# EPL ER x de or amer mi VO Bÿ—— KRicharu Ve mUace. = | HARVARD UNIVERSITY LIBRARY OF THE. DEPADIDMEN TT MOTEUSX : j IN THE Museum of Comparative Zoology ; LS . ift of; US ‘16774 pue | ; : se aa ÿ ee En Cl L& , K À AIR IOAGES « A œ f Ë & & — L y 44 ü ; ; je D. QU Boucher Ju Chedel cul û 17 , } er = e r . aux de} ens de M LA LE de Va O77 7 JON Cons. dat ord'ommant. et Chancellier des Orôres du À tov. L'HISTOIRE NATURELLE ÉCLAIRCIE DANS DEUX DE SES PARTIES PRINCIPALES: PA LITHOLOGIE PACA CONCHY LIOLOGIE: DOINT, LUNE TRAITE DES PIERRES ES RAC DM UREE DES COQUILLAGES, OUVRAGE DANS LEQUEL ON TROUVE une Nouvelle méthode & une notice critique des principaux Auteurs qui ont écrit fur ces matiéres. Enrichi de Figures deffinées d'après Nature. Par M **Y de la Société Royale des Sciences de Montpellier. A: PA RES, Chez DE BURE lAîné , Quay des Auguftins , du côté du Pont Saint Michel , à Saint Paul. M DCC XLII.1742 frmm s4Le AVEC APPROBATIONS ET PRIVILEGE DU RO. Dern dl ci L Ligine tu ts (14: 1h ibn > " 36e Hal F = m1 +, ? TAAPAL * CL + 5 > / 4 va rh } ‘4 TUE A #0 tu NE ANSE AIME € , F ‘ wi Lee Lie 4f u MON PEN SANTE | ART TEE CRRTRUY L : ' F an (2 0 à RS ë \ Ù | à Tnt ; RSS w TE CA de PRES NO LE Aro RAR e = € ne On A PE AIG NS ANMESST'E CR S DETTE SOCIÉTÉ ROYALE DES SCIENCES DE MONTPELLIER. AI VUEL doit étre, MESSIEURS , #0n em- D preflement à vous marquer la reconnoif[ance Li que m infpire l'honneur que vous mavez SRE | fait de m'admettre dans votre illuftre Corps ? Cet Ouvrage en fera un monument éternel ; 11 vous étoit acquis’, MESSIEURS , à bien des titres ; les avis que vous avez, daigné me donner , © qui font autant de décifions pour moi , mes doutes que vous avez levés avec tanr de précifion , vos lumières fi propres à étendre mes idées @r à les porte tout vous af° Jévoit un Ouvrage que vous aviez, déja bien voulu agréer. a 1j Quel motif plus proffant pour animer mon travail , que l'exemple de tant de celcbres Académiciens auxquels j'ai l'avantage d'être affocié ? Qui peut ignorer combien de fçavans Médecins , @r de fameux Anatomifles , [ortent tous Les jours des Ecoles de Montpellier, fans parler des Honoraires Ilufires , des grands Affronomes ; @7 des ha- biles Phyficiens qui compofent cette fameufé Societe ! Leurs Ouvrages font leur éloge ; il ne me convient point d'y joindre mes réflexions , je dois plätôt m'apliquer à les imiter, @r me borner ici à vous marquer la paffion que j'ai de mériter votre eflime , @ à vous affurer de La rofpe&tueue confidération avec laquelle je ferai toute a Vie, MESSIEURS, Votre très-humble & très- obéiflant Serviteur **%* HDI RTE QT QI IS DS LOT RE ART ARTS IRIS EST EOT ER IDD ID RIRES IQSE LXTRAITIDESVREGISTRES, DEVLA SOCIETE Royale des Sciences , du 23. Mai 1742. NT roue CHicoyNEau & MaRCOT qui avoient été nommés par la Société pour examiner l'Ouvrage de M. ***, n'ayant pü en faire leur raport , ont envoyé le Certificat fuivant. » Nous avons lû avec attention un Ouvra- »5 ge intitulé l'Hifoire Naturelle eclaircie dans deux de [es par- »ties principales , fçavoir la Lithologie & la Conchyliologie , & » nous n'y avons rien trouvé qui puille en empècher l’impref- » fion , les figures dont il eft orne nous ont paru furtout bien » deflinées : Fair à Fontainebleau le fixième Mai 1742. » CHicoyneau & Marcor, fignés dans loriginal. Auquel Certificat la Compagnie s’eft conformée. Fait à Montpellier le: Mai 1741. DE SAUVAGES, Secrétaire de la Societé Royale. RE LL LES LT ENS NS N SNS NÉS SES) APPROBATION DV CENSEUR ROTAL. La Lithologie & la Conchyliologie. On ÿ trouve un détail très-curieux des Pierres & des différens Coquillages mis dans un ordre nouveau , & qui paroît préférable à celui qu'ont fuivi les Auteurs qui ont précédé celui- ci, Fait à Paris ce 26, Juin 1742. Es 1 lû par Orde de Monfeigneur le Chancelier , un Ouvrage intitulé , MONTCARVILLE. PIRUINAUL LIEGE D OR IOT: : Rhone PAR LA GRACE DE Dieu, ROy DE FRANCE ET pe NAVARRE : À nos Amés & féaux Confeillers les Gens tenans nos Cours de Parlement , Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, Grand Confeil, Prevôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux , leurs Lieutenans- Civils , & autres nos Jufticiers, qu'il appartiendra, SALUT. Notre bien a ii] amé JEAN DE BuRE, Libraire à Paris, nous a fait expofer qu'il defire- roit faire imprimer & donner au Public les Ouvrages intitulés 4 Litho- logie & la Conchyliologie ; Diodore de Sicile , traduit en françois par le Sieur Abbé TERRAssON ; Traité de l'Orateur traduit de Ciceron , avec une Pré- face & des Remarques , par M. l'Abbé Cou , s'il nous plaifoit lui ac- corder nos Lettres de Privilége pour ce néceflaires : A CEs CAUSES, vou- lant favorablement traiter l'Expofant , nous lui avons permis & permet- tons par ces Préfentes de faire imprimer lefdits Ouvrages, en un ou plu- fieurs volumes, & autant de fois que bon lui femblera, & de les vendre, faire vendre & debiter par tout notre Royaume pendant le temps de douze années confécutives , à compter du jour de la date defdites Pré- fentes. Faifons défenfes à toutes fortes de perfonnes de quelque qualité & condition qu’elles foient d'en introduire d’impreflion étrangére dans aucun lieu de notre obéiffance ; comme aufli à tous Libraires , Impri- meurs & autres, d'imprimer , faire imprimer, vendre, faire vendre, ni contrefaire lefdits Ouvrages , ni d’en faire aucuns extraits fous quelque prétexte que ce foit, d'augmentation , correction, changemens ou autres, fans la permiflion exprefle & par écrit dudit Expofant ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confifcation des Exemplaires contrefaits, & de trois mille livres d'amende contre chacun des contrevenans , dont un tiers à Nous, un tiers à l'Hôtel-Dieu de Paris & l’autre tiers audit Expofant , & de trous dépens, dommages & intéréts ; à la charge que ces Préfentes feront enregiftrées tout au long fur le regiftre de la Commu- nauté des Libraires & Imprimeurs de Paris, dans trois mois de la date d'icelles , que l'impreflion defdits Ouvrages fera faire dans notre Royaume & non ailleurs, en beau papier & beaux caractéres , conformément à la feuille imprimée attachée pour modéle fous le contre-fcel defdites Pré- fentes ; que l'Impétrant fe conformera en tout aux Réglemens de la Li- brairie , & notamment à celui du dix Avril mil fept vingt-cinq ; qu'avant que de les expofer en vente , les manufcrits où imprimés qui auront fer- vi de copies à l’impreflion defdits Ouvrages feront remis, dans le même état où l'approbation y aura été donnée, ès mains de notre très-cher & féal Chevalier le Sieur DaGuEsseau, Chancelier de France, Comman- deur de nos Ordres ; & qu'il en fera enfuite remis deux Exemplaires dans notre Bibliothéque publique, un dans celle de notre Château du Louvre & un dans celle de notredit très-cher & féal Chevalier le Sieur DAGurs- sEAU , Chancelier de France , le tout à peine de nullité des Préfentes. Du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir ledit Ex- pofant & fes ayans caufes, pleinement & paifiblement, fans fouflrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empéchement, Voulons que la Copie def- dites Préfentes , qui fera imprimée tout au long au commencement ou à la fin defdits Ouvrages, foit tenuëé pour duëment fignifñée, & qu'aux Copies collationnées par l’un de nos Amés & féaux Confeillers & Secrétaires foi {oit ajoutée comme à l'original, Commandons au premier notre Huiflier ou Sergent fur ce requis, de faire pour l’éxécution d'icelles tous aétes re- quis & néceflaires, fans demander autre permiflion, & nonobftant cla- meur de Haro , Charte Normande & Lettres à ce contraires, CAR TEL Est NOTRE plais. DONNE'à Verfailles, le troifiéme jour du mois d’Août , l'an de grace mil fept cens quarante-deux , & de notre Régne le vingt-feptiéme, Par le Roy en fon Confeil, Signé, SAIN SON. Regiftré [ur le Regiftre XI. de la Chambre Royale des Libraires & Im= primeurs de Paris No, $r. fol. 42. conformément aux anciens Réelemens confirmés par celui du 28, Février 1723. À Paris le 7. Aoft 1741, SAUGRAIN, Syndic, AVIS AUX RELIEURS POUR"PEACER les Figures. P'R EME R EUNP AMRONME E. Le Frontifpice coté 1 fe placera vis-à-vis le titre du Livre, La Planche cotée — 2 fera mife vis-à-vis la page — 47. SE. C'OYN'D'E PAP. AURSSRANE La Planche cotée — 6 fera mife vis-à-vis la page — 240. er Ne Ne Sri ne Ita el cut 245$e ——— —_—— S——— — — — — 250. En nn NE GA nt 254 —— — —— I —— — —_— —— 258. ——— 2 — Il — — — — 262. —— — —— Li — — —— 268. — — —— 1 ———— — —— 270. —— — — — 14 ———— — —-— 276. — — —— 1j ———— — — - 280. —— — —— 16 —— — — — — —- 285. —— — —— 17 ——— — — — - 292 —— — —— 18 ——— 2 — — — 194, —— — — — 19 —— — — — — —- 298. —— ———10—— — — — — — 304. — ——— 11 — — — — — — — 310, —— — — — 22m mm — — — 316. — — —— 1; —— — — — — — 318. RE En ee DI22ES ns ere A ee de AE 3 30e er NS = 334: ne nn an ee ep 342 —— — —— 285 — — — — — —— 348. —— — — — 1) — — — — — — 202 = — — — — DO ——— — — —— 364. ——— = — — —— — — — —— 272 —— — —— 3 — — — — — — — 383 EPA GE >c LL TPOL OCGLE. PORSE MT EIRE CP A RTE. bd GB D dt ÉD bb Bd Gr ddr Ge CHAPITRE PREMIER. De l'Hifloire Naturelle en général @r des principaux Auteurs qui ont traité de la Lithologie @ de la Conchyliologie. E toutes les parties de la Philofophie , la Phy- fique, après la Morale, eft la plus utile & Îa plus intéreffante : elle traite des principes des chofes naturelles , des propriétés des corps, & des caufes de tous les effets que la nature pro- duit. On peut la divifer en deux parties (4), la Philofophique & l'Hiftorique. La Philofophique regarde la fphere célefte , la théorie des Planetres & le fyftème du monde ; elle établit des hypothé- fes fur la nature des élémens , des premiéres qualités & des autres caufes des êtres naturels. L'Hiftorique remplie de faits certains & avérés par les conféquences que l’on tire des phénoménes & des expériences, régarde le globe terreftre, & décrit tous les corps qu'il porte & qu'il renferme ; c’eft le véritable objet de l’hiftoire natu- Premiere Partie. F ] { DUT Re (a) Effais de Phyfique par Perrault ;-pre- face > LM» de (4) Omnino necelle eft ut fpatia cœle- ftia o nni ma- teria fint va- CUa, Newton Op, pe 313. () Latent omnia craflis occultata & circumfufa tenebris | ut nulla acies humaniinge- nii tanta fit ; quæ penetra- . re in cælum, terram intra- re poflir. * Pline, AL drovandus, 2 LA'LITHOLOGIE, T'PARTrIE relle. Cette fcience fi négligée anciennement eft devenuëé pour ainfi dire à la mode. Quel progrès la Phyfique na-t-elle pas fait dans le dernier fiécle ; Defcartes l'a tirée du cahos où les anciens l’avoient laïflée, Gaflendy , Rohault & le Pere Mal- branche l'ont éclaircie fur bien des points ; Newton qui leur eft fi oppofé, & qui par fon fyftème ingénieux met les Aftres à leur aife dans un vuide (7) immenfe, vient d'ouvrir de nou-. velles routes qui méneront , peut-être un jour, fort loin. Malgré le fecours de ces grands hommes , la Phyfique eft un monde où nous voyagerons encore long-tems dans le pays des conjectures. Quelqu’éclairés que foient tous ces guides, ne nous flatons pas d'arriver à ce point d’évidence , qui eft l'objet de nos recherches. La nature retranchée dans ce que les entrailles de la terre & les abimes de la mer ont de plus fecret & de plus profond, ne nous découvrira (b) jamais plei- nement fes myftéres ; il femble qu’elle ne fe montre , que pour fe faire mieux defirer. Les parties qu’elle abandonne à notre examen & par lefquelles nous croyons peut-être la fai- fir , ne font rien en comparaifon de celles qu'elle met hors de notre portée: L’hiftoire naturelle eft d’une fi vafte étenduë , qu'il feroit difficile & prefqu'impoflible de traiter dans un feuli volume de toutes les parties qui la compofent , quand même on n'en voudroit donner qu'un Abregé. Tout ce qui eft fur la terre s’y peut raporter ; les Animaux, les Végeraux , & les Minéraux ; quel fujet immenfe , & quelle carriére pour un Auteur ! S'il eft de ces grands “génies qui ont entrepris d'étudier tou- te la nature, & de raflembler en un feul tableau ce qui exer- ce également les fenfations du vulgaire & les réflexions des Philofophes, il s'en eft peu trouvé qui aient ébauche ce ta- bleau ; la mort a prefque toujours prévenu l'exécution d'un deflein fi vafte , & ceux qui les ont fuivis ont fait de vains cHorts pour l’achever parfaitement. Quelle plus grande perte pour .une fcience fi utile : En effet il.n’y a que ceux qui trai- tent d'inutile ce qu’ils ignorent, qui puiflent douter des avan- tages que cette fcience nous procure, tant pour les befoins de la vie, que pour la confervation de notre fanté, & le progrès des arts ; la. Médecine , la Chymie & la Botanique tirent leur propre fubftance de l’hiftoire naturelle ; que deviendroient-elles fans fon fecours ? Ne fçait-on pas que tous les remédes font tirés des Animaux, des Végétaux, & des Minéraux. LA BTTHOLOGKRE, I PARTEE 3 Une feule réflexion fuffit pour nous montrer combien il eft important d’étudier la nature ; le plus vil de tous les infeétes, a moindre plante, le plus petit coquillage , éleve Fefprit juf- qu'au Créateur. Un lecteur judicieux ne peut confidérer tous ces objets, qu'il ne procure à fa raifon le moyen de réfléchir fur les merveilles de la Création ; c’eft ainfi qu’un objet très- méprifable en apparence , porte l'ame à la contemplation la plus fublime. On ne peut difconvenir cependant que l’Hiftoire naturelle malgré fa grande utilité , n'ait des parties qui ne paroiflent fimplement que curieufes; ne nous en prenons qu'à notre igno- rance qui n'a pu pénétrer jufqu'ici, l'utilité cachée de ces mê- mes parties. Le temps ne découvre-t-il pas tous les jours mille chofes nouvelles. Ces parties curieufes forment les cabinets & les belles col- iections. Les fimples curieux fenfbles au plaifir de la vuë , n'y recherchent quele coup d'œil. Les Sçavans y trouventles moyens de les examiner par comparaifon , & d’inventer plufieurs me- thodes pour les divifer , & les ranger dans leurs genres. Ces dif. férentes combinaifons ouvrent un chemin für pour parvenir à la connoïflance parfaite de ces belles chofes , fi peu connuës des anciens. Peut-être fortira-t-il un jour de tant de connoïflances , trai- tées aujourd’hui de ftériles , une lumiére qui tout à coup diffi- pera l’obfcurité des conjectures , & produira des fyftèmes à couvert de toute objection. A force d'étudier la nature, de la fuivre pour ainfi dire pas à pas , de la confulter à toute heu- re, en toutes faifons , quelqu'un la prendra fur le fait. Le * Sçavant homme qui me prête cette expreflion, n’a-t-il pas pré- vu, que la nature à force de multiplier & de varier fes ouvra- ges , laifleroit quelquefois échaper fon fecret ? Si tout homme qui fe fent de l'inclination pour la Phyfique & qui joint à cette difpofition quelque talent pour écrire, étu- dioit la nature & prenoit foin de la reprefenter telle qu’elle s'offre à lui dans le lieu de fa naiflance , quelle connoiflance n'aurions-nous pas de tout ce que l'Univers renferme ? Et (4) quelle utilité n'en tirerions-nous pas pour la médecine , pour Pagriculture , pour le commerce, & pour tous les autres arts. Piine à fait entrer toutes les fciences dans fon Hiftoire na- turclle jufqu’à la culture des terres & des vignes. La nature un peu mieux confultée , l’auroit arrèté dans fa courfe rapide, A i * M. de Fons tenclle. (a) Pauca enim fæpius adje&ta ma- gnum deni- quecumulum eMciunt, * Malpighi. *XWNf. de Reaumur. *** 7. Le Pré- Jident Bon, (a) Efperien- ze fono come rivelationina- turali. Val nieri. L0m, 2e p.207. Cef? ce gw#on apelle aujourd hus la Phy{ique expe- riracatale, LA Lio ro c1E. 4. PA mr; guidé par cette fage mere, il ne feroit pas tombé dans les er- reurs d’Ariftoce & des autres Philofophes qui l'ont précédée. Ceux-mêmes qui l'ont fuivi jufqu'au commencement du der- nier fiécle, ne font pas plus exempts de critique , que ce célé- bre Naturalifte ; leur complaifance pour adopter tous les fen- timens de leurs prédécefleurs , fans même fe donner la peine de les examiner, leur refpe& aveugle pour les Anciens , ont tranfmis jufqu'à nous , une infinité d’erreurs que l’expérience détruit tous les jours. La route que Pline à tracée n’a point été fuivie par les Na. turaliftes du dernier fiécle ; renfermés dans des bornes plus ctroites , ils ne font point fortis de leur App fujet. Al- drovandus quoique plus étendu que Pline , a fouvent réfuté {es fentimens ainfi que ceux d’Ariftote , & dans fes treize vo- lumes , il garde Rip fimples, fur l’Aftronomie , fur la Chy- mie, l'Agriculture, la Peinture & les autres Sciences , un filence très-profond. S'il n'eut pas trop égayé fon fujet , en fe pro- menant tantôt dans le pays des Antiquaires, tantôt dans ce- lui des Poétes, des Médecins , & des Philofophes moraux, fon ouvrage feroit infiniment plus utile. Les Naturaliftes modernes fortis de l’efclavage & des préju- gés de l'école, ennuyés d’ailleurs d'être le jouet des fables des Anciens, en ont fecoué le joug ; on peut dire d’eux ce qu'Ho- race dit de lui-même wwllius addittus jurare in verba magiffri, ils ont ouvert les yeux & ils n'ont point cru LR ne de leurs recherches, les plus petics animaux , tels que * les Vers à Soye, * les Papillons, les Chenilles, ** les Araïgnées & les autres infectes. D'accord entreux de ne plus admettre aucune opinion, qu'elle ne füt fondée (4) fur l'expérience , ils veulent aujour- d'hui tout approfondir. Un travail aflidu , des obfervations journalieres, & des conjetures bien fondées , leur fourniflent les moyens de traiter plus à fond le fujet qu'ils choifif {ent. Ils y découvrent mille chofes inconnues aux anciens. Que ne devons-nous point à Malpighi & à Grew.pour la de- couverte de l'anatomie des plantes. Redi n’eft pas moins ad- mirable d’avoir démontré par beaucoup d'expériences , la ge- nération des infectes par le moyen des œufs ; fans parler de plu- fieurs autres modernes qui ont percé le voile que la crédu- lité des fiécles paflés , avoit jetté fur ces fortes de matiéres. Eloignons-nous donc des vaftes idées de Pline, & ne fui- Pa uTiH GLoicunEr CPR TLN $ vons pas Aldrovandus dans {es excurfions fur des terres étran- géres. Laiflons à l’Aftronomie la connoiflance des mouvemens céleftes , à la Géographie le foin de mefurer la verre & de la décrire, à la Médecine la fcience conjeéturale de guérir les maladies , abandonnons aux laboureurs l'emploi de cultiver les terres, aux Vignerons celui de faire le vin, & aux Pein- tres l’art d’imiter la nature & de fubjuguer les fens. Toutes ces fciences ainfi écartées , l'Hiftoire Naturelle ne paroîtra plus fi faftueufe, elle n'aura plus en vüe que trois objets prin- cipaux , fçavoir (4) les Minéraux, les Végétaux, & les Ani- maux. On avoit eu deffein de donner un eflay fur l'Hiftoire Na- turelle, ou, ce qui eft le même , une idée fuccinte de toutes {es parties. Un efay n’eft pas roujours du gout de tout le monde, il eft même prefqu'impollible de ne point s'étendre au-delà des bornes étroites qu'il prefcrit ; on a fenti combien cette entreprife étoit difhcile à exécuter. Faire un choix heu- reux , parler de tout en fe reflérrant, être précis fans rien omet- tre d’effentiel, n’eft pas une chofe bien-aifée , ce point de vüë eft fouvent plus difficile que de fe mettre au large. On a cru qu'il convenoit mieux de traiter avec plus d’étenduë de quel- ques parties féparées de l'Hiftoire Naturelle , pour en donner une connoiflance plus exacte & plus entiére. Si le Public re- çoit favorablement cet Ouvrage, ce fuccès encouragera lAu- teur à donner dans la fuite, quelques nouvelles parties de cette Hiftoire , autant que fes occupations férieufes & indifpenfables le lui pourront permettre. Cet Ouvrage eft divifé en deux parties ; la premiére traite des Pierres fous le nom de Zithologie, matiére fi peu éclaircie jufqu’à ce jour , que plufieurs Sçavans ont fouhaité qu’elle pût exciter quelque Naturalifte à y travailler ; elle eft précédée de norices critiques des plus fameux Ouvrages qui ont paru jufqu'à préfent tant fur la Lithologie , que fur la Conchylio- logie. L’Auteur épris des charmes de ces fciences , fe trouveroit trop heureux d’en faire fentir le mérite à fes lecteurs. Il fe pro- pofe moins de les inftruire , que de les engager à rechercher dans les Auteurs qu'il citera dans ce premier Chapitre , les véritables fources de l'inftruction. On peut être afluré qu'on m'a point copié les fautes de ceux qui ne jugent que fur le ra- A il} (a) Les Chy- milles Les apel- lent le regne Minéral , le régne Végétal le règne Animal. (a) Théodore Gaza, Grec de mation eff le premier qui ait traduit en la- tin tous Les Ou- vrages d’Arr- ffote. 6 LAND YTH OL O:c1E ,MEMPLARIT ra; port d'autrui, on n’a parlé d’aucun Ouvrage qu’on ne l'ait 1ü & examiné foigneufement. La feconde partie offre un traité général des Coquillages de mer , de riviére & de terre fous le nom de Conchyliologie:on y trouvera une nouvelle méthode accompagnée de tables lati- nes & françoifes pour diftribuer les Coquillages , fuivant leur caractére générique, dans les clafles qui leur conviennent , avec des remarques fur chacune de leurs familles, des figures en taille-douce des plus belles coquilles deflinées d’après na- ture , avec leurs explications. Les coquillages ont quelque forte d’affinité avec les pierress leurs tefts qui fervent de demeure aux Poiflons, font fouvent auffi durs que les pierres , furtout les coquilles des teftacés, {oit qu’elles foient ft de lamer, foit que fous le nom de coquillages Fofliles , elles aient acquis leur dureté dans les terres. On ne peut ôter le mérite de la nouveauté à ces deux Traïi- tés ; ce font les premiers qui paroiflent en notre Langue , ar- rangés dans quelque forte d'ordre , & dégagés de toutes les erreurs que nous trouvons dans les écrits de la plüpart des Naturaliftes. Il eft temps de venir aux principaux Auteurs qui ont écrit far PHiftoire Naturelle des Pierres & des Coquillages, & de tracer légérement le plan de leurs Ouvrages , en confervant le nom latin aux Auteurs qu'une tradution francoife défigure trop, & n'admettant que les noms françois les plus en ufage. ARISTOTE, difciple de Platon , chef des Péripareticiens & précepteur d'Alexandre le Grand , eft le premier qui fe foit étendu fur l'Hiftoire Naturelle. Ce Prince lui envoya des fommes immenfes pour fournir à la dépenfe de fes recherches, & pour avoir une (4) Hiftoire exacte de tous les Animaux. Ii la écrite en l'an 384. avant J. C. en dix Livres ; le premier traite de leur diverfité ; le fecond , de Ja convenance que les Animaux ont entr'eux & de leur différence ; le troifiéme, des parties qui fervent à la génération ; on trouve dans le qua- triéme Livre les genres d’Ânimaux qui n’ont point de fang, eù il eft parle dans les fix premiers Chapitres des coquillages Teftacés , Cruftacés , ainfi que des Poiflons mous. Le cin- quiéme & le fixiéme Livres traitent de la génération de tous les Animaux ; le feptiéme, des marques de la Puberte des gar. E AMEL T HO: L'O(GmE 421: PAR TE. ; cons & des filles ; il parle dans le huitième livre de la diffé rence des actions & des alimens propres à tous les Animaux, de leurs maladies, de leurs remédes ; & dans le neuviéme, de leur inclination naturelle , de leurs adrefles & des caufes des inimitiés perpetuelles qu'ils ont les uns contre les autres, Le dixiéme Livre eft le plus court, & il eft regardé comme le fuplément du fepriéme. Outre ces dix Livres, il y en a quatre autres qui examinent les diverfes parties des Ani- maux & les raifons qu'on en peut donner , & cinq Livres de leur génération ,où Ariftote traite des différens œufs des Ani- maux , de leur maniére de les couver , de leur reflemblance, du tems de mettre bas leurs petits, de leurs différentes fenfa- tions, de leurs poils , de leurs couleurs , de ceux qui ont des dents & des Animaux qui ont du lait. Ariftote y reprend Dé- mocrite , Empedocle & les autres Philofophes, de n’avoir pas bien jugé de la génération du mâle & de la femelle. Il y a en- core un Livre de la démarche ordinaire des Animaux, & un autre de leur mouvement. Ce détail n’eft point ici hors de pro- pos , puifqu’il n’y a pas un feul de ces Livres où il ne foit par- lé des Poiflons mous, des Coquillages teftacés & des crufta- cés qu'il fuit dans leur formation , leur génération, leurs ha- bitudes , & leurs principales aétions. Parmi le grand nombre d'Ouvrages de ce Philofophe , nous avons quatre livres des Météores, où il parle à la fin du dernier, des Minéraux, des Métaux , des Pierres & autres Fofliles, dont il attribue la gé- nération à (4) la chaleur & au froid, ainfi qu’au fec & à l’hu- mide.. On n’y trouve aucune divifion ni methode. Son tra: vail a été de parler en général de tous les Animaux , en ra- portant dans le même Chapitre leur génération, leurs ac- tions , & leur nourriture , différemment de ce que l’on fait au- jourd'hui dans un Ouvrage où l'on traite de fuite & en parti- culier l’hiftoire de chaque Animal. Quelqw'erreur qu'on attri- bue à Ariftote, on ne peut lui refufer l'honneur d’avoir le premier entamé une fi grande matiere. THEOPHRASTE , Philofophe grec, difciple de Platon & d'Ariftore , lequel vivoit dans la 1 14. Olympiade,, à compofé fuivant Diogéne Laërce beaucoup d'ouvrages ; parmi lefquels on remaraue une biftoire des Plantes divifee en dix Livres ; elle a étre traduite en latin par plufieurs Auteurs. Le dixiéme livre ne fe trouve pas dans toutes lés éditions, & il eft divife en fix autres dont le dernier traite du goût & de l'odeur des Vé- (4) Ex his autem per ca- lorem ac fri- gus confiftere corpus omne in aperto eft, Arift. Méteor. Le 4 p. 592. tom, I. 1629, 8 EnrELTHOAX O0 cCTE ; EPA TAN. gétaux, où il dit Dulce enim principium [aporis ef}, amarum odo: ris. Il eft fâcheux que ce grand ‘homme qui a fi bien parlé des Plantes, n'en ait fait aucune defcription , de maniére que leurs noms ont échapé jufqu’à ME à la connoïflance de tant d’habiles gens qui l'ont commenté. On ne doit pas moins regretter ce qui manque à fon traité des Pierres, qui a été traduit & commenté par Jean de Laët, d'Anvers; il y expofe d’abord la différence de leur matière & de celle des Métaux, dont il attribue , ainfi qu’Ariftote , la formation au chaud & au froid. Les Pierres font diftinguces en fondantes , en celles qui fe brulent , qui fe gravent, qui fe tournent , dont les unes {ont faciles à fendre, tels que les Pyrires & les Fluors , les au- tres réfiftent à tout ferrement. Il parle enfuite des Marbres, des Albâtres, des pierres de couleur, parmi lefquelles il nom- me l’Eméraude , la Sardoine , l'Efcarboucle , & le Saphir. Des Pierres qui coulent, d’autres qui ne font que fe féparer en mor- -ceaux & s’enflament comme des charbons. On trouve enfuite cel- les qui jettent du feu & les lieux d’où l’on les tire, la Cryfocolle extraite des mines de cuivre ; la pierre de Lynx qui a la vertu attractive de même que l’Ambre , viennent enfuite , ainfi que lufieurs Pierres qui nous font inconnuës ; lOnix , l'Ameriller L Perle , le Praze , l'Hematite, le Corail, l'Azur , lOcre , la pierre Arménienne , la pierre de Touche, le Ver-de-Gris, le -Gyps, & quelques terres qui fourriflent des couleurs aux Pein- tres, terminent ce Traité. On n’y trouve aucun ordre, mais comme il eft tout rempli de lacunes, il eft difficile d’en por- ter un jugement folide. Son opinion d'admettre parmi les pier- res des mâles & des femelles eft des plus fingulieres. DIOSCORIDE, Médecin grec d'Anazarbe, qui vivoit dans le premier fiécle un peu avant Pline, a écrit fix Livres de la matiére médicale , qui ont été traduits & commentés en Ira- lien & en François par Dupiner. C’eft un des plus excellens Ouvrages que nous ayons fur les drogues Aromatiques , fur les huiles, les onguents, les jus , les refines, les gommes , les racines & les graines que l’on tire des Arbres , des Herbes & des Animaux. S'il a parlé au commencement du fecond Livre des Coquillages, tels que l’Ourfin , la Pourpre, la Porce- laine , la mere Perle, la Moule, la Telline , la Came, le Pei- gne, les Limaçons , les Cancres & autres Animaux; ce n’eft que par raport à l’ufage que l’on en fair en Médecine ; il en eft de même de quelques Picrres & Minéraux qu'il a placés parmi HAVE T HONOIG PEN IS P ART LE: 9 parmi les Métaux à la fin du cinquiéme livre. Mathiole par fa traduction de Diofcoride & par les fcavans commentaires qu'il y a ajoutés, a beaucoup furpaflé Ruel & les autres traduéeurs : il s'eft acquis par-là une plus grande réputation que par tous fes autres Ouvrages fur la Médecine & fur les Plantes. Pour fuivre le genie de fon original , il a parlé des Coquillages & des Pierres dans les commentaires qu'il a faits fur chaque Chapitre. PLINE fecond , Chevalier Romain, furnommeé le Natura- lifte, & qui vivoit dans le premier fiécle fous l'Empereur Trajan, a fi fort étendu l’'Hiftoire Naturelle, qu’il la renduë Univerfelle, auf Dupinet , fon traducteur François, lapelle- t'il Je monde de Pline. Des trente-fept livres qui compofent fon Ouvrage, il y en a un, fçavoir le neuviéme , qui traite des Ourfins , des Poiflons mous, des Nautilles, des Cancres, Limacçons, Peignes, Murex , des endroits où l’on trouve les Perles , de la Pourpre , le tems de la prendre, la maniére de s’en fervir & fa valeur à Rome, des Pinnes marines, des Or. tics & Eponges de mer. Il finic ce chapitre par leur généra- tion , par les différens réfervoirs où l’on les conferve, par leur longue vie & par l'amitié & l’inimitié qui régnent parmi les aquatiles. Pline dans fon trente-deuxiéme livre tire plufieurs remédes des Huitres, des Pourpres & autres Coquillages ; il parle de la nature des pierres & des marbres dans le trente- fixiéme livre , enfuite de leurs différens genres , du Corail, des Pyrites , de la pierre d’Aiman, de celle d’Aigle, de la Spécu- aire , des Caïlloux, de la pierre de Chaux & des Gvps. Le der- nier livre traite des Pierres finessil commence par le Diamant, la Perle, l'Emeraude, l'Opale , l'Efcarboucle , la Topaze, les Jafpes, & autres pierres la plupart inconnuës rangées par Al- phabet. Les pierres qui tirent leur nom des parties des hom- mes, des animaux & des autres objets terminent l'Ouvrage. Les vertus de ces Pierres & les remedes qu’on en tire ne font pas oubliés à chaque article. Rien n’eft plus élégant que la nar- ration de Pline rien de plus ingénieux que la maniére dont il fait venir toutes chofes à fon fujet. Son principal but a été de parler de l'Agriculture & de la Médecine. La belle latinite & les riches defcriptions de Pline l’ont fait rechercher de tous les Sçavans : plufieurs l'ont commenté & en dernier lieu le Pere Hardouin , Jéfuite, qui regardoit fon Ouvrage comme un chef-d'œuvre ; cependant lAuteur qui a le mieux reuf Premicre Partie, B 10 LA LiTHozocrïre, LL PARTr:E. jufqu'ici par raport à l’Hiftoire Naturelle , eft Dalechamp , fa- meux Médecin qui vivoit à Lyon dans le feizième fiécle. La lecture de Pline ne conduit à rien, tout y paroît fabuleux & copié d’après les autres. Il parle de vingt mille chofes diffe- rentes & fi fuperficiellement , qu'il eft impoflible d’en tirer un grand profit. Ce que nous devons le plus à ce grand Na- turalifte , eft d’avoir ramaflé tous les fentimens des Auteurs qui lont précédé ; c’eft par fon moyen qu'ils font parvenus jufqu'à nous. CLAUDE ELIEN , de Prenefte, Auteur grec fophifte , qui vivoit fous les Empereurs Adrien & Antonin Pie, a écrit fur la foi d’Ariftote l’hiftoire des Animaux en dix-fept livres. Elien n'a pas mis les Animaux dans un meilleur ordre que ce grand Philofophe; il mêle dans le même livre les Fourmis, & la Sco- lopendre marine, avec les Lions, les Elephans, les Loups, les Poiflons , les Cogs & les Perdrix. Pour éviter l'ennui dans fon Ouvrage, il dit en avoir varié les matiéres en forme d’un pré ou d’une couronne fémée de diverfes fleurs & de couleurs mê- lces enfemble. Il parle dans le feptiéme livre de plufeurs Co- quillages tels que les Vis, les Ourfins, la Pourpre , les Can- cres, le Soldat, lOrtie ; dans le neuvième livre, il fait men- tion des Teftacées , des Cruftacées, des Etoilles de mer, de plufieurs Poiflons mous & des Ourfins de mer. On trouve dans le dixiéme livre un chapitre des Coquillages de rerre , un au- tre des Perles, un troifiéme des Coquillages de la mer rouge. Il eft parlé dans le onzième livre des Limaçons de mer; dans le quatorzième des Ourfins de mer & deterre & à la fin de la Neri- te ; le quinziéme & le feiziéme expofent la Came & la Pourpre. Outre ces dix-fept livres fur les Animaux , Elien en a fait en- core quatorze qui traitent de différens fujets. Gefner a com- mente tous ces livres compris dans un gros volume avec Pin- terprétation de Petrus Gillius. On en a donné une nouvelle édition en 1731. fous ce titre Varie hiforie C. Eliani cum notis À. Gronovii. Leiden. ATHENFE, fous les Empereurs Marc-Auréle, Commode jufqu’à Pertinax , a écrit quinze livres fous le nom de Deipnofo- Phifæ qui fignifie le banquet des Philofophes. I parle éloquem- ment de toutes chofes en introduifant à fa table des perfonnes de différentes profefions ; les Animaux, les Plantes , les Poiflons, les Coquillages & les Pierres, tout vient à propos pendant fon repas, Dalechamp a traduit cet Auteur avec des notes en 1 573. PANDrTHOoLOGQnNENtE PARTIrÉ II _ OPPIEN , Poëte grec d’Anazarbe en Cilicie , vivoit dans le fecond fiécle fous l'Empereur Caracalla , il a fait en beaux Vers quatre livres de la Chafle, cinq de la Pêche , qui ont été imprimés en 1597, avec les notes de Conrard Rittershu- fius. 11 y explique la nature , le genre & les habitudes des Animaux de tout genre. On y trouve même des Coquilla- ges & des Infectes. Il eft aïfé de voir que cet Auteur s’eft fer- vi dans fes Vers de tout ce qu'ont dit en profe , Ariftote , Elien & Pline, cependant peu de Poëtes ont été mieux récompen- fés, puifque l'Empereur lui donnoïit un écu d’or pour chaque Vers. Il avoit encore écrit fur les Oifeaux , onZe livres qui font perdus pour la plus grande partie. Ce Poëte elt mort de la pefte à l’âge de 30 ans. On en conferve à la Bibliotéque du Roi un beau manufcric écrit fur du velin & orné des Ani- maux peints en mignature. PHILE’ ou PHILEAS, Auteur du bas Empire qui vivoit dans le dixième fiécle, dans le tems de Michel Empereur de Conftantinople ,a compofe en Vers grecs une hiftoire des Ani- maux dont voici le titre traduit en latin, fzpientifimi Philé, verfus Tambici, de Animalium proprictate , cum auftario Joach. Camerarii. Les Vers grecs de Philé ont été traduits en Vers latins, & en même nombre par Grégoire Berfmanus. Il eft parle dans cet Ouvrage des Poiflons de mer , des Pinnes ma- rines, des Huîtres & des Ourfins de mer. Ce font-là de ces Au- teurs originaux qu'on ne peut trop refpecer. MARBODE'E gaili Cenomancn/s de Gemmarum Lapidumque pretio[orum formis , naturis atque viribus ad rei medice € fcri- pture [acræ cognitionem, Cet Ouvrage divife en foixante arti- cles eft écrit en Vers latins, commentés par Allard d’Amiter- dam, & Piétorius Villinganus. Marbodée qui étoit de la pro- vince du Maine, vivoit dans le onziéme fiécle. Sorti du pré- jugé des anciens, & du trop grand refpect que la plüpart des Sçavans leur ont porté , il a l'avantage , ainfi que Philé , d’a- voir le premier traité fon fujet d’une maniére nouvelle. Les Pierres y font détaillées article par article , fans y admettre d'autre ordre, & en exaltant beaucoup leurs prétenduës pro- priétés. GEORGE AGRICOLA , Médecin Allemand , vivoic en -1494 , fous PEmpereur Charles V. Nous avons de lui deux vol. in fol. Le premier traite de re metallica libri x1x. quibus officia , inffrumenta ; machine , Gt. avec des figures en bois très-bien Bi 12 La PDT o:L 6 GC TE NINPOAMR Tr LE. exécutées. Le fecond volume renferme plufieurs traités ; dans celui qui eftincitulé, de ortu @ caufis [ubterraneorum , divifé en cinq livres , il eft parlé au quatriéme de l’origine de toutes les Pierres, de leurs caufes efficientes , de leur matiére immé- diate , de leurs couleurs , de leur dureté & mollefle, de leurs odeurs & de leurs figures. On y parle de quelques Pierres mé- talliques , telles que l'Hemarite, les Gyps ,la Melitite, la Pier- re Spéculaire , la Judaïque & autres. Le traité de natara Fofr- lium , divifé en dix livres, eft plus étendu fur la matiére des Pierres, principalement le cinquième livre qui les divife en quatre genres. Ce livre contient le premier genre des Pierres connuës fous un nom vulgaire ; le deuxiéme genre qui eft ce- lui des Pierres fines , les comprend tout de fuite dans le fixié- me livre ; le feptiéme renferme le troifiéme genre des Marbres qui par leur poliment aprochent des Pierres fines. Le quatrié- me genre des Cailloux & des Pierres communes fe trouve dans le feprième livre. Agricola eft le premier Metallurgifte qui foit en eftime & qu’on puifle dire original. GUILLAUME RONDELET , Médecin de Montpellier ; qui fleurifloit en 1554, a fait plufieurs traités fur la Médeci- ne; le plus confidérable eft intitulé G. Rondeletii D. M. de Pifcibus marinis in quibus veræe Pifcium effigies expref[e funt : il eft partagé en dix-huit livres avec des figures en bois : les deux derniers traitent des Poiflons mous & de ceux que l’on nom- me cruftacés. La feconde partie de cet Ouvrage a pour titre Univerfse aquatilium hiflorie pars altera cum veris ipforum ima- ginibus. Cette partie renferme huit livres ; les deux premiers offrent tous les Coquillages de mer divifés en Bivalves & en Turbinées. 1] a mis inconfidérément parmi les Bivalves le Le- pas & lOreille de mer, reconnus par tous les Naturaliftes pour Univalves. Les Turbinées comprennent les Pourpres , les Mu- rex , les Buccins, les Sabots , les Nerites , les Limaçons de mer , les Cylindres , & les Porcelaines ; les Zoophytes font dans le livre fuivant. Le quatrième livre roule fur les Poiflons des grands lacs de mer ; les deux fuivans fur les Poiflons d’eau- douce , parmi lefquels il y a des Coquillages. On voit dans le feptiéme livre les Animaux des marais d’eau-douce , & dans le dernier les Amphybies. Rondelet à traduit lui-même fon Ouvrage en françois , en y retranchant plufeurs chofes. Ce Médecin pendant fes voyages en Italie & en Flandre, avoit diffequé tous les Poiflons qu'il a décrits, furtout ceux de la Pa lire to EG eme I PrAURTIHE 15 mer Médirerranée. On voir encore dans fa maifon de cam- pagne apellée Zowmas de Rondeler, près Montpellier, des Vi- viers , où il faifoit entrer l’eau de la mer, pour nourrir ces Poif- {ons Comme il étoit fort fçavant , il s’'étoit attaché à éclair- cir les endroits les plus difficiles des anciens Auteurs. Sa Phar- .-macopée qui eft un petit traité latin fort eftimé , fe trouve dans l'Adverfaris de Lobel , imprimé à Londres en 1605. Quelque défaur que l'on puifle reprocher à Rondelet, com- me fon acharnement à critiquer Belon , & Salvien , on ne peut lui refufer l'honneur d'avoir mis le premier l’hifloire des Poiffons dans le meilleur ordre, par raport au temps: dans le- quel il vivoit. PIERRE BELON , Médecin François du Maine, vivant dans le feiziéme fiécle, étroit fçavant & avoit beaucoup vOYagé aux dépens du Cardinal de Tournon fon protecteur. C’eft le premier Auteur qui en décrivant fes voyages , ait donné Phiftoire des Animaux & des Plantes qu'il avoit trouvé en {on chemin. Il a travaillé fur les Oyfeaux , fur les Serpens & fur les Infees , & a faic un traité de Arboribus coniferis femper virentibus. Son étude l'a porté jufqu’à traduire Theophra- fte & Diofcoride avec des commentaires. Ce qu'on eftime le plus eft fon traité des Poiflons qu'il a traduit lui-même en François, fous le titre de la nature & de la diverfité des Poifc fons , avec leurs portraits en bois. Il divife ceux qui n’ont point de fang en Poifflons mous , en ceux qui font couverts de crou- tes, en Teftacés , en Zoophytes, & en Poiflons qu'il apelle dejetamenta marina , tels que le Poumon de mer, le Lièvre de mer & autres. Belon & Rondelet étoient les deux feuls Au- teurs, & par conféquent les meilleurs que l'on eut eu jufqu'au temps de Gefner. © Nous avons eu en 1557, un traité de re Metallica de CHRISTOFLE ENCELIUS, divifé en trois parties, dont la zre parle de l'origine des Minéraux , des Métaux & de chacun en particulier ; les demi-Métaux qui en dépendent font traités dans la feconde ; la troifiéme renferme un traité des Pierres en dix Chapitres, fans aucun ordre que de commencer par les Fluors , les Cailloux , le Corail, PAïmant, le Diamant & les autres Pierrés de fuite; il finic par lEmeri. On eftime cet Auteur parcequ'il parle fort librement de fa matiere, & qu'il a traité de plufeurs chofes qu'on n'avoit point dites avant lui. CONRARD GESNER , Médecin Suifle , furnommé le B iij (2) if, lib. 38. 14 ÉiA HlraTr O L 0.1 E NL APA RTE: Pline d'Allemagne, mort en 1565, à l’âge de 49 ans, a fair une fi prodigieufe quantité de Livres, qu'on eft furpris qu'ils ayent pù fortir de la même plume. Son principal Ouvrage en 4 vol. eft intitulé de Quadrupedibus , Viviparis | Oviparis , de Avibus, de Aquatilibus @ de Serpentibus , où il raporte tout POuvrage de Rondelet, de Belon, & plufeurs endroits de Sal- vien , en y ajoutant fes commentaires dans lefquels il les critique vivement. Son traité intitulé Caralogus Plantarum, fait connoître qu'il a été le premier qui les ait rédigés en bon ordre fuivant leurs fleurs, leurs fémences & leurs fruits. Son livre de rerum Foffilium lapidum € gemmarum maxime figuris CG fimilitudinibus , eft fort eftimé des Sçavans , il en fera parlé dans le Chapitre fuivant. De (4) Thou raporte que Gefner attaqué de la pefte, & fe voyant frapé de la mort , fe leva de fon lit pour mettre en ordre fes écrits, & que la mort le furprit dans ce travail. Nous avons de LODOVICO DOLCE l'bri tre ne à guali ff tratta delle diverfe [orte’ delle gemme che produce la na- turè della qualità | grandexxa , bellexza, @ virtà Loro. Ve- netia 156$. Il parle dans le premier livre de la matiére des mixtes & fpécialement de celle des Pierres fines, de leur for- mation, de leur couleur, de leurs figures , de leur tranfpa- rence & opacité , de leur dureté & sendrere , enfin de leur poids. On trouve dans le neuviéme Chapitre le moyen de diftinguer les vrayes Pierres d'avec les faufles. Il n’y a que fix Chapitres dans le fecond Livre. L’Auteur examine d’abord fi les Pierres ont des propriètés & des vertus cachées, & de quelle manié- re elles peuvent les communiquer aux hommes. Il à raflem- blé dans le quatriéme Chapitre le nom des Sçavans qui ont ecrit fur les Pierres , & dans le cinquième un alphabet de leurs couleurs , par le moyen defquelles on peut parvenir à con- noître leurs noms. Le fixiéme Chapitre contient la defcription des Pierres par ordre alphabétique ; on y trouve leurs noms avec leur étymologie , leurs couleurs, leurs différentes fortes, pour connoître les meilleures, le pays d’où elles viennent , en- fin leurs propriétés. Le troifiéme livre roule fur les graveurs des Pierres, le nom de ces anciens Artiftes, les figures qu’el- les repréfentent , le raport qu’elles ont avec les Signes céleftes, leurs fimboles, leurs vertus & les inductions qu’on en tire. Dolce à fait comme bien d’autres ; il s’'eft aproprié louvrage de Camille Leonard , Médecin de Pefaro , imprimé en 1511, 3 É A 'CÉrTTHOLOCPENE PART ner) 1$ fous le titre de Speculum Lapidum , il l'a feulement traduit du Latin en Italien avec très-peu de changement. FRANÇOIS RUEUS, Médecin de Lille , a donné en 1$65$, un traité des Pierres intitulé de gemmis aliquot, is praefertim quarum Divus Joannes Apoftolus in [ua Apocalypfi me- minet , de aliis quoque , Er. libri duo. Xlexpofe dans le premier livre divifé en trois chapitres, la génération des Pierres , leurs propriétés & la caufe d’où elles les tirent. Dans le fecond livre, divifé en deux parties , on trouve dans la premiére treize cha- pitres qui parlent des treize Pierres fines , rangées dans le mê- me ordre que les a mis S. Jean dans le pénultiéme chapitre ‘de fon Apocalypfe ; la feconde partie comprend en quatorze chapitres les autres Pierres , comme le Diamant, l’Agathe, la Turquoife , la Cornaline , l'Aimant & autres ; il finit par le moyen de diftinguer les véritables Pierres des faufles. Cet Au- teur qui fuit l'ancienne Phyfique, en adopte les erreurs , ainfi que les vertus imaginaires des Pierres. ANDRE CESALPIN , d'Arezzo , Médecin de Clement VIIL. a donné en 1583, parmi plufieurs ouvrages fur la Mé- decine & fur la Philofophie , un traité des Plantes divifé en feize livres, très-eftimé quoique fans figures. 11 compare les fémences des Plantes aux œufs des Animaux, & c’eft le pre- mier qui ait difpofé les Plantes par clafles. Ce Phyficien à donne un Ouvrage fur les Métaux, qu'il a divifé en trois li- vres. Le premier contient en trente-quatre chapitres, les Ter- res, les Sels , les Bitumes , les Aluns & autres Fofiles. Il eft parlé dans le fecond livre, compofé de foixante-cinq chapi- tres , des Pierres & des Criftaux ; il commence par les Silex, les Cailloux, les Queux , les Marbres, les Pierres fines , les Criftaux & les Pierres trouvées dans les Animaux, les autres Pierres font mifes de fuite fans y obferver un autre ordre: il parle de Pétymologie des noms des Pierres, & s'étend fur leurs propriétés. Le troifiéme livre, partagé en vingt-cinq chapitres, regarde les Métaux & rout ce qui s’en fépare. Cefalpin peut être regardé comme un des meilleurs Auteurs que nous ayons fur l’'Hiltoire Naturelle. FABIUS COLUMNA , de la grande famille des Colonnes, & Médecin de l'Empereur Rodolphe IT. a enrichi la Répu- blique des Lettrès en 1592, d’un traité des Plantes, intitulé Guru ares five Plantarum aliquot hifloria | divifé en 166 chapitres avec des figures en cuivre ; on trouve à la fin un (a)Ce Livre a paru dans la fuite fous le 2071 d’un autre Aeur, 16 EMAML TE O LOG NE TM P'AUR TI petit traité, qui a pour titre Pifcium aliquot Plantarumque no- varum hifloria, dans lequel il donne la defcription de quatre Poiflons , & de huit Plantes , raportées par Diofcoride. Il compofa en 1606 un autre Ouvrage fous le nom de winus cognitarum , rariarumque noffro culo orientium ffirpium Ecphralis 5 îtem de Aquatilibus aliifque nonnullis Animalibus libellus. Le petit traité des Animaux aquatiques & terreftres eft compofé de quarante-un chapitres , où il eft parlé des Poiïflons mous & de quelques Coquillages , tels que la Tuilée , le Lepas, le Buccin , le Nautille, la Porcelaine , les Tonnes & Con- ques Spheriques ; on y trouve aufli plufieurs Fofliles étran- gers. Son excellent traité de Purpura paruten 1616; il eff di- vifé en vingt chapitres, dont le premier , qui parle de la co- quille apellée Pozrpre , eft le plus étendu; on trouve dans les autres quelques Plantes rares , & les Coquillages fuivans ; le Sabot , le Buccin , le Lepas , les Limaçons , les Peignes , la coquille fofile du Coq & de la Poule qu’il nomme concha ra- rior anomia , vertice roffrato , le grand peigne convexe dans fes deux Coquilles, & chargé fur fa fuperficie de tuyaux ex- térieurs ; il y joint quelques Coquiliages foffiles , & il finit par une diflertation fur les Gloflopetres , où il prouve que ce ne font point des langues de Serpent, mais des dents de la Lamie & du Chien de mer ; il donna la même année la feconde par- tie de fes Plantes rares & peu connuës , fous le même titre, & comprife en 93 chapitres. Rien m’eft écrit en meilleur la- tin ; tout y eft exact, avec des defcriprions & des figures que lPAuteur à deflinées lui-même d’après nature & grayces en partie. CLEANDRE ARNOBIO , Académicien , a donné en 1602, il (a) Teforo delle gioie trattato maravigliofo , compofé de $ 7 Chapitres, il commence par les douze Pierres dont il eft parlé dans les Saintes Ecritures ; toutes les Pierres fines font de- taillées chapitre à chapitre, avec leurs efpéces & leurs proprié- tés ; il vient enfuite aux Pierres dont on fe fert en Médecine, telles que les Befoarts, & il finit par les Perles. C’eftune com- pilation des fentimens des Anciens & des Modernes , avec les vertus imaginaires qu'ils ont attribuées aux Pierres, auxquel- les l Auteur n’ajoute que trop de foi. JEAN BAUHIN, natif de Bafles, dont le pere jean Bauhin étoit né à Amiens , a été un Médecin très-diftingue dans le fei- ziéme ficcle ; nous avons de lui une Hiftoire générale des | Plantes LALiITHOLOoerTS EPARTIÉ 17 Plantes avec des figures en bois, donnée fous le nom Hiforia Cilicet Plantarum univerfulis | in-folio 3. vol. Chabrée à fait labregé de cet Ouvrage en latin en un feul volume, & s’eft fervi des mêmes figures. Bauhin à commenté Machiole {ur Diofcoride & a fait plufieurs autres Ouvrages parmi lefquels nous diftinguerons Je traité de aquis medicatis nova methodus , qu'il a divifé en quatre livres. Les trois premiers roulent fur la fontaine minérale du village de Boll dans le Duché de W'ir- temberg. Après avoir détaillé la maniére de prendre ces eaux, les maladies qui furviennent à ceux qui en boivent, & les remédes qu'on peut y aporter, il vient aux différentes Terres, aux Métaux, aux Marbres & aux Fluors du pays. Le quatrie- me livre contient, dans le premier chapitre , les Pierres figu- rées trouvées en fouillant les terres pour la recherche des eaux , ou que l’on voit dans le voifinage de ces fontaines. Il commence par les moins parfaites & finit par les plus belles ; on y voit des Bitumes fofliles , des cornes d’Ammon imprimées fur des pierres , qui fe mettent facilement en feuilles ; en- fuite viennent les vraies cornes d’Ammon petrifiées , les Co- quillages fofliles , les Aftroites , les Belemnites , les Silex & les Pyrites. Les Fruits & les Légumes qui croiflent dans ces cantons fe trouvent dans le fecond chapitre, & dans le troi- fiéme & dernier , font les Animaux , les Infeces, les Poiflons & les Oyfeaux qui habirent le pays. Les figures en hois qui ornent ce Livre le rendent très-intéreffant. Son frere Gafpar mort En 1623 , nous a laiflé aufli quantité d'ouvrages , le Dinax Theatri Botanici & le Prodromus lui ont couté quaran- te annces de travail. Gafpar , quoique très-habile , étoit in- férieur pour J’exatitude à fon frere Jean. ULISSE ALDROVANDUS, Profefleur en Philofophie & en Medecine à Bologne, eft celui qui a le plus travaillé fur l'Hiftoire Naturelle ; bien différent de Pline , il a aprofondi fon fujet ; il:a compilé pour cet effet les fentimens de tous les Auteurs. Ses recherches pour s'inftruire , & Îles grandes dépenfes qu'il a faites pour avoir vivans les Animaux , les Poiflons , les Coquillages , les Oyfeaux & les Infe&es dont il parle , en ruinant fa famille , lui ont attiré une grande réputation. Il a laiflé à fa mort en 160$, fon cabinet & fes manufcrits à la ville de Bologne, qui a eu foin de faire rédiger fes mémoires & de les faire imprimer. Son Ouvrage eft compofé de 1 3. vol, in-fol, avec des Planches en Premiére Pariie. C 18 LA AILAUT EH Ô Loc re, MEMBA RIT rie: bois, très-bien gravées. Les trois premiers volumes ont pour titre Ornytologia [eu Hifloria de Avibus. Il y a un volume de Infettis un de Exanguibus qui font les vrais Coquillages , un. de Serpentibus , trois volumes de Quadrupedibus ,un de Pifcibas, un de Monffris , un de Arboribus fous le nom de Dendrologia. Le treiziéme & dernier volume traite des Métaux & fe nom- me Mufeum Metallicum , où toutes les Pierres font détaillées ; c'eft le corps le plus complet que nous aions fur l’Hiftoire Naturelle , quoiqu'il y manque encore les Arbuftes , les Ar- brifleaux , les Simples, les Légumes & les Herbes , aufli eft-ce l'ouvrage de plufieurs Sçavans qui ont toujours fuivi les mé- moires & le plan d’Aldrovandus. On peut dire que ce traité eft fi érendu qu’il en devient diffus & ennuyeux. Après qu’Al- drovandus & fes Editeurs ont parcouru les différentes efpéces d’un Animal , d’une Plante, d’une Pierre, fes propriétés, fa génération & les ufages que l’on en peut faire dans la vie Civile & dans la Médecine ; ils paflent à des matiéres , quoi- que relatives au fujet qu'ils traïtent , purement curieufes & propres à égayer le lecteur. Tels font les termes d’Ægsivoca, ÆEpitheta , Denominata , Synonima , Symbolica, Myfica , Hiflo- rica , Auguria, Numifmata , Proverbia , Emblemata , Simula- cra, Moralia , Hicroglyphica , is raportent à chaque article les fentimens & les paroles mêmes des Poëtes & des Hifto- riens. Cela s’apelle épuifer fon fujet. ANSELME BOECE ou BOOT, de Bruges, Médecin de PEmpereur Rodolphe IT. fleurifloit en 1 609. Son traité de Z4- pidibus € Gemmis wa d'autre mérite que d’avoir été le pre- mier qui ait donné quelqu'ordre à cette matiére. Il à été commenté par André Toll, Médecin de Leiden, ce qui fait confondre fouvent ces deux Auteurs ; mais on ne peut ôter le mérite de l'originalité à Boëce. L’Ouvrage à été traduit en françois , fous le titre du Parfait Jouaillier , par François Bachou. Il à paru depuis Boëce deux livres de Lapidaires , Pun apellé le Mercure Indien de Rhofnel en 1 668 ; l'autre nom- mé les Merveilles des Indes Orientales, de Berquen en 1690. Ces deux Auteurs ont voulu critiquer Boëce, & , quoique du métier tous les deux, ils ne nous ont pas donné un meilleur Ouvrage que le fien, au lieu des recherches qu'auroir faites un Naturalifte , ils ont ramafñlé toutes les fables que l’on de bite au fujet de la vertu des Pierres. ESTIENNE DE CLAVE, Docteur en Médecine en 163, ÉATLrTuOLOGIE, TL PARTHE. 19 eft Auteur d’un traité des Pierres intitulé, ?arzdoses on trai- tés Philofophiques des Pierres ou Pierreries contre Popinion vul- gaire. Cer Ouvrage eft divifé en deux parties ; dans la pre- micre il combat les fentimens d’Ariftote, de Théophrafte, d'Avicenne , d'Agricola , de Fallope , de Scaliger , d'Albert le Grand & de Cardan, fur la matiére & la caufe efficiente des Pierres. Il établit dans le fecond livre fon opinion fur le même fujet & fur la génération des Minéraux, des Mixtes, des Animaux & des Plantes ; les opinions des Philofophes fur ce fujer y font raportées ainfi que fur la nutrition des Pier- res. Il admer le feu central , comme l'agent & la caufe efh- ciente des Pierres ; l'eau , la terre, l'huile , les fels & l'air font leurs vrais principes, & il croit que les Pierres {fe nou- riflent & s’augmentent par aflimilation, & non par ‘appofition des matiéres externes. On a , depuis ce Médecin , beaucoup éclairci cette matiére. Nous avons de JEAN JONSTON , Médecin Hollandois, un Ouvrage connu fous le nom de T'heatrum univerfale omnium Animaliwm , 2. vol. in-fol. 1653, avec de belles figures en cuivre. Le Docteur Ruyfch l’a augmenté de 300. Poiflons de lIfle d'Amboine, & les a mis en forme de narration de voya- geur , fans aucun ordre de divifion , ni de méthode. Jonfton a donné en 1662 ,un livre intitulé Dendrographia five Hi- foria Naturalis de arboribus @ fruttibus , libri decem cum figu- ris æneis. On trouve dans les deux derniers livres les Plantes étrangéres ; on connoit encore de cer Auteur les trois livres fuivans. Notitia Regni vegetabilis , où il fait l’'énumération des Arbres diftingués par leurs fruits , & les Herbes, qu'il divife tantôt par les feuilles & tantôt par leurs fleurs. Cet Ouvrage eft plus eftime pour les termes fynonimes des Plantes , que pour la méthode dont il s’eft fervi. Motitia Regni mineralis [eu [ub- terraneorum cataloqus cum pracipuis differentiis , eft divifé en deux titres il eft parlé dans le fecond des Pierres qu'il di- ftingue 1°. en diaphanes, qui fe fubdivifent en blanches, en rouges, en bleuës , en vertes, en jaunes, en noires, & en cel- les de différentes couleurs comme les opales. 2°. En demi- diaphanes & demi-opaques. 3°. En petites Pierres opaques. 4°. En grandes Pierres opaques. 5°. En Pierres d'une figure certaine. 6°. En Pierres douteufes. 7°. En celles qui fortent des Animaux. Il finit par les Métaux. Ce n’eft à proprement parler qu'un catalogue des chofes que l'on trouve en terre avec Gr 20 La LiTHo1rzocir; LPARTIÉ leurs principales différences. Le troifiéme Ouvrage intitulé Joan. Jonftoni T'haumatographia naturalis , in quibus admiranda , ec. 1665, eft divifé en dix clafles ; il eft parlé dans les trois premiéres du Ciel , des Elémens & des Météores. La quatrié- me claffe traite des Foffiles parmi lefquels fonc les Pierres figu- rces, le Criftal , les Pierres fines & celles qui fe trouvent dans. les Animaux. Les Plantes , les Oyfeaux , les Quadrupedes, font placés dans la 5,6 & 7e. clafles ; & les Animaux qui n'ont point de fang dans la 8e, On y voit les Perles, les Li- maçons , les Ourfins , les Nautilles, les Huitres, les Poiflons. mous & les cruftacés. La 9°. clafle renferme les Poiflons, & la derniére parle de l’homme. Les matiéres y font traitées fuc- cinctement dans l’ordre alphabetique. Il y à peu de chofes de l’'Auteur, & c’eft à proprement parler , un ?rofpeélus nature. FERRANTE IMPERATO, Napolitain , a donné en 1672, Hifloria Naturale nella quale ff tratta della diverfa condition di miniere , Pictre pretiofe e altre curiofità con varie hifforie di Diante €& Animali fin hora non date in luce , Venetia , fol. con fig. di legno. 1 y à 28. chapitres dans fon Hiftoire ; les cinq premiers traitent des différentes Terres & de leurs qualités. Ileft parlé dans le fixiéme chapitre des eaux & de leur ufage en Médecine ; dans le feptiéme , des Fleuves , de la Mer & de fa falure, de la conduite des eaux & des fontaines. Dans le huitiéme , il s’agit de lair. Les vents , les neiges , la grêle compofent le neuviëéme chapitre. Les tonnerres , les éclairs, les tremblemens de terre. l’arc-en-ciel, les feux fouterrains, où il admet le feu central, font la matiére du 10.& r re. cha- pitres ; le 12. traite du froïd & du chaud ;ler3,ler4,lers & 16°. expliquent les principes des Minéraux & des Métaux, leurs différentes qualités & leurs marcaflites. On trouve dans le 17,18, 19 & 20°. l’eflai des Mines , leurs féparations dans les grandes cuiflons , & leur affinage. Il eft parlé du grand œüvre dans le 21°. chapitre ; le 22. & 23. traitent des Pierres fines & des faufles, des pays d’où l’on les tire, de leur différence, de leur propriété , de leur choix , de leur prix, de la maniére de les monter & de leur donner la couleur. Les Criftaux, les Marbres , les Pierres métalliques & autres concretions qui fe trouvent naturellement dans les Métaux, & les pétrifications font bien détaillées dans le 14 ,le 25 & le 26°, chapitres. Il eft parlé dans le 27°. des Plantes marines ; enfin le 28°. & dernier chapitre contient les Plan- LEA É:IiTHOLOGIE, M PARTIE 27 tes & les Animaux qui ont été oubliés, ou peu obfervés par : les Naturaliftes., c’eft le principal but de Ferrante Imperato, il ne veut point raporter les paroles mêmes des Auteurs, dont il a tiré la matiere de la plüpart de ies chapitres ; il a feu- lement mis leurs noms à la tête de chacun, & le fien, quand il donne le chapitre pour être de lui. JEAN DANIEL MAIOR , Médecin de Kiel dans le Du- ché d'Holftein , a fait imprimer en 1674. le traité de Fab. Columna de Purpura , avec des notes aflez amples & des re- marques fçavantes & quelquefois critiques; il a mis à la fin une méthode pour ranger les Coquillages , avec un Di&ion- naire qui explique leurs principales parties , fous le titre de Diétionarium Offracologicum potiimas Animalium teflaceorum partes exhibens ac olim fufius edendum. 1] fera parlé de cette méthode dans le premier chapitre de la feconde Partie. Nous avons de GAUTIER CHARLETON , Médecin Anglois , un traité connu fous le nom de Exercitationes de dif- ferentiis € nominibus Animalium quibus accedunt mantifla ana- tomica € quedam de variis fofilium generibus , deque differentiis € nominibus colorum , imprimé à Oxfort en 1677,avec des figures. C’eft une Hiftoire abregée des Animaux & des Fof. files. Les Animaux font rangés par clafles , & fubdivifés en différens genres fuivant les lieux qu'ils habitent ; les Poiflons qui n’ont point de fang & qui font des Coquillages pour la plus grande partie , font divifés d’une maniere tres-confufe, en 23. articles, ou genres, qui ne font , la plupart, que des efpéces, les Fofliles font traités avec plus de méthode. On trouve à la fin de fon livre une petite addition fur les cou- leurs , fur le poil, & fur les plumes des Animaux, qui méri- te l'attention du ledteur. PAUL BOCCONE, Botanifte & Gentilhomme Sicilien, à donne en 1674, plufieurs ouvrages fur la Phyfique & fur les Plantes, dont un a été traduit en François fous le nom de Recherches & obfervations naturelles | compofées de plufeurs lettres de l’Auteur écrites aux Sçavans de l’Europe. Il y eft parlé du Corail en plufeurs endroits. Dans la 13 ,14& 15°. Lettres il fait mention de la Pierre étoillée ; dans d’autres ce font les Madrepores, & les autres Plantes marines. Il pañle dans les Lettres fuivantes aux pétrifications des parties d’A- nimaux & aux autres genres des Pierres étoiilées ; il finit par les Heriflons , les Coquillages foffiles , la Corne d’Ammon & C ü] Sn 22 LA LiTHoLoGct1E, L' PARTIE. les Gloflopetres. Boccone paroît dans fes lettres s'attacher aux opinions reçuës en Phyfique, & fans trop prehdre fur lui, il demande avec foumifion , {ur les hypotheles non admifes , le fentiment des Sçavans auxquels il écrit. On ne peur avec ces précautions lui rien imputer. MARTIN LISTER , Médecin Anglois , a compofé en 1678, Hifloria Animalium Anglie , divifée en quatre traités ; le premier, de Araneis Anglis 5 le fecond , de Cocleis T'errefri- bus + Fluviatilibus 5 le troïfiéme , de Cocleis Marinis ; & le quatriéme, de Lapidibus Anglie ad Coclearum Guondam ima- ginem figuratis. Ce Livre ne parle que de quarante & un Co- quillages de mer trouvés fur les côtes d'Angleterre ; ce font plutôt des projets ou des mémoires pour l’'Hiftoire Naturelle d'Angleterre , qu'un Ouvrage qui traite à fond cette matiére. Il divife fes Coquilles en Turbinées , en Bivalves & en Unival- ves. Il foutient , contre tous les Phyficiens , que les Coquil- lages foffiles font de vrais jeux de la Nature. Nous avons de lui un Ouvrage qui n’eft rempli que de figures de Coquilla- ges deflinées par fes filles, & gravées en cuivre, fous le titre de Hiforis five [ynopfis methodica Conchyliorum , quorum om- ninm pitture ad vivum delineate exhibentur. On trouvera l’a- nalyfe de ce traité dans le premier chapitre de la feconde Partie. On connoît encore de cet Auteur trois Diflerrations fous ces titres, Exercitatio anatomica in qua de Cocleis maxime T'erreffribus @ Limacibus agitur. La feconde, de Bucinis fluvia_ tilibus @ marinis. La troifiéme , Conchyliorum Bivalvium , utrinfque aque , exercitatio. Elles font toutes accompagnées de figures très-exactes. On peut ici avancer hardiment que Lifter par les variations de fa méthode , a plus embrouillé lhiftoire des Coquillages qu'il ne la éclaircie. JEAN-JACOB SCHEUCHZER , Médecin & Profefleur de Mathématiques à Zurich , qui fleurifloit fur la fin du der- nier fiécle, a donné parmi plufeurs Ouvrages en 1672, ?hy- fica facra , in-fol. 4. vol. des voyages en Sirie, iter Alpinum, berbarium diluvianum colleffum , Cc. cum figuris. Il raporte les Plantes imprimées fur la Pierre , fur l'Ardoïife & autres ma- tiéres limoneufes , & les apelle /es reliques du Déluge. On trouve à la fin une addition qui éclaircit fon fiftême ; il fait enfuite l'application de tous ces Foffiles aux 22. clafles äe Tournefort , & les rédige fuivant fa méthode. Nous n'a- vons guére d'Ouvrage plus ingénieux & mieux traité. Son DAME I THOLOCcHEMT PARTEE 13 pétit Livre intitulé Pifcium Querele € vinditie eft une fuire de l’autre. Il fuppofe que les Poiflons, dont les figures font imprimées en creux fur les Pierres , fe plaignent du Régne minéral qui, par une jaloufie extrême , voudroit envahir le régne Animal & le Végétal , pour parvenir à la Monarchie ; c’eft l'honneur de leur race qu'ils veulent revendiquer , race qui a vécu avant le Déluge, & qui , fubmergée avec toutes les Créatures , fut la victime du péché des autres ; rien n’eft mieux écrit que cet Ouvrage. On y parle des Poiflons de différens pays, tous imprimés fur la pierre ou fur le marbre; on y voit une Ecrevifle pétrifiée ,un Scarabé , une plume d’Oy- feau , des Vertebres du corps humain , & plufeurs dents & offlemens d’Animaux ; les plus finguliers font deux Lezards, dont un eft apellé Zacerta Crocodillus. . NICOLAS LEMERY , de Roïüen, Docteur en Médecine & de l'Académie des Sciences , eft un des grands Chymiftes que nous aions eu. Il parut de lui en 1675, un cours de Chy- mie fort eftimé. En 1697, il donna deux grands Ouvrages ; Pun eft une Pharmacopée univerfelle ; c’eft un recuëil choifi de tous les remédes contenus dans toutes les Pharmacopées de l’Europe ; l'autre eft le traité univerfel des Drogues fim- ples, ouvrage fort recherché dans lequel il parle par ordre alphabétique de voutes les Pierres & de quelques Coquilla- ges. Ce qu'il a compofé fur l’Antimoine parut en 1707 ; tous fes Ouvrages ont été imprimés plufeurs fois ; nous lui avons l'obligation d’avoir tiré la Chymie de toutes les erreurs dans lefquelles elle étoit plongée depuis long-temps. La République des Lettres eft redevable de plufieurs Ou- vrages à PHILIPPE BONNANI, Jefuite Romain. Il donna en 16871, Recreatio mentis €» oculi in obfervatione Animalium teflaccorum curiofis nature infpettoribus , avec beaucoup de figu- res en taille douce , il a traduit lui-même fon Ouvrage en Italien en 1684, & il la augmenté de plufieurs queftions Phy. fiques avec de nouvelles planches ; on en trouvera l’analyfe dans la feconde partie de cet Ouvrage. Le même Pere donna en 169r,Obfervationes circa viventia que in rebus viventibus reperiuntur ; cum Micrographià curiosà 3 il y décrit les Vers & les Infectes qui naïflent dans l’eau , dans les fleurs , dans les fruits , dans le lait , & dans le vinaigre ; il foutient ferme- ment que les Coquillages fofliles croifflent d'eux-mêmes, fui- vant lopinion d'Ariftore & de quelques Anciens. Il parle dans 2 Era rh 0 L oc DE’, "1 0P'AatRtT Mr, la feconde partie de cet Ouvrage de 47. Coquilles rares & curieufes , dont il donne les figures , ainfi que des plus petits Vers & autres objets vüs au microfcope. Il augmenta en 1704, le Mujeum Kircherianum , par la répétition des mêmes Co- quillages que l’on trouve dans fon premier Ouvrage & par le nom des principaux cabinets d’Hiftoire Naturelle que l'on voit en Europe. Voici un Sçavant qui a donné les trois Régnes tous enfem- ble, & qui avoit promis un traité de la Pierre Philofophale fous le nom de Regnum quartum fulphurum fixorum motallico- sum exbibens Parallelifinum Alchyÿmicum verorum Philofophorum, qu'il a réduit en Æppendix , à la fin de la premiére Seétion du Régne Minéral. C’eff EMANUEL KONIG , Profefleur à Balles. Son Ouvräge a paru en 1698 ,in-4°. 2. vol. Il a di- vifé le Régne Minéral en quatre Sections, dont la premiére, outre le traité fur la Pierre Philofophale , parle de la diffé- rence , de la nourriture , de l’augmentation des Minéraux, & de leurs parties analogues avec celles des Végétaux & des Animaux. La feconde Section comprend la nature des fept Métaux, les lieux où ils fe trouvent, leurs ufages , & les remé- des utiles qu’on en peut tirer. La troifiéme Seétion regarde les Pierres , qu'il divife en Pierres précieufes petites, Pierres pré- cieufes grandes , Pierres moins précieufes , Pierres figurées ; il y range mal-à-propos le Gloflopetre , la Belemnite & la Corne d'Ammon. Les Pierres moins précieufes, grandes & dures ; les Pierres moins précieufes grandes & molles, Il finit par les Coraux. On trouve dans la quatriéme Section les moyens Mi- néraux , c’eft-à-dire qui tiennent le milieu entre les Pierres & les Minéraux. Le Régne Animal eft contenu dans trois autres Sections où il eft parlé de la fabrique du corps des Ani- maux , de leur divifion, de leurs alimens , & des remédes qu'on en tire. Le Régne Végétal cit divifé en quatre Sections contenant la defcriprion Phyfique des Plantes , leur divifion, leur nomenclature , la ftruture des fleurs & des fémences, leurs ufages , leurs propriétés. Ce livre qui n’eft qu'une com- pilation de plufeurs bons Auteurs, renferme cependant des chofes fort curieufes. Le traité des Fofliles d'Angleterre par EDUARD LUI DIUS , garde du Cabinet Ashmolé à Oxfort , eft imprimé en 1698, fous le titre Edvardi Luidii Lithophilacii Britannici Zchnographia. Les Fofliles ÿ font divifés en douze clafes ; la premiére La LiTuozoctE, Î PARTIE. 25 remiére contient les vrais Criftaux , les Selenites , les Pierres criftalifées fans angles , les Tales , les Stalagmites. La deu- xiéme, les Pierres corallifées , les Madrepores fofliles , les Fun- gites ; la troifiéme , les Lythophytes , ceux qui imitent les plantes & leurs fruits ; la quatriéme, les Fofiles turbinites, qui font les vrais Coquillages fofliles ; la cinquiéme, les Co- quillages bivalves , la fixiéme , les Cruftacées ponétuées, comme les Ourfins , & les Pierres éroilées ; la feptiéme, les Foffiles tu- bulaires; la huitiéme , les Cruftacées qui ont des pinces ; la neu- viéme, les dents pointuës des Poiffons ; ce fontles Gloflopetres; les dents molaires des Poiflons font contenuës dans la dixic- me claffe. On voit dans la onziéme, les Os fofliles , apellés Zylafiea , ainfi que les Bois foffiles ; dans la douziéme ce font les Vertebres des Poiffons, apellés Zchtyofpordyli , la derniére claffe , non chifrée, eft pour les Foffiles de clafle incertaine, tels que les Belemnires , l'_Alveolus , l'Znfundibulum, le Gryphi- tes. & autres. Le corps du Livre n’eft proprement qu'une ta- ble , qui indique les lieux où l'on trouve les Fofliles , avec une courte explication. Ces Fofliles qu'il réduit au nombre de 1766 , font repréfentés dans 23 planches. Le Livre eft terminé par fix lettres ; il dit que les Belemnites font des Fluors fortis du dedans des coquilles. Dans la fixiéme lertre, adreflée à Rai , il croit que les femences des Poiflons à co- quilles , des Infectes & des Végétaux, dont on voit les em- preintes fur les pierres, ont pu pénétrer par leur petitefle & par le fecours des eaux , jufqu’aux entrailles de la terre, où les Poiflons à coquilles fécondés par le moyen d’une chaleur fouterraine ont crus , ainfi que les Plantes, & ont péri par la fuite, en laïiffanc les uns leurs coquilles, les autres leurs empreintes, qui fe font pétrifices , & qui font les mêmes Fof- files que nous voyons aujourd’hui. Quant à la hauteur où l’on les trouve, il croit que ce font les vapeurs qui les ont élevés de la mer , de la terre & des fleuves, & répandus partout où on les voit aujourd’hui. Il n’y a rien de plus hazardé que ce fentiment. NICOLAS VENETTÉ, Médecin de la Rochelle, Auteur du Tableau de l'Amour Conjugal , a donné en 1707, untrai- té des Pierres qui s’engendrent dans les terres & dans les Animaux. Quoique fon but principal ait été de chercher à prévenir l’incommodité de la pierre, & ie moyen de s’en ga- rentir ,il ne laïfle pas de traiter fa matiere en Phyficien. Son Premiere Partie, D 26 LA ETS AT O;:c LES WP ARE Tr Ouvrage eft partagé en treize Chapitres. Il divife les Pierres dans le troifiéme en communes & jectifles, en Pierres tendres, en dures , en tranfparentes, en Pierres à facettes & en Pierres coquilliéres , qui ne font autres que des Coquillages pétrifiés. Dans le Chapitre cinquiéme il parle des fermentations dans les matiéres chaudes , ainfi que dans les froides , comme le lait ; il pañle dans le Chapitre fuivant aux différentes fermen- tations de la terre , qu'il prouve fort bien fans admettre de feu central : on trouve dans le feptiéme & le neuviéme Cha- pitres la caufe matérielle & prochaine des Pierres qui s’en- gendrent dans la terre. 11 y parle du Corail comme d’une Pierre , quoiqu’on foit convaincu que c’eft une vraie plante, Le dixième Chapitre finit par une differtation fur les Perles. I! dit dans le douziéme Chapitre que le manger des Huitres & autres Coquillages eft très-bon pour fe garentir de la pier- re ; enfin le treizième & dernier Chapitre traite de la Pierre nephrétique, des B£foarts, des Perles, du Corail, & des Pier- res trouvées dans les Animaux. Cet Ouvrage eft aufli curieux qu'il paroît utile. Nous avons de JACQUES PETIVER , Chimifte Anglois, en 1 702 deux petits Ouvrages, l'un intitulé Gzxophilacii nature € artis decades quinque in quibus Animalia Quadrupedia, Aves, Pifces | Reptilia , Infetla, Vegetabilia , item Foffilia , Corpora marina, G Stirpes mincrales à terra erute , Lapides figura inf gnes , Gvc. Defcriptionibus brevibus @ iconibus iluf/rantur.. Qui ne croiroit à lire un titre aufli pompeux, trouver un traité complet de PHiftoire naturelle? Tout lOuvrage cependant fe réduit à cinq tables ou catalogues, où font , pêle-mêle, les noms des différens morceaux de l’Hiftoire Naturelle, décrits en deux ou trois mots latins, avec les noms Anglois des Li- vres , où ils fe trouvent, ou de ceux qui les poflédent , ou qui en ont parlé. Il y a à la fin un catalogue de Plantes fé- ches , fous le nom d'Æortus ficcus. L'autre Ouvrage eft inti. tulé Maufei Petiveriani centuria prima , rariora naturæ conti- nens Animalia , Fofilia , Plantas , ex variis mundi plagis adve. a ,ordine digefla G* nominibus propriis fignata. X1 y à dix Cen. turies qui font encore des catalogues de différens morceaux dans le goût du premier traité, & qui ne répondent pas mieux à la magnificence du titre : les defcriptions latines font un peu plus étenduës que celles du Gaxophilacium , avec l'addi- tion des noms Allemands. Les Avertiflemens qui font à la IPANMErITE OLo'c 1, PA RP LI 27 fin de chaque Centurie, & le nom des Soufcripteurs font en Anpglois. Il a paru en 1729 ,un Ouvrage fur les Fofliles compofé en Anglois par JEAN WOODW ARD, Médecin, fous le ti- tre An Attempt Towards à natural Hifory of The Fofils of England, @xc. C'eft-à-dire Eflai fur l'Hiftoire Naturelle des Fofliles d'Angleterre. Ce font proprement deux catalogues raïfonnés & partagés en deux Livres , dont le premier eft di- vifé en deux parties : ia premiére contient en onze clafles les Fofiles d'Angleterre apartenant au Régne Minéral. Ceux des pays étranvers qui regardent le Régne Végetal & l’Animal occupent la feconde partie divifée en douze clafles. Le fecond Livre offre un autre catalogue dans le goût du premier, par- tage en fix parties ; ce ne font que des additions au premier catalogue , tant des Foffiles qui fe trouvent en Angleterre que des étrangers. On connoït encore du même Auteur plufieurs traités , entrautres #ne méthode pour ranger les Foffiles , écrite en Anglois , & celui intitulé Naswralis Hifloria telluris illu- ffrata , rc. C'eft dans cet Ouvrage qu’il expofe fon fyftême fur une nouvelle théorie de la Terre, où il aflure que le glo- be Terreftre fut diflouc & réduit en poufliére au temps du Deéluge. Ce dernier a été traduit en Les en 1735, {ous le titre de Géographie Phyfique ou Effzi fur l'Hifloire Natu- relle de la Terre. X] fera parle amplement de cet Ouvrage dans le chapitre cinquiéme de la feconde partie. Woodward étoit un grand Phyficien, & il a fait des découvertes dans l'Hi- ftoire Naturelle qu’on ne peut trop eftimer. Il eft mort pen- dant mon féjour à Londres en 1728. GEORGE EUERHARDUS RÜUMPHIUS , Médecin Hol- landois , à prêté fon nom à un Ouvrage qui a paru en 1705, fous le titre de Thefaurus Cochlearum , Concharum , Conchyliorum © Mincralium. Le vrai Auteur eft SCHEINVOET , Phyfi- cien Hollandoïis , qui a donné cet Ouvrage premiérement en Hollandoïs avec de belles planches fous le vitre d’Æmboinfche Rariteitkamer, divifé en trois parties : la premiére comprend les Poiffons Cruftacés & les Zoophites , en feize planches. La feconde partie contient les Coquillages , en trente-trois plan- ches. Le troifiéme traité regarde les Minéraux, les Pierres de foudre , les Fofliles, Dendrites , Poiflons pétrifiés , en onze planches , ce qui fait en tout foixante planches , avec une ta- ble Hollandoife fort ample. En 1717, on a donné une fecon- Di 18 É'ArLrTHO LOGE, ER PA RIT re, de édition des feules figures, avec des tables latines & Hol- landoïfes , qui ne font pas d'une grande intelligence pour le Lecteur. On fe réferve de parler plus amplement de cet Ou- vrage dans la feconde partie. ANTOINE LEUUWENHOCRK , Médecin Hollandois , de la Société Royale de Londres ,a compofé en 1719, 4 vol. in-4°, avec figures , fous le titre Opera omnia , feu arcana Na- ture derefa. Ce font des lettres Latines écrites à différens Scavans de l’Europe. Le premier tome a pour titre Epifole Phyfiologice , au nombre de 46 , où il eft parlé de la Baleine & autres Poïflons , de quelques Végétaux, des poils des dif férens Animaux , des Aquatiques, de quelques Infectes , de la mécanique des Arbres, des œufs de différens Animaux, & autres obfervations anatomiques. Le fecond volume fous le titre Anatomica € contemplationes , eft divifé en trois parties, dans lefquelles il traite de l'anatomie de plufeurs Animaux, de leur génération, des différens fels, de la fubftance fari- neufe des graines & grains de Bled, des Vers à foye , des œufs des Fourmis, des Animaux dans l’ambre, il finit par la Coche- nille. On trouve dans le troifiéme volume, intitulé Experimen: ta € contemplationes , des lettres écrites fur la fermentation de la Bierre & du Vin, fur le Syftème des œufs , fur humeur Criftaline , fur la circulation du fang dans les Grenoüilles, les Anguilles & autres Animaux , fur l'effet de l'Air, par ra- port au fang, fur les plumes des Oyfeaux , fur les Cirrons & autres Infeces , fur les Vers des Enfans & ceux que lon trou- ve dans les Animaux ; fur les Iufeétes qui fréquentent les fleurs des Pomiers, des Cerifiers & des Pruniers ; fur les œufs des Moules & fur leurs diflections. Le quatriéme volume a pour titre Continzatio mirandorum arcanorum nature detetlorum , qua draginta Epiffolis contentorum , où il eft parlé de l’Aimant, des yeux d’un Scarabé, des Animaux trouvés tout formés dans la femence du mâle, des petits Animaux que l’on voit dans les eaux, des matières bitumineufes, des Vermifleaux & autres Infedtes , de quelques Métaux & Pierres, des Vers qui s'at- tachent aux arbres, des Moules & autres sos qui font en petit nombre , il finit par les Poiflons d’eau-douce. Per- fonne n’a été plus exact que ce Médecin dans fes expériences, & yperfonne n'a peut-être eu de meilleurs Microfcopes. Il à plus pafñlé pour grand Obfervateur que pour bon Phyficien, Il life à fouhaicer un peu plus d’arangement dans les matié ÉatBiTrrÔôLocre, EPARTI TE 29 res, & quelque méthode de divifion, ce qui rendroit fon Ou- vrage beaucoup plus utile; mais c’eft trop demander dans des Lettres où l’on ne traite rien à fond & où l’on parle indiffé. remment de tout ce qui vient à l’efprit. Voici un Médecin Allemand , nommé JEAN - JACOB BAIERUS , Auteur d’un livre intitulé Oryktographia Norica , five rerum Fofilium € ad Minerale regnum pertinentium , in territorio Norimbergenfi , fuccintla deftriptio cum 100 figuris , in-4°. 1719. Il a divifé fon Ouvrage en dix Chapitres. Le premier & le fecond traitent du Site du pays de Nuremberg & de fes Eaux minérales. Le troifiéme des Terres différentes dont fe fervent les Médecins & les Artifans. Ileft parlé dans le-quatriéme des Pierres non figurées dures & moins dures. On voit dans le Chapitre cinquiéme les Pierres figurées , jeux de la Nature , furquoi il dit w5h5 liberum fit vocabulo lufus Nature profiteri ignorantiam genuinæ originis € Caufe figura- rum in quibufdam Lapidibus : & fur celles qui imitent les Fruits, les parties d’Animaux & les Dendrites , il dit, {ed nccefle ef ut non atiendat curiofus fpeltator defetlus ac diffimilia ratione coloris, magnitudinis , Crc. fecus tota ferè peribit fimilitudo. Le fixième Chapitre offre les vrais Foffiles, c’eft-à-dire des parties d’Animaux & de Végetaux pétrifices, qui , quoique déchuës de leur poids , de leurs qualités, & matiéres, ont cependant confervé des marques évidentes de leur premiére figure, & ont , pour ainfi dire, exprimé leur portrait. On y trouve en- core des moufles, du bois pétrifié de douze efpéces différen- tes, des os , des vertébres de gros Poiflons. Le Chapitre fep- tiéme parle des Coquillages univalves , parmi lefquels il y a des Nautilles & des Cornes d’Ammon. Les Bivalves de tou- tes efpéces font dans le huitieme Chapitre , avec les Fofliles inconnus apellés ÆAnomia. Les Sels, les Souphres du pays, le Charbon de terre, les Pyrites compofent le neuviéme Cha- pitre ; enfin le dixiéme & dernier regarde les Métaux qui fe trouvent dans le pays, tels que le Fer , l’Acier, le Plomb noir, le Cuivre, dont on fait du Leton, avec la Calamine. Cet Ou- vrage eft extrêmement curieux. On contefte à cet Auteur la véritable exiftence de plufieurs objets qu'il a fait graver. CHAR LES-NICOLAS LANGIUS, Médecin de Lucerne, parmi plufieurs Ouvrages qu'il a donnés , en a publié un en 1722, fous le titre de AMethodus nova Cp facilis teflacea mu- rina , in [uas debitas claffes ; genera @ fpecies , diffribuendi ,in-4°, D ii 30 L'A ETE Ô L'ocre; M BP'A RIT nr, fans figures. Ce Livre, divife en trois parties , contient dans la premiére les Coquillages univalves, non contournés , par- tagés en deux clafles, La feconde partie coupée en fix clafles, offre les Coquillages contournés. Les Bivalves forment la troifiéme divifée en trois clafles. Chaque clafle eft partagée en plufieurs Se&ions , qui renferment encore bien des genres, avec quelques paragraphes, dont le nombrene contribue pas à fimplifier la méthode. Nous avons encore du même Auteur, Hif/oria Lapidum figuratorum Hclvetie ; c’eft ün Ouvrage très. recherché, avec un traité à la fin fur l’origine des Pierres figu- rées. L'on aura occafion de parler plus au long de ces deux Livres dans la fuite de ce traite. Le Comte ALOYSIO-FERDIN AND MARSILLY , né à Bologne, après avoir long-temps commandé les troupes de l'Empire, s'étoit fort attaché dans fa difgrace à l'étude de la Phyfique ; nous en avons une grande preuve dans l'Hiftoire du Danube, en grand papier , in-fol. 6. vol. avec nombre de figures, fous le titre Danvbrus Pannonico-myficus obfervariont- bus Geograp. Affron. Hydrog. Hiftor. Dhyficis perlufiratas 1726. Le premier tome , divifé en trois parties, expole la géogra- phie du Danube, où fon cours eft détaillé, avec tous les lieux adjacens. On trouve dans la feconde partie , des Obferva- tions Affronomiques , faites proche le Danube , lHydrogra- phie de ce fleuve, ou la defcription de fon cours , de fon lit, de fon rivage, fouvent montueux , de fes marais srécadedt croiflement & diminution de fes eaux , compofent la troific- me partie. Le fecond tome regarde les antiquités Romaines & Militaires qui fe trouvent en deçà & au-delà du Danube. On a divifé le troifiéme tome en huit parties; les Minéraux qui fe trouvent aux environs de ce fleuve, ou qui y font conduits & entraînés , en font la matiére : on y donne la coupe des trois plus fameufes mines d'Hongrie. Le quatriéme tome trai_ te , tant des Poiflons qui croiflent dans le Danube, que de ceux que la mer y améne. On y reconnoit quatre fortes de Coquillages ; les Oyfcaux compofent le cinquième volume ; ce font ceux qui cotoyenc le Danube & qui y nagent. Le plus curieux eft un détail de leurs nids & de leurs œufs. Le fixié- me volume fert de fuplément aux autres , avec des obferva- tions touchant le Barométre & le Thermométre. Il finit par la defcription de quelques Infectes. On remarque avec chagrin que les defléins ont été faits d’après des Oyleaux morts, Quoi- E:A «LT o'LoMGxE8 LP R Tres. 31 que les matiéres y foient traitées fuccin&ement , l’on peut dire que c’eft un des plus magnifiques Ouvrages que nous aions. Le même Auteur a fait une hiftoire Phyfique de la Mer, avec beaucoup de figures, divifée en cinq parties. La premiére trai- te de la difpofition du baflin ou lit de la Mer. La feconde, de la nature de l’eau, la troifiéme, de fes différens mouve- mens ; la quatriéme , de la nature , de la propriété & de la végétation des Plantes qui y croiflent ; enfin la cinquiéme partie qui manque au Traité , quoiqu'anoncée dans la préfa- ce , devoit expofer les Poiflons, les Animaux & les Coquilla- ges qui vivent dans la mer. C’eft dans la quatriéme partie, qu'il donne la defcription des plantes Marines, le lieu où elles fe trouvent , leurs couleurs , leur organifation , quelquefois if en fait l’analyfe ; le Microfcope lui avoit fait découvrir les pores de ces Plantes par lefquels entre l'aliment de la Mer. On y trouve la végétation du Corail , & l’on peut dire qu'il eft le premier Obfervateur qui ait remarqué des fleurs au Corail & aux autres Plantes, marines , que Tournefort avoit ignorées & avoit mifes dans la dix-feprieme clafle des Plantes, qui n’ont ni fleurs, ni graines. ; FRANÇOIS-MARIE-POMPÉE COLONNE , Gentil- homme Romain , qui fut brulé dans l'incendie de fa maifom à Paris en 1726, étoit Phyficien & furtout grand Chymifte. Parmi plufieurs Ouvrages qu’il a donnés au public, nous avons une hiftoire génerale de la Nature , fous le titre d’Æifoire Naturelle de l'Univers, in-11. 4 vol. avec figures. Le premier tome, divifé en deux parties , parle du Ciel, des Cométes, des Phénoménes , du globe de la Terre , de fa fuperficie, des Montagnes , qu'il croit végéter, des Plaines & des Feux fou- terrains. On trouve dans le fecond volume la différence des Terres, la formation du Globe & fes changemens , la géné- ration du Sable , du Sel , des Pierres , de l’Aimant, & celle des Métaux & des Minéraux. Il parle dans la troifiéme partie du flux & reflux de la Mer , des Tempètes , de l'origine des Sources , de la génération des Végétaux , auxquels il attri- bue une ame fenfitive , il finit par les Animaux. Le quatriéme volume eft la fuite des Animaux , il y eff parlé des Poiflons & des Coquillages , avec un traité des Vents. La Chymie & furtout l’Alchymie font des matiéres qui font fi familiéres à cet Auteur , qu'il y revient fouvent. Charme de faire pañer fa prévention pour cette derniére Science jufques dans lefprit (a) Tome 2. pag. 482, 32 LA MAT OoLocrES MBA RTE. du Lecteur , rien n’eft plus facile, fi on Jen croit , que de faire de Or. Sans avoir recours aux Livres de Paracelfe , dé Van- helmont , de Gebber & des autres Alchymiftes , il ne faut qu'un (a) Souphre rouge , très-pur , apellé l'ame du Souphre , méle avec lame du vif Argent. Ces deux ames pures & claires for- ment le précieux métal de Or. L'Arcenil pur & net ,mèlé avec le vif Argent pur, donne l'Argent. On ne feroit pas fâche de trou- ver ici fans de grands frais des fecrets fi importans , fi dans leurs recherches ils navoient ruiné tant de gens. PIERRE-ANTOINE MICHELI , Florentin, Botanifte du Grand Duc de Tofcane , a donné en 1719, le premier volume d'un Ouvrage, qui doit être fuivi d’un fecond , fous le titre Nova Plantarum genera juxta Turnefortii methodum difpofita , in-fol. cum figuris æneis. On y traite de 1900 Plan- tes, dont 1400 ont été omifes jufqu'à prefent , ou expli- quées peu exactement, à quoi il a remédié par de nouvelles Obfervations. Il fuit la méthode de Tournefort pour réta- blir les Plantes dans leur vraie clafle, & c’eft un faplément à l'Ouvrage de cet Auteur. Les 108 planches qui oruent cet Ouvrage ont été gravées aux dépens de plufeurs Bienfaicteurs qui y ont mis leurs noms. Le fecond volume traitera des Plantes marines , de celles qui font chargées de filets & des Grzmen ou Chien-dents ; il doit être terminé par un traité des pétrifica- tions & des Plantes marines, imprimées fur les cailloux qui fe trouvent fur les Montagnes ; il finira par les Coquillages fof- files dont il n’attribue point l’origine au déluge univerfel ; la mort de Micheli a interrompu la publication de ce volume. Nous avons D'ANTOINE VALLISNIERI, Médecin & Profefleur en lUniverfité de Padoüe , un Ouvrage intitulé Opere Fifico-Mediche del Cavalier Antonio V'allifnieri racolte dz fuo figlivolo 3 vol. iu fol. col figure di ramo 173 3. Son projet a été de fuivre fur l’enchaînement des chofes créées, le travail de Redi, de Malpighi & de Swamerdam , touchant l’origine, la forme , & les aétions des Animaux. Il fuit de cet enchaîne- ment des chofes créées , que les corps organiques font füujets à une certaine loi générale malgré la diverfité de leur ftra&tu- re ou mécanifme ; toutes les Plantes, par exemple, fortent de leurs graines. Le premier volume préfente deux dialogues fur les Infectes , des expériences fur la prétenduë Cervelle de bœuf pétrifiée, qu'il fait voir être une matiére offeufe & pierreufe, des penfges & expériences fur Ja générarion des Vers du COrps humain La LiruozoëiE, I PARTIE 33 main, avec quelques anatomies, telles que celles de P'Autru- che , l’hiftoire du Cameleon , des Lézards, & autres Animaux d'Italie. On trouve dans le fecond volume des remarques fur plufieurs Animaux du Mantoüan & de l'Etat Vénitien, fur la génération de l'Homme, fur la conception des Animaux & de leurs œufs , avec beaucoup de lettres écrites à l'Auteur fur les Coquillages fofliles & fur les Corps marins trouvés fur les Montagnes , fur l'origine defquels il ne décide point ; après avoir combatu toutes les opinions différentes il dit : qui citd credit, levis eff corde. Ce volume finit par un recuëil d’obfer- vations {ur l'Hiftoire Naturelle , les Bains , les Eaux chaudes & froides. Le troifiéme volume contient des leçons Aca- démiques fur l’origine des Fontaines , des obfervations fur la Medecine , un Eflai par ordre alphabétique des termes de l'Hiftoire Naturelle , des Confulrations de Médecine, des Lettres fçavantes , fuivies de quelques corrections fur les Expériences de Redi, & des chefes fur la Phyfique & fur la Medecine. Ce Philofophe parle bien de toutes chofes , & fon principal foin a été de réformer les abus de l'ancienne Phyfique. Nous finirons ces Extraits littéraires par l'Ouvrage de Seba, dont les deux premiers volumes ont paru en 1735, fous ce titre Locupletifami rerum naturalium T befauri accurata defcriptio Co iconibus artificiofiflimis exprellto per aniver[am Dhyfices hifloriam, opus cui in boc rerum gencre nullum par extitir. Cet Ouvrage latin & françois eft imprimé en grand papier, & il eft dû à ALBERT SEBA, de la Société Royale de Londres & Phar- macien d'Amfterdam. Ces deux volumes ne répondent nulle- ment au faftueux titre de fon livre; fa mort nous privera des deux autres. Le premier contient 111. figures, les fept pre- miéres repréfenrent des fqueletres de Feuilles & de Fruits; les 22. fuivantes offrent des Plantes rares , mêlées d’Infe&tes , de Papillons & de Sauterelles ; dans le refte des planches, on voit des Quadrupedes mêlés avec des Oyfeaux, la Reptiles & quelques nids de différens Animaux. Le fecond volume fe peut apeller , felon l'Auteur , Serpentologie. Ces Reptiles aufli-bien que les Vipéres & les Lézards y font dans r 14. planches, tou- jours mêlés de Quadrupedes , d'Oyfeaux , d’Infeétes & de plu- fieurs Plantes. Les quatre derniéres font remplies de Befoarts; ceft le théatre le plus complet que nous aïons fur les Ser- pens & les autres Reptiles, Il feroit à fouhaiter qu'il n’eût point Première Partie. E 34 LANENVFHOLOEéTES; PAR ETR mêlé tous les Animaux enfemble & qu'il y eût plus d'ordre dans fon Ouvrage ; une table exacte auroit remédié à cette confufion. Seba poflédoit un très-beau cabinet , qui lui a four- ni la plüpart des deffeins de fon livre. Le troifiéme volume devoit contenir les Coquillages , les Plantes marines, les Mar- caflites , les Pierres & les Fofliles ; les Infectes , avec quelques Reptiles devoient faire la matiére du quatriéme. Ïl y a encore plufieurs Auteurs, outre ceux qu’on vient de citer , qui ont écrit des Coquillages & des Pierres ; on pour- roit fans entrer dans le détail de leurs Ouvrages , les divifer en trois clafles | qui puflent fe raporter aux différentes vüës fous lefquelles ils ont confidéré les Pierres. La premiére clafle eft celle des Naturaliftes qui fe font contentés d'examiner la nature des Foffiles & des Pierres figurées, fans parler des Pier- res fines , de leur beauté, & de leurs propriétés. Tels font Gafton du Cloud, Chymifte, qui en traitant de la Chryfo- gonie , s’eft étendu fur la génération des Pierres & des Fof- files ; Bernard Palify , qui a découvert des premiers que Îes Coquillages fofliles nétoient point des jeux de la Nature, mais de vrayes Coquilles pétrifiées. Jean Kentman en 1565, dans deux traités , fur les Fofliles , l'autre fur les Calculs , à fait quelque mention des Pierres fines, &c. La feconde clafle qui eft celle des Médecins fe fubdivife en deux. 1°. En ceux qui n'ont parlé des Pierres qu'en pañlant , fans en traiter exprès , & par raport aux remédes qu’ils employent pour toutes fortes de maladies ; ainfi ils n’ont confidére que les propriétés réelles des Pierres, telle que celle de PAïmant, de l'Hyacinte , du Befoart & la qualité alkaline de la plü- part des Pierres & des Coquillages. Ces Auteurs font Galien, dans le deuxiéme fiécle ; Avicenne , dans le onzième ; Albert le Grand, dans le douziéme fiécle ; Paracelfe en 1493; Car- dan en 1 $or ; Fallope en 1523 ; Fernelen 1558, & autres. 2°. En ceux qu’on peut nommer fuperftitieux, qui n’ont en- vifagé dans les Pierres que leurs vertus imaginaires , & ont donné trop de créance aux erreurs populaires , tels font Jean de la Taille de Bondaroy , dans fon Blafon des Pierres pré- cicufes. Habdarrahamano , Arabe , qui à parlé de la proprié- té des Pierres en traitant de celles des Animaux & des Plan- tes. Kiranides , Roi de Perfe, qui dans un Ouvrage fur les Pierres , leur attribue quantité de vertus fabuleufes , ainfi qu'Evax, Roi Arabe, dont lOuvrage grec a été traduit en LA LiruoLocie, I Partie. 35 Vers latins en 1585. Boëce pourroit être placé dans certe clafle , de même que Cardan , Agricola & bien d’autres. La eroïfiéme clafle offre les Auteurs qui ne sattachant qu'à la rareté & chéreré des Pierres fines, n’ont point aprofondi leur nature , & n’en ont parlé qu'en Jouailliers , comme ont fait du Rhofnel dans fon Mercure Indien , Berquen dans fon livre des Merveilles des Indes Orientales, Tavernier dans fes Voya- ges. Benvenuto Cellini , Sculpteur & Orfévre Florentin, dans fon traité intitulé del Arte del Gioiellare , & aurres. Il ne nous convient point de parler ici des excellens Ou- vrages des Auteurs vivans , Gefner le dir expreflément en écri- vant fur les Ouvrages de Tragus, 605 qui adhuc in vivis funt non æque decet judicare. On n'entrera point dans le détail des Ouvrages de plufieurs Sçavans , qui ont traité de l'Hiftoire Naturelle de quelques pays , comme Robert Sibbaldus qui a écrit des Plantes & des chofes naturelles d’Ecofle ; Hernandez, de celles du Mexique ; Tragus, de l'Allemagne ; Plumier , de l'Amérique ; Pifon & Marcgrave , du Bréfil ; Barrelier , de France , d'Efpagne & d'Italie ; Sloanne , des curiofités de l'Amérique. Les Livres connus fous le nom de Mufeum , els que les fuivans , Af4- eum Wormianum , Cofpianum , Kirkerianum , Balfourianum , Bellorianum , Coffcrianum | Petiverianum , mufeum regium Du- nie , Calceolarium fettali, Mofcardi, Mercati metallotheca va- ticana , auttarium mufei Balfouriani , V alentini Mufeum Mu- feorum ; le Cabinet de fainte Géneviéve, celui de Livinus Vin- cent , qui traitent des matiéres concernant l'Hiftoire Naturelle, ne parlent ordinairement que des raretés que ces Cabinets pof- fédent, fans y admettre, pour la plüpart ,un ordre fort métho- dique. Les Mémoires des Académies des Sciences , de Paris, de Montpellier, de Londres & d'Allemagne ; les Journaux lit- téraires & quantité de diflertations de Sçavans fur des (4) par- ties détachées de l’'Hiftoire Naturelle , font encore d’excellens guides pour étudier la Nature ; nous Îles paflerons fous filence, ils font à la portée de tout le monde, & l’on peut les regarder comme le patrimoine du public. Li Ei ‘ (a) Natura- lis difpoñirio Echinoder- matum. Spicilegiurn de Belemni- ts. Tractatus de Lilio Lapide , — de Melo- nibus petre- fais, — de Pfeudo- fuccino. La vana fpe- culatione di- finganata dal fenfo d'Ago- ftino fcilla. Hiftoriæ na- turalis hafliæ inferioris pars prima , Wol- fart. Johan. D. Geieri Sche- diafma de montibus Conchiferis ac Gloflope- tris alzeienfi- bus. {a) Mixto- rum genera fex funr. 1°. Quod conitat ex Lapide fuc- coqueconcre- to, 2°. Quod ex metallo & terra conglu- rinatum eft. 3% Quod Æ— quales habet partes Lapidis & Meralli. 4°. Quod ab- undat Metal- lo. 5°. Quod Lapide.6°.Py- riem fulfu- rofum , & Cadmiam bi- teminofam, fed in quibus ineft aliquid erizm Metal- B, Agricola de Nat. foffil. p. 138. Bafilcæ 1546 36 Re Sr ne RSR MRNRRRR RS IRRIRINR CHAPITRE SECOND: De la Lithologie ou tyaité des Pierres. +LAMATHOLOGIE., EMPARTTE: L y a dans l’ordre de la Nature de deux fortes de Corps, les Simples & les Compofés. Les Corps fimples, purs, in- finiment plus nobles que les autres, n’ont point de principes & ne pouvant fe difloudre y ils durent toujours ; tels font le Ciel , les Planertes , les Elémens , furtout la Terre Elémentai- re , qui reçoit les influences du Ciel pour produire les ouvrages de la Nature. Cette Nature par un ordre de Dieu, des Corps fimples , en fait des compofés. Omnia ex Cœlo € Terra tan- quam parentibus progigni, vetuffifima fuit fententia. Les Corps compofés , apellés autrement (4) mixtes , tels que les Animaux , les Végétaux , & les Minéraux font for- més & croiflent naturellement des Corps fimples : comme ils font compolfés , l’on peut féparer les différentes fubftances qui s’y rencontrent, mais dans cette opération l’on a toujours en vûe de les rejoindre de nouveau , en les purifiant de leurs ma- tiéres hétérogenes pour les rendre propres aux différens ufa- ges de la vie. C’eft l'objet & le fondement de la Chymie, qui les apelle le régne Minéral , le réone Végétal & le régne Animal. Les Chymiftes , remontant au premier principe qui ne peut fe difloudre lapellent ?rincipium Principiatum. Le Criftal dé. taché de tout ce qui Penvironnoit , ne peur cefler d’être Cri- ftal. Broyez-le fi menu que vous voudrez ,fa poufliére mélan- gée , pañlec & criblée en tant de maniéres qu’on voudra, fera toujours voir au Microfcope des exagones dans fes plus pe- tites parties. Ce qui prouve que le Criftal a toujours confervé fon premier état , & fait connoitre que les principes des Mi-- néraux font indeftrucibles. Le Régne Minéral renferme tous les Minéraux, tels que les Métaux, les Terres, les Bols, les Sels, les Bitumes, tou- tes les Pierres en général ; les Criftaux , les Agathes , les La Lriraorocue, L'PARTIE 37 Jafpes , les Porphyres , les Granites , les Albatres, les Mar- bres & les Cailloux. L'Eau & l'Air entrent dans [a compoñition de toutes cho- fes, même de la Terre; les Minéraux , les Végétaux, & les Animaux en font nourris. Dans la décompofition de leurs par- ties on tire de l’eau, de l'huile, du Sel, des efpries & de Pair , preuve inconteftable que l'Eau & lAir ont contribué à leur formation. Tout ce qui eft fur la terre eft rempli de Sels; c’eft le Sel qui foutient par fes pointes ( qui font autant de petites che- villes ) toutes les parties des autres Corps; s’il n’y avoit point de Sels, ces objets tomberoient & fe réduiroient en poudre: Quoiqu’on puifle dire que toutes les Pierres , les Criftaux, les Marbres & même les Cailloux font des Minéraux, on les renferme cependant dans la clafle des Fofiles , terme auf étendu que celui de Minéral. Ces Foffiles en général, font tout ce que la terre renferme dans fes entrailles & que l’on trouve dans les fouilles & dans les excavations que l’on y fait, les Pierres , les Marbres , les Agathes , les Cailloux , les Minéraux , tout eft Foflile, on leur à donné ce nom parceque , Quæ à. terræ vifteribus homi- num labore effodiuntsr, fofilia vocantur. Après avoir examiné de quelle maniére plufieurs Auteurs ont divifé les Fofliles , nous fuivrons la méthode fuivante. Les Fofliles fe diftinguent en Fofliles naturels à la terre, & en Fofiles étrangers à la terre: Les Fofiles naturels à la terre font ceux que la terre pro- duit naturellement , ils fe divifent en fix clafles , les Terres & Bols, les Sels , les Bitumes & Charbons de Terre, les Pier: res , les Minéraux & les Métaux. Les Foffiles étrangers à la terre font ceux qui ne croiffent pas naturellement dans la terre , & que le déluge univerfel à amenés dans fes entrailles , tels font les Arbres, lesBranches. les Fruits, les Fougéres , Capillaires & autres Végétaux, les Dents , les Os , les Gloflopetres , Machoïres , Femur , Cornes.. Côtes & autres parties d’Animaux terreftres & marins; enfix les coquilles des Poiffons de mer qu’on à pris autrefois pour de véritables jeux de la Nature, & dont on parlera ample- ment dans le Chapitre cinquiéme de la feconde Partie. Comme le deflein de l’Auteur n’eft pas de traiter de tous les Minéraux , matiére où il travaille depuis long-temps., &: E ü] («) Magna parens terra eft : Lapidef- que in corpo- re terræ , Offa reor dici. Ovid. m. Le Le (b) Fumi Mi- nerales re{o- luti in liquo- rem primo muce{cunt tum lentè fic- canturex na- tura fua, ita ut ceratracta- ri queant, tandem indu- refcunt forti£- fimè , & quid- quid hetero- genei in iltud mixtum ve- nit, firaul la- pidefcit. Be- cher. l’h. fubt. d. 1. fecf. 1v. ch.vir. p.193. (c) On trou- vera à la fin de ce Chapitre wre Diflerta- tion [ur La for- mation des Pierres © des Cailloux. 