nous voulés ayderse puyssent joindre avecques uostredict cousin pour pouvoyr tenter ensemble nous venyr trouver sans danger d'estre retardes ny empeschés par les chemyns. En quoy, mon frère, je vous prye bien fort de vouloyr don- ner ordre et de me vouloyr incontinant ad- vertyr de ce que nous en debvrons espérer, et en cest endroit, je prye le Créateur qu'il vous ayt, mon frère, en sa saincte et digne garde. De Paris, ce xxxmc jour d'octobre 1667.

Votre bonne seur,

Caterine.

1567. 3o octobre.

Orig. Bibl. nat. fonds français . n" 3aai. f" 45 , et u" 3l5o, . iti~. A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.

Mon cousin, je vous fayz encore ceste re- charge pour vous pryer que, en toute la plus grande diligence qu'il vous sera possible, vous vueilliez vous achemyner pour nous venir trouver avecques les forces que plusieurs foys cy-devanl l'on vous a escript et mandé de mectre ensemble, d'aultant que les occasions de les employer par deçà continuent toujours et que nous avons bien besoing de tous noz bons et plus affectionnez serviteurs. 11 fault donc, mon cousin, que en cecy vous usyez de toute dilligence et essayez de vaincre toutes les dillicultez qui se pourroyeut présenter, et fault aussi par mesme moyen que vous vous joignyez avec lesdictes forces aux Suysses que je faiz lever présentement et les avertissyez ensemble le s' de Bellievre, comme audictBel- lievre ambassadeur en Suisse, du temps de

[1567. Novembre.]

Aut. Bibl. nal. fonds français, 3aai, 78.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.

Mon cousin, j'é aysté bien ayse d'avoyr ceu ' de vos novelles et quant aux noslres elle 9onl liés bonnes; car, Dieu mersi, nous portons très bien, et spérons aveques son ayde «'I tant de jeans de bien qui nous vveue trover, que nous aurons la vicloyre et vous priori de vous haster et vous reduyre de toutes les forces que nous devds amener à cet que le Roy mon filz vous en monde; et je l'.iviv lin prient Dieu vous donner cet que désirés.

Vostre bonne cousine,

(Iatehine.

' ''.'H, v,|.

LETTRES DE GATHE

votre parlement cy-devant comme à eulx aussi et audict Bellievre a esté et est encore pré- sentement escripl et mandé de vous advertir et faire entendre le temps du parlement des- dicts Suysses pour ne faillir poinct à vous joindre ensemble, comme est nostre intention. 11 y a aussi mon frère M. de Savoye qui nous a promis et nous doybt secourir de quelques forces de son costé. Je lui escriptz présente- ment et le prye de les faire dilligenter ri avancer le plus qu'il pourra, el je vous prie, mon cousin, que, s'il est possible, vous vous joignez à icelles pour tous ensemblement nous venyr trouver. Je m'asseure tant de vostre bonne affection et dévotion en nostre endroicl que cela me fait croire que en tout ce que dessus vous n'oublierez aulcune ebose, dont attendant des nouvelles je prieray Dieu, mon cousin, vous avoir en sa saincte et digne garde.

De Paris, le xxxe jour d'octobre 1 5 G 7 .

\ oslre bonne cousine,

Cvterine.

RLNE DE MÉnias

71

1 1567. G novembre.]

Aut. Archives de Tarin. A MON FRÈRE

MONSIEUR LE DUC DE SAVOIE.

Mon frère, je n'é voleu léser partir cet pointeur san vous fayre cet mot pour vous remersierde cel que avés donné si bon ordre pour nous envoyer le secour que vous avons prié nous [bailler] ' dont vous pouvés aseur 1 que le Roy mon Gis el moy ne l'aubliron poj ni ce1 que faystes pour son servise; et pour se que m'aseure que cerés bien ayse de savoyr que nos afayres aile bien, je vous veuls bien avertir que, Dieu mersis, Mets que nos en- nemis avoynt prins ayst asteure remis entre le mayn du Roy, corne ausi Diepes et deus pelis chateauls qui sont auprès de cete ville, qui nous empeschet le passage du cousté de la Normendye 2. La nuyt pasaye, Messieurs de Nemours, d'Omale et maricbal de Cosé avec- ques mile cbevauls et sine sans arquebusier les ont reprins, el jeamès ceulx de Seyncl-Denvs n'ont ausé les empêcher, encore que ce net feul pas le cart 3 de cet qui est en cete ville de cavalerie et n'y avons pas la moy de cet que ayspérons avoyr dans ouyst jours, san le secours du roy d'Espagne qui sont les deus mile chevaulx qui vienet de Flandre, qui ce- ront ysi dan sis jours, si byen que j'espère que Dieu nous aydera tenl, qu'i ne nous ba- teron poynt, quant ceron tous ensamble; el j étant vous pouvés aseurer queaurés bientosl de bonnes novelles, si j.layst à Dieu de nous, cet que je lui suplye et vous donner cet que désirés.

Mon frère, j'é reseu par le jeanlilbomme

' H'ingc.

9 Voy. dans le Calenrf ar vf Slnle papm de 1567008 tl.'-piVlio di' Nnriiv.i Ci'v il, p. .'il,;,.

3 Ce net Jeu pat le rail, ce ne fût pas le quart

72

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

que vous avés envoyé votre lettre et avis dont vous remercie et eon (; reseu grcnl plésir, car cela nous aydera à nous conduire, et ne l'aul- dré, quant surviendra quelque chause d'im- portanse, vous le l'ayre entendre avec le Bina] que m'avés envoyé. Cet pourtour vous dira cet que luy ay donné cherge, qui me fayra fayrfin. Vostre bonne sœur,

CaTERINE.

1507. 6 novembre.

Copir. Bilil. nat. suppl. français, il0 io^5i, îo^i.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

M. de Forquevauls, vous escrivant le Roy monsieur mon fils bien au long l, je ne vous

1 Voici ta lettre de Charles IX : -J'estime que aurez maintenant la dépesche que je vous ay dernièrement faicle, et par icelle assez sceu les termes auxquels nous estions pour les tumultes nous sommes entrez par une malheureuse conspiration d'aucuns de mes sujets contre ma personne et mon Estât. Ils s'estoient logez à Saint- Denis, avoient brûlé quelques moulins et fairt toute démonstration de me vouloir assiéger en ceste ville; en quoy ils ont continué tousjours depuis, s'essauvant par tous actes indignes de sujets à meclre la famine en cesle- dicte ville, estimant parce moyen me pouvoir plus faci- lement ranger à leur discrétion; et d'autant que je n'av délibéré sortir d'icy que je n'aye près de moy les forces que nos bons et loyaulx sujets amènent à mon secours de jour en jour, et celles que j'ai acceptés de l'offre que je vous ay mandé m'avoir envoyé faire ma cousine la du- chesse de Parme, qui sont en tous seize cents chevaulx, n'ayant été d'advis de recevoir les gens de pied qui m'avoient esté aussi offerts, d'autant que ce n'estoit que Vallons et non Espaignols, comme je les désirois, dont e seray très aise que teniez adverty le Roy Catholique, afin qu'estant lesdictes forces assemblées je puisse plus aisément et avec plus de sûreté renger à la raison tels perlubateurs, lesquels tiennent la campagne et les pas- sages pour garder que les marchands n'amènent vivres, deslroussant les allants et venants, ceux qui portent mes paquets, qui est cause que je n'ay pu escripresi tost le plaisir que j'ay eu d'entendre que Dieu eut fait telle grâce à la reine ma sœur qu'elle soit accouchée.- (Bihl. nat., fonds français. I0y5i, p. io5a.)

fairay celle icy que pour vous faire part de l'aise el plaisir que j'ay eu de ce que la royne ma fille est délivrée et accouchée, et qu'elle ne soit pour s'en trouver mal, comme la première l'ois. Mandez moy comme elle se sera portée despuis. J'ay mis en hazard le présent pour- leur, attendant que nous envoyons personnage notable pour la visiter et nous en raporter plus particulières nouvelles et que les chemins seront un peu plus seurs, ce que espérant, je prieray Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa saincte el digne garde. De Paris, le vi° jour de novembre 1567.

Caterine.

Vous fairez entendre au Roy Catholique el à la royne ma fille que la ville de Methz de laquelle s'estoient saisis ceulx de la religion est remise à ma protection; aussi avons nous eu advis que les forces qui s'assemblent de touts costez pour nous sont pour eslre dans quatre ou cinq jours prestes.

1567. [11 novembre.]

Aut. Archnes de Turin.

A MON FRÈRE

MONSIEUR LE DUC DE SAVOIE.

Mon frère, ma letre ne sera pas longue et cera seulement pour vous dire que ver ayenl entendu qu'il etoyt parti de Sainct-Denis ouyst sans chevauls aveques auitent de jeans de pies que le tout tnenoyt Endelot pour prendre Poysi et aler au devent des Flamens qui nous vyenet, les capitayne, qui sont ysi, conselyre au Roy de ne perdre cet euvantage et de aller donner la balalle à ceulx qui estoynt demeuré à Sainct-Denys. cet que yl fire et si byen et vallament et sagement guardent leur aventage que, Dyeu mersy, nous la guagnime et san l'ynconvényant des grandes bleseures qu'eult

-.Nous perdrons cette nuit le pauvre connestable, écri- vait Robertet au duc de Nevers, le il novembre, et ceste après disnée, nous avons perdu le pauvre L'Aubes- pine.i | Ponds franc., i>° 3sa 1 . p. 55.) Dons une seconde lettre du i5 novembre, il ajoutait: trMonsieur le con- nestable est mort depuis troys jours et cependant les en- nemys qui esloientà Sainct-Denys s'en sont allez; je pense que ce sera du costede Sovssons, nous sommes après à nous résouldre de les aller suyvre de pas en pas et faict- iin de toi i~. costoz assembler noz forces. Par la mort de M. le conestable, Monseigneur frère du Roy a esté faict son lieutenant général en son armée et par loul leroyaulme,

il \ i ni lieu de parler touchant la particularité que sçavez ■! donl voua avez escript à la Royne par la voye de Thuillyer, vous debvez croyre que je n'y eusse rien ou- blyé; mais il n'y a ordre de mestre cela en avant à cause de plusieurs raisons et compétences que vous entendrez estant icy. .Messieurs les princes et maiescbaulx assistent et consultent Monsieur frère du Roy en ce qui se résoult pour le faict de la guerre, comme vous verrez estant icy, mi je vouldraya que vous fussiez déjà pour voyr nous en sommes et pour estre desebargé de la despense qu'il vous convient layre, amenant icy vos troupes." (Fonds français, n" .ti'ij, 1" i5i.) ' Cest, sait.

' iriii,i'.i\t ui» Mtuu.ib.

LETTRES DE GATHE

.Monsieur le conestable ' à l;i leste et aux rayns et au visage, nous eusyons aysté trop aysc; encore que, de leur cousté, yl y aye encore le prinse sayn, si aient i lent perdu îles prinsipauk d'antreulx que j'espère que ilnni.iM'iil y panseront à leurs al'avre. L'ondyst que 1 ainyral esl blesé, mes on ne le cest- ancore aseuremenl. L'on diset (|ue le cardinal son frère ayloyt mort, niés l'on vient de dyre qu il ne l'é pas et l'a ton veu à nuit sayn, mes Ton ne voyst poynt l'amyral. Je prie Dyeu qui nous douynt bientost la fin de toust cesi el qui vous douynt cet que désirés. Je ne veulx au- blyer que Monsieur de Nemours ha trionfay et beaucoup servy à la vycloyre que avons eue. Votre lionne seur,

CaTERINE.

RINE DE MÉDICIS.

7.1

1 567. 1 1 novembre.

Archives de la maison de Comlr. Communiqué' par M. le duc d'Aumale.

\ MONSIEUR DE GORDES

MBUTEXAM Ct.\ÉflAL AD COETEHXEMBNT DE DALXruiMl.

Monsieur de Gordes, la présente sera pour acconipaigner celle que le Roy monsieur mon filz vous escript pour vous donner advis du succès de nostre journée d'yer contre noz en- nemis, qui lut, grâces àDieu, si heureuse que, si le jour ne nous l'usl l'ailly -ilnsl comme il feit, nous eussions poursuive uostre victoire, laquelle ne nous pouvoit eschapper; mais puisqu'il a pieu à Dieu nous assister à ce bon commancement, j'espère en sa bonté qu'il ne nous lairra en cesle juste querelle, pleurant el regrettant fort Monsieur le conestable, ayant le malheur vouliu qu'il ait esté blessé en combattant aussi vaillamment et vigoureuse- ment qu'il estoit possible. En ac tendant qu'il survienne autre occasion pour vous en faire part, je prie Dieu, Monsieur de Gordes, vous avoir en sa saincte el digne garde.

Escript à Paris, le xi' jour de novembre i567'.

Caterine.

ROBERTET.

1567. 19 novembre.

Bibl. nat. fonds français, Slll, 07. A MON CODsm

MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.

Mon cousin, je n'adjousteray riens à la dé- pesche que le Roy monsieur mon lil/. vous laid présentement , si n'est vous pryer deenn reque nous sommes si contentz de vous et du deb-

1 Pareille lettre el dans les mêmes ternies fut adressée à tous les gouverneurs des provinces, et notamment au duc de Nevers. (Bibl. de l'Arsenal, manuscrit Conrart, t. XII, p. n5i.)

IW.MMaiHE flTIO-.it t.

74

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

voyr auquel vous vous mectez pour nous venyr secouryr que jaiuays n'oublyerons ung ser- vice l'aicl si à propos; mays le poincl est, mou cousin, de vous haster de venyr icy, car avons besoin;; de tous pour estre de lanl myeulx obéys. Ledict Camille vous dyra à quoy nous en sommes, et par la lettre du Hoy mon- sieur mon filz vous jugerez assez qu'il ne fauit pas que vous facyez aultre enlreprinse que de vous en venyr droict à nous qui vous atten- dons en bonne dévotion et serez le très bien receu et de la mère et des en fans; et me re- mectant du surplus sur Camille, je prye Dieu, mon cousin, vous avoyr en sa saincte garde. De Parys, ce xn° jour de novembre 1 5G7.

(De sa main.) Mon cousin , y ne vous fault pas

longue letre, car cet pourteur vous dira toust,

et ceulement je vous priré de vous haster; car

c'et le plus grenl cervice que vous sariés pour

cet heure fayre au Roy.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1567.

1 3 novembre.

Archives de la maison de Condé\ Communique" par M. ie duc d'Aumaie.

A MONSIEUR DE GORDES,

LIEUTENANT GÉNÉRAL AU GOUVERNEMENT DE DAI I.PMIM

Monsieur de Gordcs, vous entendrez par la lettre que le Roy monsieur mon filz vous es- cript présentement comme ceulx qui esloientà Sainct-Denis, eslonnez infiniment de la grande perle qu'ilz ont faicte en ceste bataille, la veille Sainct-Martin, sont deslogez assez confusément et à heure de nuyc.t l, faisant bien congnoislre

1 Ce n'est pas le 1 '1 novembre, mais dans la soirée iln 1 Ji que l'aimée protestante délogea de Saint-Denys. M. le duc d'Admale dans son Hultnre îles prmees de Conâé l'avait déjà l'ait remarquer, et rectifié ainsi la date donnée par tous les historiens.

qu'ilz ne sont pas ils pensoienl et que, voyant grossir tous les jours nostre année, ilz eu fuyronl tant qu'ilz pourront la rencontre; mais j'espère qu'elle leur marchera bienlosl si près de la queue que nous les contrainedrons ou à une seconde bataille, ou pour le moings à une fort honteuse fuytte, dont je remec- tray à vous donner bienlost des nouvelles, Dieu aydant, lequel je supplie vous donner, Monsieur de Gordes, ce que désirez.

Escript de Paris, ce XIIIe jour de novembre i567.

Caterine. Robeutet.

1507. 1 li novembre. Ribl. nat. suppl. français, 10751, 1099.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, sans le malheur lumbé sur personne de mon compère Monsieur leconnestable la bataille que nous donnasmes la veille Sainct-Martin contre ceulx qui ont prins les armes contre le Roy monsieur mon fils, ainsin que verrez par la lettre qu'il vous escript, nous avoit esté trop heureuse; mais Dieu a voullu après qu'il a esté blessé en la- dicte journée, combattant vaillament, qu'il est mort du coup qu'il avoit resceu; il est vray que celluy qui le frappa ne le porta loing, car il luy donna de son estoc dedans la veue, du- quel on dict qu'il n'est pas miculx que luy. Vous scaurez juger combien nous perdons en tel temps principalement; à quoi nous avons tel regret que sa perle nous faict sans le defl'ault que ce nous est en la conduicte de l'armée qui est avec nous. Combien qu'il nous reste un bon nombre de grands et vaillans capitaines, desquels mon fils le duc d'Anjou prenant conseil, sçaura, avec la bonne volonté qu'il a, commandera ce qui se présentera; de

(|uoy je vous prie tenir adverli le Roy Catho- lic(|iie monsieur mon Bis, m'asseurant qu'il sera bien aise d'entendre que les affaires de ce royaume prennent un bon chemin; car oultre l'affection particulière qu'il porte à ceste cou- ronne, ce sera un establissement d'asseurance pour rendre les pais qui sont soubs son obéis- sance et lesquels se sentent de ceste vermine, en plus de repos et tranquillité, quand nous aurons nettoyé' le mal qui est en nous, luy ayant bien voulu envoyer le présent pointeur pour l'occasion que vous sçaurez de luy. Priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa saincle et digne garde.

Escript à Paris, le xtvc jour de novembre 1567.

C.VTEIUJIE.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

1

75

[1567. îfi novembre.] Aut. Arch. nat. coilect. Nimancas. K i5o3. pièce 85.

A M" MON FILS LE ROY CATOLIQUE.

Monsieur mon fds, je n'é voleu fallir vous fayre la présante par cet pourtour que le Roy vostre frère vous envoyé pour fayre entendre à \ . M. qu'il a pieu à Dieu lui donner la vic- toire contre ses ennemis, ayenl lundi dernier gagné la batalle contre eulx; bay bont perdu si sans hommes1 de réputation et nous, san le conestable qui y a esté tué, nous pouryons louer Dyeu pour y avoyr eu en eun si grent combast n'y avoyr eu homme de non 3 mort <pie luy et pas dis soldas et eun seul capitayne, qui est le jeune Chaussée, ce; qu'é bien voleu avertir V. M. pouraystre aseuraye que en rese- vera grent contentement; car cric vietouyre ne conserne pas ceulement nostre bien et repos, mes de toutte la crétienté, veu mcsmemenl

Bai h mil perdu si sans homme», el "ni perdu si\ cents hommes. * A'yn , renom.

qui sont en tel ayfrois que, arsoir, pansant le Roy mon lils les envoyer reconoislre pour à nuit les alerasèger, sont délogé cete nuvl sans sonner trompette ni bastre tambourin , qui fayst asés conoystre la peur qu'il ont; qui nous fayst ayspérer, aveques l'avde de Dyeu el forse du Roy mon fils aveques lequclles y se délibère les suyvre de si près qu'il fauldra, qui reconoyse leur faulte, et aura moyen de leur fayr conoystre qu'il est leur roy el que bien tost vous en manderon encore de bonnes novelles. Nous atandons le secour que V. M. nous donne dan sis ou set jours, aystant à nuyt arrivés à Reauvès, avons envoyé le marquis de Vilars, yl i a ouyst jous1, pour les resevoyr aveques bonne troupe de cavalerie; et ne veulx fallir à dire à V. M. combyen le Roy vostre frère et nioy désirons qu'i cet présente quelque bonne aucasion pour nous revancher de l'amytié et démostration que nous faystes en nostre besoing, chause que n'oublyra ny nioy, ny le Roy mon fils, ny de vous fayre servise. Vostre bonne seur et alïectionné mère,

CàTF.RINE.

1 5fi7. 1 h novembre.

Orig. Archives île Modène. V MON COBSfll

MONSIEUR LE DUC DE FERR VRE.

Mon cousin, vous entendrez par la lettre que le Roy monsieur mon filz vous escript -

1 II y/ a huit jours.

- Voici celte lettre : tr\lon oncle, depuis vous avoir donné advis de l'heureux succès et gain de la bataille que Dieu me donna lundi dernier contre le prime

ili' ( lundi' el ifiiK de sa suilte, je tous veul.v bien acl-

v. Mu de ce qui esl depuis succédé, <|iù est en somme que voyand ledicl prince et ceulx de sadicte trouppe la grande perle qu'ils avoient faicle en ceste rencontre d'un bien grand nombre de j;entilzlioumies des plus apparent!

76 LETTRES DE CATH

présentement comme ceulx qui estoient à Saincl-Denys, esionnez infiniment de la grande perle qu'il?, ont faicle en ceste bataille la veille Sainct-Mar tin, sont deslogez assez confusément et à heure de nuict, faisant bien cognoistre qu'ilz ne sont pas ils pensoient, et que veoyant grossir tout les jours nos Ire armée, iiz en fuyronl, tant qu'ilz pourront, la rencontre; mais j'espère qu'elle leur marchera bien lost si près que nous tes contraindrons ou à une bataille seconde, ou pour le moingz à une fort honteuse fuicte, dont je me remettrai à vous donner bien tost des nouvelles, Dieu aydant, lequel je prie vous donner, mon cousin, ce que désirez.

Escript à Paris, le xiv° jour de novembre i5<>7.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

RoBERTET.

des leurs et la rctraicle que ce mesme jour fut faicle par plusieurs de son party hors de son camp et armée et aiant ledict prince et eulx esté adverliz comme ce jourd'hui je me délibérais de leur aller présenter une seconde bataille, il est advenu que hier au soir, sur les sept heures, telle peur et allarme se mist en leur armée, qu'ilz sont deslogez et partis tous ceste nuict dernière dudict Sainct-Denis en telle haste et confusion que telle retraicte et deslogement si soubdain ne se peult mieulx appeller que une bonne fuitte; et pour ce qu'ilz ont encore quelques forces estendues en divers lieux, estimant qu'ilz se veullent aller joindre à eulx, je suis maintenant ré- solu de les suivre avecques mon armée quelque part qu'ilz aillent pour, avec une seconde victoire, mettre fin à ceste guerre; de quoy, mon oncle, je vous ay bien voullu advertir, tant pour m'asseurer du plaisir que vous en re- '/., que pour désirer aussi vous faire ordinairement part de tout ce que me succédera en ceste guerre, et sur ce je prie Dieu qu'il vous ail, mon oncle, en sa livs aincte et digne garde.

-Esciipt à Paris le \iv° jour de novembre 1567.

(tC 11*11 LES. »

(Archives de Modène. I

ERINE DE MEDICIS.

1567. 10 novembre.

Orig. Bilit. nat. fonds français, n" 3aai, fJ 61.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.

Mon cousin, je ne puys rien adjousler à la lettre que le Roy monsieur mon fils vous es- cript présentement, si n'est vous prier de faire la plus grande dilligence que vous pourrez, et nous venyr trouver aveques vos forces; car si vous ne vous esles pas trouvé à la première ba- taille, j'espère que, faisant dilligence devenir, vous serez à temps pour vous trouver à la se- conde, qui nous sera, Dieu aidant, au liant heureuse et fructueuse que la première ; vous pryant, au demeurant, de croyre que le Roy monsieur mon filz et moy ne meclrons pas en oubly le bon service que vous luy faictes pré- sentement, comme vouslecongnoistrez,eslanl icy, vous attendant en bonne dévotion, je prie Dieu , mon cousin , vous avoyr en sa garde.

De Parys, ce xve jour de novembre 1 5C7.

(De sa main.) Mon cousin, je vous prie de vous hasler, car nous désirons que vous soyés ysi le plus tost.

Vostre bonne cousine,

Caterine-.

[1567. 22 novembre. ]

Aul. Archives du Vatican , lettres des rois . vol. XXXII. A N0STRE TRÈS SAINCT PÈRE

LE PAPE.

Très Sainct Père, le Roy mon filz et nm\ ne voulons faillir de refaire les présentes lettres à Vostre Sainteté d'aultant que celles que ay envoyées par Danes, secrétaire de l'ambassadeur résident pour le Roy mondirt filz, ont esté prinscs par les séditieul.x de ce royaume, par lesquelles lettres le Roy et moy

LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1GIS remercions Vostre Sainteté des honnestes offres

(jue par Annibal Ruccelai elle nous faisoit, comme aussi faisons par la présenté, la sup- pliant de vouloir mettre à effect , d'aultanl que jusques à reste heure avons mis tout ce que nous avons peu trouver en ce royaulme, le- quel est tellement pillé et les subjectz ruinés que n'est plus possible de trouver l'ayde et se- cours que ont accoustumé les roys prédéces- seurs du Roy mon filz aux guerres qu'ilz ont eues, pour estre cette icy dans nous mesmes; et estant telle que n'est seulement nostre seule querelle, mais celle de Dieu et qui touche à Vos Ire Sainteté connue son vicaire en terre, et après à tous les princes chresliens et prin- cipalement au Roy mon filz comme le pre- mier filz de l'Eglise et portant le nom de Roy Tris Chrestien, lequel nom il veut conserver en toutes choses et principalement en défen- dant la querelle et l'honneur de Dieu; à quoy pour ce faire il n'a jusques icy rien espargné, j ayant hasardé son Estât et sa couronne, ayant faict donner une bataille à la porte de cestc ville de Paris, \ perdu son connestable et autres grans personnages ses bons et utiles serviteurs pour la conservation de ce royaulme, et voyant qu'il n'a plu à Dieu pour cela nous mettre en repus, il ne s'est lassé ni diminué sa bonne volonté, mais l'a augmentée jusques à hasarder son propre frère, lequel il a envoie les poursuivre et a commandé qu'il n'y espargné ni sa vie ni celle de tous les gens de bien qu'il a auprès de luy pour en venir à la fin qu'il désire, qui retornera à L'honneur de Dieu et bien de toute la ehreslienté, comme j'espère que dans peu île temps Vostre Sainteté oyra dire, s'il plaisl à Dieu nous estre favorable comme il a esté jusques icy, ce que je ne double point , combat- tanl pour son honneur, comme nous faisons; je 'lis nous, pour ce que plus losl que de le voir perdre, nous prions femmes el (mis: el

pour ce que craignons que les choses aillent [dus à la longue que n'espérions au com- mencement et que la guerre ne se peult faire sans argent, nous supplions Vostre Sainteté nous vouloir aider d'une bonne somme, car peu de chose n'est ce que a de besoin le Kov mon filz pour pouvoir continuer, comme il a de volonté, jusqu'à ce que l'honneur de Dieu et son obéissance soient remis en son royaulme et ne double point (pie beaucoup qui ont ac-

j coustumé de ne dire nulle vérité de mu\ à Vostre Sainteté qu'ils ne continuent à leurs mauvaises intentions pour empescher Nostre

; Sainteté de donner l'ayde nécessaire à cesle

! cause, qui est de si bonne volonté et de si grand courage embrassée du Roy mon filz. de son frère, du cardinal de Bourbon el de moy, que pour cestc heure il n'y a personne qui soit près dudïct Roy mon filz à qui je ne voye la mesme volonté de ceulx qu'il croit et suit en son

I conseil, qui me faict supplier Vostre Sainteté ne vouloir plus adjouster foy à tant de men- teurs et me cognoistre un coup pour ce que je suis princesse chrestienne, n'ayant jamais tourné ni vacillé en la religion eu laquelle j'ay eslé nourrie eu mon jeune âge et croire do- resnavant que ceulx qui la veullent mettre en autre opinion de moy, que ce n'est que pour quelque particulière malice que je ne puis penser, n'ayant jamais faict desplaisir ni donné occasion à personne de continu ver telle nienterie que celle (pie je suis advertie (pie souvent l'on dis) à Vostre Sainteté de moy si saine, qui peinent me fascher tant de voir que, pour bien faire, l'on me calomnie et tache- iiiiii par des mensonges que je lisse ce qu'ils disent, afin de voir el ce royaume el toute la ehreslienté en ruine; mais j'ai trop en recom- mandation mon salut et mon honneur et la conservation de l'honneur de Dieu, du Ro\ mon filz el de tout ce royaume pour satisfaire

78 LETTRES DE CATH

à des mcschans; car je ne veulx autre ven- geance d'eulx que de faite si bien que la fin les fasse trouver tels qu'ils sont et que Vostre Sainteté ne les veuille plus croire et voir si la fin de nos affaires me fera estre eu ce faict telle qu'ils disent; aussi elle les démentira comme ils méritent, et lors je supplie Vostre Sainteté leur faire ce que méritent des per- sonnes qui disent des menleries et calomnies d'une princesse telle que je suis, qui a l'hon- neur d'estre mère des deux plus grands roys et reynes de la chrestienté, desquels la nour- riture tesmoigne ma volonté envers Dieu et le inonde, qui sera la fin, suppliant Vostre Sain- teté n'adjouster plus foi à de tels mensonges et vouloir nous asseurer de l'ayde d'argent qu'il lui plaira faire au Roy et au service de Dieu, lequel je supplie donner à Vostre Sain- teté la grâce de bien régir et gouverner son église.

Vostre dévote et obéissante fille,

Caterine.

ERINE DE MEDIC1S.

plus sur la lettre dudict sieur Roy mon filz, je ne vous diray davantage, en pryanl Dieu, mon cousin, vous avoyren sa saincte garde. De Parys, ce xxnic jour de novembre 1567. Vostre bonne cousine,

Caterine. Robertet.

1567. a3 novembre. Orig. Bibl. nat. fonds fraurais. n8 3s3i, St.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.

Mon cousin, je ne puis riens adjousterà la lettre que le Roy monsieur mon filz vous es- cript présentement ', si n'est de vous pryer bien fort de vouloyr faire ce bon service audict sr Roy mou filz que de reprendre en passant les villes de Mascon etd'Autun, comme vous avez repnns Vyenne à vostre passayge, et puis, cela faict, vous prye vous venir joindre à nous avecques vos forces; et me remectant du sur-

1 «Le Roi avise le duc qu'il se délibère de se mettre

dans peu de jours en campagne et aussi t<>>! qu'il sçaurra

. yrai le chemin que tiendront ceulx qui sont partysde

Sainct-Denys.» ( Bibl. nat., fonds français, n' 3 22 1 , 33.)

1567. 2 3 novembre.

Orig. Bibl. nal. fonds français. n'3a2i. P 3i.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.

Mon cousin, je ne puis riens adjouster à la lettre que le Roy monsieur mon fils vous i escript présentement1, si n'est de vous pryer bien fort de nous venyr trouver en la plus grande dilligence que vous pourrez, nous amenant les forces que nous vous avons es- '' criptes et mandées, pour lesquelles si bien nous ne vous secourons d'argent, comme il I seroyt besoing et nécessaire et que nous dé- j sirerions bien, s'il nous estoit possible, je I m'asseure tant de vostre bonne volunté et af- fection que vous emploierez si bien vostre crédit et de voz amys que vous ne laverez '2 pour cella de marcher incontinent devers nous, qui vous attendons en bonne dévotion pour parti- ciper à nostre bonne fortune et victoyre; et

1 Chartes IX lui avait écrit : rEncores qwjc vous eusse mandé d'essayer de reprendre en passant les villes de Mascon et de Vienne, toullefois pour le besoing que j'av de vous avoir près de moy avec vos forces, je suis main- tenant d'opinion que vous ne vous arrestiez à riens que à me venir trouver, mais il failli nécessairement, aflln que les quatre mil Suysses que j'ay faut Irver en Suysse et qui sont prelz à marcher, puissent s'achemyoer vers moy sans estre empeschez, Çjue *"us ^>us joignez avc- ques eulx pour les favoriser de voz forces et «tous en venyr tous ensemble. De Paris, ce xxiu octobre.- ( Bibl. nat., fonds franc. 3aai, p. 33.)

2 Layercz , laisserez.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

79

cependant je ne vous feray plus longue lettre, en pryant Dieu, mon cousin, qu'il vous ayt en sa saincte garde. De Parys, ce xxur* jour de

novembre 1567.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

[1567. 2/1 novembre.]

Orig. Arcb. des Médias a Florence, dalla filza 6736, nuova nuoierazioue, p. 318.

A MON CODSIN

MONSEIGNEUR LE DUC DE FLORENCE.

Mou cousin, estant le cappitaine Nicolas Alamauni empesché encore pour quelque temps au service du Roy monsieur mon filz et de moy, je vous prie l'avoir pour excusé, s'il ne va si tost, comme il de'sireroit bien, vous remercier de la grâce qu'il a eue de vous, don! il s'acquictera le plus promptement qu'il lu\ sera possible. Et cependant, incliuaut à une seconde requeste qu'il m'a aussy faicle, je vous prie encore une foys l'avoir pour re- commandé, et uue aultre grâce qu'il désire de vous de la moicliée d'une maison assise à Florence, qui est entre les mains du fisque, pour l'en gratiflier en ma faveur. El oultre la perpétuelle obligation qu'il vous en aura, vous me ferez plaisir bien fort agréable pour l'en- *ye quej'ay de le favoriser.

Caterink.

1567. novembre.

Orig. Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg , vol. XX , P ».

A MON FILS

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon filz, j'ay esté bien a\ se d'a\o\r entendu de voz nouvelles, mats je crains que vous soyez trouvé ung peu las de cesle premyère journée, tjui a esté fort grande; touteiïoys, pu\sque vous séjournez aujourd'huy, vous nous refraischiret

et repposerez, vous advisant que je vvens de donner ordre que vous serez secouru des lances que vous demandez et feray aujourd'hui ache- myner vers vous tous ceulx qui sont demeurez derryère; qui est, mon filz, tout ce que je vous diray pour ceste heure, et pryant Dieu vous conserver en sa saincte et digne garde.

De Parys, ce xxv1, jour de novembre 1667.

(De sa main.) Mon f\ Is , je vous prye vous so- venir de ce que vous ay dist ef vous governer si bien que vostre santé ne sotiyt moyndre et que puisiés acquérir l'honneur et répulatiou que vous désire

Vostre bonne mère,

Caterine.

1567. 37 novembre.

Orig. Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg, vol. XX, P 3.

A MON FILs

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon filz, vous aurez à ce soir le sieur de Biron qui vous porte ung advis que l'ambas- sadeur d'Espaigne m'a envoyé, sur le contenu duquel el pour y prendre une bonne résolu- lion de ce qui se devra faire, je vous prye que vous assemblyez incontinent mes cousins de Montpensier, de Nemours, tnareschal de Cosséetaultresbons elsaiges cappila\ tus. qui sont auprès de vous, pour prendre el avoyr d'euh leur conseil et oppinion dont vous nous adverlirez inconlinant, et s'il vous -rmljle à lous que l'on en doyve aussi adverlyr mes cou- sins le cardinal de Lorraine et duc d'Aumalle, on leur en escryra sur l'advisque vous en en- royerez, dont, de vostre pari, s'il le finit faire, il ne sera que 1res à propos de leur en faire une bonne despesehe pour lousiours saigner aultant de temps; vous regarderez semblable- incut avecques les dessusdictz seigneurs -i I

80

LETTRES DE CATHERINE DE MEDIGIS.

seroyt à propos de faire tourner du costé de ] Champaigne les mil chevaulx que mon frère Monsieur de Savoye nous preste, aliin de lui en escryre. Au demourant, mon filz, maynte- naut qu'il n'est pas resté beaucoup de forces desennemys dans Orléans et que leurs Gascons ont passé oultre les pays de Touraync et de Bloys, je ne sçay s'il est bien fort nécessaire detcnyrdans Bloys tant de forces, comme y en tient le sieur de Richelieu, qui sont de orandes despenses à tous ces pays là, qui ont icy envoyé aux remonstrances; en quoy, si on les pouvoit soulager, ce seroyt bien faict, soyt en cassant une partie desdictes forces, soyt en les faisant venyr se joindre à l'armée, dont je vous prye d'adviser tous ensemble, ne se montant pas moins telle despense que de vingt cinq mil livres par moys. Vous vous éclaircyrés doncques de tout, et cependant je pryeray Dieu vous avoir, mon filz, en sa saincte et digne garde.

De Parys, ce xxviie jour de novembre 1567.

Le sieurdeBellegarde,deNormandye, s'en va demain vous trouver avecques une fort belle compaignye de gendarmes; vous leur ferez donner quartier et luy ferez fayre sa monstre, ayant, ainsi que j'ay entendu, une fort belle compaigoye.

Voslre bonne mère,

Caterine.

1567. 28 novembre.

Orig. Bibl. nat. fonds français, i55a3, f" 3&.

A MON FILS LE DUC D'ANJOU.

Mon fils, je n'adjousteray riens à la lettre que le Roy monsieur mon filz vous escripl présentement, si n'est de vous pryer de faire ce qu'il vous mande et de nous tenyr le plus souvent qu'il vous sera possible advertyz de

voz nouvelles mesmemenl par ce porteur, qui vous dyra bien au long des noslres. Pryant en cest endroict le Créateur vous avoir, mon filz, en sa saincte garde.

De Parys, ce xxvme jour de novembre 1667.

(De sa main.) Mon fils, nous avons anuit reguardé à cet que montera le poyment de nostre armaye le moy procbayn et ne le po- vons résouldre que ne nous envoyé Testât de tous cet que avés d'hommes lent de cheval que de pies, etayenteu sela, qui faull qui couyt l le plus tost que pourés, j'espère que fay- rons en sorte que ceré satisfayt. Fayte moy ausi réponse au deus letres que vous escrivys yer au souyr et me mendés les nouvelles que avés de nos ennemys.

Vostre bonne mère ,

C.VTERISE.-

1567. a 8 novembre.

Orig. Bibl. nat. fonds français, n' i55A3, f" 33.

A MON FILS LE DUC D'ANJOU.

Mon filz, vous entendrez par le sr de la Gastine, présent porteur, ce qu'il a apprinsdu lieu dont il vyent, et le pourrez encores myeulx voyr par les lettres que ma cousine la mar- quise de Rothelin m'escriptet lemémoyre que ledict sieur de la Gastyne m'a apporté, vous envoyant le tout et vous pryant de le commu- niquer aux princes et seigneurs du conseil, qui sont auprès de vous, pour sur cella avoyr leur advis et qu'ilz puissent en cest endroict conseiller au Roy mon filz ce qu'il devra faire et qui leur semblera estre à l'honneur de Dieu et à la conservation de son royaulme2, et

1 Couyl, soit.

2 «Opinions despriuces et seigneurs qui esloient auprès du duc d'Anjou sur le mémoire que le Hoy luy avoit en-

LETTRES DE CATHERINE DI-: MÉD1CIS.

81

pour ce que ledict sr de la (îastine vous fera [ concernants cesi affaire, celia me gardera \ou- l)iea au long entendre toules les particularités | faire plus longue lettre, si n'est de vous pryer

voyé par le sr de la Gasline pour avoir leur advis tou- chant la paix.

a Monseigneur frère du lioy, veu le mémoire que les' île la Gastine a apporté de la part de M. le prince de Condé et ceulx de sa compaygnie et entendu de luy tout ce qu'il avnii i harge de remonslrer au Roy et en la présence c( assistance des juinces, mareschal deCossé, seigneurs e.l cappitaines cy après nommés, a mis en déliliération l'article sur lequel le s' prince de Condé et ceulx de sou paj ly se sont arceslez, qui est que les haullz justiciers et . .i.nl plein Gef de haubert puissent avoir l'exercice de la religion redonnée en leurs maisons pour tous ceulx qui >y voudront trouver librement, sans constraincle et sans armes, et demande à chascun d'eulx leur opinion ainsi qu'il s"en suit.

rLe s' de Villequier a esté d'advis que, veu la nécessité du temps et les troubles qui sont à présent enceioyaulrne, qui leur dubt eslre accordé ce qui est déclaré cy-dessus.

-Le sr de Montpensier a dict que ledict seigneur ne sçauroyt inîeulx faire que de pacifier les troubles qui sont en son royaulme et est d'advis de leur accorder ce que dessus.

-Le sieur deChavigny est d'advis de rompre l'assemblée et forces que ledict prince de Condé et ceux de sa com- paignie ont, et est d'advis de leur accorder ce que dessus.

- Le sieur de Carnavallet est d'advis de leur accorder ce qu'ilz demandent et qu'il est nécessaire d'avoir la paix pour éviter les grands maulx qui peuvent advenir, con- tinuant la guerre.

- Le sieur de Méru est d'advis que le lioy doibl faire la paix, et accorder le contenu dudict article.

-M. le marquis de Villars rernonstre les perles «pie le lioy a faictes de plusieurs de ses subjeetz par les batailles qui ont esté données à cause des troubles et conclut à la paix et d'accorder le contenu audicl article.

-M. le marescbal de Cossé conclud qu'il est nécessaire d'avoyr la paix et est d'adviz de leur accorder l'édict d'Orléans sans restriction ni modification et aussi le con- tenu audict article, dont est faicle mention cy devant, à la cbaigequi' èsdiclz lieux le srniiv divin \ soit faict pour les calholicques, les dixmes et les droietz deubz .i I .;;;lise payez.

-\1. d.- Longiieiille conclud à la [iaix et d'accorder le contenu audict arlii ile.

-Monsieur de Nemours conclud aussi à la paix el de leur accorder le contenu audicl article, à la charge que

Catherine de Médius, —m

èsdietz lieux le service divin sera faict pour les catho- liques, les dixmes et droitz deubz à l'église payez.

rM. le prince daulpbin conclud aussi à la paix et de leur accorder le contenu audict article.

- M. de Montpensier conclud aussi à la paix et de leur accorder le contenu audict article, à la charge que ès- dietz lieux le service divin y soit faict pour les catbo- licques, les dixmes et droietz deubz à l'église payez.

«Monseigneur frère du lioy a esté, pour les mesmes raisons et considérations cy devant alléguées . d'advis de faire la paix et de leur accorder ce qui est contenu audicl article sous la charge que èsdietz lieux le service divin y soit faict pour les calholicques, les dixmes el droietz deubz à l'église payez.» (Bibl. nat., Cinq cents Colbert , n" ai , p. 11I1.)

et Le Roy, ayant veu les opinions des princes et capitaines estans en son armée, est content d'accorder audict prince de Condé et à ceulx qui sont avec luy l'édict de paciffica- tions purement et simplement, sans aucune restriction el semblablernent l'article qu'ilz demandent pour les haults justiciers et aultres ayans fief de haubert en Nor- inandye, de faire l'exercice de leur religion en leurs maisons pour leur famille et outre icelle jusques au nombre de cinquante personnes au plus, sans armes toutefois et pourveu que ce soit es maisons de leurs de- meures ordinaires suivant ledict édict.

rSa Majesté entend de deinourer armé et avec toutes ses forces et que tout incontinent eulx se désarment et remectent toules les places rebelles entre les mains de S. M. et de ses officiers pour en ordonner et disposer selon son bon plaisir.

«Quant à la ville de Lyon, pour estre place de fron- tière, et pleine d'. étrangers, Sa Majeilé ne peult el ne rouit remédie dedans sadicle ville l'exercice, mais le leur accorder au prochain village à deux lieues dudict Lyon.

«Aussy entend Sa .Majesté que la ville et pré»oslé de l'ai is soyent et demeurent comme elles estoient aupara- vant les troubles.

«Entend aussy le lioy que l'édict qu'il a faicl à présent pour la résignation des officiers dejudicature, par lequel est ordonné que tous officiels de judicature et de finances ayent à résigner leurs offices dedans l'asques prochaines, tienne et aye lieu, s' entendant le semblable pour tous officiers des villes, comme maires, escbevins el autres. n (Bibl. nat . Cinq cents Colbert, n" sa, p. iao .)

ivrMv

82

LETTRES DE CATHERINE DE MEDIC1S.

de me mander amplement quelz seront les ad- vis el oppinions de cesdiclz seigneurs. Pryant en cest endroict le Créateur vous avoyr, mon filz, en sa saincte et digne garde.

De Parys, ce xxvin1 jour de novembre 1567.

Vostre bonne mère,

Caterine.

1567. 29 novembre.

Orig. Bibl. nat. fonds français, il* 3t5g, 53. A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.

Mon cousin , je ne vous puys riens adjousler à la lettre que le Roy monsieur mon fi lz vous escript présentement, si n'est vous pryer bien fort de nous venir joindre avecques le secours que vous amenez à noslre service, car nous ne voulons pas combattre sans vous et vous attendons eu extresme dévotion, qui nie faict vous prier encore ung coup de user de toute dilligence, priant le Créateur, mon cousin, vous avoir en sa garde.

De Parys, ce xxix'jour de novembre 1567.

[De sa main.) Mon cousin, voyent mon filz si prêt des enuemys et qu'il se présante de belle auccasions , si vous aytiés déjeà aveques les torses que menés jouynt à son armaye, qui me faysl vous prier de fayre eune extresme déli- geuse, car c'et l'antyer repos de cet royaume, se aytiés déjeà arivé à luy el m'asseure que y fa y tout cet que pourés.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

[1567. Décembre.] Aul. Bibl. nal. fonds français, 3ao,3 , I 1 1.

A MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS. Mon cousin, Madame de Nemours, après

m'avoyr balle ' eune lettre de vous et l'avoyr leue, m'a dist que l'on vous avoyst dist que je avès mendé au capilayne (pie tinse bon contre vous et contre la pays-. Je ne set qui vous lia dist celé menterie, car je jeamès ayscript ny mendé à neul capytaine qui linse bon contre vous; car, mon cousin, je pas ouy dyre que leusiés seul que la volusiés; car je croy qu'i ni a neul bon cerviteur du Roy qui ne la désire, mes qu'éle couit3 à l'boneur de Dycu et le sien. Par plus forte rayson, moy qui ne puis avoyr ny bien ny.mal que aullent que mes enfans et cet royaume couynt con- servés, par ansin * je douys plus que neul aultre en désirer la conservalyon et de ses bons sugès et je panse que, ayenl fhauneur d'estre cet que je suys, que neul ne me melroy du constrère, et set je désire eune fin san que jeamès plus ont puise retomber en parel mal, je panse aystre en sela de vostre aupinion et de tous les jeans de byen et vous savés myeulx que personne que je n'é jeamès eu aultre volante el vous enn'é tousjour ouy par- ler de mesme; par ansin je n'euse pas aysté sisolle aul5 mauvèse de mander que l'ont ieul contre vostre aupinion et \ous prie me mender qui est cet pourteur de rogaton, car je n'ay jeamès ryen mendé, sinon que je désires , si ne semétoynl à la rayson, que, aystentveneu les Gascons, l'on ne s'andormyst à leur paroles, mes je ne vous ay jeamès nomé ny aultre ; car yl mesanble que ne vous, ny parel à vous ne devés panser que je soye en supeson c de pays, puisque vous ay balle mon fils à qui j'é

1 Cette lettre fut écrite à la suite de la délibération des capitaines du camp du duc d'Anjou; voir la note de la paj;e 8 1 .

1 Pays, paix.

3 Cnuit, soit.

4 Ansin, ainsi.

5 Aul, ou.

6 Supesun, soupçon.

LETTRES DE CATH

comendé croyre vos consel et ne ryen favre sans sela, qui est asés de lémoynage pour n'estre en dutte de nioy, qui a mys (ousjour pouyne de \ous monslrer l'amylié que vous perte et n'ajouter ibuys à ceulx qui n'ont eu que fayre de barbuUer ' le monde et ne se qu'il sont, mes y fayré myeulx de mener lay - main que la langue, quant yl controve cet qui n'est poynt. J'espère que Dyeu vous ramè- nera tous si vietoryeulx que n'arons occasion que de remersier Dyeu, el vous ryré de tout cet controverye et que pour sela ne l'aurons d'estre bons parans et amys, corne vous sera et monslrera par ayfayst Vostre bonne cousine,

Catebine.

[1567.— Décembre.]

Aul. Bibl. nat. fonds français, 3393. 3g r°. A MOV COUSIN

MONSIEUR DE NEMOURS.

Mon cousin, Conbault3 vous dira bien au long toutes cliauses, et vous voyré les ar- ticles cornent le Roy les ha résoleu et la mar- quise de Rolflyn ' les a \eu et dyst qu'elle pense à cet coup qui contenteron. Dieu le veulle, se s'et nostre bien. Je envoy letre à mon fils de Monsyeur le cardinal de Lorayne; vous voyrés des novelles des reystres; je ne vous fayré plus long djscurs, pryent Dyeu vous donner ce que désirés.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1 Barbuller, barbouiller.

* /.ny, les. Le capitaine Combattit avait été pris à Bray il commandait pour le duc de Nemours. (Duc d'Aumale, Riitoht in princei de Conii, t. I", p. 3 18.)

' La marquise de Rolhelin, belle-mère deCondé, avait '■li; prise avec les enfants du prince; elle venait d'i!lre

mise en liberté, et à la suite des propositions appnrl

par elle, une tiêve fut conclue. Voir note, p. «7.

ERINE DE MÉDIGIS. . 83

1567. a décembre.

Orijj. Ililil. nat. fonds français, ii*3«9i. P 7», A MON CODSIB

MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.

Mon cousin, la lettre que le Roy monsieur mon lilz vous eseript présentement accusera la réception des vostres deux dernières des xv et xx du passé, et vous fera entendre en quelle expectatioo nous sommes de vostre ve- neue, laquelle je vous prie infiniment de lias— 1er et dilligenterle plus qu'il vous sera possible sans plus vous amuser nulle part.quelqueeliose qui se présente, considérant combien presse l'occasion pour laquelle vous venez et que, si ceste bataille se donne ' sans l'ayde de vos Irouppes, combien la partie en sera moindre et plus faible, et ne vous donnez peyne, je vous supplie, du lieu que vous avez en ceste armée; car il vous y sera donné tel que n'aurez occasion de vous en mescontynter, saicbanl bien ce que méritent tous voz services et grande affection, fidélité;, et pour ce ne vous en diray-je liens davantaige par la présente, suppliait I le Créateur vous donner ce que dé- sirez.

EscriptàParis,ce n* jour de décembre 1 5G7.

{De sa main.) Mon cousin, je vous suplye

1 Cliarles 1\ le félicite d'avoir repris Vienne en atten- dant l'arrivée des Suisses; mais que Màcon soit pris ou repiis, il faut qu'il rejoigne l'armée royale. Klle est sortie, il y a huit jours, pour aller clierclier le prince de Gondé et sa troupe. Une bataille est imminente. (Même volume, p. 71.) De son coté Bobertet lui écrivait le même jour : «Si vous n'estes icy bienlost, vous n'aurez esté ni en reste guerre ni en ceste paix; car nous sommes sur le branle de tous les deux roslez et l'un ou Paulin' ne peut eslrc long. Au reste, venant en reste aimée, il esl bien certain et me l'a dit aussi la

Heine, commanderez à vostre régiment de gens de citerai . comme font tous les aultres.- (Bibl. nat., fonds fiançais, n" 3 a 3 1 , p. 7 4 . )

8 S

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

vous en venyr, et vous aystent ysi ne seré pas pis Irdlo que les prinses qui sont déjéà auprès fie mon fils.

Vostre bonne cousine,

Caterihe.

1507. ,'i décembre.

Orig. Bibl. n.-it. fonda français, 3aai. 8a.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE iNEVERS.

.Mon cousin, je ne puis rien adjousler à la despesche que le Roy monsieur mon fils vous faict présentement l, si n'est de vous pryer bien fort de faire toute la plus grande dilligence qu'il vous sera possible, de vous en venyr nous trouver; rar, si vous estes une fois joinct à noslre armée; il se fera la plus belle cbose qui fust jamays faicte , et pour m'asseurer que vous y userez de toute dilligence, je ne vous diray davantaige. Priant Dieu, mon cousin, vous avoyr en sa saincte et digne garde.

De Paris, ce 111e jour de décembre 1567.

(De sa main.) Mon cousin , vostre veneu nous atendons, que nous donnera la victoyre et la lin de tous nos maulx; et c'est plus que néces- soyre de vous baster pour des aucasions que ne vous puis escripre; mes si faysle deligense, vous fayré le plus grent cervise que saroyl fayre prinse aullre quel que souyt.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1567. h décembre. Orig. Bilil. nal. fonds français, 3 1 5 q . 118.

\ MONSIEUR LE MARESCHAL DECOSSÉ.

Mon cousin, j'ay reccu vostre lettre par La Gastine et cntcndeu par icelle toute autre

1 Voir celle b'Ilre dans le même volume, f' 80.

chose que ce que je m'allendois de vous pour le long temps qu'il y a que vous nie cognois- sez, et sçavez (|ue j'ay tousjours oublvé toute chose de mon particulier pour la conservation de ce royaume et de mes cnfi'ans que j'ay plus cher 8 que ma propre vye, laquelle j'ay tous- jours bazardée et feray volunlieis encores, quant je pensseray qu'elle pourra servi]' au repoz de ce royaulme, et vouldrois qu'il ne tint qu'à cela, et qu'il y feust bien estably, et l'honneur de Dieu et la vye de mes enlfans aussi conservée et assurée, ainsy que le désirent tous les gens de bien qui n'ont aullre pation; et seroys bien marryc que vous ny aullres eussiez oppinion que je voulusse bazarder la vve de tant de gens de bien, si bons serviteurs de ceste couronne, comme vous estes tous, et la vye de mon fils que j'ay plus chère que la myenne, pour estre en peyne de trouver de l'argent pour payer ceulx qui sont au camp et les bons subjects que le Roy mon fils a. Car, Dieu mercv, il a envoyé son frère aveques son armée payée pour ung mois, et le dixième de cesluy-cy que commence le paiement de l'aullre. J'es- père luy envoyer ce qui sera nécessaire pour payer ce qui sera escheu à ce terme là, et au vingtiesme le payement du reste de l'armée qui ne se paye point, plus tost, je m'asseure que j'auray l'argent pour achever de la payer. Et, pour faire honte à tous ceulx, que vous dictes qui, par faulte de payement, pourraient ha- bandoner mon filz, encores que je ne puisse croire que, iceulx ayant laissé leurs maisons, et venuz d'une telle affection et sans estre mandés la [dus part au secours du Roy mon- dict. filz, et qui ont faict preuve de leur bonne volonté à cette dernière bataille, ainsv que vous avez veu, voulussent jamaiz pour si légière oc- casion en cause tant juste et raisonnable dé- laisser mondicl filz; et pourtant il n'y a point de propoz que vous m'escrivez que ladicte

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

85

faulte de payement soy t cause que voulions que combatlyez plus tost; car si vous avez bien veu les lettres que j'ay escriples à niondict fils, vous n'en trouverez une seulle qui lui dye qu'il prccipitlc rien, niais (|ue, ayant les Gas- cons joinctz à luy, il regarde à ceste heure aveques vous ce qu'il aura à faire pour le ser- vice du Roy et de ce royaulme, l'ayant le Roy niondict fils accompagné de tous ses meil- leurs serviteurs et plus grandz capitaines des- quelz il vouldroit croire le conseil, si luy- mesme y estoit; et trouvera tousjours bon ce que adviserez qu'il face, estant au lieu vous estes, et pour ce faire le Roy niondict fils luy a donné pouvoir et puissance de combactre, y assaillir et deffendre et ce qu'il seroyt be- soin de faire pour son service aveques vos bons advis, et suis asseurée que, quand vous aurez veu et bien considéré mesdictes précé- dentes lettres que j'ay escriptesà niondict filz, vous n'y trouverez aultre chose que ce que je vous mande par la présente. Priant Dieu, mon cousin, qu'il vous ait en sa saincte garde.

De Paris, ce 1111e jour de décembre 1 5C7.

Caterine.

[De sa main.) Mon cousin, je veuoldroys achepter le repos de cet royaume et la con- servation de tous les sujès du Roy mon fils de mon propre sanc et de ma vye pour conserver cela ' de ceuls qui ly peuvest aveques la leur l'y conquérir le monde à grcnt pouyne. De peur de ne liover de l'arjeant pour les poyer, voldray- ge qu'il asardasct'2 et aveques la leur cela de mon fils et tout le royaume; mes je ce3 que ayste sage et avysé et ne fayré que ce que l'on douit fayre, quy me faysl excuser tout; car

1 Cela, celle-là.

' Qu'il uiardanel , qn'jk hasardassent.

' Je té, je sais.

je say que le mamès temps fayst venyr goûte1 et la colère s'an an su\.

15(17. 5 décembre.

Oriij. Bibl. imp. oV Sainl-Pt'lersbourg. vol. XX, fi. A MON FILZ

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon filz, je vous envoyé ce porteur pour vous advertiroù sont les Gascons, lesquelz sonf bien près de vous. Je le renvoyé au devant d'etilx, affin de leur faire faire une exlresme dilligence de se joindre à vous, dont je vous prye, de vostre coslé, leur faire une despesche bien expresse pour les haster tousjours le plus que l'on pourra, vous advisant que demain je vous renvoyeray Souryes salisfaicl de tout ce qu'il nous a apporté de vostre part, et sur ce je prieray le Créateur, mon filz, vous avoir en sa garde.

De Parys, le ve jour de décembre 1667.

Vostre bonne mère,

Caterine.

1567. 5 décembre.

Orig. Bibl. imp. de Saint-PéU-rsbourg , vol. XX, f 5. A MON FILZ

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon filz, je n'adjousteray riens à la lettre - que le Roy monsieur mon filz vous faicl présen-

1 Lt goûte, c'est-à-dire la pluie.

2 Voici cette lettre: «Mon frère, par la dépesche que Souryi; m'a apportée, j'ay Irotivé de quoy nie contenter grandement, voyant le sièye levé devant ma ville de Sens el la bonne résolution que vous avez prinse tant poul- ies logis de mon armée que pour bien employer doresna- vant icelle, aussilost que vous vous serez joinct avec- ques les forces de Gascoii|;nc, n'estant pas possible de vous mjenix résouldre et gouverner que ce que avei laid jusqaes à présent.- (Bibl. imp. de Saint-Pélersbourg. )

80

tcment, si n'est unis tesmoigner le playsir que

ce nous est de yoyr (juo toutes choses passent si bien en noslic année. Présentement le sieur de Rochefort m'a l'aict entendre ung advis qu'il a eu du costé de Montmiral contenant que les ennemys se retirent parSezanneet Cbasteau- Thierry à Soyssons >, dont, si cella est, je

1 Le prince de Condé était délogé de Monlereau, et voici d'après une copie du Record office le «brief dis- cours des affaires de la guerre de France, principalement du camp de M. le prince de Condé»).

«Ledict seigneur avec son armée, environ le commen- cement diulict moys de décembre, prend par force la ville de Ponlz-sur-Yonne, distante de la ville de Sens en- viron deux lieues, pour donner passage aux compagnies qui luy venaient de la Guyenne, conduictes principa- lement par le seigneur de la Rochefoucault, pour les joindre avec ses forces; lesdictes compagnies pouvoient arriver à trois mille hommes de pied et deux mille che- vaux, et amenèrent avec eux six pièces d'artilleries prises à Orléans, entre lesquelles y avoit deux doubles canons, une grande coulevrine et troys pièces de campagne avec leur équipage et munitions.

«AudicUemps les ducs de Guise et Aumale, quiesloient dedans ladicte ville de Sens avec grand nombre de ca- valerie, sentant ladicte armée près d'eux, s'en allèrent une nuit, tirant le cbemin de Troye, sans eslre appcrçus de leurs ennemis, et de à Verdun.

«Peu de jours après fut prise la ville de Bray-sur-Seine , moitié par force, moitié par accord; car après avoir reçu quelques assaults se rendirent au sr de Genlis, lieutenant de monseigneur le Prince en ceste affaire, par coinposi-

li t payèrent n"' v' escus.

«Il y on eut plusieurs d'une part et d'autre tués et blesses; entre y fut blessé le sieur de Corbouzon, frère du comte do Mi.ntgommery; les capitaines et soldats nui estoient dedans, conduits entré anltres par ung

nommé C bault, sorti avec le reste de ses soldats,

bagues sauves . et luy et sa compagnie s'allèrent remettre dedans la ville de Provins, laquelle ville fut prise mira- culeusement, car la bresebe n'esloit nullement raison- nable, mais ceulx qui estoient dedans, voyant la har- diesse et plus que témérité des assailans, se rendirent. Ladicte ville est du duché (le Nemours.

t Justement après fut prise la ville de Nogentsur-Seinc, se vmanl pie, le à eslre forcée, et pava aussi quelque

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

m'asseure que vous aurez déjà sceu des nou- velles et dessus ne perdrez pas les belles oc- casions qui se pourront présenter, cella adve- nant, et me remectant du surplus sur Soury/e je pryeray Dieu, mon filz, vous avoyr en sa saincte garde.

De Parys, le v" jour de décembre 1 5 G 7 .

somme de deniers et munitions qui soulagent grande- ment ladicte armée.

«Monsieur le Prince, audict temps, vint loger audict lieu de Bray, que fut le vu" dudicl niojs, auquel lieu vint Madame la marquise de Rothelin,' mère de la femme de mondict seigneur le Prince, pour traicter ou aviser à quelques moyens de la paix; et ce pendant se faisoient plusieurs allées et venues par le susdict Combattit vers le Roy pour accorder quelques articles de paix assez peu raisonnables pour tousjours entretenir ledicl sr Prince, soubs couleur de ladicte paix, encore qu'ils n'en eussent aucune volonté, ce qu'ils pensoient ne devoir eslre cogneu- par leilict seigneur et sa compagnie; mais ledict sieur, qui n'a jamais eu faulte de bons advertissemens, avoit descouvert par quelques moyens certains et par quelques courriers qui alloienl et venoient ordinairement de Paris vers le cardinal de Lorraine et mareschal de Vielleville. comme ils les avertissaient ordinairement qu'ils fissent tout ce qu'il pourraient pour empescher la venue des reisters dudict seigneur Prince, ce qu'ils espéroient bien certainement faire, comme ils avoient aussi assuré le Roy, et que cependant ils sçavoient bien comme il falloit traicter et entretenir les mareschaux en parlementant et leur faisant accroire de vouloir faire la paix. dessus, n'es- tant pour lors rien faist, se départit ladicte dame de Ro- Ibelin dudict lieu de Bray et s'en retourna vers la Royne. «Mondict sieur le Prince tira son chemin droist vers la Brye pour de aller en Champagne et Lorraine pour aller recevoir ses reislres, desquels, audict temps, il eut certaines nouvelles et de leur acheminement.

«Audict temps, Monsieur de Clermont d'Amboyse se départit de ladicte compagnie sans dire adieu et avec assez peu d'occasions, pour raison de quoy n'y a acquisl pas grand honneur et n'a esté sans s'en repentir. Ledict seigneur avoit réputation d'avoir auprès de soy de grands deniers, lesquels il aymoil et vouloit garder, au moins ainsi qu'on disoit. Néanmoins son fils aisné est demeuré avec ladicte compagnie et de mondict seigneur le Prince et avec la pluspart de la compagnie de sondict père.

LETTRES DE CATH

{De sa main.) Mon lilz.j'é ynstruyl oet por- teur de loul cet que j'é entendu et \ le vous contera, qui cera cause que ne vous en dire daventage; car je m'aseure que y sarés bien pourvoyr par l'advis de tant de jeans de bien.

\ostre bonne mère,

Catbrine.

EP.INE DE MÉDIC1S.

87

!5C7. 7 décembre.

Orig. Bibl. nat. fonds français, n" 3aiS, 5a.

a MON COUSIM

MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, ce peti t mot sera pour vous dyre que demain partyra d'icy le payement d'ung mois pour les arquebu/.yers à cheval et

i-Je ne veux oublier, ayant parlé de la marquise de [tothetin, comme quelques joins auparavant elle a eslé prise en son chasteau de Blandis avec les petits enlaus de mondict seigneur le Prince qu'elle a\oil avec elle en garde. La prise fusl faicle par son neveu qui a espousé sa nièce, fille du feu sieur de Gyé, seigneur d'Eutragues , assez villement; en quoy on peult accuser l'un et l'aullre, luy parc que, quelques jours auparavant, il luy avoit escrit qu'il vouloit la venir voyr avec petite compagnie pour luy communiquer quelques affaires, à quoi elle prendrait bien plaisir, et que, à reste cause, elle luv mandas! s'il serait le bien venu, comme elle list, et aussi qu'elle avertisl, quand il viendrait, ceulxdela porte de le laisser entrer. Audict temps il ne faillit de venir et list avertir qu'il estoit à la porte, suivant ce qu'elle sça- voit, et la porte luy lut ouverte sans faire regarder quelle compagnie il pouvoit avoir avec luy. Il avoit avec luv tant de pied que de cbeval bien Iroys cent personnes toutes cachées dedans les maisons, et luv, la porte ou- verte, avec ceulx qui csloient les plus près de luy com- mença à assaillir, tuer et saccager les serviteurs de sa tante et cependant le reste y entra et se saisit du chas- teau; estant entré, le pilla et saccagea tout et enmena prisonniers ladicte dame et les petits enfans, entre aullre ung grand nombre de gens de bien el d'honneur qui s'estoient venus dedans pour sauver leur vies et leurs biens, dont fut plus de dommage que à elle. Voilà la foy de son neveu, et le peu de diligence que telle dame a Ole à garder une maison forte qu'elle pouvoit garder.-'

chevaulx légiers ausquelz je vuu- prye, mon cousin, de l'aire faire la monstre iucontiuanl tout eu ung mesine jour et donner ordre qu'il y soy t faicl bon niesnage , comme je m'asseure que vous sçaurez toujours faire, vouspryanl aussi, mon cousin, de vouloyr réduyre le nombre des arquebusiers à cbeval à ce qui en fut der- nièrement compté, vous estant icy. Et en cet endroicl je prie Dieu, mon cousin, vous avoyr en sa saincle et digne garde.

De Parys, ce vu" jour de décembre 10O7.

(De sa main.) Mon cousin, vous savés cet que l'eut résoleu avent rostre parlement que ne retiendriez que troy sans arquebusier à cbeval. Je le vous dys pour se que aveques le poymentdes chevauls ligier y n'y a que pour troy sans arquebusies à cbeval; si enn avés daventage, niendé le nous.

Voslre bonne cousine,

Caterine.

1507. - décembre.

Orig. Copie transmise par M. le marquis de Bourdeilie.

V MONSIEUR DE ROURDEILLE \

CONSEILLER ORDINAIRE DE M CHAMBRE Dl ROT MONSIEUR MOU FIU . ET CAPITAINE l'r. C!1QIM>TE HOMMES D'ARMES DE SES ORDONNANCES.

Monsieur de Bourdeilles, ce petit mol de lettre ne sera que pour accompaigner celle que le Roy monsieur mon fils vous escript pré- sentement, et vous asseurer que j'ay esté bien aise de participer au plaisir qu'il a eu d'en- tendre vostre acheminement par deçà avec la troupe que vous escrivez en bon équipage de faire service. Ne me restant à vous dire si non que, suivant son intention, vous ne bougerez de la ville de Chartres, y estant arrivé, jusques à ce que vous ayez de nos nouvelles. Priant

' André de Bourdeilie.

88 LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.

sur ce le Créateur vous donner, Monsieur de Bourdeilles, ce que plus désirez.

Escripl à Paris, le vne jour de décembre 1567.

Catbrine.

1567. 7 décembre. Orig. Bibl. nat. fonds français, 32âi. 0,3.

a mon coDsia MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.

Mon cousin, je ne puis riens adjouslerà la lettre que le Roy monsieur mon fils vous es- cript, si n'est de vous pryer bien fort que mec- laut par vous en considération l'importance dont elle est, vous y vuellyez user de toute la dilligence requise et nécessaire. Pryant en cest endroict le Créateur vous avoir, mon cousin , en sa saincte et digne garde.

De Parys, ce vne jour de décembre 1 50 7.

(De sa main.) Mon cousin, vous dire que cbangon d'eupinion, mes vous savés que en ses afayres y set faull conduire celon cet que Ions se d'a\ y s et que l'on voyst , et cet vous vous jouynés aveques eulx aseuré-vous que c'et le plus grent cervise que feut jeamès faysl et que vous acordyés tous emsanble, comme je m'a- seure que fayrés, pour le servise du Roy, et lault auser de diligense.

Vostre bonne cousine,

Catebine.

mon fils ' vous escripl, vous priant, de ma part, ne perdre heure ni temps à vous en venir par deçà avec vo2 troupes en toute la meilleure dilligence qu'il vous sera possible, faisant en cbeinyn touchant vostre arrivée à j Montargis ce que vous mande ledict sieur Roy mon fils, dont je ne vous feray aucune redicte par la présente, en priant Dieu, mon cousin, vous donner ce que {dus désirez.

Escripl à Paris, le vne jour de décembre i567.

1567. 7 décembre.

Orig. Bibi. nal. fonds français, 3sai. f* 85. A MOV 0OD8IB

MONSIEUR LE DEC DE NEVERS.

Mon cousin, j'ai voulu acompaigner deu petit mot de lettre celle que le Roy monsieur

Vostre bonne cousine. Roberiet.

Catebine.

1567. 7 décembre. Copie. Bibl. nat. fonds français, nn 10751, 119g.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, le Roy monsieur mon fils vous escrit si au long2 de ce qui

1 Charles IX l'invitait à venir droit à Montargis, et André de Bourdeille ajoutait : nll lault à nouveaux advi.- s'ayder de nouveaulx conseilz, ainsi suis-je maintenant contrainct de faire pour vostre regard d'aultant que, de- puys vous avoir faict la dernière dépesche , je vyens d'estre adverly pour certain que les ryttres que noz ennemys ont louez en Aliemaigne marchent droict leur chemin pour entrer en Champaigne, audevant desquelz ayant envoyé mes cousins les ducz d'Aumale et de Guyse pour leurempescher l'entrée de mon royaulme et les combattre auv passaiges, encores que je leur aye baillé et faict assister de bonnes forces, j'ay advisé de renforcer mes- dictz cousins des forces que je pouray.u (Même vol., TioS.)

2 Voy. cette lettre dans le même volume, 89, et une lettre de Robertet au duc de Nevers. (Ibid., p. 89.)

Voici ce que Charles IX ajoutait à la lettre de Cathe- rine : rCeux du prince de Condé s'étant retirés vers Monthereau pour avoir le passage de deux rivières à leur dévotion, enlandant que mon frère le duc d'Anjou s'ache- minoit avecques toutes ses forces en toute dilligence et délibération de combattre et achever de les chastier, pour faire croire qu'ils s'estoient rassurés, ayant laissé

LETTRES DE CATIIE

s'est passé de deçà depuis la dernière despeche (juc nous vous avons l'aide que je me conten- teray de \ous dire que luy et moy avons grande occasion de nous contenter du bon se- cours cl à propos que nous a este' envoyé pac les ministres du Roy Catholieque mon lils, en- cores qu'il soit arrivé après la bataille qui a sic donnée, ainsin que nous vous avons es- cripl , niais il y en a cncores assez pour cul\. estanl ceulx qui sont demeurez de reste dïcelle forts pour nous donner encore assez de peine el avons faict acheminer vers èulx une bonne el grosse armée soubs la conduite de mon lils le duc d'Anjou, lequel le Iîoy mon lils a créé son lieutenant général par tout son royanlme et pais. L'on pourra maintenant j juger si nous prenons les matières à cœur pour | nous délivrer premièrement, puis toute la chrestienté de ceste vermine; à quoy, il faut aussi que tous les princes d'icelle nous aident, j afin que nous ayons plus de moyens de la réunir et délivrer des maulx et calamités dont

quelques forces dedans, en sont deslogés avec loule leu: armé* . tirant à Sens qu'ils ont assiégé pour l'emporter du premier coup, pour estre une ville d'une grande def- fense et de mauvaise garde et les murailles d'icelle fort foibles, mais pour le bon ordre que y avoit esté donné par mon cousin le duc de (juize, qui estoit du costé de Cbampaigne, y ayant laisse forces assez suffisantes-, elle a tenu jusques è ce que mondict frère ait eu moyen d'ap- procher ses forces d'eulx, desquelles ilz ont une si grand peur qu'ils sont deslogez et ont levé le siège, mais ilz oui beau luire, je les feray poursuivre de si près que j'en aura] la raison, vous asseurant que les chefs de cette conspiration ne sont pas à se repentir de leur folle et malheureuse entreprise, se trouvant abandonnez, comme il/ sont, de tous costez, fors d'Allemaignc d'où ils s'as- lurenl tirer quelques reistres, fondant toute leur espé- rance lé dessus, mais j'ay belle peur pour eulx qu'ilz n arrivent trop lard, tellement que je veulv les coloyi ,],. 'i près, qu'il/, .vront constrainetz de tourner visage (,| '■oinballi-e avant qui: Inurdirl secours soil sur la frontière.)! (Iliul. , p. n, ai.) \'oy. uni' lelln' di' l.bai li-s l\ à IVvéqm. de Rennes dans le n" îbtjhH du fonds français, p. iof>. <! vriii.iiiM m Mi m is. m.

I1INE DE MÉDICIS. gg

elle est afiigée. Toutes fois je ne double pas que ceulx qui penseront se pouvoir prévaloir i troubles et empesebements nous sommes, pour mieu-lx venir à bout de leurs affaire-. n'employenl le temps et ne prennent leui commodité puisqu'elle se présente. Cecj êsl pour respqndre à ce qui est adjousté de vostre main à vostre lettre du quatorziesme que Monlmorin a apportée, dont je ne me veux donner tant de peine que l'on cuideroit bien. \u demeurant, de vostre part, je vous prie vou- loir continuer à nous adverlir et mander des nouvelles de ce qui se passera de vostre rosir, ainsi que vous avez laid jusques à présent el vous promets que le Koy mondict lils et mm aurons autant agréable le service que vous nous y l'airez que si vous estiez par deçà. Priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa saincte et digne garde.

Escript à Paris, le vne jour de décembre i567.

Caterine.

15(57. 8 décembre.

Orij;. Bill, iiiip. de Saint-Pétersbourg, vol. \.\, f- G.

A MON FILZ

MONSIEUR LE DUC D'ANJOT .

Mon filz, je vous envoyé ce couryer volaul pour vous pryer de me mander incontinent par luy si vous avez envoyé au prince de Coudé les dernyers articles touchant la paix ' el quelle responsc vous aurez eue dessus, el Boubdain que vous l'aurez je vous prye de nie renvoyer et encore que il y ait suspension

' Interrogé le 3 décembre par des membres du Parlement sur certains bruits de paix qui couraient, Charles IX leur avait répondu que son attention était de ne traiter ni avec le prince de Condé ni avec ses alliés. (Dépêche de Norris à Cecil, Cahndar af.StaU /»<- pan 1 567, p. 377.)

luinimnic KATtOIIAU

90

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

d'armes pour troys jours et que vous fussyez en quelque espérance de paix, je vous prye, mon lilz, ne laysscr pour relia de donner ordre à toutes choses concernai] tz la guerre, et sur ce je prve le Créateur, mon lilz, vous avoyr en sa saincte et digne garde.

De Parys, ce vinc jour de décembre 1 5 G 7 .

Voz Gascons seront demain à disnerjoinetz à \011s. s'il est vrav ce qu'il nous ont escript de Gosne; et nous avons eu nouvelles d'Allemaigne que les rvttres de noz ennemys ne sont pas si tosl à eulx; touteffoys il ne faut pas perdre temps.

\ ostre bonne mère.

Caterime.

1567. 10 décembre.

Orig. Archives ilu Rhône.

A MONSIEUR DE MAUGIRON.

Monsieur de Maugiron, vous verrez ce que le Roy monsieur mon lilz' vous escript pré- sentement pour tesmoignaige du grant conten- tement et satisfaction qu'il a du bon et grant devoir dont vous avez jusques icy usé au bien de son service et prospérité de ses affaires, et mesmes, ces jours passez, avec mon cousin le duc de Nytfernois, à la prinse de Mascon. Et, oultre ce que je m asseure il en fera très volun- liers envers \ous et les vostres la recongnois- sance, je vous prye croire que je y tiendray tousjours la main d'aussi bonne affection que je prye à Dieu vous donner, Monsieur de Mau- giron, ce que plus désirez.

Escript à Paris, le x" jour de décembre

<\TF.RINE. RoiiERTF.T.

1507. 10 décembre. Orig. Bihl. nat. fonds français, 3321, loi.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.

Mon cousin, Camille, présent porteur, nous a apporté de bonnes nouvelles de vostre part de la prinse de Mascon l et avez en cest en- droict et à Vyenne faict ung grant et signallé service au Roy monsieur mon filz, lequel vous en scet beaucoup de gré; et mayntenant, mon cousin , il vous faict entendre bien au long son intention, à laquelle, de tant que vous pouvez assez juger combien il importe au service du Roy monsieur mon fils, je vous prye, mon cousin, vous y vouloyr conformer et y user de telle diligence que nous puissions par vostre bon moyen empescher la venue des r\ tires en ce royaulme; en quoy je m'asseure, mon cousin, que vous ferez tout l'effort qu'il vous sera possible; et quant à la requeste que vous faictes audict sieur Roy mon fils pour les sieurs Carces, Maugiron, Rellegarde, La Chastre et le collonel Charamont louchant quelques munitions des ennemys qui se sont trouvez à Mascon, c'est chose que leur ac- corde forl volontiers en considération des bons services qu'ilz luy ont faict audict Mascon et leur en fera-t-on faire les despesches néces- sayres; et pour le regard de ce qui touche en particullyer audict sieur de la Chastre et de ce que le conte de Rrissac a voulu que ses bendes fussent commandées par ITsle, ce a esté chose que ledict Rrissac a fort disputée pour estimer que cella despendist de son auc- torilé de la charge qu'il a de collonnel en Piedmont où, comme \ous sçavez, il ne peult

1 Voir une lettre de Roborlet au duc de Newi-s pour le féliciler de la prise de Màc.on et -lui faire part de la bonne opinion que Catherine a ripriinée de lui à Charles IX». (Komis français. ^iaa), p. 108.)

L ET TU ES DE CATH

pas aller à ceste heure et, n'y pouvant aller, c'est, comme il dict, au plus vieil cappitavno (jui se y trouve à y commander, et voylà , mon cousin, comme cella s'est passé; mays il y aura aullre bonne occasion de taire pour le- dit! La Chaslre, asseurez-vous que pour ses mérites et pour l'amytié que luy portez, nous ne l'oublierons poincl. Et me remectant du surplus sur ledicl Camille, jepryele Créateur vous avoir en sa saincte et digne garde. De Paris, ce x'jour de décembre 1567.

(De sa main.) Mon cousin, cet pourteui ayst si sufisant et vous sara rendre si bon conte lent d'ysi que du camps que ne vous fayré pas Ion discours, seulement vous prye croyre que, sel je ne meurs entre si et que je vous revoye, que voyent le Roy mon fils yl vous fayra conestre, sy pour son servise vous vous acomodé à tout, que pour son devoyr ausi yl le reconestra de fason que les aultres pren- dront avxsemple à fayre comme vous. Je me remectrey à cet que Camyle présent pourtour vous dira de la part de

Vostre bonne cousine '.

( . VIKIUXE.

1567. ia décembre.

Orig. Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg, vol. XX . 7.

A MON FILZ

MO.NSIEIH LE DLC D'ANJOU,

Mon filz, pour vous respondre à voz deux despesches du xc et xtc de ce moys, je vous diray que ayant desjà mys deux compaignyes des Bretons dans Meleun et Moret, je suys d'advis que les y laissiez et suffira de vous faire venyr le reste desdiclz Bretons; mays

1 fioberlel ajoutait à cette lettre: rLa salvalion 1I11 l'u.iiino ii^|i«iii<] (1,. la diligence que vous oiectrez a aller au-devant des rsjstres.i (N° 'i-mi. p. io3.)

EKI\E DE MEDIUS. 91

I quant à départyr les bendes de gens de pied gascons venautz nouvellement au camp soubs les deux collonelz Brissac et Slrozzy, c'est chose, mon filz, à quoy je vous prye ne poinet toucher et les laysser comme il/, sont à présent , d'aultant que lesdictzCasconsdésirent combattre tous ensemble et leur a esté ainsi accordé par le Roy monsieur mon filz, ce que je vous prye, mou lîlz, faire suyvre et n'y riens changer, vous advisant que pour le re- gard de ceulx de Bloys nous suyvrons l'advis que nous avez mandé tant pour la levée des denyers que pour le licenlyement d'une partye des gens du sieur de Richelieu, ne vous pou- vant respondre sur l'instance que vous faict le cappitayne Rans pour estre payé que de nous en remectre à ce que vous et ces seigneurs es- tans par dellà en adviserez par ensemble, vous ayant esté satisfaict pour le payement des bendes de Puigaillard, Chailly, conte de Mar- tinengo et aultres selon Testât que le commis- saire Demole emporta hyer pour vous mons- livr, n'estant, ce me semble, chose fort né- cessaire de leur l'aire bailler les cents escus qu'il; demandent aulcuns entre eux pour la levée de leurs compaignyes, carceseroyt une grande conséquence pour les Gascons qui sont venuz nouvellement; et pour venyr, mon filz. à vostre lettre du jourd'huy, je ne fauldrav de faire accomoder lesdietz Gascons des choses (jui se pourront recouvrer par deçà au inveulx qu'il sera possible, comme aussi ay-je com- mandé au commissaire Raconys de faire tous- jours provision de la plus grande quantité de pouldres,d'harqucbu/.esqu'il pourra, et s'il est possible de vous faire envoyer quelque mar- chant volontaire qui fournisse desdiclrs pouldres à la suycte du camp, on le fera, comme en semblable ceulx de Paris donneront bon ordre à n'avoir poincl faulte de vivres pour l'adveuvr et ru feront provision pour

92

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

longtemps, qui est, mon filz, tout ce que pour eeste heure je vous puys escrire, en pryant Dieu qu'il vous ayt en sa saincte et, digne garde.

De Paris, le xnc jour de décembre 1567.

Vostre bonne mère,

G.vtkrimï.

],Vi7. 1 s décembre.

Oriç. L'.ibl. imp. de S;miiI-P.hm-I ourg vol. XX, f 10 A MON FILS

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon filz, maintenant que vous estes ren- force en vostre arme'e d'ung bon nombre de compaignyes de gens d'armes tant de celles qui sont venues de Gascongne que d'aultres qui ar- rivent de jour à aultre en vostredicte armée, il me semble qu'il sera fort à propos que vous layssyez aller la compaignye du sieur de Chaune trouver son cappitayne à la Fère, il est, tant pour la garde de la ville qui est d'importance, comme vous sravez. Il a bien besoing de sa compagnye, laquelle au demeu- rant n'estant pas complecte pour la perle qu'il fist de ses souldartz à la bataille demyère, il pourra refaire et remplyr plus commodément l'ayant auprès de luy, qui mefaict vouspryer, mon fdz, de ordonner au lieutenant de ladicte compaignye de s'en aller incontinent trouver avec icelle ledict sieur de Chaulne, vous ad- visant que j'ay receu les lettres que vous m'avez escriptes ce matin et veu la dilligenee dotrl vous usez à suivre noz ennemys, chose que nous avons bien agréable et en quoy vous vous conduisez si saigcment, qu'il faut continuer, que je m'asseure que vous sçaurez bien faire. Pryant Dieu, mon lilz, qu'il vous ayt en sa saincte et digne garde.

De Paris, ce xii° jour de décembre 1 5.S7.

(De sa main.) Mon fils, Brisac m'a inendé qu'il i a lent de colonel au camps que, se se n'étovt ans afayres qui cet présantet, qu'i qui- terovt tout, mes que asleure y ne dira mot. Le chevalier de Moulue m'a mendé qu'il y a beaucoup de ces capitaynea qui demenderont congé. Je suys d'aupinion que vous disiés (]ue volés pour cet heure que l'on ne louche au Gascons et que volés fayre combatre en- samble, car y ne failli ryen mal contenter et après, si c'et fayst, l'on sel byen qu'i n'y auré colonel que Brisac et Strozi , s.'il i veut demeurer, car y n'an n'a pas grentenvye, mes parlé eun pero à Brisac et à Strozi, afin que ryen ne se malcontente. Nous avons veu anuyt la monstre jeans de celle ville qui éloynt trente mile hommes armés tous et ont fayst la plus belle salve qu'il est posible d'ouyr; l'on leur ha dyst que l'on fermet les portes; y se sont prins à courer que l'on ne les a jeamès peu ârester, pansant que l'on les \oloyt léser dehors. Je voldroys que les eusiés veus. Vostre bonne mère,

Catkrink.

1507. i3 décembre.

Orig. Bibl. nat. fouds fronçais, 6391, f* io5.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.

Mon cousin , le cappitaine Alphonse Lazare , présent porteur, qui est fort bon soldat, ainsi que le cognoissez, m'a faict entendre que le feu mareschal de Bourdillon qu'il suivoit, luy avoit promis de luy bailler lestât de sergent major des bandes italiennes, s'il s'en levoit; et pour ce que c'est chose qui ne s'est faicte de son vivant, au moyen de ce que lesdictes bandes ne se sont levées, je vous prie que, si vous n'a\ez pourveu dudict estai de sergent major à celles qui sont de présent avecque

LETTRES DE GATHE

vous, vous les baillez audict Alphonse Lazare, (jui s'en sçaura aussi bien acquitter que autre homme que vous y puissiez mectre; et, oultre cela, vous me ferez plaisir bien fort agréable en ce faisant. Priant Dieu, mon cousin, qu'il vous est en sa saincte et digne garde.

De Parys, le xme jour de décembre 1 5G 7.

Caterine.

robertbt.

(567. i3 décembre.

Oiij;. Itihl. liât, fonds français, il" 3fljl, 10g. A MON f!OUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.

Mon cousin, je n'adjousteray riens à la lettre que le Roy monsieur mon filz vous escript présentement l, si n'est pryer tous- jours de vous achemyner lousjours en la plus grande dilligeace qu'il vous sera possible et de vouloyr tant faire que de vous joindre à mon cousin le duc d'Aumalle pour faire le service que nous attendons de vous, et pour estre assez asseurée de vostre bonne volonté, cella me gardera vous en dire aultre chose, en pryant Dieu, mon cousin, vous avoir en sa saincle et digne garde.

De Paris, le xm" jour de décembre t567.

(De sa main.) Mon cousin, nos ennemys s'an vont trover leurs reystres, et nostre ar- maye marche à leur queul. llaslé \ous de vous jeoyndre à Mesieur d'Omale et de Guise, car

1 Charles IX. le même jour écrivait à M. de Nevers: ~ Depuys deux jours Ions les ennemys sont deslogez de Monlerean et liienl le droicl rlii'iiivn !■ < . 1 1 1 1 1 1 1 . . 1 i ; ; 1 1 . peur s'en aller joindre à leurs ry tires, qui nie laid v.mis pryer faire toute la plus grande dilligence qu'il vous sera possible pour vous venir joindre à mon cousin le dnc d'Aumalle.» (Mime vol., f* 107.) Voir dépêche de Norris à la reine Elisabeth, Cakndar 0) State paperg, i567. p. 38i.

R1NE DE MÉD1CIS. 93

si vous tous ensanble leur estes à la teste entre leurs reystre et euls, et mon filz an queul l, je ne puis panser qu'i ne souint per- dus, set Dieu le veule. Vostre bonne cousine,

Caterine.

1 567. 1 '1 décembre. Orig. Communiqué par M. le marquis de Boordeille.

\ MONSIEUR DE BOLRDEILLE,

CiPITURB DK CINQUANTE HOMMES D'AUMES DES OIinONNASCES DU DOT.

Monsieur de Rourdeilles, vous venez par ce que le Roy monsieur mon (ils vous escript comme il ne trouve pas bon de vous permettre passer par ceste ville pour aller en son camp , qui me gardera de vous en dire autre chose, sinon \ous prier de diligenter vostre aller pour vous y rendre avec vos troupes au plus tost que vous pourrez, car c'est le plus grand service que lui sçauriez faire en l'occasion qui se présente maintenant. Priant Dieu, Monsieur de Bourdeilles, vous avoir en sa garde.

De Paris, le XIVe jour de décembre 1 667.

Caterine. De Neufville.

1567. Milieu de décembre.

Uinute. Bibl. nal. fonds français, 15918, f" i4o.

A MONSIEUR LÉVESQUE DE RENNES.

Monsieur de Rennes, vous vous estes si sa gement et dextrement conduit jusques icy en la charge qui vous a esté commise par delà que l'on ne sçaurroil désirer de mieulx, en- cores tjue vous n'ayez peu gaigner au point d'ouvrir les yeux de la raison à quelques un;;s pour leur faire con;;noistre la faillie en la- quelle ilz se précipitent -. Voua vous trouverez

1 Qui ut, queue.

1 L'évêque de Rennes se trouvait è Verdun, au -

94 LETTRES DE GATH

salisl'aict par la lettre que le Roy monsieur mon ûlz vous laict présentement en response à vostre dépeschc du xix° du inoys dernier de tout ce que pouvez entendre sur icelle, et m'asseure, si vous avez bien commencé, que vous poursuyvez encore mieulx en ce que vous estes à faire parmy la nation vous estes puis le bien du service auquel vous avez telle affection qu'il n'est besoing de le vous recom- mander, qui me gardera vous en dire aultre chose.

{Au dos.) A Monsieur de Rennes, décembre 1567.

1567. 16 décembre.

Orig Bibl. nat. fonds français, n" 3aai, f 118.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.

Mon cousin, la despesche que le Roy mon- sieur mon fils vous faict est si ample ' que je ne vous puys dire aultre chose, si n'est que je m'asseure que vous sçaurez assez que estanlz

ment de ta prise d'armes des protestants. De sa propre initiative, et au risque de sa vie, il alla trouver le comte palatin pour le détourner d'envoyer son fils le duc Jean Casimir au secours du prince de Condé. D'Heidelberg, il passa plus d'une quinzaine, il alla successivement visiter le duc de Wurtemberg et le duc Guillaume de Saxe. Toute sa correspondance se trouve dans le 1 59 1 8 du fonds français. Nous en reparlerons dans l'intro- duction, car elle jette un jour tout nouveau sur ce qu'était l'Allemagne à cette date. D'ailleurs celte corres- pondance a été laissée de côté par la plupart des histo- riens.

1 ? Le duc de Guise et M. de Tavannes sont sur la fron- tière, écrivait l'ambassadeur Noms à la reine Elisabeth, et doivent se joindre au comte de Mansfeld et au duc de Lorraine qui leur amène 3, 000 hommes et s'opposer à l'entrée des reistres en France qui viennent au nombre de 10,000 chevaux. Le duc de Guise ne se croit pas assez en forces pour une rencontre avec les reistres. » (Calendarof State pupers, 1567, p. 38o et 38i.)

ERINE DE MEDIGIS.

si empeschez que vous voyez que nous sommes à toutes heures, vous ne debvez poinct penser que, s'il advyenl quelques l'oys que l'on oublye à vous satisffaire de quelque chose par vos des- pesches, ce soyt faulte de bonne volonté, et pour cella vous estes si adviséet si affectionné au service et bien de ce royaulme que vous sçaurez bien suppléer et pourvoyr à lous def- faultz, vous pryant sur toutes choses faire dil- ligence de vous joindre à mon cousin le duc d'Aumalle1, qui ne sera pas loin de mon filz, puisque ainsi est que noz ennemys prennent le chemyn de Champaigne pour aller au-devant de leurs ryttres et que mondict filz les suit avecques nostre armée, duquel encor vous sçaurez plus certaynes nouvelles, despeschanl comme vous debvez et bien souvent vers luy; et sur ce je prye le Créateur, mon cousin , vous avoir en sa saincle el digne garde.

Escript de Parys, le xvie jour de décembre 1 667.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1567. 20 décembre.

Orig. Bibl. nat. ancien fonds français, 3190, f* 67.

A MONSIEUR DE MATIGNON.

Monsieur de Matignon, le Roy monsieur mon fils2 et moy avons ung très grand con- tentement d'avoir entendu l'envye et bonne volunté que vous avez de luy faire ung bon service à l'occasion qui se présente, car en-

1 Charles IX invitait de nouveau le duc à rejoindre les ducs d'Aumale et de Guise et il ajoutait : trNos ennemis tiennent le chemin de Champaigne pour s'aller joindre aux reistres, estant desjà passez à Espernay et prenant le chemyn de Vitry-le-Françoys, après lesquels mon frère marche avecques mon armée. » (Bibl. nat. , fonds français, 3aai, p. 1 1 6.)

3 Une lettre de Charles IX accompagne celle-ci. (Voir même volume, p. 60.)

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

cores qu'il n'ayt jamais doublé de vostre bonne volonté et affection, louttefois luy avant dict le sieur de Lignerolles de quel zèle vous dé- sirez vous employer en cest affaire, il a 'esté l'oit resjouy, espérant que cola sera cause qu'il en verra bien tost l'effect; en quoy je vous prie de vous emploier et de telle intention que celle que j'ay de luy rementevoir ung jour et à propos les services que vous luy avez faicls et de telle sorte que vous aurez occasion d'en estre content, supliant le Créateur vous don- ner, Monsieur de Matignon, ce que désirez. Escript à Paris, le xxc jour de décembre i567.

Caterine.

PtOBERTET.

1567. 20 décembre. Orig. Bibl. nat. fonrls français, 3178, 76 r°.

' A MONSIEUR D'HUMIÈRES.

Monsieur de Humyères, j'ay veu ce que vous m'escripvez par vostre lectre du xvnc de ce moys toucbant les prisonniers espaignolz dont se plaignoit le conte d'Harembergue qu'ilz ne feussent seuremenl au lieu ils sont, m'ayanl faict très grant plaisir de m'en ad- vertir, car suivant relia j'ay inconlinant donné si bon ordre on ce faict icv, que je m'asseure n'en adviendra faillie ne inconvénient, et que ledict comte d'Harembergue aura toute occa- sion de demourcr satisfaict de ce costé là, linsi que de ma part vous le luy pourrez faire mtendre l'asseurance par mesme moien qu'en toute autre chose je m'essayerai lousjours de le graliflîer pour le respect de ses rares vertuz el iiiérilles, qui est ce que vous aurez de moy pour ceate heure. Priant Dion, Monsieur de Humyères, vous donner ce que plus désirez.

Escript à Paris, le xx" jour de décembre 1&G7.

CuERINK.

[1567. 30 décembre.] Aut. Bibl. nat. fonds Colbert , n" 26 , 1 17.

AU DUC D'A.NJOU1.

Cet que ayent entendu que Monsieur son frère cera demayn à Chalons et que les en- nemis sont joints au prêt à jouindre aveques leur reistres, S M désire que mondist sieur son frère demeure à Chalon corne lieu aveu- tageus pour son armaye, et que Monsieur d'Omale aystant à la frontière pour empêcher que lédist reistres n'entret en set royaume, et voient qu'i n'a eu touttes les forses que l'on nous asseuret qu'il douvoyst trover à son ar- rivaye, pour remédier à cela le Roy désire que Monsieur son frère luy envoyé le nombre enn esfayst de troys mile lanse et quatre au sine mile arquebusier set jouyndre aveques luy, s'aseurant aveques les douse sans lanses que dejéà yl a , et les reystres aystent encore asés louing de nostre frontière, yl s'aseure que c'et le plus grenl cervise que Monsieur son frère el toust les priuses et signeurs de son

1 On lit an haut do la page de la main de Catherine : ^Mémoyre à Lignerolles de cet que le Roy a pansé aveque l'avis du sieur de Sausac.i Ce mémoire est tout entier de la main de Catherine. Une lettre de Charles IX au duc d'Anjou nous en donne la date : ttMon frère, aussitost que j'ay entendu la charge du sieur de Telliguy et que sur sa dépesche j'ay peins l'ailvis et conseil des seigneurs estanlz auprès de moy, j'ay bien voulu de mesme autant vous tenyr adverty de tout par le sieur de Lignerolles. présent porteur, vous pryant, mon frère, delà commu- niquer aux princes et seygneurs qui sont auprès de vous pour en doner leur advis, et s'il leur semblera que ce que j'ay résolu en cet endroicl et faict mettre par escript el que je vous envoie doibve estre baillé audicl de Telliguy pour le reporter au prince de Conde, auquel cas vous leur ferez incontinent délivrer et d'aullant que par ladicle response et ['instruction quej'ay bailli''' audicl de Lignerolles vous entendrez assez amplement mon intention, cella me gardera vous en dire davautaige. •• (Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg, lettres de Charles 1\. a, t. 1.)

96

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

armaye luy saroynl fayre, que de mestre cet avis enn esécusion, car yl considère que, si le prinse n'est encore jouint aus reistres, corne yl a advis qu'il n'est, que s'il se ayséye de paser, Monsieur d'Omale sera asés fort pour l'ann anpescher, au s'il retourne, que mondist sieur son frère demeure ase's fort aveques les Suise et le reste jéhans de pies fransoys et ausi le reste de la cavalerie ayslent en lyeu si avenlageus corne Chalon pour la bêle situation qu'il y a pour lieun camps fortifié, ausi Monsieur de Nevers à qui l'avoyst mendé de se jouindre aveques | Monsieur d'Omale yl a seu qu'il est darière Monsieur son frère, qui ayst cause qu'il est d'avis qui li mende qu'i s'alle joyndre ave- ques luy, corne ausi au secours que luy en- voyé Monsieur de Savoye, cet que ayslent ensemble, ayst d'aupinion qu'il sera ase's fort pour les atendre audist Chalons. Touttefoys le Roy qui n'est pas sur le' lieu ne leur veult donner cesi pour comendement et ceulement pour eun avis, trovent très bon, quelque con- clusion que l'on pregne encore, qu'y luy semble que neul ynconve'nienl n'en peut avenyr.

1567. 20 décembre1.

Orig. Bibl. n.ii. fonds français, 3a î S, 6o.

A MON COUSIN

MOiSSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, par les lettres que le Roy monsieur mon filz vous escript et ce que vous entendrez des sieurs d'Escars et de Liguerolles, vous pourrez assez congnoistre la fiance qu'il a en vous et l'asseurance qu'il a que vous luy

1 Une lettre de Charles IX à M. de Nemours, datée de Paris le 20 décembre 1 567 et lui annonçant qu'il lui en- voie Lignorolles, nous donne la date de celle-ci. Voir cette lettre dans le 32 18 du fonds français, p. 56.

ferez ung bon service en cesle occasion et auprès de la personne de mon fils, le con- seillant et assistant en ce que verrez impor- ter au bien de ce royaume et à la conser- vation de cest Estât, dont pour me remectre sur leur suffisance, je ne vous diray davantage, fors vous prier croire que nous n'oublie- rons jamais ung bon devoir de service que vous ferez en cest endroict que je prie le Créateur vous donner, mon cousin, ce que plus désirés.

Escript à Paris, le . . . jour de décembre i567.

( De sa main. ) Mou cousin , le sieur de d'É- cars vous contera si au long toullcs chauses que ne vous ennuiré de Ion diseurs et vous priré panser que n'aurés jeamès parante qui désire plus vous revoyr en bonne sanlé pour s'anployer en tout cet que pourra pour vous que fayst

Vostre bonne cousine,

Cvterine.

1567. ^2 décembre.

Ong. Bibl. liai, fonds français, 3ai8, 58. A MADAME MA TANTE

MADAME LA DUCHESSE DE FERRARE.

Madame ma tante, oultre la lettre que pré- sentement le Roy monsieur mon filz vous es-, cripten faveur du sieur de Meuilhon1, cheva- lier de son ordre et gouverneur de Marseille, pour le favoriser en son passage par vostre ville de Montargis jusques à ce qu'il puisse éviter le danger des chemins de ce costé-là, je le vous ay bien voulu recommander par la présente, estant, comme il est, personnage de qualité, et qui va pour le service dudict sieur

1 Une lettre de Charles IX accompagnait celle de la Reine. Voir fonds français, 3a 18, 57.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

97

Roy mon filz en chose grandement importante au bien de ses affaires; par quoy doncques je vous prie, de nia ]>art, faire en sorte qui? lin et ceulxde sa suite puissent aller seurement le plus loinji qu'il sera possible au-dessus dudict Monlargis, affin (|ue leur voiage se puisse ac- complir; et je supplieray le Créateur vous donner, Madame ma tante, ce que plus dé- sirez.

Escript à Paris, le xxn* jour de décembre i567.

Vostre entièrement bonne niepse.

Caterine.

1567. a3 décembre.

OrΣ. Blbl. imp. de Si.iiit-réterabourj' . vol. XX A MON FILZ

MONSIEUR LE DUC D'ANJOT .

Mon filz, pour ce que le Hoy monsieur mon fil/, vous faict bien amplement response à vostre dernyère despesche l, cella me gardera de vous faire longue lettre, mays bien me res- jouyray-je avecquesvousde la bonne exlraincle que le conte de Brissac a donnée à noz en- nemys, qui est, si Dieu plaist, ung commen- cemenl <pii sera bientôt suivv d'une meilleure et forl heureuse fin et pour ce que ledict sieur

1 Voici la lettre de Charles IX à son frère le duc d'An- jou : oJ'ai esté bien ayse d'avoir entendu le bon commen cernent de victoyre qu'il a pieu à Dieu nous donner par li deffaicte que le comte de Brissac a faicte au cliasteau deSancy d'aucunes cornettes de nos ennemys, espérant qu'elle seia bientost suyvye d'une plus grande et meil- leure par vostre bonne conduictc. Au demeurant, je suis toujours attendant avec exlresme émotion de voz nou- velles dont saicbant le peu de dislance qu'il y a du logis des ennemys jusques à vous, je ne puis que en estre en peyne jusques à ce que par quelque lionne occa- sion vous m'en délivriez, n (Bibl. impér. de Saint-Péters- bouig, n" ii.)

Catihrim! ur. Médicis. III.

Roy mon filz vous faict entendre sou intention sur le faict dudict conte de Brissac, je ne vous en diray davantaige. Priant Dieu, mon filz, qu'il vous ayt en sa sainete et digne garde.

De Parys, ce xxiii* jour de décembre i56~.

Voslre bonne mère,

Catebine.

1507. ->/i décembre.

Copie transmise par M. de Merval.

A MONSIEUR DE SÉNARPONT,

LIBUTIRAIIT AU GOLVKBSESIE.IT DE TICAUDIK.

Monsieur de Sénarpont, vous verrez par ce que le Roy monsieur mou filz vous escript ce qu'il désire qui soit faict pour maintenir el

I conserver sonauctoritéenson pays de Picardye et aussi pour garder que ceulx qui pillent et vont ruynant tout son pauvre peuple ne le puissent faire si aisément, et a tousjours creu el mo\ particulièrement que vous avez faict toul

| ce que vous avez peu pour y donner ordre: mais estant le mal bien avant, il faut pourvoir qu'il n'augmente; comme je suis asseurée que \ous scauriez très bien faire sans l'indisposi- tion de vostre personne, dont nous sommes bien marriz, qui me faict vous pryer voulloir estre coulant que le sieur de Pieunes vous soullage d'aultant, n'entendant aucunement diminuer par cela de voslre auclorité non plus que je sçav que vous le méritez, car ce n'esl que pour vous soullager et deslivrer d'aultant de peine pendant ces troubles, ainsi que le vous escript le Roy mondicl filz, qui a telle asseurance de l'affection que nous portez au bien de ses affaires que vous serez bien ayse que son intention soit suivye el que la publi- cation faicte bien à propos par ledict sieur

de Pieunes aye lieu , ainsi que je vous en prye.

;;

JUIMUtMII > Iflo.iLi

98 LETTRES DE GATH

rie mou eosté. Priant Dieu, Monsieur de Sé- narpont vous avoir en sa garde.

Escript à Paris, le xxiiii1 jour de décembre i567.

Caterine.

De Neupville.

1567. 26 décembre.

Orig. Bib). imp. de Saint-Pétersbourg, vol. XX . I" 9

A MON F1LZ

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon fil/., pour ce que je pense que vous aurez besoing de médecins et chirurgiens en vostre camp et armée pour secourir beaucoup de malades et blessez qui y pourront eslre, nous vous envoyons M" Léonarl Botal , présent porteur, qui est fort expérimenté en l'un et Taultre art, duquel j'espère que vostre armée tirera beaucoup de bons services selon les oc- casions qui s'en offriront. Priant Dieu, mon filz, qu'il vous ayt en sa saincte et digne garde.

Escript à Paris, le xxvi" jour de décembre 1 ."><>7.

Vostre bonne mère,

Gaterinb,

ER1NE DE MÉDICIS.

hors des calamitez esquelles il est, que vous vous serez excusé de la demande qu'ilz vous ont faicte et vous prie, si vous ne l'avez faict. que vous la faictes avecques le plus honneste propos et responce que vous pourrez adviser, de sorte qu'ilz ne viennent, ne s'arrêtent ou séjournent aucunement en ce royaume, ce qui est l'intention du Roy monsieur mon filz, qui désire conserver son pays de Picardie en la plus grande seurelé el repos que faire se pourra. Quant à ce que le sieur de Bryon vous a escript pour les forces qu'il demande, il a aussi escript au Roy mondicl filz, qui luy a faict responce de façon que vous n'aurez autre chose à luy redire dessus; qui est tout ce que vous aurez de moy pour le présent. Priant Dieu, Monsieur de Sénarponl, vous avoir en sa saincle garde.

Escript à Paris, le xxxc jour de décembre 1 067.

1567. 3o décembre. Copie transmise par M. <le Merval.

\ MONSIEUR DE SÉNARPONT,

I.IEUTEN1NT AU COUVER NEMEM DB Plr,»Hl>IB.

Mousieur de Sénarpont, j'ay receu vostre lettre du xxv" du présent; à quoy il ne gist autre responce sinon que vous povez juger ce que peut apporter en ceste saison la présence île i'es deux gentilshommes llamans dont vous m'escripvez par deçà, qui me faict croire avecques l'expérience que vous avez de long- temps en telle chose, acrompaignée de l'affec- tion que vous avez de veoir ce pauvre royaume

Gaterine.

De Neufville.

[1567. Fin décembre.]

iril. Bihi. nal. fonds français. 110 102A0. I <>:i \ MON COUSIN

MONSIEUR DE iNEMOLRS.

Mon cousin, nous eûmes, l'aultre jour, heune peur aveques eun envye de voyr qu'il eut pieu à Dieu nous mestre hors de tent de maulx et jeusques à set qtt'é j'é seu que y s ann éloynl fuys et ne nous voleure ' atendre, je feus en grent pouine, de peur que mon fils et vous touseusiés mal, car cetennaviés- nous et tout le royaume serions perdus, attitré l'amitié que vous portons; mes puisqu'i s'an fuit enfin, j'espère qu'i s'y s'an von hor du royaume pour

' El ne vous volenrr, el ne 111119 voulurent ' Cet 'vin «n'es, si en aviez.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

99

jouindre leur reystre, qui sarës mestre si bon hordre qu'i ne rantreron jaamès. Vous voyi'é cet ([ne avons dist à Sesac, non pour panser qu'i fallu d'isi vous conseller, car aystent sur lieulx, vous savés cel que ave's à l'ayre, mes seulement pour ouvrir l'esprit à ceul.v qui le pouroynt avoyr endormi. Ausi vous en sarés byen euser. comme je say que avés la volante au bien el conservation du Rov et du royaume, qui me guardera de vous en dire daventage et priré Dieu vous donner cel que désirés. \ ostre bonne cousine.

Caterims.

[1567. Fin décembre.]

Aut. Bibl. nat. fonds français. 3ao,3, f" 16.

V MONSIEUR LE DUC DE \EMOUHS.

Mon cousin, j'é reseu voslre lelre et suis bien ayse de voyr que avés eune milleure en- treprynse entre les mains que cela l que vous avés mendaye par d'Ecars, car n'ayent ouy parler de ryen, je vous mendès cet que je avès pansé corne sela à qui le cas tourbe de si près, voyent qu'il i va demesenfans et du royaume que je ne puis me guarder d'y songer. A touttes heures ']>■ prie à Dyeu que la voslre Bouil si byen ésérutaye que enn avons bonnes aoveiles el quanl à cel que je antens nos en- nemis s'ari vont byen a\ frayés, mes cet tous- jour le cliemyn pour se jouyndre à leur reystres. L'on m'a disl qui n'y en n'y aencore de pasés que deus myle. Sy les aultres demeu- ret de delà le Rayns - ceroyt eun grent byen. Je an prie Dyeu et vous, mon cousin, de vous aseurer de la bonne volante de

\ ostre bonne cousine,

Catbkine.

' ela . ce Ile-là. Raynt, Rhin.

[1567. Fin décembre.]

Aut. Bibl. nat. fonds français, 3ao,3. i5.

A MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, j'é veu vostre letre el vous promès que je ne veulx que vous pour temoyns, cet je désire la pays, si non aultent que vous savés cet que en avons dyst; et quant au reystres, cet que l'on me mende, je le vous mende à tous, mes ausi j'é lousjour dyst que m'au renietoys à vous aultres; car je suis femme de bonne volante, mes la guerre cet l'ayst à l'eoul J. Le Roy vous mende sa résolution et moy vous prie que, en quelque heu que aliyés, que Dyeu vous veulle ramener en santé et que ne fault querefeusyés d'aler, et panser que en queleque événement que ce souit. je vous suplye, layte vous croyre, et fayte mar- cher et que l'on ne perde plus temps. Cel pour- leur vous dira le demeurant. Cet avés afayres de canons, mandé le moy. Vostre bonne cousine,

Caterine.

1 568. -j janvier.

Copie. Bibt. mit. fond* français, 10701, 1166.

\ MONSIEUR DE FOURQLEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, le Roy monsieur mon fils vous faict ainsi au long la despecbe présente2, afin de vous rendre instruici de

1 Cet fayti à l'eoul, se I.nt à l'œil.

' Dans celte lettre, Charles IX annonce qu'il a reçu une députation des ennemis offrant de Imiter et deman- dant une IréVe de trois jours, qui a été accordée; mais à l'expiration de ces trois jours, son frère s'est aperçu que le gros de l'armée ennemie avait délogé ri. après «voir passé la Marne pies d'Kpernay, se dirigeait vers la

fronlii l'Allemagne pour se joindre île i-e côté-là aux

secours que leur amène le duc Jean Casimir. Le due d'Anjou s'esl mis à leur poursuite, mais il u'a pu les atteindre, car ils ont trop d'avance. (Bibl. nat., l'onds

Vf.

100

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.

loules les choses qui se sont passées et se passent en son royaume, lesquelles, si elles

franc., 11° io55i,p. 1 134 et sniv.) Voir une lettre du duc d'Anjou datée du a janvier, dans le i.r>5aa du tonds Franc, , p. 1 '1 et .">- ; les délibérations prises parle conseil de guerre de l'aimée royale (Uni., p. fti); Calendar nf Suite papers , 1 567, 1068, p. 390.

Voici une lettre de Charles IX au duc de Ferrarequi ajoute quelques détails à la précédente :

•Mon oncle, encore que j'estime que vous ayez reçu la plupart des lettres que je vous ay escriptes depuis la bataille, et entendu ce qui s'est p?ssé en ceste guerre de deçà, si est-ce que pour la difficulté des chemins vous demeuriez sans avoir de mesdictes lettres et nouvelles, j'ai cru devoir vous faire ici, à toute adventure, rediste de tout ce que je vous en ay escript par mes précédentes lettres et par tant vous dirav que, voyant nos ennemis que se faisoit mon armée plus grosse de jour en jour et qu'il ne leur estoit plus possible de demeurer à Saint- Denys, ils en partirent par une nuit et allèrent passer la Marne à Lagny pour gaigner Montereau, afin de fa- voriser la venue de quelques troupes de Gascons qui leur vinrent; quoy voyant, je fis sortir madicte armée en campagne sous la conduite de mon frère le duc d'Anjou, lequel s'achemina droit ducostéoù estoient nos ennemis, qui lurent contraints de se reserrer audict Montereau après avoir reçu leursdicls Gascons, si bien qu'après avoir usé madicte année de toutes les ruses pour les Hier au combat, enfin pour la nécessité ils abandon- nèrent une autre nuit ledict Moutereau et se mirent en chemin par mon pays de Champagne à grandes journées;

tant résolue de les suivre madicte armée à laquelle se estoient, dès ce temps-là , jointes les troupes de cava- lerie et gens de pied de Gascogne que m'ont amené les sieurs de Terride, de Montsallez et de la Valette, .! sorte qu'estant ioelle année à la queue de nos ennemis les a infiniment poursuivis, qu'ilz ont esté contraints

u h»r> de nion royaume el se jeter en la Lorraine et au pays de Luxembourg, estant icelle mon armée de- meurée à la frontière, se renforçant tous les jours de nouvelles compagnies de ma gendarmerie et, outre cela, s'y est joint le duc de Mvernois avec les troupes des Suisses et François qu'il a amenés quant et luv. La Royne ma mère s'est présentement résolue de faire quelque tour jusqu'à mon armée, afin de prendre avec niondict frère et les princes une lionne résolution pour parvenir 1 une heureuse el finale \idoire. «De Paris le 11 1' jour de janvier 1 568. ;

ne sont aucunement advancées pour son ser- viee et le bien d'icelluy, comme il le vouldroit bien, il en est le plus marri, comme je suis mcores, partant tout présentement pour aller faire un tour jusques en noslre camp, afin, s'il est possible, d'ayder à fermer la porle à ceulx qui ont este' constraincls de sortir hors de cedict royaume pour aller au de\anl de leur secours et des reystres qui viennent, et si tant est que Dieu nous face ceste grâce qu'ils n'y puissent jamais rentrer, le Roy niondict fils el sespoures etloyauvsubjecls seront asseurez et en repos en leurs maisons, qui est la chose que je désire le plus voir en ce monde, et que le Roy moudict fils soit obéi, servi el reconneu pour tel que Dieu l'a créé el que la raison le veult, et son pais remis en paix el tranquillité à l'honneur de Dieu et bien de la chrestienté. Il est besoin;}, Monsieur de Forquevauls, que touls ses bons subjects am- ployent leurs moyens à ce coup pour le se- courir et ayder; de vostre part je ne doubte aucunement que vous n'y incitiez le verd el le sec de ce qui sera en vous et mesmement en la charge le temps vous a surprins; en quoy je vous prie ne vous lasser et croire que ceulx qui l'auront bien servi, comme vous avez l'aict et faictes encore, seront récompensés el reconneux ainsi qu'ils le méritent, et pour vostre particulier, je vous fairay connoistre quelle volonté el affection je vous porte, dont je m'asseure que vous aurez occasion d'estre content, vous priant nousadvertir le plus sou- vent qu'il vous sera possible des nouvelles de la royne ma fille, el de ce que vous appren- drez de ce costé là. Priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sasaincte et digne garde. Escript à Paris, le n* jour de jan- vier 1 568.

Caterikb.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S

Faictez mes recommandations à la royne ma fille, ut lui dictes que j'espère quelle aura bien lost de nos nouvelles, mais pour ce coup je ne luy escrips point.

101

1568. 3 janvier.

Minute. BiLl. nal. funds français, 10918. f i53.

A MONSIEUR DE RENNES.

Monsieur de Rennes, si tost que le Roy monsieur mon filz a eu vostre de'pesche du xv" du mois dernier et entendu la substance d'icelle1, il a voulu vous renvoyer ce courrier

1 Voici la lettre à laquelle la Reine fait allusion : -EiH'oreque j'aye trouvé M. le <luc Jehan Guillaume de Saxe disposé de façon qu'au premier propoz que j'ay eu avec luy j'ay espéré que j'aurais ce que je demandois, si est-ce que, quand est venu à conclure nostre marché, ses conseillers nous ont mis tant de difficulté m avant que nous avons esté entretenir douze jours en disputes; car premièrement ilz ne vouloient pas que leur maislre marchast avec si petit nombre, actendu le grand nombre qui a esté levé par les ennemis, et que lesdidz ennemys en ont d'autres, comme ilz disent, pretz à marcher après ' uh pour les empêcher ; en quoy touteffois , nous ne voyons nulle apparence; puis ilz vouloient une nouvelle capitu- lation, alloguans que, de long temps, on leur a proim-, de corriger la vieille et beaucoup d'articles, desquelz ilz ne se contentent pas et demandent d'advantaige que l'ar- gent do la levée leur fust délivré icy ou pour le moing baillé caution d'icelle en Allemagne, mais il leur y fut salisfaict. Ayant persisté à ne vouloir augmenter le nombre que Vostre Majesté demandoil et encore plus à ne vouloir traicter ou capituler aucune chose de nouveau, comme je n'en avois point de charge, cl remonstré qu'il estoil peu honneste de débattre la capitulation, lorsque Vostre Ma jesté avoit besoin d'estre secourue, veu que jusques icy ilz en avoienl retiré les profitz, ausquels ilz dévoient pre- mièrement renoncer, si leur intention estoit île n'en servir Vostre Majesté .1 Bon besoing. Finablemeot ce prince a ac- cordé de voue mener deux mille cinq cens chevauli pislol- liersen la plus grande diligence qu'il pourra, qui servi- ront suivant de point en point les capitulations qui ont esté premièrement faictes avec luy, sans y rien changer •M innover, el j'aj rien perdu 'le mon eoslé <\ Idum

voilant pour vous satisfaire de son intention sur ce, dont vous le serez bien au long pai se> lettres, oultre lesquelles ce que j'ay à vous dire, c'est qu'il a bien notté ce que vous luy avez escript des bons offres que le collonel Westebourg1 a laict en vostre négociation avec mon cousin le duc Jeban Guillaume de Saxe pour le bien de son service, dont il lui demoure (oui contentement; et se peull lediVi Westebourg asseurer qu'il ne laissera passer cela sans digne recognoissance, et seroit le Roy mon filz bien aise qu'il soil en délibéra- tion de faire le voiage par deçà n\rc mondict cousin, d'autant qu'il veult le retenir pour l'un de ses colionelz de l'année qu'il fera el lui fera dépescher les lettres que l'on a accousluiné de bailler, dont vous le pouvez asseurer el aussi pour première année de sa pension à la première monstre; et quant à vostre parti- culier, et ce que vous aurez à demesler avec l'évesque du Puy2, je vous prie vous reposer sur moy, que je vous garderay tout le dmicl qui vous appartient et ne permetray que de cela el autre ebose l'on vous tienne aucun toit. Je sçay que vous ne pouvez eslre par delà sans grande despense, pour à laquelle satisfaire j'a] donné ordre qu'il vous so\l en- voyé présentement huit cens eseus et au s' de

jours de mon temps employez en disputes, a mon grand regret; mais il n'y a eu remède. Leur capitulation est

différente de celle qui m'a est!' envoyée : prejuière ut de

neul cens florins que ce prince a d'advantaige pour son estât et puy-. de quinze eus pour appoiacler quelques principales personnes de son régiment.

r\os reislivs doibvent partir de leurs maisons le xi de janvier, car il fault toujours ung mois aux cappUaines pour arrester leurs gens el s'apresler. J'espère que vingt ou vingt-cinq jours âpre/, il-- seront au lien de I"

monstre.* (Même volume, f 120.)

' Voir dans le même volume, page 7, la lettre par la- quelle le colonel Westebourg offre ses services au Roi, datée du 1 ."> octobre,

1 Antoine de Saint-Nectaire.

102

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

Lus1 quatre cents, et à mesure que vous en aurez besoing, je ne vous en laisserai l'aulte.

[1568. Du au ao janvier.]

Aut. Iiibi. nat. fonds français, losio, i3.

A MADAME MA TANTE

LA DUCHESSE DE FERRARE.

Madame ma tente, j'é reseu voslre lettre et veu le désir que ave's de parler à moy pour le servise du Roy vostre nepveu , chause , Ma- dame ma tente, qui sera, quant yl vous plèra, car aystent de retour du camp et ayent trové vostre nepveu en très bonne santé, n'ayenl esté neulement malade, et l'ayent lésé de mesme, Dieu mersi, je m'en suis reveneue auprès du Roy2 pour luy rendre conte de Testât en quoy j'é laysé son aruiaye, qui ayst, Dieu mersi, corne yl peult désirer, pour les avoyr vue tous depuis le plusgrant jeusques au plus petit en tèle dévosion de luy fayre eun bon servise que j'espère, aveques l'ayde de Dieu,

1 C'était un des agents accrédités par Catherine au- près du landgrave de Hesse et autres princes d'Allemagne.

Voici ce qu'il écrivait d'Heidelberg au Roi , le 1 5 octobre précédent : "J'ay eu advertissement que si je ne voulois mourir de gaité de cœur, que je ne passasse point outre, pour ce que les passages et confins de la Lorraine es- "ient tenuz par les gens du prince de Condé auquelz j'estois recommandé. Advertissement me vint au même moment que Daniel avoit esté tué deux lieues en deçà de Metz, ayant quelques lettres de Vostre Majesté au duc Jehan Guillaume. Monsieur de Rennes m'a retenu pour ce qu il estoitplus de besoin que je demeurasse par deçà a icc luy.- (Bibl. nat., fonds franc., i5oi8, p. i 4.)

Le jeune Lansac écrivait à la même date : « Les passages sont si bien gardez que deux qui passoient devant moy ont eu la gorge coupée.» (lbid., p. 18.)

! Catherine avait eu uno entrevue à Chàlons avec le cardinal de Châtilion et d'Ealernay; après avoir passé un jour avec eux, elle partit pour le camp elle mil fin au conflit qui s'était élevé entre M. de Martigueset Carna- valet. Du camp elle revint à Pons. (Calendar •>/ State papert, lôiiS. Noms to the Queen, p. 4oi.)

que bientosl y nous fayra la grase d'estre ors de tent de maulx et de calamités, cet que je luy suplie et vous donner, Madame ma tente, cet que désirés.

Votre bonne cousine,

Caterink.

[1568. Du i5 au 20 janvier.)

Aut. Bibl. nat. fonds français. ioa/10. P jaa.

A MON COUSIN

MONSIEUR DE NEMOURS.

Mon cousin, j'é reseu vostre lettre et ayté plus ayse pour m'estre trompaye et voyr que ce que l'on dist n'est poynt, que de m'estre es- cript. Je vous asseure, ce su n'et vous aullres. je n'é neul particulier à que je ave chargé de me servir de ra porteur et vous promès. mon cousin, que j'é aysté en pouine, pansant que eusié quelque mauves aupinion, met puisque je vous en n'ay escript bien au long par Déroche, ayent aseuranse que demeurerés sa- tisfayst de moy et de ma bonne volante en voslre endroyt,jene vous en fayré rediste, mes que je m'aseurase que vous prinsié ma letre corne avés acoteumé mes paroles et que 11 an feusiés marry, je vous dire que \ous conoysés cet que l'on dist, mes m'avès voleul'avre plésir de me ayscrypre que l'armaye n'a perdu temps, et quant à cet que distes que ne volés porter la faultedes aultres, je vous prie, mon cousin, vous aseurer que ne devés avoyr cete doutle de nous, et ay monstre au Roy vostre lettre corne me priés, qui dist que je vous mande de par luy que vous vous devés aseurer plus de luy que cela et qu'il vous prie que yl vous soviegne, quant vous partîtes, qu'il disl qu'il envoyé! son frère pour sou heutenanl, mes 11'ayentl'es- périense requise, yl \olouit et qu'i iisl tout par le consel de Monsieur deMonpansier et vostre et du maréchal de Cosé, et capitaynes qu'il

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

103

avoyt. que s'aseuret qu'i ne pouret l'allvr; mes y ne douna joumès la puisanse à eun seul, afin i|ue, aystant vous deus mener l'avenguarde, yl eul auprès de luy ledist maréchal et marquis de Vilars, et que lous ensainble vous acordetit, corae yl est requis pour son servise, sceroit eune mesme volante et aupiuion. Et asteure veus serés renforsés de Monsieur de \evers et me pardonnerez cet je vous dis librement cet i|ue l'on disl, que après que avés prins eune bonne délibération qu'il y en i a que après la rompet, et y ne faultquel'anduriés, et que cet que aurés résoleu au consel, que mon fils le fasse ese'cuter, et s'il i en i a que le veullet em- pêcher, leur dire qu'i ne le pouvest ni devest fayre. Je n'accuse ni n'excuse personne, mes vostre femme m'a dist que je vous avscrivise librement. Je le foys, car, mon cousin, je sav bien si eusiés aysté creu, et beaucoup de je- bans de bien, à cet que l'on m'a mendé, \ ne se feuset1 jeamès jouyns ans revires. Je panse que Dieu ne pardonnera jeamès à ceulx qui nous ont fayst cet domage. Les chause pasave fouit rabiller pour les à venyr. Je vous prie n'estre plus creyntif et n'andurer que aultre eomande que mon fils, qui fera par vous, avys et consel. Vous auré veu que aporte Sé- sac et des Roches, s'il é bon ne crégné ryen de le fayr mestre eun ésécuiton. Si n'y a apa- rense de le fa\re, reguardé cet que conestrés que poura servir à l'yutention du Roy et uti- lité du rouyaume, car ia longueur le ruyne. Tondus-, mon cousin, respondé moy libre- ment et n'anduré plus que l'on ne fase cet que l'on i ésoult au consel. Je prye Dieu vous don- ner cet que désirés. Vostre bonne cousine,

Caterink.

1 Fetitet, (eussent. ' Tau dut, tous deux.

1568. 1 8 janvier.

Minute. Bibl. nal. fonda français, i5545. I" >'

W X MANANS ET HABITANS

HE LA ROCHELLE.

Messieurs, le bon traiclement que vous avez tousjours reçu du Roy monsieur mon fils, le- quel vous escript bien amplement1 maintenant

1 Voici celte lettre de Charles I\ : i Chers dI bien amez, encores que nous ayons donné commission el charge à Plessis , présent porteur, nostre valiet de chambre , de vous faire entendre bien païucullièremenl l'occasion par laquelle nous l'avons envoyé présentement et que nous soyons asseuré qu'il n'oubliera rien de ce que nous luy avons donné charge de vous dire, néantmoings nous n'en avons voulu faire la présente moins longue et comme à ceulx que nous avons toujours veuscl tenus pour nos bons et loyaulx subjeclz, avons voulu escihv particulière- ment le desplaisir que nous avons receu pour avoir en- tendu ce que l'on nous a dict qu'il est adveneu en vostre ville de la Rochelle depuis peu de temps; et je sçav que l'on vous a assurez que l'occasion de ce qui s'y est faict a esté prise sur une oppinion d'aulcnns de ceulx de la religion nouvelle qui sont en vostre ville, lesquels se sonl vouluz persuader que nous avions ordonné que l'on met- trait dedans la ville quelque force de compagnies de gens de pied pour, après y estre entrez, oster la liberté d'iceub et les empescher de vivre en libre exercice suivant noz édilz et ordonnances. Nous aurions beaucoup plus grande occasion de desplaisir que nous ne tenons avoir, qui esl cause que aussi tosl nous vous avons envoie ledicl présent porteur nostre valet de chambre et que nous avons escril la présente, vous priant croire que, tout ainsy que ce a esté le plus grand plaisir que nous avons peu avoir que de vous voir uniz en paix et union les unes avecques les aullres, aussi nous aurions ung regret trop grand de pen- ser que sur si peu de fondement qu'icelui et qn'ancune opinion si esloignée de la vérité, nous veissions que «nos fussiez troublez, et partant nous avons lousjours laid ce qu'il nous a esté possible, non pas seulement pour vostn particulier, mais aussi pour nostre rovautne pour main- tenir et entretenir lous noz bons subjelz les ungs avecques les aultres en la mesme liberté qui leur a esté accordée et promise par nosdilz édilz: et si aucuns en ont abnié, tant plus de contentement avons-nous, eu de veoir et eo- gnoistie (pie vous mettrez peine de vous conserver ••! gar- der en vrays bons et lidelles subjetz que vous avez tous-

104

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.

et ce qu'il a donné charge à Plessis, son valel de chambre, de vous dire de sa pari me deb- \Toyent excuser de \ous rien mander de sa bonne volunté envers vous, toulefoys veoyanl de quelle affection il a embrassé vostre pro- tection et la conservation de voz biens et vyes, j'ay bien voulu y adjouster ce petit mot pour vous prier de croire que tout ainsy qu'il a eu toujours grand plaisir et contentement de vous veoir vivre en paix et unyon les ungs avecques les aultres, ce luy seroyt un grand desplaisir d'entendre que par vostre faulte, et pour une légère occasion, vous fussiez brouillez; c'est à ceste cause qu'il a aussi tost depesché le sieur de Plessis vers vous, affin de vous assurer que son intention n'ayant jamais esté de empescher aucuns de ses sub- jeclz de vivre suivant ses édietz et ordonnances, il ne vouldroit commencer par vous qu'il a tousjours tenuz pour bons et obéissants; et si aucuns de la nouvelle religion l'ont offensé et faict chose qui lui ayt donné occasion d'estre

jours eslé, n'ayant jamaiz pensé d'aller faire la chose qui vous deust aucunement empescher vostredicle union; mais au contraire, comme nous désirons encore avoir faict et ferons ce qu'il nous sera possible pour la vous garder et maintenir, ayant toujours escrit au sieur de .larnac vostre gouverneur de ce faire et luy mandons en- core présentement que noslre intention est telle, vous priant et néantmoings ordonnant que vous ayez à le bien recepvoir dedaus vostredicle ville tout ainsy que vous feriez nous-mesmes, vous asseurant qu'il ne fera rien, ne vous conseillera de faire chose qui ne sera pour vostre bien et conservation ainsi que le maintien de nostre auc- torité ; croyez aussi pareillement lediet sieur de l'iessis à " nu'U vous dira de nostre part tout ainsi que si c'estoit nous-mesmes, et en nous faisant cognoistre (pue vous dé- sirez garder et nourrir la bonne oppinion que nous avons toujours et que tous et vos prédécesseurs ont acquise par leur lidelilé il obéissance, ;i 11 i n que nous ayons tousjours occasion de vous maintenir en paix et la saulveté comme nous avons faict jusqu'à présent et en bons snbjects. n

(Au do».) "Aux habitants delà Ixochello, du xvm jan- vier j 568,-n (Même volume.)

malcontent d'eulx, il ne veult pour cela em- pescher et molester les gens qui sont de la- dicte religion en la liberté qu'il leur a promise par son édict de pacification et ainsi les con- server, maintenir et embrasser leur protection tout ainsi que de ses autres subjects, vous priant de bien aviser et de continuer à vous comporter de façon qu'il n'ait occasion de avoir autre opinion de vous que celle qu'il a eue jus- ques à présent et en ce faisant vous vous con- serverez et éviterez la ruine en laquelle sont tumbez ceulx qui se sont voulus fourvoyer de leurs debvoirs, priant Dieu qu'il vous ayt en sa saincte et digne garde.

Cateiune.

1568. i 9 janvier.

Orig. Bibl. nat. fonds français, 3ai8, f" 68.

A MADAME MA TAJVTE

MADAME LA DUCHESSE DE FERRARE.

Madame ma tante, pour ce que Anthoine Fontfrezet et Jehan Fonlfrezet et son fils, el Jacques Enjobert et Guillaume Enjobert son filz, mes sujetz, marchans demeurans à Cler- monl en Auvergne, s'en retournent présente- ment en leurs maisons pour donner ordre à leurs affaires et train de leur marchandise, et que je désire qu'ils y puissent arriver seure- ment, sauvement et librement, je vous ay bien voullu faire ce petit mot de lettre pour vous prier que, passant les dessusdicts par Monta rgis, vous leur vueillez faire donner es- corte si bonne qu'ilz puissent chemyner en seurelé et sans aucun trouble, destourbier ny empeschement; en quoy faisant, vous me ferez ung singulier plaisir; et en cest endroit je prieray Dieu, Madame ma tante, qu'il vous ayt en sa saincte et digne garde.

Escriptà Paris, le xix" jour de janvier i56<S.

Vostre bonne nièce,

Catebine.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

105

I 568. i g janvier. Copie. Bibl. nal. fonds français, 10751, f u83.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAILX.

Monsieur de Forquevauls, c'est pour vous adverlir de ce qui s'est passé entre l'ambas- sadeur d'Espaigne et moy ce jourd'huy que je l'avois mande' me venir trouver pour luv communiquer, ainsi que j'ay accoslumé, de quelque affaire qui se pre'sentoil. Et pour vous rendre bien instruict de ta vérité, j'av bien voulu vous advertir particulièrement des pro- pres termes que je lui ay tenus. J'a\ com- mamé mon propos par luy dire que l'affection que j'ay tousjours eue de nourrir et entretenir la paix et union qui est entre le Rov monsieur mon (ils et le roy son maistre a esté cause que je luy ay toujours communiqué les affaires de ce royaume, voulant par ce moyen establir une telle intelligence entre ces deux roys que cesle amitié ne se puisse aucunement dis- souldre et mesme depuis les troubles com- mencez en cedict royaume, j'ay pensé que je debvois, oultre l'accouslumé, l'advertir de tout ce qui se passoit, comme estant la chose com- muue et en laquelle La Majesté de son maistre avoit autant d'intérest que nous aultres, ayant faict démonstration d'estre tant amateur de l'honneur de Dieu et conservation de la chres- tienté; que ce qui s'estoit passé, dict ou faict luy avoit esté communiqué et pareillement touts les propos qui s'estoient tenus pour le l'aict de la paix, à laquelle je lui ay tousjours faict connoistre le peu d'envie que j'avois d'entendre, estimant l'honneur du Roy mon fils ne me le pomoir conseiller n\ persuader; loulesfois qu'ils avoint esté mis quelques ar- ticles en avant (sur lesquels le Rov mondict fils n'avoit voulu passer oultre sans en avoir le conseil et ad\is des princes, seigneurs et capitaines de son armée), par le prince de Catueiu.ms di Mrdicis. m.

Condé qui avoit envoyé vers nous le cardinal de Chastillon pour esclaircir quelques points contenus auxdicts articles ' et regarder à faire quelque chose de bon et qu'il se disoit vou- loir soubsmeltre à beaucoup de belles choses pour establir une paix perpétuelle en ce royaume, que j'allois pour parler à luy, mais qu'il pouvoit estre asseuré que je ne fairois rien qui ne fust à l'honneur de Dieu . réputation du Roy mon fils, bien et utillité de cest Estât, que de ce je l'avois voulu rendre certain pour le prier de le croire ainsi.

Ledict ambassadeur, oubliant sa façon ac- coustumée, m'a répondu qu'il sçavoit bien et tenoit pour véritable que c'estoit moy qui dé- sirais faire la paix et que ceux qui estoint au camp ne m'avoint jamais conseillé de penser

1 Voici les proposilions faites par le cardinal de Cliâ- lillon au nom du prince de Condé et de ceux de sa com- pagnie :

-La seureté que ceulx de la religion entendent donner au Roi de ne plus se inectre en armes, uy faire collectes de deniers, est qu'il plaise à Sa Majesté de les recevoir tous comme ses subjeetz et de leur faire congnoistre par effect qu'il ne les a en moindre bonne estime que les catho- licques, les laissant plainement joyrde l'édict de paciffica- tion d'Orléans, comme il luy a pieu leur permectre.ostant toutes restrictions, modifications et déclarations faictea sur icelluy.

trEt aussi permettant aux gentilzhommes qui sont de la qualité portée par ledict édictde pouvoir faire prescherou leurs maisons, sans aucune recerche de ceulx qui se trouveront aux presches esdicles maisons.

cLesquelz gentilzhommes répondront sur leur teste qu'il ne se fera riens au préjudice du service du Roy.

«Et demandent que l'édict que l'on fera soit perpé- tuel et irrévocable, et si l'on n'y venlt mectre ces motz là, l'on y en mette d'autres qui portent mesme effect.n (Bibl. nat. fonds français, i554i, 75.) Voir Ca- lendar of State papen, 1567-1 568, p. 3ot.

Le 30 janvier suivant Charles IX écrivait aux officiers de -.on armée qui- les négociations n'avaient pu aboutir et il faisait appel à leur dévoué concours. (Uni., p. ga.) Voir la déclaration du Roi dans le Cakndar o) State pa- jin-f , 1 5C8.

.*IM«lr,l MTIO»Alr.

106

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

une chose si pernicieuse tant à ce royaume que à toute la chrestienté, mais que je la recher- ehois par tout contre ce que je lui en avois promis et voullois en celle faire le déshonneur du Rov mon fils plustost que de conserver sa réputation; bref il m'a tenu un tel et si es- l range langage et usé d'une telle indignité, que j'av bien connu le peu de bonne volonté qu'il me porte.

Or, je suis asseurée qu'il ne taira faute d'en adverti? incontinanl le roy son maistre et qu'il taira et mandera les choses autrement qu'elles ne sont passées et à son advantage afin de mettre le tort sur moy, et, pour ceste cause, je n'ay voulu différer la vérité à ce que vous le faictes bien particulièrement entendre à la royne ma fille, pour de bonne heure le conter au roy son mari et qu'elle le prie, de ma part, de croire que j'ay trouvé très estrange la façon dont son ambassadeur contre sa bonne cous- tume a usé en mon endroit, estant très as- seurée que ladicte façon est du tout esloignée de la bonne volonté du roy son maistre, niais qu'il commance suivant les erres de son pré- décesseur à prendre sa leçon d'aucuns mi- nistres de deçà passionnez par trop en leurs affections, et si ainsi estoit il voulust conti- nuer en ceste sorte, je serois constrainle de prier et requérir sondict maistre de le traicter ainsi que son prédécesseur, d'autant qu'il pourrait plus tost convertir les choses en mal que en bien et ne pourrais soufrir qu'il m'eus) en si peu de respect, vous priant, Monsieur de Forquevauls, mettre peine de sçavoir ce que ledict ambassadeur en escripra soit à son maistre ou ailleurs et m'en adverlir incon- tinent, aussi de la réponse que Sa Majesté Ca- tholique aura l'aide à la royne ma lille sur ce propos, quand elle lui en aura parlé, vous envoyant le courrier présent en toute diligence pour en avoir des nouvelles.

Depuis ceste lettre escripte, j'ay ad visé de vous envoyer tout ce qui s'est faict et passé pour le faict de la paix avec le prince de Coudé et ceulx qui sont avecquês luy, par vous connoislrez que ce que nous en avons faict a esté pour bonne occasion, ayant eu moyen cependant d'attendre noz forces, ce que nous avons tousjours communiqué audict ambassa- deur, luy faisant entendre ladicte occasion; à quoy il a voulu fermer les yeulx et adjousler plus tost foy à ce que aucuns luy ont voulu persuader que à ce que je luv ay tousjours dict, sans considérer que ceulx qui luy ont voulu faire acroire relia, n'ont telle affection au service de Dieu et au Roy mondict fils, que moy qui n'ay rien en ce monde en considéra- tion que cella. De Paris, le dix-neufviesme janvier 1 368.

Monsieur de Forquevauls, vous verrez le mémoire que vous fais envoyer afin de cs- claircir de la vérité le roy mon beau-fils et le direz à la royne ma fille, lui monstrant ce que vous escrips icy de ma main, car j'ay voulu user avec l'ambassadeur comme il me sembloit eslre raisonnable, luv communi- quant jour par jour toutes choses, luy ouvrant l'estomac du tout et luy disant les occasions pourquov nous faisions ce que nous faisions; mais, en lieu de m'en remercier et estre aise de voir de quelle fiance je usois en son <"i- droict, il m'a tenu de si sots propos, le der- nier jour que j'ay parlé à luy, jusques à me dire que l'on mettrai! par escripl cl envoye- roil-on par toute la chrestienté, que e'estoil moy qui allois à l'entour du pot et que je \ou- lois ce que je disois ne vouloir point et que ce n'estoil battaille celle de Sainrl-Denis. Je luy dis qu'il ne la Irouvoit pas battaille, car il vouldroit que fussions touls morts. Il fut en cholëre et moy encore plus. Je luy dis que, quand je serois esté hors d'irv que je ne sça\

LETTRES DE CATH

si l'amitié entre les deux roys seroit tant con- tinuée. Il me dict que pour cella le roy son maislre ne perdroit la couronne. Je luy dis qu'aussi ne l'airoit l'autre et qu'ils s'estoint bieu esprouvez autres t'ois ces deux couronnes et m'asseurois que le roy son maislre ne me disoit ce qu'il me disoit et qu'il nous portoil meilleure volonté que ses ministres, car il en avoit de bien estranges.

Je vous ay voulu mettre cecy , afin <|ue. s'il mande autre chose, que la royne ma fille sache la vérité et luy lasse mander qu'il n'at- tribue le bien en mal et qu'il me parle comme il doibl, ou je ne l'euvoyeray plus quérir.

EKI\E DE MEDIGIS.

107

[1568. Du 20 au 3o janvier.)

Aut. lîibl. Bal. fonda français, n' 109&0. f- ittt. A MON COI 519

MONSIEUR DE NEMOURS.

Mon cousin, j'é veu cet que me mendés par Lignerole et depuis Conbault avst arivé avecques Téligni, et pour se que le Roy mon fils désire ne rien t'avre que tout ceuls de son consel, tent scus ysi que vous aultres qui estes au camps, et envoy cet que yl a avisé à cete fin que, cet1 le trovés bon, que Conbault rame- nant Teligni, leur porte et nous raporte leur réponse; et me sanble que. s'il ont envie de la pays, c'et - le milleur moyen et le plus court et ensetpendent je m'aseure que ne laiiré3 perdre temps à nostre armave, cet que je vous suplve. Lignerole vous dire quelque cliause, que me guarderade vousfayre la présante plus longu* et priré Dieu vous donner cet que désirés.

Vostre bonne cousine,

Catbbinb.

' tt, si. 1 C'el, c'est. ' /.rtinv. laisserez.

1568. il janvier.

Or g. BiM. imp. Je SainuPclerslwurg . vol. \.\ . (• i3. 1 MON FILZ

MONSIEUR LE DLC D'ANJOU1.

Mon fil/.. j'a\ entendu que les revttres des

ri.» lettre du dm- de Nevera au duc d'Anjou, datée de l'abbaye de \ îerzon le i '■> janvier-, éclaire bien la si- tuation des deux armées ennemies :

itll vous plaira vous souvenir. Monseigneur, comme le mercredy au soir étant arrivé M. de Sesac devers le Roy, vous advisates que le iendemain tous les cbevaliers qui sont de vostre conseil se assembleront après disné pour prendre dessus une. résolution, la estant arrivé avec M. de Chavigny et autres chevalliers de l'ordre, je trouvis que l'on vous avoit conseillé de vous approcher le plus près des ennemis et aller à Saint-Dizier, vous pouviez prendre à droite et à gauche, comme bon vous semble- rait et que verriez que les ennemis lireroient chemin, et que cependant l'on vous choisirait une belle asietle audict Saint-Diziur que, s'ilz vous voulussent combattre, que ce fust à vostre advantage. dessus voiant peste délibération prinse, je vous suppliay de nous dire un mot qui estoit de regarder bien ce qu'il vous plaisoit taire , car il falloit meclre deux poiuctz en avant et en prendre l'un'; par force , soit de combattre ou de ne combattre poinct. Si vous vouliez combattre , vous preniez le chemin et si au contraire n'estiez délibéré de combattre, il falloil prendre une autre délibération. Il vous plust nie dire quelle des deux choses je serais d'avis que vous prissiez. Je vous dis lors que ce n'estoit chose de l'aire si à la hast>- et qu'il talloit prendre l'advis d'ung chacun je di- rais le mien aussi et que je désirais sçavoir deux choses premier que de pouvoir asseurer bon jugement : la pre- mière estoit de sçavoir si le Roy avoit argent pour faire la guerre encore deux mois, et aussi si dans ces deux mois nous avions sept mille reistres que l'on dit estre pretz, si on les voudra avoir. Sachant cela, je me ré- souldrois à vous diie mon advis, car si l'argent y est et li'sdicls reistres audict temps y seraient, j'estois d'advis de ne combattre point et attendre ledict temps pour ne bazarder ce que tenions asseuré, et cependant aller droit à Auxerre et prendre et boucher le passaige aux en- nemis de ne passer de pour secourir Orléans, lequel je voudrais, pour ne perdre temps, que le prendiasions cependant que nos reistres vinssent, lesquelz estant vt-nus alh'r droict à eulx et les défoir mmç Ion leroil fort

108

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

ennemis sont bien d'accord avecques eulx et qu'ilz faisoyent estât marcher au premyerjour. Si cella est vray, je croys que vous ne voul- drez pas vous engager à Auxerre, et par ainsi ne vous seroyt pas grant besoing de l'artiile- rve que nous faisons tenyr preste, qui pour- royt bien servyr ailleurs; par quoy je vous

aisément, n'ayant regard cependant au dégast qu'ilz pourroient faire aux villes de France à leur fantaisie, car il vaut mieux pays gardé que perdu, comme il seroit, adve- nant que perdissions maintenant une bataille. Autrement, si l'argent nous fallut et que nous ne puissions attendre le- dirt terme pour avoir lesdiclz reistres et qu'ils ne vinssent à nostre secours, quej'estois d'advis, premier que de laisser ruiner reste armée de soy-mesme, comme elle feroit en liien peu de temps, n'ayant argent pour la payer, de combattre les ennemis à nostre plus grand advantaige que pourrions, et que, pour ce faire, c'estoil folie de s'arrester à Saint-Dizier les attendre, car ilz ne seraient si mal advisez de nous assaillir en pays si fort que ces- luy là, mais qu'ils s'en iraient d'ung autre costé et qu'ilz nous feraient courir auprès d'eulx, et que partant l'assiete de Saint-Dizier ne servirait de rien et que, si l'on vous conseilloit de combattre, quej'estois d'advis que feissiez une délibération d'aller avant les aller trouver ils seraient, comme il i'alloit que vous eussiez faict au lieu de séjourner icy, et ce faisant vous vous assure- riez pour le moins de combattre en païs advantageux pour vous, comme est celluy devant vous, monlueux et païs fort dont vostre infanterie vous servirait grande- ment et qu'elle ne feroit si bien au pais de campaigne, aussi qu'il fault toujours combattre le plus loin de son pais que l'on pourra, afin de donner au Roy le loisir de pourvoir à ses affaires, et que en outre vous vous mettriez '•n hasard de ne trouver encore nos ennemis joinctz avec leurs reistres, que si ainsi estoit et que arrivassiez de bonne heure, ils ne passeraient plus de deçà l'eau et aurions la victoire et que j'estois d'advis de partir dès vendredy, qui estoit hier. vous mistes en avant les difficultés que l'on vous faisoit des vivres, lesquelles, après avoir parlé au M* d'hostel Cliasly pour savoir si elles estoient vraies, il dit que non. Il me suffit avoir dit ce que dessus pour ma décharge. Je voudrais que tous fissent comme moy.

-De ma part, que je vous aye ou bien ou mal con- seillé, je le vous ay voulu mettre par écrit.» (Bibl. nat., fonds français, n" 3i8g, p. 26 et suiv.)

prie, mon lilz, me mander tout incontinent par ce courrycr volant, si vous voulez que l'on vous envoyé ladicte artillerie ou non, et au demeurant quant à ce que vous m'avez escript en faveur de Sarret pour l'abbaye de Montmorin pour son frère, c'est chose que je \ous eusse faict accorder bien voluntyers; mais il y a plus de six moys que ladicte abbaye a esté résignée par l'abbé d'icelle à l'évesque de Reines qui est son nepveu , et les despeches son! envoyées à Rome; par quoy, mon filz, il fauldra trouver quelque aultre chose pour le frère dudict Sarret que je seroy très ayse luy faire accorder; et en cest endroict je prie le Créateur vous avoyr, mon filz, en sa sainte garde. De Parys . le xxie jour de janvier 1 568.

(De sa main.) Qucj'é demain la réponse. Vostre bonne mère,

Caterink.

1568. a a janvier.

Orig. Bibl. nat. fonds français, 3178, 17.

A MONSIEUR DE HUMIÈRES,

CAPP1TAINE DR C!\Ql!ANTB HOMMES D'ARMES DE SES ORDONNANCES.

Monsieur d'Humyères, j'ay esté fort estonnée quanl j'ay veu par vostre lectre du xiii0 de ce mois ce (pue vous m'escripvez touchant l'oppy- nyon que le sr conte d'Harembergue avo\ I qu'on luy retint ses paquets par deçà après estre crochetiez; sur quoy je vous advise que je n'ay janiaiz entendu telle chose et ne le \ouldroys ffucunenient souffrir ne permectre; au con- traire^'auray tousjours en singulière reqoni- mandation tout ce qui luy louchera pour ses valleur et mérites, vous prvanl de luv faire entendre de ma part et n'ayant de quoy vous faire pour cest heure plus longue lettre, je prye à Dieu vous donner, Monsieur d'Hu-

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.

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myères, ce que plus désirez. Escript à Paris,

le mi" jour de janvier 1 568.

Caterine. Noblet.

1568. a4 janvier.

Minute. Bibl. nat. fonds frauçais, i556&, I 190.

A MON FILZ

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon filz , je vous veulx bien advertyr connue présentement il part de ceste ville la somme de cent mil livres pour le parfaiet pavement de la gensdarmerye et douze mil livres pour employer au faicl de l'extraordinaire de la guerre; et prentledict argent le chemyn droict à Sens, il arrivera mercredy au soyr, auquel lieu je vous prye, mon filz, envoyer de l'escorte pour prendre ledicl argent et le con- duire seurement à vous jusques au camp, aflin que n'en advienne faillie. Au demeurant, mon fils, nous avons faict dresser une ordon- nance pour le faict de la gendarmerye, la- quelle je vous envoyé et vous prye de la vou- loyr faire observer par dellà, asseurant tons les cappitaynes de gensdarmes qu'il n'y aura point de faulte que le payement de la gendar- merye ne soyt presl à leur estre dellivré dans le V du moys de febvryer, qui est le jour auquel par ladicle ordonnance tous leurs roolles doyvent estre cloz et arreslez. Et sur ce propos, mon filz, il faut que je vous n- monstre que il y a eu plusieurs des nouvelles compaîgnyes qui n'ont clos et dressé leurs roolles que vers la fin du moys de décembre dernyer; vous regarderez donc et ordonnerez à mon cousin le maresclial de Gossé de faire le semblable de sa part et que l'on soullaige pour le regard du pavement desdicles nouvelles compaignyes le plus que l'on pourra les fi- nances du Roy monsieur mon filz, car quoi-

que nostre intention est de les bien traicter el payer; aussi fault-il qu'ilz considèrent le peu de lemps qu'il y aura d'ung payement à l'aultre, et en cest endroict est nécessaire d'ad- viser à user de tout le meilleur mesnaige que l'on pourra, nous en donnant advis par deçà au plus tost que vous pourrez. Il y a aussi, mon filz, une chose à quoy vous debvez prendre garde, c'est que ordinavrement il vyent ic\ ung monde de gentilshommes apportans des- pesches de vous et des voslres aussi, lesquelz disent qu'ilz n'ont point esté payez de leurs voyaiges du camp jusques icy et s'en font payer, et pour régler cella à l'advenyr je vous prye que vous commandiez que à ceulx que \ous despescherez expressément, il ne soit baillé que le voyaige pour venvr et icy on leur payera le retour; et ordonnerez au sr de Fizes d'advertyr Ailuye par ung petit billet de ceulx à qui l'on aura faict bailler le voyaige et que vous entendez qu'ils soient payez pour le retour; car, à ce que j'entends, il s'en va inutillemenl beaucoup d'argent en cella; qui est, mon filz. tout ce que je vous diray pour ceste heure, en pryant Dieu qu'il vous ayt en saincle garde.

De Parys, ce xxnuc jour de janvier 1 568.

Vostre bonne mère,

Caterine.

I 568. a."> janvier.

Orijj. Bibl. împ. «le Saint-Pétersbourg, vol. XX , lit.

A MON FILZ

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon lilz, je vyens d'avoyr nouvelles comme ceux d'Orléans sont sortys hors et commencent à courir jusques auprès d'Estampes, comme vous scavez il n'y a dedans que les houppes de Tilladet, et pour ce qu'il estbesoing de les renforcer de quelque cavallerye pour empes- cher que ceulx dudicl Orléans ne vyeunenl

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LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

plus avant et ne nous fissent quelque brayerye

tandys <]ue vous estes loing, je vous prie, mon filz, Buyvanl rostre première délibération., nous envoyer ce9 six eompaignyes de chevauix lé- gers, dont vous nous avez envoyé l'aultre jour le mémoyre et semblablement une ou deux eompaignyes de gensdarmes, et entre aultres celles du sieur de Roche for t., lequel nous a\ons deslibéré d'envoyer audict Estampes et le ren- forcer avec des coinpagnyes du sieur de la Chappelle et de celles de mes cousins les mareschaui de Montmorency et Danville et aultres estantz en ces quartiers, afliii qu'il puysse empescher les courses de ceulx dudict Orléans et les faire resserrer dans leur ville; ce que nous vous demandons n'est pas pour vous diminuer de beaucoup vos forces que vous aurez bientost si bon nombre de ryttres que ce que vous osterez pour nous envoyer, il n'y paroystra poinct, et cependant nous serons ren- forcez comme nous en avons besoing, pryant le Créateur vous avoyr, mon filz, en sa saiucte et digne garde. Escript à Paris, le xxv" jour de janvier 1 568.

Vostre bonne mère,

Caterine.

1568. 28 janvier.

Bîbl. nat. fonds Moreau , n" 83a. p. su.

A MESSIEURS LES GENS

TENANS LA COURT DE PARLEMENT A DIJON.

Messieurs, je ni'asseure que, veoyant ce que le Roy monsieur mon filz vous escript pré- sentement, vous sçauvez bien juger et consi- dérer à quelle intencion cella se faict, et croys que vous ne ferez difficulté de passer oultre à l'exécution du contenu en ses lectres. Toutes- foys estant la chose de l'importance qu'elle est et afin qu'il n'y ayt aucun double, j'ay bien voulu l'acompaigner de ceste lettre, vous

priant donner ordre que l'elfect s'en ensuyve, sans remectre la chose en aucune longueur ne difficulté; et, cella farci , commander et or- donner très expressément à vostre greffier re- tenir et l'aire serrer lesdicles lettres et le registre qui s'en fera en lieu si seur que nul autre que ceuk de vostre compagnie les voye, ne qu'il en soyl pris ne baillé aucune coppie par es- cript, impression ne autrement, de manière qu'elle ne soient divulguées en quelque sorte que ce soyt, priant Dieu, Messieurs, nous avoir en sa saincte garde. Escript le xxvnf jour de janvier 1 568.

Caterine.

De l'Aibespi\e.

[1568. Du a5 au 3o janvi r.] Aut. lîibl. mil- fonds français. 3»g3. 33.

A MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, j'é reseu vostre lelre et veu cet que me mendés touchent d'envoyer asteure que la pays n'est, cet que j'é trové bon; et ay fayst fayre demi dousayne de letres patentes, lesqueles je voldroys que Conbault eust pour leur porter, et pour cete aucasion je les vous envoyé avecques eune déclaration que le Ro\ mon fils ha fayste, pour aulteut que le car- dinal de Chatillon a fayst courir eun bruit que le Ro\ lui avoyt refeusé cet que aupara- vant y leurs avoyt sine, afin que tous conoyset que le Roy ne révoque rien de cet que leurs avoyt sine et envoyé par Conbault, corne voyrés; et me semble, mon cousin, que la dé- claration et les letres patentes en feront revenir beaucoups, qui me fayst vous- prier de dire à Conbault qu'il fase cet que il m'a dist et vous luy balleré le tout. Le Roy mon fils set porte asteure bien. Je vous le mende pour se que l'on m'a dist que l'ons a fayst courer eun bruyt qu'il étovtfort malade, afin que n'an soyés en

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

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pouine et vous aseuriés que luy et moy ne vous tenon poynt du comeun et savons bien la difayranse qu il \ a, (jui cera toujours reconeue en louttes les aucasions i|ui cet présanteron de luy en voslre endroyl et, de ma part, reré bien avse d'avoyr moyen de vous fayre conestre la bonne volante' que vous porte ,

Vostre bonne cousine,

CaTERINE.

1568. ao janvier.

Orig. Archives J^ Modèue

A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE FERfiARE.

Mon cousin, la singulière recommandation eu laquelle j'av et veulx avoir tout ce qui touche et appartient à mon cousin le comte de la Myrande, t'ont que j'av bien voulu accom- pagner de la présente celle que le Roy mon- sieur mon filz vous escript présentement en sa faveur, touchant quelque mécontentement que vous avez de luy, ainsi qu'il nous a l'aict entendre, dont il porte ung tel estreme regret et ennuy, que cela lui a l'ail différer le vovaige qu'il avoit entrepris de venir faire par deçà, désirant estre remis en voslre bonne grâce et vousdemourer tousjours bon serviteur et amv, comme il a esté jusques icy; par quoy estanl requise de sa part d'intervenir en cest endroit, je vous prie, mon cousin, vouloir vous ap- paiser, oublier votre colère et déposer tout ce inalronteutement que vous pouviez avoir en- contre mondict cousin ou si vous pensez en avoir eu quelque oppinion, le reniectant et tenant tousjours en votre bonne grâce pour l'amour de moy. qui estimera) el repputera) ce bien qu'il recevra de vous comme l'ail à moy- mesmes, donl je m'en revangera] en loua les

lieux et endroilz me vouldrez emploier. El d'autant que par lesieur de Foix, notre ambas- sadeur à Venize, qui a charge de vous aller trouver pour cest effect, vous entendrez plus amplement tout ce que je vous pourrois dire dessus, je vous prie le croire de ce qu'il vous dira de ma part, comme \ous vouldriez l'aire moy mesmes. Priant Dieu vous donner, mon cousin, ce que plus désirez.

De Paris, le x\i\" jour de janvier i568.

Voslre bonne cousine,

(Utérine.

RoBERTET.

I > ( i .S . ag janvier.

Copie. Archiva de la Dordogne.

V MONSIEUR DE BORIES'.

Monsieur de Bories, le Roy monsieur mon lils vous prie de vouloir assembler le plus que vous pourésde la compagnie démon cousin le prince de Navarre, pour aller trouver ceulx à qui il a mandé de se préparer pour, s'il faut, aller chastier et reprendre sa ville de la Ro- chelle. Encore que je vous commisse sy affec- tionné à son service qu'il ne soit besoin de vous \ semondre davantage, toutesfois je n'ai voulu qu'il vou> aye prié tout seul, et parlant je vous prie de luy l'aire ce service, en vous asseuraut que je ne sçauray pas le luy laisser oublier jamais, de sorte que vous a\és occa- sion d'estre contant; priant Dieu, Monsieur de Bories, vous avoir en sa saincte el digne garde.

De Paris, le uux* jour de janvier i568.

\. vTI.UINE.

1 Lieutenant de la c pagnie du prime il'- Navarre;

voir une lettre de Montluc an Roi, an lome V, p. 11 H M-* Commentaire (édil. '!<■ Btubte)

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LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

1 568. 39 janvier.

Mmule. Bibl. ual. fonds français, 15918, f »o5.

MONSIEUR DE VIEILLEVILLE.

Mon cousin, j'ay veu bien au long voz lettres du xix et suis très aise d'entendre que les reistres, (]ui sont levez pour le service du Roy monsieur mon filz, commencent à marcher el estre si fors; ils ne peuvent venir à temps plus couveuable pour luy faire un bon service. Etencores, mon cousin, qu'il vous ayt estéés- cript par le sieur de Sainte-Coulombe de les faire marcher en toute diligence, je ne veulx en- core faillir vous dire que le plus grand service que luy sçauriez faire et pour la France est de les haster et donner ordre qu'ilz ne re- lavent au lieu de leur monstre, et se fera leur payement; à quoy par deçà nous pourvoy- ons; aussv que ne soyez en ceste peine leur sera envoyé l'argent nécessaire, combien que par cv-devant ledict sieur de Sainte-Coulombe vous ayt fait conduire cinquante mille livres et cinquante autres que mon cousin le cardinal de Lorraine a envoyé quérir à Envers. Je croy, mon cousin , que tout cela ensemble sera suffi- sant pour contenter le duc Jehan Guillaume. Etquant auxtermes de paix quevousconnoisez, je ne vous en diray davantage, sinon que je ne laisserav jamais passer occasion pour mettre le royaume d'icy en repos, que je ne face ce que je dois faire pour mon devoir particulier et de plus avec l'honneur et réputation du Rov monsieur mon filz, que c'est la chose en ce inonde que j'ay en très grande recom- mandation, et affin, mon cousin, que soyez esclaircv de toutes choses, je vous envoyé la déclaration et parlements qui ont esté laids «tepuis lepartemenl du cardinal de Chastillon, suivant lesquels vous jugerez quelle est l'in- tention du Rov inondicl filz et la mienne et en

cest endroit je prie Dieu vous avoir en sa saincte garde l.

1 Cette lettre se croisa avec deux lettres adressées par Vieilleville au Roi.

La première était ainsi conçue : «J'ay receu les lettres qu'il a pieu à V. M. m'escrire par le cappitaine Saincte- Colombe et entendu tout ce qu'il m'a dict de vostre part, en quoy je n'obmetlray aulcune chose; mais je suis es- b.liy des reistres des Hingrave et Bassompierre. car on ne les peult liaster, d'aultant qu'on n'en entend point de nouvelles, sinon qu'ilz sont aux environs de Trêves. Ce jourd'huy sont arrivez les trésoriers qui amènent les cin- quante mil francs pour le duc Jehan-Guillaume en vingt mille escuz. Je suis icy exprès pourl'emprunct que V. M. veult estre faict sur cestc ville, la peine est infinie; mais elle apportera quelque fruict : car j'espère qu'ilz viendront jusques à dix-huict ou vingt mille francs. Ces froidures, Dieu mercy, ont fort diminué la peste en ceste ville qui jusques icy nous avoit assiégez et faict beaucoup de dommaige.

rDe Metz, ce xxim de janvier 1068.1

Voici la seconde, écrite quatre jours après : *Je viens présentement de recevoir ung pacquet de lettres que le conte palatin ésrit à V. M. , qui me requiert le vous faire tenir en dilligence; il m'a semblé ne la pouvoir faire meilleure que de le vous envoyer par ce chevaulcheur présent porteur, lequel j'avoys desjà dépesché. Pour ce que le sieur de Luz qui est arrivé icy, lequel partira de- main pour aller trouver Y. M., m'a asseuré que le duc Jehan-Guillaume a troys mil chevaux, il vous plaira d'aviser pour le payement de leur monstre, affin que cela ne les retarde point : car dedans huict ou dix jours je les auray à ma porte. Je leur ay assigné le lieu de leurdicte monstre en la terre de Beaulieu. H sera bon que V. M. escrive au sieur de Pasquier de donner ordre pour leurs \ ivres affin qu'ilz n'ayent occasion de s'escar- tcr nv malcontenter. Je m'asseure mais que tout cela soit joinct a>ec vostre armée que vous serez maistre de la campaigne. Il est besoing aussy que V. M. escrive à Monsieur d'Kspaulx pour donner ordre semblalilement à leurs vivres et me semble qu'il sertit bon de les 1ère vivre par estappes jusques à ce qu'ilz soient auprès de Monsieur.

rDe Metz, ce xxx' de janvier i568.n

(Orig., Bibl. nat., fonds français. if><>i8, f" 200 et 3,07.)

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

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I .'>li.s. :jo janvier.

Orig. Bibl. imp. de Suinl-Putersbourg. vol. XX, f iG.

\ MON F1LZ

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon filz, je viens tout présentement de re- cepvoir par Chemerault la lettre que vous m'avez escripte. par laquelle vous me mandez de vous envoyer six canons incontinent; je vous ay déjà envoie des pyonniers que nous avions laid lever et les chevaux, comme les avions renvoyez aux élections ausquelles ils avovent esté levez, lesquelz nous redemandons toul maintenant. Pour les six canons, ils sont dedans les bateaulx tout pretz à partir et atten- dra)- que voos nous mandiez si vous en aurez affaire et si vous les voulez pour les l'aire in- continent partir, et, de vostre part, vous regar- derez aussy à envoier forces pour les faire conduire seurenienl, si vous les mandez, vous priant de me renvoyer promptement le pré- sent courrier que je vous envoie expressément pour sçavoir si vous en aurez besoing. Au de- mouranl, vous nous avez mandé pour faire donner la charge des compaignyes de Gas- cons qui sont auprès de vous à Ardres; le I ! > > \ monsieur mon filz est tout content de les lin accorder, pouneu que lesdictes compagnies soyent soubz le conte de Brissac; mais autrement ce serovt faire tort au cheva- lier de Moulue que de les luv oster et à son père aussy, ne voulant ledict chevalier laisser la charge desdictes compagnves sinon au cas que Ion lesvoulust réduire soubz ledict conte de Brissac; aussy il me semble que vous ne nous devriez renvoyer les capitaines de deçà pour les faire ordonner de leur paye- ment, estant cela dépendant de vous, tenant le lieu que vous tenez. Demain il n'y aura poincl de laulte que nous vous renvoyerons Ennissay, par lequel \ou> aurez plus ample1

Catiikm.m! dk Mt.uii;ib. m.

ment de noz nouvelles. Cependant je vous diraj que, quant il sera question de finances, je désire, ains\ que je vous ay dicl, que vous \ appeliez le sieur de Carnavalet et que preniez conseil de mon cousin le mareschal de Cossé et du sieur d'Escars; aussi j'allendz response à la lettre que je vous ay escripte, qui est tout ce que vous aurez de moy pourceste heure, priant Dieu vous avoir en sa saincte et digne garde.

De Paris, le xxx" jour de janvier i 5G8.

Vostre bonne mère.

Cm:i;i\i..

[1568. 3o janvier.]

Oritf. Biltl. imp. de Saint-Pétersbouig , vol. \.\ . I . ;

A MON FILZ

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon filz, d'aultant que toutes les forces des ennemys tyrent du costé d'Orléans et que Bloys est assiégé, je vous prie regarder si pou- rez renforcer lousjouis mon cousin le Prince- Daulpbin; il sero\t à propos de luy bailler siv compagnies, celle de M. de la Trémouille, celle du sieur d'Avaugour, celle du marquis de Mezyères, celle de Rochefort et celle de Balresse et le reste de celle du prince de Na- varre, et retenez tous les chevaulx légers que luv voulyez bailler; et si vous vous pouviez passer du régiment du chevalier de Monluc pour lu\ donner, ledict Monluc ne quicteroyl point sondiet régiment et je le vous envoverav pour [l'en pourvovr| '; et ce que me f'aict vous mander cecy, c'est que je considère que vous serez si tost renforcé des r\ lires de Bassom- pyeré et du ftyngràve que. Iu\ baillant cela, vous ne serez guères aflbybU, et si Lesdictes mes compagnies de chevaulx légers ne vous sèrvbynt pas de beaucoup, ce serovt bien faicl de les leur envover aussi.

CVTBRINE

Partie lacérée

1 1 fi

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

( 1568. 3o janvier.]

Minute. Bilil. bai, fond9 frnnrais , rT i55ûA, f i5o.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.

Mon cousin, j'ay receu voz deux lettres des xxvin et xix de ce moys et bien considéré tout ce que m'avez mande' par icclles, prin- cipaleincnt le grand elTroy et le maulvais ec- quipaigë en quoy me mandez que sont noz ennemys, quy sont deux choses lesquelles je suys bien asseurée que vous sçaurez bien mectre en bonne considération et en faire voslre profil et user de l'advantaige que la peur et la pauvreté dont ils sont surprins vous donne sur eulx.Le sieur deVantoux me mande qu'il est nécessaire de mectre dans Monbar quelque nombre de gens de pied puisque l'on s'est résolu de le garder, affin de travailler l'ennemv auquel ildiclquelepassaige s'adresse droictemenl de ce costé là; à cesle cause, mon cousin , je vous prie mettre dans la ville tel nombre de infanterye que vous adviserez eslre nécessaire pour la garde d'icelle; mais d'aul- tant que c'est ung lieu quy appartient à mon cousin monsieur de Nemours et qu'il m'a prié de laisser dans ledict chasteau le cappitaine et les soldalz qu'il y a mis et qui sont à luy, je vous prie ne mectre personne audict chasteau , et commander aulx capitaines que vous en- voyerez dans ladicte ville qu'il promecte à ceulx dudict chasteau prendre et tirer d'icelle les commodités dont ilz auront besoing; et je mande aux cappitaines qui sont dans ledict chasteau que, en cas de nécessité et advenant que l'ennemy y allast, qu'il n'entre dans le- dict chasteau que tel nombre d'hommes des soldalz de ladicte ville qu'il lauldra pour la garde et sûreté d'iceluy; priant Dieu, mon cousin , etc..

1008. 3o janvier.

Oriff. Bibl. nal. fomls franrnis, n" 3ai8, 7s.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, j'ai veu ce que m'avez escrit touchant la compagnye du sieur de La Meille- raye; sur quoy je vous diray que auparavant avoir receu voslre lettre, le Roy monsieur mon filz l'avoit accordée au sieur de La Meil- leraye l'aisné, mais je vous puis asseurer que la première qui viendra à vacquer, le sieur de La Rue, pour lequel vous nous'faictes requeste, en sera gratiflié pour le bon lesmoignage que vous nous rendez de ses valleur et mérites, comme en toute autre chose nous désirons satisfaire à ce dont vous nous requerrez. Priant Dieu, mon cousin, vous donner ce que désirez.

Escript à Paris, le xxx° jour de janvier 1 568.

(De sa main.) iMon cousin, je vous prie fayre envoyer les letre patentes que vous ay envoyé, ynsin que aviserés ou par Combault puis- qu'il a comensé la pratique; yl me samble que ceroyt myeulx et le plus losl; car j'é aupi- nyon qu'il serviront et san la déclaratyon je les euse plus tost envoyé, mes sela enn a esté cause.

Voslre bonne cousine,

Catf.bine.

lT>fi8. 3o janvier.

Orij;. BiH; imp. <lr Saint-Pé'lersbouig , vol. XX, f" i5.

A MOH I-II.Z

MONSIEUR LE DUC D VNJOU.

Mon filz, maynlenant que vous avez beau- coup de ry tires, vous aurez affaire de beau- coup de Iruchementselqui soyenl bien fidelles, et là-dessuz je vous veulxbien adverlir comme il m'a esté dicl que le sieur de Chavigny

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

115

a ung homme d'armes des syens, nommé Es- tampes, filz de la Ferté-Ymbault, lequel a esté nourry si\ ou sept ans avec le lantgrave; il est de bonne race et vous en pourrez bien servyr s'il parle si bien l'allemand, comme l'on m'a dict, dont je vous prve, mon filz, d'en parler audict sieur de Chavigny et de vous servyr de luy, m'asseurant qu'il le fera fort lidi'llement. Au reste, nous avons donné congé à l.ignerolles de faire ung tour jusques cbez lin et pour les raysons qu'il vous escript qui sont grandes pour son bien, et il sera si peu chez lin qu'il ne fera nulle laulte à vostre ser- vice, pnanten cest endroict le Créateur vous avoir, mon filz, en sa saincte garde.

De Paris, le xxx0 jour de janvier 1 568.

Vostre bonne mère,

Cateri.ne.

1 568. 3i janvier.

Orig. Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg, vol. XX, f* 18. A MON FILZ

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon filz, la lettre que présentement vous escript le Roy monsieur mon filz responsive à tout le reste de voz dernières despesches, est si ample qu'il ne me reste aucune chose à vous dire, sinon que ayans esté très aises des advertissemens que vous nous donnez des dép- portemens de noz ennemys, je vous prie con- tinuer le [dus souvent que vous pourrez et n'en laisser eshapper une seule occasion ; au demou- rant regarder à pourveoir, comme vous avez faict jusqu'icy, selon que vous nous escripvez, tanl à noz villes de dessus la rivière par fonl conlenance de vouloir passer nosdiclz ennemys, ([ue à toutes autres choses requises el nécessaires pour tousjours les travailler et endommaiger le plus qu'il sera possible, aflin que. quant il plaira à Dieu, nous puissions par-

venir au dessus de nos iutencions, le suppliant cependant vous maintenir en très bonne et par- faicle santé.

De Paris, le dernyer jour de janvier i568.

Mon filz, je vous prye de nous envoyer in- continent mon cousin le marquis de Villars, car estant icy et comme il aura parlé avecques mes cousins de Montmorency, je m'asseure que nous trouverons moyen de mectre une bonne lin à la querelle survenue entre mes cousins de Martigues et Méru1, vous pryanl lf faire partir au plus tost, et cependant nous avons adv isé de retenir encore pardeçà le sieur de Batresse, et tandis que mondict cousin If marquis de Villars viendra, il faull que vous advisyez à prolonger le plus que vous pourrez le temps préfixé auxdicts seigneurs et de Marti- gues et de Méru de ne se riens demander, coin un je m'asseure que vous sçaurez très bien faire.