38 LAMETTHO LOGE, PARTIS. qui demande encore de grandes recherches , il fe borne ici à ne parler que des Pierres. Les Pierres , fuivant un grand (4) Poëte, font les offemens de la terre, ce font des Corps fofliles , durs , non dudtiles , qui ne peuvent fe réfoudre dans l’eau ; elles ont pour princi- pes la Terre, l'Air & l'Eau. Leurs parties moins entrelaflées que celles des Métaux, font par conféquent moins propres à fe fondre. Les vapeurs metalliques , felon (4) un Auteur, telles que les Sels & les Souphres , fe liquifient & fe pourriflent d’abord, enfuite elles fe here lentement d’elles-mêmes , elles devien- nent maniables comme la cire, enfin elles durciflent enticre- ment, & fe changent en Pierres. - L'eau chargée de molecules terreftres & falins forme des (c) Pierres , lorfque le fluide qui a amené ces parties s’eft écou- lé, & leur a permis de s’aprocher & de fe coler enfemble. Souvent l’eau qui pénétre à travers les rochers, fe précipite au fond des cavernes , & tombant goutte à goutre fur les matri. ces des Pierres , elle fe coagule , & en augmente la mañle. Si la matiere eft grofliére , impure & s’érend amplement par couches, ce font des Roches & des Pierres communes qui ne font opaques que parceque la terre cit fulphureule & mé- tallique. Si cette matiére s’érend en couches plus petites & forme des grains plus fins, ce fera du Marbre & des Caïlloux fins ; fi ces parties font pleines de fel & d'air & plus entre- laffées, de maniére cependant qu’elles donnent pañlage à la lumiére en tout fens,ce fera du Criftal ; fi ces mêmes par- ties font encore plus compaétes , plus dures & infiniment plus clarifiées , elles formeront le Diamant. Enfin fi cette ma- ticre clarifice fe filtre à travers des matiéres ou les différens fels ou concrerions métalliques aient donné quelque couleur, elle formera des Pierres fines colorées, des Agathes, des Jaf pes dont la baze fondamentale eft toujours la matiére du Criftal. Les Pierres fines font des Minéraux durs, compaées qui ne fondent point dans l’eau , plufeurs ne font point fufibles au feu , elles y perdent feulement leur couleur , c’eft un fuc acide de la terre, coagulé avec des matiéres bétérogénes, terreftres & falines , fulphureufes & métalliques ; c’eft à la dif. férente combinaifon de ces matiéres que l’on doit les diver- fes Pierres fines, Ces Pierres fe forment comme des nœuds, É'ANETTHOLOCHE MI PAR Tor: 39 ou porreaux entre les autres Pierres , dans les fentes des ro- chers, & dans les filons des Minéraux & des Métaux. On les trouve encote dans les fleuves des Indes, de l’'Ethyopie , & de PEurope , parmi les fables qui tombent des montagnes après les grandes pluyes. Leur diverfité, leur brillant, leur couleur & leur dureté proviennent du mélanse & de la proximité des Métaux, des Minéraux ou des fucs concrets, qui felon la variété de la cou- leur du (4) fouphre qui y eft contenu , occafionnent de pareilles couleurs aux Pierres. Les Cailloux criftallifés & tranfparens fe forment de la mê- me maniére que les autres Pierres & Criflaux. Quand à la varieté des Pierres figurées , elle eft duë au fouphre ou autre matiére vifqueufe qui a coulé & s’eft étenduë fans ordre fur la lapidifique & qui par l'expérience eft moins dure , étant venuë la derniere. Les Pierres communes tirent leur différence des mêlanges d’argille, de fels, de fouphres , & de parties huileufes. Plus les Pierres font fituées bas, plus elles font dures, ayant été nourries d’une plus grande quantité d’eau qui tombe toujours en bas ; l'eau qui ne fait que glifler fur les Pierres d’enhaut, les rend plus tendres & forme ce qu'on apelle le bouxén des Pierres a fpongieufes font de même parcequ’elles ont man- qué d’eau. Les Cailloux qui fe trouvent en bas font toujours dans l’eau & font plus durs par cette raifon. Le Grez font des grains de fable réunis & collés enfemble par quelque matiére terreftre qui s'arrête dans les pores qu’ils laiflent entr'eux. Comme les Pierres fines perdent leur couleur à une chaleur modérée , lorfqu’elles font mifes dans un creufet avec du f4- ble & de la limaille de fer , & qu'outre cela elles ne ceffent point d’être dures & tranfparentes , on peut conjecturer que leur couleur eft accidentelle. Le degré de tranfparence vient d’une matiére Métallique & Minérale , qui s’incorpore avec la Diaphane & qui bouche plus ou moins le paffage à la lumiére ; la Pierre alors eft plus tranfparente ou plus opaque. Le noir empêche le tranfparent, avec lequel la blancheur confonduë fait naître un mixte qui m'eft ni blanc ni diaphane, mais qui tient des deux. La baze de routes les Pierres fines eft la matiére du Criftal, matiére pure, tranfparente , très-dure, & qui eft changée ou (a) Diapha- neitas vero Japidum ex puritate li- quorum ve- nit, opacitas ex admixta Calcis terrà quæ mixtunt incurrit ; CO- lores pro ra tione fulphu- ris cum Me- tallis ejufdem naturæ funt. Becher Phi. fubt. L. 1. fec. IV, Che 7. PAG» 293 {a) Pro va- gia autem ma- teria Ex qua fiunt , colores yarios & fa- cultates pofli- dent. Cefalp. L. 1.fag. 30, Æloren, 1583. {b) Lapides œulcherrimè - - ---- -- - - du Hêtre. Elatites, > - = ----- du Sapin. Clethrites, - = - - - _ — --.- .- de lAulne. Daphnites, --- 8 2 2 - - du Laurier. Spongites , Pierre blanche , légére & friable , qui par fes canelures imite lEponge. Cifites , autre Pierre blanche qui repréfente les feuilles du Lierre. Encrinos feu Pentacrinos , Pierre roufle & argileufe formant Première Partie, I 66 LA LirHoLzociz, ll PARTrE. des angles, qui,en fe féparant, repréfentent cinq feuilles de Lys. er ; Pierre qui par fa couleur & fa forme imite la Role. Narcifires , repréfente la fleur du Narcifle par fa couleur & fa tranfparence. Fungites , Pierre qui par fa couleur & fa figure imite le Jonc. Melopeponites , Pierre qui aproche du Melon , excepté la couleur qui tire fur le plomb. Triticites , Pierre qui imite les épis de Bled. Tirfites , le Corail. Myrrhites , Pierre qui par fa couleur & fon odeur aproche du Myrthe. Spolia [eu Spartopolium ; imite le Geneft d’Efpagne. Orncofpinus , les feuilles du Frefne. Sycites, Pierre qui aproche par fa couleur de la Figue. Balanites feu Phanicites , Pierre tantôt verte, tantôt tirant fur le Cuivre, repréfentant un Gland. Cydonites , Pierre blanche & friable, qui à l'odeur du Coï. gnafñer. Mefpileus Lapis , eft d’une couleur brune & femblable par fa grandeur au fruit du Nefflier. _ sn Pierre imitant un pain T'riticeus , Smilaces , Pierre qui imite le Lizeron. Fungites, Pierre de fubftance dure , de couleur jaune , qui par fes ftries imite le Champignon. Ficoides , vel Caricoides | Pierre qui repréfente une Figue. Carophyloides | qui repréfente le cloud de Gerofile , eft de nature du Talc & a la forme d’une Cloche ; on y voit au-deflus une Etoile à plufieurs rayons. Nuciformes , Pierre qui imite des Noix ; Scheuchzer parle d’une Pierre apellée Nux vomica Lapidea. Confetti di Tivoli, Pierre de couleur blanche, que lon trou- ve dans le Teverone, & qui imite les Dragées. Il y en a de: longues , de rondes & de crochuës. Artolithos , Pierre creufe, de nature de l'Eponge , imitant un pain rond. F Similagites , Pierre de mème nature, repréfentant un pairs de farine de Froment. T'imorphytes feu Lithotyren , Pierre qui imite un morcçaw de Fromage. de Seigle. Panis de Froment. LA LitTuoLrociz, L PARTIE 67 Meconites , Pierre compofée d’un amas de grains de Sable marin conglutinés ; elle imite aufl les graines du Pavot. Cenchrites , mème nature de Pierre , qui imite les grains pars du Miler. Botryites , eft un Pyrite qui repréfente une grappe de Raïfin, Cucurbites (a) feu Echites floridus , Pierre très-pefante quoi- qu’argileufe, dont la figure aproche de celle du Concombre, Difolithes [eu Orobia, Pierre, par fa couleur & fa fubftance, femblable au Nitre ; elle repréfente un monceau de Pois. Amygdaloides , reflemble à un noyau d’Amande ou à une Amande. Lapis Frumenrarius , Silex fur la fuperficie duquel font par- femés en relief des grains & des pailles pétrifiés. Gramites , Pierre brillante où font difperfées de petites li- gnes entrecoupces par d’autres , imitant les cara@éres Ara- bes. Boletites , Pierre argileufe de couleur cendrée , femée de lignes argentées , qui repréfente une Morille avec fon enve- lope. Caflanites , autre Pierre argileufe de la couleur & de la for- me d'une Châtaigne. Cyamites, Pierre noire qui étant rompuë repréfente une Féve. Perficites , Pierre argileufe imitant la Pêche. Daîtylites , Pierre de la même nature, & de couleur cen- drée, imitant le noyau de Datte. Phyalites , amas de grains de fable coagulé, lequela la forme d’une Fiolle. Pyrites [eu Circos , préfente une Poire. ZLaganites , Pierre qui reprefente une Bouteille. Hépatites, feu Lapis Comenfis , Manganenfis , eft la même Pierre de couleur verdâtre parfemée de taches blanches & ar- gentées ; fa nature eft fpongieufe , elle peut fe tourner & l’on ‘en fait des vafes ; on la trouve communément près du Zac de Côme , qui lui donne fon nom. .Calamites, Pierre imitant plufieurs Rofeaux joints enfemble. Syringites , Pierre creufe & femblable à l'intervalle des deux nœuds d’un Rofeau. Phacites, petite Pierre ronde , imitant les Lentilles. Pierre de Saflenage , reflemblante à une Lentille, dure & polie , venant de la montagne du même nom, proche Gre- noble. li (a) Aldrouas dus lPapelle Colocynthi- tes, Muf. Mer, (a) Ferr. Im- g y à Pré= Jenté cette Drf- Jertation er 1734 elle eft raportée par extrait dans PHiftoire de La même Acadé- mie , depuis 1734 jufqu'à 1737 » tom, 12, P, 165. (a) Aldrov. p.709. Mal. Met. (b) Ider. p. : 924 .70 LA Lirhorocie, EL ParTier. Galaëlites , Galaxias où Morochtus , apellée Pierre de lait pe en a la couleur, eft de la longueur du petit doigt; es Peintres s’en fervent pour tracer des lignes. Melitite, a le gout du lait quand on la pulverife , fa cou- leur eft grife. | Steatite eft une Pierre de couleur brune & rouffitre , de fubftance molle femblable au Suif. La pierre Samienne , de l'Ifle de Samos , eft blanche & dure ; a Orfèvres s’en fervent pour brunir l'Or. La pierre T'hyire eft ronde & verdâtre ; on en fait des mortiers. La pierre ÆArmenienne‘ou Melochites , groflé comme une Noiferte, eft ce qu'on apelle la pierre d'Azur bleuë & verte à l’ufage des Peintres , elle diffère du Lapis Lazuli, & elle n’a aucune veine d'Or. La pierre (4) Obfidiane , de couleur noire , eft tranfparen- te & reflemble à la Sardoine. Sagda (b) , eft une Pierre de couleur verte, qui attire à foi le Bois. Catochites | eft une Pierre qui s'attache à la chair par une efpéce de colle vifqueufe qui lui eft naturelle. : Dioniffzs , Pierre fort dure de couleur noire , marbree de taches rouges , laquelle étant broyée & mife dans l'eau, y donne un gout de vin. Sarcophagus ou pierre d’Æ4ffo , eft légére & fpongieufe , avec des veines jaunes & profondes , confumant les corps. Les an- ciens en faifoient leurs combeaux. La pierre Æmpelite ou Pharmatice , Pierre noire & bitumi- neufe , qui vient d'Alençon, fe fépare par écailles ; les Pein- tres s’en fervent pour deffiner. Hoplites , eft une Pierre revétuëé d’une croute métallique & luifante comme l’Acier. Spongites , remplie de plufeurs trous, imite l'éponge & fe trouve avec elle. Cette Pierre fe forme dans la mer, & Gef- ner lui attribue un goût falé. On n’a point fuivi quelques Auteurs qui ont place les Cor- nes d'Ammon parmi les Pierres figurées , parcequ'on croit que les Cornes d’Ammon font de véritables Coquillages pe- trifiés, qui , quoiqu’inconnus, fe doivent raporter aux Coquil- lages de mer. Nous avons encore les Pierres que les Volcans jettent, & PA Fa à Ti 4 Fluors, Congelations, Petrificatons. RE Couches Cristalisées apellees ÆFluor metallque + ngelakion Cristalisee où Staulactite . 2. etrifications de Mer Va W QUE al il À > Sedo re aux depens de 2 74 le vs. UC de Où L l Y° Pair de France de lOrdre dela T ouson d Or & La LirHozoctEe, I PART:E. T1 que les Mines & les Grottes fouterraines fourniflent ; elles s'apellent (4) Fluors, parcequ'étant formés d'une maticre fui- .de & coagulée ; elles fondent plus aifément au feu que les au- tres Pierres, & pour cet effet elles fervent de fondant dans la cuiflon des Métaux & des Minéraux ; leurs couleurs font relatives à celles des Pierres fines , avec lefquelles elles ont beaucoup de raport , quoiqu’infiniment plus tendres. Dans es entrailles de la terre on trouve des F/wors bleus, verds , avec des pointes d’un Criftal très-blanc & adhé- rens 4 des couches de Marbre blanc & jaune ; d’autres font auffi variés dans leurs couleurs que dans leur fubftance & leur figure ; il s'y rencontre des Minéraux d'Argent, de Fer, de Plomb , avec du Souphre & des parties très-brillantes d’Ai- gue marine, de Beril, d'Emeraude , de Peridot, de Topaze & (4) d'Amethifte , qui font trop tendres pour être de véri- tables Pierres fines. On en trouve ici deux exemples différens. Le F/vor de la premiére figure eft une couche criftalifée , mélée de quelques parties métalliques ,& d’autres dont les unes font cubiques & quelques-unes taillées à facettes, d’une matiére tendre & tranf- parente, imitant la couleur de l’Aïgue marine. La feconde figu- re*eft de même nature , mais elle eft garnie de gros morceaux de matiére métallique de Plomb , où l’on voit des parties ten- dres & tranfparentes , taillées à pans , lefquelles imitent la couleur du Peridot, ou de la Prifme d’Emeraude. Les Pierres qui fe trouvent dans les Animaux fuivent na- turellement & font fouvent tartareufes , & très-fouvent de vrayes Pierres , telles font Le Befoart de l'Homme, autrement le Calcul ou la Pierre, dont la groffeur & la figure font differentes. Le Befoart Oriental de la Vache marine de Coromandel. du Cheval, apellé Hypolithus. —— du Bœuf, nommé Æ/cheron. —— du Porc-Epic des Indes, autrement Pierre de Malaca. —— du Rinoceros. —— du Porc. —— de la Chévre Sauvage des Indes. —— de la Couleuvre. —— du Singe, ceft le plus rare, il vient de Macaflar. Le Tôphus Juvencarum eft bien différent du Befoart pour Læ dureté , il eft tout rempli de poil. (4) Rudi menta gem- marum & fi- miles PL unt mis Fluores. E- celius de re Metal. p.156. Francof. 1557. (b) Fluor Amechyfti- nus ,; Fluog Hyacinthi- nusin Mufeo: Mufcorum. D. Mich. Ber- nard Valents= Ale Ce Le * Planch- 3. fig, 1, & 2 {a) Du Rhof- nel, Mer. Ind. pag. 82. 72 LÉ 47 ELTIH O LOGTE; TPARTIE Les Boules que l’on apelle Egagropiles où Agropiles ,ne font pas abfolument des Befoarts , mais elles fe forment dans l’e- ftomac des Chamois , des Vaches, des Bœufs & le plus fou- vent dans celui des Veaux. &..- La Pierre des Reins, qui eft noire & brillante, eft une ef- péce de Calcul apellé Zapis renalis Sardicus. La Perle qui fe tire de la Coquille apellée la mere Perle; tiendra ici le premier rang après le Befoart ; elle eft de la nature des Pierres , puifque les coquilles d'œuf font de vraies Pierres formées par des principes femblables aux Pierres des Animaux , & qui portent avec elles les caractéres de pétrifi- cation. La Perle n’eft pas moins rare & moins chére que le Diamant, quand elle eft groffle & parfaite. Rien n’eft plus faux que de dire qu'elle s’engendre de la rofée du ciel ou de la maladie du Poiflon, elle {e forme par lits ou par diverfes envelopes comme les Oignons ; elle croît avec le Poiflon, dont la coquille eft certainement de la même fubftance. La Perle Orientale fupérieure à celles que l’on trouve dans les autres pays, & furtout à celle d’Ecofle , vient dans le gol- fe Perfique toute polie ,& avec cette belle eau qu’on lui re- marque. On donne aux Perles rondes le nom d'Ave Maria; celles en poire s’apellent Unions , & les irréguliéres fe nom- ment ZBaroques. On (4) prétend que dans lefpace de 100 ans la Perle jaunit & fe détruit dans fa forme. Les Œufs ou Pierres des Serpens. Les Yeux d’Ecreviiles fous le nom de Cancrites. La Pierre de Coq ou 4/efforienne. La Pierre d’'Hyrondelle ou Chelidonias. cry La Pierre du fie] tiré du Bœuf. AU Les Pierres ou oreilles de Baleine. La Pierre de Crocodile. La Pierre de l'Epervier. La Pierre de la Tortuë de mer. La Pierre du Brochet, de la Perche, de la Carpe, du Mer- lan , de la Tanche, de la Dorade, du Poiflon Æebcro , des Crables, du Lézard, de la Moruë, du Zaementin où Manati, du Loup Marin , du grand Poiffon T'iburon. Sarcites , Pierre tirée de la tête d’un Bœuf. Limacius feu Lapillus , qui fe trouve fur le dos des Limaces. Les Pierres apellées Loups que l’on tire des Poïflons , la Pierre du Muse , celle du Coracinss , Poïflon de mer qui fe trouve noms Lens". 0 RE, E a Ætnruorocte, L'Par ri1E: = trouve dans le Nil, celles que Pline nomme Synodontes , Ci- nedias , Cirites & Iéflerias. Il ne refte plus que les Pierres communes; quoiqu’elles pa- roiflent les moindres de toutes , elles font cependant très-re- marquables par leur utilité reconnuë. On peur les divifèr en deux genres. Le premier compren- dra celles qui ont les pores peu ferrés & le grain très-gros. Le fecond:, celles qui ont les pores plus ferrés & le grain: lus fin. LES PIER:« RES COM- MUNES, | Célles qui ont les pores peu ferrés & le grain très-gros,. font La Pierre de Meuliére propre non-feulement à former les: Meules de moulin , mais très-excellente à bâtir, étant cou- verte d’angles , de bofles & d’irrégulatirés , qui fe lient par- faitement au mortier , & font des ouvrages de longue durée, La Pierre à Chaux, Pierre grafle qui fe délite facilemenr; & qu’on calcine pour faire de la Chaux. La Pierre de Plâtre propre à cuire pour être mife en poudre; & former le Plâtre fi néceflaire dans les Bâtimens. On em-- ploye quelquefois certe Pierre au lieu de Moilons , lorfquw’elle: a pañlé quelque temps à Pair. La Pierre de Taille, ou tendre ou dure, ne prend ce nom: que lorfqu’elle eft équarie & taillée à paremens , pour être pofee dans les différentes parties d’un bâtiment. On les diftingue à Paris en plufieurs efpéces, qui font le Bonbanc , le Cliquart , le Liais, le Souchet, la. Lambourde, le Quarreau , le Moilon & le Libage. Les Pierres (4) communes prennent encore leur dénomina- tion des lieux d’où on les tire, telles font La Pierre de S. Leu, le Liais ferault d’Arcueil , la. Pierre- de S. Cloud, celle de Meudon, de Monteflon , de Carriére, de S. Maur, de Troffy & de Fécamp , font les plus eftimées: pour les bâtimens. La Pierre Noire de Caën reçoit un grand poli , & fert à paver les veftibules & les falles , conjointement avec le Liais. Les Pierres de Senlis, de Vernon & de Tonnerre , font des Pierres dures & les plus recherchées, après le Marbre, pour la Sculpture &: pour le poli qu'eliés prennenre. À Rome , la Pierre-la plus belle & la plus eftimée e# la Pierre Tiburtine, parcequ’elle vient de Tivoli en latin Zur; K- Premice Paytié;. (a) Oz re- #larque que les lits des Car- rires des m0%- tagnes [ont r7- clinés à l’horÿ: fon © parallé- les entr’eux, au lieu-que Les lits des-Car- rércs fituées dans les Plai- ues ; font hori- Jontaux &-px- rallcles avcc les mêmes Dlaines- # Fig. 4 lanch, 2 - LA L'EwMHO LOG LE LNPaRTIr - on l'apelle Travertine par corruption, La Pierre noirâtre apel- Ice Ziperno , eft aufli fort emploiée. A Venife, la Pierre d’Iftrie , dont le palais des Procuraties de S. Marc eft bâti, eft crès-belle, elle fe polit comme le Marbre. A Florence, outre la Pierre Serena, dont il fera parlé dans da fuice, ils en ont une apellée del Foffato , & une autre nom- mée Pictra Forte , qui font d’une grande dureté , & qui réfi- tent aux injures du temps. A Naples, le Tuf fert de Moilon ; on en bâtir toutes Îles maifons en les recouvrant d’un enduit de Chaux & de Pozze- dane , la Pierre de Piperno qui eft plus dure , s'emploie dans le bas. On fait grand cas en Angleterre de la Pierre de Portland. Le Tuf, apellé Porus feu Tophus, eft poreux, fe coupe ai- fément & fe durcit à l'air ; on s’en ferr à Malthe pour bâtir les maïfons, & le même foflé que l’on -creufe pour les élever , en donne aflez pour les conftruire. Quelquefois le Tuf eft une Pierre tendre & groflière , de couleur jaune ou grife, quelque- fois ce w’eft qu'une terre féche & dure placée au-deflous du lit de la bonne terre, laquelle commence à fe pérrifier ; le Tufle plus dur eft celui qui fe forme dans les acqueducs & tuyaux de fontaines. La Pierre Ponce , que Pline nomme Zapis Scyrus, eft très- poreufe , très légére & calcinée par les feux fouterrains. D’au- tres la croyent l’écume de la mer qui en fournit abondamment. Elle eft commune près les Monts Vefuve & Etna dont on la voit fortir. Ses efpéces & fes couleurs font aflez variées. Elle fert érant mêlée avec de la Chaux , à faire le mortier des terrafles de Naples. Le Grés , qui eft une efpéce de Roche formée par laf- femblage de plufieurs grains de fable confolidés, eft d’un fort grand ufage ; on en diftingue de deux fortes. Le Grés uni & tendre eft bon à bâtir & convient fort à la Sculpture. Le Grés ruftique & dur , n'eft propre que pour paver les grands chemins , les ruës & les cours des maifons. _ La figure 4. offre une * Pierre apellee Geodes , trouvée dans une fondriére de Sable. Le Grés a fait plufeurs replis très-extraordinaires , il a formé une cavité où il eft cru un petit Caillou rond , efpéce de Cxlimus , qui eft détaché LA LiTHoLO&ëiE, Î Parvre. 5 ‘du refte; c’'eft peut-être le morceau le plus fingulier que l’on puifle voir. Le fecond genre des Pierres communes renferme celles qui ont les pores plus ferrés, & le grain plus fin. Telles font Les Pierres à repañler les Rafoirs, qui font de nature à être olies. è Celle apellée (4) Cos ou Queux , autrement Mxiemne , eft jaunâtre , verte, blanche ou noire ; elle à le grain fin & eft aflez dure pour réfifter aux outils de Fer & d’Acier qu’elle éguife ; on les frote, les unes d'huile , les autres d’eau, enfin d’autres avec de la falive, d’où elles ont pris le nom d'Oleurie , Aquarie & Salivarie. Les Pierres d’Ardoïze font d’un bleu noirâtre & luifant ; elles fe tirent de différens pays , la meilleure eft celle d'Anjou, il y a des Ardoïzes fines & de groffes. La Pierre de Zavagne de Gènes ; efpéce d’Ardoïize dont on couvre les maïfons & dont on fait du pavé , eft très-bonne par fa grandeur & fon épaifleur à peindre de grands tableaux. On ka tire de la côte de Gênes dans un lieu apellé Zzvagne. La Pierre de Bath, en Anglererre, eft une Ardoize qui ne fe fend point, & que l'on tire de terre en forme de tablettes, pour couvrir les maifons. La Pierre Serenz | de Florence , eft une efpéce d’Ardoize plus dure & qui eft bleuë ; elle ne réfifte point à l’air & en- core moins à l’eau ,ainfi on ne lémploye que dans les lieux à couvert des injures du temps. On s’arrétera peu fur les prétendues propriétés des Pierres fines, pour difliper les frayeurs de la mort, pour diminuer la mélancolie , pour reprimer la concupifcence ; pour fe pro- eurer du bonheur , pour découvrir l’adultére , & les au- tres fables que Pline , Cardan , Agricola & plufieurs (4) Au- teurs ont raportées. Ils en ont fait des Amuletes , des An- neaux & des Talifmans pour en mieux impofer au peuple. 11 y a cependant dans les Pierres ( en abandonnant les proprié- tés imaginaires ) des vertus réelles qui fe trouvent dans la page füivante. L’utilité que l’on retire des Pierres communes eft des plus grandes ; elles fourniflent tous les bâtimens du monde, & les pays où elles manquent, comme ceux du Nord, fe reflentent bien de cette privation; on y employe le bois à leur défaut; Ki (a) Cos 2 Caute , que veut dire Ro- cher, (b) Boëce s Bcrquen ; dé Rhofnel. CORPS ELECTRI- QUES. 76 LA LitHôLiocte, I PARTIE dans d’autres c’eft la brique , & fouvent de la paille mêlée avec de la terre délayée, ce qu'on apelle Bezuge. Les Pierres de Meuliére & les Grés , outre plufieurs ouvra- ges où on les employe , fervent à paver les ruës & les grands chemins ; on fait cuire dans des fours les Pierres calcinables, pour en faire du Plâtre & de la Chaux. Les Cailloux qui font fufbles , font triturés par le moyen des Moulins,& , étant pulvérifés , ils fe fondent à grand feu, c’eft la matiére principale de la fabrique des Glaces , des Verres & des Criftaux ; on y ajoute du Nitre, des cendres de la Fougére ou de la Soude, herbe maritime qui vient à Ali- cante en Efpagne , à Carthagéne & autres lieux. On fe ferr en Médecine de plufeurs Pierres ; on employe l'Hyacinte pour la confection qui porte fon nom ; FOfracites, pour guérir l'inflammation des Mammelles ; la Pierre Néphré- tique , pour la Colique ; la Pierre d’Aigle , pour l’Enfante- ment ; la Pierre Judaïque, pour le Calcul ; la Belemnite, pour les Playes ; l’Aftroite , pour les Vers ; la Pierre de Sang , pour arréter l'Hémoragie ; la Pierre d'Aflo , pour la Goutte ; la Pierre de Lait ou Morofthus | pour provoquer le Lait : on efti- me lOfteocole ou Pierre des rompus pour confolider les os rompus , & la Pierre de Saflenage pour le mal des yeux. Tout le monde connoît l'ufage que l’on fait du Corail & du Be- foart. Les Pierres ponce & les poreufes , comme les Aftroites , mêlées dans du Vinaigre diftillé ou du jus de limon., tour- nent & font du bruit en fermentant lorfqu'’elles font mifes à plat fur une afferte; l'acide de ces deux liqueurs pénétre leurs pores & caufe certe petite furprife. Les Phofphores & lélettricité des Pierres méritent de nous arreter un moment. Les Corps Ele@riques ont la vertu d'attirer à eux des Corps legers , placés à une diftance peu confidérable. Plufieurs expériences prouvent que tous les Corps font Ele- étriques, à l'exception des Métaux & des Bois, qui étant échauf. fés peuvent même être rendus Electriques ; cette vertu attra- tive qui fe réduifoit à F'Ambre , au Jayet & à la Cire d'E£ pagne , a paflé jufqu'aux Verres , aux vitrifications des Me- taux, au Criftal de Roche & à toutes les matiéres réfineufes & bitumineufes , comme lAfphalt , les Gommes, les Sou- La LirTmoLociE; E PART:E. 77 phres,le Maftic, la Cire blanche, & même jufqu'aux liqueurs, telles que l'eau commune, Les Pierres dont il s’agit ici, furtout les tranfparentes , ont la vertu d'attirer à elles la paille, les plumes, les feuilles d'Or, le papier , les cheveux , le poil des Animaux, la laine & la foye, les Pierres que Boyle & les autres Auteurs avoient ex. ceptées de ce nombre , en les chauffant davantage & en les frottant plus long-temps, ont été reconnuës électriques , telles ne Pate à que l'Emeraude, l Améchifte , la Calcédoine , le Saphir blanc & autres. Il n'y a pas jufqu'aux Pierres Opaques , comme l'Aimant, l'Agathe , la Cornaline & les Jafpes, qui étant chauffées à proportion de leur dureté, n’acquiérent aufli la vertu électri- que , mais relativement à leurs couleurs , dont les unes atti- rent plus fortement que les autres. Il faut avant que d’éprouver une Pierre , la frotter avec du linge ou avec la main , car il ne fufhiroit pas de la chauffer ; l'Ambre même & la Cire Pope n’ont de vertu quapEes avoir été frottés les Corps folides extrêmement urs, comme les Agathes & les Marbres , doivent être chauf- fés vivement avant que d’être frottés. Un Corps Eletrique communique fa vertu à un autre Corps qu'il touche ou qui en aproche; une baguette de Bois ou une corde de Chanvre portent cette vertu extrêmement loin, fans linterrompre en aucune maniére ; cette propriété cependant fe perd en peu de temps ; ce qu'il y a de fingulier , c’eft que la main de celui qui fait l'expérience acquiert la vertu éleétri- es quelquefois fon corps tout entier jufqu’a fes habits en nt remplis, & ils la communiquent à ceux qui en aprochent, Les Corps Electriques fonc prefque tous Phofphores ; frot- rez de l'Ambre, de la Cire d'Efpagne ou du Souphre dans l'ob- {curité il en fort des érincelles brillantes dont la âme gagne le doigt & y caufe une efpéce de douleur. A l'exemple des Corps Electriques , les Phofphores , qui font des Corps qui rendent la lumiére, fe font aufñli fort mul- tipliés ; on ne connoifloit autrefois que la Pierre de Bologne, le bois pourri & les Poiflons qu'on a laiflé corrompre, nous avons aujourd’hui les (4) Phofphores d'urine , ceux que lon tire des excrémens des Animaux , prefque toutes les Pierres par la calcination , le frottement ou la diflolution deviennent des Phofphores, K iij PHOS- PHORES. (a) Phofphes re de Kunkel de Berne ; de Geffiirz de Londres, de Homberg , de l'Emcry.- 78 LA LiITHOLOGIE,IT PARTIE. La Pierre de Bologne , dont tant d’Auteurs ont donné 14 préparation , quand cle eft bonne rend une lumiére fort vive fans autre calcination que d’être expofce au grand jour ,:& fur le champ portée dans l’obfcurité. Le Diamant préfenté à la flâme d’une bougie , à la cha- leur du feu ou du Soleil, ou encore mieux à la fimple lumié- re du jour , porté fur le champ dans l’obfcurité , jette une lu- miére qu'il conferve aflez long-temps : le Diamant jaune eft le plus lumineux de tous ; ceux qui font taillés en table ren- dent une lumiére moins vive que les brillans, il n’y a cepen- dant guéres de Diamans qui ne produifent une lumiere fem- blable à un charbon ardent ou à un ver luifant, pourvü qu’on les frotte auparavant. Le Criftal de Roche, les Criftalifations, les Fluors mêlés d'Aigue Marine , d'Emeraude , d'Amerhifte , de Peridot ou de Topafe , le beau Lapis Lazuli, rendent encore la lumie- re, fans autre préparation , que d’avoir été expolés au grand jour. Les Pierres fines ne font pas de même; aucune ne jette de la lumiére qu’elle ne foit frottée auparavant , excepté la To- fie & l’Emeraude commune d'Auvergne , qu’on expofe feu- ement à l'air. Ces Pierres, ainfi que le Verre, fe frottent con- tre une glace, fur de la fayance , fur la laine ou fur le linge, les unes plus, les autres moins long-temps ; il n’y a que les Aga- thes , les Jafpes, les Caïlloux , le Porphyre, & les Grés qui ne peuvent devenir Phofphores malgré tous les foins poffibles. Les Marbres, les Albâtres , la Pierre de Bologne , les Belem- nites ,les Gyps, les Pierres à chaux & autres , en les calcinant une, deux & trois fois, deviennent lumineufes quand elles font refroidies. On fait difloudre dans l’'eau-forte les Pierres communes ; pour les faire devenir Phofphores ; elles rendent alors une lumière rouge comme un charbon de feu & durent environ un mois. La lumiére des Marbres, des Pierres de chaux & des Gyps cit bleuë & blanche, elle dure deux mois après la cal- cination & même plus; quand elles perdent leur vertu on Îles calcine de nouveau; l’Y voire , les os d’Animaux , les écail- les d'Huîtres , les coquilles d’œuf brulées fimplement dans le feu, les cendres du bois , des fruits , & des herbes difloutes dans leau-forte, font encore des Phofphores. LA LiTHoLoctE,lPaARTt:E. 79 Nous avons de trois fortes de Phofphores, les naturels , les: brulans , & les lumineux. Les naturels font les Vers luifans de la Campagne & les. Eclairs , qui.n’ont befoin que des rayons du Soleil pour s'en flammer. Les brulans font ceux que l'on tire des urines & des excré- mens des Animaux ; ils mettent le feu au papier, aux étoffés & aux matiéres combuftibles. Tels font. L’efprit de Nitre avec de la Craïe, de l'Alun & du Miel re- cuit , qui font deux Phofphores éprouvés ; il y en a plufieurs autres. Les Phofphores lumineux font toutes les Pierres préparées qui jettent du feu, fans rendre aucune chaleur ; aucun Phof- : phore ne peut rendre de la lumiére fans avoir été expofé: auparavant au Soleil ou à l'air , d'où l’on peut conclure que la’ matiére ignée doit fa naiflance à l'air ou au Soleil, la faleu- re même de l'urine qui fermente & qui fe pourrit pendant un certain temps, fait entrer le feu de l'air ou du Soleil. Pour éprouver quelque Phofphore, on fe renfermera dans un lieu obfcur, on y fermera les yeux ou un feulement pen- dant un quart d’heure avant que de jouir de l'effet lumineux: du Phofphore qu’on aportera fur le champ & qu’on aura pré-- paré fuivant ce qu'on vient de dire. Les congellations , les pétrifications , les incruftations & les. criftalifations trouvent naturellement leur place dans ce” Chapitre; elles tiennent de la nature des Pierres. Les Congellations font des fucs de la terre congelés dans les Montagnes , dans les Grottes & dans les Cavernes fouter- raines ; on En aporte du Levant , des Alpes , des Pyrenées, de : Norvégue & de Suifle, lefquelles font d’une variété admirable dans leurs figures. Elles repréfentent des glaçons , des grap- pes de raïfin , des confitures féches, des tuyaux , des colon- nes, des dragées , telles que les confetti di Tivoli, des choux- fleurs apellés fangi glaphyri, parcequ'ils font pris dans la grot- te d’une ville d’Arcadie nommée G/aphyrum ; un (a) Auteura (1) Towrxe- rendu fameufes celles de la grotte d’Antiparos. freure Parmi les Congellations apellées concrétions criftallines , celles qui font opaques & qui forment différentes figures ron- des , fe nomment Sralagmites. Dans les caves de l'Obfervatoire, où l’on defcend 171 mar: ches, j'ai remarqué dans lendroit le plus fpacieux , occupé- 8o LA LiTHOLOG1E, I PARTIr= (a) Tourse- par un gros rocher , des congellations formées par des gout- fort dit que ce tes d’eau qui tombent de la voute. Cette (2) eau , en filtrant eff pornt > 1 L'eau qui forme AU travers de la Roche, fe charge d’une matiére terreftre & ces congella. d’un fuc pierreux, qui fe coagule & revêt la Pierre par où elle pe me Paile. Toute la voute ainfi que les murs des pourtours , en font CRE tapiflés. Ces gouttes, en fe coagulant, fe font allongées d’un Marbres qui pouce fans tomber par terre. L'eau qui tombe en bas va fe “4 qu we. Perdre & ne produit aucun changement. | tent comme les La premiére * figure de la feconde planche repréfente une Paso congellation falagmite qui forme des efpéces d’écorce de Ci- voyage du tron, tant par la figure que par la couleur, Ces morceaux font Levant pag. à plufieurs replis & fort raboteux ; on remarque quelque pe- on tite tranfparence dans leur croûte extérieure. La *‘* feconde du figure eft couverte de petits globes rangés en monçeaux , qui : imitent par leur figure & leur couleur fauve, la grappe de Raïfin. On pourroit apeller cette derniére ftalagmite Borryites 3 rien n’eft plus curieux que le choix de ces Pierres, leur fingu- larité les rend extrèmement rares. Les Congellations qui croiffent en longueur formant des cylindres s’apellent Ssalaftites , elles font tranfparentes com- me l’eau & de diverfes figures fouvent pyramidales , différen- res en cela des Sralagmites qui font opaques & toujours ron- des ; ce n’eft que du Spar qui s'attache à la Pierre & qui fe forme au moyen de l’eau , laquelle pale à travers les crevaf- {es des grottes , sy arréte en gouttes fufpenduës de figure cy- lindrique , où par fa pefanteur tombe à terre & s’y coagule en couches qui peu à peu s'élevent en forme d’arbuftes jufqu’au “# pig, 3, haut de la grotte. Telle eft la criftalifation *** de la troifiéme planch.s. figure de la planche troifiéme , elle repréfente des formes tou- tes différentes; les unes font couchées à plat, les autres s’e- lévent en demi-cercles & s’entrelaflent, de maniere qu’elles forment un groupe très-beau & très-brillant. Il ne faut pas confondre ces Congellations avec les Pétrifications fuivantes. Les Pétrifications tiennent de la nature de la Pierre , mais elles ne font pas de vraies Pierres. Elles ont été d’une nature bien différente dans leur origine. Tels font tous les Coquil- lages de mer devenus Fofiles , les parties d’Animaux terreltres & marins les Bois, les Végétaux & les autres corps dépla- cés que le Déluge a répandus de tous côtés fur la fuperficie de la Terre, où les fucs lapidifiques les ont convertis en Pier- res pendant le long féjour qu'ils y ont fait. Tous ces Fofliles ayant IP po planch. 2. LA LaA1lwiréo.t o cure LoPix r tre. 8x “ayant une origine bien différente de celle des Pierres, fe nom- ment Fofliles étrangérs à la terre pour les diftinguer des au- tres Fofliles qui lui font naturels. Il y à cependant bien des Auteurs qui ont confondu avec les Pierres, ces fortes de Pé- trifications. Les Pétrifications fe divifent en deux efpeces , celles de la Terre-& celles de la Mer. Les Pétrifications de la Terre font des corps convertis de leur jee nature , en une autre fubftance comme en Pierre, par e moyen des fucs lapidifiques qui tombent dans les cavernes, dans les grottes & dans les terres. Tous les Fofliles en général, ainfi que tous les (4) Coquillages de mer que lon trouve en terre, font de vraies pétrifications. Il en eft de même de quel- ques parties d’Animaux comme des Vertebres , des Os, des Machoires, des Cornes , des Femurs, des Cotes , des Gloflo- pétres qu'on fçait n'être point des dents de Serpent de l’Ifle de Malthe, mais des dents petrifices du Poiflon Zemix ou Carca. rius & non du Requiem , comme l'ont avancé quelques Na- turaliftes , ceux que l’on trouve aux environs de Paris & à Boutonnet près Montpellier , font les dents d’un poiflon de la Chine du genre des Rayes ; la Crapaudine ou Garatroine ne vient point d’un Crapau; c’eft une dent petrifice d’un Poif- fon qui eft apellé le Grondeur & qui vient de La mer du Bréfil. On voit des Cancres pétrifiés, & un (4) Auteur raporte la f- gure de la partie antérieure d’une Ecrevifle vüë en deflous. L’Zéfhyopetre où Zéfhyites , eft une Pierre blanchitre où font repréfentés des fqueletres de Poiflons; les Pierres de Suifle, d'Allemagne, d'Angleterre, les Ardoizes de Mansfeld & de S. Chaumont , repréfentent l'empreinte des Fougéres & des Capillaires de l'Amérique. Les Bois pétrifiés apellés Sse/echi- tes, les branches, & les feuillages , font des Pétrifications de terre. Celles qui repréfentent des Raïfins, des Fruits, du Fro- mage, des Melons , la Cervelle humaine , dont nous avons quelques (c) traités particuliers , font de pures Pierres qui imi- tent des fruits qui n’y ont jamais exifté, ce ne font donc point de vrais fruits pétrifiés , mais des jeux de la Nature, comme il a été remarqué ci-deflus. Nous ne raporterons point tous ces exemples qui fe voyent dans les Ouvrages des Naturaliftes , nous en expoferons un Premicre Partie, L (a) Les Co- quillages fofii- des fort ren- voyés à La fi de la feconae Partie, (b) Aftaci parvianterio- rem fuper- nam Cru- ftam. F. Co- lurna obferv. aqua. © terr. p. 48. (c) Joan. Ph. Breynii Epiit. de Melonibus petrefacis montis cCat- meli vulgo credicis lips. De ciceri- bus petrefaét, obferv. Bel- lon. lv. 2. c. 87. La Vana fpeculatione difingannata dal fenzo d’a- goft Scylla, 82 L'aUbermor ocres TePARETE. la) Ce bean feul qui eft un (4) morceau très-rare ; ce font deux Ourfins de morceau {eco mer , qui fe font trouvés voifins l’un de l'autre dans la terre, pre x où ils fe font pétrifiés avec leurs pointes féparées & tombées le Duc de sul- fur la même couche de Criftal. On y remarque la féparation ne as & l'ouvrage des compartimens de la fuperficie des Ourfins, œalier de Lor. dont l’un à confervé fa cavité. dre de a Toi- Quoiqu'à proprement parler, on entende par pétrifications pere 4 ce qui fe trouve pétrifié dans la terre , on ne peut refufer ce planch,;, nom aux plantes marines pierreufes ; fi ce ne font pas les fucs lapidifiques de la terre qui les ont pétrifiées, ce font les Ni tres & les Sels de la mer, & l’un revient à l’autre. Les Pétrifications de la mer font des particules terreftres & falines confolidées fur des Plantes marines, qui par ce moyen deviennent dures & pierreufes, telles font les Madrepores , les Coraux , les Coralloïides , les Tubulaires, les Lytophytes, les Champignons apellés Fangites, le Cerveau humain , les Mo- rilles , les Œillets, les Amaranthes, lAgaric , le bonnet de Neptune & autres Plantes , dont la matiere poreufe , offeufe ou de corne, eft très-différente de celle des pétrifications de terre , cette derniére eft plus dure & eft ordinairement crifta- Es je lifée. La * figure cinquiéme eft une pétrification marine , ou une plante dure analogue aux Champignons de mer ; fa fuper- eus ficie eft toute couverte de petites lames hériflées & couchées AR D de champ les unes contre les autres, ce qui forme un com- nafcimenti Partiment très-régulier. La figure marquée 6 eft un Litho- Fe che phyte, dont la partie boifeufe ou de corne eft recouverte dans da un com {es interftices d’une matiére pierreufe & dure. mun cppo Les (6) Madrepores , dont il y a feize efpéces felon (c) re ne Marfilly , changent fouvent de nom, comme Millepore, Reri- cislePori © pore , Frondipore ; la plus commune qui eft blanche sapelle OH ee Pfeudocorallum ou faux Corail, & reflemble au Corail blanc. Corallo pro- Les branches font percées de plufieurs trous étoilés , ce qui pinqua, dife- la pourroit faire apeller Corail blanc Oculé. Ces Plantes vien- ne nent dans les mêmes lieux que le Corail, dans la Méditer- firà che à de rance, & fur les côtes de Sicile & d'Afrique, près le Cap Né- PE no gre. La racine ou pied de la Plante eft ordinairement renver- bi, matur. p. Lee , & croit au haut du Rocher, & les branches pendent en 614. & 615. bas, ainf que celles du Corail ; elles peuvent croître en tout Ki ne fens & nous en avons des preuves. | mére p. 82, Le Corail apellé Zysrodendren pax les anciens, & en latin Rocher de Corail Blanc Pire aux dépens de M' Chev. lier President Honoraire au Parlement de Paris . L'ACERTE OL olcmERUT: PA RIT LE, 83 Caralium , Coralium , Corallum quaff cor alat ,eft tantôt rouge, tantôt blanc, quelquefois de couleur de chair, & il y en a de (4) noir apellé ZAntiphares qui eft très-rare. Comme le Corail a différens degrès pour prendre-fon rouge, on connoît par (4) l'art qu’il a pu pañler du blanc par tous ces degrés jufqu’au rou- ge. Il va d’abord du blanc au blanc cendré, il devient enfuire jaune, enfin il pafle par neuf différens degrés de rouge , juf- qu’au rouge parfait. » Voici les termes du Comte (c) Marfilly ; » ce dépouillement de couleur fait de cetre forte par l’art , eft »le même que celui qui fe fair accidentellement par le fuc » gras & huileux qui eft dans le limon du fond de la mer, » fur lequel tombent les branches du Corail, & le changent » en toutes ces diverfes couleurs, que j'ai diftinguées par le » nom d’accidentelles. Il eft à préfumer que la plüpart des Coraux croiflent na- turellement blancs au fond de la mer, & qu’ils (d) rougiflent enfuite. Puifque nous fommes tombés fur la matiére du Co- ail , qui tient ici fa place comme pétrification , on ne fera pas fâché de trouver les deux preuves fuivantes qui établif- fent ce fyftème. La premiére eft qu’on tire de la mer du Corail blanc , quoique plus rarement que du rouge ; la feconde eft prife d’un * rocher fur lequel eft crû du Corail blanc, qui eftun des plus beaux morceaux qu'on puifle voir en ce genre , il fait par- tie de mon cabinet. Ce Corail eft fort rameux imitant un vieux Chêne rabougri. Il eft tout blanc & un peu Ocs/e. Il fort du haut d'un rocher, où l’on voit plufieurs autres morceaux de Corail rouge À A A , des Vermifleaux BB , des Coquilles C & mè- me de lEponge D adhérente, répandus de tous côtés. Dans l’intérieur des rameaux blancs & à leur extrémité , on aper- çoit le Corail fe rougir en fept endroits différens EEEE ; fon écorce eft reftée blanche, & le rouge n’eft pas aufli vif que celui des autres branches, ce qui prouve qu'il pañle par diffé- rentes teintes de rouge jufqu'à ce qu'il foit parvenu à la belle couleur que nous lui connoïflons. Le Corail eft également dur dans l’eau & hors de l’eau; les crocs de fer avec lefquels on le tire de fon rocher, font con- noître qu'il eft dur puifqu'il réfifte au fer ; quand il fort de l'eau l'extrémité de fes branches eft plus molle, & l’on peut facilement féparer l'écorce de {à fubftance. Comme le Corail prend exactement la forme du corps folide auquel il s'attache, qu'il Pembrafle & le tâpifle au-dedans & au dehors , on ne Li (a) Fervante Imperato aflu- re qu'ily a du Cirarl mor. Pomet dans fon hiflorre des Drogues parle du Corail noïr. Wormius dans for Mu- feum dit avoir poflede du Co- rail noër, pag. 2356 {b) Rien n°cf? f facile que d’avoir du Co- rail-de toutes les couleurs. On met du Cs- rail rouge dans une tafle de Grés avec de La cîve blanche que Pon fait fosdre, &" [ur- vant le degré de cuiffon il devient cou- leur de chaïrs couleur ronge foncé, couleur brune © m£- me tirant jur le ñorr, mars on n'a Pu er avoir de par- faitement noi at de blanc. (c) Hiflorre Phyfique de læ mer. p. 125$. (d) Rhofnel dit dans [08 Mercure Iz- dien que le Coraïl ue rou- git que lorf- qu’il eft dans fa perfectioæ © dans [a ma- turité. * Fig. de [a planch, 4. * Figure 2, planch, 5. ** Figure 1. planch, 5. 84 Line Lir'ft OL oert, PPARTUE peut guére douter que fa fubftance n'ait été molle & fluide: dans fa formation , ainfi que la matiére des Vermifleaux &. des Plantes marines. Comment fans cette fluidité, pourroient- elles fe glifler dans tous les petits trous des corps durs où..el- les s’infinuent ? Comment pourroient-elles s’aplatir & couler, pour ainf dire, fur le deflus & le deffous d’une fuperficie? J'ai un * Teflon ou couvercle d'une cruche de grés anti-. que, caflée & tombée dans la mer, où le Corail s’eft étendu fur les bords en deflus & en deffous , comme auroit pu faire de la. cire fonduë , non-feulement dans un endroit de Teflon, mais en plufieurs comme en AAAA ; on en voit.où il a ve- été & formé un commencement de tige aflez grofle, de la Pa de trois pouces. Il y a encore des Vermifleaux en plufeurs de fes furfaces concaves & convexes comme en B BB. Les ** Vermifleaux ont aufli travaillé fur toute [a fuperficie d'un autre Teflon de grés moderne. Ils y forment un beau groupe & très gros fur le bord de l'ouverture de la Cruche, dont ils ont:laiflé une partie à découvert. Il eft ordinaire .de trouver des Vermiffleaux adhérens , ou du Corail étendu fur des Coquilles, des Madrepores , des Rochers & des Cailloux de : mer. Il ne leur faut qu'un point d’apui pour s’attacher par. tout, mais il eft très-rare de trouver des Vermifleaux & de grofles tiges & parties de Corail étenduës fur les morceaux caflés d’un pot de terre. Les incruitations font certains encroutemens que font quel. ques fontaines petrifiantes ; elles ne doivent point être confon- duës avec les pétrifications ordinaires. Ces incruftations ne changent point la nature de l’objet , elles ne peuvent , par l'inégalité de leurs parties , pénétrer fes pores , elles l’entou- rent feulemers & le revétiflent d'une humeur vifqueufe qui forme un fourreau lapidifique & pierreux. Les eaux d’Arcuëil , près Paris, font cet effet : on y jette - du bois , des coquilles de Noix, des Marons d'inde , des Li- maçons , des Verres de fougére & autres objets. Au bout d’un certain temps tout eft revétu d’une croûte pierreufe de l’é- paifleur d’un écu. Ces eaux, dans l’efpace de trente ans, bou- chent les tuyaux de Plomb par où elles pañlent pour fe ren-- dre à Paris, & les parois de l’Acqueduc font revétus de tous côtés d’incruftations très-épaifles. La Fontaine de fainte Alyre , dans-la ville de Clermont- Teffons , | PL Le 5 à Zesson Charge de LErmisseaux Tesson ou Le Corail à vegete en plusieurs endroits. - : Aux dpens de M7 l 7, À d, DUO cal Con'duR ovrenses { onseils Maitre Ord:ensa Chambre des { omptes Ver » Cu PUAPIL AA UE ri dr » A AE PNEU LEA Le 1? La brruornoete EE PARTIS 85 Ferrand en Auvergne , attenant l’enclos de l'Abbaye , à une qualité des plus pétrifiante ; elle fait en un mois l'opération que les eaux d’Arcuëil font en plufieurs. Ces eaux , en amon- celant leurs fucs pétrifians , ont formé. une muraille de plus de cent quarante pas de long , fur quinze à vingt pieds de haut en certains endroïts, & large de dix à douze. Le plus fingulier eft une planche qui seft trouvée par hazard fur le ruifleau , & qui ayant été incruftée de cette maniére , forme aujourd’hui un Pont de pierre fur lequel on pale, Gefner parle d’une Fontaine pétrifiante près Francfort fur l'Odere , & (4) Lifter en décrit une autre qui pétri- fie tout ce qu'on y jette. Elle eft fituce dans le territoire du Duché d’York , & on la nomme Kmaresborough. On con- noît encore la Fontaine de Veron proche Sens , les: Bains d’Apone & de Corfena | auprès de Padouë ; une Source pro- che Berne en Suiffe ; la Fontaine du bourg d'Hivret prés de Genéve, celle qui eft en Jutlande auprès de Lubek & plu- fieurs autres. Les Criftalifations dont il s’agit ici, différentes de celles que l’on fait en Chymie, font des Pierres dures ou des Cail- Joux , dans lefquels il fe trouve des parcelles de Criftal en trop petite quantité pour former du vrai Criftal , mais fufffa- ment pour produire un effet brillant aux yeux: En rompant (a) Excrcita* tio tertia Con- chyl. Bival, utriufque aquE, Ps 17e = de certains Cailloux on les trouve ordinairement remplis de ces particules de Criftal , & c’eft.ce qu'on nomme des Cail- - Joux criftalifés, Le refte des Pyrites dont on n’a point parlé ici, & les Mar- caflites font renvoyés aux Minéraux. Nous terminerons ce Chapitre par deux Difertations Phy: fiques relatives au fujet que nous venons de traiter. La formation journalière des Pierres eft un fiftême qui n’eft : pas encore tout-a-fair établi. Plufieurs Philofophes veulent que les Pierres foient aufli anciennes que le monde, & qu'ayant . été formées lors de fa création , il n’en croifle plus préfente- ment. Si ce fiftême qui fiit vort à la nature toujours agiffan- te, avoit lieu, on auroit de Ja pe’ne à trouver aujourd’hui aflez de Pierres pour fournir 4 tous les bâtimens de Punivers ; com- ment. fupleer à tout ce que Pair, les vents, la gelée & les flots de la mer détruifenr tous les jours 2 Dieu , après avoir fini les ouvrages de la Création, a laiffé- Liij (a) Ef. de Clave ; Ferre Imperato , Tournefort > Colonne. (b) Poffiamo argomentare la virtù vege- tale nella na- tura delle Pie- tre, ericonof- cerle nelle parti del iftefi anima- li, percioche le Correccie degli animali matini che fono nel geno Oftracino , e non meno delle chioccie terrene , fono manifefta- mente di con- fiftenza di Pietra , e fi cuocono in chalce , non altrimente che le Pietre ricevute da tutti , € non dimeno que- fte vengono da minini principii nel- la propria grandezze, Tifteflo ac- crefcimento di forma a- compagnata da proprie ri- ghe & avue- na menti veS- giamo baver certa gagione nelle Giudai- che & altre Pietre. 1mpe- yato, Liv, 24, pag. 575. (c) Meroires #e l’Académie age 1702 PAG» 221» 86 La ELLE MOLOGIES TB ARENE le cours libre à l’activité des caufes naturelles, qui fe fuccé- dent les unes aux autres. , Par un fiftême toùt opofe , des (4) Phyfciens ont attribué aux Pierres une ame végétative , mais infenfible , & ils ont voulu prouver qu’elles étoient des corps organiles. Il eft dif- ficile de croire qu'il y ait dans des corps auilh denfes que des Pierres , des vaifleaux par lefquels des fucs puiflent circuler. On a beau raporter l'exemple des bois durs , tels que l'E- béne & le Gaïac , celui des Coquillages, de nos dents, de nos ongles , les os des Animaux ; tous ces objets, diient-ils, dont l’accroiflement vient du fond, malgré leur dureté ac- croiflent tous les jours, & fourniflent une preuve de l’augmen- tation des Pierres , qui doivent avoir néceflairement des vaif- {eaux par ou pafñlent les fucs qui les nourriflent. Ferrante (4) Imperato eft de ce fentiment , & Tournefort, fuivant les mêmes principes , dit que les Pierres font des corps organifés ; que toute organifation demande une femence, un œuf , qui ait contenu le corps en petit & qui n'ait eu befoin que de fe déveloper. La ftructure des Cornes d'Ammon, des Pierres Judaiques, des Belemnites, des Aftroites & des autres Fofliles fuppofe des germes ou des moules ; on ne trouve au- cun de ces moules dans la terre; nulle piéce qui s’en foit caffée , qui eft-ce qui a tiré ces objets des moules, donc les Pierres & les autres Fofliles viennent de fémence » Les germes des Pierres & des Métaux étant liquides, pé- nétrent les pores de certains corps ouvragés ; ils y due Me & fe pétrifient. Sils fe logent dans le creux de ces mêmes corps , ils en retiennent le relief, comme nous le voions fur plufieurs Pierres ; lempreinte des Coquilles de S. Jacques, des Ourfins, & des Cornes d’Ammon, fuivant le même Auteur, vient de germe , ainfi que le Criftal de Roche. Il prouve {c) encore la végétation des Pierres , par les noms que l’on grave dans les couches des Carriéres ; ces noms fe rempliflenc & repréfentent les lettres en relief de deux ou trois lignes d’épaifleur. Il regarde ce relief comme une efpéce de calus, formé par le fuc de la Pierre, de même que la féve remplit l'écorce des Arbres où l’on auroit gravé des noms en creux ; la Pierre eft donc organifée, le fuc qui la nourrit & qu’elle tire de la terre , doit être filtré dans fa fuperficie, que l’on peut regarder comme une efpéce d’écorce , & delà il doit être porté dans toutes les autres parties. LA LiTHoLocte, Il PARTIE. 87 La maticre des Pierres & des Caïlloux eft liquide dans fon principe, & l’on y remarque des fibres & des veines, de même que des fils que l’on fuit en les coupant; elles ont donc une ftructure organique , & par conféquent une génération femblable aux corps organiques. Il n'étoit permis qu’à un aufi grand Botanifte, d'étendre le fiftème de la végétation jufqu’aux Pierres & aux Métaux : Quel effort n’a-t'il pas fait pour parvenir à prouver que tout végé- toit dans la Nature ? L'expérience a détruit tous ces raifonnemens. On eft def- cendu dans les Carriéres ; l’on a confulté la Nature ; fa ma- nœuvre sy eft dévelopée, & l’on a reconnu que les preuves que l’on avoit avancées juiqu’ici pour foutenir le fiftêème de la végétation des Pierres & celui de leur ancienne création ne pouvoient plus s’admettre. Les yeux ont vü couler l’eau des voutes goutte à goutte , & fe congeler pour ainfi dire en la préfence des fpeétateurs ; ces eaux s'étendent fur la matrice de la Pierre , comme feroit de la cire fonduë qu’on répandroit fur une mafle de cire déja figée, ce qui ne ferviroit qu’à l’aug- menter d'avantage. Cette eau qui eft un amas de pluyes , différente de l’eau commune , fe chargé en fon chemin des fels , des herbes, des païlles , des foins & des bois pourris qu’elle rencontre ; elle coule à travers les terres, jufqu’à ce qu’elle trouve quelque fond qui larrête , tel que peut-être un commencement de Pierre congelce ; c’eft ce {el diflous , qui forme les Pierres & les Cail. loux. L’addition de ces Piérres eft molle dans fon origine, n’é- tant qu’une eau épaiflie qui fe durcit dans la fuite par fa qualité pierreufe. Sa dilatation horizontale, qui eft celle qu’on remar- que dans le fratum des Carrieres | prouve aflez que l’eau eft tombée goutte à goutte, & qu’elle s’eft érenduë naturellement ne pouvant prendre une autre fituation. Les veines même & les taches qu'on y remarque , font entiérement femblables aux plis d’une eau courante. Ces Pierres prennent la forme du trou dans lequel les matieres fe font condenfées & coagulées ainfi que dans un moule, elles font plus ou moins grandes felon le volume de la matiére qui s’eft amafñfce, elles peuvent être tous les jours augmentées , non par végétarien, mais par une addi- tion de parties qui furviennent les unes après les autres, 6e que lon nomme uxta pofition, 8-8 LA LITHOLOGIE, I PARTIE Quand les Pierres font dans leurs matrices ou carriéres.; elles y croiflent & augmentent tous les jours de la maniére qui vient d’être expliquée, fans qu'on puifle apeller cette opé- ration végétation , mais coagulation ou j#xt4 poftion ; hors de leurs lits elles n’augmentent plus. ‘On peut préfumer delà que le même fuc lapidifique & ful- phureux un:peu plus épuré , forme tous les jours les Pierres fines, les Criltaux & les Agathes. Les parties folides que ce fuc charie fe condenfent , s’'accrochent les unes aux autres, & fe durciflent en petites boules, auxquelles la matière Vitrioli- que{ dont le Sel n’eft jamais oifif) donne dela couleur & mé- tallife tout ce qui laproche, foit Animaux , Poiflons , Bois Oflemens , Coquillages ou Pierres. Lorfque la même matiere penétre une Pierre fpongieufe par la nature de fon grain, élle remplit le vuide qui eft entre fes molecules ; s’il y en a fuffifament cette Pierre deviendra Caillou lorfqu'’il ny a pas aflez de matiére elle fera demi Cail. Jou & demi Pierre ,comme il s’en trouve:en plufieurs endroits. Il eft à croire que la matiere qui a produit la criftalifation interne d’un Caillou s’eft formée la premiére, & la traverfé pendant qu’il n’étoit encore que Pierre commune & d’une con- fiftence molle. C’eft un fuc pierreux qui s’eft criftalifé au cen- tre de la Pierre , avant que la matiére de deflus fe foit durcie & recouverte d’une croûte pierreufe. Quand il y a un vuide dans le Caillou, c’eft que cette matiére qui en faifoit le noïau a été defflechée par une trop grande chaleur ; fi en donnant du mouvement à un Caillou on entend réfonner un nofu, on doit attribuer cet effet à ce que la matiére n’a pas été en- tiérement deflechée , mais qu’elle la été fuffifament pour laifler un intervalle entre le noiau & la premiére croûte du Caillou. Ces remarques font connoître que toutes les Pierres croiflent dans leurs Carriéres fans végéter , & qu'il s’en forme tous les jours , de même que des Cailloux. La feconde queftion eft de fçavoir files Dendrittes qui font des Pierres arborifées fort à la mode, ainfi que les Pierres de Florence , font des empreintes de quelques Plantes , ou fi ce font des jeux de la Nature. L'empreinte des Fougéres fur les Ardoizes que l’on trouve à S. Chaumont en Forèt, fur le mont Gsppen dans le canton de Glaris en Suifle, fur le mont Bo/ca proche Verone en Italie, & 2 LA LiTuozoctrEe,lParTreE 89 & dans plufieurs endroits de l'Allemagne & de l'Angleterre, pourroit faire croire que les Arbres, les Buiflons & les autres figures que l’on remarque fur les Pierres jaunâtres de Floren- ce & furles Agathes apellées Dendrisies font de même natu- re. On y diftingue des ramifications dont on ne fe lafle point d'admirer le travail. Les Pierres de Florence reprefentent aufli les unes des villes, des maïfons , des tours & des clochers, les autres des payfages , des bruyéres , des moufles & autres ar- brifleaux. Il y a de ces Pierres ainfi que des Ardoizes qui ont leurs parties & leurs contreparties , c’eft-à-dire la partie de deflus, qui s’eft imprimée fur la couche opofce ; elles font féparées en deux, & leurs contours de même que leurs feuillages fe répétent & fe raportent exaétement dans toutes leurs parties. Toutes les Dendrittes & les Pierres de Florence font de vrais jeux de la Nature, les figures des maifons & des feuillages de celles de Florence pénétrent l’épaifleur de la Pierre & s’éva- nouiflent au feu, qui étant poule vivement convertit la Pier- re en Verre, d’autres perdent leur noir & confervent leur figure. Des matiéres métalliques , des fucs bitumineux & fulphu- reux de différentes couleurs , mais fluides , fe renferment & s'étendent entre deux lames ou plaques d’une matiére d’abord molle , comme feroit du Tuf, ou de la Glaïze, qui enfuite fe fige, & par le moyen d’un fuc lapidifique fe durcit en Pierres, en Agathes , & en Marbres. Elle y forme des feuillages & des figures de différentes couleurs, lefquels ne font point brouil- lés ni étendus les uns fur les autres, mais fe trouvent expri- més fur le bord de la (+) fuperficie , parcequ’aparamment le milieu eft plus compacte. Cette matiére paflant fucceffivement des pores d’une feuille à l’autre , forme les mêmes figures def- fus & deflous de chaque couche, à quelque différence près, les unes plus nettes, plus marquées, les autres moins, felon la qualité de la (4) matiére. Dans Îles Dendrittes la figure des ramifications ne pénétre pas ; elle n’eft que fuperficielle & peut s'effacer entiérement avec de l’eau-forte. On ne voit jamais dans ces fortes de repréfentations , où notre imagination fuplée à tout ce qui leur manque, des ti- ges , des troncs d’Arbres, des fruits , des fleurs, ni des feuil- les ;-ce font toujours des ramages d'Arbres dont on ne con- Premiére Partie. M (a) Non flui- dum per tu- tam Lapidis Dendriris {u- perficiem ef- fufum , {ed paflim minu- tatum guitu- larum forma ei adhærens, diduétis tabu- lis in ftellulas fingulares concretum, Herb. Dit, Scheuchker. p. 8. Lugd. Bat. 1672, (b) Diverfa denique ra- mificarionum diretio de- pendet abipfa {ulphuris & luti petiifi- candi difpofi- tione, ficuti & eatum clarior & obfeurior exprcflio. H/f. L. H, Lang. p.35. (a) Naturæ Ludibria, 90 EAN TE Ô L Oo GXE jENPEMR Tr noît point l'efpéce ; il en eft à peu près de même de ces re- préfentations que le givre dans la gelce forme fur les vitres, & qui imite les Arbres. Le grand froid reflerre les parties de l'eau , leur pefanteur & la gelée les étendent & les figent en forme d’un rameau. Le grand chaud dans les mines fait le même effec , il forme des ramifications d’or & d’argent, qui, étant frifées , imitent parfaitement les Arbrifleaux. L’Argent par la grande chaleur de [a terre , ou par le feu allumé dans une miniére , perce outre par les pores des Pierres, & prend enfuite la figure des cheveux & des Arbres. Les Plantes, les Poiflons & les Infectes que l'on voit repre- fentés fur les Ardoizes & les autres Pierres apellées Zéfhyope- tres ne font pas des jeux de la (4) nature. On y reconnoit le gen- re de la Plante, ce font la plüpart des Fougéres & des Ca- pillaires de l'Amérique , des feuilles de Tillot, de Pcirier , de Charme, de Peuplier & de Saule dont on découvre le pedi- cule , les fibres & l’extenfion naturelle. On reconnoît auffi les Poiflons & les Infetes jufqu’à les pouvoir nommer. Ces figures font différentes à chaque feuillet de l'Ardoize ; fouvent même elles fe croifent les unes fur les autres, fans fe confon- dre. Ces Pierres viennent ordinairement dans les mines de charbon de terre à cent pieds de profondeur & au dernier lit ; la terre s’eft durcie en Pierre ou en Ardoize , en recouvrant l2 Plante ou le Poiffon amenés par le Déluge : car leur fitua- tion couchée , dénote que ce font les eaux qui les ont cha- riés, Leur délicatefle les a fait périr dans la fuite , & n’a laif- fé que l'empreinte de leur figure aplatie fans épaifleur , for- mant un creux d’un côté & une figure de relief de Pautre, routes deux remplies d’une matiére fulphureufe & métallique qui s’y eft figée. Plufieurs croient que c’eft le deflus & le deffous de Îa Plan- te ; comme elle s’eft pourrie elle n’a pu imprimer fon revers. C’eft la feule partie fupérieure qui s’eft moulée en creux fur une lame de limon , & qui s’eft répetée en relief fur la couche de limon opofée, de la maniére que le peut faire Femprein- te d’un cachet fur la cire. Luidius , dont il a été parlé ci-deflus , attribue ces emprein- tes de Coquillages , de Poiflons , d’Infectes & de feuillages, aux femences de ces Animaux & des Veévétaux, qui p2r leur petitefle & par le fecours des eaux ont pû pénétrer jufqw’aux entrailles de la Terre, où ces Animaux & ces Plantes, aides En LinuorocenEns 1: PrARTIE or d’une chaleur fouterraine , ont crûs & ont péri par la fuire en laiffant les uns leurs Coquilles & les autres leurs emprein- tes qui fe font pétrifiées par la longueur du temps. 1°. On peut opofer au fentiment de ce Philofophe que la femence des Poiffons & des Végétaux, quelque petite qu'on puifle (autre maginer , n'a jamais pu pénétrer fi avant les pores de la terre. 2°, Elle n'a pu trouver parmi les Pierres & les Rochers une matiére propre à la féconder , encore moins une chaleur fou- terraine {ufhfante pour produire un tel effer. 3°. Supofé que les Végétaux y foi:nt crûs , où font leurs racines dont on ne voit aucun veftige dans toutes les empreintes que ces Plan- tes nous fourniflent. Il faut donc conclure que les Dendrittes & les Pierres de Florence ( bien différentes des Ardoizes & des Pierres qui re- préfentent de vrais Poiffons & de vérirables Plantes pétrifiés ) ne font dûës qu’au hazard , & font de vrais jeux de la Na- ture. Fin de la premiére Partie. Ha reed FAR ER i £ \ LA Fr, A " : ; CPE ” Je + W f 7 UE FO + Ua me on D Ÿ Jr Per LT A or: ae œ. = Gi LD 5 MANTÉNETS IS sAEssS SAISIE SAS SAS LS TA ASE Se io do Yo à 5 CR Se) 19 dk C3 a SRE 2£ ER ER : Re Get SR EXPLICATION DE PLUSIEURS TERMES, Dont on s'eft fervi dans les deux Parties de cet Ouvrage; @ qui ny font point expliqués. | CETABULUM eft une cavité qui fe trouve dans une: À partie offeufe ou teftacée. ACETABULUM , fe dit encore des vafes ou mamelons éreux qui font le long des pieds des polypes & des nautil- lés , par lefquels ils fucent l'air & l'eau , & les rejettent en- faite. ADHERENCE,, s'entend d’un corps étranger , joint & collé naturellement à une coquille; rien n’eft plus ordinaire aux Huîtres, aux Moules & aux Gländs de mer. ADHESION , eft à peu près la même chofe que le terme précédent, mais il eft moins ufité. AGLUTINE’, c’eft-à-dire collé enfemble. AILES , ne font autre chofe que l’extenfion d’une des le vres de la bouche d’une Coquille , ce qui forme une efpéce d'aîle; on dit un Mwrex ailé, on ne doit pas prendre cette aîle pour une oreille, quoiqu’on dife Murex auritus, ANALOGIE, eft le raport que deux chofes ont enfemble. ANALOGUE,, qui a du raport, de la convenance avec quelqu’autre chofe. ANDROGINE , eft le même qu'Hermaphrodite. ANOMAL , veut dire irrégulier. APONEVROSE, eff le tendon, ou l’extenfion d’un muf- cle , en forme de membrane. APOPHYSE , eft une excroiflance d’os ou dé chair , ou une partie éminente , qu'on remarque fur la furface dur: Animal; é - Mi, 4 : ARBORISEE , fe dit d'une Pierre qui repréfente des feuil. lages d’Arbres. ARMATURA , s'entend dans les Pierres figurées, d’une croûte métallique & luifante qui les couvre , & qui paroît être crûë avec la Pierre même. ARTICULATION , eft la jonction de deux piéces dans une même Coquille, on l’apelle autrement Grnelime. ATHMOSPHERE, eft l'air qui entoure le globe de la ter- re ,& tout autre corps. ASSIMILATION , eft l’action par laquelle deux chofes font renduës femblables. ASSIMILE’, veut dire rendu femblable à quelque chofe. AVE-MARÏIA , fe dit d’une Perle toute ronde , propre à former un Chapelet. B. B ANDE, voyez Fafcie. BANDELETTE ou RUBAN, eft une efpéce de Fafcie très-etroite , qui fe diftingue fur la fuperficie d’une Coquille. BASE d’une Coquille, eft l'extrémité opofée à fa partie la plus élevée , quand il n’y a point de queuë ; quand il y en a une, c’eft la partie la plus large entre la clavicule & la queuë. BEC, apellé Ro/rum , eft quelquefois l'extrémité de la queuë qui eft recourbée ; quelquefois c’eft la Coquille même recourbée dans l’un de fes deux bouts, ou vers la charniére. BIVALVE , s'entend d'un Coquillage qui a deux piéces ou écailles ; elle eft apellée Dowblette par les Hollandoiïs. BIZEAU , eft ce qui tient & arrete la Pierre d’une Bague dans le chaton, c’eft quelquefois aufli dans une Pierre taillée en table , le pourtour qui eft coupé à pans. BOSSES , font de petites éminences qui fe rencontrent fur la fuperficie d’une Coquille. BOUCHE, eft la grande ouverture, par où l’Animal fore de fa Coquille , pour refpirer , pour marcher, & prendre des alimens. BOUTON , eft la même chofe que Bofles & que Tuber- cules ; on entend cependant par Bouton, l'élévation ronde qui fe trouve dans le centre d’une Spirale , & qui s’éléve par- deflus, en latin Vmbo. BRILLANTE’, fe dit d’un Diamant qui a beaucoup de fa- cettes. BRUNETTE,, eft le terme vulgaire dont fe fervent les Ho. landois , pour défigner un cylindre imitant le Drap d’or. BYSSUS eft le Lin, ou la Soye qui fort des moules, & des pinnes marines. C: ABOCHON , fe dit d’une Pierre élevée & irréguliére dans fa forme. CALCEDOINEUX , eft une couleur blanche qui diminuë le prix d’une Pierre. CANAUX , font des efpaces étroits & longs , en forme de tuyaux , que l'on voit fur les Coquilles. CANELURE , eft un Canal régulier gravé en creux fur la furperficie d’une Coquille. CARENE , en fait de Coquillages , eft le fond d’une Co- quille , tel que celui de l'Arche de Noé , ou du Nautille. CARTILAGES, en parlant d’une Coquille, font des liga- mens qui attachent enfembie fes deux piéces. CARTILAGINEUX,, fe dit dans Animal , d’une fubftan- ce qui tient de l'os & de la chair. CASAQUIN , eft une partie élevée & diftinéte du dos, la- uelle fe remarque dans quelques Animaux. CELLULE , voyex Cloifon. CERCLES , font des lignes qui tournent fur la fuper- ficie d’une Coquille. CETASE , fe dit du genre des plus gros Poiflons de mer. CHAMBRE’, s'entend d’une Coquille qui eft cloïfonnée , ou féparée dans fon intérieur , comme le Nautille , la Corne d'Ammon & quelques Lepas. CHANTOURNE), s'entend du contour ou des bords d’une Coquille qui font coupés de différentes maniéres , c'eft la mê- me chofe que Denrelé. CHARGE , fe dit d’une Pierre dont la couleur eft trop foncée. CHARNIERE , apellée Cardo , eft la jonétion des deux piéces d’une Bivalve ; les Univalves n’ont point de Charniere. CHATON , eft l'endroit de l'anneau où l’on enchafle une Pierre. CHEVER,, c'eft creufer une Pierre par deflous , pour lui Ôter de la couleur , quand elle en a trop. ‘CIRCONVOLUTIONS, font les mêmes que les contôurs & les fpirales. CIRRI, veut dire les filamens , ou foyes qui fortent des Glands , des Moules , des Pinnes marines & des Conques ana- tiféres. CLAVICULE, eft la partie pyramidale, extérieure & in- térieure d'une Coquille tournée en fpirale ; elle commence vers le milieu jufqu'au fommer ; on l’apelle fouvent la tête d’une Co- uille. CLAIRET , fe dit d’une Pierre dont la couleur elt trop foible, CLOISON , eft une féparation qui fe rencontre dans lin- térieur des Plantes & des Animaux. CLOISONNE”, eft la féparation que Fon remarque dans l'intérieur de quelques Coquillages, comme dans les Nautil- des ; c’eft la même chofe que Chambre. COAGULATION , eft l'épaifliflement d'une liqueur qui fe caille. COAGULER, c’eft donner uñe confiftence aux liquides. COAGULUM , ce qui joint plufieurs chofes enfemble. COL ou DOS de la Coquille , eft le dos des Bivalves au- deflus dela charniére ; on l’apelle en latin, Cervix. COLUMELLA , eft le fut , la rampe , ou laxe intérieur d'une Coquille , depuis le haut jufqw'en bas; c’eft autour de ce für que les fpirales de la Coquille font contournées; il ne {e découvre que vers la bouche. CONCRETION , elt un amas informe de quelques fub- ftances minérales. COMPD ENSETS Denf CONDENSATION ,{ 79Fx--% CONFIGURATION, eft la forme extérieure d’un corps. CONGLUTINE, voyez Aglutiné. CONTOURS, font les fpirales, & les circonvolutions que forme la Coquille autour de fon füt. CONTOURNEE,, eft une Coquille apellée autrement 7#r- binée, dont la figure tourne au moins une fois dans toute fon étenduë , & s’éleve en fpirale. CORCELET > VOYEX, Cafaquin. : €ORDELETTE , eft une élévation ronde & étroite , qui gégne le long d’une Coquille entre les ftries & les canelures. COTES CÔTES, s'entend des élévations plates & alongées de l'on voit fur certaines Coquilles, comme fur les Peignes. COUCHE, eft un lit de Pierre, de Tuf, de Coquillages ou autre concretion nommée en latin Srratum. CRIBLE, fe dit des pores par lefquels les fucs de la terre tran{pirent dans les objets qui lui font dépofés. CROUTE, voyez, Epiderme. CRUSTACE , s'entend des Poiflons dont la couverture n’eft pas fi dure ni fi épaifle que celle des Teftacées. D. ELAVEE, fe dit d’une Pierre dont la couleur eft foible. DELTOIDE, eft ce qui a la figure de la lettre grec- gue delta À, c’eft-à-dire triangulaire. DENSE , veut dire épais. DENSITE', c’eft l’épaifleur d’un corps. DENTS , font de petites éminences , ou pointes qui gar- niflent la bouche d’une Coquille. DENTELE', voyex Chantourné. DETRITUM , s'entend d’une Pierre ou d’un Criftal ufé, ce qui forme le fable & le gravier. DIAPHRAGME , eft tout ce qui fépare, voyez Cloïfon. DOIGTS , fe difent des pointes émouflées d’un genre d'Our- fin , apellé Echinus digitatus. DOS, eft la partie poftérieure de la Coquille , qui eft la même chofe que le Talon. DOUBLET , eft l’aflemblage de deux Pierres fines collées enfemble pour gagner de l’épaifleur. DOUBLETTE, eft un mot Hollandoiïs pour exprimer les Coquillages qui ont deux écailles ; ce terme revient à celui de Bivalve. E. AU, fe dit de la couleur d’un Diamant bien blanc; une eau vive & nette. ECAILLE , s'entend d'une des piéces d’une Bivalve. ELASTIQUE, eft un corps qui fait effort pour fe remettre dans l’état d’où l’on lavoitc tiré. Première Pariic. N 8 d ELASTICITE, eft l'action par laquelle un corps après avoir éte preflé, fait éffort pour fe remettre dans fon premier état. ENCROUTEMENT , voyez Incruftation. ENGLOBE , s'entend d’une chofe qui eft entourée par une autre. ENFONCEMENT , fe dit d’une Pierre épaifle. ENFANTEMENT , eft quand on incrufte une Pierre dans uñe autre. ENVELOPES , voyez Tégumens. EPIDERME , en latin Cortex , eft la premiére peau , ou drap marin , qu'on Ôôte ordinairement aux Coquilles pour jouir de leur beauté naturelle 3 cette peau leur eft entiére- ment étrangére. EXCROISSANCE, eft la partie qui excéde la fuperficie d'une Coquille, laquelle forme comme une couturé ou reprife de la matiére. EXTUBERANCE, voyex, Protuberance. F. cer , s'entend de ces premiers genres ou ordres, que l’on établit dans une méthode pour divifer les clafles des Minéraux , des Végétaux & des Animaux. FASCIES, font les bandes ou cercles que l’on remarque fur la robe d’une Coquille , ces Fafcies font quelquefois de ni- vêéau , quelquefois elles font faïllantes , ou gravées en creux. FASCIE, fe dit d’une Coquille ornée de bandes & de cercles. FECONDE', eft le même qu'engendré. FELLURES, ce font de petites marques en long qui fe voient dans une Pierre fine. FERMENTATION , eft une ébulition caufée par des ef- prits qui, en fortant de quelque corps, rencontrent des par- ties Pr qui , s’opofant à leur paflage , font gonfler & rarcfier la matiére, jufqu'à ce qu’ils en foient détaches; c’eft ainfi que cette matiére change de nature après un mouvèment de quelques heures ou de quelques jours. FERMENT , voyex Levain. FEUILLE , fe dit de ce que l’on met fous les Pièrres fines tranfparentes , pour les faire josër. FILLETIS d’une Pierre , eft Pendroit où finit la rie? er : font des ligamens qui entretiennent & foutien- nent la chair du Poiflon qui eft renfermé dans fa Coquille, FLUVIATILE , eft un Coquillage d’eau-douce. FOSSILES, en fait de Coquillage, font ceux que l'on trou- ve petrifiés en fouiilanc la terre. FRAY , fe dit des œufs de Poiflons , ou du menu Poiffon qui en naît. FRONDIPORE, eft une Plante marine imitant les feuilles. FRUSTE, s'entend d’une Coquille dont les canelures, les ftries , les pointes & les tubercules font ufces. FUME'ES , voyez, Glaces. EUT , voyez Columella. G: INGLIME, voyex Articulation. GIVRES , font des glaçons pendans , ou une ramifica- tion formée par une eau glacée. He 7 {e difent d’une Pierre qui n’eft point nette. EX: AUTE EN COULEUR, fe dit d'une Pierre dont la couleur eft extrêmement vive. HETEROGENE,, veut dire de différent genre. HELIX , fignifie Volute, dont on trouvera l'explication au mot de Volute. HOMOGENE, veut dire du même genre. L AMBE , eft un membre qui fort de la coquille d’un Poif- {on lorfqu’il veut avancer ; il y a une efpéce d’Huitre à qui fon à donné ce fobriquet. IMPREGNE , qui a tiré à foi Le fuc d’un corps par le moyen de l'humidité. IMPULSION , ation par laquelle un corps eft poule. Ni Fa INCRUSTATION, eft le revétiflement., ou l’enduit d’une- matiére fur une autre. INCRUSTATION , fe dit aufli d’un fourreau pierreux que forment certaines fontaines pétrifiantes , autour des objets que l'on y dépofe. INTERSTICES, font les intervales qui fe trouvent:entre les parties d’un corps. JOUER , fe dit de la feuille que l’on mer deffous une Pier- re pour lui donner de l'éclat. K. AR A, eft une mefüre qui conftate le poids des Pier-. res fines. | KARA , s'entend encore, parmi les Lapidaires , des petits. éclats de Diamans, on dit dés Diamans au Kara. E * ANGUE, eft une partie qui fort de la bouche du Poifi fon , telle qu'on le remarque aux Coquillages apellés . Pourpres. LAITEUSE , fe dit d’une Pierre fine tranfparente, dont la: couleur tirant fur le lait, en-diminuë confidérablement le - rix. LEV AIN, eft un. ferment ou un acide qui fait bouillir & . gonfler quelque corps humide ou mou. LEVRES, font les bords de la bouche d’une Coquille. LIGAMENT , eft une partie mufculeufe qui attache. le: Poiflon à fa Coquille. LIT de Pierre, voyex Couche. , M. Æ ADREPORE,, eft une production pierreufe qui imite : V L le Corail, avec la différence que fes ramages je tout percés de trous. . MAMMELON , fe dit de la partie ronde & élevée qui fe : voit fur la robe des Ourfins , de laquelle le petit bout s’en- graine dans les pointes où piquans dont la Coquille de cet. Animal efk.revétuë , on l’apelle en latin Papilla. tot! MATRICES, font les endroits où fe forment les Pierres & les Minéraux. MILLEPORE , eft une production pierreufe percée de: uantité de trous. MOLECULES, font les petites parties d’un corps ; on trou- ve ce mot mafculin & feminin. MOLS, les mols ou-les Poiflons mous, font ceux qui tirés de leur peau ne montrent qu’une chair molle. MULTIVALVE, eft un Coquillage qui a plufeurs piéces, c'eft le même que Polyvalve, 4 N- \ TACRE, eft la belle couleur de Perle que l'on remar- - que dans les Coquilles. NACRE, fe dit d’une Coquille dont le dedans eft argenté & brillant comme la Nacre. NUAGEUX, à {e difent d’une Pierre fine tranfparente qui : neft pas nette. NOMBRIL , apellé Umbilicus ; eft un trou dans le miliew de la bafe d'une Coquille , a côté de fa-bouche; c'en eftà peu: près le centre. O- \IL, fe dit en parlant du centre de la volute d’une: Coquille. ONDES, font des lignes de différentes couleurs qui vonc: en ferpentant fur la robe d’une Coquille. OPERCULE,, eft le couvercle dont le Poiflon fe fert pour défendre l'entrée de la bouche de fa Coquille, & pour fe ren-’ fermer en dedans. OREILLES, font-une ou deux parties plates & faillantes : des deux côtés de la charniére d’une Coquille , furtout de - celle qu’on apelle Peigne , il faut les diftinguer des aîles avec lefqueliés on'les confond fouvenr. ORIENT , { dit de la belle couleur nacrée des Perles & des Coquilles. N ii 102 P. APIRACE), eft un Coquillage extrêmement mince & imitant le papier. PELLICULE, eft fouvent prife pour l'Epiderme ; c’eft la furpeau d’une Coquille , ER 2 s’'ufe dans le Roulis de la mer quand le Poïflon eft mort. POINTES , apellées ÆAculei, Mucrones , Echinati, Clouds, Epines , font tous termes finonimes pour fignifier les piquans qui fe trouvent fur la fuperficie d’une Coquille, furtout de l’Hui- tre épineufe. Anne à que l’on donne à une Pierre , eft fec ou gras felon la nature de la Pierre. POLIVALVE , voyex Multivalve. PORE fe dit d’une ouverture perceptible ou imperceptible de quelque corps que ce foit. PORREAUX , voyez Bofles & Boutons. PRISME, PREME ou PRASSE , eft la matrice où les Eme- raudes, les Amechiftes & les Cornalines fe forment. PROTUBER ANCE, eft l’alongement d’une partie , ou Of. feufe , ou Teftacée. Q. UADRAN , eft une machine de bois, pour tailler les Pierres ; on dit Emeraude au quadran. Cet inftrument porte la Pierre horifontalement & verticalement fur la rouë, ou la tourne fuivant le fens de fa facette. QUEUE , eft la partie inférieure d’une Coquille , laquelle eft plus ou moins longue ; il eft eflenriel de la diftinguer d'avec le Bec, qui eft toujours fort court & recourbé. KR. D. ou RAREFIE’, eft ce qui eft plus étendu. RAYONANTE, fe dit d’une Pierre fine qui jetre beau coup de feu. RETIPORE, Plante pierreufe qui imite des Réfeaux. RESSORT, fe dit de la propriété naturelle qu'ont certains 10 corps de fe remettre dans l’état naturel d’où on les à de ar violence ; c’eft le même qu’Elafticité, RIDES , apellces Rage, forment des ondes un peu rele. vées fur la fuperficie dé la robe d’üne Coquille ; elles font dif férentes des ftries par leur irrégularité. ROBE d'une Coquille , eft la couverture ou fuperficie de la Coquille , après que l’on a énlevé l’Epiderme. ROCHE , fe dit du gravier que l'on trouve dans une Pierre. ROULE), fe dit d’une Coquille que le flot ou le roulis de la mer ont jette & amené toute ufée fur le rivage. RUBASSE, eft un Criftal que l’on a coloré artcisllement S. ATINEE , eft une couleur claire & brillante qu'on remar- que dans les Pierres taillees au quadran. SEDIMENT, fe dit de la Craflé qu'a dépofé une liqueur au fond d’un vaifleau. SERTIR une Pierre , eft l’enchafler dans un anneau. SERTISSURE , eft la maniére d’enchafler une Pierre. SILLON , eft la cavité formée par l'élévation de deux cô- tés , ce qui forme des raïeures ou ftries. SOMMET , en latin 4pex, Cacumen, Vertex , eft la pointe ou Pextrémite du haut d’une coquille Univalve. SPIRAL ES , {ont les mêmes que les contours & les circon- volutions d’une Vis; elles forment la Volute. SPIRES , voyez Spirales. SOURD , s'entend d’une Pierre qui n’a pas l'éclat & le bril- lant qu'elle devroit avoir. STRATUM , fe dit d’un lit, d’une couche de Pierre , de Tuf, de Coquillages, &c. STRIES , fonc les raieures ou gravures en creux qui fe voient fur la robe d’une Coquille, différentes des canelures qui font plus régulières & plus grandes. T. AILLE' au quadran, voyex Quadran: TALON , s'entend de la partie la plus épaiffe d’une Moule; elle forine un bec où eft la charniére. 104 TAMBOURIN ou TABOURIN , elt une Perle ronde.d'un Côte & plate de l’autre, qui reflemble à une Tymbale. TARTAREUX , eft ce qui a la qualité du Tartre. ‘TEGUMENS, ce font les envelopes des parties différentes d'un corps. TENDON , eft le raprochement de plufeurs fibres muf- -culeufes unies enfemble en forme de faifleaux. Fos Rd font les mêmes, pour exprimer le défaut d’une Pierre qui n’eft pas nette. TERRASSE, fe dit dans une Pierre , de quelques parties -qui ne peuvent recevoir le poliment. | ‘TESTACE’, eft un Coquillage dur & épais. TEST , eft la fubftance la plus dure qui forme Le corps d'une Coquille. ; TESTE., s'employe quelquefois pour le fommet, quoiqu’im- proprement. TISSURE , fe dit de la maniére dont les parties du corps font difpofées. TROMPE, eft la partie inférieure d’un Coquillage , apel- lé Buccin. TROMPETTE, eft le nom que les Hollandois donnent au Buccin. TUBE, n’eft autre chofe qu’un tuyau ou canal. TUBERCULES, du mot latin Z'abercula, font des émi- nences réguliéres & rondes plus grandes que les Verruës, lef- quelles fe diftinguent fur la robe des Coquilles. TUILEE, eft une Coquille dont les cavités font en forme de Tuiles creufes ; on les apelle en latin Zmbrices. TURBINEE , voyex Contournce, Il ne faut pas dire Tur- binite , qui ne doit s’apliquer qu'aux coquillages Foffiles. EUVAUXS voyez, Canaux. Y. V ALVE , veut dire une écaille , ou une des piéces d’un Coquillage. VELOUTE , fe dit d’une Pierre qui eft haute en couleur. VERRUE , du mot latin Y’erruca , veut dire à peu près la même chofe que les Tubercules & les Boffes ; les Verruës font plus ‘inégales , plus poreufes & plus petites. | IS, 10 VIS, eft la partie contournée d'une Coquille, qui fe el mine en pointe; c'eft la même chofe que Spirale. VIS, {e dit aufli d’une Coquille extrêmement longue dont la pointe eft très-aiguë & la bafe très-plate , de même que l'ouverture de fa bouche. UMBILIQUE , voyez, Nombril. UNION , fe dit d’une Perle faite en poire. UNIVALVE, cft un Coquillage qui n’a qu'une feule 1ÈCE€. L VOLUTE,, eft dite à Volvendo , c’eft le contour des fpi- rales autour du füt de la Coquille, lequel va en diminuant à un point comme centre, apellé l'œil de la Volute. Z- OOPHITES, font des Poiflons , dont la nature tient ‘de la Plante & de l’Animal. ZONES, fignifient la même chofe que les bandes ou fa£ cies dont on 2 parlé ci-deflus. Première Partie, Ô at HAN | K s LL H * à ‘ | mx > ARE Le : PALIER IN Ed * A P F À e ï LA TR 4, A rt un A NT) (Re JR NEC TE | PITr L Ÿ ‘ Au à REX a PEER PEN TT LOS TN LE * » 1 4” ' : = ll “ r à ‘ ds | L La € 4 va! F. à A. ar s ES A, pa à No 4 F4 à l k LA D ) : ' à f ZI 4 F 1 x STE (és 114 SECONDE PARTIE CONCHY LIOLOGIE OU PRATIL GENÉRAIT DES COQUILLAGES DE MER, DE RIVIERE ET DE TÉRRE. DANS LEQUEL ON TROUVERA UNE NOUVELLE méthode accompagnée de tables latines & françoifes , pour diftribuer ces Coquillages fuivant leurs caractéres généri- ques dans les clafles qui leur conviennent. A VAE IC DES REMARQUES SUR CHACUNE DE LEURS FAMILLES, des Figures en taille-donce des plus belles Coquilles deffinées d'après nature , avec leurs explications. £ à Fe JAH TE \ ture 17 re 7 SE st KE ty (7 on 14 Qur A s 1) mien HuX: KE | MER RAR San nnl Mn je tons a ÉTAT Fe tag, HAE SRE San FA A siao Run Lis à one PHONE 2 st as Feotl 7e M (el 1 HALLE + SOUS vaRpE a aa & san NS AE USE TL RP Vo PEN a ve FRA ie 5 ps A LANTÉ NMS w “ui Ge A +! At é \ ( EH CAN ES : 3 - a | Hv=% te P : PA Tres “el : " 4 + k — CONCHYLIOLOGIE. SE: C-:O NiD'Ec RAR AUR TI E. Sn tft ge ee ft tente CEMAPTITIRE PREMIER Divifion du traité général des Coquillages de Mer, de Riviere © de Terre. ]ES Coquillages, traités de bagatelles par bien < | des gens, font regardés bien différemment par j\{ le Philofophe. Ce qui fembloit d’abord ne de- 11] voir fervir qu'à fon amufement & à fon plaifir, fl devient pour lui le fujet d’une véritable occu- pation , & la fource de mille réflexions utiles. Les plus petites chofes\ dans la Nature , on le fçait, annon- cent de quelle habile main elles partent, & quel eft l'excel- lent (+) ouvrier de l'Univers. Un Coquillage eft un Animal couvert d’une envelope qui a deux parties , lune molle qui eft l'Animal même , l’autre de confiftence dure qui eft fa Coquille. Les Auteurs qui ont écrit fur l’'Hiftoire Naturelle, fe font O ii (2) Nobis omnia refo- nant condi- torem, tIO LA CoNcuyLrioLociE, II. PARTTE. contentes la plüpart de parler de la couverture des Poiflons à coquilles, c’eft à-dire des Coquilles feules qui leur fervent . d'étuis , fans dire un mot de ces Animaux , qui méritent ce- (z) Nemi- . . ] lé-di £ nemipf «Pendant. quelque attention: (4) Fabius Columna ledit expref- ftisinhabitan. fément dans fa préface, il eft vrai qu’à peine parvient-il quel- minima ques-uns de ces Animaux à notre vüë, & que leur: recherche: confiderafle < tape varia{que 1 eft très-difficile. qndigis Ceux d'entre les Auteurs qui ont parlé de la formation dés: memes Poiflons à. coquilles, ont fuivi le fenriment d’Ariftore & de poreft, Piine. Rien n’eft plus partagé que leurs opinions fur la maniere () Pitium dont fe forment les Coquillages de Mer, ceux de Riviére , & Sites particuliérement ceux de Terre apellés Fofliles. de quibus di Fous les Coquillages fe divifent.en ceux de Mer , ceux-d'Eau: ds ie douce & ceux de Terre. en Lu genera im On ne doit point s'attendre à trouver ici une Hiitoire en- primis que tiére des Poiflons connus fous le nom latin Exangues-aquati- RP ci, & en grec Judua , c'eft-à-dire , les Poiflons qui n'ont dè con point de fang, diftinétion néceflaire pour ne les pas confon- Crufbistenai- dre avec tous les autres Poiflons de mer & de riviére qui ont HS nd du fang. Ces Poillons qui n'en ont point , comprennent tous. dut dus. Îles Coquillages. de-mer & de riviére. ()Rortte, … Pline diitingue les Coquillages en trois (3) genres, les Mous, Be, 4idro Jes Cruftacés & les Teftacés ; les {c) Naruraliftes qui font venus. me mr depuis Pline, y ont ajouté un quatrième genre, c’éft celui des. nas ÆODPOYEES | HhiES Les Poiflons apellés mo/lia [en mollufta & en grec pañaxid eue. es Er s’apellent en françois les Poillons mous , c'eft-à.dire qui étant: ne à quam- tirés de leur peau, n’offrent qu'une chair molle, quoiqu ils con- plurimis ani- tiénnent en dedans une matière qui leur tient lieu de fang. eo Ceux qu'on nomme Cruffacea [eu Cruflata , & en grec Hala-. rumcarne de. 200paxx , font les Poiflons qui font couverts d’une croute lé- ltantur,de. gére, & qu’on peut apeller en françois Cruffaces. ea im a Les Poiflons connus fous le nom latin de Tefacea , en grec frum cade- ogexxiNepua & en françois Teftacés, font ceux qui font enfer- M més dans des (d) Coquilles dures & folides.. XANG. P. 74e Ceux qui font apellés Plant- Animalia, & en grec Évwiqure Ds fe nomment en notre langue Zoophites, ce qui fignifie Plante epclie çes ani animales. Ces Poïiflons laiffent en doute de {çavoir fi ce fonc: mas dejet:- des.(e) Plantes marines ou des’ Animaux marias. na pass, … C'eft principalement du troifiéme genre de-ces Poiflons apeb ” Jés Tèftacés ou Coquillages durs , dobt.on s’eft propofé de.par- LA CoNcHYLroLOGiE, II PARTIE #rrr ler dans ce traité. L'on s’eft renfermé dans ce genre comme le principal & le plus intéreflant des quatre , en l’étendant jufqu'aux Coquillages d’eau-douce & aux terreftres. Quoique les rermes de 7efa, Tefacez x Concba , Conchy- lium , Offreum ; Offracodermum , Coclea , foient employés par la plus grande partie des Auteurs , comme termes génériques & finonimes , pour fignifier tous les Coquillages , on devroit ce- pendant diftinguer Coclez qui veut dire Limaçon , & entendre par le mot de T'efa les: Coquilles les plus épaifles & les plus dures ; par celui de Concha, celles qui font (a) creufes ; & par le mot d’Ofreum, les Coquillès faites comme les Huitres. Pour nous conformer à l’'ufage nous nous fervirons dans la fuire du terme de Concha , pour exprimer tous les Coquillages, & de celui de Coclez pour les Limaçons. Tous ces mots de Concha , de Teffa & d'Ofreum fe rendent en françois par celui de Coquillages , qui ne doit être employé que pour exprimer le Poiffon renfermé dans fon caille, Il fert à préfenter également l’idée de l'un & de l'autre. Quand il n’eft queftion que de l’écaille fans le poiflon, le mot de Co- quille convient mieux ; ainfi l’on employera dans ce traité le terme de Coquillage quand on parlera du Poiflon & de fon écaille conjointement , & celui de Coquille, lorfqu’il ne s'agira que de l’écaille. ; Les anciens comme Pline , Diofcoride, Rondelet, Belon, Aldrovandus, Gefner, Jonfton , & les (4) Auteurs qui ont par- lé par occafon des Coquillages dans les defcriptions qu’ils ont données des cabinets curieux, ont prefque tous fuivi la mê- me route. Ils ont divifé les Coquilles-en trois clafles, les co- quilles Univalves, les Turbinées, & les Bivalves. On deman- de, fuivant cette divifion., à quelle claffe on doit raporter les Nautilles,, (c) l'Echinus , le Balanus , les Conques Anatiferes & les Vermifleaux de mer. | On n’a pas trouvé un meilleur ordre chez les modernes tels que Jean-Daniel Major, Martin Lifter , Bonanni, phius & autres. DAS 4 Jean (d).Daniel Major , Médecin. de: Kiel-dans lé Duché d'Holftien, à la fin du traité de Purpura de Fabius Columna j qu’il a enrichi de notes fort curieufes, à donné une méthode pour ranger les Coquillages dans leur ordre naturel ; elle eft- intitulée Ofracologie in ordinem redatte tabnla ; il dit dans fa préface, qu'à l'infpedtion feule d’une Coquille , telle qu'elle” 3 Rum- (a) Vas : quoque geE- } nus quoddanr Concharum ;. ac fuperiès patulum,con- , Chum voca- mus, (b) Mufeum: Vormianum, — Mofcardi, auttarium mufæi Balf, * Le Cabinet de . Ste Géreviéve. (c) Ut funt Echini qui = per fe alre- Ium , nimi- rum rotun- dum turbina- torum 'genus eficiunt. 4/- drov. de Tef. ?. 254, (d) Do&ri- næ de Trfta- .ceis in ordi- nem con- gruum reda- tæ fpeci- men , tabu- lis aliquor comprehen- , um & non minusconne- xum cum edi- - tis annotatio- nibus in Co- lumnam de . purpura. Quam cætero- ’quin infervi- turum facile ad Conchylia & Teftacea -reliqua. in conclavibus principum & aliis reétè dif. - ponenda cum brevi ’ di&io_ nario Oftra- - cologico de partibus Te-- ftaceorum. - 1674, ; 112. LA CoNcHyriozocrez, II PARTIYx foit ,on la placera dans fon vrai lieu, fuivant la méthode éta. blie dans les dix tables qu’il a données, ce qu'aucun Auteur:ra- voit fait avant lui. Voici l’ordre de fa divifion. La premiére table offre les Coquillages vivans comme les tuyaux des Ver- mifleaux , les nids d'Oifeaux , & les Coquillages morts tels que Jes Fofliles. Dans la feconde table ce font ceux qui renferment les œufs des Animaux .qui marchent & qui nagent , les Co- quillages de différent genre comme les mafles de Moules & d'Huitres , & ceux de genre incertain , fçavoir les Coquilles extraordinaires. On voit dans la troifiéme table les Coquil- lages de genre certain , -ce font les Univalves qui fe divifent dans la quatrieme table en Univalves dont lorifice s’étend en long , telles que font les Dentalles & autres tuyaux, ou en Jargeur telles que les Zepas & les Oreilles de mer , ou enfin -celles dont la bouche eft ferrée , comme les Porcelaines. Les Turbinées occupent la cinq, fix, fept, huit & neuvième table. Dans la cinquiéme & fixiéme ce font les Turbinées qui n’ont point de ventre. Il y parle auffi d’une efpéce de Foffile inconnu; dans la feptiéme table on trouve les Limaçons ordinaires & les Turbinées faites en Limaçon , dont la pointe ou volute eft apla- tie comme celle des Nérites. On voit dans la huitiéme table les Turbinées dont le ventreeft plus allongé, foit en triangle, foit en cône ou en pyramide , comme les fabots, les volutes, & les rouleaux , celles dont les fpirales font pleines de bofles, de boutons & de pointes comme les Buccins, les Cylindriques, telles que les Tonnes & les Conques perfiques , celles qui ont un bouton au-deflus de leur couronne apellées couronnes d'E- thiopie, celles qui n’en ont point , occupent la neuviéme table. La dixiéme & derniére comprend les Coquilles qu’il apelle Plurivalves qui fe divifent en Bivalves, dont les unes ont les deux Coquilles également larges , les autres ont la fuperficie raboteufe, ainfi que les Huitres. Il y en a qui ont un mélan- ge de ftries & de pointes comme le cœur de Bœuf à tuyaux, enfin &’autres ont les deux Coquilles inégales , tel qu’eft le foflile du Coq & de la Poule. Les autres Coquilles plurival- ves font les Glands & les Conques anatiféres. Il ne fait au- cune mention parmi les bivalves des Cames, des Peignes , des Manches de couteaux , des Moules & des Tellines, & il oublie parmi les plurivalves les Ourfins & les Pholades. Cette mé- thode n’eft bonne que pour offrir au premier coup d’œil tou- &es les différentes formes de Coquillages; c’eft plutôt un re- fulrat LA CoNCMYLIOLOGIË, II. ParTiE t1% fultat des remarques que l'Auteur a faites fur le traité de la Pourpre de Columna fuivant ce qu’il dit dans fa préface ; il a avancé que fa méthode pouvoit fervir à l’arrangement des belles collections des Souverains. Comme il ne divife fes Co- quilles qu’en trois clafles qui font les Univalves , les Turbi- nées & les Bivalves , fans en diftinguer les genres & les efpé- ces que par un feul mot, & fans faire aucune defcription des caractéres génériques & fpécifiques qui les établiflent , cette méthode eft plus fpéculative que pratique. Martin (4) Lifter , parmi plufieurs traités fur les Coquilla- ges qui ont été énoncés dans la premiére partie , a fait un gros volume fans autre difcours qu’une petite Préface latine. Cet Ouvrage divifé en quatre livres, traite dans le premier des Coquillages de terre, dont les trois quarts font reconnus pour être maritimes. Le fecond livre contient les Coquillages d’eau douce. Le troifiéme fe divife en deux parties ; la pre- miére traite des Bivalves , dont les Coquilles font d’inégale grandeur , comme les Peignes & les Huïtres ; il en mêle les familles avec le Aurex en les apellant Peffen Muricatus , Mar- garitiferus , Spondylus Muricatus , Petlunculus Echinatus , ce qui confond le Peigne avec l'Ourfin. La feconde partie de ce li- vre parle des Bivalves dont les Coquilles font égales. Le Mar- teau , eu égard à l'inégalité de fes piéces , eft certainement déplace, & Lifter le nomme ?célen Anguflus & maraine & auribus produttilfimis ; quoiqu'il foit reconnu pour une Huitre. ïl en eft de même de lOifeau qu'il apelle ?eiten tenuis ore al tero produffiore. Le quatriéme livre eft divife en quinze Sec- tions , & chaque Se&tion en tant de Chapitres que l'attention sy perd facilement. Toutes les Coquilles y font traitées de Buccins ou de Trompettes. Le Zepas eft nomme Puccinum leve Diftoeidum ; la Nerite ou Limaçon , Baccinum integrum clavicula compreffz ; quand elle eft garnie de pointes comme eft le Dauphin, il lapelle Merita muricata. L'Oreille de mer eft qualifie de Buccinum perforatum. La Porcelaine, Buccinum roffro finuato , five canaliculato utroque latere [e colligente. La Mufique qui eftun vrai Mwrex, Buccinum clavicula muricatz. La Pourpre Buccinum ampulaceum , Muricatum ex duplici ordi- ne roffratum. Les Coquilles de forme toute ronde apellées Globofe , telles que les Cafques , les Tonnes & les Conques perfiques font nommées Bsccinum ampulaceum brevi roffro labre repando. Toutes les Araignées & les Scorpions reconnus chez Seconde Partie. (a) Hiftoria feu Synopfis methodica Conchylio- rum, quorum omnium fi- guræ ad vi- vum délinea- tæ exhiben- tur. fol. cum 1067. tabulis æneis © 22.1# Appendice. Lond, 1678. (x) Recrea- tio mentis & oculiin obfer- vatione Ani- malium Tef- taceorum,&c. 1n-4°. cum fi- guris æners Ro- mæ 1684, {b) Thefau- ras Coclea- rum ; Con- charum,Con- chyliorum & Mineralium. va fol. cum fi- gur!s. Lugd. EATAV, 1711, 114 LA CoNcHyLiiOLoGIE,IT. PARTIE. les Auteurs pour des Murex, font apellés par Lifter des Buc- cins , terme qui lui eft fi familier qu'il y raporte tous les genres & les efpéces. Enfin les deux noms de Awrex & de Pourpres fonc entierement oubliés & ne fe trouvent qu'en deux endroirs de fon livre en citant Aldrovandus. On peut dire que perfonne n’a jetté tant de confufon dans lPhiftoire des Coquillages que cet Auteur, d’ailleurs bon Phyficién & grand Médecin. Philippes Bonanni (4) fçavant Jéfuite Romain , divife fon livre en trois claffes , les coquilles Univalves non turbinées, les Univalves turbinces & les Bivalves. Il range l'Ourfin & le Gland de mer parmi les Coquilles d'une feule piéce apel- lées Univalves, quoique l'Ourfin foit compofé de quantice de ne qui font autant de piéces qui lui font jointes, & que € Gland de mer ne foit jamais feul , maïs adhérent à plu- fieurs autres , ce qui rend ces deux Coquilles d’un genre très- différent. [1 apelle Vis, les Buccins des chiffres 104 & 105,de même que la Thiare & la Mitre compris fous les chiffres 1 1 9 & 120; tous ces Coquillages font de véritables Buccins. Les Nérites, les Trompes , les Porcelaines & quantité d’autres Coquilles paflent chez cet Auteur pour des Afwrex ; les Phola- des & les Conques Anatiféres font encore confonduës avec les Bivalves. Les réflexions Phyfiques qu'il a mifes à la tête de fon Ouvrage paroïflent un peu hazardées, quoiïqu’écrites purement , & fes fentimens fur la formation des Coquillages, ont été critiqués par plufieurs Sçavans de l’Europe. Trop atta- ché aux fentimens d’Ariftote & des anciens , il n’a jamais voulu fe rendre aux découvertes & aux expériences des mo- dernes , particuliérement fur les Coquillages foffiles qu’il croit ètre des jeux de la Nature. Georges Everhard (4) Rumphius, Naturalifte Hollandoïs, fous le nom duquel paroît un vol. in-fol. avec de belles figures, compofé par Scheinvoet Phyfcien , a diftribué les Coquillages en trois Les conformes à celles de Bonanni ; il confond celles apellées Globofe ou Tonnes en françois, avec les Coquilles qu'on nomme Cafques, qui font des AMs#rex en les apellant Caffdes le- ves ; les autres Cafques qui ont des pointes & des tubercules font traités de Caffides tuberofie, VWerracofe & tiennent lieu de Murex. Les Harpes ou les Caflandres font placées parmi les Volutés & les Rouleaux ; il évire la difficulté de ranger com- me il faut, les Araignées & les Scorpions qui font de vrais Afw- La CoNCHyLioLoGiE, II PARTrE. 115$ rex, en les nommant Coclee alate : plufieurs autres genres de Coquilles font encore mêlés enfemble. Son livre qui eft écrit en Hollandois , n'étant traduit ni en latin ni en françois , ne fournit pas les moyens d'en parler plus précifément. Charles-Nicolas (4) Langius, Médecin de Lucerne, nous a donné un petit traité par lequel il prétend remédier au mau- vais arrangement dans lequel ans Auteurs ont mis les Coquillages. Il promet de les diftribuer dans leur vrayes fa- milles , il confond cependant le Gland avec les Coquilles d’une feule piéce; il mer la Couronne d’Ethiopie parmi les Cylin- dres, la Mitre & la Thiare, qui font de la famille des Buc. cins, parmi les Vis. Sous le nom de Concha Canaliculata font compris les Myrex , les Tonnes & bien d’autres familles qui fouvent par la feule épaifleur font féparées en différentes claf- fes. Sa méthode ne peut pañler pour nouvelle , puifqu’elle divi- fe , ainfi que celle du Pere Bonanni , les Coquillages en Uni- valves non Turbinées , en Univalves Turbinées, & en Bival- ves; on n’y voit que le mot de clafle changé en celui de par- tie, & les fubdivifions qui font différentes. Au refte fon livre eft ingénieux & écrit en très-bon latin , il feroit à fouhaiter qu'il fut accompagné de figures. Toutes ces obfervations ont fait connoître combien les di- vifons dont les Naturaliftes fe fonc fervis jufqu’à préfent font imparfaites. Elles ont fait naître l’idée d’une nouvelle métho- de où la fimplicité (fans cependant rien omettre d’eflentiel ) tiendra lieu de ce grand nombre de (#) clafles , de divifions, de paragraphes & de fe&tions ; à linfpe&tion feule d’une Co- quille , on pourra facilement lapliquer à la clafle , à la famil- le & au genre qui lui fera propre. Quelle témérité, dira-t-on, de vouloir ici renverfer une divifion établie prefque dans trous les livres ? L’Auteur a-t-il voulu fe fingularifer par fon fifté- me? point du tout , c’eft la facilité , 'eft la matiere fimpli- fie, c'eft l’occafion où l’on s’eft trouvé de ranger plufeurs Cabinets , qui ont détermine à tenter une nouvelle route. Il faudroit fans cela divifer en deux, la premiére clafle des Uni- valves, en difant Univalves (c) Turbinées , Univalves non Tur- binées , comme a fait Bonanni ; ou bien dire avec (d) Lan- gius , une Coquille contournée fur foi obliquement fuivant fa longueur , contournée fur foi perpendiculairement fuivant la même longueur , contournée fur {oi en travers. Rien ne cau- fe tant de confufon dans la lecture des Auteurs que ces mots, Pi (4) Metho- dus noya & facilis Tefta- cea marina diftribuendi in fuas debi- tas & diftin- @as clafles, in-4°, fans ge Lucer, 1722. (b) Qui bene diftinguit , bene docet, aft , qui ni- mium diftin- guit omnia , male docet: A. Rivinus ord. Plant. Pag: 7. (c) Il faut dire Turbinée © non pas Tur- binaite , mot ré- fervé pour Les Coquillages Foffiles. (d) In fe fe- cundum lon- gitudinem obliquè con- torta. In fe {ecun- dum longitu- dinem per- pendicular:i- ter contorta, In fe tranf verfim con- toïta, {a) Turbina- ta, non Tur- binata , con- torta ; non contorta. () Turbina- ti fignificatio nifi variè ab autoribus ufurparetur, ac proinde Turbinato- rum obfcu- rior eff:t di. vilio. — Alia in anfraum intorta ut Buccina , alia in globum citcumacta ut Echinorum gencra. Rond. de Tefacers. Pag. 62, (c) Si autem Turbinata, Univalvia ap- pellamus , ex canalibus & tubulis va!vas facimus, non fine rerum verborumque confufione, Nat. Difp. Echinoder. Klein. p. v. (d)Eo quod fmul omnia anfra&uofa fint. Ald. de Feffaceis. L, 3° 116 LA CoNcHyLiioLocre, IL PARTIE: (4) Turbinée , non Turbinée , contournée , non contournée ? ils fe confondent avec la famille des Coquilles faires en Vis; ils deviennent par cette raifon, abfolument inutiles dans la nouvelle méthode. Pour faire connoître combien le mot de Turbinée eft im- propre dans le fens que les (4) Auteurs l'ont entendu, & que cette figure commune à tous les Coquillages ne forme point un carattére aflez diftin& pour établir des clafles particuliéres, il ny a qu'à obferver É maxime fuivante. Toute Coquille eft turbinée , fi ce n’eft dans un fens, ce fera dans un aatre; fi ce n’eft en dehors, ce fera en dedans. L’Oreille de mer, par exemple, qui eft toute plate & qu'aucun Auteur n’a die être turbince, eft néanmoins contournée dans fa fuperficie plate , où l’on peut compter les révolutions & l'œil de ia Volu- te, quoiqu'aplatie ; ainfi lOreille demer eft turbince dans un fens différent des Volutes & des Cylindres , le Nautille qui ne paroit point tourner en dehors, a beaucoup de contours en dedans. ILen eft de mème des Eepas, des Tuyaux , des Ourfins & des Porcelaines qui font de vraies Turbinées, la plüpart fans volute, & aprochant de la figure d’un Globe, d’une Piramide ou d’un Cylindre. x Lifter prend les Ourfins pour des Turbinées.en les apellant- Turbinatæe helicem non babentes. Toutes les Coquilles (c) Uni- valves font auffi des Turbinées avec un adjectif, & jufqu'aux Belemnites , illes nomme T'urbinati in lonçum acumen faffigias. Lifez les Naturaliftes, ils ne font point d'accord entr'eux: fur la divifion des genres & des efpéces des Coquillages ; le même objet que vous trouvez placé dans un endroit chez les uns , eft mis différemment chez les autres , fans qu’on puifle. entrevoir ce qui leur a fait prendre. des routes fi diffé rentes. Le deffein de-ces Auteurs a peut être été d’embrouiller 1à : matiére , & c’eft le fentiment (4) d’Aldrovandus. Chez Lifter tous les Coquillages font des Buccins, chez Bonanni tout eft Murex.. Des principes certains , un examen régulier pour éta- blir les claffes & les familles , pour en bien diftinguer les genres , les efpéces & les variétés , fonc les feuls moyens.qu'on doit employer pour réduire cetre matiére-à des régles füres'; c’eft la vraie maniére d'éviter les diftributions arbitraires. Il a peut-être manqué à ces Phyficiens , quoique d’ailleurs très-fçavans , un talent familier à l’Auteur de cet. Ouvrage, La ConxcuyLioLocieE, II. PARTIE. Dr? v'eft la pratique du (4) deffein. Qui peut mieux faire connoî- {a Fabius tre toutes les différences des Coquilles, que de les deffiner #rraadef. d’après. nature ? Le moindre repli, les finefles de la forme du A RAR contour , de labouche, rien n’échape & rien ne dévelope mieux planches de leur vrai caractére. fer livre. Quoiqu'on puifle dire en général que prefque toutes les Co- quilles font des Limaçons, des Volutes , des Huitres ou des Moules, la Nature a tant diverfifié ces quatre genres, qu’on fe trouve oblige de les détailler plus particuliérement: Ne vous laïflez point éblouir par leurs belles couleurs, par léur éclat brillant, parleurs (#)compartimens réguliers, ce feroit () Natura lé moyen d'en multiplier les efpéces à l'infini ; les Auteurs en- #7 Pas craînés par la belle variété qu'y aporte la Nature , comme le ° dit fi bien(c) Pline, Z# quibus magna ludentis nature varietas ,. ( Liv, ». tot colorunr differente , tot figure , &rc. fe font peu apliqués à 6. 53. reconnoître leurs vrais caractéres ; c’eft à leurs formes’, à leurs figures , à leurs bouches , à leurs extrémités & àleurs circon- volutions que vous devez le plus vous attacher , & c’eft ce qui en doit déterminer la famille, le genre & l’efpéce. Il n’eft pas fi facile qu’on’ pourroit s'imaginer, d'établir les premiers genres ou clafles des Poiflons à coquilles, avec les féconds genres qui leur font’ fubordonnés & qui en font les. véritables genres & efpéces. On ne peut les cirer dé la con- ftruétion des parties intérieures de ces Poiflons , qu'on fçait être fi différentes ; leur maniére de faire leurs petits varie: encore beaucoup. 11 ne feroit pas plus aifé de fuivre leurs par- ties extérieures ; les Cruftacés ont des pieds, les Teftacés n’en ont-point ; leurs cornes font intgales en nombre, celui: de leurs contours ou fpires, qui augmentent avec leur âge, eft : ce qu'il y a de plus incertain. La longueur & la briéveté des Vis, l'ouverture dé leurs bouches, plus‘ou moins grande, . l'épaifleur ou le mince de leurs couvertures; leur dureté ou leur molefle, ne peuvent établir ces premiers genres, ils ne peu- - vent tout au plus s'étendre qu'aux feconds. Il en eft de më&- me de leurs pointes & de leurs opercules, qui fouvent ne font point permanens. Le poli ou le brute de la fuperf- cie des Bivalves, l’exiftence ou la privation des oreilles, leur - figure longue, aplatie ou ronde, l'inégalité de leurs Coquil-- les, qui n'eft fouvent dûë qu’à la fituation gênée où ces Poif. {ons {€ font. trouvés fur un Rocher , tout cela eft accidenrel à : Piiij., © (a) Dans li- dée générale de la Botanique ; édition franc. PAS. 13:14 (b) Primus nominum de- leGus noftri juris eft , no- tarum pro- priarum ne- quaquam, p. 20- {c) Noras proprias Plan- tarum ab au- &ore naturæ ftacutas elle, ÎAZ: 36 118 LA ConcHyLrioLoctE, Il. PART:r. d’où pouvoir donc tirer ces premiers genres ou clafles 2 il pa- roït que ce ne peut être que du nombre de leurs Coquilles ou piéces; ce font dans ces Animaux les principales parties, les plus eflentielles, & les moins variables. Etabliflons des principes certains, ainfi que l'a fait Tour- nefort, pour tirer la Botanique (2) de la confufion où elle étoit depuis long-temps. » Il dit qu'il faut établir les clafles fuivanc » la principale partie des Plantes , & non fuivant plufieurs par- » ties, afin que la nature des clafles & des genres ne foit pas » la même. Le choix de la même partie fera fuivi en établif- » fant les autres clafles , pour conferver une parfaite égalité; » il dit enfuite qu’il faut raflembler comme par bouquets les » Plantes qui fe reflemblent , & les feparer d'avec celles qui » ne reflemblent pas. Cette reflemblance doit être tirée uni- » quement de leurs raports prochains , c’eft-à-dire , de la ftru- » ture de quelqu'unes de leurs parties , fans faire attention » aux raports éloignés. Nous confidérerons donc les Plantes » d'une même ftructure de parties , comme étant de même » genre, de forte que nous apellerons un genre de Plante, la- » mas de toutes celles qui auront ce caractére commun qui » les diftingue effentiellement de toutes les autres Plantes. » Mais comme toutes les Plantes de même genre différent » entre elles par quelque particularité , nous apellerons efpé- » ces toutes celles qui, outre le caraétére générique , auront » quelque chofe de fingulier que l’ôn ne remarquera pas pas » les autres Plantes du même genre. » Pour établir le caractère d’un genre , il faut, dir le mê- » me Auteur, deux conditions , la premiére que les Plantes » foient aufi femblables qu’il fe peut dans toutes les efpéces ; » la feconde , que ces Plantes foient femblables ou faciles à » remarquer fans microfcope. Un (4) feul nom attaché à cha- » que genre ne doit point être employé à fignifier un genre » différent ; il faut retrancher les différens noms donnés au » même genre , ou des noms qui ont confondu différens » genres, & fe fervir de noms reçus jufqu’à préfent. » Quant la diftribution des efpéces fous leur véritable gen- » re ,elle n’eft point (c) arbitraire : il y a un cara“tére commun, » à chacune de leurs efpéces , qui doit nous fervir de guide » pour les ranger à leur place naturelle ; & l’on doit tirer » cette diftribution d’efpéce, de ce qu'il y a de plus particu- LA CONCHYLIOLOGIE, I. PARTIE. 119 » lier dans la ftruture de quelqu'unes des parties ou de leur » modification, comme font la figure, la grandeur, la fitua- » tion , &c. fans cependant altérer en rien la marque du ca- » ractére générique. On n’a raporté tous ces paflages de Tournefort qu’à caufe de la conformité de fentimens où l’on seft trouvé avec lui, On auroit bien voulu le fuivre en tout. 11 a mêlé enfemble les Plantes Aquatiques , les Terreftres, les Marines, les Mon- tagneufes , celles des Prés , les Domeftiques , les Sauvages, les Etrangéres, & celles du Pays, pour les ramañler & les ra- porter toutes à leur vrai genre. On n’a pas cru devoir en agir de même en mêlant les Coquillages Terreftres, les Fluviati- les & les Fofliles avec ceux de Mer , parceque les Coquilla- Fa très-inférieurs par leur nombre à celui des Plantes , font ufceptibles d’une plus grande quantité de divifions qui fervene toujours à éclaircir une matiére. Ces principes qui peuvent sa- pliquer également aux unês & aux autres étant établis, on a partagé la nouvelle méthode en trois parties , la premiére regarde les Coquillages de Mer , la feconde ceux d'Éau-dou- ce , les Terreftres compofent la troifiéme partie. L’une eft une fuite de l'autre. L’analogie qui régne entre les caraétéres claf fiques , génériques & fpécifiques , & tous les autres principes ctablis dans la méthode , rendent ces trois fuites extrême ment conformes , &, pour ainfi dire , n’en font qu'une. uoïque le mot de Famille maït pas été employé dans la méthode de Tournefort, il revient cependant à ce qu'il apel- le (x) genre du premier ordre ; Moriflon , genre fupérieur, & un (£) Auteur moderne ordo. Une famille à proprement par- ler , eft la premiére divifion de la clafle ; elle doit être tirée de la forme générale d’une Coquille , & quelquefois de fa bouche ; les efpéces qui fuivent forment le fecond ordre de Tournefort , ou fi l’on veut , ce font les genres fubalternes & fubordonnés aux premiers. Avant que d'établir les claffes , les genres ou familles, les efpéces & les variétés des Coquilles, on a retranché d’abord les mots de T'wrbinire ou T'urbinée , non T'urbinée , de Contonr- née , non Contournée pour fimplifier la méthode, & pour les raifons alléguées ci-deflus ; l’on a évité enfuite l’ufage de cinq mots latins très - fréquens chez les Auteurs & qui jetrent une grande confufion dans l’'Hiftoire Naturelle des Coquilla- ges. Ces noms latins font Echinatus , Muricatus , T'urbinaius, (4) Genera primi ordinis Tafi. Pr 59. (b) Sed ejus loco vocabu- lum ordo vel familia à no- bis merito fubfticuitur ira utejufmo- di ordiues {eu familiæ fioc tantummodo chflium foie divifiores, Affe di Éthyolezra. Da DA Te D: 49e Petri (a) Peina- sus id eft pe- éini formis. {L) Clafis eit congeries plurium ge- nerum ob eandem no- tam charaéte- tifticam inter fe fimilium, qua etiam ab als claflibus & generibus manifeftè & fuficienter diftinguntur. Langius Me- thodus nova & facilis, dc. pag. 15. (c) Unival- ve appello quod tefta fin- gulari claudi- tur. Ald, pag. 232, {(d) Bivalve appello quod gemina tefta continetur, Ald. p. 232. (e) Tournefort dit Polypeta- Jos quafñi mul- «ifolius , flos Polypetalos .éicitur qui ex multis petahs «conftat. (f) Valvas voco quod aperiantutr & in fua jun- one flexibi- les fiur. Ad, PEZ 232 120 LA ConcHyroLocrE, I. PARTIE Glabofus & (a) Pettinatus , lefquels étant tirés des cinq famiül- les des Echinus, Murex , Turbo, Globofa & Peften , & joints comme épithétes aux noms de plufeurs Coquilles , confon- dent ordinairement deux familles enfemble, en difant par exemple, Baccinum Muricatum ou Echinatum ; ce qui confond les trois familles des Trompes , des Murex & des Ourfins. Rien n’eft plus commun chez les Auteurs que ces fortes de méprifes. On s’eft fervi du terme de Spinofus au lieu d’Echinatus, de celuide Aucronatus aulieu de Mwricatus, d’'Aculeatus au lieu de Turdinatus , d'Orbiculatus au lieu de Globofus & de celui de Canaliculatus au lieu de Peftinatus. Ces mots font tous fynonimes & d’une expreflion aufli forte que les premiers. On divifera dans la nouvelle méthode toutes les Coquil- les de Mer en trois (4) clafles indiquées par une de leurs prin- cipales parties , qui eft leur écaille; ces clafles renfermeront tous les genres , toutes les efpéces & les variétés qui nous font connuës jufqu'à préfent; elles feront partagées en vingt-fept genres que nous nommerons familles. On mettra premiere- ment dans les familles, les différences qui font les efpéces 4 avec l’épithéte convenable à leur forme particuliére ; on fera fuivre en fecond lieu les variétés des couleurs & les petites parties peu eflentielles qui ne forment point un caraétere gé- nérique ni fpécifique , en confervant toujours au haut de la page le nom eflentiel de chaque famille. La premiére clafle contiendra les Coquilles d’une feule (c) piece apellées en grec ordupæ, en latin Univalviz & en fran- çois Univalves , dont on a formé quinze genres ou familles. La feconde clafle préfente les Coquilles de deux (d) piéces ou écailles nommées en grec A{upa , en latin Bivaluia & en françois Bivalves , qui fourniflent fix genres ou familles. La troifième clafle dont on a aufñli formé fix familles com- prendra les Coquilles compofces de plufieurs piéces apellées en grec moAutupa , en latin Mw/rivaluia ou (e) Polivalvia & en françois Multivalues. Quoique la fignification de (f) Z'alva , d’où l’on a tiré les mots françois d'Univalve , de Bivalve & de Multivalve, prife en elle même, fignifie une porte , un batant , ou une ouver- ture , cependant les Auteurs entendent par le mot de Bival. vis , concha duabus compofita teflis, ce qui veut dire une Coquil- le compofée de deux écaïlles ou de deux pieces , telles que les Moules , les Huitres & autres. Ainf le mot de aus eft pris LA CONCuHYLIOLOGIE, IT PARTIE rar pris pour une écaille ou pour une pièce, ce qui a fait hazar- der le mot nouveau de Multivalve, dont on s’eft fervi pour exprimer les Coquilles qui font compofées de plufeurs pié- ces , ou adhérentes ou jointes enfemble. On a rendu cette méthode générale en l’apliquant aux Co- quillages fluviatiles & aux verreftres. Lifter diftingue les Co- quillages d’eau-douce en trois clafles , de même qu'il a divifé ceux de mer. Ces trois clafles iont les Turbinées, les Bival- ves & les Univalves. En fuivant la nouvelle méthode qui eft infiniment plus fimple , on divifera les Coquillages fluviatiles en deuxclafles, fçavoir en Univalves & en Bivalves. S'il s’é- toit trouvé quelque Ourfin ou autre Coquillage compolé de plufeurs piéces , on y auroit joint la clafle des Mulrivalves. Les Coquillages terreftres fe diftinguent en vivans & en morts apellés Fofliles. Les vivans font tous Univalves, les morts ou Foffiles rempliffent prefque tous les genres des trois clafles des Univalves , des Bivalves & des Multivalves de mer. La variété des Coquilles leur a fait donner des noms con- venables que l’on a mis en latin & en françois. Ces noms, latins & quelquefois grecs, font très-fouvent les mêmes que nous lifons chez les Auteurs , chofe eflentielle pour conferver toujours à chaque genre de Coquillages , ceux qui font admis & connus parmi Îles Sçavans. Quant aux noms françois que fon a donnés à chaque Co- quille, on a fuivi autant que lon 2 pu le fens des mots grecs & latins ,& ceux qui font le plus en ufage parmi les curieux; la forme genérale & la couleur de la robe d’une Coquille y ont contribué le plus. Les Sçavans apellent les noms (4) fran- çois qu'on leur a donnés des noms de guerre. Ceux que l’on a cru trop hafardés ou trop bizarres ont été rejettés ; quant à ceux qu’on leur a fubftitués, on efpére que le Leéteur les re- cevra avec d'autant plus d’indulgence , que c’étoit le feul moyen de tirer cette matiere, des langues grecque & latine, dans lefquelles elle à été enfevelie jufqu’a préfent. I ne fuffit pas de fçavoir le grec & le latin pour bien tra- duire ces mots. Une explication littérale ne diroit rien. Ce n'eft qu'en maniant fouvent les Coquillages , en examinant avec attention leurs différentes parties , qu'on peut parvenir à faire l’aplication jufte de ces mots, aux fujets dont il eft que- ftion. Seconde Partie. Q (a) Alioqui rerum inda- gatores fedu- b & in nomi- nibus inve- niendis fe- cundiores. Aldro. Lib 3. Pe 399 (a) Nihil dif- fcilius efle quam in ap- pellationibus his, concor- dem veterum biftoriam of- rendere. Marc. Zirgilius 1% D'vfcor/dem. 122 LA ConNcnyrioLzocete, IL PARTEE. Cette (2) difficulté de bien rendre ces mots en françois, a privé fans doute jufqu'ici le public de ce fecours. Cette partie de Phyfique, ou plutot de l'Hiftoire Naturelle manquoit à notre langue , dans laquelle nous avons des traités fur toutes les autres fciences. Le traité général des Coquillages eft divifé en dix Chapi- tres , le premier, qui eft celui-ci, rend compte de tout lOu- vrage & explique les motifs qui ont porté à chercher une nou- velle méthode de diftribuer les Coquillages fuivant leurs ca- ractéres génériques. Le fecond Chapitre donne la maniére de connoître dans le moment la clafle & le genre d’unæCoquii- le marine, fluviatile ou terreftre quelque difficile & quelqu’em- baraffante qu’elle paroïfle, du premier coup d'œil. Le troifié- me explique comment fe forment les Coquillages de mer; le quatriéme de quelle maniére fe forment ceux d’eau-douce,. Les Coquillages de terre font traités dans le cinquiéme. Le fixiéme expofe dans quels lieux fe trouvent tous les Coquil- lages & comment on les pêche. On voit dans le feptiéme Chapitre les différens ufages que l’on fait des Coquilles, tant dans la vie civile que dans la médecine. On auroit encore eu quelque chofe à fouhaiter , fi l’on avoit omis la maniére de nettcier les Coquilles fans les gâter , & l’ordre que l’on doit fuivre pour en former un cabinet, matiéres nouvelles qui fone les fujets des huitiéme & neuviéme Chapitres. On a cru ne pouvoir finir par un Chapitre plus intéreflant que par celui qui détaille fuccin@tement les plus beaux cabinets de l'Europe touchant l’Hiftoire naturelle. La nouvelle méthode partagée en trois parties fuit immé- diatement. C’eft précifément l’aplication des principes établis dans ce premier Chapitre & fon entiére exécution. LA CoNcHYLIOLOGIE, II. PARTIE. 123 FREIRT IDE STADE ADI TIRE RTIDI RTE SRE OO SSII ST RE TEE EEE DEL LE LEE RER RECRÉER LEE RER BERNIE RIRE CEPAPITRE, SEC O ND De la maniére de connoître dans le moment la claff, la famille , le genre @r l'efpéce d'une Coquille marine , fluviatile ou terreftre. E Chapitre met en pratique les préceptes qu'on vient d'établir , il donne un moyen fur & facile de connoître dans l'inftant la clafle, ia famille , le genre & l’efpeéce d’une Coquille marine, fluviatile ou terreftre , quelque difficile & quelque embaraffante qu’elle puifle paroître. Cette pratique confifte en trois différens examens. Le premier examen eft de voir fi une Coquille n’a qu'une piéce ou une écaille, ou fi elle en à deux ou plufieurs. Si la Coquille n’a qu'une écaille, elle doit être placée dans la premiére clafle des Univalves ; fi elle à deux écailles ou piéces , elle entre dans la feconde clafle des Bivalves ; lorf- qu’elle a plufeurs pieces , on la doit mettre dans la troifiéme & derniére clafle des Multivalves. La diftribution faire premicrement de la Coquille dans une de ces trois clafles , examen de fa forme générale & quel- quefois de fa bouche, en détermine la famille, l’ordre ou le principal genre , fuivant le détail qui fuit. Ce fecond examen eft le plus effentiel & le plus difficile. PREMMVE RE) GILrANSSE; UNE MUA EVE S. La Coquille étant reconnuë Univalve & par conféquent de la premiére clafle, examinez la différence des quinze fa- milles qui la compofent. Si elle n’a aucun contour & qu’elle forme un petit cône pointu , comme font les Zepas ou Patelles , qui font très con- Qi Premier examen pour l'étab.ifle- rent des claÿes. Secondexa- menpour l'é- tabliffèment des familles. 24 LA CoNCHYLIOLOGIE, II PARTIE. nus, elle eft de la premiére famille. Les différences des Zepas ne doivent point embarrafler dans l’établiflement de cette famille, ce font elles qui en varient les efpéces qui font les feconds genres. Le caraétére eflentiel de la Patelle eft de n’avoir qu’une Coquille qui s'attache à quelque corps dur. Cette Coquille eft un peu plate, quoiqu'élevée en cône dans fon milieu. Lorfque la Coquille a fa figure extrêmement plate & reflemblante à loreille de l’homme , elle eft de la feconde famille des Oreilles de mer , apellées ?/anze. Si elle forme un tuyau ou canal comme les T'#buli marini, elle eft de la troifiéme famille des Tuyaux de mer; la quatriéme, des Nau- tilles qui imitent la figure d’un vaifleau, eft connuë de tout le monde fous le nom de MNavicula. Si la Coquille a des circonvolutions fur elle-même , exa- minez fon ouverture , apellée fa bouche , qui en ce cas for- mera fon caractére generique; fi elle eft ronde exactement, c’eft un ordre de Eimaçons place dans la cinquiéme famille , que les latins apellent Zunares ; fi fa bouche eft demi-ronde., elle fera de la fixiéme famille d’un autre ordre de Limaçons à bouche demi-ronde , nommés /é:ni-Lunares | laquelle famille comprend les Nerites qui en font un genre: fi cette Coquil- le aproche de la figure conique & s’élargit dans fa bafe , avec une bouche aplatie ou ovale , à qui l’on à donné le nom de Coclea ore depreffo , elle apartient à la feptiéme famille qui eft le troifiéme ordre des Limaçons. Quand elle à la forme ex- térieure d’une trompe ou trompette avec une grande queuë , elle entre dans la huitiéme famille des Trompes ou Buccins apellés Buccina , avec cette remarque qu’il y a des Buccins qui n'ont point de longues queuës , c’eft alors qu'on a recours à leur bouche , qui eft plus large que celle des Af4#ex ou Ro- chers, moins allongée , & dont le bas eft fair en bec recourbé ; ce font là les caraétéres eflentiels qui diftinguent cette famil- le qui fe trouve fort embrouillée chez les Auteurs. Lorfque la bafé eft menuë & diminuë également jufqu'à l’autre extré- mité qui eft pointuë , cette figure allongée compofe la neu- viéme famille des Vis nommées. 7'arbines. Quand la Coquilie forme un cône ou cornet, fans exa- miner fon, ouverture ou, fa bouche qui a déterminé les fa- milles précédentes , on la placera dans la dixiéme famille des Cornets ou Volutes nommées Fo/ute ; fi Pune de fes ex- trémités eft moins pointuë &. aproche de. la largeur de fon: La CoNcHYLIiOLOGIE, II PARTIE: 125 extrémité opofce, cette Coquille remplira la onziéme famil. le des Rouleaux où Cylindres , connus en latin fous le nonv de Rhombi. Lorfque ce même Rouleau 2 la bafe pointuë, fouvent gar- nie de boutons ou de pointes avec le milieu du corps très- gros, armé pareillement de pointes ou de tubercules, la têre allongée à plufieurs étages, la bouche oblongue garnie de dents, & quelquefois une excroiflance de matiére qui couvre la bouche , laquelle eft apellée une aîle , il convient de placer une pareille Coquille dans la douziéme famille des Afurex, que l’on a rendus en françois par le mot de Rocber. On la mettra dans [a treiziéme famille fuivante des Pourpres nom- mées ?urpuræ, fi ce même Rouleau, au lieu d’avoir des bofles ou des pointes, fe trouve découpé depuis le haut jufqu’en bas. telle que feroit une feuille de choux ou de chicorée, s’il a le: corps plus compact & plus détaché des autres parties, avec une petite bouche ronde , & fouvent une grande queuë re- courbée , garnie de longues pointes & canelée en dedans en: forme d'un petit tuyau. | Lorfque la Coquille eft de forme ronde, on la raporte à Ia quatorziéme famille des Coquilles de forme fphérique , apel- lées Globofe en latin , & en françois Tonnes. Cependant tou-. tes les Coquilles qui paroïflent rondes ne doivent point., fans: quelque attention, être placées dans cette:quatorziéme famil- le. Le Cafque, par exemple, qui paroît rond , quoiqu’un peu triangulaire , ne doit pas. y entrer, c’éft.un Rocher de la dou ziéme famille. Le fommet de la tère & les petites tubérofi-- tés déterminent en cette occafon le caractére eflentiel ; car” les Coquilles de’ cette quatorziéme famille, pour: être véri. tablement fphériques, doivent être de forme ronde , enflée: dans leur milieu , la tête peu garnie de tubercules, avec une: bouche très-évafée qui ne foit point garnie de dents: La quinziéme & derniere famille des Porcelaines nommées: Porcellane [eu Veneree eft. fi univerfellement connuë qu'il feroit. prefque inutile de la détailler. Quelquefois à fon ne: met il s’éleve une petite fpirale , & quelquefois fon ouvertu- re ou f fente ne fe trouve pas précifément dans le: milieu en en trouve de légéres , d’autres d’une confiftence plus dure ;. c'eft cependant toujours le même genre qui eft déterminé par k bouche. Les couleurs & les: beaux çomnartimens qui fe trouvent fus QHf 126 LA CoNcHYLioLoGtE, Il. PARTIE. la robe des Coquilles ne nous ont pas arrété jufqu'à préfent dans la diftribution qui en a été faite ; ces couleurs ne font que des variétés : on ne s’eft apliqué qu’à la forme générale & extérieure , à la bouche, aux extrémités & aux circonvo- lutions les plus marquées d’une Coquille , les autres particu- larités font réfervées pour détailler les feconds genres qui font les efpéces & les variétés. SE: O:N:DLE CHE TASSE. B'IV'A ECVUES. Les Coquilles qui auront deux piéces & qui auront éte mi- fes dans la feconde clafle des Bivalves , fe diftribueront de même dans les fix familles qui la compofent. La premiére eft celle des Huitres nommée Offrez dont la variété eft infiniment agréable : fouvent garnies de pointes &c de parties émouflées , elles repréfentent l'Hériflon ou le Ga- teau feuilleté ; d’autres ont des excroïflances & des parties en zic-zac , imitant l’Oreille de cochon, ou la Crête de cog; d’autres font adhérentes à des Rochers, à des Cailloux , à des Madrepores, ce font cependant toujours des Huitres. Il faut remarquer que l'Huitre a très-fouvent la Coquille fu- périeure plus plate & plus petite que Pinférieure. Lorfque la Coquille eft plus élevée dans fon milieu & qu’el- le eft convexe dans fes deux parties prefqu’égales , elle apar- tient à la feconde famille des Bivalves qui eft apellée Chzme en latin & en françois Cames. On les diftingue encore des Huitres ,en ce qu’elles font plus unies dans leur fuperficie & fouvent peu exactes dans la fermeture des deux écailles, ce qne les Naturaliftes apellent ore patwlo @ hianti. La troifiéme famille comprend les Coquilles faites en Mou- les, Mufculi qui font très-connuës ; il faut feulement remar- quer celles qui font égales dans leurs extrémités que l’on apel- lé Tellines ou Tenilles, qui en font une efpéce , & celles qui s’allongent extrêmement par un des bouts, qui fe nomment en latin ?inna marina , & Ÿ Aigrette en françois ou le Jambon; ces dernières forment une autre efpéce. Dans la 4e famille, on trouve les Cœurs apellés en latin Cor- di-formes , leur caractére effentiel eft d’être d’une figure ronde & élevée , de n'avoir point d'oreilles , comme les Peignes , & de LA CoNCHYLiOLoOGiE, II PART:E. 117 repréfenter toujours , foit de face, foit de côté , la forme d’un cœur quelquefois allongé & triangulaire. Les Stries font ordinaires à cette famille , & à celle des Peignes qui fuit. La cinquiéme famille contient les Coquilles apellées Pei- gnes ou Petuncles, repréfentant des Coquilles de $, Jacques & de S. Michel , nommées en latin Peffines. C'eft peut-être our la variété & la beauté des couleurs, une des plus agréa- Lie familles que nous poflédions, furtout celle que lon nom- me le Manteau ducal , il y en a qui ont deux oreilles , d’autres n’en ont qu'une , d'autres enfin n’en ont prefque point, les uns font canelés , d’autres ont des pointes comme la Ratifloi- re ou la Rape. Le caraëtére eflentiel des Peignes eft d’avoir des oreilles, & d’être d’une forme un peu aplatie dans la Co- quille fupérieure quoique linferieure foit creufe. Les Stries ne fervent qu’à leur donner différentes dénominations. Les Manches de couteau apellés en latin So/enes , compo- fent la fixiéme & derniére famille ; leur figure qui reflemble à un manche de couteau eft toujours la même & très-aifce à reconnoître. RRIO TSE ME’ CL'ASS'E. MAD LITE VOA EIVOES Les Coquilles qui ont plufeurs piéces, ou adhérentes, ou jointes enfemble , forment la troifieme clafle apellée Multi- valves, & fe placeront dans les fix familles fuivantes. La premiére eft celle des Ourfins, Boutons où Hériflons de mer , que lon apelle en latin Echini, & qui font ordinaire- ment hériflés de pointes ; lorfqu’on les trouve dénués de ces pointes , c’eft qu’elles font tombées en les tirant de l'eau. Les Vermifleaux nommés Vermiculi marini compofent la feconde famille , ceux que l’on apelle l'Orgue font les plus curieux pour le travail & pour la couleur , qui tire fur le plus beau rouge ;ils font ordinairement entrelaflés Fun dans Pautre , de maniére qu'ils forment des monceaux aflez élevés. La troifiéme famille des Glands de mer n’eft pas plus diff- cile à remarquer , les efpéces en étant peu variées ; les latins les nomment Balani. Les Pouflepieds qui n’ont aucune variété, font très-faciles Troifième examen pour Pétablife- ment des genres , des efpéces © des variètes. #28 LA CoNcHyLioLociE,l. PARTIx. à connoître, ils font contenus dans la quatriéme famille fous Je nom de Pollicipedes. Les Conques anatiferes ( Conchx anatifere ) qu’il feroit dif. ficile de traduire autrement en françois , fourniflent la cinquié- me famille , il:n’y a rien à obferver que leur figure , qui {ouf. fre peu de différence. La fixiéme & derniére famille eft celle des ?holas , nom grec qui eft traduit par celui de Pholades. Elle eft aufli aifée à reconnoître que les précédentes ; fa forme eft oblongue & ordinairement de couleur blanche , fouvent renfermée dans des pierres de Marne; les unes ont cinq piéces , les autres deux. Lorfque la Coquille aura fa clafle & fa famille détermi- nées, il ne reftera plus qu’à obferver dans chacune, les diffé- rences qui, quoique moins eflentielles que celles qui ont éta- bli les clafles & les familles, font cependant aflez confidéra- bles pour former des genres & des efpeces qui fe placeront d'eux-mêmes , en détaillant dans les Univalves 1°. les parties extérieures de la Coquille , telles que fa forme, fa figure, fa bouche , fes extrémités compofées du fommer, de la clavicule, & de la queuë, fes circonvolutions & fes aîles , fon contour s’il eft uni eu déchiqueté. 2°. Les parties intérieures comme fon fût apellé Colwmella ; la longueur & l’évañon de fa bou- che, fi elle eft garnie de dents ou de rides, s’il y a une cham- bre ou une langue en dedans. Dass les Bivalves , on obfervera extérieurement fi elles ont leurs piéces égales ou inégales , fi l’une eft plus élevée que l'autre, fi ces piéces font unies par deflus , ou couvertes de rides, de tubercules, ou de pointes ; fi elles ont des oreilles ou non ; fi leurs ftries font chargees de pointes ou fLelles n’en ont point; fi elles partent du centre ou font #raverfules, fi leurs extrémités font egales ou terminées en pointes ou en bec; dans les parties intérieures il faut remarquer fi ces mêmes Bivalves font ouvertes, ou fielles ferment exaétemenr, fi leurs Coquilles font jointes par des charniéres, fi le Poiflon tient à fa Coquille par un ligament ou par huit mufcles , comme Ja Moule. La bouche ordinairement détermine le genre d’une Coquil- le , cependant il y a des genres qui ne peuvent fe reconnoi- tre que par les autres parties extérieures ; il ne faut pas s’em- barafler fi dans une famille il y a quelquefois de la différence dans LA CoNCHYLIOLOG1IE, II. ParTrE£. 126 dans la bouche d’une Coquille, lune plus alongée, l'autre plus étenduë, l’une avec une queuë , l’autre fans queuë , l'une avec un fommet qui s’éleve aflez haut, l'autre avec un fom- met très-aplati, un autre enfin dont le corps eft uni, la mê- me dont le corps eft garni de pointes ou de tubercules. Toutes ces différences ne changent point le caractére eflentiel d’une famille ; elles forment feulement des caratéres géné- riques & fpécifiques d’où naïflent les genres & les efpeces que lon à mifes à la fuite l’une de l’autre, dans la même famille, pour éviter la quantité de fe&tions, de divifions , de para- graphes , qui, outre la confufion où ils mertent un ouvrage, ne permettent pas à la mémoire de retenir ce qui eft ef- fentiel. Les efpeces feront tirées des différences qui fe trouvent dans les genres, comme quand la Coquille eft umbiliquée ou non, quand elle eft unie ou raboteufe, que fon contour eft déchiqueré ou régulier , que fon fommer eft pointu ou aplati, quelquefois retourné en bec de corbin. Les variétés de même feront tirées des plus petites différen- ces , telles que la grandeur ou la petitefle d’une Coquille ; de fa longueur ou briéveté ; de fon épaifleur ou de fon wince , ainfi que de fes couleurs ; fi elle eft oblongue , ovale ou ron- de ; fielle a des ftries légéres ou profondes, & des canelures , ce font autant de variétés. Donnons un exemple d’une famille telle que celle du Buc- cin où il fe trouve des genres , des efpéces & des variétés : quand le Buccin a la queuë longue ou courte , de même que quand fa clavicule ou pyramide eft très-longue ou eft ramaf_ fée , quand il a un bec recourbé, ces caraétéres établiflent des genres qui ont beaucoup d’efpéces qui leur font fubordonnées & diftinguées par une épithete feulement. Ainfi, fi le Buccin eft poli, on dira Buccinum leve , s’il eft couvert de bofles #wberofum , s’il eft ondé sndofum , sil imite le fufeau fufus , fi c’eft la figure d’une tour #wrris Babilonica, la thiare du Pape witra Papalis. Les variétés fe diftinguent aufñi par une épithéete, fi le Buccin eft blanc PBaccinum albi. dum , s’il eft rouge rubrum, s’il eft jaune /avidum , s'il eft marbré marmoreum S'il eft grand waximum , sil eft petit de même, ainfi des autres différences qui font nombreufes dans cette famille. Seconde Partie. R 130 LA ConcHyriozoc1ie, Il. PARTIE. On peut juger par le détail du Buccin , de ce qui peut éta- blir dans une famille, les différences des genres, des efpéces ,. & des variétés : ce feroit une répétition inutile de parcourir ici toutes les autres familles des Coquillages que lon trou-- vera de fuite dans la méthode. Quant à la manicre de diftinguer les clafes, les familles. les genres & les efpéces de Coquillages fluviatiles, on fe {er- vira de la même méthode qu'on vient d'établir & des mê- mes remarques employées pour les Coquillages de mer. Ce: font les mêmes familles & les mêmes genres , a la vérité en moindre nombre | puifque nous ne connoiflons parmi les Univalves d’eau-douce que fept familles , fçavoir le Lepas, le Limaçon , la Nerite, le Sabot , la Vis , le Buccin, & la Conque fphérique , auxquelles on a ajouté la famille des Cor- nes d’Ammon qui fe trouve rarement dans les Coquillages de mer. Il n’y a que trois familles dans les Bivalves toujours. relatives à celles de mer ; ces familles font la Came , la Mou- le, & le Peigne ; on ne connoît aucune Mulrivalve dans les Coquillages d’eau-douce. La même méthode fera obfervée pour les Coquillages de terre; s'ils font vivans ils fe réduifent en tout à fix familles k dont les cinq premiéres , qui font les Lepas , les Limaçons, les Buccins , les Vis & les Conques fphériques , fe raportenc aux mêmes genres. marins. Les Limaces fi faciles à diftin- auer compofent la fixiéme famille. Si les Coquillages terre- Îtres font morts autrement dits Foffiles , il faut diftinguer s'ils. font Univalves , Bivalves où Multivalves fuivant les remarques. précédentes. Les Univalves fe renferment dans quatorze f1- milles qui font, le Lepas, les Tuyaux, le Nautille , le Lima- gon, la Nerite, le Sabot , le Buccin , la Vis , le Cornet ler Roulleau , le Rocher, la Pourpre, Ja:Conque fphérique & la Porcelaine , il n’y manque que lOreille de mer. Dans les Bi- valves on trouve des Huitres , des Cames, des Moules, des. Cœurs , des Peignes & des Manches de couteau , il m'y 4 que trois familles dans les Multivalves , fcavoir les Ourfins, les Vermifleaux & les Glands de mer. Tous ces Coquillages font analogues à ceux de mer dont ils ont fait autrefois par. tie : on ne trouve d'autre différence entr'eux , fice n’éft que les Foffiles font revétus d’un fuc picrreux & qu'ils ont perdu leur couleur naturelle. s La ConNcHyLroLociE, Il. PARTIE 13x OL AE NEO LUCIANO IEC AOC EAN CHAPITRE TROISIEME. De quelle maniére [è forment les Coquillages de mer. R IEN ne prouve mieux la puiffance de l’Auteur de la Nature , que la formation fucceflive de fes plus petites parties. Y a-t-il rien qui paroifle plus vil que les Infe&tes, les Vermifleaux & les Coquillages ; objets qu'on ne peut di- ftinguer , pour la plus grande partie, qu'à la faveur du Mi- crofcope? Rien cependant n’eft plus admirable que ces pro- dudions. Quelle diverfité dans leurs efpéces , dans leurs figu- res , dans leurs couleurs & dans toutes leurs parties ? Quel ordre merveilleux dans la maniére dont ils font conftruits, dont ils vivent, & dans celle dont ils perpétuent leurs efpéces. C'eft ici où il faut dire avec Pline (4) cum rerum natura ; nuf- quam magis , quam in minimis tota fit. Les Coquillages fe forment dans la mer , dans les fleu- ves , dans les riviéres , les étangs, les marais & les canaux, lon en trouve fur des rochers, fur des bois pourris & fur des Plantes marines. Les terres , les montagnes , & les fouter- rains en fourniflent aufi quantité. On a tiré de ces différens endroits la divifion générale que l'on fait de tous les Poiflons à Coquilles , en Coquillages de mer ,en Coquillages de riviere, & en Coquillages de terre. On comprend dans les Coquillages de mer , ceux qui fe for- ment dans les lacs & dans les marais d’eau falée , qui font voifins de la mer & qui doivent être regardés comme mari- times. Les anciens (£) Philofophes ont prétendu que les Coquil- lages étoient formés du propre gré de la Nature, les uns d’un limon plus bourbeux comme les Huitres, les autres d’un li- mon plus fabloneux telles que les autres Coquilles. Ils ont ajou- té que la formation des Coquillages provenoit partie de leur gré , & partie d’une certaine faculté qui émanoit d'eux ou de leurs femblables. (64 R i] (a) Lib. 29. cap. le (b) Teftacea denique om nia fponte na tutæ in hmo diverfa pro diff:rentia li- mi oriuntur, nam in cæno- fo oftreæ, in arenofo con- chæ, chamæ, ungues, préti- nes oriuntur. Ariflote. Hiff. Anim, LS. E proprio natutæ motu fponte nafci. PL, hifi, matur, #32 LA ConwcayrioLoctr, II. PARTIE. (a) Teflaca D'autres (4) Philofophes ont attribué leur origine à une limo ferè & matiére. corrompuë , formée par le concours fortuit de quel- or, | ques atomes; (4) Ariftote ne s’écarte pas de ce fentiment , & (b) Buccina n€ détaille que trois genres de Coquillages , à qui il donne la Purpura & faculté de s’engendrer de race par le moyen de certains gâ- Es teaux , comme celui des Abeilles, lefquels fe détachent des. funr. x. Coquillages & que les anciens apellent fzv+go. Les Huitres , Anim b.3. ]es Buccins , les Pourpres & les Moules font de ces gareaux qui font une efpece de fray , ou un amas d’humeur vifqueufe d’une nature femblable à la femence, & telle qu’en font les gre- nouilles. (c) In mari (c) Aldrovandus dit que les Coquillages , qui ne fent point mue de ces amas d'humeur , croiflent de leur propre volonté. Il renzeft,om- ÿ à dans la mer felon lui, beaucoup de parties terreftres rem- niaplnafünt plies de vie; de cette concrétion toutes les Coquilles naïf sd fe fent , une portion de la terre fe durcit à l’entour & fe forme Ses 3 pe 246% Line que le corps contient en dedans les parties qui onnent la vie. (4) Navigis Le même (d) Auteur attribue à un Sel volatil , qui fe ré- nl pand de la mer fur le rivage , ainfi qu'au bois pourri, la for- adnafuntur, Mation des Coquillages qui croiffent fur les rochers, dans les è truncis pu- ouvertures des vaifleaux échoués ou qui reftent long:temps dans réentbus je port, dans les fentes & troncs d'Arbres,& dans les pieux conchæanati- Enfoncés. fur le rivage de la mer, c’eft dans ces endroits que n dit. Pon trouve les Giands de mer. & les Conques anatiféres. Ce- LE fentiment eft entiérement opofé aux expériences , & l’on doit croire que ces Coquillages doivent leur naïflance à des œufs dépofés, ou à une femence portée dans ces parties de bois pourri & dans les fentes des rochers. Le vent qui tranfporte la femence des Végétaux, peut fe charger auf de celle de: ces Animaux. . €) Materia Un (c) Auteur moderne qui a obfervé cette matiére corrom- RSR puë à laquelle on attribuë l’origine des Coquillages, dit qu’el-- bebatur , re- le n’eft autre chofe que de petites Huitres nouvellement nées. a … Lifter s’écarte de ces principes ; fuivant l'opinion reçüë au- oftrea , fu jourd'hui que toute génération vient d'un œuf, ou de chofe- recens nat. qui lui eft analogue, il raporte la formation de tous les Co-. PP quillages à celle du pr terreftre. C’eft la facilité d’em mr, pag. 37. faire des expériences qui lui a fait prendre ce parti. Le corps. de l’Animal, felon:ces Philofophes, et eouvert- d'un grand nombre de tuyaux remplis de pores par ou pañe LA CoNcHYŸYLIOLOGIE, II. PARTIE ‘133 fa liqueur donc il fe nourrit ; cette liqueur eft mêlée de par- ties vifqueufes & pierreufes qui fe rafflemblent fur la furface du corps de l’Animal , qui s’y épaiffiflent & s’y figent. Ces parties s’attachent aifément les unes aux autres & compofent une petite croûte folide , qui eft la premiére couche ; une fe_ conde , une troifiéme , une quatrième enfin fe forment de même. Elles croiflent comme les Pierres, par apofition ou addi. tion de matiére, & non par végétation comme tous les autres Animaux , elles fe durciflent enfuite à l'air. Nulle crainte que les ports fe bouchent pour former la feconde couche; lAni- mal qui a produit la matiere de la premiére , a diminué aflez pour donner de l'air entre la premiére & la feconde. Ces couches qui fe levent au feu comme les patifleries feuilletées, en font une bonne preuve ; elles fe collent aifément l'une fur l'autre à la maniére des corps folides , mais l'humidité de Ja peau de l'Animal ou fon mouvement continuel , les empè- chent de s'attacher à fon corps. On ne peut que déférer à ce fentiment, qui eft aufli celui d’un grand (4) Naturalifte. Les expériences qu’il a faites fur plufieurs efpéces de Coquillages de terre, de mer & de rivié- re , & les raifons folides qu'il a opofées aux objettions qu’un (4) Académicien avoit faites à fon fiftème, font bien dignes de lui. Quant à la génération des Coquillages, ceux qui convien- nent que dans de certains temps ils font enflés & qu’ils font des œufs , conteftent cependant la différence des fexes , leur acouplement & la portée de leurs petits, Elien , felon (c) Aldrovandus , raporte qu'il y à dans fa mer rouge des l'oiflons à Coquilles qui s’acouplent & qui ont les nr fi pointuës & les lévres de la bouche fi tran- chantes, qu'ils coupent tout ce qu’ils rencontrent. Il y a tout lieu de croire que ce font des Pourpres ; le même Aldrovan- dus eft d’un fentiment bien différent fur la génération des Poiflons, il croit qu'ils n’ont aucune (d) femence propre à per- pétuer leur efpéce , & qu'à l'exemple des Plantes , ils croif fent de rejettons. Un autre («) Auteur fuivant les expériences qu'il a faites far les Limaçons qui s’acouplent au mois de Juin & qui cou- vent leurs œufs , prétend que les Moules & les Huitres en font autant ; il affure que les pêcheurs au mois de May, ti- “rent la macrice des. Huitres ,, & qu'après les avoir féparées Rif, (a) M. de: Reaumur , de l Académie des Sciences © Intendant de POrdre mi- litaire de S. Lours. (b) M. Mery,, Mémoires de l’Académie »: année 1716. Pag. 303. (c) De Teffa-- ceis , p.107. (d) Semen vero nullum: efle: eorum putandum eft , fed quo: Iximus mo-- do plantis af- fimilantur. De Téflaceis ;: 1Re 24$e (e} Junio: ineunte int coitu has‘ co cleasvidimus.. Pag. 16%. Menle Mäiio fœruran ini mare ejiciunet Î> 180, Lifler.. = (a) Petrus Gillius refert Biiantinos oftrea ferere. {b) Colli- form: alio- rum , infecto- rum ovidu- &ui fimile, ejufdem quo- qu: in coclea vices fuftine- re probabile ft. Swammer- dam, {c) Intefti- num enim quañi reflexa linea ad os revolvirur. Rend, tom, x. pag: 198. 134 LA ConNcuyLioLocte,Il. PARTIE. avec le couteau, ils rejettent dans la mer cette matrice qu'il apelle fætura , pour en reproduire d’autres. Selon un (4) Voya- geur on féme les Huitres dans les rivages du Levant, dans lefquels on fçait qu'elles fe plaïfent le mieux. Plufeurs ont remarqué que les œufs des Huitres ne fonc point propres à la génération ; C’'eft feulement un indice que le Poiflon fe porte bien. Elles pondent ordinairement dans la pleine lune & dans un temps un peu chaud. D’autres difent que les Huitres font leurs œufs dans une faifon où elles font laiteufes & mal faines ; elles font remplies alors de petits vers rougeâtres , apellés æcoucheurs, parcequ'ils en facilitent la naïf fance ; ces œufs au microfcope ne font autre chofe que de petites Huitres dans leur Coquille. La plüpart des Naturaliftes croient les Poiffons à coquilles hermaphrodites , fondés fur ce que les Limaçons s’acouplenc avec les deux natures. Ils ont un corps cloifonné felon d'au- tres, & un membre viril en forme de ver lequel eft proche de la matrice ou d’un (4) ovaire rempli d'œufs. Le Buccin eft apellé ovipare , & a des œufs renfermés dans des gâteaux, & tous les Poiflons à coquilles fraient ou font des œufs. Les germes des uns & des autres renferment aufli- bien la matiére de leur coque, quelqw’épaifle & quelque gran- de qu'elle devienne dans la fuite , que le germe d’un Éléphant renferme ces offemens aufli énormes & aufli durs que nous les connoiflons. Cette efpéce de gelée par où les Pholades commencent à fe former dans leurs Pierres, fe trouve dans le fray, de même que la matiere qui le perfectionne enfui- te. On fçait que la coque de l'œuf eft réellement contenuë dans le germe. Les germes des Pierres, felon Tournefort , fe trouvent ren- fermés dans le fray des Coquillages , de même que cette ma- ticre dure & folide qui eft deftinée à former Îles logemens des Poiflons, il fupofe que ce germe eft une efpéce de poudre qui fe détache des Pierres & des Métaux dans le temps qu'ils croiflent. La ftructure intérieure des Coquillages eft bien différente de celle des autres Poiflons ; le ventre fuit la bouche , ainfi qu’on le remarque dans le gozier des oïfeaux. Ils ont dans la partie inférieure deux mufcles blancs femblables à des mam- melles ou à des caroncules Le gozier , qui eft double du ven- tre, s'allonge jufqu’à l'endroit des excrémens. La («) bouche LA ConNcHyLioLloGiE, Il. PART:Ez. 135$ ainfi qu'un four s'attache aux inteftins & en conferve la cha- leur ; comme ils font privés de fang & que certe chaleur ne peut être que médiocre , humeur dont ils font remplis leur en tient lieu. Ces inceftins joints à Ja bouche & au gozier continuent jufqu’à la fortie des ExCrémens , où le gros boiau eft attaché du côté gauche : l'ovaire qui contient les œufs eft de l’autre côté. On ne diftingue toutes ces parties que dans les grands Poiflons à coquilles. de dot Les Coquillages qui font contournés , apellés vulgairement Turbinées , ont cela de particulier que les parties balles de leurs Coquilles prennent leur contour de la tête 8 qu'elles remuënt leurs couvertures. En dedans très-égales & très-po- lies, en dehors fouvent très-raboreufes , leur chair eft moins attachée à la Coquille que celle de tous les autres Poiflons, elle ny tient que par un point au fommet. Les parties extérieures font ordinairement compofées d'une rête & de quatre cornes qui fortent & qui rentrent comme celles des Limaçons. Ils portent par le même mou vement la nourriture en dedans ; deux trompes femblables à celles des Mouches leur tiennent lieu de langue ; ces trom- pes en ont la figure, & font fi fermes qu’elles percent de mê- me que léguillon des mouches, la peau des Quadrupédes. (4) Ariftote ne leur donne point d’yeux ; (4) Rondeler cf du même fentiment ; felon Hoock & Borelli , les Poiffons à Coquilles ont des yeux, des dents, & la tête en bas ; fem- blables aux Plantes qui tirent leur nourriture du bas de leurs racines ; ils ont de même leurs parties renverfées. La Pourpre a des yeux, felon (c) Columna , ainf que plu- fieurs Coquillages qui ne font pas couverts , tels que l'Our- fin ; les Bivalves , les Peignes , les Tellines, & les Cames {e- lon un autre (4) Auteur , en font privés. p pr: On remarque à toutes les Bivalves une charniere qui lie les deux écailles enfemble ; le ligament qui fait l'articulation & le mouvement de leur ouverture s’apelle en latin Gingli- mum ; rien n'eft plus admirable que leur ftruéture ; leur jeu, & leur variété ; le plus habile ouvrier ne peut joindre fi par- faitement deux piéces , fouvent irrégulieres dans leur con- tour, que le fait un petit Poiffon privé de la vuë. Les Univalves ont une clavicule qui n’eft pas moins fur- prenante, c’eft la fpirale ou la Pyramide de la Coquille, prife vers fon milieu juiqu'à fon fommer. (a) Habere oculos tum cætera Ani- malium om- nia , præter- quam tefta intea, Zb. 5+ Cap. 12. (b) Nam mytuli , of- trea & fimilia dura tefta in- tecta, quod füuis teftis hæ- reant , oculis carent, De Pifcib, tom. 1. lag. 46. (c) De Pur- Pura , p.21, (d) Charleton EXerçit, {a) Pline, Hif£, natur. (b) Singulis annis incre- mentum ejus patet per or- bes quibus to- tidem quot- annos habet tefta intorta cuniculatim in crepidi- nem definir. (c) Privatim autem mate- rià quæ gru- mum promp- tiùs accrefce- re facit in te- ftam firmio- rem , vel faxi cujufdam æx- mulam , eft alter quidam fuccus lapi- deus virali permilftus , quo aquæ tam dulces quam marinæ natu- raliter ac ne- ceflarid ob ve- gerationem ac facilem fo- jutionem la- pidis calcis, fanè omnium longè copio- fiffimi Metalli imbutæ fint. Liller exercit. PAG» 1229 136 LA Concuyriozocrtez, Il PARTIE. Si les Coquillages ont peu de parties extérieures, ils font aufli exemts de plufieurs fonctions qu’on remarque dans les autres Animaux , leur mecanique eft ajuftée à leur nature fta- ble & prefque immobile. Il y a lieu de croire que ces Animaux ont des parties équivalentes au cœur , au foye & à la ratte qu’on dit leur manquer, parcequ'elles font imperceptibles. Ils n’ont point d'os, point de fang & peu de différence dans le fexe, de mê- me que la nature en a donné à tous les autres Animaux qui font plus parfaits. S'ils avoient toutes ces parties internes, ils feroient plus lourds, & ils auroient plus de peine à fe re- muer dans leurs demeures. Les Coquillages fuivant un (+) Ancien, croiflent dans la. pleine Lune , principalement les Pourpres , c’eft-à-dire qu'ils engraiflent ; ils décroiflent avec la Lune , il faut entendre qu'ils font moins gras dans ce temps-là. Quelques Auteurs penfent que ces Animaux croiffent prom- tement ; ils durent les uns plus , les autres moins , les Pour- pres & les Buccins font réputés vivre fix à fept ans. Leurs écailles , par une addition fucceflive & extérieure des parties qui furviennent les unes après les autres , des pores de Animal , s’entaflent peu à peu par couches , ou par apof- tion , de même que les Pierres & les Minéraux. Les nouvel- les parties font apliqueées au corps , fans avoir reçu aucune préparation du corps même auquel elles font jointes. Les (4) couches fe fuccédent les unes aux autres, jufqu’à ce qu'elles foient parvenuës à lépaifleur que le Créateur à deftinée à chaque efpéce. Ces couches font faîtes du même fuc baveux ou de la mê: me humeur dont eft formé l’Animal ; lon croit que les écail. les font d’abord molafles & qu’à l'exemple du Corail , elles fe durciffent dans la fuite , la premiére peau décide des au- tres ; elle fe trouve au-deflus & les envelope toutes. Cette premiere couche s’épaiflit par le moyen des autres qui fe pro- duifent fous elle, le Poiflon travaillant toujours en defios L’opercule ou le couvercle va & vient, & fert à donner de Pair au Poiflon : les Bivalves qui ont deux écailles qui les cou- vrent exactement , ne les ouvrent que pour refpirer & pour fe nourrir. (c) Un Auteur veut que ge foit un fecond fuc qui dur- cifle les Coquilles. Il y à lieu de croire que le Poiffon fe forme avant fa Co- quille LA CoNCHYLI&OLOGIE, II. PARTIE 137 quille, fon humeur vifqueufe fe coagule & ayant formé Le Poiflon, elle lui fert en bavant à étendre, l'une fur l'autre, plufieurs couches de cette matiére, pour en conftruire fa mai- fon ; c’eft ainfi que fa Coquille devient plus forte , pour main tenir {a chair qui eft molafle, & pour le garantir des infultes des autres Poiflons ; cette Coquille le couvre dans les grands froids, aufli-bien que dans le grand chaud , qui fondroit fon humeur gluante & huileufe fi néceflaire à fa confervation. A re que le Poifflon croît , il devient nud ; alors il eft néceflaire pour fe couvrir , qu’il étende fa Coquille. Les Limaçons & les -Univalves faits en fpirales ne peuvent aug- menter que du côté de leur bouche ; les Bivalves au contrai- re, comme les Moules & les Cames , peuvent s'étendre dans tout leur circuit : cette addition de Coquille fe fait de la mê- me maniére que fa premiére formation , & elle eft toujours de moindre épaifleur que l’ancienne Coquille. Nul doute que le Poiflon à mefure qu'il croît, n’augmente fa Coquille, quoi- qu'elle ne fe forme pas avec lui-même, & qu'elle ne foit point un membre de lAnimal. Une humeur douce, un limon gras, l’eau de la mer adou- cie par les pluyes , fervent de nourriture aux Coquillages ; ils la prennent la plüpart par le moyen de leurs pores ainfi que les Plantes. Les uns demeurent enfévelis dans ce limon, d’au- -tres en fortent , & s’élévent pour refpirer fur la furface de l'eau. AR On a remarqué que les Zepas qui font attachés aux rochers fortent de leur place , pour aller chercher l'aliment, & que les Oreilles de mer vont paître dans les beaux jours , furtout pendant la nuit ; les Pourpres mangent de petits Poiflons, elles aiment aufli la chair corrompuë ; les Buccins fortent de l'eau pendant l'été, on les voit paître l'herbe, & au raport de plufeurs Voyageurs, ils montent fur les branches plian- tes des Arbres dans l’Ifle de (4) Caïenne. | a La Rar Peut-être que les autres Coquillages mangent de petits de lIfe de Poiflons & des infeétes marins : il faudroit pour s’en aflurer, Ciere cf ‘ di o 2 terrefire ; & pêcher de ces gros Poiflons qui tiennent le fond des mers & Date les difféquer. au Limagçon fl Æ , ° ° s’accouple dr On a déja remarqué que les Coquillages avoient les par- fandsless ties renverfées & la bouche près de la terre ; ils prennent de cette manicre les alimens par en bas, & leurs excrémens apel- lés papaver , fortent par en haut, Seconde Partie. S (a) Anima- lia , inquit Ariftoteles , alia ftabili fe- de degunt, alia fedem lo- cumque mu- tant , quæ ftabilem fe- dem habent, in aquà dun- taxat degunt, nullius ter- reftrium, {e- des ftabilis eft. Rord. p. 92. (b) Moven- tur purpura, tu:binata , & ch:mæ leves, quas in gy- rum verti in aquâ vidi- mus. Rondel. 107. 2. pag. 2. Moventur etiam omnia turbinata & ferpunt parte dextrà, non ad claviculas, fed in adver- fum, Rond. om. 2.p. 63. {c) In orbem volvi. Pline, bi. natur. fc) Commu- ne quidem habent turbi- nata omnia, quod limbo fnt prædita, quodimmo- do fimilh quo gradiuntur fi- ve repunt: F, Columna in prefatione. {d) Alia fuper terram jacent ob teflæ gra- vitatem ut oftre2 ma- gna. Ford, p, DSi 0/7 La 138 LA ConcHyLrioLoë@iE, IL PARTIE. Les Murex , les Pourpres , les Huïitres & les autres Coquil- lages qui ont des pointes & dés tubercules , ne les ont fans doute que pour garantir leurs ouvertures de laproche des ro- chers. Sils ne changent point d’écailles tous les ans , comme les Ecrevifles , les Crables & les Homarts , c'eft parceque la plüpart de ces Poiflons ne fe meuvent point , qu'ils vivent peu, & que leurs écailles plus épaifles qu'une croûte , ne fe féchent point. Ce feroit une grande queftion à agiter , fi tous les Ani- maux à coquilles ont un mouvement progréflif ou non. (4) Ariftote diftingue lés Poïflons à coquilles qui fe meu- vent , d’avec ceux qui font immobiles : il dit fzliwnt peltines. Les Nérites font réputées avoir le même mouvement ; les Cames , les Pourpres & les T#rbinées (b) tournent en rond dans la mer , elles prennent leur mouvement du côté droit, non du fens de leur entortillement ouclavicule , mais dans un fens contraire. Les Ourfins, felon (c) un Ancien , tournent en rond ; la Patelle & lOreille de mer qui s’attachent aux rochers , s’en féparent & vont paître fur le rivage : la plüpart des Trbi- nées font réputées fe donner (c) du mouvernent, & ferpen- ter ainfi que les Sabots, les Buccins & les Vis. Ee Nautille fait encore remarquer fon mouvement , les Vermifleaux , furtout ceux qui font rouges apellés POrgue , fe logent fur les rochers & fur les Coquilles des Huitres, ils font fortir de leurs tuyaux la partie fupérieure & enfuite ils la retirent. Les Glands de mer , attachés dans les fentes des vaifleaux , ont à peu près le même mouvement que rous les Coquillages qui fonc ouverts par en haut. Les Moules , les Cames , les Peignes, les Tellines & furtout les Bivalves par le moyen d’un membre ou d’une jambe qu’elles font fortir, fendent le fable , s’'allongent & fe donnent quelque mouve- ment; leur trainée dans le fable fait decouvrir leur route, les endroïts qu’elles quittent, & ceux où elles veulent aller ; qui peut mièux anoncer leur mouvement ? Nous avons cependant des Poiflons qu'on peut croire im- mobiles, ce font les gros Poiflons à Coquiiles qui tiennent le fond dés (d) mers apellés Ces. Leur pefanteur fpécifique & leur groffeur confidérable jufqu’à pefer 200 livres, font des preuves certaines de leur ftabilité. Il n’eft pas croyable, à moins d’admertre des eaux aufli violences & aufhi agitées qu’é- La CoNCHYLIOLOGIE, IE PARTIE 130 toïent celles du Deluge, que ces gros Animaux fi chargés de leurs maïfons , puillenc nager & avoir quelque mouvement progrefif. Outre ces gros Poiflons nous avons encore les Hui- tres colées fur les rochers , les Pinnes marines qui enfoncées dans le fable & attachées par leur foye, ne fortent point de leur place ainfi que les Manches de couteau. Les ?holzdes font encore immobiles dans leur fépulcre ou dans leur pierre , que lon rompt en plufieurs morceaux , pour les faire fortir : Les autres Poiflons à coquille vont chercher leur nourriture , mais ces derniers bartent l’eau avec leurs trompes pour faire fuivre à cette nourriture, le mouvement de l’eau & l'attirer à eux. Les Poiflons à Coquilles n'ont d’autres fenfations que celle de chercher (z) de la nourriture. (4) Ariftote leur donne les fens extérieurs de la vûë, de l’odorat, & du goût, mais on ne doit apliquer ce paflage qu'à quelques Coquilla- ges qu'on a remarqué ci-deflus avoir des yeux. Leur goût & leur odorat ne confiftent qu'en ce qu'ils ne mangent rien qu'ils n'aiment, & qu'auparavant ils n'aient fenti. On pour- roit encore leur attribuer la fenfation de l’oüie , puifque ces Poiflons fe retirent lorfqu'ils entendent du bruit , & que pour les pêcher , on garde un profond filence. Tout ceci peut être ris pour une habitude naturelle à ces Animaux , & non pour a fenfation diftinte de l’ouie, du gout & de l’odorat , mais comme leur en tenant lieu. Il eft à préfumer que toutes les taches, les raies, les mar- brures & les beaux compartimens qui fe remarquent fur la robe des Coquilles , proviennent de la tête des Poiflons , ou de la partie inférieure de (c) fa peau : cette partie excéde or- dinairement l’ouverture de fa Coquille & lui fert à porter fon fuc baveux dans toute fa couverture, pour l’épaiflir & l’éten- dre quand il fe trouve trop ferré. Elle revient au colier du Limaçon & elle eft ordinairement différente en couleurs & en raies, de la peau de l’Animal ; on voit cette partie toute percée de cribles, dont les différentes tiflures par leur difpo- fition , caufent la variété des compartimens. À l'égard des intervalles , des taches particuliéres, & des irrégularités qui fe rencontrent fur la robe de la Coquille, il faut concevoir qu'elles fe forment quand le Poiffon fe déplace, qu'il fe repofe en chemin , & qu'il cefle de travailler en hyver & dans le grand chaud; il laifle alors un certain intervalle entre lendroit qu'il a quitté & celui qu'il reprend. Le fuc S ij (a) Efcas (e- qui , odoran- di fcilicer fa- cultare, Plin. bifl. natur. (b) Vifu ,ol- fau , guftu præditæ, (c) In cute enim concha- rum teftaceæ colores præci- puè apparent, non aliunde perfectæ mul- ticolori & variæ, nifi ex variis humo- ribus quibus nutriuntur, 140 LA CoNcyYLioLoctE,Il. PARTIE. baveux ou l'humeur qui produit des bandes, des ftries, des lignes , des points, fuir le contour du Poiflon & forme des taches, des marbrures , des mofaïques & des compartimens en teignant la fuperficie de la Coquille dans tous ces en- droits , ce qui forme des reprifes de matière faciles à remar- quer. Ce pourroit être encore la fluidité de la liqueur , qui fe tranfpofant d’un crible qui doit donner de la couleur rouge, va fe placer vers un autre qui produit du brun & du noir , & qui par fon changement de place, a nuance les couleurs ; ainfi ce feroit au changement de la tiflure des cribles qu’on pour- roit attribuer l’irrégularité , la bizarrerie des compartimens & la marbrure des Coquillages nommés Porcelaines & Veuves. Les Bofles apellées tubercules , les canelures & les pointes qu'on remarque fur la coquille d’un Poiflon, imitent la forme de fon corps fur laquelle elles font pour ainfi dire moulées. On obferve que dans l'endroit du corps, ou le Poïflon a une éminence ou une pointe charnuë , fa Coquille eft vuide en dedans , & forme en dehors une tubercule ou une pointe di- retement opofce. Si le Poiflon fe déplace en tournant, il for- me une autre bofle fur fon écaille en même diftance. Quand fon corps eft canelé , renflé ou creufé , fa Coquille eft de même canelée , renflée ou creufée ; lorfque la canelure eft ex- térieure feulement, & que la partie opofée en dedans eft po- lie , il faut entendre que les canelures du corps de PAnimal s'étant diflipées entiérement pendant qu'il_croifloit , là matié- re qui fert à former la Coquille a rempli les canelures en de- dans , excepté les bords de la furface intérieure , lefquels re- ftent toujours canelés. Les circonvolutions ou fpirales, & la forme fpherique des Coquilles partent de la même caufe. Comme le Poiflon fe meut doucement & toujours en-tournant autour de lui-même, il décrit des lignes, des fpirales & des bandes circulaires. 11 eft aifé de voir que ces lignes font toutes décrites fur des cer- cles ou fur des ellipfes. La forme ronde & tournée en poires , felon quelques na- turaliftes ,a été donnée aux Coquillages, comme la plus con- venable à leur nature. Ils n’ont, comme on le fçait , ni pieds, ni nageoires. Les rides du dedans font faites pour les empé- cher de fortir de leurs Coquilles au premier effort qu'ils font, ou au moindre obftacle qu'ils rencontrent en leur chemin. LA CoNcHYLIOLOGIE, IT. PARTIE. 141 Cette forme peut encore venir de ce que leurs extrémi- tés brifées & ufées par un égal & continuel choc, fe rédui- fent en forme ronde ; l’agitation des flots de la mer & leur frotement continuel, l’un contre l’autre , pourroit y contri- buer, de même qu’il arrive aux galets que la mer roule fur la grève. Il eft auf difficile de découvrir la caufe immédiate des: belles couleurs des Coquilles, que de celles des fleurs. La di- verfité des eaux , & des humeurs dont fe nourriflent lés Poiflons caufe à ce que l'on croit les différentes couleurs donc ils font embellis. Les eaux chaudes forment la couleur: blanche , ce qui fe prouve par l’écume ; la couleur fauve pro- vient des eaux froides. Les couleurs dépendent encore des exhalaïfons & des efprits des Minéraux ; ceux du Vitriol, de lAlun, du fel Ammoniac fe communiquent facilement aux eaux , l’ardeur du Soleil, la fanté du Poïiflon, fon âge & les différens pays où il fe nourrit , tout cela joint enfemble aug- mente , affoiblit & varie leurs couleurs à l'infini. Nous avons l'expérience des Huitres que l’on pêche à Diep- pe & au Havre de Grace ; ces Huitres ont une robe fort com- mune, & ne produifent aucune Perle à caufe de la différence des eaux, de la diminution de l’ardeur du Soleil , & de la qua- lité des Huitres qui font excellentes à manger ; celles que l’on pêche en Amérique & en Perfe font au contraire nacrées & renfermentprefque, toutes de belles Perles, leur chair n’eft pas: bonne à manger & iés Côtes de la mer font très mal faines ; ce qui à fait dire à Pline que la naïflance des Perles cft duë à la maladie des Huitres. Un:{4) Moderne dit que les couleurs fe forment dans les: Animaux par leurs vaifleaux excréroires, ainfi que dans l’hom- me par des glandes-& des vifcéres , par lefquelles fe féparent certaines liqueurs qui ont des couleurs particuliéres. Le foie donne le fiel qui eft verd'; la ratte la bile qui eft noirître , les veines & les artéres , le fang qui eft rouge; les vaifleaux f2- livaires une humeur crafle & blanche & le chyle qui eft blanc, ainfi du refte; comment apliquer ce fiflème aux Coquillages qui n’ont point de cœur, de foie , de ratte , ni de fang ? Il faut concevoir que lAuteur de la nature a difpofé les glandes excrétoires de ces Animaux, de maniére qu'ils puif- fént former leur Coquille avec telle ou telle couleur , c’eft-à- direavec cette bave vifqueufe teinte d’une couleur conforme aux S ii (a) Hifloire” naturclle de Univers, par Colonne, tom. 4,P. 174: (a) M. de Reaumur , Me- .motres de l 4- cadém. année 2709. p. 380. 7 fuivantes. colorées di s cienne Coquille ; 4 42 La CoNcayLioLociE, IL PARTIr. glandes & aux vifcéres d'où elle fort, il réfulteroit de-là que Ja difpofition des couleurs , dépendroit abfolument de celle des cribles par où pañle l'humeur vifqueufe qui forme la Co- quille de l'animal. La varicté des couleurs & des raies peut encore venir de la peau de PAnimal, laquelle eft différemment percée en plu- fieurs endroits, ou compofée de différens cribles, dont les uns Jaiflent pañler certaines parties qui varient en figure & en natu- re, d'avec celles qui paflent par les autres cribles & qui fer- ment le pañlage à ea Il s’agit préfentement de fçavoir , comment ces liqueurs Re , peuvent trouver pañlage & s'impii- mer fur la robe des Coquilles. Le (2) fçavant Académicien, dont on a déja raporté le fentiment fur la formation des Co- quilles , dit » que c’eft une fuite néceflaire de la maniere dont » croît la Coquille du Limaçon , que tout le contour de la Co- » quille foit formé par fon colier, parceqw’il eff la partie ia plus » proche de la tête, & que par conféquent pour peu que lA- » nimal croifle , il cefle ce colier d’être découvert par l’an- ; c'eft donc toujours à lui à letendre , & » on peut le regarder comme louvrier de tout le contour de 5 la Coquille ; ainfi il fuffira que ce colier foit compofé de » différens cribles pour former une Coquille de différente cou- » leur. S'il y a fur la Coquille trois ou quatre raies différen- tes en largeur & en couleur, il y aura autant de cribles fur le colier du Limaçon en même proportion & propres à laifler pañler des parties noires, brunes , blanches , rougeñtres ou citron. Pour preuve que les raies différentes viennent des cribles différens du colier, » il remarque que lorfqu'on a depouillé sun Limaçon d’une partie de fa Coquille , tout le refte du » corps paroît d'une couleur affez blanche , au colier près, dont # le blanc tire un peu fur le jaune, & qui outre cela eft mar- 5 qué d'un nombre de raies ou taches noires ou brunes, égal » à celui des raïes de la Coquille pofées dans le même fens: » il raporte plus bas, pour prouver que les taches du colier s font la fonction de cribles différens de ceux du refte du # colier, l'expérience d’une partie de Coquille rompuë que le s Limaçon a réparée. La Coquille qui croît fur le colier, vis- »a-vis les raies brunes ou noires , eft elle-même noire ou # brune ; celle qui fe forme entre ces raies eft blanche ou LA CONCHYLIOLOGIE, IT PARTIE 143 citron, &c. Ici ce n’eft point l’Auteur qui parle, la nature en: fait tous les frais. Les couleurs ne pañlent pas les premiéres couches des Co- quilles , & les derniéres font toutes blanches. Les petites ex- croiflances ou reprifes de matiére qui fe voient fur leurs robes, marquent les accroiflemens de l’Animal en différens temps. EE le Poiflon eff. pris vivant , les couleurs des Coquil- les fonc plus belles ; elles font alors exemtes des vers qui les attaquent fürement lorfqu’élles ont été prifes après la mort de l’Animal, Ces couleurs font plus vives que celles des Plan- tes, on fçait que l’humide eft plus propre à entretenir la vie- que le fec , l'eau même y eft plus convenable que la terre. On remarque qu'un genre de Coquillages, ne change point- de couleur , quand il eft déterminé naturellement au blanc, au brun ou au rouge ; ce changement n'arrive que lorfque le Poiflon a été malade, comme l’on vient de dire en parlant des Huitres du golfe Perfique, ou que différens fels ou ex- halaïfons: font portés en même temps dans la même ma. trice, Un (2) Auteur prétend qu'on voit rarement la couleur bleuë parmi toutes les belles nuances qui décorent les Coquilles. l'a connu par expérience quun morceau de foye bleuë, une plume d'une très-belle couleur bleuë , une quantité de couleur d'Inde , mifes dans du fel de nitre , du jus d'orange, du vinaigre & de l'urine perdent leur couleur bleuë. €es maticres , félon lui , analogues ou correfpondantes aux fels corrofifs de la-mêr, détruifent l'humeur qui peut occafion- ner la couleur bleuë ; à la vérité elle fe trouve rarement dans (a) Inter co- lores quibus diverfimodè cocleæ pin- guntur , non apparet color cœruleus, 20- anni recrect. mentis € ocu= Li, p, 263. lé mêlange des belles couleurs que nous remarquons fur les. Coquilles. On pourroit raporter contre ce fentiment l'exemple de la (ë) Dorade & de plufeurs efpèces de Glaucus , de Chromis & d’'Ortiés de mer qui ont le dos bleu doré. Ces Poiflons fe nourriflent tous dans la même eau ; ainfi les fels qui peuvent détruire la couleur bleuë des Coquilles , devroient aufli dé- truire celle de ces Poiflons. Les Coquillages qui vivent fous le fable ou dans la bouë, pourroient s’apeller Coquillages à tuyaux , parcequ'ils ont un: ou deux tuyaux charnus plus ou moins longs, felon que ces (b) Dorfum : ex cœruleo nigrefcir, la- tera argentea funt , venter Jlaeo colore:’- Rozd. de Pif-- cibus. p,116#; Animaux.s’enfoncent plus ou moins dans le fable. C’eft par: 144 LA ConcuyLrioLociE,Il. PARTIE. ce moyen -qu'ils fe confervent une communication libre avec l'eau qui eft au-deflus d’eux. Les gros Poiflons à coquilles font la plüpart attachés les uns aux autres, tantôt fur des pierres, tantôt fur des cail- loux, fouvent au fable même ; une gluë qui fort de leur corps fait toutes ces liaifons ; d’autres ont de grofes pattes pour fe cramponner fur les mêmes objets. Il y en à qui fe fervent de leurs langues, pointuës & tranchantes, pour s’enfoncer dans Ja vafe & dans le fable; c’eft par ce moyen que ces Animaux refiftent à la violence des flots de la mer, CHAPITRE . LA CONcHyLroLociE,ll. PARTIE 145 GRAS TRUE ARE RUE TRUE STARS TRUE TRUE RUE TRS Gb Gr Ce D Dr Gen QC O0 D Gr DOG Be Be Cd SENS AD AD NA CEAPFPPITRE QUATRIENFE. De quelle maniére [è forment les Coquillages des Fleu- ves , des Riviéres , des Lacs , des Etangs, des Marais © des Canaux. Les M A (4) mer, par la qualité & la force de fes eaux four- nit infiniment plus de Coquillages & plus grands & plus beaux , que tous les fleuves , les riviéres & les lacs pris en- femble. Ces Coquillages d’eau-douce , moins épais & moins variés dans leurs genres & dans leurs efpéces , n’ont ordinai- rement que deux cornes , au lieu qu'on en voit quatre dans les Coquillages de mer & dans ceux de terre. Les Auteurs ont fort peu parlé des Coquillages d’eau- douce, ils fe font contentés de dire qu’il y avoit des Moules, des Tellines & quelques Limaçons. Un (4) feul a plus étendu leurs genres en parlant des fluviatiles qui fe voient dans fon païs. Que ne trouve-t-on point quand on confulte la nature > différentes recherches faites fur les eaux, plufieurs pêches ont fait découvrir de nouveaux genres, comme des Vis, des Sa- bots, des Conques fphériques , des Patelles & des Peignes dans la Clafle des Bivalves. On comprend touresdes efpéces de Coquillages d'eau-douce fous le nom de Coclez fluviatiles , il n'importe qu'ils fe trouvent dans les fleuves , dans les riviéres , dans les lacs, dans les étangs, dans les marais, & dans les canaux. Il ne faut pas confondre parmi les Coquillages fluviatiles , ceux que l’on pêche dans les lacs & les maraïs d’eau fallée, qui font regardés comme des Coquillages marins ou mariti- mes étant dans le voifinage de la mer ; les Auteurs apellent ces derniers Coquillages , Conchæ flagni magni, Lacuffres , Pa- lnffres ; il ne s’agit dans ce Chapitre que des Coquillages d’eau- douce. Les fleuves & beaucoup de ruifléeaux engendrent de pe- Seconde Partie. T (a) Longè plura & ma- jora in mari quam in flu- viis , vel lacu- bus gignun- tur oftraco- derma , cujus rei caufam fæpèaliàs ma- rinæ aquæ vi attribuimus, Rondelet. (b) Hiftoria Animalium Angliæ, Li= fier. (2) Rondeler, de Pifcibus, P. 214 {b) Medio Septembris eas in coitu deprehendi. Etfier de Co- clers fluviat:- dibus. Anglie, ?- 138. 146 LA Conwcuvtiorocte,ll. PARTIr tits (#) Coquillages femblables à ceux de terre; ils ont coms me eux des cornes plus courtes à la vérité, maïs plus larges en forme de nageoires ; leur Coquille eft plus longue finiflant en pointe à la maniére des Vis. Il y en a quelques-unes de plus aplaties avec des pointes, ce qui les pourroit faire nommer fluviatiles épineufes. Quoique l’on trouve dans les grands fleuves , dans les rivic- res & dans les lacs , des Coquillages femblables à ceux de la mer, on ne peut raportér leur origine au Sel & au Nitre; tout le monde fçait que les eaux douces en font exemtes; elles font cependant remplies de quelques parties falines propres à la végétation, ainfi qu'à la fermentation. Nous ne répéterons point ici que c’eft une erreur de croire que tous ces Poiflons à coquilles fe forment du propre gré de la nature, ou d’une matiére corrompuë , ( opinions fuffifamment combattuës dans le Chapitre précédent ) on ne peut attribuer l'origine des Coquillages fluviatiles, qu’à leur propre efpéce qui {fe multiplie. Les uns s’'acouplent & font des petits tout vivans , on les apelle Y'ivipares, les autres pondent des œufs & font nommés pour cet effet Ovipures , d’autres enfin font des glaires baveu- {es , ainfi que les autres Poiflons. De ces glaires fecondées par humeur prolifique que le mâle y répand, & échauffées par . lardeur du Soleil , il en fort des œufs qui éclofent dans la fuite. Les Limaçons d’eau-douce font réputés Vivipares par Ploot & par Lifter. On croit les Buccins amphybies, les Pa_ telles ou Lepas ont été vûës acouplées à la fin du mois de Septembre ; les Conques fphériques font des œufs , ou bien jet- tent une femence qui s'attache aux herbes & qui eft fembla- ble à celles des Grenotüilles. Lifter (4) a obfervé fur les côtes d'Angleterre les Cornes d'Ammon dans le coït versle milieu du mois de Seprembre;elles ont cela de fingulier qu’elles fortent & fe montrent dans l’eau hors de leurs Coquilles ; elles jettent de plus par leur falive une humeur qui teint en vermillon. On trouve une efpéce de Cornes d'Ammon au fond de la riviére des Gobelins. Il eft à préfumer , que les Vis, les Sabots , les Nérites & tous les genres qu’on pourra découvrir font de même: confor- més comme les autres Coquillages, ils ont toutes les parties néceflaires à produire leurs femblables, Quelques-uns font um- biliqués, les autres ne le font pas. LA CoNCHYLIOLOGIE, II. PART:E. 147 - Les Moules d’étang fe produifent d’elles-mêmes indépen- damment de lacouplement d’un autre Animal de leur efpé- ce, à la différence des autres me Leur femence £e répand fur les œufs à la fortie de l'ovaire. Ces œufs fe ren- dent dans l'anus & éclofent au Printemps. Les Cames, les Tellines & les Peignes de riviére n’excé- dent pas la grandeur d’une fève. Elles ont ordinairement le dos, ou le talon boflu , & leur couleur tire fur le blanc, quel- ques-unes fur le fauve ; on en voit qui font bariolées , leur con- fiftence eft des plus minces & des plus fragiles. La Moule de riviére, beaucoup plus petite que celle d'é- tang , étant couchée fur le plat de fa Coquille en fort en for- me de langue pour creufer le fable fous elle : on la voit s’a- puyer fur fon extrémité pour attirer fa Coquille & fe trainer ainfi dans une efpéce de rénure qu’elle forme elle-même dans le fable, & dont on a donné la figure dans les Mémoires de l'Académie (4) des Sciences. L’Auteur du Mémoire ne fe con- («) Année tente pas de les faire marcher , il les fait voltiger fur la fu- 1796-p: 60. perficie de l’eau. On ne doute point du mouvement pese {if des Moules pour fe rencontrer & fraier, quoique bien des gens les croient androgines. Elles ont une fingularité dans leur marche, c’eft d'avancer par la partie la plus courte de leur Co- quille , & non par la pointuë , qui étant mince & tranchante feroit plus propre à fendre la terre. Leur ftruéture intérieure & extérieure ne laïfle pas d'é- tre différente de celle des Coquillages de mer. L’articulation des Moules de riviére fe fait par le moien d’un ligament co. riafle à reflort , qui fe voit en dehors , au lieu que les Mou- les de mer ont ce ligament en dedans , les Huitres ont cette articulation renfermée dans le creux du talon qui eft entre les deux Coquilles. Tous ces ligamens qui s’allongent ne vont point jufqu’à la pointe du talon , ils laïflent un certain efpa- . ce pour donner la liberté aux Coquilles de s'ouvrir. Deux gros ligamens fitués fur leur dos fe racourciflent, & fervent à les fermer, & étant mouillés ils fe joignent à la membra- ne qui borde le tranchant des Coquilles , de maniére à ne pas laifler échaper l'eau néceflaire à la nourriture de la Mou- le. Elles font fortir un tuyau en forme de langue qu’elles trai- nent de tous côtés pour chercher un point d’apui, ou pour re- muer le fable & s’en couvrir. Ti {4) Mali fuc- ei, quo fit ut À 11S cop10- ùs vefcuntur in febres in- Cidant, Rod. de fav.p.214. 148 LA CoNcHYLIOLOGIE, Il. PARTIE. Les mufcles circulaires de l’inteftin font en aflez grand nom- bre & par paquets, ils contiennent les excrémens. Outre ces inceftins , les Moules ont une efpéce de rète , des poumons ,un cœur, un foye, un anus, deux réfervoirs d’eau, qui fe communi- quent par deux canaux de chaque côté du ventre, deux ovaires. & deux veficules feminales. Elles ont encore une grofle glande pleine de lait qui fort par les petits trous de la glande ,em- braflée par une membrane mufculeufe qui devient dure & ri- dée , quand le Poiflon rentre dans fa coquille. Huit mufcles atrachent la Moule intérieurement à fes deux Coquilles. On ne peut douter que leur accroiflement ne fe fafle de la même maniére que celui des Coquillages de mer ; lorfque la mem. brane mince qui retient les extrémités des ligamens, croît & s'étend vers les bords de la Coquille , les ligamens changent de place & avancent avec cette membrane, & cela infenfible- ment & par degrés. Les différens étages d’accroiflement qui la forment rendent fa Coquille raboteufe & fervent à la con- ferver à mefure qu'elle croît. Les fluviatiles mangent de petits Poiflons & plufieurs vont paître. Les Moules vivent d’eau & dans leur trainée mangent du fray de Poiflons. Il y a tout lieu de croire que les autres Coquillages vivent de la même maniére. On ne peut guére attribuer d’autre fenfarion à ces Coquil- lages que celle de l'ouïe. Il feroit inutile de répéter ici ce qui a été dit dans le Chapitre précédent à ce fujer. Il y a tant de conformité entre les Coquillages marins , ceux de: terre, & ceux des riviéres , qu’on peut apliquer à ces derniers. prefque tout ce qui a été dit des premiers. Les compartimens des fluviatiles ne font point comparables à ceux des Coquillages de mer , leur couleur & leurs raiu- res font également légéres. On trouve cependant des Lima- çons jaunes raiez, quelques-uns de couleur d'Agathe avec quel- que compartiment ; les Nérites de la riviére de Seine forment un beau réfeau , on en voit quelques-unes de rouges , d’autres verdâtres , on trouve auf des petits Buccins rouges , beaucoup- de bruns & quelques-uns verds. La foiblefle de leur couleur vient du défaut de parties; falines & nitreufes , ce qui rend ces Coquillages mal-fains, peu propres à manger, furtout les: Moules , dont la chair eft dure & indigefte (7). Un Auteur veut même qu’elles donnent la fiévre. LA CoNCHYLIOLOGIE, II. PARTIE. 149 Il y en a qui ont des fpirales, des canelures , des boffes, des pointes , des tubercules , maïs en petit nombre ; les Vis forment plufeurs tours, quelques-unes font à étages avec de petites pointes. Le Buccin apellé Baccinum fluviatile eft la plus belle Coquille d’eau-douce que nous aions, elle eft extré- mement mince, aiant trois étages de même que la thiare, garnis de pointes peu élevées. Sa couleur qui eft commune ne répond nullement à la fingularité de fa figure. Toutes ces marques ne femblent point avoir d’autres principes que ceux qui ont été établis dans le Chapitre précédent en parlant des Coquillages de mer. JUAN SEAT, Ti (a) Ex his eftis aliquor offe efle ma- inas. Lifter bifr. feu Syno- pis præfat. pag. $. (b) Aquarum certè moles quo ampliès quam telluris patet.Deaqua- tilibus. Epif. Zuncup. p. 3. (c) Ova pa- riunt quibus incubantes aliquando re- periuntur maïo menfe, Gefner. 291. de aquat. {c) Lifêcr de Coclers fl. Ang. {c) Soli co- eunt quod eo- rum fous de utroque fexu æquè païticipant & fantandrogy- na , wviciflim enim agunc & patiuntur, immittunt fi- mul & reci- piunt, Raï. 12 cataloge Plant, Cazta- brige 150 La CowcayLzioLocis,lIl. PARTIE. ets, 5, & 2 RCE LYELTS CHAPITRE CINOUIEME De quelle maniére Je forment les Coquillages de terre. UOIQUE la terre foit moins propre à former des Co- quillages que la mer , les Coquillages terreftres , fui- vant un (+) Naturalifte , égalent ceux de la mer, s'ils ne les furpañlent. Il met pour le prouver la PERTE des Limaçons & les petits Buccins marins parmi les terreftres, de maniére qu'il y a plus des trois quarts de ces Han qui font marins, & il en convient lui-même. (4) Gefner eft d’un fentiment en- tiérement opofe. On connoit de deux fortes de Coquillages de terre , les Coquillages vivans & les morts. Les Coquillages vivans font trous les Animaux à coquille qui fe trouvent dans la terre. Ces Animaux vivans fe fubdivifent en ceux qui font cou- verts. d’écailles , & en ceux qui font nuds.. Nous connoïflons cinq genres de ceux qui font couverts de Coquilles, les Limaçons, les Buccins, les Conques fphériques, les Vis & les Zepas. On voit les Limaçons s’acoupler pendant les mois de Mai & de Juin ; l’acouplement ne les empêche point de marcher, leurs œufs qu'on trouve en fouillant la terre prouvent fuffi- famment qu'ils font ovipares. J'ai trouvé des amas confidéra- bles de ces œufs, en faifant fouiller des terres : ils font tout blancs , de forme fphérique & couverts d’une membrane mol- le. Plufieurs (c) Auteurs regardent les Limaçons comme an- drogynes, ou hermaphrodites ,ils croient aufli qu’ils couvent leurs œufs. Le Limaçon né avec une petite Coquille d’un tour tout au plus, étend lorfqu'il groflit , les tours de fa maifon jufqw'à trois ou quatre fpirales , par le moyen d’une humeur baveu- fe qui fort continuellement de fon corps ; c’eft cette même humeur qui facilite fa marche. LA CoNcHYL'OLOGtTE, IT. PARTIE. Sr Les Buccins font apellés Ovipares par plufieurs (4) Phyficiens, ils s’acouplent à la fin du mois de Mars, on ne voit cepen- dant aucune différence de fèxe, celui des deux qui eft pofé fur l’autre dans le coït eft remarqué le plus grand; les œufs en perpétuent l’éfpéce, & il y a tout lieu de croire que leurs Coquilles fe forment & croiflent de la même maniére que cellés des Limaçons dont on a parlé dans le troifiéme Cha- pitre. Les Conques fphériques ont une forme enflée dans le mi- lieu , avec une bouche évafée, c'eft en quoi confifte toute leur différence. Les Vis ne fe diftinguent des Buccins que par leur figure pointuë & leur bouche aplatie & tournée en deflous de droit à gauche : tous ces Animaux fe raportent au Limaçon tant pour les parties extérieures que pour les intérieures. A l'égard des Zepas je n’en ai point trouvé de vivans , & c’eft fur lerémoïignage de Fabius Columna que j'en ai rapor- té la figure. Les Animaux vivans qui font nuds fe réduifent à la feule Limace qui a plufieurs efpéces. Ces Animaux font hermaphrodites & font de la nature des Eimaçons, ils s’'acouplent & font des œufs tout bleus & gros comme des grains de poivre, que les Limaces ont grand foin de cacher en terre. Ces œufs n’éclofent que fept à huit mois après le coït. On trouvera plufieurs efpeces de Limaces dans: la 32e planche qui repréfente les Coquillages vivans. Les Coquillages morts font ceux qui n’offrent plus que les. f£pulcres ou les couvertures des Animaux qui y ont exifté & qui ont péri faute d’eau , tels font tous les Coquillages fof- files. On a déja vû ci-deflus que Îles Coquillages foffiles font ainfi apellés, parcequ'ils fe trouvent dans les fouilles de la terre, ce font de vrais Coquillages de mer qui ont fervi de demeu- res & de couvertures à des Poiflons marins , ces Coquillages par fucceflion de temps fe font convertis en pierres; les fucs la- pidifiques de la terre , les mêmes qui forment les pierres , ont produit ces changemens. On diftingue de cinq fortes de Coquillages foffiles, 10. ceux qui ont confervé leur poli. 2°. Ceux qui l'ont perdu & qui font entiérement calcinés. 3°. Les Coquillages pétrifiés. 4°. Ceux qui ont imprime leurs figures fur le limon ou fur la pierre, (a) Lifler , Aldrovandus: {a) Conchi- ces lapides qui quamdam fi: militudinem cum conchis marinis ha- benr, Liffer. bif£. [eu Syno- plis. Ub. 3. pl. 446. (b) Ariflote, Strabon , Llu- tarque. 152 LA Coxcyriorocte,Il. ParTre. 5°. Les Coquillages qui ont moulé leurs images feulement & {ont entiérement péris. Les deux dernieres efpéces font détruites totalement ; aux unes il n’y a plus que l'empreinte ou la figure de la Coquille périe, imprimée fur le limon , la marne ou la pierre tendre, qui fe font durcies depuis , telles fonc les empreintes des Pei- gnes , des Moules, des Tellines, des Buccins & des Vis. On ne trouve aux autres fofliles que le noiau du moule qu'a for- mé. la Coquille qui eft périe par fucceflion des temps, ce qu’on remarque dans les Cornes d’Ammon , dans les Cames , dans les cœurs de Bœuf & autres. On apelle ces Moules ou portraits du nom latin de la (2) Coquille qu'ils repréfentent , en terminant ce nom latin en 165 5 ceux qui repréfentent un Ourfin dont le nom latin cft Echinus , font nommés Echinites , un cœur de Bœuf Bucardi- tes , un Buccin Pzccinites , un Peigne Peffinites , on en trou- vera d’autres genres dans la fuite, Il ya des Foffiles qui {e font confervés dans leur entier , & qui ne tiennent prefque rien de la Pierre. Les Coquillages dont la figure ne trouve rien de femblable dans ceux de la mer, comme les Cornes d’Ammon & autres, ne font pas moins des Fofliles. Deux dificulrés fe préfentent dans la maniére dont ces Co- quillages fofliles fe font formés , la premiére eft leur forma- tion primitive qui eft la même chofe que leur origine ; elle n'eft fürement dûëé qu'à la mer, l’on en a parlé fuffifamment dans le troifiéme Chapitre de cette partie qui traite de la for- Mation des Coquillages de mer. La feconde difficulté roule fur la manicre dont JesiGoe ae de mer parvenus dans les entrailles de la terre, {e ont pétrifiés, c’eft pour ainfi dire leur feconde formation qi ce qui leur a fait donner le nom de Fofiles. Le fiflème de ces Coquillages eft un des plus intéreflans de la Phyfique; il a toujours exercé & exerce encore nos meil- leurs Phyficiens. Ce fiffême roule fur trois points eflentiels ; le premier regarde leur origine ; le fecond, le chemin qu'ont tenu ces Coquillages pour fe rendre de la mer dans tous les endroits de la terre où l'on les trouve aujourd’hui , on rend compte dans le troifiéme point de la maniére dont ces mêmes Coquillages fe font pétrifiés. Les anciens {4) Philofophes attribuoient origine des Coquil- lages La CoNcHYLioLoGiE,ll. PARTIE. I ê 3 lages fofiles au changement des lieux & des mers, de forte que ce qui eft terre aujourd’hui étoit eau autrefois. Ifidore & Tertullien l'ont raporté au déluge ; Olympiodorus qui à tra- duit Ariftote, s'éléve contre ce fentiment ; il dit que les vents impétueux ont porté les Coquillages de mer jufqu'au fonimet des plus hautes montagnes. Jean (+) Goropius Becanus admet une puiflance générative qui donne la forme de toutes chofes autant que la matiére en eft fufceptible. Il s’engendre , felon(/) Aldrovandus, des Coquilles dans les montagnes, dans les fouterrains & dans les mines , quand il fe rencontre dans ces endroits un Nitre pareil à celui de Ja mer; des matiéres fulphureufes y font encore très-propres , tel- les qu'on en trouve dans les mines & dans l'Egypte proche du (c) Nil , dont les eaux font toutes chargées de Nitre. Plufieurs (d) Philofophes ont prérendu que les Coquillages foffiles étoient des Coquilles imitées, des jeux de la Nature & des effets du hazard. La Nature, felon eux , et par tout la même ; elle contient fur terre , comme fur mer, les fémen- ces des mêmes chofes. La terre eft donc fufhifante pour pro- duire par fes fels, ces fortes de Coquillages fans le fecours de la mer, & fans avoir recours au déluge. Tous les Coquillages que nous poflédons ne fe forment pas dans la mer 5 il croît , felon (e) Bonanni, dans les montagnes & dans les mines des pierres de même genre, de même ef- pece & de même figure que les Coquilies de mer , c’eft-à-dire imitées & qui ne renferment aucun Animal. Lifter (f) eft du fentiment que les Coquillages foffiles ne font que des reflémblances & de pures pierres que la terre a produit & auxquelles elle à donné cette forme. Son opinion va fi loin qu’elle s’étend fur tout ce que l’on trouve en terre, urnes, armes de pierre, Pierres magiques, Talifmans, & AR roit bien aller jufqu'aux Médailles & aux Monnoyes fabri- quées. Les raifons que ce Naturalifte aporte font, 1°. la différen- ce qu'il y a entre la figure des Coquilles de mer, & celle des Foffles. 2°. L’énorme grandeur de quelques Coquillages fof- files de la claffe des Bivalves, fi opofée à la forme ordinaire des Coquilles de mer. 3°. I n’y à felon lui que deux fucs la- pidifiques , le fuc vitriolique & celui de chaux ; le victriolique change toutes chofes en fa nature ; on n’a jamais vû chan- ger des Coquilles terreftres imbuës de tous côtés de fuc de Seconde Partie, V 2 (a) Atque in univer{um flatuo vim unamquam- que formatri- cem » tantunm: ubiquè pro- ducere quan- tum materia capere poteit. pag. 113. (b) Non eft igitur mirum ceftas in mon- cibus fummis inveniri, in quibus falfa- go aliqua eft marinæ {alfa- gini compar. pag. 1245. de leffacers. (c) Idcirco fortailis Ægy- ptus teftaceo- rum fertilis regio eft, quia aquis Nili nitrofis imbuta , ma- gnam nitri copiam fub- miniftrat, Al- drov. p. 241. (d) Aldrovan- dus ; Raït, Bonnannt , Lifter. Rerum vi- ventium f- mulacra à na- tura edita & efida. (e)Quos la- pides intrin- feca virtute auétos, quam eis naturæ conditor im- pertivit qua- fi ludens in orbe terra- rum. Recreat, mentis © ocu- li. c. 8.p. 52. (f} Univer{os cochlitas tam folidos quam cruftaceos ex pura & mera lapidea mate- ria concretos cfle. p. 100, pref. cochlita- rum Anglie, (a) Ingenio- fè excogita- tam fentinis alicujus vim plafticam vel ridendum lu- fum naturx. 154 LA ConcuyriorocteE,ll. PARTI:E. chaux, foit pour la matiére , foit pour l’épaifleur & le poids. On feroit voir fur le premier article, des fofliles parfaite- ment femblables aux Coquillages de mer pour la forme , la figure , le genre & l’efpéce; il n'y a de difference entr'eux que Pémail & la couleur naturelle que les Foffiles ont perdu dans la terre. 