(De sa main.) Mon fils, j'é entendu par mou

cousin le cardinal de Bourbon cet que luy avés

aycripl pour médire; mes que m'ayés répondu

à la letre que vous aportoit Daise de ma part,

je vous manderé mon aupinion.

Vostre bonne mère,

Caterim..

1 Celle querelle survenue entre Méru et Martigues (il grand bruit. Le marécbal Daraville écrivait lf 30 jan- vier au duc d'Anjou : <rje vous supplie vouloir toul faire pour nous d'avoir pour recommandé la conservation du droil df mon frère et désire le prolecteur de sa cause." (Bibl. nat., fonds franc., i5gi8, p. i5S.) Une lettre de Norris donne quelques détails sur cette affaire. (Ca- lendar nf Slate papers, i568, p. 607.) Le dur d'Anjou, de son coté, avail écril à Catherine : -Le sieur de Méru n'a voulu aucunement entendre sans premièrement en avoir averty ses frères et en sçavoir leur advis. De quelle conséquence est cesle querelle en ceste année entre ces deux maisons pour les alliances qu'il?, ont, et combien apportera de préjudice au servie' du Roy, estant! les ennemis si près de nous et sur le point de combattre li ! (Bibl. nat.. fonds franc., l5544, p. i^i.)

n<;

LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1CIS.

[1568. Février.]

Ant. RiM. liât, fonds français, n" 3ar}3 . f* ^17. A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, je suis ynfinimenl marrye de vostre mal el bien déplésante de n'avoyr plus Monsieur de Castelan pour vous le povoyr en- voyer, afin qu'il vous fist toul le securqueje dé- sire que ay es pour aystre bien lost guéri, cet que j'espère que Dieu vous fayréla grase, mes que volyez crbyre le consel des bons nie'desins et non de tent de jeans qui n'i enlendet ryen; el Masil que j'é piins en lieu du mien aultre, s'il vous peult servir, encore que je l'aye mendé, re- tene'-le; l'on m'a aseuré qu'il é bons et seié bien ayse qu'i vous puyse si bien servir que aveques l'ayde de Dieu soyés bien tost or de tout ces maulx el ayés recovert vostre bonne santé, cet que failli que ayspériés el ne vous anuiés decetqueavés,car cela vousfayret encore mal daventage, et vous asurés que le Roy mon fils et son frère el moy en some arusi marrys que ce c'éloil à nous-mesmes; et nous voldrions aultent enployer pour vous l'ayre guérir que ce s'éloyt pour un de nous et que savons bien cornent regretés ne povoyr ayslre ysi, cet que vous prions ne vous en donner pouine el ne panser qu'à vous bien guérir, car asteure ne se présanle chause au déviés avoyr regret de ni eslre, et j'espère, set Dieu nous veull encore fueler1 que y l'allé contineuer cete guère, que cerés si sayn au printemps que pourés ayslre auprès du Roy, et en cetpendent croyès cet que vous cera con- sellé pour vostre santé, laqucle je prie Dieu vous donner aussi bonne que pour soui2 la désire

Vostre bonne cousine,

Caterine,

1 l;m<iei\ fouetter. Soui . soi.

[1568. Février.]

Aut. Bibl. nat. fonds français. 3j<)3. as.

\ MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, je n'é voleu léser partir cet poileur, encore que par Valoy vous aye escript, san vous l'ayre cet mol pour vous dyre que, suivent cet que vous ay dejeà mendé, qu'il me semble que ne sariés mieulx l'ayre que de vous \enir hacbever de guérir à Paris au cerés el mieulx secoureu en voslie maladie et Iroverés de milleurs medesins; et, set y somes encore, metron pouine de vous y ayder à recouver vostre sente, cet dejeà ne l'avés telement re- coverle que vous soyés en chemin pour aler retrover l'armaye au m'aseure, veu cet que vous avés mendé, queynconlinenlrclournerés; et je m'aseure que y servîtes; el mon fils, cet jouant, corne yl nous lia mendé, qu'il sache- minoyt pour le fayre, cera bien ayse de vous y trover el vous prie me menderdc vostre santé et se croyrés mon consel, cet n'estes encore guéry, car ayslent sain , cet que je prie à Dieu, vous cervirez encore plus au Roy et cet royaume, cet que me guarderé \ous en dire daventage, sinon vous prier de vous aseurer que en cet que auré mien u'auré jamès une milleure parente ni amie que

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1568. 1" février '.

Ilibl. nat. fonds français , Stfi£ . P 65 r\ A MADAME MA TARTE

MADAME LA DUCHESSE DE FERRARE. Ma tenle , la néceaité des afayres con-

1 Une lettre de Cbaries IX nu duc d'Anjou donne la date exacte de celle-ci : «Je vous veulx hien advertyr roume j'ay présenlement faicl nue dépcsche à

LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1GIS.

117

traynt le Roy vostre nepveu de vous ayscripre el vous prier de recevoir au château et vile de Monlargis les sieurs de Chavigny et de Lose aveques la cavalerie qui est nécesavre pour la guarde du pasage de ses ennemis, car il n'è question seulement de la ville, mes de quatre lieu à Tailleur, qui ayt cause qu'il vous en escript, vous prient voulouir venir au \si au à Fonlaynebleau, au en quelque aultre en- droict qui vous plèra chausir; car y ne vol- droyl moyns [fayre] pour vous qu'il l'avroyt

ma tante Madame de Ferrare pour l'advertir coume ayant considéré l'importance de Monlargis pour le passaige des ennemys, je vous ay mandé et ordonné vous assemer le premier dudict passaige et d'y envoyer des gens dedans et d'aultant qu'elle ne seroit pas bien parniy tant do jens de guerre, je la prye et conseille de se relyrerou à Fontainebleau ou au Iiois de Vincenncs ou tel autre en- ilroict qu'elle vouldra enoysir de Paris. Ce premier jour de février 1 568.D ( Bilil. impér. de Saint-Péleisbourg, vol. a i .) Voici ce que le duc d'Anjou écrivit à la duchesse .m reçu de cette lettre (Orig. , Bibl. nat., fonds français, 3ai8, 7&) : <t Madame ma tante, suyvaut ce que je vous ay escript par le sieur de Croyset que j'ay envoyée devers vous sur l'advertissement que j'avois eu que noz enne- mis se vouloient emparer de vostre ville de Montargis, j'envoye présentement le cappitaine Bonavic avec huict l'oinpaignies de j j. r « de pied auquel j'ay commandé de se mettre et loger dedans ladicte ville en attendant les autres forces que je y envoieray bientost, vous priant de commander à vosdicls sulijeclz de les recevoir el les accomoder de ce donl ilz auront besoing, d'autant que c'est pour la garder en l'obéissance du Roy mon sei- gneur et frère et pour la conservation de la vie et biens des liabitans d'icelle; ce que je m'asscure, pour le grand zèle, dévotion et affection que vous avez toujours eue tant à lVndroirt du Iîoy que au bien de cesle couronne, vous aurez très agréable et ne vonldriez que par faulle d'y avoir pourveu de bonne lieure et mvs la garnizon qui y e-i nécessaire nosdicts ennemis s'en emparassent; qu'est tout ce que j'' v ous escripvray pour le présent que de prier le Créateur, Madame ma tante, vous donner en très bonne santé très longue et très heureuse vie.

- Escript au camp de Troyes, le un' jour de février 1 558.

"Votre très humble et obéissant nepveu,

«HmaT.&

pour la i-oyne sa grent et s'aseuranl de

l'amour que lui portes et à ses afayres, yl s'as- seureque ne fayrésdificultés,veuconbien \ luv ynporte et le mal qui l'y en pourov t avenir, cet vous en l'ayrés dificultes; et après cet que vous enn escri[)l el vous en mende par ce jeanlil- liomme yl seroyt superflus de vous en dire par la pre'sanle daventage; qui sera cause que l'ayrès fin, prient .Noslre-Seigneur vous donner el à nous loul cet que nousavst néces- sa\re.

\nslre Iim'n cnlvèrenieut bonne nyepse.

Cil brine.

1568. 2 février.

(trig. Bibl. imp. de S;iint-Pi-lersbourg, vol. XX I A MOH FILZ

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon lilz, s'aclieminant ces jours-cy mon cousin le Prince-Dauffin vers son gouverne- ment pour les occasions qui s'offrent el dési- rant qu'il soit accompaigné de quelques per- sonnaiges d'expériance et congnoissans les adresses du pais, comme peut faire le sieui de Chantemesie, qui est par deçà, lequel le Roy monsieur mon (ilz et mov avons adrisé v envoier el à ceste fin vous en advertir par ce courrier exprès et vous prier de renvoier incontinent par deçà la compaignie dudict sieur de Chantemesle, qui est demourée au camp, et icelle renforcer le plus que vous pourrez; et oultre envoierés aussi le capitaine Lambert, prévost de mon cousin le mareschal de Cossé, avec ses archers pour accompaigni i mondict cousin le Prince-Dauflin et servir en cesle occasion, les faisant inconlinaiil ache- miner icy, à ce qu'ilz en puissent partir mer- credy prochain avec mondict cousin: sut quoj n'estant la présente à aultre lin.

lis

LETTRES DE CATHEIUNE DE MÉDIG1S.

priera] Dieu, mou filz, vous a\oir en sa 1res saincle et digne garde.

Escript à Pans, le ncjour de lévrier 1 568.

Vostre lionne mère,

Caterine.

15U8. 3 février.

H !•■. Hibl. n;il. Gonds fonçais, n* 1597», f 65.

A MONSIEUR DE LA FOREST '.

Monsieur de la Fores! , j'avois receu une dépesche de vous ung peu auparavant que fust arrivé le gentilhomme escossois, frère du roule de Rôles '-, et depuis son arrivée j'en ay eu deux autres des et \inl-qualriesme du

Bochetel de LaForest.

J La Forest écrivait au Roi le a février précédent : -Il est arrivé icy ung gentilhomme du comte de Moray nommé Elpheston envoyé par luy devers ceste royne soubz coulleur de luy l'aire entendre ce que a esté faict à ces derniers Estais d'Escosse, desquelz mesmes il a apporté tous les actes couchez par escript, et luy faire trouver bon ce que y est passé, principalement touchant le faict du meurtre du roy, pour lequel la royne, comme en estant convaincue, a esté condamnée à perpétuelle prison et la garde de sa personne baillée à Ledinthon ; ninis j'ay entendu que la principale occasion de sa venue est pour faire ung temps résidence auprès de ceste royne et pratticquer quelque plus étroite alliance entre les deulx royaulmes, faire asseurer le prince d'Escosse de la pro- chaine succession à ceste couronne, avecques condition que ledict prince tiendra la couronne qu'il a mainlenant et le régent son gouvernement soubz la protection de ceste- dicte royne. Par cecy et par quelques propoz que j'en ay ouys il semble bien que ledict régent et les aultres seigneurs qui sont auprès de luy ne se tiennent encores pas beaucoup asseurez de leur gouvernement et craignent qu'on rie leur remue mesnaige ou dedans ou dehors. Les deulx, qui avoienl esté condamnez pour le meurtre du roy, comme j'avoys escript, ont depuis esté exécutez, assa\oir pendirz et puis bruslcz.» (Bibl. nat., fonds français, 15971, p. 60.) Voir dans le même volume, p. G8 , la lettre de Marie Stnart à Elisabeth pour se plaindre des Irailenients qu'elle subit, et la supplier de s'opposer à In tyrannie de ses sujets. (CI. Labanoff, II, 67.)

présent. Sa venue par deçà cl le langage qu'il lenoit me fist douter du comuiencemenl quelque chose de luy autre qu'il ne m'a faicl paroistre. Depuis, ce soubzpçon auquel nous ont conduietz les troubles présents ayda beau- coup à m'augmenler la mauvaise opinion que j'ay tousjours eue et non sans cause de ceulx de ceste nation, et sans le sr de Lignerolles qu'il avoit cougneu en Escosse et duquel il di- soit avoir receu beaucoup de courtovsies et honnestetez, qui tesmoigna la bonne volonté et l'affection qu'il porloit au service du Roy monsieur mon filz, je l'eusse Vnalaisémenlouy parler, joinct que l'occasion de son voiage n'estoit fort à propos pour nous induire, main- tenant et pendant les troubles ausquelz nous sommes, à entreprendre quelque chose pour la deffence d'aultruy, attendu que c'est tout ce que nous pouvons faire de résister à ceulx qui nous offensent, lesquelzsont devant nous mesmes, et regarder à guérir la pla\e qui nous touche de plus près que ne faict celle d'autrm . Bien lui ay-je vouleu faire entendre et con- gnoistre la bonne volunté que le Roy monsieur mon filz porloit à ladicte royne sa seur el semblablement à tous ceulx qui monstreronl l'aymer et la vouloir servir et la favoriser en l'aflliction en laquelle elle est pour le présent, mais que de s'emploier pour elle d'aullre façon il estoit bien malaisé, comme il sçavoil très bien que le Roy mondict filz, encores qu'il eut la volunté la milleure du monde, eusl aucun moyen de le pouvoir faire. Sur cela, il s'en retourna avec ceste responseet emporte quelques lettres qu'il a demandées, une adressée au gouverneur de Doinbailon , l'aultre à celuy qui commande à la frontière d'Escosse et trois ou quatre autres de créance à ceulx à qui il les vouldroit distribuer. Il vous comptera en passant quel traitement il a receu icy et s'il est content de ce que l'on a

LETTRES DE CATHERINE DE MEDIGIS.

no

laid pour luv; et encores que cola ne serve de beaucoup, si ne laisseray-je de le faire sonner bien hault en Escosse et par ce moyen donner plus de cœur à ceulx qui se sont tousjours démonstrez bien affectionnez à cesle cou- ronne; el quant au particulièrement à ladicle la royne, il doit apprendre, passant en An- gleterre, beaucoup de choses concernans noz troubles, desquelles vous m'adverlirez aussi tost qu'il les vous aura dictes, comme je lui en ai donné chargé, affin d'y pourvoir, s'il y avoit chose qui nous importait. Par les deux der- nières des voslres au Roy monsieur mon fils j'ay veu certaines particularités desquelles je suis très aise et de la bonne volunte' de la royne d'Angleterre envers nous. Je m'aseure qu'elle continuera, si elle est bien sage, car elle est en danger d'estre traictée de mesme façon que nous, si elle ne prend garde à ses affaires. Je suis bien de son opinion quant à la paix, quelque bruit que on ayt voulu faire encore au désadvanlage du Roy monsieur mon filz et de moy, que je me suis acheminé tout exprès au camp. Elle se peult asseurer que je ne la rechercheray jamais que ce soit avec loul l'avantage du Roy mondict seigneur et filz que je pourray et son entière réputation, car il n "\ a rien en ci; monde que j'aye en plus grande recoumaiidalion , ny qui me soit si cher que est son honneur. Aussy ne lui conseille- rai-je jamais d'estre si peu miséricordieux envers les siens que, toutes et qualités fois qu'ils voudront retourner en sa bonne grâce, avec le devoir desubjelz envers leur souverain, qu'il ne les doive recevoir. C'est une résolution qui me semble si belle que ebascun nous devroyt ayderà l'exécuter; mais, Dieu mercy, jusipies if y nous en sommes meslés tous seuls; aussi ii'oublirons-nous pas défaire noz affaires, quand l'occasion se présentera telle que nous

!<■ désirons; ci ;m commencemenl dea troubles

quant au sieur Desguières, duquel mesmes nous eusmes nouvelles qu'il estoit à Boul- logne et ne sçavions que panser d'aultanl que de jour à aultre il y arrivoit fort gentilz- hommes des Pays-Bas, toutefois depuis, avant sceu qu'estoit passé en Angleterre, nous avons pansé qu'il n'esloil venu que pour la com- modité dudict passage, ne pouvant demeurer en Flandres; n'en ayant jamais cru aultre chose que ce que on doibt d'un sage gentil- homme qui n'eust pas voulu rien entreprendre au préjudice du service du Roy monsieur mon filz sans une occasion, dont vous le pou- vez asseurer de ma part et du Rov mondict fils et luy baillerez une lettre que je lui escriptz et sera l'endroit je prierav Dieu. Monsieur de la Forest1, etc.

1568. S février.

Orig. Bibl. nat. fonds français, n'1 ao539 . p. 1.

V MONSIEUR JULIEN DELBÈNE,

UIEVAUER SE[lVA>T DE MADAME M* SEIR L\ U I h ', I \\llln.

D'Eïbene, suyvant ce que le Rov monsieur mon filz vous escript présantement, vous re- garderez, si tost que vous serez arrivé à L\on avec les cm escus du prest de mon cousin le din- de Florence dont nous avons fa ici estât pi mi partie du paiement de nostre armée durant ce présent mois de février, de les consigner et faire délivrer au président de Birague pour estre envoyez à Dijon quant et l'autre grosse partie que nous luy avons ordonne1 y faire achemyner, s'ilz sont arrivez à temps ou bien de les envoier après, afin d'estre de tenus à nostredicte armée au plustot que faire se pourra pour lediet paiement d'icelle el nous

' Une minute de Chatli-s IX accompagne celle-ci; il siynnle à La Forest une levée de quatre mille reitret faite par la reine d' Angleterre en Allemagne, el il le prie d'y avoir IVil. ( Itihl. nat., fonds franc., n" l5q7 1 , p. 6/i

'20 LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

advertissez incontinent en quelles espèces ilz auront esté fourniz. Priant Dieu vous donner, d'Elbene, ce que désirez.

Escripl à Paris, le 1111° jour de février 1 5G8.

Catkrine. robertet.

| que pour prier Dieu vous donner, mon filz. ce que désirez.

Escript à Paris, ie vc de février i568. Voslre lionne mère,

Caterixe.

1568. 5 février.

Irig. ISibl. imp. rie Sainl-Pétersbcrurg, vol. XX, f* a5.

A MO\ F1I.Z

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon filz, j'aceompagneray de la présente relie que le Roy monsieur mon filz vous es- cripl présentement1 quant à envoyer le conte il'1 Vanladour'2 en Lyonnois, Languedoc, Daulphiné et Provence avec sa compaigniede gens d'armes, espérant qu'il ne nous sera inutile de cecoslélà; pourquov vous lui ordon- nerez de s'y en aller, en le licenciant avec sa- dicle compaignie, ainsi que le sieur Roy mon filz vous escripl par sadicle lettre, à laquelle n'ayant aultre chose à adjouster pour ceste heure je ne vous feray ceste-cy plus longue,

\01ci la lettre de Charles IX : t-Mon frère, j'ay ad- visé que pour estre mon cousin le conte de Ventadour grand seigneur et avoir de bons moyens et crédit es peys 'le Lyonnois, Languedoc, Daulphiné et Provence, il sera pour servir grandement en ces quartiers à la réduction en mon obéissance des villes que reulx qui portent les armes contre moy y occupent, ayant toute bonne intei- ligence avec les gouverneurs et lieutenants desdictes pro- vinces. A ceste fin y luy escriplz présentement qu'il s'y en aille avec si compagnie d'" gendarmes et désire que vous le luy ordonniez ainsi, x (liibl. imp. de Saint-Péters- bourg, n° ai.)

Gilbert de Levis, troisième du nom, comte et duc (1578) de Ventadour, pair de France (i5Hg), gou- verneur du Limousin (1,571), puis du Lyonnais, Forez et Beaujolais, mort à la Voulle en t5o,l.

1568. S février.

Orig. Bibl. imp. ili? Saint-PéUrsbourg , vol. XXV. a4.

A MO> FILZ

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon filz, le sieur de Batresse ' envoyé par devers vous ce présent porteur pour vous faire ses excuses d'une faulte qu'il n'a pas faicte, s'il ne s'en estoit retourné vous trouver; car nous l'avons retenu par deçà contre son gré pour les raysons que vous entendrez de luy. Au reste je vous envoyé une lettre que nous avons faict dresser et envoyer pour toutes les provinces pour l'occasion que verrez; j'estime qu'elle ser- vira et seray bien ayse d'en avoir voslre advis el que le contenu d'icellc soyt entendu par le camp. Vous nous envoyerez aussi le double de la publication des monstres de la gendarmerye que vous avez faict faire au camp, affin que selon icelles nous facions par deçà publver les- dictes monstres, pryant le Créateur, mon filz, vous avoyr en sa saincte et digne garde.

De Parys, le jour de febvryer 1 568.

Caterine.

1 Charles IX écrivait le 3 février au sujet de Ba- tresse : ttMon frère, je vous escrivis hier pour faire venir par deçà la compaignie du s' de Batresse, atlin de t'cnvoyer en Touraine avec mon cousin le Prune Daulpliin , et pour ce que j'ai entendu que pour estre la compaignie bien forte, vous pourriez faire diffi- culté la laisser acheminer, je vous en ai bien voulu es- crire ce petit mot pour vous prier, si tant est que vous vouliez retenir par delà auprès de vous ladicte compai- gnie, de faire acheminer au lieu d'icelle la compaignie du s' de Mortemart le jeuue.i (Bibl. imp. de Saint- Pétersbourg, loi. ai.)

LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1CIS.

121

1568. 6 février.

Ong. Bibi. imp. de Saint-Pétersbourg, vol. XX. f- 96. A MON F1I.Z

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon filz, je vous ay bien voulu advertyr de l'ordre que l'on a donné pour la conservation de la ville et chasteau d'Angers et pays d'Anjou, qui est que, ayant sceu la malladye du sieur de Vasse, et le désir qu'il a de se relyrer chez luy, nous avons advisé de com- mectrc la charge tant de ladicte ville et chas- teau que dudict pays d'Anjou au sieur de Brezey, luy ayant envoyé le pouvoir nécessaire pour \ commander et assembler à cest effect la noblesse dudict pays auprès de luy, en- semble toutes les forces de cedict pays, et pense que, estant ledict sieur de Brezey dans cedict pays, il le maintiendra en toute seureté pour estre bien saige et advisé et bien expérimenté en telles choses, et sur ce, mon filz, je prie le Créateur qu'il vous ayt en sa saincte et digne garde.

De Parys, ce vi"jour de febvrver 1 568.

Vostre bonne mère,

C.VTEB.INE.

[1568. 7 février. j

tut. Bibi. nat. fonds français. 3ao,3 . f* 3t. A MON COUSÏfl

LE DUC DE NEMOURS ET DE GENEVOYS.

Mon cousin, du Pilet vient d'ariver qui m'a balle vostre letre et cet que me mendés que mon fils ha envoyé les patentes au sr de Torses1. Aluye2à qui je avèsfayst fayrela dé- pesche, m'a aseuré que ce n'et pas celés que luy avés commendé vous envoyer pour Conbaull et que yl i a quatre jour que vostre couryer

' Torsay.

' Florimond Robertet, e* d'Alluie

CaTUEBI>ï ut MÉDICIs. m.

partit à qui yl a balle lédiste letre patentes et euneletreà Conbault de moy. Si bien je panse que asteure vous les devés avoyr eue, et vous prie qu'il y aile, car pour la Rochelle1 y n'an seront pas plus glorieulx, car Monsieur de Monluc la desteure reprinse à cet qu'il nous a mendé. Je panse qu'il ayst dedans et ceulx qui avoynt asiégé Bloys s'an sont retirés'2 si bien que j'espère qu'i ne fayron pas tous cet qu'il voldronst, de quoy je prie Dieu de vous donner cet que désirés. Vostre bonne cousine,

Caterinb.

1568. 9 février.

Orig. Bibi. imp. de Saint-Pétersbourg, vol. XX , ao. A MON FILZ

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon filz, je ne puis riens ajouster à la des- pesche que le Roy monsieur mon filz vous faict présentement, si n'est vous pryer de la suivre de point en point et que le plus sou\ent qu'il sera possible nous ayons de voz nou- velles, pryant le Créateur, mou filz, vousavo\r en sa saincte et digne garde.

De Parys, le ixcjourde febvrver 1 568.

(De sa main.) Mon fils, Cornelio Fiesque vyent de venir de Provense qui dist qu'yl a trové trouppes de l'avanguardc des en- nemis auprès de Chatillon et pour se avisés d'estre bien averti; car vous voyés que yl sont bien louyng; yl dist ledist Cornelio que \l

1 Voir l'ordre de Charles IX donné à Moulue tou- chant le siège de la Rochelle qui fut entrepris saris succès. (Bibi. nat., fonds français, n i.Vv'i'i, f 1H7 el suiv.)

- La Reine se faisait illusion, car le romte .Martinengo écrivait le même jour au Roi que la place s'était rendue et qu'il s'était retiré a Amboise qu'il espérait défendre vigoureusement. (Ibid., 193.)

il

HttltNiail VATlOIltl

122

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

tenel depuis Montargis tou6 les villages jus- que* à Nevers sur le chemin d'Ausere, et que yer nu matin yl vist enlrcr dan Chatillon, au y falli d'estre prins, sans sinquante chevaulx et qui ni avoyt que trente bons chevaulx, le reste arideles, et que Monsieur l'amiral yl devoyt arriver ce souyr. Avises cet (|ue devés fayreetquel chemin devés prendre, puisqu'il sont dejeà à Chatillon et nous mendés vostre résolution.

Vostre bonne mère,

Caterine.

I 56S. 10 février.

Orig. Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg, vol. XX , f il.

A MON FILZ

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon filz, ce gentilhomme présent porteur vous dyra en quel lieu est le duc de Saxe ' avec ^es trouppes, qui sont plus advance'es que nous pensions, debvant ledict duc arriver au lieu de la monstre dans quatre jours, et cella estant, son argent de sa monstre, bien qu'il soyt tout prest, ne pourra estre si tost à eulx pour ce que nous ne faisions pas estât qu il se

1 Le i" février Charles IX avait écrit au duc d'Anjou : ttLes forces du duc Jehan Guillaume sont prestes à passer bientost, et me donne avis le maréchal deVieil- leville qu'il a passé chez le comte Palatin son beau-père , chose que je ne trouve guère bonne pour l'opinion qu'il tient semblable à celle de sondict beau-père et l'affinité qui est entre eulx deux et grande alliance. Je ne sçay s'il auroit passé par lesdicts lieux pour négocier quelque chose que me peult apporter préjudice et plutost faveur à nos ennemis que à raoy de secours. C'est une chose à quoy je vous prie de penser et avoir l'œil quant ledict sieur sera venu, défaire prendre garde à luy etmesmes, s'il estoit possible, faire quelque chose de bien avant son arrivée, pourveu que ceulx de Bassompierre et du Rhin- graO soient avec vous qui ont assez bonnes troupes pour nous apporter beaucoup de: commodité et de secours.'! (Bibl. imp. de Saint-Péteisbourg, n" ai.)

deust tant avancer; et, ayant entendu cesle nouvelle, nous luy escrivons par cedict por- teur et le pryons de se haster, l'assurant que, entrant au pays il trouvera son argent de la monstre; mays d'aultant que vous jugerez tnieulx que nous le lieu de la monstre et b1 chemyn qu'il fauldra qu'il tyenne, nous luy escrivons que vous le luy manderez par cedict porteur, dont je vous prye bien fort, et pour l'escorte nécessaire pour la conduicte des de- nyers vous sçavez qu'il fault qu'elle vyenne de vous et par ainsi mandez-nous incontinant quel ordre vous y aurez donné pour faire partir incontinant ledict argent sur l'advis que nous manderez de ladicte escorte et considérerez, mon filz, que ledict argent ne peult faire que six lieues par jour; pour ainsi ayant eu de voz nouvelles le faict partir sous la conduicte de ladicte escorte, ledict argent, aura huit jours de temps; et pour éviter que ledict duc de Saxe ne perde temps, mandez-luy au bout desdietz huit jours et luy assignez plus avant au pays le lieu de la monstre, alïïn que luy et l'argent y arrivent en mesme temps et mesmejour, et n'atreslez poinct ce porteur; pryant le Créa- teur, mon filz, vous avoyr en sa saincte garde. De Parys, le x" jour de febvryer i568.

(De sa main.) Mon fils, ne retardé cet pour- leur et fayle le yncontinent partir. Envoyez nous ung courrier volant.

Vostre bonne mère,

Catekixe.

1 568. i o février.

Orig. Bibl. imp. de Saiot-Pétersbourg . vol. XX , f* sa.

A MON FILZ

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon filz, vous verrez par la lettre que \ous escript le Roy vostre frère comme il a délibéré

LETTRES DE CATHERINE DE MEDIC1S.

123

d'envoyer mon cousin le mareschal de Cossé en Poictou et en Anjou pour le service qu'il en espère tirer, estant aymé et congneu au pays, et pourtant il sera bon qu'il vienne le plustost qu'il luy sera possible, aflin que le service du Roy monsieur mon filz n'en soit aucunement relardé, et vous verrez aussy ce qu'il vous esrript touchant les autres particu- larités, qui me gardera de vous dire aultre chose, priant Dieu, mon filz, qu'il \ous ayt en sa garde.

De Paris, le xe février 1&68.

( De sa main.) Mon fils , vous voyre' cet que le Roy vous mende pour ce coûté de Poetu ' et la Rochelle et requiert eune grende dili- gense; pour se envoyé yncontinent le maré- chal et sans délay. Chemerault est arivé qui m'a balle vostre lettre; ne vous en mesté en pouine, car j'espère que cerés si sage que vos afection ne vous fayront aublier cet que devés

Vostre bonne mère,

( Iaterinb.

1568. 10 février.

Orig. Bibl. imp. de Sainl-Pélersbourg. vol. XX , P s3.

A HOD FILZ

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon filz, je vous envoyé l'argent pour le paiement du duc Jehan Guillaume de Saxe, auquel j'ay faict bailler escorte pour le mener jusques au camp tant seullement, d'où je vous prie que vous luy en faictes bailler autre si bonne et si seure pour le conduire jusques au lieu que vous luy aurez assigné pour sa monstre-, suivant ce qui vous en fut escript

1 Poetu, Poitou.

* Le duc de Saxe n'arriva que le 0 mors à Relliel, lieu qu'il avait désigné pour faire sa montre. Voir à ce sujet

hier, qu'il n'en puisse adveuir aucun inconvé- nient, priant Dieu sur ce, mon filz, qu'il vous ayt en sa saincle et digne garde.

De Paris, le x" jour de IVbvrier 1 568.

Présentement Sauzay est arrivé par lequel je vous feray response cest après disner. Vostre bonne mère,

Caterise.

1568. i3 lévrier.

Orig. Bibl. ioip. de Saint-Pétersbourg , vol. \\, f" 37. A MON FILZ

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon filz, vous estant satisfaict par la lettre que le Roy monsieur mon filz vous escript présentement au contenu de celles que nous avons receues de vous jusques à présent, il ne me reste à vous y adjouster aultre chose, synon que nous trouvons bon voz délibérations sur les logis et département de l'armée, selon que le nous avez mandé, en actendent l'arrivée des reystres pour aller cereber les eunemys de plus près, ayant esté bien ayse de la dé- pescheque avez l'aicte à Ranes allant au devant du duc Jehan Guillaume de Saxe et ses reystres, afin qu'il n'y ayt chose qui les em- pesche de s'advancer; priant Dieu, qu'il vous ayt, mon filz, eu sa saincte et digne garde.

A Paris, le xin'jour de febvrier 1 568.

Vostre bonne mère,

Caterise.

1568. l3 février.

Orig. Bibl. imp. du Saint-Pétersbourg, fol. XX , f* 3a. A MON FILZ

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon filz, je viens d'estre adverlye que ce

dans le n" i5565 du fonds français, p. 3o. une lettre de Caslelnau de tfanvunère, et une lettre de Pasquiei à Catherine datée d'Attigny, le 6 mars. (IbiJ., p. 34.)

16.

ÏU

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

jourd'huy se sont veuz passer bien cens, ou six vingtz chevaulx qui venoient de Louvre ' en Parisis et prcn oient le chemin vers Beau- mont sur Oyse, qui est cause que je vous veulx bien dire que vous faictes prendre garde à la seureté de l'argent desreistres, qui vous fut hier envoyé, à ce qu'il n'en advienne aucun inconvénient, priant Dieu, mon filz, qu'il vous ayt en sa saincte et digne garde.

De Parys, ce un' jour de febvrier i568.

Voslre bonne mère,

Caterine.

1 568. i lx février.

Orig. Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg, vol. XX , 98. A MON FILZ

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon filz, je vous prie, suyvantce que nous vous avons escript cy-devant, que vous faciez achemyner les compaignyes du sieur de Mati- gnon , car sans celia il ne peult partir d'icy et il est despesché pourchose de très grande impor- tance. Envoyez aussi avecques ladicte compai- gnye les compaignyes de Bouille et de Viller- moys, pour ce qu'il les fault envoyer en Nor- mandye. Au reste, en faisant le norhbre des chevallyers de l'ordre, vous le baillerez aussi aux sieurs des Boches-Bariteau et de Saint- Mourys, à qui le Boy mon filz l'a accordé, priant le Créateur, mon filz, qu'il vous ayt en sa saincte et digue garde.

De Paris, le xinr* jour de febvrier 1 568.

Vostre bonne mère,

Caterine.

1 Lonvres, commune du canton Je Luzarthe?, arron- dissement de Pontoise (Seine-et-Oise).

1568. i4 février.

Orig. Archives d'Angers , Registre des conclusions . RB 3i, f* 180.

A MESSIEDRS

LES MAIRE, ESCHEVINS, BOURGEOYS, MANENS ET HABITANS

DE LA VILLE D'ANGIEBS.

Messieurs, vous verrez ce que le Roy mou- sieur mon filz vous escript touchant l'ordre qu'il avoit donnée pour la seuretté de vostre ville et de voz personnes et ce qu'il a envoyé au sieur de Vassé pour y pourveoir, ainsi que j'estime qu'il aura comniancé à faire, dont je ne vous feray aultre redicte, synon pour vous prier continuer à estre au Roy mondict fils aussi bons et fidelles subjeclz que vous avez esté par cy-devant, et soyez asseurés qu'il ne mectra pas en oubly le debvoir que vous presterez en son endroict; priant Dieu, Messieurs, vous avoir en sa saincte et digne garde.

Escript à Paris, ce xime jour de février i568.

Caterine. De Neufville.

1568. i5 février.

Orig. Bibl. imp. de Saiut-Pé'tersbourg, vol. XX, 29. A MON FILZ

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon filz, j'ay esté bien ayse d'entendre par le sr de Carnavallet l'ordre que vous avez donné pour empescher tous les passaiges, rompre les pons, garnir les villes qui sont sur les rivières et garder que nos ennemys ne nous puissent venir trouver icy, avant que nous ayons de quoi leur faire teste, mesmes comme les Suisses doibvent estre demain à Villeneuve- Saint-Georges et que le sieur Lanssac nous doibt venir veoir devant et le régiment du sieur de

Thoré, qui est ce qui peut se faire pour nostre défense. Neantmoing, ayant pareillement esté advertye par ung courrier qui vient du costé de Vallery que le prince de Condé couche aujourdluii à Fontainebleau, je n'ay voulu différer de le vous mander, d'aultant qu'il me semble qu'il est à craindre qu'ilz ne gaignent les trenehées que nous avons faict renouveller sur- les anciennes qui furent faicles aux troubles derniers du costé du faulxbourg Saint-Marceau et Saint- Victor et je vous prie faire advancer lesdictes forces et que nous ne puissions estres surprins. Lesdictes trenehées ne ont esté faictes si grandes et pour ce elles ne sont de si grande garde. Voilà tout ce que je vous puis mander pour ce soir, vous priant de rechef faire haster lesdictes forces, et je prieray Dieu, mon filz, qu'il vous ayt en sa saincte garde.

De Parvs, le xve jour de février t5G8.

Vostre bonne mère,

Caterine.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS. 125

cedict courrier toute l'infanlerye françovse, afKn que nous puissions garder les tranchées que nous avons faict faire et nos faulxbourgs, priant Dieu, mou filz, qu'il vou9 ayt en sa saincte garde.

De Paris, ce xvm° jour de février 1 568.

(De sa mai».) Avisé aveques les capytaines

cet que aurés à fayre d'y venir vous mesme,

lésant bien porveu Meleun et Corbel, au set1

demeurés au vous aystes, car san jean de pié

je ne se set'2 sériés seurement.

Vostre bonne mère,

Catebinb.

1568. 18 février.

Orig. Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg, vol. XX, f ' 3 1 . A MON FILZ

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon filz, depuis nia lettre escripte, j'ay encores esté advertye par ung homme d'armes de la compagnye du sieur de Thoré qui a esté avecques les ennemys, qu'il les a laissés à Noisy ' et estoient huit cens chevaulx. II est à croire que le reste de leur armée les suit, d'aultant qu'ils ont faict faire, ainsy que j'ay entendu, provision de vivres en maisons de particuliers pour venir devant ceste ville; ce que estant, je vous prie nous envoyer avecques les Suisses que nous mandons par

1 Noisy-sur-ÉcoIe (Seine-et-Marne).

1568. 18 février.

Orig. Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg , vol. XX. fJ 3o.

A M0> FILZ

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon filz, je vous envoyé ce courier qui vous dira des nouvelles qu'il a aprinses allant porter une lettre aux baron de Charny et capitaine Jacques; ayant advisé de vous le dépescher pour vous prier de vouloir advertir et haster ledict baron et ses troupes avec ledict capitaine Jacques, affin qu'ils se mectenl dedans Chartres et leur mander le chemin qu'ils doivent te- nir, escripvant présentement au sieur de Méru qu'il fasse advancer les Suisses pour garder noz faulxbourgs de ceste ville, priant Dieu, mon filz, qu'il vous ayt en sa garde.

De Paris, ce xvm' jour de février 1068.

(De sa main.) Cet pourteur aytoit si ayfroyé que nous pensions qu'i feuset déjeà au fou- burs3. Je vous prie, envoyé quelqu'eun vo\r si di vray; car je croy qu'il a eu peur san propos et nous mendé à vostre levé cet que

1 Au set, ou si.

* Ne se set, ne sais si.

3 Nous pensions qu'ils fussent déjà au faubourg.

1^6 LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS

en n'est, afin que celon cela nous yron ou non.

Vostre bonne mère,

CaTBRINE.

[1568. 21 février '.] \ui. Bîbl. imp. de Sainl-Pélershourjï, vol. XX. f4 i.

I

1568. 18 février.

Copie transmise par M. Je Merval.

\ MONSIEUR DE SENARPONT,

i HEVA1.IF.R I>E 1.-OHDR8 DC ROY SIOSSIEL'R BIOS FILZ . ET SOS LIELTES.OT Al COL VEE?i EMLM D5 HCàRDTE.

Monsieur de Sénarpont, ayant communiqué au Roy monsieur mon filz la lettre que vous m'avez escriple du xiuie de ce pre'sent moys, il vous a voullu escripre celle qui va avecques la présente, affin de vous donner asseurance de la bonne vollunté et affection qu'il vous porte, el de ma part je vous prie de ne vous mal con- tenter d'aucune chose qui se l'ace et considérer que la saison nous contraint à les faire, estans îles cartes ainsy brouillées comme elles sont, prenant contentement sur le bien que le Roy mondict filz vous veull et l'envye que j'ay de le y entretenir, d'autant que je sçay que vous le méritez pour les services que vous avez faietz à ceste couronne et estre asseuré que, ces troubles passez, se restabliront les choses au contantement des gens de bien et de telle sorte que vous n'aurez occasion de vous plaindre. C'est tout ce que je vous escripray, vous satisfaisant le Roy mondict filz sur ce que vous m'avez mandé, qui a esté publyé en Pi- cardye. Priant Dieu, Monsieur de Sénarpont ,

vous avoyr en sa garde.

Escript à Paris, le XVIIIe jour de febvrier

i568.

De Neufville. Catbbine.

A MON FILZ

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU,

Mon fils, venés demayn au malin diner à Villeneuve-Saint-Gorge pour retourner cou- cher à Meleun; et ausdict Villeneuve-Saint- Gorge vous Lroveré le Roy vostre frère et mo\ et vostre frère et seur, et feusié veneu [en sete] 2 ville, mes l'ennemi vinst pour vray à Chastres; car lost asteure est veneu eun jean- tilhommequi a esté jusques asteure prisonier, qui nous en a aseuré et d'aultre chause que vous conteron demayn, sy plest à Dieu.

Vostre bonne mère,

Caterine.

[1568. 21 février.]

<»ri(j. Archives île la wlle de Chartres . anciens registre» des échevin t. I. p. 638.

A MESSIEDRS

LES BAILLY, LIEUTENANT, AVOCATS, PROCUREUR, MAIRE, ESCHEVINS

ET HABITANS DE LA VILLE DE CHARTRES.

Messieurs, vous verres ce que le Roy mon- sieur mon fils vous escrit3, et d'autant que outre qu'il est très nécessaire pour son service que vous receviés toutes les compagnies qu'il vous envoyé pour la garde et seureté de vostre ville, je vous ai bien voulu particulièrement escrire la présente et prier de ne faire faulte de satis- faire à ce qu'il vous mande el considérer le tort que vous vous fériés de ne lui pas obéir

1 On the a 1 tbe King and Queen mortier dined witli Monsieur d'Anjou. (Calendars 0/ Stale papers, 1 568- t56g, Norris to the Queen, p. 4 18.)

1 11 y a ici une déchirure.

1 Voir Merlet, Lettrei de» rou de France, p. 81.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1CIS.

127

en cet endroit. Et m'asseurant que vous lui donnerés occasion de demeurer content de vous et en la mesme volunté qu'il a este" jus- | ques icv, je ne fera* plus longue lettre que de prier le Créateur, Messieurs, qu'il vous ait en sa sainrte garde l.

1568. »8 février.

Orig. Archiva <N> I;i Doriogix-.

A MONSIEUR DE BORIES,

I 1ELTE1AST DE LA COMPAGNIE DE MOS COUSIS LE rRIME DE XAVAHBE.

Monsieur de Bories, je vous prie croire (jue le Roy monsieur mon fils et ruoy n'fivons jamais eue aucune opinion de vous que celle que nous a acquis le service que vous avez faict aux roys ses prédécesseurs et à luy, et portant ne soyez en double, et continués, je vous prie, à faire comme vous avez commencé, estant asseuré que le Rov monsieur mon filz saura faire pour ceux qui ne l'oublieront de leur debvoir, de façon qu'ils auront occasion de s'en conlenter; et pour vostre particulier à quoi je saurav bien tenir la main, comme celle qui rendra tesmoignage de ce que vous méritez, priant Dieu, Monsieur de Bories, vous avoir en sa grâce.

Escript à Paris, le xxvnf jour de febvrier mil cinq cens soixante huicl.

CaTEBIXE.

1 Le duc d'Anjou le même jour prévenait le Prince- Dauphin que l'intention des ennemis était d'assiéger Chartres. (Bihl. nat., fonds français, i5.Vi4, f°3i8.) Voir dans le i 5545, p. io6, une lettre de M. de la- nières annonçant au Iloi que ceux de Chartres lui en- voient des députés pour lui rendre compte de ce qui s'est passé au siège de leur ville.

1568. Mars.

Aut. llib! nat. fonds français . 350,5 . jû. A MA CODSINE

MADAME LA DUCHESSE DE NEMOURS.

Ma cousine, je vous ay bien voleu fayre cet

mot pour vousaseurer de ma bonne santé. Dyeu

mersis, et vous pryerde donner bordre le plus

lost que pourés à vos affayres, afin de vous en

venir vous ayles byen désirée. Si ne vous

envoyé poynt Gyorgie encore qu'il enn aye

grent envve, car je ne vous envoyré personne

que Monsieur de Lorreyne mon fils n'aye eu

réponse de la royne de Demnemark sa mère,

encore que cela n'aportera aullre chause que

cet que je vous ay mendé par Trevilan; mes

pour la forme, aystant la mère du père de

vostre fille, y le fault ynsin faire. Je ne vous

puys mender milleur novelles sinon, s'il et

vrav que le prynce de Condé et ses forses

souvnt l'on dyst entre les deux rivières de

Louyre et Louyret, je croy que Dieu nous fera

la grase que aurons bien tosl la fin de la

guerre. Vostre fils du Meyne et le marvchal

de Byron et toute ses forses y sont, avant que

avés letre se sera fest ou fally. Je prie a Dieu

que vous en puisse mender de bonnes novelles

byen tost et qu'i vous douyn cet que désirés.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1568. Mars.

ittl Bibl. nal. fonds français , losfto. 13^. A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin , j'ay veu cet que me mendés

par Lignerole et depuis Conbault1 csl arrivé

1 Bouchefort écrivait de Paris à la du< liesse de Ferrare . le a5 février 1 5(iS : rJe suis encore à attendre la réponse de la Royne qui me remet de jour à autre. Je croy qu'elle

128

LETTRES DE CATHERINE DE MEDIG1S.

avecques Téligni, et pour se que le Roy mon fils désire ne rien fayre que tout ceulx de son

attend le retour de Madame la marquise de Rothelin (iui partit jeudy après disner par son commandement, pour aller trouver M. le prince de Condé et moyenner la paix. Le sieur de Combaut alla avecques elle, lequel re- venoit avant hier. 11 y a esté renvoyé hier soir. Il avoit laissé le prince à Anjerville, cinq lieues par delà Es- lampes, sur le chemin d'Orléans. Il se dit que le prince avoit désiré de parler aveques son frère le cardinal de Bourbon, lequel s'est excusé d'y aller et se parle de M. de Montpensier. Sa Majesté veult qu'ilzrenvoyent leurs reistres avant toutes choses et eulx demandent que les Suisses qui viennent ensemble , les cavaliers et gens de pied italiens et les Bourguignons soient aussi renvoyés. On pen- soit qu'ilz allassent de plein front à Chartres, mais ilzn'y sont point encores. Le capitaine Tilladet, qui a les deux enseignes du chevalier de Monluc, estoit aveq d'autres aux faubourg et ne vouloit la ville le mettre en dedans, sans que le Roy y ait envoyé commission très expresse qui leur a l'ait ouverture. 11 y a un ingénieur qui a écrit et assuré que la ville est fort tenable et que les gens de guerre et le peuple font toute apparence à la défense, si l'ennemy y va. Cependant les reilres du Roy s'approchent; on les tient à Chalons. Si la paix ne survient, la bataille aura lieu, car tout au camp le crye et tient-on que M. de Tavannes commandera soubs Monseigneur, frère du Roy. Ayant baillé voz lettres à la Royne, elle voulut que je baillasse moy mesme au Roy les siennes, ce que j'allay faire sous l'adresse de M. de Lansac. Après que Sa Majesté les eut leues, il me demanda que disoit leprince; je lui dy qu'il m'avoit dit ne demander autre chose que ce que Sa Ma- jesté luy avoit envoyé par deux fois signé de sa main et que, de cela sortant effect, les armes seroient laissées. Sa Majesté me dit lors : «A quoy tient-il, je le veux bien». .le trouvay Monsieur à Meleun qui montoit à cheval et me comanda le suivre à Corbeil il me fit la response que je vous porteray. M. de Nemours estoit venu de nuict en ceste ville, auquel j'ay baillé les vostres et se porte bien , mais il a voulu un peu se reposer et rafrais- chir à l'hôtel de Guyse, comme fait Madame vostre fille qui se revenge de sa maladie et flux de sang par le nez, qui l'a fort mal menée. Je luy baillay vostre lettre avant voir la Royne, et me comanda de la porter à la Royne avec les vostres, affin, me dit-elle, que Sa Majesté voye que Madame ma mère est femme de promesse; elle veut voir Leurs Majestés qui sont logez à l'hôtel de Laon près le président Séguier. pendant que le camp de Monsieur

consel, tent seus ysi que vous aultres qui estes au camps, et envoy cet que yl a avisé à celé fin, quecetletrovésbon,que Conbault, rame- nant Téligni, leur porte et nous raporle leur réponse et me sanble que, s'il ont envie de la pays, c'el lemilleur moyen et le plus court et en set pendent je m'aseure que ne lairé perdre du temps à vostre armaye, cet que je vous suplye. Lignerole vous dire quelque chause qui me guardera de vous fayre la présente plus longue et priré Dieu vous donner cet que désirés. Vostre bonne cousine,

Cateri\e.

1568. î" mars. Copie. Bibl. nat. fonds français, 10751, p. 1380.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, j'ay veu vostre lettre, et après avoir considéré ce que me mandez que le prince d'Evoli vous a dit, j'ay trouvé qu'il estoit nécessaire de vous envoyer ce porteur faisant semblent d'envoyer visiter la royne ma fille de sa maladie et aussi le roy son mari de ce qui est advenu à son fils, afin de vous pouvoir mander librement mon intention, qui est que baillez les lettres que sont dans ce paquet à la royne ma fille et au- dict prince d'Evoli et que , s'ils sont d'ad\ is que parliez au roy d'Espaigne, à mon nom, du désir grand que j'ay de voir le Roy mon fils marié avecques l'une des filles de l'Em- pereur, que luy en parliez et que de ma pari le priez de vouloir eslre moyen que bien tosl j'en puisse voir l'antière résolution; car pour vous dire la vérité le Roy mon fils a délibéré

est ici; Monsieur est logé aux Chartrons hors la ville. Les Suisses ont fait monstre et rereu payement, près à mar- cher. MM. les cardinaux de Lorraine, de Guise, MM. les mareschaulx de Montmorency et Damville y sont aussi.- ! (Aut., Bibl. nat., fonds français, 33/17, I* 2t>-)

LETTRES DE CATH

d'eslre marié ceste année soit ou ailleurs et il ne luv défaut des partis convenables, de maison bonne et grande et d'âge compétent; car de plus vieille que luv, il dict que jamais n'en espousera. Or, Monsieur de Forquevauls, il me semble que toutes choses sont propres pour en venir à une résolution. Noz affaires le requièrent et le bien de toute la ebrestienté en a nécessilé; car de l'union de ces trovs princes eu dépend le repos et tout branlera soubs oulx, par ainsy cclluy à qui il tiendra sera cause du mal de tout le monde el Dieu n'en sera content, et faisant ce que je dis, ce sera le service de Dieu et d'eulx trois. Je prie Dieu qu'il les vueille si bien inspirer que je puisse bien tost voir ceste saincte et bonne union. Ce porteur Montmorin1 vous dira le surplus, lequel vous croirez comme moy

mesme.

Cateiuxe.

ERINE DE MÉD1CIS.

129

Alluye, je ne vous l'erav plus longue lettre, priant Dieu, mon cousin, qu'il vous ait en sa

| saincte garde. De Paris, le premier jour de

| mars 1 568.

Je vous prie, mon cousin, que y niecliez de \ostre puissance et selon la volonté que sça- vons que avez au bien et repos de ce pauvre royaulme, de qui je désire la conservation plus ([ue celle de ma vye.

Caterixe.

1 568. i™ mars.

Copie. Bibt. Dat. fonds français, 3293. 87. A MON COIMN

MONSIEUR LE DIT. DE MONTMORENCY.

Mon cousin, nous avous entendeu ce matin par Alluye les choses qui passèrent hier entre vous et ceux que le prince de Condé a dé- puttez et pour ce que, ceste après disnée, le Roy monsieur mon fils est allé dehors, nous avons remys à vous renvoyer demain au matin Alluye, qui vous portera bien ample- ment nos nouvelles; de quoy il m'a semblé vous devoir advertir cependant, ce dont vous ferez part, s'il vous plaisl, aux sieurs de Mor- villiers et évesque de Lymoges et me remec- lanl du surplus jusques au retour dudid

' Montmorin n'arriva à Madrid cjue le «7 mars. \"ii

a ce sujet une lettre de Fourquevaux au Uni. (Bihl.nat. , fonds français. I053l, I" 1 r: Sa.)

1568. 1" mars.

Orig. Archives du Vatican . lettres des Pi : A 1VOSTRE TRÈS SAIXCT PERK

LE PAPE.

Très Saint Père, le Roy mon lilz et moy, qui n'avons jamais tant désiré chose en ce monde que d'eslre connus pour lelz que, Dieu mercv, nous sommes el n'avons jamais esté aul 1res ni d'aul Ire volonté, avons \ouleu prendre ceste occasion pour envoyer Annibal Ruccelay, présent porteur, vers Vostre Saincte lé, instruit si amplement de nos intentions el volontés, lesquelles ne changeront aucunement, pour les faire entendre à Vostre Sainteté, comme à celuy qui est nostre chef en noslre saincte église catholique, et pour tel el père commun le recognoissons et comme celui désirons qu'il entende le bon zèle et affection que tous, mère el enfants, avons à l'augmentation de l'honneur et gloire de Dieu et à nostre reli- gion; el pour en avoir dicl amplemenl tout ce que en avons dans le cœur audicl Annibal n'en feray rediste à Vostre Sainteté, mais la supplieray le croire de ce que l'avons chargé lui dire, comme si c'estoit moi-mesme, el s'asseurer que n'y Irouvera ni y sera men- songe; et je supplieray à Dieu nous donner la grâce de faire chose qui soil à son honneui et gloire, el à Vostre Saincteté de gouvernei

Catiiep.ihe ht; MiDICu) III

'7

130 LETTRES DE CATH

el régir son église en la pureté qu'elle en a la volonté.

De Paris, ce premier jour de mars i568.

Vostre dévote et obéissante fille,

CàTERINE.

1 J68. 1 mars. : | . Bibl. nol. fonds tran^iis, n" 10751, f 137(1.

A MONSIEUR DE FOURQLEVALLX.

Monsieur de Forquevauls, afin d'estre plus asseurés de la santé de la royue ma fille, nous envoyons le sieur de Montmorin présent por- teur pour la visiter, suivant ce que vous ay escript (pie nous avions délibéré de faire, luy ayant donné charge de vous faire entendre bien au long Testât de noz affaires, et comme toutes choses passent de deçà, aussi à la royne nia fille et au roy mon beau-fils, vous priant, Mon- sieur de Forquevauls, de le vouloir addresser et assister si bien qu'il puisse satisfaire à ce qui lui est commandé, et nous escripre par luy bien amplement de toutes nouvelles mesme au faict de l'emprisonnement du prince', croyant au demeurant ledict Montmorin de ce qu'il vous dira de ma part, tout ainsi que vous feriez mov -mesme, etc. Priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, etc.

Escript à Paris, le premier jour de mars i568.

CatERINE.

1568. —h mars.

itiijj. Bibl. nat. l'omis fronçais, 3aoi, P 53.

A MRSS1EDRS

DE MONTMORENCY, DE MORVILLIER ET EVESQUE DE LIMOGES'.

Messieurs, j'ay veu ce que m'avez escripl

1 Don Carlos.

' Us étaient tous Irois députés pour conférer avec les gens du prince de Condé. Le lendemain Charles IX leur

EIUNE DE MED1CIS.

touchant le retour du gentilhomme que 1*3» deppulez du prince de Condé avoient dépesché devers ledict prince et entendu les particu- lières nouvelles que ce porteur nous a dict de bouche; à quoy on pourvoira le mieulx qu'il sera possible. Quant au peu de satisfaction qu'ilz monstrent avoir de ce que leur accorde le Roy monsieur mon filz, je ne sçay ce qu'ilz veullent, d'aullaut que c'est à peu près ce qu'ilz demandent et allin de leur faire cognoistre encores davanlaige quelle est l'inlencion du Roy mondict filz, il veult bien pour le regard de la conférence de leurs ministres qu'ilz s'en addressenl au gouverneur du pays qui leur donnera congé et y commeclra personnaige pour y assister, allin qu'il ne s'y traicte aul- cune affaire que de la religion. Voilà, Messieurs, ce qui se peult faire, que vous leur ferez en- tendre, et à nous comme toutes choses passent; en quoy je m'asseure que vous n'oublierez rien de vostre devoir et pour le service du Roy mondict fils et repos de sou royaume. Priant Dieu, Messieurs, vous avoir en sa garde. De Paris, le mi" mars 1 568.

Caterine. De i.'AuBESPiNE.

écrivait : rtJ'ay entendu desjà par plusieurs avis l'ar- rivée du prince de Condé devant ma ville de Chartres, et que luy mesme et ceulx de sa compagnie s'efforcent en toute façon de la vouloir prendre, la battant journel- lement, chose qui me desplait beaucoup pour l'espérance que j'avois que les deux armées n'entreprendraient riens pendant ce traiclé de paciflïcalion , dont j'ai monstre exemple le premier, et d'aullaut que ledict siège de Chartres seroit non seidlenient du tout rompre ce qui est en si bon chemin, mais au contraire m'aigrir davan- laige et me ressentir du peu de respect qu'ils portent à ce que je négotie par nos deppulez el les leurs, je vous ay bien voidu envoyer ce porteur pour vous prier que incontinent faciez entendre au cardinal de Chaslillnn el autres qui sont avec, luy, affin qu'ilz ayeut a y donner ordre et faire cesser cesle entreprise. i (Bibl. nat., fonds français, 3a'i3, 89.)

LETTRES DE GATHE

[15(iS. Du 10 au îS mars.]

Aul. lîibl. nal. fonds frai - i 63 r°.

A MADAME MA TANTE

MADAME LA DUCHESSE DE FERRARE.

Madame ma lenle, je vous suplie m'excuser -i plus au long ne vous ayscrips, car je dési- roys nous inender quelque bonne nouvelle de cel que vous et nous désirons, qui ayst de la pays et jeusques à cet heure je u'euse seu rien vous mander d'aseuré; espérant que à cel coup il plèra à Dieu nous eu donner eune bonne vseue, je n'évoleu fallir vous en mender cet que j'en se', qui est que demayn le maré- chal de Moiuruoransi et de Morvillie' et de Limoges s'an retournent pour achever cet que aystoyt commensay. Je prie a Dieu qu'il puiset si bien achever que puissions avoyr eune bonne pays, qui ne sera jeamès si tost que la désire

Vostre bonne el affectionné niepsse,

Caterihe.

1 56b. 17 mai.-. Minute. Bibl. nal. fonds français . l'u'i.' 1 7't

V MONSIEUR DE FER\ AQUES '.

Monsieur de Fervaques, j'ay présentement receu vostre lettre du xve de ce mois par le ca- pitaine Marchant, vostre enseigne, et \eu ce que me mandez comme plusieurs qui estoient au camp du prince de Condé se sont retirez en leurs maisons, vous ayant chascun asseuré de ne revenir plus, ce que le Roy monsieur mon filz et moy avons trouvé fort bon et que vous ayez donné si bon ordre à empcsclier les collectes des deniers qu'ils souloient foire (puis ne les puissent plus lever ne prendre et exercer aulcunè chose sur les subjects du Rov

iniil. cl.- Bautemer, seigneur de Fervaques, maré- chal Ai: France (i5o5), morl en [ 61 3.

RINE DE MÉDICIS. 131

monsieur mon fils. Au demeurant, avaul en- tendu ce qu'il ma dict de rostre part pour le regard des denyers que ceulx de la nouvelle religion ont levé sur eulx et assemblé eu cer- tain lieu, je vous prie de vous en saisir in- continent et les conduire cl faire porter vous mesme avec vostre compagnie seulement en ceste ville1 et, vous auriez besoin de plus grandes forces pour cest effeet, mon fils le duc d'Anjou escript présentement à mon cousin le duc d'Aumalle de nous en bailler; et d'auitant qu'il esta craindre qu'ils enlèvent le-dicts de- nyers pour s'en avder au payement dis gens de guerre qu'ils ont pour eulx, vous userez en ce laid el pour l'exécution d'icellui de la meilleure diligence que faire ce pourra sui- vant ce que le Roy monsieur mon lils nous en escript2 el à l'abbé d'Orbec, aussi comme ledicl Marchant nous dira plus particulière- ment de nostre part, qui me gardera de vous faire plus longue lettre, de prier Dieu, Mon- sieur de Fervaques, etc.

(In i khi ne.

I5G8. ai mars. Copie, lîibl. nal. fonde français , n i - 7 r, i . I 1991.

A MONSIEUR DE FOUROI EVA1 IA.

Monsieur de Forquevauis, vous escrivant le Roy monsieur mon fils si particulièrement pour response à vostre lettre du dix huictiesme du mois passé, je vous diray seullemenl que je suis très aise d'entendre la continuation de la santé de la royne ma fille, dont je vous prie souvent me mander des nouvelles et aussi ce que deviendra le prince et comme ses affaires passeront, eslanl en double de ce que nous

1 l'aiis.

5 Voir dans le même volume, f" 76 el '17. felt letlre de Charles IX, et une du duc d'Anjou au duc d'Au maie.

'7-

132

LETTRES DE CATH

inavez mandé qu'il y a quelques députez d'Arragon, Vallence et Calalloigne acheminez pour s'aller plaindre de l'emprisonnement du- dict prince, et que le conestable de Caslille veult faire le semblable. Mandez -nous bien au long et particulièrement que deviendront toutes ces choses, aussi bien que de la per- sonne du prince1, l'infortune duquel je plaints et regrette avecques celle du père inecsa minent , estant leur faicl aujourd'hui en la bouche de toute la chrestienlé, qui est tout ce que vous aurez de moy parceste despesche, vous ayant bien au long mande' de mes nouvelles par le sieur de Montmorin, duquehje suis en quelque peine, craignant qu'il n'aye couru fortune par les chemins, n'en ayant ouy aucune mention depuis son parlement. Priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, etc.

Escript à Paris, le xximn jour de mars

i5682.

Catbri\e.

1508. 2"] mars.

Orig. Bili! . nat. fouets français, n" 3ao3 . fn 22. A MON CODSffl

MONSIEUR DE MONTMORENCY, MESSIEURS DE LIMOGES ET DE MORVILL1ER.

Messieurs, le Roy monsieur mon filza esté

1 Voir pour la séquestration de don Carlos, Gachard, Don Carton H Philippe U (l'aris, i 863).

2 Charles IX écrivait à Fourquevaux : wLe prince de Coudé et eux qui sont avec lui ont encore fait venir à Lonjiimeau le cardinal de Chatillon, pour se joindre à ceux qui y esloienl déjà venus de son coté ; il y a envoyé le maréchal de Montmorency; il désire infiniment la paix, car les étrangers qui sont avec le prince portent la ruine partout ils passent. 11 est tout à fait opposé à l'avis de ceux qui. pour accommoder ses affaires, voudraient faire passer par son royaume ces forces que le Roi Catho- lique a fait lever en Espagne pour envoyer en Flandres. Il espère hientost reprendre la Rochelle et apaiser le sou- lèvement du Réarn, et il vient à cet effet d'envoyer La

ERINE DE MÊD1CIS.

infiniment contant et satisfaict de la bonne et heureuse lin qu'avez donnée à une chose que nous désirions tant ' ; en quoy il a bien à recog- noistre et se souvenir du grand so\n et peine que avez pris à le servir, comme il en estoil besoing. Vous verrez ce que vous porle le sieur de Combault et sçaurez plus particulliè- reinentde luy comme tout est passé; de voslre part, Messieurs, je vous prye, donnez ordre

Molte-Fénelonen mission auprès de la reine de Navarre.» (liilil. nat., fonds français, 10751, f" 1289 et suiv. )

1 Voici comment les choses s'étaient passées : t Es- tans hier au soir de retour en ce* lieu, MM. de Mont- morency, de Morvilliers et de Limoges s'assemhlèrent au logis de M. de Montmorency avec MM. 1"S cardi- nal de Chatillon, conte de la Rochefoucaull et de Bou- chavannes, comme encores ils ont fait tout ce jour, el après avoir longuement débattu les poinclz el articles, comme le sieur de Combault, qui a esté présent, sçaura bien dire, ils ont enfin accordé l'édict en la forme et manière qu'il pleut à Sa Majesté d'accorder le xxn' de ce moys, ainsi qu'elle pourra veoir par le contenu en icel- luy que le sieur de Combault porle , n'i restant rien à laire que d'estre signé et publié , ce que , s'il plaist à Sa Majesté faire promplement, ce sera tousjours advancer le temps de la restitution des villes el acheminement des reislres et séparation de leurs aulres forces; à quoy les depputez de l'aultre part se sont monstrez entièrement disposez et d'eulx mesmes ont parlé de l'acheminement de leurs reistres, incontinent que l'édict seroit publié. s (Bibl. nat., fonds français, n°32i3, f" 5 el suiv.)

Charles IX, dans une lettre du 37 mars, écrite au maréchal de Montmorency et à MM. de Morvilliers et de Limoges pour les complimenter, ajoule : rll este de faire acheminer les reistres en toute diligence jusqu'à Au vire on fera tenir trois cent cinquante nulle livres, les- quelz on est après à recouvrer. Cependant je vous prie les solliciter de partir pour estre chose si importante que sçavez au soullaigement de ce royaulme.n (Fonds franc.. 3ao5, p. 5t.)

De son cote le prince de Condé avait écrit au Roi, de Bonne val, le 3o mars, qu'il lui envoyait le sieur de Bou- cart, pour le remercier de la paix qu'il lui a plu donner à ses sujets et en mesme temps lui présenter les remon- trances qu'il a pensé estee nécessaires pour facilement effectuer la bonne intention de Sa Majesté. (Bibl. nat., Cinq cenls Colhert, n" •!&, p. i?i3.)

LETTRES DE CATHEULNE DE MEDICIS.

133

que ce qui est le plus nécessaire s'exécute, allîn de remédier à ia foulle du pauvre peuple et cependant on pourvoira icy aux deniers et aultres choses requises; à quoy on ne perdra une seul quart d'heure de temps. Priant Dieu, Messieurs, vous avoir en sa saincte garde. Es- cript à Paris, le xxvn'jour de mars 1 568.

Caterine.

1568. 28 mars.

Minute. Bibl. nat. Cinq culs Colbert, a/i , lia.

A MON COUSIN

LE PRINCE DE COiNDÉ.

Mon cousin, j'ay reçu la lettre que m'avez envoyée, ensemble la lettre du duc Casimir que le Rov monsieur mon filz a fait respon- dre de la façon que verrez en créance sur vous ou sur le gentilhomme que y envoyerez, si voyez qu'il en soit besoing, se remettant au surplus de ce qui sera nécessaire de lui faire entendre sur vous, comme nous ferons faire en sorte pour le persuader de s'en aller aussi lost que le désirons1.

1 Une lettre de Charles I\ accompagnait celle-ci (même page). Voir une seconde lettre de Charles IX, ( 1" avril), annonçant au prince de Condé qu'il envoie le sieur de la Fonlaine-Godarl, vers le duc Casimir, pour le prévenir qu'il entend que la convention faite en son nom par le sieur de Verdun soit exécutée, et qu'il envoie en conséquence l'argent à Auxerre pour le faire payer (Bibl. net. , Cinq cents Colbert, 11° a4, p. i45); lettre de Charles 1\ au prince de Condé (38 mars), pour lui demander un sauf-conduit pour le Prince-Dauphin et le sieur de Monluc qui vont recevoir les villes de Blois, d'Orléans et de la Rochelle (Bibl. nat., fonds français, 1 5545, 1*99); lettre du prince de Condé à Charles IX pour le remercier de la paix qu'il leur a accordée (Cinq cents Colbert, 34, p. i43); pareille lettre de Condé à Catherine [ibid., p. a 44); lettre du cardinal de Chà- lillon datée d'Orléans le 4 avril, pour annoncer qu'il a trouvé le prince de Condé et les autres chefs protestants, elqu'ils ont une grande satisfaction de voir la paix réta- blie par la publication de l'édit de pacification, mais

I 008. ô avril.

Orig. Archives «le Venise.

\ NOS TRÈS CHERS ET GRANDS AMIS

ALLIEZ ET CONPÉDÉREZ

LES SEIGNEURS DE VENISE.

Très chers et grands amis, confédérez et alliez, estant présentement dépesché par le Roy noslre très cirer seigneur et lilz le sieur Cornelio Fiesque, gentilhomme ordinaire de sa chambre, pour vous donner la nouvelle de la terminaison des troubles de ce royaume par une bonne pacification, nous ne l'avons voulu laisser partir sans vous faire par lui la présente et sur ce lui donner charge vous dire aucunes choses de noslre part dont nous vous prions de le croire tout ainsi que vous vouldriez faire nous-mesme, suppliant à tant le Créateur, très chers et grands amis, alliez et confédérez, qu'il vous ait en sa saincte et digne garde. Escript à Paris, le vc jour d'avril t568'.

Caterine. rorertet.

1568. 8 avril. Copie, liibl. nat. îo^i, fj* t3o7 etsuîv,

A MONSIEUR DE FOLRQLEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, attendant lous- jours le retour du sieur de Monlinorin, pour despécher vers le roy mon beau-lils et la royne ma fille quelque personnage de qua- lilé, afin de leur faire bien au long et parli-

qu'ils se plaignent des meurtres et vols qui continuent en Poitou cl en Touraine (Cinq cents Colbert, n" a4. p. i48); lettre du prince de Coude annonçant au Roi qu'il se relire à Valéry et redemande ses entants (i7«V/.,p. i48).

1 Cornelio Kiesque emportait pareille lettre pour le duc de Mantoue. (Archives de Mantoue.)

13 'i LETTRES DE GATHE

culièreincnl entendre l'estat des affaires de ce royaume et comme toutes choses y passent, nous avons avise' de vous renvoyer La Place j vostre secrétaire, par lequel vous sçaurez comme depuis ce qui a esté arresté et conclu pour remettre la paix entre les subjccls du Roy monsieur mon fils nous avons besoigné ainsi que nous faisons encores à l'exécution de ce qui a esté arresté, ainsi que vous verrez par la lettre que le Roy mondict fils vous a escripte ', mesmes comme, eu renvoyant les Ailemans, il a esté ordonné qu'ils ne passe- roient aucunement sur les terres qui sont de l'obéissance du roy mon beau -fils, ce que vous luv Tairez entendre, oultre ce qui vous est escripl pour réponse à ce que vous m'avez mandé que le prince d'Evoli vous avoit dit par le commandement de son maistre louchant le l'aict de Mandeslo; vous asseurant que l'on a tel respect au contentement de l'Empereur que l'on ne l'a jamais voulu ouir ni rescevoir; je ne veuix pas nier que l'on ne l'ait amusé quelque peu, craignant que ceulx qui cher- choient à estre secourus d'Allemaigne ne s'en voulussent servir, mais je suis toute asseurée que ledict Empereur aura esté bien satisfaict de ce qui luy en a esté escript il a fort longtemps. Au demeurant, Monsieur de For- quevauls, je vous prie continuera nous mander ce que vous apprendrez du passage du roy mon beau-fils, dont vous nous avez escript par vos deux dernières lettres et quel ordre il doibt donner avant son parlement tant pour le t'aict de ses affaires que pourcelluy du prince,

1 Charles IX mandait à Fourqucvaux : <r Comme l'Em- pereur a écrit au prince d'Evoli que j'ai retiré à mon service quelques-uns de ceux qui ont esté mis au lian impérial avtec G rombarli, mesmes Mandeslo, je ne puis croire que les lettres de l'Empereur ne soient de vieille date, d'autant qu'il va longtemps que j'ai satisfait dessus ledict Empereur." (Mémo volume, f l363.)

RIHE DE MEDICIS.

ce que vous sçaurez de la royne ma fille pour me l'escripre inconlinent, vous asseurant que j<' n'ay lel plaisir que d'entendre souvent de ses nouvelles et de la continuation de sa bonne santé en sa grossesse. Nous n'avons voulu retenir davantage vostre secrétaire, esti- mant qu'il vous faisoit besoing; par luy vous sçaurez plus au long de noz nouvelles. De Paris, le vin' d'avril i5G8.

Catherine.

I5G8. 8 avril. i Minute. Bibl. liât, fonds français, n' lôiiô, f . -

A MONSIEUR

LE CARDINAL DE CHASTILLO.Y

Mon cousin, je croy que par ce que vous portera le sr de Roucart vous serez entière- ment satisfaicl de ce que vous aviez demandé au Roy monsieur mon fils, lequel ayant voulu envoyer par devers vous le maréchal de Cossé lui a donné charge de vous dire aulcunes choses de sa part comme je l'ay aussi chargé pour vous de la mienne ', dont vous le pour- rez croyre, comme vous feriez moy-mesine. Priant Dieu vous tenir en sa saincte et digne guarde.

Escripl à Pari-, le vine jour d'avril 1068.

lôliS. S avril.

Orig. Arch. d'Angers. R'gislre des conrlusiui:s . lilî 'Si. 1* a»5.

A MESSIEURS

LES MAIRE ET ESCHEYYNS. MAMANS ET BABITANS

DE LV VILLE D'ANGIERS.

Messieurs, le Roy mon filz n'a faict ce qui a esté condud et arreslé que pour remectre son royaulme en paix et deslivrer sessubgeclz

1 Voir dans le i5545, page i.3a, les instructions données au maréchal de Cossé.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.

135

de tant (l'oppressions et callamilez, dont ilz estoient afligez, de sorte qu'il n'a riens tant en recommandation, que, son intencion estant publiée, la faire garder et descharger ses lions el loyaux subgeclz des despences que la guerre conlraignoit porter, et pour ceste occasion il escript au sieur de Vassé qu'il ait à casser toultes les forces qui ont esté levées et qui s'enlrelenoient à vos despens, ne voullans que vous ijui, comme bons et fidelles subgeclz, l'avez volontairement secouru de voz bons moiens en la nécessité, soyez chargez de despence maintenant que l'occasion est passée. Dudict sieur de Vassé vous entendrez plus au long ce qui a esté faict pour vostredict soullai- gement; mais quant à moy, je vous diray que le Roy mondictfilz est très contant elsalisfaicl du debvoir que vous avez faict; et ne sçauriez mieulx faire, pour luy augmenter la bonne oppinion qu'il a de vous, que de continuer en l'obéissance el fidcllité telle que vous avez vescu jusques à présent, tenant main à l'obser- vacion de ses édiclz el ordonnances; et en ce faisant vous luy donnerez occasion de reco- gnoislre ce que vous avez mérité el méri- terez, priant Dieu, Messieurs, vous avoir en sa garde.

Dr Paris, le vin' jour d'avril i568.

Catemne. De Neitvii.le.

I5G8. 9 avril.

Minute. Bîbl. oal. fonds frnnçais, iDfi/ir., f1 i3A.

V. MONSIEUR DE LA MAILLER VIE.

.Monsieur de la Mailleraye, le Roy monsieur mon (ilz vous faict si ample responce1 sur

1 Le Moi lui mandait qu'il lui envoyait l'étal de la réduction par lui ordonnée il'"- gens il'1 guerre; nue réponse avait été faîte à son mémoire, et il l'invitait à ne pas empêcher la levée des deniers qu'il avait auio-

loutes les lettres qu'il a reccucs de vous, en- semble le mémoyrc que vous luv avez dé- pesché, que je ne vous y sçauroys adjouster aulcune chose sans user de redicte, qui sera cause que je ne vous feray plus longue lectre, sinon pour vous dire que j'ay receu les vos- tres des xxn et xxinT du passé, par lesquelles il est amplement salisffaict par le méinoyre1 et respondu en marge, qui sera avec ceste (lépesche, sur lequel me remettant entière- ment, je feray fin, priant Dieu, Monsieur de la Mailleraye, vous tenyr en sa saincle garde. Escript à Paris, le ix" jour d'avril i568.

1568. (j avril. Mrnule. Bfb). nnt. fonds français, ns i55â5, lîa.

A MONSIEUR DE BOUILLE.

Monsieur de Bouille, vous enlendrés par les lettres du Roy monsieur mon fils- l'occasion du retardement de sa response à celles que vous lui avez escriptes long temps a, et ce qu'il vous mande louchant ses affaires; qui me gardera vous fere plus longue lettre, me rcmeclant entièrement à ce qu'il vous es- cript; el n'ayant aullrc chose à y adjouster je feray fin, priant Dieu, Monsieur de Bouille, vous tenyr en sa saincte et digne grâce.

Escript à Paris, le [Xe jour d'apvril i568,

risé ceux de la nouvelle religion à lever, pour licenciei leurs troupes, mais à condition d'en voir l'état. (Ibid., p. l'.'i.)

1 Voir dans le 1 55û"5, p. i35, les instructions

données par le Roi à M. de la nfeilleraie pour tenir des

garnisons dans les villes du Havre, de Dieppe et antres

. places, y élever des citadelles el pourvoir à la paye des

troupes. (Ilnil., p. 1 35.)

1 Le Roi mandait à M. de Rouillé qu'il lui adressait l'état des forces qui devaient demeurer en Bretagne, el il I invitait à congédier les nulles par petites troupes poui m' pas irnp Fouler le peuple,

136

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

1568. 1/1 avril.

Minute, Bibl. nal. fonds français, n" i5545, f> i48.

A MONSIEUR DE MONLUC.

Monsieur tic Moulue, vous cognoislrez par la lettre que le Roy monsieur mon fils vous escript comme il a envie de l'aire pour ceux (|ui sont recommandez par vous; car encores qu'il eus! de'libe'ré de fournir le premier à la création des chevaliers de l'ordre pour ceste lois, néanlmoings, ceux pour lesquelz vous lui avez escript comme tesmoignez par vous, il a voulu les mettre au nombre de iceulz chevaliers aussi. Il est certain que ceulx des- dicts seigneurs qui vous ont conlrainct mettre en despense vous baillent ce qu'ilz \ous ont offert et avez despensé. Aussi tient-il pour tout certain, comme aussi je fais, que vous aurez tel respect à faire exécuter sa volunté, suivant ce qu'on vous a mandé par La Marque, que les choses s'establisent en repoz pour deslivrer ses subjetz de tant de misères et calamitez, et m'assure que adviserez à le contenter sur le fait dont je vous escrips, atfin que vous ayez à vous garder de faire chose à ma sœur la royne de Navarre dont elle puisse esprover domaige, d'autant que cela la pourroyt aigrir, de façon que nous ne viendrions peult-estre jamais à bout de faire avecques elle ce que nous avons délibéré pour remettre toutes choses en son pays en repos, ainsi que nous avons pacifié nos troubles, alïin de nous descharger de tant de maulx. Monsieur de Monluc, je vous prie paiticu- lièment qu'il ne soyl rien faict à l'endroit de ladicte dame, ni de ceulx qui lui appar- tiennent qui contrevienne à la volunté du Roy mon filz qui les veut aimer et embrasser, puisque la paix est faicte, et croire que cela est de très grande conséquence à son service. Il a envie de faire pour vous et les vostres

très plus que ladicte perte que vous a\ez faicte ne vault. Doncques donnez-lui conten- tement et me faictes cognoistre que vous avez eu égard à la prière qu'il vous en faict; priant, etc.

(Au dos.) A Monsieur de Monluc, ce xim5 apvril 1 568.

Caterine.

1568. t8 avril.

Copie. Archives de Mantouc. A MON CODSIB ,

MONSIEUR LE DUC DE MANTOUE.

Mon cousin, j'ay entendu par ce gentil- homme présent porteur de la lettre que vous m'avez escripte ce que vous m'avez mandé de la résolution que vous avez prise d'accorder avec mon cousin Monsieur le duc de Nevers vostre frère, dequoy j'ay esté très aise comme aussi de i'asseurance qu'il m'a donnée de vostre part de ce que vous avez en ma laveur gratifié Madame de Birague de ce dont je vous avois prié; de quoy, mon cousin, j'ay bien voulu particulièrement vous remercier en vous tesrnoignant par la présente le con- tentement que ce m'est de voir de quelle affection vous embrassez ce qui vous est re- commandé de ma part, vous priant, si le faict de ladicte dame n'est encore parachevé et exécuté à son contentement, ainsi quelle craint, n'en ayant eu aucunes nouvelles, de vouloir vous ressouvenir de la promesse que vous m'avez faite de la favoriser et de le faire au plustost, affin qu'elle n'ait plus occasion de vous en faire reparler, vous asseu- rant que ce sera chose qui me sera bien agréable et dont je ressentirai vous avoir obli- gation telle que cedict porteur vous dira, l'ayant chargé de vous en parler comme de chose que j'ay grandement à cœur, me remec-

LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1C1S.

1:57

lant donc sur luy, je prieray Dieu, mon cousin, vous avoir en sa très saincte et digne garde.

Escript à Paris, ce xvine jour d'avril 1 568.

Vostro bonne cousine,

Caterine.

1508. 20 avril.

Orig. Archives de Venise.

A NOS TRÈS CHERS ET GRANDS AMIS ,

ALLIEZ ET CONFEDEREZ

LES SEIGNEURS DE VENISE.

Très cliers el grans amis, alliez et confé- dérez, vous escrivant le Roy nostre très cher seigneur et Clz pour vous remercier du bon secours et prest que vous lui faites de la somme de cent mil escus, nous n'avons voulu faillir de nostre part de faire le semblable remer- ciement envers vous auitant affectueusement que nous pouvons, vous priant de vous rendre toujours faciles à ce que le sieur de Foix, conseiller et ambassadeur du sieur Roy nostre- dict filz, aura à traiter et négocier avec vous en cest affaire. Quant à toutes nos nouvelles et ce qui se passe maintenant par deçà, le sieur de Fiesque, lequel est dépesché exprès pur devers vous, vous en fera si bonne part, suivant le commandement qu'il en a, que, pour éviter la rediste, nous vous prierons seulement de le croire comme si c'estoit nous- niesnie, en suppliant le Créateur vous avoir, très chers et grands amis, alliez et cou fé- dérez , en sa très saincte et digne garde.

Escript à Melun, ce xxc jour d'avril 1 568.

Caterine. Rorertet.

1568. 30 avril.

Orig. Archives de BayooDe, série AA . regist. si. A MESSIEURS

LES LIEUTENANT DU MAIRE,

ESCHEVINS, GENS DU CONSEIL, MANANS ET BABITANS DE BAÏOMKE.

.Messieurs, parla lettre que le Roy monsieur mon filz vous escript, vous verrez à quoy il tient qu'il n'ordonne que vous soyez rem- boursez des dix mille livres que vous avez advancez, qui me gardera vous en dire aultre chose, sur l'asseurance aussy que j'ay, que congnoissant, ainsi que vous faicles, la mi- sère et calamité des choses passées, vous n'aurez que à plaisir de prendre encores quelque peu de patience, dont je vous prye, estant asseurez qu'il n'y aura aucune faulte el que vous en serez salisfaicts, comme il vous escript. Priant Dieu, Messieurs, vous avoir eu sa saincte et digne garde.

Escript à Paris, le xx°jour d'apvril 1 568.

Caterine. De Neufvtlle.

Cathebihb Dfc Medicis. m.

1568. 21 avril.

Minute. Bilil. nul. fonds français. i5545, f" ibi. A MON COUSIN

MONSIEUR LE PRINCE-DAUPHIN '.

Mon cousin, vous pouvez assez congnoistre par ce que La Mothe vous peull avoir dict et par la datte de la dépesché que vous a portée La Marque que la faulte de ce que n'avez esté adverty des premiers de l'édit de pacification ne proceddc que de son costé; car il avoyl eslé dépesché d'assez bonne heure pour vou- en adverlir à temps, mais je m'asseure que vous avez faict si bonne dilligence de le faire

1 Fr. do Boiirljon-Muntpensier. dauphin tTAuv 1-1 ; ;i .■ -

18

iwe nivun iatioimli.

138

EETTIIES DE CATHERINE DE MÉD1CIS.

publier, que vottre diligence aura suppléé au retardement dudict La Marque, Au reste le Roy monsieur mon iils voua faict si ample responsc tant à vos lettres que au mémoyre qne vous luj avez envoyé que je n'y sçaurois rien adjouster ', qui esl cause que je ne vous feray plus longue lectre, sinon pour prycr Dieu, mon cousin, vous lenyr en sa saincte el digne partie.

Escript à Paris. Le wi" jour (fapvril i5ft$.

1568. ai avril. [Minute. BiM. na(. fonds français, i ."i545 , iGj.

\ MONSIEUR DE TAVANNES.

Monsieur deTa Vannes, je vous prie, suivant ci' qne le Roy monsieur mon (ils vous escript2, ijue vous laciez costoyer loujours les trouppes du duc Cazimir pai* la gendarmerye qui feront monslre à Vertus, et les loger aux lieux les plus commodes pour faire ce que jugerez à propos, afin de les faire acheminer le plus diligemment que faire se pourra pour sortir de ce royaume, et regardés à envoyer au- dict duc quelques gentilshommes tels que les sçaurez bien choisir de ceste compagnye, si vous advisez estre nécessaire, afin de conserver ladicte ville en l'obéissance du Roy monsieur mon filz; et pour ce que je espère que vous sçaurez très bien pourvoyr à tout ce que dessus, je ne vous diray pas autre chose et prieray Dieu, Monsieur de Tavannes, vous avoir en sa saincte garde.

Eseripl à Paris, le xxic jour d'apvril 1 5 G 8 .

1 Le Hoi lui mande (ju'il Irouvero sa réponse en marge du mémoire qu'il lui a adressé; il envoie à Orléans quinze compagnies. (Bibl.aat., fonds français, n" |55&5,

Pi59.)

2 Voir ces lellres dans le mènie volume, f" 160, 189 , ,93.

1568. 33 avril. Minute. Bîbl, nat. fonda français, u 1 r, 5 ^1 r> , p , *i- .

A MONSIEUR DE LA MAILLERAYE'.

Monsieur de la Mailleraye, je n'adjousleray rien aux lettres que le Roy monsieur mon lilz vous escript, ne à ce que vous verrez par le mémoire qu'il vous renvoyé par le s1 de Trye vostre frère, par lequel vous entendrez si au long la responsc du Roy monsieur mon Iils sur les choses contenues audict mémoire que je ne sçaurois user de redicte de vous en faire plus longue lettre et me remectray entiè- rement sur tout ce que ledicl seigneur vous en dira, priant Dieu, Monsieur de la Mailleraye, vous lenyr en sa saincte et digne garde.

Escript 4 Paris, le wiii' jour d'apvril 1 3(>S.

1568. a3 avril. Copie. HiW. mit. fonds français, 10751, p, i3o7.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, par ce petit mot que je vous envoyé par un courrier que des- pesche le sieur Don Francès d'Alava vous sçaurez que nous attendons en bonne dévo- tion le sr de Montmorin, ainsi qu'il vous a esté escript par vostre secrétaire depuis le parlement duquel nous avons tousjours be- soigné sur l'eslahlissenienl de la paix que Dieu nous a donnée, afin de faire que ce povre Estât, qui a tanl esté travaillé, soit remis en son premier estre, et «pie un chascun puisse vivre en repos, rendant l'obéissance à qui elle appartient, et que par cy après il ne soit en la puissance de cculx qui auraient mauvaise volonté de rien innover au préju- dice de ce qui aura esté estabiy; et pour ce faire l'on a desparti ton lo la gendarmerie en

1 Voir une lettre de M. de la Mailleraie au duc d'An- jou, du 36 avril, dans le même volume, 180.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

139

garnison, mis les compagnies de gens de pied que le Roy monsieur mou fds relient du grand nombre qui avoienl esté laides durant ces (roubles es \ille- de sou royaume pour y l'aire observer sa volonté et maintenir un chascun Mii\ant n.' qui a esté conclu et arresté; à quoy j'espère que l'on aura sj bien pouneu dedans peu de temps, que ceulz qui sont af- fectionnez au bien de ceste couronne auront satisfaction de voir que les choses y passent 60libs l'aullioriti" du maistreen toute tranquil- lité, qui sera cause que les bous serviteurs seront reconneus du servisse qu'ils auront laid, entre lesquels vous devez estre asseuré que je ne vous lajsseray oublier; et cependant vous ne sçauriez faire chose qui me soit plus agréable que de continuer à nous mander le plus souvant qu'il nous sera possible des nou- velles de la santé et disposition de la royne ma fille et de ce qui se passera par delà, la pouvant asseurer que je ne tardera} guères à luy envoyer quelque personnage de qualité, lequel luy contera et à vous aussi plus au long de noz nouvelles, priant Dieu. Monsieur de Forquevauls, etc.

De Paris, le wm' jour d'avril 1 oG8.

Monsieur de Forquevauls, je vous prie faire mes recommandations à la bonne grâce du rov monsieur mon fil?, et de la royne ma fille et leur dire que attendons Mont- morin en grande dévotion et après y envoye- rons personnage pour leur rendre conte de toutes noz actions et succès de nostre belle paix; dides-luy aussi que je la prie de se bien garder et qu'elle pense que, si Dieu lui donne un fils, que cesl heur et bien ne sera pas à elle seulle, mais à toute la chrestienté et à ce royaume principalement et en particulier à sa vielle mère qui, avant mourir, aura eu ce contentement de se voir grand'mère (lorsque

le Roy son frère en aura aussi un) des deux plus grands roys de la chrestienté, et ne le dictes qu'à elle.

1568. 28 avril. Minute. Bîbl. ual. fonds franç;iis , n* i55&5 , f* ig

A MONSIEUB DE TVN VWES.

Monsieur de Ta\ aunes, le Roy- monsieur mon filz vous satisfaict amplement sur \ostre lettre du xxnc de ce mois1, qui me garde de vous en faire nouvelle recharge, si ce n'est pour vous prier continuer sincèrement la bonne affection qu'avez Eeusjours dcmonstrée porter au bien de ses affaires, de a\oir soi- gneusement l'œil ouvert à tous les déporte- ments et actions tant de ceulx de la religion prétendue réformée qui s acheminent pour rentrer es villes de vostre gouvernement que les reistres pour le regard desquelz je vous ay cy-devanl fait bien au long entendre son in- tention à ce qu'il ne nous en puisse résulter aucun inconvénient, et affin aussi que les choses se puissent passer et restablir en la paix et tranquillité que nous désirons voir renaistre en ce royaume, en ayant la main à l'observation tant de l'édit de pacification que du règlement que l'on vous a déjà euvojé. lais- sant rentrer es villes de vostre gouvernement tous ceulx de ses sujetz qui en sont sortiz à l'occasion des troubles, pourveu que ce soyt ainsi que leur avez fait entendre seulement, qui est se conformer à l'intention du Ro\ mondict filz, et non ainsi qu'ilz s'y postent, qui ne peult apporter que altération et dé- sordre; priant, etc.

1 Voir cette lettre du roi. même volume, f iqî » .

I.'lll

LETTRES DE CATHKMNK DE MED1C1S.

1568.— i" mai.

Copie. Bibl. nal. fonds français, ri° 10751, p. i333

A MONSIEUR DE FOURQUEVALLX.

Monsieur de Forquevauls, c'est pour vous advertir par ce petit mot de lettre comme le sieur de Montmorin est arrivé, par lequel j'ay este bien aise d'entendre si particulièrement des nouvelles de la royne ma fille à laquelle vous direz que je ne luy escripts point pour cesle fois, d'autant quejemesuis trouvée un peu mal d'un rame qui m'a causé quelque peu de migraine, dont je commance à estre dehors, Dieu mercy, et sitosl que je seray bien guérie je luy escripray bien amplement de noz nou- velles, et fairay response plus particulière et au long sur ce que nous a apporté ledict sieur de Montmorin. Et cependant, Monsieur de Forquevauls, je vous prie ne laisser passer une seule occasion sans me mander des nou- velles du roy mon beau-fils et de la royne ma fille, priant Dieu, Monsieur de Forque- vaulx, etc.

De Paris, le premier jour de m a y i568.

Catebine.

1568. 6 raai.

Minute. Bil»l. nat. fonds français, i5546, n. A MONSIEUR

LE VIDAME DU MA!\S '.

Monsieur le vidame, vous verrez par la lettre (jue le Roy monsieur mon fils vous escript comme il a laid élection de l'évesque du Mans, vostre frère'2, pour l'envoyer à Rome résider son ambassadeur, en l'absence duquel il veult

' Nicolas d'Angennes, sieur de Rambouillet, devenu \idame du Mans par suile de son mariage avec Julienne d'Arquenay, fille de Claude d'Arquenay, vidame du Mans.

1 Charles d'Angennes, cardinal de Rambouillet.

que, pendant qu'il est par delà, vous ayez l'œil et preniez diligemment garde à tout ce qui sera de son service et que vous comman- diez à tous cappitaines et aullres ayant charge de gens de guerre et de tous ceulx de la jus- tice et aultres ses subjeetz, tout ainsi que a fairt ledict évesque jusques à présent; vous entendrez également par sadicte lectre le moyen que vous avez de le faire obéir par de- là, ayant mandé aux s" d'Entragues1 et la Chaslre s de vous ayder des compaignies qui sont à Orléans, si vous en avez besoing; mais surtout je vous prie tenir la main à ce que les derniers éditz de pacification soient bien gardés et entretenuz, ensemble le règlement de par devant et qu'il ne survienne ni se face aulcune chose au préjudice d'iceulx, ne quy puisse apporter aulcun trouble ou empeschement au repos public et au bien du pauvre peuple; c'est pourquoy m'asseurant que vous sçaurez très bien et prudemment salisffaire à la vo- lonté et intention du Roy monsieur mon filz je ne vous diray aultre chose par la présente, priant Dieu, Monsieur le vidame, vous avoir en sa saincte garde.

Escripl à Paris, le 1111e jour de may 1 568.

Catebine.

[ 1 568. Du io au i5 mai. ] Minute. Bill. nat. fonds français, i55a6, aG.

A MONSIEUR DE MONLUC.

Monsieur de Monluc, vous escripvant le Roy monsieur mon fils si amplement, je ne vous sçaurois que confirmer ce qu'il vous mande et vous assurer que vous serez si bien

1 François de Balzac, sieur d'Entragues et de Mar- coussis , gouverneur d'Orléans. Le volume ir>."i6fi du fonds français el les suivants renferment de nombreuses lettrée de lui.

5 Gaspard de la Cbàtre, mort en 1576.

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

I.'il

payé de vostre pension tant vieille que nou- velle, que vous n'aurez occasion de vous en plaindre; aussi nous espérons bien que, comme vous avez si bien achemyné l'inter- prinse de la Rochelle l jusques à préseut, que vous la sçaurez trop inieulx exécuter et de façon que nous en voions bien tosl sortir les effets à nostre contantenienl et suivant l'inten- tion du Roy mon fdz, auquel vous ferez plaisir, si nous luy en mandez souvent des nouvelles. Ii a l'aict aussi pour vostre nepveu du Perron ce que vous demandiez et sera tousjours bien ayse de employer à son service de ceulx pour lesquelz vous luy parlerez, priant, etc.

1568. 22 mai.

Minute. Bill. imn. de Saint-Pélersbourg , vol. XV11I, P 63.

V MONSIEUR DE BE.YUMONT,

ESTANT EN ECOSSE.

Monsieur de Reaulmont, j'ay esté très ayse d'entendre par la lettre que vous m'avez escriple par le sieur de Betbon2 des bonnes et certaines nouvelles de la délivrance de la royne d'Escosse3, ma belle-fille, ensemble de toutes les occurrances de delà, ce que le Roy monsieur mon lilz et moy avons eu à très grand plaisyr et contentement, et vous advi-

1 M. de Sanzay, gouverneur de Nanles, mandait au duc d'Anjou le i5 mai que les Rochelois ne voulaient point recevoir dans leurs murs d'ecclésiastiques, ni obéir aux ordres du Uoi (ms. i5546, f 66).

- Beaton.

3 C'est le 2 mai qu'avec l'aide du jeune page Willie Douglas Marie Stuart avait pu s'échapper du château de Lochlcven. La veille, elle avait écrit à Catherine de Médecis : r Je suis guettée de si près que je n'ai de loisir que durant leur diner, ou quand ils donnent que je me relève, car leurs filles couchent dans ma chambre. Je vous supplie d'avoir pitié de moi, car si vous ne me re- lirez par force, je ne sortirai jamais." (l.alianofT, Lettres

île Mûrie Stuart, t. Il, p. 6g.) Voir .1. Gauthier, Butoir»

île Marie Stuart, t. I", p. 5iS.

sons qu'il sera bon que vous ne bougiez pas encore d'auprès d'elle, pour la secourir et ayder et luy faire tout le service que vous pourrez en cest affaire, et de tout ce qui se passera et viendra à vostre congnoissance, vous en escriprez à M. de la Forest, ambas- sadeur pour le Roy monsieur mon filz en Angleterre, affin que vous ayez tous deux une mesme intelligence ensemble, et que vous suivyez tous deulx en cela l'intention du Roy mondict sieur et fdz, et la mienne, et nous advertirez.

Escript à Paris, le jour de may 1 568.

(Au dos.) A M. de Reaulmont estant en Escosse, du x.xu" may 1 568.

1568. 22 mai.

Orig. Bibl. imp. de Sainl-Pétersbourg, vol. Wlll. f3 70. Minute, lïibl. nat. fonds français. 15971, 11a r°.

A MONSIEUR DE LA FOREST.

AMBASSADEin EN ANGLETERRE.

Monsieur de la Forest, j'ay reçu troys de \oz lettres des vif, x' et xve de ce moys et entendu tant par rostre nepveu présent por- teur que despuis par le sieur de Betbon ta délivrance de la royne d'Escosse ma belle- fille et comme toutes choses se sont passées jusques au parlemenl dudict s' de Betbon. el aussy j'ay veu par les coppies des lettres que nous avez envoyées en quelle oppinion ilz ont noz affaires de deçà; sur quoy je ne vous manderay aullre chose sinon que vous nous teniez advertyz ordinairement de tout ce que vous pourrez sçavoir de toutes les occurances qui surviendront par de là, comme vous avez très bien faict jusque icy, et afiin que nous soyons mieulx informés de toutes les affaires de ladicle royne d'Escosse ma belle-fille, le Boy monsieur mon lils el moy escripvons

142 LETTRES DE CATll

présentement au sr de Beaulmonl qui csl par delà de demeurer pour eneores auprès d'elle, tant pour la secourir et ayder en ses affaires que pour voua advertir ordinairement au vraiz de toutes les occurances qui surviendront au- dict pays, affio de nous en donner incou- linanl ad\is, ainsi que verrez plus à plaiu par la lettre du Roy '. Quant aux bagues de la royne d'Ecosse dont je \ous ay escript der- nièrement et desquelles la royne d'Angleterre a releneu les perles'2, comme vous m'avez

Variante de la munit'' n" 10971 du fonds français : ■■}■■ désire bien sçavoir en quel lieu elle est à présent, et ce qu'il aura réussy de ce faict.» Voir également dans le même volume 16971, 3, le récit de la perle de la bataille qui força Marie Stuart à se retirer en Angleterre, .•1 ibid. , P 1 1 3 , la lettre de La Forost au Roi , du 2 a mai , lui annonçant l'arrivéedela reine surle territoire anglais : -Aucuns, dit-il, m'ont voullu dire que, si elle ( Elisabeth) n'esl surmontée et vaincue par une obstinée délibéra- tion et remonstrance des siens, qu'elle tiendroit toujours ladicte dame d'Escosse près d'elle avec toutes les cour- loysies et faveurs dont elle se pourra adviser, mais ceulx- fondent leurs discours selon mon foible jugement sur les choses apparentes et sur les propoz qui pour ung t"mps ont couru de leur entretien et de leur amitié, comme si au gouvernement des grands Estatz les particu- lières affections dévoient avoir lieu, et bien qu'il advint ainsi que l'on discourt, il est bien à craindre, si seule- ment elles sont huict jours ensemble, que pour la diffé- rence qu'il v a entre elle» deux de beauté et de bonno grare que toute leur amityé ne se convertisse en extresme envie et jalouzie."

- Catherine changea sans doute d'avis, car nous lisons dans la minute du n" 16971 du fonds français : "Je dési- rerois bien recouvrer lesdictes perles avec le demeurant dont je vous faisois mention par ma lettre; à quoyje vous prie de regarder et tascher que par tous les moiens que vous pourrez de faire en sorte qu'elles me demeurent, en payant ce à quoy elles seront appréciées. n Dans une lettre du 1 5 mai précédent , La Forest avait écrit : a Mon neveu sur lequel je me remectray de toutes choses et mesine- ment des baguas de la reine, lesquelles, ainsi qu'il vous dira, ont esté icy envoyées fort secrètement, et enfin acheptées par cestc royne pour la somme de douze mil cscuz.ji (Fonds français, n" 1 097 1, f" 11a.)

ERINE DE MÉDICIS.

i depuis mandé, il n'est plus de bezoing de \ous en meclre en peyne, pour ce que je désire qu'elle les retire toutes, comme il est bien raisonnable; et si je les avoys je les luy envoyerois, qui est tout ce que je vous man- deray pour le présent que de prier le Créa- teur, Monsieur de la Forest, qu'il vous ait en sa saincte et digne garde.

Escript à Paris, le xxn" jour de niay 1 568 '.

Catbbine.

1 ."j6iS. a '■ 1 1 1 ;y - Minute. Bibl. nat. foruls français, n" 1 5 Ti ù I i . r 89 »

A MONSIEUR L ADMYRAL.

Mon cousin, le Roy monsieur mon filz vous satisl'aict si amplement sur les lettres que vous lui a\ez escriptes du xxie du présent - que je n'y puis rien adjouster, syuon rendre asseuré tesmoignaige de la grande affection qu'il a de restablyr le repoz en ce royaume et y contenir toutes eboses doulcement soubz son obéissance en taisant administrer égallenient la justice à tous ses subjeetz, ce que vous con- gnoistrez d'aultant mieulx par la pugnition qu'il veult estre f'aicte des autheurs du laid dont vous avez escript, envoyant à ceste fin le prévost de mon filz d'Anjou sur le lieu pour en informer et 1ère chastier ceulx qui s'en trouveront coulpables; sur quoy je ne m'esten- dray plus avant , me remettant sur ce que le Roy mondict filz vous en escript et pourrez plus particullièrement entendre de ce gentil- homme présent porteur, etc. . .

(Au dos.) Du xxiv' may 1 568.

' La minute de celte lettre se trouve ibid., P 89 r°.

1 En voici les passages saillants: rll y a quelque lemps que j'avois faict porter les deniers de ce qui restoit à fournir du moys que nous avions commencé de paier, et avant hier j'avois faict porter le paiement de

LETTRES DE C AT II El!

1568. :îO mai.

Ocig. lîrilisli Muséum, Itibl. Coltoii Caligula, C. i. Plut. XX I), F ■jh.

A MADAME MA BONNE SOEUR

LA ROYNE D'ANGLETERRE.

Madame ma bonne sœur, aussi tost que le Koy monsieur mon fils el moy avons seu en

cinquante mil francs, craignant que par ce deffault le duc Casimir avec ses troupes ne voulussent différer de sortir de voslre royaulme el que cependant vos subjeclz eus- sent à en paslir, et encores que l'on nous empesche le pnss.ii|;e de tous coslés pour en pouvoir recueillir des deniers suivant la provision qu'il vous a plu nous en vouloir donner, avyons avec grant incommodité recueillv les deniers pour faire ledict paiement; à cesle cause j'avois dépesché avant-hier celuy qui portoit ce paiement, lequel estoit allé coucher à ang lieu nommé Chevalines, près Auxerre, la nuyt fut assailly par ceux de la gar- nison dudict Auxerre, lesquels le forcèrent en son logis, pillèrent et voilèrent les deniers et tout ce qu'il avoil en sa compagnie tant de hardes que de chevaux; il y avoit quelques gens de M. d'Andelot mon frère et des miens que j'avois baillés pour la londuicte desdirts deniers, lesquek tous ont esté emmenez prisonniers, liez et gar- rotez andict Auxerre. Il plaira à V. M. de considérer l'outrage qui est faicl à M. d'Alldelot mon frère el à moy d'avoir ainsi vilainement assailliz nos gens.» (Bilil.nat., fonds français, 3 1 g 3 , P 35.)

De son côté, le -ji mai, d'Andelot avait écril à Catherine : *II me déplaisf merveilleusement de tant de laçons, lesquelles journellement s'exercent en divers lieux de ce royaume et ne tendent toutes qu'à troubler la paix qu'il a pieu à Dieu et au Roy nous donner et aussi à la grande faillie el destriment d'icelluy, ce qui pourroit avenir à l'occasion du destroussement qu'onl faicl ceulx de la garnison d'Auxerre des deniers que Monsieur le prince de Coudé et ceulx de sa compagnie envoyaient pour satisfaire aux cinquante mille livres qu'il avail pion à Sa Majesté ordonner estre payez pour le licenciement des reistres du duc Casimir; de quoy n'ay voulu faillir d'advertir Sa Majesté du Ro\ et la Voslre pour y remé- dier, comme cliose 1res nécessaire; car encores que pour la rigueur grande que l'on lient à ceulx de la religion réformée et le moyen qu'on leur oste de joyr de leurs biens nous ayons, se peult dire, fait plus que le pos- sible, considérant de ipielle importance est la demeure

INE DE MED1GIS. 1&3

quel estât est réduicte à présent la royrie d'Escosse ma belle-fille et comme elle a esté contraincte de se retirer et saulver en vos terres1, estant poursuivie de ses subjeclz, comme vous avez pu entendre, nous avons incontinent despesché le sieur de Montmorin exprès devers vous pour vous dire que, estant grandement marris de la voir en cette poyne et affliction, ce nous a esté grand contente- ment qu'elle se soit allée remeclre en vos mains, nous asseurant quelle recevra loule l'ayde, laveur, secours et amitié qu'une prin- cesse affligée comme elle est doibt espérer de vous, et que vous demeurerez en la mesme opinion en laquelle vous avez esté, qui est qu'il fault que les princes se secourent les ungs les aullres pour chastier et pugnir les

des reistres en ce royaume, et quel dommage y faict le séjou -, nous n'avions nullement voulu faillir d'obéyr au commandement de Sa Majesté, de façon que, s'il en survient plus grand inconvénient, Vostre Majesté consi- dérera que le faict ne nous peult estre nullement im- puté; car s'ilz n'eussent destroussé lesdicls deniers, j'avois donné tel ordre pour l'avancement d'iceulx que j'estime qu'à présent ilz eussent eslé bien près de le re- cevoir. Et pour ce. Madame, que j'en escriptz plus par- ticulièrement au Roy el en baille charge au capitaine Fontaine, présent porteur, en faire plus ample discours à Sa Majesté et à la Voslre, je ne vous feray la présente plus longue, si n'est pour vous suplier ne trouver mau- vais si en cest endroict je vous requiers que la souvenance des maux el atllictions passées advise Vostre Majesté donner pour l'advenir l'ordre tel qu'il est bien en vostre puissance, cl par lequel les subjeetz du Roy soient main- lenuzsoubzsa protection en telle égalité que longuement nous puissions joiivr de la paix que Dieu nous adonm i (Bibl. nal., fonds français, n" l5546, I" 77, original signé.)

Le -J9mai,le Roi écrivit à d'Andelot qu'il avail invité «lue d'Anjou à faire poursuivre les coupables. (Ibid..

f 121.)

1 Voir Ailvei lisseuienl of tin- ronllicl in Scotlattd . dans Tyller, I. VI , appendice, p. A70; Melvil, Mémoire! p et suiv.; I. Gauthier, Butoirs de Marie Stuart , 1.11, p. 8 Labanoff, I si ira Mari» Slvart, 1. \ 11.

144

LETTRES DE GATH

subjets qui selèvent contre eulx, et sont re- belles à leurs souverains, et d'aultant que eecy nous louche à tous et que nous debvons embrasser le faict et protection de cette royne désolée et affligée, pour la remectre en sa liberté et en l'autorité que Dieu luy a donnée, laquelle de droict et équité luy appartient et non à aultrc, je vous prie, Madame ma bonne sœur, faire connoistre à ung chacun et parti- cullièremeot au Roy moudict sieur et fils et à nioy combien vous désirez que l'auclorité des princes souverains soit conservée et lessubjects rebelles et désobéissans chastiés et pugnis, et usant de toute la doulceur et bon traictement envers elle que nous nous promectons et es- pérons de vous que vous luy veuilliez prester toute l'ayde, faveur et secours dont elle aura besoing pour se remettre en la liberté et auc- torilé qui luy appartient, ainsi que nous avons commandé et donné charge expresse audict de Montmorin vous dire plus au long et par- ticulièrement de noslre part, lequel je vous prie de vouloir croire comme vous vouldriez faire ma propre personne, priant le Créateur, Madame ma sœur, après avoir présenté mes affectionnées recommandations à vostre bonne Gra<e, vous donner en très bonne santé longue vie.

Eseript à Paris, le xxvf jour de may 1 5G8.

(De sa, main.) Madame ma bonne seur, je vous fayré cet mol pour vous prier rnescuser, set ne vous ayerys la présante de ma mayn pour aystre encore foyble de ma maladie; car pour l'aucasion que c'et, je désireroys non seulement ayscripre, mes moy mesme en per- sonne. Vous povés voyr, non que je doucte de vostre bonté, n'ayent esté jeamès autre et ausi qui vous soviègne à sel que souvent nous avés mandé touchant la royne ma belle-fille, et corne cet une cause qui louche aux prinses

ER1NE DE MÉDIG1S.

et principalement aus prinsese, qui me laysl assurer que asteure que c'et en vostre pui- sanse, fayré par efect ce que lui avés monstre en parole, qui me fayst dire quelc aysl heu- reuse d'aystre en vostre royaume. Vostre bonne seur et cousine,

Catf.rine.

[1568.— 26 mai.]

Aut. Bibl. nat. fonds français, 3222 , 60. A MADAME MA TAKTE

MADAME LA DUCHESSE. DE FERRARE.

Madame ma tente, je vous suplie me par- donner cet plus tost ne vous ay envoyé Serlan , présant pourteur, suivent cet que în'an n'avés mendé, car j'é ayslé empêché tent pour eun peu de reume que ha eu le Roy vostre nep- veu que de beaucoup d'afayres; asteure, Dieu mer sis, yl se porte myeulx, espère que de- mayn, ayent prins medesine, sera tout guéri et me remetent à cet pourteur à vous dire plus au long de sa sente, fayré fin, prient Dieu vous donner cet que désirés.

Vostre entièrement bonne nyepsse,

Catebi.ne.

1568. 29 mai.

Copie. IiiM. nat. fonds français, 11" 10751, fJ i35fi.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

.Monsieur de Forquevauls, par le sr de Graignagne présent porteur, gentilhomme de la chambre du Roy monsieur mon fils, vous entendrez bien au long en quel estât son! toutes choses par deçà et comme elles ont passé depuis la paix faicle, qui me gardera de la vous faire plus longue, sinon pour vous prier me mander par luy bien au long et particulièrement ce que vous estimerez estre digne de venir jusques à nous, mesmes comme

il vu de la santé cl disposition du roy mon- sieur mou beau-fils, et de la roy ne ma fille', lesquels seront asseurez que, Dieu mercy, je suis mieulx que je n'ay esté et suis hors de ma maladie1, espérant que relia me gardera de pis: nous priant croire ledid sieur de Grai- gnague de ce qu'il vous dira de ma pari. comme si c'estoyt moy-méme. Priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir eu sa sainte et digne garde.

Escript à Paris, le xxix'jourde maj i568.

Caterine.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1GIS. 145

quoy en demeurer routent, priant Dieu, mou

cousin, vous avoir en sa saincte et digne garde.

I 568. Fin mai. Minute. Bibl. nul. fonds français, i55i6, 16a.

\ MONSIEUR L'AMIRAL DE CHASTILLON.

Mon cousin, par la lettre que le Boy mou- sieur mon fils vous escript vous verrez le désir qu il a d'entendre l'ordre que aurez donne' au recoin renient des deniers que vous estes tenus fournir à la fin de ceste année pour le paye- ment des reistres, je ne m'eslencdray à vous en dire daventage, mais seullement vous puis-jc asseurerque ne désirant riens tant que deveoir la justice l'aicte de ce dont vous avez laid plaincte2, il a incontinent envoyé le sieur de Montinorin vers le sieur deTavannes pour lui l'aire entendre que son inlencion est que la justice en soit laide telle que vous ayez de

Lue lettre de Charles IX accompagne celle-ci; il parle également de la maladie do Catherine '•! de sa con- valescence, maie sans donner de détails. (Bibl. nat. , Tonds français, n" 10751, p. i355.)

; Catherine fait allusion à la remontrance faite par l'amiral de Coligny dans la première quinzaine de mai. I. de Serres a inséré le texte de cette remontrance dans les Mémoire! de lu troisième guerre civile, pages 7 1 miiv. Voie en outre une lettre de l'amiral an lt»i en date du "i mai, dans Delaborde, Hïrt. deCoHgny, t. III, p. 11.

C.iiiiki.i.m. m. MiDICIS. îll.

1 5f>8. 1" juin '.

Minute. Bihl. nat. fonds français. i[>y46, f" ii/i.

A MONSIEUR DE MOINLUC.

Monsieur de Monluc, tout ainsy que le Roy monsieur mon lilz ne peult oneques avoir des- sein de m/us diminuer la charge qui vous a esté donnée, comme l'ayant si bien servy et si lidellement comme vous avez laid, et aussi vous ayant tousjours faid cognoistre l'affection qu'il vous porte et l'asseurance qu'il a de vostre fidélité avecque la cognoissance de vos services , ne pouvez-vous justement penser qu'il ait eu jamais volonté de vous osier l'autorité de lieu- tenant général de Guyenne qu'il vous a tou- jours voulu conserver, et faire que la charge qu'il vous a donnée fust maniée par un autre. Partant, Monsieur de Monluc, n'ayez jamais ceste opinion et soyez asseuré que vostre maistre vous ayme et vous tient pour tel que vous estes, ayant eu trop de lesmoignages de la bonne volonté que vous portez à son service et mesme depuis le commencement des der- niers troubles. Doncques je vous prie em- brasser de cueur el affection atillanl que VOUS avez jamais faict ce qui est nécessaire pour l'aire observer son intention portée par ledid de pacification , et tenez la main que à ce qui est de l'étendue de vostre charge toutes choses soient remises en paix et que l'obéyssance luy soyt rendue d'un chascun, faisant telle puni- lion de ceulx qui n'y satisferont que les aultres preignent exemple; et d'autant, Monsieur de Monluc, que le Roy mondict fils vous escript m amplement la voie qu'il désire que vous teniez pour faire que sa volunté soit suyvie, je ne

| ii dus.) Ce premier jour de juin

i!)

1 h 1 1 11 1 : t

146

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

m'arresteray à vous faire plus longue lettre et vou8 aBseureray seulement que, continuant à

faire ainsy <|ui' tous ;i\ <•/. toujours faict, vous cognoistrez que le Roy mou (ils et moy som- mes grandement contons de vous et vous as- seniez qu'il ne se présentera jamais occasion de faire pour vous e! les rostres (|ue ne vous ne voyez mectre à effecl cesle bonne volonté que vous porte le Roy mon fils, priant, etc.

I56H. 3 juin,

Oriff lîilii. uni. fonds français, 3igo , 1'° 88.

\. MONSIEUR DE MATIGNON,

LlBÔTBMIfï CKNÉlUl. EN NOllMAMHE.

Monsieur de Matignon, pour le désir que le Roy monsieur mon filz a de faire observer par ton) son royaume exactement son édicl de pacification dernier, il a mis en cliacune ville d'icclluy ung gentilhomme, luy ordonnant de tenir la main que ung chacun puisse ren- trer en ses biens et maisons et joir du béné- fice d'icelluy; mais d'aullant qu'il désire sça- voir comme toutes choses passent en lieux ilz sont cl comme ilz se comportent en leur charge, je vous prie pour sa satisfaction et pour le bien de ses affaires nous mander en quel estât v sont toutes choses et tenir la main à l'exécution des lettres patentes que il envoyé présentement aux courlz de par- lement, baillils et séneschaulx de sondicl royaulme , de l'aire informer des contraven- tions qui se feront à icelluy et le tenir informé le plus au long et le plus souvent que vous pourrez de ce qui adviendra en vostre gou- vernement qui sera digne de nous estre es- cript, et faire en sorte que ses subjels vivent en bonne union et concorde, et luy rendent lous l'obéissance qu'ilz lui doibvent, et pour luy faire sçavoir de voz nouvelles suivre le moyen et les chemins qu'il vous escript; priant

Dieu, Monsieur de Matignon, vous avoir en sa saincte garde.

Escript à Paris, le nf jour de juing t568 '.

Caterine. h'i ses.

1568.— .'i juin.

Orig. Ililil. ruit. fonds fronçais, 3i^8, f" îoa.

V MONSIEUR D'IIUMIÈRES,

couvErnisun as I'Éïionnb.

Monsieur d'Humyères, le Roy monsieur mon filz désirant sur loules choses veoir vivre ses subgets en bonne paix, unyon et tranquililé soubs la protection de ses édilz et mesmes le dernierde pacyffication qu'il entend sortireffecl et estre exécuté en tous cl chacun ses poinçtz et à ceste fin faicl expédier ses lettres patentes à ses courlz de parlemenlz, bailliz cl sénes- chaulx pour de nouveau faire publier ledict édict et icelluy exactement faire entretenir, garder et observer, comme vous verrez par le double desdictes lettres qui vous sont présen- lemenl envoyées, de l'exécution desquelles el devoir que chacun fera en l'observation du- dicl édil il désire estre souvent adverly, comme il vous escript par ses lectres, que j'ay bien voullu accompaigner de la présente pour vous prier de le satisfaire en cela et tenir main que son intention soit entièrement acomplye, qui est ung des meilleurs services que vous lui sçauriez faire, d'aullant que le bien de son royaume et repoz de ses subgectz en deppend; pryant Dieu, Monsieur d'Hu- myères, vous avoir en sa garde.

Escript à Paris, le ive jour de juing i568.

Caterine.

De Neufvii.le.

' Pareille lettre cl dans les mémos termes fui adres- sée à lous los gouverneurs ùVs provinces.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS

167

| h.v 5 juin. Miuute. Bibl. nat. fonds français . n 1 7>ri '»'"> . f1 i(ï3.

\ MONSIEUR DE CÀRROUGES.

Monsieur do Carrouges, le Roy monsieur mon fils vous escript bien au long son inlen- cion laul sur ce qui est survenu à Rouen entre les bourgeois desdictz lieux que sur ce qu'il veull estre faict touchant les compa- gnyes de gens de pied qu'il veut estre mises eu garnison dans ladicte ville1, lesquelles vous ne faufiliez d'y faire entrer incontinent sy ne L'avez faict et les y l'aire loger et accomo- der suivant ce qu'il vous a mandé par cy-de- vant; faicles au reste faire le procès de ceulx qui ont commis les meurtres ez personnes des bourgeoys de ladicte ville et les pugnir selon qu'ils méritent ; priant Dieu , Monsieur de Car- rouges, vous tenyr en sa sainte garde.

Escript à Paris, le V jour de juing i568.

1 568. 1 1 juin.

Copie. Bibl. nat. fonds italien . n' ii»j<j, f' a r".

A LA DLCHESSE DE FERRIRE.

Madame ma tante, j'ay veu les lettres que vous avez escriptes, par lesquelles et par l'aise que \ous monstrez de ma convalescence j'ay recogneu la persévérance et continuation de la bonne et grande amitié que vous me por- tez, dont je vous remercie de bon cœur et

\ <,ii- dans le même volume, f 126, une lettre de Mit tj;non pour avertir Catherine de la sédition qui a troublé Rouen, par suite du refus des bourgeois de re- cevoir les quatre compagnes envoyées pour tenir garni- son en leur ville. -Les conseillers el échevins. dit-il, es- loient d'avis de recevoir la garnison, mais non les autres de mesnic ; à cesle cause MM. du Parlement et moy .nous supercédé tontes choses jusqu'à ce qu'ils aient en- tendu par ceulx qu'ilz envoient vers le Boy et vous plut amplement vnz volontés. 1 Voir encore à ce sujet une lettre du Roi à Matignon (même volume, Ti'i).

quant aux lettres que vous me mandez avoir ! receues du sieur d'Enlragues par lesquelles il coniprent les villes de Chartres, païs Charlrain et seigneurie de Montargis, vous coguoistrez assez par les lettres que le Roy mon filz vous escript et par la déclaration de son instruc- tion sur ce qu'il vous envoyé que c'est chose qui a esté faicle par inadvertance et sans vous avoir voullu rien diminuer de t'auctorité qu'il vous y a donnée, laquelle il vous laisse en- tièrement pour en disposer, en y mettant seul- lenient cinq gentilhommes dans la ville de Chartres qui prendra de vous la charge de commander soubz son autorité et obéissance, el affin que ledict sr d'Entragues n'entre- prenne plus sur ledict duché et seigneurie de Montargis, le Roy monsieur mon filz lu\ faict par une, dépesche qu'il lui an\oye pour bien au long faire entendre son voulloir et intention auquel je m'asseure qu'il ne faudra d'obéir, et de vous laisser doresnavanl toute l'auctorité sur lesdietz lieux sans y entre- prendre certaines choses et, pour ce que il ne m'eschet autre chose pour le présent à vous mander, je ferai fin par mes affectionnées re- coinmandalions à voslre bonne grâce, priant Dieu, Madame ma tante, vous donner en santé bonne et longue vie.

Escript à Paris, ce xi* jour de juing t56o\

1568. la juin.

Minuit-. Biljl. nal. fonds fraurais , îyyaô, f" 189.

ALX M AN ANS ET H ABIT AN S

1.1. rouemse (Roanne).

Messieurs, le Roy monsieur mon filz a ordonné pour la gaule du passage de doueunes le sr de Mothe-Boisy el luy a donné charge de commander tant eu ladicte ville que au- dict passage et prendre âiligemmenl garde ù faire bien entretenir son dernier édicl de

19.

148

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

pacification et maintenir ses subjeetz en paix et concorde sonbz le bénéfice d'iceluy; à ceste «anse vous ne fauldrés de luy obéir et faire ce qui par luy vous sera commandé et ordonné pour son service et suivre en cela et en toutes auitres choses ses intentions et volonté. Priant Dieu, Messieurs, vous tenyr en sa sainrlc et digne garde.

Escripl à Paris, le xn° jour de juing 1 568.

Je ne vous fera y plus long discours, vous prianl nous tenir adverlis de tout ce que pourrez en- tendre et vous asseurez que, avenant ce que me mandez de Languedoc, de quoy n'avons encore ouy parler", que je vous remenle\ra\ au Roy mon (ils et mVmployrai pour vous en tout ce que pourray.

\ Paris, ce un* jour de juyn 1 568.

Caterine.

1568. i3 juin.

Copie. Bibl. Dat. fonds français, 11° 107^1, l36o.

\ MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, pour ma grande maladie ne \ous peus respondre à la lettre que me escrivites par vostre gentilhomme de ce que Ruy Gomès vous avoit dict ny aussi en parler au long à Graignague , mais asteure que , Dieu mercy, suis sayne aultant que feus ja- mais, je vous ay voulu faire la présente pour vous dire que vous prie remercier ledict prince d'Evoli de la bonne volonté qu'il nous porte et des bons offices qu'il faict pour nous et le prier de vouloir continuer et de faire que bientost voyons les effails accomplis de la bonne volonté que le roy son maislre a au mariage du Roy mon fils et de la prin- cesse Anne, fille de l'Empereur, comme nous y attendons, veu que l'ambasadeur vint, il y a deux jours, et nous apporta au Roy mon fils et à moy des lettres du roy son frère et nous dist qu'il a\oyst despesché un courrier vers l'Empe- reur pour cet effect et qu'il a\oil passé par ici, par lequel il admonestoit l'Empereur de fayre ce mariage si bien que nous attendons que après son retour et celui de Graignague qu'il n'y aura plus de difficultés, et je sçay que ledict prince d'Evoli y peult beaucoup, qui me faysl vous prier de faire tous les bons offices (pie vous cngnoislrez estre nécessaires en son endroit.

1568. 17 juin. Orig. Bibl. nal. (botte français«n° 3178 , 107.

A MONSIEUR D'HUMIÈRES,

GOUVERNEUR DE PÉlUJSNB.

Monsieur de Humyères, encores que le Roj monsieur mon lilz \ous escrive bien parlicul- lièrement sa volunté ', néantmoins j'ay bien voullu accompaigner sa lettre et vous l'aire ce petit mot pour vous dire qu'il a envoyé mou cousin le mareschal de Cossé en son pays de Picardie pour donner ordre qu'il ne redonde riens en sondict pays des (roubles qui sont es Pays-Bas; à ceste cause vous aurez, suyvanl l'intention du Roy mondict lilz, à obéyr à tout ce que ledict sr mareschal vous commandera de sa part pour le bien de son service, soit pour souffrir d'y mectre des forces tant de cheval que de pied dedans la \ille dont vous avez la charge ou pour en tirer; priant Dieu. Monsieur de Humyères, qu'il vous ayt en sa saincte garde.

Escript à Paris, le xvjT jour dejuing i568.

Caterinb. De Nf.ukvh.lk.

' La lettre do Charles IX (même vol. , I'' 1 o6)n'es1 que la reproduction de colle-ci.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

I/i9

1568. 17 juin.

Minute. IliLI. nat. fonds français, n" i55A6. f' a3o.

V MONSIEUR DE BOURDEILLE'.

Monsieur de Bourdeille, la plainte qui est venue à noz aureilles des malversations, viol- lementz etoultraiges que l'ont ceulx de voslre compagnie aux habitans de la ville de Corbeil esl trouvée si estrange et de si maulvaise con- séquence qu'il n'y a aulcun qui n'ayt horreur d'en ouyr parler, et d'aullant que plusieurs desditz actes ont esté commiclz pendant que vous estiez par delà et sont venuz à vostre congnoissance par la plainte que vous en ont l'aide lesdilz habitants sans y avoir remédié, ne faict aulcune pugnilion ou démonstration exemplaire desdiclz délinquants; je ne puis estre contente de vous mesmement que quand il n'y auroyt aultre chose qui vous y deubst convyer que le desplaisir que vous pouvez penser que nous en avons et que si meschante et si téméraire entreprinse se peusl dire estre l'aide au mcspriz et contemnement du Roy monsieur mon filz à la porte de la ville cap- pilale de son royaulme esl sa personne et qui ne luy peust estre tenue cachée ne cellée; et pour ce regardez de faire appréhender les eoulpables et en saizir la justice et tenir la main que information en soyt faicte pour après en esl réordonné comme il appartiendra. Au demeurant, ne l'aillez à faire partir voslre- dicle rompagnye suivant que le Roy mondict seigneur et fils nous mande pour aller à la Ferlé soiihz Jouarre tenir garnison, el pour ce je vous envoyé le mandcmenl et commis- sion ; priant Dieu , Monsieur de Bourdeille , etc.

1 Aniliv de Bourdeille, frère aine de Brantôme. I.'' S juin il avait fait à Corlieil la ivun: de sa rompa|;nie

!•■ cinquante 1,-mros des ordonnances du roi.

1568. ■> 1 juin. Copie transmise par M- Se tferval

A MONSIEUR DE SÉN VRPOVl.

Monsieur de Senarpont, je n'adjousteray riens à la lettre du Roy monsieur mon lil/ mais vous diray en passant que l'advis que vous luy avez donné du renfort des garni- sons des frontières de vos voysins a esté lorl bien receu encores qu'en eussions eu advis d'ailleurs, ayant pour le regard des noslres mon cousin le mareschal de (lossé, qui esl sur les lieux, commandé à v pourveoir suivant ce qu'il nous en a escripl ces jours passez, vous prvant, Monsieur de Senarpont, voulloir conti- nuer à apprandre des nouvelles el comme se dirigent leurs actions pour nous gouverner au semblable. Au demeurant le Roy mondirt filz est après pour recouvrer de toutes partz argent pour subvenir au payement des garnisons, sé- chant bien que ses pauvres subjelz des lieux elles sont ne sçauroient faire qu'ils ne soient bien Iravaillez. Priant Dieu, Monsieur de Se- narpont, vous avoir en sa saincte garde. Es- cript à Paris, le xxi" jour de juing 1 5(>8.

Catbrine. De Neukville.

1568. 33 juin.

Minute Bibl. nat. fonds français, iâ;ViG, I" i5t.

\ MONSIEUR LE PRINCE DE CONDÉ.

Mon cousin, j'ay receu voz lectres duxi'de

ce inoys1 el veu celles que vous avez escriptes

1 Dans cette letlre du 11 juin Condé lait observer qu'il n'élail pas présenl lorsque le traite a été mis par écril; il envoie, dit-il, une dépêche au cardinal de •■lià- lilJon qui, v ayani pris pari , pourra foire remarquer à Sa Majesté toutes les particularités el la forme des provision! nécessaires pour la levée! venue de deniers. I Bibl, nat..

150

LETTRES DE CATHERINE DE MED1CIS.

au Roy monsieur mou filz, auxquelles il vous t'aictsi ample responceque il ue me reste pas grand chose à vous dire, sinon que, quand VOUS nous aurez envoyé les mémoyres pour dresser les patentes et constraintes néces- saires pour la levée des cent mil escus et de ce que vous estes lenuz fournir pour le Henryghell et Naustgelt1 des reistres et que mon cousin le cardinal de Chastillon nous aura propose' ce qu'il verra estre bon et à pro- pos là dessus, nous vous envoyerons inconti- nent après lesdictes patentes et constrainctes expédiées; et pour le regard de la distinction de ceulx delà religion prétendue réformée qui ont esté avec vous et des aultres qui sont de- meurez dans leurs maisons, eslanlz de ladicte religion, c'est chose que le Roy mondict sieur et lilz ne vous peult accorder d'aullant que il leur seroyt faict trop grand tort de les faire contribuer en ceste levée de deniers et les y comprendre, attendu qu'ilz ont esté cottisez es levées qu'il a faict faire sur son peuple pour subvenir aux fraiz de la guerre; et quant aulx contraventions que vous dictes qui se font tous les jours à ses édietz, vous pouvez estre asseuré que nous avons par cy-devant rien ob- miclz et n'obmecterons encores par cy-après aul- cune chose quy puisse servir pour l'entreténe- nient d'iceulx et a esté très expressément escript et commandé à tous les gouverneurs, baillifz, séueschaulx et aultres officiers de ce royaume d'y tenir la main ferme et faire vivre indiffé-

Cinq cents Colbert, 2/1, p. i56.) Dans une nouvelle lettre à ta Reine du y 5 juin, datée de Noyers, le prince annonce au Roi que le cardinal de Châlillon Iravaille à la formation des commission» nécessaires pour la levée de l'imposilion des cent mille écus. Il demande en même temps (pie sa compagnie ne soit pas réduite, et il se plaint des infractions à l'édit de pacification. (Ibid, p. 1 58 .) Voir lettre du Roi qui s'en rapporte au cardinal de Lilià- lillon. (lbtd., p. i5g.)

' L'impôt impérial et le droit de passage.

remment les ungs et les aultres en paix et amytié et pugnir grielveinenl les contrevenentz au dernier édicl de paccitlication; et n'y a chose en ce monde qui par nous ne soyt plus recommandée que l'observation d'iceulx édicls; priant Dieu, mon cousin, vous tenir en sa saincle garde.

Escript, à Paris, le xxu1 jour de juiug 1 568.

1508. aa juin. Miaule. Bibl. nat. fonds français , u" i55/i6, f'u a5s.

A MONSIEUR L'ADMIRAL,

Mon cousin, j'ay receu voslre lettre du xne de ce inoys suivant laquelle nous atten- drons ce que mon cousin le cardinal de Chas- tillon vous mandera touchant la contribution des deniers de la levée qu'il convient faire pour le payement du duc Cazimir et de ce qui est deu aux reistres pour le Henryghelt et Nausglelt, et sy elle se doibt faire sur ceulx qui ont suivy vostre party seulement ou sur ceulx de vostre religion qui, n'aiant bougé de leurs maisons, ne se sont enipeschez d'aul- cune chose; sur quoy, vous verrez l'intention du Roy monsieur mon filz par la lettre qu'il vous escript présentement, qui montre assez évidemment qu'il n'a voulu ne deu com- prendre lesdicts de la religion réformée qui n'ont bougé de leursdictes maisons, lesquelz il n'est aucunement raisonnable de cottizer, ne charger en tant d'endroilz après avoir -esté comprins et avoir contribué eu toutes les levées de deniers qui se sont faictes pour sou service; priant Dieu, mon cousin, vous tenir en sa saincte garde.

Escript à Paris, le xxnejour de juing 1 568.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

IT.l

1568. •!•? juin.

i .<.|iip. Bibl. not. fonda frùn<;..i*, ir 1075», V t358.

\ MONSIEUR DE FOURQUEVVULX.

Monsieur de Forquevauls, ayant entendu par tes lettres que vous avez escriptes par le cour- rier que vous nous avez despesehé du troi- -ic-m.' du présent l'envie qu'on avoit par delà d'entendre de nos nouvelles, je n'ay voullu différer davantage à vous en mander, encores (pie. depuis (pie je suis hors de mon mal. j'ay escripl par plusieurs l'ois à la royne ma fille et pourtant la prési nie sera poui vous dire qne j'ay esté très aise d'entendre que ladicle rovne ma fille soit en bonne santé retournée à Madrid et qu'elle soit si asseurée d'estre {[rosse qu'elle n'en double plus; car quant à moyje ne le pouvois croire bonnement, soit pour la crainte que j'avoys quille ne le fust, ou pour ne pouvoir en prendre asseuranee sur ce que l'on m'en es- cripvoit. Maintenant je prie Dieu qu'il luy lasse la grâce de se bien porter pendant sa groisse et que à ses couches elle en puisse sortir, comme je le désire, et que j'espère qu'elle fairaavecqnesl'aydedeDieUjescripvant pour eeBte occasion à ma cousine la duchesse d'Albe la façon dont il m'a semblé que ma- ilicte tille se diiibt gouverne» et la prie de se

tenir près d'elle el l?adi ster d'exécuter ce

que je lui en mande. Je vous prie, Monsieur de l'orquevauls, en solliciter de ma part la- dicle dame duchesse el .qu'elle me mande sou- vent des nouvelles de BHadicte lille. ainsi que je vous prie faire de vostre part, vous disant que j'avois resreu vostre lettre du xxi1' de may peu auparavant que vostre courrier arrivasl. Jr devons l'airay la présente plus longue pour ceate heure, la taisant comme en baste, afin devons mander comme vous le désirez promp-

tement de noz nouvelles; priant Dieu, Mon- sieur de Forquevauls, etc.

Escript à Paris, le mu* jour de juin i5ti8.

Caterim

I ."iliS. - ■!- juin. Or>£. BiM. n;it. fonda français, 3igo, I* 9-1.

à MONSIEUR DE M vTIGNON.

Monsieur de Matignon, vous verrez par la lettre que le Roy monsieur mon lilz vous es- cript présentement le désir qu'il a d'entendre comme vous avez salisfaict à ce qu'il vous a dernièrement mandé par L'instruction qu'il vous a envoyée contenant bien au long son intention et l'ordre qu'il veult que vous teniez pour l'exécution du contenu en ladicte ins- truction, et pour ce qu'il est besoing (pie nous soyons promptement adverlys de ce qui est sur- venu es lieux et endroiclz de vostre charge, je vous prye ne faillyr à nous escripre bien am- plement en quel estât y sont ses affaires , ce que l'ont ceulx de la religion prétendue réformée . s'ilz s'assemblent, quels desseings ilz ont, s'ilz s'arment, ce qu'ilz uégolienl, et l'ordre que vous avez donné pour y obvier et le moyen que vous avez d'euipesrher leurs desseings, allin que, suivant ce qu'il vous escripl plus particu- lièrement, il puisse, après avoir entendu de vous Testai de sesdictes affaires, pourveoir à ce qu'il sera de besoing pour conserver son aucto- rité el l'obéyssance qui luy est deue par ses sub- jeetz; priant le Créateur, Monsieur de Mati- gnon,qu'il vous ayt en sa saincte et digne garde.

Escripl au chasteau de Boullougne. le ixvu'

jour de jning 1 568 '.

CiTERINI. FlSES.

1 Pareille lettre et Jans les mêmes termes fui edressée

à tous les gouverneurs îles villes et provinces. Cellf i|ni fut envoyée an maréchal île Montmorency *.■ trouve clans le 3aog du fonds français, |i. .'i.r>.

152

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

1568. 3o juin.

Minute. Bibl. nal. fonds fr.ui.i n |5546, f 28'j.

\ MONSIEUR DE CARROUGES.

Monsieur de Carrouges, vous n'aurez pour cesle heure plus grande lectre de inoy d'aul- lanl que le Roy monsieur mon filz ' respond bien au long aulx lettres du xxu, mesmement sur ce qui s'est trouvé à Rouen, dont je vous prie l'aire faire si bonne pugnition que chas- l'iui puisse prendre exemple et soyt plus re- lire et réservé à l'aire querelles et débatz en ladicte ville et nous tenyrau demeurant telle- ment sur voz gardes que il ne puisse survenyr inconvénient en l'exercice de voslre charge; priant Dieu, Monsieur de Carrouges, vous te- n\ i m sa saincle garde.

Escript au chasleau de Boulogne , le xxxejour de juing î 568.

i.")68. -io juin. Copie transmise par M. de Menai

A MONSIEUR DE SÉNARPONT.

Monsieur de Sénarpont, vous faisant le Roy monsieur mon filz si ample responce à tout ce que vous nous avez mandé, la présente sera seullement accompaignaut sa lettre pour vous dire que mon cousin le mareschal de Cossé n'a point esté envoyé par delà pour vous diminuer en riens l'auclorité qui- vous a esté baillée, mais seullement pour faire cbastier ceulx qui se trouveront contrevenir aux éditz et ordonnances du Roy mondicl sieur et filz; et vous ne debvez représenter aucune chose si, pendant qu'il y est. il pourvoit et donne ordre aux choses qu'il juge estre requises pour le bien et service de son maistre; car tous bons ser-

\ oir ri-lif lettre même vuluine H même paj;e. Charles le complimenta d'avoir si lot réprimé l'émeute survenue à Rouen.

\iteurs ne doibvent tendre que à ung but, qui est de pourveoir et satisfaire à ce qu'île con- gnoissent estre nécessaire au service de leur maistre, et pour ce estant de retour et nou- avant faict entendre Testât auquel il aura laissé toutes choses par dellà, nous vous en tiendrons incontinant adverty pour les y main- tenir. Cependant je vous prye, Monsieur de Sé- narpont, tenir la main à bon escient à l'observa- tion du dernier édict de paciffi cation, aflin <j iu- le pauvre peuple puisse gouster le fruit d'icel- luy, aussi de nous tenir souvent advertys tic tout ce qui se passera de voslre costé et que ap- prendrez de vos voysins. Priant Dieu , Monsieur de Sénarpont, vous avoir en sa saincte garde. Escript à Boullogue, le xxxE jour de juing

C.vtei.i.m..

De Neufvii.le.

1568. 3o juin.

Orig. Arch. de la ville fie Tours, recueil, i* ai. A MESSIEURS

LES MAIRE ET ESCHEYINS, MANANS ET HABITANTS

DE L\ VILLE DE TOURS '.

Messieurs, j'ai veu les averlissemens que vous avez envoiez au Roy monsieur mon fils touchant ceulx de la religion prétendue ré- formée; en quoy vous avez comme en beau- coup d'autres choses donné à cougnoislre d'aultant plus la bonne vollonté et le zèle et affection que vous portez à son service; sur ijuoy il vous a faict entendre le contentement qu'il en a et par autres lettres que vous aurez avec la présente son intention sur la garde du

1 Le ai juin précédent , le maire el les échevins de Tours avaient mandé au duc d'Anjou que ceux de la reli- gion avaient repris les aunes et qu'ils allaient du côté de la Bretagne. (Bibl. nat., fonda franc., n" 1 554,6, f°263.)

LETTRES DE CATH

rliasleau de Tours et de la ville en l'absence du sieur de la Chastre qu'il a commise au sr Chanvigny auquel vous ne fauldrez d'obéir suivant ce qu'il vous ordonne et commande par ses lettres, priant Dieu, Messieurs, vous donner sa grâce. Escrit au chasteau de Boul- longne, le dernier jour de juing 1 568.

Catebine. Fises.

ERINE DE MEDICIS. 15:5

d'Escosse madame ma fille, et luy faire co- gnoislre que mes recommandations oultre vostre bonne volonté lui serviront en vostre endroict et vous obligerez

Vostre bonne scur et cousine,

Catebine.

[1568. Juillet.]

Orirj. Record office, Slale papers , France, vol. XLIII. A MADAME MA BONNE SEUR

LA ROï.NE D'ANGLETERRE.

Madame ma bonne seur, ayant entendu par Montmorin la démonstration que avez l'ayste de ma maladie et l'ayse que avés eu de ma guérison, n'ay voleu plus tarder à vous en re- mersier et vous dire que n'aymerez jamais per- sonne qui vous y corresponde myeulx et qui désire plus vostre bien et contentement que je fais, désirant pour cesle occasion voyr tous- jour continuer et augmenter l'amytié qui est entre vous et le Roy mon Glz, et aystant bien marve quant je voy qu'il y en a parnienterics qui \oldroient l'altérer, ce qui, de nostre costé, ne sera, pour conoystre leur mauvaise ynten- tion; et vous prie aussi du vostre n'ajouster foy à ceulx qui voldroient le mal de toute la chreslienté pour sous les troubles cacher leurs faultes et penser que, si je cognoissois le contraire de l'amitié que le Roy mon fil/, vous porte que , encore que je luy sois mère , ne voldrois servir à tromper nul prince et vous moins que nul aultrc, pour me sentir obligée de la particulière amitié que vous m'avez tous- jours montrée, et de peur de vous ennuier de longue lettre vous prieray croyre ce que l'am- bassadeur vous dira de ma part, et vouloir avoyr tousjouro en recommandation la royne Câtuemje de Medicis. III.

tr>68.— a juillet.

MiuuLc. Bibl. nat. foods français, i554- , P 36.

V MONSIEUR DE LA CHASTRE.

Monsieur de la Chastre, je ne voussçaurois rien adjouster à la lectreque le Roy monsieur mon filz vous escript ne vous dire rien da- vantaige sur les poincts des lettres que vous escripvez à luy et à moy, sinon que, quant au presebe que faicl Griffon de Monceaulx près Chenonceaulx ', si l'édictde pacitlication der- nier le permet, c'est chosequ'ilne fault point empescher; mais si , en ce faisant , ils y contre- viennent, c'est à vous à le faire bien et exac- tement observer suivant ce que le Roy mon- sieur mon filz et moi vous avons escript. Nous avons receu vos lettres du xxvui0 du passé et entendu les advertissements que vous nous avez donnés suivant iesquelz il est plus de besoing que jamais de vous tenir sur vos gardes et donner ordre qu'il n'advienne au- cun inconvénient es places de vostre gouver- nement suivant ce que le Roy monsieur mou filz vous escript, nous advertissant le plus souvent que vous pourrez de ce que vous pourrez apprendre des déportemenls et actions

1 Voici ce qu'avait écrit La Chaire à la Reine: *Je VOUS n escript pour le rej;ard des presches qui se font à Itomo- rauiiïi, Iesquelz j'ay l'ait défendre comme dans tonte les antres villes ils ne sont point permis. Le s' Griffon ci 1rs habitants île Romorantin me sont venus trou\ avec des lettres de Afadame de Savoie par lesquelles il^

réclament avoir permission ilii presrlie. Je vous en* le

double, affin qu'il plaine à Voi Majeatez m'ordonner ce qu'il vonsplaira.ii (Fonds français, a i5546, p. »83.)

nniweir , i

154

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

de ceulx de la relligion prétendue réformée

pour y donner ordre selon qu'il en sera be- soing. Priant Dieu, Monsieur de la Chastre, vous donner sa sainôte grâce.

Escript au chasteau de Boullogne-les-Paris, le 11e jour de juillet t5G8.

1568. 3 juillet.

Minute. Bibl. nat. fonds français. i5jk-] , î° 5.

\ MADAME LA DUCHESSE DE FERRARE.

Madame ma tante, vous verrez par la lettre que le Roy monsieur mon filz vous escript1 comme il mande au sieur d'Esguilly de s'al- ler mectre dans la ville de Chartres pour prendre garde à la seurete' et conservation d'icelle, l'ayant choisy pour cesl elfect tant pour ce qu'il est fort homme de bien et saige et vail- lant chevallier que pour ce qu'il a esté nommé au Roy mondict seigneur et filz par les habi- i;ms pour, se présentant telle occasion que celle qui se présente aujourd'hui , luy donner charge de commander dans ladicte ville; pour les- quelles causes, je croys, vous l'aurez agréable et pour y avoyr durant fes premiers troubles commandé avec vostre contentement et grande satisfaction desdicts habitants. Et d'aultant que cesle dépesche ne se faicl que pour vous don- ner advis de l'ordre que l'on a donné à la seu- rete de ladicte ville, je ne vous feray plus longue lectre que pour vous présenter mes

' Charles IX, de son côté, écrivait à Renée de Ferrare : TEslant adverly de tons les endroids de mon royaume i|ue la plus part de mes sujets de la religion prétendue réformée étoient en armes et qu'il est à craindre qu'ils n'eussent quelques desseins sur aucune de mes bonnes villes.il m'a semblé que, pour la conservation deCharlres, qu'il esloit bien à propos de faire entrer dedans quelque vaillant homme et estimant que je n'y sçaurois com- meclre homme qui vous soit plus agréable que le s' d'Es- guilly, je vous enay bien voulu advertir.» (Même volume, n" i 55/i7. ''•)

affectionnées recommandations; priant Dieu, Madame ma tante, vous donner en santé bonne et longue vie.

Escript au chasteau deBoulogne-les-Pariz, le jour de juillet 1 568.

1568. 3 juillet.

Orijj. Aivh. de Chartres, anciens registres des échev., t. I, p. 6ôi.

A MONSIEUR D'ESGUILLY.

M. d'Éguilly, estans les affaires de ce royaume en tel estât que en tous les endroits d'iceluy ceulx de la nouvelle religion , selon les avertissements que j'ai de plusieurs en- droits, sont en armes, il est besoin de pour- voir à la seureté des places et villes qui sont en noslre dévotion et y commectre quelque vail- lant personnage en chacune qui en puisse rendre bon compte; et pour ce que le Rov monsieur mon filz a advisé de vous envoyer ' à Chartres pour la garder et tenir en son obéissance, estimant que vous vous en acquit- teras très bien et fidèlement comme vous axés fait par cy devant, à ceste cause, je vous prie de vous rendre en ladicte ville le plus lost que vous pourés, afin qu'il ne se y puisse faire quelque surprise, et empescher les inconvé- niens qui pouroient advenir, et en nous aver- tissant souvent de ce qui surviendra digne de nous estre mandé. Priant Dieu, M. d'Eguilly. vous tenir en sa sainte garde.

Escrit au chasteau de Boulogne, le m' jour de juillet 1 568.

Caterine. Fises.

Voir Lettres des roi» de Fronce, pub!, par M. Merlet.

p. go1.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

155

1568. 3 juillet. Minulc. Bibl. nal. fonds français, 1 55 '47 , f* 6.

V MONSIEUR DE GAP'.

Monsieur do Gap, vous verrez ce que le Roy monsieur mon (ils vous escript touchant vos- tre chasleau de Celles en la conservation du- quel il est besoing que vous preniez diligem- ment garde, affin qu'il ne s'y face quelque surprise et que vous monstriez la fidélité et obéissance que vous lui debvés, conservant 1c- dict chasteau à sa dévotion et le tenant pour son service , en sorte que aultre que luy ne s'en puisse prévalloyr et qu'il n'eu advienne iuconvéuyent; en quoy m'asseurant que vous ferez debvoyr de bon et fidelle serviteur je ne \ous feray la présente plus longue que pour prier Dieu, Monsieur de Gap, vous tenir en sa saincle garde.

Escript au chasteau de Boulogne, le m* jour de juillet i568.

1568. 5 juillet.

Minute. Bibl. nat. fonds français, 155/17, **•

A MONSIEUR DE LA CHASTRE.

Monsieur de la Chastre, vous n'aurez pas grande lectre de moy pour ceste heure, parce que il n'y a que ung jour ou deux que je vous ay amplement escript et qu'il a estésatisfaict à toutes voz dépesches précédentes. Vous vous tiendrez sur vos gardes et donnerez ordre à le niieulx que vous pourrez pour qu'il ne sur- prime quelque inconvénient et desplaisir de vostre charge; priant Dieu, Monsieur de la Chastre, \ous tenyr en sa saincle garde.

Escript au chasteau de Boulogne, le v01"'0 juillet i568.

Gabriel do Cleiinonl, e\A|ie- I ■- (î;i|i 1I1; 1637 ■'

107a.

1568. 5 juillet.

Minute. Bibl. nat. fonds français, 15507, ia.

A MONSIEUR DE BOUILLE.

Monsieur de Bouille, estant mon cousin le sr de Martigues sur son parlement pour s'en retourner en Brelaigne, il n'est pas grand be- soing de vous faire long discours touchant les choses qui sont à faire par delà; car il s'en ira bien et amplement informé de la volonté du Boy monsieur mon fils sur tout ce qui est à pourvoyr audict pays et sçaurez bien don- ner ordre en tout ce qui sera de son service; partant je me remeclray à ce que vous en- tendrez de luy plus particulièrement. J'av trouvé très bon ce que vous avez mandé aux Anglois qui se trouvoient assister au presche près S1 Malo et vous prie de prendre bien garde aux affaires et actions de ceulx de la re- ligion prétendue réformée et à ce qui se fera en leurs synodes, si l'on y peult pénétrer, et en cest endroict je feray fin à la présente, priant Dieu, Monsieur de Bouille, vous tenir en sa saincte et digne garde.

Escript au chasteau de Boulogne, le v'jour de juillet i5G8.

1568. n juillet.

Orig. Archives municipales de Rouen, registre 19, iao. A MESSIEURS

LES MÀNÀHS ET HABITANS

DE LA VILLE DE ROUEN.

Messieurs, vous entendrez par ce que le Roy monsieur mon fils vous escript comme il a commandé au sieur de Breautéde se rendre incontinent en sa ville de Rouen pour y com- mander en l'absence de M. de Carrouges son lieutenant général et durant le voiage qu'il va faire par les villes de l'eslendue de sa charge, afin que, s'il survenoit audict lieu quelque

15G LETTRES DE CATH

chose durant lcdict voiage, ledict de Breauté [misse pourveoir et donner ordre à ce qui se- roit nécessaire pour son service et y faire jus- lice et plus particulièrement ce qu'il luy com- mande, par les lettres que pour ce H luiescript; a ceste cause vous ne faudrez de le recevoir et luy obéir en ce que vous commandera cl ordonnera pour sondict service et luy faire entendre toutes choses qui dépendent de sa. charge, comme vous feriez au sieur de Car- rouges, s'il v estoit en personne, priant Dieu, Messieurs, vous tenir en sa saincte garde1. Escripl au chasteau de Boulogne, le si* jour

de juillet 1 568.

Caterine. De l'Auhespine.

ER1NE DE MEDICIS.

que vous verrez par la lectreque le Roy uion- dict sieur el lilz vous escripl, contenant la response de celle qu'il a receue de vous, je ne vousdiray aulre chose, sinon que je prie Dieu. Monsieur de la Chaetre, vous tenir en sa saincte garde.

Escripl au chasteau de Boulogne, le xu

juillet 1 568.

1568. i G juillet. .Minute, liibl. nol. fonds français, n" i5547, f" 61.

A MONSIEUR DE LA CHASTRE.

Monsieur de la Ghastre , j'ay receu les leclres que vous m'avez escriptes des vu etixc"°e de ce moys2, j'ay veu le bon debvoir que vous laides de faire entretenir le dernier édict de pacification et au me'moire qui vous a este' porté par le sieur de Losses; en quoy je vous prie de continuer et donner ordre qu'il n'ad- vienne aucun inconvénient es places qui sont en l'estendue de vostre charge, comme vous avez très bien faicl jusques à présent , el par ce

1 Voir une lettre dos échevina de Rouen au Roi datée du i.'i juillet : ils lui annoncent que le s' de Breauté n'ayant pas de pouvoir suffisant a refusé de remplacer M. de Carrouges. ( Même volume, p. '18.)

Dans sa lettre du 7 juillet La Châtre écrivait au Roi qu'il n'y avait plus d'assemblées en son quartier, mais que dis gens armés taisaient mille maux dans la campagne. ••Sans un ordre exprès on ne peut empéclier que les soldats ne se débandent. Dès que le capitaine Lapo sera arrivé, il lui remettra Illois et se retirera à Tours.- (Mène volume, p. sa.)

1568.— 16 juillet.

Minute. Bibl. nat. fonds français, 1556;, f" 55.

A MONSIEUR D'ENTRAGUES.

Monsieur d'Entragues, nous avons veu ce que Mr le comte Martinengue ' vous a escripl louchant son service; sur quoy, le Roy mon- sieur mon filz luy l'aict une bonne et bien e\- pressedespeche, par laquelle il lui déclare qu'il veull que vous commandiez à Gien comme son lieutenant général au duché d'Orléans, tout ainsi que es aultres villes de vostre charge, et me semble que vous n'avez pas grande occasion de vous plaindre de l'erreur du secrétaire sans sçavoir ce que porte la com- mission dudict Martinengue, de laquelle si vous aviez faict lecture , vous trouveriez ce qu'il doibt vous faire entendre es choses concer- nants le service du Roy mondict seigneur el filz qui le mériteraient et qui seroienl impor- tantes, et que ce qui vous appartenoit et res- Ireindroil vous est réservé par ladicle com- mission; mais d'aullanl que je m'asseure que ledict Martinengue ne fera faulle d'ensuivre ce qui luy a esté mandé par la dépesche qui luy est présentement faite, il n'eschet en faire plus long discours, priant Dieu, M. d'Entragues. vous tenyr en sa saincte garde.

Escript au chasteau de Boulogne, le xvi' jour de juillet 1 568.

1 Le comte Sarra Marlinengo.

1568. i G juillet.

Minute. Bibl. nal. fonds français, 1 55^7, 56

A MONSIEUR DE BOUILLE.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS. 157

Monsieur d'Humières , qu'il vous ayt en sa garde.

Escript au chasteau de Bouliongne, le xxie jour de juillet 1 5G8.

Monsieur de Bouille, nous avons receu voz leclres du vrarao et du ix"me de ce mois et veu Testai auquel sont les affaires du Roy mon- sieur mon filz du coste' de Bretaigne, comme se comportent ceulx de la nouvelle relligion de ce costé là; en quoy vous vous estes si pru- demment et saigement comporté jusques à présent, que j'ay fort grand contentement de l'ordre que vous avez mis à contenir les sub- jets du Roy monsieur mon filz à leur debvoir, et y faire entretenir son dernier édict de pa- cification; et pour ce que vous entendrez par mon cousin le sr de Martigues l'intention du Rov mondict seigneur et filz sur ses affaires du costé de delà, je ne vous feray la présente plus longue que pour prier Dieu , Monsieur de Bouille, de voulloir vous donner sa saincte grâce.

Escript au chasteau de Boulogne, le xviesiuc juillet i568.

C&TBB1NE.

De Neufville.

1568. ai juillet.

Orig. Bibl. ual. fonds français , 3178 , f' 1 15.

A MONSIEUR D'HUMIÈRES.

Monsieur d'Humyères, le Roy monsieur mon filz a tel contantement du service que vous luy avez faict près de mon cousin le ma- resclial de Cossé qu'il faull que je vous dye que l'heure luy tarde qu'il ne se présente occasion pour le recongnoistre et de ma part je le congnois pour si signallé que il ne sera jamais que je ne luy ramentoive pour vous en faire récompense, l'occasion s'olfrant, et cependant je vous prie de continuer, aflin de achever de nestoyer ce qui reste de mal, suy- vnnt ce que luy a esté mandé; priant Dieu,

1568. aj juillet

Miliule. Bibl. nal. fonds français, n" 1 5 f> A 7 - 100.

A MONSIEUR DE BIRON.

Monsieur de Biron, vous sçaurez par la lettre que le Roy monsieur mon filz vous escript le contentement qu'il a du bon debvoir que vous faictes de maintenir en son obéis- sance ceulx de la religion prétendue réformée par les moyens que vous luy escripvez et les bons offices que vous faictes, vous priant de les asseurer de la bonne voulonté qu'il a de les conserver comme ses aultres subjeclz et les faire vivre en repoz et tranquillité soubz son dernier ecdict de paciffication; en quo\ je vous prie les entretenir et les asseurer en sorte qu'ils n'ayent non plus de delliance que ses aultres subjeclz qui sont de la religion catholicque, nous faisant au demeurant sçavoir des nouvelles du lieu vous estes et des en- virons le plus souvenlqu'il vous sera possible, priant Dieu, Monsieur de Biron, vous avoir en sa saincte garde.

Escript au chasleau de Boulogne le \\u " de juillet i5G8.

1568. 2.3 juillet.

Orig. Archives de la ville de Toulouse, liasse 19. 20.

\ MESSIEURS LES CAPP1TOULZ

DE LA VILLE DE TIIOl'LOlZI.

Messieurs, vous faisant présentement le Ro\ monsieur mon fils sçavoir par la lettre qu'il vous escript l'intention qu'il a que les res- ponces et arrestz mis sur les articles qui lui ont esté présentez de rostre part par no-

158

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIG1S.

depputez, soient gardez et entretenu?, dorcs- navant, je l'ay bien voulu arompaigner de ce mot pour vous prier, Messieurs, d'iceulx en- tretenir garder et observer sans y contrevenir .\ -après en quelque manière que ce soit, tout ainsi que, si sur chacun d'iceulx il avoit este expédyé particullières provisions ; etm'as- seurant que n'y ferez faulte pour le bien de son service, je ne vous en feray plus long dis- cours, si ce n'est pour vous dire qu'en ce fai- sant, ious ferez cbose que le Roy inondict sieur et fils et moy aurons bien fort agréable. Priaut Dieu, Messieurs, qu'il vous ayt en sa saincle et digne garde. Du chasteau de Boullongue, le xxin" jour de juillet 1 568.

Catemne.

RoBEItTET.

1568. a3 juillet.

Orig. Mairie de Tours, recueil, a6. A MESSIEURS

LES MAIRE, ESCHEVINS, MANAXS ET HAB1TAXS

DE LA VILLE DE TOURS.

Messieurs, nous avons entendu ce qui est advenu en la ville de Tours par l'insolence et témérité d'aucuns des habitants d'icelle, et comme ils se sont tant oubliés que d'a\oir attente' en la personne du lieutenant généra! du Roy monsieur mon fils et tue' le capitaine Sainct-Martin, et l'aict grand effort de faire le semblable de tous les soldats ordonnez en ladite \ille pour le salut et deffense des habi- lans d'icelle, qui sont choses de si pernicieuse conséquence qu'il est nécessaire pour oster la cause à toutes personnes et la hardiesse d'en- treprendre chose si malheureuse d'en faire trèsgriefve el exemplaire punition, et d'autant que c'est chose dont le Roy monsieur mon fils et nous avons receu très grand déplaisir et

malcontentement et que nous voulons justice en estre l'aicte, vous ne faudrez suivant ce qu'il vous escript de mectre, incontinent la présente receue, lesprincipaulxautheursde ladicte sé- dition, ensemble les fauteurs et adhérants, es mains dudict sieur de la Chastre 1 pour leur estre l'aict et parfaict leur procès par les juges qui luy ont esté ordonnez prendre pour cest effect, sur peyne vous feriez difficulté d'y obéir de s'en prendre à voz propres personnes et au corps de ladicte ville, comme vous en- tendrés plus au long par ledict sieur de la Chastre, priant Dieu, Messieurs, vous tenir en sa saiucte garde.

Escript au chasteau de Bouloigne, le xxiii" jour de juillet 1 568.

Catbbihe.

FlSES.

1568.— a6 juillet. Minute. Bibl. nat. foDds français, 15547, i5o.

A MONSIEUR DE TAVANNES.

Monsieur de Tavannes, j'av entendu parce que le Roy monsieur mon filz \ous escript le désir qu'il a de bien et favorablement traic- ter mon cousin , le prince de Condé a et

1 Voir une lettre de Charles IX à M. de la Cliàtre (li'M. nat. , fonds français, 1 5 '1 5 7 , f 10) et une lettre du maire et des échevins répudiant toute partici- pation à ces meurtres (ibid, ni). Un conflit s'en- gagea entre l'avocat du Roi et le maire et les échevins qui relusaient de faire exécuter les décrets do prise de corps contre les meurtriers, alléguant que c'était l'ollice du prévôt des marchands et non le leur; l'accord se rétablit et le greffier de la cour de la ville en fut chargé. (Ibid, p. 168 et suiv. )

2 Le prince de Condé avait été forcé de se retirer à Noyers, petite ville de Bourgogne du patrimoine de sa femme. En chemin il fut contraint de passer à gué la Seine trprès d'une maison du sr d'Eslernay, n'ayant l'entrée sure des villes èsquelles il y avoit pont sur la rivière*. (J. de Serres, Mémoires de la troitienne guêtre

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

159

comme il veult que vous tenyez la main à l'aire bien grièvement punyr ceulx qui seront sy mescbantz et malencontreux cTentreprendre d'attenter à sa personne; en quoy je vousprye tenir la main inesmement de ce qui sera vé- riffyé et apparent et que vous prye faire si bon debvoir qu'il ayt occasion de se conten- ter ; priant Dieu , Monsieur de Tavannes , vous tenir en sa saincte garde.

Escript au chasteau de Boulogne, le xxvi* jour de juillet i568.

1568. sG juillet.

Miuule. liibl. nal. fouJs françuis, i5âi7, P 1U7. A MON COUSIN

MONSIEUR LE PRINCE DE CONDÉ.

Mi m cousin, le Roy monsieur mon filz et moy avons esté bien marryz de veoir que vous soyez en la crainte en laquelle vous estes d'aultant que vous vous pouvez asseurer que nostre intention est du tout à faire garder l'e'dict de pacification cl de conserver tous ses subjecls, tant d'une religion que d'aultre, qui luy sont obéissans , comme vous verrez plus par- ticulièrement par les lectres qu'il vous escript1

civile, p. 30.) Voir dans l'appendice, page 355, du lome II de l'Histoire des princes de Condé de M. le duc d'Aumale, la lettre de Condé au Roi du îi.'i juillet 1 "168 pour se plaindre des infractions à IVdil. - Nous nous voyons tuez, disait-il, pillez, saccagez, les femmes for- cées, les tilles ravies des mains de leurs pères et mères, les grands mis hors de leurs charges et tous en général nommez ennemis de vous, Sire, et de vostre royaume.)! Cette lettre est tirée des archives du département du Nord.

1 Le 10 juillet précédent, Tavannes avait mandé au prince de Condé qu'il avait écrit au premier président du Parlement de Dijon de faire prendre un espion qui a\ciil voulu conspirer contre le prince et de lui faire son pro- cès. (Même volume, p. 3a.) Voir aussi une lettre de M. de la Guesle, premier président du Parlement de DIJOII qui mandeau Roi qu'il ne peut mettre à exécution l'ordre qu'il lui a donné d'instruire contre les soldats du

I et ce qu'il mande tant au sr de Tavannes que au premier président de Dijon, mais aussy je vous prye, mon cousin, pour L'amitié* qne vous portez tant au Roy monsieur mon filz que au bien et conservation de ceste couronne . ([lie vous mandiezà ceulx de la religion, qu'ilzaienl à poser incontinanl les armes et remectre le- \illes qu'ilz tiennent soubz son obéissance, affin que par l'on puisse mieulx cognoistre le zèle , dévotion et affection qu'ils disent avoir à son service et à luy rendre l'obéissance qu'il/. doyvent et parce moyen j'espère que l'on vivra avec tel repoz que nous devons tous désirer: priant Dieu \ous avoir, mon cousin, etc.

(Au dus.) A Monsieur le prince de Condé. du xxvi° juillet 1 568.

1568. 26 juillet.

Minute. lîibl. nat. fonds français, 155^7. i48.

A MONSIEUR D'ENTRAGUES.

Monsieur d'EnUagues, j'ay receu les lectres que vous m'avez escriptes et veu celles que

château de Chenellay qui ont tiré sur l'amiral de Coligny, étant occupé déjà à faire l'instruction d'une plainte du prince de Condé contre un nommé L'&coie qui a été pris comme espion et levant les plans du château de Noyers. (Même volume, P 101.)

Le 1 a juillet, le prince de Condé s'était également plaint au fini de ci' que le i - dudil mois Marilly et Dan- lilly eussent tué un huguenot en la paroisse de Courette, disant qu'ils avaient ordre du Roi et du duc de Nevers de tuer tous les huguenots; il avait appris en outre qu'un gentilhomme de l'Autunois était le chef d'une confrérie du Saint-Esprit, et pratiquait divers gentiIhomm.es pour se jeter sur ceux de la religion, et priait S. M. d'y faire donner ordre. (Rihl. de St.-Pétershourg, 11° 39, p. 8, on ;mal.) Dans une lettre du 37 juillet au Roi et datée il' Noyers, Condé Be plaint encore d'une harangue faite à Dijon par le conseiller Régal, le 17 dudit mois, lequel se faisant chef de parti a exhorté le peuple «à se tenir prest avec armes et chevaux pour ce que le prince estoil leur voisin, le nommant prince barbare et estranger. » (Ibid.. P- 9-)

160

vous avez envoyées au Roy monsieur mon filz, ausquulles il faict si ample rcsponse que je n'y sçaurois rien adjousler, sinon qu'il est bien besoing que vous teniez la main à ce que les soldatz se contentent du payement qui leur est faict présentement et que leurs cappilaines s'y emploient de leur co9té , car il n'y a compai- gnie à son service qui ait tel traictement que ont celles qui sont en ladicte ville; et pour ce que je m'asseure qu'il n'y a aulcun de vous qui ne désire de soulaiger ses finances le plus qu'il pourra, je ne vous en tiendray plus long propoz et vous diray que , d'aultant qu'il est besoing que la compagnye du cappitaine Lus- san face diligence de se rendre présentement à Laon d'aultant que la compagnye qui es- loyl dedans a esté licentiée, à ceste cause je nous prie la haster de partir et l'aire dili- gence , et n'oubliés de commander bien ex- pressément à cellui qui conduira les six des i-ompagnyes qu'il fault envoyer à Monsieur le inareschal de Vielleville de l'advertir seure- ment et à mesure qu'elles approcheront de lui , alïin d'entendre ce qu'elles auront à faire et qu'elles se tiennent sur leurs gardes; priant Dieu, Monsieur d'Entragues, vous tenyr en sa saincte et digne garde.

Escript au ebasteau de Boulogne, le xxvf jour de juillet 1 568.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

dément que je vous donne pour les loger selon et ainsi que verrez estre à propoz, priant Dieu, cappitaine Cbarrieu, vous tenyr en sa saincte garde.

Escript au ebasteau de Boulogne, le xxixc jour de juillet 1 568.

1568. 39 juillet.

Minute. Bibl. nal. fond» français , n" l55&7, I* 177.

AU CAPITAINE CHARRIEU.

Cappitaine Cbarrieu, vous ne fauldrez in- continent la présente receue faire acbemyner lès conipaignies que vous avez en Bourgoigne la |iart que sera Monsieur de Tavannes suivant ce que le Boy monsieur mon filz \ous escript, et meclez peine de les faire rendre suppor- Lans et soulageant le pauvre, peuple le plus que faire se ourra, et vous servant du man-

1568. 29 juillet.

Copie. Bibl. nat. fonds français, n" 10751, p. i4a5.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, le Roy monsieur mon fils a advisé, ainsi qu'il vous escript, de vous renvoyer le sieur de Tregouyn , présent porteur, attendant le retour du sieur de Grai- gnague, afin de vous advertir comme toutes eboses passent en ses affaires, comme il faict par sa lettre à laquelle je ne veulx rien adjous- ler, si n'est pour vous prier de vouloir mettre peine et user de toute industrie pour en- tendre la vérité du passage du Roy Catbolicque mon beau-fils en Flandres, dont il esl quelque bruit de deçà, vous asseurant que je désire infiniment d'eu estre csclaircie et, si cella es- loit, il fault, suivant ce que vous mande le Roy mondict fils, que vous veniez passer par ce royaume pour nous voir et entendre sa volonté, et aurez à laisser un homme de bien qui vous soit fidelle et que vous connoissiez propre pour cesteffect pour suivre le roy mondict beau-fils en son voyage, lequel vous en puisse escripre et mander des nouvelles. En somme nous dé- sirons que vous vous y gouverniez, ainsi qu'il vous fut mandé de faire il y a un an que l'on tenoitson passage pour asseuré et certain. Il faut aussi que vous sachiez que deviendra la royne ma fille et qui demeure auprès d'elle et veulx que vous y laissiez quelqu'un des vostres qui vous puisse mander des nouvelles de sa disposition. Pour fin, vous nous tairez plaisir très grand que de nous rendre certains et asseurez de tout ce que vous escript le Roy

LETTRES DE CATHERINE DE MED1CIS.

161

mondil fils. Croyez aussi que, quand serez arrivé uv.vous y trouverez la reconnoissance des services agréables que vous avez faicts , lesquels, de ma part, je ne veulx jamais lais- ser oublier, cncores que je sache qu'il ne soit besoins de les ramentevoir et remetant le surplus sur ledict Tregouyn , je prieray Dieu, Monsieur de Porquevauls, etc.

Escript à Boullongue, le xxiv" jour de juillet 1 5C8.

Catemne.

.1 av à ce malin dit à l'ambassadeur que nie mandiez que le bruit commun estoit que le rov d'Espaigne son maistre passoit en Mandiez et que je le croyois; il m'a voulu per- suader que non. Je luy ay dit que vous me mandiez quand en demandez à la royne ma fille et à lluy Gomez, qu'ils vous respondenl que pensent bien estre nécessaire qu'il y passas! quelque lois, niais qu'ils ne sçavoient quand. Et pour vous dire à voir sa mine, je panse qu'il y passera el que vouldroit bien estre phistosl en Flandres que l'on lepansast. Pour ce ayez l'œil ouvert et prenez garde que, taisant semblent d'aller à ces petits voyages, qu'il ne s'embarque un matin sans que le sa- chiez el lai nez à la royne ma fille mande- ment de vous dire, quand il sera à la veille. Voilà mon opinion.

1568. 29 juillet.

Minute Bibl. nol. fonds français. i5547, 175.

MONSIEUR LE MARESCHAL DE COSSÉ.

Mou cousin, je vous prie, suivant ce que le Roy monsieur mon fil/, vous escript, faire mectre les compaignies de gendarmerye es lieu\ qui sont ordonnez pour leur garnison "i nous envoyer par deçà celle du sr de Li- jnières. d'anltant que elle est de celles qui 1 ueriiii lit Mbdicis. ni.

entrent en service pour la garde du Roy mon-

dict seigneur et filz, et regardés de mectre les compaignies de gentz de pied en lieux et en- droietz que il sera de besoing pour les con- server en son obéissance et pour la seuretédu pays et ne (aillez d'en envoyer deuk à mon cou sin lemareschal de Montmorency pour mectre dans la ville de Chauny et y tenir garnison, el d'aullant que vostre présence est nécessaire par delà, je vous prie, mon cousin, regarder de nous retirer au lieu le plus commode que vous àdviserés pour vostre personne el y de- meurerés jusques à tant que le Roy inonuic seigneur et filz vous face entendre sa voulonté et ce que vous aurez à faire; priant Dieu. mon cousin, vous tenyr en sa saine te garde. Escript au chasleau de Boulogne, le xmn jour de juillet i5C8.

1568. 3o juillet.

Minute. Bibl. nat. fonds français, lââ/q. 180.

AUX MANANS ET HABITANS

DE TOIL ET DE VE1UU N.

Messieurs, vous verrez ce que le Ro\ mon- sieur mon filz vous escript et comme pour le désir qu'il a de vous gratiffyer et favora- blement traicler en ce qui vous touche, il

exempte de lac pagnye du cappitaine Mau-

\aisin non seulement vostre ville, mais es aultres iieulx qui vous appartiennent, en con- sidéralion d>-> perles el grandes despenses que vous avez souffertes durant les derniers troubles et vous vous pouvez asseurerde recep- voyr pareil ou meilleur traictement de luy en (oui ce qui vous concernera et qu'il aura tous- jours vous et voz affaires en telle recomman- dation que vous aurez occasion de demeurer grandement salisf.net/. ; priant Dieu. Messieurs, vous tenyr en sa saincle et digne garde.

21

iviMtiLriL m,

loi

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

Escript au cliasleau de Boulogne, lexxx'jour de juillet 1 5G8.

1 568. 3o juillet.

Minulc. Bibl. nat. fonds français, i55Û7, 181.

\ MONSIEUR DE BARBESIEUX.