2°. Nous ne connoïffons pas tous les Poiflons à co- quilles , furtout les gros qui tiennent le fond des mers, & il eft à préfumer que cette groffeur énorme dont parle Lifter, eft ordinaire à ces gros Poïflons que le déluge à répandus par- tout ; quant au fuc de chaux qui n’a rien changé aux Coquil- lages qu'on lui a préfentés, il faut croire que les chofes fe pañlent tout autrement dans les entrailles de la terre, ou bien que .le fuc vitriolique aiant corrode les Coquillages, ils font péris entiérement & qu’on ne trouve que ceux qui étoient voifins d’un fuc de chaux ou d’un autre fuc moins corrofif que le vitriolique. Si certains Philofophes qui donnent tout au hazard , confi- déroient attentivement des objets aufli réguliers que le fonc les Coquillages, s'ils examinoient la multitude des lignes , la régularité des compartimens , la précifion des contours , l’af- fortiment des couleurs , la variété dans les formes, la char- niére & l’emboiture des Bivalves , la place du tendon ou nerf qui attachoït le Poiflon à fa coquille , le lieu qui marque dans Pintérieur d’une Huitre ou le Poiffon étoit aflis, la répétition à l’infini des mêmes chofes, ils verroient fans doute que rien ne fent le (4) hazard , ils feroient forcés d’avouër que des mefures fi juftes & des proportions fi bien gardées indiquent plutôt l'attention que le jeu de la Nature. C’eft une unifor- mite réguliére répétée dans la mécanique de chaque efpé- ce de Coquillages. La vertu générative ne peut former en térre des Coquillages , parceque ce font les Poifons de la mer qui forment eux-mêmes leurs Coquilles , comment la terre pourroit-elle les produire , elle qui ne peut former un Lima- çon fans femence & fans œuf. Si la terre produifoit ces Co- quilles , elle produiroit auffi les Poiflons qui y font logés & lon trouve toujours ces Coquillages vuides. Nous avons l’e- xemple du Limaçon qui augmente fa maifon & en forme pref- que une nouvelle. J'ai fouvent caflé un morceau de la coquille d'un de ces Animaux , & l’aiant enfermé dans une boëte pendant: la nuit, la cicatrice s’eft trouvée fermée le lendemain matin ; c'eft une humeur gluante & baveufe qui opére & forme fa. LA CoNCuYLioLoGiE, II. PARTI:E. 155. Coquille. Les Crables & les Ecrevifles lorfqu’elles perdént une de leurs pattes , en rétabliflent de nouvelles qui font toujours plus courtes que les premiéres. Les Oifeaux forment eux-mêmes leurs plumes ,les Animaux cerreftres leurs poils , ils naïflent , comme l’on {çait, prefque tout nuds , & la nature ne leur a pas refufé les moyens de fe couvrir ; il eft donc certain que les Poiflons aportent comme eux en naiflant, la caufe immédiate de leurs Coquilles 5 ils en font eux-mêmes les fabricateurs. On objece que les Coquillages foffilés ne font pas marins & que ce font des Animaux terreftres. Si les Coquillages foffiles font des Animaux terreftres , com- ment fe peut-il faire qu’ils foient détruits au point qu'il ne s’en préfente aucuns de vivans aujourd’hui ? À en juger par la pro- digieufe quantité que l’on trouve de Coquillages répandus dans toute la terre, ils devroient être en grand nombre ; la terre n'eft donc point leur élement, & nous lifons dans la (4) Ge- néfe que Dieu dit à l’eau de produire des Poiflons & non à la terre. Une autre preuve que tous ces Coquillages font ma- rins, c’eft qu'on en tire un fel marin pareil à celui que Pon tire des autres Coquillages de mer. Ils ont le même goût , la même odeur. Peut-on dire que la terre ait formé autrefois ces Animaux & qu’elle ceffe aujourd'hui de les produire ? La Nature trop invariable dans fes opérations fait rejetter un tel fentiment. Les fofiles & les autres pétrifications qui n’ont point renfer- mé d’Animaux pourroient plutôt s’attribuer à la terre. C’eft plutôt ici une méramorphofe qu’une nouvelle production. Nous trouvons donc des Coquillages bien exprimés, tant dans la Pier- re dure que dans la tendre, parceque de véritables Coquilles fe font trouvées dans la terre avant qu’elle fût convertie en Pier- re, & elles ont donné leur configuration à cetteterre, ou au fable qui les touchoïent, foit en s’incorporant avec la Pierre, foit en fe détruifant elles-mêmes dans ce changement. Les unes font adhérentes à la Pierre, les autres fe détachent facilement de la concrétion pierreufe ; il y a toujours un petit efpace vuide entre ces Coquilles & la mafle de Pierre, & l'on en voit dont la Co- quille trop chargée par les objets voifins, s’eft aplatie en fe pétrifiant. On dit encore que les Coquillages fofliles n’ont jamais ren- fermé de Poiflons & que ce font des Pierres qui imitent par- faitement les Coquillages de mer. Vi (a) Dixit etiam Deus producant aquæ reptile animæ viven- tis. Ge, C. 1e vV. 20, 156 LA CoxcuyrirozoctE,ll. PARTIE. Le nerf ou tendon qu’on remarque dans les foffiles Bival- ves , & la place qui paroît au milieu de leur intérieur où l’A- nimal étoit aflis, dénotent qu'il y a eu certainement un Poif- fon attaché dans ces Coquilles , lequel eft péri faute d’eau. Sa conftruction intérieure eft encore une preuve du tournoiement d’un Poiflon. Souvent il eft pétrifie & endurci dans fa Coquil- le même, par le moien d’un limon rempli de fels pétrifians. Ce limon s’y eft infinue fi fubtilement , que les parties inte- rieures s’y font confervées dans toute leur délicatefle. Voici la derniére objection. Si ces Animaux avoient exifté au temps du deluge, en refteroit-il aujourd’hui le moindre veftige après 4000 ans , & ne fe feroient-ils pas confumés, au lieu qu’on en trouve de tout entiers ? Comment une ma- ticre aufli délicate qu’une Coquille qui n’a fouvent qu’une de- mi ligne d’épaifleur, a-t-elle pu réfifter à ce qui détruit le fer & le bronze , comment peut-elle fervir aujourd’hui de mo- nument autentique du déluge ? Quand ces Coquillages fe trouvent entiers ,n’en raportons la caufe qu’au limon où ils font demeurés couverts & enfe- velis à l'abri des injures de l'air & fans aucune agitation ? Ce: limon même mêlé avec leur propre élément n’a fervi qu’à les. durcir, & à les fortifier au point où l’on les voit. Ceux qui ont perdu leurs écailles ont été detruits par la rencontre des {els corrofifs & vitrioliques, & parcequ’étant demeurés fur la fur- face de la terre , le Soleil, les pluyes , les vents, & les autres: intempéries de Pair ont ruiné leur écaille, qui fouvent par fa propre délicarefle a pü périr d'elle-même. Il s’agit préfentement d'examiner les deux autres points du: fiftême, 1°. comment les Coquillages de mer , devenus Foffi- les , en font fortis pour fe rendre dans tous les endroits de la terre où ils fe maniteftent à nos yeux. 2°. Comment ces Ce- quillages s’y font pétrifiés. Le chemin qu'ont tenu ces Coquillages , eft ce qui fouffre le plus de difficulté dans le fiftême. Il eft bon de raporter là- deflus les différentes opinions des Philofophes. Quelques-uns ont avancé que les hommes & les Oïfeaux: de proye , avoient aporté de la mer, ces Coquillages pour les manger , & que par fucceflion de temps, ils. s’étoient enfouis dans la terre & étoient devenus Foffiles. | Eft-il naturel de croire que les hommes aïent pû aporter des Coquillages principalement dans des païs incultes, en auf La ConNcuyLioLoGtE, Il. PARTIE 157 grand nombre que ceux qui fe rencontrent partout » Ces lieux très-cloignés de la mer font naître une difficulté pour le tran£ port ; & dans tous les Coquillages étrangers à nos mers, il s’en préfente une feconde encore plus invincible ; fi l’on ne peut manger le Poiflon renfermé dans ces Coquillages fans les caf. fer , pourquoi les trouve-t-on ordinairement tout entiers dans la terre. La même raïfon milite contre les Oifeaux de proye. Les Coquillages, à ce que difent d’autres , ont remonté d'eux-mêmes par les riviéres comme font les Saumons , ou bien ils ont été pouflés par des canaux fouterrains dans lef- uels la mer entre. - C’eft la plus grande de toutes les erreurs de croire que la mer d'elle-même , ait pà poufler des Coquillages , pefans quel- quefois trente à quarante livres, fur des montagnes hautes de cinq à fix cens pieds au-deffus de la fuperficie des eaux. Il ne faudroit pas moins que des eaux aufli hautes & aufli agitées ue celles du déluge pour produire un tel effet. Ces Coquillages n’ont pu faire ce voyage d’eux-mêmes ; ils ne peuvent avoir nagé, ni être remontés par des riviéres dans lefquelles on en rrouveroit encore quelques-uns. Comme ces tran{ports ne fe font plus aujourd’hui , on ne peut en ren. dre raifon qu’en recourant à des agens fupérieurs , tels qu'é- toient les élémens confondus, les vents impétueux & les eaux du ciel, de la mer, & de la terre, mêlées enfemble , foule- vées & agitces violemment de tous côtés par les feux fourer- rains. D’autres attribuent l’arrivée des Coquillages fur la terre à des eaux extrêmement agitées & pouflées loin par des vents impétueux , ou par des débordemens d’eau. Rien n'eft plus contraire aux loix de l'équilibre que ce fentiment ; aufli a-t-il été peu fuivi? Comment fe peut-il qué des vents & des débordemens d’eau pouffent de gros Coquil- lages qui ne nagent point, à quatre-vingt & cens licuës loin de la mer , & à deux ou trois cens toifes de haut fur le fom- met des plus hautes montagnes? La vrai-femblance en eft cho- quée. Ils auroient été , de plus , tout brifés par le flot, & l’on les trouve aujourd’hui tout entiers avec leurs ftries ; un fluide immenfe les a foutenu en l’air jufqu'à ce qu'ils fe foient af faillés imperceptiblement dans les différens fratum de la terre. Ecs Poiflons à coquilles qui ne peuvent nager, difenr quel- ques-uns n’ont point eù aflez de temps pour être tranfportes V ii (a) Genefe. cb. vu, © vIII, (b) Ruprti fant omnes fontes abiffi magnæ , & cataratæ cæ- liapertæ funt. Gen. ©, 7, V, 11, 158 La CoNCHYLIOLOGIE, II. PARTTYE. par le Déluge d’aufli loin qu'on les fait venir , c’eft-à-dire des extrémités de l’Afe , de l'Afrique & de l'Amérique. Il eft dit dans (+) l'Ecriture que les eaux commencérent à diminuer 1 so jours après le commencement du Déluge , & que Noé ne fortic de l'Arche avec fa famille & les Animaux, qu'au bout d'une année ; par conféquent les eaux couvrirent la terre près d'un an. Ce terme cft aflez long pour avoir pu amener des Poiflons par toute la terre. Alors les cataraétes du ciel ouvertes, (4) les fources du grand abime rompuës, jointes aux eaux douces des lacs & des riviéres , & les feux & vents fouterrains qui cauférent des fecoufles violentes dans la croûte du globe terreftre , foulevérent infiniment les eaux de la mer, & les agirérent à un tel point, que les gros Poif- fons qui ne nagent point & qui tiennent ordinairement le fond des hautes mers, fe trouvérent ébranlés , changérent de place & furent difperfés de tous côtés malgré leur pefanteur énorme. Pour peu que ces Animaux fe fuflènt agités d’eux- mêmes , le grand volume d’eau égal à leur pefanteur fpécifi- que , auroit facilité leur tranfport par toute la terre, & comme ces eaux avoient furpañlé de quinze coudées les plus hau- tes montagnes , ils auroient atteint fans peine à de fi grandes elévations. Nous avons des Phyficiens qui ont apellé à leur fécours, des vapeurs élevées fur les montagnes venant des eaux fouterraines où fe nourriflent des Poiflons marins, Ces vapeurs ont porté felon eux, les œufs & les femences des mêmes Poiffons fan le haut des montagnes, où ils fe font nourris pendant un PR ils ont péri par la fuite, & fe font pétrifiés. D’autres fe fer- vent d’un bras de mer, pour amener tous ces Foflles fur la terre, lequel s’eft enfuire rempli. Il eft aifé de leur répondre, 1°. Qu'il eft impoffible que des Poiflons fe nourriflent dans les entrailles de la terre. 2°. Qu'il n’eft pas moins impoflible que des vapeurs légéres, portent des œufs ou des femences d’une confiftence à ne pouvoir pénétrer au travers les pores de la terre. On ne croit pas d’ailleurs que ces vapeurs malgré leur fubtilité, foient capables feules, de pénétrer le Tuf & les rochers, dans lefquels on trouve les Co- quillages. Si elles avoient pu porter en ce temps-là les femen- ces ou les œufs de ces Poiflons fur le haut des montagnes, qui pourroit empêcher qu’elles ne les portaffent encore aujour- d’hui , & qu'on ne trouvât des Poiflons à coquilles, par exem- LA ConwcuyLzioLocie, Il PARTIr. 159 » 1 . UE . ple , fur l'étang du mont Ceni. Quant à l’autre opinion, on ne voit aucune trace fur verre de ces prétendus bras de mer, & il n’eft pas poflible de fçavoir ni comment les eaux font par- venuës dans les terres, ni de quelle maniere elles fe font écou- lées. Parmi les Coquillages fofliles ramaflés dans le même lieu, il fe trouve un mélange de Coquillages de l'Océan & de la Méditerrannée , ainfi que des mers les plus éloignées, un feul bras de mer n’a donc pù les amener, ni par un Canal, ni par une inondation, Le feul Déluge univerfel a pû faire ces tranf- ports différens. Nos terres ont fait autrefois partie du (z) baflin de la mer, enforte que ce qui eft terre aujourd’hui, étoit eau autrefois ; en admettant ainfi une ancienne pofition de la mer, on met {on fentiment à l’aife, pour rendre raïfon de l’arrivée des Co- quillages fur la terre, fans recourir au Déluge. Les uns en at- tribuent la caufe à des inondations caufées par des reflus ex- traordinaires, à des tremblemens de terre, à des écroulemens confidérables de ces hautes & vaftes montagnes, dont la chute aiant occupé un grand efpace dans le lit de la mer , en a rejetté les eaux dans les terres ; les autres ont recours à des flots im- pétueux , pouflés du Nord au Sud, & renvoiés du Sud au Nord, ou à des fecoufles confidérables qui ont fait de grandes ouvertures. C’eft par leur moïen que l'eau de la mer a été re- pouflée bien avant dans les terres. Quelles preuves nous en donne-t-on ? des obfervations de Plantes pierreufes trouvées dans des fouterrains, lefquelles ne viennent qu'au fond de la mer, des Grés couverts d’un fable femblable à celui de la mer , & plufieurs miniéres de Coquilla- ges dans les entrailles de la terre. Quant aux changemens de la terre arrivés de mémoire d'homme, ou plus éloignés, fi l’on veut, dont les Hiftoriens & Îles Voiageurs faflent mention, nous avons la nouvelle Ifle de Santorin dans Archipel , à 3 mille de Candie, laquelle fut divifée en deux en 1707, par des tremblemens de terre qui ont fait naître encore en 1710, TTfle neuve entre les Acores proche les Ifles de Terceres & de faint Michel, Je Monte delle Cinere en 1538 près Pouzol en s'élevant, a comblé une partie des lacs Zacrino & d’Averno, entre lefquels il eft fitué préfentement. (4) Le Monticule qui s’eft élevé à côté du mont Vefuve, & qui en a‘changé la for- me, eft l'effet de irruption d’un Volcan qui a vomi quantité de Pierres, de Fluors ,de Charbons, & de Cendres. La mer peut (a) C'ef le Îfiême des an- crens furvi par Dlufieurs mem bres de l’Aca- démie Royale des Sciences ; l'Académie em COrps n’a pris AUCUR parts la-defus , trop fzge [ur une matiére auffe conjelfurale , elle attend dw temps € des expériences > à Le déterminers (b) J'ai ou: en 1714 ces , deux prodiges quine font rien a la queflion: 160 LA CoNcHyYLiIoLocitE, II. PARTIE. avoir miné vingt à trente lieues de terrain, dans de certains païs, comme depuis la Rochelle jufqu'à Luçon, fans que cela décide rien. Voila les feuls exemples que nous fourniflent tou- tes ces relations, ils ne prouveront jamais la poflibilité d’un changement total de la fuperficie de la terre. («) Cardan C’eft donc au (4) Déluge qu'il convient d'attribuer le che. ER f#i- min que les Coquillages devenus foffiles, ont tenus pour fe ; rendre dans tous les lieux où ils fe découvrent à nos yeux. Rien ne paroît plus naturel que d'admettre que ces Coquillages font des corps déplacés qui vivoient dans la mer, elle feule les a portés Fi la terre , lorfqu’elle s’eft répanduë & élevée fi con- fidérablement fur fa furface. () Dans On ne peut auffi attribuer à d’autres caufes, l’arrivée des Fa 4. Fofliles étrangers à la terre, tels que font les os, les dents , les le Comté du Cornes, tes machoires, les vertebres, & les parties folides des nt A Animaux terreftres & marins, ainfi que celle des arbres, des dre probe 4 branches, feuillages & fruits étrangers, que l’on trouve en villedeBruges, beaucoup de (4) païs. Il en eft de même des Plantes marines o Fou. & du Sable marin ; les eaux du ciel, de la mer, & de la terre forêts entiéres Mmêlées enfemble , n’ont pû être portées par-tout avec violen- CM ce , fans fupofer une grande agitation du fabie de la mer, des Tommen dans le Tiviéres & de tout ce qui a pû fe détacher de la terre, tels Landgraviat que les arbres & les Animaux morts, que l’impétuofité des va- ru gues aura répandus par-tout. Eléphant pri. » Le fçavant (c) Hiftorien de l'Académie, dit que pour par- fé, & unepar- » ler plus furement fur cette matiére, il faudroit avoir desefpé- tre de celys à ! . ? . d'un homme Ces de Cartes Géographiques , dreflées felon toutes les mi- imprimé fur» nicres de Coquillages , enfouis en terre. int Voici le dernier point du Syftême ; c’eft le moien par lequel d’Oeninge du 1es Coquillages de mer fe font pétrifiés dans la terre, & font Diocéfe de devenus Fofliles. CARE Pour établir ce Syftême, plufeurs Philofophes modernes ont () M. de été obligés de recourir à une nouvelle Théorie de la terre, DA Er dans laquelle ils conviennent que l’arrivée des Coquillages de p. 9. mer fur la terre, ne peut s’attribuer qu'au Déluge univerfel. (d) Geogra- Le Docteur (d) Woodward , prétend dans fon Syftème que poic Phifique tout le Globe terreftre fut difflous & réduit en poufliére au Al temps du Déluge , que les particules de Pierres, de Marbre, relle de la ter. & des autres Fofliles , furent defunies , qu’elles fe trouvérent Fe AE % flotantes & fufpenduës dans l’eau , confonduës avec des Co- Préice, pe 4. quillages de mer, des Animaux & des Végétaux, que ue ceffant La CoNCHYLIOLOG1IE, IL. PARTIE +167 éelfant de tenir fufpenduës toutes ces fubftances , elles font retombées dans les lieux où elles étoient autrefois, & fe {ont ainfi réunies, que par conféquent la terre dans l’état où elle £e trouve à préfent , n’eft autre chofe qu'une mafle compo- fée & formée d’un aflemblage de fable , de terre , de Co- quillages, &c. Il admet une (2) deftru&ion totale de la terre , & pour la prouver il marque que Dieu dit à la terre vous (4) ferez mau- dite; le Déluge n'étoit pas fait feulement pour punir les hom- mes, mais pour la deftruion d’une terre trop fertile, dont il falloit changer l’état & la rendre plus difficile à labourer & plus convenable à la fituation où fe trouvoit l’homme après fa chûte. Il nétoit nullement néceflaire de former une nouvelle ter- re pour la rendre ftérile , une feule parole de Dieu eut fuf pour en arréter la fécondité , il n’en avoit pas fallu davantage pour opérer un plus grand effet qui étroit fa formation. La terre fut inondée , les crimes de fes habitans furent punis, Dieu fut vangé , mais la terre ne fut pas reproduite, fon état de fertilité fut feulement changé. Quant à la diflolution du globe terreftre , elle ne paroît guéres plus néceflaire , pour rendre raïfon du logement des Foffiles dans les couches de Pierres dures , dans les matiéres métalliques ,le Spart, la Pierre à fufil , le Marbre & autres concrétions. Cette diflolution fupofée du globe auroit été la deftruction de la premiere création, ce qui ft contraire à la Religion & à toute vrai-femblance. IL fuffifoit de dire que le Déluge univerfel aiant détrempé les terres jufqu’à une certaine profondeur, & aiant répandu les Coquillages de mer & les autres Fofliles fur toute la terre, les plus legers font reftés fur la fuperficie des terres & y font péris dans la fuite , que ceux qui étoient plus pefans ont été déterminés felon les loix de la gravité , à s’enfoncer dans les terres & les fables , aufli avant qu’ils ont été détrempeés, les pluyes enfuite, les ravines , & les rorrens qui entrainent conti- nuellement les terres du haut des montagnes en auront com- blé les plaines & les vallées ; ils auront caufé la profondeur où l’on les voit aujourd’hui. Ces Fofliles {e font donc trouvés couchés horizontalement dans des mañles molles de fable & de limon fratum per ffratum , C'eft-à-dire lit par lit. Ces mafles par fucceflion de temps fe font durcies en Pierres, en Mar- bres & autres concrétions. Seconde Partie. X (a) Delcbe ; inquit, homi- nem quem creavi,afacie terræ ab ho- mine ufque adanimantia, areptiliufque ad volucres cæli, Pœnitet enim me fe- cie eos, Gex. CG Us Te (b) Cela veat dire flérile, [e- lon M.de Sacy. Gen,p. fe v- 17e (a) Thomæ Burnetii Theoria tel- luris facræ. in-4°. (b) Nouvelle Théorie de La terre , en An- glors, (c) Igitut perfeéti funt cœli & terra, & omnis otr- natus eorum. Ge Ge Le Ve Lo 162 LA CoNCHYLIOLOG1E, II. PARTIE. Le Docteur Thomas (4) Burnet & (4) Whifton ont compofé des fiftèmes fi opofés à l’'Hiftoire & à la Nature , qu'il fuffic d’en raporter quelques endroits pour en être convaincu. Ils admettent tous deux une terre fabuleufe, fans aucune vicifli- tude de chaleur ni de froid ; point d’Eté, point d'Hiver ; une terre fans mer, fans montagnes & fi informe, qu'ils l’envifa- gent comme une vile Planette compofée de bouë , & qu'ils ont peine à regarder comme la production d’un agent raifon- nable ; le Déluge eft arrivé, felon eux, par un concours ac- cidentel des caufes naturelles. L’extravagance de ces fiftèmes m'épargnera la peine de les combattre. D’autres Sçavans de différens païs qui ont fuivi l’hypothé- fe du Doûteur Woodward, ont avancé 1°. que l’état préfent de la terre eft très-différent de celui dans lequel elle a été pose plufieurs fiécles après fa premiére formation. 20. Que a forme & la difpofition préfente du Pur fupofe néceflai- rement qu'il a été dans un état de fluidité , qui admet le mouvement du globe fur fon axe & autour du Soleil. Its con- cluent delà que la velocité du globe , la fait diminuer après avoir fait un certain nombre de révolutions fur fon axe & autour du Soleil, & que certe diflolution changea tout-à-fait fon état précédent & détruifit fa ftruure extérieure. Les preuves les plus fortes qu'ils aportent font 1°. les Coquilles remplies de la matiére même qui forme les bancs, les cou- ches, ou les mafñles de pierres qui les renferment, & jamais. d'aucune matiére hétérogéne. 2°. La ftruture réguliére des. montagnes & la connexion des unes avec les autres , tirant des Pôles vers l’Equateur , & de l’Equateur vers les Pôles. Cette régularité fuit le globe, elle paroît partir de la même caufe, & ne point fortir d’un cahos comme étoit la premié- re création. Pour établir ce fiftème, on feroit obligé de prouver que le monde étoit dans un defordre extrême au temps du Dé- luge. Le mot de cahos lors de la création du monde ne dé- taille rien , Dieu en tirant le monde de ce cahos , l’a rendu (c) parfait dans toutes fes parties. Toutes les montagnes aufli régulières dans leur contour & leur connexion ; les différen- tes couches des Métaux, des Minéraux, & des autres concré- tions arrangées, fuivant leur pefanteur fpécifique , telles que nous les voions aujourd’hui. Envain les Auteurs du fiftême prouvent-ils la diflolution du globe par fa fluidité & fon mou- LA CONCHYLIOLOGIE, IL. PARTIE 163 vement fur fon axe, comme s’il étoit queftion d’une machine ordinaire fujetre aux frotemens ; d’où ils concluent qu'il faut néceffairement qu’il y ait eu une feconde formation du globe terreftre. Ce feroit-atraquer la puiflance de Dieu, que de croire la premiére création imparfaite. Le monde a été créé parfait en toutes fes parties. Dieu lui-même examine fon ouvrage & l’ap- prouve (4) viditque Deus cunfta qua fecerat € erant valdè bona. Le Ciel qui n’a jamais fouffert de changement en eft une bonne preuve. L'homme & tous les êtres qui lui font fub- -ordonnés n’ont point été créés de nouveau après le Déluge. Dieu répandit fur chaque efpéce confervée , aflez de fécon- dité pour la rendre enceinte de toutes les créatures de fon ef- péce qui devoient naître dans la fuice des fiécles. Les Ani- maux & les Plantes qui croiflent aujourd'hui font d’une ori- gine aufli ancienne que le monde, Preuve manifefte que dès leur commencement, elles étoient parfaites de même que le globe terreftre. L’Afe , l'Afrique & l'Amérique aïinfi que les plus hautes Montagnes ont toujours été dans la même poñition , par ra- port à l’afpe®& du Soleil , malgré les mouvemens qu’on veut attribuer au globe terreftre & à l'équateur , contre le fenti- ment de nes meilleurs aftronomes. Celles de l'Arménie dont parle (4) la Genéfe , où l'Arche commença à fe repofer le 27 jour du 7€ mois, & cet autre pañlage (c) qui annonce J’appa- rition du fommet des montagnes , font connoître qu’elles n’a- voient point change de fituation , & que leur terrain quoiqu’en- toure d’eau, pouvant arrêter & foutenir une aufli grande mafle qu’étoit l'Arche , n’étoit pas entiérement diffous. Joignez à cela la confervation de plufieurs Végétaux de chaque efpéce, qui ont été tranfmis jufqu’à nous, & qui ont fourni à la Colom- be une branche d'Olivier , laquelle étoit encore verte ; toutes ces raifons conftatent la folidité & la ftabilité du terrain où ces Arbres étoient plantés. Les Naturaliftes qui ont attribué une vertu générative à la terre, ne font point embaraflés de rendre raifon de quelle ma- niére les Coquillages de mer font parvenus fur le fommet des montagnes & dans les entrailles de la verre ; leur pétri- fication ne leur coute pas davantage. (d) Ceux qui dans leur nouvelle Théorie de la terre mollifient tout le globe terreftre par le moyen du Déluge , n’ont pas plus de peine à rendre X ij (a) Gen. c. x. Ve 1 À 31. (b] Requies vitque ÂArca menfe fepti- mo, vigefimo feptimo men- fis fuper mon- tes Armeniæs Ve, 44 Ce 8e (c) Reverfæ funt aquæ de terra prima die menfis apparuerunt cacumina montium, Genef. ç. 8° v, 6, (d) Le Do- teur Wood- ward Ÿ au Er eSe 764 La CoNCHyLIoLoGiE, Il. PARTIY. raifon du chemin que ces Coquillages ont tenu & de leur étrification. Le Déluge , felon eux , les a répandu fur toute à terre dans des couches détrempées de fable & de limon ; ils {e font trouvés enclavés dans ces mêmes couches , dureies par fucceflion de temps en Pierres, en Marbres & autres concré- tions , de même que les moucherons le font dans l'Ambre. Les Arbres & les Fofliles les plus pefans , en s’affaiflant avec les mêmes couches détrempées, fe font arrangés facilement dans les entrailles de la terre, & les Fofliles les plus. legers. {ont reftés fur le fommet des montagnes & fur la fuperfcie: de la terre. Ne femble-t-il pas que ces fiftèmes , foienc faits exprès pour répondre à toutes les difficultés 2 C'eft aflez difcuter les fentimens des Philofophes, j'ai long- temps cru avec eux , que la terre étoit fuffifante pour produire É fes fels, tous les Coquillages fofliles , fans le fecours de a mer, & fans avoir recours au Déluge. Quand elle fait naî- tre une Fleur, un Arbre, un Fruit, un Diamant, elle nous produit quelque chofe d’aufli merveilleux qu'une Coquille. J'ai combattu avec ces Auteurs, les nouvelles opinions, enfin Je me fuis rendu, leur Syftème ne pouvant répondre aux trois difficultés fuivantes. 1°. Il fe trouve en terre des Coquillages étrangers ,. qui n’ont point de femblables fur les Côtes voifines de ces terres. nl _* " On y voit de plus des os ,(4) des dents , des cornes , & De ces des d'autres parties folides d’Animaux terreftres & marins, qui ne fois ne font point originaires du Païs où ils fe manifeftent. L'on ren- pt Ms contre encore dans les mêmes couches pierreufes, des bran- de Poifèns & Ches , des feuillages, des fruits, tels que des Noix & des d'énimaux Pommes de pins, & même des Arbres entiers qui ne croiflent As pas naturellement dans le Païs, & que tout le monde recon-- vé leur cara- NOIT pour étrangers. ST ES 2°. Le goût, l'odeur & le Sel marin que l’on tire des Co- “fées ; à force Quillages fofliles, font pareils à ceux que rendent au fourneau d’avoir maché ]es Coquillages de mer. Ps 3°. L’affulement horifontat dans lequel on trouve les Foffi- les Animasxfe les , n’a pu fe faire que par le moïen des eaux abondantes & ot murs. continuës, capables de les avoir fufpendus & confervés entiers jufqu’à leur defcente , aulieu que les eaux violentes des. débor- demens & les vagues, les auroient entiérement brifés. Il my a point de replique à ces trois Articles, route la Phy- fique devient inutile, le Syftême du Déluge eft la feule porte La ConNcHyYLi0L1OG1E, IT. Pare, s pee ar où l’on en peut fortir. Comment rendre sise se ou = ages que l’on découvre dans la terre dont ss emblables ne fe trouvent qu’à deux mille lieuës de A AR ; a Aer one rative de la terre ne peut produire à plus de Se Re u M bas, un Arbre, des branches, des feuilles, & des a : s + gers encore moins des os, des dents, des cornes, 7 ds ties folides d'Animaux cerreftres & marins , toutes m tÉrogenes. : | | ne 0 , comme dit fi bien M. de ( “ FRA » se Ja Phyfique eft fortie de l'enfance, il n’eft plus de Sonses jeux de la nature & des effets du hazard pos CAP ique gine des Coquillages foffiles : c’eft un point He Se ; “es a nu de fçavant pique è . nee > & plufieurs (4) Natu les reliques du Deluge. re de : | are convenir qu'il y a des peer se a. de vrais jeux de la nature, & des effets du hazar ; es gae es arborifées apellées Dendrites , Jes Pierres de FREEnEe Ai ne préfentent des Villes, des Païfages , d'autres des : rbr . des feuillages, ne doivent point s’attribuer au Déluge, elles SAME Î e naturellement tous les font cruës depuis, & croiflent encor sr jours. On a remarqué dans le fecond Chapitre CL 2P de Partie, où il eft parlé de ces Pierres, qu elles Re ren e Re Plages qui ne détruifent point le fiftème Lu É qe C'eft donc à la mer que l’on doit attribuer l'origine Do> quillages foffiles , qe font des Coquillages. aa “ exifté de vrais Poiflons ; c’eft au (c) Déluge FoBere de dûë leur arrivée & leur difperfion fur la terre; en e c'e Re temps, aux Sels, aux Sucs pierreux, & à É Fos ds 5 eaux acides, & falées de la terre , que l’on doit leur dureté nn finiront ce Chapitre, l’une fur HnenRee du Déluge , l'autre fur l'événement du régne Asie du régne Minéral,& du Végetal dans le temps du pe Je Rs Quelques Sçavans veulent nier Funiverfa ité € ns ne Jes hommes, difent-ils, n’habiroient qu'une partie s. ie, le Déluge n'étant fait que pour les punir, na pu s'étendre que fur les lieux habités, & nullement par route la terre. at La Gencfe dit expreflément que les eaux (4) CORTE toute la furface de la terre, & que tout ce qui eut (e) vie périt fous les eaux. Les Animaux étoient ppaes par toute (2) HP. de l'Académie année 1711, Pag. 2 (b) #00d- ward , Scheu= chxer. (c) Qua oc cafione tefta- cea ifla è loco natali fuo, nimirum O2 ceano, in ter ram conti- rentem tant copia perve- nerint,referre ad diluvium univerfale , quæ quidemvy opinio tam firmiter infiræ €ft animo me, ut quot- quotinter eos- teftacea à ma rinis foffilia , totidem caro lici illius Ca- tacly{mi mo. numenta vi- dere me arbi- tror, aureis veluti inferi- pta litreris memoria uni.- ver{alis dilu- Vis Bajerus Ory og. Nori- CA. Pag. 67. (d) Vchez menter enirr; inundave_ Funté&omnia: repleverunt in fuperficie tErræ. Gen, ç.- VIH, U.18: (e) Confurmz pra eft omnis: c2r0 qQuæ mo- vebarur:fuver tErrane vo lucrturr Anés- mantium, be- ftiarum , om- niumque re- ptilium quæ reptant fuper terram. Ge. Ce NII. V. 21e (a) 1l faut entendre cela des parties du monde connues alors ; € ha- bitées', rl pou- «voit y avoir plufieurs au- tres parties du monde babi- tées © incon- auës ex ce temps-là ; com- me nous en .AVONS ajour- d’hur. (b) Quinde- im cubitis al- tior fuit aqua fuper montes quos operue- ‘ar. Ge Ce TWIIs Ve 2Qo 166 LA CoNcHyLioLoctE, Il. PARTIE. la terre, à la différence des (4) hommés qui n’habitoient qu'une partie de l’Afie. Si tous les Animaux font péris fous les eaux, comme nous n’en devons point douter, le Déluge a donc été univerfel, la précaution de conferver dans l'Arche, chaque ‘efpéce d’Animal , auroit été inutile, fi le Déluge l’eût épargné dans quelques parties de la terre. Les loix de l'Hydroftatique prouvent encore parfaitement l’univerfalité du Déluge ; les eaux fuivant la Genefe, ont {ur- pailé de (b) ‘quinze coudées les plus hautes montagnes. On fçait que les eaux fe mettent toujours de niveau , ainfi elles fe font répanduës par toute la terre, & l’ont furpañlée de quinze coudées par tout , pour conferver un niveau parfait. On ne peut concevoir des parties fubmergées , à côté de parties vui- des, que l'énorme poids des eaux auroit remplies fur le champ. D'autres difent, fi le Deluge a été univerfel, il ma pas dû être fi reflerré dans fes effets. La caule étant fi générale , on devroit trouver par toute la terre, des Coquillages fofiles & du Sable marin. Si l’on trouve des Coquillages foffiles en de certaïns endroits & non en d’autres , c’eft que tous les endroits de la terre n’e- toient pas également difpofés à recevoir ces fortes de dépôts; ceux qui ont pà par leur réfiftance s’opofer à leur paflage, comme les rochers , les digues & les montagnes , ont été des lieux très propres à retenir ces Fofliles. Il eftindubitable que le Déluge à répandu dans une infinité d'endroits des quatre parties du monde , des Coquillages fofli- les & du Sable marin jonché de Coquilles ; ces lieux faute d’a- voir été découverts font cenfés ne point exifter ; c’eft au be- foin des hommes que l'on doit toutes les foüilles des Puits, des Mines, des Carriéres, des Miniéres, & des Sabliéres ; tous ces trous n’ont jamais été faits pour chercher des Fofliles, ils les ont feulement expofés à notre vuë ; d’autres Fofliles fe font découverts fur les montagnes & fur les rampes des coteaux, dans le temps des grandes pluïes qui font écrouler Îles terres de deflus: fi enfin nous ne connoiïflons point tous les endroits remplis de Fofiles, prenons-nous-en à notre ignorance, & fou- went à celle des habitans du lieu où ils exiftent. Ces gens ac- coutumés à ces merveilles, qu'ils ont fans cefle devant les yeux, ne s’en étonnent point, ils n’en font aucun cas, aucune mention, Ii y a donc des Coquillages fofliles par toute la LA CoNcHYLIOLOGIE, II. PARTIE. terre, & le Déluge qui les y a répandus, doit être réputé uni- - verfel. Ces Coquillages en font les reliques , ils fervent de monumens éternels de fon ancienne exiftence. L'autre réflexion fur l’événenent du règne Animal , du Minéral & du Végétal , dans le temps du Déluge , confifte en ce que tous les Animaux à l'exception des Poiflons qui étoient dans leur élément , ont péris & ne fe font perpétués que par les foins que Noë prit d’en conferver dans l'Arche , la quantité de chaque efpéce que Dieu lui avoit ordonné. Les Minéraux fe font aufli confervés dans les couches, dans les Carriéres & les concrétions Metalliques ; quoique détrempés par les eaux du Déluge; les fels, les fouphres , les matiéres huileufes qui {2 {ont formées de nouveau, quand la terre a été (+) def- {échée, ont fermenté, & ont produit de nouveaux Minéraux. A l’évard des Végetaux , malgré le fentiment du Pere (4) Kircher , qui ne parle que de la Vigne , du Bled, & des Plantes délicates , dont on avoit eu foin de conferver une grande quantite de rejettons & de femences, le rameau d’Oli- vier que la Colombe aporta (c) à Noé qui étoit encore enfermé dans l'Arche , prouve qu'il refta fur la terre des Plantes de chaque elpéce, & en quantité fufhfante pour en perpétuer la race jufqu'à nous; s’il n’étoit refké aucun arbre fur pied , com- ment la Colombe auroit-elle pü arracher une branche verte » S'il n’étoit refté aucune herbe fur la terre, comment Noëé au- roit-il pà fans un nouveau miracle , les conferver une année dans l'Arche, affez fraiches pour pouvoir produire leurs femblables ? Il n’a donc fallu pour les trois regnes , aucune (d) création nouvelle , ils n’ont fait croître & multiplier depuis ce temps-là , jufqu'à nous , fuivant cette parole de l’Ecriture : Crefcite € multiplicamini. 167 (4) Viditque quod exficca… ta eff2t fuper- ficies terræ, Gen. c. VIEL, CO di (b) Vitium furculos una cum ingenti frumenti co- pia, fru@ife- rarumque at- borum ftolo- nibus , ut ea fubito in plantationis nego'io fer- vire poffent. Kircher. (c) Portans ramum olivæ virentibus fo- lis in ore fuo, Gen. C, VII, Use (4) Tanto fa- cilior fuit ar- borum omnis generis fpe- ciacim oleæ confervario , quod aqua di- luvialis fuerie non fimplex , pura,limpida, fed cœnofa, limofa partie bus terreis copiosè im prægnata. Scheucker ; berbars diluv, pe 14 (à) Rumphius apelle une Co- guille leo aC cendens , 2 caufe d'une efpéce de f- grre de. Lion qui fe diflin- gue [ur for caille. Concha fpe- trorum rom- née aïnff, par raport à quel- ques petites figures bifarres faites comme des fpeétres. COQUIL- LAGES DE MER: (b) Conchæ in mari.In- diarum O- rientali egre- giùs piétura- [æ. Bonanni. recreat. ment. © vculj, 168 La ConNcuyrioroctE,Il. PARTHE. RER ER RE RER IR IR IR RE ARTE RAR IR ART RIRE re BR RIRE RIRES CETAPETRENSERRENTE Dans quels lieux fe trouvent les Coquillages de mer , de riviere @r de terre , avec les différentes manicres de les pécher.. OUS venons de voir l'admirable ftruture des Coquil- lages qui nous font connus, que ne remarquerions-nous point dans. ceux que la mer nous cache !: Quelle varieté dans un même genre : Elle eft fi grande qu'on trouve rarement deux Coquiiles parfaitement femblables ; il y a toujours de la dif- ference dans la grandeur , dans la forme extérieure , ou dans. quelques marques particuliéres, la Nature y a même emploié jufqu’à la bizarrerie ; en effet on y découvre des lettres ro- maines, des caractéres hébraïques, des notes de mufique &: quelquefois des têtes d’'Hommes & (4) d'Animaux ; la regula- rité des compartimens l'emporte fur le compas & fur la régle ; & à la vivacité de leurs. belles couleurs, la peinture eft obli- gée de céder. Parcourons préfentement les lieux où tous ces beaux Coquillages fe trouvent, & les différentes maniéres de: les pêcher. Ces belles Coquiiles-viennent de la mer’, mais toutes les mers n'en fourniflent pas , 10% omnis fert ommia tellus , nous ti- rons les plus belles Coquilles, des grandes Indes, des Indes (4} Orientales, & de la mer rouge. Le Soleil par la forte chaleur qu’il répand dans ces climats fi voifins de la ligne, y rend les couleurs plus vives, plus bril- lantes & plus nertes ; la vafte étenduë des mers, qui ne per- met pas à l’eau falée d’être adoucie ni tempérée par les fleuves. qui s’y jettent, conferve encore & entretient cette chaleur. Les Sels, les Nitres , le Vitriol & les bitumes qu'emporte de deffus les terres , le mouvement continuel de ces vaftes mers... fourniflent aux Poiflons la nourriture & les humeurs nécef- faires pour former ces beaux Coquillages. Les côtes de 'Afic font les premiéres parties du monde qui fe LA CoNèHYLiOL1OG1E, II. PARTIE) +169 fe préfentent à nos yeux, l’Ifle de Bzhren dans le golfe Per- fique ou d'Ormus eft l’endroit où fe pêchent les plus belles Nacres de perles , ainfi que fur la côte de l'Arabie heureufe, ps la ville de Catifa , & proche le bourg de Manar dans ‘Ifle de Ceylan. On en pêche encore , felon Tavernier , en cinq endroits de l'Amérique, dans les Ifles de Crhagua & de la Marguerite , à Comogote , au Rio de l4 Hacha & à Ste Mar- the. Celles d’A4r4, de Ceram , de la Sonde & d’ Amboine fi fré- quentées par les Hollandois, fourniflent des Peignes, la Feuil- le de choux, l'Arrofoir , les Doublettes ou Bivalves comme le Manteau ducal , les belles Moules , les Huitres épineu- fes , les Tellines, les belles Volutes ou Cornets, les Roul- leaux, les Trompettes ou Buccins , la Couronne d’Ethiopie, les Tonnes, l’'Efcalier, les Mwrex, les Sabots , les Nérites, les Cafques , les Caffandres , les beaux Limaçons , lAraignée, le Scorpion , le Lambi , les Vis, l'Eperon , & les Conques fphé- riques. Les Ifles Maldives, les Philippines , Bengal & la côte de Malabar donnent de beaux Limaçons & autres Coquillages, la Chine produit des Nérites , des Sabots , de petits Boutons, des Porcelaines & de très-beaux Limaçons. Le Japon fournit fur fes côtes, des Bivalves pans : les Moules & les Tonnes fe trouvent fur celles de la terre des Papous. Dans lIfle de Chypre, on voit de très-beaux Zepas. L'Amérique ne donne pas d’aufli belles Coquilles ni en fi grande quantité que l’Afie ; Panama, ville de la Terre-ferme, fournit des Roulleaux, des Porcelaines & des Conques fphe- riques , apellées Pourpres de Panama. On trouve au Bréfil principalement à Fernambuco & dans le golfe du Mexique, proche Campeche, des Murex , des Tonnes, des Buccins, des Burgau, des Pourpres, des Peignes, des Porcelaines , des Né- rites , des Moules, des Vis, des Sabots , des Cœurs & des Le- pas. L’Ifle de Caïenne nous fournit un beau Buccin & l’O- reille de Midas. La Jamaïque & l'Ifle des Barbades eft rem- plie de Porcelaines , de Cames & de Buccins. On trouve à S. Domingue de toutes les efpéces qui viennent des Indes Orientales mais moins belles, ainfi que des meres Perles moins _grofles que celles du golfe Perfique. On pêche à la Martinique de très-petits Coquillages infé- rieurs à ceux de S. Domingue. On trouve au Canada des Cames violettes, & les hauts Seconde Partie. (a) C°ef? une petite Porce- laine apullée vulzairement da Colique. 170 La ConcuyrioLociE,lIl. PART:E. lacs du même païs , donnent de très-belles Moules de cou- leur de Lilac bien nacrée ; il y en a de légéres , d’autres font très-lourdes & rrès-épaifles. Dans le grand banc de Terre-neuve en Amérique , on pé- che des Moules de différentes efpéces. Surinam dans la Guian- ne ne laifle pas de fournir des Coquillages , des Animaux ra- res, des Infectes & des Plantes. A Carthagéne, dans la même Guïanne, on trouve des Co- quillages pareils à ceux des autres côtes, & des méres Perles qui font plus baroques & d’un œil moins éclatant que celles du golfe Perfique. L’Ifle de Magellan, à l'extrémité de l'Amérique Méridio- nale , nous fournir la belle moule de Magellan de la grande & petire efpéce, & le beau Lepas pyramidal. Dans l'Afrique, la Guinée vous offre la petite (+) Coquil- le qui y fert de monnoye, il y a une autre Porcelaine toute blanche , dont les femmes font des bracelets & dont les Levantins garniflent les brides de leurs chevaux. A Mofumbique , fur la côte de Zanguebar , la mer vous don- ne des Porcelaines, des Noix de mer & des Nautilles de tou- tes les efpéces. On trouve d’aflez beaux Coquillages aux Ifles de Zoanda & de l’'Afcenfon : aux Ifles Canaries on pêche des Murex , & dans l’Ifle de AMadere qui eft voifine, les Moules, . les Ourfins, & les Oreilles de mer font communs. Rien n’eft fi abondant en Coquillages que la mer rouge ; les Nérites , les Pourpres, les Porcelaines , les Buccins, la Faitiére , le Manteau ducal, les Tonnes , les Limaçons , les Huitres , les beaux Ourfins , les Lepas & quantité de très- belles Coquilles sy préfentent de tous côtés. L'Europe, dans l'Ocean Septentrional & dans la Méditer- ranée , pofléde bien des richefles en Coquillages , à la vérité moins gros & inférieurs en couleurs à ceux des Indes. La Méditerranée eft plus abondante que POcean ; le golfe de Tarente donne des Pourpres , des Porcelaines , des Nau- tilles, des Mwrex, des Manches de couteau & de belles Hui. tres; Naples & les côtes voifines en font remplies, ainfi que la Sardaigne. La Sicile, près les Villes de Palerme, de Mef- fine, de Trapani & fur toutes fes côtes, fournit des Huitres très-blanches , de grandes Moules apellées Pinnes marines, des Porcelaines, des Peignes , des Hirondelles, des Tellines, des Cames & autres belles Coquilles, La CoNcHYLIOLOGIE, II. PARTIE ‘17 Les Ifles de Sardaigne & de Corfe abondent en Coquilla- ges, furtout en Pinnes marines. On trouve à Syracufe des Gondoles, des Myrex aîlés , des Sabots , des Limaçons , des Tonnes , des Nérites, des Che- nilles & autres. La mer Adriatique ou le golfe de Venife n'eft pas fi abon- dante en ces fortes de productions ; elle donne Le sa de même que les côtes de l'Italie, des Moules de différente ef péce, des Huitres , des Cœurs , des Cames, des Tellines & des Patelles qui s’attachent fur les rochers de Dalmatie. Le Pholas encaftré dans des pierres de Marne, eft fréquent dans le port d’Ancône, & les Oreilles de mer font très-communes près Pouzol. Les ports de Marfeille, de Toulon, d'Antibes, des. Tropés, de Fréjus, de Cete font remplis de Bivalves, de Pinnes mari- nes, de Cames, de Tellines , de Moules & d’autres Coquillages. Les Glands de mer, les Conques anatiféres & les Pouile- pieds fe prennent en Bretagne fur les Plantes marines, fur les bois pourris des vaifleaux, dans les marécages & dans les caver- nes voifines de la mer, il s’en trouve encore dans les Eponges. Les autres côtes de France , en Bretagne ,en Provence , en Normandie, comme Breft , la Rochelle , S. Malo, l'Orient, Luçon, Rochefort, Dieppe, le Havre , Dunkerque, Calais, fourniffent des Huitres très-excellentes à manger , mais dont les écailles font communes, quantité de Moules ordinaires , des Burgau, peu de Tellines, des Manches de couteau , des Glands de mer, Pelûres d’oignon , Conques anatiféres. On trouve de très-beaux Peïgnes & des Cœurs de bœuf à Gran- ville, en Baffe-Normandie ; pour le Mont S. Michel , dont le fond eft vafeux , il n’y a pas une Coquille , & celles dont on chamare les bandouliéres des Pélerins viennent des côtes voi- fines. L’Angleterre ne laïfle pas d’avoir beaucoup de Coquillages fur fes bords, on trouve à Plimouth , à Rochefter des Hui- tres, des Moules, des Manches de couteau , des Oreilles de mer , des Dentales & des Peignes bons à manger ; Lifter dit qu'il a pêché des Coquilles en pleine mer vers Scarborough , Harthepool , Lancafter , Lincoln, Philo, Redcar, Portland 3 on trouve de belles Moules fur les hauts bords de l'Irlande, vers les Ifles Acores , & les Perles d’Ecofle font eftimées, aïnfi que les Pholades. Yi (a) Au vaport de Mathiole & . de Tavernier. COQUILLA- GES D'EAU- DOUCE. (b) Rordeler, 27T La ConcHyLioLocte,lIl. PARTIE. Les côtes d’Efpagne , de Portugal , de Danemarck & d'Allemagne produifent à peu pres les mêmes genres de Co- quillages que celles des Indes , à la vérité d’une couleur ter- ne & d’une nacre bien différente. Il y a des rivières en (4) Bavié- re qui donnent d'aflez belles Perles. A Cadix & à Carthagéne de Murcie, on prend beaucoup de Buccins, de Madrepores, & de grandes Pinnes marines. Les Ifles de Majorque & de Minorque font les plus abondantes en ces fortes de Coquilla- ges, qui ont de très-belles couleurs , de leur foye ou de leur diffus on fait plufeurs ouvrages dans le païs. S. Jacques de Compoftelle en Gallice, offre des Mwrex , des Peignes , des Cames & des Glands. On trouve des Limaçons & des Buc- cins en Portugal, & la mer Baltique, parmi nombre de Co- quillages, vous donne un fort beau Pcigne de couleur orangé. Il n'y a guéres de Fleuves ni de Riviéres en quelque païs que ce foit , qui ne fourniflent des Coquillages remplis de leurs Poiflons vivans. Ces Coquillages Le petits & d’une couleur blanchâtre ou grife. On y pêche beaucoup de Mou- les, de Cames, de Peignes , de Limaçons , de Nérites , de Cornes d'Ammon, de Buccins & autres efpéces. L'Egypte & le Nil fournillent des Tellines aflez grandes & très-bonnes à manger , on les apelloit anciennement par excellence Te/line (6) bafilice , hoc ef} regie. La Seine , la Marne & la Loire font très-abondantes en Coquillages qui ne font d'aucun ufage, le Rhône où j'ai fait jetter plufieurs fois la drague , ne donne que des Limaçons, & la Saone, foit à Lyon foit aux envi. rons ne produit aucun Coquillage. Près le village de S. Savinien fur la Charente , au-deflous de la Ville de Saintes, on pèche une fort belle Moule épaifle & bien nacrée en dedans. La petite riviére d'Huines dans le Perche fournit des Buc- cins petits à la vérité, mais qui ont leurs opercules. On a trouvé dans la rivière des Gobelins , des Moules gran: des & moiennes, des Limaçons , des Cornes d’Ammon, des Buccins , des Cames & des Conques fphériques. Pour être plus au fait de ces fortes de Coquillages d’eau douce , dont les Auteurs ont peu parlé , on a deflein de faire Phiftoire des principaux fleuves de l’Europe , fuivie d’une col- Jeétion des Coquillages, des Pierres , des Caiïlloux, des Plan. tes & des Sables qu'ils charient dans leurs lits. Cette partie de l'Hiftoire Naturelle, néoligée jufqw'à pre- LA CoNcHYLiOLOGIE, II. PARTIE. 173 nc, fourniroit fans doute quelques nouveaux genres de Pier- res ou de Coquillages , échapés à la recherche des Naturali- ftes , elle ferviroit encore de Mémoires pour travailler à lhiftoi- re Naturelle de l'Europe, & furtout de la France dont nous n'avons jufqu'à préfent que des parties peu détaillées. Le projet eft de recueillir des Pierres , des Cailloux & des Coquillages de la Seine , de la Marne , du Rhône, de la Saone, de la Loire , de la Garonne , de la Mofelle, du Danube, du Rhein, du Main , de l’Elbe , de la Meufe , du Tibre, du P6, du Tage, de l’Ebre, du Douro , de la Tamife, du Tay, du Schennon , de la Viftule , de la Torne, de la Guden , du Don ou Tanais, de Lobi , du Volga, du Boriftene , du Drin & de plufieurs autres riviéres moins confidérables de l'Europe, en y joignant le Sable qu’elles charient & les Plantes qui y croiflent. Cette entreprife n'eft pas petite ; combien de voyages fur l'eau, combien de pêches en différentes riviéres, quel foin, quelle dépenfe & quelles relations indifpenfables : 1] eft bien vrai que ces fortes de collections qui tiennent dans un tiroir ou deux , ne préfentent point des objets fort agréables à la vûë , elles font plus curieufes que belles, mais elles ferviroient infiniment à l’Hiftoire Naturelle de l'Europe. C’eft au temps à nous mettre à portée de la finir. L'Efpérance , felon Pope, Voyage avec nous € ne nous quitte pas même à l'heure du trépas. (a) Les Lacs , les Etangs, les Marais d’eau-douce , jufqu’aux canaux des jardins , donnent des Coquillages , la plüpart des mêmes genres & efpéces que ceux des Riviéres : les Moules extrêmement minces fonc les plus communes. Nous avons encore des couches entiéres ou des lits de Co- quilles de riviére dans les Ifles qui s’y forment; tous ces Poif- {ons à Coquilles fe nourriflent de feuilles , d'herbes & de Plan- tes qui croiflent dans les eaux. L'on a vû dans le premier Chapitre de cette Partie , que les Coquillages terreftres fe divifoient en vivans & en morts. Les vivans font les Limaçons de tout genre , les Buccins, les Conques Sphériques, les Vis & les Lepas , que lon trouve par-tout en fouillant la terre, dans la moufle des vieux murs de Jardins, dans celle qui eft dans les troncs, ou au pied des grands Arbres, fous les bruyéres , fous les palliffades d'Ifs, dans les Galles des Figuiers ou des Mirches; les Limafles, ou Limas Y ii (a) Le lac de Zurick ; [elor Gefner. De aquat, p.289, COQUIL- LAGES DE TERRE. 174 La CoNcuHyriorocte, Il PantTiE. {ont encore de ce nombre. Ils habitent les Caves , les lieux fouterrains, humides & marécageux ainfi que les bois épais; ils païflent plutôt la nuit que le jour. Si l'on n'a pû augmenter jufqu’à préfent le nombre des Co- quillages terreftres, c’eft à la difficulté de pénétrer dans les terres des Sauvages , & à la fragilité de ces objets , qu’on doit s’en prendre. Les Coquillages que Pon apelle morts ou Fofliles, font enfoncés dans les terres, dans les montagnes, dans les carriéres , fondriéres, marniéres, mines, puits, fontaines , & fouterrains. On les trouve en fouillant la terre, & la plüpart ne {ont que des débris de Coquillages de mer , quoiqu'il y en ait cependant d’entiers ; rarement on y voit des Coquillages d’eau douce. Les Fofiles fe rencontrent prefque en tous les Païs de la terre ; chaque jour en découvre de nouveaux, chaque fouille en différens Roïaumes eft une preuve qu’ils font répandus par toute la terre, le temps découvrira ce Phénomene qui eft pref- que démontré. Les endroïts fuivans font les plus renommés de l'Europe pour les beaux Fofliles. Proche la Ville de Syracufe , il y a des car- riéres toutes pleines de Coquilles , celles des Mégariens en ont abondamment ,la Ville de Mefline en expofe dans tous fes en- virons, & Palerme dans une grotte attenant fes murs. Dans la Pouille , Province du Roïaume de Naples, près la Ville d’Andria , tous les coteaux font remplis de pierres de Tuf chargées de Coquillages , entrautres les cavernes de /xinte Marie in Lamis , à un mille de cette Ville, aïnfi que du côté de Milazzo. On trouve à Malthe dans le Tuf du terroir apellé terra di fan Paolo , beaucoup de Coquillages , & des Gloflope- tres. Sur le monte Mario, à N'ettuno près Albano , qui font dans les environs de Rome il y a quantité de Fofliles. Près la Ville de Verone, principalement fur les monts Bolca & Zoppica , & dans un lieu apellé Roncè, on voit non-feulement de toutes fortes de Coquillages, mais encore des pierres empreintes de figures de Poiflons, de Plantes, & d’Infeétes. Les montagnes du Frioul principalement les monts del ? Art & Spilimbergio , le Modenoïis dans un lieu dit Aonte delle maraviglie, {ur le mont della Salfx, & proche Szzzuolo , le Bolonoïs fur le mont delle grotte , dans les lieux dits dellinferno , del Martignon , & Mercati, font tout remplis de Fofliles., ainfi que les environs de Turin & de Nice. etes ent) LA CoNcHyLIoLOGtE, II. PARTIE. 57 Les Mines (4) d'Allemagne font pleines de ces petrifications fur tout le canton de Hidelberg, de Nuremberg, d'Eyftetren ; d’Eifleben , Hildesheim en Saxe, Braubac, Franckenberg, Spangerberg, les monts Carbonare & Odenberg, Riegelfdorff & le Comté de Mansfeld. La Suifle n’en pofléde pas moins, princi. palement dans les cantons de Soleure, de Zurich fur le mont Legerberg ,de Berne, de Bafles, de Glaris fur le mont Guppen, de Schwits fur le mont Albrig , dans le Païs de Neuf-châtel au torrent de Scyon, dans les carriéres d'Oeningen fituées dans J'Evèché de Conftances, il y a des couches de Coquilles dans les Païs-Bas , principalement à Anvers & à Bruxelles, lefquelles s'étendent plufieurs lieuës , & le Docteur Woodward , dit que rien n’eft fi commun ‘dans toutes les Provinces d'Angleterre. On trouve des Fofliles à Almanda en Portugal ; les Pyrenées & les montagnes près de Barcelonne , font connoître que l'Ef pagne n’en eft pas dépourvuë. Rien n’eft plus certain que les Roïaumes du Nord tels que la Pologne, la Suéde, la Mofcovie, le Danemarck & fur-tout la Norwege , fournifflent en tous lieux des Foffiles ; les relations des Voïageurs nous inftruifene que l’Afe, l'Afrique & l'Amérique expofent des Foffiles en plufieurs endroits , principalement fur le mont Liban, & dans le Roïaume de la Chine. Ces grandes parties de la terre en . fourniroient davantage, fi l’on y faifoit les fouilles & les re- cherches néceflaires. En France dans la Province de (4) Touraine, il y a un canton d'environ neuf lieuës en quarré, éloigné de plus de 36 lieuës de la mer, tout rempli de Coquillages fans nul autre mêlange, on s’en fert comme de marne pour fertilifer les terres, ce que l’on apelle Falun ou miniére de Falun ou faluniére. Il s’en trouve aufli dans tout le Poitou , dans l'Auvergne , dans le Rouflillon, dans le Languedoc, à Boutonet, & au pont du Gard près Montpellier, & dans la Provence. À quatre lieuës de Rheïims fur le côteau de Comtagnion, qui dure plufieurs lieuës , il y a des Fofliles très curieux & des mieux confervés ; on les découvre fur la fuperficie de la terre, fur-tout lorfqu’it a plu. La même chofe arrive à Nogent-le-Rotrou dans le Per- che, dans le Païs Chartrain près d’Armenonville, au Château de Vilbon , au gué de Loré fur le chemin de Paris à Chartres, dans la plaine près d’Eftampes, au gué Douefence, où l’on trouve non-feulement des Foffiles , mais de très-beaux Cail- Joux tranfparens & criftallifés, (a) In edi- tiflima fermè montis partez quam Wider- feld vocant, fcopuli func compaéti ex meris con- charum La- pidearum te- Îtis. Scheuch= xer. 1ter alp. ?. Ze (b) Depuis la petite ville de Ste Maure jufqu'au Man: telañ: (a) On tra- Vaïlle à dor- äer au public Un catalogue raifonné de tous les ex- droits de Lx France où L’07 trouve des Fof]iles: 176 LA Concnyriorocte, Il. ParrTrr: À cinq lieuës de Blois dans le champ des grandes vignes ; qui dépend de l’Abaïe de Pont-le-Voi, on tire du Sable marin À très-eftimé pour bâtir , il eft tout femé de Coquillages de mer, parmi lefquels on en reconnoît plufeurs de l'Ocean & de la Mé2 diterranée, Des pierres finguliéres , femblables à celles des ri- vages de la mer, des offémens d’Animaux aquatiques pétrifiés, des racines de Plantes marines pétrifiées , des mafles de Sable, & de matiéres hétérogenes formant des galets criftallifés > SY voient fréquemment, Il y a cinq ou fix lieuës de terrain tout couvert de Coquillages étrangers ou inconnus aux portes de la Ville de Seez en Normandie, à plus de vingt lieuës de la mer. On trouve encore fur une montagne près la ville de Caën, des Nautilles, des Cornes d’Ammon, & des Priapolites. Chau- mont dans le Vexin François , eft un des endroits des plus abondans en toutes fortes de Foffiles. à On ne finiroit jamais fi lon vouloit raporter ici tous les en- droirs de la France ,où l’on trouve des (4) Foffiles. Les environs de Chantilly, de Breuilpont , de Soiflons , les Carriéres de faint Leu, celles d’Arcuëil , de faint Maur & d’Iffy aux envi- rons de Paris, à plus de quarante-cinq lieuës de la mer , ont fucceflivement des lits de Coquilles , des lits de Sable, de Marne & de Pierre ; toutes ces couches font horizontales ; SE les Carriers apellent Cogwilart , celle où font les Coquilles. Dans les lits même où fe forment les Pierres de taille, il y a des Coquilles de mer enclavées dans la pierre même où elles ont moulé leur figure, les plus ordinaires font des Buccins , des Peignes , des Vis & des Cœurs de bœuf, quand Ja Coquille, fouvent périe par fa délicatefle ne s'y trouve plus, elle laifle fon moule intérieur ou fon noiau, & lon peut aifément remar- quer le vuide que remplifoit la Coquille, entre la terre & le moule ou noîau intérieur. Outre tous ces Coquillages, on voit dans les mêmes cou- ches des Arbres & des Végétaux en plus grand nombre, que celui des fragmens d’Animaux terreftres & marins, à faint Chaumont & à faint Etienne en Forêt , 1 y a dans des mi- nes de Charbon, à cent pieds de profondeur , des Pierres écailleufes & feuilletées d’un noir ardoizé , OÙ fe trouvent les empreintes en creux & en relief de plufieurs Plantes étran- géres de l'Amérique ; ce font la plüpart des Capillaires & des Fougéres érenduës de leur lons. Il LA CoNCHYLIOLOGIE, II. PARTIE 17+ Il ya cinq maniéres de pêcher les Coquillages , à la main, au Rateau, à la Drague, au filer & en plongeant. Quand la mer fe retire , on marche à pied fur la gréve , & l'on prend les Huitres & les Moules à la maïn, rien n’eft plus ordinaire au Havre, à Dieppe, & en Angleterre; quand les huitriéres & les moulieres ne découvrent point , on prend des bateaux & l’on fe fert de la Drague. Il y en a qui foulent le fable avec les pieds, pour faire fortir les Coquillages qui s'enfablent après le retour de la marée. Pietro (a) Della Valle | fameux voiageur , raporte qu’en pê- chant lui-même dans la mer rouge, il prit une fi grande quan- tité d'Huitres , de Limaçons & d’autres Coquillages, qu'il en remplit quatre à cinq caifles. Il dit que ces Coquilles naïflent dans les fonds & dans les cavités qui font en grand nombre dans le golfe Arabique, & que les pêcheurs defcendent dans l'eau avec leur chemife qui ne leur vient qu’au bas de l’efto- mac & les prennent à la main, l’eau étant fi claire, que l’on découvre tout ce qui eft au fond. Le Rateau eft un inftrument de fer garni de dents longues & creufes enmanché de perches proportionnées à la profon- deur du fond où lon pêche, c’eft ainfi que l’on prend les moules. La Drague eft un autre inftrument de fer qui a ordinaire- ment quatre pieds de long fur dix-huit pouces de large , avec deux traverfes ; celle d’en bas eft faite en bifeau , pour mor. dre fur le fond & enlever l’'Huitre attachée au rocher, il y a un fac dont le deflus eft ordinairement un refeau de cor- dage , & par deflous on fubftituë un cuir , ou bien lon fait les mailles du deflous du fac , de laniéres de cuir qui étant glüant de fa nature , glifle mieux au fond de l'eau. On defcend la Drague avec un cordage proportionné à la profondeur où font les Coquillages. En Amérique la Drague a fix pieds en quar- ré , & lon y attache des cordages convenables à la profon. deur du fond , c’eft par leur moien qu'on tire la Drague à bord , & c’eft la meilleure maniére de pêcher les Coquillages & la plus uftée. On fe fert de différentes efpéces de filets dans les ports de mer pour pêcher le Poiflon. Parmi les ordures qu'aménent les filets des Pècheurs, il fe rencontre des Coquillages & des Plantes marines , qu'ils rejettent ordinairement dans la mer. Seconde Partie. Z Manicre de pêcher les Coquillages. (a) Letre [1 #78 La ConNcuytroroctre,Il. PARTTE: ai trouvé de cette maniére à Marfeille & à Toulon des Co- quillages & des moufles de mer très-curieufes. L'on pêche à Toulon à vingt ou trente pieds de bas avec des crocs de fer, des Pinnes marines toutes grifes & qui n’ont pas les belles couleurs de celles de Mefline, de Corfe & de Majorque. Les Manches de couteau, ou Daétyles, fe prennent dans le golfe de Tarente & autres ports de mer, dans les trous qu'ils font dans le fable, ou l’on jette du Sel pour les faire fortir. On fe fert beaucoup de plongeurs dans les Indes, & c’efk le meilleur moien d’avoir de beaux Coquillages ; leurs belles couleurs ne fe confervent qu'autant qu'ils ont été pêchés vi- vans en pleine mer, ou à la rade. Ceux que le flot aménent fur le rivage font roulés ou fruftes, & les Bivalves font dépa- rcillées. Les Négres de l'Amérique , furtout à la Martinique & à S. Domingue, plongent fans aucune précaution à une demie lieuë du rivage & à plufieurs brafles d’eau. Dans un calme, Peau eft fi claire qu'ils voient diftinétement à huit & à dix brafles d’eau , les Coquillages & les Plantes marines qui fonc au fond. Ils les vont détacher à la main l’une après l’autre n'ayant point de paniers comme les plongeurs de Perles : quand les Plantes tiennent fur le rocher, deux plongeurs vont paf- fer un baton & une corde deflous pour les tirer. A S. Domin- gue les Huitres s’attachent fur les branches pendantes du Manglier , Arbrifleau qui vient au bord de la mer. Il n’y a que les jeunes Négres qui puiflent retenir affez long: temps leur haleine pour être propres à être plongeurs ; ils fe remplifnt la bouche d’huile de Palmier afin de rejeter cet- te huile dans l’eau , ce qui leur procure un moment de ref- piration. C’eft un métier qu'ils ne peuvent faire que quatre ou cinq ans de fuite , il ne font plus maîtres de retenir leur haleine à vingt-trois ans. Un bon plongeur mange peu , & toujours des viandes féches. Les plongeurs qui vont à cinq ou fix lieuës du rivage pêcher des Huitres & des Coquillages , portent des paniers apellés Canois , dans lefquels ils mettent les Coquillages & ce qu'ils rencontrent. Ils plongent huit à neuf fois de fuite , ordi: nairement à douze brafles d’eau. Ce qui les incommode le plus c'eft la froïdeur de l’eau ; ils craignent encore un Poif. ka CoNcnrzroroetis,; M: PARTIE #76 fon apellé Tiboron, grand comme un Marfoüin , lequel cou- pe tout ce qu’il rencontre. Pour prévenir ce danger, ils por- tent avec leur panier un baton ferré pour lenfoncer dans la gorge du Poiflon. > D'autres (4) plongeurs defcendent au fond de l’eau fous une cloche de verre, & font obligés quelque temps après de re- monter pour refpirer un air (4) plus frais. On pêche les Huitres qui portent des Perles dans le gol- fe Perfique , à dix ou douze brafles d’eau , fur des bancs éloi- gnés de terre de cinq à fix lieuës. La barque où eft un plon- geur & deux rameurs, part de la Côte avant le lever du Soleil avec un vent-de terre qui dure environ jufqu’à dix heu- res. Le plongeur fe met du cotton dans les oreilles, & des pincettes au nez pour empêcher que leau n’y entre, enfuite on lui lie fous les bras une corde dont les rameurs qui font dans la barque tiennent le bout : il s'attache au gros doigt du pied une pierre d'environ vingt livres pefant , dont la corde eft tenuë par les mêmes hommes. Le plongeur prend un Refeau fait comme un fac, qu'un cerceau tient toujours ouvert, le- quel eft attaché à une corde , dont le bout eft encore retenu dans la barque. Alors il defcend dans la mer , où la pefan- teur de la pierre l’entraîne au fond de l’eau , il détache auffi- tôt de fon pied la pierre, que ceux qui font dans la barque retirent. Le plongeur remplit fon refeau , d’huitres & de Co- quillages; fi-tôt qu’il manque d’haleine, il en donne le fignal en tirant la corde qui eft liée fous fes bras , alors on le remon- te le plus vite que l’on peut. On retire enfuite le rerz rempli de Coquilles. Ce manége peut durer environ un demi quart d'heure ,tant à tirer le refeau, qu’à donner au plongeur le temps de fe repofer & de reprendre haleïne, il retourne enfuite avec les mêmes précautions au fond de la mer. Cette pêche dure fept à huit heures pendant lefquelles il plonge une cinquan- taine de fois. Les Coquillages d’eau-douce font fi aïfés à pêcher , foit au filet foit avec une drague pareille à celle qui fert à tirer du fable de riviére , qu'il eft inutile d’en parler ici. Li (a) O4 cff obligé de plon- ger dans la pé- che du Corail, pour ramafler les morceaux que Le chaffis de bois a café qui font tombés au fond de la mer. (b) O7 pré- tend que air ef plus pefant dans la mer © plus fupor- table dans les CIPTIE {4) Menf(a- rum præcipuè ornamenta & gulæ incita- menta. 4/dro. Lib, 3. de Te- Ji curs. (b) Lex {cau- ri & popu'i cenforum fuit, conchy- Lorum ufum prohibens cæ- nis , ac ea fe- renri pænas perfcribens. Sexec. lib, 24. Ep:f?. 1. (c) A'dr- vardus. page 530. (d) Cocleai rum cervices in rebus ve- nerem ma- gnopere exci- zantibus , nu- meratæ funt. {e) Dignus prorfus filio, a quo devora- tas diximus margaritas » fingulis unio- nes convivis quoquéabfor- bendos dedit. Plan. lib. 9. {f) 1pfe ab- Zorbuit , ut difceret An- tonius, quan- ti cænare pof- fer Regina meretrix. Ma- crobius. [e- Far 3e C. 17e (g) Has quo- què faginare Solent , ita ur 180 LA CoNcytiorocte, If. PARTIE. OR ROM COMMON RCI ERA An Es No Are SPEARS CHAPITRE SEPPEENTE. Des differens ufages que l'on peut faire des Coquillages. Tin le monde fçair que les Coquillages fervent à différens ufages dans la vie , les uns font bons à man- ger, comme les Moules , les Huitres, les Patelles & les Li maçons ; les autres ont diverfes propriétés. Les Coquillages étoient fort en ufage dans les repas des Romains, qui connoifloient jufqu'a quel point ils excitoient à la (2) volupté. Cet ufage, devenant abufif, fut défendu par une (4) loi. Un Auteur les apelle vidsarwm (c) cupedie , & (d) Petrone eft du même fentiment. Le fils de Clodius (e) Efopus, fameux Comédien Romain; pour furpañler fon pere en magnificence , fit avaler des Perles difloutes dans le vinaigre à tous les convives de fon feftin ; & la Reine Cléopatre (f) pour prouver fon luxe & fon opulen- ce à Marc-Antoine , avala dans un repas qu’elle lui donnoit, se des fameufes Perles qui lui fervoient de pendans d’o- reille. Varron donne la maniére d'engraifler (g) les Coquillages pour les rendre plus agréables au goût. Avant l’ufage des féves , établi aujourd’hui en plufieurs endroits , les Coquilles fervoient dans les grandes aflemblées Fi donner fon fuffrage. A Venife on vous donne de petites alles blanches & vertes que vous jettéz dans une boëre ou- verte , d’où eft venu le mot de baloter. J'ai vu en Angle- terre dans la Chambre des Communes, une maniére d’opiner fort finguliére. Sept à huit cent députés des villes & bourgs d'Angleterre font affis fur des gradins en amphitéatre des deux côtés d’une grande falle, & lOrateur eft en bas dans le milieu. Il ouvre un avis ,ceux qui en font, reftent à leur pla- ce , ceux de l’avis contraire Paflonr de Pautre côté , de forte qu'il eft aifé enfuite de compter le nombre des voix. Ce ma- nége, pendant toute une matinée que l’on traite plufieurs af- faires , ne laie pas d’être divertiflant. LA ConwcHyLioLoctE, Il. Partis +8r - La Loi de l'Ofracifme tire fon nom d'Orpaxs , qui fignifie une Coquille ; elle fut établie chez les Achéniens pour exi- ler pendant dix années, ceux que leurs grandes richefles avoient rendus fufpeéts au peuple, On fe fervoit de Coquilles dans les afflemblées publiques , on y écrivoit le nom de l’Exilé, & le nombre dés fuffrages devoit excéder celui de fix mille ; fans toutes ces conditions , le Magiftrat chargé de cer emploi ne prononçoit point l'exil. Chez les Romains, les (4) Coquilles nommées Buccins fer- voient de trompettes à la guerre , elles en ont retenu le nom; ils teignoient leur belles robes du fuc des Mwrex & des Pour- pres, & ceux de la ville de Tyr, au raport de (4) Virgile, ex- celloient dans ces fortes d'ouvrages. Les Coquilles étoient en- core propres , felon le même («) Auteur à faciliter le paflage des pluyes dans les terres enfemencées ou plantées auxquelles elles communiquoient leurs fels. Cette teinture eft encore en ufage dans plufeurs endroits, quoique l’on fe ferve aujourd’hui de à Cochenille en France, en Angleterre & en Hollande. A Panama dans le Pérou , mer du Sud , on tire une couleur Pourpre de la Conque Perfique ,que l’on apelle pour ceteffet Powrpre de Panama ; on en teint des étoffes de Cotton faites de fil de Plantes & d’Arbres ; dans l’Améri- que Septentrionale au Royaume de Guatimala , on amaffe ces Coquilles & l’on en teint pareillement des morceaux d’étoffes faites de fil de Cotton. La Pourpre & le Afwrex fervent en- core aujourd’hui en Sicile à la teinture , & plufeurs relations nous aprennent qu’en différentes mers beaucoup de Coquilla- ges ont la même propriété. On tire également cette belle cou- leur du Buccin, comme du AMwrex & de la Pourpre. Dans l’Ifle de Goana on met les Coquilles dans des four neaux bien allumés , leur cendre fait de la chaux très-propres à bâtir ; on les pile à la Chine, dans la Province de Kiamfi, on les enterre & au bout d’un certain remps elles fe réduifent en une pâte très-propre à faire de belles Porcelaines. Quel- ques Sauvages les joignent enfemble pour en former des Lires qui rendent un certain bruit qui les fait danfer. Les Coquilles, dans Pfle de fainte Marthe font emploïées à orner les natres de Joncs & de Palmes qui couvrent les mu- railles de leurs habitations ; en Guinée elles fervent de monoie ainfi qu'aux Ifles du Cap verd, dans celle de Loanda au Sé- Z'iüi ollam cum fo: raminibus in- cruftent fapa & farre ubi pafcantur, quæ foramina habeat ut in- trare aër pof- fit , vivax enim hæc na tura, Varro de re Ruflica. lib. 3. (a) Buccina jam prifcos cogcbat ad arma Quiri- tes, (b) Tyrioque ardebat Mu- rice lana, Æneïd, L. 4. (c) Aut La pidem bibu- lum aut fqua- lentes infode Conchas. Georg. LE 2e (a) Alus ufus hodier- nus noftro- rum homi- nu:n ad ce- ram fcilicet cealbandam., An Coccineus quarumdam humor ad pi- uram adhi- beri pofñlir. p. 108. deCoclers 27 genere. (b) Eorum præcipuus ufus apud Lancaftrien- fes quofdam ad agros fter- corandos, 182 LA Concayriozocte, I. PARTIE pégal, à Bengale, & dans quelques Ifles Philippines ::on les emploie encore à Bengale à faire des Coliers, des Bracelets , & autres Bijoux. Les Turcs & les Levantins, en garniflent les harnois de leurs chevaux ; ils en revêtent de grandes bouteilles de Cuivre, avec une adreflë furprenante. Plufeurs Infulaires dans les Indes, fur-tout à Zaganguara, en couvrent les parties que la pudeur ne permet pas d’expofer aux yeux. Les Canadiens font des Ceintures & des Coliers de paix, d’une grofle Came violette en dedans qui vient de leur mer d'Oüelt, & des morceaux de Lambis, couleur de rofe ; ces Coliers font fort recherchés dans le Païs. Il ne fe fait aucun traité entr'eux, ni avec les Officiers du Roï, qu’on ne fe pré- fente de part & d'autre pour aflurance de fa parole, de ces {ortes de Coliers. En Egypte & en Afrique, les femmes pour ornement pen- dent les Coquilles à leurs oreilles & à leur cou, elles fe font des Bracelets pour les bras, & pour les jambes. Les Gréques en compofent du fard mêle avec du jus de Citron , ou de la graifle de Coq dont elles fe frotent tour le corps. En Angleterre , felon (4) Lifter, les Coquilles fervent à blanchir É Cire, & à Montpellier l’on les deftine au même ufage ;les Anglois emploient même les Coquillages, fur tout les (4) Moules, à engraifler leurs terres. On fe fert en France d’Ecailles d'Huitres pour faire de la chaux, & pour blanchir les toiles qui fervent au commerce d'Efpagne, {ur-tout à Landernau à cinq lieuës de Breft , re- montant la riviére du même nom. | Dans le Poitou , la Touraine & dans plufieurs autres Pro- vinces , les Coquillages de terre apellés Fo/les , fervent d’en- grais pour les terres en guife de marne; on les apelle des Fe/u- nieres. Les ouvriers tirent du Burgau une belle nacre apellée Zwr- gaudine , propre à plufieurs ouvrages. En y joignant de petits Limaçons faits en fabots, que les Bretons apellent Sorciéres, on fait de fort belles fleurs à l’Abaïe de la Joie, à deux lieuës du ort d'Orient. On fait encore avec les Cames, des bagues {culptées que l’on apelle Camées. Aujourd'hui les Perles fervent d'ornement aux Dames, & LA CoNcHyLioLoGiE,Ïl. ParTrE 183 Fon les emploioit au même ufage du temps de (4) Martial’; les autres Coquilles communes embeliflent les grottes & les fontaines. J'en excepte les belles, dont les curieux parent leur Cabinets. De ces derniéres on fait des Tabatiéres , des Boëtes à mouches, des manches de couteau, des cuilliers, on en in- crufte des fufls, des tables, & les Peintres en mignature les emploient pour déleier leur couleurs. En Sicile, en Sardaigne, & en Corte, la foye de la Pinne ma- rine qui y eft fort commune, fert à faire des Etoffès, des bats & des gans. A Mefline & à Palerme, on ne voit que des fem- mes occupées à dévider cette foye, qui a beaucoup de raport au Biff[”s des Anciens. La Médecine ne laifle pas de tirer quelque fecours des Co- quilles. Le Buccin eft bon pour les (4) palpitations de cœur, & pour les douleurs d’eftomac. La Pourpre eft un contre-poifon , elle guérit les Puftules & les Ulceres , & apliquée fur le nombril d’une femme, elle 14 difpofe à devenir féconde. Le Murex Ôte les tumeurs, les taches du vifage & les abcès qui viennent fur les. oreilles , fur quoi (c) un Ancien dit : Muri- cum vel Conchyliorum tefæ cinis maculas in facie mulierum purgat, cum moelle illitus. Les Sabots & les Nérites excitent l'apetit, & la Pinne ma- rine fait uriner. Les Peignes font bons pour feftomac & la retention d’u- rine. Les Moules étant broices font cenfées propres à guérir les douleurs & rumeurs des talons, Les Huitres communes, étant calcinées, donnent une pou-- dre excellente pour les dartres vives. Leur diflolution eft d’un grand fecours pour les Eftomacs: dérangés. Celle des Perles fait le même effet. Cette poudre fe fait après avoir fait fécher au Soleil , les Coquilles pendant plufieurs jours. L'Echinus marines eft propre aux ulceres, & la petite Co- quille apellée monoiïe de Guinée, guérit de la colique, dont: elle à pris le nom. Selon Galien, les Coquilles guérillent la fiftule lacrymale,,. la teigne des enfans, les ulceres , la douleur des dents, & (a) Muliebr} ornatui præ- cipuè conve- nientes & ob cytheriacæ di- cebantur quiz vencri gratæ. Leævior 0 Con- chis Galle Cy- therracis, (b} Thea- trum Anima- lium. Jonfton Ÿ Ruy[ch. (c) Plim di, 32e 184 LA ConwcuyrioLo@tE,ll. PARTIE. les brûlures ; leur qualité falée provoque encore le ventre & les urines. ; («)Conchas Lifter (4) dit que les Coquilles en général font corrofives ; Rev elles guériflent la fiévre apellée Heética , & fi nous en mat, in om. Croions les Auteurs, elles font propres à une infinité de remé.- ni ventriculi des, tout le monde convient qu’elles ont toutes une vertu Al- cruditate 1do- : 77e , peas, kaline, qui diflout les humeurs acides. Les Coquilles d'Huitres calcinées, font eftimées propres à prévenir l'hydrophobie, lorfqu'on aeu le malheur d’être mordu par quelque Animal enragé. CHAPITRE La ConcayLioroctE, IL PARTIE 1Ÿs IE NU SRE RUE TRE SE TRUE RATE TRUE TR TUE BD D D D Ge DD OS 0 D ADD à DB GO ES Ga MA PA NAN GÉPAPITRE HUITIEME De quelle maniére on doit nettéier les Coquilles , les polir © augmenter leur beauté naturelle , [ans ° les altérer. Ç. la nouveauté répand des agrémens fur un ouvrage, ce Chapitre & ceux qui le fuivent , doivent fe reflencir de cet avantage. Aider la nature, & la faire paroître dans tout fon éclat, eft le but principal où chacun doit tâcher d’afpirer : vou- loir au contraire forcer cette nature, y ajoûter des graces, rien de plus téméraire. La hardiefle de ce travail , démen- tie par É découverte de la vérité, rend le fujet encore plus méprifable & le gâte entiérement. L'exemple des Agathes arborifées ( où l’on defline des figures d'arbres, en y paflant enfuite de la Térébentine, ce qui les imprime aflez fur la Pierre pour ne point s’effacer , ) ne trompe perfonne, rien ne faute plus aux yeux que ce preftige. I y a des Coquilles qui fortent de la mer très-belles & rrès- polies, & qui n’ont befoin que d’être rangées dans leurs clafles, telles font les Porcelaines , les Caffandres, les Tonnes , les Buc- cins, les Cornets & les Cylindres, excepté la Thiare, la plume & la Pelotte de beure dont la pelicule comme un voile en ca- che la beauté. La plüpart de ces Coquilles ont un poli natu- rel & fi parfait , qu'il eft difficile d’y atteindre. D’autres fortent de la mer, fangeules, bruttes,& couvertes de leur Epiderme , qui eft une premiére Pellicule, ou un certain Drap marin, velouté, ou à poil, tel qu'on le remarque fur les Tellines, les Moules, les Limaçons & fur certains Cornets. En- fin il y en a qui ont des défauts très eflentiels, qu'il eft bon d'examiner dans ce Chapitre. Quoique plufeurs Naturaliftes veuillent avoir toutes les Co- quilles , telles qu’elles fortent de la mer, c’eft-à-dire, couver- Seconde Partie, Aa 186 LA CoNcuytiorocteE, ÏÎI PARTIE. tes de leur fange & dans tout leur brut, on ne peut adhérer entiérement à leur avis. Combien perdroit-on de beautés & de varictés dans les couleurs & dans les efpéces , fi lon ne {e déterminoit à néteier les Coquilles & à les découvrir , jufqu'à même les ufer fur la rouë ; une Coquille eft comme un Diamant brut, dont on ne jouit que quand il eft découvert, qu'il eft taillé & poli, c’eft par ce moïen qu'on acquiert de nouvelles efpéces, & pour ainfi dire de fecondes Coquilles. On pourroit en prenant les Coquilles doubles, concilier les: deux fentimens ; la Coquille brute conferveroit fon naturel, & l'autre perdant cet état , préfenteroit de nouvelles beautés. Le travail qu'il eft quelquefois nécefläire de faire aux CB- quilles, demande de grandes précautions, pour ne les pas. perdre entiérement. Examinez premiérement fi la Coquille # une fuperficie unie, ou fi elle paroït raboteufe par les pointes & les Tubercules qui la couvrent ; c’eft ce qui doit détermi- ner le travail. Une Coquille unie , qui 4 naturellement un poli terne, froté: avec du chamois, ou avec la main devient brillante , pourvü- que l’on y mette un peu de Tripoli fin. Il ne faut point fe fervir d'Emeri, parce qu’en poliffant il ufe trop. Cette operation de mande un homme entendu , & qui n'oublie point que les belles. couleurs & le petit travail de l’Animal, qui confifte en raiures. imperceptibles , ne pénétrent pas bien avant. Souvent même: elles n’exiftent que fur la premiére peau. Si la Coquille eft limoneufe, crafleufe, ou couverte d’un: Sel Tartareux, on la laiflera tremper une journée dans de l'eau chaude pour la laifér inbiber , enfuite on la frotera d’Emeri rude pour achever de la décrafler ,en fe fervant d’un morceau: de boïs ou d’une lame de couteau , avec lefquels on la ratifera doucement. On peut encore la tremper dans de l’eau feconde,,. en la retirant de moment-à-moment, pour la plonger dans un autre vafe plein d’eau commune. Cette eau feconde n’eft autre chofe que de l’eau forte, modérée. Le Savon noir peut être auffi fort bon avec un petit linge mouillé, la Co- quille étant néteiée fuffifimment, on cos pour achever de: la polir, une broffe fine de poil avec de l'Emeri fin. Si, lorfqw’elle eft féche , elle n’a point acquis aflez de poli; on pañle par-tout avec un pinceau fin, un eau de gomme Ara- bique, qui donne de la vivacité aux couleurs fans rien gater ,. & fans fentir trop fort, comme le vernis; le blanc d'œuf y ef: LA ConNcCHytioLoctE, IT. PARTIE 8% æncore fort bon, ileft plus luifant que la gomme, mais il eft fujet à jaunir. Il arrive quelquefois que l'Epiderme d’une Coquille, empe. che qu’on ne la puifle polir ; on ne peut {e difpenfer alors de l'enlever avec de l’eau de Cet Epiderme fe détache peu- à-peu , & laifle voir le deffous, que l’on frote enfuite avec une brofe fine de poil trempée de potée d’Emeri ou de Tripoli, juf- qu'à ce que la Coquille foit nette & polie. Si ce n’eft qu'une Pelicule comme l’on en voit aux Thiares, aux Plumes & aux Pelottes de beure, on les laifle tremper dans de l’eau chaude, enfuite avec une lime ufée, on les découvre peu-à-peu , crainte d’emporter les couleurs & le beau travail de la Robe. Quand la Coquille eft couverte d’un Epiderme graifleux, ou l’eau feconde & même l'eau forte pure ne mord point, comme font la plüpart des Moules & des Tellines, on fe fert d’un Emeri fort avec des broffes plus rudes; la peau de chien de mer , la Pierre ponce , y font quelquefois emploïées. Si la croute un peu épaifle ne s’enlevoit pas, cemme il arrive fouvent aux Lepas, aux Orcilles de mer , aux Burgau , aux Cafques & autres , il n’y a qu’un feul moïen de jouir des beau- tés que cache cette croute, c’eft de tremper la Coquille dans un vafe plein d’eau forte pure : ce qui fe fait ainf; on attache un long morceau de cire qui couvre la bouche de la Coquille, & qui fert de tenon pour la pouvoir tremper facilement, de maniére que l’eau forte ne pénétre pas dans l'interieur , ce qui ruineroît {a belle nacre , on a grand foin de la retirer de temps- en-temps , pour la plonger dans un' autre vafe plein d’eau com- mune , & à chaque fois on examine les progrès de l’eau forte, qui écume & devient toute blanche fur la Coquille, jufqu'à ce qu'elle foit trempée dans l'eau, c’eft ainfi qu'on ménage une belle piéce, de peur d’en altérer la nacre & les belles cou- leurs. Pour conferver la pointe de la Coquille & les parties délicates, on les couvre de cire, afin d'empécher l’eau forte de corroder. Les trous de vers feront encore remplis de cire, fans cela l’eau forte tranfperceroit la Coquille ; l'on pañlera enfuite l'Emeri fin pour la polir, & l’eau de gomme ou le blanc d'œuf, fi l’on la veut rendre plus brillante. Aïez la précaution de mettre des gants pour garentir vos doigts de l’eau forte qui les rend jaunes, fouvent pele la peau, & fait romber les on- gles. A ai] (2) On [efert é’une rouë de bois pour polir {es Agathes. 188 LA ConcuyriozoctE, II. PARTIE. Il y a des Coquilles qu'il faut encore découvrir plus avant, ce qui s’apelle les dépouiller entiérement, on les pale pour cet effet à la rouë horifontale, qui eft de (2) Plomb ou d’Etain, & l'on les ufe avec de l’'Emeri fort, de même que les piérre- ries. Rien n’eft plus difficile à conduire que ce travail, fou- vent même on rifque de les gâter ; quand il refle quelque veine ou excroiflance, on les adoucit à la lime douce ; enfin on les polit avec de l'Emeri fin ou du Tripoli & un petit mor- ceau de bois ; à la place de la rouë, il n’y a qu'à mettre une grofle brofle de poil de Sanglier , qu’on fait tourner à la main, ou au marche-pied ; ce qui polir en peu de temps. e. on a des Coquilles raboteufes, dont les pointes & les rubercules empêchent de fe fervir de la rouë, ou d’un vafe plein d’eau forte , la feule patience en vient à bout : on prend un pinceau ou la barbe d’une plume, pour porter l’eau forte dans tous les petits endroits qui {e voient entre ces pointes ou ces tubercules, & l’on les trempe fouvent dans l'eau commune, leau forte, fans ce correctif, mordroit trop avant & mange- roit les couleurs. Enfuite on les polit avec du Tripoli ou de PEmeri. On peut encore fe fervir de la Pierre à polir des Or- fevres, en l'éguifant fuivant le befoin. Cette opération longue & ennuieufe, fur-rout quand on nettéie des Huïtres épineufes, des Pourpres , & des Mwrex garnis de pointes, ne fouiile pas partout & lon eft obligé de fe fervir d’eau de gomme, de blanc d'œuf & quelquefois de vernis pour faire briller les en- droits qu'on n’a pu nettcier, & qui fans ce moien refteroiene ternes. Voici le moien de reproduire les Coquilles fuivantes qui re: naïflent pour ainfi dire, & forment des efpéces fi finguliéres, qu'elles ont trompé les plus habiles gens. Le Corner apellé Owix , dont l’épiderme eft brun, vous donne étant découvert une couleur jaune peu vive ; lorfqu’il eft dépouillé jufqu'au vif , vous jouiffez d’un beau blanc de lait dont l’extrémité d'en bas qui eft violette, imite l'Onix. La Porcelaine violette ne paroît dans cer éclat, que lor{- qu'elle eft dépouillée. L’Oreille de mer, qui ordinairement eft aufli craffeufe en dehors, qu'elle eft nacrée & belle en dedans, découvre des marbrures vertes , quelquefois rouges , & fi l'on va plus loin. une très-belle nacre. Le Nautille étant découvert, préfente un fort bel orient, LEA CoNcHyLioLoGiE, Il Partir 189 quand il eft feulement nettéié , fa robe eft d’un jaune doux avec de grandes veines fauves. On ne peut voir un orient plus parfait que le Burgau dé. pouillé entiérement. Quand il n’eft que découvert, il montre une robe marbrée de verd & de rouge , qui le fait nommer le Perroquet. |, Le Calque, étant découvert eft de couleur d’Agathe claire. La Moule de la terre des Papous qui eft de couleur fauve, par le même moien expofe aux yeux les plus belles couleurs de rofe & de violet , mêlées d’Agathe. Celle de Magellan grande & petite ne nous paroîtroït pas d’un fi beau Pourpre nacre, fi elle n’étoit pas découverte. La Conque Perfique qui eft toute blanche & couverte de tubercules, étant ufée fur la rouë, préfente une robe crife, raice de lignes ponétuées de blanc & d’un très-beau poli. On voit l’'Oreille de Midas , qui eft pareillement brune , devenir lorfqu'’elle eft dépouillée , aufli belle que FAgathe. Les Lepas font tout différens lorfqu’ils font travaillés , fur- tout le Magellan & celui que l’on nomme l’écaille Tortuë. La Came jonquille qui a furpris tant de curieux, qui l'ont cru une nouvelle efpéce, n’eft autre chofe qu’une Came blan- che dont le deflus eft fait en refeau ; quand ce travail eft abatu , elle préfente une robe très - polie & d’un beau ci- tron. La Came violette de Canada, dont on fait les coliers de paix , étant dépouillée, vous découvre fur fa fuperficie un blanc de lait , mêlé de veines violettes tirant fur PAgathe, d’une couleur admirable. Une autre Came du même païs qui eft d’une nacre couleur de chair en dedans, & toute brune par deflus , acquiert par le travail la mème couleur de chair. Lorfque lOreille d'Afne eft mangée à la lime , dans la par- tie qui correfpond au rouge intérieur de fa bouche, elle dé-- couvre une robe, couleur de rofe , très-agreable à la vuë. On n’auroit jamais fini, fi l’on vouloit parcourir toutes les nouvelles beautés que ces moiens fourniffent ; fans eux on ne jouiroit point de toutes ces couleurs ; la Nature nous les avoit: d’abord refufées. Les Hollandois habiles à travailler les Coquilles, ne s’ar- rêtent jamais aux moiens fimples, ils y emploient les plus vio- Jens; fouvent ils altérent les Coquilles à un point qu'elles font entiérement perduës; ils les liment de tous côtés, ils les ufent Aa il {a) Le Pere Bornannt vre- creat. mentis € 0cUl 2 {b) On y peut £mploter du dait de chaud, ou de la colle de Poïflon » avec du js ail. 90 LA ConcuyriorzoctE,Ill. PARTIE, toutes à la rouë pour les mieux polir , & ils ÿ ajoutent au pin- ceau des couleurs brillantes fur lefquelles ils paffent un vernis imperceptible. Les Scorpions & les Dauphins font fouvent peints en rouge , ainfi que les Brulées en noir, On prétend que ces couleurs font mifes à la lampe, ou que c’eft un noir compofe au fourneau , lequel ne s’en va pas étant mouillé. Combien de curieux font trompés tous les jours de cette ma- niére ? Ceux qui font graver & cizeler des fujets d'Hiftoire fur les Nautilles & fur les Burgau, en diminuent beaucoup le mé- rite. On y forme des bandes , des cercles , des étoiles en re- lief & mille autres figures que la Nature n’avoit point jugé à propos de leur donner , ils apauvriflent, pour ainfi dire , le fu- jet pour vouloir le fingularifer ; c’eft ainfi qu'on travaille Îles Coquilles apellées Veuves, les Sabots, les Boutons de la Chine, & les Nérites. Un (4) Auteur donne à la fin de fon livre plu- fieurs figures de Coquilles ainfi travaillées , & il a foin dans fa defcription d’avertir le Lecteur de la tromperie. Les défauts qu’on remarque aux Coquilles font naturels, ou accidentels. Les naturels viennent de la maladie, de l’âge ou de la mort des Poiflons , la maladie ou la mort leur 6tent la durée de leurs belles couleurs , & les vers les piquottent de tous les côtés , ce qui les détruit entiérement. L'âge ou la vieillefle les rend jaunes & livides. On évite tous ces défauts en pêchant les Coquillages en pleine mer, où ils font ordinairement bien vivans. Les autres défauts naturels , comme les raies , les cavités & les excroiflances fe peuvent pallier ; c’'eft ainfi qu'on peut augmenter leur beauté naturelle, fans les altérer. Les raies ou cavités fe remplifflenc avec du maftic (4) très-fin, délaié dans l'efprit de vin ou dans le vinaigre, pareil à celui qui fert à racommoder les Porcelaines. L’on y mêle une couleur femblable à celle de la Coquille, ou bien l'on pañle deflus le maltic, une petite couleur à la gomme & fur le tout un ver- nis à l’eau, une eau de gomme Arabique, ou un blanc d'œuf, Cet expédient , quand les cavités font petites , réuflit à s’y méprendre, on peut même s’en fervir dans les parties caflées, On abat les excroiffances à la lime douce; quand la bou- che d’une Coquilie eft bleflée dans fon bord ou écornée en quelques endroits, on l’ufe & l’on l’unit adroitement avec des jimes très-fines. LA ConNcuyzrioLoctE,lIl. PART:E. T9 Les défauts accidentels des Coquilles font , d’être fruftes, d’ê. tre roulées , d’être piquées de ver ou rouillées.On apelle fruftes. & roulées les Coquilles dont les pointes & les extrémités ont été ufces par le for, jufqu'à ce qu’il les ait jetté fur le riva- ge. À ces défauts il n'ya point de reméde, non plus qu'à la piquüre de vers , lorfqw'’elle eft confidérable. Pour la rouille on peut empêcher qu’elle n’augménte , en frotant les Coquilles d'huile ou de vernis ; on prétend qu’une eau de favon y eft très- bonne ; on les effuye de façon qu'il ne refte d’huile ou de favon: que ce qui eft entré dans la rouille. L’habitude qu'ont les Hollandois de peindre les Coquilles n’eft nullement à fuivre ; c’eft une fupercherie dont un Natu- ralifte ne doit point ufer ; plus il s’aproche de la nature, plus L'art doit s’'eloigner de lui. (3) Juin 1727. FOR. 2s 192 La CoNcHyLioLoctE,Il. PARTIE. RÉRRRRSRIRSRARRRRRRRRRE nn CREME Er Er Ire Tee trrrte CHAPITRE NEUVIEME. De l'arrangement d'un Cabinet d'Hifioire Naturelle. NE US avons donné autrefois dans le Mercure (4) Fran- çois une diflertation fur le choix & l’arrangement d’un Cabinet curieux ; tout y eft emploié & tout contribuë à l’em- bellir ; les livres , les médailles, les morceaux d’antiquité , ceux de fculpture, les tableaux , les defleins des grands Maîtres, les eftampes, les habillemens étrangers , jufqu'aux ouvrages de tour & de mécanique ; l'équipage d’un laboratoire n’y eft pas même oublié. C’eft ici une nouvelle fcene , qui ne préfente que les ouvra- ges de la Nature ; infiniment au-deflus de l'art , ils doivent ef- facer tous les autres ; cette fcene donne l’idée de l’ordre qu’on pourroit fuivre dans les grandes colleétions. Comme on diftingue l'Hiftoire Naturelle en trois Régnes, le Régne Minéral , le Régne Végétal & le Régne Animal, cet ordre demanderoit trois piéces de fuite. La premiére offriroit ce qui concerne le BAR Minéral ; on trouveroit dans la feconde piéce le Végétal ; enfin dans la troifiéme , les Animaux, & tout ce qui y a raport feroient placés méthodiquement ; les matiéres par cet arrangement fe trouveroient divifées fuivant leur ordre naturel , au lieu qu’on les voit pêle-mêle dans une galerie, qui n’a d'autre avantage que celui du coup d'œil. De belles armoires uniformes régnantes au pourtour , avec des fcabellons dans les angles, pour porter des buftes de Mar- bre , compoferoient tous les meubles de cet apartement ; des pilaftres avec des agraffes d’ornemens dorés enrichiroient ces armoires garnies en dedans de tablettes, avec des portes de glace pour expofer aux yeux, dans des fioles de criftal ou de verre blanc apellées Bocaux ,les tréfors de la Nature. D'au- tres armoires formant deux colonnes feroient partagées en différens tiroirs pour être moins larges & plus portatifs ,avec des La CoNCHYLiIOLOGIE, II. PARTIE. 193 ° des ftudioles pratiquées dans le bas, dont le deflus ferviroir à pofer les tiroirs quand on les veut vifiter. C’eft dans la premiére piece ,deftinée au Régne Minéral, que commenceroit le droguier ; des Bocaux remplis de bols, de terres ,argilles , fables , talcs, & craies que l'on diftingue par la couleur, la pefanteur , lodorat, & le gout, occuperoient la premiére Armoire : ceux de la feconde offriroient les Sels, les Bicumes , les Charbons de terre & les poudres des Miné- raux, rangés fuivant les différens païs d’où ils viennent. Les Pierres fines, les Criftaux, les Agathes, les jafpes, les Marbres, le Porphyre ; le Granite, l'Albätre, le Jade, les Pier. res figurées , les Dendrittes ou Pierres arborifées, les Zéfhyope- tres où Poiflons qui ont imprimé leurs figures , les Pierres com- munes , les Si/ex & les Cailloux feroient rangés dans les ti- roirs de la troifiéme Armoire. On trouveroit dans ceux de la quatriéme , Îles Métaux & les Minéraux diftingués par les lieux où ils fe trouvent. On ÿ joindroit les Gangues , les Mines , les Marcaflires , les Pyrites, avec les différéns eflais de ces Minéraux & leurs vitrifica- tions. Ees gradins des deux derniéres armoires , contiendroient les Pétrifications de la mer , celles de la terre, les Congella- tions, les Criftallifations , & les Encroutemens , matiere fuff- fante pour les remplir, quoiqu’on les fupofe ici diftingués des autres Fofliles. Quelques buftes de Marbre , & Îles gros morceaux de Pé- trifications , de Marcaflites, & de Congellations , qui par leur groffeur ne peuvent avoir place dans les tiroirs & fur les gradins des armoires , feroient rangés par fimétrie, fur le deffus des fix armoires, relativement à la matiére contenuë dans chacune, Cet arrangement méthodique , peut tenir lieu d’un catalogue chiffré & numéroté, c’eft le feul moien, malgre la multitude des objets, de trouver dans le moment ce que l’on cherche. Ee Régne Vécétal placé dans la feconde pièce , ne feroit peut-être pas le moins intércflant ; même ordre d’armoires à même fimétrie, même arrangement. On mectroit à fec dans des bocaux, Îles fruits tant de France que des Païs étrangers bien étiquetés. Les bois de toutes ef- peces ; les racines, les écorces, les feuilles, & les fleurs four- uiroient. une feconde armoire, On trouveroie dans la troifiéme: Seconde Partie, Bb 194 LA Concuvyziozoc:e, II. PaARTvTyE, les graines , les femences, les gommes, les fucs, les ‘huiles , les réfines & les poudres qu’on tire de tous les Végétaux. L’herbier collé dans des livres feroit rangé par genres , ou par ordre alphabétique , les Plantes molles, les Coralloides, fe placeroient de la même maniere, & compoferoient une Bota- nique marine, qui laïfleroït dans la quatriéme armoire une place pour l'hiitoire du corail prife dans fon commencement, {es progrès & fes différentes couleurs. Il conviendroit de placer fur ces quatre armoires, (en fui- vant la decoration des autres, ) les Plantes marines pierreufes, & demi pierreufes , telles que les Madrepores, Millepores, Retipores, Frondipores, Fponges, Efcara, Zyrophytes, Panaches de mer, œillets & giroflées de mer , montés fur des pieds d’ou- che de bois doré; les racines de Bambou, de Mandragore, quel- ques roches de Végérations chymiques , quoique ces derniéres {oient dûës en partie à l’art, pourroient aufli y trouver leur place. Entrons dans la troifiéme piece deftinée au Régne Animal, comme la plus curieufe & la plus ornée, elle termineroïit agréa- blement le coup d'œil. Les grands oyfeaux , les Animaux terreftres, maritimes, & aquatiques empailles & attachés à des crampons, feroient ranges par fimétrie fur le Plat-fond , dont la couleur blanche {erviroit infiniment à les faire valoir. On trouveroit dans la premiére armoire des bocaux rém- plis d’efprit de vin, d'Eau-de-vie camphrée, ou de l’eau de grin , pour confervér des Embrions humains de tout âge; ceux des Animaux Aëriens, terreftres & aquatiques, & des Monftres de plufieurs efpéces , viendroient à la fuite. La feconde armoire ferviroit pour mettre parcillement dans des bocaux les petits Serpens, les Couleuvres , Afpics, & au- tres Reptiles; les Grenoüilles , les Souris & Rats des Indes. Les petirs Oyfeaux & les Amphybies y pourroient trouver leur place. Les gros Infectes renfermés dans des bocaux, les uns à fec, les autres remplis de liqueur orneroient la troifiéme armoire. Ces gros Infectes font les mouches, les Scarabés , les Tarentu- les, Scorpions, Efcarborts, Saurerelles, Scolopendres, Araignées, Bourdons , Demoifelles , Hannetons , & autres Infe&tes de la grande efpéce. Les petits Infectes, tels que les Mouches, les Chenilles , La CoNCHYLIOLOGIE, II. PARTIE 195$ Araïignées , Papillons , Abeilles, Vers à foye, Fourmis, Che- nilles, Cochenilles, Kermes, & differents Vers mis entre deux Verres, bordés de cire, crainte des Mittes , rempliroient la quatriéme armoire. La fuivante feroit partagée en trentc-fix tiroirs pour les Coquillages qui y feroient divifés en vingt-fept familles, ou genres fuivant la nouvelle méthode. Bonanni apelle les armoires qui renferment des Coquilles ; Coclearium, qu'on peut fort bien rendre en François par celui de Coguillier, de même que l'on apelle Médailler , une ar- moire remplie de Médailles. L’arrangement de ces Coquilles demande ici quelque dé- tail. Les Naturaliftes difpofent les Coquilles par clafles & par. familles ; c’'eft fans contredit la meilleure maniére & la plus méthodique; ils mêlent , fuivant ce principe , les bruttes avec les belles , les grandes avec les petites, de forte que l'œil en eft quelquefois fatigué. Les curieux, au contraire , donnant tout aux plaifirs des yeux , facrifient l’ordre méthodique, pour former des compar- timens variés, tant dans la forme des Coquilles, que dans les -couleurs ; l'émail, en eft charmant , & c’eft le plus beau coup d'œil qu’on puifle imaginer ; enchantés de cet afpett, les uns en forment des Parterres , les autres les rangent dans les diffé- rens tiroirs d’une armoire. Ces Parterres fe difpofent ainfi; on prend le deflus d’un grand Bureau dans toute fa longueur, & lon le coupe en plu- fieurs compartimens, formant un vrai Parterre. Ces féparations fe font de bois ou de carton recouverts de fatin ou de velours verd, bordes d’un galon d’or. On éléve ces compartimens de cinq à fix pouces pour y pouvoir loger les plus hautes Coquilles fans crainte de les brifer. Le fond de ces quarrés, ou cafes garni de cotton , empêche les Coquilles de rouler les unes fur les autres. Comme l’on ne cherche dans les Parterres que le plaifir de la vüë , on y difpofe fimétriquement, les formes & les couleurs les plus opofces, c'eft le goût qui en décide. Quand on veut jouir du Parterre , on leve le deflus du Bureau qui eft à rénures: il pourroit encore fe renverfer en deux par- ties, par le moiïen de groffes charnieres. Les Coquilles ainfi renfermées font en füreté & font exemtes de la poufliére. Ceux qui fe fervent des tiroirs d’une armoire, les garniflent de fatin ou de velours verd, pour empêcher les so de B b ij 196 LA CoNCHYLIOEOG1E, II. PARTIE. rouler. On y forme des colonnes, des foleils, des lignes tra- verfalles & autres compartimens. Attentifs à opofer toujours par fimétrie, les formes & les couleurs les plus variées , ils jouiflent d’un afpect aufli agréable que les premiers. Les Hollandois difpofent leurs Coquilles par compartiment, fans s'embarrafler d'un ordre plus méthodique. Hs ont de grandes armoires de noier , coupées de tiroirs rangés fur plu. fieurs colonnes. Au fond de ces tiroirs, au lieu de fatin ou de velours, ils collent une étoffe de lin blanc , aflez rude pour re- tenir les Coquilles dans leurs places. C’eft fur cette eroffe qu'ils forment avec de petites bandes de carton peintes en bleu, des foleils & des compartimens, dont l’œil eft très fa- tisfait. Souvent même les Plantes marines font rangées dans ces armoires fur des gradins, avec des glaces dans le fond. Quoiqu'il paroïfle qu’en rangeant les Coquilles par familles, l'on perde le bel émail des couleurs ,, on peut cependant apro- cher de la beauté des Parterres par une nombreufe colle&ion, de maniére que chaque tiroir foit rempli d’une feule famille ; les couleurs alors variées dans les différentes efpéces de la fa mille, préfentent un afpeét fort agréable, & l’on ne perd que dans la diverfité des formes. d Il y auroit un moien de réünir les deux maniéres differen- tes de ranger les Coquilles, ce feroit de n’en mettre qu'un genre dans chaque féparation du Parterre, l'exécution en efk à la vérité un peu difficile. Revenons à la fixième armoire qui termine notre derniéra piéce , on la réferveroit pour les Coquillages d’eau douce, les terreftres vivans, & les terreftres morts. autrement dits Fofliles, Ces derniers feroient compris en trois tiroirs, lun pour les Univalves , l’autre pour les Bivalves, & le troifiéme pour les Multivalves. Les parties féparées des Animaux, telles que les os , les dents, les glofflopetres, les cornes , les machoires , les vertébres, les befoarts & leurs plumes feroient rangés dans les autres tiroirs ; une tête injectée fuivanc la methode du Doc- teur Ruych, ou quelqu’autre Partie du corps humain, telle que le cerveau, les parties nobles , ou celles de la génération conviendroient fort dans cette place. On ne répétera point ici que la même fimétrie doit être ob- fervée pour la décoration du deflus de ces armoires, on y ran- geroit des fqueletres d'Oyfeaux & d’Animaux de différentes. efpéces entremêlés de buites & de Porcelaines, La CoNcHYLiOLOGiE,lI PART:IF. 197 Il feroit à fouhaiter qu’un petit cabinet terminât ces trois ieces , pour y placer les meilleurs livres de Phyfique & d’hi- ftoire Naturelle; ce feroit joindre lutile à l’agréable, & l’in- firudion au coup d'œil; par ce moïen, on feroit en état d’o- pofer fur le champ l'autorité des bons Auteurs, aux objections des Sçavans qui vifitent une colletion. En matiere de Phyfi- que , quel befoin n’a-t-on pas d'autorité & d'expérience ? Cette piéce pourroit encore fervir de laboratoire, pour faire les expériences de Phyfique & de Chymie, l’eflai des Métaux & des Minéraux , les décompofitions de plufieurs corps, & PAnalyfe des Terres, des Bols, des Sels, des Souphres, & des Bitumes. Il s’agiroit alors d'y conftruire un fourneau, & de lac: compagner des principales piéces qui y font néceflaires. Bb ii FRANCE. 498 LA ConNcHyLioLociE,ll. PARTIE. RIRES REED IRIS SI IR I IRTIRS TRY IR TINTIN RON NN EL NE RE EE RE En nus SSSR RER IR RIRES NII RTE CHAPITRE DIXIEME. Des plus fameux Cabinets de l'Europe touchant l'Hifloire Naturelle. N n’auroit jamais entrepris de décrire les plus fameux Cabinets de l’Europe, Lans en avoir vü la plus grande partie par foi-même , & c’eft ce qui eft arrivé à l’Auteur que des voiages pendant plufeurs années dans les principales vil- les de l'Europe, ont mis à portée de vifiter. Ce Chapitre pour- : roit fort bien porter le titre de A{4/cographie. La France ne le céde à aucune Nation en fait de gout & de curiofité ; on y regarde les belles chofes , furtout les pro- duétions de la Nature, comme la vraie nourriture des fcien- ces. Commençons par la capitale. La galerie d'Hiftoire Naturelle que le Roi fait augmen- ter trous les jours , eft fituée au Jardin des Plantes médecina- les ; elle eft précédée d’une Bibliothéque des meilleurs livres de Phyfique , de Botanique, & d'Hiftoire Naturelle 5 plus de foixante volumes de Plantes & d’Animaux peints en migna- ture en font le principal ornement , ainfi que les Herbiers compofes de 14000 Plantes defféchées, & qui ont été recueil- lies par Meffieurs Tournefort & Vaillant. La galerie a fept travées dans fon plat-fond ; la premiére eft remplie d'armes, de raquettes, de lits & autres équipages de Sauvages , atta- chés au plat-fond. La feconde offre des fruits des Indes; la troifiéme, des Reptiles & des Quadrupedes ; on voit dans la quatriéme des Animaux amphybies, & dans la cinquiéme des Poiflons. Les Serpens font attachés dans la fixiéme travée; enfin la feptiéme eft remplie de fquelettes de différens Ani- maux. Le pourtour des murs eft orné de belles armoires , ou- vertes & garnies de glaces , avec des ftudioles par le bas cou- pées de quantité de tiroirs ; deux armoires accompagnent la porte d'entrée , elles fervent à renfermer dans des phioles, les gros Infectes , & des parties de Crables & d’autres Animaux ; LA CoNcHyLioLoGiE, Il PARTrE. 199 on a rangé au-deflus de ces deux armoires, différens habille- mens & plumages des Indiens. Les ftudioles d’en bas font rem- plies de Pierres, d’Aftroites, de Cornes , & de Foffiles ; à droite on trouve neuf armoires de fuite à neuf rangs de gradins cha- cune , garnis de bocaux ; les quatre premieres renferment les Métaux, les poudres, & les cendres des couleurs qu'on entire, les Sels, les Pierres, les Talcs, & les terres ; la cinquiéme, qui eft au milieu , eft ornée de deux pilaftres de glaces, & s'élève en ceintre, portant un trophée des armes du Roi, cette armoire n’a que cinq gradins ; le fond eft garni de dif- rens Coquillages couchés fur des fils de leton , des bocaux partie pleins d’efprit de vin, partie vuides, confervent plu- fieurs Animaux, des Befoards, entr'autres celui d'une Couleu- vre avec un gros morceau d'Ambre gris, lefquels font placés fur les gradins ; les quatre derniéres armoires fuivantes offrent les fucs & les gommes des Végétaux , leurs racines , & les différentes parties des Plantes de la Chine. Le deflus de ces neuf armoires eft décoré de différentes Plan- tes marines, avec des galles, quelques grofles Coquilles, & des Guepiers de l’Ifle de Caïenne, les ftudioles d’en bas ont cinq rangs de tiroirs ; le premier renferme toutes les Pierres fines dif- pofées par clafles & placées dans des Criftaux de montre ; on y remarque une belle Topaze d'Inde ; parmi les Jafpes, les Agathes , les Jades , les Cornalines & les Crapaudines, fe di- ftingue un œil de Chat oriental, & deux belles Agathes arbo- rifées. Les Pierres de Florence, les Cailloux d'Egypte & des autres pays, les Lapis , les Marbres , les Albâtres, les Criftaux fuivent le même ordre , avec une Pierre étoilée très-diftin- guée & des tranches de bois pétrifié de la Chine, aufi par- faires que des Jafpes pour le poli & la bigarrure , on y voit un grand Platau convexe des deux côtés, de Criftal noir & ondé , trouvé dans les tombeaux des. Incas du Pérou. Un Echi- nus poli, & une grande partie de Nautille marbrifié © agati- Je , qui eft un très-beau morceau, Le deuxiéme & le troifiéme rang font remplis des Coquillages de mer & de riviére, ran- gés fuivant la méthode de Lifter : on voit au quatriéme rang, différens Animaux cruftacés, Echinites , Etoiles , Coraux jo œufs de Canards des Indes, parmi lefquels on remarque une Etoile , venant de Salonique apellée la Tulipe. Le cinquieme & dernier rang offrent différens Poiflons defléchés , Zoophires ,& autres, Il y a encore fix armoires dans les trumeaux des croi- {a) Fameux Anatomifte Sr- crlien. {b) Ce Fafe ef? grevé dans lexplication des monumens finguliers des plus anciens veuples » par Dom Jacques Martin » J£a- vant Pénédi- Êrn. 200 LA ConNcuyiiozoctrE, Il. PARTUE. fées qui renferment les Bois , les Fruits & les Graines étran- géres , les gros morceaux de Mine & les fragmens d’Animaux ont logés dans les ftudioles d’enbas ; les Infectes occupent la troifiéme ftudiole. Le deflus de ces fix armoires eft difpofé dans le goût des autres, il préfente quelques Quadrupedes , comme le Rinoceros, le Caftor , quelques Oïfeaux , avec de grands bocaux remplis de Serpens & de Poïflons; les cinq ar- moires du fond font remplies de Fruits & le deflus eft garni de bois de Cerf, de Dain, d’Elan , & de Rennes; on trouve des Mines & différentes pétrifications , dans le bas des ftudio- les. Une niche qui forme cinq gradins en occupe le milieu; on y voit un gros femur avec deux dents macheliéres d’un Animal inconnu ; deux autres defenfes extraordinairement L] grandes & pétrifiées , une belle congéllation aportée de la : grotte d’Antiparos par feu M. Tournefort. Plufieurs criftalifa- tions , de grofles Coquilles bien chaïfies , quelques Tubulites, un très-gros Befoart oriental d’Eléphant, le gros Champignon apellé par M. Tournefort le bonnet de Neptune : au milieu eft yne tête en cire colorée & fculptée per l'Abbé(z) Zumbo ; cet- te galerie a été arrangée par M. de Bufon, Intendant du Jar- din Royal & de l’Académie des Sciences, on y reconnoît par- fout fon bon goût & fon habileté dans l'Hiitoire Naturelle. M. le Duc de Sully, Pair de France & Chevalier de la Toi- fon d'Or, par fon amour pour les Arts & par la belle colle- Hion qu’il a amañfe dans tous les genres de curiofités, mérite ici une place diftinguce; c’eft une foible reconnoiffance de ma part pour toutes les politefles que j'en reçois tous les jours. Son Cabinet eft compofé de cinq pièces de fuite; la premiére eft rem- plie d’une Bibliotéque nombreufe ornée dé recueils de Cartes, dEftampes & de Defleins des meilleurs maîtres, on voit fur la corniche des tablettes, un rang de buftes de Marbre & d’urnes, dont la plus grande partie font antiques. Les Fofliles font ren- fermés dans deux bureaux placés entre les croifées, fur lefquels font deux coffrets, l’un rempli de Pierres fines & l’autre de Papillons étrangers. La feconde piéce eft deftinée à la Pein- ture, on y remarque plufeurs tableaux de grands Maîtres, les tables & la cheminée font garnies de gradins qui portent quantité de figures de bronze antiques , parmi lefquelles on diftingue plufeurs divinités Egyptiennes & Gauloifes , avecun (4) vafe à anfes , Egyptien & chargé d’hieroglyphes, qui fer- voit à mettre l'eau luftrale. Les Pierres précieufes, les Aga- thes, LA CoNcHYLioOLOGiE, IL PARTrr. 20 thes , les Jafpes rares & les Pierres gravées font renfermés dans un grand bureau , & les Oifeaux , les Poiffons , les par- ties d’Animaux , les Cailloux d'Egypte fe voient vis-à-vis dans un beau cabinet de la Chine furmonté de gradins ornés de vafes de Criftal de roche, d’Albître oriental, d'Ambre & de Pierre antique. On trouve dans le troifiéme apartement deux Coquilliers de quarante-huit tiroirs remplis de tout ce qu’on peut defirer en ce genre, & rangé par familles. Les murs font ornés de têtes de Marbre en bofles, ainfi que de plufieurs bas- reliefs antiques. Une lanterne trouvée dans un ancien fépul- cre eft fufpenduë au milieu du plat-fond. La quatriéme piéce fuivante eft recommandable par une armoire pleine de bijoux garnis d'or & d’argent, de belles Porcelaines, de Pierres fines, de Criftaux de roche travaillés, & de figures d’Ambre & d’Y- voire. Le bas de l'armoire montre plufieurs Plantes marines, des Coraux , des mines d’'Emeraude & de Diamant, avec quel. ques parties d’Animaux. Deux petits cabinets de la Chine placés au côtés de cette armoire renferment les plus petites Coquilles de mer & de rivière, Enfin la cinquième piéce eft pou les Minéraux , les Métaux , les Pierres figurées , les Cail- oux , les Congellations , les Pétrifications & les Marbres , avec un Droguier qui régne tout autour rangé fur des tablettes, dont le deflus eft orné de Plantes marines, de Madrepores & de Coraux , avec quantité de petites figures de Porcelaine, d'émail. & de pierre de Lare. On y trouve une belle colle&ion de Médailles Confulaires & Impériales en or & en argent, avec une fuite de Cachets & de Sceaux antiques & gaulois, & une autre très.-nombreufe de Jetons françois & étrangers. Les murs de ces deux dernieres piéces font couverts de def- feins d’Animaux, de modes Turques & Chinoïfes mifes dans des bordures. M. le Duc de Sully a encore dans fes terres, d’autres colle- tions d’'Hiftoire Naturelle , avec une galerie d'armes ancien- nes & modernes & une fuite de médailles Impériales & Grec- ques, grand , moyen & petit bronze. Le Cabinet de M. le Préfident Bernard de Rieux n'eft point encore , fuivant fon projet , réuni dans une galerie. Un grand modéle en bronze doré , très-bien réparé , de la ftatuë eéqueftre de Louis XIV. exécutée en grand dans une des villes de France, eft monté fur un beau pied’eftal de Marbre accompagné de plufeurs figures , & placé au bout du Seconde Partie. Ce 20% LA CONCHYLIOLOGIE, II. PARTTE. cabinet ‘où eft le bureau : de grands candélabres de bronze doré , ornés de groupes d’enfans , fe voient dans les encoi- gnures de la même piéce. On pañle delà dans une Biblioté- que nombreufe & compofée de Livres rares : on y voit une pendule extrêmement curieufe avec des owvrages de Méca- nique & d'Horlogerie , entr'autres une Cycloide. On trouve dans an autre endroit un amas d'armes anciennes & d'habil- lemens étrangers. Ce qui regarde l'Hiftoire Naturelle eonfi- fte dans un parterre de Coquilles renfermées dans un grand bureau qui occupe tout le milieu d’un cabinet. On voit dans d’autres armoires l’hiftoire du Corail , confidéré & fuivi dans tous fes états, celle des Plantes Coralloïdes , celle du Criftal ; la ftructure intérieure de tous les genres de Coquillages eft démontrée par les Anatomies que feu M. Mery de l’Acade- mie des Sciences en avoit faites. On y trouve des preuves de leur âge , de leurs accidens, de leurs maladies , & par plufieurs ouvrages de Part qui les accompagnent, on eft convaincu que les Coquilles ne font pas inutiles. M. l'Abbé Joly de Fleury, Chanoine de l'Eglife de Paris, dans fes momens de loïfir a commencé un cabinet d’'Hiftoire: Naturelle , qui devient très-intereflant par les belles chofes qui y entrent tous les jours. Les Coquillages les plus rares s’y trouvent , tels que le Marteau , PAmiral , les belles Huitres épineufes , une couronne d'Ethiopie tigrée & panachée dans toute fa fuperficie , des Zepas dont les ftries s’élevent en for- me de piquans, & un Ourfin à grandes pointes. Les Dendrit- tes font en grand nombre & d’un choix parfait ; on en remar- que une qui repréfenre les feux du mont Vefuve , deux autres offrent des têtes de Négre très-bien formées. Parmi les Pier- res précieufes on diftingue une belle Onix , deux grandes Opa- les de la premiére beauté, & des Jafpes très-bien choifis dont on à fait des Tabatiéres mêlées de Dendrittes. I y a me col- le&ion des plus beaux Marbres d'Italie & de France, une au- tre de Papillons choïfis , la plüpart étrangers, avec une nom- breufe Biblioréque , des recueils d'Eftampes & tout ce qui & raport aux expériences de Phyfique & à l'Hydraulique. M. Sevin , Confeiller honoraire au Parlement , a fait un choix de Pierres fines de couleur, d’Agathes , de Dendrittes., de vafes de Jafpes & de Criftal, Cornalines , Pierres gravées & une colledtion de Coquilles , où fe rencontrent les plus belles: & les plusrares. Extrèmement délicat dans leur confervatiom., LA CoNcHYLioLoGiE, IL PARTIE 20% il n’a cherché dans leur arrangement que le coup d'œil. On remarque dans ce cabinet un Chrift flagellé , taillé dans un Jafpe fanguin , dont le rouge imite les taches de fang , & une fculpture en Yvoiïre de la derniére beaute, c’eft l'union de PAmour & de Bacchus repréfentés par plufieurs Nÿmphes & Amours qui fe groupent autour de deux troncs d’Arbres gar- nis de Pampres & de Raïfins. M. Sevin joint à une parfaite connoiflance , l'habileté de la main pour tailler & pour mon- ter des Pierres dans la derniére perfeétion, Le Cabinet de M. Dargenville , Maître des Comptes , de la Société Roiale des Sciences de Montpellier , eft connu depuis long-temps par fà belle collection de Livres , de Tableaux, d’'Eftampes, & de Defleins de grands Maîtres, dont l'accès a été rendu facile aux Amateurs & aux Artiftes , par des aflem- blees publiques qu'il a tenuës pendant plufieurs années. Ce qui regarde l’'Hiftoire Naturelle eft un amas choifi de toutes Îles parties qui la compofent ; les Animaux, les Minéraux , les Métaux , les Marcaflites , les Criftaux, les Agathes, les jaf- pes ; les Cornalines , les Dendritres & les Marbres anciens & modernes s'offrent à la vüë dans un ordre nouveau ; ils for- ment des parterres ainfi que les Pierres fines, les Pierres fiou- rées, les Pierres communes & les Cailloux de toure efpece. Ce qui eft porté le plus loin, ce font les Fofliles , les Plantes marines , les Coraux , les Coquillages d’eau-douce , les ter- reftres & furtout ceux de mer, qui peuvent le difputer par leur nombre , leur choix , leur rareté & leur diftribution , à tous les autres Cabinets. Voici un des plus beaux cabinets de Paris, tant par Par- rangement que par les belles chofes qu'il pofléde; il fuffit de dire qu’il apartient à M. Bonier de Lamoflon. Sept piéces de plein-pied & d’enfilade forment un coup d'œil charmant. La premiére eft un laboratoire doré & peint en Marbre , avec deux fontaines dans des niches, & plufieurs tablettes fur lef- quelles font arrangés les Alambics , les Recipiens & les Matras en criftal d'Angleterre ; rien*n’eft plus propre que les four- neaux. L'Apotiquairerie vient enfuite compofée de plufieurs rangs de pots aux armes du Maïître; les armoires d’en bas font remplies d'Efprits, d'Elixirs, de Sels & autres productions de la Chymie. On trouve dans la troïifiéme piéce le tour gar- ni de tous les morceaux les plus curieux ; la quatriéme piéce eft deftinée pour le Droguier, compofé de Bocaux placés fur C'ci 204 LA CoNCHYLioLocie, IL PARTIE. des tablettes, avec des portes vitrées; on trouve auffi dans des phioles quantité de Fœtus , de Serpens & autres Animaux rares , avec des tiroirs par bas où font les Minéraux, les Me- taux, les Marcafites , les Marbres, les Agathes & autres dif- férentes Pierres; on a pratiqué derriére ces deux piéces, un etit corridor , où fe confervent plufieurs Anatomies du corps Le avec cap id parties injeétées. La cinquiéme piéce qui fuic , infiniment plus grande & plus élevée , eft confacrée à l'Hiftoire Naturelle. Rien n’eft range avec plus de goûr & de magnificence ; cinq grandes armoires de menuiferie vernie , fé- parces par des montans fculptés en ferpentaux , forment des. portes & des quadres garnis de glaces, pour expofer fur les. tablettes les Oifeaux , les Reptiles , les Infetes , furtout les Papillons collés fur des cartons blancs ; cinq petites armoires pratiquées entre les grandes , offrent des Plantes marines, des Minéraux, des Métaux & des Coraux. Au-deflous font cinq ou- vertures garnies pareillement de glaces, où l’on découvre les plus belles congellations, pétrifications , quelques gros mor- ceaux d’Agathe, de Calcédoïine Orientale , une ramification d'Or, & une grofle mine d'Argent; il y a au-deflous plufieurs tiroirs remplis de Cruftacées , d’Etoiles différentes ,, de Be- foarts, de Crables & autres curiofités. Toutes les armoires font furmontées de grandes Plantes marines, de Cornes d’A- nimaux & de Plumages, qui paroïflent fortir des rêtes fcul- ptées dans le couronnement d’enhaut. C’eft à la mécanique qu’on à deftiné la fixiéme chambre ; de grands montans de menuiferie , fculptés en Palmier , foutiennent par leurs. bran- ches plufieurs tablettes , où font rangés les machines & les modéles en bois & en carton, qui concernent l’'Hydraulique, lArtillerie, la Navigation & l'Architecture ; des inftrumens de Mathématique & toutes les figures d’Optique garniflent les armoires des encoienures. ; on y voit aufli plufeurs figures Chinoifes & des habillemens étrangers; une belle Sphére cé. lefte mouvante & toute dorée en remplit le milieu. Enfin l’on voit dans la derniére piéce une Bibliotéque contenuë dans neuf grandes armoïres remplies de Livres. des plus curieux: fur différentes matiéres, l’Hiftoire Naturelle en fait le prin- cipal objet, la grande table, ou bureau qui eft dans le milieu- fert de parterre à de très-belles Coquilles rangées en compar- timens , & autant que l’on a pû par genres; il y en a de très. rares, Cette belle enfilade eft terminée par un Apartemene LA CoNcHyLioLocitE, Il. PARTIE 105% d'été avec un joli cabinet , boifé & orné de Tableaux, l’enfi- fade du rez-de-chauflée, fe diftingue par de très-beaux Meu- bles , de belles Porcelaïnes, des Bronzes, un buffet d'Orgue, & une grande boëte qui expofe la Mécanique de l'Opéra. Ec Cabinet de M. Pajot d'Onfembray , honoraire de l’Acadé- mie Roïiale des Sciences, ef fitué au village de Bercy, près Paris, il à depuis long-temps la réputation d’être un des plus beaux cabinets de l'Europe. On trouve au premier étage huit pié- ces d’enfilade toutes entourées d’armoires vernies de différen: tes couleurs & garnies pour la plüpart de glaces. La premié- re piéce eft remplie de quantité de machines pour calculer la force du vent, & connoître le fillage des vaifleaux autrement ue par eftime. Le fameux miroir ardent de feu M. le Duc Fer LAS fe voit dans cette piéce ; la feconde eït deftinée à la géométrie, dont toutes les figures font exécutées très-pro: prement en cuivre. Les armoires de la troifiéme pièce offrent chacune une matiére differente ; dans June c’eft l’optique, dans l’autre la Staftique, l'Hydraulique , les forces mouvan- tes , où l’art de l'Horlogerie eft fuivi & exécuté depuis le mouvement le plus fimpie , jufqu'’aux pendules les plus com- pofées. La quatriéme piéce eft confacrée à lhiftoire de l’Aiï- mant avec toutes les expériences qu’on en peut faire | cha- que expérience a fa Pierre particuliére , & l’on en compte dans ce Cabinet jufqu'à 400 , dont la plus confidérable qui péfe environ 9 livres , emporte un poids de 96 livres. La machine Pneumatique & différens Microfcopes avec ce qui eft néceflaire pour les expériences , fe voient dans les. em- brafures des croifées, ainfi que routes les Sphéres en cuivre qui établiflent les différens fiftèmes du monde. Les quatre autres piéces ne font pas encore rangées, deux font defti- nées à la mécanique; la troifiéme qui eft en galerie , eft pour la bibliotéque , les arts & mériers rempliront la derniére. Au-deflus de ces Cabincts font les deux d’'Hiftoire Naturelle & le laboratoire ; les groffes Coquilles font placces fur la cor- niche de la premigre piéce , dont le plat-fond eit couvert de différens Animaux, chaque armoire cft remplie d’une matié: re, l'une eft pour le Corail, l'autre pour les Mines, dont une feule qui eft de Or du Pérou eft de la valeur de 13375 li- vres. On voit dans les autres armoires les Madrepores, les Ly- thophites & autres Plantes marines, il y en a une qui ne mon- we ques des Congellations & des Petrifications , & deux font € c it. 206 LA CoNcHYLIOLOGiE, IL PART:E. remplies de Coquillages ; on trouve dans d’autres des parties d'Animaux & des habillemens étrangers. L’embrafure de la porte eft ornée de deux paneaux remplis de tubes où font renfer- més des Serpens , & autres Reptiles. La feconde piece eft le Dro- guier , dont les armoires {ont pa des deux côtés {ur du taffetas , & repréfentent les Oïfeaux & les Plantes les plus ra. res. Le plat-fond eft garni dans le goût de la premiére piéce, & dans plufieurs armoires en long lon trouve des fquelerres d’'Homme, de Femme, & de différens Animaux avec plufeurs parties injectées. La troifiéme piéce eft le fameux laboratoire avec trois, cheminées fur lefquelles font rangés les alambics, recipiens & matras de Criftal d'Angleterre ; toutes les tables qui couvrent les fourneaux font de Marbre , avec différens robinets dont l’eau qui tombe fur le plancher pavé de Mar- bre, s’'échape par un écoulement imperceptible. Le pourtour des murs préfente des tablettes garnies de tout ce qui eft né- ceflaire à la Chymie. M. de Reaumur, Intendant de l'Ordre Militaire de faine Louis, de l'Académie Roïale des Sciences , dont on a déja eu occafion de parler plufeurs fois, a ramaflé dans une grande piece tout ce qu’on peut fouhaiter en Minéraux, en Métaux, en Terres, Bols, Pierres , & Foffiles. On y trouve non-feulement toutes les Mines de France, mais celles des Païs étrangers les plus éloignés telles que les Mines des Indes & du Perou. Les plus remarquables font celles de Hartz dans le Duche de Brunfwick. Les Minéraux font renfermes dans des Bocaux rangés fur les tablertes de plufeurs armoires grillées, dont la plus grande qui occupe le milieu, contient les Fofliles, de même que les Studioles régnantes au pourtour des armoires. Une fuite de pierres fines , entr'autres de Turquoifes s’y diftingue parmi le refte. Le bureau qui eft au milieu , eft rempli d’une quantité d’'Infectes pris dans tous leurs états différens : ces Inféétes fe confervent fecs entre deux verres, & il y a encore une fuite confidérable d’Infectes mous comme Chenilles, vers , Clopor- tes , &c. qui font logés dans la liqueur ge plufeurs petits tubes de verre différens, des Phioles & des Bocaux, invention très nouvelle. Cette fuite fe voit dans un cabinet, à côté de la grande piece, & elle eft rangée fur des tablettes, avec une collection de Phioles qui expofent dans la liqueur, quantité de Quadrupedes , de Reptiles & de Poiflons étrangers, fans par- ler de plufieurs Animaux defféchés qu'on a ranges fur le mur. LA CoNCHYLIOLOGIE, II. PARTIE. 207 Ceft une des plus belles collection & des plus complettes que nous aions dans ce genre. Le Cabinet de M. Jufieu Docteur en Médecine, & Démon- ftrateur Roial des Plantes du Jardin du Roi , des Académies des Sciences de Paris & de Londres , & Secretaire de Sa Ma- jefté en la grande Chancellerie de France , contient un grand nombre de Plantes rares des Païs étrangers, qui compofene un herbier très confidérable. T1 joint à cela une fuire de pé- trifications , de Mineraux, & de Fofliles, où l’on trouve des chofes extrêmement curieufes , renfermées dans quatre gran- des armoires, dont les montans forment en dedans un Dro- guier, fans parler d’une Bibliotéque des mieux choïfies con- cernant la Médecine & l’'Hiftoire Naturelle. M. Duhamel du Monceau des Académies des Sciences de Paris & de Londres, fait connoître fon goût pour l’Hiftoire Naturelle, par une collection de Coquillages bien choïfis , de Plantes marines, de Coraux, de Fofliles, de Madrepores & Lithophytes. Plufieurs tiroirs font remplis de plumes & d’ha- billemens étrangers. Les pétrifications, les congellations, & les criftallifations n’y font pas oubliées , on y remarque un gros Caillou marin marbrifié & fcié en plufieurs tranches, où font incorporées des Pholades , qu'on nomme Dartes à Toulon : on y trouve aufi plufieurs parties humaines inje@ées. Il y a une piéce remplie de modeles des machines concernant la Marine & la conftruétion des Vaifleaux. Celui de M. Mahudel Docteur en Médecine, & de l’Aca- démie Roïale des Belles-Lertres, eft remarquable par lallian- ce étroice de l'Hiftoire Naturelle avec celle de Pantiquité : elles font foutenuës par une Bibliotéque nombreufe , garnie de Livres finguliers fur ces matiéres, ce qui vérifie la remarque qui a été faite fur le grand nombre de Médecins, qui fe font attachés à la Phyfique aufli-bien qu'à l’Astiquité , tels que Occo, Lazius, & les deux W'olcamer en Allemagne, Fabri en Italie, Jacobeus en Danemarck , Nonnius dans les Païs Bas, Ecpois en Lorraine , Savot , Spon , Charles Patin, & Vaillant en France. La colle&ion de M. Geoffroy de l'Académie Roïale des Sciences , & de la Societe Roïale de Londres, s'étend fur route FHiftoire Naturelle. Le cabinet au rez-de-chauflée , contient environ 1 800 Bocaux de Criftal remplis de ce qu'il y a de plus curieux dans les trois régnes. La fuite des terres Sisillées eft L 208 LA CoxcnwLioLocie,ll. PARTIE. des plus complette, ainfi que celle des Befoarts, Ce Droguier rangé fur des tablettes, occupe deux faces du cabinet avec des Serpens confervés dans.des Tubes de verre, & placés dans les montans de la Menuiferie. La troifiéme face offre une Biblio- téque , concernant l’Hiftoire Naturelle & la Médecine. Le Plat-fond eft garni de plufieurs Crocodilles, de Lézards écail- leux, de Serpens & autres Reptiles. Le bas des tablettes porte quatre rangs de tiroirs remplis de Pétrifications , de Minéraux, de Fofhles & de Pierres figurées. Dans un autre cabinet au pre- mier étage compofe de plufieurs piéces , on voit une collection de Coquilles choifies & très-bien rangées , une fuite de Coquil- Jages foffiles des mieux confervés, ou fe trouvent des Frag- mens d’un Sole , & un petit Nautille dans lequel on diftingue les cloifons du dedans. Il y a plufieurs Plantes marines, où le Corail fe voit dans toutes fes couleurs & dans tous fes Etats, entrautres une belle branche de Corail blanc, tel qu’il eft forti de la mer, on y remarque encore une fuite de Pierres fines, d'Agathes, de Jafpes & de Cailloux , pluficurs parties humai- nes injectées, furtout la tête d’un jeune homme. Je ne parle point de plufieurs beaux laboratoires, munis de tout ce qui eft néceflaire aux procédés Chymiques, & dignes d’un auf grand Pharmacien. La Bibliotéque de Ste Géneviéve , fi connuë par fa vafte fabrique & par fes Livres rares , eft accompagnée d’un cabi- net d'Hiftoire Naturelle qui étoit autrefois dans un grand or- dre. Ce Cabinet a été donné au public avec nombre de plan- ches. Reufermé préfentement dans un garde-meuble, jufqu’à ce qu'on ait bâti un lieu convenable pour le placer , il n’ex- pofe pas au grand jour toutes Jes belles chofes qu'il contient, On y remarque un grand amas de Médailles , plufieurs figu- res antiques, des Urnes , un beau Cineraire , tous les coins des Médailles apellées Padoüanes. Les Minéraux , les Mé- taux, les Pécrifications, les Fofliles , les Plantes marines & les Coquillages s’y font remarquer. Le remps & de nouveaux foins augmenteront cette colleétion & la rétabliront dans fon an- cien luitre. Les Bénédidins de l'Abaïe S, Germain des Prez ont une colleétion d’Hiftoire Naturelle qui devient confidérable de jour en jour. Elle eft placée au bout du ire dans le bâti- ment de l’Apotiquairerie ; le vaifleau n’e pas grand , mais il El proprement boifé & entouré de fix grandes armoires. On trouye LA CoNCHYL10LOG1E, II. PARTIE 209 trouve dans l’une des Minéraux de différens pays, des Cri- ftaux , des Pierres fines accompagnées des Fatices , des Dendrit- tes , des Befoarts avec quelques vitrifications de Métaux , une autre préfente les Cailloux , les Agathes, les Jafpes , les Por- phyres, les Marbres avec plufieurs Plantes marines , furtout les Coraux parmi lefquels eft un groupe de Corail blanc, qui par fa groffeur & fon élévation peut pañler pour un morceau unique. La troifiéme eft deftinée aux Pierres figurées, on y voit celle qui repréfente un amas de Lentilles apellée ?haci- tes, la Pierre Pyrires feu Circos, qui imite la Poire ; celle qui eft nommée Ficoides qui repréfente une Figue & des Hiferape. tra de plufieurs fortes. On trouve dans la quatriéme armoire des Animaux de différens genres avec quelques-unes de leurs par- ties détachées, des Fruits étrangers , des bois pétrifiés , de grofles Coquilles, des grappes de Raïfin & des fruits factices for- mes avec de petites Coquilles. Les deux derniéres armoires font réfervées pour quelques Livres curieux & des recueils d'Eftampes. Des parties d’Animaux , de grofes Plantes mari- nes , des peaux de Serpens, deux grofles boules de Pierre de Florence qui imirent le globe Terreftre, font répandus en plu. fieurs endroits & principalement fur le deflus de ces armoi- res dont les tiroirs d’en bas font remplis de belles Coquilles rangées par clafles & par familles. On y voit le Marteau, des Couronnes Impériales, des Huitres épineufes & autres mor- ceaux rares. Les Auguftins de la place des Victoires ont au bout de leur belle Bibliotéque ,un cabinet de Médailles rares ,avec plufieurs figures antiques. Ils y ont joint une collection de Coquil- lages, de Plantes marines, de pétrifications , & de Pierres f- gurées. Ces différens morceaux entre-mêlés de bons tableaux d'Italie, par la variété des objets & par leur difpofition mé- ritent d’être vüs. On voit un Cabinet chez le fieur Gaillard près le petit Châtelet , lequel eft préfentement à vendre, on en a diftri- bué le catalogue imprimé. Ce cabinet eft compofé, fur cha- que partie de l’'Hiftoire Naturelle, de piéces aflez curieufes. Les Plantes marines de tout genre , les Coralloïdes dans des bordures fous des verres , ainfi que les Infeétes , les Plantes terreftres defléchées & les Papillons étrangers y font en grand nombre. On y voit plufieurs Oïfeaux en plume. Les Lézards, les Serpens , avec quelques Poiflons & autres Animaux font Seconde Partie. LES PRO- VINCES DE FRAN- GE: 210 LA CoNcuyLioLoctE, Il. PARTIE. confervés dans des phioles & dans la liqueur. D’autres font defléchés , d’autres en fquelette. Des Coquillages bien choi- fis & en quantité soffrent de tous côtes. Les Congellations, les Pétrifications , les Pierres figurées , les Caïlloux criftalifés & les Marbres y font en abondance, de même que les Mines de différens païs , entr'autres une mine de Diamans ; quelques dieux Esyptiens avec de grandes urnes antiques, des vafes de Criftal de roche & d’Agathe font placés dans différens en- droits du Cabinet. On y trouve des Armes anciennes & très- curieufes , entr'autres un bcuclier de Cuir, avec des habil- lemens de Sauvages & des Momies. Les ouvrages de tour, les figures de cire & de bois , n’y font point oubliés. Le refpeét ne permet pas de nommer ici plufieurs Dames auffi diftinguées par leur rang , que par leur‘gout pour les Arts & les Sciences. Les collections qu’elles ont amatlées fur l'Hi- ftoire Naturelle, & qu’elles communiquent fi gracieufement aux amateurs, font des preuves certaines de ce que l’on avan- ce. Le Cabinet de M. le Duc de Bourbon, qui fe voit à Chantilly proche Senlis, à dix lieuës de Paris, réunit toutes les parties de l’'Hiftoire Naturelle dans deux piéces de fuite, placées à lentrée du petit Château. La premiére de forme barlongue toute entourée d’armoires, offre une grande quantité de Bo- caux ctiquetés aux armes du Prince. Certe piece confacrée au régne Minéral , outre les Bols, les Sels , les Souphres, les Bitumes, les Foffles, & les Pierres figurées qui s’y voient en abondance ,expofe les Pierres précieufes parmi lefquelles fe re- marque une Amethifte renfermant une bulle d’air qui fuit la direction qu’on lui denne , & quantité de Dendrittes ; la fuite des Métaux, & des Minéraux de France & étrangers , eft des plus complettes, on y voit plufieurs végétations chymiques en or & en argent. Les tiroirs qui occupent le bas des armoires, font remplis de quantité de Pétrifications , de Congellations, de Cri- ftalifations, de Marbres, Zéfhyopetres, Ardoizes arborifées d’Al- lemagne, de Suifle & de faint Chaumont. La deuxiéme piéce qui eft plus grande & de forme quarrée, renferme le régne Végétal & l’Animal. Des armoires pareilles à celles de la pre- miére piéce , contiennent des Bocaux remplis de fruits, de feuil- les darbres, de Plantes terreftres & marines de l'Europe & des Païs étrangers , des bois différens, des plumes & diverfes parties Animales, Le Plat-fond eft. orné de grands Poiflons, LA ConNcnytioLocei£,ll. PARTIE ère de Reptiles & d'Amphybies. On trouve dans les tiroirs d'en bas les Eponges, les Coraux, les Plantes marines, & les Co- quillages compris dans quatorze tiroirs, partagés en compar- timens revêtus de Taffétas verd , où chaque piéce eft enca- ftrée avec beaucoup d'art. On a pratique dans la croifée en face de la cheminée des gradins garnis de Phioles , dont lar- rangement eft de bon goût; les vitres de cette croifée font peintes en jaune , pour faire un fond agreable à toutes ces belles chofes ; on y voit des Serpens , des Oyfeaux , des Reptiles, des Madrepores & de très-belles Roches , d’Amethifte & de Calcédoine Orientales ; dans une petite antichambre à côté, eft une armoire en vernis rouge , remplie de tiroirs , où font arrangés fous des verres & dans des tubes , différens Infees rares & curieux. On connoît de tout temps la fameufe colle&ion de M. de Bon, Premier Préfident des Cours des Comptes, Aides & Finances de Montpellier, des Académies de Paris, de Mont- pellier & de Londres. Notre commerce litteraire depuis plu- fieurs années, n'a fait obtenir le détail fuivant, je n’en at- tendois pas moins d'un grand Magiftrat, aufli connu par fa Littérature , que par fa politefle. On ne peut guéres difcon- venir que le progres de l'Hiftoire Naturelle en France , ne doive beaucoup à M: de Bon, & par fes recherches dans fes voiages, & par la dépenfe confidérable qu’il a faite en expé- riences , & en machines dont il a gratifié l'Académie de Montpellier. Sa maifon a toujours été le rendez-vous des Sça- vans. Son cabinet eft compofé d’une ample colle&ion de Co- quillages de toutes efpéces , de Plantes marines & terreftres ; l'Hiftoire du Corail y eft dans tout fon entier. On y trouve nombre de Fofliles, de Pierres fines , & de Marbres tant an- ciens que modernes , de tout païs , des Pierres figurées , des bois & des Fruits rares de beaucoup d’efpéces , des Infedes & des Animaux différens , une Mithologie très-fuivie d’Idoles, de Dieux Egyptiens, Grecs & Romains, des Urnes, des Vafes, Lampes, Cinéraires, & Lacrimatoires , trois fuites de Médail- les très-nombreufes, quelques Médaillons, & une belle fuite de Médailles Impériales & Confulaires en argent , avec un grand nombre de Monoies & de Jettons modernes. M. de Bon a joint à toutes ces belles chofes , une Bibliotéque des mieux choifie, & ornée d’un grand nombre de Livres, d'Eftampes, de Ta- D di 212 La Conenvriococte, Il PARTIE. bleaux des Grands Maîtres, & d’Inftrumens de Mathémati- que & de Phyfique. M. de Robien le fils, Préfident à Mortier du Parlement de Bretagne, eft encore un Magiftrat crès-diftingué , par fon. amour pour les Sciences, par fon gout, par fa connoïiflance,,. & par la belle collection qu'il a amafñlée; c’eft une juftice que notre ancienne amitié ne peut lui refufer. Il a divifé le catalo- gue de fon cabinet en quatre parties. La premiére contient les Foffiles naturels à la terre, comme les Sels, les Bitumes, les Souphres ,les Bols & Terres rares, les Pierres précieufes, les moins précieules , & les communes, les. Pierres figurées., les Minéraux, les Métaux & Marcaffites, les Fofliles étrangers à la terre, cels que les Coquillages, les Bois, & les parties d’A- nimaux pétrifiées. On trouve dans la feconde partie les-Plantes, les Bois rares de l'Europe & des Païs étrangers, les Ecorces , les Racines, les Feüilles, Fleurs, Fruits, Gommes , Sucs & les di- verfes Plantes marines. La troifiéme partie fe divife en deux; la premiere comprend les Animaux marins, comme les tefta- cés, les cruftacés , ceux à peau molle & gluante , les Animaux qui ont des écailles , & ceux dont la peau eft unie & cha- grinée , les Ceracés & les Amphybies. La feconde divifion regarde les Animaux terreftres, tels que les Quadrupedes, les Oyfeaux, les Reptiles, les Infectes rampans & volans,, & les em- brions d’enfans, tant naturels, que monftrueux. L’antiquité & la Mithologie des Dieux font le De de la quatriéme partie. On y voit cinq belles fuites de Médailles très complettes, des Mo- noies de nos Rois & des Païs étrangers, diverfes gravüres en Pierres, en Bois & en Métaux, plufeurs Statues de Marbre & de Bronze, des Tableaux, des Inftrumens de Mathématique, des Machines, avec une Bibliotéque ou les Livres rares, les: Cartes & les Eftampes ne manquent pas. M. Peftalozzi, fameux Médecin établi à Lyon, a joint aw Cabinet de feu M. de Monconis, quantité de Morceaux dont: il a formé un cabinet très curieux divifé en trois régnes. Ce- lui des Minéraux contient les Terres, les Sels, les Birumes j Jes Ambres où font enfermés divers Infees, les Criftaux de roche avec des Corps: étrangers qui s’y font.incorporés. On y trouve des Criftalifations , des Congellations, des Pierres f- gurées, des Pierres fines, des Fluors du mont Vefuve, des Caïlloux , Dendrittes, Marbres , Pétrifications , parties d’Ani- t La ConcuyrioLoctE, IT PARTIE 21% maux pétrifiées d’une confervation parfaite ; entr'autres une groffe dent molaire qui fait l'admiration des curieux ; les Mé- taux, les Minéraux , les Mines & les Marcaflites finiflent cette’ claffe. Le régne Végéral préfente un Herbier fort ample , avec’ un Droguier, & une colleétion de Plantes marines , & autres produérions de la mer. Les Animaux compofent le troifiéme régne; on y voit des Quadrupedes , des Oyfeaux , des Reptiles, des Infectes, & des Poiflons avec une fuite de Coquilles de mer de trois grandeurs différentes. Il y a encore des Cruftaces, des Etoiles de mer, des Ourfins, des Squelettes & des monitres de différens Animaux. Ce cabinet offre aufli quelques Piéces: ctrangeres travaillées de main d'Ouvrier. Le Cabinet de M. Barerre Médecin de Perpignan, eft di- vifé en trois articles, Le régne Minéral contient les Ter- res , les Bols., les Gyps, les Tales, les Pierres figurées, les Pierres fines, les Métaux, les Minéraux, les Sels foffiles & les Sucs Bitumineux. Le fecond article eft pour les Végétaux tels que les Eponges, les Madrepores , les Lithophytes, Îés Coraux, les Racines, Ecorces , Fruits, Sucs tirés des Plantes, Subftan- ces gomeufes & réfineufes , & excroiflances des Végétaux. Le troifiéme article qui regarde les Animaux, contient plufieurs: peaux de Serpent & de Porc-Epic, des Infeétes étrangers, un Cameleon , des Etoiles de mer, des Cancres & Crables, des Ourfins, Befoarts ,becs d’'Oyfeaux , Oeufs , Machoires, Ecailles, Pieds , Griffes, Cornes, Dents ,nids de Colibri ,& des Coquil= lages différens, mais én petite quantité. Cet habile Médecin qui a demeuré long-temps dans les Ifles, a ramañlé quantité d’ha- billemens , d’armures., & d'ouvrages de différentes nations des Sauvages. On compte dans fon Catalogue 32 $ articles. La collection de M. l'Abbé Favart, Archidiacre de lEglife: de Reims, outre les bons Livres, les belles Eftampes , les: Tableaux & une füite de Médailles Impériales de grand Bron- ze des mieux confervés , eft confidérable dans Îa partie de PHiftoire Naturelle. On y trouve de belles Coquilles Bival- ves rangées dans quatorze tiroirs , principalement des Hui. tres épineufes , lé Marteau , le Choux, la Tuillée , la dou- ble crête de Coq, l’Ephyppium & autres ; on remarque dans Jes Univalves , de beaux Limaçons de la Jamaïque, des Ca- drans, des Chenilles, & des Pourpres. Les Minéraux, les Pétrifications:, les- Congellations , les Plantes marines & les Ddiij. HOL- LANDE. 214 La ConcaytroroctE,Il. PARTIE Coraux font rangés fur différens bureaux avec des Etoiles & quelques Ourfins qui ont confervés toutes leurs poin- tes. On diftingue dans les Métaux une ramification d'argent qui a végeté dans un morceau de Marbre , & y a forme un joli arbrifleau , une Agathe fur laquelle eft venuë une prifme d’Amethifte. On voit différens Poiflons imprimés fur la Pier- re & fur l'Ardoize parmi les Pierres figurées, & dans les gra- vées , il y a une ?/yché parfaitement belle fur une Corna line de vieille roche, & un Didius Fulianus fur un Saphir Orien- tal. Les Pierres d’Aiman, & les Fofliles étrangers & du païs, n'y font pas oubliés , ceux du païs fe trouvent la plüpart dans les bancs de Craye des carrières fituées aux portes de Reims, & dans le coteau du village de Comtagnion à quatre lieuës de cette Ville. On connoïît dans la Ville de Roüen la collection de M. François, manufacturier de Tapifleries de laïnes, elle confifte en eee habillemens Indiens, Armes , Ecoffes, Plumages & autres curiofités. Les Coquillages & les Pétrifications s’y diftinguent & sy augmentent tous les jours. Le fieur Ferret Apotiquaire à Dieppe , a ramañlé un cabinet fur routes les parties de l'Hiftoire Naturelle avec quelques Mé- daïlles. Comme il eft dans le deflein de le vendre, & peut- être même que la chofe eft deja faite, nous n’avons pû obtenir de lui un détail un peu circonftancié. M. Bleville du Bocage , fameux Commerçant au Havre de Grace, commence une colle&ion d'Hiftoire Naturelle où l'on trouve des chofes fort curieufes. Son commerce dans les Indes le met en état de la perfeétionner tous les jours. On voit à Marfeille la collettion de M. Chabert Chirur- gien du Roï pour les Galéres , & celle de M. Verc, Apo- tiquaire du Roi. Le détail nous en manque n’aiant répondu ni Jun ni l’autre aux lettres qu’on leur a adreflées. Tout le monde le doit céder aux Hollandoïs, en fait de cabinets d'Hiftoire Naturelle , aucun peuple n’eft plus à portée d’acquerir de nouvelles richefes en ce genre ; le commerce & la pofleffion d’une partie des Indes Orientales , les Ifles d'Am- boine, de Banda , de Ceram , celles de la Sonde où eft fi- tuce Batavia, font des fources fécondes où ils ne permettent la pèche qu'à leurs Marins. Ces païs , ainfi que Surinam dans FAmérique, font abondans non-feulement en beaux Coquilla- La CoNCHYLIOLOGIE, II. PARTIE. 215$ ges , mais même en Plantes rares, en Animaux, en Oyfeaux, & en Infeétes très finguliers ; chaque jour en fournit de nou. velles efpeces, on y envoie des (z) Peintres & des Deffina- teurs, dont les ouvrages d'après nature ont fervi à compofer d’excellens traités fur l'Hiftoire Naturelle. Les Cabinets de (4) Wormius Médecin, & de (c) Cofpio étoient fort renorimés , & ils ont tous deux été donnés au public. Ces deux colle&ions ont pañlé en d’autres mains, & c’eft affez la deftinée de ces tréfors particuliers. Il feroit à fou- haïiter qu’ils fuffent entre les maïns des Princes , des Colléges, des Maïfons Religieufes, ou bien qu'à l'exemple des Italiens, un cabinet paflät du pere au fils, qui, loin de le démembrer, cherchât tous les jours le moien de l’enrichir. Combien de temps, combien de foins & de dépenfes pour completter une collection, que huit jours de vente publique anéantiflenc & difperfent de toutes parts ! Le Docteur Ruyfch qui a travaillé à augmenter le théâtre des Animaux de Jonfton, & qui s'eft diftingué par fon fe- cret pour injecter les parties charnuës du corps humain, pof- fédoit auffi un beau cabinet aw’il a vendu à Pierre Alexiovis Premier , Czar de Mofcovie. On vient de vendre publiquement le Cabinet de M. de la Fay, Auditeur des Etats à la Haye, c’étoit la plus ample col- lection de la Hollande; le Cabinet de M. Segueldt vient d’a- voir le même fort. | On voit aujourd’hui, dans la même Ville de la Haye, celui de M. Kifglaër, qui eft des plus recherchés & des plus dignes d'être vifité pour les Coquillages. Monfieur Boot Officier des Etats, vient d’acquerir le fameux Cabinet de Levinus Vincent , lequel fe diftingue par une grande quantité d’Infe“tes & d’Animaux dans des Phioles rangées avec un grand art, de très-beiles Coquilles , des Pétrifications, des Plantes marines, des Coraux, un grand Herbier, des Habillemens , des Armes, & Inftrumens de tous les païs. Les Métaux ,les Minéraux, les Pierres différentes y trouvent leur place ; nous avons un (d) Catalogue imprimé avec des figu- res qui repréfentent les douze armoires, dont ce cabinet étoit compofé. La Ville d'Amfterdam pofléde le Cabinet de Rumphius, qui étoit d’abord entre les mains de M. Scheinvoët, Admi- \ (2) Corneille le Brun , Au- teur du voyage du I evant , € des Indes Ortentales. Plantes de Su- "num deflinées Paï Sybilie Merran, (b) Mufzum Vormianum, (c) Mufæeum Cofpianum. (d) Elenchus tabularum Pinacothecae rum atque nonnullorurm Cimeliorum in gazoph}y- acio Levini Vincent. Hay. lermi, 1719, FLAN- 2 RE. ANGLE- TERRE. 216 LaA-CowcnyLzroroctre, FH. PARTIE, piftrateur de l'Hopiral des Orphelins , & Auteur du Livre at- £ribué à Rumphius. Ila pañléentreles mains de M. Vincent Po- ftumus Gendre de M. Scheinvoët: cette collection fe diftingue par une grande quantité de Mines & de beaux Coquillages. On voit encore dans la même Ville, le Cabinet du fieur Seba fameux Apotiquaire mort depuis peu. On a donné au public deux Volumes de fon cabinet ; on y remarque une grande fuite d’Animaux en Phioles , & c'eft certainement la plus ample collection de Serpens que nous aions. Il y a encore à Dortplufieurs cabiners de Coquillages, que je pee fous filence , mon deflein n'étant que de parler des collections qui embraffent toutes les parties de l'Hiftoire Na- turelle. La Flandre n'offre qu'un cabinet dans la Ville de Lille ; c'eft celui de M. Defguides, Avocat; il confifte en un grand nombre de Plantes, de Pétrifications & de Coquillages très. bien choifis. Le plus beau cabinet que j'aie vû en Angleterre, eft celui de M. Seloanne Médecin, & Préfident de la Societé Roiale des Sciences : il femble que les Indes fe foient dépouillées pour remplir tous fes tiroirs , pour tapifler fes murailles de mor- ceaux de vernis & de lacque, relevés en bofle, & d’un travail admirable. On y trouve des Minéraux, des Métaux , entrau- tres des ramifications très finguliéres , d’or & d’argent, for- tant des Mines du Potofi , une quantité d'Animaux & de Serpens dans des Phioles, un grand Droguier, un Herbier , des Pétrifications , des Plantes marines, des Coquilles en grand nombre, parmi lefquelles ; on diftingue un bel Amiral & deux Huitres à pointes rouges, parfaitement belles. I feroit difi- cile de détailler toutes ces richefles; il y a parmi fes Livres, des Eftampes fort curieufes , & de beaux defleins d’Æ/berdurer. Le Doéteur Woodward poflédoit une belle collection 'Hiftoire Naturelle, entrautres beaucoup de Fofliles, de Minéraux, & de Coquillages dont la plus grande partie étoit brutte.Ce Cabinet, depuis fa mort, eft paflé en d’autres mains. Un Officier de la Monoïe avoit encore une colleéion très complette de Coquillages , de Pierres gravées, d’Agathes, de Jafpes, & d’autres curiofités ; ce cabinet moins nombreux que les deux précédens , étoit infiniment plus parfait par le «choix & par la rareté des Morceaux. Le La CoNcHyLioLOGi1E,Il PARTIE 217 Le Cabinet d'Hiftoire Naturelle de la Société Roiale de Londres, mérite d’être vû par les belles chofes qui le compo- fent. A Celui de M. Lettieullier n’eft pas général fur toutes les parties de l'Hiftoire Naturelle, mais il renferme des piéces très curieufes, entr’autres une Corne d’Ammon aflez grande, qui eft toute convertie en Agathe & d’une fort belle couleur, on l’a fciée en travers pour y découvrir toutes les cloifons du dedans, On voit dans les Villes d'Oxfort & de Cambrige, qui font les deux feules Univerfités d'Angleterre, de belles Biblioté- ques accompagnées ( z) de cabinets curieux , où lon conferve plufieurs productions naturelles. Le fameux Cabinet d'André Balfourianus Médecin , fe voit dans la Bibliotéque publique de la Ville d'Edimbourg Capitale d'Ecofle; c’eft un compofé de tour ce qu'on peut voir de plus rare en chaque genre , à en juger par le Livre (2) imprimé que nous en avons, furtout depuis qu’on y a joint le (c) Cabi- net de Robert Sibbaldus Médecin , qui en a fait préfent à la Ville, à condition de le rendre public. L'Allemagne, dans fon étenduë, offre quantité de beaux cabinets touchant l'Hiftoire Naturelle. Voici ceux qu'un (d)} Sçavant du Païs nous a indiqués , comme exiftans actuellement. Les changemens arrivés depuis trente ans que je fuis de retour d'Allemagne , m'ont obligé d’avoir recours à cette informa- tion. La galerie du Roi de Pologne Eleéteur de Saxe , fe voit actuellement à Drefde ; on la dit très-bien choïfie & fe foute- nant également , per omnem ambitum Hiflorie Naturalis. Ce font les rermes mêmes du mémoire; on ajoute que de l'aveu des Connoifleurs & Voiageurs qui l'ont vifite, elle furpañle en tous genres les plus belles colle&ions de l'Europe. Le Cabinet de S. A. S. le Marggrave de Brandebourg Bayreuth eft dans la Ville de Bayreuth, & vient d’être confi- dérablement augmenté par l’acquifition de celui de M. Kleinius de Dantzic. On peut regarder ce cabinet comme un des plus complets fur l'Hiftoire Naturelle. Celui du Bourguemeftre Anderfon eft fameux à Ham- bourg : le maitre l’a arrangé fuivant la méthode du Docteur W'oodward. On prerend que les Fofliles s’y diftinguent par- faitement, par leur choix & leur grand nombre, Seconde Partie. Ee (a) Mufzunm Ashmolca- num. (b) Mufæune Balfouria- num. (c) Au&a- rium mufæi Balfouriani. L'ALLE- MAGNE. (d) M. de Heucher, Con- feiller de la Cour de Saxe © Médecin du Ro’, Directeur de la galcrre du Ror de Po- logne, Eletieur de Saxe , à Drefde. L A SUISSE, 218 LEA ConcHyzriorocte, IL PARTIE. M. l'Abbé Molannus pofléde à Hanovre un cabinet très- curieux. Le Cabinet de M. Bruckmann à W'olfenbuttel, eft renom. mé pour les morceaux pétrifiés. | Celui de M. R. Rofinus, dans la Baffe Saxe, eft auffi fameux pour les Pétrifications. M.Schluter Direéteur des Mines , à Clauff-chal fur le Hartz, a recueilli une belle colleétion de Minéraux ; on vifite pour le même genre de curiofités, le Cabinet de M. Tettau , Capitaine des Mines de Saxe à Freyberg, & celui de M. Lyncke de Leïpfic qui à raffemblé une grande quantité de Coquillages & de Petrifications, aïnfi que des Animaux étrangers con- fervés dans une liqueur Balfamique. Le Jardin Boffianus à Leipfic pofléde peu de Coquillages, il eft plus confidérable en Animaux & en Infectes. Le Cabinet de M. Richter Banquier dans la même Ville, eft très confidérable dans toutes les branches de l'Hiftoire Naturelle, maïs principalement dans les Minéraux. Celui de M. Trier Confeiller de la Cour de Saxe & des Mines du Païs à Drefde, eft très diftingué pour les Pierres, les Minéraux, & les Coquilles. M. de Heucher Confeiller de la Cour de Saxe à Drefde, & Médecin du Roi , à ramafñlé une fuite complette de Pierres ; il a compofe, pour prouver leur origine, un ouvrage dont il feroic à fouhaiter qu'il voulût faire part au public. La colle&ion du fameux Felix Platner eft la plus riche de la Ville de Bâles, quoiqu’on en ait démembré les Médailles & les Pierres précieufés : elle contient dans une même piéce fur de grandes Tablettes, les Terres , les Minéraux & les Cri- faux, les Pierres figurées , grand nombre de femences & de fruits, des Plantes marines, des Coquilles & autres produ- étions de la mer. Les Animaux tant terreftres qu'aquatiques y trouvent leur place; il y a deux Herbiers, dont un eft relié en 18 vol. fol. & dont les Plantes font très-bien confervées avec le deflein de chacune, vis-à-vis de la naturelle. On voit outre cela un recueil de trente vol. remplis de Figures faites à la main, avec les couleurs naturelles des Oyfeaux, des Pa- pillons, des Poifons, des Reptiles, & autres Animaux auxquels il a joint les Eftampes des mêmes Animaux tirées des Auteurs. M. Benoît Stchelin Docteur en Médecine , & Profefleur de Phyfique, à ramallé beaucoup de Fofliles , de Minéraux & de LA CoNCHYLIOLOGIE, II. PARTIE 219 Criftaux tirés du Marquifat de Bades. Il ÿ a joint des fruits, des femences , & un herbier fort ample, où fe trouve princi- palement une fuite de graminées, de lichen, & de moufles. Parmi les Pierres figurées, il peut montrer des parties d’Ani- maux pétrifiées fi diftinctes , qu’elles levent tous les doutes qu'on en peut avoir. Il pofféde un recueil de defleins de Plan- tes , d'Animaux , de Volatils, avec leurs œufs, leur ftrudure, leur anatomie , & la maniére de les inje&er, dont il fe dit l’in- venteur. M. de Heuber Peintre & Confeiller de cette Ville , avoit une belle collection de Pierres figurées & de productions ma- rines qu'il a venduë : il a depuis ce temps-là, fait un nouvel amas, qui fait plaifir aux Amateurs. On ne parlera point ici de la Bibliotéque publique de Bä- les qui eft autant confidérable par fes Livres , qu’elle left peu par {a fuite d’Hiftoire Nuhelle M. le Marggrave de Bade Dourlac , outre fa belle colle&tion de Médailles , en commence une pour l’Hiftoire Naturelle qui contiendra des piéces très-intéreffantes ; comme le païs €ft plein de Fofliles & de Minéraux , il ne peut manquer d’ac- querir tous les jours des nouveautés. M. Ritter le fils, Docteur en Médecine à Berne, a raflem- blé dans fon cabinet ce qu’on peut foubaïter fur l'Hiftoire Na- turelle : les Fofliles en font la principale partie, & il y a joint ce qu'il a pu ramañler fur les trois Régnes. | On voit à la Bibliotéque publique un amas confidérable de Fofliles, mais très -peu de produétions marines. A Burgdorf , dans le canton de Berne, M. Greinerus qui en eft Curé , pofléde un cabinet de Fofliles & de Pétrifica- tions , où l’on trouve des chofes fort curieufes. La ville de Zurich fe glorifioit autrefois d’avoir les Cabinets de W'agnerus, de Muralt, de Scheuchzer & de Conrad Gefner ; le premier qui eft riche principalement en Minéraux , en Pétri- fications & en Marbres très-bien choifis, & dont Scheuchzer fait mention dans fes écrits, fe voit à la Bibliotéque publi- que. Le fecond cabinet qui eft celui de Muralr , eft entre les mains de M. Lochman Médecin, qui a époufe fa fille ; ce- lui de Scheuchzer a été un des plus fameux & des plus am- ples de la Suifle, il en a donné le catalogue (4) au public. Plufeurs perfonnes en ont acquis différentes parties , & l’'Her- bier eft entre les mains de fon frere, Les Coquillages, les Pa- EC) (a) Herba- rium diluvia- num, 220 LEA CoNcuyLroLocGtE, Il PARTIE. pillons, les Pétrifications , les Minéraux & quelques Végétaux font encore à vendre. | Le Cabinet de M. Efcherus eft un vrai tréfor par les bel- les chofes qu'il contient ; fans parler du recueil des monoies modernes & particuliérement de la Suifle, confidérables par le poids de l'or & de l'argent , il fe diftingue par les pétrifr- cations d'Italie, de France , d'Allemagne & de Suifle , qui font très-belles & très-bien confervées. Les Minéraux ne font as moins remarquables , furrout les Fofliles de Saxe que fui a donnés le Roi de Pologne & les beaux Criftaux qu'il a achetés d’un Comte de Milan, qui font dignes d’entrer dans les Cabinets des Princes. On y trouve des Pierres précieu- fes , de beaux Marbres , au nombre de $00 , tirés de l'O- rient , de l'Egypte, de l'Italie & de divers païs, des ouvra- ges de raport faits à Florence, qui imirent plufeurs Animaux, des fruits , des fleurs , jufqu’au profil des Villes-; une grande multitude de Coquillages, & quantité d'Animaux confervés dans la liqueur. Sa mort arrivée depuis peu a interrompu une fuire de Végétaux , qu'il avoit commencée avec M. le Docteur Gefner. Celui de Zollierus doit fon origine depuis $o ans à M. Coi- lerus, & fe diftingue par la varieté , l’arrangement & le nom- bre des belles chofes que fournit la Suifle. Les anciennes mé+ dailles du païs, les productions de la mer , les Pétrifications, les Minéraux & les ouvrages de l’art y trouvent leur place. Tout eft difpofé dans un grand ordre ; chaque tiroir expofe dans un belle fimétrie & d’un coup d'œil, toute une matiére diftinguée par le lieu qui la fournit, avec des catalogues très exacts & très-hiftoriques. Les Cabinets de Meïicherranus & de Heffianus, contenant quantité de chofes rares , font entre les mains de M. Jean Gefner , Profefleur en Médecine , defcendant du‘fameux Corn- rad Gefner , fi connu dans la République des Lettres. Cetre colle&ion contient beaucoup d’Animaux , quelques-uns avec leur peau , des Oyfeaux , plufieurs Amphybies , les Poiflons de Suifle empaillés, des Papillons confervés entre deux verres, & 500 Coquilles & Vers difpofés en deux armoîres. On voit dans cinq gros volumes en grand papier , les figures de tous les Animaux peintes & gravées parfaitement. L’Herbier contient 4000 Plantes vives , mifes en bon ordre & attachées à l’éguille fur de pareil papier , compofant 10 gros volumes. Les.femen- LA CONCHYLIOLOGIE, IL PARTIE. 227 ces ; au nombre de 600, font placées dans des féparations de bois , ainfi que les fruits. On y voit peu de Plantes marines: les Foffiles, les Pierres & les Minéraux font rangés par fymé- trie dans une grande armoire , coupée en de longs tiroirs, partagés en nombre de cafes. On voit à Lucerne la colle&tion de M. Langius commen- cée par fon pere , & qu'il a beaucoup augmentée ; elle con- tient des produéions marines, des Fofliles, des Plantes, fur- tout des Pétrifications admirables d'Halirs | Province de la Ruffie Polonoife. M. Capplerus pofféde à Fribourg un amas confidérable de Fofliles , de Criftaux, de Minéraux & d’autres effets de la Nature. Le Cabinet de M. Puntiner , dans le canton d'Uri , s’eft fait connoître par fes beaux Criftaux , fes Fofliles & autres chofes rares , qu’il a mifes en ordre dans le couvent d’Eir- fidien. - On remarque à Glaris la colle“tion de M. Tfchudius, qui après avoir parcouru toutes les montagnes du païs , l’a enrichie de leurs dépouilles , par un très-grand nombre de beaux foffiles & de Pétrifications, où il prétend faire apercevoir toutes les figures imaginables , dont la plus grande partie n’exifte que dans l’idée. If à join à ces belles chofes un recueil confidé- rable de Plantes. Celle de M. Keller Profefleur de Phyfique à Schafoufe, mérite d’être vüë , il a joint au cabiner de feu fon pere, qui croit Médecin de l'Empereur , ceux d’Ammianus, d’Hurteria- nus & de Thurn, & il pofléde actuellement des piéces rares; M. Scobingerus à S. Gall, a ramañlé $oo Fofliles de diffe- rens genres très- bien choïfis, avec un grand nombre de Plantes, & M. Schærerus Docteur en Médecine dans la même Ville ; pofféde toutes les Pétrifications du païs de S. Gall. _ On connoït à Neuf-chatel le Cabinet de M. Bourguet Profeffeur en Philofophie ; il confifte principalement en Pierres figurées, dont il vient de faire une nouvelle colle&ion , il à vendu la premiére aux Magiftrats de Geneve. Il y à encore celui de M. Hædleri Docteur en Médecine, qui pofféde les plus belles produétions de la Suifle ; fa diftribution fuivant , les: lieux d’où viennent les morceaux d'Hiftoire Naturelle, eft aflez curieufe. Les Plantes marines n'y manquent pas: Oatre le cabinet de M. Bourguet , qu'on voit à Geneve dans: E e iüi. 222 LA CoNcHyriotocre, IL PARTIE. Ja Bibliotéque publique, il y a encore celui de M. le Profeffeur Gallebert qui eft rempli de belles chofes. Le cabinet de M. Harder le fils Jurifconfulte de Schafoufe, mérite d’être vifité par les Amateurs. M. de Sandos Confeiller à Neuf-chatel , parmi les raretés de fa colle&ion, montre des Crables pétrifiés de la côte de ‘Coromandel, d’une confervation parfaite. M. Gourgas de Geneve, a fait un recueil d’Hiftoire Na. turelle qui eft vifité par les Amateurs, principalement pour les Poiflons imprimés fur des Tables de pierre trouvées fur la montagne de Tripoli en Syrie. Ces Animaux font fi bien con- fervés & fi diftinétement marqués, qu’on en reconnoît le genre & le nom. ITALIE. L'Italie remplie des merveilles de l’art , offre dans plufieurs cabinets celles de la nature. Le Vatican riche dans toutes les matieres, ne l'eft pas moins dans la partie des Minéraux, dont Ja collection fe voit dans la petite cour des antiques. On en a (a) Metallo- fait une (4) defcription latine, Clement XII a achete la col- theca Vatica- Je@ion du feu Cardinal Gualterio, qui confifte en beaucoup na Merçati, d 2 \ . : . avgmentée par de Coquillages très-bien choifis, en Mineraux , en Plantes Lancif. marines en Fofliles, en Criftaux, en Coraux, en ouvrages de Tour, en inftrumens de Mathématique & de Phyfique, & en un grand nombre de defleins originaux de Grands Maitres mis dans des bordures , avec des verres blancs. Les Jefuites poflédent la Galerie du fameux Pere Kircher , qu'ils ont fait augmenter par les foins du Pere Bonnani, qui LU) Mufeum en a compofe (#) deux Ouvrages, avec plus de cinq cens figu- num, —- res à chacun. Les Métaux, les Minéraux & Îes Coquillages, y Recratio font en grand nombre, quoiqu’ils n'aient pas les plus rares , on Put + ÿ a joint beaucoup de Médailles, d’Urnes, de Lampes, de 0 Lacrymatoires ,d’Idoles & d’autres morceaux antiques, avec des habillemens étrangers, & plufeurs modeles de Mécanique. () Ædes On voit de belles colleétions en cegenre, dans la (c) Bi- Babarinæ. bliotéque du Palais Barberin, & chez le Prince Pamphyle, dans fa maïfon de bel Refpiro , proche faint Pancrafñe. Celle du Palais Chigi , fur le mont Efquilin, eft la même que AMER celle de Bellori dont le (4) cabinet étoit fi fameux. PR Il feroît furprenant que le Grand Duc de Tofcane ne poffé- dât pas dans fon Palais de Florence fi riche en toutes chofes, une collection d’Hiftoire Naturelle, elle y eft en effet, mais £lle n’étoit point encore rangée, quand je l'ai vifité, on y voit LA CoNCHYLiOLOGIE, II PARTIE. 225! des piéces rares & en grand nombre. Le Chevalier Baillou,. Directeur Général des Fortifications du Grand Duc, à amañlé à Florence une colle&ion confidérable ; il y en a encore une belle à Livourne. On peut aller voir à Verone les colle&tions du Chevalier Bianchi, du Marquis Maffey, & du Docteur Rotario. Le Cabinec de (4) Mofcardi dans la même ville, eft plus diftingué pour les Médailles & pour l'antiquité , que pour l'Hiftoire Naturelle ; il y a cependant une nombreufe fuite de Coquillages aflez fales , & ou les beaux & les rares ne fe trou- vent point. Celui du Comte Marfilly à Bologne, eft ce qu'il y a de plus curieux en Italie; le Senat a deftiné un Palais pour le ranger & pour le rendre public; chaque Science à fa chambre parti- culiére: quand on vient à celle de l’Hiftoire Naturelle, les yeux font fatisfairs de l’arrangement des Coquillages , des Métaux & des Minéraux; c’étoit le fruit de tous fes voiages.. Il a donné ce cabinet à l'Académie de PInftitut qu'il a lui- même établie dans la même Ville. On voit au Palais Caprara à Bologne , une belle colle&ion: de pote , de Madrepores , & autres tréfors de la mer. Celle de Jofeph Monti, Profefleur en Botanique & en Hiftoire- Naturelle, ne mérite pas moins d’être vifirée. La Galerie (4) Setalle à Milan, ef remplie de tout ce que l’on peut fouhaiter en fait d'Hiftoire Naturelle; j'en excepte roujours les Coquillages rares & uniques, qu'on ne voit qu’en Hollande & qu'en France. Le Cabinet du Docteur Tafñli Préfet de la Biblioréque Am- brofiane dans la même Ville, mérite d’être vifité ; parmi plu- fieurs belles chofes on y remarque une grande Couppe ou Tafñle naturelle , dans laquelle lAgathe ,PAmérhifte, la Cal- cédoine , & autres Pierres forment le dedans , revêtuë en dehors de parties de Criftal de roche. Jai vâ # Pife trois cabinets aflez curieux ; le premier eft au Jardin des fimples, la rareté & la condition des morceaux qui le compofent , eft jointe à l'abondance de la matiére: les deux autres moins confidérables à la vérité , offroient de très - belles chofes, & apartenoient à deux Médecins, dont un s’apelloit Cofmo Rofernizni. La Ville de Padouë renommée pour être le féjour des Sça- vans, offre aux curieux le beau cabinet de Valifnieri, fils du- (a) Mufzum: Mofcardi. (b) Mufeum Settalli, 214 LA ConNchyLioLociE,Il. PARTT:E. Profefleur qui a donné plufeurs bons ouvrages au public. Venife pofléde la collection de Zannichelli fameux Apoti- quaire mort depuis quelques années, dont le fils a donné le Catalogue au public en 1736. Cette collection eft rangée en trois armoires, qui ont chacune plufieurs tiroirs. On trouve dans la premiére les Plantes marines & les Coraux , quelques Oyfeaux , les Poiflons cruftacés , les Mous & les Zoophites, des parties féparées d’Animaux, & les grands Coquillages. Les pe- tits font rangés dans cinq tiroirs de la même armoire; les rares n'y font point marqués, & les Univalves & les Bivalves font mêlées toutes enfemble. Comme il raporte les dénominations des Auteurs , il adopte par conféquent routes leurs erreurs. Les grandes Pierres figurées occupent la feconde armoire, avec les parties pétrifiées de plufieurs Animaux , entr'autres le crâne d’un homme avec fes dents, des Cancres, & des Ecre- vifles d'Egypte , plufeurs dents molaires d'Eléphant, des co- tes de Baleine, des ongles de Boëuf, des Squelettes de Poif- {ons, d’autres Poiflons entiers figurés fur la Pierre, & trouves dans les environs de la Ville de Verone, des Pierres qui imi- tent plufeurs fruits, deux Nautilles dont un découvre fa ftru- fture intérieure. Les moiennes Pierres figurées font comprifes dans les neuf tiroirs d’en bas de la même armoire, on y voit des Dendrittes , des feuilles de Fougeres , de Capillaires, Ce- terach, Lauriers, & autres Plantes imprimées fur l’Ardoize & fur la Pierre. On a rangé parmi ces Pierres, fuivant la com- mune erreur , les Coquillages foffiles & les Cornes d'Ammon qui sy trouvent en grand nombre. Ce qui paroît le plus re- marquable eft le Squelette pétrifié d’un Lezard , quelques ovaires de Poiflons & des dents pétrifices. Enfin la derniére ar- moire eft réfervée pour les Minéraux. Des Mines d’or & d'argent de tous les païs sy préfentent en nombre avec des Marcaflites très-riches mêlées de Criftal. Les autres Mé- taux viennent enfuite avec les Minéraux, les Pierres minérales comme l’Aiman, le Lapis Lazuli. &c. les Silex, les Pyrices, les Fluors, les Befoarts, les Bois pétrifiés, les Criftaux, les Agathes, les Jafpes, & les Marbres finifflent cette grande col- lection qui eft préfenrement entre les mains du fieur Zanni- chelli le fils. On voioit autrefois dans la ville de Naples le fameux Ca- binet de Jean-Baptifte de/4 Porta, & celui de Ferrante Im- peraro, qui a donné au public un grand ouvrage dont il a Eté LA ConNcuyzroLocrr,,-ll PARTIE 225 été parlé au commencement de la premiére Partie de ce Traité. Ces deux cabinets, fuivant le fort ordinaire, ont été difperfés à leur mort, & il n’y a préfentement à Naples aucun Naturalifte qui foit en état de foutenir la réputation de ces deux grands Phyficiens. C’eft ce que me mande un des plus (4) fçavans hommes de certe Ville dont l'amitié & le com- merce littéraire entretenu depuis plufieurs années, me font extrêmement chers. Les villes de Palerme & de Mefline au raport du même Sça- vant, ne font pas mieux fournies d’Amateurs & de Naturaliftes. I faut un fiécle (comme cout le monde le {çait ) pour former de grands hommes. (a) Dora MateoEoizio, Bibliothé- quaire du Roi des deux Si- ciles , & fa- meux Anti- quaire. Le Cabinet du Marquis de Villena , Duc d’Efcalonne à Ma- ESPAGNE drid eft très-eftimé. Les Pétrifications , les Plantes Marines, les Pierres fines , les Figurées , les Minéraux , les Coquilla- ges, les Animaux & les Plantes defléchées qu'il a recueillies, ne font pas indignes de la recherche des Curieux. Celui de Dom Jofeph Bermudez, Confeiller du Roi, Grand Prevôt de fon Hotel , offre une colleion confidérable fur toutes les parties de l'Hiftoire Naturelle ; on y remarque de belles Pierres d’Aiman, des mines d'Or & d'Argent fi riches, que les feuilles & les ramifications font détachées de la mine, des Agathes, des Jafpes, des Hyacinches de différentes figures qui fortent avec l’eau courante d’une fontaine qui eft dans la ville de Toléde , apellée pour cet effet la Fontaine des Hya- cinthes. Les vafes d’Albatre , les Marbres de différens pays, un vafe de Criftal fait au tour, auquel on a ajouté des ances avec beaucoup d’art, les Pierres imitant des Poires, des Amandes, des Figues , des Dattes & autres Fruits qui fe trouvent dans le Royaume d’Arragon , quantité de Coquillages fofliles & de Pierres figurces , plufieurs Aftroïtes venant d'Haquera à qua- tre lieuës de Valence, s’y voient en abondance, ainfi que dif. férens Cailloux dont la fuperficie eft couverte de plufieurs pointes unies, dont les unes brillent comme des Diamans, les autres comme des Emeraudes , quelques-unes imitent le Rubis. & l’'Hyacinthe , d’autres d’une couleur blanchâtre n’ont au- cune pointe & font groupés en forme de nuages; il y en a de lifles avec des taches de couleur de laque apellée Rof- cler. Les Campagnes voifines de la Ville de Madrid four- niflent de ces fortes de Pierres. Ce qui regarde les Végétaux Seconde Partie, f 2216 Ex ConNcuyLziroLoctirES IL PARTIE. confifte en Plantes marines de différente nature , en plufieurs Aïbrifleaux pétrifiés, des Chataignes de mer pétrifiées , ainfi que quatre Champignons de diverfes grandeurs ; le Régne Animal offre plufieurs Animaux & des Poiflons defléchés, entr'autres une Tortuë de mer d’une grandeur prodigieufe , un Hériflon & un Tatou d’une beaute parfaire , lefquels on a vüs vivans à Cadix il y a plus de 100 ans, un Limaçon extrêmement grand qui renferme un Murex , de beaux Coquillages de diverfes couleurs , grandeurs & figures que lon a tirés de toutes les mers ; une entr'autres qui a trois pieds de diametre & qui péfe environ cent livres, une autre femblable qui ne pefe que quatre vingt-trois livres parcequ'il y manque plufieurs morceaux, deux cranes de rères d’un Poif- fon apellé Gittare, par fa reflemblance avec cer inftrument. Un autre Crâne couvert de pointes très-aiguës qui pourroit être la tête d’un Poiflon apellé Centollr, des Limaçons , des Co- g'iiages & des Infectes petrifiés de diverfes grandeurs, dont la plus grande partie ont confervé leur figure naturelle, quoi- que renfermés dans des morceaux de Pierres. Ce Cabinet eft encore recherché pour les Tableaux des grands Maîtres d'Italie & de Flandre , pour les figures de Bronze & de Marbre , les Mofaïques antiques , les Armes curieufes , les inftrumens de Mathemartique & autres curio- fités. La Colleétion del Señor Hortega , Apotiquaire à Madrid, prouve que le Maître eft fort intelligent dans l'Hiftoire Na- turelle , il n’a négligé aucune de fes parties & il peut montrer fur chacune , des piéces très-curieufes. Le Cabinet del Señor Jean Salvador ; Do“eur en Médecine & Apoticaire à Barcelone , frere de celui qui le poflede au- jourd’hui & qui exerce la même profeflion dans cette Ville, a toujours été regardé comme un des premiers Cabinets de lEu- rope. On y trouve fur toutes Îles parties de l'Hiftoire Naturel- le , des amas confidérables d’Infeétes, de Coquillages , d’Ani maux fecs & d’autres confervés dans la liqueur ; lès Minéraux, les Pierres fines, & les pétrifications qui fe trouvent en Efpagne, principalement dans la province de Caralogne , avec un Her- bier très-nombreux , font le principal objet de ce Cabinet qui eft accompagne d’une belle Bibliotheque de livres d'Hiftoire Naturcile& de Phyfique. LA CoNcHYLioLoGtE, IT. PARTIE. 227 L'Académie de Seville a commencé une colle“tion de cu- riofités naturelles où lon trouve des morceaux tres-finguliers, avec un Herbier confidérable & beaucoup d’inftrumens de Mathématique. Cela eft joint à une Bibliothèque curieufe où le choix des Livres eft ce qu'il y a de plus à eftimer. Le Roi de Portugal parmi les belles chofes qu'il pofféde, a ramañlé quantité de morceaux très-intéreffans concernant l'Hi- ftoire Naturelle ; on y remarque parmi les Pierres fines, de très. beaux Diamans & des Pierres de couleur de routes efpéces, un Amiral d’une grofleur confidérable & d’une confervation parfaire ,fe remarque parmi de très-belles Coquilles. Ces ad- mirables productions de la Nature acquiereront bien d’autres beautés, quand elles feront mifes en ordre. Où diftingue à Lifbonne, le Cabinet du Comte d’Ericera chef de l’Académie, pere du Viceroi des Indes Orientales. Outre fa Bibliotheque & fes Médailles qui font confidérables, il pofléle touchant l'Hiftoire Naturelle des chofes rares & qui méritent d’être recherchées par les Amateurs. Celui du Comte d’Affumar dans la même Ville, n’eft pas inférieur au premier, en ce qui regarde les produétions natu- relles. Sa Collection de monnoyes d'Or eft extrêmement cu- rieufe. Le goût des Sciences & des Arts brille fouvent chez les Dames ; outre les exemples que nous en avons actuellement à Paris, nous en treuvons un à Lifbonne dans la Perfonne de la Ducheffe de Cadaval , qui étoit de la Maifon de Lorraine. Cette Dame nourrifloit quantité d’Animaux de toute efpéce, & elle avoit amañlé plufieurs chofes rares ,entr'autres une très- belle fuite de Befoarts. La Suéde poffédoit autrefois les Cabinets de Mrs Nyman & Harliteen. Celui de feu M. Bromel , premier Médecin du Roï à Stoc- kholm , confifte en beaucoup de Minéraux de Suéde, de Pétri- fications , de Coquillages, de Pierres figurées & des Befoarts de différens Animaux , dont une partie eft reftée à fes héri- tiers. Les actes littéraires de Suéde font mention de ce Ca- binet fous le nom de Zithographia Suecana. Le Collége Royal des Mines , dont M. le Baron de Ralamb eft Préfident, a fait recueillir avec grand foin un amas de Mi- néraux tant de Suede que des pays étrangers ; on y a joint une Er) PORTU- GAL, SUÉDE. POLO- GNE, 228 LA ConNcHYLioLoGtE,Ill. PARTIE. fale de modéles des machines inventées pour les mines & les forges par le célébre M. Polhem & autres. À Malmnyk , terre fituée auprès du Lac de Meber ,ily a un très-beau Cabinet de Minéraux , de Pétrifications & d’au- tres curiofités naturelles avec une fuite de morceaux antiques. A Upfal, M. Roberg ;, ancien Profefleur de Médecine, a fait une belle collection d'Hiftoire Naturelle. M. Rudbeck , aufli Profefleur dans la même Univerfité d'Upfal , qui vient de mourir , avoit fait de grandes recher- ches fur la même matiére ; il en à fait imprimer le Catalo- gue fous le titre de Zaponia Illuffrata. L’incendie qui brulæ la Ville en 1702. confuma une partie de fon cabinet, dont le refte, furtout les Oyfaux peints parfaitement, font entre les mains de fes héritiers. M. Celfius , Docteur en Théologie & Doyen du Chapitre de la Cathédrale, a fait un recueil très curieux des Plantes que fournit le pays. M. Stobeus, Profeffeur & Médecin du Roï à Lund, après. avoir ramaflé avec grand foin des Minéraux , des Plantes & des Foffiles tant de la Suéde que des pays étrangers, en a fait préfent à l’Univerfité de Lund ; il continuë même à augmen- ter ce Cabinet avec la même ardeur que s’il lui apartenoit encore. Le Cabinet de M. Ile Comte de Teflin, Surintendant des Bâtimens du Roi, confidérable en Tableaux, en Eftampes , en Livres & en Defleins originaux des plus grands Maîtres, mérite bien ici une petite place , quoiqu'il ne pofléde que quelques morceaux détachés de l'Hiftoire Naturelle. Ce bel amas commencé par M. le Baron de Teflin fon Pere, & aug. menté depuis très-confidérablement , prouve bien le bon goût & la connoïffance parfaite dans les Arts, de M. le Comte de Teflin. C’eft de lui que nous tenons le mémoire ci-deflus con- cernant la Suéde. On voioit autrefois en Pologne le fameux Cabinet des. Princes Radfivil , lequel eft pañlé pour la plus grande partie dans la colle&tion du Roi de Pologne, Electeur de Saxe , & fe conferve à Drefde. Le Pere Gabriel R faefynski Jefuite , a donné en 1721 une Hiftoire Naturelle de la Pologne imprimée à Sandomir in-4°, Ce Livre contient pour la plus grande partie, le détail de. fa propre collettion. LA CoNcHyYLIOLOGIE, II. PARTIE 219 . On voit à Dantzic le fameux Cabinet de M. Breynius, Auteur connu par plufieurs bons Ouvrages de litterature. Il confifte en quantite de morceaux rares des pays étrangers. Celui de M. Kleinius , autre Sçavant très-renommé & Sé- creraire de la ville de Dantzic, lequel écoit très-vifité par les Etrangers , vient d’être vendu à S. A. S. le Marggrave de Brandebourg Bayreuth. Parmi les collections qui fe trouvent dans le Royaume de Dannemarck fi riche en Mines , en Congellations & en Pé- trifications particulierement en Norvége , Iflande & Grone- Rod , celle du Roi eft la plus confidérable , elle confifte en trois Cabinets. Le premier eft riche dans toutes les différentes produ- étions de la Nature , aiant été confidérablement augmenté & embelli depuis la defcription que Olig. Jacobeus en à faire fous le titre de Mwfeum Regium Danie. Le fecond Cabinet eft à Rofenbourg , Château fitué dans Copenhague même : il renferme principalement les chofes produites par l’art, & les Pierres precieufes avec quelques armoires qui contiennent des curiofités Naturelles. Le troifiéme Cabinet du Roi eft à Got- torp en Slefwig , c’eft le plus confidérable quant aux Ani. maux , aux Planres & aux Minéraux , dont le fameux Olea- rius a donné la defcription enrichie de figures. Le Cabinet de l'Univerfité de Copenhague étoit fuperbe & renfermoit toutes fortes du curiofités avant l'incendie de la Ville en r729. Le Roï pour réparer cette perte , leur a fait donner tout ce qu’il y avoir de double dans ces Cabinets, M. Foff , Profefleur de l’Académie de Copenhague, a faic depuis long-temps , une collection confidérable d’Animaux , de Pétrifications & de Coquillages qu’il a joint à une Bibliothé- que nombreufe fur cette matiére. Celle de M. le Commandeur Kloumand eft très-belle , on y trouve plufeurs piéces fort rares dont le détail feroit ici trop Jong. Le Cabinet de M. Ris eft le plus eftimé pour les belles Coquilles , & les autres parties de PHiftoire Naturelle. Les Cabinets de Mrs Sechus & Saml{oë font enrichis de plu- fieurs curiofités naturelles & artificielles. M. Hersleb , Evêque de Zeelande, & M. Pontopidan, Pré- dicateur du Roi, ont commencé des collections qui devien- nent confidérables de jour en jour. En Fionie Mrs Biercherod & Luja , Profefleurs du Collége- FF iii D’ANNE- MARCK. MOSCO- VIE, 30 La ConcavLrozocre ; IE P'ARTES. d'Odenzée, ont de grandes collections fur toutes les parties de l'Hiftoire Naturelle , & M. l’Evêque de Schalholt en Iflan- de , a recueilli toutes les raretés du pays. Pierre Alexiowis , premier Czar de Mofcovie, furnommé le Grand , a mérité ce nom par plufieurs endroits, particu: hiérement en faifant fleurir les Arts & les Sciences dans un pays aufi groflier que le fien. Ce Prince avoit acquis dans fon voyage d'Hollande , la coile&ion du Do“teur Ruyfch, Bota. nifte Hollandois , auquel a été jointe celle d’un autre Bota- nifte très-fameux nommé Paul Herman , Saxon , qui avoit aporté de fes voyages quantité de belles chofes, particuliére- ment un herbier de Plantes féches & étrangéres des plus rares. Toutes ces produétions naturelles font rangées à Pererfbour dans le lieu deftiné à l'Obfervatoire , voifin de la fale de l'Académie & de la Bibliothèque du Czar , on apelle en Mof- covie ce Cabinet Cons-cambre , ce qui veut dire Chambre des Raretés. On y voit une Piéce remplie d'Oyfeaux , d’In- fetes & d'autres Animaux confervés dans une liqueur dont le Docteur Ruyfch avoit feul le fecret. La collection des Plan- tes d'Afrique & d’autres pays , n’eft point encore rangée ni décrite. Le beau recueil des Plantes rares des Indes Orien- tales definces & peintes d’après nature par Sibille Merian, n’eft pas le moindre objet de ce Cabinet. Les Papillons qui fe nourriflent fur les Plantes qui leur font propres , font peints de la main de certe illuftre femme. Quatre chambres de fuite font confacrées à Fanatomie du Corps humain dont toutes Jes parties ont été injeétées avec beaucoup d’Art, cha- que partie principale a fon Armoire où tout eft détaillé & fubdivifé dans un arrangement qu'on ne trouve nulle part. Plufieurs piéces font deftinées pour la Bibliochéque com- pofée des meilleurs Livres fur chaque matiére & rangés très- méthodiquement. Il y a encore des Cabinets particuliers où J'on trouve des colletions de Minéraux , de Pétrifications , de Plantes marines, de Fofliles , de Coquillages & autres produttions de la Nature & de l'Art. Ce Prince avoit formé des Jardins de Plantes rares, & des ménageries où l’on éle- voit de toutes fortes d’Animaux. Sa mort & celle de l’Impe- ratrice Catherine fon époufe , ont interrompu le progrès de tous ces grands projets qui feroient parvenus au point le plus parfait. LA ConNCuyLioLoGiE, IE PARTIE *130 AGDÉ DAT SL: O UN. OMME l’on a envoyé trop tard les mémoires fuiÿans, (= Lecteur eft prie de les reporter ci-deflus aux articles de France & de Suifle. M. Gotbout , marchand Brafleur à Dieppe, a fait une col- lection de Coquillages , de Pétrifications , de Madrepores, de Minéraux , de Poiflons & Animaux defléchés , aù l’on remarque entrautres un Choux de Mer quia trois pieds de tour venant de l’Amérique, une Huitre toute blanche d’une grofleur confidérable & hériflce de grandes pointes de la même couleur , & un grand Crable de l'Amérique dans lequel .€eft contenu lAnimal. Le Cabinet de M. Verc.. Apotiquaire du Roi à Marfeille, confifte en plufieurs pieds de Corail rouge , blanc & autres couleurs , de leurs Rochers , fur des Coquillages , fur des Madrepores , fur un morceau de Fer , & fur une Urne anti- que de Terre. Les yeux font frapés de la quantité de Ma- drepores de différentes efpéces , de Zithophiton , de Panaches de mer , accompagnés d’une très groffe Concha Veneris , de plufeurs efpéces d’Ourfins , d’'Etoilles de mer, de quelques Poiflons & Animaux rares , de fquelettes d’Oyfeaux , avec des peaux de Serpens de l'Amérique. M. Jallabert, Médecin à Genéve , a formé un affortiment très-curieux de Plantes marines, de Coquillages , de Miné- raux & de Marbres tant anciens que modernes ; il y a joint différentes efpéces de Criftalifacions , plufieurs empreintes de Poiflons tirées des Cantons deGlaris & de Schaffoufe , des bois , des os , & autres parties Animales converties en Pierre. Le Cabinet de M. de Sandos , Confeiller d'Etat & Préfi- dent en la Châitellenie de Thiele dans la Souveraineté de Neuf-Châtel , confifte en une colle&tion de tous les Mar- bres d’Italie, de France d’Allemagne , & de Suifle, de Mi néraux étrangers , de diverfes piéces d’Ambre où font enfer. més des Infeîes , de Criftaux , de Pétrifications très bien confervées de différens pays, parmi lefquelles fe diftinguent un gros Crable de mer apellé Pagwrus, une Coquille de faine Jacques & un Efcargor d’une groffeur non commune, divers Poiflons ,. Ourfins & Coquillages fofliles. On y trouve une FRANCE. SUISSE. *130 LA ConNcHyLioLoGtEe, Il. PARTIE. belle fuite de Coquilles de mer tant des Indes que de l'O- cean , de la Méditerranée & du golphe Adriatique, plufieurs Plantes & Animaux de mer & divers Fruits étrangers. Quan- tité de Papillons des Indes & de la Suifle. M. de Sandos n’a pas négligé les belles chofes dûës à l'Art, les Monnoyes étran géres , les Médailles modernes , & les belles Eftampes gravées par les plus fameux maîtres de l'Europe. NOUVELLE NOUVELLE, NOVA METHODE BE ni FACILIS METHODUS Diftribuer les Coquillages del Teftacea marina diftribuendi mer , fuivant leurs caracté_| in fuas debitas clafles, fe- res génériques &fpécifiques,| cundum notas eorum cha- dans les claffes qui leur con-| raéterifticas , genericas , & viennent. fpecificas. | ANNE :C CU M Des figures en taille-douce des] Figuris æneis concharum eximia- plus belles Coquilles , leurs| rum earumque defcriptionibus, explications ©r des remarques| adduntur obférvationes in Jin- fur chaque famille. gulas concharum familias. Seconde Partie, G£g Kins As JE ! ER Oh ti se. 2 ù Re le) À TPE | ot se à ÿ SA Hs v. à NES TES LAS AU Jan) A) Le, « Ru mA ait, be taiaues VER | 4 re | ET 4 tb: ae 7ei 0 L l y ns ù à : : + d. LA F ÿ 1. PL # î Dane Ld ; à { “ il M 1) ps x : ; ‘a | HAUT ei LA © G M € | ATLRES Ê 1e 234 ASS SAS AS AS ASS ASSS RE EL En CE DEN TS Sete CA ECRIRE RER ERIC AVERTISSEMENT. N ne répétera point ici les principes de la nouvelle mé- thode de diftribuer les Coquilles fuivant leurs caraté- res clafliques , génériques & fpécifiques , dans les clafles & les familles qui leur conviennent. Ces principes , établis dans le premier Chapitre de cette partie , expofent dans le fuivane la pratique de connoître dans le moment, la clañle, la famil- le, le genre, & l’efpéce d'une Coquille quelqu'embaraflante qu'elle paroiïfle au premier afpect. Il s’agit préfentement de diftribuer dans les vingt-fept fa- milles établies , & comprifes dans les trois clafles d'Univalves, de Bivalves & de Multivalves, toutes les Coquilles connuës jufqu'à préfent , & dont les noms fe trouvent dans les ouvra- ges des Naturaliftes. Raifon plus que fuffifante pour mettre cette diftribution en latin & en françois, afin de conferver à chaque Coquille , le nom primordial, dont fe font fervis ces Au- teurs. L'on a donc mis à l'exemple de Tournefort , toutes les dé- nominations en latin & en francois, elles en feront mieux recon- nuës par les étrangers ; à l'égard de la méthode, l’on n’a point eu en vûë de la donner en latin dans cette édition , non plus que de citer les différentes dénominations qu'ont emploices les Auteurs, lefquelles répondent à chaque genre, à chaque efpéce , & à chaque variété des Coquilles. Le Lecteur y pourra fupléer de lui-même , pour peu qu'il ait quelque connoïflance de ces fortes d'Ouvrages. Pour l'intelligence des tables , il eft bon d'avertir que le nom de la Famille qui eft au haut de la table dénote le genre d’une Coquille dont on a marqué les Efpéces par des chiffres Arabes , pour les diftinguer des variétés que l’on a indiquées par une main #7. On a encore obfervé ( pour une plus gran- de exactitude ) de mettre à la fin de chaque Efpéce les Co- quilles que l'Art à découvertes ou polies ; elles font défignées par un aftérique *. On n'a pu parler avec certitude d’un des DH 6: apellé Le 81) (a) F. Impe- vato. Bajerus. F. Columna dit : mirum quidem eft hujufmodi te- {tas recentes & vivas hodiè non reperiri ; quamobrem & longa maris alluvione pro- fettas & eve- tas cenfemus potiufquam naturam def- ifle fimiles. 132 La Concuyriozocte,Ïl. PARTIE. Cog & la Poule, Bivalve d’une confiftence légére & fembla- ble à de la corne , avec un bec qui relève au-deflus de fa charniére. Ces mots du Cog & de la Poule font ufités en Bour- gogne & en Normandie, près la ville d'Eu. Aucun Natura- lifte ne fait mention de ce Coquillage dans fon état naturel. On trouve en beaucoup de livres fa figure pétrifiée, fous le nom de Concha rarior anomia vertice roffrato. Plufieurs (2) Au- teurs l’ont raporté à la clafle des Fofhles , parmi lefquels elle eft aufli commune, qu’elle elt rare à trouver dans fon premier état. Les Coquillages les plus difficiles à placer dans une métho- de font l'Arche de Noé bivalve, la Navette qui eft l'œuf al- longé & une petite Coquille plate qui laifle en doute, fi elle eft une Patelle , ou une Oreille de mer , ces deux derniéres font Univalves ; après les avoir bien examinées on les a pla- cées dans les familles qui ont paru leur mieux convenir. On pourroit hazarder le nom de Parafites à certains Coquil- lages qui font crus fur d’autres, ce qui forme des groupes ; ils font différens de ceux qui font adhérens à des Coquilla- ges de leur efpéce , ou à des corps étrangers , dont il ne pa- roît point qu'ils puiflent tirer aucune nourriture , comme font les premiers. Il ne refte plus qu'à parler des trente-trois planches qui or- nent cet ouvrage, le titre peint aux yeux tous les différens objets de l’Hiftoire Naturelle, les quatre planches fuivantes font remplies de morceaux extrêmement rares & qui ont point encore été gravés ; ce font des Petrifications, des Con-- gellations , des Criftalifations, & quelques Plantes pierreufes. Les vingt-fept autres planches expofent les plus belles Coquil. les de mer, de riviére , & de terre, dont plufeurs paroiflene pour la premiére fois. La dépenfe auroit été trop grande de faire graver toutes celles dont il eft parlé dans cette métho- de, ce n’auroit été d’ailleurs qu'une répétition d'objets, pui£ qu'elles fe trouvent, pour la plus grande partie, dans les ou- vrages de Lifter, de Bonanni & de Rumphius. On a faic gra- ver feulement les plus belles & les plus rares Coquilles de chaque genre , au nombre de cinq cens. La derniére planche comprend tous les Coquillages Foffiles , relatifs aux mêmes genres des Coquillages de mer. Quoique quelques Auteurs aient repréfenté les Coquilles la pointe en haut, on a cru, ainfi que Columna , qu’elles feroient LA CoNCHYLIOLOGIE, IL PARTIE 233 mieux & qu’elles auroient plus de grace, étant difpolées en cul de lampe. On a évité le défaut qui fe rencontre dans les planches de Rumphius , de Bonanni , & de prefque tous les Auteurs qui ont traité cette matiere. Ces planches , d’ailleurs très-bien gravées , repréfentent les objets à contre-fens , de ce qu'ils font vus naturellement. Cette précaution échapée aux Auteurs fuivant (4) Columna , & obligé de graver les Coquilles au mi- roir, afin que la planche les rendit du même fens , qu’elles font vûes & examinées par les curieux. Elles font prefque tou- tes repréfentées de leur grandeur naturelle. Chaque planche a fa defcription particuliére , ce moien feul en peut faire connoître toutes les beautés de détail , de même ue la variété des formes & des couleurs. Des remarques ef- entielles & intéreflantes accompagnent chaque famille, on raporte leurs différens noms & les fentimens des Auteurs, fou- vent mêmes leurs paflages. On a répété pour linftruction du Lecteur les obfervations qui fe trouvent dans le fecond Cha- pitre de cette Partie, pour établir les caratéres génériques & fpécifiques de chaque famille. Cet ordre rend à chacune ce qui lui eft du. L’Auteur avoit defliné lui-même d’après nature toutes les figures de cet Ouvrage 5 fans fortir de fon cabinet , il avoit trouve prefque tous ces tréfors. Quelle perte pour le public, fi l'on eut exécuté fes deffeins : Une maïn plus habile accou- tumée à faifir les finefles de la Nature , &, pour aïnfi dire, à fe les aproprier , a bien voulu fe charger de ce foin. Qu'on ne s'imagine pas que ce coup de pinceau trace l’homme du métier, {a naïflance & fon caractere le mettent au-deflus de cette fphére, c'eft un ami tendre & fidele , chéri des mufes, familiarifé avec le beau en tout genre, & dont les talens dans la partie du deflein & des arts, égalent l'élévation dans les Sciences. Il eft ficheux que fa modeftie ne permette pas que fon nom acheve cet éloge. On ne peut mieux finir cet Avertiflement qu’en parlant des perfonnes de diftin@ion , qui par leurs fecours généreux , ont contribue à la dépenfe des planches de ce traité : ces per- fonnes , aufli diftinguées par leur naiflance, que par leur goût & leur connoïffance dans les Arts & les Sciences, donnent un grand exemple à la poftérite ; elle verra un jour que tous les fiécles ont eu leurs Mecénes , & que celui de Louis XV. rem- Ggiil (a) Pior ignoravit ar- tem typogra- phicam in quà omnia averfa depin- guntur utim- prefla deindè recta reddan- tur, uare omnia illius & aliorum iconesfiniftro afpetu funr, cum dextro effe debeant. Auat. dy ter- ref. obferva- 170565, p. 61. 234 LA ConcuyzrioLoctr, Il. PARTIE. pli de Sçavans & d’Amateurs, n'eft pas inférieur aux fiécles d'Augufte & de Louis XIV. M. le Duc de Sully, Pair de France, Chevalier de l'Or- dre de la Toiïfon d'Or. 4 M. le Comte de Meurcé , Maréchal des Camps & Armées u Roi. M. l'Abbé Arnauld de Pomponne, Confeiller d'Etat ordinai- re, Commandeur & Chancelier des Ordres du Roi, ci-devant : Ambafladeur de France auprès de la République de Venife. M. de Bon le pere, Premier Préfident des Cours des Com- ptes , Aides & Finances de Montpellier, des Académies de Paris, de Montpellier & de Londres. . M. l'Abbé Joly de Fleury , Chanoine de lEglife de Paris. M. de Robien le fils, Préfident à Mortier au Parlement de Bretagne. M. Chevalier, Préfident honoraire au Parlement de Paris. M. Bernard de Rieux, Préfident au Parlement de Paris. M. le Comte de Rantzau, fils du Viceroi de Norwége. M. le Comte de Danneskiold Laurvig, Chambelan du Roi de Danemarck. M. le Comte de Teflin , fur-Intendant des bâtimens du Roi de Suede. M. le Baron de Wind , Envoié du Roi de Danemarck. M.le Comte d'Egmont , Duc de Gueldre & de Juliers. M. Bonier de Lamoflon. M. l’Avocat, Confeiller du Roi en fes Confeils, Maître or- dinaïre en fa Chambre des Comptes. M. Sevin , Confeiller honoraire au Parlement de Paris. M. de Monflambert , Chevalier de S. Louis, Commandant un Bataillon du Régiment de Champagne. M. Dufort , Maître des Comptes & Seigneur de S. Leu. M. le Marquis d'Houël, Capitaine aux Gardes Françoïifes. M. Raudot, Meftre de Camp, ci-devant Major des Cara- biniers. M. de Beze de Lys , Confeiller au Parlement. M. de Julienne, Chevalier de l'Ordre de S. Michel. M, de Lope, Avocat en Parlement. FE La CoNcHYLioLocre, Il. PARTT:E. 235 IREREARE DE RE AR ART ART I IR ART ARS EST IQEARE ART EDEN EEE ER ARE RFO IR ENS STRESS HUJUS TRACTATUS DISTRIBUTIO UNIVERSALIS. CLASSIS PRIMA. CONCHÆ UNIVALVES. Lepades - Familia 12, Conchæ dittæ Pareil L 2 eue mms mms Planæ — - 3 —————— Canales - - ——— — Navicule - s Cocleæ— Lunares - - Ce mm em femi-Lunares 7 —— — — Ore depreflo 8 Conchæ dictæ Buccina - Q—————— Jurbines - Eaees 13 Dee nn Œ de Purpuræ De — 14 — — — — Globofe = 15 —— mm Porcellanæ - CLASSIS SECUND\. CONCHÆ BIVALVES. Familia 12, Conchæ didtæ Oftrea - - 2 me mm — Chamæ - - 3 —————— Muicul - 4 = — = — Cordiformes $ ———— Pectines - 6 me meme ms =—— Solenes - - [| CEASSTSTDERSGE TA: CONCHÆ MULTIVALVES. Familia 14, Conchæ diétæ Echini - - 2 mur = — Vermicult - DIVISION GENERALE DIE NC'ENTIR AITTE, PREMIERE CLASSE. COQUILLES UNIVALVYES. Famille re Coquilles dites Patelles, Plates ou Oreilles de mer. 3 ———— Tuyaux de mer. 4 ——— — Vaifieaux ou Nautilles, $— Limaçons — à Bouche ronde, 6 —— — — à Bouche demi-ronde, ——— — à Bouche aplatie. 8 Coquilles dites Trompes. D —— — — Vis, 10 ——— — — Cornets. 11 ———— — Roulleaux, 2 om me mm mme = 12 — —— — * Rochers, 13 — — — — Pourpres, <= 14 — — = — | onnes. 15 ———— Porcelaines, SECONDE CLASSÉ. COOUTELESTBIVALVES Famille 1° Coquilles dites Huitres. 2 ——— > ** Cames. 3 ——— — Moules, 4 — ——— Cœurs. $ — "= Peignes, 6 —— — — Manches de Couteau, 111] TROISIEME CLASSE. COQUILLES À PLUSIEURS PIECES. Famille r'e Coquilles dites Ourfins ou Boutons. 2 = — + — Vermiffleaux de mer, ms 3 mm — Balant - - | 3 —— — — Glands de mer, — 4 ——— — Pollicipedés | 4 — —— — Poufle-pieds. —— ÿ ———— Anatifere - [—— $ ——— — Conques anatiferes, pme Om mm meme mme Pholades = [= 6 = —— — Pholades, * On a rendu le mot de Murex par celui de Rocher auquel il reflemble aflez bien, ** Ona2 retranché l’H du mor de Cames pour le rendre plus doux dans notre langue, Li 236 . L'ATCONCHYLIOLOGIE, IF PIS RTE LRLRRRRRRS CCE SRE TRE FL QG Lt LG TE ÉTILTÉ rue F Less CLASSIS PRIMA. CLASSE PREMIERE. coNcHzÆ |DES COQUILLES D'UNE SEULE PIECE UNIVALVES. |ApELLÉES UNIVALVES: Familia 12, Conchæ di&tæ LE Famille 1 Coquilles dites Patelles, ARE ROUE NEREGE + Eh tone EE is vo eee Ne MTS OU Oreilles de mer. 3 =————— Canales - - [—— 3 …—_—— Tuyaux de mer. 4 ——— — Navicule - [= 4 ———— Vaifleaux ou Nautilles; G = en = — à Bouche demi-ronde, es LL .umassal — 5 Cocleg Lunares - -]==— 5-Limaçons— à Bouche ronde. Ce mans me mme TNA UNATES _— LL ml 8 Coquilles dites Trompes, 7 —— — — Ore depreffo| = 7 === — à Bouche aplatie. 8 Conchæ diétæ Buccina - |» D = mm me Vis, 10 = == eee =— (Cornets. mn LT me ms ms Rhombi = [mcm [1 ee mm mn = Roulleaux. a 12 me mn ces mms JMU1CES = = |memmx 12 ee mn sn « Rochers. ms 13 mm — Purpuræ - + [13 ——.—— Pourpres, men 14e mm ms GObOfR - [= 14 = mue mu mn Tonnes, ms 1 5 un men em mu POCELIANE — | 1 $ es men mn mem Porcelainess FAMILIA LA"ConNcHyLiIoLoGtE, II. PARTIE. 