Monsieur de Barbesieux, le Roy monsieur mon Gis envoyant le sr de la Vieuvilie en

Champagne, je luy ay donné charge de vous faire entendre aulcune chose de ma part dont je vous prie le croyre ce qu'il vous dira el nous feré sçavoir le jour vous pourrez trou- ver à Chalons pour satisfaire à la charge que nous luy avons donnée, atlin qu'il ne soit re- tardé d'exécuter les autres choses qui luy ont esté commises; priant Dieu, Monsieur de Bar- besieux , vous tenyr en sa saiilcte garde.

Escript au chasteau de Boulogne , le xxx" jour de juillet i5G8.

1568. 3o juillet

Minute. Bibl. uat. fonds frauçais 105/17, i83.

A MONSIEUR DE BOUILLE.

Monsieur de Bouille, nous avons veu par voz lectres ce que vous avez mandé touchant l'enlreprinse que ceulx de la religion préten- due réformée veulent faire sur les chasteaulx de Montagu et Tiaugês en Poictou; pour à quoy obvier nous escripvons présentement à mon cousin le sr de Martigues et luy mandons que il y pourvoye et donne ordre promptement avec les forces qu'il a par delà en sorte qu'il n'en advienne aulcun inconvénient; en quoy m'asseurant qu'il ne fauldra de satisfaire, je ne vous feray la présente plus longue que pour vous dire que vous nous teniez adverty de tout ce (pie vous entendrés du cosh; de delà concernant le service du Boy monsieur mon fil/., et ledicl srde Martigues, allin que, estant

sur les lieux, il puisse incontinent pourvoyrà ce qu'il sera besoing; priant Dieu , Monsieur de Bouille, vous tenir en sa saincteetdigne garde.

Escript au chasteau de Boulogne, le xxx'jour de juillet 1ÔG8.

1568. 3o juillet.

Miaute. Bibl. nat. fon.ls français, 16547, f" 181.

V MONSIEUR D'ESPAULX.

Monsieur d'Espaulx, le Roy monsieur mon fils renvoyé présentement le sr de la Vieuvilie en Champagne pour ses affaires, auquel nous avons donné charge de vous dire en passant aulcunes choses de nostre part dont vous ne fauldrez le croyre comme le vouldriez faire nous mesme el m'asseuranl qu'il n'oubliera rien de sa charge, je feray fin à la présente, priant Dieu, Monsieur d'Espaulx, vous tenyï eu sa saincte garde.

Escript au chasteau de Boulogne , le xxxejour de juillet 1 5 C 8 .

1568.— 3 1 juillet.

Orig. Bibl, nat. fonds français, n" 3190, f* 112.

A MONSIEUR DE MATIGNON.

Monsieur de Matignon, encores que je sois très asseuré de vostre bonne volonté et affection en tout ce qui me touche et concerne mes particuliers affaires, si vous ay-je bien voullu escripre ce mot de lettre pour vous prier, comme je fays de bon cueur, d'assisler en ce que vous pourrez ceulx que Marcel mon receveur général envoyé ordinairement par delà pour la receple de mes deniers et sollici- tations des fermiers du domaine dottl je joyz. H y a une fermier nommé Pierre Bouvier, (jui in'esl débiteur de grosse somme dont le poursuit ledicl Marcel, mais il a beaucoup de

peyne d'accellérer cella. Vous y pouvez beau- coup ayder; je vous prie pour reste cause vous y employer el tenir la main à ce que, en cella et en mes autres affaires, ledict Marcel elses gens, ou ceulx à qui il en donne escriptef qu'il envoyé par delà, puissent estre salisffaicts promptement selon lesdietz baulz à ferme et obligations de ceulz qui me sont redevables i \.ins me ferez bien plaisir, dont. je m'asseure; aussi n'eu e6tendrai-je cesle-cy davautaige, mai-; pour la fin prieray Dieu, Monsieur de Matignon, qu'il vous ayl en sa saincte garde. De Paris, ce dernier jour de juillet i568.

Caterine.

PlVAKT.

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS. 163

me dire ' et l'ay t'a ici parler au Ro\ mon- sieur mon Hlz et m'asseure qu il vous fera

1568.— 3i juillet.

Copie. Bibl. nat. collecl. Housseau . piree aai3.

\ MONSIEUR LE COMTE DL LLDE.

Monsieur le comte, s'en allant le sieur de Driaiisou vostre frère vous trouver, le Roy- monsieur mon fils et moy luy avons donné charge de vous faire entendre aucunes eboses de nostre paît dont je vous prie le croire, comme >i r'éloit de moy-mesme, qui désire avoir souvent de vos nouvelles et comme toutes choses passeront de vostre cousté. Priant Dieu, Monsieur du Lude, qu'il vous aytensa saincte et digne garde. De Boulogne, le nsi"" jour de juillet 1 568.

Caterine. De Neufville.

[1568. Août.]

Minute. Bibl. nat. fumls français, ibjh"] , 190. A MON COUSIN

M" L'AMIRAL DE CHATILLON.

Mon cousin, i'ay entendeu par le cappi-

laiiii; \nlrerbaulx ce que luy aviés commande'

' Voici la lotlre de Coligny, datée du ag juillet, qui mouvait la réponse de la Reine :

«Sire, j'av recou la lectre qu'il a pieu à Vostre Ma- jesté m'escripre par le cappitaine Antrecliault, avec celle- qu'elle escript aussi à M. de Prye , gouverneur d'Auxerre, et au sr de Champigny, maître des requestes, lesquelles j'eusse esté contrainct de garder longtemps, sinon que je me suis trouvé fort à propos à Noyers lorsqu'un de voz varletz de chambre dëspeché par Vostre Majesté vers M. le prince de Coudé y est arrivé, qui est retourné par ledict Auxerre et auquel je les ay baillées; car d'y envoyer quelque autre des miens je n'eusse peu sans le mestre en dangier d'estre traicté comme l'aultre, d'autant mesmes que depuis ilz ont tué ung des gens de M. '1 Saint-Michel et se vantent publiquement qu'autant qu'ilz en trouveront de sa religion qu'ilz en feront de mesme. Au reste il me déplaist bien fort qu'il l'ault que j'adjoute à ceslecy ung subject aussi plain de pitié el commisération que le précédent, ayant esté présente- ment adverty par ung gentilhomme que m'a envoyé Mademoiselle Damanzay qui m'aparlient aucunement, que depuys deux jours son feu mary qui estoit lieute- nant de la compagnie des gens d'armes de M. d'Andelot mon frère, sortant de sa maison et tenant ung de ses petilz enfans par sa main fut assassiné el misérablement tué à coups de harquebuzes par six hommes masquez qui estoient en embusquade derrière les murailles il fosez de sa maison, lesquelz se retirèrent incontinent au chasteau de la Clayette, d'où ilz estoient auparavant sortiz, ce que faict croire que ce sont des fruiclz el ollires des confrairies du Saint-Esprit et saincles ligues qu'ils appellent; mais si on voit que infmiz meurtres et massacres qui se sont laietz avec une effrénée In en tous les cndroielz de ce royaume depuys la paciffica- liiui il n'en ayl esté faict aucune justice ou chastiment. quelque déclaration que Yoslre Majesté ayt faille de sa volonté et intention, je n'en espère pas davantage de cestùy-cy, estant bien facile à cognoistre que ce sont choses projectées et délibérées avec les gouverneurs des provinces, et que cela ne se faict poinrt sans adveu ou pour le moins sans un tacite consentement Aussi ne craignent-ils pas de dire tout bault qu'ils n'ont pas peur en estre recherchez, et à vray dire quand n'y aurait que la longue tolérance et dissimulation dont ou a usé jiisques à ceste heure, cela leur sert bien d'une asseu- univ d'impunité pour les rendre plus insolens et au-

Ki'i

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

fidelle rapport de la volonté que luy et inoy avons qu'il soit faict bonne justice du meurtre

qui a esté commis en la personne du gentil- homme qui esloil à vous à Auxerre ' et pour cest affect il a envoyé vers le maistre des re- questes qui y est-, afin qu'il ayl à en informer el faire chastier de telle façon ceulx qui l'ont commis que chascun puisse cognoistre claire- ment sa volonté, qui est de conserver la vie à tous ses subjectz, pourveu qu'ilz luy soyent obéissans, et a mandé au sr de Prye d'y as- sister, afin (jue l'exécution s'en ensuyve. Et quant à ce que m'escrivez de ce qui ordinai- rement se faict par tout ce royaume et qu'il n'y a poinct de justice faicle pour loutz les meurtres qui sont commis, vous entendrez par Téligny et par ledict Ântrechauix comme il desplaict au Roy d'estre sy mal obéy el, s'il y a quelcun qui eusl une mauvaise volonté pour recommancer encores de nouveau les troubles, il ayl occasion de le collorer sur ce qui est contre son intention; car il désire el wiilt que la justice soit esgalle à toutz ses subjectz et l'a ainsy mandé et faict entendre à loutz ceulz qui ont l'administration de sa

dacieux, eslanl l>ien néanmoins asseoie que telz actes sont autant esloignez de vostre intention que de vostre natu- re] , si est-ce pourtant que je ne puys que je ne dye que d'une si manifeste injustice et d'une si grande fréquence de meurtres, on ne peut espérer de fin que la ruyne de vostre Esliit, quelque desguisement et fausse coulleur qu'on vous puisse mectre en avant pour vous fermer les yeulx. A Noyers, ce penultiesme juillet. >i (Orig. signé, Bilil. nat., fonds français, i5547, I" 178.)

1 Voir la réponse de Charles IX à l'amiral au sujet, du meurtre de M. d'Amanzé: il adonné l'ordre aux membres du Parlement de Dijon de faire une instruction. (Ibid., p. 22^.)

! M. île Champigny. C'est celui dont le prince de Condé disait dans sa requête >lu :• > juillet précédent : «Nous avons vu des maistres d.'s requestes à Auxerre. Qu'ont-ils fait? Rien. s (Histoire des princes de Condé, LU, p. 355.)

justice en toutes ses provynces el croy certai- nement que desjà l'effect se verroil de sa vo- lunté, si n'eust eslé que les armes sont en- cores plus entre les mains de ceulx qui ne les devraient point avoir que entre les sien- nes, qui est cause que ung chascun soustient et empesche qu'il ne soyt obéy et donne craincte à ceulx qui ont reçu mal par le passé durant les troubles de ne s'oser lier, s'ilz ne vcoient du tout que les armes ne soient que entre les mains du Roy seul, ainsi que, quant la paix a eslé faicle et a esté arreslé, non que je vueille prendre cela pourc\cuze que le lîov monsieur mon filz ne désire que la justice soyt faicle, ainsy que je m'asseure que tous les jours vous cognoistrez davantage par les effeetz; et ne faull penser (jue ne luv ne mov ramentevions les choses passées, s'il y en a quelcun qui nous peut desplaire, car nous dé- sirons tant le repoz de ce royaulme, seureté de vous tous que, de ma part, je vouldrois qu'il ne vous en souvynt jamays et que pen- siez, comme est la vérité, que avez ung bon roy, qui n'a jamays aymé le sang de ses sub- jectz, mais tousjours les recevoir entre ses braz pour les conserver et les garder pour les emploier en l'augmentation de ce rovaulme et non pas à la ruyne, ainsy que sçavez très bien que l'ay nourry en cesle volonté; qui me faict vous prier ne luy donner occasion delà changer et de vous asseurer de sa bonté et ne penser qu'il y ail personne qui puisse le deslorner de cognoislre la vérité et qu'il est roy à tous el qu'ils vous veult touts conserver, et que vous luy soyiez tous obéissans el fidelles, comme vous avez esté aulx roys ses père el grand père el de ma part je vouldrois, ainsi que nie mandés, avoir parlé à vous et vous feroys cog- noislre que n'avez nulle occasion d'estre aulx crainctes el peurs que vous estes. Quant vous voudrez venir, vous le pouvez faire, comme

LETTRES DE GATH

vous l'avez faict aulreibys, me trouvant tous- jours un la niesme volonté que j'ay accous- tumé d'estre en vostre endroict, qui est tout ce que je vous escripray présentement, priant Dieu, mon cousin, vous avoir en sa saincte et digne garde.

[1568. Août.]

Minute. Bibl. uat. fonds français, n" 133^7, 370.

V MONSIEUR DE VIALLARD,

PBÉSIDEST DES ESortïfcS DU PABLEUEJT DE PARIS.

Monsieur de Viallard, le sr de Saultour m'a l'aie! entendre que vous estes rapporteur d'un procès qu'il a en la première chambre des enquestes de la court de parlement à ren- contre de Me Martin de Hagues, bailly de Ham, pour raison de quelques tillres que icelluv bailly luy délient et pour ce que le Roy monsieur mon Cl/, se veult présentement se servir dudict sr de Saultour en chose d'im- portance où sa présence est requise et néces- saire et que je désire qu'il -puisse avoir l'issue de sondict procès avant que partir, je \ous prie ne faillir à vous aprester dudict procès et en faire vostre rapport au premier jour, aiant au demeurant la justice de sa cause en telle et si bonne recommandation comme elle le mérite. J'escris présentement aux présidens de vostre chambre vous donner l'audiance pour en faire vostre rapport, quant vous en serez prest, ce que je m'asseure qu'ils ne fauldront de faire, priant Dieu, etc.

ERI.NE DE MÉDIG1S.

165

1568. 1" août.

Minute. Bibl. nat. fonds fronçais, n" 155A7, P 197.

\ LE COMTE DE M \I1TI\ \ Mil ES.

Monsieur le conte, nous avons veu par voz leclres du xxn"œ* jour de juillet les adviz que

vous nous avez envoyés du roslé de ceulx de

lit religion prétendue réformée et par celles, du xxnii la dilliculté que vous faictez de recon- gnoistre et obéir au sr d'Enlragues ', lieute- nant général du Roy monsieur mon lilz au duché d'Orléans; sur quoy il me semble que ne vous debvez aulcunemeut arrester, tant parce que Gien est du gouvernement dudict sr d'Enlragues, qui ne se peult desmembret sans en faire tort et pervertir l'ordre qui est de tout temps tenu et gardé es gouverne- ments de ce royaume, que pour ce que cela n'apporte aucun blassme ou désadveniage à vostre personne. A cesle cause je vous prie n'entrer en ceste dilliculté et tout aussy que par le passé vous vous estes lousjours 1res bien acquicté de vostre debvoyr à son service, vous suivies en cest endroict son voulovr et inten- tion sans vous formaliser sur cela, <|ui ne peust apporter que retardement au service du Roy mondict sieur et filz sans qu'il vous puisse venir aucun fruict ou advantaige; priant Dieu, Monsieur le conte, vous tenir en sa saincte garde.

Escript au chasteau de Boulogne, le pre- mier jour d'aoust 1 568.

1 Le même jour, Châties IX écrivait à celui-ci : ([Monsieur d'Kntragues, je vous ay par cv-<l< (|tte vous eussiez à envoïer vi enseignes des xn qui sont .■11 ma ville d'Orléans à mon cousin le tnaresclial de Vieilleville. Toutesfois et pour aulcunes bonnes raisons. j'aj advisé de luy en envoïer dix, lesquelles vous ne fauldrez de faire acheminer le plus tost qu'il vous sera possible vers la Rochelle la part qui sera mondict cousin dont elles entendront à qui elles auront affaire; et d'aul- t.inl que em niant lesdicles dix enseignes à mondict cousin le mareschal de Vieilleville, il ne vous en restera qu deux et qui' je ne veulx que ladicte ville demeure des- gamye, vois attendrez à faire partir lesdicti's dix en- seignes iusques à ce que mon cousin le mareschal de I lossé

vous ail a deux compagnies des quatre qui ' slo

à Rouen, comme je luy mande présentement de foire, et que trois compagnies de Suisses que j'ai ordonne vous estre envoyées soient arrivées audict Orléans; qui sera le

166

LETTRES DE CATHERINE DE MEDIC1S.

1568.— k août. Minute. Bibl. nat. fonds français, 15547, t' ao8.

A MONSIEUR DE LA CHASTRE.

Mon cousin, vous verrez ce que le Roy monsieur mon filz vous escript tant pour le regard des séditieux de la ville de Tours que pour le payement des soldatz estans en icelle et, pour ce que je ne sçaurois rien adjous- ter à ce qu'il vous mande, je me remectray entièrement à ce que vous entendrez par le contenu de sa lettre. Priant Dieu, Mou- sieur de la Chastre, vous avoir en sa saincte garde.

Escript au chasteau de Boulogne, le im° jour d'aoust 1 568.

1568. 5 août.

Orig. Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg , vol. XV 111, f" 05. A MON COUSIN

MONSIEUR LE MARÉCHAL DE COSSÉ.

Mon cousin, sur ce que vous m'avez escript par vostre lettre du n du présent que rn'a ap- portée le sieur de Mailly, j'ay advise que vous aviez occasion de désirer que l'on ne tirast toutes les compagnies du régiment de Gobas et Serriou, qui sont près de vous, et pour ceste cause je suis contante et trouve bon que celles dudict Serriou ausquelles il avoist été mandé d'aller en Bourgogne demeure encore près de vous et que vous faictes incontinant partir celle de Gobas pour aller à la Rochelle il est besoins et plus que nécessaire qu'il y aille

plus tosl que faire se pourra. Cependant vous ferez tenir lesdictes x compagnies toutes prestes pour partir et sor- tir par une porte ainsi que tes autres entreront par l'autre. Je vous envoie le mandement nécessaire pour la conduicte desdictes dix compagnies et pour les faire loger par les viles et lieux elles passeront. n (Bibl. nat., fonds français, 15M7, P 1 y 6 . )

et le plus promplcmcnl sera le meilleur, avant nouvelles que de ce cousté il y en a qui se remuent bien fort, mesmes qui ont prins un chasteau nommé Taillebourg, qui est au sieur de la Tremouille, il y avoit quelques pièces d'artillerie, et est à craindre que, sy il n'y est promplemenl pourveu, qu'ilz ne lacent pis, se monstrans aussy ceulx de la- dicle ville de la Rochelle plus désobéissans que jamais. Pour le regard de la façon que vous avez à tenir pour assembler la noblesse du pais, je vous prie de voulloir suivre et exécuter ce qui vous a esté mandé, en aiant autant escript par toutes les provinces du royaume, et que comme saige et advise que vous estes, vous y pourveoirez de façon que mon intention soyl suivye, et que j'en ave le conlantement que j'en actendz. L'ordonnance pour les cappitaines a esté faicte, voulant suivre vostre advis, qui est que je suis con- tant qu'ils démolirent en leurs garnisons avecques leurs compaignies. Quant à la gen- darmerie, je vous ay mandé par plusieurs foys que j'estois après à recouvrer argent pour les faire paier. Je vous prometz que je ne ces- sera) que je n'aye le moyen pour y pourveoir, ainsy que je congnois qu'il est nécessaire. Au demourant, mon cousin, ayant escript à mon cousin le duc d'Alve qu'il serait faict des Ela- mans et aultres subjelz du Roy Catholicque, mon beau-filz, qui ont esté prins à S1 Vallery, ce qu'il nous en manderait, il m'a prié qu'ilz fussent mis entre les mains du vicomte de Gand, ce que je veulx qui soit faict, et par- tant je désire que vous les faictes mener et conduire seurement jusques sur la frontière, pour les deslivrer à ceulx qui se présenteront pour les recepvoir de la pari dudict vicomte de Gand, et qu'ilz ne s'eschappent aucune- ment, d'autant que ledict sieur duc a à cueur que lesdietz prisonniers soient mis entre les

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

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mains des officyers du Roy Catholicque mon- dict beau-filz pour les traicter ainsy qu'ilz mé- ritent. Quant aux autres François qui sont pri- sonniers, je trouve bon qu'une partie soient punis comme les aultres qui ont este' exe'cutez et le reste soit envoie' aux gallères, suivant ce que vous en escript le prevost de Mardelle dont \ous m'avez envoie' la lettre. Prianl Dieu, mon cousin, vous avoir en sa saincte garde.

Escript à Boullongne, le cinquième jour d'aousl 1ÔC8.

Caterine.

1568. 7 août.

.Minute. lïibl. nat. fonds français, 155A7 , aao. A MESSIEURS

DE BAUQUEMARE ET FONTAINE GODARD,

MA1STRES DES COMPTES.

Monsieur de la Fontaine, Monsieur de Bauquemare, j'ay receu la lectre1 que vous m'avez escrite et entendu ce que vous avez faicl jusques à présent pour la vérification des déprédations donl je vous ay parcy de\anl escript, pour lesquelles vous estes par delà; et encores que vous n'en aiez pas appris grand chose, toulesfois il est impossible «pie, faisant bonne et dilligente recherche, vous ni; trouviez bonne quantité d'or et marchandises depré- dées; car nous sommes adverliz qu'il y en a en plusieurs endroictz et mesme la somme de un" m. Ii\res ([ue l'on dictestrcen quelque lieu de par delà de la valeur desdictes marchandises, et pour ce je vous prie faire toute la meilleure dilligence (pie vous pourrez d'en descomrir la vérité sont les lieus est ladicle somme. Vous la prendrez et la mectrez entre les mains

1 Voir leur lellre à la Reine. (Bilil. nat, fond» fran- çais, a0 t.').Vi7, r 198.)

de quelque personnage à ce séant et solvable elle soit bien asseurée avec deffence de en toucher, ne la délivrer à quelque personne que ce Soit, sinon par l'exprès commandement du Roy monsieur mon filz, ou de cellui ou cculx à qui il l'ordonnera, faisant informel de toutes les déprédations par cy devanl l'aides et punir et chastier tant les dépréda- teurs que les receleurs de marchandises dé- préciées, et faire saisir tous les deniers et meubles qui se trouveront eu nature pour en estre faict ainsi qu'il sera par luy ordonné; priant Dieu, Messieurs, vous tenir en sa saincte garde.

(Au dos.) Du vne aoust 1 568.

1508. 7 août.

Minute. Bibi. nat. fouds français, 135^7. aai.

A MONSIEUR L'AMIRAL. Mon cousin, le Roy monsieur mon filz et moy avons esté bien marrys du meurtre qui a esté commis en la personne du sr de Da- mansay et non seiillement de cestui-cy, mays aussi de tous les aultres qui se commettent tous les jours tant d'une part que d'aultre el vous asscuraus que sa volonté el intention ei la mienne est qu'il en soit faicl pugnition el justice telle qu'elle puisse servir d'exemple à tous ceulx qui en uzent el mesmes contre ceulz qui transgressent le dernier édict de pa- cification, lequel nous voulons estre entière- ment gardé el entretenu, L'aiant ainsy par exprés commandé et escript par plusieurs foys à toules les courlz de parlements el gouver- neurs de provynces, baillyz el séneschaulx el qu'ils en lissent incontinent la punition et lions atlverlissenl du devoir qu'ilz \ auraient faict, ne voulant que tant de meurtres, pille- ries et saccagements qui se conieclenl tous les

jours el mesmes depuis ledict édicl soyent et

168

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

demeurenl impunyz, ains que la justice soyl bien et deuement administrée et un;; chacun maintenu et conservé soubz les bénellices d'icelui et que l'on punisse rigoureusement ceulx qui y contreviendront, ce que j'espère que vous congnoistrez par eiïect que le Roy mondicl seigneur et fil/, n'a rien tant à cœur que cela. El ne fault poinct, mon cousin, que relia empesche que d'une pari et d'autre l'on oublye les choses passées et que tous ses bons subjeetz du nombre desquels vous estes et de ses principaulx officiers s'employent à faire qu'il soit bien obéy et par ce moïen, aiant le zèle et la volonté si bonne comme il a, la jus- tice estant faicte ainsy qu'il appartient pour chastier les meschants et conserver les bons et demeurons les choses comme il est bien raisonnable, nous serons en repoz et chascun \ i\ ru ainsy qu'il doibt; et quant aux peurs et craintes que vous disles devoir avoir pour les advertissements qui vous sont donnez et ceulx mesines qui sont invytés d'estre de la partie pour vous tuer, je vous prie, mon cousin, de nous mander qui est à l'aire, veu que le Roy mondicl sieur et filz et moy en ferons faire telle punition que vous en demeurerez con- tons, aultrement je penseray que ce sont des personnes qui vous mandent cela pour vous entretenir en la deffiance en laquelle vous estes. Vous sçavez que je n'en uzoys pas ainsy de ceux que l'on nous disoyt qu'ilz nous vou- loyent tuer, et que je les eusse voulu faire oyr devant ceulx qui les accusoient pour après pu- oyr l'accusant pour n'avoir preuve que son ac- cusation fust véritable. Par quoy, je vous prye que vous nous nommiez ceux qui vous en adverlissent, afin que l'on vériflie si cela est \r;ii el que l'on chaslye ceulx qui se trouve- ront meschans; priant Dieu, mon cousin, etc. (Au dos.) i\ monsieur l'amiral, du vu'- aousl i'568.

1 j08. 10 août.

Minute, lîild. liât, fonds français, 1 5 û /i 7 , 9A6.

A MONSIEUR DE RIEUX

(cOUVEBSttn DE (URBONSG ).

Monsieur de Ryeulx, vous verrez par les lectres que le Roy monsieur mon filz vous escril l'advis tpi'il a eu de l'entreprise qui est sur la ville de Narbonne, de laquelle il vous a baillé la garde et l'ordre qu'il espère que vous y donnerez pour l'éviter; à quoy je m'as- seuie que vous sçaurez si bien pourveoir qu'il n'y advienne point d'inconvénient, et que ceulx qui ont faict cette entreprise n'en rem- porteront que toute bonté et confusion, dont je vous prye de regarder que c'est le plus grant plaisir que vous pouvez faire au Roy mon fils que d'avoir l'œil ouvert autant que jamavs; priant Dieu vous avoir en sa saincte et digne garde.

(Au dos.) A M1 de Rieulx, x aoust i568.

[ 1 r>(">8. 1 1 août, j Minute. Bibl. nat. fonds français, U1Ô&7, f" a'itj.

A MONSIEUR LE MARESCHAL DE COSSÉ.

Mon cousin, j'ay bien au long et particuliè- rement veu les mémoires que m'avez envoyé par le cappitaine La Rivyère et ay très bien considéré les bons et prudens advis que vous me donnez, desquelz j'ay délibéré de m ayder en ce qui se pourra pour ceste heure exécuter, remectant le surplus à quant l'occasion se présentera et que la commodité se offrira. Vous verrez ce que le Roy monsieur mon filz vous escript el l'ordre qu'il vous envoyé pour faire tenir proies toutes les compagnyes de geudarmerye qui sont ordonnées au gou- vernement de Picardie el eslre en leur gar- nison elon le deppartement que vous en aviez faict dedans le xxv""" de cemoys que les

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS. deniers leur seront apportez pour deux quai

169

tiers de monstres qu'ilz ont faicles sans qu'il y ait aucune faulte, afin que l'on s'en puisse servyr selon que l'occasion se présentera, aiant Ireuvé très bon ce que m'avez mandé et ordonné de l'aire que tous les chefz desdictes rompagnyes y soyent présens lorsque tel paye- ment se fera et quilz n'en bougent sans l'exprès commandement du Roy ou de mon tilz le duc d'Anjou, son lieutenant général, ou de \irn-. Et quant à ce que vous m'avez mandé que vous désirez de venir jusques icy pour liant jours, c'est chose qui me sera aultant agréable comme à vous pour pouvoir mieulx résouldie tout ce qu'il est beseing de faire pour le service du Roy mondict seigneur et lilzau lieu vous estes; mais voiant l'estat auquel sont à présent les affaires de delà iuesnies du cousté de Flandres, il est nécessaire que vous ne bougiez poinct présentement par beaucoup de raisons et considérations que vous con- gnoissez comme moy. Par quoy, mon cousin, je vous prye ne vous fascher de n'y venir en- cores et de continuer avec la mesme volante que vous avez lousjours faict jusques à pré- sent, comme nous en avons parfaicte fiance .'I assurance en vous, qui est tout ce que je m, us escripray pour le présent que de prier le Créateur, mou cousin, vous avoir en sa saincle et digne garde.

1568. i3 août.

Copie. Mairie de Tours , recueil . f* sS. v MESSIEURS

LES MAIRE ET ESCHEVINS

DE LA VILLE DE TOURS.

Messieurs, vous entendrez tant par la lettre que le Roy monsieur mou fil- vous escrit que par le sieur de la Chastre, son lieutenant gé- néral, la réponce qu'il faict aux lettres et mé-

ClTUElIKE HE Mtmcis. III.

moires (pue vous luy avez envoiez, principal- ement sur les fraiz par vous faictz. tant pour la nourriture des soldats que pour la eoustrue- lion de leur loge et pour les vivres dont il mande au général de la charge en envoier ung estât, après les avoir vérifiez pour y pourveoir comme il sera advisé par son conseil. Et pour ce que vous entendrez plus amplement la vo- lonté du Rov mondict seigneur et fils par ledict sieur de la Chastre, je feray fin à la présente, priant Dieu, Messieurs, vous tenir en sa saincte garde.

Escrit au chasteau de Boullogne, le xiu' jour de aoust 1068.

Caterine. Fisf.s.

1568. ii août.

Minute orig. Bibl. nat. fonds français, n' iôï>h-. f' s56.

\ MONSIEUR LE YIDAME DL MANS.

Monsieur le vidame, le Roy monsieur mou filz a receu la dépesche que vous luy avez t'aide du vnicsmc de ce moys et bien consi- déré le contenu du mémoire que vous lu\ avez envové, dont il a receu grand contente- ment, ensemble du bon debvoir que vous l'aides eu la charge que vous avez, et a trouvé fort bon l'ordre que vous avez tenu et que vous luy mandez avoir délibéré de garder en l'administration de ses affaires es lieulx vous commandez. Et quant à la forme du serment qu'il veult estre faict par les catho- liques qui sont en vostre charge, il la vous envoyé telle que vous la demandez et estime que par le moien d'icelle l'on pourra tenir beaucoup de ses subjeclz en son obéissance et dévotion. Et, parce que vous verrez plus au long l'intention du Roy mondict sieur et filz par la response qu'il faict à vos articles et par ce qu'il vous escript, je ne feraj plus longue

99

170

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

lectre que de prier Dieu , Monsieur le vidame, vous tenir en sa saincte garde.

Escript au chasteau de Bouloigne, le xmf jour d'aoust 1 508.

1568. ih août.

Minute. Bibl. nat. fonds français, 15547, I* 267. A MON C0US1.N

MONSIEUR LE DUC AUGUSTE DE SAXE.

Mou cousin, le Roy monsieur mon filz envoyant présentement par devers vous le présent porteur, son truchemant ordinaire, pour vous faire entendre de sa part aucunes choses importans non seulement le bien et repoz de son royaume, mais aussi de la chrestienté, j'ay bien voulu accompaigner les lectres qu'il vous escript de ceste mienne, qui ne sera toutesfoys que pour vous prier comme je faietz vouloir croyre cedict porteur et luy adjouxter Iby sur ce qu'il vous dira de la part du Roy mondict sieur et ûlz et de la mienne, ainsi que vous voudriez faire à moi-inesmes. Priant Dieu en cest endroict, mon cousin, vous avoyr en sa saincte et digne garde.

Escript au cbasleau de Boullogne, le xmi" jour d'aoust i568.

1568. t6 août.

Copie. Bihl. nat. fonds français, 10751, p. i44i.

\ MONSIEUR DE FOURQUEVAUX.

Monsieur de Forquevauls, despuis que j'ay sceu que Maturin avoit esté tué par les che- mins j'ay tousjours différé à vous escripre jusques à ce que j'eusse eu nouvelle des paquets qu'il porloit , qui fut cause que, aussi tost que je sceus sa mort, je despechay vers le conte du Ludde et évesque de Poictiers pour recouvrer tant les paquets qu'il m'apportoit que ceulx dont estoit chargé un autre courrier

espajgooj qui, venant avecques luy, fut aussi lue cuire la poste de Saulsc et Cliaunay. Or quelque diligence que le sieur conte du Ludde aye sceu faire, il n'a sceu recouvrer les pa- quets qui s'addressoint à moy, lesquels ont tous esté voilez et prins par ceulx qui ont tué lesdicls courriers, dont j'ay esté autant marrie que vous pouvez penser, tant pour l'envie que j'avoys d'entendre des nouvelles du Roy Ca- tholicque mon beau-fils et de la royne ma fille que pour penser que lesdicls paquets soient tombez entre les mains de telle sorte de gens, qui ne peuvent avoir que très mauvaise inten- tion. Ledict sieur conte du Ludde m'a mandé (pie, après avoir recherché tout ce qui s'est peu faire, il a recouvert plusieurs paquets, qui s'addressoint tant au sieur don Francez d'Alava que au sieur duc d'Albe et en la court de l'Empereur, dudict sieur Roy Ca- tliolicque mon beau-fils, lesquels avoient esté trouvez avec plusieurs autres de particuliers tous hors de la malle (ainsi que le portent les informations qui en ont esté faictes, in- continant après le meurtre) espars dedans le bois, près des courriers morts, lesquels ayant esté recueillis par les officiers de la justice n'a esté trouvé que le paquet dudict sieur Roy Catholicque addressé tant audict sieur don Francez d'Alava ouvert et plusieurs lettres addressantes à luy et toutesfois laissées dedans le bois avec les autres par lesdicls meurtriers et aussi tosl furent portez lesdicts paquelz ouverts et fermez audict sr conte du Ludde, lequel les nous a envoyez par un gen- tilhomme des siens, qui est arrivé ce jourdhuy vers moy; et me suis incontinanl fairt apporter ceste malle pour voir s'il y avoit rien qui fut pour nous, aussi pour faire tenir ceulx qui s'addressoint tant audict sieur don Francez d'Alava que audict sieur d'Albe et en la court de l'Empereur et plusieurs autres à quelques

LETTRES DE CATHERINE DE MED1CIS.

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|>;ir[iciiliers espaignols. J'ay trouvé lesdictes lettres addressantes audict sieur don France/, ouvertes, qui a esté cause que j'ay aussitost commandé à Villeroy de prendre garde à ladicte malle et de ce qui estoit dedans et les faire porter el présenter luy-mesmcs audict sieur don Francez, aCn quelles ne tombassent qu'en mainseure, ayant donné charge de dire audict sieur don Francez (qui touls les jours envoyoit voir si lesdicls paquets estoinl ar- rivez) que pour ce qu'il y en aroit d'ouverts que je Pavois envoyé vers luy pour les lu\ porter seuremenl et aussi pour le prier de me mander des nouvelles tant du roy mondict beau-fils que de la royne ma fille, puisque je n'a vois point de lettres, dont j'estois très marrie. Ledict sieur ambassadeur a faict response audict sr de Villeroy qu'il sçavoit que le cour- rier qui estoit despéché d'Espaigne et chargé de tant de paquets estoit de la court de l'Empereur, et qu'il sçavoit qu'il portoil lettres au sieur Empereur et au sieur de Chantonnay el qu'il y avoil aussi des paquets addres- sants au sieur duc d'Albe, desquels il ne se vouloil charger, ny recevoir, disant trouver très estrange que l'on avoit tant demeuré à porter lesdicls paqtiels et qu'il v en eust d'ouverts. Il luy a esté respoudu que je m Vs- tois assez lâchée, comme il est aussi véritable, que lesdicts paquets demeurassent tant à venir pour le désir que j'avois d'avoir ceulv qui s'addressoint à moy, lesquels je n'estimois estre perdus, et que aussi tost que j'avois receu ladicte malle et ce qui estoit dedans et que j'eus veu qu'il n'y avoit rien pour nous je les luy avois envoyez. Deceulxqui estoiut ouverts que les informations lesmoigiioint comme ils avoient ainsi esté trouvez el que j'en estois la plus marrie. En somme quelque chose que ledicl de \ illeroy lu\ aye dit, de uni part, pour luy faire recevoir lesdicls paquets, afin de les

faire tenir ils s'addressoint, il ne l'a non seulement voulu faire, ny permettre que la malle lui ouverte devant luy et laissée en son logis, s'élanl mis en toutes les extresmes co- lères qu'il est possible, dont j'a\ bien \oulu vous tenir adverti , afin que vous le faictes en- tendre à la royne madicte fille, qu'elle le die au Roy Catholicque mondict beau-fils; et comme estant curieuse de ce qui est pour ses affaires, j'av aussi tost après le refus dudict ambassadeur despéché un courrier en Flandres porter lesdicts paquets addressants audict sieur duc d'Albe, qui sont tous fermez aussi bien que ceulx qui sont pour le sieur de Chantonnay, craignant que le retardement d'iceulx n'appor- lasl préjudice à son service, les avant envoyez au sieur de Malras pour les mettre entre les mains dudict sieur duc d'Albe, et pour ce que je ne double pas que ledict sieur ambassadeur n'advertisse le roy mondict beau-fils de toul ce que dessus, faisant peut-estre les choses à sa faulasie, j'ay ad visé de les vous mander comme elles sont à la vérité passées, vous en- voyant le double desdictes informations , afin que l'on juge si ledict ambassadeur a occasion de s'y comporter comme il a faict, aussi pour tenir advertie la royne madicte fille de la perle des lettres qu'elle m'escripvoit, afin qu'elle me mande par le premier ce qu'elle a\oit mis dedans icelles, commeje désire que. de vostre costé, vous faictes le semblable. J'av au reste choisi ce courriel' pour le vous eu- voyer el demeurer près de vous en la place dudict Maturin, de la fidélité duquel ayant esté asseurée je veux espérer qu'il nous ser- vira en homme de bien el vous prie me le renvoyer en diligence el par luy nie mander toutes nouvelles, ayant voullu le Roy monsieur mon fils que je vous ave faict seulle la pré- sente despèche pour n'estre eocores bien refaicl de sa maladie, dont toutefois il a du

172 LETTRES DE CATH

tout perdu la fiebvre, Dieu mercy, lequel je prie, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa saincte et digne garde.

Escript à Boulogne, le xvi" jour d'aoust 1 508.

Monsieur de Forquevauls, j'ay advisë de vous envoyer le double du mémoire qui a esté trouvé dedans ladicte malle, par lequel vous verrez les paquets perdus et cculx qui sont retrouvez, afin que vous le faictes sçavoir à ceulx qui les escrivoint.

1508. 17 août.

Orig. Bibl. de l'Arsenal, n" 66i3, f i8.

A MONSIEUR LARCHER,

CONSEILLER EN LA COLTIT DE PARLEMENT DB PARIS ET COMMISSAIRE DEPPUTE POUR L'ADMINISTRATION DE LA JUSTICE A LTON.

Monsieur Larcher, vous verrez ce que le Roy monsieur mon filz vous escript1 présente- ment par le sr de Mandelot, chevalier de son ordre et lieutenant de la compagnie d'hommes d'armes de mon cousin le duc de Nemours, lequel il envoyé à Lyon pour y exercer la charge de son lieutenant général du gouvernement du Lyonnois au lieu du président de Birague que l'on faict venir par deçà pour s'en servir en autres choses d'im- portance, vous priant l'assister et tenir la main à ce qu'il soit obéy en l'exécution de sa charge, selon que vous pouvez penser que le veult et requiert le bien de son service, et me remettant sur la lettre du Roy mon fils, je prieray Dieu vous donner, Monsieur Lar- cher, ce qug plus désirez.

Escript au chasteau de Boullongne, le xvii" jour d'aoust 1 568.

ERINE DE MEDICIS.

1568. 18 août.

Minule. Bibl. nal. fonds français, 155/17, 378. A MON COUSIN

MONSIEUR DE MARTIGUES.

Mon cousin, j'ay receu les lectres que vous m'avez escriples et veu celles que vous avez en- voyées au Roy monsieur mon filz1, ausquelles il vous faict si ample response qu'il ne me reste rien à y adjouster, qui sera cause que, me remectant entièrement sur ce qu'il vous mande, je feray fin à la présente, priant Dieu, mon cousin, vous tenir en sa saincte et digne garde.

Escript au chasteau de Boullogne, le xviu"-'"" jour d'aoust i568.

Caterine.

RoBERTET.

' Dans la lettre de Charles IX, il est question du procès du sieur de Layes et du procès criminel com- mencé contre MM. Latour et la Combe décédés. (Ibid. P- 77-)

1568. 20 août,

Orig. Bibl. nat. fonds français, u" 3190, f' 98.

A MONSIEUR DE MATIGNOÎN.

Monsieur de Matignon, parla lettre que le Roy monsieur mon filz vous escript présente- ment, vous entendrez bien au long quelle est son intension et volonté, laquelle m'asseu- rant que vous sçaurez très bien ensuivre et exécuter suivant l'entière et parfaite con- fiance qu'il a en vous, et ce que toute ceste compaignie se promet et attend de vostre bon devoir et diligence, je ne vous feray la pré- sente plus longue, priant Dieu, Monsieur de Matignon, vous avoir en sa saincle garde.

Escript au chasteau de Boulongne, le xx"'6 jour d'aoust 1 568.

Caterine.

FlSES.

1 Dans celte lettre (Orig., ibid., C a53), Martigues 1 mandait que, les ponts de Nantes n'étant pas encore achevés et ne devant d'ailleurs pas l'être de longtemps, la ville était à l'abri de toute attaque.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

17:')

[ 1568. ao août. ] Minute. Bibl. nal. fonds français, 15547, »87-

a mon cousin MONSIEUR LE DUC DE MONTPENSIER.

Mon cousin, pour ce que le Roy monsieur mon filz vous escript présentement et faict bien ample response à tous les poinetz con- tenus par vos dernières lectres et avec entière résollution de sa voullonlé mesmernent sur les troys poinetz dont vous désirez esire sa- tisl'aict, je ne vous feray par la présente aul- cune redicte et vous advertyray seullement du bon amendement et entière guérison de la malladye du Koy mondict seigneur et filz, la- quelle je m'asseure que vous aurez aultant et plus agréable que aulcune autre chose, dont je vous puisse escripre ne mander, dont je prye Dieu le voulloir tousjours conserver en icelle et vous avoir, mon cousin, en sa saincte et digne garde.

1568. ao août.

Minute. Bibl. nat. fonds français. i55Û7, 988.

\ MONSIEUR DE S VINTEPRELVE.

Monsieur de Saincte Preuve, j'ay esté bien marne d'entendre que la compagnye du cap- pitaine La Ferté soyt partie de Soissons, car oultre que j'ay tousjours entendu quelle y demeurast, il est plus de besoing qu'elle y soyt à présent qu'il a esté encores depuis qu'elle y esloit, parce que je suys adverlye que il y a quelque entreprinse sur ladicte ville, la- quelle a faulte d'y avoyr dedans un nombre suffisant de gentz de guerre pour la garder et deffendre; à ceste cause, je vous prie, Mon- sieur de Saincte Preuve, l'aire toute la meil- leure garde qu'il vous sera possible, en sorte qu'il ne puisse advenir aulcune surprinse

suivant eu que le Itoy moudicl seigneur et tilz vous a mandé; priant Dieu, Monsieur de Saincte Preuve, vous tenir en sa saincte garde.

Escript au chasteau de Bouloigne, le \f" jour d'aoust 1 568.

1568. a6 août. Copie. Bild. nat. fonds français, n" 10731, p. 1M8.

V MONSIEUR DE FOURQUEVAIX.

Monsieur de Forquevauls, m'ayant présen- tement advertie l'ambassadeur d'Espaigne de la despeclie de ce courrier, je n'ay voulu faillir à vous faire ce petit mot pour vous donner advis de la guérison du Roy monsieur mon filz, ayant du tout perdu la fiebvre, dont je vous prie de faire part au Roy et à la Royue Catholicque mes enfans pour l'aise que je m'asseure ce leur sera, ne voulant oublier à vous dire comme depuis la mort de ces deux courriers venants d'Espaigne, nous n'avons entendu de vous aucunes nouvelles, dont nous sommes en peine et mesmes de quoy Grai- gnague n'est point encore comparu1, vous

1 Voici ce que, le a3 août, répondait Fourquevaux a ta Reine au sujet de Graignaguc : s 11 a rencontré le courrier d'Alletnaijjne près de Burgos et m'a renvoyé un des siens pour sçavoir de la royne vostre fille, si Sa Majesté trouveroit lion qu'il revint par deçà, afin de sçavoir la response de l'Empereur. Je suis allé parler à Elle à ses fins et pour la suplier de faire trouver bon au Roy Calolique que je lui puisse aller baiseï la main à Escurial, pour entendre Pentenlion de l'Em- pereur. Ladicte dame royne a escript du tout au ro> son seigneur, lequel luy a respondu ce matin n'y avoir lieu que ledict Graignaguè interrompe son voyage: cai aussi bien il ne sçauroit dire autre chose, sinon ce qu'il a escript à la royne, qui est seulement que ledict Empereur luy a faict response, qu'il envoyé par deçà l'archiduc Charles son frère exprez pour traicler le ma-

174 LETTRES DE CATH

priant par la première occasion de me mander

à (|iioy il tient ci aussi d'advertir ledict firai- gnague, s'il csl encore par delà, de prendre bien garde à luy, suc son reloue, parce que les chemins paroi il a à passer ne sont pas,

con vous pouvez juger, {briseurs. Aa reste

je ne vous puis mander autres nouvelles de Flandres, si n'est celles mesmes que l'am- bassadeur d'Ëspaigne m'a présentement faicl entendre, qui est que le prince d'Orange se renforce tousjours, ayanl desjà lmict mille

chevaubt ens ble, deàqaels il y a deux mille

qui son! de Saxe que le conte de Schvarsbourg son beau-frère luy a amenez et vint-cinq mil

riage et croit ladicle dame roync que c'est pour excuser tant n'allées el venues, laquelle chose entendue par moy, je n'ay voulu faillir fle renvoyer ledict gentilhomme [mur atteindre le seigneur de Graignague et luy porter les lettres de la royne pour Voz Majestés que j'ay ac- i onipaignéea de ceste-cy, et si Elle sçavoit quel chemin l'archiduc tiendra, et quand sera son passage, je n'eusse faict faute d'en donner avis à Voz Majestés, ce que ledict seigneur rny ne luy a pas mandé. Toutes fois, je crois qu'il s'embarquera à Gènes ou à Villefranche pour venir descendre à Bayonne sans passer par voslre royaume. Au regard de la venue de l'archiduc, je m'en donne très bon signe et meilleur que si l'Empereur eut seule- ment redepesché le courrier ou envoyé un simple gentil- homme et Vostre Majesté peut adviser de bonne heure quel prince pourroit venir par deçà, car j'ay opinion que la conclusion se prendra icy et la femme en Alle- maigne.

"La venue toutes fois duquel prince ou autre grand BOgneor se pourra déterminer lorsque le personnage qui viendra, de voslre part, visiter Sa Majesté Catolique pour la mort du feu prince sera arrivé, sinon que l'archiduc vienne si tost qu'il ne faillit entendre tant, ou bien qu'il ne vouloit faite long séjour en ceste court, et mieux encore -'il sVn n-lournoil vous dire ce qu'il auroit conclu, avec ceste-ii v.

irJe ne Bçanroie dire si l'Empereur seroit homme à envoyer sa seconde fille par luy au roy de Portugal . •"«tin de nous en oster l'espérance et quasi vous forcer è marier Madame sceur du itoy au prince Rodolphe, sui- vant les première propos.! I Même volante, p. i&3a>

ERINE DE MÉDICIS.

hommes de pied. J'espère que Le duc d'Albe, de son costé, prendra bien garde qu'ils u'en- tamenl rien en l'Estat de. son maistre et de nous; encore que ces gens n'ayent occasion de rien entreprendre par deçà, nous aurons tousjours l'œil ouvert à n'estre point surprins et à tenir noz frontières en bon estât; qui est, .Monsieur de Forquevauls, tout ce que vous aurez de moy, priant Dieu vous avoir en sa saincte et digne garde.

Du chasteau de Boulogne, le xxvr* jour d'aoust 1 568.

i

Je vous veulx aussi bien advertir comme dans un moys toute nostre gendarmerie sera payée, qui se monte à dix mil chevaulx et avons tousjours les six mil Suisses et plus de soixante enseignes de gens de pied françois, qui nous faict espérer que ny le prince d'Orenge, ny autre que soit ne se mettra au hasard de rien attenter contre nous.

[ 1568. 37 août. ]

Minute. Bibl. nat. fonds français, ,5547, P 335. A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE MONTPENSIER.

.Mon cousin, pour ce que le Roy monsieur mon filz vous escript assez amplement de son voulloir et intention et mesmement comme il a incontinant, après avoir receu vostre lectre du xvi° du présent, ordonné que la compagnye du comte de Brissac qui est en Berry seroit envoyée en Touraine et la vostre mise audict pays pour y tenir garnison suivant ce que vous nous avez escript que désiriez l'avoir auprès de vous pour vous en servir, advenanl l'occasion. En quoy le Boy mondirt seigneur el filz vous a bien voulu favoriser et vous pouvez asseurer, mon cousin, que non seullement

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.

17.")

en ce qui deppend de son service, mais en toutes aultres choses qui! congnoistra con- cerner vostre faict particullier, il a en telle re- comniandation, convoie il a entière confiance et se repose tulalleinent sur vous de ce qui est besoiug de faire pour sondict service, priant sur ce le Créateur, mon cousin, vous tenir en sa saincle et digne garde.

1 5G8. a septembre.

Ong. MM. liai, fonds français, u" 3178, f* 1 37.

V MONSIEUR D'HLMIÈRES,

GOUTtBHSCn HT UEUTBMST CBNBRàl. À PBBOSNB.

Monsieur de Humières, vous verrez par ce que le Roy monsieur mon filz vous escript comme il désire que vous vous reliriez en vostre gouvernement pour pourveoir à la seu- retté et conservation d'ieeluy soubz son obéis- sance et semblablement ce qu'il désire que vous y l'aides touchant ceulx qui s'esleveront et les aultres qui se vouldront contenir en leurs maisons. A quoy je m'asseure que vous ne ferez l'aulle de satisfaire, ce qui nie gardera \ous faire pour ceste occasion plus longue lettre. Priant Dieu, Monsieur de Humyères, qu'il vous ayt en sa saincte garde.

Escript à Sl-Maur-des-Fossez, le ii'jourde septembre 1 568.

Caterine. Robertkt.

1568. 6 septembre.

Orijj. Archives du Vatican . lettres des Princes, vol. X.W1I

A IVOSTHE TUÉS SAINCT PÈRE

LE PAPE.

Très Sainct Père , encores que nous ne fa- cions aucun doute que, suivant ce que le Roy

mon très cher filz vous escript présentement de sa main ' en laveur de l'évesque de Lan- gres2, touchant sa démission qu'il lui a com- mandé de faire de son évesché pour prendre celui de Paris, et les requestes qui vous ont ci devant et à plusieurs fois esté faites à ceste mesme lin, Vostre Sainteté se soit contentée de le gratifier en cerf endroil et octroyer gra- tis ce qu'il vous demande, attendu les grandes, justes et raisonables considérations portées particulièrement parla lettre du Roy monsieui mon filz, toultefois, cognoissant l'importance de ceste affaire pour le bien du service de Dieu premièrement, et de ce royaume de pour- voir en ceste principale église de France ung bon et digne pasteur qui se puisse acquitter du debvoir de sa charge et servir d'exemple aux autres, selon la bonne et parfaite confiance que nous avons en luy pour les rares vertus, bonnes mœurs et honnesteté de vie qui vous sont, ainsi que nous sçavons, assez bien con- gneus, nous l'avons bien voulu aecompaigner de la présente, et par icelle vous recommander ceste affaire de tout mon cueur et affection, et aflin que nous puissions voir cestedicte église pourveue, comme bien fort nous le désirons, nous remeclant du surplus sur la lectre do Roy notre filz et sur ce qu'a charge son ambassa- deur vous remonslrer pour supplier le Créa- teur, très Sainct Père, que Vostre Saincteté il veuille longuement préserver, maintenir el guider au bon régime et gouvernement de nostre saincle mère Eglise.

Escript à S'-Maur-des-Fossés, le vi'jour de septembre 1 568.

Vostre dévote et obéissante fille.

Caterine.

1 Voir coït.- lettre de Charles IX dans le n i5648 du l'omis français, P 93.

2 Pierre de (jondy.

176

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

I 568. 7 septembre. i nj.h Iran; mue p n M. de Menai.

A MONSIEUR DE SÉNARPONT.

Monsieur de Sénarpont, vous verrez ce que le llo\ monsieur mon fil/, vous escript lou- chant l'instruction qu'il a envoyée à tous ses lieutenants généraulx des provinces de son royaume et, comme pour l'assëurance que luy el moy avons l'affection que vous portez à son service et de la bonne voulonlé (]ue vous avez de demeurer en son obéissance, il n'a entendu le faire pour vostre regard; car il se lienl si asseuré de vous qu'il n'en veull plus avoir, ne prendre plus grande asseurance, comme vous dira mon cousin le mareschal de Cossé, et si vous vouliez envoier vostre filz aisné pour le semée de mou lîlz le duc d'Anjou, il sera très bien venu el receu de nous très vollunliei's. Priant Dieu, Monsieur de Sé- iKirponl, unis tenir en sa saincte et digne garde.

Escripl à S-Maur-des-Fossez , le vne jour de septembre 1 568.

Caterine. Fises.

1568. H septembre.

Copie. Bibl. nat. fonds français, n' 10761, I* i463.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAUX.

Monsieur de Forquevauls, s'en retournant le sieur de Chelles présent porteur, je vous ay bien voulu faire ce mot pour vous advertir de noz nouvelles et de Testât des affaires de ce royaume qui est tel que depuis dix ou douze jours en çà les prince de Gondé el admirai qui s'étoient relirez du costé de Borgongne en un lieu nommé Noyers, prenant une l.iiilse couleur el prétexte que l'on avoit com- mandé de se saisir de leurs personnes, ont

reprins de nouveau les armes ' et se sont acheminez avec ce qu'ils ont peu assembler

1 Au moment de son départ , Condé écrivit à Charles IX pour lui exposer tous leurs griefs. Une copie de cette lettre est conservée au Record office. Nous la donnons m entier; c'est la préface de celte nouvelle prise d'armes: «Sire, il me desplaist grandement que, en toutes les lettres el dépesches que j'ay envoyées à Vostre Majesté depuis la publication de la paix, vous n'ayez peu veoir que plainclos et doléances et tant de tristes et lamen- taliles subjecta, el que aujourd'huy je suis encores rons- Irainct de continuer de mesmes avec très justes et très nécessaires occasions, car si jamais un subject a peu justement se plaindre el condouloir à sou Roy comme à son souverayn prince et seigneur naturel, auquel il doit avoir recours après Dieu, et estre garanly et conservé contre toutes injures et violences, cela aujourd'huy a bien lieu à mon endroict et de tous vos autres subjecls qui l'ont profession de la religion réformée, lesquels depuis long temps ont esté incessamment vexés el tra- vaillés misera bleui en 1 avec toutes sévérités et rig ire,

ce qu'ils ont souffert d'autant plus patiemment qu'ils ont toujours espéré que le temps leur apporterait quelque soulagement de leurs maulx, esqueis ils ont voulu esviter toutes les occasions de renouveller les troubles, ayant eu (grâces à Dieu) des moyens en main pour repoulser telles violences , s'ilz eussent voulu. De qiioy nous sça- vons, Sire, que la cause ne vous en peull estre imputée, comme aussi cela n'est-il jamais tombé en nosliv penser, estant vostre gentil naturel autant contraire el ennemy de telles façons de faire, que vostre vouloir el intention en sont esloignés, dont vous en avez rendu des si grandes et ouvertes démonstrations par toutes les dépesches qu'il vous a pieu m'envoyer, et encores dernièrement par le language que vous tinstes à la Royne, par lequel vous donnastes assez à cognoistre combien le renouvellemenl .les troubles vous estoil odieux, la priant instamment de vouloir pariflier toutes choses et faire en sorte que on ne relournast jamais aux guerres cruelles, qui ne vous pou- voient apporter que une désolation et riiyno; niais, Sire, nous en imputons la cause à cest ennemy conjuré de vostre Estât le cardinal de Lorraine et ses adhérens et complices, qui en sont les seuls aulheurs el motifs pai les prariiquos el menées desquels et par l'estroicte intel- ligence qu'ils ont avec l'Espagnol , les divisions et parlia- Litéa ont continué depuis àx ans entre vus Bubjecta, les- quelles ils nourrissent et entretiennent si soigneusement aujouid'huvs par les meurtres et assassinais qui se cpm

LETTRES DE CATHI-

de forces du rosle' de la Rochelle et du Poitou . ce que voyant el estans sur une si ouverte et

mettent et s'exercent journellement soubs leur adveu par loua les endroicts de vostre royaume à rencontre de ceulx qui no tour veuillent adhérer, el qui ne sont de leur parlj el faction; en «(noy ils abusent notoirement de Vostre Majesté, de laquelle ils se sont saisis pour vous foire exécuteur de vostre ruyne, mesmeengagea.nl vostre honneur el réputation, vous contraignant de violer el enfraindre la l°v cl seurté publique que vous avez jurée, pour servir d'exemple à tous vos subjects el à inus peu- ples de nalions estrangères de ne se lier jamais à rostre parolle, chose très dangereuse et pernicieuse pour la conservation d'ung Estât, car que pourront dire ceulx qui ont entendu la prompte obéissance que nous vous avons incontinent rendue en posant les armes, en licen- ciant nos forces avecques la plus grande sollicitude et dilligence que nous avons peu, en nous retirant à nos maisons, exposant nos poitrines el estomacbs nuds aux glaives et cousteaux de nos ennemis, soubs voslre seule promesse et parolle sera-t-il dicl que vostre foy a servy d'ung lillet et piège pour surprendre et faire assassiner vos j >1 1 1 - fideiles subjects et serviteurs, et que leur fidelle et prompte obéissance ait esté si mal recognue? Jusques à quand sera-ce qu'on vous fera entretenir votre armée pour la seurelé de vos ennemis couverts qui vous en\ iron- nenl , et pour exterminer vos plus affectionnés et obéis- sons subjects et serviteurs? Que diront aussi ceulx qui entendront que, depuis la paix, nous n'avons peu de- meurer ni dormir en seureté en nos maisons, el que, pour esviter le péril et danger de nos vies el conserver nos personnes, qui estoient continuellement espiées et apuetlées, nous avons este rouslraincls d'aller de maison à maison avec nos femmes et enfans entre les lu-as, et après nous eshe retirés en ce lieu, qui est près des con- tins de la France, qu'on y a envoyé par diverses fois des espions pour observer la hauteur des murailles et veuil- les moyens de nous surprendre, et que maintenant, de peur de faillir el effectuer ung si méchant et malheureux desseing, on l'ait marcher et acheminer par deçà la plus part des forces qu'on a entretenues jusqu'à reste heure pour cesl effect, pour nouscircuyr etenvironner, de sorte que nous sommes conlraincls d'abandonner ce lieu et et nous en aller comme matratz {tic) désempennés jus- ques à ce que Dieu nous face la grâce de trouver quel- que autre lieu de seureté el relrairle, el esvilei- la rage, furie et cruaulté dudict cardinal et de ses BSSOCÏés, en nemis conjurés de la maison de France en la ruyne de

(atiierihe db Mtuic.is. in.

KI.NE DE MÉDICIS. 177

manifeste démonstration de mauvaise volonté par eulx faicte assez informez de leurs des-

laquelle ils ont de tout temps conspiré, el de tous ceulx qui peuvent s'opposer à leurs damnaliles entreprises pleines de sang et impiétés. Se peull-il trouver es his- toires et chroniques qu'il ait esté jamais commis une pareille lascheté, infidélité el desloyaulté entre les na- lions mesmes les plus barbares et infidelles de ce monde. Sera-t-il dict que l'on se soit ainsi joué de vutre foy el promesse sans que ceulx qui vous sont obligés de serment et fidélité se y soyenl opposés? Sera-t-il dicl qu'ung prestre, ung tigre et ung tyran avec ses ministres et pensionnaires du roy d'Espaigne vous ayent donné la loy et à tous les anllres princes, seigneurs et gentilshommes de ce royaume, el qu'ils vous ayenl réduict à reste extrémité de vous deffaire voiis-mesmes? Jusques à quand sera-ce qu'on les laissera abuser de vostre patience, de vostre nom et autorité pour vous faire autheur de voslre ruyne? Jus- ques à quand sera-ce qu'on tiendra pour lidelles sub- jects et serviteurs ceux qui ont, de toulz temps, affecté ceste couronne pour la partager avec l'eslranger, qui ont voulu maintenir contre toute vérité qu'ilz estoient issus du sang des légitimes roys de France, et qu'elle avoit esté usurpée par vos prédécesseurs sur leurs ancestres, qui ne désirent rien plus que d'affaiblir cest Eslat par- troubles et divisions, comme le seul souverain et plus expédilif moyen pour parvenir à leur desseing? Jusques à quand tiendra-ton pour rebelles et désobéissants à Vostre Majesté ceulx qui, volontairement et franchement, se snubmetlent à l'eslroicte et naturelle subjeclion qu'ils vous doibvent, qui n'ont rien à plus giand désir que de vous servir el obéyr, el vivre en paix soubs vostre autho- rité et obéissance de vos éclicts et ordonnances? Je vous eimiiyrois d'une trop grande longueur, Sire, si je voulois poursuivre par mesme ce qui se pourrait bien dire sur ce propos, lequel estant plus particulièrement déduicl par- la requeste que j'ay donné charge à ce porteur voue présenter, je m'en remettray sur icelleet suppliray trè humblement Vostre Majesté de la vouloir recevoir, en- tendre el considérer, comme venant deceluy qui est auss affectionné à la grandeur- de vostre Estât que ledict car- dinal et ses associés en sont ennemis mortels, et qui ire désire rien plus que vivre et mourir en l'estroicte obéis- sance et subjeclion naturelle qu'il vous doibl.

itSire, je supplie le Créateur qu'il vous ait tousjours en sa très saincte garde, et donne parfaicte santé, très longue et très heureuse vie.

itEscript à Novers, le xxu° jour d'aoust îMJS.-' Voil

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mi-iuurRie B4T10I t ii

178

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

sains depuis ce temps et encores à présent le Roy monsieur mou fils et nous tous ne pen- sons à auli'e chose que d'assembler au plus lost (ju'il sera possible un bon nombre de forces pour leur courre sus, et les desfaire et iu\ ner avant qu'ils ayent aucun moyen de se reconnoislre et assembler pour exécuter quel- que chose de pis, faisant est:tt dans peu de temps noz forces prestes et avec icelles tirer du costé ceulx qui se sont eslevez se voul- (Ironl assembler, afin d'empescher leur masse et les combattre et tailler en pièces, et desjà fussions partis de ce lieu pour tirer du costé d'Orléans sans la recheute de maladie que a eue ledict sieur Roy mon fils, qui luy a duré seullemcnl cinq ou six accez de fiebvre tierce, dont à présent il est du tout guéri et ne reste autre chose pour le remettre sus et en sa pleine santé que de le laisser reposer quel- ques jours dans le lict pour se renforcer, ainsi que ledict sieur de Chelles vous pourra dire, l'ayant veu le jour de hyer et longue- ment devisé avecques luy, et afin que je n'ou- blie rien de ce qui se passe par deçà, il failli que je vous advertisse d'une chose qui (dépen- dant du premier advis que je vous ay donné de la mort de vostre courrier et d'un autre Espaignol, et de la prinse des paquets dont ils étoint chargez) m'a semblé digne que vous le sceussiez, afin d'en parler de la bonne façon tant à la Royne Catholique ma fille, qu'au prince d'Evoli. Atous devez donc entendre comme, ayant de nostre part après la nouvelle venue de la mort des deux courriers, faicl toute diligence qu'il nous a esté possible pour arrester les au theurs de tel maléfice et pour recouvrer entièremenl touts les paquets dont

également la lettre écrite au Roipai Condé,de Noyers, I" jiiill i précéd ni. i\ pendice du tome II cl l'H»- toire tirs prmcet de I" maison de Condo\ pur le duc d'Au- male, p. .'S:">5.)

ils estoint chargez et principallenienl ceulx (|iii se dressoint à nous, il ne nous a jamais este possible en premier lieu de gçavoir les autheurs de la mort desdicts courriers, ny de recouvrer aucunement les paquets qui estoint pour nous et comme, par l'exli-esoie peine el sollicitude que le conte de Lude et autres aoz ministres avoint mise en cest endroit, il fui advenu qu'une partie des paquets qui es- toint pour autruy se fussent trouvez les uns tout ouverts et les autres non parmi les bayes et buissons à l'escart du grand chemin les deux dicts courriers furent asaillis, aussi- lost que ledict conte du Lude les nous eut envoyez en ce mauvais estât, voyant que la subscription d'aucuns qui, comme dict est, estoint tout ouverts, s'adressoint à don Fian- cés d'Alava,nbus ne failismes, les ayant faicl recacheter soubs autre couverture et sans au- cunement les vouloir voir ny lire, encores qu'ils l'eussent ouverts, de les envoyer audicl don Francès, lequel se mettant sur certaines grandeurs et se voullant prendre à ceulx qui ne pouvoint rien de l'ouverture desdicts pa- quets, les refusa par trois fois, ce que voyant nous les avons envoyez au duc d'Albe, d'aul- lanl que ledict don Francès nous manda, lorsqu'à la troisiesme fois lesdicts paquets luy furent présentez, qu'il estoit résollu de ne les prendre point, encores qu'il fust d'ailleurs adverti qu'il y avoit dans iceulx chose qui es- toit de grande conséquence pour le service du roy son maistre du costé des Pays-Bas. Or avant esté présentez au duc d'Albe lesdicts paquets par le sieur de Ferrais, il approuva par la response qu'il feil lors grandement la façon dont ledict don Francès avoit usé, allé- guant (pie, s'il eult esté en sa place, il en eul faicl de mesmes et par l'on peut assez col- liger que ledict don Francès aura faicl quel- que mauvais office en cecy et que du costé

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

170

d'Espaigne il en aura aussi usé de mesines, ce qui m'est davantage confirmé par plusieurs propos extraordinaires que ledict don Francès a tenus, principallemenl par la mort du Prince' disant une fois qu'il n'esloit pas mort, l'autre fois qu'il l'esloit et que nous le sçavions mieulx que luy pour l'avoir peu voir dans ses paquets. Et l'autre jour, parlant à mou cou- sin le cardinal de Lorraine, se plaignoil que nous ne portions le dueil dudict prince. veu que nous sçavions bien sa mort, l'avant \eue par sesdiels paquets, que de luv il en porterait le dueil le lendemain et n'estoit point besoin nous en donner advis puisque nous le sçavions mieulx que luy par la lecture de ses lettres, et aprez, quand il a veu que nous en portions le dueil , il ne l'a prins et dict s'eston- ner pourquoy nous le portions, l'aignanl n'en avoir eu nouvelles, bien que par une centaine de lettres de marchands ladicte mort est toute vulgaire , qui sont toutes choses fort estrava- ganles et (lesquelles l'on ne peut présumerque, eu usant ledict don Francès, cella ne soit pour mettre son maislre et nous en mauvaise intel- ligence; mais la svncérité et franchise dont en tout ce qui a touche' à sondict maislre nous avons toujours procédé el noz déportemenls plein- d'honneur et de tout louable respect à l'endroit des princes noz voisins doivent assez faire entendre le contraire et ce que ledict don Francès vouldroit sur reste prinse de paquets l'aire croire el persuader par delà, dont nous sentans offensez et avec juste occasion, j'en aj dict mon advis bien librement audicl sieur de Chelies et vous prie, Monsieur de Forque- vauls, d'en parler aussi bien vivement à la rayne madame ma tille e! audict prince d'Evfdy, les pliant de croire la vérité de l'his- toire telle que je vous mande cy-dessus el d'empescher que si ledict don Francès en a 1 Don tiarlos.

escript par dellà autrement, que cella ne soit receu pour chose vraye; de quov par la pre- mière occasion \ous me fairez plaisir de m'en mander des nouvelles et de toutes les autres qui courrenf par dellà, ce que attendant, je prieiay Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa saincte et digne garde.

De Saint-Maur-les-Fossez, le vin* jour de septembre 1 508.

D'autant que les chemins du costé de l'oi- tou et de la Guyenne seront désormais empes- chez, il fauidra, quant vonsvouldrez escripre, que vous nous despeschez par le costé de .Nai bonne, voslre beau-frère donnera ordre que les paquets nous soient plus seuremenl rendus.

[ 1 508. y septembre.] Orig. Record office, Slate paptrs . vol. XL11I.

V MONSIEUR L'ÉVESQUE DE RENNES.

L'éxesque de Rennes après avoir remonstré bien au long à la royne d'Angleterre suivant la charge qu'il a du Roy son inaistre et de la Royne sa mère, combien Leurs Majestez ont trouvé eslrange et pleins d'ambiguïté et de doutes les propos dont son ambassadeur a dernièrement usé en présence de tout leur conseil ', et combien ledict ambassadeur par

' Voici le mémoire qu'avait In .Noms dans son au- dience il u >| septembre. I Calendar uj State papers , i568, p. û'i.V )

- Il y a long tempe, Sire, que la royne ma maistresse ■i , par plusieurs Ims, ron-idéré -i <'ll" vous riebvoil en - rayer lira ce présent message, que j'ay maintenanl charge de vous lire: mais après avoir longuement considéré, les occasions qui s'accroissent de jour en jour l'ayant induicte à ce faire, Sa Majesté ne Be peult plus contenu. vous priant i pour ce que l'affaire est de grand consé- quence tant à noua, Sire, qu'à la royne ma mais tresse) que cecy puisse estre entendu , comme la matière le re- quiert bien pesée et y respondre pertinemment, et qu'il

,i3.

180

lesditz propos a monstre de considérer mal les vraies causes des désordres qui sonl en

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

France, don! toutefois en quelque Borte que ce soit il n'avoit que faire de s'entremettre si

vous plaide considérer que Sa llautesse a, de long temps, résolu cecy en son esprit, et meurement délibéré avec ordre propre pour déduire actions enlre roys et princes ayant peuple BOttbs leur charge, qui leur est commis de par Dieu, allin qu'il soit gouverné et préservé par tels princes qui sont en lien de bonne amytié, tant par ligues el traictés que par eslre voisins, lesquelles choses et semblables Sa Majesté estime estre communes entre vous et elle; el pour ce que l'affaire est de telle importance, que (estant bien considéré el y ayant bien respondu) peull apporter grand honneur et repos à vous deulx, el à vos rovaulmes, pays et subjects; et au contraire ne la considérant connue il appartient, et n'y avant esgard, peut engendrer deshonneur à vous, et à Sa Majesté el à ses pays et subjects trouble et confusion; et aussi, pour ce que l'affaire louche vostre Estât de bien près, la royne ma maistresse m'a donné charge, si ainsi vous plaist, de vous prier que ce mien message puisse estre déclaré à vous, Sire, et à la Royne vostre mère en pré- sence de ceulï de vostre Conseil privé, afl'm que l'affaire soit considéré el pesé par euk comme la cause le requiert. Vostre Majesté sçait très bien qu'aux derniers troubles la royne ma maistresse n'usa d'aultres termes envers vous, sinon de vous offrir de son bon gré tels moyens qui vous sembleraient bons, affin d'amener le différent entre vos subjects à quoique bonne lin; et Sa Majesté, Sire, vous donne à entendre que, sur son honneur, et comme elle est princesse, qu'elle n'eut jamais affaire avec, vos subjects à ces derniers troubles, et ne monstra jamais aultre opinion qu'elle eust d'eux; mais qu'elle se mescontentoil de leurs entreprises, et reprenoit inces- samment ce qu'ils faisoient , tellement que vous pouvez bien penser que, pendant que les troubles durèrent, Sa Majesté ne se inesla jamais, sinon à vostre adventaige, combien qu'elle ne laid double que vous n'entendiez bien , si elle eust voulu , elle eust troublé aysémenl vostre Estât. Donc, Sire.veu qu'avez maintenant la supériorité sur tous vos subjects (comme de raison), si ainsi est qu'elle sa meile maintenant en In cause qui est entre eous et vos tubject», cela ne procédera d'aulcune parcialité envers vous, ou qu'elle veuille troubler aucunement vostre Estât , mais pour Us occasions qui s'ensuivent: premièrement, pour le debvoir que Sa Majesté doit à Dieu tout puissant, par la grâce duquel elle est constituée royne de rovaul- mes, pays el multitude de peuples, allin de les conserver à son honneur, et allin d'en rendre compte, comme en

pareil cas, Sire, il faut que vous laciez pour les vostres, cl cela sans excuse quelconque; secondement, pour la sincère parfaicte amylié (pie Sa Majesté a envers vous, son bon frère, le déshonneur et trouhle duquel elle ne peult maintenant veoir, qu'elle ne cherche tous moyens pour y remédier en lout ce qu'il luy sera possible; tiercement, pour ce que naturellement et de droict elle a à considé- rer son Estai que Dieu, de sa bonté et divine grâce sans l'avoir mérité, ou sans aulcune pollice dont elle ait usé, a préservé au milieu du monde, comme en mer impé- tueuse, dont elle doibl remercier Dieu, aussi ne fault-il pas qu'elle soit négligente d'emplover telle aydeque Dieu luy a donné, tant par conseil, prurlence et pouvoir, allin de conserver sondict Estât à son honneur; et pour ces troys causes, desquelles l'une d'icelles seroit sullisanle, Sa Majesté est incitée de vous dire, Sire, et à la Royne vostre mère, el à Ions ceulx qui ont par leur vocation soubs vous intéresl en la police de vostre rnyauline, qu'il vous plaise de pourveoir de présent remède aux choses qui s'ensuivent: premièrement, on veoit et c'esl notoire à un chacun, et pourtant lamentable, que loulainsi que Sa Hautesse ne le veult prouver aultremenl que par les édicls du roy, qui sont à inespris par tous les lieux de vostre royaulme, conlemnés et violés, et ce, non seule- ment par personnes privées, simples subjects en cachette, la malice desquelles ne peult eslre soudainement apaisée après si grands troubles , mais aussi pargouverneurs de vos provinces , villes , chasleaux , ports de mev et aultres places et communément par vos capitaines et soldats qui sont enguarnison; el combien qu'aulcun de vos subjects qui, par l'aucthorité de vos édicls, peuvent vivre en liberté de leurs consciences, ne sont du tout excusés, toutefois la rupture desdicts édicts, voir la rupture et mespris de Dieu le Créateur, qui dès le commencement a défendu de tuer et répandre le sang, et autres tels cimes sont dampnables et publiquement commis non pas seullement loing de vous, mais aussi en vostre principale ville près voslre personne et par tels de vos subjects qui veullenl eslre estimés et font profession de la religion romaine. Et I ce qui esl plus lamentable el horrible devant Dieu, qui veoil toutes choses, iceux meurtriers sont congneus d'un chacun estre maintenus, provoqués et récompenses par i aulcuns qui ont grand crédict et auctorité soubs Vostre Majesté, chose forl dangereuse à un prince de souffrir, | lequel fault qu'il rende comple à Dieu d'avoir mis en aur- thorité tels officiers et ministres, et combien qu'il soit ad-

LETTRES DE GATA

avant, et comme on s'est aussi bien appemi de quel lieu il en estait instruit, qui ;i este

monesté toutes fois, ne mect'-on peine dilligenteinent d'y remédier. Et quant a>i\ horribles actes cy devant récités commis par vosdicts principaux 1 1 iii ii^-1 1<»^ . si vous n'en avez la congnoissance, la royne ma maistresse en est tant plus joyeuse, espérant que vous serez moins respon- sable devant Dieu , n'ayant congnoissance de telles choses . mais affin que vous soyez du tout innocent envers Dieu, la royne ma maistresse, estant touchée en sa conscience vais adveilir et vous prie,' de considérer la division de vos sobjects touchant l'opinion leur religion, affin qu vous,

estant ordonné ro\ par dessus tous vos suhjects. de quel- ([iie profession qu'ils soient, vostre plaisir soit , selon le deb- voir d'une roy, donner audience tant qu'aux ungs qu'aux aultres, car Sa Majesté ne douhle pas (considérant votre

hou naturel et clémence divulgués par tout le idc

vostre grande louange), que si vous voulez ouyr différem- ment tontes les deux parties et prendre en vostre protec- tion aussi bien l'un que l'aullre, tellement qu'ils puissent avoir libre accès à Vostre Majesté et à la lïoyne vostre mère, vous pourrez ouyr beaucoup plus de choses que ne fairtes touchant horribles meurtres et saccagemens tant par feu et par l'espee, noyans ou eslranglans vos- dicls suhjects en manières diverses monstrueuses, bru- lalles, barba.es, et horribles à UDgchrestien d'entendre, el cecj exercé à toutes sortes d'hommes, femmes et en- fans, et mesmes aux femmes grosses d'enfant, de tontes qualités, tant nobles que ignobles, riches que pauvres,

car jaçoit que Sa Majesté oyl journellement les lamenta- lalionsd'icellesernaullés, uon seullementhorsde France, mais ho: s d'aultre pays, d'où tels rapports sont journel- lement mandés par escripls et par gens dignes de foy, marchands et aultres ses suhjects tralfiquans en France,

el i rtant, Sire, -'il vous plaisoit, faire inquisition par

tous vos pays par personnes de bonne conscience el non passionnées oi menées d'aucune faction, mais telles qui ayment le repos de leur pays, elle pense que vous Irou-

i i rostre pays plus affoibly el désolé depuis la publi-

i-alion de vostre éilirt depuis si\ mois en çà . que en neuf auparavant tant en guerre civile que estrangère. El pour- lant la rojne ina maistresse soubhaite que vous ne pn ihv l'oreille à tcds personnages, combien qu'ils soient vos conseillers op autres, layes ou d'église, affin qu'ils vous persuadent que la multitude de ce peuple ainsi mcurtry (tant grand - 'ii-il I soient mutins ■•( rebelles et pourtant dignes d'estre meurtrys plus tosl que préservés selon vos édicts, et que vous ne debvez ouyrleur cause

EBINE DE MÉD1GIS. ÏSi

occasion de rendre cesdietz propos plus sus- peetz, el Sa Majesté finalleménl est venue à

en justice, mais permettre à un chacun les saccager, et pour ce qu'ils sont de religion contrai. e à la romaine en aulcun poincl , que c'est chose dispensable de les meurtrir ; car nous n'ignorons point qu'il n'y ayt aulcuns person- nages grans en aucthorité, lesquels sont tellement ti ap- portés par In ambition el sans charité chres tienne, .que, affin de maintenir leur orgueil et arrogance, il ne leui chault d'abuser primes chresliens par leurs mensonges el intention de leur- faire destruire leurs bons et loyaux suhjects, et ce sou hs ombre d'accuser chacun d'hérésie, elpa- ce moyen affoiblir l'Estat d'aucuns princes et le lindre d'estre subjecl à aultres. Eisa Majesté \ous requiert de bien bon cœur- de penser cecy dVlle. que m ell n'i stoil pi r-uadée que vous estes ou pouvez estre ahu- par aulcuns conseillers qui sont sans mercy, vous faisant accroire que plusieurs d'iceulx qui diffèrent de la religion romaine vous estre suhjects déloyaux (au nombre des- quels nous ne comprenons pas les anabaptistes et autres semblables), toutesfuis elle pense que vous leur pouvez commander comme à vos plus loyaulx suhjects , aulti ement elle ne s'™ mesleroil point; mais ainsi que Sa Majesté a desjà dict. la principale el première cause pourquoy elle s'en mesle esl le soing qu'elle a de descharger sa cons- cience envers Dieu; la seconde, est l'amour qu'elle vous porte, Sire, comme à son bon frère, cherchant d'esviter le déshonneur qui s'accroisl par toute la chrestienté tant envers vostre pays, Sire, qu'envers Vostre Majesté, et aussi les troubles qui s'en pourront ensuivre en vostre royaulme, souffrant l'oppression de vos loyaulx suhjects. Pour conclusion, Sire, si ces premières considérations ne vous semblent suffisantes, comme elle pense qu'elles seront, elle vous prie d'accepter cette dernière comme une chose si très nécessaire qu'elle ne la penlt obmettre. rirais déclarer pour- son Bâta» particulier, et ne doihl aussi estre oublie pour le vostre, c'est que, si vous ne voulez traicter avec elle, comme ung prince doibt avec ung auitre pour l'amour du debvoir que vous deux deb- vet i Dieu, el pour l'amour que vous portez l'ung à l'autre, estant alliés et voisins, pour son honneur et gloire, car si tel désordre n'est réformé effectuellemenl, l 'est à-dire les meurtres ordinaires de vos suhjects in- nocens pour seullement professer la religion qui leur est permise d'exercer par vos édicts, mais au contraire avouer el maintenir ceulx qui les saccagent et meur-

drissent, corn si c'estoit par l'ordonnance de l'église

de Rome, allin d'extirper tous ceulx qui ne consentent

182 LETTRES DE G \TII

reste conclusion: <|ue s'eslanl l;ii>s.: entendre ledict ambassadeur en quelques endroictz île sa proposition que la royne sa maislresse veult se mesler de la cause qui est entre le Roy et ses subjetz, et que si le Roy ne veull traiter avec elle aimablement des désordres queiedicl ambassadeur allègue estre en France qu'elle voit le danger qu'il y a pour elle ri pour son Estât, el que d'aultres princes et Es- lats consentais avec elle en jugeront aussi de mesme, le Roy et la Uoyne sa mère considé- rant que telz propos peuvent recevoir diverses interprétations, et néanmoins, en quelque sorte que ce soit, malaisément se peuvent in- terpréter en bonne part, prient ladicle royne leur bonne sœur premièrement d'estre con- tente de leur déclarer si son ambassadeur a eu charge d'elle d'user de ce langage et puis il en auroit eu charge d'éclaircir un peu mieulx comme c'est que Leurs Majeslez la doivent prendre, et cependant le lîoy pour commencer le premier à descouvrir à ladicte dame le fonds de son cœur, comme il appar- tient à la bonne et sincère amitié qui est

à la doctrine de Rome, laquelle est du tout contraire à la doctrine cbrestienne, et, déroge à la souveraineté île tous princes, Sa Majesté veoit elèrement, combien que ce soit par aventure bien tard , quel dangier est éminent tant à elle qu'à son Estât, et aussi elle ne faict nul double qu'aultres potentats et princes de la cbreslie- netéconsentansavecSa Majesté contre l'unité de l'évesque de Rome, verront évidemment combien il leur est né- cessaire de pourveoir promptement à tel dangier. El quant à ce que Sa Majesté en fera pour son asseurance, elle pensera estre desrbargée devant Dieu, et pour son bonneur vers vous, Sire, son bon frère et allié, ne faisanl double que Dieu ne conduise l'événement, comme il a été faict par cy devant, pour la préservation d'elle el de 6on Estai. Ainsi elle rapporte tout à l'Iionii'iir et gloire de Dieu sur toutes choses, sans affection particulière d'ambition on gain quy luy puisse advenir, ou par bayne on courroux qu'elle ayt contre personne qui vive.» (Record nllice, State papen, France, vol. XI, IV.)

ERINE DE MÉDIGIS.

entre Leurs Majesté/., l'assure et proteste que s'estant de rcebet' aucuns de ses subgetz sou- levés et armés et l'ayant contrainct de s'armer pour réprimer leur témérité, il n'a aullre des- sein ni but quelconque (comme aussi il n'est vraisemblable) que de rétablir son royaume en meilleur estât, y rendre l'obéissance qui est deue à Dieu, au Roy, aux lois et à la jus- tice, osier à ses subjetz qui se sont révoltez les moyens qu'ils ont eus jusques icy de se soutenir et fortifier en leur désobéissance, qui est la seule voye de pourvoir aux désor- dres que son ambassadeur a preschés à ceulx qui sous correction les doivent trop mieux co- gnoislre que luy el qui y ont aussi trop plus d'intérest.

Le Roy ne veult recevoir ni juge, ni ar- bitre, ni médiateur entre luy et sesdilz sub- getz, comme il est raisonable, ni aultre moyen de réconciliation que leur asseurance pour l'advenir de plus d'obéissance, qui est aussi le seul moyen qu'un sujet qui a offensé son prince doit tenir pour mériter sa grâce, estant ceste sienne intention bonne, sainte el digne d'un vertueux et religieux prince tel que luy, et espère aussi que l'ayde et la conduite de Dieu, pour en venir à bout, ne lui défaudra point. Il prie ladicle dame sa bonne sœur et tous les autres princes et polentatz de ne s'en mesler point, comme aussi ce seroit contre toute raison. Il n'a point l'aulte de forces, de moyens, d'amys et d'al- liés non plus que les aultres et sa querelle est juste, saincte et nécessaire, comme soubs correction celle des aullres en cet endroit ne seroit pas, et davantage le Roy el la Rouie sa mère, eu bon frère et sœur, conseillent el ad- monestent la royne d'Angleterre leur bonne sœur de ne prester aisément l'oreille à ceulx qui la conseillent de favoriser les subgetz dé- sobéissans d'un aullre prince, d'avoir pour

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

1S3

suspecte ceuix qui approuvent leur faulle. La conséquence est bien dangereuse pour son royaume, mesmement que n'a pas toujours esté obéissant, et le mal est bien contagieux, et néanmoins, quoiqu'il lui plaise en faire, le Roy et la Royne sa mère la prient de par- ler aussi clairement et franchement de sou coslé, comme ilz parlent du leur, el que les effete aussi soient de mesme, car les grands et vertueux princes, comme sont leurs troys Majesté/., doivent ainsi procéder en leurs a Ha ires '.

' Voici In réponse adressée par la reine Elisabeth à Catherine de Médicis :

-Quant je recepvis la dernière lettre, Madame, escripte de voslre main, je v veoiois uni; présent d'amour et offre d'amitié telle, que plus ne se pourrait souhaiter, laquelle, si ne la puis avancer, si est-ce (pie, au pis aller, la veux accompaiguer par aussy lions moyens que me se pourront présenter. en voslre endroit, et si vous preniez en bonne pari quelques indices de mon soing de vostre santé, quand la maladie vous fasclia, je in'esbahis bien fort de vostre soupçon que semhlez con- cevoir du message que dernièrement mou ambassadeur vous fit de ma part, qui me semble ne porta moindre lesmoignage de la grande solicitude qui me lenoit d'' l'affliction de vostre esprit, lequel ne se peut bonne- ment reposer, quand la France, qui vous est si chère, esl divisée en tant de partis. Et pourtant j'eslois fort estonnée que, d'une pensée si sincère et de mots si plains, deusl sortir question , comme aussi le langage que l'éves- que de Rennes monstra m'estoit estrange, tel que ne pense digne de ma plume, à qui je pense tant plus tosl a pardonner pour avoir si bien usé de bonne mémoire, en se soiivi-naiil si bien de sa lesson que dernièrement Il apprint, non que je crois que le Roy ou vous lui fussiez, maistre d'escholle (comme vous supplie croire), mais je n'ignore, Madame, ne vous desplaise, de quelle boutique telles drogues sortoient. On parle souvent de moy comme les chasseurs qui divisent la peau du loup. premier que d'avoir le corps; mais il me chaut si peu d'eux et de leur malice que rtito neïïa manicha par umr le Inru mande, et veois qu'il faut qu'il/; payent le double pour avoir compté sans leur hosle, en faisant leur triomphe davant la victoire. Voyez, Madame, jusques ne' tire la rolère, rie' faisant esgarer du premier chemin

I 568. - g septembre.

Aul. Arch. nat. collecl. Simaiicas, K 1T.10, jutee 26. \ MONSIEUR HOfl FILS

LE ROY CATOLIQl'E.

Monsieur mon fds , je n'é voleu léser re- turner le sieur de Chelles sans remersier Vostre Majesté de la souvenance qu'ele ha eue de moy et de la démonstration qu'ele lia faysjte d'estre marrye de mon mal et ayse de ma s;nilé en m'envoyent par lui visiter, l'asurant que ne se saroyt susier ' du bien ou du mal de personne qui désire plus sa conservation el son contentement et en cet que lui pourés servir que de milleur cour- s'i enploye que je l'a y en toultes aucasions; ce pansant enter- tenement l'amytié que Dieu a myse entre le

que je prins, qui fust de vous prier croire que le Roy ne vous n'aurez oneques cause de m'accuser d'avoir failli en ceste bonne course que j'ay commencée, sans que je soye irritée par trop mauvais moyens, qui me touche- ront en seureté ou en honneur, lesquels ne se pourront faire sans que j'y responde, car je ne suis si outrecui- dante que je crois tellement de ce mien paisible gouver- nement (dont en toute révérence je luy rende humbles grâces à qui c'est deu) que la sécurité d'iceluy me face si endormie, que ne face provision pour quelque acci- dent qui me pourra esveiller. Je ne suis de ces gens qui ouvrent la bouche en attendant que Dieu leur envoyé à manger. Ja, à Dieu ne plaise, que je n'usasse des bons moyens qw Dieu m'a donnes pour obvier et aller au de- vant mes malheurs, comme j'espère que vous mesme, comme ma très bonne sœur, me souhaitez, à laquelle je me recommande. » (Record oflice, State papers, copie du temps.)

Voir dans le Calendar of State papers (i56t>, p. 53'.') une lettre de la reine d'Angleterre à sir Henry Norris, le chargeant de représenter au Roi qu'elle a été infor- mée des cruautés commises contre les protestants, des fréquentes infractions à l'édil de pacification et qu'elle l'invite è faire Dure une enquête daus les provinces par des hommes impartiaux.

1 Susier, soucier.

' Cour, cœur.

IBi LETTRES DR GATHE

Roy vostre frère et vous et ' des plus grans que j pour cet heure puise fayre à tus dus -, je d y oublyré ryen de cet [que] conestré y povoyr servir, la prient de s'.imi aseurer H n'ajouter l'ovs à bocoup de èhauses qui' l'on dist pour y couyder mestre division et conoysaut la volante! du Roy mon fds si bonne, cela m'en fayst plus j hardiment asurer Vostre Majesté du servise que puis Fayre en cet endroit à tu dus, lequel Hoy mon (ils m'a priée fayre ses ayscuso à Vostre Majesté cet y ne lui ayscript, ayent aysté piqué enn un bras qui l'ann en guarde, el l'ayré cete lelre pour luy come pour moy enn atendent qu'il soit guéri et qu'il envoy hun jeantilhomme ver Vostre Majesté, corne il fayré de brief, ayspérant que bien tost yl se ayderé de la niayn et enn atendent ledist sieur de Chelles contera à Vostre Majesté de nos novelles, qui cera cause que ne la enuyré de plus longue letre, prient Notre Signe ni* donner à Vostre Majesté cet qu'ele désire. De S'-Mort, le ix septembre. Vostre bonne mère et seur.

CaTERINE.

RINE DE MÉDICES;

estai, je l'a\ bien voulu arrompaigner de la présente pour vous prier de incontinent le re- cepvoir, admettre el instituer audirl estai el office sans mettre en longueur et difficulté, d'aultantque c'est chose que le Roy monsieur mon filz et moy désirons.

Donné au chasteau de Boulogne, le xi" jour de septembre 1 568.

1568. 1 1 septembre. Minute. Bibl. nat. fonds français, i5548, P lâS.

A. MESSIEURS LES GEISS

TEBANS LA COURT DE PARLEMENT A BORDEAUX.

Messieurs, le Roy monsieur mon lilz a pour- veu M' Edmond Raudon, sieur de Trousilh, de l'office d'advocat en la court de parlement de Bordeaux, qui estoyt supprimé et à présent remïz et de nouveau érigé, lequel il envoie par delà pour le service dudict estai; et pour ce qu'il est personnaige qui mérite d'estre em- ployé et qui sçaura très bien s'acquitter dudict

El , est . " 7mj nW, tous deux.

1508. i a septembre.

Copie. Arch. nat. collecl. Simancas, K i.ïn. pièce 91.

/VU DUC D'AtBE.

Mon cousin, vous entendrez du sieur de Saint- Couard1, gentilhomme ordinaire de la chambre du Rov monsieur mon filz, l'occasion pour laquelle nous l'avons despesebé devers vous , auquel nous vous prions donner la inesme foy el crédence que feriez à moy mesme. Cela sera cause que ne vous fera y plus longue let- tre, en priant Dieu, mon cousin, qu'il Nou- ait en sa saincle guarde.

De S'-Maur-des-Fossez, ce xue jour de sep- tembre 1 568.

Mon cousin, je m'asseure que à ce coup, avecq l'ayde de Dieu, vous cognoissez noslre bonne volunté et que, si avons à faire de vostre ayde, que nous en ayderez, encores que j'es- père que nous serons assez fortz pour eulx et, pour ce qu'il est bien instruit ce porteur du tout, je me remettray sur luy el vous prie le croire come vous feriez

Voire bonne cousine.

C.VTKRI V.

1 Jean de Vivonne qui s'appela d'abord Saint-Goaid, puis Pisany, le père de Madame de Rambouillet. Voil sa vie par M. de Brémond d'Ars (Paris. Pion. 1 886, in-8").

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

18.")

1568. 13 septembre.

Orig. Record office . State papcri . 1 i .

A TRÈS HiULTE,

IltiS IVU.I.I.ENIE ET TRES PIJISSINTE PRINCESSE,

HOSTBI TRÈS CHÈRE ET TRES AMIE BONNE SEIR ET COUSINE,

LA ROY.NE D'ANGLETERRE.

Très haulte et très excellente et très puis- sante princesse, nostre très chère et trèsamée bonne soeur et cousine, salut; le Roy, nostre très cher seigneur et lilz, ayant oy le sieur de Norrys, vostre conseiller et ambassadeur résident par deçà1, sur ce qu'il avoit à luy remonstrer de vostre part, il a advise' dépes- cher exprès l'evesque de Rennes son conseiller en son conseil privé, pre'sent porteur, vers vous, pour satisfaire et rendre bien particu- lièrement response sur chascun point de la- dicte remonstrance; sur quoy nous vous prions le croyre et adjouster l'oy inesme à ce qu'il vous en dira de nostre part, comme vous fe- riez à nous mesme, quia tant prions Dieu, très haulte. très excellente et très puissante princesse, nostre très chère et très ame'e bonne

1 Catherine l'ail allusion au mémoire remis par l'am- bassadeur sir Henri de Norris, dans sa dernière audience à Soi il I -M :i 1 1 r-des-Fossés , mémoire imprimé en entier dans les pages 179 et suivantes.

Le 1 "> septembre, Norris écrivait à la reine Elisabeth : «Le cardinal de Lorraine prie Dieu que Votre Majesté se décide à déclarer la guerre à la France, pour cause de religion, car elle s'aliénerait ainsi le roi d'Espagne el l'Empereur, qui seraient heureui d'avoir le prétexte d'une entreprise contre l'Angleterre.» Et dans une lettre du même jour, à Cécil , il ajoutait: - Il serait â désirer que l'évéquede lionnes ne rapportât aucune réponse favorable sur aucun des points de sa mission, car ce sérail toul à la fois profitable a la cause de la religion, et unlli.ul à néant toutes les entreprises du cardinal de Lorraine." ' cdmdar of State papers, i5GH, p. ô?i8.)

Catherine de Médius. III.

s. in el cousine, vous avoir en sa très saincte et digne garde. Escript à S-Maur-des-Fossez, le mi' jour de septembre i568. Vostre bonne Beur et cousine,

Caterike.

lotis. il* septembre.

Orig. Archives de la ville 'le Cbarlres.

A MESSIEURS LES ESCHEM.NS, MANANS ET HABITA N S

DE LA VILLE DE CHARTRES.

Messieurs, vous venez par la lettre que le Roy monsieur mon lilz vous escrit en res- ponce de la vostre du vme de ce mois l comme il désire se servir en son armée du sieur d'Es- guilly et de sa compagnye comme le lieu il pourra luy faire beaucoup plus de service que en la ville de Chartres sur laquelle ne se pourra faire grande entreprise d'aultant que les forces ne s'esloigneront tellement qu'il suf- fira que entre vous vous gardiez de faire au- cune esmotion et laciez la garde de vostre ville, comme avez faict ci-devant, dont mon- dict fîlz a toujours eu grand contentement, auquel vous ne sçauriez mieulx faire que de l'entretenir par ung bon et lidelle devoir en la garde de vostre ville de laquelle il se repose sur vous, voullanf que ledit! sieur d'Esguilly et sa compagnye le vienne trouver dans le

1 Les habitants de Chartres, ayant eu avis que l'on voulait leur retirer M. d'Égnilly leur gouverneur, écri- viivnl aussitôt à Charles l\ pour obtenir qu'il restât dans leur ville. Le Hoi n'obtempéra pas alors à leur de- mande ; mais tenant compte des lettres successives qu'ils lui adressèrent , il le leur renvoya l'année suivante. Voit 1rs Lettres des rois de France à lu communs <'<■ Chai par E. Merlet, p. 10a et 106.

a/.

i iiivnir

186

temps el au lieu qu'il luy a mandé, qui est ce que je \ous puis dire en responce de la vostre; el partant, prie Dieu qu'il vous ayt, Messieurs, en su saincte et digne garde. Escril à S'-Maur-des-Fossez, le «vc jour de

septembre i5G8.

Caterine.

De l'Aubépine.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

156S. 19 septembre.

Orig. Archives du RliAm».

A MONSIEUR DE MAUGIRON.

Monsieur de Maugiron, je ne fera y jamais double de \ostre bonne volunté au service du Roy monsieur mon filz, et que vous ne soyez très digne d'estre employé es plus grandes el honorables charges qui se puissent présenter. Tant s'en failli que l'on vous veuille aucune chose diminuer de celle que vous avez, pour crainte que vous ne vous en puissiez très bien soigneusement el lidellement acquitter, ainsi que vous m'en discourez quelque chose par vostre lellredu ixmo du présent; mais estansles affaires telz qu'ilz sont aujourd'huy, en remue- ment de guerre, il fault aucune fois se laisser aller à faire quelque chose d'extraordinaire, dont l'on se passeroit très volunliers, encorcs qu'elles soient fondées sur occasions de ser- vices. Vous pryant, Monsieur de Maugiron, n'avoir nul regret à ce qui a esté faict tou- chant vostre gouvernement, mais vous asseu- rerque, toutes foys et quantes que l'occasion se présentera de quelque autre chose plus grande et honnorable, vous ne serez point oublyé, sachant, comme je faiz, vos vertus lit mérites, ensemble le vostre bon zèle et la grand affection que vous avez de continuer le bon et soigneux devoir que vous avez jusques

icy faict au service dudicl sieur Roy mon lilz. Et, n'eslaiil besoing autrement vous en faire recommandation, je prye à Dieu vous donner, Monsieur de Maugiron, ce que plus désirez.

Escript à Sainrt-Maur-des-Fossez, le xix"" jour de septembre 1 568.

Caterine.

robertet.

1568. :i(J seplepibre.

Minute Origf. lîilil. nal. fonds français, i5.">i8, P" 83.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE CARDINAL DE CREQLY '.

Mon cousin, j'ay receu la leltrn que vous m'avez escriple et entendu le soubdain parle- ment du sieur de Morvillier, et suis bien marrye qu'i! soit parti de ceste façon, car il n'a eu aulcune cause de ce faire, et pour le regard de ses filles, d'aultanl qu'elles sonl roe parentes, je suis contante qu'elles demeurent en vostre main el convient de les mettre avec vostre sœur pour estre gardées en telle seu- reté que vous les puissiez représenter loutes foys et quantes qu'il en sera besoing; priant Dieu, mon cousin, vous avoir en sa saincte et digne garde.

Escript à S'-Maur-des-Fossez, le jour de septembre 1 568.

(Au dos.) La Royne à Monsieur h; cardinal de Crequy, ce xxvi0 septembre i568.

1 Antoine do Oéquy, sire de Créquy et de Canaples, éwêque de Manies, puis (l'Amiens, chancelier de l'ordre Saint-Michel, fils de Jean VIII" de ce nom, cardinal en i ."><;.">, morl le (> juin i T> 7 ^1 .

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

187

1568. aC septembre. Orig. Aivh. des Média: i Floraoce, dalla Dlza 4730.

nuu\a nuiliera/lone.

A MON COUSIN

LE CARDINAL DE MÉDICIS.

Mon cousin, Passeurance quej'aj quêvous vous employerez bieu voluntiers en ce dont l'évesque du Mans nostre ambassadeur à Rome a charge de faire instance de nostre pari à mes cousins les duc et prince de Florence voz père el Frère, me gardera \ous en prier plus parti- culièrement parceste lettre, désirant que nous vueillez croire ce que là-dessus ledict évesque vous mandera en mon nom, comme vous voul- driez faire moy-mesme. Priant sur ce le Créa- ient- vous donner, mou cousin, ce que désirez.

Escript à S'-Maur-des-Fossés, le xxvim8jour de .septembre 1 568.

\ osire bonne cousine,

Caterine.

HoBEHTET.

1568. 37 septembre.

Copie transmise par M. de Mei-val.

V MONSIEUR DE SÉNARPONT.

Monsieur de Sénarpoul, vous verrez par la responce que le Hoy monsieur mon filz vous faict présentement la réception de vostre dé- pesche du Kl* du présent et en icelle serez si amplement satisfaict sur ce que vous luy es- cripvea que je me garderay vous en dire aul- tre ebose, vous priant seulement faire en- tendre à tousceulx de la relligion prétendue refformée que vous cognoissez du cosié de deslà que ce qui a ineu le Hoy mondict filz de faire l'ordonnance de laquelle il/, se plaignent n'est point qu'il les veuille aucunement tra- vailler; mais senllemenl pour se lever le scru- pulle qu'il pourroil avoir de la faveur que ceufa qui se sont eslevez contre son tmtoritë

cl son service seroienl pour en retirer, et quant à ce que vous m'escripvez de la maison Worty, c'est chose qne le Hoy mondicl filz n'en- tend poinct et qu'il ne veull ny permettre q\ souffrir, ayant à ceste lin donné charge à mon cousin le duc de Montmorency d'j pourveoir, ce qu'il a volontiers pris en main avec espé- rance d'y donner si bon ordre qu'il n'en ad- viendra poinct d'inconvénientetd'aul tant, Mon- sieur de Sénarpont, que nous avons eu advis des pilleryes, meurtres et autres actes indignes qui se commettent chaque jour au parc ou au boys joignant ladicte maison el à la faveur de icelle, je vous prye tout ainsi que l'on désire la conserver que les mauvais depportemens ne nous détournent poinct de la bonne votante" que nous en avons, faisant delfence à ceulx qui le^ commettent, si vous en avez le moyen, qu'ilz ayent à s'en départir, sinon qu'il y sera pour- veu, de sorte qu'ilz y recongnoistront la laulte qu'ilz font. Priant Dieu, Monsieur de Sénar- pont, vous avoir en sa saincte el digne garde. Escript à S'-Maur-des-Fossez, le xxvne jour de septembre 1 568.

Caterine.

1568. 27 septembre.

Orig. Archives de Venise. A NOS TRÈS CHERS ET GRANDS AMES.

ALLIEZ t.T CUMtlItllLZ

LES DUCS ET SEIGNEURIES DE VENISE.

Très chers et grands amés, confédérés el alliez, vous entendiez bien au long par le sieur de Foix, ambassadeur du Hoy nostre très cher sieur et filz auprès de vous, lestai auquel nous nous retrouvons à présent, et l'instance que nous lui avons ordonné vous faire de nostre pari; surquoy nous vous prions, aullanl affec- tueusement que nous pouvons, donner au sieur de Foix la mesme créance que feriez à nous . et la réponse conforme à l'affection que auv,

au.

188

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

de loul temps porlée à la prospérité des affaires de ce royaulme, priant à tant le Créateur, très chers et grands amés et conl'édérez et alliez, vous donner ce que désirez.

De S'-Maur-des-Fossés, ce xxvnc jour de septembre i568.

Caterinb.

RoBEHTET.

1568. 27 septembre.

Copie. Bibl. nat. fonds français, 1075a. p. ao.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, parce que la si longue absence du sieur de Sainct-Eslienne que vous connoissez, pourroit ennuyer la royne ma fille, je luy ecripts présentement l'occa- sion de son retardement, luy faisant entendre que je ne luy veulx renvoyer jusqu'à ce qu'il ait donné ordre à certains petits affaires qu'il a deçà, et aussi que je luy ay donné quelque honneste moyen de s'entretenir en son ser- vice, en la priant de luy vouloir continuer et confirmer encores son congé pour quelque temps, vous priant, Monsieur de Forque- vauls, luy en parler de ma part et tant faire envers elle qu'elle le luy accorde et prolonge, usant en ceste négotiation de tous les bons offices dont vous vous pourrez adviser, en sorte que le long séjour qu'il faict par deçà par mon commandement ne luy puisse porter préju- dice et le destourner ou esloignerde la bonne grâce et service de ladicte royne madame ma fille; à quoy je me veulx asseurer que vous appresterez tous remèdes nécessaires; qui me gardera vous en faire plus longue lettre , priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa saincte et digne garde.

Escript à S'-Maur-des-Fossés, le xxTii'jour de septembre 1 568.

Caterine.

1568. a8 septembre.

Orig. Bibl. nat. fonds français, n" 3ao6. f* ai.

A MONSIEUR LE COMTE D'ESCARS,

LHUTNAJR efaiBM LU SOUmRBHBn DR UXOUSIt.

Monsieur Le conte, le. Roy monsieur mon filz a receu grant contentement de ce que luy avez faict sçavoir par le présent porteur, es- tant bien instruit de toutes les affaires de delà, lequel il n'a voulu retenir davantaige, de peur que en fussiez en peine el que n'eus- siez oppinion qu'il n'eut peu venir seurement jusquesà nous. Or, Monsieur le conte, c'està ce coup qu'il congnoistra ses bons seniteurs qui épouseront sa querelle de bonne affection, s'esverluant de rompre les malbeureux des- seings de ceulx qui ont prins les armes conliv luy et qui ne taschent à autre chose que à brainqueter toujours quelques places pour se fortifier et meclre toujours à effect leur mau- vaise intention , sçaurez donner si bon ordre que j'espère que Dieu ne leur fera ceste grâce, mais renversera toutes leurs actions comme contraires à sa volonté. Mon filz le duc d'An- jou partira en brief pour y donner ordre el leur faire congnoislre que c'est que de voul- loir troubler ung Estât publicq, et que le Roy mondict filz a de très bons moiens pour faire cbastier ceulx qui n'en suyvronlses commande- ments. Priant Dieu, Monsieur le conte, vous avoir en sa saincte et digne garde.

Escript à Sainl-Maur-des-Fossez, le \xvni""1' jour de septembre 1 568.

Caterine.

De Nelfmlle.

1568. 3o septembre.

Copie. Bibl. nat. fonds français. 1075a, y. ai.

A MONSIEUR DE FOLRQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, afin de ne lais-

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.

IS9

ser perdre une seulle occasion que je ne vous escripve, ayant entendu <|ue le sieur don Francès d'Alava, ambassadeur du Roy Catho- liquc mon beau-lits despéehoit un courrier en Espaigne, je vous ay bien voulu donner advis de la réception de vostre lettre du xvc du pré- sent mois, par laquelle j'ay este très aise > l'i-n I i-i m I ri- les nouvelles que vous nie mandez, avant bonne espérance, puisqu'ainsi est que ledict seigneur Roy Catholique mon beau fils a telle volonté de parachever le mariage du Roy monsieur mou fils et l'niMice de l'Empereur que les choses s'accompliront bientost, d'au- tant que nous avons été advertis par mon cousin le conte de Fiesque que ledit seigneur Empereur avoil pris résollulion dudict mariage et luy avoit donné charge de nous en donner asseurance, toutes fois qu'il déshoil qu'icelluy mariage s'achevast par l'entremise du Roy Ca- tholique, de façon qu'il faut maintenant que la royne ma fille nous face counoislre à bon escient l'effect de la bonne volonté dont nous avons tousjours prins asseurance de ce costé là, afin que les choses s'accomplissent ainsi que le Roy mondict seigneur et fils et moy le désirons. Néantmoins, pour avoir tant plus de certitude de la dernière résolution dudict sei- gneur Empereur sur ce faict, nous avons en- voyé vers luy le sieur de Montmorin, lequel sitost qu'il sera de retour, nous regarderons à choisir quelque prince, seigneur ou person- nage de qualité pour envoyer vers ledict sei- gneur roy mon beau-fils, de quoy je vous prie advertir la royne madicte fille et qu'elle me mande son advis de celluy qui seroit pro- pre pour faire un tel office, ce que je désire sçavoir le [dus tost qu'il sera possible; à quoy vous tiendrez la main. Au demeurant je vous envoyé un double de deux édictz que le Roy monsieur mon fils a faicts et qui ont esté publiez en la court de Parlement à Paris, par

lesquelz vous verrez, Monsieur de Forquevauls,

de quel pied l'on chemine maintenant pour venir à bout de ceux qui travaillent tant la chrestienté et principalleinenl ce rovaume, v dus asseurant que, si le Roy mondict seigneur et fils s'est ainsi résolluà faire lesdicts édicts. qu'il est encore plus aies mettre en exécution et n'y espargnier chose qui soit en sa puis- sance, tellement que j'espère que vous aurez nouvelles dans peu de jours de ce qui en sera advenu, dont je vous prie advertir le roj mon beau-fils, lequel par mesme moyen vous remercierez de la pari du Roy de l'offre que nie feit hier le sieur don Francès d'Alava par son commandement pour donner aide et se- cours aux ministres dudict Rov mon fils du costé du Réar et Navarre, puisque ceux de ce costé avoient prins les armes contre nous, soit de gens de cheval ou de pied, el luy direz que le Roy mondict seigneur et fils a tellement pourveu pour ce qui est nécessaire à la seureté des villes et places qui sont sous son obéissance vers les mentionnées frontières qu'il n'est nul besoin que ledict seigneur Roy Catholique entre en aucune despance pour cesl elfect, espérant que dedans peu de temps l'on s'appercevra des moyens que nous avons de punir et cbaslier ceux qui se sont tant ou- bliez de s'eslever contre ceste couronne. Néant moins vous l'asseurerez que la démonstration que son ambassadeur a faicte de la bonne volonté qu'il a d'assister le Roy mondict sieur et fils de tous ses moyens luy a esté très agréable et est plus que nécessaire qu'il y ait bonne intelligence entre leurs ministres et serviteurs, mesme entre mon cousin le dur d'Albe et mes cousins le duc d'Aumalle, qui est eu Chain paigne el Rourgoigne, et le ma- reschal de Cossé, qui est en Picardie, afin que. si le prince d'Orange (qui se monstre estre fort irrésolu du chemin qu'il veut prendre)

190

LETTRES DE CATHERINE DE MED1CIS.

vouloit entrer en ce royaume, les forces des uns et des autres eussent si bonne intelligence ensemble qu'icelluy prince d'Orange soil com- ballu et empesché en l'exécution desesentre- prinses. Partant, Monsieur de Forquevauls, vous tairez instance au Roy Catholique mon beau-fils qu'il escrive et commande au sieur duc d'Albe de s'eutentlre et unir avec lesdicts sieurs d'Aunialleet de Cossé, ainsi que le Roy mou fils a commandé expressément auxdicls seigneurs de faire avec ledict sieur duc, adve- nant qu'icelluy prince entrcprint sur les Pays-Bas, se connoissant assez que de la pros- périté de noz affaires dépend le bien et repos des leurs, comme au réciproque, si le duc d'Albe réussit en ses affaires, il nous sera trop plus facille de chastier nos rebelles et déso- béissants; de toutes lesquelles choses vous nous fairez sçavoir de voz nouvelles, mesme de la disposition de la royne ma fille, à la- quelle vous communiquerez la présente. Priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa saincte et digne garde.

De Paris, le xxxe jour de septembre 1 568.

Caterine.

présent porteur, par devers vous, pour y ré- sider son ambassadeur, el au lieu et place du sieur de la Forest, son maislre d'hostel ordi- naire, lequel il a advisé de revocquer et de rappeler et l'employer à son service en certain affaire grandement important et, d'aultant que nous cognoisons le sieur de la Motte saige et advisé, qui n'oubliera riens de ce qu'il pensera pouvoir servir à l'entreténement de mutuelle amitié et bonne intelligence qui es! entre les deux couronnes, nous nous asseurons que vous ne l'aurez désagréable, mais lui donnerez volontiers audience sur les remon- strances qu'il aura à vous faire de la part du Roy mon filz, comme nous vous en prions bien affectueusement au demourant de le croire et adjouster foy à ce qu'il vous dira de nostre pari, comme vous feriez à nous mesme, priant Dieu très. humblement, très puissante prin- cesse, nostre très chère et très amée bonne sœur et cousine, vous avoir en sa très saincte et digne garde.

Escript à Paris, le. . .jour d'octobre 1 568.

Vostre bonne sœur et cousine,

Caterine.

De l'Aubespine.

1568. [Octobre.]

British Muséum, Bibl. Coltem. Caligula E, vol. VI, f 60.

À TRES 11AULTE,

TRÈS EXCELLENTE ET THES PUISSANTE PRINCESSE,

NOSTRE TRÈS CHERE ET TRES AMÉE SOEUR ET COUSINE,

LA ROYNE D'ANGLETERRE.

Très haute, très excellente et très puissante princesse, nostre très chère et très amée bonne sœur et cousine, salut ; le Roy monsieur mon filz envoyé présentement le sieur de la Motte1,

1 Bertrand de Salignac de la Mothe Fénelon, en 1 5 a 3 , le septième enfant de Hélie de Salignac et de Catherine de Ségur, mort le 1 3 août 1599. Sa pre- mière dépêche est datée du 16 novembre 1 563.

1568. 1" octobre.

Orig. Arcb. des Mjdicis à Florence , dalla film 0736 . nuova nuuierazioue , f' s5i.

A MON CODS1H

LE DUC DE FLORENCE.

Mon cousin, je vous envoyé le jeune Rona- coursy soubz ma parolle, pour l'asseurance que j'ay que ne luy vouldriez refuser la grâce que le Roy monsieur mon filz et moy vous avons demandée, encore qu'il n'en ayt eu aultre response. A ceste cause je vous prie bien fort de l'avoir pour recommandé, et le prendre en vostre protection, affin qu'il puisse cog-

LETTRES DE CATHERINE DE MEDIGIS.

IVtl

noislre combien reulx que j'advoue pour mes serviteurs se peuvent promettre de vostre grâce et laveur, et le pouvoir que ma prière et intercession ont en vostre endroict, vous asseurant que je recevray singulier plaisir et satisfaction qu'il soit bien venu, gratifié et favorisé en ses affaires, et l'occasion se présentera de le recognoistre, vous me trou- verez lousjours bien preste à m'en revenger, comme j ay donné charge à l'évesque de Mascon de vous dire plus amplement de ma part, lequel je vous prie de croire, et je prieray Dieu, mon cousin, vous avoir en sa sainete et digne garde.

De Paris, ce premier d'octobre 1 5 G 8 .

Vostre bonne cousine,

Cmf.rine.

BrILART.

1508. î" octobre.

Orig. Bibl. Bat, funds français, II" 3in3, I" 8. A MOfl COLSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, \ous entendrez par la leclre que le Rov monsieur mon lilz \ous escript et par le sieur de Piousin, présent porteur, bien au long de noz nouvelles et la dellibération en quoy nous sommes de mectre une bonne fin à ceste guerre nous n'oublyons riens de noslre debvoyr. Et ayant ledict Piousin fort grande volonté de bien servyr. De vostre costé je vous priera v, mon cousin, l'avoyr pour re- commandé et de le vouloyr employer selon que les occasions s'offriront, pryant en cest endroict le Créateur vous avoyr, mon cousin, en sa sainete garde.

De Paris, ce premyer jour d'octobre 1 568.

(De sa main.) Mon cousin, j'é reseu dus de Mi- le très, l'une par le signeur Joulio, lequel

demandoyt eune ebause que, comme \ous savez, ne se peut fayre de la fasou qu'il voloyt; l'autre par celui qui \int de Meaulx, à qui j'é fayst fayre cet que avons peu, et quant à nos novelles, le Roy vous en mande si au long que ne vous ennuiré de redisle '. Vostre bonne cousine,

Caterine.

1508. 3 octobre.

Orig. Bibl. nal. fonds français, 3190 , f 109.

\ MONSIEUR DE MATIGNON.

Monsieur de Matignon, il vous est si am- plement respondu et satisfaict à tout ce que vousavez escript par vostre tlépesche du xxm* du passé, par la lettre que vous escrit le Roy - monsieur mon filz, et responses sur les articles que nous a présentées de vostre partie présent porteur que je tiendrais superfieu de vous en faire plus longue lettre et moings pour vous recommander le service de mondict filz, aiant entier tesmoignage de la bonne affection que vous y avez et partant feray fin à la présente par prières à Dieu qu'il vous ait, Monsieur de Matignon, en sa sainete et digne garde.

Escrit à Paris, le 111e jour d'octobre i5G8.

Caterine.

1568. 1 1 octobre. Orifj. Arch. de ia Donlogne.

\ MONSIEUR DES BORIES,

CI1EÏALIIH DE L'OBDIIS DO ROÏ MONSIEUR MO* FILE.

MoiisicurdesBories, c'est pour vous asseurer

' Voir celle lettre de Charles l\. (Orig. Ribl. nat. , tonds français, 3as5, 1.)

3 Charles IX autorisait la levée de quatre epmp de gens de pied, ainsi que le lui avait demandé Matignon, mais il s'opposait à toute levée de gens de cheval; -il a appris, disait-il, avec plaisir le lion chaslinient qu'il a donné aux deux cents hommes qui alloient se joindre à d'Andelot.-i ( Bibl. nat., fonds franc., B°8l5o, f i"7 .)

L92

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

du contentement que le Roy monsieur mon fils et moy avons de la démonstration que nous laites de la bonne volonté et affection que vous portés au Roy monsieur mon fils. Je seray toujours bien aise d'en porter tesmoi- gnage, quand l'occasion s'en présentera, pour vous faire cognoistre combien je désire y pro- curer ainsi, si vous avez bien fait jusques à présent, que par après vous estimons comme bon et fidèle serviteur du Roy monsieur mon fils; et me remettant sur le présent, pour ce je prie Dieu, Monsieur des Bories, qu'il vous aye en sa garde.

De Paris, le xie d'octobre mil cinq cens soixante buict.

C.VTERIXE.

1508. i 6 octobre. Copie. Bibi. nat. fonds français . 10753 . p. 66.

A MONSIEUR DE FOCRQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, par ma dernière je vous ay escript bien au long, qui sera cause que la présente ne servira que pour accom- paiguer la letlre du Roy monsieur mon fils '

1 Voici la lettre de Charles IX : crVous sçaurez que, voyant que mon frère le duc d'Anjou ne pouvoit partir si tost d'icy qu'il estoit nécessaire, n'estans toutes mes forces rassemblées, j'avisay d'escripre à mon cousin le duc de Montpensier, qui estoit bien advancé vers mes ennemis, ainsi que vous avez entendu, et comme avec lui estoil joinct M. de Martigues et plusieurs cappilaines et gentilshommes, que je voulois qu'il regardas! d'aller trouver mesdicts ennemis et les combattre avant qu'ilz hissent plus forts, et pour luy donner moyen de ce faire je feis acheminer vers luy mon cousin le duc de Guise avec toutes les forces que j'avois lors près de moy et depuis pour inciter rhascun à se rendre à son camp et unir.', j'iiy laid partir mondict frère de ceste ville, lequel i'sl aujourd'hui en ma ville d'Orléans pour assembler le reste de mes forces, voyant qu'il ne les peult avoir si fort ensemble , comme il est besoin;; de combattre mesdicts ennemis et qu'il esl très requis d'user de dilligence, il a

qui vous mande bien particulièrement lestât de ses affaires, ayant advisé de faire passer Lamarque présent porteur jusques à vous pour nous rapporter des nouvelles du Roy Catho- lique mon beau-fils et de la royne ma Glle; il me reste à vous dire que, quant le sieur de Montmorin sera retourné, vous aurez bientost lettres plus amples de moy; cependant que je sois satisfaicte sur tout ce que je vous ay prié de me mander par mes précédentes et vous prie de croire ledict Lamarque de ce qu'il vous dira, de ma part, comme si c'esloilmoy- mesme et me le renvoyer .inslruict. Priant

envoyé audict duc de Montpensier ce qu'il avoit de ca- vallerie avec luy et pareillement l'équipage pour donnei une bataille à mesdicts ennemis; de façon que ledict s duc s'est acheminé vers le lieu ils estoient. lesquels estans partis delà Rochelle, estoient venus assiéger ma ville d'Angoulesme, ayant abandonné quelques petites villes qu'ils avoient branquetées, voisines de la Rochelle, et d'autant qu'ilz ont esté bien et gaillardement reçus par mon cousin le marquis de Mézières, qui estoit dedans icelle , lequel es saillies qu'il a faictes en a défaict plusieurs d'entre eulx, ayant aussi, comme j'estime en nouvelles dudict duc de Montpensier, ils ont levé le siège de devant ladicte ville, et pour autant que j'estime que le sieur de Monluc qui estoit du costé de ma ville de Limoges est maintenant joinct avec ses forces qui ne sont moindres de douze à quinze cens bons chevaux et quatre ou cinq mille hommes de pied avec ledict duc, je veux espérer que bientost j'auray nouvelles qu'ilz auront combattu noz ennemis et que Dieu, qui esl juste, me les aura mis entre les mains pour faire la punition de leur désobéis- sance et rébellion. D'ailleurs mes cousins les duc d'Aumale et marescbal de Cossé sont avec une bonne troupe suivant ceulx qui s'estoient eslevés en mon pays de Picardie, lesquels ont prins le chemin des Aidennes, et d'autant que j'avois double qu'ils n'allassent pour se joindre au prince d'Orange, j'ay escript auxdicls seigneurs que je voulois, s'ils ne pouvoient combattre, avant qu'ils fussent sortis de mon royaume, qu'ils les suivissent jus- ques à la frontière pour passer plus oultre, si le duc d'Albe leur mandoit, lequel en fut par moy incontinent adverti.n (Copie. Bibl. nat., fonds franc., 1075a, p. 63.)

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

193

Dieu, Monsieur de Forqoevauls, vous avoir en sa saincle et digne garde.

Escript au palais à Paris, le xvi" jour d'oc- tobre 1 568.

CaTERINE.

1508.

octobre.

Orig. Bibl. nat. fonds français, 3aa3, s3. A MOU CODSIB

LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, vous entendrez si amplement de nos nouvelles par ceste de'pesche 1 que n'y pouvant riens adjouster je vous prieray seul- ement nous faire paît des vostres et de celles de ma cousine vos Ire femme le plus souvent qu'il vous sera possible; priant encestendroict le Créateur vous avoir en sa saincte et digne garde.

De Parys, le xvne jour d'octobre 1 568.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1568. 17 oclobre.

Orig. Iïibl. nat. fonds français. 3aa&, A. A MON CODSIB

LE MARQUIS DE VILLARS.

Mon cousin, j'ay este' bien ayse d'entendre de voz nouvelles par la lettre que j'ai receue de \ous du vc de ce moys et ne fais point de doubte que, suivant vostre bonne votante" et singulière affection, vous ne fussiez très-marry que vous n'eussiez vostre part du jeu qui se doit jouer par delà, qui est la cause que vous avez esté contant de suivre mon fils d'Anjou; mais je ne sçay pas comme vous ferez vostre paix envers le Roy monsieur mon lilz, car il avoit envie de vous tenir auprès de soy; tou-

1 Voircctte lettre de Charles IX , en date du 1 G octobre, dans le même volume, f' ai.

Catherine ut. Médicis. m.

teffoys s'asseurant tousjours que, en quelque lieu que ce soit, vous ne lui serez point inu- tile, cela se passera plus aysément et mesme que je y tiendray la main, comme aussi en toutes autres choses qui vous toucheront, sup- pliant le Créateur, mon cousin, vous donner ce que plus désirez.

Escript à Paris, le xvii° jour d'octobre 1 568.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1568. 18 oclobre. Anl. Arcli. nat. colket. Simancas , K îoio. nc A7.

A MON FILS LE ROY CATOLIQUE.

Monsieur mon filz, ayent entendu que la royne vostre femme c'et trové mal et à cet que j'é peu voyr par ce que l'on me mande, c'et de fayre trop de cotation el aystre trop re- pleste et ne fayst asés d'ésersice, chause que je craindroys que à la fin lui aportàt et à son enfant quelque ynconvénient, que est cause que j'é bien voleu prier Vostre Majesté de luy voloir commander de ne vivre plus de la façon et ne fayre que dus ' repas, et entre les dus ne manger que dupeyn, si ayle ne peult atendre le soper ou le diner, n'aytent nurie à menger de la cher ors son disner ou soper. Je creyn que Vostre Majesté ne luy veulle trop com- pleyre et ne lui volant dire, que cela la fist tonber en quelque grande maladie, qui est cause que j'é prins l'ardiesse de lui enn es- cripre et luy prier luy défendre, cet que je luy suplie fayre; et, de peur de l'anuièr de longue lelre, fayré fin, prient Noslre Seigneur luy donner cet que ayle désire.

De Paris, cet xviu" octobre 1 568.

Voslre bonne mère et seur,

Catbrine.

Dus, deux.

35

IMIMMEriI MIIUHU.

194 LETTRES DE CATH

1508.— 18 octobre. Copie. Bibl. nul fonds fiançais, n" 10709 , p. 4S.

\ MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls,parla lettre que le Rov monsieur mon fils vous escript, vous sçaurez comme mon cousin le duc d'Albe, nous ayant escripl ei faict faire instance par le sieur don Fiancez d'Alava de le secourir de quelques I coupes, encores que le Roy mondict fils en ait autant ou plus de besoing que prince de ses voisins, estant son Estât ainsi troublé qu'il est, néantmoins que pour se revancher de lacour- loisie qu'il a dernièrement receue du Roy Ca- tholique monsieur mon beau-fils, il a faict estai d'envoyer audict duc jusques à mille bons hommes de cheval , et deux mille bons arquebu- siers à pied, ayant pour les conduire choisi mon cousin le mareschal de Cossé qui, pour tout certain et sans aucune faute, sera avec cette troupe au plus tard devers la fin de ce mois à Rocroy pour marcher la part que luy faira sça- voir ledict duc, vous advisantque Te plus grand plaisir que pourra jamais recevoir le Roy mondicl fils ce sera d'assister et accomoder les affaires dudict Roy Catholique autant ou plus ijue les siens propres et de le gratifier en tout ce qu'il pensera luy estre agréable. Quant à moy, il se peusl assurer que j'embrasseray lousjours de non moindre affection le bien d'iceulx que de ceulx du Roy mondict fils ei que je n'oublieray à entretenir entre eulx la bonne amitié et alliance que jusques icy a si heureusement succédé et prins cours, ce que je vous prie luy faire particulièrement entendre. Priant Dieu, Monsieur de Forque- vauls, vous avoir en sa saincte et digne garde. Escript à Paris, lexvme jour d'octobre 1 568.

Caterine.

Depuis la présente escripte, j'ay receu

ERINE DE MÉDIC1S.

[ voslre lettre du xxime du passé, qui a esté cause oultre que le Roy mondicl seigneur et fils vous escript par ce qu'il a adjousté à sa lettre que nous vous envoyons le courrier en toute diligence pour vous prier de nie mander

| des nouvelles de la disposition de la royne ma fille, de laquelle encores que j'aye cer- taine asseurance par voslredicte lettre de sa bonne santé, néantmoins, pour ce desplaisir que ce m'a esté d'entendre qu'elle se soit trouvée mal, m'en a laissé quelque doubte, dont je désire estre esclaircie par la response que vous me fairez incontinent par cedict courrier.

1568. 18 octobre.

Copie. Ilritisli Muséum , 19398.

A MON COUSIN

LE COMTE DE LEICESTER,

GRAND ÉCUYER D'&MLBTBBBB.

Mon cousin, je n'ay pas voulu laisser partir le sieur de la Mothe, chevalier de l'ordre du Roy monsieur mon Glz, présent porteur, qu'il envoyé son ambassadeur par delà, au lieu du sieur de la Forest qui y est de présent, sans vous faire ce mot et luy donner charge de vous visiter et dire aucunes choses de ma part. Sur quoy je vous prie le croire, comme vous feriez moy-mesme, priant Dieu, mon cousin, vous avoir en sa garde.

Escript à Paris, le xvin'jourd'octobre 1 568.

Vostre bonne cousine,

Catbrihe.

1068. ai octobre. Minute. Bibl. ont. fonds français, 15919, f" 118.

AU COMTE DE FIESQUE,

AMBASSADKtin AUPRKS DE L'KMPKRKLR.

Mon cousin, toutes vos despeschessont arri-

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

le-

vées à bon port, mesnics celle du xxv0 du passé que j'ay recouvrée la dernière, ausquelles je respondrayquevousnesçauriez fayre chose qui m'apporte plus de plaisir que de me tenir sou- vent et particulièrement advertiedes nouvelles de delà que j'enlendz volontiers. Aussy veulz-je bien vous inslruyre de nouveau pour en res- pondro devant ceuK qui en seineroient du contraire. 11 n'est pas besoing vous dire da- vantaige l'occasion qui a faict de nouveau esleveren armes ceul\ qui ont cy-devant trou- blé le royaume, car vous l'aurez bien entendue par eeulx qui ont esté dépescbez par delà de la part du Roy monsieur mon fils, mesme du sieur de Montniorin qui a esté envoyé bien in- slruict de toutes choses, aussi qu'il est assez congneu de ceulx qui en veulent juger saine- ment qu'il n'y a rien en ce faict qu'une pure ambition et rébellion de subjeetz, quelque prétexte de religion qu'ilz veuillent prendre, en la liberté de laquelle ilz ont toujours esté maintenuz par le Roy mondictfils; mais je vous diray que, s'estant relirez à la Rochelle et es environs ilz ont faict. tous actes d'hostilité, prins plusieurs petites villes par i'orce, ran- çonné les habitans d'icelles villes, les genlilz- hommes et habitans du plat pays, nous y avons faict tyrer la gendarmerie et la plupart de noz forces, qui sont de cesle beurre près de Poitiers pour remédier à les combattre et réprimer; s'estant mon (ilz d'Anjou, il y a près de huit jours, acheminé avecques le reste des forces pour mener ceste entreprise à quelque bonne issue, dont nous attendons bientost de bonnes nouvelles, estans lesdietz ennemis enfermez d'un costé de notre camp , de l'autre costé des trouppes du sieur de Monluc, qui ne sont pas petites, (pie j'espère que Dieu, juste juge, vengera relie l'ovs le loriot la désobéissance de tel/, mauvais subjeetz, los- quelz ne se trouveront pas tant appuyez qu'ilz

pensent; car quelque chose que nous ait pré- senté l'ambassadeur de la royne d'Angleterre qu'elle voulloil cognoislre de la querelle d'entre le Roy mondict filz et ses subjeetz et que ce faict la regardoit, elle nous a fait en- tendre depuis le contraire et , comme ce qu'elle en a faict a esté pour moyenner quelque ré- conciliation et que, puisque on a si mal pris son intention, elle ne s'en meslera jamais. Je n'estime pas aussi qu'ilz puissent avoir grand secours des autres nations, si ce n'est de quel- ques reisli'os menez et conduietz comme très bien vous me l'escripvez, auxquels toultefois nous défendrons entier en ce royaulme autant qu'il sera possible. De vostre costé, mou cou- sin, encores que j'aye bien considéré ce que m'escripvez du peu de moyen que l'Empereur a de les empescher de venir, s'ilz sont pavez, quelque bonne volonté qu'il en ave, si ne faut-il pas que vous différiez de continuer à poursuivre ledict Empereur ou leur faire faire défenses si estroitos qu'ilz ne s'advancenl pas tant de partir; sans y réussir, quand colla ne debvroit servir qu'à tousjours les retarder d'aultant. A quoy je vous prie de tenir la main et vous employer comme vous avinez le bien des affaires du Roy monsieur mon filz1: priant, etc.

1 Voir dans ce munie volume toutes les dépêches du comte de Fiesque. Voici une lellre de l'Empereur qui permettra d'apprécier fa disposition dos esprits en Ml' magne:

cLa Majesté Césarée de l'Empereur, noslre très heu- reux maistre et souverain, a entendu très volontiers o que luy a esté dernièrement l'apporté par l'amtassadeai du Très Tlireslien ltoy de France de la pari dudicl seigneur Roy, ayant esté bien fasclié d'avoir entendu l'infortune auquel il avoit esté (pour la singulière et fraternelle amitié qu'il luy porte), ayant au contraire en liyen agréable, quand il a ouy dire audicl ambassadeur qu'il se porte bien mieulx, de quoy il se rcsjouist avec luy et luy désire à ('advenir Ires bonne santé avec heu- reux succès de ses affaires.

•j.'i.

196

LETTRES DE CATHE

1568. 2 1 octobre.

Orig. liibl. nat. fonds français» 3ja3, f'3s. A MON COUSIN

LE DUC DE NEMOURS. Mon cousin, je ne puis rien adjoulter à la

«Et quant à ce qu'a dict ledict ambassadeur de l'in- solance de quelques subjecls dudicl Roy Très Cbrélien qui, outre leur désobéissance, ont contrevenu et violé non seulement les traictés, mais aussy les édicts publiés en son royaulme, et mesme le prince de Condé, lequel jusques à présent ne s'est présenté audict Roy pour luy offrir le debvoir et service auquel il est tenu, mais au contraire, assisté de ses complices principaulx, s'est efforcé de practiquer nouvelles occasions de guerre et que ledict Roy auroit esté contraint pour tels esmeutes et odieuses entreprinses s'armer contre ledict prince, ses associés et autres de leur religion, aflin de les chas- ser hors de son royaulme et reslablir cl remettre en icelluy l'exercice de la seule religion catholique, Sadicle Majesté ne peult nier qu'aiant entendu cella, elle n'aist esté grandement estonnée, comme c'est une chose bien pitoiable de veoir un royaume si florissant tomber de recheff en la calamité de laquelle il s'estoit retiré depuis peu de temps avec grande peine, et qu'il est assez ma- nifeste, non seulement par les exemples des anciens, mais par les modernes qui sont advenus de nostre temps en plusieurs lieux, combien les guerres civiles des princes et subjecls ont été pernicieuses à toutes ré- publiques. Et parlant Sadicte Majesté Césarée, comme Empereur de la chrestienté, amateur de la paix et repos publicq, désire ryen plus que de veoir toutes choses en- tretenues et conservées en bonne tranquillité et repos sans que le sang des chresliens y soyt plus respandu, aians esté desjà si travaillés par les armes et entreprinses des infidèles qu'il n'est pas de besoing les augmenter et affliger davantage par guerres civiles.

(fEt pense véritablement Sadicte Majesté Césarée le Roy Très Chrestien avoyr eu grandes et importantes oc- casions pour entrer en ceste nouvelle guerre avec ses subjecls, et avoyr longuement considéré, avant que d'entreprendre une chose qui luy est d'une si grande importance, de sorte que Sadicte Majesté Césarée pense que seroyt superflu d'alléguer les raisons d'une telle en- treprinse et que l'on pourrait dire qu'elle vouldroyt don- ner la loy et prescripre les moiens de ce que se faict en son royaulme, toutesfois ne peult celer en tout ce qu'elle

R1NE DE MÉDIGIS.

lettre que le Roy monsieur mon filz vous es- crit présentement, si nest vous pryer nous

en srait et désire : c'est à sçavoir, que Sadicle Majesté trouveroit expédient et très utile que l'on usasse des moiens qui sont propres pour espargner le sang des chresliens et remettre une bonne paix et mutuelle amilvé entre le Roy et ses subjecls, aflin que ce royaume estant restably en sa première tranquillité, le Roy fus! soulagé des grandes peines et faseberies qui le travaillent; en quoy, si Sa Majesté Césarée luy peult ayder et faire quelque bon offre, Elle sera tous jours preste de s'em- ployer de bonne volonté; mais aflin de ne rapporter par- ticulièrement en ce lieu les dangers et incommodités que les troubles de France peuvent apporter à toute la république chrestienne, qu'il seroyt toutesfois besoing de sçavoir l'état des choses. Sadicte .Majesté Césarée craint grandement que la guerre, laquelle on dict estre faicle contre les esdicts nouveaux, lesquels premièrement par les Très Chresliens roys de France Henry et François et depuis par le Roy ont esté publiés touchant la religion, n'attire avec soy de grands niaulx, ruines et désolations au royaulme de France, d'autant mesme qu'en tous en- droits, où le bruit a courru, l'on parle en mauvaise part tant du Roy que de ses principaulx ministres et conseillers, dont il est facile déjuger qu'oultre la royne d'Angleterre, de laquelle ledict Roy a cogneu la volonté parla déclara- tion qu'en a faicle son ambassadeur, il y aura plusieurs aultres princes, qui ne sont pas de petite condition, les- quels, non seulement de faveur et bonne volonté les fa- voriseront, mais aussy les aideront de tous les moiens qui seront en leur puissance pour la comnninaulté de la caus> qui est entre eulx, emploieront pour eulx tous les moiens qui seront en leur puissance, cognoissans que la cause leur est commune avec eulx.

trEtles hommes estant ainsy aigris et bandés, Sadicte Majesté Césarée ne vouldroit point que le Roy puisse es- pérer aucun service ou commodité de secours qu'il luy demande et faveur pour faire lever gens de guerre en Allemagne, quand il en sera besoing, ne générallement de toutes les forces dont ledict Roy penseroit maintenant s'aider.

cEncores estre comme chose bien plus difficile que le- dict Roy Très Chrestien en second lieu demande à Sadicte Majesté que, par son authorité, Elle empesche qu'il ne vienne d'Allemagne aucun secours de gens de chevall ou de pied pour favoriser ses subjecls qui portent les armes contre luy, car sy Sadicte Majesté avecque toutte dilli- genec et bonne volonté n'a peu empescher en l'année

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

197

faire souvent part de voz nouvelles comme je feray des nostres l; et quant à ce vous m'avez escript en chiffre, c'est chose, mon cousin, de bien grande considération et en quoy je trouve que vous avez très bien faict d'y procéder de celle façon, dont pour le présent , je ne vous di- ray pas da vantai ge, en priant Dieu vous avoyr, mon cousin, en sa sainte et digne garde.

De Parys, ce xxime jour d'octobre i568.

Vostre bonne cousine,

Gatbbinb.

dernière, lors que l'occasion de la guerre esloit plus fa- vorable, que plusieurs compaignies de gens de cheval et de pied ne soyent sortys d'Allemagne pour aller secourir ceulx qui avaient prins les armes contre ledict Roy, que pourroyt maintenant faire Sa Majesté, ayant esté publiée et proposée une autre occasion qui est bien plus odieuse et que plusieurs pensent avoyr communauté avecque les subjects dudict Roy, mais bien au contraire, si Sadicte Majesté s'oppose à ceux qui favorisent ses- dicts subjects et leur défend de mener leurs troupes en France, il serait à craindre qu'il ne fust accusé de faire contre la liberté de la Germanie. Ainsi serait chose qui ne seroyt point prouflilable audict Roy et qui meltroyt les subjects de Sadicte Majesté Césarée en mauvaise opinion et la ferait soupsonner qu'elle serait participante à ceste guerre, négligeant les choses que Sadicte Ma- jesté avoyt à considérer en ceste occasion , lesquelles Elle ne veult pas laisser passer ne faillir en ryen qui dépende du debvoyr de son empire.

«Pour ce que Sadicte Majesté a pensé qu'elle ferait chose digne de sa bonté et de la fraternelle amityé qu'elle porte au Roy Très Chrestien, si Elle lui faisojt entendre la grandeur et importance de ceste affaire avec sou advis sur ce, aussy comme cella procède et vient d'un bon cœur amateur dudict Roy Très Chrestien et qui a en singulière recommandation la paix et commodité pu- blique, semblablement Sadicte Majesté espère que le- dict Roy prendra ces choses en bonne part, comme aussy Elle désire infiniment que lediot Roy puisse gouverner son royaume avec toutte tranquillité et tout le contente- ment qu'il désire.

"Fait à Vienne, le xvii* jour d'octobre i5G8.n (Record ollice, State payer», copie du temps.) 1 Voir la lettre de Charles IX dans le même volume, Pag.

I5G8. a G octobre.

Orig. Bibl. nal. fonds français, 3s-!>3, f 44.

a mu\ cousin LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, ce petit mot sera pour accom- pagner la lettre du Roy monsieur mon Gis ' avec les articles qu'il vous envoyé de ceulx de la ville de Lyon par lui responduz, ainsi que vous verrez et entendrez le surplus de noz nouvelles de deçà par le sieur d'Elbène présent porteur, qui a charge de vous en rendre bon compte, et sur lequel me remectant, je prie à Dieu vous donner, mon cousin, ce que plus désirez.

Escript à Paris, le xxvic jour d'octobre i5G8.

Vostre bonne cousine,

Catebinb.

[ 15GS. 26 octobre.]

Orig. Arch. des Médicis à Florence, délia fîiza 4726, nuova nunierazionc.

A MO.N COUSIN

LE DUC DE FLORENCE.

Mon cousin, vous entendrez bien au long de l'évesque du Mans certaines particularités pour lesquelles nous l'avons chargé vous dé- pescher l'un des siens et, suivant ce qu'il vous dira, l'instance que présentement vous fait le Roy monsieur mon fils, je vous prie nous vou- loir faire paroistre par effecl la bonne volonté que nous portez, vous pouvant assurer que en meilleure et plus grande occasion ne vous pourrez jamais employer pour ledict sieur Roy mon (ils et le bien de ce royaume que en celle qui se présente aujourd'hui, qui me fait es- pérer que, estant ce que dessus bien considéré par vous, vous ne voudriez manquer, vous

1 Voir la lettre de Charles IX dans le même volume, fia.

198 LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

priant pour la fin do la présente vouloir croire ce que le sr évesque vous escrira et mandera en mon nom, comme si c'estoit moi-niesme. Priant le Créateur, vous avoir, mon cousin, en sa sainte et digne garde. Vostre bonne cousine,

Caterine.

1568. 27 octobre.

Orig lîiM. mit. fuuds lïanrais, 11" i.'.ÎJiS. p. ll3. A MON COUSIN

LE DUC GUILLAUME DE SAXE.

Mon cousin, le Roy monsieur mon (ilz vous envoyé le sieur de Louberye pour vous faire en- tendre qui a esté cause qu'il ne vous a employé en ceste première levée qui s'est l'aicte en Alle- maigne pour son service et vous prie tenir preslz quatre mil chevaulx pistolliers, lesquelz il espère faire venir à son service avant ce prin- temps si les choses tirent en plus grande lon- gueur, s'asseurant que vostre personne et vostre bonne conduicle seront d'uug grand fruict à son royaume, lequel vous fera aussy entendre comme nous avons donné ordre de faire me- ner jusques à Tboul grosse somme d'argent pour vous faire tenir, lequel, à raison des dan- gers qui sont sur les chemins, à cause des grandes levées qui se font en Allcmaigne, nous n'avons encore peu faire passer outre. Quant au surplus de ce qui vous estdeu, le Roy mondict seigneur et filz a délibéré de vous en salisffaire à la première commodité qui se présentera, et m'asseuranl que ledicl sieur de Louberye vous fera entendre plusieurs autres particularitez desquelles il est bien instruict, je prieray Dieu, mon cousin, qu'il vous ayt eu sa saincte et digne garde.

Vostre bonne cousine,

Cateri.ne.

1568. a8 octobre.

Copie, Bibl, n,ji. ronds français, un i'»-5a, p. 71.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, j'avois receu vostre lettre du xximc septembre, le jour précé- dent celles du 111e [lisez du xv1] du présent qui nous apportèrent la malheureuse nouvelle de la mort de la feu Royne Catholique mu fille', ainsi que vous aurez peu voir par les lettres que je vous escripvis par uug courrier que je vous despéchay le soir mesme. Si ceste nouvelle receue si inopinément m'a .affligée, l'amitié (oultre celle que la nature nous cause) que je portois à la deffunlele vous doibt tesmoigner. Tant y a que m'estant consolée sur la volonté de Dieu, pour la recepvoir en toute patience, il m'en demeure un regret tel que vous pou- vez penser pour les occasions que je diffère

1 Voici le récit des derniers moments de la reine d'Espagne adressé à Catherine par Fourquevaui :

trEstant arrivé M. de Lignerolles à Madrid le dernier jour de septembre, il ne put avoir audience prompte- inent à cause que le roy estoit au Prado el la Raine Ca- tholique désiroit se porter du tout bien quand il iroit luy baiser la main, laquelle sentit des douleurs le premier et le deuxiesme jour de ce moys d'octobre avec vomisse- ments, lesquelz luy continuèrent et les faiblesses de cœur se pressèrent de plus en plus jusques au dimanche ma- lin, troisiesme de ce moys, que don Juan Manrique m'envoya advertir du piteux estât de ladicte dame, Ijtte louchoit à sa lin.ee que entendu par luy et le srde Liglffi- rolles, ils allèrent soudain au palais vei-s elle, qui les re- connut incontinent et parla à eux commandant dVscripre à la Royne sa mère et au Roy son frère des propos con- tenus en un mémoire à part qui va avecques ce mémoire, et déplus dte supplier madicte dame la Royne sa mère, qu'il 1 11 v pleust prendre en sa recommandation ses dames francoises, si elles vonloient sr retirer en Fronce après son trépas, el alors parla audict de Lifjneiolles. D'après le rapport des médecins, l'heure Sa Majesté accoucha mal fut entre dix et onze heures avant midi et mourut environ la douziesme."(Ribl. nat., fonds franc., u" 10702 ,

p. 6.)

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

1«J9

à vous escripre, à cause do la douleur que j'en reçois quaud je y pense et aussi pour Tasseurance que j'ay qu'elles sont par vous assez conneues et, partant, ayant le Roy mon- sieur mon fils advisé de vous faire cesle de- pesrhe, attendant qu'il puisse envoier par delà quelque personnage propre pour faire l'office que telle occasion requiert, je vous prie cependant vous comporter par delà avecques la discrétion dont vous avez accoutumé de vous conduire et ainsi que vous jugerez estre nécessaire pour le plus à propos, mettant peine de bien apprendre les discours qui se tairont sur cet accident pour les nous mander et faire sçavoir incontinent-, avecques ce que vous jugerez appartenir au service du Rov mondict fils, n'estant besoin que vous parliez encores de retourner, combien qu'il vous face grand mal de demeurer maintenant par delà, ainsy qu'il faict à moy de vous y penser de ceste façon; et parlant, vous avez à vous con- forter sur le contentement que le Roy mon fils a de vous et de la bonne volonté que j'ay de porter tesmoisnage de vos services pour les remanlevoir à propos et vous faire jouir de quelque reconnaissance d'iceulx, ainsi qu'ils méritent et d'aultant que l'on vous envoyé un mémoire par lequel vous apprendrez Testai des affaires de ce royaume, je feray fin, me remettant sur ireluy, eu priant Dieu, Mon- sieur de Forquevauls, vous avoir en sa saihc te et digne garde.

Escript à Paris, le xxviu" jour du mois d'octobre 1 5 G 8 .

Caterink.

1568. a8 octobre.

Orig. Bibl. nat. fonds fnnçaû , ri" SllS, f* 47.

A MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

M ousin, pour respondre à la lettre que

vous m'avez escripte du xxie jour de ce movs faisant mention de soixante-dix mille livres saysis entre les mains des facteurs de Georges Aubreth et (pue vouldriez estre employez au pavement de la gensdarmerye qui est auprès de vous suyvant ce que vous dictes qu'il avoit esté résolu à Saint-Maur que, si vous en avyez besoing, vous en pouviez ayder. Pour cest etlecl je vous diray, mon cousin, qu'il vous peult assez souvenir que, vous estant audief Sainrl- Maur, il fut ung bien long temps disputé si l'on pouvovt releuvr alors ladicle somme ou non, dont encore à l'heure de rostre parle- ment l'on nVstoyl pas bien esclaircy et que, comme Ton regardoytà bailler les assignations pour les garnisons de gensdarmerye qui estoient par les provinces, il vous peult sou- venyr, mon cousin, qu'il fut arrestéque celles de Picardye et Champaigne qui debvoient les premières se mectre en campagne, comme de faict elles y ont esté, il y a plus d'ung moy s, seroyent des mieulx traictées ausdictes assignations, et mesnies seroient préférées à celles que mon filz le duc d'Anjou debvoyt mener au camp, de sorte que tout l'argent qui se trouvoyt comptant auprès de nous fut à ceéte heure baillé pour les garnisons de Picardye et pour la Champaigne ; en ayant aussi besoing de fayre de mesme pour le malcontentement que le< garnisons de ladiete Champagne (qui mil. connue dict Bst, e<!é il \ a tantost six semaines au camp) avoyent de se voyr piroinont traictées que celles de Pi- cardye avec lesquelles elles aestoyeBtjoincteSj on s'advisa, depuys voslredict partemenl et après avoyr vérifié que l'on se pouvoyt pré- valloyrde ladiete partye de Georges Aubreth, d'assigner dessus lesdictes garnisons et avant, colla l'on avoyl desjà pourveu aux as- signations du payement de la gensdarmerye qui es) auprès de vous, ayant esté envoyez les

200

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

payeurs do toutes les compagnies qui sont auprès de vous il y a long temps pour le recouvrement de leursdictes assignations, des- quelles j'espère que bien tost vous aurez des nouvelles dont pour vouscsclaircyr davanlaigc j'ay commandé aux trésoriers des guerres qu'ilz vous escrivenl et adverlissent bien au long de Testât desdictes assignations et de la dilligence dont ilz ont usé pour que bien tost vosdictes compaignyes soyent payées, comme il est plus que raisonnable; et cependant, mon cousin, estant lesdictes assignations baillées tant pour vosdictes compaignyes sur Tholoze que pour celles de Cliampaignesur les deniers du- dict Aubreth, je vous prie bien fort, mou cousin, de considérer comme si l'on venoyt maintenant à rechanger toutes lesdictes as- signations et faire revenir dudict Tholoze les payeurs de vosdictes compaignyes, qui sont au recouvrement des deniers, il yroit une lon- gueur infinie, oultre que tout ce qui est en Champaigne et lyent forme de camp s'en yroit; et pour ceste occasion ne vouloys faire aulcune difficulté que lesdictes soixante-dix mille livres dudict Aubreth ne puissent estre trausportées de Lyon pour cesteffect, croyant au demeurant que je vous feray tousjours cougnoistre non seullement au payement de la gendarmerye et des gens de pied qui sont auprès de vous, mays aussi en toultes aultres occasions, que je désire et entens que vous soyez des mieulx traictez pour l'amitié que le Roy monsieur mon filz et moy vous portons, ne vous pouvant au demeurant, mon cousin, dire aullrc chose de noz nouvelles , si ce n'est ce que vous entendiez par d'Elbène; à quoy j'adjousteray comme mon filz le duc d'Anjou à desja passé Tours et faict toute la plus grande dilligence qu'il luy est possible pour s'aller joindre à mon cousin le duc de Montpensicr aux environs de Limoges. Et de non-, nous

partons ce matin de ceste ville pour nous gou- verner selon que les occassions s'offriront, priant sur ce le Créateur vous avoyr, mon cou- sin, en sa saincte et digne garde.

De Paris, ce xxvin6 jour d'octobre 1 568 1.

Vostre bonne cousine,

Caterixe.

15G8. 2 novembre.

Orij. Bibl. ncit. îunfc fiançais, 3aa5. f' 5; r\ A MOH COUSIN

LE DUC DE .\EMOURS.

Mon cousin, vous verrez par la lettre que le Roy monsieur mon filz vous escript présen- tement et le double du discours qu'il vous en- voyé de mon cousin le duc de Montpensier. le bon et beureux commencement qu'il a pieu à Dieu nous bailler de victoire sur noz en- nemis estant le hasard tombé sur les régymens de Mouvans et capitaine Pierre Gourde2, qui en ont eu beaucoup meilleur marché qu'ils n'eus- sent pas eu sans la faveur de la nuict qui nous surprict; mais ils n'y perdent que l'atente avec l'aide de Dieu et le bon couraige de nos gens qui s'y sont portés aussi vigoreusement qu'il est possible; par quoy nous n'en pouvons es- pérer que très bonne et heureuse yssue, dont je supplie le Créateur ensemble vous donner, mon cousin, ce que plus désirez.

Escript à Chantelou, le 11e jour de no- vembre i568.

Vostre bonne cousine.

Caterixe. robei'.tlt.

1 Voir une dépêche de Sir Benrj Norris annonçant le dépail du roi pour Orléans. ( Caleniar ttf State papers, i568, p. 5(38.)

- Les Provençaux étaient cantonnés entre liste et la Dronne. Mouvans et Gourdes lurent tués. Les Provençaux non engagés purenl regagner Ribérac.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

201

1568. 3 novembre.

Ori^. Archives du Vatican, lettres des Princes.

A NOSTRE TRÈS SAINT PÈRE LE PAPE.

Très Sainct Père, le Roy mon lîlz n'a vouleu faillir (renvoyer Verseil pre'sent por- teur vers Vostre Sainteté pour l'advertir de la victoire que Dieu Iuy a dounée par les mains du duc de Montpensier et de beaucoup d'autres jeunes princes et seigneurs qui y estoient pour sou service, qui est un si heureux commence- ment que espérons que Dieu nous en donnera une heureuse fin et se voldra contenter de tant de maulx et ennuis que, depuis dix ans en çà, avons eus, et dernièrement un si grant que la perte de la royne ma fille, que sans son ayde ne sçais comment l'eusse pu porter, tant pour mon particulier intérest que pour le service que j'estime qu'elle faisoit et à Dieu et à toute la chrestienté, m'estimant bien heureuse d'avoir porté une telle princesse, laquelle m'a laissé un réconfort de esfre morte si bonne catholique, de quoy je remercie Dieu de lui avoir faict ceste grâce, et le supplie se vouloir contenter de nos afflictions et nous conserver ce qu'il nous a laissé, et Vostre Saincteté me faire ceste faveur de croire ce que luy dira ledirt Verseil de la part de celle qui supplie à Dieu donner à Vostre Saincteté bonne et longue vie.

De Fontainebleau, ce mc jour de no- vembre i5C8.

Vostre dévote et obéissante fille,

Catehîre.

1568. 8 novembre. Orig. Dibl. dqI. fonds français, so5s8, 46.

A MONSIEUR LE COMTE DE BRISSAC.

Mon cousin, j'a y este advertye comme l'on (roua a dict par dellà que le Roy monsieur Catiibmne ni: Médicis. ru.

mon filz avoyt accordé qu'il y auroit en son armée quelques aultres collonelz que vous et le sieur Strozzy, ce qui n'est aucunement vé- ritable, et n'y avons jamais pensé, et, pour ceste occasion, je vous prie de ne croyre point telles choses, car nous avons trop de conten- tement de vous et dudict Strozzy pour vous donner des compaignons en voz charges. Ainsi donc, mon cousin, vous continuerez à bien servyr, comme vous avez de coutume, et serez asseuré que le Roy monsieur mon filz et moy sçaurons tousjours très bien recongnoistre \nz bons, dignes etgrans services et mérites, dont ayant toute fiance, je ne vousdiray davantaige. Priant Dieu, mon cousin, vous avoyr en sa saincte garde.

De Artenay,ceviii<!jourde novembre 1 568.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1 568. 9 novembre. Orig. Bibl. nal. fonds français, 3aa5 , f* G6.

A MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, je ne puis riens adjouster à ce que le Roy monsieur mon fils vous escript, si n'est vous prier de croire que nous fai- sons tout ce que nous pouvons pour avancer les paiemens de vostre gensdarmerie et pour pourveoir à ceulx des gens de pied, estant bien marryc dont ils ne peuvent estre mieulx traictez; au reste vous entendrez par la lettre dudict sieur Roy mon filz1 sont nos ennemys et ce qu'il désire que vous faciez,

1 «Il y a apparence, écrivait-il, ou que nos ennemis veulent venir trouver mon armée pour la combattre, ou bien qu'il/ veullent maintenantessayer en s'éloijjnant par deux ou trois bonnes traictes de madicte armée, afin de revenir passer la Loire en quelque endroit, n Et il ajoute : «lis cherchent un passage i gué sur la Vienne et la Creuse, et alors ils n'auroientplus que la Loire a passer. a (Même volume, f 68.)

26

KfMïtUt 1* TIQUAI, t.

202

LETTRES DE CATH

ce que m'asseurant, vous sçaurez très bien ac- complir, je ne vous diray davantage, si n'est (jue nous vous renvoyerons incontinant Neuf- , belles avec bien ample response sur les mé- moires qu'il nous a apportez de vostre pari, priant Dieu, mon cousin, vous donner ce que désirez.

Bscript à Orléans, le ix" jour de novemlire i568.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1568. i i novemlire. Orit;. Bibl. de l'Ars-n;.l . ii* 6(h3, f s3.

A. MONSIEUR LARCHER,

DÉPUTÉ POCB LVUOIIMSTIUTION D8 LA JUSTICE A LTOS.

Monsieur Larcber, je me remeclray de toute la responce que je vous sçaurois faire à vostre lectre du xxvic du passé sur celle que présen- tement vous escript le Roy monsieur mon filz, sinon que je vous puis asseurer que toute ceste compagnie demeure forL contente et satis- l'aicte du bon devoir que vous avez desjà commencé de faire au lieu vous estes depuis <jue vous y estes arrivé, qui faict que je vous prie de continuer de bien en mieulx de nous faire sçavoir de voz nouvelles le plus souvent que vous pourrez, priant sur ce le Créateur vous donner ce que plus désirez.

Escript à Orléans, le xfjour de novembre i568.

Caterine.

RoBERTET.

1 568. 1 1 novembre.

Ori(j. Bibl. nat. Fomls français. 3aa5. 8o.

i MON CODSIM

MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, je ne vous feray pas longue

lettre par ce porteur pour nie vouloir remectre

à ce que le Roy monsieur mon filz vous es-

ERINE DE MÉDICIS.

cript et que plus au long Neufcbelles vous dira. Rien vous remerciray-je, mon cousin, de la bonne Visitation que m'avez envoyé faire par luv et de la consolation que me donnez, que je prens comme venant de l'ung de mes meil- leurs parent/, et de ceulx que j'aime le plus, estant au reste bien marrye dont pour les grans affaires que nous avons ici àdémesler, mèsme* ment pour le paiement de l'armée l'on ne peult pas à demy satisfaire, l'on ne peult tous- jours si bien pourveoir et accomoder de paie- ments ce qui est auprès de vous, comme il seroit besoing pour le service dudict sieur Roy mon fils; à quoy toulesfois nous avons cy-devant faict et ferons tousjours du mieulx que nous pourrons et vous pouvez estre asseuré qu'il ne tient pas à faulte de bonne volunté, mais au peu de moyen que nous avons; et me remec- tant au surplus sur cedict porteur, je prie le Créateur vous avoir en sa saincte et digne garde.

Escript à Orléans, le xie jour de novem- bre 1 568.

(De sa main.) Mon cousin, vous m'escuserés

cet ne vous ayscrips de ma raayn et la letre

de vostre femme cervira pour tu dus1 et ne

lauré pour cela de croyre que désirons bien

fort de vous revoyr bien tost ysi, cet que vous

prie fayre et diligenter tustes vos forses.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1568. ta novembre.

Aut. Bibl. nal. fonds français, 3«a5, 83.

A MA COUSINE

MADAME LA DUCHESSE DE NEMOURS.

Ma cousine, je vous mersie de vostre Visi- tation et vous prie en remersier vostre mari;

1 Tu du», Ions deux.

car, ma cousine, aveques plus d'aucasion et de besouin ne me saret'on donner consolation, veu les alligsion (|ue Dieu m'envoye ordinay- rement, mes je é1 tout acoteumé que je ne panse pas que le bien ne me l'eut aystranche2 plus que le mal et vous voyré par cet que mendons à vostre mari, corne yl est ne'ce'sayre qu'i s'an viegne et amène les forses que lui mandons et yl voyst bien par que yl n'est aublié et (pie cet que luy avyons dist ayst vé- rilable qu'il auretà nous mener le securs, de quoy je suis bien ayse, ayspe'rant vous revoyr bien lost; qui cera l'endroyt je priré Dieu vous donner cet que désirés, et surtut diste à vostre mary que \1 est nécesayre de fayr diligense.

D'Orléans, ce xif de novembre 1068.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS. 203

sirez. Escripl à Orléans, le xui" jour de no- vembre 1 568.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1568. i3 novembre.

Orig. Bibl. nal. fouds français, n°3aa5. 89.

A MON COISIV

MONSEBl I! LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, je ne puis rien adjouster à ce que le Roy monsieur mon 61s vous escript-1, sinon que je vous prie de ma part, mon cousin, d'autant que vous aymez le bien de son service et prospérité de ses affaires, user de la plus grande diligence que vous pourrez, de vous rendre à Rouanne avec les forces que vous y devez mener et nous faire sçavoir de vos nouvelles m tosl que vous approcherez du- dict Rouanne et aclendant lesquelles, je prie à Dieu vous donner, mon cousin, ce que dé-

' Je U i ■. je lea ai. ' Aytlranche, élrang

3 La lettre de Charles IX (même volume, P 68) n'ajoute rien à celle de la reine.

1568. i3 novembre.

Copie. Bibl. uat. fonds français. 10753. p. 8g.

A MONSIEUR DE FOURQUEYAULX.

Monsieur de Forquevauls, In lettre que présentement vous escript le Roy monsieur mon fils1 est telle et si ample que vous serez par icelle entièrement inslruict de lestât des affaires de ce royaume, qui me gardera vous en escripre plus au long et, ne vous estant faicte la présente que pour, accompaignant sadicte lettre, vous prier de nous mander des nouvelles de delà le plus souvent que vous pourrez et comme toutes choses s'y manient depuis voz dernières dépesches, ce que je désire fort d'entendre, aussi que vous remerciez le Roy Catholique mon beau-fils des bons offices de la bonne amitié et intelligence qui est entre ces deux couronnes que nous recepvons de mon cousin le ducd'Albe, et l'asseurer aussi qu'en correspondant à cela, si le desseing du prince d'Orange u'eust changé, que le secours qu'a- vions accordé à moudict cousiu le duc d'Albe esloit sur la frontière presl à entrer es terres de l'obéissance du Roy Catholique moudict beau- fils, nonobstant et sans avoir aucun esgard, respect et considération à nos grands affaires et m'asseurant que luy sçaurez si bien faire entendre ce dessus et à propos, je priera]

1 L' Roi dans sa lettre du même jour lui donne quelques détails sur la défaite de Mouvans ei des Pr-mençaux et lui annonce que le duc d'Anjou est à Cbàtellerault, il doit faire sa jonction ;ivec le duc de Montpensier. L'armée ennemie, au lieu de venir à sa rencontre, tourne vers le Blanc. (.Même volume, 88.)

a(i.

204

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa saincte et digne garde.

D'Orléans, ce treiziesme novembre 1 568.

Catemne.

1508. )3 novembre.

Aut. Arch. nat. collect. Simancas, K i5u, pièce 10g. A MON F1LZ

LE ROY CATOLIQUE.

Monsieur mon fils, je n'é ausé plus tost vous mander l'extresme ennui que j'é de la perte que j'ai fayste de la royne ma fille, laquele je resant telement que Vostre Majesté m'escusera cet je ne l'en puis reconforter, come yl seroyt résonnable; et en dus sortes ayle m'ayst grande, la première pour m'estre tieule que je m'aseure qu'el a fayst conoystre à Vostre Majesté et l'aultre pour le bien que c'étoyt de la conservation de la pays et amytié entre le Roy vostre frère et Vostre Majesté, lequel je ne veulx penser que un si malheureus ayvénement aye puisanse de rompre ni dimi- neuer, veu l'inteusion que je conoys au Roy mon fils de vous demeurer frère et meilleur amy, cet que de ma part mestré pouine de lui augmenter et fayr persévérer comme cela qui luy ay resté l'aubligatiou du trétement que la royne ma fille ha eu et l'amitié que je say qu'ele portoyt à Vostre Majesté, qui ni'au- blige, l'ayent tant aymaye, come j'é fayst et foys encores au lieu au elle ayst, que le plus greut plésir et désir qui m'en reste c'et de avoyr moyen de fayr servise à Vostre Majesté et le plus grent réconfort que je an puisse prendre c'et de avoyr entendu la grase que Dieu lui ha fayste d'estre morte si bonne cré- tienne et catolique, m'aseurant qu'el est en gloire auprès de luy et qu'ele prira pour la prospérité de Vostre Majesté et conservation du Roy son frère et de l'amitié et unions de

vos dus Majestés, qui est cet que de tust son cœur désire celle que vous sopplie avoyr tusjour en recomendation cet que la royne vostre femme vous a lésé de gage et croyre cet pourteur de set qu'il vous dira de ma part, enn atendent le personnage que nous envoyons.

D'Orléans, ce xme de novembre 1 568.

Vostre bonne mère et seur,

Caterine.

1568.— il novembre. Copie. Bibl. nat. fonds français, n" 1075a, p. 90.

A MONSIEUR DE FORQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, je ne vous puis dire assez le mal et regret que ressents de la mort de la royne ma fille, l'aymant comme je m'asseure que sçavez; et par ce porteur que je sçay pouvoir parlera son maistre,je luy ay bien vouleu escripre une lettre, laquelle lui baillerez de ma part et lui direz que c'est en attendant le personnage que luy envoyera le Roy mon fils pour le visiter de nostre part, car sachant combien la royne ma fille l'aymoit , je ne puis que ceste affection ne m'en soit demeurée et que je n'aye la mesme envie de lui servir et voir conserver l'amitié entre le Roy son frère et luy comme je sçay qu'elle dé- siroit , et me semble, en ce faisant, qu'elle doict voir et ressentir l'amour que je luy ay porté et porte encore elle est, m'asseuranl qu'elle est avecque Dieu, veu la fin qu'elle a faicte, qui m'est le plus graut réconfort que j'ay et de penser qu'elle a laissé deux filles qui seront un ferme lien pour contenir ces deux Roys en l'union que je désire; à quoy, de mon costé, je n'oublieray rien de ce qu'y pourra servir et vous prie de les luy recommander, encores que, luy estant filles, il soit superflu; mais ayant tant aismé la mère et, ne m'en estant resté d'elle

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

205

que cella, je les ay mises au mesme lieu et ne me puis garder de luy supplier de les avoir en la recommandation que je ne doubte point qu'il a. Je ne vous mande rien de nos affaires, car vous aurez eu toutes nouvelles par le courrier qui partit hier, qui me faira meslre fin, priant Dieu vous avoir en sa sainte garde. D'Orléans, ce quatorzième de novembre i568.

Caterine.

1568. i4 novembre.

Orig. Bibl. liai, fuinls français, 3s20 , f 96.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, oultre mon aultre lettre que je vous escrys par ce porteur, il m'a semble' vous debvoyr faire ceste-cy pour vous dire que sur l'advis que vous nous donnastesdu cappitayne Hyéronyme, des intelligences qu'il avoyt du costé de Bresse et aultres siennes qualitez, je me suys depuys enquis tant du pre'sident de Birague que plusieurs aultres de la vie dudict Hyéronyme et ai entendu d'eulx-mesmes dudict président qui m'a dict avoir tenu fort soigneu- sement l'œil sur luy et de bien près observer ses actions, que l'on n'a jamays rien cogneu en luy de mauvays, ny descouvert aulcun in- dice qu'il fust pour suyvre les vestiges de son frère, ce que voyant, mon cousin, et aussi qu'il nous pressoyt fort de son retour, nous lui avons plus voluntiers accordé qu'il s'en re- tournast par dellà faire sa charge sans le rete- nir icy plus longuement; raays ce n'a pas esté, mon cousin, sans que premièrement nous luy ayons bien dict nostre avis et recommandé surtout d'estreen sadicte charge plus fidelleet meilleur catliolicque que son frère, dont j'ay bien voulu vous faire ce petit discours, allin que par iceluy vous entendiez ce qui nous a meu à le renvoyer par dellà et vous prye,

mon cousin, luy remonstrer aussi, de vostre part, qu'il ayt à se comporter si fidellement (ju'il nous donne tusjours occasion de luy continuer sadicte charge; priant en cest en- droict le Créateur vous avoyr, mon cousin, en sa saincte garde.

D'Orléans, ce xiine jour de novembre 1068.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1568. ii novembre.

Orig. Bibl. nal. funds français, 3a9D, f* 98. A MON COCSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, vous entendrez par la lettre que le Roy monsieur mon filz vous escript l'occasion pour laquelle nous avons pu à pré- sent toucher à ce que le cappitaine Hiéronime nous avoit apporté des desseings de la ville et citadelle de Lyon, nous ayant semblé qu'il estoit meilleur d'attendre à l'année prochaine que l'on regardera de bailler quelque bonne assignation pour y faire besoigner, eteependant nous vous renvoyons ledict cappitaine Hyéro- nime pour continuer sa charge par delà, luy ayant bien remoustré combien nous désirons qu'il y serve et soigneusement et fidellement, ainsi qu'il nous a asseuré de faire; et ne vous estant faicte la présente à aultre fin, je prie le Créateur vous avoir, mon cousin, en sa garde.

Escript à Orléans, le xiih* jour de no- vembre 1 568.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1568. i5 novembre.

Copie. Bibl. nat. fonds français, 1075a, p. 99.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, je vous ay bien

-206 LETTRES DE CATH

voulu faire ce mot, estant arrivé le sieur de Lignerolles, par ce porteur que vous ay des- pesciie' exprez pour vous advertir couime je ay receu rostre mémoire escript de vostre main et entendu par lui bien au long touttes choses, comment elles sont passées à mon grant et tel regret que de ma vie, quelque chose qui puisse estre, ne fera que je n'aye dans le cœur la perle que j'ay l'aide de la roync ma fille et encore que je désire, comme mère, de voyr, s'il est possible, sa sœur au mesme lieu, si est-ce que cella ne m'ostera la douleurquej'ensents;mais, comme j'ay dict déjà, estant mère et obligée au Roy leur père, comme je suis, je doibs chercher, non pour mon réconfort (car à tant de maux que j'ay la mort est le plus beau que sçaurois avoir), mais pour le bien de ce royaulme à qui j'ay tant d'obligations et la conservation de la paix entre ces deux roys, tous les moyens pour essayer d'y parvenir. Et ayant veu le language que le prince d'Evoli vous a tenu, je connois par qu'ils vouldroient avoir la princesse Anne, et le Roy mon fils eust sa jeune sœur, et ma fille en Portugal. En première face cella semble beau, les voyant tous accom- modez et espousant les deux sœurs, que la paix sera par elles entretenue; et cela seroit bon, si l'on n'avoit veu l'espérience, qui est ré- cente , du Roy mon beau-père qui n'ayant aultre alliance que la sœur du feu empereur Charles, il ne laissa d'estre toutte sa vie en guerre avec lui; et ce seroit le semblable, car n'ayant l'alliance réciproque des deux mai- sons, sçavoir que l'un print ma fille et l'aul- tre sa niepce, je n'estimerois ceste alliance qu'à demi; car vous sçavez qu'elle seniroit plus au Roy Catholique qu'au Roy mon fils, pour les raisons qu'ayant la connoissance des choses du monde, comme avez, pouvez juger; car il auroit icy une personne qui làiroit par

ERINE DE MÉDICIS.

le conseil de luy et de sa femme ce qui lui seroit mandé et le Roy mon fils u'auroit per- sonne, comme jusques icy il a eu auprès de lui, qui fist ryeii pour le bien et service de ce royaume, n'y ayant plus sa sœur, y remet- tant ceste-icy qu'avons encore ce seroit une perpétuelle paix, espousant le Roy mou fils la fille aisnée de l'Empereur et la seconde le roy de Portugal, car le roy d'Espaigiie et l'Empereur c'est une mesme maison, et s'ils veulent reconfirmer leurs alliances, il a deux filles et l'Empereur des fils. Pour ceste occa- sion je vous ay voulu faire 'la présente, afin que reguardiez touts les moyens pour gaigner le prince d'Evoli, lequel, en ce faisant, fera pour lui, car on oubligera en un coup trois grands princes : le Roy mon fils, en lui fay- sant laisser la femme qu'il tient desjà pour sienne, et laquelle l'on ne luy peutoster sans qu'il pense en recevoir tort; l'autre, le roy de Portugal, luy laissant la seconde fille de l'Em- pereur; et un grand service qu'il faira au roy son maistre le destourner d'offenser le Roy mon fils, qui n'est pas de si peu de cœur qu'il ne s'en ressentit. Et tout cecy luy pour- rez remonstrer, en luy parlant du mariage du Roy mondict fils et du tort que l'on lui fai- roit, sans lui parler de ma fille si ne commis- siez le pouvoir fayre si destrement qu'il ne pense nullement que j'en sache rien. Mettez peine aussi de gaigner le confesseur, luy re- monstrant le mal que ce seroit pour la chres- tienté s'il advenoit altération d'amitié entre ces deux roys. Rref vous estes sur le lieu et connoissez mieulx comment il s'y faull gouver- ner; et vous en ay seulement voulu mander mon intention et vous regarderez les moyens qu'il fauldra tenir. Surtout qu'il ne pense pas que vous en aye rien mandé. Et en ce que les pourrez gaigner soit par pressas ou pro- messes, n'y espargnez ryen ny à Cayes ni à

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

tous ceulxqui nous y pourront servir. Le Hov mon fils envoyé le cardinal de Guise pour se eondouloir de nostre perte commune, assis- tez-le et prenez guarde à nous sçavoir rendre compte de tout ce qui se passera et ne lui dictes rien de ce que je vous mande cv-dessus, encore qu'il vous en parle, mais aidez- iuy en ce que connoistrez nous y pouvoir servir, car je de'sire infiniment voir ma fille et que le Roy mon fils eust la fille aisnéc de l'Em- pereur. Pour ce, n'y oubliez rien de ce qui y pourra servir et bruslez ceste lettre et m'en faictes response par ce porteur mesme en une lettre à part.