237 — —— ———_—_ _ es, FAMILIA PRIMA. Conchæ diâ&æ Patellxz feu Lepades. ZLepas eff Concha univaluis ,gib- Gofa , alicui corpori duro femper adhærens , vertice obtufo,acuto, depreffo , recurvo vel perforato. x. Lepas, vertice acuto — —— = — —T pyramidalis & mucronata. — — —— — çanaliculata, — cinerea. = On nn mt —— Xlavis = — — — — decem coftis inftruéta. — — vertice depreflo, — — — —XT canaliculata & marmorea, — —— uberis papillam exhibens. — —— jn ftriarum circuitu laciniata. 2. —— capillaceis ftriis infignita. — ftriata, aculeis albidis horrida, *clypeus teftudinarius, — — —— — — maculis rubris diftinctus.' —— — — albido & rubro radiatus. —— — — oculushirci, — — ——— — — — çcarbunculi, = — 3. ——— intùs concamerata, = = — —T figura oblonga cum roftro. — rotunda & volutata, rarior, — ——— mitella Sinenfis. — — — cum ftilo interno è fundo exurgente. vertice irrégulariter. elongato. — femi-concamerata, —= — feptenis coftis è vertice effluen- tibus , in circuitu extremo 4. —<« feptem aculeos formantibus , ftellæ inftar radiata, alias dicta aftrolepas. f.—— vertice TECUIVO. = mn | 5, — KT —— elongato. — — — —— papilla fubrubra. — — — ——- ——- — extÙs cinerea , intùs rofea, =— Seconde Partie. PREMIERE FAMILLE. Des Coquilles apellées Patelles ou Lepas. La Patelle ef une Coquille anivalve , CONvexe, toujours attachce à quelque corps dur, dont le fommet ef} obtus, pointu , aplati $ recourbé ou percé. Patelle , dont le fommet eft pointu. — ET pyramidale & en pointe, — — — canelée, de couleur cendrée, —— + polie. qui a dix côtes élevées, —— dont le fommet eft aplati. ——{F canelée & marbrée, —— imitant le bout d’un mammelon. ——— déchirée dans le contour de fes ftries, raiée de ftries menuës comme des j cheveux. raiée & garnie de pointes blanches, * le bouclier d'écaille Tortuë, TT —— —— avec de grandes taches rouges. re y— rdié de lignes rouges & blanches —— — — à œil de bouc. — — — — de Rubis. —— chambrée en dedans. —@ de forme longue, avec un bec, —*— ronde & à volute, très-rare. —— bonnet Chinois. cabochon avec une languette intérieure qui fort du milieu. dont le fommet eft alongé irréguliérement, —— à demi cloifon, ee faite en Etoile à fept pointes , qui partent du fommet & qui faillent dans l'extrémité de fon contour , au= trement dite , 4/frolepas. dont le fommet eft fait en Croffe, —iT — —— — ef ilongé, ——— à mammelon rougeûtre. cendrée en dehors , couleur de Rofe { en dedans. Hh vertice incurVato ad limbum definente , quod reprefentat peétinem profundè ftriatum, aliàs diéta concholepas.. 6 . Lepas — —— eadem minüsftriata - 7. ——vertice perforato. — — —\|7. — {7 cancellata, — — — - ftrüis maximis mfignita. — capillaceis ftriüis. — — — oblonga & biforis, — — —— * colore fubrubro. — — — mes (CINCTE Om es eee (a) Etfi Pa- tellæ con-: cham vel re- ftam unam duntaxat ha- beant, ea ta- men-non con- tinentur aut includuntur, fed alrera par- te nudæ funt qua faxo ad- hærent,quod cis alterius reftæ loco eft, Aldrov. de Te- ffacers. lib. 2. P: 230. (b) Ulum enim quem Bivalvibus pars utraque adminiftrat, eundem al- tera exhiber Univalvibus & Turbinaris, Rond. de Tef?. Parït. L. D. 79 (c) A paten- do dictæ Pa- tellæ. (d) Hrffoire de l’Académie PAZ, 29. année 1700, (e) Aquar, & "Cerre(kr.p,xx, 238 LA CoNcnyzriotocre, II PARTIE. dont le fommet eft recourbé & va fe terminer fur un desbords,ce qui for- me une efpéce de Peigne à ftries pro-- fondes & noueufes, apellée Corchos- lepas, —— —— la même à ftries moins profondes. dont le fommet eit percé. — ET faite en treillis. ——— à grandes ftries, ——— à ftries menuës comme des cheveux... ——— de forme oblongue & à deux trous, —— * de couleur rougeûtre.. —— — — — cendrée, 6. Patelleé KR EM À R QUES Sur la premiére famille des Lepas ow Patelles. É EPAS à latinis vocatur Patella à vafis eftarii fimilitu- dine , à grecis dicitur Lepas quai [quama [axorum , qui bus femper adhæret. En effet ce Coquillage eft toujours adhc- rent aux rochers ou à quelqu'autre corps dur , & cette adhé- rence lui fert de feconde Coquille , pour le préferver des in- jures du remps 3 ce qui fait (7) qu'Aldrovandus & (4) Rondelet ont mis mal-à propos le Lepas parmi les Bivalves ; ils n’ont ete en cela fuivis d’aucun Auteur. On apelle ce Coquillage en françois, (c) Patelle , ou œil de: Bouc, felon (d) Tournefort ; en Provence on l’apelle Arapéde ;: en Normandie , Berdin ou Berlin ; Jambe en Poirou & dans. le païs d’Aunis , en d’autres endroits Bernicle ; on peu fort bien lui conferver fon nom grec de Zepas. Sur ce que l’on voit fouvent plufiéurs Lepas aflemblés far um rocher, Belon dit, cum mulse faxis affixæ funt, capita clavorum: Jaxis infixorum eff diceres. (e) Fabius Columna diftingue quatre fortes de Lepas ; Ze- pas vulgaris , parcequ'il eft très-commun à Naples ; fa figure: eft ovale & fa couleur cendrée. Zepas major exotica qui vient d'Efpagne, dont la Coquille dure , épaifle & à ftries relevées forme des angles & des dentelles autour de fa bafe.‘Ea troi-- fiéme efpèce s’apelle Zepus agria où Syluefris , c'eft un petit: Coquillage dun ovale inégal, de couleur cendrée avec quel. LA CONCHYLIOLOGIE, II. PARTIE. 239 ques filets & des zones fur fa robe, il eft troué dans le haut & ceft par où fortent fes excrémens. Columna apelle [a quatriéme efpéce Patella regalis quia regis menfa fit digne, elle eft nacrée en dedans & percée de plufieurs trous avec une caille raboteufe. Parmi les fepr efpéces de Patelles qu'on vient de défigner dans la table précédente, on diftingue celle dont l'œil eft re- plié fur un de fes bords ; celle qui eft chambrée & celle à cabauchon ne forment point des genres différens, mais des efpéces, qui fe rangent dans la famille , & c’eft ce qu’on apel- le caractére fpécifique. La Patelle ronde à ftries & à volure , qui eft une des plus rares , n'eft cependant qu’une variété de lefpéce de celles qui font chambrées , ainfi que celle qui eft faite en bonnet de Dra- gon , dont la pointe eft très-recourbée. Sa couleur extérieure eft d’un gris fale, l'intérieure eft d’une couleur de chair, bril- lante & polie. On l’a trouvée attachée fur le dos d’une Tor- tuë de mer , j'en ai vu une fur une grande Pinne marine, venant de la Martinique. Ces deux Lepas font places à la fuire de leur efpèce & forment des variétés. _ La marque ou le caractére eflentiel du Lepas, eft de n’a- voir qu'une Coquille convexe qui s'attache aux rochers, ou à quelqu’autre corps dur. Hhji 240 LA CoNcuyriozociE,ll. PARTIE, EXP.LI CAMIONS DE LA SIXIEME PLANCHE. A lettre A repréfente un Lepas venant de l’Ifle de Ma- gellan, de forme pyramidale & de couleur fauve & tranf- parente. Son œil eft crès-beau, tirant fur le violer. Le Lepas, marqué à la lettre B eft à grandes ftries , fauves & dentelées dans leur contour ; l'œil en eft tout blanc & à mammelon. Celui de la lettre C eft tout uni, quoique raïé de lignes bru- nes ; il eft perce dans fon fommer. La lettre D offre un Lepas des plus finguliers. Son fom- met, ou œil, fe recourbe, & va fe terminer près d’un de fes bords , ce qui forme une efpéce de peignes à ftries profondes & noueufes ; la feconde fingularité eft d’avoir la moitié de fes bords prefque unie , pendant que l’autre eft dentelée. On pren- droit ce Lepas pour une moitié de Bivalve, & il n’y a que le manque de charniére qui conftate que c’eft un Lepas. Le Lepas marqué E a dans fon fommet deux trous réunis, qui forment un ovale alongé. Sa confiftence eft épaifle, ra- boteufe & de couleur cendrée. Sa forme eft oblongue. On voit à la lettre F un petit Lepas qui imite par fa figure un Bonnet Chinois ; il eft extrêmement poli en dedans, avec une pointe faillante & repliée dans fon fommer interieur. Le Lepas G eft à ftries & dentelé dans fon contour; fa robe eft tachetée de brun en ziczag , avec un œil de Rubis. Le petit Lepas marqué H eft brun, à ftries armées de pe- cites pointes blanches. Le fuivant à la lettre I eft à ftries partant de fon œil , tra- verfées par d’autres ftries, ce qui forme un réfeau ; fa couleur eft commune & fon œil eft troué. K eft un Lepas blanc apellé le Cabochon; il eft tout contre- fait en dehors, & il a en dedans une efpéce de chambre, de langue ou de pointe qui s'élargit à mefure qu’elle fort de fon fond. Le Lepas marqué L eft extrêmement rare, fa figure eft toute ronde & fa couleur raiée de blanc & de brun, avec F I pan “A A\| 7770 depens de M'Le Duc de Sully Peur de France Ch de lordre de la Toison dor LA CoNCHYLIoLOGiIE, II PaARTrE. ZA des ftries peu profondes. Il eft chambré en deffous , ou, fi l'on veut, il eft fait comme font les fabots. Il forme en deflus une volute, à plufieurs tours , avec un œil jaune & très faillant. La lettre M,offre un Lepas partagé en fept côtes partant du fommer & formant à l'extrémité de fon contour , une Etoile fur un fond blanc mêlé de taches noires. Le petit Lepas marqué N , de forme longue eft tout brun & raboteux ; il n’a de fingulier que d’être chambré, & d’avoir l'œil. fait en bec placé à l’une de fes extrêmités. Le Lepas marqué O , eft à grandes ftries détachées & eft déchiré dans fes contours. On trouve deux yeux au lieu d'un: dans à partie fupérieure, ce qui lui eft particulier. Voici le plus beau Lepas à la lettre P. Sa grandeur, la na- cre de fon interieur , la beauté de fes taches rouges , qui for- ment un compartiment imitant l'Ecaille Tortuë , le diftinguent infiniment des autres. C’eft d’où il à pris le nom de Bouclier de couleur d’Ecaille Tortuë. La lettre Q, offre le dernier Lepas qui fe fait remarquer par la beauté de fa robe unie & compartie en lignes brunes , dé- coupées, & d’échirées, fur un fond gris-de-lin , avec un petit: point brillant qui lui tient lieu d'œil. Il eft encore plus beau en dedans ; cet œil extrêmement étendu , vu à la lumiére . imite la belle couleur du Rubis. H hi 242 La Concuyriozoc1r ,1l. PARTrY» 6 k FAMILIA SECUNDA. : Conchæ planx Aures marinæ MICICLE. Auris marina eff Concha uni- valvis, plans, ad aurem bu- manam multum accedens , apertura [La omnium pa- tentilina. %, Auris marina fex foraminibus. —— — XF Veneris. — — —— 2.—— margaritifera 7. foraminibus. —— ÿT rugofa & ftriata. — — K IŒVIs, = = = — mms VIFIAIS, em — = mm {UDrUDrA, = = mm fufco & viridi maculofa, : —— Oblonga, — —— —— &T bal inzqual. — — OValis, = mn — —— m— À VITIAIS, = ms ue foraminibus carens , fpira interna admodum à circui- #4 tu diftincta re modo intùs fplendiäa. à FAMILIA TERTIA. Conchæ Canales feu Tubuli marini. Canalis [eu T'ubulus marinus ef} Concha univaluis ; figu- ra oblonga in apicem defr- nente, cornx modice inflexo , +ella. 3. Canales diéti dentales ftriati. = — NT —— = [DVES, —— À, ,-EERRmEE 0e mem mr l'ECI. TT = £ cornu modicè inflexo 2, . D° fimiles. er radici-formis, = EE . = "| SECONDE FAMILLE. Des Coquilles plates apellées Oreilles de mer. L'Oreille de mer eff une Coguille uni- valve , plate, reffemblante à l'oreille de l’homme , dont l'ouverture eft des plus grandes. . L'Oreille de mer percée de fix trous. 87 — de Venus. — nacrée & à fept trous, ——— ET — ridée & à ftries. ——— * — polie, me ——« CITE, — rougeûtre. ————— — tachetée de brun & de verd: — de forme ‘longue. pce &F — dont la bafe eft inégale, ———— — de forme ovale. * …— de couleur verte, qui n’a point de trous & qui n'eft point nacrée, avec une volute en dedans détachée de fon bord, TROISIEME FAMIETE: Des Coquilies faites en Tuyaux. Le Tuyau de mer eff une Coquille uni- valve, de fiqure oblonque qui [e termi- ne en pointe, quelquefois un peu cour. bée | quelquefois droite. 1. Tuyaux apellés dentales raiés. — —— — — polis. 2.—— — ÈT — — droits. femblables à une corné peu courbée, = ee DT me == en forme de racine. ::. La CoNCHyLioOLoGtE, IT PARTIE 243 F ’ 4 Canales dentales Biftortæformis. =| Tuyaux apellés dentales { pa PU ner = mm Rapæ-formis. | = eu u = —— — — de Rave. — déntes Canis, == =—=| = — = faits comme des dents de chiens. —— — ——Elphantis. | —— — — — — — —d'éléphant, =— — fubalbidi, = = —| —— — - de couleur blanche. mm mme VAE ÎCENTES, mes men = on … tirant fur le. verd. } le Pinceau de mer ou l’Arrofoir, A RS venant de l’Ifle d'Amboine, Penicillus marinus, five 4. SACS 2 S.——— — Antales diéti, = —| 5. apellés Antales, CU — ET —albidi, = | #7 — blancs. mt mm comm mme AVI, cm mont me — — —— — jaunes. REM A R:@ U:E°S Sur la feconde famille des Oreilles de mer. EUX (#) Auteurs ont apellé l'Oreille de mer, Parella Fera, ce qui la confond avec la Patelle; ils l'ont mife encore parmi les Bivalves , quoique rien ne foit plus opofc. On lapelle en François lOreille de mer, à caufe de la grande reflemblance qu’elle a avec notre oreille ; il y a des (a) Aldro- vandus. Ron delet. endroits où l’on lapelle Ormeau ; Belon la nomme le grand Bourdin, & les Hollandoïs Ssockfiche. Les Oreilles de mer donnent fouvent de petites Perles, dont: on voit les femences dans le milieu de leur cavité , qui préfen- te un fort bel Orient ; cette partie cft traverfée deflus & deflous , par de grandes rides, ou des ondes, qui fe terminent en dehors à un œil formant une efpéce de volute , avec un re- bord , aplati d'un eôté, & de l’autre tout uni. Les Oreilles ont un rang de trous ronds, dont il y en à ordinairement fix d’ouverts ; quand le Poïflon veut augmenter fa coquille pour couvrir l'augmentation de fa chair, il fait un nouveau trou &. en ferme un autre. Lifter met l'Oreille de mer parmi les Turbinées ou Con-- tournées , il dit: (4) Turbinatorum more claviculatim contor-- quetur, adeo ut ab aliquibus , univalvibus malè annumerata fit. Sur ce principe toutes les Coquilles feront Turbinées, jufqu’a (b) Dé Coz cleis marinis: Pag: 167 la Porcelaine qui a une Pyramide ou Clavicule contournée;, (a) Aldro- mandus. lib. 3, de Teftaceis, pag 282, 244 La ConNcuyrrotoctre, Il PARTIE. qui eft aplatie , & qui rentre en elle-même vers fon fommer: : Il y a une efpéce d’Oreille plus alongée & finguliére, parce qu'on n’en trouve aucune de pareïlle dans nos mers. Ce ca- ractére fpecifique fe peut joindre à celui d’une autre petite orcille fort mince, d'un gris fale & qui a la fingularité de n’è- tre ni nacrée, ni percée , comme les autres; elle a de plus fon bord intérieur tourné en fpirale, & très détaché de fon cir- cuit. Le caraétere générique de l’Oreille de mer eft d’être plate 3 & de reflembler à celle de l'homme. REMARQUES Sur la troifièéme famille des Tuyaux de mer. he Tuyaux de mer font apellés en Latin T#buli à tube feu Tubulo qui canalis fifulofus dicitur, Dentale dicitur , guod denti alicui canino fimile ef. Il ne faut pas confondre les Vermiffleaux de mer , qui for- ment plufeurs Tuyaux joints enfemble, avec les Canaux ou Tuyaux de mer, qui font ordinairement folitaires ou feparés , & dont il eft ici queftion. Les premiers par leur nombre & leur jonction ont paru devoir être placés parmi les Coquillages multivalves. Dentales (a) @& Antales magnitudine folum diffinçuntur, con- chæ non merentur appclari , cum neque Bivalvium nec Univalvium generis [int , neque maritimis aut venereis conchis fimilis forma. Il dit dans un autre endroit: Antale diverfis involucris circum- gyratur , cf autem Buccinum. L'arrofoir ou le Pinceau de mer eft l'efpece parmi les Tuyaux la plus diftinguée, on ne peut cependant le regarder que comme ajant un caractére fpécifique , foit par fa forme toute droite, foit par la fingularité de fa tête percée en ar- ofoir ; des Auteurs l’apellent Phallus, c’eft-à-dire un Priape. Son caraétére générique eft d’être fait en Tuyau ou Canal, EXPLICATION M, LA RU RLIA TZ 12, Le AU TRE Dés ARTE DUUT CPE mn 4 ‘à erR es La ATEN HAE sé [] 04 i à 4 VA c APN | pp AS L'EURO PEINE 4 | URI uit 2 UN ARE qe Ni: ou T L4 ai AY LS, ES Tai <: j | ol ad l | d t + 4 Le He x APTE , #12 11m 1 4 CE re A : UN f ‘ { { ANT M LS a € VAR die } Li! (SEA > LL NN) n j rer Fédéar Her FERMER SCL UE" aTÉl MATIERE ds : : l 4 i 4 +1 À [ 1 +391 nl . { 12 a LL 3 | LÉ RATE o ” {4 a » ! : TRE ne \ Î M 1" é } | | * Le l PAU à d Û 151 f Ù E PA I He 5 il HALLE h\ D RRRESS ; Tuyaux de Mer "4 RNA G ël METTENT ) aan . TEEN | NN on j Ill ! PO ) MAN) RE — H PTT Cu) hi) ï nul ul y aux Dépens de M de Robien le fils President a Mortier au Parlement de Bretagne L À LA CoNcHYLioLoGiE, II. PAaRTIr 245$ EXPLICATION DE LA SEPTIEME PLANCHE. Cette planche comprend la féconde famille des Oreilles de mer , @ La troifième famille des Tuyaux. OREILLE de mer , marquée A, percée de trous, vient de nos mers avec fa couverture naturelle, elle eft nacrée en dedans, & a plufieurs femences de Perles dans fon milieu, entrautres une Perle ronde & belle qui fe diftingue des au- tres. Celle de la lettre B plus petite de moitié, eft plus belle, étant Orientale, ce qu'on remarque à la beauté de fon Orient, à la rondeur & à l’uni de fes bords, & à la belle marbrure verte & blanche de fa robe; elle eft percée de fix trous à l’or- dinaire. La lettre C offre une Oreille des plus petites ; fa fingula- rité confifte à n'être point nacrée, ni percée, comme les au- tres, & à avoir un rebord très-large, près l’œil de fa volute. Sa couleur générale eft d’un gris fale & fauve par deflus. L’oreille de la lettre D eft retournée fur fon deflus, com- me étant bigarée de taches rouges, fur un fond blanc, fes rides font tres faillantes, ainfi que fon œil avec des bords iné- gaux & dechiquetes. On voit à la lettre E une Oreille rare & finguliere par fa forme alongée & très-mince ; la beauté de fa nacre la fait reconnoître pour Orientale; fes bords font unis, & fes rides peu relevées. La fixiéme & derniére Oreille, qui fe voit à lettre F ,n°eft différente de la premiére marquée A, que parce qu’elle n’a point de Perles, qu’elle n’a que fix trous, & que fon épiderme Ôté, elle montre une robe bariolée de verd & de grandes ta- ches brunes. Le Tuyau de mer marque G, eft apellé le Pinceau de mer; en effet fa rête eft garnie d’une fraife, & d’un gland perce de petits trous, remplis d’une infinité de filets , qui reflemblenc Seconde Partie, 6 246 LA CoNcHyLioLoc1eE, II. PARTIE. aflez aux poils d'un Pinceau. Si-rôt que ce Poiflon eft hors de l’eau, tous fes filets combent, & vous voiez alors un Tuyau blanc, mince & creux, qui va en diminuant jufqu’à l’autre ex- trémité , formant quelques replis d’efpace en efpace. Comme il eft percé dans le gros bout d’une infinité de trous, il peut fort bien s’apeller l’Æ7rrofoir ,& non comme quelques-uns ont voulu, le Brandon d'amour. Les lettres HH offrent deux Tuyaux faits en cornets apellés: Dentales, de couleur verte à l’une des extrémités, & la pointe blanche, ils font tous deux canelés & orientaux, quelques ex- croifflances qui fe voient à célui qui eft au-deflus de l'Arrofoir, en font la différence. Aux lettres II, font deux autres Dentales canelées de cou- leur blanche; elles paroïffent n'être que des tronçons de ces. derniers. Les lettres K K marquent fept petits Tuyaux, faits en croif- fant, & tout unis; les uns font blancs, les autres rougeatres, bien moins épais que les deux Dentales ci-deflus. On apelle ces derniers Antales. LA CoNCHYLIOLOGIE, II. PARTIE 247 FAMILIA QUARTA./, FAMILLE QUATRIEME. Naviculæ feu Conchylia Des Coquilles imitant le vaifleau, naviculam experimentia Naurtili dia apellées Nautilles. Nautilus eff Concha univalvis ;| Le N'autille eff une Coquille univalve , de oblonga , € rotunda , tenuis,| forme ronde €> oblongue , mince, épaife , craffa saurita , inaurita,levis| à oreilles, [ans oreilles , unie € quel. @ canaliculata , naviculam| quefois canclée ; imitant le V'aiffeau. exbibens. 1, Nautilus maximus craflus & lævis.| r. Le Nautille de la grande efpéce, poli, épais, = HT MINIMUS, = = | == = T7 de la petite efpéce, — — umbilicatus, ne mu | mu umbiliqué, ; pe partitionibus con- here & partagé en plufieurs cameratus, AE cellules. canelé, vuide , fans aucune fépa= canaliculatus, vacuus & nn base ration en REG integer nullo diaphrag-| 3. - — mate disjunétus. papiraceus, depreflus & tenus, LT 4. == væn mem le papiracé aplati & mince. à oreilles, & dont la carene eft plus . 0 . A ÿ.— — auritus & latiore carina, Ge mn = ÿ large. fpina lata, fulcata, & in $ dont la carene eft large, ondée en ce T7 / ACT. ; utroque latere ferrata, fillons & dentelée des deux côtés, — — fpina acuta ferrata, —. = = dont la carene eft dentelée partout, fpoliatus , margaritifera pere NE _+$ re di@us, ms = * qui eft dépouillé & nacré, RS CD RAR: (a) Bonanni. (b) 4'dro- vandus. {c) Lrffer. (d) Plin. lib. 9.6. 29. (e) Aldro- vandus , de Exançuibus, P. 10. & 261. 248 La CowcuyriorociE, Il. PARTIE. REMARQUES Sur La quatrième famille des Nautilles. (a) Nr fic ditlus à navigando. Nautilus à ver- Lo Græco vavriAos derivatur per quod pifcis € nauta fgnificatur tefla enim hujus teflacei naviculam pre [e fert emi- nente puppe , in fe ipfam aliquantulum tranfverfim contortam. (b) Quelques Auteurs l’ont apellé Pompilus , Nauplius, Nauticus, Ovum Polypi , Polypus , (c) Polypus teflaceus , le terme le plus ufité et Mautilus. C’eft de lui que les hommes ont apris l’art de la navigation, & plufieurs Papellent Xe Fo- lier. On connoît de deux efpeces de Nautilles , le premier eft le Papiracé, qui n'eft point attaché à fa Coquille, & qui la quitte fouvent, pour venir paître fur la terre. (d) Quand il veut nager, il étend deux de fes bras en haut, entre lefquels cft une membrane légére qui lui fert de voile, & les deux autres en bas dans la mer, qui lui tiennent lieu d’avirons: fa queuë eft fon gouvernail. Dans une forte tempête, ou quand il entend du bruit, il retire fes pieds, remplit fa Coquille d’eau, & par là fe donne plus de poids pour aller au fond de la mer. Plufieurs (e) Auteurs veulent que les Nautilles croiflent d'eux-mêmes, & qu'à l'exemple du Polype, ils marchent & hument l'eau par les cavités qui fe trouvent le long de leurs pieds. C’eft par ces mêmes trous qu’ils fe vuident pour fe ren- dre plus légers, quand ils veulent naviger. L'autre Nautille, dont la maifon eft plus épaifle, ne la quitte jamais; fon intérieur eft partagé en quarante cellules ou cloifons qui diminuent , à mefure qu’elles aprochent de leur centre; l’on prétend qu’il pañle de lune de ces cloifons dans l’autre , par un petit tuiau pour pénétrer dans la cellule Ja plus reculée. Ce trou qui eft fort étroit & par où pourroit à peine pañler la plus petite alêne , rend ce fentiment prefqu'’in- crojable. Ce Poïflon occupe fans doute l’efpace le plus large de fa Coquille depuis fon ouverture jufqu’à la premiére cloi- fon, & le nerf qui pañle au travers de toutes fes cloifons, fert à le retenir dans fa prifon, à donner la vie à toutes les cellules LA CoNcuytroLoctE, Il PARTIE 249 & à y porter l'air & l’eau par le petit canal pour apefantir fa Coquille. On ne peut penfer autrement d’un Poifflon en chair & en os tel que Île repréfenté (4) Rumphius. 44 4lium porto afum natura eas confiruxit , ignotum tamen nec unquam ab autto- ribus N'autilum deftribentibus ad trutinam revocatum — ego qui- dem ut meam fententiam feram , ad motum infervire mihi fuadeo, ut animal faciliàs pollit in aqua fupernatare. Ariftote a décrit deux efpeces de Nautilles , & fur ce que Belon raporte qu’il en a décrit trois ; (c) Rondelet dit : ?r;- mum ffupidi eff non animadvertifle Ariflotelem duo tantum Po- lyporum genera conchis inclufz conffituiffe. Hoc non ef artificiose fingere, qui enim fingit , [alrem probabilia debet dicere. Rondelet maimoit point Belon & le critique en plufieurs endroits, fur- tout au fujet du (d) folen mas. Deinde cum nautili corpore [int exiguo , trahbere concham tante magnitudinis non pofent. Le même Auteur apelle le Nautille ordinaire , (e) Coclea margaritifera vulgo ditfa , feulement à caufe de fa belle couleur de Nacre, car on n’y trouve point de Perles. I! faut obferver de ne point confondre le Polype & la Corne d’Ammon , avec le Nautille duquel ils différent confiderable- ment. Les efpeces particuliéres du Nautille font le Papiracé , celui à Oreilles & celui qui eft Umbiliqué. Le caractére générique du Nautille, eft de reflembler à un Vaifleau. Titi (a) Prg. 17, figur. B. (b) Bonanni, pag. 89. (c) Pag. 98. (d) Pag.23, (e) Pag. 97. 250 La ConcayiroLociE,Il. PARTIE. EXPLICATION DE LA HUITIEME PLANCHE. E grand Nautille marqué A , eft aplati & canelé en fer- Re , & fi mince, qu'il en a pris le nom de Papiracé. Les dentelures de fa caréne font noires vers l'œil de fa volute, & tout fon corps eft d’un blanc de lait. Le Nautille à la lettre B eft plus petit de moitié, mais fa caréne eft beaucoup plus large, ce qui le rend plus élevé que le premier. Sa couleur blanche tire un peu fur le jaune , fes ca- nelures & fes dentelures font les mêmes. C’eft le même Nautille à la lettre C dont la différence con- fifte dans l’évafon des parties de fon ouverture à l'endroit de œil , ou centre de la volute. Ces deux parties échancrées & faillantes en forme de crochets, font apellées Oreilles. La couleur de ce Nautille eft d’un blanc de lait, fes canelures qui ferpentent , ou plutôt fes rides font entrecoupees par des lignes circulaires qui forment un compartiment avec des tu- bercules. On voit à la lettre D un très petit Nautille chambre, il eft découvert , & il montre une fort belle Nacre. Le Nautille à la lettre E, que la planche n’a pas permis de teprefenter dans toute fon étenduë eft très grand , & il con- ferve fa robe naturelle qui eft très unie, de couleur fauve tachetée de blanc. Le dedans eft nacre & jette plufieurs cou- leurs changeantes , comme FOpale ; on y voit au milieu un petit trou rond qui fe communique par des tuyaux, de cloifon en cloifon. L’extrémité de la révolution de la volute en de. dans eft d’un brun tirant fur le noir. C’eft le même Nautille à la lettre F, qui n’eft différent que parcequ'à l'œil ou centre de la volute, il y a un petit trou qui £raverfe , ce que l’on apelle Umbiliqué. LS Nautilles | | planc & BA UAUREES LUE MROU SE PAR DES PS PAST SU A TE aux depens de AM Bonnier de Lamosson. _ = —— La CoNcuyLioLoGlE, II. PARTIE, 2S2 FAMILIA QUINTA. Coclex lunares. Coclea lunaris ef univalvis, ore rotundo , umbilicata , clavicula deprefla ; elata, feperficic friata, laciniata, canaliculata ; tuberofa , lævi. 1. Coclea lunaris fafciata & tuberofa. &F PBurgau Americanus, — K Lœvis. — — — pellis lacerti vel Ser- pentis. Limax viridis. = — Olearra & umbilicata, apice EXEItO, —— —— K vita, = — — — canaliculata, — — Pfittacus. — — — caffanea tofta. — — Variegata. — — — apice depreflo — — * maculata & viridefcens. = Smaragdus minor, — oculus Hirci, = — x $ Sinenfis, cum lineis al- { bidis , viridefcens. mm Janthina F. Columnz. fc albidis & flavidis amer aa circumdata , labro ex- tenfo. canaliculata & afpera, { os Aureum diéta. canaliculata & afpera, j os Argenteum dicta. Delphinus. — — 4 granulata & umbilicata. $ depreffa, tuberibus ex 6 7 8. 4 © utraque parte circum- data. ss aculeis in duos ordines difpofitis, 1 DT . Limaçon à bouche ronde, Go mn me mue 7— = TO = es Len me mu = Ÿ CINQUIEME FAMILLE. Des Limaçons à bouche ronde. Ze Limaçon à bouche ronde eff une Coquille univalve ,umbiliquée , dons le fommet eff aplati , quelquefois éleve , x dont la robe cf raiée, de. chiree ,canelée , garnie de boutons ,o2 bien nie , toujours la bouche ronde. fafcié & garni de boffes. — — ÊT le Burgau de l'Amérique. none ms —— À uni. la peau de Lézard ou de Serpent. — — — — Je Limaçon verd. qui fervoit de vafe à met- rt CET NET re de l'huile. — — — — dont le fommet et élevé, —— — — * le Ruban, ee = Canelé: — — — — — le Perroquer. — — — — — le maron roti, — — — — — bariol. .— —— — — dont le fommet eft aplati, — — — — Ÿ tacheté, tirant fur le verd. l'Eméraude de la petite efpéce, ———-; —— — — l'œil de Bouc. LE A EE. s; de la Chine, verditre avec des lignes blanches. — — — — Ja Violette de F. Columna, entouré de lignes blan- en —— à che & jaunes, avec une lévre étenduë. £ canelé & brut , dit la bou. che d'Or. £ canelé & brut, dit la bou: che d'Argent, 8.— — — — Je Dauphin. 9. ——— — grenu & umbiliqué, aplati, entouré de boffes de tous côtés. l'épéron, à deux rangs de > piquans, {a) Ramphius, Lifier. tb) Opercu- Ipm ipfus Animalis calci adnaf- citur ,in hoc poftremum ft, quod in- tüs ducatur teftamque Claudat. Lifler pag. 103. (c) Quañ fic umbilicus ge- nus quoddam zeftaceum, ahiud à Co- cleis. Gefner de aquat. ? (c) D’autres confondent le Sabot apellé Trochus avec la Vis ; unicoque nomine , idem elfe ac fynonima Strombum, T rochum , Rhombum quem Pocte aliàs T'urbinem dixerunt , de forte que Turbo, Strombus , Rhombus € Trochus , font les mêmes felon lui, cependant la vraie fignification de Rhombus eft une lo- fange, figure à quatre côtés égaux & à angles obliques ; le même Auteur dit dans un autre (d) endroït: Scd fr in Pyramidis modum cacumen reilum Gerat , verum Turbinem effe pronuncia- VMS. EA CoNcHYLIOLOGIE, II. PARTIS 275 Pour éviter l'obfcurité de ces quatre mots, il faut en faire laplication à des exemples. Trbo & Strombus ab codem verbo Greco srpequ derivantur, quia apud Græcos S trombus dicitur, Ainf: ces deux mots de Turbo & de Srrombus fignifient une éguille très menuë & très longue, dont la bouche & la bafe font petires & de peu d’étenduë; le 7rochas à aufli la bouche pe- tite, mais il a la bafe très large & prefque plate, ce qui le di- ftingue des deux premiers : fa figure conique eft encore une des principales marques de fon genre. On n’a:rien à ajouter à ce qu’on vient de dire du Rhombus, qui malgré fa fignification de lofange , fe trouve emploié à fignifier une figure cylindrique. Les Caraétéres fpecifiques les plus finguliers font, Ja Vis apellée Scalare par Rumpbhius, dont la ftruéture des fpirales féparées par un petit jour , eft remarquable ; la rareté de cette efpéce n’eft que dans la grandeur, & l’on la trouve facile- ment en petit. dans le (z) golfe Adriatique ; l'enfant en maïllot. eft encore particulier par fa bouche qui aproche de celle de la. précédente ; le ruban, par la groffeur de fa bafe, mérite d’ê- tre remarque. (a) Pônannr, . recreat. men- us & oculi.p. 126, - 276 La Convcayriozocte,lIl. PARTIE. EXPLICATION DE LA QUATORZIEME PLANCHE. r': Vis marquée A , eft très groffe ; fa couleur blanche eft raiée de fauve, avec des fafcies larges , formées par des lignes bleuës, violettes & brunes, interrompuës par des cer- cles de même couleur. Celle qui eft marquée B, eft prefque toute brune , avec quelques ftries 5 fa pointe tire fur le blanc , on la nomme le Telefcope. La Vis de la lettre C, eft contournée de différentes façons formant deux rangs de vives arêtes, avec des enfoncemens confidérables tels que ceux d’une vis de Prefloir ; fa couleur eft d'un blanc tirant fur le jaune & le rouge. On voit à la lettre D, une vis de couleur fauve , & compofée de différentes pointes rondes toutes raices, qui vont toujours en diminuant, jufqu'à une pointe fort aiguë. L'éguille E, eft contournée à fond blanc bariolé de jaune fans aucune ftrie. La vis F préfente un vrai clocher Chinois, formant plufieurs étages ; fa couleur d’un brun fali régne partout ; fa bouche recourbee eft à remarquer. On ne peut mieux nommer la vis G , qu'une tariére fort jolie & fort pointuë , avec une lévreen forme d’aîle. H s'apelle la Chenille , elle eft étagée à plufieurs rangs, garnis de tubercules bleuâtres ; elle eft très joliment marbrce, & fa bouche eft des plus finguliéres. Les lettres fuivantes jufqu'à &c. offrent plufieurs fortes de Vis, qui ne différent que par la couleur & les raiures ; on fera feulement remarquer que celle de la lettre M , apellée le Ruban , eft bariolée feulement par le haut, & toute blan- che par le bas , à la différence des Vis ordinaires, que lon apelle Rubans , comme celle marquée N : la bouche de la vis marquée P , qui fe recourbe par le coté , & forme un bec, mérite encore d’être obfervée, ainfi que la bouche de celle qui eft marquée L, laquelle eft garnie en dedans d'un rang Vis Te ((l < NET a | AN Xl A \ N dit f ALL 17 P HN (Al $ Cu Eau FE uni ii ses si | aux depends de M. Bon le Pere , P" President i 2 ontpellier, des Acad “deParis Monty CPR 1 à ». of * Lt ROUES PAR + Ad Lis E où \4 \ 5 Der .)27 (l ot 1H VONT | Aa 11m j : | CPR M LU LL l EE LL à po s' 1 LUE g à à " RTE { cl en » À , : £ 4 € d * n 1 À | 154 1 [A e di 4 p Le 0) ru N- ++ FN 4» * % EUR à , LUE û 12 r d è ÿ A “4 Pen HAL: : h È ENT + L FN À 16 4 ÿ se { 101 ; ll [UE ren | DELA 1 \R Ld À * : | Eu } d ; j' l k. 1 4 f $ À | CT d r ï al ‘ ( \ (1 4 k } AU | fu ' ” 4 D" \ 3 Î è Ë TA F | k » ‘4 do VA PMR PR 12 4 « 208 EME LT. | LA ConcHyLrrorocte, Il. PARTIE 277 rang de petites dents vis-à-vis de fa columelle qui a plufieurs replis. La vis qui occupe le milieu de la derniére rangée à la lettre V', eft digne par fa rareté d’être décrire; fept fpirales coupent toute fa figure pyramidale, la derniére revient en cornet, vers fa bouche ovale , dont elle forme le bourrelet. Ces fpirales font coupées par des côtes minces , faillantes & très blanches, fur un fond plus fale ; elles font féparces les unes des autres, fa un petit jour , ou efpace aflez fenfible, furtout celle d’en- as, dont les derniéres côtes fe réuniflent en un point vers le bord de fa bouche. Seconde Partie. | Nn 278 LA ConcHyriozoëeïe,ll. PARTIE. uniquement Ed do mcm ee Le FAMILIA DECIMA. Volutæ feu Cuculli, V'olata [eu Cucullus eff Con- cha univalvis , à fiqura fic rominata ,ore [emper oblon- ge ,clavicula cretta , depref- [a ; aliquando coronota. Voluta clavicula exerta, — — — &F Architalaflus primus. — — — — — fecundus, — — — — — AÂrauficanus. - nTes —$ napus, feu fpeudo-Archi- talaflus. - — — concha fpe&rorum, —— —— — lineata, colore fufco. — —— flammis infignita. — — RARE $ granulata, feu pellis Equi- na. — — Guinea, = — — — — — fafciata, ftriata, fubrubra. — — punÉtUaAta, — = — — — — Hebraica. —= — — — fufca, duabus zonis albi- En =, dis infignita, —— Jfabella, > — — — —— Vexillum = — — — A —$ duabus Zonis reticulatis VATIEQALA, — —— — — — Vefpertilio, — — — albida , punétis & macu- TAN $ lis avis variegata, .— — clavicula deprelfa, — |, — 7 Pardus niger, — — — — — — flavus, — — — — — — yubefcens, — — — — alveus luforius. — — — punctis cœruleis, — fafciata punis flavis & LL ATTR j albidis, = — qneta butiri, = = = — lineolis virgata , colore ANT j Achatæ, FAMILLE DIXIEME. Des Coquilles faites en Cornets ou Volutes. Za Volute ou Cornet ef} une Coquille uni- Valve , qui a pris ce nom de [x propre figure, dont la bouche cf toujours alon- gée , le fommet élevé , fouvent aplati, quelquefois couronné. . Cornet dont le fommet eft élevé, — XF le grand Amiral, —— le Vice-Amiral, — — l'amiral d'Orange. — — le faux Amiral ou le navet, — — les Spetres. — — entouré de lignes couleur fauve. — — la flamboyante, — — grenu, ou la peau de Chagrin. — — la Guinée, ou la fpeculation. —— fafcié , à ftries, & rougeâtre, — — entouré de points. — — l'Hébraïque. brun, entouré de deux fafcies blar- ches. — — l'Ifabelle. : — — le Drapeau, — — bariolé de deux zones à réfeau. —— Ja Chauve-Souris. ROUES $ blanc, bariolé de points & de taches jaunes. ,—— dont le fommet eft aplati, — &T le Léopard noir, — — — — jaune, — — — — rouge. — — le Damier. — — — — à points bleus. — — fafcié de points jaunes & blancs, — — à Tinne de Beure. { tacheté de petites lignes couleur d’A- ne gathe, LA CoNCHYLIrOLOGIE, II. PARTIE. 279 Voluta { dE fafcia albida cin- | Cornet jaune , entouré d'une fafcie blanche, — — Cereolus afper. = ——| —— le cierge brut, ou l'Onix. découvert , autrement l'Onix ——*— — fpoliatus feu Onix. —— —— ou le Cigne, —— Papilionis ala = = —| —— l'aile de Papillon. fubviridis, punétis cinéta, = —{ cum duabus fafciis varie-| == = : fafcies bariolées, gatis. verdâtre, entouré de pointsavec deux 3.—— clavicula coronata, = — | 3.-—— — dont le fommet eft couronné, — &F Corona Imperialis. — — — &T la Couronne Impériale. — — — — minûs fafciata. | — — — — moins fafciée, — — — — fufco variegata. —| — — — — bariolée de brun. — — — — nigro marmorata. | ———— — — marbrée de noir. us eus eus er la MOT, PSP CAR Bombix fpifliori £ filo textus. REMARQUES Sur la dixième famille des Corners. ETTE famille fe confond aifément avec la fuivante, qui renferme les cylindres ; pour peu qu'on examine ces Coquillages dans leur figure extérieure , on obfervera que les Cornets font faits en cônes, dont une des extrêmités eft de forme pyramidale, & l'autre fe coupe à vives arêtes, pour former une clavicule aplatie ou une Couronne dentelée. Le cylindre, au contraire, eft prefque égal dans fes deux extrè- mités. On ne doit point s'arrêter à fa bouche pour fixer fon caradére générique ; fa figure qui s’alonge en pointe par le bas , eft tout ce qui le détermine; ainfi que fa cète aplatie & féparée du corps, par une vive arète. Les Volutes ou Cornets font apellés par plufeurs Auteurs (4) Rhombi, dont la vraie fignification eft une lofange ; on leur à donné le nom de volute, parce que dans l’Architeure les volutes d’un chapiteau vont en diminuant , jufqu'au point apelle , l'œil de la volute. | Le caractère fpécifique qui fe diftingue le plus dans cette famille, eft dans la clavicule dont il y en a de fort élevées comme celle de la flamboyante, d’autres de très plates, telle Nnij (a) Au&a- rium mulæi Balfouriani, 80 La ConNcuyriozociz, II PART:E. ar la clavicule de la moîre : la Couronne Impériale a auff à fingularité , dans la Couronne dentelée qui orne fa tête. C'elt ici une des plus riches familles que nous aions dans l'Hiftoire des Coquilles, Rumphius l’apelle 7o/ute Eximie ; rien n’eft au-deflus des beaux compartimens de P'Amiral & du Vice- Amiral , l'éclat de fes couleurs, l'énrail de fa blancheur, à belle forme, le rendent encore plus recommandable que fa : rareté. Les Hollandois font fi paflionément curieux de cette Coquille, qu'il s'en eft trouvé parmi eux qui l'ont achetée jufqu'à 500 florins. Les fafcies ou les bandes qui coupent fa robe en différens endroits, femblables en quelque forte aux bandelettes & aux Aâmes des Navires, paroiflent lui avoir fait donner le nom d’Amiral & de Vice-Amiral: Quelques- uns véulent que les Hollandois diftinguent une efpéce d'Ami- ral en l'apellant Extramiral! ( ce qui veut dire au - deflus de l'Amiral) quand les bandes ne fe détachent point, & for- ment un compartiment continu. Cette Coquille qui paroït alors moins belle & moins finguliére, me fait douter de cette Re- marque. EX PL LC ASE RON DE LA QUINZIEME PLANCHE. E Cornet A, cerclé de lignes brunes fur un fond fauve, eft nommé la Minime. La lettre B, eft bariolée de filets bruns , fur un fond blanc. Le Cornet que l'on voit à la lettre fuivante C, eft apellé Les Spettres , à caufe de quelques figures bizarres dont elle eft chargée, ces figures font rougeatres , fur un fond blanc , & forment deux grandes fafcies avec trois rangs de points entre chacune d'elles: cerre Coquille n’eft pas commune. On voit à la lettre D, un petit Cornet brun , avec un Rubas blanc dans le miieu, & un autre dans le haut. Le Cornet de la lettre E, eft une efpéce de Couronne Im- périale, aflez bariolée, fans aucune fafcie. Nous voici à la vraie Couronne Impériale F, elle a deux zones fauves raiées de noir & de blanc ; fa rêre qui eft très Cornets ou Volutes. ARE LE > 4 £ i 15 à $ aux dépens de M Sevin @nsealler Honoraire au Larrlement de Parus UE a 4 o TT RENL UI Le FTR ALLAN 1 | “AÙ ' ra HI LA CoNcHYLioLoGiE, II. PARTIE. 284 plate & chargée de tubercules, forme une efpéce de Couronne qui lui a donné fon nom. L’hébraïque fe voit à la lettre G , elle doit ce nom aux ta- ches noires répanduës fur fa robe blanche ; ces taches imitent aflez bien les caraétéres Hébraïques. C’eft ici la fameufe Coquille du Vice Amiral H, dont les fafcies marbrées de taches blanches fur un fond jaune, for- ment un très-beau compartiment; ces fafcies imitent les ban- derolles des Vaifleaux, fa rète eft très bien marbrée & fort élevée pour un cornet. La lettre I, offre un petit cornet ponctué de brun fur un fond blanc avec deux fafcies d’un jaune pâle. K offre un autre cornet plus gros , entoure d’une feule zone blanche bariolée de brun , ainfi que le haut de la tête, qui eft toute marbrée; le fond de la robe eft pon&ué, & d’un jaune tirant fur le verd. On voit à la lettre L, un faux Amiral à bandes jaunes fur un fond blanc bariolé de différentes couleurs. Le cornet M eft rare, il eft apellé le Tigre jaune, par ra- port à fes taches blanches fur un fond jaune. Nous voici au grand Amiral N , qui ne différe du Vice- Amiral que par une ligne ponctuée, qui fe trouve au milieu de Ja grande fafcie jaune. Le compartiment de la robe & de la tête de l’Amiral eft infiniment au-deflus de celui du Vice-Ami- ral ; c’eft une Coquille des plus rares. Le Cornet O, eft le vrai Tigre , dont le fond eft rouge ta. cheté de blanc, celui des Tigres ordinaires eft brun. Celui de la lettre P, eft un joli Cornet blanc avec deux zones, formant des réfeaux jaunes 1 Le Cornet Q, eft de la grande taille , tout entouré de lignes ponétuées & de petites fafcies chargées de différentes taches brunes & violettes , fur un fond blanc: il aproche affez de celui que l’on apelle la guinée , ou la fpéculation. La lettre KR, eft un Cornet fauve avec quelques taches blan- ches, répanduës de tous côtés ; fa rêre eft élevée par étages garnis de petits points ; ce qu'il a de plus fingulier eft que fa fuperficie reffemble à une peau de chagrin. Le Cornet de la lettre S, eft coupé de différentes côtes, ponctuées de brun fur un fond blanc , on peut lapeller la more, No 5:82 La ConwcuyLioLociE,ÏIl. PARTYE. On voit à la lertre T, un Cornet à trois Zones coupées de flâmes pourpres fur un fond blanc ; deux larges Zones auro- res fe trouvent entre les trois premiéres , & la rête en eft ex- trêmement élevée & pointue ; on ie nomme la flamboyante. Le Cornet de la lettre V, eft apellé laîle de Papillon; cer- tains veux & des taches faites en croiflant que l'on remarque dans les trois rangs de bandelettes qui l'entourent, reffem- blent aflez à celles des aîles de Papillon ; le fond du Cornet eft fauve , & il n’y a de blanc que les efpaces entre les taches brunes des cercles & des fafcies. Cette Coquille eft très rare. LA CoNCcHYLIOLOGIE, IL. PARTIE. LU FAMILIA UNDECIMA. Rhombi feu Cylindri. Rhombus feu Cylindrus ef Con- . Cha univalvis’, à figura fic appellata , ore femper oblon- go , aliquando clavicula cir- culo diffinfa , coronata, co- lumella Levi, rugo[a. Te Rhombus, clavicula corpori unita. — &F pannus Aureus, = = — — — — Argenteus.— — — — — — Citrinus = = — — — — fafciatus, — — — — — Nigella — — — — Julipa = — — — - — — Ovorumintrita, = = — — — reticulatus. = = = — — — — pennatus, = — — REPE à $ variegatus cum maculis cœæruleis, __ $ granulatus , maculis & punctis cinétus. — — — — &flavidus. — 2.—— clavicula circulo diftinta, — FT defpoliatus leviter. — — cum maculis rer Er: — — nubecula. 3e—— — clavicula coronata, — — — &F Textile Sericum. = — — — — — — Argenteum, — — —— Pannus fericus levidenfus, Bombix fpiffiori flo tex- RES $ tus. — — — — Argenteus, — 4.— — Columella rugofa. — — — KT Olea viridis, = — = — ER CURE $ Achates in ima par- te variegatus, AT RÉPREE j Cylindrus Porphy- reticus, 3: 4. . Le Roulleau, 283 ONZIEME FAMILLE. Des Coquilles faites en Roulleaux ou Cylindres. Ze Roulleau ou Cylindre ef} une Coguille anivalve , nommée ainfi pour f: figure, dont la bouche ef? toujours alongee , le fommet eff quelquefois détache du corps par un cercle, ou eff couronné , le für fouvent eff uni, ou ride. dont le fommet eft joint au corps , fans aucun areft, — &T le drap d'Or. — — le drap d'Argent, — — le drap couleur de Citron. — — le drap d'Or fafcié, — — la Brunette. —— 11 Tulpe. — — l’'Omeletre, — — à Réfeau. — — repréfentant des plumes d’oyfeaux. — — bariolé de taches bleuës, — — grenu , entouré de taches & de points. ——— & jaune, He un fommet détaché du corps par un cercle, — ÈT l’écorchée, — — — — avec des taches fauves. — — repréfentant des nuées. — — dont le fommet eft couronné, — &F le Brocart de Soye. — — — — d'Argent, —— le Taffetas, — — la moire. er ln CAE CNE. — — avec un fut ridé. — FT l'Olive verte. MAD $ de couleur d’Agathe, bariolée par le bas, — — — le Cylindre de Porphyre, 284 La CoNcuytioLoctE, Il. PARTIE. Rhombus, Olea nigra. = = = — Le Roulleau , l'Olive noire, Sn —— flavida. + = mt = — —_ = jaune, us — Solitarius diéta. —| — —— — — dite le Solitaire, $ in ima parte fufco va- à : — —— — — bariolée & fafciée par le bas. riegata & fafciata. P — — — Jitterata |] — — — — avecdes caractéres de lettres, FE be Panama. {a) Au@a- num mufæi Balfouriani, amethyftina ex ur-| — — — yiolette venant de Panama. albida , lineis fulvis| blanche, marquée de lignes: delineata, ù fauves. RE ME AS RUOMERETS Sur La onzième famille des Roulleaux. E caractére générique du Roulieau { fans avoir égard à fæ bouche) eft d’avoir les deux extrémités à peu près de mê- me largeur , & celle d’en bas toujours un peu moindre ; fa rête- n’eft point feparée de fon corps par une vive arête , comme: celle du Cornet, elle fuit le corps en s’arrondiffant ; il y a ce- pendant des Roulleaux qui ont une Couronne dentelée , & qui ne laiflent pas d’avoir leur tète féparée du corps, par une- efpèce de vive arête , ce qui pourroit embarafler ; c’eft ators lPextrèmité d’en bas, qui n’eft jamais pointuë, comme celle du Cornet , qui en détermine le caractere générique. Cette famille à deux caraféres fpécifiques très diftin&s Fun eft le Roulleau ou €ylindre. dont on vient de parler ; autre eff l'olive, dont les deux extrêmités font prefque égales mais donc le corps eft renflé dans le milieu :on.a déja dit que les couleurs qui fe trouvent fi belles dans ces deux familles , ne forment point d’efpéces., mais feulement des variétés dans Pefpéce. Le même /:) Auteur qui a apellé les Cornets Rhomëï , donne le même nom aux Roulleaux , en les diftinguant par des épithétes , d’autres les ont apellé Cylindroides , à caufe de leur figure Cylindrique , ou bien Cylindrus capite [eu mucrone in al- tum edito. Les Hollandois apellent ces fortes de Coquillages. Brunettes. | Rondeler a mis les olives dans une clafle particuliere , ne fça- chant où les placer, Aldroyandus qui l'a fuivi en beaucoup.de chofes , en a fait autant. EXPLICATION ; 7: Cvlindres ou Roulleaux « t M: l'Abbe Joly de Fleury (4720 à depens de LA CONCHYLIOLOG1E, II. PARTIE 2%% EXPLICATION DE LA"SEIZIEME"PLANCFTE, L= Roulleau A s’apelle le Brocart de foye, qu'il imite par fa bigarure brune, fur un fond blanc. Celui qu'on a marqué B, a plufeurs taches bleuës & bru- nes traverfées par des lignes & des points fur un fond blanc, on l’apelle la Tulipe ; c’eft un morceau très-rare. Le Roulleau fuivant C, par fon fond couleur de chair, aproche de la couleur d’une écorchée dontil a pris le nom. Ce fond eft traverfé de grandes taches brunes, & raié par-tout légérement. La lectre D , offre par fon compartiment le drap orangé ; c’eft une tiflure admirable pareille à celle des draps d’or. Le fuivant E, eft apellé le drap d'argent, il eft à fond blanc avec des taches légéres, & tout ponctué de noir. Le Roulleau de la lettre F, par fon beau compartiment do- ré a mérité le nom de drap d’or. On voit à la lettre G, un fort beau Roulleau marbré de grandes taches brunes , ce qui le fait nommer Brunette chez les Hollandois. Le Roulleau H,, eft apellé l'Omelette , d caufe de fa couleur aurore mêlce de blanc. Voici le Roulleau le plus beau à la lettre T, c’eft le drap d'or, non feulement comparti dans toute fon érenduë, de pas taches & de lignes aurores fur un fond blanc, comme es draps d’or ordinaires, mais fafcié en deux endroïits par des poe plus ferrées , dans lefquelles on aperçoit un peu de eu. Les Coquilles fuivantes, à l'exception de la figure P , forment une efpéce dans le genre des Roulleaux ; on les apelle olives. La premiére qui eft marquée K, eft nommée le Porphyre, & le repréfente parfaitement. La feconde marquée L, a le fond d’un jaune pâle marbré, avec trois fafcies tachetées de brun. L'olive de la lettre M eft des plus belles ; le fond eft blanc tout tigre de petites taches fauves , & vers la bafe eft une faf cie bariolée réguliérement de la même couleur. Seconde Partie. Oo 136 La CoNcHYLioLoGiE, Il. PARTIE. On voit à la lettre N,une olive pareille à celle de la lettre L, avec des taches plus grandes & plus longues fur un fond blanc & marbré. L'olive de la lettre O, eft raiée de lignes inégales de cou- leur aurore fur un fond blanc, La figure P , eft un Roulleau chagriné , ponctué de noir avec des taches jaunes. L’olive de la lettre Q , eft blanche & agréablement marbrée de taches brunes. Celle à la lettre R., eft blanche avec deux bandes dans fes extrémités, formées par des lettres brunes, où l’on lit diftin- étement deux B & un D, on l'apelle Zitterata. La derniére olive à la lettre S, forme des zic-zags bruns fus un fond jaunatre. LA CoNCHYLIoLOGtE, IE PARTIE. 22 FAMILIA DUODECIMA. Murices. Murex eff concha univalvis , tuberculis € atuleis horrida, clavicula afpera propè [um- mitatem , exerta ; compre[- Je; ore femperexpanfo , den- tato , edentulo , labro digi- tato, alato ,plicato,lacinia- to , columella rugo[a , Levi. Mure { De & aculeis hor- aculeis obtufis & nigris 7 j horridus , clavicula com- preffa. cinereus , aculeis nigris _— $ circumplicatus ,clavicula exerta, aculeis obtufis fubcæru- À lis, clavicula compreffa. fulvus 4. ordinibus acu- PERCELe $ leorum obtuforum ir cumdatus, fubalbidus, duobus ordi- a $ nibus aculeorum plica- torum confpicuus. fufcus & cæœruleus 3. or —— ; dinibus aculeorum di- ftinctus. flavus , aculeisubicunque ne pe] regulariter difpofitis , fubalbidus, umbonibus favis indutus , ore ame- thyftino ex utraque par- te dentato. hericius albidus, aculeis $ nigris, ore dentato, — — * lignum venofum, — — — — mulica, columella rugofa. fimplex canendi modus, TE MT $ feu mufica rufticorum. — — fulmen, columella rugofa, 287 DOUZIEME FAMILLE. Des Coquilles imitant le Rocher. Ze Rocher eff une Coquille univalve , garnie de pointes € de tubercules , avec un fommer chargé de piquans , quel. quefois élevé , quelquefois aplati, Lx bouche toujours alongée , dentée ; éden- tée , La lévre ailee , garnie de doisis, replice , déchirée , le fut ride, quelque- fois uni. 1. Rocher garni de pointes & de tubercules ET $ garni de pointes émouflées & noires, le fommet aplati, $ couleur de cendre , entouré de Pi- mc é : À y F5 quans noirs, avec une clavicule élevée, PUR $ à pointes émouflées bleuâtres , avec le fommet aplati. $ fauve, entouré de quatre rangs de pointes émouffées, blanchâtre , remarquable par deux ÿ rangs de pointes pliées, — = brun & bleu , à trois rangs de pointes jaune , avec des pointes rangées régu- LE $ liérement. blanchâtre, couvert de boutons jau- nes , la bouche violette avec des dents des deux côtés. l’Hériffon blanc à pointes noires , & GE 1 à bouche dentée, — — *le bois vené. — — la mufique avec un fût ridé, — — le plein-chant. =. — le foudre , avec un füt ridé, Ooij 288 Dturex 5 variegatus,clavicula exer- ta & afpera. undofus, clavicula exerta, CR) { tuberofa & contabulata. albidus, ftriatus, clavicula : aculeislongis inftruéta. $ fulvus, coftatus, ex omni parte tuberofus & canali- culatus, verrucofus,ftriatus, umbi- licatus,claviculafubrubra. lævis, clavicula paulifper { afpera, roftro recurvo. Feaelns , feu caffis — 7 ! Rondeleti ore dentato, labro plicato. Turcarum galerus ruber, umbonibus infignitus,la- bris ex utraque parte ex- panfis. — — Galeæ formis Bonanni. = x $ Caflis colore Achatæ , ore minüs dentato. —— — — fulvo variegata, — pitar SARÉMAISECInEred; ftriata, um- bonibus denudata, albida , lineis flavi- dis undulata, Achates , regulari- —— — < bus fulvifque notis interftinétus, cærulea, firiata , li- ——— — ) neis rufis flexuofo fluxu inftructa. .—— labro digitato, = — — — ÀT Aranca, =— — — — APOITAÏS, — — — — — harpago mas. — — = — — — femina, — cornuta, millepeda, feu pedydactylus, Lan JR cornuta, decumana Rumphii. — —— heptadactylus Plinii. ——— ee mme me DENTAACEVIUS, = LA CowcHyrioLocte,]ÏlI. PAR‘#TrE. bariolé , avec. une clavicule élevée & raboteufe, ondé , avec un fommet élevé , rabo- Eee ess / Lé teux & étage. $ blanc raiïé, dont le fommet eft garni de longues pointes. Rocher { fauve ,à côtes, raboteux de tous cô= tés & canelé, u 2 d SZ plein de verruës, de ftries, umbiliqué, x cœue À avec un fommet rougeâtre, . . 4 uni, dont la clavicule eft peu chargée Ge ours . , de pointes & le bec recourbé, triangulaire , ou le cafque de Rond, nc { à bouche dentée & à lévre repliée, le Turban rouge, plein de boutons ; — — < dont les lévres font étenduës des deux côtés, NRE f en forme de Cafque , dont parle Bo- nanni, LU $ Cafque couleur d’Agathe, à bouche moins dentée, — —— — — bariolé de taches fauves. couleur de cendre , fans bou- tons. —— — — blanc, ondé de lignes jaunes, ___—— — $ Agathe, féparée par des ta- { ches fauves & réguliéres. bleu , à ftries, garni de lignes DE es Os mm . rouflés en zic-zag. ,—— dont les lévres font garnies de doigts. —T Araignée, — — — — celle qu'on nomme Lambir. — — — — le Crochet ou l’Araignée mâle, — — — — l'Araignée femelle. — = — — la Millepieds. très groffe , & qui a des cornes felon Rumphius. — — — — qui a fept doigts , felon Pline. qui a cinq doigts ou grofles pointes, ———| | x Aranea teflaro da@ylus Rondeletii. fenis appendicibus canaliculatis deco- rata, Scorpio, apertura oris = À minutiffimis incifuris ru- gata. Murex — = orthocentros purpureus. = coracoides , feu corvi ro- À {tro fimilis. labro in $. appendices —— * € plicato, cœruleo, albo & fufco colore, 4. — labro alato & laciniato, = #7 $ auris Afini, labro intus rubente, roftro recurvo. | f triangularis , ftriis maxi- | — / mis & tuberculis cinctus, auris Porci nominatus. ore rubro , columella ni- nndeera. à VER $ ore ex utraque parte ni- gro & ftriato. — — ore albo & fufco. —— * Jurtur. — — pugil Rumphi, = ue admodum exten- — — / {o, fubrubro, laciniato, L clavicula aculeata. ARR $ ruber , Habro laciniato, clavicula aculeata. variegatus , verrucofus, labro laciniato & craflo. — — — — — — &tenui, flavus , labro laciniato, À clavicula gibbofa. HE { ventricofus, labro repli- cato, colore plumbeo, { lævis, labro craflo & pli- DE— me cato , columella dentata, fubflavus & tuberofus . labro plicato,ex una par- |. te dentato, ex altera ma- | cuiofo, De ee La CowcuyLioLocte, II. ParrTre. z89 l’Araignée qui a quatre doigts, felon Rocher ÿ Rondelet, ue 54 — = — = qui a fix excroiffances canelées, le Scorpion , dont la bouche eft raiée de petites lignes. de couleur rouge & dont les pointes font droites. $ à pointes recourbées , femblables au RS bec d’un Corbeau, à lévre pliée en cinq excroiflances ; ER $ de couleur bleuë , blanche & fauve, — — à lévre ailée & déchirée, l'oreille d'Afne, rouge en dedans avec — #7 } un bec recourbé. C triangulaire, entoufé de grandes ftries 22, & de tubercules, nommé l'oreille de À Cochon, — = à bouche rouge, & le füt noir, — — ]1 gueule noire. — — à bouche blanche & brune, — — *]a Tourterelle. à bouche faite en oreille, dont parle TA à { Rumphius, ï à lévre très étenduë, rougeâtre, dé- — — / coupée, avec une clavicule pleine de À pointes. AR $ rouge, à lévre déchirée & la clavicule garnie de piquans. HRRTLE $ bariolé , plein de verruës , à lévre dé- chirée & épaifle. — = = — = — — mince, — — jaune , à lévre déchirée & la tête boffuë, FRA $ ventru , à lévre repliée ,. de couleur : de plomb. CHAIE ET $ uni , à lévre épailie & pliée, & la co- .lumelle dentée, f jauntre & à tubercules , à lévre re. mms l pliée, dentée d’un côté & tachetée de l’autre. Oo ii Murex cinereus , coftatus , labro LS eu 4 —. ÿ 5. ? finiftram inclinato. (a) Rondelet, Aldrovandus à Rurmphrus. 290 La Concuyziococie, II. PARTIE flavidus., cofta regulari, jaune , avec une côte réguliére 8 ta: maculofa,traverfim à cla-| Roch chetée, qui prend du fommet vers la vicula ad roftrum per OERT A queuë traverfant par le milieu du medium dorfi protenfa. dos. extenfo ex parte colu-| = mellæ. albidus , coftatus & con- tabulatus. unicus, ore a dextra ad l'unique dont la bouche eft tournée DES j de droit à gauche. $ couleur de cendre, à côtes, la lévre étenduë du côté du fut. ns — blanc, à côtes & éragé. REMARQUES Sur la douzième famille des Murex ov Rochers. (Qc le caractére générique des Mwrex ou Rochers, foit d’avoir la bouche oblongue, garnie de dents , & tout le corps couvert de pointes , ou de boutons , avec une tête élevée & une bafe alongée , on y remarque encore quatre ca- rares fpécifiques , qui déterminent des efpeces eflentielles dans ce genre ; le Rocher qui n’a point de pointes, & qui a des aîles, l’Araignée qui a des pointes, des doigts , ou crochets remarquables, & que plufieurs Naturaliftes apellent aporrais ou lambis ; la troifiéme efpéce, les cafques qui font de vrais Murex triangulaires ; c'eft ainfi que plufieurs (4) Auteurs les ont nommés ; la derniére eft un Rocher tout canelé , fans poin- tes, niaïles, ni boutons, avec la rête plate ; la bouche dente- lée & oblongue du AMzrex en détermine le genre. A l'afpe& de quelques cafques, fur-tout de ceux dont la Robe eft unie, on leur refuferoit une affiliation avec les Mu- rex leur corps dénué de pointes femble d’abord leur défendre Fentrée dans cette famille ; qu'on examine leur bouche oblon- gue & garnie de dents, c’eft le premier caractére des Murex , & Teur corps uni , coupé d’une excroiflance faillante, & fouvent d'un repli mince & très fenfible vers la bouche , dénote l'apa- sence de quelques tubercules ; dans les circonvolutions d'une tête peu élevée, on voit la naiffance de plufeurs pointes &c trois gros replis faïilans , interpofés dans leur contour ; en La CowcmyrrorocertE, Il. Parrre. 9x faut-il davantage pour être de vrais Murex, à la vérité moins: hérifles que les autres > | Obtinuit nomen muricis bec concha ; ob figuram que reprefentar faxorum afpera 3 cadem pariter voce exprimitur bellica clava ferreis acaleis horrida quam eximi refert tea admodum crafla , tubercu- Uifque horrida € afpera propè fummitatem, à latere dextro fulcata € aurita, de forte que Murex @ tribulus fignifient la même chofe, sribulus veut dire chaufle-trape, cheval. de frife terme: de fortification. On à rendu le mot de Afurex en François par celui de Ro- cher, on peut même lui conferver fon nom de Mwrex , com me on à fair en parlant de la Nerite & du Lepas. Murex fumitur pro omni colore purpureo, five purpura , buccina € conchylia , de forte que AMurex eft à ce que prétendent plu- fieurs Auteurs le nom générique, & les Pourpres n’en font qu'une efpéce , c’'éft de là qu’eft venuë la confufion des différens genres, dont on a parlé dans les. remarques fur la famille des Buccins. (4) Virgile dit: Tyrioque ardebat Murice Lana , parce que le’ (3) &neid fuc de ce Poiflon fervoit chez les Anciens à teindre leurs Ro- (4. 4: bes de pourpre & que ceux de Tyr y excelloient. Comme ce Poiffon eft placé parmi les exangues aqguatici, on ne doit pas fe fervir du terme de fang, ce qui fait qu'Ariftore & Pline n’ont point apellé la liqueur qui en fort du fang, mais. flos feu fuccus: quem exiflimant Sanguinis loco elfe, in candidà ve-- na, qua ablatà & compreflà , manus flore tingitur: On apelle le Afwrex (b) en Amérique: /e piffeur ,. à caufe 0) re rie qu'il jette promtement fa liqueur , qui eft la pue Plurier. (c) Un Auteur Italien nomme le Murex , concha fortificata Mali: di multiplicate punte , come chiodi con bellifimo ordine difpofte. Mofcardi, lib. - Un (4) Sçavant a fait entrevoir qu'on devoit diftinguer 16:3:° 55: Murex d'avec la Pourpre & le Buccin, voici comme il s’ex- es plique : Sicat enim purpuras ab ufu coloris , ita murices ab acnlea. aquar. & ver<. tis tuberculis , Buccina ab ufn € effigie tortili € longa. U y auroit r°ft. obferva- bien quelque chofe à redire à la diftinion de la Pourpre, à 597" /#8 Jaquelle feulement, il aplique la propriété de donner la couleur pourpre , ce qu’elle a de commun avec les Aurex:, & même: avec les Büccins. Enfin un autre (e) Auteur fait dériver lé nom de Murex à (e)Lexicoms Mure , à caufe, dit-il, que la figure de ce Coquillage a gérer que reflemblance avec celle d’un Rat ; je m'en raporte là def" pus. fus au Leéteur, 292 La Concuyrioroc:e, II PARTIE EXPLICATION DE LA:DIXSEPTIEME PLANCHE L: Rocher A eft fort petit ; il fe peut nommer l'Hériflon blanc, il eft tout couvert de pointes blanches , avec une tête de la même couleur. Celui de la lettre B, eft le Scorpion dont le corps de couleur jaunâtre eft tout ridé & chargé de tubercules; il fort de fa lé- vre, cinq groflés pattes & deux autres plus recourbées l’une de fa tête ou de fon fommer, & l’autre de fa queuë, rien n’eft plus beau que fes iévres raiées de blanc & de violer. Le petit Rocher C, eft très ventru & à côtes relevées, ainf que les cinq étages de fa rête; il eft tout blanc, avec une bou- che fort large, & il na point de queuë. On voir à la lettre D , celui qui s’apelle le bois vené , dont les côtes font arrondies, fe terminant en pointes vers le haut; fa couleur imite celle du bois vené. L’Araignée de la lettreE, préfente une figure fort finguliére, garnie de pieds ou de doigts fort longs & crochus ; fa queuë, ainfi que {a clavicule , eft pointuë , on la nomme Zambis. La lettre F, offre un Rocher des plus connus fous le nom de la Mufique, il {e diftingue par de tres-beaux points rouges, & par da nettere de fes cinq re pareilles à celles d’un papier de Mufique. La lettre G, repréfente un Rocher couleur d’Agathe à tu- bercules & à lévres retrouflées , bariolées de brun. Celle H, offre un autre Rocher de la même couleur, dont les lévres forment un bourrelet avec une bande ou côte de re- lief qui traverfe la Coquille dans fon milieu , depuis la tête juf- qu'à la bafe, chofe tres finguliére & unique. Le Rocher de la lettre I, eft à ftries & n’a de tubercules que dans fa clavicule à fix étages , fa robe eft bariolée de jaune fur un fond blanc. Le fuivant marqué K, eft auffi à ftries avec des boutons dans fa clavicule ; la fingularité de cette Coquille eft d’être aïlée avec une pointe très faillante dans le haut. Laïettre L, offre un petit Rocher armé de pointes dans pas on Planc.7 7 TPen # L Ce { KR f M \ \ \\\\l Lu | 1 (Cr ) HN jl se | 7 D? NL me si Ali ne .s —= Ca Ï 22))))))) ul À Aux depens de 4 WT Le Comte de 2) 1/7 eskiold Laurvig.Chambelan du Ro -deDañem 1: e € LA CONCHYLIOLOGIE, I. PARTIE. 293 fon corps; le fond & les pointes font noires & blanches par intervales , à l'exception de quelques petites taches rouges. Le petit Rocher marqué M, eft revêtu d’étages chargés de tubercules ; il n’eft fingulier que par une aîle très EF PES qui forme deux pointes. Celui de la lettre N , eft un peu boflu dans les contours de fa rète ; fes lévres font quelquefois rouges & quelquefois noi- res, ce qui le fait nommer alors la gueule noire. Le Rocher qu’on voit à la lettre O , a fa lévre en aîle qui s'étend & forme une pointe fort longue ; le fond de fa bouche qui eft d’un rouge vif, ainfi que fa Pau lui a fait donner le nom d'oreille d’âne. La lettre P fait voir un Rocher très extraordinaire ; fa figure ramaflée eft toute hériflée de grofles tubercules , dont les pointes émouflées forment des dents de chien ; fa clavicule eft pointuë, mais peu élevée ; fa couleur générale tire fur le violer, fur le bleu & le brun. La derniére figure de la lettre Q, eft un Rocher très enflé dans fon milieu, de couleur blanche, raïée de brun, fa lévre paille & érenduë, forme une efpéce d’aîle dont la couleur aproche de celle du plomb, Setonde Partie. Pp 294 LA CoNcHYLioLocieE, II PARTIE. EXPLICATION De la fèconde planche des Murex ow Rochers marquée dix-huit. E Rocher A, eft à oreille déchirée, avec deux rangs de pointes , à la naïflance de fa clavicule , garnie de qua- tre à cinq rangs de tubercules jufqu'à fon extrémité ; fa cou- leur eit aurore , tirant fur le rouge. Celui qui eft marqué B, eft l’'Araignce, apellée wmillepeda , par le nombre des pieds qu’on voit au pourtour de fon aïîle , qui eft fort érenduë, le corps eft tout rempli de bofles & de tuber- cules , & la queuë eft alongée & recourbée. La tête ne laifle pas de fe découvrir aflez diftintement. La lettre C, expofe aux yeux un Rocher garnide rides & de tubercules par étages. Sa lévre fort en forme d’aile ; fa couleur à fond blanc eft mêlée de quelques taches brunes. Il y en a une efpéce à lévres minces, & une autre, dont les lévres font fort cpaifles. On voit à la lettre D ,un Rocher triangulaire , apellé Caf- que , dont les lévres font retrouflées ; fa robe eft traverfée de haut en bas , par des lignes aurores , fur un fond blanc. Le Rocher de la lettre E eft rare ; fon corps eft tout chargé de pointes noires affez longues fur un fond blanc ; ces pointes forment différens étages avec une clavicule élevée. Le fuivant F , s’apelle l'unique , à caufe de fa bouche qui eft tournée contre l’ordinaire, de droit à gauche , avec une cla- vicule , aufli aplatie , que fa queuë eft pointuë. Ce Murex n’eft pas commun. Le Rocher G, eft extrêmement rare; tous fes rangs garnis de pointes pliées ; furtout celui d’en bas, le diftinguent infini- ment des autres. On remarque dans celui de la lettre H, de très belles cou. leurs brunes tirant fur le bleu, avec des pointes blanches ; il ne doit ces belles couleurs qu’à la fupreffion de fon épiderme. La Lettre I, fait voir un Cafque truité d’un très beau poli, avec une belle clavicule. Le dernier Rocher marqué K,, eft à côtes très raboteufes, avec des tubercules à chaque erage. On y découvre un umbilique, & fa couleur eft d’un gris fale, Murex ou Rochers . | Dé KM ELA j QUE te La D ; > 5 TE RE Hi Len E aux depens de _ IT: D ELILA) d oc CALE President au Parlement delhris LA CoNCHYLIOLOGIE, XL. PARTIE. 295 EE 3e FAMILIA DECIMA-TERTIA. Purpurx. Purpura eff Concha unival- vis ,a capiteufque ad bafim, tuberculis, flriis ,umbonibus € fpinis laciniata , ore te- nui ferè rotundo , cauda bre- vi, pleræque bafi in longum roftrum ereltla. . Purpura ramofa, cauda brevi, —1|1. ordinibus ramorum. Jr $ flava, triplici ordine ra- morum eminentium. fubalbida, tribus ordini- bus ramorum minüs la- ciniatorum , nominata tribulus. canaliculata lineis fulvis, PTT $ ramis mins laciniatis. pentadactylus feu quin- que ordinibus ramorum laciniatorum Bufonis pe- dis inftar , clavicula mul- tum diftinéta, femi-horrida , fenis ordi- Se Ces . ÿ nibus ramorum, foliis in fex ordines dif. pofitis, à capite ufque ad bafim laciniata , lactu- cæ crifpatæ nomine, re $ horrida, labro carneo 3, — — fpinofa, caudà longä, — fpinis longiflimis munita — { feu magna fpinofa. — minüs longis in tres = = { orne difpolitis , feu minima fpinofa, —— minüs afpera. tuberofa, longo roftro & TNT El { cauda longa, ——-{ TREIZIEME FAMILLE. Des Coquilles apellées Pourpres. La Pourpre eff une Coguille univalve ; découpée depuis le Jommet jufqu'à la bafe , de tabercules, de ffries | de bou- tons € de pointes , avec une bouche mince prefque ronde , une quenë cour- te , quelques-unes ont leur bafe termi- née en une longue queuë. La Pourpre, $ quia des branches & la queuë courte. er la brûlée, dont la bouche eft rouge à trois rangs de feuilles. PME $ jaune , à trois rangs de branches faillantes, blanchâtre , à trois rangs de ra : meaux moins découpés , apel- lée chaufle-trape , ou cheval de Frife, canelée de lignes roufles, & les branches moins découpées, à cinq pattes ou doigts, ou bien alant cinq rangs de rameaux dé- coupés en patte de Crapaud , avec une clavicule très détachée du corps. —— —; = — a Rôtie, à fix rangs de feuillages. découpée de feuilles , formant fix tours , qui tiennent depuis le fommet jufqu'en bas, elle eft apellée la Chicorée ou la Laitut, $ couverte de pointes à queuc lon- . nt mess mess gue. la grande épineufe , à grandes ON 7 pointes. la petite épineufe , à trois rangs de pointes. — — — tpineufe moins raboteule, garnie de tubercules, à long bec & la queuë longue, Ppi 4 — 296 Hauftellum longio- re roftro canalicu- lato donatum , fpi- nis denudatum. minüs ma- culofum. exiguum & fufcum, craffa, coftata , roftro re- { curvo. marmorea, coftata, tube- rofa , fafciis amethyftinis cinéta. Purpura is —————-} ———_——; —} aculeis ae $.—— pilofa, clavicula elongata.— lorum confpicua, clavi- cinerea,triplici ordine pi- ET { cula exerta , recti-roftra. sat por nebne feto- fis munita. tenuis, aculeata , clavi- = — À ut comprefla , brevi ro- ftro. aculeata, feu hyftrix ma- rina. Porphyroides, vel Por- phyrites, —— ; 4. ———-3 —-{ LA ConNcusriotocrx, II ParTIr la Becafñle avec une longue La Pourpre £T < queuë, creufée en tuyau fans aucune pointe, me mu = em INOINS tACHE FÉES — a = — plus petite & brune, épaifle, & à côtes, dont le bec eft crochu. marbrée , à côtes, garnie de boutons , & entourée de faf- cies violettes. | RSR ee garnie de pointes. à filets imitant les poils , avec un fommet élevé, gris fale, remarquable par trois rangs de poils, avec une clavicule élevée , & le bectout droit. dont le bec eft crochu , garnie de franges de foie. mince , garnie de pointes , le fommet aplati, & le bec très court. armée de pointes , apellée le Porc-Epic de mer. dont la couleur imite le Por- phyre. ———————-{ men = ————: ns ee: REMARQUES Sur la treizième famille des Pourpress A Pourpre aflez femblable au A4wrex fe diftingue , en ce qu’elle n’a pas la bouche fi alongée ni fi garnie de dents & d'ailes; fon corps & fa tête ne font point fi élevés, ils ne font point couverts de pointes ni de boutons. C'eft de là qu’on peut tirer fon caractére générique, qui eft d’avoir la bouche petite, ronde & unie, & le corps tout charge de feuilles, comme la chicorée: & quelquefois de longues LA CoNCHYLIOLOGIE, ÎI. PARTIE. 2097 pointes, avec une queuë longue, ou courte, creufce en tuyau, & fouvent recourbée. Les Anciens diftinguoient trois fortes de Pourpres; celles qui avoient une longue queuë recourbée & faite en tuyau, celles qui n’avoient point de queuë, ou du moins très-courte, & celles qui étoient privées de fpirale ou de tête élevée, ce qu'on apelle clavicule. On peut diftinguer quatre caractéres fpécifiques dans cette famille ; la Pourpre qui a le corps garni de feuilles déchi- quetées , avec une queuë recourbée, mais très courte , celle qui a le corps armé de pointes fort aiguës avec une très longue queuë, celle qui a pareillement une très longue queuë, mais dont le corps plus uni, n’a que quelques rides & des tuber- cules, la quatriéme eft plus petite, avec une clavicule affez élevée , la queuë courte & peu recourbée, le corps couvert de petites pointes , ou poils. Ce Coquillage, ainfi que le Mwrex , fervoit à teindre les (4) 1%. r. robes des Romains, (4) Cicéron dit: ’efis purpurea , Purpura T° 1%. fulgere , unde purpurati difti funt qui apud Principes ; ceteris di- gnitate anteeuntes | purpureà vefle utebantur. Ces deux Poiflons fe pêchent en Italie dans le golfe de Ta- rente ; cette belle teinture fe tire du fuc ou de la fleur qui fort du Poiflon. Parpure florem habent inter papaver € cervicem. La petite quantité qu'on en tiroit, & la néceflité de l'employer avant la mort de l’Animal, rendoient cette couleur extrême- ment chere; elle nétoit propre qu'aux éroffes de Coton & de Laine , au lieu que notre Cochenille , petit.infeéte inconnu aux Anciens, peut teindre également les Laïnes, les poils des Animaux & la Soye. On fe fervoit des termes de (4) Tinélores Purpurarii , Pifa- (b) atdro- tores Purpurarii , officina purpuraria , pour ceux qui teignoient vardys. UE. de ce Poiflon, ou qui en faifoient commerce. VPAE La Pourpre eft apellée par Pline (c) Pe/agia , en Grecmop@upa, (c) on apet. & par (d) Mathiole, Poiflon de Pourpre, on lapelle quelque- ÉREURS fois Vicrge.Conchylium fumitur pro Purpura, à Plinio dicitur con- He Hi chyliata veflis, quando purpura , feu Murex fumitur pro flore , five le fond de la colore. LASER Martial apelle la Pourpre , Zana Tyria, Lacerna T yria , Vir- ch ge gile, farranum offreum , & Juvenal, farrana purpura. La Pourpre aime la chair & les petits Poiffons ; elle fe cache dans le fable ,même dans l’eau douce, elle fait fortir une langue P p ii 298 LA CoNcuyrioroctE, IL PARTIE. très longue , qui darde & perce tout ; on veut qu’elle vive fept ans, d’autres difent quatorze & même plus. (a) Fab. &- Elles ont des yeux fuivant un (z) Auteur : ocwli non in fummo ne de ds ut in terreffribus , [ed [upra medium cornicularum ob[ervantur : ubi ee Les cornicula veluti refetta per lonçum tenuiora efficiuntur,ex Ariffotele (b) Ferrante P#rpuræ condunt favaginem ; & fuivant un (2) Auteur Italien, : Imperato. l. queffe dunque racolte in tempi convenienti del anno, fi forban 267% vive, punte con Iffromento à cio deffinato , vomitano il lor colore di nobilifima tintura. : EX P-E' EG ATEN DE LA DIX-NEUVIEME PLANGFIE: Re Pourpre A eft extrêmement belle ; fa couleur eff jau- nâtre & fa queuë très longue, garnie de grandes pointes, dont on diftingue quatre rangées avec quelques étages de pe- tites pointes entre deux, fon corps canelé, & fa clavicule, font élevés & garnis de longues pointes qui fuivent les ran- gees de fa queuë ; on l’apelle la grande Becañle épineufe. Celle marquée B , fe nomme la Becafle à caufe de fa figure, le fond de fa robe eft fauve, raie de lignes & de taches brunes & grifes. Cette Pourpre eft couverte de rides, de canelures ra- boteufes & de tubercules, avec une clavicule aflez élevée, & une queuë extrêmement longue & canelée. Sa bouche paroît bordée d’un liferé couleur de chair. La Pourpre de la lettre C, eft d’un blanc fale, couverte de boffages, de rides, & de trois rangs de ramages deéchiquerés depuis le haut jufqu'en bas ; on l’apelle chaufñle-trape, ou che- val de Frife. On voit à la lettre D , une Pourpre dont les deécoupures imitent les pattes de Crapaud; fon corps & fa tête ne font pas moins finguliers dans leur forme, la couleur brune dans la artie des pattes & de la queuë , fe change en celle d’un blanc fale dans fa clavicule & dans une partie de fon corps. | Celle de la lettre E, eft de couleur fauve & fort dégagce dans fes feuillages plus longs & plus pointus que les autres, avec une tête tres élevée & garnie de feuillages pareils. La Pourpre F eft à feuilles de Chicorée , dont les extrèmi- nil. id Prize Le L { AUUTE t LA CONCHYLIOLOGIE, II. PARTIÉ 1959 tés font noires fur un fond blanc, ce qui la fait nommer la rotie. Sa robe eft mince & tranfparente, avec fix rangs de feuil- lages. On voit à la lettre G, une petite Pourpre toute blanche à pointes peu faillantes , dont quelques-unes font noires. La Pourpre de la lettre H eft prefque toute noire, avec des branchages extrêmement dentelés, on l’apelle la brûlée; en dedans elle eft d’une blancheur à éblouir , avec une des lévres de la bouche de couleur de rofe. On voit à la lettre I, une Pourpre à côtes garnies de pointes ferrées, formant du poil , dont la couleur “: d'un gris fale; fa clavicule couverte de bofles eft fort diftin&te, & {a queuë eft recourbée en bec. Celle de la lettre K eft curieufe pour fes feuilles dentelées moins faillantes que les autres ; elle eft apellée la Chicorée, fa couleur tire fur le blanc & le jaune, excepté quelques-unes de fes feuilles, dont les extrèmités font brunes. 300 FAMILIA DECIMA-QUART A. Conchæ Globofzx. Concha globofa eff univalvis, ventre inffar globi f[ubro- zundo , apertura laxiore , dentata, edentula , clavi- cula mediocriter umbonata , deprefla , columella afpera, Ævi. . Dolium rotundum &umbilicatum. — 7 ftriatum, albidum & tenue. PARLE 5 canaliculatum , funiculis flavis cinctum. funiculis ma- ee en! mes { culofis. = tEXTOTIS radius. figura oblonga & craf- a, ee Ç ———i em ere mme CT ATBUS MAJOr, = — ee en me ATOUS MINOI, sm = QUINZIEME FAMILLE. Des Coquilles apellées Porcelaines, La Porcelaine eff une Coquille univalve ; ainf nommée à caufe de [4 longue fen- te, avec une bouche garnie de dents des deux côtés , de forme ronde , oblonçue, quelquefois boffuë , quelquefois termi- née par des mammelons. Porcelaine arondie & épaifle, —— #5 la Carte de Géographie. imitant les caractéres des lettres Arabes, — — — — — la peau d’un Tigre. — — — — — la peau d’un Serpent. — — — Je Pou de mer, — — — le Cloporte. —— — chargée de points, —— — la T'anée. — — — de la Chine, — — — dont le fommet va en pointe. — ——* Violette. — —— rougeûtre, — — — bariolée, — — — imitant l’écaille Tortuë, — —— parfemée de petites taches. + #7 $ dont le milieu eft féparé en quatre Zones rouges. ARR UE PEN Ta { repréfente un ovale bleu. — — — mince , faite en Poire, — 64 l'œuf de Rumphius , avec des mam- MEET $ melons, =— =— [1 navette de Tiflerand. femée’de taches jaunes , la fente arquée & de lafigure d’une Poire, marquée de deux fafcies & la fente arquée. .— — — de forme longue & épaille, ——{#T le grand Argus, DD om > le petit Argus, LA CoNCHYLIOLOGIE, IL PARTIE. Porcellana, pfeudo Argus, == = —— — Lepufculus. ——— Variolæ, fubviridis, — albida, punétis + mens rer. CLIS SC EX A[- peratis. —— — Afellus. —— — Mus. ——— J'alpa. fulva, 4. zonis rubris nee infignita. - fufca , 4. zonis fulvis notata, { fafciis amethyftinis ex TT % urbe Panama. ne mme mms Viridis , MACUIOfA, = — — — Achates virgata. = —| cœærulea , animal re- ER ÿ præfentans. mn = — maculofa, — ———| — —— in aliquaparte gibbofa. laea , umbonibus none j rofeis, labro dentato. albida ,gibbofa , um- ———} bone & dentibus| denudata. _— _—— $ avida,abfque umbo- $ nibus & dentibus, fenis gibbis in fuper- ficie, ore dentato , moneta congo , vel| Guinea dicta. ——— — magna, dorfo gibbofo, 3% Porcelaine, le faux Argus, — — — Je L'évreau. —— — la petite Verole, de couleur verte: blanche , avec des points faillans, -----| —— — la Souris. roufle , entourée de quatre zones CR On rouges, brune, marquée de quatre fafcies Den ur roufles. à fafcies violettes venant de Pa- sé nama. = —— — tachetée, de couleur verdâtre, — — — couleur d’Agathe, — — — bleuâtre, repréfentant un animal, ET mm CA CNET CEE .—— — boffuë en quelqu’endroit, couleur de lait , avec des mamme- — ET À lons rouges & des dents, : blanche, bofluë , fans mammelons à & fans dents. jaune , boffuë , fans mammelons ni Er { dents, qui a fix boffes en deflus, la bou —— = À che garnie de dents, apellée monoie } de Guinée ou la Colique, —— grande, dont le dos eft boffu. (a) Aldro- vandus. de Teftaceis. L, 3e Page 52e (b) Gefuer. (c) De Te- ftaceis. /. 2. pag. 101, 308 LA CoNCcHYLiOLOGtE, II. PARTIE, REMARQUES Sur la quinzième famille des Porcelaines. ORCELLANA [eu Venereza nomen accepit à fimilitudine pudendi muliebris quod græcis woïos, latinis porculus [eu por- cellus , cujus aliquam fimilitudinem refert hujus conche rima hinc enim concha venerea dicitur. Pline dit que cette Coquille eft apellée 7'enerea , co quod apud Gnidiorum Venerem colebatur. Un Auteur (4) que nous avons déja cité plufeurs fois, dit : Sunt enim Conche non grate modo Veneri , [ed etiam cognatæ ob communem à mari originem , celebrifque eff ejus Des effigies ; atque band [iio an ex boc ipfo genere , pede premens ; deindè mirum , quod non concavam partem auræ præbeat Concha , fed diverfam , cum concava [it velificationi aptior. \] admet une douzaïne d’efpé- ces de Porcelaïines , en y comprenant les différentes couleurs de la Robe. Tefe undique conglobatæ [ed non in gyrum conclufx que rimam babent fine operculo , ut Conchæ venerez. Un autre (4) Naturalifte veut que le nom de Porcelaine ait été donné à cette Coquille, quia ex ilis Porcelanica vafa conf ciuntur , precipue in Provincta finarum Kiamf. Rondeler(c) Papelle Remora Mutiani ,ou Murex Mutiani , — — Muricem effe latiorem purpura , neque afpero ,neque rotundo ore , neque in angulos prodeunte roffro, [ed fimplice Concha atroque latere fefe codigente: quibus inhærentibus plenam ventis ffetiffe navem por- tantem nuncios à Periandro ut caffrarentur nobiles pueri, conchafque que id præfliterunt, apud Gnidiorum V'enerem coli, Quam defcriptio- nem nulli alteri meliàs quadrare contenderim , quamei Conchx quam Porcelaine vocamus nonnulli levigatoriam, quia levilima ef tefa, qua mulieres noffræ ornamenta quædam [ua linea ,in amylo aqua multa diluto , lota , deindè exficcata poliunt, adeo ut [plendeant. Quoïqu’on apelle la Porcelaine, Coquille de Venus, il faut bien prendre garde de la confondre avec la Conque de Venus apelée concha Veneris, qui eft une Bivalve dont il fera parlé dans la claffe fuivante. On nomme cette Coquille le Pzceluse , le Cawris en plu- fieurs endroits, principalement aux Maldives, & dans la Gui- ne La CovcuyitoLoGiE, Il PARTIE. 369 née elle fert de monoie; on lui donne encore le nom de Co/i- que , parce qu'on prétend qu’elle guérit cette maladie, On peut remarquer plufeurs efpéces différentes dans le genre des Porcelaines, celle qui eft légére, celle qui lui eft entiérement opofée par fa pefanteur , une autre dont l’ouver- ture eft toute droite , & celle qui a la bouche de travers. La Porcelaine qui eft bofluë dans le milieu de fon dos, n’eft pas moins remarquable , ainfi que celle qu'on nomme l'œuf, qui a deux boutons faillans à fes extrémités. Joignez y la navette qui fe peut raporter à l'œuf, dont les deux extrémités font longues & pointuës. La bouche eft la partie effentielle qui détermine le genre des Porcelaines ; elle doit être oblongue ; très étroite en for- me de fente & ordinairement bordée de dents au moins d’un côté, Seconde Partie. KRr 4310 LA ConcuyrioroctE, Il. PART1LE. EXPLICATION DE LA VINGT ET UNIEME PLANCHE. A Porcelaine marquée À , merite par fa blancheur & par la couleur jaune qui régne dans fon intérieur , le nom d'œuf, fa bouche eft terminée par deux becs ou bouts faillans. | La lettre B, eft la carte Géographique, reprefentée fur fa robe brune par une grande trainée blanche , qui imite les fi- nuofités de la mer. Les autres taches blanches répanduës fur les cotés, donnent l’idée des Lacs du globe Terreftre. C ,eft celle que l'on apelle la Souris dont la couleur tire fur le gris, avec des points noirs à chaque extrémité , imitant les yeux de cet animal. La Porcelaine D , eft le grand Argus d’une forme longue, avec un fond jaunâtre & trois fafcies brunes marquées lé- gérement ; fon corps eft tout feme de petits ronds bruns, vui- des en dedans, qui repréfentent les yeux d’Argus. La lettre E , eft une Porcelaine dont les bords & la bouche font d’un brun tirant fur le noir, & le deflus couleur d’Agathe, avec une raie fauve qui le traverfe. Celle de la lectre F, eft truitée , d’une couleur fort douce fur un fond blanc. On voit à la lettre G ,une Porcelaine remarquable par une rète qui forme une petite pyramide , fa robe eft feparée par trois fafcies, bariolées de gris brun, fur un fond bleuâtre. La Porcelaine de la lettre H, eft apellée la Taupe ; eile n’a de fingulier , que quatre grandes zones fauves , qui partagent fa {uperficie. La lettre I, offre une petite Porcelaine , aflez femblable à l'œuf pour la forme & pour la couleur , excepté que fes deux bouts font beaucoup plus alongés & plus pointus. Elle s’apelle L Navette de Tiflerand , & elle n’eft pas commune. La Porcelaine marquée K, s’apelle la Colique ou la monoie de Guinée. L , eft celle qu’on apelle le Pou de mer, raiée & tacherée. Porcelaines. Are [ Plan .21. A \\\ A KR SN D RS N N ë. NN NN La ConcuyLrioLoGtE, Il. PARTIE 3rf On voit à la lettre M, la Bofluë avec deux boutons & deux ouvertures bordées de couleur de Rofe. A la lettre N , eft une petite Porcelaine bariolée en zic- zags bruns, fur un fond blanc, avec quelques fafcies. La Porcelaine de la lettre O, n’eft finguliére que par le mi- je de fa robe, partagé en zones rougeâtres , fur un fond Aga- che. Celle de la lettre fuivante P , eft vergetée de lignes brunes, fur un fond d’Agathe claire. On remarque à la lettre Q, une autre Porcelaine toute blan- che & bofluë, différente de la précédente , fur cout par fa bou- che. La lettre R ,eft à fafcies, chargées de figures en S , de cou- leur brune, fur un fond d’Agathe , les bords de fa bouche font pointillés de rouge. La Porcelaine $ , extrêmement petite & chargée de points graveleux de couleur brune, s’apelle cloporte. Celle qui eft marquée T , eft apellée le petit afne à caufe de trois barres noires, qui fe voient fur fa robe blanche. V , eft celle que l’on apelle la petite verolle , de couleur blan- che, avec des grains aflez élevés, elle n’eft pas commune. On voit le petit Argus à la lettre X , fes yeux formés par de petits ronds blancs, fur un fond aurore , different de beau- coup de ceux du grand Argus. La Porcelaine Ÿ , eft des plus finguliéres & des plus rares; elle repréfente fur fa robe de couleur d’Agathe , un petit ani. mal informe, de couleur brune. » On apelle la Porcelaine fuivante marquée Z , la Porcelaine de la Chine, qui, quoique très commune, eft d’une belle marbrure & très polie, avec des lévres aurores. Le chiffre 1 , offre une petite Porcelaine avec de petites ta- ches brunes , formant trois fafcies fur un fond bleuâtre. » Enfin la derniére, marquée du nombre 2 , eft extrêmement jolie par fon fond Agathe, avec trois fafcies blanches tra- verfées par de petits zic-zags fauves, fes lévres de la même couleur font pointillées de rouge. Rrij 312 La CéNcuyriotociE, Il. PAKTIE. RÉRAAAARAARSÉ A Re RRRÉSRRS SIVIT TT STE TT ST CLASSIS SECUND A. SECONDE CLASSE. concuzæ |DES COQUILLES | DE DEUX PIECES BIVALVES | APELLÉES BIVALVES-. Familia 12. Conchæ di@æ Oftrea - - [Famille 1'° Coquilles dites Huitres, 3 mc di ice > Mufculi = Je ut me Moules, j ==. Pedines - ÿ + Peignes, 4 =“ cmmmms COFIfONMES [mé 4 mme mme mie me Cœurs, SRG EERS 6 ve sw mr Solènes = = CE x mm ms == Manches dé Couteau, La CoNCHYLIOLOGIE, II. PARTIE. FAMILIA PRIMA. Oftrea. Offreum eff Concha Bivalvis, écffis extàs fordidis , luta obduËtis , è cruffis multis feu laminis compofitis 3 Le. vis ,aculeis, ffriis, tuberibus inffruttla, plana , plicata, globofa., valva inferiore ela- tiori quam fupcriore. x. Oftreum planum & læve, — — — #7 commune fquammofum. — — — viride, = = — — — — Orientale. — — — — unio feu margaritifera. — —— cepa viridis. = = — — — rofea, = — — — — flava = — — — eledrina, = - - — flriata - - - - — — ephyppium placenti forme. == — ——— == yiolacetm, - - — — gallina guttata. - - - — = Jimnoftrea dicta, - rubrum, ftriatum , & Ja- ponicum, —…— Avicula feu Hirundo, - - 2. plicatum Iæve, - - - - divifum , feu malleus bra- mn chiatus. plicatum minüs , auris 2e ee $ Porci , feu crifta Galli di- étum, tubulis arma- tum, — — cratium feu folium. = — tOrtuofum, crus appellatum, — — — — femur diétum, - 3.— — globofum & fpinofum. - — À aculeisrotundis nn OU planis farmatum, = 33 PREMIERE FAMILLE. Des Huitres. L'Huitre eff une Coquille Bivalve, don les pieces font couvertes extérieurement de fange , G* compofées de plufieurs feuilles an écailles ; ? Huitre ef nie , fouvent couverte de pointes , de ffries , de boutons € de canelures ; [a forme ef plate, replice , ronde , aiant la Coguille inférieure plus élevée que la fupérieure, . L'Huitre plate & unie, — KT à l'écaille, — — verte, — — — Orientale, —— qui produit la Perle. — — la pelure d'Oignon, verte. —— — — — — couleur de rofe. — — — — — jaune, — = — — — — couleur d’ambre, — — — — — À flries, ee $ la felle de cheval , ou la grande pelurs d'Oignon. — — — — — — de couleur violette, ——— ]1 Pintade, — — d'Etangs falés, — — rouge & raiée, venant du Japon, —— l'Oyfeau ou l'Hyrondelle, .— — feuilletée & unie, — #7 le Marteau, ; ASE $ l'oreille de Cochon , ou la crête de Coq. —— 0 = ee mn mm æ hériflée, —— la feuille, — — tortueufe, apellée la Jambe; — la Cuiffe, 3.— — de forme. ronde & épineufe, — if à pointes rondes, — nm mm — plates, R rif 314 auritum , flammis rubri Oftreumf ; RE SIC + SNS infignitum, mucronibus candidis, & CREER Cause faxo adhærens. == — Pons, faxis adhærens. — canaliculatum , rofeum , j aculeis planis & albidis. mn mm concha Corallina, = — us mm IMEdOKINA, = — = — aculeis rubris lividifque [ARMES $ armatum, Oftreorum congeries co- lorum varietate confpi- L cua. globofum , laminis emi- nentibus laciniatum. nr”, { Placenta foliacea,feu pli- catum majus Rumphii. ftriatum,arauficanum, ex mare Baltico. ,— — globofum , foliaceum. = — $ oftreum fylveftre, fquam- mofum Scandebec Ron- deletii. DER te NRA) NE CURREN bulis. fquammofum, foliaceum, = = 4 colore citrino , madrepo- æ adnexum. PARU $ oftreum fylveftre, Bala- nis adhærentibus. .—— oblongum & umbonatum, — fpondylus Iævis. + — rugofus, fpinis carens. . laminis albidis te- us, in margine ————{ SR ue eue tatus. Jaminis flavis,um- cu un lee ÿ bone rubro & al- bido diftindus. Gaideropa didus Rondeleti, = rofeis fpinis digi-. La ConcuyLioLzocizE, II. PARTIE. à oreilles , à grandes pointes couleur de feu. à pointes blanches , & attachée à un TER $ caillou, apellée le Pont, par la fituation des RAS $ cailloux qui y font adhérens. _—— $ canelée, couleur de rofe , avec de 1 longues pointes plates & blanches, — — de couleur de Corail. nommée Aedoc à Bordeaux, par le TRUE. ÿ voifinage d’un lieu apellé Medoc. L’Huitre —— dont les pointes font d’un rouge fali. rentes couleurs. $ groupe de plufieurs Huitres de diffé- de formeronde, découpée de gran- tr { des lames très faillantes. le gateau feuilieté, dont parle Rum- ni 1 { phius. UE $ à ftries & de couleur d'orange, venant de la mer Baltique, .— — de forme ronde & garnie de feuilles, ___ $ écailleufe, apellée Scandebec par Rondelet. la même, avec des tuyaux élevés, = --{ $ écailleufe & à feuilles couleur de ci- tron, jointe à une madrepore. = = Ja même, couverte de Glands de mer. oblongue , avec un mammelon à fa Dame ÿ charniére. — — le pied d’Afne uni. raboteux, n’aiant point de pointes. couvert de lames blan= ches , & armé dans fon pourtour de pointes couleur de rofe. diftingué par des lames jaunes & par un mam- melon moitié rouge, moitié blanc. apellé Gaïdaron par RAR MEN EEE $ Rondelet. ne LA CoNcHYLIOLOGIE, II PARTIE. 315 REMARQUES Sur la première famille des Huitres. E- UITRE s'apelle mere Perle, quand elle renferme ce précieux ornement ; les Italiens l’apellent mxdre di Perle ,& les Latins:(4) Concha margaritarum feu unionum Indica dicitur. Dans le golfe Perfique où fe fait leur grande Pêche, les In- diens les apellent Berberi. (4) L'Huitre eft aufli apellée ofreum, ex ofium Duritie vel ab Ogew quod os fignificat. Les Huitres ont un caractére générique, qui les doit diftin- guer des Cames, avec lefquelles on les trouve prefque toujours mêlées chez les Auteurs ; l'H’uitre eft compofée de plufieurs croûtes ou lames, formant une furface raboteufe; fa Coquille fupérieure eft plus plate que l’inférieure; elle a un bec qui s’éléve à l’une de fes extrémités , ce qui rend cette Coquille fupérieure un peu pointuë. L'Huitre ferme exactement nonobftant fes furfaces raboteufes, & les pointes dont elle eft fouvent garnie, Les efpéces les plus finguliéres des Huitres, font celles que lon apelle le (4) Marteau , dont lépaifleur, les replis, la couleur & la forme ne fe peuvent trop admirer ; l’Oyfcaw, par fes deux aîles, par fon bec, & par fa queuë, eft encore des plus finguliers ; la pelure d'Oignon , par fa figure contournée des plus minces, & par une ouverture fur la partie fupérieure à l'endroit de la charniére; lépaifleur , le bec, & les a/péri- tés du pied d’Afne, ont des caracteres fpécifiques qui les diftin: guent extrèémement des autres Huitres. Za feuille n'eft pas moins remarquable par fes replis & par l’affeGation qu’elle à de s'attacher à quelque morceau de bois, ce qui lui a fait don- ner ce nom. Z’Oreille de Cochon, on la Crète de Cog , eft encore plus repliée dans fon contour, & {on caraétére eft des plus di- ftingués. On ne parle point de la variété des pointes & des tu- bercules qu’on obferve fur la robe des Huïtres , non plus que de leurs belles couleurs , on fçait qu’il en naît feulement de la variété , fans former aucune efpéce, On remarque que les Huitres s’attachent à tout ce qu'elles trouvent; elles ne demandent qu’un point d’apui. Les Rochers, les Pierres,le Bois, les Plantes marines , tout leur eft propre ; fou- (2) Aldrov. de Teftaceis, Pag. 417. € 216, (b) L’exter ion de [es bras la fait nom- mer Le Crucifix chez les Hul- landois. 316 LA ConcHyrziorzoG1iE, Il PARTIE vent même elles fe colent les unes fur les autres ; c’eft une gluë qui fort du Poiflon , fi forte, qu'elle réfifte à tout. On diftingue dans les Ports de mer deux: fortes d'Huitres , des fécondes, & celles qui ne le font pas : une petite frange noire qui les en- toure eft la marque de leur fécondité, & de leur bonté. Le moien d’avoir des Huitres vertes, eft de les jetter dans (a) Hæ vero des (4) foffés pratiqués fur des bancs de fable, qui fe remplif- re FA fent d’environ trois pieds d’eau par la marée ; par ce moien pricrare, fole elles deviennent vertes avec le fecours du Soleil , dans l'efpa- adjuvantevi- ce de trois ou quatre jours. rides fiunt, faumque co- lorem tridui aut quatridui mt EXPLICATION cant. Liffer. rai DE LA VINGT-DEUXIEME PLANCHE. A lettre A , offre un des plus curieux Coquillages que l'on ait , ïl eft apellé le Marteau fes replis, fa longue queuë, & les deux parties d’enhaut qui s’étendent comme deux bras, forment la D d'un vrai marteau. Sa couleur brune qui tire fur le violet , eft aflez diftinguée : malgré la bizarerie des contours de fes écailles, on eft étonné de la jufteffe dont elles fe joignent. On voit à la lettre B, l'Huitre apellée lOy/é4x ou l'Hyron- delle , dont les aîles étenduës , la queuë & le bec d’enhaut , don- nent aflez l'idée d’un Oyfeau, elle eft nacrée en dedans, & d’un rouge fale par deffus ; quand cette Coquille eft découver- te, rien n’eft au-deflus de fa couleur aurore. La Coquille de la lettre C, s'apelle la pelure d'Oignon: fa légéreté , fa belle nacre en dedans tirant fur le verd, ne peu- vent affez fe remarquer , ainfi que fes replis & fa large fe- nètre d’enhaut. L'Huitre marquée D, eft raboteufe & repliée dans fon contour en forme de zic-zag, elle s'attache ordinairement à des branches d'arbres d’où elle a pris le nom de feuille. Celle de la lettre F, qu’on décrit exprès avant E , eft encore une feuille plus grande, moins repliée dans fes bords , avec un refte de morceau de bois , fur lequel elle étoit attachée. Deux petits glands de mer s'y font joints. La marque E, ue une Huitre épineufe , de couleur brune, H uitres Plan .22 = = | 0 4 = , Æ ; se aux depens de M Monf/lamb er EC Con æ un Bataillon dukeg‘det hampagne C4 re Le La CoNcHyLioLociE, Il. PARTIE 317 brune , mêlée de rouge, avec plufeurs pointes; elle eft adhé- rente à fepc ou huic autres petites Huitres, toutes attachées fur deux cailloux de mer , différens en couleur l’un de l’autre, de maniére qu'ils laïflent un petit efpace vuide en deflous, ce qui la fait nommer le Pont; c’eft un morceau unique. Les figures G & H, qu'on 2 fait grouper enfemble pour le coup d'œil de la Planche , font deux Huitres épineufes, ex- trêmement belles, & fort différentes par les pointes dont elles font couvertes. Celle de la figure G , eft des plus rares par fes longs ra- mages aplatis ,dechiquetés , & de couleur blanche, fur un fond couleur de Rofe, le deflous eft aufli beau & aufli garni que le deflus. L'autre Huitre marquée H, ef d’un rouge fali, avec quan- tite de pointes rondes de la même couleur; elle n’eft pas moins rare & moins eftimée que l’autre; on reconnoïît en deflous qu’elle étroit attachée à quelque corps long. Les charniéres, les fermetures exaétes de ces belles Huitres, leur parfaite confer- vation ne peuvent trop fe remarquer. Setonde Partie, (de) Qu 318 LA CoNcHyLioLociE, Il. PARTIE. EXPLICATION De la feconde planche des Huitres marquée vingt-trois. A Coquille de la lettre A , eft apellée la Pintade, à caufe de fa couleur canelée de gris & de blanc, qui imite cette belle Poule ; elle eft un peu écailleufe par deflus , en de- dans c’eft une nacre parfaite , avec des nuances tirant fur le violet. Le groupe des quatre Huitres marque B, eft des plus fin- guliers. Ces Huitres font toutes épineufes à pointes rouges & blanches , très bien confervées ; deux de ces Huitres font rou- geâtres, pofées l’une deflus l’autre, la grande deflus ; les deux autres font blanchâtres, cette variété de pofition & de cou- leur, eft encore augmentée par celle d’avoir les deux grandes Huitres de deflus fermées , quand les deux petites qui font deflous font ouvertes, ce qui devroit être autrement fuivant les loix de l'équilibre. Ces morceaux font pofés fur une couche qui a tenu à quelque corps. La petite Huitre marquée C, eft pliée comme la Crête de Coq & de la même couleur; ce qu’elle a de fingulier , ce font neuf glands de mer, adhérens fur fa fuperficie, dont la couleur tire fur le blanc , bordée de couleur de chair. On voit à la lettre D , l'Huitre apellée l'oreille de Cochon, ou la Crête de Coq, de couleur tirant fur le violet & fur le brun. Ses couleurs, {es grands replis, fa fermeture exacte font admirables. Celle de la lettre E, s’apelle le pied d’Afne par la refflem- blance qu’elle à avec la corne du pied de cet Animal; le fond de l'Huitre eft blanc, avec de longues pointes couleur de rofe. On apelle l'Huitre marquée F, le gâteau feuilletée. Ses rama- ges étagés , déchiquetés, & tronqués, repréfentent aflez bien cette figure ; cette Coquille eft prefque route blanche , avec des taches couleur de rofe. L'Huitre marquée G, cit des plus belles & des plus rares; les Auteurs l'ont décrite par ces mots: Ofreum flammis rubris infignitum 5 non - feulement fes piquans font couleur de feu, Huitres PLAN2S J. AUX depens de M. de L PHÉ avocat au Lartement de Paris. LA CONCHYLIOLOGIE, II. PARTIE 3719 mais toute l’Huitre eft de la même couleur; on remarque deux Oreilles proche fa charniere: la Planche n’a pas permis de La repréfenter de fa grandeur naturelle. On voit à la lettre H, celle apellée ofreum filueftre , parce qu'elle s'attache à des morceaux de bois ; fes étages repliés en. font tout le mérite; fa couleur , qui tire fur le verd, eft très commune. La petite HuitreI , fe diftingue par de longues pointes pla- tes de couleur blanche, fur un fond cramoifi, fa confervation eft parfaite. Celle marquée K, eft de coulèur de citron, fa forme irré- guliére & raboteufe, reflemble aflez à celle d’un gâteau feuil- lete. Rien n’eft fi joli que la petite Huitre L, qui eft d’un blanc à éblouir ; elle eft garnie deflus & deflous d’un nombre confi- dérable de petites pointes fines , aïgues, de la même couleur, & elle eft ouverte naturellement fans qu'on la puifle fermer. La derniére Huitre à la lettre M, eft d’une couleur aurore très vive , garnie de plufieurs pointes de la même couleur, elle charie avec elle un petit caillou de mer, auquel elle eft adherente au-deflous de fa charniere, ce qu’elle a de commun avec plufieurs Coquilles de cette famille. Sfij 320 La ConcuyriotociE,ll. PARTIE - 192] FAMILIA SECUNDA., Chamæ. Chama eff Concha Bivalvis, Levis, aliquantulum rugofà, fpino[a , valvis æqualibus elatis, convexis , ore patulo| € hianti. Chama $ versè {triata, —%F litterata = —— — TE, RU j cis. —virgata, — — — cran{versè ftriata, oblonga,.elata, ab apice ftriata. — cinerea, — — * amethyftina. — — flava. — fubrubra. — * fpoliata , & lævis, = — — variegata, = — — — rotunda , æquilateralis, — FT Nux maris. — fcobinata, = = — — — granofa. — — reticulata, — —— Cratitid, —— concha piétorum, = — =——— çcancellata, = — — — — clathrata. trachea , id eft rugata 7 À Rondeletii, — — (aftanea. — — optica Rumphii, — — — — puncCtuata, —— variegata. = = — fafciis rubris, cum panno 1 SRE $ maritimo. — — tenuis & fubfavida, oblonga, plana , tranf- |. cum maculis fuf- SECONDE FAMILLE. Des Cames. Za Cume ef} une Coquille Bivalve , [ou-. vent unie , quelquefois raboteufe , epi- neufe , dont les deux Coquilles [ont éga- lement élevces , € la bouche ouverte € béante. GES $ oblongue, plate, dont les ftries font tranfverfales. apellée l'écriture Arabique ou Chi- nl 1 noife, $ avec des ta- Ta AT EUMT TATES No Che brunes — — marquée de verges, —— quia fes ftries en travers. È oblongue, élevée, dont les ftries.par Er $ tent du fommet, — — cendrée, —— * violette, — jaune, — rougeitre.. — * découverte & unie, —-bariolée. de forme ronde & dont les côtés font: égaux. &T apellée la Noix de mer. — la tricotée. la lime ou la corbeille, — grenuc. — faite en réfeau. — faite en claye. qui fert à mettre les couleurs des: 5 $ Peintres: — la chagrinée. — faite en treillis, — j4 ridée de Rondelet; — apellée la caftagnete. — — apellée le zig-zac de Rumphiuss —— couverte de points, — — bariolée. avec des fafcies rouges, & fon épider- me marin. —— mince & jaunètre.. La CoNcHYLiOLOGtE,Ïl. PARTIE. €hama amethyftina , fafciata. —| albida , craffa , plicata, Ze . ex Jamaica, — — galades Rond, - L L i men — Pelorides Beloni, - - - —— glycimeris Æliani. — — chamæ-trachea, - - - — — piperata, - — — - - - — — chameleia, - — — lingua Tygerina Rump. -| es , albida , & reti-| culata, — — Venerea, inæquilateralis. - Le À cum ovaliconcavo, { conchaVeneris, occiden- talis cum fpinis, orientalis , ee ee È plicata, à falbida, lævis, |' = = = —% cum ovali Vamethyftino he Ve eo NE — — mutilata , ab apice ftriata. — — fufca, tranfversè ftriata. - | — — variegata, colore Achatæ, — — anus rugofa cum aculeis, - Ç major,intüs amethyftina, . re . ) ex infula Rozde, T'orqui- Æ idonea. eadem fpoliata , aïbida —— À Z intüs &-extüs, cumun- À dis amethyfinis. fsies cinerea, intùs ro- {ea & argentea, ex pro- À vincia Canada. - ir $ amethyftina, mutilata , | bus pacis conficiendis|- 32% Came violette & fafciée, Da) $ blanche , épaiffe, avec un pli, venant Et de la Jamaique. $ apellée Galades par Rondelet , à caufe 77 à de fa couleur de lait. 1 apellée Pelourde par Belon , parce= 777 À qu'on la pêche proche Peloro. "TERRE £: caufe qu’elle eft noire & moins fa-- lée , felon Ælien. — —— à caufe que fon deflus eft rude Lars $ à caufe qu’on la mange avec du poi- vre, ou qu’elle fent le poivre. — —— à caufe de la légéreté de fa Coquille, ROUE $ la Langue venant de Tygers, apellée- ainfi par Rumphius,- —— mince, blanche & faite en réfeau.. .—— de Venus, à cotés inégaux. 5 $ violette, tronquée, formant un ovale: concavye, __ __ $ la coquille de Venus, d'occident avec $ dès pointes d'Orient , fans pointes & avec dés rides, blanche , unie ;. — = ee = — = formant un ova-- le violet. . .couleur de- PR PE ERETT Fe a) mu ee ee et = TU, QE tronquée, dont les ftries partent du AT ÿ fommet., -brune, dont les ftries: font tranfver=- RER fales, . — — bariolee &. couleur d’Agathe. . — — la vieille ridée garnie de piquans;- grande , violetteen dédans, très ras- re, venant de l’Ifle Ronde , les coliers: de-paix de Canada, en font faits. & en dedans, avec des ondes vioz- la même, dépouillée , blanche deffus: a js en ur $ grande & grife, en dedans couleur de: rofe & argent , venant de Canada. S if: 322 LA CoNcHY£tIoOLOGIE,II. PARTIE. eadem fpoliata, intüs &[ Ce $ la même ’ découverte , couleur de à ame extüs rofea. rofe deflus & en dedans, major , cinerea , albida : J mir Î intüs, ex provincia Sene-| = 7 { Cie AA cn dettes gal. $ ftriis diverfi-modè exa-| . ____$ à fîries tranfverfales , placées diffé- ratis, je { remment. — 7 albida, paulifper maculofa. | — #7 blanche, & un peu tachetée, Chama} So REMARQUES Sur la fèconde famille des Cames. N donne différens noms François aux Cames , on les apelle {a) Selon Be- (4) flâmes ou flamertes, à caufe de leur gout de poi- lon. pag. 408. yre qui enflâme la bouche. En Poitou & dans le païs d’Aunis, (b) Ronde. on les apelle Lavignons, d’autres les nomment (4) Pelourdes, ou Palourdes. On n’a pu mieux rendre en François le mot de Chama , que (c) Du Pine, par celui de (c) Came; on a retrancheé l'H, pour le rendre be plus doux dans notre langue, de même qu'en parlant des figu- Diofcoridés les TS gravées , l’on dit Cumée qui devroit s'écrire Chamée , ces apelle en fran- deux mots étant dérivés du Grec. ne int Le mot de Camée vient fürement de la Coquille apellée 7" Chama, parce que les anciensfe fervoient d’un morceau de cette Coquille amincie pour y graver déflus des figures. Les fonds fe peignoient en bleu & fouvent les cheveux & les habillemens des figures, peintes de différentes couleurs, s'imprimoient fa- cilement deflus , fuivant la propriété du Coquillage. Camée ou Camayeu fe difent en Grec [LOYOXPOLLL (Ingene Les Cames (4) font fouvent mélées avec les Huitres , c’eft re minorum l’effec de leur reflemblance, quoique leurs parties eflentielles dé- Oro notent fufifament la différence de leur genre. Elles font ordi- canta cum fairement unies dans leur fuperficie; on en trouve rarement de lis afinita- raboteufes & de garnies de pointes ; les Cames font plus élevées ie que les Huitres, & convexes dans leurs deux Coquilles qui feripcoribus font aflez égales ; elles s’attachent peu comme les Huitres aux confundaur autres corps, & l’on les voit fouvent fur le rivage la gueule earum hifto- , , à . ; ria. béante, c’eft.-à-dire entr'ouverte. LA CoNCHYLIOLOG1E, Il. PART:E. 323 Les caractéres fpécifiques les plus remarquables dans cette famille , font la Concha V'eneris, avec fes piquans & fa robe toute chargée de grandes ftries tranfverfales & les autres efpéces de cette Coquille; la Came violette, qui préfente une figure tron- quée; la vieille ridée , dontles lévres font garnies de piquans, la Corbeille à ftries ondées, & celle dont les ftries font en partie tran{verfales & en partie droites, fortant de la charnière, mé- ritent d’être examinées foigneufement. En obfervant que la Came eft différente de l'Huitre, il faut encore la diftinguer de deux autres Coquilles , avec lefquelles elle eft quelquefois confonduë , l'une eft la Telline, efpéce de Moule, & l’autre eft le Peigne. La Came eft plus ronde & plus épaifle que la Telline, donc la figure eft ordinairement un peu longuette. La Came a fes ftries ou raiures Dale ferrées & pro- fondes , au lieu que les Peignes ont leurs ftries droites, peu pro- fondes, & qui partent de leur fommet: la Came eft rarement élevée dans le fien prefque toujours aplati , au lieu que le Pei- gne a le fommet extrêmement élevé, & garni d'oreilles. Aldrovandus a mis parmi les Cames le cœur de Baœuf, la Tuillée apellée Zméricata & le cœur ordinaire, en les apellant Chamae afhere. - ‘en pointes fur 4524 La CoNcuyzioLoctE Il. PanTiE ÉXPLICMLION DE LA VINGT-QUATRIEME PLANCHE. HN A Came À, s'apelie l’Ecriture Arabique, ou Chinoife ; plufieurs lignes noires qu'on y remarque, par leur difpo- fition bizarre paroiflent former des caraétéres finguliers. La petite Coquille marquée B, eft nommée / vieille ridée , à caufe de fes grandes rides, dont les extrémités fe terminent je lévres de fa bouche ; {1 couleur eft blanche bariolée de brun. La grande Came à la lettre C, eft d’un blanc tirant fur le fauve , avec des ftries tranfverfales, très ferrées, qui la diftin- guent infiniment des autres. La lettre D , offre une Came violette, dont les ftries partent de la charniere ; elle eft orientale. Celle marquée E , a le fommer plus élevé que les aurres, & les ftries moins profondes; toute fa robe forme un vrai Réfeau blanc. On voit à la lettre F, une Came apellée Conque de Venus, dont la robe eft unie & raiée à fond blanc ; la forme de fa bou- che & de fes lévres, d’un brun tirant fur le violet, la fait nom- mer ainfi. La Came de la lettre G, eft apellée la Tricorée ou la Cor- beille, d’une couleur toute blanche; fes ftries coupées fur les deux fens forment un ouvrage reticulé extrêmement curieux. Celle de la lettre H, eft toute unie, fon fond couleur d’A- gathe claire, eft truité ou bariolé de taches d’un brun adouci, formant une efpéce de compartiment. Voici celle qui fe nomme Concha Weneris à la lettre I, les pointes qui a fes lévres & fes ftries profondes de cou- leur de rofe, l'ont faïr nommer Coquille de Venus occidentale, La fuivante de la lettre K, eft la Levantine, ou Coquille de Venus orientale, parce que fes lévres n’ont point de piquans ; au lieu de ftries , elle a le corps couvert de plis relevés & tranf- verfaux, il n'y a point de comparaifon à faire de fa rareté avec celle de la Concha V'eneris occidentale. On voir à la lettre L, une fort belle Came violette & blan- che — qi, Cames Planc. 24 . LE aux depens de M Bernard de Rieux President au Parlement de Paris . = 112 d à LA CoNCHYLIOLOG1E, II. PARTIE 325$ che toute raiée für fa fuperficie, dont la figure paroîttronquée; elle fe diftingue dans l’efpéce des Concha V'eneris. C’eft un vrai zic-zag que la Came M, les traits en font au- rores fur un fond blanc. On apelle Jamaïque la Came de la lettre N, qui eft toute blanche ; on remarque fon épaifleur confidérable, & dans fa partie gauche , un plis ou reprife de matière qu’on trouve def- {us & deffous, avec une petite cavité de l’autre côté formant un cœur vers la charniére qui eft faite en bec. Cette Coquille fe trouve dans peu de collections. La Came marquée O , eft d’une figure prefque ronde, elle eft moucherée de points rouges arrangés fur un fond jaunâtre. La fuivante marquée P, eft très petire & barlongue, de couleur blanchâtre mêlée de petites taches rouges ; tout fon mérite conffte dans fes ftries pofces, partie de travers, & par- tie droites. On apelle la derniére Came de la lettre Q, Concha rugofu fa fuperficie toure raboreule eft d’un jaune fale, qui n’attire pas le coup d’œil ; elle n’eft ici que pour en marquer l’efpéce. Seconde Partie, Tt 316 FAMILIA TERTIA. Mufculi feu Mutili. Mufculus , [eu Mutilus eff Concha Bivalvis , ablonga, in acumen definens | æqua- libus extremitatibus , le- vis , afpera , plana , élata, aliquando rofira paulifper elato. lanus in acumen de- inens. . Mufculus { — #7 Magellana major ftriata. - — = — MIN. + -- — — — — variegata. - - mn —— [EVIS, = — - - - - _ - — — gula Soricis, - - - - - —— Da@tylus, - = - - - — — — — balanis coopertus. Vermiculis mari- nis tectus. f cæruleus, in infimâ par- — ! teftriatus, admodum ra- rus. — — rofeus & variegatus, — -| { cinereus,admodumftria- — tus. — — ex Syrti maxima, - - - — — ex lacu fuperiore Canadæ, À $ Pinna marina major ,ru-| D bro cinerea. parva, albida, & aculeata. rubra & aculeata, —_--{ — = = = perna diéta. - Pinna lana, ob byfflum, ———-{ La ConcHyLriozocie, II PARTIE. TROISIEME FAMILLE. Des Moules. Za Moule eff une Coquille Bivalve, de forme longue , tantot fe terminant en pointe , Cr tantôt aiant les extré- mites égales , unie , rude , plate , éle- vée quelquefois avec un bec tant foit peu alonge. + La Moule plate, fe terminant en pointe. .$ la Magellane de la grande efpéce, à —#w$ flics, à fi 5 — — — — de la petite efpéce. — — — — bariolée, — — Unie. ——— apellée la gueule de Souris, —— imitant la Datte. couverte de glands de mer, de Vermifleaux de mer. — — bleué, ftriée dans le bas, très-rare, — —. couleur de rofe & bariolée, { couleur de cendre & toute couverte nn, en, . de ffries. — ——. venant du banc de Terre-Neuve. — — — des hauts lacs de Canada. $ la grande Pinne marine , partie grife É : & partie rouge. ; la petite Pinne marine , blanche & GRR CSSS . . garnie de pointes, rouge , avec des pointes. apellée le Jam- bon ou Jambo- neau. apellé porte-lai- ES Es —— 3 à ae de fa foye, LA ConNcHyLioLoGireE, Il. PanrTre. Pinna marina, Tridac- na Rondeletii. Pinnoteres,. TC 5 Pinnophylax. ÿRumph. Anatarius , feu roftrum anatis. Mufculus — — clatus, æquilateralis, = …| 2 — YF albidus, & tenuiflimus, = —— YArgenteus. = = = — — Pholas nigra = = — — —— — flava = = — fubtiliflimus , undique a- a ne { pertus , Probofcidem a- pertam exhibens. minès apertus — — Papuanus, cute luridä, — {an , fpoliatus , fafciis ET < ex rubro Pallefcentibus albis & cæruleis depictus. RE oblonga , plana , æquali- . Tellina { bus Run — 7 omnino violacea. = — violacea cum 4. zonis al- 7 à bidis. lævis, fafciis rofæis & al- bis pulchrè variegata. es gpl , ex mare Mediter- Re raneo, =— = = = —— (Jceano, — — ex lacu fuperiore Canadz, — — ex infulis Azoribus. — — — ex Syrti maxima. = — — — ex lacubus Canadæ, = — — — Sancti Saviniani. yAuts { eadem fpoliata, Argen- tea, & rofea. LS joe , diffimilibus \ extremitatibus. vulfella fubrubra, cum OL ; roftro, nn un = citrina, — = =» Qultri-formis, = = me petafunculus, = = — 327 ” f la petite Pinne marine, qui mord La Moule & qu'on eft long-temps fans man- ger , felon Rondelet. SR $ apellée ainfi par Rumphius , quand un Cancre y loge, = = |e bec de Canard. nn élevée ; à cotés égaux. — 47 blanche & très mince, —— — * couleur d'Argent. — -— Pholade de couleur noire, ES E = ÆK nr jaune. { très legére , ouverte de trous cotés, avec une Trompe aufñli ouverte, moins ouverte, avec [a même Trompe,. — — de l'Ifle des Papous, fauve en deflus. LEE $ la même, découverte , portant des fafcies rougeâtres, blanches, & bleuës. Télline $ oblongue & plate, dontles cotés font égaux. — #7 tout-à-fait violette, — — violette, ayec quatre zones blanches, unie , bariolée de fafcies blanches & EEE TE $ couleur de rofe, MAS $ garnie de poils, venant de la Méditer- ranée, nm ——…— = — = = del’Ocean, — — des hauts lacs de Canada, — — des Ifles Azores. — — du grand banc de Terre-Neuve, — —— des lacs de Canada. — — de S. Savinien.. la même, découverte, couleur de rofe À & Argent. .— — oblongue , dont les cotés font inégaux. la pince de Chirurgien , rougeñtre , #7 ? avec un bec. couleur de — —— en forme de couteau, — = à long bec. Tri 428 LA CoNcnyzioLocieE, Il. PARTIE. Tellina lingua felis, = — — Telline apellée la langue de Chat, ——! fafciata & radiata, rofe 7 # Fe = OÙ — — fafciée & raiée de couleur de chair, colore. couleur d'Orange , aiant un pli fur un arauficana,uno latere pli- re He è P = = f des cotés, & des dents dans fon cir- cata , in ambitu dentata. cuit. — — folium Rumphü. = = =} = — apellée la feuille d’Arbre par Rumphius, — — albida & granulata. - - — — blanche & chagrinée. — — fubrubra,tranfverse ftriata. | — — rougeâtre, à ftries tranfverfales, $.— — mutilata, - - - - -[$.— — aplatie & tronquée. à é S violette, dont les ftries viennent du —àT vivlacea, ex apice ftriata. —27 $ oies Citrina , eodem modo tirant fur le Citron , avec les mêmes Ma nat AtritAs nat Ci iries: — — fubrubra. = - - - -|[ —— tirant fur le rouge, (a) Etexru- di calculo cenfui multos mytulos bis mille & ultra ovisefleonuf- toS. Lewwer- bock experim. d contempl. P: 429. Eprf. 83. (2) Tellinz dicuntur._: à crefcendi ce- jeritate, RENTE ANR SOAURESS Sur la troifiéme famille des Moules. I. ES trois termes de Muftulus feu Mutilus, Mytulus, & Tellina fe confondent aifément & fignifient tous trois le même genre de Coquillages qui eft apellé Moules. On peut cependant dire que chacun de ces mots defigne une efpéce très diftinéte par fa figure & par fon caraétére, mais c’eft toujours la même famille, & ceft mal à propos que Lifter fépare la Telline d'avec la Moule , éeft le même genre dont la Telline eft une efpéce différente. On doit entendre par Mytulus les plus grandes Moules , les plus groffes, les plus pointuës & les plus élevées dans leur ron- deur ; elles ne font attachées à leur Coquille que par un muf- cle , & elles font remplies de plus de 2000 œufs fuivant (2) un Auteur ; on comprend fous le nom de Mu/fculus où Murilus, les petites Moules dont la forme eft plus plate. Les (4) Tellines , ou Tenilles, d’une confiftence plus légére & plus mince que les Moules ont la forme plus alongee, fans être pointuë ; l’endroit où elles fe ferment qui eft la charniére, n'elt pas exactement dans le milieu , & elles ont la pläpart, à l'extrémité de la partie la plus courte , une efpéce de bec, qui s’eléve tant foit peu; elles s’apellent F/ions en Normandie. On LA CoNCHYLIOLOGI:E, IL PARTIE. 32:9 remarque que les Tellines à la différence des Moules, ont deux mufcles qui les attachent à leur Coquille. Une des grandes efpéces des Moules eftla (4) Pinne marine, qu’on place parmi les Afy#ali. On en diftingue de trois fortes, celles de la grande efpéce, qui font rouges en dedans, & qui ont des Perles nacrees & rougeitres de la même matiére de la Coquille; il y en a qui pefent jufqu'à quinze livres. Celle de la petite efpéce , & celle qu'on apelle Pernz , garnie de pointes dans fes canelures, & que l’on connoît ici fous le nom de Jam- bon, ont la fingularité d'avoir les bords de leur Coquille plus épais du côté qu’elles s'ouvrent , que vers la charniére. La Pinne marine a une filiere qui produit de la foye brune, ce que les Anciens apelloient (4) Byfus, & la plûpart des Moules en ont aufli ; elles font attachées enfemble par des fils qui fortent de leur langue, gros comme des cheveux, ou comme une foye de Cochon , on peut les apeller les fileufes de la mer. Les Moules ont des foyes, & un (c) Auteur les apelle Sesifere ; ces foyes différent autant de la beauté & de la finefle de celle des Pinnes marines , que l’étoupe du chanvre eft différente d’un flocon de belle foye : c’eft par ces foyes ou fils qu’elles s’atta- chent les unes aux autres , aïinfi qu'à la pierre & à différens corps ; cette raïfon leur a fait donner le nom de ?inna lana. La Pinne marine fe nomme en François l’Aïgrette, la Nacre, la Plume ; outre l’étymologie qu’on a trouvé ci-deflus, dans la remarque À, du mot ?inna , Aldrovandus en donne une autre: Pinna fic difta, à figurà quam habct fimilem Pinnis murorum. Elle fe tient immobile & toujours droite dans la place qu'elle a choifie, fans jamais en fortir d'elle-même, la partie pointuë eft en verre , & l’autre dans l’eau ; fes foyes , for- tant environ vers le milieu de fa Coquille, fervent à attirer le limon à elle, & à la tenir ferme contre les Tempêtes & le mouvement des flots. La chair des Moules eft fort bonne à manger, elle fert encore à prendre les autres Poiflons. 78 Ttai (a) Exterioz- rem faciem terreæ glebæ fimilem ha- bet,multoque luto macula- tam ; hinc nonnulli cre- diderunt no- men Pinnæ ex BIECO rives quæ vox {or- des denotat, provenire, () Purpura & Byilo Byf- fus feu laneus villus, (c) Setam excruntèfinu magis redu- o,adverfum quem Angu- lus acutus eminet. Li/fer p.182. 7 plus bas, Mufculi fuum byflum gignunt Pin- narum more, {ed tam dif fert , inquit Rondelerius à Pinnarum byflo, quam ftuppa cana. bina à tenuif- fimo & deli- catiflimo f{eri- co, 330 La ConcHyrioLocte, II PARTIE. EXPLICATION DE LA VINGT-CINQUIEME PLANCHE. A Moule marquée A , eft extrêmement longue, avec des LL bandes triangulaïres , partant de fa charnière , lefquelles font de couleur de rofe fur un fond blanc. Celle de la lettre B, eft la grande Pinne marine grife en deflus & toure écaillée, en dedans elle eft partie nacrée & partie rouge ; quand le Poiflon eft dans la mer, le Zy/fus ou la foye eft placé de même qu’on le voit dans la planche. La Moule C, eft la Moule de la terre des Papous, dont la couleur eft fauve ordinairement ; celle-ci qui eft découverte, expofe aux yeux, les plus belles couleurs d'Agathe, de violer & de couleur de rofe. Cette Moule eft bofluë dans fa fuperficie, & cette boffe occafione deux avances à l'endroit de la char- nicre. On voit à la lettre D, une Moule finguliére par fa couleur aurore, nacrée & mêlée de taches violettes fur les côtés. Il y 2 toute aparence qu’elle vient de l’Ifle de Magellan. La Telline de la lettre E , eft d’une couleur jaune foncée; les deux côtes les plus courts vers fa charniére font garnis de dents. La lettre F, montre une petite Pinne marine, de couleur brune, avec des ftries armées de piquans; on l'apelle en Latin Perna, & en François le Jamboneau, dontelle repréfente aflez la figure. La lettre fuivante G, fait voir une Telline toute graticulée formant un réfeau ou une lime, avec quelques fafcies extré- imement légéres, de couleur de rofe, fur un fond blanc. On voit à la lettre H, une petite Moule d’une rareté infi- nie, par raport à fa couleur parfaite de bleu célefte ; on pour- roït la dire unique , il paroït dans le bas quelques raies jaunes par étages. _ La Teliine de la lettre I, eft bariolée de violet & de blanc. La petite Moule marquée K , eft nommée la gueule de Souris, par raport à fa forme pointuë & à fa couleur grife,tacherée de wiolet ; les bords de fes deux piéces font de couleur de rofe. Planc AUX depens du Comte d'Egmorn 4 PE de Gueldres et de Juliers . 5 je ; Tr ie | V4 . 0 D'UUS p La | ; ll nl 0 \ + pris ; DOUT LA" | }: L: SH & HT? { ni Li 4 ni “ LAN x [ Fo : (45 : f t À POUTINE. W: LH ‘Mi F ! V6 Te ui ; E 7 / * k SR el TN 1 j QUNTUPRE s } LE DU, l'a LRPOPR IP" Ra L2 74 : : Ë Ù : L 4 « P *! eir “ +. } vi s LA ConNCHYLioLoGtE,II. PaArTrres. 17 L'autre petite marquée L, paroit tronquée dans fa figure & toute raiée de blanc & de violet. La Telline M, eft couverte de fon Epiderme ou d’un drap marin brun , dont on aperçoit plufieurs poils. La Moule qu’on voit à la lettre N, eft d’un très beau vio- let mêlé de Pourpre & d’Agathe, c'eft 14 grande Moule de Magellan. O , eft une Telline à long bec, d'une couleur tirant fur le jaune & la couleur de chair. P ,eft une autre Telline très [longue , dont les deux extrémités font arondies réguliérement, fa couleur toute violette eft bu réc de quatre fuites blanches. La derniére Moule marquée Q , eft une magellanique, ba- riolée de brun fur un fond Agathe ; fa marbrure eft fort diffé- rente des autres. 332. LA CoNCnyrrorocre, Il" PAanTrE a ——_—_—_—_—_—_—_—_—_—_—————d FAMILIA QUARTA. QUATRIEME FAMILLE. Cordi formes. Des Cœurs. - Concha Cordi formis ef Bival-| La Coquille faite en Cœur ef Bivalve } vis, globofa ,elata , canali-| de forme ronde , élevée , canelee, fans culata | inaurita , [pino[a , oreilles , garnie de pointes , fouvent en vel imbricata. forme de T'uilles creufes. ‘x. Bucardium globofum. - - - |1.Le Cœur de Bœuf de forme ronde, —— {#7} A 1 canalicu-|. &T jaunâtre & canelé. = es mn CinerEumM , & fpinofum.| = = — $ ds cendre , & chargé de albidum, & canalicu- LUE ERA EURS lé À um —— anc & canelé, ie $ cartifla Rumphii di- SAIT EURE en forme de Tuille, nommé ENV étum. $ ainfi par Rumphius. ‘ ç craflum, umbone car- (és épais, le bout de la charniére dinum diducto, Te AN te — — —— = — unito. IoRÈERE t (emble, elongatum,archæ Noe- un ni fimile, corbula di- um. 2. Cordi-forme triangulare. = — ___ $ alongé, en forme d'Arche de Noé, apellé la Corbeille, 2. Le Cœur triangulaire. reticulatum , & ma- Si hu a ET $ lots — ET à réfeau & racheté. REA CRUE $ fragum punétisrubris| apellé la Fraïfe , marquée de points notatum. rouges. $ blanc , à ftries , & dentelé dans fon CR D 0 . Circuit. — — bariolé &' à ftries. & albidum, ftriatum, in Du ur cms . Ë ambitu denticulatum. — —— — varicgatum & ftriatum, $ variegatum & canali- En © me culatum. se ms bullatum & ftriatum. - cor hominis, feu Ve- go "7 À -neris. Gun à rofeis infigni- — — bariolé & canelé. — — fait en gondole, & àftries. le cœur de l’homme, autrement de 3- Venus. : marqué de points couleur de rofe ; in circui = 4€] , a sa { & dentelé dans fon pourtour. ticulatum, naviculæ , vel circuli- formis , intüs cana- liculatum , totum al- bum. Rs a ss le cœur en Bateau , ou à Bourrelet ; tout blanc, Cordi- La ConNcuyLiOLOGiteE, Il. PARTIE. 333 5 corculum rofeum, Cordi-forme ; Here. Le Cœur, petit, & couleur de rofe, A.— — —imbricatum, - - - [4— — fait en tuile creufe. magnislaminis & fla- Æ Te Side munitum. — — — — — compreffum, fundo rofeo, laminis En — < alDis dicnctis init gnitum, diétum folium Braf- _—_—— à es , maculis rubris decoratum. $e— — — ArchaNoëmi. - - albida & Re Éibfava. variega- gata. Concha exotica margine in mucro- nem emiflo , intùs fiftulofa, tota can- dida & tenuis F, Columneæ. | GC, = G. mn chargé de grofles côtes, ou lames me € ÿ jaunes très-faillantes, — — — — de côtes moins élevées. à fond couleur de chair , chargé de = — {iames blanches & très détachées du corps. ___ $ dit la feuille de Choux, tachetée de rouge. .— — l'Arche de Noé, — BTS — — blanche & fauve, Coquille étrangére , dont les bords font élevés en pointes, qui forment en dedans des canaux , blanche & mince, au raport de Fabius Columna, REMARQUES Sur La quatricime famille des Cœurs. qu ST ici un nouveau genre de Coquilles; c’eft une famille qui marche pour la premiére fois fans compagnie; or la joint ordinairement avec les Peïgnes, il ne faut pour cela qu'y ajouter une épichéte, en lapellant Concha echinata peltini for- mis , ce qui confond le cœur de Bœuf avec les Peignes & avec les Ourfins. Sans parler des ftries & des canelures, dont les Cœurs & les Peignes font également couverts , les oreilles qui accompagnent les Peignes font leur vrai caractére ; celui des Cœurs eft leur figure ronde & relevée , qui repréfente ( quand les deux Co- quilles font jointes) la vraie forme d’un Cœur, foit de face, foit de côté, foit en deflus, foit en deflous. C’eft de là que ce Coquillage a pris fon nom. Seconde Partie. Vu (a) Imbrica- ta feu imbri- catim undu- lata, fic dicta quod teita ad undarum fefe attollentium fimilitudi- nem diftin- a fit. Char- leton. exerc. P. 64. (b) F. Colum- na. De Pur- pura. ch. 17, Pag. 26. Les Hollan- dois l’apel- lent de Ge- r'bd: , Venus- Donblet. (c) Lib. 9, PACE (d) Hiftoria feu Synopfis methodica Conchylio- zum... (e) Metho- dus. p. 59. à 63, 334 LA ConcHyziorzocte, II. PARTIE. Il ÿ a plufeurs efpéces confidérables dans cette famille ; (4) l'émbricata , ou la faitiére tient le premier rang , elle repré- fente de côté un cœur ouvert, & le faitage de deflus eft fon caractere fpécifique ; cette belle Coquille a fept principales & grandes ftries avec de grandes cavités entre deux, traverfées ar différentes lignes qui forment des étages, ou des couches. Le choux eft , pour ainfi dire, une efpece de faitiere, qui {e- roit tronquée par un bout ; le cœur canele extérieurement, avec des tuyaux creux, qui ne communiquent point en dedans, eft encore une efpéce des plus finguliéres : voici la defcription qu’en fait un (6) Auteur: Série ipfe iterum ab angufo , [ed elato limb intis fffulo{o , fapra illzrum dorfum decurrente, in alias tenues no- venas ffrias efformantur € loco ffrigium ele videnter € conche margo extrema roffrata efficitur , fingulis novenis ffriis , que internæ parte cave apparent. Pline (c) parle de certe Coquille & Lifter en donne la figure en deux endroïts de fon (d) livre. L’Arche de Noë eft peurêtre la Coquille la plus difficile à placer dans une méthode ; Mathiole & Rondelet l’apellent Rhomboides , feu mufculus ffriatus, Lifter qui les à fuivi, la mec parmi les Moules ; Rumphius parmi les Peignes, d’autres la placent dans la famille des Huïtres,; quoiqu’elle paroifle exté- rieurement un peu différente du Cœur, il n’y a point de genre, où elle fe raporte mieux, elle eft à ftries comme lui, & elle repréfente une efpéce de Cœur irrégulier & alongé par-deflous; il y en a même une efpéce apellée le Cœur de Bœuf alongé, fait comme l’Arche de Noë; la bouche qui fouvent détermine un genre , ne fait rien en cette occafion. (e) Langius apelle ces Coquilles cordi formes , à caufe qu’elles repréfentent parfaitement la figure d’un Cœur, c’eft ainfi qu'on apelle pelfini formes les Coquilles qui ont du raport aux Per gnes. EXPLICATION DE LA VINGT-SIXIEME PLANCHE. E Cœur de Bœuf de la lettre A, eft apellé chez les Au- teurs Concha exotica, il eft tout blanc avec dix canaux triangulaires creux & faillans fur {à robe , lefquels ne com- Plan. 26. aux depens de M° Du Hi NU Maitre des Comptes et Seigneur de S'Leu La ConNcuyLiOLoGtE, II PARTIE 335$ muniquent point en dedans. Cette Coquille eft cranfparente & extrêmement mince. La lettre B, offre un très beau Cœur de Bœuf de couleur cendrée, garni de longs piquans placés fur chacune de fes ca- nelures. Celui de la lettre C, eft extrêmement Rem Le une plate: forme , qui fépare fes deux becs, ce qui le fait aflez refflembler à l'Arche de Noë gravée dans cette planche à la lettre G; cette Coquille eft coute blanche avec des canelures pleines de tubercules, & elle eft aufli pefante que du marbre ; fa charniére à petits crancs fins comme une lime, mérite d’être remar- quée , chacun de fes cotés forme un cœur. D, eft un autre petit Cœur tout blanc, raïé & vouté par def- fous ; un bourrelet relevé l’environne de tous côtés, ce qui le fait nommer le Cœur en bateau. L'Imbricata , ou la faitiére , que l’on voit à la lettre E, eft d’un jaune clair par deflus, & d’un blanc en dedans à éblouir; fes tuiles minces & très faillantes rangées par étages, lui ont fait donner le nom de la tuilée ; fon ouverture forme un Cœur à jour garni de dents. On voit encore un autre Cœur marqué F , à ftries moins pro- fondes fans pointes & fans tuiles, formant un vrai réfeau , il n'eft pas commun, quoique d’une couleur ordinaire. A la lettre G, eft l'Arche de Noë, qui préfente une efpéce de Cœur oblong dans la partie de fa Carène , fa charniére eft à dents fines comme une lime, & les ftries qu’on voit fur fa robe, forment un ouvrage chagriné de couleur brure, fur un fond blanc ; plus elles s’aprochent de fa Carène , plus elles font creu- fes. La Coquille H, eft une efpéce de faitière tronquée, apellée la feuille de choux, elle eft à grandes ftries blanches mêlées de couleur de rofe, avec des bords dentelés,; différente de la fai- tiére , elle n’a qu’une fente pour ouverture dans fa partie tron- quée , & elle forme un vrai Cœur raié. Le Cœur I, eft le vrai Cœur de l’homme ou de Venus, fon fond eft blanc, avec des raies très légéres, qui fuivent fon contour : ce Cœur eft fendu dans le milieu, dentelé par tout, & joliment moucheté de petits points couleur de rofe. K, eft le petit Cœur de Bœuf, fes deux becs fe contournent d’une façon finguliere, & font fort féparés l’un de l’autre , tout fon corps eft canelé & fa couleur eft d’un blanc fale. Vui 336 LA CoNCuyLioOLoGtE, II PARTIE. On voit à la lettre L, un Cœur triangulaire relevé dans le. milieu , il eft canelé avec des taches brunes fur un fond gris. Le Cœur de Bœuf M, n’eft point garni de pointes, mais de petites parties plates, creufes & repliées , formant des efpéces de tuiles, d’où il a pris le nom de Cœwr de Bœuf tuile , fa cou- leur eft d’un blanc fale, mêlé de taches jaunes & rouges. La derniére figure N , eft le Cœur apellé la fraife, à caufe de ur points rouges qu'on remarque fur fes cordelettes blan-. ches, LA-CoNcHyYLi01oGtE, II. PARTIE 337 FAMILIA QUINTA. Pectines. Peëlen eff concha Bivalvis, ex omni parte clufilis & friata in formam Pellinis quo capilli Peltunñtur , pla- na , clata , aurita , [emi- aurita , inaurita. Peéten utrinque auritus, - - — TT pallium Ducale rubrum, - — — — — fubflavidum. — — Corallinus, cum tuberibus. Concha Sanéti Jacobi, variegata. Sancti Michaë- TRES ue Obs avide — — aureus, ex mare Cafpio. - — — major rufefcens, - - - - — — variegatus, & fubcæruleus. — — ruber & canaliculatus, - $ parte fuperiore croceus, Lx inferiore albus , umbella, feu fola di&us. fupina parte maculofus , aa $ prona albidus, $ coftatus,& flavidus,labro repando. —— utraque tefta æqualiter cava. — — Pyriformis. - - - - - — — virgineus Rumphii. — — amufium ejufdem. - - maculis fulvis variegatus, inæquali fuperficie, — — femi-auritus, - - - - — {ET aculeatus & niger. - - — — — - ruber, - - - — — — — cinereus, - - — — —— — variegatus, - LR. Pt jinteb es Rare - = mm 41bidus & Iævis, = - - 2. CINQUIEME FAMILLE. Des Coquilles faites en Peignes. Le Peigne eff une Coguille Bivalve , fermant exallemenr de tous côtés | € raice en forme d'un Peigne , dont on fe fért pour peigner les cheveux 3 elle cf} plate, élevée , garnie de deux orcil les quelquefois d'une [eule , quelquefois auf [ans oreilles. Le Peigne qui a deux oreilles. — ŸF le manteau Ducal rouge. — — = nt = à jaune. — — couleur de Corail, avec des boutons, — — Coquille de S, Jacques, bariolée, — — — deS, Michel, jaune, — — de couleur orangée,de la merCafpienne, — — de la grande efpéce, rougeûtre, — — bariolé, tirant fur le bleu, — — rouge & canelé. rs $ brun par deffus & blanc par deffous, apellé l'éventail ou la Sole, tacheté dans l'écaille fupérieure, & FETE j blanc dans l'inférieure. à côtes , & jaunâtre , la lévre rebor- T7 à dée. — — à coquilles également creufes, — — en forme de Poire. — — très beau , dont parle Rumphius. fait en table polie, felon le même LU ACIS j Auteur. à coquilles inégales , bariolé de ta- PRET j ches fauves. — qui n'a qu'une oreille, &T couvert de pointes, & noir, = ee Em rouge. — — — — — gris cendré, = = | Dariolé, — — — — — orangé, — blanc & uni, Vuiij 338 LA CoxcuyLiozocre, II. PART:E. $. Peëten inauritus. - - - - - |3,LePeigne qui n’a point d'oreilles, — {7 radula. - - + - - ONE { oblongus , albidus , & afper. $ coftatus& flavus , in cir- cuitu laciniatus. D niato. craflus , funiculis fufco , ——— 4 cœruleo, flavo , variega- us munitus. ——— lævis & variegatus. - - LA ET Das & albidus Sour- don ditus. variegatus, ambitu laci- FAMILIA SEXTA. Solenes five Ungues. Solen eff Concha Bivalvis, corpore longo , ex atraque extremitate patente , rello vel arcuato. x, Solen corpore reéto. - - - —&T albidus - - - - - = —— rofeus & Americanus, —— variegatus. ——— Onix didus. ———"{UICUS: pq — NAS, — 2—— — femina, —<— unguis. S ÉTUDE j digitus. dactylus. = en — aule, _ ni .Le Manche de Couteau, $ —— &T la ratifloire ou la Rape. RUES 5 oblong , de couleur blanche, & ra: boteux, __ _ _ 5 àcôtes, de couleur jaune,& décou- 3 pé dans fon contour. — — — bariolé, avec un pourtour déchiré, 4 j épais, chargé de cordelettes bario- NH lées de brun, de jaune & de bleu, — — — uni & bariolké. — — — rond & blanc, nommé Sourdon, SIXIEME FAMILLE. Des Manches de Couteau. Ze Manche de Couteau eff une Coquille Bivalve , dont le corps ef? long , ou. vert par les deux extrémités , quelque- fois droit, fouvent arque. dont le corps eft droit. _————— — — ET blanc. couleur de rofe ; Ÿ & de l'Amérique, — ——— — — — — bariolé. RE Er dit l'Onix. _——————— brun. le mâle, c'eft a-dire le plus grand. .$ la femelle, c’eft-à- dire le plus petit. RO EE. MON RUE SEEN à $ pt reffem- le à l'ongle. imitant le doigt pat {a longueur. parcequ'il reffem- ble à une flute, parcequ'il eft fait ———-——-—$ RE IE NS) Baqures eus ÉONAX, = = = = - me Jî un «o- feau, LA CoNcHYLioLoctE, Il. PARTIE. 339 très long ; très longiffimus, fufcus, an- étroit, de couleur Solen - {gum mufculo ad] Le Manche de Couteau / brune , avec un cardinem nigro. mufcle noir vers la charniére, corpore arcuato , feu SES rai he ROSE dont le corps eff fait en Arc. curvus. bé £ À À - courbé en forme 7. FE enfis Hungarici Le y MIN Re ÿ dun fabre Hon- falcatus, grois. à qui fe trouve dans ee. mm, AFENATIUS La DIRAIT He fable. REMARQUES Sur la cinquième famille des Peignes. Ki 2. ECTINES, à rugis [eu imbricibus , quibas fignati [unr ita dicuntur ; pellen quo capilli peétuntur & extenduntur. Ces Coquilles fe nomment en François (b) Petoncles. D’au- tres Auteurs difent que c’eft: O6 manuum & pedum fimilitudi- nem. On les apelle Sourdon en Poirou , & prefque partout, la grande & la petite Pelerine ; le mot de Peigne & celui de ?e- toncle , ainfi que leurs noms Latins de ?eflen & Pelfunculus ne différent que par la grandeur. Petoncle eft un diminutif de Pei- gne. Leur caractére générique eft d’être d’une figure aplatie, d’a- voir des oreilles avec une des Coquilles plate & l'autre plus creufe. Les ftries ou canelures ne fervent qu’à leur donner dif- férentes dénominations. Leur caractere fpécifique eft d’avoir , les uns deux oreilles. les autres une, & quelques-uns de n’en avoir point du tour. I} y a encore des Péroncles qui ont les deux écailles élevées & convexes. Theodore Gaza, d’après Ariftore, dit: tem alia fe movenr äx petlines quos ctiam (c) volare nonnuli aiunt , nam & de ferra- mento quo cahiuntur, [æpè exiliunt. Jonfton fait une clafle particuliére des Peignes, en les apel- Tant : Conche imbricate , friate , longe , coralline , rratw , (2) Petras Gillius, (b) Belon. (c) Id eft [ae lire celerirerss in modumi: volatus; {4) De Co- cleis marinis Anpliæ, pag. 187. (b) Idem. 188. {c) Rondelet. 340 LA CoNCHyLIoLOGtE,Il. PARTIE: faftiate, ce qu'ils ont de commun avec les autres Coquil- lages. (4) Lifter diftingue le Peigne d'avec le Peroncle ; ce dernier felon lui n’a point d'oreilles, mais ce fentiment lui eft particu- lier, que fine auribus funt € tamen f{riis, petlinum more, donan- ur, @ quibus utraque tefla æqualiter cava ef? , pettunculi dicun- tur. Il y a beaucoup de Peroncles qui ont des oreilles. Dans un (b)autre endroit, il apelle Peffunculus Echinatus , la même Coquille que Rondeler & Aldrovandus nomment Conchz Echi- nata. Il y en a une efpéce qu'il apelle Peéfen Triquetrus. Le corps de ce Poiflon eft canelé, de même que fa Coquille, il s'attache aux pierres, ainfi que la Moule; on lui remarque une filiere , d’où {ortent des fils plus courts & plus gros que ceux de la Moule, REMARQUES Sur la fixieme famille des Manches de Couteau. Si N dicitur à græcis, hoc eff fflula, ffve canalis cui afi- milatur, cum tefle ambæ quibus conffat conjunçuntur , à latinis vocatur unguis, quem f[ubjtantia € colore imitatur, d'autres di- fent : Conchæ tenuibus longifimifque valuis ab utraque parte natu- raliter hiantibus. Les François l’apellent Manche de Couteau par raport à fa figure, & dans le Païs d’Aunis on le nomme Courelier , les Ita- liens Cannolichio. Le Solen aun mâle & une femelle, fuivant (c) un Auteur, qui dit que la femelle eft différente par la grandeur, par la cou- leur, & parle goût Femina unicolor G* dulcior. Ce Poïiflon en alongeant la tête, refpire l'air & attire l'eau par deux tuyaux qu’on remarque au bout d’en haut, & par le moyen d’une jambe qu'il alonge & qu'il retire par le bout d'en bas, il s'enfonce à deux pieds de fond & s’eléve tout droit dans le fable , Cet tout le mouvement qu’on lui remarque. Pour le prendre, on jette du fel dans le trou qu'il a formé, ce qui le fait fortir , & enfuite on le tire avec un fer pointu. Rumphius LEA CoNcHyLiOLoGtE, Il PARTIE 34t Rumphius (4) décrit un Manche de couteau d’une feule (a) Planche piéce qu’il apelle Solen Arenarius , c’eft un long tuyau à plu- xer. fieurs reprifes ou nœuds, & les autres figures qu’il en donrie font des monftres qui n’ont aucun genre déterminé. (6) Un Ancien prétend que ces Coquillages, par leur fuc glu- (y) wngues cineux , reluifenc dans les ténébres , fur la terre, fur les habits, velur igne {ur la main , & même dans la bouche de ceux qui les mangent. He Cat Lifter apelle, So/en Curvus , celui qui eftun peu courbé dans in ore man. fa longueur , d’autres l'ont nommé Znfar Enfis Hungarici fal- SR Plie AUS, : Seconde Partie. XI bé 342 La ConNcuyrioLoctE, IL. PARTIE, FIX BE T'O A FT OMR DE LA VINGT-SEPTIEME PLANCHE. Cette planche comprend la cinquicme famille des Peignes, @ la fixième famille des Manches de Couteau. OC): voit un petit Peigne à la lettre À , qui na d'autre mérite que d’être chantourné dans fon contour , & de n'avoir aucune oreille, la couleur de fes ftries ire fur le blanc & le rouge. Voici un des plus beaux Peignes à la lettre B, fes coquilles extrêmement épaifles & d’un beau blanc en dedans, fes cane- lures bariolées de brun, de jaune , & de bleu le diftinguent infiniment des autres. Il n’a point d'oreilles. Le fuivant à la lettre C, eft fauve & a deux oreilles éga- les avec un bourrelet qui rentre en dedans. Le Peigne D, eft à grandes ftries partant de fon fommet, lefquelles font toutes bariolées de taches brunes ; fes orcilles qui font égales , font marbrées de même , mais fa coquille in- férieure eft toute blanche. Celui marqué E, eft apellé la rape ou la ratifloire à caufe des petires éminences qui fuivent fes ftries & qui le rendent fort rude au toucher. Ce Peigne eft cout blanc, & na point d'oreilles. Le Peigne de la lettre F , eft très rare & l’on l'apelle la cora- line imitant par fon rouge la couleur du Corail. De grandes ftries canelces fur lefquelles font des tubercules elevces & creu- fes , le coupent dans toute fon érenduë. On remarque l'inéga- lité de fes oreilles & le chantournement régulier de fes bords. On voir à la lettre G , un Peigne extrêmement mince done les raiures légéres font tranfverfales , il eft brun par deflus & gris par deflous, ce qui le fait nommer la fole, d’autres la- pellent l'éventail à caufe de fa forme. Deux petites oreilles fort égales, brunes par deflus & blanches en deflous , accom- pagnent fon fommet. Le Peigne qui eft à la lettre H, eft de l’efpece de ceux que l'on nomme femi-auritus n’aiant qu'une oreille bien formée, & Planch.2 VA 7 | | | | | | | | | | | | (l mul EU 20 (411740) depens de L 1° le Marques 1) hotel Capruti Ltée (22770 0 gardes Fr IICOISES : La La CoNcayLrioLoGtE, II PART:E. 343 un petit commencement de l’autre, fa couleur d’un beau rou- ge régne fur des ftries legéres chargées de petits piquans blancs qui le rendent très remarquable. Le dernier Peigne marqué I, eft le beau manteau ducal dont les couleurs rouges bariolées de blanc & de jaune, ne peuvent aflez s’admirer ; il eft également beau deflous comme deflus ; le travail grené de fes ftries , les bords orangers de fes oreil- les & fes contours chantournés , le font très rechercher des curieux. Le manche de Couteau marqué K, eft de couleur de rofe & vient d'Orient , fon épaifleur & fa rareté le diftinguent af fez des autres. Celui à la lettre L, vient de nos côtes ; la moitié de fa ro- be eft violette & l’autre bariolée de brun, fa figure eft un peu courbée & creufce en forme de goutiére , ou d’un fabre Hon- grois. « Les deux Manches de Couteau M M, font de la petite efpé- ce apellée femelle. X xi} 544 LA ConNcHyLioLoctE, IE PARTIE. RÉRÉRRRRRRRRRR TT D TT NT TS ETES FFT FIST SITIITENTTTTTTITTTT ST CLASSISATERTIA: TROISIEME CLASSE. coNcux zx |DES COQUIELES: DE PLCSIEURS PIECES MULTIVALVES] ApELL£ES MULTIVALVES SEU POLYVAEVES: OU: POLY MAMIE: Familia 12, Conchæ di@æ Echini - - Famille 1° Coquilles dites Ourfins ou Doitonss —— 2———— Vermiculi- [—— 2 —— — — Vermifleaux de mer. —— 7 ————— —— Balant - - ——— 3 —— — — Glands de mer. | —— 4 = me me Pollicipedes [= 4 = — — — Pouffe-pieds. ——— ÿ —————— Anatiferz - | $ ———— — Conques anatiferes, ms 6 on mn num mme Pholades - [mm 6 mms me men ms Pholades. LA CONCHXLIOLOGIE, II. PARTIE 345 FAMILIA PRIMA. Echini. Echinus marins eff Concha Multivalvis | orbicularis, ovalis , angalofa , irregula-| ris , plana , aculeis , tuber- culis infignita , aliquando fpinis denndata. Echinus orbicularis. == = digitatus aculeis minimis 7 & rotundis ,ex mare Me- diterraneo. — — — — ex Oceano. Echinometra magnisacu- —— leis ferè quadratis, Ame- | ricanum. CEA $ Echinophora ex mare| rubro , Carduus diétum. œ— =—— OVArIUS, = = = — — ruber, — — — — — VINIdIS, = = =— — VIOlACEUS, = — — — — dentatus. = = — OAI — HT albidus, major. — — — — —— MINOr, = — — — angulofus, —= — — decangulus , fafciatus, an 0 { fubruber, — = — — — viridis, — — — — — Cinel'eus, — — irregularis, — — — — #7 { fpatagus magnus, pun-| Ctuatus, — = — — Jeyis & tenuis.— un = Driffus, = — — — — — compreflus. Stellatus, — — — clunicularis, — — — pas Equinus major, — — = men = + MINIMUS, — PREMIERE FAMILLE. Des Ourfins ou Boutons de mer. L'Ourfin de mer eff une Coquille Multi valve de forme ronde, ovale ,à pans , irrégulière , quelquefois plate | armée de pointes , de bontons , quelquefois tonte unie. Ourfin de forme rondez. 7 garni de petites pointes rondes, ve- ET nant de la mer Mediterranée, — — — — — — de l'Ocean, grand Ourfin ,à grandes pointes, ve- » ge nant de l'Amérique. pareil grand Hériflon , venane de la > pe { mer rouge, dit le chardon: —— dont les œufs font bons à manger. — — rougeûtre — — de couleur verte, — — de couleur violette. — — qui a des dents, — — de forme ovale. —.#T blanc, de la grande efpéce, — — — — de la petite efpéce, .— — de figure à pans. rougeâtre , qui a dix angles & qui eft — IT LR ‘ — = — — yerd, .— — de forme irréguliére, en forme de tonneau, grand, donc g, ae du dos eft en cœur, ne nl = = petit & tres leger. CRUE $ de figure longue , avec des fillons- crenelés, — — aplati, formant une Etoile: — — fait comme:des feffes. — — le grand pas de Poulain, = mm |€ petit pas de Poulainz X x ii} 346 LA CoNcuyrioLoctez, II. PARTELE. : cordatus quaternis ra- imitant le cœur à quatre raions à Echinus diis, è api ferie. Osrlin doubles raies, quinis _ | ____ $ imitant le cœur à fix raions à doubles è duplici ferie. $ raies. ÿ.—— planus, Stellatus. — —|$.— — plat & étoilé. fupinà parte quinque fo-|" $ qui a cinq trous fur le deflus, & fept ir ; raminibus,prona feptem. au-deffous. ————{ E forami- LE fs $ qui a fix trous fur le deflus , & huit nibus , pro- au-deflous, na octo. REMARQUES Sur La première famille des Ourfins. CHINUS marinus, fic ditlus , eo quod vas quoddam ad bauriendam aquam adhibitum exprimat ; echinophora fic di. (a) Aide Elus à tuberculis quibus [pire frequenter gibbulo[e tumefcant (a) AE Pè8- echinometra ratione magnitudinis duntaxat ab echinis differunt. : On lapelle en François, l'Ourfin , le Bouton ou l’'Hériflon de mer, quelquefois Chataigne de mer, à caufe de fa figure hériflée. (b) Pline. Plufieurs (4) Auteurs ont mis les Ourfins parmi les Poiflons cruftacés , tels que font les Etoiles de mer & les Crables.(c) (c) Ariffote D'autres les ont placés dans les Coquillages durs ; les Ourfins pe de la mer rouge & ceux de l'Amérique font d’une confiftence aflez forte , pour y tenir leur rang ; il y en a qui penfent que les Ourfins tiennent le milieu entre les Cruftacés & les Tef- tacés. (4) Bonamw, (d) Un Auteur, malgré la quantité de pointes qu’on remar- que à POurfin , le place dans les Coquillages univalves, c’eft WAckii 2Paremment, parce que ces pointes ne fe voient d'ordinaire vopife&in- que lorfque le Poiflon (e) eft vivant , & qu’elles tombent firôt tra aquam qu'il eft mort, ou qu'on le tire de l’eau. &isarmorn On compte plus de douze cens Cornes dont fe fert l'Ourfin tuo aut extra pour tâter le terrain, pour fe fixer contre quelque corps & pour ses eo fe tenir en repos; fes Cornes plus longues que fes pointes ne dut Lfer, fe voient que dans l’eau , elles s’affaiflent & fe cachent entre les P. 169, bafes ou mammelons de fes pointes , qui {e trouvent au nom- La ConNcnyLioLoGtE, IT PARTIE. 347 bre de plus de deux mille & qui lui fervent à marcher, tou- jours la bouche contre terre pour prendre fa NS. Cette bouche ronde & large , opofée au trou par où fortent fes excrémens , eft garnie de cinq dents on bout ie cinq offelets , au centre defquels et une petite langue Lu ; efpéce de caruncule où eft la bouche, qui finit en inteflin , tournant autour de la Coquille, fufpenduë par des fibres délica- tes. Ces petits oflelets liés par une petite ÉD sen la figure d’une lanterne; j'ai remarqué, en difléquant le Poiflon, la dureté de ces offelets creux en dedans, pour laifler pañler un filament qui fait agir les dents : en dehors ils font entourés de membranes de tous côtés , ce qui les lie enfemble ; chaque pointe de l’Ourfin a fa membrane, fa charniére, & des dents extrêmement pointuës; il y a lieu de croire que ces grandes pointes lui fervent à fe défendre contre les pêcheurs, Pline dit : Aculeorum proccritate pra/lant , elles lui fervent encore de pieds pour marcher, pour fe retourner, & rentrer dans fa boule. fe à J'ai compte fur la fuperficie d’un Ourfin de la mer rouge, cinq divifions à deux rangs de mammelons, & de grandes pointes au nombre de 70, fans compter cinq autres rangs de petites , & toutes les bandes qui féparent les rangs des mam- melons, lefquelles font percées d'une infinité de petits A ; par où fortent fes cornes : le grand nombre de pointes que plu- fieurs Ourfins confervent toujours & qui font partie de leurs Coquilles, na pu les faire mieux placer que parmi les multi- valves 4 (4) Charleton & (4) Aldrovandus les ne e pendant parmi les turbinées, parce qu’ils n’ont point de volu- tes ou de pyramides. Û Rondelet en admer cinq efpéces ; la planche fuivante en montre huir des plus belles & des plus rares. (c) M. Breynius en raporte fept efpéces, &(4d) M. Kleinius LVIII efpéces com- prifes fous huit genres. NAN he je Un (e) voyageur dit en avoir pêché de couleur rouge mêlée de bleu & de verd proche les villes de Cumes & de Baye aux eûe virons de Naples; quand le Poiflon eft mort, toutes ces belles couleurs difparoïflent. DRE L'Ourfin à intérieurement un inteftin qui s'attache en tour- nant aux cinq anneaux, que l'on remarque dans fa croûte près fa bafe, & cet inteftin va fe terminer à la bouche, tout fon Eure rieur eft partagé en cinq loges & rempli d’une efpéce de chair (a) Exercita- tiones, Pb: 62. (b) De Te. flaceis, pag. 256, (c) Differta- tio Phyfica de Polytha- lamiis nova Teftaceorum clafle, (d) Natura lis difpofitio Echinoder. matum, 4°, Gedani cum tab, æneis, (e) Fuxta Baias purpu- reo colore cœruleo ac viridi mixto : fed mortuo pifce, colores tabefcunt.Pe- trus Gillyus apud Gefre- run de Aquat, Pag. 410. Dentibus Echini,algas, faxa & Con- chyliorum teftas arrode- re, inteftinis auteém mate- riam uligino- fam commix. tam arenulis continere di- cuntur, Bel lonius, 348 LA Concayiiozoete, II. PARTIE | {a) Echinus & d’une multitude (4) d'œufs rouges qui étant cuits ont le goût ae des Ecrevifles. eaufe de fes Le Spatagus (b) ou Spatangus , efpéce du genre des Ourfins, œufs. reflemble à un petit tonneau garni d’efpaitules; l’ouverture de (box lapelle fon dos à la figure d’un cœur , au lieu que le Briffus qui n’a caro point cette ouverture, eft toujours de figure ovale, avec des à-dire le Pas fillons crenelés & ponétués au fommet. On prétend qu’ils n’ont #6 Poulait. boint de dents, ni l'un ni l'autre, ils ont une machoire pour prendre l’eau & le fable, & en dedans un feul inteftin rempli d’eau qui leur tient lieu de chair & d'œufs. L’efpece qui eft plate , en forme d'étoiles percées en quel- ques endroits, eft le corps même du Poiflon , revêtu d’une croûte. La figure & les pointes de l’Ourfin, dénotent affez fon ca- ractére générique, & rien ne fe diftingue mieux que l’efpéce de l'Amérique, celle de la mer rouge, & celle de nos cotes. EX PL I CAT SETOMN DE LA VINGT-HUITIEME PLANCHE. : ’Ourfin marqué A , eft des plus rares , on l’apelle Echinus digitatus , quand il conferve tous fes piquans , qui ne font pas pointus comme les autres , mais de forme quarrée. Sa cou- leur générale eft toute brune, & il vient de l'Amérique. On à mis féparément un de fes piquans marqué B, pour en faire mieux connoître la forme & le bout qui entre dans les mammelons qui couvrent l’Ourfin. Le piquant C, eft d’une forme renflée dans le milieu & vient d’un autre Ourfin La figure marquée D , eft le noiau que l'on trouve au mi- lieu de linteftin ; ce font cinq offelets terminés par cinq dents réunies en pointes, ainfi qu'il eft expliqué dans les remar- ques. On voit à la lettre E ,un Ourfin de la mer Rouge, dont le compartiment à grands & petits mammelons eft fingulier. Sa confiftence eft plus mince que celle des autres ; il tire un peu fur la couleur noire & fes doigts font tombés. L'Ourfin marqué F , eft le plus beau de la mer rouge, de couleur de brun clair ; le compartiment de fa robe eft ae plus 12, Oursins ou Boutons deMer. Plan 28 ne : S ROPERP se RRRTSS CA CALE l'Ordre deS Michel (247% à d ? pers de M! de : Tulienne LA CoNcHYLiOLOGtE, II. PARTIE. 349 plus parfait que celui du précédent. Cinq rangs de gros mam- melons , dont il y en a douze à chacun , font féparés par des bandes en zic-zag , d’un joli travail. Comme le Poiflon eft de- dans fa Coquille , on voit pafler cinq dents ou pointes à fon fommet , par où il vuide fes excrémens , fa tête eft def. fous directement , il eft ainfi que le precedent dégarni de fes pointes. Le bouton G , eft plus fimple & il a de plus petits mam- melons ; il vient de nos mers. Sa couleur tire tantôt fur le brun fale , tantôt fur le verditre. Celui H, eft entoure de tous fes piquans dont le nombre eft infini, ce qui le fait paroître comme un vrai Hériflon , de couleur noire & violette. On voir à la lettre I, un autre Bouton fafcié , avec de pe- cites tubercules & des points entre chaque bande, ce qui forme un joli travail , on y remarque deux couleurs différentes, la dominante eft verditre, fur un fond d’un blanc fale. Dix ban- des coupent fon compartiment en dix efpaces inégaux , & fon contour au lieu d’être rond comme celui des autres, préfente divers pans. Le fuivant marqué K , eft cour blanc , & n’a de fingulier que fa forme ovale. On apelle Briffus lOurfin de la lettre L , fon compartiment en étoile percée à jour & tous fes points faillans font agréa- bles à la vüë , fa couleur eft grife ou blanche , avec une ou- verture dans le haut , & une autre vers le milieu dans la partie de deffous, c’eft par ces trous que le Poiflon refpire & vuide fes excrémens. Cette partie de deflous, qui eft le ven- tre , eft toute chagrinée. Les autres Ourfins font ouverts dans le milieu. L'Ourfin de la lettre M, pour la couleur & les ouvertures, reff:mble au dernier , mais fon compartiment eft différent ; il eft garni d’efpatules, & l'ouverture de fon dos préfente la figure d'un cœur. On l’apelle Spatagus où Spatangus , & en françois ces deux derniers Ourfins font nommés Pas de Poulain, Fe Seconde Partie. VYy 359 La CoNcHyLioLocte, IL PARTIE. mme FAMILIA SECUNDA. Vermiculi marini. V'ermiculi marini funt Conche Multivalves, canaliformes, febrotunde ; rugofæ , incur- vate , retlæ, intortæ. Vermiculi direétè difpofiti. == — — — &T tubularia purpurea, — —— — rufefcentes leviter, calamos organorum TRE j conftituentes, —— — Jxves & ftriati. — — —— — friati & canaliculati, — ——— incUrvati, — — — $ maffam vifcerum con- NE flituentes. — — — diverfi-modè crifpati. ( in elegantem clavicu- — 1 lam tortilem definen- tes. ——— rugofi & fufci, = —— — circulariter difpofiti. Vermium in modum ——{ÿ formati. _$tubuli concamerati, Dr : cum fiphonculo, —$ fub luto Scopulis ad- Fe hærentes. — —— — — Oftreis. — — = = — Mufculis, — = _— _— — Buccnis. — — — fufefcentes , cancellati, —— — fulvi, & figura tortili. — — fubrofacei & albidi, = SECONDE FAMILLE. Des Vermifleaux de mer. Les Vermiffeaux de mer font des Coquit., les Multivalves , faites comme des tuyaux , de forme ronde , ridés , cour- bés , droits € tortilles de plufieurs ma- niéres. Vermifleaux , difpofés en ligne droite. — — ËF l'Orgue, couleur de pourpre. — — — d'une couleur tirant fur le roux, — —— imitant les tuyaux d'Orgue,. ——— unis & pleins de ftries. — — — à flries & à canelures. .—— — difpofés en plufieurs arcs, — — ÊT imitant l’affemblage des boïaux, ——— — ondés de diflérentes maniéres. —— — finiflant par une belle vis tortillée, — — — ridés, & de couleur brune. .— — — difpofés en plufieurs ronds. — — ET formés, comme des Vers, ——— tuyaux à cloifons, avec un Siphon, adhérens aux Rochers , qui font dans le limon. — — — — aux Huitres, — — — — aux Moules, — — — — aux Bucacins. — — — faits en réfeau, & tirans fur le roux. — — — fauves & tortillés. — —. blancs & couleur de rofe, ———| RARE: LED) LA ConNcHyLioLoG1iE, Il. PARTIE. 35; RÉEMPATROO Ù E.S Sur la fèconde famille des Vermiffeaux de mer. \ T ERMICUZLI fic diéti à vermibus quos continents mal[z guedam formata ab aliis, qui nunquam à ceteris feparati nafcuntur ; maflam vifcerum conffituunt alii. Un (a) Naturalifte compare les Vermifleaux à des Serpens de mer, lefquels font entrelafles confufément, ils s’attachent aux Rochers & à la Carène des Vaifleaux. En effet ils font fi intimement joints enfemble, qu'ils ne pa- roiflent qu'une mafle confufe ; leur vraie place eft parmi les Multivalves , quoiqu'on convienne que chaque Poiflon a fon tuyau & fon trou, indépendemment de fon voifin. Ferrante Imperato , (b) décrit ainfi les Vermifleaux , qui compofent la mafñle que l’on apelle l'orgue couleur de Pourpre. T'ubulara purpurea è confiffenxa marina compofa di piccioli tu- buli ordinatamente accoftati infieme , di color vivo puniceo , con- cavi , © liff didentro , à fuori uniti dà alcune traverfe crufte, difpofe con eguale intervallo ; ff flima madre, ove ff concreino ani- mali marini, nel modo che le api , nelle favi ; da alcuni è numerata trà qlAlcyonii. Il ne faut pas confondre les Vermifleaux ou petits Vers de mer , avec les Tuyaux de mer apellés Dentales & Antales, dont on a parlé dans la premiere claflé des Univalves ; ces derniers font toujours feuls, & rarement on voit les premiers en petit nombre. On compte de deux fortes de Vermifleaux ; ceux qui reftent dans le fable fans Coquilles ni Tuyaux , tels que font ceux qui habitent les bancs de fable , & dont le travail eft fi fingulier; ils ne font qu'à une ligne plus élevée, que la vafe ; chaque ver a fon trou, qui eft une efpéce de Tuvau, fait de grains de menu \fable , ou de fragmens de Coquillages liés avec leur glu; leur nombre eft prodigieux & caufe une furprife agréable aux yeux. Les feconds font ceux qui s'attachent enfemble à tous les corps, & qui ne cherchent qu'un point d’apui. Le même fuc gluant qui forme leurs Coquilles, fert à leur adhefon:il{e forme Yyi (a) Videntur ferpentes te- ftacei qui ta- men fine ulla regula cir- cumflettun- tur, fcopulis & navium Cari- nis adhærent. Eonanni. re- creat. mentis € oculi.p. 1. (b) Lib. 27. pag. 62$e 352 LA ConvCHyLio1octE,Il. PARTIE. de leurs différens replis, des figures & des monceaux , cels qu’en feroient plufeurs Vers de terre entrelaffés. Ces Vermifleaux fortent de leurs Tuyaux pour prendre de l’eau, ils font très menus & de la longueur du doigt, leur figure reflemble à la Scolopendre, & leur partie pofterieure va en di- minuant comme une feuille de Myrte ; ils ont des pieds des deux côtés de leur partie antérieure, avec un trou placé à leur extrémité , par lequel ils puifent de l’eau. EXPLICATION DE LA VINGT-NEUVIEME PLANCHE. N voit à la lettre À, un gros monceau de Vermifleaux rouges , apellé Txbuluria Purpurea , & en François les Tuyaux d'Orgue. L’arrangement de ces petits Vers eft admira- ble ; les Ruches & l'ouvrage des Mouches de lIfle de Caïenne ne font pas au-deflus de ce travail. Chaque Ver a fon tuyau, & il eft adherent à celui de fon voifin, par le moïen d’une gluë qui leur eft commune, & qui fert à joindre tousleurs différens étages. La figure B, eft un autre monceau gris-blanc, que d’autres Vermifleaux ont formés, ils font tortillés & enlaflés de diffé- rentes maniéres. : Ceux de la figure C, font un peu plus gros, ainfi que ceux qui font marqués D & E. En voici un à la lettre F, qui eft folitaire & très recomman- dable par fa longwæur & fes replis, on le prendroït pour un vrai ferpent, il = oriental. La figure G, eft un gâteau des plus petits Vermiffeaux , dont le travail eft furprenant. Le Vermifleau marqué H, eft de couleur de chair en quel- ques endroits, & blanc dans le refte, il eft des mieux contour- nés;on ne peut , quoi qu'il foit feul, lui refufer ici une place, parce qu'ordinairement ces fortes de Vermifleaux font en com- pagnie. La lettre I, offre de même un folitaire de couleur. fauve ; dont les replis finguliers vont fe terminer à une pointe blanche fort aiguë, Vermisseaux de Mer NE : | NT —— Le Due ; D ; ! > aux depens de M. Raudot Mestre de Cam , 4 devant P®Hajor des Carabvues. LA ConcayÿrioLocir, Il PanTre. 353 On voit aux figures KK, deux petits Vermifleaux, contour- nés en forme de crofle , ou fi lon veut deux cornes d Ammon de mer , venant de lIfle d’Amboine ou des Ifles Moluques fui- vant Rumphius , Woodvard, & quelqu autres Auteurs; leur figure eft compofée de trois Tours , vides par tout ,& leur corps eft coupé de plufieurs cloifons qui fe communiquent par un pe- tit canal. On prétend que ce Coquillage eft adherent aux Ro- chers,&comme il eft extrêmement fragile, les vents le détachent facilement , alors il laifle fa bafe attachée aux rochers, & le flot en amene quantité fur le rivage. L'incerticude du nom de ce Coquillage, fa figure évidée, unie & fi peu conforme aux différentes ne a de la corne d’Ammon, l'ont fait cer dans cette famille. a pourroit être encore le bout d’un Foffile apellé (4) Zi suites , qu'on placera ici fous le nom d'un tuyau chambré , par- tie droit & partie courbé, ainfi que (4) l'orthoceratites, autre tuyau chambre, dont la figure eft toute droite sM°.J.T. (c) Kleinius eft de ce fentiment, il apelle ces Vermifleaux , ainfi que les Belemnites de Prufle, Tubuli concamerati. Yyii (a) dr (b) ces deux Fofiiles très rares fe. trouvent en Prufle ,en Sue- de,&en In- gria,le dernier orthoceratites s'apelle faits ta à fimiliru= dine fagittæ. (c) Natura- lis difpofitio Echinoder- matum.aceflie Lucubratiun- cula de acu- leis Echino- um marino- rum cum fpi- cilegio de Be- lemnitis. p. 7: 334 FAMILIA TERTIA. Balani. Balanus ef Concha Multival- vis , Glandi formis , duode- cim laminas continens , ore ampliore , angufiiore. x. Balanus ore ampliore, major latus. — #7 diadema Turcorum. — — Calici formis. — = — — — Tulipæ formis, ftriatus. — — — J'intinnabuli formis. — — Purpurafcens. — — — — cinereus. ore anguftiore , ftriatus parvus, feu minor, anguftiore apertura in- ns ftar incifionum peponum, 2.— —$ colore rubro infignitus. — — anguftus & purpurafcens. è fenis laminis compoli- tus , ipfo vertice ftriatis, altera tefta bifida, rhom- boide occulto, five figu- ra quadrata. _— — anguftus & fulvus. FAMILIA QUARTA. Pollicipedes. Pollicipedes funt Conche Mul- tivalves plane, triançula- res , multis laminis in acu- men definentibus conffantes , pediculo inhærentes , multis cirris infignite. x. La CoNcHyriozociE,ll. PARTIE: bo——_— | TROISIEME FAMILLE. Des Glands de mer. Ze Gland de mer eff une Coquille Mal- tivalve de la forme d'un Gland , aiant douxe lames ; la bouche évafee , quel- quefois retrecie. Gland' de mer $ Ê ns efpéce, à grande &T apellé le Turban. — fait en Calice, — — à flries , en forme de Tulipe, — — en forme de Clochette, — — tirant fur le Pourpre. — de couleur gris de cendre, _$ de la petite elpéce , raié, dont j la bouche ef petite. = mr $ — — — étroit & tirant fur le Pourpre. nt pomme — [OS Re à petite bouche, à côtes de Me- lon, & de couleur rougeitre, compofe de fix piéces, raiées au fommet, le refte fendu en deux, & la rondeur fi peu marquée, qu'il paroït quarré, = —— —— étroit & roux. QUATRIEME FAMILLE. Des Pouffepieds. Zes Pouffepieds [ont des Coquilles Mul- tivalves , plates, triangulaires, aiant plufieurs pièces terminées en pointes , attachées à un pedicule, & remarqua- bles par plufieurs filamens. x, Pollicipedum congeries, =: | 1. Groupe de Pouflepieds. La CONCHYLIOLOGIE, IT. PARTIE. 335$ ee —……—thtfié (à FAMILIA QUINTA. CINQUIEME FAMILLE. Conchx Anatiferæ. Des Conques Anatiferes. Concha Anatifera «ff Multi-| La Conque Anatifere À Mulrivalve e valvis ,plana, triangularis, plate ; triangulaire 5 Compolée de Cinq è quinque teflis compoita pièces attachées à un long pedicule j. longo pediculo ligatis , qua-\ avec quatorze filamens. éuordecim cirris con[picta. adhærens pe. #. Concha Anatifera, rofum, — = Ore à dextrà finiftrorfum, Globofa cinerea. me mm — vs fu]Va, — = nn — = CUM aCUmMINe retULo, — mms mm [ACtCA, vom me mu me Cornu Ammonis fufcum. == = — — — — metallicum. — = —— —— ——— CiNETEUM, —— = nu x us Cf] ZiC-Zap, ———— — — — derouge, —— 4 Petit Sabot. —— 5 Vis à fimple liftel, — — à relief, some = — fimple. —— 6 Buccin verd à quatre tours, —— ——rougeûtre, —— —— canelé legérement, —— —— blanc à cinq fpirales, —— ——rouge-brun à opercule, —— à étage & à tubercules, \ , \ à bouche tournée à gau RC CORRE ane che. —— 7 Conque fpherique ou Tonne grife, GR An SEE ES ES sex fauve. f° pointe émouf- CS one nt us ms v fée. $ d'un blanc de EE rem en . lait. = G Corne d'Ammon brune, en os ——… me ——— de métal, —— —_— — — grife. — = —— çolore Achatæ, | mem me — — —— couleur d'Agathe, Aaaï 468 La ConcHyrioLzoc1iE, Il. PARTIE: ÉTÉ CLASSISASIECUND'A; SECONDE CLASSE, BIV ALVI A. B:1 V A:L.V ES Familia 12, Chama albida, = = = | Famille 1'° Came toute blanche. ‘ — — cum maculis rubris. ==|— — = à taches rouges, — — à fulvo nigrefcens, —|—— —— minime, — — cinerea, = = nf — —— gril, — — admodum exigua, | — = très petite. = ms > Mufculus, cum maculis fufcis, [= 2 Moule à taches brunes, — — à fulvo nigrefcens, —|—— — — minime. — — multum elongatus, —|— — — — plus alongée, — — magnus & fubtilis, = [—— —.- grande & legére, — — longus & aculeatus. =[—— — — longue & pointué, — —— EX toto albidus, == = = toute blanche. æe —— 3 Pecten albidus, == = —|—— 3 Peigne tout blanc, Defunt multivalvia, = om {mm [| n’y a point de Multivalves.. La CoNcHYLiOLoGiE, IL PARTIE 369 RE MARQUES Sur les Coquillages d'Eau-douce on Fluviatiles. (: Article qui traite de la diftribution des Coquillages d’eau-douce, eft une fuite de la méthode qui vient d’être établie pour ceux de mer. On à joint dans la même table, tous les Coquillages Fluviatiles : ils ne font point en aflez grand nombre pour faire des Articles féparés ; un feul Article de remarques , & une feule Planche les contiendra tous. L'on vient de voir que les Fluviatiles fuivant la nouvelle méthode fe divifoient feulement en deux 'claffes ; la premiére eft la clafle des Univalves, la feconde celle des Bivalves. Nous n'avons parmi les Univalves , que fept genres ou fa- milles connuës & relatives aux Coquillages marins des mêmes pu ;les Lepas, les Limaçons, les Nerites, les Sabots, les Vis, es Buccins & les Conques Lie ou Tonnes. Les Cornes d'Ammon font la huitiéme famille. Ne conviendroit-il pas mieux de pafler tout d’un coup à leurs defcriptions, que de ré- péter ici le caractere générique des fept premiéres familles des Fluviatiles qui fe raportenten tout , aux mèêmesfamilles des Co- quillages de mer ; l'avantage qu'aura le Lecteur de les trouver- ici tout de fuite, l'emporte fur la réflexion. La premiére famille des Univalves (qui eft le Lepas ) à pour caractére générique d’être un peu plate, quoiqu’élevée en cône dans fon milieu. Le Limacon de la feconde famille à trois ca. ratéres génériques, qui confifkent dans fa bouche; quand elle eft ronde, c’eft le vrai Limaçon, quand elle eft faite en demi cercle, c’eft la Nérire, & lorfque cette bouche eft très aplarie., & que la chvicule du Limaçon eft un peu élevée en pointe. c’eft le Sabot; ce qui compofe dans la table, la feconde, la troi- ficme & la quatrième famille. Les.Vis dans la cinquiéme famille, ont pour caractére, leur figure mème , qui eft faire en aleine. Les Buccins ont ordinairement une queuë ; leur figure alon-- gée, ain{i que leur bouche ferrée, refflemble à celle de la Trom- perte. Les Conques fphériques:, où Tonnes fonc d’une forme Aaaiil, (a) Præci- puis hujus -temporis Phi- lofophis arri- -det ( ob eun- dem circum- -volutionis -modum for- tè) Cornua Ammonis ad Nautilos re- -ferre, qui au- tem ftruétura ab iis ia dif- férunt , ut de -verirate hujus opinionis meriro dubi- tandum fit. Lang. p. 86. (a) Hic enim “apis, fi probè -examinetur , fuam Con- chylio hujus generis debet originem. fr. Eren, p.21. (a) Ita ani- malia ipla t=- ftis illis con- .æenta loco fuo dimovent ut fuffocentur , moriantur at- que indè fe- cundis fluéi- bus ad littus ipfum afpor- tentur & fedi- mentum hoc noîftrum omponant, Janus Plan- CUS. p.7- {) Nautili quædam fpe- cies ab auéto- +ibus fab titu- lo ‘Cornuum jufqu'à l'œil de fa Volute, aplatie prefque également dans fes “Ammonisre- senfentur , 3340 La ConcuyrioLzocixE,Il. PARTIE. route ronde avec une bouche alongee & très évafée; ces deux caractéres génériques, fi différens l’un de l’autre, indiquent la fixiéme famille des Buccins , & défignent les Conques fphéri- ques. Les Cornes d’Ammon , qui forment la feptiéeme & derniére famille des Univalves, ne fe peuvent raporter qu'à quelque genre de Coquillages de mer , on penfoit autrefois que c’étoit des Serpens pétrifiés ; plufieurs (z) Auteurs les comparent aux Nautilles & les confondent fouvent en prenant les uns pour les autres ; il eft vrai qu'ils font partagés tous deux en DE par diverfes cloifons, mais ces cloifons 1°. ont plus de finuofité dans les Nautilles que dans les Cornes d’Ammon ; 2°. elles n’ont point de petit tuyau qui les traverfe pour leur donner de la communication l’une à l’autre, comme on le remarque dans l'intérieur des Nautilles ; ces variétés, je l'avouë, font intérieu- res & nee découvrent point à la vuë ; trouvons quelque diffé- rence plus aparente, par exemple dans leur couverture. Le Nautille foit qu'il foituni , foit qu'il ait des ftries fur fa fuperficie renfermant tous fes contours en dedans, n’en a qu’un (4) ex- térieur & fort large qui fe termine à fon œil. La Corne d’Am- mon, au contraire, a plufieurs contours extérieurs fouvent chargés de tubercules & prefque toujours de ftries, c’eft le vrai caractére pour diftinguer nr ne ces deux Coquillages. Aiant fair pêcher des Cornes d'Ammon dans la Marne, & dans la rivière des Gobelins, j'y ai trouvé un Poiflon vivant que j'ai fait fortir avec de l’eau chaude; ce Poiflon n’a nul raport avec la figure du Nautille hors de fa Coquille ; ne fe pourroit- il pas faire que les Cornes d'Ammon fofliles auroïent eu leur Poiflon d’un autre genre que celui des Nautilles ou qu’elles compofaflent un genre de Nautilles qui nous eft inconnu ou {oient peut-être des Polypes. On confond encore la Corne (c) d’Ammon avec le Lima- çon d’eau-douce qui a la forme plate, voici leur différence. Les Cornes d'Ammon font coupées extérieurement de plu- fieurs contours & partagées en dedans par diverfes cloifons ; leur figure eft également relevée, & arondie dans fes contours, /quas ego utique ab iis fepatandas & Nautilorum generi inferendas cenfeo , cüm unicus faltem gyrus Yapoyie - deux. Hookius pla - fieurs. 394 LA Concurtriotocie, IL PARTIE. fons du dedans avec un petit tuyau qui pañle de l’une 3 l'autre; il y en a un fort beau, & qui eft prefque converti en Agathe, dans le cabinet d'Hiftoire Naturelle qu'on voit au Jardin du Roi pour les plantes médecinales. FOSSES CRAN CES: La x 6° figure offre des Foffiles d’une autre clafle, ce font les Bivalves ; la premiére Huïitre qui eft apellée Ofracites , eft pref- que métallifée. Son deflus s’éleve & prend fa place exactement fur la feconde partie, bien plus évafée, & d’une figure très bizarre, La feconde Huitre eft jaunâtre & longuette, avec un bec aflez faillant, fes deux Ecailles, quoique bien marquées, font pétrifiées lune dans l'autre, & ne fe levent point. La moîitié d’une Came toute blanche fe préfente au chiffre 17, elle eft remarquable par une rangée de petites dents haut & bas. On fa fouillée proche Rennes. La feconde Came eft couverte de ftries tranfverfales, elle eft entière & route fermée; on les apelle Chamites. Le chiffre 18 , renferme troïs Moules & Tellines qui n’ont rien de fingulier que leurs différentes figures. Les Naturaliftes les apellert Muftulites,T'ellinites, Mytilites & Myites. On voit à l'Article 19, des Peignes de diverfes efpéces. Le premier eft à Oreilles , & il fe trouve logé fur un autre Peigne très mutilé; il na confervé que la partie de deflus. Le fecond Peigne a fes deux parties joïntesenfemble; fes ftries redoublées & de relief fe diftinguent aifément, ils portent le nom de Deitinites. La premiére figure de l'Article 20 ,eft la moitie d’une Ar- che de Noé qui, quoique petire, offre des ftries très nettes, elle vient de Pontlevoie ; la feconde figure du même chiffre eft un Cœur de Bœuf très entier qui fe nomme Bzcardites. La figure 21, fait voir un Solen ou Mañche de Couteau, qu'on ne raporte ici que fur l’autorité de Lifter, qui l’apelle Solenites à rupibus juxta Philo agri Eboracenfis. Une faut pas con- fondre ce Solen, avec celui que l’on apelle Solen Arenarius , qui fe trouve dans les terres du Duché d'York en Angleterre. HOSSILES .MUETIVAMNERS Voïci encore une nouvelle claffe de Foffiles, qui eft celle des LA ConNcHyrioLoëre, Il PARTIE. 395$ Multivalves. On ne peur leur refufer ce nom , quoique les diffé- rentes piéces dont ils font compofés , foïent jointes énfemble comme celles des Bivalves , ou foient détruites en partie, telles que les pointes des Ourfins ; il fuffit qu’elles aient exifté dans leur origine , & qu’on trouve de ces pointes Fofliles , felon (4) un Auteur qui en raporte deux figures. Le premier Ourfin du nombre 22, eft très bien confervé, rien w'eft plus rare que d’en trouver de la grandeur mar- quée fur la planche. Le fecond plus petit, eft adhérent à une efpéce de Limaçon ou de Nérite; il eft plus blanc que l’autre & un peu-creux , au lieu que le premier eft plein & très pefanc. Le troifiéme Ourfin contenu dans le même nombre 22, s’apelle Pas de Poulain, & en Latin Echines Spatagas , il eft extrêmement pefant. On les comprend tous fous le nom d’£- chinites. Les Vermifleaux du chiffre 23, {e nomment 7 ermiculite,. leur couleur, dans de certains endroits, tire fur le rouge , on en voit crois ou quatre entortillés de différentes maniéres , & attachés fur une pierre blanche. Le dernier Foflile marqué 24, eft le plus rare de tous, il repréfente un Gland de mer, adhérent à une pierre formée de croûtes & de différens morceaux, il a été trouvé dans le Ter- ritoire de Nuremberg, felon Baïerus qui le raporte dans fon (4) livre. On peut l’apeller Balanite. Fin de la [econde CT derniere Partie. (a) Zurdiusi Ichnogra- phia.p. sr. 10f2 ee 3 1060.: On a vu flufieurs de ces porntes pétrifiées au- tour des deux Ouifins de Le figure 4. plan-- che trorfiéme © Langius er raporte fix exemples. pag, 127. Hiit, lap. Hely, (b] Orito- Srap. Norica, Pag. 72, plis che 6, On a cru faire plaifir au Public de lui donner a Table fuivante, compofée de près de deux mille mots difhciles , tant Latins que dérivés du Grec, qui manquent la plüpart dans les Dictionnaires , & qui fe rencontrent fréquemment dans les Ouvrages des Naturaliftes : ce fecours en facilitera la lecture aux perfonnes qui veulent s'inftruire de ces matiéres. On doit tenir quelque compte à l’Auteur de ce travail, ui lui a couté plufieurs années de lecture. Comine cette Table eft générale , on a été obligé de répéter quelques mots Latins , qu'on à déja trouvés dans l'explication placée entre les deux parties de ces Duvrage. TABLE 26 LE ELENCHUS ALPHABETIQUE | ALPHABETICUS Des mots difficiles , tant|7’erborum abfirufiorum , Latins que dérivés du Grec , dont fe font fervis la plüpart des Naturali- ftes , & dont la plus gran- de partie ne fe trouve point dans les Diction- maires. ANSE C Leur traduction Françoile dans le fens propre à l'Hiftoire Naturelle des Minéraux, des Végétaux & des Animaux. Seconde Partie. cam Latinorum, quam à Græco idiomate defum- ptorum , quæ [æpiüs in auéloribus occurrunt,quæ- que in Lexicographis de- fiderantur. C U M Eorum Gallic4 verfione aptä ad Hifloriam Naturalem Minera- lium , Vegetabilium @r Ani- malium. 398 IREIREIRE IR ART AT ANT QT HE AE ADS ADS QE» AE RE SE QE RE HSE EE SE EE ER IQ SR te LE LL LE LL LE EE RRTRRNNNRNERNR NNNNNINNINIRRIRIRl A. BDOMEN, partie qui renferme les Vifceres. Abrotanoïdes, Plante marine imitant l’Auronne. Acanaceus , qui reflemble à la plante ÆAcanos. Acanthoprerigi Difces, Poiflons ofleux à Her terminées par des piquans. Acephalus , qui n’a point de chef particulier. Acetabulum , Goufle des Plantes. ÆAcetatabulum , Cavité dans une partie offeufe , ou teftacée. Acifolium , Feuille menuë comme une Evuille. Acinus , Pepin , oflement. pe darde des raïons. Ho pis Pierre avec des tubérofités & petites pointes. pur {qui n’a point de tige. 15; darca + es .? 4 Ecume, 04 Coton qui s'attache aux rofeaux. Adarcion, Adnata , Cayeux. Adonis, Jardin , os Catalogue de Plantes étrangéres. Adonifla, qui cultive des Plantes étrangéres. Ægagropiles, Boules de poil fortant des Chévres & des Bœufs. Ægophtalmos, Ocil de Chévre. Æquiauritus ; qui a des oreilles égales. Æthiologia , difcours fur les caufes des différentes chofes. Æthites ; Pierre d’Aigle. Aforis , qui n’a point d'ouverture. Agaric ; efpéce de Champignon. ÆAgglomeratio , aflemblage. à Agroffographia, difcours fur les terres. Alatus , dont la lévre s'étend comme une aîle. Albumen, Blanc d'œuf. Ailburnum , Aubier. ÆAlcyonium , Oyfcau, ox Moufle de Mer. Aleofforios , Pierre imitant le Coq. Alepidotus Pifcis , Poiflon fans écailles. Alexipharmacum ; préfervatif contre le poifon. Alga marina, Algue marine. Aliformis , qui reflemble à une aîle. Alimonia , pro Alimenta, Alimens. Alkali, fel de Soude qui réfoud les acides. Allantites , Pierre mêlée de cuivre, imitant le boudin. Almazefium, Grand Traité fur une matiére, Alternus , pofe l'un après l’autre. Alumen plume , Amiante. Alveolus luforius, Damier creux, Canal. Amaltheum , explication des mots. Amaffis , Calibre. Amentaceus , Fleur à chatons. Amentifer , dont la fleur forme des chatons. Amentum, lien, chaton. Amethodicus , Amethodus, Amethyffinus , Violet. Ammochry[os , Corne d’Ammon , couleur d’or. Ammochryfus , dont on fait la poudre couleur d'or. Ammonites , vel Hamites, Pierre imitant les œufs de Poiffon, Ammonitrum, de l’'Alkali au lieu de nitre. Ammofeus , efpéce d'Ofteocole. Amnium , petit fœtus envelopé. Amphybiologia , difcours fur les Animaux Amphybies. ÆAmphycarpon , dont les fruits font aparens, Amphycoma, chevelu par tout, Eee i] $ Auteur qui n’a point de méthode. 40® ÆAmphyotis , à deux anfes, à deux oreilles. Amplexicaulis , qui embraflé la tige d’un arbre: Ampullaceus , en-forme de bouteille. Amufium, Table bien polie. ÆAmygdaloïdes, Pierre imitant amande. Anacephaleofis , récapitulation. Anachytis, Pierre dont fe fervoient les Magiciens. Anadema | ornement de tête. Anadiplofis, répétition de mots. Anadromus ; Poiflon qui aime l’eau douce & falée: Analetta , ce qu'on ramaffe. Analogus, Analogue, régulier: Ananchytis , Pierre magique, o# Talifman. Anaffomofis , éruption du fuc dans les Plantes: ÆAnüria, Etamine. ÆAndrodamas , Pierre luifante: Androginns |, Hermaphrodite, Androgine. ÆAndrofaces, qui croît fur une pierre. ÆAnclytra, dont les aïîles font découvertes. Anema , Poiflon qui n’a point de fang. Augiocarpos , fruit fait en vafe. Angiologia , Difcours fur les vaiffeaux du Corps humain. Angiomonofperma , à une feule graine couverte. Angiopolyfperma , à plufieurs graines couvertes. Angiofperma ; dont la graine eft couverte. Ançuilliformis , de forme d'Anguille. Angufifoliæ , dont les feuilles font petites & ferrées. Angufirofrum, dont le bec eft long. ÆAngyfloma, dont la bouche eft faire en vafe. Anocyfos , dont le trou des excrémens eft deffüs. Anomala, Anomalia , inégal , curieux. Anomia, À _Anomalacardia, dont Île cœur eft inégal. Antales, Antales, petites Coquilles longues. 401 Anthemidis , Plante qui reffemble à la Camomille, ÆAnthera, femence de la fleur. Anthracinus, couleur de charbon. Anthraciris , Pierre couleur de charbon. Antologia , difcours fur les fleurs. ÆAntonomafra, excellence. Anthropomorphites , qui a la figure d’un homme. Anthropophori, repréfentant quelques parties de l’homme. Apetalus, qui n’a point de feuilles. Aphorifinus, décifion , ordonnance de Médecine. Æphronitrum, Ecume de cuivre. ÆAphrofelinum, a Sélénite, Pierre. ÆAphya , Petit. ÆAphyllon , qui n’a aucune feuille. Apiculatus, fait en houpe. ÆApoda , fans pieds. Apographum, copie, modéle. Apomefoffomi , dont la bouche n’eft pas au milieu: Apophyfs , Apophyfe, excroiffance. Apopium , Fleur en cloche découpée. Aporrais , Murex qui a beaucoup de protubérances: Appendix, Avance, dépendance. Aptera , fans aîles. Apterygius , qui n’a point de nageoires. Apyrenus , ÆApyrinus , Apyras , qui n'a point été au feu. Arachnites , repréfentant une Araignée. Aïachnoïdes , imitant la toile d’Araignée. Arauficanus , couleur d'orange. Arborarius, Vér qui attaque les arbres: Arbuteus , fair comme lArboifier. Architalaffus , Amiral, Coquille. Arcularia , petit coffre à dos rond. {qui n’a point de noyau. 402 Area, 'efpace vuide entre les réfeaux de la Cuticule. Argus , Coquille nommée Argus. Argyrites , Argyrodamas, Argyrolithos, Pierre qui a la couleur de l'argent. Argyrolithoffrotos , compartiment de pierres couleur d’argent. Argyromelanos ; Pierre qui a le brillant de largent. Aripifillum , Piftille de la Plante nommée pied de Veau. Arifliformis , en forme de barbe de bled. Armatura, revêtiflement minéral des Foflies. Arthon , membre, jointure. ÆArthrodia , articulation des os. Artolithon , Foffile imitant le pain. Arundinaceus , fait en Chalumeau. Afcarides , Vers qui s'engendrent dans l'eftomac. Aus lapis, Pierre fpongieufe. Afparagus , Yembrion d’une graine. Afperi folia , dont les feuilles font rudes. Afperma , qui n’a point de femence. Afpilates Plinii, Pierre fans taches, dont parle Pline. Aftemon , qui n’a point d’étamines. Aer , raïon. Aferia , Pierre raïonnce. Afierixans , aïionnant comme une Etoile, ÆAffragçalas , Vos du talon. Africus, Pierre étoilce. ÆAffrobolus , Pierre imitant les yeux de Poiflon. Affroïtes , Pierre imitant les Etoiles. Afrrolepas , Parelle qui imite l'Etoile. Affropodium, Pierre large étoilée. Atramentum fatorium, Vitriol, Atricapilla , Oyfeau à tête noire. Atricolor , noïr-brun. Atronitens , Brillant noir. {Pierre de couleur d’argent. 403 Atrophia , maladie qui empêche la nourriture, Atropurpareus , de couleur Pourpre obfcur. Augites Plinii, Aigue marine, felon Pline. Avicula, YHirondelle, Coquille. Aurelia , Herbe, crifalide d’un infeéte, Aurichalcum , Laïiton. Auricolor , couleur d’or. Auricomum , efpéce de Renoncule. Aurigens , engendré de l'or. Auriger ; qui porte de l'or. Anuripigmentum , Arfenil, Autopfia , action de voir par foi-même. Axis, Noyau, ame. B. ACCA, Baye, fruit mou, à pepins ou noyaux. Baccifer , à Baye, portant femence, Baccivorax, qui mange des fruits. Badius , couleur baye. Batulus, Pierre enchantée, efpéce de Talifmant dont Batylus Plinii en Pline. Balanites, Gland de mer, Foflile. Balanus , Gland de mer , Coquille. Bafis, le bas de la Coquille, où eft la bouche. Batrachites , Pierre repréfentant une Grenoüille, Baurach, efpéce de nitre. D 1 Belemnite, Foflile. Betulus, Pierre de foudre ronde & noire. Biacca Alexandrina , Blanc d’Efpagne. Bicapfularis , à deux capfules. Biceps , à deux têtes, ou fommets. Bicubitalis , à deux coudées. Bifaria , à deux parties, en deux maniéres, Bifafciatus , à deux fafcies ou cercles. 404 Bifidus , fendu en deux. Bifolium , à deux feuilles. Biforis, à deux ouvertures. Bifurcatus, à deux fourchons. Bilinguia , à deux langues. Bilocularis , à deux cavités. Binoculus, à deux yeux. Biologus , qui décrit la vie & la mort des Auteurs, Bipartitus , fendu en deux. Bipennia , à deux aîles. Bipes , à deux pieds. DBipetalus , à deux feuilles de fleur. Bipinnus , qui a deux nageoires. Bifulcus , dont le pied eft fourchu. Bivalvia ,à deux écailles ou piéces. Bivaftularis, qui a deux godets. Blatta Byfantina , Opercule couleur d’ongle. Boletites , Pierre imitant la Morille. Boletus, Morille. Bombici-vorax , qui mange le Ver à foye. Boffrychites, Pierre imitant les cheveux de la femme. Botanologia , la Botanique. Botanophylus , qui aime la Botanique. Botanotheca , lieu où l’on ferre les Plantes. Botryites , fait en grappe de raïfin. Botryaïdes, Ourfin imitant l'Etoile de mer. Brachia , les pieds ,les nageoires d’un Poiflon. Brachiatus , à plufieurs branches. Brachyptera , à aîles courtes. Bratlea , feuille. Bratteatus, couvert de feuilles. Brafteola , petite feuille. Branchiz, les Ouyes d’un Poiffon. ÆBranchioflegi Pifces , Poiflons couverts d'Ouyes, | Brathites ; 40 PBrathites, Pierre imirant les feuilles de la Sabine. ; Priffoïdes, Ourfin ovale foflile, avec des fillons au fommet. Briffus , Ourfin ovale, avec des fillons pondués, Bronchie , conduits de la Trachée-artére. Bronchus , dent qui avance. Brontias, Pierre de Tonnerre. Bryon Plinii , efpéce de chaton, ou de moufleron, felon Pline. Bucardites, Cœur de Bæœuf, Fofile. Bucardinm , Cœur de Bœuf, Coquille. Buccinites , Buccin foflile. Buccinulus , petit Buccin. Buccinum , Trompe, ox Buccin, Coquille. Bufonites , Pierre foflile apellée Crapaudine. Bulla, Gondole, Coquille. Byfinus , couleur de lin. Byfus , Lin, o4 Soye des Moules & des Pinnes marines. C ACRHYOPHORA , dont les feuilles reflemblent à l'Amarinte, Cæcum, Cecum, gros boyau. Cæpa , Pelüre d’oignon. Calamifer , fait en chalumeau. Calamochnos , Cotton qui vient fur les rofeaux. Calathoïdes , fait en panier. Calcalantites , Pierre mêlée de cuivre. Calcari-formis , en forme d’éperon. Calcarius lapis, Pierre qui a été calcinée. Calcei-formis, en forme de foulier. Calchantum , Nitriol, o4 fleur d’airain. Calculus , le calcul humain ou la Pierre. Calculas T'iburtinus , Foflile de Tivoli imitant la dragée. Calici.formis , en forme de calice. Seconde Partie. Ep re 406 Caliculatus , dont le calice fubfifte après la fleur. Calix , Calice, on Vafe de la Plante; étenduë d'une Coquille: Callaïs Plinii, Pierre verte & pâle élevée comme un œil, dont. parle Pline. Callimus , Pierre enfermée dans celle d’Aigle. Caltha, Fleur de Soucy. Calvaria , le Crâne de la tête. Calycifla , fuivant la méthode du calice des fleurs, Calyptra , Coëfe , ox Membrane de la graine. Cambium , fuc nerveux paffant dans les fibres & rameaux. Campaniformis , Campanulatss , Cancellatus, en forme de treillis. Cancelus , Bernard l'Hermite, oz le Soldat, Crable. Canorze, Oyfeaux qui chantent. Capillaris , à feuilles imitant les cheveux. Capitatus ; qui porte une tête. Capitulum , Tête. Capreolatus , fait en petite crofle. Capreolus, petite crofle, Tendon. Capfula , Capfule, envelope qui contient la graine. Capfulatus , qui a des capfules. Carapatine , efpèce de Crapaudine. fen forme de clochette. Cardites, Petuncle, dont le dos s’éleve en pointe des deux: cotés. Cardo , la charnière d’une Coquille. Caricoïdes , Pierre imitant la Figue. Carina, (Plante faite en petice goutiére; Carëêne, fond d'un: Curinula , | Coquillage. M . Animal carnafüier. Carnivorus, Caryophilïdes, Fofile imitant le clou de Gérofic. Caffidi-formis , en forme de Cafque, Catharticus , Purgatif, DT AS me d'u mn ES. 497 Carhetoplatens , Poïffon dont la largeur eft plus perpendiculaire que tranfverfale. Catheturus, perpendiculaire. Catilus, un creufet. Catimus , une Ecuelle de Fondeur. Catochites , Pierre précieufe qui s'attache Aux mains. Catocyffos, dont le trou des excrémens eft deflous. Cauda Cancri Cancrites, Caudex , la tige d’un arbre. Caali-carens, qui n’a point de tige. Cauliculus, petite tige. Caulifer, qui a une tige. Caulis , tige , tronc d’un arbre, Cenchrites ; imitant les grains de Millet. Centum-pondium, Quintal, poids de cent livres. Cerachates , Agathe repréfentant une corne. Ceramites , Coquille faétice. Cerafi-formis , fait en forme de Cerife. ef Fe { Corne foffile. Ceratites , Ceraunias , Pierre de Tonnerre de forme longue. Ceraunites, Cervinus lapis , Cercopithecus, Singe à grande queué,. Cerealia , les grains. Cervix , cou, 4 dos d’une Coquille. Ceryx , Murex, o« Buccin, Coquille. Cerus, Cetaceus, Ceycum , des Alcions Oyfeaux, ou Mouffes de mer. Chalaffricum , Nitre du bourg de Chalaftra en Macédoine. Chalaxia antiquorum , efpéce de Caïcédoine. Chalcitis , Pierre couleur de cuivre, 4 Colcothar. Fffi ”$ Pierre imitant la queuë d’Ecrevifle. ÿ Belemnite, {grand Poiflon de mer. 408 Chalcolithos , Pierre mêlée de cuivre. Chalybs, de l'Acier. Chama, Coquille apellée Came. Chamaglycimeris , Came moins falée que les autres. Chamites Chemites, Cheirothece facie, fait en gand. Chele , les Pinces d’une tenaille. Chelidonium , Pierre d'Hirondelle, Chelidoine. Chelidonius, le même qu'Umbilique. Chelonites , Pierre imitant la Tortuë. Cons Lie Chymie: Chiliada , un millier. Chondropterigii pifces , Poillons qui ont les nageoires cartilagi- neufes. Chorion, l'envelope du fœtus. Chryfalides , Chryfalide, ox Nymphe. Chryfalites | efpéce de corne d’Ammon. Chryfammonites , Chryfamnas, Chryfites , Pierre de couleur d’or. Chryfoberilus, Beril couleur d'or. Chryfocolla , Pierre verte couieur d’or. Chryfocollz , colle de lor. Chryfocolocynthites , faite en calebaffe couleur d'or. Chryfomelites | Pierre qui imice le citron. Chryfopeus , Alchymifte. Chylifer , qui porte le chile. Chymologus ; qui connoît les fucs des Plantes, à Podeur & à læ faveur. Chyrites , imitant la main de Phomme. Cidaris, Diadème. Cimeliarchæ, gardien de chofes rares. {Came pétrifiée, Coquille. fcorne d'Ammon couleur d’er. 409 Cimclium, chofe rare, curiofités. Circinatus , arondi. Circos, efpéce de pierre Judaïque faite en poire. Circumplicatus , entortille. Cirri, Filets, Fibres. Cirrites, Pierre de l'Epervier. Cirrofus , dont la chevelure eft tortuë. Cirrus , chevelure tortuë. Cifites , Pierre précieule luifante comme un lierre. Citrinus, couleur de citron. CITES 5É Pierre imitant les feuilles de lierre, Cyites, Clathratus , fait en treillis. Clathrum , Treillis. Clava, efpéce de Mafluë, Vis. Clavatus , fait en Vis. Clavicala , Clavicule, pyramide , tête d’une Coquille. Claviculatim , fait en clavicule, en pyramide. Cletrites , imitant les feuilles d’aulne. Clibani-formis, en forme de four. Clypei-formis , en forme de bouclier. Cozgmentatus, uni enfemble. Cozgulum, ce qui fert à joindre plufieurs chofes enfemble. Cocatia | Poillon qui n’a de la chair que vers fa tête, Coccifer, qui porte du vermillon. Coccodes , imitant le fruit du lierre. Coccus , du vermillon. Cochlidium, Coquille s’élevant en cône régulier. voi ”f Limaçon. Coclea, Coclearium , amas de Coquillages, Coquillier. Cocleatus , Gouffe contournée en plufieurs tours. Cocleolz , petit Limaçon. Coclites , Limaçon petrifié. FF£iÿ 410 Coleoptera, qui ont leurs aîles dans des foureaux. Colites , Priapolite. Colliculus , une petite élévation. Coliforme , qui a la forme du cou. Colliquamentum , écoulement, Colifilis, heurté, frotté. - Colyrion, Terre de Samos. Columella , le füt de la Coquille , ox la rampe d’une volute. Columella , petite Colonne autour de laquelle font attachées les femences. - Coma , Tête fleurie des arbres. Comatus , à tète cheveluë. Cometi-formis Cometites, Compattile, court, ramafle. Concameratio , cloïfon, féparation. Conceptabulum , coffe. Concha , Coquillage en général. Concha Anatifera , Conque Anatifere, Coquillage. qnte. ÉCoquillage fofile. Conchula, petit Coquillage. | . Conchylium , grand Coquillage. , | Concoftio , digeltion des alimens. | Confetti di Tivoli , Foflile de Tivoli imitant la dragee. | Conifer, portant des fruits faits en Cône. Coni-formis , en forme de Cone. : Conniventes, Coquilles qui joignent bien. Cono-cochlis, Coquille faite en Cône. Conoïdes , voiez Calici-formis. Contabulatus , par étages. Contentus, mis dans la place. Contignatus , fait par étages. Contrapaläta arbor, Arbre en contre-efpalier. ”$ Foffile imitant la Cométe. NAT PURE 2 2 Convolvulaceus , qui s’entortille. He ) fimitant le Corbeau. Coracites, Coracias , Bélemnite. Coracoïdeus , fait en bec de Corbeau. Corallachates, Agathe de couleur de corail. Coralloïdes , Plante marine découpée en branche fans feuilles. comme le corail. Coralloïideus, qui aproche du corail. Corculum , le petit cœur des fleurs. Cordiformis, fait en cœur. Corna fativa , Cornouilles franches. Corniculatus, fair en Croiflant. Corniger , qui porte des cornes. Cornu Ammonis , Corne d’Ammon,. Cornu Aimmonites , Corne d'Ammon, Fofile. Corola-fertum , Couronne de fleurs. Corollifla , qui tire fa‘méthode de la pétale des fleurs. Coronarius , Fleur en couronne. Coronifer, qui porte une Couronne. Corallina , petite Plante très délice, & dont lès ramages imi- tent les cheveux. Corfoides , Pierre imitant les cheveux de lhomme, Corticarius, Ver qui mange l'écorce. Étui porte des grappes. Corymbus , une grappe. Cos, Pierre à éguifer les outils. Cotyledon , Cloche alongée en tuyau. Cralli-folia , qui a des feuilles épaifles.. Craticula , petite claye. Cratitius , fait en claye. Crebro-nodofus , ferré. | Cricoffoma , bouche faite en rond. #1z Cricomphalus , le nœud du nombril. Crifis, jugement. Criflalloïdes , Pierre criftallifée. Craciatus Crucifer, Cruci-formis, fait en Croix. Cruflaceus , encroute, cruftacé. Cryptogamia , dont on ne connoît point la fécondation, Cryptopetra | Pierre venant d’une Grotte. Ctenites , Peigne Foffile. Ctenoïdes , Moule foffile. Cucullatus , fait en cornet. Cucullus , cornet, Cucumeraceus ? Lapis Pierre de Croix. »$ fait en Concombre, Cacumerinus , Cucurbites, imitant le Concombre. Cucurbitifer, portant des Calebaffes. Culmifer, portant une tige , comme le Chaume. Culmus , le Chaume, le tuyau du bled. Cunei-formis, en forme de coin. Cuneus, Telline, dont un cote eft long & ou court. Cal cree Cuniculus, Ge fouterraine d’une mine. Capri-fodina, Mine de cuivre. Curvi-roffrus \ dont le bec eft recourbé. Cufpidatus , qui à un bout pointu, Caticula, Pellicule. Cyamea , efpéce de Calimus fait en féve. Cyaneus , bleu célefte, ox Lapis lazuli. Cyanocrocens , bleu tirant fur le fafran, Cylindri-formis , fait en Cylindre. Cylindroïidæus , Cylindraceus, Cylindrus , Roulleau, ÿ fair en Roulleau, Cymatia , 413 Cymatia, Ondé. Cymatites , Foflile imitant les ondes. Cymbium , vaïfleau à boire. Cynarocephale | Plante dont les fleurs font ramaflées en tête. Cynegeticon , qui traite des chiens, Cynites , Pierre imitant le chien. Cynocephalus , étage à tête de chien. Cyperoïdes , à plufieurs Etamines à bouquet. Cyfeolitos, Plinii, efpéce d’éponge, dont parle Pline. Cytini-formis, en forme du calice de la Grenade. D. ACTYLITES, Pierre imitant le noyau d'une Datte. Daëlylotheca , Capfule, boëte de pierres précieufes, Daftylus, Bélemnite. Daftylus, fait comme un doigt. _. be 2] Pierre imitant les feuilles du Laurier. Daphnites,\, Daphnitis, ftaurier Daphnidois, ; Dafipus, Lapin. Dafÿphyle , feuille veluë & épaiffe. Dearticulatio, Diflocation. Decandria , à dix étamines. Decangulus, qui a dix angles. Decapetalus , qui a dix feuilles de fleur. Decaphylus , qui a dix feuilles. Deciduus , prèt à tomber. Decumanus , très gros. Decuflatus , croïifé en forme d'X. Deleteria , qui engourdit le mal. Deltoïdes , faite en A , ox triangulaîre. Dendrachates, Agathe imitant l'arbre. Seconde Partie, Ggg 14 RENTE , Anatomie des arbres. Dendrites, pierre arborifée, Dendritte, Dendrologia ” {Traité des arbres. Dendrographia , Dendrophytus, Dendrophorus , Denfoflipatus, affemblage épais, touffu. Dentales, Dentales, petites Coquilles longues. | Dentilus, Dent. 5 Depeda , qui n’a point de pieds. Derma , Epiderme. Defpoliata , lEcorchée, Coquille. Deteilipennia , dont les aîles font découvertes. Detritum , ce qui provient d’une pierre ou d’un criftal ufé. Dextorsim , à droite. Diadelphia , dont les filets des étamines réunis forment deux corps. Diambra , compofition de deux morceaux d’ambre. Diandria, Plante à deux étamines. Diangius , à deux couvertures. Diaphragma , Membrane. Diarthrofis , articulation des os un peu relâchés, Diathefis, arrangement, Diatriba , differtation. Dicanus , qui à dix angles. Dichotoma , Divife. Dichotomia, Divifion. Dicoccus , à deux graines. Diconcha , Coquille bivalve. Dicotyledon, qui a deux feuilles féminales. Didinamia , dont les fleurs ont deux éramines longues & deux courtes. Digitatus , qui a plufieurs pointes. Digitas, Manche de Couteau , Coquille. f empreinte des Plantes. I Dioëcia, Plante qui porte des fleurs mâles fur un pied, de femelles fur un autre. Dionyfizs Dionyfius , Diorcites , à deux Tefticules. Do à deux feuilles de fleur. Diphryges, qui eft deux fois brülé, Diphylus , qui a deux feuilles. 5 ji {Pierre repréfentant les deux natures. Dipfacus, à tète faite en goutiére. Dipterygius, qui a deux nageoires. Difciflos , Fleur à baffin. Difécorymbifer; qui porte des grappes faites en rond. Difcoïdes , à baflin ox difque. Difcoïdeus | qui a forme de baflin. Difcus, Baflin, ox Difque. Difperma , qui a deux femences. Diffepimentum, Cloifon du fruit. Difimilaris, de différente nature ou efpéce. Diflemon , qui a deux étamines. Docimafiz, Epreuve des Métaux. Docimafica ars , l'Art d’éprouver les Métaux. Dondoffoms , Bouche garnie de dents. ”f Pierre noire tachetée de rouge. Dorfifer î : ; : D fer » { dont la graine vient à l'envers des feuilles. orfiparæ , Dracontia , Pierre repréfentant des Dragons. Drupifer , qui porte des Olives. Dryites , Pierre qui imite les feuilles du Chéëne,. Duela , la troifiéme partie de l'Once. Dypyrenus , qui a deux noyaux. ua va = 416 E. CHINANTHUS,Ourfn qui repréfente une fleur à cinq feuilles. * Echinatus , à pointes d'Ourfin. Echinites, Ourfin foffile. Echino-briffus , Ourfin ovale fait comme des fefles. Echino-conites | Ourfin foflile de figure conique. Echino-conus | Ourfin de forme conique. Echinocorys | Ourfin fait en cafque. Echinocoryta, Ourfin foffile fait en cafque. Echinoderma , dont la croûte reflemble à l’'Ourfin. Echinodifeus, Ourfin fait en rond , en difque, Echinometra , d fine Echinophora n gran SEE AT Re fgrand Ourfin foffile. Echinometrites, Echinofpatagus, Ourfin fait en cœur. Echinus, Hériflon , 4 Ourfin de mer. Ecbites floridus , Pierre imitant la Vipere. Ecphrafis , Defcription. Eflypus , Image relevée en boffe. Editus , formé. Elaphoceratites | Bois de Cerf, foffile. Elatites, Pierre imitant les feuilles du Sapin. Eleftrinus , couleur d'Ambre. Eleétrologia, Difcours fur Ambre. Embolium, Entrée , Préface. Emmefoflomi, dont la bouche eft au milieu. Empodia , qui a des pieds. ÆEnangiofperma , dont la graine eft découverte. Enaffrus, Pierre étoilée. Enayma, Poiflons qui ont du fang. 417 Encardia , imitant le cœur. Encephalites , Pierre imitant le cerveau humain. Encheirefis , Entreprife. Encheliomorphos , Pierre repréfentant une Anguille. Enchiridion , petit Livre, manuel. Encrinites , Pierre imitant les trois Lys de la France Encrinus lilio fimilis, la mème Pierre. ÆEnhydros, Pierre de couleur d’eau, 0 pleine d’eau. Enncandrix, à fept étamines à pouflére. Enneapetalus , qui a neuf pétales. Enncafperma , qui a neuf graines. ÆEnorchis , Enorchites ; Enofeos , Offement foffile. En/i-formis, en forme d'épée. Entoma , Infectes. Entomologia | Difcours fur les Infectes. Entrochus , Entrochites, Epbhyppites, Foffile qui imite la felle d’un Cheval. Ephyppiam, felle de Cheval. Epicrifis, Recherche critique fur une matiere. Epidromis , Corde pour ferrer des filets. Epiglottis , faite en petite langue. Epiphyllofpermis , Semence-qui vient fur la face fupérieure des feuilles. Epiphyfis, Epiphyfe, os adhérent & contigu à un autre: Epiphyton , qui naît deflus la feuille. Epiflylium , la cime d’une Plante, Epitomator , qui fait des Extraits, Plagiaire. Equifetum, fait en queuë de Cheval. Ericites , Pierre qui imite la bruyere. Eriflicus , Auteur à-difputes littéraires. Erotyles, Pierre qui fait aimer. {Pierre imitant les Tefticules. {Pierre étoilée compofée de plufeurs tranches. 