D'Orléans, ce xv° de novembre 1 568.

Cateiïine.

1 568. 1 5 novembre. Ant. Arcli. nat. collect. Simancas . K i5n. pièce 106.

A MON FILS LE ROY CATOLIQUE.

Monsieur mon fils, le Roy vostre frère et moy pour l'estresnie ennui que avons eu et ay eu de la perte qu'il a plus à Dieu nous fayre avoyr de la mor si soudayne de la royne ma fille n'avons peu plus tost fayr le devoyr de vous envoyer visiter et nous condolouir de nostre mal comeun, lequel m'est tieul que, san l'ayde de Dieu et la conoysanse grende qu'ele a eu de lui à son dernier jour, je ne panse qu'i me feut posible porter le mal et ennui que je an sans; mes couoysantquec'etlui qui me l'avoyst donnaye et mise pour la consola- tion de ma vielles au lieu au ayieaystoit près de Vostre Majesté, il fault aussi que je me ré- solve qu'i me la povoytaulter, quant y lui plé- royt et, si pour mes péchés y m'a voleu léser après ayle.yl me fault conformer à sa volonté et prendre en pasiense set que je lui suplie me douner cet qui lui plest corne je replie

207

Votre Majesté volouir fayre de son coûté ynsiu que je prie de lui dire de ma part mon cousin le cardinal de Guise que le Roy mon fils lui envoyé pour fayre cet aufice, corne ausi je lui suplie du volouyr contineuer en sa bonne grase celc qui n'oublira jeamès le bon trele- ment que la royne sa fille ha reseu de Vostre Majesté et metra pouine de rendre l'aubliga- tion qu'el an resant en luy faysant eu tûtes aucasions tus les servise qu'el aura moyen; le priant avoyr pour recomenclée dus vnfantes ces filles et ayscurser l'amour de mère si l'i recomende cet que set lui aystre cnn asés de recomendation,qui cera la fin, supliant Dieu donner à Vostre Majesté l'heur et félicité que lui désire.

D'Orléans, cet xve de novembre i568.

Cateiïine.

1 jijS. iii novembre,

Copie. Bibl. nat. fonds français, 10703 , p. i5i.

A MONSIEUR DE FOURQIEVALLX.

Monsieur de Forquevauls, je vous ay bien voulu taire ceste lettre pour vous dire comme envoyant mon cousin le cardinal de Guise par delà, qui est personnage et de la maison et des autres bonnes qualitez que vous sçavez. nous luy avons pour tous ces respects et pour l'amitié que nous luy portons, baillé plusieurs grands points et affaires à traicter avec le Ro\ Catholique monsieur mon bon fils, desquels, comme il est très prudent et advisé, et selon la charge qu'il a de nous , il ne fauldra pas de vous communiquer et faire la part comme nous luy avons dil, comme aussi je m'en as- seure et vous en prie bien que, de vostre coslé. vous luy porterez à son arriver audiences et durant son séjour par delà tout l'honneur cl respect tju'il mérite et que vous sçaurez.

208

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

bien faire, l'advertissanl particulièrement des choses que vous penserez pourvoir servir à sa négociation et des humeurs des personnes avec lesquelz il auraàtraicter, selon la longue connaissance et pratique que vous avez des affaires de delà; vousasseurant, Monsieur de Forquevauls, que vous ne nous sçauriez faire plus grand plaisir que d'en user de ceste fa- çon pour l'espérance que nous avons que colla servira grandement à rendre le voyage de mon- dict cousin par delà aussi utile et profitable que nous désirons et attendons; priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa saincte et digne garde.

A Orléans, lexvi'jourde novembre 1 568.

Catf.rine.

[1568. 16 novembre.] Minute. Bibl. nal. foo<ls français» n" 15919, f" 122.

A MONSIEUR LE COMTE DE FIESQUE.

Mon cousin, par vostre lettre du pénul- tième février j'ay veu au long et ay esté très satisffaicte du discours qui est passé entre l'Empereur et vous sur le faict des mariages en termes desquelz comme avez sceu dextrement prendre l'occasion de les remectre, et par ce que vous en avez tiré de luy il semble qu'il y prend beaucoup plus de gousl que de cous- tume. Je ne sçay si l'envie ne luy en est point creue après avoir entendu l'arrest du prince d'Espaigne, désespérant, possible, de voir le prince rentrer en la bonne grâce de son père; mais, quoiqu'il y ayt, retournant en propos de celte affaire avec luy, je vous prye l'asscurer que je me suis trouvée fort satisffaicte de la bonne volonté qu'il démonstre d'y entendre et que, de ma part, j'ay tousjours désiré et désire encore en pouvoir de mes jours veoir l'effeet et accomplissement, cognoissant n'v

avoir aujourd'hui party plus propre et sortable qui soit pour apporter plus de fruict et utilité à la réputation et utilité de la chrestienlé et en particulier à deux si grandes illustres mai- sons pour le support qu'elles en pourroient tirer. Et de faict jamais il a esté possible m'os- ter de l'opinion , considérant toutes ces rai- sons, et l'affection que le Roy monsieur mon filz lui porte et le compte que ledict sieur Em- pereur a tousjours faict de l'arnytié de ceste couronne, que le temps malgré toutes tra- verses ne l'effectuasl enfin. Mais, au retour de l'évesque de Rennes , lorsqu'il fut envoyé de- vers ledict seigneur Empereur pour en sçavoir sa résolution, ayant entendu de sa bouche ce qu'il avoit peu tirer dudict seigneur Empereur (ne s'estant voulu charger de l'esrripre), nous trouvasmes les choses si esloignées de ce que nous en espérions que force fut s'en déporter et n'en plus parler, attendu que la poursuicte eust plus tost apporté désavantaige au Roy mon filz que servi à sa réputation , laquelle je doybs avoir plus chère que nulle chose et aussi ne vouldroys-je pas y riens oublyer.

1568. 21 novembre.

Orig. Bibl. nat. fonds français, n* 3aaa. 16. A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin , pour ce que vous entendrez bien au long de noz nouvelles par cette pré- sente dépesche , cela sera cause que je ne vous ferai plus longue lettre et seullement vous diray que nous sommes toujours en prières et oraisons à ce qu'il plaise à Dieu nous en- voyer quelque bon succès du costé de mon filz, car cela feroit bien tenir trêve à ceulx qui font semblant de vouloir entrer en ce royaume, connue vous pourrez bien juger

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

209

qu'ilz feroient, cela estant, qui nie le taict dé- sirer doublement; et en prie Dieu d'aussi bon cœur que le favs qu'il vous ait, mon cousin, en sa sainte garde.

Escript à Orle'ans, le xxic jour de novembre i5Go.

Voslre bonne cousine,

CvTERINE.

1568. 22 novembre.

Orig. Bibl. nat. fonds français, n' 3299 . aa.

A MOH i OBSIH

MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, vous entendrez par la lettre que le Roy monsieur mon filz vous escript le besoing que nous avons de forces du costé de Paris pour empescher les desseings du prince d'Orange ' , et , suy vaut ce que le Roy mon filz vous escript, je m'asseure que vous mectrez toute la peyne que vous pourrez pour nous amener bien tost toutes les forces qui vous viendront de Promenée et Daulphinéet celles que vous avez auprès de vous et en vostre gouvernement, qui me gardera, pour me re- médie sur la lettre dudicl sieur Roy mon filz, vous en dire davantaige; priant le Créateur, mon cousin , vous avoyr en sa saincte garde.

D'Orléans, ce XXIIe jour de novembre 1 568.

Vostre bonne cousine,

Catbrihe.

' irj'.ii d'ailleurs advis, écrivait Charles IX, que te prince d'Orange et ses troupes marchent droict du costé de Paris: il est besoing de me renforcer de ce COSté. Pour cesle occasion je vous prie de vous en venir avec toutes les forces jusques à Montargis, me faisant souvent entendre de voz nouvelles, du juin- di- voslre parlenn'iil el du chemin que vous tiendrez, tirant de vostre gouver- nement tout ce que vous pourrez.» (Bibl. nat., fonds français, n" 3aaa, a5.)

CiTUEMME DE MÉDICIS. III.

1568. a a novembre.

Orig. Bibl. nal. fonds français. 3939 , f 30.

i mon rjoi si» MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, vous escrivanl le Roy mon- sieur mon filz bien au long en response de vostre dernière dépesche, cela sera cause que je ne vous en lerav aulcune redicte par ceste lectre; mais seulement vous diray que j'ay très bien considéré les raisons pour les- quelles le sieur de l'Estang n'a voulu accep- ter la lieutenance du duc d'Usez , j'ay trouvé grande apparence et en suis très bien satis- faicte, et au reste pour le regard dudict sieur de l'Estang, estant personnage de mérite tel que chascun cognoist et lequel davantaige je sçais que vous aymez, je vous prie, mon cou- sin, de l'asseurer que, se présentant quelque bonne occasion de faire pour luy , nous ne loublyerons poinct, et que en cest endroit je tiendray la main envers ledict sieur Roy mon filz; priant sur ce le Créateur vous avoir, mon cousin, en sa très saincte garde.

Escript à Orléans , le xxne jour de novembre i5G8.

(De sa main.) Mon cousin, donné ordre que les jeans de pies qui vieneut, cet pensé qu'il puiset aystre plus tost par eau, qui trove de bateau à Rouaue; car tout cet que avons le plus nécésère c'etguagner le temps et user de diligense; ainsi convendroit les fayre avali- ser sans atendre tuttes les forses ensemble.

CvTERINE.

1568. a 3 novembre.

Orig. Bibl. nat. fonds français, aoâaS, 68. A MON C01M\

LE COMTE DE RR1SSAC.

Mou cousin, la présente sera pour accom- paigner celle que le Roy monsieur mon filz

'J7

l'CllIttIL 'Il

210

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.

vous escript, vous remerciant du bon et grand devoir que vous faictes ordinairement en son armée; en quoy je n'ay voulu faillir faire de ma part envers vous semblable ollice et prier ne vous lasser de continuer et je tiendray tousjours la main à tout ce qui vous touchera et concernera d'aussi bon cueur que je sup- plie le Créateur vous donner, mon cousin, ce que désirez.

Kscript à Orléans, le xxiir" jour de novem- bre i568.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1568. 3.3 novembre. Copie. Bibl. nat. Tonds français, 11° 1078s , p. 98.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, j'ay veu ce que m'avez escript par Parizol en la lettre à part et trouve que les choses après un si grant malheur s'acheminent de bonne façon, et que vostre opinion est bonne de dire que, encore que le roy d'Espagne veuille ma fille, qu'il nous le vouldra faire trouver bon, je ne m'en soucie de toutes leurs mines, pourvu que je fusse asseurée qu'il l'espousast et ne nous tint longtemps le bec en l'eau, comme l'on dit. Je vous prie y user des meilleurs moyens et si dextrement que l'on ne puisse s'appercevoir que rien vienne de nostre commandement; car les filles faut que soint demandées par les hommes et non les aller offrir et principa- lement de tel lieu, mais vous pourrez bien soubs main traiter cecy avec des serviteurs en qui il se fie, et surloulvous faudrait tascherde gaignerl'un ou l'autre de ces trois : le cardinal , le prince d'Evoli et le confesseur; auxquels vous représenterez l'appuy que leur seroit d'avoir une autre mienne lillc oullre les biens qu'ils recevroient de nous, car, en nous mandant les promesses que auriez faictes,

nous les tiendrons; n'y espargnez rien, car j'ay ouy dire qu'ils prennent volontiers. Le cardinal de Cuise s'y en va, assistez-le en tout el des choses que je vous ay jusques ici man- dées ne lui en dites rien, et, s'il vous parle de ces propos, respondez-lui en personne qui n'en a point de charge et lui aydez en ce que en aurez le moyen soit de conseil ou d'a- dresse, mais qu'il ne pense pas que vous en ayez rien escript ny mandé. Quant à ce que m'escrivez que Craignague a dict que ne me mandiez des nouvelles, je ne sçay ce qu'il dist; mais je sçay bien que je ne l'entretiens pas de tels propos et m'en suis servie de l'en- voyer et vous estes el à l'Empereur el en avons eu besoin, mais non pas pour luy faire rien faire sans vous, ny pour aprez le faire mesler d'aultre chose; et fault que pen- siez que le contentement que le Roy mon fils et moy avons de vous est tel que ne désirons rien tant pour nostre service au lieu vous estes que de vous y laisser tant que les choses soient remises romme les désirons, et vous prie ne croire rien de qui que ce soit qui vous mande : la Roi/ne est contente ou mal contente; sinon ce que verrez escript de ma main et aussi vous prie n'escripre à personne plus du mariage de ma fille et de ce roy, mais au contraire, quand il se feroit, n'en dire rien que à moy à qui l'cscriprez en lettres à part jusques à ce qu'il soif Faict, si en ve- nions là ; et quant au cardinal de Guise vous y conduire comme vous mande par la pré- sente, el voyez bien s'il y va de bon pied; qui sera l'endroit je prie Dieu vous avoir en sa sainte guarde.

D'Orléans, ce vingt-troisième novembre i568.

CATEKim

J'ai receu une aullre lettre me parlez pour voz affaires; je vous prie vous àsseurer

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS

que n'oublierons les services que vous faictes et excuser le mauvais temps, si plus tost ne l'avons reconnu comme méritez, mais bien- tost sentirez les effets de uostre bonne volonté et vous prie brasier la présente.

1568. 2/1 novembre.

Orig. Bibl, nat. fonds français, 3saa , 36.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mou cousin, ce petit mot de lectre sera seulleineut pour accompaigner celle que le Roj monsieur mon filz vous escript1, n'ayant autre chose à vous dire dessus, sinon que je vous prye faire haster ces troys conipai- gnies de Forestz que doit envoyer le sr d'Urfé le plus qu'il sera possible de se rendre au- près de vous, affin que vous les puissiez ame- ner avec voz autres forces, nous faisant sçavoir de voz nouvelles le plus souvent que vous pourrez. Suppliant le Créateur vous donner, mon cousin, ce que plus désirez.

1 \ un i ce que lui mandait Charles IX : k Nos ennemis sont tousjours en l'oilou et L'armée de mon frère si près d'eulx que malaysément s'en pourront-ilz desvellopper sans estre par mondict frère dans peu de jours comba- ttu, comme, par l'advis que je vous envoyay hier du succez des choses passées, vous avez peu assez ample- ment cognoistre et le sçaurez encores mieulx par le rap- port que le sieur de Villeroy qui revint hier au soir de devers mondict frère nous a faict, dont je vous envoie présentement le discours. Ainsi donc tout le plus mal qui se présente et à quoy il faut résouldre c'est pour le costé du prince d'Orange qui est entré desjà dans ma frontière de Picardie et est celle de Champagne menacée du duc des Deux-Pontz avec beaucoup de forces de reislres; pour à quoy remédier, il est nécessaire de piomplemeiil assembler aux environs de Paris le plus que l'on pourra de forces de tous costez, faisant d'icellcs une seconde armée qui soit suffisante pour résister tant au prince d'Orange que au duc des Deux-Pontz. » (Bibl. nat., fonds français, 11° 3a aa, C 3o.)

211

Escript à Orléans, le .xxiiii' jour de no- vembre 1 568.

Vostre bonne cousine,

CaTERINE.

1568. 3o novembre.

Orig. Bibl. nat. fonds français , 3aaa , àa.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, la response que présentement vous fait le Roy monsieur mon filz à vostre lettre du xxnne de ce moys est telle et si ample qu'il ne me reste aucune chose à vous dire1, m'asseurant qu'en tout et partout vous sçaurez bien observer sou intention, qui me (fardera de vous faire la présente plus longue . sinon pour vous prier nous faire sçavoir de vos nouvelles le plus souvent que vous pour- rez, sans en laisser eschapper une seule oc- casion; et je supplirai le Créateur vous don- ner, mon cousin, ce que plus désirez.

Escript à Meleun, le dernier jour de no- vembre 1 568.

Caterine.

1567. 5 décembre. Aut. Bibl. nat. fonds français, 3aaa, ÛG.

a mon COUSIN- MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, vous verrez par la lettre que

1 Voir cette lettre dans le oaaa du fonds français (f° il). Charles IX lui envoie son valet de chambre ordi- naire Le Plessis, et il l'invite à se munir de bateaux pour conduire les troupes qui arrivent de Dauphiné, d'Au- vergne et de Provence jusqu'à l'endroit elles doivent descendre. Voir également dans le même volume, f 3g, une nouvelle lettre de Charles IX. datée du même jour, il prescrit au duc les mesures à prendre à Lyon à l'égard des protestants restés dans la ville, et certaine- mesures pour les troupes amenées par le baron des Adrets; rcar, dit-il, le danger est passe de ce COSté et ce jeu se doibt jouer en aullre lieu».

a7.

212 LETTRES DE G AT H

le Roy monsieur mon (ils vous escript ', l'ad- vis qu'il vous donne et ce qu'il désire que l'are mon cousin le comte de Tende pour son ser- vice, en s'aclieminant vers mon fils le duc, d'Anjou, dont, mon cousin, je ne vous ferai icy autre redite, sinon de vous prier de sti- muler mondict cousin le conte de Tende à la (I i 1 1 ijjcn.ee que le Roy mondict sieur et filz dé- sire qu'il fasse. Au surplus vous haster de le- ver voz forces au plus tost que vous pourrez pour avec icelles me venir trouver vous se- rez assure' d'estre le bien venu, priant Dieu, mon cousin, vous avoir en sa sainte garde.

A Melun, le cinquiesme jour de décembre i568.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1 508. g décembre.

Orig. Bibl. nat. fonds français, 3aa9, 5l. A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, nous avons receu toutes les lettres que vous et mon cousin le cardinal de Guise nous avez escriptes sur le fait du parti des banequiers de Lyon, et ce que vous avez proposé à ceulx du corps de ladicte ville; à quoy vous estant satisfait par la lettre que le

' "Ayant entendu , écrivait Charles IX , l'arrivée de mon cousin le conte de Tende avec ses troupes en ma ville de Lyon , je tui escriptz que , incontinent la présente receue , il s'achemine aux plus grandes journées et, prenant son chemin par le port Saint-Thibault, qui est es environs et en dessoubz de Sancerre, il avt à passer et avecques sesdictes trouppes regarde à remectre sôus mon obéis- sance ladicte ville de Sancerre qui s'en est assez distraicte, envoyant au devant de Iny, afin qu'il ayl tant plus moyen de parvenir, certaines pièces d'artillerie et munitions. De Melun, ce cinquiesme jour de décembre.!! ( Ribl. nat. , fonds français, 3aa2,f°i5.) Voir lettres du comte de Tende au dur de Nemours des 8, 9 et ao décembre. (Ilud., f" '17, 55 et 93.)

ER1NE DE MÉDICIS.

Roy monsieur mon fils vous escript présente- ment par le sieur do Neuchelles, présent por- teur, lequel s'en retourne aussi bien partirul- lièrcmenl instruict là-dessus, je n'y adjouslerai rien davantaige; mais seulement vous prierai y user de la dextérité et dilligence que savez estre requises en ebose qui est de telle impor- tance au service du Roy monsieur mon fils; priant Dieu, mon cousin, vous avoir en sa sainte garde.

A Melun, ce a" jour de décembre i568.

(De sa main.) Mon cousin, l'espéranse que j'é de vous voyr bientost me guardera vous fayre aultre letre et vous prie que fasié haster vos trappes ; car le Roy mon fils n'atent que vous pour comanser à marcher et favoriser l'en- treprinse qu'il vous mande plus au long, la- quele ne veult du tout résouldre que yl n'aye ces forces et vous prie lui en mender, enn atendent que y soyés, vostre aupinion.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1568. 11 décembre.

Orig. Bibl. nat. fonds français, 3aaa, 69.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, je ne vous feray pas longue lettre pour me remetre ce que le Rov monsieur mon lils vous escript1; et seulle-

1 «J'ai veu, lui disait Charles IX, ce que vous avez proposé à ceux du corps de la ville de Lyon pour l'ad- vance de quatre vingt mille livres, à quoy se peut monter à peu près la valleur des offres de ceulx de la nouvelle religion. Sur quoy je vous diray pour le regard de vosdiclz banquiers qu'il ne nous y fault anvster, puis- qu'il y a tant de difficultés à vuider, avant de les pouvoir faire enlrer dans ce parly.i (Mime volume , f°5o.)

Charles IX le prévient qu'il a ordonné au sieur d'En- tragues de s'acheminer audit Sancerre au temps le

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

213

ment je vous dira y que nous vous attendons toujours en bonne dévotion et espérons que ce sera bientost et que l'entreprise de San- cerre ne vous retardera de guères, et cepen- dant je prierayle Créateur de vous avoir, mon cousin, en sa saincte garde.

De Meleun, ce xie jour de décembre.

Vostre bonne cousine,

Catbrinb.

1568. i5 décembre.

Orig. Bibl. nat. fonds français, 3aaa, 77. A MON COCS1N

MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, je n'adjousteray rien à la lettre que le Roy monsieur mon Oiz vous escript présentement1, mais seullomeut vous priera y d'user de la meilleure diligence que vous pourrez à l'exécution de ce que ledict seigneur Roy mon filz vous mande pour pouvoir assez juger dont la diligence est requise en telles choses et, pour l'espérance que j'ai de vous voir bientost, je prierai Dieu, mon cousin, vous donner en santé très longue et bonne vie.

Escript à Meleun, le xve jour de décembre i568.

Vostre bonne cousine,

Caterisk.

1568. 16 décembre.

Copie. Bibl. nal. fonds français, 3iaa, 57 v°.

A MONSIEUR LE COMTE DE TENDE.

Mon cousin, la lettre que le Roy monsieur mon filz vous escript présentement3 est si

duc y arrivera avec les qualres canons et munitions qui sont à Orléans. (Même volume, loi. 65.)

1 Voir cette lettre dans le même volume, 75.

2 Voici la lettre de Charles IX : -J'oscrips présente-

ample que je ne m'estendray pas à \ous en dire davantage pour l'asseurance quej'ay que vous ne faudrez d'exécuter son intention et la mienne. Seulement je vous diray que le plus grand service que vous puissiez l'aire au- dict sieur Roy mon filz est de vous conduire en cecy par l'advis de mon cousin le duc de Nemours auquel nous avons l'aict1 [tenir] vos dépesches, et sur ce mesme sujet, priant le Créateur vous tenir, mon cousin, en sa saincte et digne garde.

A Melun, le xvic jour de décembre 1 568.

Catbrinb.

ment à mon cousin le duc de Nemoux, comme m'aianl mon frère le duc d'Anjou faict entendre qu'il avoit besoing de forces de gens de pied oultre celles qu'il a à présont et qu'il désirerait bien que ce fussent celles que vous m'envoierez de Provence , j'ay bien voullu inconti- nent taire ceste dépesebe à mondict cousin de Xemoux et à vous pour vous dire que, estant mon intention que vos- dictes houppes venues de Provence tant de pied que de cheval se joignent à mondict frère, je vous prye pour ceste occasion les y faire acheminer incontinant, prenant vostre chemin pour aller trouver mondict frère , et aussi tost que vous aurez reçu ma présente dépesebe vous en- voierez ung homme en poste, allin qu'il vous fasse en- tendre au vray quel chemin vous debvrez tenir pour vous rendre à luy. Cependant vous pouvez bien toujours con- duire vosdictes trouppes le long de la rivière de Loyre, laquelle je ne sçay si elle scia maintenant en estai qu'elle puisse servir à la conduicte de vos gens sur icelle, reroec-

tant à vostre discret] l'amener vosdictes trouppes ou

par eaue ou par terre; mais vous priant, mon cousin, en quelque sorte qu'elles viennent, d'y user de toute dilligence, d'aultant que, pour vous en parler franche- ment, mondict frère me mande qu'il n'attend que vostre arrivée auprès de luy pour combattre, et je m'asseure que \(ius seriez bien fasebé de n'estre de la partie, qui me gardera TOUS en dire davantage en priant Dieu, mon cousin, qu'il vous ait en saincte garde. Escript à Melun, le xvi" jour de décembre îôGci.i (Fonds français, n°3aaa, ..7.)

1 Voir la lettre du comte de Tende au duc de Nemours. (Même volume, |" .">.">. 1

214

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

1568. 17 décembre.

Orig. Bibl. nat. fonds français, 3aaa , 81. A MON COCS1N

MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, il ne me reste autre chose à vous dire que ce que vous verrez par le con- tenu en la lettre que le Roy monsieur mon lilz vous escript ' pour responce à la vostre du xiic escripte à Rouanne, vous priant con- tinuer en la bonne diligence dont vous avez jusques icy usé à vous acheminer audict Rouanne. Selon que je m'asseure, vous n'y per- drez heure ne temps. Vous verrez les commis- sions qui vous sont envoye'es pour l'elfcet dont vous escripvez; et, n'ayant de quoy vous faire plus longue la présente, je prie à Dieu, mon cousin, vous donner ce que plus désirez.

Escript à Melun, le xvn* jour de décembre i568.

Vostre bonne cousine,

Caterixe.

| vous prier m'excuser cet1 ne vous foys plus longue la présante, qui cera l'androyel je prière Dieu que vous puisse bientost mender quelque bonne novellc et vous donner cet2 que désirés.

De Meleun, ce xxe de décembre 1 568. Vostre bonne cousine,

Caterine.

1568. 20 décembre.

Aut. lïlbl. nal. fonds français, n" loaio , 11. A MA COUSINE

MADAME LA DUCHESSE DE NEMOURS.

Ma cousine , j'é aysté bien ayse d'avoyr en- tendu par Pinar que vous portés bien, et sc- rés bientost aveques nous. Je prie à Dieu que nous troviés aveques quelque bonne novclle; car mon Gis nous ha mendé que yl s'aun alouit2 pour voyr sy volés combatre et ces lelres sont ayscrites de jeudi dernier, et de- puis n'avons eu neule novellc; je vous laysc penser cet je suis en pouinc, qui me fayré

1 Celle lettre n'ajoute rien à celle de la Reine. Voir dans le même volume, f* 77.

* Qup yl s'ann alouit, qu'il s'en alloil.

1568. 20 décembre.

Orig. Arch. des Mé"dicis à Florence, délia filza 0736. nuova nuraerazione.

a mon COUSIN- MONSIEUR LE DUC DE FLORENCE.

Mon cousin, dépeschant le Roy monsieur mon lilz devers vous le sieur de Lougé, con- seiller en sa court de parlement, pour vous remercier du bon secours que vous lui avés promis en ses affaires, je lui en ay donné particulièrement charge de vous dire, mon cousin, que vous cognoistrés combien nous vous estimons et vouldrions faire pour vous en tous endroicls; et, parce que me faisant forte de votre bonne volonté pour nous, j"a\ asseuré ledict sieur Roy mon filz que vous augmenterez votre prest jusques à cent mil escuz, je vous prie ne me desdire poinrt en cela et monstres que j'a\ quelque crédit en votre endroiet; pourquoi je me tiendray tous- jours plus tenue à vous, et le vous feray ap- paroir en toutle bonne occasion. Et ce pen- dant je supplieray le Créateur vous avoir, mon cousin, en sa très saincte garde.

Escript à Melun, le xxc jour de décembre

±568.

Voslre bonne cousine.

Caterink.

RoRERTET.

1 Cet, si. ' Cet, ce.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

215

1568. -?Ji décembre.

Copie. Bîbl. nat. fonds français, 1075a, p. 147.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Fourquevauis, par une lettre que j'escris à mon cousin le cardinal de Guise ' laquelle il vous communiquera, vous verrez les propos que j'ay tenus au sieur don Fran- cès de Aiava, et comme il nous a promis d'escripre au Roy Catholique mon bon fils, affin que, avant que l'archiduc Charles s'en retourne, nous puissions estre esclaircis de ce que nous devons espérer des mariages mis en avant, et fault que à cette fois la re- solution en soit prise, s'il est possible. Je vous prie de regarder à tenir la mainavecqu.es mondiet cousin que nous l'ayons telle que nous la de'sirons, si faire se peut, estant forcé que vous démoliriez par delà jusques à ce que cotte négociation soit achevée, encore que je saiche bien que vous y demeurez avec une très grande incommodité; à quoy pourtant je vous prie de rechef de vous résouldre pour si bonne occasion, estant asseurée que je par- leray un jour pour vous, en temps et lieu plus à propos que celui qui est de présent, de telle façon que vous en demeurerez content. Il ne faut que vous soyez en peine, comme j'ay veu que vous estes par vostre lettre du dix-huitiesme du passé, de rien que l'on puisse dire de vous. Vostre bonne intention et le zèle que vous avez au service de ceste couronne tesmoigné de si longue main par vos services, ferment la bouche à tous ceulx qui vous vouldroient calomnyer. Et partant ne vous en travaillez et croyez que le Roy monsieur mon fils et !

1 Charles IX écrivait le même jour à M. de Fourque- vaux : «Vous avez sceii la résolution que j'avois prise d'envoyer mon cousin le cardinal de Guise vers le Roy Catholique, lequel estant depuis parti il y a longtemps sera plus tost que la présente.» (Ibid., p. ilib.)

moy demeurons très contens de vous. Je suis très ayse de ce que vous me mandez de la continuation de la bonne santé des infantes mes petites-filles, et me ferez plaisir m'en mander souvent des nouvelles. Je suis aussi très bien aise d'entendre ce que vous me mandez par vostredicte lettre du dix-huitiesme. Continuez à m'advertir de ce qui en sera de- puis advenu, car j'escris à mon cousin le cardinal de Guise qu'il me despesche un courrier exprès incontinent qu'il sera ar- rivé, lequel vous aura dict aussy qui nous meus de contremander le sieur de la Tri- mouille; pryant Dieu, Monsieur de Fourque- vauis, vous avoir en sa garde.

Escript à Melun, le vingt -quatriesnie jour de décembre i568.

Caterine.

1568. 27 décembre.

Copie. Bîbl. nat. supp!. français. 10739, 1 63.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Fourquevauis, j'ay esté adver- tie puis naguères que l'on a escript en Es- paigne quelques choses contraires à l'honneur et bonne réputation du sieur de Saint -Es- tienne, précepteur et grand aumosnier de def- functe la roync d'Espaigne madame ma fille, lorsqu'elle vivoit, jusques à dire qu'il a faict profession nouvelle de relligion , chose si elle a esté faicte, qui est sans aulcun doubte re- cherchée, affin de le mectre en mauvaise opi- nion du Roy Catholique monsieur mon beau- fils et le distraire de sa bonne grâce et pour ce que c'est une pure calompnie et impos- ture sur ledict sieur de Saint-Estienne qui luy peult beaucoup nuire et préjudiciel-, je vous ay bien voullu escripre cette lettre pour vous prier que, trouvant à propos le sieur Roy Catholique, vous luy touchiez ung petit mot

216

LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1CIS.

d'advis en luy tesmoignant ce que vous sçavez de luy, davantage l'asseuranf qu'il n'est point aultre qu'il a toujours été jusques iry, homme bien vivant, vertueux, sincère el entier obser- vateur de la reliigion catholique et romaine et des constitutions d'icelie, et que l'advis que l'on luy en peult avoir donné dudici Saint-Estienne est ung pur et vray mensonge et pour le destourner de la bonne grâce d'icel- luy roy, et, ce faisant, luy faire perdre les récompenses et gratifications qu'il peult ou doibt espérer de luy pour les bons offices et services qu'il a laids à la delïunete ma fille tant qu'il en a eu le moyen; et si vous voyez qu'il soit à propos que mon cousin le cardinal de Guise, estant par delà, en touche ung mot audict sieur roy, je vous prie, de l'instruire de ce faict et le prier, de ma part, qu'il le fasse, ce que vous pourrez assurer que j'aurax très agréable d'entendre ce que vous y aurez faict, et la response qu'il vous fera là-dessus. Priant Dieu, Monsieur de Fourquevauls, vous avoir en sa saincte et digne garde.

Escriptà Melun, le vingt-septiesmejour de de'cembre 1 568.

Caterine. De Neufville.

1568. a 8 décembre.

Orig. Bibl. mit. (omis français, n" 3aaa, t3 îoâ.

A MON COISIN

MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, le Roy monsieur mon fils vous escript si amplement de nos nouvelles1, faisant

Charles IX dans sa lettre lui dit qu'il a mauvais ju- gement de voir le prince d'Orange lemporiser et séjour- ner en son royaume; il croit qu'il a quelque dessein de se joindre au dur des De-ux-l'onts. Il a fait dresser du côté de Château -Thierry l'armée qu'il se met en mesure d'avoir auprès de lui. Il lui annonce que le

response à ce qu'il a receu de vous par vostre courrier qu'il ne me reste aulcune chose à vous dire, sinon que je désire singulièrement de vous veoir, en quoy je m'asseure que vous ne per- drez heure ne temps; priant le Créateur, mon cousin, vous avoir en sa sainte et digne garde.

De Melun, ce xxviii* jour de décembre 1 568.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1568. 28 décembre.

Orig. Bibl. de l'Arsenal, n" G6t3. f sA. » -

A MONSIEUR LARCHER.

Monsieur Larcher, vous avezveu les lettres du Roy monsieur mon filz qui vous ont esté envoyées d'Orléans pour l'affaire de Bullyon, sieur de Laye. Depuis il a esté despesché par l'advis du conseil tenu en ce lieu autres lettres patentes qui vous sont adressées, à la vériffi- cation desquelles je vous prye vous employer incontinent el à tenir la main à l'endroit du sénéchal son lieutenant au siège présidial, aflin que l'intention du Roy soit suyvie en cest endroict sans y faire aulcune difficulté, ce que je désire bien fort pour avoir en toute recommandation ceulx à qui ledict sieur de Laye appartient; à quoy m'asseurant que vous vous employerez de toute affection, je prie- ray Dieu, Monsieur Larcher, vous tenir en sa saincte garde.

Escript à Melleun, le sxviu* jour de dé- cembre 1 568.

Caterine. Robertet.

sieur d'Entragues et le sieur de Marlinengo ont com- mencé le siège de Sancerre, et qu'il part demain de Melun pour aller à Sainl-Maur. Les dernières nouvelles de son frère le duc d'Anjou sont qu'il esl à Marsay, n'ayant pu depuis huit jours qu'il esl près de Loudun attirer

l'ennemi au combat, (Même volume, f 102.)

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

217

[1569. Janvier.]

Aut. Bibl. liât, fonds français. 3294 , 10. A MA CODSINE

LA DUCHESSE DE NEMOURS.

Ma cousine, j'é veu vostre letre et encore que par Valoy j'euse ayscripl ce que m'avés disl à vostre mary, je n'é le'sé luy ayscripre asteure par cet porteur, afin qu'il vieyne pour set guérir, s'il est malade, à Paris, au ', s'il est guéri, s'an retourner au camps corne yl a tousjour mendé qu'il fayroit. Je voldrès qu'il nie voleut croyre, afin que vous n'eusiés aler et que nous vinsiés trover. Quant à nos novelles nous soumes arive's en cet lieu de Monseauh que ne fust jeamès si beau et vous y seuayste2 et maudis le duc Dus Pons3; car sans lui espérerès que en pourions venyr à nostre ayse. Encore espérè-je que, s'il ne

1 Au, ou.

5 Seuaijste , souhaite.

1 Voici la lettre que Henri de Bourbon et le prince de Condé écrivaient au duc des Deux-Ponts :

«Mon cousin, la présente sera pour vous prier suivant les dépescbes que nous vous avons faites, vous ache- miner droicl à nous sans faire ferme en aucun lieu, et venir droict gagner le passage de la rivière de Loire à la part ce porteur vous dira, espérant, ayant l'ayde de Dieu, que, eslans joinctz, nous aurons bientost raison de nos ennemis. Nous avons advoué par noz dépescbes précédentes, comme par iceluy, les actes d'hostilité que vous ferez en France comme tendant à la cause pour laquelle nous avons pris les armes, de quoy nous vous en eussions envoyé notes, si nous eussions trouvé homme qui s'en fust voulu charger. Les vicomtes de Montauban se sont joints à nous, ayant défait quatre cornettes de cavalerie du sr de Monluc. M' de Piles a aussi défait quatre enseignes de gens de pied dudict Monluc dont il a envoyé les drapeaux. Vous ne sçauriez croire les bons et heureux succès que chaque jour Dieu donne à son armée, qui portent au restant tesmoignage qu'il la veull à ce coup rendre victorieuse; et sur ce faisons fin à la présente, priant Dieu vous avoir en sa très saiucte et digne garde. De Niort, le xx février 1569.» (Record office, State papers , France.)

Catherine de Médicis. 111.

pase Louire, veu que mon fils s'an vient trover Monsieur d'Omale aveques trovs mile chevaulx et forse jeans de pies , qu'il aura à qui parler et ne poura fayre tout ce qu'il set ' promet. Je vous prie fayre mes recomendation Madame de Seynt-Piere2 et que je luy reco- mende le Roy et le royaume et mon fils en ses prières, corne ausi fè-je et à vostre bonne grase cela 3 que vous prie lui mender corne vous portés.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1 i>69. 1 3 janvier.

Aut. Archives de Turin.

A MONSIEUR LE DUC DE SAVOIE.

Mon frère, le Roy mon fils ayent donné eherge à cet présant porteur vous visiter de sa part et vous porter de ses novelles n'é voleu fallir vous fayre cet mot pour vous avertir que avons novelles que le prinse d'Orange tyre le chemin ver la Franche-Conte'4, et pour aystre près de la Brèse5, m'aseure que n'oublirés d'y pourvoyr et enn é mendé à Madame ° si au

1 Set, se.

- Sœur du feu duc de Guise , religieuse.

3 Cela, celle-là.

4 Le prévôt Morillon écrivait le 9 janvier au cardinal de Granvelle : ttll n'y ait ores certitude que le prince d'Orange voise contre Bourgoigne. Je ne sçay ce qu'il fera , se trouvant renforcé. L'on a surpris letres venantes d'aulcuns princes d'Allemaigne qui luy mandent ne se bouger jusques il aurai nouveau secours. Ce qu'il fera, icelluy venu, estcogneu à Dieu.'' (Poulet, Correspondance du cardinal de Granvelle, t. 111, p. l>3-2.)

5 La Brèse, la Bresse.

6 Voir dans le Calendarof State papers ( iatig-1570), p. 1, une dépêche de Henri Norris à la reine Elisabeth, datée du g janvier, dans laquelle il la renseigne sur la situation des deux armées catholique et protestante, sur les forces dont dispose le prince d'Orange et sur les desseins qu'on lui attribue.

38

im-niiir. it Mtiûnu

218 LETTRES DE CATHE

long ensemble sur le propos que de notre part [vous dira] d'Albene «pie ne vous en l'ayré irdiste et seulement vous prier me volouir înender sur se votre avis, et ausi cet avés eu res- ponse de cet que par ledist d'Albene me man- dates touchant Roui Gomes, et m'aseure tenl île l'amitié que me portés que ne vous en dire davantage, me remetent à votre sage ptosëder et à cet que m'an conseillés; et \oldrèsque,cet nous alons du coûté de Borgogne, que feusiés encore en Brèse, ayspéraut que aurès cet bien et grent plesir de vous pouvoyr voyr et parler et plest à Dieu que Madame y seist cet anné prochain corne toultes aultres. Ne fauldrès nous en avertir, qui cera l'endroyt je priré Dieu vous donner cet que désirés. De Mon- seaulx, cet douziesme de jeanvier i56g. Vostre boune seur,

Caterine.

I5C9. i3 janvier.

Minute. Bibl. imp. de Saint-Pélersbourg, voi. XC, C îS.

A MONSIEUR DE LA MOTHE-FÉNELON.

Monsieur de la Motte, par vos deux dé- pesches des x et xv du passé que nous avons naguères receues, vous vous plaignez de n'avoir receu un seul mot de lettre de nous ni mesme aucun advis. Si a\ez receu quatre ou cinq dépesches que nous avons faites, la dernière le xv novembre, et que je ne puis croire que vous ayez occasion de dire à ceste heure que vous ne pouvez avoir receu les responses qui \ous ont esté faites, estant celle-ci la qua- trième qui vous a esté faite, par lesquelles nous vous avons si particulièrement respondu à tous les points de vos lettres méritant res- ponse, vous priant par tous les moyens que vous sentiriez bien trouver d'entretenir la myne d'Angleterre en la bonne volonté qu'elle :i de rien entreprendre au préjudice du Roy

H1NE DE MÉDICIS.

monsieur mon lilz et de ce royaume ', comme elle vous en fit la déclaration, ayant esté la saison fort contraire à nos armes pour avoir telle raison de nos ennemys, ne les ayant jamais sreu attirer au combat; mais j'espère que, de brief, ilz recevront le chastiment que mérite leur témérité. Cependant pour argu- ment de parler à ladicte dame, vous pourrez le prendre sur ce que le Roy monsieur mon filz vous écript des Anglois qu'on lui a donné à entendre avoir esté exécutés à Niort par deçà, qui est une chose entièrement fausse et inventée par ceulx qui ne cherclient (pi à

1 La reine Elisabeth avait bien dit à La Methe-Fé- nelon «quelle ne feroit rien de quoy le Roy peult estre offensé»; mais Catherine était loin d'èlre rassurée par cette déclaration pacifique. Elle n'en était pas à ignorai les intelligences que le principal ministre de la reine d'Angleterre entretenait avec les chefs protestants. Voici du reste ce que Jeanne d'Aline! écrivait le 16 janvier 1 56g à Cécil , principal secrélaire et conseiller de la reine d'Angleterre en son privé conseil :

«Monsieur Cécil, si In haste de celuy que Monsieur le prince mon frère et mon filz ont dernièrement envoyé en Angleterre, le vent, la mer et le temps opportun qu'il avoil pour partir de ceste ville et s'embarquer m'eussent donné le loisir de mettre la main à la plume, comme à présent j'en ay la commodité par Monsieur de Douet présent porteur, je vous eusse fait entendre l'ayse, joye et contentement que nous avons receu de par deçà, et moy particulièrement du zèle et affection duquel nous avons sceu et cogneu par son lesmoignage que les plus grans de par delà, et vous entre les aultres, vous vous employez pour le bon secours et défenze de la cause de la religion que nous soutenons et pour vous prier de croire que, pour la reCQg&oissance de ira lionnes vo- lontés et offices, oultre ce que Dieu, qui est le chel de nostre cause et le grenl rémunérateur, vous srjura bien rendre et récompenser le mérite de voz bonnes ac- tions, je n'espargneray eu ce monde chose qui soit en

puissance pour vous faire cognoistre de combien j'ay en affection les personnes qui s'emploient pour la cause de Dien, lequel je supplie, Monsieur Cécil, vous avoir eu sa saincte garde. De la liochelle, ce xvi' jour de janvier baog.i (Hecord office, State pa/ient, France, vol. 68, original.)

LETTRES DE CATHERINE DE MED1CIS.

219

l'animer, l'asseurant davantage que encores que, s'il s'en trouvoil quelques-uns, mon Glz eut semblable droict sur eulx que sur ses propres subjectz, vu la bonne paix et amitié d'entre ces deux royaumes, ne se feraient, exé- cutions sans lui en faire entendre les justes rauses, vous recommandant toujours d'assister comme vous pourrez ma fille la royne d'Ecosse, et au regard du sieur de Prelan je le feray excuser de son service jusqu'à ce qu'il soit de ce retour par deçà que vous le pourrez admo- nester le plus tost qu'il vous sera possible, estant maintenant la saison qu'il faut que tout bon et affectionne' serviteur de mon filz se trouve près de luy, et à tant je prie Dieu, Monsieur de la Motte, vous avoir en sa saincte et digne garde. Escript le xme jour de janvier 1 56g.

Caterine.

1569. 1 3 janvier.

Copie. Bibl. nal. fonds français, n" 10753 . f' 1S7,

A MONSIEUR DE FOURQUEVAILX.

Monsieur de Fourquevauls, je vous promets que je désire iiiGniment d'avoir de voz nou- velles depuis l'arrivée de mon cousin le car- dinal de Guise par delà. De mesme de ce que \ous aurez apprins de la négociation de i'ar- chiduc Charles principalement sur le faict des inariaiges 1, qui est cause que je vous prie m'en escripre bien particullièrement, par vostre

1 L'archiduc Chartes venait d'être envoyé par l'Em- pereur à Madrid il arriva le 10 décembre 1 568 , et dont il ne repartit que le h mars 1569. Voir Poulet, Correipondance du cardinal de GranveUe, t. III, p. Ittio; Gacbard, Bibliothèque de Madrid et de l'Escurinl, p. 1 1 7 et suiv. Voir aussi les instructions données à l'archiduc Charles dans la correspondance de Philippe II avec les Pays-Bas, f. II. p. Ui; la réponse faite par Philippe II aux propositions à lui soumises, p. 55, et la relation de la légation de l'archiduc, ibid., p. (io.

première. Vous verrez par la dépesche que le Roy monsieur mon fils faict à mondict cousin le cardinal de Guise en quel estât sont ses af- faires et comme il est besoing que doresnavant il soit secouru d'autre chose que de paroles et promesses; eu quoy je vous prie de tenir la main pour qu'il en soit escript par deçà de bonne encre; ayant esté bien ayse d'entendre ce que vous me mandez particullièrement par vostre lettre du xxive du mois dernier passé. Priant Dieu, Monsieur de Fourquevauls, vous avoir en sa garde. De Monceaulx, le xmc jour de janvier 1669.

Caterine.

Monsieur de Fourquevauls, je vous envoyé deux lettres, l'une pour ma petite-fille l'infante d'Espagne que vous luy baillerez, la visitant de ma part, et l'autre pour ma cousine la du- chesse d'Alve que vous lui baillerez par mesme moyen.

1 569. 1 8 janvier.

Orig. Iiibl. nat. fonds français, 3ao6, fJ a3.

A MOM COCSIK

LE MARÉCHAL DE MONTMORENCY.

Mon cousin, je ne puis penser qu'après le parlement de vostre homme présent porteur vous n'ayez aussytost receu la dépesche que le Roy monsieur mon filz vous a faicte par le courrier qui vous fut dépesche de Chasteau- Thierry x pour vous advertir comme il renvoyé

1 c-Le Roy de France, écrivait le prévôt Morillon au cardinal de Granvelle, le 9 janvier, tiroit vers Chasteau- Thierry le vu' de ce mois pour y rassembler ses forces et aller droit contre le prince de Condé. Je crains bien que ce ne soit que ostentation. Son Excellence le duc d'Albe lui a accordé 11" chevaulx. Dieu doint que ce secours soit emploie avec plus d'efiect qu'il ne fut t'aultre lois. n (Poulet, Correspondance du cardinal de Granvelle; t. III, p. 63a.) Voir dans le Calendar of State pitpers

28.

-2-20

LETTRES DE CATHE

à Paris mon (ils le duc d'Alcnçon pour y de- meurer comme il a ainsi faict, s'assuranl qu'estant assisté de vostre bonne prudence el conduit' le, il ne se passera aucune chose au préjudice de son service durant son absence et qu'il sera hors de ce mestier là, mais que vous y tiendrez ung chascun en bonne paix el amitié, comme avez bien faict jusques icy. Nous axons, au demeurant, receu nouvelles qui nous sont loti agréables, desquelles le Roy mondicl fils vous advertit bien au long: c'est que le prince d'Orenge est sorti hors son royaume et a, aux plus grandes journées qu'il a pu, passé la rivière de Moselle pour se re-' tirer, ayant eu, à mon avis, peur de se trou- ver bientost envyronné des forces que le Roy mondicl fils a près de lui et de celles de mon cousin le duc d'Aumalie, auxquelles il luy eusl est»? malaisé de résister, s'il les eust at- tendu davantage. Dieu veuille, mon cousin, que ne puissions plus estre en peyne de ce costélà, lequel je prie vous avoir en sa saincte garde. Escripl de Espernay, ce xvnr" jour de janvier i56g.

Vostre bonne cousine,

Catkrine.

[1569. i cj janvier. ]

Orig. Arch. des Mé"dicis à Florence, dalla lllza 6736 , nuova numeruzione, p. 933.

A MON CODSIN

LE GRAND-DUC DE FLORENCE.

Mon cousin, voz lettres, et ce que nous a rapporté de vostre part le seigneur Vincent Alamany vostre gentilhomme envoyé icy ex-

(1569-1570), p. 6, 1 lépéche île sir Henri Noms à

la reine Elisabeth, il s'étend sur les discussions irri- tantes qui avaienl eu lieu entre \lnnlnim enr\ el \i|;tiules lu Parlement de Paris, traité par le maréchal de cour-

lnul tir lirmlitjur.

RINE DE MÉD1CIS.

près pour se condouloir de la morl de la feue Royne Catholique ma fille, nous ont tousjours rendu tesmoignage de la singulière affection que vous nous portez, pour estimer cest acci- dent commun, et en recevoir ung extresme ennuy et regrect, qui faict, mon cousin, que je vous en remercie d'aussi bonne volonté el aullant alTeclionnénient que faire je puis, \ous [niant de vous asseurer que je vous tien- dray tousjours, et ce qui vous touchera et appartiendra, en pareil rang d'estime que mé- ritent les bons offices que vous faictes ordi- nairement à l'endroict du Roy monsieur mon lil/. et de moy et que, à toutes les occasions qui s'offriront de le vous faire paroistre par bonselfecls, vous le cognoistrez encore mieulx que je ne puis mander par escripl, comme j'ay prié vostredict gentilhomme de vous faire entendit» et rapporter particulièrement, qui est cause que, pour le présent, je ne vous feray plus longue lettre, en suppliant le Créateur qu'il vous ayt, mon cousin, en sa saincte garde.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

RoBERTET.

1569. an janvier. Copie. Bibl. nal. fonds français, 1075a , f 1 G 1 .

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Fourque vauls , par les advis tpie le Roy monsieur mon fils vous envoyé, vous connoistrez que nous sommes, Dieu mercy, en beau chemin, puisque le prince d'Orange nous vovanl marcher vers luy a en tel effroy qu'il s'est retiré de delà la Mozelle1.

1 Don iïernand do Lannny écrivait le 37 janvier au cardinal de Granvelle : nLe prince d'Orange, ces jours passés, étoit à xv lieues près de Lussent. Ses jjens de

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

221

Il l'ault pourvoir de telle façon sur les passa- ges qu'il ne puisse jamais rentrer en ce royaume ny autres qui le voudront entrepren- dre'. Nous ny espargnerons rien, mais il l'ault que nous soyons assistez des forces que mon cousin le duc d'AIve a, et qu'ung chacun s'esvertue pour y pourvoir de telle sorte que soyons asseurez de ce costé là, et vous pouvez penser, si cela est une fois, le moyen que Dieu nous donne d'avoir la raison du reste et au- dirt sieur duc d1asseurer les affaires du Roy Catholique mon beau-fds. A ceste cause il ne se fault endormyr. Et pourtant le Roy niondict sieur et filz en faict présentement une bonne despesche au srde Ferralz qui est résident es Pays-Bas pour ses affaires, pour en faire toute instance audict sieur duc, de la bonne volunté duquel ne doubtant aucunement, faisons estât de recevoir l'effect des promesses qu'il vous a toujours faites. En quoy intervenant le commandement du roy mon beau-fils, cela l'induira à faire plus lost ce qu'il est besoing qu'il fasse pour le bien du service de son maistre, autant que pour celluy du Roy mon- sieur mon fils. Priant Dieu, Monsieur de Fourquevauls, vous avoir en sa garde. De Chalons, le xxe jour de janvier 1669.

Caterine.

pié estoieut ruynés en toule extrémité, son artillerie ne servoit que d'ombrage pour quelque vieille porte de ville, les François que avoit avecque lui ne vaillent guère, mal armés et la plus part toute canaille ramassée; il a passé toutes les rivières de Meuse ou de Moselle et sont vers Rambervillers et Bacara, bien empeschés, sans vivres ni argent et ledicl prince bien malade que on l'a veu passer en lityère et tout mélancolique. n (Poulet, Correspondance du cardinal de Granvelle, t. III, p. /i5a , d'après le manuscrit i6'io île la Bibliothèque de Bruxelles. )

' Voir une dépèche de sir Henri Norris à Cécil , du a5 janvier. [Valendar of State papert , 1069, p. si.)

1569. 20 janvier.

Copie. Bifcl. nat. fonds français, 10763, »6-i r°.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Fourquevauls, pour ce que je désire infiniment sçavoir de quelle façon l'on nomme mes petites-filles maintenant, si l'on les appelle toujours les infantes ou autre- ment, je vous prie de m'en esclaircir par vostre première, sans que aucun sache que je vous aye escript, et m'advertirez par mesme moyen de leur disposition1. Priant Dieu, Monsieur de Fourquevauls, vous avoir en sa garde. Escript de Ghasteau-Thierry, le xxcjour de janvier 1 56g.

J'eserips à mon cousin le cardinal de Guise pour presser la résolution du mariage du Rov2

1 «Madame, répondait Fourquevaux, le litre qu'on donne à Madame Isabeau vostre petite-fille, comme il souloit de l'appeler infante, aucuns l'appellent la prin- cesse donna Izabel. Elle a esté malade. Mais, Dieu merci, elle est guérie. L'infante donna Catherine se porte bien pareillement. 1 (Bibl. nat., fonds franc., n°io55a, p. 169.)

2 Voici la réponse de Fourquevaux : trBien suis-je d'opinion qu'à grand'peine consentira le Rov Catholique , quelque semblant qu'il en fasse, le mariage qu'il pro- pose de Madame Marguerite pour le roy de Portugal, et ne sçaurois dire s'il y a lieu d'accepter la condition que vous le luy accordez, estant vraisemblable que l'Em- pereur aymera toujours trop inieulx vous donner la princesse Isabeau sa fille qu'audict roy de Portugal. 11 a esté dit à M. le cardinal de Guise et à moy que la prin- cesse de Portugal a pleuré à chaudes larmes, voyant des lettres que l'impératrice lui a adressées. C'est possible qu'elle a veu par icelles que ses desseins sont rompus tant en son particulier que pour son fils, car elle a faict ses efforts de avoir pour lui la princesse Isabeau, la- quelle l'Empereur aura mieux aimé vous donner. A vous dire clairement ce que je pense, j'ai opinion qu'il n'y a sinon que finesse et mauvaise intention en ces gens icy, et vous veulent mener par paroles, s'ils peuvent, pour assurer leurs affaires à vos dépends , car il est trop véri- table que Cette Majesté m'avoit promis par plusieurs fois que le duc d'Albe fera merveilles de vous secourir

-222

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

et la fille aillée de l'Empereur; je vous prie que eu sachions la résolution sans plus de longueur.

Catemne.

1569. a 3 janvier.

Orig. Bibl. net. fonds français. 3a3ç), i" 118.

A MONSIEUR DE MONLUC.

Monsieur de Monluc, ayant pareille volonté de veoir nia cousine la danioyselle de Nevers1 <|ue le Roy monsieur mon lilz qui la vous faiet assez entendre3 par la lettre qu'il vous es- cript, je vous prie d'y voulloir satisfaire et la vouloir envoyer par le sr de Maras que mon cousin le duc de Nevers y a envoyé pour ramener, affin que nous nous puissions veoir contens de l'affection que nous avons qu'ellesoit de deçà, et luy faire donner toute escorte, à ce qu'elle puysse arriver en plus de sûreté; et en ce faisant le Roy niondict sieur et filz aura bien agréable le service qu'il recevra de vous en cet endroict, priant Dieu, Monsieur de Mon- luc, vous avoir en sa saincte et digne garde.

Escript à Chalons, le xxinc jour de jan- vier i 569.

Catebine.

de sa personne et de ses forses contre le prince d'Orange, ce qui n'a esté accomply, et ne vous tiendront rien qu'ils vous promettent, car ils font compte que vostre guerre civile les tient en repos et, s'appauvrissant vostre royaume d'hommes et de finances, c'est establir le leur. Je ne sçay s'il y a lieu de penser que le Roy soit indécis et irrésolu s'il se remariera ou non, et s'il le fait i'il doit prendre Madame Marguerite ou la fille de l'Em- pereur; car, si son intention s'inclinoit à celle de l'Alle- magne, il pourrait déclarer dès à présent sa volonté; bien .'.ais-je que l'Empereur en serait fort aise.i (Bibl. nat., fonds français , n* 107."):! . p. 1 71 et suiv.)

' Marie de Clèves, élevée par Jeanne d'Albrel el qui épousera en i5-a le prince de Condé.

2 Voir cette lettre de Cbarles IX dans le marne volume, p. 117.

15G9. 26 janvier.

Ofig. Archives de Limoges. Copie transmise par M. Maurice Ardnnl.

A MONSIEUR D'ESCARS.

Monsieur d'Escars, je suis tant asseurée de la bonne volonté que vous avez d'obéir et faire tout ce que le Roy monsieur mon fils vous commandera pour son service que je ne vous recommanderay davantaige l'exécution de ce qu'il vous prie présentement d'embrasser, sui- vant ung pouvoir qu'il vous envoyé, et suis certaine que vous n'oublierez aucune chose de ce qu'il sera à faire pour faciliter l'effecl de la charge qu'il vous prie de prendre, qui tend du tout à la conservation de ce qui pourra ung jour appartenir au prince de Na- varre, sur l'espérance que nous avons que, estant hors des mains de ceux qui le tiennent prisonnier, il servira le Roy niondict sieur et fils de la mesme affection que ses prédéces- seurs ont faict, dont ils se sont très bien trou- vés, nie remettant sur la lettre que vous en escript le Roy monsieur mon fils, je feray fin, priant Dieu, Monsieur d'Escars, vous avoir en sa saincte garde.

Escript à Chalons, le xxvi° janvier 1 5 6 9 .

Caterine.

1569.— 1" février. Copie. Bibl. nat. fonds français, to-jâa, 179 r".

A MONSIEUR DE FOURQUEVALLX.

Monsieur de Fourquevauls, escrivanl pré- sentement bien au long le Roy monsieur mon lils à mon cousin le cardinal de Guise comme le prince d'Orange, de la peur qu'il a eue sa- chant qu'il s'acheminoi! vers luy, s'est du tout retiré en Allemaigne avec ses forces el icelles rompues, ensemble de la résolution que a prinse If Ro\ monsieur nioudiel filz des-

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

223

sus l, je ne vous feray cette lettre plus longue pour les raisons mesmes que vous verrez par la sienne, finissant laquelle, je vous prieray seulement de continuer toujours, comme vous avez faict, à nous mander souvent de voz nouvelles, desquelles je désire infiniment sçavoir. Priant Dieu, Monsieur de Fourque- vauls, vous avoir en sa saincte garde. Escript à Joynville, le premier jour de février 1 5 0 9 .

Caterine. De Nedfville.

1569. g février.

Orig. Bibl. nat. fonds français, 3ao3, 68.

A MON COUSIN

MONSIEUR DE DAMV1LLE,

LIEUTENANT GÉNÉRAL DU ROT MONSIEUR MON FILZ, EN LANGUEDOC.

Mon cousin, j'ay eslé très ayse d'avoyr en- tendu tant par ce gentilhomme présent por- teur que par la lectreque vous m'avez escripte que vous soyez mayntenant du tout guéry et en estât de pouvoyr servyr suivant la bonne volunté que je sçay vous en avez et ayant tousjours désiré de vous veoyr auprez de mon lilz le duc d'Anjou aux occasions qui s'offrent aujourd'huy, je vous prieray bien fort, mon cousin, de vous préparer pour vous y en aller bien tost, ainsi que plus au long vous enten- drez nostre intention par ce que mon cousin le cardinal de Beurbon vous escript présen- tement; sur quoy me remectant et à ce que j'ay dict à cedict porteur, je prieray Dieu,

1 Charles IX , lout en annonçant la retraite du prince d'Orange, ajoutait : rrNons avons esté advertis par La Mothe-Fénelon que depuis que la royne d'Angleterre a faict arrestcr les biens des subjectz du Roy Catholique, M. le duc d'Albe a faict le semblable de son costé. Les cartes sont bien brouillées audict pays d'Angleterre pour la crainte qu'ilz ont que ce commencement ne leur rompe leur repos auquel ilz sont fort accoutumés.»! (Même volume, p. 178.)

mon cousin, qu'il vous ayt en sa saincte garde. De Joynville, ce ixe jour de febvryer i56q. Vostre bonne cousine ,

Caterine.

1 509. 10 février.

Orig. Bibl. irap. de Sainl-Péiersbourg, vol. XC, t. 1 . 37.

A MONSIEUR DE LA MOTHE-FÉNELON.

Monsieur de la Motte, depuis la lettre du Roy monsieur mon filz escripte, l'ambassa- deur d'Angleterre m'est venu faire ses plaintes des mauvais trailemens que le duc d'Albe faisoit aux subjectz de la royne sa maitresse qui sont es Pays-Bas1 et qu'elle lui avoit par exprès donné charge faire entendre au Roy monsieur mon filz et à moy, comme à aucuns amis des deux parties, avec une grande pro- testation de la part de sa maîtresse de vou- loir exactement persévérer à la bonne paix et intelligence qui est entre nos deux royaumes, n'ayant oncques pensé de faire ni consentir à chose qui y pust apporter altération ; sur quoy je luy ay respondu sur ce qui touchoit le Roy Catolique qu'il seavoit bien, qu'encores que le Rov monsieur mou filz fut bon frère et ami, que c'estoit chose à part et qu'il ne se mesloil point de ses affaires; et quant à ce qui regar- doit la royne sa maitresse nous regardions toujours d'entretenir son amitié avec un si grand prince plustost que d'y inciter aulcune altération , et quant à nostre particulier et ce qui dépendoit du Roy monsieur mon filz, elle nous avoil toujours asseuré de la conti- nuation de sa bonne amitié et entretène- ment de la paix et que nous y avions cru jusqu'à ce que nous ayons receu nouvelles

1 De son côté sir Henri Norris a rendu compte d'un entretien qu'il eut à ce sujet avec Catherine. Voir sa dé- pêche à la reine Elisabeth dans le Calendar of State papeis (t56n-i57o), p. ig.

224

LETTKES DE CATHEHINE DE MÉDIC1S.

certaines qu'y a esté envoyé d'Angleterre ;iux rebelles du Roy monsieur mon (ilz plu- sieurs rafraîchissements tant d'artillerie, mu- nitions que d'autres choses dont ils avoienl besoin, que je croyois que cela procédoit de ceulx (jui sont autour d'elle1, si est-ce que mon lilz Irouvoit très mauvais qu'elle promit une cbose par parole et que par effect nous connussions le contraire. Il a trouvé ce lan- gage bien estrange et m'a monstre d'estre en tout ignorant que jamais lesdils secours ayenl

1 Voici une lollre inédit»» de Henri de Navarre au se- crétaire d'Etat Cécil, qui témoigne de nouveau de la fa- veur et de l'aide que les protestants trouvèrent en An- gleterre :

<t Monsieur Cecill, encores que par la lettre que je unis ay uaguères escript de ce lieu par celluy que M. le Prime de Condé mon oncle et inuy avons despéclié en Angleterre et par le discours qu'il a emporté quant et soy vous ave/, véritablement entendu l'eslat de nos ar- mées el l'occasion pour laquelle nous les avons en main si jUBle et légitime que par les seuls bons oflices que vous faictes envers la royne votre souveraine pour notre aide et assistance vous approuvez assez mauifestemenl nos actions, dont je loue Dieu. Si n'ay-je pas voulu laisser partir le sieur Douet présent porteur, gentilhomme d'honneur el de qualité, envoyé de la pari dudicl sieur prime mon oncle et de la mienne devers ladicte dame royne pour la remercier comme nous devons de son se- cours et assistance , sans vous l'aire ce mot de lettre pour vous prier, Monsieur Cecill, de continuer envers ladicte dame vos bonnes intentions et faveur de la cause que nous soutenons; et Dieu, qui est le juste juge de nos ac- tions, levons sçaura el vouldra bien rendre, el de notre part qui sommes assemblés en son nom et pour son ser- vice, ne laisserons rien en arrière de notre devoir et pouvoir pour la recognoissance de vos bonnes volontés el offices. Monsieur le raidinnl de Cbastillon notre cousin, qui est par delà, aura bien souvent de nos nouvelles et vous aussi sans vous déguiser aucune chose comme vo- luntiers font nos enneniys, qui chassent la vérité en toutes sortes. Kl pendant je vous recommandera) encores la continuation de votre bonne all'ei-linn, el -oppleiay le i a valeur vous donner, Monsieur Cecill , bonne et longue vie. De Thouars, le dixiesme jour de janvier tbdij.v fliecord olliee. Slnlr finjH-n, Vv:mrf.\

esté envoyés auxditz rebelles; à quoy je lu\ ;iy faict responce que vous le se, niez si assu- rément que nous n'en estions en aucun doute, el que ceul\ à qui ils avoienl esté envoyez le publièrent partout et qu'aucuns l'avoicnt l'ail entendre à mon lilz le duc d'Anjou pour faire cognoistre qu'ils avoienl grande intelligence avec ladicte royne d'Angleterre et que nous sça\ ions aussi que maistre Wynter, vice-amiral d'Angleterre, avoit conduit les vaisseaux por- tant ledict secours et qu'il esloit déjà re- tourne' près ladicte royne. Il m'a nié tous ces propos el remis à l'insoleiioe des subiectz qui font ordinairement assez de choses sans le commandement de leurs princes, et m'a dessus allégué l'exemple des subiectz dn Koy monsieur mon lilz qui font assez de choses contrairement à ce que nous désirons; à quoy je luy ai respondu qu'il y avoit beau- coup de différence, d'aullant que les ungs qui étoienl subjectz de sa maîtresse lui avoienl toujours esté bien obéissants, que son royaume n'étoit nullement divisé, joint que ceux qu'on disoil faire telles choses sans le commande- ment de ladicte royne estoient de sa religion: quant aux nostres, c'estoit chose toute diffé- rente; et dessus je l'av prié d'écripre à la royne sa maitresse que, comme elle m'avoil voulu toujours tant déférer et me tenir pour mère, qu'elle ne trouvas! pas mauvais que je luy en parlasse comme à ma lille. Après il me l'ut à l'aise de lui parler du faict de Calais et autres villes, lu\ disant que vous aviez sceu qu'il y faisoit de mauvais ollices . mais que je m'asseurois que cela tourneroil à sa confusion et qu'on n'y pourrait rien entreprendre, d'autant qu'elles estoient du tbul bien pourvues el que vous n'aviez crainte qu'il en advint aucun inconvénient. Il m'a nié qu'il en eut jamais fait meslier, néanmoins demeura fort eshahi. J'ay bien

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

■2-2S

voulu taire encore propos que si ia reine, ainsi qu'elle de'claroit, vouloit continuer en l'amitié quelle trouverait en le Roy mon filz semblable correspondance de laquelle il me sembloit qu'il serait beaucoup plus profitable de l'entretenir que prendre en protection ni secourir gens faillis et perdus comme iceulx rebelles1 qui sont réduits à tel point que dans un mois nous en pourrons avoir raison , leur estant osté tout espoir de secours main- tenant que le Prince d'Orange s'est retiré en Allemagne, il a esté abandonne' de ceulx qui l'y ont suivi, et Genlis avec ceux de sa suite se voyant poursuivi par mon cousin le duc d'Aumale avec une gaillarde armée s'est pensé sauver dans Saverne, mondict cou- sin le tient de si près que heure pour heure nous attendons nouvelles de sa défaite, ayant encores le Roy mon filz une autre armée près de luy pour pourvoir il sera besoing, ce que voyant les princes d'Allemagne qui dé- monstroient vouloir porter quelque faveur à noz ennemis s'en sont du tout refroidis, et, s'il y en a encores quelques-uns qui soient en

1 Catherine eu tenant ce langage faisait avec quelque certitude allusion à l'intervention secrète d'Elisabeth en faveur des protestants. Nous en trouvons la preuve dans une lettre de Jeanne d'Albret à la reine d'Angleterre : tr Madame, je n'ay voulu perdre l'occasion de vous escripre comme Dieu par tant de grâces qu'il despart à son armée monstre clairement de quel soing il gou- verne son troupeau, entre lesquelles, Madame, vostre faveur est tant remarquée que non seulement les Eglises de toute la France, mais celles qui sont desparties en tant d'endroitz s'en ressentiront, qui me faict vous su- plier très humblement, Madame, nous continuer ceste bonne volonté et, puisque le sieur de Vezines vous dira bien au long comme tout se passe en noz affaires que je puis dire les vostres d'aultant que vous y estes de zèle et affection, je m'en remettray sur sa suffisance et prieray Dieu, Madame, qu'il vous augmente ses sainctes grâces, présentant aux vostres mes très humbles recommanda- tions. De Niort, le 1" février i56i).» (Record office, Slate papers, France, vol. 45.)

Catbebine de Médicis. m.

ceste volonté, le nombre en est si petit qu'il sera bien aisé de les garder de passer, estant icy pour cet effet et intention de n'abandon- ner celte frontière que mon filz le duc d'An- jou n'ait défait les rebelles, luy ayant été en- voyé deux mille cinq cens reystres et argent pour faire payer la gendarmerie, aflîn de leur courir sus, maintenant qu'ilz ne sçavent à quel saint se vouer, vous ayant voulu faire tout ce discours, affin qu'entrant en propos avec ceste royne vous lui puissiez rendre rai- son des propoz que nous avons eus avec son ambassadeur, s'il les lui escripvoit autrement, et aussi le bon estât en quoy sont maintenanl noz affaires, et me remectant du surplus à la lettre du Roy monsieur mon filz, je prieray Dieu qu'il vous ait en sa saincte et digne garde.

De Joinville, le xme jour de février 1569.

Caterine.

1 569. 11 février.

Copie. Bibl. nat. fonds français, 11° 10752, 1*7

A MONSIEUR DE FOURÇUEVAULX.

Monsieur de Fourquevauls, vous verrez par la lettre du Roy monsieur mon fils1 l'occa-

1 La lettre de Charles IX qui suit complète celle de la Reiue : tt Monsieur de Fourquevauls, je ne doubte point que vous ne soyez assuré que de tous les moyens que Dieu a mis en ma main je ne m'en ayde en l'occa- sion qui se présente pour m'éclairer et me mettre hors de la peine jusques icy je suis par la malice d'aucuns mauvais subjectz que j'ay, et d'autant qu'entre mesdicts moyens l'un des meilleurs est la force de mes gallères que j'ay en Levant, j'ay à ce9te cause advisé que, pour ne me faire pas beaucoup de service elles sont, de les faire venir et trajecter de deçà ou en ceste mer de Ponent, affin de les employer les occasions s'en pour- ront offrir et présenter pour mondict service, ayant à ceste fin présentement dépesché le baron de Lagarde, capitaine général de mesdictes galères, pour les amener et conduire; de quoy, Monsieur de Fourquevauls, dési-

2 9

226

LETTRES DE CATHERINE UE MÉDIGIS.

sion de ceste despesclie; à quoy je ne puis autre chose adjouster sinon vous pryer faire à l'endroicl du Roy Catholicque monsieur mon beau-fil» que les gallaires et vaisscaulx que le Roy mondict sieuret lils faict venir et trajec- ici de la mer de Levant en celle de deçà ne reçoyvent es mers de l'obéissance du Roy (la- tholicque aucun desplaisir ny empeschemeni, mais au contraire loul bon et favorable traic- leinenl, ainsy que la niutuelle et bonne nniy- ln; el alliance qui est entre les deux cour- ronnes le \ eu lient et requièrent. PryanlDieu, Monsieur de Fourquevauls, vous avoir en sa saincle garde.

Escripl à Joinville, le xi01"0 jour de feb- vrier 1 56g.

Caterine. De Nf.ufvillk.

1 569. 1 3 février.

i)i i|;. IviM. uni. fonds français, n" 3aoi , .Î5. A MON COUSIN

MONSIEIR LE DUC DE MONTMORENCY,

mmiégjuï. pb franck, ukutenant général du boy monsieur won fils a paris.

Mon cousin, le Roy monsieur mon lilz

raot bien que le lioy Catholicque mon lion frère soit ad- verti, je vous ay bien voulu donner cest advis pour le luy faire entendre ainsi, que je vous en prie de faire, nu ■onliiienl la présente receue, le priant, de ma part, mander par tous les ports et havres qu'ils ayent à les recevoir en icetilx , et s'ilz ont besoin de vivres ou au- cunes commoditez pour leur rafraîchissement à les en secourir el accommoder, en payant, ainsi que je vouldrois faire en semblable cas à l'endroict de ce qui pounml loucher et appartenir à mondict bon frère es terres de mon obéissance, comme aussi de requérir la bonne amitié qui est entre lui el moi.

rEacript à Joinville, ce aeuf fehvrier îôtiç).» i llibl. nal., fonds français, n 107.")!!, p. i85.) Voir dans le même volume, p. Ma, sur le même sujet, une autre lettre de Charles EX à \1. de Fourquevaux.

vous renvoyé Trignac <|iit- luy avez despesehé par deçà pour l'advertir des choses qui se présentent en vostre gouvernement concernant le bien de ses affaires1, ayant este' bien ayse d'entendre le bon ordre que vous donnez à contenir tout en bon repoz, mais pour ce que l'occasion s'offre pour le présent de prendre songiieiiseinenl garde el avoir l'œil ouvert à plusieurs reinuemens qui commencent desjà à se descouvrir et desquelz le Roy mondict lilz vous touche plus particulièrement par la lectre qu'il vous escript, ausquelz il est bien nécessaire de pourveoir d'heure pour obvyer au mal qui en pourroil en advenir, je vous prie. mon cousin, vous emploier en tout ce qu'il vous sera possible à ce qu'il ne s'entreprenne rien au préjudice des affaires du Roy mondicl filz et tenir la main roydde à ceulx qui se-

1 Voici ce que Henri Norris écrivait, au sujet du ma- réchal de Montmorency, au cardinal de Chàtillon réfugié à Londres :

ctLe gouvernement de Paris est entre les mains du duc d'Alençon, et c'est la raison pour laquelle le maré- chal ne se hasarde pas à y rentrer. L'archevêque de Sens est le chef du conseil du duc d'Alençon, et il convoite le chapeau de cardinal; aussi bon nombre de ceux de la religion sont jetés dans les prisons et parmi eux cer- tains docteurs de la Sorbonne.» (Cahiulnr of Statt }>a- pert, 1669-1 Û70.)

Une lettre de Daniel lîogers à Cécil nous donne une triste idée de la situation de Paris : tiUn courrier d'am- bassade, écrivait-il le 7 mars, au moment il entrait dans la capitale a été arrêté à la porte de Saint-Antoine. Il était porteur d'un paquet de lettres de la reine notre maîtresse; mis en prison, il y est resté du 2 3 février jusqu'au a mars, jour il s'est échappé el est venu trouver Lad] Norris et lui faire connaître ce guet-opens. Envoyé par cette dame pour s'en plaindre auprès du ilur d'Alençon et de l'archevêque de Sens, ceux-ci ont d'a- bord allégué qu'ils ne Bavaient rien de cet incident, puis ils oui prétendu qu'un laquais porteur de lettres de la reine avait bien été' arrêté irers le a3 février, mais qu'il avait demandé la roule à suivre pour rejoindre le prince de Coudé. L'archevêque a alliruié qu'il ignorait le con- tenu diidit paquet.» 1 Même volume, p. la.)

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

227

roieul si mal advisez de vouloir exécuter quel- que mauvaise volunté en ces t endroict; et me confiant en la bonne et singulière affection que \ous y avez tousjours de'montrée je ne vous recommanderay davautaige ce faict icy, sàichant aussy qu'il n'en est aulcun besoing et que par vostre providence et dexte'rité sçaurez. bien pourveoir à tout pendant que le Roy mon- dict filz va par deçà. Priant Dieu, mon cousin, qu'il vous ayt en sa saincte et digne garde.

Escript à Joynville. le xinesn"> jour de fé- vrier i56g.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1569. i3 lévrier.

Aut. Archives de Turiu.

A MON FRÈRE

MONSIEUR LE DUC DE SAVOIE.

Mon frère, encore queje panse queestesbien averti cornent Jeanli1 aveques vint piese d'ar- tillerie tent grose que de campagne et dus 2 mile homme de pie's et bien mile clievaulx tous fran- soys s'est séparé d'avecques le prinse d'Orange 3

1 Genlis, écrivait Norris à Cécil te 16 février, a pris le chemin de la Franche-Comlé avec 2,000 chevaux et i,ooo hommes de pied. (Calendar 0/ State pupers 1069-1570, p. 3a.)

2 Dus, deux.

3 Voici une lettre du prince de Condé au prince d'O- range :

« Monsieur mon cousin, nous avons entendu que on a commencé vous tenir propos de paix et d'aullant que nous sçavons au vray que c'est un moyen par lequel nos ennemis veulent empescher ou retarder le secours qu'il vous plaist nous donner, nous vous prions ne vous arres- terà ces beaux langages que le cardinal de Lorraine et ses adhérens l'ont mettre en avant pour vous tromper et circumvenir, et vous acheminer le plus diligemment qu'il vous sera possible au passaige de la rivière de Loire, estant nous aurons moyen de nous joindre avec vous pour nous rendre maistre de nos ennemis, et nous leur

et a pryns son chemin ver Râla l et par homme seur que j'é acoteumé d'estre bien avertye qui l'a veu partir et veu résouldre en leur consel a\ent s'être séparés, dist que sa résolution a\st d'aler eu la Brèse pour ve- nir ayseyer de prendre quelque pasage pour après y l'avr venir les reystres qui ne veule mar- cher sans premièrement voyr un pasage seur pour eulx, veu que de cet coûté nous leur empêchons d'i pouvoyr plus rentrer et, pour cet ayfast, Monsieur de Nemours aveques les forses que le Roy ha amenaye ysi s'an retourne de cet coûté pour empêcher qu'il n'an puise prendre et vous enn é bien voleu avertir, afin que de votre coûté, d'aultent que c'et cheuvous, y volyés donner si bon haurdre qui n'i trovet ni ayde ni comodité de vivres ni aultrechause, cet que m'aseure n'obliré de fayre diligen- ment, car yl partit le setieme de cet moys, el yncontinent que enn avons ayslé avertis je n'é voleu fallir vous le ayscripre et vous voyré plus au long par cet que le Roy mon fils vous

baillerons telle loy que nous vouldrons et que nous co- gnoissons estre nécessaire pour vivre cy-après en seurelé et repos de conscience, vous priant, Monsieur mon cou- sin, croire qu'il n'y a aucun moyen d'y pourvoir que par une bonne et avantageuse victoire, et après ce que nous aurons réduit nos ennemis à tel point et extrémité qu'ilz puissent toucher au doigt qu'il n'y a moyen de nous pouvoir résister, ce qu'ilz sentiront et recognoistront tous en brief et aussilost que nous nous serons joints tous ensemble, et sur ce, faisant fin à la présente par mes bien humbles recommandations à vos bonnes grâces et priant le Créateur vous tenir en sa saincte garde. «De Niort, le 10 février i56g*.

-Vos plus affectionnez cousins , kHenrt, Loïs de Bourbon.

r Messeigneurs les Princes m'ont commandé de me si- gner à ce bout de lettre.

ttCllASTlLLON."

1 Bala, Bàle.

Archives de Berlin

39-

228 LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1CIS

en mende, que cera cause que fayréfin, prient Dieu vous donner cet que désirés.

De Joinvillc, cet xincmo de février 1669.

Voire bonne seur,

Catbbine.

1 569. 1 8 février.

Orig. Ilibl. nat. fonds français. 3aa6, 1 17,

A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, le Roy monsieur mon filz vous escrit etsatisfaict si amplement que je ne puis rien adjouster à sa lettre, synon vous pryer de taire par delà ce que vous jugeriez estre à propos pour son service, ainsi que par voslre bon avis et prudent conseil vous avez toujours faict eu ce qui s'est présenté pour le bien d'i- celluy, et pour ce que je ne doubte aucune- ment que ne vous y employez selon l'affection grande que vous y avez lousjours démonstrée, je ne vous feray ceste-cy plus longue, mais prieray Dieu, mon cousin, vous donner ce que plus désirez.

De Thoul1, le xvinemcjourde février i56o.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1569. 21 février.

Orig. Arch. des Mddicisà Florence, dalla filza 4736 . nuova nuuierazione.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE FLORENCE.

Mon cousin, j'ay receu la lettre que m'avez

1 Le prévôt Morillon écrivait an cardinal de Gran- velle : rLe Roy de France est à Toul , rassemblant ses forces ;'i Melz, pour se joindre à M. d'Àumale, qui a esté jusqu'à Saverne et veuillant empêcher l'en- trée du duc des Deux-Pontz.r (Poulet, Correspondance du cardinal de Granvelle , t. III, p. 489.

escripte, par laquelle j'ay veu la difficulté que faisles de presterde l'argent au Roy mon lilz ' qui par voslre ambassadeur luy avoit esté as- seuré et par moy, de quoy suis plus marrie de m'estre tant promis de vous, estant de ma maison , que à ceste beure le Roy mondict fil/, et son conseil coguoissent le peu de compte que faisles de m'a\oir faisl asseurer une chose que ne voliez faire, veu que toutes les sure- tés" que vous demandiez vous estoienl données et que, ne vous contentant de celles-là, avez encore faist tellement estimer les bagues que non seulement les avez mçsprisées mais se- ront décriées, chose que je ne puis que je ne trouve estrange et que, avecques la privante que je dois avoir pour m'estre parent, je ne vous en mande mou opinion el vous dise que j'en ay grand honte el que les bagues ne sont pas telles qu'elles vous ayent destourné d'avoir guières de parole , qui est cause qu'il ne sçavoit ce qu'elles valent, si vostre ambas- sadeur vous a mandé qu'il y en avoit sept. Les deux que j'ay retintes, ce fusl pour estre bien loin de la valeur de la somme et luy en monstrames tout ce que nous avions, affin qu'il choisist et, ne l'ayant voleu faire, je fis comme pour moy-mesme, vous priant croire que j'ay vostre conservation en toutes choses en telle recommandation que doibt avoir celle qui désire la grandeur de ceulx qui portent son nom et pense ne pouvoir mieulx mons- trer combien je désire voslre bien et gran- deur que vous donner moyen de faire service au Roy mon filz et à cesle couronne, ce que

1 Voir cette lettre dans le même volume , p. 16. L'ambassadeur vénitien dans sa dépêche du 91 fé- vrier fait allusion à la mauvaise volonté du duc de Flo- rence, qui ne voulait prêter aucune somme avant d'avoir examiné et fait estimer les joyaux offerts en garantie. (liihl. nat., Dépêches des ambassadeurs vénitien*, lilza VI,

p. 398.)

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

229

debvez chercher et vous employer à tout ce qui peult faire cognoistre à ce royaulme comme estes désirant de le servir et si ne trouvez assez de sûreté auxdictes bagues, j'ay du bien de quoy madame de Parme jouit sa vie du- rant comme vous sçavez très bien, lesquelz je vous obligerav en cas que la somme de l'ar- gent que prestez ne vous soit rendu au terme qui vous sera promis, et vous prie m'en faire une response de voslre volonté sans que après la changiez , et vous me donnerez de plus en plus occasion de vous cognoistre du Roy mon fdz et vous maintenir en sa bonne grâce comme le désire.

De Nancy, le xxie jour de février 1669.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1569. a3 février.

Orig. Arch. desMédicisà Florence, dalla filza 5736. nuova numerazioûe.

A MON COUSIN

LE PRINCE DE FLORENCE.

Mou cousin, je ne puis riens adjouster à ce ce que le Roy monsieur mon filz vous escript, si n'est de vous prier bien fort de faire en sorte que mon cousin le duc de Florence vostre père se vueille accommoder à nous se- courir des cent mil escus que sçavez, suivant l'espérance qu'il nous a donnée, actendu mes- mentent que l'on luy mect présentement en main telz gaiges et cautions qu'il s'en doibt contenter, comme vous entendrez plus au long par l'évesque du Mans, lequel je vous prie, mon cousin, de croire comme moy- mesme. Et je prieray le Créateur vous avoir, mon cousin, en sa saincte et digne garde.

Escript à Nancy, le. \xmcjour de février 1569.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1569. 26 février.

Aut. BiLl. nat. fonds français, 3aaG, P 38.

A MON COOSffl

MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, vous voyrez par cet que vous mende le Roy mon fils1 corne nos ennemis sont encore de desà et vous prie vous aseurer que ne sufron que receviés neule honte, car nous vous aymons trop et ausi le domage ce- royt trop grent pour tout cet royaume. Cet pourteur vous dira toutes nos novelles et je pryré Dveu qu'i vous douint bonne santé.

De Metz, cet xxvime de février 10692.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

[1569. Mars.]

Aut. Bibl. nat. fonds français, 3aûû, 55. \ MA COUSINE

LA DUCHESSE DE NEMOURS.

Ma cousine, je vous ay bien voleu fayre cet mot pour vous aseurer de ma bonne santé, Dieu mersis, et vous pryer de donner hordre le plus tost que pourés à vos afayres, aflin de vous en venir, car aytes bien désirée. Je ne vous envoyé poynt Gyorgye encore qu'il enn aye grent envye, car je ne vous envoyré personne que M. de Loreyne mon fils n'aye de réponse de la royne de Danemark sa mère, encore que cela n'aportera aultre chause que cet que vous ay mendé par Trévilan, mes pour la forme aystant la nièce du père de vostre fille y le fault ynsin fayre. Je ne vous puys

1 Voir la lettre de Charles IX dans le même volume. p. 20.

2 Le Roi et la Reine entrèrent à Metz ce jour-là. Ce fut le célèbre Amyot qui, suivant l'usage et au nom du Roi, fit mettre en liberté les prisonniers. Voir fonds Du- puy, -]ti!i.

m LETTRES DE G AT HE

meader milleur novelles, si non s'il et vray que le prynse de Condé el ses Torses souynt au l'on dyst1 entre deux ryvieresde Louyre et Louyn, je croy que Dieu nous fayra la grase que aurons byen tost la fin de la guerre. Vostre (ils du Meyne et le maréchal de Byron et toutes les forses y sont. Avant que ayés cete lettre se sera fesl au f'ally2. Je prye à Dieu que vous en puisse mender de bonnes novelles bien tost et qui vous douyn cet que désirés.

Vostre bonne cousine,

C UTERINE.

1560. (i mars.

Oing. Arch. des Modicis ii Florence, dalla filza 473(1, nuova numerazione. p. 976.

A MON COTJSIH

MONSIEUR LE DUC DE FLORENCE.

Mon cousin, vous aurez assez peu cognoislre par les lettres que je vous escriviz l'autre jour de ma main el ce que les sieurs évesque du Mans et de Lougé vous auront faict entendre de nostrepart combien, au besoing (|ue a le Roy monsieur mon filzd'eslre par vous secouru des cent mil escus que sçavez,jemesuis lousjours promis et asseuré de vous et vostre amitié', que vous voudriez en cestendroiel vousemploier de si bonne façon, que laissant à part toutes les difficultez par vous alléguées audict seigneur de Lougé, nous serions pour recevoir incon- linenl de vous ladicte somme de cent mil escus, el d'autant que par la dernière depesche laide ausdilz évesque du Mans et de Lougé, vous Maniez assez peu congnoistre combien nous avons recherché de pourveoir au mieulx qu'il nous a esté possible à toutes lesdicles diffi- cultez. Toutesfois.si vous trouvez d'aventure

1 Au l'on dysl, l'on dit. Se terafeil aufaUy, ce sera fait on failli.

RINE DE MÉDIC1S.

n'eslrepar cequ'ilz vous proposeront de nostre parlai amplement satisiaicl que vous pourriez désirer, je vous prie bien fort, mon cousin. que mectant par \ous en considération le be- soing que nous avons de ladicte somme, Testai que sur vostre promesse nous en avons laid. la qualité des personnes a qui vous avez af- faire et finalement Passeurance quej'ay tous- jours prinse de vous, vous voulliez sans plus vous arresterà aucunes difficultez. Et prenant pour vostre plus seur gaige el caution ma foy et promesse, que je vous donne de vous faire entièrement observer ce que par lesdictz évesque du Mans et de Lougé sera contracté et convenu avec vous suivant ce qu'a esté ie\ dict à vostre ambassadeur, venir au prompt desboursement desdictz cent mil escus, me faisant par cela paroistre et vostre affection et le pouvoir que mes prières ont en vostre en- droid, dont nie voulant asseurer, je ne vous en diray davantaige, en priant sur ce le Créateur qu'il vous ait en sa saincte garde.

De Metz1, le vic jour de mars i56q.

\ostre bonne cousine,

Caterihb.

1569. i5 mars.

Orig. Arch. des Médicis à Florence, dalla tilza 1736 . nuova numerazioii'' . p. 37^1.

A MON COUSWi

MONSIEUR LE DUC DE FLORENCE.

Mon cousin, je ne veux tarder à vous faire cognoistre la grande el heureuse victoire'2 qu'il

1 «La court de France est à Metz, écrivait le prend Morillon an cardinal de Granvelle, le 1 3 mars ; l'on y danse et halle. Je crains que à lu lin ils s'accommoderont entre eux et qu'ils nous feront un mauvais tour.p (Poulet, Correspondance <hi cardinal CrmwMc,i. 111, p. 5l3.)

1 Voici la lettre du duc d'Anjou au duc d'Urliin pour lui annoncer la victoire de Jarnac :

-Mon cousin, après avoir longtemps poursuivy l'armée

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

231

a pieu à Dieu nous donner à i'euconlre de ] leur, lequel est à moy et est dépesche' pour dos ennemis, et d'aultant que ce présent por- cet efFect par le Roy monsieur mon filz vers

du prince de Condé et des autres chefs de la nouvelle religion, Pestant \enu chercher pour la combattre depuis nng des boulz de ce royaume jusques à l'autre, il a pieu à Dieu par sa saincte grâce favoriser lant la sainte ri I i ; ; i u n calholicque, apostolicque et romaine, et la jus- lire de la cause du Roy mon très honoré seigneur et frère allencontre de ses subjecls rebelles, que j'ay rompu leur armée, et icelle chassée devant la mienne au galop plus de deux grands lieues, y ayant esté tué ledict prince de Condé et grand nombre de gentishommes et chefs de guerre et prins plusieurs prisonniers d'importance. J'ay bien voullu dépeseber par devers vous le seigneur conte de la Metula, chevalier de l'ordre de Sa Majesté, qui y estoit présent, et qui en penlt parler comme y estant, pour vous faire part deceste heureuse nouvelle, estimant que pour la parfaicte anrilyé et bonne intelligence que vous avez avec le Roy mondict seigneur et frère et pour veoir les affaires de ceulx de la nouvelle religion gran- dement diminuées par ceste victoire, vous en recevrez grand plaisir et contentement; et, pour ce que j'ay donné charge audict conte vous en faire le discours bien au long et vous dire quelques choses de ma part, je m'en remectray entièrement sur luy, vous priant le voulloir croire comme moy-mesme, et le Créateur, mon cousin, vous donner en santé bonne et longue vye.

«Escript au camp de Jarnac, le xviiii" jour de mars iôCo.m (Archives des Médicis, dalla lilza a53, p. 10.)

Voici la version protestante telle que Henri de Navarre la donne dans une lettre an duc des Deux-Ponts :

«Nos ennemis s'estant saisis d'un passage de rivière qui nous est grandement préjudiciable et voulant em- pescher qu'ilz y puissent dresser ponts et basteaux pour se rendre maistres du tout comme c'estoit leur intention, ayant nos forces de cavaleries séparées et sans aucun de nos gens de pied, ni noslre artillerie, nous fasmes chargés à ('improviste de toute leur armée, tant de François que d'estrangers qu'ilz ont avec eux, mais grâce à Dieu, la perle n'a point esté si grande, comme nous sçavons qu'ilz le disent et publient; nous ne serons du tout affoiblis, mais ce que nous regrettons le plus, c'est que Monsieur le Prince, mou oncle, ayant esté fait prisonnier, a esté depuis par lesditz ennemis cruellement et inhumainement occis, et pour ce que nous ne faisons double que nosditz ennemis ne lassent courir beaucoup de bruits qu'ilz nous ont dell'ails et endommaigés beaucoup plus qu'ilz n'ont fait, et que cela pourrait apporter quelque efl'roi et

estonnemenl à ceulx qui ont ceste volonté et ce désir de nous servir, nous vous avons incontinent déposebé ce porteur pour vous prier de n'adjouster foy aux bruits que nos ennemis feront courir, vous asseurant que nous avons envoie de bonnes et grandes forces pour nous joindre qui sont en aussi bonne volunté qu'elles fe.ont paroistre de ne se départir et plus tosl mourir tous, quoique les désastres du monde fussent tombés sur nos testes, que nous ne voyons le service de Dieu restabli en ce royaume, et seulement que vous usiez de la plus grande diligence que vous pourrez pour vous approcher de nous, comme nous nous asseurons bien que vous ferez, qui me gardera de vous faire plus longue lettre, priant Dieu vous tenir en sa saincte garde.

«De Saint-Jean-d'Angely, 17 mars t56g.>i (Record office, State papers, France.)

Jeanne d'Albret chercha également à atténuer l'effet moral de cette défaite; elle écrivit de la Rochelle, le 91 mars 1 56g , à Ceci) :

«Je ne douhte nullement que noz ennemis ne facent publier partout avec le plus grand avantaige qu'ilz pourront tout le contraire de ce qui s'est passé à la ren- contre faicte des deux armées le xin" jour de ce présent mois, mais désirant que les choses soient racontées au vray comme elles sont, ceste occasion a faict que mon filz et moy avons depesché devers la royne vostre sou- veraine le sieur de Pucb de Pardaillan, gentilhomme d'honneur et de qualité, et mareschalde camp de l'armée sous la conduite de inoudict filz, sur la suffisance duquel me remettant à vous discourir ce qui en est pourl'asseu- rance que j'ay qu'il est digne de foy, je ne vous en feray pour ce regard ma lettre plus longue, bien vous prierai- je, Monsieur Cécill, que pour plus aisément obtenir le secours et assistance que nous requérons de Sa Majesté en une si juste et légitime cause que vous veuillez con- tinuer la bonne affection que vous y portez et ne vous espargner à taire tout ce qu'il vous sera possible pour favoriser nostre demande de tous les moyens que je sais que vous avez et dont je me suis déjà apperçue en ce que nous avons eu à négocier envers Sadicte Majesté, espérant qu'ouït re que vous ferez en cet endroict un bon office qui sera agréable à Dieu pour la querelle duquel nous avons délibéré tint gratis. que petits n'espargner biens, ni vie que son pur service ne soit, selon sa saincte parole, maintenu et conservé en ce royaulrae pour la liberté de noz consciences contre la mauvaise volonté et animosilé

m

N. S. Père, à quy en est fait bonne information et qui en emporte amples mémoires et discours

des ennemis et perturbateurs dubien et repos d'iceluy

(]iie le plaisir que vous nous ferez particulièrement vous sera recogneu, s'offrant quelque bonne occasion, et lors- que me vouldrez emploier d'aussi lion cueur que je sup- plie le Créateur, monsieur Cécill, vous tenir en sa saincte carde.

tr Je vous prie que mon lilz qui à ce commencement d'affaires a besoin d'avoir des amis vous trouve tel que ln\ el nioy vous serons et vous prie asseurer tousjours à la royne vostre maîtresse que, obligeant un tant serviteur comme mon lilz, elle en tirera avec l'âge et le temps quelque bon service. -n (Record office, State papers, France, vol. 45.)

Voir dans le n" 3i5g, p. 186, du fonds français le récit de la bataille envoyé au Roi par le duc d'Anjou; un autre récit imprimé dans le tome VII de la Coirespon- dance de La Mothe-Fénelon d'après une copie de la col- lection de Simancas; Culemlar of State payer», i56o,- 1670, p. 45; M. le duc d'Aumale, Hist. des princes de Condé, t. Il, p. 34 et suiv.; comte Delaborde, Hist. de Coligny, t. III, p. o4 et suiv. Nous croyons également devoir faire connaître la lettre écrite par la veuve de Condé à Élisabetb :

«Madame, aussy lost que j'ay peu impétrer de la juste douleur de ma perte insuportable quelque moyen de pouvoir mettre la main à la plume, je l'ay voullu dédier à présenter à Vostre Majesté des souspirs et des larmes de la plus désolée jeune veufve qui vive aujourd'buy sur 1,1 Irrre, à laquelle, après avoir eu cest honneur d'avoir espousé l'un des premiers princes du sang de France qui a perdu sa vie pour la gloire de Dieu elle bien de sa patrie, il ne reste pour toutle consolation que six fils et une fille jeunes sur les bras dénués de tous biens et moyens hu- mains pour mesme occasion , qui me faict implorer l'ayde de Vostre Majesté, Madame, et la supplyer très humble- ment les vouloir avecques la mère recepvoir en vostre protection suyvanl la faveur singulière qu'il vous a pieu monstrer tousjours par bons ed'ecls pour une si juste cause et particulièrement encores à feu Monsieur mon mary, qui a tousjours tenu vostre secours le premier et plus seur d'entre les hommes pour l'avoir bien esprouvé à son grand besoing dont il se sentoit à jamais obligé à vous faire très humble service. Kl en reste dévotion, Madame, je mettray peyne de nourrir ses en/ans, tant que je vivray, espérant qu'un jour ils auront cesl honneur de recepvoir nos commandements pour y obéyr d'aussy

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

el vous priant luy adjouster aultant de foy que vous feriez à nioy, je feray lin, suppliant le Créateur vous donner, mon cousin, ce que vous désirez.

Le xv" jour de mars 1569.

Vostre bonne cousine,

Cateeine.

1569. 18 mars.

Orig. Arch. des Médicis à Florence, dalla lilza V nuovn Dumeracione, p. 279.

A MON COUSIN

LE DUC DE FLQRENCE.

Mon cousin, je n'adjousleray aullre clioseà la lettre que le Roy monsieur mon lils vous escript par l'abbé Guadagne, si n'est qu'il ayantpleuàDieu me faire recouvrer ma santé1 j'ay désiré que vous en soyez adverty par ledict abbé, m'asseurant que vous en aurez contentement pour la ferme affection que vous portons. J'ay aussy donné charge à l'abbé Guadagne de vous faire entendre plu- sieurs choses de ma part sur le prest des cent mil escus et vous prieray de luy adjouster foy en ce qu'il vous dira comme à moy-mesme. Je supplie le Créateur, mon cousin, vous donner ce que plus désirez.

Le xviii0 jour de mars 1669.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

bonne volonté que culx et moy nous nous présentons à

vous pour vous faire 1res humble service el après awiii

baisé les mains de Vostre Majesté, jesupplye le Créateur, Madame, vous donner en toute prospérité très lon- guement bonne vye.

rEscript à la Rochelle, ce \i\° jour d'apvril i56o.>i (Record ollice, Slale papers, France, vol. 45.)

1 L'ambassadeur vénitien dans sa dépèche du <> mars ilonne île longs détails sur la maladie dont fui atteinte la

Heine niei I qui mil ses jours en danger. (Ribl. nal.,

lilza VII, p. 4.) Voir une lettre de Charles IX du "i mars dans le n" 10753, p. 188, du fonds fiançais.

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

233

1569. 21 mars.

Copie. Bîbl. nat. fonds français . 1070a. p. 191.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Fourquevauls , mon cousin le cardinal de Guise vous communiquera la lellre que je luy escrips, et le double de celle que je faiclz au Roy Catholique mon beau-fils pour response à celle qu'il m'avoit escripte ; par vous verrez la résolution que nous avons prinse, puisque l'on a change' de volunté et intention, que nous avons au commancement trouve' bien estrange et esloigné de ce que nous estions promis, sur les asseurances que vous sçavez qui m'en avoieut esté données. Le désir et affection que j'ay de lier et cstraindre ces deux grands roys pour le bien de l'un et de l'autre me faict tant plustost prendre party, espérant qu'il n'en peut advenir que un grand bien et proffict pour toute la chrétienté. Mon- sieur de Fourquevauls, je vous prie ne vous ennuyer de faire encore service au Roy mon- sieur mon fils par delà, estant plus nécessaire que jamais que vous y demeuriez, vous as- seurant que je feray bien tost naistre une occasion pour vous faire recepvoir en ung coup bonne récompense de vos services et despences. Priant Dieu, Monsieur de Fourquevauls, vous tenir en sa saincte garde.

Escript à Metz, le xxie jour de mars 1 56g.

Caterine. De Neufville.

1569. 22 mars.

Orig. Arch. nat. cotlecl. Simancas, K lâii. pièce (JC.

V M" MON FILS LE ROY CATHOLIQUE.

Monsieur mon filz, ce que m'avez escript par \ostre lettre du pénultiesme jour de février est tout esloigné de l'asseurance que le Roy

Cathehine de Médicis. III.

monsieur mon filz et nioy avions prise de son mariage, sur ce que la feue royne ma fille m'en avoit plusieurs foys escript par rostre comman- dement, que je nie suis trouvée en peine de luy parler du changement dont m'escripvez. Touteffoys pour la très grande affection que j'ay et auray tousjours d'estraindre et accroistre la bonne amilvé qui est entre vous et luy, de laquelle je cognois que despetid le bien et repoz non seullement de voz royaumes et pays, mais de toute la chrétienté, je me suys avecques les meilleurs moyens que j'ay peu efforcée de conformer à vostre intention le Roy mondicl sieur et filz, encores que je aye apperçu que de prime face il trouvoyt estrange ce change- ment, attendu l'asseurance qu'on luy avoyl donnée. Touteffoys l'ayant rendu capable des causes qui ont peu mouvoir l'Empereur et vous de changer de voz premières délibéra- tions, et qu'il n'y a au surplus altération de bonne volunté ny d'autre chose qui le doibve mouvoir, il s'est voluntiers condescendu au mariage de l'infante Ysabelle que je luy ay promise de vostre part, mais pour le désii que j'ay de luy veoir des enffans devant que je meure et affîn que, si les choses mises en avant n'esloient effectuées en brief, il n'entras! en pensement que l'on le voullust mener à la longue, cognoissant l'envye qu'il a d'estre marrie bientost et que de il conceust autre oppinion que je ne vouldroys pour le bien de vostre commune amityé, je vous prie, Monsieur mon filz, donner à mon cousin le cardinal de Guyse la résolution certaine dudict mariage dedans trois moys au plus tard, l'adverlissant si il fauldra , que nous envoyons vers l'Empereur ou vers vous pour traicter, aflîn que après l'on n'y use plus de longueur ny remises, comme de noslre part il n'y en aura aucune; en quoy le Roy mondict sieur et filz est délibéré de se conduyre tout ainsi que vous adviserez, pourveu

3u

llfPAlUEAK NAllOHiLB.

234

LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1CIS.

que nous puyssions dedans lesdicts (rois moys en avoir la fin. Quanta ce que vous avez mandé du désir que vous avez que, en faisant le mariage du lioy mondict sieur et filz, ma fille soyl donnée au roy de Portugal, je vous diray librement que, estant le mariage dudict Roy mondict sieur et filz faict et effectué, le roy de Portugal se pourra asseurer d'avoir madicte fille. Touteffoys, encores que nous sa- chions que ayez en cela telle pari et auclorité que vostre volunté sera suyvie, il nous semble raisonnable, avant respect à ce que l'on doibl guarder en (elles choses, que le roy de Por- tugal mesmes nous face entendre sa volunté, vous priant, Monsieur mon filz, de recepvoir pour excuse, si je ne vous escripts la pré- sente de ma main, mon indisposition de la- quelle j'espère cslre bientost dehors, moyen- nant la grâce de Nostre Seigneur, lequel je prie. Monsieur mon filz, vous avoir en sa saincte et digne garde.

De Metz, le xxncjour de mars îôtjo,1.

Vostre bonne mère et seur,

Caterine.

1 Voici ce que de son colé écrivait de sa main Charles IX à Philippe II :

ff Monsieur mon frère, la Royne madame et mère m'a l'ait entendre que vous luy aviez escript pour le fait de mon mariage que j'ay trouve un peu bien esloingné de se que je m'étois promis et asseuré. Toutefois pour le désir que j'ay d'eslreindrc , accroistre l'amitié qui est entre vous et moy, je me suis résolu à se que la Royne niadicle dame et mère m'a escript sur laquelle à setteescnsc je me remestray, vous priant ausi d'entendre de mon cousin le cardinal de Guise l'heureuse victoire que Dieu m'a donnée sur nus ennemis, de laquelle je suis asseuré que recevrez autant de plaisir et de contentement qu'est l'aferlion que vous porte votre bon frère. i (Arrh. nal., coilecl. Simancas. K iTii'i. nf -i.)

1 5§9. .1 1 mars.

Orig. Archives de Turin.

A MON FIIKKE

MONSIEUR LE DUC DE SAVOIE.

Mon frère, je ne m'arresteray à vous faire longue letre de la grande et heureuse vicloire qu'il a pieu à Dieu nous donner à l'anconlre de nos ennemis, d'aullant que le gentilhomme présent porteur, lequel esl à moy et qui est dépesché pour cest effecl par le Roy monsieur mon fils, vous en rendra très bon compte, ainsi qu'il en est fort bien fnstruiel et qu'il en emporle de bien amples mémoires et dis- cours, seulement je vous prieray de luy ad- jousler aultaut de foy comme à moy-mesines. qui sur ce supplieray le Créateur vous avoir, mon frère, en sa très saincle garde.

Escrip( à Metz, le dernier joui' de mars i569.

Vostre bonne seur,

Caterine.

I 509. 3i mars.

Orig. Archives «le Venise.

\ MES TRÈS CHERS ET GRANDS AMIS

LES DUC ET SEIGNEURS DE VENISE.

Très chers et grands amis, nous avons voulu faire accompaigner de la présente celle que le Roy nostre très cher seigneur e( filz vous escript pour vous faire entendre les bonnes nouvelles de la grande et heureuse victoire qu'il a pieu à Dieu nous donner sur nos en- nemis, les chefs dosquelz sont morts ou pri- sonniers, et le reste rompu et défait, ainsi que nous envoions un mémoire bien au long au sieur de Foix, nostre conseiller de nostre conseil privé et ambassadeur auprès de vous. lequel nous vous prions de croire comme nous mesme. Nous supplions le Créateur, très

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

235

chers et grands amis, vous avoir en sa saincte garde l.

Escriptà Metz, le dernier jour de mars 1 56 g.

Caterine. De Nelfville.

[1569. Avril.)

Copie. Arch. nat. colleit. Simancas, K i5ts, pièce i.

A MON FILS LE ROY CATOLIQUE.

Mos. mi hijo, bolviendo.se Almeyda, no lie querido dexar de hazer estas palabras para continuai' siempre a encomendarme en vues- tra buena gracia, por ser la cosa del mundo que yo tanto desseo; y no teniendo mas la dicba y contentamiento de ver y lener la reyna mi hija por alla, para me podcr entretener y la assegurar de la aflîcion que le tengo, no quiero dexar ninguna occasion sin supplicarla y assegurarla que en todas las que se présenta- ren la monstrare con elïecto, y que en loque conoscera que yo le pueda hazer servicio, no dubde en hazermelo saber; porque no desseo menos emplearme en sus cosas que en las del Rey su liermano, al quai yo procuro criar en ta! amistad con V. Md, que espero se con- tinuais de bien en mcjor entre ambos ; asse- gurandome que de vuestra parte la correspon- dereis de manera que no haura causa de mudar el su inclinacion de amarle. Y esto me baze dessear que V. Md le de à conoscer que no le quiere entretener en palabras ni largas à lo tocante à su casamiento; y que las cosas yran como la razon lo quiere y la dignitad de la persona, no siendo va mas nino; y yo lia- blo à V. Md en esto claramente como aquella que tiene dicba en ser madré de ambos, y que dessea la conservacion y augmento de la

1 l'ai eille lettre el dans les mêmes termes fut adressée au duc de Florence. ( Archives des Médicis, A726, p. 256. )

amistad de todos dos; la quai supplico à Nuestro Sefior conserve y guarde '. Vuestra buena madré,

Caterina.

1569. Avril.

Orig. Arch. des Méiliois à Florence, dalla filza là-jûii , nuova numerazione. pièce a8i.

A MON COUSIN

LE DUC DE FLORENCE.

Mon cousin, puisqu'il a pieu à Dieu me ti- rer bors de la grande maladie eu laquelle je

1 Le texte de cette lettre est la traduction de la lettn de Catherine dont nous n'avons pas retrouvé l'original En voici la traduction:

«Monsieur mon fils, Almeyda s'en retournant, j< n'ai pas voulu manquer de faire ces quelques mois pou continuer toujours à me recommander à voire bonu grâce, puisque c'est la chose du monde que je désire au tant; el n'ayant plus le bonheur et la satisfaction de voi et d'avoir la reine ma fille par delà, pour pouvoir m'en tretenir avec elle et l'assurer de l'affection que j'ai poui vous, je ne veux négliger aucune occasion de vous sup plier de croire et de vous assurer qu'en toutes les occa sions qui se présenteraient je la montrerai par les effel, et qu'en tout ce que vous connaîtrez que je puis vou' faire service, vous n'hésitiez pas à me le faire savoir car je ne désire pas moins m'employer en vos affaire qu'en celles du Roi votre frère, que je cherche à é^e dans une amitié telle pour V. M., que j'espère qu'eut1 s'accroilra de plus en plus entre vous deux; et je m'as- sure que de votre part vous y correspondrez de manière à ne lui donner aucun sujet de changer son inclination à vous aimer. Et cela me fait désirer que V. M. lui fasse connaître qu'elle ne veut pas lui adresser des observa- lions trop longues sur ce qui touche à son mariage, et quç tes choses iront comme le demandent la raison et la di- gnité de sa personne, car ce n'est plus un enfant; je parle à V.M. sur ce sujet en termes clairs, comme une femme qui a le bonheur d'être mère de tous les deux, et qui désire la conservation et l'accroissement de leur ami liémuluelle, que je supplie ÎVotre-Seigiieur conserveret garder.

«Voire bonne mère.

ffGATERINB."

3o.

236

LETTRES DE CATHERINE DE MED1CIS.

tombai, el me remettre en ma pristine santé,

j'ai faict choix do frère Augustin Combes d( l'ordre îles Jacobins, présent porteur, pour s'en aller à la Nunciade fie Florence el à Nostre-Dame-de-Lorette, accomplir le vœu

«pie j';i\ l'ait durant ma maladie, el rendre grâces à Dieu du recouvrement de ma santé cl guérisorj , ayant, voulu accompaigncr le frère Vugustin Combes de la présente pour vous prier que, si en quelque chose il a besoing de vous, vous le luy vouliez bien procurer pour l'amour de moy, el comme le peut mériter l'accomplissement d'ung si bon œuvre.

De le . . avril 1 56g.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1569. 5 avril. Copie. Bibl. nat. fonds français, 10762, p. 317.

V MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Fourquevauls, vous escripvant et faisant sçavoir le Roy monsieur mon fils Testât de ses affaires \ je m'en remettray sur

' Le Roi lui envoie un extrait des dernières nouvelles qu'il a reçues des ducs de Nemours et d'Aumale, ^lesquels feront ce qu'ils pourront [jour empcschcr que le duc des Deux-Ponts entre dans le royaumen; il attend le reste de ses forces en la Franche-Comté il est avec tous ses jjens et n'y a trouvé aucun empêchement. (Même vo- lume, p. ai6.)

De son coté le duc des Deux-Ponts écrivait le 3 avril i 56g au duc d'Aumale : it Cher parent, il te doibt sou- venir que je t'escrivis ces jours passez et te promis que i'cscrirois au Roy de France la cause pour laquelle je m'estois mis en armes, ce que j'eusse fail plus tost, n'eust eslé que j'attendois que Sa Majesté eust esté illuminée de Dieu pour consentir à ce que ses subjecls puissent suivant des édietz passez et dressez accordé vivre en toute liberté de conscience ; à quoy voulant s'opposer Sa- lhanas et continuellement contredire, faict que ce qui est dépendant de la religion se pratique par le moyen de la guerre et que de jour en jour l'iniquité croisl contre les lid'lles. dont je ne puis de moines que de faire en-

ce qu'il vous en escripl , et ne sera la présente que pour vous dire que je commence, Dieu mercy, à me bien porter, estant hors de toute fiebvre il y a fort longtemps. Puis je vous manderay plus particulièrement de mes nou- velles comme je vous prie de continuer à me faire sçavoir de celles de mes petites-filles et remercierez ma cousine la duchesse de Albe de la peine et du soin qu'elle prent près d'elles, luy baillant la lettre que je luy en escrips présentement. Nous avons receu voz despesches du xxe du mois passé, et avons esté très aise d'entendre les advis que vous nous avez envoyés. Priant Dieu, Monsieur de Fourquevauls, vous avoir en sa garde.

Escript à Metz, le cinquiesme jour d'avril i56g.

Catebine.

1569. i a avril.

Minute. Bibl. nat. fonds français, 10549, ,a^ r°*

AU MA.RESCHAL DE COSSÉ.

Mon cousin, j'ai receu par le sr de Rois d'Ennebourg les lectres que m'avez escriptes '.

tendre par lettre à Sa Majesté quelle est mon intention là-dessus, et la cause pour laquelle je suis icy en armes pour m'opposer et réfréner les ennemis du royaulme, qui me fera le prier voulloyr bailler sauf-conduit à une mien ambassadeur que je délibère par la renionstranre de tout ce que dessus envoyer à Sadicte Majesté, le fai- sant accompagner d'hommes seurs et par le moyen des- quelz il puisse avoir libre retour en mon camp. Il ne semble estre expédient de faire entendre tout ce que des- sus par un|j seul trompette, car le ras De le requiert au- trement, que si en cecy il survient quelque difficulté de ton rouslé et retardement de la présente, la faute el ein- peschement de l'exécution d'une si bonne oeuvre je tends de tout mon pouvoir ne me sera imputée, ains à toi contre lequel je proteste par la présente comme de cettuy qui se sera opposé à l'eiïect de tout ce que dessus." (Arcli. nat., collection Simanras, K 1 ."1 1 4 , 1*75.)

1 Dans une dépêche du 8 mars précédent, La Mothe-

LETTRES DE CATHERINE DE MED1CIS.

237

ensemble veu les mémoires qu'il m'a appor- tez, lesquelz ayant communiqué à cenlx de mon conseil j'ay advisé que, suivant ce que je vous ay cy-devant escript et aussy les advis que j'ay du costé d'Angleterre ' qu'il ne sera aucun besoing d'entrer en plus grande des- pence pour ceux d'Orle'ans et la conservation de mon pays de Normandye, et que, quand nous aurons si grande certitude du remue- ment des Angloys et ouverte déclaration de la guerre, il sera tout à temps d'y pour- veoir paravant qu'ilz eussent les moyens de

FèJielon avait écrit à Charles IX que, suivant ses inten- tions, il avaiL mis en demeure la reine Elisabeth de se prononcer dans le délai de quinze jours pour la paix ou la guerre avec la France. La reine soumit cet ultimatum à son conseil, et une réponse toute pacifique fut offi- ciellement transmise à notre ambassadeur. Catherine y fait allusion.

1 Voici néanmoins une lettre de Henri de Navarre à Cécil qui témoigne de la bonne intelligence qui existait entre les Anglais et les protestants :

«Monsieur Cecill , combien que , peu après la rencontre des deux armées le treiziesme jour du mois passé, la royne ma mère, et moy et les principaulx seigneurs de cette armée ayons depesché le s' de Pardailian devers la Royne votre souveraine pour luy faire au vray entendre ce qui s'esloit passé en cette journée, et lui remonstrer aussi de nos parts certaines autres particularités qu'il vous aura communiqué, si est-ce que pour le désir que nous avons de la tenir fidèlement advertye de toutes occurences sans luy en rien dissimuler, qu'on n'a pas voullu laisser d'envoyer devers Sa Majesté le sr de Saint-Simon, gen- tilhomme d'honneur et de qualité, présent porteur, lequel oullre l'instruction qui lui a esté baillée, peult rendre suffisant tesmoignage de toutes choses, comme s'estant trouvé aux lieux les affaires se sont traictées et dé- menées; ainsy me remettant sur luy, je ne vous en feray poinct autre discours : bien vous prieray de tout mon cœur de continuer pour les affaires que nous avons en main, qui appartiennent à l'honneur et gloire de Dieu, la faveur et bonne volonté que vous y avez jusques icy portée. Et après que celuy pour le service duquel vous le faictes l'aura heu très agréable, assurez-vous que en tout ce qui dépendra de mon moyen, je recognoisleray tous jours vos bons offices d'aussi affectionnée volonté que je

rien exécuter audict pays, d'aultant que n'y ayans aucune faveur ou assistance, ny forces de cavalerie en la campagne, ils ne pourront faire aucune entreprise sur les villes, lesquelles je remects à vous, mon cousin, de si bien mu- nir et garnir de gens qu'il n'en puisse advenir inconvénient, et pour cet effect m'a semblé que, estans desjà les garnisons ordinaires si fortes et bonnes qu'elles ont toujours esté, il ne sera que bien à propos , si voyez que le néces- saire vous suffit, d'employer les commissions qui vous ont esté baillées à vostre partement,

supplie Notre Sauveur, vous conserver, Monsieur Cecill , sa très saincte grâce.

a De Xainctes, ce vu" jour d'apvril 1 56g.

tr Votre meilleur ami,

(tHesrï.»

(Record office, Slate papers , France, volume 35.) Voir notre livre, Le .ri;' siècle et les Valois.

Et de son coté Jeanne d'Albret écrivait, le 1 3 avril , de la Rochelle à Elisabeth :

«Madame, ayant tous les jours de nouvelles occurences qui méritent que vous soyez advertie, nous n'avons voullu faillir vous faire ceste seconde recharge par le s' de Saint- Simon , gentilhomme ordinaire de la chambre du roy mon- seigneur, pour vous faire sçavoir et au vray comme toutes choses passent en nos affaires, lesquelles, Madame, Dieu par grand bonté conduit de telle fasçon qu'il nous donne argument et de le prier et de le remersier, et par ce, Madame, que jusques icy vostre aide et faveur a merveil- leusement aydé nosdictes affaires, lesquelles je puis dire ne nous estre si particulières que le général de toute la chreslienté n'ait part, qu'il vous plaise, Madame, conti- nuer ceste bonne volonté, nous secourant des moyens que Dieu vous a mis et, oullre ce que vous ferez une œuvre qui lui sera agréable et digne de vostre grandeur et cœur magnanime, vous obligerez entre les aullres nations la meilleure partie de la France, tant de princes, seigneurs, gentilzhommes, que aultres et en particulier mon filz et moy qui en demeurerons affectionnez à vostre service et sachant, Madame, que vostre zèle à la gloire de Dieu et à toute vertu n'a besoin de longue harangue, ni grandes persuasions, je remettray le reste sur la suffisance du sieur de Saint- Simon, n (Record office, State papers, France, vol. 45, original.) Voir notre livre, lie xri' siècle et les Valois.

238

me remectant à vous de toutes choses qui se présenteront estre nécessaires, me confiant tant en vostre prudence et dextérité' que vous n'en usiez (|ue à la nécessité et avec la moindre charge et foullc de mes subjeetz que faire se pourra; ce que vous entendrez bien au long par ce que le sr de Bois d'Annebourg vous dira et que verrez par la mienne que je lui ai baillée.

Caterine.

(Au dos.) A M. de Cossé, du xn avril 1669.

LETTRES DE CATHERINE DE MEDIC1S.

1 569. -

t.")69. 10 avril.

Orig. Copie traDsmise par feu M. Lucas Monligoy.

A MONSIEUR DE RAMBOUILLET.

Monsieur de Rambouillet, quand le Roi monsieur mon fils despescha le sieur d'Alluyc à cause de ma malladie, par lui il ne me fut possible de vous escrire pour vous asseurer du contentement que a eu le Roi niondicl sieur et fils, et moi pareillement, du devoir que vous avez faict en la bataille que mon fils le duc d'Anjou a gagnée sur nos ennemis, ce que j'ay bien voulu vous tesmoigner aussi tost que ma disposition le m'a pu permectre et vous prier de croire que le Roy mon filz et moi demeurerons à estre bien salisfaictz jiiMpies à ce que les occasions se présentent que il vous puisse faire cognoistre par elïéct combien agréable lui a esté le service que vous lui avez faict en ces! endroict , ainsi que j'ay donné charge au sieur d'Argcncc le vous dire de ma part, dont je vous prie le croire comme si c'éloit moi-mesine. Priant Dieu, Monsieur de Rambouillet, vous avoir en sa garde.

Escripl à Metz, le xni'jour d'avril 1569.

La bien vostre,

Caterwe.

1 7 avril.

Imprimé". Correspondance diplomatique de La Motl\e-Fèncloa , l. Vil, p. 10.

A MONSIEUR DE LA MOTHEFÉNELON.

Monsieur de la Mothe, vous venez par la lettre du Roy monsieur mon fils l'occasion de ceste dépesche , qui me gardera de vous en lien dire, sinon que, grâces à Dieu, je me porte très bien, et suis en bon chemin de re- venir en ma première santé; de quoy j'ay grande occasion de le louer et remercier, ce que je suis assurée que vous ferez encore de vostre costé, puisque je vous tiens pour le plus fidelle de tous mes serviteurs. Ce que j'ai bien voulu vous escrire et signer de ma main pour vous en asseurer davantage, priant Dieu qu'il vous ayt en sa saincte garde.

De Nouyon, le xvne d'avril.

Caterine.

1569. 90 avril.

Orig. Bibl. Dot. fomls français, a" aoiio , f" in.

A MON COUSIN

L'ÉVÊQDE D'AUXERRE,

CONSEILLE!! VV liOf UONSIEUll MON FILZ ES SON CONSEIL PRIVE.

Monsieur d'Auxerrc, je me suis toujours tant asseurée de la bonne volunté que vous avez de tout temps démonstrée au service du Roy monsieur mon filz, que je nie prometz encores que de mesme alïection vous serez pour vous employer en ce qui concernera le bien de ses affaires, ainsy que avez bien faict par le passé, et pour ceste cause, Monsieur d'Auxerrc, désirant le Roy mondict fil/, d'em- prunter de vous l'abbaye de Belle-Perche que vous tenez, pour chose qui importe au bien de ses affaires, je vous ay bien voulu prier par la présente l'eu vouloir accommoder poui quelques jours, attendant qu'il ait moyen dt

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.

239

vous en donner récompense, laquelle ne pourra dcmourer longuement à venir, et s'asseurant sur moy que satisfaisant à la requeste que je vous i'aiz pour le Roy mondict filz et vous disposant à cela je tiendray la main telle- ment à vous récompenser qu'elle sera beau- coup meilleure que le prest que vous luy ferez de vostre abbaye, de sorte que ne serez marry d'avoir en cest endroict accommodé les affaires du Roy monsieur mon filz, pour une si bonne occasion que cela, qui le meut à vous en faire faire requeste. Priant Dieu, Monsieur d'Auxerre, qu'il vous aict en sa saincte garde. Escript à Verdun, le xxe jour d'avril 1569.

Caterine.

Dk I/AuBESPINE.

1569. a 3 avril.

Aut. Bibl. nat. fonds français. 3aî»7, f ' 6 r°. A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mou cousin, ma maladie m'a guardé de plus tostne vous povovr avscripre de ma main non que pour cela me soit diminuaye la vo- lunté de m'anplover pour vous en tout cet que je auré de moyen de vous fayre playsir, comme plus an long je prie vostre feame vous mender et assurer et ayent veu vostre letre je vous dire, mon cousin, que ayant ayté malade bien fort, n'é ouï parlé de rien et n'é point veu depuis aystre guérie que le Roy a\e dimineué rien de la volunté qu'il vous lia tousjourportaye1, et quant au povoirque m'es-

1 Le si avril précédent, le Roi avait écrit au duc du Nemours : <t L'homme du duc des Deux-Pontz que le s' de Mauvissiere m'a amené ne m'a rien dit de bouche ny apporté rien de particulier de la part de son maislre que ce quej'avois toujours pensé, qui sont deux esrriptz vilains et infasmes d'estre présentés à ung prince tel que je suis, lesquelz sont composés de façon qu'il est aisé à juger qu'ils procèdent de la boulicque et invention de

crivez, je vous prie me mender ou à vostre feame come le désirés et an cet que je auré moyen, l'ayent entendu, vous fayre conoystre come je désire vous contenter en cet que je pouré je le faire, et vous prie ynsi que avés acoutumé ne vous sousier que de fayre heun bon servise au Roy mon fils et à cet royaume, vous asseurant que après aytre acheminé estes que revenant trover le Roy mon fils, il vous fera conoystre la bonne volunté qu'il vous porte et ne vous diminuera rien de ce que avez auprès de luy, et je prie Dieu qu'il vous fasse la grâce que bientost puissvons avoyr de vos bonnes nouvelles.

De Verdun, cet xxme d'avril i56q.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1569. 6 mai.

Orig. Copie transmise par feu M. Lucas Montigny.

A MONSIEUR DE RAMBOUILLET.

Monsieur de Rambouillet, ne vous faisan! la présente que pour accompagner celle que le Roy monsieur mon fils vous escript, je n'y

mes rebelles qui sont en sa compagnie", et il engage le duc de Nemours et le duc d'Aumale à combattre le duc des Deux-Ponts, s'il a envie d'entrer plus avant dans le royaume. (Bibl. nat., fonds français, 8937, P 1.)

Aux Archives nationales (K r5tfl, n" 02) se trouve une indication sommaire de la marche du duc des Deux- Ponts, datée du 36 avril: rLe xxvi avril le comte de Mansfeld se joignit avec ses gens de guerre avec l'armée du Roy commandée par les ducs de Nemours et d'Au- male auquel soir le duc des Deux-Ponts vint se présen- ter auprès de ladicte armée, de sorte que l'on pensoit bien que la bataille se donnerait. Toutefois le jour se passa ainsy, se retirans ceulx du duc des Deux-Ponts, etde- meurans les gens du Roy campés aux environs de Sacque- nay. Le x\vne dudict uioys le camp du Roy alla loger à quatre lieues près de Dijon. Hz sont approchés de si près qu'ilz ont prins environ cinquante chariots du bagage dt l'armée du duc et tué quelques-uns.-'

260 LETTRES DE CATH

adjousteray autre chose qu'une pareille à cause de celle dont le sieur de Sauve, secré- taire d'Eslal, est chargé; sur lequel me remec- lanl pour l'aBseurance que j'ay qu'il vous fera bien particulièrement et fidellement entendre nos intentions et bon vouloir envers vous, je ferai lin. priant Dieu, Monsieur de Rambouillet, qu'il vous ait en sa saincte et digne garde. Escript àSouppyr, le ?iejourde may 1 5G9.

Caterine.

ElUNE DE MÉDICIS.

veoir bientost maryé a esté cause eu ma ma- ladye ' de la faire prendre telle et si prompte qu'elle a esté. Sur quoy je feray fin, vous advisanl qu'il a esté escript, ainsi que vous m'avez mandé, pour empescher que ce sédi- tieux de Xarbonne ne rentre dans la ville. Priant Dieu, Monsieur de Fourquevauls, vous avoir en sa saincte garde.

Escript à Rheims, le douziesme jour de

may i56o,.

Caterine.

1569. i a mai.

Co|iH\ lîibl. nat. fonds français, n" 10753, P 559.

V MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Fourquevauls, le Roy mon- sieur mon fils vous prie, comme jetais aussi, de demeurer encores pour quelque temps par delà, et [vous] asseure qu'il désire faire pour vous , ayant très voluntiers accordé tout ce dont lu\ a esté faict requeste pour vous pour le de- sir qu'il a de vous gratiffier; ce que vous enten- drez plus particullièrementde vos gens et pom- ma part j'ay tousjours esté preste de lui re- mentevoir ce que vous méritez. J'ay esté bien aise d'entendre ce que vous m'avez mandé par vos deux lettres du vnc d'avril que Beau- lieu a apportées, et ne vous sçaurois pour le présent vous mander autre chose sur le faict des mariages que nous ne saichions [ce] que mon cousin monsieur le cardinal de Guise nous rapporte. Tant y a que le Roy monsieur mon fils a tousjours désiré d'en avoir la fin et consummalion dans trois mois après que la résolution en a esté prinse. J'ay veu par vostre lettre que j'ay depuis receue du xive du mois passé vostre advis sur icelle résolution, dont pour le présent je ne vous manderay aultre chose, vous priant seullement croire, Mon- sieur de Fourquevauls, que le désir quej'a] n-ogneu que le Roy monsieur mon lilz a de [se]

[1569.— i3 mai.] Minut.-. Iîilil. nai. fonds français, i554g. f* 17a.

A MONSIEUR LE COMTE DENTRAGUES,

OQCTSRlfBDB D'ORLKiSS.

Monsieur d'Enlraigues , le Roy monsieur mon filz vous faict si ample responce2 à tous les poinclz des lettres que nous avons puis naguères reçues de vous que je ne vous en pourrais rien toucher qui ne soit que redicte; par quoy me remectreray de toutes choses à sa lettre, et vous pouvez vous asseurer que voz services ne sont poinct sy esloignez de noslre mémoire que n'en ayons bonne souve- nance quand l'occasion se présentera de les récompenser et mesmes quand mon filz sera résolu de donner les biens de ses rebelles;

1 Voir les dépêches de l'ambassadeur vénitien Correro. Elles donnaient des détails presque quotidiens sur la fièvre tierce dont était atteinte la Reine mère. (Filza vu, p. 19 et suiv.)

2 Le Roi mandait au comte d'Enlragues qu'il valait mieux laisser des fermiers dans des châteaux que des soldats, parce que actuellement on n'en pourrait rien tirer, ce qu'il aura à considérer avec le s' de Eamoignon. il aura souvenance de lui , lorsqu'on fera la distribution des biens des rebelles; il regrette la désobéissance de certains habitons d'Orléans qui ont mis l'épée à la main contre lui; il veut qu'on en fasse punition exemplaire el il en charge le sieur de Lamoignon. ( Même volume, p. 173.) Voir dans le même volume les lettres du comte d'Enlragues. p. •><> et 1 &5.

priant Dieu, Monsieur d'Enlraygues , qu'il vous ait en sa saincte et digue garde.

1569.

LETTRES DE CATHERINE DE MEDIGIS. 2M

que je prie à Dieu volouir que ce souil bien- tôt ' . D'Epernay, ce xmc jour de inay 10G9. Vostre bonne cousine,

Catebink. i a mai.

lut. Bibl. nat. fonds français, n" 3aa7, 9. A MON COI SUS

MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.

Mon cousin, ayent entendu vostre greudc maladie ', encore que par Neucbele vous aye escripl, si ne me puis-je contenter, cet par cet pourteur je ne se autre de vos novelles et aussy pour vous dire que yl me semble que ceriés myeulx secureu que n'estes , cet aytiés à Paris, nous enn alons pour y demeurer jeusques à cet que voyons cet que fayra le duc de' Dus Pons; et cet aytiés guéri, je an serès encore plus aise d'aultanl que ceriés en lieu pouriés t'ayr cervise au Roy et au royaume eu l'armée d'oùs avés aysté contreynt d'estre parti. Je vous prie, mon cousin, par cet pourteur me mender bien au long de vostre santé, et, cet croyiés mon consel, de vous en venir au niellerons pouine de fayre tout cet que pourions pour vous fayre recouvrer vostre première santé, cet

1 De son côté Chailes IX lui écrivait : tr Je suys 1res marry de vostre rualadye, estant telle que m'avez mandé par vostre lettre du xe du présent, vous priant ne vous travailler à rien que à vous taire guarir, a (lin que après vous me puissiez faire service et venir en mon armée, comme j'espère que vous ferez bien lost. Je sçay que vous avez fait tout ce que vous avez peu pour em- pescher que les compagnies qui se sont retirées de mon camp et armée ne l'ayent faict, estant très marry qu'il n'y a eu ordre de les arrester et rompre la mauvaise volunté de ceulx qui ont esté de ce nombre. Mon frère le dur d'Anjou sera bien tosl joincl avec mon cousin le duc d'Aumalle, de façon que je ne veoy pas qu'il soyt besoing de lever d'autres forces. n ( Même volume , p. i i .)

Câthebine de Médicis. m.

1569. ig mai. Copie. Bibl. nat. fonds français. 1075a, f" a3a r°.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Fourquevauls, la nouvelle de la mort d'Andelot'2 nous a fort resjouys depuis celle du l'eu coule de Brissac3 que j'ay tant regretté; j'espère que Dieu fera aux aultres à la fin recevoir le traictement qu'ils méritent. L'on tient aussy que Baudiné est mort et que la peste est parmi eulx à Xainctes, ils sont encores. Je vous prie au reste, Monsieur de Fourquevauls, m'envoyer par la première com- modité deux douzaines d'éventails pareils à ceux que je vous envoyé avec la présente. Priant Dieu, Monsieur de Fourquevauls, vous avoir en sa garde.

A Monseaulx, le xix'jour de may i56g.

Caterixe.

1 De Cliàlon , le duc se fit transporter par eau à Lyon. (Dépèche de Correro, Bibl. nat., lilza vu, p. 35.)

- Mort de la fièvre dans la nuit du 7 mai. Les hugue- nots, écrit l'ambassadeur vénitien, attribuent cette mort au poison. (Filza vu, p. 3i.) Voir lettre de Charles 1\ à La Motbe-Fénelon (Correspond, diplomat., t. VII, p. 21.)

3 11 fut tué devant Mussidan : «Il n'étoit besoin , écri- vait le duc de Montpensier à Charles IX, qu'il se pré- sentast à tel hazard. Si est-ce que à la fin et à ceste cause a esté la ruine de ceux qui estoient dedans Muci- dan , car les capitaines et gens de guerre touchés d'un extresme regret, s'y sont jetés à corps perdu, de sorte qu'ilz ont prins ceste ville et chasteau d'assault, sans qu'il s'en soit échappé un seul.» (Bibl. nat., fonds Fon- lanieu, n01 3 1 8-3 19.)

3.

IH l'IAllI 1.1 I (.

242

LETTRES DE CATHERIN K DE MÉDICIS.

1 501). 9 juin. <»rig. Bilil. imp. de Suot-Pétersbouig , vol. XX, 35.

\ l ROY MONSIEUR MON FILS'.

Monsieur mon filz, depuis vous avoir des- pesché i'i l.i Souterrane3 une courrier avec lus discours que voslre frère vous envoyoil et ce qui s'estoil passé outre vostre armée et celle du duc des DeuxPontz, du chemin qu'il pre- noil, et des moyens qu'on tenoit pour la com- batlre el empeseber de se joindre avec l'ad- miral, j'ay advisay, estant vostredict frère demouré à une lieue d'icy avec vostredicte armée, de vous faire entendre ce qui est survenu depuis3: c'est qu'aussytost que nous feusmes arrivés à la Souterrane nous eusmes nouvelles que le duc estoit logé à fcroys lieues de nous en ung lieu nommé Beneveut, délibérant le len- demain de prendre son chemin par ledict lieu de la Souterrane si vostredicte armée n'y eust esté logée, qui fut cause que vostredict frère résolut avec tous les cappitaines qui estoient avec luy qu'il falloit séjourner audicl lieu le lendemain, qui estoit le lundy, pour deux raisons : l'une que nous estions droict au milieu de leur passaige, il lui falloit at- tendre et combattre, s'ilz entreprenoient de venir, qui estoit ce que on désiroit le plus; l'autre que, s'ils ne comhaltoicnt audict pas- saige, il falloit qu'il prinssent un grand tour et par si fasebeux chemins que, niarchans tout

1 Catherine était partie lu ô juin pour se rendre au camp du duc il' injou.

■' La Souterrane, la Souterraine (Creuse).

' Sir Henri Norcis, dans une lettre du 3 juin à la reine Elisabeth, lui annonce que le duc des Deux-Ponts est devant la Charité. (Calendar of State paperi, i56q, p.

Dana une autre lettre du 8 juin à Cécil, il lui parle de la pus.' de "'Ile ville et lui donne de curieux détails un la situation des deux armées catholique et protes- tante. (/&«/., p. 88.)

un joui', il/, ne pourraient estre advencez plus que vostredicte année, laquelle cependant séjournait et se rafraichissoit à cause des grandes traictes qu'elle avoit laides les jours précédens (comme il advint), d'aultant que ii estant partye vostredicte année que le mardy au malin, on recogm usl l'armée du duc à la main gauche tirant en cesle ville; mesmes s'eslaiil trouvé desjà ung de leurs niares- chaulx de camp qui venoit faire leur logis eu un;; lieu appelé Bessines, qui estoit celuy mesme que vostredict frère avoit baillé pour le rendez-vous du soir de .vostredicte armée, les coureurs de vostredicte année luy firent quitter ledict Bessins et le menèrent battant jusques dedans leurs plus grosses trouppes, qui fut cause de leur faire changer de desseing, comme aussj à vostredict frère, lequel pensant bien qu'ilz vouldroient gaigner du pays et le laisser derrière, s'ilz pouvoient, chemina en- coresdeux lieues jusques à S-Pardou, auquel lieu il eut aussitost nouvelles qu'ils s'estoient aussi advancez de deux lieues et logez en ung lieu appelé la Jonchère, faisant leur compte de partir dès la nuit et se venir joindre à l'ad- myral qu'on nous rapporta n'estre qu'à six lieues dudict la Jonchère, en une lieu appelé S'-Léonard, à deux lieues au-dessus de ceste ville , ce qui nous lut encores confirmé par ung gentilhomme du pays et par ung aultre qui le sçavoit à la vérité. Ce fui une occasion de faire partir vostredict frère dès le poinc! du jour pour leur coupper chemin, el se venir loger avec voslrcdicle armée entre eulx et ledict S'-Léonard en ung lieu fort à propoz appelé le Petit-Limoges, à une lieue de cesle ville, je me suis retirée attendant de ses nouvelles, oùj'a\ scen . aussytosl après v estre arrivée, que l'admyral n'estoil pas si près qu'on nous avoit faief entendre el que disoient les advis que nous eusmes hier, ayant encore tout

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

243

présentement este' advertyz comme aussy a este' vostre frère qu'il est avec toutes ses forces à Chalus, qui est distant de ceste ville de six à sept lieues et faict ce qu'il luy est possible pour se joindre demain qui est le xe avec ledicl duc en ung lieu nomme' Sl-Prye, qui est à deux lieues d'icy sur la rivière de Vienne. Vostre frère est après à regarder ce qui pourra faire ceste nuict. Dès demain au soir nous vous donnerons ad vis, travaillant vostredict frère tant qu'il lui est possible, comme font tous les seigneurs et cappitaines, qui sont avec luy, pour effectuer tout ce <jue vous pourriez désirer de meilleur pour vostre ser- vice; à quoy ils n'oublyeront riens, priant Dieu, .Monsieur mon filz, vous donner ce que désirez.

De Lymoges, ce ixc jour de juing 1669.

Monsieur mon filz, j'ay retenu ce courrier jusques au lendemain après disner, affin de pouvoir vous escripre ce qui avoit esté faict ceste nuict; mais l'occasion ne s'est présentée, estans nos ennemys passez dès les six heures du soir sans riens laisser de deçà la rivière, tel- lement qu'il y a grande apparence qu'ilz peui- vent estre de présent joinctz avec l'admyral, qui n'esloit qu'à cinq ou six lieues d'eulx, lequei se pourra estre advancé, si ce n'est luy, à tout le moings une bonne partie de ses forces. Vostre frère voyant ceste occasion perdue est venu icy pour prendre une bonne résolution avec les seigneurs et cappitaines de ceste armée de ce qui se pouvoit et debvoit faire, et a esté conclud de marcher dès demain et d'aller prendre ung logis de deçà ladicte rivière près d'ung lieu nommé Ais, le meilleur et le plus advantaigeux que l'on pourra, affin que, s'il se présente une occasion de pouvoir les com- battre, encore qu'ilz fussent tous ensemble, on ne la laisse pas perdre, comme a bien dé-

libéré vostredict frère et tout ceulx qui sont avecq luy, lesquels n'y oublieront rien. Prie- ray Dieu, Monsieur mon filz, vous avoir en sa saincte garde.

De Limoges, le xe jour de juin;; 1 G69.

(De sa main.) Monsieur mon filz, je suis bien marye que l'on n'a peu fayre cet que l'on désiroyt et pensoyt et vous aseure qu'il n'a tins ni à vostre frère, ni jeans de bien que avés en ceste armaye, mes Dieu n'a pas voleu et pour aystre jouins l'on ne pert pas pour cela le ceour, ni ne perdrat-on l'aucasion de vous mestre hors de ceste misayre. La royne de Navarre marche avcques l'amiral et sont anuit arrivés à Chaleu et ayle vient coucher à Rochefort troys lieus d'isi et, dist'on que de- main vyendront tous reystres et Fransoys à Ays et vostre frère prendre un bon et avenlageus logisdedesà,si bien que j'espère quepourtout cela, si l'aucasion se présente, l'on ne la lairé perdre, et fault que vous fasiés hasler de prendre la Chérité et Sansère, car yl vous yn- porte ynfiniment qu'il perde cet pasage. Ma- dame de Never l m'a mandé qu'ilz ont couidé prendre sa vile; vous fayré bien d'y envoyei quelque un voyr que cet et menderà Montaré qui s'i en y aile et fese chastier les prisonier qu'ele tient.

Vostre bonne et afectionaye mère,

Caterink.

1569, 11 juin. Aut. Bibl. im|i. de Sainl-Pétersboarg , vol. XX, 36.

AU ROY MONSIEUR MON FILS.

Monsieur mon fils, je vous renvoy Marcho- mont, lequel vous dira touttes novelles depuis la dernière dépèche que vous avons fayste et

' Henriette de Clèves, duchesse de Nevers.

3i.

24 U

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

la résolution que avons prinse de renvoyer enn' Espagne; et comendé li vous dire tout ce qu'il enn a oui débatre cnlre ceulx qui çont ysi de vostre consel el moy et à quoy à la fin sommes veneus; yl le vous dire, car yl y esloyt et je ne vous en fayré rediste; oreste je vous prie fayr haster de prendre la Chéri tu, i.i \l semble qu'il vétille prendre cete roui le el vous prie y fayr fayre diligense et, cet avés afayre d'artillerie, yl i a quatre longue colo- \iiue à Burges et yl i a des cbevaulx et des canonyers, et à Tours yl i a ouit canons et luise baies et munitions. Le tout gist enn'eune estresme diligense et pour Sansère nous vous envoyons les Engloys mineurs qui sonl ysi, d'aultent qu'el est en lieu que l'on ne la peult aysémenl batre el en ayentaultreles défanse1, leur faull fayr miner et yl y auront bientôt faysl. Je vous prie, celyl i an n'avoyt quifiset dificulté d'i aler, y enn anvoyer d'aultre et que ryen ne nous la fase retarder, car c'et pour le jour d'aujourd'ui la plus nécésayre entre- prinse que ayés pour vostre servise. Les Ytaliens ceront ysi jeudi, qui vienet bien à propos et, cet le duc Dus Pons et l'amiral prenet le chemin de la Chérité, corne yl montretde fayre, yl est nécésayre qu'i la Irovet pi inseet u'i perdes temps. Je vous averliré de jour en jour de cet qui aviendra.

De Limoges, ce xi' de jouin i56g.

Vostre bonne et afectionaye mère,

Cateiune.

1509. i i juin.

\ul Arcli. nat. collect. Simancas, K i5i4, pièce ta6.

VU ROY C VTOLIQUE. Monsieur mon fils, je peu plus lost ays- cripre à Vostre Majesté lent pour ma longue el grende maladie (pie pour avoyr depuis tousjour

1 Et la ville oviint en outre dos défenses.

aysté par chemin, et ne vous fayré rediste à cet que vous a\ respondu durant madiste maladie, encore que ne le aye peu fayre de ma mayn, je a'é lésé pour cela de désirer d'en voyr bientosl l'ayfayst, et astens la résolu- tion qu'il ara pieu à Voslre Majesté en donner à mon cousin le cardinal de Guise en grende dévotion, qui me guardera d'en dire aultre chause et dire à Vostre Majesté corne yl i a ouit jours que je suis veneue en cete armaye pour voyr mon fils et ne abandonné depuis jeusquesen cet lieu, au pensions avoyr la batalle, laquelle mondict fils lia cherchée par tous moyens; mes le duc de Dus Pons le sautent jouint aveques les forses que am- menaye1 mon cousin d'Omale lia fuy de tele fason et par tel chemins qu'il n'a seu le com- batre el c'et jouint aveques l'amiral que, encore qu'il n'aye pas les forses que yl a eue aupara- venllavictouirequ'ila pieu à Dieu nous donner-, si ese qu'il a encore de la cavalerie et jeans de pies, qui est cause que le Roy vostre frère et nioy vous prions voulouir comender que les quatre mile arquebusiés que nous avés faysl aufrir par le jeune Villecler qu'il viegnet trover mon fils, qui nous cera tousjour plus d'aubligation , ayenl déjeà le securs que nous avés envoyé par le conte de Maneefel, qui c'et monstre sy afeclioné et fayst tent de devoyr que je luy fayré grent tort cet le sèlè2 à Vostre Majesté et ne la reinersie de cet qu'el a en sela faysl pour le Roy mon lils, lequel n'épar- gnera chause qui souit en sa puisanse pour vostre servise, et de ma pari en cet que auré de moyen je métré pouine de luy fayr tousjour conoystre corne je lui suis allectionnaye ri désire voyr par tous moyens contineuer et augmenter l'amylié entre vous dus, come plus au long cet présant porteur dira à Vostre

' Que ammenaye, que amenait.

s Cet le sèlè , si le celais.

LETTT.ES DE CATHERINE DE MEDICIS.

245

Majesté, laquele je suplie tenir en sa bone grâce cela1 qui lui recomende, encore qu il n'en souit besouin, les infantes ses filles.

De Limoges, ce xic jour de jouih 1 56g.

Vostre bonne mère,

Caterine.

1569. ia juin.

Ant. Communiqué par M. Charavay.

AU ROY MONSIEUR MON FILS.

Monsieur mon fils, Le Coc s'an retourne qui ha présanté vostre pre'sanl à vostre frère qui l'a trové si beau et plus aystime la fason de quoy aun'2 lui ha conté que lui avés envoyé et dist qu'i ne vous peult fayre aultre remer- siraent de tant d'aseuranse que lui donné de vostre bonne grase que d'enployer sa vie et la esposer pour vostre servise; à quoy yl ne perdra neule aucasion de vous fayre parestre par éfayst la volonté qu'il ann a et est bycn mary de celés qui ce sont pcrdeues; mes cet n'é passa laulte ni la myene, car depuis que je y suis , j'é fayst marcher \ostre armaye en tel déligense que, cet les reystres euset voleu marcher jeudi le jour de la Feste-Dyeu, je me pouvès dyre la plus heureuse femme du monde et vostre frère le plusglorieulx, car vous eusiés heu la fin de ceste guère, aystent réduit le duc Dus Pons en lyeu qu'il estoyt à nous; mes Dieu ne l'a pas voleu, car j'euse aysté trop ayse d'avoyr esté aucasion de vousmeslre en repos par le moyen de vostre frère et de tent de jeans de bien qui sonlysi, qui en sont enragés; mes puisqu'i n'est aveneu, yl n'ont perdu le ceour3, espèrent, encore que yl souinl jouins aveques l'amiral, qu'i ne lairont pour

1 Cela, celle-là. -' Aun, on. ' Ceour, cœur.

sela de chercher l'aucasion et l'avantage et vous favre le servise qu'il désiret tous ceuh qui sont en cete armaye vous avés du plus grent jusque au plus petit tant de jeans de bien et playn de si grente afection à vostre servise, et aulter cet royaume misayre que je voldrès que puisyés voyr. corne je foys. pour les aymer daventage et avoyr plus <h' sovenanse de les en recognoystre. Je say bien que vous dires qu'i ne tient à vous que ne voyés, et que cet je reguardès que à conplayre ■i vostre volonté pour avoyr vostre bonne grase. à quelque pris que cet l'eut, que le vous con- s lh rès. mes yl fault que pansiés que je vous sui-. mère et que je reguarde à cet qui peult avenir et que ryen ne vous peult aulter se' beau royaume que Dieu vous ha donné tent que demeurerés en vie, quelque forleune qui aviegne; car vous serés tousjour pour remetre les chause en seurelé, et pour cete aucasion nous avons mendé d'asambler toutes les forses d'Auvergne, de Picardie, Normcndie et Bour- bonoys aveques cet que avés de l'Isle-de-Franse , et vostre niayson, afin que puisiés avoyr eun neuf pour remestre tout cet que pourôytaystre rompeu ensemble, cet que n'âviendra pas, si Dieu playst, et n'avenant si on ne peult conbatre avent qu'i voleuset repaser la rivière. vous mestre de la rivière Louire et les côtoyer aveques cet que aurés et vostre frère au cul pour les empeseber de la paser et , la pa- sant, yl sont ruinés, et s'il retournet, lousjours aveques vos forses vous avenser, défandent la- diste rivière, afin qu'i ne la paset plus hault, et s'il ne vont au Languedoc et Lionoys pour aler en Bourgogne quérir les Alemans qu'yl diset que le duc Casimir leur amayne vous l'im aler aveques les forses que avés à Lion et vostre frère tousjour cotouier et ne perdre, mes chercher en cetpendent une aucasion de les conbatre, cet qu'il a délibéré

246

LETTRES DE CATHERINE DE MED1C1S.

de fayre et en cet faysant l'on joura jeu seur et conestra-l'oii que y aies aveques sans1 et raysons, et seulx que, pour vous conplayre, vous en dirait aultremeut, vous conestré un jour tou le monde et voyrés que je vous suis mère et non marâtre. Je ne vous le dis pas pour doucter que ne me conoysiés tieule, car je m'aseure et de l'amour et aubéisanse que m'avés tousjour portaye, mes c'et pour vous refréchir la meyinoirc que cet que je vous ronsel et l'oys c'et pour vostre conservation et de vostre royaume qui est vostre honneur, corne le < onoyshvs à la fin de tout cesi et que je n'ay ni aultre but, ni fin que sela et la prise de la Chérité ayst de très grande impor- tance. Je lairé cet propos pour vous dire que le Breul ba envoyé yer ysi son ensiegne, le- quel nouspanson ayslre une espie et qu'il est veneu pour savoyr et \ oyr cet que nous l'ayson ; yl vous sovienl, et Vilieroy vous en fayré sove- nir, (jue yl l'a envoyé beaucoup de loys et moy ranvoyé ver lui pour savoyr des novelles et a fayst bonne mine, mes asteure je découvre qu'il n'éplus temps de le renvoyer, mes yl dist qu'i veult alerau vous ayles et de à René2. Faytes le prendre et envoyé le à Paris et an mayn seure et l'on saré de luy beaucoup de ebauses que vous pouront cervyr à mon aupi- nion; Vileroy le conoyt, qui le monstrera à ceulx que le voldrés fayre prendre. Mendé moy cet que enn aurés fayst et je vous bayse mayns.

De Limoges, ce xn" jour de jouin i5(i().

Vostre bonne et alectionnée mère,

Catrrine.

Si volés me fayre ebause agréable et beau- coup pour me contenter, ne me meslrés plus cerviteur. Je le vous ay déjeà mcudé, je vous prie le fayre.

1 Sons, sens. ' liene, Rennes.

15C9. i3 juin. Aut. ïîihl. imp. de Sninl-Pétersbourfl , vol. XX. f" 07.

AU ROY MONSIEUR MON FILS.

Monsieur mon lilz, je ne veulx léser paseï une ceule aucasion que ne vous fase sovenir de moy et ne vous liegne averti de tout cet que (Yl fayst et pasé en ecle vostre armaye, en- n'atendent que je aye le cbemin auvert pour povoir retourner vous trover, cetque je désire infiniment, et panse que, cet plesl à Dieu, ce sera bientost,d'aultent qu'yl i a, depuis jeudi, que l'amiral s'ayst joint aveques cet forces au duc Dus Pons, lequel duc ayent la lièvre contineue, yl i avoytacés lontemps, et vostre frère le suivent de près, le conlrègnoyt de mar- cher, si bien que le mesme jour que l'amiral c'yt jounist et le visl vl : porte si bonheur qu'i moureul le souir, chose certayne1 et les reys- tres qu'il avoyst menés disouint, s'il euset ayté encore de Louire, qu'il ne feuset pas veneu, mes s'en feuset retourné, et set voyant en cet beau pey Limosin yl ont ayleu un chef pour les conduire et comender, qui est le cousin du conte de Mansl'eld, et sont depuis letlisl jour de la Feste-Dieu campés au Cars, Ghalu, Rochefort, au est le prinse de Navarre et son cousin; et la royne de Navarre pour vray ayst à la Rochelle; et tout cet que je voi s mende ayst vray, car aultre cet que en savons anuist, vostre frère m'avoyst niendé qu'il anvoyoit deus mile arquebusiés pour prendre un faulxburs d'uni! petite ville nommé lyea au il i a un pont sur la rivière de Vienne, qui esta eune lieu de cet peys de nostre camps, au yl est logé et à deus de cete ville et qu'il i faysoyt mener sis pièse d'artillerie et les Suise et tenir prest la cavalerie, cet leur armaye venoyl pour les secourir, afin de ne perdre l'aucasion; etavoyt tousjour aveques luy quatre

1 Mort à Nesson près Limoges.

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

-2hl

cornesles de reystres et à chaque gué bonne guarde pour aystre bien averti si venoyt; cet que voyant me suis délibéraye d'aler jeusques là, et m'y suis trovaye si à propos que j'i é veu prendre le fauburc et , s'il n'uset rompeu le pont , eusion prins la ville; et eulx, voyent la trouppe que avoyst voslre frère, ce sont mis en troys batallon tous fransoys (pas un reystre c'et montré) à sin pas de la rivière sur une monta- gnete, car de delà et des! le pays aysl tout monteuculx, si byen que je voyès, corne cet j'euse aysté aveques heulx et quelquefoys \ I anvoyest de leurcoureus voyr au gués, cet nous pasions; cet que voyent vostre frère ha fayst tirer une volaye à son arleleriequi hafayslhèle brèche clans leur batallon et yncontinent les avons veu ce mètre au galop et ce reculer et d'aucoun sont demourés pour ranporler quel- queun qui est tombé, mes je ne se qui c'et; de l'aultre coustéen nous retournent, corne vostre frère a esté conselé des capitayne, voyent que ne pouvyon fayre aultre chause, avons trové le conte Mansfeld qui venoyt de son logis, qui est près d'un de ces gués, qui nous ha dist que ces jeans avoyent envye de paser de delà pour voyr quele mine vl fayroint les aultres et déjeà l'i enn etoyt pasé une vintayne. Mon filz, de peur qu'i feuscl repusé, y est aie sur le bord de l'eau et y a fayst paser jeusque à deus sanz chevaulx de ceulxde Iîoysonpiere; et Monsieur de Chombert, car c'est trop s'azar- der, y est aie prendre sans chevaulx , et aveques ces premiers vint chevaulx les menest bâtant et je léay veu de près qui fuyest, corne s'il euset heu toute la trouppe après eux, encores qui monstraset aystre si foys aultenl; et Chombert quej'é nouri page a prins un prisonierqui est celuy qui nous ha dist tout cet que je vous ays- crips, qui a nom Mayson et Normant,et parant d'un qui estoyt à feu Mousieur de Guise, et porte dus escherpe, une noyre et une joune,

pour se qu'il aysté à cete faction. Je vous en- voyé la pistole qu'il avoyt, encore que ne sovt que de balle ' ; et voyent qu'i cet faysoyt tart et qu'i s'anfuyé, l'on les a fayst revenir et vostre frère ayst aie à son logis aviser aveques les capilaynes cet qu'il auront à fayre, et moy m'en suis veneue, et avent supper vous ay voleu fayre cet diseur et vous dire que nous panson que la mort de cet duc Dus Pons les a fayst aresler là, au y sont, et pour se ré- fléchir un peu, car c'et bon peis et yl sont en nésésité de toutes chauses; mes nous pansons ausi qu'i n'i sarest plus guère demeurer, veu •qu'il i a déjà sine jours qu'il y sont et qu'il failli qu'il pregnet parti; et l'ayent prins, yn- continent je me ayforseré de paser à m'an- n'aler vous trover. Je prie à Dieu que cet puise aystre aveques les uo\ elles que je désire vous porter.

De Limoges, ce xme de jouyn 1569.

Vostre bonne et afteclionaye mère,

Catekine.

1569. i3 juin.

Copie. Bibl. nat. fonds français, n" 1075a , f" a£3 et suiv.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAELX.

Monsieur de Fourquevauls, vous avez en- tendu par plusieurs des despesches que le Roy monsieur mon Cls et moy vous avons cy- devant faictes le soing et travail que nous avons prins et prenons continuellement pour re- médier aux troubles et misères de ce royaume, que nous prévoyons tirer après eux laruyne, s'il n'y est mis bientost une bonne lin. Chas- cun sçait que nous n'avons rien espargné pour en sortir, ayant le Roy mondict fils pour cet effect donné deux ou trois batailles au milieu de sondict royaume et hasardé à la

1 Pistolet de bulle, pistolet sans valeur.

•2>i8

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

dernière el en plusieurs aultres exploicts de guerre; (jui se sonl, faicts, la propre personne de son frère, lequel, grâce à Dieu, estant de- monré victorieux, lorsqu'ayant desfaict les premiers el principaub chefs des rebelles, il a pensé que e'estoil uue belle occasion pour arrester le cours d'uag grand nombre d'es- trangers qui estoient prests d'entrer pour les secourir el par ce moyen pouvoir achever ce qu'il avoit si bien commencé. Nous avons veu tout le contraire, ayant esté forcez pour ré- sister aux grandes troupes que le duc des Deux- Ponls amenoil en ce royaume, mettre sus une grosse el puissante armée, laquelle nous fai- sions estai, selon l'espérance que nous en avoit donnée le duc d'Albe, debvoir estre composée de la meilleure partie des forces du Roy Catho- lique, et pour cet efl'ect le Roy monsieur mon fds envoya par devers ledict duc pour le prier voulloir le secourir d'ung bon nombre de gens, mesme d'harquebusiers espaignols, se pro- meclanl qu'en cesle cause commune en laquelle il avoit pareil intéresl que luy, il ne vouldroit l'abandonner; mais tant s'en fault que ledict duc nous euvoyast tel nombre de gens que nous espérions pour résister à nos ennemys, qu'ayant réduict ledict secours au nombre de quinze cens reistres el deux mille Wallons, se seroit excusé pour lors de pouvoir nousen- voyer plus grandes forces, principallement d'Ëspaignols desquels il ne se pouvoit desfaire, lui estant nécessaires pour la conservation du Pays-Bas, s'olfranl néanmoings dedans quel- ques moys après venir en personne avec dix mille chevaulx elbon nombre d'infanterie pour secourir le Roy monsieur mon fils en quelque part de ce royaume qu'il vouldroit, ce que nous Irouvasmes 1res bon el le priasmes continuer en cesle volunlépoiir la mettreà exécution, s'il se présentait occasion que nous en eussions plus debesoing, et asseurant tant le Roy monsieur

mon fils de la bonne amitié du Roy Catholicque

son bon livre qu'il ne luy manqiieroil en rien de ce qui seroit en sa puissance, comme au réciproque il employeroil volun tiers tous ses moyens, en ce qui concernerait la grandeur et prospérité dès affaires dudici sieur Roy Ca- tholicque. Voylà, Monsieur de Fourquevauls, ce qui s'est passé entre le duc d'Albe et le Ro\ monsieur mon (ils, dont, encore que en ayez souvent eu advis, j'ay bien voulleu vous faire redicte, allin qu'en ayant la mémoire plus récente vous puissiez tant mieulx rendre cap- pable ledict sieur Roy Catholicque de la façon de laquelle ledict duc s'esl comporté avec nous, estant l'une des occasions de la présente dé- pesche, comme aussy pour le prier instam- ment de nous envoyer les quatre mille Espai- gnols qu'il nous a promis et les faire passer par Fonlarabie, pour delà prendre le chemin droict pari que sera mondicl fils le duc d'Anjou , et aussi pour luy dire Testai auquel sont de présent les affaires de ce royaume el luy demander les remèdes aux nouveaux in- coméniens qui nous peulvent survenir, dont nous avons advis de tous coslés.

Vous luy direz donc el remettrez devant les yeux ce qu'il a bien peu congnoistre par l'in- telligence qui est entre ses subjects rebelles el ceux du Roy mondicl fils, que la présente guerre luy est commune comme à nous el que. lorsqu'ils pourront exécuter leurs desseings au préjudice de ce royaume, ce sera à luy à courir la mesme l'orteiuie et par conséquent à toute la chrétienté; à quoy il est besoing pourvoir de bon heure et, suivant l'amilyé et bonne voi- sinance qui dpibt estre entre nous, nousayder à bon escient à chasser le mal gui esl eu ce royaume pour le garder de tomber sur luy, et, encore que nous lie doublions aulcunement de sa bonne volonté eu nostre endroicl, si est- ce que nous ne pouvons nous louer de ses

LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1GIS.

249

officiers en la Franche-Conté, lesquels tant s'en fault qu'ils aient empesché le duc des Deux- Ponts en son passaige qu'estant audict païs il y a este' accommodé de vivres et de ce qu'il a eu besoing et rejecté en ce royaume, sans qu'ilz aient jamais voullu permectre à mon cousin le duc d'Aumalle d'entrer en ladicte Franche- Conté avec ses forces qui estoient telles qu'il pouvoit aisément se loger aux paissages es- troicts et par ce moyen empescher l'entrée dudict duc; à quoy néantmoins nous avions travaillé depuis, tant qu'il nous a esté possible, et cher- ché les moyens de garder ledict duc de se pou- voir joindre avec l'admirai, ce que nous avons trouvé fort difficile sans mectre au hasard d'une bataille l'Estat du Roy mondictfilz, ce qui ne luy a esté conseillé par aulcun de ses bous serviteurs et subjects ny mesmes par le duc d'Albe, lequel par plusieurs foys a envoyé par devers nous pour nous prier de ne voulloir combat tre ni bazarder ce que avec le temps nous debvions tenir tout asseuré; qui est l'occasion que ledict duc a eu la commodité de venir trouver l'admirai et mettre toutes leurs forces ensemble, qui ne sont pas si petites qu'elles ne fassent le nombre de dix mille chevaulx, dix mil hommes de pied françois et quatre mil lansquenets. Toutesfoys le Roy mondict fils n'est sy dé- pourveu de moyens et de grandes forces qu'il n'espère en venir à bout et les renger à la raison sans qu'il luy soit besoing pour cest effect d'estre secouru de plus grandes forces que celles qu'il a du présent en son royaume et desdicts quatre mil Espaignols qu'il attend dudict Roy Catholicque, pourvoi qu'il fust bien certain que ou d'Angleterre ou d'Alle- maigne il ne vint autre secours à ses rebelles; mais ayant un advis certain et véritable depuis peu de jours que la royne d'Angleterre voulloit faire faire une descente en Picardie et en Nor- mandie et que le duc Casimir faisoit une levée

Catherine de Médicis. m.

d'ung grand nombre de chevaulx et qu'il estoit prest pour s'acheminer bienlost par deçà, et voyant qu'il nous estoit impossible luy pouvoir résister, nous avons pensé qu'il estoit besoing que le duc d'Albe meist en effect ce qu'il nous a cy-devant asseuré devoir estre prest pour nous secourir, et qu'il empesché l'entrée dudict Casimir; sur quoy le Roy monsieur mon fils luy a escript à bon escient et envoyé ung gentilhomme exprès pour sçavoir si, dans le temps que nous en avons affaire, lesdictes forces pourront estre prestes, sinon il fauldra que nous cherchions quelque aultre expé- dient'.Voilà la raison qui m'a meuevous faire

1 Voilà ce que Fourquevaux répondit à la lettre de la Reine : b Madame, je retourne à ma lettre du premier de ce mois au Roy Catholicque dont la copie est en ce paquet, qui a mandé de rEscurial au cardinal de Siéguence' qu'il m'y responde de bouche, ce qu'il a faict hier soir, m'ayant envoyé appeler à ces fuis que le soleil estoit couché, et me dict que la lettre pour le duc d'Albe estoit faicte et que j'aurois un double d'icelle, par la- quelle lui est mandé nous secourir et assister en per- sonne, et touchant aux quatre mille soldats que ledict sieur roy a faict dépescher vingt capitaines, tous hommes de service, ausquels on baille argent pour aller faire leurs bandes avec extresme diligence, et le capitaine Solis, qui se trouva à la bataille de Dreux, est leur maistre de camp; toulesfois qu'il seroit impossible nommer pré- fixement ledict jour auquel ils seront prests et moins quand pourront-ils arriver à Rayonne, excepté de m'as- seurer et promettre qu'ilz seront sollicitez de faire tout le plus grand debvoir de s'acheminer qu'ils pour- ront." (Bibl. nat. , fonds français, 1075a, p. 260.)

Charles IX écrivait de nouveau d'Orléans, le 5 juillet, à Fourquevaux : «Suivant ce que la Royne madame ma mère vous amande du camp par l'advis de mon frère le duc d'Anjou, des princes et capitaines qui sont prez de luy, j'avois dépesché un gentilhomme vers mon cousin le duc d'Albe pour le prier de me mander si, dans le temps que j'aurois besoing des forces qu'il m'a tant de fois offertes, j'en pourrais faire estât, pour empêcher que la royne d'Angleterre et le duc Casimir n'entrassent en mon royaume aveques les forces qu'ils assemblent pour cest effect, et pour venir au secours de mes rebelles, le

* Diego Spinola , évéïjue de SigueDza.

3a

lïl'MÏCME NitlOIALK.

250

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

la présente despesche par l'advis de mon fils le duc d'Anjou et de tous les seigneurs et cappi- taines, qui sont en ceste armée je suis venue depuis peu de jours, affin que vous faciez en- tendre au Hov Catholique ce qui a esté écrit au- dict duc . fondé sur l'asseuranee que luy-mesnie nous a donnée de vouloir embrasser ce laid comme le sien propre et le commandement que nous sçavons qu'il en a faid par plusieurs fois audici duc; en quoy ilestbesoing, Monsieur de Forquevauls, que vous vous employiez de façon que lui faciez connoistre combien ce faict luv importe, nous touchant de si près, et faire que incontinent il en escrive audict duc, n'estant plus question de différer, mais \ marcher avec telle promptitude et diligence qu'il est requis en affaire de si grande importance et de laquelle il est tant intéressé. Je désire , Monsieur de Fourquevauls, que vous nous renvoyiez ce

duc m'a faict responcc si esloiguée des commandements qu'il a reçus dudict Roy (iatholicque, connue mesmes m'en a assuré mon cousin le cardinal de Guise, que je ne puis en demeurer content et satisfaict. Il me promet bien, au cas qu'd advienne une disgrâce de mon armée après avoir combattu, de me secourir de quelques reistres qu'il a retenus pour ni'ayder à tourner visage à mes en- nemis, mais il remet à me résouldre s'il me pourroil se- courir, advenaut que ladicte royne d'Angleterre et ledirl Casimir entrent en armes en mon royaume, qui est l'occasion qui me presse le plus de luy demander secours, d'autant que, Dieu meicy, je me sents assez fort avec les forces que j'ay pour ranger mes ennemis à la raison, pourvru qu'ils ne soient secourus de dehors et tiens pour certain qu'ils doivent l'estre de la rovne d'Angleterre, qui ne lauldra, maintenant qu'il n'y a rien qui la re- tienne, estant d'accord comme elle est avec mondict bon lrère le lioy Catholicque, de se servir de l'occasion el mettre à profit sa mauvaise volonté contre moy, de façon que. considérant tant de forces me tomber sur les bras et le peu d'espérance cpie me donne le duc d'Albe de me secourir, comme il làisuit estât, qu'il lanll que je vom prie le faire entendre au roy mondict bon frère que je •'•mu .ciuiraiiii t de chercher un antre expédient peur conserver mon royaume.» (Bibl. nal., fonds français, 10752, p. 269.)

porteur en toute diligence avec la response bien résolue, escripvant au Roj Catholique mondict fils pour cet effect, qui sera l'endroicl, Monsieur de Forquevauls, je prieiay Dieu vous donner ce que désirez.

EscriptàLimoges,lexnf jourdejuing 1 56q.

Caterixk.

1569. 1 h juin. 0ri(f. Bibl. irap. de Saint-Pi!lersbour(;, vol. XX, f 3o.

AU ROY MONSIEUR MON FILS.

Monsieur mon filz, par ma dépesche du v de ce moys, je vous escripviz comme le duc des Deux-Ponts ayant passé la rivière et n'\ ayanl plus le moyen de I'empescber de se joindre avec l'admyral, \ostic frère preist ré- solution avec les seigneurs et cappitaines de ceste armée de s'advancer et aller camper de deçà la rivière le plus près d'une petite ville se sont retirez voz ennemys et au lieu le plus commode qui se pourrait trouver, ce qui feut faict lelendemain en ung lieu qui s'appelle l'Isle1, non plus loing du lieu sont noz- dietz ennemys que de deuxjetz d'arc, fort ad-

1 Voici ce que L'Aubespine écrivait le même jour au Roi : trVoslre armée est logée deçà la rivière lie Vienne en ung lieu nommé l'Isle appartenant à Monsieur de Limoges, fort belle assiette de camp et avantageuse. Les ennemis sont à main gauche de ladicte rivière fort es- cortés. L'amiral est joincl avec eulx, lequel a IfOnvé le duc des Deux-Ponts mort et l'élection déjà laite du comte de Mansfeld pour commander. Ledict amiral a faict un festin à tous les capitaines et depuis se sont mis après leurs comples pour recevoir argent. 11 a trouvé beaucoup <] gentilzhommes morts ou malades comme Kslernay et d'autres. 11 y a une petite ville appelés Aisse'sur la ri- vière qui est la moitié du chemin entre euh et nous que Monsieur avoil délibéré de prendre pour loger son ar- mée; mais ils ont esté plus diligens que nous, tellement que hier, qui estoit mardy, ayant résolu mondict sieur de vouloir assiéger ceste petite ville il y lil aller toute son infanterie. Eidx estoient sur l'autre costé en bataille * Ai\e sur la Vienne, arrondissement de Limoges.