418 Eruca , Chenille. Eruca , Plante apellée Roquette. Efchara, forte d'éponge de mer. Eftharoides , Pierre imitant cette éponge. Efchynomena , la fenfitive. Etymon, Etymologie. Eumeus Plinii, Caillou qui rend des fonges la nuit, étant at- taché à la tête, felon Pline. Euroës, Pierre qui provoque lurine. Exançues , Animaux qui n’ont point de fang. Excavatus fulcis, où font gravés des fillons, Exilis, Mince. Exocha , petit bouton. Exortus , qui fort dehors. Extimus , éloigné. Extorsim , en dehors. Extuberantia , Enflure. Extis , opponitur verbo intis, Dehors. F. ABACEUS, qui tient de la féve. Falci-formis , fait en forme de faulx. Farinaceus , Poudreux. Farinarius , Ver qui mange la farine. Farinifer, qui eft farineux. Faftia , Cercle, bandelette , fafcie. Fafciatus , cercle, fafcié. Fafciculus , amas de Plantes. Fa/ciola ; petit cercle ou fafcie. a. RE va en pointe. Favago f efpéce de gâteau comme un rayon de miel. Favus, 419 Favare ; Favificare, Favi-formis, en forme de rayon de miel. Ferula , la tige d’une Plante apellée Férule. Ferulaceus , qui reflemble à la Férule. Fex , du marc. Fibularis, fait en boucles. Ficoïdes, Fofile imitant la Figue. Fidipes , afluré fur fes pieds. Filicites, Vierre qui reflemble à la Fougére. Filis cinffus, entouré de filets. Filix, Plante formée de filets, Fougére. Fimbria , frange. Fimbriatus , à frange. Fiffipes, qui a le pied fendu. Fiflula, Tuyau, ox trachée. Fiflularis, à feuilles oblongues & concaves. Fifulofus , qui a des Tuyaux. Flabcllifer , qui porte un éventail. Flabelli-formis , en forme d’éventail. Flora, Catalogue de fleurs. Florifer , qui porte des fleurs. Florileginm , Recueil choïfi de fleurs. Florilequs , qui cueille des fleurs. Florila, qui amañle des fleurs. Floftulo[us , à fleurons. Flofculus, Fleuron. Fluor , Flueur , pierre jettée par les Volcans. Fluor , fe dit encore d’une pierre, qui par fa couleur participe d’un Minéral & d’une pierre précieufe. Fluviatilis , de riviére, fluviatile. Fluxus , Diflolvant , fondant. Fodina, Miniére, Mine. Fniculaceus , imitant le Fenouil, ÿ faire de ces efpéces de gateaux. 420 Folium brafice , Feuille de Choux. Foliculatus, qui a une peau qui envelope la graine. Foraminulum, petit trou. Foramino[us, Caverneux, plein de trous. Fornicatus, Vouté en arche. Fornix, Mouffle d'Orfévre. Fofilis | Tout ce que la terre produit , & qu'on en tire. Fragifer, qui porte des fraifes. Frondicomus , couvert de feuilles. Frondifer , qui porte des feuilles. Frondipora , dont les pores imitent les feuilles. Fruilicarius Frugivorus , Frutliffa, qui tire fa méthode du fruit des Plantes. Fragifer, Frugiferens, Frugiperdus , dont le fruit eft perdu. Frugivorax , qui mange des fruits. Frumentaceus, Plante femblable au bled. Frumentarius , Ver qui mange le bled. Frumentarius lapis , Pierre repréfentant des Epis de bled, Fruffula , petit morceau. Frutex, Arbrifleau. Fuacus, Herbe aquatique ou marine. Æucus , Bourdon , mouche. Fulcrum, ce qui entoure la Coquille. Fuangites, Foflile qui imite le Champignon. Fungoïdes , Plante qui approche du Champignon , laquelle eft faite en entonnoir. Fangofus, fpongieux , plein de pores. Fungus glaphyrus, Champignon venant de Glaphyron, Fufcina, Trident. Fufcinulatus , fair en trident, . Ver qui mange les fruits. fqui porte des fruits, Fufeus ; Furvus , Obfcur, noir. Fufcus , Brun. ÆFafi-formis , en forme de fufeau. G. AGATES, du Jayet. Gaïderopoda , le Pied d’afne , ox Spondille. Galatlites , Pierre de couleur de lait. Galades , couleur de lait. : Galena, Plomb de mer , 04 Mine de plomb. Gallites , Pierre imitant les galles des arbres. Gammarolites, Pierre imitant les yeux de cancre. Garum Dioftoridis , de la Saumure, felon Diofcoride. Gafidanes , efpéce de Dendritte à fleurs. Guxa , Tréfor de Médailles. Gaxophilacium , Cabinet, Coffre, Médailler. Gemma , Bouton , œil d’une Plante. Gemmabuia , Onix, apellée Gamehuiz, Gemmipar , fait en bouton. Gemmiparæ , Herbe qui a des boutons, des yeux. Gemonides , efpéce de Pierre d’Aigle. Geniculum. jointure d’une Plante. à Geodes , Pierre remplie d’Argile ou de terre. Geranites , Pierre de Gruë. Geflagio, Grofleffe. Ginglimum , Articulation d'une moule à la jondion de fes Ecailles. Glaber, fans poil , pelé, uni. Glandifer, qui porte du Gland. Glandites , Pierre imitant les Glands. Glaffinum, petit Paftel, Glaffrum, Gravier. Gleba , Motte de terre. Seconde Partie, Hbhh 422 Glicimeris |, Came moins falée que les autres. Globofites , Tonne foflile. Globofus , fait en rond , Tonne, Coquille. Glomeratus , amaflé en peloton. Glomus , Peloton. Gloffoeides, Foflile repréfentant une langue. Gloffopetra, Dent petrifice. Gluma , petite peau qui renferme une graine. Glumofus , qui porte une petite peau qui renferme une graine. Gomphofis, Clou, ox coin de la charniere.. Gracilis, fin, délice. Gramen , Chicndent. Graminifolie , feuilles faites en Chiendent. Sn ; $ Pierre où fe voient des lettres ou des lignes. Grammites , Granites , pointes d'Ourfin, foffiles. Granivore , qui mange des grains. Graphida , Pierre Galadite. Greffilia , les Animaux quadrupédes. Griphites, Fofile en bec de Corbeau. Grumus , monceau de terre: Gryphus, Enigme , ox queftion plaifante. Gur, eft la partie qu'on ne peut retenir dans l’Analy{e des Mixtes. Gummifer , portant de la gomme. Gygarteus , en forme de grappe de Raïfin: Gymnomonofperma ; qui n’a qu'une graine découverte. Gymnopoly{perma , à plufeurs graines découvertes. Gymnofperma | à graine découverte. Gymnotetrafperma , à quatre graines découvertes: . Gynandria , dont les étamines font attachées'au Piftile. Gyplum, Gyp, Pierre de Chaux. 2 Ex 425 ; ÆMACHATES Haæmatites, Halieuticon | qui traite de la pèche. Æalinitrum , feu, Salnitrum , du Salpètre des murailles. Halo, de l'odeur, Halofachne, Ecume de la mer. Halofzntho , du blanc de Baleine. Hammites , vel Ammonites , Pierre repréfentant des œufs de Poiflon. Harengites, Pierre reprefentant un Hareng. Harpa, Harpe, Caflandre, Coquillage. Hauflelum , Coquille apellée Bécaffe. Hederaceus , {emblable à un Lierre. Hedyporphyra , Pourpre agréable. Hcliofiropinm , couleur de Porreau avec des taches de fang. Helix , petite Volute. Hematites, couleur de fang. Hepatites , Pierre imitant le foye. Hephæfiites Agricole , Pierre creufe , brillante, rendant les ob- jets comme un miroir , felon Agricola. Heptadattylus, qui a fept doigts. Heptapetalus, à fept feuilles de fleur. Herbarium, Vorte-feuille de Plantes féches. Herbarius, Herbivorus , HHernicardia, à demi cœur. Hefperides , Jardin où lon cultive des Orangers. Hcteroclitus , qui ne peut fe raporter à aucune chofe. Hexaforis , Godet à fix ouvertures. Hexandria , à fix étamines à poufliére. Hexapetalus, à fix feuilles de fleur. Hieracites , Foflile imivant les plumes noires d’un Faucon, Hhhij ”f Agathe tirant fur le rouge. {qui mange des herbes. 424 Hilum, petite marque noire au bout d’une féve. Hodæporicus , Itinéraire, Voyageur. Hodegus , conducteur , guide. Holoffeus , efpéce d’Oftéocole: Homonyma , chofes différentes qui ont le même nom. Homonymiz , même dénomination de chofes différentes. Hoplita , de couleur de cuivre luifant. Hoplites , Pierre qui imite le poli des armes. Horrida , la Brülée, Coquille. ï Hybernaculum , Serre pour l'hyver. Hybrida , Fleur compofée de fleurons hermaphrodites, de fleus- rons mâles & femelles joints enfemble. Hydatites , Fofile repréfentant des ondes... Hydrargirum, Vif-argent, Mercure. Hypenemia , Oeufs fans germe. Hypneumia ova , des Oeufs ftériles. Hypocratera ; foucoupe. Hypocrateri-formis , en forme de foucoupe. Hypophyllofpermis , Semence qui vient fous la face inférieure des feuilles. Hypurites, Pierre qui imice la préfle, ou la queuë de Cheval. Hyferapetra, Hyferolithos , Hyferoconchz, imitant la nature de la femme. J | re NUS, qui traite des.pierreries, | Jafhis grammatias, Yafpe bariolé. . Ichneumon, Rat des Indes, ox Mouche. Tchnographia , Difcours qui anonce un Ouvrage. Jchnyographia , qui repréfente au naturel. Tchnyographus, qui décrit au naturel. Zchor, le :pus du fang. fPicrre imitant les parties naturelles de la femme. | AZS. Pcofandria , à vingt étamines.. Itferias , Pierre de l'Epervier. ZEhyitas ,. figures de Poiflons. ZEhyocola, Colle de Poiflon. {Ehyodontes , Dent de Poiflon pétrifiée. Iébyographus, qui décrit les Poiflons.. Are a] fDifcours fur les Poiflons. ZEhyographia , Zéthyomarphus, Pierre avec la figure d’un Poifon.. ZEthyopetra, ZEbhyoliton ,. 1HHhyophagi, Mangeurs de Poiflons. LEthyophylus , qui aime les Poiffons. LEhyofperma , Oeufs de Poiflons. ZEhyofpinus , Ardoize repréfentant des Poiflons. ZHHhyofpondilus, Vertebres de gros Poiflons. Zéthyotrophium , Kéfervoir à Poiflons. {diopathia , Xdiopathie, maladie de quelque membre particu- lier. Jdiomorphus , Pierre de figure finguliére, Jenivomas , qui jette le feu. {mantopodes , Oyfeaux qui ont de grands pieds, Zmbricatus , en forme de tuille creufe. TIncquiauritus , à oreilles inégales. Infundibuli-formis, en forme d’entonnoir. Tnfrugifer, qui ne porte aucun fruit. Ingluvies ; Poche ox Jabot des Oyfeaux. Znquilinus , qui eft né dans le pays. Infetla , Poiflons qui ont des anneaux. Infettivorus , qui mange des Infectes. Tntercapedo ; intervalle du compartiment d’une Coquille. Æniernodium , Yefpace entre le nœud & la plante, Introrsim , en dedans. Tntubaccus ; qui a raport à la Chicorée. {Pierre où font empreintes des figures dé Poiflons, Hhbhiij 426 Tfagoge , Xntrodu“ion , élémens. Tfocardia , à cœur égal. Zfognomon , égalité d'éguille de Cadran, Julifer, qui porte des Chatons. Julus , Fleur à Chatons. Funcites, Pierre imitant la figure du jonc. L. T -4BECUZA, petite tache. ! Zabeo , qui a des grofles lévres. Labiatus , Fleur en gueule. Zac Lune, Craie qui fe trouve dans Îes pierres , Agaric mie néral. ÆLacerta aquatica , Lézard d'eau. ZLacrymifer , qui rend des pleurs. Latfifer, qui a du laït. ZLacuftres ;, Poiflons des Lacs. Lamium , Plante à fleur en gueule. : ZLampetri-formis ,en forme de Lamproye. Lapis Apyrus , Pierre qui n’a point pañlé par le feu. —— Atramentarius, Vitriol mêlé. —— Bononienfs, —— Cafciarolanus 3 Pierre de Bologne. —— Lucifer, ——— Calaminaris , Calamine. —— Comenfis , Pierre calaminaire. —— Lipis, du nom du pays. —— Manganenfs , Cadmie foffile. —— Medes , Pierre noire & dure. —— Novacularum , dont on fe fervoit avant le fer. —— DPhrygius, Pierre Phrygienne. Sarnius , Pierre du fleuve Sarno. ZLappaseus , découpé en laniéres. 427. Zappateus, femblable à la plante de la Bardanne: ZLarynx, le gofer. € Zatercula, petite piéce comme une Brique. Zati, Vers de l'eftomac. Latifolius , à feuilles larges. Latipes , dont les pieds font larges: Zatiroffrum , bec un peu large. ZLegaria, ZLegumina , Leguminarins , Ver: qui mange les légumes. A ZLenti-formis, de figure de Lentille. Lentiginofus', qui a des taches de roufleur. Lepadites , Lépas foflile. ZLepas , Lépas ox Patelle, Coquille. ZLepidotes , imitant les. écailles de Poiflon: ZLeptopolyginglimus , à plufieurs petites articulations. ZLeucacathes , Agathe colorée , veinée de blanc. Hiver k $ Pierre Galadite. ZLencographis ; Leucophæus , tané , roufsâtre: Lencophtalmus , ZLycophthalmus , Liber, l'écorce intérieure d’un Arbre. Liber, Parchemin , ou écorce intérieure: Lichen , Plante venant fur des pierres moufeufes. Ligniperdes , Vers qui percent le bois des Navires. Lilius Lapis , c'eft V’'Entrochus | Foflile. Limnofirez , Huitre que l’on trouve dans la fange.- Limofuga , qui vit de limon & de terre grafle. Linguæ-formis ,.en forme de langue. Lingulatus , Plante à leur à demi fleuron:: Liquorarius , Ver qui s’engendre dans les liqueurs, Lithantrax , Charbon de Terre. Lithafmunda , Pierre polie & luifante. 1 légumes. $ Pierre repréfentant le blanc de l'œil. 428: Lithodendron, Corail. ZLithologia , Lithographia, ZLythophylacium ; Cabinet où l'on range des Pierres. ZLithophyton, Plante partie pierreufe, partie ligneufe. Lithofpermum , Sémence pierreufe. Lithofphorus , qui porte des Pierres. Lithoffreum , Foffile d'Huitre. Lithotyron, Pierre imitant le Fromage. Lithoxylon , Bois pétrifié. Littorales, Poiflons qui cotoyent le rivage. Zituus , Tuyau foflile recourbé comme celui des Augures. ZLoculamentum, Cellule où font les graines. Loculus , petite Cavité. ZLocufla, paquet de graïnes envelopé d’une peau. ZLonchites, Pierre qui refflemble au Ceterach. ZLongi-caules , qui a une longue tige. ZLongi-cruræ, a longues cuïfles. Longi-roffrum , qui a un long bec. ZLoripes , qui a les pieds tortus. Lucubratiuncula,, petit Ouvrage. Lumbrici-formis | qui a la forme d’un Ver qui naît dans les inteftins. ZLumbricus ; Ver qui naît dans les inteftins. Zunares , à bouche ronde. ZLupus , efpéce d’Araignée. Zatania, qui eft dans la bouë. ZLychnites , Pierre de la couleur d’une Lanterne allumée. Zycoperdites | Foffiles apellés Vefles de Loup. Zydius lapis , Pierre de Touche. Lyncis, ZLyncurius , Quelles familles elles compofent dans les Univalves de mer, 125. & dans celles d’eau - douce & terreftres, 1 30. Famille des Con- ques Sphériques, 300. & fuiv. Leurs efpéces, 302. Leur cara- étére générique, 303. Caractére générique des Conques Sphéri- ques d'eau-douce , 369. © fuiv. Remarques au fujet des Conques Sphériques terreftres , 381. & Juiv. CONTOURNEE & non Contournée, Confufion que ces mots caufent dans la leéture des Auteurs qui ont traité des Coquillages, 115. Œ fuiv. CoquirLAGEs. Le plus petit Co- quillage éléve l’efprit jufqu’au Créateur, 3. Ils ont quelque for- te d’affinité avec les Pierres , 6. Idée des Auteurs qui en ont trai- té, ibid. € fuiv, Comment ils font regardés par les Philofophes, 109. Ce que c’eft qu'un Coquillage , zbid. Les Naturaliftes font parta- gés fur leur formation , bd, Com- ment ils {e divifent, #bid. Ce qu’on doit entendre par le terme de Co- quillage , & en quoi il différe de celui de Coquille, r 1 1. Combien les divifions faites des Coquillages font imparfaites, 115. Les Natu- raliftes ne font point d'accord fur la divifion de leurs genres & de +63 leurs efpéces, 116. Coquillages, quoiqu'en moindre nombre que les Plantes , font fufceptibles de plus de divifions, 1 19. Divifés en trois parties , #14. Divifion des Coquillages fluviatiles par Lifter, 121. Leur véritable divifion, ibid, Leurs clafles , :hi2, Divifion des Coquillages terreftres, :béd. Ma- niére de diftinguer les clafles, les familles , les genres & les efpéces des Coquillages fluviatiles & ter- reftres, 130. Opinion des anciens Philofophes fur leur formation , 131. Sil y a dans les Coquilla- ges une différence de fexe, & s'ils s'acouplent, 133. fuiv. Senti- mens diflérens à ce fujet , ibid, Leur ftru@ture intérieure différen- te de celle des autres Poiflons, 134. L'humeur dont ils font rem- plis leur tient lieu de fang , 135. Leur mécanique ajuftée à leurs parties, 136. Parties internes qui leur manquent , shid, Quand ils croiflent ou décroiflent ; & com- bien ils vivent , 44, Comment leurs écailles s’entaflent , :hid, Ma- tiére dont elles font formées, ib.d. Leur nourriture, 137. Comment ils la prennent , bd, S'ils refpirent, ibid, Par où fortent leurs excré- mens , #bid. Pourquoi quelques- uns ont des pointes & des tuber- cules, 138. Pourquoi ils ne chan- gent point d’écailles tous les ans, ibid. S'ils ont un mouvement pro- greflif ou non, bd. & fuiv. Qui font ceux qui ne fe meuvent point, ibid. Raïfon de leur forme ronde & tournée en poire, 140. Ils n'ont ni pieds ni nageoires, ibid. Ufage de leurs rides intérieures, ibid, Coquillages à tuyaux , ce que c'eft , #1, Pourquoi la mer fournit plus de Coquillages , plus grands & plus beaux que les eaux Nanni] 464 douces , 145. Les Auteurs ont fort peu parlé des Coquillages d’eau-douce, :bid, Sous quel nom ils font tous compris , 1h14, Ceux qu'il ne faut pas confondre avec eux, bd, Efpéces de Coquillages qu'engendrent les Fleuves & les Ruifleaux , sbid. & fiv. Leurs Cornes & leurs Coquilles, 146, A quoi on doit en raporter l'ori- gine , id. Comment fe fait leur génération , sbid, & fuiv. Leur nourriture, 148. Senfations qu’on peut leur attribuer , id, Leurs couleurs & leurs rayures font fort inférieures à celles des Co- quillages de mer, ibid, Raifon de cette différence , ibid, Ce qui les rend mal fains , #hid, Leurs diffé- rentes figures, 149. Divifion des Coquillages terreftres, 1 50. Leur formation , 4bid, &' fiv. Coquil- lages fofliles, pourquoi ainfi apel- lés, 1 $ 1. Uniformité réguliére ré- pétée dans leur mécanique, r 54. Coquillages bien exprimés qu’on trouve dans la Pierre, 15 5. Com- ment cela s’eft fait, ibid. Où fe péchent les plus beaux Coquilla- ges, 168. & fuiv. Coquillages d’eau-douce, leur qualité , 172. Où fe péchent les principaux , hd, Coquillages vivans terreftres ou fofliles , où ils fe trouvent , 173. Œ fuiv. Maniére de pécher les Coquillages, 177. & fuiv. Moien d’en avoir de beaux, r78. Leurs différens ufages, 180. Secours que la Médecine en tire, 183. Quels font les plus difficiles à placer dans une méthode , 232, Divifion des Coquillages d’eau-douce ou flu- viatiles, 367. fuiv. Divifion des Coquillages terreftres, 377. faiv. Remarques à leur fujet, 380. fuir. & 389. fuiv. Coquizzr, En quoi ce terme diffé- TABLE DES MATIERES, re de celui de Coquillage, 111. Divifion que les Anciens ont faite des Coquilles, ibid, Combien la Nature les a diverfifiées , 4hid, A. quei on doit s'attacher pour en. connoître la différence, sbid. Di- vifion des Coquilles de mer en. trois clafles, 120. Coquilles d’u- - ne, de deux ou de plufieurs piéces, comment elles s’apellent ; #bid. Quelle eft une de leurs principales parties, ibid, D'où elles tirent les- noms qu’on leur a donnés, 121. Maniére de connoître en un in- ftant la clafle, la famille , le gen- re & lefpéce de quelque Coquille que ce foit, 123. @ f#iv. Ce qui détermine leurs clafles & leurs fa- milles,zb:4, Ce qui fixe leurs genres. & leurs efpéces, 1 28.C" fiv. D'où fe tirent leurs variétés , 1 29. Com- ment la Coquille fe fortifie, 137. Ufage dont elle eft au Poiflon , sd. Comment il l'étend,, #bid, Raifon. des taches, raves, marbrures, com- partimens & irrégularités qui fe- trouvent fur la robe des Coquil- les, r39. € fuiv. Remarques fur les boffes & canelures qui s’y ren- contrent , & fur leurs circonvolu- tions ou fpirales, 140. Difficulté de trouver la caufe immédiate de- leurs belles couleurs, 14r. Ce qui peut y contribuer , #bid. & fuir. Elles peuvent dépendre de la va— riété des cribles de la Coquille ,. 142. Elles ne pañlent pas les pre- miéres couches des Coquilles, 143, Vers qui les attaquent après la mort de l’Animal , z#:d, Forme des Coquillages fluviatiles , 1 46. D'où. fe tirent les plus beiles Coquilles, 168. & fuie. De quel ufage elles font dans la Médecine , 183. fuiv. Maniére de les nétéier & de les polir, 185. fuiv. Polinatu- rel qu'ont certaines, #bid, Autres TABEBPB'DES fortent de la mer brutes & angeufes , bd, Précautions que demande le travail de les nétéïer, ibid, Comment on reproduit cer- taines Coquilles , sh:d, € fuiv. Tromperies dont on ufe à ce fu- jet, 189. & fuiv. Défauts naturels & accidentels aux Coquilles, 190, & fuiv. Comment on peut les réparer , #bid, Coquilles fruftes & roulées , ce que c’eft, 191, Si on doit peindre les Coquilles , id. Différens arrangemens qu’en font les Naturaliftes & les Curieux, 195. Comment les Hollandoisles arrangent, 196. Coquilles turbi- nées , en quoi elles difiérent des Vis, 274. CoQuiLLier , ce que c’eft, 195. CorRaïL, Qui eft le premier qui y ait remarqué des fleurs, 3 1. Son ufa- ge dans la Médecine , 76. Ses dif- férentes couleurs, 83. Quel ef le plus rare , ibid, S'il croit naturel- lement blanc, ibid. Il elt égale- ment dur dans l’eau & hors de l'eau, 1bid, Preuves que fa fubftan- ce eft molle & fluide dans fa for- mation , ibid, & fuiv. Rang qu'il doit tenir dans un Cabinet d’'Hi- floire Naturelle , 194. CORNALINE , ou CORNEOTE, $o. Les blanches font des Calcédoi- nes , 2bid, Rareté des jaunes, ibid, Raïfon pour laquelle cette Pierre eft recherchée , hid, Maniére de la contrefaire, 54. Cornes des Coquillages fluviatiles, leur forme, 146. Cornes de l'Our- fin, leur grand nombre , 346. Leur ufage , 114. CoRNEs D'AMMON. Quelle famille elles compofent dans les Uni- valves d’eau-douce, 130 On les a vués dans le coït, 146. Ce qu'’el- les ont de fingulier , #bid. On ne doit pas les confondre avec le MATIERES 465 Nautille, 249. Elles font la hui- éme famille des Coquillages d'eau-douce, 369. Plufieurs Au- teurs les confondent avecles Nau- ulles, 370. Leurs différences, ibid, Poiffon vivant qu’elles renferment, ibid, Conjectures à ce fujet , ibid. On les confond avec le Limaçon d’eau-douce, zbid, Leur différen- ce, ibid, & fuiv. Origine de leur nom, 371. Cornes d'Ammon fof- files , les Coquilles de mer qui leur font relatives , font inconnués , 390. Corners, voyez Volutes, Corps. Il y en a de deux fortes dans la Nature, 36. Corps fimples, qui ils font , #bid, Corps compofés, qui ils font , ibid, De quoi ils font formés , ibid, Noms que leur don- ne la Chymie, #bid, Les parties de: tous les corps comment foutenuës, 37. Ils font tous Electriques , à l'exception des Métaux & des bois, 76. Corse. Ufage que l’on fait dans cette Ifle, de la foye de la Pinne marine, 183. Cosr1o. Son Cabinet d'Hiftoire Na- turelle, 215. CouLeurs. Raifon de la différence des couleurs qu’on remarque dans les Pierres, 40. Couleurs qui font fur la robe des Coquilles , ce qu’elles déterminent dans leur di- ftribution , 125. > fuiv. Difficulté de découvrir la caufe immédiate: des belles couleurs des Coquilles, 141. Différence des couleurs pro duites par les eaux chaudes ou froides , :bid, D'où elles dépendent encore ,/bid, Sentiment d’un mo-- derne fur l'origine des couleurs apliqué aux Coquillages, hd, Jriv. D'où leur variété peut dé pendre dans ceux-ci, 142. Coin- ment elles peuvent s’imprimer fur Nnutï] 466 la robe de la Coquille, sbid, & Juiv. Elles ne den pas les pre- miéres couches de la Coquille, 143. En quelle occafion elles font plus belles, bd. Elles font plus vives que celles des Plan- tes , bid, S'il eft vrai que la cou- leur bleuë ne fe trouve point fur les Coquilles, bid. Couleurs des Coquillages fluviatiles plus légéres que celles des Coquillages de mer, 148. Raïfon de cette différence, ibid. Courerose. Couleurs qu’elle donne par fon voifinage aux Diamans & aux Criftaux, 40. CrABLEs, Pourquoi ils changenttous les ans d'écailles, 138. Lorfqu'ils perdent une de leurs pattes, ils en rétabliflent une nouvelle , 155. Crigces des Coquilles. De leur va- riété peut dépendre celle des couleurs des Coquilles, 142. CrisrAL. Il ne peut cefler d’être Criftal, 36. Comment il fe for- me , #bid, Xl eftia bafe de toutes les Pierres fines, 39. Il peut étre coloré naturellement, 42. La na- ture le tailleelle-même, 46. D'où & comment il fe tire, sh:d, Quel eft le plus eftimé , ibid. & fuir. Ce qui conftate fa beauté, 47. Où croît celui qu’on trouve en Dau- phiné , sbid. Comment fe forme le Criftal de Roche , ibid. Morceau de Criftal rare & curieux , zhid, Ce qu’on apelle Criftal de Cail- lou , 48. Le Criftal de Roche eft lumineux , 78. Ordre que les Cri- faux doivent tenir dans l’arran- gement d'un Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 193. CRISTALISATIONS. Elles tiennent de la nature dela Pierre , 79. Ce que c'eft,85, Ordre qu’elles doivent tenir dans l’arrangement d’un Ca- binet d'Hiftoire Naturelle, 193. TAN DES MATE RES: Crysouire. Elle eft fouvent prife pour la Cryfocolle, 46. Sa cou- leur, sd, D'où vient fon nom, ibid, CRYSOPRASE, Sa couleur, 46. Cuivre. Couleurs que les mines de Cuivre donnent par leur voifina- ge aux Diamans & aux Criftaux, 40. CYLINDRES , voyez Roulleaux. D: ANNEMARCK (le Roi de) festrois Cabinets , * 230. DanNrmarcx, Coquillages qui fe péchent fur fes Côtes, 172. DARGENVILLE ( M. ) Maitre des Comptes. Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 203. DELLA VALLE ( Pietro ) Ce qu'il ra- porte d’une pêche qu'il fit dans la mer rouge, 177. DE'LUGE. Auteurs anciens qui yont raporté l’origine des Coquillages foffiles, 1 53. Comment une fim- ple Coquille peut en fervir de mo- nument , 156. Comment il a pü amener d'un bout du monde à l’autre les Poiffons à Coquilles qui ne nagent point, 158. C'eft au Déluge qu'on doit attribuer le chemin que les Fofliles ont teru pour arriver dans les lieux où on les trouve aujourd’hui, 160. On ne peut attribuer à d’autre caufe les Fofliles étrangers qu’on y dé- couvre , 2hid, & 164. & fuiv. On ne doit point croire qu'il ait dif- fous le Globe terreftre, 161. Au- teurs qui ont: foutenu qu'il étoit arrivé par le concours accidentel des caufes naturelles , 162. Sça- vans qui en ont nié l’univerfalité, 165. Raïfons qui la prouvent, ibid, © Juiv, Ses effets par raport T'LBE NW'D'ES au régne Animal, Minéral & Vé- gctal, 167. DeNDRITTE , efpéce diAgathe, so. D'où vient fon nom, s#bid. Pour- quoi apellée Afochos , thid, Les Dendrittes font de vraies Pierres, 61. Si elles portent l'empreinte de vraies Plantes , ou fi ce font des jeux de la Nature, 88. Rai- fons qui femblent prouver le pre- mier , £bid, & fmiv. Ramifications qu'on y remarque , 89. Raïfons qui démontrent que ce font des jeux de la Nature , hd, & fuiv. €omment cela fe: fait .:b:d. Or- dre dans lequel on doit ranger les Dendrittes dans un Cabinet d'Hi- ftoire Naturelle , 193. DreNïaALEs, efpéces de Tuyaux de mer, 246, Leur figure, 44, Dex rs qu'on rencontre dans les en- crailles de la terre , 160. Dents d: Limaçons terreftres, 38. Descartes. [la tiré la Phyfique du cahos, 2. Descuipes ( M. ) Avocat à Lille, Son Cabinet d'Hiftoire Naturel- ler C: DesseiN. Combien la pratique du Deflein eft propre à faire connof- tre toutes les différences des Co- quilles HIT Dramans. Commentils fe forment, 38. Il sen voit de naturellement jaunes, bleus, &c.42. Comment on peut en impofer aux yeux pour leur couleur , :b:d, Le Diamant eft la plus dure & la plus belle de toutes les Pierres , 43. Diflérens noms que prend le Diamant brut, äb:d, Comment on le taille, bd, & 52. Quel eft le plus eftimé, ibid, C’eft la feule Pierre qui ré- fifte au feu, sb:d, D'où il fe tire, ibid, cr furv. Ce que c’eft que les Diamans d'Alençon, 47. Où ils fe forment, #14, Ce qui donne de DER TT ER IENS 26p l'éclat au Diamant, 2. Comment il eft lumineux , 78. Dievre. Pourquoi les Huitres qu'on y pêche ont une robe fort com- mune, 141. Comment on les ÿ prend à la main, 77. DioscoriDr. Son Ouvrage fur la matiére médicale , 8. Comment il a parlé des Coquillages & des Pierres, sbid.. DrssozuTioN du Globe dela Terres 1 elle eft arrivée pendant le Délu- ge, 161. Comment on prétend le prouver , 162. Réfutation de ce fentiment , éd. & fuiv. DivisiON générale de ce Traité, 285. Duivifion des Coquillages d'eau-douce, ou fluviatiles, 367. © fuiv. Divilion des terreftres:, 377. C fur, DoLce ( Lodovico ) fes Ouvrages, & leur caractére, 14, DomINGuE (S.) Coquillages que cette Ifle produit , 169. Perles qu'on y péche , bd, Arbriffeau de cette Îfle fur lequel. les Huitres s’attachent, 178. DRAGuE , inftrument propre à pé- cher des Coquillages , 177$ defcription , 1454, Comment on s’en fert , sbid, Dunamez pu MoxcEAU (M. ) Son: Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 10 7. E. ae L'eau entre dans la compo- fition de tous les corps, 37. On entire de la décompofition de tous les Corps, 1bid, Comment elle for. me les Pierres, 38. Eaux chaudes. & froides ; différence des couleurs qu'elles produifent , 141. Eaux de la mer plus propres .que les eaux douces à former grand nombre de- Coquillages, 145. Eaux douces font exemtes de Sel & de Nitre.. 4638 146. Elles ont cependant des par- tiesfalines , ibid. Pendant combien de temps les eaux du Déluge cou- vrirent la furface de la lerre, 158. Eau feconde, ce que c’eft, 186. Combien elle fert à nétéier les Coquilles, #bid. & faiv. Com- ment on fe fert del’ Eau-forte pour le même ufage , 187. L'eau de Savon y efttres-propre, 191. EcaiLLes, C'eft une des principales parties des Coquilles , 120. Com- ment elles s'entaflent, 136. Ma- tiére dont elles font formées, 2bid. Comment elles fe durciffent, #bsd, Pourquoi certains Coquillages en changent tous les ans & d’autres non, 138. EcLaïrs. Ce font des Phofphores naturels, 79. Ecrevisses. Pourquoi elles chan- gent tous les ans d'écailles , 138. Lorfqu’elles perdent une de leurs pattes , elles en rétabliflent une nouvelle, 155. ELrcrRiQUE. Vertu des Corps Ele- étriques, 76. Tous les Corps le font, ibid. Ce qu'il faut faire avant que d'éprouver fi une Pierre eft Électrique , 77. Tout Corps Ele- étrique communique fa vertu à ceux qu'iltouche, #bid. Les Corps Electriques font prefque tous Phofphores, ibsd. Een. ( Claude) Son Hiftoire des Animaux , 10. Caractére de cet Ouvrage, sbid, Ce qu'il raporte de l'acouplement de quelques Poif- fons à Coquilles, 133. Eugrioxs. Ordre qu'ils doivent fui- vre dans l’arrangement d'un Ca- binet d’'Hiftoire Naturelle , 194. EmEraupr. Sa couleur , 45. D'où elle fe tire, shid. Où elle croît, ibid. Emery. On ne doit point s’en fervir pour polir les Coquilles unies , T'ABBEMDES M ATIERER: 186. Ufage dont il eft pour les Coquilles craffeufes, bd. & fuiv. Excezivs. (Chriftofle ) Son Traité De re Metallica , 13. Pourquoi eftimé , #hid. EriDERME dont quelques Coquilles font couvertes, ce que c’eft, 185. Comment il s’enléve, 187. Er1iCERA. ( Comte d’) Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle à Lifbonne , 228% EscARBOUCLE. Ce qu’en prétend être la vraie Efcarboucle des An- ciens , 44. EscHerus ( M. ) de Zurich. Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle , 220. EsPAGNE. Coquillages qui fe pêchent fur fes Côtes, 172. Esrece. Maniére de connoître en un inftant aie de quelque Coquil- le que cefoit, 123. & fuiv. Ce quila détermine, 129. Maniére de diftinguer les efpéces des Co- quillages fluviatiles & terreftres, 130. Esprirs. On en tire de la décom- pofition de tous les Corps, 37. L'efprit de Nitre eft un Phofpho- re brulant, 39. Les couleurs dé- pendent des efprits des Minéraux, AI. Essais. Difficulté d'y réuflir, $. Eraix. Couleur qu’il donne aux Pierres fines par fon voifinage , 40. ErANGs. Coquillages qu’on y trou- ve, 173. Quels font les plus com- muns , #bid, Evax , Roi Arabe, Son Ouvrage fur les Pierres, 34. Eurore, Coquillages? qu’elle pro- duit , 170. & fuiv. Ses endroits les plus renommés pour les beaux Fofliles , 1 TAG fuiv. Ses Cabi- nets d'Hiftoire Naturelle , 198. d Juiv. E EXCREMENS L'ABFL ET DIE'S ExcReMENSs des Coquillages , leur - nom, 137. Paroùils fortent, sbid. Excrémens des Moules , cé qui les contient, 148. ExCROIssANCES qui fe trouvent fur les Coquilles, comment on peut y remédier, 190. F. ALLOPE. Temps auquel il vi- voit, 34. FAMILLE. À quoi ce terme revient dans la divifion des Coquillages, 119. Ce que c’eft qu'une Famil- le, :bid. D'où elle doit étre tirée, ibid, Arrangement de chaque Fa- mille des Coquilles de mer, 120. Maniére de connoître en un in- ftant la Famille de quelque Co- quille que ce foit, 123. € faiv. Ce qui détermine ces Familles , ibid. Familles des Univalves , ibid, Des Bivalves , 126. @ fuiv. Ma- niére de diftinguer les Familles des Coquillages fluviatiles & terre- ftres, 130. Famille des Lepas ou Patelles, 237. & fmiv. Des Oreil- les de mer, 242. Des Tuyaux de mer. bid, & fuiv. Des Nautilles, 247. Des Limaçons à bouche ronde , 251. Des Limaçons à bouche demi-ronde , 256. Des Limaçons à bouche aplatie, 260. dr fuiv. Des Buccins, 264. © fuiv. Des Vis, 272. © fuiv. Des Cor- nets ou Volutes , 278, € fuiv. Des Roulleaux ou Cylindres, 283. G fiv. Des Murex où Rochers, 287. & fuiv. Des Pourpres, 295. & fuiv. Des Conques fphériques ou Tonnes , 300, & fuiv. Des Porcelaines , 306. © fuiv. Des Huitres , 313. € fuiv. Des Ca- mes, 320..@ fuiv. Des Moules, 326. € fuiv. Des Cœurs, 332. © fuiv. Des Peignes, 3 37. & Juiv, Seconde Partie, MAÎTIERES 469 Des Manches de Couteau, 338. & friv. Des Ourfins ou Boutons de mer,345. © fuiv. Des Ver- mifleaux de mer, 3$o. & fuiv. Des Glands de mer, 354. Des Pouffepieds , sbid. & fuiv. Des Conques Anatiféres , 355. Des Pholades , id, &° fiv. Familles des Univalves d’eau-douce , 367. Des Bivalves , 368. Familles des Coquillages terreftres vivans, 3 77. @° fuiv. Familles des Univalves fofliles, 387. & fuiv. Des Bival- ves, 388. Des Multivalves , #bid, FAvarT (M. Abbé ) Archidiacre de Reims. Son Cabinet d'Hiftoire Na+ turelle ,213.@ fuiv. FAyx (M. de la ) Auditeur des Etats à la Haye. Son Cabinet d'Hiftoi- re Naturelle, 215. FELUNIFRES. À quoi on donne ce nom, 182. Fer. Couleur qu'il donne aux Pier res fines par fon voifinage, 40. FERNEL. Temps auquel il vivoit , 34. FERRET ( M.) Apoticaire de Diep- pe. Son Cabinet d’Hiftoire Na- turelle, 114. Firers de différentes efpéces, dont on fe fert dans les ports de mer, Eye FLAMANSs. Leur erreur au fujet des Glands de mer, 358. Fceuvrs. Efpéces de Coquillages qu'ils engendrent, 145. Projet d'u- ne Hiftoire des principaux Fleuves de l'Europe, 178. Combien elle ferviroit à l’Hiftoire Naturelle de cette partie du monde, bid. FLORENCE, Si lés Pierres de Floren= ce portent l'empreinte de vraies Plantes , ou fi ce font des jeux de la Nature, 88. Ce qu'on y remar- que, 89. Raïfons qui prouvent que ce font des jeux de la Nature, ibid, © fuiv, Comment cela fe fait, bid, Ooo 470 TABLE DES MATIERES. Fcuors, D'où ils viennent , 71. Pourquoi ainfi nommés, #bid. Leur nature & leur ufage , :hid. Leur couleur, hd, Exemples différens de Fluors, #bid, Is font naturelie- ment lumineux, 78. FONTAINES pétrifiantes, 84. © fuiv. FoRME générale de la Coquille, elle en détermine la Famille, 123. Forme ronde des Coquillages , d'où elle procéde, 140. fuiv. Foss ( M. ) Profeffeur , fa colleétion d'Hiftoire Naturelle à Copenha- gue, * 230. FossiLrs. Auteurs qui en ont exa- miné la nature, 34. Etenduëé de ce terme, & ce qu'il renferme, 37. Ce que c’eft en général, ibid, Pourquoi on leur a donné ce nom, ibid, Comment ils fe diftinguent, ibid, Qui font ceux qui font na- turels à la terre , ibid. Qui font ceux qui lui font étrangers, #bi2, Clafles des Fofliles, 121. Leurs familles, 130. Ils font analogues aux Coquillages de mer , ibid, En quoi ils en différent , hd. Leur divifion, 1 $ 1. Deux difficultés par raport à la maniére dont ils fe font formés, 152. Sentiment des an- ciens Philofophes fur leur origi- ne , kid, & fav. Philofophes qui ont crû que c'étoient des jeux de la Nature & des effets du hafard, 153. Auteur qui a crû que c'é- toient de pures Pierres , z4zd, Sur- quoi il fonde fon fentiment , ibid, Réfuté , 154 Il y a des Foffiles femblables en tout aux Coquilla- ges de mer , ibid, Ce-ne font ni des jeux de la Nature , ni des effets du hafard., ibid, & friv. On les trouve toujours vuides , zbid, Ce ne font pas des Animaux terre- ftres , 155. Sel marin qu'on en tire, tbid, Ils ont le même goût & la même odeur que les Coquilla- ges marins, 2b:d, Preuve qu'ils ont renfermé des Poiflons, 1 56. Com- ment ils ont pü fe conferver de. puis le Déluge , hd, Opinions des. Philofophesfur lecheminqu’ilsont tenu, pour fe rendre dans tous les endroits de la terre où on les trou- ve, ibid. & fuiv. Réfutées , ibid. Ils ne peuvent y avoir été portés. par les hommes ni par les Oy- feaux , sbid, Ils n’ont pû remonter les Riviéres, 1 5 7. Ni y être pouf- fés par des vents impétueux ou des débordemens d'eaux , 2bid, Leurs œufs ow leurs femences n'ont pu être portées par des va- peurs au haut des montagnes , ibid, Ë [uiv. C’eft au Déluge que ces effets doivent être attribués , 160. Comment cet eflet peut s’ex- pliquer , 161. Naturaliftes qui apellent les Fofliles les Reliques du - Déluge, 65. Ilyen a par toute la terre, 166. Comment onles trou- ve, 174 Endroits de l'Europe les plus renommés pour les beaux Fofiles , sbid, € fuiv. Place qu'ils doivent avoir dans l’arrangement d'un Cabinet d'Hiftoire Naturel- le, 196. Leurs différentes claffes, 378. Leurs familles, 387. € fxiv. Remarques à leur fujet , 389. & Juiv. FRANCE. Coquillages qui fe pêchent fur fes Côtes, 171. Provinces de France où fe trouvent des Fofli- les, 175. & fuiv. Ufage qu’on y fait des Coquilles, 182. Elle nele céde à aucune autre Nation en fait de goût & de curiolité, 198. Defcription de fes Cabinets d'Hi-- foire Naturelle, ibid, & füiv. François ( M. ) de Rouen. Son Ca- binet d’Hiftoire Naturelle, 2 14. Fray des Coquillages. Auteur qui: prétend que le germe de leur Co- quille s'y trouve renfermé , 134 TABLE) DES FRUITS étrangers qu’on trouve dans les entrailles de la terre , 160. Ordre que les fruits doivent tenir dans l’arrangement d’un Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 193. GE: ALETS ; où ils fe trouvent, 60. GALIEN, Temps auquel il vivoit, 3 4. Son fentiment fur l'utilité des Co- quilles dans la Médecine , 183, Œ fuir. GALLEBERT ( M. ) à Genéve, Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 2 2 2, Gazerte d'Hiftoire Naturelle du jardin des Plantes à Paris, fa def- cription , 198. € fure, GANGUEs. Ordre qu’elles doivent tenir dans l’arrangement d’un Ca- binet d Hiftoire Naturelle, 193. Gassenoy. Il a éclairci la Phyfique fur bien des points, 2. Gareaux femblables à ceux des Abeilles, qui fe détachent des Co- quillages, 132. Vertu qu’on leur attribue , bd. Coquillages qui font de ces gateaux , kid, Ce que c’eft, ibid. Gaza. ( Theodore ) Ce qu'il dit des Peignes, 339. GENEVIEVE, ( Ste ) Cabinet d'Hi- ftoire Naturelle joint à la Biblio- téque de cette Abbaye, 208. GENRE des Coquilles ; ce qui le dé- termine, 128. Maniére de diftin- guer les genres des Coquillages fluviatiles & terreftres, 130. GEorrrOY. (M, ) Son Cabinet d'Hi- foire Naturelle, 207. & fuiv. GERME ; Ce qu'il contient, 134. Il renferme la coque de l'œuf, #id. Germe des Coquillages , ce que c’eft fuivant un Auteur, sbid, GEsner. Surnommé le Pline d’Alle- magne, 14, Son principal Ouvra- MATIERESS 4yr. ge, ibid. Ses autres écrits, sd, Comment il mourut, sbid. GESNER. ( M. Jean 3 Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 220€ fuiv. GiRAsOLE, D'où elle vient, 46. Sa couleur , b1d, Gzaces. Ce qui fait des glaces dans les Pierres fines , 44. Principale matiére des glaces, 76. GLAIRESs de nr me , d'où il fort des œufs qui éclofent , 146. GLANDSs DE MER. Quelle famille ils compofent dans la clafle des Mul- tivalves, 127. Quelle famille ils -forment parmi les Multivalves fofliles, 130. Où ils fe trouvent, 1 32. Leur mouvement, 1 38. Leur famille, 3 54. Fable debitée à leur fujet, 3 56. Origine de leur nom, 357. En quoi ils différent des Pouffepieds & des Conques Ana- tiféres , bid, Groupes qu'ils com- pofent , sbid, € faiv. Combien on en diftingue de fortes, 358. Er- reur des Flamans à leur fujet, ibid, Leur nature & leur defcription, ibid, & fuiv. GLoge TERRESTRE. Il n’a point été diffous par le Déluge, 161. Com- ment on prétend prouver le con- traire , 162.Réfutation de cefen- timent, £bid, & fuiv. Iétoit par- fait dès fon origine, 163. Goana. Chaux très-propre à bâtir qu'on tire des Coquilles dans cette Ifle, 181. GoseLins. Efpéce de Cornes d’Am- mon qui fe trouve dans la rivié- re des Gobelins, 146. Autres Co- quillages qui s’y pêchent, 172. GOMME ARABIQUE. Ufage dont el- le eft pour nétéier les Coquilles, 186. Goroprus BECANUS, Son fentiment fur l'origine des Coquillages foffi- les 8588 GourGas ( M. ) de Genéve, Son Ca- Oooï] 4972h TEANBALTEIMDES binet d'Hiftoire Naturelle, 222. Gor. Si les Poiflons à Coquilles ont la fenfation du goût, 139. GRANITE , efpéce de Marbre , 55. Ufage auquel il fert , shid, Or- dre qu'il doit renir dans l’arran- gement d'un Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 193. Greincrus( M. ) Curé de Burgdorf dans le Canton de Berne. Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 2 19. GRENAT. Quel eft le plus beau ,45. Il eft regardé comme un Rubis foncé, 52. GREw. Sa découverte de l'Anato- mie des Plantes, 4. GREz. Comment il fe forme, 39. Sa Nature, 74. Il y en a de deux fortes , :b1d, Leur ufage , 76. Grez trouvé dans les entrailles de la ter- re, 159. Gyrs, Leur nature , 48. H. ABDARRAHANO , Arabe, a traité de la propriété des Pierres, 34. Hzpzeri ( M. ) à Neuf-Chatel, Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 2217. Harper ( M. )le fils, à Schafoufe. Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle, HaAsarD. Philofophes qui lui ont at- tribué l’origine des Coquillages foffiles , 153. Réfutation de leur fentiment, 1 54. Il y a des Pierres qui font de purs hafards, 165. HAVRE DE GRACE, Pourquoi les Huitres qu’on y pêche ont une robe fort commune , 141. Com- ment on les y prend à la main, L7%e He L10TROPE. Sa couleur, $ r.C'eft une efpéce de Jafpe, 1bid, Où elle fe trouve, zb:d, HERBIER, Ordre qu'il doit tenir dans M'AUT TERMES.E l’arrangement d'un Cabinet d'Hi- foire Naturelle, 194. HERNANDEZ , Auteur d’une Hiftoi- re Naturelle du Mexique, 35. Herszes ( M. ) Evêque de Zéelande, Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 2390, HEUBER ( M. de) à Bâle, Son Cabi- net d'Hiftoire Naturelle, 219. HEucHER ( M. de ) à Drefde. Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 2 18. Histoire NATURELLE. Son vérita- ble objet , 1. Son étenduë , 2. Combien elle eft utile à la Méde- cine, à la Chymie & à la Botani- que , bd. Elle a des parties qui -ne paroiflent que curieufes, 3, Ses trois objets principaux , $. Au- teurs qui ont traité l'Hiftoire Na- turelle de quelque pays, 3 5. Par- tie de l’'Hiftoire Naturelle quinous manquoit , 122. Arrangement d'un Cabinet d'Hiftoire Naturel- le, 192. € fuiv. HorranDpois. Leur habileté à tra- vailler les Coquilles, 1 89. Moyens dont ils ufent , sbid. & fuiv. Ha- bitude qu'ils ont de les peindre, 191, Comment ils les arrangent , 196, Toutle monde doit leur cé- der en fait de Cabinets d'Hiftoire Naturelle, 214. Les principaux, 215. @ niv. Nom qu'ils donnent aux Buccins, 268. Prix qu'ils ont mis à un Coquillage, 280. Nom qu'ils donnent aux Roulleaux ou Cylindres, 284. HomarTs. Pourquoi ils changent tous les ans d’écaiiles, 138. Hoox. Il donne des yeux aux Poif- fons à Coquilles, 135. HorTEeGA , (M. ) Pharmacien, fon Cabinet à Madrid, 227. Huize, On en tire de la décompo- fition de tous les corps, 37. Ufa- ge dont elle eft pour nétcier les Coquilles, 191, TEA BAIMEN DES HuiTres, Quelle famille elles com- pofent dans la claffe des Bivalves , 126. Leur figure , shid. Remar- que à faire fur leurs Coquilles , ibid, Quelle famille elles compo- {ent dans la claffe des Bivalves fof- files , 130. Gateaux qu'elles font, ce que c'eft, 132. Si elles s’acou- plent, 13 3. Sielles fe fément dans le Levant, 134. Leurs œufs ne font point propres à la généra- tion, bd. Pourquoi elles ont des pointes & des tubercules, & ne changent point tous les ans d’é- cailles, 138. Différence des Hui- tre qu'on pêche à Dieppe & au Havre , d'avec celles qui fe péchent en Perfe & en Amérique , 141. Comment on les prend à la main, 177. Arbre aux branches duquel elles s’attachent à S. Domingue, 178. Ufage qu'on en fait dans la Médecine, 183. @* fuiv. Leur famille , 3 13. € fwiv. Leurs noms différens , 315. Leur caractére générique , shid, Leurs efpéces , Leur nature, ibid. & fuiv. HyacinTHE. Ses différences , 45. D'où elle fe tire, bid. Elle eft re- gardée comme un Rubis jaunûtre, 5 2. Son ufage dans la Médecine, 76. HYDROSTATIQUE. Comment elle prouve l’univerfalité du Déluge, 166, J. Le. , pourquoi apellé Pierre di- vine & néphretique, 5 1. Ufage auquel s’en fervent les Orientaux, ibid. & fuiv. Rang quil doit tenir dans larrangement d’un Cabinet d'Hiftoire Naturelle , 193. Jamaique. Coquillages qui fe pé- chent fur les Côtes de cette Ifle, 169, MATIERES. 473 JaroN ( le) Coquillages qu'il pro- duit, 169. JaArGoN. Efpéce de Diamant au- quel on donne ce nom, 44. Jasre. Ses différentes couleurs , sr. Noms différens qu’on lui donne, ibid, Quel eft le plus rare, ibid, Maniére de le contrefaire, $3. & fuiv. Place qu'il doit occuper dans l'arrangement d’un Cabinet d'Hi- foire Naturelle, 193. Jeux DE LA NATURE, Philofophes qui ont cr que les Coquillages fofliles étoient des jeux de la Na- ture , 153. Réfutation de leur fen- timent , 154. © Juiv. Pierres qui font véritablement des jeux de la Nature, 165. Jory DE FLEury ( M. l'Abbé )Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 202, JONSTON. ( Jean ) Ses Ouvrages, 19. @ fuiv. Leur caraétére, 1bid. JourNAUX LITTERAIRES. Ce font d’excellens guides pour étudier la Nature, 35. Jupaïque. Ufage de la Pierre Ju- daïque dans la Médecine , 76. Jussreu. ( M.) Son Cabinet d'Hi- ftoire Naturelle, 207. I. rs Preuves que les Pierres ainfi apellées ne font pas des jeux de la Nature, 90. IMPERATO, ( Ferrante ) Son Hiftoire Naturelle, 20. De quoielle traite, ibid. Son opinion 1 la végéra- tion des Pierres, 86.Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle à Naples, 224. @ Juiv. Defcription qu'il donne des Vermifleaux de mer, 35 1. Comment il apelle un genre de Telline, 361. INCRUSTATIONS. Elles tiennent de la nature de la Pierre ,79. Ce que c'eft, 84. Elles ne changent point Ooo ii] 474 la nature des objets, #bid. Fontai- nes auxquelles elles font dués, ibid. & fuiv. Dans quel rang on doit les placer dans un Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 193. INDEs ORIENTALES. C’eft de là que viennent les plus belles Coquilles , 168. Quelle en eft la raifon, id. On s'y fert beaucoup de Plon- geurs, 178. Insectes. Le plus vil éleve l’efprit jufqu’au Créateur , 3. Ils ont été l'objet des recherches des Natu- raliftes modernes , 4. Découvertes fur leur génération, #bid. Infectes repréfentés fur quelques Pierres, preuves que ce ne font pas des jeux de la Nature, 90. Rien de plus vil ni de plus admirable que les Infeétes, 131. Ordre qu'ils doi- vent fuivre dans l’arrangement d'un Cabinet d'Hiftoire Naturel- le, 194. © Jriv. ris. Sa couleur , 46. Criftaux qui lui reflemblent, ibid. Peu d’efti- me qu'on fait de cette Pierre , ibid. IRREGULARITE qui fe trouvent fur la robe des Coquilles , comment elles fe forment, 139.6 fuiv. Isipore. Son fentiment fur l’origine des Coquillages foflles , 153. K: KFSrE ( M. }) à Schafoufe. Son Cabinet d'Hiftoire Na- turelle, 221. KENTMAN. ( Jean } Ses Traités fur les Foffiles & fur les Calculs, 34. KirAniDEs , Roi de Perfe. Son Ou- vrage fur les Pierres, 34. K1RCHER. { le Pere ) Son fentiment au fujet de l’effer que le Déluge produifit fur les Végétaux, 167. $a galerie d'Hiftoire Naturelle aux Jéfuites de Rome, 222. TABLE: DES MAT IŒIRIES-. KisGLAER ( M. ) de la Haye, Son Ca- binet d'Hiftoire Naturelle, 215. KLEINIUS ( M. ) de Dantzic. Son Cabinet d’Hiftoire Naturelle, 217. & 230. KLoumanD,{le Commandeur ) Son Cabinet d’Hiftoire Naturelle à Copenhague, * 230. KoNiG. ( Emanuel ) Jugement de fon Livre , 24. L. ACS Fr Marais d'eau falée, Les Coquillages qu’on y pé- che ne doivent point être confon- fondus avec les fluviatiles , 145. Nom que leur donnoient les An- ciens, ibid. Laer. ( Jean de) Son Traité fur les Pierres, 41. Lair. Ulage de la Pierre de Lait dans la Médecine, 76. LaxçGius. ( Charles-Nicolas ) Ses Ours, 29. € fuiv. Son fenti- ment fur la Belemnite , 65. Son Traité pour divifer les Coquil- lages, 115. Jugement de cet Ou- vrage , 2bid. Lançius ( M. ) à Lucerne. Son Ca- binet d'Hiftoire Naturelle , 22r. Lapis LAZULI, Sa couleur, 54. Sa rareté, ibid. Il eft naturellement lumineux, 78. LEmery. (Nicolas ) Ses Ouvrages, 23. Leur mérite, sbid. Obligation que lui a la Chymie, bid. Lepas ou PATELLES ; leur figure générale, 123. Leur différence ne doit point embarafler dans l’éta- blifflement de leur famille, 124. Leur caractére eflentiel bd. & 239. Quelle famille ils compo- fent dans les Univalves de mer, 124. & dans celles d’eau douce & de terre, 130. Comment ils prennent leur nouriture , 137+ TABLE DES Leur mouvement, 138. On les a vüs acouplés , 146. Famille des Lepas, 237. © Juiv. Nature de ce Coquillage, 238. Ses difiérens noms , #bid. Ses difiérentes efpé- ces, ibid. © fuiv. Lepas d’eau- douce, leur caractére générique, 369. LerTieuLLier (M. )à Londres, Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 2 1 7. LEUUWENHOCX, ( Antoine ) Idée de fes Ouvrages , 28. Cara@ére de l'Auteur , ibid, & fuiv. LimacCes. Il y en a de plufieurs efpé- ces, r5r. Elles font Hermaphro- dites , id. Elles s’acouplent & font des œufs. ibid. Couleur & figure de ces œufs , ib:d. Quand ils éclofent, zb:d. Lieux que les Limaces habitent , 174. Remar- ques fur ces Animaux, 382. ErmAçoxs. Il y en a de trois efpé- ces. 124. Quelle famille ils for- ment dans la clafle des Univalves, ibid, Quelle famille ils compofent parmi les Univalves d’eau-douce & de terre, 130. Quand ils s’a- couplent , 1 33.& comment, 134. Leur membre viril, 244. Com- ment ils étendent leur Coquille, 137. Limaçons d’eau-douce, par qui ils font crüs Vivipares, 146. Couleurs de quelques-uns , 148, Limaçons. terreftres , quand ils s’acouplent, 1 50. Ils font Ovipa- res , ibid. Jufqu'où , & par quel moien ils étendent leur Coquille , ibid. Ce qui facilite leur marche, ibid. Auteurs qui les croient An- drogynes , zbid. Comment ils ré- tabliffent leur Coquille caflée, r ; 4. Epiderme qu'ils portent avec eux, 185. Famille des Limaçons à bou- che ronde , 251. Confufion qu'y caufent les Auteurs , 252. Leurs noms, id. Combien ils ont de: fpirales ou contours, ébäd. Leurs NMATIERES. 475 .… efpéces, ibid. & fuiv. C'eft d'eux qu'Archiméde a pris l'invention de fa Vis, thid. Leur cara@tére gé- nérique, 253. Famille des Lima- çons à bouche demi-ronde ou ceintrée, 256. Difiérens de la Né- rite, 257. Leur cara@tére généri- que, bid. Famille des Limaçons à bouche aplatie, 260. & füiv. Leur caratére générique , 26r. Leurs efpéces , ibid. Limaçons d’eau-douce, leur caractére géné- rique, 369. Limaçons-terreftres, leur nature, 380. & fuiv. Lister, ( Martin ) Ses Ouvrages, Idée de fon Hiftoire des Coquilla- ges ,113. © fuiv. Confufion qu'il y a répanduë , sbid. Son opinion finguliére fur les Ourfins & toutes les Coquilles Univalves, 116. Sa divifion des Coquillages fluviati- les, 121. Son opinion fur la for- mation des Coquillages, 132. Juiv. I croit les Limaçons d’eau- douce Vivipares, 146. Son obfer- vation fur les Cornes d'Ammon, ibid. Son fentiment fur l’origine des Coquillages fofliles, 1 53. Ré- futé, 1 54. Son opinion fur l’utili- té des Coquilles dans la Médecine, 184. Fautes qu'il a faites au fujet des Buccins, 266. LiTHOLOG1E. La matiére en a été jufqu'ici peu éclaircie, $. Livourne, Collection d'Hiftoire Naturelle qui s’y trouve, 223. LocHMAN (M. ) Médecin à Zurich, Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 219. Loire. (la) Qualité des Coquillages que cette riviére produit, 172. Lonores (Société Royale de ) Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 2 1 7.. Eusa (M) Profefleur du Collége d'Odenze en Fionie , fon Cabinet curieux , * 230. Luipius, (Eduard) Son Traité 476 des Fofliles d'Angleterre , 24. & Juiv. Sentiment hazardé de cet Auteur fur les Fofliles étrangers à la terre, 25. Son opinion fur la Belemnite, 62. & fuiv. LyNcKke ( M. ) de Leipfic. Son Ca- net d'Hiftoire Naturelle, 218. M. M CHOIRES qu'on trouve dans les entrailles de la ter- re , 160. | MaprerOres. Elles changent fou-- vent dé nom, 82. Quelles font les plus communes , ibid, Où & com- ment elles croiffent , bd. MaArFrFEYy. (le Marquis ) Sa colle- étion d'Hiftoire Naturelle à Véro- ne, 223. MAGELLAN, ( l'Ifle de ) Coquillages qu’elle fournit , 170. MaHuDeEL. ( M. ) Son Cabinet d'Hi- foire Naturelle, 207. Mayo. ( Jean-Daniel ) Sa méthode pour ranger les Coquillages, 21. Ordre de fa divifion , 112, Elle eft plus fpéculative que pratique, 122. MALACHITE où MALOCHITE ; d'où vient fon nom, 54. Sa couleur, ibid. MALBRANCHE, ( le Pere ) Il a éclair- ci la Phyfiquefur bien des points, 2. Marnivrs. Coquillages qui fe pé- chent fur les côtes de ces Ifles, 169. MaLpiGHi. Sa découverte de l'Ana- tomie des Plantes , 4. MANCHES DE COUTEAU, Quelle fa- mille ils compofent dans la clafle des Bivalves, 127. Leur figure, zbid. Quelle famille ils compofent dans les Bivalves fofliles, 130. Ils font fans mouvement, 139. Où ils fe pechent, 178. Leur famille, T'A BL'ENDIES M'AITIERES, 338. © fuiv. Leurs noms diffé: rens,340. Leur nature, #bid. Com- ment on les prend , zbid. Auteur qui a prétendu qu'ils reluifent dans les ténébres ,341. Les Manches de Couteau fofliles font très-rares, 390. MaxGLier. Efpéce d’Arbriffeau qui croit au bord de la mer, 178, Huitres qui s’attachent à fes bran- ches , sbid. Marais D'EAU-DOUCE. Coquillages qu’ils donnent , 173. Quels font les plus communs, /bid. MARBODEE ; fon Ouvrage en vers Latins, 1 1. Quel en eft le mérite, ibid. Margre. Comment il fe forme, 38. Par où les Marbres différent en- treeux, $5. Marbres antiques & modernes , ibid. Différentes efpé- ces de Marbres, ibid. & fuir. De leur formation, s 9. Elle fe fait par coagulation , zhi4. Place qu'on leur donne dans l'arrangement d'un Cabinet d'Hftoire Naturel- le r98: MaARCGRAVE, Auteur d’une Hiftoi- re Naturelle du Bréfil, 35. MaArCassites. Ordre qu’elles doi- vent tenir dans l’arrangement d’un Cabinet d'Hiftoire Naturelle,193, Marsizy.(Aloyfio-Ferdinand) Son Hiftoire du Danube . 30. Idée & jugement de cet Ouvrage, bd. © Juv. Son Hiftoire Phyfique de la mer, 31. Il eft le premier qui ait remarqué des fleurs au Corail & autres Plantes Marines, 4b;d. Cité au fujet de la couleur du Corail, 83. Son Cabinet d'Hiftoire Natu- relle, 223. Masric. Ufage dont il eft pour ré- parer les défauts des Coquilles, 190. MArHIOLE. Ses commentaires fur Diofcoride , 9. Il y a parlé des Co- quillages TA PILE DIE !S “quillages & des Pierres , #bid. Me CANIQUE des Coquillages ajuftée à leurs parties, 136. Uniformité réguliére qui y eft répétée, 1 54. ME DEGNE. Secours qu’elle tire de l'Hiftoire Naturelle, 2. On s’y fert de plufieurs Pierres, 76. Ufage qu’elle fair des Coquilles, 183. ME MOIREs des Académies & des So- ciétés Royales des Sciences.Cefont d’excellens guides pour étudier la Nature, 35. MER. Pourquoi elle fournit plus de Coquillages., plus grands & plus beaux , que les eaux douces, 145. Auteur qui a crü que tous les Co- -quillages ne fe formoient pas dans la mer, 153. Sentiment de ceux qui croyent que nos terres ont fait autrefois partie du baflin de la mer, 159. Preuves qu'ils en don- nent, zbid. MER ADRIATIQUE. Elle n’eft pas fort abondante en Coquillages, 171. Ceux qu’elle fournit , zb1d. Mer ME'DITERRANE €, Coquillages qui fe pechent fur fes Côtes, 170. on Juiv. Mer Rouce. C'eft elle qui fournit les plus belles Coquilles , 168. Quelie en eft la raïfon, #bid. Elle eft plus abondante que toute au- tre en Coquillages, 1 70. Manié- re de pêcher dans cette Mer, 177. MEssine, Ufage que l’on y fait de la foye des Pinnes Marines, 183. METALLURGISTE, Quel ef le pre- mier en eftime, 12, METHODE nouvelle de diftribuer les Coquillages de Mer , de Riviére, éadetlerre, 2280: MEULIERE, Ufage des Pierres de Meuliére, 76. MicHeLt. ( Pierre- Antoine ) Son Ouvrage fur les Plantes, 32. Sa méthode , zh;d. MINE RAL, ( Régne ) Ce que c'eft, Seconde Partie, MATIERES. 477 36. Ce qu'il renferme, ibid. Maixe RAUX. Il font un des trois ob- jets principaux de l'Hiftoire Na- turelle , 5. Leurs principes font indeftructibles , 36. Ce qui eft compris fous le nom de Minéraux, ibid. As font nourris d'air & d'eau, 37. Ce qu'on tire de la dé- compolition de leurs parties , 114, Leur proximité caufe la différen- ce des couleurs des Pierres, 40. Raifon qui combat ce fentiment , ibid. Ils fe font confervés dans le Déluge , 167. Quel ordre ils doivent tenir dans l’arrangement d’un cabinet d'Hftoire Naturelle, 193. Mozaxxus ( M.l'Abbé ) à Hanovre, Son Cabinet d’'Hiftoire Naturel- le, 2r8. Moxpr. Dieu l’a rendu parfait, en le tirant du cahos, 162. @* fuiv. MonsTRes. Place qu'ils doivent avoir dans l’arrangement d’un Ca- binet d'Hiftoire Naturelle, 194. . MONTAGNES. Auteur qui a crü qu'il “s'y formoit des Coquillages fem- blables à ceux de la mer , 153. Les vapeurs n'ont pü y porter les œufs ni les femences des Poiflons marins, 158. © fuiv. Moxri.( Jofeph ) Son Cabinet d'Hi- foire Naturelle à Bologne , 223. MoscarDi. Son Cabinet d'Hiftuire Naturelle à Vérone, 223. Mouzess. Quelle famille elles compo- fent dans la Claffe des Bivalves, 126. Quelle famille elles forment parmi les Bivalves d’eau-douce & fofliles, 1 3 o. Gâteaux qu’elles font, ce que c’eft, 132. Si elles s’acou- plent, 133. Comment elles éten- dent leurs Coquilles , 137. Leur mouvement , 138. Moules d'é- tang fe produifent d’elles-mêmes, 147. Temps auquel leurs œufs éclofent, ibid, Moules de riviére Ppp 478 plus petites que celles d’étang, 2bid. Leur mouvement progreflif, ibid. Plufieurs les croient Andro- gynes, tbid. Singularité de leur marche , ibid. Leur ftruéture in- térieure & extérieure différente de celle des Coquillages de mer, #45d. Comment fe fait leur articulation, ibid. Tuyau qu’elles font fortir, & à quel ufage , #bid, Leurs inte- ftins, 148. Leurs autres parties intérieures , id. Ce qui les atta- che intérieurement à leurs Coquil- les , ibid. Comment fe fait leur ac- croiflement , bd. Leur nourritu- re, ibid. Qualité de leur chair, ibid, Auteur qui prétend qu'elles donnent la fiévre , ibid. Comment on les prend à la main , 177. Ufage qu'on en fait dans la Mé- decine , 183. Epiderme qu’elles portent avec elles, 18 5. Leur fa- mille, 326. fuiv. Leurs foyes, 329. À quoi leur chair eft bon- ne, ibid, Caraétére générique des Moules d'eau-douce , 371. MuzTivaLves. Ce que ce-mot figni- fe, 120. Leur clafle, leurs gen- res & leurs familles , hd. Ce qui a fait hazarder ce mot, 121. Ce qui détermine leur clafle, 123. Leurs familles , 127. G° fuiv. Fa- milles des Multivalves fofliles, 1 30, Clafle des Multivalves de mer, 344. Des Multivalves fofiles , 378. Leurs familles, 388. Murex, voyez Rochers. MusCLEs circulaires. de l’inteftin des Moules, ce qu'ils contiennent, 148. Autres mufcles qui attachent intérieurement la Moule à fes co- quilles , ibid, Museum, Livres connus fous ce nom ,3 > T'ABLIEr DE S M'A TUERE'S N. ACRES de Perles. ; où fe pé- chent les plus belles , 169. Naceoires. Les Coquillages n’en. ont point, 140. NATURALISTES, Les modernes n’ont point fuivi la route tracée par Pli- ne, 4. Ils ont fecoué le joug des Anciens, bid. Sur quoi ils fondent leurs opinions, bd. Les Natura- Biftes ont négligé de parler des Animaux à Coquille, 1 10. Ilsfont partagés fur l’origine des Coquilla- ges fofliles , ibid. Combien la di- vifion qu’ils en font eft imparfaite , 115. 1Isne font point d'accord fur la divifion des genres & des efpé- ces, 116. Ce qui peut-être leur a manqué , ibid. & fuiv, La plüpart ont crü les Poiffons à Coquille hermaphrodites, 134. Nom que plufieurs ont donné aux Coquil- lages fofliles, 165. Ils veulent avoir les Coquilles tellés qu’elles fortent de la mer , 18$. Arrangement qu'ils en font, 195. Narure. Difficulté qu’il y a à péné- trer fes myftéres , 2, Combien il importe de l’étudier , 3. Comment uelquefois elle laïfle échaper fon Écret , ibid. Utilité dont peut être l'étude de la Nature pour la Mé- decine, l'Agriculture, le Commer- ce &tousles Arts, ibid. Des corps. fimples la Nature en fait de com- pofés, 36. La formation fuccefi- ve de fes plus petites parties prou- ve excellemment la puiffance de- fon Auteur, 1 30. Elle eft partout la même, 133. Naurizces. De quelle famille ils. font parmi les Univalves , 124. Quelle famille ils compofent dans les Univalves fofliles, 130, Leur mouvement, 1 38, Comment TOUMLENMDOESRAMAITIERES on les reproduit , 188. © fuiv. Tromperies dont on ufe à leur fu- jet, 190. Famille des Nautilles, 247. Leurs différens noms , shid, Leurs efpéces différentes , ibid. 6” Jriv. Leur caratére générique, s pa NEGrREs de l'Amérique ; leur ma- niére de plonger , 178. Comment ils détachent les Plantes marines & les Coquillages , :bid. A quel âge ils font plus propres à ce mé- ter , ibid. Combien de temps ils peuvent le faire, ibid. NE PHRETIQUE. Pierre Néphretique, efpéce de Jade , 54. Sa nature, ibid, fuiv. Sonufage dans la Mé- decine , 76. Nr'rrres. Quelle famille elles com- pofent dans les Univalves , 124. Quel nom on lui donne alors, ibid. Le rang quelles tiennent par- mi les Univalves d’eau-douce & foffiles, 130. Leur mouvement, 138. Elles ont toutes les parties néceflaires pour produire leurs femblables , 146. Couleur des Nérires de la riviére de Seine, 148. Ufage qu’on fait des Nérites dans la Médecine, 183. Trompe- ries dont on ufe à leur fujet, 190. Leur caratére générique , 256. En quoi elles différent des Lima- çons, ibid. Leurs difiérens noms , ibid. Leur nature, 1h14. Caraétére générique des Mérites d’eau-dou- ce, 369. NEwWTON. Nouvelles routes qu'il a ouvertes dans la Phyfique, 2. Nic. Ses eaux font fort ee de Nitre, 153. Nirre, L’efprit de Nitreeft un Phof- phore brulant , 79. Les eaux dou- ces en font exemptes, 146. NourkiTUrr des Coquillages, 1 37. Comment ils la prennent , #14, 479 O. BSERVATOIRE de Paris. Congellations qui fe voient dans fes Caves, 79. & fuiv. Oporar. Si les Poiflons à Coquille ont la fenfation de l'Odorat, 139. Œiz DE Char. Ses différentes efpé- ces, 51. Ses couleurs, #id. Œurs. Ceux des Huitres ne font point propres à la génération, 1 34. Ce que c’eft que ces œufs, shid. Où font renfermés les œufs des Buc- cins , hd, La coque de l'œuf eft contenuë dans le germe , bd, Œufs des Moules d’étang, où ils fe rendent , 147. Quand ils éclo- fent,ibid.Œufs des Limaçons qu’on trouve en fouillant la terre , 150, Leur couleur & leur figure , bd. Auteurs qui croient qu'ils les cou- vent,ibzd, Les œufs des Buccinster- reftres en perpétuent l’efpéce, 1 5 1, Ufage dont eft le blanc d'œuf pour nétéier les Coquilles, 1 86. & furv. Œufs des Ourlins , leur goût, 3 48. OysEAux. Ils forment eux-memes leurs plumes , 155. Ordre qu'ils doivent tenir dans l’arrangement d'un Cabinet d'Hiftoire naturelle, 194. OLymr10DoRUSs. Son fentiment fur l’origine des Coquillages fofliles , 153. Ox1x. C’eftla plus belle efpéce d'A- gathe, so. Nom que les Orfévres donnent à conne plufieurs zo- nes , bid. OPALr, Son ancien nom, 49. Sa beauté, ibid. D'où naïflent fes cou- leurs, id. Sa divifion , ibid. & fuiv. D'où elle fe tire, 50. OpPrieN. Ses Ouvrages, 11. Com- ment il en fut récompenfé par l'Empereur Caracalla, ibid. OREILLE DE MER. Comment elle eft Pppi ao TABDEMDIES tuibinée dans un fens ,116. De quelle famille elle eft parmi les Univalves, 124. Elle ne fe trouve point dans les Foffiles, 130. Com- ment elle prend fa nourriture, 1 3 74 Son mouvement, 138. Comment on la reproduit, 188. Famille des. Oreilles de mer, 242. Leurs dif- férens noms, 243. Leur nature, ibid. Leurs efpéces , 244. Leur caractére générique , #bid. Os trouvés dans les. entrailles de la terre ; 160: OSTEOCOLE , ox Pierre des Rompus; fon ufage dans la Médecine, 76. OsTRACISME, D'où cette Loi a tiré fon nom, 181. Pour quel ufage elle fut établie chez les Athéniens, ibid, Comment elle s’obfervoit , ibid, OsTRACITES. Ufage de cette Pierre _ dans la Médecine, 76. Ovaire. Les Moules en ont d'eux, 148. Ovipares. Coquillages auxquels on donne ce nom, 146. Les Lima- çonsterreftres le font, 150, &les Bucans, 151. Oui. Si les Poiffons à Coquilles ont la fenfation de l’ouie , 139. On peut l'attribuer aux Coquillages fluviatiles, 148. Oursins. Opinion finguliére de Li- fter à leur fujet, 116. Quelle fa- mille ils compofent dans la claffe des Mulrivalves., 127. Pointes dont ils font hériflés , xhid, Quel- le famille. ils forment parmi les Multivalves foffiles, 130. Auteur felon lequetils ont des yeux, 13 5. Leur mouvement; 138. Leur fa- mille, 345. © fuiv. Leurs noms. diférens, 346. Rang ‘qu'ils tien nent parmi les Poiflons, ibid, Leurs Cornes, & l'ufage qu’ils:en font , bid. & fuiv. Leur bouche, 347. Leurs efpéces, ibid. & fuiv, MATIERES: Leur caractére fpécifique , 348, OuTREMER. D'où fe tire la belle. couleur d’Outremer, 54. OxrorrT, (Univerfité d’) Son Cabi.- nçt d'Hiftoire Naturelle, 217, P: DAJOT D'ONSEMBRAY,(M.): Son Cabinet d'Hiftoire Natu- relle, 205$. @ fuiv. PALERME, ufage que l’on y fait de la foye des Pinnes marines , 183. Pazissy. ( Bernard ) H a découvert des premiers, que les Coquillages foffiles n’étoient point des jeux: de la Nature, 34. PAMPHYLE. ( le Prince ) Ses colle étions d'Hiftoire Naturelle, 222, PANACHE de plume, qui fort du cen… tre des Glands de mer,.3 8. Con- jecture à ce fujet , #bid.. Panache des Pouflepieds, 359. Celle des CÉonques Anatiferes, 360 © 364. PapicLoNs. Ils ont été l’objet des re- cherches des Naturaliftes moder- nes , 4. PaRACELSE, Temps auquel il vivoit, 34. Dire Coquillages auxquels on . - peut donner ce nom, 232. PARTERRES de Coquilles , comment- ils- fe forment, 195. PATELLES , voyez Lepas.. PEIGNES , ou PETUNCLES, Quelle - famille ils compofent dans la claf- fe des Bivalves } 127. Leur figu- re, & la beauté de leurs couleurs, ibid, Leur différence, shid. Leur caractére eflenriel , #4:d, Leur rang : parmi les Bivalves d’eau-douce & fofliles , 130. Auteur felon lequel : ils n’ont point d’yeux, 1 35. Leur mouvement, 138. Peignes de ri- viére , leur grandeur, 147. Leur - figure, leur couleur & confiftence, ibid, Ufage qu’on fait de ce Co- quillage dans {a Médecine, 183... TABLE DES Famille des Peignes, 337. © fwiv. Leurs noms diflérens, 3 39. Petun- cle en eff le diminutif, #bid. Leur caractére générique , bid. Leurs efpéces , :bid, Leur nature & leur couleur , 340. Caraétére généri- _ que des Peignes d'eau-douce,3 71. PeLcicuLe dont quelques Coquilles font couvertes, comment elle s’en- léve , 187. Peripor, Sa couleur, 46. Sa dure- té, sbid, Le peu d’eftime qu’on en fait, bid, Il eft regardé comme une Emeraude pâle, 52. PERLE. Sa nature , 72. Sa rareté & fon prix , ibid. Comment elle fe : forme, ibid. Où elle fe trouve, bd, Ses différens noms , zbid. Senti- mens de Pline fur fa naiflance, 141. Maniére de pêcher les Per- les dans le Golfe Perfique , 179. Combien cette pêche dure, ibid. Ufage qu’on fait des Perles dansla Médecine , 133... PesrALozzi (M.) Médecin à Lyon, Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 212.0 fuiv.. PETiver, ( Jacques ) Ses Ouvrages, 26, Leur caractére , ibid. O fuiv. PETRIFICATIONS. Elles tiennent de la nature des Pierres, 79. Corps auxquels on .donne ce nom, 80. Leur divifion , &r, Pétrifications de terre , ce que c'eft, &bid. Ce qu'on doit mettre au nombre de ces Pétrificatiohs , sbid. Figure d’une de ces Pétrifications , 82. - Pétrifications de mer , ce que c’eft, Deux figures de ces Pétrifications, ibid. Place que les Pétrifications demandent dans l’arrangement d’un Cabinet. d'Hiftoire Naturel- le, 193. PÉTUNCLES , voyez Peignes. Pure’ ou Prices. Hiftoire des Animaux qu'il a fait en vers, 11, De quoi il y traite, id. MATYERES 487 PHirierines, Coquillages qui fe pé- chent fur les Côtes de ces Iles, 169. PHILOSOPHES. Opinion des anciens Philofophes fur la formation des : Goquillages, 13 1. Sentiment des modernes fur le même fujet, ibid, & faiv. Opinion des anciens Phi- lofophes fur Forigine des Coquil: lages foffiles, 152. € fiv. Plu- fieurs ont crû que c’étoient des: jeux dela Nature, 1 $ 3. Opinions des Philofophes fur le chemin que - Jes Coquillages_fofliles-ont tenu ;, pour fe rendre dans les lieux où onles découvre, 156. & fuiv. Réfutées, zbid. Nouvelle théorie de la terre inventée par quelques- uns d’entre eux, 160. € fuiv. PHoLADEs. Quelle famille elles com- pofent dans la clafle des Multi- valves, 128. Leur figure, ibid, Par où elles commencent à fe for- mer dans leurs pierres, 134. Elles font fans mouvement, 1 39. Leur famille, 354. & fuiv. Origine de leur nom, 361. Où elles fe for- ment , bd. Où elles fe trouvent, 362. Ufage qu'on fait de leur chair, bid. Leurs différens noms, - ibid. Leurs efpéces, ibid. Leur na- ture , 363. Leur caratére généri.- ue ;, ibid. Pholade foflile fupo- ée, 389. fuiv. PHosrHores. Prefque tous les Corps Electriques le font, 77. Ils fe font fort multipliés, ibid. Phofphores naturels, 79. Brulans ,.hid. Lu- mineux , id. Comment un Phof-: phore peut rendre de la lumiére, 1bid. Maniére de les éprouver, ibid, PHysiQue. Après la Morale, la Phy- fique eftla plus utile & la plus in- téreflante de toutes les parties de la Philofophie , 1. De quoi elle traite, b1d, Sa.divifion , ibid, Ob- jet de la Phyfique Philofophique, - Pp.p ii] 482 TABLE DES ibid, Objet de l'Hiftorique , bd, Elle eft devenu à la mode, 2, Progrès qu’elle a faits dans le der- nier fiécle, bd, Elle eft remplie de conjeétures, #bid. Elle eft aujour- d’hui fortie de l'enfance, 165.On y a befoin d'autorité & d’expé- rience , 197. Preps. Les Coquillages n’en ont point, 140, PIERRE I. ALExXIOWITSs, Czar de Mofcovie, fon Cabinet d'Hiftoire Naturelle, *230. Pierres, Idée des Auteurs & des Ouvrages qui en ont traité, 6, & Juiv. Opinion particuliére de * Théophraîte à leur fujet, 8. Au- teurs qui n’en ont confidéré que les propriétés réelles, 34. Autres qui n’en ont envifagé que les ver- tus imaginaires, bid. © fuiv. Leur définition , 38. Leurs principes, ibid, Comment elles fe forment, ibid, Raïfon de leur différente du- reté,39. Leur divifion, 41. & Juiv. Elles ont des vertus très-réel- les, 75. Les congellations , pétri- fications, incruftations & criftali- fations tiennent de leur nature, 79. Opinion de quelques Philo- fophes fur leur formation, 8 $. In- convénient de leur fiftême, shid, Phyficiens qui leur ont attribué une ame végétative , 86. Leurs raïifons détruites par l'expérience, 87. Vraie caufe de leur accroif- fement , bid. Elles n’augmentent plus hors de leur lit, 88, PIERRES COMMUNES ; comment elles fe forment , 38. D'où elles tirent leur différence , 3 9. Raïfon de leur différente couleur, 40, Leur divi- fion,'bid. Quelles font celles qui ont les pores peu ferrés, & le grain très gros sbid. & fuiv. Elles prennent fouvent leur dénomination du lieu d'où on les tire , bid. Pierres qui MATIERES. ont les pores plus ferrés, & le grain plus fin, 75. Utilité qu'on retire des Pierres communes, ibid. &@* Jaiv. Comment elles peuvent de- venir lumineufes , 78. La place qu’elles doivent occuper dans un Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 1 93, PIERRES CRISTALISEES ; leur divi fion, 43. Les plus belles font les diaphanes ou tranfparentes , ibid, Quielles font , ibid. Pierres crifta- lifées demi-tranfparentes , qui elles font , 49. PIERRES FINES, Auteurs qui en ont traité, 45. Pierres fines colorées, comment elles fe forment , 38. Définition des Pierres fines, zh:1d. A quoi on doit leur diverfité, ibid. Où elles fe trouvent , 414. & fniv. Raïfon de croire que leur couleur eft accidentelle, 3 9.Raiïfon deleur différente tranfparence , :1b1d. Le Criftal en eft la bafe, :b:d. Celles de couleur aprochent fort des Criftaux, 42. © f#iv. Maniére de les tailler, 52. À quoi on les di= ftingue des Pierres faufles , sb1d. Ce qui leur donne de l'éclat . hd. Pierres fines du premier ordre, ibid. Pierres du fecond ordre, ibid, Comment leur valeur s’eftime, s 3. Divifion des Pierres fines, zb:d. Les Orientales font les plus bel- les , sbid. Raïfon de leur beauté , ibid. Qui font celles qu'on nom- me Occidentalés , bid. Pierres fa- ctices, maniére de les contrefaire, ibid. & fuiv. Prétenduës proprié- tés des Pierres fines , 75. Ellesne font pas naturellement lumineu- fes, 78. Comment elles peuvent le devenir , ibid. Qui font celles qui ne le peuvent, 1bid. Elles font formées d’un même fuc lapidifi- que que les autres Pierres , 104. Comment on les range dans un Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 193. TAPBLE'DES P1ERRES FIGUREES. Auteurs qui en ont examiné la nature , 34. Caufe de leur variété , 39. Ce font la plüpart des Pyrites ou des Silex , 61. Leur divifion & leur nature. ibid. Pierres figurées qui imitent les parties des Animaux , 62. faiv. Pierres qui repréfentent les Végétaux, 65.@ fuiv. Pierres mé- talliques , 68. & fuiv. Pierres qui fe trouvent dans les Animaux , 71. & fuiv. La place qu’elles méritent dans un Cabinet d’Hiftoire Natu- relle, 195. PrERRESs À FUSIL ou Silex. Elles ne font pas moins dures que les autres Cailloux , 61. Leur ufage, ibid. Leur couleur, ibid. Leurs différens noms, #4. L'endroit où l’on les peut placer dans un Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 193. PrERRES OPAQUESs ; leur divifion, 5 4. Pierres fines opaques , qui el- les font , hid. € fuiv. Pierres opa- ques qui ont le grain gros, 60. PIERRES PRE CIEUSES. Ce qu’on doit penfer de leur nom , & d’où il leur vient , 42. PINNES MARINES. Elles font fans mouvement , 139. Ufage qu'on fait de leur foye, 183. C’eft une efpéce de Moules, 329. Decom- bien de fortes on en diftingue, ibid. Noms différens qu’elles por- tent, :bid. Leur nature ,1bid. A quoi leurs foyés leur fervent, sbid. Pise. Cabinets d’Hiftoire Naturelle de cette Ville, 223. Prison, Auteur d’une Hiftoire Na- turelle du Bréfil, 3 $. PLANT-ANIMALES. Poiflons à quion donne ce nom, #10. Pranres. La moindre éléve l’efprit jufqu’au Créateur, 3. Par qui-leur Anatomie a été découverte ,. 4, Plantes repréfentées fur quelques Pierres ne font pas des jeux de la MATIERES. 48; Nature, 90. PLANTES MARINES, Qui eft le pre- mier qui y ait remarqué des fleurs , 31. Plantes marines pierreufes trouvées dans des fouterrains, 1 5 9. Les Plantes qui croifflent aujour- d’hui font d'une origine aufli an- cienne que le monde , 163. Il en refta fur la terre de chaque efpéce dans le tems du Déluge, 167. Les Plantes méritent une place diftin- guée dans une collection d'Hiftoi- re Naturelle, 194. PrATNER ( Felix )de Bâle, Son Ca- binet d’Hiftoire Naturelle, 218. Pine. Ila fair entrer toutes les Scien- ces dans fon Hifloire, 3..Il n’a pas affez confulté la Nature , 2b:d, Comment il traite ce qui regarde les Pierres & les Coauillages , 9. De quoi on lui eft le plus redeva- vable, 10, Sa divifion des Coquil- lages, 110, Son fentiment fur la naïflance des Perles, 141. PLous, Couleurs qu'il donne aux Pierres fines par fon voifinage,40. PronGrurs. On s’en fert beaucoup dans les Indes, 178, C’eft la meil- leure maniére d’avoir de beaux Coquillages , ibid. Maniére de plonger des Négres, ibid. Nourri- ture d’un bon Plongeur, ibid. Dif- férentes maniéres de plonger, ébid. & fuiv. Ce qui incommode le plus. les Plongeurs, ibid. Plongeurs du Golfe Perfique, ce qu'ils obfer- vent, 179. PLoor, Il croit les Limaçons-d’eau- douce Vivipares , 146. PLumiEr, Auteur d’une Hiftoire Na- turelle de l'Amérique, 35. Poissons repréfentés fur quelques Pierres, preuves que ce ne font pas des jeux de la Nature, 90. Poif- fons qui n’ont point de fang, com- prennent tous les Coquillages de mer & de riviére , r10, Poiflons 44 mous , ce que c’eft , bid. Poiflons -cruftacés & teftacés , leur différen- «ce , ibid. Poiflons Zoophites, dou- te à leur -fujet, £bid. Combien il -eft difficile d'établir les différences -des Poiflonsà Coquille, r1 7. Dif- -férence des-cruftacés & des tefta- -cés, ibid. Sentiment d'Ælien fur ‘J'acouplement des Poiffons à Co- -quilles , 13.3. Combattu par Al- drovandus , 1bid, La plüpart des -Naturaliftes les ont crus Herma- phrodites, 134. Ils frayent tous, zou font des œufs, sbid, S'ils ont -des yeux & des dents, 13$.1ly a lieu de croire qu'ils fe forment avant leur Coquille, 136. Com- ment ils l’étendent, 137. S'ilsont un mouvement progreflif ou non, 138. fuiv. Qui font ceux qui ne fe meuvent point, ébid. Leurs fen- fations , 139. Raïfon des taches, raies , marbrures ,-compartimens & irrégularités qui fe voient fur la robe de leurs Coquilles , id. & Juiv. Bofles ou tubercules , cane- dures & pointes qui fe rencontrent fur leurs Coquilles , remarques à -ce fujet, 140. Comment les plus gros réfiftent à la violencedes flots, 144. Nous ne connoiflons pas tous les Poiffons à Coquilles, 1 54. Ils forment eux-mêmes leurs Co- quilles , sbid, Ils en aportent en naiflant la caufe immédiate ,x 55. Poiflons qui ont habitéles Coquil- lages Foffiles,ce qu’ilsfont devenus, 156. Poiflons à Coquille qui ne nagent point, comment ils ont pü tre amenés par le Déluge d'un. bout du monde à l’autre, 158. Les Poïflons ne peuvent fe nourrir dans les entrailles dela terre, :h1d. POLOGNE (le Roi de ) Electeur de Saxe ; fa gallerie à Drefde, 217. Poivre. On ne doit pas le confon- dre avec le Naurille, 249, TABLE MDES MATIERES. Poxce. (la Pierre ) Sa nature, E Où elle fe trouve, 1h44, Ses efpéces & fes couleurs , ibid. Son He e ibid, Son eflet, 76. Ufage qu'on en fait pour nétéier les Coquilles, 187. ‘Poxropipam (M. ) Prédicateur du Roi de Dannemarck, fa collection d'Hiftoire Naturelle, *230. PORCELAINEs. Quelle famille elles compofent dans la clafle des Uni- “valves , 42:5. Leurs différences, ibid. Quelle famille elles forment parmi les Univalves fofliles , 13 0. Poli naturel qu'elles portent avec elles, r85. Porcelaine violette, comment elle paroît dans fon éclat, 188. Famille des Porcelaines, 306. [miv. Leursdifiérens noms, 308. Leur ufage, ibid, & fuiv. Leurs efpéces, 309. Leur caraété- re générique , zbid. PorrHyre, efpéce de Marbre pré- cieux, 55. Sa couleur, 2b:d. Sa dureté , id. Ufage qu’on en fait, ibid, Le rang qu'il doit tenir dans un Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 193. Porra, (Jean-Baptilte della ) Son Cabinet à Naples, 224. © fuiv. PorruGaL. Coquillages qui fe pé- chent fur fes Côtes , 172. Posraumus (M. Vincent ) Poffef. feur du Cabinet d'Hiftoire Natu- relle de Ramphius , 216. PourpPRrEs. Quelle famille elles -compofent dans la clafle des Uni- valves, 125$. De quelle famille el- les font parmi les Univalves fofli- les, 130. Gâteaux qu'elles font, ce que c’eft , 132. Auteur felon lequel elles ont des yeux, 135. Quand eiles croiffent ou décroif- {ent , 1 36. Combien elles vivent, ibid, Leur nourriture, 1 37. Pour- quoi elles ont des pointes & des tubercules, & ne changent point tous TTASBE EE D'E'S tous les ans d’écailles, 138. Leur mouvement , bd, Ufage que les Romains & les T yriensen faifoient pour leur teinture, 181. 297. Endroits où l’on fuit encore cet ufage, ibid. Ufage qu'on en fait dans la Médecine, 183. En quoi elles diflérent des Buccins, 267. Famille des Pourpres , 295$. © Jriv. En quoi elles différent des Murex , 296. Leur carattére gé- nérique , #bid. &* faiv. De com- bien de fortes les Anciens en di- ftinguoient, 297. Leurs efpéces, ib:4. Où elles fe péchent , ibid, Leurs différens noms , ibid, Leur nourriture , & comment elles la prennent , 1h14, Gr fuiv. Leur âge, 298. Leurs yeux . shid. PousseriEps. Quelle famille ils com- pofent dans la clafle des Multival- ves, 127. © fuiv. Leur famille, 3 54. © furv. Fable debitée à leur fujet, 356. En quoi ils différent, 359. Leur defcription, hd, En quoi ils différent des Conques Anatiféres , bid, Groupes qu'ils forment , ‘bi. Ce qu’on en man- ge, ibid, Leur panache, #54. Princire, Nom que les Chymiftes donnent au premier principe , 36. PunrTiNER ( M.) dans le Canton d'Uri, Son Cabinet d'Hiftoire Na- turelle, 22x, Pyrires. Nom d'uneefpéce de Pier- re à feu, 61. KR. UDBECK ( M. ) Profeffeur à Upfal. Son Cabinet d’Hiftoi- re Naturelle , 229. Rapriviz, (les Princes ) Leur Ca- binet curieux à Varfovie, 230. RATEAU à prendre des Coquillages, fa conftruétion , 1 77. RAYESs qui fe remarquent fur la robe Seconde Partie. MIA TIERES 485 des Coquilles, comment elles fe forment, 1 39. Comment on peut les pallier, 190. Rayures des Coquillages fluviatiles plus légéres que celles des Coquil- lages de mer , 148, Raifon de cet- te différence , sbid. Les rayures ne pénétrent jamais bien avant fur les Coquilles, 186. Re’'aumur. ( M, de ) Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 206. fuiv. Rep1. Ses découvertes fur la généra- tion des Infeétes , 4. RerTires. Ordre qu'ils doivent tenir dans l’arrangement d’un Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 194. RFAEFYNsKI( le Pere Gabrie!) Jéfui- te. Son Cabinet d’'Hiftoire Natu- relle à Sandomir, 230. ReEsEAU, dont fe fervent les Plon- geurs du Golfe Perfique, 179. RHowsus, Vraie fignification de ce mot, 274. @ fniv. RHOsNEL. ( du ) Son Mercure In- dien , 35. RicHrer ( M. ) Banquier à Leipfic. Son Cabinet d’Hiftoire Naturelle, 218. Ripes intérieures des Coquillages , léur ufage, 140. Rus. ( M. ) Son Cabinet à Copen- hague, * 230. É Rirrer (M. ) le fils, à Berne. Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 2 1 9, Rore Des Coquirres. Ce qui dé- termine les couleurs qu’on y re- marque, 125. @ fuiv. Raïfon d:s taches, rayures, marbrures,com- partimens & irrégularités qui s’y rencontrent, 139. €7 fuiv. Rogero (M.) Médecin , a une belle collection d'Hiftoire Naturelle à Upfal, 229. Rogtex (M. de) le fils, Préfident à Mortier au Parlement de Breta- gne. Son Cabinet d'Hiftoire Na- turelle, 212, Qqq 486 Rocxers ou MurEx, Quelle famil- le ils compofent dans la clafle des Univalves , 1 25. Quelle famille ils forment parmi les Univalves foffi- les, 130. Pourquoi ils ont des pointes ou tubercules, 1 3 8. Pour- quoi ils ne changent point tous les ans d’écailles, kid, Leur famille , 287. Juiv. Leur caraétére gé- nérique, 290, Leurs efpéces , 1h54. Leurs noms différens, 291. Ufage que les Anciens faifoient de leur fuc pour teindre en Pourpre, ébid, D'où leur vient lenom de Æ{urex, ibid, Rocxes. Comment elles fe forment, 38. Comment fe forme le Criftal de Roche, 47. l’Alun de Roche fe criftalife dans l’eau, ibid. Roches de Végétations Chymiques, quel ordre elles doivent tenir dans l’ar- rangement d'un Cabinet d'Hiftoi- re Naturelle, 194. RoHAULT. Ila éclaircila Phyfique fur bien des points, 2. Romains. Ufages qu'ils faifoient des Coquillages dans leurs repas, 1 80. Lai qui en défendit l'abus , id, Ufage qu'ils faifoient des Buccins, des Pourpres & des Murex , 107. RONDELET. ( Guillaume ) Ses Ou- vrages ; 12. [ls’eft attaché à éclai- cir les Anciens, 1 3. Son mérite & fes défauts, :hzd. I1ne donne point d'yeux aux Poiflons à Coquilles, 135. Rose. Quelle forte de Diamant porte ce nom, 43. Rosinus. ( M. R. ) Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 218, Rorar10. ( le Docteur ) Sa colle- &ion d'Hiftoire Naturelleà Véro- ne, 223. RouE, dont on fe fert pour nétéier les Coquilles, 188. RouirLe des Coquilles , comment on peut y remédier, 191, TAB L'EVDE S à MAT DIRES: RouLLEAux ou CyLINDRES. Quelle famille ils compofent dans la claffe des Univalves , 124. © fuiv. Il y en a qui font Univalves fofliles, 130. Poli naturel qu'ils portent avec eux, 185$. En quoi ils diffc- rent des Volutes ou Cornets, 279, Leur famille, 28 3. & fuiv. Leur caraétére générique, 284. Leurs efpéces , ibid, Leurs différens noms, ibid. Rugis. C’eit la plus belle pierre de couleur ,44. Ou il fe trouve, ibid, Sa divifion , ibid. Quel eff le plus eftimé, #bid, Rubis blanc, 2414. Rueus. ( François ) Son Traité des Pierres, 1 5. Caractére de cet Au- teur , 2bzd, Ruissreaux. Efpéces de Coquillages qu'ils engendrent , 145. € fiv. RuwPaius, ( George Everhard ) Ou- vrage qui a paru fous fon nom, 2 7. Idée de ce Eivre, 114. Entre les mains de qui a pañlé fon Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 215$. fuir. Ruyscx. (le Doéteur ) Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 275. S. So. marin , qui fe trouve dans les entrailles de la terre, 160. Sagors. Quelle famille ils compofent dans les Univalves de mer , 124, & dans celles d'eau-douce & fofli- les, 130. Son mouvement, 138, Ufage qu’on en fait dans la Mé- decine, 183. Fromperie donton ufe au fujet de cette Coquille, 190, Qui font les vrais Sabots, 261, Leurs efpéces , 262. Ne doivent pas être confondus avec les Vis, 274. & fuiv. Sabot d’eau-douce, fon caractére générique, 369. SALPÈTRE, Il fe criftalife dans l'eau, 47: SaLvADOR ( M, ) Pharmacien , fon MABLE" DESAMATIERES Cabinet d'Hiftoire Naturelle à Barcelonne , 227. Samsor'( M. ) Son Cabinet d'Hiftoi- re Naturelle à Copenhague, *2 30. SANDOs ( M. de ) Confeiller à Neuf- Châtel. Son Cabinet d’'Hiftoire Naturelle, 222. SANG. Ufage de la Pierre de fang dansla Médecine, 76.Ce qui tient lieu de fang aux Coquillages, 135, On ne doit point fe fervir de ce mot en parlant des AMurex, 197. SANGLIER. Broffe de poil de Sanglier, ufage dont elle eft pour nétéier les Coquilles, 188. SaNrori. (Ifle de ) Tremblement de terre par lequel cette Ifle fut di- vifée en deux, 159. SAONE. (la) Cette riviére ne produit aucun Coquillage, 172. SapHirs. Comment ils fe blanchif- fent, 42. D'où ils fe tirent, 44. Leur divifion, zbid. SArHRE, Couleur qu'il donne aux Pierres fines par fon voifinage, 40. SARDAIGNE. (la)Ufage qu'on y fait de la foye de la Pinne marine, 183. SARDOINE. ( la ) D'où elle a prisfon nom, $0. SARDONIX (la) Pierre compofce de la Sardoine & de l'Onix, 5 0. Sa cou- leur, zbid, Son ancien nom, ibid. SASSENAGE, Ufage de la Pierre de Saffenage dans la Médecine, 76. Savon Noir. Ufage dontil eft pour nétéier les Coquilles, 186, Ufage de l’eau de Savon pour la rouille des Coquilles, 191. SçAvaNs. Ufage différent qu'eux & les Curieux font des Cabinets & des collections, 3. Sçavans qui ont nié l’univerfalité du Déluge, 165. SCHEINVOET., Auteur d’un Ouvra- ge publié depuis fous le nom de Rumphius , 27. & 114. Idée de ce Livre, tbid, SCHEUCHZER, ( Jean-Jacob ) fes Ou- 487 vrages, 22, @ fuiv. Leur cara@é- re,#bid Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 219. ScHLurer, ( M.) à Clauff_ Thal, Son . Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 2 18. ScoBiNGERUS, ( M. ) à S. Gall, Son Cabinet d'Hiftoire Naturelie,2 2 r, SEBA. ( Albert ) Son Livre ne répond pas au fafte defontitre , 33. Idée de cet Ouvrage, ibid. On y fou- haiteroit plus d'ordre, 34. Son Ca binet d'Hiftoire Naturelle, 2 16. Secnus. ( M. ) Son Cabinet.de cu- riofités à Copenhague , * 230. SEGUELDT. ( M. ) Son Cabinet d'Hi- ftoire Naturelle, 215. SEINE. (la)Couleur des Nérites de cet- te riviére. 148. Elle ef très-abon- dante en Coquillages, 172. SEL. On entire de la décompofition de tous les corps, 37. Ses pointes foutiennent toutes leurs parties , ibid, Comment les Sels fe changent en pierres, 38. Le Sel fe criftalife dans l’eau , 47. Les eaux douces en font exemtes, 146. Sel marin qu'on tire des fofliles, 1 $ 5. Quel rang les Sels doivent tenir dans un Cabinet d’Hiftoire Naturelle, 1 93. SEMENCE que jettent les Conques fphériques, 146. Les vapeurs n'ont pü porter fur les montagnes les femences des Poiflons marins, 1 $ 8. fuir. , SETALLE. ( la gallerie ) à Milan ; ce qu’on y trouve fur l’Hiftoire Na- turelle, 223. SEviN. (M. ) Confeiller au Parle- ment de Paris. Son Cabinet d'Hi- ftoire Naturelle, 202. © fuir. SExE. S'il y a dans les Coquillages une différence de Sexe, & s'ils s’a- couplent , 133.@ fiv. Sentimens différens à ce fujet , ibid. On n’en aperçoit aucune dans les Buccins terreftres, 151. SzsBALpus, ( Robert ) Auteur de Qaqi #3 TABLE DES l'Hifoire Naturelle d'Ecoffe, 35. Son Cabinet d'Hiftoire Naturel- Lin Sicire. (la) On s’y fert encore des Murex pour teindre en pourpre, 181. Uiage qu'on y fait de la Pinne marine, 183. SILEX , voy-2 Pierres à fufil, SisTÈME. Celui des Coquillages foffi- les eft un des plus intéreflans de la Phyfique, 1 52. Sur quoiil roule, ibid, ) SLoANE. (le chevalier )‘ Auteur d'un Livre fur les curiofités de l'A- mérique, 35. Son Cabinet d'Hi- ftoire Naturelle, 216. ÿ SOLEN, voyez Manches de Couteau, SoxoeE. (Ifles dela ) Coquillages que fourniflent les Côtes de ces Ifles, 169. SourHrr, Comment les Souphres fe changent en pierres , 38. Com- ment le Souphreinflue fur la varié- té des Pierres fines & figurées, 39. Soyes des Moules & des Tellines, 329. Leur différence , 1414, Ufage qu'elles en font, ébid, SPE’CULAIRE, Nature de la Pierre ainfi nommée , 47. Ufage qu'en faifoient les Anciens, 48. SriNELLE , Rubis Spinelle , ce que c'eft, 44. SPIRALES en petit nombre fur les Coquillages fluviatiles,1 49. Com- bien les Limaçons en ont, 252. STALACrITES. Congellations. aux- quelles on donne cenom, 80: Leur couleur & leur figure, ibid, Com- ment elles fe forment, sbid, Figure d'une de ces Congellations , 1614, STALAGMITES. Congellations qu’on apelle de cenom, 79. Figures de deux de ces Congellations , 80. STEHELIN ( M, Benoit ) à Bâle, Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 218. C furv. Srogrus ( M.) Médecin à Lund. Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle,2 30. MATIERES. SrRies. Sur quelle famille des Bivaf- ves elles fe trouvent ordinairement, DT: | SuzLy.(M.le Duc de) Son Cabinet: d'Hiftoire Naturelle, 200, & fiv. ie ABLE. Quelle forte de Dia- mant porte ce nom, 43. TaiLce. Différentes maniéres de tail- ler les Diamans, 43. & 52. Ma- niére de tailler les Pierres fines ibid. TAILLE DE BONDAROY ( Jean dela) Son Blafon-des Pierres précieufes ;. 34: TALC ; fa nature , 48. Quel eft le plus beau , ibrd, TARENTE. ( Golfe de ) C'’eft-là où fe péchent les Pourpres & les Au EX 29 Te Tassi ( le Docteur ) à Milan. Son: Cabinet d'Hiftoire Naturelle; 2 23: TAvERNIER. Ses Voiages cités, 25. TELLINES ou TENILLES, efpéce de- Moules; r26. Auteur felon lequel elles æont point d'yeux , 135. Leur mouvement , 138. Tellines de riviére , leur grandeur , 147. Leur couleur, leur figure & leur confiftence , ibid. Leur différence d’avec les Moules, 3 29. TERRE, moins propre que la mer à former des Coquillages, 1 50. El-- le ne peut former un Limaçon fans femence & fans œufs, 154. Ées Poiflons ne peuvent fe nourrir dans fes entrailles, 158. Auteurs qui croient que nos terres ont fait autrefois partie du baflin de la mer, 159. Preuves qu'ils en don- nent , #41, & fuiv. Grez trouvés: dans-les-entrailles de la terre, 2054, Fofliles qui:lui font étrangers & u’on y rencontre, 160. Nouvel- Je Théorie de la terre inventée par- quelques Philofophes,ibid, & juiv. TABLE DES MATIÈRES. 489 TERTULLIEN. Son fentiment fur l'o- rigine des Coquillages foffiles, 1 $ 3. FEsrs des Coquillages. Ils font fou- vent aufli durs que les Pierres, 46. TETrAU(M. )à Freyberg. Son Ca- binet d'Hiftoire Naturelle, 218. T'EOPHRASTE, Son Hiftoire des Plan- tes, 7. Son Traité des Pierres, 8. Son opinion finguliére à ce fujet, ibid, ù FEssin, ( le Comte de ) Son Cabinet curieux à Stockolm, 230. Tueori. Nouvelle Theorie de la Terre inventée par quelques Phi- lofophes , 160. & fuiv. T1B0RON. Poiflon fort apréhendé des Plongeurs, 178. € fuiv, Ma- niére dont ils s’en défendent, bzd. TONNES. Quelle famille elles com- pofent dans la clafle des Unival- ves , 125. Poli naturel qu’elles por- tent avec elles , 185, voyez Con- ques fphériques.. “Topasr. (la) Ses différentes efpéces, 44. fuiv. Où elle fe trouve, ibid. Sa dureté, zh1d, TFoscaxe, (le Grand Dut de ) Son Cabinet d’Hiftoire Naturelle, 2 2 2, É fuiv. TourNEroRT. Son opinion fur la végetation des Pierres, 86. Rai- fons fur lefquelles il la fonde, ibid, G fuiv. Principes certains qu'il à établis fur a Botanique, 118. Son opinion fur le fray des Coquillages , 134. TraAGus, Auteur d’un Hiftoire Na- turelle de l'Allemagne, 35. ŒRANSPARENCE. Raïfon de la dif- férente tranfparence des Pierres fines , 39. FREMBLEMENS de terre ; Ifle qu'ils ont divifce en deux, 159. Autre qu'ils ont fait naître , ibid, Trier (M. ) à Drefde. Son Cabi- net d’'Hiftoire Naturelle, 218. Trwou, Ufige dont:il eft pour polir les Coquilles unies , 186. & fuir. TRoures , voyez Buccins. Trowprss des Coquillages. Elles leur tiennent lieu de langue, 13 5.Leur figure , ‘b:d. Leur force , ibid, Tscaupius ( M.) à Glaris. Son Ca- binet d'Hiftoire Naturelle, 221, Tur, fa nature, 74. Son ufage , ibid, Quel eft le plus dur , sbzd. À TurBINEE & non turbinée, Confu- fion que ces mots caufent dansla lecture des Auteurs, qui ont traité des Coquilles, 1 1 5. € fiv. Com- bien le mot de Turbinée eft im- propre , 116, Toute Coquille l'eft , sbid, | Turcs ET LE VANTINS ; ufage qu'ils font des Coquilles, 182. TurQuoisr, (la) Sa couleur, 4. Raï- fon qui fait rechercher davantage celles de la vieille roche, ibid, Mi- nes de Turquoifes découvertes en France ,#bid, Nature de celle-ci, ibid. Tuyaux DE Mer, De quelle famille ils font parmi les Univalves, 124. Quelle famille ils compofent dans les Univalves fofliles, 1 30. Famil- le des Tuyaux de mer, 242. & Jéiv. Leurs noms, 244, Leur efpé- ce la plus diftinguée, .bid, Leur caractére générique , ibid, Tuyaux que font fortir les Moules de riviére , & à quel ufage, 147. À V AISSEAUX excrétoires, prin- cipe des couleurs qui fe for- ment dans les Animaux, 141. VALLISNIERI, ( Antoine ) Projet de fon Ouvrage, & ce qu'il contient, 32. © fuiv. Il a réformé les abus de l'ancienne Phyfique , 33. VALLISNIERI ( M.)le fils. Son Ca- binet d'Hiftoire Naturelle à Pa- Q qaii 490 TABLEUMES douë, 223. : VAPEURS métalliques, comment el- les fe changent en pierres , 38. Les vapeurs n'ont pu élever fur les montagnes les œufs ni les femences des Poiflons marins, 1 $ 8. ©" fuiv. VARIETES des Coquilles , d’où elles fe tirent, 129. :VARRON. Ila donné la maniére d’en- graïfler les Coquillages, 1 80. VATICAN, Ce qu'on y trouve par ra- port à l’Hiftoire Naturelle, 222. VEGETAL, (Régne ) Ce que c'eft, 36. VE GE TAUX. Ils font un des trois ob- jets principaux de l’Hiftoire Na- turelle , $. Ils font tous nourris d'air & d’eau , 37. Ce qu'on tire de la décompofition de leurs par- ties , bid, Ils fe font confervés pen- dant le Déluge , 167. Quel ordre ils doivent tenir dans l’arrange- ment d’un Cabinet d'Hiftoire Na- turelle , 193. € fuiv. VENETTE, ( Nicolas ) Son Traité des Pierres, 2 5. Idée de cet Ouvrage, 26. Verc( M.) Apoticaire à Marfeille, Son Cabinet d'Hiftoire Naturelle , 214. VERMEILLE, (la ) Elle va au feu fans fe dépolir, 46. Sa couleur , ibid, On la confond quelquefois avec le Grenat de Bohême , sbi4, Elle eft regardée comme un Rubis foncé, 52 VERMISSEAUX DE MER, Quelle fa- mille ils compofent dans la clafle des Multivalves, 127. Les plus cu- rieux , 2bid, Quelle famille ils for- ment parmi les Multivalves foffi- les, 130. Leur mouvement, 138. Leur famille , 350. D'où ainfi nommés, 357. À quoi comparés, Leur defcription , zbid, On ne doit pas les confondre avec les Tuyaux de mer , sb, Combien on en MATIERE S compte de fortes, :bid, Leur figus 1e 252: VERNIS; ufage que l’on en fait pour nétéier les Coquilles , 188. Verres, Leur principale matiére,764 Vers À s0v£. Ils ont été l’objet des recherches des Naturaliftes mo- dernes, 4. Vers luifans, font des Phofphores naturels, 79. Vers Ac- coucheurs, ce que c'elt, 134. VERTEBRES qu'on trouve dans les entrailles de la terre , 160. VERTU GENE RATIVE. Pourquoi el< le ne peut former en terre des Co- quillages, 1 54. VESICULE SE'MINALE, Les Moules en ont deux, 148. Vesuve, Monticule qui s’eft élevé à côté , produit par l'éruption d'un Volcan, 159. ViLeNA. (le Marquis de ) Son Ca- binet d’Hiftoire Naturelle à Ma- drid ,225. Vis. Quelle famille elles compofent dans la claffe des Univalves , 1 24e De quelle famille elles font par- mi les Univalves d’eau-douce & Fofliles, 130. Leur mouvement, 138. Elles ont toutes les parties néceflaires pour produire Jeurs femblables , 146. Vis fluviatiles , leur figure, 149. Vis terreftres , par où on les diftingue des Buc- cins, 151. & 267. Famille des Vis, 272. G fiv, En quoi elles diflérent des Coquilles apellées Turbinées, 2 74. Leur vraicarac- tére , zhid, Embarras des Auteurs au fujet de ce Coquillage, #bid. Son caractére fpécifique , 275: Vis d’eau douce , leur caractére générique , 369. Vis terreftres , remarques à leur fujet, 381. Vis D'ARCHIME DE ; d'où l'invention ena été prife, 252. VirrioL. Couleur qu’il donne par fon voifinage aux Diamans & aux TABLE "DES Criftaux , 40. Vivipares, Coquillages auxquels on. donne ce nom, 146. Vozures ou CoRNETs. Quelle fa-. mille elles compofent dans la clafle des Univalves , 124. De quelle fa- mille elles font parmi les Unival- ves fofliles, 130. Leur famille, 278. & fuiv. En quoi elles diffé- rent des Cylindres, 279.Leur ca- ractére générique, hd, D'où vient leur nom de Volutes, zhid. Leurs efpéces , ibid. & friv. Cette fa- mille eft une des plus riches dans l'Hiftoire des Coquilles, 280, U. NIFORMITE" réguliére répé- tée dans la Mécanique des Coquillages, 1 54. Uxivarves. Opinion finguliére de Lifter fur les CoquillagesUnivalves, 116. Ce que cenom fignifie,r 20. Leur Claffe, leurs genres & leurs familles, ihid, Ce qui détermine leur clafle, 123.& leurs familles, chid, & fuiv. Ce qui détermine leurs efpéces, 128. Familles des Univalves d’'eau-douce & foffiles, 130. Clavicule particuliére aux Univalves, 135. Comment elles étendent leur Coquille, 1 3 7. Claf- fe des Univalves de mer, 236. Des Univalves d’eau‘douce, 3 67. Com- bien il y en a de familles , 369. Claffe des Univalves fofliles, 378, Leurs fimilles, 387. & fuiv. UNivERSALITE du Déluge. Elle a été combattuë par plufieurs Sça- vans , 165. Raïfons qui la prou- veut, #bid. G Juiv. MATIERES: 49Y UNIvERSITE" de Copenhague. Son. Cabinet d'Hiftoire Naturelle 230: W. ‘AGNERUS. (M. ) Son Ca- binet d'Hiftoire Naturelle à Zurich, 219. WHisTON. Son fiftême opolé à l'Hi- ftoire & à la Nature, 162. Terre fabuleufe qu'il à imaginée , ibid, Son opinion fur l'origine du Délu- ge, 1bid. WoopwarD, (Jean ) Son effai fur lHiftoire des Fofliles d'Angleter- re, 27. Caractére de ce Livre, ibid, Autres Ouvrages de cet Auteur, ibid, Son fentiment fur la Belem- nite, 65. Sa nouvelle Theorie de la Terre, 160. & fiv. Son Ca- binet d’Hiftoire Naturelle, 2 16, Wormius ; fon Cabinet d'Hiftoire Naturelle,2r5, VV: d'hres Si lés Poiffons à Coquil- les en ont, 135. Yeux de la Pourpre, 298. Ce quien tient lieu aux Limaçons terreftres, 381. 7 pe ANNICHELLI (M. )'Apoti- caire à Venife ; fon Cabinet d'Hiftoire Naturelle, 224. Zorzrerus (M. ) Son Cabinet d'Hi- ftoire Naturelle, 220. Zoovxires. Poiffons à qui on don- ne cenom, 110, Cequ'ilfignifie, ibid, Fin de l4x T'able des Matieres. De l'Imprimerie de QuiLLau , rue Galande, 1742. oo ent ADDITIONS ET CORRECTIONS. P Age 33° ligne 1. main, Uifex humain. 44. i 45: 55. 66, 69. 71e 72: 79e III, T12e, I17e ibid. 122, 127. 129. I4t. 146, 154. 159: Y61. 171e 17$. 178. 18r, 190. 199. 208. 220, 221. 222. 245$. 249, 2$L: 256, 279. 288, 298. 300. 3 60. 382. #38 32. Oriental fuprimez la virgule & mettez un point & une virgule. cpénaliiéme , ele foutre , /iex il fouffre. 12, violetee ; 4joufex on en voit auili de verdâtre. 16. Phañscites,; liez Phenicigess: 24. ila pris, Ufrx elle.a pris, 2. formés , lifex formées,» : 19. Pierre du fiel tiré , /ifex Pierre de fiel tirée. A 30. Norvégue, lifez Norvége. oo à: J 37. Holftien , {fez Holftein. Û L 25. Buccins, fupprimex la virgale & mettez deux points 3. forme , #ettez une virgule, 36. le brute , Lifez le brut. 28. fuir, /ifex fut. 20. TROISEME, lifez TROISIEME. 38. marmoreurms ; mettez une virgule. 25. prefque, ôtex la virgule. 30. celles, /ifez celle. a la note marg. Lufum, lifez Lufume pénult. irrupuon , Zjex éruption, 30. font péris, {ifez ont péri. 38. Harthepool , /#fex Hartlepool, 33. Rheims., Lifex Reims. 32. ils ne font, “lex ils ne font. 31. très-propres , {/fex très-propre. à la note marg. lait de Chaud , Hfex lait de Chaux, Lo, difrens , /#fex différens. x. des plus complerre , /ifex des plus complettes. 27. dans un belle, /ifex dans une belle, 38. fuivant, ôtex la virgule. à la note marp. recratio ; lifez ecreatio. 4. dans le titre, Tuyaux, /ifex Tuyaux de mer. Ë 3. ad alivm , ajoutez ad (b) alium , pour le raporter à la note mare. (b) 16. qui fervoic a mettre de l'huile, ajoutez umbiliqué, & qui fervoit à mettre de l'huile. k 20. Perdrix , lifez P.rdix. ‘ 27. dérermine ; ôtex le point &* laiffez la virgule. s. blanc, »uttex une virgule, 30, leur forme, tez la virgule &' mettez deux points. 18. Perdrix , lifez Perdix. 7. Bernache, Hfex Bernacle. 18 B2rbabes {7 ex Barbades, 12, Phalænogia, lifez Phalænologia. Es + E “- we Vu DUT Le. 3 2044 072 2 ol _ ° : . a # te )) 1° À! 4 AS M