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

■i:a

rantaigeux et à propoz par vostre armée, elle ne feust si tost arrivée qu'il ne se feist plusieurs petites escarmouches qui se vont échauffant de jour à autre, et mesmes hier il me preist envye d'aller sur les lieux veoir ce qui s'y faisoit, en ma présence il fut atta- qué une vive escarmouche pour noz gens sur voz ennemys estans en ladicte ville d'Aise qu'ilz furent contrainctz abandonner quel- ques maisons qui sont de deçà le pont et se retirer au dedans la ville, il ne fut pos- sible les poursuivre plus avant à cause d'un arche dudict pont qu'ilz rompirent et dura cella jusques à la nuict; d'aultre costé noz gens de cheval qui ne demandent qu'à com- battre trouvèrent moyen de passer la rivière à guay et de pleine arrivée se jectenf sur voz ennemys qui voullurent du commencement soutenir la charge; mais enfin, se sentans foibles, ilz se retirèrent peu à peu en arrière et les nostres poursuivans leur advantaige les menèrent tousjours battans jusques dedans leur logis. J'avois le plaisir de veoir tout cella et bien près, tant que je veiz prendre ung prisonnier des leurs qui s'appeloit le sr de Maisons, duquel je vous envoyé la pistolle par ce porteur. Le jour précédent nous avons esté advertiz de la mort du duc des Deux-Pontz, qui nous a esté depuis confirmée par les pri- sonniers et mesmes par ledict Maisons qui nous a dict que le comte de Mansfeld, lieute- nant général dudict duc, en a esté esleu le chef. Voilà, Monsieur mon filz, ce qui s'esl faict depuis, espérant que bientost il s'exé- cutera quelque chose davantaige, selon que

jusqu'au nombre de mille ou douze cens casaques; quand le sieur Philippe Strozzi eut reconnu ceste petite ville et l'endroict on la pouvoit battre, il mena des arque- busiers pour combattre et contraignit ceulx qui estoient dedans de l'abandonner.» (Bibl. nat. , fonds français, i554o. f aoS.)

je veoy toute ceste armée estre en fort bonne volunté de bien faire, dont je vous donnenu advis, ainsy que les choses s'offriront. Cepen- dant je prieray Dieu, Monsieur mon filz. vous avoir en sa 1res saincte garde.

De Limoges, le xiui8 jour de juing 1669.

Caterine.

(De sa mai».) Monsieur mon fils, vous voyés corne Dieu nous ayde plus que les hommes encore qui ne s'i espargne poynt, car y vous fayst mourir sans coups frapper. Voyé combien yl ann a prins depuis la bataille; car Bucart ' ayst mort, Eslernay, Valfenière - et Silia le principal après le comte de Manse- feld leur colonels qui ayst aystrèmement ma- lade. Vous avés grent aucasion de reconestre Dieu et ne l'auffenser poynt et le bien servir, cet que, m'aseure, u'aubliés de fayre et je vous en prie le bien reconestre.

Vostre bonne et affectionaye mère,

Caterine.

1569. i5 juin.

Au f . Bibl. imp. de SaÏDt-Pétersljourg , vol. XX . f 33.

AU ROY MONSIEUR MON FILS.

Monsieur mon fils, Beaufort s'an retourne vous trouver pour l'aucasion qu'y! vous dira et vous prie yncontinent le dépescher, car ryen pour le jour d'aujourd'hui ne nous ayst de plus grende ynportense de prendre la Chérité ou par un moyen ou par l'aultre; ne perdes temps ni à cet que Beaufort présant porteur vous dira, ni ausi ne lésés pour cela d'y envoyer les forses; car, cet vous la reprenés, vous fayré un grent coup pour vos afayres. Au demeurant yl est veneu un trompeste de Morvylier qu'il dist que le duc de Casimire leurs a mendé

1 Boucart , grand maître de l'artillerie de l'armée pro- testante.

* Voir La Popelinière, t. II, ch. xv, p. 85 v°.

3a.

252 LETTRES DE CATH

qu'i ceroyt bientost à la frontière do Borgogne. Vous fayrés bien d'i envoyer et aystre bien averti de cet coûte' là. Les ennemis sont dé- logés à cet malin, mes l'on ne set encore au yl veule dréser leur chemyn et depuis la mort flu duc Dus-Pons yl n'ont pas encore vo- leu asepter de chef et ne volet marcher sans aystre poyé. L'amiral le's a tent prié et aseuré que dan quatre jour y seront poyés qu'il ont marché à ce matin et yncontinent que je saré le chemin qu'il tien et, le vous manderé et, s'il ne se metet sur le myen, je vous yré trover. En cetpendent tené en vostre bonne arase

Vostre bonne et affectionaye mère.

De Limoges, ce xv" de jouyn i56cj.

Caterine.

1569. 17 juin.

Orig. Bibl. inip. de Saint-Pétersbourg , vol. XXXIV, f i3. A MON FILS

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Monsieur mon filz, vostre frère vient de m'envoier une lettre que l'escuyer de l'amiral escript à la Rochelle, qui m'a semblé de quel- que considération pour la vous envoier. Ainsi il part anuit l et va coucher à Sl-Jean de Li- gure et moi mesme à S'-Lienard et anuit seray encore à troys lieues de luy et de je prendray mon chemin pour vous aller trouver. Les Italiens seront demain audict Sainct-Lienard et hier le comte de Sainte- Fiore me vint trouver, qui est en la meilleure dévotion que homme sçauroit estre de nous bien servir et a quatre mille barquebuziers et mille corseletz et deux cens chevaulx, de quoy il y en a huit cens armez d'arquebuzes. C'est un beau et grand secours qui vient bien à propos, veu que les gendarmes d'aucuns et trop s'en vont et ferez beaucoup pour nostre

1 Anuit, aujourd'hui.

EiilNE DE MÉDIGIS.

I service si envoyez sur les passaiges de la rivière et en faire prendre quelqu'un et en faire un exemple, cela arresteroit les au- tres. Nous avons nouvelles certaines que les reystres ont dict à l'amiral depuis la mort du duc des Deux-Ponts qu'ilz ne marcheront ni combattront et s'en iront s'il ne les paye six mois avant bouger d'où ils sont, qui n'est que à trois lieues de va vostre frère loger anuit. La 4Wge est arrivé qui m'a dist le besoing que vous avez de moy, vous ne l'aurez jamais de personne qui vous ayme tant ni désire plus vostre grandeur et conser- vation et vous voir parfaict et bon envers Dieu. Le cardinal de Lorraine m'a monstre uue lettre qui vient de la cour de l'Empereur qui dict que la fille aisnée de l'Empereur n'ira en Espagne de huit mois; elle est escriple du mois de may; de peur de avoir dict trop vray, je vous prie n'en parler à personne.

De Limoges, ce xvnc jour de juin 1669.

Vostre bonne et affectionnée mère,

Caterine.

1569. 17 juin. Minute. Bibl. nat. fonds français. 3aia , 8 r".

A MONSIEUR DE MONLUC.

Monsieur de Monluc, d'aultant quej'ay en- tendu que les ennemis font myne de prendre leur chemin droict à Bourdeaulx, et craignant qu'ils ne facent entreprinse sur ledict Bour- deaulx ou aultre ville circonvoisine, estant chose qui doibt estre soigneusement gardée et prévenue pour L'importance que ce seroit au bien des royaulme et service du Roy monsieur mon fils, s'il advenoit aulcun inconvénient èsdictes places, je vous prie, Monsieur de Mon- luc, sur tant que désirez faire service au Roy mondict sieur et fils que, incontinent la pré- sente reccue, vous vouliez vous mettre dedans

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

253

ladicte ville de Bourdeaux avec telles forces que vous jugerez suffisantes pour la pouvoir bien garder. Vous veillerez par niesnie moyen que les aultres, sur lesquelles les ennemis voul- droient entreprendre quelque chose, soient suffisamment garnies de ce que vous sçaurez bien juger estre nécessaire pour leur conser- vation. Vous vous employerez en cest endroit aussy soigneusement, comme avez toujours bien faictjusques à cesle heure, à ce que, s'il est possible, il ne soit négligé par delà qui puisse apporter aulcune incommodité au ser- vice du Roy monsieur mon flls, dont je vous ay bien voulu advertir.

Escript à Limoges, le xviie juin 1569.

1569.— 18 juin. Aut. Bibl. inip. de Saint-Pétersbourg, vol. XX, f* io.

AU ROY MONSIEUR MON FILS.

Monsieur mon fils, encore que depuis ma dernière letre yl ne soyt surveneu chause digne de vous aystre ayscripte, si n'é-gevoleu léser de vous faire la présante et vous envoyer cet pourtour pour vous avertir que yer vostre frère partit et toute vostre armaye ay alaie1 loger delà la ryvière de Vienne à quatre lieulx près de vos ennemis, lesquelz depuis la mort du duc Dus-Pons n'ont marché que une lieulx, et, à cet que j'é entendu par des pri- soniés, les Alemens sont fort mal conlens;mès l'amiral fayst cet qu'il peult pour les aseurer qu'il seront bientost poyés et mayne de jour en jour en sete ayspéranse. Nous y avons envoyé de tous coûtés pour ayseier de les gagner; je leur promets cet que je panse qui pourra servir, m'aseurant que ne m'en dédirés car Mésieur les cardinaulx sont de cete avys2. Je feuse déjea partie; mes yl me fâche de ne

1 Ay alaie , est allée.

2 Les cardinaux de Bourbon et de Lorraine.

vous raporter quelque chause qui vous puise bien contenter, encore que cete foys souit myeulx que quant je alis à Vistri; car le duc Dus-Pons pour le moyns y est demeuré. Cet je vous puis myeulx aporter, je le désire et cela est cause que je atemps un peu ysi, en- core que je n'aye plus vostre frère; car yl est au yl se démène pour vostre servise, n'ayenl aultre chause en la teste et au cœur que de vous satisfayre et fayr chause qui vous souit agréable, qui est le plus grent ayse et plésir que saroyt resevoyr celle qui ne désire ryen tent que vous voir ours l de tant de calamités et vous voyr contineuer l'amour que tous deus vous portés.

De Limoges, cet xvui' de jouin 1 56g.

Vostre bonne et affectionaye mère,

Caterine.

1569. ao juin. Aut. Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg, vol. XX , f 4a.

AU ROY MONSIEUR MON FILS.

Monsieur mon fils, Lecoc ayst arrivé qui ha aporté les cornestes des reystres qui ne sont pas byen faystes , car yl ne les portet pas car- rayes 2 et sont corne un papier que troverés ysi enclos ; mes yl s'an serviront. Je suis arrivaye en cete ville de Saint-Lienart arsouir et anuit y suis demeuraye pour povoyr demayn au matin voyr les Ytalians, afin que vous puise rendre conte de vostre armaye entière et que conoysiès que mon voyage ne resamblera an rien celuy que je fis à Vitry, corne me disiés devant Monsieur de Morviliés; car pour le moyns le duc Dus-Pons ayst dépesché et vous aseure que plus tôt je feuse retournaye; mes je désires de vous povoyr porter quelque chause qui vous contantast; mes Dieu par

1 Oars, Lors.

2 Carrayea, carrées.

25i

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

venteure, avenl que je soy avons, m'en fayré la grâce, el si en cel pendant vous favsiés prendre la Chcrité vous auryés plus l.iyst que nous; ei r c>t uni- chause qui vous ynporte test que ne di'\i:s donner repos à personne que cela ne soyl fayst. Je ne vous fayré plus longue letre, ear n'ayent eu nule novelles de vqstre frère, je ne saroys que vous mender, sinon que ve'si le plus liorl et vilyan peys au je feus jeaniès el vous pouvèe bien dire à Monsieur de Li- moges qu'il pert bien ses pouynes à parler pour ceulx de Limoges; car y ne le aymest. poynt et ne le veulet pas endurer apeler leur ayvesque, mes Laubespine; sont plus ta- queyns (|ue je vis jeamès. 0 reste vous ne sa- riés mestre dis hommes en bataille en cet pays qui ne feuset en pante; y ni a pas de plein peys quatre doys. Vêla tout cet que vous peult mender de nouveaulx.

De Saint-Lienart, ce xx° de jouin 1 56g.

Vostre bonne el alïectionaye mère,

Caterine.

Si le duc de Nagère i vient, fayste luy co- noystre que n'estes un enfant et luy faysles bonne chère avec la magesté et grâce d'un roy de vint ans, car vous y estes.

Mon leur mon fils le Roy Catolique nous a fayst aufrir parle jeune Villeclcrc. L'estal des forses du duc des Deulx-Pons, qui s'est jouin I avesques l'amiral, nous fayst grant et presant besouin de ces securs, corne bien le deve's voyr; mon cousin, je vous veus encore fayre reconimendalion pour cet gentilhomme pre- sant porteur nomé Gui de Lubersac ', gen- tilhomme el bien nay et de bonne mayson, pouvant mériter la grase que je vous prie de- mcnder pour luy au Roy Catolique, qui ayst de nous le voulouir renvoyer dans ces trouppes de securs aveques grade honorable, que pour ayslre fidèle et toute sa mayson au service du Roy mon fils et de moy, je désire infiniment luy souit auctroyé, et m'aseurant que n'épar- gnerés rien pour l'amour de moy, je prieray Dieu qu'il vous conserve.

De Limoges, ce xxic jour de jouin i56g.

Votre bonne cousine ,

Caterine.

1569. ai juin.

Aul. Chartrier île la famille de Lubersac . communiqué par M. le comle de Lubersac.

A MON COUSIN

LE CARDINAL DE GUISE.

Mon cousin, je vous envoyé par cet presant porteur un diseurs des particoularités de vos afayres. J'ayspère que celé dépesche vous trouvera encore assés tosl pourpouvoyr haster la venue des quatre mile arquebusiers que

1 Msinrique Manrique de Lara, IV" dur de Nagera.

156'.). 28 juin.

Aut. Archives de Turin. A MON FIÎKI1K

MONSIEUR LE DUC DE SAVOIE.

Mon frère, aystent retournaye de mon voyage aux camps, je vous enné bien \oleu avertir par la présaute et par Bouivin présent porteur, lequel s'an retournant vous fayra en- tendre bien au long toutes nos novelles, qui cera cause que ne vous fayré la présante longue après vous avoyr prié le croyre de cet qu'il vous dira de l'anvie que j'é de vous fayr conoystre en tout cet que auré de moyen

1 Guy de Lubersac, capitaine de cent hommes d'armes, était petit-fds de Gervais de Lubersac et de Franroise de Rastignac; il avait épousé Galirielle d'Hélie de Poinpadour.

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS. 255

I amitié que je vous porte et corne je désire qu'il cel présante aucasion pour le vous povoyr monstrer par estfayt et m'aseurant que yl vous dira tout cet que lui ay dist, je ne vous fayré plus longue letre et priré Dieu vous donner cet que désirés.

D'Orléans, cet xxviue de jouin i56o,.

Votre bonne seur,

Caterine.

1569.

i juin.

Orig. Arch. des Médias à Florence, dalla fika £736, nuova Dunierazione.

A MON COUSIN

LE GRAND-DUC DE FLORENCE.

Mon cousin, j'ay receu vostre lettre par le sieur Trovle l, et veu le contenu en icelle et l'a y monslrée au Roy monsieur mon 61z, lequel l'a prinse de bonne part et m'a prié vous dire de la sienne qu'il coguoist et a monstre de le cognoistre l'obligation qu'il a à Dieu; car il ne sçait prince en la chrestienté qui aye faict pour son service ce qu'il a faict d'avoir donné troys batailles dans son royaume pour le désir qu'il a d'y maintenir son honneur et la reli- gion catholique que ses père et grand-père ont tousjours tint et en laquelle je l'aynourry, de façon qu'il n'a rien tant à cœur que de la voir remise comme elle v soloit estre, ne l'ayant jamais mis à désirer rien que de con- server l'honneur de Dieu et son Estât sans en désirer aultre, me .semblant qu'il est assez grant et beau pour s'en contenter et ne sou- haiter aullre chose que le voir en son entier et hors des troubles nous avons esté depuis la mort du Roy mon seigneur, car si Dieu nous en faict la grâce nous n'aurons occasion que de le remercier et nous entretenir en

' Troilo Orsini.

l'amitié de tous les princes nos voisins, al- liés et parents, ce que je vous puis asseurer estre sa volonté et l'avoir nourry n'en avant aultre ni désirant plus grand bien que celuy- et vous asseure qu'il a receu grant plaisir de vostre visite et prins de bonne part ce que ledict Troyle lui a dict tant pour le faict des cens mille escus que aultre chose que luy aviez donné charge, comme de mon costé vous puis asseurer que je ne puis recevoir plus grant plaisir que voir que faciez service à ceste couronne pour la grande obligation que je y ay et pour estre de ma maison comme vous estes, je désire vous voir continuer en ceste volonté et affection vers ce royaulme et mes enfans, désirant vostre grandeur comniv la mienne propre, à quoy, en ce que auray moyen, me trouverez tousjours prompte pour la conservation de vous et des vostres, qui sera l'endroict ou feray fin , me remettant des aultres nouvelles sur la suffisance du sieur Troyle et piieray Dieu vous avoyr en sa saincte guarde.

D'Orléans, ce xxvinc de juin 1569.

Voslre bonne cousine,

Caterine.

[1569. Fia juin.]

Aul. Arch. nat. collect. Simancas, K i5i3, pièce ia3.

A MA NIÈCE

DONA JUANA.

Madame ma niepse, je n'é voleu fallir la remercier de la lettre et Visitation que le duc de Nagera ' m'a fayste de sa part, et en plus grent ennui ne me pouviés auser2 de sete dé- mostration d'amytié, le prenant de aylle corne d'une prinsèse que je say avoyr participé

1 Le duc de Nagera avait été reçu par Charles IX le â juin à Orléans. s Auser, user.

256

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

en mon mal, encore que pour avoyr aypousé la royne ma fille le roy rostre frère et l'aymer corne je say qu'ele faysoyt, cela nous la l'ase regreter, si ese ' que moy, qui ne puis jeamès oublier cet que j'é perdu, me sant aubiigée à tous ceulx (jui en resentel de Tannin , et oultre Pamytié que je vous ay lousjours portayepour lamytiéque leurportiés, cesi me la ranforse et nie faysl TOUS prier de croyre que, cet je avoys quelque moyen de la lui monstrer parayfayst, (]ue m'enployré de mesme afection qu'eult fayst la royne ma fille, et ne volouyrcreyndre, cet ysi luy avoyl chause qui lui feut agréable, me le mender, car je le réseveroys à gren plé- sir et ne l'annuierédeplus longue letre après, encore qu'il n'en souit besouin, lui avoyr prié de avoyr lousjours en recomendation les deus ynfantes et leur volouyr servir de ma\re 2 et sela aubligera de plus en plus Vostre boiine tante,

Catebine.

1569. (i" juillet.)

A MON COUSIN

MONSIEUR LE COMTE DE FIESQUE »,

AMBASSADEUR AUPRÈS DE L'EMPEREUR MAXJU1L1EN.

Mon cousin, celle-cy sera pour vous adver- tir de la réception des vostres des xi", xvme et xxv8 du passe', par lesquelles me donnez advis

1 Si ese, si est-ce.

' Mayre, mère.

3 Cette lettre nous a été remise par le Ministère de l'Instruction publique et sans mention de provenance; il ne nous a pas été possible de découvrir se trouve l'original. Elle avait sans doute été transmise par quelque correspondant des sociétés savantes. La Bibliothèque na- tionale. 60U6 le 15919 du fonds français, renferme toutes les dépêches et minutes de Scipion de Fiesque; cette lettre n'y est point comprise.

de ce que l'Empereur vous a dit avoir esté délibéré en la diette pour le regard des cer- cles qui ont commandement de tenir leurs gens prests selon les constitutions de l'Empire, et que, encore qu'il lui ait été donné auclo- rilé de les lever quand bon lui sembleroit, néaiimoings qu'il leur auroit escript quelques aultres moyens par lesquels il lui sembloit se pouvoir plus tost remédier aux présens incon- vénient. Et , ne vous ayant déclaré les moyens , il semble qu'il ne vous ait parlé si ouverte- ment que de coustume, qui me donnerait quasi occasion de soubçouner, si ce n'es- toit que j'ay une entière asseurance de la bonne amitié qu'il porte au Roy mon fils et à moy, vous priant de descouvrir dexlrement ses intentions. J'ai bien noté ce que me man- dez du peu de bruict qui est par delà des nopees, et croy bien que la chose sera tirée du costé d'Espaigne, le plus à la longue que l'on pourra, dont afin d'estre mieux esclaircie je vous prie de l'aire tout ce qui vous sera possible pour sçavoir ce que le courrier venu d'Espaigne aura rapporté. Quant à Testât de nos affaires, je vous ay ci-debvant mandé comme l'on se préparait à aller assiéger la Charité, dont il est succédé ce que verrez par un petit mémoire que je vous envoyé. Le Roy monsieur mon ûlz l'ait faire une nouvelle levée de huict mil Suisses et de cinquante en- seignes françoises, voyant la pertinacité de ses subjects qui ne veulent venir à aulcune recongnoissance de leurs faultes, et aussi pour avoir moyen de résister aux forces estrangères dont l'on nous menace. L'armée de nos enne- mis s'est advancée vers Poictiers et Chastelle- rault, ils sont entrés par L'intelligence de plusieurs de leur religion qui estoient dedans et semble qu'ils veuillent étendre leur conqueste, s'ils peuvent. Nostre armée que commande mon fils le duc d'Anjou a osté conlraincte de

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

257

se raffraischir par quelque temps vers le pays de Limosin et Périgord, pendant lequel temps il ne s'est fait aulcune opération de guerre. C'est tout ce que vous aurez de moy par ce mol que je finiray, priant Dieu, mon cousin, vous avoir en sa saincte et digne garde. Escript à Orle'ans le . .' de juillet i 56g.

Caterine.

1569. î" juillet,

Aut. Bibl. nat. fonds français, 11° 3227, 33 r". A MA COUSINE

MADAME LA DUCHESSE DE NEMOURS.

Ma cousine, j'é donné clierge au porteur de vous aler voyr de ma part et Monsieur de Nemours et voudrès qui vous trove aussi sayns que vous le sariez désirer. Je suis retour- naye de mon voyage et ay le'sé mon 61s et les dus vostres en très bonne santé', et ne tienl pas à eulx que l'on ne combate, corne ausi ne fayst à tous les signeur, prinse et capi- tayne qui y sont, qui est un grent nombre; carj'e'ouï dire à tous les plus vieuk capitayne et qui ont acoteume' de voyr les aultres ar- mées n'en vire jéamès une plus belle ni plus grende et en milleur volonté de bien fayre. Je prie à Dieu qui leur en fase la grase et veulle tous conserver. Je ne vous fayré la présante plus longue de peur, en Testât en quoy vous aystes, vous donner pouine de lire tent et je prière Dieu vous donner bonne délivranse avecques la santé de vous et vostre enfant.

D'Orléans, cet premier jour de juillet 1 5t>o, l.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

' Voir une dépêche des Vénitiens Correro et Conlaiini dans Inquelle ils annoncent que le Roi et la Reine leur ont. donné audience le 1" juillet à Orléans. (Filza VII, p. 43 et 46.)

Catherine de Médicis. nr.

1569. —a juillet.

Aut. Arch. des Médicis à Florence, daiia filza 'i nuova nunK'razione, p. 28a.

A MON CODSIN

MONSIEUR LE DUC DE FLORENCE.

Mon cousin, je n'ay point voulu biisseï partir le sr Troïlo Ursin s'en retournant à Florence sans vous remercier de la lettre que m'avez envoyée par luy et de la bonne volonté que témoignez à l'endroit du Roy monsieur mon fils et à la prospérité de celle couronne, ainsy qu'en fait foy le contentement que vous avez pris de la victoire que Dieu a donnée à mon fils sur le prince de Condé, et vous pro- mets les mesmes bons offices de mon fils et de moy en tout ce que désirerez, ainsy que le sieur Troïlo vous dira de ma part, et sur cette asseurance feray fin, priant Nostre- Seigneur vous conserver.

D'Orléans, le uc jour de juillet 1569.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1569. 4 juillet.

Aut. Arch. nal. collect. Simancas . K i5i2, pièce 2Û.

A MON FILS LE ROY CATOLIQUE.

Monsieur mon fils, aystent de retur mon cousin le cardinal de Guise, et ausi ayenl veu par la letre qui m'a ballaye de Vostre Majesté la réponse qu'ele fayst à la mienne touchent le mariage du Roy mon fils, je ne lui puis dire rien daventage que de la prier, le plus tost qu'elle aura eu la réponse de l'Ampereur, nous mender le temps que pourons avoyr la prinsese Isabelle sa fille, chause que le Roy mon fils et moy désiron qui ne tire plus en longueur et ausi ne veuls fallir à remer- sier Vostre Majesté de cet que, de sa part, m'a dist mondisl cousin, l'asurant que ne saroys

33

turniXËOii. N.iTiovtLi

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

358

resevoyr chause plus agréable et qu'i me rende plus contente qu'estre aseuraye de sa bonne grase et que Vostre Majesté' conoyse conbien je l'aymeet désire voyr contineuer et augmenter L'amitié entre le Roy son frère ay elle; à quoy, tent queje vivray, métré pouine de tenir la main, m'asenrant que Vostre Ma- jesté île Bon conté aura parelle volante et d'aultent que j'é cet malheur que d'avoyr perdu le moyen que avès auprès d'elle pour lui t'ayro entendre les chauses que je conoys et conestre' pour ayder au nouirc à scie tent bonne yntolligense et amytié que celui de la rovne ma fille, voyent l'asuranse que ledist cardinal m'a donnaye de Vostre Majesté, je lui manderé et ayscripré dornavent tout cet que conestre' y pouvoyr servir ou nuyre, sa- chant asés la bonne et sainte yntanlion de Vostre Majesté que sachant yl remédira aveques sa prudanse et bonne volante que je say avovr à l'antretèncmeiit de la pays, et en sete fianse je lui dire à présent une chause qui est que le Roy vostre frère, voyent que l'armaye, que le feu duc des Dus-Pons avoyt amenaye, est à présant jouinte à cela que ha l'amiral et que cela du Roy vostre frère ayst contrainte de s'estre jouinte toute ensamble, tent cet que avoyt le duc d'Omale que le duc mon fils et cet tenir près dudist amiral pour ayseier de le conbalre et einpescber de fayre davantage de mal, come y a fayst, cet yl venoit quelque autre cecours d'Alemagnc, yl avoyt envoyé ver le duc d'Albe pour le prier, suivent la prdmesse (pie luy enn avoyt fayste en cas que yl vint aullres Alemans au securs de ses rebelles, lui volouir ayder de touttes les l'orses qu'il a pour les empescher d'entrer en cet royaume; à quoy yl a respondu qu'il ne po- voyt encore lui en fayre response, qui est cause, voyent que c'et chause qui inporle attsi pour les Aytas et servise de Vostre Majesté,

que je lui enn ay bien voleu ayscripré cet mot pour la prier que, après avoyr entendu cet que lui eu dira l'ambasadeur, volouir fayre tent sur cet po\nt que de cet que touche à la royne d'Angleterre une si bonne et emplc et résoleue dépesche audist duc que le Roy son frère puise ayslrc aseuré et fayre aystat de sel qu'i en poura espérer cl Vostre Majesté m'es- cusera si si clèremenl je luy enn rseripls, car cet aveques la niesme liberté que je avoys acoteumé du vivant de la rovne ma fille, me promelant que ne le Irovera non plus mauves que lors , et que s'aseurera de la niesme aléction el amour que je lui porté que lorsque je avoy cet heur et contentement de la savoir \y\e. espérant que, néanmoins sa mort, cela ne me aylongnera non plus de sa bonne grase. que ne m'a dimineué l'anvie de lui fayr servise, come Vostre Majesté poura conoystre par ay- fest en touttes les aucasions qui cet ' présen- teront et qu'cle voldra employer.

D'Orléans, cet imc de joulet i5Go.

Vostre bonne mère et seur.

Cateiune.

1569.

juillet.

Copie. Bibl. nat. fonds français, 1075a, p.*9g7.

A MONSIEUR DE FOURQLEVAULX3. Monsieur de Fourquevàuls , vous verrez par

1 Cet , se

2 Le 6 juillet, Foorquefaui écrivait à la Reine :^ Quant à la résolution prise par l'Empereur sur les mariages, il esl

vrai qu'il s? coutenle bien forl que le Roy Très Chrestien espouso la princesse Ysabeau sa seconde fille el le Hoy de Portugal Madame Marguerite de France, priant bien affeclu mseinent 1" Roy Catbolicque de prendre ce faict en sa main, car ledisl Knipereur lui en laisse (oui l'bon- neur et la chargea; mais Fourquevanx n'avait que peu de confiance dans le bon vouloir de Philippe H et il ajou- tait : fJe pense que le Roy entretiendra longuement Vostre Majesté de ces traités, gagnant temps et n'en

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

259

la dépesche que vous faict le Roy monsieur mon fils son intention sur ie faict des mariages et comme il de'sire que la consommation s'en ensuive le plus promptement que faire se pourra, \ous commandant expressément de solliciter le Roy Catholique mon bon Iils de luy mander la response qu'il aura eue de l'Empereur, affin que cy-après les choses se puissent effectuer ainsi que je l'ay toujours désiré pour rendre cette bonne amityé, que j'ay mis peine de conserver entre ces deux royaumes, perpétuelle et inviolable; mais je me veulx plaindre à vous pour le dire au roy monsieur moi; bon Gis du peu de respect qu'a eu le duc d'Alve aux commandements que son- dict maistre nous a mandés par mon cousin le cardinal de Guise lui avoir faict de nous secourir sans aucune remise ne dissimulation de tout ce que nous lui demanderions, et maintenant que nous sommes tous certains que la royne d'Angleterre arme tant en son royaume qu'en AUcmaigne et villes maritimes pour entrer en ce royaume et favoriser nos rebelles, et que le duc Casimir se prépare pour faire le sem- blable d'un autre costé, luy ayant le Roy mon- sieur mon fils envoyé demander secours, suy- vant ce que je vous ai mandé par la dépesche que je vous ai faicte du camp, il remet à nous respondre, s'il le faira, après qu'il y aura advisé; ce qui est bien esloigné de ce que nous espérions des commandemens du roy son maistre, de l' amityé et bonne intelligence

sçaurois deviner l'occasion, si ce n'est d'accuser son na- turel qui procède froidement et si lentement en ses pro- pres négoces; par ainsi il ne fault trouver estrange s'il ne s'escliauffe point en ce qui vous touche. Aussi est-ce qu'il ne peut haster ou retarder vostre mariage qu'il ne fasse de mesme du sien ; car l'Empereur veut que les deux princesses ses filles sortent de sa maison le mesme jour. Je voudrais que ce peust estre de- main.)) (Bibl. nationale, fonds français, 1076a, p. 263.)

qui est entre ses ministres et nous, principal- lement eu ce faict qui lui touche d'aussy près que à dous, et des belles offres que ledict duc nous avoit faictes, qui donue grande occasion au Roy monsieur mon fils d'en estre très mal satisfait, et ce que je vous prie de bien faire entendre au Roy Catholique de ma part, aflîn qu il y donne tel ordre que il est nécessaire pour le bien de la chrétienté, considérant les inconvéniens qui en peuvent advenir.

Au demeurant, Monsieur de Fourquevauls, vous m'avez mandé parcy-devant que les filles frauçoises qui ont servy la feue Royne Catho- lique ma fille, esloient prestes à retourner, quand je les mandeioys. J'ay différé jusques à présent de vous y faire response, pour autant que je voulois pourveoir à la seurelé de leur chemin, comme j'ay faict, qui est cause que vous prierez le roy mondict beau-fils de les faire accompagner jusques à Narbonne, vous me manderez le temps qu'elles y pour- ront arriver.

Aussy, Monsieur de Fourquevauls, mon cousin le cardinal de Guise n'a oublié à tes- moigner au Roy monsieur mon fils et à moy le debvoir que vous faictes par dellà et les grandes despenses que vous estes contrainct de supporter, dont le Roy mondict fils a déli- béré de vous faire telle recognoissance que vous aurez occasion de demeurer content, ainsi que je le vous manderay par ma pre- mière, vous priant de continuer, comme vous avez faict jusques à présent, à me mander des nouvelles de la disposition de mes petites-filles, vous envoyant une lettre que j'escrips de ma main au Roy Catholique pour respondre à ceile qu'il m'a escripte par mon cousin le cardinal. Pour fin, vous sçaurez que le duc de Nagera est arrivé, lequel a eu deux audiances, mais ne m' ayant dict chose qu'il soyt besoing vous faire sçavoir, je prieray Dieu, Monsieur

33.

260

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

de Fourquevauls, vous lenir en sa saincte cl digne garde.

Escript à Orléans, le rai" jour de juillet i56o.

Comme je eslois preste à signer la présente , L'ambassadeur don Francès m'est venu trou- ver, qui m'a dict avoir eu advis certain que en Allemaigne il se faict une levée de reistres et de lansquenets, soubs prétexte de les employer pour empescher quand le duc des Deux-Ponts et aultres estrangiers qui sont en mon royaume retourneront en leur pays, que ils ne puissent rien entre- prendre contre l'Empire et aucun des princes d'icelui, mais que leur principal desseing est de venir et entier en ce royaume comme a l'aict iedicl duc des Deux-Ponts et d'aultant qu'il dict aussy que Lazare Schevenden en est le chef et colonnel, qui est pensionnaire de l'Empereur, vous le prierez bien instamment de la part du Roy monsieur mon fils et la mienne de escripre audict Empereur, qu'il fasse exprès commandement audict Schevenden à ce qu'il se départe de faire ladicle levée pour entrer en ce royaume et faire la guerre au Roy monsieur mon fdz et que le commande- ment que luy fera Iedicl Empereur soyt tel que ce que nous eu désirons en advienne.

Depuis encore ledict ambassadeur m'a mandé que ladicte levée se faisoit pour estre employée pour le Transylvain et qu'ils se livrent à la fêle, mais que pour certain c'est pour entrer en ce royaume et suivre Iedicl duc des Deux-Ponts.

Caterike.

1569. 8 juillet.

Aui. Ilibl. mil. ronds français, n" 3a-j7 , S5 r".

A MA COUSINE

MADAME LA DUCHESSE DE NEMOURS.

Ma cousine, ayenl entendu que vous aystes

acouchaye, je vous ay bien voleu envoyer cet porteur pour sçavoyr de vos novelles, et corne vous, vostre enfant vous portés, etspérant i\î' cet que cérés relevaye, nous vyendrés trover; de quoy je seré bien ayse pour vous voyr, et sachant en Testât que vous aystes, qu'i ne l'atill vous travaller de lire longue letre, je fayré fin prient Dieu que vous douint bonne santé et bien tost aystre enn estât de nous po- voyr venir voyr.

D'Orléans, cet vme de joulet î 669.

Vostre bonne cousine ,

Catkmne.

1569. 9 juillet.

Oupie. Imprimé dans la Correspondance diplomtttujUf de La Mothe-FêneUm , t. VII . p. a8.

A MONSIEUR DE LA MOTHEFÉNELON.

Monsieur de la Mothe-Fénclon, tout ce que nous pouvons recueillir de vos dernières dé- pescb.es, c'est que la royne d'Angleterre, ma bonne sœur, n'oublie rien de tous les appretz qui sont nécessaires pour l'acheminement d'une guerre ', laquelle nous ne voyons pas

1 Voici île Jeanne d'Albrel à Elisabeth une lettre oui justifie les défiances de Catherine :

"Madame, je n'ay voulu faillir ceste occasion de me ramentavoir à vostre bonne grâce et vous remercier très humblement de l'assistance qu'il vous plaist nous faire, vous priant très humblement nous continuer cette laveur, laquelle, Madame, apportera récompenses dignes de vostre piété et de vostre grandeur, la première au ciel que Dieu vous guarde pour avoir soustenu son église; la seconde les cueurs de tout ces princes, seigneurs cl grands capi- laiues ijui, s'en ressentant, vous vouent très humide ser-

vice; la tierce une gloii t louange immortelle que la

renommée portera jusques aux bouts du monde, et puisque Madame, voussçaurez par Monsieur le cardinal* les par- ticularitez de nos affaires, je m'en remettra} à luy, après avoir présenté mes très humbles recommandations à vos bonnes grâces, je pneray le Seigneur, Madame, qu'il

Le carrliua] <le Clii'ilillon.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

261

s'adresser à aultres que à nous, estant ses af- faires aux ternies que vous le mandez pour le regard du costé de Flandres, et en telle voye d'accord que je tiens tous ces différants pour accordés; estimant bien que ce qui la peult retenir jusques icy de se déclarer ouverte- ment, c'est qu'elle veult auparavant veoyr un peu clair à ce que auront d'heureux succez les affaires de nos ennemys. Quoy que ce soit, j'ai bonne espérance, quand elle en viendra là, qu'elle n'en rapportera non plus d'hon- neur et de réputation qu'elle fist aux troubles de l'année soixante-deux, vous priant, affin que nous ne puissions estre surpris, que, comme vous avez bien faicl jusques icy, vous advertissiez ordinairement mon cousin le ma- reschal de Cossé, qui est pour pourveoir à la Normandie et la Picardie, de toutes les choses qui seront importantes au bien du service du Roy monsieur mon fds.

Depuis le discours qui vous en fusl dernière- ment envoyé, de la façon que s'estoient passé une bien grosse escarmouche entre quelques gens de pied de nostre armée et celle de nos eunemvs, il n'est rien survenu de nouveau entre lesdicles armées; et sont, l'une au camp de Larsac, qui est la nostre, ell'autre àNyort. 11 est vrai que, voyant l'admirai que le comte du Lude estoit prest de donner l'assaut à Nyorl , l'a envoyé secourir de deux mille chevaulx et quelques gens de pied, qui a esté cause qu'il a esté contraincl d'en laisser le siège, ce qu'il a faict sans aulcune perte.

Comme j'estois à l'endroict de cette des- pesche , la vostre du xxviu0 du passé nous est arrivée , par laquelle j'ai veu les beaux advis que l'ambassadeur Norrys faict, selon sa coustume, courir par delà, qui sont sy faulx, malicieux et controuvez qu'il n'est possible de plus; car de

vous augmente les siennes. De la Rochelle, ce 19 juillet. » British Muséum, fonds Cotton, E VI, P 106.

dire que le poison de feu d'Andelot se soil avéré par l'exécution d'un sien serviteur quia esté tiré à quatre chevaulx l, cella est entière- ment faulx, comme aussi ce qu'il fait courir de la façon de la mort du duc des Deux-Ponts, estant advenu à l'ung et à l'aultre par une grosse fiebvre , à l'occasion de beaucoup de travail qu'il auroit pris, mesmes ledict duc des Deux-Ponts aux continuelles grandes jour- nées qu'il fust contraincl de faire pour garder d'estre combatu de nostre armée, avant que de joindre l'admirai. Et tant s'en fault que ledict duc ayt mangé advec la royne de Navarre, que, ung jour auparavant qu'il fust joint au- dict admirai , il estoit extresmement malade.

Pour le regard de Périgueux,lesdicts enne- mys ont bien faict quelque contenance d'y vouloir dresser la teste; mais ils n'en sont ap- prochez de plus de dix lieues. Et quant ilz voudroient entreprendre de l'assiéger, à quoy l'on ne vojt point d'apparance, y ayant une sy puissante année si prez d'eux, ils la trouve- ront pourveue d'ung si bon nombre d'hommes, qu'ils n'en rapporteront que la honte.

Mon cousin le cardinal de Guise est icy arrivé depuis sept ou huit jours de retour de son voyage d'Espaigne et nous a raporté la résolution des mariages de la fille aisnée de l'Empereur avec le Roy Catholique , de la se- conde pour le Roy monsieur mon fils, et du mariage du roy de Portugal avec ma fille, avec toute assurence et confirmation de l'ami- tyé dudict Roy Catholique, qui n'est en rien diminuée pour la mort de la feue royne d'Espaigne, ma fille.

1 Voici ce qu'avait écrit Norris le \h juin à Cecil : <tA gentelman of M. D'Anjou camp, xvho under présence of service, being intertained by M' D'Andelot poisoned bim, suborned bereunto by M" Martigues.» {Calendar of State papers, 1669-1570, p. 88.) Voir Hubert Languet, Epislolœ, p. 112.

262 LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

Le sieur de Sansac est au siège de la Cha- rité, que nous espérons qu'il aura réduict à l'obéissance du Ro\ mon lils dedans peu de

jours; priant DieuvousaMoireu sa saincte garde.

Escripi à Orléau^, le i\' jourde juillet i5(îç).

CiTBJUNE.

Brulart.

1569. —9 juillet.

Alll. Itilil. it.ll. fnri.ls IViiuiiiis . Il1 IOA&0., l5.

A MOH OOCSM

MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.

Mon cousin, j'é atendu jeusques asteures à vous f'ayre resj)onse pour vous la povoyr fayre si résoleue que voyés par cet que le Roy mon fils désire que l'asiés pour son service, ayent lui et les prinsipaulx de son consel trové 1res bon et sagement avisé cet que m'avez ay script et désire que, ynsin que enn avés aysté le premier à vous enn aviser, que ausi ayés L'honneur de conduire le tout à bon fin, el ([lie soyés le chef de tout et amenyés les torses qu'il vous mende, cet les pouvés hobte- nir d'eulx et surtout cet qu'il nous ayst le plus néceseyre, c'et de euser de diligense, et ayent vous pour chef, comme le Roy mon fils le Miilt, je ne doutle que n'ayons la fin de nos maulx, qui sont tieuls que savés; car je ni voy nul amendement et une trop grende lon- guer1 à mon gré. Je ne vous fayré la présante plus longue, me remetant sur ce que le Roy vous en mende, et seulement vous dire que vostre femme, sel vient jouer ysi aveques nous, je ann é aysté de cet avis, et nous la garde- ions, atendent vostre retour que je prie à Dieu qu'il soit bien toslet vous enn aussi bonne santé que le désiré.

D'Orléans, cet ix° jour de joulel 1569.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1 Longuei-, longueur.

1569. 10 juillet

Aut. Archives du Vatican . lettres des Princes , vol. XXXII.

\ NOSTRE TRÈS SAINCTPÈRE LE PAPE.

Très Saincl-I'ère, la bonne volonté que Vostre Sainrlelé nous monstre par elïécl el lasMiiiiuice que nous donne vostre nonce, el ee que nous eu mande l'evesque du Mans de l'envie et désir que Voslre Saincteté a de nous voir hors de nos calamilez nous donne l'har- diesse de la piier, nonobstant le beau el grant secours qu'elle nous a baillé, de vouloir en- core nous aider, ainsi que plus amplement le Roy mon lilz a donné charge à son ambassa- deur lui dire de sa part, et avous prié le nonce d'en escripre à Voslre Saincteté, nous asseurant tant de sa bonne affection vers nous que ne nous refusera cette requeste el son autorité vers ceulx que l'evesque du Mans luy dira pour, de leur coûté, nous secourir, el ne sera rien épargné aveques le resle de toutes les forces que a le Roy mon lilz pour reslaurer et remettre nostre religion en- tière et l'honneur de Dieu en ce royaulme, pour lequel effeet n'y espargnerons, non plus que avons faict, tout ce qui est en nostre puissance, jusques à nos propres vies, et me remectant de tout sur ce que le Roy mon filz a chargé l'evesque du Mans et le nonce de Voslre Saincteté, je ne la annuieray de plus longue lettre, priant Nostre-Seigneur de don- ner à Vostre Saincteté l'accomplissement de ses saints désirs.

D'Orléans, ce xc jour de juillet i56o.

Voslre obéissante et dévote fille,

Catbrine.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

263

1569. 17 juillet.

Aut. Uibl. nat. fonds français, îoa&o, 17.

A MA COUSINE

MADAME LA DUCHESSE DE NEMOURS.

Ma cousine, j'é aysté bien ayse d'avoyr eu de vos novelles, et vous ay bien voleu mender mienes par cet porteui' qui s'an va à Lion et, Dieu mersis, sont bonnes, aytent lous sayns; et au reste vous entendre's de lui corne avons seu que les ennemis ont prins Chatele- reau; et j'espère que, set rapprocbant mon lils, qu'il ne prandront aulre chause. J'é aysle' bien ayse de savoir que vostre mari souit guéri. Mandé moy que c'et que de cet prestre, et s'il dist poynl que uou seron bien tost aur1 de tous ces maulx, cet que je prie à Dieu nous fayre la grasc et vous donner et à vostre mary cet que désirés et vous prie lui fayre mes re- commendation.

D'Orléans, ce xvu0 de joulet 1 5G9.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1569. 18 juillet.

Copie. Imprimé dans la Correspondance diplomatique de La Mothe-Fénelon , t. VII, p. 3a.

A MONSIEUR DE LA MOTHE-FÉNELON.

Monsieur de la Mothe-Fénelon, vous faictes service bien fort agréable au Roy monsieur mon fils de prendre occasion de visiter la royne d'Angleterre, ma bonne sœur, le plus souvent qu'il vous est possible; car, encore que j'estime qu'elle soit en ses propos bien fort ré- servée , et sache assez bien couvrir le font de ses intentions, sy esl-ce que, par cette fréquenta- tion, il vous sera toujours aisé d'en découvrir quelque partie, si vous n'en pouvez savoir le

' Aur, hors.

tout; et pour ce, le mieux que vous puissiez faire, c'est de continuer à la visiterbien souvent.

Vostre dépesche du cinquiesme me continue toujours de plus en plus en l'opinion que j'ai eue ci-devant que les différents d'Angle- terre et des Pays-Bas se composeront bientost amiablement, dont vous nous avertirez de ce qui succédera, ensemble des apprests qu'ils feront par delà; à quoy je vous prie d'avoir l'œil soigneusement ouvert selon vostre vigi- lance accoustumée.

Le Roy monsieur mon fils, ne voulant rien oublier en l'exécution de celte entreprise, puysque ses sujets demeurent en leur obsti- nation accoustumée, fait faire une nouvelle levée de douze mille Suisses et de quarante enseignes de François , qu'il espère avoir tout prests dedans la mi-aoust; estant tout ce que j'ai à vous dire par ce mot auquel je ferai fin en priant Dieu, Monsieur de la Mothe-Féne- lon, vous avoir en sa saincle et digne garde.

Escript à Orléans, le xvine jour de juillet

i569.

Caterine. Brulart.

1569. 18 juillet.

Aul. Arch. nat. collect. Simancas, K i5n, pièce 160.

A MON FILS LE ROY CATOLIQUE.

Monsieur mon fils, je ne veuls fallir, s'an retournant le duc de Nagera, rcmersier Vostre Majesté de la Visitation que par lui nous ha fayst fayre, corne chause que venant délia ', encore que ce souit pour eune si piteuse auca- sion, nous l'avons eue très agréable, voyent l'aunestc language que, de sa part, yl nous a tins, qui nous ay '2 daventage agréable, d'aultenl que la aseuranse qu'il nous ha donnée par

1 Délia, d'elle. - Ay, est.

2(1 'i

LETTRES DE CATII

de l'amitié que nous portés, laquèle nonaus- tcnt aostre malheureuse forteune de la morl do la royne ma fille ue voy en rien dimi- neuée, que est cliause que, cet je puis trover quelque recpnforl an sa perte, me le peu plus douner que neul autre, ayspéranl (jue Voslre Majesté conoytra conbien je l'estime et dé- sire de me voyr conservée en sa bonne grase et que ne lui donnere' jeamès aucasion de m'en aylongner, etspérant (]ue de son coûté contineuera l'amytié et bonne yntelligense entre le Roy son frère et aylle corne ayl i esl ' : à quoy en cet que je auré moyen de lui ser- vir je m'i employré de cel coulé lent que vi- vray el supliré Nostre-Signeur la conserver et lui donner ce qu'ele désire, me remetenl sur la sufisanse dudicl duc pour lui dire de nos novelles el l'estal en quoy y lèse les afayres de cet royaume.

D'Orléans, cet xvnr5 de joulet 1 5 6 9 .

Caterine.

1569. 96 juillet.

Orig. Archives de Turin. ^ MON FRÈRE

MONSIEUR LE DUC DE SAVOIE.

Mon frère, entendant le traitté qu'on faisoit du mariage de madamoiselle de la Chambre avec le seigneur conte de Montafié, j'ay esti- mé ce party si propre et commode pour la- dicte damoiselle, que en désirant le bien et contentement, comme je fais de toute sa mai- son, j'ay bien voullu vous en escrire, afiîn de faire que ledict mariaige sorte au plus tost son effect, et d'aultant que meilleure occa- sion ne se sauroil offrir pour parachever par mesme moyen celuy que si longtemps vous avez conclud entre le filz de mon cousin le

1 El aylle corne ayl i esl , el cil? comme die y esl.

ERINE DE MÉDICIS.

[ marquis de la Chambre et madamoiselle de Savoye, j'ay pensé vous en devoir escrire et prier, come je fais affectueusement, vous as-

! seuranl que le Roy monsieur mon fils el moy aurons ung singulier plaisir d'entendre desdicis deux mariaiges sortir en mesme in- stant ledict effect. Quant à moy, j'ay en telle recommandations tout ce qui concerne le bien et grandeur de la maison de la Chambre pour m'appartenir de parantaige et pour estre bons, fidelles et loyaulx serviteurs du Roy monsieur mon fils, comme ils font bien apparoir en l'occasion de ceste présente guerre, que sai- chant que l'issue de ces deux mariaiges ne leur sçauroit estre sinon honorable et prouf- filable, je vous en ay voulu prier d'affection, come je fais par la présente, laquelle n'eslanl à autre fin, je supplieray le Créateur, mon frère, qu il vous ait en sa très saincte et digne garde Escript à Orléans, le xxvi1' jour de juillet 1 5 6 9 .

(De sa main.) Mon frère, je ne vous reco- menderé davantage cet mariage, rai vous sa- vés asés combien j'ème cete mavson et désire leur bien et aventage et ayslimeré tousjour come pour moy-mesnie tout le contentement et avensement qu'il auront, qui me fayst vous ayscripre la présanle el vous prier de ayfec- tuer cet que déjeà a esté mis en propos.

Voire bonne seur,

Caterine.

1569. 29 juillet. Orig. Bibl. nat. fouHs français, n°3i5g. f* igo.

A MONSIEUR LE DUC DE NE VERS.

Mon cousin, il ne s'est rien passé en l'ar- mée du Roy mon filz, ni présenté occasion de vous faire entendre l'eslal <le noz affaires que nous ne vous ayons escript. lesmoins noz dé-

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

•2frô

pesches qui ont suivy l'une l'aultre de fort près. Depuis la dernière il n'est pas survenu chose digne de vous estre escripte; niais pour vous mectre hors de la peine que vous pouvez estre si vous n'aviez de uoz nouvelles que vous entendez volontiers selon l'affection grande que vous nous portez, nous avons advisévous faire ceste petite, par laquelle \ous verrez tout ce que nous avons de nouveau , vous priant , mon cousin, nous faire souvent part de voz nou- velles et en quelle disposition vous estes, car chose ne sçaurions-nous entendre qui nous apporte plus de plaisir et de contentement. En cet endroict je prye Dieu, mon cousin, vous avoir en sa saincte et digne garde.

Escriptà Paris, le xxixe jour de juillet 1.569'.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1569. 3i juillet.

Orig. Bibl. nat. fonds français, n" 3 190, f 110.

A MONSIEUR DE MATIGNON.

Monsieur de Matignon, encore que je sois très asseure'e de vostre bonne volunté et affec-

1 Charles I\ ajoutait : s Ce qui a empesché que jusques icy l'on n'a pu combattre nos ennemys, comme la réso- lution estoil prise, a esté l'incommodité du pavs, mes- dicts enneniys se sont jectez, montueux et malaisez, qu'il estoit impossible de les joindre et forcer au combat sans le très grand désadvanlaige de mon armée et que, pour l'incommodité et l'infertilité des lieux, et la nécessité de vivres, a esté contraincte de se retirer à l'escart pour se refreschir de tant de longueurs et pauvretés souffertes. Depuis et incontinent nosdiclz ennemys se sont advancez du costé de la rivière de Loyre, advertis qu'il estoit impossible que ceulx qui estoient dedans la Charité puissent résister aux forces que j'y avois envoyées pour la remectre en mon obéissance, ils y ont envoyé le mesme secours qui avoit esté envoyé à Niort, qui leur a fait lever le siège, ainsi que fut contraint le comte du Lude de devant Niort.» (Bibl. nat., fonds français, n" 3i39, p. 188.)

Càtberims de Msdicis. m.

tion en tout ce qui tousche mes particulières affaires, je vous ay bien voullu escripre ce mol pour vous prier, comme je fais de bon cueur, d'assister en ce que vous pourrez ceulx que Marcel mon recepveur général envoyé ordinairement par delà pour la recepte de mes desniers et sollicitations des fermiers du domaine dont je joys. Il y a un fermier nommé Pierre Verrier, qui m'est débiteur d'une grosse somme, dont le poursuicl ledict sieur Marcel; mais il a beaucoup de peyne d'accélérer cella. Vous y pouvez beaucoup ayder; je vous prie pour ceste cause vous y employer et tenir la main à ce que en cella et en mes aultres affaires ledict Marcel ou ceulx à qui il en donne charge et qu'il envoyé par delà puissent estre satislailz promplement selon les baulx et ferir.es et obligations de ceulx qui me sont re- devables, et vous me ferez bien plaisir, dont je m'asseure. Aussi ne m'en estendray-jeenceste- cy dadvantaige, mais pour la fin prieray Dieu, Monsieur de Matignon, qu'il vous ait en sa saincte garde.

De Paris, ce dernier jour de juillet 1069.

Caterise. Pinart.

1569. 2 août.

Copie. Bibl. nat. fonda fiançais , 107ÔS, p. 347-

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Fourquevauls, d'aultaut que le Roy monsieur mon filz vous instruict si bien et particulièrement de tout ce que vous avez à manier et traicler par delà pour son conten- tement et satisfaction et principallement pour le bien et repos universel de toute la chré- tienté, il ne me reste à vous en faire plus longue lettre, si n'est pour vous tesmoigner combien je désire que vous faictes entendre dextrement au Roy Catholique ce qui est con-

IMVajBIXtK »ii;)!iii.[.

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

tenu par la lettre dudict sieur Roy mon fils l, taisant en cella et en tout le demeurant de

1 Charles IX lui adressait le pouvoir officiel de traiter du mariage de sa soeur Marguerite de Valois avec le roi de Portugal ; à ce pouvoir était jointe l'instruction de ce que Fourquevaulx aurait à représenter au sujet du ma- riage de Charles IX et d'Elisabeth d'Autriche et dont voici les termes : «Si tost que le s' de Fourquevauls aura receu cette dépesche il enverra demander audience, en laquelle, après avoir présenté les très affectueuses recom- mandations de Sa Majesté Très Chrestienne au Roy Catho- lique, luy dira en premier lieu qu'ayant le Roy entendu le désir qu'il a que les traictez desdicts mariages se la- cent, et passent en Espagne, prez de luy, Sa Majesté post- posant tout autre respect s'est voulu conformer au désir dudict roy, s'asseurant de sa syncérité et mutuelle affec- tion, qu'es ce faict elle n'aura moins de regard à ce qui loin lie l'honneur et commodité du Roy et de Madame sa sœur que ce qui touchera Madame Elisabeth et le roy de Portugal.

fRemonstrera aprez qu'estant les choses en si bons termes, semble au Roy qu'il est expédient pour les uns et pour les autres de les mettre à effect le plus tost que l'aire se pourra, car la longueur ne peut que nuire et rien servir, et aussi que lesdicts s" deschargez de ce pen- sement pourront plus librement vacquer à leurs autres affaires. Et partant requerra le Roy Calholirque de ac- célérer l'effect et consoumalion desdicts mariages, et qu'au plus tard elle ne soit pas différée plus longuement que la S'-Martin prochainement venant.

«Dira que pour trancher desdicts mariages le Roy luy a envoyé bon et suffisant pouvoir et qu'à cette fin il est prest, quand il plaira audict roy d'Espagne de s'assem- bler avec ses députés et ceux desdicts s" Empereur et roy de Portugal, estant vraysemblable que lesdicls s" Empereur et roy de Portugal auront envoyé pouvoir à leurs ambassadeurs résidons piez dudict Roy Catholique pour traicter desdicts mariages; toutefois, s'il luy est respondu qu'ilz ne Payent, faict et que lesdiclz s" se sont du tout remis au roy d'Espagne d'en convenir et traicter et qu'il promettra et se fera fort pour eulx, ledict s' de Fourquevauls pourra répliquer, qu'estant lesdicls ma- riages de telle importance et concernant le faict de chascun des princes susdicts, il eust aussi esté bien re- quis que chascun y eut ses députés ou au moins particuliers pouvoirs pour traicter et conclure ce que leur touche, que néantmoins il ne différera de traicter et conclure lesdicts mariages avec les députés dudict Roy Catholicque,

vostre négociation le bon debvoir et diligence

que l'on se proinect de vous, de vostre vertu et prudence iiccouslume'e. Etsur ce, je supplieray le Créateur vous avoir, Monsieur de Fourque- vauls, en sa trèssaincte garde.

Escript à Paris, le deuxiesme jour de aoust i56g.

Caterine.

1 569. 5 août.

Copie. Bibl. nat. fonds français, 10759, p. 3A4.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Fourquevauls, vous verrez ce (pie le Roy monsieur mon fils vous escript touchant le merciement qu'il désire que vous l'aides au Roy Catholique mon beau-fils du secours de quatre mil Espaignols qu'il nous doibt envoyer et desquels il avoil, lors de vostre dernière dépesche que nous a apportée voslre secrétaire présent porteur, commandé la levée estre faicte; à quoy je u'adjouteray rien, si ce n'est de vous dire que vous uziez de toute la sollicitation dilligente que vous sera possible pour nous faire promptement envoyer lesdicls

soubs la promesse et obligation que ce qu'il promettra et fera tant pour ledict Empereur et Madame Elisabeth sa fille que pour le roy de Portugal soit respectueusement par eulx effectué et accompli en la mesnie forme et au mesme temps qu'il aura esté promis.

ttEn la mesme audience ledict sr de Forquevauls fera aussi assigner le jour et lieu auquel luy et les autres dé- putés s'assembleront dans le plus bref temps que faire se pourra.

trEt assemblé qu'il sera avec lesdicts députés leur dira qu'il a charge de traicter des deux mariages ensemble et de ne les conclure l'un sans l'autre, cl parce qu'il y a ap- parence que les autres voudront le faire parler le pre- mier, il gardera son avantage le plus honncstcinent qu'il pourra et, selon qu'il verra leur disposition, ne faire dif- ficulté d'entamer les propos du mariage du Roy, les tirant par réciproque à parler les premiers de celui de Madame.»

Des instructions particulières lui furent données pour le mariage de Marguerite de Valois; elles font suite à celles-ci. (Même volume, p. 35 1 et suiv. )

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

267

Espaignols, car nous avons à beaucoup estimer ledict secours d'aultant qu'il nous viendra plus tost, ainsi que vous pouvez Lien juger qu'en telles choses la dilligence est grandement utile et profitable. Priant Dieu, Monsieur de Four- quevauls,vousavoirensasaiucteetdignegarde. Escript à Vendosme, le cinquiesme jour d'aoust i5(Jr,.

Caterine.

1 569. -

j î août.

Orig. Arcli. des Médicis à Florence , dalla filza û-jaG , nuova numerazione , p. 986.

A MONSIEUR LE DUC DE FLORENCE.

Mon cousin, je m'asseure que pour la sin- gulière affection que portez au bien des affaires du Roy monsieur mon filz vous serez très aise d'entendre la résolution de son mariage avec la seconde fille de l'Empereur, et de ma fille avec le roy de Portugal, dont je u'ay voulu faillir d'accompaigner de la présente celle que vous escript ledict sieur Roy mon filz. Et sur ce je suppliray le Créateur vous avoir en sa très saine te garde.

Escript à Amboyse, le xic jour de aoust i5G9.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1569. 1 5 août.

Orig. British Muséum, Burgliley papers.

A LA ROYNE D'ANGLETERRE.

Très haulle, très excellente et très puissante princesse, noslre très chère et très amée bonne sœur et cousine, estant le faict demariaige du Roy nostre très cher sieur et filz avec la tille puisnée de nostre très cher et très amé bon frère et cousin l'Empereur, et semblablement de nostre très chère et amée fille Marguerite avec le roy de Portugal en telle voye d'avan- cement que nous espérons en veoyr, dedans

peu de mois, l'entier accomplissement, le Roy nostrediclsieur et filz et moy noua n'avons voulu

faillir pour le debvoir de nostre commune amitié à vous en donner incontinent advis comme d'une nouvelle que nous estimons qui vous sera bien agréable, soubz l'asseurance que nous avons de vostre singulière et bonne affection en nostre endroict; laquelle nous fera tousjours croire que vous ressentirez en vous-mesmes quelque ayse et plaisir du con- tentement que nous pourrons avoir, ainsi que nous le nous promectons bien à l'effect d'une telle alliance, et sur ce, très haulle, très ex- cellente et très puissante princesse, nostre très chère et très amée bonue sœur et cousine, nous prions Dieu vous avoir en sa très saincte et digne garde.

D'Amboise, le xv° jour d'aoust i5b\).

Vostre bonne sœur et cousine,

Caterine.

1569. i5 août.

Aut. Arch. uat. collect. Simancas, K i5ia, >

AU ROY CATOLIQUE.

Monsieur mon fils, ayent veu par la letre que le sieur de Furquevaulx m'a ayscripte la réponse que Vostre Majesté lui ha faysle lou- chant le mariage du Roy mon filz, après avoyr eu celle de l'Ampereur et, désirant que chauses prinse bien tost eune heureuse fin, je l'é tout fayst entendre au Roy mondict fils, lequel ha esté bien ayse de voyr acheminer cete négosiation en eune bonne fin et, pour la plus haster, yi a yncontinent renvoyé cet porteur pour lui porter le povoyr à cet requis aveques son emple déclaration de sa volante, comeaprès avoyr entendu par mon cousin le cardinal de Guise et l'ambasadeur de Vostre Majesté qu'ele le desiroyt ynsin ; à quoy lui avons voleu satis- fayre, la prient que le plus tost que se poura y volouyr mestre une si bonne conclusion que

34.

268

LETTRES DE CATHERINE DE MED1CIS.

en puision voyr le fruit que en de'siron d'avoyr celé prinsese et par mesme moyen ma

tille an roy de Portugal, ynsin que mon cousin le cardinal de Guise m'a fayst entendre que le désiriés et je suplie à Dieu que ce souyl aveques une lel<' confirmation et lmnion de l'aniylié déjà si aystablie entre nous quatrea que s'ann ansnive le repos et la conservation de nostre l'oys catolique en tout la crélienlé cl à moy cet heur particulier devant mourir povoyr voyr Vostre Majesté, à laquele je ne puis nie guarder de tousjour recomender les ynfanles ces filles el \o!ouir conlineuer en sa bonne grasc.

De Paris, cet xv*" de haust îâGo,.

V .sire bonne mère et seur,

Caterine.

1569. 19 août.

Orig. Bibl. nat. fomls français, n" 34o6 , P 48.

A MONSIEUR D'ESCARS.

Monsieur d'Escars, nous sommes très marris de n'avoir peu faire pour vous ce que vous dé- siriez, pour les raisons que vous mande le Roy monsieur mon fils, vous asseurant que, puis- que cela n'a réussy, que nous vous garderons nostre bonne volounlé en quelque meilleure occasion; et pour le. regard de la ville de Limoges, elle a esté exemptée, suivant ce que vous désiriez, qui est tout ce que je vous puis dire quint à présent, vous priant seulement de continuer à bien faire, comme vous faictes en ce qui est de vostre charge, en suppliant le Créateur vous avoir, Monsieur d'Escars, en sa très saincte garde.

Escript à Amboise, le xix' jour d'aoust.

Caterine. Dr Xeifviu.k.

1569. a'i août. Aut. Bihi. nal. fond*, français , tosào, (* t.

A MADAME DE NEMOURS.

Ma cousine, je voy par vostre letre la pouine en quoy vous aystes de la maladie de voslre mary et cornent vous l'avés mené à Sl-Mort, de quoy je suis bien ayse, car tu deus ' ne sariés aystre en pas eune mayson de personne qui vous ayme myeulx et l'ayineroys daventage, cet2 yl i pouvoyt recovrir la santé que luy désirés, car je désire vostre contentement corne le myeh propre; et quanl à vos enfans je vous puis aseurer qu'i set portel très bien et ayspéret aveques l'ayde de Dieu bien guarder la ville3, et ausi l'on ne perd une ceuie heure pour reguarder tout cet que ayst nésésère pour bien tost asambler l'armaye et les aler désasièger ; et en setpenden t l'on n'aublie rien à les cecouryr et les tenir avertis de tout cet que l'on peult fayre; et vous prie de vous en donner que la movndre pouine que pourés, car de tout poynt je say que l'on ne peult pas mes, vous devés aseurer que Dieu vous guarderé et ceré bien ayse de les revoyr, ayent fayst un si grent cervise au Roy et à cet royaume, car j'espère que yl seron cause de mètre la fin à celé malheureuse guère aveques leur honneur et bien de nous lous, cet que je prie à Dyeu leur faire la grase et vous donner ce que désiré.

De Tours, cet xxmi" de haust4 1 56g.

Vostre bonne cousine,

Caterije.

J'é aublié d'escripre à voslre mari que le

1 Tu deus, tous deux.

5 Cet yl i poroit recovrir, s'il y pouvoit recouvrer.

' Elle fait allusion au sic'ge de la ville de Poitiers que soutenaient si glorieusement Ie9 ducs de Guise et de Mayenne.

1 Haust, août.

LETTRES DE CATHE

Roy demeurera ysi, s'il ne survient aultre chause, et je prie à Dieu qui puisie's bien tost venir.

1569.— 28 août.

Orig. Bibl. nat. fonds français, 36o6 , 56.

A MONSIEUR DESCARS.

Monsieur d'Escars, ceste-ry est seullement pour accompaignerla lettre que le Roy monsieur mon filz vous escript, et avec luy vous tes- moigner le contentement qu'il a de voz services et le plaisir que nous avons d'entendre l'ordre que vous donnez pour la conservation de ce que vous avez eu charge de luy, ce que nous vous prions continuer et vous rasseurer que vous ne demourez point au besoing que vous n'ayez des forces, puisque pour cest heure l'on ne vous en peult envoyer. Je remectrai sur le porteur à vous dire de noz nouvelles. Je ne vous ferai la présente plus longue, priant Dieu, Monsieur d'Escars, vous avoir en sa saincte et digne garde.

Escript du Plessis-les-Tours, le xwin" jour d'aoust 1669.

Caterine.

De Neufville.

1569. l> septembre.

Orig. Bibl. nat. fonds Bupuy, «91. 35.

A MONSIEUR

LE CHANCELIER DE L'HOSPITAL.

Monsieur le chancellier, j'ay receu vostre lettre et incontinant fait escripre bien expres- sément à mon fils le duc d'Alençon que l'on n'ait àt- envoyer aucunes garnisons en vos maisons ny en celles de vostre gendre; àquoy je pense qu'il sera satisfaict, et son in- tention ne seroyt suyvie en cest endroict, ce que je ne panse pas, en mêle faisent sçavoir, je y feray donner si bon ordre que vous en

R1NE DE MÉDIC1S. 269

aurez contentement. Priant Dieu, Monsieur le chancellier, qu'il vous ait en sa saincte et digne garde.

Escript au Plessis-les-Tours, le 1111e jour de septembre 1669 1.

La bien vostre,

Caterine.

1569. 5 septembre.

Orig. Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg, vol. XX . P A3.

A MON FILZ

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon filz, vostre frère le duc d'Alençon m'a faict ung si bon re'cit par une lettre qu'il ma escripte du bon devoir que a faict en Gasli- nois le cappitaine Cheury présent porteur, passant par icy avec son enseigne, à ce que j'ay entendu qui est assez complecte de bons hommes, je vous ay bien voulu par luy escrire ce mot de lettres pour le vous adresser et re-- commander suivant la bonne oppinion que en a vostredict frère et la volunté en quoy con- tinue ledict cappitaine Cheury de bien faire son devoir au service du Roy monsieur mon filz et de vous, à qui je prie Dieu, mon filz, vous avoir en sa saincte et digne garde.

Escript au Plessis-les-Tours, ce \e jour de septembre 1569.

Vostre bonne mère,

Caterine.

1 569. 6 septembre. Copie. Bibl. nat. fonds français, 1075s. p. ioa.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Fourquevauls, ce que j'ay à vous remarquer es deux dernières despesches que j'ay recettes de vous des Ve et Xe du passé.

1 Voir Taillandier, Nouvelles recherches »ur la lit ttt l'Ilospital. Paris. Firmin-DMot. 1861, p. 399.

270

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

rV.st que me mandez du l'aict des mariages auxquels le Roy Catholique l'aict démonstra- liou de désirer de veoir une prompte lin, ayant mesmementdespesché devers l'Empereur pour sçavoir le temps de la venue des princesses et mande' que l'on tienne toutes choses prestes ù Milan, Gènes et Rarcelonne pour leur venue; car du coslé de l'Empereur j'entends qu'il n'y a aulcuns préparatifs qui fassent croire que les choses soient si avancées, ains au con- traire ne se parle en façon du monde de leur passage et s'attend encore, à ce que l'on dict, ung courrier d'Espaigne qui pourra apprendre ce que l'on debvra espérer de l'exécution des- dicts mariages, et croyant plustost que ledicl passage ne pourra se faire que devant la primevère prochaine que aullre chose; à quov je voy beaucoup d'apparence. J'av esté bien ayse d'entendre la belle victoire que le marquis de Vellesa eue sur les Morisques de Grenade. Vous verrez ce que le Roy monsieur mon fils vous mande de nostre armée qui est remise sus, laquelle, comme j'espère, se grossira de jour à aultre de nombre de gens de cheval françoys dont nous vouldrions qu'elle fut aussi bien fournyequedegensde pied, ayant douze mille bons harquebuziers François. J'espère que dedans peu de jours elle fera quelque bon effect1, Dieu aydant, auquel je prie, Monsieur de Fourquevauls, qu'il vous ayt en sa saincte garde.

Escript aux Plessis-Iès-Tours, le sixiesme jour de septembre 1 56g.

' Charles IX écrivait le même jour à Fourquevaux : -Mon fière le duc d'Anjou est parti depuis trois ou quatre jours pour aller trouver son armée qui est de celte heure à Ingrande proche de huit lieues du camp de mes rebelles, qui sont au siège de Poitiers, ayant bonne in- tention, incontinent que madirtc armée sera renforcée, d'approcher si près niesdicts rebelles qu'il les contraindra de venir au combat. » (Même volume, p. 'io«.)

1 569. fi septembre.

Gopie. [mpriœrf duos le lonie VII de la Corru/iondance tHphmMlime de la Slothe-Fémlon , p. 48.

A MONSIEUR DE LA MOTHEFÉNELON.

Monsieur de la Molhe-Fénelon, je suis bien aise de la bonne espérance que vous avez que les marchans qui sont allés par delà pour la restitution des marchandises arrestées, tant en Angleterre que en ce royaume, pourront conduire les choses à quelque bon accord ; et est ce que nous désirons grandement, m'es- bahissant fort, d'autre part, de ce que la reine d'Angleterre ma bonne sœur vous a dit, sur le propos du siège de Poitiers, de la remon- trance queceulxqui sont devant ledict Poitiers ont envoyé présenter au Roy monsieur mon fils, et que mesme il ait esté mandé par delà que l'on l'ait envoyée par le comte de Retz; car c'est chose évidemment contraire à la vé- rité. Et n'avons jamais, le Roy mondict sieur et fils ni moy vu ladicte remonstrance , sur la- quelle vous avez répondu fort prudemment el selon l'intention du Roy mondict sieur et fils, qui n'aura occasion de recevoir jamais aucune remonstrance d'eulx qu'ils ne soient premiè- rement mis en estât de bons et loyaux sujets en déposant les armes et se rendant dignes par tel moyen d'eslre reçus en sa bonne grâce, laquelle il ne leur refusera jamais, quand, de leurcosté, ils la rechercheront, selon qu'ils le doivent faire; estant, au demeurant, bien réjouie de voir par vostre lettre du xxvi" qu'il y ait plus d'espérance à l'accommodement des affaires de la reine d'Escosse qu'il y avoit lors de vostre dépesche précédente du xxn; et ne sera oublié, pour tousjours les favoriser, de tenir à l'ambassadeur d'Angleterre le mesme langage que vous avez fait par delà à inadicte bonne sœur.

Au demeurant, quant à nos nouvelles, je

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

271

vous veux bien dire que hier mon fils le duc d'Anjou partit pour aller trouver noslre armée qui s'estoit acheminée devant au lieu de la Haye, distant de Poitiers de douze petites lieues seulement, d'où il espère bien de s'ap- procher si bien dudict Poitiers, dedans peu de jours, qu'il contraindra ceulx qui sont devant d'en lever Je siège; se disant par les dernières nouvelles que nous avons, confirmées de di- verses personnes, que l'admirai estoit bien fort malade et qu'il ne sortoit point de la chambre. Dedans peu de jours nous verrons la résolulion qu'ils prendront, voyant nostredite armée les approcher, chose qui leur ostera toute l'espé- rance qui leur restoit de prendre ladicte ville de Poitiers par nécessité, après avoir vu que la force n'y pouvoit rien; et sera bien pour confirmer le mauvais mesnagequicommençoit estre entre eulx et leurs reislres, desquels ils ont assigné le payement sur la prise dudicl Poitiers; ayant, au demeurant, escript par tous les endroits à ceulx de leur opinion qu'ils regardassent à les aider et secourir de de- niers et d'hommes dont ils ont perdu un grand nombre au siège dudict Poitiers. Et sur ce prieray Dieu, Monsieur de la Mothe- Fénelon, vous avoir en sa saincte et digne garde.

Escript du Plessis-les-Tours, ce vi" jour de septembre 1569.

Gaterine. Bhulart.

[1569. 7 septembre. ]

Copie. Rerord office, State payera, vol. XLVI. A MON FILZ

MONSIEUR LE DUC D'ALENÇON.

Mon filz, Sauger vient tout à ceste heure d'arriver de la part de vostre frère, par lequel nous a mandé la bonne et utile nouvelle de

l'heureux désassiégementde Poitiers1 avec un très grand honneur de monsieur de Guise et de tous ceulx qui y estoienl pour le grant et no- table service qu'ilz en ont faict à Dieu , au Roy et à ce royaume, et de vostre frère de les avoir si bien secourus que , en faisant semblant d'as- siéger Chastellerault et de donner un faux as- saut, il a faict ce qu'il vouloit et pourquoy le Roy l'avoit envoyé, et à ceste heure il regar- dera de mettre peine d'abréger toute ceste guerre que, avec l'ayde de Dieu, il mettra bientost le repos en ce royaume, et me semble que jamais n'y eut plus d'occasion de remercier Dieu el le continuer de prier, afin qu'il nous mette hors de tous maulx.

Gaterine.

1 569. 8 septembre.

Oiïg. Bibl. nat. fonds français, n" 3i5g, 197 r°. A MON COUSIN

LE DUC DE NEVERS.

Mon cousin , je ne fais point de double ([Lie vous ne receviez beaucoup de joyc do la bonne nouvelle que vous mande par sa lettre le Roy monsieur mon fils de la levée du siège de Poicliers, qui sera ung commencement déplus grand heur, comme nous espérons, et possible ung chemin ouvert pour meclre bientost une

1 De son coté le duc d'Anjou écrivait de sa main au duc de Nemours : trje m'assure que vous aurez esté bien ayse et Madame de Nemours du dessassiégement de Poic- tiers, comme tous les gens de bien [le] sont pour le ser- vice du Roy, comme pour Monsieur de Guise et tant de gens de bien qui estoient dedans ; mais pour avoir tant demeuré enfermez comme ilz ont fait et mangé de mau- vaises viandes, il est [M. de Guise] et Monsieur le mar- quis [du Maine] tombé malade que, s'il plaist à Dieu, ne sera rien, lequel je supplié vous maintenir et acbe- ver de bientost recouvrer vostre santé, qui ne sera ja- mais assez lost que je le souhaitte. Du camp de ,

le jour que j'ay lieu dix-buict ans accomplis. Chinon.ji (Bibl. nat., fonds franc., n°3i5û,p. 179.)

272 LETTRES DE CATH

fin à nos maulx, à l'honneur do Dion et l'exal- tation de la saincle foy catholicque, le priant i] ne ainsi soit et qu'il vous ayl , mon cousin, en sa saincte et digne garde.

Escript au Plessis-lès-Tours, le vm" jour de septembre 1 S Gg .

(De sa main.) Mon cousin, je de'sire infini- ment de vous voyrde retour; car j'éespéranse, puisque le siège ayst levédebvant Poèlier, que hienlost auron la fin de tous nos liubles, et yl me senble que vous nous y eideriez beau- coup, qui me fayst vous prier vous en venir le plus tosl que pourés.

Voslre bonne cousine,

Caterine.

15(59. 8 septembre.

Copie. Bibl. nal. fonds français, u* lo^Sa , f" io8 r°. Orig. communiqué par M. le comlo de Gramont '.

\ MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Fourquevauls, depuis mon aultre lettre escripte j'ay receu par la voye de Monsieur le cardinal d'Armagnac la vostre du \i\ passé, sur laquelle vous serez à ceste heure satisfaict en ce qui touche les pouvoirs ijue vostre secrétaire vous a portés dès le iv° ou v" du passé, et pour ce que vous me mandez par icelle les bons offices que a faicts le Roy Catholique mon beau-fils envers l'Empereur pour garder qu'il ne vienne plus de forces d'Allemaigne en ce royaume, je vous prie ne faillir à le mercier bien affectueusement de nia part, et le prier qu'il veuille comman- der qu'il soit usé de bonne diligence à l'ache- minemehl des quatre mil Espaignols pour les- quels recevoir et envoyer au devant d'eulx il

1 L'original communiqué par le comte île Gramont ajoute on ilernier paragraphe important à la copie de la Bibliothèque nationale.

ER1NE DE MEDICIS.

a esté escript à mon cousin le maréchal Damville, ensemble au sieur de Moulue, es- tant ce secours plus nécessaire que jamais pour ce qui est advenu aux sieurs de Terride et de Sainte-CoHomme, lesquels s'estant re- tirés du siège de Navarreinsen la ville d'Ortaiz pour l'advertissement qu'ils avoient eu que Monlgommery1 et les vicomtes les venoient

' Voici la lettre (le Montgommery rendant compte à Henri de Navarre et au prince de Condé de la prise de Terride :

r Monseigneur, je vous ay dernièrement écrit com- ment les ennemis avoient levé le siège de devant la ville de Xavarrain et que les venois trouver en ce lien, ce que j'ay fait, Dieu nous a donné la victoire comme vous dira ce porteur, ayant prins Monsieur de Terride, la plupart des chefs et gentil/hommes de sa suite, des- quelz je vous envoie la liste et une copie de la composi- tion qui a esté faicte, ayant eu aussi quatre canons, quatre couleuvrines et trois moyennes, sans sept à huit cens soldatz qui sont demeurés des leurs par la place, les aultres rendus à noz compagnies, les aultres mis en déroute, seize enseignes de leurs gens de pied, une de la compagnie du sieur de Terride, une aultre du sieur de Negreplisse, la pluspart de leurs armes et chevaux prias , vous asseurant bien que je ne perdray une seule heure de temps pour vous faire cognoistre l'envie que j'ay de vous l'aire service; aussi je vous supplierai très humblement m'envoyer ce que vous ay demandé tant, par la Chapelle, que par ce porteur et espère que la reyne * et vous en recevrez contentement et plaisir, lequel je supplie Dieu, Monseigneur, vous donner en parfaite santé. A Orlhes, le xvi aoust i 56g.

ffMoNTGOMMBBY.»

(Record office, Stnle pnpim, France.)

Voici les termes de la capitulation :

Que les ministres qui ont été pris en Béarn seront mis en pleine liberté et assurance de leurs vies et biens.

Que M. de Terride, commandant à présent dans le chasteau d'Orlhès demourera entre les mains île M. le comte de Monlgommery jusqu'à ce qu'il a\t aussi fait mettre en liberté le sieur de Cormainville et baillé huit cens escus sol pour sa rançon; davantage qu'il ayt mis le

Jeaiiae <f Albn-i.

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS. Irouver avec grandes forces, auxquelles ils ne

273

pourroient pas résister, ils ont esté assaillis dedans ledict Ortaiz et pris prisonniers, de sorte qu'il a fallu que mon cousin le maréchal Dampville avec les forces qu'il avoit en Lan- guedoc se soyt acheminé pour aller rencontrer lesdicts vicontes comme aussy faict ledict sieur de Monluc, qui se doibt joindre avec luy, esti- mant que le bruict qui a couru par delà des trois mil chevaux de la royne de Navarre et six mil hommes de pieds qui sont approchés des pays du Roy Catholique a esté fondé sur cette défaicte.

Au demeurant, Monsieur de Fourquevauls, pour ce que en toutes les lettres que vous m'avez escriptes en parlant des mariaiges des princesses filles de l'Empereur vous escripvez que la princesse Anne est pour le Roy mon- sieur mon fils et Madame Elisabeth pour le Roy Catholicque, et mesme en cette dernière despesche vous dictes que, sur l'occasion des affaires qui se présentent en Aragon, il sera bien aysé d'y venir pour recepvoir ladicte prin-

baron de Paulin en loule liberté; après se retirera le sieur de Terride en sa maison. Quant aux aultres chefs tant de Béarn que d'aullres endroietz et gentilzhouimes estans dans ledict chasteau avec le sieur de Terride , n'au- ront mat ni desplaisir, mais la vie saulve, toutefois de- moureront prisonniers jusqu'à ce qu'ilz ayent racheté d'aultres en leur lieu qui seront trouvés eslre de la mesme qualité et qu'ilz auront satisfaict à la rançon à laquelle ceux de la religion seroient tenuz par les ennemis.

((Quant aux soldatz estans dedans ledict chasteau leur est promis, la vie saulve, de se retirer bon leur sem- blera, laissant leurs armes, sinon ceulx qui voudront demeurer en l'armée de M. le comte.

« Et pour l'artillerie, qui a esté trouvée au chasteau et ville d'Orlbès, demourera entre les mains de M. le comte pour la rendre entre celles de M. le prince de Navarre.?) (Record office, State papers.) Voir l'excellente note donnée par M. de Ruble dans le cinquième volume de la correspondance de Monluc, p. 210; lettres de Mordue à Damville; commentaires et lettres, t. Y, p. 212, 254 et 209.

Catherine de Médicis. m.

cesse Elisabeth qui doibt estre son espouse et que nous avons toujours estimé le contraire, prenant la princesse Anne pour l'aisnée que doibt espouser ledict sieur Roy Catholique et la princesse Elisabeth pour la puisnée que doibt espouser le Roy monsieur mon fils, je vous prie que vous nous esclaircissiez de ce double par vostre première despesche. Priant Dieu, Monsieur de Fourquevauls, qu'il vous ayt en sa saincte garde.

Escript au Plessis-les-Tours, le vmc jour de septembre.

P. S. Pendant que mes deuv despesches ont tardé à estre signées est survenu ce que vous escript le Roy monsieur mon fils1, qui est heureusement succédé à la grâce à Dieu.

Caterine. Rrulart.

1569. 20 septembre.

Aut. Bibl. nat. fonds Dupuy, 691, 35. A MONSIEUR

LE CHANCELIER DE L HOSPITAL.

Monsieur le chanselier, j'é donné cherge à Pinart présant porteur vous aler voyr de ma part pour vous dire aucoune chause que je vous prie le croyre de cet qu'il vous dira et panser que cet que me fayst vous rnender c'et pour vostre repos et bien, corne je l'ay tousjour désiré, et m'aseuraul que le prendre de cete

1 Charles IX lui annonce que le duc d'Anjou, afin de faire lever le siège de Poitiers, est venu assiéger Chàtelle- raolt, manœuvre qui a réussi. trLes ennemis avec leur artillerie étant venus se loger au lieu de la Faucherie, le duc d'Anjou est allé à Ingrande d'où il éloit parti le jour précédent.» Le Roi signale, en terminant sa lettre, l'émincnt service rendu par le duc de Guise et le mar- quis du Maine en s'enfermant dans Poitiers. (Même vo- lume, p. Ao5.)

35

M U VI L L

274

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

Gasoil . ne vous en dire davantage et pryré Dieu

unis avo\ i- en s;i sainte guardc.

Du Plési, cet w' de sebtembre i56a '. La bien rostre,

CiTIRIHB.

1569. ao septembre.

Orig. Bibl. nat. cnltect. Diipay, 801, 89.

\ MONSIEUR LE PREMIER PRÉSIDENT

DE LA COURT DE PAnLEMEM DE PARIS R i:0\SElLLEI\ DU IIOÏ MONSIEUR MON FILZ EN SON CONSEIL PRIVE.

Monsieur le Président, vous verrez ce que le Roy monsieur mon filz vous escript pour le regard de Madame la duchesse de Ferrare; à ijuoy il désire singulièrement que son in- tention soyl suivie, ce que je vous prie, de ma part, de faire pour estre le plus expé- dient pour le bien de son service, qui est tout ce que je vous puis dire et l'endroict je prie Dieu, Monsieur le Président, qu'il vous ayt en sa saincte garde.

Esi ript au Plessis-les-Tours, le xx* jour de septembre 1569.

Caterine. Bbulart.

1 Le lendemain M. de Morvillier écrivait à l'Hospilal : I lis entendre à la Royne ce que m'écrivites il y a envi- 1011 un mois; sur quoy elle me dit qu'à son grand regret elle sçavoil plusieurs choses par lesquelles elle pouvoit t > 1 « 1 1 ciiiiijii'i'iiili'i' les pratiques que Ton faisoit pour vous nuire, lesquelles elle estimoil procéder de la-haine ijue aucuns ont contre vous et de l'ambition d'autres; mais nue vous pouvez estre asseuré que le Roy et elle ne 'I

ont jamais votre protection. s (Bibl. nat., l'omis Du- puy, ii° 6A0, p. t)".) Dans une autre letlro datée de Niort, le sa octobre 1569, Morvillier dil de Catherine : «Sa sature 1 -1 facile i incliner; mais si par quelque indice

lécouvre qu'elle ayt volonté il'eslahlir un garde des

. se feront sous main mille pratiques et serons ébashis que la résolution sera prise avant que d'y avoir pensé. 1 Selon lui la Reine penchait pour h; président de Birague.

1569. 21 septembre.

Imprimé dans ta Correspondance diplomatique de La Hoffo-RfarfoN, t. VII, p. 57.

\ MONSIEUR DE LA MOTIIEFÉNELON.

Monsieur de la Mothe-Fénelon, je n'ay à vous faire responce à la dépesche que nous a apportée Sabran que sur la lettre que m'avez escripte de voslre main, par laquelle j'ay veu radvancement que vous a\ez donné au ma- riage, dont je vous ay par mes précédentes escript, lequel je désire grandement s'exéculei et que, pour ce faire, vous n-espargoiezpoincl le nom du Roy monsieur mon fils et le mien. mais plutost donniez toute asseurance que nous ne deffandrons en rien au duc de Nor- folc en tout ce que nous pourrons l'ayder et le favoriser pour y parvenir et ferions, si besoin est ', que mon fils, le duc de Lorraine et mon cousin le cardinal de Lorraine v presleronl leur consentement, vous voulant bien dire que, m'ayant mis mondict cousin le cardinal de Lorraine sur ce propos de la royne d'Ecosse, il m'a dict que ung des secrétaires de ladicte royne d'Ecosse, venant de Flandres , luyavoyl dict que le duc d'Albe lui avoit envoyé dix mil escus, ce qui se conforme à ce que \ous

1 Elisabeth, dans l'audience toute récente qu'elle avait donnée à La Mothe-Fénelon, s'était expliquée au sujet ilu projet de mariage de Mari.- Stuartavei Norfolk : -il est vray, lui avait-elle dit, qu'il se mène une pratique pour ladicte dame avec un certain personnage de mon royau lequel je me déporte de nommer présentement, et me veut-on faire accroire que c'est pour îimn bien •! ad- vantage; mais ne me veulent laisser juger s'il est ainsi. Tant y a que je délibère, comment que soit, d'en •!<■ metirer l'arbitre. ( CormpondaRei La Ifod I. Il, p. a33.) Cécil, mis dans le secret, avait trouvé le projet honorable et loyal (lettre de Suss \ à Cécil dans Wright, t. 1", p. 3a5)i voir Tytler, I. VI, p. <>'i; Chalmers; Ilaynes; lettre de la reine Elisabeth au régent Murraj : Caltndar qfStat» pa 169-1 ''7". p- »3l);

Gauthier, Vie <le Marie Shtml. I. II. p. i ."> i etsuiv.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

275

m'avez mandé, et lui faisoil promesse, si elle •vouloil entendre au mariage du bastard1, de la secourir de vint mil hommes qu'il envoyeroit en Escosse, dont y en auroit cinq mil Es- pagnol/.. Eu quoy l'on veoit bien que ledict duc d'Albe veult essayer de rompre les choses qu'il a peut-estre entendu estre si avancées avec ledict duc de Norfolc, combien que l'on puisse bien s'asseurer que, quand il seroit pris au mot du secours qu'il offre ainsi, qu'il n'y satisferait pas. Partant, je vous prie de re- garder, de vostre costé, d'achever de conduire à bonne (in ce qui est bien commencé pour le regard dudict duc de Norfolc, el qu'il n'y soit poinct donné de traverse. Mondiet cousin le cardinal de Lorraine a ledict mariage gran- dement agréable et ne désire rien plus, ainsy qu'il m'a faict entendre, que de le veoir effec- tué, vous priant encores ung coup de mettre, s'il est possible, à exécution l'intention du Roy monsieur mon fils tant en cest endroict que en tout le reste qu'il vous mande par sa seconde lettre, faisant cognoistre vostre pru- dence et dextérité en ceste négociation. Sur ce je prieray Dieu vous conserver, Monsieur de la Mothe-Fénelon, en sa très saincte et digne garde.

Escript à Mannoutiers, le xxic septembre i567.

Caterine. Brulart.

1569. 3o septembre.

Oritj. Copie. Bibl. nat. fonds français , 10702. f J h 1 1 r°.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Fourquevauls, oultre la lettre que le Roy monsieur mon fils vous escript2

1 Don Juan d'Autriche.

- cil n'est rien survenu de nouveau, écrivait le Roi, nos ennemis s'estant toujours tenus à Faye-la-Vineuse de j

j'ay bien voiillu vous faire ce mol pour vous dire que je trouve fort estrange que depuis la procuration envoyée par delà pour la conclu- sion du mariaige du Roy monsieur mon fils, nous n'en avons eu aucunes nouvelles, ce qui me mect en bien extresme peine pour le désir que j'ay que cest œuvre si avant commencé se parachève, vous priant m'en faire sçavoir des nouvelles incontinent. Au demeurant je vous envoyé des pouppées pour les infantes, lesquelles vous baillerez à ma cousine la du- chesse d'Alve pour les leur distribuer de ma part ; c'est ce que j'av à vous dire pour le pré- sent, priant Dieu, Monsieur de Fourquevauls, vous avoir en sa garde.

Escript au Plessis-les-Tours , le dernier jour de septembre i56o,.

Caterine.

1569. 3o septembre.

Imprimé dans la Correspondance diplomatique de La Mothe-Fénelon , l. VII, p. 61.

A MONSIEUR DE LA MOTHE-FÉNELON.

Monsieur de la Mothe-Fénelon, nous avons bien particulièrement entendu par vos deux dernières despesches des xme et six* de ce moys Testât auquel sont les choses de par delà,

delà ia rivière et mon frère, le duc d'Anjou, à Cliinon au delà de ladicte rivière, attendant les forces qui lui viennent. Maintenant qu'il les a jointes avec luy, il a commencé dès hier à faire passer les Suisses, le bagage et l'artillerie au delà de ladicte rivière, en délibération de la passer aujourd'hui avecques le reste de l'armée pour aller trouver mesdicts ennemis et les combattre, pendant que la saison y est propre. Par les advis qui sont venus à mon frère, il a entendu que les ennemis sont décampés de ils esloient, silost qu'ilz ont esté advertis du passage de madicte armée. Il n'est pas bien cerlain encore quel chemin ils veulent garder, ou s'ils se veulent tirer du costé de la Chanté, mais on peut voir qu'ils ne veulent pas venir au combat. » (Même vo- lume, p. 1 10.)

35.

276

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

les propos que vous a tenuz la royne d'Angle- terre ma bonne sœur sur la nouvelle que le lîo\ lu\ a donnée des mariages de luy et de ma fille1, el aussy sur le faict de la royne d'Ecosse, contre laquelle elle se montre de jour en jour plus offensée, ainsy mesme que le tesmoigne la lettre que m'avez escripte de voslremain, ilésiranl le Roy mondict sieur et fils que vous regarderez à Iraicler dextrement ce qu'il vous a mandé par celle que Sabran nous a portée, dont vous sçaurez bien juger si l'occasion ne s'en présente pas à propos.

Quant à Testai de nos affaires, il est tel que, nostre armée estant aujourd'hui renforcée d'un bon nombre de chevaux franco y s que mon fils a attendus au séjour qu'il a faict à Chi- non; après il est à suivre nos ennemys, qui sont au dedans de leur conqueste pour les attirer au combat, dont dedans peu de jours il se sçaura certainement ce que s'en devra espérer, estant ladicte armée aussy belle et en la plus grande délibération de bien faire qu'il se peult dire, priant Dieu, Monsieur de la Molhe-Fénelon, vous avoir en sa saincte et digne garde.

Escript au Plessis-les-Tours, le dernier jour de septembre i56g.

Caterine.

Brulart.

1569. * 3 octobre.

Orig Bibl. nat. fonds français, n°3i78, I* 1 63.

\ MONSIEUR DE HUMIÈRES,

COUVKRNEUÏI DE PEltONNE.

Monsieur de Humyères, le Roy monsieur

1 sLa reine m'a montré an commencement esliv ung peu troublée de l:i nouvelle (pie contenaient vos lettres dont m'a demandé si les choses étoient déjà conclues;

surquny s'entend la jalonne ipi'elle a de la i \elle

Brmation d'alliance avecle roy d'Espagne.» [Corres- pond, diplom. de La Mothe-Fénelon, t. II. p. a3o.)

mon fil/, et moy avons entendu comme les filles du feu sieur de Morvilier se sont retirées par devers vous, ce que nous trouvons bon el que doresnavant aussi vous les reteniez auprès de vous, nous promettans que vous les sçaurez mieulx traictier et prendrez d'autant plus vo- lontiers ceslc charge que aucune autre per- sonne, leur estant parent si proche que vous leur estes, et en ce faisant ferez chose qui me sera fort agréable pour la particulière affection que je porte à leur bien el conservation. Et n'estant la présente à aultre fin, je prie Dieu qu'il vous donne, Monsieur de Humyères, ce que desirez.

Escript au Plessis, le mc jour d'octobre i5fi9.

Caterine.

De l'Aubespinb.

1509. 7 octobre '.

Aul. Arch. nat. collect. Siraancas, K i5i2 , 106.

A MON FILS LE ROY CATOLIQLE.

Monsieur mon fils, nous ayent Dieu fayst la grase que mon fils le duc d'Enjou ha encore guagné une balalle sur les rebelles du Ro\ vostre frère2, lequel sachant l'amitié que lui

1 Au dos : De la Reine mère, le vu° octobre i56g.

: Le récit de la bataille de Moncontour a été publié sous ce titre : Discours de la bataille donnée le !> octobre, proche de Moncaurtour, Paris, Dallier, i56g; Orléans. Gibier, 1 5Gg, in-8"; Poitiers, i6at, in-ia". Voir la re- lation oflîciclle dans le tome VII de la Correspondance diplomatique de La Mothe-Fénelon, p. 65.

Voici en quels termes Henri de Navarre et le Gis aine de feu le prince de Coudé, Henri de llonrbon, annon- cent a Cécil la perte de la bataille de Moncontour :

tr Monsieur Cecill, nous envoyons à Monsieur le car- dinal, notre cousin et oncle, le discours de la bataille dernièrement donnée le m* de ce mois el l'avons prié de vous en faire part, comme celluy (pie noussçavons estre si zélé en la cause que nous soutenons, (pie vous serez grandement en suspens jusqu'à ce que vous en sçaurez la vérité, el parce que vous ne désirez pas moins Bçavoir

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

■2i:

portés et i'afection que avés de voyr l'honneur de Dieu restabli en son royaume et qu'il de- meure aur1 de ses malheureus trahies, n'a voieu falir yncontinent qu'il a lientendu toute

l'estat auquel depuis la bataille nous sommes , nous l'avons pareillement représenté par ledict discours, et depuis, parce qu'en avons escript à nostre cousin et oncle, et saicliant que le tout vous sera par luy faict entendre, nous en remettrons à ce qu'il vous en dira; et parce que nous avons entendu par le s' de Cavaignes les bons offîcesque vous laides pour nous en affaires qui nous con- cernent et la peine que vous y prenez tous les jours, combien que la seule rétribution qui vous attend du ciel, comme à tous ceulx qui s'emploient vertueusement à l'honneur du Seigneur, à la deffense et amplification de son règne, soit le but principal de vos actions en cest endroict, nous ne laissons de vous en estre bien fort obligés à recognoistre par tous les moyens que Dieu nous donnera les biens que nous ressantons de vostre part, lesquels nous sommes rontraincts, à.ceste heure plus que jamais, vous prier vouloir continuer et accroistre, puis- qu'il plaist à Dieu que le danger et besoing soit accreu et multiplié sur nous, et par conséquant d'autant plus à procbe de tous ceuk qui font profession d' estre délivrés du joug de l'Antéchrist. Nous vous ferions plus ample remonstrance , si nous n'estions asseurés que vostre bon zelle n'a besoing d'excitation, et que vous considérez, avec la prudence que Dieu vous a donnée, ce qui est né- cessaire et expédiant, tant pour le service de Dieu que pour la seureté de ceulx qui font profession d' estre de son party, et singulièrement de Sa Majesté de la royne, laquelle comme tenant le premier lieu entre les princes de la religion, et pour autres particulières occasions que vous sçavez , est la première en la hayne et eîivye de nos communs ennemis. Et pour ce que toutes ces choses vous en conférerez avec notredict cousin et oncle plus ample- ment que ne pourrions par lettre, nous ferons fin, vous asseurant que nous avons si agréable la bonne et inlbyme amytié qui est entre vous, que nous estimons tout ce que vous faictes en son endroit estre faict à nous mesmes , et le recognoistrons par un accroissement d'obligations envers vous.

«De Xaintes, ce xvi" octobre i56y.

ti Vos bien bons et affectionnés auiv-i,

I'HeMU', Heni\ï de Bourbon.»

(Record office, State papers, France, vol. 66, ori- ginal.)

1 Aur, hors.

la vérité et particoularilés, coine le tout a\>l pasé, le fayre entendre Voslre Majesté par un diseurs qu'i lui envoyé par cet présant porteur, comme à celui qui y a sa part pour le secours qu'il a plu à Vostre Majesté nousballer du conte de Manscfel, lequel ayt blésé et ha si bien et vallament fayst que je ne puis que je ne prie Vostre Majesté de lui fayre conoys- tre cornent ayle1 l'estime et ha agréable le servise que lui et les truppes que lui a donnés en gerde nous ont fayst là; à cet que vous ha mendé mon fils yl net posible de mieulx, et puisqu'il a pieu à Dieu nous donner cete grande victouire et me conserver mondist fils du azart2 au yl a ayslé, nous ayspérons qu'il nous fayré la grase que ce sera la fin de tant de mauls que avons eu en cet royaume, et que cete victouire ne servira ceulement à nous mes au repos de toute la crétienté et aystablisement de nostre saincte foy catolique, m'estiment bien heureuse que Dieu aye fayst la grase à mon fils d'estre instroment d'un si greht œuvre , dont y l'a si bien asysté que en set moys lui ha donné dus3 victouire, dont j'espère que cete-ysi sera plus profitable que ne l'eut l'aultre; cet que je lui su plie et à Vostre Majesté de-vo- louir haster la conclusion du mariage du Roy mon fils, aystent cliause que j'é si lontemps désiraye que je aurès grent regret cet'1 je mourès avent luy voyr des anfans, qui m'an fayst lent préser Voslre Majesté, lui prient avovr tousjours pour recouiendés dus in- fantes, lesqueles ne me puis guarder de re- comender à Vostre Majesté, encore que je sache n'an n'eslre besouin; mes l'amour que j'é portave 5 et porte encore à la royne leur

1 Ayle, elle.

- Azart, hasard.

3 Dus, deux.

' Cet, si.

5 Portaye, porté'.

278

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.

mère me le coinende Lent que ne m'au puis guarder. Monsieur mou fils, je vous, supl^e ae, trouver -mauves une requête que je lui \eus fayre el me la vouiouyr «corder; c'«i pour cel jeantilhomme présant portent qui est à moy, m mu' li loniinoGond^jcnlilhoniniellnianlmel bien u.i\ el de bonne maysoa, povent mériter la grase que je demande pour lui ver Vostre Majesté, ayslent natif enn Espagne, sa mère vivante el désirant-yl DQVoyr aler et demeurer aveques grade honorable; que pour aystre li- dèle et toute sa mayson au servise du Roy mon lils el demqy, je, désire infiniment a\oyr cete grase de Vostre Majesté1 pour lui que je ré- puleré corne à moy, qui est de lui volouir auclroyer l'ubist de sr Jacques de l'espée, luy volent en sela Vostre Majesté pour l'amour de moy l'y euser de cortoysie et me monslrcr que ma requête aura aysté mise en conside'ratiou par delà; el encor que le conoystré pour qui luy plèra de ses serviteur que je aye moyeu de le reconoystre, je luy suplie aveques la mesme confianse me le mender, car je plus grend plésir et désir que luy pouvoyr l'ayr servise pour mieulx lui fayr par ayfayst conoystré l'afection que porte Vostre Ma- jesté '

Vostre bonne mère et seur,

Caterine.

1 569. 8 octobre.

Orig. Brilith Mus. Itibl. coll. Cnlig. E, vol. VI, f" n4. 1 HOSTIE THES CHERI I. TRES VMM-: riiwe SOEUR

LA ROYM: I) ANGLETERRE2.

Très haulte, très excellente et très puis-

' Au dos : De la Reine mi'-re, le vu octobre.

s Voici la réponse d'Elisabeth :

ïTrès haulte et très excellente princesse, par les lettres de nostre bon frère le Roy vostre lilz el par les vostres que nous a baillées le s' de la Motlie, son ambas-

s.ioti' princesse, nostre très chère el très amée bonne sieur et cousine, puisqu'il a pieu à Dieu donner au Roy nostre 1res cher lilz une victoire sur ses subjeclz rebelles en la bataille que nostre très cher filz le duc d'Anjou leur a donnée, il a voulu pour l'aise qu'il estime que vour recevrez d'une telle nouvelle vous en donner advis, ayant envoyé l'ordre au sieur de la Molhc de vous discourir et faire en- tendre les parlicularitez du succès de ladicte \ ictoire, laquelle réussira comme nous espérons à l'obtention de l'obéissance qui est dette ;iu Roy mondict sieur et filz par sesditz subjets el au repos de ce royaulme, vous priait! croire ledicl sieur de la Moite de ce qu'il vous dira sur ce de noz parts comme feriez nos propres personnes, et sur ce je supplie le Créateur, très haulte, très* excellente et très puissante princesse, nostre très chère et très aînée bonne sœur et cousine , qu'il vous ait en sa très saincte et digne garde.

Du Plessis-les-Tours, le vm'jour dfoetobre 1669.

Vostre bonne sœur el cousine,

Caterine.

sadeur résidant près de nous, el par le rapport dudict ambassadeur, avons esté advertye de l'heureux succès qu'a eu nostre cousin le duc d'Anjou vostre lils sur les subjeels du Roy, et pour la sincère affection que portons à noslredicl bon frère, à qui comme prince souverain liiini' obéissance est due en son royaulme, nou> souhaitons du meilleur endroit de notre cueur qu'il cust mis lin à tant de misères et calamités que, de jour à autre, en- tendons eschoir sur son peuple et pays par ces guerres

civiles, de telle façon allumées en son royal et que

Dieu y fust servy et honoré comme appartient, lu] obéy, el ses bons et fidèles subjets asseurés et soulagés, vous pryant de croire que serons très aise de nous y employer,

com chose plaisantes Dieu ft séant à toul bon prince,

amy et allyé, et pour ce pouvez asBeuremenl Faire estai de nous, comme avons plus amplement dict audict s' de la \lolhe, auquel nous nous remettons. » (Record office. State papert, France.)

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

279

1569. 10 octobre.

Aut. Bibl. nat. fooils français, 3237. 58 r°. A MA COUSINE

MADAME LA DUCHESSE DE NEMOURS.

Ma cousine, la contèse de Fiesques, qui s 'an va limer son uiary1, pasa par Parys et je n'é voleu la léser aler san vous fayre cet mot pourvous dire que mon me'desin , que j'é envoyé aveques voslre fils2, m'a mendé qu'il sel porte bien, n'ayent poynt de fièvre, encore que la bleseure souit sur le col du pié, yl ne touche poynl l'os et ayspère qu'il sera bientostgue'ri, cet que vous ay bien voleu mender en recom- pansé de la pouine que prends auprès de mon fils le duc3, de quoy je ne vous puys ase's re- mersier, et pour aystre ladiste coutése le porteur de la présante, ne la fa y plus longue et pryré Dieu qu'i vous rende mari et fils bien tost enn ausi bonne santé que les pouvés désirer.

Du Plésis, cet xe d'octobre 1669.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1569. i3 octobre.

Aut. Bibl. uat. fonds français, îoaio, 9. A MA COUSINE

MADAME DE NEMOURS.

Ma cousine, je suis bien ayse de l'aseurance que me donnés delà santé de mon fils le duc et vous mersie bien fort du souiu que enn avés prias que je métré pouine en cet que auré de moyen de le reconoyslre. Cet porteur, qui ha

1 Madame de Fiesqnc était tille de Robert Strozzi; elle allait rejoindre son mari Scipion de Fiesque , ambas- sadeur auprès de l'Empereur, et avait été cbargée par Catherine de former aux mœurs françaises la fiancée de Charles IX, Elisabeth d'Autriche. (Hubert-Languet, Epis- tolœ, p. 1 38.)

- Le duc Henri de Guise, blessé à Moncontour.

' Le duc d'Alençon.

veu vostre fils vous dira de sa bleseure que , à cet que me inende mon médesin, encore qu'elle soye en lieu dolcureulx, yl espère qu'il sera bien tost guéry, mes qu'il se guarde, cornent yl fayst à présant, jeusques à cet qu'il souit bois de leurs mayns. J'espère, ma cousine, mes que vegniès, que le troveré si bien pour le mal que n'auré cause que de louer Dieu, lequel je prie vous donner cet que désirés.

De Bourgueil, cet xme d'octobre 1 565.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1569. a6 octobre.

Co['ie. Bibl. u:it. fonds français, 1075.

A MONSIEUR DE FOUROUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, nous avons receu les lettres que vous avez escriptes, tant celles du xvie du passé, que celles qu'aviez escriptes ' de vostre main dix jours après les aultres, par lesquelles nous avons veu bien au long ce

1 Voici ce que Fourquevaux avait écrit à Catherine : tcJe retournis à l'audience le douziesme du présent pour sçavoir la cause du retardement, et ce qu'il plaisoit au- dict sieur Roy que j'escripve sur ce faict à Voz Majestez, n'estant honnesle ny de mon devoir que je différasse plus à vous despecher ce porteur avec la vérité de ce qui se passoit. Sa Majesté me pria de surseoir encore trois jours, afin de veoir si sondict courrier viendrait, lequel il attend d'heure à heure. J'ay différé en espé- rance de vous pouvoir escripre quelque certaineté, mais je n'en ay autre que de vous dire que ce roy est ou faicl semblant d'estre fort mal content du conseil et des mi- nistres de Portugal qu'ils sont si longs de renvoyer son courrier avec la commission. Il est vray qu'il excuse la jeunesse du roy son nepveu et le malheur de la pesle. qui les lient en continuel travail, de n'avoir maison, nv demeurer ferme, ny arrester en un lieu; ains sont con- traincts de vaquer et de changer logis de jour en jour, esgairez etescartez en divers lieux. J'en ai parlé à M le cardinal de Ciguenze, qui en donne le tort au danger. V'antmoins, pour ceque telle façon de faire ne peult vous apporter sinon mauvaise satisfaction , il m'a demandé, requis et prié de retenir ma despesche jusques à ce jour

280

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.

qui s'est passe' entre le lloy Catholique el vous pour ie faict du mariagedu Roy monsieur \m>i> lils. et de tua lille; sur quoy te Roy naondict sieur el (ils vous l'ait bien ample response1,

présent, ce que j';i\ 6icl, el ne siamois dire si en ces dilations y ;i finesse, ny intelligence avec le Portugal, afin de ravoir si vous tairez la paix-, comme icy ils en nui belle peur, el le mesme cardinal m'a dicl qu'il la craint pour infinis respects; il m'a dict pareillement qu'ils altendoient response de l'Empereur dans le dix- liuicliesme ou, au plus long, le vingtiesme de ce mois, par ils sçauront quand et comment les deux futures roynes viendront. (Même volume, p. 383 et 384.)

1 \ oici la lettre de Charles IX :

•• Uonsieur de Fourquevauls, j'ay receu le vint-uniesme de ce mois une despèche de vous du seiziesine de sep- tenibre, ensemble d'autres lettres escriptes de vostre main, dallée- de ilix jours aprez, toutes lesquelles m'ont esté rendues par ce courrier que je vous renvoyé en diligence, ayanl bien au long veu et considéré tout ce qui est porté par lesdictes despèches, mesmement les propos que vous avez eus avec le Roy Catliolicque mon frère, et ce qu'il vous a respondu touchant l'cfTaict des mariages, pour l'exécution desquels je vous ay envoyé les pouvoirs, et le retardement qu'il y a du costé de Portugal; en quoy il me semble qu'il y a un peu de négligence et suis très aise de ce que vous avez respondu audict sieur Roy Ca- tholicque sur ledict faict, qui a esté bien et sagement, ne pâmant penser d'où peust procéder reste dilation ny l'oc- casion d'icelle, si ce n'est ce que vous m'escripvez par vozdictes lettres; à quoy je trouve grande apparence, si ainsi est que les deux courriers qui estoint despécbez pour apporter ledict pouvoir soint arrivez, et qu'on n'aye voullu monslrer celluy qui l'aura apporté, pour faire tousjours tirer cest affaire en longueur, ce qu'encores que fust,je désire néantmoins, Monsieur de Fourquevauls, que vous feignez ignorer et aussi l'arrivée desdicls courriel s , ou bien quand desjà vous l'auriez faict entendre audict Roy Calholicqne mon frère, comme vous m'es- cripvez que vous voulez faire, à loul le moins que vous monstriez de croire que lesdicts courriers n'ont peu ap- pOrter ledict pouvoir pour los incommndilez portées par rostre despèche, désirant que, pour ne perdre le temps, nonobstant que je vous escrive par ma première despèche que vous ne haletiez de mon mariage sans celuy de ma seur, vous ne laisserez de leur offrir de commanceràcn parleret Iraicter avec ledict rieur lloy Catliolicque mon frère, qui a

par laquelle il sera aisé de voir que ce u'esl pas de noslre costé que vient la longueur, connue on l'a \oulu dire. Je ne puis rien ad- jouter à ce que vous en escript lelloy mondicl

toute puissance d ■■ le faire pour le regard de l'Empereur, attendant (pie ledict pouvoir de Portugal soit arrivé, lequel vous espérez delivoir venir devant la conclusion de mondicl mariage. C'est chose que je veulx que vous faciez, afin de les laire parler plus clair et voir ce qu'ils diront, et encores pour ostor toute difficulté el retardement, jeseray content en tout événement que vous traictiez dudict ma- riage de ma seur, nonobstant que ledict pouvoir ne soil venu, à la charge, que ledict Roy Çatholicque mon frère permettra et s'obligera de faire ratifier ce qu'il aura ac- cordé, ou ses députez pour le regard dudict mariage, comme pareillement du mien. C'est à mon advis, Monsieur île Forquevauls, oster toute occasion au inonde de parlei el de dire que de ma part venoient les difficultés, comme on a dit par ry-devant. Je trouve que c'est de delà, et qu'ils n'y marchent pas si franchement , ni de si bon pied que je fais, ne voyant pas que noz affaires soint de présent en tel estât qu'ils doibvent penser à user de plus grande longueur et me traicter de parolles; car, grâces à Dieu, j'espère estre paisible en mon royaume dedans peu de temps, et mettre si bon ordre à mes affaires qu'ils n'auront occasion de se mal contenter d'eslre alliez d'un prince tel que je suis. Je ne vous endiray davantage, m'asseurant que vous sçaurez bien et dignement manier cest affaire selon vostre prudence et vous servir à propos de ce qui sera bon pour effectuer ce que je désire, dont vous rn'ad- verlirez au plustost, et de ce qui sera survenu. Au de- meurant, Monsieur de Fourquevauls, depuis vous avoir d îspéché le sieur Hyeromino Gondi, après la bataille donnée, voyant que mon frère le duc d'Anjou avoit re- gagné sur mes ennemis bien trente lieues de pais, remis en mon obéissance les villes de Gbastellerault, Par- tenay, S'-Mcxanl, Nyurl et plusieurs autres petites villes etchasteaux qu'ils tenoient, et contraint mesdicts ennemis s'enfuir devant mon armée avec si peu de cavalleri" qui leur reste, je me suis acheminé en mon armée j'espère donner si bon ordre à toutes choses, et la fortifier telle- ment, que bientosl j'auray l'issoe de cesU guerre telle que je la désire, estant mesdicts ennemis eu tel estai qu'ils ne se peuvent résuuldre a rien que ce soit. S'il survient quelque aullie i hose, je vous en donnera] advis. r Escript au canq.de la bande, le viol septic-me JOUI d'octobre i.">(i<|.» ( Même volume, p V'.l.l

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

281

fils, sinon vous prier user en cela de la mesnie prudence el sage conduicte dont vous avez par ci-devant usé, en ce qui s'est offert de delà pour le service de vostre maistre, nous advertissant de ce que vous en aurez faict. Priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa saincte et digne garde.

Escript à Fors, le xxvi' jour d'octobre i56o. '

Caterixe.

1569.

novembre.

Imprimé clans la Correspondance diplomatique de la Mothe - Fénelon , t. VII, p. 71.

A MONSIEUR DE LA MOTHE-FÉNELON.

Monsieur de la Mothe-Fénelon, le Roy mon- sieur mon fils et moy sommes grandement satisfait du bon debvoir et de la dilligence dont vous usez à nous rendre compte sy au long et par le menu , de Testât des affaires de la royne d'Escosse, ma belle-fille, et de celles du lieu vous estes. Sur quoy ledict seigneur vous fait sy ample response et sy au long entendre sa volonté', et de ce qu'il désire que vous faictes, tant pour la liberté que le bon traitement de ma belle-fille, qu'il n'est besoing que je vous en dise aucune chose; mais je vous prie vous employer en sorte pour ladicte dame qu'elle connoisse par effet le fruict de vostre aide, et le désir que nous avons de la favoriser en ce qu'il nous sera possible.

Et quant au mariage d'elle et du duc de Norfolk, nous avons trouvé bon ce que vous en avez faict jusques icy, et que cy-après vous favorisiez à ceste affaire, en tout ce que vous pourrez; mais il faut que ce soit avec dex- térité et sy secrètement que la royne d'An- gleterre et ses ministres n'en puissent rien rognoistre.

Le sieur de la Croix vous fera entendre la réduction des ville et chasteau de Lusignan

Catherine de Médicis. ni.

et de Xaintes en l'obéissance du Roy niondict sieur et fils et l'espérance que nous avons d'y rccepvoir bienlost Saint-Jeau-d'Angely, qui me gardera vous en faire autre discours, ny la présente plus longue, priant Dieu, Monsieur de la Mothe-Fénelon, vous avoir en sa saincte et digne garde.

Escript au camp devant Saint-Jehan-d'Au- geli, le premier jour de novembre 1 5 6 9 .

Caterink. Fises.

15G9. 3 novembre. Minute. Bibl. nal. fonds français, i555o, 97.

A MONSIEUR DE BELLIÈVRE.

AMBASSADEUR EN SUISSE.

Monsieur de Bellièvre, j'ay veu par voz lectres du dernier du passé comme vous dé- sirez venir par deçà pour veoyr le Roy mon- sieur mon fils, et donner ordre à voz affaires par deçà, ce que, comme vous pouvez veoyr par ce qu'il vous escript, il est bien content de vous accorder après que vous aurez satis- faict à ce qu'il vous a mandé par le collonel Pfiffer el que vous voyez que votre absence ne puisse apporter préjudice à ses affaires ausquelles avant que partir je vous prye si bien pourvcoir el donner ordre qu'il n'y puisse advenir aulcun inconvénient. Priant Dieu. Monsieur de Bellièvre, vous tenyr en sa saincte garde.

Escript au camp devant Saint-Jeban-d'An- gely, le ru6 jour de novembre 1669.

Caterine.

1 569. 6 novembre.

Aut. Bibl. nat. fonds français. 3297. 63.

A MADAME

LA DUCHESSE DE XEMOURS.

Ma cousine, j'é reseu vostre letre par No-

36

ivir-M v

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

cbèle et veu cet que par lui me mendés; à quoy j'é fays satisf'ayrc, corae voire's, désirent lousjour vous fayre eonoyslre en cet <|ue je auré le moyen, combien je désire vous voyr en toutes chauses contente, el voldroys qu'il fust ausi bien en ma puisanse de povoyr re- metre en sa première santé vostre mary, sa- chant que le voyent, cornent me mendés, que rien ne vous peult contenter ne donner plésir et que aystes enn eune continuele poyne el anuy, de quoy je an resan ma part pour l'amitié que je vous porte et pitié (jue j'é d'eun si jeune prinse, l'ayent veu corne je ay, qu'il souil tombé en tel ynconvénient et voldroys avoyr chause qui lui peult servir au recoure- menl de sa santé, car je ne lui aypargnerès quele quèle peult aystre; el cet que jeavoys, qui luieult peu servir, Dieu l'a pris, qui étoyt mon médesin, de (]uoy je suis ynfinimenlmar- rye; mes celui que j'é prins en son lieu, l'on m'a aseuré aystre [ailleurs qui souil à pré- sant demeurés et ynsin Monsieur Cliapelein l'estime; s'il vous yl peult servir, encore que je Paye mendé, et tené le lent que yl ann are de besouyn, car j'espère que encore, veu la jeu- nese et qu'il veuille croyre les médesius bons elnon tous ces aultres manière de jeans, coinenl yl a fayst jeusques à présant, que Dieu leur favré la grasc de le nous rendre plus sayu el mu'tiK qu'il n'est ne a esté; et pour niieulxle povoyr fayre secourir, je vous prie ne vous eu donner lent de faseberie que à la fin vous ne demeuriés malade et vous souit aultè le moyen d eslre près de lui pour le servir et fayr fayre cet que lui est nésesayre, car cet nous seroyl double mal et lui fayriés trop de faillie à sa santé. Je voldrès vous povoyr avoyr pour vous ayderà prendre plus de forse et ne vous tent ennuier, cet que vous prie, ne le pouvcnl fayre, que au moyns preniés de bonne part cet que \ous en mende el me volouir croyre

et vous ayforser à vous réconforter et vous eoneéler aveque Dieu et vous aseurer qu'il ne vous lairra poynt et qui le vous rendre encore en bonne santé, cet que je lui suplie de loul mon ceour.

De.Toné-Holonne,cetvi'de novembre i56o.

Caterink.

1509. 8 novembre. Copk-, Ribl. DOt fonds français, 1075a, «75.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Fourquevauls, le Roy mon- sieur mon fils vous a déjà faict entendre par ses dernières despesches son intention sur la resollulion des mariages, le moyen de rompre toutes les dilations desquelles on use de delà et de faire ronnoislre que ce que nous dési- rons le plus est l'accomplissement de cest œuvre; à quoy nous ne pouvons aucune ebause adjouster ny changer que nous n'ayons de voz nouvelles, lesquelles sont attendues en bonne dévotion. De ce qui est de présent de noz affaires, elles sont en lion estât, grâce à Dieu, comme vous verrez par ce que le Roy mon fils vous en escript ', qui est tout ce que vous sçaurez attendre de nous pour cestebeure, priant Dieu, Monsieur de Fourquevauls, vous avoir en sa saincte el digne garde.

Escript au camp de Saintes, ce VIII* jour de novembre i56g.

1 Voici ce qu'écrivait Charles IX : rr Estant arrivé en mon armée, l'effroy en est venu si grand à mes enne- mis et rebelles que sans aucune résistance ilz ont aban- donné une grande partie des villes qu'ils tenoienl, entre autres celles de Lusiguan et Xainctes et depuis j'ay toujours tenu assiégé Sainl-Jean-d'Angely, laquelle ayant esté furieusement battue de canon, ceulx de dedans effrayez sont venus à parlementer et à taire office d'en sortir dedans huit jours avecques composition, de sorte que je la tiens comme rendue en ma main.-' (Même volume, p. /i 7 /i . )

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICl-S.

^83

1569. 11 novembre. Aut. Arch. nat. collect. Simancas , K i5i3, i3a.

A MONSIEUR LE PRINCE DEYOLl '.

Monsieur le prinse , j'é voleu , s'an retournent Dalmeda'2, et sachant cornent yl vous ay ser- viteur, j'é aysté bien ayse de le gratifier en tout cet que vous m'avés ayscript, corne je favré en tout les chauses que désirerés de moy, sachant l'affection que ave's toujours eue d'entertenir ces dus roys en l'amytié et frater- nité qu'ils ont, cet que vous prie volouir con- tineuer et me tenir en la bonne grase du roy monsieur mon fils, corne cela3 qui n'a plus grent plésir que de voyr augmenter par tout moyen l'amitié' et pays entre eulx et pour se que je m'aseure que ledicl Dalmeda vous dira bien au long toutes nos novelles, je fayré fin, vous prient avoyr tousjours en recomandation cet que cera pour le servise de les ynfantes mes pelittcs-filles et me aubliger de plus en ]>lus a le recognoistre en cet que je aure' de moyen.

Du camp devant Saint-Jean-d'Angeli. cet ontiesme de novembre 1569.

Caterine.

1569. 12 novembre. Copie. Bitil. nat. fonds français, n3 10752, {" Û76.

V MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Fourquevauls, vous verrez ce qui est contenu en la lettre que le Roy mon- sieur mon fils vous escript depuis sa première et qu'il de'sire que vous f'aictes entendre au Roy Catholicque mon bon fils, comme chose qu'il a tort à cœur et qui lui touche de près, le priant à ceste cause de la bien poiser et

1 Don lluy.- Gpmez de Silva. : D'Almeida.

Cela , rellfu-fci;

meurement considérer et, aj)rès, sur ce luy donner advis el conseil de ce qu'il a à faire pour empescher que ceste nouvelle levée ne luy tombe sur les bras, qui nous remettroil au commencement de tous nos maulx. Je vous prie, Monsieur de Fourquevauls, luy fayiv bien toucher au doigt toutes les raisons con- 1 tenues en ladicte lettre et nous escrire par 1 courrier exprès, incontinent la response qu'il vous aura faicte. Je prie Dieu, Monsieur de Fourquevauls, vous avoir en sa garde.

Escript au camp de Tonnay-Boutonne, le douziesme jour de novembre 1 069.

C.VTER1NK.

1569. ai novembre.

Orig. Arch. de9 Médius à Florence, dalla lilza f^-iQ . nuova nuuierazione, p. 39a.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE FLORENCE.

Mon cousin, je ne sçaurois dire avec quel plaisir le Roy monsieur mon fil/, et moy avons receu la congratulation que «ous avez envoyé faire par le seigneur Troille Ursin sur la tant belle et notable victoire qu'il a pieu à Dieu luy envoyersur ses rebelles, qui ne nous a esté que une confirmation de l'asseurance que nous avions du grand contentement qu'en receviez pour la bonne affection que nous sçavons de longue main vous portez au bien et prospérité de ceste couronne, que nous es- pérons veoir bien tost remise en sa première splendeur, estant lesdictz rebelles tellement mattez par ceste victoire, qu'il ne nous reste plus que trois ou quatre places (pie tout le pays qu'ilz avoyent usurpé ne soycl réduicl à sa deue obéissance, ce que nous sommes après de faire sans y rien espargner, de sorte que nous espérons en avoir bien tost la raison, qui sera ung moyen pour tant plus effectuer

36.

28û

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

aisément le mariage de mondict seigneur eL filz, doul aussi vous resjouissez par vostres lettres, lequel j'espère tournera au bien uni- versel de toute la chrestienté, et particulière- ment de rostre maison; en quoy je m'en»- ployray tousjours de ceste bonne affection que j'ay donné charge audict seigneur Troille vous asseurer de ma part. Sur quoy je vous prie le croire, et hiy adjouster l'oy comme vouldriez faire à moy-mesmcs, qui pour fin de la présente prie Dieu vous avoir, mon cou- sin, en sa saincle et digne garde.

Escript au camp près Saincl-Jehan-d'An- gely, le xxi° jour de novembre 1060.

Voslre bonne cousine,

CaTERINE.

1 569.

novembre.

Orig. Arcli. des Medicis à Florence, dalla filza 073G . nuova numcrazîone , p. 990.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE PRINCE DE FLORENCE.

Mou cousin , tout ee que le seigneur Troille Ursin nous a sceu dire de vostre part et vostre lettre du xxvne du passé lesmoigner du grand contentement que vous avez du mariage qui se doibt faire du Roy monsieur mon fils avec la tille de l'Empereur, et que vous a\ez eu de la grande et notable victoire que Dieu luy a donnée sur ses ennemys et rebelles n'a que île bien peu confirmé l'asseurance que nous avions qu'il en adviendrait ainsi, veu que par bonne et longue expérience nous sçavons la bonne affection que vous portez au bien et prospérité de ceste couronne, de laquelle vous devez attendre le contresebange en tout ce qui succédera heureusement au bien et prospé- rité de vous et vostre Estai, lequel vous nous trouverez tousjours bien prestz d'embrasser, ainsi que j'ay donné charge audict seigneur Troille vous dire de ma part. Sur lequel me

remettant, après vous avoir prié le croire,

comme vouldriez faire moy-mesmes, je pri-

ray Dieu vous avoir, mon cousin, en sa saincle

et digne garde.

Escript au camp près Saiut-Jehan-d'An-

gely, le xxin jour de novembre i56o.

Voslre bonne cousine,

Caterine.

1569. 2 3 novembre.

Orig. Arch. des Médias à Florence , dalla Olza 0736 . nuova nunjerazione, p. 391.

A MONSIEUR L'AMBASSADEIR

DE BON COUSIN

MOiNSIEUR LE DUC DE FLORENCE.

Monsieur l'ambassadeur, vous entendrez bien au long par les lettres du Roy monsieur mon filz comme nos affaires nous ont suc- cédé heureusement depuis les dernières que nous vous avons escriptes, en la réduction qui a esté faicte des isles d'Oleron et de Maran en nostre obéissance, et ce qui a empesché que la capitulation qui avoit esté faicte avec ceulx qui tiennent Sainct-Jehan-d'Angely contre nostre service n'ayt sorti effect, ce que je ne vous ne discoureray davantage, me re- mectant à ce que vous en escript plus parti- culièrement mondict sieur et filz et fini- ray la présente par prières à Dieu , Monsieur l'ambassadeur, qu'il vous ayt en sa garde.

Escript au camp près Sainct-Jehau-d'An- gely, Je xxni" jour de novembre i5Go,.

Caterine.

De l'Aubespine.

1500. 37 novembre. Copie. Bibl. nal. fonds français, 11" 1075,, f" 079.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Fourquevauls, je ne puis rien

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

285

adjousler à ce que vous escript le Roy mon- sieur mon fils, vous serez bien particullière- menl informé de l'estal de ses affaires par sa lettre1 et de ses intentions dont il désire que vous faictes part au Roy Catholique mon beau- fils , de quoy il s'asseure aussi que vous sçaurez bien et dextrement user, comme vous avez faict jusques à présent de tout ce que vous avez eu en charge. Surtout vous n'aurez à parler aucunement de ce que il vous mande de la Personne- si l'on ne vous en mect en

1 Le Roi lui mande que les défenseurs de Saint-Jean- d'Angély lui ayant demandé, avant de se rendre, de faire savoir à leurs principaux chefs l'extrémité à la- quelle ils se trouvaient réduits, il a consenti à celte trêve. (Même volume, p. A8o.) Le duc d'Aumale écri- vait le i 5 novembre au duc de Nemours : « Nous tenons Sainl-Jean-d'Angeli rendu demain ou jeudi.» (Bibl. nat., fonds français, 3227, p. 6'i.)

2 Catherine fait très sommairement, et pour cause, allusion à la mission du sieur de la Personne envoyé auprès du Roi et d'elle par les chefs protestants. Voici le récit de cette audience, qui est comme la préface de la paix de Saint-Germain :

« Aujourd'huy, xxime jour de novembre mil cinq cens soixante neuf, le Roy estant en son conseil, auquel assistoient la Royne sa mère, Monseigneur le duc d'Anjou , frère de Sa Majesté et son lieutenant général , représentant sa personne par tout son royaulme et pays de son obéissance, Messeigneurs le cardinal de Bourbon, duc de Monlpensier et Prince -Daulphin, princes du sang, Monseigneur le cardinal de Lorrayne, Messieurs le duc de Montmorency et de Vieilleville, mareschaulx de France, les ducs de Bouillon et d'Uzès, le sr de Mor- villiers , évesque de Lymosges , le s' de Chaulnes , le sr de Carnavallet et le sr de Losses, tous conseillers au conseil privé de Sadicte Majesté, le sr de la Personne a faict en- tendre à Sadicte Majesté de bouche de la part de Mes- sieurs les princes, Monsieur l'admirai, et de toute la noblesse qui les accompagne, ce qui s'ensuit :

«Le sr de la Personne a dict au Roy de la part de Messieurs les princes, de Monsieur l'admirai et de toute la noblesse qui les accompagne, que, tous en- semble le supplient très humblement, comme ses sub- jects très humbles et affectionnés, de considérer ce qui est pour le bien de son service, et comme il n'appar-

propos. Je prieray Dieu, Monsieur de Four-

quevauls, vous avoir en sa saincte garde.

Escript au camp de Tonné-Boutonne, le

xxviic jour de novembre 1569.

Catefune.

lient en aucune manière à ung snbject de capituler avec son prince, qui est cause qu'ils ne se sont osés bazarder, sans l'exprès commandement de Sa Majesté, de requérir d'aucune chose Sadicte Majesté; mais disent que, comme roy, il luy plaise mettre en avant son édret, son intention et sa loy, et leur faire cest honneur que de la leur faire entendre, usant envers eulx comme roy, et eulx feront veoir à Sa Majesté de quelle volunté ils cheminent pour le regard de son service et de l'obéis- sance qui luy est deue, et quel zèle ils ont au bien et repos de ce royaulme, et s'il luy plaist leur commander ou trouver bon qu'ils luy demandent la paix, ils la luy demandent, le genoux en terre avecq toute humilité qu'un snbject doibt à son prince, et si Sa Majesté trouve bon d'envoyer devers eulx pour leur faire entendre son intention, ou que eulx envoyent, ainsy que dict est, qu'il luy plaise faire bailler toutes les sécurités requises et nécessaires à cest effecl.

r Sur quoy ledict seigneur Roy lui a faict de bouche la response qui s'ensuit :

«La Personne, à mon grand regret, j'employe mes forces à requérir ce qui est de tout temps mien , et aymerois myeulx veoir mes subjects réunis avec les bons qui me servent pour m'ayder à agrandir ce royaume, que de le veoir ruiné, chose que, s'ils ont la volunté telle que vous me dictes, et se recongnoissans en mon endroict, comme m'asseurez, je leur feray cognoistre qu'ils ne sçauroient avoir jamais ung meilleur roy qui les veuille ruieulx traicter. Baillez moy par escript ce que m'avez dict, je leur feray telle response que, s'ils ont la volunté comme les parolles, ils auront occasion de se contenter.

rLe sr de la Personne a incontinent mis par escript ce qu'il avoyt dict à Sa Majesté, et en la mesme forme qu'il l'avoit desduit, ainsy que dessus, et l'ayant rap- porté à Sadicte Majesté, a esté leu audict conseil en sa présence, et puys il la signa de sa propre main et bailla à Sadicte Majesté, moy son secrétaire d'Estal pré- sent.

it Le Roy a esté très ayse d'entendre ce que le s' de la Personne luy a dict de la part des princes, de l'admirai et de toute la noblesse qui les accompagne, de la bonne volunté qu'ils ont de luy rendre l'obéissance qu'ils luy

28(5

LETTRES DE CATHERINE DE UÉDICIS.

1509. i" décembre.

Minute. Oriff. liil.l. iinp. île Sailli IV'Ier-liourr;. vol. Wlil , f' 66."

\ MONSIEUR DE BELLIÈVRE.

Monsieur de Bellièvre , vous verrez lunl par la lectreque le Roj monsieur mon fils vouses- cripl que par ledicl pourleur qu'il vous envoyé, lr désir qu'il a que vous l'aictes promptemenl acheminer les huict mille Suisses dont il vous a cy-devant donné charge de faire la levée; à l'acheminement desquelz, affin qu'il ne sur- vienne aulcun retardement, à faulte d'argent, il a donné charge à ce porteur qu'il \ous en- voyé exprès de prendre à Lyon les vm m. escus pour l'advance acoustuniée, cl pour ce qu'il vous déclaire bien au long son intention par le présent porteur qu'il vous envoyé, et la façon dont il désire que vous négociez tant avec les sieurs des Ligues, que le sieur de Grantrie avec les Grisons, et ce qu'il veult que vous lui mandiez, je m'en remectray en- tièrement sur le contenu en icelle, sans vous en faire aulcune redicte, ne la présente plus longue que pour prier Dieu, Monsieur de Bellièvre, vous avoir en sa saiucle garde.

doibvent, pour venir à l'eflect de laquelle Sa Majesté sera très contente et prendra de bonne part qu'ils dé- putent tels ou tels qu'ils adviseront pour venir vers Elle; et à c»sle fin ont esté baillés à Cbemerault les passe- ports nécessaires pour la seureté de ceulx qui vien- dront.

-Faict par le commandement de Sa Majesté, estant en son conseil, auquel assistaient la Itoyne sa mère, Monseigneur le duc, frère de Sa Majesté et son lieu- l •■liant général par tout son royaulme et pavs de son obéissance, Messcigneurs le cardinal de Bourbon, duc de Montpensier et Prince-Daulpbin, princes du sang, Monseigneur le cardinal de Lorrayne, Messieurs de Montmorency et de Vieilleville, mareschaulx de France, les ducs de Bouillon et d'Uzès, les s" de Morvilliers, évesque de Limoges, de Chaulnes, Gornavallet et de Losses, tous conseillers au conseil privé de Sadicte Majesté.- (Record office, State papert, France.)

Escript le premier jour de décembre i56<), au camp de Tonnay-Boutonne.

Catbrine.

[Au dos.) A M. de Bellièvre, du premier décembre îijfio,.

1ÛG9. 5 décembre. Copie. Archives de la Dordogne.

A MONSIEUR DES BORIES,

CHEVALIER DE L'OBDRB DP HOT M0Î1S1ECR MO\ HLZ . ET I U'ITAME DE CIBQCAJiTB ROSIMES D'ARMES DE SES ORDO*M,GE5.

Monsieur des Bories, je1 vous envoie ce courier pour vous prier de me mander par luy en toutes diligences le lieu sont nos ennemis, tout ce que vous pourrez sçavoir de ses desseins et du chemin qu'ils veulent l'aire, pareillement si les Vicomtes ont passé la Ga- ronne, avecques quelles forces et quels esqui- pages d'artillerie, enfin tout ce que vous en pourrez sçavoir important au service du Boy monsieur mon fils. Surtout je vous prie que nous ayons bienlost vostre respbnse. Je prie Dieu, Monsieur des Bories, qu'il vous aye en sa saincte garde.

Du camp de Tonnay-Boulhonne, le v'jour

de décembre mil cinq cens soixante neuf.

Caterine. 1)i: Nf.ifville.

1569. 1 1 décembre.

Aut. Bibl. nat. fonds français. 3as7, f" 78.

A MON COUSl.V

MONSIEUR UE DUC DE NEMOURS.

.Mon cousin, j'é \eu vostre lettre que cet porteur m'a ballaye et sui vnliniment inarrve de rostre mal et voldroys que je peus el avoyr le moyen pour le vous aulter; à quoy je m'en- ployré de bon ceour, et vous prie, puisque avés comensé à favre remèdes, qu'i v

LETTRES DE CATH

Irove's quelque amendement, ue vous en laser et contineuer et ne vous fâcher, afin que vous puision trover bien sain, cet que je supplie à Dieu vous en fayre la grase, et, pour se que cet porteur vous dira bien au long de nos no- velles, je fayre' fin, priant Dieu vous donner ausi bonne santé' que la vous de'sire l.

De Tonay-Botone, ce xi° de de'rembre i569.

ERINE DE MEDICIS.

287

Voslre bonne cousine,

C\TER1\E.

1 569. 1 7 décembre.

I lopic. Bibl. nat. fonds français. 10753 . 48g.

\ MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Fourquevauls, avant que de vous renvoyer le présent porteur, par lequel nous avons reeeu vos deux despesches des derniers octobre et cinq novembre, le Roy monsieur mon fils s'est bien voullu résouldre sur les difficullez portées par les articles qui ont accompaigné vosdictes despesches, comme vous verrez par les responses apposées sur chacun desdits articles qu'il vous envoyé, et. par icelles serez si amplement et particulliè- rement esclaircv de son intention sur toutes choses que vous n'aurez plus de quoy doubter, ne l'on se puisse arrester pour empescher la conclusion du traicté par vous commancé avec l'ambassadeur de l'Empereur sur le ma- riage du Roy monsieur mon fils et sa fille, se

1 Voici ce que répondait le duc de \eruours : rje me trouve bien de mes breuvages, quant à l'apoplesie, mais pour tes gouttes et sidatiques je ne m'apperçois point et s'i il y a trois mois que je suis au gaiac et ta salse-pareille, je suis encore si foible sur les jambes qu'il n'est de plus et ne puis demeurer à cheval. Quant aux nouvelles de la paix, M. de Sens m'a mandé qu'il n'y avoit pas grande espérance, car les députés demandent trop et quel'on luy avoit mandé que tout estoit rompu. 1 1 Même volume, p. 85.)

soubmecttant à conditions si raisonnables qu'elles ne peuvent estre reffusées; et parlant regarderez d'y mectre une bonne fin le plus tost que faire se pourra, encores que le pouvoir de Portugal ne fust arrivé, vous laissant entendre que sans l'espérance de l'exécution des deux, suivant ce qui vous a tousjoursesté promis, vous ne conclurez cestuy seul selon que ledict sieur Roy mon fils vous escript plus parlicullièremenl l, à la lettre et response duquel me remectant, je \ous dirav seullement àce que vous me demandez d'estre vous-mesme porteur des articles après qu'ils seront conclus, que c'est chose que nous aurions pour bien agréable, si les deux Iraictés estoient faicts et conclus, mais n'y en ayant qu'un seul, nous ne voyons pas de le pouvoir permeclre pendant que l'aullre sera en suspend ou espérance; par quoy je vous prie, aussitost que les pactes et conditions dudict mariage du Roy monsieur mon fils seront accordées et résolues, les nous envoyer incontinent, et puis l'estant celles de Portugal, vous en pourrez estre porteur avec asseurance d'estre aussi bien venu et accueilly que nousscavons la grandeur de vos services le mériter, qui sera tout ce que vous aurez de mov pour cette heure, après

1 tfJe vous prie, écrivait Charles IX, de tenir la main à ce que le traité de mariage soit conclu le plus tost que faire se pourra, ne laissant de passer oultre à ladicte conclusion, encores que le pouvoir de Portugal ne fust arrivé, faisant néanmoins entendre que j'aytne ma seur'1 et désire son bien et contentement de façon que pour rien du monde je ue vouldrois entendre à me marier si elle ne l'esloit quant et quant, ce que je differeray tant que je véisse pour son reguard les choses aussi ordonnées que les miennes, n'estoit l'asseurance et promesse que m'a faicte le Roy Catholicque que le mariage de madicte sœur s'effectuera incontinent après sans qu'il ait aucun" remise ni difficulté, ce que je désire que vous leur re- médiez devant les yenlx.n (Même volume, p. '186. )

' Marguerite du Vato.'s.

288 LETTRES DE CATH

avoir prié Dieu qu'il vous ait, Monsieur de Fourqucvauls, en sa saincte el digne garde. Escript au camp de Saint-Jchan-d'Angely, le xvnc jour de décembre i56rj.

CaTEIUVE.

De l'Aubespinb.

1569. "'■'' décembre.

Copie. Bibl. nal. fonds français. iu75s, I* 586.

A MONSIEUR DE FOLRQEEYAUA.

Monsieur de Forquevauls, je ne Bçaurois rien adjonster au long discours que le Roy monsieur mon lils vous laid l, par lequel vous verrez loul ce qui s'est passé depuis que nous vous avons escript, ella résolution qui a été prinse en noz affaires, lesquelles j'ay espé- rance que Dieu conduira toujours de la main, comme il a bien commencé, dont je le prie et qu'il vous a\t, Monsieur de Forquevauls, en sa saincte et digne garde.

Escript à Cbizay, lexxin" jour de décembre 1569.

C.ATEIUNE.

1569. 2'i décembre.

Copie. Bibl. nat. fonds Dupuy, n" 693-694 . f' 3.

A MESSIEURS

MCOLAY. PREMIER PRÉSIDENT

ET

DE CHARMÏAULX,

IU1TRE ES Ll CRiMBRE DES COMPTES DC ROT MONSIEUR MON FILZ.

Messieurs, j'ai veu vostreleclre du dixiesme de ce moys il ay entendu par icelles les dilli- rullez que vous mêlez en avant sur l'ordre que

1 Charles IX lui annonce la prise de Saint-Joan-d'An- .r,.|v el de toutes les il.s qui avoisinenl la Rochelle; il a

licencié son armée jusqu'au printemps. Le IVin. Dauphin a sons la main des forces suffisantes pour contenir les ennemis. Il a fait le\er en Suisse huit mille hommes qui rejoindront l'armée au printemps. (Même volume, p..58o.)

KHI MI DE MÉD1GIS.

1 nous avons prin? de procéder à l'évaluation I des terres baillées pour supplément de l'ap- panage à mes enfans les ducs d'Anjou et d'AHençon et le moyen (]ue vous proposez d'y procedder avecques plus de facilite1 et prompti- tude et nioings de despence que je trouve fort bon; et, suivant voslrc oppiuion, je suis d'ad- vis (jue lesdictes évaluations se facent à la chambre des comptes et que vous y commandez au plus lost que faire se pourra. Et pour cest effect j'envoye ung pouvoir à \ous deulx et à l'auditeur Luillier pour, appelle et assistant avecques vous pour mon (ils.Ieduc d'Anjou le srde Cbivernyson cliancellier, procedder à 1 é- valuation de terres qui luy sont baillées pour supplément de sondict appanage, et ung aullre aux président Luillier, maistre des comptes Coulenges et l'auditeur Duclerc pour, appelles aussy et assislans avecques euk l'évesque de Mande cliancellier de mon filz le duc d'Alen- çon, évailuer celles qui luy sont baillées pour supplément du sien; qui est tout ce que je vous puis dire là-dessus pour ceste heure, synon que je prie Dieu. Messieurs, qu'il vous ayt en sa saincte garde.

Escript à Coulonges-les-Royaulx, le xxtur" de décembre i5Go l.

Caterine.

FlZES.

1569. a5 décembre.

Aut. Bibl. nat. fonds français, n" 3397, f* 80. A MA COI SINE

MADAME LA DUCHESSE DE NEMOURS. Ma cousine, je viens asteure de resevoyr

1 Le n" Gçf'-i du tonds Dupuy donne le dénombrement de l'apanage du duc d'Anjou qui comprenait le duché d'Anjou moins Saumnr, Sa baroonie de Baugé, le comté deBeaufort, le duché de Bourbonnoia, le comté de Forez, le duché d'Auvergne, le comté de Mootferrand, la seigneurie d'Usson, le comté de Montlort-l'Amaury.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1CIS.

289

une lelre de vous par Nochele, et par lui en- tendu que oerés bien lost vsi,cet que je vous prie volouir fàyre, car le Roy mon fils ne partira encore que vl ne voy cet que feron les ennemis , et je serès bien mauve de vous savoyr si près et ne \ous voyr povnt, et vostre filz, à ce qu'il m'a aseuré, cet porte si bien qu'yl i viendié ausiet Monsieur le cardinal de Guise; par ansin nous rasembleron peu à peu nostre trupeau. Quant à ma fille, ayle m'a fayst belle peur, luv voyent le poupre1 et que Chape- levn et Caslelan avstoyn mort, n'an conoysant vsi neul. ni n'iann avovr que Milon,(jui l'agué- rie et bien seauveué2, et, Dieu mersi, ayle set |)orle bien san fièvre, et n'ay que foyble et bien mègre, et loue Dieu que nous retournons tous en bonne santé, mes qui lui plait nous donner une bonne pays3, nous serions trops heureulx, mes j'é grent peur qu'il nous fauldra recom- menser à cet mois de mais, car yl sont trops austiné à cet que vl n'auront povnt, car ce seroyt à recommenser. J'espère vous voyr si tost que ne vous fayre' la présante plus longue, nie recomendent à toute la compagnie ysi desii- nomaye, et prient Dieu vous donner cet que désirés.

De Colonge-le-Reau, cete nuit de Noël 156g.

Yostre bonne cousine.

Caterine.

' Le pourpre.

2 Voir les Mémoire» de Marguerite de Valois, édit. de L. Lalanne.

3 Le 9 décembre Téiigny était parti pour négocier ta paix, avec charge de prendre, en passant, Beauvais La Nocle demeuré malade à la Rochelle et ensemble aller trouver Sa Majesté à Angers. (La Popelinière, livre XXII, p. 169.) Voir La Noue, Discours politiques et mili- taires, p. 8A2.

1 ,nmiM de Médius.

156'J. 37 décembre.

Orig. Record office, Slttle papers , France, vol. XLVI. A THÉS H.UÏ.TE ET TRÈS EXCELLENTE PRINCESSE .

NOSTRE TRÈS CHÈRE ET TRES ASIËE SEUR ET COUSINE,

LA ROYXE D ANGLETERRE.

Très haulte et très excellente princesse, nostre très chère et très aînée bonne sœur et cousine, estant naturellement inclinée par devoir de charité maternelle au bien, repos et liberté de la rovne d'Escosse ma belle-fille, nous n'avons voulu laisser aller le s'deMont- louet, chevalier de l'ordre du Roy no>tre très honnoré sieur et filz, cappitaine de cinquante lances de ses ordonnances et grand maréchal de ses logis , sans vous escripre la présente et vous prier vouloir mettre ladicte rovne d Es- cosse en liberté ' et Iuy prester toute l'ayde et faveur que vous pourrez pour estre remise en son rovaulme avec l'auctorité et obéissance qui luv est deue par ses subjects. En quoy, oultre que vous ferez chose qui vous appor- tera honneur et louange entre les princes chréiiens, elle nous sera grandement agréable, comme nous avons donné charge audict sr de Montlouet de vous dire de notre part, auquel nous vous prvons adjouster foy comme vous vouldriez faire à nostre propre personne, et luv permettre et donner moyeu de veoir et visiter de notre part ladicte royne d'Escosse pour luv dire de nos nouvelles et nous apporter des siennes, ensemble la response des lettres que nous luy escripvons par ledict de Montlouet. Et pour que nous estimons que c'est chose que vous ne vouldriez avoir refusé pour estre si juste et raisonnable qu'elle est, nous prions Dieu, très haulte et très excellente princesse, nostre très chère et très amée bonne seur et

1 Voir à ce sujet une lettre de la Molhe-Fénelon à Catherine. (Con-espondance diplomatique de la Mothe-Fe- nelon, t. II, p. Û97.)

3?

IH P III Ml Ml NATIONALE,

290 LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS

cousine , vous tenir en sa saincte garde et protection.

Donné au camp de Coulonges, lexxvir" jour de décembre i5Gq.

Votre bonne seur et cousine,

Caterine.

1569. a8 décembre.

Aut. Tïibl. nal. fonds français , n" 3ao3 , 7». A MON COUSIN

LE MARESCHAL DE DAMVILLE.

Mon cousin, j'é reseu par Fregose ' vostre letre et ay veu cet que je ne douctès poynt la volante' que avés à fair servise au Roy et de voyr lior de tant de mauls cet pouve royaume et vous aseure que le Roy mon fils y a prinl grent plèsir l'oyr discuriret a eu grenl regret de ne s'être acheminé; à quoy yl ne panse pas avoyr perdu grent temps, d'aultent qu'yl laysl. lousjour acheminer le Prinse-Daul- pliin aveques son armaye et luy; de cet2 qu'il saura que vos torses et seles des péys voysins s'y seront achemynaye pour s'i joindre, yl s'i ann iré aveques cet qu'il a ysi, ayspérant que, s'il ne se metel à la rayson d'une bonne pays, que Dieu luy fayra la grase de bâfre encore un coup et ce sera, si luy playst, pour la lin, san qu'il i l'aile sy sovent retourner; car yl n'i a personne qui ne désire enn estre hors de lele i'ason que ce ne souit un emplastre pour apéser seulement la doleur, mes que ce souil un remède pour aystre du tout guéris; à quoy je m'aseure que ne fauldrés de cher- cher tout les remèdes qui pouvesl servir et pour vous avoyr mendé bien librement tout par vostre segretayre Viart et asteu rêvons entendrés

1 II est question de lui dans une lellre adressée à Louis de Nassau. (Groen van l'rinsterer. Archives de la maison d' Oran/re , t. IV, p. 3l.)

s De cet, dès ce.

par Frégose le surplus et tout cet que nous pou- résayscripre, je ne vous fayré ht présanlc plus longue, nie remelent sur euls et fayré lin, prient Dieu vous avoyr en sa saincte guarde.

De Coulonges, ce xxvni" de décembre i569.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1569. 3o décembre.

Copie. Bihl. nal. fonds français, 10752, 588.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Fourquevauls, le Roy monsieur mon fils a eu advis comme vostre secrétaire que vous luy dépesrhiez a esté pria par les enneim s près de Bourdeaukou es environs el qu'ils ont veu lotîtes vos despesches, qui n'es- loient (ias de petite conséquence, desquelles nous avons trouvé moyen de recouvrer ung double, ce qui est venu assez à propos, allin de pouvoir respondre à ce qui me semhloit nécessaire comme ce qui touche l'entreveue du Roy Catholique et de moy, de laquelle vous m'escriviez, qui seroil chose fort à propos, si elle se potivoit taire, laquelle je désirerois in- finiment, encores qu'il y en aistqui potinoienl penser que cela apportas! à parler aux princes de la chrétienté, ce que je ne puys rrovre, \ allant Imite seulle et ([ne le Rov mondiit fils ny seroyt poincl; ce que vous adviserez de mener secrètement et sans en parler à per- sonne, comme aussi je désire faire de mon costé, m'advertissantde ce que vous aurez laid sur ce faict là, et aussi comme toutes choses passeront par delà, n avant pas a vous dire grand cas en reste despesche, la meclanl au hazard le lîoy monsieur mon fils pour vous faire entendre que doresnavanl vous ne m'en- voyiez plus personne ny inesines de despesches par le costé de Bayonne, car nos enneniys

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

291

tiennent tous ces pays-là, et aussi qu'il me semble assez nécessaire eu ce temps d'es- cripre en chiffre, et partant vous ferez bien par cy aprez de n'escripre poynt aultreinent de choses qui seront d'importance et méri- teront d'estre tenues secrettes; car, s'y! advient (pu- nos ennemys prennent quelque paquet, ils en font leur profDct, inventant toutes les choses qui penseront qui peuvent servir à leurs affaires. Sur ce , je prieray Dieu , Monsieur de Fourquevauls, vous avoir en sa saincte garde.

Escript à Coulonges, le xxxe jour de dé- cembre 1069.

Catebine. De l'Aubespine.

1570. 11 janvier.

Orig. Bibl. nat. fonds français, 3a5û, 3.

A MONSIEUR DE MATIGNON.

Monsieur de Matignon, le Roy monsieur mon filz vous respond si amplement à chascun des articles de la lettre qu'il a receue de vous du xc du passé ' qu'il ne reste rien à vous

1 \ oici la lettre de Charles IX :

r Monsieur de Matignon, j'ai receu voz lettres du x°" du passé et veu ce que vous me mandez touchant le payement des compaignies de gens de pied qui sont en vostre gouvernement; sur quoy j'ay pourveu dès le xi"" novembre dernier, ayant commandé au trésorier de l'extraordinaire de mes guerres que les deniers qui luy ont esté fourniz à Rouen et à Caen pour le payement d" toutes les compaignies de gens de pied estans en garni- sons de mes pays et duché de Normandie dont il a desjà receu une partie, il ayt à faire payer lesdicles garnisons, comme j'ay par cy-devant escript au sieur de la Meille- raye, lorsqu'il estoit seul audict pays de Normandie, et que je voulois que elles feussent toutes payées sur les eniprunetz que j'ay donné charge au sieur de Viallart faire sur les huguenolz ; et pour le regard des diffîcultez et inconvéniens que vous mectez en avant sur ce que je vous ay mandé d'oster et mectre les huguenotz hors des villes de frontières, pour ce que, estant sur les lieux, vous devez congnoistre la conséquence et le danger que

dire, sinon que Sa Majesté et moi a\ons esté très ayses d'entendre par le sieur de Surenne présent porteur que vous soyez hors de vostre malladie et de danger, et serons encore plus, quant nous entendrons que vous aurez du tout recouvert vostre santé; et pour ce je vous prie mectre peyne de vous guérir tout à loi- sir, affîn que vous puissiez après pourveoir aux choses qui sont de vostre gouvernement et \ faire le service à Sa Majesté que vous avez ac- coustumé. Priant Dieu, Monsieur de Mati- gnon, vous avoir en sa saincte et digne garde. Escript à Angiers, le xie jour de janviei 1 070.

Catebine. Fizes.

1570. îi janvier.

Imprimé dans la Correspondance diplomatique de la Mothe-l ènelon , 1. VII. p. 78.

A MONSIEUR DE LA MOTIIEFÉNELON.

Monsieur de la Molthe-Fénelon, vos der-

y peult estre et pourvoira ce qui se devra faire en cella mieulx que nul aultre,je m'en remetzenlièrementàvous; mais, si vous estes d'advis de les y laisser, il fault que ce soit à condition qu'ils respondent des inconvéniens qui pourront advenir auxdictes villes par leurs faultes: et quant aux prisonniers détenus par le cappitaine Tho- mas, pour ce que vous ne m'avez envoyé la responce qu'il a faicte, lorsque les lettres patentes et ordonnances de mectre lesdicls prisonniers es mains du Vis-baillv luy ont esté signifiées, il fault, avant que pourvoir sur ce que vous demandez, faire apparoir du reffuz faict par ledict cappitaine Thomas et , après avoir veu ladicte res- ponce, il y sera pourveu ainsi qu'il appartiendra, et ce- pendant je vous prie n'entreprendre user de représailles, comme vous me mandez vouloir faire, ne voulant cepen- dant oblyer de vous dire que j'ay esté bien ayse d'en- tendre par Suraisne que vous soyez hors de danger, comme je lui en ai donné bonne charge de vous dire de ma part.

tt Escript à Angers, le xi°" jour de janvier 1570." (Même volume, Pi.)

37.

■2$-2 LETTRES DE CATH

nièresdépeschesdesxvii, x\i et xxvn du passé, avec les mémoires que Vassal a apportés, sont si amples et nous ont si clairement représenté

l'estal des choses de par delà qu'il ne se peut rien désirer davantage, et le Roy monsieur mon lils a une lies grande satisfaction du bon debvoir dont vous usez en cest endroit, dési- rant, pour le mouvement du North, si les choses sont encore en quelque estât, que VOUS confortiez tousjours les chefs d'iceulx le plus que vous pourrez, et leur donniez espérance de recevoir de luy toute l'ayde et faveur qu'il sera possible, selon que plus amplement vous entendrez par le sieur de Montlouel, et mesme le secours d'argent que l'on peut faire de par deçà, ayant semblé que, les coinlcs seraient rompus et deffaiclz, selon ce que m'en mandez par votre dernière lettre du xxvn, et que ceste nouvelle vient d'eslrc confirmée de deux aultres èndroïçts, il sera fort à propos que \ous alliez voir ma bonne sœur la royne d'Angleterre sur cette occasion, et luy user du langage que vous escript le Roy moudict sieur et fils. Si les choses continuent aussi au mou- vemenl qu'elles estoienl par vos précédentes, vous en suivrez ce que le sieur de Monllouet vous fera sçavoir de l'intention du Roy nion- dicl sieur et lils, ayant advisé de vous faire ceste dépesche par la voie de la poste, en at- tendant que, sur plus grande occasion, l'on vous puisse dépescher Vassal.

Escript à Angers, le xiv" jour de janvier

ERINE DE MÉDIC1S.

I ayses d'entendre par vostre lettre du vie de ce

i moys comme tous ceulx des villes de Peronne, Montdidier et Roye vivent si callioliqueinenl

'• ela\ccques une si grande observance des ec- diclz du Roy monsieur mon fils qu'il ne fault

, craindre qu'il y ail rien qui puisse altérer le repos ijui \ a esté toujours entretenu; à quoy je vous prie de tenir la main et de tout ce qui

j se présentera par delà concernant le service du Roy mondiel fils nous en advertir souvent, et n'ayant autre chose à vous mander je prie Dieu, Monsieur d'Huinyères, qu'il vous ayt en sa garde.

Escript à Angers, le vu1 jour de janvier

1 070.

Cmerine.

Rrui.art.

1570. 16 janvier.

Orig. Bibl. nat. fonds français, 3178, 377.

A MOXSIEUR D'HUMIÈRES.

Monsieur d'Humyères, nous avons esté bien

.670.

Caterine.

De l'Ai ibbspike.

1 570. 18 janvier.

Copie. Bibl. nat. fonds français, 10759 , 5o,5.

Y MONSIEUR DE FOERQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, voslre homme doitestre il y a longtemps arrivé près de vous, lequel a remporté la response bien ample sur les articles qu'il avoil apportez. Nous avons depuis receu vos despeches des vint et un et vint huiliesme jour du passé, ausquelles le Roy monsieur mon fils satisfait de point en point par la lettre1 qu'il vous escript présente- ment par votre courrier présent porteur, lequel il vous renvoyé avec deux mil escuts qu'il vous a ordonnez pour supporter la despense qui' vous fairez en ce voyage de Cordoue, lequel je désire que vous laciez, suivant ce que vous

1 ,\ous lisons dans la lellre du Roi : - Je désire que vous ne laissiez de traiter et conclure de mon mariage sans celluy de nia sa-ur avec le roy de Portugal, el lou- tesfois que vous disiez ce que je vous ay escript, qui est que l'aymant comme je fais, que je ne veux pas que l'on me paye de paroles, i (Même volume, p. 5yo. )

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

293

a dit le Roy Catholique; durant lequel vous mettrez peine d'apprendre toutes nouvelles pour nous en donner bien particulièrement advis, voullant bien au demeurant vous asseu- rer que le Roy mondict fils et moy avons vos services en plus d'estime et de recommanda- tion que vous ne pensez, dont vous sentirez la resconipense si tost que vous aurez occasion de tout contentement , et ne pouvant rien ad- jouter à la lettre du Roy mon fils je prieray Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa saincte et digne garde.

Escript à Angers, le dix-huitiesme jour de janvier i5yo.

Cateuine.

1570. 37 janvier. Copie. Bibl. nat. fonds français , io-j5a, 6o5.

V MONSIEUR DE FOLRQUEVALLX.

Monsieur de Forquevauls, depuis vous av oir renvoyé vostre courrier avecques bien ample response sur ce qu'il m'avoil apporté, j'ay esté assaillve d'une petite fiebvre que je croy ne m'estre venue que du changement d'air que j'ay faict, de laquelle j'ay eu trois petits accez, et hycr, qui estoit le jour du qualriesme, je n'en ai rien senti ny aujourd'huy aussi, de sorte que j'en suis du tout hors, Dieu mercy, espérant me relever demain et sortir saine et sauve comme devant, dont j'ay bien voullu vous advertir, afin que, si on faisoit le mal plus grand qu'il n'est par delà, vous puissiez dire ce qui en est. Au demeurant le Roy mon- sieur mon fils vous escript1 bien amplement

1 Cbarles IX, après lui avoir exposé combien les mor- talités, les l'alignes d'une si longue guerre avaient laissé de vides dans son armée, ajoutait : rtLes députés des princes de Navarre et de Condé sont arrivés icy (Angers) pour me supplier, comme ils ont cy-devant l'aict, de leur vouloir accorder en toute humilité et révérence une

en quel estai sont noz allaites, comme noz en- nemis ont passé de deçà la Garonne, l'incer- titude de leurs desseings cl l'arrivée des dépu- tés du prince en cesle ville, qui me faira estre plus briefve, vous ayant asseuré que nous ne tairons rien en cesl affaire qui ne soit pour la réputation du Roy mondicl fils, bien de son royaume, repos de ses subjects, et pour le bien universel de toute la chreslienté. Priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa sainte et digne garde.

Escript à Angers, le vingt-septiesme jour de janvier 1570.

Cxterine.

1570. 1" février. Aut. Arch. nat. collect. Simancas, K i5i">, pièce ai.

A MON FILS LE ROY CATOLIQUE.

Monsieur mon fils , aystenl Jeronimo Gondi mon ayscuyer d'escuyrie de retour el m'ayent fayst entendre la faveur que Vostre Majesté luy ha leste de l'avoyr pourveu de la croys de l'ordre Saint-Jacqe, chause que je ne puis que je n'an remersie Vostre Majesté bien fort de l'avoyr gratifié en cet endroyt, et cet je avoys en quelque chause moyen de m'enployer pour quelque eun de vos servi- teurs, je seroys bien ayse que l'occasion set presantat pour fayr conoyslre à Vostre Ma- jesté conbien j'é reseu de plésir du bien et

bonne et asseurée paix. Je ne les ay pas encore vus, ce rjue j'espère faire dans un jour ou deux." (Même volume, p. 600.)

Le 3 février suivant le duc de Nemours écrivait à Re- née de Ferrare : trLes députez pour le traiclé de paix | ont si desraisonnablement parlé qu'on les a reiuys à leur parler encores une aultre foys et ne sçait-on encores ce qui se pourra faire. La Royne n'a plus de fièvre, mais si a bien le Roy ung peu d'une entourse qu'il a lieu à la chasse. Ce ne sera rien.» (Bibl. nat., fonds français, .3229, p. .3.)

29a

LETTRES DE CATH

houueur que iuy ha fayst, uusi ue veu-;;e aublier à la remersier du beau et bon cheval que ledisl Gondi m'a disl que Noslre Majesté m'envoyât; et s'il i a\oyl ehause en cet royaume que je pensise ou pense savoyr luy peull aystre agréable je meifesoys pouync de luy en satisfayre el ne Baroys atooyr plus grenl contentement que d'avoyr quelque moyen pour eu petite au greude chause luy l'ayr couestre conbien je désiré luy satisfayre el l'amitié que lui porte; désirant en toutes choses luy povoyr servir el lui prie ue m'es- pargner et, aveques la niesine ptivollé que fesouit la royne ma fille me volouir inender, car je ne lui porte nioyns d'afection ni désire mouis aystre conservée en la bonne grase de Vostre Majesté et prie Nostre-Signeur vous conserver et donner cet quel a désiré.

D'Anger, cet premier jour de février 1669.

Votre bonne mère et sœur,

Caterink.

[1570. 7 février.] Minute. Bibl. nat. fonds français, n" 16039, s-35.

\ UOiNSlEUR L'ÉVÊQUE DU MANS.

Monsieur du Mans, vous verrez par la lectre du Rov monsieur mon filz et le double de celle qu'il escript à Noslre Saincl-Père ce qu'il désire que vous fassiez pour les enfuis de l'eu sieur de la Rourdaizière '; à qui y j'ay bien voullu adjouster ce mot de prière (in leur laveur, d'aultanl qu'estant leur père et mère au service du lloy monsieur mon filz, il

' Le 26 janvier l'évèque 1I11 Mans avait écril au Roi : tTouI, à ceste heure qu'il est, environ liuil heures de nuit, l'on me vient advertir connue M. le cardinal do la Boordaizière osloit à l'heure mesme mort de mort sou- daine, no s' estant aucunement trouvé mal auparavant ny mis au lict qu'environ les quatre heures.1) (Même vo- lume, p. 22a.)

ERIiSE Dli MÉWC1S

est bien raisonnable que ses enfans soyent fa- vorisez eu leurs allaites el que, ayant perdu le feu cardinal leur oncle, qui leurdebvoileslre second père, ilz ne soient à tout le moins pri- vez de ce qu'ilz pourroicnl espérer en sa suc- cession. Je n'ai que de les avoir pour recom- mandez el sur ce priant Dieu, Monsieur du Mans, vous tenir on sa saincte el digne garde.

1570. 7 février. Copie. Bibl. nat. fonds français, 1075a , 6i3.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, par nostre pré- cédente despesche nous avons escript comme les depputés de la royne de Navarre, des princes de Navarre son fils et de Condé es- toint arrivez icv et que nous ue les avions pas encores ouys en leurs demandes; depuis ils nous ont proposé ce qu'ils avoient charge et onl, en toute humilité el révérence, supplié le Roy monsieur mon fils leur vouloir accorder une bonne, seure et durable paix, telle qu'il la vouldroit leur bailler; à quoy le Roy mon- dict fils, par l'ad\is de ceulx de son conseil privé et de la plupart des gentilshommes et capitaines qui sont près de luy, qui l'ont tous suadé à la paix, a faict la response que vous verrez par les articles qu'il vous envoyé, les- quels, si iesdicts princes veulent accepter, nous pensons fort advanlageux pour nous et avoir tant faict qu'il n'en peult pour rest heure venir qu'un grand bien à ce royaume et à l'advenir au bien commun de toute la chrestienté; et pour ce que les raisons qui nous ont meus et conduicts à ce faire sont bien am- plement déduicles par la lettre que le Roy mondict fils vous en escript ', je ne vous en

1 «Voyant, lui mandait Charles IX, les grandes dillicul- tésqui s'olïroieut d'en pouvoirvenir à buul par les armes,

LETTRES DE CATHERINE DE MÉUIC1S.

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fairay icy de redicte; mais vous prierav seu- lement, par toutes les plus honuestes remons- trancesqu'il sera possible, faire croire au Roy Catholique mon bon fils, que l'extresme néces- sité nous a conlraincts prendre plustot ce chemin de pacification, que celluv de la force beaucoup plus difiîcille et de plus dangereuse et pernicieuse conséquence. Nous vous avons renvoie vostre courrier avec response bien ample sur ce qu'il nous avoit apporte' de vostre part et deux rail escuts qui vous ont été ordonnés pour faire le voyage de Cordoue.

oiesmement à cesle heure qu'ilz sont supportez et ap- puyez de tant de costez, qu'ils ont tant d'intelligences avecques les nations estrangères, desquelles ilz altendent nouveaux secours et que s'opiniaslrant de prendre ce chemin-là, c'estoit aprez de si belles et grandes victoires commettre l'issue de ceste guerre à un trop hazardeux et dangereux événement, laquelle seroit beaucoup plus doulce et aisée par une bonne pacificalion; d'autre part qu'il y a desjà tant de licence aux uns et aux aullres de mesdictz subjelz qu'ilz ne me portent pas l'obéissance qu'ilz doivent, ayans mis arrière toute la crainte et amour de Dieu et de leur prince, qu'il n'y a plus de po- lice ny de discipline militaire entre les genlilzhommes et soldats, lesquelz, faisant enlre eux et association et ligues, cherchent seullement de se conserver les uns les autres des dangers et inconvéniens desdictes guerres, sans me vouloir servir au besoin, qu'estant tous les mo- nastaires et églises des villes et- lieux occupez par mes subjectz rebelles et mesmes de tous les endroicts de mon- dict royaume par lesquelz ilz ont passé, abbalues, pillées et saccagées et les presbtres et religieuses tuez , de sorte qu'il ne s'y peust plus faire exercisse de la religion catho- lique, je craindrais que peu à peu ladicle religion ne fust estaincte et estoufée, m'efforçant d'exterminer ceste méchante secle. Au surplus estant les maisons de la plus- part des seigneurs et gentilshommes de mon royaume démolies et bruslées, qu'ils tiennent encores un certain nombre de villes et places fortes, lesquelles, quand en- cores j'aurais eu la fin de l'armée qu'ilz ont en la cam- paigne , il me seroit impossible de recouvrer qu'avecques une extresme longueur de temps, perte de beaucoup d'hommes, ruine et grande despense, et puis j'av advis de la part d'un grand prince qu'il y a une armée toute preste en Allemaigne pour envahir mon royaume si je ne

Depuis le sr don Pedro Henriques, de la venue duquel vous nous aviez advertis, est arrivé icy, auquel nous avons fait tout l'honneste ac- cueil qu'il nous a esté possible, et luv fairons faire et traitement qu'il n'aura occasion que de s'en louer et trouver satisl'aict. Priant Dieu, Monsieur de Forquevauls. vous avoir en sa sainte et digne garde.

Escript à Angers, le septiesme jour de fé-

Caterine.

vrier t 570.

veulx advancer ou envoyer mes forces sur la frontière pour empescher l'entrée des estrangers qui viennent en laveur desdiclz princes, que tous moyens de faire la guerre me défaillent, eslant mes finances du tout espui- sées par la despence qu'il m'a convenu faire, oultre plu- sieurs grosses sommes deues aux estrangers qui m'ont faict service, et tant de debtes créez, lesquelles il me faut acquitter, ce que je ne pourrais faire, continuant les- dictes guerres, ce sont les occasions pour lesquelles, par l'adu's de ceulx de mondict conseil et des principaux de mondict royaume, j'ay accordé auxditz députez seulement tes articles que vous verrez, lesquelz j'eslime advanta- geux pour moi et le bien de mou royaume; que, s'ilz les veullent accepter, je penseray avoir beaucoup faict de réduire par ce moyen mesdicls subjectz à l'obéissance qu'ils me doibvent, qui est un commencement pour aprez les amener peu à peu comme mes autres subjeta à la religion catholique, et aussi, s'ilz ne les veulleut accepter et qu'ilz me demandassent chose qui fust ou déraison- nable ou contre ma conscience, je n'ai laissé de pourvoir aux forces tant de cheval que de pied, qui me seront nécessaires pour remettre sus bientost une grande et puissante armée. Cependant, M' de Forquevaux, vous av dict les raisons qui me meuvent de tenter tous les moyens possibles pour remettre mondict royaume en re- pos plustost par le chemin de pacification que par la force et violence, dont je désire que vous informiez le loy Catholique mon bon frère, vous priant le disposer par toutes les meilleures et plus vives raisons, dont vous pourrez adviser à trouver bon ce que je fais en cest en- droict.

«Escript à Angers, le vu" jour de febvrier i5-o.n 1 Même volume, p. GoG et suiv.)

m

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

1 370. ; février.

Aut. Arcli. nat. collecl. Simâncas, K iai5, pièce ai.

\ M" M<>\ FIES LE ROY CATOLIQUE.

Monsieur iiion liis, je Moleu fallir par tel porteur faire cpl mol à Votre Majesté el inr rametvtevoyr en se. bonne grase, désirent \ estre contineuée pour un de plus greos contentemena que en ma vyellesse je puisse icse>o\i-, uiestenl tousjours pouyn'e par mes ayfaysl lui témoygner l'amour et al'ayction que lui porte; el pour se que le Roy vostre frère mende si an long à son enbasadeur cet qu'il désire que Votre Majesté entende come celui à qui il ne \eull celer l'estast de ses af- fayres, el chause tent ynporlente comme cfije qui s'y pre'sanle, s'asuranl que, pour la dé- mostration que Vostre Majesté lui a l'ayst au soeurs qu'ele lui lia donnés qu'ele désire son repos el de son royaume, quant \1 plèra à Dieu lui donner aveques la conserva- lion de son honneur, caraultreinent ne le vol- dinyl, et ausi aveques l'auctorité et honneur sien el aubéissance qui l'y est due et en conser- vent celui de Dieu et puis le sien; aveques sudistes chauses il s'aseure lent de l'amitié de Vostre Majesté que elle en resevera aultent de plésir que d'une seconde victouire et que ayle l'estime tent que san ses chauses n'i vol- droyt antendre; et ne Payent la pays come yl la veult, yl croyl que Vostre Majesté ne luy manquerède l'ayder el securir come jeusques \si ayle a l'ayst et le menderé au duc d'Alhe, quant par elle en sera requis de le volouir securir, ayder de toutes ces forses et désire ynfiniment ce voyr hors de ses afayres pour povoyr, en lieu de mestre Vostre Majesté en dépanse, lui povoyr aydér et securir en toutes les aucasion que le an requèra pour satisfayre à l'aubligation qu'ele luy ha de cetque Vostre Majesté a l'ayst pour luy et nous tous, dont,

de ma pari, au je auré moyen de la senii. je ne saroys a\o\r plusgrent plésir que de mi cnplo\er. Don Pelre a\t arivé, que m'a esté un gpent ayse pour entendre de la bonne santé de Vostre Majesté et de les ynl'anles. de quoj je loue Dieu el le suplie longue- ment meyntenir Vostre Majesté et aylles en sel bonne ayslast, come la chause de sel monde que aillent désire.

D'Anger, cel septiesme de février.

Vostre bonne mère el seur,

Catkhink.

1570.

février.

Orig. Archives du Vatican.

A NOSTRE SAINT-PÈRE.

Très Saint-Père, le Roy mon filz ayanl entendu la mort du cardinal de la Bourdai- sière a donné à son grand aumônier1 l'évéché d Auxerre comme à personne qu'il a pensé bien avoir acquitté sa conscience pour l'avoir connu et avoir esté de luv inslruict, et l'ayant mis auprès du Roy mon filz , comme il l'est, l'avant choisi pour luv apprendre et l'instruire de la cognoissance et crainte de Dieu comme homme que je cognoissois de bonne vie et catholique, comme il en a rendu tesmoinage pour la nour- riture cl instruction qu'il a faicle audict Roy mon filz et son frère le duc d'Anjou, je n'ay pu de moins que par la présente le recom- mander à Vostre Sainctelé et la prier lui vou- loir dépescher ledicl évesché, et Vostre Sainc- leté obligera le Roy mon filz.

Vostre dévote et obéissante fille.

Catjerine.

1 Anivol.

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

'2'Jl

1570. (j février.

Orig. Bibl. nat. fonds français, 3178, 179.

A MESSIEURS

L'ÉVESQUE DE BAYEULX ET DE HUMIÈRES,

SON LIEUTENANT GÉNÉRAL ES PAYS DE PERONN'E . UONDIDII l. ET BOTE.

Messieurs de Bayeulx et de Humyères, ayant entendu que le sieur de Lanssac le jeune de'sire espouser la fille aisnée du feu sieur de Morvillier et que mesme c'est chose qui ne seroit jioinct désagréable nv à ladicle fille ni à ses parents et amys, ouilre la lectre que le Roy monsieur mon fds vous escript en faveur dudict sieur de Lanssac, ne portant moins de bonne volonté et affeclion à tout ce qui louche son bien et contentement et ce que bieu il mérite, j'ay aussi bien voulu vous en escrire pour vous prver, comme ceulx que je sçay y pouvoir beaucoup, embrasser si à bon escient l'advancement de ce faict en la- veur dudict sieur de Lanssac qu'il luy puisse réuscir à l'yssue heureuse qu'il de'sire, suyvant la bonne volonté que nous avons sceu que desjà vous y avez, ne permettant, ainsi que je vous ay cy devanl escript, que ladicte fille soit conlraincte d'entendre à aucun parly auquel elle n'ayt bonne volonté et sans que premiè- rement ne nous en donniez advis. Au demeu- rant, ayant aussi enlendu qu'elle est mal disposée, je désire qu'elle demeure toujours auprès de vous et ne me vienne trouver jus- ques à ce que nous soyons approchez de ce costé là, ou lorsque je la manderay; cependant je vous asseure que, vous employant en ce faict en faveur dudict sieur de Lanssac, vous ferez au Roy mondict sieur et filz et à moy plaisir très agréable, qui est ce que vous au- rez de moy pour ceste heure, pryant Dieu, Messieurs de Rayeux et de Humières, qu'il vous ayt en sa garde.

Cathbuire de Médigis. 111.

Escript à Angers, le ixc jour de février 1570.

Caterine.

(De sa main.) Je vous prie de trover bon ce que le Roy mon filz et moy vous mendons touchent le mariage de la fille de Morvilier, et en luy faysant trover bon vous contenterez le Roy mon fils, son père et moy. De l'Aubespine.

1570. 11 février. Aut. Arch. nat. collect. Simancas, K 1 5 1 5 . pièce 33.

A MON FILS LE ROY CATOLIQUE.

Monsieur mon fils, le Roy mon fils et moy avons reseu grent plèsir d'avoyr enlendu par Don Petro ' présant porteur de ses novelles et deu contentement que Vostre Majesté ha reseu de la victouyre que Dieu nous a don- naye par la mayn de mon fils le duc d'Enjou , de laquelle chause nous enn aseurions tou- jour qu'ele reseveroyt en toutes chauses qui nous aportero\nt honneur etcomodilé, corne ayle nous l'a faysl conoystre en loutes les au- casyons qui sont aveneue depuis que le Roy vostre frère ayst veneu à la courone, et cette-sy pour ayslre si comeuns le bien et profist qu'yl ann avvendra non seulement à nous, mes à toute la cretienté, nous n'avons doucté que Vostre Majesté n'an resante l'ayse que prinse crétien et catolique en douit avoyr. espérant que Dieu nous fayra la grase quel aportera plus d'efayst pour l'honneur de Dieu et repos de cet royaume que les aultres batalles que avons donnayes n'on faysl; et aseureré Vostre Majesté que le Roy son frère et son frère le duc d'Enjou et moy ne serons jeamès yngras de set que Dieu fayst pour

1 Pedro Henriquez.

38

IMPimiFIME riATIONALt.

298

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

nous et que ic reconestron en a'espargnant ni la vie ni chausc qui souil en nostre pui- sanse pour l'amployer à la conservation el augmantation de smi honneur el de nostre religion , comme L'avons par ayfayst jeusques asteurc fayst, et que en chause <|ui cel pré- santé ne fayron que cet que conestron,en sel faysant, remetre sou honneur et nostre reli- gion el le repos de sel royaume, lequel ne panson povoyr aystre aultrement, el enten- dons, come plus au loDg je Tay dicl au- dist sieur Don Petro pour de ma partie dire à Vostre Majesté, ensamble aucoune aultre chause que je luj suplie croyre et me conli- neuer en sa bonne grase el avoyr tousjour en singulière recomeodation les yqfanles ses filles et ayscuser t'afection que leur porte, cet vous recomcude.

D'Anger, cel sut de lévrier 1570.

\ ostre bonne mère el seur,

Caterine.

1570. 12 février.

Orig. Itibl. nat. fonds français, n°3i78, f" 186.

A MONSIEUR D'HUMIÈRES.

Monsieur de Uuinyères, j'ay bien voulu ac- compaigner de la présente la lectre que le Roy monsieur mon lilz vous cscril en recomman- dation du baron de INeauvillc ', nous aianl sa bonne volonté si bien et de bon lieu esté tes- moignée que le Roj monsieur mon filz veult qu'il demeure en toute seureté en sa maison ou près les demoiselles de Morvillier ou vous; à quoy je vous prie vous conformer selon le voulloir de mondict sieur el lilz plus parliru-

' Son vrai nom était Morvilliers et Charles I\ lui avait donné <ics lettres d'aboliiinn pour avoir porté les armes

contre lui. Il s'était échappé île la prison l'avait mis M. <lc Piennes. Voir à ce sujet la lettre de Charles IX, même volume, p. 1 83.

lièremenl exprimé par sadicte lectre, à la- quelle me remettant, feray fin àcesle-cj par prière-, à Dieu qu'il vous ayt, Monsieur de [lumières, en sa garde.

Escripl à Angers, le xn" jour de février 1670.

1 \Ti.iu\r.. Du [i'Adbespinb.

Monsieur dfHamyères, c'est pour le baron de Morvilliers auquel le Roj monsieur mon filz accorde volontiers qu'il demoure près de \ous en liberté ou près des damoiseHes de

Morvillier.

1570. ab février. Copie. Itibl. nat. Parlement , 99,

\ messieurs u:s GENS

DE LA CODB DU PARLEMENT DE PARIS.

Messieurs, \ous verrez ce que le Ro] mon- sieur mon fils vous escripl présentement en faveur du sr de la Guesle, qui esloit premier président en sa cour du parlement de Dijon, pour le l'aire recognoir en l'eslal de procur- eur général en la rouit du parlement de Paris, dont il a esté puis naguères pourv#u au lieu du feu sr Bourdiu , el pour ce que nous avons entendu par deci que aucuns calomnia- teurs et gens qui ne se gouvernent que selon leurs affections el passions fonl certaines bri- gues pour empesrlier ledicl sr de la Guesle en sa réception audict estai je vous prie, de ma part, que, sans \ us arrester à tout cela, vous passiez ouliie à ;,di( le réception, d'au- tant que c'est du s qui l> . >•■, moudicl sieur et filz veult et enlend pour estre, comme il est, bien à plein informé de la sincérité de vie, capacité el suffisance el longue expérience dudii'l de la (îuesle, lequel je vous recom- mande en priant Dieu qu'il vous ayl, Mes- sieurs, en sa 1res saincle el digne garde.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

2<J9

Escript à Angers, le vingt quatriesme jour de février, mil cinq cent soixante et dix.

Caterine.

Messieurs, par le sr de Lanssac qui est dé- péché par delà pour les affaires du Roy mon fils vous entendrez plus amplement son inten- tion selon la charge qui lui en a esté baillée, dont je vous prie le croire, comme de moy- mesmes.

1570. 36 février.

Orig. Bibl. nat. fonds français , a' 3a56 , 38.

A MESSIEDRS

DE MATIGNON ET DE CARROUGES.

Messieurs de Matignon et de Carrouges, . vous verrez par la lettre que le Roy monsieur mon filz vous escript ' comme il n'a point en- tendu que mon filz le duc d'Alençon ne autre peut mettre des gouverneurs es terres de son appennaige, sinon pour commander en ce <|ui est de son domaine et sans toucher à ce qui est de voslre autorité; et pour ce il ne t'a 11 1 1 pas que vous craigniez qu'il ait \oullu aucunes choses entreprendre en vos gouver- neniens, lesquelz tant s'en faull que je voul- sisse conseiller de diminuer ou en distraire aucune chose, que je les voudrais accroislre et augmenter; et vous pouvez assurer que je tiendrai toujours la main que vous soiez favo- rablement traictez non seulement en ce qui concerne l'auctorité de voz charges, mais en toutes autres choses; priant Dieu, Messieurs de Matignon et de Carrouges, vous avoir en sa saincle et digue garde.

Escript à Angers, le xxvc jour de lévrier 1 570.

Caterine. Fizes.

Voir cette lettre de Cliarles IX dans le même vo- lume, p. 35.

1570. 28 février.

Copie. Bibl. nat. fonds français, îoyôa , p. 637.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, nous avons esté bien aizes d'entendre par le sieur Hyeronimo Gondi que le mariage du Roy monsieur mon fils soit conclu et parachevé, ce que nous te- nons de votre dextérité et prudence, voulant bien vous advertir que nous avons envoyé vers l'Empereur sçavoir le temps que nous pourrons envoyer au devant de sa fille et faire faire la solempnisalion de ce mariage pour députer quelque grand pour cesl effect. Le Roy mondicl sieur et fils vous escript son in- tention pour le regard de vostre congé1 et escript au demeurant si amplement que je û'ay de quoy vous la faire plus longue, après vous avoir prié de nous apporter des nouvelles quand vous nous viendrez trouver, priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa saincle et digne garde

Escript à Angers, le dernier jour de février 1070.

Caterine.

1570. 9 mars.

Orig. Bibl. nat. fonds français, 3i8& , P 69.

A MONSIEUR DE MAUVISSIÈRE.

Monsieur de Mauvissiere, vous verrez ce que le Roy monsieur mon fils vous escript sur l'avis que nous avons eu d'une sortye que ont faite noz ennemys des garnisons de la Rochelle et Angoulesme d'un bon nombre de gens de cheval et de pied; par quoi je ne \ous en ferais aucune redicte par la présente; mais"j« vous prie adviser bien à suyvre en cest endroict l'intention dudict sieur Roy mon

1 Voir cette lettre de (iliorles IX dans le même vo- lume, p. 635.

38.

:>oo

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

lilz , tellement que de coslé ou d'autre nos- iliels ennemys ne puissent riens entreprendre sur nous à nostre dommaige; et m'asseu- ranl que vous n'y oublierez aucune chose, et nous ferez ordinairement sçavoir de vos nouvelles, je prierai Dieu, Monsieur de Mauvissiere, vous avoir en sa sainte et digne garde.

Escript à Angers, le nc jour de mars i 070.

Caterine.

KlZF.S.

1570. 2 mars. Aul. Bibi. nat. fonds français, 3aa9, f" a6.

\ MONSIEUR DE NEMOURS.

Mon cousin, je vous foy cel mot ceulement pour refayre mon apoyntement de vous avoyr tenl reteneue vostre femme1, laquele, cet m'eut creue, nous eut atendus pour s'an \enyr avecques nous, et puisqu"ele n'a voleu et que vous la voyré, je m'aseure que me pardon- ner.;> et vous aseure que ne l'e' faystpour vous fayre déplésir, nié pour me fayre grent plésir de l'avoyr aveques moy et ay grent regret de cet qu'ele m'a dist que \ous ann aies cheu vous, pour n'avoyr cet contentement de vous povoyr voyr tou deus à nostre arivaye à Paris; mes pour cela je vous prie ne léser de vous aseurer que n'arés jéamès une milleure parante ni qui désire plus s'anployer pour tout cel que vous poura rendre content et ne m'i épargner, car je m'i eraployré de bon ceour2 et vous prie vous guarder si bien que vous puisions bien

te dur de Nemours mandai! dn bois de Vincennes ii la duchesse de Ferrare, le 2.3 février 1Ô70 : -\l.i femme m'a escript qu'elle reviendra liien lost par deçà; mais je n'ay encores poinct de nouvelles qu'elle soyt par- tyede la court.» (Même volume, p. y.) ' Ceour, coeur.

tost revoyretbien sayn, cetquejeprieà Dieu, corne ce s'étoyt pour mov-mesme.

D'Enger, ce ucjour de mars iS^o.

Votre bonne cousine,

Caterine.

1570. 3 mars.

\ul. Bi!)l, nat. fonds français, 3a3tj, i" 18.

A MA CODSINK

MADAME LA DUCHESSE DE NEMOURS.

Ma cousine, s'aun alant voslre bon fils, je vous a\ bien \olcu fayre cet mot pour vous dyre que je seré bien ayse de savoyr de vos novelles, et que depuis que vous enn esles alaye ' je n'ann é jeamès rien entendu; et m'aseure que ce n'et que l'ayse que avés eu de revoyr voslre mary guéri; de quoy je m'en, réjoui pour l'amour de vous, et vous prie que cet ayse ne soyt cause de ne vous sovenir de me mender do vos novelles et cet je vous tro- veré encore à Paris, cet que je désirerès bien fort, et pour ne vous empescher d'antertenir vostre fils, ne vous fayré la présante plus longue et priré Dieu vous donner cet que désirés.

Du Plesi-Masé '2, cet ni" de mars 1070.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1570. 3 mars.

Imprimé dans la Correspondance diplom. de Iti Motlte'Féiiehn. t. VII , p. 9a.

A MONSIEUR DE LA MOTHEFÉNELON.

Monsieur de la Mothe, j'ay receu quatre de vos lettres des x, nu, xviii et xxu du moys passé, et entendu, tant du sr de Monllouet que du présent porteur, tout ce que vous avez donné chaige de me dire; et pour ce que par les lettres que le Roy monsieur mon fils voua

1 Alaye, allée.

1 Le Plessis-Macé , près d'Angers.

LETTRES DE CATHERINE DE MEDIGIS.

301

escript présentement, \ous sçaurez bien au long son intention sur tout ce que vous nous avez mande', je ne vous en tairai icy autre re- dilte, me remettant sur le contenu d'icelles. J'ay aussi receu la lettre que vous nous avez escript en chiffres, que ledict porteur m'a baillée, par laquelle vous me mandez l'opi- nion que vous avez des affaires de delà, voyant Testât auquel elles sont à présent et ce que le sr Stuquelay vous est venu dire, pareillement ce que vous lui avez bien sagement respondu , pour la crainte qu'il faut avoir qu'il feust dextrement envoyé devers vous de la part de la royne d'Angleterre ou de ses ministres, pour tascher de descouvrir si l'on auroit quelque mauvaise volonté contre eulx et si vous vou- driez entendre à l'offre qu'il vous a faite. Par quoy il me semble, pour estre ladicte dame hors du soupçon qu'elle pourrait avoir, si l'on permettoit qu'il vint de deçà, qu'il sera meil- leur que vous l'entreteniez tousjours en ceste bonne volonté et affection qu'il a de faire ser- vice au Roy mondict sieur et fils et, sans lui descouvrir rien de vostre coslé, tirer de luy tout ce que vous pourrez et cognoislrez qu'il vous pourra servir. Et cependanl vous ne lais- serez pas de vous informer secrellement des moyens et intelligences qu'il a et peut avoir avec les seigneurs de delà, et m'asseure que vous sçaurez très bien juger et cognoislre quelle apparence il y aura à ce qu'il vous a déjà proposé, et pourra encore dire, pour nous en mander après vostre advis, et ce qu'il vous en semblera. Qui est tout ce que vous aurez de moy pour ceste heure, priant Dieu, Monsieur de la Mothe, vous avoir en sa saincte et digne garde.

Escript à Angers, le 111e jour de mars 1570.

Caterine. Fizes.

Monsieur de la Mothe-Féuelon, je vous prie de me mander ce que vous pourrez cog- noistre de l'opinion que la royne d'Angleterre a pour le faict de la paix de ce royaulme, et aussy le cardinal de Chastillon, et ce qu'ils en disent. Je vous veux bien advertir comme le sieur de Teligny, parlant dernièrement à moy, je le voullus mettre en propos des troubles qui esloient lors en Angleterre, le- quel me dict, sur ce que je trouvois raison- nable de puynir et chastier tous les subjectz qui portent les armes contre leurs princes souverains, qu'ils avoient bien faict puisque leur royne ne leur gardoit de son costé ce qu'elle debvoit; et cela vous servira pour un bon subject envers ladicte dame et pour tas- cher de luy oster l'opinion qu'elle a en leur endroict, d'aultant qu'ils se réjouissent de voir que ses subjectz feusseut eslevés contre elle.

1570. 3 mars.

Orig. Bibl. nat. fonds français, 3ao7, ao.

A MONSIEUR DE LA VALETTE.

Monsieur de la Valette, par la lettre que le Roy mon fils vous escript en réponse des lettres du vnc du passé, vous verrez le regret qu'il a, comme aussi a toute ceste compagnie, des maulx que ses ennemyz ont faict es envi- rons de Thoulouze et qu'ilz continuent au pays de Lauraguayz, et particulièrement de la part que vous y avez eue en la ruyne de voz mai- sons, dont il a bonne espérance de vous ré- compenser et n'attendant sinon le nom de quelques des maisons de sesdicts enuemyz qui vous viendra à propos pour escripre à sa court de parlement de vous en faire jouyr au lieu des voslres ruynées; à quoy et toute autre chose que je verray loucher vostre bien et sa- tisfaction, je tiendra} la main d'aussy bon

302

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

cœur que je prie Dieu, Monsieur de la Val- leile, vous avoir en sa saincle garde.

Eseript à Angers, le m" jour de mars 1 570.

Caibrire.

1570. 3 mais.

1 Irir;. Bibl. nat. fonils français, 3îoi. I' G;

V MONSIEUR DAFFIS,

mmum raisiB-gm r>i mblbiiiot de toulousb.

Monsieur le Président, vous verrez par la lectre que le Roy moasieur mon filz vous es- cripl en respomee des vostres le grand desplai- sir qu'il a receu d'entendre les grandes ruyneB et désolations que ses ennemys ont commis par delà au nioien de leur séjour sans qu'ilz aient, tant par les Forces qu'à mon cousin le maréchal de Damville et aultnes que ceulx mesmi s du pays, peu estre sallariez de leurs meschancetez, lesquelz, s'ils ne se recong- aoissent clans mondict ûlz, et euk mesmes de brief, j'espère qu'il luy fera la grâce de le faire par les armes qu'il luy a mises eu main, ayant remis ses forces ensemble, comme vous pour- rez veoir parsadicte leclre, à laquelle me re- nicclani je ne vous feray autre recommanda- tion de sou service; mais prieray Dieu qu'il vous avt, Monsieur le Président, en sa saincle et cligne garde.

Eseript à Angers, le m' jour de mars 1670.

CiTKRINE.

Del'àlbespine.

plaisir entendu les meurtres, violemens cl bmislemens qae noz ennemis ont commis en mon comté de Lauraguais par faulte de leur avoir couru sus, puisque les habitans ne s'en

sont mis en leur devoir quand ils en oui eu le moyen, estant mal armoz el enbaslonnez, comme j'ai esté adverlye. Je vous prieray, Monsieur Durant, vouloir tenir la main de voslre part que ce mal ne s'estende davantage sur les autres villes qui ne sonl encores tom- bées soubz leur puissance, en attendant que mondict fils aye réuni ses forces ensemble pour leur faire congnoislre .toute leur témé- rité, ce que m'asseuranl, je ne vous en lien- clra\ plus long propos, mais prieray Dieu qu'il vous ait, Monsieur Durant, en sa saincle et digne garde.

Ksi npl à Angers, le 111e jour de mars 1570.

Catemne. De l'Aubespine.

1570. 3 mars. Orig. Bibl. nai. fonda francs », n 3i8i , Si.

A MONSIEUR 1)1 il VINT,

ADVOCAT XIV IlOÏ UONMRUB MON Fll-S KS LA COUR DB PAI1LBMEM DB TOCLOl'SE.

Monsieur Durant, j'ai veu par vostre lellre du ix' du passé et avec grand regret et des-

1570. (S mars.

Orig. Bibl. nal. ancien fonds français, n" 3i;8, iSCi. A MESSIEURS

DE BAYEULX ET D'HUMIÈRES.

Messieurs de Bayeulx et d'Humyères, suy- vanl ce que le Roy monsieur mon fils vous eseript de vouloir tenir la main que le ma- riaige d'entre le jeune Lanssac et la fille ais- née du feu sr de Morvillier se puisse bientost consumer, je vous prie, de ma part, faire en sorte que cela puisse réusrir, comme le Uo\ mondict filz et înoy le désirons, en prenant une briefve résolucion àvecques le sieur de Lanssac son père, qui s'en va par delà. Les agréables services du père el «lu fil/, me foui de rechef vous en pryer, aaichant qu'en cela pouvez beaucoup et m'asseuranl que vous vous \ emploirez de voslre pouvoir, je ne vous en iliray autre chose, pryant Dieu, Messieurs de

Bayeulx el de Humyères qu'il vous tienne en sa saincte et digne garde.

Escript à Angers, le 111° jour de mars 1570.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1CIS. 303

souin, afin que bien tost je puise aystre ser- vye.

Voslre bonne cousine,

Catebine.

(De sa main.) Je vous prie tou deus de vo- louir parachever cet œuvre, qui cera bien agréable au Roy mon fils et à moy.

Caterine. De l'Aubespixe.

1570. 7 mars.

Orig. Arch. des Médias à Florence , dalla ûlza 6726 , nuova numerazioue, p. 397.

a mon consm MONSIEUR LE DUC DE FLORENCE.

Mon cousin, pour ce que, comme vous sça- vez, les nopces du mariage du Roy monsieur mon filz sedoibvent bien tost l'aire, j'ay com- mande' à mon argentier Dolu de faire faire et recouvrer à Florence de plusieurs sortes de draps d'or, d'argent et de soye, suivant les pa- trons et mémoires qu'il en a , et que je luy ay baillez par escript. Mais, affin qu'il les puisse plus tost recouvrer et faire faire, j'ay advisé de vous faire ce mot de lettre pour vous prier, comme je faiz de bien bon cucur, qu'en ceste bonne occasion vous me veillez faire ce plaisir de comander aux ouvriers et maistres de moustrer ce qu'ils auront de fort beau et de faire dilligenrnent besongner, ce que je nie promeclz que bien voluntiers vous ferez faire, puisque c'est pour une si bonne occasion; aussi n'en estendray-je davanlaigc ceste lettre et pour la fin priera y Dieu, mon cousin, qu'il vous ayt en sa saincte et digne garde.

Escript à Angers, ce vu' de mars 1.570.

[De sa main.) Je vous prie, mon cousin, fayre prester toute l'assislance que y aura be-

1570. 8 mars. Orig. Bibl. nal. Tonds français, A63a , 121.

A MONSIEUR DE TA VANNES.

Monsieur de Tavannes, encores que je m'as- seure bien que, ayant veu ce que le Roy mon- sieur mon filz vous escript1, vous donnerez ordre à vos affaires pour le venir incontinent trouver, si est-ce que je vous en veulx bien prier de ma part, et vous asseurer que vous serez le très bien venu, et veu à voslre arrivée du bon œil de vostre maistre; sur quoy je sup- plie le Créateur, Monsieur de Tavannes. qu'il vous ayt en sa saincte et digne garde.

Escript à Angers, le vmejour de mars 1 570.

Caterine. Brulart.

1570. i3 mars. Copie. Bibl. nat. fonds français, 10753 , 6ûo v°.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevuuls, j'ay receu deux lettres de vous, l'une du quinziesme etl'aullre du seiziesme du mois dernier, apportées par vostre courrier avecques le contract du ma- riage du Roy monsieur mon fils, lequel nous avons eu à singulier plaisir de voir et de ce que ce faict a enfin prins le succez tel que nous désirions, el qu'aussy le Roy mondict sieur et fils a bien bonne volonté de re- connoistre envers vous, comme estant par vostre bonne dilligence et conduite qu'il est ainsi advenu, lesquelles je vous prie aussi em-

1 Voir celte lettre, même volume, p. 75.

304

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS

ployer à bon escient au faicl du mariage cl» ma fille, ainsi qu'avez bien commencé et parce que vous m'escripvez que l'ambassadeur de Portugal, sa femme et sa fille démons trent \ avoir très grande affection, et qu'aussi Al- mede s'j employé de mesme, que vous les confortiez en ceste bonne volonté par les meilleures persuasions dont vous sçaurez bien vous adviser que vous accompaignerez de pro- pos de reconnaissance, de laquelle ils se peuvent tenir asseurez tanl de la part du Rov mondicl lils que principallement de moy; et devez vous promettre, Monsieur de Forque- vauls, que oultre de mon costé je ne fauidray à semblablement bien conforter le Roy mon- dict sieur el fils en sa bonne volonté qu'il a de vous reconnoistre, je vous fairay encores par- ticulièrement connoislrc de combien j'estime le bon debvoir qu'avez employé au faicl de son mariage et estimera] celluy que fairez en ce dernier; aussi désire en reste considération faire pour vous, qui ne sera seulement en ce que le sieur de l'Aubespine vous a escript, mais en tout ce que se présentera pour vostre bien el contentement, comme celle qui parti- cipe le plus au plaisir de voir ces eboses heu- reusement sortir leurs effects. Toutesfois, afin que nous soyons advertis de ce que doresna- vanl vous fairez pour le mariage de madicte fille et devons nous en promettre, je vous prie non- escripre souvent et, quand vous sçaurez que le pouvoir de Portugal sera arrivé, mesme de la démonstration que tairont lors ceulx de delà, à ce que nous advisions comme nous aurons à y procéder selon l'advis que nous en donnerez et ainsi qu'aussi nous trouverons par deçà. Quant à l'entrevue dont je vous av e\ devant escript, m'ayanl les occurences faicl depuis ebanger de volonté, je désire el vous prie. Monsieur de Forquevauls, (jue vous n'en parliez à personne uelle elle soit par delà, si

ce n'est que premièrement on \ous en par- las!; sur quoy vous tairez response que me le fairez entendre, qui est tout ce que vous aurez de mo\ pour ceste heure, sinon que je crov que vostre bomme sera maintenant arrive auprès de vous avecques ce que nous avons cy devant escripl cjue nous vous envoyons, priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa saincte et digue garde. Escript à Durlal, le treiziesmejour de mars 1570.

Catbrinb.

1570. i3 mare. Copie. lîibl. nat. fonds fraoruis, 10752, |). 663.

\ MONSIEUR DE FOORQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, depuis mon aullre lettre escripte j'av advisé vous envoyer le sieur de Trégouin présent porteur auquel j'ay baillé du baulme pour ma fille l'infante Elisabeth que unis luy baillerez pour luy ser- \ir en sa maladie, bien ayse d'avoir entendu qu'elle s'en porte si bien que m'escrivez. \u demeurant parce que nous sçavons que vostre fille est en estât d'estre mariée, le Roy mon- sieur mon fils et moy désirons que vous lui trouviez quelque bon party; advisez aiiss\ quel mariage1 vous vouldrcz bien luy bailler dont il veult vous faire don en considération de voz bons services, mesme de ce qu'avez si bien faict pour son mariage; à quov de ma part je ne fauidray à \ tenir la main ainsi que le sçaurez désirer et pouvez vous en asseurer sur moy; mais, Monsieur de Forquevauls, oultre ce que je vous ay par madicte aullre lettre prié faire pour le regard du mariage de ma fille, je désire et vous prie encore que vous envoyez, incontinent la présente receue, en Portugal ou ledirt Trégouin ou quelqu'un des rostres qui soit accord el bien advisé, 1e- 1 Mariage, dot.

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

305

(juel puisse au vray raporler et rendre conte quel personnage est ledict roy de Portugal et de quelle stature et grandeur il peust estre, d'autant que jusques à présent nous n'en avons peu sçavoir au vray aucune chose, vous advi- sanl de quelque moyen et expédient pour cou- vrir son voyage et luy donnant telle adresse qu'il puisse le voir et bien cl dextrement s'ac- quitter de ceste charge , ce que me promettant que sçaurez bien faire et m'en repozant sur la recommandation en laquelle je sçay que vous avez ce que vous est commis , je ne vous en fairay plus longue lettre, si ce n'est pour vous dire qu'aussi tost que celluy que vous envoyerez sera de retour par devers vous, m'advertir de ce qu'il vous aura rapporté par ledict Trégouin que vous renvoverez inconti- nent, priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa sainctc et digne garde.

Escriplà Duretal, le treiziesme jour de mars 1 5yo.

Gaterine.

1."i70. i h mars. Orig. Bibl. nat. londs français , n" &63a , fJ iaC.

A MONSIEUR DE TAVANNES,

MEUTBNAM GBSÉBAL DD BOY AU GOLYER>EMEKT DE BOl'RGOCHB.

Monsieur de Tavannes, nous avons retenu de par deçà le sr de Vantoux le moings que nous avons peu, affin que, s'estanl rendu au pays de Bourgongne, tant plus tost vous nous venez trouver, selon ce qui vous en a esté cy- devant mandé. Vous enlenderez de luy les pro- visions qui ont esté données à ce qu'il nous a remonslré des affaires dudict pa\s de Bour- gongne, qui me gardera de vous en faire au- cune redicte1. Et en cest endroict, je prierav Dieu, Monsieur de Tavannes, qui! vous ayt en sa saincte garde.

1 Voir lettre de Charles IX. même volume, p. 76. Cathebine m: Médius. -- 111.

Escripl à Duretal, ce xnii" jour de mars 1570.

(Do sa main.) Haslé vous en, bonhomme.

Catehixe. Brulart.

1570. aa mars. Au(. liibl. nal. fonds français, lûaio , : ig.

A MADAME DE NEMOURS.

Ma cousine, depuis que vousavtes partyje n'ay seu de vos novelles et désirant savoyr cornent vous ayles portaye durant vostre voyage et cornent aurés trové vostre bon mary, je vous ay bien voleu fayre cet mol, vous prient me mender de vos novelles et siennes; et quant aus noslres nous sommes arivaye dès ver en sete ville pour y fayr pasques el le lande- mayns parlons pour aler au Susinio ! et à Paris le plus tost; car nous avons novelles de Vileroy que l'Ampereur sera le vintiesme de may à Spyre et yl mène sa fille qui doint ve- nir ysi, si bien que, encore qu'il ne nous mende rien de pluscler, nous panson que vl fauldra asteur que le Roy souit à la frontière. Vous voyés par que n'avons pas grent Ioysir de nous amuser et voldroys que serf du Susi- nio feuset pour cet coup saultés au porl de Boulogne. Nous avons eu ausi anuit novelles du sieur de Biron que les ennemis s'en vont du coûté de Daulphiné, et quant à la pays, yl ne nous en mende rien, sinon qu'il sera bien tost de retour. Dieu veulle que ce souit corne la rayson le voldroyt, qui cet reconeuset el vinset à la volante de leur Roy, cet qui en sera je vous ennaverliré, afin que le puisié mons- Irer à vostre mary, à qui je vous prie que

Suscinio. près Sarzeau (Morbihan).

39

'.1 ei.i m Ml

306 LETTRES DE CATII

mopstrié la présante et lui fasiés mes recomen- dation, on prenant vostre pari d'ausibon coour < I ne les vous fayst.

D'Anger, le mécredi scynl au souyr 1570.

\ ostre lionne cousine,

Caterink.

1570. 37 mars.

Orig. Itilil. u;ii. fonds français, n" 3aoG, s5.

A MONSIEUR DESCARS.

Monsieur d'Escars, sur les advis que le Roy monsieur mon filz a de ce qui se passe par delà il vous escript présentement et faict en- tendre ce qu'il désire que faciez pour empes- cher telles insolences; à quoy je n'adjousteray aultre chose, bien vous priray-je vous y em- ploier de l'affection que avez tousjours des- montré porter au bien de son service tellement (jiie nous n'en ayons aucune plainrte, et en ce Taisant luy ferez service très agréable, qui est tout ce que \ous aurez de moy pour ceste heure, priant Dieu qu'il vous ayt, Monsieur d'Escars, en sa saincte et digne garde.

Escripl à Angers, le xwn" jour de mars 1 Ô70.

Caterine. Dr l'Aubespine.

1 5 70. 27 mars. Minute. Bibl. not. fonds français, iGo3n, I" aig v'.

V MONSIEUR L'ÉVESQUE DU MANS.

Monsieur du Mans, nous attendons tous- jour- le retour du sr de Byron pour entendre de luy en quelle volunté il aura trouvé les princes el ceulx qui les accompaignent de se ranger à la raison el accepter les offres <|tie le Ro) monsieur mon filz leur a laid par les ar- ticles diiiil nous vous avons envoyé le double el ce qui se penll espérer enfin de ceste négo-

ERFME DE MED1GIS.

cialionen laquelle il ne s'est rien advancé de plus que ce que nous vous avons escript ci- devant, comme vous pouvez asscurer Vostre Saint-l'ère le Pape qu'il ne s'v fera rien que nous ne luy en donnions incontinent advis pour le lui l'aire entendre, sçaclianl la bonne affection qu'il porte au bien et prospérité des affaires du lioy mon filz. Au demouranl j'ay bien considéré ce <jue vous m'avez escript de vostre main par vostre lettre du xxvnc du passé1; à quoy je vous dirav seullenient que

1 trjç fis entendre à Sa Sainteté, écrivait le 27 lé- vrier l'évoque du Mans, en quel estai se trouvent main- tenant les affaires de France , les grandes et calamitenses ruines qu'apporte une si longue guerre, les dépense-; in- supportables de. Votre Majesté, auxquelles à la longue il seroit mal aisé de fournir, les doubteux événements de la guerre, et comme ceulx, qui jusqu'à ceste heure ont porté les armes contre Voire Majesté, recherchoint par tous moyens eslre reçus en sa bonne grâce et vivre à l'advenir comme ses liés humbles subjeetz el ses obéissants servi- teurs, auxquels pour les susdictes raisons Votre Majesté avoit permis de lui envoyer quelques uns d'entre eulx pour déclarer leur désir et bonne volonlé, ce qu'avant faict avecques loule humilité et révérence, Voire Majesté, mené d'une affection que lout bon prince porte à l'en- droict de ses subjeetz, avoit pensé de leur remeclre beau- coup de leurs offenses, leur pardonnant les faillies du temps passé en les restablissant en leurs honneurs et di- gnilez, pourveu qu'en façon quelconque il/ ne pensassent en l'advenir avoir exercice public de leur religion par son royaulme, lequel si aussi ils désiroint trop opiniaslre- menl el ne se rangeoinl aux conditions que Sa Majesté par sa bonlé leur accordoit, icelle donnerait tel ordre à ses affaires qu'après avoir faict congnoislre à Dieu et au inonde, comme elle ne veult poinct le sang de ses sub- jeetz, elle s'assuroit d'y remédier el d'y mettre nne fin par les armes, se promettant indubitablement d'estre en telle entreprise aydée de Vostre Sainteté et de tous les princes chrétiens, comme aussi ses subjeetz et rebelles se lenoient fort assurez d'avoir à ce renouveau bon nombre de forces de ceulx mesmes qui lis en on! secourut par le passé. Je n'eus presque pas le loisir d'achever que le pape commença à me dire qu'il u'estoit poincl besoing que j'ii'^.isse lant de paroles ni que je parlasse pour ['adve- nir de secours ni ayde des princes chrétiens, Vostre

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

507

bien que, lorsque nous luy envoyasmes les- dicts articles, nous vous escrivimes par niesme moyen les causes et considérations qui nous faisoient penser de ramener les subjeclz du Roy monsieur mon fils à l'obéissance pour les y déterminer plus tost par une voie douce que par la force, ce que vous avez en deux mots remarqué par vostredicle lettre comme Tayaut bien digéré qu'il trouvera vos raisons que bonnes. C'est ce que vous aurez de moy pour le présent, priant Dieu, Monsieur du Mans, vous avoir en sa saincte et digne garde '.

1570. 3o mars.

Orig. Bibl. nat. fonJs français, n" 3i58, 190.

A MONSIEUR D'HUMIÈRES.

Monsieur de Humyères, j'ay bien entendeu par vostre lettre du xxir* de ce mois la bonne volonté que vous avez de ne permettre l'en- treprinse de ceux d'Artbois sur le village de

Majesté n'en ayant plus de besoing, mais qu'en un mol je lui pouvois bien dire que la paix esloil faicte; car aussi bien d'ailleurs il en estoit tout adverly. Lors je luy res- pondis que je loudrois pouvoir deviner qui esloient ces adverlisseurs là, car j'estois bien asseuré ne le sçavoirsi bien ny eslre si véritables que Voslre Majeslé de laquelle j'avois lettres du septiesme de ce moys et que pour es- claircii' davantage Sa Sainteté de la mesebanceté et men- teryes de telles gens que je luy apporlerois le lendemain l'article de ce que Votre Majeslé m'en escrivoit traduit en italien , offrant de luy monstrer l'original, a (fin qu'il le fit traduire par qui bon lui semblerait, donl il me dict n'estre point de besoing, mais bien qu'il auroil fort agréable de venir traduicls les articles et concessions que Votre Majesté leur avoil accordées, ce que le lendemain je luy portai et les luy luz de bout en boula; et l'évéque ajoute : trJe ne sçeu jamais tant faire que Sa Sainteté trouvasl les articles bons, ains pour toute responce cou- nicnça fort à plaindre Votre Majeslé, louer sa bonté, mais dire qu'on en abusoit, niais que Dieu estoit pardessus lont, qui y meclroit quelque jour la niain.n (Même vo- lume, p. t'Jio el suiv.)

' (Au bus.) A M. du Mans, ce xxvn" de mars 1570.

Villiers au Fiez et de faire en sorte que les babilans demeurent vrays fidèles subjeetz du Roy monsieur mon filz, sans recongnoistre aulcun roy ne supérieur que luy; à quoy je vous prie continuer, vous tenant asseuré qu'il ne vous fera aucune chose diminuée du pou- voir qui vous a esté donné en voslre gouver- nement el que mondict sieur et filz ne veult et n'entend que vous receviez autre comman- dement que de luy et de ceulx que vous de- mandez, ainsy que je faietz bien entendre au s' de Piennes, auquel j'escripts à Geste fin de n'entreprendre aucune chose sur vous, ny s'ef- forcer de commander en voslredict gouverne- ment vous priant continuer à y maintenir lotîtes choses en son obéissance, comme vous avez bien faict cy-debvant; el sur ce je prieray Dieu , Monsieur de Humières, vous avoir en sa saincte et digne garde.

Escriplà Angiers,lexxxcjour de mars 1670.

( i.VTEItlNE.

De l'Aubespine.

15/0. i3 avril. Arcli. oat. collcet. Simancas, K i5i5 , pièce 7G.

A DON FRANCÈS DE ALAVA,

AMBASSADEUR D ESPAGSE À PA1US.

Mos. el Embaxador, lie recibido la caria que me haveys escripto, la quai moslre al Rey mi hijo, y aunque sobre lo que représentais ha dias que se orden à los officiales de por alla, que inlbrmassen para pioveer en ello como el caso lo requière, y esta cieito que no deiaran de hazello; todavia conforme à lo que escrivis, se les tornarà à escrivir de nuevo y se les encargara expressamente por que no se han de tolerar semejantes cosas, ni quedar sin castigo; assi por el zelo que tiene de liazei observai- justieia, como per locar al Rey Ca- tbolico mos1' mi bueu hijo , y sus subditos

39.

;?i)8

cuyo bien el ha siempre abraçado y abraça como <'l de los Buyos proprios. En lo quai yo lendré la mano; (juc es lo que lengo que de- ziros, etc.

De Chasteaubrian, \m de abril 1570'.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1CIS.

trover enn osi bonne sanlé que la vous tle-

1570. 16 avril. Aut. lîiltl. nal. fon'ls français, 10260, ai.

\ MONSIEUR DE NEMOURS.

Mon cousin, jV donné cherge à Valol pné- sanl porteur vous visiter de ma part et vous dire de nos noévelles, lesqueles sont bonnes, aytenl tous, Dieu mersi, à présant en bonne santé, el soiues enn alendent TeTigni qui vien- dra demayn pour savoyr s'il auront aesepté cel que le Roy leur lia acordé par le sieur de Biron; el de cel qui en sera vous en serés averti; el en cel pendent je voldrès que cusié" quelque empêchement, afin que vous Irovision ancore à Paris au je panse que le Roy cera à la fin fie cel moys et prie à Dieu que vous puision

1 Le texte de celle lettre est la traduction espa- gnole de la lettre de la Reine. En voici la relraduclion française :

«Monsieur l'ambassadeur, j'ai reçu la lettre que vous m'avez écrite. Je l'ai montrée au Roy mou fds. Touchant ce que vous représentez, quoiqu'il y ait longtemps qu'on a ordonné aux officiers de par delà de prendre des in- formatioDS pour y pourvoir comme le cas le demande, et qu'il esl certain qu'ils ne négligent pas de le l'aire, toutefois, conformément à ce que vous écrivez, on va recommencer à leur écrire, et on leur fera des recom- mandations expresses, afin qu'ils ne tolèrent pas des choses semblables et ne négligent pas île les punir, tant à cause du cèle du Roi pour l'aire observer la justice que parce que cela touche le l!»i Catholique monsieur mon bon fils, el ses sujets, dont il a toujours embrassé et embrasse encore les intérêts, autant que ceux de ses propres sujets. I y tiendrai soigneusement la main. C'est tout ce que j'ai à vous dire, etc.

cr Di Chateaubriand, ce i.'i avril 1070.»

sire.

De Chateaubriant, cel xvinic d'avril 1070 '. Voire bonne cousine,

Catrbinb.

I Voici ce qu'écrivait de Châlcauhrianl le 30 avril le cardinal de Lorraine à la duchesse de Guise :

«Je me resjouis bien de la lionne chère que je m'as- seure vous lestes à Paris, mais je vous an porte grande envye. Quant à nous nous sommes icy aux crottes et au l'roil jusques aux yens, et la court plus pleine de broit- leries que jamais parmi les dames, de fasson qu'il lest beau estre chez soy, qui an a le moyen. Quant à la pais, aussi peu advancée que quant vous partîtes, et je vous an asseure. Je ne sçay quant arons ces heaus députés; se dict que ce sera après demain. Hz nous font bien at- tendre.» (Ribl. nal., fonds franc., n°3a32, f'aô.)

D'après une dépèche de l'ambassadeur toscan. Téli- gny et Beauvais La Nocle arrivèrent le 22 avril. (Aégu- citU. diplomat. avec la Toscane, t. III, p. 62.3.)

II nous a semblé utile et curieux de reproduire la lettre que le cardinal de Châtillon écrivail à Cécil au sujet des pourparlers de paix:

it Monsieur, je vous ay cy-devant amplement escript l'ouverture qui a esté faicte par les papistes de France d'une pourparlé et abouchement de paix et le but à quoy ils lendoient et que sur ce, la royne de Navarre, vou- lant hien faire cognoislre qu'elle ne fuyoit point les occa- sions et moyens de parvenir à un si nécessaire et désiré hien, avoit envoyé ses députés vers le Roy, qui avoient proposé leurs demandes, auxquelles on avoit respondu.

"Je vous ay par mesme moyen faict entendre les arti- fices desdicts papistes, se voulant prévaloir de ladiclc négociation de paix et la faire servir à l'empeschenienl et desfavenr de nos affaires, les bruits qu'ils ont faicls à ceste fin courir de toutes parts, les langiiagcs recherchés et visitations aposlées tant à l'endroit de l'Empereur que du duc Auguste à diverses lins el pour divers eflects, ce qui me gardera de vous en faire aucun discours ou rediste par la présente, qui sera seulement pour vous prier. Monsieur, de vouloir mettre peine d'esclaircir tous ceulx que verrez estre à propos de telles impostures de nos adversaires, à ce qu'on n'en puisse eslre abusé, et sur- tout de n'adjouster foj aux hruils d'une faulse paix qu'ils ont semés et qu'ils pourraient encores ry-après renou- veler.

s Vous asseurant que la résolution de la royne de Na-

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

309

1570. [16 avril.]

Minute. Bibl. nat. fonds français, i555i, 355. A MON COUSIN

MONSIEUR LE MARESCHAL DE COSSÉ. Mon cousin, j'ay receu les dernières lectres

varre, de Messieurs les princes et de Monsieur l'amiral, mon frère, est de jamais ne la faire ne arresler que, devant toutes choses, Dieu par icelle ne soit cogneu et servy, et l'exercise de sa doctrine et religion estably, et que, à la conclusion d'icelle, la royne d'Angleterre et les très illustres princes du Saint-Empire interviennent pour en estre non seulement arbitres, mais aussy gar- diens des seuretés d'icelle, tant pour le regard des grandes obligations que nous leur avons, que aussy à ce que la cause est commune, la seureté y soit commune, qui est une occasion et commodité qu'il semble que Dieu présente à tous lesdicts princes chrestiens pour s'en servir et laquelle tous les gens do bien, s'asseurant de leur pieté et magnanimité, ne doublent point qu'ils n'embrassent pour leur estre autant advantageuse et convenable, soit durant nostre guerre, soit advenant une paix, qu'ils eussent sceu désirer, attendu que par ils seroienl hors du double et dangier auquel ils peuvent eslre que tant de puissants princes papistes, conjurés contre la vérité evangelique, laquelle ne leur est pas odieuse en la France seulement, mais aussy par tous les pays elle est plantée, n'entreprennent à rencontre d'eulx suyvant les desseings de leur ligue, car, en pre- mier lieu, ils peuvent eslre asseurés, pendant que nostre guerre durera, de n'estre poinct assaillis, et y a davan- tage, que si, pour nous ayder à la soustenir et para- chever, ils nous vouloient assister de quelque peu de leurs moyens, avec une bonne union et inlelligence qu'ils auraient ensemble (comme ils devraient et pour- raient bien faire), veu qu'ils sont trop clervoyans pour ne cognoislre de quelle importance est la bonne ou mau- vaise yssue de cest édicté guerre, tant pour le général que pour leur particulier, on n'en pourrait attendre sinon ung bon et heureux succès qui tournerait au bien commun.

ic Pour le moins sommes-nous résolus de la poursuivre et y mourir plus lost que de nous en despartir, jusques à ce que nous ayons obtenu une bonne et seure paix, laquelle ne se pouvant conclure que tous lesdicts princes chrestiens n'en soient arbitres et dépositaires des seu- retés d'icelle, ils sont pour cela bien certains qu'elle ne

que m'avez escriptes et pour ce que par la responce que présentement vous faict le Roy monsieur mon filz, vous sçaurez son intenlion mesmement sur l'advis qu'il a eu des des- seins et depportemens denoz enneniys qui ne prennent pas le chemin de la Charité', je ne

pourra eslre que à leur advanlage et avec la conserva- tion de la religion , et que la seureté de leurs Estats n'y soit par eux mesmes comprise.

cCequi me faict vous prier affectueusement, Monsieur, de vouloir faire bien peser ce faict auxdicls très illustres princes, et combien qu'il n'y ayt pour le présent espé- rance de paix de nostre part, à cause des conditions non recevables qui ont esté offertes par lesdicts papistes, si est-ce que, d'autant que la fin et yssue de la guerre c'est la paix, et que ne pouvant lousjours durer, il fau- dra que tinalment ils y soient réduits, soit par néces- sité ou par autre occasion, et mesmes, si nous sommes tant soit peu secourus, que vous moyennez selon votre prudence et dextérité assez cogneues vers lesdicts très illustres princes, que cependant ils veuillent bien ad- viser aux seuretés qui nous seraient en ce cas nécessaires pour en estre tous prests et bien d'accord ensemble, et pour y demeurer fermes et résolus, lorsqu'ils en se- raient par nous requis, conjoingnans en cela leurs con- seils et moyens, et ayans tous, avec ceste occasion et pour une si bonne fin, une vraye union et correspon- dent ensemble, qui les rendra tousjours d'autant plus forts et redoublés, qu'on les verra plus estroictement lyés tant du lyen de religion que d'une ferme et saincte alliance, à laquelle toutes aullres doivent eslre poslpo- nées.

«Et pour le regard de la Majeslé de la royne d'Angle- terre, j'ay telle cognoissance de son asseuré vouloir et saincle résolution, laquelle elle a faicte paioislre, autant que princesse dont nous avons mémoire, par plusieurs actes mémorables à la postérité pour la conservation, tant des églises de son royaume que de celles des royaumes voisins, sans y rien espargner et sans espérance d'aucun proffil ou récompense en ce monde, se préparant au ciel un trésor plus précieux et durable; et d'autre part, de voyr qu'elle a si cler entendement et solide jugement à p; éveoir et entendre la conséquence des affaires et oc- curences qui se présentent, et ce qui peut importer et au général et à son particulier, que je vous puis asseurer qu'elle y entrera volontiers, si elle en est requise; en quoy il me sembk qu'il l'ault moins regarder aux points

310

vous en diray aulctme chose, me remeclant sur ladicte lectre du Iîoy monsieur mon fil/.; mais vous adverliray, mou cousin, que quant au mémoire que il m'a porté, de voslre part, le commissaire Ilolsler, je l'ay baillé à mon- -ii m de Monilliers pour le veoir et, l'ayant veu, me le rendre et me dire ce qu'il lu\ en semblera, pour y estre pourveu au mieulx qui sera possible; à quoy je tiendray la mayn comme en toutes choses qui vous touscheront d'aussi bon cueur que je prie à Dieu vous avoyr, mon cousin, en sa saincte garde.

Escript à Chasteaubriant, le jour

d'avril 1070.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1GIS.

[1570.— Mai.]

Minute. Bibl. nat. fonda français, i6o3g, a58 v'.

A MONSIEUR L'ÉVESQUE DU MANS. Monsieur du Mans, vous verrez, par la lettre

d'honneur el d'Estat. el de respect qu'on a de com- mencer à recerclier ou estre recerché, qu'il est bien cer- lain (puisqu'il s'agit en cest faict principalement de la cause de Dieu) que ceulx qui y seront les premiers et plus avant entrés et qui auront prévenu et passé les autres à L'advancement de son œuvre, demeureront en [lins d'avantage et d'honn iur.

«Au icst.'. Monsieur, par ce que par le gentilhomme que ledict s' amiral mou frère m'a mandé vous avoir naguères dépesché exprès, vous aurez entendu bien par- ticulièrement les desseings de Messieurs les princes pour la continuation de ceste guerre et le chemin qu'ils pren- nent, espérant estre secourus ce coup à besoing par lesdicls très illustres princes, je ne m'estendray par la présente plus en avant, en ce propos, mais bien vous priera] me vouloir faire respouse sur ce que dessus, et me tenir, le plus souvent que pourrez, adverly de vos nouvelles, ensemble vouloir faire entier estât de inoy, qui sur ce met ecommanderaj humblement A vostre bonne

1. ■■ ,.|, . | ; : . 'i •' ■-'■■il 'II-

Monsieur, multiplier les siennes, il tenir en sa très saint Le proti clion.

ttCe 11' mars 1Ô70.- (Record office, Statt papers, France.) Voir notre livre. Le h/' tièck ci lei Valait.

que le Roy monsieur mon lilz vous escript, l'occasion de sa venue par deçà ', et nous sommes de la négociation de nostre paix, qui

me gardera vous en faire celte plus longue ne sachant qu'adjousler à celle là. sinon prier Dieu, Monsieur du Mans, qu'il vous ayt en sa saincte el digne garde.

' Voici cette lell « :

«Monsieur du Mans, estant assez près de ceste cosle de Brelaigne, ayant eu quelques plaincks que l'on y exerçoit de pyrateries sur les subjecU de nos bons amys et alliez, je m'y suis acheminé, tant pour les faire cesser et faire ebastier et pugnir ceulx qui s'en Irouve- roient chargez et coulpahles que pour entendre en quel estât toutes choses y estoient. Au reste, je délibère de m'en aller après du costé de Paris, j'ay envoyé ceulx de mon conseil pour ce que je ne voullois que passer à grandes journées par cestedicte coste. J'ai déjà bien avancé mon voyaige el le continueray. J'espère estre demain au Mont-S'-Michel. Peu auparavant que l'entre- prendre, estant à Chateaubriand, les députez de la royne de Navarre et des princes de Navarre el de Coudé me vinrent trouver, ainsi que vous aurez peu entendre par ma précédente dépesché, qui ne sont pas sans faire de grandes démonstrations de l'envie qu'ils ont de me re- conoistre pour ce que je suis et me rendre toute l'obéis- sance qu'ilz me doivent, me suppliant , comme ili avaient faict par cy-devant, les recepvoir en ma grâce et par une bonne et sure paix restabiir le repos eu mon royaulme. Quelques jours se sont passez sur ce propos; enfin s'es- tant présentées certaines ditficullez, qu'elles n'ont peu estre si promptement vidées, j'ay remis avecques euh les s" de Byron et de Malassize, conseillers en mon con- seil privé, pour regarder aveques ladicte royne el princes les moyens d'en accorder et parachever du tout cest œuvre pour lequel ilz me cherchent et je veulx bien em- ploi t tout moyen d'en venir à bout, estant nécessaire comme il est. Voylà j'en suis en attendant une finalle résolution par le retour des sr de Byron el de Malassize, dont je vous adverliray après.i (Minute, n* i0o3g, I a578v°.)

Voir ilans le Caiendar qf Stalepapert, p. a53 (1 r> < "> < , |, ilfiix lettres de Norris à la r in Elisabeth et à Gécil. Il ne croyait oas la conclusion de la paix.

LETTRES DE CATH

1570. a mai.

Orig. Arcli. des Méilicis ;i Florence, dalla filza 6726, nuova numerazione, p. 3oo.

a mon consm LE DUC DE FLORENCE.

Mon cousin, lu Roy monsieur mon filz et moy avons cy-devant escript, et prie' noslre Sainct-Père le pape, à ce qu'il pleust à Sa Saincteté dispensée ma cousine Madame Eléo- nore de Bourbon, scur du feu roy de Navarre et de mon cousin monseigneur le cardinal de Bourbon, religieuse, il y a vingt-cinq ans, en l'abbaye de Fontevrault, ordre de Sainct- Benoist, de pouvoir tenir le prieuré de Pro- ville, combien qu'il soit de l'ordre de Sainct- Dominicque, lequel mondict seigneur et filz luy a accorde' par la mort de feue ma cousine Madame Magdalene.de Bourbon, sa seur, qui, de son vivant, a tenu vingt-cinq ans ledicl prieure', icelluy réglé, et si bien administré, que l'on en a ung très grand contentement, comme nous nous asseurons que fera aussy nostredicle cousine Eléonore de Bourbon à l'imitation de sadicle seur; toutesfois Sadicte Saincteté se rend, à ce que l'ou nous a dict, fort difficille à accorder ladicte dispense. Et pour ce que peut-estre elle n'a pas entendu l'affection que le Roy mondict sieur et lîlz et moy avons en cella, et combien nous esti- merons la faveur qu'il nous fera, si luy plaist. d'accorder ladicte dispense et en gratifier madicte cousine, je vous prie, mon cousin, de prendre la peine, trouvant à propos Sadicte Saincteté, de lui en faire la requeste de la part du Roy mondict sieur et filz et de moy, qui me promeetz que vous me vouldrez bien faire ce plaisir de l'en admonnester et persuader si affectionnément, qu'elle accordera ladicte dis- pense, sans tirer à conséquence. Considérant mesmement que madicte cousine nous at-

ERINE DE MEDICIS. 311

touche de si prez, et les mérites si recom- mandables de mondict cousin le cardinal de Bourbon, qui affectionne, comme il a bien raison, cecy pour madicte cousine sa seur pour laquelle je vous prie encores une fois de faire ce bon office, duquel je me revenche- ray, l'occasion se présentant, d'aussy bon cueur, mon cousin, que je prie Dieu qu'il vous ayt en sa saincte et digne garde.

Escript à Chateaubriant, ce 11e jour de mai 1670.

(De sa main.) Mon cousin, je vous prie qu'yl connoisse que mes recomendation lui auront servi.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1570. 3 mai.

Copie. Arch. nat. collecl. Simancas, K i5i5. pièce 91.

A DON FRANCÈS DE ALAVA.

Monsieur l'ambassadeur, j'ay receu vos lettres du xxx du mois passé auxquelles je vous diray, pour responce, que le Roy mon- sieur mon fds a donné ses lettres de com- mission pour informer des cas portés parvos- dictes lettres et de toutes aultres dépréda- tions et faire chastier ceulx qui s'en trouveront coulpables et chargés; à quoy je liendray, de ma part, la main pour vous en faire avoir la raison telle que le désirez, et le veult la bonne amitié et intelligence qui est entre le Roy Catholicque mon bon fils et nous. Priant Dieu, Monsieur l'ambassadeur, vous avoir en sa garde.

Escript à Chasleaubriand, ce inem° jour de may îS^o.

Caterine. De l'Alhespine.

312

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

1570. 'i mai.

Imprimé dans l.-i Comtpmdanu iiijtlomati<iuc de ta Motlie-Fcnclon , t. Ml.

A MONSIEUR DE LA MOTHE-FÉNELON.

Monsieur de la Mothe-Fénelon, j'ai receu vozlellresdu ix, xm1 cl xvin- du moys passé,

1 Dans sa lettre du i3 avril, à laquelle Catherine l'ail allusion, La Mothe-Fénelon lui mandait : <rj'enlends qu'il est arrivé ijih liju'un assez freschemonl de la Ro- chelle qui publie que les princes de Navarre et de Condé sont en Languedoc es environs de Toulouse, qui pillent, lirullent et rouyucnl tout ce qui deppend des habilans de ladicte ville et non d'ailleurs; qu'ilz ont leur armée plus forte et en meilleur équipaige que jamais ; qu'ilz font tous les jours amaz d'argent et de gens et mesme de bandolliers, desquelz ilz ont dcsjà ung bon nombre des plus mauvais garçons de la montaigne; que M. de lîiron est encore avec eulx pour traiter de la paix, mais, parce qu'il ne propose nulles conditions raysonnables , l'on commence à souspe- çonner qu'il n'a esté envoyé pour dire rien de particulier, mais pour espycr leurs forces, et recognoistte Testai de leur armée; qu'ilz ont d'autres forces bien gaillardes à la Charité qui courent ordinairement jusques à Bourges et à Orléans et deux mille hommes de pied et cinq centz chevaux à la Rochelle, avec lesquels le s* de la Noue lient tout le pays subject; qu'ilz ont repris Marans et autres lieux qui leur I. 'noient les vivres serrez et qu'à présent ilz en recouvrent abondamment de toutes parte; cl que Vostre Majesté estoit toujours à Angers sans argent et sans grand grand moyen d'en recouvrer. Les- quelles nouvelles aucuns de ce conseil les magnifient et les font courir encore plus amples, allin d'intimider da- vantaige les catholiques de ce pays.» [Correspondance de La Mothe-Fénelon, t. III, p. î \h et ii5.)

- Dans la lettre du 18 avril à laquelle la Reine l'ail allusion et répond, La Mothe-Fénelon lui disait: »Ma- dame , estanl les choses d'EscoSSe en Testât que je les mande en la lettre du Roy et ceulx-cy sur le poiuct de les aller par armes réduire à leur dévotion, plusieurs gens de bien sont, avec grand désir, altendans quel ordre Vos Majestés Très Chreslicnnes y mettront pour les remédier el me viennent souvent alléguer qu'il pourra advenir beaucoup de diminution à voslre grandeur si vous layssez aller en proye aux Anglois la royne d'Escusse, et son royaume et la religion catholique de son pays; car, oultrc qu'il y.a assez en cela de la réputation

auxquelles l'on a différé de vous l'aire réponce, tant pour attendre le retour du sr de Biron et des députés que la royne de Navarre et les princes ses fils et nepveus ont envoyé devers le Roy monsieur mon fils, que pour vous avoir mandé par le sr de Vassal tout ce que nous vous pouvions escrire jusques à ce que l'on ail veu la résolution qui seroit prise de la né- gociation de la paix. Et pour ce que, par les lellres que le Hoy mondil sieur et fils vous escript et les responces qu'il leur a l'aides qu'il vous envoyé, vous serez bien amplement inslruict de tout ce qui s'est passé en ces! affaire jusques à présent, m'en remettant dessus, je ne vous en manderay aulcune chose en la présente, m'asseurant que vous en tairez sagement et dextrement entendre à la reine d'Angleterre ce que vous verrez et cognoistrez qu'il en sera de besoin.

Vous voullant bien advertir comme, à la- dernière audience que je donnai à son ambas- sadeur, estant sur le propos de la royne sa maîtresse, je lui dis que le Roy mondicl sieur et fils et moy désirions, pour l'amitié

de vostre couronne, ilz disent qu'en la présente guerre de vostre royaulme, la réduction de toute cette isle au pouvoir de ceulx-cy cl l'entière réunion d'icelle à leur religion nouvelle sera ung très grand appui de deniers, de munitions et autres moyens à ceulx de la Rochelle et aux Allemans qui les favorisent, en dangior que ceste rovne par après enlrepreigne ouvertement la guerre avec eulx et davantaige qu'à Tadvenir, se trouvans les Angloia hors de tout sousp 'çon de TEscosse, laquelle s'est toujours trouvée preste pour nous contre leurs enlreprinses, mesme l'ayant mise de leurcosté, qu'ilz ne vous meuvent une guerre perpétuelle pour leurs prétentions; ou bien que par quelque mariage ou par aullre accession ils aillent joindre toute ceste isle à la grandeur de quelque aullre, parce qu'ilz craignent naturellement la voslre, qui vous sera de très grand préjudice.» (Coiresp. diplom., I. III. p. i2i.) Voir dans le Cahndar uf State papert (1570), p. a38, une lettre de la reine Elisabeth à son ambassa- deur Noms.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

313

que nous luy porto»* qu'elle voullust mettre la royne d'Escosse en liberté, et luy ayder et favoriser en tout ce qu'elle pourrait pour la remettre en son royaulme avec l'autorité qui luyestdeue; et aussy qu'elle prist une résolu- tion de se marier et de choisir quelqu'un qui feust à sa dévotion et de qui elle pust disposer à* sa vollonté; et par ce moyen elle demeure- rait en plus grand repos en son royaulme et osteroit les occasions des troubles qu'elle a eue naguières, et encore a; et que ceux qui prétendent succéder après elle n'auroient plus de prétexte d'y l'aire les remuemens et menées qu'ils font ordinairement.

Sur quoy ledict ambassadeur me fit res- ponce que, si je parlois pour mon fils le duc d'Anjou l, qu'il en escriroit vollontiers, etqu'il pensoit que sa maîtresse aurait bien agréable d'en ouïr parler.

Et sur ce, je lui remonstray que l'âge de mon fils estoit si inégal au sien que cella ne se pourrait effectuer, et qu'elle debvoit regar- der d'en choisir quelqu'un dans son royaulme tel que bon luy semblerait, ce que je désire que vous fasciez entendre au comte de Lestre2, et comme suivant ce que m'en avez cy-devant escript, et les propos qu'il vous en avoit tenus. J'ay dict cella audict ambassadeur et que ce n'est à aultre fin que pour luy faire cognoistre la bonne volonté que le Roy mondict sieur et fils et moy luy portons, et que nous avons faict et ferons tous les bons offices que pour- rons pour luy ayder à parvenir à ce qu'il peut désirer en cest endroict, nous asseurant aussy qu'il taira tousjours tous les bons offices qu'il pourra envers sa maitresse pour entretenir la bonne amitié qui est entre nous.

Quant au faict de la royne d'Escosse, vous

1 Voir notre livre : Les projets de mariage de la reine Elisabeth. Paris, Michel Lévy. i883, in-12. 1 Leicester.

Catijei',i>e DE MÉDICIS. III.

verrez ce que le Roy mondit sieur et fils vous en escript et entendrez tant par sa lettre que par ce que nous avons dict au présent por- teur, qui est à vous, sur ce plus amplement son intention, qui me gardera de faire la pré- sente plus longue.

Escript à Chateaubriant, le ivemc jour de may i55o.

Caterine. Fizes.

1570. 5 mai. Copie. Arcb. nat. collect. Simancas, K t5i5, pièce <j3.

A DON FRANCÈS DE ALAVA.

Monsieur l'ambassadeur, pour le désir que le Roy monsieur mon fils a de vous veoir con- tent et satisfaict de la déprédation dont m'avez escript par ce porteur, il y a trois jours que nous avons faict expédier bien ample commis- sion au sr de S' Sorris, maistre des requestes, pour en aller diligemment et soigneusement informer, ayant aussy mondict sieur et filz bien scrupuleusement commandé audict sieur de Rouillé, son lieutenant en Rretaigne, pour lui donner main-forte et toutes les assistances que sera possible pour faire si bien pugnir ceulx qui s'en trouveront coulpables que ce soit exemple, ainsi que vous pourra plus am- plement faire entendre cedict porteur. Je dési- rais bien que allast quelque homme d'entende- ment de vostre part avecq ledist sr de S1 Sorris. affin qu'il puisse veoir le debvoir qui se y fera, et estant auprès nous tiendrons la main à ce que cela ne demeure impugni, ce que je m'asseure que vous ne doubtez poincl, priant Dieu, Monsieur l'ambassadeur, qu'il vous ayt en sa saincte et digne garde.

Escript à Chateaubriant, ce vcmc jour de may 1670.

Caterine.

PlNART.

4o

IMI'IHWLniE SATIOSilL.

Ma

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

1570. 19 mai.

Ilibl. liai, fonds Duuuy, n" 6y3 , f 4.

\ MESSIEURS

LES PRÉSIDENT NICOLAS

ET MAÎTRE DKS COMPTES GUYOT,

COSSEIURKS DU ROT MONSlBCB NON M6.

.Messieurs, j'ay veu par la voslre que m'avez escripte en une dépesche que j'ay reccuc de monsieur de Chiverny comme au lieu du feu auditeur Lu illier le Sr de Kerquifuien a esté commis pour vacquer el continuer avecq vous à l'évaluation de l'appanage de mon filz le duc d'Anjou ' qui a esté très bien ad visé, car comme vous m'escripvez et par ce que j'ay entendu icy iedict de Kerquifuien est homme si expert en telles choses qu'il n'eust esté pos- sible d'y en mettre au lieu dudict Luillier ung plus à propos que luy el qui le puisse mieulx l'aire. Je luy en escript un petit mot, affin qu'il A employé avecques vous, que je prie conti- nuer le plus dilligemment que pourrez avec- ques la commodité du service du Roy mon- sieur mon filz et vous asseurer que, oultre le service que vous faictes en cela au Roy mondict sieur et filz, j'estime beaucoup la peine que vous preniez pour mondict filz le duc d'Anjou, lequel sera bien aise, comme aussy seray-je de ma part, de s'emploier pour vous et pour les vostres quant il s'en préT sentera quelque occasion, priant Dieu, Mes- sieurs, qu'il vous ayt en sa saincle et digne garde.

Escript à Tredion2, lexixe jour de may 1570.

Gaterine.

PlNART.

1 Ce volume du fonds Dupuy et le n" 60& du même fonds donnent la composition détaillée de l'apanage du duc d'Anjou.

! Trédion, arrondissement de Vannes (Morbihan).

1570. ao mai.

Aut. Arch. des Médias à Florence, dalla filza 4;3o, nuo\a numerazione , p. 109.

V MON COUSIN

LE DUC DE FLORENCE.

Mon cousin, j'é tent de foys entendu par votre emhasadeur ysi résident l'afection que me portés, el désir que avés que au chauses que je auré en singulière recomendation que je vous feré plésir que je vous y emplo\e. chause que je pas tent atendu à le favre, pour le négliger, ni dédégner, mes pour avoyr eu tent de grandes aucoupa,sion, pour avoyr eu les afayres leles que les avés seu de tout le monde et mayntenent qu'il semble que Dieu veulle avoyr pytié de nous et coni- pasion de cet royaume, et qu'il si achemine quelque repos, je me suis délihéré dornavent euser avecques vous, corne personne de mon sanc et sorti de ma mayson, et aveques sete privolé vous favr part de mes afayres particu- lières, et vous remonstrer es chauses au pou- vés de plus en plus vous aystabliren la bonne grase du Roy mon fils et de ses frères, quanl les aucasions cet présan feront; en quov les pouvés servir, non seulement des povovr <]ue Dieu vous ha donné, et \ous augmente un chacun jour, d'où je an resan le plésir et con- tentement que je douis de voyr mon sanc honneuré et aysalté, corne vous Testes, et dé- sire vous voyr en tout conservé et augmenté, corne chause que je resans redonder à mon honneur; et, corne je dist, ne désire seulement que les servies de vostre povovr, mes seré bien ayse de avoyr aucoune foys vostre avis et consel au chauses qui cet pouront présanter, et que vous pouré, selon les aucasions, favre entendre, et enn atendent qu'il s'an présante, je vous ay bien voleu monder sesi et pour ausi vous prier de me vouloir monstrer en cet que je vous veulx dire conbien désirés me

LETTRES DE CATHERINE DE MEDIC1S.

315

gratifier; car le personage pour qui je vous veulx parler m'et telement recomendé pour mavoyr ayté tousjour fidel et asseuré servi- teur, et n'avoyr jeamès coneu, en quelque temps que souit aysté, que le Roy et moy, que je désire par vostre moyen que l'impos- leure que ceulx qui n'ont jeamès aymé ceulx qui ne dopandent que de nous, lui souit aul- tay 1 enver nostre S'-Père le pappe, au je say que avés tel moyen que, non d'une chose juste come cete ysi, mes d'une qui me seret si chère, vous lui famé avoyr le moyen de se jeustifier, priant Sa Saincleté le recevoir

favorablement et saura si bien set

jeustifier des ynsposteure que l'on luy ha teste, que je m'aseure, en lieu d'estre mary d'avoyr parlé pour luy, vous aurés aucasion d'estre content de avoyr fayst conoystre un tel personage à Sa Sainteté , aultre que , en cet fay- sant, m'an obligerés, car je désire come ylm'a fayst prier de aler béser pie à Sa Sainteté avent revenir ysi et je ne voldrès, pour les mauves ynpression que enn a eu Sa Sainteté, qu'i ne le voleut ouïr, au que, ne l'oyant, lui fist quelque chause yndigne d'un tel perso- nage, qui est de la inaysou de Foys et bon catolique et digne de tous faveur, et vous prie pour l'amour de moy santir2 de Sa Sain- teté s'il aura agréable qu'i lui aile cet fayre conestre pour tel qu'il est, et non pour tel que l'on luy a dépiut, et y fayré come vol- driés que je fise pour chause que eusiés en parelle recomendation que j'é cete ysi, et m'an mender cet que vous semblera qu'il douive faire, et je reconestré cet plésir en toutes les aucasions que me voldrès employer.

Ce xxme de mai 1670.

Vostre bonne cousine.

Caterime.

1 Aultay , ôtée.

2 Sanlir, entendre.

1570. a3 mai. Copie. Bibl. nat. fonds français, 107J3 , 67g.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAl L\.

Monsieur de Forquevauls, par les lettres que le Roy monsieur mou fils vous escript, et ce que vous dira Musset l'un de ses valets de chambre, présent porteur, vous entendrez les occasions qui l'ont amené par deçà, dont je ne vous diray rien davantage, seulement vous prieray-je de me faire sçavoir par ce porteur en quel estât et disposition se trouve le Roy Catholique monsieur mon bon fils de la maladie duquel nous avons eu quelques nouvelles icy, et aussy comme se portent les les petites Infantes mes filles, ne pouvant re- cevoir plus d'aise que d'entendre de leurs bonnes nouvelles, desquelles vous me despar- tirez bien amplement et de toutes occurrences. Vous croirez ce porteur de ce qu'il vous dira davantage de nostre part; priant Dieu, Mon- sieur de Forquevauls, vous avoir en sa saincte et digne garde.

Escript à Tredion , le xxme jour de may 1570.

Catebine.

1570. 39 mai.

Orig. Bibl. de l'Institut, fonds Godefroy, vol. CCLV1I , 37.

A MONSIEUR DE MORVILLIER,

CONSEILLER DU ROT MON F1LZ EN SON CONSBIL PRIVE.

Monsieur de Morvillier, j'ay eu adviz que le frère de la petite Nojent qui est à moy, lequel estoit grenetier de Nojent, a esté puis naguères tué et voilé par le chevalier du Bousay en portant les deniers de son grenier à sel à la ville de Troyes, et ayant sa sœur requis que le don dudict office fut faict à ung sien frère, le Roy a estimé que c'estoit chose de quelque digne considération, actendu qu'il a esté homicide eu faisant le devoir de sa

60.

316

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

charge, néanlmoins il n'en a encores riens

voulu ordonner à cause de l'édict faict puis

naguères sur les offices sans premièrement

sçavoir de vous si, pour ce cas particulier, il

pouroit déroger audict e'dicl ou non, ce que

je vous prie de nous mander; el sur ce prie

Dieu, Monsieur de Morvillier, qu'il vous ayt

en sa saincle garde.

Escript au Mont-S -Michel, le xxix° jour de

inay 1570.

La bien vostre.

Caterine.

1570. t3 juin.

Anli. nat. collect. Simancas , K i5i5, pièce 107.

A DON FRANCÈS DE ALAVA,

AMBASSADEUR D'BSPAGNB.

Mos. el embaxador, esperando encaminar- nos hazia Gallon muy presto, sera mejor que os llegueis hazia alla, que no desacomodar- nos, para nos venir à vos nias lexos, y remi- tiendo para enfonces el conferir con vos todas las cosas, no me alargaré mas en respuesta de la vuestra de siete de! présente '.

D'Argenlan, à xm dejunio 1570.

1570. 19 juin.

Ileconl office . State pnpers , France, voi. LXVI!. A MADAME MA BONNE SOEUR

LA ROYNE D'ANGLETERRE.

Très haulte,très excellente et très puissante

' Traduction espagnole de la lettre de Catherine. Voici la traduction française : «Monsieur l'ambassadeur, comme nous espérons nous mettre en route pour Gaillon très promp tentent, il sera mieux que vous vous y rendiez que de vous incommoder pour venir près de nous de si loin; et remettant pour lors à conférer avec vous de toutes les affaires, je n'allongerai pas cette lettre davantage, pour répondre à la votre du 7 de ce présent mois.

e D'Argentan, le 1 3 juin 1070. n

princesse, nostre très chère et très aînée bonne sœur et cousine, vous verrez par ce que le Roy nostre très cher sieur et fils vous es- cript présentement, comme, suivant la re- quesle el prière que le sr de Norris vostre am- bassadeur lu y a laicte, de vostre part, d'envoyer devers vous ung gentilhomme des siens, lequel vous accompagneriez d'un autre pour passer en Escosse pour faire poser les armes tant d'une part que d'aullre, il vous a dépesché pour cest effect le s' de Poigny gentilhomme ordinaire de sa chambre, vous priant vouloir parachever ce que a desjà esté si bien com- mencé pour la pacification du royaulme d'Es- cosse et de la liberté de la royne nostre belle- fille. Ayant sur ce donné charge audict sr de Poigny vous dire et faire entendre aucunes choses de nostre part, dont nous vous prions le croire comme vous vouldriez l'aire nous- mesmes, suppliant à tant le Créateur, très haulte, très excellente et très puissante prin- cesse, nostre très chère et très aînée bonne sœur et cousine, qu'il vous ait en sa saincte et digne garde1.

Escriptd'Argentan,lexixejourdejuingi57o.

Vostre bonne sœur et cousine,

Catem.ne.

1 Charles IX a toujours témoigné à Marie Stuart la même affection et porté le même intérêt à ses affaires; la lettre qui suit en est le meilleur témoignage : »Mon- sieur de la Mothe, affin qu'il n'advienne point d'alter- cation entre nous, vous remonstrerez à la royne d'An- gleterre, que considéré les offres très grandes que vous et l'évesque de Rosse luy avez faictes, pour le faict île la royne d'Escosse et de son royaulme, veoyant que, no- nobstant icelles, elle faict marcher vers ledict pays d'Es- cosse de grandes forces, et donne encore ordre de les augmenter, et les fournir de provisions et munitions de guerre, je ne puys bonnement penser que ce soyt seule- ment pour cliastier (comme elle vous dit) ses rebelles, qui se sont retirés par défia , car aussi ce n'est la façon d'y procéder selon les traie tés, mais bien estime que c'est à quelque anllre chose que va son intention, encore

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.

317

1570. ao juin. Orig. Bibl. nat. fonds français, n" 3a54 , P lu.

A MONSIEUR DE BOIS-FEVRIER,

CAPITAINE ET GOUVERNEUR 1 : LE ROT MONSIEUR MON F1LZ

EU SA VILLE DE VEHDOSME.

Monsieur de Bois-Fevrier, je vous prie sui-

t|ue la royne d'Escosse soit ma prochaine parente et qu'elle congnoist bien qu'il ne peult estre, ny de mon honneur, ny de mon debvoirde le comporter, ny souffrir, et que si j'ay le cœur comme je le doibs avoir, je ne puys dégénérer de la vertu et magnanimité de mes prédéces- seurs, qui ont toujours eu ceste ferme résolution d'em- ployer non seulement leurs forces et moyens, mais leurs propres personnes pour assister et soulager les princes, parons et ainys opprimés; par quoy ne trouvera estrange ladicte royne, ma bonne sœur, si pour l'ancienne et es- Iroicle amityé, alliance et confédération, qui a esté de tous temps observée et de règne en règne continuée et corroborée entre mesdicts prédécesseurs roys et ceulx d'Escosse, aussi pour m'estre la royne dudietpays proche parente et belle-sœur, j'embrasse et veulx embrasser le laicl de sa cause, comme la mienne propre; en quoy de tant que l'entreprise est juste et saincte pour une chres- tienne princesse, royne légitime et héréditaire , laquelle ne m'est loisible, sans honte et sans faire tort à ma réputation d'aucunement habandonner, j'espère que je seray assisté de Dieu, et que le roy d'Espagne, m les aultres princes chrestiens n'abandonneront aussi ladicte dame en ceste sienne nécessité; mais pour n'en venir là, et devant que les choses passent plus oultre, vous prierez, Monsieur de la Mothe, très affectueusement de ma part ladicte royne d'Angleterre ma bonne sœur qu'elle ne veulle faire entrer sesdictes forces audict pays d'Escosse, ou, si elles y sont desjà entrées, de les retirer, sans y en envoyer davantage, et qu'elle veulle prendre aucun bon et présent expédient sur la liberté et restitution de la- dicte royne d'Escosse, affin qu'elle puisse aller régir et gouverner sondict royaulnie, ainsi qu'elle doibt et luy appartient, estant née royne dudict pays, et cependant en laisser faire à ceulx qui de par elle et soubs son auto- rité, seront commis et députés audict gouvernement, attendu qu'on asseure qu'il n'y est donné aucun empes- chement que par ceulx qui sont soutenus par ladicte royne d'Angleterre ma bonne sœur, à laquelle direz davantage ces deux choses : l'une que je n'ay rien eu plus grand désir que de continuer en tous bons et vrais offices d'a-

vant ce que présentement, le Roy monsieur mon fiiz vous escript touchant la \aissele d'ar- gent de la feue baillifve de Caen qui est au chasteau de Vendosme, la faire bailler et dé- livrer à ce porteur qui vous est expressément dépesché, en prenant de lui son récépissé, qui vous servira de descharge, priant Dieu vous avoir, Monsieur de Bois-Fevrier, en sa saincte et digne garde.

Escript à Argentan, le mi" jour de juing

1570.

Cateri.ne.

1570. -30 juin. Aut. Bibi. nat. fonds français, n" 3239, 61.

A MA COUSINE

LA DUCHESSE DE ÎVEMOURS.

Ma cousine, cet porteur vous dira tout cet que voussaroys ayscripre touchant vos afayre, qui cera cause que je m'an remetré sur luy et vous dire ceulement que nous cerons lundi prochayn à Gallon, au je ayspère vous trover et vous en prie et à Dieu qu'il douint ausi

mytié qu'il me sera possible avecq elle, sans y contrevenir pour chose que ce soyt, si l'obligation et la nécessité du debvoir ne m'y contraignent; l'aultre, que je luy veulx de bon cœur respondre que la royne d'Escosse non seule- ment entretiendra et gardera de bonne foy tous les précé- dons traictés d'entre elles et leurs royaulmes, mais encore ceulx qui, pour sa liberté et restitution, pourront estre de nouveau faicts et accordés entre elles, et qu'elle vivra avec ladicte royne d'Angleterre en vraie et entière obser- vance de droits et sincère amytié, sans y contrevenir au- cunement, et que de ce je luy en feray telle promesse et seureté qu'elle aura occasion d'en demeurer très contente et bien asseurée ; de quoy vous mettrez peine d'en sçavoir promptement sa volonté et de noter bien tout ce qu'elle vous dira là-dessus, pour incontinant m'en advertir3.^

•, Ces, instructions n'ont pas été publiées dans la Correspondance de La Mothe-Fènelon. Becord office, Stale papers , France, vol. XLVI1. (Copie du temps. )

318 LETTRES DE CATH

bonne santé à vostrc mary que la lui désirés, car je ann é aultent d'envie (|ue ce s'éloyt mon fils el, set jeluv povès y ayderàla recouverte ne ayspargneré ohanse qui feult en mon po- W>yr; et ayent cete ayspéranse de si lost vous voyr lou deus, ne vous fa y la présante plus longue et priré Dieu vous donner ce que dé- sirés.

D'Argentan, le xx° jour de jouyn 1670.

Voslre bonne cousine,

Caterinb.

1570. 92 juin.

-Minute. Bibl. nat. fonds français. i555a . 66.

A MO.\ CODSIN

MONSIEUR LE DUC DE GUISE.

Mon cousin, \ous verrez ce que le Roy mon- sieur mon filz vous escript el le besoing que nous avons de pourvoir à la seureté des places de Champagne et de Bourgogne prochaines du chemin que prennent noz ennemys; et pour ce je vous prie faire assembler toutes les compagnyes qui sont èsdicts pays pour les te- nir prestes et jeter dans lesdictes villes, quand il en sera besoing, suivant ce que le Roy moudict sieur et filz vous escript et y user de toute la diligence que vous pourrez, affin (jue nous ne soyious prévenus; en quoy m'as- seurant que vous n'obmectrez rien de vostre debvoyr nécessaire et de la diligence requise, je fera y fin à la présente, priant Dieu, mon cousin, \ous tenir en sa saincte et digne garde.

Escript à Orbec, le 22 juin 1 670.

1570. 28 juin.

Copie Iïibl. nat. fonds fran<;«is, n" io7.">a , 761.

A MONSIEUR DE FORQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, le Roy monsieur mon fils satisfaict de point en point aux lettres

ERINE DE MÉDICIS.

que vous avez escriples des xxc et xxn" d'avril el si amplement que je vous puis dire pour ce regard sinon qu'il n'est guère bien satisfaict pour les indignités desquelles on use par delà en son endroict. Vous gousterez bien ce qu'il vous en escript. J'ay oultre cela une chose à vous dire, qui n'est encore venue iliaques aux oreilles du Roy mondict fils, de laquelle je dé- zire que vous teniez propos au Roy Catholique monsieur mon bon fils, de ma part, c'est que j'ay esté advertie du costé d'Allemaigne que, lorsque son mariage a esté conclud avec la fille aisnée l'Empereur et toutes les cérémo- nies parachevées, Chantonnay a dict que le roy son maistre luy a\oit donné un évesché de grande valleur pour avoir empesché l'espace de quatre ou cinq ans que le mariage de ladicte princesse se feist aveeques le Roy mondict fils, d'autant qu'il sçavoit bien que la Royne Ca- tholique madicte fille ne pouvoil plus guères vivre, et que son maistre ne pouvoit espouser d'autre lemme que ladicte princesse. Consi- dérez, je vous prie, Monsieur de Forquevauls, quels propos sont ceux-là el combien ils touchent à la réputation du Roy Catholique que ses ministres tiennent un tel langage; et encores que je sois asseurée qu'il n'avouera pas ledicl Chantonnay d'avoir dict une telle méchanceté, si est-ce qu'il me semble qu'il en doibt faire démonstration pour empescher le monde de parler. Vous traiterez ce point et ceulx desquels mondict fils vous escript avec luy selon vostre prudence el sagesse et aussi de façon qu'il sache que le Roy mondict sieur et fils n'a pas si peu de sentiment que, s'il en est adverty tost ou tard, il ne s'en souvienne. Au demeurant, pour le regard du présent du secrélaire Caves dont m'avez escript, je feraj envers le Roy monsieur mon fils qu'il soit tenu prest pour luy eslre envoyé le plus tost qu'il sera possible el quant aux lettres, pour nous

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

319

congratuler du mariage du Roy Catholique, nous vous les envoyons présentement par ce porteur, priant Dieu, Monsieur de Forque- vauls, vous avoir en sa saincte et digne garde. Escript à Argentan, le xxvme jour de juin 1 070.

Caterine.

Monsieur de Forquevauls, depuis eeste pré- sente eseiipte nous avons advisé de ne vous envoyer point lesdictes lettres de congratu- lation et remerciement, parce que nous vou- lons un de cesjours dépescher un gentilhomme exprès pour faire cest office.

1570. 28 juin.

Minute. Bibl. nat. fonds français, i555a, ai5.

A MONSIEUR DE BOUILLE.

Monsieur de Bouille, vous entendrez parla lettre que le Roy monsieur mon filz vous es- cript comme il veult et entend que, advenant que la royne d'Espagne ' feist descente en aulcun des havres de Bretagne, elle sovt receue avec toust le meilleur et honorable traitement qu'il sera possible; à quoy semblablement je vous prie, de ma part, donner ordre et advertir par tous les portz et havres dudict pays que elle soyt secourue et aydée de ce qu'elle pourroyt avoir besoing, comme de ra- freschissemens et autres choses nécessaires pour la commodité de son paissage en Es- pagne, iuy faisant tout l'honneur et bon trai- tement qu'il convient et qu'il appartient à la grandeur et dignité du Roy monsieur mon Glz ; en quoy m'asseurant que vous sçaurez bien pourvoyr, je ne vous en feray plus long dis- cours et prieray Dieu, Monsieur de Bouille, vous avoyr en sa saincte et digne garde.

1 Anne d'Autriche, fille aînée de l'empereur Maximi- lien, troisième femme de Philippe II.

Escript au Pont-de-1'Arche, le xxvni" jour dejuing 1070.

1570. 38 juin.

Minute. Bibl. nat. fonds français, i555a , 84.

A MONSIEUR DE PUYGAILLARD.

Monsieur de Puygaillard, le Roy monsieur mon filz laid si ample response à vos lectres du xvne de ce moys que je n'y sçauroys ad- jouster sinon que, comme l'on vous a desjà mandé, il a depesché en grande diligence vers le sr d'Escars ' pour envoyer le régiment du sr de Sarlabos en Poictou pour vous secourir, et du coslé de deçà il a depesché incontinent deulx compagnyes de gens d'armes dont il vous envoyé la liste et leur a mandé que, en la plus grande diligence qu'il sera possible, elles aillent trouver le comte du Lude qu'il a requis par delà; de sorte que j'espère que vous serez bien tost secouru et que vous aurez moyen de combattre nos ennemvs ou les faire retirer. Cependant je vous prie regarder à conserver les places et donner ordre qu'ilz ne puissent faire récolte, ce que je m'asseure que vous sçaurez très bien faire. Priant Dieu, Monsieur de Puygaillard, vous tenir en sa saincte et digne garde.

Escript au Pont-de-1' Arche, le xxvme jour de juin 1570.

1570. 5 juillet2.

Minute. Bibl. nat. fonds français, i55a, 106. A MON COUSIN

LE MARÉCHAL DE COSSÉ. Mon cousin, nous vous avons si amplement

1 Voir celte lettre du Roi au comte d'Escars. (Même volume, p. 59.)

2 (Au dus.) -La Royne à M. de Cossé, du m juil- let 1570.»

320

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

escript par le sr de Beaupny qui s'en retourne par devers vous avec charge du Hoy monsieur mon filz et de moy de vous instruire bien am- plement de noslre intention sur tout ce que \ous nous avez escript tant par lin que par Mouchy, qu'il ne me reste rien à vous escripre par ce courryer et sera seulement la prescrite pour accompaigner celle que le Roy mondicl filz vous escript et prieray Dieu, mon cousin, vous avoir en sa saincte et digne garde.

Escript de Saint-Germain, le veme jour de juillet 1570.

1570.— 8 juillet.

Minute. Bibl. nal. fonds français, i555a , 1 35.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE MARESCHAL DE GOSSÉ.

Mon cousin, j'av receu vostre leclre du m€ de ce movs et veu ce que vous avez escript au Rov monsieur mon filz du chemyn que prennent noz ennemys et ce que vous avez entendu de leur délibération; sur quoy il vous mande présentement ce qu'il de'sire que vous fassiez, qui est de regarder de faire la plus grande diligence que vous pourrez avec l'arme'e pour arriver prouiptcment; qui me gardera, m'en remeclant sur le contenu de sa leclre, de vous en mander aullre chose en la présente que de prier le Cre'ateur, mon cousin, qu'il vous ait en sa saincte et digne garde l.

1570. - 19 juillet.

Orig. Arch. des Médiris à Florence, dalla filza A7J6. nuova nunierazione, p. 3oi.

A MON l'.Ol Sl\

LE DLC DE FLORENCE.

Mon cousin, il y a déjà quelque temps que

1 De son coté le Roi lui prescrivait de mettre son armée

le lonjriloln rivière d'Yonne, nfin d'cmpirlier que celle de l'amiral ne surprenne des villes. (Même volume, I* i3.)

je vous escriviz comme je désirerais recouvrer à Florence pour les nopeesdu Roy monsieur mon filz autant de quantité de draps de soye et autres marchandises, dont je feis bailler le mémoire à Dolu mon argentier, et par madicte lettre que vous porta le l'acteur dudicl Dolu, je vous priois commander qu'il l'eust assisté en cella, afin qu'il en eustplus de commodité de les faire faire et recouvrer et à juste prix; et maintenant que ledict Dolu y va luy-mesme pour les l'aire apporter, je l'ay bien voulu ac- compaigner de ce petit mol, pour vous prier, mon cousin, que, suivant me6dictes premières lettres, vous vueillez, s'il vous plaist, com- mander qu'il soit assisté en cella de quelque honneste faveur, affin qu'il puisse avoir le tout à pris raisonnable, priant Dieu, mon cousin, qu'il vous ayt en sa saincte et digne garde.

Escript à Saint-Germain-en-Laye, ce xix" jour de juillet 1&70.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1570. a'i juillet.

Copie. Bibl. nat. fonds français, îo^a, 730.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, le Roy monsieur mon fils et moy sommes en si grand peine de ce que Musset a esté destroussé par les che- mins, craignant que dedans les lettres que vous escripviez il n'y eust chose d'importance à son service, dont le retardement d'en estre adverly ne nous portas! préjudice, qu'avons advisé vous dépescher ce courrier en toute dilligence pour vous adverlir de ce qui est ad- venu audict Musset et vous prier nous envoyer le duplicata de ce que nous escripviez, espé- rant dedans deux jours despécher la Salle vostre homme avecques une ample et parlicu- lière dépeschc pour \ous instruire de tout ce

LETTRES DE CATHE

qui se passe par deçà, quoy attendant je prie- rai Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa saincte et digne garde.

Escript à Saint-Germain-en-Laye, ie xxiin<? jour de juillet 1570.

Caterine.

1570.

a 5 juillet.

Orig. Arch. des Médicis à Florence, dalla filza 6736, nuova Dumerazione , p. 3oa.

A MON COUSIN

LE DUC DE FLORENCE.

Mon cousin, je ne vous sçaurois assez re- mercier de la peine que vous avez prise pour Messieurs l'évesque de Mascon et ambassadeur de Foix, et des bons offices que vous avez faietz envers Nostre Saint-Père pour eulx, combien que Sa Saincleté n'ait poinct encores du tout effectue', comme j'espère qu'elle fera pour les gratiffier en nostre faveur et en la vostre. Cependant je vous diray pour response au reste du contenu de vostre lettre, faisant mention de Lucas Mannelli , que véritablement , et ainsy que j'ay faict amplement ces jours-cy entendre à vostre ambassadeur, je dépeschav ledict Luca Mannelli à Rome, suivant la re- queste qu'il me feit environ le mois de janvier ou de fe'vrier dernier de la part de Madame de Parme, et luy baillay commission pour, avecq l'intelligence du cardinal de Ramboillet, traicter et accorder avecq ladicte dame de Parme ou ceulx qui auroient charge de sa part et mectre fin à la vidange du procès de la rente qui m'est deue par le Mont de pie'te', dont les arreraiges montent bien environ quatre vingts mil escuz, et le principal vingt mil. De quoy, par l'escript que je baillay audict Man- nelli, j'ay accorde' à ladicte dame de Parme qu'en faisant par elle vider ledict procès à ses Catherine de Mkdicis. m.

RINE DE MÉDICIS. 321

despens dedans la Sainct-Iebau dernière ou Noël prochain, je luy concède (et non autre- ment) la moictié tant dudicl principal que ar- re'raiges. Voylà la charge et commission que ledict Mannelli avoit de ma part à Rome, je pensois que ledict procès se deust incon- tinent vider après lesdictes conditions accor- dées, suivant ce que m'avoit mandé ladicte dame avecq laquelle, comme aussy j'ay faict entendre à vostredict ambassadeur, j'eusse aussy bien désiré par mesme moyen traicter l'usuffruict de mon propre, dont comme vous sçavez elle joist ainsi que bien particulière- ment et amplement j'ay discouru à vostredict ambassadeur, qui me gardera de vous en faire plus longue lettre, sy n'est pour vous asseurer que tant s'en fault que je voulusse consentir qu'on broullast aucune chose en vostre Estât; qu'au contraire je mectray tousjours peine que mes enfans et moy vous assisterons de toute l'affection et bonne volunté que vous sçauriez désirer, comme vous aura plus amplement faict entendre vostredict ambassadeur, priant Dieu, mon cousin, qu'il vous ayt en sa saincte et digne garde.

Escript à Saint-Germain-en-Laye, ce xxv° jour de juillet 1 5^0.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1570.— 29 juillet.

Copie. Iîibl. nat. fonds français , 10753, f 753.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, le Roy mon- sieur mon fils ne faisoit estât de vous ren- voyer si tost Lasalle; vous verrez par le dis- cours de la lettre qu'il vous escript la cause de son parlement en laquelle je veux que vous sachiez que j'ay autant ou plus d'intérest que nul autre. Je ne m'arresteray à vous redire

mi'iuJir.niF

LETTRES DE CATH

tous les propos que nous a tenus don Francez, lo Roy mondict sieur et fils les vous escript particulièrement et maintenant je nie veulx attaquer principallement sur ce point il nous a dit que n'avions jamais faict chose qui doust donner occasion au Roy Catholicque mon beau-fils son maistre d'estre asseuré de l'amitié que lu y portons; vous sçavez ce qui enesl aussi bien que nul autre, et si nous avons par efl'ecl rendu lesmoignage à tout le monde de nostre bonne volonté envers luy, je me sens particulièrement en cella tant offensée que je vous prie faire instance de ma part envers le- dict Roy Catholicque qu'il nie face connoistre n'approuver ce qu'en a dit ledict don Fiancez1, dont vous l'appellerez à tesmoin. J'aurois un extrême regret que moy qui me suis pendant la minorité du Roy mondict sieur et fils et depuis encores Lousjours estudîée de l'eslever eten-

' C'est à l'occasion du vol des dépêches apportées par Musset que don Francès de Alava était venu trouver Charles IX au moment il moulait à cheval pour aller .1 la chasse : «Avec paroles superbes et pleines d'inso- lence, écrivait leltoi à Fourquevaux, il m'a dit que Musset estoit arrivé à bon port avec tous ses paquets, sans en avoir perdu un seul par les chemins; que s'il en avoit esté

lestroussé c.'étoit par des catholiques, desquels il me prioit faire punition exemplaire pour vouloir conserver la lionne intelligence qui est entre son rnaitre et moy, si- non qu'il avoit grande et juste occasion de s'en plaindre. i> l'assaut à ce qui avait trait à la négociation de la paix, il ajoutait : «Etant venus en ce lieu les députés de la reine

le Navarre, des princes de Navarre et de Condé et ceulx qui les accompagnent, j'ai commencé à informer moi- meames ceti€ négociation de la paix, laquelle j'ai lelle- menl acheminée que je pense avec l'ayde de Dieu y mettre hientosl une bonne fin. Il y a encore quelques difficultés pour lesquelles résouldre deux desdicU députés sont allés vers lesdietz princes, qui doivent estre de retour dans deux jours. Cependant pour me garder, continuant la guerre, qu'il ne survienne quelque nouvelle cause et aigreur et aussi pour soulager d'autant mon pauvre peuple a esté l'aicte une suspension d'armes jusqu'à la fin de cettedicte négociation». (Même volume, n. 7.53.)

ERINE DE MÉDICIS.

tretenir en ceste bonne amitié et intelligence avecques ledict Roy Catholicque pour le bien commun de leurs royaumes et pais de leur obéissance et pour le repos général de touil- la chrestienté, je veisse maintenant que l'on ne m'en sçait aucun gré et que les ministres me le déniassent, ne m'eslant mesmes contentée d'y avoir si bien dispozé le Roy monsieur mon fils, que depuis pour la' rendre à jamais in- violable, après la mort de la feue royne ma fille, qu'il a pieu à Dieu appeller à soy, je l'ay voullu eslreindre par bonne alliance comme l'on voit que l'exécution s'en doibt en- suivre. Monsieur de Forquevauls, vous ne sçauriez avec trop de démonstration repré- senter audict Roy Catholicque l'ennuy cl des- plaisir que j'ay de ce propos que nous a tenus don Francez, lequel me redoubleroit, si je pensois qu'il l'en deust advouer. Si donques il me veult donner contentement, je le prie d'en escripre de bonne façon à son ambassadeur, n'estant pas délibérée d'endurer qu'il me tienne doresnavant tels langages. Au demeurant vous serez adverti que j'ay tenu audict don Francez, il y a quatre jours, le mesnie propos que le Roy mondict sieur et fils vous a mandé par sa dernière envoyée d'Argentan par le bro- deur de la feue royne madicte fille dire au Roy Catholicque pour le mariage de ma fille avec- ques le roy de Portugal. Vous m'en man- derez incontinant la response qu'il vous aura l'aicte, car selon cella nous prendrons résol- lution de ce qu'aurons à faire, ne nous vou- lants plus contenter de ces remises et diffi- cultez des Portugois que l'on nous baille en payement, d'autant que nous sommes asseurez que le Roy Catholicque ne nous eusl promis qu'il se feroit, si le tout n'eust esté en sa puis- sance. En quelque sorte que ce soit nous en voulons la dernière résollution. Je serois bien aise de voir le portraict de mes petites-filles.

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

323

vous priant, si le peintre portugois ies tire, faire que j'en aye une coppie, priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa saincte et digne garde.

Escriptà Saint-Germain-en-Laye, le vingt- neufvième jour de juillet 1570.

Caterine.

1570. 39 juillet. Copie. Bibl. nat. Parlement, n" 93.

A MESSIEURS LES GENS

TENANS LA COUR DE PARLEMENT A PARIS.

.Messieurs, le Roy monsieur mon filz a tort agréablement receu les remonstrances que luy a l'aietes de vostre part le sieur de la Guesle, conseiller en son conseil privé et son procu- reur général , pour la suppression tant de Testât de maistre des requêtes, puis naguères vacqué, dont a esté pourveu maistre Nicolas Brûlait, que des autres offices de judicature advenant d'ieelle vaccation par cy après, mais désirant pour aucuns bons respects et considérations que icelluy Brulart demoure pourveu dudict estât, ainsv qu'il le vous mande par ses lettres, je vous prie que, suivant son intention, vous ayez à le recevoir et instituer audict estât, vous asseurant que, pour ma part, je tiendray tous- jours la main à ce que avec le temps le nombre desdicts officiers de judicature soit réduict se- lon qu'il est convenable pour le bien de la jus- lice que j'auray tousjours en une singulière recommandation. Priant Dieu, Messieurs, qu'il vous ayt en sa saincte garde.

Escript à Saint-Germain-en-Laye, le vingt- septiesme jour de juillet mil cinq cens soixante- dix.

Caterine. Fizbs.

1570. 3o juillet.

Arch. nat. collect. Simancas, K i5i6, pièce 69.

AU ROY CATOLIQUE.

Mons. mi bijo, yo he entendido porHiero- mino Gondi (habiendo vuelto) lo que le haveis encargado que nos diga, y tambien por la carta que V. M. me ha escripto, he visto lo queyo no dubdava nada, que no haviallegado à vuestros oydos cosa tan malvada, ni que pu- diessedes créer que un vuestro ministro aya concebido taie maldad de una persona tan cer- cana como yo os soy, y tan limpia Dios gracias) ; que no me da pena, pues él ni otra persona converdad ni mentiras no puede da- fiar ni macular una cosa tan limpia y clara como es mi vida v mi honra, que es causa que si el Rey mi hijo no huviesse creydo V. M., no huviera recibido este desplazer de conoscet que tenga tan desuenturado ministro en si, servicio; pero haviendolo sabido lo mas tarde que yo he podido, él ha querido hazeroslo entender, afin que V. M. conozea que él no quiere que cosa alguna pueda diminuir la buena amistad que Dios ha puesto entre voso- tros dos; la quai de mi parte, como cosa que vo desseo ver continuar tanto como vida mien- trasD.ios me la diere,yo procuraré en quanto yo pudiere de la entretener y augmentai- para con él, assegurandome que V. M. nos darà oc- casion siempre de su parte para que tengamos esta voluntad, la quai continuara mientrasvi- viere l.

Vuestra buena madré y hermana ,

Caterina.

De Fontainebleau, el xxx de julio 1570.

1 Voici la traduction de cette lettre: » Monsieur mon fils, j'ai entendu par Jérôme Gondi, qui est de retour, ce que vous l'avez chargé de nous dire; et aussi par la lettre que V. M. m'a écrite j'ai vu, ce dont je n'ai jamais douté, que vous n'aviez pas connaissance d'une

324

LETTRES DE CATHli

1570. a aoûl.

Imprima dans le tome 111 rie l'Histoire de Bretagne, de dom Morice, p. i36ô.

A M' MARTIN DE BEAUNE,

AOBB DR COt'LOHBZ , MEMBRE DU COSSB1L PRIVÉ.

Catherine, par la grâce de Dieu, royne de France, dame du chasteau du Loir, sçavoir vous faisons que nous, ayant esgard aux bons, agréables et recommandables services que a icy -devant faietz au Roy nostre très cher sieur et filz et à nous le sr de Bois -Février, lui vivant, son maislre d'hostel et le nostre, gouverneur et lieutenant général pour Sa Ma- jesté au pays de Vandomois, et désirant iceulx reconoistreenverssaveufve, estant bien records de la permission par nous à luy cy-devant accordée de résider en nostre chasteau du Loir, avons de nouveau permis, accordé et octroyé à ladicle \eufve qu'elle avec ses enfans et fa- chose si lâcheuse qui vous put faire croire que votre mi- nistre ait conçu d'aussi odieux soupçons d'une personne qui vous touche d'aussi près que moi, et aussi irrépro- chable. Dieu merci, cela ne me fait pas de peine, car ni lui ni d'anlres, en disant la vérité ou par des mensonges, ne peuvent faire aucun tort ni apporter aucune tache à une chose aussi nette et aussi limpide que ma vie et mon honneur. C'est la cause pour laquelle, si le Roi mon fils m'avait cru, V. M. n'aurait pas eu le désagrément de connaître qu'il avait à son service un ministre si malen- conlreax; mais comme il no l'a appris que le plus tard que cela m'a été possible, il a voulu vous le faire en- tendre, afin (pie V. M. sache bien qu'il ne veut pas que rien puisse altérer la bonne amitié que Dieu a mise entre vous deux. Celle amitié, que je désire voir continuer aussi longtemps que la vie, tant que Dieu me la donnera, je travaillerai de mon cùlé en tout ce qui pourra l'en- tretenir et l'augmenter en tant qu'il dépend de lui, et je m'assure que V. M. nous fournira toujours de sa part l'occasion de conserver cette bonne volonté, qui durera tant que vivra

"Voire bonne mère et sœur,

trClTUlM,

-De Fontainebleau, le 3o juillel 1Ô70.1

R1NE DE MÉDICIS.

mille puisse demourer et s'habituer en noslre- dicl chasteau, vous mandons et nous plaist que icelledicte veufve ait en icelui chasteau entrée et vssue, ensemble sesdicls enfants et Camille sans empeschement, tout ainsi que nous l'avions cy-devant accordé audict feu sr de Bois-Fevrier.

Donné à Sainl-Germnin-en-Laye, le 3 aousl i&70.

Caterink. Pinart.

1570. 3 août.

''rit;, l'eeord office, State jtapers , France, vol. XL\III. A TRÈS HAULTE KT TRÈS EXCELLENTE PRINCESSE

NOSTBB TRES CHÈRE ET TRES AMÉE BBUH ET COISISE,

LA ROYNE D'ANGLETERRE.

Très haulte, très excellente et très puis- sante princesse, nostre très chère et amée sœur et cousine, incontinent que la négocia- lion de la paix a été résolue ', le Roy nostre

' Voici le mémoire adressé à la reine Elisabeth par les chefs prolestants pour lui annoncer la conclusion de la paix :

i Messieurs les princes de Navarre et de Condé, Mon- sieur l'admirai et les seigneurs, gentilshommes et autres qui les ont accompagnez en la commune défense de la cause de la religion, se ressentant maintenant du fruicl et effect de la faveur et assistance qu'ilz ont reçue de très haulte et puissante dame et princesse la royne d'Angle- terre par une paix qu'ilz onl, avec la grâce de Dieu, ac- quise, n'ont voulu faillir, incontinent après la publication d'icello, lui en donner advis et luy faire entendre par ticulièrement comme toutes choses se sont passées, oultre ce que desjà elle pourra en avoir appris par le rapport que lui en aura faicl le cardinal de Chastillon, ayant pour cest effect estimé qu'ilz ne peuvent faire meilleure élection que du s' de Brean, tant pour la parlai, te el entière fiance qu'ilz ont en luy, que pour ce qu'ilz l'as- seurent qu'il sçaura bien et dextrement s'acquicter J> ceste charge, ayant esté témoin et vu à l'oàl tontes les occurences et particularités qui sont intervenues en ee l.iirl, lequel en premier lieu fera entendre à Sa Majesté

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS

1res cher sieur et filz n'a voulu faillir de vous adverlir de ce à quoy les choses ont esté enfin

que le traité et pourparler de la paix a esté commencé dès le mois d'octobre dernier, mais d'aultanl que par les conditions de paix qui leur furent dès lors proposées, on leur offrait seulement une liberté charnelle de conscience, sans exercice de la religion, pour la défense et maintien do laquelle seulement ilz avoient esté contraincls de prendre les armes, ilz n'auraient voulu entrer plus avant dans aucune négociation, cstans résolus de plustost s'exposer tous les ungs après les aultres à une mort honorable, que par une lascbelé et infidélité si grande il leur ftist imputé et reproché par la postérité d'avoir quitté et abandonné l'honneur et service de Dieu et leur propre conscience; que depuis sur cela Sa Majesté aurait envoie vers eulx le sieur de Biron, chevalier de l'ordre, capitaine général et grand maistre de son arlil- lerie, et le sieur de Malassisse, conseiller en son conseil privé , pour offrir et accorder l'exercice de la religion es maisons des gentilshommes hauts justiciers, ceulx du peuple pourraient convenir, si bon leur sembloit, la restitution des honneurs et eslats pour le regard desdiclz gentilshommes seulement, et pour la seureté de la paix quatre villes qui demeureraient es mains desdicls sei- gneurs et princes ou de ceulx qui seraient commis par eux pour les garder; mais, pour aultant qu'en ce qui concerne le salut et rédemption acquise par Jesus-Christ, il n'a acception des petits et des grands, des nobles et des roturiers, et par ce moyen qu'on ne ponvoit en la cause de la religion faire exception des personnes sans irriter et offenser Dieu grandement, les sieurs princes, se conlianl en sa seule bonté et miséricorde, voulurent, aussi peu que devant, accepter telles offres et conditions, encoies que lors il y eust bien peu d'espé:ance de pou- voir plus longtemps maintenir l'armée en campaigne et que les affaires fussent réduites à un estât assez douteux et incertain; que après plusieurs et divers renvois d'am- bassadeurs, tant de la part de Sa Majesté Sers lesdiclz seigneurs et princes que de la part desdiclz princes vers Sa Majesté, Dieu a voulu bénir l'asseurance et con- fiance que lesditz princes et ceulx qui les accompaignent ont en luy, ayant miraculeusement maintenu et conservé leur armée en son entier l'espace de deux ans sans solde et au milieu de tant de désastres et périls, qui se sont présentés, et après ces orages tellement incliné le cœur et volonté de Sa Majesté au rétablissement et repos et tranquililé publique, qu'elle leur a librement et de son propre mouvement, et conlre l'espérance et conseils d'au-

325

termine'es, ainsi qu'il mande au sieur de fa Mothe-Fe'nelon, chevalier de son ordre, son

cuns de ses principaux qui sont près de Sa Majesté, ac- cordé et octroie des conditions assez tolérables et dont ilz ont quelque occasion de se contenter et louer Dieu, ainsi que ladicle dame et royne pourra voir, s'il lui plaist, par la lecture de l'édict qui est dressé sur le faict de la pacification, que le sieur de Breau lui portera; à quoy lesdietz sieurs princes ont d'autant plus esté induits d'y consentir que, par l'expresse permission de l'exercice de ladicte religion, qui a esté octroie et concédé par ledict édict en une infinité de lieux et endroits de ce royaulme, ladicte religion est manifestement approuvée par Sa Ma- jesté, de laquelle il n'y a aucun en ce royaume, de quelque estât, qualité et condition qu'il soit, qui ne puisse jouir avec quelque commodité tolérable, et que la seule lecture dudict édict convaincra tousjours de men- songe et calomnie ceulx qui ont voulu faire croire, contre toute apparence de vérité, qu'il n'y alloit point en cela du faict de la religion, ains de simple rébellion, attentat à l'Estat, puisque on voit maintenant à l'œil, comme on a desjà vu aux précédents traités de paix que, inconti- nent qu'on a accordé auxdicts seigneurs et princes le solide establissement de la religion, ils se sont contentés et soumis franchement et volontairement à tout ce qu'on a voulu. v (Record office, State papers, Franco, vol. XLVI1I, copie du temps. Voir notre livre, Le zvi' siècle et les Valois, p. a 6a.)

Voici le récit de la dernière entrevue entre Charles 1\ et les députés des chefs protestants :

tiAujourd'huy vcme jour d'aoust 1570, le Roy estant à Sainct-Germain-en-Laie, a, en présence de la Royne sa mère, de Messeigneurs le duc d'Anjou, son lieutenant gênerai, et duc d'Alençon, ses frères, de Messieurs le cardinal de Bourbon et duc de Montpensier, princes du sang, des cardinaux de Guise et de Pellevé, des ducs de Guise, de Longueville, d'Aumale, de Montmorency, du s' de Vieilleville, tous deux mareschaux de France, des sieurs de Villiers, marquis de Villars, de Lansac, évesque de Limoges, de Birague, conte de Rez, de Sainct- Supplice, de Villequier, et de Bellièvre, tous conseil- lers au conseil privé dudict seigneur, faict lire par moy son conseiller et secrétaire d'Estat les articles de paix accordés aux depputés de Messieurs les princes de Navarre et de Condé et des sieurs et autres qui sont avec eulx.

trAprès la lecture d'icelle, ledict seigneur leur a, par sa propre bouche, faict entendre que, cognoissant par

326 LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.

conseiller et ambassadeur résident pies de vous, de le vous faire entendre, dont vous sup-

expériencc ne pouvoir par les armes mettre fin aux troubles qui sont en son royaume (pie par la totale ruine rie ses subjeU, désirant néanmoins les deslivrer des maux et calamités, dont à l'occasion des guerres ils esloient affligés, il s'esloit résolu d'accorder aux deppulés des- dicts princes les articles qui avaient esté leus, pour sur iceux faire un édir.t de pacification, par le moyen duquel estant la paix reslablic en son royaume, il espéroit que l'obéissance luy seroit d'un chascun mieux rendue qu'elle n'avoit esté par cy-devant, et que ses édicts et ordon- nances seroient mieux gardées et observées, priant la- dicte dame la Royne sa mère, mcsdicts seigneurs ses frères, lesdicls seigneurs, princes, sieurs et autres as- Ùstants, promettre et jurer entre ses mains garder et observer de point en point le contenu èsdicts articles et faire entretenir l'édict, de pacification qui en seroit faict.

rLa Uoync, après avoir dict le contentement qu'elle receproit de le veoir en aage de jugement pour se faire mieux obéir qu'il n'avoit esté par cy-devant, luy a promis et juré, puisqu'elle cognoissoit son intention, que les- dicls articles accordés auxdicts depputés fussent gardés et observés, non seullement qu'elle l'assisteroit de son conseil, mais qu'elle l'aideroit de tout. ?on pouvoir à les faire entretenir et observer, aiant tousjours désiré de veoir sou royaume remis en mesme estât que du temps de ses prédécesseurs. Mondict seigneur le duc d'Anjou a supplié très humblement le Roy croire que , tout ainsi qu'il n'avoit espargné sa vie durant la guerre, qu'il ne l'espar- gneroif non plus pour tousjours le rendre obéi, et pour entretenir la paix. Mondict seigneur le duc d'Alençon a faict le mesme serment, comme au semblable ont juré, chacun particulièrement, lesdicts seigneurs princes , sieurs , mareschaiix de France et autres d'emploier leurs biens et personnes et vies à garder et faire garder de tout leur pouvoir lesdicts articles, et ce qu'ils cognoissent eslre de son intention, de quoy les aians tous ledict seigneur remercié, les a admonestés de vouloir vivre en con- corde et amityé les uns avec les autres, comme estant le premier bien de l'eslablissement de ceste paix, ce que tous lesdicts princes et seigneurs lui ont aussy promis faire.

tDc quoy ledict seigneur a commandé à moy son se- crétaire d'Estat d'en faire et dresser le présent acte, pour servir de tesmoignage partout besoing sera des promesses qui luy ont, ainsi que dessus, esté faict.es

plions le vouloir croire et à tant nous prions Dieu, très haulte, 1res excellente et très puis- sante princesse, nostre très chère et très amée bonne sœur et cousine, qu'il vous ayt en sa saincle et digne garde.

Escript à Sl-Germain-en-Laye, le 111e jour d'aoust 1570.

Gateiune.

1570. la août.

Copie. Archives de Mantooe.

A MON COUSIN

MONSIEUR LE DUC DE MANTOUE.

Mon cousin, pour la cognoissance que le Rov monsieur mon ûlz a de la singulière af- fection que vous lui rendez, il a bien voulu vous adviser que, grâces à Dieu, il a mis la paix entre ses subjetz, et son royaulme ] en repos et en l'obéissance qui lui est due. De ma part, j'ay semblablement eu telle occasion \ouki accompaigner ses lettres de ce petit mol avec assurance que ce vous sera nouvelle très agréable, et que en recevrez tout contente- ment et réjouissance; sur ce je ne vous diray davantage et supplieray le Créateur vous avoir, mon cousin, en sa très saincte garde.

par lesdicts princes, seigneurs et autres dessus nom- més.

it Ainsi signé, Coam.es.

«Et plus bas,

«De Neufville.t! (Record office, Slatepapen, France, vol. XLV1I1.)

1 La paix fut conclue et arrêtée le 8 août. Le Parle- ment la publia le. 11. Voir le texte original de l'édil de pacification dans le fonds Fonlanieu, n°3a9; le re- cueil de Fonlanon (tome IV, p. 3oo à 3o4); lettres d'Est. Pasquier (livre V, lettre 10); Le Laboureur, Additions mis Mémoires de Castelnau, tome II: articles ajoutés a ceux accordés aux hugenols par le traite il.' paix (liibl. 11.1t., fonds Fonlanieu, n" 3«>.i).

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

327

Escript à S'-Germain-en-Laye, le xnejour d'aousl 1570.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

1570. 1 a août.

Aut. Arch. nat. collecL Simanais, K i5i6, pièce (Jj.

A MON FILS LE ROY CATOLIQLE.

Monsieur mon fils, je comenseré ma lelre |jour vous prier m'escuser, cet plus tost fayst re'ponse à la siene que j'é reseue yl i a un moys, par laquele Vostre Majesté me men- doyt du mariage du roy de Portugal et de ma fille, d'aultent qu'ele s'an remetoyt sur don Fransès d'Alava son anbasadeur, lequel j'é \ olcu auparavent ouir, ay asteure qu'il m'a dist cet que lui comendiés, je n'é voleu fallir lui fayre re'ponse, laquele je ne puis san dire Vostre Majesté que j'é trové bien aystrange une chause de quoy aylle nous lia tent présé, nous en remetre si louing aveques une si foyble ayscuse, non quejen'ayeasuranse que ma fille ne fauldré au au alleur d'estre [mariée] selon le lieu dont ayle ayst, mes ay regret de [veoir] que le tout torne an moquerie pour nous, cregnenlque le Roy vostre frère, conoy- sant de quele fason l'ons eDn a eusé, ne le trove si avsé à disimeuler que moy ; et pour enn avoyr dist à don Fransés librement set que en savion et l'avoyr mendé à l'embasadeur près Y. M. , je ne lui en fayré rediste et lui dire que , avant pieu à Dieu remetre cet royaume en pays , que le Roy mon fils ay moy l'ann avons bien voleu avertir, corne yl fayst par sondist embasadeur, qui me guardera lui enn es- cripre daventage, sinon que nous nous aseu- rons que serés tousjour bien ayse de nous voyr en repos et que, ancore que cete pays ne souit corne l'usions désirave que, ayent l'hon- neur de Dieu le Roy mondist fils et nous

davent toutes chauses, pour lequel avons azardé cet royaume et la vie de mon fils le duc d'Enjou en dus batailles, que V. M. ne douit doucter qu'en la pays le Roy son frère, aystent homme et se fuysant hobéir, yl ne fase tout cet que yl douit pour tousjour le augmenter et remetre, come ayst son ynten- tion et de contineuer de plus en plus la pays et amitié qui est entre vous dus et nos péis et royaumes et, de ma part, désirant, come j'é tousjour fayst, y servir de set que auréde pui- sanse, m'aseurant que V. M. de son cousté nous donnera aucasion de contineuer en sete volante , et , de peur de l'anuyer de longue letre . fayré fin en lui recomendent les Ynfantes nos filles et prient Dieu lui donner heureus suqsès contre les Mores.

De S'-Germayn, cet xncm

Vostre bonne mère et seur,

d'aulst 1070.

Caterine.

1570. 12 août.

Aul. Archives de Turin. A MON FRÈRE

MONSIEUR LE DUC DE SAVOIE.

Mon frère, ayant pieu à Dieu de mètre au cœur prinse et seulx qui aytoynt aveques eulx de se reconnoystre enver leur Roy et lui demander la pays à genus L, come déjeà avés seu, yl a voleu avoyr pitié de cet royaume et a disposé telement le Roy mon fils qu'i les ha reseu en sa bonne grase et leur ha accordé la paix, laquele ne leurs ayt à eux ceul nésé- sayre et utile, mes à tout cet royaume; et. sachant cornent \ous nous aymés et désirés notre conservation, je n'é voleu falir, encore que le Roy mon fils le vous mende, le vous

1 A genus, à genoux.

:S28

LETTRES DE CATHERINE DE MEDIGIS.

ayscripre par cet présaut porteur, m'asurant que en reseverésle plaisir que avés acoteumé

de voir nos bonnes forteunes, corne nous fay- sons de toutes vôtres et dernièrement de set que avés fayst aveques les Ferneys, je ne vous en fayré daventage de langage, car vous entendre le tout par Boivin et seulement vous dirai que, tent plus nous serons huors ' d'afayres, et plus vous coneslrésla bonne vo- lante que vous portons et en toutes aucasion je ne sorès avoyr plus grent plésir que de le vous fayre conoyslre par ayfest, qui sera l'en- droyt je priré Dieu vous donner cet que désirés.

De Paris, cet xn" jour d'aulst 1570.

Votre bonne seur,

Caterine.

1Û70. i3 août.

Copie. Bibl. Dat. fonds français, 1075a , p. 759.

V MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Forquevauls, le Roy monsieur mon fds vous escript bien amplement ce qu'il désire que faciez entendre de sa part au Roy Calliolicque en luy portant les nouvelles de la paix qu'il a pieu à Dieu remettre en ce royaume2; luy baillant les lettres que je luy

' Huors, hors.

- Charles IX lui adressait le pouvoir officiel de traiter du mariage de sa sœur Marguerite de Valois avec le roi de Portugal; a ce pouvoir était jointe l'instruction de ce que Fouiqucvaulx aurait à représenter au sujet du ma- riage de Charles IX et d'Elisabeth d'Autriche et dont voici les lermcs : «Monsieur de Forquevauls, par mes pi-érédenles dcspesches je vous ay escript et mandé comme j'eslois à mettre fin aux troubles qui estaient eu mon royaume par la doulceur, ayant connu par le succès de tant de honorables victoires qu'il avoit pieu à Dieu me donner, soubs la conduite de mou frère le duc d'An- jou, n'estre sa volonté que je sortisse des guerres par les armes, ce qui m'a d'aultanl plus fàict résouldre à faire ladicte jiuix parmi mes subjects a esté pour connoistre la

escripls, vous luy direz, de ma pari, que je me réjouis infiniment avecques luy de ce que ces

guerre ne se pouvoir plus continuer sans la totale rtiyne de tous mes subjectz et de mon royaume, ayant esté les iii.iiilx qu'elle avoit produicts si exlresnies et pleins de violence, spécialement sur mon pauvre peuple qu'il estoit hors d'aleyue, prest à succomber et entrer en déses- poir, lequel peust faire naistre tels désordres qu'il m'eust esté impossible d'y pouvoir jamais remédier, pour les- quels prévenir il a pieu à Dieu remettre la paix en mon royaume et revenir mes subjects en amitié et concorde les ungs avecques les aultres, de quoy j'ay bien voullu vous advertir par porteur exprès a (in de le faire entendre au Roy Catholique mon bon frère, m'assurant que celle nouvelle ne luy sera pas moins agréable que je reçois 'de plaisir quand je vois ses affaires prospérer; à quoy vou- adjousterez le désir extresme que j'ay de conserver l'amitié et bonne paix qui est entre nous deux, ainsi que je luy l'eray connoistre toujours, comme j'ay accoustumé de faire par les effecls. Je luy escripts une petite lettre en créance sur vous, afin que vous ayez cause de luy dire ce que dessus; davantage vous lui fairez entendre que. m'ayant le duc d'Alhe faict dire par le sieur don Fran- cès de Alava, qu'il estoit adverli estre sorli de la Rochelle ung grand nombre de vaisseaux pour donner empesche- mens à la Royne Catholique ma bonne sœur sur son pas- sage en Espagne, j'ay, aussitost que ladicte paix a esté conclue et arrcslée , escript à ma tante la royne de Na- varre, qui est en ladicte ville de la Rochelle, qu'elle don- nait ordre qu'il ne fust rien entrepris par lesdicts Rochelois ou aucuns de mes subjects, qui se seronl mis en mer, sur ladicte royne ny par cy-après sur les sub- jects dudict sieur Roy Catholique mon frère et avec lequel j'estois tellement délibéré de conserver paix et amitié que je ne voulois que mes subjects commissent aulcune chose du contraire, estant bien résolu de bien chastieret punir tous cmdx qui ne m'obéiront en cesl endroict, comme en tous autres.

«Au demeurant, Monsieur de Forquevauls, j'attends response de vous sur la dépeschc que je vous feis par le brodeur de la l'eue Royne Catholicque ma sœur, spéciale- ment sur ce qui, concerne le mariage de ma sœur aveques le roy de Portugal pour le désir que j'ay d'estre esclairç) de ce que j'en doibs espérer, afin de me résouldre de ce que j'auray à faire, vous priant que je ne sois payé d'au- cune baye, comme j'ay esté par trop jusques icy, et pour cesle cause mettez peine, suivant voslre dextérité et irigi- lence accoustumée, de voir si clair en ce faict que j'en

LETTRES DE CATHERINE DE MEDIC1S.

329

malheureux troubles sont passez de la façon, au contentement de touts ceulx qui ayment la grandeur et prospérité de ce royaume comme je suis du tout certaine qu'il y est très affec- tionné pour l'amitié qui est entre luy et le Roy monsieur mon fils, en laquelle je travail- leray autant qu'il me sera possible tousjours les maintenir et conserver, connoissant bien que de leur union et bonne intelligence dé- pend le bien général de la chrestienté, et vous promets que, lorsque je verray le Roy mon- dict sieur et fils bien obéi en son royaume par touts ses sujets et ceste amitié, qui est entre ces deux grands princes, se continuer, comme j'espère qu'elle faira, je serav à la fin de mes souhaits et la plus contente du monde, et me voyant en beau chemin d'atteindre à ce but, je me réjouis extresmenient, comme je vous prie le dire au Roy Catholicque mon beau-fils, vous advisant avoir receu voz lettres du douziesme et vint-septiesme de juillet der- nier passé ausquelles il n'eschet plus particu- lière response, sinon de vous prier continuer à nous tenir advertis de ce qui se passera par delà. La Royne Catholique est partie le pre- mier jour de ce mois d'aoust et est aussi parti le duc d'Albe d'Anvers pour se rendre à \i- mègue au devant d'elle, estant son équipage tout prest pour la faire passer en Espaigne. Vous verrez ce que le Roy mondict sieur et fils vous mande sur ce que lui a dict don Fiancez pour le regard dudict passage. Je vous asseure qu'il seroit par trop marri qu'il fust commis maintenant aucune chose par ses sujets contre la volonté du Roy Catholique, et faict bien estât, estant la paix bien establie, d'y donner si bon ordre qu'il n'aura aucune cause de s'en plaindre; à quoy, de mon costé, je tiendray toujours la main autant qu'il me

sache la vérité le plustot qu'il vous sera possible. -1 (Même volume, p. 756.)

Catbebise de Médius. m.

sera possible, priant Dieu, Monsieur de For- quevauls, vous a\oir en sa saincte et digne garde.

Escript à S'-(iermain-en-Laye, le treiziesme jour d'aoust 1 570.

Cateri.ne.

1570. 1 !i août. Copie. Bibl. oat. fonds français, 1075a , 761.

A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.

Monsieur de Fourquevauls, je vous fais ceste lettre particulière pour vous advertir d'un propos qui est tenu entre mon cousin le car- dinal de Lorraine et moy, l'estant allé voir ce jourd'huy en sa maison il est malade de- puis quinze jours ou (rois sepmaines, lequel a esté mis en avant par lu j , me parlant d'un certain bruit qui a couru entre plusieurs per- sonnes, il \ a quelque temps, du mariage pré- sumptif de ma fille avec le duc de Guise. Vous pouvez penser, Monsieur de Fourquevauls, combien tels discours fondez sur ce sujet me sont agréables et le plaisir que ce m'est d'estre contrainte d'y entrer. Toutesfois ayant esté forcée par ce que m'en disoit ledict cardinal, j'a\ bien voulu luy faire sçavoir ce que j'en avois sur le cœur et les causes que j'avois d'estre marrie qu'un tel bruit eut esté porté si loing, comme en Espaigne, pourconnoistre le tort que cella fairoit à ma fille, spéciale- ment pour le regard du mariage mis en avant d'elle avec le roy de Portugal; sur quoy je luy ai bien voullu dire ce que m'en avez man- dé, qui est ce que Cayes vous en avoit dit : à sçavoir s'il estoit \ray ce que don Fiancés d'Alava leur avoit escript qu'il se parlast dudict mariage de ma fille avec le duc de Guise, y adjoustant que ledict cardinal faisoit valoir le bien et revenu dudict duc de Guise jusques à deux cents mil escus de rente, vous priant

UM£UX NATIONALE.

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LETTRES DE CATHERINE DE MEDIGIS.

l'esclaircir de ce qu'en sçaviez. Ce propos n'a pas donné moins d'occasion audicl cardinal de se trouver en peine qu'il nie faicl mal de penser <|u'il ait esté tenu, et, ne m'y ayant l'aict aucune response, je cuide bien qu'il en parlera audict Francès, et qu'icelluy a escript aussi tosl par delà, dont je vous ay bien voullu donner advis, afin que vous ne soyez surprins et si l'on vous en parle que \ous respondiez avoir estimé estre de vostre debvoir de me le faire sçavoir, m'estant la chose de telle impor- tance comme elle m'est et remonslrant les raisons que j'ay de me plaindre et de trouver mauvais que tels langages se tiennent, èsquels l'honneur du Roy monsieur mon fils et de moy est intéressé. Je vous prie vous conduire en ce faict selon vostre accoustumée prudence, me mandant après comme le tout aura passé, dont je vous prie loulesfois ne l'aire semblant que l'on ne vous en parle. Priant Dieu, Monsieur de Fourqui'vauls, vous avoir en sa saincle garde.

De Paris, le quatorsiesmejourd'aoust 1 570.

Cmehine.

1570. 19 août.

Orig. Arih. du Vatican , lettres des princes , n" 3a.

A. NOSTRE TRÈS SAINT-PÈRE LE PAPE.

Très Sainct-Père ', mandant le Roy mou tilz

1 Le a.'f avril précédent Pie V avait écrit à Charles IX : «Le devoir du service apostolique qui nous a élé imposé, quoique indigne , par Dieu tout-puissant et le désir de satisfaire par tous les moyens au devoir de notre con- science nous obligent à ne négliger dans nos lettrée au- cun conseil paternel propre à faire sentir à Votre Ma- jesté qu'elle doit être sur ses gardes et n'agir qu'après mûres réflexions dans l'affaire de la paix qu'on dit déjà conclue entre vous et les hérétiques ennemis de Dieu el rebelles à votre autorité et qui du moins est bien près de se conclure. Nous, dégagé de tous motifs d'intérêt privé et n'ayant devant les yeux que la cause de Dieu, votre

au cardinal de Rambouillet de faire entendre à Vostre Saincteté comment il a pieu à Dieu

sûreté et celle du royaume, après avoir attentivement considéré la chose, nous vous déclarons, ce qui est pour vous la plus indubitable et la plus irréfragable autorité, qu'un tel accord, loin de vous faire jouir de la paix, de- viendra au contraire, la source des plus grands maux pour la Frauce.n {Lettres de Pie V, traduites par Poller, Paris, îS'jli, p. 97.)

Dans une nouvelle lettre au cardinal de Lorraine, datée- du \h août, Pie V ajoutait : <rll ne peut y avoir aucune paix, si ce n'est une paix fausse et simulée; sous le nom de concorde se cache le piège le plus insidieux de fraude et de trahison; les hérétiques n'ont d'autre but que d'accabler à ['improviste le Roi, qui est loin de craindre une pareille attaque , ou bien de l'entourer d'ar- tifices et d'embûches pour lui oler et le trône et la vie. Faites tous vos clïorls pour déjouer et renverser tous ces desseins de paix et ne souffres jamais, d'aucune manière, qu'on porte en France un coup si fatal à la foi catho- lique.» (H'id., p. 98.)

Voici le récit de l'audience dans laquelle le cardinal de Rambouillet lit part au pape de ta conclusion de la paix : ttSire, le dernier de ce mois passé, M. le Mares- chal arriva en ceste Court qm m'apporta les lettres qu'il a plu à Vostre Majesté de m'escripre du treiziesme du mesme mois et le troisiesme de cesthuy-cy (septembre). J'eus audience du pape en laquelle je présentay à Sa- dicte Sainteté ledict sr Mareschal et luy feiz entendre au moins mal qu'il me feust possible les justes et raison- nables considérations qui ont meu Vostre Majesté à paci- fier ses subjeetz les ungs aveques les aultres, et essayer avecques une mutuelle amityé et union d'iceulx donner quelque repoz à son royaulme; car jusques à ceste heure, après tant de batailles, tant de ruynes et une si longue guerre, elle n'avoit pu en façon du monde trou- ver; je luy ai remonstré aussy fort particulièrement la saincle intention et antienne affection que porte Vostre Majesté à la religion catholique et comme plus aisément elle se remectera en son antienne splendeur avecques une bonne et durable paix que panny une cruelle guerre ou si barbare que l'on l'a veue depuis quelques années en çà, assurant toujours Sa Sainteté de la révérence que Vostre Majesté lui porte et à ce Saint-Siège; sur quoj Sadicte Sainteté me respondit que la paix en soy estoit tonsjoni's une chose bonne et à désirer, mais qu'il crai- gnoit que Vostre Majesté ne l'eust pas telle qu'elle se persuade, et qu'il ne pouvoit eu façon quelconque es-

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

331

lui ouvrir le moyen de pacifier son royaume après tant de batailles et y avoir préservé la vie de son frère et de tant de princes et no- blesse de ce royaulme et pour avoir assez clai- rement peu faire cognoistre à tout le monde le désir qu'il a toujours eu de conserver sa seule religion et l'honneur de Dieu sur toutes choses et voyant que toutes forces n'y ont de rien servy, mais durant la guerre beaucoup de ses pays demourés sans religion, il a pensé qu'en recouvrant l'obéissance estant à ceste heure une, Dieu lui fera la grâce par la con- servation de la paix d'avoir plus de moyen de remettre toutes choses selon son intention, s'asseuraut qu'il s'acquittera de telle façon envers Dieu qu'il en sera satisfaict et toute la chrestienté cognoistra sa bonne intention, et Vostre Saincteté ne doubtera de ce qu'il a tousjours désiré et qu'en son royaulme Dieu et son église y sera mieulx servis que jusques à présent il n'a peu le faire, et qu'il remettra ce royaulme comme il a esté du temps des Roys ses pères et grands-pères et lui aussi

pérer qu'elle feust ni bonne, ni de durée, si les condi- tions qu'il entendoit estoient véritables, desquelles il me dict n'avoir encores aucun advis par son nonce. Lors lui présentant les lettres de Vostre Majesté, je luy en l'eiz entendre une partye; mais il remist à s'assurer davantage de toutes choses à quand l'ordinaire de Lyon serait arrivé, par lequel il espéroit estre adverti plus am- plement de plusieurs endroiclz; ce qu'ayant attendu, je suis retourné à l'audience le neufviesme de ce moys en laquelle continuant mon premier propos, Sa Sainc- teté me dict espérer tousjours beaucoup de la valleur, reli- gion etpiétédeSa Majesté, qu'elle se promectoit que Dieu ne l'abandonnerait jamais, mais qu'elle craignoit qu'elle n'eust esté mal conseillée, touteûbis qu'il y pouvoit avoir beaucoup de raisons qui auraient meu Vostre Majesté de ce faire, desquelles elle se remectoit à Dieu. Depuis que je suis par deçà et que ordinairement je traicte avecques luy, je ne l'ay jamais veu si retenu que à ceste heure ni commander avecques une telle prudence à ses passions et collères.i) (Bibl. nat.. fonds français, n" i6o3g. p. 988.)

devolt et obéissant envers Vostre Saincteté, comme mérite le titre qu'il porte de pre- mier filz de l'église et, de ma part, je supplie Vostre Saincteté croire que, si je cognoissois le contraire, n'en vouldrois rien mander à Vostre Saincteté, mais m'en tairais comme celle qui n'a rien tant devant les yeux que l'honneur de Dieu et la conservation de nostre religion , laquelle je m'asseure avec sa grâce voir augmenter et fleurir eu ce royaulme, de quoy je luy supplie de tout mon cœur, et Vostre Saincteté de u'adjouster foy aux rap- ports que ceulx qui peuvent eslre marris de nostre repos lui feront, mais aux effets qu'elle verra et entendra, qui proviendront de nos actions, lesquelles ne tendront jamais que à l'honneur, conservation et augmen- tation de son église, du Sai net-Siège Apos- tolique et de nostre religion catholique, et faisant fin prieray Nostre-Seigneur donner à Vostre Saincteté longue vie pour le bien de son Eglise.

De S'-Germain, ce xixe jour d'aoust 1570.

Vostre dévote et obéissante fille,

Caterine.

1570. ai août.

Orig. Arch. des Médicis à Florence, dalla filza ti--i- . nuova numerazione, p. lia.

A MA COUSINE

LA DUCHESSE DE FLORENCE.

Ma cousine, le Roy monsieur mon filz en- voyé le seigneur Nicolo Alamany, chevalier de son ordre, et maistre d'ostel ordinaire de mon filz le duc d'Anjou, vers mes cousins le duc et prinse de Toscane pour les visiter de sa part et de la mienne, et pour leur faire en- tendre Testât de nos affaires, qui a esté l'oca- sion que je vous ay bien voulu faire ce mot, et vous asseurer par cette-cy que vous trou-

4a.

332

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.

\eiez tousjours en moy affection de bonne amye et cousine es ocasions (]ui se présente- ront, i|ui nie (fardera île vous l'aire plus longue lettre, vous pryanl seulement, lu\ vouloir dé- partir de \os aycle el laveur en ce qui vous requerra pour im-lie service et pour ses a l'a ires particulières; car nous désirons en icelles

ln\ complaire; el après mes afl'ertueuses re- commandations à vos bonnes grâces, je prie Dieu, ma cousine, vous conserver en sa saincte garde avec heureuse et longue v\e.

De Paris, ce xxim" jour d'aousl 1Ô70.

Vostre bonne cousine,

Caterine.

APPENDICE.

ADDITIONS AU DEUXIEME VOLUME.

1563. 3o juin.

Imp. dans V Histoire du maréchal de Matignon ,de Caillière, p. 6g.

A MONSIEUR DE MATIGNON.

Monsieur de Matignon, j'ay receu la lettre que vous m'avez escrit. Je vous assure que vous ne sçauriés faire service plus agréable au Roy monsieur mon fils et plus utile au bien de ses affaires que de restablir si bien les choses de la basse Normandie que chacun y vive en l'obéissance et l'observation de ce qu'il a ordonne' pour la paix de son royaume, qui a assez ressenty de calamitez de nos divisions pour nous faire plus sages et nous garder de retomber en pareils inconvénients. J'ay escrit au sieur de Rabodanges, bail! if d'Aleneon, qu'il se transporte devers le comte de Mont- gommery, les sieurs de Colombières et Saincte- Marie des Aigneaux pour leur commander et ordonner de ma part qu'ils ayent à renvoïer tous les soldats qui sont en leurs compagnies et se réduisent à demeurer dans leurs maisons avec leurs trains ordinaires et tels que porte leur qualité, sans faire par eux ny par leurs gens forces, \iolences ny novaliléz. J'entends aussi que vous, qui avez le pouvoir et autho-

rilé, donniés ordre qu'il ne leur soit l'ait aucun excès ne déplaisir et que, sitost que ledict Sainte-Marie se sera retiré en sa maison et aura abandonné la ville de Sainct-Lo, vous la fassiez démanteler, suivant ce que le Roy monsieur mondict fils vous ordonna à vostre dernier parlement, afin que nul n'en soit plus en peine et qu'on oste le moyen à ceux qui auraient envie de tumultuer de s'en pouvoir prévaloir en leurs folies, priant Dieu, Mon- sieur de Matignon , etc.

Escrit le trentième juin 1 563.

Caterine. Roubdix.

1564. -2 janvier.

Orig. Dibi. nat. fonds français, 3355, p. i5.

A MADAME MA TANTE

MADAME DE FERRARE.

Madame ma tante, j'ay receu la lettre que m'avez escripte et suis bien ayse de l'affection et bonne volunté que les habitans de la ville de Montargis portent au service du Roy mon- sieur mon filz. Je m'asseure que vous serez vous vous cmployerez tousjours à ce que ung

334 LETTRES DE GATH

chacun l'ace son devoir et vive soubz l'obéis- sance du Roy monsieur mon filz et de ses éditz , vous priant, Madame ma tante, l'aire en sorte que bientost je puisse effectuer ce pour quoy le prévost de ITIoslel et La Buissière ont esté dépeschez, aflin de se servir des deniers à ce que le Roy monsieur mon filz les a des- tinez. M'asseurant que vous n'y oublierez rien, je prieray Dieu, Madame ma tante, qu'il vous ayt en sa garde.

De Saint- Maur, le janvier 1 503 (i564).

Vostre entièrement bonne niepse,

Caterine.

| 1 506. Fin décembre. ]

Aut. Archives de Turin.

\ MONSIEUR LE DUC DE SAVOIE.

Mon frère, j'é entendu par le président de Birague et la letre que m'avés ayscriple bien au long de vos novelles, chause qui m'a aysté très agréable et que je vous ay bien voleu lémoynier par la présanle; entre touttesque la prinsipale que j'é trové la meilleure ha esté le contentement qu'il m'a asseuré que Madame ha du bon treslement que lui faystes et l'amy- tyé que lui portés, chause qui nous aublige non moy seulement, mes le Roy mon fils et tous ses frères à vous aymer, et vous fayre eoneslre cornent nous resantons de son ayse et contentement, cet que fayron loutles nos vies et en louttes les aucasions qui se présan- teront, vous prient fayre aystat de nous tous corne de chauses qui son plus à vous et desirèt plus votre consenation et augmentation; qui est cause que, ayent entendu par Iedist pré- sident quelque creynte que avés lieue de

ER1NE DE MEDIGIS.

quelque surprise con1 vous volouyt fayre à Monmëlian pouraucasion deseulx décelé no- velle religion, à cause de quelque aydist que avés fayst de fayre sortir aur2 de vos péys, je ne me puis guarderde vous dire que je vous prie ne volouir rompre fenqueste et aler du- semenl , comme avés fayst auparavenl , veu que aystant la royne ma tille à Baionne, le duc d'Albe, en la présance principaulx du consel du Roy mon fils, nous disl trover très bon el nésésère tréter les chauses de la religion du- sement, et entretenir nosaydis, tent plus vous que, Dieu mersi, n'aystes encore tombé en nos calamités, vous devés governer de f'ason pour ni parvenir; car set3 eune très mauvèse chause, le vous disant, corne selle qui l'a trop ayprovée et ne fault léser prandre ryen daventage ne les mètre au désayspoyr. Vous me pardonneras, sel je vous en dis trop; mes l'anvie que j'é ausi vous voir eu repos et ausi que sela ne nous ramène quelque cbause du coûté de Daulphiné et Provense enn est cause, veu que déjeà vous faystes demender au conte de Tende et à Gordes de les empêcher d'aler de votre coûté et sela vous aleumerèt eun feu qui ne seroyt aysé à estindre et nous u'an n'avons que fayre , veu que peu à peu tout cet comanse apéser et nous creyndrions de retomber nous venons et ne volons plus retourner. Mon frère, je vous parle selon l'a- mour que vous porte et à Madame, et pour avoyrdist à set porteur auooune chause pour vous fayre entendre, fayré fin , me remetent sur luy et prient Dieu vous donner cet que désirés. Vostre bonne seur,

Caterine.

' Con, qu'on. ' Aur, hors. ; Sel, c'est.

IL

ADDITIONS AU TROISIÈME VOLUME.

1568. iC janvier. Minule. Bibl. nat. i55M, f i33.

A MONSIEUR LE COMTE RHINGRAVE.

Mon cousin, le Roy monsieur mon filz et moy avons receu grand conlantemenl d'en- tendre que mon cousin le marquis de Bade n'avt voulu en aucune façon secourir ses en- nemys et qu'ayant congneu la vérité des trou- illes où nous sommes il ayt mieulx aviné faire service au Roy monsieur mon filz, ce qu'il n'oublira jamais, et la bonne volunté qu'il a faicte au royaume monstre bien qu'il veut suc- céder à ses prédécesseurs , qui ont esté de tous temps si bons amys et alyés de ceste couronne. Je veus que l'asseuriés de ma part que je tiendray la main en tout ce qui le concernera , de sorte qu'il en aura contantement. Cependant le Roy monsieur mon filz lui envoyé une lettre de retenue pour quinze cens chevaux, lesquelz il lèvera, quant on le luy mandera et (jue nous en aurons plus de besoing que nous n'avons pour le présent et, aussy qu'ilz vien- draient trop tard s'il ne vouloit desbaucher de ceulx qui sont avec le duc de Casimir, lesquelz estant desjà tous portez en ce royaume, serions bien contantz de les recevoir et soudoyer soubz sa charge jusques à tel nombre qu'il pourrait retirer d'avec ledict duc Casimir, qui serait d'autant alféblir noz ennemys et fere très si- gnalé service à ceste couronne duquel il serait

a jamais mémoire. Toutesfois, si c'est chose qu'il ne puisse fere, le Roy mondict filz est très contant qu'il vienne avec sa petite troupe , s'asseurant qu'il sera receu comme il mérite et qu'il luy fera si bon Iraictement qu'il congnois- tra n'avoir faict peu de chose de se mettre en la bonne grâce d'un si grand prince qu'est mondict filz.

(Au dos.) A Mr le comte Reinlgrave, du xvie janvier 1 568.

1568.

iq mai.

Imprimé dans le lome III de VHisloire de Bretagne, de dom Morice. p. i358.

- Catherine, par la grâce de Dieu royne de France, mère du Roy, à tous ceux qui ces présentes verront, salut : savoir faisons que, nous mettant en mémoire les grandes, dignes et recommandables services que ceux de la maison de Rohan ont faits à cette couronne et de combien leur postérité en est aujourd'hui recommandable; considérant aussi les grandes, rares et louables vertus qui sont en la personne de nostre très chère et amée cousine Eléonore de Rohan dame de Guemené, qui nous meu- vent de l'approcher auprès nous en quelque lieu et garde , qui soit condigne à sesdites vertus ; pour ces causes et autres considérations à ce nous mou vans, nous avons icelle nostredite

336

LETTRES DE CATHERINE DE MEDIC1S.

cousine cejourd'hui retenue et retenons en Testât et place de l'une de nos dames, pour par elle doresnavant nous y servir aux hon- neurs, autorités, prérogatives, prééminences, privilèges, franchises, libertés cl émoluments accoutumez et audit estât el place appar- tenant et aux gages que luy seront cy après ordonnez par les estais de nostre maison, tant qu'il nous plaira. Eu tesmoin de quoy nous avons signé ces présentes de nostre propre main et à icellcs l'ait mettre et apposer nostre scel.

Donné à Paris, le xixe jour de may i568.

Caterixe. Brulart.

1568. 1 8 juin.

Copie. Bibl. nat. fouets Moreau, 761, 70 *'.

A MONSIEUR LE COMTE DE GRIGNAN.

Monsieur le comte, par la lettre du Hoy monsieur mon filz ' vous verrez comme il es- cript que vous reteniez la garnison qui vous sera envoyée par moncousin lecomtedeïende, laquelle il veult par vous estre comman- dée et en vostre absence par ung lieutenant que vous chercherez de la religion catholique, el que vous leur administrez vivres, attendant que les moyens nous soyent venuz de les payer de ce qui leur sera deu; à quoy je vous prie, de ma part, vouloir satisfaire el que ne luy laciez perdre la bonne opinion qu'il a de vous, aussi de faire cesser l'exercice de la re- ligion, dont il vous escript, allin que son éilil de pacification soyt sincèrement observé, priant Dieu, Monsieur le comte, nous avoir en sa garde.

Escript à Paris. Iexvin' juin 1569.

Caterine.

1 Charles IX ajoutait dans sa lettre que l'exercice de la religion aurait lien à Mérindol.

1568. 20 juillet.

Copie. Bibl. uat. fonds français, 10751 , p. i4o3.

\ MONSIEUR DE FOURQUEYAIX.

Monsieur de Forquevauls, ayant le Roy monsieur mon fils loul présentement esté adverli par mon cousin le mareschal de Cossé comme les troupes qui s'estoint assemblées en Piccardie pour passer et aller es Pays Bas au secours du ceux qui sont rebelles au Roy Catholique mon beau-fils avoint esté mises en pièces, après s'estre enfermez dedans une petite ville qui s'appelle Saint -Vallery, il a voullu qu'il vous ait aussitosl esté mandé que vous ayez à le faire entendre au Roy Ca- tholique mondict beau-fils et luy direz qu'il s'es! trouvé plusieurs Flamansavecques eulx, lesquelz ont esté mis en pièces et les autres prias prisonniers; et avons escripl à mon cousin le duc d'Albe qu'il seroit fait desdicts prisonniers ce qu'il voudrait1. Je suis asseuré que ceste nouvelle luy sera agréable et vous puis escrire, après ce que m'en a mandé mon- dict cousin le mareschal de Cossé, que il n'estoit pas moins de trois mil hommes soubz la conduite d'un nommé Coequevillc. lequel est prisonnier. J'espère que la punition exem- plaire qui sera faicte desdicts rebelles suivant leur mérite donnera asseurance à un chas- cun combien le lîoy mondict sieur et fils a pour désagréables les depportements de ceulx qui ne luy obéissent et qui ne se contiennent suivant les édicts et ordonnances. Je l'escrips à la royne ma fille, m'ayant commandé le Roy mondict fils de le faire, s'eslant trouvé

1 Le a3 juillet, sir Henri N'orris écrivait à Céi il : tCo- queville a été défait à S'- Valéry, quatre cents des siens ont été tués, le reste a été fait prisonnier. Tous les Fla- inans seront livrés à la frontière aux officiers du Roi Ca- tholique. Coqueville a été condamné à être érartelé.» (Ciileiuliir of State paperi, 1 568 , p. 5o8.)

LETTRES DE CATHERI.NE DE MEDICIS.

337

quelque peu mal d'une petite fièvre, dont

j'espère qu'il ne sera avecques la grâce de Dieu

très travaillé. Cependant vous pourrez asseurer

le Roy mon beau-fils qu'il ne sera rien es-

pargne' de ce qui pourra ayder à donner faveur

au bien de ses affaires, lequel je sçay que le

Roy mondict fils espouse comme le sien propre;

priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous

avoir en sa saincte et digne garde.

Du cbasteau de Roullongne, le vintième

de juillet 1 568.

Catebihe.

1 568. a novembre.

Orig. Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg, vol. XX, la.

A MON FILS

MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.

Mon filz, je vous veulx bien faire part des bonnes nouvelles que nous venons d'avoyrpar ung courrier qui vyent d'arriver de Rome, le- quel a apprins en passant sur les chemyns comme les sieurs deS'-Heran, d'IMé, Saint- Cliaumond et Mon taré se sont rencontrez auprès d' \igueperse et Gannat avecques des Proven- saulx et y a eu ung grand combat etdefïaicte, en laquelle a esté tué Mouvans et Ponzenat l blessé à mort et plusieurs aultres de qualité: et ne les ayant peu défaire tous en ung jour, eulx s'estantz éloignez la nuict d'eulx, ilz se sont mys à les suyvre sur le chemyn qu'ils tiennent du costé de Dung-le-Roydesi près que, j'espère, nous aurons bientost nouvelles qu'ilz les au- ront baltuz pour la seconde fois. Ledict cour- rier nous a dict aussi que tous ceulx qui es- toient en garnison dans Auxerre sont sortiz et semblent qu'ilz preynent le chemyn de Gyen;

' Nous croyons devoir insérer cette lettre, bien qu'elle ne soit que la reproduction en partie de celle qui figure à la page toi.

Cvtiicrime de Médicis. ni.

il nous a dict aussi que le secours de mon frère le duc de Savoye s'avance fort. C'est, mon fils, ce que je vous puys dire en priant Dieu qu'il vous ayt en sa saincte garde.

De Parys, le 11e jour de novembre 1 568.

Lesdictz Provensaulx en tout ne font nombre

que de six mille hommes et ceulx qui les ont

combattus n'estoyent que troys mille.

Vostre bonne mère,

Caterine.

[ 1569. Septembre.]

Aut. Archives de Turin. A MADAME MA SOEUR

LA DUCHESSE DE SAVOIE.

Madame , j'é reseu vostre letre 1 pard'Albene, lequel vous dira que j'é fayst tout cet que vous désirés et, quand je fayré aultrement, je vous suplie ne penser que ce souit faulte de désirer de vous servir et satisfayre, mes sera de ne le povoyr; car je n'é neul plaisir semblable à celui-là, quand je foys quelque chause que je pense vous aystre agréable et que ayés au- casion de vous contenter de moy et de con- tineuer à me tenir en vostre bonne grase, sinon au premier lieu, ayent un mary et un fils, mes que neul aultre ne me puisse paser davant et vous supplie que cet lieu me souit conservé; car je ne vous donnerai jeamès aucasion de vous en repentir et me le aulter. Madame, d'Albène m'a dist que sériés bien ayse d'avoyr lameseure de tous mes enfans2et la vous envoy de tous ceulx que Dieu m'a

1 Cette lettre a été écrite du château de Plessis-les- Tours; Catherine y séjourna quelques jours avec ses deux fils et Marguerite de Valois. Voir Mémoires de Marguerite de Valois, éd. de Lalanne, p, 4a.

3 Charles IX, le duc d'Anjou, le duc d'Alençon et Marguerite.

43

UIPRIHEHIE NATIONALE.

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laysés, aurmis cela ' de ma fille de Lorayne, car je ne l'ay point, mes troys qui sont ysi et de celui quy est à Paris -, me l'ayent en- vi i\é depuis sa maladie, je les ay mises ysi dedans Imiles quatre et vous voire" que Dieu les ha faysl croylre plus selon le besoin que de âge; et, cet voyez les deus aynés, vous les jeugere/, plus vieulx qu'il ne sont de sine ans à la barbe qu'il ont et je remettre à quant d'Albène sYnn ira à vous en conter; car vous me layiv trete faveur de l'ann entretenir, corne je fayst de vous et du vostre que j'é grant envve de vous voyr tous dus et vous en venir à S'-Mor-dé-Fusés, cet que j'espère, mes que le Koy mon fils se marie, cet que ne savons encore quant ce sera. Je prie à Dieu que ce souit bien tôt et que puision ayslre en pays, et mov conlineuaye en vostre bonne grase. Vostre très humble et très hobéissante seur,

Catercve.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

cribir esta palabra à V. MJ con este porlador.

1570.

février.

Traduction espagnole, Arch. nal. collert. Simancas, K i5i7, pièce 39.

AU ROI CATOLIQUE '.

Monsr mi hijo, no lie querido dexar de es-

1 Cela, celle-là.

5 Le duc d'Alençon resté à Paris el qui y coiniuandail. Le i3 octobre Catherine écrivait à la duchesse de Nemours : «Je suis bien ayse de l'asseurance que vous me donnez de la santé de mon fils le duc et vous mercie bien fort du souin que an avés prins.n (Voir lettre de la page 270.)

1 Traduction de la lettre espagnole : « Monsieur mon fils, je n'ai pas voulu laisser partir ce porteur sans ce mot de lettre pour me recommander à votre bonne grâce, désirant que Votre Majesté me la continue, comme le plus grand contentement que je puisse avoir dans ma vieillesse; de mon roté je n'efforcerai toujours par mes ac- tions devons témoigner l'amour et l'affection que j'ai pour vous, et pour ce que le lioi votre frère écrit si longuement à son ambassadeur tout ce qu'il désire que Votre Majesté

y encomendarme en su buena gracia, des- seando eslar conlinuamcnte en ella como uno de los majores contentamienlos que en mi vejez puedo recibir, procurando siempre cou mis acciones de le hazer leslimonio de amor y aflicion que le tengo;y porque el liey vuestro hermano escrive tan largo à su embaxador lo que dl dessea que V. Md entienda como atjuel (pie no guiere encubrir el eslado de sus ne- gocios en cosa tan importants como la que se ofFrece; assegurandose por la demoslracion que V. Md le lia hecho en el socorro que le ha dado que desea su reposo y de su regno quando pluguiesse à Dios darselo con la con-

connaisse, comme celui et auquel il ne veut rien cacher de l'état de ses affaires en chose si importante que celle qui se présente, par la démonstration d'amitié que Votre Majesté lui a faite en lui envoyant des secours s'assnrant qu'elle désire son repos et celui de son royaume, quand il plaira à Dieu le lui donner, mais sous la réserve de son honneur, car autrement il ne le voudrait pas, et avec l'autorité, l'honneur et l'obéissance qui lui appartient et ce qui est à Dieu. 11 est si certain de l'amitié de Votre Majesté qu'il en recevra autant de satisfaction que d'une seconde victoire ; et. il entend que cela soit ainsi , car autrement il ne serait pas satisfait; et si la paix ne se fait pas, comme il la veut, il espère que V. M. ne man- quera pas de l'aider avec toutes ses forces, comme il l'a déjà fait, et donnera ordre au duc d'Albe, quand il en sera prié, qu'il veuille le secourir avec toutes ses forces. Le lioi mon fils désire infiniment se voir sorti de toutes ses affaires pour épargnera V. M. ces dépenses et pouvoir l'aider et secourir dans toutes les occasions il en sera requis, pour satisfaire à l'obligation qu'il a contractée en raison de ce que V. M. a fait pour lui et pour nous tous; et si, pour ma part, j'ai le moyen de vous servir, je ne pourrai éprouver plus grande satisfaction. Don Pedro est arrivé et j'ai appris avec grande joie l'étal de votre bonne santé, ainsi que de celle des Infantes, et je prie Dieu de bien vouloir continuer de vous la main- tenir, comme la chose que désire le plus en ce monde,

Votre bonne mère et sœur,

CiTïRrKï.

D'Angers, le 1" février 1570.

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

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servacion de su honra por que de otra manera no lo querria, y tambien con su autoridad y houor y obediencia que le es dévida conservar lo que à Dios pertenece, y despues su particular con las susodichas cossas, e'1 se assegura tanto de la amistad de V. M. que recibirâ dello tanto plazer como de una segunda Victoria; y que lo estimarâ, en quanto sin es- tas causas no hôlgara de entenderlo ; y no saliendo la paz como él la quiere, con que V. Md no faltarâ de ayudarle con todaz sus fuerzas como lo lia hecho; y ordenara ai du- que de Alva quando fuesse requerido que loz quiera socorrer y ayudar con todas sus fuerzas y dessea infinitamente verse fuera destos né- gocies para (en lugar de poner à V. Md en gastos

y expensaz) poderle ayudar y secorrer eu todas las occasiones que fuesse requerido, para satisfacer à la obligacion que le tiene por lo que V. Md, ha hecho por él, y todos nos- solros; ysi por mi parle yo tuviere medio de le poder servir, no podre recibir rnayor plazer que empiearme en ello. Don Pedro hallegado, quemehasidodegrancontentamientoentender ha buena salud de V. Md y de las Ynfantas por lo quai doy gracias à Dios y le supplico mantenga à V. Md y à ellas en este buen estado, como la cosa deste mundo que tanto desseo.

De Angers a de Hebrero 1670.

Vuestra buena madré y hermana,

Catarina.

43.

III.

ADDITIONS.

(Voir introduction, p. xxm.)

Voici ce que le maire et les échevins d'Auxerre mandèrent au Roi.

Ce que nous délibérons avec l'aide de Dieu plustost perdre le corps et vie pour l'obéissance très humble que nous vous debvons, sera le moieii que nous ne ferons jamais chose qui vous tourne à ennuy et mescontentement, qui nous l'aict supplier très humblement Vostre Majesté croire que les hommes et deniers qui ont este' amenez en ceste ville, trouvez en ung mesme logis avec les re'fractaires et perturba- teurs du repos public, ont este' amenez par le commandement du sr Montperroux, gouverneur en vostre ville d'Auxerre, qui, comme nous espérons, vous rendra si bon compte de ce qui a esté l'aict, qu'elle cognoistra qu'on vous a volu desguiser et masquer ung service et conservation de voz deniers, desquelz nous avons esté seullement gardiens et dépositaires

par le commandement dudicl sr de Montper- roux, du masque et habillement d'assassinat et volerie, comme Vostre Majesté a peu ap- prendre par le procès-verbal et déclaration des porteurs desdicts deniers que ledict sr de Montperroux et nous avons envoiez devers Vostredicle Majesté, et néanmoings recepvant vostre commandement ledict s'de Montperroux a faict délivrer les deniers au porteur d'iceulx avec escorte pour les conduire, ainsy que plus amplement il vous en faict advertissement. Au surplus faisant le debvoir de très humbles et fidelles subjectz nous ne fauldrons d'exécuter ce que nous a dict de bouche le sr Dubois vostre secrétaire qu'il vous a pieu nous en- voier. (Bibl. nat., fonds français, 1 5546 , p. 101.)

II.

Résumé de la séance du Conseil privé du a mai i568. (Voir introduction, p. x\iv.)

Sur ce que le Roy a proposé que les princes et seigneurs de son conseil luy donnent advis de ce qu'il y a à faire pour establir la paix, qui a esté dernièrement faicte, avec toute seu- reté; que l'édict pour ce l'aict so\t entretenu et observé et qu'il ne soyt commis plus aucuns

meurtres , volleryeset exactions sur ses subjectz. M. d'Auxerre a remonstré estre nécessaire d'asseurer les subjectz du contenu dudict édict et leur oster la crainte qu'ilz ont qu'il ne soyt bien gardé et que pour cest effect il est besoing d'envoyer tant des gentilshommes par toutes

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LETTRES DE CATH

les villes, comme il a esté desjà arresté, <jue des maistres des requestes ou autres juges pour faire la justice à ung chascun et aussy admonester les prescheurs de ne preseher que l'union el amitié entre lesdietz subjeetz.

Monsieur le président dellarlay: que, lors (jue tous ceulx qui sont à la suytle du Roy seroient unis, que le reste du peuplele serait et que, sy le temps estoit propre et opportun de désarmer le peuple, il le trouverait bon, et de faire justice exemplaire de ceulx qui contre- viendront à l'ecdicl.

Monsieur de Lanssac est d'advis d'establir la justice et que les forces demeurent entre les mains du Roy et de ceulx qu'il luy plaira de commettre, et de renvoyer les estrangers et mander aux gouverneurs de commettre en chacune bonne ville ung gentilhomme qui face garder les édietz du Roy et establir la justice et la paix auprès de Sa Majesté et faire oster les oppresseurs du peuple, et remonstre ce que est advenu à Amyens et le moyen d'y pour- veoird'aultant qu'il n'y a point de gouverneur, aussi à la Rochelle Hz n'ont pas voulu recevoir Monsieur du Lude et d'en faire faire bonne justice et punytion.

Monsieur de Carnavalet : que la cause des derniers troubles, comme l'on dict,a esté que ceulx de la prétendue religion réformée crai- gnoient que l'on les voulust exterminer, et faire exactement garder ce qui est porté par l'édict de pacification el de punir ceulx qui y contreviendront; que tous ceulx qui ont charges soyent en leurs charges, soit gouver- neurs de provinces, baillifz et sénéchaulx en les princi pâlies villes de leur sénéchaussée et d'en- voyer des gentil/hommes par toutes les villes de ce ro\aulme, ainsy qu'il a esté arresté.

Monsieur de Sanssac : que tous eslans sub- jeetz du Roy doyvent demeurer soubz sa pro- tection et mesmes les officiers ausquels est

ERINE DE MEDICIS.

besoin de bailler main-forte; faire l'aire bonne justice, chastier les mauvais et aymer les bons, baillant les armes à ceulx à qui il plaira à Sa Majesté, qui lassent bien garder la volonté du Roy et qu'il ne souffre plus d'estre assiégé à Paris.

Monsieur de Lymoges : que l'on ne voyt poinct de fruict de la paix qui a esté faicte dernyèrenieut, pour ce que l'exécution ne s'en ensuyt pas tel qu'il est raisonnable et que pour cesL effect il fault que les officiers et ceulx qui ont les charges soyent tenuz défaire faire justice; d'envoyer le,s conseillers et maistres des requestes aulx provinces, des rappitaines et gentilzhommes dans les villes; qu'il fault mettre les forces estrangères dehors du rovaulme el demeurer armés des forces qui; l'on monstre n'eslre partiales , et que par l'on verra l'union de tous les plus grands; el de préférence à la force que la justice fasse ce qui a esté advisé cy-devant, et pour le regard des "baillis et sénéchaulx et gentilshommes, qu'il estoit nécessaire que la justice commande esgallement aulx princes et que ceulx qui com- mandent aux provinces soyent sans passions.

Monsieur de Sens (Nicolas de Pellevé) : de bien entretenir la religion calholirque et de tolérer les aultres de la religion prétendue réformée suyvant l'édict de pacification , d'oster les causes de la division, et estre bien re- mys les ungs avec les aultres et bien garder les lieulx et places du Roy; que toutes les forces estrangères soient hors du royaulme; de laisser les armes aulx catholicques des villes qu'ilz ont, à la charge qu'il/, seront respon- sables des meurtres, larrecinset pilleryes qui s'y commettront et que les gouverneurs et leurs lieutenants résident et fassent garder les cdirlz selon qu'il est accoustumé et de mesmes les baillys et sénéchaulx et de laisser les armes à ceulx des villes qui les ont, à la charge d'eslie

LETTRES DE CATH

responsables des meurtres, larrervns et pille- ries qui s'y commettront etveoir toutes les ville* remises soubz l'obéissance rendue au Roy et de taire garder l'ordonnance qui a esté faicte pour ceulx de la religion qui vouldront aller à Paris et es anltres villes et de laisser les armes y entrant suivant l'ordonnance; que les l'aultes qui ont esté faictes despuis la publication de la paix, tant d'une part que de l'autre, soyent punies; de punyr ceuk qui font des violences, de ne donner plus de grâce pour quelque temps, afin qu'il n'y ayt plus d'impunité, et faire toute dilligence de payer les estrangers pour les faire sortir et donner toute seureté pour les catho- licques; donner plus d'all'ection à ceulx qui l'ont bien servi et de faire faire bonne justice et faire que les armes demeurent aux mains du Roy.

Monsieur le mareschal DampviHe : que le Roy doibt faire cognoistre à ses subjectz qu'il veult estre respecté et obéy et ses édictz bien gardez et que , suivant le bon debvoir, les gou- verneurs et autres officiers fussent sur les lieux.

Monsieur le mareschal de Vieille-Mile : de faire cognoistre à tous les subjectz que le Rov veult la paix et qu'il trouve bon que l'on ayt envoyé des gens de bien par toutes les villes, comme il a esté arresté et que ce soient gens sans passion; que l'on donnast quelque moyen à ceulx que l'on licencie de se pouvoir retirer; que les gouverneurs des provinces et les aultresqui seront sur les lieux lacent bien garder l'édict et l'intention du Roy et sur tout que les subjectz s'asseurent de Sa Majesté.

Monsieur de Morvillier : que les troubles sont advenus tant de la diversité de religion que pour le bas âge du Rov; que, selon ce que les précédents Roys ont faict, de remettre la justice comme elle a esté cy devant et pour ce que Sa Majesté ne peut estre obéy comme les aultres estoient. et que pour cest effect il

ERINE DE MÉDICIS. 343

fault que le Roy garde ses forces pour se faire obévr; (jne pour maintenir la paix il est de besoing que un cbascung cognoisse qu'ilz peu- vent vivre assurément en leurs maisons sui- vant les éditez; que les gouverneurs v tiennent la main, allant par tous les lieulx et fassent leurs cbevaucliées par leurs gouvernements et les baillis et séneschaux de mesmes et de faire bien punir ceulx qui y contreviendront et de choisir bien les gentilshommes que l'on enverra pour commander aux villes; et pour le regard de la justice qu'il est de besoing en toutes les provinces d'ung conseiller et niaistre des requestes pour le temps qu'il sera advisé. Monsieur le Chancelier (l'Hospital) : que Miyvant ce qui a esté mys en avant aux aultres troubles de l'aire garder les édictz, que tous les gentilshommes, qui sont aux chas- teaux, n'ayent plus des armes que ce qu'il leur en fault; de envoyer des maistres des requestes pour le faict de la justice; qu'il fault faire exactement garder l'édict de pacciffication et faire entendre à un chascun la volonté du Roy et pour ce regard qu'il n'est pas raisonnable que en temps de paix les forces sovent si grandes que en temps de guerre pour soulager le peuple; en quoy le Roy monstre par effect qu'il ayme tous ses subjectz et que sa volonté est que ce qui est contenu en l'édict sovt bien gardé et entretenu et mande aux parlements, gouverneurs, baillys et séneschaulx de les con- server en leurs vies et biens et que celuv (pie le Roy commettra en chaque ville soyt catho- licque, homme de bien et ne soyt point prélat; de ne désarmer poinct les ungs et armer les aultres; et pour l'injustice qui en sera et poul- ies inconvénients qui en peuvent advenir, a allégué les exemples du temps de Charles V et VI, ce qui advint de bailler les armes au peuple et mesmes à ceulx de Paris qui conspi- roient contre le Roy; n'est poinct d'advis qu'ils

zuu

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

les iiyent pour le mal et inconve'nieuls qui en peuvent advenir et trouve meilleur que aux gouvernements et villes il sera de be- soing qu'on y mette des soldats et gens de guerre à la solde du lioy (pie de les bailler au peuple et de mettre es villes principales des gentilshommes sans passion et tant de gens et de soldais qu'il sera de besoing, et que pour le plat pays les baillys et séneschaulx aillent avec forcés pour contenir un chascun, et que les baillys et séneschaulx résident sur les lieulx.

De mander aux Parlements et auxdieU baillys et séneschaulx que l'intention du Roy est que cest édict de pacification soyt bien et constamment gardé soubz peine de s'en prendre à eulx tant par privations de leurs estats que aultre peine qu'il sera advisé, et de ne bailler plus de grâce et tousjours de faire faire la justice bonne et rudde; et i'édict de la résidence des baillys et séneschaux pour ceulx qui ne sont de la qualité requise, d'aul- lant qu'il est porté qu'ilz ayent à résigner de- dans quinze jours, il ne trouve pas bon de le faire général; mais que le Roy commande particulièrement au bailly d'Orléans et à troys ou quatre qu'il y a de résigner les leurs.

Monsieur le duc de Montmorency: de faire garder I'édict; que les estrangers, estans hors du royaume, qu'il ne fault pas laisseHe peuple armé, ains laisser les forces es mains de ceulx de la noblesse à qui il luy a plu d'en donner la charge; de désarmer les villes et retenir pour sa garde. ce qu'il lui a plu.

Monsieur le cardinal de Guise: que chascun face son estât ; que les gouverneurs aillent en leurs gouvernements et de mectre des gentils- hommes aux villes, ainsi qu'il a esté arresté, de faire ohéyr la justice et y mettre force pour cest ellect; que la division vient pour cause de la religion plus (pie pour la désobeysance; de tenir la personne du Roy en seureté; de faire

garder I'édict; que les gouverneurs, baillis et séneschaulx aillent résider.

Le cardinal de Lorayne : que le royaulme ne peult es tre gardé que si la protection et garde ne vient de Dieu, qui est dire espérer que avec le temps le Roy désire que ung chascun de ses subjectz se reconcilie et rentre en la re- ligion catholicque, de faire garder I'édict par effect, de oster les armes à ung chascun, réservé la gendannerye et les garnisons ordi- naires que les autres Roys avoient accous- tunié d'avoyr et de ne laisser pas les armes au peuple, toullefois que n'estant pas la paix gardée, encores qu'elle soyt publiée, il n'est pas d'adviz de se haster à désarmer les villes , jusques à ce qu'il n'y ait plus d'estrangers en ce royaulme, à quoy il fault travailler le plus que l'on pourra. Cela faict, il fault attendre que les chemins soyent seurs et que personne n'aye les armes que ceulx qui les ont par commandement du Roy et de Monseigneur son frère et lieutenant général et après que cela sera desarmé et toutes les autres forces re- tirées, l'on se pourra vivre en repos et adjurant Monseigneur et Messieurs les mareschaux et les gouverneurs des pays pour faire faire retirer et partir tous les gens de guerre ; que cependant l'on commande à tous les gouverneurs de faire bien exécuter et garder I'édict et de faire rentrer tous ceulx de la religion en leurs mai- sous sans avoir mal et les bailler en garde aux habitans des villes; que lesprestres soyent remis par mesmes mains en leurs églises et maisons et l'on y contreviendra que les catholicques en respondent et quand cela ad- viendra que le Rov envove aux villes qui au- ront contrevenu deux enseignes de gens de guerre qui seront soldées aulx despends des huguenaulx et catholicques qui auront contre- venu en I'édict; défaire faire bonne justice et garder I'édict et punir ceulx qu'y contrevien-

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

345

dront, et envoyer dans les villes des g-entils- liomincsde qualité et riches de cinq à six mil livres de rente.

Monsieur de Montpensier: de faire bien garder l'édict, de faire résider les gouverneurs, leurs lieutenans, les baillys et sénesehaulx, de faire sortir les estrangers le plus tost que Ton pourra , et ne se désarmer point ni les villes auparavant que cela soyt faict, offrant luy mesmes de aller en son gouvernement.

Monsieur le cardinal de Bourbon: de faire garder l'édict de panification, de faire faire la justice; que personne ne commande que le Roy et ceulx à qui il en a donné la puissance et que personne ne puisse tenir ni porter les armes que le Roy ou que ceulx à qui il en a donné la charge; de faire sortir les étrangers, et pour ordonner, ce qui est nécessaire de retenir en temps de paix tant de gens de che- val que de pied et les envoyer en garnisons es vjlles il sera advisé sans fouler le peuple et de retrancher ce que le Roy ne pourra entre-

tenir, affin que ce qui demeure soit payé et le peuple soullaigé; que les évesques résident en leurs eveschés, offrant luy-mesmes d'y aller le premier après que les estrangers seront de- hors et que le tout sera bien esfably en ce royaulme, y pouvant vivre seurement.

Monseigneur (le duc d'Anjou) : que, pour maintenir l'édict de panification , il lui semble que le Roy se doibt tenir fort, d'aultant que c'est pourconserver lesbousetchastierles mau- vais; que les gouverneurs aillent sur les lieulx pour faire mieulx entretenir l'édict à sa volonté el d'envoyer les gens maistres des requestes.

Le Roy est d'adviz de mander à tous les gouverneurs d'envoyer des gentilshommes par toutes les villes et faire garder l'édict, baillant en garde les ungs aux aultres de chaque religion , aussi d'estre dans chaque gou- vernement quelque conseiller pour faire faire la justice; que les prévosts des mareschaulx aillent faire leurs chevauchées en leurs pro- vinces et punir les volleurs.

III.

Rapport d'un espion chargé de suneiller le prince de Condé , et de rendre compte de la situation de Noyers, et daté du i5 août 1 568.

Voici l'avis envoyé par cet espion :

Madame la marquise de [Rothelin] est ar- rivée à Noyers et est logée chez le reeepveur Hubert.

Madame la princesse [de Condé] logée chez François Berthier qui, pour les vexations qu'on luy a faictes, est délogé de Noyers et est allé à Chaumont en Bassigny, mais on ne luy a voullu permectre de transporter au- cuns meubles.

L'on allendoit M. de Longueville, et esloit son logis pris cheu le prévost.

Monsieur le Prince contraint les habitans

de Noyers aller de nuyt à la garde tant sur les murailles qu'au corps de garde et touteffois les contraint faire la cure de ses fossez par corvées sans paier leur despence, et contraint semblablement les villages d'alentour sans leur rien paier sinon quatre blans pour journée de despence.

Ung croisier de Rodde ' arriva le unziesme d'aoust, lequel parla longuement à Monsieur le Prince aiant ledicl croisier les bras croisez,

' Un membre de l'ordre de Sajnt-Jean-de-Jérusalem.

Imtheiune de Médius. m.

46

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LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

le visage contre terre et plora, ledict sieur Prince se retirant en sa chambre.

On ne permet aux habitons de parler quatre

par ensemble et, quand on les voit parler, les soldais les chassent à coups de baston, disant soubz le lit mutin.

Il y a en la ville quatre cens soldas et pour leur solde on contraint les habitans paier sept cens livres par moys et ont este quectei quatorze cens livres pour leur mo\s que sont levez et ce nonobstant lesdictz soldas vivent à discre'tiou et ont la clef des maisons, caves et greniers de leurs bostes. L'on a quecté pa- reille somme sur les villages.

On ne chante aucune messe dans la ville et, quand les habitans vont à la messe dehors à une lieue ou deux, s'il est sceu, ilz ont cent coups de baston.

Le procureur Marin aiant charge des ca-

tholiques s'est jeté à genoux devant Monsieur le Prince pour avoir permission de l'aire chan- ter messe aulx faulxbourgs, mais il ne l'a sceu obtenir.

Ont déinoly l'église des faulxbourgs et l'on porte les bois en la ville pour le chasteau et le plomb du clocher a esté distraict.

Ils oui porté deux pièces de fonte, qui de tout temps estoient à la ville, au chasteau et tirent gros comme le poing.

L'on tient qu'il doibt partyr en brief avec grandes compagnies que le doibvent aller prendre et le conduire devers la Rochelle. Cela vient d'un de la maison. D'aultres qui sont de ses couleurs disent que c'est pou l'aller au-devant de quelques trouppes estrangères qui doibvent descendre du comté de Ferette et du Comté et, quoy que ce soyt, feront leurs saillies en brief. (Bibl. mit., fonds franc, 15567, 269. ï

IV

ne nous a pas été donné de retrouver nulle part les lettres adressées par Catherine de Méilicis à Jeanne d'Albret, durant la longue négociation qui précéda la paix de Saint-Germain. Pour y suppléer, nous croyons devoir imprimer iii deux des réponses de Jeanne d'Albret à la Reine mère; elles pourront, du moins en partie, combler une regrettable lacune. Nous les avons toutes deux copiées au Record office.

1570. 1 0 février.

Copie. Reconl oflîre , State papers , France.

A LA ROYNE, MÈRE DU ROY.

Madame, j'ai receu la lettre qu'il vous à plu m escripre par Monsieur de Biron, vous nous promettez tant que nous en sommes obligés infiniment à Vostre Majesté et du bon accueil et laveur qu'il vous a pieu faire à noz députés; mais, Madame, la réponse du Roy sur l'article de la religion a tant troublé la leste, parce que la noblesse à qui je l'ai com- muniquée l'a trouvée si loin de l'espérance qu'ils avoient que Vo/. M aj estez auraient soin de nos âmes, et je vous promets, Madame,

qu'il/, ont esté prêts à ne vouloir plus ouir par- ler de paix; mais, pour ce debvoir que je doibs au service de Voz Majestés, je leur ay remonstré qu'il falloil, vu la bonne volonté que le Roy a à une bonne paix, espérer qu'il nous aceor- deroit inieulx et ne tiendroit à cesle première response. Madame, je vous suis si servante que je ne vous sçaurois celer que ceulx qui conseillent au Roy de nous jeter si loin de nostre demande touchant noz consciences ne veulient et ne désirent le repos de Voz Ma- jestés ni de ce royauhne et sont très infidèles à la couronne et veulent continuer une guerre rivile entre les subjeetz de Vos Majestés pour ruiner le tout, qui nous fait supplier très

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

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humblement, Madame, considérer ce que je vous remonslre et croire qu'il n'est plus en nous de pouvoir accepter de vivre sans exer- cice de religion. Il fault, Madame, que ce soit par voslre sage prudence et bon moyen que nous obtenions ceste grâce et faveur du Roy, qui ne lui est pas moins importante qu'à nous, pour n'y avoir, comme je vous ay tant de fois escript et asseuré autre moyen pour pacifier ce royaume que lenir ces subjetz tant catho- liques chrestiens que catholiques romains en mesme égalité de tenir les be'ne'fices et traile- mens qui dépendent de son autorité et bonté. Aussi, Madame, puisqu'il court un bruit que L'on fera des cruautés contre ceulx de la re- ligion, je penserais faillir à vostre service, si je ne vous suppliois très humblement empescher telles choses; car je vous puis asseurer, Ma- dame, que combien que nous ayons la cruaullé en horreur, il ne sera en la puissance de per- sonne de pouvoir empescher que, par une vengeance particulière, il n'en soit fait de telles que les premiers auteurs s'en sentiront les pre- miers. Je sçay que cela n'est ni du naturel ni de la volonté du Roy et de la vostre, mais qu'il est eu voslre pouvoir d'y remédier. Aussi, Ma- dame, je vous envoyé l'extrait de la letlre de l'ambassadeur d'Espagne que La Chassetière ne vous avoit baillée, parce que ne la lui aviez de- mandée, suppliant Dieu pour la fin, Madame, qu'il vous donne sa saincle grâce.

De la Rochelle, ce xe jour de février 1570, et par vostre très humble seur et subjecte.

Jehanne.

1570. 10 févriiT. Record office, Stale papers , France.

A LA KOYNE, MÈRE DU ROY.

.Madame, par la leltre qu'il vous a pieu m'escripre j'ay receu un grand contentement

de l'asseurance qu'il vous plaist me donner que le Roy et vous continuez en cesle bonne volonté de paix, je n'ay moins estérnarrve de l'opinion que vous dites avoir de nous, vous arrestant aux effectz communs de la guerre qui ne peuvent cesser que l'occasion cessant, vous suppliant très humblement croire qu'il n'y en a point de plus faschez que nous, que sommes trop forcez à en user de cesfe façon, et quant à ce qu'il vous plaist me mander de tant de forces qui marchent pour cela et principallement que les Espaignols mangent déjà mon pays, je m'asseure, Madame, qu'ilz n'avaleront jamais morceau qui leur face lanl mal à l'estomach que celui-là; s'ilz l'entre- prennent, j'espère que Dieu m'en conservera encore assez pour en faire quelque joui- service à Voz Majestez. Quant aux aultres qui peuvent venir, je n'ignore pas que ce ne soit la ruine du royaulme, mais qui en est cause, Madame, sinon de ne nous avoir accordé nos justes demandes, qui ne tendent qu'en nous mettant les âmes en repos y mestrepar mesme moyen ce royaulme. Parquoy, Madame, je suis bien de voslre opinion que plus tost qu'il sera possible sera le meilleur d'en faire une heu- reuse fin; et pour le passeport que j'avois de- mandé pour trois mois, c'est pour voir la distance du chemin, le temps que peut couler à tel voyage; et vous remercie très humble- ment de celui que m'avez envoyé que je re- tiendray pour vous envoier homme exprès dès l'heure que j'auray quelques nouvelles que j'attends pour les faire sçavoir à Voz Majestez. Je vous en envoie ung aussi, Madame, pour obéir à ce que m'en commandez, encores que je m'asseure que ceulx qui iront de parVosdicles Majestez vers mon filz et nepveu pourront passer partout seurement, et affin, Madame, que vous cognoissiez de quel zèle je marche en voslre service, j'ay pris la hardiesse

hk.

3A8

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de vous érripre ceste longue lettre je fais un brief recueil de tout ce que je pense estrfe de mon debvoir de vous advertir, ce qui me pourrait estre imputé à faute, si, le sachant, je ne vous en advertissois. Tant plus j'entre avant aux considérations de ce qui s'est passé et continue pour la négociation de paix qu'il a pieu à Vos Majesté/, permettre à voz très humbles et très obéissants subjetz et serviteurs de la religion réformée, je ne me sens assez satisfaite en moy si, par ung recueil de mes lettres passées pour vous rendre le debvoir de fidélité, je ne vous rafraichissois la mémoire par ciste < y du tout que je crains infiniment, Madame, vous estre par plusieurs esprits ma- lins el turbulens effacé; et oullre cela y adjouster les choses que j'ay entendues de di- vers endroilz, qui me semblent pouvoir gran- dement nuire à l'effect d'une bonne paix que je ne double nullement, Madame, que le lioy, vous et Monsieur ne désiriez par tant de raisons qui vous y convient, tant pour la considération de \oi Estatz que pour le profit d'éviter tanl d'inutiles despenses qui ne s'em- ploient que contre vous-mesnies, que pour le plaisir du repos avec ung si long et faseheux tra- vaildontceste guerre ci vile, en lieu d'en exemp- ter Voz Majestez, les a doublement fascbe'es et, avant que d'entrer plus avant en propos, je je vous supplieray très humblement, Madame, considérer les occasions qui m'en peuvent faire parler si hardiment, et vous cognoistrez que le zèle de ma religion, l'entière et lidèle dévo- tion au service de Voz Majestez et repos de ce royaulme m'y conduit principalement, et y adjoustera) ungdésirexlresmepari'effecld'une heureuse et ferme paix de me revoir el mon filz près de Voz Majestez pour v continuer le debvoir de mon obligation. Je conuncnceray doii'\ Madame, à vous ramenlevoir, lorsque Monsieur le mareschal de (lossé ouvrit quelques

ERINE DE MÉD1CIS.

moyens de parler de paix el retrancher le cours à ce nombre infini de maulx que Iraisne après soy reste guerre, de quelle joye, moy comme la première à qui cela s'adressa, et de- puis lous ceulx de noslre party qui l'enten- dirent reçurent ceste bonne nouvelle, combien. Madame, que nous fussions advertis (pie ce premier pourparler n'estoit que pour tenter après la bataille perdue si nos cœurs seroient aussi aifoiblis que l'on cuidoit nos forces, pour lors nous nous voudrions contenter d'une demi-paix le principal point, qui est l'exer- cice en la religion seroit sinon raclé, au moins si foible que cela ne seroit suffisant pour nourrir nos aines enflammées de la nourriture spirituelle et pour laquelle nous avons com- battu et perdeu la pluspart les vies; c'esloil pour tenir le reste en main et par une autre espérer de nous exterminer. Voilà, Madame, le premier dessein de ceulx qui ont conseillé au Rov et à vous d'entrer en une feinte paix pour icellc rogner peu à peu, ce qu'ilz n'ont pu en ung coup engloutir par la guerre, comme il est aisé à juger par ce qu'ilz veullent faire faire et que vous sçavez mieux que moy estre vray ; par quoy je ne les vous escripls pas tant pour le vous apprendre que pour vous mons- trer, Madame, que nous le sçavonset, le sça- chanl, nous avons grande occasion de marcher de tel pied et si prudemment en ceste négo- ciation que, pour la gloire de Dieu, le service du Roy, repos en son royaulme et seureté de noz vies nous empeschjons le dessein des in- fidèles serviteurs de Voz Majestez, qui est de bastir une paix de neige cet hiver qui fon- drait l'esté qui vient, et pour vous en esclaircir davantage, Madame, vous sçaurez que dans les allées et venues des s" de Renly et de la Cbasselière et puis du sr de Telligny et après de noz députés quelles secrètes menées se sont failes contre tant de belles paroles dictes

LETTRES DE CATH

aux susditz pour auxquelles donner temps, quoique par tant de supplications très humbles que nous vous ayons laites et que particu- lièrement tant de fois je vous ay escript, nous n'avons jusques à ceste heure sceu obtenir de Vozdictes Majestez response absolue, nous tenant en la longueur, dont à grand tort vous nous accusez; et durant cela Ton mande aux estrangers que la paix est faite pour, ce qui est assez aisé à juger, empescher le secours qui nous est promis et, s'il n'y avoit quelque in- convénient d'arrester les estrangers d'entrer en France et que l'on Cst pour bonne occasion, cela seroit supportable, car c'est à nostre grand regret que la nécessité les y appelle; mais puisque l'on joint à cela de nouvelles levées de deniers et de forces estrangères tant Suisses que aultres, ceste seconde négociation cric la guerre contre l'espérance de paix que chante la première, tesmoin le voyage du sr de \illeroy secrétaire d'Estat, personne qualifiée en sa charge, estant allé vers l'Empereur, et pour frapper d'une pierre deux coups doit en pas- sant visiter le duc Auguste et n'espargner au- cun artifice, bien à vérité embouché du car- dinal de Lorraine pour amplifier les victoires sur nous, feindre nos nécessitez si extresines qu'elles nous ont contraints de demander une paix à genoux, paroles qui portent plus de pré- judice à la réputation de Voz Majestez comme servant aux desseins de nos ennemis; car croyez, Madame, qu'ils sont tous advertis, comme si Dieu par un juste jugement, auquel il n'est loisible d'entrer, a permis telles victoires, elles ont esté si bien réglées par sa miséricorde que il n'y a pas de quov enfler le cœur de beaucoup, qu'il v a en nous de lui rendre grâces, et que les pertes d'un costéet d'aultre ont esté si égales que nous sommes demeurés sur pied et assez forts pour n'avoir esté con- traints à la demande de paix que nous n'avons

ERINE DE MÉDICIS. $49

| faicte ni par foiblesse et moins par crainte , mais i mus seulement par un sentiment naturel de la ruine de ce royaulme; et comme membres de ceste couronne et fidèles subjectz, serviteurs très humbles de Vos Majestez, n'avons jamais, cessé forts ou foibles de la requérir avec toute humilité et révérence; et mesme le doute que Ion a que les propos du sr de Villeroy ne seront bien pris, l'aillant cette entreprise, il a charge de s'aider d'autres artifices, comme de persuader qu'on veut la paix et mesme parler d'arbitres et s'aider de ceste espérance pour avoir une suspension d'armes, invention forgée sur le cœur endurci du cardinal de Lorraine pour dissiper nostre armée durant ce temps et nous attrapper par ce moyen et, si cognois- sant l'occasion de ceste suspension d'armes, nous ne la voulons, comme aussi nous ne la debvons nouer nullement pour nostre con- science, honneur et service de Voz Majestez, l'Empereur doit offrir se rendre chef de quelque armée pourrepreudre Metz et traisner reste guerre jusques en juillet et aoust pour nous lasser et pour cela essaier à empescher tout le secours que nous espérons avoir d'AI- lemaigne; par quoy les promesses que le sr de Villeroy a charge de faire audict Empereur que le Roy prendra sa fille sans argent tour- nera plutosl à honte que à prollit et honneur; en quoy le cœur, Madame, m'a saigné qu'il faille que ce cardinal et ses udhérens soient auteurs de ces indignes pratiques jouant ainsi à la pelote de la réputation de Voz Ma- jestez. Je m'esbahis. Madame, vu que de tant de pareilles menées qu'il a faictes, vous n'avez jamais vu une bonne fin, comme il vous peult. sans changer de main, ainsi souvent tromper; et croy que s il pouvoit pour empescher la paix, il vous ferait volontiers croire que il ne nous viendra point de secours d'Allemaigne comme il vous assurait l'année dernière pas-

350

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.

sée, et continueroil tousjours ses impudenles menteries, vous promellant premièrement qu'il ne s'en leveroil; comme elle fut faicle, il dit qu'elle ne; sortirait d'Allemaigne; comme ilz furent en chemin, qu'ils ne passeroienl la Charité; quand ilz furent passez, qu'il vous les baillerait dél'ailz pur son frère d'Au- male, qui ne les put ou osa empescher de passer. Je sçay qu'il veull encore tenir ce mesme chemin, qui vous est trop cognu, Ma- dame, pour le croire plus sur cela. Il plaira à Voz Majeslez vous souvenir que la response que fil le duc Auguste au président Fumée que je vous ramentèveray, si l'avez oubliée ou s'il \ous l'avoit celée, qui est qu'il y a\oit cinq ans que celui qui l'avoit fait dépescher (parlant du cardinal) le nourrissoit de men- teries et qu'il ne vouloit plus s'y arrester à l'advenir. Mauvissiere sçail qu'il lui a esté dict en Allemagne par le comte Palatin que, tant plus le cardinal seroit à la court, qu'il estoit impossible d'y conserver la paix; mesme res- ponse fut faite à Mrde Craon ambassadeur de Mr de Lorraine par le feu duc des Deux-Ponts. Voilà, Madame, comme il est cogneu par les eslrangers, tellement que l'on ne s'y fie point en Voz Majestez sur qui le principal dommage retombe, et vous neen pouvez dépestrer.Jesçay qu'il n'y a personne qui le cognoisse mieux que vous; si j'osois, Madame, je vous res- pondrois volontiers comme il a vous plu m'es- cripre, il y a un mois, que vous me mandiez que je n'estois ici la maistresse et que je suivois la volonté d'aulrui et que, vu la maison d'où j'estois, l'on ne me laissoit guères d'autorité; et je pense, Madame, que vous me jugez par vous-mesme, car de vray je pense qu'en cesle négociation de paix vous n'estes la maistresse et que suivez la volonté du cardinal, vu que loule puissance et commande- ment vous appartiennent. Je m'esbabis qu'ilz ne

vous en ' .... Je m'asseure, vu L'affection que vous et Monsieur ayez démonslrée à nos députez d'un saint et bon désir de paix par vos tant honiicstcs paroles que la response depuis a été par tscripl altérée par le cardinal. C'est selon l'advis qu'il donna à l'ambassadeur d'Espaigne comme j'en ai baillé l'article tiré delà propre lettre du sr de Créqui pour vous bailler et, de peur qu'il l'ait perdue ou oubliée, je l'ay bien voulu mettre icy; «qui est qu'il escriplau duc d'Albe, quelque assurance qu'elle me face ou bien qu'elle soit sur le point de jouirdu fruit de la victoire, si ne m'en puis-je asseurerel croyde vray que, si n'esloit le per- sonnage que sçavez, elle se laisseroit bientost aller; elle est si dissimullée que, disant Tu ng, elle pense l'aultre; partant advisez de vous tenir sur vos gardes et donnez si bon ordre à la conservation de ce que vous avez en charge (pue, s'il advient le contraire de ma volonté,- vous puissiez repousser l'effort de l'ennemy.

«Pour tout cela il ne fault laisser de pré- venir le danger tout ainsi que s'il estoit advenu; de ma part je n'espargneray aucune chose de ma charge pour l'empescher. Je suis en doute qu'estant proche de l'ennemy elle ne soit embouchée de quelque frivole promesse, n'estant son dessein autre que décommander absolument comme elle a faict, car du reste je sçay qu'elle ne s'en donne peine."

Ce cardinal ennemy de Dieu, du Roy et de sou sang et de ses bons serviteurs, nel'a- t-il pas assez l'ail paroistre parles assassinats qu'il a procurés et de fraische mémoire. Je sçay véritablement qu'il a l'ail dépescher trois hommes qui sont assez remarqués pour aller tuer mon filz, mon nepveu et monsieur l'amiral. Je ne doute point qu'il n'en essaye autant de moy ; mais nous sommes entre les mains de

LETTRES DE CATH

Dieu, il ne tombera pas un cheveu de noslre teste sans sa providence. Voilà qui me fait peu craindre ces mene'es , de quov je vous veux bien advertir pour vous dire, Madame, que c'est ung très mauvais acheminement de paix. Je scay aussi, Madame, qu'il y en a qui vous ont dit qu'ilz mettraient dissension entre Monsieur l'amiral et mov. Ne croyez point ces gens-là, .Madame; car moy, qui vous suis tousjours très humble et fidèle servante, qui ay l'honneur d'eslre si proche parente, m'ac- corderay toujours pour le service de Dieu, le service de Voz Majestez avec un tel seigneur si chrestieu, si bomme de bien et qui me seconde en ceste mesme fidélité' et dévotion. Si je l'avoiscognuaultre. je lui serais ennemie. C'est bien estre au bout de leurs moyens, puisqu'ils recherchent celui-là. A ce que j'ay entendu aussi, la royne d'Angleterre est bien advertie que l'on ne plaint pas tant le dé- sastre advenu en son royaulme, duquel Dieu l'a tirée pour sa juste cause, et que l'on avoit quelques vaisseaux tant à Bordeaux qu'au Havre-de-Grace et Dieppe, et le duc d'Albe a fait armer aussi de son coslé et le tout pour faire descente en Angleterre, si l'armée de noz Allemans ne relire les forces de deçà que l'on a promis d'envoier contre elle par le conseil du cardinal de Lorraine, qui veut re- muer mesnage partout comme en France. 11 est incroyable. Madame, comme les menées dudict cardinal se descouvrent-, car la première lettre qui vous fut envoyée par feu Monsieur le Prince mon frère d'un des gens de celui de Créqui, encores qu'elle descouvrit clairement toutes choses, n'est rien auprès d'une qui a esté vue d'un des gens du cardinal de Lorraine nommé Vêtus qui, pour éclairer quelques-uns des principaux de Paris de ce qu'ilz dévoient croire de la vérité de ceste négociation de paix, escript que le Roy a donné assez gra-

ERLNE DE MEDICIS. 351

cieuse audience aux députés, mais que le cardinal son mailre a fait jouer ce personnage au Roy pour bonnes occasions, aflîn de leur donner espérance qu'on y aille de meilleur pied qu'on n'avoit encore faict, et que se laissant aller sous quelques vaines asseu- rances et promesses ilz quittassent quelque chose de leurs demandes et ils voudraient insister et estre trop opiniastres qu'on ne les décourage point parce qu'il importe d'entre- tenir ceste négociation et paistre les oreilles de l'attente de ceulx du roy d'Espaigne et du pape pour en tirer secours et d'aullre costé retarder et empescher les forces qui peuvent venir d Allemaigne en noslre laveur pour la religion. Madame, voyant les affaires du monde comme elles ont passé et mesmes depuis trois ans, je me suis rendue plus curieuse de sçavoir les choses que je n'avois faict autrefois, qui est cause que, ayant pratiqué les moyens bien certains de plusieurs endroits et pays, j'eusse pensé faire tort à la fidélité que, comme sub- jecte je vous ay jurée et au devoir du sang, comme très humble parente, si je vous eusse celé les choses que j'ay cognues et vous ad- vertir, lesquelles je pense si véritablement vous estre tellement déguisées par ceux qui ne veulent ni le bien ni la conservation de ce royaulme que vous ne voyez qu'au travers de leurs dissimulations et meuleries. Ces pratiques sont tant cognues et descouvertes par toute la chrestienté qu'il ne faut s'estonner si j'en re- çoisde jour en jour de divers lieux divers àvi». .le vous supplie très humblement. Madame, au nom de Dieu, et vous conjure par l'amitié que portez au Roy vostie filz et Messieurs ses frères et à la mémoire du feu Roy vostre seigneur et à ce pauvre royaulme et subjetz d'iceluyque. pour éviter l'entière ruine, qui ne peult nullement faillir, si ceste guerre con- tinue, vouloir faire une bonne paix et croire

352

LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.

de nostre costé, Madame, que les meschan- cetez du cardinal, ses complices, les mauvais lours qu'on nous faiet ne nous empescheront point, nous arreslantplutost au Roy el à vous qu'à ces traverses, de continuer à vous de- mander avec toute humilité et révérence une bonne et seure paix aux conditions tant rai- sonables que vous aurez requises et qu'en

bonne conscience et justice ne nous pouvez refuser ni vous moins demander, et sur la fiance que j'ay premièrement en Dieu , Madame, el au Roy et en vous que nous aurons une lionne paix, je l'en supplieray et qu'il vous donne très heureuse et longue vie. De la Rochelle, ce 10 lévrier 1670.

Jebanne.

V.

Au moment la troisième guerre civile allait de nouveau ensanglanter l.i France, Monluc, l'évoque de Valence, à demi protestant , adressa à Catherine des représentations que nous croyons devoir reproduire en entier.

Le langage et menées des ennemis me font craindre que ceslc guerre sera la plus péril- leuse qui fust jamais en cest royaume, parce qu'il n'est plus question de catholiques ny huguenots, d'autant que les catholiques mes- mes sont divisés, en partie unis avec lesdicts huguenots, et tous les jours nous oyons dire qu'il v en a qui ont juré l'union, les uns, pour estre possédés ou de l'ambition ou de l'avarice, aultres, pour estre mal contents de leur for- tune, cuident en changeant de maistre se pou- \oir amender; mais la plus part se révoltent soubs l'espérance d'un repos qu'on leur pré- sente; c'est une chose fort plausible quant on leur dit : Ce n'est point contre le Roy, ny contre sa couronne, mais c'est contre les infracteurs de l'édict de paix, ajoustant que ceulx qui ont demandé la révocation dudict n'avoient ny pouvoir ny moyen de faire semblable demande , et encore moins de faire aucune offre d'argent; ains au contraire esloient envoyés pour re- monstrer la povretédu peuple, et que ce sont gens facsieux, qui ne mettront pas la main à la bourse et ont faiet bon marché du sang des povres subjectsdu Roy, et sçavoient bien qu'ils seroient du tout désadvonés; mais ce leur est tout un pour que, embarquant le Roy, il soit

abandonné de la plus part mesmes des catho- liques, attendu que c'est une guerre prinse hors du temps et nécessité. Que si on avoit convoqué les Estats pour ouyr les plaintes du povre peuple et pour la réformation des abus que la guerre nous avoit apportés, il falloit commencer par et réformer l'article de la religion pour le dernier; mais que les conseils du Roy ont bien monstre que leur but ne ten- doit qu'à ramener la guerre, n'estant encore saouls de tant de sang espandu et de tant de pays ruinés; et quant à eulx, ils n'ont pris les armes que pour se défendre, estant advertis que l'on ne traictoit aux Estais que de la guerre , et de leur oster l'entier exercice de leur reli- gion, pour laquelle ils ont combattu siz ans; et bien qu'ils eussent esté desfaicts par plu- sieurs fois, ils n'ont toutes fois rien voulu ra- battre delà poursuite de ladicte religion, qu'on peult bien penser, qu'estant saisis de cent villes fortes (dont la moindre arrestera long- temps ung camp royal), ils ne quitteront pas ce qu'ils ont acheté avec leur sang el avec la mort de plusieurs de leurs parents et associés; que si les princes les abandonnent, ils n'au- ront pas faulte de conducteur; remonstrant aussy que le Roy envoyé par de quattre

LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.

35:}

regimens qui ont commis en Auvergne et sur la rivière de Loire tant de meurtres exécrables ,

tant de voileries, violé tant de femmes, que la mémoire de tant de méchancetés suffira à atti- rer Lire de Dieu sur tous ceulx du parti catho- lique; remonstrant aussi, qu'en lieux ils commandent, ils se contentent d'une contri- bution pour entretenir leurs gens et au reste le paysan est en seureté, et pour sa personne et pour ses biens ; au contraire nos paysans sont grevés tous les jours de nouvelles impositions, et se ne laissent pas moins d'estre frappés, et d'avoir leur vie et la chasteté de leurs femmes en continuels dangers, et qui pire est, quant on vient au traicté de paix, ceulx qui ont suivi leur parti sont déclarés exempts de toutes im- positions et tailles durant la guerre et lesnos- tres sont contraints de paver les arrérages, jusques à quattre années, et ceulx qui ont voulu demourer en leurs maisons ont esté quittes en payant deux décimes el les aultres sont entièrement despouillés de leurs biens, si qu'une grande partie sont contraincts hon- teusement mandier leur vie ; concluant , comme dessus est dict, qu'ilz ne veullent faire la guerre au Roy, et au contraire ils ne prennent les armes que pour s'opposer à ceulx qui, pour leurs passions particulières, veuillent (comme parles cheveux) attirer la ruine et désolation de ce royaume. Et que s'ils ne sont enGn assez forts pour se défendre, pour le moins le seront- ils pour ruiner avec eux ceulx qui les auront vaincus. Voilà ce que j'ai peu recueillir vray- ment de leurs remonstrances, et m'a t'on pro- mis de me les monstrer par escript, avec les- quelles ils attirent beaucoup de catholiques à leur party; aultres ont du tout levé le masque et tiennent que ceste couronne est à sa der- nière fin, et que chacun tiendra pour luy et ;>our les siens ce qu'il pourra usurper, et sont

telles manières de gens escoutés voulontiers en Languedoc et en Daulphiné. Qui faict que je supplie humblement Vostre Majesté ne trouver mauvais, qu'avec la fidélité que je luy dois, et la liberté qu'on doibt permettre à un très humble, ancien et expérimenté serviteur, je luy remonstre qu'il ne fault espérer que ceul\ qui sont saisis de tant de belles et bonnes villes, les quitteront jusques par force, si l'on révoque l'édict, si ce n'est pour le modérer en partie; à quoy je croy qu'ils pourront con- sentir. El d'aullant que les desseins mal fondés , et qui ne peuvent réussir, sont bien souvent cause qu'on ne peut faire ny paix ny guerre, il est nécessaire que le Roy prenne une bonne résolution ou d'accorder l'exercice de ladicte religion ou promptement secourir ses subjects, mesmes en ce pavs, il y a danger que plu- sieurs se révoltent les uns par force, les aul- tres practiqués d'une faulce espérance de repos, et singulièrement le peuple qui est réduit en une grande et estroicte nécessité etpovreté, disant se voir abandonné, et qu'on veuille faire la guerre avec telle longueur qu'on a faict pour le passé ; il y a danger qu'il ne se trouve du party de ceulx qui sont plus indus- trieux et vigilants et plus unis que nous ne sommes, et de qui il pense estre plus gracieu- sement Iraicté. Quant à moy, je ne voys point de remède que de promptement les se- courir, et que ce soit par aultres que ceulx qui ont acoustumé de faire office de volleurs cruels et inhumains, et non par des gens de guerre. Et quant Sa Majesté sera résolue de faire la guerre (que sera toutes fois au regret de beaucoup de gens de bien), je la supplic- rav de prendre les movens qui luy sont pro- posés pour la faire avec quelque diligence et soulagement de son povre peuple. (Record office, Slate papers , France, vol. XL1I.)

Cathwi^e de Médius. in.

A 5

TABLE CHRONOLOGIQUE

DES LETTRES CONTENUES DANS LE TROISIÈME VOLUME,

M MEROS

D'ORDRE.

I. II. III.

IV.

V.

VI. VII. Mil.

IX.

X.

XI.

XII.

Mil. XIV.

XV. XVI. XVII.

win.

XI \. XX. XXI.

DATES.

7 janvier 1067.

g janvier 1567. 10 janvier 15C7. 18 janvier 1567. 18 janvier 1567. 22 janvier 1067. 2/1 janvier 1567.

25 janvier 1067.

26 janvier 15O7.

27 janvier 1.567. 3o janvier 1567. 3o janvier 1567. 3i janvier 1567. 1" février 1567.

2 février 1567.

h février 1567. 10 février 1 r> 6 7 . 13 février 1567. février 1567. 22 février 1667. 22 février 1 567.

DESTINATAIRES.

A M. de Matignon

A \1. de Tavannes

A M. d'Humières

A M. de Carrouges

A M. de Matignon

Au duc de Ferrare

A M. de la Meilleraie. . . .

Au prince de Condé

A M. de Fourquevaux

A M. de Matignon

A M. de Tranchelion

A M. de Fourquevaux

Au prince de Condé

Au duc de Nemours

A M. d'Humières

A M. de Fourquevaux

A M. de llaugiron

A M. de Vaupergne

Au duc de Florence

Au maréchal de Vieilleville Au duc d'Lzès

PAGES.

8 8 9 9 10

45.

356

TAIU.K ClIRONiiLHMQl'K.

N 1 M É R 0 S

D'OBDBK.

dati:s

XXII.

a 3 février i .")()7.

XXIII.

2.3 février 1 667.

WIV.

a5 février 1567.

XXV.

37 février 1 50 7.

XXVI

37 février 1 567.

X X \ Il

27 février 1 5O7.

XXVIII.

Mars 1867:

XXIX.

1" mars 1 567.

XXX

1" mars 1567.

XXXI.

a mars 1567.

XXXII.

1 0 mars 1 507.

XXXIII.

10 mars 1 5C7.

X\XI\.

1 2 mars 1567.

XXXV.

i5 mars 1567.

XXXVI.

16 mars 1067.

XXW11

31 mars 1567.

xxxviii.

21 mars 1567.

XXXIX.

22 mars 1567. '

XL

22 mars 1567.

XL1.

25 mars 1567.

Xl.ll.

27 mars 1567.

XLIII

29 mars 1 567.

XLIV.

3i mars 1667.

XLV.

Avril 1567.

XL\I.

2 avril 1067.

XLVII

2 avril 1 567.

XI.VIII.

7 avril 1 567.

XI.IX.

9 avril 1 5C7.

DESTINATAIRES.

A M. de Carrouges

A M. d'Hùnûeres

A M. de Fourquevaux

A ci connétable de Montmorency

Au même

A M. de Matij;non

A M"" la duchesse de Nemours

A II. de Fourquevaux

A M. d'Humières

Aux prévôt des marchands et échevins de Paris

A M. d'Humières

Au duc de Nemours

Au capitaine Breul

Au duc de Ferrare

A la reine d'Angleterre

Au capitaine Argosse

Au connétable de Montmorency

Au maréchal de Montmorency

A M. de Tranchelion

Au prince de Florence

Au maréchal de Montmorency

A M. d'Humières

A M. de Fourquevaux

Au connétable de Montmorency

A M. de Tavannes .

A M. de Fourquevaux

A M . Danzay

Au duc de Florence

PAGES.

12

i3 i& i5

16

"7 '7 "7

18 18

'9

".1 20

29 26 26

TABLE CHRONOLOGIQUE.

337

NUMKROS

D'ononB.

L. Ll.

lu. lui.

LIV. LV. LVI. LVII. LVIII. LIX. LX. LXI.

lxh.

LXIIl.

LX1V.

LXV.

LXVI.

LXVII.

LXVIII.

LXIX.

LXX.

LXXL

LXXIL

LXXIII.

LXXIV.

LXXV.

LXXVI.

LXXVI1.

DATES.

() avril 1 567. 1 1 avril 1067.

1 2 avril 1067.

I 2 avril 1567. i5 avril 1567. 20 avril 1567.

20 avril 1567. 22 avril 1567. 3o avril 1067.

'1 mai 1567. 4 mai 1567. 4 mai 1567. 4 mai 1367. 10 mai 1667.

I I mai 1567.

21 mai 1567. 27 mai 1567. 1" juin 1667.

7 juin 1567. îa juin 15(37. îg juin 1 067. 21 juin 1567.

29 juin 1 5(>7-

30 juin 1 567. 3o juin 1567. 3o juin 1567.

2 juillet 1567. 2 juillet 1567.

DESTINATAIRES.

Au capitaine Argosse

A M. de Tavannes

Au landgrave de Hesse

A M. de Grantrye

Au connétable de Montmorency

Au même

A sir Hardi Norris

A M. d'Humières j

A la reine d'Angleterre

Au duc de Florence

A M. de Fourquevaux

Au Roi Catholique

A don Francès de Alava

A M. de Tavannes

A M. d'Humières

A M. de Fourquevaux

Au même

A la reine d'Angleterre

A M. de Fourquevaux

Au même

Au même

Au duc de Manloue

Au même

A M. de Gordes

A M°" la duchesse de Nemours.

Au duc de Ferrare

A M. d'Humières

A M. de Fourquevaux

P V G E S.

a7 27 28 28

3 9 a9 3i

32 32

33 33 34 34 35 35 36 36

3? 38

38

39 4o

4o ko 4i 4i 4i

42

358

TABLE CHRONOLOGIQUE.

[NUMÉROS

D'OBDRB.

D \TES.

LXXVI1I.

'i juillet 1Ô67.

L\\I\.

1 3 juillet 1 567.

LXXX.

i5 juillet 1067.

L\\\l.

16 juillet 1067.

I.WXII.

18 juillet 15G7.

1AXV1IL

18 juillet 1 567.

LXX\l\.

36 juillet 1067.

LXXX\.

3i juillet 1567.

IAWVI.

3i juillet 1067.

l.XXXVII.

5 août 1567.

LXXXV1II.

10 août 1Ô67.

IAWIV

ao août 1567.

XC.

20 août 1567.

XCI.

■2 1 août 1567.

xcu.

aa août 1 5 * j 7 .

XClll.

23 août 1567.

sciv.

26 août 1567.

xcv.

20' août 1567.

XCVI.

2(i août 1 ô 0 7 .

XCUI.

3o août 1067.

XCUil.

3o août 1 0IJ7.

SCIX.

3 septembre 1 5 (1 7 .

c.

3 septembre 1567.

CI.

'1 septembre j 0G7.

CIL

4 septembre 1667.

cm.

6 septembre 1567.

CIV.

1 h septembre 1567.

(A

1 1 septembre 1 567.

DBSTIH MAIRES

Au Uni (.athnlique

A M. île Maii|;iron

A M"" la duchesse de Nemours

A la reine d'Angleterre

A M. de l'ourquevaux

Au même

A SI. de Villeroy

\ M. de Kourquevaiix

Au même

Au prévôt et aux échevins de Paris.

Aux mêmes

A M. de Cordes

Au duc de Xevers

Au connétable de Montmorency . . .

A don Francès de Alava

Au maréchal de Cossé

Au connétable de Montmorency . . .

A M. d'IIumières

A M. de Fourquevaux

A don Francès de Alava

Au connétable de Montmorency . . .

Au duc de Ferrare

A M. de Sénarpont

Au duc de Florence

Au maréchal de Cossé

A M. de l'ourquevaux

iu maréchal de Cossé

Aux prévôt cl échevins de Paris.. .

PAGES.

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TABLE CHRONOLOGIQUE.

359

NUMEROS

D'ORDRE.

CVI. CVII.

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CIX.

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CXI.

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CXIII. CXIV.

exv. cxvi.

CXVII. CX VIII. CXIX. CXX. CXXI. CXXII.

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CXXIV.

cxxv.

CXXVI. CXXVII. CXXVIII. CXXIX. CXXX. CWXI. CXXXU. CXXXIII.

DATES.

i3 septembre 1567.

18 septembre 1067.

19 septembre 1567. a3 septembre 1 5G7. ù!i septembre 1 56-.

27 septembre 15(17. 38 septembre 1567.

28 septembre 1067. a8 septembre 1 5G7. 2g septembre 1567. sg septembre 1667.

Octobre 1667.

Octobre 1567.

Octobre 1567.

Octobre 1567.

6 octobre 1667.

C octobre 1567.

8 octobre 15C7.

8 octobre 1 5 0 7 .

g octobre 1567. 10 octobre 1067. 1 3 octobre 1567. 12 octobre 1067. i3 octobre 1067. 17 octobre 15(17. 1 g octobre 1567. ao octobre 1 567. 30 octobre 1 5 ( > 7 .

DESTINATAIRES.

A Favelles

A M. de Fourquevaux

A M. de Gordes

A M. de Malignon

A M. de Gordes

A M. de Matignon

An duc de Nevers

A M. de Fourquevaux

Au Roi Catbolique

An même

Au duc de Savoie

A M. de Matignon

Au duc de Nevers

Au même

Au duc de Ferrare

A M. d'Humières

A M. de Gordes

Au même

Au duc de Ferrare

Au duc de Nevers

A M. de Fourquevaux

Au duc de Florence

A M. de Tavannes

Aux lieutenant général et prévôt d'Angers.

Au duc de Savoie

Au duc de Nevers

Au duc de Savoie

Au duc de Nevers

PAGES

57 58

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TABLE CIIItOM)LOGIQUE.

NUMEROS

D'ORDRE.

GXXXIV.

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CXXXIX. CXL.

CXLI. CXLII. CXLIII. CXLIV.

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DATES.

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0 novembre 1067. Novembre 1567.

1 1 novembre 1067. la novembre i5Gy. i3 novembre 1 567. i4 novembre 1 5 ( ) 7 .

1 h novembre 1 567. ik novembre îôli;. i5 novembre 1567.

2 a novembre 1567. a3 novembre 1567. a 3 novembre 1 5G7. 2 4 novembre 1567. 20 novembre 1567.

27 novembre 1 567.

28 novembre 1 567. 28 novembre 1567. 39 novembre 1567.

Décembre 1 ^('17.

2 décembre 1 567.

3 décembre 1 567.

DESTINATAIRES.

Au dnc de Nevers ....

A M. de Cordes

A M. de Tavannes

Au duc de Savoie . . . .

Au duc de Nevers

Au même

Au duc de Savoie

A M. de Fourquevaux .

Au duc de Savoie

A M. de Cordes

Au duc de Nevers

A M. de Cordes

A M. de Fourquevaux Au Roi Catholique. . . Au duc de Ferrare.. . Au duc de Nevers . .

Au pape Pie V

Au duc de Nevers. . . .

Au même

Au duc de Florence. .

An duc d'Anjou

Au même

Au même

Au même

Au duc de Nevers. . . . Au duc de Nemours . . Au duc de Nevers. . . . Au même

PAU ES.

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TABLE CHRONOLOGIQUE.

361

NUMEROS

D'ORDRE.

CLXII.

CLXIII.

CLXIV.

CLXV.

CLXVI. CLXV1I. CLXVIII.

CLX1X.

CLXX.

CLXXI. CLXXII. CLXXHL CLXXIV. CLXXV. CLXXVI. CLXXVII. CLXXVIII. CLXXIX. CLXXX. CLXXXI.

clxxxii. clxxxiu.

CLXXXIV. CLXXXV. CLXXXVI. CLXXXVII. CLXXXVIII. CLXXXIX.

I

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DATES.

k décembre 1567.

5 décembre 1567.

5 décembre 1 5G7. 7 décembre 1567. 7 décembre 1567. 7 décembre 1567. 7 décembre 1567.

7 décembre 1567.

8 décembre 10G7. 10 décembre 1567. 10 décembre 1567.

12 décentbre 15G7.

13 décembre 1567. i3 décembre 1567. i3 décembre 1 567. i4 décembre 1 5G7. i5 décembre 1567. 16 décembre 1567. 20 décembre 1567. 20 décembre 1567. 20 décembre 1567. 20 décembre 1567. 92 décembre 1067. 23 décembre 1567. 26 décembre 1 5C7. 26 décembre 1567. 3o décembre 1067. 3i décembre 1 5G7.

DE MÉD1CIS. 111.

DESTINATAIRES.

Au marécbal de Cossé

Au duc d'Anjou

Au même

Au duc de Nemours

A M. de Bourdeille

Au duc de Nevers

A a même

A M. de Fourquevaux

Au duc d'Anjou

A M. de Maugiron

Au duc de Nevers

Au duc d'Anjou

Au même

Au duc de Nevers

Au même

A M. de Bourdeille

A l'évêque de Rennes

Au duc de Nevers

A M. de Matignon

A M. d'Humières

Au duc d'Anjou

Au duc de Nemours

A M"'c la duchesse de Ferrare

Au duc d'Anjou

A M. de Sénarpont

Au duc d'Anjou

A M. de Sénarpont

Au duc de Nemours

PAGES.

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IMPnntl MI NATIONAL

362

TABLE CHRONOLOGIQUE.

NUMEROS

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CXCV.

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GCIX.

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CCXII. GGXIH.

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3 1 décembre 1 567.

9 janvier 1068.

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1 5 janvier 1 5G8.

1 .') janvier 1 568.

1 6 janvier i 568.

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1 g janvier 1 568. ■in janvier i 568. 9 1 janvier 1 568. ai! janvier 1 568. a'i janvier 1 568. •i5 janvier i568. 36 janvier 1 568.

28 janvier 1 568.

■•S janvier 1 56S.

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3g janvier i 568.

3o janvier 1 568.

3o janvier l568.

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3o janvier 1 568.

3o janvier 1 568. 3 1 janvier 1 élis.

Février 1 568.

DESTINATAIRES.

\n duc de \en rs

An même

\ M. de Fourquevanx

A t'évêque de Hernies

Au duc d'Anjou

A M""' la duchesse de K. Tiare

Au duc de Nemours

Au romle Rhingrave

Aux habitants de la Rochelle

A M""' la duchesse de Ferrai e

A M. de l''iiiir()uevau\

Au duc de Nemours "■

Au duc d'Anjou

A M. d'Ilumières

Au duc d'Anjou

Au même

Au comte Hliingrave

Aux j;ens du Parlement de Dijon. . .

Au duc de Nemours

Au duc de Ferrare

A Al. des Bories

Au duc d'Anjou

Au même

Au duc do Nevers

Au duc de Nemours

Au duc d' bijou

\u même

Au duc de Nemours

PAGES.

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TABLE CHRONOLOGIQUE.

303

NUMEROS

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CCXIX.

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CCXXI.

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CCXXIII. CGXXIV. CCXXV. CCXXVI.

CCXXV1I.

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CGXXIX.

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CCXXXII. GCXXXIII. CCXXXIV.

ccxxxv.

GCXXXVI. GCXXXVII.

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CCXXXIX.

CCXL.

CCXLI. CGXLII. CCXLIII. CCXLIV. GGXLV.

DATES.

Février 1 56s. Février i568. i" lévrier 1 .Mis. a février i568. 3 février i568. U février i .r>C>s.

5 février i568.

6 février i568.

7 février 1 568. 9 février i 568.

10 février 1 568. io février î 568. 1 o février i5GS. i3 février i56s. i3 février i568. i'i février i568. février 1 568. i5 février i568. 18 février 1 568. 18 lévrier i568. 18 février i568. ai février i568. 28 février i568.

Mars 1 568.

Mars i568. 1" mars 1 568. 1" mars 1 568. i°r mars 1 568.

DESTINATAIRES.

An duc de Nemours

Au même

A M°" la duchesse de Ferrare

Au duc d'Anjou

A AI. de la Forest , ambassadeur en Angleteri

A Julien d'Elbène

Au duc d'Anjou

Au même

Au duc de Nemours

Au duc d'Anjou

Au même

Au même

Au même

A u même

Au même

Au même

Aux maire et échevins d'Angers

Au duc d'Anjou

Au même

Au même

A M. de Sénarpont

Au duc d'Anjou

A M. des Bories

A M™' la duchesse de Nemours

Au duc de Nemours

A M. de Fourquevaux

Au même

Au pape Pie V

PAGES.

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364

TABLE CHRONOLOGIQUE.

NUMÉROS

D'ORDRE.

DATES.

CCXLVI.

1" mars 1 568.

CCXLVII.

'i mars 1 568.

CCXLVIII.

10 mars 1 568.

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i 7 mars 1 568.

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37 mars 1 568.

CCLII.

28 mars 1 568.

CCL1I1.

29 mars 1 568.

CCL1V.

5 avril 1 568.

CCLV.

8 avril 1 568.

CCLVI.

8 avril i568.

CCLV II.

8 avril i568.

CCLVIII.

9 avril 1 568.

CCLIX.

9 avril 1 568.

CCLX.

1 4 avril 1 568.

CCLXI.

18 avril i568.

CCLX 11.

30 avril 1 568.

CCLXIII.

30 avril i568.

CCLXIV.

ai avril 1 568.

CCLXV.

21 avril i56S.

CCLXVL

22 avril 1 568.

CCLX VIL

23 avril i568.

GGLXVI1I.

28 avril 1 568.

CCLXIV.

1" mai 1 568.

CCLXX.

k mai 1 568.

CCLX XI.

1 7 mai 1 568.

CCLXXII.

33 mai 1 568.

CCLXXIII.

33 mai 1 568.

DESTINATAIRES.

PA G E S.

A M. de Fourquevaux

A MM. de Morvillier et de Limoges

A M°" la duchesse de Ferrare

A VI. de Fervaques

A VI. de Fourquevaux

A MM. de Montmorency, de Morvillier et de Limoges,

Au prince de Condé

A Eléonore de Rolian

Aux seigneurs de Venise

A M. de Fourquevaux

Au cardinal de Cliàtillon

Aux maire et échevins d'Angers

A M. de la Meilleraie

A M. de Bouille

A M. de Monluc

Au duc de Manloue

Aux seigneurs de Venise

Aux lieutenant du maire et échevins de Bayonne . . .

Au Prince-Dauphin

A M. de Tavannes '

A M. de la Meilleraie

A M. de Fourquevaux

A VI. de Tavannes

A M. de Fourquevaux

Au vidame du Vlans

A M. de Monluc

A VI. de Beaumont

A VI. de la Forest, ambassadeur en Anglelerre

i3o i3o i3i i3i i3i t3a i33 App. 33" i33 i33 i.3i 1 35 i35 i35 i.36 i36 >37 ,37 ,37 i38 i.38 i38 ,39 lio 1/10 i4o

TABLE CHRONOLOGIQUE.

365

NUMEROS D'onprE.

CCLXXIV.

CCLXXV.

CCLXXVI.

CCLXXVII.

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CCLXXIX.

CCLXXX. CCLXXXI. CCLXXXII. CCLXXXIII. CCLXXXIV. CCLXXXV. CCLXXXVI. CCLXXXVII.

ccLxxxvni.

CCLXXXIX.

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CCXCI.

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CCXCIII.

CCXCIV.

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CCXCVI. CCXCVII.

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CCXCIX.

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ceci.

DATES.

2/1 mai i56S. 26 mai 1 568. 26 mai i568. 28 mai i568. 3i mai i5G8. 1" juin 1 568.

3 juin i568.

4 juin 1 568.

5 juin 1 568.

1 1 juin 1 568.

12 juin 1 568. i3 juin i568. 1 7 juin 1 568.

17 juin i568.

18 juin i568.

21 juin 1 568.

22 juin i568. sa juin 1 568.

23 juin 1 568. 27 juin 1 568. 3o juin 1 568. 3o juin 1 568. 3o juin 1 568.

1" juillet i568. a juillet i568. 3 juillet i568. 3 juillet i568. 3 juillet! 568.

DESTINATAIRES.

A l'amiral de Chàtillon

A la reine d'Angleterre

A M"" la duchesse de Ferrare . . .

A M. de Fourquevaux

A l'amiral de Chàtillon

A M. de Monlnc

A M. de Matignon

A M. d'Humières

A M. de Carrouges

A M"" la duchesse de Ferrare Aux manans et habitants de Rouen .

A M. de Fourquevaux

A M. d'Humières

A M. de Bourdeille

Au comte de Grignan

A M. de Sénarpont

Au prince de Condé

A l'amiral de Chàtillon

A M. de Fourquevaux

A M. de Matignon

A M. de Carrouges

A M. de Sénarpont

Aux maire et échevins de Tours

A la reine d'Angleterre

A M. de la Châtre

A M"1" la duchesse de Ferrare

A M. d'Esguilly

A M. de Gap

PAGES.

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TABLE CHRONOLOGIQUE.

NUMÉROS

D'ORDRE.

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5 juillet 1 508.

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1 1) juillet 1 568.

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juillet i568.

1 CCIX.

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CCCAI.

a3 juillet 1 568.

CGCXII.

23 juillet i568.

CGCXffl.

26 juillet i568.

CGCXIV.

36 juillet i568.

CCCXV.

26 juillet 1 568-

CGCXVI.

29 juillet 1 568.

CCCXYII.

2g juillet 1 568.

cccxvm.

29 juillel 1068.

CCCX IX.

3f> juillet 1 568.

GCCXX.

3o juillet 1 568.

CCCXXI.

3 < > juillet 1 568.

1 1 CXXIL

il" juillet 1 568.

Cl CXXUI.

3i juillel i568.

CCCXXIV.

:Si juillet i568.

GGCXXV.

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CCCXXVI.

\oûi i568.

CCCXXVI1.

1" août 1 568.

cccxxvm.

.'1 août 1 568.

I i cxxix.

5 août 1 568.

DES! INATAIRES.

A M. de la Châtre

A M. de Bouille

Au* manans el habitants de Roui n

A \l. de la Cnàlre

A M. d'Fnlragues

A M. de Bouille

A AI. de Founpievaux

A M. d'Humières ;

A M. de Biron

Aux capitouls de Toulouse

Au\ maire et échevins de Tours . .

A M. de Tavannes

Au prince de Condé

A M. d'Entragues

Au capitaine Charrieu

A M. de Fourquevaux

Au maréchal de Cossé

Aux habitants de Toul el \erdun .

A M. de Barbesieux

A M. de Bouille

A M. d'Espaulx

A M. de Matignon

\ M. du I.ude

A l'amiral de Coalition

A M. Yiallard

\ M. de Mailinengo

A M. de la Châtre

Au maréchal de Cossé

PAGES.

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TABLE CHRONOLOGIQUE.

367

.\ UMÉR 0 S

D'onoitE.

cccxxx.

CCCXXXI. CCCXXX1I.

(i cxxxra.

I l CXXXIV.

CCGXXXV.

C6CXXXVI. CCGXXXVU. CCOXXXVDI.

CCCXXXIX.

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I GCXLI. CGCXLÏI. CCCXLIII. CCCXLIV. I i CXLV. CCCXLVI. « m \I.\II. CCCXLVIII. CCCXL1X.

CCCL.

CCCI.l. CCCLII. GCGLIII. CCCL1V. I CGLV. GGGLVI. CCCLVII.

DATES.

7 août 1 568. 7 août i568. 10 août t568. î s août 1 568. i3 août 1 568. l 'i août i 568. î 'i août i568. 1 6 août 1 568. î 7 août î 568. 18 août 1 568. ■io août 1 568. ao août i568. ao août 1 568. a3 août 1 568. ".6 août 1 568. 37 août i568. ■2 septembre i 568.

6 septembr 1 568.

7 septembre 1 568.

8 septembre 1 568.

8 septembre 1 568.

9 septembre 1 568.

10 septembre i568. 1 0 septembre 1 568.

1 9 septembre 1 568. 1 '1 septembre 1 568. îg septembre 1 568.

20 septembre 1 568.

H EST IN ITilllEv.

A MM. (le Beauquemare et de la Fontaine-Godard

A l'amiral de Chàtillon

\ M. de Rieux

An maréchal de Cossé

An maire et aux échevins de Tours

Au \idame du Mans

Au duc de Saxe

A M. de Fourquevaux

A M. de Larcher

A M. de Marligues

Au même

A M. de Monlpensier

A AI. de Sainte-Preuve. ...

A M"" de Nemours

A M. de Fourquevaux

A M. de Monlpensier

A M. d'Humières

Au pape Pie V

A M. de Sénarpont

A M. de Fourquevaux

A l'évêque de Rennes

Au Roi Catholique

Au comte de Tende

Aux gens du Parlement de Bordeaux

A la reine d'Angleterre

■Vux échevins et manans de Chartres

A M. de Mangiron

A M. de Créquy

PAGES.

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368

TABLE CHRONOLOGIQUE.

NUMEROS

D'Oudhe.

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i CCLIX. CCCL\. CCCLXI. CCCLX1I.

qcclxhi. gcclxiv.

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ccclxvi.

CCCLW 11.

CCCLXV1II.

CCCLX1X.

CCCLXX.

CCCLXXI.

CCCLXXI1.

CCCLXXIIL

CCCLXXIV.

CCCLXW.

CCCLXXVI.

CCGLXXVII.

CCCLXXV1II.

CCCLXXIX.

CCCLXXX.

CCCLXX XL

i cclxxxii.

CCCLXXXIII.

CCCLXXX IV. CCCLXX XV.

DATES.

a6 septembre i56s. 37 septembre 1 "><>s. 27 septembre i568.

27 septembre i568.

28 septembre i568. 3o septembre 1 568.

Octobre i568. j" octobre 1068. 1" octobre 1068.

3 octobre 1 568.

1 0 octobre 1 568. 1 1 octobre 1 568. 16 octobre 1 568.

16 octobre 1 568.

17 octobre i568.

18 octobre 1 568. 18 octobre 1 568. 21 octobre 1 568. ai octobre 1 568. 26 octobre 1 568.

26 octobre 1 568.

27 octobre 1 508.

28 octobre 1 568. 28 octobre 1 568.

2 novembre 1 568.

2 novembre 1 568.

3 novembre 1 568. 8 novembre 1 568.

DESTINATAIRES.

Au cardinal de Médicis..

A H. de Sénarpont

Aux seigneurs de \enise. A M. de Fourquevaux. . .

A M. d'Escars

A M. de Fourquevaux.. . A la reine d'Angleterre.. Au duc de Florence Au duc de Nemours.. . .

A M. de Matignon

Au Roi Catholique

A M. des Bories

A M. de Fourquevaux . .

Au duc de .Nemours. . .

A M. de Villars

A M. de Fourquevaux..

Au comte de Leicesler. .

Au comte de Fiesque . .

Au duc de Nemours . . .

Au même

Au duc de Florence . . .

Au duc de Saxe

A M. de Fourquevaux..

Au duc de Nemours. . .

Au même

Au duc d'Anjou ......

Au pape Pie V

Au comte de Brissac . . .

PAGES.

186 .87 ,87 188 188 188 190 190

•9' igi

192 192 192 ,93 193 îgi ,.,'. 196 ig5 196

•97 198 198

199

300

App. 337

301

201

TABLE CHRONOLOGIQUE.

369

M "MKROS

ccclxwvi. ccclxxxvîi. ccclxxxviu. ccclxxxix.

cccxc.

eccxci.

CCCXCII.

cccxcin.

CCCXCIV. CCGXCV.

CCCXCVI. CCCXCVII. CCGXCVIIL

cccxcix.

cccc.

GCCCL

CCCCII.

CCCC.III.

CCCCIV.

GGCCV.

CCCC\ I.

CGCCVII.

CCCCVIII.

CCCCIX.

ccccx.

CCGGXÏ.

CCCCXII. CCCCXIII.

DATES.

9 novembre i568. 1 1 novembre 1 568. 1 1 novembre 1 568. îs novembre i568. i3 novembre i568. i3 novembre i568. i3 novembre i5C8. i h novembre 1 568. ili novembre i568. îi novembre i5t>8. i 5 novembre 1 568. i5 noveml)re i568. 1 6 novembre 1 568. 16 novembre i568. ai novembre i568. 3 2 novembre i568. a-2 novembre i 568. 2.3 novembre i568. 2.3 novembre 1 568. 2 4 novembre i568. 3o novembre i568. 5 décembre i568. g décembre ! 568. 1 1 décembre i 568. i5 décembre i .") ( i S .

16 décembre 1 568.

1 7 décembre 1 568. 20 décembre i568.

DESTINATAIRES.

Au duc de Nemours

A M. Larcher..

Au duc de Neruours

A M™* la ducbesse de Nemours

Au duc de Nemours

A M. de Fourquevaux

Au lioi Catholique

A M. de Fourquevaux

Au duc de Nemours

Au même

A M. de Fourquevaux

Au Roi Catholique

A M. de Fourquevaux

A M. le comte de Fiesque

Au duc de Nemours

Au même

Au même

Au comte de Brissac

A M. de Fourquevaux

Au duc de Nemours

Au même

Au même

Au même

Au même

Au même

Au comte de Tende

Au duc de Nemours

A M™° la duchesse de Nemours.

PAGES.

203 203 203

ao3

3o4

soi

205 205

ao5 207 207 208 208 209 209 309 210

31 1

212 21 2 3l3 2l3 2l/l

ai4

Catherine de Médicis.

"'7

IHi'JUJlLl IL Ml 1 1 < 1 1

370

TABLE CHRONOLOGIQUE.

M HEROS

[J'OIU'HS.

i CCCXIV. GGGCXV. CCGCXVI. CGGGXVII. CCGGXVIII. CCGCXIX. GCGCXX. CGGGXXI. CCCCXXll. CCGGXXIII. CGGfiXXIVf CGGGXXVJ CGGGXXVIf CCGGXXVII. Cl < ' WV1II. CQGGXXIX, CCGGXXXi CÇGGXXXlj. GGCCWXI1. CCCCXXX1Û.

ccccxxxiy. ( cccxxxy.

CCCCXXXVI.

cccçxxxvn.

i i.u.wwin

ceci \wiv

GÇGCXL. I CCCXLl.

DATES.

20 décembre 1 5C8. ai décembre 1 568. 37 décembre t568. 28 décembre 1 .>l>";.

28 décembre 1 568.

Janvier l56g.

1 3 janvier 1 56g.

i3 janvier i56g.

i3 janvier 1 56g.

1 '1 janvier 1 56g.

17 janvier 1 56g.

20 janvier 1 56g.

30 janvier 1569.

s3 janvier 1 56g.

36 janvier 1569.

1" février i56g.

9 février 1 5Gg.

I 0 février i50g.

I I février i5Gg. i3 février 1.569. i3 février 1 56g. 18 février 1 56g. 31 février 1 56g. s3 février 1 56g. a6 février 1.569.

Mars 1 569. 6 mars 1 5 ( i g . 1 5 mars 1 56g.

DESTINATAIRES.

Au duc do Florence

A M. de Fourquevaiix

Au même

Au duc de Nemours

A M. Larcber

A M"" la duchesse de Nemours. . .

A M. le duc de Savoie

A M. de la Mothe-Fénelon

A M. de Fourquevaiix

Au maréchal de Montmorency.. . .

Au duc de Florence

A M. de Fourquevauv

Au même

A M. de Monluc

A M. d'Escars

A M. de Fourquevaiix

A M. de Damville

A M. de la Mothe-Fénelon

A M. de Fourquevaiix

Au maréchal de Montmorency. . .

A M. le duc de Savoie

Au duc de Nemours

Au duc de Florence

Au prince de Florence

Au duc de Nemours

A M"' la duchesse de Nemours.

Au duc de Florence

Au même

PAGES. g , Il

2l5 2l5

g , 6

3 1 6

a 17

317 318

31 9

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230

23 3

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aafi aa6

337 238 ...,.s aag 33g 329 a3o 33o

TABLE CHRONOLOGIQUE.

371

MJMEROS

D'ORDRE.

DATES.

DESTINATAIRES.

CCCCXLI1. CCCCXLI1I. CCCCXLIV. CCCCXLV. CCCCXLVI. CCCCXLV1I. GCCCXLV1II. CCCCXLIX.

CCCCL.

CCCCLI.

CCCCLII.

CCCCLIII.

CCCCLIV.

CCCCLV.

CCCCLVI.

ccccLvir.

CCCCLVI11.

CCCCLIX.

CCCCLX.

CCCCLXI.

CCCCLXII.

CCCCLXIII.

CCCCLXIV.

CCCCLXV.

CCCCLXVI. CCCCLXVII. CCCCLXVIII. CCCCLXIX.

1 8 mars 1 5 (> ç) .

2 1 mars 1 56q.

22 mars i56g. 3i mars i56g. 3i mars i56g.

Avril 1569. Avril i56g.

5 avril i56g. 1 2 avril i56g. i3 avril i56g. 17 avril 1569. 8 0 avril i56g. ai avril r56g.

6 mai i5(îg. 1 2 mai 1 56g. i3 mai i56g. 19 mai i56g. 19 mai i5Gg.

7 juin i5Gg. 1 1 juin i56g.

11 juin i56g.

12 juin i56g. i3 juin i56g. i3 juin i56g. ili juin i56g. i5 juin i56g. 17 juin 1569. 17 juin i56g.

Au duc de Florence

A M. de Fourquevaux. . . .

Au Roi Catholique

Au duc de Savoie

Aux seigneurs de Venise . .

Au Roi Catholique

Au duc de Florence

A M. de Fourquevaux

Au maréchal de Cossé

A M. de Rambouillet

A M. de la Mothe-Féiielon .

A l'évèque d'Auxerre

Au duc de Nemours

A M. de Rambouillet

A M. de Fourquevaux

A M. le comte d'Entragues.

Au duc de Nemours

A M. de Fourquevaux

Au Roi Charles IX

Au même

Au Roi Catholique

Au Roi Charles IX

Au même

A M. de Fourquevaux

Au Roi Charles IX

Au même

A M. le duc d'Anjou

A M. de Monluc

PAGES. 232

a33 233

234

a 34

235 235 a36

a36 238 2 38 a38 23g 23g 2 '10

2&0

ait 2 4)

262

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■M

245

246

247

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a5i

25a

•3 52

47.

372

TABLE CHRONOLOGIQUE.

\ [ M E R 0 S

D'ORDRE.

CCCCLXX.

CCCCLXXI. CCCCLXXIl. CCCCLXXIH. CCCCLXXIV. CGCCLXXV. CGCCLXXVI. CCGCLXXVn. CCCCLXXVIII. CCCCLWIV OCGCLXXX. CCGCLXXXI. CCCGLXXXII. CCCCLX XXIII. CCCOLXXXIV. CCCCLXXXV. GCGCLXXXVI. CCCCLXWUI. CCCCLXXXVIII. CCCCLXXXIX.

CCCCXC.

CCCCXCI.

CCCCXCII.

CGGGXCI1L

CCCCXi.IV.

CCGCXCV.

CCGCXCVL

CCCCXCVII.

H H ES.

i 8 juin i56g.

20 juin î. ")()().

21 juin i 569. 28 juin 1 56g. 28 juin i56g. Fin juin i56g. 1" juillet i56g. 1" juillet i5Gg.

2 juillet i56g.

4 juillet 106g.

4 juillet 1 56g.

8 juillet 1 56g.

g juillet i56g.

g juillet 1 56g. 10 juillet 1 56g. 17 juillet i56g. 17 juillet i56g. j8 juillet i56g. 26 juillet i56g. 2g juillet 1 56g. 3i juillet 1569. 2 août i56g. 5 août 1 56g.

1 1 août iô6g.

i5 août 1 .ni,,.

i5 août i56g.

ig août i56g.

2 4 août 1569.

DESTINATAIRES.

Au Roi Charles IX

Au même

Au cardinal de Guise

A M. le duc de Savoie

Au duc de Florence

A la princesse doua Juana

A M. le comte de Fiesque

A M™ la duchesse de Nemours-..

Au duc de Florence

Au Roi Catholique

A M. de Fourquevaux

A M"" la duchesse de Nemours.

A M. de la Mothe-Fénelon

A M. le duc de Nevers

Au pape Pie V

A M™ la duchesse de Nemours. .

A M. de la Mothe-Fénelon

Au Roi Catholique

Au duc de Savoie

Au duc de Nevers

A M. de Matignon

A M. de Fourquevaux

Au même

Au duc de Florence 1 .

A la reine d'Angleterre

Au Roi Catholique

A M. d'Escars

A M"' la duchesse de Nemours.

PAGES.

253 a53 a54

254 3.55 355 s56 3a- 357

257

258 260 360

iO-2 l6a

a63 263 »63

364 s64 265 a6G

iiii 366 267 367 368 268

TABLE CHRONOLOGIQUE.

373

NUMÉROS

D'OKDBE.

DATES.

DESTINATAIRES.

PAGES.

ccccxcvm.

CCCCXCIX.

D.

DI.

DU.

DIII.

DIV.

a8 août 1569.

4 septembre 1569.

5 septembre i56g. Septembre i56g. G septembre 1 56g. G septembre i56g.

7 septembre 1 5 ( î 9 .

8 septembre 1 569. 8 septembre 1 5Gg.

20 septembre i5fig. ao septembre i50g.

21 septembre i56g. 3o septembre 106g. 3o septembre i5Gg.

3 oclobre i56g.

7 oclobre i5Gg.

8 octobre i5Gg. 10 octobre 1 ÔG9. i3 octobre 1 56g. 2G octobre i5Gg.

1" novembre i56g.

3 novembre i56g.

6 novembre i56g.

8 novembre i56g.

8 novembre 1569. 12 novembre i56g. 21 novembre i5Gg. 21 novembre i56g.

\ M. d'Escars

369 3G9 aGg App. 337 269 270 271 971 272 273 974 274 275 270 976 276 978

a79 a79 379 281 381 281 382 3 83 a83 983 384

Au chancelier de l'Hospital . .

A M. le duc d'Anjou

V M°" la duchesse de Savoie . . .

\ M. de Fourquevaux

V M. de la Molhe-Fénelon . . .

Au duc d'Alencon

DV.

Au duc de Xevers

DVI.

A M. de Fourquevaux

DVII.

Au chancelier de l'Hospilal. . .

Dvni.

A M. le Premier Président

DIX.

\ AI. de la Mothe-Fénelon

DX.

A M. de Fourquevaux

DXI.

A M. de la Molhe-Fénelon. . . .

Î)\II.

A M. d'Humières

DXIII.

Au Roi Catholique. . .

DXIV.

\ la reine d'Angleterre

DXV.

A M"" la duchesse de Xemours. . . .

DXVI.

Dxvir.

A M. de Fourquevaux

DXVHI.

A XI. de la Mothe-Fénelon

DXIX.

\ M. de Bellièvre

DXX.

\ Mme la duchesse de Nemours. .

DXXI.

A M. de Fourquevaux

DXXII.

A M. le prince d'Evoli

DXXI II.

A M. de Fourquevaux

DXXIV.

Au duc de Florence

DXXV.

Au prince de Florence. . . .

MU

TABLE CHRONOLOGIQUE.

M HEROS

KOUP11B.

DXXVI. DXXVII. DXXVIII.

UNAIV

DXXXI.

DXXX1I1. DXXXIV.

DWWI. DWWII. DXXXVIU. DXXXIX. DXL. DXLI. OXLII. DXLIII. DXLIV. DXLV. DXLVI. DXLVII. DXLVIII. DXLIX. 1)1. DLL DL1I. 1)1,111.

DATKS.

a3 novembre i 56g.

37 novembre i 56g.

î" décembre i riiig.

5 décembre i 569.

1 1 décembre 1 5<ig.

17 décembre i56\). a3 décembre 1 jftg. ai décembre 1 56g.

a5 décembre iôGg.

97 décembre 10G9.

a8 décembre 1569.

3o décembre 1 5Gg.

1 1 janvier 1570.

1 a janvier 1570.

16 janvier 1 670.

18 janvier 1570.

37 janvier 1570.

1" février 1570.

1" février 1570.

7 février 1570.

7 février 1570.

7 février 1670.

7 février 1670.

g février 1670.

1 1 février 1570.

19 février 1 570.

ait février 1^70.

•26 février 1570.

DESTINATAIRES.

An duc de Florence

\ M. de Fourquevan*

A M. d^ BeUièvre

A M. des Bories

An duc de Nemours

A M. de Fourquevaux

Au même

A MM. Nicolay, premier président, el deCharmiault.

A M"' la duchesse de Nemours

A la reine d' Angleterre

\ M. le maréchal de Damvill^

\ M. Fourquevaux

A M. de Matignon

A M. de la Molbe-Fénelon

\ M. d'Humières

A M. de Fourquevaux

Au même

Au Roi Catholique

Au même

A M. l'évéqué du Mans

A M. de Fourquevaux

Au Roi Catholique

\u pape Pie V

A l'évéqué de Rayeux el à M. d'Humières

Au Roi Catholique

A M. d'Humières

A MM. les (;ens de la cour du Parlement de Paria \ MM. de Matignon et de Carrouges

PAGES

a 8a

..s', a86 a86 386

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•■'•97 997 a98

198 «99

TABLE CHRONOLOGIQUE.

375

MMEROS

DLIV.

DLV.

DLVI.

DLVII.

DLVIII.

DLIX.

DLX.

DLXI.

DLXn.

DLXIH.

DLXIV.

DLXY.

DLXVI.

DLXVU.

DLXVIII.

DLX1X.

DLXX.

DLXXI.

DLXXII.

DLWIII.

DLXXIV.

DLXXV.

DLXXVI.

DLXX VU.

DLXXVHI.

DLXXIX.

DLXXX

DLXXXI.

Il '.TES.

38 février 1570. a8 février 1570.

9 mars 1570.

3 mars 1070.

3 mars 1070.

3 mais 1670.

3 mars 1 .070.

3 mars 1670.

6 mars 1570.

7 mars 1070.

8 mars 1570. i3 mars 1070. i3 mars 1070. 1 i mars 1 670. aa mars 1670. 37 mars 1570. 37 mars 1070. 3o mars 1570. i3 avril 1 570. 16 avril 1570. 16 avril 1570.

Mai 1 570. 3 mai 1070. 3 mai 1Ô70. h mai 1570. ."> mai 1 Ô70. ig mai 1570. 30 mai 1 570.

DESTINATAIRES.

A M. de Fourquevaux ,

A M. de Mauvissière

A M. de Nemours

\ Mn" la duchesse de Nemours

A M. de la Mothe-Fénelon

A M. de la Valette

A M. Daffis

A M. Durant

A MM. de Bayeux et d'Humières

Au duc de Florence

A M. de Tavannes

A M. de Fourquevaux

Au même

A M. de Tavannes

A M"' la duchesse de Nemours

A M. d'Escars

A M. l'évêque du Mans

A M. d'Humières

A don Francès de Alava

A M. le duc de Nemours.

A M. le maréchal de Cossé

A M. l'évêque du Mans

Au duc de Florence

A don Francès de Alava

A M. de la Mothe-Fénelon

A don Francès de Alava

\ M M. lesprésidentNicolay et maître des comptes Guyol An duc de Florence

PAGE S.

299 299

3oo 3oo 3oo

3oi

30 3 303 3 0 3

3o3 3o3 3o3 3oi 3o5 3o5 3o6 3o6 307 3o7 3o8 3o9 3io 3n 3n 3la 3i3 3i.'i 3 1 S

376

TABLE CHRONOLOGIQUE.

\ I M ! ; 1! 0 s

D-OBDItK.

DLXXXII. DLXXXIE

DL\\\I\.

DLXXXV.

DLXXXVI.

DIAWVII.

DLXXXVni.

DLXXXIX.

DXC.

DXCI.

DXCII.

dxcui.

DXCIV. DXCV. DXCVI. DXCVII. DXGVIII. DXCIX.

DC.

DCI.

DCII.

DC III.

DCIV.

DCV.

DCVI.

DC \II.

D AT E S.

29 raai 1570. l'A juin 1 5 -j r j . t 9 juin 1 570. ao juin 1570. ao juin 1 570. 39 juin 107(1. :>s juin 1 570.

28 juin 1570. 38 juin 1070. 3 juillet 1 570. H juillet. 1 Û7C1.

1 9 juillet 1570. ai juillet 1570. 35 juillet 1570. 29 juillet 1670.

29 juillet 15711.

30 juillet 1570.

2 août 1570.

3 août 1570. 1 il août 1570. 1 9 août 1570. 19 août 1 570. i3 août 1570. 1 '1 août 1670. 19 août 1570. 36 août 1570.

ni SIGNATAIRES.

A M. do Morvillicr

A don Francis île Alava

A la reine d' Angleterre

A \1. de Bois-Février

A M la duchesse de Nemours

A M. le duc de Guise

A M. do Fnurquevaux

A M. do Bouille

A M. de Puygaiflard

\u maréchal de Cossé

Au même

Au duc de Florence

A M. de Fourquevaux

Au duc de Florence

A M. de Fourquevaux

A MM. les gens tenant la cour de Parlement à Paris.

Au Roi Catholique

A M. Martin de Beaune

A la reine d'Angleterre

\ M. le duc, de Mautouc

Au Hoi Catholique

A M. le duc de Savoie

A M. de Fourquevaux

A u moine

Au pape Pie V

\ M"" la duchesse de Florence

PAGES.

3l5

3i6 3 1 6 3i7 3>7 3i8 3*8 •'S 1 9 3tg 3«g 3ao 3a 0 3so 3a 1 3a 1 3a 3 3a3 3a'i 3a5 3a6 3*7 3a 7 3a8 3ag 33o 33 1

TABLE DES PERSONNES

À QUI SONT ADRESSÉES LES LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.

Alava (Don Francès de), 34, 5i, ■">3, 307, 3i 1, 3t 3, 3 16.

Ai.de (Duc d'), 1 Si.

Alençon (Duc d'), 270.

Angenres (M. d'), évèque du Mans, ■394, 3o6, 3i 0.

Angennes (M. d'), vidame du Mans, 1 4o, 169.

Angers (Le lieutenant général d'), C7.

Angers (Les maire et échevins d'), 124, i34.

Anjoc (Le duc d'), 79, 80, 85, 89, 91, 9a, 95, 97, 98, 107, 109, 1 13, 1 1 4 , 1 15, 117, 1 ao, lai, 122, 123, ia4, 125, 126, 25a, a6g.

Argosse (Le capitaine), 19, a6.

Auxerrë ( Amyot, évèque d'), a38.

B

Barrezieux (M. de), 16a.

Baveux (M. d'Humiéres, évêqnede),

397, 3oa. Bavonne (Les échevins de), 137. Beaumont (M. de), i4i. Beaune (M. Martin de), 3a4. Beauquemare (M. de), 167. Bellièvre(M. de), 381, 286. Bois-Février (M. du), 317. Bordeaux ( Les gens du Parlement de),

18Û. Bor.iEs (M. des), ni, 191, a86. Bouille (M. de), 1 55 , 1 56, 163,

3ig.

BnURDEILLE (M. DE), 87, 1 /| 9 .

Breul (Le capitaine), 18.

Carrocges (M. de) , a,il, 167, 1 5a ,

298. Charles IX,a42, a43, 244, 246,

a5o, a5i, 253. Charmiaux (Le maître des comptes),

288. Charries (Le capitaine), 160. Chartres (Les échevins et manants

de), 126, 1 85. Chàtillon (M. le cardinal de), i34. Châtre (M. de la), 1 53 , 1 55 , 1 56,

166. Cleruont. Voir Gap. Colignï (L'amiral de), i4a, i45,

i5o, 167. Condé (Le prince de), 4, 7, i33,

i4g, l5g. CossÉ (Le maréchal de), 5a, 56, 07,

161, i65, 168, a36, 267,309,

819, 3 20. Créquï (Le cardinal de), 186. Croc (M. du), 16. CnussoL (Antoine de), duc d'Uzès, 1 1.

D

Daffis (M.), premier président du

Parlement de Toulouse, 302. Damuli.f. (Le maréchal), aa3, 290. Danzai (M. de), 26. DuoN(Los;;ensduParlementde), » 10. i Durant (M.), 002.

Catherine de Médicis. m.

E

F.i.rèm: I M. Julien d'), 1 19. Entragues (Le comte d'), i56, l5g,

24o. Escars (M. d'), 222, 268, 269,

3o6. Espaux (M. d'), 16a. Esquillï (M. d'), l54.

Favelles, envoyé dans les Pays-Bas, 57.

Ferrare (La duchesse Renée de), 94, 96, 10a, io5, 116, i3i, i44 , 147, i54.

Ferrare (Le duc de), 3, 18, 4i, 54 , 75, 111.

Fervaques (M. de), i 3 1 .

Fiesqub (Le comte de), ig4, 208, a56.

Florence (La duchesse de), 33.1.

Florence (Le duc de), Cosme de Mé- dicis, 190, 197,214, 330,228, 329, a3o, a3i, a35, s54, 357. 283, 284, 3n, 3ig, 3ao.

Florence (Le prince de), 21.

Florence (L'amhassadeur de), a84.

Fontaine-Godard (M. de), 167.

Foi'RQUETAUX (M. De), 226, s33 ,

a36, 24o, a'4i, 26g, 273, 375, 379, 282, 383, s84, a85, a88, 390,292,293,994, agg.3o4. 3i4, 3i8, 3ao, 3at.

48

!'.ll I Ml I 11 Kl

378

TABLE DES PERSONNES.

G

Gap (M. de Clermonl, évoque 'le),

iû.">. GoRDES (M. de), 4o, 5o, 5g, 64,

05, Og, 73, 7/1.

Goi BOi I M- DE), 27-

Grintrie (M. de), 28.

Gi ise (Le cardinal de), 254.

Guisg (Henri de), 3i8.

Guyot, maitre des comptes, 3i4.

II

Hesse (I.e landgrave de), 28. Huspital (Le chancelier de l'), 269, 273.

HuMlERES (M. D'), 2,8, !2, 1(5, 17,

32, 3a, 35, '11, 53, 64, g5, 108, 167, 168, 157, 175, 197. 198, 276, 3oa, 307.

Jiuna (Dona), a55.

La Foiiest (M. lîoclu-lel de), 118,

l'n. La Motiik-Fémci.on (M. de), 218,

"j3, 2.38, 260, 263, 270,275,

b8 1, 391, 3oo, 3i 3. Larciier (\L), 172, 202,31(1. La Valette (M. de), 3oi. Leicesteii (l.i' bonite de), ig/i. Limoges (L'Aubespine, évèque de),

i3o, 1 3â. Li de (M. du), iC3.

M

Mans (L'évéque du). Voir Avenus. Mans (M. le vidas» du). Voir As-

GENSES.

Mamoije (Le duc de), 4o, 137, 3.'i(ï. Martigi es (M. de), 1 72.

Maitihuso (M. de), i65. Matignon (M. de), 1, 3, 6, i5, 59,

fio , 63 , 9 '1 , 1 '1 (i , 161 , 163, 173.

«65, 391, 299.

Maugiron (M. de), 9, 45, 90, 186. Mu -vissièiiei M. Caslelnau , s'dï), 309. Medicis (Le cardinal de), 187. Meii.leraie (M. de la), 4, 1 35. MoM.Dc (M. de), i36, i4o, i45,

3 3 3. 353.

Montmorency (Le connétable de), i3,

1 4 , 20, 34, 29, 5 1 , 5s, 54. Montmorency (Le maréchal François

DE), 30, 22, 12g, l33 , 3ig, 2 26.

Montpensier (Le duc de), 17.3, 17'L Montpensier (François de), prince-

daupbin , 1.37. MonvuLiER (M. de), i3o, i33, 3 1 5.

N

Nemours (La duchesse de), iô, 4i, 45, 137, 217, 229, 257, 260, 263, 268, 279, 281, 288, 3oo, 3o5, 817.

Nemours (Le duc de), 8, 17, 83, 85, 96, 98, 99, 102, 107, 110, ii4, 116, i3i, 127, 191, 19.3, ig6, 197, 198, 199, 300, 201,

203, 203, 204, 208, 20g, 311,

312, 2i4, 216, 228, 329, 23g,

a4i, 287, 3oo, 3o8. Nevers (M. le duc de), 5o, 60, 63,

66, 68, 69, 70, 71, 73, 76, 78,

82,83,84, 88, 90,92, g3, g4,

1 1 4, 262, 264, 271. Nicolaï (Le président), 3i4. Norris (Sir Henri), 3i.

Paris (Le premier président du Parle- ment de), 274.

Paris ( Les échevins de), 16, 4g, 5o, 57.

Paris (Les gens du Parlement de), 323.

Philippe II, 34, 44, 61, 62, 75, i83, ig3, 2o4, 207, 23.5, i43, 235, 2'i4, 257, 262, 367, 370, 293, ag6, 297, 323, 327.

Pie V (Le pape), 77, îag, 176, 301, 262, ag6, 33o.

Puy-Gaii.lard (M. de), 319.

Rambouillet (M. de), 238, ai Rennes (L'évéque de), g3, i(ït.

173. Rieux (M. de), 168. RolBKB (Les manants et habitants

de), 1 47. Rouen (Les inananls et habitants de),

i55. Rut-Gomme, prince d'Evoli, a83.

S

Sainte-Preuve (M. de), 173. Savoie (La duchesse de), 335. Savoie (M. le duc de), 62, 68, 70,

71, 73, 317, 327, 2.3'l. 2Ô4,

264, 337. Saxe (Le duc Auguste de), 170. Saïe (Le duc Guillaume de). 198. Sénarpont (M. de), 55, g7, 98,

136, i4g, iÔ3, 176, 187.

Tavaknes (M. de), 1, 34, 37. 35, 67, 6g, 1 38 , i3g, i58, 3o3, 3o5.

Tende (Le comte de), si.3.

Toulouse (Les capitouls de), 167.

Tours (Les échevins el manants de). i5s, i56, 1 58.

Tranchelyon(M. de), 6, ai.

Valette (M. de la), 3oi.

Vaupergne (M. de), 1 0.

Venise (Les seigneurs de), i33, 187,

288, a.34. Verdun (Lesniananls et habitants de),

161. Viai.lard (Le président), Oii.">. Vieilleulle (Le maréchal de), 10,

1 13.

Villars(Lc marquis de), ig.3. VlLLBBOI (M. de), .'17.

TABLE DES MATIERES.

AlGlEPEBSE, 336.

Aixe, sur la Vienne, 2/1 3; a5o, note.

Alaminm (Nicolo), recommandé par

Catlierine au duc de Florence, 79.

Sa mission à Florence après la paix de Sainl-Germain, 33o, 33a.

Alava (Don F rancès d'), ambassadeur d'Espagne. Sa colère signalée par Catherine à Fourquevaux, 5. Se plaint de navires pris par les compagnons du fils de Monluc, 5, note. Ses nouvelles plaintes, 7.

Lettre que lui écrit Catherine à l'occasion d'un pilote portugais, 34. Audience qu'il obtient, A3. Se plaint de la levée des Suisses dirigée contre l'Espagne, 44 ; De l'argent envoyé en Corse, 64. Prend fait et cause pour l'ambassadeur de Portugal, 44. iNotifie ses nouvelles lettres de créance, A4. Proteste de son dévouement envers Charles IX, 1AA. Assure Catherine que la reine sa fille ne suivra pas le roi en Flandre, hh. Catherine écrit à Philippe II pour se louer de lui, hh. Lettre qu'il reçoit d'elle au sujet de l'enlèvement des dé- pêches du courrier du duc d'Albe, 5i. Prévenu que Lansac fait une information à ce sujet, Al. Catherine lui exprime ses regrets sur les déprédations commises sur des Espagnols, 33, 54. Ses offres à Charles I\ après la surprise de

Meaux, Ci, 63. Son entretien avec Catherine au sujet de la paix, 10a, 106. Catherine lui livre les Flamands pris à Saint-Valéry, 166. Refuse les paquets des dé- pèches dont les porteurs ont été tués, 170. Sa colère à ce sujet, 171. - Refuse de nouveau de re- cevoir les dépèches prises sur les deux courriers tués en revenant d'Espagne, 178. Approuvé dans son refus par le duc d'Albe, 178.

Ses plaintes au sujet du deuil de don Carlos, 179. Offre un secours à Charles IX du coté du Béarn et de la Navarre, 189. Promet à Catherine de la renseigner sur ce qui se pratique en Espagne pour les mariages projetés, 2i5.

Promesses qu'il reçoit de Ca- therine de faire justice des dépré- dations dont il se plaint, 3 1 3.

Invité par elle à venir la re- joindre à Gaillon, 3 16. Propos qu'il lient à Charles IX et dont Catherine s'offense, 333. Ex- plication qu'elle a avec lui au sujet de la remise du mariage de sa fille avec le roi de Portugal, 327. Fait courir le bruit du mariage de Marguerite de Valois avec le duc de Guise, 329.

Albe (La duchesse d"). Prescriptions que lui transmit Catherine sur le régime que doit suivre sa fille la reine d'Espagne, 160.

Albe (Le duc d'). Son passage dans les Pays-Bas annoncé par Cathe- rine, 2 4. Sa venue provoquera des troubles, 35, note. Protesta- tions que lui fait Catherine à Bayonne, 33, note. Excuses qu'il donne, 09. Les dépèches de son courrier prises, 5l. Fait arrêter les comtes d'Egmont et de Hornes. 57. *- Remercié par Catherine pour secours offert après la surprise de Meaux, 63. Des courriers por- teurs de dépêches à lui adressées tués parles chemins, 170. Les dépè- ches retrouvées envoyées à M. de Ferais pour les lui remettre, 171.

Approuve Alava de les avoir refusées , 178. Visité par M. dp Saint-Gouard, 1 84. Assure Catherine de sa bonne volonté. 18 A. Promet son assistance. l84. Catherine voudrait qu'il put s'entendre avec le maréchal de Cossé et le duc d'.Uimale, 190: 192, note. Remercié de ses bons offices, 2o3. - Prévenu que le secours qu'il a sollicité est prêt, 3o3. N'envoie pas ce qu'il a promis, a48. Fourquevaux char- gé de le mettre en demeure, 2 48.

Invite Catherine à ne pas risquer une bataille, 249. Secours at- tendu de lui. a5o, note. Le retarde, 358. Envoie de l'argent à Marie Stuart, a54. Cherche à rompre le projet de mariage de

48.

380

TABLE DES MATIÈRES.

celte reine avec Norfolk, a56. Se plainl de la sorlie d'une llolte de la Rochelle, 3a8, noie. Se rend ;i Nimègue pour recevoir In nouvelle reine d'Espagne, .'i-1;). Albhbt (Jeanne d'). Catherine invite Monluc à la bisser en repos, i36.

Sa lettre à la reine Elisabeth pour obtenir son concours, 1 38 , noie. Écrit à Cécil pour le prier de continuer son bon vouloir à la

protestante, 318, noie.

Sa lettre à la reine d'Angleterre pour réclamer son assislance, aa5 , note. Atténue auprès de (iciil l'importance de la défaite de Jarnac , a3i, note. Se joint à l'amiral de Coligny, a43. Se tient à la Rochelle, a4G. Lettre louan- geuse qu'elle adresse à la reine d'Angleterre, a6o, note. En- voie d s députés pour la paix, aq4.

Favorable à sa conclusion, 3o8, note. Ses députés attendus par Catherine, 3ia, 3a a, note. Ses lettres à Catherine, 3e appendice, 346 et suiv.

Alençon (Le duc d'), chargé du gou- vernement de Paris, aali , note; De l'aire exempter les maisons de l'Mospilal de garnisons, 268. Prévenu par Catherine de la levée du siège de Poitiers, 371. Éva- luation de son apanage, 288. Catherine ne permet pas qu'il em- piète BUT l'autorité de MM. de Car- rnuges et de Matignon dans leurs gouvernements, agy.

Allemâgme(L'), 198, aa5, a4g, 2;>g, a6o.

\i.li:ihm)s ( Les 1, 358.

Ui.mi: I M. o'), 10g.

Auieida, 38. Note sur lui, 38.

Porteur d'une lettre de Catherine

pour Philippe II , tj35. Amboise, 131, noie. Ahïot, évéque d'Auxerre, délivre les

prisonniers de Metz, aag, note.

Catherine lui redemande l'ab-

baye de Belle-Perche, a38. Pourvu de l'évéché d' taxerre, 396. Précepteur de Cliarles IX ei du duc d'Anjou, 396.

Andelot, va attaquer Poissy, ta. liens envoyés par lui cl par l'amiral pour porter deniers pour les retires sont pillés et faits prisonniers, i43, note. Sa lettre à Catherine pour s'en plaindre, i43, note. Catherine se réjouit de sa mort, aii. Note sur la cause de celte mort, a '1 1. L'ambassadeur d'An- gleterre Norris cioil qu'il a été em poisonné, aOi, note.

Angexhes (Charles d'), cardinal de Rambouillet, évéque du Mans, en- voyé à Rome, i.'io. Chargé d'une mission à Florence, i4o, i8.">, 197. Demande un nou- veau secours à Pie V, a G 3. - Recommande les enfants de feu M. de la Bourdaisière, ig4. Reçoit le double des propositions de paix faites aux protestants, 3oG. Prié de rassurer le pape et de bien lui faire entendre les considérations qui obligent à la paix, 3oG. Rend compte de l'audience que lui a donnée Pie V et des raisons dont il a appuyé la nécessité de la paix , 3o6, note. Fail part de la réponse du pape, 3o6, 307, note. Catherine lui envoie une lettre de Charles IX pour le renseigner sur la négocia- tion de la paix, 3 10. Son en- tretien avec le pape, 33 1.

Angennes (Nicolas i>'), vidame du Mans. Catherine lui annonce l'envoi de son frère l'évêque du Mans ;i Rome, 1/10. Ordres qu'il reçoit pour faire observer l'édit de pacifi- cation, i4o. Note sur lui, i4o. Félicité par Catherine de ses bons services, 1G9. Reçoit la formule du serment è exiger des catholiques, 1 70.

Argsrs, 389, 391, 392, sg3, sg'i,

3g5, agG, 397, 398, 3gg, 3oo.

3oi, 3o3; 3o6. Axgers (Les habitants »'), rassurés

sur la sûreté de leur- ville. ia4.

Prévenus de la paix par Catherine,

i3.'i.

(Le maire et les écbevins d'},

complimentés par Catherine poui

leur dévouement, (17. Angeuville, 128, note. Anglais. Le prêche de Saint-Malo

leur esl interdit , 1 .">5. Exécutés

à Niort, 218. ANGLETEnitE ( L' ) , i 19, alig.

Ancoclème (Levée du siège d'), 192, note. Menacée par gens sortis de la Rochelle. 399.

AiMiorsoi-i-K (Le comte Jehan D'). Ses intrigues en Suisse, a8, 3g, 43.

Asjoi (Le duc d'), nommé lieutenant général, 7.3, 74. note. Cathe- rine craint pour lui la fatigue de

la premier.' journée de marche, 77. Prié de faire délibérer les chefs de l'armée sur un avis que lui porte liiron, 79. Instruction que lui donne Catherine pour les mouvements de ses troupes, 80. Prié de donner souvent de ses nou- velles, 80. L'élat de ses troupes lui est demandé pour les payements à faire, 80. Invité à faire déli- bérer les chefs de l'armée sur le nui- moire apporté par M. de la Gastine, 80. Le leur soumet, 81. note. Conclut personnellement en laveur de Ih paix, 81, note. Prévenu de la marche des Gascons prèls à se rallier à lui, 85. Va rejoindre l'armée, 89. Inlerrogépar Cathe- rine sur les articles envoyi s poui la paix au prince de Condé, 89. In- structions que lui donne Catherin ! pour la conduite de la guerre, 91. Prié de renvoyer la compagnie du sieur de Chaulnes, 93. Cathe- rine lui écrit que Brissac se plainl du trop grand nombre de colonels au camp , 93 ; Lui parle

TABLE DES MATIERES.

381

d'une panique des Parisiens, 91 . Mémoire qu'elle lui adresse, 95.

11 annonce le succès remporté par Brissac, 97. Charles IX lui en parle, 97, note. Catherine lui envoie le chirurgien M" Léo- nard Botal, 98. - Elle lui pres- crit certains mouvements de troupes, 110. Il demande l'abbaye de Montmoriu pour Sarret, 108. Prévenu par Catlieriue de l'envoi «les sommes destinées au payement de l'armée, 109. Instructions qu'elle-lui donne pour le payement des courriers, 109. Averti d'une sortie de ceux d'Orléans, 109. Demande des canons, n3. Ob- servations que lui adresse Cathe- rine au sujet du commandement des compagnies de Gascons, 11 3.

Invité à renforcer le prince- dauphin, 1 1 3. Lettre qu'il re- çoit de Damville au sujet de la que- relle de Martigues et de Méru, 11G, note. Fait occuper Mon- largis, 117. Prié par Catherine d'envoyer M. de Ventadour en Lyon- nais, 120. Renseigné par elle sur la marche des protestants et de l'amiral, 13a; Sur le lieu doit se trouver le duc de Saxe, 12e. Elle lui prescrit les me- sures à prendre pour la con- duite des deniers destinés audit duc, îaa. Lettre que lui écrit Charles IX pour lui indiquer le chemin suivi par le duc de Saie, 13 9, note. Prié d'envoyer le maréchal deCossé en Poitou, ta3.

Prévenu du passage d'un gros de cavalerie, 1 a3. Invité à taire acheminer les compagnies de Mati- gnon , de Bouille et de Villermois , inh. Félicité par Catherine de ce qu'il a fait pour arrêter la marche des protestants, 120. Craintes qu'elle lui manifeste d'une attaque sur Paris, 120. Précau- tions prises par lui, 12 5. Averti

du départ des protestants de Tours pour la Bretagne, i5a, note. Cité, 1O9. Son départ pour l'armée annoncé par Catherine à M. d'Escars, 188. Rejoint par le marquis de Villars, ig3. Son armée près de Poitiers, 190. Sa jonction avec le duc de Mont- pensier, so3, note. Prières pour son heureux succès, 208. Attend les forces du comte de Tende pour combattre, 21 3, note. Cathe- rine désire qu'il puisse se joindre à Damville, 223. Reçoit un ren- fort de reitres, 2a5. Sa lettre au duc d'Urbin pour lui annoncer la victoire de Jarnac, 33i, note.

Prêt à se joindre au duc d'Au- male, 2/1 1. Côtoie l'armée pro- testante, 2/i5. Dispositions qu'il prend pour son armée, a5o, note.

Reçoit une lettre interceptée de l'amiral, a5a. Renseigné sur la situation de l'année protestante, 262; Sur le mécontentement des reitres non payés, 262. Le ca- pitaine Chenry lui est envoyé par Catherine, 269. Annonce au duc de Nemours la levée du siège de Poitiers, 271, note. Opéra- tions de son armée, 276, note. Occupe Ingrande, 273, note. Victorieux à Moncontour, 376, 278, note. Villes qu'il reprend, 280, note. Présent à l'audience de La Personne, 2 85, noie. Éva- luation de son apanage, 288, 3l4.

Elevé par Amyot, ag6. Cité, 297. Sa main désirée par Elisa- beth, 3i3. Cité, 3ag, note.

Anjou (Le duché d'), 288, note.

Anjou (Le prévôt du duc d'), chargé d'informer sur un guel-apens dont se plaint Coligny, 1/13.

Anne d'Autriche, regardée par Charles IX comme saliancée, 200, 207. Son départ pour l'Espagne différé, a5a. Se met en route, 270. Confondue avec sa sœur

cadette Elisabeth par Fourque- vaux, 273. Ordres donnes à Bouille pour sa réception, 3 19. Ce que dit Charles IX à Four- quevaux de son départ pour l'Es- pagne, 3a8, note. Son itiné- raire pour s'y rendre, 327.

Antiïeciucx (Le capitaine), porte à Coligny une lettre de Catherine. idti.

An vers, 21, 57, note; 112, 3ag.

Aragon (L'), i32.

Akagon (Les cours 'd'), Ag, note.

Abdennes (Les), 192, note.

Abdbes, 36 , 1 13.

Argentan, 3i6, 3iS, 3jg.

Abgosse (Le capitaine), reçoit de Ca- therine l'ordre d'interdire le séjour de Calais aux Italiens ou autres, étrangers, 19. Complimenté par elle pour la réception faite aux Anglais envoyés par la reine Elisa- beth, 20. Sa lettre à Charles IX pour lui annoncer l'arrivée à Calais de Smith et de l'amiral Winler, 27, note. Avertit le Roi de la sortie de la Hotte anglaise, a5, note.

Armagnac (Le cardinal d'), 25a.

Abbas, 32.

Arschot, 2 j. note.

Abtenav, 201.

Artésiens, menacent le village de Vil- liers, 307.

Aubespine (L'), fait part à Charles i\ du peu de respect qu'ont pour lui les Limousins, a54.

Aubbetb (Georges), chargé du paye- ment des troupes, 19g.

Aumale (Le duc, d'). Sa présence à Paris, 60, note. Reprend les passages de la Normandie, 71. Enfermé dans Sens, 80, note. Va au-devant des reitres, 88, note. Cité, a3, note. Ras- semble ses forces en Champagne, 9/1. Assez fort pour repousser les reitres, gli. Cité, g3, i5g, note; 177. note. Chargé d'en)-

382

TABLE DES MATIERES.

pocher l'entrée du duc des Deux- Ponts, i 36 , noie. Revient en Champagne, i8g. Ses opéra- lions en Picardie, 199, noie. On rompte sur lui pour barrer le pa-sage au dur des Deux-Ponts, 31 ■y. Cilé, 228, note; a3a, noie Chargé d'attaquer le dur dos Deux-Ponts, 33g, noie. Prêt à se joindre au duc d'Anjou, ail, note. Poursuit le duc des

Deux-Ponts, a4'i. Ne peut ob- tenjr d'entrer eu Franche-Comté,

•i'ii). Se joint à l'armée du dur

d'Anjou, a58. Aistruvelle (Combat d'), ai, noie. ■Un riche (Don Juan d'), 48. AuTtin , 78. AiTCNOis (Ligue catholique de 1'),

i5g, note.

AUVERGNE (L'), 2^5.

Auvergne (Le duché d'), a88. note.

Aixeiire, 107, iu8, 107, 108, note;

1 22 , 1 33 , noie; ig3 , noie. Ai \ 1: n n e ( L'évéchéri") donné à Amyol ,

Anxtrnu (L'évoque d'). Voir Amïot. Aixerre (Meurtre commis à), i63,

note. Avaugour (M. d'). Ses compagnies.

11 3. Avignon (Le conitat d'), fto. (Tentatives sur), i3.

B

Bacara , 391, noie.

liAiui (Le marquis de). Secours qu'il envoie à Charles IX, 334.

Bâillon (Adrian), nommé chevalier de l'ordre, 5o. Letlre de Charles IX à ce sujet, 5o, note.

Bâillon, commissaire des (pierres, ao.

Baldivovf.tti (Henriette de), recom- mandée par Catherine au duc de Florence, 10.

Banes, va au-devant du duc de Saxe, la 3.

Barbhibdx. Lettre que lui écrit Ca- therine, 16a.

Barcelone, 4g , 370.

Barge (M. de la), 2Ô2.

Bassompierbe (Lesreilres de), 11a, note; 1 13. Cité, 367.

Hatulsse. Sa compagnie, 11.3. Excusé auprès du duc d'Anjou, 119. Letlre de Charles IX à son sujet, 11g, note.

Il\ii»>\ (Raymond), nommé avocat général au Parlement de Bordeaux,

i84. BadoÉ (La haronniede). 288, note. BatoRRI, 33, note; i.r>4. note: 95g,

noie. (Les échevins de). Lettre que leur

écrit Catherine pour un reinhniir-

sement, 137. I!hwi\ (Le). Son soulèvement. i33,

noie: 18g.

Beaton, envoyé de Marie Sluarl, i'i.

Beadchesne ( Le commissaire ), chargé de surveiller les protestants, 57.

Beauport, envoyé près de Charles IX, a5i.

(Lecomlé de), 288, note.

Beaulieu (La (erre de), 112, note.

I!i:ai 11 ont. remercié par Catherine des nouvelles qu'il lui a données de Marie Sluarl, 1 '1 1 . Invité à ne pas la quitter, i4 1; A s'entendre à ce sujet avec La Foresl, l'ambas- sadeur de France en Angleterre, i4i, i4a.

Beaiuiont-sir-Oise, ia4.

Beupré (M. de), porteur des ordres de Catherine auprès du maréchal de Cossé, 3ao.

Beauqobmare (De), maître des conip- les. Lettre que lui écrit Catherine au sujet de déprédations à ré- primer, 1 65.

Biaov vis, 75.

Bi: u:\ais la .Viole, négocie la paix, 28g, 3o8, noie.

Begat, conseiller au Parlement de Dijon. Coudé se plaint de ses pro- vocations, i5g, note.

Br-LLECARDE (M. Dli), 80, i)il.

Belle-Perche (L'abbaye de). Sa ces- sion demandée par Catherine à Ainyot, 938.

Bcllièvrei M. de), 28,70. Invité à ne pas quitter la Suisse sans avoir

mis lion ordre aux affaires à lui con- fiées, 281. Prié de faire ache- miner les Suisses, 386. Cilé, 3a4, note.

BÉnÉVENT, 9&9.

Berghes (Maximilien de). Raconte au cardinal de Cranvelle la prise de Valenciennes, a , noie.

Besnier, envoyé à Florence, 18, 4i.

Bessins, a4a.

Birague (Le président de). Tentative qu'il signale sur la citadelle de Lyon, i4. Gouverneur de Lyon. 1 7, note. Remplacé par le du; de Nemours dans le gouvernement du Lyonnais, 17-1. Sommes que lui remet Julien d'Elhène. 11g. 324, note.

Biruîue (M"'° de). Recommandée par Catherine au duc de Mantoue, 1 36

Biron(M. de). Sa conduite vis-à-vis des protestants de son gouverne- ment approuvée par Catherine, 1.57. La prévient de la marche des réformés, 3o5. Portent des propositions de paix, 3oS; 3o8, noie; ,'ti 11, note. Attendu par Catherine, 3ia. Négocie heureusemenl la pai\ , 3a5.

Blandv (Le château de), 8;"), note.

Bioie 1 La ville de |, 80. Assiégé* 1 i.'i. Sa prise. 131, i33, note.

BocnsTBii. Voir La Korest.

Bohème ( Les princes de), 48.

TABLE DES MATIERES.

383

Bois d'Ennebourg (M. de), 236,23g.

Bois-Février (M. de), chargé de re- mettre au porteur envoyé par Cathe- rine la vaisselle de la haillive de Caen, 317.

Bologne (Le sculpteur Jehan de). Slalue que lui commande Calho- rine, 20.

Bonacoursv, recommandé par Cathe- rine au duc de Florence , 190, 191.

Boiutig (Le capitaine), 1 17, note.

Boncourt (M. de) envoyé par le car- dinal de Châtillon, 1 34. Sa mort, a5o.

Bordeaux, 19, 54. (Le Parlement de), i84. Sa sûreté menacée, a5a.

Bordillon (Le maréchal de), 27.

Bories ( M. des) chargé d'aller assiéger la Rochelle , 111. Félicité par Catherine, 127. Invité par elle à la renseigner sur la situation de l'ennemi, 28C.

Botal (Léonard), chirurgien envoyé à l'armée du duc d'Anjou, 98.

Bouchatanes, i32,noto.

Bouchefort. Sa lettre à la duchesse de Ferrare, 58, note; Lui an- nonce la journée de Meatix, 60, note. Les propositions de paix, 128.

Bouille (M. de). Sa compagnie, 126. Excuses qui lui sont données pour réponse retardée, 1 35. Le Roi lui envoie l'état des forces destinées à la Bretagne, 1 35. S'en remettra aux ordres que lui apportera M. de Martigues, 1 55. Approuvé pour la défense faite aux Anglais d'assister au prêche de Sain I- Malo, 1 55. Complimenté par Catherine sur le hon ordre main-

tenu en Bretagne, 107. Invité par elle à veiller à la sûreté des châteaux de Thiauges et de Mon- tagu, menacés par les prolestants, 162. Chargé de réprimer les déprédations dont se plaint l'am- bassadeur d'Espagne, 3i3. Lettre que lui écrit Catherine au sujet de la réception dans les ports de la Bretagne de la nouvelle reine d'Espagne, 3 19.

Bouillon (Leduc de), 285, note.

Bouivin, l'envoyé du duc de Savoie, 2 53.

Boillant, receveur général de Paris, arrêté pour malversation, 18.

Boulogne (La ville de), 48, 4g. (Le château de), i5o, i52, 1 53 , i54, i55, i56, 157, i58, i5g, 160, 161, 169, 1 63, i65, 166, 167, 169, 170, 179, 173, 174. (Le port de), 3o5.

Bourbon (Eléonore de), sollicite le prieuré de Prouville, 3 1 1 .

Bourbon (Le cardinal de), 1 i5, a53, 385, note; 394, note.

Bourbon (Madeleine de), titulaire du prieuré de Prouville, 3n.

Bourbonnois (Le), 245.

BonRDAisiÈRE( Le cardinal delà), 996.

Bourdeille (M. de), envoyé à Char- tres, 87. Lettre que lui écrit Charles IX, 88, note. Autorisé à passer par Paris, 93. Repro- ches que lui adresse Catherine au sujet des violences commises par sa compagnie à Corheil, i4g. Note sur lui, i4g.

Bourdillon (Le maréchal de), 99.

Bourdin (Le procureur général), rem- placé par La Guesle, 298.

Bourges, a44.

Bourgogne (La), 35, 166, 176, 217, note; 245, 2.59, 3o5. (Les places de). Leur sûreté confiée au duc de Guise, 3 1 8.

BOURGUECIL, 279.

Bousav tue et vole le frère de la petite Nojent, 3i 5.

Bouvier (Le fermier Pierre). Un des gros débiteurs de Catherine, 161.

Brantôme. Cité, i4g, note.

Bray-sur-Seine, 86, note.

Bréan (M. de), envoyé en Angleterre par les chefs protestants , 3 2 4 , note.

Bréicté (M. de), remplace dans le commandement de Rouen M. de Carrouges, i58. Refuse de se rendre à Rouen, i56, note.

Brémond d'Ars, i84, noie.

Bresse (La), 2-'î, ai5, a55.

Bretagne (La), 5, note; i53, note. Maintenue dans l'ordre par Bouille, 157, 3o3, note.

Bretons (Les), 91.

Brezé (M. de), nommé gouverneur du château d'Angers, 121.

Briançon (Archives de), 65, note.

BniANSON (M. de), va trouver son frère le comte du Lude, i63.

Brissac (Le comle de), tué devant Mussidan, 24 1. Regretté par Catherine, a4i. Lettre du din- de Monlpensier à Charles IX sur sa mort, a4i, note.

Brulabt (Nicolas). Catherine com- mande aux gens du Parlement de Paris de l'admettre en qualité de maître des requêtes, 3a3.

Bruxelles, 2 5, note; 57, note.

Burgos, 173, note.

Busseul, 220, note.

Bussv (M. de), s* de Senigham. Cité.

Cabanes (Le capitaine), 36.

Caen (La haillive de). Sa vaisselle,

3,7.

Calais. Son séjour interdit aux étran- gers, 19, 33, note; 4g, note. Sa restitution demandée par la

reine Elisabeth, 27, note: 29, note; 3o, 3i, 32. Tentatives sur cette ville. 394, note.

384

TABLE DES \l ITIÈRES.

CiMBEil (Troubles de), 31.

Camille. Envoyé auprès du duc de Ne- vers, 7Û. Cité, 91.

Caudale (M. de), .Vi.

Cai\lo8 (Don). Son emprisonnement, i3o. Catherine en demande des nouvelles à Fourquevaux, i3a. Plaintes d'Âlava à l'occasion de son deuil, 179. Catherine parle de sa disgrâce irréconciliable, 208.

Cwi\ivai.et(M. de), 10'!, noie; n3, iai, a86, note.

Cabhouges (M. de), complimenté pour le service rendu pour les baux el fermes dos bailliages de Rouen et d'Evrcnx, a. Sa lettre à Ca- therine pour les basses fermes de Rouen, a , note. Lettre que lui écrit Catherine ou sujet de l'artil- lerie des villes de Rouen et d'Évreux, ii. Remplacé dans le comman- dement de Rouen par M. de Bréauté , 1 55. Prescriptions qu'il reçoit de Catherine pour la garnison de Rouen, el la punition des meurtres commis dans ladite ville, ig5. Rassuré sur les empiétements que le duc, d'Alençon se permettrait sur son autorité dans son gouverne- ment, 398.

Cars (Le), occupé par l'armée protes- tante, a46.

Casihib (Le duc Jehan). Sa lettre au Roi, i33. La Fontaine-Godard lui est envoyé, i33. Ses reitres, t45. Leur payement, i5o. Ses troupes côtoyées par celles de Tavannes, i5o. Charles IXcraint qu'il ne revienne en France, 25o, note. Il s'apprête à y entrer, »5o,

Castelak. Le médecin de Catherine, 11 fi, 1 a3, note; 3*9.

Catalogne (La), i3a.

Cateai'-Cambiiésis (Le traité de), a5, note; 3o, 3l .

Cwaigses envoyé à Londres après bataille de Monconlour, s58, note.

Cavalcanti (Jehan de). Recommandé

par Catherine el Charles IX au duc

de Florence, 33. Cavaj.cahti (Maynard de), marié à

Lucrèce Gagliano, 33. Caies, le secrétaire d'État, 318,329. Cécil, 64, note; 71, note; 79, note.

Hostile à la France, ai 8, note.

Lettre que lui écrit Jeanne d'Albret pour le prier de persister dans son bon vouloir à leur égard, ai 8, note. Nouvelle lettre qu'elle lui adresse sur la bataille de Jarnar, aa3, note. Lettre de remercie- ment que lui envoient le prince de Coudé et Henri de Navarre, aa4.

Renseigné, sur la situation de l'aria, 33li, note. Lettre qu'il reçoit de Henri de Navarre et de Henri de Bourbon à la suite de la bataille de Moncontour, 277,278, note. Favorable au mariage de Marie Sluart avec Norfolk, -171), note. Prévenu par Henri Noms des mauvais desseins du cardinal de Lorraine, 180, note. Lettre que lui écrit le cardinal de Cbàtillon pour le mettre au courant de la né- gociation de la paix, 3o8, 3og, note.

Cessac (M. de), 107. Chaillï, 91.

Cualmebs. Cité 27a, note. Chalos, 261, note. Ghâlons, 96, 16a, 32 1. Chalus, a 43 , 346.

ClIAMBtl'.I, 1 6.

Cbahbbe (M11" de la). Son mariage recommandé par Catherine au din- de Savoie, 264.

Champagne (La), 80, 8G. 88, g4, 100, 163, SOI. (Payement des troupes de), 199, aoo. La garde de ses places confiée au duc de Guise, 3 18.

r,iiA\ii>ir.Nï (M. de). Lettre qu'il reçoit de Catherine pour un meurtre com- mis à Amené, i63, note. Ce que Condé dit de lui, 169, note.

CiiANTEHBSLS (M. ft:). Sa compagnie

envoyée pies du prince-dauphin,

117.

ClIANTII.I.Ï, <>■•.

Cn winw u. Les dépêches à lui des- tinées sont prises, 171. Propos qu'il a tenus sur la loue reine d'Es- pagne , .'! 1 8.

Chapelaib (Le médecin), 282; a84.

C11 u'Ki.1.1: ( De la ), sa compagnie, 1 1 0.

Chabamobt (Le colonel), 90. I Chabiié (La), meuacée par le duc des Deux-Ponts, a43, note. Secours réclamés par Catherine pour sa dé- fense, s43. Le duc des Deux- Ponts en prend le chemin, a44.

Importance de sa prise, 240.

Catherine imite Charles IX à tenter de la reprendre, a5i, 27G. note.

Cbablbs (L'archiduc). Son voyag Espagne, si5- Note sur sa mis- sion, a 19.

Ciiables IX, cité, a, note. Prie Matignon d'obvier aux dangers du grand nombre d'étrangers et vj;;; bonds passés en Normandie, 6, note. S'applaudit d'avoir fait lu paix d'Ainboise, i3, note. Se gardera, tant qu'il pourra, de re- tomber dans la guerre civile, i3 note. Lettre de lui à la reine Elisabeth, i5, note. Cité, 18, noie. Sa lettre au maréchal de Montmorency pour lui pres- crire de surveiller les protestants de Paris, 20, note. Accusé de vouloir conquérir la Corse, 34. Écrit à Danzay qu'il a fait défense à ses sujets de prendre du service à l'étranger, afi. Lettre que lui écrit le capitaine Argossc au sujet de Cal, us, note. Sa réponse à la demande de la restitution de Calais, 39, note. Promet à François de Montmorency la survivance de la charge de son père, 3a, note. Sa lettre à Alava, 35, note. Sa lettre à M. d'IIumièrcs pour les

TABLE DES MATIERES.

385

troubles de Montdidier, ia5, note.

Sa lettre à Fourque\aux, 3g.

Sa lettre de rappel à du Fer- rier, io, noie. Accorde à M. d'Humières la confiscation qu'il a demandée , 'ta. N'a point env oyé d'argent en Corse, !>3. Nomme Ad. Haillon chevalier de l'ordre, 5o. Désireux de la cession du prieuré de la Réole par le cardinal de Chàtillon à l'un de ses servi- teurs, 5i. Demande à voir les Suisses, 5a. Se plaît à la Fère, 5a. Se fâche de la froide ré- ponse rapportée d'Espagne par L'Aubespine, 56, note. S'étonne de l'irrésolution de Philippe II, 56, note. Sa lettre aux éche- vins de Paris en leur envoyant M. de Méru, 67, note. Sa lellre à Favelles à l'occasion de l'arresta- tion des comtes d'Egmont et de Hornes, 58, note. Annonce au duc de Ferrare la surprise de Meaux, 6a, 63, note. Invite M. de Gordes à lever le plus d'hommes qu'il pourra dans son gouvernement, 65, note. Fait part de la bataille de Saint-Denis au duc de Ferrare, 7.5 1, note. Annonce au duc de Nevers qu'il va se mettre en campagne, 78 ,note. L'invite à ne pas attaquer Mâconet à se joindre aux Suisses attendus, 78, note. Conditions qu'il exige pour traiter de la paix avec les pro- testants, 81, note. Lettre de lui au ducdeNevers, 8 a. Satisfait de la levée du siège de Sens, 85, note. Approuve les résolutions du duc d'Anjou, 86, note. Invite le duc de Nevers à rejoindre le duc d'Au- male, g4, note. Annonce au Parlement qu'il veut traiter de la paix avec Condé. 8g. Renseigne le duc de Nevers sur la marche des protestants, g3. Sa lettre au duc d'Anjou, g5, note. Sa lettre au duc de Nemours, g6, note.

Catherine de Médicis. i

Se félicite du succès de Brissac, g7, note. Fait part à Four- quevaux des propositions de paix, gg, 100. Rend compte au duc de Ferrare des opérations militaires, 100, note. Sa lettre aux habi- tants de la Rochelle pour les ra- mener au devoir, io3, toi, note.

Annonce aux chefs de son armée que les propositions de paix n'ont pu aboutir, io5. Sa lettre à La Forest, 11g, note. Sa lettre au duc d'Anjou au sujet de M. de Venladour, 130 , note; Au sujet de la compagnie dus' de Balresse, 130, note. Annonce au duc d'Anjou sa prochaine arrivée, 128, note. Sa lellre aux négo- ciateurs de la paix, i3o, noie.

Détails qu'il donne à Fourque- vaux sur l'état de la négociation, i3a, noie. Félicite Montmo- rency, Morvillier et l'évèque de Limoges de l'heureuse conclusion de la paix, i3a, note. Ecrit à Condé pour l'exécution de ses con- ditions, i33, note. Sa lettre à Fourquevaux au sujet de Mandeslo, i34, note. Ses instructions à La Meilleraie, 1 35, note. Envoie à M. de Bouille l'état des forces destinées à la Bretagne, 1 35 , note.

Sa lettre à Tavannes, 1 38 , note.

Sa lettre à M. de la Meilleraie, i38, note. Sa lellre à Andelot, ili3, note. Son indisposition annoncée par Calberine à Renée de Ferrare, îaâ. Parle à Four- quevaux de la maladie de la Reine sa mère, 1 'i5 , note. Sa lettre à M. d'Humières, 168, note. Ar- gent qu'il doit envoyer pour les garnisons de la frontière, 1 4g. Écrit à la duchesse de Feirare que les prolestants reprennent les armes , i5a. Mesures qu'il a prescrites pour conserver la ville de Char- tres, i54, noie. Avertissements qu'il reçoit de M. de la Châtre

sur le triste état de la province il commande, 106, note. flépond aux articles que lui ont soumis les capitouls de Toulouse, 157. Ecrit à Tavannes de traiter favorablement le prince de Condé, i58. Sa lettre au sujet du meurtre du s' d'Aman- zay, i64, note. Sa lettre au comte d'Enlragues pour envoi de troupes au maréchal de Vieilleville, i65, note. Sa lettre à M. Lar- cher au sujet d'un procès criminel, 172, note. Sa guérison annoncée par Catherine au duc de Mont- pensier, 17.3. Prescrit à d'Hu- mières de résider dans son gouver- nement, 175. Ecrit au pape en faveur de l'évèque de Langres, 175.

Manifeste que lui adresse Condé en quittant Noyers, 176,- 177, note. Sa rechute ,178. Lettre que lui écrivent les échevins de Chartres pour garder en leur ville M. d'Esguilly, i85, note. Auto- rise Matignon à lever des gens de pied et de cheval, 191, note. Le félicite d'un succès sur les protes- tants, 191, note. Fait part à M. de Fourquevaux de la marche en avant de son armée, îgi, note.

Lui annonce la levée du siège d'Angoulème, ig3, note; La marche de Monluc du coté de Li- moges, 192, note; Les opéra- tions de l'année de Picardie, îga, note. Voudrait garder le mar- quis de Villars auprès de lui, ig.3.

Édit publié par lui, ig6, note.

Part pour Orléans, 200, note.

Renseigne le duc de Nemours sur les mouvements et l'itinéraire de l'armée prolestante, aoi, note.

Lui écrit pour le presser de rejoindre l'armée, ao3, note. Donne des détails à Fourquevaux sur la défaite de Mouvans, 203, note. Lui annonce la jonction du duc de Monlpensier avec le duc

49

ItttZ T.»T10!<*LE.

386

T\BLE DES MATIÈRES.

d'Anjou, 2o3, noie. Tient Anne d'Autriche pour sa fiancée, 206, 207. Lenteurs apportées à son mariage avec cette princesse, 208.

Prie le duc de Nemours de venir le trouver avec toutes ses forces, 209, noie. Redoute la marche du prince d'Orange sur Paris, aog, noie. Ordres qu'il donne au duc de Nemours pour l'envoi des troupes, 211, note. Le renseigne sur la situation de son armée et sur les mouvements de l'année protestante, 211, note.

L'appelle auprès de lui, 211, note. Lui envoie son valet de chambre du Plcssis pour lui porter des ordres, 211, note. Envoie d'Enti-agues du coté de Sancerre, •! 1 2 , note. Donnedesinstructions au comte de Tende , a 1 3 , note. Utendu par le duc d'Anjou pour combattre, ai.3, noie. Va re- joindre son armée, 21 4. An- nonce à Fourquevaux le départ pour l'Espagne du cardinal de Guise, n.>, note. S'inquiète de la temporisation du prince d'Orange, 216, note. Annonce au duc de Nemours le siège de Sancerre, 216, note. Fait dresser une nouvelle armée près de Château-Thierry, 21G, note. Ecrit à Fourque- vaux au sujet des Anglais maltraités par le duc d'Albe, 223, note. Ooit à des troubles en Angleterre, i!a3, note. Fait venir ses ga- lères, 2 25, note. Cité, aag, note; a3a, note. Catherine ac- cepte pour lui la main de l'infante Isabelle, 2.33. Sa lettre à Phi- lippe Il pour consentir à ce ma- riage, a34. Lui annonce la vic- toire de Jainac, a34, note. Expose à Fourquevaux en est la guerre, 2 30, note. Cité, a38, note. Se plaint de l'écrit que lui a envoyé le duc des Deux- Ponts, 33g, note. A donné

l'ordre aux ducs d'Aumale el de Nemours de le combattre, a3o,

note. Prescrit au comte d'Enlia-

gues ce qu'il doit faire pour la garde deschàteaux,a4o,note. Exprime au duc de Nemours les regrets que lui cause sa maladie, ai 1, note. Lui annonce la jonction du duc d'Anjou avec le duc d'Aumale, ail, note. Lettre qu'il reçoit du duc de Monlpensier sur la mort du jeune comte de Brissac, a4i. Lettre que lui écrit Catherine sur la situa- lion de l'armée et sur sa marche, aia, a63. invité par elle à faire reprendre la Charité, a43, 244. Revient dans une lettre à Fourque- vaux sur le secours attendu de l'Es- pagne, a 4 9, note. En état de ré- sister, s'il ne vient pas aux rebelles des troupes étrangères, a a 9. Sollicile des secours, a5o, note. (joint la double attaque de la reine d'Angleterre et du duc Casimir, n5o, note. Conjuré par sa mère de reprendre la Charité, a5i. Renseigné par elle sur la marche des reitres, a53. Invité de nouveau par elle à reprendre la

Charité,

Ce qu'elle lui

dit du mauvais vouloir des Limou- sins pour leur évéque L'Aubespine, a54. Une lettre du duc de Flo- rence lui est communiquée, a55. Reçoit le duc de Nagera, a55, note. Cité, B&J. Détails qu'il donne de la situation de son ar- mée, a65, note. Adresse à Fourquevaux un pouvoir officiel pour le mariage de Marguerite, sa sœur, avec le roi de Portugal, 36G, note. Instructions qu'il lui donne pour sou mariage avec Eli- sabeth d'Autriche, 2G6, note. Lui annonce la levée du siège de Poitiers, a 7 3. Le renseigne sur la situation du duc d'Anjou, 373, note. Lui fait connaître les opé- rations de son armée, 276, uote.

Envoie un pouvoir pour sou mariage, 276. Lettre qu'il écrit à Fourquevaux au sujet du ma- riage de sa sceur avec le roi de Por- tugal, a8o, note. Se disculpe des lenteurs qu'on y apporte, s8o.

L'entretient des succès de son armée, 382, noie. Annonce l'extrémité en est le siège de Saiiil-Jean-d'Angély, 28Ô, note. Sa réponse à La Personne envoyé pour la paix, 38Ô, note. En- joint à Fourquevaux de conclure son mariage sans attendre le pou- voir de Portugal pour celui de sa steur, 287, note. Lui annonce la prise de Saint-Jean-d'Angély, 288, note. Rassemble une nouvelle armée, 290. Lettre qu'il écrit à Matignon, 391, note.

Parle à Fourquevaux des vides de ses armées, 293, note. Lui annonce l'arrivée des députés pour la paix, 293, note. Elevé par Amyot, 296. Lettre d'abolition donnée par lui à Jean de Lannoy, sr de Morvillier, 298. La nou- velle de la conclusion de son mariage apportée par Hieronime Gondi. 299. Sa lettre au président Dallis, 3oa. Commande des draps d'or et d'argent à Florence pour ses noces, 3o3. Son con- trat de mariage envoyé par Four- quevaux, 3o3, 3o4. Obligé d'aller à la frontière pour l'arrivée d'Elisabeth d'Autriche, 3o8. Sa leltre à l'évèque du Mans poul- ie renseigner sur les pourparlers de la paix, 3 10, note. Se ressen- tira (les propos tenus par Chan- tonna} sur sa sœur ta reine d'Es- pagne, 3)8. Draps d'or el de soie commandés pour ses noces à Florence, 3ao. Annonce à Four- quevaux l'arrivée à Saint-Germain des députés venus pour Imiter de la paix, 333, note. Lettre dans laquelle il se plaint des propos que

TABLE DES MATIERES.

387

lui n tonus don Francès de Alava, 3aa, note. Récit de sa dernière entrevue avec les chefs prolestants, 3a'i , 3a5 , note. Envoie à Four- quevaux le pouvoir de traiter du mariage de Marguerite de \ alois , 3a8, note. Lui annonce la paix de Saint-Germain, 3a8, note. Dément la sortie d'une Uotte de la Rochelle pour empêcher la venue en Espagne de la nouvelle reine, 3a8, note. Veut savoir à quoi s'en tenir sur le mariage de sa sœur avec le roi de Portu- gal , 328 , note. Lettre que Pie V lui écrit pour le détourner de la paix avec les protestants , 33 0. En- voie à Florence Nicolo Alamanni. 33 1. Fixe l'exercice de la reli- gion protestante à Mérindol, 33G, note.

Charles (L'archiduc), fils de l'em- pereur Ferdinand. Attendu en Es- pagne, 178, note.

Chaumes (M. de), 85, note. Sa compagnie renvoyée à la Fère, 92.

Charmiaijx, le maître des comptes chargé de l'évaluation des apanages des ducs d'Anjou et d'Alençon, 988.

Chirky (M. de). Catherine presse son entrée dans Chartres, ia5.

Charrieu (Le capitaine). Il lui est en- joint par Catherine d'aller en Bour- gogne se mettre à la disposition du sr de Tavannes, 160.

Chartres, 87. 12.5, 126, i3o, note. M. d'Esguilly y est envoyé, i53.

(Les échevins de) prévenus

par Catherine du départ de leur ville de M. d'Esguilly et de sa com- pagnie, i85. Ils écrivent au Roi pour le garder en leurs murs, i85, note.

Chasev (Le maitre d'hôtel), 108,

note. Châteaubriam, 3i3.

Château-Thibrrt, 08, note; 86, 206, note: 221.

Chàtellerult (Reprise de), 280, note.

Chàtillon (La ville de), 121, note; 122.

Chàtillos (L'amiral de). Lettre qu'il reçoit de Catherine, 122. In- vité par elle à lui l'aire connailre l'ordre donné pour la levée des deniers destinés à payer les reîtres, 1&5. Remercié par elle de ce qu'il fait pour la pacification, lia.

Avisé que satisfaction lui sera donnée pour le fait dont il se plaint, lia. Sa lettre à Cathe- rine pour lui annoncer que l'ar- gent envoyé par lui et Andelot à Auxerre a été pillé et leurs gens faits prisonniers, lia, i43, note.

Accuse réception de la lettre de la Reine apportée par d'Antre- chaux, i63, note. Se plaint de nouveaux meurtres, notamment de celui de M. Damanzay, 1 63 , note. - Les atlrihue aux ligues du Saint-Esprit, i63, note. Catherine lui exprime la peine qu'elle et le Roi ont ressentie du meurtre de M. Damanzay, i65.

Le rassure et lui demande son concours, 168. Le prie de nommer les auteurs des mauvais bruits qui courent, 168. Cité, 227. Se tient avec ses forces à Chàlons, 2 43. Prêt à se joindre au duc des Deux-Ponts, a43. Donne un banquet aux chefs des reitres, 25o , note. Obtient des reitres de marcher en avant, a52.

Une lettre de lui interceptée, a52. Secourt Niort, 261. Cilé, 285, note.

Châtillos (Le cardinal de). Sol- licité de céder le prieuré de la Réole, 5i. Son entrevue avec Catherine, note, 102. Proposi- tions de paix soumises par lui, 100.

Bruit qu'il fait courir sur la ré-

vocation des conditions acceptées, 110, H2. Cité, 1 3 2, note. Sa lettre à Catherine pour lui faire part de la joie causée par la paix, i33, note. Lui transmet les plaintes des protestants, i33, note. Envoie à Catherine M. de Bou- cart, i34. Chargé du règle- ment de la contribution pour payer les reitres, i5o. Lettre qu'il reçoit de Catherine au sujet de la levée des deniers pour payer les reitres, i5a. Averti par elle que le Roi n'admet pas que celte levée soit faite sur les pro- testants qui n'ont pas pris part à la guerre, i5o. Condé s'en remet sur lui de la levée des de- niers pour payer les reitres, i5o, note. S'en occupe activement, i52, note. Représente la cause protestante en Angleterre, 226, note. Lettre qu'il reçoit de Henri Noms, 226, note. Catherine désire savoir ce qu'il pense de la négociation de la paix , 3oi. En entretient Cécil, 3o8, note. Compte sur le bon vouloir de la reine d'Angleterre, 3o8, note.

Cil ÎTII.LOS-SlR-LolRE, 56.

Chaienes (M. de), 5o, 86, note. Chahut. Sa garnison, 181. Chauvigny (M. de), i53. Chayigny (AI. de), 107, ii4, 11.",. Chelles (M. de). Retourne en Es- pagne, 176. Cité, 176.

CllKMERArLT (M. DE), ll3, 12.3.

Chexonceacx, i 53.

Cheury (Le capitaine), envoyé par

Catherine au duc d'Anjou , 269. Chevaxxes (Le bourg de), i43,

note. Chixon, 276, note. Chiu:ny (Le chancelier de), a88. Cuvette (Le château de la), i63,

note. Clermont, loi. Clermoht (M. de). Voir Gap.

» 69-

388

Ci.ebmont d'Amboise, se retire de

l'armée protestante, 86, note. CletEB (Marie de). Mouille chargé de

l'envoyer auprès de la duchesse de

Nevers, 22a. Commit. Voir GhItili.ok. Colorges-ibs-Rotàux, 288, 289,

290, agi. l.oMimir. Porte au duc de Nemours les

articles proposés pour la paix, 83.

Note sur lui, 83. Cité, 107, no, tih, 120, 121, 127, 128, note; i3a, note.

Combes (Le Jacohin), va accomplir un vœu de Catherine, 2 36.

Ci'ime (Francisque de), tué par Fa- brice de Maze, 56.

Cohpicghe, 47, 68, '19.

Coudé (La princesse de). Sa lettre à Elisabeth après la mort de son mari à Jarnac, a3a , note.

Condé (Louis de Bourbon, prince de). Catherine lui envoie le règlement dressé pour remédier aux abus commis dans la réparation des for- tifications des places de Picardie, 5 ; L'attend à Fontainebleau , 7 ;

Aurait désiré qu'il visitât les places de Picardie, 7; Le prin île donner des ordres à Sénarponl pour la Picardie, 8; D'éloi- gner le plus possible de Soissons l'exercice de la religion, 8. Cité, 67. Mémoire qui lui est envoyé, 76, note. Mémoire qu'il fait re- mettre au Roi par M. de la Gastine, 81, note. Enlèvement de ses enfants, 83. Marche de son année, 86, 87, note. Cité, 101, note. Ses propositions de paix, 89, io5, 106. Son iti- néraire, 125. Offres de conci- liation qu'il fait présenter par la marquise de Rolhelin, 128, note.

Ses députés traitent de la paix, 129, note; i3o. Attaque Char- lies, i3o, note. Envoie des négociateurs à Lonjumeau, i32, note. Remercie le Roi de la

TABLE DES MATIERES.

paix, l3a, note. Catherine lui accuse réception de sa lettre , 1 33.

Sa lettre au sujet de la levée des deniers pour payer les rei- tres, i5o. S'en remet sur le cardinal de Chàlillon, 100, note.

Prévient la Reine que le car- dinal de Chfllillon s'occupe de cette levée, i5o, note. Cathe- rine lui dépêche un de ses valets de chambre à Noyers, i63, note.

Ce qu'il dit de Champigny, 166, note. Quitte Noyers, 176. Son manifeste en fuyant de Noyers,

176, note. Sa lettre au Roi,

177, note. Sa lettre au duc des Deux-Ponts pour le presser de le rejoindre, 217, note. Remercie Cécil de son assistance, 226, note.

Cité, 226, note. Sa lettre au prince d'Orange pour démentir' les bruits de paix, 227, note. Sa défaite et sa mort à Jarnac ra- contées par le duc d'Anjou, a3i, note.

Cojidé (Henri de Bourbon, prince de). Averti par Montgommery de la défaite de Terride, 272. Ses députés pour la paix, 296. Envoie Téligny pour la négocier, 293, note; 2g5. Se tient en Languedoc, 3 13, note. Dé- putés qu'il envoie pour traiter 32 2 , note.

CoNTAiti.M (Le Vénitien), 209, note.

Cordeil, 12Ô, 128, note. (Vio- lences commises à), 169.

Cobboczon (M. de), prend Rray-snr- Seine, 86, note.

Cobbebo, ambassadeur de Venise, cité, i5, note. Sa dépêche au sujet d'une surprise tentée sur la citadelle de Lyon, 19, note. Cité, 2.57, note.

Cobse. Charles IX accusé de vouloir la conquérir, ai, note. Dé- mêlés avec les Génois au sujet de cette ile, 63.

Cosme DE Médicis. Voir Médicis.

Cossé (Le maréchal de), 27. Pré- venu de l'ordre donné pour le paye- ment de la gendarmerie, 5a. Un rassemblement armé près de Mon- largis lui est signalé, 56. Rassuré par Catherine sur la prise d'armes des prolestants, h-j. Invité à ve- nir à Monceaux, 57. Reçoit de Catherine un pamphlet rimé, 57.

Reprend les passages de la Nor- mandie, 71. Cité, 80. Son avis sur les conditions de paix pro- posées, 81, note. Son conllit avec La Chaire, 90, 91. Son conflit avec Slrozzi, 9/1. Avantage qu'il remporte dans un engagement près du château de Sancy, 97, note. Cité, 109. Les Gascons laissés sous son commandement, 11 3. Envoyé en Poilon et en Anjou, 123.

Député auprès du cardinal de Châtillon, i36. Sa mission en Picardie, 1 69. Chargé de veiller à l'observation de l'édit en Picar- die, i52. Aidé par M. d'Hu- mières, 157. Reçoit des in- structions pour l'ordre à suivre pour les garnisons de Picardie, 167. Catherine lui laisse les compagnies de Sarrieu et de Gobas, 1 66 ; Lui prescrit l'ordre à suivre pour la levée de la noblesse, 1G6;

Lui annonce qu'elle s'occupe du payement de la gendarmerie, 166; Lui ordonne de livrer au duc d'Albe les Flamands pris à Saint-Valéry, 1 66. Le congé qu'il demande au Roi lui est refusé eu égard à la situation des affaires, 169. Chargé de con- férer avec M. de Sénarpont, 176.

Son séjour en Picardie, 189.

Catherine voudrait qu'il put s'entendre avec le duc d'Albe, 190.

Ses opérations militaires en Picardie, 192, note. Catherine lui affirme qu'il n'y a pas d'autres colonels généraux dans l'armée que Strozzi et lui, 281. La Mothe-

Fénelon chargé de l'avertir des pré- paratifs d'envahissement 'le la Pi- cardie par les Anglais, 26 1. Prévenu que les ennemis ont re- noncé à se porter sur la Charilé, 3og. Son mémoire remis par Catherine à Morvillicr, 3 10. Réponse qu'adresse Catherine à ses demandes, 3-20. Mis en de- meure d'arriver avec son armée.

TABLE DES MATIERES.

3ao. Défait les troupes de Co-

queville, 336. Cocbotte (La paroisse de), i5g. CnÉqcT (M. de). Chargé de garder les

filles du sr de Morvillier, ses pa-

renles, 1S6. Note sur lui,

1S6. Cnoc (Dd), ambassadeur en Ecosse.

Avertit Catherine de la mort de

Darnley, i4. Catherine le main-

389

tient en qualité d'ambassadeur au- près de Marie Stuart, i(ï.

Croyset (Le sieur de), 117, note.

Ciu'ssol (Antoine de). Reproches que lui adresse Catherine au sujet de ses deux frères qui lèvent des gens de guerre, 1 1.

Crussol (Charles de, sieur de Beau- diné), fait soulever le Languedoc, 1 1.

D

Daffis, président du Parlement de Toulouse. Plaintes que lui adresse Catherine au sujet des ravages exercés par les protestants, 3oa.

Damaczay (M"'). Annonce l'assassinat de son père, i63, noie.

Damville (Henri de Montmorency ssr de), maréchal de France, a5. Sa compagnie, 110. Sa lettre au duc d'Anjou à l'occasion de la querelle de Méru, son frère, avec Martigues, ti5,note. Ca- therine se réjouit de sa guérison, aa3 ; L'invite à rejoindre le duc d'Anjou, 2a3; A secourir Ter- ride. 273. Va combattre les Vicomtes, 373. Confiance que lui témoigne Catherine, 290. Nouvelles qu'elle lui donne de la guerre et de l'armée rassemblée par Charles IX, 290. Impuis- saut à empêcher les ravages des protestants, 3o2.

Danemark (Le roi de). Voir Frédéric.

Dantilly, accusé du meurtre d'un pro- testant, 159, note.

Danzay. Avertit Catherine du départ d'une flotte armée par le roi de Pologne, 4. Chargé d'excuser Charles IX auprès du roi de Dane- mark pour refus d'une levée d'ar- quebusiers, 26.

Darnley. Ce qu'en dit Catherine, i4.

Daophthé (Le), 120, 309, an. Les protestants en prennent le che min, 3o5.

Delabobde (Comte), cité, 1/1 5, note.

Des Francz (M. de), 69.

Desguières. Défiance qu'il inspire à Catherine, 1 19.

Deix-Poists (Le duc des). Craintes qu'il inspire à Charles IX, ail, note. Sa jonctiou avec le prince d'Orange redoutée, 216. Lettre que lui écrivent Henri de Bourbon et le prince de Condé pour presser leur jonction, 217, note. Le duc d'Aumale chargé de l'arrêter, 3 1 7.

Lettre que lui écrit Henri de Navarre à la suite de la bataille de Jarnac, s3i, note. D'Aumale et Nemours lui barrent le passage, 236 , note. Sa lettre au duc d'Au- male, 336, note. Justifie son en- trée en France , a36 , note. Écrit injurieux qu'il envoie à Charles IX, 239, note. Charles IX donne l'ordre de l'attaquer, 3 3g, note; Seretire sans combattre, a3g, note.

Incertitude que l'on a sur sa marche, a4i. 11 est devant la Charité, 2U2, note. Prêt à se joindre avec l'amiral, 2 63. Bat en retraite devant le duc d'Aumale,

1 64. Échappe à la poursuite du duc d'Anjou, 1 45. Se rallie à l'amiral, 260. Cité, 25o, note.

Remplacé par le comte deMans- feld ,260, note. Catherine préve- nue de sa mort, 3.5 1. Cité, 253.

Catherine se réjouit de sa mort, 353. Cité, 260. L'armée amenée par lui se joint à celle de l'a- miral, 208. Ce que dit Cathe- rine des causes de sa mort, 260.

Dieppe, 4, i35. Dijon, 120, i5g , 23g. Dold, l'argentier. Chargé de com- mandes à Florence, 3o3. Cité,

320.

Doria (André), 3g.

Douet (M. de), envoyé en Angleterr

par les chefs protestants, 22g,

note. Dreux (Bataille de), a4g,note. Dronne (La), 200, note.

DcMBARTON, ll8.

Dur-LE-RoY, 336.

Durant (L'avocat). Lettre qu'il reçoit de Catherine à l'occasion des ra- vages commis par les protestants dans le Lauraguais, 802.

Durescc (envoyé de France dans les Pays-Bas). Paquet que lui trans- met Catherine, 64.

Duretal, 3o4, 3o5.

390

TABLE DES MATIERES.

E

Ecosse (L'), 45, 97/1, 975, 976, 3i9, 3i6, 317. —(Les États d'), 118, note. (Le prince d'), 1 t8, note.

Ecodeh, 45, 46.

Egmokt (Le comte d'), ai, note.

Eibbne (La générale d'). Procès qu'elle intente & Fonrquevaux, i3.

Ei.bèxe (M. i)'). Envoyé à Florence, O7. Somme qu'il a à remettre au président de Birague, 119. Porte des nouvelles de Catherine et de Charles 1\ au duc de Nemours. 197. Envoyé de nouveau au- près du duc de Nemours, 900. Cité, 330.

Elisabeth, reine d'Angleterre. Lettre que lui écrit Charles IX, 1 5, note.

Ses démêlés avec la France du temps de François 11 , 3o , note ; 3i. Lettre que lui écrit Cathe- rine pour l'inviter à écouter favo- rablement la réponse que lui rap- porte Smith, 39. Catherine la fait visiter par Lignerolles, 45. Lettre que lui écrit Catherine en faveur de Marie Stuart, sa prison- nière, i43, i44. Sa lettre à Catherine pour répondre aux plain- tes formulées par l'évêque de Rennes au sujet du mémoire présenté par Morris, i83, note. Sa lettre a Norris, i83, note. Lettre que lui adresse Norris au sujet de la mission diiditévêque, 1 85, note.

Son mauvais vouloir envers la France, 19O, note. Rensei- gnée par Norris sur la situation des deux armées catholique et protestante, 9i5, note. Ses meilleures dispositions envers la France, 918. La Mothe-Fénelon chargé de les maintenir, 918. Lettre que lui écrit Jeanne d'Al- brel pour réclamer son assistance,

295, note. Lettre que lui adresse la princesse de Condé sur la mort de son mari à Jarnac, 232, note. Mise en demeure de se prononcer pour la guerre ou pour la paix, 2.38, noie. Lettre à elle adressée par Jeanne d'Albret récla- mant son concours, 238, noie. Médite une descente en Picardie ou en Normandie, 249. Charles IX craint qu'elle ne l'at- laque, 2.5o, note. Se prépare à la guerre contre la France, 269, 960. Lettre louangeuse qu'elle reçoit de Jeanne d'Albret, 260, note. Catherine invile La Mothe- Fénelon à la visiter souvent, 263.

Catherine lui fait part du ma- riage de Charles IX avec Elisabeth d'Autriche et de celui de Margue- rite avec le roi de Portugal, 267.

Hostile au projet de mariage de Marie Stuart avec Norfolk, 27'!; 274, note. Troublée par l'an- nonce du mariage de Charles IX, 277, note. De plus en plus hos- tile à Marie Stuart, 277. Sa réponse à la lettre de Catherine lui annonçant la victoire de Moncon- tour, 258, note. Priée de mettre Marie Stuart en liberté, 289. Catherine fait épier ses in- telligences avec les chefs protestants 3oi. Ce que dit d'elle Téligny, 3oi. Le cardinal de Cbâtillon compte sur son bon vouloir, 3o8, note. Disposée à épouser le duc d'Anjou , 3 1 3. Nouvelles inter- cessions que lui font Catherine et Charles IX eu faveur de Marie Stuart , 3 1 G , 3 1 7, note. Cathe- rine lui annonce la conclusion de la paix avec les prolestants, 39.3. Mémoire que lui adressent les chefs protestants pour motiver les

nécessités de la paix, 32.3, 3a4, note.

Élisabetu d'Autriche, seconde fdle de l'empereur Maximilien. Ce qu'en dit Fonrquevaux a Catherine, 174, note. Désirée par le roi de Portu- gal, 221. Instructions données à Fourquevaux pour son mariage avec Charles IX , 226, note. Sa venue en France, 257, 270. Formée par la comtesse de Fiesque, 279. note. Confondue avec sa sœur Anne par Fourquevaux, 973. Catherine envoie au-devant d'elle, 29g. Accompagne son père à Spire, 3o5.

Enjobeiit (Jacques-Guillaume), to4.

Entbaodes (Le comte d'). Prend sa tante de Rotbelin et s'empare des enfants de Condé, 87, note. Invité à ne plus empiéter sur l'au- torité de la duchesse de Ferraredans le pays charlrain, 147. Reçoit de Catherine l'ordre d'envoyer à Laon la compagnie du capitaine Lussan, i(5o. Catherine ordonne au comte de Marlinengo de lui obéir en tant que gouverneur gé- néral de l'Orléanais et de ne pas empiéter sur son autorité à Gien, iG5. Ordres que lui donne Charles IX de secourir le maréchal de Vieilleville, i65, note. En- voyé assiéger Sancerre, 219, note.

Assiège Sancerre, 9 16, note.

Récompensé par la confiscation des biens des rebelles, 2 4o. Lettre qu'il reçoit de Charles IX pour la garde des châteaux, 24o, note.

Epebxav, 94, note-, 220.

Escabs (M. d'), 96, 99, io3. Félicité par Catherine du bon ordre de son gouvernement . 1 88. Prévenu du départ du duc d'Anjou

pour l'armée, 188. Catherine lui enjoint de respecter les domaines du prince Henri de Navarre, 322. Complimenté pour ses bons ser- vices, 268. Cité, 26g, 285. Ordres qu'il reçoit de Catherine, 3o6. Chargé d'envoyer le régi- ment de Sarlabos au secours de Puy-Gaillard, 3 1 g. Escole(L'). Espion surpris lorsqu'il

TABLE DES MATIÈRES.

relevait les plans de Noyers , i5g.

Esccrlal (L'), 173, note; 269.

Esguillï (M. d'). Retiré avec sa com- pagnie de la ville de Chartres, i85.

Espagne (L'), 5i, note; 122.

Espaci (M. d'), 112, note. Pré- venu de L'arrivée du s* de la Vieu- ville en Champagne, i63.

Estampes, Cls de La Ferté-Irobaut ,

391

interprète pour la langue allemande,

1 10. EsTEiiNiï (M. d'). Son entrevue avec

Catherine, 103, note. Sa mort,

25o, note. Estrées (Le sr d'). Cité, 1 1. Etampes, 109.

Evoli (Le prince d'). Voir Rcr Gomès. Evrecx, 11. (La ferme des aides

du bailliage d'), 2.

Kavelles. Chargé par Catherine de la renseigner sur ce qui se passe dans les Pays-Bas, 07. Lettre que lui écrit Charles IX au sujet de l'arres- tation du comte d'Lgmonl, 57, note.

Ferals (Malras, sr de). Chargé de re- mettre au duc d'Albe des dépêches prises et retrouvées, 171. Ré- ponse que lui fait le duc d'Albe au sujet de ces dépèches, 178. Chargé d'insister auprès du duc d'Albe pour l'envoi des secours promis, 221.

Fère (La), 5a, 53, 57, 92.

Ferrire (La duchesse Renée de). Lettre que lui écrit Bouchefort, 58, note. Nouvelle lettre qu'il lui écrit pour lui annoncer la sur- prise de Meaux, 60, note. Lettre que lui adresse Catherine au sujet de propositions de paix avec les protestants, 64. M. de Meuil- hon lui est recommandé, 96. Catherine lui annonce son retour du camp, 10a; Lui recom- mande des marchands qui vont en Auvergne, io4; Lui impose la nécessité de laisser occuper Montor- gis, 117. Lettre que Charles IX lui écrit à ce sujet , 1 1 6 , 1 1 7, note. Pareille lettre du duc d'Anjou , 1 1 7, note. Lettre que lui écrit Bouchefort, 128, note. Ca- therine la renseigne sur les négo-

ciations de la paix, 1 3 1 . Lui donne des nouvelles de la santé de Charles IX, 16S. L'assure que son autorité dans le pays chartrain sera respectée, 1/17. Prévenue par elle que M. d'Esguilly va se mettre dans Chartres, i54. Lettre que lui adresse Charles IX sur ce même sujet, i54, note. Prévenue par le duc de Nemours de la négociation entamée pour la paix , 2g3, note. Nouvelle lettre qu'elle reçoit du duc de Nemours, 3oo, note.

Ferrare (Le duc de). Catherine s'ex- cuse auprès de lui du retard apporté au payement d'un emprunt, 3. Sa réponse sera communiquée au connétable, i4. Nouvelles excuses que lui adresse Catherine pour n'avoir pas effectué le paye- ment promis, 18. Remercié de l'affection qu'il témoigne à Charles IX, 4i. Catherine lui recommande Fabrice Maze, cou- pable d'un meurtre, 54. Elle le prie de retarder le rembour- sement des sommes prêtées par lui , 66. Charles IX lui rend compte des opérations de son armée, 100, note. Le comte de la Mirande lui est recommandé, 111.

Ferrier (Du), rappelé de Venise, 4o, noie.

Fervaques. Voir Hautemer.

Fiesqce (CornelioDE), 121, note. En- voyé à Venise, 137.

Fiesqce (La comtesse de), reçoit la duchesse de Nemours, 279.

Fiesque (Scipion de). Prié de conti- nuer à solliciter de l'Empereur l'interdiction de l'entrée de nou- velles troupes de ivilres en France. ii)ô. Lettre qu'il reçoit au sujet du mariage de Charles IX , 208.

Catherine lui accuse récep- tion de ses lettres, 2 5 G; Le prie de découvrir les intentions de l'Empereur dont elle se déûe , 256.

Renseigné sur les opérations de l'armée royale , 206.

Fizes (M. de) 169, 172 , 176.

Flamands (Les), 72.

Flandres (Les), 12, note; 33, note: 43,4g, note; 70, 119, 168. (Passage annoncé de Philippe II dans les), 160, 27'!.

Florence, 79, 257. (Commandes faites par Catherine à), 3o3.

Florence (Le duc de). Voir Médicis.

Kon(Le s'de), ambassadeur à Venise, 4o , 111. Recommandé par Ca- therine au duc de Mantoue, 4o. Au duc de Florence, 3i5. Mal vu du pape, 3 1 5. Cité, 3a 1.

Fontaine (Le capitaine), i43, note.

Fontainebleau, 13, i3, 16, 17, 18, 19, 30, ai, 32, a3, 26, 37, 117, note.

Fontaine-Godard. Lettre que lui écrit

392

Catherine an sujet de déprédations à réprimer, 1G7.

Foktfbeieî (Antoine), io4.

Kontfiihzkt (Jehan), io'i.

FoBnaon, cité, 57, note.

Foi rqi i.vai v. Catherine lui signale la colère de l'ambassadeur d'Espagne, 5 ; Prié d'en prévenir la reine sa lille, 5. Charles IX lui en l'ait également part, 5, note. Catherine lui parle de la continua- tion de la colère de l'ambassadeur d'Espagne, 7. Chargé d'avertir Catherine du départ de Philippe II pour les Flandres, 7. Recom- mandation qu'il a à faire à la reine d'Espagne, 7. Catherine le prie de veiller à ce que dira le docteur de l'ambassadeur d'Espagne parti pour Madrid, 8. Lettre que lui écrit Charles 1\ à ce sujet, 8, note.

Catherine accuse réception de ses lettres, 19. Elle s'applaudit de ce que le roi d'Espagne a bien pris la réponse qu'il lui a laite au sujel du passage à travers la France, la.

Lettre de lui , 1 a , note. Il craint que sa réponse ait été mal comprise et que le duc d'Alhe ne s'en contente pas, i3. Cathe- rine le remercie de lui avoir annoncé la grossesse de la reine 6a lille, i3. Le Roi le défendra contre les attaques de la générale d'Elbène, i3. - Catherine se plaint à lui des calomnies des Gé- nois, i5. Elle le prévient que l'ambassadeur d'Espagne vient de leur demander de faire passer par la France G, 000 marcs d'ar- gent, a3. Malgré les prohibi- tions, le Hoi y a consenti, a3.

Invité .1 bien s'enquérir s'il n'y a pas quelques abus à craindre pour celte permission, a3. Catherine lui écrit au sujet de Valeniicnnes cl des troubles des Pays-Bas, 23.

Lui annonce que Charles l\ a

accommodé le Roi Catholique du blé

TABLE DES MATIERES.

demandé pour nourrir ses forces de Savoie, de Bresse et de Franche- Comté, a3. Lettre que lui écrit Catherine au sujel du passage du roi d'Espagne en Italie, af>. Reçoit l'assurance d'être indemnisé de ses dépenses, a 5. Invite Cathe- rine à écrire à la duchesse d'Albe, pour prescrire un meilleur régime à la reine sa fille, a5, note. Prié par Catherine de lui envoyer secrètement M. de Saint-Estienne, 36. Prévenu de bruits men- n ris répandus sur la Corse, 87;

De la marche des Suisses, 37.

Chargé d'en faire la communi- cation à Philippe 11, 37. Cathe- rine l'entretient des projets de voyage dudit roi, 38. Instruc- tions qu'elle lui donne en faveur des Français détenus sur les ga- lères espagnoles, 3g. Le pré- vient qu'elle a de bonnes nouvelles de l'infante, 08; Qu'elle n'a pas reçu sa lettre annoncée, 38. Remercié d'avoir averti Monluc de l'armée levée par les Portugais, 38.

Explications que lui donne Ca- therine sur le fait de Madère, 38;

Sur la levée des Suisses, 38; Sur les intrigues en Suisse du comte d'Angousole, 38. Elle lui exprime les inquiétudes que lui cause le retard de l'arrivée de L'Aubespine à Madrid, lia; Lui reproche le manque de nouvelles de sa fille, -'13. Une dépêche de Charles IX le renseigne et justifie les préparatifs qu'ils font, 4a. Prévenu d'une audience demandée par l'ambassadeur d'Espagne, 62.

Catherine lui rend compte des observations dudit ambassadeur, 63.

Lui transmet les réponses qu'elle a faites soit pour la levée des Suisses, soil pour la Corse, 43, 44;

Lui fait part des plaintes dr l'ambassadeur de Portugal, 44;

Le prévient que l'ambassadeur

d'Espagne lui a remis de nou- velles lettres de créance, 44. Reçoit 1,000 écus de Catherine, 46. Invité à se faire renseigner sur ce qui est à attendre du coté de l'Italie, 46; A tâcher d'obtenir du prince d'Evoli qu'il favorise une entrevue avec Philippe II, 46. Plaintes que lui transmet Cathe- rine sur Alava, h~r Elle le prie il- dire à sa fdle qu'elle ait à demander au roi son mari quelle silualinn lui sera l'aile si, lui parti, elle est nommée régente, 47. Ses dépèches sont heureusement parvenues, 47- Prévenuquedes passeports ont été donnés pour les chevaux du roi d'Espagne et ceux île sa suite, 48. Remercié d'avoir éclairci Catherine sur le départ du roi d'Espagne, 48. Invité à découvrir ce qu'apporte à Madrid un courrier de l'Empereur, 48. Catherine a reçu ses lettres qui con- firment l'espoir de la régence pour la reine sa fdle, 48. Plaintes qu'elle lui adresse au sujet du bruit répandu d'une entrevue avec Philippe II, 48. Rend compte d'un entretien qu'il a eu avec le nonce du pape, An, note. Parle des avances faites au nonce par le roi d'Espagne, 4g, noie.

Reproches qu'il reçoit pour absence de dépêches, 53. Est prié par Catherine d'envoyer ses leltres par Rayonne, 53. Lettre qu'elle lui écrit pour lui té- moigner qu'elle est satisfaite des éclaircissements qu'il lui a donnés, 56. Annonce la morl du mé- ilecin de la reine sa lille, 56, et l'heureuse marche de la gros es île la reine d'Espagne, 67. Ca-

Iherine lui en il à l'occasion de l'ac- couchement de sa lille, 17a. Lui l'ail part des (roubles de Metz, 73.

Lettre que lui écrit Charles 1\ pour lui annoncer la bataille de

TABLE DES MATIERES.

393

Saint-Denis, 72, note. Courrier que lui envoie Catherine, 67. Prévenu de l'arrestation des comtes d'Egmont et de Homes, 57. Rassuré par Catherine sur les bruits qui courent d'une prise d'armes des protestants, 57. Sa lettre à Charles IX sur ce qui se passe dans les Pays-Bas, 57, note. Pré- venu par Catherine de la surprise de Meaux, 61. Mémoire à lui adressé pour la négociation de la paix , 64 , note. La nouvelle de la bataille de Saint-Denis lui est donnée par Catherine, 76. Apprend la mort du connétable, 74. Chargé d'en prévenir Phi- lippe II, 70. Prévenu par Ca- therine de son départ pour le camp, 100. Ne sera pas oublié pour ses bons services, 100. Communication qu'il reçoit d'un entretien de la Reine mère avec l'ambassadeur d'Espagne, io5. Invité à démentir les calomnies de l'ambassadeur, 106. Reçoit le mémoire sont relatées les pro- positions de paix de Condé, 10G.

Prié de les communiquer à la reine d'Espagne, 106. Cathe- rine le charge de faire demander au prince d'Evoli s'il est d'avis qu'il parle au roi d'Espagne de son désir de voir Charles IX marié, 128. Monlmoriu lui est recommandé par Catherine, i3o. Remercié par elle des nouvelles données de la sanlé de la reine d'Espagne, 1 38.

Interrogé par elle sur ce qui a été fait de don Carlos, i3a. Elle lui renvoie son secrétaire La- place, i34, Informé de la dé- cision prise à l'égard de Mandeslo, i34. Prié de savoir si Phi- lippe II passera dans les Flandres, i34. Catherine l'entretient de ce qu'elle a fait pour la pacifica- lion du royaume, 1 38 ; Pour la répartition de la gendarmerie

Catherine de Médius.

dans toutes les villes, 1 38. Prié de donner des nouvelles de la reine d'Espagne, i3o. Lettre qu'il reçoit de Catherine par M. dcGrai- gnagne, 1/16. Chargé de re- mercier le prince d'Evoli de sa bonne volonté pour le mariage de Charles IX, i48. Prévenu de la bonne tournure de la négocia- lion, 1 48. Catherine le rassure sur sa santé, i5i ; Lui mani- feste le contentement qu'elle a du retour de sa fille à Madrid, i5i.

Confiance qu'elle lui exprime sur la bonne issue de ses couches, 1 5 j .

Lui fait part des prescriptions qu'elle adresse à la duchesse d'Albe sur la façon dont sa fille doit se soigner, i5i. Elle lui an- nonce l'arrivée de M. de Trégouin qui le renseignera sur la situa- tion, 160. Invité par elle à savoir la vérité sur le passage tou- jours annoncé de Philippe II dans les Flandres, 160. Prévenu par elle de l'assassinat du courrier Mathurin , et d'un courrier espagnol dont les dépêches ont été prises, 170. Les paquets retrouvés par M. du Lude ont été envoyés à don Francès de Alava qui lésa refusés, puis à M. du Malras pour les remettre au duc d'Albe, 170. Chargé de prévenir Philippe II et la reine d'Espagne de l'enlèvement de ces dépèches, 171. Catherine lui annonce la guérison de Charles IX ,

173. Ce qu'il écrit à Catherine de Graignagne et des dispositions de Philippe 11 pour le mariage du Roi, 173, note. Prié de préve- nir Graignagne de veiller à sa sû- reté, 174. Ce qu'il écrit à Ca- therine sur l'itinéraire de l'archiduc Charles venant en Espagne, 174, note. Ce qu'il dit de sa mission ,

174, note. Prévenu par Cathe- rine de la fuite de Condé de Noyers, 176. Lettre que lui écrit

Charles IX sur les mouvements de l'armée royale, 199, note; Sur la levée du siège d'Angoulème. 192, note; Sur les opérations de l'armée de Picardie, 192, note.

Lettre que lui écrit Catherine à l'occasion de la mort de la reine d'Espagne sa fille, 198. Prié de transmettre tout ce qui se dira sur cette mort, 199. Raconte les derniers moments de la reine, 1 99 , note. Ce que lui écrit Catherine de son projet de marier sa fille Marguerite à Philippe II, 206. Invité à gagner le confesseur du roi, et à tenir secret ce que Cathe- rine lui écrit, 20 G. Nouvelles recommandations que lui fait Ca- therine au sujet du projet de ma- riage de Marguerite de Valois avec Philippe II, 210. Prié de ne point parler de cette négociation ,210.

Le cardinal de Guise lui est re- commandé, 210. Averti par Ca- therine des démarches que don Francès de Alava lui a promis de faire pour savoir au juste en sont les projets de mariage de Charles IX et de Marguerite de Va- lois, 21 5. Prié par Catherine de l'avertir de tout ce qu'il en appren- dra, 21 5. Lettre que lui écrit Charles IX , 2 1 5 , note. Chargé d'y prêter la main et de justifier auprès de Philippe II le sieur de Saint-Estienne , 2i5, 216. Ne croit pas que Philippe II soit fa- vorable au mariage de Marguerite de Valois avec le roi de Portugal, 221, note. S'en- défie , 221, note. Parle de l'incertitude de Philippe II sur le choix de sa femme ,221, note. Renseigné sur l'itinéraire du prince d'Orange , 220. - Prié d'insister près du duc d'Albe pour les secours promis, 221; De faire savoir comment on appelle les infantes, petites- filles de Catherine, 291. Ecrit

UiniULtwL NI

\

394

à Catherine que sa petile-Clle est appelée tantôt Infante, tantôt donna Ysabel, 222, note. Catherine se plaint à lui de ce que les engagements pour le mariage de Charles IX n'ont pas été tenus, 2 33. Prié par elle de remercier la duchesse d'Alhe des bons soins donnés aux infantes, 236. Lettre Charles IX lui expose en est la guerre, 2 36, note. Prévenu que les dépèches prises ont été recouvrées, 24o. Réponse favorable qu'il reçoit de Catherine pour un projet d'entrevue avec Philippe II. i'io. Invité à ne plus envoyer ses dépèches par Bavonne, et à rester encore en Es- pagne, 2'io. Réponse qu'il at- tend pour le fait des mariages re- mis au retour du cardinal de Guise, aie. Prévenu que les séditieux de Narbonne ne rentreront pas dans la ville, 360. Craintes que lui exprime Catherine sur la prolon- gation des troubles, 2/18. Plaintes qu'elle lui adresse sur le manque de parole du duc d'Albe pour les secours promis, 248. Chargé de le mettre en demeure de les envoyer, a 4 8. Transmet à Catherine la réponse faite par Philippe II, a4g. Prié de nouveau d'insister pour un prompt secours, 25 1. Chargé de re- mercier Philippe II pour le secours envoyé, 266. Annonce à Cathe- rine que l'empereur Maximilien donne sa fille Isabelle à Charles IX , a58; Qu'il charge Philippe 11 de la conclusion de ce projet, 258. Ne croit pas à la sincérité du roi d'Espagne, 2Ô9. Catherine lui manifeste son étonnement de ce que l'Empereur ne lait aucuns prépa-

TABLE DES MATIÈRES.

ratifs pour le départ de ses filles, 270. Charles IX lui annonce le départ du duc d'Anjou, 270, note. Catherine lui témoigne le plaisir qu'elle a reçu de la victoire du marquis de Velles sur les Mo- risques, 270. Confond la prin- cesse Elisabeth avec la princesse Anne, 273. Prévenu par Charles IX de la levée du siège de Poitiers, 273, note. Cathe- rine inquiète de son silence depuis qu'il a reçu le pouvoir pour le ma- riage de Charles IX, 276. En- tretient Philippe II du mariage de Marguerite de Valois avec le roi de Portugal. 279, note. En rend compte à Catherine, 279, note. Lui fait part des excuses données pour le retard d'une ré- ponse, 279, note. Avisé par Catherine que Charles IX en a fini avec les derniers obstacles pour les mariages, 282. Charles IX et Catherine lui font connaître les derniers succès de l'armée royale, 282. Chargé de demander con- seil à Philippe II pour empêcher une nouvelle levée de reitres, 283; De l'informer de l'état des affaires de France, 285. Prié de s'abstenir de parler de la mission de La Personne, 285. Lettre que lui écrit Charles IX sur le siège de Saint-Jean-d'An- gély, 285, note. Prié d'en finir avec les mariages, 287. Prié également par Charles IX de con- clure le sien sans attendre le pou- voir de Portugal pour celui de sa sœur, 287, note. Avisé par Catherine qu'elle a été prise parla fièvre, 29.3. Prévenu du pas- sage de la Garonne par les protes- tants, 293. Catherine lui

exprime le contentement qu'elle éprouve de la conclusion du ma- riage de Charles IX, 29a. Pré- venu de. la venue des députés pour la paix, 2g4. Prié d'en remon- trer la nécessité à Philippe II, 294. Lettre que lui écrit Charles IX pour lui expliquer les raisons qui le déterminent à la paix, 295, note. Envoie le contrat de ma- riage de Charles IX, 3o3. Accusé de réception du contrat de mariage de Charles IX que lui fait Catherine, 3o3. Remercié du devoir qu'il y a fait, 3o4. En sera récompensé, 3o4. Prié de s'occuper du mariage de Margue- rite, 00b. Prévenu que Cathe- rine renonce à son projet d'entrevue avec Philippe II, 3o4. Intérêt qu'elle lui témoigne pour le ma- riage de sa fille, 3o4. Chargé d'envoyer Trégnuin en Portugal ,

304. Invité par Catherine à lui dépeindre le roi de Portugal.

305. Prié par elle de lui donner des nouvelles de Phi- lippe II et des infantes, 3i5. Plaintes qu'elle lui adresse sur les indignes propos tenus par Chan- tonnay sur la feue reine d'Espagne . sa fille, 3 18. Prié d'en parler au roi d'Espagne, 3 18. Pré- venu par elle du détroussement du courrier Musset, 3ao. Prié de faire savoir le contenu de ses dépêches volées, 3»o. - Cité

aa8, 329.

France (LTle-de-), aù&.

Franche-Comté. s3, 997, v'19.

François II, 3o, note. (Edil pu blié par), 196, note.

Frédéric, roi de Danemark. Relii que lui fait Charles IX d'une com- pagnie d'arquebusiers, 36.

TABLE DES MATIERES.

395

G

Gaciiard (M.), 219, note.

Gagliano (Lucrèce), 33.

Gaillok, 38.

Gandelc, 57.

Cannât, 336.

Gap ( Gabriel de Ciermont, évêqui

de). Invité par Catheriue à veiller

à la conservation du château de

Celles, i55. Garde (Le baron de la). Prise faite

par lui d'un brigantin, 35. Garonne (La), 286, 293. Gascogne (La), 92. Gascons (Les). Leur marche, 80, 82.

Prêts à rallier le duc d'Anjou , 85. Rejoignent l'armée royale, 90, 100, note.

Gastine (La). Mémoire qu'il apporte au duc d'Anjou, 80, 8j, note. Délibération, sur ce mémoire, des chefs de l'armée ,81, note.

Gauthier. Sa vie de Marie Stuart, 1 4 , note.

Gènes, 270.

Genlis, poursuivi par le duc d'Au- male, 225.

Génois (Les). Leur mauvais vouloir, 34, 43.

GiÉ (Le sieur db), 87, noie.

Gien. 1 50. (Conflit pour le com- mandement de), r65, 33o.

Gobas (La compagnie de) laissée à la disposition du maréchal de Cossé, 166.

Gondï (léronimo). Recommandé par Catherine à Philippe II, 27S. Sa mission en Espagne, 280, note.

Fait chevalier de l'ordre de Saint-Jacques-de-1'Epée, ag3. Apporte d'Espagne la nouvelle de la conclusion du mariage de Charles IX, 299. Apporte un- message de Philippe II, 323.

Gondy ( Pierre de) , évèque de Langres , présenté au siège de Paris par Charles IX, 178.

Gonnord (M. de). Voir Cossé.

Gordes (M. de). Invité à surveiller les étrangers bannis du Comtat , 4o. Lettre que lui écrit Ca- therine, 5o. Elle lui annonce son arrivée à Monceaux, 58. Instruction qu'elle lui donne pour punir les insultes faites au cardi- nal de Sainte-Croix, 58. Lettre qu'elle lui écrit, 6/1. Elle fait appel à son dévouement, 65. Charles IX l'invite à lever dans son gouvernement le plus d'hommes qu'd pourra, 65, note. Cathe- rine lui recommande la plus grande diligence, 69. Prévenu par elle de la victoire de Saint-Denis^ 73; De la mort du connétable, 73; De la retraite des protes- tants, "/li.

Goirdan (M. de) invité par Catherine à lui donner des nouvelles de Ca- lais, 27, 28.

Goi'rdes (Pierre)

tué avec Mouvans,

Graignagnb, envoyé en Espagne, i48. Attendu d'Espagne, i;3. Ce qu'en dit Fourquevaux, 173, note. Catherine prie Fourquevaux de le prévenir de vedler à sa sûreté, 174. Désa- voué par Catherine ,210.

Gbantbie 1 M. de). Lettre que lui écrit Catherine au sujet de la levée des Suisses et des intrigues des Es- pagnols, 28. Sa lettre, 37, note. Envoyé auprès des Gri- sons, 286.

Geanvelle (Le cardinal de). La prise de Valenciennes lui est annoncée par M. de Berghes, 2, note. Sa lettre au prévôt Morillon, 24, noie. Lettre que lui adresse celui-ci au sujet du siège de Va- lenciennes, 22, aote. Nouvelle lettre qu'il reçoit au sujet du duc

d'Albe, 24, note. Prévenu de la reddition de Valenciennes, 25. Cité, 21 5, 219, 221. Ce que lui écrit le prévôt Morillon au sujet du séjour de la cour à Metz, 23o, note.

Granvillab ( Le chevalier de) , demande à entrer au service du Roi, 10.

Grenade, 270.

Griffon de Montceaux, établit un temple près de Chenonceaux, 1 53.

Gbignan (Le sieur de). Lettre que lui écrit Catherine au sujet des troupes que lui envoie le comte de Tende, 335.

Gbihaldi (Nicolo de). Passeport que lui envoie Calherine, 16.

Grisons (Les), 286.

Gcisb (Le cardinal Louis de). Envoyé en Espagne porter les compliments de condoléance à Philippe II pour la mort de la reine d'Espagne, 207.

Recommandé à Fourquevaux par Catherine, 208, 210. Sa mission en Espagne, 21 5. Ce qu'il écrit du roi de Portugal, 221, note. Cité, 233, 2 4 4, 2 5o, note.

Prié d'insister auprès du roi d'Espagne pour un prompt secours . 254; De lui recommander Guy de Lubersac, 254. Assurances qu'il donne de la bonne volonté de Calherine, 258. Annonce le secours envoyé par le duc d'Albe . 269. Apporte la confirmation du mariage de Charles IX avec Isabelle d'Autriche, et de celui de Marguerite de Valois avec le roi de Portugal, 261. Cité, 265, 267. Attendu par Catherine. 289.— Cité, 324, note.

Gdise (Henri de). Enfermé dans Sens. 86, note. Cité, 89, note; 93, note; 94, note. Attendu par Catherine, 189. Cité, 247. Assiégé dans Poitiers, 268. Se signale à la défense de cette

5o.

396

TABLE DES MATIÈRES.

place, aG8. Malade des suites du siège de Poitiers, 371, note Blessé a Moncontour, 379. Chargé de pourvoir à la sûreté des

places de Champagne et de Bour- gogne, 3 18. Bruits sur son ma- riage avec Marguerite de Valois, 3a9-

(iiiïOT, maître des comptes, chargé d'évaluer l'apanage du duc d'Anjou . 3i4.

Gcvenne (La), i3g.

Il

IlAM,5a.

H* item en, sieur de Fervaques, re- mercié par Catherine de l'avoir avertie de la retraite de certains capitaines du camp de Condé, j3i. Instructions qu'il reçoit pour les deniers levés par les protes- tants, 1 3 1 .

Havre (Le), 3o, note; 3i, i35, note.

Heidei.eerg, 101, note.

Henri 11 (Edil publié par), 196, note.

Henrkjies (Don Pedro), envoyé de Philippe II, 3p,5, 297, 398.

Hesse (Guillaume IV, dit le Sage, landgrave de). Excuses que lui adresse Catherine pour le non- payement de sa pension, 28. Cité, loi, note.

Hornes (Le comte de), 22. Son arrestation, 57.

HospiTAL (Le chancelier de l'). Sa réponse aux envoyés anglais deman- dant Calais, 3o, note. Ses maisons exemptées de garnison , 268. Invité au repos par Cathe- rine, 973. Lettre que Mor-

villier lui adresse sur sa disgrâce, 27a, note.

Huguenots, accusés par Catherine d'envoyer de l'argent en Corse, 43.

Humières (M. d'). Catherine lui de- mande des nouvelles de la prise de Tournay et de Valenciennes, 2.

Ordres que lui prescrit Cathe- rine pour la rédaction des cou- tumes de Péronne, 12. Elle lui demande des cygnes, îfi. Prié par elle de veiller au bon emploi des deniers destinés aux fortifications des villes de Picardie, 8, 17. Invité de presser les tra- vaux de ces fortifications, 32. Prévenu que le Roi refuse une vente de rentes sollicitée par l'abbé de Saint-Waast d'Arras, 3a. Cathe- rine lui écrit au sujet du fait du maire de Monldidier, 35. Fé- licité de la diligence qu'il a mise aux ouvrages des fortifications, ai.

Prévenu du renfort envoyé aux garnisons de Picardie , a 1 . Obtient de Charles IX une confis- cation demandée, aa. Transmet les nouvelles venant d'Espagne, 53.

Chargé par Catherine de faire parvenir un paquet à M. Durescu. 6a. Elle lui écrit au sujet de pa- quets enlevés, disait-on, à M. d'Ha- renberg, 108. Prévenu par elle de l'envoi en Picardie de M. de Cossé, pour empêcher que les troubles des Pays-Bas ne réagissent sur cette province, i48. Com- plimenté au sujet de services ren- dus à M. de Cossé, 107. Invité par Charles IX a se tenir dans son gouvernement, 175. Complimenté par Catherine pour le bon ordre maintenu par lui dans les villes de Péronne, Montdidier et Royc, 292. Elle lui écrit à l'occasion du mariage de la fille de feu Morvillier, 397, 3os. Félicité pour avoir empêché une entreprise sur le village de Vil- liers, 807. Reçoit l'assurance que son pouvoir ne sera pas di- minué, 307. Hveronime (Le capitaine). Bons ren- seignements donnés sur lui an due de Nemours, 2o5. Renvoyé au- près du dur, 2o5.

Ingrande, 273, note. Isabelle, voy. Elisabeth.

Isle (L'), 300, note.

Isi.e(L'). près Limoges, a5o, note.

Jacques (Le capitaine), 12». •Iarnac. (La bataille de) racontée par Henri de Navarre, et par Jeanne

d'Albrct, a3i, note; s3a. In- noncée à Philippe II par Catherine , et par Charles IX, 9.3a, et note;

\nx seigneurs de Venue par Catherine, 2 3 '1 .

JolNVII.LE, 223, 23.5. 226, 227.

TABLE DES MATIERES.

397

Joschère (La), 262.

JotEisE (M. de). Cité, 16.

Ji-am (La princesse tlona), Hostile

au mariage de Marguerite de Valois avec son fils, 221, note. Re- merciée par Catherine de l'avoir

fait visiter par le duc de Nagera . a55. Ce que Catherine lui dit de la reine d'Espagne sa fille, 256.

K

Keuquifcien, chargé d'évaluer l'apanage du duc d'Anjou, 3iû.

Labanoff, cité, 1 63 , note.

Labocreur (Le), cité, 3ao, note.

La Charité. Catherine insiste pour la reprise de cette ville, 2 56.

La Coàtre (M. de), 160. Invité à se tenir sur ses gardes, 1 55. Complimenté par Catherine sur la honne observation du dernier édit , i56. Sa lettre à Charles IX pour lui faire connaître le triste état de son gouvernement, i56, note.

Invité par Catherine à appliquer les prescriptions de l'édit à Griffon de Montceaux, qui a établi un prêche près de Chenonceaux , |53.

Sa lettre à Catherine au sujet du temple de Romorantin, i53, note. Chargé de punir les émeutiers de Tours, i58. Cité, 169.

Chaussée, envoyé auprès de Phi- lippe II, 75.

Lafomaise-Godabd (M. de), envoyé auprès du duc Jehan-Casimir, i33, note.

La Fobest (Bochetel de), ambassa- deur en Angleterre. Lettre qu'il écrit au Roi pour le renseigner sur un envoyé du régent Murray, 1 18.

Sa lettre à Catherine pour lui annoncer la délivrance de Marie Stuart, lit. Prié d'en donner des nouvelles, 161; De s'en- tendre avec M. de Beaumont, 21 4;

De ne plus se mettre en peine des bagues de Marie Stuart, 162.

Lagarde (Le baron de) défendu par

Catherine auprès de don Francès de Alava, 63.

Lagnï, 110, note.

La Gcesle, premier président de Dijon. Sa lettre au Roi au sujet de la prise d'un espion levant les plans du château de Noyers, i5p,, note. Nommé procureur général du Parlement de Paris en rempla- cement de Bourdin, 268. Pro- tégé par Catherine, 268.

Laguian (M. de), 67.

La Laiv (Le comte de). Son arres- tation, 57, note.

La Lasde (Le camp de), 280, note.

Lalakne (Ludovic), cité, 289, note.

Lamarque , blâmé pour avoir trop tardé à porter l'édit de pacification au prince-dauphin, i35.

Lamoioon (M. de), 260, note.

La Mothe-Fénelon, i32, note; 137. Met la reine d'Angleterre en demeure de se prononcer pour la paix ou la guerre, 137, note. Recommandé par Catherine à Lei- cester, 196. Remplace à Londres La Forest, 196. Catherine s'étonne qu'il n'ait pas reçu ses dépèches, 218. Invité par elle à maintenir la reine Elisabeth dans ses bonnes dispositions, 218. Prié de désavouer l'exécution d'An- glais à Niort, 218. Sa lettre à Charles IX, 2 23, note. Cathe- rine lui parle des plaintes faites par l'ambassadeur d'Angleterre de la façon dont le duc d'Albe traite les

Anglais dans les Pays-Bas, 223. Prié de déclarer que Charles IX ne peut s'en mêler, 223. Cité. a32, note; 261, note. Com- plimenté par Catherine, 2.3o. Craintes qu'elle lui exprime sur la guerre dont la reine d'Angle- terre les menace, 260. Invité à prévenir le maréchal de Cossé de se tenir sur ses gardes en Picardie, 961. Renseigné par Catherine sur les opérations de l'armée royale . 261. Plaintes qu'elle lui fait des faux bruits répandus par Noms . 261. Rassuré sur la sécurité de Périgueux, 261. Averti de la con- firmation du mariage de Charles IX et de celui de Marguerite de Valois . 261. Félicité par Catherine. 281. Engagé par elle à souvent visiter la reine d'Angleterre, a63. Présage l'accommodement pro- chain de l'Angleterre avec les Pavs-Bas, 263. Prévenu d'une nouvelle levée de Suisses et de Français, 263. Félicité pour l'arrangement des procès des mar- chands réclamant leurs marchan- dises séquestrées, 270. Prévenu de la fausseté des prétendues re- montrances des assiégeants de Poi- tiers, 270. Catherine lui té- moigne la joie qu'elle éprouve de la meilleure tournure des affaires d'Ecosse, 270; Le prévient que le duc d'Anjou se rapproche de Poitiers, 271. Lettre qu'elle lui

398

TABLE DES MATIERES.

écrit .ni Bujet du piojet de mariage de Marie Stoart avec Norfolk, a54.

Ce qne lui eu dit Elisabeth, 07/1. Cité, 389. Catherine l'entrelieni des affaires de l'Ecosse, 393. Approuvé dans ses ré- ponses à Elisabeth, Soi. Invité à la rassurer, 38 1; A dé- couvrir ses intelligences avec les chefs protestants, 3oi; A pé- nétrer ce qu'elle pense de la ué- gociation de la paix, 3oi. Pro- pos tenus par Teligny sur Elisabeth que lui répète Catherine, 3oi. Fait connaître à Catherine les bruits répandus en Angleterre sur les opérations de la guerre et les pourparlers de paix, 3is, note.

L'entretient des affaires d'Ecosse, ii:!, mite. . Communication lui

1 laite du projet de mariage du duc d'Anjou avec la reine Elisa- beth, .'îi 3.

l.AM.I EOnC I Le 1, 11, 130, 3 1 3, note.

Lan.nov (Don Fernand de), renseigne le cardinal de Granvello sur la marché du prince d'Orange, 220, note.

La Noue, '■'•< ■• , note.

Labsac, cité, i5. -Chargé d'une en- quête à l'occasion de l'enlèvement des dépêches du duc d'Alhe, 5l.

Cité, 1 ab ,128, note.

1 (Le jeune), appuyé par Calhe-

dans son projet de mariage

avec la fille de feu Morvillier, 297.

Chargé d'une mission auprès du Parlement de Paris, 299, 3os.

Lnon, 160.

Liai ni.n, charge de la justice à Lyon, prévenu de la nomination du duc de Vmours, en qualité de lieute- nant générai du Lyonnais, 17-.!.

Gumpliniciilé |i)iir la façon dont il administre la justice, 302.

Catherine lui recommande un procès, 316.

Laiuvière (Le capitaine), envoyé par Cossé à Catherine, 1G8.

Larocuefoucault (M. de), 86, note; i32, note.

La Rochelle, menacée par Moulue, 191, 123, 1 3a , i38, note; 1 65 , note; 177, 192, note; 198, 218, note; s33, note; aS6, 382. (Flotte sortio de la), 3a8, note.

La RrE (Le sieur de) se voit refuser la compagnie du sieur de la Meille- raie, 1 i4.

Lasalle. Sa mission en Espagne,

320.

Latour (Procès contre M.), 172, note.

L'Aubespine, évéque de Limoges. Un des commissaires de la paix, 129, i3o. Ce que lui adresse à ce sujet Charles IX , i3o. Remer- cié par Catherine de l'heureuse conclusion de la paix, i32, 25o, noie.

L'Aubespine (Le ministre d'Etat). Sa mort, 73, note.

L'Aubespine (Le jeune). Envoyé en Espagne pour sonder les desseins de Philippe II, 33, note. Ses instructions, 33, note. Sa lettre d'introduction auprès de Philippe 11, 34. Mémoire dont il est porteur, 38 , note; 48. Re- tardé dans son voyage d'Espagne, 63. Réponse qu'il rapporte d'Es- pagne, 56. Fait connaître à Charles IX la situation de son armée, 25o, note. Lui annonce la mort du duc des Deux-Ponts. 25o, note. Lui parle d'un fes- tin donné par Coligny au chef des reîtres, s5o, note. Cité, 3o4.

Lauragais (Le), ravagé par les pro- testants, 3oi, 3os.

La Valette. Ravages qu'il subit dans ses terres de la part des protes- tants, 3oi. Promesse que lui fait Catherine de l'en dédommager, 3oi. Laye (Le sieur de). Son procès re- commandé par Catherine à M. Lar-

cher, 2 1 fi. Ce procès interrompu par sa mort, 173, note.

Le Uueul, suspecté d'espionnage, 245.

Le Coc, apporte un présent à Charles IX, 353.

Leicesteb (Le comte de). Lettre que lui adresse Catherine par l'entre- mise de la Mothe-Fénelon, ig4.

Lesdiguieres, défiances qu'il inspire à Catherine, i4o.

L'Estang (Le sieur de). Refuse d'être lieutenant du due d'Uzès, 209. Catherine l'emploiera à la première occasion, 209.

Lethington ,118, note.

Lignerolles (M. de). Visite la reine Elisabeth, 45. Mémoire qui lui est confié, g.r>, note. Cité, 127.

Assiste aux derniers moments de la reine d'Espagne, i4g.

Limoges, 192 , note; 300, 24a, 2 43, s44, 245, 346, 247, 25o, a5i, s53 , s53, s54.

Limoges (L'évêque de). Voir L'Aubes- pine.

Limoges (Le petit), 9A9. Cathe- rine s'y relire, 34a.

Limousin (Le), 130, note; 346, 257, note.

Lions-la-Forèt, 39.

Lizores (M. de). Cité, s.

Loculeven (Le château de) d'où s'é- chappe Marie Stuarl , i4i, note.

Londres, 326, note.

Longueville (M. de). Son avis sur les conditions de paix proposées, 81, noie.

Lorraine (La), 86, note.

Lorraine (Claude de), 336.

Lorraine (Le cardinal de), 79, 86, note. Envoyé à Anvers cher- cher de l'argent pour les retires, IÏ9. Alava se plaint à lui de ce que l'on ne porte pas le deuil de don Carlos, 179. Accusé par sir Henri Norris de mauvais vou- loir confie l'Angleterre, 1 85, note.

Communique à Catherine une lettre de l'empereur Maxiniilien.

TABLE DES MATIERES.

399

a5a. Favorable au mariage de Marie Stuart avec Norfolk, 274, 376. Répand les bruits de la paix, 227, note. Cité, 285. Entretient la duchesse de Nemours des nouvelles de la cour et des pro- positions de paix, 3o8, note. Son entrevue avec Catherine au sujet des bruits répandus du ma- riage de Marguerite de Valois avec le duc de Guise, 329. Lettre que lui écrit le pape pour s'opposer à la paix avec les protestants, 33o , note.

Lorraine (Charles duc de), 229.

Losses (M. de), remplacé comme gou-

verneur de Lyon par le président de Birague, i4 , noie.

Locgé (M. de), 23o.

Locvbes (La commune de), 12/1.

Lubebsac (Guy de), recommandé par Catherine à Philippe II, a54.

Lude (Le comte dc). Avisé que M. de Brianson, son frère, lui apporta des ordres de la part du Roi, i63. Retrouve une partie des dé- pèches dont le porteur, un courrier espagnol, avait été tué en chemin, 170, 178. Prêt à donner l'assaut à Niort, 261. Chargé de secourir Puy-Gaillard, 3ig.

LriLLiER, auditeur des comptes, 388.

Chargé d'évaluer l'apanage du duc d'Anjou, 3i4.

LlJSIGNAN, 282.

Lus (Le sieur de). Envoyé en Alle- magne, 101. Lettre qu'il écrit à Charles IX, 101, noie. - Cité, 112, note.

Ll m: icocBG (Le), 42, 100, noie.

Lïon, 197, 200, 202, 245, a86.

(La citadelle de). Tentatives pour la surprendre, 16. (Tra- vaux laits à la), 200. (Le culte proteslant défendu dans). 81, note. (Les banquiers de), 212.

Lyonnais (Le), 172 . a45.

M

Mâcon, 78, 83. (Prise de), 90.

Mâcon ( Alamanni, évéque de). Chargé par Catherine de recommander le jeune Bounacoursy au duc d" Flo- rence, 191. Cité, 32i.

Madère (L'attaque de) ne motive pas la levée d'une armée, 3g.

Madrid, 129, 219, note.

Maine (Charles de Lorraine, marquis du). Assiégé dans Poitiers, 268. Malade des suites du siège de Poi- tiers, 271. Services rendus par lui, 273, note.

Maison, gentilhomme protestant, pris sous les yeux de Catherine, 2/17.

Malassise (Henri de Mesmes, sr de), négociateur de la paix, 3io, note; 3 29, note.

Malras (M. de). Voir Ferals.

Malte (Le prieur de l'église de), re- commandé par Charles IX, 6.

Mandelot (M. de), 172.

Mandeslo. Satisfaction donnée à son sujet à l'empereur Maximilien, 1 34.

Manelli (Lucas), envoyé à Rome par Catherine pour traiter avec M"10 de Parme, 32 1.

Manmque (Don Juan), 2 5, note.

Mans (Le), 60.

Mans (L'évéque du). Voir Angennes.

Mansfeld (Le comte de). Envoyé par Philippe II; services qu'il rend, s44. Prend part à une escar- mouche sous les yeux de Cathe- rine, 345. Se rallie aux ducs de Nemours et d'Aumale, 23g, note.

Blessé à Moncontour, 278. Mansfeld (Wolrard de), remplace

comme chef des reîtres au service des protestants le duc des Deux- Ponts, s5o, note, a5i. Mantoue (Le duc de). Catherine lui recommande M. de Foix, 4o; Le prie de terminer le procès du président de Saluées, 4o; Lui recommande M°" de Birague, 1 36.

Prévenu de la conclusion de la paix de Saint-Germain par Ca- therine, 3a6.

Marins, i&4. Sa reprise, 3 13, note.

Marcel. Le receveur général chargé de recouvrer les fermages de Cathe- rine, 162 , 268.

Marchais (Le château de), 55, 56.

Marchadt, enseigne de Fervaques, i3i.

Marciiaumont, envoyé par Catherine à Charles IX. 243.

Mirdelle (Le prévôt de), 167.

Mareschal (Le sieur), apporte à la Reine la nouvelle de la paix de Saint-Germain, 33o, note.

Marillï, accusé par Condé d'avoir tué un huguenot, i5g, note.

Marmoutiers, 276.

Marne (La), 100, noie.

Marseille, 36, 96.

Martigies (M. de). Cité, 5, note; 102, note. Sa querelle avec Méru , lia. note. Porte les ordres du Roi à M. de Bouille, i55. Cité, 162. Lettre que lui écrit Catherine, 172. Annonce que Nantes est à l'abri de toute attaque, 172, note. Rallie le duc de Montpensier, 192, note.

Martin de Hagces, bailli de Ham, relient les titres du sieur de Saul- lour protégé par Catherine, i65.

Martinengo(M.de),91. Se retire de Blois , 121. Empiète sur l'autorité de M. d'Entragues, lieutenant gé- néral du duché d'Orléans, i56. Blâmé pour ce fait et sommé d'obéir. 1 65. Commence le siège de San- cerre, 200, note.

Masil médecin de Catherine, 116.

ZiOO

TABLE DES MATIERES.

Mathibin (Le courrier), tué par les chemins, 170, 171.

Matignon, (.allierine lui demande est Montgommery, 1 . Compli- menté au sujet de l'augmentation obtenue sur les fermes des aides d'ÉvreuxetdeBouen, a. Assigné pour la moitié de sa pension sur cette augmentation, ■->.. Cathe- rine approuve l'accord qu'il a passé avec M. de Fourneaux, 3. Elle lui demande un état général des fermes, 3; Lui prescrit ce qu'il doit faire à l'égard de Claude Perrin et Jehan Nicoles, pour cer- taines créances, 3. Plaintes qu'elle lui adresse pour n'avoir pas publié les défenses et inhi- bitions à lui ordonnées, 6. Charles IX le prie d'obvier à la ré- sidence d'un trop grand nombre d'étrangers et de vagabonds, 6. Catherine ne peut encore lui ré- pondre pour les baux des fermes de la Normandie, 1 5. Sera bien traité par elle, i5. Chargé de faire amener Boulland, le receveur général de Paris, accusé de malver- sation, 18. Lettre que lui écrit Catherine ,58. Averti par elle de la surprise de Meaux , ôg. Lettre qu'elle lui écrit, 63. Compli- menté par elle , g4. Sa compa- gnie, 1 2 '1 . Prié de faire connaître l'état de la .Normandie, i46; De veiller à la bonne union de tous les sujets du Roi, 1A6. Sa lettre à Catherine pour l'avertir d'une sédi- tion à Rouen et du refus des bour- geois de recevoir garnison, il 7. Instructions qu'il reçoit pour les me- sures de surveillance à prendre vis- à-vis des protestants, 101. Prié par Catherine d'assister Marcel, son receveur général, dans le recouvre- nent de ses fermages, 16a. Lettre qu'elle lui écrit, 17a. Elle s'en remet à ce que lui mande le lïoi ,191. 11 reçoit de Charles IX

l'autorisation d'une nouvelle levée d'hommes, 191, note. Compli- menté par lui pour avoir délait un corps de prolestants, 191, note. Chargé de nouveau par Catherine d'assister le receveur Marcel pour le recouvrement des fermages, afiâ.

Elle le' félicite du rétablisse- ment de sa santé, agi. Lettre que lui écrit Charles IX, 291, note.

Rassuré par Catherine sur l'em- piétement que le duc d'Alençon en- treprendrait sur son autorité, 29g.

Maugiiuix. Remplacé comme lieutenant général du Dauphiné , 8. Cathe- rine lui en exprime ses regrets, 8;

En sera dédommagé, g. Complimenté par elle, go. Lettre qu'elle lui écrit pour le mariage de sa nièce, et pour ses assignations, 45. Relevé de son commande- ment, 180. Excuses que lui en fait Catherine, i85.

Mauvissièbe (Castelnnu, s' de). Pré- venu d'une sorlie de ceux de la Ro- chelle, agg. Chargé d'y obvier, 3oo.

Mwimilien (L'empereur), 33, note.

Cité, 48. Satisfactions qu'il reçoit pour le lait de Mandeslo, i34. Lettre que lui écrit Phi- lippe II pour le mariage de Charles IX, i48. Sa réponse apportée par l'archiduc Charles, 17.3, note.

Félicité par M. de Fiesque pour avoir empêché l'entrée de nouveaux Allemands en France, îgô. Sa lettre à Charles IX au sujet des troubles de F'rance, 1 g5 , 1 96, note.

Inquiétudes qu'il manifeste sur cette nouvelle guerre civile, 19O, note. Impuissant à s'opposer à l'entrée des Allemands en France, 1 i|ij , noie. Sa lenteur à con- clure le mariage de Charles IX avec sa fille, 208. Une lettre de lui montrée à Catherine, a52. Diffère le dépari de sa fille ainée pour l'Espagne, 2 5a. Défiance

que prend de lui Catherine, a5G.

Cité, 207, aCi, aG6, note, 2G7. Ne fait aucuns préparatifs pour le départ de ses filles, 270.

Cité, 272. Envoie l'archiduc Charles en Espagne, 219, note.

Favorable au mariage de sa fille Isabelle avec Charles IX, 221, note. Catherine envoie au-de- vant de la future reine d'Espagne, 299. 11 part avec sa fille pour Spire, 3o5. Cité, 3o8.

Matkbiie (Le duc de). Voir Maixe.

Maze (Philippe), coupable d'un meurtre, 54. Recommandé par Catherine du duc de Ferrare, 54;

Au duc de Florence, 55. Meaux, 58, note; 5g, 60, 61, 62. Médicis (Catherine de). S'informe à

Matignon du lieu est Montgom- mery, 1 . Prescrit à Tavannes de ie' laisser entrer en Bourgogne ceux qui étaient chassés de Savoie, 1.

Fait acheter par lui des marbres pour les Tuileries, 1. Demande à M. d'Humières des nouvelles de la prise de Tournay et de Valen- ciennes, a. Remercie M. de Matignon de l'augmentation faite par lui des baux et fermes des bailliages d'Evreux et de Rouen, 2.

Lui assigne la moitié de sa pen- sion sur ces augmentations, a. S excuse auprès du duc de Ferrare pour le retard du payement d'un emprunt, 4. Demande des pi- lotes expérimentés à il. de la Meil- leraie, 4. Envoie au prince de Condé le règlement fait pour pié- venir des abus clans les travaux des fortifications des villes de Picardie, 5. Fait part à Fourquevaux de la colère de l'ambassadeur d'Espa- gne, 5. Le prie d'en avertir la reine sa fille, 5. Reproche à Matignon le relard uppoite à l'expédition des défenses à lui ordonnées, 6. Invite M. de Tranchelion à faire observer les

TABLE DES MATIERES.

401

édits, 6. Lui donne des assu- rances pour le payement de sa pen- sion, 6. Mande à Fourque- vau\ que la colère de l'ambassa- deur d'Espagne a continué, 7. Le prie de la tenir avertie du départ de Philippe II pour les Flandres, 7. Ne tient pas à la révocation de l'ambassadeur d'Es- pagne, 7. Le croit malade,

7. Ecrit à Condé qu'elle l'attend à Fontainebleau, 7. Aurait désirj qu'il visitât les places de Picardie, 8. Le prie de donner des ordres à Sénarpont, 8; D'éloigner de Soissons l'exercice de la religion réformée, 8. Prie M.d'Humières de veiller au bon emploi des fonds destinés aux for- tifications des villes de Picardie. 8.

Charge Fourquevaux de savoir ce que dira le docteur de l'am- bassadeur d'Espagne parti pour Madrid, 8. Lui envoie des jon- chets pour sa fille, 9. Exprime à M. de MangiroD ses regrets de ce qu'il a été remercié de sa charge de lieutenant général du Daupbiné,

8. L'en dédommagera, 9. Ecrit à M. de Vaupergne au sujet des fortifications des villes de Pi- cardie, 10. Recommande au din- de Florence Isabelle Baldovinelli, io. Demande au maréchal de Vieilleville des renseignements sur le chevalier de Granvilar, qui dé- sire entrer au service du Roi, jo.

Se plaint à M. de Crussol de ses deux frères qui lèvent des troupes, 11. Ecrit à M. de Carrouges au sujet de l'artillerie des villes d'Évreux et de Rouen ,11.

Le prie de la renseigner sur une levée d'argent faite pour les Flan- dres, 1 1 . Très satisfaite de ce que Philippe II ait pris en bonne part la réponse faite à sa demande de passage à travers la France, ja.

Craint qu'on n'ait dénaturé sa

Catherine de Médius. m.

réponse, 12. Donne l'ordre à M. d'Humières de faire rédiger à Montdidier les coutumes du gou- vernement de Péronne, 12. Parle à Fourquevaux des nécessités que l'on fait à Philippe II de pourvoir à ses affaires du côté des Turcs,

12. Se loue d'être sortie des troubles, la. Ne veut pas y re- tomber, 12. Annonce à Four- quevaux que le Roi le soutiendra contre la poursuite de la générale d'Elbène, i3. S'étonne que l'Espagne réclame cette bonne intelligence si froidement accueillie à Bayonne, i3. Le Roi son fils maintiendra toujours une étroite amitié entre les deux couronnes,

1 3. Heureuse de la nouvelle de la grossesse de la reine sa fille, i3. Espère qu'elle passera par la France. i3. Parle au conné- table de la mort de Darnley, i h. Félicite Marie Stuart d'en être dé- barrassée, i'i. Craint de nou- veaux troubles, \h. Ne peut encore répondre à Matignon pour les fermes de Normandie, 10. Le favorisera aussi bien que ses col- lègues, i5. Avertit le connéta- ble des troubles qui recommencent, 1 h. Lui parle de tentatives sur Avignon, Narbonne et la citadelle de Lyon, 16. A son retour lui communiquera une lettre du duc de Ferrare, iU. Exprime ses regrets à la duchesse de Nemours de ce qu'elle n'est pas remisa de ses couches, i5. Fera nom- mer conseiller l'avocat qu'elle lui a recommandé, 10. La prie de faire remettre son mémoire à Lansac, i5. Se plaint à Four- quevaux des calomnies des Génois, 10. Triste opinion qu'elle a d'eux, i5. Enverra à Nicole Grimaldi le passeport qu'il de- mande, i5. Demande des cygnes à M. d'Humières, 1G;

Un emprunt aux écbevins de Paris , 16. Écrit à du Croc de rester en qualité d'ambassadeur auprès de Marie Stuart, 16. Invite M. d'Humières à surveiller l'emploi des deniers destinés aux fortifica- tions de Péronne, 17. Ecrit au duc de Nemours au sujet d'une surprise tentée sur la citadelle de Lyon, 17. Remercie le capitaine Breul d'avoir fait arrêter Boulland, le receveur général de Paris, 18. S'excuse auprès du duc de Ferrare de n'avoir pas fait le paye- ment promis, 18. Lettre d'elle à Norris au sujet de l'arrestation du capitaine Pierre Paul, accusé de déprédations, 19. Charge le capitaine Argosse d'interdire le sé- jour de Calais à tous les étrangers. 19. Regrette que la santé du connétable de Montmorency soit toujours mauvaise, 20. Lui donne des instructions pour h1* montres et le payement de la gen- darmerie, 20. Invite le maré- chal de Montmorency à retourner à Paris et à veiller sur les faits et gestes des protestants, 20. Prie le prince de Florence de donner congé au sculpteur Jehan de Bo- logne, afin qu'il termine une statue commencée, ai. Écrit à M. de Tranchelion au sujet des troubles d'Anvers et de Cambrai , ai. In- vite le maréchal de Montmorency à ne pas laisser entrer par la fron- tière de Picardie les réfugiés des Pays-Bas, 23. Accuse réception à M. d'Humières de ses lettres re- latives aux troubles des Pays-Bas , a a. Prévient Fourquevaux que le Roi répond à ses deux dépêches, aa. S'attend à la reddition de Valenciennes, 33; A la soumis- sion des Pays-Bas, a 3. Le Roi a accordé le blé demandé pour l'ar- mée du roi d'Espagne, 2 3. Pré- vient Fourquevaux que Charles IX

m.-T.ni! :niE VMIOSALC.

102

o permis lo passage de 6,000 marcs d'argent par la France, a3. L'invite à s'enquérir des inconvé- nients de cotte permission, a.'i. Désavoue les mauvaises intentions i|u\m leur prête pour la sortie de la flolle du Grand Seigneur, a3, ai. Parla au connétable de sa goutte, 2 4. Lui annonce que le duc d'Albe passera à la fin du mois dans les Pays-Bas, ai; Que la reine d'Espagne se croit grosse , a4. Complimente Tavaunes sur le hon ordre de la Bourgogne, ai. Voit parka lettres de Fourquevaux que le passage du roi son gendre est décidé, a5. L'invite à s'occu- per des Français retenus sur les galères espagnoles, a 5. L'in- demnisera des dépenses que néces- sitera son voyage avec Catho- lique, a5. Reçoit une lettre de lui pour l'inviter à prescrire un régime meilleur à sa fille, a5, note. Prie M. Danzay de l'excuser au- près du roi de Danemark pour le refus d'une levée d'arquebusiers, âG. Félicite le duc de Florence de l'heureux accouchement de sa belle-fille, 36. Félicite également le prince de Florence, a6, note. Témoigne sa satisfaction au capi- taine Argosse de la réceplion faite à Calais aux ambassadeurs de la reine Elisabeth, 27. Exprime le regret à Tavannes de ne pouvoir le nommer maréchal de France, ■■*■]. Invite M. de Gourdan à lui donner des nouvelles de Calais, 27 et 28. S'excuse auprès du landgrave de liesse du relard du payement de sa pension, a8. Sa lettre à M. de Grautrie au sujet de la levée des Suisses, 28. Attend h' connétable pour re- cevoir Smith, envoyé par la reine Elisabeth, 29. Invite M. d'Hu- mières à presser les travaux des fortifications de Picardie, 3a.

TABLE DES MATIERES.

Refuse à l'abbé de Saint-Waasl une vente de rentes, 3a. Écrit à la reine Elisabeth et la prie de prendre favorablement la réponse que lui porte Smith, 3a. Re- commande au duc de Florence Jehan de Cavalcanli à l'occasion du mariage de Meynard de Caval- canli et de fcnerèce Gagliano, 33.

S'en remet auprès de Fourque- vaux sur le mémoire que lui sou- mettra L'Aubespine le jeune, 33.

Écrit à don Fraucès d'Alava au sujet d'un pilote portugais, 34. Donne des instructions à Tavannes pour l'ordre à établir en Bourgogne, 35. Invite Fourqnevaux à lui envoyer secrètement le sieur de Saint-Estienne, 36. Lui donne des explications au sujet d'une nef envoyée soi-disant en Corse, 36, 37.

Dément ce bruit, 37. Lui parle de la levée des Suisses, 37. Le prie d'en faire parti Philippe 11, 37. Recommande à la reine d'An- gleterre Villeroy envoyé en Ecosse, 37. Recommande à Fourque- vaux M. Hugonius, 38. Ne sait que penser du voyage de Phi- lippe 11, 38. Prie Fourquevaux de s'en tenir pour le fait du Portu- gal au mémoire de L'Aubespine, 38.

Le remercie d'avoir averti Mou- lue de la levée d'une armée par les Portugais, 3g. Le fait de Ma- dère ne la motive pas, 3g. L'en- tretient de nouveau de la levée des Suisses, 3g. Se plaint des in- trigues du comte d'Angousole, 3g.

Recommande à Fourqnevaux des Français détenus sur les galères espagnoles, 3g. Heureuse des bonnes nouvelles de la santé de l'in- fante, 3g; A reçu le paquet de Fourquevaux par la voie de Nar- bonne, 3g. Recommande au duc de Mantoue M. de Foix, en- voyé comme ambassadeur à Venise, '10. Le prie de terminer le

différend du président de Saluées. 4o. Invite M. de Gordes à veiller sur les étrangers bannis du Comtat, 4o. Sa lettre affec- tueuse à la duchesse de Nemours, 4i. Va à Paris faire la Fête- Dieu, 4i. Se dispose à son voyage de Picardie, 4i. Re- mercie le duc de Ferrare de l'affec- tion qu'il témoigne à Charles IX , 4i. Félicite M. d'Humières de la diligence qu'il apporte aux for- tifications, 4i. A donné l'ordre de renforcer les garnisons de Champagne, 4i. Inquiète des préparatifs 'qui se font dans le Luxembourg, 4a. Annonce à M. d'Humières que le Roi lui accorde la confiscation demandée, 4a. S'étonne du retardement de l'arrivée de L'Aubespine à Madrid, 4a. Impatiente d'avoir des nou- velles de ia reine sa fille, 4a. Justifie les préparatifs qu'ils font. 4a. Fait part à Fourquevaux de l'audience demandée par Alava et des observations qu'il lui a soumises, 43, 43. Lui transmet les réponses qu'elle y a faites, 43.

Justifie la levée des Suisses, 43.

Se plaint de nouveau des intri- gues du comte d'Angousole, 43. Répond aux plaintes faites par l'am- bassadeur d'Espagne au sujet de la Corse, 43. Attribue aux hugue- nots l'envoi d'argent en Corse, 43.

Se plaint des Génois, 43. Écrit à Philippe 11 pour se louer d'Alava, 43. Entre dans des dé- tails SUT le fait des pirates, 44. Ignore de quoi se plaint l'ambassa- deur de Portugal, 44. L'ambas- sadeur d'Espagne lui a notifié ses nouvelles lettres de créance, 44. 11 a protesté de son dévouement i Charles IX, 44. —Écrit à Maugi- ron au sujet du mariage de sa nièce, 45; Au sujet de ses assi- gnations, 45. Donne de ses

TABLE DES MATIÈRES.

4.03

nouvelles à la duchesse de Nemours ,

45. S'applaudit d'avoir sa fille de Lorraine auprès d'elle, 45. Donne un festin aux Tuileries, 45.

Annonce son départ, 45. Envoie 1,000 écus à Fourquevaux,

46. Satisfaite des offres de dé- nuement du prince d'Evoli, 46.

Voudrait qu'il s'employât à mé- nager une entrevue avec Philippe II , 46. Mécontente des mauvais offices faits sans raison par Alava, 45, 46. Le fera surveiller, 47.

Prie Fourquevaux d'inviter sa fille à s'expliquer avec le roi son mari sur la situation qu'elle aura comme régente, 47. Ecrit à Villeroy au sujet de l'établissement des centeniers à Paris, 47. Pré- vient Fourquevaux que toutes ses dépêches sont parvenues, li-j. N'admet plus l'utilité d'une entre- vue avec le roi d'Espague, 48. Mécontente qu'on l'ait ébruitée , 48. Voudrait savoir d'où part cette indiscrétion, 48. A fait donner des passeports pour les che- vaux du roi d'Espagne et ceux de sa suite, 48. Incertaine sur l'é- poque du départ de Philippe H, prie Fourquevaux de s'informer de ce qu'apporte un courrier de l'Empereur allant en Espagne, 48.

Très aise de ce que sa fille reslera régente, 48. Demande à Fourquevaux quel est le légat désigné pour l'Angleterre, 4g. Félicite les échevins de Paris de la tranquillité de leur ville, 4g. Les assure qu'elle sera mainte- nue dans tous ses privilèges, 5o.

Sa lettre à M. de Gordes, 5o.

Fait savoir au duc de Nevers que le sieur Adrian Bâillon est nommé chevalier de l'ordre, 5o. Invite le connétable à faire voir' lis Suisses à Charles I\, 5i. A visité Corbie, 5l. Prie le con- nétable de demander au cardinal de

Chàtillon de résilier le prieuré de la Réole, 5i. Regrette qu'on ait pris les dépèches du courrier du duc d'Albe, 5i. Le Roi son fils a chargé Lansac de faire une enquête. 5i . Écrit au maréchal de Cossé au sujet du payement de la gendar- merie, 5a. Renouvelle au con- nétable le désir de Charles IX de voir les Suisses, 5a. Le pré- vient des ordres donnés pour le payement de la gendarmerie, 5e.

Parle de la beauté de la Fère, 5a. S'étonne des nouvelles que M. d'Humières a apprises par le courrierd'Espagne, 53. Se plaint à Fourquevaux de son silence, 53.

Inquiète de la reine sa fille, 53. Prie Fourquevaux de pren- dre la voie de Bayoune pour ses dépêches, 53. Exprime ses regrets à Alava des déprédations commises sur des Espagnols, 53.

Ses ordres à ce sujet, 54. Annonce au connétable qu'elle a visité Corbie, Péronne, Ham , Saint-Quentin, 54. Sera le 17 août à Folambray, le 1" no- vembre à Marchais, 54. Annonce la visite de Sénarpont, 54. Re- commande au duc de Ferrare Fa- brice Maze, coupable d'un meurtre, 54. Accuse réception de sa lettre à Sénarpont, 55. N'est pas d'avis qu'il aille à Orléans, 55. Prévient le maréchal de Cossé qu'il y a des assemblées d'hommes d'arme* près de Montargis, 56. Satisfaite des éclaircissements que lui ont fournis les lettres de Fourquevaux, b-]. Regrette la mort du médecin de la reine sa fille, 5y. Elle lui en écrit, 57. Invite Fourquevaux à faire trouver bon le choix d'un nouveau médecin, 57. Rassurée sur les bruits d'une prise d'armes des huguenots par le commissaire Beancbesne, 57. Fait part de l'itinéraire du Roi et du sien au

maréchal de Cossé, 57. - - Invite les échevins de Paris à rétablir l'ordre un instant troublé, 57. Charge Favelles de la renseigner sur la situation des Pays-Bas, 57.

Envoie un courrier à Fourque- vaux pour avoir des nouvelles de sa fille, 57. Lui parle de l'arres- tation des comtes d'Egmont et de Hornes, 07. Dément les bruits d'une prise d'armes des protestants , 57. Annonce son arrivée à Mon- ceaux à M. de Gordes, 58. Lui prescrit de punir les insultes faites au cardinal de Sainte-Croix, 58.

Sa lettre à Matignon, 58. L'avertit de la surprise de Meaux,

60. Annonce au duc de Nevers la prise d'armes des protestants.

61. Le prie de venir la secou- rir, 61. Annonce à Fourquevaux la surprise de Meaux, 61. L'an- nonce à Philippe II ainsi que son retour à Paris, 61. Le remercie du secours offert par son ambassa- deur et par le duc d'Albe, 6a. Fait part au duc de Savoie de la journée de Meaux, 6a. Compte sur les bons services de Matignon,

63. Ecrit à la duchesse de Ferrare au sujet de propositions de paix avec les protestants à elle attribuées, 64. Recommande à M. d'Humières l'envoi d'un paquet,

64. Écrit à M. de Gordes, 64.

Fait appel à son dévouement,

65. S'excuse auprès du duc de Ferrare sur la nécessité du temps pour retarder le payement des sommes prêtées, 66. Annonce au duc de Nevers que le courrier qui lui portait des dépêches a été dévalisé, 66. Se félicite auprès de Fourquevaux de la bonne marche de la grossesse de la reine sa fille,

66. Envoie au duc de Florence un messager porteur de communi- cations secrètes, 67. Recom- mande à Tavannes de redoubler de

5i.

Ma

TABLE DES MATIERES.

zèle, 67. Exprime le contente- ment du Roi BUS maire et échevins d'Angers 1 67. Remercie le dur de Savoie des preuves de sondé- vouement, 68. Recommande Louis de MonUûé au duc de Nevers , 68. D'Elbène fera connaitre au duc de Savoie le but de son voyage.

68. Recommande au duc de

Nevers Raphaël et Nicolas Trivul- tio, 69 ; Le prie de faire la plus grande diligence possible, (>g: En prie également M. de Cordes,

69. Demande un secours au duc de Savoie, 70. Invile M. de Nevers à se joindre aux Suisses nouvellement levés, 70.

Le prie de rallier les forces en- voyées par le duc de Savoie, 71.

A reçu de ses nouvelles, 71.

Remercie le duc de Savoie du secours envoyé, 71. Lui an- nonce la reprise des passages de la Normandie, 71. Annonce à Four- quevauxla lin des troubles de Metz, 72 ; Au duc de Savoie la mort du connétable, 73; Lui parle d'une blessure de l'amiral de Coli- gny, 73. Se loue de la part prise par le duc de Nemours à la victoire de Saint-Denis, 7.3. Fait part à M. de Cordes de cette bataille, 73. L'annonce égale- ni 'iil au duc de Nevers, 7.3. Prévient M. de Cordes de la retraite des protestants après la bataille, 76. Raconte à Fourquevaux la mort du connétable, 75. Le prie d'exposer la situation à Phi- lippe 11, 7"). Annonce elle-même la victoire de Saint-Denis à Phi- lippe 11, 75. Le prévient que le secours qu'il envoie est arrivé à Béarnais, 75. Ecrit au duc de Ferrai-e' à l'occasion de la bataille de Saint-Denis, 75. Invile le «lue de Nevers à venir les rejoindre, 76. Sa lettre au pape, 76. Lui rappelle les services rendus par

le Roi son fils à la cause catholique, 77. Le supplie de ne pas ajouter foi aux calomnies répandues, 77.

Invite le duc de Nevers à re- prendre Màcon et Antun, 78. Recommande au duc de Florence 1 Nicolas Alamnnni, 7;). Redoute pour le duc d'Anjou la fatigue de la première journée de marche, 79. L'invite à faire délibérer les chefs de l'armée sur un avis que lui porte Iîiron, 79. Instruc- tions qu'elle lui donne pour les mouvements des troupes, 80. Le prie de la tenir avertie, 80.

Lui demande l'état de ses forces , 7g. Le prie de prendre l'avis des chefs de l'armée sur le mémoire que lui porte La Gastine, 80. Invite de nouveau le duc de Nevers à venir les rejoindre, 8a. N'a jamais désigné le duc, de Nemours comme contraire à la paix, 82. Lui envoie les articles proposés pour la pacification , 83. Les croit acceptables, 83. Appelle de nouveau le duc do Nevers, 8i. Justification de sa propre conduite adressée au maréchal deCossé, 84.

A invité le duc d'Anjou à écouter ses conseils, 85. Renseij^ne leduc son fils sur la marche des Gascons, 85. Les fait hâter, 85. Lui en- voie Sourrys, 85. Lui annonce la retraite de l'année protestante,

86. Avise le duc de Nemours du payement d'un mois aux ar- quebusiers à cheval, 87. Le prie d'en réduire le nombre, 87.

Apprend avec plaisir que M. de Bourdeille s'achemine à Chartres,

87. Met le duc de Nevers en demeure de se joindre au duc d'An- jou, 88. Annonce à Fourque- vaux le départ pour l'armée du duc d'Anjou nommé lieutenant général, 89. Complimente Maugiron , 90.

Complimente également le duc de Nevers pour la prise de Màcon ,

go. Lui parle d'un conllit entre Brissac et La Châtre, 90,

91. Instructions qu'elle donne pour la conduite de l'armée et le payement des troupes, 91. Prie le duc d'Anjou de renvoyer la com- pagnie du sieur de Cbaunes, 92.

Lui dit que Brissac se plaint du trop grand nombre de colonels,

92. Lui parle de la peur qu'ont eue les Parisiens à une revue, 92.

Recommande au duc de Nevers le capitaine Alphonse Lazare, 92.

Le prie de faire diligence, 9.3.

Annonce à M. de Bouideille qu'il peut panser par Paris, g.3. Félicite l'évèque de Rennes de sa conduite en Allemagne, g.3. Invile le duc de Nevers à se joindre au duc d'Aumale, 96. Compli- mente Matignon, g'i. Obser- vations qu'elle adresse à M. d'Hu- mières pour des prisonniers espa- gnols, 95. Mémoire qu'elle envoie au duc d'Anjou, g5. Proteste au duc île Nemours de la confiance que le Roi et elle ont en lui, g(5. Recommande au duc de Ferrare le sieur de Meuilhon, 96.

Se réjouit du succès de Brissac sur les protestants, 97. Pres- cril à Sénarponl ce qu'il doit faire en Picardie, 97. Le prie de se faire assister par M. de Piennes, 97. Envoie au duc d'Anjou le chirurgien Léonard Botal, 98. Invile Sénarponl à ne pas laisser séjourner en Picardie deux gentils- hommes flamands, g8. S'applau- dit de ce que le duc de Nemours n'ait point eu de mal, g8. Lui envoie Sessac, gg. Espère pour lui meilleure entreprise que celle dont II l'entretient, 99. Lui parle de la marche des reitres, 99. Désire la paix, gg. Annonce à Fourquevaux son départ pour le r.imp, 100. Ecrit à l'évèque de Bennes au sujet des offres faites

TABLE DES MATIÈRES.

405

par le colonel Westebourg, 101;

A la duchesse de Ferrare qu'elle revient du camp, 102. Se jus- tifie auprès du duc de Nemours, 102. Son entrevue à Chàlons avec le cardinal de Chàtillon, 10a, note. Ses recommandations au duc de Nemours pour la bonne conduite et direction de l'armée, io3. Sa lettre aux habitants de la Rochelle, io3, io'i. Re- commande des marchands qui vont en Auvergne à la duchesse de Ferrare, 10/1. Fait part à Four- quevaux d'un entretien qu'elle a eu avec l'ambassadeur d'Espagne, io5.

Accusée par celui-ci de vouloir faire la paix avec les protestants, 1 o5 , 1 06. Invite Fourquevaux à réfuter ces calomnies. Lui envoie les propositions de paix, 1 06. Le prie de les com- muniquer à Philippe II et à la reine sa fille, 106. Ecrit au din- de Nemours à l'occasion de ces propositions, 107. Invite le duc d'Anjou à ne pas s'engager du coté d'Auxerre, 108. Lui répond au sujet de l'abbaye de Monlmo- rin, 108. S'étonne des plaintes du sieur d'Haremberg à l'occa- sion du vol de ses dépêches, 108.

Annonce au duc d'Anjou l'envoi des sommes destinées au payement de l'armée, 109. Lui prescrit certaines mesures pour le payement des courriers, 100. L'avertit d'une sortie de ceux d'Orléans, 109. Lui prescrit certains mou- vements de troupes, 110. Invile les gens du Parlement de Dijon à passer outre au contenu des lettres du Roi, 110. Envoie au duc de Nemours une déclaration du Roi relative au refus de la paix qu'on lui attribue, 110. Recommande au duc de Ferrare le comte de la Mirande, 111. Invite le sieur des Rories à aller reprendre la

Rochelle, 111; M. de Vieille- ville à presser la marche des rei- tres, 112. Lui enverra l'argent nécessaire, 112. Lui parle de la paix et de la déclaration du Roi,

112. Répond à une demande de canons faite par le duc d'Anjou ,

1 1 3. Lui écrit au sujet du commandement des compagnies de Gascons, 1 1 3. Le prie de ren- forcer le prince-dauphin, 11 3. Invite le duc de Nevers à user de ses avantages sur les ennemis , 1 1 3.

Lui donne des ordres au sujet delà garnison de Monlhard, 1 16. Ecrit au duc d'Anjou à propos de la querelle de Méru et de Marligues , 1 1 5. Ne peut accorder au sieur de la Rue la compagnie du sieur de la Meilleraie, ni. Prie le duc de Nemours de renvoyer les lettres patentes que lui a apportées Combault, ni. Recommande au duc d'Anjou le sieur d'Estampes, 1 1 5. Le prie de veiller à la défense des villes de la Loire, lia. Envoie son médecin au duc de Nemours, 117. L'in- vite à venir se faire guérir à Paris, 117. Explique à Renée de Fer- rare la nécessité de faire occuper Montargis, 117. Invite le duc d'Anjou à faire renforcer le prince- dauphin par la compagnie du sieur de Chantemesle, 117. S'applau- dit de la bonne volonté témoignée par la reine d'Angleterre, 118. Ne sait que penser du sieur Des- guières venu d'Allemagne à Bou- logne, 118. Prie d'Elbène de remettre au président de Birague les sommes venues de Florence, 118. Invite le duc d'Anjou à faire partir M. de Ventadour pour le Lyonnais, 119. Lui envoie M. de Batresse, 119. Annonce que M. de Brézé est commis à la garde du château d'Angers, 121.

Écrit au duc de Nemours à

l'occasion de patentes par lui de- mandées, 121. Croit à la prise de la Rochelle, 121. Prie le duc d'Anjou de lui donner de ses nouvelles, 121. Annonce que les assiégeants de Blois se sont re- tirés, 121. Avertit le duc d'An- jou de la marche des protestants et de l'ai rivée de l'amiral à Chàlillon, 122. Le renseigne sur le heu doit être le duc de Saxe, 122.

Lui prescrit des mesures de précaution pour l'envoi des deniers audit duc, 122. Désigne le maréchal de Cossé pour aller en Poitou, 123. Envoie l'argent pour le payement des troupes du duc de Saxe, 123. Approuve les décisions prises pour les logis de l'armée, ia3. Se réjouit de l'arrivée des reilres, ia3. Pré- vient le duc d'Anjou du passage d'un gros de cavalerie près de Beau- mont-sur-Oise, 12Û. Le prie de faire acheminer les compagnies de Matignon, 126. Demande qu'on lui envoie celles de Bouille et de Yillermois, 126. Écrit aux habitants d'Angers pour les rassurer, îa'i. A appris avec plaisir les ordres donnés par le duc d'Anjou pour arrêter la marche des protes- tants, 126. S'inquiète d'une at- taque de Paris, ia5. Parle des mesures de défense prises, 1 25. Prévenue du passage de l'ennemi près de Noisy, ia5. Demande les Suisses au duc d'Anjou, 12 5. L'in- vite à venir, 125. Le prie de hâter l'entrée du baron de Charny dans Chartres, 1 2.5. Assure Sé- narpont de la bonne volonté de Charles IX à son égard, 126. Invile le duc d'Anjou de venir à Villeiieuve-SaintGeorges, 126. Prie les habitants de Chartres de recevoir les troupes envoyées, 136.

Complimente M. des Bories, 127. Engage laduchesse de Ne-

406

TABLE DES MATIERES.

mours à venir, 137. Croit à la lin île la guerre, 127. Écrit au duc de Nemours au sujet des pro- positions de paix apportées par Té- ligny, ia8. Le prie de ne pas faire perdre de temps a son ar- mée, 128. Parle à Fourque- vau\ de son désir de voir le Roi son fils marié, ia8. Écrit au maréchal de Montmorency au sujet dos pourparlers de paix avec Gondé, 199. Envoie Anniltal Ruccelay en mission auprès du pape, 1 ag. Explications qu'elle adresse à Morvillier, à Montmorency et à l'évéque de Limoges, négociateurs de la paix, i3o. Fait part de l'état des négociations à la duchesse de Ferrare, i3i. Remercie M. de Fervaques de lui avoir annoncé la retraite de plusieurs des capitaines de Coudé, i3i. Lui donne des ordres pour l'emploi des deniers levés par ceux de la reli- gion , 1 3 1 . Très heureuse d'avoir appris de bonnes nouvelles de la santé de sa fdle la reine d'Espagne, i3i. Accuse à Condé réception de sa lettre, 1 33. Fait part de la paix aux seigneurs de Venise, 1.33. Attend le retour de Mont- morin, i33. Renvoie La Place à Fourquevaux, 1 34. Lui fait part des mesures prises pour le départ des reitres, i34. Répond à la question posée pour le fait de Mandeslo, 1 34. Espère que l'Empereur en sera satisfait, 1 34. Invite Fourquevaux à s'enquérir du passage de Philippe II, 1 34. Satisfactions qu'elle donne au car- dinal de Chàtillon, i34. Ex- plique aux habitants d'Angers les motifs qui l'ont déterminée à la paix, 1 35. Sa lettre à M. de la Meilleraie, i35. Sa lettre à M. de Rouillé, 1 35. Invite Monluc à exécuter les conditions de la paix, i3G; A se garder

de rien faire contre la reine de Navarre, i36. Remercie le duc de Mantoue de ce qu'il a fait pour M"'0 de Rirague, i30. Écrit aux seigneurs de Venise, i36.

Leur envoie M. de Fiesque,

137. Sa lettre aux maire et échevins de Rayonne pour le rem- boursement d'un prêt, 1.37. S'excuse auprès du prince-dau- phin d'un retard dans l'envoi de l'édit de pacification, 137. Prescrit à Tavannes de côtoyer les troupes du prince Casimir, 1 38.

Sa lettre à M. de la Meilleraie,

138. Témoigne à Fourquevaux des efforts qu'elle a failspour arriver à la paix, i38. Lui annonce la répartition de la gendarmerie dans les villes, i38. Demande des nouvelles de sa fille la reine d'Es- pagne, i38. Attend Montmo- rin, i38. Enjoint à Tavannes de surveiller ceux de la religion, i.3g; De faire observer l'édit, 1.89. Annonce à Fourquevaux l'arrivée de Montmorin, l'io; An vidame du Mans l'envoi de son frère l'évéquc du Mans à Rome, i4o. Lui prescrit ce qu'il aura a faire, i4o. Promet à Mou- lue qu'il sera payé de ses pensions, i4o. Espère qu'il mènera à bonne fin son entreprise sur la Rochelle, 1 4 1 . A été heureuse de la nouvelle envoyée par M. de Beaumontde la délivrance de Marie Sluart, 1 4 1 . L'invite à ne pas la quitter et à marcher d'accord avec La Forest , 1 4 1 . Remercie Coligny de ce qu'il fait pour réta- blir le repos en ce royaume, i4'j. Fera punir les auteurs du fait dont il se plaint, lia. Recom- mande à Elisabeth Marie Sttiart, 1 43. Lui annonce l'arrivée de Montmorin, 1 43. Lui écrit de sa main en faveur de Marie Stuart, 1 44. Envoie à M. de Fourque-

vaux M. de Craignagne pour le ren- seigner sur l'état des choses, 1 44.

Donne à Renée de Ferrare des nouvelles de la santé de Charles IX . i 44. Demande à Coligny de lui transmettre l'ordre qu'il a donné pour la levée des deniers destinés aux reitres, 1 45. Prescrit à Tavannes de faire bonne justice de ce dont se plaint l'amiral, i45. Rassure Monluc sur les intentions du Roi au sujet du gou- vernement de la Guyenne, 1 45.

Annonce à Matignon que dans chaque ville un gentilhomme est chargé de Taire exécuter l'édit de pacification, 1 46. L'invile à y prêter les mains et à la renseigner sur l'état de la Normandie, 1 46.

Recommande à M. d'Humières l'observation de l'édit de pacifica- tion, 1 46. Entretient Carrouges d'un conflit survenu à Rouen, 147.

Lui prescrit de faire entrer dans la ville les compagnies de gens de pied destinés à la garnison, 147. L'invite à faire punir ceux qui ont commis dos meurtres, 1 47. Pro- teste de tonte son amitié à Renée de Ferrare, 147. S'excuse des lettres éi rites par le sieur d'Entra- gues, 147. N'entend en rien diminuer son autorité dans le pays charlrain, 147. Écrit aux ma- nants de Roanne qu'elle a donné charge à M. de la Mothe-Boisy de commander dans leur ville, 147. Charge Fourquevaux de remercier Ruy Gomez de sa bonne volonté pour le mariage de Charles IX, i48. Espère beaucoup pour sa conclusion de la lettre écrite par Philippe II à l'Empereur, 1 48. Annonce à M. d'Humières l'envoi de M. de Cossé en Picardie, i48.

Reproches qu'elle adresse à M. de Rourdeille pour violences commises par sa compagnie à Corbeil, 1/19.

Ecrit à Sénarpont qu'elle voit

TABLE DES MATIÈRES.

A07

avec plaisir la bonne réception faite aux garnisons envoyées en Picardie, îAg. L'invite à lui donner des nouvelles de cette province ,

149. Le Roi enverra de l'ar- gent pour les garnisons, 1 A9.

Écrit au prince de Condé au sujet des patentes do contrainte pour la levée des 100,000 écus destinés au payement des reitres, i5o. N'admet pas que les pro- testants qui sont restés dans leurs maisons et n'ont pas pris part à la guerre soient soumis à cette taxe, i5o. Obviera aux contraven- tions à l'édit qui lui ont été signa- lées, i5o. Accuse réception à Coligny de sa lettre au sujet de la levée des deniers pour payer les reitres, i5o. Attend à ce sujet une lettre du cardinal de Chàlillon,

1 50. L'avertit que le Roi n'admet pas que cette levée porte sur les protestants qui n'ont pas pris les armes, i5o. Donne des nouvelles de sa sanléàFourquevaux, i5i. Très aise du retour de sa fille à Madrid, 1 5 1 . Espère en la bonne issue de ses couches, i5i.

Prescriptions faites à ce sujet â la duchesse d'Albe, i5i. Mesures qu'elle prescrit à Matignon à l'égard des protestants de Nor- mandie, 101. Invite M. de Carrouges à punir les auteurs des troubles de Rouen, 102. Ras- sure Sénarpout sur la mission de Cossé en tant que diminution de son autorité, i5a. Lui recom- mande l'exécution du dernier édit de pacification, i52. Ecrit aux échevins de Tours, au sujet des protestants de leur ville, i5a.

Remercie la reine d'Angleterre des marques d'amitié qu'elle lui a témoignées durant sa maladie, i53.

Lui recommande Marie Stuart, 1 53. Ordonne à M. delà Châtre défaire exécuter l'édit à l'égard du

ministre qui a établi un prêche près deChenonceaux, 1 53. Prévient la duchesse de Ferrare que M. d'Es- guilly va occuper Chartres, 1 56. Annonce aux habitants de Rouen l'arrivée en leurs murs de M. de Bréauté en remplacement de M. de Carrouges, i55. Invite l'évèque de Gap à veiller à la conservation du château de Celles, i55; M. de la Châtre à se tenir sur ses gardes, 1 55. Prie M. de Bouille de se conformer aux ordres que M. de Martigues lui apporte, 1 55.

Approuve ce qu'il a fait pour le prêche de Saint-Main, 1 55. Complimente Biron pour la con- duite qu'il lient vis-à-vis des pro- testants, 1 57. Rassure M. d'En- tragues sur les empiétements de M. de Martinengo sur son auto- rité, 1 56. Complimente M. d'Hu- mières sur les services rendus par lui au maréchal de Cossé, 157. Félicite M. de Bouille de l'ordre qu'il a maintenu en Bretagne, 157.

S'en remet à ce que lui dira de sa part M. de Martigues, 157.

Prévient les capilouls de Tou- louse de la réponse faite par Charles IX aux articles qu'ils lui ont soumis, 157. Se plaint aux échevins de Tours des meur- tres commis par les protestants dans leur ville, 1 58. Les in- vite à remettre dans les mains de M. de la Châtre les coupables, i58.

Engage Tavannes, suivant les ordres de Charles IX , à traiter favorablement Condé, i58, 109.

Rassure elle-même Condé, 1 5g.

A écrit en sa faveur à Tavannes et à M. de la Guesle, premier pré- sident du Parlement de Dijon , 1 59.

Prescrit à M. d'Entragues d'en- voyer à Laon la compagnie du ca- pitaine Lussan, 160. L'invite à en prévenir le maréchal de Vieille- ville, 1C0. Ordonne au capi-

taine Charrieu d'aller rejoindre Tavannes en Bourgogne, 160. Prévient Fourquevaux (pie le Roi lui envoie le sieur de Trégouin pour le renseigner sur la situation, 1G0. Le prie de lui écrire ce qu'il pourra apprendre du passage de Philippe II dans les Flandres.

160. Prie M. de Martigues d'assister son receveur général Marcel dans le recouvrement de ses fermages, îGa. Lui désigne Pierre Rouvier comme son gros débiteur, 162. Écrit à Fourque- vaux que l'ambassadeur d'Espagne veut lui persuader que Philippe II ne passera pas dans les Flandres,

161. Croit à son prochain pas- sage, 161. Trace au maréchal de Cossé l'ordre qu'il doit suivre pour les garnisons de Picardie, 161. Gratifie la ville de Ver- dun de l'exemption de garnison. 161. Sa lettre à M. de Barbe- sieux, 1G2. Le prie d'indiqué] le jour il sera à Cbàlons, 162.

Invite Bouille à prendre des mesures pour prévenir l'entreprise projetée par les protestants sur les châteaux de Montagu et de Thiauges en Poitou, 162. Le prie de la prévenir de ce qui se passera et d'en avertir M. de Martigues, 162. Annonce à M. d'Espaulx l'arrivée du sieur de la Vieuville en Champagne, 16a;

Au comte du Lude que ^on frère lui apporte certains ordres du Roi , i63. Promet a Coligny bonne justice du meurtre commis à Auxerre sur l'un de ses gentils- hommes, 1 66. A donné l'ordre à M. de Prie de s'en remettre à ce que lui en diront Teligny et d'An- trechaux, i64. Proteste du dé- sir du Roi de voir la justice égale pour tous, 16a. Recommande à M. de Viallard, président des re- quêtes au Parlement de Paris, le

408

liailli de Ham pour an procès, 1 65.

Enjoint au comte de Alarlincngo d'ohéir au comte d'Enlraguee, lièu- tenant général nu duché d'Orléans. j 65. Annonce au maréchal de Cossé la prise du château de Taille- boarg par les protestants, 166.

L'invite a assembler la noblesse, 1 66.

S'occupe du payement de la gen- darmerie, 166. A écrit au duc d'Albe au sujet des Flamands pris à Saint-Valéry, 1 66. Sa lettre à M, de la Châtre à propos des sédi- tion de Tours, 1 66. Consenti ce que les compagnies de Gobas et de Sarrieu destinées à la Bourgogne restent à la disposition de Cossé, 166. Approuve le châtiment des Français pris à Saint- Valéry, 167.

Ecrit aux maîtres des comptes Beauquemare et La Fontaine-Go- dard an sujet de déprédations com- mises, 167. Exprime ses regrets à Coligny à l'occasion du meurtre de Damanray,'i67. Fera punir les coupables, 167. Maintiendra ledit , 1 67. Cherche à le rassu- rer, 167. Le prie de lui nommer les auteurs des mauvais bruits qui courent, 168. Entre- lienl M. de Rieux d'une entreprise sur Narbonne, 168. L'invite à y veiller, 168. Remercie le maréchal de Cossé de ses bons avis, 168. L'invite suivant l'ordre du Roi à tenir les compagnies de gen- darmerie toutes prêtes, 168. Ne peut lui permettre de venir la retrouver, eu égard à l'état des affaires et des Flandres, 169. Annonce aux échevins de Tours qu'ils seront payés de leurs avances pour les troupes, 169. Félicite le vidamc du Mans de ses bons services, 169. Lui envoie la for- mule du serment à exiger des catho- liques, 169. Fait part à Fnur- quevain de la prise des dépêches d'un courrier venant d'Espagne, 170.

TABLE DES MATIERES.

Lui parle de la colère d'Alava et de son refus de recevoir une partie cl. ■- dépêches recouvrées, 170. A envoyé lesdils paquets non ouverts à M. de Haïras pour les remettre au duc d'Albe, 171. En avertit Fourquevaux pour le redire à Phi- lippe H et à la reine sa fille, 171.

Annonce à M. Larcher, chargé de la justice à Lyon , que AI. le duc de Nemours est nommé lieutenant général du Lyonnais, 17a. Accuse réception de ses lettres à .M. de Mai-ligues, 172. S'en remet à Matignon sur ce que lui écril Charles IX, 172. Annonce à M. île Montpensier la guérison de Charles IX, 17 3. Se plaint à AI. de Sainte-Preuve de ce que la compagnie du capitaine La Ferlé ait quitté Soissons, 17.3. An- nonce à Fourquevaux .la guérison de Charles IX, 173. Inquiète du sort de Graignagne par suite de l'assassinat de deux courriers venant d'Espagne, 173. Invite Four- quevaux à l'engager à veiller à sa sûreté, 174. Le prévient que le prince d'Orange se renforce, 176. Ce qu'elle apprend de la mis- sion de l'archiduc Charles en Es- pagne, 17/1, note. Ecrit au duc de Montpensier pour des mouve- ments de troupes, 174. Ecrit à d'Humières que Charles IX entend qu'il réside en son gouvernement , 17Ô. Recommande au pape l'évéque de Langres, 175. Sa lettre à AI. de Sénarpont au sujet des instructions qu'il a reçues, 176. L'invite à envoyer son fils aine auprès du Roi, 176. Annonce à Fourquevaux que Condé a quitté Noyers, 177. Fait des prépa- ratifs pour le combattre, 178. Fait part à Fourquevaux de la re- chute de Charles IX, 178. M. de Chelles qui l'a vu lui en portera des nouvelles, 178. Revient sur

lu mort des deux courriels venus d'Espagne et sur le vol de leurs dépêches, 178. Lui fait part des plaintes d'Alava au sujet du deuil de don Carlos, 179. Le prie de s'en expliquer avec le prince d'Evoli, et avec la reine sa fille, 1 79. Instructions qu'elle donne à l'évéque de Hennés pour se plaindre à la reine d'Angleterre des propos tenus par son ambassa- deur' Xiinis, 179, 180, 181, 182.

Réponse que lui adresse la reine Elisabeth, 1 83 , note. Sa lettre de compliments a Philippe 11 portée par" M. de Chelles, 1 83.

Annonce aux gens du Parlement de Bordeaux la nomination d'Ed- mond Baudon en qualité d'avocat

n :il en ladite cour, l83. Envoie AI. de Saint-Gouard au duc. d'Albe, iN'r. Proteste de sa bonne volonté envers le duc, 18/1. Annonce à la reine d'An- gleterre le départ de l'évéque de Rennes, iN5. Prévient les écho- vins de Chartres qu'elle va retirer de leur ville AI. d'Esguilly et sa compagnie, i85. Indique en les excusant les causes qui oui mo- tive le retrait de son commande- ment à Maugiron, 1 86. S'étonne du soudain parlement de AI. de Morvillier, 186. Prie AI. de Créquj de garder ses filles, 186;

Le cardinal de Médicis d'aider l'évéque du Mans dans sa mission auprès du duc de Florence, 187:

Al. de Sénarpont de rassurer les

protestants de son gouvernement

SUT une nouvelle ordonnance, 187.

Charge le maréchal de Mont- morency de pourvoir à ce qui con- cerne la maison de Worlhy, 187.

Annonce aux seigneurs de Venise l'arrivée de M. de Foix, 187. Charge M. de Fourque- vaux d'excuser auprès de sa fille la reine d'Espagne la prolongation de

TABLE DES MATIERES.

409

l'absence de M. de Saint-Estienne , i 88. Demande pour lui prolon- gation de son congé, 188. Félicite M. d'Escars du bon ordre de son gouvernement, 1 88. Lui annonce le départ pour l'armée du duc d'Anjou, 1 88. Entretient Fourquevaux du mariage de Charles IX, 189. Lui annonce que l'Empereur s'en est remis sur Philippe II, 18g. A envoyé M. de Montmorin près de l'Empe- reur, 18g. A son retour en- verra un grand personnage en Es- pagne, 189. Prie Fourquevaux de consulter la reine sa 011e sur celui qu'elle doit choisir, 18g. Lui envoie deux édits du Parlement de Paris publiés contre les huguenots, 18g. Lui demande de renou- veler la demande du secours offert par don Francès de Alava, 18g. En remercie par avance le roi d'Es- pagne, 189. Ne sait rien de la marche du prince d'Orange, 189.

Voudrait que le duc d'Albe s'entendit avec Cossé et d'Aumale ,

190. Annonce à la reine d'An- gleterre l'envoi de M. de La Mothe- Fénelon en qualité d'ambassadeur, igo. Le lui recommande, igo.

Sollicite la grâce de Bonacoursy, igo. L'évêque de Màcon en parlera plus amplement au duc de Florence, 191. Complimente M. des Bories pour ses bons ser- vices, îgi. S'en remet vis-à-vis de Fourquevaux à une lettre de Charles IX, îga. Lui envoie Lamarque, 192. Lui enverra Montmorin, 192. Donne au duc de Nemours bonne espérance de la Gn de la guerre, 161. Lui recommande le sieur Piousin,

191. Charles IX répondra aux articles envoyés par M. de Mali- gnon, îga. Demande au duc le Xemours de ses nouvelles et du relies de sa femme, ig3. Ap-

Catuerine de Médicis. ni.

prouve M. de Villars d'avoir re- joint le duc d'Anjou, ig3. Ne lui cache pas que Charles IX au- rait voulu l'avoir prés de lui, ig.3.

Trace à Philippe II le régime que devrait suivre la reine sa femme, ig3. Fait part à M. de Fourquevaux du secours demandé par le duc d'Albe, ig'i. Malgré la pénurie de leurs forces ce se- cours partira pour Rocroy, 196, Lui envoie un courrier pour avoir des nouvelles de la reine sa fille, ig4. Ecrit à Leicester, ig&.

Accuse réception de ses dé- pèches à M. de Fiesque, 195. Le renseigne sur la situation des deux armées, 195. Le prie de continuer, malgré son peu de suc- cès, à solliciter l'Empereur d'em- pêcher l'entrée en France de nou- velles forces, 190. Demande de ses nouvelles au duc de Ne- mours, 196. Approuve qu'il use de chiffres dans ses lettres,

197. Lui envoie de leurs nou- velles par d'Elbène, 1 97. Pré- vient le duc de Florence que l'évêque du Mans l'entretiendra de certaines particularités, 197. Le prie de persévérer en sa bonne volonté, 197. Excuse le Roi son lils de n'avoi r pas employé le duc Guillaume de Saxe dans la première levée de troupes,

198. Lui demande U, 000 che- vaux , 1 98. Leur solde sera toute prête à Toul, 198. Sa lettre à Fourquevaux en apprenant la mort de la reine Elisabeth sa 611e, ig8.

Le priede lui envoyer touslesdis- cours qui se feront sur cette mort, îgg. Le prie de rester en Es- pagne, 199. Ecrit à M. le duc de Nemours au sujet du payement de ses troupes, 199, 200. Le renseigne sur la marche du duc d'Anjou parti pour se joindre au duc de Montpensier, 200. Lui fait part de la défaite de Mou-

vans, 200. Annonce au pape la victoire du duc de Montpensier sur les protestants, 301. Affirme au maréchal de Cossé qu'il n'y a dans l'armée d'autres colonels géné- raux que Strozzi et lui, 201. Ecrit au duc de Nemours qu'elle s'occupe du payement de la gen- darmerie, aoi. S'applaudil vis-à-vis du pape de la fin toute chrétienne de sa fille la reine d'Espagne, 201. Témoigne sa satisfaction à M. Larcher, chargé de l'administration de la justice à Lyon, 301. Remercie le duc de Nemours de l'avoir fait visiter, 203. Proteste de son affection pour lui, 202. Remercie la du- chesse d'avoir fait demander de ses nouvelles, 202. Attend le duc avec ses forces, so3. Charge Fourquevaux de remercier Phi- lippe II et le duc d'Albe de leurs bons offices, 2o3. Le secours demandé par le duc est prêt à en- trer dans les Flandres, 2o3. Sa lettre à Philippe II à l'occasion de la mort de la reine d'Espagne, 30&. Entretient Fourquevaux des regrets que lui cause cette perte, 3o4. Consolée par les deux infantes que sa fille lui a laissées, 306. Renseignements qu'elle donne au duc de Nemours sur le capitaine Hyeronime, ao5.

Le lui renvoie, ao5. En- tretient Fourquevaux des projets de mariage de Charles IX avec Anne d'Autriche, et de Philippe II avec Marguerite de Valois, 306.

Fait ressortir les avantages de cette double alliance, 306. Lui parle du projet de mariage du roi de Portugal avec Elisabeth d'Au- triche, 306. L'invite à gagner le confesseur du 101, 306; A ne pas faire semblant qu'elle lui en ait écrit, 206. Envoie le cardinal de Guise pour se condouloir de la

iwprjMi.'ir *,rio\,iE.

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morl de sa fille, 207. Annonce son départ à Philippe II, 207. L'annonce également à Fourque- vaux, 207. Le prie île l'aider dans sa mission, 308. Entre- tient M. de Fiesque du mariage de Charles IX; 308. l'eu satisfaite des lenteurs qu'on y apporte, 308.

Ecrit an duc de Nemours qu'on l'ait force prières pour le duc d'Anjou, 308. L'invite a leur amener ses forces pour empêcher les mauvais desseins du prince d'Orange, 20g.

S'applaudil de ce que le sieur de l'Estanga refusé d'être lieutenant du duc d'Uzès, 20g. L'emploiera à la première occasion, aog. Re- commande à Fourquevaux le car- dinal de Guise envoyé en Espagne , 2 10. Désavoue Graignagne, 910. Donne la meilleure assu- rance à Fourquevaux de son. bon vouloir, 210. Lui recommande le secret pour le mariage de sa lilli' Marguerite de Valois, 210.

Remercie le maréchal deCossé de ses bons services, 310. Répond à Fourquevaux au sujet du projet de mariage de sa fille avec Phi- lippe II, a 10. Voudrait être as- surée qu'il l'épousât, 510. Invile Fourquevaux à se servir du prince d'Évoli pour ce projet , s 1 0. Prie le duc de Nemours de hâter l'arrivée des compagnies du sieur d'Urfé, il. Lui demande d'écrire plus sonvenl , ai 1 . Le prie de stimu- ler le comte de Tende, 212. Lui écrit au sujet des partisans de Lyon , 119. L'invite à 9e hâter, ai 3.

Demande au comte de Tende de presser la marche de ses troupes, ■M.'l. A reçu les lettres du dur de Nemours, datées de Roanne, 21 h. Le prie de nouveau de se liàter, 2 1 k. Lui annonce le dépari de Charles IX pour l'armée, 21/1.

Remercie le duc de Florence de son secours, ai 4. Heureuse des

TABLE DES MATIERES.

bonnes nouvelles reçues de la santé des infantes ses petites-filles, 21 5. Défend le sieur de Saint-Es- tienne contre les mauvais bruits répandus sur lui, ai 5. Charge Fourquevaux de le justifier auprès de Philippe II, 91 5. Désire voir le duc de Nemours, a 16. Re- commande le procès du sieur de Laye à M. Larcher, a 16. Se re- commande aux prières de M"'° de Saint-Pierre, 217. Annonce au duc de Savoie l'achemine- ment du prince d'Orange du coté de la Franche- Comté, 217. Ecrit au duc de Nemours de venir pour 9e guérir, ou, s'il est mieux, de partir pour le camp, 217. Annonce à la duchesse de Nemours son arrivée à Monceaux, 317. Espère que le duc d'Aumale barrera le passage au duc des Deux-Ponls,

317. Protestation d'amitié qu'elle adresse au duc de Savoie,

318. Désire le voir, 318. S'étonne que La Molhe-Fénelon n'ait pas reçu leurs nombreuses dépêches, a 1 8. Le prie de main- tenir la bonne intelligence témoi- gnée par la reine d'Angleterre, 318. N'a pu attirer l'armée prolestante au combat, a 18. Dément l'exécution d'Anglais à Niort, 318. Recommande Marie Stuart à La Mothe-Fénelon, 219. Exempte M. de Prélat de son ser- vice, 29g. Désire être instruite de la négociation de l'archiduc Charles en Espagne, 219. In- siste pour les secours demandés à l'Espagne, 219. Attend des nou- velles de Fourquevaux la ren- seignant sur la mission de l'archi- duc Charles, a 19. Envoie une lettre pour l'infante, 219, 220. Sa lettre à Montmorency pour lui annoncer l'arrivée du duc d'Alen- çon à Paris, 230. Lui fait part du passage de la Moselle par le

prince d'Orange, 220. Remer- cie le duc de Florence de lui avoir envoyé Alamanni pour se condou- loir de la mort de sa fille la reine d'Espagne, 390. Annonce à Fourquevaux la retraite du prince d'Orange, 320. Réclame l'as- sistance du duc d'Albe, 391. En charge M. de] Ferais, 221. Demande à Fourquevaux comment on appelle les infantes ses petites- filles, 991. Prie Moulue de faire partir M de Clèves, 232.

Invite M. d'Escarsà respecter les domaines du prince de Navarre, 322. Parle à Fourquevaux de la peur qu'a eue le prince d'O- range, 223. Se réjouit de la guérison de M. de Damville, 223.

Voudrait qu'il rejoignit le duc d'Anjou, aa3. Sa réponse à La Mothe-Fénelon au sujet de l'inter- vention que réclame d'elle la reine d'Angleterre en faveur des Anglais maltraités par le duc d'Albe, sa3.

Se plaint à Noriis de l'assistance donnée par la reine d'Angleterreaux protestants, 2 ai. Se plaint éga- lement de tentatives sur Calais, 226.

Annonce à La Mothe-Fénelon la retraite du prince d'Orange et celle de Genlis, 335. L'invite à par- ler à la reine d'Angleterre des pro- pos qu'elle a eus avec Norris, 2 2 5.

Enjoint au maréchal de Mont- morency de veiller au bon ordre de son gouvernement, 226. Pré- vient Fourquevaux du retour des galères du Levant, 2 a 6. Le prie d'en avertir Philippe II. 936.

Fait part au duc de Savoie de la retraite de Genlis qui se dirige du côté de la Bresse, 337. Le dur de Nemours le poursuit ,327. Ses recommandations au duc de. Ne- mours, 228. Se plaint au duc de Florence des difficultés qu'il oppose au prêt qui lui est demandé, 328.

Indique au duc de Nemours la

TABLE DES MATIERES.

411

situation de l'armée ennemie, 22g. [

Lui évitera toute honte, 229. |

Écrit à la duchesse de Nemours de venir, 22g. Attend la réponse de la reine de Danemark, 229.

Prie le prince de Florence de décider le duc son père à faire le prêt demandé, 229. Croit à la fin de la guerre, 2.3o. Solli- cite de nouveau le duc de Florence pour un prêt, 23o. Lui annonce la victoire de Jamac, 2 3o.

Lui fait part de sa guérison, a3a. Revient sur la demande d'un prêt, 2 3a. Ce que dit de sa maladie l'ambassadeur de Venise, a32 , note. Se plaint à Fourque- vaux de ce que Philippe II n'a pas tenu ses engagements, 233. Écrit à Philippe II pour les lui rappeler,

233. Dans l'intérêt des deux couronnes accepte pour Charles W l'infante Isabelle, 2.33. Promet à Philippe II la main de Margue- rite de Valois pour le roi de Por- tugal, a34. Attend la demande iludit roi, 2.34. Annonce au duc de Savoie la victoire de Jar- nac, 236. Fait part aux sei- gneurs de Venise de cette victoire,

234. Se recommande à Phi- lippe Il par Almeida retournant en Espagne, 235. Espère la pro- chaine réalisation du mariage de Charles IX, 2.35. Se remet sur le Roi son fils du soin d'exposer la situation à Fourquevaux, 236. Le prie de remercier la duchesse d'Albe de ses bons services auprès des infantes, 2 36. Recommande au duc de Florence un jacobin nommé Combes qui va accomplir un vœu pour elle, a36. Prescrip- tions qu'elle adresse au maréchal de Cossé, 2.37. Témoigne son contentement à M. de Rambouillet , 238. Remercie La Molhe-Féne- lon, 238. Demande à l'évêque d'Auxerre la cession de l'abbaye

de Belle-Perche, a38. S'excuse auprès du duc de Nemours de son silence dont l'unique cause est sa maladie, 2.3g. Lui promet de le contenter, 23g. Sa lettre à Ram- bouillet pour accompagner celle de Charles IX, 23g. Ne laissera pas rentrer à Narbonne les séditieux si- gnalés par Fourquevaux, 2 4 0. L'invite à rester encore en Espagne, 360. Lui répondra pourlefaitdes mariages au retour du cardinal de Guise, a4o. Promet au comte d'Entragues de ne pas oublier ses bons services, 24o. Demande des éventails à Fourquevaux, a4i.

Se réjouit de la mort d'Ande- lot, 361. Regrette le jeune Brissac tué devant Mussidan, 24 1.

Invite le duc de Nemours à venir se faire soigner à Paris, a4i. Le prie de lui donner des nouvelles de sa santé, 24 1. Croit à la mort de Beaudiné, 24 1. Rend compte à Charles IX des opérations de l'armée royale, 24a. Le ren- seigne sur la marche des protes- tants, 242. Croit à la jonction des reitres avec l'amiral, 24.3. Annonce à Charles IX que Jeanne d'Albret marche avec l'amiral, 243.

Empêchée par sa maladie d'écrire à Philippe II, 244. Lui annonce qu'elle a rejoint l'armée, 244; Que le duc des Deux-Ponts bat en retraite devant le duc d'Aumale, 244. Le remercie des arquebu- siers qu'il offre, a44. Fait l'éloge du comte de Mansfeld, a 4 4.

Témoigne à Charles IX de la bonne volonté du duc d'Anjou, a45. Dirige les mouvements de l'armée royale, 2 45. Fait part à Charles IX des ordres qu'elle a donnés, a45. Lui reparle de la prise de la Charité, 245. Le renseigne sur la situation de l'année protestante, 246. Le prévient que Jeanne d'Albret est à la

Rochelle, 246. Lui annonce que le duc des Deux-Ponts est mort de la fièvre, a46 ; Qu'il a été rem- placé par le comte de Mansfeld, a46. Lui fait le récit d'un en- gagement auquel elle a assisté . 247. S'effraye de la continua- tion de la guerre, 247. Se plaint de ce que le duc d'Albe n'a point envoyé les secours promis , 2 48. Écrit à Fourquevaux que le duc d'Albe l'engage à ne pas accepter une bataille , 24g. Juge l'armée royale assez forte pour ré- sister, s'il ne vient pas de secours aux rebelles, 36g. Croit à une descente des Anglais en Picardie et en Normandie, a4g. Sa présence au camp, 25o. Prie Fourquevaux de le faire savoir à Philippe II, >5o. Le prie d'in- sister pour un prompt secours, 25o. Rend compte à Charles IX des opérations de l'armée, a5o.

Assiste à une escarmouche entre les deux armées, 201. En rend compte à Charles IX , a5i. Lui annonce la mort de plusieurs chefs protestants, a5i. L'invite à re- prendre à tout prix la Charité, a5i.

Envoie au duc d'Anjou une lettre interceptée de Coligny, a5a. Lui annonce la prochaine arrivée des Italiens, aija. Le prévient que les reitres ne veulent pas mar- cher sans être payés, a5a. Ap- pelée par le duc d'Anjou , a5a. A communication d'une lettre de l'Empereur, a5a. Fait part à Charles IX que Morvillier la pré- vient de l'arrivée à la frontière de Bourgogne du duc Casimir, 2 52.

Lui fait savoir que les reitres ont consenti à la prière de l'amiral de marcher en avant, 233. Engage Monluc à veiller sur Bor- deaux, 252, a53. Prévient Charles IX que les reitres n'ont avancé que d'une lieue, a53.

5a.

'il2

Cherche à les gagner, 253. Satisfaite de la meilleure appa- i';' ice de la guerre, a53. Mé- contente de la forme des coi

des retires, a53. Arrive à Saint- |. ,i 53. Verra les Italiens, a5.'î. Désireuse de se retrouver li- Charles l\. a53. In- >j>ir pour la reprise de la Charité, a54. Parle du mauvais vouloird - ceux du Limousin pour leur évêque, 'i. Fa i t la description du Limousin. a5a. Prie le cardinal de Guise de réclamer un promj I secours, a5A. Annonce au duc

ivoic son retour du camp, s56. Accuse au duc de Florence réception de sa lettre, a55. Le

rcie de ses offres et de ses ser- vices, ;>5.r). Remercie ég 1 ment doua Juana de l'avoir [ail visiter, aûô. l'aile de la f ue reine sa fille à dona Juana, a56.

Manifeste à M. de Fiesque cer-

■: Sauces i l'égard de l'em- pereur Maximilien, a56. Le

le la renseigner sur les nou- velles venues d'Espagne, a56. Lui rend compte de la situation de L'armée royale, a56. Annonce son retour à la duchesse de Ne- mours, 357. Vante la force de l'armée royale, -jô-. Remercie le duc. de Florence de sa bonne volonté, 367. Prie Philippe 11 de lui désigner l'époque de l'arrivée d'Isabelle d'Autriche, 307. Lui annonce la jonction de l'armée du duc des Deux-Ponts avec l'amiral, et la concentration de l'armée royale, aô8. Lui rappelle sa promesse du secours, a58. Le prie d'intervenu auprès de la reine d'An;;!'

Entretient Fourquevaui de l'impatience de Charles IX pour la conclusion de son mariage, a5g. Se plaint des lenteurs du duc d'Albe à les secourir, 109. Consent an rapatri ment des fill IS

TABLE DUS MATIÈRES.

d'honneur de la feue reine d'Es- pagne. 269. Récompensera Foarquevau* de ses grandes dé- penses, aiio. Annonce 1 du duc d Nagera . 959. S'effraye d'une nouvelle levée de retires, a6o. En désigne le chef, a6o. Invite Fourquevaui è supplier Philippe II d'en écrire à l'Empereur, s6o. Entretient La Mothe-Fénelon des opérations de l'armée royale, 361. Se plaint à lui des bruits mensongers répandus par Norris, aGi. Le rassure1 sur la situation de Péri- gueux, i6f, Lui annonce l'arri- vée du cardinal de Guise, a6l. Attend la duchesse de Nemours après s"s cMiches, aGi. Croit à une déclaration de guerre de la Elisabeth , afii. En espère une victorieuse issue, ■><> 1. Prie La Mothe-Fénelon de ne pas man- quer d'en prévenir le maréchal de Cosse, 261. Annonce à La Molhe- Fénelon que le cardinal de Guise rapporte d'Espagne la continuation du double mariage de Charles IX avec Isabelle d'Autriche, et de Marguerite de Valois avec le roi de Portugal, 261. Invite le duc de Vvers à se bâter, a6a. Lui promet qu'il sera le chef de toute l'armée, 362. Remercie le pape du secours envoyé et en demande un nouveau, 2 lia. Engage La Mothe-Fénelon à visiter souvent la reine d'Angleterre, '1)3. Croit à l'arrangement du conflit entre l'Angleterre et les Pays-Bas, a63. Lui annonce une nouvelle levée de Suisses et de Français, a(>3. Donne de ses nouvelles à la du- chesse de Nemoms, a63. Lui fait part de la prise de Châlelle- rault, a63. Très heureuse de la guérison du duc son fds, a63.

Ce qu'elle 'lit de !i mais 1 1 la

- Ile cie Phi-

lippe II de l'avoir l'ait \isitei pal le duc de Nagera, a63. Coi suc le maintien de son amilii 26A. Prie le duc de Savoie de presser la conclusion du m de \l"c de la Chambre, 96A- Ecrit an duc de Nevors que la si- tuation de l'armée royale est tou- jours la même, 2().'i, a65. Remercie Philippe II de la con- clusion du mariage de Charles IX avec Elisabeth d'Autriche, a65. Espère la réalisation de celui de sa fille Marguerite avec le ici de Por- tugal, aliô. Prie Matignon d'as- sister Marcel , son receveur général , pour faire rentrer ses fermages, a65. S'en remet à Fourquevaui sur ce que lui éciil Charles IX des projets de mariage, a65, 266. Le charge de remercier Philippe II pour secours envoyé, 366. An- nonce au duc de Florence la conclu- sion du mariage de Charles IX ave. Elisabeth d'Autriche, 3G7. L'an- nonce à la reine d'Angleterre, 367.

S'excuse auprès de M. d'Esc, is de n'avoir pu le satisfaire, -.'.lis.

Prend part à la maladie du duc de Nemours, 368. Rassure la du- chesse sur le sort de ses fils enfer- més dans Poitiers, 268. S'oc- cupe de les secourir, 268. Écrit à Fourquevaux qu'elle s'élonne que l'Empereur ne fasse aucuns prépa- ratifs pour le départ de ses GUes, 370. Tiès satisfaite de la vic- toire du marquis de Velles sur les Murisques, 370. Complimente M. d'Escars pour ses bons soi 1 368. Prévient L'IIospilal qu'elle a l'ail exempter ses maisons d garnison, 26K. adresse au duc d'Anjou le capitaine Chenu.

Satisfaite de ce que li

clamalions des marchands anglais auront bonne solution pour leurs marchandises arrêtées, 270. Dément les remontrances envoyées

TABLE DES MATIERES.

413

par les assiégeants de Poitiers, 370. Se réjouit de l'arrange- ment des affaires d'Ecosse, 270. Annonce à La Molhe-Fénelon la marche du duc d'Anjou sur Poi- tiers, 371; Aux ducs d'Alen- çon et de Nevers la levée dudit siège, 271. Fait remercier Phi- lippe II par Fourquevaux d'avoir cherché à empêcher une nouvelle

invasion de reîtres. -21 -2.

Lui

fait part de la défaite de Ter- ride, 273. Lui annonce sa prise, 273. Annonce que Mou- lue et Damville marchent contre les Vicomtes, 373. Conseille à L'Hospital le repos, 273. Ob- serve à Fourquevaux qu'il s'est trompé en lui écrivant que Phi- lippe Il attend la princesse Elisabeth , 274. 11 épouse l'ainée, et non la cadette, 37a. Sa lettre au premier président du Parlement de Paris, î?7 i. Lui recommande la duchesse de Ferrare, 27/1. Ce que dit d'elle Morvillier, 37/1, note.

Entretient La Molhe-Fénelon du projet de mariage de Marie Stuart avec Norfolk, 276, 276.

Inquiète de n'avoir pas de ré- ponse de Fourquevaux depuis l'en- voi du pouvoir pour le mariage de Charles IX , 276. Parle à La Molhe-Fénelon de la réponse faite par Elisabeth à la communication du mariage de son lils et de sa lille, 377. L'entretient de l'hos- tilité témoignée par Elisabeth à Marie Stuart, 377. Annonce à Fourquevaux le renforcement de l'armée royale, 277. Recom- mande à M. d'Humières les filles de feu Morvillier, 277. Annonce à Philippe II la victoire de Moncon- tour, 377, 378. Lui recommande les infantes ses petites-filles et Yeronyme Gondi, 378. Fait part à la reine d'Angleterre de la victoire de Moncontour, 278.

Rassure la duchesse de Nemours de la blessure de son fils le duc de Guise, 379. Ecrit à Four- quevaux à l'occasion du mariage de Marguerite de Valois avec le roi de Portugal, 380. Féli- cite La Mothe-Fénelon du soin apporté par lui aux affaires d'E- cosse, 281. Lui annonce la ré- duction de Lusignan et de Saintes, 381. Prie Bellièvre de ne pas quitter la Suisse avant d'avoir ter- miné sa mission, 981. Entre- tient la duchesse de Nemours de la grave maladie de Marguerite de Valois, 982. Fait entendre à Fourquevaux que Charles IX est venu à bout de tous les obstacles opposés à son mariage et à celui de sa sœur, 283. Remercie le duc de Florence de l'avoir fait féliciter de la victoire de Moncontour, 283.

Lui fait part de nouveaux suc- cès, 983. Annonce à Fourque- vaux le bon état de leurs affaires, 289. Remercie fîuy Gomez de sa bonne volonlé et le prie de la lui continuer, 283. Charge Fourquevaux de demander pour elle conseil à Philippe II sur ce qu'il y a à faire pour empêcher une nouvelle levée desreitres, «83.

Remercie le prince de Florence de l'avoir fait complimenter pour la victoire de Moncontour, 38 -1. Charge Fourquevaux d'exposer à Philippe II l'étal d leurs affaires, 285. Le prie de s'abstenir de parler de la mission de La Per- sonne, 3.85. Invite Bellièvre à faire partir la nouvelle levée de Suisses, s8l). Prie des Bories de la renseigner sur la situation de l'ennemi, 386. Exprime ses regrets au duc de Nemours sur sa maladie, 28G. Met Fourquevaux ■il demeure d'en finir avec le ma- riage du Boi son fils, 287. Lui prescrit de lui rapporter les ar-

ticles du mariage de Charles IX , à condition qu'il apportera en mémt temps ceux pour le mariage de Mar- guerite, 287. S'en remet sur une lettre du Roi à Fourquevaux, 288.

Se plaint à MM.de Nicolaiet de Charmiaux du retard mis par eux à l'évaluation de l'apanage des ducs d'Anjou et d'Alençon, 288.

Parle à la duchesse de V - mours de la maladie de Marguerite de Valois sauvée par le médecin Milon, 289. Envoie M. Mont- louet en Ecosse, 389. Prie la reine Elisabeth de mettre en liberté Marie Stuart, 389. Ne doute pas de la bonne volonté du maréchal de Damville, 390. Lu; parle des opérations de l'année et de celle que Charles IX rassemble. 390. Annonce à Fourquevaux qu'elle a recouvré les dépèches prises, 290. Favorable à un projet d'entrevue avec Philippe II. 290. Félicite Malignon de son retour à la santé, 291. Entre- tient La Molhe - Fénelon des affaires d'Ecosse, 292. Satis- faite de la tranquillité de Péronne . Mondidier et Troyes, 292. Remercie Philippe II d'avoir pour- vu Yeronime Gondi de l'ordre de Saint- Jacques-de-1'Epée. 3g3. Annonce à Fourquevaux qu'elle a été prise par la fièvre, 293. Lui parle du passage de la Garonne par les protestants, 293 : De l'arrivé- des députés pour la paix, 393. Recommande à l'évèque du Mans le? enfants du sieur de la Bourdaisièn ng'i. Annonce à Fourquevaux l'arrivée des députés venus pour négocier la paix, agi. Le prie d'en exposer les nécessités à Phi- lippe II, 290. Lui envoie de l'ar- pent, sg5. Prévenue de l'arrivi 1 de don Pedro Henriques , envoyé de Philippe ll.eg."). Protéstede affection à Philippe II, 39O. Lui

il*

TABLE DES MATIERES.

parle désespérances de la pan, 196.

Annonce à Pie V qu'elle a donné l'évèché d'Auxerre à Amyot, aç)().

Ecrit à M. d'IIiimières à l'occa- sion du mariage de la fille de feu Morvillier, 397. Elle lui re- commande Lansac, 297. Remer- cie Philippe 11 de leur avoir en- voyé don Pedro Henriqoes pour les féliciter de l.i victoire de Mon- rnntour, 997. Invite les gens du Parlement de Paris à procéder à la réception de M. de la Guesle en qualité de procureur général,

398. Recommande à M. d'Hu- miéres le baron de Neauville, 298.

Prévient MM. de Carrouges et de Matignon qu'elle n'entend pas que son (ils d'Alencon entreprenne rien sur leur autorité dans leur gouver- nement, 399. Témoigne à Four- quevaux la joie qu'elle a de la con- clusion du mariage de Charles IX,

399. Donne des ordres à M. de M.imissière au sujet d'une sortie des gens de la Rochelle, 29g, 3oo. S'excuse auprès du duc de Nemours d'avoir gardé la du- chesse, 3oo. Invile La Mothe- Fénelon à dissiper les soupçons de la reine d'Angleterre, 3oo; A surveiller les intelligences qu'elle peut avoir avec les chefs protes- tants, 3oi ; A tàrhei' de décou- vrir l'opinion qu'elle a de la négo- ciation de la paix, 3oi. Lui fait part d'un propos tenu par Téligoy, 3oi. Entrelient M. de la Valette des ravages commis par les prolestants dans les environs de Toulouse, 3oi. L'en dé- dommagera, 3oi. Exprime

u président Dallis le chagrin que lui causent les lavages des protestants, 3oa. S'en plaint également à l'avocat Duranl, 3o3.

Ecrit de nouveau à MM. d'Ilu- nnères et de Bayeux au sujet du mariage de la fdle de Morvillier

avec Lansac, 3oa. Sa lettre au duc de Florence pour des com- mandes de draps d'or et d'argent, 3o3. Mande auprès d'elle Ta- v.innes, 3o3. Accuse réception à

F quevauxdu contrat de mariage

de Charles IX, 3o3. —Le charge d'envoyer Trégouin en Portugal, 3oA. L'invite à les prévenir des que le pouvoir du roi de Por- tugal sera envoyé, 3ofi. Lui dit qu'elle renonce à une entrevue avec Philippe II, 3o4. S'en- gage à lui trouver un bon parti pour sa Glle, 3oi. L'imite à maintenir l'ambassadeur de Por- tugal dans la même bonne volonté pour le mariage de Marguerite, 3oA. L'en fera récompenser, 3oâ. Lui demande de dé- peindre le roi de Portugal tel qu'il est, 3o.">. Mande auprès d'elle M. de 'favannes, 3o5. Ne sait rien de la paix, 3o5. De- mande à la duchesse de Nemours de ses nouvelles, 3o5. Lui annonce l'arrivée de l'Empereur à Spire avec sa fille, 3oô. La prévient que les ennemis vont du coté du Dauphiné, 3o5. Attend le retour de lîiron pour savoir 1 Cil est la négociation de la paix, 3o6. Prie l'évèque du Mans de rassurer le pape sur leurs bonnes 1 intentions dans cette négociation, | 3o6. Félicite M. d'Humières d'avoir empêché l'entreprise de ceux d'Artois sur le village, de Villiers, 307. Le rassure sur le maintien de son pouvoir, 307. Satisfaction qu'elle promet à don Francès de Alava au sujet de ses demandes, 3<iS. Annonce au duc de Nemours qu'elle attend Téligny, rapportant la réponse des chefs protestants, 3o8. Pré- vieul le maréchal de Cessé que les ennemis ne prennent pas le che- min de la Charité, 309. A remis

à Morvillier un mémoire, 3 10. Envoie à l'évèque du Mans une lettre de Charles IX pour le ren- seigner sur la négociation de la paix, 3 10. Prie le duc de Flo- rence de recommander au pape Éléonore de Bourbon à l'effet d'ob- tenir le prieuré de Pioiiville, 3ii.

Écrit de nouveau à don Fran- cès de Alava au 9iijet de ses ré- clamations, 3ii. Compte 9iir Charles IX pour renseigner La Molbe-Fénelon sur la négociation de la paix, 3i2. Intercède en faveur de la mise en liberté de Marie Stnart', 3i3. Fait savoir à La Mothe-Fénelon que la reine Elisabeth désire que la main du dur d'Anjou lui soit proposée, 3i3. Objecte que son fils n'est pas d'à;; à épouser la reine, 3i3. Prom il à don Francès de Alava que les déprédations commises en Bretagne seront punies, 3i3. F'avorable à Leice9ler, 3 1 3. Donne des instructions pour l'évaluation de l'apanage du duc d'Anjou, 3i4.

Affectueuses protestationsqu'elle adresse au duc de Florence, 3iu. : Le prie de recommander M. de Foix au pape, 3 1 5. Demande des renseignements à Morvillier sur le meurtre du frère de la pi !i! Nojent, qui est à son service, 3 1 5.

Demande à Fourquevaux des nouvelles du roi d'Espagne et des infantes, 3i5. Invite don Fran- cès de Alava à venir la trouver à Gaillon, 3 16. Intercède de nou- veau auprès d'Elisabeth en faveur de Marie Sluarl , 3i(j. Donne l'ordre à M. de Bois-Février di remettre au porteur la vaisselle ,1 la baillive de Caen, 317. Invite le duc de Guise à pourvoir à la sûreté des villes de Bourgogne et de Champagne, ,'iiri. Se plaint à Fourquevaux des indignes propos tenus par Chantonnay sur

TABLE DES MATIERES.

415

sa fille la feue reine d'Espagne, 01 8. Invile Bouille à faire rece- voir avec les honneurs qui lui sont dus la nouvelle reine d'Espagne , 319. Fait secourir Puy-Gaiilard , 3 19. Répond aux demandes du maréchal de Cossé, 3ao. Le prie d'amener promptement l'ar- mée, 3ao. Recommande au din- de Florence le facteur de l'argen- tier Dolu, chargé d'acheter des éloffe9 de soie, 3 30. Prévient Fourquevaux du détroussement du courrier Musset, 3so. Lui de- mande ce que contenaient les dépê- ches dont il était porteur, 3ao. Remercie le duc de Florence de son intervention auprès du Saint-Père en faveur de l'évéque de Màcon et de M. de Foix, 3a 1 . Lui recommande Lucas Mannelli qu'elle envoie à Rome traiter de ses affaires avec M"" de Parme, 3a 1. Parle à Fourquevaux des étranges propos tenus par don Francès de Alava à Charles IX, 3a 3. Le prie de savoir si Philippe II en accepte la responsahilité et d'obtenir de lui qu'il fasse des remontrances sévères à Alava, 3aa. Demande une ré- ponse à la proposition de mariage de Marguerite de Valois avec le roi de Portugal, 3aa. Répond à Philippe II au sujet de ce qu'il lui a fait dire par Jérôme Gomli, 3a3. Imite les gens du Parlement de Paris à admettre Nicolas Brùlart en qualité de maître des requêtes, 3a3. Permet à la veuve du sieur de Bois-Février d'haLiter son châ- teau du Loir, 3a4. Fait pari à la reine Elisabeth de la conclusion de la paix avec les protestants, 3a4, 3a5, 3a 6. L'annonce au duc de Savoie, 337; Au ducdeManloue, 3 26. Se plaint à Philippe II des lenteurs fâcheuses qui relardent la conclusion du mariage de sa lille avec le roi de Portugal, 3ay.

Charge Fourquevaux de notifier la conclusion de la paix de Saint- Germain à Philippe II, 338. L'entretient de ce qui s'est passé entre elle et le cardinal de Lor- raine au sujet des bruits répan- dus du mariage de Marguerite sa fille avec le duc de Guise, 339. Espère que la paix maintiendra la bonne intelligence entre la France et l'Espagne, 3ag. Informe Fourquevaux de l'itinéraire de la nouvelle reine d'Espagne, 3ag. Annonce à Pie V la paix de Saint- Germain, 33o. Cherche à la justifier, 33 1. Porte témoignage de l'attachement de Charles IX à la religion catholique , 33 1 . Envoie à Florence Nicolo Alamanni annon- cer la paix de Saint-Germain, 33 1.

Sa lettre à la duchesse de Flo- rence, 33 1, 3 3a. Prie M. de Gri- gnan de retenir la garnison que lui envoie le comte de Tende, 335.

Choisit Éléonore de Rohan pour une de ses dames d'honneur, 335.

Annonce à Fourquevaux la dé- faite de Coqueville par M. de Cossé , 336. Fait livrer au duc d'Albe les Flamands pris à Saint- Valery- en-Caux, 336. Envoie à la du- chesse de Savoie la mesure de ses enfants, 336. Sa lettre à Phi- lippe II pour demander des secours, 336.

Médicis (Cosme de), duc de Florence. Catherine lui recommande Isabelle de Baldovinetti, 10. Accuse Charles IX de vouloir conquérir la Corse, a 4. Lettre que lui écrit Catherine à l'occasion des couches de sa belle-fille, a6. Cavalcanti et Fabrice de Maze lui sont recom- mandés, 33, 55. M. d'Elbène lui est envoyé, 67. Catherine le prie d'excuser Nicolas Alamanni , 79. Secours qu'il envoie, 119.

Entendra par l'évéque du Maus certaines communications se-

crètes, 177. Grâce lui est demandée pour Bonacoursy, 190.

Prié de continuer sa bonne volonté, 197, 198. Reçoit la visite dus'de LongéenvoyéparCalherine , ai a. Remercié par elle poui l'avoir fait visiter par Alamanni . aao. Difficultés qu'il oppose a un prêt, 328. De nouveau sol- licité de faire le prêt réclamé. a3o.

Informé par Catherine de la victoire de Jarnac, a3o. Un jacobin nommé Combes lui est recommandé, a 36. Lettre que lui écrit Catherine pour solliciter de nouveau un prêt, aaô. Remercié par elle pour l'avoir fait compli- menter de la victoire de Jarnac. 257. La fait complimenter par Ursin de la victoire deMoncontom. a8a. Remercié par elle pour la part prise au mariage de Charles IX. a83. Commandede draps d'or et d'argent que Catherine le prie de survedier, 3o3. Prié par elle d'in- tervenir auprès du pape en faveur d'Éléonore de Bourbon qui solli- cite le prieuré de Promille, 3 11.

Le facteur de l'argentier Dob: envoyé à Florence pour des achats lui est recommandé, 3ao. Ca- therine le prie d'assister de son aide Lucas Mannelli qui va traiter de ses affaires à Rome avec M"" de Parme, 3s 1.

Médicis (Le cardinal de). Prié par Catherine d'aider l'évéque du Mans dans ses démarches auprès du duc et du prince de Florence, i85.

Médicis (Le prince François de). Ca- therine le prie de lui envoyer le sculpteur Jean de Bologne, ai. Prié d'intercéder auprès du duc son père pour un prêt, 329.

Meili.ehaie (La). Catherine lui de- mande des pilotes habiles, II. Cité, i5. Sa compagnie refusée au sieur La Rue, 1 1 h. Lettres que lui écrit Catherine, 35, i38.

116

Mei.cn, 9*i 1*5, ia6, 128, noie;

212, 3l3, 2l4, 210, 216.

Melvil. Ses mémoires, 10, i4, 10.3,

note. Mendoza (Rernardini), 57, note. \1erlet(M.), fit»- , i54,note; i85,

note. Menu, envoyé en mission à Paris, 56,

noie ; 57. Son avis sur les con-

dilionsdepaix proposées, 81, note.

Sa querelle avec Martigues, 1 15 , 1 15, note.

Metala (Le chevalier de), i3i, note.

Metz (Tioubles à), 99, 101, 103, 228, note. (Prisonniers de), délivrés par Ainyot, 229, noie. (Séjour de la cour à), 23o, note; 233,234,9.35.

Mecilhox (M. de), gouverneur de Marseille, recommandé pur Cathe- rine à la duchesse de Ferrare, 96.

Mézières (Le marquis de), sa com- pagnie, n3. Fait lever le siège d'Vngouléme, 192, note.

Milan, 28, 3g, 372.

Muon( Le médecin), sauve Marguerite de Valois, 289.

\Iir\nde (Le comte de la), recom- mandé par Catherine au duc de Ferrare ,111.

Modbke | Archives de), 62, note.

Mokquux, 3i, 4i , 57, 58, 5g, 217, 218.

MoHCORTOUH (La bataille de), 277, note.

Mom.cc (Biaise de), prévenu de la le^ée d'une armée portugaise, 38.

Va assiéger la Rochelle, 121. Ordre que lui en donne Charles IX , 131, note. Cité, 1 3a , i33, note.

Charles IX nomme chevaliers de l'ordre ceux désignés par lui, i36.

Invité par Catherine à exécuter les conditions de la paix, i36; \ laisserenreposlareinede Navarre, 1 36. Payé de ses pensions, 1 ûo.

Chargé d'une entreprise sur la Rochelle, lui. N'a pas à s'in- quiéter du gouvernenifiil de Ij

TABLE DES MATIERES.

Guyenne qui lui sera conservé, AS. Invile à faire observer l'édit de pacification. 1 45. Sa marche du coté de Limoges, 193, note. Situation de ses troupes, 195. Défait par les Vicomtes, 217, note. Détail parM.de Piles, 2i5, note. Invité par Cathe- rine à veiller à la défense de Bor- deaux, 2J2, 253, et à secourir Terride, 272. Va à In rencontre des Vicomtes, a53.

Monlcc, évèque de Valence, 3o, note. Sa lettre, appendice. 35a.

Mom.cc (Le chevalier de). Fait con- naître à Catherine que beaucoup de capitaines demandent leur congé, 92.

MotiLEC (Le fils de Biaise de), cité, 5, note.

Mostafié (M. de), son mariage avec M"' de la Chambre, 264.

Montagi (Le château de), menacé par les proteslanls, 162.

MoMAIlé (M. de), 2 43.

Mo.NTARGIS, 56, 88, 96, 117, 133,

20g.

Montargis (La seigneurie de), 147.

Moawnua (Les vicomtes de), joints à Condé et à Henri de Navarre, 217, note. Défont Monluc, 217, note.

MoNTBARD, appartient au duc de Ne- mours, ii3. Sa garnison, ii4.

Mostdidier, 12, 35, 292.

Mo.vtereac, 86, note; 88, note; 100.

Montferrasd (Le comle de), 288, note.

Montport l'Amairt (Le comté de), 288, note.

Montgovmerï. Catherine veut savoir de Matignon il est, 1, g(i. note. Détail Terride^ 372. Sa lettre au prince de Condé pour le lui an- noncer, 252, noie.

Moktignï (Arrestation de M. de), 57, noie.

Mo.MLoiLf (M. de). Sa mission en

Ecosse, 28g.

MuMMIllAlL, 86.

Mohthoubci (Le connétable de). Pré- venu par Catherine de la mort de Daniley, là; Des troubles d'Avi- gnon, i '1. Lettre que lui écrit Catherine au suj^i des troubles cpii recommencent, 1 '1 ; Au sujet de la ciladelle de Lyon mena- cée, i4. A son arrivée, elle lui parlera de la réponse du duc de Ferrare, 1 4. Regrets qu'elle lui exprime sur le mauvais étal de sa santé, 20. Instructions qu'il re- cuit pour les" montres et payements de la gendarmerie, 20. Elle regrette qu'il ait la goutle, 24. Prévenu du passage du duc d'Albe el de la grossesse de la reine d'Es- pagne, 24. Catherine vient le trouver à Chantilly, 32, note. Charles IX lui promet pour son fils le maréchal la survivance de sa charge, 32, note. Catherine l'invite à faire voir les Suisses au Roi, 5i. Elle lui annonce qu'elle a visité Corbie, 5i. Le prie de demander au cardinal de Chàlillon de céder le prieuré de la Réole, 5i. Sollicité de nou- veau de montrer les Suisses à Charles IX, 5a. Prévenu de l'ordre donné pour le payement de la gendarmerie, 52. Catherine lui indique son itinéraire, 54; Lui annonce qu'elle a eu la visite de Sénarpont, 54. Sa bles- sure, sa mort , 73, note.

MoHTHOBEHCI (Le maréchal François de). Invité par Catherine à se rendre à Paris et à surveiller les proie - lants, 20. Lettre que lui adressa Charles IX sur le même sujet, 20, note. Catherine lui prescrit dr ne pas laisser entrer en Picardie les réfugiés des Pavs-Ras, 32. A la promesse de la survivance de la charge de son père. 32, note.

TABLE DES MATIERES.

/ri 7

Lettre que lui écrit Catherine au sujet des pourparlers de la paix dont il traite avec les envoyés de Condé, îag, i3o. Lettre que lui adresse à ce sujet Charles IX , i3o, note. Complimenté par Catherine pour l'heureuse conclu- sion de la pais, i3a. Instruc- tions qu'il reçoit pour les mesures à prendre vis-à-vis des protestants, 1 5 1 , note. Sa compagnie envoyée à Chauny, i63. Reçoit la mission de régler ce qui concerne la maison de Worthy, 187. Prévenu par Catherine du passage de la Mo- selle par le prince d'Orange, 930.

Prié par elle de prêter son assis- tance au duc d'Alençon, 230. Ses dissentiments avec le Parlement de Paris, a 17, note. Cité, a85, note; 339, note.

Montmorency (Les), 1 i5.

Montboiun (M. de). Envoyé auprès du duc de Ferrare, 4. Envoyé à Florence, 8. Revient d'Espagne, 79. Renvoyé à Madrid, 199; 129, note. Recommandé par Catherine à Fourquevaus, i3o, t3a. Son retour d'Espagne at- tendu, i38, i3g. Envoyé en Angleterre et en Ecosse, 1 43, 1 44 , i53. Envoyé auprès de l'empe- reur Maximilien pour négocier le mariage de Charles IX, 189, 195.

Montmorin (L'abbaye de), 108.

MoriTPKKSiBB (Le duc de), 7g. Son avis sur les conditions de paix pro- posées, 81, note. Sera satisfait

dans toutes ses demandes, 173. Prévenu par Catherine de la gué- rison de Charles IX, 173. La marche de son corps d'armée ,199, note. Sa jonction avec Marli- gues, 192. Annonce à Cathe- rine la défaite de Mouvans, aoo. Sa victoire sur les protestants, 200. Va se joindre au duc de Nemours, 300, 20.3, note. Annonce à Charles IX la mort du jeune Brissac, aii, note. Cité, a85, note.

Montpensier (Le prince- dauphin , François de). Favorable à la paix, 3i. Renforts demandés pour lui, 1 1 3. La compagnie du sieur de Batresse lui est envoyée, 120, note; t33, note.

Montsalles (M. de), ioo, note.

Mobet (Le château de), 29, 91.

Mobillon (Le prévôt). Sa lettre au cardinal de Granvelle sur le siège deValenciennes, 29, note. Lettre qu'il reçoit du cardinal de Gran- velle, 26, note. Annonce la reddition de Valenciennes au cardi- nal de Granvelle, a5, note. Ne croit pas au passage de Philippe II dans les Flandres, a5, note. Le passage du duc d'Alhe, selon lui, ne servira qu'à troubler le pays, a5, note. Ce qu'il dit du comte d'Egmont, 5l , note. Fait part au cardinal de Granvelle du chemin pris par le prince d'Orange, 217, note. Sa lettre au cardinal de Granvelle, aa8, note. Mande

audit cardinal ce que la cour fait à Metz, 33o, note. Déliance qu'il exprime, 33o, note.

Mobisques de Gbenvde (Les), battus par le marquis de Velles, 270.

Mobvillier. Un des négociateurs de la paix, 129, i3o. Lettre que lui adresse à ce sujet Charles IX, i3o, note. Remercié par Cathe- rine de cette heureuse conclu- sion, i3a. Son soudain parle- ment étonne Catherine, 186. Annonce l'arrivée à la frontière de Rourgogne du duc Casimir, 25a.

Cité, a53. Sa lettre à L'Ho«- pilal sur sa disgrâce, 376, note.

Ce qu'il pense de Catherine, 274, note. Cité, 280, note. Le mémoire présenté par le maré- chal de Cossé lui est remis, 3 10.

Chargé par Catherine d'une en- quête au sujet du meurtre du frère de la petite Nojent, 3i5, 3 16.

Morvillier (Jean de Lannoy, sr de). Recommandé par Catherine à M. d'Humières, 398. Lettres d'abolition à lui octroyées par Charles IX, 398, note. Le ma- riage de sa fdle favorisé par Cathe- rine, 397, 303.

Moulins, 27.

Mouvans. Sa défaite, sa mort, 200, ao3, note; appendice, 336.

Murraï. Députés qu'il envoie en France, 118, note.

Musset (Le courrier), détroussé, 3ao, 3aa.

Mussidah (Le siège de), a4i.

N

Nagera (Le duc de). Attendu en France, a54. Mission dont le charge dona Juana, a55. Son arrivée en France, a 59.

Nancy:, 39g.

Nantes. Mise à l'abri de toute at- taque, 173, note.

Catherine de Médicis. 111

Nanteuil, 45.

Narbonne, i4, 3g, 4g, 168, 179, 260, 359.

Navarre (Henri, prince de). Sa com- pagnie, 38. Sa lettre an duc des Deux-Ponts pour presser sa marche, 317. Catherine l'ail

respecter ses domaines par M. d'Es- cars, 3 2 3. Sa lettre pour re- mercier Cécil de son assistance. 339, note. Sa lettre au princi- d'Orange, 237, note. Sa lettre à Cécil pour atténuer la défaite de Jarnac, a38, note. Rejoint

53

IttPMULMt Hlhiili:

M6

l'armée protestante, 096. Pré- venu (le la défaite de Terride, 37a.

Fait part au duc des Deux- PontS de la bataille de Jarnac. a3o, note. Cité, 273, note.

Sa lettre à Cécil pour lui annoncer la défaite de Monconlour et l'atténuer, 277, 378, note. Lui demande assistance, 278, note.

Négocie la paix, 29.3, note; 395, 3ai. Cité, 3n. Se tient en Languedoc, 3ia, note. Députés qu'il envoie pour la paix, 3a 3.

Navarub (La), 189.

.Nkmours (La ville de), 39.

Nfiiiouns (La duchesse dr). Catherine demande de ses nouvelles au duc, 8. Son accouchement, 8, noie.

Catherine regrette qu'elle ne soit pas rétablie, iâ. Attendue par elle, i5. Priée de remettre son mémoire à Lansac, i5. Lettre affectueuse que lui écrit Catherine, 3-. Catherine lui donne de ses nouvelles, A5. Lui parle du sé- jour des duc et duchesse de Lor- raine auprès d'elle, 65; De son festin aux Tuileries, ha. Lui annonce son dépait, lia. Citée, 60, note. Paroles défavorables au duc son époux, qu'elle répète à Catherine, 83. Demandée par Catherine, 137. Reçoit par elle des nouvelles de ses fils, 127. - Remerciée par elle de l'avoir fait \isiter, ao3. Attendue, 3o3. Lettre qu'elle reçoit au sujet de la santé du duc, .'.17. Priée par Catherine de la recommander aux prières de M"' di- Saint Pierre, 217.

Apprend la prise de Chateilerault,

168, Kelicil'''' par Catherine de la guérison du duc, aG3. in- terrogée par elle sur un prèlre, ■63. Complimentée sur i'amé-

liontion de la santé du duc, aG8. Rassurée sur le sort de ses fils

av,o>gr> dans Poitiers, 3b8.

TABLE DES MATIERES.

Citée, 270, note. Rassurée sur la blessure du duc de Guise son fils, 1179. Catherine l'entretient de la maladie du duc son mari, 283. Retenue auprès d'elle, 3oo. Lettre qu'elle reçoit par son lils, 3oo. Priée par Catherine de lui donner de ses nouvelles et de celles du duc, 3o5. Prévenue de l'arrivée de l'Empereur à Spire, 3o5. De la marche des protes- tants du coté du Dauphiné, 3o5.

Ce que lui écrit le cardinal de Lorraine des pourparlers de la paix, 3o8, note.

Nijmui ns (Le duc de). Prié par Cathe- rine de remplacer les Suisses de la garnison de Lyon par des Français, 8. Sa recommandation pour le ca- pitaine Alphonse Lazare ne sera pas mise de côté, 8. Catherine lui demande des nouvelles de sa femme, 8. Elle lui écrit au sujet d'une surprise tentée sur la citadelle de Lyon, 17. Ma- lade au moment de la journée de Meaux, 5o, note. Reprend les passages du coté de la Normandie, 71. Se. signale à la bataille de Saint-Denis, 73. Appelé à dé- libérer avec les chefs de l'armée, •jq. Son avis sur les conditions de paix proposées, 81, note. Catherine dément les paroles qu'on lui a prêtées contre lui, 8a. Combault lui communique les arti- cles proposés pour la paix, 83. Prévenu du prochain payement des arquebusiers, 87. Invité à en réduire le nombre, 87. Lettre que lui écrit Charles IX, 96, note.

Catherine lui parle des inquié- tudes qu'elle a eues à l'occasion de son fils et de lui, 98. Lui fait connaître la marche des retires, 98, 99. Lui manifeste son désir de la paix, 99. Re- commandations qu'elle lui fait pour la bonne conduite de l'armée, io.3. I

Lettre qu'elle lui écrit au sujet des propositions de paix, 1(17. Reçoit une déclaration du Roi re- lative a la paix, 110. Le châ- teau de Montbard lui appartient, 11Û. Ne peut obtenir pour son protégé la compagnie du sr la Moil- leraie, 1 1 '1. - Prié de renvoyer les lettres patentes que lui a apportées Combault, 116. Catherine lui envoie un médecin, 116. Invité par elle à venir se faire guérir à Paris , 1 1 0. Réclame des pa- tentes à Catherine, 131. Elle lui annonce l'investissement de la Rochelle par Moulue, 121. Elle veut l'avoir près de sa personne pour traiter de la paix, 128. Nommé lieutenant général du gou- vernement du Lyonnais, 172. Assurance que lui donne Catherine de la prochaine fin de la guerre, 191. Elle lui recommande le s' de Piousin, 191. Prié par elle de lui donner de ses nouvelles, 197. Approuvé de se servir de chifTres pour ses lettres, 197. Reçoit des nouvelles de Charles IX et de Catherine par d'Elbène, 197. Lettre que lui écrit Cathe- rine au sujet du payement de ses troupes, 199, 200. Apprend par elle la inarche du duc d'Anjou et la défaite de Mouvans, aoo.

Elle lui promet le prompt pavement de ses troupes, 201. Charles IX le renseigue sur les mouvements de l'armée prolestante , aoi, note. 11 envoie visiter Ca- therine, 203. En est remercié, 302. Reçoit d'elle de nouveaux témoignages d'affection, 302. Supplié par elle de faire diligence pour rejoindre l'armée, ao3. Rons renseignements qu'elle lui donne sur le capitaine Hyeronime, 2o5. Il lui est renvoyé, 208.

Catherine lui mande qu'on est en prières pour l'heureux succès

TABLE DES MATIERES.

419

ilu duc d'Anjou, 208. Prié d'amener les forces dont il disposera pour s'opposer aux entreprises du prince d'Orange, 309. Ce que lui dit Catherine du sr de l'Eslang, a 09. Invité par elle à hâter l'arrivée des forces du s' d'L'rfé, aii. Renseigné par Charles IX sur la situation de l'armée royale et sur celle de l'armée protestante, au, note. Prié de venir le re- joindre, an, note. Ordres que lui donne Charles IX pour l'em- barquement des troupes, au, note.

Prié par Catherine de stimuler le comte de Tende, 91 a. Ré- ponse qu'elle lui adresse au sujet des partisans de Lyon, 21a. Attendu avec impatience, ai 3. Lettre qu'il reçoit de Roanne, si A. Prié de se hâter, 3ii.

Le départ de Charles IX pour l'armée lui est annoncé par Cathe- rine, ai i. Poursuit Genlis, 227. Recommandations que lui adresse Catherine, aa8. Chargé d'empêcher l'entrée du duc des Deux-Ponts, a 36, note. Ex- cuses que lui fait Catherine pour ne lui avoir point écrit, 23g. Promesses qu'elle lui fait, 289. Charles IX lui parle des vilains écrits que lui a adressés le duc des Deux-Ponts, 339, note. Reçoit l'ordre d'attaquer le duc des Deux- Ponts, 239, note. Mansfeld se rallie à lui, 23g, note. Lettre que lui écrit Catherine au sujet de sa maladie, sii. Invité à venir se soigner à Paris, ail. Prié de donner des nouvelles de sa santé, 24 1. Lettre de Charles IX qui regrette que son triste étal l'empêche de venir, 34 1, note. Catherine lui annonce son retour du camp, 267. Lui vante la force et la beauté de l'armée royale , 257. Sa guérison dont se ré- jouit Catherine, a63. Prévenu

par le duc d'Anjou de la levée du siège de Poitiers, 270. Lettre qu'il reçoit de Catherine au sujet de sa maladie, e8C, 387. Ce qu'il dit des remèdes qu'il fait, 287, note. N'espère pas la paix, 387, note. Fait part à Renée de Ferrare des négociations entamées pour la paix, ag3, note. Ex- cuses que lui adresse Catherine pour lui avoir gardé sa femme, 3oo. Sa lettre à la duchesse de Ferrare, 3oo, note. Prévenu par Catherine qu'elle attend Téli- gny, porteur des propositions de paix, 3o8.

Nemours (Le duché de), 86, note.

Nessos, bourg meurt le duc des Deux-Ponts, 2i6.

Nelcuelle (M. de). Visite Catherine de la part du duc de Nemours, aoa. Cité, aii.

Necfville (M. de), i35, ii8.

Nevers ( La ville de ) , en danger d'être prise, ai 3.

Nevers (Le duc de). Catherine lui an- nonce qu'Adrian Bâillon est nommé chevalier de l'ordre, 5o. Pré- venu de la prise d'armes des pro- testants, Ci. Fait part de l'amé- lioration de la situation, G3. Lettre que lui adresse Robertet, 6i, note. Le courrier qui lui est envoyé est dévalisé, 66. - Catherine lui recommande Louis de Montafié et les frères Trivullio. 68, Cg. Le prie de faire grande diligence, Cg. Invité à se joindre aux Suisses attendus et aux forces envoyées parle duc de Sa- voie, 71. Prévenu par Robertet de la mort du connétable, 75, note. Appelé par Catherine, 7G. Invité par elle à reprendre, en passant, Màcon et Autun, 78. Rappelé par Charles IX et Catherine, 83, 83. Lettres que lui écrit Robertet pour l'inviter à venir, 83 , note. Rappelé de nou-

veau par Catherine et Charles IX, 8i. Mis en demeure de se joindre au duc d'Anjou, 88. Lettre que lui écrit à ce sujet Charles IX, 88, note. Compli- menté pour la part prise à la ré- duction de Màcon, go. Gratifié des demandes faites pour les muni- dons trouvées à Màcon, go. Entretenu par Catherine du conflit survenu entre Brissac et La Châtre, 90, 91. Catherine lui recom- mande le s' Alphonse Lazare, ga.

Prié de se hâter, g 3. Charles IX lui fait connaître la marche des protestants, g3, note.

Invité à se joindre au duc d'Aumale, g3, gi, 96. Cité, 100, note. Fait connaître au duc d'Anjou la situation des deux armées, io5. Invité par Cathe- rine à user de ses avantages, ni;

A mettre une garnison dans Montbard, ni. Accusé de vou- loir faire tuer tous les huguenots, 1 5g , note. Relies promesses que lui fait Catherine pour bâter sa venue, 262. Elle lui écrit qu'il ne s'est rien passé à l'armée, s6i, 268. Prévenu de la levée du siège de Poitiers, 271.

Nevers (MUr de). Voir Clèves. Nicolaï, chargé de l'évaluation des

apanages des ducs d'Anjou et

d'Alençon, s 88, 3ii. Nicole (Jehan). Cité, 3.

NlMÈGCE, 339.

Niort, 918,395,337, 961, 365.

Nogekt-sur-Sbine (Prise de), 8C, note.

Noircirmes (M. de), a3, note.

Norfole. Son mariage projeté avec Marie Stuart, 981.

NoRyANDiE (La), 71, i9i , si5, aig, 861.

Norris (Sir Henri), ambassadeur d'Angleterre. Lettre que lui écrit Catherine au sujet de dépréda- tions commises par le capitaine

53.

420

TABLE DES MATIERES.

Paul, 19. Sa dépèche à Elisa- beth, 29, noie. Catherine l'in- vite à aller à Paris attendant une audience, 3i. Dépêche de lui, .'!•!, note. Cité, 5i, note; 89, io5, note. Entretient la reine sa maîtresse des desseins se- crets du cardinal de Lorraine, i85, note. Sa lettre à Cécil sur le même sujet, 183, note. An- nonce le départ de Charles IX pour Orléans, aoo, note. Renseigne la reine Elisabeth sur la situation des deux armées catholique et pro-

testante, 317, note. Entretient Elisabeth des dissentiments sur- venus entre le maréchal de Mont- morency et le Parlement de Paris, 220, note. l'ait part à Elisa- beth d'une entrevue avec Catherine, 23-3, note. Cité, aa5. Sa lettre au cardinal de Cbàtillon sur la situation de Paris, 226, note. Annonce à Cécil le départ de Genlis pour la Franche-Comté, 237, note. Ecrit que le duc des Deux-Ponts est devant la Charité, 2. '12, note. Faux bruits qu'il

répand et dont se plaint Catherine, 260. Mande que Andelot a été empoisonné, a6o, note. Mé- moire qu'il soumet à Charles 1\ et dont Catherine se montre très irritée, 17g, 180, 181, 182, note. Lettre que lui écrit à ce sujet la reine sa maîtresse, i83, note.

\oïers. Ville de Bourgogne se retire le prince de Condé, i58, note; i5g, note; i6i. (Condé s'enfuit de), 176.

Noyon, 238.

0

Olbkok (L'ile d'), a83.

Orange (Le prince d'), 57, note. Se renforce, 174. Sa marche encore incertaine, 189. Gîté, 193, note. Son dessein changé, io3. Catherine redoute ses entreprises, a 09. Menace Paris, 211, note. Charles IX s'inquiète de son immobilité,

216. Son itinéraire, 317. Son itinéraire, signalé par Cathe- rine, 320; Par Feruand de Lan- noy, 230, note. Passe la Moselle, 220. Se retire en Allemagne, 225. Le prince de Condé lui écrit pour démentir les bruits de paix, 327, note. Ordec (L'abbé d'), i3i.

Orléans, 55, 80, 107, 109, ii3, 128, note; 1 38 , note; 1 '10, îig, note; 1 05 note; 300, note; 202, 20.3, 2o4, 2o5, 209, 210, a4o, a4g, note; n55, 257, 258, 25g, 262 , s63, 26/1.

Orléans (Le duché d"), i56.

Orthez, 27.3, note.

1'

Palatin (Le comte). Visité par le duc Jehan Guillaume deSaxe, 1 33, note. Cette visite inquiète Charles IX, 132 , note.

P\Rimi.i.o\ (M. de), envoyé en Angle- terre, 3.3i , note; s38, note.

Paris. 1, 2, 3, 4, 5, (i, 7, 8, 9, 10, i '1 , 20, 35 , 60, 48, 65 , 66, 67, 68, 6g, 70, 71, 72, 73, 74, 76, 82, 83, 84, 85,86, 87,88, 90, 91, 92, g3, o4, g5, 96, g7,

98, 100, 103 , 10/i , 106, 108,

10g, 110, 111, 1 1 3, 1 1 '1, 1 15,

I I S, 120, 121 , 123, 123, 12Û,

190, 1 a6, 1 "7, 1 3i, 1.38, i3g, 161, lia, l 'il! , 1 li '1 , i45, 166, 1 '17, i48, i4g, i5o, 1 5 1 , igo,

îgi, 192, ig.3, ig4, ig5, 196,

'97> '98> '99' a00' 909> 911' note; 236, note; 361, a65, 335.

Le culte protestant interdit à Paris, 81, note.

Paris (L'évèché de), 175.

(Les échevins de), sollicités d'un emprunt par Catherine, 16.

invités à maintenir leur ville en repos, 57. Lettre que leur écrit Charles IX à ce sujet, 57, note. Félicités du calme dont jouit la ville, 4g. Maintenus dans tous leurs privilèges, 5o.

(Les gens du Parlement de),

sollicités d'un emprunt par Cathe- rine, 16. Publient deux édits

contrôles protestants, 18g. En dissentiment avec le maréchal de Montmorency, 330, note. Invités à procéder à la réception du pro- cureur général La Guesle, 398. Se refusent à l'admission de Nicolas Rrùlart en qualité de maître des requêtes, 3a3.

Parizot, envoyé d'Espagne par Four- quevaux, a 10.

Parme (Marguerite, duchesse de),

23.

Partiienaï, 280, note.

Pasquier, 1 2 , note.

Paul (Le capitaine Pierre). Arrêté à

Bordeaux pour déprédations, 19.

Son procès ,19, note.

TABLE DES MATIERES.

h-2\

Pivs-Bis (Les^, C, 33, 33, 34, 35, 4g, 56, note; 5y, note; 119, 221, 2 2 3 , 268.

Pelleté (Nicolas de), archevêque de Sens. Convoite le chapeau de car- dinal, 326, note. Ne croit pas à la paix, 3 85, note ; 3a 6, note.

Périgord (Le), 25y.

Périgueut, sa sécurité assurée. 361.

Péronne, 17, 52, 54.

(Les coutumes du gouverne- ment de), 12.

Perpignan, 4g, note.

Perrin (Claude), cité, 3.

Perron (Di), neveu de Monluc, t4i.

Personne (La), sa mission pour la paix et son audience, 382, note; a85, note.

Philippe IL Fourquevaux prié d'a- vertir Catherine de son départ poul- ies Flandre*, 7. Cité, a3, 24.

Son projet de voyage en Italie, 35. Le prévôt Morillon n'y croit pas, 25, note. Son voyage en Flandre démenti par le prince d'Evoli, 33, note. Lettre que lui écrit Catherine en lui en- voyant L'Aubespine le jeune, 34.

Prévenu de la levée des Suisses, 37. Cité, 57, note. Avances qu'il fait au nonce du pape, 4g, note. Ses irrésolutions pour son voyage des Pays-Bas signalées par Charles IX, 56, note. Prévenu par Catherine de la surprise de Meaux, 61. Remercié pour l'offre de son ambassadeur, 61, 62.

Secours qu'il envoie, 71. Prévenu des troubles de Metz, 72.

Lettre Catherine lui annonce la bataille de Saint-Denis, 70. Averti par elle que le secours qu'il envoie est arrivé à Beanvais, 70. Elle lui fait communiquer par Four- quevaux les propositions de paix de Condé, 106. Son passage dans les Flandres, 1 34. Cathe- rine se recommande à sa bonne grâce, i3g. Lettre qu'il écrit à

l'Empereur pour le mariage de Charles IX, i4S. Incertitude de son passage dans les Flandres, 161.

Catherine croit qu'il s'y déci- dera , 161. Cité, 171. Refuse de recevoir Fourquevaux, 173, note. Attend l'archiduc Charles, 173, note. Chargé par l'Empe- reur de la conclusion du mariage de Charles IX, 18g. Remercie- ments que Fourquevaux est chargé de lui témoigner pour secours of- ferts, 18g. Prié d'écrire au duc d'Albe de s'entendre avec Cossé et le duc d'Aumale, 190. Cathe- rine lui parle du régime comme nourriture que devrait suivre la reine sa femme, ig.3. Four- quevaux chargé de le remercier de ses offres, ao3 ; De lui annoncer l'entrée dans les Flandres du se- cours demandé par le duc d'Albe, 2o3. Leltre que lui écrit Cathe- rine à l'occasion de la mort de la reine d'Espagne, 2o4. Elle pense à lui pour Marguerite de Valois, 206. L'arrivée du cardinal de Guise lui est annoncée, so5. Fait semblant de vouloir épouser Marguerite de Valois, 3 10. Cathe- rine n'en est pas dupe, 310. Indécis sur la femme qu'il épou- sera, 221, note. Catherine lui rappelle ses promesses non te- nues, 2.33. Dans l'intérêt des deux couronnes elle accepte pour Charles IX l'infante Isabelle, 333.

11 est prié de donner au moins une résolution certaine à ce projet, s33. Lettre que Catherine lui envoie par Almeida, s 35. Pressé par elle de ne pas retarder le ma- riage de Charles IX, 335. Lettre d'elle qu'il en reçoit pour le remer- cier de son offre d'arquebusiers, 2 4 '1 ; Pour lui faire l'éloge du s' de Mansfeld envoyé par lui, 344. Cité, s48. Transmet sa réponse par le cardinal de Siguence à Four-

quevaux, 349. Guy de Lubersac lui est recommandé par Catherine, a54. Interrogé par elle sur l'époque du départ d'Isabelle d'Au- triche, 357. Démonstrations d'amitié et de dévouement qu'il reçoit de Catherine, s58. Pré- venu de la jonction du duc des Deux-Ponts et de l'amiral, a58. Sollicité du secours promis, 258.

Prié d'intervenir auprès de la reine d'Angleterre, a58. Mar- ques d'affection que lui prodigue Catherine, 258. Son interven- tion réclamée auprès de l'Empereur pour éviter une nouvelle invasion allemande , 260. Représentations que Fourquevaux doit lui soumettre , 265. Ce que dit de lui Charles IX en envoyant à Fourquevaux des in- structions pour son mariage avec Elisabeth d'Autriche, 266, note. Remercié par Catherine ponrsecours envoyé, 366. Ses bons offices auprès de l'Empereur pour empê- cher la venue de nouveaux retires, 273. En est remercié par Cathe- rine, 373. Lettre qu'il reçoit d'elle sprès la victoire de Moncon- tour, 378. Charles IX le met en demeure de ratifier sa promesse pour le mariage de Marguerite de Valois, 280, note. Conseil que lui fait demander Catherine, 283.

Engagements qu'il a pris pour le mariage de Marguerite de Valois, 287, note. Catherine désire une entrevue avec lui, 2go. Confère à Jéronimo Goiidi l'ordre de Saint- Jacques-de-1'Épée, 2g3. Pro- testations d'affection que lui adresse Catherine, 396. Pressenti par elle sur la négociation de la paix. 396. Remercié par elle de l'avoir fait féliciter de la victoire de Mon- contour, 397. Elle renonce à un projet d'entrevue avec lui, 3o4.

Elle veut savoir s'il accepte la responsabilité des propos tenus par

û-22

TABLE DES MATIERES.

Alavo à Charles IX ,333. Réponse qu'elle lui adresse sur ce qu'il lui a fait dire par Goodi, 3a3. Elle demande de ses nouvelles à Four- quevaux, 3i5. Cité, 317. Son mariage aveé la fille ainée de UaximilièD, 3i8. l'ro])os tenus à ce sujet par Ghanlonnay, 3 18. Cité, 339.

I'hii.ippkïille (Le gouvernement de), 3a.

Picardie (La). Interdite aux réfugiés des Pays-Bas, 32, 60, note; 98, 189, 311, note; 245, 2^9, 261.

(Les places fortes de), 5o.

(Opérations militaires eu),

193, note.

(Payement des troupes de),

199, 200.

Pie V. Lettre que lui écrit Catherine, 139. Elle lui rappelle les ser- vices rendus par son fils à la cause catholique, 17. Charles IX et Catherine lui écrivent en faveur de l'évêque de Langres, 175. Ca- therine lui annonce la victoire du duc de Monlpensier, 301. Elle lui parle de la fin toute chrétienne de sa fille la reine d'Espagne, aoi. Remercié du secours envoyé, 263. Prié d'en envoyer un nou- veau, 262, LesenlanlsdeM.de la Bourdaisière lui sont recom- mandés, 296. Catherine lui notifie la nomination d'Amyot à l'évêché d'Auxerre, 396. Au- dience qu'il donne à l'évêque du

Mans, 3oG, note. Sa réponse à l'ouverture qui lui est faite de la négociation de la paix , 3o6, 307, note. Mal disposé pour M. de Foix, 3 1 5. Ses lettres à Charles IX pour le détourner de la paix avec les protestants, 33o, note. Audience donnée par lui au car- dinal de Rambouillet , 33o , note. Défiances qu'il témoigne des consé- quences de la paix , 33 1 , note. Sa lettre au cardinal de Lorraine pour l'engager à s'opposer à un accord avec les protestants, 33o, noie. Ses lettres au cardinal de Lorraine et à Charles IX à l'occasion de la paix de Saint-dermain, 33 a, note.

Piémont (Le), 17, note; 28.

Piknnbs(M. de), désigné par Cal benne à Sénarpont pour l'assister, 97. Mis en demeure de ne rien entre- prendre sur le pouvoir de M. d'Hu- mières, 807. Porteur d'une lettre au duc de Nemours, 131.

Piffers (Le colonel), Suisse, 181.

Piles (M. de), défait quatre com- pagnies de Monluc, 217, note.

Piousin (Le sieur de), recommandé par Catherine au duc de Nemours, 191.

Plessis (M. du), envoyé à la Rochelle, 106.

Plessis (Le), valet de chambre de Charles IX, sa mission à la Ro- chelle. 10 II. Envoyé auprès du duc de Nemours, aoi, note.

Plessis-Macé (Le), 3oo.

Plessis-les-Touiis, 268, 269, 270,

271, 272, 273, 374, 276, 277. Poignv (M. de), sa mission en Ecosse,

3 1(3. Poissv, 72.

POITIEIIS, 1q5.

Poitiers (Jean du Fay, évèquedc),i 70.

Poitiers (Le siège de), 368, 370. II est levé, 371.

Poitou (Le), 123, 177, 179, 211.

Pologne (Sigisinond, roi de), arme une Botte, 4.

Pont-de-l'Arche, 3 19.

Ponzenat. Défait avec Mouvans, 337.

Portugal (Le), 38, 3o4.

Portugal (Le roi de). Voir Dom Sé- bastien.

Portugal (L'ambassadeur de), ses plaintes, 44. Favorable au ma- riage de Marguerite de Valois avec le roi son maître, 3o4.

Poulet (Edmond), 35, note; 67, note; 317, note; 319, note; 220, note; 238, note.

Prie (M. de), gouverneur d'Auxerre, i63, note. Chargé de punir les auteurs d'un meurtre commis à Auxerre sur un des gentilshommes de la suite de Coligny, 166.

Prouville (Le prieuré de), sollicité par Eléonore de Bourbon, 3 1 1 . Tenu par Madeleine de Rourbon , 3n.

Provence (La), 43, 120, 121, 129, ail, note; 21 3, note.

Provins (Prise de), 86, note. Puv-Gaillard(Lcs bandes de), 91. Catherine le fait secourir, 319.

R

Rambouillet. Voir Angennes.

Rambouillet (Mm' de), 1 84, note.

ReItres (Les) refusent de marcher sans être payés, 252. La forme de leurs cornettes, 253.

Rennes (Bochelel, évêque de). Com- plimenté par Catherine à l'occasion

des services qu'il a rendus en Allemagne, 9.'). Lettre qu'elle lui écrit au sujet des offres du co- lonel Weslerbourg, 101. Cité, 108. Instructions qu'il reçoit île Catherine pour se plaindre à la reine Elisabeth des propos tenus

par son ambassadeur Norris, 176. Renvoyé en Autriche pour con- clure le mariage de Charles IX, 208. Réole (Le prieuré de la). Sa cession demandée au cardinal de Chà- tiilon, 5i.

TABLE DES MATIÈRES.

423

Retiiel, 13.3, note.

Retz (M. de), 334, note.

Rhingrave (Le comte). Lettre que lui écrit Catherine à l'occasion du se- cours envoyé par le marquis de Bade, 334.

Richelieu (M. de), 80,91.

Rieuï (M. de). Prévenu d'une entre- prise projetée sur Narbonne, 168.

Invité à y veiller, 168. Roanne (Les manants de). Lettre que

leur écrit Catherine, 167. Robertet (Florimond). Sa lettre à M. de Nevers, 64, note. An- nonce au duc de Nevers la bataille de Saint-Denis et la mort du con- nétable, 73, note. Appelé auprès du Roi, 74. Ce qu'il dit de la guerre au duc de Nemours, 83, note. Sa lettre au duc de Ne- vers, 88, noie. Le félicite de la prise de Màcon, go, note. Nou- velle lettre de lui au duc, 91 , note.

Cité, 1 37.

RoDOLrHE (Le prince), fils aîné de l'empereur Maximilien. Le projet de son mariage avec Marguerite de Valois, 174, note.

RocHEFOnT (M. de). Avis qu'il donne sur la marche des protestants, 86. Sa compagnie, 110, 11 3. Cité, 343, a46.

Roches-Baritacd ( M. des), 124.

Rogebs (Daniel). Dépeint la situation de Paris à Cécil, 226, note.

Rohan (Eléonore de), nommée dame d'honneur de Catherine, 335.

Rollo (Gualterio). Ses intrigues en Suisse, 28.

Rome, 10, 30, i4o, 3ai, 336.

Ronorantin (Le temple de), i53, note.

Rothelin (La marquise de). Son in- tervention pour la paix, 80. Prise à Blandis avec les entants de Condé, 87, note. Apporte des propositions de paix, 128.

Rouen, 2, 11, 3i. (La ferme des aides du baillage de), 2. Meur- tres commis à Rouen, 147. Cité, 167, 209.

(Les habitants de), prévenus du

remplacement de M. de Carrouges par M. de Bréauté, io5. Font savoir à Catherine que M. de Bréauté ne se croit pas pourvu

d'un pouvoir suffisant pour rem- placer M. de Carrouges, 1 56 . note.

Rl ble (M. de), 373, note.

Rdcellai (Annibal), chargé d'une mis- sion auprès du sculpteur Jehan de Bologne, 21. Envoyé auprès du pape par Charles IX, 77. En- voyé de nouveau par Catherine au- près du pape, 139.

Rdï Gomez (Prince d'Evoli). Cité, 12. Dément le bruit du passage de Philippe II dans les Flandres, 33, note. Cité, 48. Four- quevaux chargé de le gagner pour favoriser le mariage de Marguerite de Valois avec Philippe II, 4o. Son intervention sollicitée pour le choix d'un nouveau médecin de la reine d'Espagne, 56. Cité, 128.

Ce qu'il dit à Fourquevaux tou- chant le fait de Mandeslo, i34. Ignore l'époque du passage de Phi- lippe II dans les Flandres, 161. Explications que Catherine lui fait soumettre par Fourquevaux, 179.

Remercié de ses bons offices par Catherine, 383.

Sabras (M. de), 277. Saint-Antoine (La porte), 336, note. Saint-Barthélemï (La), 11, note. Sainte-Crou (Le cardinal de) , insulté

à son passage en Dauphiné, 5g. Saint-Denis, 71, 100, note.

(La bataille de), 71, 73, 73,

7.3, note.

(Le faubourg), 63, 64, note.

Saint-Dizier, 107, note; 108, note.

Sai.nt-Estienke (M. de). Sa prolonga- tion de séjour en France accordée par Catherine, 188. Justifié par Catherine des calomnies répandues sur lui, si5. Recommandé à Fourquevaux , 2 1 5 , 3 1 6.

Saint-Esprit (Les confréries du), dé-

noncées par Coligny, 1 03, note. Sainte-Fiore (M. de), amène les Ita- liens, sSs. Saint-Germain-en-Laïe, 4o, 4a, 45,

339. (La paix de), 3aô, note. Saint-Godard, envoyé par Catherine

auprès du duc d'Albe, 1 84.

Note sur lui, 1 84. Saint-Herbu, 336. Saint-Jacques-de-l'Epée (L'ordre de),

378. Saint-Jean-d'Asgély, a3i, 281, a8s,

283, 384, 388. Saint-Léger, 3g. Saint-Léonard, 242, 262, 253,

2Ô4.

Saint-Maixent, 280, note.

Saint-Malo (Le prêche de) interdit aux Anglais, i55.

Sairt-Marcead (Le faubourg), 62, note; 1 2 5.

Saint-Martin (Le capitaine), tué à Tours par les protestants, 1 58.

Saint-Malr-des-Fossés, 33, 34, 35, 36, 168, 175, 176, 179, 1 85. 186, 187, 188, 316, 320.

Saint-Michel (Le mont), 3io, note; 3 16, note.

Saint-Michel (M. de), accusé par Co- ligny de se vanter de tuer tous les protestants qu'il rencontrera, io3, note.

Saint-Moeris, ia4.

Saint-Nectaire, évéque du Puy, 101

Siibt-Pabdod , a4a.

Sainte-Preuve (M. de). Catherine se plaint à lui de ce que la garnison (le Soissons a été déplacée, 173.

Sll>T-Qt OTIN, 54.

Saint-Simon (M. de), envoyé en An- gleterre par les chefs prolestants, l38, note.

Saint-Sorris, le maître des requêtes, envoyé en mission en Bretagne , 3 1 3.

Saint-Supmce(M. DE),3a5, noie.

Saint-V.ii.erv (Flamands et Français pris à) et livrés par Catherine au dur d'Allié, 106.

Sim-VALEM-EN-CAUX, 336.

Saist-Waast (L'abbé de). Catherine lui refuse l'autorisation de vendre des rentes, 32.

Tîntes, i38, note; 283.

SALi'CEs(Le président de). Son procès, &o.

San I'ietro Cobso. Cité, i5. Son fds, a 4.

Sani.eiire (Le siège de), 13, 216, note. (Catherine conseille à Charles IX de reprendre), 243. Elle \ envoie les mineurs Anglais, a44."

Sancï (Château de), 97, note.

Sanzaï, gouverneur de Nantes, an- nonce que les Rochellois refusent de laisser rentrer les ecclésiasti- ques, i4o, note.

Sari.abos (Le régiment de), envoyé au secours de M. de Puy-Gaillard ,319.

Sarret (M. de). L'abbaye de Mont- motin demandée pour lui, 108.

Sault (Bénigne de), 69, note.

Saultocr. Son procès avec le bailli de llani fjui lui retient, des litres, 1 65. Recommandé par Catherine à M. Viallard, i65.

Saumir, a88, note.

Saverne, aa5, 236.

Savoie (La), a3.

Savoie (Le duc de). Cité, i, 6. Prévenu par Catherine de la sur- prise de Meaux, 6a. Remercié par elle des preuves de dé-

PABLE DES MATIÈRES.

vouement qu'il lui donn>', 68. Forces qu'il lève pour secourir Charles l\ ,71. Complimenté par Catherine, 71. Prévenu que les passages du rùté de la Normandie ont été repris, 71; De la ba- taille de Saint-Denis, 7a. Se- cours qu'il envoie, 80. Cathe- rine lui fait part de la marche du prince d'( (range qui se rapproche de la Bresse, 917. Protestations d'amitié qu'elle lui adresse, 218. Averti que Genlis se dirige du côté de la Bresse, 227. La vic- toire de Jarnac lui est annoncée par Catherine, 2.34. Prévenu par Bouivin du retour de Catherine du camp, 254. Prié par elle de presser la conclusion du mariage de M"' de la Chambre avec M. de Montalié, 264. Ce qu'elle lui dit de celle maison, 264. Elle lui fait part de la paix avec les protestants, 327. Saxe (La), 174.

Saxe (Le duc. Auguste de), prié d'a- jouter foi au porteur de la lettre de Catherine, 170. Saxe (Le duc Jehan-Guillaume de), lot, 11a. Son arrivée à Re- thel, 123, note. Banes va au- devant de lui, 123. Catherine et Charles IX renseignent le duc d'Anjou sur la marche de l'armée qu'il amène, 123. Mesures in- diquées par Catherine pour le pave- ment de ses reitres,ia3. Visite le comte Palatin. 122, noie. L'argent pour le payement de ses Iroupes envoyé par Catherine, 1 23. Excuses que lui adresse le Roi pour ne l'avoir pas compris dans la première levée de troupes, 198. Demande lui est faite de 4,ooo chevaux, 198. Leur solde sera déposée à Toul, 198. Schevenden (Lazare), présumé chef d'une nouvelle invasion allemande, 260.

ScilOMBERG, 247/

Sun misbocro (Le comte ot), amène des forces an prince d'Orange, i-'i.

Sébastien (Dom), roi de Portugal, lève une armée, 3g. Le projet de son mariage avec Marguerite de \alois peu goûté par Philippe II, 221,11 ! Sa réponse attendue, a34. Ce qu'en dit le cardinal de Guise, aai, note; 261.— Instruc- tions données à ce sujet à Fourque- vaux, 266, note. Son mariage avec Marguerite annoncé au duc de Florence; A la reine d'Angle- terre, 267. Lenteurs apportées à le réaliser; 280, note; 3a9. Catherine demande à Fourquevauv de lui dépeindre le prince, 3o5.

Charles IX charge Fourquevaux de savoir à quoi s'en tenir, 828, note. Le projet est remis, 327.

Séguier (Le président), 128, noie.

Senaiipont (M. de). Cité, 8. Visite Catherine, 54. Elle lui accuse réception de sa lettre, 55. Son voyagea Orléans non approuve. 55.

Instructions que le Roi et Cathe- rine lui donnent pour maintenir l'autorité royale en Picardie. 97.

Invité à se faire assister par de Piennes, 97; A faire sortir de la Picardie deux gentilshommes flamands, 98. - Complimenté par Catherine, 126. Remercié par elle de l'avis donné de la bonne réception faite aux garnisons de la fronfière, 149. Prié de conti- nuer à la renseigner, i4g. Le Roi lui enverra de l'argent pour les garnisons, îlig. Rassuré par Catherine sur la mission du maré- chal de Cossé, i52. N'a rien à craindre pour la diminution de son autorité, i5a. Prié de veiller à l'observation de l'édil de pacifica- tion, if>>. Catherine lui écrit au sujet des inslructions qu'il a reçues,

176. Prié de s'entendre avec le

maréchal de Cossé, 176; D'en- voyer son fils aine auprès du Roi. 176. Chargé par Catherine de rassurer les protestants de son gou- vernement 9ur les suites d'une or- donnance récemment prise, 187. Prévenu que le maréchal de Montmorency réglera ce qui con- cerne la maison de Worthy, 187.

Sens (La ville de), 109. Assiégée, 85, note; 86, note.

Sens (L'archevêque de). Voir Pel- levé.

Sens (Le sieur de), 3i.

Serres (Jean de). Remontrance de Coligny imprimée dans son livre, i45, note.

Sessac, envoyé à l'armée, 99.

Secrre (Le chevalier de), porteur de paroles de paix, 64.

Sbzanne, 86.

Smith (Sir), vient demanderla restitu- tion de Calais, 27, note; 29. Mémoire qu'il présente au Roi et à la Reine, 29, note; 3o, 3i. Rapporte à Elisabeth la réponse de Charles IX, 32.

Soissons, 73, 86, 274, note.

Solis (Le capitaine), 269.

TABLE DES MATIÈRES.

Soi'PPÏ, 2&0.

Sodhdbval (M. de). Cité, 5, note.

Sor rte , envoyé auprès du duc d'Anjou , 85, 85, note.

Socterralne (La), bourg du dépar- tement delà Creuse, aÛl,

Spire, 3o5.

Strasbourg, 10.

Stricland (Miss), i4,note.

Strozzi (Philippe). Son régiment, 6o,note. Cité, 92. Son au- torité comme colonel général re- connue par Catherine, 201. Défait les protestants, a5o, a5t, note.

Strozzi (Robert), 279, note.

Stdart (Marie). Catherine s'applau- dit de la voir débarrassée de ce fou de Damley, i4. - Note sur elle, i4. Du Croc maintenu en qualité d'ambassadeurauprès d'elle, 16. Catherine heureuse de sa délivrance, i4o. Recommanda- tions faites en sa faveur à M. de Reaumont, i4i. Sa lettre à Catherine, i4i, note. Cathe- rine renonce à acheter ses bagues, i4a. Ses perles entre les mains de la reine d'Angleterre, lia. note.

425

Recommandée par Catherine à Elisabeth, 2 1 9. Son mariageavec Norfolk entravé par le duc d'Alto. 276. Elisabeth lui est de plus en plus hostile, 273. Son projet de mariage avec Norfolk, 274. Catherine y est favorable, 274. Elisabeth y est hostile, 276. L'élat de ses affaires et son mariage avec Norfolk, 281. Ce qu'en dit Catherine à La Mothe - Fenelon , 281. Sa mise en liberté solli- citée, 289. Nouvelles lettres de Catherine de Médicis en sa faveur. 3 1 3 , 3 1 6. Lettre de Charles IX pour la recommander à La Motto- Fénelon, 3 16, 317, note.

Suisses. Leur levée jugée défavora- blement par Philippe II, 43. Charles IX demande à les voir, 52 , 58, note. Leur conduite à la retraite de Meaux, 63, note; 70.

Cités, 78, note; 83, note; 96, 100, note. Attendus à Ville- neuve-Saint-Georges, 124. Cités, 128, note; i65, note; 246, 276, 280, note.

Scsimoïo (Forêt de), 3o5. Scssex, 374 , note.

Taillandier. Sa vie de L'Hospital,

369, note. Taillebocrg (Le château de), pris par

les protestants, 166. Tavames. Reçoit l'ordre de renvoyer

ceux qui sont chassés de Savoie, 1.

Prié par Catherine d'acheter des marbres pour les Tuileries, 1.

Excuses qu'elle lui adresse pour ne pas le nommer maréchal de France, 27. Complimenté pour la bonne situation de la Bourgogne, a4. Ordres que Catherine lui prescrit pour cette province, 35.

Mémoire qu'il transmet à Ca- therine sur les agissements des pro- testants genevois, 35. Catherine

Catherine de Médicis. 1

lui recommande un redoublement de zèle, 67. Appelé auprès du Roi et de la Reine, 69. Cité, g4, note; 128, note. Chargé par Catherine de côtoyer les troupes du duc Casimir, 1 38; De surveiller ceux de la religion, 139; De faire observer l'édit, 139. Invité par Charles IX et par Catherine à traiter favorablement le prince de Condé retiré à Noyers, 159. Sa lettre à ce prince au sujet d'un espion, i5g, note. Le capitaine Charrieu a l'ordre de le rallier, 160. Mandé par Catherine, 3o5. Télignî (M. de). Sa mission pour la

paix, 95, note. Cité, 107, 138.

Envoyé auprès du Roi au sujet d'un meurtre commis à Auxerre, i64. Négocie la paix de Saint- Germain, 389, note; 993, note.

Propos qu'il tient sur la reine d'Angleterre. 3oi. Attendu par Catherine, 3o8, 3 10, note.

Tende (Le comte db). Le duc de Ne- mours chargé de le stimuler, 311.

Prié par Catherine de hâter la marche de ses troupes, ai 3. Instructions que lui donna Charles IX, ai3, note.

Terride (M. de), 100, note. Sa

prise, 373. Teclet , 1 4 , note.

5*

itrrruEMc •.nTionAit.

TABLE DES MATIERES.

Thiacges (Le château de), menacé par les protestants, 16a.

Thoré (M. de), ia5. Sa compa- gnie, 12 5.

Thoo (De). Son erreur sur la date de l'arrivée du Roi à Paris après la re- traite de Meaux, 61.

Thouabs, 226, note.

Tilladet (M. de), 109.

To^NAT-RoUTONNE, 283, 285, 286,

«87, TouL, 198, 228.

Toulouse, 200, 3ia, noie. (Les rapitouls de). Lettre que leur écrit Catherine au sujet des articles qu'ils ont soumis à Charles IX, iSt. 1 Le Parlement de), 3oi.

Toulouse (Les environs de) ravagés par les protestants, 3oi.

Toubaine (La), 80, 120.

TouRnon (M. de), ambassadeur à Itome, 10.

Tours, 200, 243, 268.

Toins (Le château de), 1 53.

Touns (Les échevios de). Lettre que leur écrit Catherine au sujet des protestants de leur ville, 1Ô2. Leur lettre au Roi, i5a, note. Réprimandés par Catherine pour les meurtres commis dans leurs murs par les protestants, i58. Invités à livrer les coupables à M. de la Châtre, 1 58. Répudient toute participalion à ces meurtres, i58, note. Conflit au sujet de la pu- nition des coupables, 1 58 , note. Seront payés de leurs avances pour les vivres et logement des troupes , 169.

Trancublion (M. de). Catherine l'in- vite à faire observer les édits, 6. L'assure du payement de sa pen- sion, 6. 11 se plaint de n'avoir pas de forces sullisantes pour faire

exécuter les édits, G, note. De la défense de porter des armes , 6, note. Invilé par Catherine à la renseigner sur les troubles d'Anvers et de Cambrai, ai. Lettre de lui à Catherine, 21, note.

Tredion, 3i4, 3i5.

Trégodin (Le sieur de). Envoyé en Espagne, 160, 161. Envoyé en Portugal, 3o4.

Trémouille (M. de la). Sa compa- gnie, 11 3. Son château de Taillebourg pris par les protes- tants, 160.

Trévilan, 329.

Trie (M. de). Cité, 1 38.

Trichâteau, 1.

Troïes,86, 117, note; 3i5.

Tuileries (Marbres achetés pour les), 1. (Festin donné aux), 48.

Tïtler, i43,note; 374, note.

u

Orbih (Le duc d'). Le duc d'Anjou lui fait le récit de la victoire de Jarnac, 3.3 1, note.

Drfé (Les compagnies au s' d') de-

mandées par Catherine, 24. Cité, 336. Ursin (Troilo). Envoyé par le duc de Florence, 2.57. Renvoyé par le-

dit duc pour complimenter Cathe- rine, s83 , 384.

Usson (La seigneurie d'), 288, note.

Uzès (Le duc d'), 285, 286, note.

Valence, i32.

Valbuce (L'évéque de). Voir Monluc.

Valbnciehnes, 31, note. (Prise de),

2, 35.

Valéry, 125.

Valois (Elisabeth de), reine d'Es- pagne. Recommandations que lui fait faire Catherine par Fourque- vaux, 7. Propos qu'elle tient à Fourquevaux, 12. Sa gros- jesse, i3. Son passage par la France espéré, i3. Sa gros- sesse annoncée par Catherine au connétable, 24. Son mauvais

régime, 25, note. Lettre que Catherine lui fait remettre par Fourquevaux, 37. Recomman- dations dont L'Aubespine le jeune est chargé pour elle, 38, note. Catherine inquiète de sa santé, 43. Alava affirme à Catherine qu'elle ne suivra pas le roi son mari, 44. Sa régence espérée, 47, 48. Mnrche heureuse de sa grossesse, 67. Son accouche- ment, 72. Nouvelles données de sa santé par Fourquevaux, i3a. Catherine en redemande, i3g.

Craintes pour sa grossesse, 1 5 1 . Prescriptions de régime adressées pour elle par Catherine à la duchesse d'Albe, 1 5 1 . Ignore l'époque du passage de Phi- lippe Il dans les Flandres, itii.

Citée, 171. Son interven- tion pour le mariage de Charles IX , 173, 174, note. Explications que lui soumet Catherine par Four- quevaux au sujet du deuil de don Carlos, 179. M. de Fourque- vaux prié de lui faire agréer la pro- longalion de l'absence du sieur de

Saint-Estienne, 188. Régime que lui prescrit Catherine, 193. Lettre écrite par Catherine à la première nouvelle de sa mort, 198. Sa mort racontée par Fourquevaux , 198. Sa fin toute chrétienne, 201. Lettre écrite par Catherine à Philippe à l'occasion de cette perle, 3o'i. Ce qu'elle en dil à Fourquevaux, ao4.

Alamanni envoyé par le duc de Florence pour se condouloir de sa mort, 990. Citée, 361. Propos tenus sur elle par Chan- tonnay, 3 18. Citée, 39 9.

Valois (Marguerite de). Le projet de son mariage avec Philippe II, 206.

Ce qu'en dit Catherine à Four- quevaux, 906,310. Désirée par le roi de Portugal, 991, note. Incertitude qu'éprouve Philippe II à l'épouser, 931, note. Offerte au roi de Portugal, 234. Con- firmation de son mariage avec ce prince, 961. Pouvoir officiel pour cel le union , envoyé à Fourque- vaux par Charles IX, 96G, note. Lenteurs que la cour de Portugal met à ce projet, 279. Lettre écrite par Charles IX à Fourque- vaux pour le mener à bonue fin, 280, note. Pouvoir pour le conclure attendu, 387, note. Promesse faite par Philippe II à Charles IX pour mener à bonne fin ce mariage, 287. Sauvée du pourpre par le médecin Milon, 989. Son mariage avec le roi de Portugal (raine en longueur, 32 2, 397. Plaintes qu'en fait Catherine à Philippe II et à Alava, 327. Charles IX veut savoir à quoi s'eo tenir, 328, note. Bruits répandus de son mariage avec le duc de Guise, 339.

TABLE DES MATIERES.

Vantroun (Claude de Saulx, sieur de),

124.

Vassé (M. de). Chargé de la garde d'Angers, tombe malade, 199. Ordres que Catherine lui donne, 12 4. Invité à licencier ses troupes, 1 35.

Vaupergne (M. de). Lettre que lui écrit Catherine au sujet des forti- fications des villes de Picardie, 10.

Velles (Le marquis de). Sa victoire sur les Morisques, 970.

Vendôme, 967. (Le château de), 3,7.

Venise, 4o, 111. (Les seigneurs de). Lettre que leur écrit Catherine , 137. Prévenus par elle de la victoire de Jarnac, 3.34.

Ventadouh (Gilbert de Levis, sieur de), envoyé en Lyonnais, 190. Lettre écrite à son occasion par Charles IX , 1 30, note.

Verdon (La ville de), 86, 239. Exemptée de garnison , j G 1 .

Verdun (M. de), i33, note.

Vertus (Montre faite à), 1 38.

Vesines (M. de), envoyé en Angle- terre, 2 35, note.

Viallard (M.), président de la Chambre des requêtes du Parle- ment de Paris. Catherine lui re- commande le procès de M. de Saul- tour contre Martin de Hagues, bailli de Ham, 160.

Victor (Le faubourg Saint-), ia5.

Vidame du Mans. Voir Angennes.

Vieilleville (Le maréchal de). Con- sulté par Catherine au sujet du sieur de Granvillar qui veut entrer au service du Roi, 10. Cité, 86. Prié par Catherine de hâter l'ar- rivée des reitres, 112. Recevra l'argent nécessaire, 112. Ren- seigné sur les propositions de paix,

/•27

112. Lettres de lui au Roi, 118, note. Cité, 160. Troupes qu'on lui envoie d'Orléans, itiô. note. Cité, s85, note.

Vibnne (La ville de), 78.

Vienne (La), 943, 246, 35o, note.

Vienne (en Autriche), 196, note.

Vierzon (L'abbaye de), 107.

Viedville (M. de la), envoyé en Champagne, 163.

Villars (Le marquis de). Cité, ii5.

Loué par Catherine d'avoir rejoint le duc d'Anjou, ig3. Regretté par Charles IX qui voulait le garder, 193. Cité, 3o5. Son avis sur les conditions de la paix , 3 1 1 .

Vignoles (Le conseiller), 930, note.

\ 1LLEFRANCUE, 1^1), note. VlLLENEnVE-SAINT-GEORGES, 194, 126.

Villeqcier (M. de). Son avis sur les conditions de paix proposées, 81, note. Cité, 324, 3s 9, note.

Villerov (M. de). Catherine lui écrit au sujet de l'établissement de cen- teniers à Paris, 47. Chargé d'annoncer à don Francès de Alava la prise de ses dépèches et la mort du courrier qui les apportait, 171.

Ne peut lui faire recevoir le* paquets en partie retrouvés, 171.

Cité, 311, note. Suspecte un nommé Le Breul d'être espion, 246. Prévient Catherine du dé- part de l'Empereur pour Spire. 307.

VlLLERS-CoTTERETS, 4l.

Viluers (M. de), 324, note. Villiers-au-Flez, menacé par ceux

d'Artois, 307. Vincennes (Le bois de), 60, note;

1 17, note; 3oo, note. Vire (L'élection de), 3.

VlTRÏ, 253.

Vitp,v-le-François, 94, note.

.28

TABLE DES MATIERES.

W

\\ imeii (L'amiral) vient demander la restitution de datais, 27, note;

Westebouiig (Le colonel). Ses olîres

de service, 10t. WoRTiiv (La maison de). Le maréchal

de Montmorency chargé de pour- voir à ce qui la concerne, 187. Wurtemberg (Le duc db), 96, noie.

Ylbura ( François d'), ai, note.

ERRATA.

Page i(56, première colonne, ligne a4, au lieu de Serriou; lisez : Charrwu.

Page a3o, deuxième colonne, ligne 26, au lieu du i5 mars; lisez : a5 mars.

Page 25a, première colonne, ligne 19, au lieu de Au duc d'Anjou; lisez : Au roi mon fis.

BINDING SEC. OCT 2 8 1968

DO Catherine de Mé*dicis, consort 119 of ^enry II, Kin? of France #g Lettres

kl 1880

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